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Cours n1 : Introduction Général Droit Public

Ce qu’il faut retenir :

-Le Droit, le droit objectif, le droit positif et les droits


subjectifs sont des notions difficiles à appréhender.
- Nombreux sont ceux qui ont exposé leurs opinions sur
elles, mais force est de constater qu’ils sont loin d’être
à l’unisson.
-Des auteurs ont présenté le Droit comme étant plus
ou moins un idéal et d’autres comme étant plus ou
moins le reflet d’une certaine réalité, mais chacun à sa
façon.

DROIT SUBJECTIF / DROIT OBJECTIF :


-le droit objectif est souvent présenté (en substance) comme étant «
l’ensemble des règles de conduite socialement édictées et
sanctionnées qui s’imposent aux membres de la société » (définition
extraite d’un ouvrage rédigé sous la direction de Gérard Cornu et
intitulé « Vocabulaire juridique »)
-les droits subjectifs sont présentés comme étant des prérogatives
individuelles reconnues et sanctionnées par le droit objectif
-Comme il est souvent dit, le droit objectif et les droits subjectifs ne
s’opposent pas ; leurs rapports sont même étroits. Par exemple, les
règles juridiques fixant les conditions d’inscription à l’Université font
partie du droit objectif et le droit pour tout un chacun remplissant
ces conditions de s’inscrire (en tant que sujet de droit ; autrement dit
en tant qu’entité bénéficiant de droits et soumise à des obligations) à
l’Université est un droit subjectif .

DROIT POSITIF :
-le droit positif est présenté comme étant l’ensemble des règles
juridiques (ou normes juridiques) en vigueur dans une société.
(Par exemple, le droit actuellement en vigueur en France est du droit
positif. Pour certains le Droit serait même exclusivement le droit
positif et pour d’autres non. Pour certains aussi le droit objectif et le
droit positif recouvriraient la même réalité et pour d’autres non)

DOCTRINE DU DROIT NATUREL :


-les défenseurs de cet doctrine : Aristote/Saint Thomas d’Aquin/
Grotius…
-il n’y a pas qu’une façon de concevoir le droit naturel et ceux qui
pensent qu’existe un droit naturel composé de lois naturelles (ou
droits de l’homme) ne partagent pas les mêmes idées sur la façon de
connaître de droit naturel, ni sur les conséquences à tirer de celui-ci.
Ils ne s’entendent pas non plus sur le nombre et contenu des lois
naturelles.
-il existerait un droit naturel issu de Dieu ou non et révélé par Dieu
et/ou l’observation de la nature et/ou la Raison ou alors il existerait
une justice que le Droit doit s’efforcer d’atteindre.
-Dans le premier cas le Droit est envisagé comme une matière (ou un
contenu), en d’autres termes comme un ensemble de lois ou de
règles qui seraient naturelles
-dans le second cas le Droit est envisagé comme une méthode (une
façon de faire), en l’occurrence comme un moyen d’atteindre un but
qui est la justice.
-La critique contre le droit naturel est donc aisée et elle a parfois été
assez rude, notamment de la part des positivistes.

Doctrine des positivistes :


-les défenseurs de cet doctrine : Hans KELSEN/ John AUSTIN /Herbert
HART…..
-Les défenseurs de ces doctrines repoussent l’idée d’un droit naturel.
-Ils ont en commun de vouloir étudier et en conséquence présenter
le Droit d’une façon vraiment scientifique, excluant donc (d’un
certain point de vue) tout jugement de valeur.
-Pour les auteurs en question, on peut, par exemple, penser d’un
côté que, du point de vue de la science juridique, un système
totalitaire est un système juridique qu’il convient d’étudier et de
présenter sans considérations morales et penser d’un autre côté, à
partir de sa propre morale, qu’il est abominable, mais il n’est plus
alors question de droit.

Les doctrines médianes :


-Des auteurs présentant les doctrines sur le droit affirment que les
opinions sur le Droit de certains penseurs se situeraient en quelque
sorte entre les doctrines du droit naturel et les doctrines du
positivisme. Ils rangent au nombre de ces penseurs des grands noms
du droit public, à savoir Léon Duguit (1859-1928) et Georges Burdeau
(1905-1988).
L’approche de Léon Duguit :
-Le célèbre Doyen de Bordeaux va réinjecter dans sa vision du droit
une idée de justice.
-Selon lui, les individus ont une idée du juste et de l’injuste et le
milieu social dans lequel ils vivent va secréter spontanément une
certaine idée de ce que doit être le droit
-Duguit théorise ainsi une hétéro-limitation (une limitation de
l’extérieur) de l’Etat. Les organes de l’Etat produisent le droit positif
mais ce dernier puise sa source dans la conscience sociale, dans les
aspirations de la société.

L’approche de Georges Burdeau :


-C’est en réaction contre la pensée de Léon Duguit que Georges
Burdeau va construire son système. En effet, l’approche sociologique
de Léon Duguit peut conduire les citoyens à se révolter et à
enfreindre les règles qu’ils considéreraient comme ne répondant pas
à leurs aspirations. Elle présentait donc en germes un risque «
d’anarchisme ».
-Burdeau va considérer qu’il existe bien dans la société une
représentation idéale du droit. Il la nomme l’idée de droit. Mais il va
considérer que cette idée recèle en elle un dynamisme fait de
l’aspiration des membres du groupe à la voir se traduire en règles de
droit.

Les influences du droit naturel et du positivisme


juridique :
- Le droit naturel et le positivisme juridique ont marqué et marquent
le Droit tel qu’il est d’ordinaire pensé et utilisé.
-L’influence du droit naturel est perceptible dans la façon dont le
monde occidental a conçu l’exercice du pouvoir politique et dans le
contenu des grands textes juridiques internationaux et nationaux
relatifs aux droits de l’homme, au nombre desquels figure la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789
-L’influence du positivisme juridique dans la société française (mais
pas seulement) est tout aussi certaine. On en mesure certains effets
dans la façon dont le droit positif est organisé et sur les méthodes
employées par les juristes. Le fait que les règles juridiques soient
hiérarchisées d’une certaine façon est loin d’être étranger à la
pensée de Kelsen.

Le droit constitutionnel :
-Le droit constitutionnel est une matière juridique parmi d’autres , au
contenu par définition particulier, sur lequel les auteurs ne sont pas
tous d’accord.
1/ Les grandes branches du droit
On connaît en droit deux grandes distinctions : la distinction entre le
droit international et le droit interne (ou les droits internes ou droits
nationaux) et la distinction entre le droit public et le droit privé. Ces
deux grandes distinctions se recoupent. Il y a en effet le droit
international public et le droit international privé ainsi que le droit
public interne et le droit privé interne.

-Le droit international : est constitué, en gros, de l’ensemble des


règles juridiques régissant les organisations internationales et les
rapports dans lesquels s’insèrent deux éléments étrangers l’un à
l’autre du point de vue de la nationalité.
-Le droit international public : est constitué pour l’essentiel de
l’ensemble des règles juridiques régissant les organisations
internationales et les rapports entre les Etats ainsi que les rapports
entre les Etats et certaines autres personnes.
-Le droit international privé :est pour l’essentiel constitué des règles
juridiques régissant les rapports entre les personnes privées de
nationalités différentes.
-Le droit interne : est tout simplement le droit d’un Etat.( Le droit français,
le droit chinois, le doit cubain… sont des droits internes.)

-Le droit public interne français : est grosso modo composé de


l’ensemble des règles juridiques nationales qui régissent
l’organisation et le fonctionnement des institutions publiques
françaises (politiques et administratives) et des règles juridiques
nationales particulières qui régissent une bonne partie des activités
de ces institutions.
-Le droit privé interne français : est formé en gros des règles
juridiques nationales qui régissent le statut des personnes privées et
de celles qui régissent en principe les relations entre les personnes
privées.
2/ Les branches du droit interne français
Le droit public interne et le droit privé interne français ont été,
chacun, subdivisés en de nombreuses branches (ou sous-branches).
Mais la réalité en la matière est assez contrastée.
- Le droit privé interne est composé, entre autres, du droit civil
(expression qui n’a pas qu’un sens) et du droit commercial .
-Le droit public interne comprend notamment le droit constitutionnel
et le droit administratif. Le droit administratif est pour l’essentiel le
droit régissant l’organisation et le fonctionnement des
Administrations publiques, mais aussi les activités ayant une nature
administrative publique (les activités en question ne concernant pas
que les activités des institutions administratives).
-Existent aussi des disciplines qui, d’un certain point de vue, sont à
cheval sur le droit public et sur le droit privé (mais, au vrai, toutes le
sont) ; en conséquence elles sont qualifiées de disciplines (ou
matières ou droits…) mixtes. Au nombre de celles-ci figurent un droit
d’importance, le droit pénal, qui est en gros le droit de la répression
publique.
-Le droit pénal, tout comme le droit processuel (en gros le droit des
procès) et le droit international privé sont des droits qualifiés de
sanctionnateurs ou régulateurs car ils permettent de sanctionner ou
de mettre en œuvre les autres droits, qualifiés, eux, de substantiels
(le droit pénal peut permettre, par exemple, de sanctionner la
méconnaissance de certaines règles juridiques du droit substantiel
qu’est le droit administratif et le droit international privé peut, par
exemple, « opérer une régulation » en indiquant quelle règle
nationale s’applique entre deux particuliers n’ayant pas la même
nationalité).

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