Fiches d'orientation

Drone | Août 2021

Définition
Le drone est un aéronef télépiloté; en d'autres termes, selon la définition légale, un aéronef circulant sans personne à
bord.

Textes :
 C. transp, art. L. 6111-1, L. 6214-1 s., L. 6232-12 s.
 C. consom., art. L. 425-1

Décisions fondamentales :
 Cons. constit., 20 mai 2021, n° 12021-817 DC
 CE 22 déc. 2020, n° 446155
 CE 13 nov. 2020, n° 401214
 Paris, 15 mai 2019, n° 18/26775

ACTUALITÉ
Les drones face aux enjeux de propriété intellectuelle
Dalloz IP/IT / Emmanuel Py – Dalloz IP/IT 2022. 304 – 20 juin 2022
Les drones sont une variété de l'espèce plus globale désignée sous le nom de « systèmes d'aéronefs sans
équipage à bord », pour reprendre la terminologie promue par une réglementation européenne
récemment modifiée. Les préoccupations du législateur européen tournent, sur cette question,
essentiellement autour des problématiques de sécurité liées à l'emploi de ces aéronefs alors que les
enjeux de propriété intellectuelle n'y sont pas abordés, ce qui se conçoit aisément dans la mesure où, si
ces enjeux…

Les drones face aux enjeux de droit pénal et de libertés fondamentales

Dalloz IP/IT / Marthe Bouchet – Dalloz IP/IT 2022. 299 – 20 juin 2022
Les drones sont perçus comme un moyen de faciliter considérablement la résolution des enquêtes
pénales, mais dont l'utilisation doit demeurer respectueuse des droits et des libertés individuelles. La
loi du 24 janvier 2022 relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure a enfin donné une
assise juridique à l'utilisation des drones par les policiers et gendarmes, mais les garanties offertes par
le texte demeurent insuffisantes.

Les drones face aux enjeux de la protection des données personnelles

Dalloz IP/IT / Jean-Baptiste Charles – Dalloz IP/IT 2022. 309 – 20 juin 2022
Dans cet article, il sera essentiellement question du drone en France face aux données personnelles
dans le cadre d'un usage par des professionnels ou par les services de l'État - le cadre du loisir est ainsi
 écarté. Avant tout vecteur qui embarque des capteurs permettant la collecte de données, notamment
personnelles, le drone entre dans une nouvelle dimension au regard de la réglementation sur la
protection des données personnelles.

Comprendre les usages civils des drones volants

Dalloz IP/IT / Flavien Viguier – Dalloz IP/IT 2022. 123 – 19 mars 2022
Cet article a pour objectif la présentation d'un large panel de cas d'usage de drones aériens pour les
besoins de surveillance et d'inspection d'infrastructures exploitées, pour le suivi et l'analyse de sites
archéologiques ou bien encore pour la détection d'intrusions sur des sites sensibles. Il vise à présenter
les potentialités offertes par cette technologie innovante et en pleine expansion en s'appuyant sur
l'expertise et l'expérience développées par la société Altamétris dans le cadre de déploiements…

Comprendre les usages des drones maritimes

Dalloz IP/IT / Célia d' Hervé – Dalloz IP/IT 2022. 130 – 19 mars 2022
Cet article vise à illustrer de façon concrète les usages des drones au sens large - c'est-à-dire aériens et
maritimes - utilisés dans le domaine maritime, en se basant sur l'expérience de la Direction des affaires
maritimes. Il s'agit ici de donner un aperçu des usages et de leurs enjeux connus en mai 2021.

Les drones face aux enjeux de responsabilité civile

Dalloz IP/IT / Charlotte Dubois – Dalloz IP/IT 2022. 134 – 19 mars 2022
L'usage des drones est susceptible de causer des dommages à autrui. Le droit des transports, le droit
commun de la responsabilité civile et le droit spécial des produits défectueux disposent d'un corpus de
règles à même de régir la responsabilité civile de l'auteur du dommage, dans un souci d'indemnisation
des victimes, pour des préjudices qui peuvent être de grande ampleur.

Sommaire
1. Immatriculation des drones
2. Obligations légales
2.1 Information des propriétaires de drones
2.2 Formation et titres des télépilotes
2.3 Sanctions pénales
3. Respect de la vie privée
3.1 Droit de la preuve
3.2 RGPD
4. Réglementation européenne des drones
Bibliographie

1. Immatriculation des drones

Le code des transports, tel que modifié par la loi n° 2016-1428 du 24 octobre 2016 relative au renforcement de la
sécurité de l'usage des drones civils, s'est efforcé de trouver un compromis entre le développement de la filière du drone,
innovante et créatrice d'emplois, et un bon niveau de sûreté.
Il définit le champ d'application de l'obligation d'immatriculation, en fonction de la masse du drone, l'idée étant d'assurer
une parfaite traçabilité des drones.
Les drones dont la masse n'excède pas 800 grammes – seuil en deçà duquel le drone est uniquement utilisé à des fins de
loisir – sont dispensés de toute formalité.
Ceux dont la masse est comprise entre 800 grammes et 25 kilogrammes doivent faire d'objet d'un simple enregistrement
en ligne auprès de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
Quant aux drones dont la masse dépasse les 25 kilogrammes, ils doivent, quant à eux, faire l'objet d'une immatriculation
auprès de la DGAC, avec des modalités très proches de celles prévues pour les aéronefs traditionnels.

2. Obligations légales

2.1 Information des propriétaires de drones

La loi du 24 octobre 2016, complétée par le décret n° 2019-348 du 19 avril 2019, impose aux fabricants, vendeurs (y
compris de drones d'occasion) ou importateurs de drones d'inclure dans les emballages de leurs produits ainsi que dans
les emballages de leurs pièces détachées une notice d'information relative à l'usage de ces aéronefs. Cette notice doit
rappeler les principes et les règles à respecter pour utiliser ces appareils en conformité avec la législation et la
réglementation applicables (C. consom., art. L. 425-1). La notice d'information porte sur l'usage du drone, et non sur les
spécifications de la machine.

2.2 Formation et titres des télépilotes

Tout télépilote doit avoir suivi une formation visant à permettre le contrôle de l'évolution des drones, en sécurité et dans
le respect des conditions d'emploi relatives à la navigation aérienne. Cette obligation n'est cependant pas requise pour
l'utilisation de drones à des fins de loisir lorsque leur masse ne dépasse pas 800 grammes.
Par ailleurs, la détention d'un titre de télépilote peut être exigée pour certaines activités professionnelles opérées hors
vue du télépilote, qui sont par nature plus complexes (C. transp., art. L. 6214-2 et L. 6214-3).

2.3 Sanctions pénales

La loi du 24 octobre 2016 assortit de sanctions pénales – six mois d'emprisonnement et 15 000 € d'amende – le survol
d'une zone interdite. Cette peine est alourdie lorsque le télépilote engage ou maintient son drone au-dessus d'une telle
zone : elle peut aller dans ce cas jusqu'à un an d'emprisonnement et 45 000 € d'amende (C. transp., art. L. 6232-12). La
loi prévoit en outre la possibilité de confisquer le drone qui a servi à commettre l'infraction (C. transp., art. L. 6232-13).

3. Respect de la vie privée

3.1 Droit de la preuve

Le droit à la preuve ne peut justifier la production d'éléments portant atteinte à la vie privée d'une personne qu'à la
condition que cette production soit indispensable à l'exercice de ce droit et que l'atteinte soit proportionnée au but
poursuivi. Dès lors, la prise de vue aérienne par drone d'une propriété privée sans l'accord des propriétaires constitue
une atteinte à leur vie privée et ce même si elle n'en montre pas ses occupants (Paris, 15 mai 2019, n° 18/26775).

3.2 RGPD

Le Conseil d'État a jugé que, en l'absence d'encadrement législatif, le dispositif de surveillance par drone transmettant,
même après floutage, des images à la préfecture de police de Paris pour un visionnage en temps réel, constitue un
traitement illégal de données à caractère personnel (CE 22 déc. 2020, n° 446155). Il a ajouté que, la captation d'images
par des caméras aéroportées constituant un traitement de données à caractère personnel au sens du RGPD, seul le
législateur peut fixer les conditions d'usage des caméras aéroportées par l'administration (CE 13 nov. 2020, n° 401214).
La loi n° 2021-646 du 25 mai 2021 pour une sécurité globale entendait ainsi fixer un cadre légal à l'utilisation, par les
forces de l'ordre, de caméras aéroportées (précisément embarquée à bord d'un drone), mais les dispositions concernées
ont été censurées par le Conseil constitutionnel, car méconnaissant le droit au respect de la vie privée (Cons. constit., 20
mai 2021, n° 12021-817 DC).

4. Réglementation européenne des drones

La Commission, le Parlement et le Conseil européens se sont accordés pour donner à l'Union européenne la compétence
de la réglementation relative à la sécurité des drones, quelle que soit leur masse. Leurs travaux ont débouché sur
l'adoption de plusieurs règlements.
Le premier est le règlement 2018/1139 du 4 juillet 2018 qui étend aux drones l'essentiel des dispositions applicables
aux autres catégories d'aéronefs. En application de ce règlement, la Commission européenne a élaboré deux autres
règlements visant à harmoniser en Europe le statut des drones : le règlement délégué 2019/945 du 12 mars 2019 relatif
aux systèmes d'aéronefs sans équipage à bord et aux exploitants, issus de pays tiers, de systèmes d'aéronefs sans équipage
à bord, et le règlement d'exécution 2019/947 du 24 mai 2019 concernant les règles et procédures applicables à
l'exploitation d'aéronefs sans équipage à bord.
Ces deux derniers textes s'appliquent progressivement depuis le 1er juillet 2020. Jusqu'à lors, les règlementations
nationales en vigueur demeuraient applicables.

Fiche associée :
 Aéronef

BibliographiePour consulter les documents de la bibliographie, veuillez passer votre souris sur le fonds documentaire concerné
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Encyclopédie
 Répertoire commercial, Aviation, par Barthélémy Mercadal, juin 2001

Revues Dalloz
Articles de références
  Les technologies et la loi relative à la sécurité globale : un flop ?, X. Latour, AJDI 2021.
1502
 La pratique du drone, entre sécurisation et répression, J. Gojkovic-Lette, G. Houillon, AJ
pénal 2019. 135
 Drones et transport de marchandises : demain, c'est (encore) loin, J.-B. Charles, P. Dupont,
Dalloz IP/IT 2018. 353

Ouvrage feuilletable
Précis
 Droit des transports, Philippe Delebecque/Isabelle Bon-Garcin/Maurice Bernadet, Droit
privé, 2e éd., 2018

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