Vous êtes sur la page 1sur 7

Alimentation du sujet âgé

Troubles nutritionnels chez le sujet âgé

A- Introduction
Comportement alimentaire: Double fonction:
• Homéostatique (apports énergétiques aux cellules)
• Affective(source de plaisir)

Equilibre entre les entrées et les sorties :


Equilibre fragile chez le sujet âgé : Capacités de réserves diminuées

Modifications physiologiques liés à l’ âge :


* Vieillissement sensoriel:
-Modification du gout
- Détérioration de l’odorat
- Altération de la vision
* Altération de la denture ou un mauvais état gingival sont d'autant que
les soins dentaires coutent chers. Seule une mastication indolore permet
une alimentation correcte. La dégradation de l'état buccodentaire est
responsable d'une insuffisance masticatoire, imposant une alimentation
monotone
* Atrophie de la muqueuse gastrique:
Il en résulte une diminution de sécrétion d’acide chlorhydrique
source de retard à l'évacuation gastrique.
* Ralentissement du transit intestinal avec l’ âge est responsable de
stase intestinale, de constipation et de pullulation microbienne.
B- Apports alimentaires conseillés au sujet âgé en bon état de
santé
Une alimentation correcte, tant sur le plan quantitatif que qualitatif est
un élément important de la santé des personnes âgés
Les apports conseillés ne différent pas fondamentalement de ceux de
l'adulte plus jeune, contrairement à ce qui peut être habituellement
pensé
Les besoins nutritionnels dépendent de plusieurs facteurs:
poids, sexe , âge , activité physique......
1- Apports énergétiques: 2000 kcal/j chez la femme
2400 kcal/j chez l’homme
2- Besoins en nutriments énergétiques
La part des nutriments dans l'apport énergétique total est semblable à
celle de l'adulte
Glucides: 55% Favoriser les sucres complexes
Lipides: 30% (variées d'origine animale et végétale)
Protides:15% (1à1,2g/kg/j en protéines en privilégiant les
protéines d’origine animale car + riche en acides aminés )

3- Besoins en oligoéléments

Une alimentation variée et suffisante suffit généralement à en couvrir les


besoins

Calcium: 800-1200mg/j
Fer :10-12mg/j viande +++ (fer héminique mieux absorbé)
Magnésium:325à650mg/j (chocolat, fruits secs, fruits de mer, eau
de boisson)
4- Besoins en vitamines (idem adulte jeune)
Vit D: 10g/j +++ (sujet confiné au domicile)
Vit C: 60-100mg/j
5-Besoins en eau
L'hydratation est un élément capital des apports quotidiens et doit se
faire à raison minimale de ¾ l d’eau de boisson, le complément étant
apporté par l'eau contenu dans les aliments(2l/j) .
En cas de fièvre ou de chaleur, il convient bien sûr d'augmenter les
apports hydriques.
Il ne faut pas oublier que pour les personnes âgées, la qualité de
l'alimentation reste l'un des rares plaisirs possible et qu'elle constitue le
facteur nécessaire à la conservation de leur appétit.

C-Troubles nutritionnels chez le sujet âgé


1- Généralités
* Le principal trouble nutritionnel chez le sujet âgé est la malnutrition
proteino-énergétique. Elle constitue un facteur de risque de mortalité,
de morbidité et de perte d'autonomie.
* La prévalence de la malnutrition protéino-énergétique est estimée à 2-
4% à domicile, 40-80% à l'hôpital et 30-40% en institution gériatrique.
* Selon certaines enquêtes :7-30% des sujets âgés ont un apport
énergétique < 1500 Kcal/j

* Les causes de la malnutrition sont nombreuses

* Les conséquences sont dramatiques: (spirale infernale) d'ou l'intérêt


d'un traitement urgent de la cause et d'une prise en charge du problème
nutritionnel lors de toutes prescriptions médicales
2- Diagnostic de la malnutrition

a- Signes cliniques

*Installation progressive Diagnostic tardif


A un stade avancé ,le diagnostic est facile devant:
* Altération de l'état général,
* Adynamie, diminution de la marche et de la station debout,
* Dyspnée d’effort
*Diminution des capacités cognitives

b- Signes d'alerte

Certains signes cliniques d’alerte justifient une enquête alimentaire et la


recherche d’une malnutrition. Aucun de ces signes n’est spécifique :

 Perte de 2 kg dans le dernier mois ou de 4 kg dans les 6 derniers mois,


 Prise de 2 repas par jour,
 Régimes,
 Problèmes bucco-dentaires (mauvais état dentaire, prothèse non
portée),
 Troubles de déglutition,
 Constipation ;
 Perte d’autonomie physique ou psychique ;
 Insuffisance de revenus ;
 Solitude, dépression, veuvage récent ;
 Toute pathologie intercurrente (infection, intervention chirurgicale,
infarctus du myocarde, AVC…),
 Plus que 3 médicaments par jour.

d- Evaluation des apports alimentaires


* Enquête alimentaire:
Relevé des ingesta : Fiche alimentaire permettant d’évaluer la
quantité de chaque met effectivement consommé pendant 3 jours
consécutifs (Sous réserve de l’absence de troubles cognitifs)
* MNA MINI NUTRITIONNAL ASSESMENT: 18 items
MNA >23,5 bon état nutritionnel
entre 17 et 23,5 risque+++
<17 mauvais état nutritionnel

e- Mesures anthropométriques

POIDS +++ : mesure la plus simple à réaliser


Evaluer la perte de poids (souvent difficile)
Intérêt pour l’IMC = Poids Kg/m²
Taille ²
IMC < 22 patient dénutri
Circonférence brachiale et circonférence du mollet (masse maigre)
♂ < 25 cm / ♀ : < 23 cm
Mesures de l’épaisseur des plis cutanés (masse grasse)
Pli cutané tricipital : < 6 mm ♂ / < 10 mm ♀
Appréciation grossière des réserves en protéines musculaires et en
graisse (c’est-à-dire l’état nutritionnel chronique du sujet) spécifiques
mais peu sensibles

f-Bilan biologique: protéines dites « nutritionnelles »

• Albumine :
< 36 g/l dénutrition
• Préalbumine :
< 200 mg/l dénutrition
sensibles aux variations nutritionnelles, mais non
spécifiques
3- Causes de la malnutrition
a- Insuffisances d’apport
*Causes sociales: Isolement social, problèmes financier
* Dépression, troubles cognitifs
* Diminution des capacités physiologiques: capacité masticatoire,
trouble de la déglutition (VC), déficits moteurs ou tremblements,
altération du gout, de l’odorat, de la vision, ralentissement du transit
* Pathologies digestives; mycose buccale ou œsophagienne,
néoplasies…
* Ignorance des besoins par le sujet ou son entourage, épuisement de
l’entourage
* Erreurs diététiques ou thérapeutiques: régimes restrictifs prolongés,
effets des médicaments, abus d’alcool

b- Hyper catabolisme

déclenché par toute maladie ( Infection, destruction ou réparation


tissulaire)
- Pathologies infectieuses
- Cancer
- Etats inflammatoires (escarres, pathologies rhumatismales)
- Réparation tissulaire (fractures, escarres…..)
- Insuffisance cardiaque, respiratoire
- Hyperthyroïdie

4-Conséquences de la malnutrition

La malnutrition a de multiples conséquences :

Elle favorise l'apparition de nouvelles pathologies (infection….) retard de


cicatrisation

Elle aggrave des pathologies chroniques ou préexistantes (troubles


digestifs, psychiques…)
Elle fragilise le sujet âgé (déficit immunitaire, troubles hormonaux)
Elle peut induire un véritable syndrome de glissement.
5- Prévention de la malnutrition
Alimentation: acte essentiel de la vie quotidienne
A un âgé avancé de la vie l’alimentation doit encore être (ou redevenir)
un plaisir
La prévention met en jeu des facteurs médicaux, sociaux et
psychologiques
 Information et éducation nutritionnelle
portent sur:
• La préparation de repas équilibrés(variés, fréquents)
• La prise systématique de collations
• L'augmentation de la densité énergétique et nutritionnelle, protéique et
hydriques en situation d’hyper-catabolisme

• Des question simples précisent les habitudes alimentaires, les fausses


croyances (ex : viande inutile quand on est âgé), et le contexte : revenus,
possibilité de faire les courses et de choisir les aliments, moyens de
conservation des aliments, préparation des repas (qui ? où ? quand ?),
convivialité et notion de « plaisir de manger ».

 Activité physique (marche) permet de lutter contre la sarcopénie et


contribue à maintenir un lien social.
 Hygiène dentaire et vérification de la capacité masticatoire
 Traitement des pathologies associées et de la douleur
 Limiter les régimes (souvent auto imposés ou exagérément appliqués) à
évaluer et à assouplir si besoin

Vous aimerez peut-être aussi