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Fiches d'orientation

Contrat de transport de personnes | Septembre 2021


Définition
Le contrat de transport de personnes consiste en l'engagement d'un transporteur professionnel à acheminer saine et
sauve une personne déterminée d'un lieu défini à un autre, moyennant le paiement d'un prix. C'est un contrat de
louage d'ouvrage.

Texte :
 C. civ., art. 1231-1, anc. art. 1147, 1782 s.

Décisions fondamentales :
 CJUE 7 nov. 2019, aff. C-349/18 à C-351/18
 CJUE, ord., 24 oct. 2019, aff. C-756/18
 Civ. 1re, 26 sept. 2019, n° 18-21.188
 Civ. 1re, 12 sept. 2018, n° 17-11.361
 CJUE 4 juill. 2018, aff. C-532/17
 CJUE 7 sept. 2017, aff. C-559/16
 Civ. 1re, 30 nov. 2016, n° 15-21.590
 CJUE 17 sept. 2015, aff. C-257/14
 Civ. 1re, 9 juill. 2015, n° 14-13.423
 Civ. 1re, 26 sept. 2012, n° 11-13.177
 Civ. 1re, 5 juill. 2012, n° 12-12.159
 Civ. 1re, 1er déc. 2011, n° 10-19.090
 CJUE 13 oct. 2011, aff. C-83/10
 Civ. 1re, 28 avr. 2011, n° 10-15.056

ACTUALITÉ
Précisions sur la notion de vol avec correspondances
Dalloz actualité / Xavier Delpech, Rédacteur en chef de la Revue trimestrielle de droit commercial –
14 octobre 2022
La notion de « vol avec correspondances » doit être comprise comme visant deux ou plusieurs vols qui
constituent un ensemble aux fins du droit à indemnisation des passagers prévu par le règlement
261/2004 du 11 février 2004 sur les droits des passagers aériens. Tel est le cas, en particulier, lorsque
ces vols ont fait l'objet d'une réservation unique.
Indemnisation des passagers aériens en cas de retard ou d'annulation de vol : pouvoir coercitif des
États
Dalloz actualité / Xavier Delpech, Rédacteur en chef de la Revue trimestrielle de droit commercial –
13 octobre 2022
L'autorité nationale chargée de l'application du règlement 261/2004/CE du 11 février 2004 sur les
droits des passagers aériens peut, à la suite de plaintes individuelles, obliger un transporteur à
indemniser des passagers, notamment en cas de retard important de vol. Il en est ainsi à condition que
l'État membre concerné lui ait conféré une compétence à cet effet.

Annulation d'un vol en raison de la défaillance généralisée du système d'approvisionnement en


carburant des avions
Dalloz actualité / Xavier Delpech, Rédacteur en chef de la Revue trimestrielle de droit commercial –
27 septembre 2022
Lorsque l'aéroport d'origine des vols ou de l'avion concernés est responsable de la gestion du système
d'approvisionnement en carburant des aéronefs, une défaillance généralisée de l'approvisionnement
en carburant est susceptible d'être considérée comme une « circonstance extraordinaire » au sens du
règlement (CE) 261/2004 du 11 février 2004 sur les droits des passagers aériens.

Une conception large de la notion d'« accident » au sens de la Convention de Montréal du 28 mai
1999
Dalloz actualité / Xavier Delpech, Rédacteur en chef de la Revue trimestrielle de droit commercial –
23 septembre 2022
Une situation dans laquelle, pour une raison indéterminée, un passager fait une chute dans un escalier
mobile mis en place pour le débarquement des passagers d'un aéronef et se blesse relève de la notion
d'« accident », au sens de l'article 17, § 1er, de la Convention de Montréal du 28 mai 1999 relative au
transport aérien international, y compris lorsque le transporteur aérien concerné n'a pas manqué à ses
obligations de diligence et de sécurité à cet égard.

La directive PNR confrontée au respect des droits fondamentaux


Dalloz actualité / Xavier Delpech, Rédacteur en chef de la Revue trimestrielle de droit commercial –
19 septembre 2022
En l'absence de menace terroriste réelle et actuelle ou prévisible à laquelle fait face un État membre, le
droit de l'Union s'oppose à une législation nationale prévoyant le transfert et le traitement des données
PNR (Passenger Name Record) – à savoir les données des passagers recueillies par les opérateurs du
transport aérien – des vols intra-Union européenne ainsi que des transports effectués par d'autres
moyens à l'intérieur de l'Union.

Prescription de l'action en responsabilité contre le transporteur aérien à titre gratuit


Dalloz actualité / Xavier Delpech, Rédacteur en chef de la Revue trimestrielle de droit commercial –
28 juin 2022
La Cour de cassation rappelle que l'action en responsabilité contre le transporteur est intentée, sous
peine de déchéance, dans le délai de deux ans à compter de l'arrivée à destination, du jour où l'aéronef
aurait dû arriver ou de l'arrêt du transport. Le fait que la pilote ait été déclarée coupable d'homicide
involontaire sur la passagère n'a pas pour effet de retarder le point de départ de ce délai de
prescription de deux ans.

Sommaire
1. Réglementation
2. Caractères du contrat
2.1 Formation et preuve
2.2 Exécution du contrat
3. Responsabilité du transporteur
3.1 Obligation de sécurité
3.2 Obligation de ponctualité
3.3 Prescription
Bibliographie

1. Réglementation

Le transport de personnes par voie terrestre n'est défini par aucun texte. Se fondant sur la circonstance que, avant tout
déplacement d'un voyageur, il se forme un accord de volontés entre celui-ci et le transporteur, la jurisprudence a décidé
que la matière relève du domaine contractuel. Le régime contractuel est ainsi applicable au transporteur, pour les
dommages causés aux voyageurs, quel que soit le mode de locomotion (train, autocar, etc.). Toutefois, pour que le régime
contractuel s'applique, encore faut-il qu'un contrat ait été formé, ce qui n'est pas le cas lorsque le passager n'a pas de titre
de transport (le voyageur sans billet qui est blessé peut néanmoins engager la responsabilité délictuelle du transporteur),
ou que le déplacement s'effectue à titre bénévole. La définition du contrat de transport implique en effet la maîtrise de
l'opération par le professionnel.
D'autres modes de transport font, en revanche, l'objet d'une réglementation précise, notamment pour régir la question de
la responsabilité du transporteur ; c'est notamment le cas du transport aérien, qui prend aujourd'hui un caractère
nettement consumériste (v. Règl. CE n° 261/2004 du 11 févr. 2004).

2. Caractères du contrat

2.1 Formation et preuve

Comme tout contrat consensuel, le contrat de transport de voyageurs implique une offre et une acceptation. L'offre est
habituellement permanente de la part du transporteur ; elle résulte, en particulier, de ce que l'accès à l'engin devant
servir au déplacement est laissé libre par celui-ci. L'acceptation résulte soit de ce que le voyageur se fait délivrer un billet
pour un parcours et une date déterminés, soit de ce qu'il composte un billet pris à l'avance, soit, si l'accès au véhicule est
libre, de ce qu'il y prend place.
Le billet a une autre fonction : il place le voyageur en situation régulière à l'égard des règlements de police. Mais la
preuve du contrat de transport peut, en ce qui concerne les obligations de droit privé qui en découlent, être faite par tous
moyens, même en l'absence de billet.

2.2 Exécution du contrat


Le voyageur doit payer le prix du transport, en échange de quoi, sauf pour les transports à la demande, il reçoit un titre
de transport. En outre, il doit, au cours du déplacement, se conformer à un ensemble de règlements de police, sans
conséquence toutefois sur l'exécution juridique du contrat de transport.
Le transporteur doit conduire le voyageur sain et sauf à destination, et dans le délai fixé. Si ce délai n'est pas déterminé à
l'avance, il doit être raisonnable. Des obligations accessoires à la charge peuvent accompagner cette obligation de
déplacement, comme celle d'alimenter le voyageur ou de l'héberger en cours de déplacement.

3. Responsabilité du transporteur

3.1 Obligation de sécurité

3.1.1 Caractères

Le transporteur est débiteur d'une obligation de sécurité, quand bien même celle-ci n'aurait pas été expressément prévue
par les parties. Cette obligation de sécurité est de résultat pendant l'exécution proprement dite du transport, c'est-à-dire à
partir du moment où le voyageur commence à monter dans le véhicule jusqu'à celui où il achève d'en descendre. Ainsi,
l'obligation de sécurité de résultat couvre tant les accidents survenus au cours du déplacement, que les accidents de
montée ou de descente.
En dehors de cette période, la responsabilité du transporteur est de nature délictuelle. Il en va ainsi pour les accidents de
quai (et, plus généralement, de gare), ainsi que pour les accidents se produisant lors d'une correspondance.

3.1.2 Exonération du transporteur

En tant que débiteur d'une obligation de sécurité de résultat, le transporteur ne peut s'exonérer que par la force majeure.
Cependant, la jurisprudence se montre très rigoureuse en la matière, particulièrement à l'égard de la SNCF : il est très
rare qu'elle admette que l'événement invoqué ait été imprévisible ou irrésistible.
Quant au fait d'un tiers, il ne sera exonératoire qu'à condition de présenter les caractères de la force majeure.
Enfin, s'agissant de la faute de la victime, il était traditionnellement admis que cette faute était totalement exonératoire
lorsqu'elle était la cause exclusive du dommage et partiellement exonératoire dans les autres cas. Aujourd'hui, il faut
considérer que la faute de la victime, à condition de présenter les caractères de la force majeure, ne peut jamais emporter
qu'exonération totale. Tout partage de responsabilité est ainsi, par conséquent, écarté.

3.2 Obligation de ponctualité

En cas de retard, le passager d'un train peut seulement prétendre obtenir réparation du dommage prévisible lors de la
conclusion du contrat, ce qui, en pratique, ne lui permettra pas d'obtenir davantage que le remboursement de son billet
de transport. Ainsi, l'avocat, qui, empêché de plaider en raison du retard de son train ne pourra obtenir un
dédommagement supplémentaire (Civ. 1re, 26 sept. 2012).
En transport aérien, des barèmes d'indemnisation précis sont prévus, en fonction de la durée du retard et de la distance
du vol. Le transporteur peut être délié de son obligation d'indemnisation en cas de circonstances extraordinaires. Cette
notion est entendue très étroitement. Ainsi, un problème technique survenu à un aéronef qui entraîne l'annulation ou le
retard d'un vol ne relève pas de telles circonstances, sauf si ce problème découle d'événements qui, par leur nature ou
leur origine, ne sont pas inhérents à l'exercice normal de l'activité du transporteur aérien concerné et échappent à sa
maîtrise effective (CJCE 22 déc. 2008).
3.3 Prescription

L'action en responsabilité n'est limitée par aucune fin de non-recevoir. Elle est soumise au délai de prescription de droit
commun, soit cinq ans.

Fiches associées :
 Contrat de transport de marchandises
 Covoiturage
 Transport aérien

BibliographiePour consulter les documents de la bibliographie, veuillez passer votre souris sur le fonds documentaire concerné
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Encyclopédies
 Répertoire civil, Contrat de transport, par Philippe Le Tourneau, Cyril Bloch, oct. 2013
 Répertoire commercial, Contrat de transport, par Barthélémy Mercadal, oct. 1995
 Répertoire commercial, Transports aériens, par Barthélémy Mercadal, janv. 2000
 Répertoire commercial, Transports ferroviaires, par Isabelle Bon-Garcin, Marie-Odile Nicoud, nov. 2001
 Répertoire commercial, Transports routiers de personnes : organisation, par Marie-Odile Nicoud, mai
2007
 Répertoire européen, Transports terrestres : ferroviaires, fluviaux, postaux, routiers, par Denis Broussolle,
févr. 2008
 Répertoire international, Transports routiers, par Jean-Pierre Tosi, 1998

Revues Dalloz
Articles de références
 Transport ferroviaire - Le voyageur montant à bord d'un train sans billet conclut un contrat,
X. Delpech, JT 2019, n° 225, p. 12
 Soliloque sur la responsabilité du transporteur de personnes, R. Nérac-Croisier, D. 1995.
35
 Accidents de gare : le « déraillement » de l'obligation de sécurité, C. Mascala, D. 1991. 80

Ouvrages feuilletables
Précis
 Contrats civils et commerciaux, François Collart Dutilleul/Philippe Delebecque, Droit
privé, 11e éd., 2019
 Droit commercial (Commerçants et fonds de commerce. Concurrence et contrats du
commerce), Michel Pédamon/Hugues Kenfack, Droit privé, 4e éd., 2015
 Droit des transports, Philippe Delebecque/Isabelle Bon-Garcin/Maurice Bernadet, Droit
privé, 2e éd., 2018
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