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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE

CODE JUDICIAIRE
CONGOLAIS
Textes compilés et actualisés
jusqu’au 28 février 2013

2013
1

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE

CODE JUDICIAIRE
CONGOLAIS
Textes compilés et actualisés jusqu’au 28 février 2013

2013
2

Disclaimer

Cette publication a été rendue possible grâce à l’appui du Peuple Américain par
l’entremise de l’Agence Américaine pour le Développement International, USAID en
sigle. Le contenu de ce Code ne reflète pas nécessairement le point de vue de l’USAID
ni du Gouvernement américain.
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AVANT-PROPOS

Le présent Code judiciaire Congolais contient des dispositions judiciaires en vigueur jusqu’au 28
février 2013. Il comprend ainsi des lois, décrets, ordonnances, arrêtés, circulaires, décisions, instruc-
tions, directives relatifs aux institutions judiciaires tant nationales qu’internationales.
Depuis sa dernière mise à jour, le 31 janvier 1986 (soit plus de 27 ans), l’ancien Code judiciaire
Congolais contient certaines dispositions légales qui sont dépassées. Il était donc temps d’actualiser
ce Code et d’y intégrer toutes les dispositions légales et réglementaires récentes qui touchent au
domaine judiciaire.
Le premier objectif de ce Code est de mettre ensemble dans un document unique, les diffé-
rentes lois et dispositions réglementaires qui organisent à ce jour les institutions judiciaires ainsi
que le fonctionnement de la justice. La multiplicité de ces textes faciliterait d’accès si elles sont
rassemblées dans un document unique pouvant être consultée par toute personne intéressée.
Le deuxième objectif de ce Code est de faciliter la tâche aux personnes appelées à œuvrer
dans les institutions judiciaires et dont le concours est nécessaire à la bonne administration de la
justice (magistrats, avocats, greffiers, secrétaires de parquets, huissiers, officiers de police judiciaire,
experts, chercheurs, juristes et étudiants, etc.) en leur fournissant un document de travail complet.
Ce Code renforcera davantage les capacités des praticiens du droit qui verront la qualité de leur
travail améliorée par une bonne administration de la justice.
La richesse de ce Code est visible dès lors qu’il contient les textes relatifs aux juridictions judi-
ciaires nationales (dont certains étaient éparpillés dans d’autres matières) et internationales. Son
exploitation est plus aisée d’autant plus que tous les textes ont été regroupés selon les lois prin-
cipales, suivies chaque fois des textes complémentaires qui sont sous-titrés dans le but de faciliter
la tâche aux lecteurs et contenant différents textes réglementaires en rapport au thème concerné.
De même, ce Code est plus facile à manipuler par fait qu’il contient à la fin de l’ouvrage, la carte
judiciaire de la République Démocratique du Congo, l’index alphabétique, l’index chronologique qui
permettent aux lecteurs de retrouver directement la vision schématique de différents juridictions
et offices (parquets), le thème qui les intéresse ainsi que l’année à laquelle une loi ou un texte
réglementaire a été pris.
Outre les principales lois en matière judiciaire, ce Code contient plus de 90 circulaires, déci-
sions, instructions, directives des autorités judiciaires (Premier président de la Cour suprême de
Justice et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Procureur général de la République,
Premier président de la Haute Cour militaire et Auditeur général près cette Cour) et arrêtés du
Ministre de la Justice et Droits Humains dont leur contenu montre qu’il s’agit de textes de mise
en application des dispositions légales et réglementaires en matière judiciaire, et en conséquence, à
être intégrés dans le Code judiciaire.
Sa subdivision est pratique et se conforme même au schéma judiciaire, qui commence par
l’organisation et la compétence judiciaires nationales jusqu’aux juridictions internationales.
Sont contenus dans ce Code : la Constitution de la République Démocratique du Congo, l’orga-
nisation et la compétence judiciaires et ses dispositions complémentaires, les procédures judiciaires
(procédure pénale, procédure civile, procédure devant la Cour de cassation, procédure devant la
Cour suprême de Justice, procédures relevant des textes particuliers) et leurs dispositions complé-
mentaires, les juridictions spécialisées (tribunaux de commerce, tribunaux du travail, tribunaux pour
enfants) et leurs textes complémentaires, les juridictions militaires et leurs textes complémentaires,
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le régime pénitentiaire et libération conditionnelle et ses textes complémentaires, la magistrature


(statut des magistrats, Conseil Supérieur de la Magistrature et cadre et structures organiques de
ce Conseil), le Barreau et ses textes complémentaires, le notariat et ses textes complémentaires,
les juridictions internationales qui intéressent particulièrement la République Démocratique du
Congo (Tribunal de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe, Cour Commune de
Justice et d’Arbitrage de l’OHADA, Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, Cour
Pénale Internationale (CPI) et Cour Internationale de Justice) ainsi que les accords et traités inter-
nationaux en matière de justice qui ont une incidence directe dans l’administration de la Justice en
République Démocratique du Congo.
Nous remercions tous ceux qui ont apporté leur contribution à la réalisation de ce Code. Nous
pensons d’abord à l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), à travers
son projet ProJustice qui l’a financé et au Professeur Télesphore KAVUNDJA N. MANENO, expert
international et consultant à l’USAID/ProJustice, sous la direction de qui cet ouvrage a été réalisé,
avec le concours de Maître Richard MAKITU NDOLOMINGO, coordonnateur chargé des institu-
tions judiciaires à l’USAID/ProJustice.
Nos remerciements vont aussi à Monsieur André-Hector KABUMBU M’BINGA BANTU (Pre-
mier Président honoraire de la Cour d’appel) et au Professeur Raoul-Nicodème KIENGE-KIENGE
INTUDI, pour la relecture du projet de ce Code et leurs différentes remarques pertinentes.
Enfin, nous remercions sincèrement toute l’équipe de l’USAID/ProJustice. Puisse ce partenariat
avec cette institution persévérer pour l’éclosion d’autres réalisations concrètes et de contribuer
ainsi au rayonnement d’une justice qui garantit les droits de tous.
Il est possible qu’un texte particulier ait échappé à l’équipe technique qui a conçu ce Code, elle
reste disponible à accueillir avec intérêt toute information ou suggestion permettant d’améliorer
cette oeuvre.
Puisse ce Code, faciliter à ceux qui l’utiliseront, l’amélioration de la qualité de la justice en Répu-
blique Démocratique du Congo.

Fait à Kinshasa, le 17 avril 2013.

Jérôme KITOKO KIMPELE


Premier Président de la Cour Suprême de Justice
et Président du Conseil supérieur de la Magistrature
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SOMMAIRE

Ire Partie : COURS D’APPEL


CONSTITUTION DE LA RDC DU Ordonnance n°89-025 du 26 janvier 1989
18 FEVRIER 2006 (telle que modifiée par la loi portant création d’une Cour d’appel dans les
n°11/002 du 20 janvier 2011, in JORDC, n° spécial, 5
février 2011 ) régions du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-
Kivu (J.O.Z., n°4, 15 février 1989, p. 16)
IIème Partie: Ordonnance n°91-035 du 3avril 1991 portant
ORGANISATION ET COMPETENCE fixation du ressort de deux cours d’appel de la
JUDICIAIRES ville de Kinshasa (J.O.Z., n°23, 1er décembre 1996, p. 6)
1. CODE D’ORGANISATION ET DE COM- TRIBUNAUX DE GRANDE INSTANCE
PETENCE JUDICIAIRES
Arrêté d’organisation judiciaire n°108/78 du 22
Ordonnance-loi n°82/020 du 31 mars 1982 avril 1978 portant rattachement de certaines
portant Code de l’organisation et compétence sous-régions administratives au ressort des tri-
judiciaires (JORZ, 1er avril 1982, n°7, p.39) bunaux de grande instance voisins (J.O.Z., n°19, 1er
2.TEXTES COMPLEMENTAIRES AU CODE octobre 1978, p. 65)
D’ORGANISATION ET COMPETENCE JU- Arrêté d’organisation judiciaire n°117/78 du 26
DICIAIRES avril 1978 portant rattachement de certaines
COURS ET TRIBUNAUX sous-régions administratives au ressort des tri-
bunaux de grande instance voisins (J.O.Z., n°19, 1er
Ordonnance de l’Administrateur Général au octobre 1978, p. 65)
Congo du 14 mai 1886 portant principes à
Ordonnance d’organisation judiciaire n°82-044
suivre dans les décisions judiciaires (B.O., 1886,
p.188) du 31 mars 1982 portant fixation du ressort
territorial des tribunaux de grande instance de
Arrêté d’organisation judiciaire n°299/79 du la ville de Kinshasa (J.O.Z., n°8, 15 avril 1982, p. 41)
20 août 1979 portant règlement intérieur des
cours, tribunaux et parquets (Ministère de la Justice) Ordonnance n°87-006 du 9 janvier 1987 por-
tant création d’un tribunal de grande instance
Circulaire n°01/008/IM/PGR/2011 relative à dans la sous-région du Nord-Ubangi (J.O.Z., n°2,
l’ordonnance-loi n°01/008/IM/PRG/2011 rela- 15 mai 1987, p. 15)
tive à l’ordonnance-loi n°82/020 du 31 mars
Ordonnance d’organisation judiciaire n°89-131
1982 portant Code de l’organisation et de la
du 3 juin 1989 portant création des tribunaux
compétence judicaires telle que modifiée et
de grande instance (J.O.Z., n°12, 15 juin 1989, p. 30)
complétée jusqu’à ce jour
Circulaire n°003/D.008/IM/PGR/2006 du 12 TRIBUNAUX DE PAIX
juin 2006 relative à la dissolution de la Cour Ordonnance n°79-105 du 4 mai 1979 fixant les
de sûreté de l’Etat et à ses conséquences (Recueil sièges et ressorts des tribunaux de paix de la
de circulaires et instructions générales, notes de service et com-
mentaires du Procureur général de la République, 2007, p. 71) ville de Kinshasa (J.O.Z., n°10, 15 mai 1979, p. 20)
Ordonnance n°87-215 du 23 juin 1987 portant Ordonnance n°79-218 du 28 septembre 1979
création de l’inspectorat général des services fixant le siège ordinaire et le ressort des tri-
du Conseil judiciaire (J.O.Z., n°13, 1er juillet 1987, p. 5) bunaux de paix de la ville de Lubumbashi (J.O.Z.,
n°19, 1er octobre 1979, p. 30)
Note circulaire n°04 du 27 septembre 2011 sur
Ordonnance n°79-290 du 27 décembre 1979
la procédure de renvoi pour cause de suspicion
portant création des tribunaux de paix de la
légitime
6

ville de Kisangani et fixation de leur siège ordi- meubles du condamné et une hypothèque lé-
naire et de leur ressort (J.O.Z., n°1, 1er janvier 1980, gale sur ses biens immeubles (J.O.Z.,1er février 1973,
p. 27) n°3, p. 165)

Ordonnance n°89-13 du 23juin 1989 portant AMENDES TRANSACTIONNELLES


création des tribunaux de paix dans les zones Circulaire n°008 /IM/002/PGR/2004 du 11 mai
rurales de la République (J.O.Z., n°12, 15 juin 1989, 2004 relative aux amendes transactionnelles
p. 32)
(Recueil de circulaires et instructions générales, notes de service
JURIDICTIONS COUTUMIERES et commentaires du Procureur général de la République, 2007,
p. 29)
Arrêté royal du 13 mai 1938 sur juridictions
indigènes-Coordination (B.O., 1938, p. 471) Circulaire n°006/D.008/IM/PGR/2006 du 03
octobre 2006 relative à la perception des
Circulaire n°7/008/IM/PGR/2011 relative à
amendes transactionnelles et autres frais de
l’inspection des territoires et au contrôle des
justice (Recueil de circulaires et instructions générales, notes
juridictions coutumières de service et commentaires du Procureur général de la Répu-
blique, 2007, p. 80)
IIIme Partie :
PROCEDURES JUDICIAIRES AMNISTIE
Loi n°05/023 du 19 décembre 2005 portant
I. PROCEDURE PENALE
amnistie pour faits de guerre, infractions poli-
1. CODE DE PROCEDURE PENALE tiques et d’opinion (J.O.RDC., 28 décembre 2005, n°
spécial, col. 1)
Décret du 6 aout 1959 portant Code de procé-
dure pénale (B.O., 1959, p.1934) Loi du 7 mai 2009 portant amnistie pour les
faits de guerres et insurrectionnels commis
2.TEXTES COMPLEMENTAIRES AU CODE dans la provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu
DE PROCEDURE PENALE (J.O.RDC., 9 mai 2009, n° spécial, p. 11)
Ordonnance n°11-542 du 26 octobre 1959 ARRESTATION ET MISE EN DETENTION
portant mesures d’exécution du décret du 6 PREVENTIVE
août 1959 complétant le Code de procédure
Circulaire n°5.008/IM/PGR/2011 relative à l’ar-
pénale (B.A., p.2826)
restation, à la mise en détention préventive, à
ACTION DES PARQUETS l’arrestation immédiate, à l’audience ainsi qu’à
Circulaire n°2/008/IM/PGR/2011 relative à l’ac- l’arrestation provisoire et à la mise en déten-
tion des parquets tion préventive en cas d’infraction intention-
nelle flagrante
Circulaires n°3/008/IM/PGR/2011 relative à
l’organisation intérieure des parquets Circulaire n°003/D08/I.M/PGR/2005 du 05 dé-
cembre 2005 relative à l’exécution abusive de
ACTION PUBLIQUE
la mesure d’arrestation immédiate
Circulaire n° 001 /D.008/PGR/SEC/2004 du 27
Circulaire n° 001/D.008/IM/PGR/2006 du 31
avril 2004 relative à la vigueur de l’action de la
mars 2006 relative aux nouveaux modèles de
justice (Recueil de circulaires et instructions générales, notes
de service et commentaires du Procureur général de la Répu-
procès-verbal de saisie de prévenu et de man-
blique, 2007, p. 24) dat d’arrêt provisoire (Recueil de circulaires et instruc-
tions générales, notes de service et commentaires du Procureur
AMENDES PENALES ET FRAIS DE JUSTICE général de la République, 2007, p. 61)
Ordonnance-loi n°71/089 du 20 septembre Circulaire n°001/D008/I.M/PGR/2007 du 12
1971 accordant à l’Etat, pour le recouvrement juillet 2007 relative aux nouveaux modèles de
des amendes et des frais de justice en ma- procès-verbal de saisie de prévenu et de man-
tière pénale, un privilège général sur les biens dat d’arrêt provisoire
7

AUTOPSIE SCIENTIFIQUE DEFENSE SOCIALE


Ordonnance n°78-179 du 26 avril 1978 portant Ordonnance n°11/542 du 26 octobre 1959 (B.A.,
réglementation de l’autopsie scientifique (J.O.Z. 2826)
n°9,1er mai 1978, p.26)
DELIT D’AUDIENCE
AVIS D’OUVERTURE D’INFORMATION ET
Ordonnance-loi n°70-012 10 du mars 1970
REQUISITOIRE DU PGR
relative aux infractions d’audience (M.C., n°10, 15
Note de service n°003/D.028/IM/PGR/2004 mai 1970, p.289)
du 20 juillet 2004 relative à l’avis d’ouverture EXECUTION CAPITALE
d’information et au réquisitoire du Procureur
général de la République (Recueil de circulaires et ins- Arrêté du 9 avril 1898 relatif aux exécutions
tructions générales, notes de service et commentaires du Procu- capitales (R.M., 1898.59)
reur général de la République, 2007, p. 35)
Ordonnance n°86/36 relative aux prises de
BLANCHIMENT DES CAPITAUX ET vues des exécutions capitales (B.A, 1936, p. 329)
FINANCEMENT DE TERRORISME
EXTRADITION
Loi n°04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte
Décret du 12 avril 1886 portant dispositions
contre le blanchiment des capitaux et le finan-
organiques relatives à l’extradition (B.O., p. 46)
cement du terrorisme (J.O.RDC., 1er août 2004, n° 15,
col. 42) INDIGENCE
Décret n°08/20 du 24 septembre 2008 portant Circulaire n°001/CAB/MIN/RI.J & GS/96 du 15
organisation et fonctionnement d’une cellule février 1996 relative à l’appréciation de l’indi-
nationale des renseignements financiers, Cena- gence devant les cours et tribunaux
ref en sigle (J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 10) INFRACTIONS FLANGRANTES
Décret n°08/21 du 24 septembre 2008 portant Ordonnance-loi n°78-001 du 24 février 1978
création du comité consultatif de lutte contre relative à la répression des infractions fla-
le blanchiment de capitaux et le financement grantes (J.O.Z., n°6, 15 mars 1978, p.15)
du terrorisme, Colub en sigle (J.O.RDC., 15 octobre
2008, n° 20, col. 15). Circulaire n°5/008/IM/PGR/2011 relative à l’ar-
restation, à la mise en détention préventive, à
Décret n°08 du 24 septembre 2008 portant
l’arrestation immédiate, à l’audience ainsi qu’à
création du fond de lutte contre le crime orga-
l’arrestation et la mise en détention préventive
nisé en sigle Folucco (J.O.RDC., 15 octobre 2008, n°
20, col. 17) en cas d’infraction intentionnelle flagrante
Vade-mecum de lutte contre le blanchiment de INTERDICTION AGENTS BENEVOLES
capitaux et le financement du terrorisme Instruction n°2055/D.047/185/PGR/SEC/2006
CIRCULATION ROUTIERE du 09 juin 2006 relative à l’interdiction d’uti-
lisation des agents bénévoles (Recueil de circulaires
Instruction n°004/D.008/IM/PGR/du 04 oc- et instructions générales, notes de service et commentaires du
tobre 2004 relative à la circulation routière Procureur général de la République, 2007, p. 75)
(Recueil de circulaires et instructions générales, notes de service
et commentaires du Procureur général de la République, 2007, LUTTE CONTRE L’IMPUNITE
p. 39) Instruction n°001/008/PGR du 06 aout 2003
DEBUT DES AUDIENCES ET DELAI DE relative à la lutte contre l’impunité (Recueil de cir-
culaires et instructions générales, notes de service et commen-
PRONONCE taires du Procureur général de la République, 2007, p. 19)
Note circulaire n°08 du 27 septembre 2011 sur Circulaire n°002/D.008/ IM/PGR/SEC/2006 du
le respect des heures de début des audiences 26 mai 2006 relative aux poursuites à charge
des cours et tribunaux des auteurs des infractions d’imputations dom-
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mageables, injures, outrages et offenses envers Circulaire n°4/008/IM/PGR/2011 relative à l’ac-


le Chef de l’Etat (Recueil de circulaires et instructions gé- tion des officiers de police judiciaire
nérales, notes de service et commentaires du Procureur général
de la République, 2007, p. 69) Décret-loi n°002-2003 du 11 janvier 2003 por-
tant création et organisation de la Direction
ORDRE PUBLIC Générale de Migration (D.G.M.)
Décret du 16 mai 1960 relatif à l’atteinte à Décret-loi n°003-2003 du 11 janvier 2003 por-
l’ordre et à la tranquillité publique (M.C., 1960, p. tant création et organisation de l’Agence Na-
1595)
tionale de Renseignements ( A.N.R.)
Circulaire n°3594/D.008/IM/PGR/SEC/2010 du Ordonnance-loi n°007/2012 du 21 septembre
09 juillet 2010 relative à l’interdiction des inter- 2012 portant Code des assises (JORDC, n° spécial,
pellations frisant la tracasserie 18 octobre 2012, pp.34 et s.)
PILLAGE ET EXPLOITATION ILLEGALE DES Ordonnance-loi n°10/002 du 20 août 2010
RESSOURCES NATURELLES portant Code des douanes
Arrêté ministériel n°004 du 03 août 2002 por- PRIVILEGE DE JURIDICTION ET IMMUNITES
tant création et fonctionnement de la com- DES POURSUITES
mission des experts nationaux sur le pillage et
Constitution de la République Démocratique
l’exploitation illégale des ressources naturelles
du Congo (extrait)
et autres richesses de la République démocra-
tique du Congo (J.O.RDC. 1er janvier 2003, n° 1, col. 7) Loi organique n°13/010 du 19 février 2013
relative à la procédure devant la Cour de cas-
POLICE JUDICIAIRE
sation (J.O.R.D.C., n° spécial, 20 février 2013)
Ordonnance n°78-289 du 3 juillet 1978 relative
Loi organique n° 08/012 du 31 juillet 2008 por-
à l’exercice des attributions d’officier et agents
tant principes fondamentaux relatifs à la libre
de police judiciaire près les juridictions de droit
administration des provinces (JORDC, n° spécial, 07
commun (J.O.Z., n° 15, 1er aout 1978, p.7) juillet 2008)
Arrêté n°247/78 du 14 décembre 1978 por- Loi organique n°08/016 du 07 octobre 2008
tant mesure d’exécution de l’ordonnance 78- portant composition, organisation et fonction-
289 du 3 juillet 1978 relative à l’exercice des nement des entités territoriales décentralisées
attributions d’officier et agent de police judi- et leurs rapports avec l’Etat et les provinces
ciaire près les juridictions de droit commun (J.O.RDC, n° spécial, 10 octobre 2008, p. 31)
(Ministère de la Justice)
Circulaire n°005/D.008/PGR/89 du 13 sep-
Ordonnance du Gouverneur Général du 29 tembre 1989 relative à l’exercice des pour-
mars 1927 relative aux officiers de police ju- suites contre les anciens membres du Conseil
diciaire - Décret du 26 juillet 1910 (B.A.C., 1910, législatif
p.132)
REQUISITION D’INFORMATIONS
Arrêté n°129 du 22 août 1984 portant créa-
tion d’une commission mixte de contrôle des Note de service n°D.008/I.M/27/PGR/SEC du
activités des officiers de police judiciaire près 22 novembre 2003 relative aux réquisitions
les juridictions de droit commun (J.O.Z., n° 4, du 15 d’information aux banques
février 1985, p. 15) Circulaire n°001 du 26 aout 2009 portant in-
Ordonnance n°11-173 du 26 mars 1959 nom- terdiction du recours aux réquisitions d’infor-
mant officiers de police judiciaire certains mations aux fins de déguerpissement des per-
agents du service de l’aéronautique (B.A., 1959, p. sonnes (in Mercuriale du P.G.R., rentrée judiciaire de la Cour
de Suprême de Justice, octobre 2009, p. 51)
1004)
9

Circulaire n°002/2009 du 24/09/2009 inter- 2. TEXTES COMPLEMENTAIRES AU CODE


disant l’instruction des dossiers inscrits au DE PROCEDURE CIVILE
registre des faits non infractionnels, RFNI en COMMISSION DES BIENS CONFISQUES
sigle (in Mercuriale du P.G.R., rentrée judiciaire de la Cour de
suprême de justice, octobre 2009, p. 55) Ordonnance n°86-112 du 8 avril 1986 relative
à l’organisation administrative de la Commis-
REHABILITATION DES CONDAMNES
sion de gestion des biens saisis et confisqués
Décret du 21 juin 1937 relatif à la réhabilitation (JORZ, 1er juin 1979, n° 21, p. 17)
des condamnés (B.O., 1937, p. 357)
Ordonnance-loi n°79-026 du 26 septembre
SAISIE EN MATIERE REPRESSIVE 1979 portant création d’une Commission de
Ordonnance n°11-171 du 26 mars 1959 rela- gestion des biens saisis et confisqués (JORZ, 1er
novembre 1979, n°11, p.14)
tive à la saisie en matière répressive et à la des-
tination à donner aux objets périssables ou de Ordonnance du 24 août 1916 relative à la des-
conservation dispendieuse (B.A., 1959 p. 1017) tination à donner aux objets frappés de confis-
SURETE DE L’ETAT cation judiciaire (BAC, 1916, p.1118)

Décret-loi n°1-61 du 25 février 1961 relatif EXECUTION DE DECISIONS JUDICIAIRES


aux mesures de sûreté de l’État, droit de per- Note circulaire n°012 du 27 septembre 2011
quisition, d’internement et de mise sous sur- sur l’exécution des décisions judiciaires
veillance (M.C., 1961, p. 66) Note circulaire n°09 du 27 septembre 2011
Arrêté ministériel n°05/02 du 22 avril 1961 sur l’exécution des décisions rendues par dé-
relatif aux mesures d’exécution (M.C., 1961, p.357) faut sur exploits signifiés à la Commune ou au
TENUE DE REGISTRES ET NOTE DE CLAS- quartier
SEMENT FRAIS DE JUSTICE EN MATIERE NON
Circulaire n°003/008/I.M/PGR/2011 du 30 juil- CONTENTIEUSE
let 2011 relative à la tenue des registres per- Décret-loi du 13 mars 1965 relatif aux frais de
sonnels des cabinets des magistrats justice en matière non contentieuse modifié
Circulaire n°002/008/I.M/PGR/SEC/2011 du 30 par l’arrêté interministériel n°243/CAB/MIN/
juillet 2011 relative à la note de classement J&DH/2010 et n°043/CAB/MIN/FINANCES/10
du 04 mai 2010 portant fixation des taux des
VAGABONDAGE ET MENDICITE droits, taxes et redevances à percevoir à l’ini-
Décret du 23 mai 1896 sur le vagabondage et tiative du Ministère de la Justice et Droits Hu-
mendicité, modifié par les décrets des 11 juillet mains (J.O.R.D.C., n° 10 du 15 juin 2010)
1923 et 6 juin 1958 (B.O. 1896, p.160; B.O. 1923, p.618; HOMOLOGATION D’ACTES
B.O. 1958, p. 1119)
D’ALIENATION
VIOL D’ENFANTS
Note circulaire n°013 du 27 septembre 2011
Circulaire n°4432/D.008/I.M/PGR/SEC/2011 du relative à l’interdiction d’homologation des
30 août 2010 portant dispositions légales appli- actes d’aliénation d’immeubles par des juge-
cables en cas de viol d’enfant ments d’expédient
II. PROCEDURE CIVILE OFFRES DE PAYEMENT ET DE LA
1. CODE DE PROCEDURE CIVILE CONSIGNATION
Décret du 7 mars 1960 portant Code de pro- Décret du 30 juillet 1888 portant Code civil,
cédure civile (M.C., 1960 p. 1351) livre intitulé Des contrats ou des obligations
conventionnels (B.O., p., 109)
10

PROCEDURE CIVILE RELEVANT DES III. PROCEDURE DEVANT LA COUR DE


TEXTES SPECIFIQUES CASSATION
Loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de Loi organique n°13/010 du 19 février 2013
la famille (J.O.Z., n° spécial, 1er août 1987) relative à la procédure devant la Cour de cas-
Loi n°73-021 du 20 juillet 1973 portant régime sation (J.O.R.D.C., n° spécial, 20 février 2013)
général des biens, régime foncier et immobilier Ordonnance-loi n°82-017 du 31 mars 1982 re-
et régime de sûreté telle que modifiée et com- lative à la procédure devant la Cour Suprême
plétée par la loi n°80-008 du 18 juillet 1980 (JOZ, de Justice (J.O.Z., no7, 1er avril 1982, p. 11)
1er février 1974, n°3, p.69; JOZ, numéro spécial, 1er décembre Ordonnance n°0166 du 5 juillet 1976 du Pre-
2004) mier Président de la Cour Suprême de Justice
SAISIES,VENTES PUBLIQUES ET VENTES modifiant et complétant le règlement intérieur
PAR VOIE PAREE d’ordre intérieur de la Cour Suprême de Jus-
Ordonnance du 12 novembre 1886 relative à tice (JORZ, n°14, 15 juillet 1976, p.746)
la saisie immobilière et aux frais de vente par Loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant prin-
ministère d’huissier (B.O., 1887, p. 2) cipes fondamentaux relatifs à la libre adminis-
Note circulaire n°011 du 27 septembre 2011 tration des provinces (Journal Officiel de la RDC, n°
spécial, 31 juillet 2008, p. 16)
sur l’interdiction de main levée de saisies arrêts
par des voies autres que judiciaires CONTENTIEUX ELECTORAL
Décret du 10 juillet 1920 relatif à la vente pu- Loi n° 11/003 du 25 juin 2011 modifiant la loi
blique de biens immobiliers ou mobiliers (B.O., n°06/006 du 09 mars 2006 portant organisa-
1920, p. 854) tion des élections présidentielles, législatives,
Ordonnance n°388/A.E du 16 décembre 1942 provinciales, urbaines, municipales et locales
(Journal Officiel de la RDC, n° 13, 1er juillet 2011, pp. 6-33)
relative à l’intervention des commerçants dans
les ventes publiques (B.A., 1942, p. 2260) Note circulaire n°014 du 27 septembre 2011
Ordonnance n°76-200 du 16 juillet 1976 rela- sur la non-admissibilité de la procédure de
tive à la vente par voie parée (J.O.Z., n°17, 1er Sep- tierce opposition en matière de contentieux
tembre 1976, 932)
électoral

Arrêté ministériel du 7 juin 1921 relatif aux PRISE A PARTIE


choses abandonnées, perdues ou égarées (B.O., Note circulaire n°06 du 27 septembre 2011 sur
1921, p. 628) l’étendue des effets des arrêts de condamna-
Ordonnance 11-260 du 20 mai 1959 relative tion rendue en matière de prise à partie
à la vente publique de biens immobiliers ou IV. PROCEDURE RELEVANT DES TEXTES
mobiliers (B.A., 8 juin 1959, n° 23, p. 1360) PARTICULIERS
Décret-loi du 6 septembre 1965 relatif à la 1. Loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant
vente des matériels militaires déclassés (M.C., 15 Code minier (JORDC, 15 juillet 2OO2, numéro spécial)
septembre 1965, n° 17, p. 774)
2. Loi n°011/2002 du 29 août 2002 portant
Règlement sur la vente des matériels militaires Code forestier (JORDC, n°spécial, 6 novembre 2002)
déclassés
IVème Partie :
SUCCESSIONS JURIDICTIONS SPECIALISEES
Instructions n°003 /D.008/003/PGR/SEC/2003 I.TRIBUNAUX DE COMMERCE
du 08 décembre 2003 relative aux contesta-
tions portant sur les successions (Recueil de cir- Loi n°002/2001 du 03 juillet 2001 portant créa-
culaires et instructions générales, notes de service et commen- tion, organisation et fonctionnement des tribu-
taires du Procureur général de la République, 2007, p. 15) naux de commerce (J.O.RDC., n°14, 15 juillet 2001, p.4)
11

II.TRIBUNAUX DE TRAVAIL Tableau de regroupement des ressorts des tri-


Loi n° 016/2002 du 16 octobre 2002 portant bunaux pour enfants pour l’exécution des me-
création, organisation et fonctionnement des sures de garde, d’éducation et de préservation
tribunaux de travail
Vème Partie :
Arrêté interministériel n°12/CAB.MIN./ETPS/ JURIDICTIONS MILITAIRES
JHD/063/2008 du 18 septembre 2008 por-
I.CODE JUDICIAIRE MILITAIRE
tant création, organisation et fonctionnement
du comité de pilotage des tribunaux du travail Loi n° 023-2002 du 18 novembre 2002 portant
(J.O.R.D.C., 15 octobre 2008, n° 20, p. 37) Code judiciaire militaire (J.O.RDC, 20 mars 2003, n°
spécial, p.1)
Loi n°015/2002 du 16 octobre 2002 portant
Code du travail II.TEXTES COMPLEMENTAIRES AU CODE
JUDICIAIRE MILITAIRE
III.TRIBUNAUX POUR ENFANTS ORGANISATION DES JURIDICTIONS ET
1.TEXTE DE BASE OFFICES MILITAIRES
Loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant pro- Circulaire n°HCM/002/2009 du 30 mars 2009
tection de l’enfant (J.O., n°spécial, 25 mai 2009, pp. 3-47) portant profil d’un juge assesseur
2.TEXTES COMPLEMENTAIRES RELATIFS Décision n°AG/0001/2005 du 28 janvier 2005
AUX TRIBUNAUX POUR ENFANTS portant règlement intérieur de l’Auditorat Gé-
Décret n°11/01 du 05/01/2011 fixant les sièges néral et des auditorats militaires
ordinaires et ressorts des tribunaux pour en- Ordonnance n°HCM/037/2012 du 03 août
fants 2012 modifiant et complétant l’ordonnance
Tableau des sièges ordinaires et ressorts des n° HCM//008/2003 du 10 juillet 2003 portant
tribunaux pour enfants règlement intérieur de la Haute Cour militaire

Arrêté ministériel n°001/CAB/MIN/J&DH/2011 Circulaire n°HCM/186/2007 du 05 septembre


du 05 janvier 2011 portant création des sièges 2007 relative à la constitution d’un détache-
secondaires des tribunaux pour enfants et fixa- ment judiciaire
tion de leurs ressorts Instruction n°AG/0112/D2/2004 du 17 février
Tableau de sièges secondaires et ressorts des 2004 relative à la création des parquets mili-
tribunaux pour enfants taires détachés

Arrêté ministériel n°490/CAB/MIN/J&DH/2010 SIGNALEMENT ET REGIME DISCIPLINAIRE


et 2011/CAB/MIN. GEFAE du 29 décembre Instruction n°AG/0836/D8a/2008 du 08 sep-
2010 portant composition, organisation et tembre 2008 relative aux notes de signalement
fonctionnement du Comité de médiation en Instruction n°AG/01055/D8a/2009 du 14 dé-
matière de justice pour mineurs cembre 2009 relative au signalement
Ordonnance n°3-140 du 23 avril 1954 portant Ordonnance-loi n°71-082 du 2 septembre
régime des établissements de garde et d’éduca- 1971 portant régime disciplinaire des magis-
tion de l’État (B.A., 1954, p. 743) trats et greffiers militaires (M.C., n°22, 15 novembre
Arrêté ministériel n°002/CAB/MIN/J&DH/2011 1971, p. 997)
du 05 janvier 2011 portant regroupement des Ordonnance-loi n°79/017 du 6 juillet 1979
ressorts des tribunaux pour enfants pour l’exé- modifiant et complétant l’ordonnance-loi n°71-
cution des mesures de garde, d’éducation et de 082 du 2 septembre 1971 portant régime dis-
préservation ciplinaire des magistrats et greffiers militaires
(JORZ, n°14, 15 juillet 1979, pp.17-19)
12

PROCEDURE PENALE MILITAIRE Circulaire n°HCM/062/2009 du 31 mars 2009


Décret-loi du 24 novembre 1964 portant orga- concernant les instructions permanentes rela-
tives à la transmission de statistiques men-
nisation de l’action répressive des juridictions
suelles
militaires lorsque celles-ci sont substituées aux
cours et tribunaux de droit commun (M.C., 1965, Circulaire n°HCM/029/2012 du 02 mars 2012
p.15) portant directives permanentes d’uniformisa-
tion de statistiques mensuelles
Circulaire n°AG/0856/D2/2008 du 8 septembre
2008 relative à la constitution de double de Instruction n°AG/0039/D8a/2004 du 20 janvier
dossiers du parquet 2004 relative à la présentation des rapports
annuels
Instruction n°AG/0277/D8a/2007 du 23 avril
2007 relative aux requêtes aux cours civiles MILITAIRES FICTIFS
Instruction n°AG/01128/ D8a/2007 du 15 no- Instruction n°AG/0752/D8a/2005 du 15 juin
vembre 2008 relative à l’ordre permanent 2005 relative à l’insertion des militaires fictifs
sur les états de paie militaire
Instruction de service n°AG/0667/ D2 du 23
septembre 2003 relative à l’interdiction du PRONONCE DES JUDICTIONS MILITAIRES
port d’uniforme et d’armes de guerre après les Instruction n°AG/1121/D8a/2005 du 30 sep-
heures de service tembre 2005 portant notice relative aux anté-
Instruction n°AG/500/D2/2003 du 06 juin 2003 cédents du condamné
relative à l’exécution des mandats de justice Circulaire n°HCM/001/2009 du 30 mars 2009
Instruction n°AG/0359/D2/2009 du 4 mai 2009 sur le prononcé de renvoi de l’Armée ou de la
relative à l’exécution des mandats de justice Police Nationale Congolaise
Directive n°AG/0793/10 du 23 juin 2010 sur Circulaire n°HCM/163/2007 du 15 août 2007
la torture portant sur la motivation des décisions judi-
ciaires au prononcé
Directive n° AG/0794/10 du 23 juin 2010 sur le
décès en détention Circulaire n°HCM/206/2009 du 15 octobre
2009 portant allocation d’office des dom-
Instructions n°AG/ 0023D8a/2006 du 10 jan- mages-intérêts en droit pénal militaire
vier 2006 relative à l’insoumission
Note circulaire n°HCM/161/2010 du 06 août
POLICE JUDICIAIRE MILITAIRE 2010 relative à l’application de l’article 27 du
Instruction n°AG/0036/D8a/2006 du 19 jan- Code pénal militaire
vier 2006 relative au recrutement anarchique AUDIENCES SOLENNELLES
des inspecteurs de police judiciaire de la justice
Circulaire n°HCM/155/2011 du 15 Septembre
militaire
2011 portant organisation des audiences solen-
Instruction n°AG/0493/D8a/2006 du 08 août nelles
2006 relative au recrutement anarchique des
Guide pratique et drill du cérémonial de l’au-
inspecteurs de police judiciaire de la justice dience solennelle de prestation ou renouvelle-
militaire ment du serment d’un magistrat (couplage articles
Instruction n°AG/0381/D8a/2010 du 30 mai du statut des magistrats et du Code judiciaire militaire)
2010 portant réquisition des militaires de la Guide pratique et drill du cérémonial de l’au-
prévôté militaire non officiers de police judi- dience en cas de décès d’un magistrat (revu et
ciaire complété)
STATISTIQUES ET RAPPORTS Guide pratique et drill de la cérémonie de l’au-
Note de service n°AG/01126/ D8a/2008 du 13 dience solennelle à l’occasion de la mise à la
novembre 2008 relative aux statistiques men- retraite d’un magistrat militaire et au bénéfice
suelles de l’éméritat
13

Guide pratique et drill du cérémonial de l’au- Circulaire n° 001/2012 du 13 février 2012 por-
dience solennelle de l’anniversaire de la justice tant relèvement de la discipline des magistrats
militaire (le 22 décembre de chaque année) (Président du CSM)

REGIME PENITENTIAIRE MILITAIRE Circulaire n° 0014/D.088/IM/PGR/2010 du 17


février 2010 relative à la bonne marche de ser-
Instruction n°AG/0310/D8a/2004 du 28 avril
vice
2004 relative au contrôle des prisons militaires
Circulaire conjointe n° 001 du 06 janvier 2011
VIème Partie :
relative au déplacement des magistrats du siège
REGIME PENITENTIAIRE ET
et du parquet
LIBERATION CONDITIONNELLE
Circulaire n° 5639/D.008/IM/252/PGR/
1. TEXTE DE BASE SEC/2011 du 19 octobre 2011 portant inter-
Ordonnance n°344 du 17 septembre 1965 diction d’accès au PGR sans invitation
portant régime pénitentiaire (M.C., 1965, p. 813) Note circulaire n°10 du 27 septembre 2011
2. TEXTES COMPLEMENTAIRES AU REGIME portant mesures d’encadrement des mouve-
PENITENTIAIRE ments syndicaux des magistrats
Circulaire n°6/008/IM/PGR/2011 relative au Note de service n°133/D.002/Pers/PGR/89 du
régime pénitentiaire 20 juillet 1989 relative à la gestion du personnel
des services judiciaires par les magistrats
Annexe à la circulaire relative au régime péni-
tentiaire Décret-loi n°017/2002 du 03 octobre 2002
portant Code de conduite de l’agent public de
Instructions générales n°005/79 du 29 mai l’Etat
1979 relatives au fonctionnement des prisons
II. CONSEIL SUPERIEUR DE LA
Arrêté d’organisation judiciaire n°87-025 du MAGISTRATURE
31 mars 1987 portant création des comités de
gestion des établissements pénitentiaires (J.O.Z., Loi organique n°08/013 du 05 août 2008 por-
n°11, 31 mai 1987, p. 13) tant organisation et fonctionnement du Conseil
supérieur de la magistrature (J.O.R.D.C. du 11 aout
Circulaire n°005/D.08/IM/PGR/2004 du 28 dé- 2008, n° spécial, col. 1)
cembre 2004 relative à la réduction des popu-
Règlement intérieur du Conseil Supérieur de la
lations pénitentiaires et de la mortalité dans les
Magistrature (J.O.R.D.C, n°spécial du 15 juin 2009)
prisons (Recueil de circulaires et instructions
générales, notes de service et commentaires du Règlement portant procédure de désignation
Procureur général de la République, 2007, p. 45) de membres du Secrétariat permanent du
Conseil Supérieur de la Magistrature
VIIème Partie : III.CADRE ET STRUCTURE ORGANIQUES
MAGISTRATURE DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA
I. STATUT DES MAGISTRATS MAGISTRATURE (J.O.R.D.C., n° spécial du 12 février
2011)
Loi organique n°06/020 du 10 octobre 2006
portant statut des magistrats (J.O.R.D.C., 25 octobre Rapport à l’attention du Président du Conseil
2006, n° spécial) supérieur de la magistrature en rapport avec
Résolution n°001/2011 du 26 mai 2011 por- le Cadre et structures organiques du Conseil
tant adoption et mise en application du Code supérieur de la magistrature
d’éthique et de déontologie des Magistrats Résolution n°001/2010 du 23 décembre 2010
(Assemblée Générale du CSM de mai 2011, in Journal Officiel portant adoption et mise en application du
de la RDC, numéro spécial, 21 décembre 2012) cadre et structure organiques du Conseil supé-
rieur de la magistrature
14

Cadre et structure organiques du Conseil Su- Loi n°06/004 du 27 février 2006 portant ré-
périeur de la Magistrature gime fiscal applicable aux petites et moyennes
entreprises en matière d’impôt sur les revenus
VIIIème Partie : professionnels et d’impôt sur le chiffre d’af-
BARREAU faires à l’intérieur
I. TEXTE DE BASE IXème Partie:
Ordonnance-loi n°79-028 du 28 septembre NOTARIAT
1979 portant organisation du barreau, du corps 1.TEXTE DE BASE
des défenseurs judiciaires et du corps des
Ordonnance-loi n°66-344 du 9 juin 1966 rela-
mandataires de l’État (J.O.Z., n°, 1er octobre 1979, p.4)
tive aux actes notariés (M.C., 15 août 1966, n° 15, p.
II. TEXTES COMPLEMENTAIRES AU 560)
BARREAU 2. TEXTES COMPLEMENTAIRES AU
Décision n°CNO/8/87 du 19 août 1987 por- NOTARIAT
tant règlement intérieur cadre des Barreaux de Décret n°010-002 du 26 janvier 2010 portant
la République Démocratique du Congo tel que création des offices notariaux (J.O.R.D.C., 3 mars
modifié par décision n° 04/CNO du 24/2/2001 2010, n° spécial)
(J.O. R.D.C., 24 février 2001) Arrêté SC/062/BGV/COJU/TNT/NB/2010 du
Résolution du 17 avril 2010 relative à l’espace- 20 mars 2010 portant fixation du nombre des
ment de l’organisation des tests de sélection sièges et des ressorts des offices notariaux
et de l’admission aux barreaux près les cours dans la ville de Kinshasa (J.O.R.D.C., 29 mai 2010, n°
d’appel spécial)

Décision n°417/BRKG/CO/2011 du 19 no- Ordonnance n°44 du 15 février 1965 portant


vembre 2011 portant réglementation relative tarif des frais en matière notariale (M.C., 1965,
p.183)
à la taxation et recouvrement des honoraires
Circulaire n°ONA/BN/MMT/AT/2012 du 04 Xème Partie :
juin2012 portant lettre circulaire Barème des JURIDICTIONS INTERNATIONALES
honoraires applicables par les avocats
I. TRIBUNAL DE LA COMMUNAUTE DE DE-
Arrêté n°88-010 du 1er mars 1988 portant VELOPPEMENT DE L’AFRIQUE AUSTRALE
tarification des frais de postulation et des actes (SADC)
de procédure applicables à tous les membres
des Barreaux et ceux des corps des défenseurs II. COUR COMMUNE DE JUSTICE ET
judiciaires devant toute les juridictions congo- D’ARBITRAGE DE L’OHADA (CCJA)
laises ( J.O.Z.,1er mai 1988 n°9, p.16) Règlement d’arbitrage de la Cour commune de
Décision 1/CNO/RMAE/1998 du 19/02/1998 Justice et d’Arbitrage de l’OHADA
portant création des deux Barreaux près deux Règlement de procédure de la Cour commune
cours d’appel de la Ville de Kinshasa. de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA
Décision n°004/CNO/RMAE/01 du 1er juin III. COUR AFRICAINE DES DROITS DE
2001 portant règlement des élections du Bâ- L’HOMME ET DES PEUPLES (CADHP)
tonnier national et membres du Conseil natio- Protocole de la Charte Africaine des Droits de
nal de l’ordre l’Homme et des Peuples portant création de la
Code de conduite professionnelle des conseils Cour Africaine des Droits de l’Homme et des
à la Cour pénale internationale Peuples (J.O., n° spécial, juin 1987, p.7)
15

IV. COUR PENALE INTERNATIONALE (CPI) Pacte International des Droits Civils et Poli-
Traité de Rome du 17 juillet 1998 portant Sta- tiques du 19 décembre 1966 (JORDC, n°spécial, avril
1999, p.21)
tut de la Cour Pénale Internationale (ratifié par
le Décret-loi n° 00/3/2000 du 30 mars 2002) Protocole du 24 septembre 1923 relatif à la va-
– Ce traité n’a pas fait l’objet d’une publication lidité des clauses d’arbitrage dans les contrats
au journal officiel. commerciaux, ouvert à Genève, le 24 sep-
tembre 1923, approuvé par la loi du 20 sep-
Règlement de procédure et de la preuve Adop-
tembre 1923 (B.O., 1925, p. 122)
té par l’Assemblée des Etats Parties à la Pre-
mière session New York, 3-10 septembre 2002 Instruction n° 5030/D.008/002/PGR/ SEC/2005
Documents officiels ICC-ASP/1/3 du 22 novembre 2005 relative aux mesures et
mécanismes de renforcement de la coopéra-
Règlement de la Cour pénale internationale
tion internationale (Recueil de circulaires et instructions
adopté par les juges de la Cour le 26 mai 2004 Générales., notes de services et commentaires du Procureur
et amendé le 09 mars 2005 (documents offi- générale de la République, 2007, p. 49)
ciels ICC-BD/01-01-04/Rév.01-05)
IV. COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE
(CIJ)
Protocole portant Statut de la Cour Internatio-
nale de Justice

XIème Partie :
ACCORDS ET TRAITES INTERNA-
TIONAUX EN MATIERE DE JUSTICE
(qui ont une incidence directe dans la
distribution de la justice en RDC)
Convention générale de coopération en ma-
tière de justice du 12 avril 1978 entre la Répu-
blique du Congo et la République Démocra-
tique du Congo (JORZ, n° 18, 15 septembre 1985, p.35)
Charte Africaine des Droits de l’Homme et des
Peuples (J.O.RZ, numéro spécial, juin 1987)
Traité du 17 octobre 1993 relatif à l’harmonisa-
tion du droit des affaires en Afrique (OHADA),
in Journal Officiel OHADA, n°4, 1er novembre
1997, pp.1 et s.
Traité portant révision du traité relatif à l’Har-
monisation du droit des affaires en Afrique
(OHADA)
Convention de Genève du 26 septembre 1927
concernant la reconnaissance et l’exécution
des sentences arbitrales rendues à l’étranger
(B.O., 1930, p. 920)

Convention de Vienne sur les relations consu-


laires du 24 avril 1963 (J.O. n° 18 du 15/09/1972)
16
17

Ière PARTIE :
CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
DU 18 FEVRIER 2006 TELLE QUE MODIFIEE A CE JOUR
(Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, n° spécial, 5 février 2011)

Exposé des motifs 1. De l’Etat et de la souveraineté

Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, Dans le but d’une part, de consolider l’unité
la République Démocratique du Congo est nationale mise à mal par des guerres succes-
confrontée à des crises politiques récurrentes sives et, d’autre part, de créer des centres
dont l’une des causes fondamentales est la d’impulsion et de développement à la base, le
contestation de la légitimité des Institutions et constituant a structuré administrativement
de leurs animateurs. l’Etat congolais en 25 provinces plus la ville de
Kinshasa dotées de la personnalité juridique et
Cette contestation a pris un relief particulier exerçant des compétences de proximité énu-
avec les guerres qui ont déchiré le pays de 1996 mérées dans la présente Constitution.
à 2003.
En sus de ces compétences, les provinces en
En vue de mettre fin à cette crise chronique exercent d’autres concurremment avec le pou-
de légitimité et de donner au pays toutes les voir central et se partagent les recettes natio-
chances de se reconstruire, les délégués de la nales avec ce dernier respectivement à raison
classe politique et de la Société civile, forces de 40 et de 60 %.
vives de la Nation, réunis en Dialogue inter
congolais, ont convenu, dans l’Accord Global et En cas de conflit de compétence entre le pou-
Inclusif signé à Pretoria en Afrique du Sud le 17 voir central et les provinces, la Cour consti-
décembre 2002, de mettre en place un nouvel tutionnelle est la seule autorité habilitée à les
ordre politique, fondé sur une nouvelle Consti- départager.
tution démocratique sur base de laquelle le Au demeurant, les provinces sont administrées
peuple congolais puisse choisir souveraine- par un Gouvernement et une Assemblée pro-
ment ses dirigeants, au terme des élections vinciale. Elles comprennent chacune des entités
libres, pluralistes, démocratiques, transparentes territoriales décentralisées qui sont la ville, la
et crédibles. commune, le secteur et la chefferie.
A l’effet de matérialiser la volonté politique Par ailleurs, la présente Constitution réaffirme
ainsi exprimée par les participants au Dialogue le principe démocratique selon lequel tout
inter-Congolais, le Sénat issu de l’Accord Glo- pouvoir émane du peuple en tant que souve-
bal et Inclusif précité, a déposé, conformément rain primaire.
à l’article 104 de la Constitution de la transi- Ce peuple s’exprime dans le pluralisme poli-
tion, un avant-projet de la nouvelle Consti- tique garanti par la Constitution qui érige en
tution à l’Assemblée nationale qui l’a adopté infraction de haute trahison l’institution d’un
sous-forme de projet de Constitution soumis parti unique.
au référendum populaire.
En ce qui concerne la nationalité, le constituant
La Constitution ainsi approuvée s’articule pour maintient le principe de l’unicité et de l’exclusi-
l’essentiel autour des idées forces ci-après : vité de la nationalité congolaise.
18

2. Des droits humains, des libertes fon- Les actes réglementaires qu’il signe dans les
damentales et des devoirs du citoyen et matières relevant du Gouvernement ou sous
de l’Etat gestion ministérielle sont couverts par le
Le constituant tient à réaffirmer l’attachement contreseing du Premier ministre qui en endosse
la responsabilité devant l’Assemblée nationale.
de la République Démocratique du Congo aux
Droits humains et aux libertés fondamentales Bien plus, les affaires étrangères, la défense et la
tels que proclamés par les instruments juri- sécurité, autrefois domaines réservés du Chef
diques internationaux auxquels elle a adhéré. de l’Etat, sont devenus des domaines de colla-
Aussi, a-t-il intégré ces droits et libertés dans le boration.
corps même de la Constitution. Cependant, le Gouvernement, sous l’impulsion
A cet égard, répondant aux signes du temps, du Premier ministre, demeure le maître de
l’actuelle Constitution introduit une innovation la conduite de la politique de la Nation qu’il
de taille en formalisant la parité homme-femme. définit en concertation avec le Président de la
République.
3. De l’organisation et de l’exercice du Il est comptable de son action devant l’Assem-
pouvoir blée nationale qui peut le sanctionner col-
Les nouvelles Institutions de la République Dé- lectivement par l’adoption d’une motion de
mocratique du Congo sont : censure. L’Assemblée nationale peut en outre
mettre en cause la responsabilité individuelle
le Président de la République ; des membres du Gouvernement par une mo-
- le Parlement ; tion de défiance.
- le Gouvernement ;
Réunis en Congrès, l’Assemblée nationale et le
- les Cours et Tribunaux. Sénat ont la compétence de déférer le Prési-
Les préoccupations majeures qui président à dent de la République et le Premier ministre
l’organisation de ces Institutions sont les sui- devant la Cour constitutionnelle, notamment
vantes : pour haute trahison et délit d’initié.
1. assurer le fonctionnement harmonieux des Par ailleurs, tout en jouissant du monopole du
Institutions de l’Etat ; pouvoir législatif et de contrôle du Gouverne-
2. éviter les conflits ; ment, les parlementaires ne sont pas au-dessus
3. instaurer un Etat de droit ; de la loi ; leurs immunités peuvent être levées
4. contrer toute tentative de dérive dictato- et l’Assemblée nationale peut être dissoute par
riale ; le Président de la République en cas de crise
persistante avec le Gouvernement.
5. garantir la bonne gouvernance ;
6. lutter contre l’impunité ; La présente Constitution réaffirme l’indépen-
7. assurer l’alternance démocratique. dance du pouvoir judiciaire dont les membres
sont gérés par le Conseil supérieur de la ma-
C’est pourquoi, non seulement le mandat du gistrature désormais composé des seuls magis-
Président de la République n’est renouve- trats.
lable qu’une seule fois, mais aussi il exerce ses Pour plus d’efficacité, de spécialité et de célé-
prérogatives de garant de la Constitution, de rité dans le traitement des dossiers, les Cours
l’indépendance nationale, de l’intégrité territo- et Tribunaux ont été éclatés en trois ordres
riale, de la souveraineté nationale, du respect juridictionnels :
des accords et traités internationaux ainsi que - Les juridictions de l’ordre judiciaire placées
celles de régulateur et d’arbitre du fonctionne- sous le contrôle de la Cour de cassation ;
ment normal des Institutions de la République - celles de l’ordre administratif coiffées par le
avec l’implication du Gouvernement sous le Conseil d’Etat, et
contrôle du Parlement. - la Cour constitutionnelle.
19

Des dispositions pertinentes de la Constitu- Telles sont les lignes maîtresses qui caracté-
tion déterminent la sphère d’action exclusive risent la présente Constitution.
du pouvoir central et des provinces ainsi que
la zone concurrente entre les deux échelons Loi
du pouvoir d’Etat. Le Sénat a proposé ;
Pour assurer une bonne harmonie entre les L’Assemblée Nationale a adopté ;
provinces elles-mêmes d’une part, et le Pouvoir Le peuple congolais, lors du référendum organisé
central d’autre part, il est institué une Confé- du 18 au 19 décembre 2005, a approuvé ;
rence des Gouverneurs présidée par le Chef
de l’Etat dont le rôle est de servir de conseil Le Président de la République promulgue la
aux deux échelons de l’Etat. Constitution dont la teneur suit :
De même, le devoir de solidarité entre les dif-
Préambule
férentes composantes de la Nation exige l’ins-
titution de la Caisse nationale de péréquation Nous, Peuple congolais, Uni par le destin et par
placée sous la tutelle du Gouvernement. l’histoire autour de nobles idéaux de liberté, de
fraternité, de solidarité, de justice, de paix et
Compte tenu de l’ampleur et de la complexité
de travail ;
des problèmes de développement économique
et social auxquels la République Démocratique Animé par notre volonté commune de bâtir,
du Congo est confrontée, le constituant crée au cœur de l’Afrique, un Etat de droit et une
le Conseil économique et social, dont la mis- Nation puissante et prospère, fondée sur une
sion est de donner des avis consultatifs en la véritable démocratie politique, économique,
matière au Président de la République, au Par- sociale et culturelle ;
lement et au Gouvernement. Considérant que l’injustice avec ses corollaires,
Pour garantir la démocratie en République Dé- l’impunité, le népotisme, le régionalisme, le tri-
mocratique du Congo, la présente Constitution balisme, le clanisme et le clientélisme, par leurs
retient deux institutions d’appui à la démocra- multiples vicissitudes, sont à l’origine de l’inver-
tie, à savoir la Commission électorale nationale sion générale des valeurs et de la ruine du pays;
indépendante chargée de l’organisation du Affirmant notre détermination à sauvegarder
processus électoral de façon permanente et et à consolider l’indépendance et l’unité natio-
le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la nales dans le respect de nos diversités et de
communication dont la mission est d’assurer nos particularités positives ;
la liberté et la protection de la presse ainsi
que de tous les moyens de communication des Réaffirmant notre adhésion et notre attache-
masses dans le respect de la loi. ment à la Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme, à la Charte Africaine des Droits
4. De la revision constitutionnelle de l’Homme et des Peuples, aux Conventions
des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant
Pour préserver les principes démocratiques et sur les Droits de la Femme, particulière-
contenus dans la présente Constitution contre ment à l’objectif de la parité de représentation
les aléas de la vie politique et les révisions in- homme-femme au sein des institutions du pays
tempestives, les dispositions relatives à la forme ainsi qu’aux instruments internationaux relatifs
républicaine de l’Etat, au principe du suffrage à la protection et à la promotion des droits
universel, à la forme représentative du Gouver- humains ;
nement, au nombre et à la durée des mandats
du Président de la République, à l’indépen- Mû par la volonté de voir tous les Etats Africains
dance du pouvoir judiciaire, au pluralisme poli- s’unir et travailler de concert en vue de pro-
tique et syndical ne peuvent faire l’objet d’au- mouvoir et de consolider l’unité africaine à tra-
cune révision constitutionnelle. vers les organisations continentales, régionales
20

ou sous-régionales pour offrir de meilleures Sa monnaie est « le Franc congolais ».


perspectives de développement et de progrès Sa langue officielle est le français.
socio-économique aux Peuples d’Afrique ;
Ses langues nationales sont le kikongo, le lingala,
Attaché à la promotion d’une coopération le swahili et le tshiluba. L’Etat en assure la pro-
internationale mutuellement avantageuse et au
motion sans discrimination.
rapprochement des peuples du monde, dans le
respect de leurs identités respectives et des Les autres langues du pays font partie du patri-
principes de la souveraineté et de l’intégrité moine culturel congolais dont l’Etat assure la
territoriale de chaque Etat ; protection.
Réaffirmant notre droit inaliénable et impres-
criptible de nous organiser librement et de Article 2 :
développer notre vie politique, économique, La République Démocratique du Congo est
sociale et culturelle, selon notre génie propre ; composée de la ville de Kinshasa et de 25 pro-
Conscients de nos responsabilités devant Dieu, vinces dotées de la personnalité juridique.
la Nation, l’Afrique et le Monde ; Ces provinces sont : Bas-Uele, Equateur, Haut-
Déclarons solennellement adopter la présente Lomami, Haut-Katanga, Haut-Uele, Ituri, Kasaï,
Constitution. Kasaï Oriental, Kongo central, Kwango, Kwilu,
Lomami, Lualaba, Kasaï Central, Mai-Ndombe,
Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi,
TITRE Ier : Sankuru, Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Tanganyika, Ts-
DES DISPOSITIONS hopo, Tshuapa.
GENERALES Kinshasa est la capitale du pays et le siège des
institutions nationales. Elle a le statut de pro-
CHAPITRE 1er : vince. La capitale ne peut être transférée dans
DE L’ETAT ET DE LA un autre lieu du pays que par voie de référen-
SOUVERAINETÉ dum.
La répartition des compétences entre l’Etat
Section 1re :
et les provinces s’effectue conformément aux
De l’Etat dispositions du Titre III de la présente Consti-
tution.
Article 1er :
Les limites des provinces et celles de la ville de
La République Démocratique du Congo est,
dans ses frontières du 30 juin 1960, un Etat de Kinshasa sont fixées par une loi organique.
droit, indépendant, souverain, uni et indivisible,
social, démocratique et laïc. Article 3 :
Son emblème est le drapeau bleu ciel, orné Les provinces et les entités territoriales décen-
d’une étoile jaune dans le coin supérieur gauche tralisées de la République Démocratique du
et traversé en biais d’une bande rouge finement Congo sont dotées de la personnalité juridique
encadrée de jaune. et sont gérées par les organes locaux.
Sa devise est « Justice - Paix - Travail ». Ces entités territoriales décentralisées sont la
ville, la commune, le secteur et la chefferie.
Ses armoiries se composent d’une tête de
léopard encadrée à gauche et, à droite, d’une Elles jouissent de la libre administration et de
pointe d’ivoire et d’une lance, le tout reposant l’autonomie de gestion de leurs ressources
sur une pierre. économiques, humaines, financières et tech-
niques.
Son hymne est le « Debout Congolais!».
21

La composition, l’organisation, le fonctionne- Les partis politiques sont tenus au respect des
ment de ces entités territoriales décentralisées principes de démocratie pluraliste, d’unité et
ainsi que leurs rapports avec l’Etat et les pro- de souveraineté nationales.
vinces sont fixés par une loi organique. Les partis politiques peuvent recevoir de l’Etat
des fonds publics destinés à financer leurs cam-
Article 4 : pagnes électorales ou leurs activités, dans les
De nouvelles provinces et entités territoriales conditions définies par la loi.
peuvent être créées par démembrement ou
par regroupement dans les conditions fixées Article 7 :
par la Constitution et par la loi. Nul ne peut instituer, sous quelque forme que
ce soit, de parti unique sur tout ou partie du
Section 2 : territoire national. L’institution d’un parti
De la Souveraineté unique constitue une infraction imprescriptible
de haute trahison punie par la loi.
Article 5 :
La souveraineté nationale appartient au peuple. Article 8 :
Tout pouvoir émane du peuple qui l’exerce
L’opposition politique est reconnue en Répu-
directement par voie de référendum ou d’élec-
blique Démocratique du Congo. Les droits liés
tions et indirectement par ses représentants.
à son existence, à ses activités et à sa lutte pour
Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne la conquête démocratique du pouvoir sont sa-
peut s’en attribuer l’exercice. crés. Ils ne peuvent subir de limites que celles
La loi fixe les conditions d’organisation des imposées à tous les partis et activités politiques
élections et du référendum. par la présente Constitution et la loi.
Le suffrage est universel, égal et secret. Il est Une loi organique détermine le statut de l’op-
direct ou indirect. position politique.
Sans préjudice des dispositions des articles 72,
Article 9 :
102 et 106 de la présente Constitution, sont
électeurs et éligibles, dans les conditions déter- L’Etat exerce une souveraineté permanente
minées par la loi, tous les Congolais de deux notamment sur le sol, le sous-sol, les eaux et
sexes, âgés de dix-huit ans révolus et jouissant les forêts, sur les espaces aérien, fluvial, lacustre
de leurs droits civils et politiques. et maritime congolais ainsi que sur la mer terri-
toriale congolaise et sur le plateau continental.
Article 6 : Les modalités de gestion et de concession du
Le pluralisme politique est reconnu en Répu- domaine de l’Etat visé à l’alinéa précédent sont
blique Démocratique du Congo. déterminées par la loi.
Tout Congolais jouissant de ses droits civils et
politiques a le droit de créer un parti politique CHAPITRE 2 :
ou de s’affilier à un parti de son choix. DE LA NATIONALITÉ
Les partis politiques concourent à l’expression
Article 10 :
du suffrage, au renforcement de la conscience
nationale et à l’éducation civique. Ils se for- La nationalité congolaise est une et exclusive.
ment et exercent librement leurs activités dans Elle ne peut être détenue concurremment avec
le respect de la loi, de l’ordre public et des aucune autre.
bonnes mœurs.
22

La nationalité congolaise est soit d’origine, soit Article 14 :


d’acquisition individuelle. Les pouvoirs publics veillent à l’élimination de
Est Congolais d’origine, toute personne appar- toute forme de discrimination à l’égard de la
femme et assurent la protection et la promo-
tenant aux groupes ethniques dont les per-
tion de ses droits.
sonnes et le territoire constituaient ce qui est
Ils prennent, dans tous les domaines, notam-
devenu le Congo (présentement la République
ment dans les domaines civil, politique, éco-
Démocratique du Congo) à l’indépendance. nomique, social et culturel, toutes les mesures
Une loi organique détermine les conditions de appropriées pour assurer le total épanouisse-
reconnaissance, d’acquisition, de perte et de ment et la pleine participation de la femme au
recouvrement de la nationalité congolaise. développement de la nation.
Ils prennent des mesures pour lutter contre
TITRE II : toute forme de violences faites à la femme dans
DES DROITS HUMAINS, DES la vie publique et dans la vie privée.
LIBERTES FONDAMENTALES La femme a droit à une représentation équi-
table au sein des institutions nationales, provin-
ET DES DEVOIRS DU ciales et locales.
CITOYEN ET DE L’ETAT
L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité
CHAPITRE 1 : er homme-femme dans lesdites institutions. La loi
fixe les modalités d’application de ces droits.
DES DROITS CIVILS ET
POLITIQUES Article 15 :
Article 11 : Les pouvoirs publics veillent à l’élimination des
Tous les êtres humains naissent libres et égaux violences sexuelles.
en dignité et en droits. Toutefois, la jouissance Sans préjudice des traités et accords interna-
des droits politiques est reconnue aux seuls tionaux, toute violence sexuelle faite sur toute
Congolais, sauf exceptions établies par la loi. personne, dans l’intention de déstabiliser, de
disloquer une famille et de faire disparaître tout
Article 12 : un peuple est érigée en crime contre l’huma-
Tous les Congolais sont égaux devant la loi et nité puni par la loi.
ont droit à une égale protection des lois.
Article 16 :
Article 13 : La personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obli-
gation de la respecter et de la protéger.
Aucun Congolais ne peut, en matière d’éduca-
tion et d’accès aux fonctions publiques ni en Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité
aucune autre matière, faire l’objet d’une me- physique ainsi qu’au libre développement de sa
sure discriminatoire, qu’elle résulte de la loi ou personnalité dans le respect de la loi, de l’ordre
d’un acte de l’exécutif, en raison de sa religion, public, du droit d’autrui et des bonnes mœurs.
de son origine familiale, de sa condition sociale, Nul ne peut être tenu en esclavage ni dans une
de sa résidence, de ses opinions ou de ses condition analogue. Nul ne peut être soumis
convictions politiques, de son appartenance à à un traitement cruel, inhumain ou dégradant.
une race, à une ethnie, à une tribu, à une mino- Nul ne peut être astreint à un travail forcé ou
rité culturelle ou linguistique. obligatoire.
23

Article 17 : La garde à vue ne peut excéder quarante huit


La liberté individuelle est garantie. Elle est la heures. A l’expiration de ce délai, la personne
règle, la détention l’exception. gardée à vue doit être relâchée ou mise à la
disposition de l’autorité judiciaire compétente.
Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou
condamné qu’en vertu de la loi et dans les Tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui
formes qu’elle prescrit. préserve sa vie, sa santé physique et mentale
ainsi que sa dignité.
Nul ne peut être poursuivi pour une action ou
une omission qui ne constitue pas une infrac- Article 19 :
tion au moment où elle est commise et au mo-
Nul ne peut être ni soustrait ni distrait contre
ment des poursuites.
son gré du juge que la loi lui assigne.
Nul ne peut être condamné pour une action ou
Toute personne a droit à ce que sa cause soit
une omission qui ne constitue pas une infrac-
entendue dans un délai raisonnable par le juge
tion à la fois au moment où elle est commise et
compétent.
au moment de la condamnation.
Le droit de la défense est organisé et garanti.
Il ne peut être infligé de peine plus forte que
celle applicable au moment où l’infraction est Toute personne a le droit de se défendre elle-
commise. même ou de se faire assister d’un défenseur de
son choix et ce, à tous les niveaux de la procé-
La peine cesse d’être exécutée lorsqu’en vertu
dure pénale, y compris l’enquête policière et
d’une loi postérieure au jugement:
l’instruction préjuridictionnelle.
1. elle est supprimée ;
Elle peut se faire assister également devant les
2. le fait pour lequel elle était prononcée, n’a
services de sécurité.
plus le caractère infractionnel.
En cas de réduction de la peine en vertu d’une Article 20 :
loi postérieure au jugement, la peine est exécu- Les audiences des cours et tribunaux sont
tée conformément à la nouvelle loi. publiques, à moins que cette publicité ne soit
La responsabilité pénale est individuelle. Nul jugée dangereuse pour l’ordre public ou les
ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou bonnes mœurs. Dans ce cas, le tribunal or-
condamné pour fait d’autrui. donne le huis clos.

Toute personne accusée d’une infraction est Article 21 :


présumée innocente jusqu’à ce que sa culpa-
bilité ait été établie par un jugement définitif. Tout jugement est écrit et motivé. Il est pro-
noncé en audience publique.
Article 18 : Le droit de former un recours contre un juge-
Toute personne arrêtée doit être immédiate- ment est garanti à tous. Il est exercé dans les
ment informée des motifs de son arrestation conditions fixées par la loi.
et de toute accusation portée contre elle et ce,
dans la langue qu’elle comprend. Article 22 :
Elle doit être immédiatement informée de ses Toute personne a droit à la liberté de pensée,
droits. de conscience et de religion.

La personne gardée à vue a le droit d’entrer Toute personne a le droit de manifester sa reli-
immédiatement en contact avec sa famille ou gion ou ses convictions, seule ou en groupe,
avec son conseil. tant en public qu’en privé, par le culte, l’ensei-
gnement, les pratiques, l’accomplissement des
24

rites et l’état de vie religieuse, sous réserve du Nul ne peut être contraint à prendre part à
respect de la loi, de l’ordre public, des bonnes une manifestation. La loi en fixe les mesures
mœurs et des droits d’autrui. d’application.
La loi fixe les modalités d’exercice de ces liber-
tés. Article 27 :
Tout Congolais a le droit d’adresser individuel-
Article 23 : lement ou collectivement une pétition à l’auto-
Toute personne a droit à la liberté d’expres- rité publique qui y répond dans les trois mois.
sion. Nul ne peut faire l’objet d’incrimination, sous
Ce droit implique la liberté d’exprimer ses quelque forme que ce soit, pour avoir pris pa-
opinions ou ses convictions, notamment par la reille initiative.
parole, l’écrit et l’image, sous réserve du res-
pect de la loi, de l’ordre public et des bonnes Article 28 :
mœurs. Nul n’est tenu d’exécuter un ordre mani-
festement illégal. Tout individu, tout agent de
Article 24 : l’Etat est délié du devoir d’obéissance, lorsque
Toute personne a droit à l’information. l’ordre reçu constitue une atteinte manifeste
au respect des droits de l’homme et des liber-
La liberté de la presse, la liberté d’information tés publiques et des bonnes mœurs.
et d’émission par la radio et la télévision, la
presse écrite ou tout autre moyen de commu- La preuve de l’illégalité manifeste de l’ordre
nication sont garanties sous réserve du respect incombe à la personne qui refuse de l’exécuter.
de l’ordre public, des bonnes mœurs et des
droits d’autrui. Article 29 :
La loi fixe les modalités d’exercice de ces liber- Le domicile est inviolable. Il ne peut y être ef-
tés. fectué de visite ou de perquisition que dans les
formes et les conditions prévues par la loi.
Les médias audiovisuels et écrits d’Etat sont
des services publics dont l’accès est garanti de Article 30 :
manière équitable à tous les courants politiques
et sociaux. Le statut des médias d’Etat est établi Toute personne qui se trouve sur le territoire
par la loi qui garantit l’objectivité, l’impartialité national a le droit d’y circuler librement, d’y
et le pluralisme d’opinions dans le traitement fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir,
et la diffusion de l’information. dans les conditions fixées par la loi.
Aucun Congolais ne peut être ni expulsé du
Article 25 : territoire de la République, ni être contraint à
La liberté des réunions pacifiques et sans armes l’exil, ni être forcé à habiter hors de sa rési-
est garantie sous réserve du respect de la loi, dence habituelle.
de l’ordre public et des bonnes mœurs.
Article 31 :
Article 26 : Toute personne a droit au respect de sa vie
La liberté de manifestation est garantie. privée et au secret de la correspondance, de la
télécommunication ou de toute autre forme de
Toute manifestation sur les voies publiques ou communication. Il ne peut être porté atteinte à
en plein air, impose aux organisateurs d’infor- ce droit que dans les cas prévus par la loi.
mer par écrit l’autorité administrative compé-
tente.
25

Article 32 : Il encourage et veille à la sécurité des investis-


Tout étranger qui se trouve légalement sur le sements privés, nationaux et étrangers.
territoire national jouit de la protection accor- Nul ne peut être privé de sa propriété que
dée aux personnes et à leurs biens dans les pour cause d’utilité publique et moyennant une
conditions déterminées par les traités et les juste et préalable indemnité octroyée dans les
lois. conditions fixées par la loi.
Il est tenu de se conformer aux lois et aux rè- Nul ne peut être saisi en ses biens qu’en vertu
glements de la République. d’une décision prise par une autorité judiciaire
compétente.
Article 33 :
Le droit d’asile est reconnu. Article 35 :
La République Démocratique du Congo ac- L’Etat garantit le droit à l’initiative privée tant
corde, sous réserve de la sécurité nationale, aux nationaux qu’aux étrangers.
l’asile sur son territoire aux ressortissants Il encourage l’exercice du petit commerce, de
étrangers, poursuivis ou persécutés en raison, l’art et de l’artisanat par les Congolais et veille
notamment, de leur opinion, leur croyance, leur à la protection et à la promotion de l’expertise
appartenance raciale, tribale, ethnique, linguis- et des compétences nationales.
tique ou de leur action en faveur de la démo-
La loi fixe les modalités d’exercice de ce droit.
cratie et de la défense des Droits de l’Homme
et des Peuples, conformément aux lois et règle-
Article 36 :
ments en vigueur.
Le travail est un droit et un devoir sacrés pour
Il est interdit à toute personne jouissant régu-
chaque Congolais.
lièrement du droit d’asile d’entreprendre toute
activité subversive contre son pays d’origine ou L’Etat garantit le droit au travail, la protection
contre tout autre pays, à partir du territoire de contre le chômage et une rémunération équi-
la République Démocratique du Congo. table et satisfaisante assurant au travailleur ainsi
qu’à sa famille une existence conforme à la di-
Les réfugiés ne peuvent ni être remis à l’auto-
gnité humaine, complétée par tous les autres
rité de l’Etat dans lequel ils sont persécutés ni
moyens de protection sociale, notamment, la
être refoulés sur le territoire de celui-ci.
pension de retraite et la rente viagère.
En aucun cas, nul ne peut être acheminé vers
Nul ne peut être lésé dans son travail en raison
le territoire d’un Etat dans lequel il risque la
de ses origines, de son sexe, de ses opinions,
torture, des peines ou des traitements cruels,
de ses croyances ou de ses conditions socio-
dégradants et inhumains.
économiques.
La loi fixe les modalités d’exercice de ce droit.
Tout Congolais a le droit et le devoir de contri-
buer par son travail à la construction et à la
CHAPITRE 2 : prospérité nationales.
DES DROITS ÉCONOMIQUES, La loi établit le statut des travailleurs et régle-
SOCIAUX ET CULTURELS mente les particularités propres au régime juri-
dique des ordres professionnels et l’exercice
Article 34 : des professions exigeant une qualification sco-
La propriété privée est sacrée. laire ou académique.
L’Etat garantit le droit à la propriété individuelle Les structures internes et le fonctionnement
ou collective acquis conformément à la loi ou des ordres professionnels doivent être démo-
à la coutume. cratiques.
26

Article 37 : Article 41 :
L’Etat garantit la liberté d’association. L’enfant mineur est toute personne, sans dis-
Les pouvoirs publics collaborent avec les asso- tinction de sexe, qui n’a pas encore atteint 18
ciations qui contribuent au développement so- ans révolus.
cial, économique, intellectuel, moral et spirituel Tout enfant mineur a le droit de connaître les
des populations et à l’éducation des citoyennes noms de son père et de sa mère.
et des citoyens. Il a également le droit de jouir de la protec-
Cette collaboration peut revêtir la forme d’une tion de sa famille, de la société et des pouvoirs
subvention. publics.
La loi fixe les modalités d’exercice de cette L’abandon et la maltraitance des enfants, no-
liberté. tamment la pédophilie, les abus sexuels ainsi
que l’accusation de sorcellerie sont prohibés et
Article 38 : punis par la loi.
La liberté syndicale est reconnue et garantie. Les parents ont le devoir de prendre soin
de leurs enfants et d’assurer leur protection
Tous les Congolais ont le droit de fonder des
contre tout acte de violence tant à l’intérieur
syndicats ou de s’y affilier librement, dans les
qu’à l’extérieur du foyer.
conditions fixées par la loi.
Les pouvoirs publics ont l’obligation d’assurer
Article 39 : une protection aux enfants en situation difficile
et de déférer, devant la justice, les auteurs et
Le droit de grève est reconnu et garanti.
les complices des actes de violence à l’égard
Il s’exerce dans les conditions fixées par la loi des enfants.
qui peut en interdire ou en limiter l’exercice Toutes les autres formes d’exploitation d’en-
dans les domaines de la défense nationale et fants mineurs sont punies par la loi.
de la sécurité ou pour toute activité ou tout
service public d’intérêt vital pour la nation. Article 42 :

Article 40 : Les pouvoirs publics ont l’obligation de proté-


ger la jeunesse contre toute atteinte à sa santé,
Tout individu a le droit de se marier avec la à son éducation et à son développement inté-
personne de son choix, de sexe opposé, et de gral.
fonder une famille.
La famille, cellule de base de la communauté Article 43 :
humaine, est organisée de manière à assurer Toute personne a droit à l’éducation scolaire. Il
son unité, sa stabilité et sa protection. Elle est y est pourvu par l’enseignement national.
placée sous la protection des pouvoirs publics.
L’enseignement national comprend les établis-
Les soins et l’éducation à donner aux enfants sements publics et les établissements privés
constituent, pour les parents, un droit naturel agréés.
et un devoir qu’ils exercent sous la surveillance
La loi fixe les conditions de création et de fonc-
et avec l’aide des pouvoirs publics.
tionnement de ces établissements.
Les enfants ont le devoir d’assister leurs pa-
Les parents ont le droit de choisir le mode
rents. La loi fixe les règles sur le mariage et
d’éducation à donner à leurs enfants.
l’organisation de la famille.
L’enseignement primaire est obligatoire et gra-
tuit dans les établissements publics.
27

Article 44 : Article 46 :
L’éradication de l’analphabétisme est un devoir Le droit à la culture, la liberté de création intel-
national pour la réalisation duquel le Gouver- lectuelle et artistique, et celle de la recherche
nement doit élaborer un programme spéci- scientifique et technologique sont garantis sous
fique. réserve du respect de la loi, de l’ordre public et
des bonnes mœurs.
Article 45 : Les droits d’auteur et de propriété intellec-
L’enseignement est libre. tuelle sont garantis et protégés par la loi. L’Etat
tient compte, dans l’accomplissement de ses
Il est toutefois soumis à la surveillance des pou-
tâches, de la diversité culturelle du pays. Il
voirs publics, dans les conditions fixées par la
protège le patrimoine culturel national et en
loi.
assure la promotion.
Toute personne a accès aux établissements
d’enseignement national, sans discrimination Article 47 :
de lieu d’origine, de race, de religion, de sexe,
Le droit à la santé et à la sécurité alimentaire
d’opinions politiques ou philosophiques, de son
est garanti.
état physique, mental ou sensoriel, selon ses
capacités. La loi fixe les principes fondamentaux et les
règles d’organisation de la santé publique et de
Les établissements d’enseignement national
la sécurité alimentaire.
peuvent assurer, en collaboration avec les auto-
rités religieuses, à leurs élèves mineurs dont les
Article 48 :
parents le demandent, une éducation conforme
à leurs convictions religieuses. Le droit à un logement décent, le droit d’accès
à l’eau potable et à l’énergie électrique sont
Les pouvoirs publics ont le devoir de promou- garantis. La loi fixe les modalités d’exercice de
voir et d’assurer, par l’enseignement, l’éducation ces droits.
et la diffusion, le respect des droits de l’homme,
des libertés fondamentales et des devoirs du Article 49 :
citoyen énoncés dans la présente Constitution.
La personne du troisième âge et la personne
Les pouvoirs publics ont le devoir d’assurer avec handicap ont droit à des mesures spéci-
la diffusion et l’enseignement de la Constitu- fiques de protection en rapport avec leurs be-
tion, de la Déclaration universelle des droits de soins physiques, intellectuels et moraux.
l’homme, de la Charte africaine des droits de
L’Etat a le devoir de promouvoir la présence de
l’homme et des peuples, ainsi que de toutes les
la personne avec handicap au sein des institu-
conventions régionales et internationales rela-
tions nationales, provinciales et locales.
tives aux droits de l’homme et au droit interna-
tional humanitaire dûment ratifiées. Une loi organique fixe les modalités d’applica-
tion de ce droit.
L’Etat a l’obligation d’intégrer les droits de la
personne humaine dans tous les programmes
de formation des forces armées, de la police et
CHAPITRE 3 :
des services de sécurité.
DES DROITS COLLECTIFS
La loi détermine les conditions d’application du Article 50 :
présent article
L’Etat protège les droits et les intérêts légitimes
des Congolais qui se trouvent tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur du pays.
28

Sous réserve de la réciprocité, tout étranger Toute pollution ou destruction résultant d’une
qui se trouve légalement sur le territoire na- activité économique donne lieu à compensa-
tional bénéficie des mêmes droits et libertés tion et/ou à réparation.
que le Congolais, excepté les droits politiques. La loi détermine la nature des mesures com-
Il bénéficie de la protection accordée aux per- pensatoires, réparatoires ainsi que les modali-
sonnes et à leurs biens dans les conditions dé- tés de leur exécution.
terminées par les traités et les lois.
Il est tenu de se conformer aux lois et règle- Article 55 :
ments de la République. Le transit, l’importation, le stockage, l’enfouis-
sement, le déversement dans les eaux conti-
Article 51 : nentales et les espaces maritimes sous juridic-
L’Etat a le devoir d’assurer et de promouvoir la tion nationale, l’épandage dans l’espace aérien
coexistence pacifique et harmonieuse de tous des déchets toxiques, polluants, radioactifs ou
les groupes ethniques du pays. de tout autre produit dangereux, en prove-
nance ou non de l’étranger, constitue un crime
Il assure également la protection et la promo-
puni par la loi.
tion des groupes vulnérables et de toutes les
minorités.
Article 56 :
Il veille à leur épanouissement. Tout acte, tout accord, toute convention, tout
arrangement ou tout autre fait, qui a pour
Article 52 : conséquence de priver la nation, les personnes
Tous les Congolais ont droit à la paix et à la sé- physiques ou morales de tout ou partie de leurs
curité tant sur le plan national qu’international. propres moyens d’existence tirés de leurs res-
sources ou de leurs richesses naturelles, sans
Aucun individu ou groupe d’individus ne peut
préjudice des dispositions internationales sur
utiliser une portion du territoire national
les crimes économiques, est érigé en infraction
comme base de départ d’activités subversives
de pillage punie par la loi.
ou terroristes contre l’Etat congolais ou tout
autre Etat.
Article 57 :
Article 53 : Les actes visés à l’article précédent ainsi que
leur tentative, quelles qu’en soient les moda-
Toute personne a droit à un environnement
lités, s’ils sont le fait d’une personne investie
sain et propice à son épanouissement intégral. d’autorité publique, sont punis comme infrac-
Elle a le devoir de le défendre. tion de haute trahison.
L’Etat veille à la protection de l’environnement
et à la santé des populations. Article 58 :
Tous les Congolais ont le droit de jouir des
Article 54 : richesses nationales.
Les conditions de construction d’usines, de L’Etat a le devoir de les redistribuer équitable-
stockage, de manipulation, d’incinération et ment et de garantir le droit au développement.
d’évacuation des déchets toxiques, polluants ou
radioactifs provenant des unités industrielles Article 59 :
ou artisanales installées sur le territoire natio- Tous les Congolais ont le droit de jouir du
nal sont fixées par la loi. patrimoine commun de l’humanité. L’Etat a le
devoir d’en faciliter la jouissance.
29

Article 60 : de la République et l’intégrité de son territoire,


Le respect des droits de l’homme et des liber- sous peine de haute trahison.
tés fondamentales consacrés dans la Constitu-
tion s’impose aux pouvoirs publics et à toute Article 64 :
personne. Tout Congolais a le devoir de faire échec à
tout individu ou groupe d’individus qui prend le
Article 61 : pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation
En aucun cas, et même lorsque l’état de siège des dispositions de la présente Constitution.
ou l’état d’urgence aura été proclamé confor- Toute tentative de renversement du régime
mément aux articles 85 et 86 de la présente constitutionnel constitue une infraction im-
Constitution, il ne peut être dérogé aux droits prescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est
et principes fondamentaux énumérés ci-après : punie conformément à la loi.
1. le droit à la vie ;
2. l’interdiction de la torture et des peines Article 65 :
ou traitements cruels, inhumains ou dégra- Tout Congolais est tenu de remplir loyalement
dants ; ses obligations vis-à-vis de l’Etat.
3. l’interdiction de l’esclavage et de la servi-
tude ; Il a, en outre, le devoir de s’acquitter de ses
impôts et taxes.
4. le principe de la légalité des infractions et
des peines ;
Article 66 :
5. les droits de la défense et le droit de re-
cours ; Tout Congolais a le devoir de respecter et de
6. l’interdiction de l’emprisonnement pour traiter ses concitoyens sans discrimination au-
dettes ; cune et d’entretenir avec eux des relations qui
7. la liberté de pensée, de conscience et de permettent de sauvegarder, de promouvoir et
religion. de renforcer l’unité nationale, le respect et la
tolérance réciproques.
Chapitre 4 : Il a, en outre, le devoir de préserver et de ren-
Des devoirs du citoyen forcer la solidarité nationale, singulièrement
lorsque celle-ci est menacée.
Article 62 :
Nul n’est censé ignorer la loi. Article 67 :
Toute personne est tenue de respecter la Tout Congolais a le devoir de protéger la pro-
Constitution et de se conformer aux lois de la priété, les biens et intérêts publics et de res-
République. pecter la propriété d’autrui.

Article 63 :
TITRE III. :
Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de
défendre le pays et son intégrité territoriale
DE L’ORGANISATION
face à une menace ou à une agression exté- ET DE L’EXERCICE
rieure. DU POUVOIR
Un service militaire obligatoire peut être ins-
tauré dans les conditions fixées par la loi. CHAPITRE Ier :
Toute autorité nationale, provinciale, locale et DES INSTITUTIONS
coutumière a le devoir de sauvegarder l’unité DE LA RÉPUBLIQUE
30

Article 68 : Article 72 :
Les institutions de la République sont : Nul ne peut être candidat à l’élection du Prési-
1. le Président de la République ; dent de la République s’il ne remplit les condi-
tions ci-après :
2. le Parlement ;
3. le Gouvernement ; 1. posséder la nationalité congolaise d’origine;
4. les Cours et Tribunaux. 2. être âgé de 30 ans au moins ;
3. jouir de la plénitude de ses droits civils et
politiques ;
Section 1re : 4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclu-
Du pouvoir exécutif sion prévus par la loi électorale.

Article 73 :
Paragraphe Ier : Du Président
de la République Le scrutin pour l’élection du Président de la
République est convoqué par la Commission
Article 69 : électorale nationale indépendante, quatre-vingt
dix jours avant l’expiration du mandat du Pré-
Le Président de la République est le Chef de sident en exercice.
l’Etat. Il représente la nation et il est le symbole
de l’unité nationale. Article 74 :
Il veille au respect de la Constitution. Le Président de la République élu entre en
Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement fonction dans les dix jours qui suivent la pro-
régulier des pouvoirs publics et des institutions clamation des résultats définitifs de l’élection
ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant présidentielle.
de l’indépendance nationale, de l’intégrité du Avant son entrée en fonction, le Président de la
territoire, de la souveraineté nationale et du République prête, devant la Cour Constitution-
respect des traités et accords internationaux. nelle, le serment ci-après : « Moi…. élu Président
de la République Démocratique du Congo, je jure
Article 70 : solennellement devant Dieu et la nation :
Le Président de la République est élu au suf- • d’observer et de défendre la Constitution et les
frage universel direct pour un mandat de cinq lois de la République ;
ans renouvelable une seule fois. • de maintenir son indépendance et l’intégrité de
A la fin de son mandat, le Président de la Répu- son territoire ;
blique reste en fonction jusqu’à l’installation • de sauvegarder l’unité nationale ;
effective du nouveau Président élu. • de ne me laisser guider que par l’intérêt gé-
néral et le respect des droits de la personne
Article 71 (modifié par l’article 1er de la Loi humaine ;
n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision • de consacrer toutes mes forces à la promotion
de certains articles de la Constitution de la du bien commun et de la paix ;
République Démocratique du Congo) : • de remplir, loyalement et en fidèle serviteur
du peuple, les hautes fonctions qui me sont
Le Président de la République est élu à
confiées ».
la majorité simple des suffrages expri-
més. Article 75 :
En cas de vacance pour cause de décès, de
démission ou pour toute autre cause d’empê-
31

chement définitif, les fonctions de Président de Si une telle majorité n’existe pas, le Président
la République, à l’exception de celles mention- de la République confie une mission d’informa-
nées aux articles 78, 81 et 82 sont provisoire- tion à une personnalité en vue d’identifier une
ment exercées par le Président du Sénat. coalition.
La mission d’information est de trente jours
Article 76 : renouvelable une seule fois.
La vacance de la présidence de la République Le Président de la République nomme les
est déclarée par la Cour constitutionnelle sai- autres membres du gouvernement et met fin
sie par le Gouvernement.
à leurs fonctions sur proposition du Premier
Le Président de la République par intérim veille ministre.
à l’organisation de l’élection du nouveau Prési-
dent de la République dans les conditions et les Article 79 :
délais prévus par la Constitution.
Le Président de la République convoque et
En cas de vacance ou lorsque l’empêchement préside le Conseil des ministres. En cas d’em-
est déclaré définitif par la Cour constitution- pêchement, il délègue ce pouvoir au Premier
nelle, l’élection du nouveau Président de la ministre.
République a lieu, sur convocation de la Com-
Le Président de la République promulgue les
mission électorale nationale indépendante,
soixante jours au moins et quatre-vingt-dix lois dans les conditions prévues par la présente
jours au plus, après l’ouverture de la vacance Constitution.
ou de la déclaration du caractère définitif de Il statue par voie d’ordonnance.
l’empêchement. Les ordonnances du Président de la République
En cas de force majeure, ce délai peut être pro- autres que celles prévues aux articles 78 alinéa
longé à cent vingt jours au plus, par la Cour premier, 80, 84 et 143 sont contresignées par le
constitutionnelle saisie par la Commission Premier ministre.
électorale nationale indépendante.
Le Président élu commence un nouveau man- Article 80 :
dat. Le Président de la République investit par or-
donnance les Gouverneurs et les Vice-gouver-
Article 77 : neurs de province élus, dans un délai de quinze
Le Président de la République adresse des mes- jours conformément à l’article 198.
sages à la nation.
Article 81 :
Il communique avec les Chambres du Parle-
ment par des messages qu’il lit ou fait lire et qui Sans préjudice des autres dispositions de la
ne donnent lieu à aucun débat. Constitution, le Président de la République
nomme, relève de leurs fonctions et, le cas
Il prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée
échéant, révoque, sur proposition du Gouver-
nationale et le Sénat réunis en Congrès, un dis-
nement délibérée en Conseil des ministres :
cours sur l’état de la nation.
1. les ambassadeurs et les envoyés extraordi-
Article 78 : naires ;
2. les officiers généraux et supérieurs des
Le Président de la République nomme le Pre-
forces armées et de la police nationale, le
mier ministre au sein de la majorité parlemen-
Conseil supérieur de la défense entendu ;
taire après consultation de celle-ci. Il met fin à
ses fonctions sur présentation par celui-ci de la 3. le chef d’état major général, les chefs d’état-
démission du gouvernement. major et les commandants des grandes uni-
32

tés des forces armées, le Conseil supérieur Il en informe la nation par un message.
de la défense entendu ; Les modalités d’application de l’état d’urgence
4. les hauts fonctionnaires de l’administration et de l’état de siège sont déterminées par la loi.
publique ;
5. les responsables des services et établisse- Article 86 :
ments publics ;
Le Président de la République déclare la guerre
6. les mandataires de l’Etat dans les entre- par ordonnance délibérée en Conseil des mi-
prises et organismes publics, excepté les nistres après avis du Conseil supérieur de la
commissaires aux comptes. défense et autorisation de l’Assemblée natio-
Les ordonnances du Président de la République nale et du Sénat, conformément à l’article 143
intervenues en la matière sont contresignées de la présente Constitution.
par le Premier ministre.
Article 87 :
Article 82 : Le Président de la République exerce le droit
Le Président de la République nomme, relève de grâce.
de leurs fonctions et, le cas échéant, révoque, Il peut remettre, commuer ou réduire les
par ordonnance, les magistrats du siège et du peines.
parquet sur proposition du Conseil supérieur
de la magistrature. Article 88 :
Les ordonnances dont question à l’alinéa pré- Le Président de la République accrédite les
cédent sont contresignées par le Premier mi- ambassadeurs et les envoyés extraordinaires
nistre. auprès des Etats étrangers et des organisations
internationales.
Article 83 : Les ambassadeurs et les envoyés extraordi-
Le Président de la République est le comman- naires étrangers sont accrédités auprès de lui.
dant suprême des Forces armées.
Il préside le Conseil supérieur de la défense. Article 89 :
Les émoluments et la liste civile du Président de
Article 84 : la République sont fixés par la loi de finances.

Le Président de la République confère


Paragraphe 2 : Du Gouvernement
les grades dans les ordres nationaux et
les décorations, conformément à la loi. Article 90 :
Article 85 : Le Gouvernement est composé du Premier
ministre, de ministres, de Vice-ministres et, le
Lorsque des circonstances graves menacent, cas échéant, de Vice-premier ministres, de mi-
d’une manière immédiate, l’indépendance ou nistres d’Etat et de ministres délégués.
l’intégrité du territoire national ou qu’elles
provoquent l’interruption du fonctionnement Il est dirigé par le Premier ministre, chef du
régulier des institutions, le Président de la Gouvernement. En cas d’empêchement, son
République proclame l’état d’urgence ou l’état intérim est assuré par le membre du Gouver-
de siège après concertation avec le Premier nement qui a la préséance.
ministre et les Présidents des deux Chambres La composition du Gouvernement tient
conformément aux articles 144 et 145 de la compte de la représentativité nationale.
présente Constitution.
33

Avant d’entrer en fonction, le Premier ministre Le Premier ministre peut déléguer certains de
présente à l’Assemblée nationale le programme ses pouvoirs aux ministres.
du Gouvernement.
Lorsque ce programme est approuvé à la ma- Article 93 :
jorité absolue des membres qui composent Le ministre est responsable de son départe-
l’Assemblée nationale, celle-ci investit le Gou- ment. Il applique le programme gouvernemen-
vernement. tal dans son ministère, sous la direction et la
coordination du Premier ministre.
Article 91 : Il statue par voie d’arrêté.
Le Gouvernement définit, en concertation avec
le Président de la République, la politique de la Article 94 :
nation et en assume la responsabilité. Les Vice-ministres exercent sous l’autorité des
Le Gouvernement conduit la politique de la ministres auxquels ils sont adjoints, les attri-
nation. butions qui leur sont conférées par l’ordon-
nance portant organisation et fonctionnement
La défense, la sécurité et les affaires étrangères du Gouvernement. Ils assument l’intérim des
sont des domaines de collaboration entre le ministres en cas d’absence ou d’empêchement.
Président de la République et le Gouverne-
ment.
Article 95 :
Le Gouvernement dispose de l’administration Les émoluments des membres du Gouverne-
publique, des Forces armées, de la Police natio- ment sont fixés par la loi de finances. Le Pre-
nale et des services de sécurité. mier ministre bénéficie, en outre, d’une dota-
Le Gouvernement est responsable devant l’As- tion.
semblée nationale dans les conditions prévues
aux articles 90, 100, 146 et 147. Paragraphe 3 : Des dispositions
Une ordonnance délibérée en Conseil des mi- communes au Président de la
nistres fixe l’organisation, le fonctionnement du République et au Gouvernement
Gouvernement et les modalités de collabora- Article 96 :
tion entre le Président de la République et le
Les fonctions de Président de la République
Gouvernement ainsi qu’entre les membres du
sont incompatibles avec l’exercice de tout
Gouvernement.
autre mandat électif, de tout emploi public, civil
ou militaire et de toute activité professionnelle.
Article 92 :
Le mandat du Président de la République est
Le Premier ministre assure l’exécution des
également incompatible avec toute responsabi-
lois et dispose du pouvoir réglementaire sous
lité au sein d’un parti politique.
réserve des prérogatives dévolues au Président
de la République par la présente Constitution.
Article 97 :
Il statue par voie de décret. Les fonctions de membre du Gouvernement
Il nomme, par décret délibéré en Conseil des sont incompatibles avec l’exercice de tout
ministres, aux emplois civils et militaires autres mandat électif, de tout emploi public, civil ou
que ceux pourvus par le Président de la Répu- militaire et de toute activité professionnelle à
blique. l’exception des activités agricoles, artisanales,
culturelles, d’enseignement et de recherche.
Les actes du Premier ministre sont contresi-
gnés, le cas échéant, par les ministres chargés Elles sont également incompatibles avec toute
de leur exécution. responsabilité au sein d’un parti politique.
34

Article 98 : Article 100 :


Durant leurs fonctions, le Président de la Ré- Le pouvoir législatif est exercé par un Parle-
publique et les membres du Gouvernement ment composé de deux Chambres: l’Assemblée
ne peuvent, par eux-mêmes ou par personne nationale et le Sénat.
interposée, ni acheter, ni acquérir d’aucune Sans préjudice des autres dispositions de la
autre façon, ni prendre en bail un bien qui ap- présente Constitution, le Parlement vote les
partienne au domaine de l’Etat, des provinces lois. Il contrôle le Gouvernement, les entre-
ou des entités décentralisées. prises publiques ainsi que les établissements et
Ils ne peuvent prendre part directement ou les services publics.
indirectement aux marchés publics au bénéfice Chacune des Chambres jouit de l’autonomie
des administrations ou des institutions dans administrative et financière et dispose d’une
lesquelles le pouvoir central, les provinces et dotation propre.
les entités administratives décentralisées ont
des intérêts.
Paragraphe 1er : De l’Assemblée
nationale
Article 99 :
Article 101 :
Avant leur entrée en fonction et à l’expira-
tion de celle-ci, le Président de la République Les membres de l’Assemblée nationale portent
et les membres du Gouvernement sont tenus le titre de député national. Ils sont élus au suf-
de déposer, devant la Cour constitutionnelle, la frage universel direct et secret.
déclaration écrite de leur patrimoine familial, Les candidats aux élections législatives sont
énumérant leurs biens meubles, y compris ac- présentés par des partis politiques ou par des
tions, parts sociales, obligations, autres valeurs, regroupements politiques. Ils peuvent aussi se
comptes en banque, leurs biens immeubles, y présenter en indépendants.
compris terrains non bâtis, forêts, plantations Chaque député national est élu avec deux sup-
et terres agricoles, mines et tous autres im- pléants.
meubles, avec indication des titres pertinents.
Le député national représente la nation. Tout
Le patrimoine familial inclut les biens du mandat impératif est nul. Le nombre de dépu-
conjoint selon le régime matrimonial, des en- tés nationaux ainsi que les conditions de leur
fants mineurs et des enfants, mêmes majeurs, à élection et éligibilité sont fixés par la loi élec-
charge du couple. torale.
La Cour constitutionnelle communique cette
déclaration à l’administration fiscale. Article 102 :
Faute de cette déclaration, endéans les trente Nul ne peut être candidat aux élections législa-
jours, la personne concernée est réputée dé- tives s’il ne remplit les conditions ci-après :
missionnaire. 1. être Congolais ;
Dans les trente jours suivant la fin des fonctions, 2. être âgé de 25 ans au moins ;
faute de cette déclaration, en cas de déclara- 3. jouir de la plénitude de ses droits civils et
tion frauduleuse ou de soupçon d’enrichisse- politiques ;
ment sans cause, la Cour constitutionnelle ou 4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclu-
la Cour de cassation est saisie selon le cas. sion prévus par la loi électorale.

Article 103 :
Section 2 :
Du pouvoir législatif Le député national est élu pour un mandat de
cinq ans. Il est rééligible. Le mandat de député
35

national commence à la validation des pouvoirs sauf en cas de flagrant délit, qu’avec l’autori-
par l’Assemblée nationale et expire à l’installa- sation de l’Assemblée nationale ou du Sénat,
tion de la nouvelle Assemblée. selon le cas. En dehors de sessions, aucun parle-
mentaire ne peut être arrêté qu’avec l’autorisa-
Paragraphe 2 : Du Sénat tion du Bureau de l’Assemblée nationale ou du
Bureau du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de
Article 104 : poursuites autorisées ou de condamnation dé-
Les membres du Sénat portent le titre de séna- finitive. La détention ou la poursuite d’un par-
teur. Le sénateur représente sa province, mais lementaire est suspendue si la Chambre dont il
son mandat est national. Tout mandat impératif est membre le requiert. La suspension ne peut
est nul. Les candidats sénateurs sont présentés excéder la durée de la session en cours.
par des partis politiques ou par des regroupe-
ments politiques. Ils peuvent aussi se présenter Article 108 :
en indépendant. Ils sont élus au second degré Le mandat de député national est incompatible
par les Assemblées provinciales. Chaque séna- avec le mandat de sénateur et vice-versa. Le
teur est élu avec deux suppléants. Les anciens mandat de député ou de sénateur est incom-
Présidents de la République élus sont de droit patible avec les fonctions ou mandats suivants :
sénateurs à vie. Le nombre de sénateurs ainsi
1. membre du Gouvernement ;
que les conditions de leur élection et éligibilité
sont fixés par la loi électorale. 2. membre d’une institution d’appui à la dé-
mocratie ;
Article 105 : 3. membre des Forces armées, de la Police
nationale et des services de sécurité ;
Le sénateur est élu pour un mandat de cinq ans.
4. magistrat ;
Il est rééligible. Le mandat de sénateur com-
mence à la validation des pouvoirs par le Sénat 5. agent de carrière des services publics de
et expire à l’installation du nouveau Sénat. l’Etat ;
6. cadre politico-administratif de la territo-
Article 106 : riale, à l’exception des chefs de collectivité-
chefferie et de groupement ;
Nul ne peut être candidat membre du Sénat s’il
7. mandataire public actif ;
ne remplit les conditions ci-après :
8. membre des cabinets du Président de la
1. être Congolais ; République, du Premier ministre, du Prési-
2. être âgé de 30 ans au moins ; dent de l’Assemblée nationale, du Président
3. jouir de la plénitude de ses droits civils et du Sénat, des membres du Gouvernement,
politiques ; et généralement d’une autorité politique
4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclu- ou administrative de l’Etat, employé dans
sion prévus par la loi électorale. une entreprise publique ou dans une socié-
té d’économie mixte ;
Paragraphe 3 : Des immunités et des 9. tout autre mandat électif.
incompatibilités
Le mandat de député national ou de sénateur
Article 107 : est incompatible avec l’exercice des fonctions
Aucun parlementaire ne peut être poursuivi, rémunérées conférées par un Etat étranger ou
recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des un organisme international.
opinions ou votes émis par lui dans l’exercice
de ses fonctions. Aucun parlementaire ne peut,
en cours de sessions, être poursuivi ou arrêté,
36

Paragraphe 4 : Des droits des députés de plein droit son mandat parlementaire après
nationaux ou des sénateurs la cessation de cette fonction politique incom-
patible. Toute cause d’inéligibilité, à la date des
Article 109 : élections, constatée ultérieurement par l’auto-
Les députés nationaux et les sénateurs ont le rité judiciaire compétente entraîne la perte
droit de circuler sans restriction ni entrave à du mandat de député national ou de sénateur.
l’intérieur du territoire national et d’en sortir. Dans les cas énumérés ci-dessus, le député
Ils ont droit à une indemnité équitable qui as- national ou le sénateur est remplacé par le
sure leur indépendance et leur dignité. Celle-ci premier suppléant, ou à défaut, par le second
est prévue dans la loi de finances. Ils ont droit suppléant. En cas de carence de suppléant, une
à une indemnité de sortie égale à six mois de élection partielle est organisée dans la cir-
leurs émoluments. Les modalités d’application conscription électorale concernée. Le député
de l’alinéa précédent ainsi que les autres droits national, le sénateur ou le suppléant qui quitte
des Parlementaires sont fixés par le Règlement délibérément son parti politique durant la légis-
intérieur de chacune des Chambres. lature est réputé avoir renoncé à son mandat
parlementaire ou à la suppléance obtenus dans
Paragraphe 5 : De la fin et de la le cadre dudit parti politique.
suspension du mandat de député
national ou de sénateur (modifié par l’article Paragraphe 6 : Du fonctionnement de
2 de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant l’Assemblée nationale et du Sénat
révision de certains articles de la Constitution de la
Article 111 :
République Démocratique du Congo)
L’Assemblée nationale et le Sénat sont dirigés,
Article 110 (modifié par l’article 1er de la Loi n° chacun, par un Bureau de sept membres com-
11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains prenant :
articles de la Constitution de la République Démocratique
1. un président ;
du Congo) :
2. un premier vice-président ;
Le mandat de député national ou de sénateur 3. un deuxième vice-président ;
prend fin par :
4. un rapporteur ;
1. expiration de la législature ;
5. un rapporteur adjoint ;
2. décès ;
6. un questeur ;
3. démission ;
7. un questeur adjoint.
4. empêchement définitif ;
5. incapacité permanente ;
6. absence non justifiée et non autorisée à Les Présidents des deux Chambres doivent
plus d’un quart des séances d’une session ; être des Congolais d’origine. Les membres du
7. exclusion prévue par la loi électorale ; Bureau sont élus dans les conditions fixées par
le Règlement intérieur de leur Chambre res-
8. condamnation irrévocable à une peine de
pective.
servitude pénale principale pour infraction
intentionnelle ;
9. acceptation d’une fonction incompatible Article 112 :
avec le mandat de député ou de sénateur. Chaque Chambre du Parlement adopte son
Règlement intérieur. Le Règlement intérieur
Toutefois, lorsqu’un député national ou un détermine notamment :
sénateur est nommé à une fonction politique 1. la durée et les règles de fonctionnement du
incompatible avec l’exercice de son mandat Bureau, les pouvoirs et prérogatives de son
parlementaire, celui-ci est suspendu. Il reprend
37

Président ainsi que des autres membres du 3. l’élection et l’installation du Bureau définitif;
Bureau ; 4. l’élaboration et l’adoption du Règlement
2. le nombre, le mode de désignation, la com- intérieur.
position, le rôle et la compétence de ses
commissions permanentes ainsi que la La séance d’ouverture est présidée par le Se-
création et le fonctionnement des commis- crétaire général de l’Administration de chacune
sions spéciales et temporaires; de deux Chambres. Pendant cette session, les
deux Chambres se réunissent pour élaborer et
3. l’organisation des services administratifs
adopter le Règlement intérieur du Congrès.
dirigés par un Secrétaire général de l’admi-
nistration publique de chaque Chambre; La session extraordinaire prend fin à l’épuise-
4. le régime disciplinaire des députés et des ment de l’ordre du jour.
sénateurs ;
5. les différents modes de scrutin, à l’exclu- Article 115 :
sion de ceux prévus expressément par la L’Assemblée nationale et le Sénat tiennent de
présente Constitution. plein droit, chaque année, deux sessions ordi-
naires :
Avant d’être mis en application, le Règlement
1. la première s’ouvre le 15 mars et se clôture
intérieur est obligatoirement transmis par le
le 15 juin;
Président du Bureau provisoire de la Chambre
intéressée à la Cour constitutionnelle qui se 2. la deuxième s’ouvre le 15 septembre et se
prononce sur sa conformité à la Constitution clôture le 15 décembre.
dans un délai de quinze jours. Passé ce délai, Si le 15 du mois de mars ou du mois de sep-
le Règlement intérieur est réputé conforme. tembre est férié ou tombe un dimanche, l’ou-
Les dispositions déclarées non conformes ne verture de la session a lieu le premier jour
peuvent être mises en application. ouvrable qui suit. La durée de chaque session
ordinaire ne peut excéder trois mois.
Article 113 :
Outre les Commissions permanentes et spé- Article 116 :
ciales, les deux Chambres peuvent constituer
Chaque Chambre du Parlement peut être
une ou plusieurs Commissions mixtes paritaires
convoquée en session extraordinaire par son
pour concilier les points de vue lorsqu’elles
Président sur un ordre du jour déterminé, à la
sont en désaccord au sujet d’une question sur
demande soit de son Bureau, soit de la moitié
laquelle elles doivent adopter la même décision
de ses membres, soit du Président de la Répu-
en termes identiques. Si le désaccord persiste,
blique, soit du Gouvernement. La clôture inter-
l’Assemblée nationale statue définitivement.
vient dès que la Chambre a épuisé l’ordre du
Article 114 : jour pour lequel elle a été convoquée et, au
plus tard, trente jours à compter de la date du
Chaque Chambre du Parlement se réunit de début de la session.
plein droit en session extraordinaire le quin-
zième jour suivant la proclamation des résul- Article 117 :
tats des élections législatives par la Commis-
sion électorale nationale indépendante en vue L’inscription, par priorité, à l’ordre du jour de
de : chacune des Chambres d’un projet de loi, d’une
proposition de loi ou d’une déclaration de poli-
1. l’installation du Bureau provisoire dirigé par
tique générale est de droit si le Gouvernement,
le doyen d’âge assisté des deux les moins
après délibération en Conseil des ministres, en
âgés ;
fait la demande.
2. la validation des pouvoirs ;
38

Article 118 : Article 121 :


L’Assemblée nationale et le Sénat ne siègent va- Chacune des Chambres ou le Congrès ne siège
lablement qu’à la majorité absolue des membres valablement que pour autant que la majorité
qui les composent. Les séances de l’Assemblée absolue de ses membres se trouve réunie. Sous
nationale et du Sénat sont publiques, sauf si le réserve des autres dispositions de la Consti-
huis clos est prononcé. Le compte rendu ana- tution, toute résolution ou toute décision est
lytique des débats ainsi que les documents de prise conformément au Règlement intérieur
l’Assemblée nationale et du Sénat sont publiés de chacune des Chambres ou du Congrès. Les
dans les annales parlementaires. votes sont émis, soit par appel nominal et à
haute voix, soit à main levée, soit par assis et
Article 119 : levé, soit par bulletin secret, soit par procédé
Les deux Chambres se réunissent en congrès électronique. Sur l’ensemble d’un texte de loi,
pour les cas suivants le vote intervient par appel nominal et à haute
voix. Les votes peuvent également être émis
1. la procédure de révision constitutionnelle,
par un procédé technique donnant plus de
conformément aux articles 218 à 220 de la
garanties. Sous réserve des autres dispositions
présente Constitution ;
de la Constitution, chacune des Chambres ou
2. l’autorisation de la proclamation de l’état le Congrès peut décider le secret du vote pour
d’urgence ou de l’état de siège et de la l’adoption d’une résolution déterminée. Toute-
déclaration de guerre, conformément aux fois, en cas des délibérations portant sur des
articles 85 et 86 de la présente Constitu- personnes, le vote s’effectue par bulletin secret.
tion ;
3. l’audition du discours du Président de la
République sur l’état de la Nation, confor- Section 3 :
mément à l’article 77 de la présente Consti- Des rapports entre le pouvoir exécutif
tution ; et le pouvoir législatif
4. la désignation des trois membres de la
Cour constitutionnelle, conformément aux Article 122 :
dispositions de l’article 158 de la présente
Sans préjudice des autres dispositions de la
Constitution.
présente Constitution, la loi fixe les règles
concernant :
Article 120 :
1. les droits civiques et les garanties fonda-
Lorsque les deux Chambres siègent en Congrès,
mentales accordées aux citoyens pour
le bureau est celui de l’Assemblée nationale et
l’exercice des libertés publiques ;
la présidence est, à tour de rôle, assurée par le
Président de l’Assemblée nationale et le Prési- 2. le régime électoral ;
dent du Sénat. Le Congrès adopte son Règle- 3. les finances publiques ;
ment intérieur. Avant d’être mis en application, 4. les sujétions imposées par la défense natio-
le Règlement intérieur est communiqué par le nale aux citoyens en leur personne et en
Président du Congrès à la Cour constitution- leurs biens ;
nelle qui se prononce sur la conformité de ce 5. la nationalité, l’état et la capacité des per-
règlement à la présente Constitution dans un sonnes, les régimes matrimoniaux, les suc-
délai de 15 jours. Passé ce délai, le Règlement cessions et les libéralités ;
intérieur est réputé conforme. Les dispositions 6. la détermination des infractions et des
déclarées non conformes ne peuvent être peines qui leur sont applicables, la procédure
mises en application. pénale, l’organisation et le fonctionnement
du pouvoir judiciaire, la création de nou-
39

veaux ordres de juridictions, le statut des 10. la recherche scientifique et technologique;


magistrats, le régime juridique du Conseil 11. la coopérative ;
supérieur de la magistrature ; 12. la culture et les arts ;
7. l’organisation du Barreau, l’assistance judi- 13. les sports et les loisirs ;
ciaire et la représentation en justice ; 14. l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’aquacul-
8. le commerce, le régime de la propriété des ture ;
droits et des obligations civiles et commer-
15. la protection de l’environnement et le tou-
ciales ;
risme ;
9. l’amnistie et l’extradition ;
16. la protection des groupes vulnérables.
10. l’assiette, le taux et les modalités de recou-
vrement des impositions de toute nature, le Article 124 :
régime d’émission de la monnaie ;
Les lois auxquelles la Constitution confère
11. les emprunts et engagements financiers de
le caractère de loi organique, sont votées et
l’Etat ;
modifiées à la majorité absolue des membres
12. les statuts des agents de carrière des ser- composant chaque Chambre dans les condi-
vices publics de l’Etat, du personnel de l’en-
tions suivantes :
seignement supérieur, universitaire et de la
recherche scientifique ; 1. la proposition de loi n’est soumise à la déli-
13. les Forces armées, la Police et les services bération et au vote de la première Chambre
de sécurité ; saisie qu’à l’expiration d’un délai de quinze
jours après son dépôt au Gouvernement ;
14. le droit du travail et de la sécurité sociale ;
2. la procédure de l’article 132 est applicable.
15. l’organisation générale de la défense et de
Toutefois, faute d’accord entre les deux
la Police nationale, le mode de recrutement
des membres des Forces armées et de la Chambres, le texte ne peut être adopté par
Police nationale, l’avancement, les droits et l’Assemblée nationale en dernière lecture
obligations des militaires et des personnels qu’à la majorité absolue de ses membres ;
de police. 3. les lois organiques ne peuvent être pro-
mulguées qu’après déclaration par la Cour
Article 123 : constitutionnelle obligatoirement saisie
Sans préjudice des autres dispositions de la par le Président de la République, de leur
présente Constitution, la loi détermine les conformité à la Constitution dans un délai
principes fondamentaux concernant : de quinze jours.
1. la libre administration des provinces et des Article 125 :
entités territoriales décentralisées, de leurs
compétences et de leurs ressources ; Si un projet ou une proposition de loi est dé-
claré urgent par le Gouvernement, il est exa-
2. la création des entreprises, établissements
miné par priorité dans chaque Chambre par la
et organismes publics ;
commission compétente suivant la procédure
3. le régime foncier, minier, forestier et immo-
prévue par le Règlement intérieur de chacune
bilier ;
d’elles. La procédure normale est appliquée
4. la mutualité et l’épargne ; aux propositions ou aux projets de loi portant
5. l’enseignement et la santé ; amendement de la Constitution ou modifiant
6. le régime pénitentiaire ; les lois organiques ainsi qu’aux projets de loi
7. le pluralisme politique et syndical ; d’habilitation prévue à l’article 129.
8. le droit de grève ;
9. l’organisation des médias ;
40

Article 126 (modifié par l’article 1er de la Loi n° et transmis pour promulgation avant l’ouver-
11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains ture du nouvel exercice budgétaire fait l’objet
articles de la Constitution de la République Démocratique
du Congo) :
d’un renvoi au Parlement par le Président de
la République, le Gouvernement demande à
Les Lois de finances déterminent les ressources l’Assemblée nationale et au Sénat l’ouverture
et les charges de l’Etat. L’Assemblée nationale des crédits provisoires.
et le Sénat votent les projets de lois de finances
dans les conditions prévues pour la loi orga- Article 127 :
nique visée à l’article 124 de la Constitution. Le
projet de loi de finances de l’année, qui com- Les amendements au projet de loi de finances
prend notamment le budget, est déposé par ne sont pas recevables lorsque leur adoption
le Gouvernement au Bureau de l’Assemblée a pour conséquence, soit une diminution des
nationale au plus tard le quinze septembre de recettes, soit un accroissement des dépenses, à
chaque année. Les créations et transformations moins qu’ils ne soient assortis de propositions
d’emplois publics ne peuvent être opérées compensatoires.
hors les prévisions des lois de finances. Si le
projet de loi de finances, déposé dans les délais Article 128 :
constitutionnels, n’est pas voté avant l’ouver- Les matières autres que celles qui sont du do-
ture du nouvel exercice, il est mis en vigueur maine de la loi ont un caractère réglementaire.
par le Président de la République, sur propo- Les textes à caractère de loi intervenus en ces
sition du Gouvernement délibérée en Conseil matières peuvent être modifiés par décret si la
des ministres, compte tenu des amendements Cour constitutionnelle, à la demande du Gou-
votés par chacune des deux Chambres. Si le vernement, a déclaré qu’ils ont un caractère
projet de loi de finances n’a pas été déposé réglementaire en vertu de l’alinéa précédent.
en temps utile pour être promulgué avant le
début de l’exercice, le Gouvernement demande Article 129 :
à l’Assemblée nationale et au Sénat l’ouverture Le Gouvernement peut, pour l’exécution ur-
de crédits provisoires. Si, quinze jours avant la gente de son programme d’action, demander à
fin de la session budgétaire, le Gouvernement l’Assemblée nationale ou au Sénat l’autorisation
n’a pas déposé son projet de budget, il est ré- de prendre par Ordonnances-lois, pendant un
puté démissionnaire. Dans le cas où l’Assem- délai limité et sur des matières déterminées, des
blée nationale et le Sénat ne se prononcent pas mesures qui sont normalement du domaine de
dans les quinze jours sur l’ouverture de cré- la loi. Ces ordonnances-lois sont délibérées en
dits provisoires, les dispositions du projet pré- Conseil des ministres. Elles entrent en vigueur
voyant ces crédits sont mises en vigueur par le dès leur publication et deviennent caduques si
Président de la République sur proposition du le projet de loi de ratification n’est pas déposé
Gouvernement délibérée en Conseil des mi- devant le Parlement au plus tard à la date limite
nistres. Si, compte tenu de la procédure ci-des- fixée par la loi d’habilitation. A l’expiration du
sus prévue, la loi de finances de l’année n’a pu délai visé à l’alinéa premier du présent article,
être mise en vigueur au premier jour du mois si le Parlement ne ratifie pas ces ordonnances-
de février de l’exercice budgétaire, le Président lois, celles-ci cessent de plein droit de produire
de la République, sur proposition du Gouver- leurs effets. Les ordonnances-lois délibérées en
nement délibérée en Conseil des ministres, Conseil des ministres et ratifiées ne peuvent
met en exécution le projet de loi de finances, être modifiées dans leurs dispositions que par
compte tenu des amendements votés par cha- la loi. Les ordonnances-lois cessent de plein
cune des deux Chambres. Si le projet de loi de droit de produire leurs effets en cas de rejet du
finances voté en temps utile par la Parlement projet de loi de ratification.
41

Article 130 soit une diminution des ressources publiques,


L’initiative des lois appartient concurremment soit la création ou l’aggravation d’une charge
au Gouvernement, à chaque député et à chaque publique, à moins qu’ils ne soient assortis de
sénateur. Les projets de loi adoptés par le Gou- propositions dégageant les recettes ou les éco-
vernement en Conseil des ministres sont dépo- nomies correspondantes.
sés sur le Bureau de l’une des Chambres. Tou-
tefois, s’agissant de la loi de finances, le projet Article 135 :
est impérativement déposé dans les délais pré- Tout projet ou toute proposition de loi est exa-
vus à l’article 126 sur le Bureau de l’Assemblée miné successivement par les deux Chambres
nationale. Les propositions de loi sont, avant en vue de l’adoption d’un texte identique.
délibération et adoption, notifiées pour infor- Lorsque, par suite d’un désaccord entre les
mation au Gouvernement qui adresse, dans deux Chambres, un projet ou une proposi-
les quinze jours suivant leur transmission, ses tion de loi n’a pu être adopté après une lec-
observations éventuelles au Bureau de l’une ou ture par chaque Chambre, une commission
l’autre Chambre. Passé ce délai, ces proposi- mixte paritaire chargée de proposer un texte
tions de loi sont mises en délibération. sur les dispositions restant en discussion est
mise en place par les deux Bureaux. Le texte
Article 131 : élaboré par la Commission mixte paritaire est
soumis pour adoption aux deux Chambres. Si
Les membres du Gouvernement ont accès
la Commission mixte paritaire ne parvient pas
aux travaux de l’Assemblée nationale et du
à l’adoption d’un texte unique ou si ce texte
Sénat ainsi qu’à ceux de leurs commissions.
n’est pas approuvé dans les conditions prévues
S’ils en sont requis, les membres du Gouver- à l’alinéa précédent, l’Assemblée nationale sta-
nement ont l’obligation d’assister aux séances tue définitivement. En ce cas, l’Assemblée na-
de l’Assemblée nationale et à celles du Sénat, tionale peut reprendre soit le texte élaboré par
d’y prendre la parole et de fournir aux parle- la Commission mixte paritaire, soit le dernier
mentaires toutes les explications qui leur sont texte voté par elle, modifié, le cas échéant, par
demandées sur leurs activités. un ou plusieurs des amendements adoptés par
le Sénat.
Article 132 :
La discussion des projets de loi porte, devant la Article 136 :
première Chambre saisie, sur le texte déposé Dans les six jours de son adoption, la loi est
par le Gouvernement. Une Chambre saisie d’un transmise au Président de la République pour
texte déjà voté par l’autre Chambre ne déli- sa promulgation. Le Premier ministre en reçoit
bère que sur le texte qui lui est transmis. ampliation.

Article 133 : Article 137 :


Les membres du Gouvernement ont le droit Dans un délai de quinze jours de la transmis-
de proposer des amendements aux textes en sion, le Président de la République peut deman-
discussion mais ne participent pas au vote. der à l’Assemblée nationale ou au Sénat une
nouvelle délibération de la loi ou de certains
Article 134 : de ses articles. Cette nouvelle délibération ne
Les propositions de loi et les amendements peut être refusée. Le texte soumis à une se-
formulés par les membres de l’Assemblée conde délibération est adopté par l’Assemblée
nationale ou du Sénat ne sont pas recevables nationale et le Sénat soit sous la forme initiale,
lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit après modification à la majorité absolue
des membres qui les composent.
42

Article 138 : Article 140


Sans préjudice des autres dispositions de la Le Président de la République promulgue la loi
présente Constitution, les moyens d’informa- dans les quinze jours de sa transmission après
tion et de contrôle de l’Assemblée nationale l’expiration des délais prévus par les articles
ou du Sénat, sur le Gouvernement, les entre- 136 et 137 de la Constitution. A défaut de
prises publiques, les établissements et services promulgation de la loi par le Président de la
publics sont : République dans les délais constitutionnels, la
1. la question orale ou écrite avec ou sans promulgation est de droit.
débat non suivie de vote ;
Article 141 :
2. la question d’actualité ;
3. l’interpellation ; Les lois sont revêtues du sceau de l’Etat et pu-
bliées au Journal officiel.
4. la commission d’enquête ;
5. l’audition par les Commissions. Article 142 :
Ces moyens de contrôle s’exercent dans les La loi entre en vigueur trente jours après sa
conditions déterminées par le Règlement inté- publication au Journal officiel à moins qu’elle
rieur de chacune des Chambres et donnent n’en dispose autrement. Dans tous les cas, le
lieu, le cas échéant, à la motion de défiance ou Gouvernement assure la diffusion en français
de censure, conformément aux articles 146 et et dans chacune des quatre langues nationales
147 de la présente Constitution. dans le délai de soixante jours à dater de la
promulgation.
Article 139 :
Article 143 :
La Cour constitutionnelle peut être saisie d’un
recours visant à faire déclarer une loi à promul- Conformément aux dispositions de l’article 86
guer non conforme à la Constitution par : de la Constitution, le Président de la République
déclare la guerre sur décision du Conseil des
1. le Président de la République dans les
ministres après avis du Conseil supérieur de la
quinze jours qui suivent la transmission à défense et autorisation de deux Chambres. Il
lui faite de la loi définitivement adoptée ; en informe la Nation par un message. Les droits
2. le Premier ministre dans les quinze jours qui et devoirs des citoyens, pendant la guerre ou en
suivent la transmission à lui faite de la loi cas d’invasion ou d’attaque du territoire natio-
définitivement adoptée; nal par des forces de l’extérieur, font l’objet
3. le Président de l’Assemblée nationale ou le d’une loi.
Président du Sénat dans les quinze jours qui
suivent son adoption définitive ; Article 144 :
4. un nombre de députés ou de sénateurs En application des dispositions de l’article 85 de
au moins égal au dixième des membres la présente Constitution, l’état de siège, comme
de chacune des Chambres, dans les quinze l’état d’urgence, est déclaré par le Président de
jours qui suivent son adoption définitive. la République.
La loi ne peut être promulguée que si elle a L’Assemblée nationale et le Sénat se réunissent
été déclarée conforme à la Constitution par la alors de plein droit. S’ils ne sont pas en session,
Cour constitutionnelle qui se prononce dans une session extraordinaire est convoquée à cet
les trente jours de sa saisine. Toutefois, à la de- effet conformément à l’article 116 de la pré-
mande du Gouvernement, s’il y a urgence, ce sente Constitution.
délai est ramené à huit jours. Passé ces délais,
La clôture des sessions ordinaires ou extraor-
la loi est réputée conforme à la Constitution.
dinaires est de droit retardée pour permettre,
43

le cas échéant, l’application des dispositions de Le débat et le vote ne peuvent avoir lieu que
l’alinéa précédent. quarante huit heures après le dépôt de la mo-
L’état d’urgence ou l’état de siège peut être tion. Seuls sont recensés les votes favorables
à la motion de censure ou de défiance qui ne
proclamé sur tout ou partie du territoire de
peut être adoptée qu’à la majorité absolue des
la République pour une durée de trente jours.
membres composant l’Assemblée nationale. Si
L’ordonnance proclamant l’état d’urgence ou la motion de censure ou de défiance est reje-
l’état de siège cesse de plein droit de produire tée, ses signataires ne peuvent en proposer une
ses effets après l’expiration du délai prévu à nouvelle au cours de la même session.
l’alinéa trois du présent article, à moins que
Le programme, la déclaration de politique gé-
l’Assemblée nationale et le Sénat, saisis par
nérale ou le texte visé à l’alinéa 1er est consi-
le Président de la République sur décision du déré comme adopté sauf si une motion de cen-
Conseil des ministres, n’en aient autorisé la sure est votée dans les conditions prévues aux
prorogation pour des périodes successives de alinéas 2 et 3 du présent article.
quinze jours.
Le Premier ministre a la faculté de demander
L’Assemblée nationale et le Sénat peuvent, par au Sénat l’approbation d’une déclaration de
une loi, mettre fin à tout moment à l’état d’ur- politique générale.
gence ou à l’état de siège.
Article 147 :
Article 145 :
Lorsque l’Assemblée nationale adopte une
En cas d’état d’urgence ou d’état de siège, le motion de censure, le Gouvernement est ré-
Président de la République prend, par ordon- puté démissionnaire. Dans ce cas, le Premier
nances délibérées en Conseil des ministres, les ministre remet la démission du Gouvernement
mesures nécessaires pour faire face à la situa- au Président de la République dans les vingt
tion. quatre heures.
Ces ordonnances sont, dès leur signature, sou- Lorsqu’une motion de défiance contre un
mises à la Cour constitutionnelle qui, toutes membre du Gouvernement est adoptée, celui-
affaires cessantes, déclare si elles dérogent ou ci est réputé démissionnaire.
non à la présente Constitution.
Article 148 :
Article 146 :
En cas de crise persistante entre le Gouverne-
Le Premier ministre peut, après délibération du ment et l’Assemblée nationale, le Président de
Conseil des ministres, engager devant l’Assem- la République peut, après consultation du Pre-
blée nationale la responsabilité du Gouverne- mier ministre et des Présidents de l’Assemblée
ment sur son programme, sur une déclaration nationale et du Sénat, prononcer la dissolution
de politique générale ou sur le vote d’un texte. de l’Assemblée nationale.
L’Assemblée nationale met en cause la respon- Aucune dissolution ne peut intervenir dans
sabilité du Gouvernement ou d’un membre du l’année qui suit les élections, ni pendant les
Gouvernement par le vote d’une motion de périodes de l’état d’urgence ou de siège ou de
censure ou de défiance. La motion de censure guerre, ni pendant que la République est dirigée
contre le Gouvernement n’est recevable que par un Président intérimaire.
si elle est signée par un quart des membres de
A la suite d’une dissolution de l’Assemblée
l’Assemblée nationale. La motion de défiance
nationale, la Commission électorale nationale
contre un membre du Gouvernement n’est
indépendante convoque les électeurs en vue de
recevable que si elle est signée par un dixième
l’élection, dans le délai de soixante jours suivant
des membres de l’Assemblée nationale.
44

la date de publication de l’ordonnance de dis- Le magistrat du siège est inamovible. Il ne peut


solution, d’une nouvelle Assemblée nationale. être déplacé que par une nomination nouvelle
ou à sa demande ou par rotation motivée déci-
Section 4 : dée par le Conseil supérieur de la magistrature.
Du Pouvoir judiciaire
Article 151 :
Paragraphe 1 : Dispositions générales Le pouvoir exécutif ne peut donner d’injonc-
tion au juge dans l’exercice de sa juridiction, ni
Article 149 (modifié par l’article 1er de la Loi statuer sur les différends, ni entraver le cours
n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de la justice, ni s’opposer à l’exécution d’une
de certains articles de la Constitution de la décision de justice.
République Démocratique du Congo) : Le pouvoir législatif ne peut ni statuer sur des
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pou- différends juridictionnels, ni modifier une déci-
voir législatif et du pouvoir exécutif. sion de justice, ni s’opposer à son exécution.
Il est dévolu aux cours et tribunaux qui sont : Toute loi dont l’objectif est manifestement de
la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, fournir une solution à un procès en cours est
le Conseil d’Etat, la Haute Cour Militaire ainsi nulle et de nul effet.
que les Cours et Tribunaux civils et militaires.
La justice est rendue sur l’ensemble du terri- Article 152 :
toire national au nom du peuple. Le Conseil supérieur de la magistrature est
Les arrêts et les jugements ainsi que les ordon- l’organe de gestion du pouvoir judiciaire.
nances des Cours et Tribunaux sont exécutés Le Conseil supérieur de la magistrature est
au nom du Président de la République. composé de :
Il ne peut être créé des tribunaux extraordi- 1. Président de la Cour constitutionnelle ;
naires ou d’exception sous quelque dénomina- 2. Procureur général près la Cour constitu-
tion que ce soit. tionnelle ;
La loi peut créer des juridictions spécialisées. 3. Premier Président de la Cour de cassation ;
Le pouvoir judiciaire dispose d’un budget éla- 4. Procureur général près la Cour de cassa-
boré par le Conseil supérieur de la magistra- tion ;
ture et transmis au Gouvernement pour être 5. Premier Président du Conseil d’Etat ;
inscrit dans le budget général de l’Etat. Le Pre- 6. Procureur général près le Conseil d’Etat ;
mier Président de la Cour de cassation en est 7. Premier Président de la Haute Cour Mili-
l’ordonnateur. Il est assisté par le Secrétariat taire;
permanent du Conseil supérieur de la magis- 8. l’Auditeur général près la Haute Cour Mili-
trature. taire ;
9. Premiers Présidents des Cours d’Appel ;
Article 150 : 10. Procureurs Généraux près les Cours d’Ap-
Le pouvoir judiciaire est le garant des libertés pel ;
individuelles et des droits fondamentaux des 11. Premiers Présidents des Cours administra-
citoyens. tives d’Appel ;
Les juges ne sont soumis dans l’exercice de leur 12. Procureurs Généraux près les Cours admi-
fonction qu’à l’autorité de la loi. nistratives d’Appel ;
Une loi organique fixe le statut des magistrats. 13. Premiers Présidents des Cours militaires ;
14. Auditeurs militaires supérieurs ;
45

15. deux magistrats de siège par ressort de 5. les membres du Conseil d’Etat et les
Cour d’Appel, élus par l’ensemble des ma- membres du parquet près ce Conseil ;
gistrats du ressort pour un mandat de trois 6. les membres de la Cour des Comptes et les
ans ; membres du parquet près cette Cour ;
16. deux magistrats du parquet par ressort de 7. les premiers Présidents des Cours d’appel
Cour d’Appel, élus par l’ensemble des ma- ainsi que les Procureurs généraux près ces
gistrats du ressort pour un mandat de trois cours ;
ans ; 8. les premiers Présidents des Cours adminis-
17. un magistrat de siège par ressort de Cour tratives d’appel et les Procureurs près ces
Militaire ; Cours ;
18. un magistrat de parquet par ressort de 9. les Gouverneurs, les Vice-gouverneurs de
Cour Militaire. province et les ministres provinciaux ;
Il élabore les propositions de nomination, de 10. les Présidents des Assemblées provinciales.
promotion et de révocation des magistrats. Il
exerce le pouvoir disciplinaire sur les magis- Les Cours et Tribunaux, civils et militaires,
trats. Il donne ses avis en matière de recours en appliquent les traités internationaux dûment
grâce. Une loi organique détermine l’organisa- ratifiés, les lois, les actes réglementaires pour
tion et le fonctionnement du Conseil supérieur autant qu’ils soient conformes aux lois ainsi
de la magistrature. que la coutume pour autant que celle-ci ne soit
pas contraire à l’ordre public ou aux bonnes
Paragraphe 2 : Des juridictions de mœurs.
l’ordre judiciaire
L’organisation, le fonctionnement et les compé-
Article 153 : tences des juridictions de l’ordre judiciaire sont
Il est institué un ordre de juridictions judi- déterminés par une loi organique.
ciaires, composé des cours et tribunaux civils
et militaires placés sous le contrôle de la Cour Paragraphe 3 : Des juridictions
de cassation. de l’ordre administratif
Sans préjudice des autres compétences qui Article 154 :
lui sont reconnues par la présente Constitu-
Il est institué un ordre de juridictions admi-
tion ou par les lois de la République, la Cour
nistratives composé du Conseil d’Etat et des
de cassation connaît des pourvois en cassation
formés contre les arrêts et jugements rendus Cours et Tribunaux administratifs.
en dernier ressort par les Cours et Tribunaux
Article 155 :
civils et militaires.
Dans les conditions fixées par la Constitution Sans préjudice des autres compétences que lui
et les lois de la République, la Cour de cassa- reconnaît la Constitution ou la loi, le Conseil
tion connaît en premier et dernier ressort des d’Etat connaît, en premier et dernier ressort,
infractions commises par : des recours pour violation de la loi, formés
contre les actes, règlements et décisions des
1. les membres de l’Assemblée nationale et
autorités administratives centrales.
du Sénat ;
2. les membres du Gouvernement autres que Il connaît en appel des recours contre les déci-
le Premier ministre ; sions des Cours administratives d’appel.
3. les membres de la Cour constitutionnelle ; Il connaît, dans les cas où il n’existe pas d’autres
4. les magistrats de la Cour de cassation ainsi juridictions compétentes, de demandes d’in-
que du parquet près cette Cour ; demnités relatives à la réparation d’un dom-
46

mage exceptionnel, matériel ou moral résultant Le mandat des membres de la Cour constitu-
d’une mesure prise ou ordonnée par les auto- tionnelle est de neuf ans non renouvelable.
rités de la République. Il se prononce en équité La Cour constitutionnelle est renouvelée par
en tenant compte de toutes les circonstances tiers tous les trois ans.Toutefois, lors de chaque
d’intérêt public ou privé. renouvellement, il sera procédé au tirage au
L’organisation, la compétence et le fonctionne- sort d’un membre par groupe.
ment des juridictions de l’ordre administratif Le Président de la Cour constitutionnelle est
sont fixés par une loi organique. élu par ses pairs pour une durée de trois ans
renouvelable une seule fois. Il est investi par
Paragraphe 4 : ordonnance du Président de la République.
Des juridictions militaires
Article 159 :
Article 156 :
Nul ne peut être nommé membre de la Cour
Les juridictions militaires connaissent des constitutionnelle :
infractions commises par les membres des
Forces armées et de la Police nationale. 1. s’il n’est congolais ;
2. s’il ne justifie d’une expérience éprouvée de
En temps de guerre ou lorsque l’état de siège
quinze ans dans les domaines juridique ou
ou d’urgence est proclamé, le Président de
politique.
la République, par une décision délibérée en
Conseil des ministres, peut suspendre sur tout Article 160 :
ou partie de la République et pour la durée et
les infractions qu’il fixe, l’action répressive des La Cour constitutionnelle est chargée du
Cours et Tribunaux de droit commun au profit contrôle de la constitutionnalité des lois et des
de celle des juridictions militaires. Cependant, actes ayant force de loi.
le droit d’appel ne peut être suspendu. Les lois organiques, avant leur promulgation, et
Une loi organique fixe les règles de compé- les Règlements intérieurs des Chambres par-
tence, d’organisation et de fonctionnement des lementaires et du Congrès, de la Commission
juridictions militaires. électorale nationale indépendante ainsi que
du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la
communication, avant leur mise en application,
Paragraphe 5 :
De la Cour constitutionnelle doivent être soumis à la Cour constitution-
nelle qui se prononce sur leur conformité à la
Article 157: Constitution.
Il est institué une Cour constitutionnelle. Aux mêmes fins d’examen de la constitution-
nalité, les lois peuvent être déférées à la Cour
Article 158 : constitutionnelle, avant leur promulgation, par
La Cour constitutionnelle comprend neuf le Président de la République, le Premier mi-
membres nommés par le Président de la Répu- nistre, le Président de l’Assemblée nationale, le
blique dont trois sur sa propre initiative, trois Président du Sénat ou le dixième des députés
désignés par le Parlement réuni en Congrès et ou des sénateurs.
trois désignés par le Conseil supérieur de la La Cour constitutionnelle statue dans le délai
magistrature. de trente jours. Toutefois, à la demande du
Les deux tiers des membres de la Cour consti- Gouvernement, s’il y a urgence, ce délai est
tutionnelle doivent être des juristes provenant ramené à huit jours.
de la magistrature, du barreau ou de l’enseigne-
ment universitaire.
47

Article 161 : Article 164 :


La Cour constitutionnelle connaît des recours La Cour constitutionnelle est le juge pénal du
en interprétation de la Constitution sur saisine Président de la République et du Premier mi-
du Président de la République, du Gouver- nistre pour des infractions politiques de haute
nement, du Président du Sénat, du Président trahison, d’outrage au Parlement, d’atteinte
de l’Assemblée nationale, d’un dixième des à l’honneur ou à la probité ainsi que pour les
membres de chacune des Chambres parlemen- délits d’initié et pour les autres infractions de
taires, des Gouverneurs de province et des droit commun commises dans l’exercice ou à
présidents des Assemblées provinciales. l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Elle
Elle juge du contentieux des élections présiden- est également compétente pour juger leurs co-
tielles et législatives ainsi que du référendum. auteurs et complices.
Elle connaît des conflits de compétences entre
le Pouvoir exécutif et le Pouvoir législatif ainsi Article 165 :
qu’entre l’Etat et les provinces. Sans préjudice des autres dispositions de la
Elle connaît des recours contre les arrêts présente Constitution, il y a haute trahison
rendus par la Cour de cassation et le Conseil lorsque le Président de la République a violé
d’Etat, uniquement en tant qu’ils se prononcent intentionnellement la Constitution ou lorsque
sur l’attribution du litige aux juridictions de lui ou le Premier ministre sont reconnus au-
l’ordre judiciaire ou administratif. Ce recours teurs, co-auteurs ou complices de violations
n’est recevable que si un déclinatoire de juri- graves et caractérisées des Droits de l’Homme,
diction a été soulevé par ou devant la Cour de de cession d’une partie du territoire national.
cassation ou le Conseil d’Etat. Il y a atteinte à l’honneur ou à la probité no-
Les modalités et les effets des recours visés aux tamment lorsque le comportement personnel
alinéas précédents sont déterminés par la loi. du Président de la République ou du Premier
ministre est contraire aux bonnes mœurs ou
Article 162 : qu’ils sont reconnus auteurs, co-auteurs ou
complices de malversations, de corruption ou
La Cour constitutionnelle est juge de l’excep-
tion d’inconstitutionnalité soulevée devant ou d’enrichissement illicite.
par une juridiction. Il y a délit d’initié dans le chef du Président de
Toute personne peut saisir la Cour constitu- la République ou du Premier ministre lorsqu’il
tionnelle pour inconstitutionnalité de tout acte effectue des opérations sur valeurs immobi-
législatif ou réglementaire. lières ou sur marchandises à l’égard desquelles
il possède des informations privilégiées et dont
Elle peut, en outre, saisir la Cour constitution- il tire profit avant que ces informations soient
nelle, par la procédure de l’exception de l’in- connues du public. Le délit d’initié englobe
constitutionnalité invoquée dans une affaire qui
l’achat ou la vente d’actions fondée sur des
la concerne devant une juridiction.
renseignements qui ne seraient jamais divul-
Celle-ci sursoit à statuer et saisit, toutes affaires gués aux actionnaires.
cessantes, la Cour constitutionnelle.
Il y a outrage au Parlement lorsque sur des
questions posées par l’une ou l’autre Chambre
Article 163 :
du Parlement sur l’activité gouvernementale,
La Cour constitutionnelle est la juridiction pé- le Premier ministre ne fournit aucune réponse
nale du Chef de l’Etat et du Premier ministre dans un délai de trente jours.
dans les cas et conditions prévus par la Consti-
tution.
48

Article 166 : Paragraphe 1er :


La décision de poursuites ainsi que la mise en Des dispositions générales
accusation du Président de la République et
du Premier ministre sont votées à la majori- Article 170 :
té des deux tiers des membres du Parlement Le Franc congolais est l’unité monétaire de la
composant le Congrès suivant la procédure République Démocratique du Congo. Il a le
prévue par le Règlement intérieur. La décision pouvoir libératoire sur tout le territoire natio-
de poursuites ainsi que la mise en accusation nal.
des membres du Gouvernement sont votées
à la majorité absolue des membres composant Article 171 :
l’Assemblée nationale suivant la procédure pré- Les finances du pouvoir central et celles des
vue par le Règlement intérieur. Les membres provinces sont distinctes.
du Gouvernement mis en accusation, présen-
tent leur démission. Article 172 :
L’exercice budgétaire commence le premier
Article 167 : janvier et se termine le 31 décembre.
En cas de condamnation, le Président de la Ré-
publique et le Premier ministre sont déchus de Article 173 :
leurs charges. La déchéance est prononcée par Le compte général de la République est soumis
la Cour constitutionnelle. Pour les infractions chaque année au Parlement par la Cour des
commises en dehors de l’exercice de leurs comptes avec ses observations.
fonctions, les poursuites contre le Président de Le compte général de la République est arrêté
la République et le Premier ministre sont sus- par la loi.
pendues jusqu’à l’expiration de leurs mandats.
Pendant ce temps, la prescription est suspen- Article 174 :
due. Il ne peut être établi d’impôts que par la loi.
La contribution aux charges publiques consti-
Article 168 : tue un devoir pour toute personne vivant en
Les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont République Démocratique du Congo.
susceptibles d’aucun recours et sont immé- Il ne peut être établi d’exemption ou d’allège-
diatement exécutoires. Ils sont obligatoires et ment fiscal qu’en vertu de la loi.
s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les
autorités administratives et juridictionnelles, Article 175 :
civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers. Le budget des recettes et des dépenses de
l’Etat, à savoir celui du pouvoir central et des
Tout acte déclaré non conforme à la Constitu-
provinces, est arrêté chaque année par une loi.
tion est nul de plein droit.
La part des recettes à caractère national al-
Article 169 : louées aux provinces est établie à 40%. Elle est
retenue à la source.
L’organisation et le fonctionnement de la Cour
La loi fixe la nomenclature des autres recettes
constitutionnelle sont fixés par une loi orga-
locales et la modalité de leur répartition.
nique.

Section 5 : Paragraphe 2 :
Des Finances publiques De la Banque Centrale
49

Article 176 : Article 180 :


La Banque Centrale du Congo est l’institut La Cour des comptes contrôle, dans les condi-
d’émission de la République Démocratique du tions fixées par la loi, la gestion des finances de
Congo. l’Etat, des biens publics ainsi que les comptes
A ce titre, elle a pour mission : des provinces, des entités territoriales décen-
tralisées ainsi que des organismes publics.
1. la garde des fonds publics ;
2. la sauvegarde et la stabilité monétaire ; Elle publie, chaque année, un rapport remis au
3. la définition et la mise en oeuvre de la poli- Président de la République, au Parlement et au
tique monétaire ; Gouvernement.
4. le contrôle de l’ensemble de l’activité ban- Le rapport est publié au Journal officiel.
caire ;
5. de conseil économique et financier du Paragraphe 4 :
Gouvernement. De la Caisse nationale de péréquation

Dans la réalisation de ces missions et attribu- Article 181 :


tions, la Banque Centrale du Congo est indé-
pendante et jouit de l’autonomie de gestion. Il est institué une Caisse nationale de péréqua-
tion. Elle est dotée de la personnalité juridique.
Article 177 : La Caisse nationale de péréquation a pour mis-
L’organisation et le fonctionnement de la sion de financer des projets et programmes
Banque Centrale du Congo sont fixés par une d’investissement public, en vue d’assurer la soli-
loi organique. darité nationale et de corriger le déséquilibre
de développement entre les provinces et entre
les autres entités territoriales décentralisées.
Paragraphe 3 :
De la Cour des comptes Elle dispose d’un budget alimenté par le Trésor
public à concurrence de dix pour cent de la
Article 178 : totalité des recettes à caractère national reve-
nant à l’Etat chaque année.
Il est institué en République Démocratique du
Congo une Cour des comptes. Elle est placée sous la tutelle du Gouvernement.
La Cour des comptes relève de l’Assemblée Une loi organique fixe son organisation et son
nationale. fonctionnement.
Les membres de la Cour des comptes sont
nommés, relevés de leurs fonctions et, le cas Section 6 :
échéant, révoqués par le Président de la Répu- De la Police nationale
blique, après avis de l’Assemblée nationale. et des Forces armées
Les membres de la Cour des comptes doivent Paragraphe 1er :
justifier d’une haute qualification en matière De la Police nationale
financière, juridique ou administrative et d’une
expérience professionnelle d’au moins dix ans. Article 182 :
La Police nationale est chargée de la sécurité
Article 179 : publique, de la sécurité des personnes et de
La composition, l’organisation et le fonctionne- leurs biens, du maintien et du rétablissement
ment de la Cour des comptes sont fixés par de l’ordre public ainsi que de la protection rap-
une loi organique. prochée des hautes autorités.
50

Article 183 : Nul ne peut, sous peine de haute trahison, les


La Police nationale est apolitique. Elle est au détourner à ses fins propres.
service de la Nation congolaise. Nul ne peut la Elles sont apolitiques et soumises à l’autorité
détourner à ses fins propres. civile.
La Police nationale exerce son action sur l’en-
semble du territoire national dans le respect Article 189 :
de la présente Constitution et des lois de la Les effectifs à tous les niveaux, les fonctions
République. de commandement en tout temps et en toute
circonstance, doivent tenir compte des critères
Article 184 : objectifs liés à la fois à l’aptitude physique, à une
La Police nationale est soumise à l’autorité ci- instruction suffisante, à une moralité éprouvée
vile locale et est placée sous la responsabilité ainsi qu’à une représentation équitable des
du ministère qui a les affaires intérieures dans provinces.
ses attributions.
Article 190 :
Article 185 : Nul ne peut, sous peine de haute trahison, or-
Les effectifs à tous les niveaux, les fonctions ganiser des formations militaires, paramilitaires
de commandement en tout temps et en toute ou des milices privées, ni entretenir une jeu-
circonstance, doivent tenir compte des critères nesse armée.
objectifs liés à la fois à l’aptitude physique, à une
instruction suffisante et à une moralité éprou- Article 191 :
vée ainsi qu’à une représentation équitable des Une loi organique fixe l’organisation et le fonc-
provinces. tionnement des Forces armées.

Article 186 : Article 192 :


Une loi organique fixe l’organisation et le fonc- Il est institué un Conseil supérieur de la dé-
tionnement de la Police nationale. fense.
Le Conseil supérieur de la défense est présidé
Paragraphe 2 : Des Forces armées par le Président de la République et, en cas
d’absence ou d’empêchement, par le Premier
Article 187 : ministre.
Les Forces armées comprennent la force ter- Une loi organique détermine l’organisation, la
restre, la force aérienne, la force navale et leurs composition, les attributions, et le fonctionne-
services d’appui. ment du Conseil supérieur de la défense.
Elles ont pour mission de défendre l’intégrité
du territoire national et les frontières. Dans les
conditions fixées par la loi, elles participent, en
Section 7 :
temps de paix, au développement économique, De l’Administration publique
social et culturel ainsi qu’à la protection des Article 193 :
personnes et de leurs biens.
L’Administration publique est apolitique, neutre
et impartiale. Nul ne peut la détourner à des
Article 188 :
fins personnelles ou partisanes.
Les Forces armées sont républicaines. Elles
sont au service de la Nation toute entière. Elle comprend la fonction publique ainsi que
tous les organismes et services assimilés.
51

Article 194 : ticles 100, 101, 102, 103, 107, 108, 109 et 110
Une loi organique fixe l’organisation et le fonc- sont applicables, mutatis mutandis, aux Assem-
tionnement des services publics du pouvoir blées provinciales et à leurs membres.
central, des provinces et des entités territo- Lorsqu’une crise politique grave et persistante
riales décentralisées. menace d’interrompre le fonctionnement régu-
lier des institutions provinciales, le Président de
CHAPITRE 2 : la République peut, par une ordonnance délibé-
rée en Conseil des ministres et après concerta-
DES PROVINCES tion avec les Bureaux de l’Assemblée nationale
Section 1re : et du Sénat, dissoudre l’Assemblée provin-
Des institutions politiques provinciales ciale. Dans ce cas, la Commission électorale
nationale indépendante organise les élections
Article 195 : provinciales dans un délai de soixante jours à
compter de la dissolution.
Les institutions provinciales sont :
En cas de force majeure, ce délai peut être pro-
1. l’Assemblée provinciale ;
longé à cent vingt jours au plus, par la Cour
2. le Gouvernement provincial. constitutionnelle saisie par la Commission
Article 196 : électorale nationale indépendante.

Les provinces sont organisées conformément Articles 198 (modifié par l’article 1er de la
aux principes énoncés à l’article 3 de la pré- Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révi-
sente Constitution. sion de certains articles de la Constitution de
Les subdivisions territoriales à l’intérieur des la République Démocratique du Congo) :
provinces sont fixées par une loi organique. Le Gouvernement provincial est composé d’un
Gouverneur, d’un Vice-gouverneur et des mi-
Article 197 (modifié par l’article 1er de la Loi nistres provinciaux.
n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision
de certains articles de la Constitution de la Le Gouverneur et le Vice-gouverneur sont élus
République Démocratique du Congo) : pour un mandat de cinq ans renouvelable une
seule fois par les députés provinciaux au sein
L’Assemblée provinciale est l’organe délibérant ou en dehors de l’Assemblée provinciale. Ils
de la province. Elle délibère dans le domaine sont investis par ordonnance du Président de
des compétences réservées à la province et la République.
contrôle le Gouvernement provincial ainsi que
les services publics provinciaux et locaux. Les ministres provinciaux sont désignés par le
Gouverneur au sein ou en dehors de l’Assem-
Elle légifère par voie d’édit. blée provinciale.
Ses membres sont appelés députés provinciaux. La composition du Gouvernement provincial
Ils sont élus au suffrage universel direct et se- tient compte de la représentativité provinciale.
cret ou cooptés pour un mandat de cinq ans Le nombre de ministres provinciaux ne peut
renouvelable. dépasser dix.
Le nombre de députés provinciaux cooptés Avant d’entrer en fonction, le Gouverneur pré-
ne peut dépasser le dixième des membres qui sente à l’Assemblée provinciale le programme
composent l’Assemblée provinciale. de son Gouvernement.
Sans préjudices des autres dispositions de la Lorsque ce programme est approuvé à la ma-
présente Constitution, les dispositions des ar- jorité absolue des membres qui composent
52

l’Assemblée provinciale, celle-ci investit les Elle se réunit au moins deux fois par an sur
ministres. convocation de son Président.
Les membres du Gouvernement provincial Elle se tient à tour de rôle dans chaque pro-
peuvent être, collectivement ou individuelle- vince.
ment, relevés de leurs fonctions par le vote Une loi organique en détermine les modalités
d’une motion de censure ou de défiance de d’organisation et de fonctionnement.
l’Assemblée provinciale.
Les dispositions des articles 146 et 147 de la Section 2 :
présente Constitution s’appliquent, mutatis De la répartition des compétences
mutandis, aux membres du Gouvernement entre le pouvoir central et
provincial. les provinces
Lorsqu’une crise politique grave et persistante
menace d’interrompre le fonctionnement régu- Article 201 :
lier des institutions provinciales, le Président La répartition des compétences entre le pou-
de la République peut, par une ordonnance voir central et les provinces est fixée par la
délibérée en Conseil des ministres et après présente Constitution.
concertation avec les Bureaux de l’Assemblée
nationale et du Sénat, relever de ses fonctions Les matières sont, soit de la compétence ex-
le Gouverneur d’une province. Dans ce cas, la clusive du pouvoir central, soit de la compé-
Commission électorale nationale indépendante tence concurrente du pouvoir central et des
organise l’élection du nouveau Gouverneur provinces, soit de la compétence exclusive des
dans un délai de trente jours. provinces.

Article 199 : Article 202 :


Deux ou plusieurs provinces peuvent, d’un Sans préjudice des autres dispositions de la
commun accord, créer un cadre d’harmonisa- présente Constitution, les matières suivantes
tion et de coordination de leurs politiques res- sont de la compétence exclusive du pouvoir
pectives et gérer en commun certains services central :
dont les attributions portent sur les matières 1. les affaires étrangères comprenant les rela-
relevant de leurs compétences. tions diplomatiques ainsi que les traités et
accords internationaux;
Article 200 : 2. la réglementation du commerce extérieur ;
Il est institué une Conférence des Gouverneurs 3. la nationalité, le statut et la police des étran-
de province. gers ;
Elle a pour mission d’émettre des avis et de for- 4. l’extradition, l’immigration, l’émigration et
muler des suggestions sur la politique à mener la délivrance des passeports et des visas ;
et sur la législation à édicter par la République. 5. la sûreté extérieure ;
La Conférence des Gouverneurs de province 6. la Défense nationale ;
est composée, outre les Gouverneurs de pro- 7. la Police nationale ;
vince, du Président de la République, du Pre- 8. la fonction publique nationale ;
mier ministre et du ministre de l’intérieur. Tout 9. les finances publiques de la République ;
autre membre du Gouvernement peut y être 10. l’établissement des impôts sur le revenu,
invité. des impôts sur les sociétés et des impôts
Elle est présidée par le Président de la Répu- personnels conformément à l’article 174 ;
blique. 11. la dette publique de la République ;
53

12. les emprunts extérieurs pour les besoins de cadres, conformément au statut des agents
la République ou des provinces ; de carrière des services publics de l’Etat ; Les
13. les emprunts intérieurs pour les besoins de régimes énergétiques, agricoles et forestiers
la République ; sur la chasse et la pêche, sur la conservation
14. la monnaie, l’émission de la monnaie et le de la nature (flore et faune), sur la capture, sur
pouvoir libératoire de la monnaie ; l’élevage, sur les denrées alimentaires d’origine
animale et l’art vétérinaire.
15. les poids, mesures et informatique ;
16. les douanes et les droits d’importation et 26. la protection contre les dangers occasion-
d’exportation ; nés par l’énergie ou par les radiations et
17. la réglementation concernant les banques l’élimination des substances radioactives ;
et les opérations bancaires et boursières ; 27. la prévention des abus des puissances éco-
nomiques ;
18. la réglementation des changes ;
28. le patrimoine historique, les monuments
19. la propriété littéraire, artistique et indus-
publics et les parcs déclarés d’intérêt natio-
trielle et les brevets ;
nal ;
20. les postes et les télécommunications, y
29. les services de la météorologie et la coordi-
compris les téléphones et télégraphes, la
nation technique des services de la géodé-
radiodiffusion, la télévision et les satellites; sie, de la cartographie et de l’hydrographie ;
21. la navigation maritime et intérieure, les 30. la nomination et l’affectation des inspec-
lignes aériennes, les chemins de fer, les teurs provinciaux de l’enseignement pri-
routes et autres voies de communication, maire, secondaire, professionnel et spécial ;
naturelles ou artificielles qui relient deux
31. les statistiques et le recensement d’intérêt
ou plusieurs provinces ou le territoire de national ;
la République à un territoire étranger ou
32. la planification nationale ;
qu’une loi nationale a déclarée d’intérêt
national bien qu’elles soient entièrement 33. la recherche scientifique et technologique ;
situées sur le territoire d’une province ; 34. les plans directeurs nationaux de dévelop-
pement des infrastructures de base notam-
22. les universités et autres établissements
ment les ports, les aéroports, les gares ;
d’enseignement scientifique, technique
ou professionnel supérieur créés ou sub- 35. l’assistance aux anciens combattants et les
ventionnés par le Gouvernement central handicapés de guerre ;
ou par les gouvernements provinciaux et 36. la législation notamment concernant:
qu’une loi nationale a déclarés d’intérêt a) le Code de commerce, y compris les
national ; assurances, la constitution et l’agrément
23. l’établissement des normes d’enseignement des sociétés ;
applicables dans tous les territoires de la b) le Code pénal, le régime pénitentiaire ;
République ; c) le Code d’organisation et de compé-
24. l’acquisition des biens pour les besoins de tence judiciaires et le code judiciaire ;
la République, sans préjudice des disposi- d) la législation pour les professions libé-
tions de l’article 34 ; rales ;
25. l’élaboration des programmes agricoles, fo- e) la législation du travail comprenant no-
restiers et énergétique d’intérêt national et tamment les lois régissant les relations
la coordination des programmes d’intérêt entre employeurs et travailleurs, la
provincial ; sécurité des travailleurs, les règles rela-
tives à la sécurité sociale et, en particu-
Les offices des produits agricoles et les orga- lier, les règles relatives aux assurances
nismes assimilés ainsi que la répartition des sociales et au chômage involontaire ;
54

f) la législation économique comprenant 1. la mise en oeuvre des mécanismes de pro-


les lois concernant les mines, miné- motion et de sauvegarde des droits hu-
raux et huiles minérales, l’industrie, les mains et des libertés fondamentales consa-
sources d’énergie et la conservation crés dans la présente Constitution;
des ressources naturelles ; 2. les droits civils et coutumiers ;
g) la législation sur les arts et métiers ; 3. les statistiques et les recensements ;
h) la législation médicale et l’art de gué- 4. la sûreté intérieure ;
rir, la médecine préventive, notamment 5. l’administration des Cours et Tribunaux,
l’hygiène, la salubrité publique et la pro- des maisons d’arrêt et de correction et des
tection maternelle et infantile, la légis- prisons;
lation sur la profession de pharmacien, 6. la vie culturelle et sportive ;
sur le commerce pharmaceutique, sur 7. l’établissement des impôts, y compris les
l’immigration et le transit, les règle- droits d’accise et de consommation, à l’ex-
ments sanitaires bilatéraux et interna- clusion des impôts visés à l’article 174 ;
tionaux, la législation sur l’hygiène du
8. l’exécution des mesures sur la police des
travail, la coordination technique des
étrangers ;
laboratoires médicaux et la répartition
des médecins ; 9. la recherche scientifique et technologique
ainsi que les bourses d’études, de perfec-
i) la loi électorale ; tionnement et d’encouragement à la re-
j) la législation sur la fabrication, la rectifi- cherche ;
cation, l’importation, l’exportation et la 10. les institutions médicales et philanthro-
vente de l’alcool obtenu par la distilla- piques, l’engagement du personnel médical
tion ; et agricole de commandement ;
k) la législation sur la fabrication, l’impor- 11. la mise en oeuvre des programmes de la
tation et exportation, et la vente des météorologie, de la géologie, de la cartogra-
boissons alcoolisées et non alcoolisées ; phie et de l’hydrologie;
l) la législation sur la fabrication, l’impor- 12. les calamités naturelles ;
tation et l’exportation et le transit des 13. la presse, la radio, la télévision, l’industrie
matériels de guerre; cinématographique ;
m) la législation sur la fécondation artifi- 14. la protection civile ;
cielle chez l’être humain, sur la mani- 15. le tourisme ;
pulation des informations génétiques
16. es droits fonciers et miniers, l’aménage-
et sur les transplantations d’organes et
ment du territoire, le régime des eaux et
des tissus humains ;
forêts ;
n) la législation sur les réfugiés, les expul-
17. la prévention des épidémies et épizooties
sés et les personnes déplacées ;
dangereuses pour la collectivité ;
o) la législation sur l’admission aux profes- 18. la protection de l’environnement, des sites
sions médicales et aux autres profes- naturels, des paysages et la conservation
sions et activités. des sites ;
Article 203 : 19. la réglementation sur les régimes énergé-
tiques, agricoles et forestiers, l’élevage, les
Sans préjudice des autres dispositions de la denrées alimentaires d’origine animale et
présente Constitution, les matières suivantes végétale ;
sont de la compétence concurrente du Pouvoir
20. la création des établissements primaires,
central et des provinces :
secondaires, supérieurs et universitaires ;
55

21. le trafic routier, la circulation automobile, la aux normes établies par le pouvoir central ;
construction et l’entretien des routes d’in- 14. l’établissement des peines d’amende ou de
térêt national, la perception et la réparti- prison pour assurer le respect des édits en
tion des péages pour l’utilisation des routes conformité avec la législation nationale ;
construites par le pouvoir central et/ou par 15. les communications intérieures des pro-
la province ; vinces ;
22. les institutions médicales et philanthro- 16. les impôts, les taxes et les droits provin-
piques ; ciaux et locaux, notamment l’impôt foncier,
23. l’initiative des projets, programmes et ac- l’impôt sur les revenus locatifs et l’impôt
cords de coopération économique, cultu- sur les véhicules automoteurs ;
relle, scientifique et sociale internationale ; 17. la fixation des salaires minima provinciaux,
24. la production, le transport, l’utilisation et conformément à la législation nationale ;
l’exploitation de l’énergie ; 18. l’affectation du personnel médical, confor-
25. la protection des groupes des personnes mément au statut des agents de carrière
vulnérables. des services publics de l’Etat, l’élabora-
tion des programmes d’assainissement et
Article 204 : de campagne de lutte contre les maladies
Sans préjudice des autres dispositions de la endémo-épidémiques conformément au
présente Constitution, les matières suivantes plan national : l’organisation des services
sont de la compétence exclusive des provinces : d’hygiène et de prophylaxie provinciale,
1. le plan d’aménagement de la province ; l’application et le contrôle de la législation
2. la coopération inter-provinciale ; médicale et pharmaceutique nationale ainsi
que l’organisation des services de la méde-
3. la fonction publique provinciale et locale ;
cine curative, des services philanthropiques
4. l’application des normes régissant l’état et missionnaires, des laboratoires médicaux
civil ; et des services pharmaceutiques, l’organi-
5. les finances publiques provinciales ; sation et la promotion des soins de santé
6. la dette publique provinciale ; primaires ;
7. les emprunts intérieurs pour les besoins 19. l’élaboration des programmes miniers, mi-
des provinces ; néralogiques, industriels, énergétique d’in-
8. la délivrance et la conservation des titres térêt provincial et leur exécution confor-
immobiliers dans le respect de la législation mément aux normes générales du planning
nationale ; national ;
9. l’organisation du petit commerce frontalier 20. l’élaboration des programmes agricoles et
; forestiers et leur exécution conformément
10. l’organisation et le fonctionnement des ser- aux normes du planning national, l’affec-
vices publics, établissements et entreprises tation du personnel agricole, des cadres
publiques provinciaux dans le respect de la conformément aux dispositions du statut
législation nationale ; des agents de carrière des services pu-
11. les travaux et marchés publics d’intérêt blics de l’Etat, l’application de la législation
provincial et local ; nationale concernant l’agriculture, la forêt,
12. l’acquisition des biens pour les besoins de la chasse et la pêche ainsi que l’environ-
la province ; nement, la conservation de la nature et la
capture des animaux sauvages, l’organisation
13. l’enseignement maternel, primaire, secon-
et le contrôle des campagnes agricoles, la
daire, professionnel et spécial ainsi que l’al-
fixation des prix des produits agricoles ;
phabétisation des citoyens, conformément
56

21. l’affectation en province du personnel des matières de la compétence exclusive du


vétérinaire, conformément au statut des pouvoir central, en vertu de cette délégation
agents de carrière des services publics de de pouvoir, demeurent cependant en vigueur
l’Etat; l’élaboration des programmes de dans la province intéressée jusqu’à ce qu’une
campagne de santé animale et l’application loi nationale ait réglé ces matières.
des mesures de police sanitaire vétérinaire, Pareillement, une Assemblée provinciale peut,
notamment en ce qui concerne les postes par un édit, habiliter l’Assemblée nationale et
frontaliers et de quarantaine ; le Sénat à légiférer sur des matières de la com-
22. l’organisation des campagnes de vaccination pétence exclusive de la province. Lorsque l’As-
contre les maladies enzootiques, l’organisa- semblée provinciale met fin à la délégation de
tion des laboratoires, cliniques et dispen- pouvoir ainsi donnée à l’Assemblée nationale
saires de la provenderie ainsi que l’applica- et au Sénat, les dispositions des lois nationales
tion de la législation nationale en matière promulguées en des matières de la compétence
vétérinaire, l’organisation de la promotion exclusive des provinces, en vertu de cette dé-
de santé de base ; légation de pouvoir, demeurent cependant en
23. le tourisme, le patrimoine historique, les vigueur dans la province intéressée jusqu’à ce
monuments publics et les parcs d’intérêt qu’un édit provincial les ait réglées.
provincial et local ;
Dans les matières relevant de la compétence
24. l’habitat urbain et rural, la voirie et les équi- concurrente du pouvoir central et des pro-
pements collectifs provinciaux et locaux ; vinces, tout édit provincial incompatible avec
25. l’inspection des activités culturelles et les lois et règlements d’exécution nationaux
sportives provinciales ; est nul et abrogé de plein droit, dans la mesure
26. l’exploitation des sources d’énergie non où il y a incompatibilité.
nucléaire et la production de l’eau pour les
La législation nationale prime sur l’édit provin-
besoins de la province;
cial.
27. l’exécution des mesures du droit de rési-
dence et d’établissement des étrangers,
Article 206 :
conformément à la loi ;
28. l’exécution du droit coutumier ; Sauf dispositions contraires de la législation
nationale, les Gouvernements provinciaux exé-
29. la planification provinciale.
cutent, par l’intermédiaire de leurs services, les
Article 205 : lois et les règlements nationaux.
Une Assemblée provinciale ne peut légiférer
Section 3 :
sur les matières de la compétence exclusive du
De l’autorité coutumière
pouvoir central. Réciproquement, l’Assemblée
nationale et le Sénat ne peuvent légiférer sur
Article 207 :
les matières de la compétence exclusive d’une
province. L’autorité coutumière est reconnue.
Toutefois, l’Assemblée nationale et le Sénat Elle est dévolue conformément à la coutume
peuvent, par une loi, habiliter une Assemblée locale, pour autant que celle-ci ne soit pas
provinciale à prendre des édits sur des ma- contraire à la Constitution, à la loi, à l’ordre
tières de la compétence exclusive du pouvoir public et aux bonnes moeurs.
central. Lorsque l’Assemblée nationale et le Tout Chef coutumier désireux d’exercer un
Sénat mettent fin à la délégation de pouvoir mandat public électif doit se soumettre à l’élec-
ainsi donnée à l’Assemblée provinciale, les dis- tion, sauf application des dispositions de l’ar-
positions des édits provinciaux promulgués en ticle 197 alinéa 3 de la présente Constitution.
57

L’autorité coutumière a le devoir de promou- électeurs, de la tenue du fichier électoral, des


voir l’unité et la cohésion nationales. opérations de vote, de dépouillement et de
Une loi fixe le statut des chefs coutumiers. tout référendum.
Elle assure la régularité du processus électoral
TITRE IV : et référendaire.
DU CONSEIL ECONOMIQUE Une loi organique fixe l’organisation et le fonc-
ET SOCIAL tionnement de la Commission électorale natio-
nale indépendante.
Article 208 :
Il est institué en République Démocratique du CHAPITRE 2 :
Congo un Conseil économique et social. DU CONSEIL SUPÉRIEUR
DE L’AUDIOVISUEL ET
Article 209 : DE LA COMMUNICATION
Le Conseil économique et social a pour mis-
Article 212 :
sion de donner des avis consultatifs sur les
questions économiques et sociales lui soumises Il est institué un Conseil supérieur de l’audio-
par le Président de la République, l’Assemblée visuel et de la communication dotée de la per-
nationale, le Sénat et le Gouvernement. sonnalité juridique.
Il peut, de sa propre initiative, appeler l’atten- Il a pour mission de garantir et d’assurer la li-
tion du Gouvernement et des provinces sur les berté et la protection de la presse, ainsi que de
réformes qui lui paraissent de nature à favo- tous les moyens de communication de masse
riser le développement économique et social dans le respect de la loi.
du pays. Il veille au respect de la déontologie en matière
d’information et à l’accès équitable des partis
Article 210 : politiques, des associations et des citoyens aux
Une loi organique détermine l’organisation et moyens officiels d’information et de commu-
le fonctionnement du Conseil économique et nication.
social. La composition, les attributions, l’organisation
et le fonctionnement du Conseil supérieur de
TITRE V : l’audiovisuel et de la communication sont fixés
DES INSTITUTIONS D’APPUI par une loi organique.
A LA DEMOCRATIE
TITRE VI :
CHAPITRE 1er : DES TRAITES ET ACCORDS
DE LA COMMISSION ÉLECTORALE INTERNATIONAUX
NATIONALE INDÉPENDANTE
Article 213 :
Article 211 : Le Président de la République négocie et ratifie
Il est institué une Commission électorale na- les traités et accords internationaux.
tionale indépendante dotée de la personnalité Le Gouvernement conclut les accords interna-
juridique. tionaux non soumis à ratification après délibé-
La Commission électorale nationale indépen- ration en Conseil des ministres. Il en informe
dante est chargée de l’organisation du proces- l’Assemblée nationale et le Sénat.
sus électoral, notamment de l’enrôlement des
58

Article 214 : articles de la Constitution de la République Démocratique


du Congo) :
Les traités de paix, les traités de commerce,
les traités et accords relatifs aux organisations L’initiative de la révision constitutionnelle ap-
internationales et au règlement des conflits partient concurremment :
internationaux, ceux qui engagent les finances 1. au Président de la République;
publiques, ceux qui modifient les dispositions 2. au Gouvernement après délibération en
législatives, ceux qui sont relatifs à l’état des Conseil des ministres;
personnes, ceux qui comportent échange et 3. à chacune des Chambres du Parlement à
adjonction de territoire ne peuvent être rati- l’initiative de la moitié de ses membres ;
fiés ou approuvés qu’en vertu d’une loi. 4. à une fraction du peuple congolais, en l’oc-
Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de currence 100.000 personnes, s’exprimant
territoire n’est valable sans l’accord du peuple par une pétition adressée à l’une des deux
congolais consulté par voie de référendum. Chambres.
Chacune de ces initiatives est soumise à l’As-
Article 215 :
semblée nationale et au Sénat qui décident, à la
Les traités et accords internationaux régulière- majorité absolue de chaque Chambre, du bien
ment conclus ont, dès leur publication, une au- fondé du projet, de la proposition ou de la péti-
torité supérieure à celle des lois, sous réserve tion de révision.
pour chaque traité ou accord, de son applica-
tion par l’autre partie. La révision n’est définitive que si le projet, la
proposition ou la pétition est approuvée par
Article 216 : référendum sur convocation du Président de
la République.
Si la Cour constitutionnelle consultée par le
Président de la République, par le Premier mi- Toutefois, le projet, la proposition ou la péti-
nistre, le Président de l’Assemblée nationale ou tion n’est pas soumis au référendum lorsque
le Président du Sénat, par un dixième des dépu- l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en
tés ou un dixième des sénateurs, déclare qu’un Congrès l’approuvent à la majorité des trois
traité ou accord international comporte une cinquième des membres les composant.
clause contraire à la Constitution, la ratification
ou l’approbation ne peut intervenir qu’après la Article 219 :
révision de la Constitution. Aucune révision ne peut intervenir pendant
l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de
Article 217 siège ni pendant l’intérim à la présidence de
La République Démocratique du Congo peut la République ni lorsque l’Assemblée nationale
conclure des traités ou des accords d’associa- et le Sénat se trouvent empêchés de se réunir
tion ou de communauté comportant un aban- librement.
don partiel de souveraineté en vue de promou-
voir l’unité africaine. Article 220 :
La forme républicaine de l’Etat, le principe du
suffrage universel, la forme représentative du
TITRE VII : Gouvernement, le nombre et la durée des
DE LA REVISION mandats du Président de la République, l’indé-
CONSTITUTIONNELLE pendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme
politique et syndical, ne peuvent faire l’objet
Article 218 (modifié par l’article 1er de la Loi n°
11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains d’aucune révision constitutionnelle.
59

Est formellement interdite toute révision Article 226 (modifié par l’article 1er de la Loi n°
constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains
articles de la Constitution de la République Démocratique
de réduire les droits et libertés de la personne,
du Congo) :
ou de réduire les prérogatives des provinces et
des entités territoriales décentralisées. Une loi de programmation détermine les mo-
dalités d’installation de nouvelles provinces
TITRE VIII : citées à l’article 2 de la présente Constitution.
DES DISPOSITIONS En attendant, la République Démocratique du
TRANSITOIRES ET FINALES Congo est composée de la Ville de Kinshasa et
de dix provinces suivantes dotées de la person-
Article 221 : nalité juridique : Bandundu, Bas-Congo, Equa-
teur, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga,
Pour autant qu’ils ne soient pas contraires à la Maniema, Nord-Kivu, Province Orientale et
présente Constitution, les textes législatifs et Sud-Kivu.
réglementaires en vigueur restent maintenus
jusqu’à leur abrogation ou leur modification.
Article 227 :
Article 222 : Les provinces telles qu’énumérées par l’article
2 de la présente Constitution constituent les
Les institutions politiques de la transition circonscriptions électorales des sénateurs de
restent en fonction jusqu’à l’installation effec- la première législature. La loi électorale déter-
tive des institutions correspondantes prévues mine les conditions d’attribution d’un quota
par la présente Constitution et exercent leurs additionnel à la ville de Kinshasa pour les élec-
attributions conformément à la Constitution tions des sénateurs.
de la Transition.
Les institutions d’appui à la démocratie sont Article 228 :
dissoutes de plein droit dès l’installation du Sans préjudice des dispositions de l’article 222
nouveau Parlement. Toutefois, par une loi orga- alinéa 1, la Constitution de la Transition du 04
nique, le Parlement pourra, s’il échet, instituer avril 2003 est abrogée.
d’autres institutions d’appui à la démocratie.
Article 229 :
Article 223 :
La présente Constitution, adoptée par référen-
En attendant l’installation de la Cour constitu- dum, entre en vigueur dès sa promulgation par
tionnelle, du Conseil d’Etat et de la Cour de le Président de la République.
cassation, la Cour suprême de justice exerce
les attributions leur dévolues par la présente
Constitution. Joseph KABILA KABANGE

Article 224 :
En attendant l’installation des juridictions de
l’ordre administratif, les Cours d’appel exer-
cent les compétences dévolues aux Cours
administratives d’appel.

Article 225 :
La Cour de sûreté de l’Etat est dissoute dès
l’entrée en vigueur de la présente Constitution.
60

IIème PARTIE:
ORGANISATION ET COMPTENCE JUDICIAIRES

1. CODE DE blique, les premiers substituts et substituts


du procureur de la République près les tri-
L’ORGANISATION ET DE LA bunaux de grande instance.
COMPETENCE JUDICIAIRES
Le statut des magistrats est fixé par la loi.
ORDONNANCE-LOI N° 82-020 Article 3 :
DU 31 MARS 1982 PORTANT
Sont agents de l’ordre judiciaire: les fonction-
CODE DE L’ORGANISATION naires et agents administratifs des greffes, des
ET DE LA COMPÉTENCE secrétariats des parquets, des services de la
JUDICIAIRES police judiciaire des parquets ainsi que les huis-
(J.O.Z., n° 7, 1er avril 1982, p. 39) siers, lorsque ceux-ci sont de carrière. Ils sont
tous régis par le statut du personnel de car-
TITRE 1er : rière des services publics de l’État.
DE L’ORGANISATION
Article 4 :
JUDICIAIRE
Les agents de la police judiciaire des parquets
sont des officiers de police judiciaire. Leur
CHAPITRE 1 : er
compétence s’étend à toutes les infractions et
DU PERSONNEL JUDICIAIRE
sur tout le territoire de la République.
Article 1er :
Article 5 :
Le personnel judiciaire comprend les magis-
Le Ministre à la Justice peut conférer la qualité
trats, les agents de la police judiciaire des par-
d’officier de police judiciaire soit par nomina-
quets, les officiers de police judiciaire et les
tion personnelle, soit par commission générale,
agents de l’ordre judiciaire.
à une catégorie d’agents des services publics,
des entreprises publiques ou privées. L’arrêté
Article 2 :
détermine la compétence matérielle et terri-
Sont magistrats: toriale.
• le premier président, les présidents et les
conseillers de la Cour suprême de justice, CHAPITRE II :
le premier président, les présidents et les
DU MINISTÈRE PUBLIC
conseillers des cours d’appel, les présidents
et juges des tribunaux de grande instance,
Article 6 :
les présidents et juges des tribunaux de
paix; Le Ministère public surveille l’exécution des
• le procureur général de la République, les actes législatifs, des actes réglementaires et des
premiers avocats généraux de la République jugements.
et les avocats généraux de la République; Il poursuit d’office cette exécution dans les dis-
les procureurs généraux, avocats généraux positions qui intéressent l’ordre public.
et substituts du procureur général près les Il a la surveillance de tous les officiers de police
cours d’appel; les procureurs de la Répu- judiciaire, des officiers publics et des officiers
61

ministériels, sauf les agents du greffe et de l’of- Il donne obligatoirement son avis dans les cas
fice des huissiers. prévus par la loi.
Il veille au maintien de l’ordre dans les cours et Seront obligatoirement communiqués pour
tribunaux sans préjudice des pouvoirs du juge avis au Ministère public:
qui a la police de l’audience. 1) les causes qui concernent l’État, les entités
régionales et locales dotées de la person-
Article 7 : nalité juridique ainsi que les établissements
En matière répressive, le Ministère public re- publics;
cherche les infractions aux actes législatifs et 2) les procédures relatives à l’absence des per-
réglementaires qui sont commises sur le terri- sonnes, aux actes de l’état civil, à l’ouver-
toire de la République. ture, à l’organisation et au fonctionnement
des tutelles ainsi qu’à la mise sous conseil
Il reçoit les plaintes et les dénonciations, fait
judiciaire;
tous les actes d’instruction et saisit les cours
et tribunaux. 3) les déclinatoires sur incompétence, litispen-
dance ou connexité;
4) les actions civiles introduites en raison d’un
Article 8 :
délit de presse;
En matière de droit privé, les officiers du Minis- 5) les récusations, prises à partie, règlements
tère public peuvent agir par voie d’action prin- de juges, requêtes civiles et faux incidents
cipale dans l’intérêt de toute personne phy- civils;
sique lésée qui serait inapte à ester en justice, à 6) les demandes qui intéressent les mineurs,
assurer sa défense et à y pourvoir. les interdits, les femmes mariées non auto-
Devant le tribunal de paix, cette action peut risées par leur conjoint et les personnes
être introduite par un officier du Ministère placées sous conseil judiciaire ou qui
public ou par un officier de police judiciaire concernent l’administration du patrimoine
à compétence générale, spécialement désigné des faillis;
par le procureur de la République du ressort 7) les procédures en matière de faillite ou de
du tribunal de paix compétent. concordat judiciaire;
Les officiers du Ministère public pourront, par 8) les contestations où sont invoquées les dis-
voie de requête écrite, demander au président positions légales sur le contrat de louage de
de la juridiction, la désignation d’un conseil ou services ou relevant du régime organisé par
d’un défenseur chargé d’assister les personnes la loi pour assurer la sécurité sociale des
travailleurs;
visées à l’alinéa 1.
9) les causes mues par les personnes qui sont
De même, le juge de paix qui préside le tribunal admises soit comme indigentes, soit comme
peut désigner d’office un conseil ou un défen- inaptes à ester ou à se défendre en justice
seur chargé d’assister les personnes visées à chaque fois que l’assistance judiciaire a été
l’alinéa 1. accordée par le président de la juridiction
saisie;
Article 9 : 10) les litiges que les juridictions sont invitées
Le Ministère public assiste à toutes les au- à trancher par application de la coutume;
diences de la Cour suprême de justice, des 11) les litiges relatifs aux successions.
cours d’appel et des tribunaux de grande ins-
Il peut recevoir communication de toutes les
tance.
causes dans lesquelles il croit son ministère
Il peut intervenir soit par voie d’avis, soit par nécessaire; la juridiction peut ordonner d’office
voie d’action. cette communication.
62

L’avis du Ministère public sera donné par écrit tions du Ministère public sous sa surveillance
dans les trente jours après que la cause lui aura et sa direction.
été communiquée, à moins qu’en raison des
circonstances de l’affaire, il puisse être émis Article 13 :
verbalement sur les bancs; dans ce cas, l’avis est Près chaque Cour d’appel, est institué un pro-
acté à la feuille d’audience. cureur général.
Il agit d’office comme partie principale ou L’exercice de l’action publique dans toute sa
intervenante dans les cas spécifiés par la loi plénitude et devant toutes les juridictions de
et chaque fois que l’intérêt public exige son son ressort appartient au procureur général
concours. près la Cour d’appel.
Article 10 : Le procureur général près la Cour d’appel
exerce, sous l’autorité du Ministre à la Justice,
Les officiers du Ministère public sont placés les fonctions du Ministère public près toutes
sous l’autorité du Ministre à la Justice. les juridictions établies dans le ressort de la
Cour d’appel.
Article 11 :
Il porte la parole aux audiences solennelles de
Le Ministère public remplit les devoirs de son la Cour d’appel. Il peut aussi le faire aux au-
office auprès des juridictions établies dans son diences des chambres, s’il le juge nécessaire.
ressort territorial.
Un ou plusieurs avocats généraux et substituts
Article 12 : du procureur général l’assistent. Ils exercent
leurs fonctions du Ministère public sous sa sur-
Le procureur général de la République exerce veillance et sa direction.
près la Cour suprême de justice, les fonctions
du Ministère public, en ce compris l’action pu- Article 14 :
blique.
(Cet article a été supprimé par l’article 225 de
Il peut cependant, sur injonction du Ministre à la constitution du 18 février 2006, J.O.R.D.C., n°
la Justice, initier ou continuer toute instruction spécial, 5 février 2011).
préparatoire portant sur des faits infraction-
nels qui ne ressortent pas de la compétence de Article 15 :
la Cour suprême de justice.
Le procureur général près la Cour d’appel
Il peut également, sur injonction du Ministre règle l’ordre intérieur des parquets et la tenue
à la justice ou d’office et pour l’exécution des des registres.
mêmes devoirs, faire injonction aux procureurs
généraux, près la Cour d’appel. Article 16 :
De même, le procureur général de la Répu- Il est institué un procureur de la République
blique peut, sur injonction du Ministre à la au siège de chaque tribunal de grande instance.
Justice, requérir et soutenir l’action publique Il exerce sous la surveillance et la direction
devant tous les cours et tribunaux à tous les du procureur général près la Cour d’appel les
niveaux. fonctions du Ministère public près le tribunal
Le procureur général de la République a un de grande instance ainsi que les tribunaux de
droit de surveillance et d’inspection sur les par- paix du ressort.
quets généraux près les cours d’appel. Un ou plusieurs premiers substituts et substi-
Un ou plusieurs premiers avocats généraux et tuts du procureur de la République peuvent lui
avocats généraux assistent le procureur géné- être adjoints. Ils exercent les mêmes fonctions
ral de la République. Ils exercent leurs fonc- que lui, sous sa surveillance et sa direction.
63

Article 17 : fond de la cause et jusqu’à décision définitive,


Près les tribunaux de paix siégeant en matière aucun acte d’instruction et de procédure ne
répressive, le procureur de la République peut peut être communiqué et aucune expédition
désigner, pour exercer les fonctions du Minis- ou copie des actes d’instruction ou de procé-
tère public, soit un ou plusieurs officiers du dure ne peut être délivré sans autorisation du
Ministère public, soit un ou plusieurs officiers procureur général près la Cour d’appel ou, au
de police judiciaire à compétence générale. niveau de la Cour suprême de justice, du pro-
cureur général de la République.
À défaut d’une telle désignation, les juges des
tribunaux de paix siégeant en matière répres- Toutefois, sur demande des parties, la plainte,
sive remplissent eux-mêmes auprès de leurs la dénonciation, les ordonnances, les jugements
juridictions, les fonctions du Ministère public, et les arrêts sont communiqués ou délivrés en
sous la surveillance et la direction de l’officier expédition.
du Ministère public.
CHAPITRE III :
Article 18 : DES COURS ET TRIBUNAUX
En cas d’absence ou d’empêchement, le pro-
cureur général de la République est remplacé Section 1re :
dans l’exercice de ses fonctions par le premier Des tribunaux de paix
avocat général de la République le plus ancien
dans le grade ou, à défaut, par l’avocat général Article 22 :
de la République le plus ancien. Il existe un ou plusieurs tribunaux de paix dans
chaque zone rurale et dans chaque ville.
Article 19 :
Toutefois, il peut être créé un seul tribunal de
En cas d’absence ou d’empêchement, le procu- paix pour deux ou plusieurs villes et zones
reur général près la Cour d’appel est remplacé rurales.
par le plus ancien des avocats généraux ou, à
défaut, par le plus ancien des substituts du pro- Le siège ordinaire et le ressort de ces tribu-
cureur général. naux sont fixés par le président du Mouvement
populaire de la révolution, président de la Ré-
Article 20 : publique.
En cas d’absence ou d’empêchement, le procu-
Article 23 :
reur de la République est remplacé par le plus
ancien des premiers substituts résidant au siège Un arrêté du Ministre à la Justice peut regrou-
du tribunal de grande instance ou, à défaut, par per deux ou plusieurs ressorts des tribunaux
le plus ancien substitut résidant au siège du tri- de paix en un seul ressort pour les mesures de
bunal de grande instance.Toutefois, il ne pourra garde, d’éducation et de préservation prévues
être pourvu à ce remplacement par un premier par la législation en matière de l’enfance.
substitut ou un substitut du procureur de la
République, ancien magistrat auxiliaire, admis Article 24 :
dans la carrière. Le tribunal de paix est composé d’un président,
d’un ou de plusieurs juges et de deux juges
Article 21 : assesseurs, au moins.
En matière répressive ou disciplinaire, sans pré- En cas d’absence ou d’empêchement, le pré-
judice du droit des parties en cause de prendre sident est remplacé par le juge le plus ancien
connaissance et de recevoir copie du dossier d’après l’ordre de nominations.
de la poursuite, lorsque le tribunal est saisi du
64

Le tribunal de paix siège au nombre d’un seul Article 30 :


juge. Toutefois, il siège au nombre de trois juges Il existe au sein du département de justice un
dont deux assesseurs lorsqu’il y a lieu de faire service spécialisé, dénommé «Inspection des
application de la coutume. tribunaux de paix».
Dans le cas où l’effectif des juges assesseurs L’inspection des tribunaux de paix a notam-
présents au lieu où ce tribunal siège ne permet ment pour mission de préparer et d’assurer,
pas de composer le siège, le président ou le sur toute l’étendue de la République Démocra-
juge peut assumer au titre de juge assesseur, tique du Congo, l’installation des tribunaux de
tout notable résidant dans ce ressort. paix, sur le plan matériel, administratif et judi-
Le notable ainsi assumé juge assesseur prêtera ciaire.
entre les mains du président ou du juge le ser- Le Ministre désigne, parmi les magistrats du
ment suivant: « Je jure de respecter la Constitu- siège et du parquet, revêtus au moins du grade
tion et les lois de la République démocratique
de magistrat de 5ème catégorie, les magistrats
du Congo».
inspecteurs près les tribunaux de paix.
Article 25:
Section 2 :
Le Ministre de la Justice nomme les juges asses- Des tribunaux de grande instance
seurs parmi les notables du ressort dans lequel
se situe le tribunal de paix. Article 31. [O.-L. 89-040 du 17 août 1989.]
Ils sont régis par un règlement d’administration Il existe un ou plusieurs tribunaux de grande
propre. instance dans la ville de Kinshasa et dans
chaque région. Le siège ordinaire et le ressort
Article 26 : de ces tribunaux sont fixés par le président de
la République.
Le président ou celui qui le remplace est char-
gé de la répartition du service.
Article 32 :
Article 27 : Le tribunal de grande instance est composé
d’un président et des juges.
Il y a dans chaque tribunal de paix un greffier
qui peut être assisté d’un ou de plusieurs ad- Il siège au nombre de trois juges. Toutefois, il
joints. siège au nombre d’un seul juge au premier de-
gré en matière de droit privé.
Article 28 :
Le tribunal de paix siège avec l’assistance d’un Article 33 :
greffier et éventuellement avec le concours du En cas d’absence ou d’empêchement, le pré-
Ministère public, conformément aux disposi- sident est remplacé par le juge le plus ancien,
tions de l’article 17 de la présente loi. d’après l’ordre des nominations.
Dans le cas où l’effectif des juges du tribunal de
Article 29 : grande instance présents au lieu où le tribunal
Il peut être créé dans le ressort d’un tribunal tient une audience ne permet pas de compo-
de paix un ou plusieurs sièges secondaires. ser le siège, le président du tribunal peut assu-
Leurs sièges et ressorts sont fixés par arrêté mer au titre de juge assesseur, sur réquisition
du Ministre de la Justice. motivée du procureur de la République, un
Le tribunal de paix, siège secondaire, peut sié- magistrat du parquet près le tribunal de grande
ger sans l’assistance d’un greffier dans le cas où instance, un avocat ou un défenseur judiciaire
à ce siège, il n’y a pas de greffe. résidant en ce lieu.
65

L’avocat ou le défenseur judiciaire assumé au Article 40 :


titre de juge assesseur prêtera entre les mains La Cour d’appel siège au nombre de trois
du président, le serment prévu à l’article 24 de membres.
la présente ordonnance-loi. Le président ou
celui qui le remplace est chargé de la réparti- Article 41 :
tion du service.
Il y a, dans chaque Cour d’appel, un greffier qui
Article 34 : peut être assisté d’un ou de plusieurs adjoints.

Il y a dans chaque tribunal de grande instance, Article 42 :


un greffier qui peut être assisté d’un ou de plu-
sieurs adjoints. La Cour d’appel siège avec l’assistance d’un
greffier et le concours du Ministère public.
Article 35 :
Article 43 :
Le tribunal de grande instance siège avec l’assis-
tance d’un greffier et le concours du Ministère La Cour d’appel comporte une section judi-
public. ciaire et une section administrative.

Section 4 :
Section 3 :
La Cour de sûreté de l’État
Des cours d’appel
(Les articles 44 à 50 ont été supprimés par l’article
Article 36 (modifié par l’O.-L. n° 91-009 du 30 mars 225 de la Constitution du 18 février 2006)
1991) :
Il existe une Cour d’appel dans le ressort de
Section 5 :
chaque province. De la Cour suprême de justice
Le siège ordinaire est établi au chef-lieu de la Article 51 :
région.
Il existe une Cour suprême de justice dont le
Il existe deux Cours d’appel dans le ressort de siège ordinaire est établi à Kinshasa. Son res-
la ville de Kinshasa. sort s’étend sur tout le territoire de la Répu-
blique.
Article 37 :
Elle se compose d’un premier président, d’un
La Cour d’appel est composée d’un premier ou de plusieurs présidents et de conseillers.
président, d’un ou de plusieurs présidents et
de conseillers. Article 52 :
En cas d’absence ou d’empêchement, sont
Article 38 :
remplacés, d’après l’ordre des nominations: le
En cas d’absence ou d’empêchement, sont premier président par le président, le président
remplacés d’après l’ordre des nominations: le par le conseiller le plus ancien.
premier président par le président, le président
par le conseiller le plus ancien. Article 53 :
Il est attaché à la Cour suprême de justice un
Article 39 :
greffier qui peut être assisté d’un ou de plu-
Le premier président ou celui qui le remplace sieurs adjoints.
est chargé de la répartition du service.
66

Article 54 : Article 59 :
La Cour suprême de justice comporte une Le greffier garde les minutes, registres et tous
section judiciaire, une section administrative et les actes afférents à la juridiction près laquelle
une section de législation. il est établi. Il délivre les grosses, expéditions et
Chaque section comprend une ou plusieurs extraits des jugements et ordonnances, écrit ce
chambres. qui est prononcé ou dicté par le juge et dresse
acte de diverses formalités dont l’accomplisse-
À l’exception de la section de législation, chaque ment doit être constaté.
chambre siège au nombre de trois membres
au moins; chaque section, toutes chambres Article 60 :
réunies, siège au nombre de cinq membres au
moins. En cas d’absence ou d’empêchement, le gref-
fier est remplacé par un de ses adjoints ou, à
Lorsqu’elle statue, toutes sections réunies, la défaut, par toute personne majeure assumée
Cour suprême de justice siège au nombre de par le juge.
sept membres au moins.
En toutes affaires, la Cour suprême de justice Article 61 :
siège avec le concours du Ministère public et Les huissiers sont chargés du service intérieur
l’assistance du greffier. des cours et tribunaux et de la signification de
tous les exploits.
Article 55 :
Les présidents des juridictions désignent les
Par dérogation à l’article 54, alinéas 2 et 5, la huissiers parmi les agents de l’ordre judiciaire
section de législation donne son avis en assem- mis à leur disposition.
blée mixte avec l’assistance d’un greffier.
Les présidents des tribunaux de grande ins-
tance et les présidents des tribunaux de paix
Article 56 :
peuvent désigner des huissiers suppléants par-
Le premier président préside les audiences mi les agents administratifs des services publics
lorsque la Cour suprême de justice siège de leur ressort. Ces huissiers suppléants ne
toutes sections réunies. peuvent être chargés du service intérieur des
tribunaux.
Article 57 :
Chaque année, la Cour suprême de justice se Article 62 :
réunit en audience solennelle et publique, au Les délibérés sont secrets.
cours de laquelle un discours du premier pré-
Dans le délibéré, le juge le moins ancien du
sident et une mercuriale du procureur général
rang le moins élevé donne avis le premier, le
de la République sont prononcés.
président donne avis le dernier.
Section 6 :
Article 63 :
Des dispositions communes
aux cours et tribunaux Les décisions sont prises à la majorité des voix.
Toutefois, en matière répressive, s’il se forme
Article 58 : plus de deux opinions dans le délibéré, le juge
qui a émis l’opinion la moins favorable au pré-
Le greffier assiste le juge dans les actes et pro-
venu est tenu de se rallier à l’une des deux
cès-verbaux de son ministère. Il les signe avec
autres opinions.
lui. Si un acte ou un jugement ne peut être signé
par le greffier qui y a concouru, le juge signe et En matière de droit privé, s’il se forme plus de
constate l’impossibilité. deux opinions dans le délibéré, le juge le moins
67

ancien du rang le moins élevé est tenu de se siège principal ou secondaire est établi dans la
rallier à l’une des deux autres opinions. même localité.

Article 64 : Article 69 :
Le service d’ordre intérieur de la Cour su- L’itinérance ne peut empêcher le fonctionne-
prême de justice est réglé par ordonnance du ment de la juridiction au siège ordinaire.
premier président de la Cour suprême de jus-
tice. Article 70 :
Le service d’ordre intérieur des cours et tri- Toute personne appelée à remplir les fonctions
bunaux est réglé par ordonnance du premier de greffier ou d’huissier prête verbalement ou
président de la Cour d’appel. par écrit avant d’entrer en fonction, entre les
Il en est de même du service d’ordre intérieur mains du magistrat qui l’a désignée, ou assumée,
des greffes et de la tenue des registres. le serment suivant: «Je jure de remplir fidèle-
ment et loyalement les fonctions qui me sont
Article 65 : confiées.»

Le juge qui préside l’audience en assure la po- Article 71 :


lice et la direction des débats.
Tout juge peut être récusé pour l’une des
Article 66 : causes énumérées limitativement ci-après:

La Cour suprême de justice et, dans leur res- 1) si lui ou son conjoint a un intérêt personnel
sort, les cours et tribunaux, ont droit de sur- quelconque dans l’affaire;
veillance et d’inspection sur les juridictions 2) si lui ou son conjoint est parent ou allié soit
inférieures. en ligne directe, soit en ligne collatérale
jusqu’au troisième degré inclusivement de
La surveillance est exercée par le chef de la l’une des parties, de son avocat ou de son
juridiction ou par son remplaçant. mandataire;
3) s’il existe une amitié entre lui et l’une des
Article 67 :
parties.
S’ils l’estiment nécessaire pour la bonne admi- 4) s’il existe des liens de dépendance étroite à
nistration de la justice, les cours et tribunaux titre de domestique, de serviteur ou d’em-
peuvent siéger dans toutes les localités de leur ployé entre lui et l’une des parties;
ressort. 3) s’il existe une inimitié grave entre lui et
l’une des parties;
Article 68 :
6) s’il a déjà donné son avis dans l’affaire;
Sans préjudice de l’article 29, le Ministre à la 7) s’il est déjà intervenu dans l’affaire en qua-
Justice peut établir pour toutes les juridictions, lité de juge, ou de témoin, d’interprète,
des sièges secondaires dans la même localité d’expert ou d’agent de l’administration ou
ou les localités de leurs ressorts autres que d’avocat ou de défenseur judiciaire;
celles où sont établis leurs sièges ordinaires. 8) s’il est déjà intervenu dans l’affaire en quali-
Dans ce cas, il détermine le nombre et la pé- té d’officier de police judiciaire ou d’officier
riodicité des sessions qui y seront tenues et y du Ministère public.
affecte un greffier chargé de recevoir les actes
de procédures. Les causes de récusation prévues sous le point
Le greffier peut être chargé d’exercer ses fonc- 8 de l’alinéa précédent ne s’appliquent pas aux
tions auprès de toutes les juridictions dont le juges des tribunaux de paix.
68

Article 72 : Article 76 :
Celui qui voudra récuser devra le faire, sous En cas d’infirmation du jugement rejetant la
peine d’irrecevabilité, dès qu’il a connaissance récusation, le juge d’appel annule toute la pro-
de la cause de récusation et au plus tard avant cédure du premier degré qui en aurait été la
la clôture des débats, par une déclaration moti- suite, et renvoie les parties devant le même tri-
vée et actée au greffe de la juridiction dont le bunal pour y être jugées par un autre juge ou
juge mis en cause fait partie. devant un tribunal voisin du même degré, sans
Le greffier notifie la déclaration de récusation préjudice de l’action disciplinaire.
au président de la juridiction, ainsi qu’au juge
mis en cause. Ce dernier est tenu de faire une Article 77 :
déclaration écrite ou verbale, actée par le gref- Les dispositions relatives à la récusation sont
fier dans les deux jours de la notification de applicables à l’officier du Ministère public
l’acte de récusation. lorsqu’il intervient par voie d’avis.

Article 73 : Article 78 :
La juridiction à laquelle appartient le juge mis Le juge se trouvant dans une des hypothèse
en cause statue sur la récusation, toutes affaires prévues à l’article 71 et non 73 est tenu de
cessantes et dans la forme ordinaire, la partie se déporter sous peine de poursuites discipli-
récusante entendue. naires.
Le juge mis en cause ne peut faire partie du
siège appelé à statuer sur la récusation. Article 79 :
Le juge qui désire se déporter informe le prési-
Article 74 : dent de la juridiction à laquelle il appartient en
vue de pourvoir à son remplacement.
Si le tribunal statuant en premier ressort rejette
la récusation, il peut ordonner, pour cause d’ur-
gence, que le siège comprenant le juge ayant Article 80 :
fait l’objet de la récusation rejetée, poursuive Les dispositions relatives au déport sont appli-
l’instruction de la cause, nonobstant appel. cables à l’officier du Ministère public lorsqu’il
intervient par voie d’avis.
Article 75 :
Article 81 :
Si le jugement rejetant la récusation est mainte-
nu par la juridiction d’appel, celle-ci peut, après L’inculpé qui estime que l’officier du Ministère
avoir appelé le récusant, le condamner à une public, appelé à instruire son affaire, se trouve
amende de cinquante à mille zaïres, sans préju- dans l’une des hypothèses prévues à l’article 71,
dice des dommages-intérêts envers le juge mis adresse au chef hiérarchique, une requête mo-
en cause. tivée tendant à voir ce magistrat être déchargé
de l’instruction de la cause. Il est répondu à
Les décisions sur la récusation intervenues au cette requête par une ordonnance motivée,
premier degré devant la Cour d’appel sont sus- non susceptible de recours, qui doit être ren-
ceptibles d’appel devant la Cour suprême de due dans les meilleurs délais, le magistrat mis
justice. en cause entendu.
Lorsque la récusation a été dirigée contre un
magistrat siégeant à la Cour suprême de jus- Article 82 :
tice, cette juridiction peut, en cas de rejet de la Le tribunal de grande instance pourra, pour
récusation, prononcer les condamnations pré- cause de sûreté publique ou de suspicion lé-
vues à l’alinéa 1er. gitime, renvoyer la connaissance d’une affaire,
69

d’un tribunal de paix de son ressort à un autre Elle n’est susceptible ni d’opposition ni d’appel.
tribunal de paix du même ressort.
La Cour d’appel pourra, pour les mêmes Article 84 :
causes, renvoyer la connaissance d’une affaire Il existe un service de documentation et
d’un tribunal de grande instance de son res- d’études au sein du département de la Justice.
sort à un autre tribunal de grande instance du
Le service de documentation et d’études est
même ressort.
chargé notamment:
La Cour suprême de justice pourra, pour les
mêmes causes, renvoyer la connaissance d’une 1) d’assurer la collecte, le traitement, la ges-
affaire d’une Cour d’appel à une autre ou d’une tion et la diffusion de toute documentation
juridiction du ressort d’une Cour d’appel à intéressant les cours et tribunaux;
une juridiction de même rang du ressort d’une 2) d’établir des fichiers et répertoires de doc-
autre Cour d’appel. trine, de législation et de jurisprudence;
3) d’assurer la publication des mercuriales, du
Article 83 : bulletin des arrêts de la Cour suprême de
La requête aux fins de renvoi pour cause de justice ainsi que de tous autres documents
sûreté publique ou de suspicion légitime peut et revues intéressant les cours et tribunaux;
être présentée, soit par le procureur général 4) de procéder à des recherches de solution
de la République, soit par l’officier du Ministère pouvant se poser aux magistrats de la Cour
public près la juridiction saisie. suprême de justice et du parquet général
Pour cause de suspicion, la requête peut égale- de la République dans l’étude des dossiers
ment être présentée par les parties. qui leur sont soumis;
5) de surveiller et d’animer les activités de
La requête sera introduite par écrit.
la société d’études juridiques de la Répu-
La juridiction saisie de la demande de renvoi blique Démocratique du Congo;
donne acte du dépôt de la requête. 6) de publier un bulletin périodique d’informa-
Sur la production d’une expédition de cet acte tion des cours et tribunaux.
par le Ministère public, ou par la partie la plus
diligente, la juridiction saisie quant au fond sur- Le service de documentation et d’études est
seoit à statuer. placé sous l’autorité du Ministre à la Justice.
Celui-ci délègue des magistrats pour exercer
La date d’audience est notifiée à toutes les par- les fonctions qu’il détermine. La durée de cette
ties en cause dans les formes et délais ordi- délégation ne peut excéder trois ans.
naires.
Un arrêté du Ministre de la Justice détermine
Les débats se déroulent de la manière suivante: les règles d’organisation et de fonctionnement
1) le requérant expose les moyens; du service de documentation et d’études ainsi
2) la partie adverse présente ses observations; que les conditions suivant lesquelles les cours
3) le Ministère public donne son avis s’il échet; et tribunaux et les parquets pourront y accéder.
4) le tribunal clôt les débats et prend l’affaire
en délibéré. Article 85 :
Une expédition du jugement ou de l’arrêt de Près chaque juridiction, le Ministre à la Justice
renvoi sera transmise, tant au greffe de la juri- peut désigner un ou plusieurs notables ou spé-
diction saisie qu’au greffe de la juridiction à la- cialistes du droit coutumier qui peuvent être
quelle la connaissance de l’affaire est renvoyée. consultés chaque fois qu’il y a lieu à application
d’une coutume.
La décision sur la requête doit être rendue dans
la huitaine de la prise en délibéré de l’affaire. Il fixe leurs indemnités.
70

TITRE II : Section 2 :
DE LA COMPÉTENCE De la compétence matérielle des
tribunaux de grande instance
CHAPITRE Ier : Article 91:
DES COURS ET TRIBUNAUX
Les tribunaux de grande instance connaissent
RÉPRESSIFS des infractions punissables de la peine de mort
et de celles punissables d’une peine excédant
Section 1re : cinq ans de servitude pénale principale ou des
De la compétence matérielle travaux forcés.
des tribunaux de paix Le conseiller urbain, le bourgmestre, le chef de
secteur, le chef de chefferie et leurs adjoints
Article 86 : ainsi que les conseillers communaux, de sec-
Les tribunaux de paix connaissent des infrac- teur et de chefferie , sont en matière pénale,
tions punissables au maximum de 5 ans de justiciables de tribunaux de grande instance (loi
organique n°08/06 du 07 octobre 2008 portant composition,
servitude pénale principale et d’une peine
organisation et fonctionnement des entités territoriales décen-
d’amende, quel que soit son taux, ou de l’une tralisées et leurs rapports avec l’Etat et les provinces, JORDC,
de ces peines seulement. n°spécial, 10 octobre 2008, p.3).

Article 87 : Article 92 :
Lorsqu’un tribunal de paix se déclare incom- Ils connaissent également de l’appel des juge-
pétent à raison du taux de la peine à appliquer, ments rendus en premier ressort par les tribu-
le jugement n’est susceptible d’aucun recours. naux de paix et des décisions prises en vertu
de l’article 90.
Article 88 :
Article 93 :
Les tribunaux de paix peuvent mettre à la dis-
position du Gouvernement tout individu tom- Les jugements rendus en premier ressort par
bant sous l’application de la législation sur le les tribunaux de grande instance sont suscep-
vagabondage et la mendicité. tibles d’opposition et d’appel. L’appel est porté
devant la Cour d’appel.
Article 89 :
Section 3 :
Les jugements rendus par les tribunaux de De la compétence matérielle
paix sont susceptibles d’opposition et d’appel. des Cours d’appel
L’appel est porté devant le tribunal de grande
instance. Article 94 :
Les Cours d’appel connaissent de l’appel des
Article 90 : jugements rendus au premier ressort par les
Les tribunaux de paix sont seuls compétents tribunaux de grande instance.
pour prendre les mesures de garde, d’éduca- Elles connaissent également, au premier degré,
tion et de préservation prévues par la légis- des infractions commises par les magistrats, les
lation en matière d’enfance délinquante (Cette fonctionnaires des services publics et paraéta-
compétence est désormais reconnue aux juridictions pour tiques revêtus au moins du grade de directeur
enfants, loi n° 009/001 du 10 janvier 2009 portant protec- ou du grade équivalent et les dignitaires de
tion de l’enfant, J.O., n° spécial, 25 mai 2009, pp. 3-47).
l’ordre national du Léopard.
L’appel contre ces décisions est porté devant le Le député provincial, le maire, le maire adjoint,
tribunal de grande instance. le président du conseil urbain sont justiciables
71

de la Cour d’appel (article 10 de la loi n° 08/12 du 31 Elle connaît également de l’appel des arrêts
juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre rendus au premier degré par les cours d’appel.
administration des provinces, JORDC, n°spécial, 07 juillet 2008
et article 121 de la loi organique n° 08/016 du 07 octobre
2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Section 6 :
entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l’Etat Des dispositions communes
et les provinces, JORDC, n°spécial, 10 octobre 2008, p.31).

Lorsque le magistrat inculpé est un membre Article 99 :


d’une Cour d’appel ou d’un parquet général,
Lorsqu’une personne est poursuivie simultané-
les infractions sont poursuivies devant la Cour
ment du chef de plusieurs infractions qui sont
dont le siège est le plus proche de celui de la
Cour au sein de laquelle ou près laquelle il de la compétence de juridictions de nature ou
exerce ses fonctions. de rang différents, la juridiction ordinaire du
rang le plus élevé, compétente en raison de
Article 95 : l’une des infractions, l’est aussi pour connaître
Les arrêts rendus au premier degré par les des autres.
cours d’appel sont susceptibles d’opposition et
d’appel. Article 100 :
L’appel est porté devant la section judiciaire de Sans préjudice des dispositions de l’article
la Cour suprême de justice. 127 du Code de justice militaire, lorsque plu-
sieurs personnes justiciables des juridictions de
Section 4 : nature ou de rang différents, sont poursuivis,
De la compétence matérielle en raison de leur participation à une infraction
de la Cour de sûreté de l’État
ou à des infractions connexes, elles sont jugées
(Les articles 96 et 97 ont été supprimés par l’article l’une et l’autre par la juridiction ordinaire com-
225 de la Constitution du 18 février 2006)
pétente du rang le plus élevé.
Section 5 :
De la compétence de la Cour suprême Article 101:
de justice La disjonction des poursuites au cours des
débats laisse subsister la prorogation de com-
Article 98 :
pétence.
La section judiciaire de la Cour suprême de
justice connaît, en premier et dernier, ressort, Article 102 :
toutes chambres réunies, des infractions com-
mises par les compagnons de la Révolution, les Lorsque deux tribunaux compétents se
Ministres, les Vices-Ministres, les magistrats de trouvent saisis des mêmes faits, le tribunal du
la Cour suprême de justice et du parquet géné- rang le moins élevé déclinera sa compétence.
ra1 de la République, les gouverneurs de pro-
vinces et les membres de la Cour des comptes. Article 103 :
Le président de l’Assemblée provinciale, les Si un tribunal saisi d’une infraction de sa compé-
gouverneurs de provinces, les vices-gouver- tence constate que les faits constituent une in-
neurs, les ministres provinciaux sont justi- fraction dont la compétence est attribuée à un
ciables devant la Cour de cassation (art. 153 tribunal inférieur, il statue sur l’action publique
dela Constitution, articles 10 et 26 de la loi n° et éventuellement sur l’action civile et sur les
08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fon-
dommages-intérêts à allouer d’office.
damentaux relatifs à la libre administration de
provinces).
72

Section 7 : Article 108 :


De la compétence territoriale Sans préjudice du droit des parties de se réser-
ver et d’assurer elles-mêmes la défense de leurs
Article 104 : intérêts et de suivre la voie de leur choix, les
Sont compétents le juge du lieu où l’une des tribunaux répressifs saisis de l’action publique
infractions a été commise, de la résidence du prononcent d’office les dommages-intérêts et
prévenu et celui du lieu où le prévenu aura été réparations, qui peuvent être dus en vertu de la
trouvé. loi, de la coutume ou des usages locaux.
Lorsque plusieurs personnes sont poursuivies
conjointement comme coauteurs ou complices Article 109 :
d’infractions connexes, le tribunal compétent La restitution des objets sur lesquels a porté
au point de vue territorial pour juger l’une l’infraction est ordonnée d’office lorsqu’ils ont
d’elles est compétent pour juger toutes les été retrouvés en nature et que la propriété
autres. n’en est pas contestée.
La disjonction des poursuites au cours des
débats laisse subsister la prorogation de com-
pétence. CHAPITRE II :
DES COURS ET
Article 105 : DES TRIBUNAUX CIVILS
Lorsque deux ou plusieurs tribunaux de même Section 1re :
rang, compétents territorialement se trouvent De la compétence matérielle
saisis des mêmes faits, le tribunal saisi le pre-
mier est préféré aux autres. Article 110 :
Les tribunaux de paix connaissent de toute
Article 106 : contestation portant sur le droit de la famille,
Lorsqu’un inculpé a été amené au parquet où les successions, les libéralités et les conflits fon-
se trouve le siège ordinaire d’un tribunal pour ciers collectifs ou individuels régis par la cou-
les besoins d’une instruction préparatoire rela- tume.
tive à des faits paraissant, par leur nature ou en
Ils connaissent de toutes les autres contesta-
raison de la connexité, de la compétence maté-
tions susceptibles d’évaluation pour autant que
rielle et territoriale de ce tribunal, tout tribunal,
d’un rang inférieur, ayant le même siège ordi- leur valeur ne dépasse pas cinq mille zaïres.
naire, pourra connaître des faits, s’il est compé- Ils connaissent également de l’exécution des
tent en raison de la matière. actes authentiques. (Les matières relatives à
l’identité, la capacité, la filiation, l’adoption et la
Section 8 : parenté sont de la compétence de tribunaux
De l’action civile pour enfants, Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009
portant protection de l’enfant, J.O., n° spécial,
Article 107 : 25 mai 2009, pp.3-47).
L’action en réparation du dommage causé par
une infraction peut être poursuivie en même Article 111 :
temps que l’action publique et devant le même Les tribunaux de grande instance connaissent
juge. de toutes les contestations qui ne sont pas de
Il en est de même des demandes de dom- la compétence des tribunaux de paix. Toutefois,
mages-intérêts formées par le prévenu contre saisi d’une action de la compétence des tribu-
la partie civile ou contre les coprévenus. naux de paix, le tribunal de grande instance sta-
73

tue au fond en dernier ressort si le défendeur règles à la coutume, les cours et tribunaux ap-
fait acter son accord exprès par le greffier. pliquent ces dispositions.

Article 112 : Article 117 :


Les tribunaux de grande instance connaissent Les décisions des juridictions étrangères sont
de l’exécution de toutes décisions de justice, rendues exécutoires en République Démocra-
à l’exception de celle des jugements des tribu- tique du Congo par les tribunaux de grande
naux de paix qui est de la compétence de ces instance, si elles réunissent les conditions ci-
derniers. après:
Ils connaissent de l’exécution des autres actes 1) qu’elles ne contiennent rien de contraire à
authentiques. l’ordre public congolais;
2) que, d’après la loi du pays où les décisions
Article 113 : ont été rendues, elles soient passées en
Quelle que soit la valeur du litige, les prési- force de chose jugée;
dents des tribunaux de paix, ou, à défaut, les 3) que, d’après la même loi, les expéditions qui
présidents des tribunaux de grande instance en sont produites réunissent les conditions
peuvent autoriser les saisies-arrêts et les sai- nécessaires à leur authenticité;
sies conservatoires. 4) que les droits de la défense aient été res-
pectés;
Article 114 : 5) que le tribunal étranger ne soit pas unique-
Les tribunaux de grande instance connaissent ment compétent en raison de la nationalité
de l’appel des jugements rendus en premier du demandeur.
ressort par les tribunaux de paix.
Article 118 :
Article 114bis. [O.-L. 83-009 du 29 mars 1983]: Les actes authentiques en forme exécutoire
Les Cours d’appel connaissent de l’appel des qui ont été dressés par une autorité étrangère
jugements rendus en premier ressort par les sont rendus exécutoires en République Démo-
tribunaux de grande instance. cratique du Congo par les tribunaux de grande
instance, aux conditions. suivantes:
Article 115 : 1) que les dispositions dont l’exécution.
Les cours et tribunaux connaissent de l’inter- est poursuivie n’aient rien de contraire à
prétation de toutes décisions de justice ren- l’ordre public congolais;
dues par eux. 2) que, d’après la loi du pays où ils ont été pas-
sés, ils réunissent les conditions nécessaires
Article 116 : à leur authenticité.
Si une contestation doit être tranchée suivant
la coutume, les cours et tribunaux appliquent Section 2 :
celle-ci, pour autant qu’elle soit conforme aux Du mode de détermination
lois et à l’ordre public. de la compétence matérielle
En cas d’absence de coutume ou lorsque
la coutume n’est pas conforme aux lois et à Article 119 :
l’ordre public, les cours et tribunaux s’inspirent La compétence est déterminée par la nature et
des principes généraux du droit. par le montant de la demande.
Lorsque les dispositions légales ou réglemen-
taires ont eu pour effet de substituer d’autres
74

Article 120 : Section 3 :


Les fruits, intérêts, arrérages, dommages, inté- De la compétence territoriale
rêts frais et autres accessoires ne sont ajoutés
au principal que s’ils ont une cause antérieure Article 127 :
à la demande. Le juge du domicile ou de la résidence du dé-
fendeur est seul compétent pour connaître de
Article 121 : la cause, sauf les exceptions établies par des
Si la demande a plusieurs chefs qui proviennent dispositions spéciales. S’il y a plusieurs défen-
de la même cause, on les cumule pour détermi- deurs, la cause est portée, au choix du deman-
ner la compétence. deur, devant le juge du domicile ou de la rési-
dence de l’un d’eux.
Article 122 :
Si une somme réclamée fait partie d’une Article 128 :
créance plus forte qui est contestée, c’est le Les actions contre l’État peuvent, outre les dis-
montant de celle-ci qui détermine la compé- positions des articles 129 à 137 de la présente
tence. ordonnance-loi, être introduites devant le juge
du lieu où est établi le siège du gouvernement
Article 123 : ou le chef-lieu de province.
Si une demande est formée par plusieurs de- Les actions contre les entités régionales et lo-
mandeurs ou contre plusieurs défendeurs en cales ayant la personnalité civile peuvent, outre
vertu du même titre, la somme totale réclamée les dispositions des articles 128 à 136 de la pré-
fixe la compétence. sente ordonnance-loi, être introduites devant
le juge du lieu où ces entités ont le siège de
Article 124 : leur administration.
Dans les contestations sur la validité ou la rési-
Article 129 :
liation d’un bail, on détermine la valeur du litige
en cumulant, au premier cas, les loyers pour En matière mobilière, l’action peut être portée
toute la durée du bail, et au second cas, les devant le juge du lieu dans lequel l’obligation
loyers à échoir. est née ou dans lequel elle doit être ou a été
exécutée.
Article 125 :
Article 130 :
Dans les contestations entre le créancier et le
débiteur relatives aux privilèges ou aux hypo- Les cours d’eau dont l’axe forme la limite
thèques, la compétence est déterminée par le de deux ressorts judiciaires sont considérés
montant de la créance garantie. comme communs à chacun de ces ressorts.

Article 131 :
Article 126 :
Les contestations entre associés ou entre ad-
Lorsque les bases ci-dessus font défaut, le litige
ministrateurs et associés sont portées devant
est évalué par les parties, sous le contrôle du
le juge du siège de la société.
juge.
Le même juge est compétent, même après la
(Dans sa publication, le J.O.Z présente à deux
dissolution de la société, pour le partage et
reprises la mention «Section 2».)
pour les obligations qui en résultent, si l’action
est intentée dans les deux ans du partage.
75

Article 132 : tion des immeubles dépendant de cette succes-


L’action en reddition du compte de tutelle est sion et ce, conformément à l’article 133.
portée devant le juge du lieu dans lequel la tu- Si la succession ne comprend pas d’immeubles
telle s’est ouverte. situés en République Démocratique du Congo,
Les comptables et les séquestres commis par la compétence est réglée d’après les disposi-
la justice sont assignés devant les juges qui les tions des articles 144 et l45.
ont commis.
Article 136 :
Article 133 : Les contestations en matière de faillite sont
En matière immobilière, l’action est portée de- portées devant le tribunal dans le ressort du-
vant le juge de la situation de l’immeuble. quel la faillite est ouverte.
Les demandes accessoires en restitution de
fruits et dommages-intérêts suivent le sort de Article 137 :
la demande principale. Les contestations élevées sur l’exécution des
Si l’immeuble est situé dans différents ressorts, jugements et arrêts sont portées devant le tri-
la compétence est fixée par la partie de l’im- bunal du lieu où l’exécution se poursuit.
meuble dont la superficie est la plus étendue.
Néanmoins, le demandeur peut assigner devant
Section 4 :
Des règles spéciales
le juge dans le ressort duquel est située une
partie quelconque de l’immeuble, pourvu que, Article 138 :
en même temps, le défendeur y ait son domicile Les demandes reconventionnelles n’exercent,
ou sa résidence. quant à la compétence, aucune influence sur
l’action originaire.
Article 134 :
Nonobstant les prescriptions relatives à leur
Sont portées devant le juge du ressort où la compétence matérielle et territoriale, les tri-
succession s’est ouverte: bunaux connaissent de toutes les demandes
1) les actions en pétition d’hérédité, les ac- reconventionnelles, quels qu’en soient la nature
tions en partage et toutes autres actions et le montant.
entre cohéritiers jusqu’au partage;
2) les actions contre l’exécuteur testamen- Article 139 :
taire si elles sont intentées dans les deux Les demandes fondées sur le caractère vexa-
ans de l’ouverture de la succession; toire et téméraire d’une action sont portées
3) les actions en nullité ou eu rescision du par- devant le tribunal saisi de cette action.
tage et garantie des lots intentées au plus
tard dans les deux ans du partage; Article 140 :
4) les actions des légataires et des créanciers Le juge compétent pour statuer sur la demande
contre les héritiers ou l’un d’eux, si elles principale connaît de tous les incidents et de-
sont intentées dans les deux ans du décès. voirs d’instruction auxquels donne lieu cette
demande.
Article 135 :
Quand la succession est ouverte en pays étran- Article 141 :
ger, les actions dont il est fait mention à l’article Le juge devant lequel la demande originaire est
134 sont portées devant le tribunal de la situa- pendante connaît des demandes en garanties.
76

Article 142 : Article 144 :


En cas de litispendance, les causes pendantes Les étrangers peuvent être assignés devant les
devant les juridictions différentes sont ren- tribunaux de la République Démocratique du
voyées par l’une d’elles à l’autre selon les règles Congo dans les cas suivants:
et dans l’ordre ci-après: 1) s’ils ont un domicile ou une résidence en
1) la juridiction saisie au degré d’appel est République Démocratique du Congo ou y
préférée à la juridiction saisie au premier ont fait élection de domicile;
ressort; 2) en matière immobilière, si l’immeuble est
2) la juridiction qui a rendu sur l’affaire une situé en République Démocratique du
disposition autre qu’une disposition d’ordre Congo;
intérieur est préférée aux autres juridic- 3) si l’obligation qui sert de base à la demande
tions; est née, a été ou doit être exécutée en Ré-
3) la juridiction saisie la première est préférée publique Démocratique du Congo;
aux autres juridictions. Une expédition de 4) si l’action est relative à une succession
la décision de renvoi est transmise avec les ouverte en République Démocratique du
pièces de la procédure au greffe de la juri- Congo;
diction à laquelle la cause a été renvoyée. 5) s’il s’agit d’une demande en validité ou en
main levée de saisie-arrêts formées en
Article 143 : République Démocratique du Congo ou
Les demandes pendantes devant un tribunal de de toutes autres mesures provisoires ou
paix peuvent, à la demande de l’une des parties, conservatoires;
être jointes à des demandes connexes pen- 6) si la demande est connexe à un procès déjà
dantes devant le tribunal de grande instance. pendant devant un tribunal de la Répu-
La juridiction ainsi saisie statue en premier res- blique Démocratique du Congo;
sort.
7) s’il s’agit de faire déclarer exécutoires en
Lorsque des demandes pendantes devant les République Démocratique du Congo les
juridictions différentes de même rang sont décisions judiciaires rendues ou les actes
connexes, elles peuvent, à la demande de l’une authentiques passés en pays étranger;
des parties, être renvoyées à celle de ces juri-
dictions qui a déjà rendu une décision autre 8) s’il s’agit d’une contestation en matière de
qu’une disposition d’ordre intérieur, sinon, à la faillite, quand la faillite est ouverte en Répu-
juridiction saisie la première. blique Démocratique du Congo;
9) s’il s’agit d’une demande en garantie ou
Dans ce cas, lorsque les parties ne sont pas les
d’une demande reconventionnelle quand la
mêmes dans toutes les actions connexes et que
la juridiction de renvoi a déjà rendu un juge- demande originaire est pendante devant un
ment qui ne la dessaisit pas, le renvoi à cette tribunal de la République Démocratique du
juridiction ne peut être prononcé si le plaideur Congo;
qui n’a pas été partie à ce jugement s’y oppose. 10)dans les cas où il y a plusieurs défendeurs
Les décisions de renvoi sont en dernier ressort. dont l’un a son domicile ou sa résidence en
République Démocratique du Congo;
La juridiction de renvoi ne peut décliner sa
11)en cas d’abordage ou d’assistance en haute
compétence sur les causes dont elle est saisie.
mer ou dans les eaux étrangères, quand le
Une expédition de la décision de renvoi est
transmise avec les pièces de la procédure au bâtiment contre lequel des poursuites sont
greffe de la juridiction à laquelle la cause a été exercées se trouve dans les eaux congo-
renvoyée. laises au moment où la signification a lieu.
77

Article 145: Article 149 :


Hors les cas prévus à l’article 144, les étrangers L’action en réparation du préjudice causé par
pourront être assignés devant les tribunaux de un acte, un règlement ou une décision illé-
la République Démocratique du Congo, si le gal peut être portée en même temps que la
demandeur y a son domicile ou sa résidence. demande en annulation devant la même Cour,
Dans ce cas, le tribunal compétent sera celui lorsque le préjudice subi ne peut être entière-
du domicile ou de la résidence du demandeur. ment réparé par l’acte d’annulation.
Néanmoins, les étrangers pourront décliner
la juridiction des tribunaux de la République CHAPITRE IV :
Démocratique du Congo, mais à défaut de le DE LA COMPÉTENCE
faire jusqu’au moment du dépôt des premières EN MATIÈRE FISCALE
conclusions, le juge retiendra la cause et y fera
droit. (En ce qui concerne les PME, il convient de prendre
aussi en compte les dispositions de la loi n° 06/004
L’étranger défaillant sera présumé décliner la du 27 février 2006 portant régime fiscal applicable
juridiction des tribunaux de la République Dé- aux petites et moyennes entreprises en matière
mocratique du Congo. d’impôt sur les revenus professionnels et d’impôt
sur le chiffre d’affaire intérieur).

CHAPITRE III : Article 150 :


DE LA COMPÉTENCE Sauf les exceptions établies par les dispositions
EN MATIÈRE ADMINISTRATIVE particulières, les règles de la compétence terri-
toriale et de la compétence matérielle prévues
Article 146 : en matière pénale et civile sont appliquées en
La Cour d’appel connaît en premier ressort matière fiscale.
des recours en annulation pour violation de la
Article 151 :
loi, formés contre les actes ou décisions des
autorités administratives régionales et locales Lorsque l’administration fiscale ne dispose pas
et des organismes décentralisés placés sous la du privilège du préalable en matière de taxation
tutelle de ces autorités. ou d’accroissement d’impôt, elle peut saisir au
premier degré le tribunal de grande instance du
lieu du domicile ou de la résidence du contri-
Article 147 :
buable ou du lieu où sont situés les biens ayant
La section administrative de la Cour suprême donné lieu à taxation.
de justice connaît, en premier et dernier res-
sort, des recours en annulation pour violation Article 152 :
de la loi, formés contre les actes, règlements et La Cour d’appel connaît de l’appel des juge-
décisions des autorités centrales et des orga- ments rendus en application de l’article 151.
nismes décentralisés placés sous la tutelle de
ces autorités. Elle connaît, en premier et dernier ressort, des
recours introduits contre les décisions rendues
sur réclamation du contribuable, lorsque la co-
Article 148 :
tisation d’impôt ou d’accroissement d’impôt a
Elle connaît de l’appel des décisions rendues été établie d’autorité par le fisc.
par les cours d’appel sur recours en annulation
Les tribunaux de travail ont été créés par la loi
formés pour violation de la loi contre les actes,
no 016/2002 du 16 octobre 2002.
règlements et décisions des autorités adminis-
tratives, régionales et locales. Toutefois, jusqu’à l’installation de ces tribunaux,
les juridictions de droit commun continuent à
connaître des litiges individuels de travail.
78

CHAPITRE V : 3) la fausse application ou la fausse interpréta-


DE LA COMPÉTENCE tion;
EN MATIÈRE DE TRAVAIL 4) la non-conformité aux lois ou à l’ordre
public de la coutume dont il a été fait appli-
Article 153 : cation;
Les règles relatives à l’organisation et à la com- 5) la violation des formes substantielles ou
pétence prévues par la présente ordonnance- prescrites à peine de nullité.
loi sont applicables en matière de travail
Article 157 :
Article 154 : Le pourvoi régulièrement formé contre le juge-
ment définitif rendu sur le fond d’une contes-
Le tribunal du lieu de travail est seul compétent,
tation s’étend à tous les jugements rendus dans
sauf dérogation intervenue à la suite d’accords
les mêmes instances entre les mêmes parties.
internationaux.
L’acquiescement d’une partie à un jugement la
CHAPITRE VI : rend non recevable à se pouvoir en cassation
DES COMPÉTENCES SPÉCIALES contre ce même jugement, sauf si l’ordre public
DE LA COUR SUPRÊME DE JUSTICE est intéressé.

Section 1re : Section 2 :


De la section judiciaire De la section administrative
Article 155 : Article 158 :
La section judiciaire de la Cour suprême de Dans le cas où il n’existe pas d’autre juridic-
justice connaît: tion compétente, la section administrative de
1) des pourvois en cassation pour violation de la Cour suprême de justice connaît, en premier
la loi ou de la coutume formés contre les et dernier ressort, des demandes d’indemnités
arrêts et jugements rendus en dernier res- relatives à la réparation d’un dommage excep-
sort par les cours et tribunaux; tionnel, matériel ou moral, résultant d’une me-
2) des demandes en révision; sure prise ou ordonnée par les autorités de la
3) des prises à partie; République, des régions ou des entités locales.
4) des règlements de juges;
5) des demandes en renvoi d’une Cour d’ap- Section 3 :
pel à une autre Cour d’appel ou d’une juri- De la section de législation
diction du ressort d’une Cour d’appel à une
juridiction de même rang du ressort d’une Article 159 :
autre Cour d’appel; La section de législation de la Cour suprême de
6) des renvois ordonnés après une deuxième justice donne des avis consultatifs sur les pro-
cassation par la Cour suprême de justice jets ou propositions de lois ou d’actes régle-
siégeant toutes sections réunies; mentaires qui lui sont soumis ainsi que sur des
7) du renvoi ordonné après cassation sur in- difficultés d’interprétation des textes.
jonction du Ministre de la Justice.
Section 4 :
Article 156 : Des sections réunies
La violation de la loi ou de la coutume com-
prend notamment: Article 160 :
1) l’incompétence; La Cour suprême de justice siège toutes sec-
2) l’excès de pouvoir des cours et tribunaux; tions réunies lorsqu’elle connaît :
79

1) des recours en appréciation de la constitu- la compétence judiciaires, telle que modi-


tionnalité des lois et des actes ayant force fiée à ce jour;
de loi ainsi que des recours en interpréta- • l’ordonnance-loi n° 79-020 du 25 juillet
tion de la Constitution; 1979 modifiant l’article 12 de l’ordonnance-
2) des conflits d’attribution; loi n° 78-001 du 24 février 1978 relative à
3) des contestations électorales; la répression des infractions flagrantes, ainsi
que toutes dispositions contraires à la pré-
4) des pourvois introduits pour la deuxième
sente ordonnance-loi.
fois après cassation et concernant la même
cause et les mêmes parties Article 166 :
5) des pourvois en cassation formés sur in-
La présente ordonnance-loi entre en applica-
jonction du Ministre de la Justice;
tion à la date de sa promulgation.
6) des renvois ordonnés après cassation en
matière d’infractions flagrantes intention-
nelles. 2.TEXTES
TITRE III : COMPLEMENTAIRES AU
DISPOSITIONS TRANSITOIRES CODE DE L’ORGANISATION
ET FINALES ET DE LA COMPETENCE
JUDICIAIRES
Article 161 :
Abrogé par l’article 225 de la Constitution du COURS ET TRIBUNAUX
18 février 2006.
ORDONNANCE DE
Article 162 : L’ADMINISTRATEUR GÉNÉRAL
Jusqu’à l’installation des tribunaux de paix, les AU CONGO DU 14 MAI 1886
tribunaux de grande instance seront compé- PORTANT PRINCIPES À
tents pour connaître en premier ressort des SUIVRE DANS LES DÉCISIONS
contestations qui relèvent normalement de la
JUDICIAIRES (B.O., 1886, p. 188)
compétence des tribunaux de paix.
(Cette ordonnance a été approuvée
Article 163 : par le décret du 12 novembre 1886)
Les tribunaux de police et les juridictions cou-
tumières sont maintenus jusqu’à l’installation Article 1er:
des tribunaux de paix. Quand la matière n’est pas prévue par un dé-
cret, un arrêté ou une ordonnance déjà pro-
Article 164 : mulgués, les contestations qui sont de la com-
À partir de leur ouverture, le Ministre à la Jus- pétence des tribunaux du Congo seront jugées
tice met les tribunaux de paix sous le contrôle d’après les coutumes locales, les principes gé-
de la hiérarchie ordinaire des cours et tribu- néraux du droit et l’équité.
naux.
Article 2:
Article 165 : Lorsque la décision du litige entraîne l’appli-
Sont abrogées: cation d’une coutume locale, le juge pourra
prendre l’avis d’un ou plusieurs indigènes ou
• l’ordonnance-loi n° 78-005 du 29 mars
non-indigènes, choisis parmi les notables les
1978 portant Code de l’organisation et de
plus capables.
80

ARRÊTÉ D’ORGANISATION civiles et une ou plusieurs chambres pénales


JUDICIAIRE N° 299/79 DU ainsi qu’une section administrative qui ne com-
prend qu’une seule chambre.
20 AOÛT 1979 PORTANT
La Cour de sûreté de l’État ne comprend
RÈGLEMENT INTÉRIEUR qu’une chambre pénale, présidée par le pre-
DES COURS,TRIBUNAUX ET mier président de la Cour.
PARQUETS (MINISTÈRE DE Les tribunaux de grande instance et les tribu-
LA JUSTICE) naux de paix comprennent une ou plusieurs
chambres civiles et une ou plusieurs chambres
TITRE Ier : pénales.
DES COURS ET TRIBUNAUX
Article 4 :
CHAPITRE UNIQUE : Chaque chambre comprend trois juges au
DE L’ORGANISATION DES COURS moins et chaque section de la Cour suprême de
ET TRIBUNAUX justice susceptible de siéger toutes chambres
réunies comprend cinq juges au moins.
Section 1re : Les sections et les chambres sont présidées par
De la division des cours et tribunaux les présidents ou les juges désignés par le pre-
en sections et en chambres mier président de la juridiction parmi les pré-
sidents et juges qui exercent leurs attributions
Article 1er : au sein de la section ou de la chambre.
La Cour suprême de justice comprend une Un même président ou juge peut faire partie de
section judiciaire, une section administrative et plusieurs section et ou de plusieurs chambres.
une section de législation.
Article 5 :
La section judiciaire comprend une ou plusieurs
Les chambres constituent les formations ordi-
chambres civiles et une ou plusieurs chambres
naires de jugement.
pénales.
Sans préjudice du droit pour le premier prési-
La section administrative et la section de légis-
dent de la Cour suprême de justice d’augmen-
lation ne comprennent chacune qu’une seule
ter, en ce qui concerne cette Cour, le nombre
chambre. des juges appelés à composer un siège, les
chambres des cours et tribunaux siègent soit à
Article 2 : trois juges, soit à juge unique, conformément à
La Cour suprême de justice ne siège toutes ce qui est déterminé par la loi.
sections réunies que dans les cas prévus par
la loi. Le premier président de la Cour préside
alors les audiences. Section 2 :
Des attributions des premiers
Les audiences des sections siégeant toutes présidents de juridiction,
chambres réunies sont présidées par le prési- des présidents des juridictions, des
dent, chef de la section. présidents des sections
et des chambres
Article 3 :
Les cours d’appel comprennent une section § 1er. Des présidents des cours
judiciaire divisée en une ou plusieurs chambres et tribunaux
81

Article 6 : Le président de chambre transmet les affaires


Les premiers présidents des cours et tribunaux aux juges, détermine la composition de la
déterminent le nombre de chambres civiles et chambre appelée à statuer et veille à la bonne
pénales nécessaires au bon fonctionnement marche de sa chambre.
des juridictions et fixent leurs compétences
respectives. § 3. Des juges rapporteurs
Ils répartissent les présidents et les juges entre Article 9 :
les sections et les chambres.
Le premier président de la Cour suprême de
Ils distribuent les affaires entre les sections, s’il justice désigne un juge rapporteur parmi les
en existe, ou les chambres et fixent les dates juges qui composent la chambre saisie de l’af-
d’audience. Ils sont assistés dans l’exercice de faire.
leurs attributions par les présidents des cours Le juge rapporteur est chargé de rédiger un
et tribunaux, s’il y en a. rapport qui contiendra un résumé succinct des
Ils président les audiences solennelles, l’assem- faits de la cause, l’état de la procédure suivie
blée plénière et la conférence des présidents. ainsi que l’indication précise des moyens de
cassation ou de défense.
Ils peuvent, lorsqu’ils l’estiment utile, présider
les audiences de toute section ou chambre des Le rapporteur rédige une note juridique et un
cours et tribunaux. ou plusieurs projets d’arrêt devant servir de
base de délibération. Il dépose ce rapport au
Ils veillent à l’expédition régulière des affaires. plus tard dans le mois de la réception du dos-
Ils assurent la discipline envers les magistrats sier de la cause.
des cours et tribunaux et le personnel qui y Toutefois, en cas de nécessité ou de force
est attaché. majeure dûment prouvée, ce délai peut être
prolongé par ordonnance motivée du premier
Article 7 : président de la Cour suprême de justice.
Les premiers présidents des cours et tribunaux
ne peuvent dessaisir une chambre d’une affaire Section 3 :
qui lui a été distribuée, à moins qu’ils aient de Du fonctionnement
justes motifs de le faire. des cours et tribunaux
Dans ce cas, ils prennent une ordonnance de § 1er. Des audiences
dessaisissement dans laquelle ils énoncent les
motifs de la décision. Article 10 :
Les cours et tribunaux tiennent audience aux
§ 2. Des présidents des sections et des jours et heures fixés par leurs présidents.
chambres Les audiences ordinaires commencent nor-
malement à neuf heures et se poursuivent
Article 8 : jusqu’à épuisement du rôle. Deux ou plusieurs
Le président de section distribue les affaires chambres peuvent tenir audience le même jour.
aux chambres de sa section et veille à l’expédi- L’audience qui coïncide avec un jour férié ou
tion régulière des affaires. Il peut présider une chômé est reportée au lendemain ou au pre-
quelconque des audiences des chambres. mier jour utile.
Il veille à la bonne marche des procédures et
Article 11 :
prend toute disposition utile pour éviter les
retards. Les présidents des cours et tribunaux, sur
proposition des présidents de section ou de
82

chambre, peuvent décider la tenue d’une ou Article 14 :


plusieurs audiences supplémentaires pour ac- La conférence des présidents réunit les prési-
célérer la marche des affaires ou pour termi- dents des cours et tribunaux, le président de
ner les débats dans les causes urgentes dont section et les présidents de chambre au niveau
l’instruction n’a pu être achevée aux audiences de chaque juridiction, au moins une fois par
ordinaires de la semaine. semaine.
Les présidents de la Cour d’appel et du tribunal Elle est convoquée par le président de la Cour
de grande instance peuvent fixer des audiences ou du tribunal qui en fixe l’ordre du jour.
foraines qui se tiendront en dehors du siège
ordinaire du ressort si l’administration d’une Article 15 :
bonne justice l’exige.
La conférence des présidents délibère sur l’or-
Article 12 : ganisation intérieure de la Cour ou du tribunal,
les jours et heures des audiences, la marche
À la rentrée judiciaire de chaque année, la Cour des affaires et spécialement celles qui posent
suprême de justice et la Cour d’appel se réu- une question de principe ou une question qui
nissent en audience solennelle et publique. relève de plusieurs chambres ou encore dont
L’audience de rentrée de la Cour suprême de la solution est susceptible de provoquer une
justice a lieu le premier samedi d’octobre de contrariété de décisions.
chaque année, sauf décision contraire; celle de Elle décide des questions qu’elle croit utile de
la Cour d’appel à la date fixée par son premier soumettre à l’assemblée plénière.
président.
À ces occasions, le procureur général de la Article 16 :
République prononce une mercuriale et le pro-
L’assemblée plénière se réunit aux jours et
cureur général près la Cour d’appel une allo-
heures fixés par le premier président de la
cution portant sur un sujet spécifique de son
Cour ou du tribunal au moins une fois par
ressort.
semaine.
Le texte de l’allocution du procureur général
Elle délibère soit sur des questions de principe
doit être transmis au service de documenta-
ou d’intérêt commun à toutes les chambres de
tion et d’études au département de la Justice.
la Cour ou du tribunal, soit sur la recherche
des voies et moyens propres à assurer la bonne
Article 13 : marche, soit encore sur tout point générale-
Les cours et tribunaux tiennent également ment quelconque inscrit à son ordre du jour.
audience solennelle et publique à l’occasion de Elle peut, à la demande d’une chambre saisie
l’installation de nouveaux magistrats près leur d’un litige, donner un avis consultatif sur un
juridiction ou lorsqu’un de leurs magistrats point de droit.
décède ou est mis à la retraite au bénéfice de
l’éméritat.
Article 17 :
Toutefois, la tenue des audiences ordinaires ne
(Le texte en possession de l’éditeur ne com-
peut être perturbée ni reportée à l’occasion de
ces événements. porte pas l’article 17).

Article 18 :
§ 2. De la conférence des présidents, de Le Ministère public est représenté aux réu-
l’assemblée plénière et de l’assemblée nions de l’assemblée plénière, sauf lorsque
mixte celle-ci donne ses avis sur un dossier pénal.
83

Les délibérations de l’assemblée plénière font § 4. Des vacances


l’objet d’un procès-verbal dont copies sont en-
voyées à l’autorité judiciaire hiérarchiquement Article 22 :
supérieure. Les cours et tribunaux prennent des vacances
qui sont mises à profit pour des congés de
Article 19 : reconstitution de leurs magistrats et de leur
L’assemblée plénière peut créer en son sein des personnel.
commissions spécialisées chargées d’approfon- Les vacances de la Cour suprême de justice
dir, à sa demande, des questions particulières. commencent le premier août et se terminent
La tenue des audiences ordinaires ne peut être le premier octobre; celles de la Cour d’appel et
perturbée ni reportée en raison de la réunion du tribunal de grande instance commencent le
de l’assemblée plénière. quinze août et se terminent le quinze octobre.
Il n’est tenu, au cours des vacances, que les
Article 20 : audiences strictement nécessaires pour le ju-
La conférence des présidents de la Cour su- gement des causes déclarées urgentes par les
prême de justice peut, si elle l’estime utile, pro- présidents des cours et tribunaux ou pour le
poser au procureur général de la République, la prononcé des arrêts et jugements.
convocation d’une assemblée mixte. Toutefois, l’instruction et le jugement des af-
L’assemblée mixte est la réunion à huis clos de faires répressives et des affaires du travail ne
tous les magistrats de la Cour suprême de jus- peuvent ni être empêchés, ni être retardés ou
tice et du parquet général de la République, no- interrompus.
tamment dans les cas où il y a lieu de prendre
une décision de principe, de procéder à un revi- § 5. De l’inscription au rôle
rement de jurisprudence et dans les cas où une
décision n’a pas apporté la paix judiciaire. Article 23 :
Elle est convoquée par le premier président et Toute cause soumise aux cours et tribunaux
est présidée par lui-même ou son délégué. est inscrite au rôle général, soit des affaires du
premier et dernier ressort, soit des affaires du
Les autres juridictions tiennent réunion mixte
premier degré, soit des affaires en appel, soit
au moins une fois par mois.
des affaires en cassation pour la Cour suprême
de justice, sous un numéro particulier, suivant
§ 3. Des consultants coutumiers l’ordre de leur introduction.
En matière répressive, la cause est mise au rôle
Article 21 :
dès réception de la requête aux fins de fixation
Il est tenu au siège des cours et tribunaux un d’audience et notification est faite au détenu
tableau des consultants coutumiers. préventif s’il y en a qu’il devra désormais s’en
En cas d’enquête sur la coutume, les présidents référer pour sa détention à la juridiction saisie.
des cours et tribunaux peuvent désigner un
consultant coutumier parmi les experts inscrits Article 24 :
à ce tableau ou les personnes possédant une Chaque inscription contient le numéro d’ordre,
expérience éprouvée en la matière. la date de la mise au rôle, les noms et éven-
Les présidents des cours et tribunaux prennent tuellement les prénoms des parties et, le cas
une ordonnance de taxation suivant le tarif fixé échéant, de leurs représentants, l’objet de la
par le ministre de la Justice. demande ou des préventions et la date de l’au-
dience d’introduction.
84

Pour les affaires en appel ou en cassation, elle introductif, sauf remise pour juste motif ou
contient en plus la date et éventuellement le prise en délibéré pour le prononcé ultérieur
résumé du dispositif de la décision attaquée, de l’arrêt ou du jugement.
l’indication de la juridiction qui l’a rendue, la
date du recours et sa notification. Article 28 :
Les causes revenant sur opposition com- Aucune cause ne peut faire l’objet de plus de
prennent les mêmes indications avec en plus, le trois remises sans qu’il soit question pour les
numéro d’ordre de la première décision. parties de croire qu’elles ont chacune le loisir
Ces mentions seront portées au registre du de demander trois remises.
rôle par les soins du greffier aussitôt qu’il en La première remise destinée à permettre aux
aura connaissance. parties la préparation et la communication de
Il n’y aura par rôle qu’une série continue de leurs dossiers ne peut excéder un mois. Si, à
numéros sans distinction d’années. l’expiration de ce délai, la cause n’est pas en
état d’être plaidée, le juge pourra accorder à
Article 25 : titre exceptionnel une seconde remise limitée
à quinze jours, laquelle ne pourra plus être re-
Le greffier établit un extrait du rôle pour nouvelée qu’une seule fois.
chaque audience.
Si après ces trois semaines, la cause n’est tou-
Cet extrait mentionne les causes introduites jours pas en état, il ne peut être accordé de
ou renvoyées pour ce jour; il est affiché au nouvelle remise qu’avec l’autorisation du prési-
greffe et à la porte de la salle d’audience au dent de la Cour ou du tribunal.
moins huit jours avant la date de l’audience
pour la Cour suprême de justice et au moins Ce dernier est saisi par requête et ne peut
deux jours avant pour la Cour d’appel et le tri- y faire droit que s’il constate un cas de force
bunal de grande instance. majeure dûment prouvée.
La décision du président de la Cour ou du tri-
Article 26 : bunal accordant la remise doit être motivée
À la première audience du mois de novembre et transmise en copie au président du Conseil
de chaque année, le premier président de la judiciaire, procureur général de la République.
Cour d’appel et le président du tribunal de À défaut, le juge doit passer outre la demande
grande instance procèdent à l’appel des causes de remise et retenir la cause ou ordonner le
portées au rôle général en matière de droit renvoi au rôle général. Dans ce dernier cas, le
privé, administratif, fiscal et du travail. greffier est tenu d’aviser directement les par-
Les affaires terminées par transaction ou autre- ties de la défaillance de leurs mandataires et
ment dont la Cour ou le tribunal se trouverait des conditions auxquelles la cause pourra reve-
dessaisi, celles dans lesquelles les parties ne se nir à l’audience.
présentent pas, refusent fixation du jour pour
conclure et plaider ou demandent le maintien Article 29 :
au rôle général, sont radiées. Autant que possible, les conclusions sont
écrites et communiquées entre parties ou leurs
mandataires, soit directement, soit par la voie
§ 6. De l’instruction
du greffe avec les pièces dont elles comptent
faire usage au moins trois jours avant l’audience
Article 27 :
où la cause sera appelée.
Les affaires sont appelées, instruites, plaidées et
jugées à l’audience déterminée dans l’exploit
85

Article 30 : tratives que s’il s’agit de justiciables sans emploi


Les conclusions prises oralement devant les ou ne rentrant dans aucune des catégories pré-
cours et tribunaux sont, avant toutes plaidoi- citées.
ries, dictées au greffier qui les actera à la feuille
d’audience.
§ 8. Du délibéré et du prononcé des
arrêts et jugements
Article 31 :
Les parties plaident ou peuvent lire le dispositif Article 37 :
de leurs conclusions à l’audience. Le délibéré en siège collégial porte à la fois sur
Les conclusions seront signées par la partie qui les motifs et les dispositifs de l’arrêt ou juge-
les a formulées ou par son mandataire et dépo- ment.
sées sur le bureau du greffier qui les joindra à la Si un jugement ou arrêt est rédigé par un seul
feuille d’audience après les avoir visées, datées juge, le collège examine et corrige éventuelle-
et signées. ment ce projet.
Article 32 : Le président est tenu de résumer l’affaire aux
autres juges et de rappeler les textes de lois
Les dispositions de l’article 28 ne s’appliquent applicables, avant l’examen des motifs et du dis-
pas en matière répressive.
positif.
Celui-ci terminé, il passe au vote le projet d’ar-
§ 7. De l’appréciation de l’indigence rêt ou jugement en commençant par le juge le
moins âgé.
Article 33 :
Lorsqu’il s’agit d’un fonctionnaire, d’un militaire Article 38 :
ou d’un agent de l’administration publique, l’in- La chambre qui prend une cause en délibéré
digence est appréciée sur la base des accréditifs est tenue d’en indiquer la date du prononcé.
relatifs au traitement du dernier trimestre pré- Celui-ci devra intervenir, au plus tard, dans les
cédant l’introduction de la requête. quinze jours en matière de droit privé, fiscal,
administratif et du travail et dans les huit jours
Article 34 : en matière répressive.
Lorsqu’il s’agira des agents des sociétés paraé- Toutefois, le premier président de la Cour ou
tatiques et des sociétés privées, l’indigence du tribunal peut, à la demande de la chambre
s’appréciera d’après les fiches de paie relatives
saisie, et si les éléments de la cause le justifient
au salaire du trimestre qui précède l’introduc-
ou en cas de force majeure dûment prouvée,
tion de la requête.
prolonger ce délai par une ordonnance moti-
vée, laquelle est aussitôt signifiée aux parties.
Article 35 :
Lorsqu’il s’agit de commerçants ou d’une per-
sonne exerçant une profession libérale, l’appré- § 9. De l’exécution des arrêts
ciation de l’indigence est fondée sur le docu- et jugements
ment de déclaration ou de paiement d’impôts
sur les revenus relatifs à l’exercice fiscal précé- Article 39 :
dant l’introduction de la requête. Deux copies de chaque arrêt et jugement ren-
du par les cours et tribunaux sont transmises
Article 36 : aux magistrats chargés de l’exécution des déci-
Il ne peut être tenu compte de l’attestation sions de justice par les soins du greffier accom-
d’indigence délivrée par les autorités adminis- pagnées du dossier de la cause.
86

Ces magistrats sont tenus de renvoyer le dos- Article 42 :


sier au greffe après qu’ils auront donné leur Sans préjudice du droit d’évocation du pro-
visa pour l’exécution. cureur général de la République, les parties
peuvent former un recours contre les déci-
Article 40 : sions des magistrats chargés de l’exécution des
L’exécution des arrêts et jugements est autori- décisions de justice auprès du procureur géné-
sée ou refusée à l’unanimité. ral de la République.
La décision de suspension doit être dûment
motivée et inviter les parties à exercer les Article 43 :
voies de recours qu’elle précise. Il est transmis au procureur général de la Répu-
En cas de désaccord, le président de la Cour blique une copie de chaque arrêt et jugement
suprême de justice et le premier avocat géné- dont l’exécution a été autorisée ou refusée,
ral de la République coordonnateur au parquet accompagnée d’une copie du procès-verbal de
général de la République, le premier président délibéré des magistrats chargés de l’exécution.
de la Cour d’appel et le procureur général, le Lesdits magistrats adressent trimestriellement
président du tribunal de grande instance et le au procureur général de la République un rap-
procureur de la République départagent les port sur leurs activités.
magistrats chargés de l’exécution près leur
juridiction.
§ 10. De la communication
Si le désaccord persiste, le dossier est transmis
pour avis au Ministère public
à l’inspectorat général du Conseil judiciaire qui
décide également à l’unanimité.
Article 44 :
À défaut d’accord à son niveau, il fait rapport
Les parties pourront déposer au greffe leurs
au procureur général de la République en y joi-
conclusions écrites pour qu’elles soient par le
gnant le dossier de la cause.
greffier communiquées au Ministère public afin
En cas de décision de suspension, l’inspectorat de lui permettre de prendre connaissance des
général du Conseil judiciaire est tenu d’articu- litiges dans lesquels il estime son intervention
ler les griefs faits à la décision et de les libeller utile ou nécessaire.
dans la forme des moyens de cassation aux fins
de permettre au procureur général de la Répu- Article 45 :
blique de saisir la Cour suprême de justice de
son recours. Dans les causes où l’ordre public est intéressé
et dans les cas où le concours du Ministère pu-
blic est légalement requis en vertu de l’article
Article 41 :
10 de l’ordonnance-loi n° 78-005 du 29 mars
Il est dressé procès-verbal de délibéré sur 1978 portant
chaque décision dont l’exécution est autorisée
ou refusée. Code de l’organisation et de la compétence
judiciaires, la Cour ou le tribunal peut ordon-
Le procès-verbal est signé de tous les magis- ner, même avant toute plaidoirie, que la cause
trats chargés de l’exécution et doit contenir les soit communiquée au Ministère public par le
motifs avancés par chaque magistrat pour ou greffier et renvoyée à une date ultérieure.
contre l’exécution du jugement ou arrêt.
La même mesure peut être ordonnée dans le
Il est tenu un registre d’autorisation ou de refus cas où l’intervention du Ministère public est
d’exécution des arrêts et jugements, différents estimée utile.
selon qu’il s’agit des matières civile, administra-
tive, sociale, commerciale et fiscale.
87

Article 46 : sives, la date de prise en délibéré et, éventuelle-


Lorsque la communication n’apparaît néces- ment, celle du prononcé.
saire ou utile qu’au cours des plaidoiries ou
après celles-ci, les cours et tribunaux peuvent, Article 50 :
même après la clôture des débats, ordonner la Lorsqu’un arrêt ou jugement est rendu en
communication au Ministère public pour son appel, en cassation, une copie est transmise
avis être donné à une audience ultérieure. à la juridiction qui a statué au premier ou au
second degré.
Article 47 : Le président de la juridiction en donne connais-
Dans tous les cas de communication au Minis- sance aux magistrats du siège et du parquet.
tère public, les cours et tribunaux sont tenus
de fixer la date à laquelle la cause sera appelée Article 51 :
dans un délai qui ne peut dépasser quinze jours.
Lorsqu’un arrêt ou jugement est rendu sur ren-
voi de la Cour suprême de justice, après cassa-
§ 11. Des citations directes tion, une copie est transmise à cette juridiction.

Article 48 : Article 52 :
Les citations directes sont communiquées au Tout arrêt ou jugement avant faire droit doit
Ministère public le jour où elles sont signifiées indiquer, autant que possible, la date à laquelle
aux parties citées. l’affaire est renvoyée en prosécution.
Les pièces dont il est fait usage lui sont com- Cet arrêt ou jugement doit être signifié à bref
muniquées au plus tard trois jours avant la date délai aux parties ainsi qu’à toute personne inté-
d’audience. ressée à son exécution.
Les parties citées directement peuvent prendre
connaissance du dossier au greffe où il doit être § 13 .De la surveillance administrative
déposé par la partie citante. des juridictions
Lorsque le greffier constatera que la citation
directe met en cause une personne jouissant Article 53 :
du privilège de juridiction, il sera tenu d’aviser Les présidents des cours et tribunaux ou leur
la partie citante que pareille citation ne peut délégué procèdent au moins deux fois par an
être donnée qu’à la requête du Ministère public. à l’inspection de toutes les juridictions et s’as-
surent de l’expédition régulière des affaires.

§ 12. Du rapport mensuel et de Article 54 :


transmission des arrêts et jugements
Le magistrat inspecteur fait un rapport au pro-
Article 49 : cureur général de la République de l’accomplis-
sement de sa mission et des constatations qu’il
Chaque mois, les (premiers) présidents des aura pu faire.
cours et tribunaux transmettent au procureur
général de la République un relevé de toutes Une copie des rapports des (premiers) pré-
les affaires pendantes devant leur juridiction sidents de la Cour d’appel et du tribunal de
et des affaires dans lesquelles une décision est grande instance est transmise au premier pré-
intervenue au cours du mois. sident de la Cour suprême de justice.
Ce relevé mentionne la date de l’enrôlement, la
composition de la chambre, les remises succes-
88

§ 14. Du bulletin des arrêts de la Cour la tenue des registres, de la conservation des
suprême de justice dossiers et de la délivrance des pièces de pro-
cédure.
Article 55 :
Tous les arrêts de la Cour suprême de jus- Article 58 :
tice sont publiés semestriellement au bulletin Il existe en outre au sein des cours et tribu-
des arrêts par le service de documentation et naux, un service de comptabilité, budget et in-
d’études au département de la Justice. tendance, placé sous l’autorité directe du gref-
Une copie de chaque arrêt est transmise audit fier en chef à la Cour suprême de justice, du
service par les soins du greffier en chef. greffier principal à la Cour d’appel et du greffier
divisionnaire au tribunal de grande instance.
Section 4 :
Des services des cours et tribunaux § 2. De la tenue des registres

§ 1er. Du greffe Article 59 :


Le greffier tient les registres du rôle dont les
Article 56 : mentions sont déterminées par les règlements
La Cour suprême de justice comprend un des cours et tribunaux et les autres registres
greffe civil, un greffe pénal, un greffe adminis- prévus par les dispositions qui suivent.
tratif et un greffe de législation placés sous la
direction d’un greffier en chef assisté d’un ou Article 60 :
plusieurs adjoints.
Les registres prévus par le présent règlement
La Cour d’appel comprend un greffe civil, un seront tenus indépendamment de ceux pres-
greffe pénal et un greffe administratif dirigés crits par des dispositions légales particulières.
par un greffier principal assisté d’un ou plu-
sieurs adjoints. Article 61 :
Le tribunal de grande instance comprend un Le greffier tient de même un quittancier et
greffe civil, un greffe pénal, un greffe des affaires un livre de caisse conformément aux modèles
coutumières, un greffe chargé du registre de prescrits par le règlement sur la comptabilité
commerce et un greffe des faillites, placés sous publique.
l’autorité d’un greffier divisionnaire assisté d’un
Il tient également deux carnets de récépissé à
ou plusieurs adjoints.
souche: un carnet mentionnant les documents
Les greffes sont accessibles au public pendant reçus dont il doit être donné décharge et un
les jours ouvrables et les heures de service. carnet mentionnant toutes les sommes reçues
en consignation à quelque titre que ce soit.
Article 57 :
Le greffier en chef, le greffier principal et le Article 62 :
greffier divisionnaire assurent la distribution Les inscriptions se font dans chaque registre
du travail aux responsables des greffes et coor- sous un numéro d’ordre dont la série sera
donnent leurs activités. continue, sauf pour ceux prévus à l’article 61
Ils assurent la discipline envers les agents de ci-dessus.
l’ordre judiciaire qui y sont attachés.
Article 63 :
Ils sont chargés avec leurs adjoints de l’enrôle-
ment des affaires, du service des audiences, de Il est tenu au sein du greffe civil et du greffe
pénal de la Cour suprême de justice un registre
89

des pourvois en cassation et un registre des – un registre des prises à partie;


affaires renvoyées aux sections réunies de la – un registre des règlements de juges;
Cour après une deuxième cassation. – un registre des demandes de renvoi d’une
Cour d’appel à une autre ou d’une juridic-
Article 64 : tion du ressort d’une Cour d’appel à une
Il est tenu au greffe administratif de la Cour juridiction de même rang du ressort d’une
suprême de justice un registre des états de frais autre Cour d’appel.
et droits proportionnels et les registres du rôle
suivants: Article 67 :
– un registre des recours en annulation Il est tenu au greffe de législation de la Cour
formés contre les actes, règlements et suprême de justice:
décisions des autorités centrales et des – un registre du rôle;
organismes décentralisés placés sous leur – un registre des états de frais;
tutelle; – un registre des avis de consultation sur les
– un registre des appels interjetés contre les projets de loi;
décisions rendues par les cours d’appel sur – un registre des avis de consultation sur les
recours en annulation formés contre les projets réglementaires.
actes, règlements et décisions des autorités
administratives régionales et locales et des Article 68 :
organismes décentralisés placés sous leur Il sera également tenu un registre des arrêts de
tutelle; la Cour suprême de justice rendus en matière
– un registre des demandes d’indemnités de:
pour la réparation d’un dommage excep-
1. conflits d’attribution;
tionnel.
2. demandes en matière administrative;
Article 65 : 3. pourvois en matière répressive;
Il est tenu au greffe pénal de la Cour suprême 4. pourvois en matière civile, commerciale,
de justice, outre les registres cités à l’article 63, sociale et fiscale;
un registre des états de frais, amendes et droits 5. procédure spéciale;
proportionnels et les registres du rôle suivants: 6. recours formés après la suspension de
– un registre des demandes de révision; l’exécution des décisions rendues en ma-
– un registre des affaires répressives jugées tière répressive;
en premier et dernier ressort; 7. recours formés après la suspension de
– un registre des affaires répressives en appel; l’exécution des décisions rendues en ma-
tière civile, commerciale, sociale et fiscale.
– un registre des saisies et confiscations.
Article 69 :
Article 66 :
Il sera tenu à la Cour d’appel et au tribunal de
Il est tenu au greffe civil de la Cour suprême de
grande instance pour les affaires de droit cou-
justice, en plus des registres cités à l’article 63,
tumier, de droit écrit, civil, commercial, fiscal et
un registre des états de frais et droits propor-
du travail au premier degré ou au degré d’appel,
tionnels et les registres du rôle suivants:
un registre du rôle et un registre des états de
– un registre des recours en appréciation de frais.
la constitutionnalité et en interprétation de
La Cour d’appel tiendra les mêmes registres
la Constitution;
pour les affaires administratives.
– un registre des contestations électorales;
90

Article 70 : la surveillance d’un premier avocat général de


Il sera tenu à la Cour d’appel et au tribunal de la République désigné par le procureur général
grande instance pour les affaires répressives de la République et qui porte le titre de pre-
au premier degré ou au degré d’appel deux mier avocat-général de la République coordon-
registres du rôle, un registre des états de frais, nateur.
un registre de relevé des amendes et frais de Le premier avocat général de la République
justice, un registre des saisies et confiscations. chargé de la coordination assure l’ordre inté-
rieur au sein du parquet général de la Répu-
§ 3. Du service des relations publiques blique.
et protocole Il veille à la discipline de tous les magistrats et
du personnel qui y est attaché.
Article 71 :
Il est obligatoirement tenu informé de tout
Le service des relations publiques et protocole fait important qui survient au sein du parquet
des cours et tribunaux est chargé de toutes les général de la République ou dont ce dernier est
questions généralement quelconques intéres- saisi. Il règle tous les problèmes qui ne relèvent
sant les relations publiques et le protocole des de la compétence d’aucune section du parquet
cours et tribunaux. général de la République.
Il tient le procureur général de la République
§ 4. De la Cour de sûreté de l’État pleinement informé des activités du Ministère
Article 72 : public.

Toutes autres dispositions du présent chapitre Article 74 :


qui ne sont pas contraires à la nature parti-
culière de la Cour de sûreté de l’État lui sont Le premier avocat général de la République,
applicables. chef de section distribue les affaires aux avo-
cats généraux de la République attachés à sa
section.
TITRE II :
Il fixe le rôle des avocats généraux aux au-
DU MINISTÈRE PUBLIC
diences et réunions de l’assemblée plénière de
la Cour suprême de justice.
CHAPITRE UNIQUE :
DE L’ORGANISATION Il assure la bonne marche de la section.
DES PARQUETS
Article 75 :
Section 1re : Le premier avocat général de la République,
Des attributions du premier chef de section peut proposer la réunion de
avocat général de la République tous les magistrats du parquet général de la Ré-
coordonnateur, des premiers avocats publique au premier avocat général de la Répu-
généraux de la République, chefs des blique coordonnateur pour débattre de toute
sections, des avocats généraux de la question qui lui paraît devoir être soumise aux
République, des magistrats du parquet débats.
général et du parquet de grande La réunion est présidée par le premier avocat
instance général de la République coordonnateur.

Article 73 : Article 76 :
Toutes les sections et tous les services du par- L’avocat général de la République désigné pour
quet général de la République sont placés sous l’étude d’une affaire est chargé de rédiger ses
91

conclusions ou réquisitions qui contiendront Ils doivent le faire si leur intervention devient
l’exposé des faits de la cause et la solution du nécessaire et en cas de désobéissance à leurs
litige en droit, eu égard aux moyens des parties injonctions, ils peuvent ouvrir une action disci-
ou soulevés d’office. plinaire à l’encontre du magistrat récalcitrant.
En matière de cassation, il dépose ses conclu-
sions au plus tard dans le mois de la réception Article 81 :
du dossier de la cause. Lorsque l’examen d’un dossier révèle des la-
Toutefois, en cas de force majeure dûment cunes ou des irrégularités, le procureur général
prouvée, ce délai peut être prolongé par une et le procureur de la République doivent les
décision motivée du premier avocat général de signaler au magistrat instructeur et l’inviter à
la République chargé de la coordination. compléter son instruction.
Pour prévenir les mêmes erreurs, négligences
Article 77 : ou irrégularités, ils donnent au magistrat inté-
Le procureur général près la Cour d’appel a ressé les instructions appropriées et lui font
la plénitude de l’exercice de l’action publique des recommandations, voire des admonesta-
dans son ressort et peut siéger aux audiences tions.
de n’importe quel tribunal de son ressort. Le procureur de la République doit particuliè-
Il répartit entre les magistrats de son office les rement vérifier chaque dossier avant son envoi
affaires dont l’instruction relève directement en fixation ou sa transmission au parquet géné-
du parquet général. ral pour qu’il soit éventuellement complété en
vue d’éviter tout devoir d’instruction supplé-
Article 78 : mentaire ultérieur.
Le procureur général et le procureur de la
République ne peuvent instruire ou siéger que Article 82 :
lorsqu’il s’agit des affaires jugées complexes Le procureur général et le procureur de la Ré-
ou délicates soit par eux-mêmes, soit par leur publique vérifient également à la régularité et
supérieur hiérarchique. la légalité de toutes les interventions du magis-
Le procureur général près la Cour d’appel et le trat-instructeur.
procureur de la République assurent la direc- Ils doivent en outre vérifier si toute la diligence
tion, la surveillance et la coordination des acti- nécessaire a été mise à procéder à ces inter-
vités des magistrats de leur ressort. ventions et si les solutions proposées sont fon-
dées en fait et en droit, sur les éléments du
Article 79 : dossier.
Le procureur général et le procureur de la
République doivent selon l’importance et le Article 83 :
caractère de chaque affaire, insister auprès du Le procureur de la République doit adresser
magistrat-instructeur de procéder d’urgence à aux officiers de police judiciaire de son res-
tels devoirs d’instruction et sur l’utilité d’ac- sort des instructions précises pour la meilleure
complir tel acte qu’elle nécessite. conservation des biens du prévenu de manière
à prévenir toute contestation ultérieure à ce
Article 80 : sujet.
Le procureur général et le procureur de la
République peuvent se faire communiquer tout Article 84 :
dossier traité à leur office. Le procureur général et le procureur de la Ré-
Ils ont le droit de prescrire tel devoir d’enquête, publique doivent notamment vérifier scrupu-
tel travail, telle inspection qu’ils jugent utile. leusement lors de l’examen des dossiers, si la
92

preuve des infractions reprochées au prévenu un rapport sur l’activité de son ressort ainsi
est rapportée et veiller à ce que personne ne que les rapports des magistrats sur la situation
soit assigné devant une juridiction répressive de leur cabinet.
avant que l’officier du Ministère public puisse Il procède au moins deux fois par an à l’inspec-
démontrer sa culpabilité. Ils signent toutes les tion des parquets de son ressort.
requêtes aux fins de fixation d’audience.
Le procureur de la République fait de même
rapport trimestriel au procureur général.
Article 85 :
La distribution des affaires se fait au fur et à Article 89:
mesure de leur entrée et selon les opportuni-
Le premier avocat général de la République
tés dont l’appréciation est laissée au procureur
coordonnateur, le procureur général et le pro-
général et au procureur de la République.
cureur de la République réunissent les magis-
trats placés sous leur surveillance au moins une
Article 86 : fois par semaine.
L’avocat général assiste le procureur général Au cours de ces réunions, ils rappellent aux
dans la direction du parquet. magistrats les règles de déontologie profes-
Il représente le Ministère public aux audiences sionnelle et débattent de toutes questions inté-
de la Cour. ressant la bonne marche du service.
Chaque substitut du procureur général super-
vise l’activité judiciaire du ressort d’un tribunal Section 2
de grande instance. Des services des parquets

Il se consacre en outre à la critique des juge- § 1er. Des sections et des secrétariats
ments, des avis d’ouverture et notes de fin
d’instruction transmis par le parquet de grande Article 90 :
instance dont il supervise le ressort. Le parquet général de la République comprend
une section judiciaire et une section de l’action
Article 87 : publique.
Le premier substitut est chargé de superviser
Article 91 :
l’activité des substituts.
La section judiciaire donne ses avis et conclu-
Il se consacre en outre à la critique des juge- sions sur les pourvois en cassation formés en
ments, avis d’ouverture et notes de fin d’ins- toute matière ainsi que sur toute procédure
truction transmis par l’officier de police judi- introduite devant la Cour suprême de justice,
ciaire qui représente le Ministère public près le hormis celles qui ont trait à l’exercice de l’ac-
tribunal de paix ou par le personnel de cette ju- tion publique.
ridiction s’il siège sans le concours de cet agent.
Il siège aux audiences d’appel du tribunal de Article 92 :
grande instance. La section de l’action publique supervise l’acti-
L’instruction des affaires est essentiellement vité de tous les magistrats du Ministère public
assurée par les substituts. et des officiers et agents de police judiciaire.
Elle reçoit les avis d’ouverture et notes de fin
Article 88 : d’instruction ainsi que tout rapport des par-
À l’expiration de chaque trimestre, le procu- quets destiné au procureur général de la Répu-
reur général transmet au président du Conseil blique et donne en son nom les directives utiles
judiciaire, procureur général de la République, pour le bon exercice de l’action publique.
93

Elle instruit les causes de premier et dernier services administratifs des différentes sections
ressort ou d’appel qui sont normalement de la du parquet général de la République.
compétence de la Cour suprême de justice et
prépare les réquisitions du procureur général Article 97 :
de la République. Les services généraux du parquet général de la
En aucun cas, les magistrats attachés au parquet République sont placés sous la direction d’un
général de la République ne peuvent ouvrir secrétaire principal, assisté d’un ou plusieurs
un dossier répressif ni instruire aucune autre adjoints.
cause que celles reprises à l’alinéa précédent, Le secrétaire principal dirige les services du
sauf autorisation expresse du procureur géné- budget, de la comptabilité, de l’économat et in-
ral de la République. tendance du parquet général de la République.
Les services administratifs des sections sont
Article 93 :
placés sous l’autorité d’un secrétaire principal
Chaque section est dirigée par un premier avo- assisté d’un ou plusieurs adjoints, un secrétaire
cat général de la République assisté d’un ou divisionnaire assisté d’un ou plusieurs adjoints
plusieurs avocats généraux de la République. dirige le service des relations publiques et du
Le procureur général de la République désigne protocole.
les premiers avocats généraux de la République,
chefs de section et répartit les magistrats entre Article 98 :
les sections. Le secrétaire du parquet général près la Cour
d’appel comprend les services généraux, les
Article 94 : services administratifs relatifs à l’instruction ju-
Les parquets comprennent un secrétariat placé diciaire et les services du secrétariat principal.
sous la direction d’un premier secrétaire au
parquet général de la République, d’un secré- Article 99 :
taire principal au parquet général près la Cour La division des services du secrétariat principal
d’appel et d’un secrétaire divisionnaire au par- est placée sous l’autorité d’un secrétaire divi-
quet de grande instance, assistés d’un ou plu- sionnaire assisté d’un ou plusieurs adjoints.
sieurs adjoints. Elle assure notamment la réception, l’expédi-
Les secrétariats sont accessibles au public pen- tion et l’enregistrement du courrier, la dactylo-
dant les jours ouvrables et les heures de ser- graphie, les messages télex et radiophoniques,
vice. le protocole et les relations publiques.

Article 95 : Article 100 :


Les secrétaires cités à l’article précédent La division des services généraux est placée
assurent la distribution du travail aux res- sous l’autorité d’un secrétaire divisionnaire
ponsables des services des parquets et coor- assisté d’un ou plusieurs adjoints.
donnent leurs activités. Elle assure la gestion du personnel, du budget,
Ils assurent la discipline au sein du secrétariat. économat et intendance.

Article 96 : Article 101 :


Le secrétariat du parquet général de la Répu- La division des services administratifs relatifs à
blique comprend les services généraux, le ser- l’instruction judiciaire est placée sous la direc-
vice des relations publiques et protocole, les tion d’un secrétaire divisionnaire assisté d’un
ou plusieurs adjoints.
94

Il y est tenu les dossiers des rapports d’inspec- Il assure également la tenue des archives judi-
tion des parquets et prisons, des statistiques ciaires et des registres réglementaires afférents
du ressort, des avis d’ouverture et notes de fin à l’exécution des jugements.
d’instruction, les requêtes aux fins de fixation
d’audience, les jugements transmis pour exa- § 2. De l’inscription au registre
men par les tribunaux de grande instance, les du Ministère public
propositions de libération conditionnelle, les
recours en grâce et en réhabilitation. Article 106 :
Toutes les causes dont sont saisis les magistrats
Article 102 : du Ministère public sont inscrites sans désem-
Le secrétariat du parquet de grande instance parer au registre du Ministère public, exception
comprend les services généraux, les services faite des cas déterminés par le procureur géné-
de l’action publique et les services d’exécution ral de la République.
des jugements. Il est formellement interdit de différer l’inscrip-
Chaque service est placé sous la direction d’un tion au registre du Ministère public des affaires
secrétaire de première classe assisté d’un ou dont le parquet est saisi ou de les inscrire
plusieurs adjoints. d’abord dans des registres spéciaux.

Article 103 : Article 107 :

Les services généraux assurent la gestion du Chaque inscription contient le numéro d’ordre,
la date de l’inscription au registre du Ministère
personnel, du budget, économat et intendance.
public, les noms et éventuellement les pré-
Ils comprennent aussi en leur sein un service
noms, la profession et la nationalité du prévenu,
des relations publiques et protocole.
la qualification légale des faits, la date d’arres-
tation, la mise en détention préventive, les or-
Article 104 :
donnances de confirmation et éventuellement
Les services de l’action publique sont chargés de la mise en liberté.
de contrôler les services administratifs de l’ac-
Elle contient en outre la solution intervenue
tion publique et les détentions préventives et avec l’indication soit du jugement avec men-
de tenir les registres réglementaires afférants à tion de sa date, de la juridiction qui l’a rendu et
l’action publique. de son dispositif, soit du classement sans suite
Il y est tenu les dossiers mentionnés à l’alinéa avec bref exposé des motifs, soit du classement
2 de l’article 101, en particulier les rapports après paiement d’une amende transactionnelle.
d’inspection des tribunaux de paix, de police et
des juridictions coutumières et les jugements Article 108 :
transmis pour examen par lesdites juridictions. Lorsqu’une affaire concernant plusieurs préve-
nus a reçu une solution pour certains d’entre
Article 105 : eux, elle est réinscrite quant aux prévenus pour
Le service de l’exécution des jugements est lesquels elle n’a pas reçu de solution sous un
chargé notamment de l’établissement des nouveau numéro, mention étant faite de l’an-
pièces de procédure, du contrôle des calculs cien numéro d’inscription.
des peines, des relations avec le greffe pour le
recouvrement des amendes judiciaires et la ré- Article 109 :
cupération des dommages-intérêts d’office, des Pour les affaires à juger en cassation, en appel
relations avec les prisons. ou en révision, l’inscription contient en plus la
95

date et éventuellement le résumé du dispositif à l’article 64 du présent arrêté, un registre de


de la décision attaquée, l’indication de la juri- consultation sur les projets ou propositions de
diction qui l’a rendue, la date du recours et sa loi et les projets d’actes réglementaires et un
notification. registre des télex et messages.
Les causes revenant sur opposition contiennent
les mêmes indications avec en plus le numéro Article 114 :
d’ordre de la première décision. Il est tenu au sein des parquets:
– un registre du Ministère public au premier
Article 110 : degré;
Les inscriptions au registre du Ministère public – un registre du Ministère public en matière
se font sous un numéro d’ordre dont la série administrative au premier degré;
est continue. – un registre du Ministère public au degré
d’appel;
Les affaires dont les magistrats sont saisis en
– un registre du Ministère public en matière
dehors du siège au cours de leur déplacement
fiscale;
sont inscrites à leur retour au siège principal.
– un registre des objets saisis (R.O.S.);
– un registre des informations (R.I.);
§ 3. De la tenue des registres – un registre des faits non infractionnels
(R.F.N.I.);
Article 111 : – un registre des amendes transactionnelles
Les articles 59, 60, 61, alinéa 2, du présent arrêté (R.A.T.);
sont applicables aux secrétaires des parquets. – un registre des tutelles (R.T.);
– un registre de contrôle des détentions pré-
Article 112 : ventives;
Il est tenu au sein du parquet général de la – un registre audiencier;
République: – un registre d’exécution des arrêts et juge-
– un registre du Ministère public au premier ments;
et dernier degré (R.M.P.); – un registre des autres parquets (R.A.P.);
– un registre du Ministère public en appel – un registre du Ministère public des renvois
(R.M.P.A.); après cassation.
– un registre des pourvois en cassation en Article 115 :
matière pénale;
Il est tenu également:
– un registre des pourvois en cassation en
matière de droit privé, civil, coutumier, • deux registres des jugements et arrêts ren-
commercial, social et fiscal; dus au premier degré et en appel;
– un registre des contentieux de la constitu- • un registre relatif aux amendes judiciaires;
tionnalité; • un registre relatif aux dommages-intérêts;
– un registre des contestations électorales; • un registre relatif à l’exécution de la servi-
– un registre des affaires renvoyées aux sec- tude pénale subsidiaire;
tions réunies de la Cour suprême de justice • un registre de la répartition des travaux
après une deuxième cassation. aux dactylographes;
• un registre de la distribution du courrier
Article 113 : aux différents services;
Il est également tenu au parquet général de • un registre des messages télex et radiopho-
la République les registres du rôle énumérés niques;
96

• un registre de communication des dossiers § 1er. Des enquêtes


classés sans suite et par amendes transac-
tionnelles par les officiers de police judi- Article 120 :
ciaire ou les juges des tribunaux de paix et Lorsqu’un procès-verbal ou une plaine parvient
de police; au parquet, le magistrat qui l’examine doit le
• un registre indicateur d’entrée et de sortie. faire avec la plus grande attention, de manière à
en dégager le ou les points importants.
Article 116 :
Le registre des autres parquets (R.A.P.) contient Article 121 :
les mentions relatives notamment aux mandats Lorsqu’un dossier de police judiciaire est com-
d’amener, aux commissions rogatoires émanant plet, tout acte d’instruction devient superféta-
d’autres parquets, avis de recherches, suite toire.
donnée. En ce cas, le chef de l’office saisit directement
le tribunal pour autant qu’il ne subsiste aucun
Article 117 : doute sur la culpabilité des prévenus.
Les objets qui sont inscrits au registre des ob-
jets saisis sont ceux dont la saisie a été opé- Article 122 :
rée par les officiers du Ministère public ou les Lorsqu’une enquête menée par l’officier de
officiers de police judiciaire. Ces objets sont police judiciaire est insuffisante, le magistrat-
fidèlement dénombrés et clairement identifiés. instructeur doit combler les lacunes constatées
Lorsque les poursuites ont été décidées, le et déterminer tous les éléments qui lui sont
dossier dûment inventorié est transmis au indispensables pour étayer les conclusions et
greffe compétent, par cahier de transmission. se former une conviction.
Il importe, pour l’information de la juridiction Il peut charger de cette mission l’officier de po-
d’appel, qu’elle soit mise en possession de tous lice judiciaire premier saisi ou un autre officier
les éléments dont a disposé le premier juge. de police judiciaire au moyen d’une réquisition
d’information.
Article 118 : Toutefois, le magistrat vérifie toujours si tel ou
Le registre d’exécution des jugements et arrêts tel autre devoir ne peut être accomplit par lui-
comporte les mentions relatives au dispositif même plus rapidement et plus complètement
des jugements et arrêts de condamnation in- que par un officier de police judiciaire requis
tervenus dans toutes les affaires inscrites aux d’informer.
registres du Ministère public, à l’exception de
celles renvoyées aux tribunaux de paix, de po- Article 123 :
lice ou à un autre parquet. Les réquisitions d’information adressées aux
officiers de police judiciaire, ainsi que les réqui-
Article 119 : sitions à experts sont rédigées en termes pré-
Le registre des tutelles est destiné à l’inscrip- cis et clairs.
tion des doléances des personnes physiques Le recours aux réquisitions d’information ne
lésées inaptes à ester en justice, à assurer leur vaut uniquement qu’à l’égard des officiers de
défense ou à y pourvoir. police judiciaire du ressort. Dans les autres
hypothèses, il doit être adressé une commis-
Section 3 : sion rogatoire au magistrat du parquet dans le
Des instructions judiciaires et devoirs ressort duquel le devoir doit être effectué, avec
du magistrat instructeur pouvoir de délégation à un officier de police
judiciaire.
97

En cas d’urgence, elle pourra être adressée Article 128 :


directement à l’officier de police judiciaire. Le prévenu ou le témoin peut déposer dans la
Outre les devoirs prescrits, le magistrat-ins- langue de son choix.
tructeur laisse à l’officier de police judiciaire la Le procès-verbal est néanmoins acté en fran-
faculté de poser toutes les questions utiles et çais soit directement par l’officier de police
de procéder à tout devoir d’instruction néces- judiciaire ou le magistrat-instructeur, soit avec
saire à la manifestation de la vérité. le concours d’un interprète à ce requis régu-
lièrement.
Article 124 :
Il est conservé au dossier de l’affaire, une copie
de la plainte et du procès-verbal, de réquisition § 2. Des commissions rogatoires
d’information, de réquisition à experts ou de à exécuter à l’étranger
commission rogatoire.
Article 129 :
Article 125 : La commission rogatoire doit contenir un résu-
Le magistrat-instructeur doit, dès la réception mé succinct des faits, l’identité de la personne
d’une plainte ou d’un procès-verbal d’informa- concernée, la référence aux textes de loi violés,
tion préliminaire, relever les éléments néces- la qualification des faits et les points sur les-
saires à soutenir les poursuites et à entraîner la quels l’enquête est demandée.
conviction du tribunal saisi. Elle doit donner pouvoir de requérir le juge
d’instruction ou de déléguer tout officier du
Article 126 : Ministère public ou officier de police judiciaire
Lors du premier interrogatoire du prévenu ar- compétent.
rêté, le magistrat instructeur vérifie si l’officier
de police judiciaire a pris les mesures néces- Article 130 :
saires à la désignation du gardien des biens lais-
La commission rogatoire est transmise à l’au-
sés à son domicile.
torité judiciaire compétente par la voie hiérar-
Il vérifie également si tous les biens saisis entre chique et diplomatique.
les mains dudit prévenu ont été transmis au
parquet ou bien, dans le cas où la saisie a été Article 131 :
levée, restitués soit au prévenu, soit au gardien
de ces biens. La commission rogatoire peut, s’il échet, être
accompagnée d’une note explicative. Si les faits
Il en est de même de la récupération des peuvent être poursuivis à l’étranger, le dossier
sommes qui resteraient éventuellement dues est transmis pour disposition aux autorités
au prévenu notamment à titre de salaire. Ce
judiciaires étrangères.
dernier sera interpellé à ce sujet et le néces-
saire sera fait pour que ces sommes soient
Article 132 :
liquidées par l’employeur moyennant décharge.
En cas de proposition d’amende transaction-
Article 127 : nelle, la commission rogatoire précise l’adresse
à laquelle cette somme doit être envoyée et
L’interrogatoire du prévenu à ce sujet et les
invite le prévenu à fournir la preuve du verse-
mesures prises sont consignées dans un pro-
cès-verbal, versé au dossier administratif. ment effectué, dans un délai déterminé.

Ce dossier est consulté chaque fois que le pré-


venu ou le condamné introduira une réclama-
tion relative à la récupération de ses biens.
98

§ 3 .Des commissions rogatoires Article 137 :


à exécuter au Congo L’autorisation préalable du procureur général
Article 133 : ou du procureur de la République n’est pas re-
quise en ce qui concerne les classements sans
La commission rogatoire est adressée directe- suite.
ment au magistrat du parquet compétent pour
Cependant, une note de classement leur est
en assurer l’exécution, avec pouvoir de déléga-
envoyée chaque fois qu’il s’agit d’une affaire qui,
tion à un officier de police judiciaire.
le cas échéant, requiert l’autorisation préalable
du procureur général de la République, du pro-
Article 134 : cureur général ou du procureur de la Répu-
La copie de la commission rogatoire versée au blique pour l’exercice des poursuites.
dossier judiciaire porte, en marge, mention de
l’envoi d’une copie aux procureurs généraux et Article 138 :
aux procureurs de la République. Les autorités administratives ne doivent pas
être avisées des cas d’infraction au code de la
§ 4. Des mandats d’amener à exécuter route sans lésions de personnes et sans ivresse
en dehors du parquet chargé de du conducteur, du moment que ces affaires
l’instruction sont classées sans suite ou terminées après
paiement d’une ou de plusieurs amendes tran-
Article 135 : sactionnelles.
L’envoi des mandats d’amener en dehors du Il en est de même de la divagation d’animaux,
ressort du parquet chargé de l’instruction se sauf si des blessures ont été causées aux per-
fait conformément à la procédure fixée pour sonnes.
l’envoi des commissions rogatoires.
Article 139 :
§ 5. Des frais occasionnés par l’exécution Le procureur général de la République, le pro-
des commissions rogatoires émanant de cureur général et le procureur de la Répu-
l’étranger blique peuvent revenir sur chaque décision de
classement.
Article 136 : Le procureur de la République veille à ce que
Sauf le cas des expertises longues et coûteuses, ses substituts lui communiquent régulièrement
les frais occasionnés par l’exécution des com- les dossiers classés. Il vise ces dossiers.
missions rogatoires en matière répressive sont
supportés, à titre de réciprocité, par le Trésor Article 140 :
public. Le procureur de la République avise le procu-
reur général s’il constate que certains classe-
S’il existe une convention entre le Congo et le
ments ordonnés par ses substituts sont injusti-
pays requérant, les frais causés par l’exécution
fiés ou lorsque l’instruction traîne sans raisons
de ces actes sont supportés conformément
plausibles.
aux dispositions conventionnelles.
Dans le cas contraire, l’État congolais avance Article 141 :
ces frais et les récupère auprès de l’État requé- Lorsque le chef de l’office a approuvé la pro-
rant. position de classement par amende transac-
tionnelle, en cas de non paiement, le magistrat-
Section 4 : instructeur peut poursuivre le prévenu sans
Du classement sans suite des affaires devoir se référer à nouveau au chef d’office.
99

Section 5 : sier, le magistrat-instructeur établit une note


De la décision d’exercer les poursuites de fin d’instruction qui précise ou complète
l’avis initial en ce qui concerne la prévention,
Article 142 : les preuves ou éléments recueillis et contient,
La décision d’exercer les poursuites est réser- le cas échéant, l’examen de la question de droit.
vée, dans les cas déterminés par le procureur Le libellé de la prévention est d’une importance
général de la République, soit à lui-même, soit primordiale, il doit être établi avec un soin tout
au procureur général, soit au procureur de la particulier et doit contenir l’énumération de
République. tous les éléments des faits constitutifs de l’in-
fraction, leur qualification en droit et la réfé-
Section 6 : rence du texte légal applicable.
De l’avis d’ouverture et de Les témoins à citer sont mentionnés, la durée
la note de fin d’instruction de la détention est précisée.

Article 143 : Les conclusions du magistrat instructeur sont


accompagnées de la mention des circonstances
Il est établi un avis d’ouverture et une note de militant en faveur de telle ou telle décision.
fin d’instruction dans les affaires déterminées Cette note doit être concise, objective et claire.
par le procureur général de la République. À moins de modifications à y apporter, il n’y a
plus lieu de reproduire dans une note de fin
Article 144 : d’instruction, l’identité complète du prévenu, la
Le procureur de la République doit s’en référer prévention ou l’exposé des faits.
au procureur général chaque fois qu’il sent en
lui la moindre hésitation ou le moindre scru- Article 147 :
pule. Les notes de fin d’instruction sont établies
Le procureur général dans le même cas conformément à l’article 159 ci-dessous.
s’adresse au procureur général de la Répu-
blique. Section 7 :
Il en est de même chaque fois qu’une affaire, De la transmission
soit en raison de la personnalité de l’inculpé, des dossiers, rapports et pièces, de
soit en raison de telle circonstance ou de telle l’information des autorités politico-
considération spéciale, paraît délicate. administratives et des parties, de la
détention de sommes d’argent
Article 145 :
Dès l’ouverture d’une enquête dont les offi- § 1er. De la transmission
ciers du Ministère public ont à aviser le pro- des dossiers judiciaires
cureur de la République, le magistrat instruc-
teur envoie aussitôt un avis qui mentionne le 1. De la transmission des dossiers
numéro d’inscription de l’affaire au registre du au procureur de la République
Ministère public, l’identité de l’inculpé, l’exposé ou au procureur général
sommaire des faits, le libellé de la prévention
et la conclusion provisoire du même magistrat. Article 148 :
Le magistrat-instructeur joint le dossier judi-
Article 146 : ciaire à toute note de fin d’information ou
À la fin de l’enquête, au moment du classement d’instruction transmise au procureur de la
sans suite, de la poursuite ou de l’envoi du dos- République.
100

Dans les affaires pour lesquelles la décision des § 2. De l’information à donner aux
poursuites a été réservée au procureur géné- autorités politiques et administratives
ral, le procureur de la République transmet à
son tour au procureur général le dossier avec 1. Des informations à fournir
lesdites notes.
Article 151 :
Tout dossier transmis par le magistrat-instruc-
Les autorités politiques, administratives et mili-
teur doit être dûment inventorié et classé, en
taires doivent, dans l’intérêt général, être infor-
règle générale par ordre chronologique (en
mées de tous agissements délictueux repro-
commençant par la plainte ou par le premier
chés à leurs subordonnés.
procès-verbal).
Elles doivent l’être également de l’exercice de
Exceptionnellement, pour les affaires relatives à
l’action publique et de la solution intervenue à
plusieurs infractions, les documents sont clas-
charge de leurs administrés au sujet des faits
sés, suivant chaque infraction et, pour chacune
d’une gravité telle que doit être appelée la légi-
d’elles par ordre chronologique.
time attention sur leur répercussion sur l’ordre
Les magistrats établissent leurs procès-verbaux et la tranquillité publique ou sur la qualité de
en double, notent et paraphent leurs dossiers leur auteur.
au fur et à mesure de l’instruction.
L’inventaire est établi et signé par le secré- Article 152 :
taire du parquet qui doit préciser la nature de Ces communications sont faites par les magis-
chaque pièce du dossier. trats qui détiennent la décision de poursuites.

Article 149 : Article 153 :


Le dossier judiciaire doit, au préalable, être Le procureur de la République avise les autori-
purgé de toute correspondance n’ayant pas tés locales de l’ouverture d’une instruction à la
pour objet d’éclairer les faits, de fournir des charge des agents inférieurs de l’administration
éléments de preuve ou des renseignements. ou des agents des cadres spéciaux équivalents
Cette correspondance est classée dans le dos- placés sous leurs ordres.
sier administratif. Il les avise de la délivrance d’un mandat d’ame-
ner, de la mise en détention préventive ou du
2. De la transmission des dossiers
paiement d’une amende transactionnelle et du
d’un parquet à un autre
dispositif de la sentence intervenue.
Article 150 :
Article 154 :
Lorsqu’un dossier est à transmettre, pour com-
pétence ou disposition, à un autre parquet, il Lorsqu’une instruction est ouverte à la charge
est, après avoir été inventorié, communiqué d’une personne investie d’un mandat public ou
au procureur de la République qui en vérifie contre un agent ou un fonctionnaire, le parquet
la nécessité. n’a pas à demander à leurs supérieurs s’ils n’ont
pas d’objection à formuler contre les pour-
C’est lui qui l’adresse au parquet secondaire
suites envisagées.
compétent de son ressort ou à son collègue s’il
fait partie d’un autre ressort. Il appartient à ces autorités d’agir de leur
propre initiative auprès du chef de l’office pour
Si la transmission doit être faite à un parquet
faire valoir les raisons qui paraîtraient écarter
du ressort d’une autre Cour d’appel, le dossier
l’exercice de l’action publique.
est adressé au procureur général qui en assure
l’acheminement.
101

Article 155 : Il apprécie seul l’opportunité de la communica-


Les autorités informées de l’ouverture de l’ac- tion des pièces d’un dossier répressif ou disci-
tion publique à la suite des faits graves de na- plinaire, moyennant paiement des frais détermi-
ture à attirer l’attention du gouvernement, sur nés à cet effet.
les délinquants nationaux ou étrangers doivent
informer les autorités judiciaires dans chaque 2. Des renseignements à fournir aux parties
cas particulier, de l’intérêt politique qui est en
Article 158 :
jeu et de l’opportunité éventuelle d’un classe-
ment sans suite. Le magistrat-instructeur informe le plaignant
de la suite réservée à la plainte; il avise celui-
2. De la transmission des copies de ci du classement sans suite, du paiement d’une
jugements et arrêts amende transactionnelle ou de la décision de
poursuivre.
Article 156 : En cas de classement sans suite, les pièces ver-
Le procureur de la République ou le procureur sées au dossier par le plaignant ou saisies entre
général selon le cas transmet au gouvernement ses mains lui sont immédiatement restituées et
de région ou à l’autorité concernée une copie sans attendre qu’elles soient réclamées.
des jugements ou arrêts rendus à l’encontre Le magistrat-instructeur donne également, à la
des personnes investies d’un mandat politique demande du dénonciateur, connaissance à ce
ou des fonctionnaires et agents de l’adminis- dernier des suites réservées à la dénonciation.
tration.
La transmission est faite d’office si le jugement
ou arrêt est passé en force de chose jugée. § 4. Des pièces et rapports
à envoyer au procureur général
En dehors de ce cas, la copie n’est transmise
que sur demande de l’autorité intéressée. Article 159 :
Il convient, cependant, que le procureur de la Les avis d’ouverture et notes de fin d’instruc-
République ou le procureur général, selon le tion sont établis au maximum, en sept exem-
cas, l’informe du dispositif de tout jugement ou plaires répartis comme suit: un exemplaire est
arrêt, même si celui-ci n’est pas encore passé versé au dossier, six exemplaires à envoyer au
en force de chose jugée. procureur de la République qui les répartit à
Les jugements ou arrêts rendus sur appel ou son tour comme suit: un exemplaire à envoyer
sur opposition seront également transmis en aux archives, un à l’autorité administrative dont
copie. relève le prévenu, quatre exemplaires à envoyer
au procureur général.
§ 3. Des renseignements à fournir aux Celui-ci les répartit comme suit: un exemplaire
parties et aux personnes intéressées au procureur général de la République pour
les cas où les décisions de poursuites lui sont
1. De la délivrance de copies et de la réservées, un exemplaire au ministre dont ré-
communication des dossiers répressifs pond le prévenu.

Article 157 : Article 160 :


Le procureur général près la Cour d’appel a Les jugements ou arrêts sont transmis en au-
seul la garde et la disposition des dossiers ré- tant d’exemplaires et dans les mêmes condi-
pressifs et disciplinaires en cours ou clos. tions que les avis d’ouverture et les notes de
fin d’instruction.
102

Article 161 : Les rapports sur l’inspection judiciaire des tri-


Immédiatement après la sentence, il est trans- bunaux de paix ou de police sont envoyés en
mis au procureur général, une copie du juge- quatre exemplaires au procureur général qui
ment ou arrêt de toute affaire dans laquelle est les répartit comme suit: un exemplaire pour
prononcé soit l’acquittement, soit une peine ses archives, deux exemplaires pour le procu-
supérieure à un an. reur général de la République et un exemplaire
pour les autorités régionales.
Il n’en est cependant pas ainsi lorsque l’officier
du Ministère public aura interjeté appel dudit Article 165 :
jugement ou arrêt. Dans ce cas, il indique les
motifs de son appel. Les tableaux trimestriels du registre du Minis-
tère public sont conformes aux modèles dé-
Avant la transmission de la copie du jugement terminés par le procureur général de la Répu-
ou arrêt, dans les cas visés au premier alinéa de blique.
l’article 162, le dispositif de celui-ci est commu-
niqué au procureur général ou au procureur de
Article 166 :
la République.
Les dossiers ouverts sur les tentatives de sui-
Article 162 : cide et décès suspects doivent être commu-
niqués au procureur général à la clôture de
Lorsqu’un jugement ou arrêt de condam- l’instruction et être accompagnés d’une note
nation est définitivement passé en force de succincte en quatre exemplaires.
chose jugée, un bulletin de condamnation ainsi
qu’une copie de jugement ou arrêt sont adres-
Article 167 :
sés directement au service du casier judiciaire
avec copies au procureur général près la Cour Il pourra être joint, outre les copies indiquées
d’appel. ci-dessus, toutes copies dont on prévoit que le
destinataire d’une lettre ou d’un recours aura
À la fin de chaque année, il est établit un relevé besoin.
de toutes les décisions intervenues lequel est
envoyé au service du casier judiciaire Il en est de même des avis de poursuites ou des
rapports susceptibles d’intéresser le Conseil
Article 163 : exécutif soit par la personnalité des inculpés ou
des victimes, soit par la nature des infractions,
Mensuellement, le rapport d’inspec- soit par l’importance des problèmes adminis-
tions de la prison du chef-lieu faites par tratifs ou judiciaires posés.
les magistrats du parquet de grande
instance doit être envoyé au procureur § 5. De la détention de sommes
général. d’argent par les parquets

Article 164 : Article 168 :


La fin de chaque inspection donne lieu à la Le parquet doit retenir les sommes d’argent
rédaction d’un rapport établi au moins en 8 ou valeurs, saisies à l’occasion d’une instruction
exemplaires. judiciaire, jusqu’à ce qu’intervienne soit une
Il est adressé au procureur général quatre mainlevée ordonnée par le magistrat-instruc-
exemplaires de ce rapport répartis comme suit: teur, soit une décision de poursuites devant la
deux pour ses archives et deux pour le procu- juridiction répressive.
reur général de la République.
103

Article 169 : L’attestation «modèle C 23A» constitue la


En cas de mainlevée, les sommes et valeurs pièce justificative prévue par le règlement sur la
sont, par le magistrat, restituées comme telles comptabilité publique pour les sommes prises
contre décharge aux ayants-droit. en recette par les comptables et destinées à
être remboursées ultérieurement à des tiers.
En cas de décision de poursuites, elles sont Cette attestation doit être acquittée, au verso,
transmises à titre d’objets saisis, et ce contre en cas de remboursement de la somme dépo-
décharge, au greffe de la juridiction répressive sée. Si le bénéficiaire ne peut signer, il doit, en
dès la saisine de celle ci. présence de deux témoins si possible, apposer
Dans les deux cas, ces sommes et valeurs sai- son empreinte digitale sur l’attestation.
sies ne peuvent pas être versées à un comp-
table public, elles doivent être représentées à Section 8 :
titre d’objets saisis. De la détention préventive,
des recours du Ministère public
Article 170 : et de la production pénitentiaire
Lorsqu’il détient des fonds à un autre titre, et
notamment les montants de dommages-inté- § 1er. De la détention préventive
rêts alloués d’office par le tribunal, l’officier du
Ministère public, si le bénéficiaire est sur place, Article 172 :
n’est qu’un intermédiaire entre le débiteur et Le magistrat-instructeur doit particulièrement
le créancier. veiller à ce que la détention préventive ne soit
Dans ce cas, il peut remettre immédiatement, pas la règle, mais l’exception.
contre décharge ou suivant un procès-verbal Lorsque les faits reprochés au prévenu sont
de remise, les fonds détenus au bénéficiaire. sans gravité, le magistrat instructeur propo-
Dans cette hypothèse, les fonds ne peuvent pas sera le dossier au classement sans suite ou, le
être versés au comptable public. plus souvent, invitera le prévenu à payer une
amende transactionnelle, assortie, s’il échet, du
Article 171 : paiement des dommages-intérêts à la victime.
En cas d’absence de bénéficiaire de ces dom-
mages-intérêts ou d’autres sommes remises Article 173 :
aux officiers du Ministère public en vertu de Le magistrat-instructeur doit, sous la sur-
leurs attributions de tutelle, ces magistrats veillance du chef d’office, présenter toute per-
versent ces fonds au comptable public qui, en sonne détenue préventivement en chambre du
l’occurrence, est le greffier. conseil dans le respect strict des délais impartis
Celui-ci prend ces fonds en recette pour par la loi.
compte de tiers en spécifiant, d’après les indi- Il ne présentera au juge que les pièces stric-
cations à lui fournies par le magistrat intéressé, tement nécessaires à lui permettre d’établir la
la nature de cette prise en recette. réunion des conditions légales de détention.
Au vu de l’extrait du livre de caisse du greffier Il devra interjeter appel de l’ordonnance du
comptable, l’ordonnateur délégué établit les juge refusant la détention préventive toutes les
attestations «modèle C 23A » qu’il renvoie au fois que les circonstances qui la justifient ne lui
greffier. paraîtront pas fondées.
Sur avis du magistrat, le greffier effectue le paie-
ment au bénéficiaire ou bien fait parvenir cette Article 174 :
attention au comptable chargé d’effectuer le Le magistrat-instructeur reste tenu de présen-
paiement aux ayants-droit. ter régulièrement les détenus préventifs en
104

chambre du conseil, durant toute la période à la fin du quatrième trimestre, établira un rap-
de transmission du dossier au procureur de la port annuel unique pour tout son ressort.
République ou au procureur général. Le rapport annuel du procureur général sera
destiné à l’administration centrale du départe-
§ 2. Des recours du Ministère public ment de la Justice qui établira un rapport an-
nuel pour l’ensemble des prisons du pays à l’in-
Article 175 : tention du procureur général de la République.
L’officier du Ministère public devra obliga- Les rapports dont mention au présent article
toirement exercer son recours à toutes fins devront refléter autant que possible, l’accrois-
utiles, toutes les fois que le prévenu aura été sement ou la chute de la production, les causes
condamné à la peine de mort ou de servitude et les voies et moyens mis ou à mettre en
pénale à perpétuité. oeuvre pour y remédier.
La peine de mort prononcée en dernier res-
sort devra obligatoirement faire l’objet d’un TITRE III :
recours en grâce.
DES TRIBUNAUX DE PAIX ET
Article 176 :
DES TRIBUNAUX DE POLICE
L’officier du Ministère public sera également Section 1re :
tenu d’exercer son recours, toutes les fois qu’il Généralités
estimera que la peine prononcée par le juge
n’est pas proportionnée au caractère grave ou Article 179 :
pas grave reconnu aux faits de la cause.
Les dispositions du présent titre relatives
Il veillera de même à ce que le dossier des aux tribunaux de police resteront en vigueur
condamnés qui remplissent les conditions im- jusqu’à l’installation des tribunaux de paix.
posées par la loi pour bénéficier d’une libéra-
tion conditionnelle soit introduit à temps utile Article 180 :
auprès du procureur général de la République. En raison du caractère hybride de leurs fonc-
tions de juges et officiers du Ministère public,
§ 3. De la compétence pénitentiaire les juges des tribunaux de paix sont régis par
les dispositions du présent règlement appli-
Article 177 : cables aux tribunaux et aux parquets.
Les procureurs généraux et les procureurs de
Section 2 :
la République doivent contrôler régulièrement
De l’inscription au rôle et au registre
les efforts fournis par les gardiens des prisons
du Ministère public
de leur ressort en ce qui concerne la mise au
travail des détenus en général et la production Article 181 :
pénitentiaire en particulier.
L’inscription au rôle des affaires dont les tribu-
naux de police sont saisis se fait conformément
Article 178 :
aux dispositions applicables aux tribunaux en
Les gardiens des prisons transmettront trimes- cette matière.
triellement au procureur de la République le
rapport relatif à la production pénitentiaire des Article 182 :
détenus sous leur surveillance.
L’inscription au registre du Ministère public se
Le procureur de la République transmettra à fait suivant les mêmes règles que celles appli-
son tour ce rapport au procureur général qui, cables aux parquets.
105

Article 183 : Section 4 :


Il est tenu au greffe du tribunal de police no- Des pièces périodiques établies
tamment : par les juges des tribunaux de police
• un registre du rôle;
• un registre des états de frais; Article 188 :
• un registre relevé des amendes et frais de Il est établi un tableau récapitulatif reprenant
justice; le nombre d’affaires inscrites avec indication
• un registre des saisies et confiscations; du premier et du dernier numéro du mois, le
• un registre des affaires jugées. nombre d’affaires en cours au début du mois, le
nombre d’affaires classées sans suite, terminées
Article 184 : par amende transactionnelle, transmises et le
Les états de frais sont dressés par le greffier au nombre d’affaires jugées.
bas de la feuille d’audience et, en l’absence du Le nombre d’affaires dans lesquelles les incul-
greffier, par le juge au bas du jugement. pés sont inconnus est indiqué en note.

Article 185 : Article 189 :


En sa qualité d’officier du Ministère public, le Il est également établi une liste récapitulative
juge de police tient les mêmes registres que des affaires restant en cours au dernier jour
ceux prévus aux dispositions applicables aux du mois.
parquets en la matière.
Article 190 :
Il n’est cependant pas tenu un registre des
tutelles. Les dossiers relatifs à ce registre sont Il est procédé de la même manière pour indi-
transmis immédiatement au parquet de grande quer les témoins et les prévenus libres à la dis-
instance. position du tribunal au dernier jour du mois.

Section 3 : Section 5 :
De la transmission des jugements des Des sommes d’argent détenues
par les tribunaux de police
tribunaux de police et des dossiers
classés sans suite Article 191 :
Les mêmes règles que celles prescrites aux offi-
Article 186 :
ciers du Ministère public en cette matière sont
Au début de chaque mois, le juge de police applicables autant que de besoin aux juges des
transmet au procureur de la République les tribunaux de police.
dossiers classés sans suite. Il en est de même
des dossiers classés après paiement d’une TITRE IV :
amende transactionnelle.
DISPOSITIONS COMMUNES
Il y est joint une note de classement. AUX COURS,TRIBUNAUX ET
PARQUETS
Article 187 :
Il est transmis au procureur de la République § 1er. De la flagrance
tous les jugements rendus par le tribunal de
police, dans le délai le plus bref possible, en Article 192 :
tous cas, dans le mois de leur prononcé. Lorsqu’il lui aura été déférée une personne ar-
rêtée pour l’infraction intentionnelle flagrante
ou réputée telle, l’officier du Ministère public
106

inscrira aussitôt la cause au registre du Minis- Article 197 :


tère public et traduira immédiatement le pré- Annuellement et aux dates indiquées, les rap-
venu devant les cours et tribunaux. ports, statistiques et prévisions budgétaires
Il veillera à ce que les témoins éventuels com- prévus par les instructions spéciales en la ma-
paraissent en même temps que le prévenu. tière, doivent être rédigés conformément aux
modèles déterminés par le procureur général
Article 193 : de la République.
La cause sera sur-le-champ mise au rôle, appe-
lée, instruite et plaidée et le jugement ou arrêt
§ 3. Des correspondances avec les tiers
prononcé aussitôt les débats clôturés.
et les supérieurs hiérarchiques
Les cours et tribunaux veilleront avec soin aux
droits de la défense, conformément à ce qui Article 198 :
est déterminé par la loi en matière d’infraction
intentionnelle flagrante. Il est interdit aux membres des cours, tribu-
naux et parquets hormis le chef de juridiction
Article 194 : ou d’office, de correspondre avec des tiers,
voire avec des prévenus au sujet d’affaires qu’ils
Lorsque les cours et tribunaux ordonneront traitent et même au sujet des mesures d’ins-
le renvoi à l’une de leurs plus prochaines au- truction ou autres qu’ils sont amenés à prendre
diences aux fins d’une mise en état plus ample dans l’exercice des droits que la loi leur confère.
de la cause, ils seront tenus d’indiquer la date
de cette audience et de préciser les devoirs Le magistrat n’a à rendre compte de ses actes
d’instruction requis du Ministère public. à personne, sauf à ses chefs.
L’officier du Ministère public procédera à ces
Article 199 :
devoirs d’instruction toutes affaires cessantes
et devra en faire rapport journalier à son chef Le magistrat ne peut correspondre avec ses
d’office. supérieurs que par la voie hiérarchique.
Si le prévenu est placé en détention préventive, Seul le procureur général de la République cor-
il veillera à la régularité de sa détention. respond avec le président de la République, les
ministres et les ambassadeurs.
§ 2. Des notes biographiques,
§ 4. De la gestion du mobilier
des rapports et statistiques
et des bibliothèques
Article 195 :
Article 200 :
Les notes biographiques des magistrats doivent
être faites chaque année à dater du 1er juillet, Les chefs de juridiction et d’office assurent cha-
suivant le modèle fixé par la commission per- cun en ce qui le concerne la gestion du mobi-
manente de l’administration publique. lier de la Cour, du tribunal ou du parquet.
Elles sont transmises au procureur général de La gestion de la bibliothèque est assurée
la République, avec les avis des chefs hiérar- conformément aux instructions 012 du 2 août
chiques du magistrat. 1979 relatives à la gestion des bibliothèques.

Article 196 : Article 201 :


Les notes biographiques des agents de l’ordre Il doit être procédé à l’inventaire de la biblio-
judiciaire et des officiers de police judiciaire thèque et du mobilier chaque fois que la ges-
sont établies et transmises dans les mêmes tion de la juridiction ou de l’office change de
conditions que celles prévues à l’article 195. titulaire.
107

Le chef de juridiction ou d’office est personnel- Article 204 :


lement responsable des manquants constatés Le présent arrêté entre en vigueur à la date de
par son successeur ou en cours de gestion. sa signature.
Les inventaires doivent être établis à l’avance
en plusieurs exemplaires, complétés au fur et à Article 205 :
mesure des acquisitions. Les règlements d’ordre intérieur des cours et
Ils sont signés après vérification lors de la re- tribunaux pris en application du présent arrêté
mise-reprise de l’office ou de la juridiction. entreront en vigueur le jour de leur publica-
tion.

§ 5. Des abréviations courantes


CIRCULAIRE N° 01/008/
Article 202 : IM/PGR/2011 RELATIVE
Il peut être employé dans les rapports et pièces À L’ORDONNANCE-LOI
périodiques, les abréviations suivantes: N° 82/020 DU 31 MARS
R.C. : Rôle civil 1982 PORTANT CODE DE
R.P. : Rôle pénal L’ORGANISATION ET DE LA
R.C.A. : Rôle civil en appel
R.P.A. : Rôle pénal en appel COMPÉTENCE JUDICIAIRES
R.A. : Rôle administratif TELLE QUE MODIFIÉE À CE
A.O.I. : Avis d’ouverture d’instruction JOUR
N.F.I. : Note de fin d’instruction
A.O.N.F.I. : Avis d’ouverture et note de fin CHAPITRE Ier :
d’instruction PRINCIPE DE LA PLÉNITUDE
R.M.P. : Registre du Ministère public DE L’EXERCICE DE L’ACTION
R.A.T. : Registre des amendes transaction- PUBLIQUE ENTRE LES MAINS
nelles DES PROCUREURS GÉNÉRAUX
R.F.N.I. : Registre des faits non infraction- PRÈS LES COURS D’APPEL
nels
R.A.P. : Registre «autres parquets» Aux termes de l’article 13 de l’ordonnance-loi
R.T. : Registre des tutelles précitée, l’exercice de l’action publique dans
B.C.S. : Bureau central de signalement toute sa plénitude et devant toutes les juridic-
R.O.S. : Registre des objets saisis tions de son ressort appartient au procureur
général près la Cour d’appel.
TITRE V : Il s’ensuit que le procureur général près la
DISPOSITIONS FINALES Cour d’appel peut requérir et soutenir l’ac-
tion publique devant toutes les juridictions de
Article 203 : l’ordre judiciaire installées dans son ressort,
Les règlements d’ordre intérieur des cours, tri- sauf devant la Cour de cassation ou, à titre
bunaux et parquets, les règlements du service transitoire, devant la Cour Suprême de Justice.
des greffes et secrétariats ainsi que les règle- Depuis 1982, le pays est engagé dans le proces-
ments de la tenue des registres à ces services sus de la décentralisation. L’action du parquet
sont abrogés en leurs dispositions contraires n’a pas été épargnée. Il ne se conçoit plus que
au présent arrêté. le Procureur général de la République centra-
lise entre ses mains la plénitude de l’exercice
de l’action publique.
108

Le Procureur général de la République exerce La décentralisation de la plénitude de l’action


près la Cour Suprême de Justice les fonctions publique emporte plusieurs conséquences, en
du ministère public, en ce compris l’action pu- ce qui concerne l’administration des parquets,
blique, conformément à l’article 12 de la même le Règlement d’ordre intérieur des parquets et
ordonnance-loi. Le texte de la loi en discus- la tenue des registres.
sion au Parlement a reconduit la substance des L’article 15 de l’ordonnance-loi susvisée stipule
textes existants. que le Procureur général près la Cour d’appel
règle l’ordre intérieur des parquets et la tenue
CHAPITRE II : des registres. Cependant, en vertu du droit de
DÉROGATIONS INTERVENTION surveillance et d’inspection lui reconnu par la
EXCEPTIONNELLE loi, le Procureur de la République doit veiller à
DU PROCUREUR GÉNÉRAL l’uniformisation des règlements intérieurs et de
DE LA RÉPUBLIQUE la tenue des registres.
Aux termes de l’article 12 de la même ordon- Son droit d’inspection et de contrôle emporte
nance-loi, le Procureur Général de la Répu- le droit d’instruction qui permet au Procureur
blique, sur injonction du Ministre de la Justice : Général de la République d’édicter des circu-
laires et instructions uniformes applicables sur
1) peut initier ou continuer toute instruction
toute l’étendue du pays.
préparatoire portant sur des faits infrac-
tionnels qui ne ressortent pas de la com-
pétence de la Cour suprême de justice ;
1. Administration des parquets et la
2) peut également et même d’office et pour
tenue des registres
l’exécution des mêmes devoirs, faire in- Un règlement intérieur des parquets sera
jonction aux procureurs généraux près les édicté à l’intention des procureurs généraux
cours d’appel ; près les cours d’appel. Les registres du minis-
3) peut acquérir et soutenir l’action publique tère public à volants devront être réimprimés
devant tous les cours et tribunaux de et remis en usage. Les registres d’exécution de
l’ordre judiciaire et à tous les niveaux. jugements doivent être tenus avec le plus grand
soin. Les attestations de remise des condam-
Le même article dispose que le Procureur nés à la prison seront jointes aux dossiers
Général de la République a un droit de sur- administratifs après contrôle par le magistrat
veillance et d’inspection sur les parquets géné- intéressé . Les registres des objets saisis seront
raux près les cours d’appel. tenus correctement. L’envoi des objets saisis la
Ce droit qu’il exerce de plano l’autorise à de- COGEBISCO, au greffe, ainsi que toute autre
mander ou à recevoir en communication tout destination leur assignée devra apparaître clai-
dossier en instruction à l’office du procureur rement. Des instructions complémentaires
général près la Cour d’appel ou aux offices parviendront ultérieurement aux procureurs
subalternes. Cependant, il ne peut en l’absence généraux près les cours d’appel.
d’injonction du Ministre de la Justice, se substi-
tuer pour poser des actes d’instruction ou de 2. Gestion du personnel
poursuite, à l’office qui mène l’enquête. Les procureurs généraux près les cours d’appel
disposent du pouvoir de gestion du personnel
CHAPITRE III : magistrat de leur ressort. Ce pouvoir s’exerce
dans les limites du statut des magistrats et des
POUVOIRS DES PROCUREURS
textes pris pour son exécution.
GÉNÉRAUX PRÈS LES COURS
D’APPEL Les procureurs généraux près les cours d’appel
disposent également du pouvoir de gestion du
109

personnel de l’ordre judiciaire et de la police vernement. Elle n’est pas à confondre avec la
judiciaire des parquets de leur ressort. Cette direction.
gestion sera conforme au statut régissant ledit Les officiers du ministère public exercent leurs
personnel et aux mesures prises pour son exé- fonctions du ministère public sous la direction
cution. et la surveillance de leurs chefs hiérarchiques
Dans l’un et l’autre cas, le Procureur général (articles 12, 13, 16 du même Code), mais sous
de la République est pleinement informé de l’autorité du Ministère de la Justice.
cette gestion. Il en est de même du Président Par ailleurs, le Ministre de la Justice a le droit
du Conseil Supérieur de la Magistrature. d’injonction, en ce sens qu’il peut prescrire au
Procureur général de la République, au Pro-
3. Inspection des parquets cureur général près la Cour d’appel de faire
Les procureurs généraux près les cours d’ap- usage de ses pouvoirs légaux d’instruction et
pel inspecteront régulièrement les parquets de poursuites lorsqu’il estime que c’est à tort
de grande instance et les parquets près les qu’ils s’en abstiennent.
tribunaux de paix de leur ressort. La même Toutefois, seuls le Procureur général de la Ré-
obligation incombe aux procureurs de la Répu- publique devant la Cour Suprême de Justice et
blique en ce qui concerne les parquets près les le Procureur général près la Cour d’appel de-
tribunaux de paix de leur ressort. Une copie vant les juridictions de son ressort détiennent
de chaque rapport d’inspection sera desti- la plénitude de l’action publique.
née au Procureur général de la République.
Les parquets généraux et les parquets qui en Ils ont reçu de la loi le pouvoir de l’exercer ;
dépendent seront également inspectés périodi- lorsqu’ils agissent sur injonction du Ministre de
quement par les magistrats du parquet général la Justice, ils le font sous leur responsabilité per-
de la République. sonnelle. Les officiers du ministère public sont
soumis à l’autorité du Ministère de la Justice
quand ils agissent comme agents du pouvoir
4. Rapports trimestriels
exécutif. Mais ils participent à l’indépendance
Dans les dix jours de l’expiration de chaque tri- du pouvoir judiciaire quand ils exercent des
mestre, chaque parquet élaborera un rapport fonctions propres à ce pouvoir, notamment au
trimestriel de ses activités, plus spécialement siège, dans les instructions et dans l’accomplis-
en ce qui concerne les affaires pénales. sement des devoirs de tutelle (voir mercuriale
Les différents rapports, en ce compris celui du du 04 octobre 1968, pp. 30 à 33).
Parquet général près la Cour d’appel, seront Les rapports entre le Ministre de la Justice, le
centralisés par les procureurs généraux qui en Procureur général de la République et les pro-
transmettront copie au Parquet général de la cureurs généraux près les cours d’appel doivent
République. être parfaits et empreints d’une franche et
complète collaboration pour l’obtention d’une
Appendice : Autorité du Ministre de la meilleure justice sur l’ensemble du territoire
Justice sur les officiers du ministère pu- de la République Démocratique du Congo.
blic
L’article 10 du Code de l’organisation et de la
Le Procureur Général de la République,
compétence judiciaires, à l’instar de l’article 13
du même Code place des officiers du minis- Flory KABANGE NUMBI
tère public sous l’autorité du Ministre de la
Justice. L’autorité est une caution politique du
responsable de la politique judiciaire du gou-
110

CIRCULAIRE N° 003/D.008 / vient d’être dit, a eu pour conséquence que la


connaissance des infractions qui y étaient pré-
IM/PGR/2006 DU 12 JUIN vues, est désormais dévolue aux Tribunaux
2006 RELATIVE À LA de paix et de Grande instance suivant la dis-
DISSOLUTION DE LA COUR tinction établie par la loi ,sous réserve de la
compétence personnelle de la Cour d’ appel
DE SURETÉ DE L’ETAT et de la Cour suprême de justice en vertu des
ET À SES CONSÉQUENCES privilèges de juridiction prévus aux articles 153
(Recueil de circulaires et instructions générales, alinéa 3, 163 et 164 de la Constitution, 94 alinéa
notes de service et commentaires du Procureur 2 et 98 alinéa 1 du Code de l’organisation et de
général de la République, 2007, p. 71) la compétence judiciaires.
Il découle de tout ce qui précède que la sup-
L’article 225 de la Constitution dispose que la pression décidée par la Constitution doit être
Cour de sûreté de l’Etat est dissoute dès l’en- perçue comme un simple retour à la normale,
trée en vigueur de cette Constitution confor- c’est-à-dire au droit commun qui ne nécessite
mément à l’article 229, celle-ci est entrée en pas une intervention particulière du législateur.
vigueur le 18 février 2006, jour de sa promul- En d’autres termes, le transfert de compétence
gation qui consacre du coup cette dissolution. a lieu d’office et de plein droit, une autre inter-
vention expresse du législateur ne pouvant se
La suppression de la juridiction susvisée suscite concevoir que s’il s’agissait d’attribuer à une
une controverse parmi certains magistrats et juridiction spécifique les infractions jadis pré-
d’autres praticiens du droit qui estiment qu’en vues à l’article 96 susmentionné.
décidant ainsi, le législateur devrait désigner
la ou les juridictions qui doivent désormais Eu égard à tout ce qui vient d’être développé
ci-haut, j’invite les officiers du ministère public
connaître des infractions qui relevaient de la
saisis des infractions susdites de ne pas hésiter,
compétence de cette Cour en vertu de l’article
quant à la compétence ratione materiae, à ins-
96 du Code de l’organisation et de la compé-
truire les dossiers y relatifs et à les envoyer en
tence judiciaires.
fixation devant les juridictions susmentionnées,
De prime abord, il importe de noter que la s’ils décident de poursuivre.
dissolution ainsi décrétée entraîne ipso facto En ce qui concerne ceux qui étaient pendants
l’abrogation de l’ordonnance-loi n° 72/067 devant ladite Cour, ils ont été récupérés par
du 26 septembre 1972 qui avait institué ladite mon office et transmis à l’officier du ministère
Cour. Elle emporte également l’abrogation public compétence pour être envoyés en fixa-
automatique de toute disposition légale ou tion devant les juridictions territorialement et
réglementaire, organique ou procédure relative matériellement compétentes comme dit ci-
à cette Cour ou à son Parquet Général, notam- haut.
ment les articles 14,15 alinéa 2, 44 à 50, 96 et
97 du Code de l’organisation et de la compé- Quant à ceux qui étaient en cours d’instruction
tence judiciaires. Cette situation implique éga- préjuridictionnelle, ils sont en voie de transmis-
lement la relecture des articles 2, 9, 12 alinéas 3 sion aux officiers du ministère public intéressés,
et 5, 14, 15, 75 alinéa 2 du même Code et celle en vue de continuer cette instruction et déci-
der de la suite à y réserver.
de l’arrêté d’organisation judiciaire n° 299/79
du 20 août 1979, en élaguant les dispositions Les Procureurs Généraux près les Cours d’ap-
relatives à cette juridiction et à son Parquet pel me feront rapport de l’exécution de la pré-
Général. sente circulaire.
Il est évident que la compétence de cette
Cour était exclusivement matérielle, argument Fait à Kinshasa, le 12 juin 2006.
titré de l’expression « (…) connaît seule les in-
fractions visées ci-après (…)» utilisé à l’article 96 Le Procureur Général de la République,
susvisé. Il en résulte que son abrogation tel qu’il TSHIMANGA MUKEBA
111

ORDONNANCE N° L’inspecteur général adjoint et les inspecteurs


87/215 DU 23 JUIN 1987 sont des magistrats ayant au moins le grade
d’avocat général.
PORTANT CRÉATION DE
Le président du conseil judiciaire détermine les
L’INSPECTORAT GÉNÉRAL avantages à accorder aux membres de l’inspec-
DES SERVICES DU CONSEIL torat général.
JUDICIAIRE
(J.O.Z., n° 13, 1er juillet 1987, p. 5). Article 4 :
L’inspecteur général fait rapport au président
Article 1er : du conseil judiciaire de l’accomplissement de la
Il est créé un inspectorat général des services mission de l’inspectorat général et des consta-
du conseil judiciaire, placé sous l’autorité du tations que celui-ci serait amené à faire.
président du conseil judiciaire.
Article 5:
Article 2 : Le secrétariat de l’inspectorat général est placé
L’inspectorat général des services du conseil sous l’autorité de l’inspecteur général. Il est
judiciaire a pour mission de contrôler le fonc- dirigé par un secrétaire, revêtu d’un grade au
tionnement des juridictions, des parquets et de moins égal à celui de chef de division.
tous les services relevant du conseil judiciaire. Le secrétaire est assisté d’un ou de plusieurs
Au cours de leur mission, les membres de agents choisis parmi les membres du person-
l’inspectorat général s’assurent, notamment nel de carrière des services publics de l’État
par l’examen des dossiers, des registres et des œuvrant au sein du conseil judiciaire.
copies des jugements, de la bonne administra-
tion de la justice et de l’expédition normale des Article 6 :
affaires; ils contrôlent et vérifient les écritures L’organisation et le fonctionnement de l’inspec-
comptables et l’exécution des budgets des re- torat général sont déterminés par le président
cettes et des dépenses des services du conseil du conseil judiciaire.
judiciaire.
Article 7 :
Article 3 : Les crédits de fonctionnement de l’inspectorat
L’inspectorat général est dirigé par un haut ma- général sont inscrits au budget du conseil judi-
gistrat qui porte le titre d’inspecteur général ciaire.
des services du conseil judiciaire.
L’inspecteur général est assisté d’un inspecteur Article 8 :
général adjoint et d’un ou de plusieurs inspec- Le président du conseil judiciaire est chargé
teurs ainsi que d’un secrétariat. de l’exécution de la présente ordonnance, qui
L’inspecteur général et l’inspecteur général entre en vigueur à la date de sa signature.
adjoint sont nommés et, le cas échéant, relevés
de leurs fonctions par le président du conseil
judiciaire.
Les inspecteurs et les membres du secrétariat
de l’inspectorat général sont désignés et, le cas
échéant, relevés de leurs fonctions par le prési-
dent du conseil judiciaire.
112

NOTE CIRCULAIRE N° 04 COURS D’APPEL


DU 27 SEPTEMBRE 2011 SUR
LA PROCÉDURE DE RENVOI ORDONNANCE N° 89-025
POUR CAUSE DE SUSPICION DU 26 JANVIER 1989
LÉGITIME PORTANT CRÉATION D’UNE
COUR D’APPEL DANS LES
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic- PROVINCES DU MANIEMA, DU
tions (tous) ;
NORD-KIVU ET DU SUD-KIVU
Je constate que certains requérants aban- (J.O.Z., n° 4, 15 février 1989, p. 16)
donnent des procédures de renvoi de juridic-
tion pour cause de suspicion légitime dès qu’il
Article 1er :
leur a été donné acte du dépôt de leur requête,
de sorte qu’à la faveur de leur éloignement Il est créé une Cour d’appel dans les Provinces
du siège de la Cour suprême de justice, ou de du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu
toute autre juridiction saisie, les services de dont le siège ordinaire et le ressort territorial
greffe éprouvent d’énormes difficultés pour les sont fixés comme suit:
atteindre aux fins de relancer la procédure. 1. Cour d’appel de Kindu:
Pour désengorger les juridictions de ces procé- • Siège ordinaire : la ville de Kindu.
dures et ainsi éviter la paralysie dans laquelle • Ressort territorial : l’étendue adminis-
sont placées celles appelées à examiner les trative de la Province du Maniema.
causes visées par les demandes de renvoi, il
2. Cour d’appel de Goma:
sied de faire application de l’article 16 du Code
de procédure civile, en invitant, dès la première • Siège ordinaire: la ville de Goma.
audience, le requérant à élire domicile au greffe • Ressort territorial: l’étendu administra-
de la juridiction qui en est saisie. tive de la Province du Nord-Kivu.
3. Cour d’appel de Bukavu:
Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011. • Siège ordinaire: la ville de Bukavu.
• Ressort territorial : l’étendue adminis-
Le Premier Président de la Cour Suprême de
trative de la Province du Sud-Kivu.
Justice,
Jérôme KITOKO KIMPELE Article 2 :
Président du Conseil Supérieur Sont abrogées, toutes dispositions antérieures
de la Magistrature contraires à la présente ordonnance.

Article 3 :
Le président du Conseil judiciaire est chargé
de l’exécution de la présente ordonnance, qui
entre en vigueur à la date de sa signature.
113

ORDONNANCE N° 91-035 Article 2 :


DU 3 AVRIL 1991 PORTANT Le district de la Lulua dans la Province du Kasaï
FIXATION DU RESSORT DE occidental est rattaché au ressort du tribunal
de grande instance de Kananga.
DEUX COURS D’APPEL DE LA
VILLE DE KINSHASA Article 3 :
(J.O.Z., n° 23, 1er décembre 1996, p. 6)
Le district de la Tshopo dans la Province Orien-
tale est rattaché au ressort du tribunal de
Article 1er grande instance de Kisangani.
Les ressorts de deux cours d’appel pour la ville
de Kinshasa sont fixés comme suit: Article 4 :
– la Cour d’appel de Kinshasa/Matete s’étend Les affaires en cours devant les tribunaux des
aux ressorts des tribunaux de grande ins- districts de Basankusu, Tshimbulu et Tshopo
tance de Kinshasa/Matete et de Kinshasa/ ainsi que les archives et minutes se trouvant
Ndjili: aux greffes de ces juridictions sont transfé-
– la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe s’étend rées en l’état respectivement aux tribunaux
aux ressorts des tribunaux de grande ins- de grande instance de Mbandaka, Kananga et
tance de Kinshasa/Gombe et de Kinshasa/ Kisangani.
Kalamu.
Article 5 :
Article 2 :
Le présent arrêté entre en vigueur à la
La présente ordonnance entre en vigueur à la
date de sa signature. date de sa signature.

ARRÊTÉ D’ORGANISATION
TRIBUNAUX DE GRANDE JUDICIAIRE N° 117/78 DU
INSTANCE 26 AVRIL 1978 PORTANT
RATTACHEMENT DE
ARRÊTÉ D’ORGANISATION CERTAINS DISTRICTS
JUDICIAIRE N° 108/78 DU ADMINISTRATIFS AU RESSORT
22 AVRIL 1978 PORTANT DES TRIBUNAUX DE GRANDE
RATTACHEMENT DE
INSTANCE VOISINS
CERTAINS DISTRICTS
(J.O.Z., n° 19, 1er octobre 1978, p. 65)
ADMINISTRATIFS AU RESSORT
DES TRIBUNAUX DE GRANDE Article 1er :
INSTANCE VOISINS Le district du Bas-Fleuve dans la Province du
(J.O.Z., n° 19, 1er octobre 1978, p. 65) Bas-Congo est rattaché au ressort du tribunal
de grande instance de Boma.
Article 1er :
Le district de l’Équateur dans la Province de Article 2 :
l’Équateur est rattaché au ressort du tribunal Le district de Zongo dans la Province de l’Équa-
de grande instance de Mbandaka. teur est rattaché au ressort du tribunal de
grande instance de Gemena.
114

Article 3 : Tableau annexé à l’ordonnance d’organi-


Le district de Lualaba dans la Province du Ka- sation judiciaire 82-044 du 31 mars 1982
tanga est rattaché au ressort du tribunal de portant fixation du ressort territorial des
grande instance de Kolwezi. tribunaux de grande instance de la ville
de Kinshasa
Article 4 :
Le district de la Lukaya dans la Province du Bas- Dénomination Siège ordinaire
Congo est rattaché au ressort du tribunal de Ressort
grande instance de Mbanza Ngungu. 1. TGI de Kinshasa-Gombe à Gombe
Commune de :
Article 5: • Gombe;
Le district de Tshilenge dans la Province du Ka- • Barumbu;
saï oriental est rattaché au ressort du tribunal • Kinshasa;
de grande instance de Mbuji-Mayi. • Lingwala;
• Kintambo;
Article 6 : • Ngaliema;
• Mont-Ngafula.
Le présent arrêté entre en vigueur à la date de
sa signature. 2. TGI de Kinshasa-Kalamu à Kalamu
Commune de :
• Kalamu;
ORDONNANCE • Kasa-Vubu;
D’ORGANISATION JUDICIAIRE • Bandalungwa;
N° 82-044 DU 31 MARS 1982 • Ngiri-Ngiri;
• Bumbu;
PORTANT FIXATION DU
• Selembao;
RESSORT TERRITORIAL DES • Makala.
TRIBUNAUX DE GRANDE
3 .TGI de kinshasa-Matete à Matete
INSTANCE DE LA VILLE DE Commune de :
KINSHASA • Matete ;
(J.O.Z., n° 8, 15 avril 1982, p. 41) • Limete ;
• Ngaba ;
Article 1er : • Lemba ;
Il existe pour la ville de Kinshasa quatre tribu- • Kisenso.
naux de grande instance. 4 .TGI de Kinshasa-N’djili à N’djili
Commune de :
Article 2 : • N’djili ;
Le siège ordinaire et le ressort territorial des • Kimbanseke ;
tribunaux de grande instance sont fixés confor- • Masina ;
mément au tableau annexé à la présente or- • N’Sele ;
donnance. • Maluku ;

Article 3 :
Le Ministre à la Justice est chargé de l’exécu-
tion de la présente ordonnance, qui entre en
vigueur le jour de sa signature.
115

ORDONNANCE N° 87-006 • Le ressort territorial: l’étendue admi-


DU 9 JANVIER 1987 PORTANT nistrative du district de la Lukaya.
CRÉATION D’UN TRIBUNAL
B. Région de l’équateur
DE GRANDE INSTANCE DANS
Tribunal de grande instance de l’Équateur:
LE DISTRICT DU NORD-
• Le siège ordinaire: Basankusu
UBANGI • Le ressort territorial: l’étendue administra-
(J.O.Z., n° 2, 15 mai 1987, p. 15) tive du district de l’Équateur.

Article 1er : C. Région du Haut-Zaïre


Il est créé un tribunal de grande instance dans Tribunal de grande instance de la Tshopo:
le district du Nord-Ubangi. • Le siège ordinaire:Yangambi
Le siège ordinaire du tribunal de grande ins- • Le ressort territorial: l’étendue administra-
tance du Nord-Ubangi est établi à Gbado-Lite. tive du district de la Tshopo.
Le ressort de ce tribunal comprend tout le dis-
trict du Nord- Ubangi. D. Région du Kasaï-Occidental
Tribunal de grande instance de la Lulua:
Article 2 : • Le siège ordinaire: Tshimbulu
Le président du Conseil judiciaire est chargé • Le ressort territorial: l’étendue administrative
de l’exécution de la présente ordonnance, qui du district de la Lulua.
entre en vigueur à la date de sa signature.
E. Région du Kasaï-Oriental

ORDONNANCE Tribunal de grande instance de Tshilenge:


D’ORGANISATION JUDICIAIRE • Le siège ordinaire: Tshilenge
N° 89-131 DU 3 JUIN 1989 • Le ressort territorial: l’étendue administra-
tive du district de Tshilenge.
PORTANT CRÉATION DES
TRIBUNAUX DE GRANDE F. Région du Shaba
INSTANCE Tribunal de grande instance de Lualaba:
(J.O.Z., n° 12, 15 juin 1989, p. 30)
• Le siège ordinaire: Kasaji
Article 1er : • Le ressort territorial: l’étendue administra-
tive du district de Lualaba.
Il est créé des tribunaux de grande instance
dont le siège ordinaire et le ressort territorial Article 2 :
sont fixés comme suit:
Les anciens tribunaux de grande instance dont
A. Région du Bas-Zaïre le ressort territorial se trouve affecté par les
juridictions créées par l’article précédent
1. Tribunal de grande instance du Bas-Fleuve:
continueront à connaître des affaires jusqu’à
• Le siège ordinaire: Tshela l’installation effective de ces juridictions.
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du district du Bas-Fleuve. Article 3 :
2. Tribunal de grande instance de Lukaya: Sont abrogées toutes les dispositions anté-
• Le siège ordinaire: Inkisi rieures contraires à la présente ordonnance.
116

Article 4 : 2. Tribunal de paix de Kinshasa/Assossa


Le président du Conseil judiciaire est chargé Com. de Kasa-Vubu
de l’exécution de la présente ordonnance, qui Communes de:
entre en vigueur à la date de sa signature. • Ngiri-Ngiri
• Bumbu
• Selembao
TRIBUNAUX DE PAIX 3. Tribunal de paix de Kinshasa/Pont Kasa-
ORDONNANCE N° 79-105 DU 4 Vubu
Com. de Kinshasa
MAI 1979 FIXANT LES SIÈGES ET
Communes de:
RESSORTS DES TRIBUNAUX DE
• Kasa-Vubu
PAIX DE LA VILLE DE KINSHASA • Kalamu
(J.O.Z., n° 10, 15 mai 1979, p. 20) • Bandalungwa
Article 1er : 4. Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe
Il est créé, dans la ville de Kinshasa, huit tribu- Com. de Gombe
naux de paix respectivement dénommés tribu- Communes de:
nal de paix de Kinshasa/Ngaliema, tribunal de • Gombe
paix de Kinshasa/Assossa, tribunal de paix de • Lingwala
Kinshasa/Pont Kasa-Vubu, tribunal de paix de • Kinshasa
Kinshasa-Gombe, tribunal de paix de Kinshasa/ • Barumbu
Lemba, tribunal de paix de Kinshasa/Matete,
tribunal de paix de Kinshasa/N’djili, tribunal de 5. Tribunal de paix de Kinshasa/Lemba
paix de Kinshasa/Kinkole. Com. de Lemba
Communes de:
Article 2: • Makala
Le siège ordinaire et le ressort de ces tribu- • Ngaba
naux de paix sont fixés conformément au ta- • Lemba
bleau annexé à la présente ordonnance. 6. Tribunal de paix de Kinshasa/Matete
Com. de Matete
Article 3:
Communes de:
La présente ordonnance entre en vigueur à la
• Matete
date de sa signature.
• Limete
• Kisenso
ANNEXE À L’ORDONNANCE 7. Tribunal de paix de Kinshasa/N’djili
N° 79-105 DU 4 MAI 1979 FIXANT Com. de N’djili
LES SIÈGES ET RESSORTS DES Communes de:
TRIBUNAUX DE PAIX DE LA VILLE
DE KINSHASA • N’dijli
• Masina
Dénomination Siège ordinaire Ressort • Kimbanseke

1. Tribunal de paix de Kinshasa/Ngaliema 8. Tribunal de paix de Kinshasa/Kinkole


Com. de Ngaliema Com. de N’sele
Communes de: Communes de:
• Kintambo • N’sele
• Ngaliema • Maluku
•Mont-Ngafula
117

ORDONNANCE N° 79-218 DU ORDONNANCE N° 79-290 DU


28 SEPTEMBRE 1979 FIXANT 27 DÉCEMBRE 1979 PORTANT
LE SIÈGE ORDINAIRE ET LE CRÉATION DES TRIBUNAUX DE
RESSORT DES TRIBUNAUX PAIX DE LA VILLE DE KISANGANI
DE PAIX DE LA VILLE DE ET FIXATION DE LEUR SIÈGE
LUBUMBASHI ORDINAIRE ET DE LEUR
(J.O.Z., n° 19, 1er octobre 1979, p. 30) RESSORT
(J.O.Z., n° 1, 1er janvier 1980, p. 27)
Article 1er:
Il est créé dans la ville de Lubumbashi, trois Article 1er :
tribunaux de paix respectivement dénommés Il est créé, dans la ville de Kisangani, deux tribu-
tribunal de paix de Lubumbashi/ Kamalondo, naux de paix respectivement dénommés tribu-
tribunal de paix de Lubumbashi/Katuba, tribu- nal de paix de Kisangani/ Makiso et tribunal de
nal de pais de Lubumbashi/Ruashi. paix de Kisangani/Kabondo.

Article 2 : Article 2 :
Le siège ordinaire et le ressort de ces tribu- Le siège ordinaire et le ressort de ces tribu-
naux de paix sont fixés conformément au ta- naux de paix sont fixés conformément au ta-
bleau annexé à la présente ordonnance. bleau annexé à la présente ordonnance.

Article 3 : Article 3:
La présente ordonnance entre en vigueur à la La présente ordonnance entre en vigueur à da
date de sa signature. date de sa signature.

ANNEXE ANNEXE À L’ORDONNANCE 79-290


DU 27 DÉCEMBRE 1979 PORTANT
Dénomination Siège ordinaire Ressort
CRÉATION DES TRIBUNAUX DE
PAIX DE LA VILLE DE KISANGANI
1. Tribunal de paix de Lubumbashi/Kama-
ET FIXATION DE LEUR SIÈGE
londo
ORDINAIRE ET DE LEUR RESSORT
Com.de Kamalondo
Communes de: Dénomination Siège ordinaire Ressort
• Lubumbashi
• Kamalondo 1. Tribunal de paix de Kisangani/ Kabondo
Com. de Kabondo
2. Tribunal de paix de Lubumbashi/Katuba
Commune de :
Com. de Katuba
Commune de : • Masiko
• Mangobo
• Kenya
• Lubunga
• Katuba
2. Tribunal de paix de Kisangani /Masiko
3. Tribunal de paix de Lubumbashi/Ruashi
Com. de Masiko
Com. de Ruashi
Commune de :
Communes de:
• Kabondo
• Kampemba
• Tshopo
• Ruashi
• Kisangani
118

ORDONNANCE N° 89-13 DU 23 8. Tribunal de paix de Gungu


JUIN 1989 PORTANT CRÉATION • Le siège ordinaire: Gungu
DES TRIBUNAUX DE PAIX • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Gungu.
DANS LES TERRITOIRES DE LA
RÉPUBLIQUE 9. Tribunal de paix d’Idiofa
(J.O.Z., n° 12, 15 juin 1989, p. 32) • Le siège ordinaire: Idiofa
• Le ressort territorial: l’étendue adminis-
Article 1er : trative du territoire d’Idiofa.
Il est créé dans chaque territoire de la Répu- 10. Tribunal de paix de Masimanimba
blique, un tribunal de paix dont le siège ordi- • Le siège ordinaire: Masimanimba
naire et le ressort territorial sont fixés comme • Le ressort territorial: l’étendue admi-
suit: nistrative du territoire de Masimanimba.
A. Province de Bandundu 11. Tribunal de paix de Bolobo
• Le siège ordinaire: Bolobo
1. Tribunal de paix de Feshi • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Feshi nistrative du territoire de Bolobo.
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Feshi. 12. Tribunal de paix d’Inongo
• Le siège ordinaire: Inongo
2. Tribunal de paix de Kahemba • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Kahemba nistrative du territoire d’Inongo.
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kahemba. 13. Tribunal de paix de Kiri
• Le siège ordinaire: Kiri
3. Tribunal de paix de Kasongo-Lunda • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Kasongo-Lunda nistrative du territoire de Kiri.
• Le ressort territorial: l’étendue adminis-
trative du territoire de Kasongo-Lunda. 14. Tribunal de paix de Kutu
• Le siège ordinaire: Kutu
4. Tribunal de paix de Kenge • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Kenge nistrative du territoire de Kutu.
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
15. Tribunal de paix de Mushie
nistrative du territoire de Kenge.
• Le siège ordinaire: Mushie
5. Tribunal de paix de Popokabaka • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Popokabaka nistrative du territoire de Mushie.
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
16. Tribunal de paix d’Oshwe
nistrative du territoire de Popokabaka.
• Le siège ordinaire: Oshwe
6. Tribunal de paix de Bagata • Le ressort territorial : l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Bagata nistrative du territoire d’Oshwe.
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Bagata. B. Province du Bas-Congo
7. Tribunal de paix de Bulungu
17. Tribunal de paix de Lukula
• Le siège ordinaire: Bulungu
• Le siège ordinaire: Lukula
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Bulungu.
nistrative du territoire de Lukula.
119

18. Tribunal de paix de Seke-Banza 28. Tribunal de paix de Bolomba


• Le siège ordinaire: Seke-Banza • Le siège ordinaire: Bolomba
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Seke-Banza. nistrative du territoire de Bolomba.
19. Tribunal de paix de Tshela 29. Tribunal de paix de Bomongo
• Le siège ordinaire: Tshela • Le siège ordinaire: Bomongo
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Tshela. nistrative du territoire de Bomongo.
20. Tribunal de paix de Luozi 30. Tribunal de paix d’Ingende
• Le siège ordinaire: Luozi • Le siège ordinaire: d’Ingende
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Luozi. nistrative du terrritoire d’Ingende.
21. Tribunal de paix de Mbanza-Ngungu 31. Tribunal de paix de Lukolela
• Le siège ordinaire: Mbanza-Ngungu • Le siège ordinaire: Lukolela
• Le ressort territorial: l’étendue adminis- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
trative du territoire de Mbanza-Ngungu. nistrative du territoire de Lukolela.
22. Tribunal de paix de Songololo 32. Tribunal de paix de Makanza
• Le siège ordinaire: Songololo • Le siège ordinaire: Makanza
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Songololo. nistrative du territoire de Makanza.
23. Tribunal de paix de Kasangulu 33. Tribunal de paix de Bongandanga
• Le siège ordinaire: Kasangulu • Le siège ordinaire: Bongandanga
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial l’étendue adminis-
nistrative du territoire de Kasangulu. trative du territoire de Bongandanga.
24. Tribunal de paix de Kimvula
34. Tribunal de paix de Bumba
• Le siège ordinaire: Kimvula
• Le siège ordinaire: Bumba
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kimvula.
nistrative du territoire de Bumba.
25. Tribunal de paix de Madimba
35. Tribunal de paix de Lisala
• Le siège ordinaire: Madimba
• Le siège ordinaire: Lisala
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Madimba. • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Lisala.
C. Province de l’équateur
36. Tribunal de paix de Bosobolo
26. Tribunal de paix de Basankusu • Le siège ordinaire: Bosobolo
• Le siège ordinaire: Basankusu • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Bosobolo.
nistrative du territoire de Basankusu.
37. Tribunal de paix de Mobayimbongo
27. Tribunal de paix de Bikoro • Le siège ordinaire: Mobayimbongo
• Le siège ordinaire: Bikoro • Le ressort territorial: l’étendue adminis-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- trative du territoire de Mobayimbongo.
nistrative du territoire de Bikoro.
120

38. Tribunal de paix de Yakoma • Le ressort territorial: l’étendue admi-


• Le siège ordinaire:Yakoma nistrative du territoire d’Ikela.
• Le ressort territorial: l’étendue admi- 49. Tribunal de paix de Monkoto
nistrative du territoire de Yakoma.
• Le siège ordinaire: Monkoto
39. Tribunal de paix de Budjala • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Budjala nistrative du territoire de Monkoto.
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Budjala. D. Province Orientale

40. Tribunal de paix de Businga 50. Tribunal de paix d’Aketi


• Le siège ordinaire: Businga • Le siège ordinaire: Aketi
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue adminis-
nistrative du territoire de Businga. trative du territoire d’Aketi.

41. Tribunal de paix de Gemena 51. Tribunal de paix d’Ango


• Le siège ordinaire: Gemena • Le siège ordinaire: Ango
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Gemena. nistrative du territoire d’Ango.

42. Tribunal de paix de Kungu 52. Tribunal de paix de Bambesa


• Le siège ordinaire: Kungu • Le siège ordinaire: Bambesa
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kungu. nistrative du territoire de Bambesa.

43. Tribunal de paix de Libenge 53. Tribunal de paix de Bondo


• Le siège ordinaire: Libenge • Le siège ordinaire: Bondo
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Libenge. nistrative du territoire de Bondo.

44. Tribunal de paix de Befale 54. Tribunal de paix de Buta


• Le siège ordinaire: Befale • Le siège ordinaire: Buta
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Befale. nistrative du territoire de Buta.

45. Tribunal de paix de Boende 55. Tribunal de paix de Poko


• Le siège ordinaire: Boende • Le siège ordinaire: Poko
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Poko.
nistrative du territoire de Boende.
56. Tribunal de paix de Dungu
46. Tribunal de paix de Bokungu
• Le siège ordinaire: Dungu
• Le siège ordinaire: Bokungu
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Dungu.
nistrative du territoire de Bokungu.
57. Tribunal de paix de Faradje
47. Tribunal de paix de Djolu
• Le siège ordinaire: Faradje
• Le siège ordinaire: Djolu
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Faradje.
nistrative du territoire de Djolu.
58. Tribunal de paix de Niangara
48. Tribunal de paix d’Ikela
• Le siège ordinaire: Niangara
• Le siège ordinaire: Ikela
121

• Le ressort territorial: l’étendue admi- 69. Tribunal de paix de Basoko


nistrative du territoire de Niangara. • Le siège ordinaire: Basoko
59. Tribunal de paix de Rungu • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Basoko.
• Le siège ordinaire: Rungu
• Le ressort territorial: l’étendue admi- 70. Tribunal de paix d’Isangi
nistrative du territoire de Rungu. • Le siège ordinaire: Isangi
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
60. Tribunal de paix de Wamba nistrative du territoire d’Isangi.
• Le siège ordinaire: Wamba
• Le ressort territorial: l’étendue admi- 71. Tribunal de paix d’Opala
nistrative du territoire de Wamba. • Le siège ordinaire: Opala
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
61. Tribunal de paix de Watsa nistrative du terrttoire d’Opala.
• Le siège ordinaire: Watsa
72. Tribunal de paix d’Ubundu
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Watsa. • Le siège ordinaire: Ubundu
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
62. Tribunal de paix d’Aru nistrative du territoire d’Ubundu.
• Le siège ordinaire: Aru
73. Tribunal de paix de Yahuma
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire d’Aru. • Le siège ordinaire:Yahuma
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
63. Tribunal de paix de Djugu nistrative du territoire de Yahuma.
• Le siège ordinaire: Djugu
E. Province du Kasaï Occidental
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Djugu. 74. Tribunal de paix de Dekese
64. Tribunal de paix d’Irumu • Le siège ordinaire: Dekese
• Le siège ordinaire: Irumu • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Dekese.
nistrative du territoire d’Irumu. 75. Tribunal de paix d’Ilebo
65. Tribunal de paix de Mahagi • Le siège ordinaire: Ilebo
• Le siège ordinaire: Mahagi • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire d’Ilebo.
nistrative du territoire de Mahagi. 76. Tribunal de paix de Luebo
66. Tribunal de paix de Mambasa • Le siège ordinaire: Luebo
• Le siège ordinaire: Mambasa. • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Luebo.
nistrative du territoire de Mambasa. 77. Tribunal de paix de Mweka
67. Tribunal de paix de Bafwasende • Le siège ordinaire: Mweka
• Le siège ordinaire: Bafwasende • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Mweka.
nistrative du territoire de Bafwasende. 78. Tribunal de paix de Tshikapa
68. Tribunal de paix de Banalia • Le siège ordinaire: Tshikapa
• Le siège ordinaire: Banalia • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Tshikapa.
nistrative du territoire de Banalia.
122

79. Tribunal de paix de Demba 89. Tribunal de paix de Katako-Kombe


• Le siège ordinaire: Demba • Le siège ordinaire: Katako-Kombe
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue adminis-
nistrative du territoire de Demba. trative du territoire de Katako-Kombe.
80. Tribunal de paix de Dibaya 90. Tribunal de paix de Kole
• Le siège ordinaire: Dibaya • Le siège ordinaire: Kole
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Dibaya. nistrative du territoire de Kole.
81. Tribunal de paix de Dimbelenge 91. Tribunal de paix Lodja
• Le siège ordinaire: Dimbelenge • Le siège ordinaire: Lodja
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Dimbelenge. nistrative du territoire de Lodja.
82. Tribunal de paix de Kazumba 92. Tribunal de paix Lomela
• Le siège ordinaire: Kazumba • Le siège ordinaire: Lomela
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kazumba. nistrative du territoire de Lomela.
83. Tribunal de paix de Luiza 93. Tribunal de paix de Lubefu
• Le siège ordinaire: Luiza • Le siège ordinaire: Lubefu
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Luiza. nistrative du territoire de Lubefu.
94. Tribunal de paix de Lusambo
F. Région du Kasaï Oriental
• Le siège ordinaire: Lusambo
84. Tribunal de paix de Gandajika • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Gandajika nistrative du territoire de Lusambo.
• Le ressort territorial: l’étendue admi- 95. Tribunal de paix de Kabeya-Kamwanga
nistrative du territoire de Gandajika.
• Le siège ordinaire: Kabeya-Kamwanga
85. Tribunal de paix de Kabinda • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le siège ordinaire: Kabinda nistrative du territoire de Kabeya-Kam-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- wanga.
nistrative du territoire de Kabinda.
96. Tribunal de paix de Katanda
86. Tribunal de paix de Kamiji • Le siège ordinaire: Katanda
• Le siège ordinaire: Kamiji • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Katanda.
nistrative du territoire de Kamiji.
97. Tribunal de paix de Lupatapata
87. Tribunal de paix de Lubao • Le siège ordinaire: Lupatapata
• Le siège ordinaire: Lubao • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Lupatapata.
nistrative du terrritoire de Lubao.
98. Tribunal de paix de Miabi
88. Tribunal de paix de Mweneditu • Le siège ordinaire: Miabi
• Le siège ordinaire: Mweneditu • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Miabi.
nistrative du territoire de Mweneditu.
123

99. Tribunal de paix de Tshilenge 108. Tribunal de paix de Kalehe


• Le siège ordinaire: Tshilenge • Le siège ordinaire : Kalehe
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial : l’étendue admi-
nistrative de Tshilenge. nistrative du territoire de Kalehe.
109. Tribunal de paix de Mwenga
G. Province du Nord-Kivu • Le siège ordinaire: Mwenga
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
100. Tribunal de paix de Beni nistrative du territoire de Mwenga.
• Le siège ordinaire: Beni
110. Tribunal de paix de Shabunda
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Beni. • Le siège ordinaire: Shabunda
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
101. Tribunal de paix de Lubero nistrative du territoire de Shabunda.
• Le siège ordinaire: Lubero
111. Tribunal de paix d’Uvira
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Lubero. • Le siège ordinaire: Uvira
• Le ressort territorial: l’étendue adminis-
102. tribunal de paix de Masisi trative du territoire d’Uvira.
• Le siège ordinaire:.Masisi
112. Tribunal de paix de Walungu
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Masisi. • Le siège ordinaire: Walungu
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
103. tribunal de paix de Rutshuru nistrative du territoire de Walungu.
• Le siège ordinaire: Rutshuru
• Le ressort territorial: l’étendue admi- I. Province du Maniema
nistrative du territoire de Rutshuru. 113. Tribunal de paix de Kabambare
104. tribunal de paix de Walikale • Le siège ordinaire: Kabambare
• Le siège ordinaire: Walikale • Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi- nistrative du territoire de Kabambare.
nistrative du territoire de Walikale. 114. Tribunal de paix de Kasongo
• Le siège ordinaire: Kasongo
H.Province du Sud-Kivu • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kasongo.
105. tribunal de paix de Fizi
115. Tribunal de paix de Kibombo
• Le siège ordinaire: Fizi
• Le siège ordinaire: Kibombo
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Fizi.
nistrative du territoire de Kibombo.
106. Tribunal de paix d’Idjwi
116. Tribunal de paix de Lubutu
• Le siège ordinaire: Idjwi
• Le siège ordinaire: Lubutu
• Le ressort territorial : l’étendue
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
administrative du territoire d’Idjwi.
nistrative du territoire de Lubutu.
107. Tribunal de paix de Kabare
117. Tribunal de paix de Pangi
• Le siège ordinaire : Kabare
• Le siège ordinaire: Pangi
• Le ressort territorial : l’étendue admi-
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kabare.
nistrative du territoire de Pangi.
124

118. Tribunal de paix de Punia • Le ressort territorial: l’étendue admi-


• Le siège ordinaire: Punia nistrative du territoire de Kasenga.
• Le ressort territorial: l’étendue admi- 128. Tribunal de paix de Kipushi
nistrative du territoire de Punia.
• Le siège ordinaire: Kipushi
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
J. Province du Katanga nistrative du territoire de Kipushi.

119. Tribunal de paix de Lubudi 129. Tribunal de paix de Mitwaba


• Le siège ordinaire: Lubudi • Le siège ordinaire: Mitwaba
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Lubudi. nistrative du territoire de Mitwaba.

120. Tribunal de paix de Mutshatsha 130. Tribunal de paix de Pweto


• Le siège ordinaire: Mutshatsha • Le siège ordinaire: Pweto
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Mutshatsha. nistrative du territoire de Pweto.
121. Tribunal de paix de Bukama 131. Tribunal de paix de Sakania
• Le siège ordinaire: Bukama • Le siège ordinaire: Sakania
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Bukama. nistrative du territoire de Sakania.
122. Tribunal de paix de Kabongo 132. Tribunal de paix de Dilolo
• Le siège ordinaire: Kabongo • Le siège ordinaire: Dilolo
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kabongo. nistrative du territoire de Dilolo.
123. Tribunal de paix de Kamina 133. Tribunal de paix de Kapanga
• Le siège ordinaire: Kamina • Le siège ordinaire: Kapanga
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kamina. nistrative du territoire de Kapanga.

124. Tribunal de paix de Kaniama 134. Tribunal de paix de Sandoa


• Le siège ordinaire: Kaniama • Le siège ordinaire: Sandoa
• Le ressort territorial: l’étendue admi- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Kaniama. nistrative du territoire de Sandoa.

125. Tribunal de paix de Malemba-Nkulu 135. Tribunal de paix de Kabalo


• Le siège ordinaire: Malemba-Nkulu • Le siège ordinaire: Kabalo
• Le ressort territorial: l’étendue adminis- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
trative du territoire de Malemba-Nkulu. nistrative du territoire de Kabalo.

126. Tribunal de paix de Kambove 136. Tribunal de paix de Kalemie


• Le siège ordinaire: Kambove • Le siège ordinaire: Kalemie
• Le ressort territorial: l’étendue adminis- • Le ressort territorial: l’étendue admi-
trative du territoire de Kambove. nistrative du territoire de Kalemie.

127. Tribunal de paix de Kasenga 137. Tribunal de paix de Kongolo


• Le siège ordinaire: Kasenga • Le siège ordinaire: Kongolo
125

• Le ressort territorial: l’étendue admi- 1938 sur les juridictions indigènes sont coor-
nistrative du territoire de Kongolo. données conformément au texte ci-annexé.
138. Tribunal de paix de Manono
Article 2 :
• Le siège ordinaire: Manono
• Le ressort territorial: l’étendue admi- Notre ministre, etc.
nistrative du territoire de Manono.
Décrets coordonnés.
139. Tribunal de paix de Moba Les chiffres placés entre parenthèses immédia-
• Le siège ordinaire: Moba tement après les numéros des articles indiquent
• Le ressort territorial: l’étendue admi- les dispositions correspondantes du décret pri-
nistrative du territoire de Moba. mitif du 15 avril 1926 avec l’indication – pour
140. Tribunal de paix de Nyunzu certaines d’entre elles – des modifications et
additions apportées par les décrets.
• Le siège ordinaire: Nyunzu
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Nyunzu. CHAPITRE I :
INSTITUTION, COMPOSITION
Article 2: ET SURVEILLANCE
Les anciens tribunaux de paix des régions Article 1er :
continueront à connaître des affaires jusqu’à
Les seules juridictions indigènes régulières sont:
l’installation effective de chaque nouveau tribu-
nal de paix. 1° Le tribunal de chefferie existant conformé-
ment à la coutume et reconnu, selon le cas,
Article 3 : par le commissaire de district ou par le pre-
mier bourgmestre.
Sont abrogées, toutes les dispositions anté- Si dans une même chefferie il existe un
rieures contraires à la présente ordonnance. tribunal principal et des tribunaux secon-
daires, la décision qui les reconnaît men-
Article 4: tionne, pour chacun d’eux, leur caractère
Le président du Conseil judiciaire est principal ou secondaire.
2° Le tribunal de secteur créé, selon le cas, par
chargé de l’exécution de la présente le commissaire de district ou par le premier
ordonnance qui entre en vigueur à la bourgmestre.
date de sa signature. S’il existe des juridictions coutumières au
sein des groupements constitutifs d’un sec-
teur, le commissaire de district ou le pre-
JURIDICTIONS COUTUMIERES mier bourgmestre, selon le cas, peut les re-
connaître sous la dénomination de tribunal
Arrêté Royal du 13 mai 1938 portant secondaire de secteur.
Juridictions indigènes – Coordination 3° Le tribunal de centre créé, selon le cas, par
(B.O., 1938, p. 471). L’appellation le commissaire de district ou par le premier
«juridictions indigènes» a été remplacée par bourgmestre.
«juridictions coutumières». Sur décision de l’autorité qui l’a créé, le tri-
bunal de centre peut comprendre plusieurs
Article 1er : chambres.
Les dispositions des décrets des 15 avril 1926, 4° Le tribunal de commune créé par le pre-
22 février1932, 14 décembre 1933 et 17 mars mier bourgmestre qui peut créer plusieurs
chambres au sein de ce tribunal.
126

5° Le tribunal de territoire. Il en existe un dans Le chef du secteur en est de droit le président.


chaque territoire. En cas d’une vacance de pouvoir ou en cas
6° Le tribunal de ville. Il en existe un dans d’absence ou d’empêchement du titulaire, la
chaque ville. présidence est exercée par celui qui, suivant
le décret sur les circonscriptions indigènes, est
Article 2 :
chargé de remplacer le chef de secteur ou par
Le ressort du tribunal principal de chefferie est un juge du tribunal désigné, selon le cas, par
celui de la chefferie; celui des tribunaux secon- le commissaire de district ou par le premier
daires est déterminé par la coutume. bourgmestre.
Le ressort des tribunaux principaux du secteur Le tribunal de secteur principal siège valable-
est celui des secteurs dans lesquels ils sont ment si la moitié des membres ou au moins
créés; celui des tribunaux secondaires de sec- cinq d’entre eux, y compris le président, sont
teur est terminé par la coutume. présents.
Le ressort du tribunal de centre est déterminé, La composition des tribunaux secondaires de
selon le cas, par le commissaire de district ou secteur est déterminée par la coutume. Toute-
par le premier bourgmestre. fois, le commissaire de district ou le premier
Le ressort du tribunal de commune est déter- bourgmestre, selon le cas, peut nommer pour
miné par le premier bourgmestre. en faire partie, des indigènes non désignés par
la coutume.
Le ressort du tribunal de territoire comprend
tout le territoire.
Article 5 :
Le ressort du tribunal de ville comprend toute Les juges du tribunal de centre ou du tribunal
la ville. de commune sont nommés, selon le cas, par
Tous les tribunaux indigènes siègent valable- le commissaire de district ou par le premier
ment dans n’importe quelle partie de leur res- bourgmestre.
sort. Le tribunal de centre ou le tribunal de com-
mune siège avec un ou trois juges. Dans ce der-
Article 3 : nier cas, un président est désigné.
La composition des tribunaux de chefferie, tant Le juge ou le président de la première chambre,
principaux que secondaires, est déterminée par ou celui qui le remplace, est chargé de la répar-
la coutume. tition du service.
Quelle que soit la coutume, le chef d’une chef-
ferie a la faculté de faire partie de tous les tri- Article 6 :
bunaux de la chefferie. Le commissaire de dis- 1° Le tribunal de territoire est composé d’un
trict ou le premier bourgmestre, selon le cas, président et de deux ou plusieurs assesseurs
peut de son côté nommer des indigènes pour assumés par lui parmi les juges des tribu-
faire partie de ces tribunaux. naux du ressort. L’administrateur de terri-
toire titulaire, ou commissionné comme tel,
Article 4 : est de droit président du tribunal de ter-
ritoire. L’administrateur territorial assistant
Les juges du tribunal de secteur sont nommés,
principal, titulaire ou commissionné comme
selon le cas, par le commissaire de district ou
tel, en est de droit vice-président. Le com-
par le premier bourgmestre, parmi les notables
missaire de district peut, de l’avis conforme
du secteur. Les chefs des groupements coutu-
du Ministère public, nommer au tribunal de
miers incorporés dans le secteur font de droit
territoire, un ou plusieurs autres vice- pré-
partie du tribunal.
sidents.
127

2° Le tribunal de ville est composé: L’absence du greffier ne sera pas une cause de
a) d’un président et d’un ou plusieurs vice- nullité de la procédure si le président, le juge
présidents nommés, de l’avis conforme ou un des juges, a rédigé le procès-verbal de
du Ministère public, par le premier l’audience.
bourgmestre;
b) et de deux ou plusieurs assesseurs as- Article 10 :
sumés par le président parmi les juges Le Ministère public surveille la composition et
des tribunaux du ressort ou à défaut de l’action de tous les tribunaux indigènes de son
ceux-ci parmi les notabilités indigènes ressort.
du même ressort.» Il leur donne des directives nécessaires pour la
bonne administration de la justice.
Article 7 :
Ces directives sont données aux tribunaux
Les personnes appelées à présider un tribunal autres que le tribunal de territoire ou le tri-
de territoire ou un tribunal de ville, en vertu de bunal de ville par l’intermédiaire, selon le cas,
l’article 6, peuvent présider avec voix délibéra- de l’administrateur de territoire ou du premier
tive l’un quelconque des tribunaux du ressort. bourgmestre.
Le commissaire de district ou le premier Le Ministère public a le droit d’obtenir, au siège
bourgmestre, selon le cas, a le même pouvoir même du tribunal, communication des registres
à l’égard de tous les tribunaux de son ressort et autres documents du tribunal.
administratif.
Il peut demander copie conforme de tout juge-
Le président du tribunal de territoire ou le pré- ment.
sident du tribunal de ville, selon le cas, peut,
par mesure d’ordre intérieur, se réserver ou Sous l’autorité et suivant les directives du Mi-
réserver à un vice-président qu’il désigne, la nistère public, les missions prévues au présent
présidence des juridictions instituées dans son article sont exercées également, selon le cas,
ressort, dans les cas et les matières qu’il déter- par les personnes désignées au 1o, alinéas 2, 3
mine sans que cette disposition puisse porter et 4 et au 2o, a) de l’article 6.
préjudice au droit reconnu par l’alinéa précé-
dent au commissaire de district ou au premier CHAPITRE II :
bourgmestre, selon le cas. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX
INDIGÈNES
Article 8 :
Article10bis :
Dans tous les cas où un tribunal indigène com-
porte deux ou plusieurs membres, la voix du Les indigènes immatriculés en vertu du décret
président, en cas de partage, est prépondérante. du 17 mai 1952 échappent à la compétence des
juridictions indigènes.
Article 9 :
Article 11 :
Un tribunal ne peut siéger valablement sans le
concours d’un greffier nommé, selon le cas, par Sous réserve de la disposition de l’article 15bis
l’administrateur de territoire ou par le premier (article 16 de la coordination) les tribunaux
bourgmestre ou son délégué. En cas d’absence indigènes connaissent des contestations entre
ou d’empêchement du greffier, le tribunal siège indigènes du Congo [ou des contrées voisines]
avec le concours d’une personne majeure et aux deux conditions ci-après:
sachant écrire, assumée par le juge ou par le 1° que les contestations ne doivent pas être
président du tribunal. tranchées par l’application des règles du
droit écrit;
128

2° que le défendeur se trouve dans le ressort au 2° ci-dessus lorsque la peine méritée ne


du tribunal. doit pas, en raison des circonstances, dépas-
ser deux mois de servitude pénale et deux
Ainsi modifié par le décret du 16 septembre mille francs d’amende.
1959, art. 1er, § 10.
Le tribunal, saisi de plusieurs infractions, est
compétent lorsque, par l’effet du concours
Article 12 :
d’infractions, le cumul des peines méritées
Dans les limites déterminées par l’article 13 par le même justiciable ne dépasse pas le
ci-après et sous réserve de la disposition de double des maxima prévus aux alinéas pré-
l’article 15bis (article 16 de la coordination), les cédents.
tribunaux connaissent à l’égard des indigènes
du Congo ou des [contrées voisines] des faits Article 14 :
qui, tout en ne donnant pas matière à contes- Par mesure d’ordre intérieur, le tribunal prin-
tation entre personnes privées, sont réprimés cipal de chefferie peut, à l’égard des tribunaux
par la coutume ou une loi écrite attribuant secondaires institués dans son ressort, se ré-
d’une manière expresse, compétence aux juri- server la connaissance de telles affaires qu’il
dictions indigènes. détermine.
Ainsi modifié par le décret du 16 septembre II peut aussi évoquer toute affaire soumise à
1959, art. 1er, § 12. la connaissance du tribunal secondaire compé-
La compétence du tribunal indigène est subor- tent, sauf lorsque celui-ci siège sous la prési-
donnée aux deux conditions ci-après: dence de l’une des personnes désignées au 1o,
alinéas 2, 3 et 4 et au 2°, a) de l’article 6, du
1° que le fait ait été commis dans le ressort du commissaire de district ou du premier bourg-
tribunal; mestre
2° que le prévenu se trouve dans ce ressort.
Le tribunal principal peut également aban-
Article 13: donner toute affaire à un tribunal secondaire
compétent, pour autant que, lorsqu’il s’agit de
Les tribunaux indigènes ne sont pas compé- contestations entre parties privées, elles rési-
tents: dent toutes dans le ressort du tribunal secon-
1° si le fait étant réprimé à la fois par la cou- daire.
tume et par la loi écrite, celle- ci commine II peut procéder d’office et, lorsqu’elle est
une peine supérieure à cinq ans de servi- demandée par l’une des parties, il doit procé-
tude pénale; der à la révision des jugements d’un tribunal
2° si même lorsque la loi écrite commine secondaire, à l’exception de ceux rendus sous
contre les faits une peine de servitude la présidence de l’une des personnes désignées
pénale qui n’est pas supérieure à cinq ans, au 1o, alinéas 2, 3 et 4 et au 2o, a) de l’article
la peine méritée doit, en raison des cir- 6, du commissaire de district ou du premier
constances, dépasser un mois de servitude bourgmestre. S’il estime qu’un jugement est
pénale et une amende supérieure à mille susceptible de modification, le tribunal peut
francs, ou une de ces peines seulement. ordonner que l’exécution de ce jugement, dans
tout ou partie de son dispositif, est suspendue
Toutefois, lorsque le tribunal siège sous la pendant un délai qu’il détermine, mais qui ne
présidence, soit de l’une des personnes dé- peut dépasser trois mois.] Les mêmes pouvoirs
signées au 1°, alinéas 2, 3 et 4 et au 2°, a) de appartiennent au tribunal principal de secteur
l’article 6, soit du commissaire de district par rapport aux tribunaux secondaires de sec-
ou du premier bourgmestre, il est compé- teur établis dans son ressort.
tent pour connaître les infractions prévues
129

Article 15 : Article 19 :
Les pouvoirs reconnus par l’article précédent Dans le cas où un ou plusieurs faits, auxquels la
au tribunal principal de chefferie et au tribunal coutume attache des peines, ne sont pas érigés
principal de secteur appartiennent également en infraction par la loi écrite, les peines appli-
au tribunal de territoire et au tribunal de ville cables sont exclusivement:
à l’égard de tous les tribunaux de leur ressort.
1° suivant les distinctions admises à l’article
13:
Article 16 :
a) la servitude pénale principale, sans
Le tribunal de territoire ou le tribunal de ville qu’elle puisse dépasser un mois, deux
connaît à l’exclusion de tout autre tribunal, des mois ou quatre mois;
affaires dans lesquelles: b) l’amende, sans qu’elle puisse dépasser
1° un militaire en activité de service, un agent mille, deux mille ou quatre mille francs;
de l’administration d’Afrique, de l’ordre ju- c) la servitude pénale subsidiaire à
diciaire ou de la police territoriale, un juge, l’amende, sans qu’elle puisse dépasser
une autorité de circonscription indigène quinze jours, un mois ou deux mois.
ou urbaine, ou un détenteur de la carte du
mérite civique, est prévenu ou défendeur;
2° si la coutume le prévoit, la confiscation des
2° un juge, une autorité de circonscription
choses formant l’objet de l’infraction, qui
indigène ou urbaine ou un détenteur de la
ont servi ou qui sont destinées à la com-
carte du mérite civique, est demandeur.
mettre, quand la propriété en appartient au
Article 17 : condamné, et la confiscation des choses qui
ont été produites par l’infraction ».
Les tribunaux européens ont toujours préven-
tion à l’égard des tribunaux indigènes. Article 20 :
Le tribunal européen siégeant en matière Le tribunal en condamnant à l’amende ou à la
répressive peut aussi renvoyer au tribunal confiscation pourra, si la coutume le prévoit,
indigène compétent la connaissance soit de attribuer tout ou partie de celle- ci à la vic-
l’ensemble du litige, soit de l’action civile seu- time ou à ses ayants droit et en déduction des
lement. dommages-intérêts qui pourraient être dus par
application de la coutume.
CHAPITRE III :
DES RÈGLES DE FOND Article 21 :
APPLICABLES PAR LES Lorsqu’un fait auquel la coutume attache des
TRIBUNAUX INDIGÈNES peines est en même temps érigé en infraction
par la loi écrite, les tribunaux indigènes peuvent,
Article 18 : dans la limite de leur compétence telle qu’elle
Les tribunaux indigènes appliquent les cou- est déterminée par l’article 13, appliquer, dans
tumes, pour autant qu’elles ne soient pas les conditions déterminées par les articles 18
contraires à l’ordre public universel. et 19 (19 et 20 de la présente coordination),
soit les peines comminées par la loi, soit les
Toutefois, lorsque des dispositions légales ou
peines prévues par les coutumes.
réglementaires ont eu pour but de substituer
d’autres règles à la coutume indigène, les tribu-
naux indigènes appliquent ces dispositions. Article 22 :
Dans les cas où la législation attribue aux tri-
bunaux indigènes la connaissance d’infractions
130

qui ne sont prévues que par la loi écrite, ils Si le mandat doit être exécuté en dehors du
appliquent, dans les limites de leur compé- ressort du tribunal qui l’a délivré, le mandat ne
tence telle qu’elle est définie par l’article 13, les pourra être exécuté que moyennant visa pré-
peines prévues par la loi. alable de l’administrateur de territoire ou du
premier bourgmestre de la ville où l’exécution
Article 23 : [Abrogé par le décret du 16 septembre 1959, doit avoir lieu ou de leur délégué.
art. 1er, § 19.]
Article 28 :
Article 24 : La personne qui est l’objet d’un mandat d’ame-
Sans préjudice à l’exécution directe sur l’objet ner ne peut être maintenue en détention préa-
de la contestation et à l’exécution forcée sur lablement au jugement que pendant trois jours
les biens du condamné, l’indigène qui refuse depuis celui de son arrivée au siège du tribunal.
d’exécuter la condamnation ou qui n’obtem- Toutefois, si dans ce délai, le tribunal l’a interro-
père pas à une injonction ou une défense gée, il peut prolonger la durée de cette déten-
prononcée par le tribunal indigène, peut, si la tion préalable de cinq jours au maximum.
coutume ne prévoit pas l’application de peines,
être frappé d’une contrainte par corps pour Article 29 :
une durée maximum d’un mois. Sauf indigence prouvée et admise par le juge
ou le président, il n’est procédé par le tribunal
CHAPITRE IV : indigène, ni par le tribunal de district siégeant
PROCÉDURE en instance d’appel, à aucun acte à la demande
d’une partie si elle n’a préalablement consigné
Article 25 : la taxe pour l’inscription de l’affaire entre les
Sauf ce qui est dit dans les articles ci-après, les mains du greffier.
règles de procédure sont, pour les diverses Les frais de procédure sont tarifés pour chaque
juridictions, les règles coutumières du ressort. tribunal indigène par le commissaire de district
Dans le cas où les coutumes sont contraires à ou par le premier bourgmestre, selon le cas.
l’ordre public universel ou aux principes d’hu- Les frais de procédure sont tarifés pour le tri-
manité ou d’équité comme en cas d’absence de bunal de district siégeant en instance d’appel
coutume, la procédure s’inspirera des règles de conformément au présent décret comme pré-
l’équité. vu, selon le cas, au code de procédure civile ou
au code de procédure pénale.
Article 26 :
Les frais sont supportés par la partie qui suc-
Quelle que soit la coutume, aucun jugement combe. La procédure est gratuite lorsque le tri-
n’est rendu sans que les parties elles-mêmes ou bunal siège pour opérer une révision d’office.
leur mandataire n’aient été, au préalable, mises La procédure est gratuite lorsque le tribunal
à même de contredire aux allégations et aux de district:
preuves de la partie adverse et de préparer et
a) siège en instance d’annulation;
de faire valoir leurs moyens en toute liberté.
b) siège en instance d’appel à la requête du
Ministère public ».
Article 27 :
Le défendeur ou le prévenu qui ne comparaît Article 30 :
pas personnellement, peut être l’objet d’un Il est perçu, en outre, un droit proportionnel de
mandat d’amener délivré sur l’ordre du tribu- 4 % au moins sur toutes les sommes et valeurs
nal, par un des juges ou par le greffier du tri- adjugées par le tribunal.
bunal.
131

Ce droit sera dû sur la minute du jugement. ne comparaît pas, elle pourra être l’objet du
Il sera supporté et acquitté par la partie dé- mandat d’amener prévu à l’article 26 (27 de la
signée par la coutume et à défaut de pareille présente coordination), quel que soit son rôle
désignation par la partie succombante et sera dans l’instance qui a donné lieu au jugement à
paye entre les mains du greffier dans le mois qui reviser.
suit la date du jugement.
Article 34 :
Si le jugement qui a donné lieu à la perception
du droit proportionnel est annulé, et en cas de La procédure en révision donne lieu à l’appli-
révision ou d’appel si le jugement est réformé, cation du tarif établi, en exécution de l’article
le droit est restitué en tout ou en partie ou un 28 (art. 29 de la présente coordination) pour la
supplément est perçu, selon le cas. juridiction qui opère la révision.

Article 31 : CHAPITRE VI :
DE L’ANNULATION
Le procès-verbal de l’audience est inscrit dans
DES JUGEMENTS
un registre et indique sommairement les noms
des parties, l’objet de la contestation ou la na-
Article 35 :
ture de l’infraction, la date où l’affaire a été exa-
minée et jugée, la publicité des audiences, les §1. Les jugements rendus par les tribunaux sont,
noms des juges qui ont concouru à l’examen à la requête du Ministère public, susceptibles
de l’affaire et au jugement, les motifs et le dis- d’annulation par le tribunal de district:
positif du jugement. Le procès-verbal est daté. 1° si le tribunal était irrégulièrement composé;
Il est signé par le ou les juges qui savent le faire
2° s’il était incompétent au point de vue de la
et par le greffier, si le tribunal en comprend un.
matière;
Copie du procès-verbal des causes jugées en 3° s’il y a eu violation des formes substantielles
premier ressort par le tribunal de territoire ou prescrites par la coutume ou par la loi;
par le tribunal de ville, est transmise au Minis-
4° si le jugement a prononcé des sanctions
tère public dans les cinq premiers jours du
autres que celles autorisées par le décret;
mois qui suit le prononcé du jugement.
5° si la coutume dont il a été fait application
est contraire à la législation ou à l’ordre
public.
CHAPITRE V :
DE LA RÉVISION DES JUGEMENTS §2. La requête en annulation doit être introduite
dans les quatre mois du jugement, à moins:
Article 32 : 1° qu’il n’ait porté sur un fait érigé en infrac-
Le pouvoir de révision accordé par les articles tion par la loi écrite; dans ce cas l’annula-
14 et 15 ne peut s’exercer que si, au jour où tion peut être prononcée tant que l’action
la révision est demandée ou décidée d’office, il publique n’est pas éteinte par la mort du
ne s’est pas écoulé plus de trois mois depuis la prévenu ou par la prescription;
date du jugement à reviser. 2° qu’il n’ait infligé des sanctions autres que
celles autorisées par le présent décret; dans
Article 33 : ce cas l’annulation peut être prononcée
Dans tous les cas, la révision ne pourra être tant qu’elles n’ont pas été complètement
effectuée que si les parties ont été entendues subies;
contradictoirement ou appelées en temps 3° que la coutume dont il a été fait application
utile par le tribunal de révision. Si l’une d’elles ne pouvait être appliquée; dans ce cas l’an-
132

nulation peut être prononcée tant qu’il y le jugement, la date du jugement, le nom du
aura utilité de le faire. condamné, la durée de l’incarcération, la durée
L’annulation est prononcée dans les trois de l’incarcération à subir et déjà subie, ainsi que
mois de la réception de la requête. les frais de procédure et les dommages et inté-
rêts restant dus.
§ 3. Toute requête en annulation est notifiée
aux parties, aux parties lésées, aux parties civi- Les personnes désignées à l’article 16 subissent
lement responsables et au greffier du tribunal les peines de servitude pénale et la contrainte
qui a rendu le jugement. Ce greffier transmet par corps dans la maison de détention du chef-
immédiatement, et au plus tard dans la quin- lieu du territoire ou de la ville.
zaine, le jugement et le dossier de l’affaire au
greffier du tribunal de district. Article 38 :
§ 4. S’il estime qu’un jugement pourrait être Les frais de procédure, le droit proportionnel,
susceptible d’annulation, le tribunal de district les amendes et les confiscations non compen-
peut ordonner que l’exécution de ce jugement, satoires prononcées par le tribunal sont perçus:
dans tout ou partie de son dispositif, est sus- a) pour les tribunaux de chefferie, de secteur
pendue pendant un délai qu’il détermine, mais et de centre, par le chef ou son délégué et
qui ne peut dépasser trois mois. sont versés dans la caisse de la circonscrip-
§ 5. En cas d’annulation de tout ou partie du tion;
jugement rendu, le tribunal de district statue b) pour le tribunal de commune, par le bourg-
sur le fond par un seul et même jugement, si mestre ou son délégué et sont versés dans
la matière est en état de recevoir une décision la caisse de la commune;
définitive. Sinon il renvoie l’affaire – pour tout c) pour le tribunal de territoire, par l’adminis-
ou partie selon le cas – à un autre tribunal ou trateur de territoire ou son délégué et sont
au même tribunal autrement composé. versés au Trésor;
d) pour le tribunal de ville, par le premier
CHAPITRE VIII : bourgmestre ou son délégué et sont versés
DISPOSITIONS GÉNÉRALES au Trésor.

Article 37 : Les dépenses nécessaires au fonctionnement


des tribunaux, à l’exception de celles du tribu-
Les jugements des tribunaux sont exécutoires
nal de territoire et du tribunal de ville qui sont
dès le jour où ils ont été rendus ou, s’ils l’ont
à charge du Trésor, sont inscrites au budget des
été par défaut, dès le jour de leur signification, à
entités administratives dans lesquelles ces juri-
moins que l’exécution n’en soit suspendue ainsi
dictions sont instituées.
qu’il est dit aux articles 14, 15, 35 §4 et 36, §5.
L’administrateur de territoire et le premier
bourgmestre. ou leurs délégués, selon le cas,
participent, autant que de besoin, à leur exé-
cution.
Les peines de servitude pénales et de contrainte
par corps peuvent être subies dans la maison
de détention du chef-lieu du territoire ou de
la ville, sur l’ordre donné au bas d’un extrait
dû jugement par l’un des présidents du tribunal
de territoire ou du tribunal de ville du ressort.
Cet extrait mentionne le tribunal qui a rendu
133

CIRCULAIRE N° 7/008/ fiers. Ceux-ci y trouveront des enseignements


IM/PGR/2011 RELATIVE très utiles pour régler leur activité juridiction-
nelle.
À L’INSPECTION
Les tribunaux de police exercent leurs attribu-
DES TERRITOIRES tions sous la surveillance du ministère public.
ET AU CONTRÔLE Il en est de même des officiers de police judi-
DES JURIDICTIONS ciaire et des autres officiers ministériels. Il s’en-
COUTUMIÈRES suit que tous ces tribunaux et offices doivent
être inspectés régulièrement par les magistrats
du parquet. Les différentes inspections feront
CHAPITRE Ier :
l’objet de rapports à l’adresse de la hiérarchie.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES
Ces rapports permettront aussi de retirer les
Les juridictions coutumières, à l’instar des
renseignements suivants qui doivent être four-
tribunaux de police, sont maintenues jusqu’à
nis chaque année au procureur général près la
l’installation des tribunaux de paix. Même là où
cour d’appel et, le cas échéant, au Procureur
ils sont installés, les tribunaux de paix ne par-
général de la République :
viennent pas à desservir la population du res-
sort, de sorte que les habitants recourent aux 1) Le nombre de journées consacrées par
tribunaux coutumiers censés disparus à la suite les magistrats de chaque parquet à des
de l’installation des tribunaux de paix. déplacements à l’intérieur des chefferies/
secteurs ou à des inspections de tribunaux
Afin de donner au contrôle des juridictions
coutumiers;
coutumières une ampleur et une efficacité en
2) Le nombre des dossiers vérifiés au cours
rapport avec l’importance active actuelle de
de ces déplacements ou inspections.
ces juridictions, les procureurs de la Répu-
blique donneront comme instruction aux subs- 3) Le nombre des jugements rendus en appel
tituts de procéder à des inspections régulières et en annulation.
de ces tribunaux et d’effectuer à cette fin, et 4) Les principales observations faites sur la
à tour de rôle, de fréquents déplacements en composition et l’action des tribunaux cou-
milieu coutumier. tumiers.
Ils profiteront de ces déplacements pour pro- Un des moyens d’assurer sérieusement la pu-
céder en même temps, à l’inspection des pri- blicité souhaitée pour les directives données
sons et aux enquêtes sur place des affaires qui par les magistrats à la suite de leurs inspec-
requièrent plus spécialement leur intervention tions consistera à transmettre trois copies de
directe et pour faire procéder à la mise en ju- ces directives au procureur de la République.
gement des causes quand les prévenus et les Celui-ci enverra trois copies au Procureur gé-
témoins sont particulièrement nombreux. néral qui en transmettra une au gouverneur de
Ces visites aux juridictions inférieures donne- la province qui en informera tout le personnel
ront lieu chaque fois à la rédaction d’un rapport administratif sous ses ordres et une copie au
concis mais précis, mentionnant notamment Procureur général de la République.
les directives d’ordre général que le magistrat Quatre copies du rapport seront adressées au
aurait été amené à donner à la suite de ces procureur de la République qui en transmettra
inspections. Ce rapport permettra d’étudier la trois au Procureur général près la Cour d’appel.
meilleure manière d’assurer une publicité suffi-
sante pour celles de ces directives, ainsi qu’aux
jugements d’appel ou d’annulation, qui seraient
susceptibles d’intéresser les juges et les gref-
134

CHAPITRE II: B. Affaires classées sans suite


FORME DU RAPPORT a) Total des affaires classées sans suite par
D’INSPECTION JUDICIAIRE les juges de police depuis la dernière ins-
DE TERRITOIRE pection : ……dont X…… affaires depuis le
1er janvier (Référence SOHIER : Droit de
Section 1re: procédure n° 788 par. 1 in fine, RJCB, 1929
Généralités page 125)
b) Activité de chacun des juges de police
Date du dernier contrôle …..........................……….
Monsieur …..X ………. affaires, dont X
Personnel : Administrateur du territoire ................….
……….. depuis le 1er janvier
Ses collaborateurs ……......……….........…….. Monsieur …..X …………. affaires, dont X
Postes détachés de ….............. tenus par ……...… ……….. depuis le 1er janvier
Monsieur …..X ……………. affaires, dont X
Indiquer pour les fonctionnaires ou agents s’ils ……….. depuis le 1er janvier
sont juges de police à compétence générale
ou restreinte. Contrôler s’ils siègent valable- C. Affaires classées sans suite ou par
ment (articles 27 à 30 du décret du 8 mai 1958, paiement d’amendes transactionnelles
l’article 30 tel qu’il résulte du décret-loi du 7 Activités de chacun des juges de police
janvier 1961, l’article 163 de l’Ordonnance-loi Monsieur …..X ……………. affaires, dont X
n° 82-020 du 31 mars 1982 portant Code de ……….. depuis le 1er janvier
l’organisation et de la compétence judiciaires). Monsieur …..X ……………. affaires, dont X
Préciser également si les fonctionnaires et ……….. depuis le 1er janvier
agents sont présidents ou vice-présidents du Monsieur …..X ……………. affaires, dont X
tribunal de territoire (Article 6 des décrets ……….. depuis le 1er janvier
coordonnent sur les juridictions coutumières
par Arrêt Royal du 13 mai 1938, tel qu’il résulte D. Affaires les plus courantes
de décret du 16 septembre 1959, article 163 Les affaires qui donnent lieu à la plus grande
de l’ordonnance-loi du 31 mars 1982 prémen- part des jugements sont afférentes aux in-
sionnée). fractions.

Section 2 :
2. Règlements relatifs au
Tribunal de police
fonctionnement et au service d’ordre
I. Activités intérieur
En vertu de l’article 80 du décret du 8 mai
A. Affaires jugées 1958, le fonctionnement des cours et tribu-
a) Total des affaires jugées depuis la der- naux, le nombre de leurs chambres et leur
nière inspection, dont X….. affaires de- service d’ordre intérieur sont réglés par voie
puis le 1er janvier de l’année en cours d’ordonnance du Premier Président de la Cour
d’appel.
b) Activité de chacun des juges de police
Monsieur …..X …………. affaires, dont X Il en est de même du service d’ordre intérieur
des greffes et de la tenue des registres. Aux
……….. depuis le 1er janvier
termes de l’article 64 de l’Ordonnance-Loi n°
Monsieur …..X ……………. affaires, dont X
82/020 du 31 mars 1982 portant organisation
……….. depuis le 1er janvier
et compétence judiciaires, c’est le premier pré-
Monsieur …..X ……………. affaires, dont X
sident de la Cour d’appel qui réglera désor-
……….. depuis le 1er janvier
135

mais le service d’ordre intérieur des cours et • La vérification de la conservation des listes
tribunaux ainsi que celui des greffes autres que des fugitifs et des latitants et des démarches
ceux de la Cours suprême de justice. faites en vue de leur arrestation ;
• La vérification de l’envoi mensuel au par-
3. Etat des archives quet des procès-verbaux ayant donné lieu
Il y a lieu de vérifier : au payement d’une amende transaction-
• L’existence d’un code au chef-lieu et dans nelle ; vérifier les procès-verbaux ayant
les postes, ainsi que sa mise à jour à l’aide donné lieu à ces paiements et qui devaient
du Journal officiel ; être transmis à la fin du mois ;
• Si les instructions permanentes du parquet • Relevé des jugements du tribunal de paix,
sont classées dans les fardes ; de grande instance, éventuellement des
• Si les jugements et les procès-verbaux des arrêts de la Cour d’appel ou de la Cour
affaires classées sans suite par le juge de Suprême de la Justice dont l’exécution fait
police ou classées après payement d’une l’objet des instances du parquet local et
amende forfaitaire sont biens classés dans vérifications des démarches effectuées en
les archives. raison des instructions données – (notam-
ment D.I.) ;
4. Exécution des jugements • La vérification de la remise d’une ration de
Il y a lieu de vérifier: route aux témoins dirigés sur les parquets ;
• L’exécution procurée, sans omettre les • Classement des archives ;
dommages-intérêts ; • L’appréciation générale sur les officiers de
• Les suites données aux appels des juge- police judiciaire, leur formation, leur acti-
ments de police et l’exécution procurée vité.
aux jugements rendus au degré d’appel.
Section IV :
Office de l’état civil
Section 3:
L’office de la police judiciaire 1. Registres à examiner : article 82 du
Code de la famille
Il y a lieu de procéder à : - Le registre des naissances
• L’énumération des enquêtes en cours, en - Le registre des mariages
vue ou après la saisie du parquet ; l’appré- - Le registre des décès
ciation des circonstances donnant lieu aux - Le registre des actes autres que les
détails intervenus ; aces de naissance, de mariage, de dé-
• Relevé des réquisitions d’informations et cès
des commissions rogatoires en litige et - Le registre des inhumations
mention des causes ayant donné lieu à dé- - Le registre de la population
lais pour l’exécution de celles-ci ; - Le registre des testaments
• Relevé des mandats d’amener et mandats 2. Circulation des registres
de prise de corps en instance d’exécution
et mention des démarches effectuées en Les registres sont à coter de la première à la
vue de la découverte des personnes faisant dernière page et à parapher sur chaque feuillet
l’objet de ces mandats, soit dans leur milieu par l’officier du ministère public du ressort (art.
d’origine, soit à leur résidence, suivant les 84 du Code de la famille et art. 2 de l’ordon-
renseignements obtenus et justifications nance n° 88/089 du 7 juillet 1988 sur la tenue
données par l’officier de police judiciaire en des actes d’état civil).
cas de nécessité ;
136

3. Tenues des registres Section 1re :


Il y a lieu de vérifier notamment si les registres Généralités
sont régulièrement tenus et si les copies des
1. Surveillance des juridictions coutu-
actes des quatre premiers registres sont régu-
mières
lièrement transmises, conformément aux ins-
tructions en vigueur. Aux termes de l’article 10 du décret organique
relatifs aux juridictions coutumières, tel qu’il
4. Conditions des cimetières résulte du décret du 16.9.1959, le ministère pu-
Il sera également procédé à l’inspection des blic surveille la composition et l’action de tous
cimetières. les tribunaux coutumiers de son ressort. Il leur
donne des directives nécessaires pour la bonne
Section 5 : administration de la justice.
Office des successions Ces directives sont données aux tribunaux
autres que le tribunal de territoire ou le tribu-
1. Succession des étrangers nal de ville par l’intermédiaire, selon le cas, de
- Donner l’énumération des dossiers en l’administrateur du territoire, du bourgmestre
litige ou du premier bourgmestre.
- Vérifier si les mesures conservatoires Le ministère public a le droit d’obtenir, au siège
des biens ont été prises sans délai, si même du tribunal, communication des registres
le président du tribunal de paix a été et d’autres documents du tribunal. Il peut de-
informé des tutelles venant à s’ouvrir. mander copie de tout jugement.

2. Succession des nationaux Sous l’autorité et suivant les directives du mi-


nistère public, les missions prévues à l’article 10
Procéder à l’examen des dossiers, vérifier précité sont exercées également, selon le cas,
l’existence des biens. En cas d’application de par les personnes désignées au 1er, alinéa 2°, 3°
coutumes : vérifier la conformité au Code de et 4° et au 2e alinéa de l’article 6.
la famille de la coutume appliquée, et ensuite la
conformité à la coutume de la dévolution suc- 2. Maintien des juridictions coutu-
cessorale procurée. mières
Aux termes de l’article 163 de l’ordonnance-loi
CHAPITRE III :
n° 82/020 du 31 mars 1982 portant Code de
FORME DU RAPPORT l’organisation et de la compétence judiciaires,
D’INSPECTION DES PRISONS les tribunaux de police et les juridictions cou-
ET CAMPS DE DÉTENTION tumières sont maintenus jusqu’à l’installation
des tribunaux de paix. Sauf disposition légale
En ce qui concerne les inspections des pri-
contraire, ils appliquent les règles de forme et
sons et des camps de détention, il y a lieu de
de fond qui les concernent.
se reporter à la circulaire, relative au régime
pénitentiaire, tel qu’il résulte de l’ordonnance
Section 2 :
n° 344 du 17.9.1965 (Journal officiel, numéro
Forme du rapport
spécial du 24.9.654, p. 813).
1. Liste des juridictions coutumières
CHAPITRE IV : a) Tribunal de Territoire : Présidents et
FORME DU RAPPORT vice-présidents ;
D’INSPECTION DES JURIDICTIONS b) Tribunal de cité : Présidents ;
COUTUMIÈRES
137

c) Tribunal de Secteur : Présidents (tri- inclusivement dudit décret, articles 14 à 15


bunaux Principaux de secteur et tri- dudit décret).
bunaux secondaires de secteurs) ; A ce sujet, ne pas perdre de vue la règle spé-
d) Tribunaux de chefferie : Présidents ciale édictée par l’article 13 in fine dudit décret,
(tribunaux principaux de chefferie et relativement au concours d’infractions.
tribunaux secondaires de chefferie) ;
e) Tribunaux de commerce : Président ; 6. Règles de fond
f) Tribunaux de ville : Président.
Vérifier si les coutumes existantes ont été ap-
pliquées et si celles-ci ne sont pas conformes
2. Renseignements généraux
aux lois et à l’ordre public (article 153 de la
- Aperçu de la situation démographique Constitution du 18 février 2006).
du ressort de la juridiction ; L’alinéa 2 de l’article 18 des décrets coordon-
- Nombre d’affaires jugées depuis la nées prévoit que dans les cas où les coutumes
dernière inspection, effectuée le …...... sont contraires à l’ordre public universel (en
par le magistrat ….…; réalité de l’Etat, voir ci-dessus), comme en cas
- Nombre d’affaires jugées depuis le 1er d’absence de coutumes, les tribunaux jugent en
janvier de l’année en cours et nombre équité.
d’affaires jugées au cours de l’année
antérieure ; L’alinéa 3 de cet article prévoit que lorsque des
- Dates des vérifications faites par les dispositions légales ou réglementaires on eu
autorités locales ; pour but de substituer d’autres règles à la cou-
- Désignation du genre d’affaires qui tume, les tribunaux appliquent ces dispositions.
donne lieu au grand nombre de juge- Vérifier si l’article 19 dudit décret a été res-
ments. pecté, relativement aux peines exclusivement
applicables dans le cas où un ou plusieurs faits,
3. Institution auxquels la coutume attache des peines ne
Existence de droit ou reconnaissance ou créa- sont pas érigés en infraction par la loi écrite.
tion. (Article 1 des décrets organiques, tel qu’il Mentionner la destination spéciale de l’amende
résulte du décret du 16.6.1959) et de l’objet de la confiscation si la coutume la
prévoit (article 20 dudit décret).
4. Ressort et composition Préciser la nature des peines généralement
prononcées lorsqu’un fait auquel la coutume
Ressort (article 2 desdits décrets organiques).
attache des peines est en même temps érigé en
Composition du tribunal (articles 3 à 7 inclusi-
infraction par la loi écrite.
vement desdits décrets).
Vérifier si l’article 22 du décret organique est
Régularité de la composition Greffier : nommé
appliqué dans le cas où la législation attribue
ou assumé.
aux tribunaux coutumiers la connaissance
L’absence du greffier n’est pas une cause de d’infractions qui ne sont prévues que par la loi
nullités de la procédure si le président, le juge écrite.
ou un des juges a rédigé le procès-verbal de
Vérifier l’application de l’article 24 dudit décret
l’audience (article 9 dudit décret).
relativement à la contrainte par corps.

5. Compétence
Procédure
Vérifier si le tribunal a toujours jugé dans les Aux termes de l’article 25 dudit décret : « sauf
limites de sa compétence (article 10 bis à 17 ce qui est dit dans les articles ci-après, les règles
138

de procédure sont, pour les diverses juridictions, les juge de grande instance de réduire les frais judi-
règles coutumières du ressort. Dans le cas où les ciaires en tenant compte de la situation écono-
coutumes sont contraires « à l’ordre public univer- mique de la partie succombant.
sel » (en réalité de l’Etat, voir ci-dessus) ou aux Au surplus, il existe des dispositions spéciales
principes d’humanité ou d’équité, comme en cas en cas d’indigence quant aux dépenses de
d’absence de coutume, la procédure s’inspirera des consignation, quant à la délivrance en débet de
règles d’équité ». certains documents et quant à l’absence d’obli-
gation de paiement préalable du droit propor-
Mentionner ce qu’il en est : tionnel, aussi bien dans le code de procédure
civile (articles 146 et 158) que dans le Code de
Aux termes de l’article 26 dudit décret, quelle
procédure pénale (articles 123 et 135).
que soit la coutume, aucun jugement n’est
rendu sans que les parties elles-mêmes ou Ne pas perdre de vue que la procédure est gratuite
leur mandataire n’aient été, au préalable, mis lorsque le Tribunal de grande instance :
à même de contredire les allégations et les - Siège en instance d’annulation
preuves de la partie adverse, de préparer et de - Siège en instance d’appel à la requête
faire valoir leurs moyens en toute liberté ; du ministère public (article 29 in fine
dudit décret)
Cette règle de procédure est trop souvent
méconnue, surtout en matière de divorce ou L’article 30 dudit décret régit la question du droit
de remboursement de la dot. Dans ces deux proportionnel de 4%. Il y a lieu de ne pas perdre
matières les époux doivent toujours être appe- de vue la disposition de l’article 30 in fine aux
lés à la cause à laquelle ils ont un intérêt pri- termes de laquelle : « si le jugement qui a don-
mordial. né lieu à la perfection du droit proportionnel est
annulé, et en cas de révision ou d’appel, si le juge-
Acter ce qu’il en est : ment est reformé, le droit est restitué, en tout ou en
Vérifier si les règles relatives aux mandats partie, ou un supplément est perçu selon le cas ».
d’amener à charge du défendeur ou du préve- Mentionner ce qu’il en est.
nu sont observées (articles 27 et 28 du décret Aux termes de l’article 31 dudit décret, le
organique).Vérifier si la taxe d’inscription et les procès-verbal de l’audience est inscrit dans un
frais de procédure sont payés (article 29 dudit registre et indique sommairement les noms des
décret). parties, l’objet de la contestation ou la nature
Les frais de procédure sont tarifés pour le tri- de l’infraction, la date où l’affaire a été exa-
bunal de grande instance siégeant en instance minée et jugée, la publicité des audiences, les
d’appel conformément au décret organique, noms des juges qui ont concouru à l’examen
comme prévu, selon le cas au Code de pro- de l’affaire et au jugement, les motifs et le dis-
cédure civil ou au Code de procédure pénale. positif du jugement. Le procès-verbal est daté.
Il est signé par le ou les juges qui savent le faire
Le tribunal de grande instance siégeant au de- et par le greffier, si le tribunal en comprend un.
gré d’appel devient le degré le plus élevé de la
Il y a lieu de vérifier si ces prescriptions ont été
hiérarchie des tribunaux coutumiers et il serait
suivies. Néanmoins, le Conseil de Législation a
dès lors logique de fixer les frais en vertu des
admis, sans modification de texte, que la tran-
règles propres aux juridictions coutumières. saction fastidieuse du procès-verbal n’était pas
Il a cependant paru plus pratique, pour ne pas imposée. Une simple mention du procès-verbal
compliquer la tâche des greffes de s’inspirer sera portée dans le registre et les procès-ver-
du régime général des frais devant le tribunal baux pourront être insérés dans des classeurs
de grande instance. En matière pénale, ne pas ad hoc.
perdre de vue que l’article 127 du Code de Le magistrat inspecteur vérifiera si la copie du
procédure pénale prévoit la possibilité pour le procès-verbal des causes jugées en premier
139

ressort par le tribunal de territoire ou par le Motifs d’annulation


tribunal de ville est transmis au ministre public
Vérifier si les jugements examinés ne doivent
dans les cinq premiers jours du mois qui suit
pas faire l’objet d’annulation pour un des motifs
le prononcé du jugement (article 35 in fine du
décret). énoncés par l’article 35 du décret organique.

7. Révision Personne ayant le droit de demander l’annulation

Vérifier si le délai de révision est respecté C’est à la requête du ministère public que la
(article 32 dudit décret), si les parties ont été procédure d’annulation est portée devant le
entendues contradictoirement ou appelées en tribunal de grande instance.
temps utile (article 33 dudit décret), si le tarif
est appliqué (article 34 dudit décret). Compétence de la juridiction saisie
Aux termes du paragraphe 5 de l’article 35
8. Absence d’appel
dudit décret, en cas d’annulation de tout ou
Les jugements rendus par les tribunaux de ter- partie du jugement rendu, le tribunal de grande
ritoire et de ville en degré de révision ne seront instance statue sur le fond par un seul et le
pas susceptibles d’appel, car il serait contraire même jugement, si la matière est en état de
aux principes juridiques généralement admis de recevoir une décision définitive. Sinon, le tribu-
multiplier les recours (Exposé des motifs, cité nal renvoie l’affaire, pour tout ou partie, selon
sous l’article 32 dudit décret). les cas, à un autre tribunal ou même tribunal
autrement composé.
9. Annulation des jugements
Jugements susceptibles d’annulation Vérifier si ces prescriptions ont été respectées
Aux termes de l’article 169 de l’ordonnance- Détails
loi n° 68-248 du 10 juillet 1968 déjà abrogée,
les jugements de tribunaux de commune, de Au paragraphe 2 de l’article 35 il est fait men-
centre, de secteur et de chefferie ainsi que les tion d’un délai de 4 mois. En réalité, il s’agit de
jugements de révision des tribunaux de ville et 6 mois et c’est 6 mois qui est mentionné dans
de territoire étaient susceptibles de recours en le texte flamand du décret. Outre ce délai ordi-
annulation devant le tribunal de district. Dès naire, il existe un délai extraordinaire, en vertu
lors, les jugements rendus au premier degré par de l’article 35, alinéa 2 des décrets coordonnés.
les tribunaux de ville et de territoire n’étaient
pas susceptibles d’annulation mais d’appel. En
10. Appel
vertu de l’article 35 des décrets coordonnent,
il en était autrement. Jugements susceptibles d’appel
En effet, aux termes de cet article : « Les juge- Il s’agit uniquement des jugements rendus au
ments rendus par les tribunaux sont, à la requête
premier degré par les tribunaux de territoire et
du ministère public, susceptible d’annulation par
de ville (article 36 décrets organiques).
le tribunal de district, moyennant certaines condi-
tions ». Ce texte visait donc les jugements de
tous les tribunaux coutumiers même ceux Vérifications à faire
des tribunaux de ville et de territoire siégeant Personnes pouvant interjeter appel. Délai
au premier degré. Le texte actuel se limite à
d’appel. Notifications. Transmission du dossier
proclamer le maintien des tribunaux coutu-
(article 36 desdits décrets)
miers. Leur maintien implique, sauf disposition
contraire, le maintien des règles de compé-
tence et de procédure.
140

11. Exécution ticles 1-2 et 3 de ladite ordonnance), des titres


autorisant l’incarcération et du registre d’écrou
Il y aura lieu de vérifier l’exécution des juge-
(article 6 de ladite ordonnance), des évasions
ments (article 37 desdits décrets).
(article 7 de ladite ordonnance), des sanctions
12. Examen spécial des affaires qui (articles 9 et 10 de ladite ordonnance, telle que
donnent lieu à observation modifiée par les ordonnances du 23 octobre
Il n’est pas nécessaire de résumer dans le rap- 1958 et du 24 août 1959).
port toutes les affaires soumises à la juridiction,
mais il y a lieu de se limiter aux observations et
aux commentaires mérites. CHAPITRE VI :
Ces observations doivent être suffisamment INSPECTION DES POSTES
circonstanciées pour permettre au lecteur du DÉTACHÉS
rapport d’en apprécier la pertinence. Le rapport à l’inspection des postes détachés
Observations générales à porter notamment s’établira de la même façon, mutatis mutandis,
sur le caractère répressif de la juridiction, sur que celui se rapportant au chef-lieu du terri-
le taux des peines, sur l’emploi éventuellement toire.
abusif des juridictions à l’égard des presta-
tions non légalement non légalement requé-
CHAPITRE VII :
rables, sur l’indépendance des juges à l’égard
APPRÉCIATIONS DES
d’interventions arbitraires de la part d’agents
de l’administration, d’agents de société, etc. sur
INSPECTIONS PAR LES
l’évolution de la coutume, spécialement en ce PROCUREURS
qui concerne le statut personnel (mariages, DE LA RÉPUBLIQUE
divorces, attributions d’enfants). Les procureurs de la République, lorsqu’ils
établissent les notes annuelles des magistrats
de leur ressort, préciseront les inspections
CHAPITRE V :
des territoires et des juridictions coutumières
CONTRÔLE DES PRISONS
qu’ils auront effectuées au cours de l’année. Ils
DES COLLECTIVITÉS LOCALES
apprécieront la valeur des rapports établis et la
pertinence des remarques faites.
Section 1re:
Obligation légale du contrôle Si des circonstances spéciales ont empêché
le magistrat de procéder à ces inspections, il
Aux termes de l’article 11 de l’Ordonnance n° en sera fait mention et les excuses invoquées
15/APAJ du 20 janvier 1938 portant régime pé- seront appréciées.
nitentiaire dans les circonscriptions indigènes,
au cours de leurs déplacements les autorités
Le Procureur Général de la République,
territoriales, médicales et les magistrats de
parquet inspectent les prisons des circonscrip- Flory KABANGE NUMBI
tions coutumières de leur ressort.

Section 2 :
Objet du contrôle
Les magistrats vérifieront ce qu’il en est de la
garde et de l’administration de la prison (ar-
141

IIIème PARTIE:
PROCEDURES JUDICIAIRES

I. PROCEDURE PENALE Article 3 :


Les officiers de police judiciaire peuvent procé-
1. CODE DE PROCEDURE der à la saisie, où qu’ils se trouvent, des objets
PENALE sur lesquels pourrait porter la confiscation
prévue par la loi et de tous autres qui pour-
raient servir à conviction ou à décharge.
DÉCRET DU 6 AOÛT 1959
PORTANT CODE DE Les objets saisis seront présentés au détenteur
s’il est présent, à l’effet de les reconnaître et,
PROCÉDURE PÉNALE s’il y a lieu, de les parapher. Le procès-verbal de
(B.O., 1959, p.1934) saisie décrira les objets saisis et sera signé par
leur détenteur. S’il est absent ou s’il ne peut ou
CHAPITRE 1er : ne veut parapher les objets ou signer le procès-
DE LA POLICE JUDICIAIRE verbal, mention en sera faite sur celui-ci.
Il sera disposé conformément aux ordon-
Article 1er : nances du gouverneur général des objets saisis
Sous les ordres et l’autorité du Ministère public, qui sont périssables ou dont la conservation
les officiers de police judiciaire exercent, dans est dispendieuse.
les limites de leur compétence, les pouvoirs
et attributions déterminées par les articles ci- Article 4 :
après. Lorsque l’infraction est punissable de six mois
de servitude pénale au moins ou lorsqu’il
Article 2 : existe des raisons sérieuses de craindre la fuite
Les officiers de police judiciaire constatent les de l’auteur présumé de l’infraction ou lorsque
infractions qu’ils ont mission de rechercher; l’identité de ce dernier est inconnue ou dou-
ils reçoivent les dénonciations, plaintes et rap- teuse, les officiers de police judiciaire peuvent,
ports relatifs à ces infractions. après avoir interpellé l’intéressé, se saisir de sa
Ils consignent dans leurs procès-verbaux la na- personne et le conduire immédiatement devant
ture et les circonstances de ces infractions, le l’autorité judiciaire compétente, s’il existe des
temps et le lieu où elles ont été commises, les indices sérieux de culpabilité.
preuves ou indices à la charge de ceux qui en
sont les auteurs présumés ainsi que les déposi- Article 5 :
tions des personnes qui auraient été présentes En cas d’infraction flagrante ou réputée fla-
ou auraient des renseignements à fournir. grante passible d’une peine de servitude pénale
Ils interrogent les auteurs présumés des infrac- de six mois au moins, l’officier de police judi-
tions et recueillent leurs explications. ciaire à compétence générale le plus proche
se transporte sur les lieux sans aucun retard,
Les procès-verbaux se terminent par le ser- aux fins de constater l’infraction et de recher-
ment écrit: «Je jure que le présent procès-ver- cher les circonstances dans lesquelles elle a été
bal est sincère». commise.
Ils sont transmis directement à l’autorité com-
pétente.
142

À ces fins, l’officier de police judiciaire peut Article 7 Bis. : (inséré par la loi n° 06/019
appeler à son procès-verbal toutes personnes du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le
présumées en état de donner des éclaircisse- Décret du 06 août 1959 portant Code de pro-
ments et les astreindre à déposer sous ser- cédure pénale congolais, Journal Officiel du 1er
ment, dans les conditions prévues aux articles août 2006, n° 15, pp.1-28).
16 à 18. Il peut aussi défendre à toute personne Sans préjudice des dispositions légales relatives
de s’éloigner des lieux qu’il détermine jusqu’à à la procédure de flagrance, l’enquête prélimi-
clôture de son procès-verbal et, au besoin, l’y naire en matière de violence sexuelle se fait
contraindre. Les infractions à ces dispositions dans un délai d’un mois maximum à partir de
seront punies des peines prévues à l’article 19 la saisine de l’autorité judiciaire. L’instruction et
et 20.
le prononcé du jugement se font dans un délai
Il peut requérir toute personne de lui prêter de trois mois maximum à partir de la saisine de
son ministère comme interprète, traducteur, l’autorité judiciaire.
médecin ou expert, dans les conditions et sous
L’enquête de l’Officier de Police Judiciaire est
les sanctions prévues aux articles 48 à 52.
de portée immédiate. Elle est menée sans dé-
Il peut, si l’auteur présumé de l’infraction n’est semparer de manière à fournir à l’Officier du
pas présent, délivrer contre lui un mandat Ministère public les principaux éléments d’ap-
d’amener valable pour deux mois au plus. préciation.
Il peut, en se conformant à l’article 23 et si la L’Officier de Police Judiciaire saisi d’une infrac-
nature de l’infraction est telle que la preuve en tion relative aux violences sexuelles en avise
puisse vraisemblablement être acquise par des dans les 24 heures l’Officier du Ministère public
papiers ou autres pièces et effets en la posses- dont il relève.
sion de l’auteur présumé ou d’un tiers, procé-
der à des visites et à des perquisitions dans leur Durant toutes les phases de la procédure, la
demeure. victime est assistée d’un conseil.

Article 6 : Article 8 :
En cas d’infraction flagrante ou réputée fla- L’officier de police judiciaire à compétence
grante et passible d’une peine de servitude générale possède les pouvoirs déterminés à
pénale de trois ans au moins, toute personne l’article 5 lorsque le chef d’une habitation le
peut, en l’absence de l’autorité judiciaire char- requiert de constater une infraction commise
gée de poursuivre et de tout officier de police à l’intérieur de cette habitation.
judiciaire, saisir l’auteur présumé et le conduire
immédiatement devant celle de ces autorités Article 9 :
qui est la plus proche. Pour toute infraction de sa compétence, l’offi-
cier de police judiciaire peut, s’il estime qu’à
Article 7 : raison des circonstances la juridiction de juge-
L’infraction flagrante est celle qui se commet ment se bornerait à prononcer une amende et
actuellement ou qui vient de se commettre. éventuellement la confiscation, inviter l’auteur
de l’infraction à verser au Trésor une somme
L’infraction est réputée flagrante lorsqu’une
dont il détermine le montant sans qu’elle puisse
personne est poursuivie par la clameur pu-
dépasser le maximum de l’amende encourue
blique, ou lorsqu’elle est trouvée porteuse
augmentée éventuellement des décimes légaux.
d’effets, d’armes, d’instruments ou papiers fai-
sant présumer qu’elle est auteur ou complice, Si la personne lésée par l’infraction est un indi-
pourvu que ce soit dans un temps voisin de gène non immatriculé du Congo, un indigène
l’infraction. des contrées voisines qui lui est assimilé ou une
143

circonscription, l’officier de police judiciaire in- violences sexuelles, procéder à l’arrestation de


vite l’auteur de l’infraction à verser à cette per- la personne poursuivie qu’après en avoir préa-
sonne ou à consigner les dommages- intérêts lablement informé l’autorité hiérarchique dont
qu’il détermine. elle dépend.
Lorsque l’infraction peut donner lieu à confis-
cation, le délinquant fait, sur l’invitation de l’offi- CHAPITRE II :
cier de police judiciaire et dans le délai fixé par DE L’INSTRUCTION
lui, abandon des objets sujets à confiscation, et
si ces objets ne sont pas saisis, s’engage à les Section 1re :
remettre à l’endroit indiqué par l’officier de Dispositions générales
police judiciaire. L’officier de police judiciaire
fait connaître, sans délai, à l’officier du Minis- Article 11 :
tère public auquel il transmet le procès-ver- Les officiers du Ministère public peuvent exer-
bal relatif à l’infraction, les invitations faites à cer eux-mêmes toutes les attributions des offi-
l’auteur de l’infraction. Il en avise également le ciers de police judiciaire.
fonctionnaire ou l’agent chargé de recevoir les Lorsqu’ils font application de l’article 9, l’action
amendes judiciaires. Lorsqu’il a été satisfait aux publique n’est éteinte que si le magistrat sous
invitations faites par l’officier de police judi- l’autorité duquel ils exercent leurs fonctions ne
ciaire, l’action publique s’éteint à moins que décide pas de la poursuivre.
l’officier du Ministère public ne décide de la
poursuivre. Le paiement de la somme détermi- Ils peuvent en outre inculper les auteurs pré-
née par application de l’alinéa 1 n’implique pas sumés des infractions, les confronter entre eux
reconnaissance de culpabilité. ou avec les témoins et, en général, effectuer ou
ordonner tous les devoirs prévus aux articles
Article 9 Bis. : (inséré par la loi n° 06/019 du 20
ci-après. Ils dressent procès-verbal de toutes
juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 06 août leurs opérations.
1959 portant Code de procédure pénale congolais, Journal
Officiel du 1er août 2006, n° 15, p.1-28). Article 12 :
L’amende transactionnelle prévue à l’article 9 Les officiers du Ministère public peuvent char-
ci-dessus ne s’applique pas aux infractions rela- ger les officiers de police judiciaire d’effectuer
tives aux violences sexuelles. les devoirs d’enquêtes, de visites de lieux, de
perquisitions et de saisies qu’ils déterminent.
Article 10 : (modifié et complété par la loi n°
06/019 du 20 juillet 2006 modifiant et complé- Article 13 :
tant le Décret du 06 août 1959 portant Code
Dans les cas prévus à l’article 1, la décision des
de procédure pénale congolais, Journal Officiel
poursuites est réservée au Procureur général
du 1er août 2006, n° 15, p.1-28).
près la Cour d’appel.
L’officier de police judiciaire ou le magistrat du
Ministère public qui reçoit une plainte ou une Article 14 :
dénonciation ou qui constate une infraction à
Les officiers du Ministère public ont, dans
charge d’un magistrat, d’un cadre de comman-
l’exercice de leurs fonctions, le droit de requé-
dement de l’administration publique ou judi-
rir la force publique.
ciaire, d’un cadre supérieur d’une entreprise
paraétatique, d’un commissaire de district,
d’un bourgmestre, d’un chef de secteur ou Article 14 (Bis) : (inséré par la loi n° 06/019 du 20
juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 06 août
d’une personne qui les remplace ne peut, sauf 1959 portant Code de procédure pénale congolais, Journal
infraction flagrante, ou infraction relative aux Officiel du 1er août 2006, n° 15, pp.1-28).
144

Conformément aux articles 48 et 49 ci-des- Indépendamment de tout mandat de compa-


sous, l’Officier du Ministère public ou le juge rution antérieur, l’officier du Ministère public
requiert d’office un médecin et un psycho- peut également décerner mandat d’a mener,
logue, afin d’apprécier l’état de la victime des lorsque l’auteur présumé d’une infraction n’est
violences sexuelles et de déterminer les soins pas présent, ou lorsqu’il existe contre lui des
appropriés ainsi que d’évaluer l’importance du indices graves de culpabilité et que l’infraction
préjudice subi par celle-ci et son aggravation est punissable de deux mois de servitude pé-
ultérieure. nale au moins.
Le mandat d’amener est valable pour trois
Article 14 (ter) : (inséré par la loi n° 06/019 du 20 mois; il est renouvelable.
juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 06 août
1959 portant Code de procédure pénale congolais, Journal La personne qui est l’objet d’un mandat d’ame-
Officiel du 1er août 2006, n° 15, pp.1-28). ner doit être conduite, dans le plus bref délai,
A titre dérogatoire, en matière d’infractions devant l’officier du Ministère public qui a dé-
relatives aux violences sexuelles, les règles sui- cerné le mandat.
vantes s’appliquent pour l’administration de la La personne qui est l’objet d’un mandat de
preuve. comparution ou d’un mandat d’amener doit
Le consentement ne peut en aucun cas être être interrogée au plus tard le lendemain de
inféré des paroles ou de la conduite d’une son arrivée dans le lieu où se trouve ministère
victime lorsque la faculté de celle-ci à donner l’officier du public qui a décerné le mandat.
librement un consentement valable a été alté-
rée par l’emploi de la force, de la ruse, de stu- Section III :
péfiant, de la menace ou de la contrainte ou Des enquêtes
de la faveur d’un environnement coercitif ; le
Article 16 : (modifié et complété par la loi n° 06/019
consentement ne peut en aucun cas être inféré du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 06
du silence ou du manque de résistance de la août 1959 portant Code de procédure pénale congolais,
victime des violences sexuelles présumées ; Journal Officiel du 1er août 2006, n° 15, p.1-28).
la crédibilité, l’honorabilité ou la disponibilité L’officier du Ministère public peut faire citer
sexuelle d’une victime ou d’un témoin ne peut devant lui toute personne dont il estime l’audi-
en aucun cas être inféré de leur comporte- tion nécessaire.
ment sexuel antérieur ; les preuves relatives au
La personne régulièrement citée est tenue de
comportement sexuel antérieur d’une victime
comparaître et de satisfaire à la citation.
des violences sexuelles ne peuvent exonérer le
prévenu de sa responsabilité pénale. Sont dispensées de témoigner, les personnes
qui sont dépositaires par état ou par profession
Section II : des secrets qu’on leur confie.
Du mandat de comparution
et du mandat d’amener Article 17 :
Si l’officier du Ministère public l’en requiert, le
Article 15 : témoin prête serment avant de déposer.
L’officier du Ministère public peut décerner Le serment est ainsi conçu: «Je jure de dire
mandat de comparution contre les auteurs toute la vérité, rien que la vérité.» Toutefois
présumés des infractions. l’officier du Ministère public peut imposer la
À défaut par l’intéressé de satisfaire à ce man- forme de serment dont l’emploi, d’après les
dat, l’officier du Ministère public peut décerner coutumes locales, paraît le plus propre à garan-
contre lui un mandat d’amener. tir la sincérité de la déposition.
145

Article 18 : conforme de l’officier du Ministère public,


L’officier du Ministère public peut décerner un magistrat de carrière, sous la direction duquel
mandat d’amener contre le témoin défaillant. ils exercent leurs fonctions, et, en son absence,
qu’en vertu d’une ordonnance motivée du
Article 19 : juge-président du tribunal de district.

Le témoin qui, sans justifier d’un motif légitime Les visites domiciliaires ne peuvent être com-
d’excuse, ne comparaît pas, bien que cité régu- mencées avant cinq heures et après vingt et
lièrement, ou qui refuse de prêter serment ou une heures sauf autorisation du juge président
de déposer quand on en a l’obligation, peut, du tribunal de district.
sans autre formalité ni délai et sans appel, être
condamné par l’officier du Ministère public à Article 23 :
une peine d’un mois de servitude pénale au Ces visites et perquisitions se font en présence
maximum et à une amende qui n’excédera pas de l’auteur présumé de l’infraction et de la per-
1.000 francs, ou l’une de ces peines seulement. sonne au domicile ou à la résidence de laquelle
elles ont lieu, à moins qu’ils ne soient pas pré-
La servitude pénale subsidiaire à l’amende, ainsi
sents ou qu’ils refusent d’y assister.
que la contrainte par corps pour le recouvre-
ment des frais, ne peuvent excéder quatorze
Article 24 :
jours.
L’officier du Ministère public peut ordonner la
Article 20 : saisie des télégrammes, des lettres et objets de
toute nature confiés au service des postes et
Le témoin condamné pour défaut de comparu-
au service des télégraphes, pour autant qu’ils
tion qui, sur une seconde citation ou sur man-
apparaissent indispensables à la manifestation
dat d’amener, produira des excuses légitimes, de la vérité. Il peut en ordonner l’arrêt pendant
pourra être déchargé de la peine. le temps qu’il fixe.

Article 21 : Sauf le cas d’infraction flagrante, les magistrats


auxiliaires du parquet ne peuvent prendre les
L’officier du Ministère public peut allouer aux mêmes mesures que de l’avis conforme de
témoins une indemnité dont il fixera le mon- l’officier du Ministère public, magistrat de car-
tant conformément aux instructions du Procu- rière, sous la direction duquel ils exercent leurs
reur général. fonctions ou, en son absence, qu’en vertu d’une
ordonnance motivée du juge-président du tri-
Section IV: bunal de district.
Des visites des lieux, Les pouvoirs ci-dessus s’exercent par voie de
perquisitions et saisies réquisition au chef du bureau postal ou télé-
graphique.
Article 22 :
L’officier du Ministère public peut procéder à Article 25 :
des visites et à des perquisitions au domicile ou L’officier du Ministère public s’assure du conte-
à la résidence de l’auteur présumé de l’infrac- nu des objets saisis en vertu de l’article 24,
tion ou des tiers. après avoir, s’il le juge possible, convoqué le
En cas d’infraction non flagrante, les magistrats destinataire pour assister à l’ouverture. En cas
auxiliaires du parquet ne peuvent procéder à de réintégration de ces objets dans le service
ces visites et à ces perquisitions contre le gré intéressé, l’officier du Ministère public les revêt
des personnes au domicile ou à la résidence au préalable d’une annotation constatant leur
desquelles elles doivent se faire, que de l’avis saisie et, le cas échéant, leur ouverture.
146

Section V: Article 28 :
Des explorations corporelles La détention préventive est une mesure excep-
tionnelle.
Article 26 :
Lorsqu’elle est appliquée, les règles ci-après
Hors les cas d’infraction flagrante, l’officier du doivent être respectées.
Ministère public ne peut faire procéder à au-
cune exploration corporelle qu’en vertu d’une Lorsque les conditions de la mise en état de
ordonnance motivée du Juge président du tri- détention préventive sont réunies, l’officier du
bunal de district. Ministère public peut, après avoir interrogé
l’inculpé, le placer sous mandat d’arrêt provi-
Cette autorisation n’est pas requise dans le cas soire, à charge de le faire conduire devant le
de consentement exprès de la personne inté- juge le plus proche compétent pour statuer sur
ressée ou, si elle est âgée de moins de seize ans,
la détention préventive.
de la personne sous l’autorité légale ou coutu-
mière de qui elle se trouve. Ce consentement Si le juge se trouve dans la même localité que
doit être constaté par écrit. l’officier du Ministère public, la comparution
devant le juge doit avoir lieu, au plus tard dans
L’exploration corporelle ne peut être effectuée
que par un médecin. les cinq jours de la délivrance du mandat d’ar-
rêt provisoire.
Dans tous les cas, la personne qui doit être
l’objet d’une exploration corporelle peut se Dans le cas contraire, ce délai est augmenté du
faire assister par un médecin de son choix ou temps strictement nécessaire pour effectuer le
par un parent ou allié ou par toute autre per- voyage, sauf le cas de force majeur 01 celui de
sonne majeure du même sexe qu’elle et choisie retards rendus nécessaires par les devoirs de
parmi les résidents de l’endroit. l’instruction.
À l’expiration de ces délais, l’inculpé peut de-
CHAPITRE III : mander au juge compétent sa mise en liberté
DE LA DÉTENTION PRÉVENTIVE ou sa mise en liberté provisoire. Dans les cas:
ET DE LA LIBERTÉ PROVISOIRE prévus à l’article 27, alinéa 2, le mandat d’arrêt
provisoire spécifie les circonstances qui le jus-
Article 27 : tifient.
L’inculpé ne peut être mis en état de déten-
tion préventive que s’il existe contre lui des Article 29 :
indices sérieux de culpabilité et qu’en outre le La mise en état de détention préventive est
fait paraisse constituer une infraction que la loi autorisée par le juge du tribunal de paix.
réprime d’une peine de six mois de servitude
pénale au moins. Article 30 :
Néanmoins, l’inculpé contre qui il existe des L’ordonnance statuant sur la détention préven-
indices sérieux de culpabilité peut être mis tive est rendue en chambre du conseil sur les
en état de détention préventive lorsque le fait réquisitions du Ministère public, l’inculpé préa-
paraît constituer une infraction que la loi punit lablement entendu, et, s’il le désire, assisté d’un
d’une peine inférieure à six mois de servitude avocat ou d’un défenseur de son choix.
pénale, mais supérieure à sept jours, s’il a lieu
de craindre la fuite de l’inculpé, ou si son iden- Il est dressé acte des observations et moyens
tité est inconnue ou douteuse ou si, eu égard de l’inculpé. L’ordonnance est rendue au plus
à des circonstances graves et exceptionnelles, tard le lendemain du jour de la comparution. Le
la détention préventive est impérieusement juge la fait porter au plus tôt à la connaissance
réclamée par l’intérêt de la sécurité publique. de l’inculpé, par écrit, avec accusé de réception,
147

ou par communication verbale, actée par celui et de ne pas occasionner de scandale par sa
qui la fait. conduite.
Le juge peut en outre imposer à l’inculpé:
Article 31 :
1° d’habiter la localité où l’officier du Minis-
L’ordonnance autorisant la mise en état de tère public a son siège;
détention préventive est valable pour 15 jours, 2° de ne pas s’écarter au-delà d’un certain
y compris le jour où elle est rendue. À l’expi- rayon de la localité, sans autorisation du
ration de ce délai, la détention préventive peut magistrat instructeur ou de son délégué;
être prorogée pour un mois et ainsi de suite
3° de ne pas se rendre dans tels endroits dé-
de mois en mois, aussi longtemps que l’intérêt
terminés, tels que gare, port, etc., ou de ne
public l’exige.
pas s’y trouver à des moments déterminés;
Toutefois, la détention préventive ne peut 4° de se présenter périodiquement devant le
être prolongée qu’une seule fois si le fait ne magistrat instructeur ou devant tel fonc-
paraît constituer qu’une infraction à l’égard tionnaire ou agent déterminé par lui;
de laquelle la peine prévue par la loi n’est pas 5° de comparaître devant le magistrat ins-
supérieure à deux mois de travaux forcés ou de tructeur ou devant le juge dès qu’il en sera
servitude pénale principale.
requis.
Si la peine prévue est égale ou supérieure à 6
mois, la détention préventive ne peut être pro- L’ordonnance, qui indiquera avec précision les
longée plus de 3 fois consécutives. Dépassé ce modalités des charges imposées en vertu de
délai, la prolongation de la détention est autori- l’alinéa précédent, peut ne soumettre la mise
sée par le juge compétent statuant en audience en liberté provisoire qu’à l’une ou l’autre de
publique. celles-ci.
Les ordonnances de prorogation sont rendues Sur requête du Ministère public, le juge peut
en observant les formes et les délais prévus à à tout moment modifier ces charges et les
l’article 30. L’assistance d’un avocat ou d’un dé- adapter à des circonstances nouvelles; il peut
fenseur ne peut cependant être refusée à l’in- également retirer le bénéfice de la liberté pro-
culpé pendant toute l’instruction préparatoire. visoire si des circonstances nouvelles et graves
rendent cette mesure nécessaire.
Dans les cas prévus à l’article 27, alinéa 2, l’or-
donnance qui autorise ou qui proroge la déten-
Article 33 :
tion préventive doit spécifier les circonstances
qui la justifient. Aussi longtemps qu’il n’a pas saisi la juridiction
de jugement, l’officier du Ministère public peut
Article 32 : accorder à l’inculpé mainlevée de la détention
préventive et ordonner la restitution du cau-
Tout en autorisant la mise en état de détention
tionnement.
préventive ou en la prorogeant, le juge peut, si
l’inculpé le demande, ordonner qu’il sera néan- Il peut aussi lui accorder la mise en liberté pro-
moins mis en liberté provisoire, à la condition visoire, dans les mêmes conditions et sous les
de déposer entre les mains du greffier, à titre mêmes modalités que le juge peut lui-même
de cautionnement, une somme d’argent desti- le faire. Dans ce cas la décision du Ministère
née à garantir la représentation de l’inculpé à public cesse ses effets avec ceux de l’ordon-
tous les actes de la procédure et l’exécution nance du juge qui autorisait ou prorogeait la
par lui des peines privatives de liberté aussitôt détention préventive, sauf nouvelle ordonnance
qu’il en sera requis. de celui-ci.
La liberté provisoire sera accordée à charge Il peut de même retirer à l’inculpé le bénéfice
pour l’inculpé de ne pas entraver l’instruction de la liberté provisoire qu’il lui avait accordée, si
148

des circonstances nouvelles et graves rendent Article 38 :


cette mesure nécessaire. L’appel des ordonnances rendues par le pré-
sident ou le juge du tribunal de paix est porté
Article 34 : devant le tribunal de grande instance.
L’officier du Ministère public peut faire réincar-
cérer l’inculpé qui manque aux charges qui lui Article 39 :
ont été imposées. Le délai d’appel est de vingt-quatre heures;
Si la liberté provisoire a été accordée par le pour le Ministère public, ce délai court du jour
juge, l’inculpé qui conteste être en défaut peut, où l’ordonnance a été rendue; pour l’inculpé, il
dans les vingt-quatre heures de sa réincarcéra- court du jour où elle lui a été notifiée.
tion, adresser un recours au juge qui avait sta- La déclaration d’appel est faite au greffier du
tué en premier ressort sur la mise en détention tribunal qui a rendu l’ordonnance.
ou sur sa prorogation la décision rendue sur ce
Si le greffier n’est pas sur les lieux, l’inculpé fait
recours n’est pas susceptible d’appel.
sa déclaration à l’officier du Ministère public
ou en son absence, au juge, qui en dresse acte.
Article 35 :
L’officier du Ministère public dresse acte de son
Lorsque l’inculpé est déchu du bénéfice de la propre appel.
liberté provisoire, le cautionnement lui est res-
Le magistrat ou le greffier qui reçoit la décla-
titué, à moins que la réincarcération n’ait été
ration d’appel acte également les observations
motivée pour inexécution de la charge prévue
ou moyens éventuellement invoqués par l’in-
à l’article 32, alinéa 3, 5°.
culpé à l’appui de son recours et joint à cet
La restitution du cautionnement est opérée sur acte les mémoires, notes et autres documents
le vu d’un extrait du registre d’écrou délivré à que l’inculpé lui remettrait pour être soumis au
l’inculpé par les soins de l’officier du Ministère tribunal qui doit connaître de l’appel. Il lui en
public. est donné récépissé.
L’acte d’appel et les documents y annexés sont
Article 36 : transmis sans délai par celui qui l’a dressé, au
Dans tous les cas où les nécessités de l’instruc- greffier du tribunal qui doit connaître de l’appel.
tion ou de la poursuite réclament la présence
d’un inculpé en état de détention préventive Article 40 :
avec liberté provisoire, dans une localité autre
Pendant le délai d’appel et, en cas d’appel,
que celle où il a été autorisé à résider, il peut y
jusqu’à la décision, l’inculpé est maintenu en
être transféré dans les mêmes conditions qu’un l’état où l’ordonnance du juge l’a placé, aussi
inculpé incarcéré et il y restera en état d’incar- longtemps que le délai de validité de cette or-
cération jusqu’au moment où le juge du lieu ou, donnance n’est pas expiré.
dans le cas de l’article 33, l’officier du Ministère
public aura adapté aux circonstances locales les Toutefois, lorsque l’infraction est de celles
charges auxquelles sa nouvelle mise en liberté que la loi punit d’un an de servitude pénale au
provisoire pourra être soumise. moins, l’officier du Ministère public peut, dans
le cas d’une ordonnance refusant d’autoriser la
Article 37 : détention préventive, ordonner que l’inculpé
sera replacé sous les liens du mandat d’arrêt
Le Ministère public et l’inculpé peuvent appeler provisoire et, dans le cas d’une ordonnance re-
des ordonnances rendues en matière de déten- fusant de proroger la détention, ordonner que
tion préventive. l’inculpé sera replacé sous les liens de l’ordon-
nance qui l’autorisait.
149

Dans l’un ou l’autre cas, l’inculpé ne sera re- Article 44 :


placé sous les liens du mandat d’arrêt ou de Lorsque le Ministère public décide qu’il n’y a
l’ordonnance antérieure que pendant le délai pas lieu de poursuivre, il doit donner en même
d’appel et, en cas d’appel, jusqu’à la décision. temps mainlevée de la mise en détention pré-
L’ordre du Ministère public doit être motivé; ventive et, éventuellement, ordonner la restitu-
copie doit en être adressée simultanément par tion du cautionnement.
l’officier du Ministère public à son chef hiérar-
chique, au juge d’appel et au gardien de la mai- Article 45 :
son de détention. Le gardien en donne connais- Si le prévenu se trouve en état de détention
sance à l’inculpé. préventive, avec ou sans liberté provisoire, au
L’ordre ne vaut que pour vingt-quatre heures jour où la juridiction de jugement est saisie, il
si le gardien ne reçoit pas entre-temps notifi- restera en cet état jusqu’au jugement. Toutefois
cation de l’appel. dans le cas prévu à l’article 31, alinéa 2, la dé-
tention ne peut dépasser la durée prévue par
Article 41 : cet alinéa.
Le juge saisi de l’appel en connaîtra, toutes af- Le prévenu incarcéré peut demander au tribu-
faires cessantes, il devra statuer dans les vingt- nal saisi, soit la mainlevée de la détention pré-
quatre heures à partir de l’audience au cours ventive, soit sa mise en liberté provisoire. Le
de laquelle le Ministère public aura fait ses tribunal n’est tenu de statuer que sur la pre-
réquisitions. mière requête et sur celles qui lui sont adres-
sées quinze jours au moins après la décision
Si l’inculpé ne se trouve pas dans la localité
rendue sur la requête précédente.
où le tribunal tient audience ou s’il n’y est pas
représenté par un porteur de procuration spé- La décision est rendue dans les formes et délais
ciale, le juge peut statuer sur pièces. prévus par l’article 30. L’assistance d’un avocat
ou d’un défenseur agréé par le tribunal ne peut
Article 42 : toutefois être refusée au prévenu.
Si l’ordonnance du premier juge refusant d’au- Si le tribunal accorde la mise en liberté provi-
toriser ou de proroger la mise en détention soire, les dispositions de l’article 32 sont appli-
est infirmée par le juge d’appel, la durée pour cables.
laquelle l’autorisation ou la prorogation serait
accordée, est fixée par le juge d’appel, sans Article 46 :
pouvoir être supérieure à un mois. Cette durée Le Ministère public ne peut interjeter appel de
commence à courir à partir du jour où l’ordon- la décision prévue par l’article 45 que si elle
nance d’appel est mise à exécution. donne mainlevée de la mise en détention pré-
ventive.
Article 43 :
Le prévenu ne peut interjeter appel que si la
L’inculpé à l’égard duquel l’autorisation de décision maintient la détention sans accorder
mise en état de détention préventive n’a pas la liberté provisoire.
été accordée ou prorogée, ne peut être l’objet
L’appel est fait dans les formes et délais prévus
d’un nouveau mandat d’arrêt provisoire du chef
par l’article 39.
de la même infraction que si des circonstances
nouvelles et graves réclament sa mise en dé- Pendant le délai d’appel, et, en cas d’appel,
tention préventive. jusqu’à la décision, le prévenu est maintenu en
l’état où il se trouvait avant la décision du tri-
bunal.
150

L’appel est porté devant la juridiction compé- Article 50 :


tente pour connaître de l’appel du jugement au Les premiers présidents des cours d’appel, les
fond. Celle-ci statue conformément aux règles présidents des tribunaux de première instance
fixées par l’article 41. et les juges-présidents des tribunaux de dis-
trict peuvent, après telles enquêtes et épreuves
Article 47 : qu’ils déterminent et de l’avis conforme du Mi-
L’officier du Ministère public peut faire réincar- nistère public, revêtir certaines personnes de la
cérer le prévenu qui manque aux charges qui qualité d’interprète ou de traducteur juré pour
lui ont été imposées par la juridiction saisie de remplir ces fonctions d’une façon constante
la poursuite. auprès des juridictions ou des parquets de leur
ressort.
Le prévenu qui conteste être en défaut peut,
dans les vingt-quatre heures de son incarcé- Ces personnes ne sont revêtues de cette qua-
ration, adresser un recours à cette juridic- lité qu’après avoir prêté entre les mains du
tion. Celle-ci est également compétente pour magistrat qui les nomme, le serment de remplir
connaître du recours exercé par le prévenu fidèlement les devoirs de leur charge.
contre la décision du Ministère public ordon- Ce serment une fois prêté dispense les inter-
nant sa réincarcération pour manquement aux prètes et les traducteurs jurés de prêter le ser-
charges imposées par le juge qui avait accordé ment prévu par l’article 49 chaque fois qu’ils
la liberté provisoire pendant l’instruction. sont appelés à remplir leurs fonctions.
La décision rendue sur ce recours n’est pas
susceptible d’appel. Article 51 :
En cas de retrait du bénéfice de la liberté provi- La juridiction de jugement ou, pendant la du-
soire, il est fait application de l’article 35. rée de l’instruction, le Ministère public, fixe les
indemnités à allouer aux interprètes, traduc-
teurs, experts et médecins pour les actes de
Article 47 bis: Abrogé par l’O.-L. n° 78-029 du 29
leur ministère.
septembre 1978.
Ces indemnités sont de droit acquises au Tré-
CHAPITRE IV: sor lorsque le ministère a été prêté par des
personnes qui touchent un traitement à sa
DES INTERPRÈTES,TRADUCTEURS, charge. Toutefois, le gouverneur de la province
EXPERTS ET MÉDECINS peut attribuer aux intéressés tout ou partie de
ces indemnités.
Article 48 :
Toute personne qui en est légalement requise Article 52 :
par un officier du Ministère public ou par un
Le refus d’obtempérer à la réquisition ou de
juge est tenue de prêter son ministère comme
prêter serment sera puni d’un mois de servi-
interprète, traducteur, expert ou médecin. tude pénale au maximum et d’une amende qui
n’excédera pas 1.000 francs, ou de l’une de ces
Article 49 : peines seulement.
Avant de procéder aux actes de leur ministère, La servitude pénale subsidiaire à l’amende,
les experts et médecins prêtent le serment de de même que la contrainte par corps pour le
les accomplir et de faire leur rapport en hon- recouvrement des frais, ne peut excéder qua-
neur et conscience. torze jours.
À moins qu’ils n’en soient dispensés en vertu L’infraction prévue au présent article sera re-
de l’article 50, les interprètes et traducteurs cherchée, poursuivie et jugée conformément
prêtent le serment de remplir fidèlement la aux règles ordinaires de compétence et de
mission qui leur est confiée. procédure.
151

CHAPITRE V : et de toute personne dont l’audition lui paraît


DE LA PROCÉDURE DEVANT utile à la manifestation de la vérité.
LES JURIDICTIONS DE JUGEMENT Le greffier de la juridiction compétente pour-
voit à la citation des personnes que la partie lé-
Section 1re : sée ou le prévenu désire faire citer. À cet effet,
De la saisine des tribunaux ceux-ci lui fournissent tous les éléments néces-
saires à la citation. Si le requérant sait écrire, il
Article 53 : remet au greffier une déclaration signée.
Lorsque le Ministère public décide d’exercer
l’action publique, il communique les pièces au Article 57 :
juge compétent pour en connaître. Celui-ci fixe
La citation doit indiquer à la requête de qui
le jour où l’affaire sera appelée.
elle est faite. Elle énonce les noms, prénoms et
demeure du cité, l’objet de la citation, le tribu-
Article 54 : nal devant lequel la personne citée doit compa-
La juridiction de jugement est saisie par la cita- raître, le lieu et le moment de la comparution.
tion donnée au prévenu, et éventuellement à la Elle indique la qualité de celui qui l’effectue et la
personne civilement responsable, à la requête façon dont elle est effectuée.
de l’officier du Ministère public ou de la partie
lésée. La citation à prévenu contient, en outre, l’indi-
cation de la nature, de la date et du lieu des faits
Toutefois, lorsqu’il y a lieu de poursuivre une dont il aura à répondre.
personne jouissant d’un privilège de juridiction,
cette citation ne sera donnée qu’à la requête
Article 58 :
d’un officier du Ministère public
La citation est signifiée par un huissier; elle peut
Article 55 : l’être aussi par l’officier du Ministère public ou
par le greffier.
La juridiction de jugement est également saisie
par la comparution volontaire du prévenu et, le Elle est signifiée à la personne ou à la résidence
cas échéant, de la personne civilement respon- du cité. Si le cité n’a pas de résidence connue
sable sur simple avertissement. au Congo belge, mais y a un domicile, la signifi-
cation est faite au domicile.
Toutefois, si la peine prévue par la loi est supé-
rieure à cinq ans de servitude pénale, la compa- Article 59 :
rution volontaire du prévenu ne saisit le tribu-
À la résidence ou au domicile, la citation est
nal que si, avisé par le juge qu’il peut réclamer
signifiée en parlant à un parent ou allié, au
la formalité de la citation, le prévenu déclare y
maître ou à un serviteur. À défaut de l’un d’eux,
renoncer. Il en est de même, quelle que soit la
elle est signifiée à un voisin ou, lorsque le cité
peine prévue par la loi, si l’intéressé est détenu
est un indigène résidant ou domicilié dans une
ou si, à J’audience, il est prévenu d’une infrac-
circonscription coutumière, au chef de cette
tion non comprise dans la poursuite originaire.
circonscription ou au chef de la subdivision
coutumière de la chefferie. Ou au chef du grou-
Section II : pement coutumier incorporé dans le secteur
Des citations auquel appartient l’intéressé.

Article 56 : Article 60 :
Le Ministère public pourvoit à la citation du La citation peut également être signifiée par
prévenu, de la personne civilement responsable l’envoi d’une copie de l’exploit, sous pli fermé
152

mais à découvert, soit recommandé à la poste Le délai de citation pour les personnes qui
avec avis de réception, soit remis par un mes- n’ont ni domicile ni résidence en République
sager ordinaire contre récépissé, daté et signé, démocratique du Congo est de trois mois.
par le cité ou par une des personnes mention- Lorsqu’une citation à une personne domiciliée
nées à l’article 59, avec indication éventuelle de hors de la République Démocratique du Congo
ses rapports de parenté, d’alliance, de sujétion est remise à sa personne dans ce territoire, elle
ou de voisinage avec le cité. n’emporte que le délai ordinaire.
Même dans le cas où le récépissé n’est pas
signé par la personne qui a reçu le pli ou si Article 63 :
ce récépissé ne porte pas qu’elle est une de Dans les cas qui requièrent célérité, le juge,
celles auxquelles le pli pouvait être remis ou par décision motivée dont connaissance sera
s’il existe des doutes quand à sa qualité pour donnée avec la citation au prévenu et, le cas
le recevoir, la citation est néanmoins valable échéant, à la partie civilement responsable, peut
si, des déclarations assermentées du messager abréger le délai de huit jours prévu à l’article
ou d’autres éléments de preuve, le juge tire la 62 lorsque la peine prévue par la loi ne dépasse
pas cinq ans de servitude pénale ou ne consiste
conviction que le pli a été remis conformément
qu’en une amende.
à la loi.
La date de la remise peut être établie par les Article 64 :
mêmes moyens. La partie lésée et les témoins peuvent, dans
tous les cas, être cités à comparaître le jour
Article 61 : même, sauf le délai de distance.
Si le cité n’a ni résidence ni domicile connus
en République Démocratique du Congo, mais a Article 65 :
un autre domicile connu, une copie de l’exploit Lorsque la citation est signifiée par la poste ou
est affichée à la porte principale du tribunal qui par messager, conformément à l’article 60, le
doit connaître de l’affaire; une autre copie est délai commence à courir du jour où décharge a
immédiatement expédiée à la personne que été donnée à la poste ou au messager.
l’exploit concerne, sous pli fermé mais à décou- Lorsque la citation est faite conformément à
vert recommandé par la poste. l’article 61, le délai commence à courir le jour
Si le cité n’a ni résidence ni domicile connus, de l’affichage.
une copie de l’exploit est affichée à la porte
principale du tribunal qui doit connaître de Article 66 :
l’affairé et un extrait en est envoyé pour publi- La citation peut être remplacée par une simple
cation au Journal officiel, ainsi que, sur décision sommation verbale, faite à personne, par l’offi-
du juge, dans tel autre journal qu’il déterminera. cier du Ministère public ou par le greffier de
la juridiction qui devra connaître de l’affaire,
La citation peut toujours être signifiée au pré- d’avoir à comparaître devant le tribunal à tel
venu ou au civilement responsable en personne, lieu et à tel moment, lorsqu’il s’agit de la com-
s’il se trouve sur le territoire de la République parution, soit de la partie lésée ou des témoins,
Démocratique du Congo. soit du prévenu ou de la personne civilement
responsable si la peine prévue par la loi ne dé-
Article 62 : passe pas cinq ans de servitude pénale ou ne
Le délai de citation pour le prévenu et pour consiste qu’en une amende.
la personne civilement responsable est de huit La sommation à prévenu lui fait de plus,
jours francs entre la citation et la comparution, connaître la nature, la date et le lieu des faits
outre un jour par cent kilomètres de distance. dont il est appelé à répondre.
153

Il est dressé procès-verbal de la sommation par Article 70 :


celui qui l’effectue. La partie lésée qui a agi par la voie de la cita-
tion directe ou qui s’est constituée partie civile
Section III : après la saisine de la juridiction de jugement,
Des mesures préalables peut se désister à tout moment jusqu’à la clô-
au jugement ture des débats par déclaration à l’audience
ou au greffe. Dans ce dernier cas, le greffier en
avise les parties intéressées.
Article 67 :
Lorsque le tribunal est saisi, le juge peut, avant
Section V:
le jour de l’audience et sur la réquisition de
Des audiences
l’une des parties, ou même d’office si la par-
tie lésée est un indigène non immatriculé du Article 71 :
Congo ou des contrées voisines, estimer ou
faire estimer les dommages, dresser ou faire Le prévenu comparaît en personne.
dresser les procès-verbaux, faire ou ordonner Toutefois dans les poursuites relatives à des
tous actes requérant célérité. infractions à l’égard desquelles la peine de ser-
vitude pénale prévue par la loi n’est pas supé-
Article 68 : rieure à deux ans, le prévenu peut comparaître
par un avocat porteur d’une procuration spé-
Sans préjudice des articles 27 et suivants,
ciale ou par un fondé de pouvoir spécial agréé
lorsque le prévenu a été cité ou sommé à par le juge.
comparaître, l’officier du Ministère public peut,
quelle que soit la nature ou l’importance de Nonobstant la comparution par mandataire, le
l’infraction, ordonner qu’il sera placé en dépôt tribunal peut toujours ordonner la comparu-
tion personnelle du prévenu à l’endroit et au
à la maison de détention jusqu’au jour du ju-
moment que le jugement détermine. Le pro-
gement, sans que la durée de cette détention
noncé du jugement en présence du mandataire
puisse excéder cinq jours et sans qu’elle puisse
vaut citation.
être renouvelée.
La personne civilement responsable peut, dans
tous les cas, comparaître soit par un avocat
Section IV: porteur d’une procuration spéciale, soit par un
De la constitution de partie civile fondé de pouvoir spécial agréé par le juge.

Article 69 : Article 72 :
Lorsque la juridiction de jugement est saisie de Si la personne citée ne comparaît pas, elle sera
l’action publique, la partie lésée peut la saisir jugée par défaut.
de l’action en réparation du dommage en se
constituant partie civile. Article 73 :
Chacune des parties peut se faire assister d’une
La partie civile peut se constituer à tout mo-
personne agréée spécialement dans chaque cas
ment depuis la saisine du tribunal jusqu’à la par le tribunal pour prendre la parole en son
clôture des débats, par une déclaration reçue nom.
au greffe ou faite à l’audience, et dont il lui est
Sauf si le prévenu s’y oppose, le juge peut lui
donné acte. Au cas de déclaration au greffe,
désigner un défenseur qu’il choisit parmi les
celui-ci en avise les parties intéressées.
personnes notables de la localité où il siège.
Si le défenseur ainsi désigné est un agent du
154

Congo belge, il ne peut refuser cette mission, Article 77 :


sous peine de telles sanctions disciplinaires Les personnes visées à l’article 16, alinéa 3, sont
qu’il appartiendra. dispensées de témoigner.
Article 74 : Les témoins prêtent serment dans les formes
prévues à l’article 17, alinéa 2.
L’instruction à l’audience se fera dans l’ordre
suivant:
Article 78 :
• Les procès-verbaux de constat, s’ils yen a,
sont lus par le greffier; Le témoin qui, sans justifier d’un motif légitime
• Les témoins à charge et à décharge sont d’excuse, ne comparaît pas, bien que cité ré-
entendus s’il y a lieu et les reproches, pro- gulièrement, ou qui refuse de prêter serment
posés et jugés; ou de déposer quand il en a l’obligation, peut,
• Le prévenu est interrogé; sans autre formalité ni délai et sans appel, être
condamné à une peine d’un mois de servitude
• La partie civile, s’il en est une, prend ses
conclusions; pénale au maximum et à une amende qui n’ex-
cédera pas mille francs, ou à l’une de ces peines
• Le tribunal ordonne toute mesure d’ins-
seulement.
truction complémentaire qu’il estime né-
cessaire à la manifestation de la vérité. Dans tous les cas, le tribunal peut, en outre,
• Le Ministère public résume l’affaire et fait ordonner que les témoins soient contraints à
ses réquisitions; venir donner leur témoignage.
• Le prévenu et la personne civilement res- La servitude pénale subsidiaire à l’amende, ainsi
ponsable, s’il yen a, proposent leur défense; que la contrainte par corps pour le recouvre-
• Les débats sont déclarés clos. ment des frais, ne peuvent excéder quatorze
jours.
Article 74 Bis : (inséré par la loi n° 06/019 du 20 juil-
let 2006 sur les violences sexuelles et complétant le décret Le témoin condamné pour défaut de comparu-
de 6 août 1959 portant Code de procédure civile, Journal tion, qui sur une seconde citation ou sur man-
Officiel du 1er août 2006, n° 15, p.1-28). dat d’amener, produira des excuses légitimes,
L’officier du Ministère public ou le juge saisi en pourra être déchargé de la peine.
matière de violences sexuelles prend les me-
sures nécessaires pour sauvegarder la sécurité, Article 79 :
le bien-être physique et psychologique, la digni- Le greffier tient note de la procédure à l’au-
té et le respect de la vie privée des victimes ou dience, ainsi que des noms, prénoms, âge ap-
de toute autre personne impliquée. proximatif, profession et demeure des parties
A ce titre, le huis clos est prononcé à la requête et des témoins et de leurs principales décla-
de la victime ou du Ministère public. rations.

Article 75 :
Section VI :
Sauf pour les procès-verbaux auxquels la loi Des jugements
attache une force probante particulière, le juge
apprécie celle qu’il convient de leur attribuer. Article 80 :
Les jugements sont prononcés au plus tard
Article 76 : dans les huit jours qui suivent la clôture des
Les motifs de reproche invoqués contre les débats.
témoins sont souverainement appréciés par le
juge.
155

Article 81 : Article 85 :
Tout jugement de condamnation rendu contre L’arrestation immédiate peut être ordonnée s’il
le prévenu et contre les personnes civilement y a lieu de craindre que le condamné ne tente
responsables les condamneront aux frais avan- de se soustraire à l’exécution de la peine et que
cés par le Trésor et à ceux exposés par la partie celle-ci soit de trois mois de servitude pénale
civile. au moins.
Elle peut même être ordonnée quelle que soit
Article 82 : la durée de la peine prononcée, si des circons-
Si le prévenu n’est pas condamné, les frais tances graves et exceptionnelles, qui seront
non frustratoires exposés par lui sont mis à la indiquées dans le jugement, le justifient.
charge du Trésor, les frais avancés par celui-ci Tout en ordonnant l’arrestation immédiate, le
restant à sa charge. tribunal peut ordonner que le condamné, s’il le
Toutefois si l’action publique a été mue par demande, sera néanmoins mis en liberté provi-
voie de citation directe, la partie civile sera soire sous les mêmes conditions et charges que
condamnée à tous les frais. Si la partie civile celles prévues à l’article 32, jusqu’au jour où le
s’est constituée après la saisine de la juridiction jugement aura acquis force de chose jugée.
du jugement, elle sera condamnée à la moitié L’officier du Ministère public peut faire incarcé-
des frais. rer le condamné qui manque aux charges qui lui
La partie civile qui se sera désistée dans les ont été imposées. Si le condamné conteste être
vingt-quatre heures, soit ~ de la citation directe, en défaut, il peut, dans les vingt-quatre heures
soit de sa constitution, ne sera pas tenue des t de son incarcération, adresser un recours au
frais postérieurs au désistement, sans préjudice tribunal qui a prononcé la condamnation. La
des dommages-intérêts au prévenu, s’il y a lieu. décision rendue sur ce recours n’est pas sus-
ceptible d’appel.
Article 83 : Le cautionnement éventuellement déposé par
Le prévenu qui, au moment du jugement, est en le condamné lui est restitué dans les conditions
état de détention préventive avec ou sans liber- et sous les réserves prévues à l’article 84, alinéa
té provisoire et qui est acquitté ou condamné à 1er.
une simple amende, est mis immédiatement en
liberté, nonobstant appel, à moins qu’il ne soit Article 86 :
détenu pour autre cause. Le juge de police qui a rendu un jugement
d’incompétence peut faire conduire le prévenu,
Article 84 : sans délai, devant l’officier du Ministère public
Si, au moment du jugement, le prévenu est en près le tribunal compétent.
état de liberté provisoire avec cautionnement
et qu’il ne soit pas condamné, le jugement Article 87 :
ordonne la restitution du cautionnement, sauf
Les jugements indiquent le nom des juges qui
prélèvement des frais extraordinaires auxquels
les ont rendus et, s’ils ont siégé dans l’affaire,
le défaut de se présenter à un acte de la procé-
celui de l’officier du Ministère public, du greffier
dure aurait pu donner lieu.
et des assesseurs, l’identité du prévenu, de la
Si le prévenu est condamné, le défaut par lui partie civile et de la partie civilement respon-
de s’être présenté à un acte de la procédure sable.
sans motif légitime d’excuse est constaté par
le jugement qui déclare en même temps que Ils contiennent l’indication des faits mis à charge
tout ou partie du cautionnement est acquis au du prévenu, un exposé sommaire des actes de
Trésor. poursuite et de procédure à l’audience, les
156

conclusions éventuelles des parties, les motifs Article 90 :


et le dispositif. La partie civile et la partie civilement respon-
Les jugements des juges de police non magis- sable ne peuvent faire opposition que dans les
trats de carrière ne comportent pas l’indica- dix jours qui suivent celui de la signification,
tion des actes de la procédure à l’audience; ils outre les délais de distance.
contiennent l’état des frais dressé par le juge à
la suite du jugement. Article 91 :
Les jugements sont signés par le président ou L’opposition peut être faite, soit par déclara-
par le juge, ainsi que par le greffier, s’il était pré- tion en réponse au bas de l’original de l’acte de
sent, lorsque le jugement a été prononcé. signification, soit par déclaration au greffe du
tribunal qui a rendu le jugement, soit par lettre
missive adressée au greffier du même tribunal.
CHAPITRE VI : La date de la réception de la lettre missive par
DE L’OPPOSITION ET DE L’APPEL le greffier détermine la date à laquelle l’opposi-
tion doit être considérée comme faite.
Section 1re : Le jour même où il reçoit la lettre missive, le
De l’opposition greffier y inscrit la date où il l’a reçue et la fait
connaître à l’opposant.
Article 88 :
Le greffier avise immédiatement le Ministère
Les jugements par défaut sont valablement si- public de l’opposition, à moins que le jugement
gnifiés par extrait comprenant la date du juge- n’ait été rendu par un juge de police remplis-
ment, l’indication du tribunal qui l’a rendu, les sant lui-même les devoirs du Ministère public
noms, profession et demeure des parties, les auprès de sa juridiction.
motifs et le dispositif, le nom des juges, et le cas
échéant, du greffier qui ont siégé dans l’affaire. Article 92 :
La signification se fait selon les modes établies Le président ou le juge fixe le jour où l’affaire
pour les citations. sera appelée, en tenant compte des délais pour
les citations.
Article 89 :
Le greffier fait citer l’opposant, les témoins
Le condamné par défaut peut faire opposition dont l’opposant ou le Ministère public requiert
au jugement dans les dix jours qui suivent celui l’audition et, le cas échéant, la partie civile et la
de la signification à personne, outre les délais partie civilement responsable.
de distance fixés par l’article 62, alinéa 1 er.
Lorsque la signification n’a pas été faite à per- Article 93 :
sonne, l’opposition peut être faite dans les dix Si l’opposant ne comparaît pas, l’opposition est
jours, outre les délais de distance, qui suivent non avenue. L’opposant ne peut ni la renouveler
celui où l’intéressé aura eu connaissance de la ni faire opposition au jugement sur opposition.
signification.
L’opposant est tenu de comparaître en per-
S’il n’a pas été établi qu’il en a eu connaissance, sonne dans le cas où il y était déjà tenu avant
il peut faire opposition jusqu’à l’expiration des le jugement par défaut ou lorsque le jugement
délais de prescription de la peine quant aux par défaut en fait une condition de recevabilité
condamnations pénales et jusqu’à l’exécution de l’opposition.
du jugement, quant aux condamnations civiles.
157

Article 94 : Article 97 :
Il est sursis à l’exécution du jugement par Sauf en ce qui concerne le Ministère public,
défaut jusqu’à l’expiration du délai fixé par l’appel doit à peine de déchéance, être inter-
l’article 89, alinéa 1 er, et, en cas d’opposition, jeté dans les dix jours qui suivent le prononcé
jusqu’au jugement sur ce recours. du jugement ou sa signification, selon qu’il est
Il est de même sursis à la poursuite de la procé- contradictoire ou par défaut.
dure en appel engagée par le Ministère public, la Ce délai est augmenté des délais de distance
partie civilement responsable ou la partie civile fixés par l’article 62, alinéa 1 er, sans qu’il puisse,
contre un jugement de condamnation pronon- en aucun cas, dépasser quarante-cinq jours.
cé par défaut à l’égard du prévenu. La distance à prendre en considération pour le
Lorsque le jugement n’est par défaut qu’à calcul du délai est celle qui sépare la résidence
l’égard de la partie civilement responsable ou de l’appelant du greffe où se fait la déclaration
de la partie civile, l’opposition de ces dernières d’appel, lorsque le jugement est contradictoire,
ne suspend pas l’exécution du jugement contre et celle qui sépare le lieu de la signification du
même greffe, lorsque le jugement est par défaut.
le prévenu.
Article 98 :
Article 95 :
Dans tous les cas où l’action civile est portée
Lorsque l’opposition émane du prévenu et
devant la juridiction d’appel, toute partie inté-
qu’elle est reçue, le jugement par défaut est ressée peut, jusqu’à la clôture des débats sur
considéré comme non avenu et le juge statue à l’appel faire appel incident quant aux intérêts
nouveau sur l’ensemble de l’affaire. civils en cause, par conclusions prises à l’au-
Lorsqu’elle émane de la personne civilement dience.
responsable ou de lé partie civile, l’opposition
reçue ne met le jugement à néant que dan: la Article 99 :
mesure où il statue à l’égard de ces parties. Le Ministère public doit interjeter appel dans
Dans tous les cas, les frais et dépens causés par les dix jours du prononcé du jugement.
l’opposition, y corn pris le coût de l’expédition Toutefois, le Ministère public près la juridiction
et de la signification du jugement par dé faut, d’appel peut interjeter appel dans les trois mois
seront laissés à charge de l’opposant lorsque le du prononcé du jugement.
défaut lui est imputable.
Article 100 :
Section II : L’appel peut être fait, soit par déclaration en
De l’appel réponse au bas de l’original de l’acte de signifi-
cation, soit par déclaration au greffe de la juri-
Article 96 : diction qui a rendu le jugement ou de la juridic-
La faculté d’interjeter appel appartient: tion qui doit connaître de l’appel, soit par lettre
missive adressée au greffier de l’une ou l’autre
1° au prévenu;
de ces juridictions.
2° à la personne déclarée civilement respon-
sable; La date de la réception de la lettre missive
par le greffier détermine, dans ce dernier cas,
3° à la partie civile ou aux personnes aux-
la date à laquelle l’appel doit être considéré
quelles des dommages et intérêts ont été
comme fait.
alloués d’office, quant à leurs intérêts civils
seulement; Le jour même où il reçoit la lettre missive, le
4° au Ministère public. greffier y inscrit la date où il l’a reçue et la fait
connaître à l’appelant.
158

L’appel est notifié par les soins du greffier aux de la partie civilement responsable de l’amende
parties qu’il concerne. et des frais.
À moins que la juridiction d’appel n’ait ordonné
Article 101 : la comparution personnelle du prévenu, ou à
Les pièces d’instruction et l’expédition du juge- moins qu’il ne s’agisse d’une infraction pouvant
ment dont appel sont transmises le plus rapi- entraîner la peine capitale, le prévenu pourra
dement possible par le greffier de la juridiction également et en toute hypothèse, comparaître
qui a rendu le jugement au greffier de la juridic- par un fondé de pouvoir agréé par le président
tion qui doit connaître de l’appel. de la juridiction d’appel.
La décision sur appel est réputée contradic-
Article 102 : toire, sauf lorsque, ayant été citée dans les cas
Il est sursis à l’exécution du jugement jusqu’à prévus à l’alinéa 3, la partie ne comparaît pas
l’expiration des délais d’appel et, en cas d’appel, suivant le mode et les distinctions établis par
jusqu’à la décision sur ce recours. l’alinéa 4.
Toutefois le délai de trois mois prévu à l’article
Article 105 :
99, alinéa 2, n’emporte pas sursis à l’exécution.
Le condamné qui se trouve en état de déten-
L’appel interjeté quant aux intérêts civils ne fait tion préventive ou d’arrestation immédiate
pas obstacle à l’exécution des condamnations est transféré au siège de la juridiction qui doit
pénales. connaître de l’appel, s’il demande à comparaître
personnellement devant cette juridiction ou si
Article 103 : elle a ordonné sa comparution personnelle.
Le prévenu qui était en état de détention au S’il est en liberté provisoire, il en perd le béné-
moment du jugement ou dont l’arrestation fice pendant le transfert.
immédiate a été ordonnée par le jugement,
demeure en cet état nonobstant l’appel. Le président de la juridiction d’appel détermine
immédiatement après son arrivée, les charges
Toutefois il peut demander à la juridiction d’ap- de sa mise en liberté provisoire.
pel sa mise en liberté ou sa mise en liberté pro-
visoire. Dans ce cas, les dispositions des articles Article 106 :
45 et 47 sont applicables.
À la demande de l’officier du Ministère public
près la juridiction d’appel ou de l’une des par-
Article 104 :
ties, les témoins peuvent être entendue à nou-
Le président de la juridiction d’appel fixe le veau et il peut en être entendu d’autres.
jour de l’audience.
La juridiction d’appel peut statuer sur la seule Article 107 :
notification par les soins du greffier, aux parties La juridiction d’appel qui réforme la décision
en instance d’appel, de la date à laquelle l’af- entreprise pour un motif autre que la saisine
faire sera appelée, pourvu que les délais entre irrégulière ou l’incompétence du premier juge,
cette notification et la date de l’audience soient connaît du fond de l’affaire.
égaux à ceux des citations.
Toutefois, lorsque la juridiction d’appel estime Article 108 :
que la situation du prévenu pourrait être aggra- Lorsque, sur l’appel du Ministère public seul, le
vée ou lorsqu’il s’agit d’une infraction pouvant jugement est confirmé, les frais de l’appel ne
entraîner la peine capitale, il ne sera statué sont point à la charge du prévenu.
qu’après citation du prévenu et, le cas échéant,
159

Lorsque la peine est réduite, le jugement sur que le condamné cherche et qu’il peut parvenir
appel ne met à charge du condamné qu’une à se soustraire à l’exécution du jugement.
partie de ces frais ou même l’en décharge en- Le condamné peut adresser un recours contre
tièrement. son incarcération au juge ou au président de la
S’il y a partie civile en cause, celle-ci supporte juridiction qui a rendu le jugement. La décision
dans l’un et l’autre cas la totalité ou la moitié sur ce recours n’est pas susceptible d’appel.
des frais d’appel selon les distinctions établies à
l’article 82, alinéa 2, sauf si les dommages inté- Article 112 :
rêts qu’elle avait obtenus sont majorés. Le Ministère public fait remettre le condamné
au gardien de l’établissement où la peine doit
CHAPITRE VII : être purgée; celui-ci délivre une attestation de
DE L’EXÉCUTION DES JUGEMENTS la remise.

Article 109 : Article 113 :


L’exécution est poursuivie par le Ministère À l’expiration de sa peine principale, le
public en ce qui concerne la peine de mort, la condamné doit être remis en liberté, à moins
peine de servitude pénale, les dommages-in- que le gardien de l’établissement où il a subi sa
térêts prononcés d’office et la contrainte par peine n’ait été requis de le retenir du chef de
corps; par la partie civile, en ce qui concerne les servitude pénale subsidiaire ou de contrainte
condamnations prononcées à sa requête; par par corps.
le greffier, en ce qui concerne le recouvrement
des amendes, des frais et du droit proportion- Article 114 :
nel. Le gardien de l’établissement où le condamné
subit sa peine tient un registre d’écrou dont la
Article 110 : forme et les mentions sont fixées par le gou-
Si le jugement ne prononce pas l’arresta- verneur général.
tion immédiate, le Ministère public avertit le Les condamnés libérés qui savent écrire signent
condamné à la servitude pénale qu’il aura à se le registre d’écrou au moment de leur libéra-
mettre à sa disposition dans la huitaine qui sui- tion.
vra la condamnation devenue irrévocable.
Sur la décision du juge ou du président de la
juridiction qui a rendu le jugement, ce délai Article 115 :
pourra être prolongé. Le gouverneur général règle tout ce qui
À l’expiration du délai imparti au condamné, le concerne le régime pénitentiaire et arrête le
Ministère public le fait appréhender au corps. règlement disciplinaire spécial auquel sont sou-
mis les détenus.
Article 111 :
Article 116 :
Même dans le cas où l’arrestation immédiate
n’a pas été ordonnée par le juge, le Ministère Si le condamné avait été placé en état de dé-
public peut à tout moment après le prononcé tention préventive ou d’arrestation avec liberté
du jugement, faire arrêter le condamné si, à rai- provisoire sous caution, le défaut par lui de
son de circonstances graves et exceptionnelles, se présenter pour l’exécution du jugement
cette mesure est réclamée par la sécurité pu- est constaté, sur les réquisitions du Minis-
tère public, par la juridiction qui a prononcé
blique ou s’il existe des présomptions sérieuses
la condamnation. Cette juridiction déclare, en
160

même temps, que le cautionnement est acquis Elle est tenue préalablement de consigner,
au Trésor. entre les mains du greffier, la somme nécessaire
à la détention du débiteur.
Article 117 : Le Ministère public ne fait saisir le débiteur que
L’amende et les frais sont payés entre les mains sur la production du reçu de cette somme.
du greffier dans la huitaine qui suit la condam-
nation devenue irrévocable.
CHAPITRE VIII :
Sur la décision du juge ou du président de la
juridiction qui a rendu le jugement, ce délai
DES FRAIS DE JUSTICE ET
pourra être prolongé. DU DROIT PROPORTIONNEL

Article 118 : Article 122 :


Par dérogation à l’article 117, le paiement de L’opposition et l’appel de la partie civilement
l’amende et des frais peut être exigé dès le pro- responsable des dommages intérêts, de même
noncé du jugement s’il est contradictoire, ou que l’action, l’opposition et l’appel de la partie
dès sa signification s’il est par défaut, lorsqu’il y civile ne sont recevables que si ces parties ont
a lieu de craindre que le condamné parvienne consigné entre les mains du greffier la somme
à se soustraire à l’exécution de ces condam- de 150 francs congolais au premier degré et de
nations. 300 francs congolais au degré d’appel. ( O.-L. n°
87-059 du 4 octobre 1987 art. 1er).
À cet effet, le greffier invite le condamné, soit
verbalement, soit par pli fermé, mais à décou- En cas de contestation sur le montant de la
vert, recommandé à la poste avec avis de ré- somme réclamée par le greffier, le président de
ception, à payer l’amende et les frais dans le la juridiction décide.
délai qu’il détermine. Les suppléments à parfaire dans le cours de la
Sur décision du juge ou du président de la juri- procédure sont appréciés par le juge et consi-
diction qui a rendu le jugement, les poursuites gnés comme il est dit à l’alinéa 1er, à défaut de
en recouvrement peuvent être suspendues. quoi, il ne sera procédé à aucun acte nouveau
de procédure à la requête de ces parties.
Article 119 :
Article 123 :
Le prononcé du jugement, s’il est contradic-
toire, ou sa signification s’il est par défaut, vaut Si la partie qui doit consigner les frais est indi-
sommation de payer dans le délai fixé. gente, ceux-ci sont avancés en tout ou en par-
tie, par le Trésor.
En cas de non-paiement à l’expiration de ce
délai, l’exécution de la servitude pénale subsi- L’indigence est constatée par le juge ou par
diaire et de la contrainte par corps, selon le cas, le président de la juridiction devant laquelle
est poursuivie. l’action est ou doit être intentée; ce magistrat
détermine les limites dans lesquelles les frais
Article 120 : sont avancés par le Trésor.
Il est disposé des choses frappées de confisca-
tion spéciale, conformément aux ordonnances Article 124 :
du gouverneur général. Lors même que la partie civile ne succombe-
rait pas, les frais seront retenus par le greffier
Article 121 : sur les sommes par elle consignées, sauf son
La partie civile qui désire faire exécuter la droit d’en poursuivre le recouvrement contre
contrainte par corps prononcée à son profit le condamné.
adresse sa demande au Ministère public.
161

Toutefois, si la partie civile n’a été que partie - pour chaque rôle suivant 50.000 francs
jointe, les seuls frais qui sont retenus par le congolais
greffier sont ceux des actes faits à sa requête. 10) Constitution de partie civile: 30.000 francs
congolais
Article 125 : 11) Jugement, frais de minute: 20.000 francs
L’état des frais est dressé par le greffier. S’il y congolais
a partie civile, cet état indique les frais à rete- 12) Déclaration d’opposition ou d’appel au
nir sur les sommes consignées par elle et ceux greffe ou par lettre missive: 15.000 francs
à percevoir directement contre le condamné. congolais
L’état des frais est vérifié et visé par le juge. 13) Grosse, expédition ou extrait du jugement
En cas d’appel, l’état des frais est dressé par le ou copie de tout autre document conservé
greffier de la juridiction d’appel et visé par le au greffe:
président de cette juridiction. - pour le premier rôle 10.000 francs
congolais
Article 126 : Les frais sont tarifés comme suit: - pour chaque rôle suivant 50.000 francs
(arrêté interministériel n° 243/CAB/MIN/FINANCES/10 congolais
du 04 mai 2010 portant fixation des taux des droits, taxes
et redevance à percevoir à l’initiative du Ministère de la
justice et droits humains) Chaque rôle est de deux pages de vingt-cinq
lignes par page et de quinze syllabes par ligne.
1) Procès-verbal de tout acte de constat ou
d’instruction quelconque, non compris les Tout premier rôle commencé est dû en entier.
frais de transport, lesquels seront fixés par Tout rôle supplémentaire n’est dû que s’il com-
le juge: porte au moins 15 lignes.
- pour le premier rôle 10.000 francs
congolais Article 127 :
- pour chaque rôle suivant 50.000 francs Le tarif réduit ci-après est appliqué si le juge es-
congolais time que la situation économique du condamné
2) Mandat de comparution, d’amener, d’ar- ne lui permet pas de payer les frais prévus à
rêt provisoire ou de dépôt: 10.000 francs l’article 126:
congolais 1) Procès-verbal de tout acte de constat ou
3) Ordonnance du juge, quel qu’en soit l’objet: d’instruction quelconque:
10.000 francs congolais
- pour le premier rôle 30.000 francs
4) Actes constatant la réception ou la resti-
congolais
tution du cautionnement: 50.000 francs
congolais - pour les rôles suivants 20.000 francs
5) Indemnités aux experts, médecins, inter- congolais
prètes, témoins (taxées par le juge selon les 2) Mandat de comparution, d’amener, d’ar-
circonstances). rêt provisoire ou de dépôt: 15.000 francs
6) Réquisition de la force publique: 10.000 congolais
francs congolais 3) Ordonnance du juge, quel qu’en soit l’objet:
7) Citation ou acte équivalent, signification, 30.000 francs congolais
non compris les frais de transports, lesquels 4) Actes constatant la réception ou la resti-
sont fixés par le juge: tution du cautionnement: 15.000 francs
8) Mise au rôle: 50.000 francs congolais congolais
9) Procès-verbal d’audience: 5) Indemnités aux experts, médecins, inter-
- pour le premier rôle 10.000 francs prètes, témoins (taxées par le juge selon les
congolais circonstances).
162

6) Réquisition de la force publique 40.000 titre de dommages-intérêts par un jugement


francs congolais passé en force de chose jugée.
7) Citation ou acte équivalent, signification: Les intérêts moratoires échus au jour de la
30.000 francs congolais décision sont joints au principal pour le calcul
8) Mise au rôle: 30.000 francs congolais de ce droit.
9) Procès-verbal d’audience:
- pour le premier rôle : 40.000 francs Article 130 :
congolais Si le montant des valeurs adjugées n’est pas dé-
- pour les rôles suivants : 20.000 francs terminé dans le jugement, il est fixé par le gref-
congolais fier chargé de percevoir le droit, sous réserve,
10) Constitution de partie civile: 10.000 francs pour la partie tenue d’acquitter ou de suppor-
congolais ter celui-ci, d’assigner le greffier en justice aux
11) Jugement, frais de minute: 10.000 francs fins d’entendre réviser l’évaluation faite par lui.
congolais L’action n’est recevable qu’après la liquidation
du droit. Elle est introduite, instruite et jugée
12) Déclaration d’opposition ou d’appel au
comme en matière civile.
greffe ou par lettre missive: 50.000 francs
congolais Les frais de l’instance sont à la charge de la
13) Grosse, expédition ou extrait du jugement partie succombant; ils sont tarifés comme en
ou copie de tout autre document conservé matière civile. Le jugement est susceptible des
au greffe mêmes recours, dans les mêmes conditions et
sous les mêmes formes que ceux prononcés en
- pour le premier rôle : 40.000 francs
matière civile.
congolais
- chaque rôle suivant : 15.000 francs Article 131 :
congolais
Pour les condamnations au paiement de rentes
Chaque rôle est de deux pages et de vingt-cinq ou pensions dont le capital n’est pas exprimé
lignes par page et quinze syllabes par ligne. au titre, le montant taxable est de vingt fois la
prestation annuelle si elle est viagère et de cinq
Tout premier rôle commencé est dû en entier.
fois la prestation annuelle dans tous les autres
Tout rôle supplémentaire n’est dû que s’il com- cas.
porte au moins 15 lignes.
Dans tous les autres cas, le jugement ne Article 132 :
condamne le prévenu à payer au Trésor les frais Le droit établi en vertu de l’article 129 est dû
tarifés par la loi que jusqu’à concurrence du sur la minute du jugement. Il ne donne pas lieu
maximum de 20.000 francs congolais en pre- à consignation.
mière instance et de 40.000 francs congolais au
Le droit est dû par la personne condamnée aux
degré d’appel.]
dommages-intérêts; il est payé entre les mains
Article 128 : du greffier dans le mois qui suit la date où la
condamnation civile est passée en force de
Le tarif des frais en instance d’appel est du chose jugée, par la personne condamnée ou par
double de celui qui est fixé par les articles 126 la personne déclarée civilement responsable. À
et 127. leur défaut, le droit est payé par la personne
au profit de qui la condamnation a été pronon-
Article 129 : cée, sauf le droit pour elle d’en poursuivre le
Il est dû un droit proportionnel de 10 % sur recouvrement contre la personne qui doit le
toute somme ou valeur mobilière a1louée à supporter.
163

Article 133 : CHAPITRE IX :


Les poursuites en recouvrement du droit pro- DISPOSITIONS FINALES
portionnel sont exercées en vertu d’un exécu-
toire, délivré par le juge ou par le président de Article 136 :
la juridiction qui a rendu le jugement donnant Les jours fériés légaux ne sont pas comptés
lieu à la perception du droit, après un comman- dans le calcul du délai prévu aux articles 15, 2
dement resté infructueux, de payer dans les 8, 30, 39, et 41.
trois jours, sans préjudice aux saisies conser-
vatoires à opérer dès le jour de l’exigibilité du Article 137 :
droit, avec l’autorisation du juge.
Lorsque le délai légal expire un jour où le greffe
est fermé, l’acte y est valablement reçu le plus
Article 134 :
prochain jour d’ouverture de ce greffe.
Sauf dans le cas prévu à l’article 135, le greffier
ne peut délivrer, si ce n’est au Ministère public, Article 138 :
grosse, expédition, extrait ou copie d’une déci-
Le décret du 11 juillet 1923 sur la procédure
sion portant condamnation à des dommages-
pénale tel qu’il a été modifié et complété ulté-
intérêts avant que le droit proportionnel n’ait
rieurement, est abrogé.
été payé, même si au moment où le document
est demandé, fa condamnation n’a pas encore
Article 139 :
acquis force de chose jugée.
Le présent décret entrera en vigueur à la date
Si, sur opposition ou appel, le jugement sur le-
qui sera fixée par arrêté royal.
quel le droit proportionnel aurait été perçu est
réformé, celui-ci est restitué en tout ou en par-
tie, ou le supplément est perçu, selon les cas. CHAPITRE X:
La restitution ne peut avoir lieu que lorsque la DISPOSITIONS TRANSITOIRES
nouvelle décision a acquis force de chose jugée.
Article 140 :
L’action en restitution se prescrit par un délai
Les règles antérieures relatives à la procé-
de deux ans, à compter de ce moment.
dure pénale restent d’application pour toutes
les affaires dont les cours et tribunaux étaient
Article 135 : régulièrement saisis au moment de l’entrée en
En cas d’indigence constatée par le juge ou par vigueur du présent décret.
le président de la juridiction qui a rendu le juge-
ment, la grosse, une expédition, un extrait ou
une copie peut être délivrée en débet. Mention
de la délivrance en débet est faite au pied du
document délivré.
Dans le même cas, le paiement préalable du
droit proportionnel n’est pas une condition
de la délivrance de la grosse, d’une expédition,
d’un extrait ou d’une copie du jugement.
164

2.TEXTES du commissaire de police ou de l’agent du ser-


vice territoriale qu’il désigne.
COMPLEMENTAIRES AU
CODE DE PROCEDURE Article 4 :
PENALE Le condamné qui est obligé de s’éloigner de
certains lieux ou d’une certaine région ne peut
ORDONNANCE N° 11-542 DU changer sa résidence sans en informer, huit
26 OCTOBRE 1959 PORTANT jours au moins à l’avance, l’administrateur de
MESURES D’EXÉCUTION DU territoire ou le premier bourgmestre. Celui-ci
vise la feuille de route pour départ et la restitue
DÉCRET DU 6 AOÛT 1959
au condamné. En outre, il avise immédiatement
COMPLÉTANT LE CODE DE de ce départ l’autorité administrative du lieu
PROCÉDURE PÉNALE de la nouvelle résidence. Le condamné est tenu
(B.A., p.2826) de remettre sa feuille de route dès son arrivée.

Article 1er : Article 5 :


Celui qui, par application des articles 14a et 14b Le gouverneur de province qui, en application
du Code pénal, a été condamné à s’éloigner de de l’article 149 du Code pénal, décide la mise
certains lieux ou d’une certaine région ou à ha- en liberté d’un délinquant d’habitude mis à la
biter dans un lieu déterminé, reçoit une feuille disposition du gouvernement, peut subordon-
de route indiquant l’itinéraire qu’il doit suivre, ner cette mise en liberté à des mesures de sur-
la durée de son séjour dans chaque lieu de pas- veillance dont la nature et l’objet dépendront
sage et le délai dans lequel il est tenu, à son des circonstances particulières dans lesquelles
arrivée, de mettre ce document à l’administra- le condamné se trouvera et des causes de la
teur de territoire ou au premier bourgmestre condamnation. Il peut interdire au condamné
du lieu de sa résidence. de paraître dans telle ou telle localité.

Article 2 : Article 6 :
La feuille de route est délivrée, selon le cas, par Le gouverneur de province avise l’administra-
le Ministère public près la juridiction qui a pro- teur de territoire ou le premier bourgmestre
noncé la condamnation ou par le juge quand du lieu de la résidence du condamné des me-
celui-ci a siégé sans l’assistance du Ministère sures de surveillance prises à son égard.
public.
Il charge un auxiliaire du service social ou un
L’autorité qui a délivré la feuille de route en agent du service territorial de l’exécution de
avise immédiatement l’administrateur de ter- la surveillance.
ritoire ou le premier bourgmestre du lieu de
La personne à laquelle est confiée cette mis-
départ et celui du lieu de destination.
sion reste en contact avec le délinquant d’habi-
Sur réquisition de ladite autorité, le condamné tude, dont elle observe le milieu, les tendances
peut, jusqu’au moment de son départ, être gar- et la conduite. Elle fait toutes les fois qu’elle le
dé à vue à la prison ou dans un local de police. croit utile et au moins une fois tous les trois
mois, rapport au gouverneur de province sur
Article 3 : la situation morale et matérielle du délinquant
L’administrateur de territoire ou le premier d’habitude. Elle propose au gouverneur de pro-
bourgmestre du lieu de sa résidence peut im- vince toutes les mesures qu’elle croit avanta-
poser au condamné de se présenter, selon les geuses pour le condamné. Copie de ce rapport
modalités qu’il détermine, au contrôle spécial est envoyée au Procureur général près la cour
165

d’appel dans le ressort de laquelle siège la juri- tude pénale et d’une amende de 1.000 francs
diction qui a prononcé la mise à la disposition ou d’une de ces peines seulement.
du gouvernement, et au commissaire de district
ou au premier bourgmestre du lieu de la rési- Article 11 :
dence de l’intéressé. La présente ordonnance entrera en vigueur le
26 octobre 1959.
Article 7 :
Les délinquants d’habitude mis à la disposition
du gouvernement et dont l’internement a été
ACTION DES PARQUETS
décidé par les autorités visées à l’article 141
du Code pénal, sont internés dans les prisons
désignées par le gouverneur de province. CIRCULAIRE N° 2/008/IM/
PGR/2011 RELATIVE À L’ACTION
Article 8 : DES PARQUETS
Le recours prévu à l’article 14i du Code pénal
peut être formé par lettre missive dans un délai CHAPITRE 1er :
de huit jours francs à compter de la significa- ORIENTATION ET DIRECTIVES
tion de la décision d’internement. Le recours DE L’ACTION DES PARQUETS
peut également être formé par une déclaration
faite à l’agent qui signifie la décision, dans ce cas, Section 1re :
mention en est faite par ledit agent au bas de Nécessité d’entente entre
l’original de l’acte de signification et avis en est les membres du pouvoir judiciaire
immédiatement donné par lui au gouverneur et du pouvoir exécutif
de province.
Le respect des droits de l’homme, de même
Le gouverneur de province statue dans les
que le gouvernement ordonné du pays ne
trente jours qui suivent la réception du recours.
peuvent se concevoir sans une entente étroite
et une collaboration parfaite entre tous les
Article 9 : représentants de l’autorité et particulièrement
A l’expiration de sa peine, le condamné dont il entre les représentants du pouvoir exécutif et
est question aux articles 1er et 5 de la présente du pouvoir judiciaire.
ordonnance est convoqué par l’administrateur Il entre dans les vœux du gouvernement que
de territoire ou le premier bourgmestre, qui lui cette harmonie soit maintenue avec un soin
remet une feuille de route à destination du lieu scrupuleux et qu’aussi bien de la part des pou-
où il devait être légalement fixé au moment de voirs politiques que de la part des fonction-
son arrestation. naires et magistrats, rien ne soit négligé pour
L’administrateur de territoire ou le premier sauvegarder une collaboration cordiale et évi-
bourgmestre avise du départ de tout individu ter des conflits.
considéré comme dangereux, l’autorité des Dans l’organisation judiciaire actuelle (articles
localités qu’il traverse et celle du lieu de sa des- 6 et 163 de l’ordonnance-loi n° 82/020 du 31
tination. mars 1982), comme dans celle en discussion
au Parlement, un grand nombre de fonction-
Article 10 : naires de l’administration participent encore à
l’exercice des fonctions judiciaires sous la sur-
Les infractions aux mesures prises en vertu des
veillance des magistrats. Il s’agit des officiers de
articles 1er, 3, 4, 5 de la présente ordonnance
police judiciaire, des officiers ministériels et des
sont punies au maximum de un mois de servi-
juges de police.
166

Ainsi, le fonctionnaire et le magistrat du par- gations qui découlent directement ou indirec-


quet trouvent dans les dispositions légales tement de la loi.
l’occasion d’être en rapports constants et de Les magistrats doivent enfin éviter que des
travailler ensemble dans une même pensée de questions maladroites de leur part n’amènent
justice et d’humanité, au maintien de l’ordre et la population à se figurer que l’autorité judi-
à la protection de la population. ciaire reprouve l’action de l’autorité politique
Mais ce rôle peut être rempli en maintes cir- et administrative lorsqu’elle cherche à encou-
constances bien mieux par une action humaine rager les citoyens à travailler pour améliorer
et mesurée que par l’application rigide de leur situation matérielle.
textes qui appellent une adaptation raisonnable
et humaine aux circonstances et au milieu. Section 2 :
Métamorphose du plaignant
S’il est aisé d’appliquer ces règles quant il s’agit
en prévenu
des infractions de droit commun, leur applica-
tion peut, néanmoins, donner lieu à des difficul- Dans un autre ordre d’idées, l’attention du
tés lorsqu’on est confronté avec des mesures magistrat est attirée sur le fait qu’au cours des
prises par l’autorité politique ou administrative enquêtes ouvertes suite au dépôt d’une plainte,
dans l’accomplissement de sa mission. il arrive fréquemment que l’officier de police
judiciaire ou le magistrat instructeur constate
En ces matières, il n’appartient pas au magistrat
dans le chef du plaignant l’une ou l’autre infrac-
du parquet de se faire lui-même l’exécuteur
tion mineure.
des mesures qu’il juge nécessaires.
Le plaignant se voit dès lors mis lui-même
En agissant au contraire par voie de persuasion
en prévention. Si pour les besoins d’enquête,
ou à l’intervention des autorités supérieures,
les prévenus doivent être confrontés avec le
il amènera au même titre le redressement de
plaignant, ou si celui-ci se voit poursuivi ou
l’abus qu’il aura constaté, tout en permettant
condamné, il en vient à regretter d’avoir fait ap-
un contrôle de son appréciation.
pel à la justice et pourrait avoir tendance dans
De même, la plus grande importance est atta- la suite, à régler lui-même par des moyens illé-
chée au sérieux et à l’intelligence que le par- gaux, le différend qui justifierait sa plainte, ou de
quet apportera à la direction et au contrôle de laisser impunies des infractions caractérisées.
la justice, exercée par les agents de l’adminis- Des plaintes ont été émises sur le caractère
tration. Il importe essentiellement que le déve- qualifié de vexatoire de cette intervention du
loppement de cette activité soit encouragé et parquet.
guidé.
L’expérience de tous les peuples montre que
Section 3 :
lorsque l’on laisse s’affaiblir le prestige de
Recherche des infractions
l’autorité, le recours à la force brutale finit par
dans l’intérêt exclusif
devenir nécessaire, si bien que la population en- de l’ordre public
trainée par son ignorance ou ses préjugés est
finalement victime du manque de prévoyance L’article 7 de l’ordonnance-loi n° 82/020 du 31
et de dissentiments de l’autorité. mars 1982 portant Code de l’organisation et de
La population, en effet, ne se rend pas toujours la compétence judiciaires stipule qu’en matière
compte de ce que l’action judiciaire ne tend répressive le ministère public recherche les
qu’à protéger ses droits, mais qu’elle ne vise infractions. Ces termes généraux justifient plei-
pas à la libérer de ses obligations. Parmi celles- nement l’exercice d’office de l’action publique.
ci se trouvent le respect de l’autorité, ainsi que Mais il n’est pas moins évident que la recherche
l’obéissance à ses ordres pour toutes les obli- des infractions ne peut être faite que dans l’in-
167

térêt de l’ordre public. Cette action ne peut cipes sociaux tellement vieux qu’ils ne sont plus
donc jamais procéder de sentiments person- discutés aujourd’hui. Cet héritage lointain lui a
nels ni entachés de partialité. Toute discrimina- été transmis par ceux qui le reçurent avant lui.
tion raciale doit être bannie de l’action du par- Il devra l’enrichir davantage par ses efforts
quet. La justice se trouve au-dessus de toutes personnels pour mieux comprendre tous ceux
distinctions qui peuvent diviser les justiciables. qui, comme lui, sont chargés de la gestion de la
Aucun parti pris, aucun favoritisme n’est toléré. chose publique.
Seuls, la loi et le bien public sont les maîtres et
les guides du ministère public. b) Autorités politiques
Les magistrats et les autres membres du per- Les relations avec les autorités politiques
sonnel judiciaire doivent s’appliquer à connaître doivent être empreintes de la plus grande cor-
et à parler correctement la langue officielle qui rection. Mais les magistrats ne devront jamais
est le français ainsi que les quatre langues na- perdre de vue que la magistrature constitue un
tionales, à savoir le Swahili, le Lingala, le Tshiluba des trois pouvoirs de l’Etat et que la justice doit
et le Kikongo. rester complètement soustraite aux influences.
Les officiers du ministère public doivent faire Aucune polémique ne pourra être engagée par
preuve de tact et de courtoisie dans l’exercice les magistrats avec les hommes politiques. Le
de leurs fonctions. Ils témoigneront de tact magistrat du parquet qui rencontrera des dif-
et de courtoisie particulièrement à l’égard de ficultés d’ordre politique en référera dans les
ceux que leur situation modeste met dans une brefs délais à ses supérieurs.
position inférieure. Les immunités et les privilèges de juridiction
L’instruction des affaires comporte l’exercice établis par la loi à l’égard de certaines autorités
d’une inquisition très étendue ; il ne doit en seront strictement observés.
être fait usage qu’à bon escient et toujours avec
délicatesse. c) Autorités provinciales
L’homme ne doit pas s’enorgueillir d’être le dé- Seul le Procureur général près la Cour d’appel
positaire des pouvoirs que la loi organise pour peut discuter des questions de service avec
la défense du corps social. Sans doute, peut-il et les autorités provinciales. Si les substituts ren-
doit-il être fier de remplir l’une des plus belles contrent quelque difficulté, ils doivent rompre
et des plus nobles missions dont l’attribution courtoisement les discussions et s’en référer à
suppose, à côté de la connaissance du droit, leur Procureur général.
une manière de vivre irréprochable. C’est en Le Procureur général a donc un rôle qu’il est
apportant à tout acte de son ministère de la difficile de définir de façon générale pour tous
discrétion, du tact et de la mesure qu’il parvien- les ressorts. Il prendra soin de guider soigneu-
dra à honorer cette mission. sement ceux de ses procureurs de la Répu-
blique qui remplissent leur office au chef-lieu
Section 4 : de province. Il devra les visiter le plus souvent
Directives concernant possible et les convoquer afin d’être toujours
les relations des parquets parfaitement au courant de ce qui se fait dans
avec les autorités leur office.

1. Autorités « civiles » d) Autres autorités civiles administratives à


l’exception de celles des entités territo-
a) Observations générales riales décentralisées
Le magistrat bénéficie par sa formation univer- Les magistrats des parquets s’efforceront
sitaire d’une tradition, des coutumes, des prin- d’entretenir les meilleurs rapports avec toutes
168

autorités civiles administratives, qu’elles soient Le procureur de la République et ses substituts


ou non chargées des fonctions judiciaires. doivent absolument se mettre au courant des
L’article 6 du Code de l’organisation et de la traditions locales.
compétence judiciaires proclame le principe Dans tous les cas, même s’il doit intervenir avec
que les officiers de police judiciaire, les officiers rigueur, il importe que le parquet marque clai-
publics et les officiers ministériels sont placés rement la considération dans laquelle la justice
sous la surveillance des officiers du ministère tient les représentants des collectivités ou enti-
public, et l’article 1er du Code de procédure tés locales.
pénale (décret du 06 août 1959) stipule que Dans bien des territoires, sans le concours
les officiers de police judiciaire exercent leurs des chefs locaux, aucun pouvoir ne s’exerce-
fonctions sous les ordres de l’autorité du mi- rait réellement sur l’ensemble de la popula-
nistère public, qui peut ainsi diriger leur activité tion de façon efficiente. Il suffit de citer à titre
judiciaire et non seulement les surveiller. d’exemples les convocations à témoins, les exé-
Lorsque les autorités civiles administratives cutions de mandats d’amener, de mandats de
sont officiers de police judiciaire, dans le cadre prise de corps, etc.
de ces fonctions, ils dépendent sans intermé- Il faut donc interdire absolument qu’un acte
diaires du parquet. Les ordres et remarques attentatoire au prestige d’un organe d’une col-
sont à leur adresser en personne, soit « à Mon- lectivité ou d’une autorité traditionnelle ne soit
sieur l’officier de police judiciaire X… » sans accompli, même légalement, par un substitut,
ajouter la fonction administrative. sans qu’il n’ait été expressément autorisé par
Ils peuvent également être adressés à l’officier le chef de l’office.
de police judiciaire de tel ou tel poste ou lieu.
Il en est de même lorsque ces autorités sont 2. Autorités militaires et policières
considérées comme officiers du ministère pu-
blic près le tribunal de police. a) Autorité militaire locale

Dans ces deux cas, aucune « copie pour infor- La création de l’auditorat militaire est une
mation » n’est à adresser à leurs supérieurs bonne chose pour la discipline des soldats, poli-
hiérarchiques administratifs. Au contraire, il ciers et pour tout le monde. La collaboration
s’agit d’une correspondance normalement entre le parquet et l’auditorat s’impose. Le Pro-
confidentielle. Il n’en serait autrement que s’il cureur général doit rechercher l’établissement
devrait être reproché d’une façon générale à de liens personnels avec l’auditeur militaire
ces fonctionnaires de négliger la partie judi- supérieur. Il en est de même du procureur de la
ciaire de leurs fonctions ; dans ce cas, la re- République avec l’auditeur de garnison.
marque leur sera adressée par l’entremise de En cas de conflits de devoirs entre parquet et
leurs supérieurs administratifs ou politiques. auditorat, les deux chefs doivent se rencontrer
e) Organes des entités territoriales décen- plutôt qu’écrire. S’ils ne trouvent pas de solu-
tralisées (loi organique n° 08/016 du 07 tion entre eux, il est normal que chacun recoure
octobre 2008 portant composition, orga- à son supérieur immédiat. Mais en aucun cas, ils
nisation et fonctionnement des entités ter- ne peuvent engager une polémique directe. Les
ritoriales décentralisées et leurs rapports critiques publiques doivent être bannies.
avec l’Etat et les provinces)
b) Commandant local
Les chefs jeunes et instruits ont l’esprit des Les conflits naissent la plupart du temps de
fonctionnaires et posent moins de problèmes deux causes. Les commandements locaux ne
que les chefs traditionnels à l’égard desquels il connaissent pas leurs obligations envers les par-
faut agir avec tact et doigté. quets, et d’autre part les magistrats connaissent
169

très rarement l’organisation interne de l’armée CHAPITRE II :


et de la police, ainsi que les règles hiérarchiques RÔLE DES OFFICIERS
de fonctionnement auxquelles sont tenus les DU MINISTÈRE PUBLIC AUPRÈS
officiers. Ce n’est qu’à force de patience et DES TRIBUNAUX DE PAIX OU
d’estime réciproque que l’on arrivera à de bons DE GRANDE INSTANCE
résultats. Les bonnes relations entre parquets
et auditorats doivent y aider.
Section 1re :
3. Autorités consulaires et diplomatiques
Matière pénale
Dans les localités où ils résidents, les officiers
Il y a lieu de se reporter à la circulaire spéciale
qui traitera des rapports avec ces autorités. du Ministère public sont la cheville ouverte de
l’administration de la justice. Ce sont eux qui
doivent procéder aux devoirs qui précèdent
4. Conclusions générales sur les l’exercice de l’action publique, décider de cette
« relations » des magistrats action devant les tribunaux et engager les pour-
Par tradition, les magistrats vivent un peu en suites. Ils ont en outre l’obligation d’assister à
marge de la société mondaine locale. La déon- l’audience et de remplir auprès du tribunal, le
tologie les y amène d’ailleurs par une sage pru- rôle de représentant de la loi.
dence. Les magistrats doivent en effet garder Certes, aux termes des articles 9 et 17 du Code
leur indépendance à l’égard des individus et des de l’organisation et compétence judiciaires, la
groupes. présence du ministère public aux audiences
Mais les procureurs généraux, les procureurs des tribunaux de paix n’est pas obligatoire. Ces
de la République ont le droit d’entretenir des dispositions n’étaient pas conformes à l’article
relations cordiales et courtoises avec les autres 149 ancien de la Constitution qui rattachait un
autorités. Ils doivent pouvoir les recevoir chez parquet à chaque juridiction ; de sorte qu’au-
eux et accepter leurs invitations. Ils doivent cune juridiction ne devait fonctionner sans le
même tendre à se faire rendre la place de pré- concours du parquet correspondant. Bien que
séance qui revient à leur haute charge. Simple- la révision constitutionnelle n’ait pas reconduit
ment, par excuses polies, ils sauront « prendre l’article 149 dans sa version initiale, le projet
leurs distances » si l’on voulait les entraîner de loi organique portant organisation et com-
à trop de familiarité et à fréquenter des per- pétence des juridictions de l’ordre judiciaire
sonnes qui n’ont guère bonne réputation au institue un parquet près chaque juridiction en
parquet. ce compris le tribunal de paix ; de sorte que
ce tribunal devra en toute matière siéger avec
le concours du ministère public. En tout état
Section 5 :
de cause, les officiers du ministère public sont
Attitude à prendre par les magistrats
tenus de rédiger un réquisitoire et de le dépo-
des parquets, à l’égard des erreurs ser à la clôture des débats.
manifestes et des manquements
graves aux devoirs des magistrats du L’expérience a démontré que la rédaction des
siège conclusions et du réquisitoire, avant même de
décider des poursuites et de saisir le tribunal,
Les procureurs de la république et les subs- est le meilleur moyen pour l’officier du minis-
tituts doivent confidentiellement signaler au tère public de juger de la valeur des éléments
Procureur général les erreurs manifestes et les de preuve qu’il est obligé de fournir et de se
manquements graves à leurs devoirs des magis- préparer ainsi aux débats qu’il devra affronter
trats du siège, si leur Président ne s’en émeut à l’audience.
pas.
170

Le travail analytique que suppose cette rédac- avis doit être donné par écrit dans les 30 jours
tion amène l’officier du ministère public à déce- après que la cause lui aura été communiquée, à
ler les lacunes de son instruction préparatoire moins qu’en raison des circonstances il puisse
et à les combler à temps. Il permettra aussi de être émis verbalement sur le banc. Le délai de
dénoncer, dans la requête aux fins de fixation 30 jours devra être absolument respecté sous
d’audience, les témoins dont l’audition au tri- peine des poursuites disciplinaires, à moins que
bunal sera indispensable. l’affaire ne présente un caractère complexe.
Il évitera ainsi les jugements avant faire droit En outre le ministère public peut, en vertu du
qui énervent et retardent la bonne marche de même texte, se faire communiquer toute cause
la justice. Si des nouveaux éléments sont acquis dans laquelle il croit son ministère nécessaire.
au cours des débats, lors de l’audience, il lui
appartiendra, en cas de besoin, de modifier ses
conclusions et réquisitoires, avant de les dépo- CHAPITRE III :
ser. RÔLE DES OFFICIERS
DU MINISTÈRE PUBLIC
Section 2 : AUPRÈS DES TRIBUNAUX
Matière civile
DE POLICE AVANT LA MISE EN
Aux termes de l’article 8 de l’ordonnance-loi PLACE DES TRIBUNAUX DE
n° 82/020 du 31 mars 1982 portant Code de PAIX
l’organisation et de la compétence judiciaires
: « En matière de droit privé, les officiers du mi- En vertu de l’article 163 de l’ordonnance-loi
nistère public peuvent agir par voie d’action prin- n° 82/020 du 31 mars 1982, les tribunaux de
cipale, dans l’intérêt de toute personne physique police sont maintenus jusqu’à l’installation des
lésée qui serait inapte à ester en justice, à assurer tribunaux de paix. En conséquence, le décret
sa défense ou à y pouvoir. Ils pourront par voie de du 08 mai 1958 reste d’application en ce qui
requête écrire, demander au président de la juri- concerne ces tribunaux.
diction saisie, la désignation d’un conseil ou d’un
défenseur chargé d’assister les personnes visées à Sauf exceptions prévues par l’article 20 de ce
l’alinéa qui précède ». décret, les juges des tribunaux de police rem-
plissent eux-mêmes auprès de leur juridiction
Aux termes de l’article 9 du Code de l’organi- les devoirs du ministère public sous la direction
sation et de la compétence judiciaires, la pré- du procureur de la République.
sence du ministère public aux audiences est
obligatoire pour toutes les juridictions à l’ex- Mais par application des articles 13, 16 4e
ception du tribunal de paix, quelle que soit la alinéa, 21, 22 de ce décret, les magistrats du
nature du contentieux traité. parquet peuvent poursuivre et siéger auprès
des tribunaux de police de leurs ressorts. Les
Mais le projet du code de l’organisation et de la jugements rendus par ces tribunaux étaient
compétence judiciaires institue le ministère pu- susceptibles d’appel de la part de l’officier du
blic devant toutes les juridictions en ce compris ministère public devant le tribunal de district
le tribunal de paix. Il s’ensuit que la présence du conformément à l’article 169 de l’ordonnance-
ministère public sera obligatoire devant cette loi n° 68/248 du 10 juillet 1968.
juridiction.
Le Code actuel ne contient pas une disposition
Pour mettre fin aux hésitations quant aux cri- analogue alors qu’il maintien les tribunaux de
tères de la communication, le même article police en attendant l’installation des tribunaux
énumère limitativement les cas dans lesquels de paix (article 163). Il y a là une lacune à com-
le ministère public doit donner son avis. Cet bler de lege ferenda en confiant aux tribunaux
171

de grande instance l’appel des jugements des CHAPITRE IV:


tribunaux de police. En dépit de cette lacune, POURSUITES EN CAS
les appels des jugements des tribunaux de DE TROUBLES
police seront portés devant les tribunaux de
grande instance. Il a été constaté dans le passé qu’à l’issue de
La surveillance et la direction des officiers du troubles survenus par exemple à la suite de
ministère public près les tribunaux de police révolte contre l’autorité constituée, des pour-
doivent être exercés d’une manière effective, suites judiciaires étaient entamées, non seule-
par le procureur de la République ou son délé- ment contre les principaux meneurs, mais en-
gué. core contre tous ceux qui, à un moindre degré,
avaient participé à l’insurrection. Cette inter-
L’examen des jugements rendus par les juges vention judiciaire repose sur l’idée que dès qu’il
de police doit avoir pour objectif d’améliorer le y a infraction, il y a lieu à poursuites.
fonctionnement de ces juridictions. Il doit per-
mettre de découvrir des pratiques vicieuses ou On oublie que l’action répressive ne doit être
des omissions, mais il doit surtout contribuer exercée que lorsque l’intérêt public commande
par des observations judicieuses et explicites à et qu’il est parfois inopportun d’intenter cette
parfaire la formation du juge. action. L’ordre public peut être parfois plus dan-
gereusement troublé par l’exercice des pour-
Les observations seront adressées directement suites et la répression de toutes les infractions
au juge de police lorsqu’il s’agira de son acti- commises que par l’impunité dont jouiront cer-
vité en qualité d’officier du ministère public et tains coupables. La répression de toute révolte
par l’intermédiaire du président du tribunal de doit être suivie d’une ère de pacification.
grande instance lorsqu’il s’agira de l’activité du
greffe du tribunal de police ou celle de la juri- L’exercice de l’action répressive après la fin
diction même. des hostilités apparaît à la population comme
le prolongement de celles-ci. Elle ne comprend
L’attention des magistrats du marquet est atti- pas qu’après le rétablissement de l’ordre, les
rée sur les inconvénients que peut provoquer magistrats s’efforcent néanmoins d’établir la
l’appel des jugements des tribunaux de police culpabilité relative de chacun des individus pour
dans les cas où ce recours est inopportun. leur faire expier, selon le principe de responsa-
L’appel ne s’impose vraiment que dans les cas bilité individuelle, une faute qu’ils imputent à la
où il présente un intérêt pratique, soit que la collectivité.
décision rendue apparaisse manquer de fonde- Il n’y a qu’une poursuite qui peut répondre
ment, soit qu’il y ait eu violation d’une forme dans une certaine mesure aux conceptions
substantielle, soit encore lorsqu’il est avéré que du peuple, c’est celle qui est dirigée contre les
les remarques faites sont sans le moindre effet principaux coupables, ceux qui ont entrainé à la
sur le juge de police qu’elles concernent, ou rébellion ou ont pris une part prépondérante
aussi évidemment en cas d’incompétence du dans la révolte.
juge de police.
L’exercice de l’action répressive contre ces
En dehors de ces cas, l’action des magistrats du derniers devrait apparaitre comme une condi-
parquet a beaucoup plus de chance d’obtenir le tion mise, par l’autorité, au rétablissement de
résultat voulu en s’exerçant par voie de recom- l’état de paix.
mandations précises et des conseils exprimés
dans une forme claire et courtoise. Pour le surplus, il convient de laisser le restant
de la population reprendre des occupations
pacifiques, même si elle a pris part au soulè-
vement.
172

Pour que pareille pratique puisse être appli- De son côté, l’article 17 stipule que près le tri-
quée à bon escient, il est nécessaire qu’une bunal de paix siégeant en matière répressive, le
entente préalable s’établisse entre les auto- procureur de la République peut désigner, pour
rités judiciaires et les autorités politiques et exercer les fonctions du ministère public, soit
administratives afin qu’en agissant suivant un un ou plusieurs officiers du ministère public,
plan commun, elles écartent la possibilité de soit un ou plusieurs officiers de police judiciaire
mesures contradictoires. à compétence générale.
A défaut d’une telle désignation, les juges des
Le Procureur Général tribunaux de paix siégeant en matière répres-
de la République, sive remplissent eux-mêmes auprès de leurs
juridictions, les fonctions du ministère public,
Flory KABANGE NUMBI sous la surveillance et la direction de l’officier
du ministère public.
CIRCULAIRE N° 3/008/ L’article 17 reste d’application en attendant
IM/PGR/2011 RELATIVE l’institution du ministère public près le tribunal
de paix par le prochain Code de l’organisation
À L’ORGANISATION et compétence judiciaires. Conformément au
INTÉRIEURE DES PARQUETS texte en élaboration au Parlement, le minis-
tère public est institué près le tribunal de paix.
CHAPITRE Ier : Il doit assister aux audiences civiles et pénales
DIRECTION À EXERCER des tribunaux de paix. Au demeurant, la pra-
PAR LE PROCUREUR tique consacre déjà l’existence du ministère
DE LA RÉPUBLIQUE public près le tribunal de paix.
SUR LES OFFICIERS Le contrôle et la surveillance qui caractérisent
DU MINISTÈRE PUBLIC l’action du procureur de la République doivent
DE SON RESSORT être effectifs et non passifs. Il est de la plus
haute importance que l’instruction des affaires
Section 1re : judiciaires soit conduite avec la célérité et tous
Généralités les soins voulus.
Il appartient au procureur de la République,
Aux termes de l’article 16 de l’ordonnance-loi selon l’importance et le caractère de l’affaire,
n° 82/020 du 31 mars 1982 portant Code de d’insister auprès du magistrat instructeur sur
l’organisation et de la compétence judiciaires : la nécessité de procéder d’urgence aux devoirs
« il est institué un procureur de la République au de l’instruction et sur l’utilité d’accomplir tel
siège de chaque tribunal de grande instance ». Il ou tel acte, qu’elle nécessite.
exerce sous la surveillance et la direction du
Procureur général près la Cour d’appel les Le procureur de la République a le droit de se
fonctions du ministère public près le tribunal faire communiquer chacun des dossiers traités
de grande instance ainsi que les tribunaux de par ses substituts ; il a le droit de prescrire tel
paix du ressort. devoir d’enquête, tel travail, telle inspection
qu’il juge utile. Il a le devoir de le faire lorsque
Un ou plusieurs premiers substituts et substi- son intervention devient nécessaire et le refus
tuts du procureur de la République peuvent lui d’obéir à ses injonctions est passible de sanc-
être adjoints. Ils exercent les mêmes fonctions tions disciplinaires.
que le procureur de la République, sous sa sur-
veillance et sa direction. D’autre part, chaque fois que l’examen d’un
dossier révèle les lacunes ou des irrégularités,
173

le procureur de la République aura pour règle Personne ne constatera que des premières
stricte de les signaler au magistrat instructeur, années de formation accomplies par le magis-
de l’inviter à compléter son travail, et par des trat dépendent presque toujours l’orientation
instructions appropriées, par des recommanda- bonne ou mauvaise de sa carrière. Sa conduite
tions, voire par des admonestations, il veillera à générale, le perfectionnement de ses connais-
ce que le magistrat instructeur ne tombe plus sances juridiques, son activité, sa conscience
dans les mêmes erreurs, négligences ou irré- professionnelle seront très souvent condition-
gularités. nés par la direction efficiente et habile du chef
Il veillera particulièrement à ce que les dossiers direct. Celui-ci est le premier qualifié pour
soient vérifiés avant de les envoyer en fixation redresser les errements de fait et de droit
ou de les transmettre au Parquet général, qu’ils commis par ses subordonnés dans l’exercice
soient complétés éventuellement, afin d’éviter de leur profession ; il a le devoir de ne pas leur
tout devoir d’instruction supplémentaire ulté- ménager ses conseils, de veiller sans relâche à
rieur. les guider dans les difficultés qu’ils rencontrent.
L’inexpérience, inévitable au début, fera de la
Il vérifiera également si toutes les interventions sorte rapidement place à une collaboration de
du magistrat instructeur ont été régulières et plus en plus compétente et zélée.
légales, si toute la diligence nécessaire a été
mise à procéder à celles-ci, si enfin les solutions Le Procureur général sera informé des inter-
proposées sont fondées en droit et en fait sur ventions, directions, conseils et appréciations
les éléments du dossier. que les procureurs de la République adresse-
ront aux magistrats sous leurs ordres : il lui
C’est enfin au procureur de la République que sera ainsi aisé d’apprécier en connaissance de
doit incomber la responsabilité des erreurs et cause si les chefs des parquets de grande ins-
des négligences commises par les substituts tance ou des parquets près les tribunaux de
lorsque, par une direction exercée comme il paix ont tous mis en œuvre pour obtenir de
est indiqué ci-dessus, il aurait pu les prévenir. leurs subordonnés le rendement dans l’applica-
Aussi est-il prescrit au procureur de la Répu- tion des règles coutumières, la Constitution en
blique de vérifier scrupuleusement lors de son article 153 ayant étendu l’empire de la cou-
l’examen des dossiers, si ceux-ci font preuve tume aux juridictions de droit écrit, il s’ensuit
des infractions mises à charge de l’inculpé, et de que l’étude des droits écrit et coutumier devra
tenir strictement la main à ce que personne ne être une de leurs préoccupations principales.
soit assignée devant une juridiction répressive
avant que l’officier du ministère public appelé
à requérir soit à même de fournir au tribunal CHAPITRE II :
la preuve du fait qu’il considère comme infrac- FONCTIONS DU CHEF
tionnel. DE L’OFFICE DU PARQUET

Section 2 : Section 1re:


Formation professionnelle des Généralités
magistrats du Ministère public Qu’il s’agisse du parquet général, du parquet
Ceci amène à attirer de façon toute particu- près le tribunal de grande instance ou du par-
lière attention des procureurs de la République quet près le tribunal de paix, le principe reste
sur le souci constant qui doit animer à concou- le même : les officiers du ministère public in-
rir de la façon la plus vigilante à la formation férieurs en rang exercent leurs fonctions du
professionnelle des magistrats placés sous leurs ministère public sous la surveillance et la direc-
ordres. tion du chef de l’office.
174

Le chef de l’office du parquet devra agir avec du moment évite ces inconvénients et apparaît
tact et courtoisie à l’égard de ses collègues, de loin plus juste et plus efficace.
surtout en ce qui concerne l’instruction des C’est au chef de l’office du parquet qu’il in-
affaires judiciaires traitées par eux. Ces inter- combe de procéder à cette distribution de
ventions ne peuvent être tatillonnes, ni tra- façon à répartir équitablement le travail entre
cassières. Ceci est particulièrement important lui-même et ses collaborateurs. La façon dont il
pour le parquet de grande instance ou celui opère cette distribution est une preuve de ca-
près le tribunal de paix. ractère et un test de ses aptitudes à l’exercice
Les jeunes magistrats doivent de préférence des fonctions supérieures. Cet aspect de son
être soumis à un « stage » d’eau moins trois activité doit toujours être examiné au cours
mois au parquet de grande instance ou au par- des inspections des parquets. Le système dit
quet près le tribunal de paix où ils sont affectés. « de la semaine » sera donc abandonné dans
ses généralités, mais il doit être maintenu pour
D’autre part, pendant les 6 premiers mois de les raisons qui vont de soi en ce qui concerne
service, ils ne peuvent se voir confier seuls les affaires entrant en dehors des heures de
l’instruction des affaires inscrites en dehors service.
des heures de service. Les chefs des offices des
parquets sont spécialement chargés de leur
Section 3:
formation.
Attribution du chef de l’office
Section 2 : du parquet
Distribution des affaires La situation de chef de l’office du parquet en-
traîne la responsabilité de la bonne marche du
Il s’était progressivement introduit dans les
parquet.
parquets, la coutume de suivre dans la distri-
bution des affaires pénales le système dit « de Sans qu’il soit possible de donner une énumé-
la semaine », en vertu duquel les magistrats ration complète de ses devoirs, le chef du par-
reçoivent à tour de rôle l’instruction de toutes quet aura sous sa responsabilité :
les affaires entrées pendant la semaine. Ce sys- a) La distribution des affaires aux magistrats
tème présentait et présente, là où il est d’appli- sous ses ordres ;
cation, de graves inconvénients : b) Le visa des dossiers classés sans suite,
a) Il charge un magistrat déterminé d’un trop avant le classement définitif, s’il échet ;
grand nombre d’affaires à la fois et le met ce qui l’autorise à refuser le classement
dans l’impossibilité d’examiner ces affaires sans suite, à prescrire la proposition d’une
immédiatement et sérieusement ; amende forfaitaire ou la poursuite devant
b) Il fait une trop grande part au hasard dans le tribunal compétent ;
la distribution du service. Certains magis- c) La communication des dossiers qu’il es-
trats peuvent enregistrer des « semaines » time nécessaire ;
de nombreuses affaires difficiles, et d’autres d) Le visa des dossiers à fixer devant la ju-
pas ; ridiction, ce qui l’autorise à prescrire le
c) Ce système ne tient pas compte de l’en- classement sans suite ou la proposition du
combrement de certains cabinets et des paiement d’une amende forfaitaire ;
aptitudes de chacun ; e) La formation des jeunes magistrats mis à
d) La charge d’une seule affaire grave et déli- sa disposition ;
cate ne peut entraîner la monopolisation f) L’organisation et le fonctionnement du se-
de l’activité d’un magistrat instructeur, crétariat du parquet, la direction et la sur-
pendant une période prolongée. veillance du personnel qui y est attaché ;
Le système de la distribution des affaires au fur g) Les relations avec les autorités politiques
et à mesure des entrées selon les opportunités ou administratives, dans la mesure où elles
175

ne touchent pas à une instruction judi- de police judiciaire qui se charge d’exécuter les
ciaire déterminée ; devoirs prescrits par le magistrat instructeur.
h) L’établissement du programme général des C’est au magistrat instructeur et non à l’offi-
inspections des juridictions coutumières et cier de police judiciaire qu’il incombe de faire
des offices sous surveillance du ministère l’enquête, de mener l’instruction.
public, conformément aux directives de la
hiérarchie ; Section 2 :
i) L’établissement des prévisions budgétaires, Règles générales à suivre
des rapports périodiques, des notes bio- par le magistrat instructeur
graphiques, etc. ;
j) La signature de toutes les pièces pério-
1. Examen attentif par le magistrat
diques et de toutes les correspondances
instructeur dès réception des procès-
avec les tiers.
verbaux et des plaintes
Il est de la plus haute importance que les rela- Lorsqu’un procès-verbal ou une plainte par-
tions entre les magistrats attachés au même vient au parquet, le magistrat qui l’examinera
parquet soient empreintes de confiance et de devra le faire avec la plus grande attention, de
cordialité, ceci pour leur agrément personnel, manière à en dégager le ou les points impor-
mais aussi dans l’intérêt du service. tants.
Bien souvent, des enquêtes pâtissent de ce que
CHAPITRE III : les premières mesures d’instruction n’avaient
INSTRUCTIONS JUDICIAIRES été que partiellement en rapport avec les faits
ET DEVOIRS DU MAGISTRAT dénoncés, ou ne procédaient que d’une com-
INSTRUCTEUR préhension incomplète du document initial.

Section 1re : 2. Cas où tout acte d’instruction est


Généralités superfétatoire
L’examen des dossiers d’instruction ainsi que Un dossier d’officier de police est parfois suf-
les inspections des parquets révèlent que cer- fisamment complet pour que tout acte d’ins-
tains substituts n’ont pas une connaissance truction devienne superfétatoire.
exacte de leurs devoirs. Certaines enquêtes,
Il est inutile, dans un cas pareil, de procéder
même très importantes, laissent beaucoup à
à une nouvelle enquête sous prétexte qu’une
désirer au point que l’on pourrait parfois se
enquête de l’officier du ministère public doit
demander si certains magistrats ne perdent pas
suivre celle de l’officier de police judiciaire.
de vue que ce n’est pas aux accusés à prouver
L’enquête de l’officier du ministère public peut
leur innocence, mais au ministère public à éta-
se borner, dans ce cas, à l’interrogatoire de
blir leur culpabilité.
l’inculpé sur les points importants de l’affaire.
Une tendance générale se constate chez les
A cette occasion, le magistrat vérifiera minu-
substituts à se décharger des devoirs d’instruc-
tieusement l’identité de l’inculpé et la mention-
tion, qui entrent dans leurs attributions en tant
nera à son procès-verbal.
que magistrats instructeurs, sur les officiers de
police judiciaire.
3. Nécessité de prescrire tel ou tel devoir
Certains magistrats ne se donnent plus la peine d’instruction
d’interroger un prévenu ou un témoin résidant
Il peut arriver que l’enquête de l’officier de po-
au chef-lieu du parquet et c’est généralement
lice judiciaire soit insuffisante et que s’impose
le commissaire de police ou un autre officier
176

la nécessité d’accomplir tel ou tel devoir d’ins- instructeurs doivent avoir soin d’étudier pré-
truction. alablement de façon approfondie les éléments
Le magistrat vérifiera toujours si ce devoir ne d’instruction en leur possession de manière à
peut être accompli par lui-même plus rapide- établir la délégation la plus précise et la plus
ment et plus complètement que par un officier complète.
de police judiciaire à commettre rogatoirement C’est au magistrat instructeur qu’il appartient,
ou par réquisition d’information. dès qu’il reçoit une plainte ou les procès-ver-
Lorsqu’un acte d’instruction peut être sans baux d’information préliminaire, de déterminer
inconvénient accompli par le magistrat instruc- de façon précise tous les éléments qui lui sont
teur, il a le devoir d’y procéder lui-même. En indispensables pour étayer des conclusions et
procédant de cette façon, le magistrat hâtera se former une conviction.
la solution des affaires judiciaires, car il pourra La commission rogatoire et la réquisition
toujours, lors des interrogatoires auxquels il d’information destinée à lui apporter ces élé-
procédera, poser les questions qu’imposeront ments, doivent être établies de telle sorte, que
les développements imprévus de l’instruction. Il l’accomplissement consciencieux des devoirs
pourra même proposer séance tenante le paie- demandés ne puisse laisser dans l’ombre aucun
ment d’une amende transactionnelle lorsque de ces éléments.
l’interrogatoire lui aura fait apparaître le peu de
Les officiers de police judiciaire n’exercent,
gravité de l’infraction commise.
pour la plupart, des fonctions judiciaires qu’ac-
Lorsque l’enquête doit se poursuivre en dehors cessoirement à leurs fonctions principales. Ils
du chef-lieu du ressort, les substituts adressent manquent souvent d’expérience et de métier.
trop souvent aux officiers de police judiciaire Ils doivent y être guidés jusque dans les dé-
des réquisitions d’information en termes va- tails. Il ne peut leur être reproché de n’avoir
gues et généraux, sans préciser les devoirs à pas mené à bien une enquête, si le magistrat
accomplir, et qui les chargent en fait de pro- instructeur ne leur a pas précisé chacune des
céder eux-mêmes à l’instruction. La réquisition actes d’instruction à accomplir.
sera employée uniquement à l’égard des offi-
ciers de police judiciaire du ressort du parquet Mais il va de soi qu’après avoir satisfait aux
instructeur. devoirs prescrits, le substitut peut laisser à
l’officier de police judiciaire la faculté de poser
Dans les autres hypothèses, on aura recours toutes questions qu’il jugera utiles, de procé-
aux commissions rogatoires, l’exécution des der à telles perquisitions ou de procéder à tout
devoirs se faisant en dehors du ressort du par- autre devoir.
quet instructeur. Une copie de la réquisition
d’information ou de la commission rogatoire
doit être conservée au dossier. L’existence 4. Désignation d’un gardien des biens des
de ce document s’avérera très utile en cas de prévenus, récupération de ses salaires et
perte de l’original, de remise du dossier à un sort des biens saisis par l’officier de police
autre magistrat par suite de mutation ou pour judiciaire
tout autre motif. Le magistrat instructeur s’informera lors du
Le substitut est seul maître de l’instruction. premier interrogatoire d’un prévenu arrêté, si
Lorsqu’il a recours à un officier de police judi- l’officier de police judiciaire a pris les mesures
ciaire, il doit préciser exactement les devoirs nécessaires pour désigner un gardien des biens
qu’il ne peut accomplir lui-même, et lorsqu’il laissés à son domicile et si tous les objets sai-
s’agit d’un interrogatoire, il doit indiquer les sis entre ses mains ont été ou non transmis au
questions essentielles à poser. parquet, ou bien, dans le cas où la saisie a été
levée, restitués, soit au prévenu, soit au gardien
Pour la rédaction des réquisitions d’information
de ses biens.
ou des commissions rogatoires, les magistrats
177

Le chef de l’office du parquet adressera aux directement par l’officier de police judiciaire ou
officiers de police judiciaire de son ressort par le magistrat instructeur, soit avec la collabo-
des instructions précises pour que la bonne ration d’un juré ou d’un interprète à ce requis
conservation des biens du prévenu soit assu- régulièrement (articles 48 et suivants du Code
rée, et qu’ultérieurement aucune contestation de procédure pénale).
ne puisse intervenir à ce sujet.
Il en est de même de la récupération des Section 3:
sommes qui restaient éventuellement dues à Commissions rogatoires
titre de salaires. Le prévenu sera interpellé à à exécuter à l’étranger
ce sujet et le nécessaire sera fait pour que ces
sommes soient liquidées sans délai. Directives
L’interrogatoire du prévenu et les mesures L’attention des magistrats est attirée sur la ré-
prises seront consignées dans un procès-ver- daction souvent fautive des commissions roga-
bal qui sera versé au dossier administratif. Ce toires adressées par la voie hiérarchique aux
dossier sera consulté ensuite chaque fois que autorités judiciaires étrangères.
le prévenu ou le condamné introduira une
réclamation concernant la récupération de ses Il convient que la commission rogatoire men-
biens. tionne l’infraction qui justifie l’ouverture de
l’instruction non seulement par la citation des
articles du Code pénal, mais par la qualification
5. Désignation de tout officier de police
de l’infraction : vol simple, vol qualifié, abus de
judiciaire pour accomplir certains devoirs
confiance, escroquerie, etc.
d’instruction
La commission rogatoire est établie en raison
Il n’est pas inutile de souligner qu’aux termes
de l’incompétence de l’officier du ministère
de l’article 12 du Code de procédure pénale
public d’instruire en dehors de son ressort.
(Décret du 6 août 1959), les officiers du minis-
tère public peuvent charger de certains devoirs Il convient donc de justifier l’envoi de la com-
d’instruction tout officier de police judiciaire, mission rogatoire comme suit :
même un officier de police judiciaire à compé- Vu l’article 12 du Code congolais de procédure
tence restreinte. pénale (Décret du 6 août 1959).
Grâce à cette disposition, les officiers du mi- La commission rogatoire doit être transmise à
nistère public pourront dorénavant requérir, Monsieur le procureur du Roi ou de la Répu-
les officiers de police judiciaire spécialisés en blique à …………………..
certaines matières, mieux à même d’accomplir
les devoirs prescrits que des officiers de police La transmission se fait de parquet à parquet
judiciaire à compétence générale (voir exposé en suivant la voie hiérarchique et la voie diplo-
des motifs sous l’article 12 pré mentionné). matique.
La commission rogatoire doit donner pouvoir
6. Langue des prévenus et les témoins, de requérir le juge d’instruction ou de déléguer
langue dans laquelle les procès-verbaux tout officier du ministère public ou de la police
sont rédigés judiciaire pour l’exécution des devoirs prescrits.

Le prévenu ou le témoin a le droit de dépo- Les autorités judiciaires du Congo n’ont pas
ser dans la langue qu’il parle et comprend. Ce compétence pour décider des poursuites à
principe est consacré, en ce qui concerne le exercer à l’étranger. La commission rogatoire ne
prévenu, par l’article 18 de la Constitution. Les peut dès lors ordonner au procureur du Roi ou
procès-verbaux seront actés en français, soit de la République de déférer les inculpés devant
la juridiction étrangère.
178

S’il ya lieu d’estimer que les faits donnent 4. Copie de la commission rogatoire repo-
matière à poursuites à l’étranger, le dossier est sant au dossier judiciaire portera en marge
transmis pour disposition aux autorités étran- mention de l’envoi des copies aux procu-
gères. reurs généraux et aux procureurs de la
Il y a lieu éventuellement de faire suivre la République.
commission rogatoire d’une note explicative 5. Il sera procédé, mutatis mutandis, de la
résumant brièvement les faits de la cause et même façon pour les commissions roga-
précisant le libellé des textes législatifs d’appli- toires à exécuter par les parquets situés
cation, afin d’éclairer le magistrat commis et dans un même ressort de la Cour d’appel.
de lui permettre de recueillir tous les éléments
utiles à l’instruction. Section 5 :
En cas de proposition d’amende transaction- Mandats d’amener à exécuter en
nelle, la commission rogatoire précisera à qui dehors du parquet chargé
cette somme doit être envoyée et invitera le de l’instruction
prévenu à faire preuve du versement effectué
Il sera procédé pour l’envoi des mandats d’ame-
dans un délai déterminé.
ner en dehors du ressort du parquet chargé
de l’instruction conformément à la procédure
fixée pour l’envoi des commissions rogatoires.
Section 4 :
Commissions rogatoires à exécuter
Section 6 :
en dehors du parquet chargé de
Frais occasionnés par l’exécution des
l’instruction
commissions rogatoires émanant
Règles à suivre (1 à 5) de l’étranger
En vue d’accélérer l’exécution des commissions 1. Commissions rogatoires en matière
rogatoires adressées aux parquets dépendant pénale venant de l’étranger
d’un autre ressort, les magistrats suivront les
Il est de principe que les frais auxquels donne
règles ci-dessous :
lieu l’exécution des commissions rogatoires en
1. La commission rogatoire sera adressée matière répressive soient supportés, à titre de
directement au magistrat du parquet com- réciprocité, par la puissance sur le territoire de
pétent pour l’exécuter, avec pouvoir de laquelle ils sont faits, à moins qu’il ne s’agisse
délégation à un officier de police judiciaire. d’expertises longues et couteuses. Cette règle
En cas d’urgence, elle pourra être adressée se trouve exprimée dans la plupart des traités
directement à l’officier de police judiciaire internationaux et s’applique même dans le si-
compétent. lence de ceux-ci (Pandectes Belges, verbo com-
2. Copies de cette commission rogatoire se- mission rogatoire, n° 451, R.P.D.B.V., v. commis-
ront adressées au Procureur général et au sion, n° 148).
procureur de la République dont dépend le
parquet commis ; copies seront adressées 2. Commissions rogatoires en matière
également pour information au Procureur civile venant de l’étranger
général et procureur de la République
Les juges ne peuvent obtempérer aux com-
dont dépend le magistrat instructeur.
missions rogatoires émanant de l’étranger
3. L’original de la commission rogatoire por-
qu’autant qu’ils y sont autorisés par le gouver-
tera mention en marge de l’envoi des co-
nement et dans ce cas, ils sont tenus d’y donner
pies au procureur général et au procureur
suite (article 38 du Code de procédure civile).
de la République.
179

En transmettant ces commissions, le Ministre - des affaires dans lesquelles sont incul-
compétent y donne expressément l’autorisa- pés les justiciables devant la Cour
tion. Suprême de Justice ;
Sauf stipulation contraire de la convention par- - des affaires concernant les personnes
ticulière avec certains Etats étrangers, c’est le non justiciables devant la Cour Su-
Congo qui avance les frais, quitte à se les faire prême de Justice mais dont l’instruc-
rembourser par l’Etat requérant à qui il appar- tion est confiée au Procureur général
tient de prendre les mesures nécessaires pour de la République sur injonction du
parer aux risques de l’insolvabilité des parties, Ministre de la Justice ;
notamment en s’assurant qu’une provision - des affaires qui concernent les chefs
suffisante a été versée au greffe du tribunal (v. des religions dont le culte est admis
Lapradelle et Niboyet, Répertoire de droit inter- sur le territoire de la République :
national, Tome IV, verbo commission rogatoire catholique, protestant, musulman et
en matière civile, n° 285 et 286). Il suffira donc kimbanguiste.
que le greffier joigne un état des frais détaillé.
En ce qui concerne ces affaires, il y aura lieu
CHAPITRE IV: pour l’officier du ministère public de procéder
EXERCICE DE L’ACTION au préalable à une information et d’adresser au
PUBLIQUE Procureur Général de la République, par voie
hiérarchique, un avis d’ouverture d’information.
Section 1re : Ce n’est qu’avec l’accord du Procureur Géné-
Inscription des affaires au registre ral de la République que ces affaires pourront
du Ministère public être inscrites au registre du Ministère Public.
Toute décision de détention préventive lui est
1. Obligation pour les magistrats des également réservée au sujet de ces affaires.
parquets d’inscrire sans désemparer Lorsque l’instruction est ordonnée par le Pro-
au RMP tout procès-verbal ou toute cureur Général de la République, il y aura lieu
plainte de lui adresser une note de fin d’instruction.
Les poursuites ne pourront être exercées
La pratique consistant à différer l’inscription
qu’avec son accord ou son ordre.
au R.M.P. des affaires dont le parquet est saisi,
ou de les inscrire préalablement à des registres
spéciaux est formellement interdite. b) Cas des affaires où la décision des pour-
suites revient au Procureur général près la
Cette façon de procéder empêche le contrôle Cour d’appel
non seulement de l’ensemble de l’activité des
parquets, mais aussi de la suite réservée aux En ce qui concerne ces affaires, il y aura lieu
procès-verbaux et plaintes ne figurant pas ré- pour l’officier du ministère public de procéder
gulièrement audit registre. aussi au préalable à une information, en adres-
sant au Procureur Général près la Cour d’ap-
pel, par voie hiérarchique, un avis d’ouverture
2. Dérogation à l’obligation d’inscrire
d’information. Ce n’est qu’avec son accord que
immédiatement au registre du Mi-
ces affaires pourront être inscrites au Registre
nistère public tout procès verbal ou
du Ministère Public.
toute plainte :
La décision quant aux poursuites de ces per-
a) Cas où il s’agit des affaires pour lesquelles sonnes appartient aux Procureurs Généraux
la décision d’exercer les poursuites est ré- près les cours d’appel. Il en sera de même en
servée au Procureur Général de la Répu- ce qui concerne les détentions préventives de
blique, c’est-à-dire : ces personnes.
180

Une copie des avis d’ouverture des notes de En cas de poursuites des agents ou fonction-
fin d’instruction sera transmise au ministère naires de la DGM pour des actes n’ayant pas
dont relèvent les intéressés et éventuellement trait à l’exercice de leurs fonctions, l’officier du
au ministère de la Fonction Publique s’il s’agit ministère public ou l’officier de police judiciaire
des membres du personnel de carrière des ser- doit aviser le Directeur Général de la DGM.
vices publics de l’Etat, dont notamment : C’est aux procureurs près les cours d’appel
- les hauts fonctionnaires de l’administra- que sont réservés les droits de poursuites et
tion publique, des entreprises publiques, d’arrestation des intéressés, s’ils ont le rang de
des établissements et services publics, des haut fonctionnaire. Une copie des avis d’ouver-
magistrats autres que ceux justiciables de ture et des notes de fin d’instruction doit être
la Cour suprême de Justice en vertu de transmise au Ministère de l’Intérieur.
l’article 94, alinéa 2 de l’ordonnance-loi n°
82/020 du 31 mars 1982 portant Code de - Les députés provinciaux, les maires et leurs
l’organisation et de la compétence judi- adjoints, les présidents des conseils urbains
ciaires; qui au regard des textes qui les régissent,
sont justiciables de la Cour d’appel.
- les hauts fonctionnaires de l’Agence Na-
tionale de Renseignements (A.N.R.), de la L’article 9 de la loi n° 08/012 du 31 juillet
Direction Générale de Migration (D.G.M.). 2008 portant principes fondamentaux relatifs
En application de l’article 25 du décret-loi à la livre administration des provinces, en ce
n° 003/2003 du 11 janvier 2003 portant qui concerne les députés provinciaux, et l’ar-
création et organisation de l’Agence Na- ticle 120 de la loi organique n° 08/016 du 7
tionale de Renseignements, l’officier de octobre 2008 portant composition, organisa-
police judiciaire ou l’officier du ministère tion et fonctionnement des entités territoriales
public, avant d’interpeller ou de pour- décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et
suivre les agents de ce service revêtus les provinces, pour ce qui est des conseillers
de la qualité d’officier de police judiciaire urbains, communaux, de secteurs ou de chef-
pour des actes accomplis dans l’exercice ferie disposent que les personnes précitées ne
de leurs fonctions doivent demander l’avis peuvent être poursuivies, recherchées, arrê-
obligatoire de l’Administration Générale tées, détenues ou jugées en raison des opinions
de l’Agence. ou votes émis par elles dans l’exercice de leurs
fonctions. Elles ne peuvent, en cours de session,
En cas de poursuites des agents ou des fonc- être poursuivies ou arrêtées, sauf flagrant délit,
tionnaires de l’Agence pour des actes n’ayant qu’avec l’autorisation de l’Assemblée ou du
pas trait à l’exercice de leurs fonctions, l’offi- Conseil dont elles relèvent.
cier du ministère public ou l’officier de police
judiciaire doit aviser l’Administration Générale En dehors des sessions, elles ne peuvent être
de l’Agence. arrêtées qu’avec l’autorisation du Bureau de
l’Assemblée ou du Conseil, selon le cas, sauf en
En application de l’article 19 du décret-loi n° cas de flagrant délit, de poursuites autorisées
002/2003 du 11 janvier 2003 portant création ou de condamnation définitive. La détention
et organisation de la Direction Générale de ou la poursuite de l’une de ces personnes est
Migration, l’officier de police judiciaire ou l’offi- suspendue si l’organe dont elles font partie le
cier du ministère public, avant d’interpeller ou
requiert. La suspension ne peut excéder la du-
de poursuivre les agents de ce service revêtus
rée de la session en cours.
de la qualité d’officier de police judiciaire, pour
des actes accomplis dans l’exercice de leurs c) Lorsqu’il s’agit des personnes non justi-
fonctions, doivent demander l’avis obligatoire ciables devant la Cour d’appel, mais dont
du Directeur Général. les décisions de poursuites reviennent
181

aux Procureurs Généraux près les cours des Médecins (J.O. n° 14 du 15 juillet 1968, p.1305),
d’appel « l’exercice de l’action disciplinaire par le Conseil Na-
tional ou le Conseil provincial de l’Ordre des Médecins
Il s’agit notamment des : ne fait obstacle ni aux poursuites devant les tribunaux
répressifs, ni aux actions civiles en réparation d’un dom-
i) Autorités religieuses
mage, ni à l’action disciplinaire devant l’administration
C’est aux procureurs généraux près les cours dont dépend le médecin fonctionnaire ».
d’appel que sont réservés les droits de pour-
Les décisions de poursuites sont réser-
suites et d’arrestation en ce qui concerne ces
vées aux procureurs généraux près les
personnes.
cours d’appel, lorsqu’il s’agit d’actes in-
Il y a une exception à cette règle en ce qui
fractionnels accomplis par les intéressés
concerne les chefs des religions dont le culte
dans l’exercice de leurs fonctions.
est admis sur le territoire de la République. Le
cas de ceux-ci est réservé au Procureur Géné- Une perquisition ne peut avoir lieu dans le cabi-
ral de la République. net d’un médecin qu’en présence du Président
Provincial de l’Ordre des médecins ou de son
ii) Consuls
délégué et sur ordre ou sur décision des pro-
C’est aux procureurs généraux près les cours cureurs généraux près les cours d’appel, sauf
d’appel que sont réservés les droits de pour- flagrant délit. Le Président de l’Ordre national
suites et d’arrestation en ce qui concerne les- des médecins, le Ministre de la Santé publique
dites personnes. et éventuellement le Ministre de la Fonction
Les avis d’ouverture et les notes de fin d’ins- publique seront avisés des poursuites.
truction doivent être transmis en copie au v) Fonctionnaires de commandement
Ministère des Affaires Etrangères. de l’administration publique, entre-
prises publiques, établissements et
iii) Avocats inscrits au tableau de services publics autres que ceux jus-
l’Ordre et les personnes admises au ticiables de la Cour d’appel
stage préparatoire (ordonnance-loi n°
79/028 du 28 septembre 1979 sur le Bar- La décision de poursuivre appartient au Procu-
reau) reur général près la Cour d’appel en vertu de
l’article 13 de la procédure pénale. Aux termes
Aux procureurs généraux près les cours d’ap- de l’article 10 de la procédure pénale, les per-
pel sont réservés les droits d’arrestation et de sonnes susvisées ne peuvent, sauf infraction fla-
poursuites en ce qui concerne ces personnes. grante, être arrêtées qu’après avoir avisé leurs
Le Ministre de la Justice, le Bâtonnier de supérieurs hiérarchiques.
l’Ordre des avocats ou le doyen des avocats là
où il n’y a pas de bâtonnier, doivent être avisés d) Cas des personnes justiciables des tribu-
des poursuites. Une perquisition ne peut avoir naux de grande instance en vertu du privi-
lieu dans le cabinet d’un avocat qu’en présence lège de juridiction
du bâtonnier ou du doyen des avocats ou de
son délégué et sur autorisation des procureurs Il s’agit notamment des conseillers urbains,
généraux près les cours d’appel, sauf flagrant des bourgmestres, des chefs de secteurs, des
délit. chefs de chefferies et leurs adjoints, en vertu
de l’article 121 de la loi organique n° 08/016
iv) Médecins du 7 octobre 2008 précitée. Ces personnes
En application de l’article 26 de l’ordonnance- jouissent en outre des immunités comme dit
loi n° 68-070 du 1er mars 1968, créant l’ordre précédemment.
182

La décision des poursuites de ces personnes Il convient, en effet, lorsqu’une telle décision
revient au procureur de la République. Il en est raisonnable, qu’elle soit prise immédiate-
est de même de la décision de leur arrestation ment, ne fût-ce que pour mettre fin à l’incer-
provisoire. titude de l’inculpé et aux suspicions dont il fait
l’objet. Mais une note de classement leur sera
e) Cas où les fais visés ne sont manifestement
envoyée chaque fois qu’il s’agit d’une affaire qui,
pas constitutifs d’infraction
le cas échéant, requiert l’autorisation du Pro-
Dans ce cas, l’inscription se fera dans un re- cureur Général de la République, du Procureur
gistre spécial dénommé « Registre des faits non général ou du procureur de la République pour
infractionnels » (RFNI) et le dossier sera com- l’exercice des poursuites.
muniqué au chef de l’office à la fin du mois.
Les autorités administratives ne doivent plus
L’inscription au R.M.P. doit en effet être faite
être avisées des cas d’infractions à la police
avec discernement. Certains magistrats consi-
de roulage sans lésions de personnes et sans
dèrent comme infractionnels les choses les
plus invraisemblables. ivresse du conducteur, pour autant que ces
affaires soient classées sans suite ou terminées
f) Cas des procès-verbaux d’amendes tran- après paiement d’une ou plusieurs amendes
sactionnelles proposées à l’initiative des forfaitaires. Il en est de même pour la divaga-
officiers de police judiciaire et payées par tion d’animaux sauf si l’infraction a été cause de
les contrevenants blessures aux personnes.
Ceux-ci ne seront inscrits au RMP qu’en cas Il va cependant sans dire que le procureur de
de poursuite ou d’annulation de modification la République, le Procureur général ou le Pro-
des invitations faites, décidées par l’officier du cureur Général de la République conservent
ministère public. Lesdits procès-verbaux seront
le droit de revenir sur des classements dont
inscrits dans un registre spécial, dit « Registre
ils ont eu l’occasion d’apprécier les motifs, soit
des amendes transactionnelles » (RAT). Ils y sont
par des notes de classement, soit en cours
inscrits sous un seul numéro par mois et par
territoire ou ville. Ainsi par exemple : RAT n° d’inspections, soit par l’examen des pièces pé-
mois de juin 2011, territoire de 200 PV. riodiques.
Chaque chef d’office veillera à ce que ses magis-
g) Accidents du travail trats communiquent régulièrement les dossiers
Lorsqu’il s’agira d’accidents du travail, sauf s’ils classés. Il visera ces dossiers. La transmission
nécessitent une enquête du chef d’imprudence, au chef d’office des dossiers se fera mensuel-
de négligence etc., ou s’ils ont provoqué la lement. Le chef d’office avisera son supérieur
mort ou une invalidité permanente. Les autres hiérarchique, s’il constate que certains classe-
dossiers seront dans une farde spéciale : « acci- ments ordonnés par ses magistrats sont injus-
dent du travail » ; tifiés ou lorsque l’instruction traîne sans raison
h) Mandant d’amener, commissions roga- plausible.
toires et demande de recherche émanant
d’autres marquets Section 3 :
Ils seront inscrits dans un registre spécial appe- Décision d’exercer
lé « registre autres parquets » (RAP). les poursuites

Section 2 : Les décisions d’exercer les poursuites sont


Classement des affaires réservées :
L’autorisation préalable du Procureur général - Au Procureur général de la République
ou du procureur de la République n’est jamais dans les cas visés au § 2.1. de la Section 1ère
nécessaire en ce qui concerne les classements. du présent chapitre ;
183

- Aux procureurs généraux près les cours a) Les affaires dont la décision de poursuite
d’appel dans les cas visés au même cha- est réservée, suivant les distinctions éta-
pitre, même section, § 2.2 et 3 ; blies précédemment ;
- Aux procureurs de la République près le b) Les affaires relatives à des infractions pour
tribunal de grande instance pour les af- lesquelles la loi commine soit la peine de
faires qui impliquent les fonctionnaires et mort soit la servitude pénale à perpétuité
agents des services publics, établissements soit une peine de travaux forcés ou de ser-
publics, entreprises publiques et qui n’ont vitude pénale de 20 ans ;
pas été réservées au Procureur général
de la République ni au Procureur général N.B. : Au moment de l’actualisation de la présente
près la cour d’appel et pour les affaires qui circulaire, l’Assemblée Nationale examine en deu-
concernent les justiciables devant les tri- xième lecture, la proposition de loi portant suppres-
bunaux de grande instance. sion de la peine des travaux forcés.
c) Les affaires relatives à des faits non repris
Section 4 : sous les literas a et b mais qui, par leur ca-
Poursuites après proposition d’une ractère exceptionnel, par les circonstances
amende transactionnelle qui les entourent, par leur répétition ou
pour toute autre raison, présente une gra-
- Lorsqu’un magistrat établit une note dans vité telle qu’il y a intérêt à les porter à
laquelle il propose un classement par la connaissance du procureur de la Répu-
amende transactionnelle, le chef de l’office blique ou du Procureur général.
qui a marqué accord l’autorisera, en cas de
non paiement de l’amende, à poursuivre Ces pièces d’usage qui mentionneront la déci-
sans lui en référer à nouveau. sion du procureur de la République et, le cas
- Il est en effet certain que lorsque le échéant, ses avis et considérations, faciliteront
chef de l’office approuve une proposition la tâche du magistrat appelé, en cas de pour-
d’amende transactionnelle, c’est qu’il es- suites, à requérir devant les cours et tribu-
time les faits établis ; donc, le refus de la naux. Le procureur de la République devra s’en
transaction proposée doit toujours entraî- référer au Procureur général chaque fois qu’il
ner les poursuites. sentira en lui la moindre hésitation, le moindre
- Il va sans dire que ces instructions ne sont scrupule.
que générales et que le chef de l’office Il en est de même chaque fois qu’une affaire,
peut toujours se faire soumettre à nou- soit en raison de la personnalité de l’inculpé,
veau le dossier avant les poursuites s’il le soit en raison de telle circonstance ou de telle
juge nécessaire ou opportun. considération spéciale, paraîtra délicate. Le
Procureur général près la Cour d’appel agira
de même à l’égard du Procureur général de la
Section 5 :
République.
Avis d’ouverture et
note de fin d’instruction 2. Contenu et nombre d’exemplaires
des avis d’ouverture d’instruction
1. Affaires pour lesquelles un avis d’ou-
verture et une note de fin d’instruc- Dès l’ouverture d’une enquête dont les offi-
tion s’imposent ciers du ministère public ont à aviser le pro-
cureur de la République, le procureur général
Feront l’objet d’un avis d’ouverture et de note
ou le Procureur général de la République, le
de fin d’instruction (ou les deux réunis en un
magistrat instructeur enverra aussitôt un avis
seul document) :
184

qui mentionnera le numéro d’inscription de Cette note pourra être très concise, mais devra
l’affaire au registre du ministère public ou dans être objective et claire et se présenter comme
un registre ad hoc, les renseignements d’iden- la conclusion de quelqu’un qui viendrait de lire
tité relatifs à l’inculpé, la qualification des faits le dossier. Si l’enquête a été complète, cette
avec indication du texte applicable, la date et le note sera toujours aisée à rédiger (voir mo-
lieu de leur perpétuation. Les faits seront expo- dèle : annexe II).
sés sommairement et le magistrat instructeur A moins de modifications à y apporter, il n’y
conclura provisoirement. a plus lieu de reproduire dans la note de fin
L’avis sera établi en un nombre d’exemplaires d’instruction l’identité complète, la prévention,
pour que, nulle part, il ne doive être reproduit. l’exposé des faits, etc. Les notes de fin d’ins-
Cet avis qui portera, dans tous les exemplaires, truction seront également établies, suivant le
le numéro d’indicateur, sera envoyé au procu- cas, en trois exemplaires au moins et en huit
reur de la République et, par ce dernier, au Pro- au plus.
cureur général, et éventuellement au Procureur Les procureurs généraux près les cours d’ap-
général de la République. Le cas échéant, un pel devront transmettre au Procureur général
exemplaire sera adressé par le procureur de la de la République leurs avis et considérations
République à l’autorité administrative dont re- concernant les notes de fin d’instruction qu’ils
lève l’inculpé. Les avis seront donc établis, sui- lui adressent.
vant le cas, en trois exemplaires au moins et en
huit exemplaires au plus. Ils seront conformes Section 6 :
au modèle ci-joint (voir annexe I). Enfant en conflit avec la loi
3. Contenu et nombre d’exemplaires Une copie supplémentaire de la note de fin
de la note de fin d’instruction d’instruction portant la mention : « Copie à la
direction de l’enfant en conflit avec la loi » sera
Au moment du classement, de la poursuite
transmise au Procureur général, pour ce qui
ou de l’envoi du dossier aux fins de fixation
concerne les mineurs. La loi n° 09/001 du 10
d’audience, le magistrat instructeur établira
janvier 2009 portant protection de l’enfant a
une note de fin d’instruction qui précisera ou
remplacé le décret du 6 décembre 1950 sur
complètera l’avis initial en ce qui concerne la
l’enfance délinquante. Ses dispositions perti-
prévention, les preuves ou éléments recueillis,
nentes parlent de l’enfant en conflit avec la loi.
et contiendra l’examen de la question de droit,
si elle se pose. Le libellé de la prévention est
d’une importance primordiale. Un soin tout
particulier doit être apporté afin de ne pas CHAPITRE V :
omettre un élément de fait ou de droit dont le TRANSMISSION DES DOSSIERS
tribunal doit être saisi. JUDICIAIRES
Ce libellé de prévention doit donc contenir
l’énumération de tous les éléments de fait Section1re:
constituant les infractions, leur qualification Constitution des dossiers
en droit et citer les articles de la loi qui les et transmission au Procureur général
répriment. Les témoins à citer seront mention-
nés. La durée de la détention préventive sera Le magistrat instructeur joindra le dossier ju-
précisée. Les conclusions du magistrat instruc- diciaire à toute note de fin d’information ou
teur seront accompagnées de la mention des d’instruction transmise au procureur de la
circonstances qui militent en faveur de telle ou République. Celui-ci transmettra le dossier au
telle décision. Procureur général ou au Procureur général de
la République à l’appui desdites notes concer-
185

nant les affaires pour lesquelles la décision de au parquet compétent s’il fait partie de son res-
classement sans suite, de classement après sort, ou son collègue s’il fait partie d’un autre
paiement d’une amende transactionnelle ou la ressort, au sein d’un même ressort d’une Cour
décision des poursuites leur est réservée. d’appel.
Tout dossier qui est transmis par le magistrat Si la transmission doit être faite à un parquet
instructeur doit être dument inventorié et clas- faisant partie du ressort d’une autre Cour
sé, en règle générale, par ordre chronologique, d’appel, le dossier sera adressé au Procureur
en commençant par la plainte ou le premier général qui en assurera l’acheminement.
procès-verbal, ou exceptionnellement, pour les Il est donc formellement interdit de transférer
affaires concernant plusieurs infractions, par des dossiers directement de parquet de grande
ordre logique.
instance à parquet de grande instance, ou de
Il est vivement conseillé aux magistrats d’éta- parquet près le tribunal de paix à parquet près
blir leurs procès-verbaux en double, de coter le tribunal de paix.
et de parapher les pièces de leurs dossiers au
fur et à mesure de la poursuite de l’instruction. CHAPITRE VI:
L’inventaire sera établi et signé par le secrétaire DE L’AVIS À DONNER AUX
du parquet. Il doit préciser la nature de chaque AUTORITÉS POLITIQUES
pièce. Le dossier judiciaire devra préalablement ET ADMINISTRATIVES
être purgé de toute correspondance adminis-
DE L’OUVERTURE D’UNE
trative ou de service, qui sera classée dans le
INSTRUCTION À CHARGE DES
dossier administratif.
MEMBRES DE LEUR PERSONNEL
Par correspondance administrative ou de ser- OU DE TIERS ET DE LA SOLUTION
vice, il faut entendre notamment les corres- INTERVENUE
pondances émanent du Procureur général de
la République, du Procureur général ou du pro-
Section 1re:
cureur de la République et celles leur adres-
sées, opinions et avis qu’elles peuvent contenir,
Informations à donner
doivent rester secrètes pour tous ceux qui Les autorités politiques et administratives
sont autorisés à prendre connaissance du dos- doivent, dans l’intérêt général, être informées
sier répressif, par exemple les prévenus et leurs non seulement de tous agissements délictueux
conseils. reprochés à leurs subordonnés, mais encore,
En règle générale, les correspondances de de l’exercice de l’action publique et de la solu-
quelque nature qu’elles soient qui n’ont pas tion intervenue à charge de leurs administrés
pour objet d’éclairer les faits, de fournir des lorsqu’il s’agit de faits qui, par leur gravité, leur
éléments de preuve ou de renseignements, ne répercussion possible sur le bon ordre ou la
doivent pas figurer au dossier répressif. tranquillité publique ou par la qualité de leur
auteur, appellent leur légitime attention.
Section 2: Pour les autorités politiques et administratives,
Transmission des dossiers ces communications, en raison de la responsa-
d’un parquet à un autre bilité du bon ordre politique et social qui leur
Le dossier à transmettre pour compétence ou incombe dans leur ressort respectif, présentent
disposition à un autre parquet, sera, après avoir le plus grand intérêt. Pour des raisons d’ordre
été inventorié et classé, communiqué au procu- pratique, ces communications seront faites par
reur de la République ou au procureur général les magistrats qui détiennent la décision de
selon le cas, qui en vérifiera la nécessité. C’est poursuivre suivant les critères exposés ci-des-
le procureur de la République qui l’adressera sus.
186

Le procureur de la République avisera les auto- une copie des jugements intervenus en cause
rités locales de l’ouverture d’une instruction à ministère public contre les personnes investies
charge des agents subalternes de l’administra- d’un mandat politique ou des fonctionnaires et
tion, ou des agents des cadres spéciaux équiva- agents de l’administration. La transmission se
lents placés sous leurs ordres. Il les avisera de fera d’office si le jugement est passé en force
la délivrance d’un mandat d’amener, de la mise de la chose jugée. En dehors de ce cas, il ne
en détention préventive ou du paiement d’une sera transmis que sur demande de l’autorité
amende transactionnelle et du dispositif de la intéressée.
sentence définitive. Mais il conviendra que le procureur de la Ré-
Les mêmes communications seront faites aux publique ou le Procureur général, selon le cas,
autorités intéressées par le procureur de la porte à sa connaissance le dispositif de tout ju-
République, le Procureur général près la Cour gement, même si celui-ci n’est pas encore passé
d’appel ou le Procureur général de la Répu- en force de chose jugée. Dans les cas envisagés,
blique pour les affaires dont la décision des les jugements rendus sur appel ou sur opposi-
poursuites leur est réservée. tion seront également transmis en copie.
Lorsqu’une instruction est ouverte à charge
d’une personne investie d’un mandat public ou
contre un agent ou fonctionnaire, il n’incombe CHAPITRE VII :
pas au parquet de demander à leurs supérieurs RENSEIGNEMENT À FOURNIR
s’ils n’ont pas à formuler d’objection contre PAR LES PARQUETS ET LES
les poursuites envisagées. Il appartient à ces TRIBUNAUX DE POLICE AUX
autorités d’agir d’initiative auprès du magis- PARTIES ET AUX PERSONNES
trat intéressé pour faire valoir les raisons qui INTÉRESSÉES
paraitraient militer contre l’exercice de l’action
publique. Section 1re:
Les autorités avisées de l’action publique pro- Délivrance de copies
jetée, lorsqu’il s’agit de faits graves de nature et communications
à attirer l’attention du gouvernement sur les des dossiers répressifs
délinquants nationaux ou étrangers, doivent
informer les autorités judiciaires, dans chaque Aux termes de l’article 21 de l’ordonnance-loi
cas particulier, de l’intérêt politique qui est en n° 82/020 du 31 mars 1982 portant Code de
jeu et de l’opportunité éventuelle d’un classe- l’organisation et de la compétence judiciaires,
ment sans suite. « en matière répressive ou disciplinaire, sans
préjudice du droit des parties en cause de
Bien que le parquet ne soit nullement lié par les prendre connaissance et de recevoir copie
avis des autorités politiques ou administratives, du dossier de la poursuite lorsque le tribunal
il conviendra de ne pas passer outre à ceux-ci est saisi du fond de la cause et jusqu’à déci-
qu’avec la plus grande circonspection et après sion définitive, aucun acte d’instruction et de
mûre réflexion. procédure ne peut être délivré sans l’autorisa-
tion du Procureur général près la cour d’Appel
Section 2: et au niveau de la Cour Suprême de Justice,
Transmission des copies sans l’autorisation du Procureur général de la
de jugements République. Toutefois, sur demande des parties,
la plainte, la dénonciation, les ordonnances, les
Le procureur de la république ou le Procureur
jugements et les arrêts sont communiqués ou
général, selon le cas, transmettra au gouverne-
délivrés en expédition ».
ment de province ou à l’autorité concernée,
187

Le Procureur général de la République ou le et même des mesures d’instruction ou autres


Procureur général près la Cour d’appel détient qu’ils sont amenés à prendre dans l’exercice
seul les dossiers répressifs et disciplinaires des droits que la loi leur confie.
qu’ils soient en cours ou clôturés. Seul, il peut De semblables correspondances sont à désap-
apprécier l’utilité ou les inconvénients de la
prouver entièrement. Elles sortent du rôle
communication, même au civil, des pièces d’un
dévolu du magistrat instructeur. Elles exposent
dossier répressif ou disciplinaire. Par dossiers
celui-ci à violer le secret des instructions et à
disciplinaires, il faut entendre les dossiers des
le mettre dans la situation de discuter, si pas
magistrats.
même de défendre les actes de son ministère.
Quant aux dossiers disciplinaires ouverts à
Le magistrat instructeur n’a à rendre de compte
charge des fonctionnaires et agents de l’ordre
de ses actes à personne, sauf à ses chefs. Il
judiciaire et de la police judiciaire des parquets,
s’abstiendra de toute correspondance avec des
le Procureur Général de la République ou le
tiers, quels qu’ils soient, au sujet des affaires qui
Procureur général près la Cour d’appel n’est
ressortissent à ses fonctions d’ordre répressif.
pas le dépositaire, la discipline de ce personnel
Si cependant, en certains cas, quelque commu-
lui ayant été retirée.
nication à un tiers ou au prévenu était néces-
saire, la forme verbale seule est admise.
Section 2:
Renseignements à fournir Il en sera de même pour les admonestations ou
aux parties remontrances, les conseils ou explications que
le magistrat peut-être appelé à donner. Si l’inté-
Le magistrat instructeur a l’obligation d’infor- ressé se trouve trop éloigné du magistrat pour
mer d’office le plaignant de la suite réservée à que celui-ci puisse procéder lui-même, par voie
sa plainte. Il avisera celui-ci du classement sans orale, à son office, il est indiqué que le magistrat
suite, du paiement d’une amende transaction- cherche, parmi les officiers de police judiciaire,
nelle ou de la décision de poursuivre. un porte-voix capable, et indique à celui-ci, par
En cas de classement sans suite, les pièces ver- des instructions précises, l’objet des commu-
sées au dossier par le plaignant ou saisies entre nications verbales à faire à l’intéressé. Seuls les
ses mains lui seront immédiatement restituées chefs des offices peuvent correspondre avec les
et sans attendre qu’elles soient réclamées, tiers.
par exemple les pièces comptables, en cas de
plainte du chef d’abus de confiance. CHAPITRE VIII :
REGISTRES À TENIR
Le magistrat instructeur donnera également, à
la demande du dénonciateur, connaissance à ce AUX PARQUETS
dernier des suites données à la dénonciation.
Le dénonciateur a un intérêt à recevoir ces Section 1re:
renseignements, car sa dénonciation engage sa Parquet près le tribunal de paix
responsabilité.
Il sera tenu au siège de chaque parquet :
Section 3:
Correspondance de service
1. Un registre du Ministère public
des membres du parquet
avec des tiers a) Affaire à inscrire au registre du ministère
Certains membres du parquet engagent des public
correspondances avec des tiers, voire avec les Seront inscrites au registre du ministère public,
prévenus, au sujet des affaires qu’ils traitent sauf exceptions prévues précédemment, toutes
188

les affaires dont seront saisis les magistrats at- ii) Nationalité
tachés au parquet. Les inscriptions au registre
Pour les Congolais l’abréviation C. suffit.
du ministère public se feront sous un numéro Pour les ressortissants étrangers, il y a lieu
d’ordre dont la série sera continue. de mentionner le nom du pays.
Les affaires dont les magistrats du parquet
seront saisis hors du siège au cours de leurs iii) Qualification préventive
déplacements seront inscrites au registre du Ici encore, les officiers du ministère pu-
ministère public à leur rentrée au siège. blic se contentent trop souvent d’inscrire
Les affaires dont seront saisis les magistrats ré- comme qualification préventive celle qui
sidant d’une façon permanente dans une loca- résulte du procès-verbal initial de l’offi-
lité autre que celle du siège du parquet, seront cier de police judiciaire, sans se préoccu-
inscrites dans un registre du ministère public per des modifications qui peuvent y être
séparé, tenu par les magistrats intéressés. Ils apportées par la suie au cours de l’instruc-
établiront les pièces périodiques pour ce qui tion. Si telles modifications se produisent,
concerne les affaires y inscrites et les transmet- les changements nécessaires doivent être
tront au siège du parquet. apportés au registre du ministère public
et aux tableaux trimestriels. Une brève
Lorsqu’une affaire sera renvoyée par le par-
mention dans la colonne « observations »
quet au juge du tribunal de police, mention de
expliquera la raison des modifications
renvoi sera faite au R.M.P. Cette mention est la
apportées.
dernière à porter au registre, jusqu’au moment
où l’indication des mentions relatives aux juge-
ments pourra y être portée. c) Détention préventive
La détention préventive éventuellement subie
b) Mentions à porter au registre du minis- par le prévenu doit être mentionnée au registre
tère public du ministère public : date de l’arrestation, date
de la mise en détention préventive, date des
i) Nom, post-noms, prénoms et profession ordonnances confirmatives et éventuellement
des prévenus la date de la mise en liberté.
Trop souvent les officiers du ministère
public se contentent de renseigner le nom d) Solution réservée à l’affaire inscrite au
tel qu’il est orthographié au procès-verbal R.M.P.
initial. Il en résulte, si lors de l’avis d’ou-
verture d’instruction donné au Parquet La solution intervenue sera transcrite au
général, le nom a été orthographié sur le R.M.P. :
vu de pièces officielles, qu’il correspond i) Date du jugement et tribunal qui l’a
parfois peu ou pas du tout au nom inscrit prononcé et le dispositif du juge-
au R.M.P., et que la fiche établie au Par- ment ;
quet général ne peut être retrouvée lors ii) Classement sans suite, avec un bref
de la vérification des pièces. Il s’ensuit exposé des motifs qui ont justifié le
également que les lacunes et erreurs dans classement ; date de classement et
l’identité des prévenues se répètent dans éventuellement les références à la dé-
les jugements et ensuite dans le casier cision du procureur de la République
judiciaire. ou du Procureur général ;
Ces conséquences néfastes seraient iii) Classement après paiement d’une
évitées si les modifications nécessaires amende transactionnelle : montant
étaient faites en temps opportun au re- de l’amende, des dommages-intérêts
gistre du ministère public, par le magistrat et en matière sociale des arriérés de
intéressé. cotisation payés ; dates des paiements,
189

références à l’accord du procureur de dans la tenue du R.O.S. Il importe également


la République ou du Procureur géné- pour information de la juridiction d’appel
ral. qu’elle soit mise en possession de tous les
éléments dont le premier juge a disposé. Les
e) Réinscription d’une affaire au R.M.P. objets saisis seront conservés avec soin dans
un magasin, à défaut de leur transmission à la
Lorsqu’une affaire concernant plusieurs préve- COGESBISCO.
nus est inscrite au R.M.P. et reçoit une solution
pour un ou certains prévenus, elle doit être 5. Un registre d’exécution des jugements
rayée pour tout et réinscrite sous un nouveau
Y sera inscrit le dispositif des jugements de
numéro en ce qui concerne les prévenus pour
condamnation dans toutes les affaires inscrites
lesquels elle n’a pas reçu de solution.
au registre du ministère public, à l’exception de
En ce cas, sous ce nouveau numéro d’inscrip-
celles renvoyées aux juges de police ou trans-
tion, l’ancien numéro sous lequel l’affaire était
mises à un autre parquet.
primitivement inscrite sera mentionné.
6. Un registre dénommé « registre des
2. Un registre dénommé « Registre tutelles » (R.T.)
autres parquets » (R.A.P.) Sera tenu au siège de chaque parquet un registre
Le R.A.P. sera tenu au siège de chaque parquet. des tutelles.Y seront inscrites les doléances des
Y seront inscrits les mandats d’amener, les personnes physiques lésées qui seraient inaptes
commissions rogatoires etc., émanant d’autres à ester en justice, à assurer leur défense ou à y
parquets. pourvoir (article 8 du code de l’organisation et
de la compétence judiciaires).
3. Un registre dénommé « Faits non
infractionnels » (RFNI) Section 2:
Parquet de grande instance
Y seront inscrits tous les faits qui manifeste-
ment ne constituent pas une infraction. Le procureur de la République tiendra à son
siège, outre les registres tenus au parquet près
4. Un registre des objets saisis « ROS » le tribunal de paix, le registre du ministère
Un registre des objets saisis est tenu par le public et celui d’exécution des jugements, au
magistrat résidant d’une façon permanente degré d’appel
dans une localité autre que celle du parquet. Y
seront inscrits tous les objets dont la saisie a Section 3:
été opérée par les magistrats du parquet ou les Parquet général
officiers de police judiciaire.
Les mêmes registres que ceux tenus au parquet
Lorsque les poursuites ont été décidées, le dos-
de grande instance seront tenus mutatis mutan-
sier dument inventorié est transmis au greffe
dis au Parquet général et au Parquet général de
compétent, par cahier de transmission. Les
la République.
objets saisis, sans exception, s’ils n’ont pas été
transmis à la Commission de gestion des biens
saisis et confisqués (COGEBISCO), seront éga- Section 4 :
lement transmis et accusé de réception sera Numéros d’ordre des registres
délivré par le greffier. Cet accusé de réception Les inscriptions aux registres sus indiqués se
peut consister en une simple signature sur le
feront suivant un numéro d’ordre dont la série
R.O.S. du parquet.
sera renouvelée tous les 5 ans.
Des négligences ont souvent été constatées
190

CHAPITRE IX : appel. Dans ce cas, il indique les motifs de son


PIÈCES ET RAPPORTS À ENVOYER appel1.
AU PROCUREUR GÉNÉRAL
Section 4 :
Section 1 : re Transmission des jugements en cas
Avis d’ouverture et note de fin de condamnation à une peine de
d’instruction (dans le cas prévus servitude pénale supérieure à un an
précédemment) Est transmise au procureur de la République ou
au Procureur général, immédiatement après la
Au maximum, les avis seront établis en huit sentence, la copie de jugement de toute affaire
exemplaires repartis comme suit : un exem- dans laquelle une peine de servitude pénale
plaire destiné au dossier du parquet instruc- supérieure à un an a été prononcée.
teur, six (6) exemplaires à envoyer au procu-
reur de la République qui les répartira comme Section 5:
suit : un à envoyer pour les services d’archives, Communication du dispositif
un exemplaire à l’autorité administrative dont du jugement
relève le prévenu, quatre exemplaires à envoyer Le dispositif du jugement intervenu dans le cas
au Procureur général qui les repartira comme des poursuites réservées devra être communi-
suit : un exemplaire pour ses archives, un exem- qué au Procureur général de la République, au
plaire au Procureur Général de la République procureur ou au procureur de la République
pour les cas où les décisions de poursuites lui avant la transmission du jugement.
sont réservées, un exemplaire au Ministère de
la Justice, un exemplaire au Ministre dont dé- Section 6:
pend le prévenu. Bulletin de condamnations

Section 2: Lorsque le jugement de condamnation est défi-


nitif, un bulletin de condamnations est adressé
Nombre d’exemplaires
en double exemplaire au Procureur général
de jugements à transmettre
pour les besoins du casier judiciaire. Le Procu-
Les jugements seront transmis en autant reur général de la République en est informé.
d’exemplaires et dans les mêmes conditions
que les avis d’ouverture et les notes de fin Section 7:
d’instruction. Rapport des inspections
de la prison du chef-lieu
Section 3:
Transmission des jugements en cas Ces rapports doivent être envoyés mensuelle-
de condamnation à servitude pénale à ment.
perpétuité ou en cas d’acquittement
Est transmise au procureur de la République ou
au Procureur général, immédiatement après la 1
L’appel est interjeté d’office par le ministère public
sentence, la copie du jugement de toute affaire si la peine de mort est prononcée. Dans les autres
dans laquelle la servitude pénale à perpétuité cas, même si la juridiction du jugement l’a suivi dans
ou l’acquittement a été prononcée, à moins ses réquisitions, le ministère public peut toujours
interjeter appel à toutes fins (Sohier., Procédure pénale,
que l’officier du ministère public n’ait interjetée n° 745, p. 292; A. Rubbens, Instruction criminelle et
procédure pénale, n° 258, page 264 ; Braas, Précis de
procédure pénale, Tome II, n° 761, p.664).
191

Section 8: Tableau modèle A


Transmission des copies des Le registre du ministère public est constitué
jugements rendus en matières civile et d’un registre à volets, composé de 100 fois
commerciale deux pages, dans lequel sont portées toutes les
Ces copies doivent être transmises mensuelle- affaires du trimestre en cours. Les premières
ment au début du mois. pages, inamovibles, de couleur blanche, consti-
tuent l’original du registre du ministère public
et sont destinées aux archives du parquet
Section 9: concerné.
Rapports mensuels
sur l’activité des parquets Les secondes pages, de couleur jaune, amo-
vibles, doivent être transmises à la fin du tri-
Le rapport mensuel sur l’activité des parquets mestre par voie hiérarchique au Procureur
(voir modèle annexe III) doit être rédigé avec général près la cour d’appel, accompagnées des
soin. A la suite des statistiques figureront, observations d’usage. Ces pages constituent le
pour chaque magistrat instructeur, y compris tableau modèle A. La nature et le dernier acte
éventuellement le chef de l’office du parquet, d’instruction devront toujours être mention-
les mêmes renseignements. A noter, pour évi- nés dans la colonne « observations ». Un avis
ter toute discordance dans les chiffres, que les d’ouverture et une note de fin d’instruction ne
substituts ne peuvent considérer une affaire peuvent être considérés comme un acte d’ins-
comme terminée qu’après l’accord du procu- truction. Néanmoins, il convient, le cas échéant,
reur de la République ou du Procureur général, d’en porter la référence avec numéro et date.
selon les instructions en vigueur.
Tableau modèle B
Chaque magistrat indiquera ensuite le nombre
des détenus préventifs, ainsi que le nombre Dans un registre identique au registre du minis-
des prévenus libres et des témoins et fournira tère public, sont reprises les affaires inscrites
une justification succincte pour ceux qui sont avant le trimestre en cours et restées en cours
à la disposition du parquet depuis plus de trois d’instruction ou non encore solutionnées pen-
mois. dant le trimestre. Les pages inamovibles sont
de couleur rouge, tandis que les pages amo-
En ce qui concerne la rubrique 4 du modèle
vibles sont de douleur orange. Pour les surplus,
annexe III, les affaires fixées seront considé-
il y a lieu de se reporter aux instructions don-
rées comme terminées pour le parquet. Inutile nées en ce qui concerne le registre modèle A.
d’introduire dans le tableau une rubrique des
affaires jugées.
Tableau modèle C
Les dossiers réouverts doivent faire l’objet
d’une nouvelle inscription au R.M.P. Si des Dans un registre identique au registre du minis-
pièces de dossiers réouverts sont transmises tère public, sont reprises les affaires inscrites
au Procureur général, il est indispensable de avant le trimestre en cours et qui ont reçu une
rappeler les antécédents et spécialement le solution durant le trimestre. Les pages inamo-
numéro du R.M.P. précédent. vibles sont de couleur verte, tandis que les
feuilles amovibles sont de couleur bleue. Pour
le surplus, il y a lieu également de se reporter
Section 10: aux instructions données ci-dessus.
Tableaux trimestriels
du registre du ministère public 2 – Parquets de grande instance et par-
quets généraux (Mêmes observations
1. Parquets près les tribunaux de paix que ci-dessus)
192

Section 11: prévus par les instructions spéciales sur la ma-


Notes biographiques des magistrats tière doivent être rédigées (Pour les rapports
annuels voir annexe IV à VI).
Ces notes doivent être faites avant le 1er dé-
cembre de chaque année suivant le modèle
Section 15:
fixé par le Conseil supérieur de la magistra-
Rapports d’inspections
ture. Elles seront transmises, avec les avis des
chefs hiérarchiques du magistrat, au Procureur Ces rapports sont établis au moins en 6 exem-
Général de la République qui en transmettra plaires, dont :
un exemplaire au Secrétariat permanent du - 4 exemplaires des rapports sur l’inspec-
Conseil Supérieur de la Magistrature. tion des parquets sont destinés au Procu-
reur général qui les répartira comme suit :
Section 12: deux pour ses archives, un pour le procu-
Notes biographiques des agents reur général de la République et un pour le
de l’ordre judiciaire et de la police Conseil Supérieur de la Magistrature ;
judiciaire des parquets - 4 exemplaires des rapports sur l’inspec-
tion judiciaire des tribunaux de police et
Ces notes doivent être faites le 1er juillet de des tribunaux coutumiers sont destinés au
chaque dans les mêmes mesures que ci-dessus. Procureur général qui les répartira comme
Elles seront établies par les autorités investies suit : un exemplaire pour ses archives, un
de pouvoir de gestion de ce personnel. exemplaire pour le Procureur Général
de la République, un exemplaire pour le
Au moment de l’actualisation de la présente
Conseil Supérieur de la Magistrature et un
circulaire, le Sénat examine en deuxième lec-
exemplaire pour les autorités provinciales.
ture le projet de loi organique portant organi-
sation et fonctionnement de la police nationale Section 16:
congolaise. Aux termes de ce texte, la police ju- Rapports sur les suicides
diciaire des parquets intègre la police nationale. et décès suspects
Section 13: Les dossiers ouverts sur les tentatives de sui-
Rapports de fin de « stage » cides, suicides et décès suspects doivent être
communiqués au Procureur général à la clô-
Un rapport de fin de « stage » doit être dressé ture de l’instruction et être accompagnés d’une
en ce qui concerne les nouveaux magistrats, et note succincte en quatre exemplaires.
transmis avec les avis des chefs hiérarchiques,
au Procureur Général de la République qui le Section 17:
communiquera au Secrétariat permanent du Copies supplémentaires
Conseil supérieur de la magistrature.
En plus des copies indiquées ci-dessus, il
Le rapport de stage des agents de l’ordre ju-
conviendra de joindre toutes les copies, dont
diciaire et de la police judiciaire des parquets on peut prévoir que celui auquel on adresse
sera établi et transmis selon les instructions qui une lettre ou un rapport aura besoin.
régissent ce personnel.
Ainsi, le substitut joint des copies aux lettres
qu’il adresse au procureur de la République,
Section 14:
lorsqu’il suppose que cette lettre sera commu-
Rapports, statistiques et prévisions
niquée au procureur général, par exemple, tous
budgétaires annuels avis de poursuites, rapports, etc. de nature à
Annuellement et aux dates indiquées, les rap- intéresser le Gouvernement soit par la person-
ports, statistiques et prévisions budgétaires nalité des inculpés ou des victimes, soit par la
193

nature des infractions, soit par importance des mesure des acquisitions, et simplement signés
problèmes administratives ou juridiques posés. après vérification lors de la remise-reprise du
parquet.
Section 18 : Il a été constaté que certains magistrats font
Abréviations preuve à cet égard d’une désinvolture inadmis-
Dans les rapports et pièces périodiques les sible. Ils sont rendus pécuniairement respon-
abréviations suivantes peuvent être employées : sables des manquants qui seraient constatés. Il
A.O.I.  : Avis d’ouverture instruction avait été décidé de fusionner la bibliothèque du
N.F.I.  : Note de fin d’instruction parquet et celle du siège. Si cette fusion s’est
A.O.N.F.I.  : Avis d’ouverture et Note de fin opérée, la gestion et la responsabilité qui en
d’instruction découlent sont partagées entre le responsable
R.M.P.  : Registre du ministère public de la juridiction et celui de l’office du ministère
R.A.T. : Registre des amendes transac- public.
tionnelles
F.N.I. : Faits non infractionnels CHAPITRE XII:
R.A.P. : Registre autres parquets DÉTENTIONS DE SOMMES
R.T. : Registre des tutelles D’ARGENT PAR LES PARQUETS
B.C.S. : Bureau central de signalement En ce qui concerne les sommes d’argent ou
valeurs qu’un officier du ministère public est
CHAPITRE X: amené à saisir au cours d’une instruction judi-
CORRESPONDANCES ciaire, soit à titre de pièces à conviction, soit
Les magistrats ne peuvent correspondre avec comme devant éventuellement être frappées
leurs supérieurs que par la voie hiérarchique. de confiscation, le parquet doit retenir ces
Seul le Procureur Général de la République sommes et valeurs par devers lui jusqu’à ce
ou le Procureur général près la Cour d’appel qu’intervienne, soit une main levée ordonnée
correspond directement avec le Président de la par le magistrat instructeur, soit une décision
République, les ministres et les ambassadeurs. des poursuites devant la juridiction répressive.
Le Procureur général près la Cour d’appel Elles devraient, en principe, être transmises à la
réservera une copie de sa correspondance au COGEBISCO.
Procureur général de la République. Dans le premier cas, les sommes et valeurs
seront, par le magistrat instructeur, restituées
CHAPITRE XI: comme telles contre décharge aux ayants-
GESTION DE LA BIBLIOTHÈQUE droit ; dans le second cas, elles seront trans-
ET DU MOBILIER DU PARQUET mises à titre d’objets saisis et également contre
Le chef de parquet a la responsabilité de la ges- décharge, au greffier de la juridiction répressive
tion notamment de la bibliothèque de cet office dès que celle-ci sera saisie. Dans l’un et l’autre
et de la bonne conservation du mobilier. Il est cas, il est évident qu’il ne peut être question
indispensable que l’inventaire de la bibliothèque de verser les sommes et valeurs saisies à un
et celui du mobilier soient établis chaque fois comptable public, puisque ce sont ces sommes
que la gestion du parquet change de titulaire. et valeurs mêmes, considérées « in specie », qui
Il est responsable personnellement des man- doivent être présentées à titre d’objets saisis.
quants qui seraient constatés par son succes- Mais les officiers du ministère public peuvent
seur ou en cours de gestion. être appelés à recevoir des fonds à un autre
Cette vérification n’offre aucune difficulté. Les titre, et notamment le montant de dommages-
inventaires doivent être établis à l’avance en intérêts alloués d’office par les tribunaux.
plusieurs exemplaires, complétés au fur et à L’article 109 du Code de procédure pénale les
194

charge, en effet, de l’exécution de ces condam- CHAPITRE XIV:


nations. En pareil cas, si le bénéficiaire de ces TRANSMISSION DES JUGEMENTS
dommages-intérêts est sur place, l’officier du DES TRIBUNAUX DE POLICE ET
ministère public n’est en réalité qu’un intermé- DES DOSSIERS CLASSÉS SANS
diaire entre le débiteur et le créancier. Et il peut SUITE JUSQU’À LA MISE EN PLACE
remettre immédiatement aux bénéficiaires DES TRIBUNAUX DE PAIX
contre décharge ou suivant procès-verbal de
Au début de chaque mois, le juge de police,
remise, les fonds qui lui sont remis dans ce but.
en sa qualité d’officier du ministère public
En ce cas non plus, il n’y a pas lieu de verser ces
transmettra au chef de l’office du parquet les
fonds au comptable public.
dossiers classés sans suite et ceux classés par
Par contre, si les bénéficiaires de semblables paiement d’une amende transactionnelle. Il y
dommages-intérêts ou d’autres sommes remis joindra une note de classement.
aux officiers du ministère public en vertu de
Tous les jugements de police seront transmis
leurs attributions de tutelle ne sont pas sur
au chef de l’office du parquet dans le plus bref
place, il convient que le magistrat verse ces
délai et, en tout état de cause, avant l’expiration
fonds au comptable public.
du délai d’appel.
Le comptable tout indiqué est évidemment le
greffier. Celui-ci prendra ces fonds en recette CHAPITRE XV:
pour compte de tiers en spécifiant, d’après les PIÈCES PÉRIODIQUES DES
indications lui fournies par le magistrat intéres- OFFICIERS DU MINISTÈRE PUBLIC
sé, la nature de cette prise en recette. PRÈS LES TRIBUNAUX DE POLICE
Si le bénéficiaire ne peut signer, il doit, en pré- Les pièces périodiques suivantes seront éta-
sence de deux témoins, si possible, apposer blies mensuellement :
son empreinte digitale sur l’attestation ; celle-ci
signée par les témoins précités, est jointe par Section 1re:
le comptable qui a signé à son extrait du livre Tableau récapitulatif
de caisse comme justification de la sortie des
fonds effectuée. Il sera établi un tableau récapitulatif reprenant
le nombre des affaires inscrites, avec indications
CHAPITRE XIII: du premier et du dernier numéro du mois, le
REGISTRES À TENIR PAR nombre d’affaires en cours au début du mois,
L’OFFICIER DU MINISTÈRE PUBLIC le nombre d’affaires classées sans suite, trans-
DES TRIBUNAUX mises, terminées par amende transactionnelle
DE POLICE JUSQU’À et jugées. Le nombre des affaires inscrites dans
LA MISE EN PLACE lesquelles les inculpés sont inconnus sera indi-
DES TRIBUNAUX DE PAIX qué en note.
Les juges de police, en leur qualité d’officier du
ministère public, tiennent les mêmes registres Section 2 :
que ceux tenus par les parquets, sauf celui des Liste récapitulative
tutelles. Les dossiers qui concernent celles-ci
Une liste récapitulative des affaires restant en
doivent être transmis immédiatement au par-
cours sera établie au dernier jour du mois.
quet.
195

Section 3:
Liste des témoins
et des prévenus libres

Une liste des témoins et des prévenus libres à


la disposition du tribunal sera établie au der-
nier jour du mois.

CHAPITRE XVI:
SOMMES D’ARGENT DÉTENUES
PAR LES TRIBUNAUX
DE POLICE
Appliquer mutatis mutandis les mêmes règles
que celles prescrites aux officiers du ministère
public.

Le Procureur Général de la République,

Flory KABANGE NUMBI


196

Modèle : Annexe 1

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

PARQUET DE …………………………
N° …….. adressé à ……… le …….

AVIS D’OUVERTURE D’INFORMATION OU D’INSTRUCTION N° R.M.P.

Identité complète de l’inculpé (contrôlée à l’aide de documents officiels. Il y a lieu de ne pas omettre
l’âge, la profession de l’inculpé et les fonctions qu’il exerce).
Exposé succinct et précis des faits : (Cet exposé contiendra notamment les circonstances qui ont pro-
voqué l’ouverture de l’information ou de l’instruction, la nature des accusations portées, les charges
recueillies et la situation de l’intéressé, en liberté, en fuite, en état d’arrestation).
La qualification des faits et la loi applicable (Libellé de préventions). Les conclusions du magistrat
instructeur.

Nom du magistrat instructeur (Signature)

Date et n° du transmis par le procureur de la République au procureur de la République ou au


Procureur général de……… avec ses avis et considérations.

Lieu et date, nom du magistrat


(Signature)
197

Modèle : Annexe 1I

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

PARQUET DE …………………………
N° …….. adressé à ……… le …….

N OTE DE FIN D’INFORMATION OU D’INSTRUCTION

(Suite à mon A.O.I n° /R.M.P. du ……


ou à ma lettre n° ……. R.M.P. du ……)

Inculpé : pour l’identité voir modèle annexe I. (Tous les renseignements doivent y figurer après vérifica-
tion de leur exactitude, mais l’identité ne doit pas être reproduite, si celle qui figure à l’avis d’ouverture
d’information ou d’instruction est complète et exacte).
Exposé des faits révélés par l’instruction ou l’information : (examen de ces faits envisagés dans leur
rapport avec le droit ; force probante des éléments acquis ; doute qui subsiste quant à l’existence de
certaines infractions ou d’un des éléments constitutifs et les motifs pour lesquels le doute n’a pu être
dissipé).
La qualification légale à donner aux faits : l’exposé des circonstances de temps, de lieu, de faits et de
personne, dont le ministère public a connaissance et qui sont de nature à influencer l’appréciation de
l’inculpé, notamment les antécédents de l’inculpé.
Les conclusions du ministère public indiquant les suites qui, à son avis devront être données aux faits.
Le libellé de la prévention : la prévention doit être rédigée dans la forme juridique (voir Merckaert
« Comment libeller les préventions »). La prévention ne doit pas être reproduite si elle est complète et
exacte à l’avis d’ouverture d’information ou d’instruction.
Les témoins à citer :
Le temps passé en détention préventive par l’inculpé :
Nom du magistrat instructeur
(Signature)
Décision ou avis du procureur de la République
Décision ou avis du Procureur général
Lieu – Date et Nom du magistrat et signature

(Signature)
198

Modèle : Annexe III

RAPPORT MENSUEL SUR LA SITUATION


DU PARQUET DE MOIS DE ……

I – INSTRUCTIONS JUDICIAIRES

1) Affaires en instruction à la fin du mois précédent  : ……...


2) Affaires inscrites dans le mois : ….…..
3) Total : ……...
4) Affaires terminées pendant le mois : ……...
a) Par envoi en fixation :
b) Par transmission à une juridiction ou parquet :
c) Par classement sans suite :
d) Par amendes transactionnelles :
Majorées : ………..
Non majorées : ……….
Total : ……...
5) Affaires en cours fin du mois : ……...

II - TUTELLES

6) Tutelles en cours au début du mois : ……...


7) Tutelles inscrites dans le mois : ……...
8) Total : ……...
9) Tutelles terminées durant le mois : ……...
10) Tutelles en cours fin du mois : ……...

Nombre des détenus préventifs : ……...

Nombre des témoins et prévenus libres en chaque parquet : ……...

Justification succincte quant aux détenus préventifs à la disposition du parquet depuis plus de
trois mois.
Justification succincte quant aux témoins et prévenus libres pris en chaque parquet depuis plus
de trois mois.
Armes à feu et munition détenues irrégulièrement :
Violences et menaces commises avec usage de ces armes et munitions :

Le ……………………. Le Substitut du Procureur de la République,


199

Annexe IV (a)

Pièces annuelles

a) Les juridictions du ressort de la Cour d’appel de :


Tribunaux de grande instance  : …………………....
Tribunaux de paix : …………………....
Tribunaux de police : …………………....
Tribunaux coutumiers : …………………....

Annexe IV (b)
b) Personnel en ce qui concerne les magistrats du ministère public, les membres de
l’ordre judiciaire et de la police judiciaire du ressort de la Cour d’appel de …..

Effectifs prévus Effectifs existants


Désignations
Organiquement Budgétaire au 31-12-201.......

1- Magistrats et
fonctionnaires
2- Fonctionnaires et
agents
3- Inspecteurs de police
judiciaire

Annexe IV
c) Activités des tribunaux et parquets du ressort de la Cour d’appel de

Tribunaux
Arrêts et jugements Cour Tribunaux Tribunaux Tribunaux
de grande
rendus en 2011 …. d’appel de paix de police coutumier
instance
1° Matière répressive
1er degré
2e degré
2° Matière civile et
commerciale
1er degré
2e degré
TOTAUX
Affaires en suspens au
31.12…… (fin d’année
sous revue)
200

d) Registre du ministère public dans le ressort de ……

Ressort de la Cour d’appel de

Affaires en suspens au 31.12 de l’année précédente


Affaires inscrites au cours de l’année sous revue
Affaires jugées ……………
Affaires résolues par paiement d’amende forfaitaire
Affaires classées sans suite
Affaires en suspens au 31.12 de l’année sous revue

e) Aperçu de la criminalité dans le ressort de ….

Nombre de
condamnations

1) Homicide volontaire ……..


2) Homicide et lésions involontaires ……..
3) Coups et blessures volontaires : ……..
4) Atteintes à la liberté individuelle (violation de domicile,
arrestations et détentions arbitraires)
5) Epreuves superstitieuses ……..
6) Imputations dommageables et injures : ……..
7) Vols et extorsions …………
8) Vols à main armée …………
9) Abus de confiance et escroqueries …………
10) Chèques sans provision …………
11) Recels et cels frauduleux …………
12) Faux en écritures et usages de faux …………
13) Rébellions et outrages …………
14) Détournements, concussions, corruptions …………
15) Viols, attentats à la pudeur, attentats et outrages aux mœurs,
avortements
16) Boissons alcooliques – Ivresse publique …………
17) Atteintes à la sureté intérieure ou extérieure de l’Etat
…………
Etc.

f) Législation à caractère dans le ressort de …………..


Condamnations
1) Législation sociale
2) Usage du Chanvre à fumer ……….
3) Mesures d’hygiènes ………………
4) Législations sur la chasse
201

g) Statistiques des condamnations pro- loi n° 82/020 du 31 mars 1982 portant code
noncées par les juridictions libellées : « En matière répressive, le Ministère
public recherche les infractions aux actes légis-
Condamnations prononcées :
latifs et réglementaires qui sont commises sur
A des peines inférieures à 2 mois (de T.F ou) le territoire de la République.
de S.P.P.
Il reçoit les plaintes et les dénonciations, fait
A des peines de 2 à 6 mois
tous les actes d’instruction et saisit les cours et
A des peines de + 6 mois à 1 an
tribunaux ».
A des peines de + 1 an à 3 ans
A des peines de + 3 ans à 5 ans Dans mes instructions susdites, j’ai attiré
A des peines de + 5 ans à 10 ans votre particulière attention sur les préoccupa-
A des peines de + 10 ans à 20 ans tions que se fait Son Excellence Monsieur le
A la servitude pénale à perpétuité Président de la République démocratique du
A la peine de mort. Congo quant à l’inertie qui caractérise l’action
de la justice dont vous détenez, pourtant, la plé-
h) Recettes des tribunaux nitude.
En marge de la prestation de serment des
i) Inspections Ministères et Vice-ministres le vendredi 28 juil-
let 2003, Il avait, dans Son Message, à cet effet,
a) Prisons mis l’accent sur le bon fonctionnement de la
b) Tribunaux de police Justice, en ce que celle-ci doit jouer pleinement
c) Juridictions coutumières son rôle de préservation des valeurs essen-
tielles de la société en rappelant à chacun les
j) Considérations générales limites de ses droits par application des peines
prévues, en vue de décourager et de sanction-
ner les dérapages. De la sorte, a-t-Il expliqué,
ACTION PUBLIQUE l’impunité qui a élu domicile dans notre pays et
qui risque de compromettre gravement l’avenir,
disparaîtra ».
CIRCULAIRE N° 001 /D.008/
PGR/SEC/2004 DU 27 AVRIL 2004 Et bien avant, à l’occasion de la commémo-
RELATIVE À LA VIGUEUR DE ration du 43ème anniversaire de l’accession de
L’ACTION DE LA JUSTICE (Recueil de notre pays à la souveraineté nationale et inter-
circulaires et instructions générales, notes de nationale, le 30 juin 2003, Il avait abordé dans
service et commentaires du Procureur général le même sens, le cas de fonctionnement de
de la République, 2007, p. 24) notre justice en mettant en évidence que « la
justice indépendante et égale pour tous jouera
A Messieurs les Procureurs Généraux près les pleinement son rôle pour, à la fois, mettre fin à
cours d’appel (tous), l’impunité qui stimule les comportements anti-
sociaux et
Objet :Vigueur de l’action de la Justice
Mon exhortation à appliquer, sans faille, et
Messieurs les Procureurs Généraux, sans atermoiement toutes les dispositions affé-
rentes l’exercice de l’action publique dans le
Subsidiairement à mes instructions géné- cadre de votre devoir en la matière ne semble
rales n° 001/D.008/PGR/2003 du 06 août 2003 pas vous émouvoir outre mesure.
relatives à la lutte contre l’impunité vous adres-
Je profite de cette circonstance pour por-
sées, il me paraît opportun de vous rappeler
ter à votre connaissance que Son Excellence
les dispositions de l’article 7 de l’ordonnance-
202

Monsieur le Président de la République qui lie Je vous invite, donc, à prendre, désormais
l’acte à la parole a dressé en date du 03 mars vos responsabilités et à me communiquer
2004 une requête au Procureur près la Cour tous les dossiers ouverts et/ou que vous serez
Pénale Internationale aux fins d’enquêter sur la amenés à ouvrir à ce sujet après des enquêtes
situation qui se déroule en République démo- approfondies au terme des déclarations reçues
cratique du Congo, depuis le 1er juillet 2002 des personnes susceptibles de vous éclairer.
au regard des crime de sa compétence commis Cependant comme l’exigence la loi en la
dans notre territoire notamment des meurtres matière, exception sera faite à l’audition des
et assassinats de femmes enterrées vivantes et membres du Gouvernement et aux Députés et
d’autres atrocités commises dans la même pé- Sénateurs pour lesquels, en cas de besoin, je me
riode et ayant donné lieu à plusieurs infractions réserverais le recours au Parlement en vue de
et ce après l’adoption du projet de loi modi- leur comparution.
fiant certaines dispositions du code pénal, du
code de procédure pénale, du code de l’organi- Il faudra que cessent les critiques portées, à
sation et de la compétence judiciaire, du code tort ou à raison, à vos offices et à vous-mêmes
pénale militaire et du code judiciaire militaire. en vous montrant insouciants dans l’application
de la loi, prêtant, de la sorte, le flanc au laxisme
Si l’enquête sollicitée ne court qu’à partir du qui frise une certaine complicité avec les délin-
1er juillet 2002, c’est pour la simple raison que quants.
c’est à cette date seulement que la République
démocratique du Congo est devenue partie au Votre inactivité et votre silence sont de na-
statut de la Cour Pénale Internationale qu’elle ture à discrédité la justice à laquelle est repro-
a ratifié cette année là mais n’exclut pas, néan- chée une incapacité pour pourvoir assumer ses
moins, la recherche et poursuite de ces mêmes prérogatives.
crimes commis avant la ratification du statut J’invite, chacun de vous, à m’accuser récep-
par les autorités judiciaires compétentes de tion de la présence et à en donner une large
notre pays. diffusion aux Procureurs de la République et
Grande est ma surprise de constater que autres représentants de l’autorité judiciaire de
malgré la fin de la guerre, les auteurs de ces vos ressorts respectifs.
crimes demeurent impunis et qu’aucun fait
commis dans cette période ne m’a été signa- Fait à Kinshasa, le 27/04/2004
lé alors même que beaucoup parmi vous ont
Le Procureur Général de la République,
vécu vivement encore dans ces milieux où ces
crimes qui choquent la conscience populaire TSHIMANGA MUKEBA
ont été perpétrés.
A titre illustratif, à l’occasion de la fête
commémorative de la journée mondiale de la
femme célébrée au Palais du Peuple le 08 mars
2004, les femmes présentes auxdites manifesta-
tions et représentation théâtrale de ce jour-là
ont évoqué et dénoncé des souvenirs macabres
de ces événements de triste mémoire comme
pour exprimer le souhait de voir réprimer de
tels actes de violences.
Maîtres de l’action publique dans vos pro-
vinces respectives, vous êtes les premiers inter-
pellés.
203

AMENDES PENALES L’Etat a également, pour le recouvrement des


amendes et des frais de justice en matière pé-
ET FRAIS DE JUSTICE nale, une hypothèse légale sur tous les biens
ORDONNANCE-LOI N° 71/089 immeubles du condamné. Cette hypothèse ne
DU 20 SEPTEMBRE 1971 produit d’effets que si elle est inscrite. L’inscrip-
ACCORDANT À L’ETAT, POUR LE tion doit être prise, sous peine de déchéance,
RECOUVREMENT DES AMENDES dans le délai de six mois à compter de ma date
à laquelle la condamnation est devenue défini-
ET DES FRAIS DE JUSTICE EN
tive. Elle est requise par le greffier chargé du
MATIÈRE PÉNALE, UN PRIVILÈGE
recouvrement de l’amende et des frais. L’hypo-
GÉNÉRAL SUR LES BIENS
thèse prend rang le jour de son inscription.
MEUBLES DU CONDAMNÉ ET UNE
HYPOTHÈQUE LÉGALE SUR SES Article 3:
BIENS IMMEUBLES (J.O.Z.,1er février 1973, n° Par mesure transitoire, le délai de six mois
3, p. 165)
prévu au troisième alinéa de l’article 2 prendra
cours à la date d’entrée en rigueur de la pré-
Le président de la République ; sente ordonnance-loi pour les condamnations
Vu la Constitution, spécialement sont article devenues définitives avant cette date.
46 ; Article 4:
Vu la loi 71-004 du 21 juillet 1971 habilitant le La présente ordonnance-loi entre en vigueur à
président de la République à prendre, par ap-
la date de sa signature.
plication de l’article 52 de la Constitution, des
mesures qui sont du domaine de la loi ;
Vu le Code pénal, notamment l’article l’article AMENDES TRANSACTIONNELLES
13 ;
Vu le Code de procédure pénale, notamment CIRCULAIRE N° 008 /IM/002/
les dispositions relatives aux frais de justice ; PGR/2004 DU 11 MAI 2004
RELATIVE AUX AMENDES
Vu l’ordonnance du 22 janvier 1896 relative TRANSACTIONNELLES
aux créances privilégiées sur la généralité des (Recueil de circulaires et instructions générales,
meubles, approuvée par le décret du 15 avril notes de service et commentaires du Procureur
1896 ; général de la République, 2007, p. 29)
Vu le décret du 15 mai 1922 relatif au régime
hypothécaire ;
A Messieurs les Procureurs Généraux près les
Ordonne : cours d’appel (tous),

Article 1er:
Messieurs les Procureurs Généraux,
L’Etat a, pour le recouvrement des amendes et
des frais de justice en matière pénale, un privi- Sans préjudice de ma circulaire n° 4/008/
lège sur tous les biens meubles du condamné. IM/-PGR/70 du 16 mai 1970 relative à l’action
Ce privilège prend rang sous le n° 8 de l’article des Officiers de Police Judiciaire, spécialement
1er de l’ordonnance du 22 janvier 1896 approu- en son chapitre IV, j’ai l’honneur de rappeler à
vée par le décret du 15 avril 1896. votre bonne attention que l’article 5 du Code
pénal congolais livre 1er dispose que les peines
Article 2: applicables aux infractions sont la mort, les tra-
vaux forcés, la servitude pénale, l’amende, la
204

confiscation spéciale, l’obligation de s’éloigner tion de l’action publique lorsque la loi le per-
de certains lieux ou de certaines régions, la met.
résidence imposée dans un lieu déterminé et Ainsi donc, l’amende transactionnelle ou
la mise à la disposition et à la surveillance du forfaitaire a comme but d’éviter aux justi-
Gouvernement. ciables les ennuis que le système de répres-
Je me fais, ici, le devoir de revenir exclusive- sion peut leur causer tels l’emprisonnement et
ment sur l’amendé, pour la raison qu’en ce qui la condamnation aux frais de justice lorsqu’ils
concerne celle-ci, il a été maintes fois constaté n’ont commis que des délits mineurs. Elle dimi-
que les Officiers du Ministère public ou des nue en même temps les charges publiques en
Officiers de police judiciaire disposent aux désencombrant les tribunaux, ainsi que les pri-
contrevenants des amendes transactionnelles sons, tel est le cas du Centre Pénitentiaire et de
soit en dollar américain, soit en franc congolais Rééducation de Kinshasa, toujours en surpo-
supérieures au taux légal. Cette situation est pulation, ce qui implique que l’amende forfai-
d’autant plus déplorable qu’elle met en cause taire puisse procéder d’une ligne de conduite
même les Officiers du Ministère public qui aussi régulière que possible et fasse l’objet d’un
devraient assurer un contrôle sur la régularité contrôle sévère de la part du Ministère public.
dans la perception de ces amendes.
Dans cet ordre d’idées, il faut noter que
Je ne crois pas inutile de vous remettre en les articles 10 et 11 du Code pénal congo-
mémoire que la loi congolaise en cette matière lais livre 1er disposent que l’amende est d’un
connaît deux sortes d’amendes : l’amende- zaïre au moins (entendez maintenant un franc
peine prononcée par les tribunaux contre le congolais), qu’elle est prononcée, évidemment,
contrevenant par suite d’un jugement à l’occa- individuellement, contre chaque individu en rai-
sion de la commission par lui d’une infraction son d’une même infraction et qu’elle doit être
à laquelle la loi prévoit une amende et celle perçue au profit du Trésor Public. Je précise
dite transactionnelle que propose l’Officier du que l’amende transactionnelle doit être propo-
Ministère public ou l’Officier de la Police judi- sée et acceptée mais non imposée par l’Offi-
ciaire pour atteindre l’action publique à l’égard cier du Ministère public ou l’Officier de Police
du prévenu qui accepte la proposition lui faite. Judiciaire au justiciable. Celui-ci doit l’accepter
Mais, la transaction en matière pénale n’est pour qu’elle soit effective. Il peut en discuter
pas à confondre avec celle à laquelle recourent le montant qui peut être réduit dans la marge
les parties en matière civile pour mettre fin à fixée par la loi, en tenant compte de la situa-
leur litige. tion sociale de l’assujetti. Ce dernier sera invité
à dédommager au préalable la personne lésée
En effet, la présente circulaire ne traite pas
par l’infraction avant tout classement du dos-
de la transaction, en droit civil, qui est perçue
sier par amende transactionnelle pour l’Offi-
comme un contrat synallagmatique, par lequel
cier du Ministère public.
les contractants terminent une contestation
née ou à naître en renonçant chacun à une En ce qui concerne l’Officier de Police Judi-
partie de ses prétentions, ou en se faisant des ciaire, l’article 9 du Code de procédure pénale
concessions réciproques. dispose que pour toute infraction de sa com-
pétence, l’Officier de police judiciaire peut, s’il
En matière pénale, elle constitue, en re-
estime qu’en raison des circonstances, la juri-
vanche un règlement extra juridictionnel ap-
diction de jugement se bornerait à prononcer
pelé amende transactionnelle s’appliquant aux
une amende et éventuellement la confiscation,
infractions commises par le contrevenant et
inviter l’auteur de l’infraction à verser au Tré-
punissables, notamment d’une amende. Elle se
sor une somme dont il détermine le montant
veut donc un paiement d’une somme d’argent
sans qu’elle puisse dépasser le maximum de
forfaitaire proposée au délinquant pour extinc-
205

l’amende encourue augmentée éventuellement 1. Amendes judiciaires :


des décimes légaux tel que prévu par l’ordon- - Minimum : 10 $ US ;
nance-loi n° 79/007 du 06 juillet 1979 modifiant - Maximum : 1.000 $ US
l’expression monétaire et le taux de majora-
2. Amendes transactionnelles :
tion des amendes pénales.
- Minimum : 10 $ US
Aussi, l’Officier de police judiciaire invite-t- - Maximum : 1.000 $ US
il l’auteur de l’infraction à verser à la personne
lésée ou à consigner les dommages-intérêts Il se trouve indiqué de faire observer, d’une
qu’il détermine. Et lorsque l’infraction peut part, que le taux de l’amende ne peut jamais
donner lieu à confiscation, le délinquant fait, être fixé en monnaie étrangère sans éner-
sur invitation de l’officier de police judiciaire ver l’article 1er du Décret-loi n° 177 relatif
et dans le délai fixé par lui, abandon des objets aux opérations en monnaie nationale tel que
sujets à confiscation. Si ces objets ne sont pas modifié à ce jour qui dispose que désormais
saisis, le délinquant s’engage à les remettre à toutes les transactions doivent s’exprimer et
l’endroit indiqué par l’Officier de police judi- s’effectuer en monnaie nationale. D’autre part,
ciaire. et les infractions et les peines y relatives, ne
sont et ne peuvent être fixées que par la loi et
L’Officier de police judiciaire informe, sans ce, conformément au principe de légalité des
délai, l’Officier du Ministère public à qui il infractions et des peines qui enseigne qu’il n’y
transmet le procès-verbal relatif à l’infraction a pas d’infraction ni de peine sans loi (nullum
ainsi que les invitations adressées à l’auteur de crimen nulla poena sine lege). Par conséquent, il
celle-ci. Il en avise également le fonctionnaire n’appartient pas au pouvoir exécutif de définir
ou l’agent chargé de recevoir les amendes judi- les infractions ni de fixer les peines y relatives
ciaires. mais plutôt au législateur.
Il convient de souligner que toute percep- Dans la pratique, et jusqu’à la promulgation
tion de l’amende doit donner lieu à une quit- de la loi y afférente c’est cet arrêté qui est ap-
tance en l’occurrence une note de perception pliqué aussi bien par les Officiers du Ministère
délivrée par les agents de la DGRAD. Tel, n’est public que par ceux de police judiciaire. Mais le
malheureusement pas, le cas dans les diffé- taux en dollars doivent être considérés comme
rents bureaux des Officiers de police judiciaire. de simples références à une devise forte, les
Et il faudra rappeler à ces derniers que leurs sommes à payer doivent obligatoirement être
procès-verbaux de perception des amendes fixées en équivalent en francs congolais.
doivent mentionner les références de ces quit- J’interpelle votre sens élevé de responsabi-
tances ou notes de perception délivrées aux lité afin que soit mis un terme aux abus décriés
contrevenants. En cas d’omission, les Officiers ci-haut pour l’intérêt et le bien-être du peuple
du Ministère public ont l’impérieuse obligatoire congolais. L’arbre à palabre qu’est l’institution
d’interpeller les Officiers de police judiciaire judiciaire en sortira fortifié sur les bases et, par
concernés. ricochet, plus faible.
A propos du taux des amendes, je suis Je vous invite à donner une large diffusion
contraint de noter, malheureusement, que de la présente aux Magistrats et à tous les auxi-
l’arrêté interministériel n° 25/CAB/MIN/- liaires de la justice de vos ressorts respectifs.
RI.J&GX.FIN/98 du 14 décembre 1998 por-
tant fixation du canevas de taux et de taxes
Fait à Kinshasa, le 11 mai 2004.
de recettes administratives et judiciaires dont
une application, en annexe, prévoit les taux de
l’amende comme suit en attendant leur fixation Le Procureur Général de la République,
par le législateur : TSHIMANGA MUKEBA
206

CIRCULAIRE N° 006/D.008/IM/ effective aux recettes de l’Etat, en même temps


PGR/2006 DU 03 OCTOBRE 2006 qu’elles concourent au désengorgement des
RELATIVE À LA PERCEPTION DES pénitenciers de la République.
AMENDES TRANSACTIONNELLES En effet, aux termes de l’article 149, sixième
ET AUTRES FRAIS DE JUSTICE paragraphe, de la Constitution de la Troisième
(Recueil de circulaires et instructions générales, notes République, « le pouvoir judiciaire dispose d’un
de service et commentaires du Procureur général de la budget élaboré par le Conseil Supérieur de la
République, 2007, p. 80) Magistrature et transmis au Gouvernement
pour être inscrit dans le budget général de
Messieurs les procureurs généraux près les l’Etat … ».
cours d’appel (tous), Or, le budget devant comprendre les re-
cettes et les dépenses, les parquets, comme
Il me revient que vos offices respectifs ne
les autres organes du pouvoir judiciaire, ont
versent plus, depuis plusieurs années, entre les
le devoir de contribuer aux recettes dues au
mains des comptables publics, des amendes
Trésor Public. Celles-ci doivent normalement
transactionnelles et autres recettes dues au
être substantielles de façon à ce que, lors des
Trésor public. A ce sujet, il m’a été rapporté
revendications sur l’amélioration des condi-
que certains magistrats de parquets perçoivent
tions salariales et de vie, les magistrats puissent
ces amendes, mais sans quittance, et ordonnant
également faire état de leurs performances en
ensuite la mainlevée de la détention des déte-
cette matière.
nus concernés, dans le but évident de détour-
ner ces sommes d’argent. Sans préjudice de ce qui précède, je tiens
à vous remettre en mémoire les dispositions
Il en est de même du cautionnement qui
des articles 168 à 171 de l’arrêté d’organisation
doit normalement être restitué à l’inculpé dé-
judiciaire n° 299/79 du 20 août 1977 portant
chu du bénéfice de la liberté provisoire, à moins
Règlement Intérieur des cours, tribunaux et
que conformément à l’article 35 du code de
parquets, en ce que le Parquet doit retenir les
procédure pénale, la réincarcération n’ait été
sommes d’argent ou valeurs saisies à l’occasion
motivée pour inexécution de la charge prévue
d’une instruction judiciaire jusqu’à ce qu’inter-
à l’article 32, troisième alinéa, cinquième para-
vienne soit une mainlevée ordonnée par le ma-
graphe du même code.
gistrat instructeur, soit une décision de pour-
Dans ma circulaire n° D.008/IM/002/ suite devant la juridiction répressive.
PGR/2004 du 11 mai 2004 ainsi que dans celles
Ainsi, en cas de mainlevée, ces sommes et
qui l’avaient précédée, j’ai toujours insisté sur
valeurs doivent être restituée aux ayants droit
le fait que lorsque la loi prévoit une peine de
par le magistrat, contre décharge. En cas de
servitude pénale et une amende ou l’une de
décision de poursuites, elles sont transmises à
ces peines seulement, vous puissiez, autant que
titre d’objets saisis, contre décharge, au greffe
possible, proposer à l’inculpé le paiement d’une
de la juridiction répressive lors de la saisine
amende transactionnelle et les dommages-in-
de celle-ci. Dans les deux cas, ces sommes et
térêts à la victime, s’il échet. L’amende tran-
valeurs saisies ne peuvent être versées à un
sactionnelle ou forfaitaire a en effet l’avantage
comptable public.
d’éviter aux justiciables les ennuis que le sys-
tème de répression peut leur causer tels l’em- Dans le même ordre d’idées, lorsque le Mi-
prisonnement, la condamnation à la servitude nistère public détient des fonds à un autre titre
pénale et aux frais de justice lorsqu’ils n’ont et notamment des dommages-intérêts alloués
commis que des délits mineurs. d’office par le tribunal, l’Officier du Ministère
Par ailleurs, les amendes transactionnelles public qui n’est qu’un intermédiaire entre le dé-
constituent pour les parquets, une contribution biteur et le créancier est tenu de remettre ces
fonds immédiatement au bénéficiaire si celui-ci
207

est présent. Dans cette hypothèse, les fonds ne AMNISTIE


peuvent être versés au Comptable Public.
En cas d’absence du bénéficiaire de ces LOI N° 05/023 DU 19 DÉCEMBRE
dommages-intérêts ou autres sommes remis 2005 PORTANT AMNISTIE POUR
aux Officiers du Ministère public en vertu de FAITS DE GUERRE, INFRACTIONS
leurs attributions de tutelle, les magistrats POLITIQUES ET D’OPINION
versent ces fonds au comptable qui, en l’espèce, (J.O.RDC., 28 décembre 2005, n° spécial, col. 1)
est le greffier ou, à défaut, le comptable public
des recettes. Celui-ci les prend en recettes
Exposé de motifs
pour compte des tiers, en spécifiant les indi-
cations lui fournies par le magistrat ainsi que la La présente loi a pour but de répondre à la
nature de la prise en recette. préoccupation exprimée par l’accord global et
inclusif, en son point III.8. qui stipule que « afin
Toute utilisation de ces sommes ou valeurs
de réaliser la réconciliation nationale, l’amnistie sera
aux fins personnelles expose les magistrats à
accordée pour les faits de guerre, les infractions
des poursuites répressives et disciplinaires.
politiques et d’opinion, à l’exception des crimes de
Vous n’ignorez pas en effet que le détourne-
guerre, des crimes de génocide et des crimes contre
ment des deniers publics ou privés est passible
humanité. A cet effet, l’Assemble nationale de tran-
des peines prévues à l’article 145 du Code
sition adoptera une loi d’amnistie, conformément
pénal livre second, tel que modifié par la loi n°
aux principes universels et à la législation interna-
73-017 du 05 janvier 1973.
tionale. A cet titre provisoire, et jusqu’à l’adoption
Il ne faut pas perdre de vue que le pouvoir et la promulgation de la loi d’amnistie sera promul-
judiciaire ne peut jouir réellement de son in- guée par décret-loi présidentiel ».
dépendance consacrée par l’article 149 de la
Le principe de l’amnistie est également consacré
Constitution de la Troisième République que si
dans la Constitution de la transition, spéciale-
ses animateurs principaux que sont les magis-
ment en son article 199.
trats se départissent de vieilles habitudes si
souvent décriées. La présente loi, qui se veut conforme aux prin-
cipes universels et à la législation internationale,
Voilà pourquoi, je vous invite à me trans-
remplace le décret-loi n° 03-001 du 15 avril
mettre, une fois par trimestre, les statistiques
2003 sur l’amnistie.
des amendes perçues sous votre impulsion
dans vos ressorts respectifs. Le signalement de Cette loi a également le mérite de déterminer
chaque Chef d’office devra désormais en tenir la période couverte par l’amnistie, à savoir du
compte. 20 août 1996 au 30 juin 2003. Cette dernière
date, étant considérée comme celle marquant
Je vous invite à assurer une large diffusion
le début de la transition.
de la présente aux Magistrats et à tous les auxi-
liaires de la Justice de vos ressorts respectifs. Il y a lieu de préciser, par ailleurs, que l’amnistie
décidée par les composantes et entités au dia-
logue inter congolais n’est pas générale.
Fait à Kinshasa, le 03 octobre 2006.
Elle vise certaines infractions spécifiques dont
Le Procureur Général de la République, la définition est pour raison de clarté, donnée
dans la présente loi.
TSHIMANGA MUKEBA La présente loi d’amnistie vise tous les congo-
lais, auteurs, co-auteurs ou complices des in-
fractions susvisées.
208

Cependant, l’amnistie décrétée ne porte pas Article 4 :


préjudice aux réparations civiles, aux resti- La présente loi ne porte pas atteinte aux ré-
tutions des biens meubles et immeubles ainsi parations civiles, aux restitutions des biens
qu’aux autres droits et frais dus aux victimes meubles et immeubles ainsi qu’aux autres
des faits infractionnels amnisties, dans les droits et frais dus aux victimes des faits infrac-
conditions déterminées par la présente loi. tionnels amnistiés.
Ainsi qu’on peut le constater, la présente loi
amnistie traduit la volonté maintes fois expri- Article 5 :
mée par les fils et filles du pays, de regrouper
Les faits amnisties sont ceux commis pendant
sans exclusion, toutes les forces vives de la
la période allant du 20 août 1996 au 30 juin
nation, en vue d’assurer une transition apaisé
2003.
et consensuelle.

Loi Article 6:
L’Assemblée nationale a adopté. Le décret-loi n° 03-001 du 15 avril 2003 por-
tant amnistie pour les faits de guerre, infrac-
Le président de la République promulgue la loi
tions politiques et l’opinion est abrogé.
dont la teneur suit :
Article 7:
Article 1er:
Il est accordé une amnistie pour faits de guerre, Le ministre de Justice est chargé de l’exécution
infractions politiques et l’opinion à tous les de la présente loi qui entre en vigueur à la date
congolais résidant au pays et à l’étranger, incul- de sa promulgation.
pés, poursuivis ou condamnés par une décision
de justice.
LOI DU 7 MAI 2009 PORTANT
Article 2 : AMNISTIE POUR LES FAITS DE
Aux termes de la présente loi, on entend par :
GUERRES ET INSURRECTIONNELS
COMMIS DANS LES PROVINCES DU
1. Faits de guerre, les actes inhérents aux
NORD-KIVU ET SUD-KIVU (J.O.RDC., 9
opérations militaires, autorisés par les lois
et coutumes de guerre, qui, à l’occasion de mai 2009, n° spécial, p. 11)
guerre, ont causé un dommage à autrui ;
2. Infractions politiques, les agissements, qui Exposé des motifs
portent atteinte à l’organisation et au fonc- A la suite de l’insécurité créée par les groupes
tionnement des pouvoirs publics, les actes armés et insurrectionnels opérant dans les pro-
d’administration et de gestion ou dont le vinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, le président
mobile de son auteur ou les circonstances de la République a institué et convoqué, par
qui les inspirent revêtent un caractère poli- ordonnance n° 07-075 du 20 décembre 2007,
tique ; la conférence sur la paix, la sécurité et le déve-
3. Infraction d’opinion, les faits commis à l’oc- loppement dans les provinces du Nord-Kivu et
casion de l’exercice de la liberté de penser du Sud-Kivu.
ou d’expression.
Au terme de ces assises, il a été recomman-
Article 3 : dé notamment une amnistie pour les faits de
guerres insurrectionnels dans le but de mettre
La présente amnistie ne concerne pas les
fin à la guerre, à l’insécurité et sceller la récon-
crimes de guerre, les crimes de génocide et les
ciliation entre les filles et fils de ces deux pro-
crimes contre l’humanité.
vinces.
209

C’est en exécution de cette recommandation Article 4:


que le gouvernement a initié la présente loi. La présente loi ne porte pas atteinte aux ré-
Cette loi d’amnistie exclut de son champ d’ap- parations civiles, aux restitutions des biens
plication le crime de génocide, les crimes de meubles et immeubles ainsi qu’aux autres
guerre et de crimes contre l’humanité et définit droits dus aux victimes des faits infractionnels
les faits des guerres et insurrectionnels. amnistiés.
L’amnistie enlève aux faits le caractère infrac-
tionnel. Bien que n’étant plus constitutifs d’in- Article 5:
fraction, les faits amnisties peuvent être fautifs Les faits amnisties sont ceux commis pendant
et dommageables, et à ce titre, engager la res- la période allant du mois de juin 2003 à la date
ponsabilité civile de leurs auteurs. de la promulgation présente loi.
Quant à la période à considérer, il faut partir du
mois de juin 2003 à la date de la promulgation Article ­6:
de la présente loi d’amnistie. Le ministre de justice est chargé de l’exécution
de la présente loi qui entre en vigueur à la date
Loi: de sa promulgation.
L’Assemblée nationale et le sénat ont adopté.
Le président de la République promulgue la loi
dont la teneur suit : ARRESTATION ET MISE EN
DETENTION PREVENTIVE
Article 1er:
Il est accordé à tous les congolais résidant sur CIRCULAIRE N° 5.008/
le territoire de la République Démocratique IM/PGR/2011 RELATIVE À
du Congo ou à l’étranger une amnistie pour L’ARRESTATION, À LA MISE EN
les faits de guerres et insurrectionnels commis DÉTENTION PRÉVENTIVE,
dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud- À L’ARRESTATION IMMÉDIATE
Kivu.
À L’AUDIENCE AINSI
QU’À L’ARRESTATION
Article 2:
PROVISOIRE ET À LA MISE
Aux termes de la présente loi, on entend par :
EN DÉTENTION PRÉVENTIVE
- Faits de guerres, les actes inhérents EN CAS D’INFRACTION
aux opérations militaires autorisées
INTENTIONNELLE
par les lois et coutumes de guerres
qui, à l’occasion de la guerre, ont causé FLAGRANTE
un dommage à autrui ;
- Faits insurrectionnels, les faits de vio-
CHAPITRE 1:
lence collective de nature à mettre en ARRESTATION ET MISE EN
péril les institutions de la République DÉTENTION PRÉVENTIVE
ou à porter atteinte à l’intégrité du
territoire national. Section 1re:
Considérations générales
Article 3:
La présente loi amnistie ne concerne pas le Le chapitre III du Code de procédure pénale
crime de génocide, les crimes de guerres, et les traite d’une façon détaillée de la détention pré-
crimes contre l’humanité. ventive et de la liberté provisoire.
210

Le législateur, en arrêtant les conditions dans adressées au procureur général près la cour
lesquelles peuvent intervenir le mandat d’arrêt d’appel et, le cas échéant, au Procureur général
provisoire et l’ordonnance de mise en déten- de la République.
tion préventive, ne prescrit nullement d’y re- En application du Code de l’organisation et de
courir, mais les autorise quand ils sont néces- la compétence judiciaires, les magistrats des
saires. parquets exercent leurs fonctions sous la sur-
Pour juger de cette nécessité, il faut s’inspirer veillance et la direction immédiates du chef de
du but de ces mesures et de l’effet qu’elles l’office (articles 12, 13, 16). Celui-ci, en cas de
peuvent avoir dans les cas d’espèce. Elles sont nécessité, ne doit pas dès lors hésiter à des-
destinées en ordre principal à mettre le préve- saisir un magistrat de certains dossiers pour
nu à la disposition de la justice et à éviter qu’il les confier à un autre magistrat plus soucieux
ne se soustraie par la fuite à la répression, ne de respecter les prescriptions légales en cette
fasse disparaitre les preuves de l’infraction ou matière.
n’en dissimule le produit, et ne nuise gravement La détention préventive doit être réservée aux
à la bonne marche de l’instruction. cas graves et elle doit être aussi brève que pos-
Si ces résultats peuvent être obtenus sans ar- sible. Il y a lieu de tenir compte comme point
restation et sans mise en détention préventive, de départ de l’incarcération de la date de priva-
il va de soi que le recours à ces mesures ne se tion effective de la liberté. La mise en détention
justifie pas. Il y a lieu de s’inspirer également de préventive doit être l’exception pour les faits
l’effet que ces mesures peuvent avoir dans les punissables de six mois de servitude pénale
cas d’espèces : il est contraire à toute saine ad- au maximum. Elle sera requise avec prudence
ministration de la justice d’humilier un prévenu pour les infractions punissables de 5 années au
quel qu’il soit, de lui causer un préjudice inutile. maximum.
L’arrestation et la mise en détention préven- Elle sera, sauf exception, la règle pour les infrac-
tive ne peuvent être envisagées comme le tions plus graves. Il est évidement très difficile
commencement d’une sanction éventuelle. Ce de donner des directives absolues. Chaque cas
serait tout à fait contraire au droit de chaque doit être étudié ; certains événements peuvent
individu de jouir de sa liberté d’aller et de venir se produire au cours de l’instruction qui modi-
et de vaquer à ses affaires, selon le prescrit de fieront la conduite du magistrat ; par exemple,
l’article 17 de la Constitution. si l’inculpé tente de faire disparaitre les preuves
de l’infraction ou d’en dissimuler le produit ou
La décision de priver quelqu’un de sa liberté
encore s’il essaie de suborner les témoins, me-
devra dans chaque cas être murement réfléchie
nace les plaignants, etc.
et ne pourra en aucun cas procéder d’un mou-
vement d’humeur ou d’une solution de facilité. Bref, les magistrats et officiers de police judi-
La détention préventive sera levée dès que les ciaire devront juger si l’ordre public exige ou
nécessités de l’instruction n’en justifient plus non l’arrestation ou son maintien. Dans une
le maintien. A ce sujet, le magistrat instructeur affaire qui exige la mise en détention préventive
tiendra à cœur de déterminer par priorité les d’une des personnes à l’égard desquelles l’exer-
affaires dans lesquelles des prévenus sont déte- cice de l’action publique nécessite l’autorisa-
nus. Son comportement dans ce domaine sera tion du procureur général, l’avis d’ouverture
apprécié par ses chefs hiérarchiques, notam- d’instruction lui sera transmis dès l’inscription
ment lors de l’examen des pièces périodiques de l’affaire au R.M.P. ou dès la date de l’arresta-
à fournir. Les négligences et les excès feront tion de l’inculpé.
l’objet de remarques écrites qui seront versée Au cas où le tribunal refus d’autoriser ou de
au dossier personnel de l’O.P.J. ou du magis- confirmer la détention préventive, le chef de
trat en cause. Copies de ces remarques seront l’office doit être averti aussitôt, même verbale-
211

ment ou par téléphone, afin qu’il puisse éven- l’affaire devant la juridiction, soit en sta-
tuellement exercer le droit d’appel prévu par tuant sur les mesures encore nécessaires,
les articles 37 et 39 du code de procédure mais décisives, à l’achèvement de l’instruc-
pénale (D. du 6 août 1959). tion.

Section 2 : 2. Situation des prévenus entre l’envoi


Directives des dossiers en fixation et la comparu-
tion sur citation ou sur comparution
1. Examen des dossiers ouverts à charge volontaire
de prévenus en détention
On a fréquemment évoqué la longueur des dé-
Ces dossiers feront l’objet dans chaque cabinet tentions courant entre l’envoi des dossiers en
d’instruction d’un classement dans une farde fixation et la comparution sur citation ou sur
spéciale où ils se retrouveront commodément. comparution volontaire qui, seules, opèrent la
a) Priorité désormais sera donnée à leur saisie du tribunal, hormis le cas de sommation.
étude à leur solution. Le ministère public, s’appuyant sur le texte pré-
b) Le numéro d’ordre (RMP), le nom du déte- cis de l’article 45 du code de procédure pénale,
nu, la date de son arrestation, celle de son s’était montré disposé à se considérer comme
mandat d’arrêt et des pièces légales sub- restant responsable. En ce sens, il aurait conti-
séquentes de détention et de la relaxation nué à provoquer les prolongations, considérant
éventuelle seront consignées par colonnes que la procédure pénale ne peut être que d’in-
en un tableau que chaque magistrat instruc- terprétation stricte.
teur tiendra à jour à l’effet de contrôler sa
Toutefois, la Cour d’Appel de Kinshasa avait
propre activité et la régularité de ces dé-
estimé devoir maintenir les interprétations
tentions.
larges de certains auteurs, (SOHIER – MINEUR
c) Ces inscriptions seront biffées d’un trait
– RUBBENS) qui, dans le chapitre de la déten-
général pour chaque prévenu le jour de la
tion préventive, ajoutent chaque fois après les
fixation du dossier, dont la date sera notée.
mots « juridiction saisie … » ou « tribunal saisi
d) Chaque magistrat est personnellement res- », les mots « des pièces » ou … « du dossier ».
ponsable du renouvellement des pièces de
détention. De ces éléments, découle la situation suivante
e) Chaque samedi, les magistrats instructeurs (selon Sohier : procédure pénale nos 588, 612
transmettront les éléments de ce tableau et 613) : au lieu que le ministère public doive
à leur chef d’office. Copie en sera envoyée demander la confirmation de la détention de
par même courrier au procureur général. mois en mois, c’est le prévenu qui par appli-
f) Chaque samedi, encore, au parquet du pro- cation de l’article 45 du Code de procédure
cureur de la République et ou à tout autre pénale obtient de demander directement au
parquet, les substituts, dossiers en main, tribunal, sa libération. Et il pourra le faire im-
entretiendront leur supérieur de chacune médiatement, puis chaque fois que quinze jours
de ces instructions et lui en feront verbale- se seront écoulés après le rejet d’une requête.
ment le point. L’officier du ministère public n’aura plus à pré-
g) Le procureur de la République ou le chef de parer ni à présenter « de demande ». C’est
l’office du parquet, séance tenante, prendra le jugement compétent qui, sur la requête du
la décision qui s’impose, soit en ordonnant prévenu, étudiera le dossier avant d’entendre
la relaxation du prévenu suite aux charges l’intéressé et de demander l’avis du ministère
inexistantes ou insuffisantes pour justifier public à l’audience. « Je me rallie à cette façon
plus longtemps la détention, soit en fixant de voir ».
212

Il importe donc de veiller à ce que dès l’envoi CHAPITRE III :


en fixation d’un dossier, les prévenus reçoivent L’ARRESTATION PROVISOIRE ET LA
une formule succincte, les avisant du transmis, MISE EN DÉTENTION PRÉVENTIVE
et les avertissant que c’est au tribunal désor- EN CAS D’INFRACTION
mais qu’ils peuvent s’adresser directement INTENTIONNELLE FLAGRANTE
pour demander leur mise en liberté, tous les
15 jours écoulés suivant la décision précédente L’article 1 de l’ordonnance-loi n° 78/001 du
de rejet. 24 février 1978 relative à la répression des in-
fractions intentionnelles flagrantes stipule que
Les gardiens de prison du ressort doivent être toute personne arrêtée à la suite d’une infrac-
au courant de la présente par les parquets qui tion intentionnelle ou réputée telle sera aussi-
veilleront à ce que le droit des détenus soit res- tôt déférée au parquet et traduite sur-le-champ
pecté et leurs requêtes transmises sans délai.
à l’audience du tribunal. S’il n’est point tenu
Il importe de rappeler aux gardiens des prisons d’audience, le tribunal siégera spécialement le
qu’ils ne peuvent procéder à l’incarcération jour même ou au plus tard le lendemain.
d’une personne quelconque sur présentation
d’un des titres énumérés aux articles 30 et 34 Que veut dire cet article ?
de l’ordonnance n° 344 du 17/9/1965 (J.O. n°
spécial du 24.9.1965, page 816). « Il veut dire que la personne déférée au par-
quet est préalablement arrêtée ». Cette arres-
CHAPITRE II: tation peut être l’œuvre de toute personne en
ARRESTATION IMMÉDIATE l’absence de toute autorité judiciaire chargée
À L’AUDIENCE de poursuivre ou de tout officier de police judi-
ciaire. Cette hypothèse est prévue à l’article 3
Aux termes de l’article 85 du Code de pro- de l’ordonnance loi.
cédure pénale « l’arrestation immédiate peut L’arrestation peut aussi avoir été opérée par
être ordonnée, s’il y a lieu de craindre que le l’officier de police judiciaire qui défère la per-
condamné ne tente de se soustraire à l’exé- sonne arrêtée au parquet. Dans ce cas, l’officier
cution de la peine et que celle-ci soit de trois de police judiciaire dresse un procès-verbal
mois de servitude pénale au moins. Elle peut d’arrestation ou de saisie de l’auteur présumé
être ordonnée quelle que soit la durée de la
de l’infraction.
peine prononcée, si des circonstances graves
et exceptionnelles, qui seront indiquées dans le Dans l’une ou l’autre hypothèse, le parquet
jugement, le justifient. peut confirmer l’arrestation préalablement
opérée par la signature d’un mandat d’arrêt
Tout en ordonnant l’arrestation immédiate, le
tribunal peut ordonner que le condamné, s’il provisoire aux conditions prévues aux articles
le demande, sera néanmoins en liberté provi- 27 et 28 de procédure pénale. Il est à remar-
soire sous les mêmes conditions et charges que quer que l’arrestation provisoire n’est pas une
celles prévues à l’article 32, jusqu’au jour où le obligation, c’est une faculté que la loi reconnaît
jugement aura acquis force de chose jugée ». à l’officier du ministère public chaque fois que
les conditions de la mise en détention préven-
L’arrestation immédiate à l’audience doit être tion se trouvent réunies.
une mesure exceptionnelle et devra être moti-
vée. Les juges de police seront invités par les Aucun texte n’interdit au parquet de recourir
soins du procureur de la République à faire ap- à l’arrestation provisoire. Au contraire, le tran-
plication de l’article 110 du Code de procédure sit rapide de l’inculpé au parquet permet d’ap-
pénale, de façon générale, le délai pour l’exécu- puyer cette affirmation. En l’absence du man-
tion du jugement pouvant même être prorogé dat d’arrêt provisoire, le prévenu sera traduit
en application de l’alinéa 2. à l’audience du tribunal en état d’arrestation
213

opérée par le particulier, sans titre carcéral ; ce matière de détention préventive. Il y a ensuite
qui n’est pas très élégant en procédure pénale le décret du 6 août 1959 portant Code de pro-
; ou sans procès-verbal d’arrestation établi par cédure pénale.
l’officier de police judiciaire. L’article 27 du décret définit les conditions sans
lesquelles l’inculpé ne peut être mis en état de
Quid de la détention préventive ? détention préventive, avant que l’article 29 ne
Il importe de relever que la combinaison des décide que la mise en état de détention pré-
articles 1 et 6 de la procédure de flagrant délit ventive est autorisée par le président du tribu-
permet de conclure que la procédure a été nal de paix.
conçue pour que le jugement de l’affaire inter-
vienne le jour même de la première comparu- La mise en liberté provisoire revient en prin-
tion du prévenu devant la juridiction du juge- cipe à la même autorité selon la combinaison
ment. Cela permet au prévenu arrêté de passer des articles 32 et 33 de la procédure pénale.
du statut de préventif à celui de condamné, Les articles 29 et 32 se situent dans la phase de
même si la condamnation n’est pas coulée en l’instruction préparatoire ont pour correspon-
force de chose jugée. En cas d’acquittement, le dants les articles 45 et 103 selon que la cause
prévenu arrêté recouvre sa liberté nonobstant est pendante devant la juridiction du premier
l’appel2 . Si l’affaire n’est pas en état de rece- degré ou devant la juridiction d’appel. En cas
voir le jugement, l’article 6 prévoit le renvoi à de cassation, l’article 49 de la procédure devant
l’une des prochaines audiences du tribunal. Le la Cour Suprême de Justice reste la référence.
prévenu est, s’il y a lieu, placé en détention pré-
ventive. L’article 6 de la procédure de flagrant délit est
donc à mettre en parallèle avec l’article 45 du
Qui doit le placer en détention Code de la procédure pénale. La mise en état
préventive ? de détention préventive revient donc au juge
La mise en détention préventive relève de la ou au tribunal suivant les distinctions faites par
juridiction saisie de la poursuite. Cette affir- la loi. Certes, l’article 28 du Code de la pro-
mation repose sur le respect des textes. Il y a cédure pénale autorise le ministère public à
d’abord l’ordonnance loi sur la procédure de placer l’inculpé sous mandat d’arrêt provisoire
flagrant délit. L’article 6 de ce texte stipule in lorsque les conditions de la mise en état de
fine que le prévenu est, s’il y a lieu, placé en dé- détention préventive se trouvent réunies.
tention préventive. Cette disposition doit être Cela n’est pas à confondre avec la mise en état
interprétée à la lumière de l’exposé des motifs de détention préventive définie et prévue aux
au point 6 où il est dit : C’est pourquoi, la pré- articles 27 et 29. Il s’agit de l’arrestation ou de
sente ordonnance loi propose que les témoins la détention provisoire soumise, dans les cinq
de l’infraction soient en même temps que jours de l’arrestation, au contrôle du juge de
l’auteur, devant le tribunal. C’est une espèce de détention préventive.
garde à vue prolongée. De même, le tribunal
peut décider de mettre l’inculpé en détention Par ailleurs, il ne s’agit que d’une faculté à
préventive au cas où l’affaire n’est pas en état laquelle l’officier du ministère public peut ne
de recevoir jugement et qu’une instruction pas recourir, préférant s’adresser directement
prolongée paraît nécessaire. au juge conformément aux articles 27 et 29.
Il apparaît clairement que la mise en détention Le fait qu’une pratique séculaire fait intervenir
préventive du prévenu considéré est ordonnée l’ordonnance de mise en détention préventive
par le tribunal saisi de la poursuite. Au demeu- à la suite du mandat d’arrêt provisoire, ne devra
rant, le législateur du 24 février 1978 n’a pas pas pousser à conclure que la mise en déten-
entendu s’écarter de la procédure pénale en tion préventive doit être nécessairement pré-
cédée du mandat d’arrêt provisoire. Elle peut
2
Art. 83du Code de procédure pénale
214

intervenir en l’absence de tout mandat d’arrêt L’inculpé peut être placé en détention pré-
provisoire antérieur. ventive à l’expiration de la garde à vue, sans
C’est ici l’occasion de rappeler un passage de la passer par l’arrestation provisoire de l’officier
mercuriale du 16 octobre 1971 de l’un de mes du ministère public. Les articles 27 et 29 de la
prédécesseurs sur la détention préventive où il procédure pénale ne s’y opposent pas.
est dit : « La détention provisoire n’est jamais Même avant l’expiration de la garde à vue,
obligatoire et par le fait même, reste exception- l’officier du ministère public à qui l’officier de
nelle. La doctrine et la jurisprudence enseignent police judiciaire aura transmis le dossier peut
que le mandat d’arrêt provisoire n’est pas une solliciter la mise en détention de l’inculpé, et
formalité nécessaire à la mise en détention pré- le juge n’est pas fondé à lui opposer l’absence
ventive. Il n’est qu’une faculté d’instruction ac- du mandat d’arrêt provisoire pour repousser la
cordée au magistrat instructeur, faculté dont il mise en détention préventive sollicitée.
ne doit pas user obligatoirement pour introduire Dans l’hypothèse sous examen de la procédure
une demande de mise en détention préventive».
devant la juridiction de jugement, le prévenu
Dans l’énumération des conditions sans les- sera placé en détention préventive par le juge,
quelles l’inculpé ne peut être mis en état de dé- garant des libertés individuelles et des droits
tention préventive, on ne trouve pas l’existence fondamentaux des citoyens7 , après réquisition,
du mandat d’arrêt provisoire que la loi n’a pas mais non à la requête, du ministère public.
voulu obligatoire3 . Il en découle que la mise
en état de détention préventive peut interve-
nir en l’absence du mandat d’arrêt provisoire. Le Procureur Général
Il convient de relever que la mise en détention de la République,
préventive n’a pas pour effet de régulariser la Flory KABANGE NUMBI
détention antérieure. Il est de jurisprudence
que le juge appelé à autoriser ou à confirmer
la détention n’a pas à statuer sur la légalité ni la CIRCULAIRE N° 003/D08/I.M/
régularité du titre primitif : sa mission consiste
PGR/2005 DU 05 DÉCEMBRE
à autoriser ou à refuser la continuation de la
détention si cette mesure lui paraît justifiée. Sa 2005 RELATIVE À L’EXÉCUTION
décision n’a pas pour effet de régulariser les ABUSIVE DE LA MESURE
titres de détention ni de couvrir les irrégulari- D’ARRESTATION IMMÉDIATE
tés de la détention déjà subie, mais rend cette
détention légale pour l’avenir4 .
Mesdames et Messieurs,
Par l’envoi du dossier en fixation d’audience,
le ministère public est dessaisi du dossier de Mon office est, depuis un certain temps, régu-
la cause au profit de la juridiction du jugement. lièrement saisi des doléances des justiciables
De sorte que toute mesure privative ou res- condamnés avec arrestation immédiate et qui
trictive de liberté est du ressort exclusif du accusent les magistrats du ministère public de
tribunal5 , sous réserve du droit du ministère procéder à l’exécution de cette mesure au
public de réincarcérer le prévenu qui manque mépris des dispositions du Code de procédure
aux charges qui lui ont été imposées par la juri- pénale qui la régissent et plus précisément de
diction saisie de la poursuite6 . l’article 94 de ce même texte en cas d’oppo-
sition.
3
Art. 27 et 28 du Code de procédure pénale
4
Boma, 28 février 1916, Jur. Col 1926 p. 321 Ken- De l’analyse qu’il m’a été donnée de faire et
go wa Dongo : La détention préventive, p. 49 des décisions emportant cette mesure et de
5
Art. 33 et 45 du Code de procédure pénale
6
Art. 47 du Code de procédure pénale 7
Art. 150 de la Constitution
215

la lecture des recours qui sont soumis à mon En conséquence je vous instruis de ne plus, dès
examen, je note avec regret que l’erreur de la réception de la présente circulaire, exécuter
la plupart d’entre vous provient de la lecture les mesures d’arrestation immédiate ordonnée
sélective des dispositions de ce Code et sur- par des jugements par défaut frappés d’oppo-
tout de l’ignorance que ces dispositions légales sition.
participent toutes d’un même esprit, qu’elles se Car, en précisant à l’article 103 que l’appel n’a
complètent et se précisent. C’est donc par dis- point d’effet sur cette mesure, le législateur,
traction que l’on traite de l’arrestation immé- qui n’y a pas mentionné l’opposition, renvoie
diate sans faire une lecture croisée des articles à l’application par tous de l’article 94, alinéa 2
32, 94 et 103 du Code de procédure pénale. lorsqu’est exercé ce recours.
En effet, l’article 85 qui institue l’arrestation En matière pénale, son silence profite toujours
immédiate renvoie à l’article 32 parce que le au condamné.
législateur estime qu’elle est une mesure ana-
logue à la détention préventive ayant pour but
de parer aux inconvénients que crée le prin- Fait à Kinshasa, le 05 décembre 2005.
cipe de la non-exécution des condamnations Le Procureur Général de la République,
pendant le délais de recours (Léo, 6 mars 1958,
RJCB, 1959, n° 6, pp. 266-267), dit qu’elle peut- TSHIMANGA MUKEBA
être ordonnée s’il y a lieu de craindre que le
condamné tente de se soustraire à l’exécution
de la peine qui doit être de plus de trois mois.
Alors que les articles 94 et 103 précisent que
cette mesure ne peut être coordonnée que par
un jugement ou arrêt par défaut ou contradic-
toire, de premier ou de second degré.
S’agissant du sort de cette mesure, le législa-
teur dispose à l’article 94 qu’il est sursis à l’exé-
cution du jugement par défaut jusqu’à l’expira-
tion du délai fixé par l’article 89 alinéa premier
et en cas d’opposition jusqu’au jugement sur
le recours, à l’article 103, il précise que le pré-
venu qui était en état de détention au moment
du jugement ou dont l’arrestation immédiate
a été ordonnée par jugement, demeure en cet
état nonobstant appel.
Il ressort de ce qui précède que le sort de
l’exécution de la mesure d’arrestation immé-
diate diffère selon que l’on est devant une déci-
sion par défaut frappée d’opposition ou devant
une décision de premier degré frappée d’appel.
Dans le premier cas, l’opposition suffit pour
faire échec à l’exécution de l’arrestation immé-
diate, le législateur n’ayant pas dit expressé-
ment qu’elle est sans effet, comme il le dit dans
le second cas à l’article 103, que l’appel est sans
effet sur la mesure d’arrestation immédiate.
216

CIRCULAIRE N° 001/D008/I.M/ ral et les justiciables en particulier connaissent


PGR DU 31 MARS 2006 RELATIVE mal ou ignorent leurs droits fondamentaux.
AUX NOUVEAUX MODÈLES Une manière de leur garantir consiste à leur
DE PROCÈS-VERBAL DE SAISIE faire connaître. C’est pourquoi, en plus de cam-
DE PRÉVENU ET DE MANDAT pagne d’éducation civique et de sensibilisation
aux droits et libertés des citoyens qui peuvent
D’ARRÊT PROVISOIRE
(Recueil de circulaires et instructions générales, notes
être organisées, l’occasion indiquée pour infor-
de service et commentaires du Procureur général de la mer le prévenu de ses droits se situe au mo-
République, 207, p. 61) ment où l’officier de police judiciaire dresse
son procès – verbal à charge de l’intéressé
pour s’en saisir, ou encore quand l’officier du
Il me revient de rappeler à l’intention de tous ministère public signe le mandat d’arrêt pro-
les officiers du ministère public et de tous les visoire.
officiers de police judiciaire que l’article 150
alinéa 1er de la Constitution du 18 février 2006 Compte tenu de ces considérations, j’ai été
dispose que le pouvoir judiciaire est le garant amené à fixer un modèle de procès – verbal
des libertés individuelles et des droits fonda- de saisie du prévenu et du mandat d’arrêt pro-
mentaux des citoyens. Plus explicite à ce sujet, visoire, en y incorporant une séquence d’infor-
l’article 18 alinéas 1 et 2 édicte : « Toute per- mations sur ces droits fondamentaux, singuliè-
sonne arrêtée doit être immédiatement informée rement ceux prévus par les articles 18 et 19 de
des motifs de son arrestation et de toute accusation la Constitution.
portée contre elle et ce, dans la langue qu’elle com- Ci-après les modèles dudit procès-verbal et du
prend » Elle doit être immédiatement informée mandat d’arrêt provisoire :
de ses droits ». Bien souvent les gens en géné-
217

I/modèle de
Procès-verbal de saisie de prévenu
(art. 4, C.P.P. et l’art. 72 ord. n° 78-289 du 3.7.1978)

République Démocratique du Congo p.v. n° …..du……………


Province…………………. transmis le………………
District ou ville de ………… à………………………..
Territoire ou commune………………….
Police judiciaire…………………………….
L’an ……………………………….., le…………………………….jour du mois de ………………
……………………………………………………………………..
Nous, …................................, Officier de Police Judiciaire à compétence ………………, en territoire
(commune) de…………. nous trouvant à……………..........................,
Vu l’article 4 du Code de procédure pénale et l’article 72 de l’ordonnance n° 78-289 du 03 juillet
1978 ;
Vu le procès-verbal en annexe dressé le ……………………… (ou bien vu le mandat d’amener
décerné à charge du comparant en date du ……. par Monsieur l’Officier du ministère public
……………………………………………………………….);
Nous nous sommes saisis de la personne de ……………………………, fils (fille) de
………………………….. et de………………………………………………...........
…………………………………………., Originaire de ……………………….. …, résidant à
……………………………… et y exerçant la profession de ………….
Conformément à l’article 18 alinéas 1 et 2 de la Constitution de la République Démocratique
du Congo, nous lui donnons connaissance de ses droits (en langue française qu’il comprend, (ou
bien en langue ……………………………………. par l’intermédiaire de l’interprète assermenté
…………………………………)(8)
« Toute personne arrêtée :
1. doit être immédiatement informée des motifs de son arrestation et de toute accusation portée
contre elle, et ce, dans la langue qu’elle comprend ;
2. ne peut être arrêtée et détenue pour un fait d’autrui. La responsabilité pénale est individuelle ;
3. ne peut être arrêtée pour une dette ou un conflit à caractère civil ;
4. ne peut être détenue dans un lieu qui n’est pas sous le contrôle d’une autorité judiciaire ;
5. a le droit d’entrer immédiatement en contact avec sa famille ou son conseil (avocat) ;
6. ne peut rester en garde à vue plus de 48 heures. A l’expiration de ce délai, la personne gardée
à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l’autorité judiciaire compétente ;
7. doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa
dignité et ne peut être soumise à la torture ou à un traitement cruel, inhumain ou dégradant ;
8. a le droit de se défendre elle-même ou de se faire assister d’un défenseur de son choix et ce,
à tous els niveaux de la procédure pénale, y compris l’enquête policière et l’instruction pré
juridictionnelle. Elle peut se faire assister également devant les services de sécurité ;
9. si elle est une femme, elle doit être détenue séparément des hommes ;
8
Biffer la mention inutile
218

10. si elle est une mineure, elle doit être directement conduite devant le juge d’enfant compétent ;
11. peut déposer plainte en cas de violation de ses droits énumérés ci – dessus et à droit à une juste
et équitable réparation du préjudice qui lui a été causé.

Lui notifie qu’elle est inculpée de …........., fait prévu et puni par ................................
Qu’il existe à sa charge des indices sérieux de culpabilité résultant de ………………
Que les faits repris à l’inculpation sont punissables de plus de six mois de servitude pénale (9) : (ou
bien) qu’il a des raisons sérieuses de craindre sa fuite (10) : (ou bien) que l’identité déclinée par la
comparante est douteuse (11) ;
Nous transférons le (la) détenu(e) à ……………………………,à la disposition de ………………..,sous
escorte de …………………………………………., agent de ………………………………………

Je jure que le présent procès-verbal est sincère.

Le (la) détenu(e), L’Officier de Police Judiciaire,

9
Un des trois motifs est nécessaire et suffisant
10
Mr. l’Officier du Ministère Public ou bien Mr. Le Juge du Tribunal de Paix
11
Nom, qualité et grade de l’agent de l’ordre qui assume l’escorte
219

II/modèle de
Mandat d’arrêt provisoire
(art. 27 & 28 Code de procédure pénale)

République Démocratique du Congo


parquet ………………………………………. RMP………………

Nous, ……………………………, Officier du Ministère Public près …………………,


Vu l’instruction ouverte à charge de …………………………...……………………………………
…………………………………………………………………...;
inculpé de …………………………………., fait prévu et puni par ……………….
Attendu qu’il existe contre le prénommé des indices graves de culpabilité résultant de……..……
…………………………………………………………....................... ;
Que les faits lui reprochés paraissent constituer une infraction que la loi réprime d’une peine de six
mois de servitude pénale au moins : (ou bien) Attendu qu’il existe contre le prénommé des indices
sérieux de culpabilité et que les faits lui reprochés paraissent constituer une infraction que la loi
punit de sept jours de servitude pénale tandis que la fuite est à craindre ;
(ou bien) tandis que son identité n’est pas établie avec certitude : (ou bien) tandis que, eu égard
à des circonstances graves et exceptionnelles résultant de ………………………….. l’arrestation
provisoire est impérieusement réclamée par l’intérêt de la sécurité publique.
Qu’en effet (12) ………………………………………...................................………….
Attendu qu’il a été signifié à l’inculpé, qu’il est en outre accusé de………………………..
Oui l’inculpé sur les faits mis à sa charge et sur les motifs de la mise en arrestation provisoire sui-
vant procès-verbal en date de ce jour ;
Vu les articles 27 et 28 du Code de procédure pénale ;
Ordonnons que le susdit ……………………………………, fils de …………….et de…………,
originaire de ……………………………………………. et résidant à ………………………… où
il exerce la profession de ………………………………, soit mis en état d’arrestation provisoire.
Et conformément à l’article 18 alinéas 1 et 2 de la Constitution de la République Démocratique du
Congo, lui donnons connaissance (en français, langue qu’il comprend ou en langue par l’intermé-
diaire de l’interprète assermenté …………………….) de ses droits tels que repris ci-après :
« Toute personne arrêtée :
1. doit être immédiatement informée des motifs de son arrestation et de toute accusation portée
contre elle, et ce, dans la langue qu’elle comprend :
2. ne peut être arrêtée et détenue pour un fait d’autrui. La responsabilité pénale est individuelle ;
3. ne peut être arrêtée pour une dette ou pour un conflit à caractère civil ;
4. ne peut être détenue dans un lieu qui n’est pas sous le contrôle d’une autorité judiciaire ;
5. a le droit d’enter directement en contact avec sa famille ou son conseil (avocat) ;
6. ne peut rester en garde à vue plus de 48 heures. A l’expiration de ce délai, la personne gardée
à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l’autorité judiciaire compétente ;
12
Indiquer les circonstances graves et exceptionnelles qui justifient ce mandat d’arrêt
220

7. doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa
dignité ; et ne peut être soumise à la torture ou à un traitement cruel, inhumain ou dégradant ;
8. a le droit de se défendre elle-même ou de se faire assister d’un défenseur de son choix et ce,
à tous les niveaux de la procédure pénale, y compris l’enquête policière et l’instruction pré
juridictionnelle. Elle peut se faire assister également devant les services de sécurité ;
9. si elle est une femme, elle doit être détenue séparément des hommes ;
10. si elle est mineure, elle doit être directement conduite devant le juge d’enfants compétent ;
11. peut déposer plainte en cas de violation de ses droits ci-dessus et a droit à une juste et équi-
table réparation du préjudice qui lui a été causé ».

L’Officier du Ministère Public,


Je demande à tous les Procureurs Généraux près les cours d’appel d’en assurer large diffusion des
intéressés, en l’occurrence les officiers du ministère public et ceux de la Police Judiciaire.
Vous me tiendrez informé de l’exécution de la présente circulaire.

Fait à Kinshasa, le 31 mars 2006.

Le Procureur Général de la République,


TSHIMANGA MUKEBA
221

CIRCULAIRE N° 001/D008/I.M/ commise ? Vol ? Meurtre ? Abus de confiance ?


PGR/2007 DU 12 JUILLET 2007 etc.
RELATIVE AUX NOUVEAUX En ce qui concerne la question Où ? Ceci vou-
MODÈLES DE PROCÈS-VERBAL drait dire à quel endroit ? Par exemple un acci-
DE SAISIE DE PRÉVENU ET DE dent de roulage au Km 10 de telle route. Vol
dans une maison habitée sise au n° 36 de telle
MANDAT D’ARRÊT PROVISOIRE
rue.
Quant à la question Avec quoi ? Coups portés
Messieurs les Procureurs Généraux, avec une machette ? Effraction commise à l’aide
Sans préjudice de ma circulaire n° 001/D008/ d’une barre de fer ou de fausses clés ?
IM/PGR/2006 du 31 mars 2006 relative aux Quant à la question Pourquoi ? Par exemple :
nouveaux modèles de procès verbal de saisie coups et blessures sur une personne suite à
de prévenu et de mandat d’arrêt provisoire des injures proférées par celle-ci ? Vol simulé
dans son paragraphe 5, je tiens à rappeler aux pour couvrir un déficit de caisse ?
magistrats du Ministère Public que dans le
cadre de l’instruction préjudictionnelle, l’on En ce qui concerne la question Commet ?
doit retrouver dans le procès-verbal de l’Offi- Dans quelles circonstances ? Par exemple : un
cier de Police Judiciaire : accident de roulage provoqué par des freins
a. les éléments constitutifs de l’infraction défectueux ? Après une beuverie ? Recours à
commise avec des preuves à l’appui pour des machettes, des couteaux ou d’autres ins-
confondre les auteurs, les co-auteurs ou truments lors d’une bagarre généralisée entre
les complices ; les ouvriers de différentes personnes.
b. les causes de justification éventuellement A propos de la question Quand ? Il faudra no-
invoquées ; ter : mois, jour, heure du déroulement de faits.
c. le dommage causé et la personne qui a Bref, il importe de signaler que le procès-verbal
droit à une réparation ; doit faire revivre, aux yeux du magistrat qui le
d. le rôle par chacun de prévenus ;
lira, les actes matériels que l’officier de police
e. leur mobile, les causes réelles de l’infrac-
Judiciaire a retenus sur les faits, ceux qu’il a vus,
tion, comment elle fut perpétrée par quels
ce qu’il a entendu et cela dans tous les détails et
moyens et dans quelles circonstances.
avec la plus minutieuse exactitude. Cette scru-
puleuse exactitude est impérieusement requise
Le magistrat instructeur veillera à ce que le
lorsque le magistrat instructeur constatera que
procès-verbal classique fournisse donc de ré-
le procès-verbal ne remplit pas toute la condi-
ponses satisfaisantes aux questions suivantes :
tion requise ci-dessus, dans ce cas, il devra par-
Qui ? Quoi ? Où ? Avec quoi ? Comment ?
faire l’instruction de la cause.
Quand ?
Pour ce qui est de la question Qui il importe Il doit également faire ressortir les dommages
de relever quel est l’auteur de l’infraction : son causés (signalement détaillé des objets dispa-
identité complète. Etait-il seul ou accompagné rus ou volés) et donner l’identité complète
lorsqu’il la commettait ? Il s’agit de connaître de la victime, s’il échet, le montant coutumier
les co-auteurs. des dommages-intérêts et les héritiers ou per-
sonnes ayant – droits sont des indications pré-
D’autres personnes ont-elles donné une aide cieuses pour le magistrat ou pour le juge.
quelconque en renseignant l’auteur sur les
lieux en faisant le guet ? Ou complice ? Les remarques générales du parquet de votre
ressort et les observations particulières sur
A propos de la question Quoi ? Elle voudrait vos procès – verbaux vous permettront d’évi-
dire de quoi s’agit-il ? Quelle est l’infraction
222

ter les erreurs commises par les officiers de puisse faire présumer que le défunt s’y serait
Police Judiciaire ou les insuffisances de leurs opposé.
enquêtes préliminaires.
Article 4 :
Fait à Kinshasa, le 12 juillet 2011. Un corps abandonné, c’est-à-dire un corps qui
n’est pas réclamé et qui n’est pas susceptible
Le Procureur Général de la République, de l’être peut être livré à l’autopsie scientifique
TSHIMANGA MUKEBA par le commissaire de région ou son délégué
après un délai de 15 jours qui court à partir de
la constatation du décès.
AUTOPSIE SCIENTIFIQUE Pendant ce temps, tous les moyens de commu-
nication seront mis en oeuvre pour s’assurer
ORDONNANCE N° 78-179 de l’abandon.
DU 26 AVRIL 1978 PORTANT
RÉGLEMENTATION DE Article 5 :
L’AUTOPSIE SCIENTIFIQUE Une formation médicale peut adresser une de-
(J.O.Z., n° 9, 1er mai 1978, p. 26) mande à une autre formation médicale en vue
de disposer d’un corps dans les cas prévus par
Article 1er : les articles 2, 3 et 4.
Des autopsies et des prélèvements pourront
être pratiqués sur des corps humains dans un Article 6 :
but de recherche scientifique conformément Aucun prélèvement ni autopsie ne pourront
aux dispositions des articles 2, 3, et 4 de la pré- être pratiqués après inhumation.
sente ordonnance, dans les cliniques universi-
taires et les formations médicales déterminées Article 7 :
par le Ministre à la Santé, si le médecin-chef de Un corps qui a fait l’objet d’une autopsie ou de
service juge qu’un intérêt scientifique ou théra- prélèvements sera inhumé sauf opposition de
peutique le commande. la famille, par les soins de la clinique ou de la
Un procès-verbal constatant les motifs, les cir- formation médicale qui les ont pratiqués.
constances et les résultats de l’opération sera
dressé par le médecin-chef. Article 8 :
Les infractions à la présente ordonnance seront
Article 2 : punies d’une servitude pénale principale d’un à
Le défunt peut, de son vivant, léguer son corps 6 mois et d’une amende de 50 à 200 zaïres ou
à une clinique universitaire, ou à toute autre d’une de ces peines seulement.
formation médicale, aux fins d’expérimentation
scientifique, à condition qu’il y ait de sa part un Article 9 :
consentement libre, éclairé et non assorti de Les dispositions de la présente ordonnance ne
conditions. portent pas atteinte au droit pour l’autorité
judiciaire de requérir autopsie en cas de mort
Article 3 : suspecte.
À défaut d’une manifestation de volonté don-
née en temps utile par le de cujus, l’autopsie Article 10 :
et les prélèvements peuvent être autorisés par La présente ordonnance entre en vigueur à la
tous ses ayants droit à condition que rien ne date de sa signature.
223

AVIS D’OUVERTURE que sont le Procureur de la République, le Pro-


cureur Général et ou le Procureur général de
D’INFORMATION ET la République selon la décision d’exercer les
REQUISITOIRE DU PGR poursuites sont à charge de l’une ou de l’autre
de ces autorités.
NOTE DE SERVICE N° 003/D.028/
Le cas échéant, un exemplaire sera adressé par
IM/PGR/2004 DU 20 JUILLET 2004 le Procureur à l’autorité administrative dont
RELATIVE À L’AVIS D’OUVERTURE l’inculpé.
D’INFORMATION ET AU
RÉQUISITOIRE DU PROCUREUR Il en sera de même pour les notes de fin d’ins-
truction. Les premiers Avocats généraux de la
GÉNÉRAL DE LA RÉPUBLIQUE
(Recueil de circulaires et instructions générales, République, les Avocats Généraux de la Répu-
notes de service et commentaires du Procureur blique et les Procureurs Généraux près les
général de la République, 2007, p. 35) Cours d’appel devront transmettre au Pro-
cureur Général de la République leurs avis et
A Messieurs les Premiers Avocats Généraux et considérations concernant de fin d’instruction
Avocats Généraux de la République, qu’ils lui adressent.

Devant certaines hésitations observées dans


II. Les réquisitoires du Procureur Général
des avis d’ouverture d’information et des ré-
de la République
quisitoires du Procureur Général de la Répu-
blique à notre niveau, je me fais le devoir de Le terme « réquisitoire » revient dans plusieurs
lever cette confusion en vous rappelant la na- dispositions du Code de procédure devant la
ture et la portée de chacune de ces pièces de Cour suprême de justice dès le premier article
procédure. dudit Code en tant qu’un des modes de la sai-
sine de la Cour Suprême de Justice par le Pro-
I. Avis d’ouverture d’information et Note cureur Général de la République.
de fin d’instruction Mais ce terme n’est pas uniquement réservé
Ma circulaire n° 03/008/IM/PGR/1970 du 16 pour saisir la Cour suprême. L‘article 110 de
mai 1970 relative à l’organisation intérieure des la procédure devant cette haute cour se sert
parquets retrace, en son chapitre IV, section 5, du même vocable pour désigner le document
les conditions et les matières devants donner par lequel le Procureur général de la Répu-
lieu à l’établissement d’un avis d’ouverture blique saisit le Président du Parlement ou de
d’information ou des notes de fin d’instruction. l’Assemblée Nationale au fins de poursuite
d’un membre de cette institution lorsqu’il es-
Il s’agit, comme son terme l’indique, d’un avis
time que la nature des faits et de la gravité des
que le magistrat instructeur enverra à son chef
indices relevés justifient l’exercice de l’action
hiérarchique dans des dossiers où sont impli-
publique (…).
quées des personnes jouissant d’immunités ou
de privilèges de juridictions dans les affaires Il en découle que le Président de la République
relatives à des infractions pour lesquelles la n’a plus de compétence en matières judiciaire
loi commine des peines lourdes de 20 ans à qui lui permettrait d’exercer l’action publique
la peines de mort ainsi que dans celles qui, par telle que prévue aux articles 101 et 103 de la
leur caractère exceptionnel, par les circons- procédure devant la Cour Suprême de Justice.
tances qui les entourent, par leur répétition ou Il s’en suit que la poursuite d’un membre du
pour toute autre raison présentent une gravité Gouvernement sera aussi fonction d’un réqui-
telle qu’il y a intérêt à les porter à la connais- sitoire que le procureur Général de la Répu-
sance des autorités judiciaires hiérarchiques blique adressera au Président de l’Assemblée
224

Nationale quitte à informer le Président de la miques et financiers des Etats, le second mena-
République de l’instruction initiée à l’encontre çant la paix et la sécurité internationales par la
d’un membre du Gouvernement par un avis multiplication, dans diverses régions du monde,
d’ouverture d’information et/ ou une note de des actes terroristes motivés notamment par
fin d’instruction. l’intolérance et l’extrémisme.
Ces précisions aideront chacun de vous, je l’es- Ces deux fléaux, qui faisaient déjà l’objet de
père, à bien comprendre la portée de ces actes préoccupations de l’ensemble des Etats, sont
qui lui faciliteront d’accomplir plus aisément les devenus les points de mire de plusieurs organi-
devoirs de sa charge. sations internationales notamment l’Organisa-
Désormais, je vous invité à bien faire la distinc- tion des Nations Unies (ONU), le programme
tion entre les deux procédures et de ne plus des Nations Unies pour le contrôle de la
jamais envoyer au parlement, comme c’était drogue et prévention des crimes (PNUCID), le
le cas dernièrement, les avis d’ouverture d’in- Groupe d’action financière sur le blanchiment
formation. C’est plutôt un réquisitoire qu’il de capitaux (GAFI), lesquelles ont élaboré des
convient au Président de l’Assemblée Natio- instruments juridiques et formulé des recom-
nale pour solliciter l’autorisation de poursuite mandations pour impulser une lutte commune
ou de la levée d’immunité selon qu’il s’agit d’un et impérativement coordonnée face à cette cri-
membre du Gouvernement ou d’un député. minalité sans frontière.
Par ailleurs, cette prise de conscience s’est ma-
Fait à Kinshasa, le 20 juillet 2004. nifestée dans plusieurs Etats par l’élaboration
et la mise en place des cadres juridiques et des
Le Procureur Général structures appropriés en vue, d’une part, d’évi-
de la République, ter l’expansion de ces phénomènes et, d’autre
part, d’aboutir à leur éradication.
TSHIMANGA MUKEBA
La République démocratique du Congo ne
pouvait demeurer en reste.
BLANCHIMENT DES En effet, son étendue géographique avec neuf
CAPITAUX ET FINANCEMENT pays frontaliers, le caractère informel domi-
nant de son économie, la prédominance de
DE TERRORISME la monnaie fiduciaire dans les transactions, la
sous-administration du territoire, aggravée par
LOI N° 04/016 DU 19 JUILLET les conséquences de la guerre à peine achevée,
2004 PORTANT LUTTE sont un potentiel indubitable pouvant consti-
CONTRE LE BLANCHIMENT tuer un terrain de prédilection notamment
DES CAPITAUX ET LE pour le blanchiment.
FINANCEMENT DU Conscientes de ces dangers, les autorités pu-
TERRORISME bliques avaient arrêté, déjà en novembre 2002,
(J.O.RDC., 1er août 2004, n° 15, col. 42) une stratégie nationale de lutte contre la cor-
ruption, le blanchiment de capitaux et la crimi-
nalité transnationale organisée. Cette lutte n’en
Exposé des motifs est encore qu’à ses débuts.
Le blanchiment de capitaux et le terrorisme En dépit de cette initiative aux résultats encore
sont considérés, à l’échelle planétaire, comme modestes, il va de soi qu’au plan national, les
les pires fléaux hérités du vingtième siècle, le objectifs de lutte contre le blanchiment de ca-
premier mettant en péril les systèmes écono- pitaux et le financement du terrorisme ne sau-
225

raient être efficacement atteints sans une base S’agissant de la détention, le législateur insti-
légale appropriée. tue une cellule des renseignements financiers,
La présente loi se propose de définir un cadre chargée de la collecte, de l’analyse et du trai-
juridique permettant la prévention, la détec- tement des déclarations de soupçon dans les
tion et, le cas échéant, la répression des actes conditions et suivant les modalités fixées par
constitutifs de blanchiment de capitaux et de la présente loi.
financement du terrorisme. Elle s’inspire, tout
en respectant les réalités nationales, de textes TITRE III :
juridiques et réglementaires internationaux. DE LA PRÉVENTION ET DE LA
Elle comporte six titres portant respective- DÉTENTION DU FINANCEMENT
ment sur: DU TERRORISME
1. les dispositions générales; Le troisième titre de la présente loi consacré
2. la prévention et la détection du blanchi- à la lutte contre le financement du terrorisme
ment de capitaux; s’articule autour de quelques dispositions gé-
3. la prévention et la détection du finance- nérales relatives à la prévention et la détention
ment du terrorisme; d’actes constitutifs de financement du terro-
4. les mesures coercitives; risme.
5. la coopération internationale;
Il convient de noter que la présente loi
6. les dispositions transitoires et finales.
n’aborde que les questions spécifiques liées au
financement du terrorisme et ne s’étend donc
TITRE Ier :
pas au phénomène « terrorisme » dans toute sa
DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES complexité.
Le titre 1er traite d’une part, de la définition de
l’infraction de blanchiment de capitaux et de TITRE IV :
celle de financement du terrorisme, et d’autre DES MESURES COERCITIVES
part, de la terminologie consacrée aux termes
et expressions employés dans la présente loi. Le présent titre prévoit des mesures conser-
vatoires et répressives tant pour l’infraction
de blanchiment de capitaux que pour celle de
TITRE II : financement du terrorisme.
DE LA PRÉVENTION ET
Les mesures conservatoires sont notamment,
DE LA DÉTENTION
la saisie et le gel des biens ou avoirs apparte-
DU BLANCHIMENT nant aux personnes physiques ou morales im-
DE CAPITAUX pliquées comme auteurs, co-auteurs ou com-
Ce titre comporte les dispositions générales plices des infractions prévues par la présente
relatives à prévention d’actes constitutifs de loi.
l’infraction de blanchiment et à celles relatives S’agissant des mesures répressives, elles sont
à leur détection. au nombre de trois:
Au nombre des mesures arrêtées pour la pré- 1. la servitude pénale qui, toutes infractions à
vention de l’infraction du blanchiment de capi- la présente loi confondues, varie d’un mini-
taux, figurent notamment, la fixation des seuils mum de deux ans à un maximum de vingt
pour les transactions en espèces et l’obligation ans;
de vigilance à charge des établissements de cré- 2. l’amende pénale dont le taux varie selon
dit et autres personnes physiques ou morales l’infraction concernée et suivant la gravité
assujetties. des faits;
226

3. la confiscation des biens considérés comme ment de capitaux, les actes ci-dessous, commis
instruments ou produits des infractions à intentionnellement, à savoir :
présente loi. • la conversion, le transfert ou la manipula-
tion des biens dans le but de dissimuler ou
TITRE V : de déguiser l’origine illicite desdits biens ou
DE LA COOPÉRATION d’aider toute personne qui est impliquée
INTERNATIONALE dans la commission de l’infraction princi-
Le blanchiment de capitaux et le financement pale à échapper aux conséquences juri-
du terrorisme ont en commun leur caractère diques de ses actes;
de phénomène transnational nécessitant, de ce • la dissimulation ou le déguisement de la
fait, une étroite collaboration entre Etats. nature, de l’origine, de l’emplacement, de
la disposition, du mouvement ou de la pro-
Sans préjudice des accords de coopération déjà
priété réels des biens;
existant, le présent titre répond à cette préoc-
cupation en abordant les questions relatives à: • l’acquisition, la détention ou l’utilisation des
biens par une personne qui sait, qui sus-
1. l’entraide judiciaire entre les services com- pects ou qui aurait dû savoir que les dits
pétents de différents Etats; biens constituent un produit d’une infrac-
2. l’extraction de délinquants présumés cou- tion.
pables ou condamnés aux fins, selon le cas,
de procéder aux enquêtes, de les juger ou La connaissance, l’intention, ou la motivation
de leur faire purger les peines prononcées nécessaires en tant qu’élément de l’infraction
à leur encontre. peuvent être déduites des circonstances fac-
tuelles objectives.
TITRE VI :
DES DISPOSITIONS Article 2 :
TRANSITOIRES ET FINALES Constitue l’Infraction de financement du ter-
rorisme le fait d’une part, de fournir, de collec-
Au titre des dispositions transitoires, la loi
ter, de réunir ou de gérer par quelque moyen
prévoit le début des activités de la Cellule des
que ce soit, directement ou indirectement, des
renseignements financiers dans un délai de six
fonds, des valeurs ou des biens dans l’intention
mois à dater de sa promulgation.
de les voir utilisés ou en sachant qu’ils seront
Elle détermine également les autorités char- utilisés, en tout ou en partie, en vue de com-
gées de son exécution. mettre un acte de terrorisme indépendamment
de la survenance d’un tel acte.
Loi
L’Assemblée nationale a adopté, Article 3 :
Le Président de la République promulgue la loi Au sens de la présente loi:
dont la teneur suit: 1. l’expression « produit de l’infraction » dé-
signe tout bien ou tout avantage écono-
TITRE Ier : mique tiré directement ou indirectement
DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES d’une ou de plusieurs infractions. Cet
avantage peut consister en on bien tel que
Article 1er : défini au point 2 du présent article;
Au sens de la présente loi, sont considérés 2. le terme « bien » désigne tous les types
comme constitutifs de l’infraction de blanchi- d’avoirs, corporels ou incorporels, meubles
ou immeubles, tangibles ou intangibles, fon-
227

gibles ou non fongibles ainsi que les actes meurtriers, explosifs ou autres armes bio-
juridiques ou documents attestant la pro- logiques, toxiques ou de guerre;
priété de ces avoirs ou des droits y rela- 12. tout autre acte des mêmes nature et but
tifs, y compris sous forme électronique ou consistant à l’introduction dans l‘atmos-
numérique; phère, sur le sot, dans le sous-sol ou clans
3. le terme « instrument » désigne tous les les eaux de la République, d’une subs-
objets employés ou destinés a être em- tance de nature à mettre en péril la santé
ployés de quelque manière que ce soit, en de l’homme ou des animaux ou le milieu
tout ou en partie, pour commettre une ou natures;
plusieurs infractions; 13. le terme « fonds » s’entend des biens de
4. l’expression « organisation criminelle » toute nature, corporels ou incorporels,
désigne toute entente ou association mobiliers ou immobiliers, tangibles ou
structurée dans le but de commettre des intangibles acquis par quelque moyen que
infractions de blanchiment de capitaux et ce soit, et des documents ou instruments
de financement du terrorisme; juridiques sous quelque forme que ce
5. l’expression « infraction d’origine » désigne soit, y compris sous forme électronique
toute infraction pénale, même commise à ou numérique, qui attestent un droit de
l’étranger, ayant permis a son auteur de se propriété ou un intérêt sur ces biens, et
procurer des produits au sens de la pré- notamment les crédits bancaires, les man-
sente loi; dats, les actions, les titres, les obligations,
6. l’expression « ayant-droit économique » de- les traites et les lettres de crédit, sans que
signs le mandant, c’est-a-dire la personne cette énumération soit limitative.
pour le compte de laquelle le mandataire 14. les termes « gel » ou « saisie » désignent
agit ou pour le compte de laquelle l’opéra- l’interdiction temporaire du transfert, de la
tion est réalises; conversion, de la disposition ou du mouve-
7. l’expression « l’opération de change ma- ment des bien ou le fait d’assumer tempo-
nuel » désigne l’échange immédiat de billets rairement la garde ou le contrôle des biens
de banque ou monnaies libeller en devises sur décision d’un tribunal ou d’une autre
différences, réalise par cession ou livrai- autorité compétente;
son d’espèces, contre le règlement par un
autre moyen de paiement libelle dans une Article 4 :
devise différente; La présente loi s’applique à toute personne phy-
8. le terme « terrorisme » désigne les actes sique ou morale qui, dans le cadre de sa profes-
en relation avec une entreprise individuelle sion, réalise, contrôle ou conseille des opéra-
ou collective ayant pour but de troubler tions entraînant des dépôts, des échanges, des
gravement l’ordre public par l’intimidation placements, des conversions ou tous les autres
ou la terreur, à savoir : mouvements de capitaux, et en particulier:
9. les atteintes volontaires à la vie ou à l’inté- 1. à la Banque centrale du Congo;
grité physique de la personne, l’enlèvement 2. aux établissements de crédit, messageries
et la séquestration de la personne ainsi financières, compagnies financières, institu-
que le détournement d’aéronefs, de muter tions de micro-finance, bureaux de change,
ou de tout autre moyen de transport; entreprises d’assurance, intermédiaires en
10. les vols, extorsions, destructions, dégrada- assurance ou réassurance, entreprises de
tions et détériorations ; leasing et autres intermédiaires financiers;
11. la fabrication, la détention, le stockage, l’ac- 3. aux services comptes chèques et mandats
quisition et la cession des machines, engins postaux;
228

4. aux bourses de valeurs mobilières, socié- CHAPITRE 1er :


tés de bourses, intermédiaires en opéra- DE LA PREVENTION DU
tions de bourse, sociétés de gestion du BLANCHIMENT DES CAPITAUX
patrimoine, entreprises offrant des ser-
vices d’investissement et organismes de Section 1er :
placement collectif en valeurs mobilières; Des dispositions générales
5. aux sociétés de loteries; de la prévention
6. aux gérants, propriétaires et directeurs
des casinos; Article 5 :
7. aux notaires; Tout paiement d’une somme en francs congo-
8. aux membres des professions juridiques lais ou autre globalement égale ou supérieure à
indépendantes, notamment les avocats, 10.000 dollars américains ne peut être acquitté
lorsqu’ils conseillent ou assistent des en espèces ou par titres au porteur.
clients ou lorsqu’ils agissent en leurs noms Une instruction du gouverneur de la Banque
et pour leurs comptes dans l’achat ; ou la centrale du Congo détermine les cas et condi-
vents de biens, d’entreprises ou de fonds tions auxquels une dérogation à l’alinéa pré-
de commerce, de titres ou d’autres actifs, cédent est admise notamment pour les opé-
la manipulation d’actifs, lois de l’ouverture rateurs économiques régulièrement inscrits
des comptes bancaires, la constitution, la au nouveau registre de commerce, pour les
gestion ou la direction des sociétés, des tenanciers des comptoirs d’achat des matières
fiducies ou de structures similaires, ou de précieuses et leurs collaborateurs, pour les
toutes autres opérations financières; opérateurs agricoles et pour leurs employeurs.
9. aux agents immobiliers et autres conseil-
lers en opérations immobilières; Article 6 :
10. aux transporteurs de fonds, Tout transfert vers l’étranger ou en provenance
11. aux agences de voyage; de l’étranger, de fonds, titres ou valeurs pour
une somme égale ou supérieure à 10.000 dol-
12. aux commissaires aux comptes, experts lars américains doit être effectué par un éta-
comptables, auditeurs externes et conseil- blissement de crédit ou par son intermédiaire.
lers fiscaux;
13. aux marchands d’œuvres d’art, d’antiquités Section 2 :
et/ou de matières précieuses. De la transparence dans les opérations
L’application de tout ou partie des dispositions financières
de la présente loi peut être étendue a toute
autre profession ou catégorie d’entreprises Article 7 :
lorsqu’il est constaté que cette profession ou L’Etat organise le cadre juridique de manière
catégorie d’entreprises réalise, contrôle ou à assurer la transparence des relations écono-
conseille les mêmes types d’opérations préci- miques notamment en assurant que le droit
sées au paragraphe 1er du présent article des sociétés et les mécanismes juridiques de
protection des biens ne permettent pas la
TITRE II : constitution d’entités fictives ou de façade.
DE LA PRÉVENTION ET DE LA
Article 8 :
DÉTECTION DU BLANCHIMENT
Les établissements de crédit sont tenus de
s’assurer de l’identité et de l’adresse de leurs
229

clients avant d’ouvrir un compte ou livret, de Article 10 :


prendre en garde des titres, valeurs ou bons, Au cas où il n’est pas certain que le client agit
d’attribuer un coffre ou d’établir toutes autres pour son propre compte, l’établissement de
relations d’affaires. crédit a l’obligation de se renseigner par tout
La vérification de l’identité d’une personne moyen sur l’identité véritable de l’ayant droit
physique est opérée par la présentation d’un économique.
document officiel original en cours de validité Après vérification, si le doute persiste sur l’iden-
et comportant une photographie, dont il est tité du véritable ayant droit, il doit être mis fin
pris copie. La vérification de son adresse est à la relation, sans préjudice, le cas échéant, de
effectuée par la présentation de tout document l’obligation de déclarer les soupçons.
de nature à en faire la preuve.
Si le client est un avocat, un comptable public
L’identification d’une personne morale est ef- ou privé, une personne ayant une délégation
fectuée par la production des statuts et de tout d’autorité publique, ou un mandataire, inter-
document établissant qu’elle a été légalement venant en tant qu’intermédiaire financier, il ne
constituée et qu’elle a une existence réelle au pourra invoquer le secret professionnel pour
moment de l’identification. II en est pris copie. refuser de communiquer l’identité du véritable
Les responsables, employés et mandataires ap- opérateur.
pelés à entrer en relation pour le compte d’au-
trui doivent produire, outre les pièces prévues Article 11 :
au paragraphe 2 du présent article, les docu- Lorsqu’une opération porte sur une somme en
ments attestant d’une part, de la délégation des francs congolais égale ou supérieure à 10.000
pouvoirs qui leur est reconnue et d’autre part, dollars américains et est effectuée dans des
de l’identité et de l’adresse des ayants droit conditions, de complexité inhabituelles ou in-
économiques. justifiées, ou paraît ne pas avoir de justification
économique ou d’objet licite, l’établissement
Article 9 : de crédit est tenu de se renseigner sur l’origine
L’identification des clients occasionnels s’effec- et la destination des fonds ainsi que sur l’objet
tue selon les conditions prévues à l’article 8 de l’opération et l’identité des acteurs écono-
alinéa 2, pour toute transaction portant sur une miques de l’opération.
somme en francs congolais égale ou supérieure L’établissement de crédit établit un rapport
à 10.000 dollars américains. confidentiel écrit comportant tous renseigne-
L’identification est requise même si le mon- ments utiles sur ses modalités, ainsi que sur
tant de l’opération est inférieur au seuil fixé, l’objet de l’opération et sur l’identité du don-
lorsque la provenance licite des capitaux n’est neur d’ordre et, le cas échéant, des acteurs
pas certaine. économiques de l’opération.
L’identification devra aussi avoir lieu en cas de Le rapport est conservé dans les conditions
répétition d’opérations distinctes effectuées prévues à l’article 12 de la présente loi.
dans des périodes rapprochées et pour des Une vigilance particulière doit être exercée à
montants inférieurs, par opération, a celui pré- l’égard, d’une part, des transferts électroniques
vu à l’alinéa 1er du présent Article des fonds, internationaux ou domestiques, et
Dans le cas où le montant des transactions d’autre part, des opérations provenant d’éta-
n’est pas connu au moment de l’opération, il blissements qui ne sont pas soumis à des obli-
est procédé à l’identification du client dès que gations suffisante, en matière d’identification
le montant est reconnu ou que le seuil prévu a des clients ou de contrôle des transactions.
l’alinéa 1er est atteint.
230

Article 12 : • la formation continue des fonctionnaires ou


Les établissements de crédit conservent et employés;
tiennent à la disposition des autorités énumé- • un dispositif de contrôle interne de l’exécu-
rées à l’article 13, et de la Banque centrale du tion et de l’efficacité des mesures adoptées
Congo, dans le cadre de ses prérogatives: pour l’application de la présente loi.
i. les documents relatifs à l’identité des
clients pendant 10 ans après la clôture des Les autorités de contrôle peuvent, en cas de
comptes ou la cessation des relations avec besoin, préciser le contenu et les modalités
le client; d’application de ce dispositif. Elles effectuent,
ii. les documents relatifs aux opérations le cas échéant, des investigations sur place afin
effectuées par les clients et les rapports de vérifier la bonne application et l’efficacité de
prévus à l’article 11 pendant 10 ans après celui-ci.
l’exécution de l’opération, sauf si la décla-
ration de soupçon faite à cet effet s’avère Article 15 :
non fondée.
Les bureaux de change et autres personnes
Article 13 : morales ou physiques qui font profession ha-
bituelle d’effectuer des opérations de change
Les renseignements et documents visés aux
manuelle sont tenus:
articles 8 à 11 sont communiqués, sur leur
demande, à la Cellule des renseignements fi- 1. d’établir, dans une déclaration, l’origine
nanciers, aux fonctionnaires chargés de la dé- licite des fonds nécessaires à la création de
tection et de la répression du blanchiment et l’établissement ; cette déclaration doit être
des infractions liées à celui-ci agissant dans le adressée, avant tout commencement d’ac-
cadre d’un mandat judiciaire et aux autorités tivité, à la Banque centrale du Congo aux
judiciaires. fins d’obtenir l’autorisation d’ouverture et
Les personnes ayant l’obligation de transmettre de fonctionnement prévue par la loi;
les renseignements et les documents mention- 2. de s’assurer de l’identité de leurs clients,
nés, ainsi que toute autre personne en ayant par la présentation d’un document officiel
connaissance, ne peuvent les communiquer en cours de validité et comportant une
à d’autres personnes physiques ou morales photographie, dont il est pris copie, avant
qu’avec l’autorisation de celles énumérées à toute transaction portant sur une somme
l’alinéa 1er. en francs congolais égale ou supérieure a
500 dollars américains ou pour toute tran-
Article 14 : saction effectuée dans des conditions de
complexité inhabituelles ou injustifiées;
Les établissements de crédit mettent en place 3. de consigner, dans l’ordre chronologique,
un dispositif de prévention du blanchiment de
toutes opérations, leur nature et leur
capitaux. Ce dispositif comprend:
montant avec indication des noms, pré-
• la centralisation des informations sur l’iden- nom et post-nom du client, ainsi que du
tité des clients, donneurs d’ordre, bénéfi- numéro du document présenté, sur un
ciaires et titulaires de procuration, manda- registre côté et de conserver ledit registre
taires, ayants droit économiques, et sur les pendant 10 ans après la dernière opération
transactions suspectes; enregistrée.
• la désignation des responsables de l’unité
de centralisation auprès du siège ou de la Article 16 :
direction centrale, de chaque succursale, et Les casinos et établissements de jeux sont
de chaque agence ou service local; tenus:
231

1. d’adresser, avant de commencer leur acti- Sectio 1re :


vité, une demande d’agrément au ministère De la collaboration des autorités
ayant l’économie dans ses attributions avec chargées de lutter contre le
copie a la Banque centrale du Congo aux blanchiment
fins d’obtenir l’autorisation d’ouverture
et de fonctionnement prévue par la loi en §1er De la Cellule des renseignements
vigueur, et de justifier, dans cette demande, financiers
de l’origine licite des fonds nécessaires à la
création de l’établissement;
Article 17 :
2. de tenir une comptabilité régulière et d’en
Une Cellule des renseignements financiers, do-
conserver les pièces pendant 10 ans. Les
principes comptables définis par la loi sont tée d’une autonomie financière, d’un pouvoir
applicables aux casinos et cercles de jeux; de décision propre et placée sous la tutelle du
Ministre des Finances, est créée et organisée
3. de s’assurer de l’identité par la présen- dans les conditions fixées par un décret prési-
tation d’un document officiel original en
dentiel. La mission de la Cellule des renseigne-
cours de validité et comportant une pho-
ments financiers est de recueillir et de traiter
tographie, dont il est pris copie, des joueurs
les renseignements financiers sur les circuits de
qui achètent, apportent ou échangent des
blanchiment de capitaux et de financement du
jetons ou des plaques de jeu pour une
terrorisme.
somme supérieure a I’ équivalent de 2.000
dollars américains; À cet effet, la Cellule des renseignements finan-
4. de consigner dans l’ordre chronologique, ciers collabore avec le ministère de la Justice.
toutes les opérations visées au paragraphe La Cellule des renseignements financiers est
3 du présent article, leur nature et leur chargée:
montant avec indication des noms et pré-
1. de recevoir, d’analyser et de traiter les
noms des joueurs, ainsi que du numéro
déclarations auxquelles sont tenus les per-
du document présenté, sur registre côté
sonnes et organismes visés à l’article 4;
et de conserver ledit registre pendant dix
ans au moins après la dernière opération 2. de recevoir également toutes autres infor-
enregistrée; mations utiles, notamment celles commu-
5. de consigner dans l’ordre chronologique, niquées par les autorités judiciaires. Le
tous transferts de fonds effectués entre service peut aussi, sur sa demande, obtenir
ces casinos et cercles de jeux sur un re- de toute autorité publique et de toute per-
gistre côté et de conserver ledit registre sonne physique ou morale visée à l’article
pendant 10 ans après la dernière opération 4, la communication des informations et
enregistrée. documents dans le cadre des investigations
entreprises à la suite d’une déclaration de
Dans le cas où l’établissement de jeux est tenu soupçon;
par une personne morale possédant plusieurs 3. de réaliser ou de faire des études pério-
filiales, les jetons doivent identifier la filiale par diques sur l’évolution des techniques uti-
laquelle ils sont émis. En aucun cas, des jetons lisées aux fins de blanchiment de capitaux
émis par une filiale ne peuvent être rembour- et du financèrent du terrorisme sur le ter-
sés dans une autre filiale, y compris à l’étranger. ritoire national;
4. d’émettre des avis sur la politique de l’Etat
CHAPITRE II :
en matière de lutte contre le blanchiment
DE LA DETECTION
de capitaux et le financement du terro-
DU BLANCHIMENT
risme et sur sa mise en œuvre. A ce titre, il
232

propose les reformes appropriées au ren- des pouvoirs qui lui sont reconnus par la pré-
forcement de l’efficacité de la lutte contre sente loi pour traiter de telles déclarations.
le blanchiment de capitaux;
5. de faire rapport au Ministère public. Article 19 :
La Banque centrale du Congo exerce le
La Cellule des renseignements financiers éla- contrôle et le pouvoir disciplinaire dans sa
bore des rapports trimestriels sur ses activités. sphère de compétence.
Ces rapports indiquent les techniques de blan- Elle entretient une collaboration directe avec
chiment et de financement du terrorisme éven- la Cellule des renseignements financiers et les
tuellement relevées sur le territoire national autorités judiciaires par un échange régulier
et les propositions visant à renforcer la lutte d’information.
contre le blanchiment de capitaux et le finance-
ment du terrorisme. II établit annuellement un Elle avise la Cellule des renseignements finan-
rapport récapitulatif. Ces rapports dont copies ciers des procédures disciplinaires engagées
sont réservés au Ministre de la Justice et au à l’encontre des établissements de crédit et
gouverneur de la Banque centrale du Congo, autres intermédiaires financiers ayant failli à
sont adressés au Ministre des Finances. leurs obligations en matière de lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du
L’organisation du service, les conditions de terrorisme.
nature à assurer ou à renforcer son indépen-
dance, ainsi que le contenu et les modalités Elle participe avec la Cellule des renseigne-
de transmission des déclarations qui lui sont ments financiers aux réunions des instances
adressées, sont fixés par décret du Président internationales traitant des questions relatives
de la République. à la lutte contre le blanchiment de capitaux et
le financement du terrorisme.
Les agents de la Cellule des renseignements fi-
nanciers sont tenus au secret des informations §.2 De la déclaration de soupçon
ainsi recueillies qui ne peuvent être utilisées à
d’autres fins que celles prévues par la présente Article 20 :
loi.
Toute personne physique ou morale visée à
Ils ont qualité d’agents et d’officiers de police l’article 4 est tenue de déclarer à la Cellule
judiciaire. des renseignements financiers, avant leurs
réalisations, les opérations prévues à l’article
Article 18 : 4 alinéa1er, lorsqu’elles portent sur des fonds
La Cellule des renseignements financiers peut, suspectés de provenir de l’accomplissement
sous réserve de réciprocité, échanger des d’une ou de plusieurs infractions, ou d’être liés
informations avec les services étrangers char- au financement du terrorisme.
gés de recevoir et de traiter les déclarations
Les personnes susvisées ont l’obligation de dé-
de soupçon, lorsque ceux-ci sont soumis à des
clarer les opérations réalisées même s’il a été
obligations de secret analogues et quelle que
impossible de surseoir à leur exécution ou s’il
soit la nature de ces services. A cet effet, elle
n’est apparu que postérieurement à la réalisa-
peut conclure des accords de coopération avec
tion de l’opération que celle-ci portait sur des
ces services.
fonds suspects.
Lorsqu’elle est saisie d’une demande de ren-
Elles sont également tenues de déclarer, sans
seignement ou de transmission par un service
délai, toute information tendant à renforcer le
étranger homologue traitant une déclaration
soupçon ou à l’infirmer.
de soupçon, elle y donne suite dans le cadre
233

Article 21 : avis, au Ministère public qui apprécie la suite à


Les déclarations de soupçon sont transmises donner. Ce rapport est accompagné de toutes
à la Cellule des renseignements financiers par pièces utiles, a l’exception de la déclaration de
tout moyen écrit ou par téléphone. S’il s’agit soupçon elle-même. L’identité de l’auteur de la
d’une télécopie, celle-ci doit être confirmée déclaration et celle de l’agent de la Cellule des
dans le plus bref délai par le dépôt ou l’envoi renseignements financiers en charge du dossier
de l’original. S’il s’agit d’une déclaration faite ne doivent, en aucun cas, figurer dans le rap-
téléphoniquement, elle doit être confirmée par port.
écrit dans les formes précisées ci-avant.
Section 2 :
Les déclarations de soupçon indiquent suivant De l’exemption de responsabilité
les cas:
1. la description de l’opération; Article 24 :
2. toute indication utile sur les personnes y Aucune poursuite pour violation du secret
participant; professionnel ne peut être engagée contre les
3. les raisons pour lesquelles l’opération a personnes ou les dirigeants et préposés des
déjà été ou doit être exécutée; organismes désignés à l’article 4 qui, de bonne
4. le délai dans lequel l’opération suspecte foi, ont transmis les informations ou effectué
doit être exécutée; les déclarations prévues par les dispositions de
la présente loi.
Dès qu’elle est saisie d’une déclaration de
soupçon, la Cellule des renseignements finan- Aucune action en responsabilité civile, pénale
ciers en accuse réception. ou disciplinaire ne peut être intentée, ni aucune
sanction professionnelle prononcée contre les
Article 22 : personnes ou les dirigeants et préposés des
organismes désignés à l’article 4 qui, de bonne
Si, en raison de la gravité ou de l’urgence de l’af-
foi, ont transmis les informations ou effectué
faire, la Cellule des renseignements financiers
les déclarations prévues par les dispositions
l’estime nécessaire, elle peut faire opposition à
de la présente loi, même si les enquêtes ou les
l’exécution de l’opération avant l’expiration du
décisions judiciaires n’ont donné lieu à aucune
délai d’exécution mentionné par le déclarant.
condamnation.
Cette opposition est notifiée à ce dernier, im-
médiatement, par télécopie ou par tout autre Aucune action en responsabilité civile ou pé-
moyen écrit. L’opposition fait obstacle à l’exé- nale ne peut être intentée contre les personnes
cution de l’opération pendant une durée qui ne ou les dirigeants et préposés des organismes
peut excéder 48 heures. désignés à l’article 4 du fait des dommages ma-
tériels et/ou immatériels qui pourraient résul-
A la requête de la Cellule des renseignements
ter du blocage d’une opération dans le cadre
financiers, le Ministère public peut, sur ordon-
des dispositions de l’article 22.
nance motivée et susceptible de recours en-
déans quarante-huit heures, saisir les fonds, En cas de préjudice résultant directement
comptes ou titres pour une durée supplémen- d’une déclaration de soupçon de bonne foi non
taire qui ne peut excéder huit jours. fondée, l’Etat répond du dommage subi aux
conditions et dans les limites de la loi.
Article 23 :
Article 25 :
Dès qu’apparaissent des indices sérieux de na-
ture à constituer l’infraction de blanchiment, la Afin d’obtenir la preuve de l’infraction d’ori-
Cellule des renseignements financiers transmet gine et la preuve des infractions prévues dans
un rapport sur les faits, accompagné de son la présente loi, le Ministère public peut, sur
234

ordonnance motivée du juge compétent prise Section 3 :


en chambre du conseil et pour une durée dé- De la levée du secret professionnel
terminée, recourir aux techniques particulières
d’investigation ci-après: Article 27 :
1. le placement sous surveillance des
Le secret professionnel ne peut être invoqué
comptes bancaires et des comptes assimi-
pour refuser d’une part, de fournir les infor-
lés aux comptes bancaires;
mations prévues à l’article 12 ou requises dans
2. l’accès à des systèmes, réseaux et serveurs
informatiques ; le cadre d’une enquête portant sur des faits de
3. le placement sous surveillance ou sur blanchiment ou de financement du terrorisme
écoute des lignes téléphoniques, des télé- ordonnée par, ou effectuée sous le contrôle de
copieurs ou des moyens électroniques de l’autorité judiciaire et d’autre part, de procéder
transmission ou de communication; aux déclarations prévues par la présente loi.
4. l’enregistrement audio et vidéo des faits et
gestes et des conversations; TITRE III :
5. la communication d’actes authentiques et DE LA PRÉVENTION ET
sous seing privé, de documents bancaires, DE LA DÉTECTION DU
financiers et commerciaux.
FINANCEMENT DU
Les autorités judiciaires peuvent également TERRORISME
ordonner la saisie des documents ou éléments
susmentionnés. Ces opérations ne sont pos- Article 28 :
sibles que lorsque des indices sérieux per-
mettent de suspecter que ces comptes, lignes Les personnes physiques ou morales mention-
téléphoniques, systèmes et réseaux informa- nées à l’article 4 de la présente loi doivent pro-
tiques ou documents sont utilisés ou suscep- céder aussi tôt que possible, dans les formes et
tibles d’être utilisés par des personnes soup- suivant les modalités prévues aux articles 20
çonnées de participer aux infractions visées au et 21, aux déclarations de soupçon auprès de
paragraphe 1er du présent Article la Cellule des renseignements financiers et du
Ministère public, lorsqu’elles suspectent que,
Article 26 : d’une part, des fonds appartenant aux per-
Sont pénalement irresponsables, les fonction- sonnes ou entités reprises sur la liste des orga-
naires compétents pour constater les infrac- nisations considérées comme terroristes, celle
tions d’origine et de blanchiment qui, dans le des organisations à but caritatif, culturel ou so-
seul but d’obtenir des éléments de preuve cial suspectées de tendance terroriste ainsi que
relatifs aux infractions visées par la présente celle des organisations impliquées notamment
loi et dans les conditions définies à l’alinéa sui- dans des activités de trafic illicite d’armes, de
vant, commettent des actes susceptibles d’être stupéfiants, de proxénétisme et de blanchiment
interprétés comme constitutifs des éléments de capitaux, établies conformément aux réso-
d’une des infractions visées aux articles 1er, 2, lutions des Nations Unies relatives à la préven-
35 et 38. tion et à la répression du financement des actes
terroristes, ou, d’autre part, des mouvements
L’autorisation de l’autorité judiciaire compé-
de fonds initiés par elles ou pour leur compte,
tente doit être obtenue préalablement à toute
sont liés au financement du terrorisme ou des-
opération mentionnée au premier alinéa.
tinés à être utilisés à cette fin.
Un compte-rendu détaille lui est transmis a
Les établissements de crédit et autres intermé-
l’issue des opérations.
diaires financiers sont tenus de communiquer à
la Banque centrale du Congo copie des décla-
235

rations transmises à la Cellule des renseigne- jusqu’à la conclusion des enquêtes et ordonner,
ments financiers. si cela est nécessaire, des mesures spécifiques
Les établissements de crédit et autres inter- de sauvegarde.
médiaires financiers sont exemptés de toute La mainlevée de la saisie et des mesures conser-
responsabilité, civile ou pénale, lorsqu’ils ont vatoires peut être ordonnée à tout moment à
effectué de bonne foi la déclaration prévue à la demande du Ministère public ou, après avis
l’alinéa précédent. de ce dernier, de la Banque centrale du Congo,
de la Cellule des renseignements financiers ou
du propriétaire.
Article 29 :
Les dispositions des articles 13, 14 et 27 de Article 32 :
la présente loi sont applicables en matière de
financement du terrorisme. Lorsque les déclarations de soupçon sont
renforcées par des indices sérieux de nature
à constituer l’infraction de financement du
TITRE IV : terrorisme, au terme des investigations faites
DES MESURES COERCITIVES par la Cellule des renseignements financiers,
ce dernier adresse, sans délai, un rapport écrit
CHAPITRE 1er : et circonstancié au Ministère public. L’identité
DE LA SAISIE ET DES MESURES de l’auteur de la déclaration ne doit pas figurer
CONSERVATOIRES dans le rapport.
Le Ministère public peut, dès sa saisine, faire
Article 30 :
opposition à l’exécution de l’opération. Cette
Les autorités judiciaires et les fonctionnaires mesure empêche, pendant un délai de soixante-
compétents chargés de la détection et de la douze heures, renouvelable une fois, que l’exé-
répression du blanchiment et des infractions cution de l’opération soit poursuivie ou que
liées à ceux-ci peuvent saisir les biens en rela- les fonds des personnes ou entités suspectées
tion avec l’infraction objet de l’enquête, ainsi soient mis a leur disposition, de quelque ma-
que tous éléments de nature à permettre de nière que ce soit.
les identifier.
II peut, en outre, solliciter du juge compétent le
gel ou la saisie des fonds, autres avoirs ou res-
Article 31 :
sources économiques qui, soit sont soupçon-
L’autorité judiciaire compétente pour pronon- nés d’être liés au financement du terrorisme,
cer les mesures conservatoires peut, d’office ou soit appartiennent aux entités ou personnes
sur requête motivée du Ministère public, de la reprises sur la liste prévue à l’article 28 ou
Banque centrale du Congo ou de la Cellule des celles contrôlées directement ou indirecte-
renseignements financiers, ordonner, aux frais ment par elles, soit à des entités ou personnes
de l’Etat, de telles mesures, y compris le gel des agissant en leurs noms ou sur leur instruction.
capitaux et des opérations financières sur des
biens susceptibles d’être saisis ou confisques, Article 33 :
quelle qu’en soit la nature.
La mainlevée des mesures reprises à l’article
Elle peut, par décision motivée rendue à la 32 peut être ordonnée à tout moment à la
demande des fonctionnaires effectuant lesdites demande du Ministère public.
opérations ou de tous autres agents compé-
tents pour constater les infractions d’origine
et de blanchiment, retarder le gel ou la saisie
de l’argent ou de tout autre bien ou avantage,
236

CHAPITRE II : Article 37 :
DE LA REPRESSION Lorsque, par suite soit d’un grave défaut de
DES INFRACTIONS vigilance, soit d’une carence dans l’organisa-
tion des procédures internes de prévention du
Section 1re : blanchiment, un établissement de crédit, tout
Des sanctions applicables autre intermédiaire financier ou toute autre
personne physique ou morale visée à l’article 4
Article 34 : aura méconnu l’une des obligations qui lui sont
Seront punis de cinq à dix ans de servitude assignées par la présente loi, l’autorité discipli-
pénale et d’une amende dont le maximum est naire ou de contrôle peut agir, d’office, dans les
égal à six fois le montant de la somme blanchie, conditions prévues par les règlements profes-
ceux qui auront commis un fait de blanchiment. sionnels et administratifs.
Le complice du blanchiment est puni de la Dans ce cas, elle avise la Cellule des renseigne-
même peine que l’auteur principal. ments financiers des procédures disciplinaires
engagées et, au terme de celles-ci, des décisions
Article 35 : qui les sanctionnent.
Sera punie des mêmes peines la participation à
Article 38 :
une association ou entente en vue de la com-
mission des faits visés à l’article 34. 1. Seront punis de servitude pénale de 2 à 5
ans et d’une amende dont le maximum est
Article 36 : égal à trois fois le montant de la somme
blanchie:
Les personnes morales autres que l’Etat, pour
2. les personnes et les dirigeants ou prépo-
le compte ou au bénéfice desquelles une infrac-
tion subséquente a été commise par l’un de sés des organismes désignés à l’article 4
leurs organes ou représentants, seront punies qui auront sciemment fait, au propriétaire
d’une amende d’un taux égal au quintuple des des sommes ou à l’auteur des infractions
amendes spécifiées pour les personnes phy- visées audit article, des révélations sur la
siques, sans préjudice de la condamnation de déclaration qu’ils sont tenus de faire ou
ces dernières comme co-auteurs ou complices sur les suites qui lui ont été réservées;
de l’infraction. 3. ceux qui auront sciemment détruit ou
Les personnes morales peuvent, en outre, être soustrait des registres ou documents dont
condamnées: la conservation est prévue par les articles
10, 11, 15 et 16;
a. à l’interdiction à titre définitif ou pour une
4. ceux qui auront réalisé ou tenté de réaliser
durée de cinq ans au plus, d’exercer direc-
sous une fausse identité l’une des opéra-
tement ou indirectement certaines activi-
tions visées aux articles 4 alinéa 1er, 5, 6, 8, 9,
tés professionnelles;
10, 11, 15 et 16;
b. à la fermeture définitive ou pour une
durée de cinq ans au maximum, de leurs 5. ceux qui, ayant eu connaissance en raison
établissements ayant servi à commettre de leur profession d’une enquête pour des
l’infraction; faits de blanchiment, en auront sciemment
c. à la dissolution lorsqu’elles ont été créées informé par tous moyens, la ou les per-
pour commettre les faits incriminés; sonnes visées par l’enquête;
d. au paiement des frais de publication de la 6. ceux qui auront communiqué, aux autorités
décision par la presse écrite ou par tout judiciaires ou aux fonctionnaires compé-
autre moyen de communication audiovi- tents pour constater les infractions d’ori-
suelle. gine et subséquentes, des actes ou docu-
237

ments spécifiés à l’article 25 qu’ils savaient Article 40 :


être tronqués ou erronés, sans les en infor- Les dispositions du titre IV s’appliquent quand
mer; bien même l’auteur de l’infraction d’origine ne
7. ceux qui auront communiqué des rensei- serait poursuivi ni condamné, ou quand bien
gnements ou documents à d’autres per- même il manquerait une condition pour agir en
sonnes que celles prévues à l’article 12; justice à la suite de ladite infraction. L’auteur du
8. ceux qui n’auront pas procédé à la déclara- délit d’origine peut être également poursuivi
tion de soupçon prévue à l’article 20, alors pour l’infraction de blanchiment.
que les circonstances de l’opération ame-
naient à déduire que les fonds pouvaient Article 41 :
provenir d’une des infractions visées à cet Est punie d’une servitude pénale de cinq à dix
article; ans et d’une amende en francs congolais équi-
9. Seront punis d’une amende dont le maxi- valente à 50.000 dollars américains, toute per-
mum est égal à trois fois le montant de la sonne physique auteur, co-auteur ou complice
somme blanchie: de l’infraction de financement du terrorisme.
1) ceux qui auront effectué ou accepté
des règlements en espèces pour des Article 42 :
sommes supérieures au montant au- Est punie d’une amende en francs congo-
torisé par la présente loi ou les textes lais pouvant aller de l’équivalent de 100.000
réglementaires pris pour son applica- à 500.000 dollars américains, toute personne
tion; morale impliquée, de quelque manière que ce
2) ceux qui auront contrevenu aux dis- soit dans le financement d’activités terroristes,
positions de l’article 6 relatives aux sans préjudice de la responsabilité pénale indi-
transferts internationaux de fond; viduelle des dirigeants ou agents éventuelle-
3) les dirigeants et préposés des entre- ment impliqués.
prises de change manuel, des casinos,
des cercles de jeux, des établisse- Article 43 :
ments de crédit et des intermédiaires
Les peines prévues aux articles 34 et 35 sont
financiers qui auront contrevenu aux
portées respectivement à un maximum de
dispositions des articles 8 à 16;
vingt ans de servitude pénale et à une amende
en francs congolais équivalente à 100.000 dol-
Les personnes qui se seront rendues coupables
lars américains:
de l’une ou de plusieurs infractions spécifiées
aux alinéas 1er et 2 ci-dessus pourront être - lorsque l’infraction est commise en
condamnées à l’interdiction définitive ou pour utilisant les facilités que procure
une durée maximale de cinq ans d’exercer la l’exercice d’activités professionnelles;
profession dans le cadre de laquelle l’infraction - lorsque l’infraction est commise dans
a été commise. le cadre d’une organisation criminelle;
- en cas de récidive.
Article 39 :
Article 44 :
La peine encourue aux articles 34 et 35 peut
La personne coupable de financement du ter-
être portée à 20 ans de servitude pénale et à
rorisme subit, en outre, la confiscation des
une amende dont le montant maximum est égal
biens qui sont l’instrument ou le produit de
à douze fois le montant de la somme blanchie,
l’infraction au sens de la présente loi.
lorsque l’infraction est perpétrée dans le cadre
d’une organisation criminelle.
238

Article 45 : Par ailleurs, en cas d’infraction constatée par le


Est punie d’une servitude pénale de cinq à dix tribunal, lorsqu’une condamnation ne peut être
ans, toute personne qui, ayant connaissance des exécutée contre son ou ses auteurs, celui-ci
projets ou d’actes tendant à la perpétration des peut néanmoins ordonner la confiscation des
faits constitutifs du financement du terrorisme, biens sur lesquels l’infraction a porté.
n’en fait pas, dès le moment ou elle les a connus, Peut, en outre, être prononcée, la confiscation
la déclaration aux autorités compétentes. des biens du condamné à hauteur de l’enrichis-
Lorsque la dénonciation a eu lieu après l’in- sement, réalisé par lui depuis la date du plus
fraction, la peine est diminuée de moitié pour ancien des faits justifiant sa condamnation, à
l’auteur, le co-auteur ou le complice qui se pré- moins qu’il n’établisse l’absence de lien entre
sente d’office aux autorités compétentes ou l’enrichissement et l’infraction.
qui dénonce les co-auteurs ou les complices de Lorsqu’il y a confusion des biens provenant
l’infraction. directement ou indirectement de l’infraction et
Toutefois, la juridiction peut exempter de la d’un bien acquis légitimement, la confiscation
peine à encourir les parents ou alliés jusqu’au de ce bien n’est ordonnée qu’à concurrence
quatrième degré inclusivement, de l’auteur, du de la valeur estimée par la juridiction, des res-
co-auteur ou du complice du financement d’un sources et des biens susvisés.
acte terroriste lorsqu’ils ont seulement fourni à La décision ordonnant une confiscation désigne
ce dernier logement ou moyens de subsistance les biens et donne les précisions nécessaires à
personnels. leur identification et localisation.
Lorsque les biens à confisquer ne peuvent être
Article 46 :
représentés, la confiscation peut être ordon-
Tous les fonds et autres ressources financières née en valeur.
appartenant à toute personne physique ou mo-
rale, à toute entité ou à tout organisme dont le Article 48 :
nom ou la dénomination figure sur la liste pré-
Lorsque les faits ne peuvent donner lieu à
vue à l’article 28 de la présente loi, sont gelés.
poursuite, le Ministère public peut demander à
un juge que soit ordonnée, a titre de mesure de
Section 2 :
sûreté, la confiscation des biens saisis.
De la confiscation
Le juge saisi de la demande peut prendre une
Article 47 : ordonnance de confiscation:
Dans le cas de condamnation pour infraction  si la preuve est rapportée que lesdits
de blanchiment consommée ou tentée, sera biens constituent les produits d’une
ordonnée la confiscation: infraction au sens de la présente loi;
1. des biens objets de l’infraction, y compris  si les auteurs des faits ayant généré les
les revenus et autres avantages qui en ont produits ne peuvent être poursuivis
été tirés, à quelque personne qu’ils appar- soit parce qu’ils sont inconnus, soit
tiennent, à moins que leur propriétaire parce qu’il existe une impossibilité
n’établisse qu’il les a acquis en versant légale aux poursuites du chef des faits,
effectivement le juste prix ou en échange sauf cas de prescription.
des prestations correspondant à leur va-
leur ou à tout autre titre licite et qu’il en Article 49 :
ignorait l’origine illicite; Est nul tout acte passé à titre onéreux ou gra-
2. des biens appartenant, directement ou tuit entre vifs ou à cause de mort qui a pour
indirectement, à une personne condamnée but de soustraire des biens aux mesures de
pour fait de blanchiment. confiscation prévues aux articles 47 et 48.
239

En cas d’annulation d’un contrat à titre oné- d’autres personnes, aux fins de témoignage
reux, le prix n’est restitué à l’acquéreur que ou d’aide dans la conduite de l’enquête;
dans la mesure où il a été effectivement versé 3. la remise de documents judiciaires;
et que ce dernier a été de bonne foi.
4. les perquisitions et les saisies;
Article 50 : 5. l’examen d’objets et des lieux;
Les ressources ou les biens confisqués sont 6. la fourniture des renseignements et des
dévolus à l’Etat qui peut les affecter à un fonds pièces à conviction;
de lutte contre le crime organisé ou le trafic 7. la fourniture des originaux ou des copies
de drogues. Ils demeurent grevés, à concur- certifiées conformes des dossiers et docu-
rence de leur valeur, des droits réels licitement ments pertinents y compris des relevés
constitués au profit des tiers. bancaires, des pièces comptables, des re-
gistres montrant le fonctionnement d’une
En cas de confiscation prononcée par défaut,
entreprise ou ses activités commerciales.
si la juridiction, statuant sur opposition, relaxe
la personne poursuivie, elle ordonne la restitu- Article 52 :
tion en valeur par l’Etat des biens confisqués, à
moins qu’il soit établi que lesdits biens sont le La demande d’entraide ne peut être refusée
produit d’une infraction. que:
1. si elle n’émane pas d’une autorité com-
pétente selon la loi en vigueur du pays
TITRE V : requérant, ou si elle n’a pas été transmise
DE LA COOPÉRATION régulièrement;
INTERNATIONALE 2. si son exécution risque de porter atteinte
à l’ordre public, à la souveraineté, à la sé-
CHAPITRE 1er : curité ou aux principes fondamentaux du
DES DEMANDES D’ENTRAIDE droit de la République démocratique du
JUDICIAIRE Congo;
3. si les faits sur lesquels elle porte font l’ob-
Article 51. jet de poursuites pénales ou on déjà fait
Sans préjudice des accords de coopération l’objet d’une décision définitive en Répu-
judiciaire particuliers, les demandes d’entraide blique démocratique du Congo;
judiciaire sont adressées au Ministre de la Jus- 4. si l’infraction visée dans la demande n’est
tice qui les fait exécuter sous la supervision du pas prévue par la loi;
Procureur Général de la République. 5. si les mesures sollicitées, ou toutes autres
En cas d’urgence, elles sont adressées direc- mesures ayant des effets analogues, ne
tement, et sous réserve de réciprocité, à la sont pas autorisées par la loi ou ne sont
Cellule des renseignements financiers qui y pas applicables à l’infraction visée dans la
fait suite, les autorités citées au premier alinéa demande selon la loi;
dûment informées. 6. si les mesures demandées ne peuvent être
prononcées ou exécutées pour cause de
L’entraide judiciaire porte notamment sur: prescription de l’infraction de blanchiment
1. le recueil de témoignages ou de déposi- selon la loi ou celle de l’Etat requérant;
tions; 7. si la décision dont l’exécution est deman-
2. la fourniture d’une aide pour la mise à dée n’est pas exécutoire selon la loi;
disposition des autorités judiciaires de 8. si la décision étrangère a été prononcée
I’Etat requérant de personnes détenues ou dans des conditions n’offrant pas de garan-
240

ties suffisantes au regard des droits de la une mesure dont les effets correspondent le
défense; plus aux mesures demandées.
9. S’il y a de sérieuses raisons de penser Dans le cas où elle s’oppose à l’exécution des
que les mesures demandées ou la décision mesures non prévues par la loi, la juridiction
sollicitée ne visent la personne concernée saisie d’une demande relative a l’exécution des
qu’en raison de sa race, de sa religion, de mesures conservatoires prononcées à l’étran-
sa nationalité, de son origine ethnique, de ger, peut leur substituer les mesures légales
ses opinions politiques, de son sexe ou de dont les effets correspondent le mieux aux
son statut; mesures sollicitées.
10. si la demande porte sur une infraction Les dispositions relatives à la mainlevée des
motivée par des considérations d’ordre mesures conservatoires, prévues à l’article 33
politique; de la présente loi, sont applicables.
11. si l’importance de l’affaire ne justifie pas
les mesures réclamées ou l’exécution de la Article 55 :
décision rendue à l’étranger. Dans le cas d’une demande d’entraide judi-
ciaire à l’effet de prononcer une décision de
Le secret professionnel ne peut être invoqué confiscation, la juridiction statue sur saisine
pour refuser d’exécuter la demande. du Ministère public. La décision de confisca-
Le Ministère public peut interjeter appel de la tion doit viser un bien constituant le produit
décision de refus d’exécution rendue par une ou l’instrument d’une infraction, et se trouvant
juridiction dans les huit jours qui suivent cette sur le territoire de la République démocratique
décision. du Congo, ou consister en l’obligation de payer
une somme d’argent correspondant à la valeur
Le gouvernement communique sans délai au de ce bien.
gouvernement de l’Etat requérant les motifs du
refus d’exécution de sa demande. La juridiction saisie d’une demande relative à
l’exécution d’une décision de confiscation pro-
Article 53 : noncée à l’étranger est liée par la constatation
des faits sur lesquels se fonde la décision.
Les mesures d’enquête et d’instruction sont
exécutées conformément à la loi, à moins que
Article 56 :
les autorités compétentes étrangères n’aient
demandé qu’il soit procédé selon une forme Le gouvernement jouit du pouvoir de disposi-
particulière compatible avec la loi. tion sur les biens confisqués sur le territoire
national à la demande des autorités étrangères,
Un magistrat ou un fonctionnaire délégué par à moins qu’un accord conclu avec le gouverne-
l’autorité compétente étrangère peut assister ment de l’Etat requérant n’en dispose autre-
à l’exécution des mesures selon qu’elles sont ment.
effectuées par un magistrat ou par un fonction-
naire.
CHAPITRE II :
Article 54 : DE L’EXTRADITION
La juridiction saisie d’une demande émanant Article 57 :
d’une autorité compétente étrangère aux fins
Les demandes d’extradition des personnes re-
de prononcer, conformément à la loi, des me-
cherchées aux fins de procédure dans un Etat
sures conservatoires, ordonne lesdites mesures
étranger seront exécutées pour les infractions
sollicitées selon la loi. Elle peut aussi prendre
prévues aux articles 1er, 2, 34, 35 et 38 point 1
241

de la présente loi ou aux fins de faire exécuter 5. si l’individu dont l’extradition est deman-
une peine relative à ces infractions. dée a été ou serait soumis dans l’Etat
Les procédures et les principes prévus par requérant à des tortures et autres peines
le traité d’extradition en vigueur entre l’Etat ou traitements cruels, inhumains ou dégra-
requérant et la République démocratique du dants ou s’il n’a pas bénéficié ou ne bénéfi-
Congo seront appliqués. cierait pas de garanties minimales prévues
au cours des procédures pénales, par l’ar-
En l’absence de traité d’extradition ou de dis- ticle 14 du Pacte International relatif aux
positions législatives, l’extradition sera exécu- Droits Civils et Politiques;
tée selon la procédure et dans le respect des 6. si le jugement de l’Etat requérant a été
principes définis par le traité type d’extradition rendu en l’absence de l’intéressé et si ce-
adopté par l’Assemblée Générale des Nations lui-ci n’a pas été prévenu suffisamment tôt
Unies dans sa résolution 45/116 : du jugement et n’a pas eu la possibilité de
prendre des dispositions pour assurer sa
Article 58 : défense, et n’a pas pu ou ne pourra pas
Aux termes de la présente loi, l’extradition ne faire juger à nouveau l’affaire en sa pré-
sera exécutée que si l’infraction concernée sence.
est à la fois prévue et punie par la loi de l’Etat
Article 60 :
requérant et dans celle de la République démo-
cratique du Congo. L’extradition peut être refusée:
1. si le Ministère public a décidé de ne pas
Article 59. engager des poursuites contre l’intéressé
L’extradition ne sera pas accordée: en raison de l’infraction pour laquelle l’ex-
tradition est demandée, ou de mettre fin
1. si l’infraction pour laquelle l’extradition aux poursuites engagées contre ladite per-
est demandée est considérée en Répu- sonne en raison de ladite infraction;
blique démocratique du Congo comme
une infraction de carrière politique, ou si 2. si des poursuites en raison de l’infraction
la demande est motivée par des considé- pour laquelle l’extradition est demandée
rations politiques; sont en cours;
2. s’il existe de sérieux motifs de croire que 3. si l’infraction pour laquelle l’extradition est
la demande d’extradition a été présentée demandée a été commise hors du terri-
en vue de poursuivre ou de punir une per- toire de l’un ou l’autre pays et que, selon la
sonne en raison de sa race, de sa religion, loi, ce pays n’est pas compétent en ce qui
de sa nationalité, de son origine ethnique, concerne les infractions commises hors de
de ses opinions politiques, de son sexe ou son territoire dans des circonstances com-
statut, ou qu’il pourrait être porté atteinte parables;
à la situation de cette personne pour l’une 4. si l’individu dont l’extradition est deman-
de ces raisons; dée a été jugé ou risquerait d’être jugé ou
3. si un jugement définitif a été prononcé en condamné dans l’Etat requérant par une
République démocratique du Congo en juridiction d’exception ou un tribunal spé-
raison de l’infraction pour laquelle l’extra- cial ;
dition est demandée;
5. si la République démocratique du Congo,
4. si l’individu dont l’extradition est deman-
tout en prenant aussi en considération
dée ne peut plus, en vertu de la législation
la nature de l’infraction et les intérêts de
de l’un ou l’autre des pays, être poursuivi
l’Etat requérant, considère qu’étant donné
ou puni, en raison du temps qui s’est écoulé
les circonstances de l’affaire, extradition
ou d’une amnistie ou de toute autre raison;
242

de l’individu en question serait incompa- CHAPITRE III :


tible avec des considérations humanitaires, DES DISPOSITIONS COMMUNES
compte tenu de l’âge, de l’état de sante ou AUX DEMANDES D’ENTRAIDE ET
d’autres circonstances personnelles dudit AUX DEMANDES D’EXTRADITION
individu;
6. si l’infraction pour laquelle l’extradition est Article 63 :
demandée est considérée par la loi comme Sans préjudice des accords de coopération
étant commise en tout ou en partie sur judiciaire particuliers, les demandes adressées
son territoire; par des autorités compétentes étrangères
7. si l’individu dont l’extradition est deman- aux fins d’établir des faits de blanchiment de
dée est ressortissant de la République capitaux ou de financement du terrorisme, aux
démocratique du Congo. fins d’exécuter ou de prononcer des mesures
conservatoires ou une confiscation, ou aux fins
Article 61 : d’extradition sont transmises par voie diploma-
Si la République démocratique du Congo refuse tique.
l’extradition pour un motif visé au point 6 de En cas d’urgence, elles peuvent faire l’objet
l’article 60, elle soumet l’affaire à la demande de d’une communication par l’intermédiaire de
l’Etat requérant, à ses autorités compétentes l’Organisation Internationale de Police Crimi-
afin que des poursuites puissent être engagées nelle (OIPC/Interpol) ou de communication
contre l’intéressé pour l’infraction ayant moti- directe, et sous réserve de réciprocité, à la
vé la demande. Cellule des renseignements financiers qui y fait
suite, le Ministre de la Justice et le Procureur
Article 62 : général de la République dûment informés.
Dans les limites autorisées par la loi et sans Les demandes et leurs annexes doivent ac-
préjudice des droits des tiers, tous les biens compagnées d’une traduction dans une langue
trouvés sur le territoire de la République dé- acceptable par la République démocratique du
mocratique du Congo dont l’acquisition est le Congo.
résultat de l’infraction commise ou qui peuvent
être requis comme éléments de preuve seront Article 64 :
remis à l’Etat requérant, si celui-ci le demande
Les demandes doivent préciser:
et si l’extradition est accordée.
1. l’autorité qui sollicite la mesure;
Les biens en question peuvent, si l’Etat requé-
rant le demande, être remis a cet Etat même si 2. l’autorité requise;
l’extradition accordée ne peut pas être réalisée. 3. l’objet de la demande et toute remarque
pertinente sur son contexte;
Lorsque lesdits biens sont susceptibles de sai-
sie ou de confiscation sur le territoire de la Ré- 4. les faits qui la justifient;
publique démocratique du Congo, l’Etat peut, 5. tous les éléments connus susceptibles
temporairement, les garder ou les remettre. de faciliter l’identification des personnes
Lorsque la loi ou les droits des tiers l’exigent, concernées et notamment l’état civil, la
les biens ainsi remis sont retournés à la Répu- nationalité, l’adresse et la profession;
blique démocratique du Congo sans frais, une 6. tous renseignements nécessaires pour
fois la procédure achevée, si la République dé- identifier et localiser les personnes, instru-
mocratique du Congo le demande. ments, ressources ou biens visés;
7. le texte de la disposition légale créant l’in-
fraction ou, le cas échéant, un exposé du
243

droit applicable à l’infraction, et l’indication doivent être effectuées, du lieu où se trouvent


de la peine encourue pour l’infraction. les ressources ou biens visés, ou du lieu où se
trouve la personne dont l’extradition est de-
mandée.
Dans certains cas particuliers, les demandes
doivent contenir également les éléments sui- Le Ministère public saisit les fonctionnaires
vants: compétents des demandes d’investigation et
1. en cas de demande de prise de mesures la juridiction compétente en ce qui concerne
conservatoires, un descriptif des mesures les demandes relatives aux mesures conserva-
demandées; toires, aux confiscations et à l’extradition.
2. en cas de demande de prononcé d’une dé- Un magistrat ou un fonctionnaire délégué par
cision de confiscation, un exposé des faits l’autorité compétente étrangère peut assister
et arguments pertinents devant permettre à l’exécution des mesures selon qu’elles sont
aux autorités judiciaires de prononcer la effectuées par un magistrat ou par un fonction-
confiscation, en vertu de la loi ; naire.
3. en cas de demande d’exécution d’une
Article 66 :
décision de mesures conservatoires ou de
confiscation ; Le Ministre de la Justice ou le Ministère public,
chacun en ce qui le concerne, soit de son ini-
4. une copie certifiée conforme de la déci-
tiative, soit à la demande de la juridiction saisie,
sion et, si elle ne I’ énonce pas, l’exposé de
peut solliciter par voie diplomatique pour l’un
ses motifs;
ou directement pour l’autre, l’autorité com-
5. une attestation selon laquelle la décision pétente étrangère aux fins de fournir toutes
est exécutoire et n’est pas susceptible de les informations complémentaires nécessaires
voies de recours ordinaires; pour exécuter la demande ou pour en faciliter
6. l’indication des limites dans lesquelles l’exécution.
la décision doit être exécutée et, le cas
échéant, du montant de la somme à récu- Article 67 :
pérer sur le ou les biens ; Lorsque la requête précise que son existence
7. s’il y a lieu et si possible, toutes indications et sa teneur soient tenues confidentielles, il y
relatives aux droits que des tiers peuvent est fait droit, sauf dans la mesure indispensable
revendiquer sur les instruments, res- pour y donner effet. En cas d’impossibilité, les
sources, biens ou autres choses visés; autorités requérantes doivent en être infor-
8. En cas de demande d’extradition, si l’indi- mées sans délai.
vidu a été reconnu coupable d’une infrac-
tion, le jugement ou une copie certifiée Article 68 :
conforme du jugement ou de tout autre Le Ministère public ne peut surseoir à saisir
document établissant que la culpabilité de les autorités de police ou la juridiction que si
l’intéressé a été reconnue et indiquant la les mesures ou la décision demandée risquent
peine prononcée, le fait que le jugement de porter préjudice à des investigations ou à
est exécutoire et la mesure dans laquelle des procédures en cours. II doit en informer
la peine n’a pas été exécutée. immédiatement l’autorité requérante par voie
diplomatique ou directement.
Article 65 :
Le Ministre de la Justice, après s’être assuré Article 69 :
de la régularité de la demande, la transmet au Pour les infractions prévues par la présente
Ministère public du lieu où les investigations loi et lorsque l’individu dont l’extradition est
244

demandée consent explicitement, la Répu- DÉCRET N° 08/20 DU 24


blique démocratique du Congo peut accorder
l’extradition après réception de la demande de
SEPTEMBRE 2008 PORTANT
détention préventive. ORGANISATION ET
FONCTIONNEMENT D’UNE
Article 70 : CELLULE NATIONALE
La communication ou l’utilisation, pour des DES RENSEIGNEMENTS
enquêtes ou des procédures autres que celles
prévues par la demande étrangère, des élé- FINANCIERS, CENAREF EN
ments de preuve que celle-ci contient, est in- SIGLE (J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 10)
terdite sous peine de nullité desdites enquêtes
et procédures, sauf consentement préalable du TITRE 1er :
gouvernement étranger. DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Article 71. Article 1er :
Les frais exposés pour exécuter les demandes La cellule nationale des renseignements finan-
prévues au présent titre sont à charge de l’Etat, ciers, ci-après dénommée «Cenaref», créée par
à moins qu’il en soit convenu autrement avec le la loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte
pays requérant. contre le blanchiment des capitaux et le finan-
cement du terrorisme, est un service public à
TITRE VI : caractère administratif et technique doté de la
personnalité juridique et de l’autonomie finan-
DES DISPOSITIONS
cière. Elle est indépendante dans l’accomplisse-
TRANSITOIRES ET FINALES ment de sa mission.

Article 72. Article 2 :


Un arrêté conjoint des Ministres ayant la jus- Le siège social de la Cenaref est établi à Kins-
tice et les finances dans leurs attributions fixe, hasa.
sur proposition du gouverneur de la Banque La Cenaref peut établir des agences et bureaux
centrale du Congo, les mesures préventives, et sur toute l’étendue du territoire national.
les règles à suivre dans les enquêtes concer-
nant les contrevenants opérant dans le secteur Article 3 :
informel en général, et dans les localités non
desservies par les établissements de crédit en La Cenaref a pour mission de recueillir et de
traiter les renseignements financiers sur les cir-
particulier.
cuits de blanchiment des capitaux et de finan-
cement du terrorisme.
Article 73.
A cette fin, la Cenaref est chargée de :
La Cellule des renseignements financiers pré-
vue à l’article 17 commence ses activités dans 1. recevoir, analyser et traiter les déclarations
un délai de six mois à dater de la promulgation auxquelles sont tenus les personnes et or-
ganismes visés à l’article 4 de la loi 04/016
de la présente loi.
du 19 juillet 2004 portant lutte contre le
blanchiment des capitaux et le finance-
Article 74. ment du terrorisme;
La présente loi entre en vigueur à la date de sa 2. recevoir aussi toutes autres informations
promulgation. utiles, notamment celles communiquées
par les autorités judiciaires;
245

3. faire poursuivre, le cas échéant, les per- Section 1re :


sonnes présumées coupables de blanchi- Du conseil de la CENAREF
ment des capitaux et de financement du
terrorisme; Article 7 :
4. réaliser ou faire réaliser des études pério- Le conseil de la Cenaref ci-après dénommé « le
diques sur l’évolution des techniques utili- conseil », a les pouvoirs les plus étendus pour
sées aux fins de blanchiment des capitaux poser des actes de disposition, d’administration
et de financement du terrorisme sur le et de contrôle, notamment:
territoire national;
1. l’adoption du budget et l’établissement des
5. émettre des avis sur la politique de l’Etat comptes annuels;
en matière de lutte contre le blanchiment 2. l’établissement ou la suppression des
des capitaux et le financement du terro- agences et bureaux;
risme, et sur sa mise en œuvre. À ce titre, 3. l’adoption des rapports trimestriels et an-
elle propose les réformes appropriées au nuels de la Cenaref;
renforcement de l’efficacité de la lutte
4. la définition du cadre organique;
contre le blanchiment des capitaux et le
5. la définition du statut des agents.
financement du terrorisme.
Article 8 :
TITRE II :
Le conseil est composé de neuf membres jouis-
DU PATRIMOINE INITIAL
sant d’une intégrité morale reconnue et ayant
ET DES RESSOURCES des compétences en matière de blanchiment
Article 4 : des capitaux et de financement du terrorisme.
Le patrimoine initial de la Cenaref est constitué Le conseil comprend :
de tous les biens reçus de l’Etat au début de ses 1. un magistrat près la Cour des comptes;
activités. 2. un magistrat ayant exercé au moins au ni-
veau de la Cour d’appel;
Article 5 : 3. quatre hauts fonctionnaires provenant
Les ressources de la Cenaref sont constituées respectivement de la Banque centrale du
notamment: Congo, de l’Office des douanes et accises,
de la Direction générale des impôts et de
1. des subventions; l’Inspection générale des finances;
2. des emprunts;
4. un officier supérieur de la police nationale;
3. des dons, legs et libéralités.
5. un fonctionnaire des frontières;
6. une personnalité indépendante désignée en
TITRE III raison de ses compétences et provenant
DE L’ORGANISATION d’une association des réviseurs comptables
ET DU FONCTIONNEMENT reconnue.
Tous les membres du conseil exercent leur
CHAPITRE 1er mandat à temps partiel.
DES ORGANES DE LA CENAREF
Article 9 :
Les organes de Cenaref sont :
Les membres du conseil sont nommés par le
1. le conseil ;
Président de la République pour un mandat
2. le secrétariat exécutif. de six ans renouvelable, sur proposition du
Ministre ayant les finances dans ses attributions.
246

Ils sont relevés de leurs fonctions, suivant la Lorsqu’une décision est prise suivant les dis-
même procédure, s’ils ne remplissent plus les positions de l’alinéa ci-dessus, le président
conditions nécessaires à l’exercice de leurs convoque le conseil dans les cinq jours afin
fonctions ou s’ils ont gravement manqué aux d’expliquer les mesures prises et justifier
obligations de leurs charges. l’abandon des procédures normales. Le conseil
ratifie, modifie ou annule la décision ainsi prise.
Article 10 :
Article 14 :
Les membres du conseil ne peuvent exercer
concomitamment une fonction d’administra- Les membres du conseil reçoivent des jetons
teur, de directeur, de gérant ou de préposé dans de présence et, s’il y a lieu, une indemnité de
les organismes ou chez les personnes visés à déplacement ou autres avantages fixés par le
l’article 4 point 2° à 13° de la loi n° 04/016 premier Ministre, sur proposition du Ministre
du 19 juillet 2004 portant la lutte contre le ayant les finances dans ses attributions,
blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme. Section 2 :
Du secrétariat exécutif
Article 11 :
Le conseil est présidé par le magistrat prove- Article 15 :
nant de la Cour des comptes ou, en cas d’ab- Le secrétariat exécutif est composé du secré-
sence ou d’empêchement de ce dernier, par le taire exécutif et du secrétaire exécutif adjoint.
haut fonctionnaire représentant la Banque cen- Le magistrat de l’ordre judiciaire est de droit
trale du Congo. secrétaire exécutif de la Cenaref.
Le secrétaire exécutif désigné à l’article 15 du La durée de ses fonctions au sein du comité
présent décret en assure le secrétariat. exécutif est égale à celle de son mandat au sein
du conseil.
Article 12 :
Le conseil se réunit au moins une fois par tri- Article 16 :
mestre, sur convocation de son président et Le secrétaire exécutif dirige et surveille l’en-
suivant les modalités prévues dans son règle- semble des services de la Cenaref.
ment intérieur. II veille à l’exécution des décisions du conseil et
Les décisions du conseil sont prises à la majo- assure la gestion courante de la Cenaref.
rité simple des membres présents à la réunion. II peut déléguer les pouvoirs qui lui sont confé-
En cas de partage de voix, celle du président de rés au secrétaire exécutif adjoint ainsi qu’à un
la séance est prépondérante. ou plusieurs fonctionnaires de la Cenaref.
Un règlement intérieur, approuvé par le Mi-
nistre ayant les finances dans ses attributions, Article 17 :
fixe les règles de fonctionnement du conseil. Le président du Conseil, le secrétaire exécutif
et le secrétaire exécutif adjoint ont droit à un
Article 13 : traitement dont le montant est fixé par le pre-
En cas d’urgence, le secrétaire exécutif peut, mier Ministre sur proposition du Ministre ayant
les finances dans ses attributions.
sur autorisation d’au moins trois membres du
conseil dont le président, prendre toute déci-
Article 18 :
sion sur les matières relevant de la compétence
du conseil. Le secrétaire exécutif adjoint est nommé, pour
un terme de six ans renouvelable, par le Prési-
247

dent de la République, parmi les fonctionnaires Lorsqu’elle est saisie d’une demande de ren-
de carrière de la Banque centrale du Congo. seignement ou de transmission par une cellule
étrangère homologue traitant une déclaration
Article 19 : de soupçon, elle y donne suite dans le cadre
En cas d’absence ou d’empêchement, le secré- des pouvoirs qui lui sont reconnus pour traiter
taire exécutif est remplacé par le secrétaire de telles déclarations.
exécutif adjoint suivant les modalités fixées par
le conseil. CHAPITRE 4 :
DE L’ORGANISATION FINANCIERE
CHAPITRE 2 :
DU PERSONNEL Article 23 :
L’exercice financier de la Cenaref commence
Article 20 : le 1er janvier et se termine le 31 décembre de
Le cadre et le statut du personnel de la Cena- chaque année.
ref sont fixés par le conseil, sur proposition du
secrétariat exécutif. Article 24 :
Le statut détermine notamment les conditions La comptabilité de la Cenaref est établie
de recrutement, les grades, la rémunération, les conformément aux procédures comptables en
règles d’avancement, la procédure disciplinaire vigueur en République démocratique du Congo.
et les voies des recours.
Article 25 :
CHAPITRE 3 : La Cenaref établit chaque année ses prévisions
DU SECRET PROFESSIONNEL ET budgétaires pour l’exercice suivant.
DE L’ECHANGE D’INFORMATIONS Le budget de la Cenaref est soumis à l’appro-
bation du Ministre ayant les finances dans ses
Article 21 : attributions au plus tard le 1er octobre de l’an-
Les membres des organes et le personnel de la née qui précède celle à laquelle il se rapporte.
Cenaref sont tenus au secret des informations II est considéré comme approuvé lorsqu’au-
recueillies dans le cadre de leurs fonctions. Ils cune décision n’est intervenue dans un délai
ne peuvent utiliser ces informations à d’autres d’un mois à compter de son dépôt.
fins que celles prévues par la loi n° 04/016 du
19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchi- Article 26 :
ment des capitaux et le financement du terro-
A la fin de chaque exercice, la Cenaref fait éta-
risme.
blir, après inventaire:
Article 22 : 1. un état d’exécution du budget, lequel pré-
sente dans des colonnes successives les
La Cenaref peut, sous réserve de réciprocité,
prévisions et les réalisations ;
échanger des informations avec les cellules de
renseignements financiers étrangères chargées 2. un tableau de formation de résultats.
de recevoir et de traiter les déclarations de
La Cenaref établit un rapport reprenant tous
soupçons, lorsque celles-ci sont soumises à des
les éléments d’information sur son activité au
obligations de secret analogues et quelle que
cours de l’exercice écoulé.
soit la nature de ces services. A cet effet, elle
peut conclure des accords de coopération avec Le bilan, le tableau de formation de résultat et
ces cellules. le rapport de la Cenaref sont mis à la disposi-
248

tion d’un commissaire aux comptes désigné par 3. le budget ou état des prévisions des re-
le Ministre ayant les finances dans ses attribu- cettes et dépenses;
tions au plus tard le 15 avril de l’année qui suit 4. le bilan, les comptes de fin d’exercice et le
celle à laquelle ils se rapportent. rapport annuel d’activité.
Les mêmes documents sont transmis, accompa-
gnés du rapport du commissaire aux comptes, Une copie du rapport annuel, du bilan et des
au Ministre ayant les finances dans ses attribu- comptes de fin d’exercice est adressée au
tions et à la Cour des comptes au plus tard le Ministre de la Justice et au gouverneur de la
30 avril de la même année. Banque centrale.
Une copie du rapport de la Cenaref est réser-
vée au Ministre ayant la justice dans ses attri- TITRE V :
butions et au gouverneur de la Banque centrale DES DISPOSITIONS FINALES
du Congo.
Article 29 :
TITRE IV : Le Ministre ayant les finances dans ses attri-
DE LA TUTELLE butions est chargé de l’exécution du présent
décret qui entre en vigueur à la date de sa
Article 27 : signature.
La Cenaref est placée sous la tutelle du Ministre
ayant les finances dans ses attributions.
DÉCRET N° 08/21
Article 28 : DU 24 SEPTEMBRE 2008
Sauf dispositions contraires expresses, le Mi- PORTANT CRÉATION DU
nistre, ayant les finances dans ses attributions, COMITÉ CONSULTATIF
exerce son pouvoir par voie d’autorisation pré- DE LUTTE CONTRE LE
alable ou d’approbation.
BLANCHIMENT DE CAPITAUX
Sont soumis à l’autorisation préalable du Mi- ET LE FINANCEMENT DU
nistre ayant les finances dans ses attributions, TERRORISME, COLUB EN SIGLE
les actes ci-après:
(J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 15)
1. les marchés de travaux et de fournitures
d’un montant supérieur à l’équivalent en Article 1er :
francs congolais de la somme de deux-cent-
II est créé un comité consultatif de lutte contre
cinquante-mille dollars américains;
le blanchiment des capitaux et Ie financement
2. les acquisitions et aliénations immobilières;
du terrorisme, Colub en sigle.
3. les emprunts de plus d’un an de terme;
4. l’établissement d’agences du bureaux. Article 2 :
Le comité consultatif a pour mission d’assister
Sont notamment soumis à l’approbation, les le Gouvernement dans la définition et la mise
actes ci-après: en œuvre de la politique nationale de lutte
1. l’organisation des services et le cadre orga- contre le blanchiment des capitaux et le finan-
nique; cement du terrorisme. A cet effet, il est chargé
2. le statut du personnel et les barèmes de notamment de:
rémunérations ainsi que les modifications 4. proposer au Gouvernement les mesures
éventuelles; adéquates à prendre pour l’amélioration
249

de la stratégie et du dispositif nationale de 12. un représentant de la Société Nationale


lutte contre le blanchiment des capitaux des Assurances (Sonas);
et le financement du terrorisme; 13. un représentant de l’Office nationale
5. examiner à la demande du Gouvernement des postes et télécommunications
les modalités et conditions de mise en (OCPT);
œuvre en République démocratique du 14. un notaire.
Congo des recommandations de la com-
munauté internationale relatives à la lutte
contre le blanchiment des capitaux et le 2°) au titre des professions assujetties à la loi
financement du terrorisme; n° 04-016 du 19 juillet 2004 portant lutte
6. assurer une meilleure information des ser- contre le blanchiment de capitaux et le fi-
vices publics et des professions impliqués nancement du terrorisme:
dans la lutte contre le blanchiment des 1. deux (2) représentants de l’Association
capitaux et le financement du terrorisme. congolaise des banques;
2. un représentant de l’Association pro-
Article 3 : fessionnelle des structures de finance-
Le comité consultatif est composé de vingt-huit ment décentralisées;
(28) membres permanents comprenant : 3. un représentant de l’Association des
1°) au titre des institutions, entreprises et ser- changeurs manuels;
vices publics : 4. un représentant de l’Association des
1. un représentant du Ministre de la Jus- messageries financières;
tice qui assure la présidence du comite 5. un représentant de la profession d’avo-
2. un représentant du ministère des Fi- cat;
nances; 6. un représentant de la profession d’agent
3. un représentant du ministère de l’Inté- immobilier;
rieur; 7. un représentant de la profession des
4. un représentant du ministère de l’Éco- courtiers en assurance;
nomie; 8. un représentant des casinos;
5. un magistrat ayant exercé au moins au 9. un représentant des négociants en dia-
niveau de la Cour d’appel; mant et autres matières précieuses;
6. deux (2) représentants de la cellule 10. un représentant des réviseurs comp-
nationale des renseignement financiers; tables et commissaires aux comptes;
7. deux (2) représentants de la Banque 11. un représentant des établissements de
centrale du Congo dont l’un assure le jeux.
secrétariat du comité;
8. un représentant de l’Office des Article 4 :
Douanes et des Accises (Ofida) Le comité consultatif se réunit au moins une
9. un représentant de la Direction géné- fois par semestre sur convocation de son pré-
rale des impôts (DGI); sident.
10. un représentant de l’Inspection Géné- II peut également se réunir à tout moment si
rale des Finances (IGF) le Gouvernement le requiert ou à la demande
11. un représentant de la Direction Géné- motivée de ses membres suivant les modalités
rale des Recettes Administratives, Judi- prévues dans le règlement intérieur.
ciaires, Domaniales et de participations
(DGRAD);
250

Article 5 : Article1er :
Le comité peut, pour le bon accomplissement II est créé, en vue de la lutte contre le crime
de sa mission, requérir tout renseignement, organisé, notamment le trafic de drogue, le
pièce ou document auprès des ministères, en- blanchiment des capitaux et le financement du
treprises publiques et services de l’Etat. terrorisme, un fonds de lutte contre le crime
II peut également, dans le même cadre, s’ad- organisé, en sigle « Folucco ».
joindre les représentants des ministères, entre-
prises publiques et services de l’Etat concernés Article 2 :
par une question inscrite à son ordre du jour. Le fonds de lutte contre le crime organisé est
Un règlement intérieur, approuvé par le Mi- notamment destiné à financer:
nistre ayant les finances dans ses attributions, 1. l’organisation et le fonctionnement des
fixe les règles de fonctionnement du comité. structures chargées de lutte contre le
crime organisé, notamment le blanchiment
Article 6 : des capitaux et le financement du terro-
risme;
Les frais et autres dépenses liés au fonctionne-
ment du comité sont à charge du Trésor. 2. la formation des agents des services publics
et autres institutions de l’Etat impliqués
dans la lutte contre ce type de criminalité;
Article 7 :
3. les études sur l’évolution des techniques
Le comité élabore, à la fin de chaque année, un utilisées aux fins notamment de blanchi-
rapport sur l’état de la lutte contre le blanchi- ment des capitaux ou de financement du
ment de capitaux et le financement du terro- terrorisme sur le territoire national.
risme en République démocratique du Congo
assorti d’une évaluation, d’une part, des poli-
tiques et stratégies appliquées par le Gouver- Article 3 :
nement, et d’autre part, du dispositif national Le fonds de lutte contre le crime organisé est
de lutte, ainsi que des recommandations pour alimenté par les ressources et biens confisqués,
les améliorations nécessaires. dévolus à l’Etat, suivant les modalités fixées par
Ce rapport est adressé aux Ministres ayant les un arrêté interministériel des Ministres ayant
finances et la justice dans leurs attributions, au les finances et la justice dans leurs attributions.
gouverneur de la Banque centrale du Congo et
à la cellule internationale des renseignements Article 4 :
financiers. Les ressources du fonds sont logées dans un
compte ouvert en les livres de la Banque cen-
Article 8 : trale du Congo par le Ministre ayant les finances
Le Ministre ayant les finances dans ses attribu- dans ses attributions à la demande du Ministre
tions est chargé de l’exercice du présent décret ayant la justice dans ses attributions.
qui entre en vigueur à la date de sa signature.
Article 5 :
DÉCRET N° 08 DU 24 SEPTEMBRE Le fonds de lutte contre le crime organisé est
2008 PORTANT CRÉATION DU géré par un comité de gestion.
FOND DE LUTTE CONTRE LE Ce comité de gestion est composé de:
CRIME ORGANISÉ EN SIGLE 1. un représentant de l’Office des Douanes et
FOLUCCO des Accises (Ofida) au sein du conseil de la
(J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 17) Cenaref: président;
251

2. un représentant de la Direction Générale ANNEXE


des Impôts (DGI) au sein du conseil de la
Cenaref: vice-président
VADE-MECUM DE LUTTE
3. le directeur du Trésor: membre
CONTRE LE BLANCHIMENT
4. président du comité consultatif de lutte
contre le blanchiment des capitaux et le fi-
DE CAPITAUX ET LE
nancement du terrorisme (Colub): membre; FINANCEMENT DU
5. secrétaire du comité consultatif de lutte TERRORISME
contre le blanchiment de capitaux et le fi-
Dans le cadre de la sensibilisation des in-
nancement du terrorisme (Colub): membre.
termédiaires financiers aux risques de
Article 6 : blanchiment de capitaux et de finance-
ment du terrorisme auxquels ils sont ex-
Le comité de gestion se réunit au moins une
posés, la Banque centrale du Congo, agis-
fois par trimestre sur convocation de son pré-
sant conformément aux articles 6 de la
sident.
loi n° 005/2002 du 7 mai 2002 relative à
II peut également se réunir à tout moment si sa constitution, son organisation et son
l’intérêt du fonds le requiert ou à la demande fonctionnement, 75 de la loi n° 003/2002
motivée de ses membres, suivant les modalités du 2 février 2002 relative à l’activité et au
précisées dans le règlement intérieur. contrôle des établissements de crédit et 19
de la loi n° 04/016 du 19 juillet 2004, pu-
Article 7 : blie ci-dessous les diligences minimales à
Le comité de gestion arrête le programme mettre en œuvre dans la prévention et la
d’utilisation des ressources du fonds et en détection des actes de blanchiment des capitaux
contrôle l’exécution. et de financement du terrorisme.

Article 8 : A. Généralités
Le comité de gestion est assisté d’un secré- I.1. Définition légale du blanchiment de
tariat technique composé de trois membres capitaux et du financement du terro-
du personnel de la Cenaref désignés par son risme
secrétaire exécutif.
Aux termes des dispositions de la loi n° 04/016
Article 9 : du 19 juillet 2004, les actes repris ci-après,
commis intentionnellement, sont considérés
Un règlement intérieur, approuvé par les Mi- comme constitutifs de l’infraction de blanchi-
nistres ayant les finances et la justice dans leurs ment de capitaux:
attributions, fixe les règles de fonctionnement
1) la conversion, le transfert ou la manipula-
du comité de gestion.
tion des biens dans le but de dissimuler ou
de déguiser l’origine illicite desdits biens
Article 10 : ou d’aider toute personne qui est impli-
Les Ministres, ayant les finances et la justice quée dans la commission de l’infraction
dans leurs attributions, sont chargés de l’exé- principale à échapper aux conséquences
cution du présent décret qui entre en vigueur à juridiques de ses actes;
la date de sa signature. 2) la dissimulation ou le déguisement de la
nature, de l’origine, de l’emplacement, de
la disposition, du mouvement ou de la pro-
priété réels des biens;
252

3) l’acquisition, la détention ou l’utilisation 3. les achats et reventes des biens;


des biens par une personne qui sait, qui 4. les transferts des fonds internationaux.
suspecte ou qui aurait du savoir que lesdits
biens constituent on produit d’une infrac-
I.2.3. L’intégration
tion.
C’est l’introduction des sommes blanchies dans
Au sens de la loi susvisée, l’infraction du finan- les circuits économiques légaux, afin de leur
cement du terrorisme est le fait d’une part, de donner une apparence licite.
fournir, de collecter, de réunir ou de gérer par
quelque moyen que ce soit, directement ou C’est le cas des:
indirectement, des fonds, des valeurs ou des 1. investissements dans l’immobilier ;
biens dans l’intention de les voir utilisés ou 2. creations et rachats d’entreprises ;
en sachant qu’ils seront utilisés, en tout ou en 3. placements boursiers.
partie en vue de commettre un acte de terro-
risme indépendamment de la survenance d’un I.3. Dispositif légal de lutte contre le blan-
tel acte. chiment des capitaux et le financement
du terrorisme
I.2.Typologie du processus de blanchiment
Conformément aux recommandations du
Les manifestations du blanchiment peuvent Groupe d’action financière, le cadre juridique
revêtir plusieurs formes. Toutefois, les experts mis en place par la loi n° 04/016 du 19 juil-
internationaux en matière de blanchiment dis-
let 2004 portant lutte contre le blanchiment
tinguent trois phases dans le processus condui-
des capitaux et le financement du terrorisme
sant au blanchiment, à savoir le placement,
repose sur trois volets ci-dessous:
l’empilage et l’intégration.
I.3.1.Volet préventif
I.2.1. Le placement
C’est la conversion des sommes d’argent issues La prévention est organisée à travers la par-
des trafics illicites en numéraire par leur intro- ticipation des professions susceptibles d’être
duction dans le système bancaire ou dans le cir- utilisées par les blanchisseurs au nombre des-
cuit économique. Parmi les pratiques courantes quelles les intermédiaires financiers jouent un
de placement, notamment: rôle important.
1. le dépôt d’espèces en compte, La loi susvisée les oblige à apporter leur
2. l’acquisition de chèques l’usage de chèque concours par les déclarations de soupçon et la
de casino. collaboration avec les autorités judiciaires.

I.2.2. L’empilage I.3.2.Volet répressif


C’est un procédé de dissimulation qui empêche La poursuite et la répression de l’infraction de
toute possibilité de remonter à l’origine illicite blanchiment et de financement du terrorisme
des fonds.
incombe aux autorités policières et judiciaires.
II y a lieu de citer :
1. le fractionnement des versements sur I.3.3.Volet renseignements financiers
plusieurs comptes puis regroupement au-
près de quelques banques déterminées « Le lien entre les deux premiers volets est assu-
schtroumpfage » ; ré par la cellule nationale des renseignements
financiers qui reçoit les déclarations de soup-
2. la succession d’opérations financières pour
çon des assujettis et les transmet aux autorités
masquer l’origine frauduleuse: rembourse-
judiciaires après traitement.
ment de prêt fictif, fausses factures;
253

I.4. Importance du vade-mecum Ces vérifications, reprises ci-après, doivent être


effectuées lors de l’entrée en relation comme
Ce vade-mecum se focalise sur les obligations
lors de la poursuite de la relation.
de vigilance des assujettis liées à la surveillance
des opérations en leur fournissant une liste Les vérifications obligatoires pour une per-
indicative des opérations suspectes ou de com- sonne physique:
plexité inhabituelle exigeant une surveillance 1. documents officiel en cours de validité avec
particulière. photo;
II est destiné à éveiller l’attention des assujet- 2. justificatifs de domicile;
tis à la loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 por- 3. profil du fonctionnement du compte en
tant lutte contre le blanchiment des capitaux considération de l’activité processionnelle
et le financement du terrorisme sur les indices des revenus.
servant à détecter les transactions potentielle-
ment suspectes. Les vérifications obligatoires pour une per-
sonne morale:
Un indice pris séparément ne contribue pas
nécessairement à lui seul, à fonder un soupçon 1 statuts ou document attestant la constitu-
suffisant de l’existence d’une opération de blan- tion légale;
chiment. Cependant, le concours de plusieurs 2 identification des mandataires.
de ces éléments peut en indiquer la présence.
Les vérifications obligatoires pour les clients
occasionnels:
Par ailleurs, l’examen des explications du client
1. vérifications analogues à celles exigées pour
quart à l’arrière plan économique de ces opé-
la personne physique pour toute transac-
rations revêt une grande importance dans l’ap-
tion égale ou supérieure à USD 10.000,000;
préciation de ces indices.
2. identification requise même si le montant
est inférieur au seuil fixé lorsque la prove-
- Obligations légales des intermé- nance licite des capitaux n’est pas certaine;
diaires financiers
3. identification requise en cas de répétition
La loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 portant d’opérations distinctes, effectuées dans des
lutte contre le blanchiment des capitaux et le périodes rapprochées et pour des mon-
financement du terrorisme soumet les inter- tants inférieurs au seuil fixé par opérations.
médiaires financiers assujettis à plusieurs types
d’obligations. II.1.2. Obligations de vigilance liées à la surveillance
des opérations
II. 1. Obligations de vigilance
L’exercice de la surveillance implique la prise
Les assujettis sont soumis à deux types d’obli- en compte de trois critères d’alerte, à savoir :
gations de vigilance. 1. les critères clients;
2. les critères opération au fonctionnement
II.1.1. Obligations de vigilance liée à l’identification
de compte;
de la clientèle:
3. les critères pays.
1. veiller à connaître en permanence son
client pour détecter les opérations anor-
De l’application de ces critères découlent les
males ou suspectes;
obligations ci-après:
2. procéder aux vérifications obligatoires à
partir de documents probants. 1. la vérification de la cohérence des opéra-
tions avec le profil des activités et du patri-
moine;
254

2. la vérification de l’origine des fonds lorsque III.1. Indices généraux


cela est nécessaire ;
Les opérations initiées par les clients présen-
3. la mise en place d’un système de sur- tant des risques particuliers de blanchiment
veillance pour la détection des opérations des capitaux et de financement du terrorisme:
suspectes ou de complexité inhabituelle;
1. lorsque leur construction indique un but
illicite;
II.2. Obligations inhérentes à la mise en
2. lorsque leur but économique n’est pas re-
place d’un contrôle interne
connaissable ou lorsque leur but apparaît
1. la formalisation des procédures internes, absurde d’un point de vue économique;
notamment les procédures ci-après: 3. lorsque les valeurs patrimoniales sont reti-
2. la procédure relative à la saisine de la hié- rées peu de temps après avoir été portées
rarchie des apparitions d’un doute; en comptes (comptes de passage) pour
3. la procédure relative à la déclaration de autant que l’activité du client ne justifie pas
soupçon à la cellule des renseignements un tel retrait immédiat;
financiers; 4. lorsqu’elles sortent des activités usuelles ou
4. la procédure à suivre après la déclaration du cercle des clients usuels d’une banque ou
de soupçon ; d’une agence et que l’on ne parvienne pas
5. la désignation du responsable de la préven- à comprendre les raisons pour lesquelles le
tion et correspondant de la cellule des ren- client a choisi précisément cette banque ou
seignements financiers ; cette agence pour réaliser son affaire;
6. la mise en place d’un système de sur- 5. lorsqu’elles ont pour conséquence qu’un
veillance permettant la vérification du res- compte resté jusque là largement inactif,
pect des procédures internes ; devienne très actif sans que l’on puisse en
percevoir une raison plausible;
7. la conservation des documents et pièces
6. lorsqu’elles ne sont pas compatibles avec
justificatives de toutes les opérations du-
les informations et les expériences de l’in-
rant 10 ans.
termédiaire financier concernant le client
II.3. Obligations inhérentes à la formation ou le but de la relation d’affaires;
du personnel 7. lorsqu’un client donne à l’intermédiaire
financier des renseignements faux ou falla-
La formation ainsi que la sensibilisation des cieux ou qui, sans raison plausible, refuse
membres du personnel des assujettis à la pré- de lui fournir les informations et les docu-
vention du blanchiment de capitaux et du finan- ments nécessaires, admis par les usages de
cement du terrorisme constituent une obliga- l’activité concernée.
tion qui leur incombe.
III.2. Indices particuliers:
III. Indices de blanchiment
III.2.1 Opérations de caisse :
Le respect rigoureux des obligations de vigi-
lance portant sur la surveillance des opéra- 1. Argent liquide contre argent liquide
tions de la part des intermédiaires financiers a) échange de quantités importantes de
implique l’examen minutieux de certaines petites coupures contre des coupures
opérations présentant des risques évidents de plus importantes ;
blanchiment. b) opérations de change fréquentes ou
La liste indicative des indices mis à leur disposi- importantes à partir d’argent liquide,
tion sert à les sensibiliser pour la détention de sans comptabilisation dans le compte
ces opérations. du client ;
255

2. Versement d’argent liquide tis de demandes de paiement en argent


- versement d’argent liquide inhabi- liquide ;
tuellement important, faits par une retraits de montants élevés excédant de
personne ou une société dont les loin le chiffre d’affaires d’une société ou
activités apparentes ne devraient pas les revenus d’un particulier entrées et sor-
normalement produire des revenus de ties de montants élevés excédant de loin le
ce type; chiffre d’affaires d’une société ou les reve-
nus d’un particulier ;
- accroissement substantiel des verse-
entrées et sorties fréquentes de fonds
ments d’argent liquide de la part de
sur un compte ouvert par un particulier
toute personne ou société sans cause
dont l’activité professionnelle déclarée
apparente, spécialement si de tels ver-
(employé de bureau par exemple) ne jus-
sements sont transféré par la suite
tifie pas un fonctionnement aussi actif du
rapidement vers une destination qui
compte ;
n’a normalement pas de rapport avec
retraits d’argent liquide sur un compte au-
l’activité du client;
paravant en sommeil ou sur un compte qui
- accroissement important sans cause vient juste de recevoir un important crédit
apparente des versements en argent inattendu en provenance de l’étranger ;
liquide ou en valeurs négociables d’un encaissements de chèques, y compris de
client, particulièrement si ces verse- chèques de voyage, pour des montants
ments sont rapidement transférés sur importants.
d’autres comptes ouverts par des per-
sonnes avec qui ce client n’est pas en III.2.2. Opérations sur les comptes bancaires
relation habituelle;
1. existence de plusieurs comptes et verse-
- versement répétés d’argent liquide, le
ment d’argent liquide sur chacun de ces
montant de chaque versement étant
comptes représentant une somme globale
négligeable alors que le montant glo-
importante;
bal est significatif;
2. compte d’une personne ou d’une société
- versements des montants impor-
qui ne révèle en fait aucune activité per-
tants pour couvrir des demandes sonnelle normale ou en rapport avec les
de chèques bancaires, des transferts affaires de la personne ou de la société,
d’argent ou autres instruments moné- mais qui est utilisé pour recevoir ou retirer
taires négociables et immédiatement des sommes importantes qui n’ont aucun
réalisables; rapport évident avec la situation du titulaire
- achats des chèques bancaires pour du compte et/ou avec ses activités;
des gros montants par des clients 3. dépôts de chèques importants endossés
occasionnels; par des tiers au profit d’un client;
- versements et retraits, principale- 4. importantes transactions en argent liquide
ment en espèces, par un particulier ou importantes opérations de changes
ou une société qui exerce une acti- menées par des clients agissant ensemble
vité donnant lieu habituellement à et de concert, amis à partir de guichets de
des paiements ou transferts de fonds banques différents ;
au moyen de chèques, virements et 5. encaissement de chèques au porteur émis à
autres litres. partir de réseaux étrangers;
6. remise de chèques importants déclarés
3. Retraits d’argent liquide
représentant un « gain de jeu »;
transferts d’importantes sommes d’argent 7. remise, lors de l’ouverture d’un nouveau
vers ou à partir des pays étrangers, assor- compte, d’un chèque d’un montant élevé;
256

8. retraits fréquents de gros montants en es- 21. retrait de valeur patrimoniale peu de temps
pèces, sans que l’activité du client ne justifie après avoir été portée en compte (compte
de telles opérations; de passage).
9. recours à des moyens de financement en
usage dans le commerce international III.2.3. Opérations sur titres
alors que l’emploi de tels instruments est
en contradiction avec l’activité connue du 1. portefeuille des titres sans rapport avec les
client; revenus connus ou avec l’activité;
10. comptes utilisés de manière intensive pour 2. recours de clients au service de gestion de
des paiements alors que lesdits comptes ne patrimoine, alors que l’origine des fonds
reçoivent pas ou peu de paiements; n’est pas claire ou n’a pas de rapport avec
le niveau de vie apparent du client;
11. structure économique absurde des rela-
tions d’affaires entre un client et la banque 3. paiements de titres en argent liquide pour
(grand nombre de comptes auprès du des montants importants ou inhabituels;
même établissement, transferts fréquents 4. titres reçus par virement des pays à risques;
entre différents comptes ; liquidités exces- 5. opérations importantes sur des titres côtés
sives, etc.); à l’étranger;
12. fourniture de garanties (gages, cautions...) 6. titres déposés en garantie au profit d’un
par des tiers inconnus de la banque, qui tiers non client de la banque.
n’apparaissent pas en relation étroite avec
le client et qui n’ont aucune raison plau-
III.2.4. Opérations internationales
sible et reconnaissable de donner de telles
garanties; 1. opérations avec des correspondants situés
13. virement en faveur d’une autre banque sans dans des pays à risques;
indication du bénéficiaire; 2. introduction d’un client par une agence
14. acceptation de transferts de fonds d’autres étrangère, une filiale ou une autre banque
banques sans indication du nom ou du nu- située dans des pays à risques;
méro de compte du bénéficiaire; 3. opérations avec des pays ou le client de la
15. virements répétés de gros montants à banque ne possède pas d’activité connue
l’étranger avec instruction de payer le bé- ou habituelle;
néficiaire en espèces; 4. paiements réguliers et importants, y com-
16. virements importants et fréquents en di- pris les transactions électroniques dont
rection ou en provenance des pays produc- on ne peut pas identifier clairement les
teurs de drogue; raisons vers des pays, à risques (ou clients
17. fourniture de caution ou de garanties ban- qui reçoivent régulièrement des paiements
caires à titre de sûreté pour des emprunts importants en provenance de ces pays);
entre tiers, non conformes au marché; 5. constitution de soldes créditeurs impor-
18. versements en espèces par un grand tants, incompatibles avec le chiffre d’affaires
nombre de personnes différentes sur un connus du client, et transfert ultérieur vers
seul et même compte; un compte à l’étranger;
19. remboursement inattendu et sans explica- 6. demandes fréquentes de chèques de voyage
tions convaincantes d’un crédit compromis; en monnaie étrangère ou autres instru-
20. utilisation de comptes pseudonymes ou nu- ments négociables;
mériques dans l’exécution de transactions 7. remises fréquentes de chèques bancaires
commerciales par des entreprises artisa- en monnaie étrangère provenant en parti-
nales, commerciales ou industrielles; culier de l’étranger.
257

III.2.5. Opérations de prêts de principales missions que la loi assigne aux


Officiers de Police Judiciaire et aux Officiers
1. demande de prêt garanti par des avoirs dé- du Ministère public aux articles 1, 2 et 11 du
tenus par la banque ou par une tierce per- Code de procédure pénale et les articles 6 et
sonne, quand l’origine des avoirs n’est pas 7 du Code l’organisation et de la compétence
connue, ou quand ces avoirs sont incom- judiciaires.
patibles avec le niveau de vie apparent du
client; L’article 1er du Code de procédure pénale
porte, en effet, que sous les ordres de l’autorité
2. demande de prêt, assortie d’une offre de
du Ministère public, les Officiers de Police Judi-
garantie consistant en un certificat de dé-
ciaire exercent, dans les limites de leur compé-
pôt émis par une banque étrangère.
tence, les pouvoirs et attributions déterminés
par des dispositions dudit Code notamment
III.2.6 : Opérations effectuées par les banques l’article 2. Cet article dispose que les Officiers
correspondantes de Police Judiciaire constatent les infractions
qu’ils ont missions de rechercher ; ils reçoivent
1. gros prélèvements ou versements aty-
les dénonciations, plaintes et rapports relatifs à
piques;
ces infractions.
2. opérations d’encaissement ou de transfert
exceptionnelles; Ils consignent dans les procès-verbaux la nature
3. encaissements et virements en provenance et les circonstances de ces infractions, le temps
des pays à risques; et le lieu où elles ont été commises ; ils inter-
rogent les auteurs présumés des infractions et
4. donneurs ou bénéficiaires de virements
recueillent leurs explications.
non identifiés.
Tandis que l’article 11 du même Code précise
que les Officiers du Ministère public peuvent
III.2.7. Opérations sur coffres
exercer eux-mêmes toutes les attributions des
1. accès fréquent suivi d’opérations de gui- Officiers de Police Judiciaire.
chet. A cet effet, l’article 7 du Code d’organisation et
de la compétence judiciaires énonce qu’en ma-
tière répressive, le Ministère public recherche
CIRCULATION ROUTIERE les infractions aux actes législatifs et réglemen-
taires qui sont commises sur le territoire de la
INSTRUCTION N° 004/D.008/ République. Il reçoit d’instruction les plaintes et
les dénonciations, fait tous les actes d’instruc-
IM/PGR/DU 04 OCTOBRE 2004
tion et saisit les cours et tribunaux.
RELATIVE À LA CIRCULATION
ROUTIÈRE (Recueil de circulaires et instructions Aussi il surveille l’exécution des actes législa-
générales, notes de service et commentaires du tifs, des actes réglementaires et des jugements
Procureur général de la République, 2007, p. 39) conformément à l’article 6 du Code précité. Il
poursuit d’office cette exécution dans les dis-
Messieurs les procureurs de la République, positions qui intéressent l’ordre public.
Au regard du spectacle à la fois désolant et C’est fort de toutes les dispositions organisa-
lyrique qu’offre quotidiennement au public les tionnelles et procédurales de l’action publique
automobilistes lequel se trouve être à l’origine dans notre pays que je me permets de vous
aussi de nombreux accidents déplorés ici et là rappeler la mission qui est vôtre de veiller au
à Kinshasa et ailleurs dans le pays, je me fais le respect et au maintien de l’ordre public sur
devoir d’attirer votre bonne attention sur l’une l’ensemble du territoire national et à la sécu-
258

rité de notre population constamment mena- dans son 1er alinéa que : « … Tout acte et tout
cée notamment par la violation permanente du stationnement d’un véhicule sont interdits sur
nouveau Code de la route par les automobi- la chaussée ou en tout endroit où il constituera
listes à la longueur de la journée. un danger … ».
Comme vous le savez, l’exposé des motifs du • Autre chose est le fait que des conducteurs
Code de la route en vigueur ne renseigne que et des cyclomoteurs et motocyclistes qui
cet instrument sécurisant de tout usager de roulent sans casques alors que l’article 54
la route recommande plusieurs mesures de en fait une obligation.
sécurité qui tiennent à la fois aux conditions • L’on ne peut passer sous silence cette autre
techniques maximales exigées pour la mise en cause d’accident constituée par le sur char-
route de tout véhicule automoteur et à la ré- gement des camions et plus particulière-
pression à l’encontre du conducteur en vue de ment ceux en provenance des provinces de
sanctionner toutes fautes dommageables pour Bandundu et du Bas-Congo en violation de
la vie des personnes et les biens d’autrui. C’est l’article 43 du nouveau Code de la route. Il
donc un Code qui constitue aussi bien une pré- dispose, en effet que « Pour tout véhicule
vision de la circulation quant à la sécurité des dont le poids maximal autorisé est fixé, le
personnes et des biens qu’une prévention des poids en charge ne doit jamais dépasser ce
accidents. poids maximal autorité.
Cet article arsenal législatif ne semble malheu-
reusement attirer l’attention ni de ceux qui Tout chargement d’un véhicule doit être dis-
sont chargés de veiller au respect de la loi ni les posé et au besoin animé de telle manière qu’il
usagers de la route eux-mêmes qui semblent ne puisse :
privilégier la loi de la jungle au mépris affiché du 1. Nuire à la visibilité du conducteur ;
nouveau Code de la route, rendant ainsi infer- 2. Compromettre la stabilité ou la conduite
nale toute circulation routière pour la popula- du véhicule ;
tion vacant à ses occupations. 3. Mettre en danger des personnes ;
En effet, il est malheureux de contempler les 4. Causer des dommages à des propriétés
véhicules de transport en commun roulant à publiques ou privées ;
portières entre béantes ou carrément ouvertes 5. Provoquer un bruit, des poussières ou
en violation flagrante de l’article 27 du nouveau d’autres incommodités qui peuvent être
Code de la route qui dispose pourtant qu’il est évitées ;
interdit d’ouvrir la portière d’un véhicule, de la 6. Masquer les feux, y compris les feux-stops
laisser ouverte ou de descendre d’un véhicule et les indicateurs de direction, véhicules
sans s’être assuré qu’il ne peut en résulter de roulant sans avertissements sonores et
danger pour d’autres usagers de la route. lumineux ; sans miroirs rétroviseurs, sans
ceinture de sécurité pour le conducteur et
• Que dire des véhicules de transport en le passager de la place latérale avant, sans
commun tels le bus, taxis et taxis-bus sur- feu-route, sans feu-croisement, sans feux
chargés des passagers jusqu’à constituer
de position, etc.
un danger pour les passagers eux-mêmes
et à gêner la visibilité du conducteur en
violation de l’article 38 alinéa 1er du même Il est tout aussi dangereux de voir circuler sans
Code. phare allumée la nuit les véhicules sur la chaus-
• Que de fois ne déplore-t-on les mauvais sée.
arrêts et les stationnements dangereux En considération de ce qui précède, je vous
sources de beaucoup d’accidents alors que exhorte dans l’intérêt de nos populations à la
l’article 23 du Code de la route dispose rechercher toutes les infractions au Code de
259

la route telles que spécifiées dans la présente, également fournir des justifications convain-
et le cas échéant, faire application de diverses cantes, sous peine de poursuites disciplinaires.
sanctions prévues en cette matière en vue de
décourager les usagers de la route qui, en cir- Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
culation, constituent de toutes manières, un
danger pour la vie et les biens d’autrui. Le Premier Président de la
Cour Suprême de Justice,
Fait à Kinshasa, le 04 octobre 2004. Jérôme KITOKO KIMPELE
Président du Conseil Supérieur
Le procureur Général de la République,
de la Magistrature
TSHIMANGA MUKEBA

DEBUT DES AUDIENCES DEFENSE SOCIALE


ET DELAI DE PRONONCE
ORDONNANCE N° 11/542 DU 26
NOTE CIRCULAIRE N° 08 OCTOBRE 1959 (B.A. p. 2826)
DU 27 SEPTEMBRE 2011 SUR
LE RESPECT DES HEURES DE Article 1:
DÉBUT DES AUDIENCES DES
Celui qui, par application des articles 14 a et
COURS ET TRIBUNAUX
14 b du Code pénal, a été condamné à s’éloi-
gner de certains lieux ou d’une certaine région
ou à habiter dans un lieu déterminé, reçoit une
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic- feuille de route indiquant l’itinéraire qu’il doit
tions (tous), suivre, la durée de son séjour dans chaque lieu
de passage et le délai dans lequel il est tenu, à
Je constate que certaines juridictions font
son arrivée, de remettre ce document à l’admi-
montre d’un grand relâchement quant aux
nistrateur de territoire ou au bourgmestre du
heures de début de leurs audiences, au point
lieu de sa résidence.
qu’il en est qui sont connues comme étant
celles où les juges n’arrivent au service qu’aux
Article 2 :
heures de leur convenance.
La feuille de route est délivrée, selon le cas, par
Je rappelle à tous que conformément au règle-
le Ministère public près la juridiction qui a pro-
ment intérieur des cours, tribunaux et par-
noncé la condamnation ou par le juge quand
quets, les audiences débutent obligatoirement,
celui-ci a siégé sans l’assistance du Ministère
sauf cas de force majeure, à neuf heures locales,
public.
et se poursuivent jusqu’à épuisement des rôles.
L’autorité qui a délivré la feuille de route en
Les chefs de juridiction sont invités à prendre
avise immédiatement l’administrateur de terri-
des dispositions requises pour éviter ces re-
toire ou le bourgmestre du lieu de départ et
tards préjudiciables aux justiciables, et sont te-
celui du lieu de destination.
nus pour responsables de tout retard non jus-
tifié, dont ils pourront répondre, le cas échéant. Sur réquisition de ladite autorité, le condamné
peut, jusqu’au moment de son départ, être
Il en est de même du juge audiencier qui ne se
gardé à vue à la prison ou dans un local de la
présenterait pas au service à l’heure indiquée,
gendarmerie.
lequel sera non seulement remplacé, mais devra
260

Article 3: mois, rapport au gouverneur de province sur


L’administrateur du territoire ou le bourg- la situation morale et matérielle du délinquant
mestre du lieu de sa résidence peut imposer d’habitude. Elle propose au gouverneur de pro-
au condamné de se présenter, selon les modali- vince toutes les mesures qu’elle croit avanta-
geuses pour le condamné. Copie de ce rapport
tés qu’il détermine, au contrôle spécial du res-
est envoyée au Procureur Général près la Cour
ponsable de la gendarmerie ou de l’agent de
d’appel dans le ressort de laquelle siège la juri-
l’Administration territoriale qu’il désigne.
diction qui a prononcé la mise à disposition du
gouvernement, et au bourgmestre de la rési-
Article 4:
dence de l’intéressé.
Le condamné qui est obligé de s’éloigner de
certains lieux ou d’une certaine région ne peut Article 7:
changer sa résidence sans en informer, huit
Les délinquants d’habitude mis à la disposition
jours au moins à l’avance, l’administrateurs de
du gouvernement et dont l’internement a été
territoire ou le bourgmestre. Celui-ci vise la
décidé par les autorités visées à l’article 14i du
feuille de route pour départ et la restitue au
Code Pénal, sont internés dans les prisons dési-
condamné. En outre, il avise immédiatement de
gnés par le gouverneur de province.
ce départ l’autorité administrative du lieu de la
nouvelle résidence. Le condamné est tenu de
remettre sa feuille de route à cette autorité dès Article 8:
son arrivée. Le recours prévu à l’article 14i du Code pénal
peut être formé par lettre missive dans un délai
Article 5: de huit jours francs à compter de la significa-
Le gouverneur de province qui, en application tion de la décision d’internement. Le recours
de l’article 14i du Code Pénal, décide la mise peut également être formé par une déclaration
en liberté d’un délinquant d’habitude mis à la faite à l’agent qui signifie la décision, dans ce cas,
disposition du Gouvernement, peut subordon- mention en est faite par ledit agent au bas de
ner cette mise en liberté à des mesures de sur- l’original de l’acte de signification et avis en est
veillance dont la nature et l’objet dépendront immédiatement donné par lui au gouverneur
des circonstances particulières dans lesquelles de province.
le condamné se trouvera et des causes de la Le gouverneur de statue dans les trente jours
condamnation. Il peut interdire au condamné qui suivent la réception du recours.
de paraître dans telle ou telle localité.
Article 9:
Article 6 :
A l’expiration de sa peine, le condamné dont il
Le gouverneur de province avise l’administra-
est question aux articles 1 et 5 de la présente
teur du territoire ou le bourgmestre du lieu
ordonnance est convoqué par l’administrateur
de la résidence du condamné des mesures de
de territoire ou le bourgmestre, qui lui remet
surveillance prises à son égard.
une feuille de route à destination du lieu où il
Il charge un auxiliaire du Service Social ou un devait être légalement fixé au moment de son
agent de l’administration territoriale de l’exé- arrestation.
cution de la surveillance.
L’administrateur de territoire ou le bourg-
La personne à laquelle est confiée cette mis- mestre avise du départ de tout individu consi-
sion reste en contact avec le délinquant d’habi- déré comme dangereux, l’autorité des localités
tude, dont elle observe le milieu, les tendances qu’il traversera et celle du lieu de sa destination.
et la conduite. Elle fait, toutes les fois qu’elle le
croit utile et au moins une fois tous les trois
261

Article 10: Une autorisation verbale suffit cependant pour


Les infractions aux mesures prises des articles le juge siégeant en chambre foraine, loin du
1, 3, 4, 5 de la présente ordonnance sont punies siège ordinaire de la juridiction.
au maximum de un mois de servitude pénale et Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
d’une amende de 100.000 francs congolais ou
d’une de ces peines seulement. Le Premier Président de
la Cour Suprême de Justice,
Jérôme KITOKO KIMPELE
Président du Conseil Supérieur
de la Magistrature
NOTE CIRCULAIRE N° 07
DU 27 SEPTEMBRE 2011 SUR
LE RESPECT DE DÉLAIS DE DELIT D’AUDIENCE
PRONONCÉ DES DÉCISIONS ORDONNANCE-LOI N° 70-012
JUDICAIRES DU 10 MARS 1970 RELATIVE
AUX INFRACTIONS D’AUDIENCE
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic- (M.C., n° 10, 15 mai 1970, p. 289)
tions (tous),
Il est constaté qu’à l’annonce d’une inspec- Article 1er :
tion par la hiérarchie, les cours et tribunaux Toute infraction commise dans la salle et pen-
s’activent à rendre des décisions à un rythme dant la durée de l’audience pourra être jugée,
croissant et accéléré, alors qu’en période nor- séance tenante.
male ils affichent manifestement une certaine
léthargie préjudiciable à la bonne marche du Le président fera dresser procès-verbal par le
service. greffier, entendra le prévenu et les témoins, le
Outre que la qualité de plusieurs décisions ren- cas échéant. Après avoir entendu le représen-
dues dans une telle atmosphère de précipita- tant du Ministère public s’il est présent, le tri-
tion laisse souvent à désirer, et que dans bien bunal prononcera, sans désemparer, les peines
des cas il ne s’agit que de jugements ou arrêts prévues par la loi.
de réouverture de débat pour couvrir d’inex-
plicable dépassements de délais de prononcé, Article 2 :
je rappelle que la loi en la matière n’a guère été
modifiée et qu’elle érige même en faute disci- A moins qu’il bénéficie d’un privilège de juri-
plinaire le dépassement non justifié du délai de diction reconnu par la Constitution, l’auteur
prononcé par le juge. de l’infraction pourra être condamné par le
tribunal devant lequel le fait aura été commis,
J’invite par conséquent tous les juges à veiller
désormais au respect des prescriptions légales à condition que la peine à appliquer soit de
en la matière, en rendant leurs décisions dans la compétence de cette juridiction quand elle
les délais fixés par la loi, en particulier dans les siège en matière répressive.
procédures qui requièrent célérité, sous peine
de poursuites disciplinaires. Article 3 :
Il va de soi que le juge qui se propose, pour Sauf si la condamnation a été prononcée par la
juste motif, de prononcer sa décision dans un Cour suprême de justice, quelles que soient
délai autre que celui prévu par la loi devra solli- l’infraction et la peine appliquée, appel pourra
citer et obtenir par écrit du chef de juridiction être interjeté par le condamné, la partie décla-
une ordonnance de prorogation de délai en ce
rée civilement responsable, le Ministère public
sens.
et la partie civile.
262

Article 4: l’exécution et s’il échet, celle du lieu où l’infrac-


Si la condamnation a été prononcée par un tion a été commise.
tribunal siégeant en matière civile, l’appel sera
porté devant la juridiction immédiatement su- Article 3 :
périeure, siégeant en matière répressive. Lorsqu’il est vérifié qu’une femme condamnée
à mort est enceinte, il ne sera procédé à son
Si la condamnation a été prononcée par une
exécution qu’après sa délivrance.
Cour d’appel, l’arrêt sera susceptible d’appel
devant la section judiciaire de la Cour Suprême
Article 4 :
de Justice, siégeant au nombre de cinq membres.
Le condamné au lieu du supplice sera assisté du
Article 5: ministre du culte, présent dans la localité où a
lieu l’exécution, dont il aura réclamé ou admis
L’appel sera interjeté, poursuivi et jugé dans le ministère.
les formes prévues par le Code de procédure
pénale.
Article 5 :
Article 6: Le directeur de la justice est chargé de l’exécu-
tion du présent arrêté.
La présente ordonnance-loi entre en vigueur à
la date de sa signature.

ORDONNANCE N° 86/36
RELATIVE AUX PRISES DE VUES
DES EXÉCUTIONS CAPITALES
EXECUTION CAPITALE (B.A 1936, p. 329)

ARRÊTÉ DU 9 AVRIL 1898 RELATIF Article 1 :


AUX EXÉCUTIONS CAPITALES Il est interdit de procéder, au moyen d’appa-
(R.M., 1898.59) reil photographiques quelconques, à la prise de
vues d’une exécution capitale.
Article 1er :
Les exécutions capitales se feront par la pen- Article 2 :
daison pour les civils, par les armes pour les Dans un rayon de 150 mètres autour du lieu de
militaires. l’exécution et jusqu’au moment où toute trace
de celle-ci a été enlevée, le port des appareils
Article 2 : (Ord. du 24 janvier 1948) visés à l’article premier est interdit sur la voie
Les exécutions auront lieu dans la localité dé- publique ainsi qu’en tous endroits d’où une
terminée par l’officier du Ministère public, mais prise de vue de ce lieu est possible.
à l’endroit choisi par l’autorité administrative
du lieu de l’exécution. Article 3 :
L’officier du Ministère public détermine aussi la les infractions à la présente ordonnance sont
date et l’heure de l’exécution. punissables de sept jours de servitude pénale
Sauf le cas où il en serait décidé autrement par et de 2000 francs congolais d’amende ou de
le gouverneur de la province, les exécutions l’une de ces peines seulement
capitales n’ont pas lieu publiquement.
Toutefois, l’autorité administrative invite à y
assister les autorités coutumières du lieu de
263

EXTRADITION Article 4 :
Le jugement, mandat ou autre acte équivalent
DÉCRET DU 12 AVRIL 1886 produit à l’appui de la demande d’extradition
PORTANT DISPOSITIONS sera rendu exécutoire par le juge d’appel.
ORGANIQUES RELATIVES À Celui-ci désignera le magistrat, officier ou
L’EXTRADITION (B.O., p. 46) agent de la force publique chargé de le mettre
en exécution, ainsi que le lieu où l’étranger
Article 1 : sera détenu jusqu’à ce qu’il soit statué sur la
demande d’extradition.
Le gouvernement livrera aux gouvernements
des pays étrangers, à charge de réciprocité,
Article 5 :
tout étranger accusé, poursuivi ou condamné
par les tribunaux desdits pays comme auteur En cas d’urgence, l’étranger pourra être arrêté
ou complice, pour l’un des faits commis sur provisoirement sur avis, transmis par le télé-
leur territoire et énumérés à la convention graphe, la poste ou par tout autre moyen, de
d’extradition conclue avec ces pays. l’existence d’un mandat d’arrêt ou d’un juge-
ment de condamnation, et émané de l’autorité
En l’absence de convention d’extradition, ou
judiciaire du lieu où l’infraction a été commise.
s’il s’agit d’un fait non prévu par la convention
d’extradition, l’étranger ne sera livré qu’à la Au reçu de cet avis, le juge de première ins-
suite d’un accord particulier conclu de gouver- tance du lieu où l’étranger sera trouvé, ou
nement à gouvernement. tout autre officier ou agent à ce qualifié par
une ordonnance de l’administrateur général au
Article 2 : Congo, pourra donner mandat d’arrêt provi-
Néanmoins, lorsque l’infraction donnant lieu à la soire contre l’inculpé. Dans ce cas, il avertira,
demande d’extradition aura été commise hors sans délai, l’administrateur général au Congo,
du territoire de la partie requérante, le gouver- de la délivrance de ce mandat.
nement pourra livrer, à charge de réciprocité, L’étranger ainsi arrêté sera mis en liberté si,
l’étranger accusé, poursuivi ou condamné, dans dans le délai de trois mois à partir du jour de
le cas où la loi congolaise autorise la poursuite l’arrestation, il n’a pas reçu communication d’un
des mêmes infractions commises hors de l’État. des documents énumérés à l’article 3 ci-dessus.

Article 3 : Article 6 :
L’extradition sera accordée sur la production Il sera statué sur les demandes d’extradition
du jugement de condamnation, ou de l’acte par Notre administrateur général des affaires
de procédure criminelle, émané du juge com- étrangères.
pétent, décrétant formellement ou opérant
de plein droit le renvoi de l’accusé devant la Néanmoins, il sera statué, par l’administrateur
juridiction répressive, délivré en original ou en général au Congo, sur les demandes d’extradi-
expédition authentique. tion qui pourraient lui être adressées directe-
ment en vertu des conventions.
Elle sera également accordée sur la production
du mandat d’arrêt ou de tout autre acte ayant L’administrateur général au Congo en référera,
la même force, délivré par l’autorité étrangère dans les cas difficiles, à Notre administrateur
compétente pourvu que ces actes renferment général des affaires étrangères, qui statuera.
l’indication précise du fait pour lequel ils sont L’étranger auquel notification sera donnée de
délivrés. l’acte sur lequel la demande est basée, pourra
formuler un mémoire de défense et se faire
264

assister d’un conseil dans la rédaction de ce reaux de consultations gratuites en faveur de


mémoire. plus démunis de notre population, je vous rap-
pelle les dispositions de l’article 11 alinéa pre-
Article 7 : mier de l’acte Constitutionnel de la transition
Les traités d’extradition par Nous conclus se- (actuel article 12 de Constitution de la RDC du
ront insérés au Bulletin officiel. Ils deviendront 18 février 2006). Cet article dispose que « tous
exécutoires le dixième jour de leur affichage au les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à
siège du gouvernement du Congo. une égale protection des lois ».
L’obligation de garantir cette égalité et cette
Article 8 : protection est l’une des missions dévolues à la
Les commissions rogatoires émanées de l’auto- justice. Celle-ci étant rendue au nom du peuple
rité compétente étrangère, et tendant à faire conformément au prescrit de l’alinéa premier
entendre des témoins, ou opérer, soit une visite de l’article 99 de l’acte Constitutionnel de
domiciliaire, soit la saisie du corps du délit ou la transition (actuel article 149 alinéa 2 de la
de pièces à conviction, devront être adressées à Constitution de la RDC du 18 février 2006).
Notre administrateur général du département
des affaires étrangères, ou, en vertu de conven- Les frais de justice étant devenues très oné-
tions, à l’administrateur général au Congo. Elles reux d’une part, et le peuple très appauvri et
seront exécutées à la diligence du juge d’appel, par la destruction du tissu économique et par
qui désignera le magistrat ou agent chargé d’y la dépréciation continue et incessante du Zaïre
procéder. monnaie (entendez les francs congolais), d’autre
part, la justice n’est plus accessible qu’aux nan-
Le juge d’appel décidera s’il y a lieu ou non de
transmettre, en tout ou en partie, les papiers tis. C’est pourquoi, en vue de permettre à la
et autres objets saisis, au gouvernement requé- majorité de notre peuple d’accéder à la justice,
rant. j’ai pris des mesures suivantes :
Il ordonnera la restitution des papiers ou 1. A dater de ce jour et sans préjudice des
autres objets qui ne se rattachent pas directe- dispositions des articles 33 à 36 de l’arrêté
ment au fait imputé au prévenu et statuera, le d’organisation judiciaire n° 299-79 du 20
cas échéant, sur la réclamation des tiers déten- août 1979 portant règlement intérieur des
teurs ou autres ayants droit. Cours, tribunaux et parquets en matière
d’appréciation d’indigence, les services judi-
ciaires seront gratuits pour des personnes
ci-après :
INDIGENCE - Les militaires ;
- Les fonctionnaires et agents des ser-
CIRCULAIRE N° 001/CAB/MIN/ vices publics jusqu’au grade de direc-
RI.J & GS/96 DU 15 FÉVRIER 1996 teur ;
RELATIVE À L’APPRÉCIATION - Les retraités ;
DE L’INDIGENCE DEVANT LES - Les chômeurs.
COURS ET TRIBUNAUX
2. L’examen des causes concernant ces per-
A Messieurs les chefs de juridictions et chefs sonnes devra être sérieux et expéditif afin
d’offices (tous), de leur éviter des déplacements rendus
onéreux par le coût de plus en plus élevé
Subsidiairement à mes directives relatives à
de transport ;
l’ouverture et à l’installation effective des Bu-
265

3. Désormais, toute défaillance en ce domaine et de tout officier de police judiciaire, saisir


sera constitutive de faute disciplinaire. l’auteur présumé et le conduire immédiate-
ment devant celle de ces autorités qui est la
Fait à Kinshasa, le 15 février 1996. plus proche.

Le Ministre de la justice, Article 4 :


réforme institutionnelle Sauf en ce qui concerne les membres du gou-
et garde des seaux, vernement, il n’est pas requis d’autorisation
Joseph N’SINGA UDJUU préalable de poursuite en cas d’infractions vi-
sées par la présente ordonnance-loi.

Article 5 :
INFRACTIONS FLAGRANTES Les témoins de l’infraction sont tenus de suivre
le prévenu à l’audience et d’y déposer sous
ORDONNANCE-LOI N° 78-001 DU peine des sanctions prévues aux articles 5 et
24 FÉVRIER 1978 RELATIVE À LA 78 du Code de procédure pénale.
RÉPRESSION DES INFRACTIONS
L’officier de police judiciaire ou l’officier du
FLAGRANTES
ministère public ainsi que juge pourront
(J.O.Z., n° 6, 15 mars 1978, p.15)
au besoin les y contraindre.
Article 1 :
Article 6 :
Toute personne arrêtée à la suite d’une infrac-
Si l’affaire n’est pas en état de recevoir juge-
tion intentionnelle flagrante ou réputée telle,
ment, le tribunal en ordonne le renvoi à l’une
sera aussitôt déférée au parquet et traduite
de ses plus prochaines audiences pour plus
sur-le-champ à l’audience du tribunal.
amples informations et commet, s’il échet, l’of-
S’il n’est point tenu d’audience, le tribunal sié- ficier du ministère public pour procéder, toutes
gera spécialement le jour même ou au les affaires cessantes, aux devoirs d’instructions
plus tard le lendemain. qu’il précise.
Le prévenu est, s’il y a lieu, placé en détention
Article 2 :
préventive.
Est qualifiée infraction flagrante, toute infrac-
tion qui se commet actuellement ou qui vient Article 7 :
de se commettre.
Les perquisitions et visites domiciliaires
L’infraction est réputée flagrante lorsqu’une peuvent, en matière d’infraction intentionnelles
personne est poursuivie par la clameur pu- flagrantes ou réputées telles, s’effectuer en
blique, ou lorsqu’elle est trouvée porteuse tout lieu et à toute heure du jour ou de la nuit.
d’effets, d’armes, d’instruments ou papiers fai-
sant présumer qu’elle est auteur ou complice, Article 8 :
pourvu que ce soit dans un temps voisin de
l’infraction. Toute personne poursuivie du chef d’infraction
faisant l’objet de la présente ordonnance-loi
a le droit de se défendre elle-même ou de se
Article 3 :
faire assister par un défenseur de son choix ;
En cas d’infraction intentionnelle flagrante ou le président du tribunal lui en désigne un si le
réputée telle, toute personne peut, en l’absence défenseur choisi n’est pas présent à l’audience.
de l’autorité judiciaire chargée de poursuivre
266

Article 9 : CIRCULAIRE N° 5.008/


Le jugement est rendu sur dispositif immédia- IM/PGR/2011 RELATIVE À
tement après la clôture des débats ; il est rédigé L’ARRESTATION, À LA MISE EN
dans les quarante-huit heures. DÉTENTION PRÉVENTIVE, À
L’ARRESTATION IMMÉDIATE,
Article 10 :
À L’AUDIENCE AINSI
Si l’auteur de l’infraction déféré devant le tri- QU’À L’ARRESTATION
bunal a pu s’enfuir, la décision rendue contre lui
est toujours réputée contradictoire.
PROVISOIRE ET À LA MISE
EN DÉTENTION PRÉVENTIVE
Article 11 : EN CAS D’INFRACTION
En matière d’infractions flagrantes ou réputées INTENTIONNELLE FLAGRANTE
telles, le droit d’appel ainsi que la constitution
de partie civile s’exercent conformément aux CHAPITRE Ier :
dispositions du Code de procédure pénale ; il ARRESTATION ET MISE
en est de même de la procédure à suivre. EN DÉTENTION PRÉVENTIVE
Toutefois, la juridiction saisie de l’appel exa-
mine ces infractions toutes affaires cessantes. Section1re:
Le pourvoi en cassation est introduit confor- Considérations générales
mément à la procédure devant la Cour su-
prême de justice. En cas de cassation, la Cour Le chapitre III du Code de procédure pénale
ordonne le renvoi, s’il y a lieu, devant ses sec- traite d’une façon détaillée de la détention pré-
tions réunies. ventive et de la liberté provisoire.

Article 12. [Abrogé par l’O.-L. 82-020, art. 165.] Le législateur, en arrêtant les conditions dans
lesquelles peuvent intervenir le mandat d’arrêt
Article 13 : provisoire et l’ordonnance de mise en déten-
Lorsque les personnes bénéficiant du privi- tion préventive, ne prescrit nullement d’y
lège de juridiction et justiciables de la Cour recourir, mais les autorise quand ils sont né-
suprême de justice, de la Cour d’appel ou du cessaires. Pour juger de cette nécessité, il faut
tribunal de première instance y sont déférées s’inspirer du but de ces mesures et de l’effet
du chef d’infractions intentionnelles flagrantes qu’elles peuvent avoir dans les cas d’espèce.
ou réputées telles, ces juridictions leur appli- Elles sont destinées en ordre principal à mettre
queront les dispositions de la présente ordon- le prévenu à la disposition de la justice et à évi-
nance- loi. ter qu’il ne se soustraie par la fuite à la répres-
sion, ne fasse disparaitre les preuves de l’infrac-
Article 14 : tion ou n’en dissimule le produit, et ne nuise
Les dispositions de la présente ordonnance- gravement à la bonne marche de l’instruction.
loi ne sont pas applicables devant la Cour de Si ces résultats peuvent être obtenus sans ar-
sûreté de l’État13. restation et sans mise en détention préventive,
il va de soi que le recours à ces mesures ne se
Elles ne s’appliquent pas aux causes dont le tri- justifie pas.
bunal est saisi au moment de son entrée en
vigueur. Il y a lieu de s’inspirer également de l’effet
que ces mesures peuvent avoir dans les cas
13
La Cour de sûreté de l’Etat a été dissoute par l’article d’espèces : il est contraire à toute saine admi-
225 de la Constitution du 18 février 2006 (J.O.RDC, 18
février 2006, n° spécial, p.3).
nistration de la justice d’humilier un prévenu
267

quel qu’il soit, de lui causer un préjudice inu- pour les infractions punissables de 5 années au
tile. L’arrestation et la mise en détention pré- maximum.
ventive ne peuvent être envisagées comme le Elle sera, sauf exception, la règle pour les infrac-
commencement d’une sanction éventuelle. Ce tions plus graves. Il est évidement très difficile
serait tout à fait contraire au droit de chaque de donner des directives absolues. Chaque cas
individu de jouir de sa liberté d’aller et de venir doit être étudié ; certains événements peuvent
et de vaquer à ses affaires, selon le prescrit de se produire au cours de l’instruction qui modi-
l’article 17 de la Constitution. fieront la conduite du magistrat ; par exemple,
La décision de priver quelqu’un de sa liberté si l’inculpé tente de faire disparaitre les preuves
devra dans chaque cas être murement réfléchie de l’infraction ou d’en dissimuler le produit ou
et ne pourra en aucun cas procéder d’un mou- encore s’il essaie de suborner les témoins, me-
vement d’humeur ou d’une solution de facilité. nace les plaignants, etc.
La détention préventive sera levée dès que les
Bref, les magistrats et officiers de police judi-
nécessités de l’instruction n’en justifient plus le
ciaire devront juger si l’ordre public exige ou
maintien.
non l’arrestation ou son maintien. Dans une
A ce sujet, le magistrat instructeur tiendra à affaire qui exige la mise en détention préventive
cœur de déterminer par priorité les affaires d’une des personnes à l’égard desquelles l’exer-
dans lesquelles des prévenus sont détenus. Son cice de l’action publique nécessite l’autorisa-
comportement dans ce domaine sera apprécié tion du Procureur général, l’avis d’ouverture
par ses chefs hiérarchiques, notamment lors de d’instruction lui sera transmis dès l’inscription
l’examen des pièces périodiques à fournir. de l’affaire au R.M.P. ou dès la date de l’arresta-
Les négligences et les excès feront l’objet de tion de l’inculpé.
remarques écrites qui seront versée au dossier Au cas où le tribunal refus d’autoriser ou de
personnel de l’O.P.J. ou du magistrat en cause. confirmer la détention préventive, le chef de
Copies de ces remarques seront adressées au l’office doit être averti aussitôt, même verbale-
Procureur général près la Cour d’appel et, le ment ou par téléphone, afin qu’il puisse éven-
cas échéant, au Procureur général de la Répu- tuellement exercer le droit d’appel prévu par
blique. les articles 37 et 39 du Code de procédure
En application du Code de l’organisation et de pénale (D. du 6 août 1959).
la compétence judiciaires, les magistrats des
parquets exercent leurs fonctions sous la sur- Section 2 :
veillance et la direction immédiates du chef de Directives
l’office (articles 12, 13, 16). Celui-ci, en cas de
nécessité, ne doit pas dès lors hésiter à des- 1. Examen des dossiers ouverts à
saisir un magistrat de certains dossiers pour charge de prévenus en détention
les confier à un autre magistrat plus soucieux
de respecter les prescriptions légales en cette Ces dossiers feront l’objet dans chaque cabinet
matière. d’instruction d’un classement dans une farde
spéciale où ils se retrouveront commodément.
La détention préventive doit être réservée aux
a) Priorité désormais sera donnée à leur
cas graves et elle doit être aussi brève que pos-
étude à leur solution.
sible. Il y a lieu de tenir compte comme point
de départ de l’incarcération de la date de priva- b) Le numéro d’ordre (RMP), le nom du déte-
tion effective de la liberté. La mise en détention nu, la date de son arrestation, celle de son
préventive doit être l’exception pour les faits mandat d’arrêt et des pièces légales sub-
punissables de six mois de servitude pénale séquentes de détention et de la relaxation
au maximum. Elle sera requise avec prudence éventuelle seront consignées par colonnes
268

en un tableau que chaque magistrat ins- continué à provoquer les prolongations, consi-
tructeur tiendra à jour à l’effet de contrô- dérant que la procédure pénale ne peut être
ler sa propre activité et la régularité de ces que d’interprétation stricte.
détentions. Toutefois, la Cour d’appel de Kinshasa avait
c) Ces inscriptions seront biffées d’un trait estimé devoir maintenir les interprétations
général pour chaque prévenu le jour de la larges de certains auteurs (SOHIER – MINEUR
fixation du dossier, dont la date sera notée. – RUBBENS) qui, dans le chapitre de la déten-
d) Chaque magistrat est personnellement tion préventive, ajoutent chaque fois après les
responsable du renouvellement des pièces mots « juridiction saisie … » ou « tribunal saisi »,
de détention. les mots « des pièces » ou … « du dossier ».
e) Chaque samedi, les magistrats instructeurs De ces éléments, découle la situation suivante
transmettront les éléments de ce tableau (selon Sohier : procédure pénale nos 588, 612
à leur chef d’office. Copie en sera envoyée et 613) : au lieu que le ministère public doive
par même courrier au Procureur général. demander la confirmation de la détention de
f) Chaque samedi, encore, au parquet du pro- mois en mois, c’est le prévenu qui par appli-
cureur de la République et ou à tout autre cation de l’article 45 du Code de procédure
parquet, les substituts, dossiers en main, pénale obtient de demander directement au
entretiendront leur supérieur de chacune tribunal, sa libération. Et il pourra le faire im-
de ces instructions et lui en feront verba- médiatement, puis chaque fois que quinze jours
lement le point. se seront écoulés après le rejet d’une requête.
L’officier du ministère public n’aura plus à pré-
g) Le procureur de la République ou le chef
parer ni à présenter « de demande ». C’est
de l’office du parquet, séance tenante,
le jugement compétent qui, sur la requête du
prendra la décision qui s’impose, soit en
prévenu, étudiera le dossier avant d’entendre
ordonnant la relaxation du prévenu suite
l’intéressé et de demander l’avis du ministère
aux charges inexistantes ou insuffisantes
public à l’audience. « Je me rallie à cette façon
pour justifier plus longtemps la détention,
de voir ».
soit en fixant l’affaire devant la juridiction,
soit en statuant sur les mesures encore Il importe donc de veiller à ce que dès l’envoi
nécessaires, mais décisives, à l’achèvement en fixation d’un dossier, les prévenus reçoivent
de l’instruction. une formule succincte, les avisant du transmis,
et les avertissant que c’est au tribunal désor-
2. Situation des prévenus entre mais qu’ils peuvent s’adresser directement
l’envoi des dossiers en fixation pour demander leur mise en liberté, tous les
et la comparution sur citation ou sur 15 jours écoulés suivant la décision précédente
comparution volontaire de rejet.
Les gardiens de prison du ressort doivent être
On a fréquemment évoqué la longueur des dé- au courant de la présente par les parquets qui
tentions courant entre l’envoi des dossiers en veilleront à ce que le droit des détenus soit res-
fixation et la comparution sur citation ou sur pecté et leurs requêtes transmises sans délai.
comparution volontaire qui, seules, opèrent la Il importe de rappeler aux gardiens des prisons
saisie du tribunal, hormis le cas de sommation. qu’ils ne peuvent procéder à l’incarcération
Le ministère public, s’appuyant sur le texte d’une personne quelconque sur présentation
précis de l’article 45 du Code de procédure d’un des titres énumérés aux articles 30 et 34
pénale, s’était montré disposé à se considérer de l’ordonnance n° 344 du 17/9/1965 (J.O. n°
comme restant responsable. En ce sens, il aurait spécial du 24.9.1965, page 816).
269

CHAPITRE II: Que veut dire cet article ?


ARRESTATION IMMÉDIATE « Il veut dire que la personne déférée au parquet
À L’AUDIENCE est préalablement arrêtée ». Cette arrestation
Aux termes de l’article 85 du Code de procé- peut être l’œuvre de toute personne en l’ab-
dure pénale « l’arrestation immédiate peut être sence de toute autorité judiciaire chargée de
ordonnée, s’il y a lieu de craindre que le condamné poursuivre ou de tout officier de police judi-
ne tente de se soustraire à l’exécution de la peine ciaire. Cette hypothèse est prévue à l’article 3
et que celle-ci soit de trois mois de servitude pénale de l’ordonnance loi.
au moins. L’arrestation peut aussi avoir été opérée par
Elle peut être ordonnée quelle que soit la durée de l’officier de police judiciaire qui défère la per-
la peine prononcée, si des circonstances graves et sonne arrêtée au parquet. Dans ce cas, l’officier
exceptionnelles, qui seront indiquées dans le juge- de police judiciaire dresse un procès-verbal
ment, le justifient. d’arrestation ou de saisie de l’auteur présumé
de l’infraction.
Tout en ordonnant l’arrestation immédiate, le tri-
bunal peut ordonner que le condamné, s’il le de- Dans l’une ou l’autre hypothèse, le parquet
mande, sera néanmoins en liberté provisoire sous peut confirmer l’arrestation préalablement
les mêmes conditions et charges que celles prévues opérée par la signature d’un mandat d’arrêt
à l’article 32, jusqu’au jour où le jugement aura provisoire aux conditions prévues aux articles
acquis force de chose jugée ». 27 et 28 du Code de procédure pénale. Il est
à remarquer que l’arrestation provisoire n’est
L’arrestation immédiate à l’audience doit être
pas une obligation, c’est une faculté que la loi
une mesure exceptionnelle et devra être moti-
reconnaît à l’officier du ministère public chaque
vée. Les juges de police seront invités par les
fois que les conditions de la mise en détention
soins du procureur de la République à faire ap-
prévention se trouvent réunies.
plication de l’article 110 du Code de procédure
pénale, de façon générale, le délai pour l’exécu- Aucun texte n’interdit au parquet de recou-
tion du jugement pouvant même être prorogé rir à l’arrestation provisoire. Au contraire, le
en application de l’alinéa 2. transit rapide de l’inculpé au parquet permet
d’appuyer cette affirmation.
En l’absence du mandat d’arrêt provisoire, le
CHAPITRE III: prévenu sera traduit à l’audience du tribunal en
L’ARRESTATION PROVISOIRE ET LA état d’arrestation opérée par le particulier, sans
MISE EN DÉTENTION PRÉVENTIVE titre carcéral ; ce qui n’est pas très élégant en
EN CAS D’INFRACTION procédure pénale ; ou sous procès-verbal d’ar-
INTENTIONNELLE FLAGRANTE restation établi par l’officier de police judiciaire.

Quid de la détention préventive ?


L’article 1er de l’ordonnance loi n° 78/001 du
Il importe de relever que la combinaison des
24 février 1978 relative à la répression des in-
articles 1er et 6 de la procédure de flagrant
fractions intentionnelles flagrantes stipule que
délit permet de conclure que la procédure a
toute personne arrêtée à la suite d’une infrac-
été conçue pour que le jugement de l’affaire
tion intentionnelle ou réputée telle sera aussi-
intervienne le jour même de la première com-
tôt déférée au parquet et traduite sur-le-champ
parution du prévenu devant la juridiction du ju-
à l’audience du tribunal. S’il n’est point tenu
gement. Cela permet au prévenu arrêté de pas-
d’audience, le tribunal siégera spécialement le
ser du statut de préventif à celui de condamné,
jour même ou au plus tard le lendemain.
même si la condamnation n’est pas coulée en
270

force de chose jugée. En cas d’acquittement, le dants les articles 45 et 103 selon que la cause
prévenu arrêté recouvre sa liberté nonobstant est pendante devant la juridiction du premier
l’appel14. Si l’affaire n’est pas en état de rece- degré ou devant la juridiction d’appel. En cas de
voir le jugement, l’article 6 prévoit le renvoi à cassation, l’article 49 de la loi portant procé-
l’une des prochaines audiences du tribunal. Le dure devant la Cour Suprême de Justice reste
prévenu est, s’il y a lieu, placé en détention pré- la référence.
ventive. L’article 6 de la procédure de flagrant délit est
donc à mettre en parallèle avec l’article 45 du
Qui doit le placer en détention Code de procédure pénale. La mise en état de
préventive ? détention préventive revient donc au juge ou
La mise en détention préventive relève de la au tribunal suivant les distinctions faites par la
juridiction saisie de la poursuite. Cette affir- loi.
mation repose sur le respect des textes. Il y a Certes, l’article 28 du Code de procédure pé-
d’abord l’ordonnance loi sur la procédure de nale autorise le ministère public à placer l’in-
flagrant délit. culpé sous mandat d’arrêt provisoire lorsque
L’article 6 de ce texte stipule in fine que le pré- les conditions de la mise en état de détention
venu est, s’il y a lieu, placé en détention pré- préventive se trouvent réunies. Cela n’est pas
ventive. Cette disposition doit être interprétée à confondre avec la mise en état de détention
à la lumière de l’exposé des motifs au point 6 préventive définie et prévue aux articles 27 et
où il est dit : «(…) C’est pourquoi, la présente 29. Il s’agit de l’arrestation ou de la détention
ordonnance-loi propose que les témoins de l’infrac- provisoire soumise, dans les cinq jours de l’ar-
tion soient en même temps que l’auteur, devant le restation, au contrôle du juge de détention pré-
tribunal. C’est une espèce de garde à vue prolon- ventive. Par ailleurs, il ne s’agit que d’une faculté
gée. De même, le tribunal peut décider de mettre à laquelle l’officier du ministère public peut ne
l’inculpé en détention préventive au cas où l’affaire pas recourir, préférant s’adresser directement
n’est pas en état de recevoir jugement et qu’une au juge conformément aux articles 27 et 29.
instruction prolongée paraît nécessaire». Il apparaît Le fait qu’une pratique séculaire fait intervenir
clairement que la mise en détention préventive l’ordonnance de mise en détention préventive
du prévenu considéré est ordonnée par le tri- à la suite du mandat d’arrêt provisoire, ne devra
bunal saisi de la poursuite. pas pousser à conclure que la mise en déten-
Au demeurant, le législateur du 24 février 1978 tion préventive doit être nécessairement pré-
n’a pas entendu s’écarter de la procédure pé- cédée du mandat d’arrêt provisoire. Elle peut
nale en matière de détention préventive. Il y a intervenir en l’absence de tout mandat d’arrêt
ensuite le décret du 6 août 1959 portant Code provisoire antérieur.
de procédure pénale. C’est ici l’occasion de rappeler un passage de la
L’article 27 du décret définit les conditions mercuriale du 16 octobre 1971 de l’un de mes
sans lesquelles l’inculpé ne peut être mis en prédécesseurs sur la détention préventive où il
état de détention préventive, avant que l’article est dit : « La détention provisoire n’est jamais obli-
29 ne décide que la mise en état de détention gatoire et par le fait même, reste exceptionnelle.
préventive est autorisée par le président du La doctrine et la jurisprudence enseignent que le
tribunal de paix. La mise en liberté provisoire mandat d’arrêt provisoire n’est pas une formalité
revient en principe à la même autorité selon la nécessaire à la mise en détention préventive. Il
combinaison des articles 32 et 33 du Code de n’est qu’une faculté d’instruction accordée au ma-
procédure pénale. gistrat instructeur, faculté dont il ne doit pas user
Les articles 29 et 32 se situent dans la phase de obligatoirement pour introduire une demande de
l’instruction préparatoire ont pour correspon- mise en détention préventive ».
14
Art. 83 du Code de procédure pénale
271

Dans l’énumération des conditions sans les- libertés individuelles et des droits fondamen-
quelles l’inculpé ne peut être mis en état de dé- taux des citoyens19, après réquisition, mais non
tention préventive, on ne trouve pas l’existence à la requête, du ministère public.
du mandat d’arrêt provisoire que la loi n’a pas
voulu obligatoire15. Il en découle que la mise en
état de détention préventive peut intervenir Le Procureur Général de la République,
en l’absence du mandat d’arrêt provisoire. Il Flory KABANGE NUMBI
convient de relever que la mise en détention
préventive n’a pas pour effet de régulariser la
détention antérieure. Il est de jurisprudence
que le juge appelé à autoriser ou à confirmer INTERDICTION AGENTS
la détention n’a pas à statuer sur la légalité ni la BENEVOLES
régularité du titre primitif : sa mission consiste
à autoriser ou à refuser la continuation de la INSTRUCTION N°
détention si cette mesure lui paraît justifiée. Sa
décision n’a pas pour effet de régulariser les
2055/D.047/185/PGR/SEC/2006
titres de détention ni de couvrir les irrégulari- DU 09 JUIN 2006 RELATIVE
tés de la détention déjà subie, mais rend cette À L’INTERDICTION
détention légale pour l’avenir16. D’UTILISATION DES AGENTS
Par l’envoi du dossier en fixation d’audience, BÉNÉVOLES (Recueil de circulaires et
le ministère public est dessaisi du dossier de instructions générales, notes de service et commentaires
la cause au profit de la juridiction du jugement. du Procureur général de la République, 2007, p. 75)
De sorte que toute mesure privative ou res-
trictive de liberté est du ressort exclusif du A Messieurs les Procureurs Généraux près les
tribunal17, sous réserve du droit du ministère cours d’appel (tous),
public de réincarcérer le prévenu qui manque
aux charges qui lui ont été imposées par la juri- Vous avez sans doute reçu, comme moi, co-
diction saisie de la poursuite18. pie de la lettre n° 205/016/DGPJP/PGR/
DSGP/2006 du 19 mai 2006 et de son annexe
L’inculpé peut être placé en détention préven-
que Monsieur l’Inspecteur Général de la Police
tive à l’expiration de la garde à vue, sans passer
Judiciaire des parquets a adressées à tous les
par l’arrestation provisoire de l’officier du mi-
Inspecteurs Judiciaires des parquets au sujet de
nistère public. Les articles 27 et 29 du Code de
l’objet repris en marge.
procédure pénale ne s’y opposent pas. Même
avant l’expiration de la garde à vue, l’officier du La situation qu’il y dénonce est connue de cha-
ministère public à qui l’officier de police judi- cun de vous car, selon des renseignements en
ciaire aura transmis le dossier peut solliciter la ma possession, certains officiers du Ministère
mise en détention de l’inculpé, et le juge n’est public utilisent, eux-aussi, le même personnel
pas fondé à lui opposer l’absence du mandat bénévole dans l’exécution des mandats de jus-
d’arrêt provisoire pour repousser la mise en tice.
détention préventive sollicitée. Dans l’hypo- Il s’ensuit que n’ayant pas été engagés par la
thèse sous examen de la procédure devant la Fonction Publique et ne pouvant prétendre à
juridiction de jugement, le prévenu sera placé une rémunération du Trésor Public, les intéres-
en détention préventive par le juge, garant des sés sont obligés de rançonner les justiciables
15
Art. 27 et 28 du Code de procédure pénale pour se faire payer. Il en résulte des abus qui se
16
Boma, 28 février 1916, Jur. Col 1926 p. 321 Kengo wa répercutent sur le magistrat utilisateur, sur son
Dongo : La détention préventive, p. 49 office et sur l’ensemble du corps.
17
Art. 33 et 45 du Code de procédure pénale
18
Art. 47 du Code de procédure pénale 19
Art. 150 de la Constitution
272

Pour ne pas continuer à ternir l’image de la jus- la commémoration du 43ème anniversaire de


tice, je vous invite à instruire les officiers du l’Accession du Pays à la souveraineté nationale,
Ministère public de vos ressorts respectifs à le 30 juin 2003, Son Excellence Monsieur le
cesser d’utiliser ces agents, sous peine de pour- Président de la République avait abondé dans
suites disciplinaires et/ou judiciaires. J’attends le même sens. Il avait en effet souligné que « la
de chacun de vous le rapport d’exécution de la Justice son rôle pour, à la fois, mettre fin à l’impu-
présente instruction. nité qui stimule les comportements antisociaux et
attribuer une juste réparation aux victimes ».
Fait à Kinshasa, le 09 juin 2006. En vue de l’accomplissement de cette mission,
Le Procureur Général il y a lieu de relever que l’article 147 alinéa 3 de
de la République, la Constitution de la Transition assigne au Pou-
voir Judiciaire de compétence d’être le garant
TSHIMANGA MUKEBA des libertés individuelles et des droits fonda-
mentaux des citoyens. Ceci devra vous inciter à
faire application sans atermoiement des dispo-
LUTTE CONTRE L’IMPUNITE sitions des articles 6,7 et 13 du Code de l’orga-
nisation et de la compétence judiciaires dans
le cadre de l’exercice de l’action publique dont
INSTRUCTION N° 001/008/PGR
vous avez la plénitude.
DU 06 AOÛT 2003 RELATIVE À LA
LUTTE CONTRE L’IMPUNITÉ A cet effet, vous êtes tenu d’accroître la sur-
veillance à l’exécution des actes législatifs et
(Recueil de circulaires et instructions générales,
réglementaires, ainsi que des jugements, sans
notes de service et commentaires du Procureur
général de la République, 2007, p. 19)
relâcher la surveillance de tous les officiers de
police judiciaire, des officiers publics et des offi-
ciers ministériels à l’exception des agents de
A Monsieur les procureurs généraux près les l’Ordre judiciaire des greffes qui ne relèvent
cours d’appel (tous), pas de votre autorité.
J’ai l’honneur d’attirer votre particulière atten- En matière répressive, vous rechercherez acti-
tion sur les termes de l’allocution de Son Ex- vement les infractions aux actes législatifs et
cellence Monsieur le Président de la République réglementaires qui sont commises sur le Terri-
Démocratique du Congo lors de la cérémonie toire de la République.
de la prestation de serment des Ministres et
Par ailleurs, il vous incombe de recevoir les
Vice-ministres du Gouvernement de Transmis-
plaintes et les dénonciations et de poser tous
sion, le vendredi 18 juillet 2003.
les actes d’instruction et de saisir les Cours
Dans son adresse le Chef de l’Etat a notam- et Tribunaux conformément à l’article 53 du
ment mis l’accent sur le fonctionnement de la Code de procédure pénale.
Justice, en ce que celle-ci « doit jouer pleinement
Ceci indique l’exacte mesure de l’action pu-
son rôle de préservation des valeurs essentielles de
blique qui tend à la recherche et à la poursuite
la société en rappelant à chacun les limites de ses
des institutions, sans perdre de vue, dans un
droits par application des peines prévues, en vue de
sens plus large, l’application de tous les autres
décourager et de sanctionner les dérapages. De la
textes qui édictent contre les actes antisociaux
sorte, l’impunité qui a élu domicile dans notre Pays
des mesures soit répressives, soit préventives,
et qui risque de compromettre gravement l’avenir
soit de défenses sociales (protection de l’enfance
disparaîtra ».
délinquante, vagabondage et mendicité, mise à la
Il importe de vous rappeler également que disposition du Gouvernement, de ceux qui présen-
dans son message à la Nation à l’occasion de
273

tent des tendances persistantes à la délinquante, Il en est de même en cas d’appel. L’article 103
…). du Code de procédure pénale prévoit que
Il va sans dire que la passivité qui caractérise le prévenu qui était en état de détention au
certains d’entre vous dans l’exercice de la plé- moment du jugement demeure en cet état no-
nobstant l’appel.Toutefois, il peut demander à la
nitude de l’action publique, doit être bannie tel
juridiction d’appel sa mise en liberté provisoire.
que je l’ai stigmatisé dans mon mot de circons-
Dans ce cas, les dispositions des articles 45 et
tance du 14 juin 2003, jour de la cérémonie de
47 lui sont applicables.
remise-reprise avec mon prédécesseur.
Je serai incomplet si je passais sous silence le
C’est dans le même souci que je tiens à vous
rôle du Ministère Public en matière de droit
remettre en mémoire, en vue d’une application
privé. L’article 8 du Code de l’organisation
rigoureuse, l’Ordonnance-loi n° 78-001 du 24
judiciaire vous fait l’obligation d’agir par voie
février 1978 relative à la répression des infrac- d’action principale dans l’intérêt de toute per-
tions flagrantes, qui institue une procédure spé- sonne physique lésée qui serait inapte à ester
ciale dans le but de décourager les délinquants, en justice, à assurer sa défense et à y pourvoir.
de réduire sensiblement la lenteur de la Justice
et de développer la confiance de la population Je ne tolérerai plus l’insouciance observée dans
envers la justice et la crainte du châtiment. l’application de la loi et qui frise une certaine
complicité avec le délinquant.
Cependant, la répression qui doit imprimer
Sachez que la bonne administration de la jus-
votre action ne serait qu’illusion, si les déci-
tice est un facteur important de la paix sociale
sions rendues n’étaient pas exécutées. C’est
indispensable au développement économique
pourquoi j’insiste sur l’application sans faille des
et social d’un pays, et constitue le dernier rem-
dispositions des articles 109 à 112 du Code de
part contre l’injustice, les atteintes à l’ordre
procédure pénale.
public et aux droits fondamentaux des citoyens.
Mais plusieurs irrégularités sont constatées en
Ces instructions étant de stricte application, je
cette matière, tant à l’égard des juridictions de
vous demande d’en assurer une large diffusion.
jugement qu’à celui du Ministère Public, lorsque
l’arrestation immédiate du condamné a été or- Le Procureur Général
donnée. de la République,

C’est le cas lorsque le prévenu, condamné par TSHIMANGA MUKEBA


défaut aux peines privatives de liberté avec
arrestation immédiate et appréhendé, forme
opposition et introduit une demande de mise
en liberté provisoire. Une foi celle-ci accordée
et le prévenu libéré, l’examen de la cause est
suspendu par la juridiction, nonobstant le pres-
crits du pénultième judiciaire n° 229/799 du
20 août 1979 portant règlement intérieur des
Cours, Tribunaux et Parquets qui recommande
aux chefs de juridiction de veiller à l’expédition
régulière des affaires.
De son côté, le Ministère Public ne fait aucun
effort pour réincarcérer l’inculpé qui manque
aux charges lui imposées, conformément aux
articles 32 et 34 du Code de procédure pénale.
274

CIRCULAIRE N° 002/D.008/ IM/ pect du Chef de l’État ». (C.S.J., Affaire Ministère


PGR/SEC/2006 DU 26 MAI 2006 Public contre BAVELA VUADITSAKALA. R.P. /
RELATIVE AUX POURSUITES CR du 23 janvier 1996).
À CHARGE DES AUTEURS DES Il s’ensuit que dorénavant, chacun de vous a
INFRACTIONS D’IMPUTATIONS l’obligation de poursuivre les auteurs des in-
DOMMAGEABLES, INJURES, fractions sus décrites, en les traduisant devant
OUTRAGES ET OFFENSES les juridictions compétentes.
ENVERS LE CHEF DE L’ETAT Vous me tiendrez régulièrement informé des
(Recueil de circulaires et instructions générales, poursuites qui seront exercées ainsi que des
notes de service et commentaires du Procureur décisions judiciaires qui interviendront en ces
général de la République, 2007, p. 69) matières.

Messieurs les procureurs généraux, Fait à Kinshasa, le 26 mai 2006.


J’ai l’honneur d’attirer votre particulière atten- Le Procureur Général
tion sur le fait que certains de nos compa- de la République,
triotes s’illustrent, ces derniers temps et à tra-
vers les médias, particulièrement sur certaines TSHIMANGA MUKEBA
chaînes privées de télévision, à des imputations
dommageables, injures et outrages envers leurs
adversaires politiques et même à des offenses
envers le Chef de l’État. ORDRE PUBLIC
Il ne faut pas perdre de vue que si la Constitu- DÉCRET DU 16 MAI 1960 RELATIF
tion protège les libertés d’opinion, de pensée et
À L’ATTEINTE À L’ORDRE ET À
d’expression, elle stipule en même temps que
la personne humaine est sacrée et que l’État a
LA TRANQUILLITÉ PUBLIQUE
(M.C., 1960, p. 1595)
l’obligation de la respecter et de la protéger. Il
en découle que les auteurs des infractions sus- Article 1er :
visées ne peuvent demeurer impunis. A ce sujet,
Le commissaire de district, l’administrateur
je vous rappelle qu’aux termes de l’article 96
de territoire et ses assistants, ainsi que les
du Code de l’organisation et de la compétence
agents chargés de l’administration d’une par-
judiciaires et 138 du Code pénal, livre second,
tie d’un territoire, même en dehors du cas où
les infractions relatives aux imputations dom-
ils auraient qualité comme officier de police
mageables, injures et outrages ne peuvent être
judiciaire, peuvent, s’il ne se trouve pas sur les
poursuivies que sur plainte de la victime.
lieux d’autorité compétente, procéder sans
Par contre, les poursuites relatives à la préven- mandat à l’arrestation et à l’incarcération des
tion d’offenses envers le chef de l’État, prévue personnes qui se rendraient coupables du délit
et punie par l’ordonnance loi n° 300 du 16 d’atteinte à la sûreté de l’État, provoqueraient à
décembre 1963, ne sont pas subordonnées à la la désobéissance aux lois, ou d’une autre façon
plainte. Telle est aussi la position de la jurispru- compromettraient la tranquillité publique ou la
dence lorsqu’elle décide que « la plainte du Chef stabilité des institutions.
de l’État n’est pas nécessaire pour que l’action
publique soit recevable, état donné que le texte de Article 2 :
l’ordonnance-loi susdite n’exige pas cette condition
Toute arrestation opérée en vertu de l’article
et que l’ordre publique est toujours intéressé à la
précédent devra être, aussitôt que possible,
répression de ce délit et ce, pour assurer le res-
notifiée à l’autorité compétente.
275

Article 3 : par des réquisitions d’information ou à expert,


La détention opérée dans les conditions ci-des- la correspondance ordinaire ou même le télé-
sus ne dépassera pas la durée d’un mois. phone.
L’interpellation des responsables ne pourra se
Article 4 : justifier que si ces derniers sont suspectés, à
Le décret du 3 juin 1906 relatif aux atteintes titre personnel, d’avoir commis des faits infrac-
à l’ordre et à la tranquillité publics est abrogé. tionnels et font donc l’objet de poursuites judi-
ciaires.
Article 5 : Je vous invite à assurer une large diffusion de la
Le présent décret entrera en vigueur le jour de présente auprès des magistrats œuvrant sous
sa publication vos ordres.

Fait à Kinshasa, le 09 juillet 2010.


Le Procureur Général
CIRCULAIRE N° 3594/D.008/IM/
de la République,
PGR/SEC/2010 DU 09 JUILLET 2010
RELATIVE À L’INTERDICTION Flory KABANGE NUMBI
DES INTERPELLATIONS FRISANT
LA TRACASSERIE
PILLAGE ET EXPLOITATION
Messieurs les procureurs généraux, ILLEGALE DES RESSOURCES
Je ne cesse de recevoir ces derniers temps de NATURELLES
nombreuses doléances de la part des respon-
sables de certains services de l’État qui stig- ARRÊTÉ MINISTÉRIEL
matisent le fait que, souvent interpellés par les N° 004 DU 03 AOÛT 2002
magistrats et les officiers de la police judiciaire PORTANT CRÉATION ET
particulièrement ceux de la police judiciaire FONCTIONNEMENT DE LA
des Parquets, ils passent plusieurs heures dans COMMISSION DES EXPERTS
les offices des parquets pour fournir des ren- NATIONAUX SUR LE PILLAGE ET
seignements qu’ils pouvaient donner par écrit
L’EXPLOITATION ILLÉGALE DES
ou même par téléphone sans devoir quitter
leurs lieux de travail. RESSOURCES NATURELLES ET
AUTRES RICHESSES
Sont concerné plus particulièrement, les res-
DE LA RÉPUBLIQUE
ponsables de la Direction Générale des Re-
cettes Administratives, Judiciaires, Domaniales
DÉMOCRATIQUE DU CONGO
(J.O.RDC. 1er janvier 2003, n° 1, col. 7)
et de Participation, de la Direction Générale des
Impôts, de la Direction Générale des Douanes
et Accises, du Cadastre et de la Conservation Le Ministre de Mines,
des titres immobiliers. Vu le décret-loi constitutionnel n° 003 du 27
J’interdis formellement le recours à ce genre mai 1997 relatif à l’organisation et à l’exercice
d’interpellations qui frisent la tracasserie autant du pouvoir en République démocratique du
qu’elles ont un impact négatif sur la qualité des Congo tel que modifié et complété à ce jour;
prestations. Vu le décret n° 025 du 14 avril 2001 portant
Désormais, pour des renseignements à obte- nomination des membres du Gouvernement
nir desdits services, il faut passer, selon le cas, de la République démocratique du Congo;
276

Vu la Charte de l’Organisation des Nations Considérant l’intérêt pour le Gouvernement


Unies du 26 juin 1945 spécialement en ses congolais de suivre de près l’évolution du dos-
articles 1er et 2; sier de pillage de ses ressources naturelles et
Vu, d’une part, le Pacte International relatif aux autres richesses;
Droits Economiques, Sociaux et Culturel et, Vu la nécessité et l’urgence;
d’autre part, le Pacte International relatif aux Arrête:
Droits Civils et Politiques adoptés et ouverts
à la ratification et l’adhésion par l’Assemblée Article 1er.
Générale des Nations Unies dans sa Résolution
II est créé une commission des experts natio-
2200 A (XXI) du 16 décembre 1966, spéciale-
naux, en sigle « CEN » sur le pillage et l’ex-
ment en leur article premier commun ;
ploitation illégale des ressources naturelles et
Vu la Charte des Droits et Devoirs Econo- autres formes de richesses de la RDC.
miques des Etats de 1974, spécialement en son
article 2, point 1; Article 2 :
Vu la Charte africaine des Droits de l’Homme La commission des experts nationaux a pour
et des Peuples adoptée par la dix-huitième mission d’analyser les rapports du groupe
conférence des chefs d’Etat et de gouverne- d’experts de I’ONU afin de produire un dos-
ment de l’Organisation de l’Unité Africaine du sier solide, documenté, fouillé, constamment
27 juin 1981, spécialement en son article 21; mis à jour, qui soit exploitable politiquement,
juridiquement et économiquement au regard
Vu la IVème Convention de Genève du 12 Août
du droit international et des procédures des
1949 spécialement en son article 33, alinéa 2;
Nations Unies par le Gouvernement de la Ré-
Vu la Déclaration universelle des droits de publique démocratique du Congo.
l’homme adoptée et proclamée par l’Assem-
blée générale dans sa Résolution 217 (III) du 10 Article 3 :
décembre 1948, spécialement en ses articles 2 Sans préjudice des articles 1er et 2, la commis-
et 22; sion des experts nationaux est chargée :
Vu la Résolution 1803 (XVll) du 14 décembre 1. de mener et d’intensifier les actions de
1962 de l’Assemblée Générale des Nations lobbying tant à l’intérieur qu’à l’extérieur
Unies sur la souveraineté permanente des du pays;
Etats sur leurs ressources naturelles; 2. de préparer le rapport intérimaire et le
Vu les Résolutions du Conseil de sécurité des rapport définitif à déposer auprès du Gou-
Nations Unies sur la guerre en République vernement;
du Congo, spécialement les Résolutions 1291 3. d’assister le Gouvernement dans la pré-
(2000) du 24 février 2000, 1304 (2000) du 22 paration des mesures appropriées à la
février 2001; protection du patrimoine national et à la
Vu les rapports du groupe d’experts des Na- défense des intérêts nationaux dans les
tions Unies sur l’exploitation illégale des res- instances où est débattue la question rela-
sources naturelles et autres richesses de la tive au pillage et à l’exploitation illégale des
République démocratique du Congo, spéciale- ressources et à la guerre d’agression;
ment celui enregistré sous côte S/2001/357; 4. de mettre à jour des données pertinentes
et une analyse des autres informations sur
Considérant que le Conseil de sécurité, en le pillage et l’exploitation illégale des res-
adoptant ce dernier rapport, a recommandé à sources et autres richesses de la RDC;
chaque Etat impliqué dans ce dossier de colla- 5. d’évaluer les mesures que pourrait soute-
borer étroitement avec les membres du Panel nir le Gouvernement auprès du Conseil
des Nations unies;
277

de sécurité, y compris celles que le groupe POLICE JUDICIAIRE


d’experts des Nations Unies a recomman-
dées dans son rapport (S/2001/357) et ORDONNANCE N° 78-289 DU
dans l’additif à ce rapport pour mettre fin 3 JUILLET 1978 RELATIVE À
à ce pillage et à cette exploitation illégale;
L’EXERCICE DES ATTRIBUTIONS
6. de collaborer avec le groupe d’experts des
Nations Unies dans l’exercice de son man-
D’OFFICIER ET AGENT DE
dat. POLICE JUDICIAIRE PRÈS
LES JURIDICTIONS DE DROIT
Article 4 : COMMUN (J.O.Z., n° 15, 1er août 1978, p.7)
La commission des experts nationaux com-
prend trois sous-commissions: Exposé des motifs
1. La sous-commission politico-juridique;
2. La sous-commission économico-financière; Rapport au Président de la République,
3. La sous-commission diplomatique. Le présent projet d’ordonnance que j’ai l’in-
signe honneur de soumettre à votre signature
Article 5 : vise à réglementer l’exercice des attributions
La CEN dispose d’un secrétariat technique et d’officiers et d’agent de police judiciaire près
peut recourir aux prestations des tiers. les juridictions de droit commun.
L’importance de la mission dévolue à la po-
Article 6 : lice judiciaire est connue. Ce sont en effet les
La CEN bénéficie d’un budget pour son fonc- membres du corps, qui, par leur omniprésence,
tionnement à charge du Trésor public. assurent l’efficacité de la répression des infrac-
teurs ; ce sont eux qui, le plus souvent, ras-
Article 7 : semblent les premiers éléments des dossiers
répressifs. Ils sont, comme on dit, « l’œil et le
L’organisation et le fonctionnement de la com-
bras du Ministère public».
mission des experts nationaux sont déterminés
par son règlement d’ordre intérieur. Paradoxalement cependant, il n’existe pas de
texte réglementant de façon précise l’exercice
Article 8 : de leurs attributions. Les quelques dispositions
du Code de procédure pénale qui concernent
Le présent arrêté sort ses effets à la date de
cette matière sont manifestement insuffisantes.
l’installation de la commission par le Gouver-
Ce qui explique le nombre d’abus que l’on ne
nement.
cesse de déplorer et devant lesquels le Minis-
tère public reste trop souvent impuissant faute
Article 9 :
d’un pouvoir de contrainte efficace sur ces
Les secrétaires généraux du ministère des Af- auxiliaires de la justice.
faires étrangères et de la Coopération interna-
La grande innovation que comporte ce projet,
tionale sont chargés de l’exécution du présent
c’est l’introduction de l’habilitation et du ser-
arrêté.
ment comme conditions préalables à l’exercice
des attributions d’officier de police judiciaire.
Traditionnellement, les officiers de police judi-
ciaire sont, de par la loi, placés sous les ordres
et l’autorité du Ministère public. Mais les offi-
ciers du Ministère public n’ont jamais reçu de
la loi des moyens de contrôler et de diriger
278

efficacement leurs activités. L’ordonnance n° entrer en vigueur qu’à une date qui sera fixée
68-449 du 2 décembre 1968 portant contrôle par arrêté du président du Conseil judiciaire,
des activités des officiers de police judiciaire procureur général de la République.
n’a guère apporté de solution à ce problème. Cette précaution a été prise afin d’éviter toute
C’est pourquoi la proposition qui vous est faite solution de continuité dans l’exercice des attri-
de conférer aux procureurs de la République le butions d’officier de police judiciaire entre la
pouvoir d’habiliter les officiers de police judi- date d’entrée en vigueur de l’ordonnance et
ciaire à exercer leurs fonctions dans leur res- l’habilitation de tous les officiers de police judi-
sort et le cas échéant de suspendre ou de reti- ciaire pour lesquels un recensement général
rer cette habilitation sera, nous le croyons, une est nécessaire.
arme efficace mise à la disposition du Ministère
public. Elle permettra en effet, d’écarter du
Ordonnance
corps de la police judiciaire, temporairement
ou définitivement, les éléments indisciplinés ou Le Président de la République ;
incompétents. Vu la Constitution, spécialement en son article
C’est la même préoccupation du renforcement 42 ;
de l’autorité du Ministère public qui a milité Vu la loi n° 77-030 du 28 décembre 1977 por-
en faveur de la réintroduction du signalement tant organisation du Conseil judiciaire ;
des officiers de police judiciaire. Toutefois, pour
que cette autre arme de discipline, qui a donné Vu l’ordonnance-loi n° 78-005 du 29 mars
de très bons résultats à l’époque coloniale, ait 1978 portant Code de l’organisation et de la
la même efficacité, la collaboration des chefs compétence judiciaires ;
hiérarchiques de ces agents est indispensable. Vu le décret du 6 août 1959 portant Code de
C’est pourquoi il est demandé que ces auto- procédure pénale, tel que modifié à ce jour ;
rités tiennent compte du signalement du par- Vu l’ordonnance du 3 juin 1924 portant dési-
quet, pour l’avancement des officiers de police gnation et compétence des officiers de police
judiciaire dans leur carrière administrative. judiciaire et les textes qui l’ont modifiée ou
Enfin, se rappelant les idéaux de notre mou- complétée ;
vement révolutionnaire qui met l’homme au Sur proposition du président du Conseil judi-
centre de ses préoccupations, le projet a tenu ciaire, procureur général de la République ;
à concilier les intérêts de la répression avec
ceux des prévenus. C’est ainsi que la garde à
vue notamment a été réglementée, contraire- ORDONNE :
ment aux textes antérieurs, la durée et le lieu
d’application de cette mesure ont été précisés. CHAPITRE Ier :
Il existe même dans ce projet des dispositions DE LA POLICE JUDICIAIRE
protectrices des biens et de la santé de la per-
sonne gardée à vue. Section Ire :
Dispositions générales
D’autres points encore sur lesquels le Code de
procédure pénale actuel est muet ou laconique
Article 1er. :
ont été précisés.
La police judiciaire est exercée, sous la direc-
Enfin, pour terminer, il est proposé que l’or-
tion et la surveillance du Ministère public par
donnance entre en vigueur à la date de sa
les personnes désignées à cet effet par la loi ou
signature.Toutefois la disposition frappe de nul-
par arrêté du président du Conseil judiciaire,
lité les procès-verbaux établis par des officiers
Procureur général de la République.
de la police judiciaire non habilités ne devrait
279

Article 2 : Toutefois, ils ne peuvent exercer leurs attribu-


La police judiciaire est chargée, suivant les dis- tions que sous les conditions et dans les formes
tinctions établies par la loi ou les règlements, prévues ci-dessous.
de rechercher et constater les infractions à la
loi pénale, d’en rassembler les preuves et d’en §2. Habilitation et serment
rechercher les auteurs aussi longtemps qu’une
Article 7 :
information n’est pas ouverte.
Dans le ressort de chaque tribunal de grande
Lorsqu’une information est ouverte, elle exé-
instance, et quelle que soit l’étendue de leur
cute les délégations du magistrat instructeur et
compétence territoriale, les officiers de police
défère à ses réquisitions.
judiciaire ne peuvent exercer effectivement les
attributions attachées à leur qualité d’officiers
Article 3 : de police judiciaire, ni se prévaloir de cette
Dans l’exercice de ses attributions, la police qualité qu’après y avoir été personnellement
judiciaire est placée, dans le ressort de chaque habilités par le procureur de la République du
tribunal de grande instance sous la direction ressort et prêté entre ses mains, verbalement
du procureur de la République, dans le ressort ou par écrit, le serment suivant:
de chaque cour d’appel, sous la surveillance «Je jure fidélité au président du Mouvement
du Procureur général près la cour d’appel et à populaire de la révolution, président de la Ré-
l’échelon national sous l’autorité du président publique, obéissance à la Constitution et aux
du Conseil judiciaire, Procureur général de la lois de la République Démocratique du Congo,
République. de remplir fidèlement les fonctions qui me sont
confiées et d’en rendre loyalement compte à
Article 4 : l’officier du Ministère public.»
La police judiciaire comprend:
1° les officiers de police judiciaire; Article 8 :
2° les agents de police judiciaire. L’habilitation ainsi que la prestation de serment
prévues à l’article précédent sont constatées
su r procès-verbal. Elles donnent lieu à l’oc-
Section 2 :
troi à l’intéressé d’un numéro d’identification
Des officiers de police judiciaire
et d’une carte d’officier de police judiciaire
§1er. Désignation et mission conformes aux modèles déterminés, pour
chaque ressort du tribunal de grande instance,
Article 5 : par arrêté du président du Conseil judiciaire,
Procureur général de la République.
Ont la qualité d’officiers de police judiciaire
ceux à qui cette qualité a été conférée par la
Article 9 :
loi ou par arrêté du président du Conseil judi-
ciaire, Procureur général de la République pris Les demandes d’habilitation et de prestation de
dans la forme prévue par la loi. serment sont adressées pour chaque officier
de police judiciaire nouvellement nommé ou
Article 6 : muté au procureur de la République du lieu de
son affectation, par le chef de corps ou service
Les officiers de police judiciaire sont, dans les
auquel l’officier de police judiciaire appartient.
limites de leur compétence matérielle, plus
Il y est joint une copie certifiée conforme de
spécialement chargés de l’exécution des dis-
l’acte de nomination ou les références de sa
positions rappelées à l’article 2 de la présente
publication au journal officiel, ainsi que la déci-
ordonnance.
280

sion d’affectation dans le ressort du tribunal de Le procès-verbal fera mention de l’application


grande instance. de cette disposition et sera visé s’il y a lieu par
le procureur de la République ou son substitut
Article 10 : et l’officier de police judiciaire qui aura assisté
Lorsque, en raison de ses fonctions habituelles, aux opérations.
l’officier de police judiciaire est appelé à exer-
cer ses attributions dans une circonscription Article 13 :
territoriale comprenant plusieurs ressorts Le procureur de la République accorde ou
de tribunaux de grande instance, la décision refuse par décision motivée l’habilitation à
d’habilitation est prise et le serment reçu par exercer les attributions attachées à la qualité
le procureur de la République de la résidence d’officier de police judiciaire.
principale. Les procureurs de la République Il peut aussi, lorsque l’officier de police judi-
concernés en sont tenus informés. ciaire se révèle par son comportement ou ses
Un numéro d’identification et u ne ca rte d’offi- connaissances, inapte à exercer ses attributions
cier de police judiciaire spéciaux lui sont en ce et sans préjudice des sanctions disciplinaires
cas attribués. prévues par le statut auquel l’officier de police
judiciaire est assujetti, suspendre cette habilita-
Article 11 : tion pour une durée n’excédant pas six mois
Lorsque, en raison de ses fonctions habituelles, ou la retirer à titre définitif.
un officier de police judiciaire est appelé à
exercer ses attributions sur toute l’étendue du Article 14 :
territoire national, la décision d’habilitation est Lorsqu’il envisage de refuser, de suspendre ou
prise et le serment reçu par le procureur de la de retirer l’habilitation conformément à l’ar-
République de Kinshasa,Tous les procureurs de ticle précédent, le procureur de la République
la République en sont tenus informés. adresse préalablement à l’officier de police
Un numéro d’identification et une carte d’offi- judiciaire concerné une demande écrite récla-
cier de police judiciaire spéciaux lui sont en ce mant ses explications sur les faits qui lui sont
cas attribués. reprochés. Il peut, si les circonstances l’exigent,
ordonner une enquête.
Article 12 : La décision du procureur de la République est
Nonobstant la disposition de l’article 7, en cas notifiée à l’intéressé ainsi qu’à son chef hiérar-
d’urgence ou lorsqu’ils agissent sur commission chique.
rogatoire ou réquisition d’information émanant
d’un officier du Ministère public, les officiers Article 15 :
de police judiciaire à compétence territoriale L’officier de police judiciaire peut, dans le délai
générale peuvent se transporter en tout lieu où de 8 jours à partir de la notification de la déci-
les devoirs d’enquête les requièrent. sion du procureur de la République, exercer,
Lorsqu’ils sont appelés à opérer en dehors du par requête motivée, un recours contre cette
ressort du tribunal de grande instance pour le- décision auprès d’une commission présidée par
quel ils sont habilités, ils sont tenus de prévenir le Procureur général près la cour d’appel du
le procureur de la République du ressort ou ressort et comprenant deux magistrats de son
son substitut dans la localité où ils se rendent, office choisi par lui sur une liste arrêtée annuel-
et de se faire assister d’un officier de police lement par le président du Conseil judiciaire,
judiciaire du ressort, à moins que la localité soit Procureur général de la République.
trop éloignée du siège de ces autorités judi- La requête est adressée au Procureur général
ciaires. par l’intermédiaire du procureur de la Répu-
281

blique qui y joint le dossier personnel de l’inté- Le président du Conseil judiciaire, Procureur
ressé ainsi que le dossier de l’affaire s’il ya lieu. général de la République en adresse une copie
La commission statue dans les huit jours de la à l’autorité de tutelle de l’officier de police
réception de la requête et du dossier. judiciaire concerné pour être statué ainsi qu’il
appartiendra sur la situation professionnelle de
L’officier de police judiciaire est entendu per- l’intéressé.
sonnellement ou par l’intermédiaire d’un
conseil. Il a droit à la communication du dossier. Article 18 :
Il peut aussi être entendu par tout magistrat ou
L’officier de police judiciaire ayant fait l’objet
officier de police judiciaire délégué à cette fin
d’une mesure de refus, de suspension ou de
par le Procureur général.
retrait de l’habilitation, ne peut, sous peine d’un
La commission statue par décision motivée. Sa emprisonnement de 2 mois à 6 mois et d’une
décision est notifiée à l’intéressé, ainsi qu’à son amende n’excédant pas 100 francs congolais ou
chef hiérarchique et au procureur de la Répu- de l’une de ces peines seulement, sans préju-
blique. dice des autres peines pouvant résulter notam-
ment d’une atteinte illégale aux droits garantis
Article 16 : aux particuliers, exercer d’autres attributions
L’officier de police judiciaire dont l’habilita- judiciaires que celles reconnues aux agents de
tion a été suspendue ou retirée est tenu de police judiciaire.
remettre sa carte d’officier de police judiciaire
dès la notification de la décision du procureur Article 19 :
de la République entre les mains de ce magis- Tout procès-verbal établi par un officier de po-
trat ou de son délégué. lice judiciaire non habilité ou n’ayant pas prêté
serment ou dont l’habilitation a été suspendue
En cas de suspension de l’habilitation, la carte
ou retirée est nul et de nul effet.
lui est restituée de plein droit et il reprend le
plein exercice de ses attributions à l’expiration
§3. Dossier individuel et signalement
du délai de suspension.
Au cas de refus ou de retrait de l’habilitation, Article 20 :
l’officier de police judiciaire ne peut être réha- Le procureur de la République tient un dossier
bilité à nouveau que sur décision du président individuel de chaque officier de police judiciaire
du Conseil judiciaire, Procureur général de la de son ressort.
République. Lorsque le refus ou le retrait de À la fin de chaque année judiciaire et au plus
l’habilitation est dû à un manque de connais- tard un mois avant la date des signalements
sances, la réhabilitation ne peut avoir lieu que dans le corps ou service auquel l’officier de
si l’officier de police judiciaire a suivi des cours police judiciaire est affecté, il établit sur cha-
de perfectionnement et satisfait aux examens cun d’eux un signalement sur son militantisme,
organisés dans un centre de formation agréé son comportement, sa manière de rédiger les
par le président du Conseil judiciaire, Procu- procès-verbaux et rapports, le zèle avec lequel
reur général de la République. il remplit ses devoirs, sa probité, la valeur des
informations données au parquet, son habilité
Article 17 : professionnelle et le degré de confiance que
II est transmis sans délai au président du Conseil l’on peut accorder à ses constatations.
judiciaire, Procureur général de la République,
trois expéditions de toute décision accordant, Article 21 :
refusant, suspendant ou retirant l’habilitation Le signalement ainsi établi est notifié à l’officier
prévue à l’article 7. de police judiciaire qui peut exercer un recours
282

devant le Procureur général près la cour d’ap- d’arrestation ou de saisie, hormis celle qui im-
pel dans les formes et délais prévus à l’article plique une perquisition.
15.
Les signalements devenus définitifs sont com- Article 25 :
muniqués en trois exemplaires au président Les agents de police judiciaire sont placés sous
du Conseil judiciaire, Procureur général de la la direction des officiers de police judiciaire
République qui en adresse une copie à l’auto- sous les ordres desquels ils exercent leurs
rité de tutelle de l’officier de police judiciaire fonctions et la surveillance du Ministère public.
concerné. Ils rendent compte verbalement ou par écrit,
À quelque corps ou service que l’officier de sous forme de rapport, des opérations qu’ils
police judiciaire appartienne, il est tenu compte effectuent ainsi que des constations qu’ils font.
de ce signalement dans ses cotations définitives Leurs déclarations verbales sont reçues sur
et ses promotions. procès-verbal dans les formes ordinaires d’au-
dition des dénonciateurs ou des témoins.
Article 22 :
À chaque mutation du ressort d’un tribunal de Article 26 :
grande instance, l’officier de police judiciaire Les agents de police judiciaire n’ont pas qualité
en informe le procureur de la République et pour décider seuls des mesures de saisie ou
lui remet sa carte d’officier de police judiciaire. d’arrestation. Toutefois, en cas d’infraction fla-
Le procureur de la République transmet, coté grante ou réputée telle, ils peuvent se saisir de
et paraphé, le dossier individuel de l’officier de la personne du suspect à charge de le conduire
police judiciaire muté au procureur de la Ré- immédiatement devant l’officier du Ministère
publique du nouveau ressort. Celui-ci ne peut public ou l’officier de police judiciaire le plus
accorder l’habilitation prévue à l’article 7 ni proche.
recevoir le serment de l’officier de police judi- Ils peuvent aussi, dans les mêmes circonstances
ciaire muté qu’après avoir pris connaissance de et sous les mêmes conditions, procéder à la
ce dossier. saisie des objets sur lesquels pourrait porter
la confiscation prévue par la loi et de tous
Section 3 autres qui pourraient servir à conviction ou à
Des agents de police judiciaire décharge.

Article 23 : Section 4:
Sont agents de police judiciaire, les personnes Dispositions communes
auxquelles cette qualité a été reconnue par la
loi ou les règlements. Article 27 :
Les officiers et agents de police judiciaire sont,
Article 24 : chacun dans leur catégorie, égaux devant la loi
Les agents de police judiciaire ont pour mission en prérogatives et en responsabilité.
de seconder, dans l’exercice de leurs fonctions, Ils doivent servir la société avec loyauté, inté-
les officiers du Ministère public et les officiers grité et dévouement. Ils doivent faire montre
de police judiciaire. en toute circonstance d’un engagement total
Ils transmettent les convocations et exécutent aux idéaux du parti.
les mandats de ces autorités. Ils peuvent être Ils ne peuvent en aucun cas recevoir des par-
chargés par ces autorités d’une mission de ties ou de leurs mandataires des rémunéra-
surveillance ou d’une opération de recherche, tions quelconques ni accepter des moyens de
283

transport ou autres avantages qui leur seraient suivre, d’arrêter, de saisir ou de ne pas exécuter
offerts par ceux-ci même pour l’exercice de les devoirs auxquels ils sont astreints.
leurs fonctions.
Lorsque pour les besoins d’une enquête, ils ont Article 30 :
été amenés à exposer des frais personnels, ils Les officiers et agents de police judiciaire
dresseront un état desdits frais qu’ils annexe- doivent avoir en toute circonstance un com-
ront à leur procès-verbal avec toutes les pièces portement digne envers les justiciables. Ils sont
justificatives. Ceux-ci leur seront remboursés tenus de justifier de leur qualité et de leur
par un comptable du Trésor au vu d’une déci- compétence à toute demande des autorités
sion motivée de taxation émanant du procu- judiciaires ou des justiciables.
reur de la République. Les frais ainsi exposés
entreront en compte pour le calcul des frais Article 31 :
de justice conformément à ce qui est prévu Les officiers et agents de police judiciaire des
aux articles 126 et 127 du Code de procédure différents corps ou services entretiennent à
pénale.
tous les échelons des relations de coopération
et d’entraide réciproques.
Article 28 :
Ils sont tenus de se communiquer mutuelle-
Les officiers et agents de police judiciaire sont
ment toutes informations utiles au bon dérou-
tenus d’informer sans délai les autorités judi-
lement des enquêtes dont ils ont la charge.
ciaires de toute infraction dont ils ont connais-
sance. Ils n’ont aucun pouvoir d’appréciation
de l’opportunité de poursuivre ou de ne pas
poursuivre. CHAPITRE II :
Sous peine d’une sanction pouvant aller jusqu’à
DES ENOUÊTES
deux mois de servitude pénale ou 100 francs
congolais d’amende et sans préjudice des droits Section Ire :
de la partie civile à leur réclamer les dom- Du secret de l’instruction
mages-intérêts auxquels le coupable aurait été
condamné, ils ne peuvent ni refuser, ni différer Article 32 :
la constatation d’une infraction pour laquelle ils La procédure de l’enquête et de l’instruction
ont été requis par un particulier ou par l’offi- préjuridictionnelle est secrète. Toute personne
cier du Ministère public. qui concourt à cette procédure est tenue au
secret professionnel dans les conditions et sous
Article 29 : les peines prévues à l’article 73 du Code pénal.
Dans l’exercice de leurs attributions judiciaires Toutefois, le procureur de la République peut,
et à moins que la loi n’en dispose autrement, lorsque l’intérêt d’une enquête l’exige ou que
seuls les procureurs de la République, les pro- la mesure est impérieusement réclamée par
cureurs généraux et le président du Conseil l’opinion publique, autoriser, par une décision
judiciaire, Procureur général de la République motivée, la communication à la presse de tels
ainsi que leurs substituts ont qualité pour diri- éléments d’enquête qu’il précise.
ger leurs activités, par la voie, s’il y a lieu, des
officiers de police judiciaire responsables des La décision indique le mode de diffusion ainsi
corps ou services auxquels ils appartiennent. que la personne qui en est chargée.

En aucun cas, ils ne peuvent et pour quelque


motif que ce soit déférer à un ordre d’aucune
autre autorité leur enjoignant de ne pas pour-
284

Section 2 : Article 38 :
De la procédure ordinaire d’enquête Les officiers de police judiciaire sont tenus de
recevoir toute plainte, dénonciation ou rapport
Article 33 : relatif à une infraction qu’ils ont pour mission
Les officiers de police judiciaire peuvent effec- de constater. Ils en dressent aussitôt procès-
tuer des enquêtes préliminaires, soit d’office, verbal. Ils sont tenus au secret professionnel
soit sur instruction de l’officier du Ministère sur l’identité de tout dénonciateur qui, a près
public ou sur plainte ou dénonciation d’un jus- s’être fait connaître, réclame le bénéfice de
ticiable. l’anonymat, pourvu que lui-même n’ait commis,
pas sa dénonciation, aucune faute.
Article 34 : Toute plainte, toute dénonciation et tout rap-
L’enquête a pour but de déterminer la nature port doivent faire l’objet d’une enquête de
de l’infraction commise, les circonstances et la l’officier de police judiciaire.
manière dont elle a été commise, le temps et le
lieu de sa commission, l’identité de ses auteurs Article 39 :
et complices, ainsi que les preuves ou indices à Les officiers de police judiciaire mènent leurs
leur charge. enquêtes individuellement. Toutefois, lorsque
les circonstances l’exigent, ils peuvent, avec
Article 35 : l’accord de leurs chefs ou sur ordre de l’offi-
L’enquête de l’officier de police judiciaire est cier du Ministère public, concourir à deux ou
de portée immédiate. Elle doit être menée sans à plusieurs à une même enquête. En ce cas, la
désemparer de manière à fournir à l’officier du coordination de leurs activités est assurée par
Ministère public les principaux éléments d’ap- le magistrat qui les a mandatés ou leur chef hié-
préciation. rarchique ou encore celui d’entre eux que ces
autorités désignent.
Article 36 :
Article 40 :
Dans l’exécution de sa mission, tout officier de
police judiciaire est, dans les limites de sa com- Les officiers de police judiciaire se transportent
pétence, investi des pouvoirs et attributions sur les lieux de l’infraction toutes les fois que
définis ci-dessous. cela est nécessaire. Ils y constatent, s’il y a lieu,
le corps du délit et y recherchent le mode
§1er De la recherche des infractions et d’opération ainsi que les traces ou indices lais-
de leur constat sés par les auteurs.

Article 37 : §2. Des auditions des témoins et de


l’interrogatoire des suspects
Les officiers de police judiciaire sont tenus de
rechercher personnellement et activement les
Article 41 :
infractions qu’ils ont pour mission de constater.
Les officiers de police judiciaire peuvent convo-
Ils s’informent, s’il y a lieu, auprès de toute per-
quer, pour les entendre, toutes les personnes
sonne digne de foi. Les personnes qui en sont
susceptibles de leur fournir des renseigne-
requises sont tenues d’informer l’officier de
ments sur l’infraction commise ainsi que ses
police judiciaire de toute infraction dont elles
auteurs. Les personnes ainsi convoquées sont
ont connaissance. Ce dernier en dresse aussi-
tenues de comparaître et de déposer, mais
tôt procès-verbal.
ne prêtent serment. Si elles sont en défaut de
285

comparaître ou ayant comparu, elles refusent officiers de police judiciaire du Centre natio-
de déposer, l’officier de police judiciaire en in- nal de documentation pour toutes infractions
forme l’officier du Ministère public qui peut les commises dans l’exercice de leurs fonctions
y contraindre par la force s’il ya lieu. sans l’autorisation de l’administrateur général
du Centre national de documentation.
Article 42 : L’officier de police judiciaire qui reçoit une
Les officiers de police judiciaire entendent tout plainte ou une dénonciation ou constate une
suspect afin de recueillir ses explications sur les infraction à charge de l’une de ces personnes
faits qui lui paraissent imputables. commise dans l’exercice de ses fonctions,
Les personnes ainsi convoquées sont tenues transmet aussitôt les pièces au Procureur gé-
de comparaître mais non de s’expliquer. Elles néral près la cour d’appel du ressort ou près la
ne prêtent pas serment. Si elles refusent de Cour de sûreté de l’État par l’intermédiaire, s’il
comparaître, ou ayant comparu elles refusent y a lieu, du parquet local.
de répondre, mention en est portée au procès- En cas d’urgence, le Procureur général est in-
verbal. formé par tout moyen et donne les instructions
provisoires nécessaires dans la même forme.
Article 43 : Lorsque l’infraction a été commise en dehors
Nonobstant les dispositions des articles 33 et de l’exercice des fonctions, l’administrateur gé-
42, les officiers de police judiciaire n’ont pas néral du Centre national de documentation est
qualité pour instrumenter d’office contre les simplement avisé des poursuites.
commissaires politiques, Ministres, commis-
saires du peuple ainsi que les dignitaires de Article 45 :
l’ordre national du Léopard et les magistrats. Nonobstant les dispositions des articles 33 et
Ils ne peuvent ni les entendre, ni procéder à 42, les officiers de police judiciaire près les juri-
leur arrestation, ni saisir leurs biens. Toutefois, dictions ordinaires n’ont qualité pour instru-
l’officier de police judiciaire peut recevoir les menter d’office contre des militaires ou assimi-
plaintes, dénonciations et rapports relatifs aux lés que si l’infraction est flagrante ou réputée
infractions commises par ces personnes et les telle ou encore si elle été commise Section 2
constater selon les règles ordinaires de la pro- De la procédure ordinaire d’enquête en parti-
cédure. Il transmet aussitôt ces pièces au pré- cipation avec des civils.
sident du Conseil judiciaire, Procureur général L’officier de police judiciaire qui reçoit une
de la République ou au Procureur général près plainte ou une dénonciation ou constate une
la cour d’appel du ressort ou près la Cour de infraction même flagrante ou réputée telle à
sûreté de l’État par l’intermédiaire, s’il y a lieu, charge d’un militaire ou assimilé, commise sans
du parquet local. la participation de civils, informe aussitôt l’of-
En cas d’urgence, le président du Conseil judi- ficier de police judiciaire près les juridictions
ciaire, Procureur général de la République ou militaires les plus proches et est dessaisi de
le Procureur général près la cour d’appel du l’enquête à l’arrivée de cet officier de police
ressort ou près la Cour de sûreté de l’État est judiciaire.
avisé par tout moyen et donne dans la même
forme les instructions provisoires nécessaires. Article 46 :
Nonobstant les dispositions des articles 33 et
Article 44 : 42, les officiers de police judiciaire n’ont pas
Nonobstant les dispositions des articles 33 et qualité pour instrumenter d’office contre un
42, les officiers de police judiciaire n’ont pas membre d’une mission diplomatique ou consu-
qualité pour instrumenter d’office contre les laire ou un membre de sa famille, un fonc-
286

tionnaire d’un organisme international ou un à une personne ayant commis une infraction
expert de la coopération en poste dans notre passible de cette peine, ainsi qu’au coauteur ou
pays. complice de cette infraction.
L’officier de police judiciaire qui reçoit une Sont susceptibles de confiscation spéciale:
plainte ou une dénonciation ou constate une 1° les choses formant l’objet de l’infraction et
infraction à charge de l’une de ces personnes, celles qui ont servi ou qui ont été destinées à la
transmet aussitôt les pièces au président du commettre quand la propriété en appartient à
Conseil judiciaire, Procureur général de la l’auteur de l’infraction;
République par l’intermédiaire, s’il ya lieu, du
parquet local. 2° les choses qui ont été produites par l’infrac-
tion.
En cas d’urgence, le président du Conseil judi-
ciaire, Procureur général de la République est La confiscation spéciale ne s’applique qu’aux in-
avisé par tout moyen et donne dans la même fractions intentionnelles. Elle ne s’applique aux
forme les instructions provisoires nécessaires. infractions non intentionnelles que dans les cas
déterminés par la loi.
§ 3. Des saisies et perquisitions
Article 50 :
Article 47 :
Les officiers de police judiciaire ont le droit de
Les officiers de police judiciaire recueillent ou suivre tous les objets susceptibles de saisie en
font recueillir par les spécialistes des labora- quelque lieu qu’ils se trouvent.
toires techniques les traces et indices laissés
par les auteurs des infractions. Toutefois et sauf ce qui est dit à l’article 93 ci-
dessous, l’officier de police judiciaire ne peut
Ils peuvent se saisir de tout objet susceptible procéder à une visite domiciliaire ou perquisi-
de servir à la manifestation de la vérité. Les tion que du consentement exprès et écrit du
objets saisis sont présentés à leurs détenteurs chef de l’habitation ou son délégué. Ce consen-
ou propriétaires aux fins de les reconnaître et tement est constaté su r le procès-verbal de
de les identifier, ils sont paraphés par ces der- perquisition signé et approuvé par celui qui
niers ou marqués au moyen d’un signe distinctif l’aura donné.
indélébile, Ils sont soigneusement décrits dans
un procès-verbal signé par l’officier de police Si le chef de l’habitation refuse la visite domici-
judiciaire et le détenteur ou propriétaire. liaire ou la perquisition, l’officier de police judi-
ciaire s’en réfère à l’officier du Ministère public
qui peut l’y contraindre par la force s’il ya lieu.
Article 48 :
Les officiers de police judiciaire saisissent tout Article 51 :
objet susceptible de confiscation. Les objets
saisis sont présentés à leurs détenteurs ou Le consentement prévu à l’article précédent
propriétaires aux fins de les reconnaître et de est formulé de la manière suivante: «Sachant
les identifier. Ils sont paraphés par ces derniers que je puis m’opposer à la visite de mon domi-
cile, je consens expressément à ce que vous y
ou marqués d’un signe distinctif indélébile. Ils
opériez les perquisitions et saisies que vous
sont soigneusement décrits dans un procès-
jugerez utiles à l’enquête en cours»
verbal signé par l’officier de police judiciaire et
le détenteur ou propriétaire.
Article 52 :
Article 49 : Les visites domiciliaires et perquisitions ne
peuvent être commencées avant 5 heures du
Sont susceptibles de confiscation générale tous
matin ni après 21 heures.
les biens meubles et immeubles appartenant
287

La personne chez qui la perquisition a lieu ainsi Article 57 :


que le suspect s’il y a lieu, assistent à toutes les Le procès-verbal de constitution de gardien
opérations. S’ils ne peuvent ou ne veulent pas d’objets saisis contient une description détail-
y assister, l’officier de police judiciaire requiert lée des objets placés sous sa garde. Il est signé
deux témoins choisis parmi les personnes par l’officier ce police judiciaire et le gardien
autres que celles qui sont sous ses ordres. Les auquel il est laissé copie du procès-verbal.
témoins ainsi requis assistent à toute l’opéra-
tion et signent avec lui le procès-verbal de per-
Article 58 :
quisition.
Le gardien ne peut user des objets saisis que s’il
Article 53 : s’agit d’un immeuble dans lequel il est établi ou
des meubles qui le composent ou encore des
Il est délivré au détenteur des objets saisis un instruments de son travail.
exemplaire ou une copie certifiée conforme
du procès-verbal de saisie. Le procès-verbal Le gardien sera averti qu’il ne peut disposer ou
constate la remise de cet exemplaire. dilapider les objets saisis sous peine des sanc-
tions prévues à l’article 83 du Code pénal.
Article 54 :
Article 59 :
L’officier de police judiciaire a seul, avec le
détenteur, le droit de prendre connaissance au Lorsque la saisie porte sur un fonds de com-
préalable des papiers et documents trouvés au merce ou une entreprise industrielle ou arti-
cours d’une perquisition. sanale, l’officier de police judiciaire en informe
le procureur de la République qui pourra dési-
Il est tenu au secret professionnel de tout ce gner un administrateur provisoire chargé d’en
qui ne se rapporte pas à l’enquête en cours, à poursuivre l’activité et d’en recueillir les fruits
moins que les choses trouvées constituent par dont la destination se fera conformément aux
elles-mêmes une infraction à la loi pénale. ordres de ce magistrat.
Le procureur de la République détermine s’il y
Article 55 :
a lieu, en se conformant aux usages de la pro-
Lorsque les objets saisis ne peuvent être inven- fession, la rémunération à laquelle aura droit
toriés sur place, l’officier de police judiciaire les l’administrateur provisoire. Celle-ci sera prise
met sous scellés. Les scellés ne peuvent être sur les bénéfices de l’entreprise.
ouverts qu’en présence du détenteur ou s’il
Un bilan sera établi au début et à la fin des
ne peut ou ne veut y assister, de deux témoins
fonctions de l’administrateur provisoire.
choisis en dehors des personnes se trouvant
sous l’autorité de l’officier de police judi-
ciaire. Le procès-verbal d’ouverture des scellés Article 60 :
constate au préalable qu’ils sont intacts. Nonobstant les dispositions des articles pré-
cédents, les officiers de police judiciaire ne
Article 56 : peuvent perquisitionner dans les cabinets des
médecins ou avocats, ainsi que de toute per-
Lorsque les objets saisis ne peuvent être em-
sonne dépositaire par état ou profession des
portés, l’officier de police judiciaire en consti-
secrets qu’on lui confie, qu’en présence du pré-
tue un gardien pris parmi les personnes rési-
sident de l’Ordre ou du bâtonnier ou de toute
dant dans le domicile ou près du local où ils se
personne représentant les intérêts de la pro-
trouvent. Il peut aussi, lorsque les circonstances
fession. S’ils ne peuvent ou ne veulent y assister,
le permettent, placer ledit local sous scellés.
l’officier de police judiciaire s’en réfère à l’offi-
L’ouverture desdits scellés se fera ainsi qu’il est cier du Ministère public.
dit à l’article précédent.
288

Article 61 : et sans frais, user du concours d’un interprète


Nonobstant les dispositions des articles pré- pour les auditions d’une personne dont il ne
cédents, les officiers de police judiciaire ne comprend pas la langue.
peuvent ni saisir ni faire saisir des lettres ou
objets confiés au service des postes et télé- Article 65 :
grammes que sur réquisition de l’officier du Les officiers de police judiciaire ne peuvent
Ministère public. faire procéder aux exhumations des cadavres
La saisie est pratiquée par le directeur de la qu’en vertu d’une réquisition de l’officier du
poste ou son préposé. Les lettres ou colis ne Ministère public.
peuvent être ouverts qu’en présence de leur
expéditeur ou de leur destinataire. S’ils ne §4. De la destination à donner
peuvent y assister, l’officier de police judiciaire aux objets saisis
se fera assister de deux témoins pris parmi les Article 66 :
personnes autres que celles se trouvant sous
Les officiers de police judiciaire doivent trans-
ses ordres.
mettre tous les objets saisis à l’officier du Mi-
Article 62 : nistère public, à la fin de leurs opérations et
en même temps que tous les procès-verbaux
Les officiers de police judiciaire ne peuvent ni dressés en la cause.
procéder ni faire procéder à des explorations
corporelles que sur ordre exprès de la loi ou Lorsqu’ils opèrent en dehors d’une localité où
sur réquisition de l’officier du Ministère public. siège le Ministère public et que la garde des
L’exploration corporelle ne peut être effectuée objets saisis s’avère impossible parce qu’ils sont
que par un médecin. La personne qui doit être périssables ou de conservation dispendieuse,
l’objet d’une exploration corporelle peut se les officiers de police judiciaire peuvent faire
faire assister par un médecin de son choix ou vendre ceux de ces objets qui sont susceptibles
par un parent ou allié ou par toute autre per- de confiscation.
sonne majeure du même sexe qu’elle choisit
parmi les résidents de l’endroit. Article 67 :
La vente est réalisée à la requête de l’officier de
Article 63 : police judiciaire saisissant par un agent désigné
N’est pas assimilé à l’exploration corporelle la à cette fin par le commissaire de zone ou le
fouille ou le palpage des vêtements du suspect chef de collectivité ou de localité.
en vue de s’assurer que ce dernier ne détient
pas d’arme, ou tout autre objet prohibé. Article 68 :
Article 64 : La vente est faite aux enchères après que le
jour en ait été annoncé au public quarante-huit
Les officiers de police judiciaire ne peuvent
heures au moins à l’avance. Elle peut être faite
requérir des interprètes, traducteurs, méde-
cin ou expert qu’en vertu d’une réquisition de de gré à gré si les objets saisis sont susceptibles
l’officier du Ministère public ou lorsque, étant de dépérir très rapidement ou si leur valeur est
officiers de police judiciaire à compétence gé- estimée à moins de 5 zaïres.
nérale, ils agissent en vertu des dispositions de
l’article 5 du Code de procédure pénale. Article 69 :
Toutefois, l’officier de police judiciaire peut, Il est dressé procès-verbal de la vente et le pro-
lorsque les circonstances l’exigent et que la duit en est consigné entre les mains du comp-
personne concernée y consent volontairement table du Trésor qui en délivre quittance.
289

L’officier de police judiciaire ainsi que le déten- telle, l’officier de police judiciaire peut retenir
teur des objets saisis peuvent assister à la vente. par-devers lui la personne arrêtée pour une
durée ne dépassant pas quarante-huit heures.
Article 70 : À l’expiration de ce délai, la personne gardée
L’officier de police judiciaire joint la quittance à vue doit obligatoirement être laissée libre de
et deux exemplaires du procès-verbal de la se retirer ou mise en route pour être conduite
vente à son dossier. Il les transmet à l’officier devant l’officier du Ministère public, à moins
du Ministère public. que l’officier de police judiciaire se trouve, en
raison des distances à parcourir, dans l’impossi-
Article 71 : bilité de ce faire.
Les objets nuisibles à la santé ou dangereux Article 74 :
pour la sécurité publique ne peuvent être ven-
dus. Ils sont détruits sur décision de l’officier L’arrestation ainsi que la garde à vue sont
du Ministère public. Il est dressé procès-verbal constatées sur procès-verbal.
de cette destruction. L’officier de police judiciaire y mentionne
l’heure du début et de la fin de la mesure ainsi
§5. Des arrestations que les circonstances qui l’ont justifiée. Le pro-
et des gardes à vue cès-verbal d’arrestation est lu et signé par la
personne arrêtée ou gardée à vue ainsi que par
l’officier de police judiciaire dans les formes
Article 72 :
ordinaires des procès-verbaux.
Les officiers de police judiciaire peuvent procé-
der à l’arrestation de toute personne soupçon- Article 75 :
née d’avoir commis une infraction punissable
Le point de départ du délai de garde à vue est
de six mois au moins de servitude pénale, à la
déterminé de la manière suivante:
condition qu’il existe contre elle des indices
sérieux de culpabilité. Lorsqu’un individu est surpris alors qu’il com-
met ou vient de commettre une infraction, la
Ils peuvent aussi, lorsque l’infraction est punis- mesure de garde à vue prend effet à partir du
sable de moins de six mois et de plus de 7 jours moment où il est appréhendé quelle que soit la
de servitude, pénale, se saisir de la personne personne qui a procédé à cette mesure.
du suspect contre lequel existent des indices
Lorsqu’un individu a comparu volontairement
sérieux de culpabilité à la condition qu’il y ait
et que l’officier de police judiciaire décide de le
danger de fuite ou encore que son identité soit
retenir après son audition, la garde à vue com-
inconnue ou douteuse. mence du début de cette audition.
Le suspect est préalablement entendu dans ses Lorsqu’une personne, après avoir été entendue
explications. et laissée libre de se retirer, est arrêtée à la
suite d’une autre audition, la garde à vue court
Article 73 : à partir du début de cette dernière audition.
Les officiers de police judiciaire sont tenus Lorsqu’une personne a été successivement gar-
d’acheminer immédiatement devant l’officier dée à vue puis relâchée et à nouveau gardée à
du Ministère public le plus proche les per- vue à propos de la même infraction, la durée
sonnes arrêtées par application de l’article pré- totale des délais fractionnés de garde à vue ne
cédent. doit pas dépasser quarante-huit heures.
Toutefois, lorsque les nécessités de l’enquête En cas d’infractions multiples poursuivies si-
l’exigent et que l’arrestation n’a pas été opérée multanément ou successivement, les durées de
à la suite d’une infraction flagrante ou réputée garde à vue ne peuvent se cumuler.
290

Article 76 : aux dispositions de la présente ordonnance. Ils


Les personnes gardées à vue ont le droit de se peuvent, lorsque la garde à vue leur paraît injus-
faire examiner par un médecin dès qu’elles en tifiée, ordonner que la personne gardée à vue
expriment le désir. Si le médecin constate qu’il soit laissée libre de se retirer.
a été exercé contre la personne gardée à vue Les officiers de police judiciaire sont tenus
des sévices ou mauvais traitements, il en fait d’obtempérer à leurs ordres et doivent tenir
rapport au procureur de la République. constamment à leur disposition les procès-ver-
Si le médecin constate que la personne gar- baux des personnes gardées à vue.
dée à vue ne peut, en raison de son état de
santé, être retenue plus longtemps, celle-ci est Article 81 :
acheminée aussitôt devant le procureur de la Les locaux de garde à vue doivent être salubres
République. et suffisamment aérés. L’officier du Ministère
public peut interdire l’usage de tels locaux qu’il
Article 77 : estime incompatibles avec la dignité humaine.
Les personnes gardées à vue sont enfermées
dans un local prévu à cet effet ou placées Section 3 :
sous la surveillance des agents de l’ordre. Les De la procédure en cas d’infraction
hommes, les femmes et les enfants sont tenus flagrante
séparés.
Article 82 :
Article 78 : En cas d’infraction flagrante ou réputée telle
L’officier de police judiciaire qui procède à une passible de 6 mois au moins de servitude pé-
arrestation est tenue de prévenir immédiate- nale, les officiers de police incompétents et les
ment les membres de la famille de la personne agents de police judiciaire qui en sont les pre-
arrêtée et doit veiller à ce que ses biens per- miers informés préviennent aussitôt l’officier
sonnels soient en sûreté. de police judiciaire à compétence générale le
plus proche aux fins de procéder s’il y a lieu au
Article 79 : constat dans les conditions et formes prévues à
l’article 5 du Code de procédure pénale.
Toute arrestation ou garde à vue des membres
de la famille du suspect au titre de garantie
de représentation de ce dernier est prohibée. Article 83 :
L’officier de police judiciaire qui y procède est Une infraction est flagrante lorsqu’elle est en
passible des sanctions prévues à l’article 67 du train de se commettre au moment où l’offi-
Code pénal. cier de police judiciaire en est avisé ou bien
lorsqu’elle vient tout juste de se commettre.
Article 80 : Une infraction est réputée flagrante lorsqu’une
Les officiers du Ministère public procèdent personne soupçonnée de l’avoir commise ou
régulièrement et à tout moment à la visite des d’y avoir participé est encore poursuivie par la
locaux de garde à vue. Ils s’assurent de leur sa- clameur publique ou bien lorsqu’une personne
lubrité et des conditions matérielles et morales est trouvée en possession d’objets ou présen-
des personnes qui y sont maintenues. Ils se tant des traces ou indices qui laissent penser
font communiquer les procès-verbaux établis qu’elle vient de commettre ladite infraction ou
à l’encontre de ces personnes et recueillent de participer à sa commission.
leurs doléances éventuelles. Ils dressent pro- Est assimilée à une infraction flagrante ou répu-
cès-verbal de toute contravention à la loi ou tée telle, toute infraction commise, même après
291

un certain temps, dans une habitation dont le Article 87 :


chef requiert l’officier de police judiciaire de L’officier de police judiciaire peut, s’il l’estime
venir la constater. nécessaire, interdire à toute personne se trou-
vant au lien de l’infraction de s’éloigner des
Article 84 : lieux qu’il détermine jusqu’à la clôture de son
Dès qu’il est informé d’une infraction flagrante procès-verbal.
ou réputée telle passible de 6 mois au moins de Les personnes visées à l’alinéa précédent sont
servitude pénale, l’officier de police judiciaire à tenues d’obtempérer à ces ordres sous peine
compétence générale est tenu d’en aviser aus- des sanctions prévues à l’article 19 du Code de
sitôt l’officier du Ministère public ainsi que ses procédure pénale. L’officier de police judiciaire
chefs hiérarchiques s’il ya lieu. Si ces derniers peut les y contraindre par la force s’il y a lieu.
ne décident pas d’instrumenter personnelle- Il dresse procès-verbal de toute contravention
ment et ne lui donnent des ordres en consé- à ses ordres.
quence, il se transporte aussitôt sur les lieux et
procède à l’enquête. Article 88 :

Article 85 : L’officier de police judiciaire constate le corps


du délit et l’état des lieux. Il en prend des pho-
Dans ses opérations, l’officier de police judi- tographies ou en dresse un croquis s’il y a lieu.
ciaire peut se faire seconder par des officiers Il veille à la conservation des indices et traces
ou agents de police judiciaire qui lui sont admi- susceptibles de disparaître et de tout ce qui
nistrativement subordonnés ou dont il requiert peut servir à la manifestation de la vérité. Il
le concours par l’intermédiaire de son chef procède à leur prélèvement s’il y a lieu ou y fait
hiérarchique. Les officiers et agents de police procéder par les spécialistes des laboratoires
judiciaire ainsi requis sont tenus d’obtempérer techniques ou les experts requis par lui.
à cette réquisition.
Article 89 :
Article 86 :
II saisit le corps du délit ainsi que les armes et
Dès qu’il s’est rendu sur les lieux, l’officier de instruments qui ont servi à commettre l’infrac-
police judiciaire procède sans désemparer à tion ou qui étaient destinés à la commettre et
toutes opérations utiles au constat de l’infrac- tout ce qui paraît en avoir été le produit ou
tion commise et à l’identification de ses auteurs. être en rapport avec le fait incriminé. Il repré-
Toutefois, lorsqu’il ya danger pour la vie de sente les objets saisis, pour reconnaissance ou
quelque personne, l’officier de police judiciaire explications, à leurs propriétaires et aux per-
prend préalablement à ses opérations toute sonnes qui paraissent avoir participé à la com-
disposition utile pour y parer. mission de l’infraction, si elles sont présentes.
À cet effet, l’officier de police judiciaire peut
requérir le concours de toute personne en me- Article 90 :
sure de l’assister sans danger pour elle-même. Dans les lieux où une infraction flagrante ou
La personne ainsi requise est tenue de prêter réputée telle passible de six mois au moins de
son concours sous peine d’une sanction pou- servitude pénale a été. commise, il est inter-
vant aller jusqu’à 2 mois de servitude pénale dit, sous peine d’une amende de 20 à 50 francs
et 100 zaïres d’amende ou l’une de ces peines congolais à toute personne non habilitée, de
seulement. modifier l’état des lieux avant les premières
opérations de l’enquête judiciaire et d’y effec-
tuer des prélèvements quelconques, à moins
292

que ces modifications ou prélèvements soient Article 93 :


commandés par les exigences de la sécurité ou Si la nature de l’infraction est telle que la
de la salubrité publique ou par les soins à don- preuve en puisse être acquise par la saisie de
ner aux victimes. papiers, documents ou autres objets, l’officier
Si les destructions des traces ou si les prélève- de police judiciaire se transporte sans délai
ments sont effectués en vue d’entraver le fonc- au domicile des personnes qui paraissent soit
tionnement de la justice, le coupable sera puni avoir participé à l’infraction, soit détenir, même
de six mois au maximum de servitude pénale de bonne foi, des pièces ou objets relatifs aux
et d’une amende de 50 à 100 francs congolais. faits incriminés.
L’officier de police judiciaire relève infraction Il y procède à des perquisitions et à des saisies,
contre les personnes qui auront procédé à même sans leur consentement en se confor-
ces destructions ou prélèvements et s’efforce mant aux dispositions des articles 48 et sui-
d’établir si elles ont agi ou non dans le but d’en- vants de la présente ordonnance.
traver le fonctionnement de la justice En cas d’infractions intentionnelles flagrantes,
les visites domiciliaires et perquisitions peuvent
Article 91 : se faire en tout lieu et à toute heure du jour et
Lorsqu’une assistance lui est nécessaire pour de la nuit.
procéder à des constatations qui ne puissent
être différées sans nuire au déroulement de Article 94 :
l’enquête, l’officier de police judiciaire peut L’officier de police judiciaire peut convoquer
requérir à cet effet le concours de personnes pour les entendre toutes personnes suscep-
qualifiées par leur art, leur profession ou leurs tibles de fournir des renseignements sur les
connaissances particulières. faits.
Les personnes ainsi requises sont tenues d’ob- Avant leur audition, l’officier de police judiciaire
tempérer à ces réquisitions sous peine des leur fait prêter le serment suivant: «Je jure de
sanctions prévues à l’article 52 du Code de dire toute la vérité et rien que la vérité».Toute-
procédure pénale. L’officier de police judiciaire fois, l’officier de police judiciaire peut imposer
dresse procès-verbal de ce refus et le transmet la forme de serment dont l’emploi d’après les
aussitôt à l’officier du Ministère public. coutumes locales paraît le plus propre à garan-
tir la sincérité de la déposition. L’officier de
Article 92 : police judiciaire transcrit sur son procès-verbal
L’officier de police judiciaire fait prêter au mé- la formule du serment ainsi prêté.
decin et expert verbalement ou par écrit le ser-
ment d’accomplir les actes de leur ministère et Article 95 :
de faire leur rapport en honneur et conscience. Si les personnes ainsi appelées refuse compa-
À moins qu’ils n’en soient dispensés en vertu raître, de déposer ou de prêter serment, l’offi-
de l’article 50 du Code de procédure pénale, cier de police judiciaire en dresse procès-ver-
les interprètes et traducteurs prêtent de même bal et en avise l’officier du Ministère public qui
le serment de remplir fidèlement la mission qui peut les y contraindre s’il y a lieu.
leur est confiée.
L’officier de police judiciaire dresse procès-ver- Article 96 :
bal de la prestation de serment, à moins qu’elle L’officier de police judiciaire peut décider d’ar-
n’ait été faite par écrit et joint leur rapport à rêter toute personne contre laquelle existent
sa procédure ainsi que les mémoires de leurs des indices graves, précis et concordants de
frais, s’il y a lieu. nature à motiver son inculpation; en ce cas, il
293

est tenu de la conduire immédiatement au par- Il doit faire rapport de l’exécution de ces de-
quet pour être traduite aussitôt à l’audience du voirs au magistrat qui l’aura requis dans les dé-
tribunal. lais impartis par ce magistrat. À défaut de délais,
les procès-verbaux doivent lui parvenir dans les
Article 97 : 15 jours qui suivent la réquisition.
L’officier de police judiciaire peut, lorsque l’au- Si des empêchements ou des difficultés s’op-
teur présumé de l’infraction n’est pas présent, posent à la clôture des opérations ou à la
délivrer contre lui un mandat d’amener valable transmission des procès-verbaux dans les
pour deux mois au plus. délais impartis par le magistrat ou dans celui
repris ci-dessus, l’officier de police judiciaire les
Article 98 : signale au magistrat mandant et se conforme à
ses instructions.
Sauf le cas prévu à l’article 45, alinéa 2, de la
présente ordonnance, l’officier de police judi-
Article 100 :
ciaire qui a commencé l’enquête ne peut en
être dessaisi que par l’officier du Ministère Dans le cadre et pour le temps déterminé par
public. sa réquisition, l’officier du Ministère public peut
investir l’officier de police judiciaire requis,
Ce dessaisissement s’accomplit de plein droit
quelles que soient les limites de sa compétence
dès l’arrivée sur les lieux de ce magistrat. L’offi-
matérielle, de tous les pouvoirs normalement
cier de police judiciaire lui fait aussitôt rapport dévolus à l’officier du Ministère public qui lui
des constatations effectuées et lui transmet les sont nécessaires pour l’accomplissement de sa
pièces et documents saisis et les procès-ver- mission.
baux dressés.
Il peut notamment, même en cas d’infraction
L’officier du Ministère public décide soit d’ac- non flagrante, lui déléguer les pouvoirs de
complir lui-même tous les actes de la procé- contraindre les témoins à déposer et à prêter
dure, soit de prescrire à l’officier de lice judi- serment, de requérir interprète, traducteur,
ciaire premier saisi ou à tout autre officier de médecin ou expert, de procéder, même sans
police judiciaire territorialement compétent, de l’assentiment du chef de l’habitation, aux visites
poursuivre tout ou partie des opérations. domiciliaires et perquisitions.
L’officier de police judiciaire requis agit alors en
vertu de cette réquisition et procède confor- Article 101 :
mément aux dispositions ci-dessous. L’officier de police judiciaire dresse procès-ver-
bal contre tout témoin qui, convoqué, refuse de
Section 4 : comparaître, de prêter serment ou de déposer,
De la procédure sur réquisition ainsi que contre tout interprète, traducteur,
d’information médecin ou expert qui refuse le concours de
son ministère.
Article 99 : Il transmet aussitôt ces pièces à l’officier du
En tout état de la procédure et quelle que soit Ministère public.
l’infraction commise, l’officier du Ministère
public peut requérir tout officier de police judi- Article 102 :
ciaire territorialement compétent pour accom- Les réquisitions d’information sont adressées
plir tel devoir d’enquête qu’il précise. L’officier à tel officier de police judiciaire nommément
de police judiciaire ainsi requis est tenu de désigné, par l’intermédiaire de son chef hié-
déférer à cette réquisition. rarchique s’il ya lieu. Elles peuvent aussi être
adressées à ce chef avec mission d’en confier
294

l’exécution à tel officier de police judiciaire de Article 106 :


son choix se trouvant sous ses ordres. L’amende est obligatoirement payée entre les
L’officier de police judiciaire ainsi désigné est mains d’un comptable du Trésor ou au greffe
tenu d’obtempérer à cette désignation dans de la juridiction compétente. Elle ne peut en
les mêmes conditions que s’il avait été requis aucun cas être perçue par l’officier de police
directement par l’officier du Ministère public. judiciaire.

Section 5 : Article 107 :


Des amendes transactionnelles En proposant au contrevenant le paiement de
l’amende transactionnelle, l’officier de police
Article 103 : judiciaire lui indique le comptable ou le greffier
Le pouvoir reconnu aux officiers de police judi- auprès duquel l’amende doit être versée.
ciaire de proposer à l’auteur présumé d’une À cet effet, il remet au contrevenant le double
infraction le paiement d’une amende transac- de sa proposition de paiement contenant indi-
tionnelle ne peut être exercé que si l’infraction cation de l’infraction commise, le montant pro-
commise n’est punissable que d’amende éven- posé de l’amende et la date et le numéro du
tuellement assortie de la peine de confiscation procès-verbal de constat de l’infraction.
ou bien si, étant à la fois punissable de travaux Il lui fixe en même temps le délai dans lequel
forcés ou de servitude pénale et d’amende, le l’amende devra être payée. Ce délai est au
législateur permet que le juge puisse ne pro- maximum de huit jours sauf prorogation éven-
noncer que l’une de ces peines. tuelle par l’officier du Ministère public.
Dans ce dernier cas, l’officier de police ju-
diciaire ne peut proposer le paiement de Article 108 :
l’amende transactionnelle que s’il estime qu’en Le comptable qui perçoit l’amende transac-
raison des circonstances ou du peu de gravité tionnelle est tenu de délivrer à l’intéressé une
de l’infraction, le juge saisi se contenterait de quittance tirée d’un carnet à souche du modèle
ne prononcer que la peine d’amende. autorisé par le Ministre aux Finances.
Le contrevenant doit remettre cette quittance
Article 104 : à l’officier de police judiciaire avant l’expiration
du délai imparti.
La proposition de paiement de l’amende tran-
sactionnelle est constatée sur procès-verbal.
Article 109 :
L’officier de police judiciaire détermine le A l’expiration de ce délai ou bien lorsque le
montant de l’amende en s’inspirant de la juris- contrevenant s’est représenté devant lui avec
prudence locale. Ce montant ne peut dépas- la quittance, l’officier de police judiciaire dresse
ser le maximum de l’amende prévue par la loi procès-verbal constatant le paiement ou le
pour l’infraction commise. Il est augmenté des non-paiement de l’amende et y joint, s’il y a lieu,
décimes additionnels dans les cas où la loi le la quittance que lui présente l’intéressé.
prévoit.
Il délivre à ce dernier un reçu constatant la
représentation de ladite quittance et reprenant
Article 105 : les mentions, le numéro et la date de celle-ci.
L’officier de police judiciaire ne peut ni imposer,
ni contraindre l’auteur présumé de l’infraction Article 110 :
à payer l’amende transactionnelle. L’officier de police judiciaire transmet aussitôt
Si ce dernier refuse la proposition, il en est son procès-verbal ainsi que la quittance reçue
dressé procès-verbal. s’il y a lieu à l’officier du Ministère public.
295

Article 111 : police judiciaire doit proposer individuellement


Lorsque, en raison de l’infraction commise, à chacun d’eux un montant distinct, au titre
il y a des objets susceptibles de confiscation, d’amende transactionnelle.
l’officier de police judiciaire ne peut proposer Celui-ci sera déterminé en fonction de la for-
le paiement d’une amende transactionnelle, que tune et de la responsabilité de chacun dans la
si le contrevenant a consenti préalablement à commission de l’infraction.
faire abandon à la justice desdits objets.
Les dommages-intérêts pourront toutefois être
L’officier de police judiciaire dresse procès-ver- évalués pour le tout. En ce cas, l’un quelconque
bal de leur saisie et de leur abandon qu’il joint de ces auteurs pourra les payer, sauf à lui à se
au dossier de l’intéressé et dont il lui remet retourner contre ses codébiteurs.
une copie. Il transmet lesdits objets à l’officier
du Ministère public en même temps que ses Section 6 :
procès-verbaux. Des mandats de justice

Article 112 : Article 114 :


Lorsque, en raison de l’infraction commise, il Les officiers et agents de police judiciaire
y a une personne lésée par l’infraction, l’offi- peuvent être chargés de l’exécution des man-
cier de police judiciaire ne peut proposer au dats de justice. Les mandats sont exécutoires
suspect le paiement d’une amende transac- sur toute l’étendue du territoire de la Répu-
tionnelle qu’après que le suspect a accepté de blique.
verser à cette personne les dommages-intérêts
que l’officier de police judiciaire détermine.
§1er Des mandats de comparution,
Si cette personne refuse de les recevoir, l’auteur d’amener ou d’arrêt provisoire
de l’infraction peut être autorisé à en consigner
le montant auprès d’un comptable du Trésor Article 115 :
ou au greffe de la juridiction compétente.
Au cours de l’instruction préliminaire, l’officier
Toutefois, l’invitation à consigner les dom- du Ministère public peut décerner mandat de
mages-intérêts n’a pas lieu si le refus de la comparution, d’amener ou d’arrêt provisoire.
partie lésée est motivé par sa volonté de ne
En cas d’infraction flagrante passible de six
percevoir aucune indemnité pour l’infraction
mois au moins de servitude pénale, l’officier
commise.
de police judiciaire saisi peut décerner mandat
Le comptable du Trésor ou le greffier auprès d’amener. En aucun autre cas, les officiers de
duquel la somme a été consignée délivre à l’in- police judiciaire ne peuvent décerner de man-
téressé une quittance comportant la mention dat.
«consignation de dommages-intérêts»,
Le mandat de comparution a pour objet de
L’officier de police judiciaire dresse du tout mettre une personne en demeure de se pré-
procès-verbal. Il y mentionne les références de senter devant l’officier du Ministère public à la
la quittance de consignation et laisse celle-ci date et à l’heure indiquées par ce mandat. Il est
entre les mains de celui qui a effectué la consi- valable jusqu’à la date et à l’heure indiquées.
gnation.
Le mandat d’amener est l’ordre donné à la force
publique par celui qui l’a délivré de conduire
Article 113 :
immédiatement devant lui la personne qui y est
Lorsque dans les poursuites exercées à propos désignée. S’il a été décerné par un officier du
d’une même infraction, il ya plusieurs auteurs Ministère public, il est valable pour trois mois.
et des coauteurs ou des complices, l’officier de
296

S’il l’a été par un officier de police judiciaire, sa portée dans une localité située dans le ressort
validité est limitée à deux mois. d’un autre parquet de grande instance, l’officier
Le mandat d’arrêt provisoire est l’ordre donné ou l’agent de police judiciaire en avise aussitôt
par l’officier du Ministère public au gardien de le magistrat qui l’a décerné et se conforme à
la maison d’arrêt de recevoir et détenir la per- ses ordres.
sonne qui en est l’objet et à la force publique
de l’y conduire. Article 119 :
Si la personne recherchée en vertu d’un man-
Article 116 : dat d’amener est trouvée dans le ressort d’un
autre parquet de grande instance, elle est
Les mandats de comparution sont remis pour
conduite aussitôt devant l’officier du Ministère
exécution en double exemplaire. Lorsqu’ils public le plus proche.
sont chargés de notifier un tel mandat, les offi-
ciers et agents de police judiciaire en délivrent Si la personne recherchée en vertu d’un man-
une copie à l’intéressé et retournent l’original dat d’amener ne peut être découverte ni à son
au magistrat mandant. domicile ni en aucun autre lieu, le mandat est
présenté au chef de collectivité ou de localité
Ils inscrivent sur ledit original ainsi que sur la du dernier domicile de la personne intéressée
copie le lieu, la date et l’heure de la notifica- qui y appose son visa. Il est aussitôt renvoyé au
tion et les font signer par l’intéressé. Ils peuvent magistrat mandant accompagné du procès-ver-
aussi dresser procès-verbal de la notification bal de recherches infructueuses, lequel contien-
s’il y a lieu. Si l’intéressé ne veut ou ne peut le dra tous renseignements utiles à la poursuite
recevoir ou le signer, mention en est portée sur des recherches. Ce magistrat procédera aussi-
le mandat. tôt à la diffusion dudit mandat dans toutes les
localités où la personne peut être trouvée.
Article 117 :
Les officiers et agents de police judiciaire char- Article 120 :
gés de l’exécution d’un mandat se rendent au Pour l’exécution d’un mandat d’amener, les offi-
domicile de la personne recherchée. ciers de police judiciaire qui en sont chargés
peuvent pénétrer dans le domicile de la per-
Ils se renseignent aux fins de savoir si la per-
sonne recherchée et procéder à une perqui-
sonne est présente en ce lieu et lui notifient
sition aux fins de l’appréhender ou de trouver
aussitôt le mandat. Si elle n’est pas présente et
les indices permettant de déterminer le lieu de
s’il s’agit d’un mandat de comparution et qu’il sa retraite.
soit établi que la personne visée y réside tou-
jours et y reviendra avant l’expiration du man- La perquisition est effectuée en présence des
dat, ils en laissent copie à un de ses parents, parents de l’intéressé ou de deux proches voi-
domestiques ou voisins et en font mention sur sins. Il en est dressé procès-verbal par l’officier
ladite copie ainsi que sur l’original qu’ils re- de police judiciaire en présence des témoins
qui signent ce document avec lui. S’ils ne savent
tournent aussitôt à l’officier du Ministère public
ou ne veulent signer, mention en est portée sur
qui l’a décerné. S’il s’agit d’un mandat d’amener,
le procès-verbal.
ils se renseignent sur le lieu où cette personne
peut être trouvée et s’y rendent aussitôt s’ils le
§2 Des mandats de prise de corps
jugent à propos.
Article 121 :
Article 118 :
Les mandats de prise de corps décernés en ver-
Si la personne recherchée en vertu d’un man- tu de l’exécution d’une condamnation à mort, à
dat de comparution ou d’amener s’est trans- la servitude pénale ou aux travaux forcés sont
297

exécutés dans les mêmes formes que les man- de toutes opérations auxquelles ils procèdent,
dats d’amener. L’intéressé est conduit aussitôt ainsi que de toutes auditions ou dépositions
par-devant l’officier du Ministère public man- qu’ils reçoivent pour toute infraction qu’ils ont
dant, lequel, après avoir établi à son encontre mission de constater.
une réquisition à fin d’emprisonnement, le fera
acheminer à l’établissement pénitentiaire. Article 126 :
Les officiers de police judiciaire énoncent leurs
Article 122 : noms, post-noms, leur fonction principale ainsi
Les mandats de prise de corps décernés pour que leur qualité d’officiers de police judiciaire
l’exécution d’une contrainte par corps sont en tête de tous les procès-verbaux qu’ils éta-
exécutés dans la même forme que les mandats blissent en matière de police judiciaire.
de prise de corps ordinaires.
Ils indiquent en outre, le lieu où ils instrumen-
Sauf opposition recevable au jugement, les tent, leur numéro d’identification et l’étendue
contraignables sont soit conduits à la prison, de leur compétence matérielle.
soit, s’ils le demandent, devant un comptable
d’État ou au greffe pour s’acquitter des sommes Tout procès-verbal se termine par le serment
auxquelles ils auront été condamnés. suivant: «Je jure que le présent procès-verbal
est sincère,»
Article 123 :
Article 127 :
La contrainte par corps ne peut être exécu-
tée simultanément contre le mari et la femme, Le procès-verbal est établi d’un seul tenant
même pour des dettes différentes. Elle doit sans blanc ni interligne. Les ratures et renvois
être différée lorsqu’elle est dirigée contre une sont numérotés et approuvés par l’officier de
femme enceinte proche de la délivrance. Elle police judiciaire et le comparant. Si ce dernier
peut l’être aussi lorsque des considérations ne peut ou ne sait écrire, mention en est por-
d’humanité paraissent s’opposer à son exécu- tée au procès-verbal.
tion. Rapport en est fait aussitôt à l’officier du
Ministère public pour recevoir ses instructions. Article 128 :
Lorsque, au cours d’une même enquête, l’offi-
Article 124 : cier de police judiciaire effectue plusieurs opé-
Pour l’exécution des mandats, les officiers et rations distinctes, il peut les relater dans un seul
agents de police judiciaire peuvent, s’il y a lieu, et même procès-verbal, à condition d’indiquer
solliciter le concours de l’officier du Ministère pour chacune d’elles la date et le lieu où elle
public de tout contingent de la force publique se déroule ainsi que les personnes qui y sont
qui leur paraît nécessaire pour en garantir entendues ou y participent. Chaque partie de
l’exécution. ce procès-verbal se terminera par la signature
des comparants précédée des mentions rela-
CHAPITRE III : tives à l’approbation de leur contenu et celles
DES PROCÈS-VERBAUX des ratures et renvois s’il y a lieu.
Toutefois, lorsqu’ils agissent sur commission
Section Ire : rogatoire ou réquisition d’information, les offi-
De la rédaction des procès-verbaux ciers de police judiciaire doivent établir un pro-
cès-verbal séparé pour chaque opération qu’ils
Article 125 : effectuent
Les officiers de police judiciaire ont l’obliga-
tion de dresser sur-le-champ procès-verbal
298

Article 129 : L’intéressé appose sa signature à la fin de cette


Lorsque plusieurs officiers de police judiciaire déclaration. Ensuite de quoi l’officier de police
concourent à une même enquête, le procès- judiciaire inscrit la formule du serment prévu à
verbal doit faire apparaître pour chacune des l’article 121 et y appose sa signature.
opérations le nom et les qualités de l’officier
de police judiciaire qui l’a personnellement Article 133 :
accomplie ainsi que sa signature précédée du Lorsque le procès-verbal comporte plusieurs
serment prévu à l’article 126. feuillets, l’officier de police judiciaire et le
comparant apposent leurs paraphes au bas de
Article 130 : chaque feuillet. Ceux-ci sont numérotés.
Lorsqu’une ou plusieurs personnes concourent
à une enquête en qualité de plaignant, de dé- Article 134 :
nonciateur, de témoin ou de suspect, leur iden- Si dans la cause il a été fait appel au ministère
tité complète doit être établie en tête du rap- d’un interprète, son identité est établie en dé-
port des opérations auxquelles chacune d’elles but du procès-verbal et il est invité à signer ce
aura concouru. dernier avec l’officier de police judiciaire et le
Avant la clôture du procès-verbal, celui-ci doit comparant.
être présenté pour lecture au comparant, à
moins qu’il ne sache lire, auquel cas mention en Section 2 :
est faite et lecture lui est faite par l’officier de Transmission des procès-verbaux
police judiciaire.
Article 135 :
Article 131 : À moins que la loi n’en dispose autrement, les
Lorsque lecture du procès-verbal a été faite, procès-verbaux sont obligatoirement transmis
l’officier de police judiciaire interpelle le com- au procureur de la République ou son repré-
parant aux fins de savoir s’il persiste dans ses sentant au parquet de grande instance dans
déclarations et n’a rien à y ajouter ou retran- le ressort duquel l’officier de police judiciaire
cher. Si aucune remarque n’est faite, l’officier exerce ses activités.
de police judiciaire porte la mention suivante
au bas de la déclaration du comparant: «Lec- Article 136 :
ture faite de la déclaration ci-dessus, j’y per- Les procès-verbaux doivent être transmis im-
siste et n’ai rien à y changer, à y ajouter ou à y médiatement ou au plus tard dans les huit jours
retrancher). La déclaration est alors signée par qui suivent la clôture des opérations par l’offi-
le comparant. cier de police judiciaire.
Ceux dans les causes desquelles se trouve une
Article 132 :
personne arrêtée ou gardée à vue sont obliga-
Si le comparant croit devoir apporter des rec- toirement transmis en même temps que cette
tifications, précisions ou compléments à l’effet personne et au plus tard à l’expiration du délai
de traduire plus fidèlement sa pensée, l’officier de garde à vue prévu à l’article 73.
de police judiciaire enregistre ces observations
qui sont lues par le comparant puis complétées Les objets saisis sont dans le même temps mis
par la mention et la signature prévues à l’article à la disposition du procureur de la République.
précédent.
Les rectifications, précisions ou compléments Article 137 :
sont introduits par la mention suivante: «Lec- Les expéditions des procès-verbaux destinées à
ture faite de la déclaration ci-dessus, je désire l’autorité judiciaire sont obligatoirement trans-
y apporter les rectifications (ou précisions ou mises en double exemplaire, signé chacun par
compléments) suivantes » l’officier de police judiciaire et le comparant.
299

Lorsque, en raison des circonstances, il n’a été Ces registres doivent être présentés à toute
établi qu’un seul exemplaire, le second exem- réquisition des autorités judiciaires.
plaire sera établi par transcription de l’original
et certifié conforme par les soins de son rédac- CHAPITRE IV:
teur. DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES

Section 3 : Article 142 :


De l’enregistrement des procès- Par mesure transitoire, la disposition prévue à
verbaux et autres actes des officiers l’article 19 ci-dessus ne sera d’application qu’à
de police judiciaire la date qui sera déterminée par arrêté du pré-
sident du Conseil judiciaire, Procureur général
Article 138 : de la République.
Tout procès-verbal établi par un officier de
police judiciaire doit être enregistré aussitôt Article 143 :
dans un registre individuel et dans un registre
L’ordonnance n° 68-449 du 2 décembre 1968
général des officiers de police judiciaire.
portant contrôle des activités des officiers de
police judiciaire est abrogée.
Article 139 :
Toutes arrestations et gardes à vue décidées Article 144 :
par un officier de police judiciaire sont men-
Le président du Conseil judiciaire, Procureur
tionnées dans le registre de l’officier de police
général de la République, est chargé de l’exé-
judiciaire ainsi que dans un registre de garde à
cution de la présente ordonnance qui entre en
vue tenu au lieu où s’effectue habituellement
vigueur à la date de sa signature.
cette mesure.
Ce registre mentionne l’heure du début et de
la fin de la mesure, ainsi que l’identité de la per- ARRÊTÉ N° 247/78 DU 14
sonne gardée à vue et la désignation des faits DÉCEMBRE 1978 PORTANT
dont il est suspect. MESURE D’EXÉCUTION DE
L’ORDONNANCE 78-289 DU
Article 140 : 3 JUILLET 1978 RELATIVE À
Les objets saisis sont de même repris dans un L’EXERCICE DES ATTRIBUTIONS
registre des objets saisis tenu au local où sont D’OFFICIER ET AGENT DE
habituellement entreposés ces objets. POLICE JUDICIAIRE PRÈS
Chaque objet porte une étiquette reprenant le LES JURIDICTIONS DE DROIT
nom de son propriétaire ou détenteur, la date COMMUN (Ministère de la Justice)
et le numéro du procès-verbal de saisie et ce-
lui de son enregistrement dans le registre des Cet arrêté n’a pas fait l’objet d’une publication au
objets saisis. journal officiel.

Article 141 : Article 1er :


Un arrêté du président du Conseil judiciaire, Les demandes d’habilitation et de prestation de
Procureur général de la République détermine- serment prévues à l’article 9 de l’ordonnance
ra le nombre et le modèle des registres devant n° 78-289 du 3 juillet 1978 seront accompa-
être tenus par les officiers de police judiciaire. gnées, pour chaque officier de police judiciaire:
300

• d’une fiche de renseignements conforme rieur de la magistrature siégeant au niveau de


au modèle repris à l’annexe 1 du présent cette juridiction.
arrêté;
• de trois photographies format passeport; Article 4 :
• de la copie certifiée conforme de l’acte de Le dossier individuel de chaque officier de po-
nomination en qualité d’officier de police lice judiciaire comprendra 5 fardes contenant
judiciaire ou à une fonction à laquelle la respectivement:
qualité d’officier de police judiciaire est • Pour la 1ère farde intitulée «Renseignements
attachée par la loi, à moins que cet acte ait généraux», les documents relatifs à l’iden-
été publié au journal officiel auquel cas il tité de l’officier de police judiciaire et aux
en sera donné les références de publication actes législatifs et réglementaires relatifs à
dans la fiche de renseignements; ses attributions.
• de la copie certifiée conforme de la déci- • Pour la 2ème farde intitulée «Habilitation
sion d’affectation dans le ressort du tribu- et serment», tous les documents relatifs à
nal de grande instance dans lequel l’officier l’habilitation et à la prestation de serment.
de police judiciaire est appelé à exercer ses
• Pour la 3ème farde intitulée «Signalement»
attributions;
les documents relatifs aux signalements
• de toute pièce ou document jugé utile à la successifs.
décision du Procureur de la République.
• Pour la 4ème farde intitulée «Discipline» les
Article 2 : documents relatifs aux actions disciplinaires
et judiciaires intentée contre l’officier de
Les cartes d’officier de police judiciaire pré- police judiciaire ainsi que toute plainte ou
vues aux articles 8 et suivants de l’ordonnance dénonciation à sa charge qu’elles aient été
susvisée sont conformes au modèle repris à classées sans suite ou non.
l’annexe Il du présent arrêté.
• Pour la Se farde intitulée «Divers» tous
Le numéro d’identification comprendront une autres renseignements et correspondances
série de 4 chiffres suivis de la date de leur attri- pouvant intéresser l’officier de police judi-
bution et terminés par l’indicatif en abrégé du ciaire.
nom du tribunal de grande instance et s’il y a
lieu des autres tribunaux de grande instance Chaque pièce du dossier sera établie en double
dans les ressorts desquels l’officier de police exemplaire. Les pièces sont numérotées et
judiciaire est habilité à exercer ses attributions. classées au fur et à mesure de leur réception.
Si l’habilitation est valable pour toute la Répu- Elles sont reprises sur un inventaire inscrit en
blique, le numéro sera terminé par la lettre R. deuxième page de la couverture du dossier.
Le numéro d’identification sera conforme au
Article 5 :
modèle ci-dessous.
Le signalement prévu à l’article 20 de l’ordon-
N° d’ordre Jour Mois Année Sigle du TG.I. ou R. nance susvisée sera établi sur un bulletin de
0001 01 0 1978 KIN. signalement conforme au modèle repris à l’an-
nexe III du présent arrêté.
Article 3 : Les appréciations seront faites pour chaque
La commission de recours prévue à l’article poste au moyen d’un chiffre choisi entre 0 et
15 de l’ordonnance susvisée sera composée 10. L’appréciation générale sera résumée par
des magistrats du parquet général près la cour une cote choisie entre médiocre, bon, très bon,
d’appel choisis sur la liste de ceux qui sont ad- élite, suivant que l’officier de police judiciaire
mis chaque année à composer le conseil supé- aura obtenu un total de moins de 20 points,
301

de 20 à 30 points, 30 à 40 points ou de 40 à (Annexes non reproduites)


50 points.
ORDONNANCE DU
Article 6 : GOUVERNEUR GÉNÉRAL
Le contenu du registre individuel de chaque DU 29 MARS 1927 RELATIVE
officier de police judiciaire prévu à l’article 138 AUX OFFICIERS DE POLICE
de l’ordonnance susvisée sera conforme au JUDICIAIRE - DÉCRET DU 26
modèle repris à l’annexe IV du présent arrêté. JUILLET 1910 (B.A.C., 1910, p.132)

Article 7 : Article 1er :


Le contenu du registre général d’officier de po- Les fonctionnaires attachés à la direction géné-
lice judiciaire prévu à l’article 138 de l’ordon- rale et aux services des affaires économiques,
nance susvisée sera conforme au modèle repris les médecins et les vétérinaires sont plus spé-
à l’annexe V du présent arrêté. cialement chargés de la police des denrées ali-
mentaires, au sens de l’article 7 du décret du
Article 8 : 26 juillet 1910.
Le contenu du registre des arrestations et
Article 2 :
garde à vues prévu à l’article 139 de l’ordon-
nance susvisée sera conforme au modèle repris Leur compétence territoriale s’étend à tout le
à l’annexe VI du présent arrêté. territoire de la Colonie.

Article 9 : ARRÊTÉ N° 129 DU 22 AOÛT


Le contenu du registre des objets saisis prévu 1984 PORTANT CRÉATION
à l’article 140 de l’ordonnance susvisée sera D’UNE COMMISSION MIXTE DE
conforme au modèle repris à l’annexe VII du CONTRÔLE DES ACTIVITÉS DES
présent arrêté.
OFFICIERS DE POLICE JUDICIAIRE
PRÈS LES JURIDICTIONS DE
Article 10 :
DROIT COMMUN (J.O.Z., n° 4, du 15 février
La date d’entrée en vigueur de la disposition 1985, p. 15)
prévue à l’article 19 de l’ordonnance susvisée
est fixée au 1 er avril 1979.
Article 1er :
Article 11 : Il est créé, dans le ressort de chaque par-
Les procureurs généraux et procureurs de la quet de grande instance, une commission de
contrôle des activités des officiers de police
République sont chargés de l’exécution du pré-
judiciaire près les juridictions de droit commun
sent arrêté qui entre en vigueur à la date de sa
autres que les inspecteurs de police judiciaire
signature.
des parquets.
Elle est placée sous la direction du procureur
de la République.

Article 2 :
La commission comprend:
• un officier du Ministère public désigné par
le procureur de la République parmi ses
302

substituts et Premiers substituts, à tour de Article 6 :


rôle, suivant un roulement mensuel; Le Procureur général transmettra une copie
• un officier du Ministère public militaire du rapport au département de la Justice et une
désigné par l’auditeur militaire ayant pour autre au Procureur général de la République.
ressort le même que celui du parquet de
grande instance. « communiquera, de la même manière, les dé-
cisions prises par la commission statuant sur
Article 3 : les requêtes introduites par les officiers de
police judiciaire conformément à l’article 15 de
Une fois par mois, la commission descend dans
l’ordonnance 78-289 du 3 juillet 1978 précitée
les divers amigos et bureaux des officiers de
contre les décisions du procureur de la Répu-
police judiciaire pour y vérifier:
blique ordonnant la suspension de l’habilitation
• a tenue effective des registres prévus par ou le retrait de celle-ci.
les articles 138, 139 et 140 de l’ordonnance
78-289 susvisée; Article 7 :
• la régularité de la détention des personnes
Le présent arrêté entre en vigueur à la date de
arrêtées et impliquées dans les affaires pé-
sa signature.
nales;
• les procès-verbaux établis et leur trans-
mission régulière à l’officier du Ministère ORDONNANCE N° 11-173
public; DU 26 MARS 1959 NOMMANT
• les quittances, les sommes globales perçues, OFFICIERS DE POLICE
la comptabilisation des recettes et leur ver- JUDICIAIRE CERTAINS
sement effectif au Trésor. AGENTS DU SERVICE DE
L’AÉRONAUTIQUE (B.A., 1959, p. 1004)
Article 4 :
Chaque inspection donnera lieu à la rédaction Article 1er :
d’un rapport mentionnant toutes les consta- Les agents de la Direction de l’aéronautique
tations faites sur place, les directives données, désignés ci-après sont nommés officiers de
les manquements relevés et les propositions police judiciaire à compétence générale :
concrètes susceptibles d’apporter une amé-
– l’ingénieur-directeur, chef de service;
lioration au rendement des officiers de police
judiciaire. – l’ingénieur-directeur chargé de diriger les
2e et 3e sections;
Article 5 : – l’ingénieur chef de la 1re section;
Le procureur de la République qui reçoit ce – l’ingénieur sous-directeur, chef de la 2e sec-
rapport enverra, à la fin de chaque mois, une tion;
copie à l’autorité hiérarchique des officiers de – le sous-directeur de la 3e section;
police judiciaire concernés, une copie à l’audi- – l’ingénieur chef du 1er bureau de la 2e sec-
teur militaire ayant désigné le membre militaire tion;
de la commission de contrôle et trois copies au – les commandants d’aéroport chefs des 1er,
Procureur général près la cour d’appel. 2e et 3e bureaux de la 3e section;
Dans ses observations accompagnant chaque – le mécanicien principal du 2e bureau de la
copie du rapport, le procureur de la République 2e section.
signalera les mesures disciplinaires prises à l’en- Leur compétence territoriale s’étend sur tout
contre des officiers de police judiciaire dont le territoire du Congo belge.
des manquements auraient été constatés.
303

Article 2 : du 3 juillet 1978 relative à l’exercice des attri-


Les commandants d’aéroport et les comman- butions d’officier de police judiciaire près les
dants d’aéroport adjoints sont nommés offi- juridictions de droit commun confirme cette
ciers de police judiciaire à compétence géné- direction.
rale. Aux termes de l’article 3 de cette ordonnance,
Leur compétence territoriale s’étend sur la dans l’exercice de ses attributions, la police
province où ils exercent leurs fonctions. judiciaire est placée, dans le ressort de chaque
tribunal de grande instance sou la direction du
Article 3 : procureur de la République, dans le ressort de
chaque Cour d’appel, sous la direction du Pro-
Les agents désignés comme chefs d’aérodrome cureur général près la Cour d’appel, et à l’éche-
sont nommés officiers de police judiciaire à lon national sous la direction du Procureur
compétence générale. général de la République qui sera bientôt Pro-
Leur compétence territoriale s’étend sur l’aé- cureur général près la Cour de cassation. Les
rodrome où ils exercent leurs fonctions, sur officiers de police judiciaire ne peuvent exercer
ses dépendances et sur la zone qui l’entoure leurs fonctions ni se prévaloir de leur qualité
sur une profondeur de 50 kilomètres. que s’ils ont été habilités par le procureur de la
République du ressort et prêté serment devant
Article 4 : lui (article 7 de l’ordonnance précitée). L’habili-
Les agents désignés comme expert aéronau- tation peut être refusée, suspendue ou retirée
tique sont nommés officiers de police judiciaire. par décision motivée (articles 13 et 14 de la
même ordonnance).
Leur compétence matérielle est limitée à la re-
cherche et à la constatation des infractions aux Cette surveillance du ministère public sur les
dispositions concernant la navigation aérienne. officiers de police judiciaire est exercée par
tous les officiers du ministère public œuvrant
Leur compétence territoriale s’étend sur tout au sein de l’office. Il est rappelé au chef de l’of-
le territoire du Congo Belge. fice du parque qu’il doit tenir un dossier par
officier de police judiciaire et juge de police, et
dans lequel il consigne une copie des observa-
CIRCULAIRE N° 4/008/IM/ tions qui leur sont faites (articles 20 à 22 de
PGR/2011 RELATIVE À L’ACTION cette ordonnance).
DES OFFICIERS DE POLICE Il résulte de ces règles que les officiers de
JUDICIAIRE police judiciaire sont comme tels absolument
indépendant les uns vis-à-vis des autres, cor-
CHAPITRE Ier : respondent directement avec les officiers du
RAPPORTS DES OFFICIERS ministère public et n’ont d’instruction à rece-
DE POLICE JUDICIAIRE AVEC LE voir que du parquet quant à l’exercice de leur
PARQUET mission. Les remarques leur sont adressées à
personne.
Les officiers de police judiciaire, en vertu des
Certains officiers de police judiciaire s’abs-
codes de l’organisation et de la compétence ju-
tiennent pour des raisons diverses mais toutes
diciaires et de la procédure pénale, sont placés
sans pertinence, de saisir le parquet de faits in-
sous les ordres et la surveillance du Ministère
fractionnels dont ils ont connaissance. D’autres
public (article 6 de l’ordonnance-loi n° 82/020
n’apportent que peu de zèle à la recherche des
du 31 mars 1982 et art. 1 du décret du 6 août
infractions ou à l’exécution des devoirs de leur
1959). L’article 1 de l’ordonnance n° 78/289
charge. Les officiers de police judiciaire n’ont
304

aucun pouvoir de décision quant à la suite qui code pénal). Au moment de la rédaction de la
doit être réservée à tel fait infractionnel qui présente circulaire, l’assemblée nationale exa-
vient à leur connaissance, quelle qu’en soit la mine en deuxième lecture, la proposition de loi
gravité. Ils ont pour obligation en chaque cas portant criminalisation de la torture.
de procéder aux constatations qui s’imposent, Mais, il convient cependant de constater que
d’acter les dépositions utiles, de faires les inves-
dans certains cas, l’officier de police judiciaire
tigations nécessaires et de transmettre direc-
a le droit et le devoir d’user de la force. Il n’a
tement au parquet compétent les procès-ver-
aucune obligation de s’exposer aux coups d’un
baux qu’ils ont pour devoir d’établir (article 28
énergumène qu’il a le devoir de faire revenir à
de l’ordonnance). Cette règle est absolue pour
toutes les affaires dans lesquelles il appartient la raison ou d’empêcher de nuire aux autres.
au seul parquet de décider de la suite à donner. Mais ce droit se limite à l’exercice du droit de
légitime défense et au maintien de l’ordre.
Tout manquement à ces prescriptions devra
être immédiatement signalé à l’autorité disci- Il est arrivé que les officiers de police judiciaire
plinaire ; les procureurs de la République avi- des parquets ou que des fonctionnaires ou
seront le Procureur général en chaque cas des agents chargés accessoirement des fonctions
plaintes qu’eux-mêmes ou leurs substituts se- judiciaires se livraient à des brutalités ou les
raient amenés à formuler auprès des autorités toléraient. Cette façon d’agir est absolument à
administratives en ce domaine et des suites qui proscrire.
leur auront été réservées. Pour justifier cette interdiction, il suffirait de
Il va de soi que l’officier de police judiciaire peut, rappeler que les membres du personnel judi-
en transmettant ses procès-verbaux au magis- ciaire doivent donner l’exemple du respect de
trat du parquet, lui faire part des circonstances la loi. Le législateur a refusé l’établissement de
spéciales qui lui paraitraient devoir être prises peines corporelles et l’officier de police judi-
en considération dans la décision à prendre. ciaire n’a pas le droit de substituer sa volonté
Les magistrats du parquet apporteront dans à la sienne.
leurs communications avec les officiers de po- Ainsi, présumant la culpabilité d’un prévenu,
lice judiciaire, en même temps que la fermeté on le frappe pou obtenir des aveux, on pense
et la décision indispensables, le tact et la cour- contribuer à la découverte de la vérité et à la
toisie. Il a été donné de rencontrer parfois, dans répression. Or, l’hostilité et le parti pris de celui
les dossiers, des correspondances adressées à qui l’interroge ont ordinairement pour résultat
l’un ou l’autre officier de police judiciaire et de rendre l’inculpé méfiant, de lui enlever l’es-
conçues en une forme à ce point cassante, pour poir d’indulgence et d’empêcher ainsi les aveux
ne pas dire plus, qu’elles ne pouvaient qu’inu- qu’une procédure plus humaine aurait obtenus.
tilement indisposer leur destinataire. Le but à
atteindre est une franche et confiante collabo- De plus, l’aveu obtenu par la contrainte est sans
ration entre les officiers de police judiciaire et valeur probante. Plusieurs cas se sont produits
le parquet. où des prévenus ont été reconnus innocents
alors qu’ils avaient passé aux aveux complets
extorqués par brutalités ou menaces.
CHAPITRE II : L’aveu peut, d’ailleurs, toujours être rétracté, et
SÉVICES EXERCÉS PAR LES l’officier de police judiciaire qui aura mis tous
OFFICIERS DE POLICE JUDICIAIRE ses soins à l’arracher aura souvent négligé les
Toutes les violences à l’égard des personnes éléments beaucoup plus probants qu’une ins-
sont strictement interdites aux officiers de po- truction calme lui aurait permis de découvrir.
lice judiciaire. Elles s’analysent même en abus Ces exactions sont généralement injustes ; sous
d’autorité puni par la loi pénale (article 180 du l’empire de la colère, on n’écoute pas les expli-
305

cations du prévenu, on admet sans vérification La personne arrêtée sera conduite à l’endroit
les affirmations d’un plaignant qui, cependant, prescrit dans le mandat avec toute la bien-
peut tromper ou se tromper. Il en est de même veillance compatible avec les mesures imposées
pour les injures adressées aux prévenus ou par la nécessité d’assurer l’exécution du man-
témoins. dat et elle sera soignée au mieux des circons-
Certains individus sont extrêmement sensibles tances locales.
aux marques de mépris, ils en ressentent pro- L’arrestation peut se faire sans aucune condi-
fondément l’injustice ou l’impolitesse. Au point tion sur la voie publique ou dans les lieux
de vue judiciaire, traiter à priori de menteur le publics. L’arrestation de personnes dans l’inté-
prévenu ou le témoin qu’on interroge le fait rieur d’une habitation est soumise en outre,
réagir d’une façon défavorable à la découverte aux conditions suivantes :
de la vérité ; de même s’emporter quand une S’agit-il d’exécuter le mandat dans le domicile
déclaration ne parait pas claire et lancer au même de la personne à arrêter, l’exécuteur
comparant des épithètes violentes faisant allu- peut y pénétrer sans violences. Si la personne
sion à faiblesse d’esprit ne l’amènera pas à plus à arrêter refuse d’ouvrir la porte, l’exécuteur,
d’intelligence, mais au contraire empêcheront s’il est chef territorial du ressort dans lequel
définitivement l’interrogateur et l’interrogé de le mandat est exécuté ou magistrat du ressort,
s’entendre. pourra d’emblée faire forcer l’entrée du domi-
cile ; dans le cas contraire, il se fera assister
CHAPITRE III: du chef territorial ou du magistrat et, en atten-
EXÉCUTION DES MANDATS dant, le domicile sera gardé à vue. Dans tous
DE JUSTICE les cas où l’entrée du domicile serait refusée,
il y aurait lieu d’éviter autant que possible les
Les porteurs de mandats d’arrestation, doivent violences, les bris ou autres dégâts pour en réa-
prendre toutes les mesures pour procéder liser l’entrée.
autant que possible à leur exécution sans éveil-
ler l’attention des personnes qui n’y sont pas S’agit-il d’arrêter dans une habitation d’un tiers,
intéressées. l’exécuteur du mandat auquel l’entrée serait
refusée devra être muni d’un mandat du magis-
Ainsi, la personne à arrêter sera autant que trat mentionnant qu’il sera exécuté en tout lieu
possible interpellée au moment où il n’y aura où sera trouvé l’individu à arrêter.
pas de témoins. Elle sera invitée à accompa-
gner volontairement l’exécuteur du mandat. Il Les agents qui assisteront l’exécuteur du man-
sera laissé à la personne, objet du mandat, le dat seront l’objet de recommandations les plus
délai normal nécessaire pour prendre soin de sévères et d’une surveillance la plus active, de
ses affaires, éventuellement de trouver un gar- façon à empêcher qu’ils ne molestent la per-
dien de ses biens et prendre les autres mesures sonne arrêtée ni ceux qui l’entourent et qu’ils
nécessitées par son éloignement. L’exécuteur ne portent atteinte à leur propriété.
du mandat l’assistera par tous les moyens dans Le mandat d’amener est valable pour trois
cette tâche et assurera la garde de la personne mois s’il émane de l’officier du ministère public
arrêtée, soit pendant ses apprêts, soit pendant et pour deux mois s’il émane de l’officier de
son transport. Le porteur du mandat n’appré- police judiciaire. Il peut être renouvelé dans le
hendera la personne arrêtée que dans l’hypo- premier cas.
thèse où quelque danger de fuite serait raison-
nablement à craindre. L’emploi de la force, et
notamment des menottes, ne se justifiera qu’en
cas de nécessité.
306

CHAPITRE IV: Il se comprend que si, au lieu de mettre en


AMENDE TRANSACTIONNELLE branle l’appareil judiciaire, on a recours à
OU FORFAITAIRE (articles 9 et 11 du l’amende forfaitaire, on soulage les juges de
Code de procédure pénale) cette besogne. Du même coût, on évite l’incar-
cération de nombreux individus dont l’entre-
En établissant cette procédure, le législateur tien coûte à l’Etat, on réalise incontestablement
veut d’abord désencombrer les tribunaux, en- une économie que les circonstances actuelles
suite éviter aux justiciables des ennuis et des rendent encore plus souhaitables.
frais hors de proportion avec la gravité de l’in-
Pour que ces buts soient réalisés et ces avan-
fraction commise, enfin, diminuer les charges
tages atteints, il importe que l’application du
publiques. Il va de soi que si le contrevenant
système de l’amende forfaitaire procède d’une
accepte, lorsqu’il est pris sur le fait, de ver-
ligne de conduite aussi uniforme que possible
ser l’amende qui lui est proposée, le tribunal
et soit l’objet d’un contrôle très strict de la
n’est pas mis en mouvement. Le processus de
la procédure s’écoule alors selon le système part des officiers du ministère public.
suivant : l’officier de police judiciaire dresse un L’officier de police judiciaire peut proposer une
procès-verbal des faits, il recueille au besoin amende transactionnelle et les dommages-in-
les éléments de preuve qui les établissent et térêts au contrevenant pour toute affaire re-
adresse le tout à l’officier du ministère public levant de sa compétence s’il estime que telle
en l’informant qu’il a proposé au contrevenant, serait la décision des tribunaux. Aux termes de
pour mettre fin aux poursuites, une amende de l’article 11 alinéa 2 du décret du 6 août 1959,
tel montant, par application de tel texte, relatif lorsque les officiers du ministère public font
aux faits incriminés et que le contrevenant a application de l’article 9, l’action publique n’est
accepté de payer et a effectivement payé dans éteinte que si le magistrat sous l’autorité du-
le délai imparti (voir article 9 du 6 août 1959). quel ils exercent leurs fonctions ne décide pas
Si l’application du texte aux faits est légitime de la poursuite.
et si l’amende est juste et équitable et accep- Les officiers du ministère public veilleront en
tée par l’officier du ministère public, l’affaire tout premier lieu à ce que, dans leur ressort, il
est terminée et la somme prise définitivement
se crée une certaine jurisprudence en matière
en recette. Sinon, l’officier du ministère public
d’application de l’amende transactionnelle, de
corrigera par des observations appropriées ce
façon à maintenir une vraie égalité des justi-
que l’application de la législation aurait d’illégal
ciables devant la répression.
ou d’inopportun, en certains cas particuliers,
fera restituer l’amende et exercera l’action De même, les officiers du ministère public
publique, s’il l’estime opportun. devront réagir contre la tendance qu’aurait tel
L’amende transactionnelle est appelée ensuite, officier de police judiciaire à inviter des per-
à éviter aux justiciables lorsqu’il s’agit de sonnes à payer une amende forfaitaire pour des
simples infractions, les ennuis que le système fais qui n’ont aucun caractère infractionnel ou
de répression peut leur causer. La justice, ainsi pour des faits infractionnels tellement anodins
appliquée, coûte moins cher au contrevenant, qu’ils ne donneraient normalement pas lieu à
puisqu’en acceptant de payer l’amende, celui- des poursuites judiciaires. La plupart du temps,
ci évite la condamnation aux frais d’instruction. il sera fait application du système de l’amende
On lui évite également la menace d’une éven- transactionnelle à l’égard des infractions mi-
tuelle condamnation à la servitude pénale et les neures.
inconvénients que son séjour en prison peut Par ailleurs, il est indispensable que l’officier de
avoir pour lui-même, à cause de la promiscuité police judiciaire fasse comprendre au justiciable
avec les détenus moins intéressants et pour sa qu’il n’est pas obligé de payer l’amende, mais
famille, pendant qu’il est absent.
307

qu’il risque, dans le cas où il n’accepterait pas tenus d’obéir à ces réquisitions et d’assurer, s’il
de la payer, d’être poursuivi devant les tribu- y a lieu, pour leur exécution, le concours des
naux répressifs où, par contre, il aura l’occasion fonctionnaires et agents sous leurs ordres.
d’exposer à nouveau ses moyens de défense.
L’attention des officiers du ministère public et Article 19 :
officiers de police judiciaire est attiré sur l’uti- Les officiers de police judiciaire ou du ministère
lité de fixer un délai de paiement de l’amende public, avant d’interpeller ou de poursuivre les
transactionnelle proposée, afin qu’il n’y ait au- fonctionnaires de la Direction générale de mi-
cune doute quant au refus du prévenu de payer gration revêtus au moins du grade de chef de
l’amende en question et que les poursuites division pour les actes accomplis dans l’exer-
puissent être intentées sans qu’il faille encore cice de leurs fonctions, doivent requérir l’avis
les retarder par un échange de correspondance obligatoire du directeur général de migration.
souvent inutile. Les officiers de police judiciaire ou du minis-
tère public, avant d’interpeller ou de pour-
Le Procureur Général de la République, suivre les fonctionnaires de la Direction géné-
rale de migration visés à l’alinéa 1er ci-dessus
Flory KABANGE NUMBI pour des actes n’ayant pas trait à l’exercice de
leurs fonctions, doivent en informer le direc-
teur général de migration.
DÉCRET-LOI N° 002-2003
DU 11 JANVIER 2003 PORTANT DÉCRET-LOI N° 003-2003
CRÉATION ET ORGANISATION DU 11 JANVIER 2003 PORTANT
DE LA DIRECTION GÉNÉRALE CRÉATION ET ORGANISATION
DE MIGRATION (DGM) DE L’AGENCE NATIONALE DE
[...] RENSEIGNEMENTS (ANR)
[...]
Article 17 :
Les agents et fonctionnaires de la Direction Article 22 :
générale de migration ayant au moins le grade
Les agents et fonctionnaires de l’Agence natio-
d’inspecteur adjoint sont officiers de police
nale de renseignements ayant le grade inférieur
judiciaire à compétence générale. Leur compé-
à celui de l’inspecteur adjoint sont agents de
tence s’étend sur toute l’étendue du territoire
police judiciaire. Les agents et fonctionnaires de
national. Ils sont placés sous les ordres et la
l’Agence nationale de renseignements ayant au
surveillance du directeur général de migration.
moins le grade d’inspecteur adjoint sont offi-
Ils transmettent immédiatement leurs procès- ciers de police judiciaire à compétence géné-
verbaux au directeur général de migration qui rale. Leur compétence s’étend sur toute l’éten-
les envoie à l’officier du ministère public près due du territoire national.
les juridictions civiles ou militaires selon le cas.
Article 23 :
Article 18 : Les officiers de police judiciaire de l’Agence na-
Les officiers de police judiciaire de la Direction tionale de renseignements sont, dans l’exercice
générale de migration ont le droit de requérir, des fonctions attachées à cette qualité, placés
dans l’exercice de leur fonction, l’assistance de sous les ordres et la surveillance exclusifs de
la force publique et celle des autres officiers l’administrateur général et accomplissent leurs
de police judiciaire, conformément aux lois et missions de police judiciaire dans le respect des
règlements. Ces fonctionnaires et agents sont lois et règlements. Ils transmettent immédiate-
308

ment leurs procès-verbaux à l’administrateur avec loyauté et intégrité les fonctions qui me sont
général qui les envoie à l’officier du ministère confiées et à lutter contre la fraude accisienne sous
public près les juridictions civiles ou militaires toutes ses formes ».
selon le cas.
[...]
Article 24 :
Les membres du personnel de l’Agence natio- CHAPITRE 2 :
nale des renseignements visés à l’article 22 DE LA RECHERCHE DES
ont droit de requérir, dans l’exercice de leurs INFRACTIONS ET DU DROIT DE
fonctions d’officier de police judiciaire, l’assis- VISITE
tance de la force publique et de celle des autres
officiers de police judiciaire, conformément aux Article 25 :
lois et règlements. Ces fonctionnaires et agents
1. Tous les agents des accises peuvent re-
sont tenus d’obéir à ces réquisitions et d’assu-
chercher les infractions à la législation des
rer, s’il y a lieu, pour leur exécution, le concours
accises.
des fonctionnaires et agents sous leurs ordres.
2. A ce titre, ils sont compétents pour exer-
cer le contrôle et la surveillance des fa-
Article 25 :
briques, dépôts, transports et commerces
Les officiers de police judiciaire ou du minis- de produits soumis aux droits.
tère public, avant d’interpeller ou de pour-
suivre les agents et fonctionnaires de l’Agence Article 26 :
nationale de renseignements pour les actes 1. Pour la recherche et la constatation des
accomplis dans l’exercice de leurs fonctions,
infractions à la législation des accises,
doivent demander l’avis préalable de l’adminis-
les agents des accises visés à l’article 21
trateur général. Les officiers de police judiciaire
ci-dessus ont accès aux installations du
ou du ministère public, avant d’interpeller ou
de poursuivre les fonctionnaires de l’Agence fabricant, ainsi qu’aux bâtiments, magasins,
nationale de renseignements pour les actes dépôts et tous autres locaux servant à la
n’ayant pas trait à l’exercice de leurs fonctions, fabrication, à la production ou au stockage
doivent en informer l’administrateur général. des produits soumis aux droits. Ils peuvent
y procéder à toutes les constations et véri-
[...] fications qu’ils jugent nécessaires.
2. L’accès aux lieux visés au point 1 ci-des-
ORDONNANCE-LOI N° 007/2012 sus a lieu entre 5 heures et 21 heures ou,
DU 21 SEPTEMBRE 2012 en dehors de ces heures, lorsque l’accès
PORTANT CODE DES ACCISES au public est autorisé, ou lorsque sont en
cours des activités de fabrication, de pro-
(J.O. RDC, n° spécial, 18 octobre 2012, pp. 5-34)
duction, de conditionnement, de transport,
de manutention, d’entreposage ou de com-
[...]
mercialisation. En dehors de ces condi-
tions, l’Officier du Ministère Public est
Article 20 :
préalablement informé et peut s’y opposer.
Avant leur entrée en fonction, les agents des
3. Pour les mêmes fins, les agents des accises
accises ayant qualité d’officier de police judi-
ont accès aux moyens de transport à usage
ciaire doivent prêter, devant le Procureur de la
professionnel et à leur changement.
République du ressort, le serment ci-après :
« Moi, ….. je jure obéissance à la Constitution et
aux lois de la République. Je m’engage à remplir
309

Article 27 : Article 32 :
1. Lors de leurs visites aux établissements de 1. La visite ne peut être commencée avant 5
fabrication, les agents des accises devront heures ni après 21 heures. Elle est effec-
être mis à même de recenser les quanti- tuée en présence de l’occupant des lieux
tés de matières premières et de produits ou de son représentant. En cas d’impossibi-
fabriqués qui se trouvent dans l’usine. lité, les agents des accises requièrent deux
2. Ils ont également le droit de prélever, pour témoins choisis en dehors des personnes
analyse, des échantillons de matières pre- relevant de l’autorité de l’administration.
mières et de produits obtenus. Les rensei- 2. Les agents des accises mentionnés ci-des-
gnements du compte des produits fabri- sus, l’occupant des lieux ou son repré-
qués doivent correspondre exactement sentant et, le cas échéant, l’Officier du
avec ceux figurant dans la comptabilité du Ministère Public et les témoins peuvent
fabricant. seuls prendre connaissance des pièces et
3. Les quantités prélevées au titre d’échan- documents avant leur saisie. Le représen-
tillon doivent être limitées au besoin tant de l’occupant ou les témoins requis
d’analyse. par l’agent des accises doivent, sous peine
de poursuites pénales, veiller au caractère
Article 28 : confidentiel des documents saisis et des
informations dont ils ont eu connaissance.
Ils peuvent également pénétrer en tout temps
dans les installations des opérateurs des télé- Article 33:
communications. Ils ont libre accès à tout mo-
ment au switch, aux serveurs et autres équipe- Les agents des accises peuvent exiger de toute
ments et plates-formes. personne physique ou morale directement ou
indirectement intéressée aux opérations visées
Article 29 : par le présent Code, y compris les entreprises
Les agents des accises peuvent se faire pro- de transports et les concessionnaires d’entre-
duire les registres comptables du fabricant ou pôts, la communication des papiers et docu-
de l’opérateur des télécommunications, les fac- ments de toute nature relatif aux opérations
tures et tous les documents nécessaires pour susdites, et saisir ceux de ces documents qui
permettre un contrôle efficace. seraient propres à faciliter l’accomplissement
de leur tâche.
Article 30 :
[...]
Hormis les cas de flagrant délit ou lorsque
la poursuite n’a pas été interrompue depuis TITRE VII :
le lieu de la commission de l’infraction, toute
DU CONTENTIEUX
visite au domicile privé doit être autorisée par
l’Officier du Ministère Public. Cette autorisa- EN MATIÈRE D’ACCISES
tion est accordée par écrit, et indique l’adresse
ou l’emplacement des lieux à visiter. CHAPITRE 1er :
DES GÉNÉRALITÉS
Article 31 :
[...]
L’Officier du Ministère Public peut se rendre
dans les locaux pendant la visite. Article 81
A tout moment, il peut décider la suspension 1. Constitue une infraction en matière d’ac-
ou l’arrêt de la visite. Dans ce cas, sa décision cises, toute violation de la législation des
est notifiée verbalement et sur place au mo-
accises qui est passible d’une peine prévue
ment de la visite à l’occupant des lieux ou à son
par le présent Code ou par les dispositions
représentant.
310

légales ou réglementaires édictées pour qui en sont auteurs présumés, ainsi que les
son application. produits et le cas échéant, les moyens de
2. Est punie de la même peine que l’infraction transport saisis.
consommée, toute tentative de violation
de la législation des accises. Article 85 :
3. Sont constatées, poursuivies et réprimées 1. Si l’auteur présumé de l’infraction est pré-
conformément aux dispositions du pré- sent, le procès-verbal énonce qu’il lui en a
sent Code, toute tentative ou violation de été donné lecture et qu’il a été invité à le
la législation des accises. signer.
4. Sans préjudice des dispositions du point 2. Les procès-verbaux d’infraction en matière
3 ci-dessus, les infractions en matière d’accises se terminent par le serment écrit
d’accises à l’importation sont constatées, suivant : « je jure que le présent procès-verbal
poursuivies et réprimées conformément est sincère ».
aux dispositions du Code des douanes.
Article 86 :
Article 82 :
1. Les procès-verbaux d’infraction en matière
Sauf dispositions contraires du présent Code, d’accises sont établis d’un seul tenant, sans
les infractions en matière d’accises sont éta-
blanc, ni interligne ni surcharge. Les renvois
blies indépendamment de tout élément inten-
et apostilles ne peuvent être inscrits qu’en
tionnel.
marge sauf s’ils sont signés ou paraphés
par les verbalisateurs.
CHAPITRE 2 :
2. Les procès-verbaux ainsi établis sont
DE LA CONSTATATION
transmis, sans délai, au chef hiérarchique
DES INFRACTIONS EN MATIÈRE
dont les verbalisateurs, et une copie en
D’ACCISES
est remise aux auteurs présumés ou leur
Article 83 : est transmise par lettre recommandée à
la poste. Si les auteurs présumés refusent
1. Les agents des accises revêtus au moins
cette communication ou sont inconnus, la
du grade d’attaché de bureau de première
notification est faite à l’autorité adminis-
classe ont le pouvoir de constater les in-
trative du lieu où l’infraction a été consta-
fractions à la législation des accises.
tée.
2. Lorsque les officiers de police judiciaire
à compétence générale constatent des Article 87 :
infractions en matière d’accises, ils les si- 1. Ceux qui constatent une infraction en ma-
gnalent immédiatement à l’administration tière d’accises ont le droit de saisir tous les
des douanes et accises. objets passibles de confiscation, de retenir
tous les documents relatifs aux objets sai-
Article 84 :
sis et de procéder à la retenue préventive
1. Les infractions en matière d’accises doivent des moyens de transport et des produits
être relatées dans des procès-verbaux à litigieux non passibles de confiscation pour
rédiger sur-le-champ ou dans le plus bref garantir le paiement des droits d’accises
délai possible. dus ainsi que des amendes encourues.
2. Les procès-verbaux décrivent la nature 2. Ils ne peuvent procéder à l’arrestation
et les circonstances de ces infractions, le et à la saisie des auteurs présumés qu’en
temps et le lieu où elles ont été commises, cas d’infraction flagrante ou réputée telle
les preuves ou indices à la charge de ceux et pour autant que celle-ci soit passible
311

de servitude pénale. L’Officier du Minis- la valeur des produits d’accises et moyens


tère Public territorialement compétent de transport en cause. Toutefois, la mainle-
en est immédiatement informé. La durée vée des moyens de transport est accordée
de la détention des personnes saisies ne sans garantie au propriétaire de bonne foi,
peut excéder 48 heures, sauf prolongation lorsqu’il a conclu le contrat de transport,
d’une même durée autorisée par l’Officier de location ou de crédit-bail le liant à l’au-
du Ministère Public. Pendant la détention, teur de la profession, moyennant rembour-
l’Officier du Ministère Public peut se trans- sement des frais éventuellement engagés
porter sur les lieux pour vérifier les moda- par l’administration des douanes et accises
lités de détention et se faire communiquer pour assurer la garde et la conservation
les procès-verbaux et registres prévus des moyens de transport saisis.
à cet effet. S’il l’estime nécessaire, il peut
Article 89 :
désigner un médecin pour administrer, le
cas échéant, les soins appropriés. 1. Lorsque le saisi ne demande pas la main-
levée et/ou qu’il rejette l’offre faite par
Article 88 : l’administration des douanes et accises,
les produits d’accises d’une conservation
1. Pour autant que les circonstances le per-
difficile parce que susceptibles de se cor-
mettent, les produits d’accises et moyens
rompre ou de se déprécier rapidement,
de transport saisis sont conduits et dépo-
ainsi que ceux dont le stockage présente
sés au bureau de douane le plus proche
des inconvénients ou des difficultés à cause
du lieu de la saisie. Lorsqu’il existe dans notamment de leur nature ou volume,
une même localité plusieurs bureaux de peuvent être immédiatement vendus aux
douane, les objets saisis peuvent être trans- enchères publiques. Dans ce cas, le produit
portés indifféremment dans l’un d’entre de la vente tient lieu des objets saisis pour
eux. Lorsqu’on ne peut les conduire im- des fins de confiscation ou de restitution.
médiatement au bureau de douane, ou
lorsqu’il n’y a pas de bureau de douane 2. Les produits d’accises prohibés d’une
dans la localité, les objets saisis peuvent conservation difficile parce que suscep-
être confiés à la garde de l’auteur présumé tibles de se corrompre ou de se déprécier
ou d’un tiers sur le lieu de la saisie ou dans rapidement et ceux dont le stockage pré-
une autre localité. Le gardien des produits sente des inconvénients ou des difficultés
d’accises et moyens de transport saisis est à cause de leur nature ou volume peuvent,
tenu de les présenter à la première réqui- lorsque leur exportation ou leur restitu-
tion ne peut être envisagée, être détruits
sition des agents des accises.
par l’administration des douanes et accises.
2. A la demande du saisi ou sur offre de l’ad-
ministration des douanes et accises, main- Article 90 :
levée des produits d’accises et moyens de Les verbalisateurs qui ne présentent pas la
transport saisis peut être accordée aux totalité des saisies, et ceux qui pratiquent des
conditions ci-après : captures ou des saisies illégales, sont passibles
a) les produits ne doivent pas être pro- de sanctions disciplinaires, sans préjudices de
hibés ou soumis à des mesures de leur poursuite devant les cours et tribunaux.
restriction ;
b) les produits ou moyens de transport Article 91 :
ne doivent pas être présentés comme
preuve matérielle à un stage ultérieur 1. Les dommages-intérêts occasionnés par
de la procédure. des saisies illégales et qui pourraient être
réclamés par les propriétaires des produits
3. La mainlevée est subordonnée au dépôt d’accises et moyens de transport ou des
d’une garantie dont le montant est égal à
312

personnes y intéressées, ne seront en au- Section 2 :


cun cas, alloués par les juges à un montant De la prescription
plus élevé que celui de 1% de la valeur des
objets saisis par mois de 30 jours, à com- Article 95 :
pléter du jour de la saisie jusqu’à celui de
la mainlevée. 1. L’action en recouvrement total ou partiel
des droits d’accises est prescrite dans un
2. Ces dommages-intérêts sont à la charge
délai de 3 ans à compter de la date d’enre-
de l’administration dont relèvent les ver-
gistrement de la déclaration des produits
balisateurs.
d’accises.
Article 92 : 2. L’action en répression des infractions en
1. Les procès-verbaux d’infraction en matière matière d’accises est prescrite dans le
d’accises font foi jusqu’à ce que fausseté délai visé au point 1 ci-dessus, lorsque les
en soit prouvée, en tant qu’ils relatent des produits en cause sont couverts par une
opérations ou des constatations faites par déclaration des produits d’accises dûment
les verbalisateurs. enregistrée par le bureau de douane com-
2. Ils valent titre pour prendre toutes me- pétent.
sures conservatoires utiles à l’encontre
des personnes pénalement ou civilement Article 96 :
responsables, à l’effet de garantir les Lorsque les produits en cause n’ont pas fait
créances en matière d’accises de toute l’objet d’une déclaration des produits d’accises
nature résultant desdits procès-verbaux. dûment enregistrée par le bureau de douane
compétent, les actions en recouvrement des
CHAPITRE 3 : droits et en répression des infractions en ma-
DES POURSUITES ET tière d’accises liées auxdits produits sont pres-
DU RECOUVREMENT crites dans un délai de 6 ans.

Article 93 : Article 97 :
Les dispositions du Code des douanes rela- 1. La prescription sera interrompue, dans
tives aux poursuites et au recouvrement s’ap- chaque cas, par des actes écrits d’instruc-
pliquent mutatis mutandis aux infractions en tion ou de poursuite communiqués en
matière d’accises. bonne et due forme à l’auteur présumé de
l’infraction avant l’expiration du délai.
2. Toutefois, la prescription est acquise irré-
CHAPITRE 4 :
vocablement si l’action ainsi entamée est
DE L’EXTINCTION DES DROITS
interrompue pendant une année, sans in-
DE POURSUITE troduction d’instance devant les cours et
tribunaux, quand bien même le délai initial
Section 1re : de 3 ans ou de 6 ans, selon le cas, ne serait
De la transaction pas expiré.
Article 94 : CHAPITRE 5 :
Les dispositions du Code des douanes relatives DES JURIDICTIONS COMPÉTENTES
à la transaction s’appliquent mutatis mutandis EN MATIÈRE D’ACCISES ET DE
pour le règlement des infractions en matière LA PROCÉDURE DEVANT CES
d’accises. JURIDICTIONS
313

Article 98 : §4 : Des intéressés à la fraude


Sauf dispositions contraires du présent Code,
les règles de compétence et de procédure Article 102 :
applicables en matière d’accises sont celles 1. Sont passibles des mêmes peines que les
prévues respectivement par le Code d’organi- auteurs et coauteurs d’une infraction en
sation et de compétence judiciaires et par le matière d’accises, ceux qui y ont participé
Code de procédure pénale. comme intéressés d’une manière quel-
conque.
CHAPITRE 6 : 2. Sont réputés intéressés :
DE LA RESPONSABILITÉ a) ceux qui ont un intérêt direct à la
fraude ;
Section 1re : b) ceux qui ont coopéré d’une manière
quelconque à un ensemble d’actes ac-
De la responsabilité pénale
complis par un certain nombre d’indi-
§1er : Des détenteurs vidus agissant de concert, d’après un
plan de fraude arrêté pour assurer le
Article 99 : résultat poursuivi en commun ;
c) ceux qui ont sciemment, soit cou-
1. Le détenteur des produits d’accises de vert les agissements des fraudeurs
fraude est réputé responsable de la fraude. ou tenté de leur procurer l’impunité,
2. Toutefois, les transporteurs ainsi que leurs soit acheté ou détenu les produits de
préposés ou agents ne sont pas considérés fraude.
comme contrevenants lorsque, par une dé- 3. Ne peut être considérée comme intéres-
signation exacte et régulière de leurs com- sée, toute personne qui agit en état de
mettants, ils mettent l’administration des nécessité ou par suite d’erreur invincible.
douanes et accises en mesure d’exercer
utilement des poursuites contre les véri- Section 2 :
tables auteurs de la fraude. De la responsabilité civile

§2 : Des redevables §1er : De l’administration


des douanes et accises
Article 100 :
Le redevable est responsable des omissions, Article 103 :
inexactitudes et autres irrégularités relevées L’administration des douanes et accises est civi-
dans la déclaration des produits d’accises. lement responsable des actes commis par ses
agents dans l’exercice de leurs fonctions.

§3 : Des complices
§2 : Du propriétaire
Article 101 : des produits d’accises
Sont complices des infractions en matière d’ac-
Article 104 :
cises et passibles des mêmes peines que les au-
teurs et co-auteurs de celles-ci, les personnes Le propriétaire des produits d’accises est civi-
visées à l’article 22 du code pénal, livre 1er. lement responsable du fait de ses employés en
ce qui concerne les droits d’accises, confisca-
tions, amendes et dépens.
314

§3 : De la caution 2. La prestation de serment est enregistrée


sans frais au greffe du tribunal ;
Article 105 :
3. Sur le plan judiciaire, les agents des douanes
La caution est tenue, au même titre que le prin- assermentés ne peuvent répondre des
cipal obligé, de payer les droits d’accises, droits actes accomplis dans l’exercice de leurs
et taxes, amendes et autres sommes dues par fonctions que devant l’officier du Ministère
le redevable qu’elle a cautionné. public ou le tribunal compétents.

Section 3 : [...]
De la solidarité
Article 36 :
Article 106 :
Sont tenus au respect professionnel, dans les
Les condamnations contre plusieurs personnes conditions et sous les peines prévues par les
pour une même infraction en matière d’accises dispositions du code pénal, les agents des
sont solidaires, tant pour les droits d’accises et douanes ainsi que toutes personnes appelées à
les pénalités pécuniaires tenant lieu de confis- l’occasion de leurs fonctions ou de leurs attri-
cation que pour les amendes et dépens, à l’ex- butions à exercer, à quelque titre que ce soit,
ception des infractions à l’article 16 point 1 du des fonctions à la douane ou à intervenir dans
présent code. l’application de la législation douanière.

Article 107 : [...]


Les propriétaires des produits d’accises, ceux
qui se sont chargés de les importer ou de les Article 43 :
exporter, les redevables, les détenteurs, les Lorsque les indices sérieux laissent présumer
intéressés à la fraude et les complices, sont qu’une personne transporte des stupéfiants,
tous solidaires pour le paiement des droits des substances psychotropes ou des matières
d’accises, des amendes, des sommes tenant lieu précieuses dissimilés dans son organisme, les
de confiscation et des dépens. [...] agents des douanes peuvent la soumettre à
des examens médicaux de dépistage après
ORDONNANCE-LOI N° 10/002 avoir préalablement obtenu son consentement
DU 20 AOÛT 2010 PORTANT exprès.
CODE DES DOUANES 1. En cas de refus, les agents des douanes
[...] présentent à l’officier du Ministère Public
compétent une demande d’autorisation.
Celle-ci est transmise au magistrat par
Article 31 :
tout moyen.
1. Avant leur entrée en fonction, les agents
2. L’officier du Ministère public saisi peut au-
des douanes ayant qualité d’officier de
toriser les agents des douanes à faire pro-
police judiciaire doivent prêter, devant le
céder aux examens médicaux. Il désigne
Procureur de la République du ressort, le
alors le médecin chargé de les pratiquer
serment ci-après : « moi, … je jure obéis-
dans les meilleurs délais.
sance à la Constitution et aux lois de la Répu-
blique. Je m’engage à remplir avec loyauté et 3. Les résultats de l’examen communiqués
intégrité les fonctions qui me sont confiées et par le médecin, les observations de la per-
à lutter contre la fraude douanière sous toutes sonne concernée et le déroulement de la
ses formes ». procédure doivent être consignés dans un
procès-verbal transmis au magistrat.
315

4. Toute personne qui aura refusé de se 5. Le déroulement des opérations ainsi que
soumettre aux examens médicaux pres- les constatations faites sont relatées dans
crits par le magistrat sera punie de servi- un procès-verbal à rédiger sur-le-champ
tude pénale de 10 ans maximum et d’une ou dans le plus bref délai possible. Une
amende ne dépassant pas 10.000.000 de copie de ce procès-verbal est remise à
Francs Congolais. l’intéressé ou lui est transmise au plus tard
dans les 5 jours suivant son établissement.
6. Les dispositions du présent article ne s’ap-
Section 2 : pliquent pas à la partie des locaux et lieux
cités au point 1 ci-dessus qui est également
Du droit d’accès aux locaux
affectée au domicile privé.
et lieux à usage professionnel
et des visites domiciliaires Article 45 :
Article 44 : 1. Pour la recherche et la constatation des
1. Afin de procéder aux investigations néces- infractions douanières, les agents des
douanes commis à cet effet par le direc-
saires à la recherche et à la constatation des
teur général des douanes peuvent procé-
infractions douanières ou aux contrôles
der à des visites en tous lieux, de même
par audit, les agents des douanes revêtus
privés à l’exception du domicile privé, où
d’un grade de commandement ont accès
les marchandises et documents se rap-
aux locaux et lieux à usage professionnel,
portent à ces infractions sont susceptibles
ainsi qu’aux terrains et aux entrepôts où
d’être détenus et procéder à leur saisie.
les marchandises et documents se rappor-
tant à ces infractions ou aux opérations 2. Hormis le cas de flagrant délit ou lorsque
faisant l’objet du contrôle par audit sont la poursuite de la fraude n’a pas été inter-
susceptibles d’être détenus. Aux mêmes rompue depuis l’extrême frontière :
fins, ils ont accès aux moyens de transport a) Toute visite au domicile privé doit
à usage professionnel et à leur chargement. être autorisée par l’officier du Minis-
2. Cet accès a lieu entre 5 heures et 21 heures tère public.
ou, en dehors de ces heures, lorsque l’ac- Cette autorisation est accordée par
écrit, et indique l’adresse ou l’empla-
cès au public est autorisé, ou lorsque sont
cement des lieux à visiter.
en cours des activités de production, de
A tout moment, il peut décider la sus-
fabrication, de conditionnement, de trans-
pension ou l’arrêt de la visite.
port, de manutention, d’entreposage ou de
Dans ce cas, sa décision est notifiée
commercialisation.
verbalement et sur place au moment
3. En dehors des conditions visées au point 2 de la visite à l’occupant des lieux ou à
ci-dessus, l’officier du Ministère public est son représentant.
préalablement informé des opérations et
b) La visite ne peut être commencée
peut s’y opposer. Dans ce cas, une copie du
avant 5 heures ni après 21 heures ;
procès-verbal visé au point 5 ci-dessous lui
Elle est effectuée en présence de l’oc-
est transmise dans les 5 jours suivant son
cupant des lieux ou de son représen-
établissement.
tant. En cas d’impossibilité, les agents
4. Au cours de leurs investigations, les agents des douanes requièrent deux témoins
des douanes peuvent, contradictoirement choisis en dehors des personnes rele-
avec l’intéressé, effectuer un prélèvement vant de l’autorité de la douane.
d’échantillons et procéder à la retenue de Les agents des douanes mentionnés
documents pour les besoins de l’enquête au point 1 ci-dessus, l’occupant des
ou en prendre copie.
316

lieux ou son représentant et, le cas relatifs aux opérations intéressant leur
échéant, l’officier du Ministère public service, notamment :
et les témoins peuvent seuls prendre a) Dans les gares de chemin de fer :
connaissance des pièces et docu- lettres de voiture, factures, feuilles de
ments avant leur saisie. chargement, livres, registres ;
Le représentant de l’occupant ou b) Dans les locaux des compagnies de na-
les témoins requis par les agents vigation maritime, fluviale et lacustre
des douanes doivent, sous peine de et chez les armateurs, consignataires
et courtiers maritimes : manifestes de
poursuites pénales, veiller au carac-
fret, connaissements, billets de bord,
tère confidentiel des documents saisis avis d’expédition, ordres de livraison ;
et des informations dont ils ont eu c) Dans les locaux des compagnies de
connaissance. navigation aérienne : bulletins d’expé-
dition, notes et bordereaux de livrai-
3. Le procès-verbal, auquel est annexé un son, registres de magasins ;
inventaire des marchandises et documents d) Dans les locaux des entreprises de
saisis, est signé par les agents des douanes, transport par route : registres de
l’occupant des lieux ou son représentant prise en charge, carnets d’enregistre-
et, le cas échéant, par les témoins et l’offi- ment des colis, carnets de livraison,
cier du Ministère public. En cas de refus de feuilles de route, lettres de voiture,
signer par l’occupant ou son représentant bordereaux d’expédition ;
ou par les témoins, mention en est faite au e) Dans les locaux des agences, y com-
procès-verbal. pris celles dites de « transport ra-
pide », qui se chargent de la récep-
Si l’inventaire sur place présente des diffi- tion, du groupage, de l’expédition par
cultés, les pièces et documents saisis sont toutes modes de locomotion (rail,
placés sous scellés. L’occupant des lieux ou route, eau, air) et de livraison de tous
son représentant est avisé qu’il peut assis- colis : bordereaux détaillés d’expédi-
ter à l’ouverture des scellés. L’inventaire est tions collectives, récépissés, carnets
alors établi. de livraison ;
Une copie du procès-verbal et de l’inven- f) Chez les commissaires en douane et
taire est remise à l’occupant des lieux ou à les transitaires : documents comp-
son représentant. tables, registres-répertoires, décla-
rations de chargement, actes d’agré-
Un exemplaire du procès-verbal et de l’in- ment, copies des déclarations de mar-
ventaire est adressé, dans les trois jours de chandises et pièces jointes ;
son établissement, à l’officier du Ministère g) Chez les concessionnaires d’entre-
public qui a autorisé la visite. pôts, docks et magasins généraux :
4. S’il y a refus d’ouverture des portes, les registres d’entrée et de sortie des
agents des douanes peuvent requérir la marchandises, situation des marchan-
force publique pour les faire ouvrir. dises, comptabilité-matières ;
h) Chez lez destinataires ou les expédi-
teurs réels des marchandises décla-
Section 3 : rées en douane : déclarations de mar-
Du droit de communication chandises, contrats, factures, docu-
ments comptables et financiers ;
Article 46 : i) Chez les opérateurs de télécommu-
1. Les agents des douanes revêtus d’un nications et ;
grade de commandement peuvent exiger j) En général, chez toutes les personnes
la communication des papiers, documents physiques ou morales directement ou
de toute nature et données informatiques indirectement intéressées à des opé-
317

rations régulières ou irrégulières rele- PRIVILEGE DE JURIDICTION


vant de la compétence de la douane. ET IMMUNITES
2. Les agents ayant qualité pour exercer le DES POURSUITES
droit de communication prévu au point 1
ci-dessus peuvent se faire assister par ceux CONSTITUTION DE LA
ayant un grade moins élevé. Dans ce cas, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE
ceux-ci sont astreints comme eux et sous
DU CONGO DU 18 FÉVRIER 2006
les mêmes sanctions au secret profession-
(JORDC du 18 février 2006, n° spécial)
nel.
3. Les divers documents visés au point 1 [...]
ci-dessus doivent être conservés par les Article 107 :
intéressés pendant un délai de 10 ans, à
Aucun parlementaire ne peut être poursuivi,
compter de la date d’envoi des colis, pou
recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des
les expéditeurs, et à compter de la date de
opinion ou votes émis par lui dans l’exercice de
leur réception, pour les destinataires.
ses fonctions.
4. Au cours des contrôles et des enquêtes
opérés chez les personnes physiques ou Aucun parlementaire ne peut, en cours de ses-
morales visées au point 1 ci-dessus, les sions, être poursuivi ou arrêté, sauf en cas de
flagrant délit, qu’avec l’autorisation de l’Assem-
agents des douanes peuvent procéder à la
blée nationale ou du Sénat, selon le cas.
saisie, sur procès-verbal, des documents de
toute nature (comptabilité, factures, copies En dehors de sessions, aucun parlementaire ne
de lettres, carnets de chèques, traites, rele- peut être arrêté qu’avec l’autorisation du Bu-
vés de comptes de banque et tous autres reau de l’Assemblée nationale ou du Bureau du
documents) ainsi que des pièces d’identité Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites
et passeports propres à faciliter l’accom- autorisées ou de condamnation définitive.
plissement de leur mission. La détention ou la poursuite d’un parlemen-
taire est suspendue si la chambre dont il est
Article 47 : membre le requiert. La suspension ne peut
excéder la durée de la session en cours.
La douane est autorisée, sous réserve de réci-
procité, ou dans le cadre des accords d’assis-
tance mutuelle administrative, à fournir aux Article 153 alinéa 3 :
autorités qualifiées des pays étrangers tous Dans les conditions fixées par la Constitution
renseignements, certificats, procès-verbaux et les lois de République, la Cour de cassation
et autres documents susceptibles d’établir la connaît en premier et dernier ressort des in-
violation des lois et règlements applicables fractions commises par :
à l’entrée ou à la sortie de leur territoire et
d’assurer la sécurité de la chaîne logistique. Les 1. Les membres de l’Assemblée nationale et
renseignements et documents peuvent être du Sénat ;
échangés avant l’arrivée des marchandises. 2. Les membres du Gouvernement autre que
le Premier ministre ;
[...] 3. Les membres de la Cour constitutionnelle ;
4. Les magistrats de la Cour de cassation ain-
si que du parquet près cette Cour ;
5. Les membres du Conseil d’Etat et les
membres du Parquet près ce Conseil ;
6. Les membres de la Cour des Comptes et
les membres du parquet près cette Cour ;
7. Les Premiers Présidents des Cours d’appel
ainsi que les Procureurs généraux près ces
cours ;
318

8. Les Premiers Présidents des Cours admi- membre de la Chambre, cette décision est
nistratives d’appel et les Procureur près immédiatement exécutoire, mais elle cesse de
ces cours ; produire ses effets dès la clôture de la session.
9. Les Gouverneurs, les Vice-gouverneurs de
province et les ministres provinciaux ; Article 74 :
10. Les Présidents des Assemblées provin-
ciales. L’officier de police judiciaire ou l’officier du
Ministère public qui reçoit une plainte, une dé-
[...] nonciation ou constate l’existence d’une infrac-
tion même flagrante à charge d’une personne
LOI ORGANIQUE N°13/010 DU qui, au moment de la plainte ou du constat est
DU 19 FÉVRIER 2013 RELATIVE À membre du Parlement, transmet son procès-
LA PROCÉDURE DEVANT verbal directement au Procureur Général près
la Cour de Cassation et en avise ses chefs hié-
LA COUR DE CASSATION
rarchiques de l’ordre judiciaire.
(JORDC, n° spécial, 20 février 2013)
Le Procureur Général près la Cour de Cassa-
TITRE IV: tion en informe le Bureau de la Chambre dont
relève le parlementaire.
DES POURSUITES CONTRE
LES PERSONNES VISEESAR
Article 75 :
L’ARTICLES 153 ALINEA 3
DE LA CONSTITUTION Sauf dans le cas où le parlementaire peut être
poursuivi ou détenu sans l’autorisation préa-
lable de l’Assemblée nationale, du Sénat ou de
CHAPITRE 1er :
leur Bureau selon le cas, si le Procureur Géné-
DES POURSUITES
ral près la Cour de Cassation, estime que la
CONTRE LES MEMBRES nature des faits et la gravité des indices rele-
DU PARLEMENT vés justifient l’exercice de l’action publique, il
Article 73 : adresse au Bureau de la Chambre dont fait par-
tie le parlementaire, un réquisitoire aux fins de
Aucun parlementaire ne peut être poursuivi,
l’instruction.
recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des
opinions ou votes émis par lui dans l’exercice L’autorisation une fois obtenue, le Procureur
de ses fonctions. Général pose tous les actes d’instruction.
Aucun parlementaire ne peut, en cours de ses- Article 76 :
sion, être poursuivi ou arrêté, sauf en cas de
flagrant délit, qu’avec l’autorisation de l’Assem- Les règles ordinaires de la procédure pénale
blée nationale ou du Sénat, selon le cas. sont applicables à l’instruction préparatoire.
En dehors des sessions, aucun parlementaire Toutefois, la Cour de Cassation est seule com-
ne peut être arrêté qu’avec l’autorisation du pétente pour autoriser la mise en détention
Bureau de ‘Assemblée nationale ou du Bureau préventive dont elle détermine les modalités
du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de pour- dans chaque cas.
suites autorisées ou de condamnation défini- La détention préventive est remplacée par l’as-
tive. signation à résidence surveillée.
Même dans le cas où les faits seraient flagrants
ou réputés tels, si la Chambre dont il relève Article 77 :
décide, en cours d’instruction d’une cause, de Si le Procureur Général estime devoir traduire
suspendre les poursuites et la détention d’un l’inculpé devant la Cour, il adresse un réquisi-
319

toire au Bureau de la Chambre dont fait partie Tout membre du Gouvernement mis en accu-
le parlementaire aux fins d’obtenir la levée des sation présente sa démission dans les vingt-
immunités et l’autorisation des poursuites. quatre heures. Passé ce délai, il est réputé dé-
missionnaire.
Une fois l’autorisation obtenue, il transmet
le dossier au Premier président pour fixation Article 81 :
d’audience. Le Procureur Général près la Cour de Cas-
La Procureur Général fait citer le prévenu sation assure l’exercice de l’action publique
devant la Cour en même temps que les per- dans les actes d’instruction et de poursuites.
sonnes poursuivies conjointement en raison Il a l’initiative des enquêtes relatives aux faits
de leur participation à l’infraction commise infractionnels reprochés aux membres du Gou-
par le parlementaire ou en raison d’infraction vernement.
connexe. II reçoit les plaintes et les dénonciations et ras-
semble les preuves, II entend toute personne
Article 78 : susceptible de contribuer à la manifestation de
La constitution de partie civile n’est pas rece- la vérité.
vable devant la Cour de Cassation. Il en informe le Président de la République et le
De même, la Cour ne peut statuer d’office Premier Ministre par lettre recommandée ou
sur les dommages-intérêts et réparations qui par porteur avec accusé de réception.
peuvent être dus en vertu de la loi, de la cou-
tume ou des usages locaux. Article 82 :
L’action civile ne peut être poursuivie qu’après Si un Officier de Police Judiciaire ou un Officier
l’Arrêt définitif de la Cour et devant les juridic- du Ministère Public reçoit une plainte, une dé-
tions ordinaires. nonciation ou constate l’existence d’une infrac-
tion à charge d’une personne qui, au moment
Article 79 : de la plainte ou de la dénonciation, est membre
Sauf dispositions légales contraires, les règles du Gouvernement, il transmet son procès-
ordinaires de la procédure pénale sont ap- verbal, toutes affaires cessantes, au Procureur
plicables devant la Cour pour tout ce qui Général près la Cour de Cassation et s’abstient
concerne l’instruction à l’audience et l’exécu- de tout autre devoir.
tion de l’Arrêt. Il en avise ses chefs hiérarchiques de l’ordre
judiciaire.
CHAPITRE II:
DES POURSUITES CONTRE LES Articles 83 :
MEMBRES DU GOUVERNEMENT Si le Procureur Général estime les faits suffi-
AUTRES QUE LE PREMIER samment concordants et relevant, il adresse un
MINISTRE réquisitoire à l’Assemblée Nationale aux fins
d’obtenir d’elle l’autorisation de poursuites qui
Article 80 : lui permet de parachever l’instruction prépa-
ratoire et de prendre des mesures coercitives
Sans préjudice de la procédure en matière d’in-
et privatives de liberté contre le membre du
fractions intentionnelles flagrantes, la décision
Gouvernement incriminé.
de poursuite ainsi que la mise en accusation
des membres du Gouvernement autres que Il en avise le Président de la République et le
le Premier Ministre sont votées à la majorité Premier Ministre par lettre recommandée ou
absolue des membres composant l’Assemblée par porteur avec accusé de réception.
Nationale suivant la procédure prévue par son
Règlement Intérieur.
320

Article 84 : semblée Provinciale, statuant au scrutin secret


Les dispositions des articles 75 à 79 de la pré- et à la majorité absolue des membres qui la
sente Loi organique s’appliquent mutatis mu- composent.
tandis aux poursuites contre les membres du Les dispositions des articles 80, alinéa 2, à 84
Gouvernement autres que le Premier Ministre. s’appliquent mutatis mutandis aux Gouver-
neurs et Vice- Gouverneurs.
CHAPITRE III:
DES POURSUITES CONTRE Article 88 :
LES PERSONNES VISEES PAR Le Président de l’Assemblée Provincial ne peut
L’ARTICLE 153, ALINEA 3 DE LA être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou
CONSTITUTION AUTRES QUE jugé en raison des opinions ou votes émis par
LES PARLEMENTAIRES ET LES lui dans l’exercice de ses fonctions.
MEMBRES DU GOUVERNEMENT Il ne peut, en cours des sessions, être poursuivi
ou arrêté, sauf en cas de flagrant délit, qu’avec
Article 85 : l’autorisation de l’Assemblée Provincial.
Sans préjudice de la procédure en matière En dehors des sessions, il ne peut être arrêté
d’infractions intentionnelles flagrantes, les qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assem-
membres de la Cour Constitutionnelle et ceux blée Provinciale, sauf en cas de flagrant délit,
du Parquet près cette Cour, les magistrats de des poursuites autorisées ou de condamnation
la Cour de Cassation ainsi que ceux du Par- administrative.
quet près cette Cour, les membres du Conseil
La détention ou la poursuite du Président de
d’Etat et ceux du Parquet près ce Conseil, les
l’Assemblée Provinciale est suspendue si l’As-
Premiers Présidents des Cours d’Appel ainsi
semblée Provinciale le requiert. La suspension
que les Procureurs généraux près ces Cours,
ne peut excéder la durée de la session en cours.
les Premiers Présidents des Cours administra-
tives d’Appel et les Procureurs Généraux près
ces Cours ne peuvent être poursuivis que sur ORDONNANCE-LOI N° 82/020
autorisation du Bureau du Conseil Supérieur DU 31 MARS 1982 PORTANT
de la Magistrature. CODE DE L’ORGANISATION
ET LA COMPÉTENCE
Article 86 :
JUDICIAIRES
Sans préjudice de la procédure en matière (JORZ, 1er avril 1982, n°7, p.39)
d’infractions intentionnelles flagrantes, les
membres de la Cour des Comptes et ceux du [....]
Parquet près cette Cour ne peuvent être pour-
suivis et mis en accusation que par l’Assemblée Article 94 :
Nationale, statuant au scrutin secret et à la
[...]
majorité absolue des suffrages exprimés et ce,
à la requête du Procureur Général. Les cours d’appel connaissent également, au
premier degré, des infractions commises par
les magistrats, les fonctionnaires des services
Article 87 : publics et paraétatiques revêtus au moins du
Sans préjudice de la procédure en matière d’in- grade de directeur ou du grade équivalent et
fractions intentionnelles flagrantes, les Gou- les dignitaires de l’ordre national du Léopard.
verneurs, les Vice-Gouverneurs des provinces En matière pénale, le député provincial, le maire,
et les Ministres provinciaux ne peuvent être le maire adjoint, le président du Conseil urbain
poursuivis et mis en accusation que par l’As- sont justiciables de la Cour d’appel (article 10 de
321

la loi n° 08/12 du 31 juillet 2008 portant principes fon- Article 26 :


damentaux relatifs à la libre administration des provinces, Les Gouverneurs des provinces, les Vices gou-
JORDC, n°spécial, 07 juillet 2008 et article 121 de la loi verneurs et les ministres provinciaux sont justi-
organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant compo- ciables de la Cour de cassation conformément
sition, organisation et fonctionnement des entités terri-
à l’article 153 alinéa 3 de la Constitution.
toriales décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les
provinces, JORDC, n°spécial, 10 octobre 2008, p.31).
Lorsque le magistrat inculpé est un membre
LOI ORGANIQUE N° 08/016
d’une Cour d’appel ou d’un parquet général,
les infractions sont poursuivies devant la Cour DU 07 OCTOBRE 2008
dont le siège est le plus proche de celui de la PORTANT COMPOSITION,
Cour au sein de laquelle ou près laquelle il ORGANISATION ET
exerce ses fonctions.
FONCTIONNEMENT DES
ENTITÉS TERRITORIALES
LOI N° 08/012 DU 31 JUILLET
DÉCENTRALISÉES ET LEURS
2008 PORTANT PRINCIPES
RAPPORTS AVEC L’ETAT ET LES
FONDAMENTAUX RELATIFS
PROVINCES (J.O. RDC, n° spécial du 10
À LA LIBRE ADMINISTRATION
octobre 2008, p.31)
DES PROVINCES (J.O.R.D.C n° spécial, du
07 juillet 2008) Article 120 :
Article 9 : Aucun Conseil urbain, communal, de secteur
Aucun député provincial ne peut être poursuivi, ou de chefferie ne peut être poursuivi, recher-
recherché, arrête, détenu ou jugé en raison des ché, arrêté, détenu ou jugé en raison des opi-
nions ou votes émis par lui dans l’exercice de
opinions ou vote émis par lui dans l’exercice de
ses fonctions.
ses fonctions.
Il ne peut, en cours de sessions, être poursuivi
Il ne peut, en cours de sessions, être poursuivi
ou arrêté, sauf en cas de flagrant délit, qu’avec
ou arrêté, sauf en cas de flagrant délit, qu’avec l’autorisation du Conseil dont il relève.
l’autorisation de l’Assemblée provinciale.
En dehors de sessions, il ne peut être arrêté
En dehors de sessions, il ne peut être arrêté
qu’avec l’autorisation du Bureau du Conseil,
qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assem-
blée provinciale, sauf en cas de flagrant délit, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites auto-
de poursuites autorisées ou de condamnation risées ou de condamnation définitive.
définitive. La détention ou la poursuite d’un conseiller
La détention ou la poursuite d’un député pro- est suspendue si le Conseil dont il est membre
vincial est suspendue si l’Assemblée provinciale le requiert. La suspension ne peut excéder la
dont il est membre le requiert. La suspension durée de session en cours.
ne peut excéder la durée de session en cours.
Article 121 :
Article 10 : Le Maire, le Maire adjoint et le Président du
En matière répressive, le député provincial est Conseil urbain sont, en matière pénale, justi-
justiciable de la Cour d’appel ciables de la Cour d’appel.
Le président de l’Assemblée provinciale est jus- Le Conseiller urbain, le Bourgmestre, le Chef
ticiable de la cour de cassation conformément de secteur, le Chef de chefferie, et leurs ad-
à l’article 153 alinéa 3 de la Constitution. joints ainsi que les conseillers communaux, de
[...] secteur et de chefferie sont, en matière pénale,
justiciables du Tribunal de Grande instance.
322

CIRCULAIRE N° 005/D.008/ ou dénoncés durant le mandat parlementaire


qu’à ceux perpétrés avant le mandat, pourvu
PGR/89 DU 13 SEPTEMBRE
qu’ils aient été dénoncés ou constatés au cours
1989 RELATIVE À L’EXERCICE de celui-ci.
DES POURSUITES CONTRE Par contre, aucune protection n’est reconnue
LES ANCIENS MEMBRES pour les faits, même ceux perpétrés pendant le
mandat, qui sont dénoncés ou constatés après
DU CONSEIL LÉGISLATIF la cessation du mandat, à l’exception de ceux
relatifs aux opinions ou votes émis par lui dans
A Messieurs les Procureurs Généraux près les l’exercice de ses fonctions pour lesquels la loi
cours d’appel (tous), lui assure l’irresponsabilité pénale et civile20.
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance Leur dénonciation ou constat intervient au
que le Président de l’Assemblée Nationale ou moment où l’auteur n’est pas ou plus précisé-
le Président du Sénat a toujours estimé sans ment n’est plus député ou Sénateur.
objet les requêtes tendent à obtenir l’autorisa- En effet, si la loi a entendu étendre les privi-
tion de poursuivre les anciens députés ou séna- lèges et immunités au – delà du mandat pour
teurs pour les infractions commises pendant le les faits commis au cours de celui-ci, elle aurait
mandat parlementaire. La raison avancée est été libellés comme suit :
que ces personnes ne faisaient plus partie de « L’officier de police judiciaire ou l’officier du minis-
l’Assemblée Nationale ou du Sénat. Je partage tère public qui reçoit une plainte, une dénonciation
ce point de vue qui me parait conforme tant à ou constate l’existence d’une infraction à charge
l’esprit qu’à la lettre de la loi. d’une personne qui est Sénateur ou député au
Les immunités et privilèges parlementaires moment où le fait a été commis (…) ». Une
n’ont d’autre but de permettre au député ou telle protection équivaudrait à celle que la loi
Sénateur d’exercer librement ses foncions par- confère aux membres du pouvoir exécutif.
lementaires, à l’abri de toute mesure d’inti- L’article 102 de la procédure devant la Cour
midation de l’exécutif. Il est dès lors évident Suprême de Justice est, en effet, ainsi formulé :
que ces privilèges et immunités ne peuvent se « L’officier de police judiciaire ou l’officier du minis-
concevoir que durant le mandat. La perte de tère public qui reçoit une plainte, une dénonciation
celui-ci entraîne par voie de conséquence celle ou constate l’existence d’une infraction à charge
desdites immunités. d’une personne qui, au moment de la plainte est
De son côté, l’alinéa premier de l’article 109 membre du pouvoir Exécutif ou qui, au moment
de la procédure devant la Cour Suprême de où le fait a été commis, était membre du pouvoir
Justice dont l’interprétation a donné lieu à une Exécutif (….) ».
controverse est suffisamment clair pour éviter Par l’expression qui au moment de la plainte
une divergence de vues. est membre du pouvoir Exécutif, la loi étend
le privilège aux faits commis ayant et pendant
Cette disposition légale est ainsi libellée : « L’of- le mandat politique, pourvu que la plainte, la
ficier de Police Judiciaire ou l’officier du Ministère dénonciation ou le constat intervienne en plein
Public qui reçoit une plainte, une dénonciation exercice du mandat. Et pour celle qui au mo-
ou constate l’existence d’une infraction à charge ment où le fait a été commis était membre du
d’une personne qui, au moment de la plainte ou du pouvoir Exécutif, le législateur assure à l’ancien
constat est membre de l’Assemblée Nationale ou membre du pouvoir Exécutif un traitement
du Sénat (…) ». préférentiel pour tout acte infractionnel perpé-
Le recours à l’indicatif présent de l’expression tré pendant qu’il assumait le mandat politique.
est membre doit attirer l’attention du lecteur. Cette double protection n’étant pas, de lege
Il signifie que la loi protège l’élu du peuple au lata, reconnue à l’ancien membre du pouvoir
cours du mandat. La formulation légale étend la 20
Article 92 alinéa 1er de la Constitution (actuel article
protection tant aux faits commis et constatés 107 de la Constitution du 18 février 2006).
323

législatif, aucune autorisation ne sera requise confère à l’officier de police judiciaire une mis-
pour l’exercice des poursuites après la cessa- sion de combler les lacunes constatées dans
tion du mandat parlementaire. une enquête estimée insuffisante menée par la
police judiciaire et de déterminer tous les élé-
Par ailleurs, l’absence d’immunité et d’autres
ments qui lui sont indispensables pour étayer
formalités habilitantes entraîne celle de privi-
les conclusions et de former une conviction.
lège de juridiction. L’ancien membre du pou-
voir législatif étant régi par le droit commun, Je constate, malheureusement, des abus mul-
les faits commis par lui durant le mandat par- tiples qu’on en déplore aussi bien dans leur éta-
lementaire relèvent des juridictions ordinaires. blissement par les officiers du Ministère public
Ils s’apprécient au regard des seules règles de par leur exécution par les officiers de police ju-
compétence matérielle et territoriale. Il ne peut diciaire. Je relève, cet effet, et à titre d’exemple
être dérogé à ce principe que pour le jeu de la unique les causes qui émanent de l’Association
compétence personnelle particulière lorsque Congolaise des Banques adressées à la Banque
le député ou Sénateur se trouvait autrement Centrale du Congo.
privilégié. C’est le cas notamment du député En effet, les membres de cette association sont
ou Sénateur dignitaire de l’Ordre National du fréquemment l’objet de diverses réquisitions
Léopard, magistrat ou Haut fonctionnaire en d’information diligentées par les officiers de
disponibilité. police judiciaire sur les comptes et autres opé-
rations de la Banque Centrale du Congo et les
La perte de la qualité de membre du pouvoir
exécutions prennent des allures des véritables
législatif n’entraîne pas ipso facto celle de digni-
tracasseries policières. Sans chercher à vouloir
taire, de magistrat ou de haut fonctionnaire. Les
vous empêcher de céder aux devoirs d’instruc-
privilèges découlant des autres titres ou qua- tion des affaires de vos offices, conformément
lités subsisteront après cessation du mandat à la loi, il me serait important de vous faire part
parlementaire. A ce titre, il ne fait aucun doute de mes directives quant à ce pour protéger les
que le bénéficiaire échappera, pour cette rai- intérêts des uns et des autres.
son, du principe de la compétence matérielle.
J’ai décidé, à cet égard que désormais toutes
Vous voudrez assurer une large diffusion de la les réquisitions d’information tendant à obtenir
présente auprès des magistrats sous vos ordres. des renseignements aussi bien sur la Banque
Centrale du Congo elle-même qu’auprès des
Fait à Kinshasa, le 13 septembre 1989. banques privées doivent être revêtues de mon
visa. Je suis convaincu que vous avez perçu, ce
Le Procureur Général de la République, faisant, le souci qui m’anime de voir autant la
justice bien administrée que les affaires bien
MONGULU t’APANGANE
protégées.
L’inspecteur général de la police judiciaire des
REQUISITION parquets devra veiller à ce que les inspecteurs
D’INFORMATIONS de police judiciaire sous ses ordres appliquent
scrupuleusement ces instructions.
NOTE DE SERVICE N° D.008/I.M/27/ Veuillez donner une large diffusion de cette
PGR/SEC DU 22 NOVEMBRE 2003 instruction aux magistrats et aux officiers de
RELATIVE AUX RÉQUISITIONS police judiciaire sous vos ordres dans vos res-
D’INFORMATION AUX BANQUES sorts respectifs.

Messieurs les Procureurs généraux et Procu- Fait à Kinshasa, le 22 novembre 2003.


reurs de la République,
Le Procureur Général de la République,
La réquisition d’information est un acte de pro-
cédure par lequel l’officier du ministère public TSHIMANGA MUKEBA
324

CIRCULAIRE N° 001 DU Article 2 :


26 AOÛT 2009 PORTANT La seule réquisition autorisée est celle de la
INTERDICTION DU RECOURS force publique sollicitée par le greffier ou celle
AUX RÉQUISITIONS prise à la suite de la violation par un condamné
D’INFORMATIONS AUX FINS d’une exécution consommée.
DE DÉGUERPISSEMENT DES
PERSONNES (in Mercuriale du P.G.R., rentrée Article 3 :
judiciaire de la Cour de Suprême de Justice, octobre L’officier du ministère public, auteur d’une telle
2009, p. 51) réquisition, est tenu d’en informer sa hiérarchie
et l’autorité territoriale la plus élevée du res-
sort quarante huit heures au moins avant l’exé-
Le Procureur Général de la République,
cution projetée.
Vu l’Ordonnance-loi n° 82-020 portant Code
de l’organisation et de la compétence judi- Article 4 :
ciaires, spécialement en son article 12 ; Toute violation des dispositions de la présente
Vu la loi organique n° 06/020 du 10 octobre circulaire entraine l’ouverture d’une action
2006 portant Statut des Magistrats, Spéciale- disciplinaire et, le cas échéant, l’interdiction du
ment en son article 15 alinéa 1er ; magistrat concerné.

Vu l’Arrêté d’organisation Judiciaire n° 299/79 Article 5 :


du 20 Août 1979 portant règlement intérieur
La présente circulaire entre en vigueur à la date
des Cours, Tribunaux et Parquets ; de sa signature.
Vu le nombre de plus en plus croissant des
doléances faites contre les magistrats du mi- Fait à Kinshasa, le 26 août 2009.
nistère public auteurs des réquisitions d’infor-
mation aux fins de déguerpissement des per- Le Procureur Général de la République,
sonnes physiques et morales ; Flory KABANGE NUMBI
Considérant que la plupart de ces réquisitions
sont signées au mépris de la loi et des instruc-
tions en vigueur, qu’elles portent gravement at- CIRCULAIRE N° 002/2009
teinte aux droits des individus et qu’elles sont à DU 24/09/2009 INTERDISANT
la base des troubles à l’ordre public et à l’ordre L’INSTRUCTION DES
de la famille ; DOSSIERS INSCRITS AU
Considérant qu’il est urgent de mettre un REGISTRE DES FAITS NON
terme à ces comportements en marge de lois INFRACTIONNELS, RFNI EN
qui déshonorent le corps ;
SIGLE (in Mercuriale du P.G.R., rentrée judiciaire de
la Cour de suprême de justice, octobre 2009, p. 55)
Décide :

Article 1er : Le Procureur Général de la République,


Il est interdit de signer des réquisitions d’infor- Vu l’ordonnance-loi n° 82-020 du 31 mars 1982
mation aux fins de déguerpissement des per- portant Code de l’organisation et de la com-
sonnes physiques ou morales de leurs lieux de pétence Judiciaires, spécialement en son article
résidence ou de travail. 12 alinéa 5 ;
Vu la loi organique n° 06/020 du 10 octobre
2006 portant statut de magistrats, spéciale-
325

ment en son article 15, alinéa 1er ; Article 4 :


Vu l’arrêté d’organisation Judiciaire n° 299/79 La présente circulaire entre en vigueur à la date
du 20 août 1979 portant règlement intérieur de sa signature.
des Cours, Tribunaux et Parquets ;
Fait à Kinshasa, le 24 Septembre 2009.
Vu la circulaire n° 2/IF ;
Le Procureur Général de la République,
Vu le nombre de plus en plus important des
dossiers enregistrés dans les registres des faits Flory KABANGE NUMBI
non infractionnels, RFNI en sigle ;
Attendu que la plupart de ces dossiers
concernent les faits relevant de la compétence REHABILITATION
du juge civil ;
DES CONDAMNES
Considérant que les doléants en ces causes
évitent les longues procédures judiciaires et DÉCRET DU 21 JUIN 1937 RELATIF
préfèrent passer par le parquet comme rac- À LA RÉHABILITATION DES
courci pour faire régler leurs litiges ;
CONDAMNÉS (B.O., 1937, p. 357)
Considérant que l’instruction de la plupart de
ces dossiers conduit les magistrats du minis- Article 1er
tère public à user des moyens de contrainte Toute personne condamnée du chef d’une
que la loi n’autorise qu’en matière répressive, infraction commise au Congo belge peut être
que ce comportement est l’une des causes des réhabilitée moyennant les conditions suivantes:
exactions dont se plaignent les justiciables ;
1° La peine pécuniaire ou privative de la liberté
Considérant qu’il y a lieu de restaurer la paix doit avoir été subie ou remise en vertu du
sociale et la crédibilité de la fonction de magis- droit de grâce ou être comme non avenue
trat ; par suite de condamnation conditionnelle;
Vu l’urgence et la nécessité ; 2° Le condamné doit être libéré des restitu-
tions, des dommages-intérêts et des frais
Décide :
auxquels il a été condamné et, s’il est ban-
Article1er : queroutier au sens de l’article 23 du Code
L’instruction des dossiers inscrits au Registre pénal, livre Il, il doit être libéré du passif
des faits non infractionnels (RFNI) est formel- de la faillite, en principal, intérêts et frais.
lement interdite au sein de tous les offices des La Cour d’appel peut, toutefois, affranchir
parquets. Le chef d’office qui reçoit les procès- de cette condition le condamné qui justi-
verbaux relatifs à ce genre de faits ouvre un fie s’être trouvé dans l’impossibilité de se
dossier en son nom et le classe immédiatement libérer, soit en raison de son indigence, soit
sans suite. en raison de toute autre cause qui ne lui
serait pas imputable. Elle peut aussi, dans ce
Article 2 : cas et sans préjudice aux droits des créan-
Tout officier du ministère public saisi des faits ciers, fixer la partie des restitutions, des
à caractère civil et/ou d’autres non infraction- dommages-intérêts, des frais de justice et
nels, est tenu d’orienter le doléant devant le du passif dont le condamné doit être libéré
juge compétent. avant qu’il puisse être admis à la réhabili-
tation;
Article 3 : 3° Cinq ans doivent s’être écoulés, soit depuis
La violation des dispositions de la présente cir- la condamnation conditionnelle, si celle-ci
culaire constitue une faute disciplinaire. est comme non avenue, soit dans les autres
326

cas, depuis l’extinction de la peine, confor- 2° éventuellement, une copie de la fiche péni-
mément au 1°; tentiaire du condamné, certifiée conforme
4° Pendant ce délai ou durant les cinq années par le gardien de la prison et, si le condamné
qui ont précédé la demande, le condamné a subi sa peine en tout ou en partie en Bel-
doit avoir été de bonne conduite et avoir gique, un extrait du registre de la compta-
eu une résidence certaine; bilité morale tenue pendant son incarcéra-
5° Le condamné doit n’avoir pas déjà joui du tion.
bénéfice de la réhabilitation.
Article 4 :
Article 2 : Dans les six mois de la réception de la demande,
Le condamné adresse sa demande en réhabili- le Procureur général soumet la procédure, avec
tation au Procureur général près la cour d’ap- ses réquisitions, à la cour d’appel.
pel qui, à l’époque de la requête, a dans son Celle-ci fixe jour pour entendre le Procureur
ressort la localité africaine où la condamnation général et le condamné. Sur citation qui lui est
a été prononcée. donnée à la requête du Procureur général, le
Si l’impétrant a été condamné par plusieurs ju- condamné comparaît en personne ou par un
ridictions, le lieu de la dernière condamnation fondé de procuration spéciale dans les délais
détermine la cour à laquelle la demande doit prévus par le code de procédure pénale. Tou-
être adressée. tefois, la cour peut ordonner sa comparution
personnelle.
Si la condamnation a été prononcée par une
juridiction de la métropole, l’impétrant adresse Il peut toujours être assisté d’un conseil.
la demande au Procureur général près la cour
d’appel de Léopoldville. Article 4bis :
Il fait connaître dans sa demande la date de la La cour peut, en raison des circonstances par-
ou des condamnations et les lieux où il a résidé ticulières de la cause et quant au temps passé
depuis lors. à l’étranger, décharger l’impétrant de produire
les pièces prévues à l’article 2, 2° et exiger de
II y joint:
lui tout élément de preuve en tenant lieu.
1° un extrait de son casier judiciaire dans la
Colonie; Article 5 :
2° les attestations des autorités faisant
Si la cour juge une enquête nécessaire, elle dé-
connaître l’époque et la durée de sa rési-
signe les témoins et fixe jour pour leur audition.
dence dans chaque lieu, sa conduite et
S’il s’agit d’informations ne requérant point la
ses moyens d’existence pendant le même
déposition de témoins, elle renvoie l’affaire à
temps.
une date ultérieure, en chargeant le Procureur
Ces attestations doivent contenir la mention général de compléter le dossier.
expresse qu’elles ont été rédigées en vue de la
demande de réhabilitation. Les témoins sont appelés à la diligence du Pro-
cureur général. Leur comparution, leur audi-
Article 3 : tion et leurs indemnités sont réglées comme
en matière pénale.
Le Procureur général joint au dossier, en même
temps que les données de toutes informations
Article 6 :
qu’il aura jugées nécessaires:
Si le condamné fait défaut sans justifier d’une
1° une expédition de l’arrêt ou du jugement de excuse légitime, la cour rejette sa demande.
condamnation;
327

S’il justifie d’une pareille excuse, la cour passe SAISIE EN MATIERE


outre après, le cas échéant, l’audition du conseil, REPRESSIVE
ou remet la cause.
ORDONNANCE N° 11-171 DU 26
Article 7 :
MARS 1959 RELATIVE À LA SAISIE
Si la cour rejette la demande, celle-ci ne peut EN MATIÈRE RÉPRESSIVE ET À LA
être renouvelée avant l’expiration de deux an-
DESTINATION À DONNER AUX
nées depuis la date de l’arrêt.
OBJETS PÉRISSABLES OU DE
Si la cour prononce la réhabilitation, elle or- CONSERVATION DISPENDIEUSE
donne qu’un extrait de l’arrêt soit, à la diligence (B.A., 1959 p. 1017)
du Procureur général, transcrit en marge des
arrêts ou jugements définitifs prononcés à Article 1er :
charge du condamné. Le réhabilité peut, sans Les objets saisis par les officiers de police judi-
frais, se faire délivrer une expédition de l’arrêté ciaire ou du ministère public et susceptibles
de réhabilitation. d’être confisqués, peuvent, s’ils sont périssables
ou si leur conservation est dispendieuse, être
Article 8 : vendus avant que la confiscation en soit pro-
Les frais de la procédure en réhabilitation sont noncée.
à charge de. la Colonie. Ils sont réglés comme
en matière pénale. Article 2 :
Toutefois, si la cour rejette la demande, elle La vente est réalisée, à la requête de
pourra mettre les frais en tout ou en partie à la
l’officier saisissant, par un agent désigné
charge du condamné.
à cette fin par l’administrateur de terri-
Article 9 : toire ou le premier bourgmestre.
Elle est faite aux enchères, après que le jour en
La réhabilitation fait cesser pour l’avenir, dans
ait été annoncé au public quarante-huit heures
la personne du condamné, tous les effets de la
au moins à l’avance. Toutefois, elle peut être fa
condamnation, sans préjudice des droits acquis
ite de gré à gré si les objets saisis sont sus-
aux tiers.
ceptibles de dépérir très rapidement ou si leur
valeur est estimée à moins de cinq cents francs.
Article 10 :
Le présent décret s’applique au Ruanda-Urundi, Article 3 :
où, pour l’exécution de ses dispositions, la cour
Celui qui a procédé à la vente dresse procès-
d’appel et le Procureur général sont rempla-
verbal de l’opération et en consigne le produit
cés respectivement par le tribunal d’appel et
entre les mains du comptable de la Colonie,
l’officier du Ministère public attaché à cette
lequel lui délivre quittance.
juridiction.
Il transmet cette quittance et un exemplaire du
procès-verbal de la vente à l’officier saisissant.

Article 4 :
Le produit de la vente tient lieu des objets sai-
sis pour la confiscation ou la restitution.
328

Article 5 : Le fonctionnaire chargé de la perquisition sera


Par dérogation à l’article 1 er, les objets nui- tenu d’exhiber l’ordre de perquisition à toute
sibles à la santé publique ou dangereux pour la personne appelée à constater ou à vérifier ses
sécurité publique ne peuvent être vendus. pouvoirs.
Sur décision de l’officier du ministère public,
Article 3 :
ils peuvent être détruits par leur gardien avant
que la confiscation en soit prononcée. Le gar- Le fonctionnaire chargé des perquisitions est,
dien dresse procès-verbal de la destruction et au cours de celles-ci, autorisé à saisi r tout ob-
transmet un exemplaire de l’acte à l’officier du jet, papier, document pouvant servir à convic-
Ministère public. tion ou à décharge ou présentant un caractère
dangereux pour la sûreté de l’État ou la tran-
quillité publique.
SURETE DE L’ETAT Il dresse contradictoirement un procès-verbal
de toutes les opérations auxquelles il procède
DÉCRET-LOI N° 1-61 DU 25 eh renseignant notamment un inventaire des
FÉVRIER 1961 RELATIF AUX pièces saisies et en remet copie à l’intéressé.
MESURES DE SÛRETÉ DE L’ÉTAT,
DROIT DE PERQUISITION, Article 4 :
D’INTERNEMENT ET DE MISE Toute violence ou manœuvre de nature à em-
SOUS SURVEILLANCE pêcher ou à entraver les perquisitions effec-
(M.C., 1961, p. 66) tuées conformément aux dispositions du pré-
sent décret-loi constituera une présomption de
CHAPITRE Ier : culpabilité pouvant justifier l’application, selon
DES PERQUISITIONS le cas, des mesures prévues aux articles 5 à 7.
Article 1er :
Les biens, papiers et documents appartenant CHAPITRE IL:
à des personnes physiques ou morales, de DE L’INTERNEMENT ET
quelque nationalité qu’elles soient, suspectes DE LA MISE SOUS SURVEILLANCE
d’exercer une activité de nature à porter at-
teinte à la sûreté de l’État, ainsi que les papiers Article 5 :
et les documents se rapportant à de telles per-
sonnes ou à leurs biens et intérêts, peuvent, Toute personne, qui par ses activités porte
en tout temps et en tout lieu, être l’objet de atteinte à la sûreté de l’État, peut être inter-
perquisition. née ou placée sous surveillance sur la décision
écrite du ministre de l’Intérieur.
Article 2 :
Article 6 :
Ces perquisitions ne peuvent avoir lieu que sur
décision du ministre de l’Intérieur ou de son Toute personne faisant l’objet d’une décision
délégué. Le ministre de l’Intérieur ou son délé- d’internement sera détenu dans un établisse-
gué désigne, dans chaque cas, le fonctionnaire ment ou partie d’établissement séparé de celui
chargé de procéder à ces perquisitions. des détenus de droit commun.

Toute perquisition ne pourra avoir lieu que sur Le responsable de l’établissement ne pourra
présentation et signification à la personne visée procéder à leur internement que contre re-
d’un ordre de perquisition dûment motivé. mise d’une copie certifiée conforme de la déci-
sion d’internement.
329

Article 7 : au premier ministre qui en saisit dans les huit


Aux termes du présent décret-loi, la mise sous jours la commission de vérification.
surveillance consiste, soit en une assignation à Dans un délai d’un mois à partir de la réception
résidence, soit en une interdiction de séjourner du dossier, la commission communique son avis
et de circuler dans des circonscriptions admi- au premier ministre, après avoir entendu l’inté-
nistratives déterminées. La signification de la ressé dans ses moyens de défense ou l’avoir
décision est faite par écrit à la personne visée fait interroger par un inspecteur de police judi-
par cette mesure, sur ordre du ministre de l’In- ciaire.
térieur ou de son délégué, par l’agent désigné Le Premier ministre prend la décision définitive
à cet effet. endéans les 8 jours de la réception de l’avis de
la commission.
Article 8 :
En tout état de cause, le ministre de l’Intérieur
Pourra faire l’objet d’internement, toute per- peut suspendre l’exécution des mesures or-
sonne qui, étant placée sous surveillance en données, en vertu du présent décret-loi.
vertu du présent décret-loi, aura été trouvée
dans une circonscription administrative où il lui Article 11 :
est interdit de séjourner ou de circuler.
La commission peut, à tout moment, être appe-
Sera frappée de la même mesure toute per- lée par le premier ministre, à procéder à un
sonne placée sous surveillance, qui n’aura pas nouvel examen du dossier qui, après un délai
rejoint la résidence lui assignée dans les délais de 6 mois, fera d’office l’objet d’un réexamen.
prescrits.
Article 12 :
Article 9 : Le présent décret-loi entrera en vigueur le jour
Il est institué auprès du premier ministre une de sa publication.
commission de vérification chargée d’examiner
les décisions prises en application des articles Article 13 :
5 à 8.
Notre ministre de l’Intérieur est chargé, ….
La commission de vérification est composée de
deux magistrats des cours et tribunaux, l’un du
siège et l’autre des parquets, et d’un fonction- ARRÊTÉ MINISTÉRIEL N° 05/02
naire de l’administration de la sûreté. DU 22 AVRIL 1961 RELATIF
Le magistrat du siège est désigné par le prési- AUX MESURES D’EXÉCUTION
dent de la cour d’appel de Léopoldville, le ma- (M.C., 1961, p.357)
gistrat des parquets par le Procureur général
près ladite cour, et le fonctionnaire de l’admi- Article 1er :
nistration de la sûreté par le ministre de l’Inté-
Sont délégués, par application des articles 2,7
rieur.
et 10 du décret-loi 1-61 du 25 février 1961:
Le magistrat du siège préside la commission.
• l’administrateur en chef de la sûreté natio-
nale;
Article 10 :
• le membre de chaque gouvernement pro-
Toute décision prise en application des articles vincial chargé des affaires intérieures.
5 à 8 est immédiatement exécutoire. Elle est
communiquée sans délai par le ministre de Pour les besoins de l’instruction préparatoire,
l’Intérieur ou son délégué en même temps que et avant décision des autorités citées au pre-
les documents, pièces et rapports y afférents, mier alinéa, les agents de la sûreté nationale
330

pourront, pour cinq jours au maximum, mettre Article 5 :


en état de détention, dans les conditions pré- L’assignation à résidence et l’interdiction de
vues à l’article 4 ci-dessous, les personnes sus-
séjour ou de circulation seront rédigées sous
ceptibles d’être l’objet d’une mesure d’interne-
forme de décision dûment motivée. Une copie
ment.
en sera remise à la personne soumise à la me-
La mise en détention prévue à l’alinéa précé- sure.
dent sera couverte par un procès-verbal de
Lorsque l’autorité qui aura pris la décision n’est
mise en détention du modèle repris à l’annexe
pas le ministre de l’Intérieur lui-même, une co-
III du présent arrêté.
pie de l’acte lui sera envoyée.
Article 2 :
Article 6 :
Les perquisitions ne seront effectuées que sur
Le présent arrêté entre en vigueur le jour de
un ordre de perquisition dûment motivé, du
sa signature.
modèle repris à l’annexe 1 du présent arrêté,
et signé par le ministre de l’Intérieur ou par
les personnes désignées à l’alinéa premier de
l’article premier ci-dessus.
Le procès-verbal dont mention à l’article 3, TENUE DE REGISTRES ET
deuxième alinéa, du décret-loi précité sera du NOTE DE CLASSEMENT
modèle repris à l’annexe Il du présent arrêté.
CIRCULAIRE N° 003/008/I.M/
Article 3 : PGR/2011 DU 30 JUILLET 2011
La décision écrite portant internement devra RELATIVE À LA TENUE DES
être motivée. Une copie en sera remise entre REGISTRES PERSONNELS DES
les mains de l’interné. CABINETS DES MAGISTRATS
Lorsque l’autorité qui aura pris la décision n’est
Il ressort des remarques faites lors des der-
pas le ministre de l’Intérieur lui-même, une co-
nières inspections au sujets des registres per-
pie de la décision d’internement sera envoyée
sonnels de cabinets des magistrats que ceux-ci
à celui-ci.
sont tenus différemment d’un office à l’autre, au
Article 4 : sein d’un même comme ressort tout comme
dans plusieurs autres.
Les personnes faisant l’objet d’une décision
d’internement pourront être détenues, dans La finalité de la présente circulaire est huit mo-
les conditions prévues au premier alinéa de dèles uniques prévoyant des colonnes et intitu-
l’article 6 du décret-loi 1-61, dans les établisse- lés en vue d’éviter que les magistrats ne soient
ments de détention et les prisons de la Répu- désemparés devant des manières disparates de
blique. procéder et de rendre transparente la situation
de chaque cabinet de magistrat.
Aux endroits où la possibilité en existera, il
sera créé des camps d’internement dont le ré- Cette circulaire concerne les registres dont les
gime sera déterminé par un règlement d’ordre modèles sont joints, selon les annexes 1 à 8.
intérieur soumis, au préalable, à l’approbation Il s’agit de :
du ministre de l’Intérieur.
1. Registre du Ministre Public « RMP » ;
2. Registre d’information « RI » ;
331

3. Registre des enfants en conflit avec la loi


« RECL » ;
4. Registre des tutelles « RT » ;
5. Registre des amendes transaction-
nelles « RAT » ;
6. Registre autre parquet « RAP » ;
7. Registre des frais non infractionnels
« RFNI »(voir circulaire n° 002 du
24/09/2009) ;
8. Registre des affaires communiquées au
Ministère Public par les juridictions.

Veuillez assurer une mise en œuvre effective de


la présence circulaire.

Fait à Kinshasa, le 30 juillet 2011.

Le Procureur Général de la République,


Flory KABANGE NUMBI
Modèle : annexe I
Registre du Ministère Public « RMP »

Détention préventive
Identité du prévenu :
N° Date de N° - Noms Suite
Prévention observations
d’ordre réception RMP - Nationalité réservée
- Profession DA MAP ODP OC
332
Modèle : annexe II
Registre d’information « R.I »

Identité de l’accusé :
Date de - Noms Prévention ou
N° d’ordre N° RI Suite réservée observations
réception - Nationalité Objet
- Profession
333
Modèle : annexe III
Registre des Enfants en conflit avec la loi « RECL»

Identité de l’enfant Situation : Nom et


N° Date de N° Suite
Manquements en liberté adresse du Observations
d’ordre réception RECL réservée
Nom Age Sexe Nationalité ou non responsable
334
Modèle : annexe IV
Registre des tutelles « RT »

N° d’ordre Date de réception N° RT Objet Suite donnée observations


335
Modèle : annexe V
Registre des amendes transactionnelles « RAT »

Montant de
l’amende
N° Date de N° Identités de
Références PV Prévention transactionnelle et Suite donnée observations
d’ordre réception RAT l’inculpé
références de la
perception
336
Modèle : annexe VI
Registre autre parquet « RAP »

Identités
N° d’ordre Date de réception N° RAP Objets Parquet d’origine Suite donnée Observations
des parties
337
Modèle : annexe VII
Registre des faits non infractionnels « RFNI »
(au Cabinet du seul Chef d’office)

Identités des
N° d’ordre Date de réception N° RFNI Nature des faits Suite donnée Observations
parties
338
Modèle : annexe VIII
Registre des affaires communiquées au Ministère Public par les Juridictions « RACJ »

N° du dossier
N° d’ordre Date de réception Noms des parties Objet Suite donnée Observations
RACJ
339
340

CIRCULAIRE N° 002/008/I.M/ VAGABONDAGE ET


PGR/SEC/2011 DU 30 JUILLET MENDICITE
2011 RELATIVE À LA NOTE DE
CLASSEMENT DÉCRET DU 23 MAI 1896 SUR
Il m’a été donné de constater, lors de mes der- LE VAGABONDAGE ET LA
nières visites d’inspection dans certains offices MENDICITÉ MODIFIÉ PAR LES
de vos ressorts, qu’il existe plusieurs modèles DÉCRETS DES 11 JUILLET 1923 ET
de note de classement sans suite signée par les 6 JUIN 1958 (B.O. 1896, p. 160; B.O. 1923, p.
magistrats instructeurs. Cet état des choses 618; B.O. 1958, p. 1119)
perturbe les magistrats nouvellement affectés
et mutés qui leur fait perdre du temps qui au- Article 1er:
rait pu être employé par eux à d’autres tâches
de leurs charges. D. du 6 juin 1958, Article 1er, § 1
Tout individu trouvé en état de vagabondage
Dorénavant, les notes de classement com-
ou de mendicité sera arrêté et traduit devant
prendront les rubriques suivantes :
le tribunal compétent.
1. Numéro du dossier ;
2. Identité du prévenu ou de l’accusé ; Article 2 :
Etant donné qu’il n’y a pas lieu à poursuite,
Le tribunal vérifie pour autant que possible,
l’on se limitera aux noms, post-noms, pré-
l’identité, l’âge, l’état physique, l’état mental et
noms et domicile ou résidence du prévu ;
le genre de vie des individus traduits en justice
3. Prévention ou l’objet du litige ; du chef de vagabondage ou de mendicité.
4. Résumé succinct des faits ;
5. Discussion succinct en droit ;
Article 3 :
Il s’agit de donner brièvement et exhausti-
vement la qualification des faits et d’expli- Le tribunal met à la disposition du gouverne-
citer le motif retenu pour le classement ; ment national pendant sept ans au plus, les indi-
vidus valides qui exploitent la charité comme
6. Conclusion.
mendiants de profession et ceux qui, par fai-
néantise, ivrognerie ou dérèglement de mœurs,
Il y a lieu d’assurer une stricte application de vivent en état habituel de vagabondage.
la présente.
Article 4 :
Fait à Kinshasa, le 30 juillet 2001. Pourront être également mis à la disposition
du gouvernement pendant un temps ne dépas-
Le Procureur Général de la République,
sant pas un an, les individus trouvés en état de
Flory KABANGE NUMBI vagabondage ou mendiant, sans aucune des cir-
constances mentionnées à l’article précédent.

Article 5:
Les vagabonds mis à la disposition du gouver-
nement pourront, soit être internés dans un
établissement désigné à l’article 6, soit être mis
en liberté aux conditions de résidence et aux
autres conditions éventuels fixées par l’auto-
rité administrative.
341

Le Président de la République pourra en tout 2 de l’article 170 du Code pénal ordinaire en


temps faire reconduire à la frontière les indi- ce qu’il continuait à limiter le viol d’enfant à la
vidus non congolais mis à disposition du gou- seule modalité du rapprochement charnel de
vernement. sexes alors que le viol d’une personne adulte
enregistrait au même moment de nouvelles
Article 6: formes d’expression.
Il sera pourvu à l’établissement de « maisons Par ailleurs, du point de vue de la répression
ou ateliers de travail » où seront internés les du viol d’enfant, l’article120 de la loi portant
vagabonds mis à la disposition du gouverne- protection de l’enfant commine des peines
ment. différentes, plus sévères, de celles prévues à
Les individus valides internés seront astreints l’article170 du Code pénal livre II.
aux travaux prescrits dans l’établissement. C’est autant dire que l’article 170 du Code
Le Président de la République arrête le régime pénal ordinaire s’est trouvé en contradiction
intérieur et la discipline des ateliers de travail avec les articles 170 et 171 de la loi nouvelle
et fixe les diverses catégories dans lesquelles et spéciale, et de ce fait frappé par l’article 201
les reclus seront rangés selon leur âge, leurs de cette dernière qui abroge toutes les disposi-
aptitudes, leurs antécédents et leur degré de tions antérieures qui lui sont contraires.
moralité. Il reste donc de principe que les dispositions
Les jeunes vagabonds resteront, pendant la du- applicables en cas de viol d’enfant résident dans
rée de leur internement, séparés des individus les articles170 et 171 de la loi portant protec-
d’un âge plus avancé. tion de l’enfant, sans qu’il soit nécessaire de
recourir encore aux dispositions correspon-
dantes du Code pénal livre II.
VIOL D’ENFANTS Toutefois, lorsque le viol d’enfant a causé la
mort de ce dernier, il sera alors fait applica-
CIRCULAIRE N° 4432/D.008/I.M/ tion de l’article 171 du Code pénal ordinaire,
au titre de droit commun étant donné que la
PGR/SEC/2011 DU 30 AOÛT
loi portant protection de l’enfant n’a pas repris
2010 PORTANT DISPOSITIONS cette hypothèse.
LÉGALES APPLICABLES EN CAS
Vous prendrez soin d’assurer une large dif-
DE VIOL D’ENFANT
fusion de la présente auprès des magistrats
œuvrant sous vos ordres.
Messieurs les Procureur Généraux,
De l’examen des copies de requêtes aux fins
Fait à Kinshasa, le 30 août 2010.
des fixation d’audience et des avis d’ouverture
et notes de fin d’instruction qui sont applicables Le Procureur Général de la République,
en cas de viol d’enfant posent problème et qu’il
est donc opportun de fixer les idées à ce sujet. Flory KABANGE NUMBI
En effet, dans la plupart de cas, les magistrats se
référent à la fois aux articles 170 et 171 de loi
n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protec-
tion de l’enfant.
Il importe de noter que la loi portant protec-
tion de l’enfant en son article 171, est venue
corriger une lacune dont était entaché l’alinéa
342

II. PROCEDURE CIVILE Lorsque le demandeur n’agit pas en nom per-


sonnel ou que le défendeur n’est pas assigné
en nom personnel, l’assignation mentionne en
1. CODE DE PROCEDURE outre leur qualité.
CIVILE
Article 3 :
DÉCRET DU 7 MARS 1960 PORTANT
L’assignation est signifiée par un huissier ; elle
CODE DE PROCÉDURE CIVILE
peut l’être aussi par le greffier.
(M.C. 1960, p. 961 ; erratum, M.C. 1960 p. 1351).
Elle est signifiée à la personne ou au domicile
Modifié par : du défendeur ; une copie lui en est laissée. Si le
O.L. n° 78/017 du 4 juillet 1978 (J.O. n° 14 du défendeur n’a pas de domicile connu au Congo
15 juillet 1978 p. 32) Belge ; mais y a une résidence connue, la signifi-
O.L n° 79/013 du 6 juillet 1979 (J.O. n° 14 du cation est faite à cette résidence.
15 juillet 1979 p.15)
O.L. n° 79/016 du 6 juillet 1979 (J.O. n° 14 du Article 4 :
15 juillet 1979 p.16) Au domicile ou à la résidence, l’assignation
O.L. n° 82/017 du 31 mars 1982 (J.O. n° 7 du est signifiée en parlant à un parent ou allié, au
1er avril 1982 p. 27) maître ou à un serviteur.
O.L. n° 87/058 du 4 octobre 1987 (J.O. n° 20 du A défaut du défendeur et des personnes énon-
15 octobre 1987 p. 16). cées à l’alinéa 1er, une copie de l’exploit d’as-
signation est remise, moyennant signature de
l’original, à un voisin ou, dans une circonscrip-
TITRE 1er : tion, au chef de cette circonscription, ou au chef
DE LA PROCEDURE DEVANT de sa subdivision coutumière. Le bourgmestre
LES COURS ET TRIBUNAUX et le chef, après signature de l’original, prennent
les mesures utiles pour que la copie de l’assi-
CHAPITRE Ier : gnation parvienne à l’assignée. Si ces personnes
DES ASSIGNATIONS refusent de recevoir la copie de l’exploit ou de
signer l’original, la copie est remise au juge, qui
Article 1 : avise au moyen de la faire parvenir au défen-
Toute personne qui veut en assigner une deur.
autre fournit au greffier de la juridiction où
la demande sera portée, tous les éléments Article 5 :
nécessaires à la rédaction de l’assignation. Si le Il est fait mention, tant à l’original qu’à la copie,
requérant sait écrire, il remet au greffier une de l’exploit d’assignation de la personne à qui il
déclaration signée. a été parlé, des rapports de parenté, d’alliance,
de sujétion ou de voisinage de cette personne
Article 2 : avec le défendeur et, dans le cas de l’article 4,
L’assignation est rédigée par le greffier. alinéa 2, du motif pour lequel la copie n’a pas
été remise.
Elle contient les noms, profession et domicile
du demandeur et les noms et demeure du dé- L’original et la copie de l’exploit sont datés ; ils
fendeur ; elle énonce sommairement l’objet et mentionnent l’identité et la qualité de celui qui
les moyens de la demande et indique le tribunal effectue la signification et sont signés de lui.
où la demande est portée, ainsi que le lieu, le
jour et l’heure de la comparution.
343

Article 6 : Article 8 :
L’assignation peut aussi être signifiée par l’envoi Sont assignés :
d’une copie de l’exploit, sous plis fermé, mais 1° le Congo belge, en la personne ou dans les
à découvert, soit recommandé à la poste avec bureaux du Gouverneur Général ou du
avis de réception, soit remis par un messager Gouverneur de la Province où siège le tri-
ordinaire contre récépissé, daté et signé par le bunal qui doit connaître de la demande ;
défendeur ou par une des personnes mention- 2° les administrations et établissements qui
nées à l’article 4, avec indication de ses rap- jouissent de la personnalité civile, en leurs
ports de parenté, d’alliance, de sujétion ou de bureaux, dans le lieu où se trouve leur siège,
voisinage avec le défendeur. en la personne ou au bureau de leur pré-
Même dans le cas où le récépissé n’est pas posé, dans les autres lieux ;
signé par la personne qui a reçu le pli ou si 3° les sociétés qui jouissent de la personnalité
le récépissé ne porte pas qu’elle est une de civile, à leur siège social, succursale ou siège
celles auxquelles le pli pouvait être remis, ou d’opérations, ou, s’il n’y en a pas, en la per-
s’il existe des doutes quant à sa qualité pour sonne ou au domicile de l’un des associés :
le recevoir, l’assignation est néanmoins valable 4° les faillites, en la personne ou au domicile
si, des déclarations assermentées du message du curateur.
ou d’autres éléments de preuve, le juge tire la
conviction que le pli a été remis conformément Article 9 :
à la loi. Le délai d’assignation est de huit jours francs
La date de la remise peut être établie par les entre l’assignation et la comparution, outre un
mêmes moyens, lorsqu’elle n’a pas été portée jour par cent kilomètres de distance.
sur le récépissé ou est contestée. Le délai d’assignation pour les personnes qui
n’ont ni domicile, ni résidence en République
Article 7 : (O.L. n° 79-013 du 6 juillet 1979, art. 1er démocratique du Congo est de trois mois.
–J.O. n° 14 du 15 juillet 1979, p. 15)
Lorsqu’une assignation à un défendeur domi-
Si le défendeur n’a ni domicile ni résidence cilié hors de la République Démocratique du
connus en République démocratique du Congo, Congo est remise à sa personne dans ce terri-
mais a un autre domicile ou une autre résidence toire, elle n’emporte que le délai ordinaire.
connus, une copie de l’exploit lui est affichée à
la porte principale du tribunal où la demande Article 10 :
est portée, une autre copie est immédiatement
Dans les cas qui requièrent célérité, le pré-
expédiée à son domicile ou à cette résidence,
sident de la juridiction compétente peut, par
sous pli fermé mais à découvert recommandé
ordonnance rendue sur requête, permettre
à la poste.
d’assigner à bref délai.
Si le défendeur n’a ni domicile ni résidence
La requête et l’ordonnance sont transcrites
connus, une copie de l’exploit est affichée à la
sur la copie de l’exploit ou signifiées en même
porte principale du tribunal où la demande est
temps que celui-ci.
portée, et un extrait est envoyé pour publica-
tion au Journal Official, ainsi que sur décision
Article 11 :
du juge à tel autre journal qu’il déterminera.
Lorsque l’assignation est signifiée de l’une des
L’exploit peut toujours être signifié au défen-
manières prévues à l’article 6, le délai com-
seur en personne, s’il se trouve sur le territoire
mence à courir, selon le cas, du jour de l’avis de
de la République démocratique du Congo.
réception ou de celui du récépissé.
344

Dans le cas de l’article 7, alinéas 1er et 2, le Moyennant l’autorisation du tribunal, toute


délai court du jour de l’affichage. partie comparante au procès munie d’un pou-
voir spécial peut en outre comparaître, postu-
Article 12 : ler, conclure et porter la parole au nom de ses
Les parties peuvent toujours se présenter vo- cohéritiers ou associés, au nom de son époux
lontairement devant le juge. Celui-ci statue en ou de ses enfants.
dernier ressort si les parties le demandent. Les tuteurs, curateurs et liquidateurs de toute
La déclaration des parties qui demandent juge- sorte peuvent comparaître, postuler, conclure
et porter parole pour l’exécution de leur man-
ment est actée par le greffier. Elle est signée
dat, tant à l’égard des personnes qu’à l’égard
par les parties, ou mention est faite qu’elles ne
des biens qui leur sont confiés.
peuvent signer.
Il en est de même pour les mandataires de l’ad-
Article 13 : ministration et pour les mandataires ad litem
prévus à l’article 13.
Les personnes demeurant hors du Congo belge
et les personnes y ayant une résidence éloignée
Article 15 :
du siège des tribunaux, peuvent s’adresser, par
voie de requête, au gouverneur de province, Les parties sont entendues contradictoirement.
qui y donne telle suite que de conseil, à l’effet Elles peuvent prendre des conclusions écrites.
d’obtenir la désignation d’un mandataire ad li-
tem, chargé d’introduire et de soutenir en leur Article 16 :
nom une action civile ou commerciale devant Si les parties comparaissent et qu’à la première
les tribunaux, ou de défendre à une action de audience il n’intervienne pas de jugement qui
la même espèce. dessaisisse le tribunal, le tribunal peut ordon-
ner aux parties non domiciliées dans son res-
CHAPITRE II : sort, d’y faire élection de domicile.
DE LA COMPARUTION DES L’élection de domicile est mentionnée au plu-
PARTIES ET DU DEFAUT mitif de l’audience.
Toutes les significations, y compris celles des
Article 14 : jugements, sont valablement faites au domicile
Les parties comparaissent en personne ou par élu.
un avocat porteur des pièces. Si la partie omet ou refuse de faire élection
Elles peuvent aussi, lorsque l’objet du litige de domicile, les significations visées à l’alinéa
n’est pas une question de statut personnel et 3 sont valablement faites au greffe du tribunal
que sa valeur n’excède pas 50.000 francs, se saisi.
faire représenter par un fondé de pouvoir qui
doit être agréé dans chaque cas par le tribunal. Article 17 :
Le fondé de pouvoir établit sa qualité par la dé- Si le demandeur ne comparaît pas, le défendeur
claration de la partie faite à l’audience et actée peut demander défaut-congé, sans qu’il soit sta-
au plumitif ou par une procuration spéciale, qui tué au fond. Cette décision éteint l’instance. La
peut être donnée au pied de l’original ou de la prescription demeure toutefois interrompue
copie de l’assignation. par l’assignation.
Le mandat de représentation en justice com- Si le défendeur ne comparaît pas, il est donné
porte le droit de comparaître, de postuler et d défaut et les conclusions du demandeur sont
conclure pour la partie, ainsi que de porter la adjugées si elles se trouvent justes et bien véri-
parole en son nom. fiées.
345

Article 18 : promesse reconnue ou condamnation précé-


Si de plusieurs défendeurs, certains compa- dente par jugement dont il n’y ait pas appel.
raissent et d’autres non, le tribunal, à la requête
d’une des parties comparantes, peut remettre Article 22 :
l’affaire à une date qu’il fixe, il est fait mention Le jugement qui ordonne une opération à
au plumitif de l’audience, tant de la non compa- laquelle les parties doivent assister, indique le
rution des parties absentes que de la date de lieu, le jour et l’heure où il sera procédé à cette
la remise. opération. Lorsqu’il a été rendu contradictoire-
Le greffier avise toutes les parties, par lettre re- ment et en présence des parties, le prononcé
commandée à la poste, de la date de la remise, vaut sommation de comparaître.
en leur signalant que le jugement à intervenir
ne sera pas susceptible d’opposition. Article 23 :
Il est statué pour un seul jugement réputé Les jugements contiennent le no, des juges qui
contradictoire entre toutes les parties y com- les ont rendus, celui de l’Officier du Ministère
pris celles qui, après avoir comparu, ne compa- public s’il a été entendu et du greffier qui a as-
ratraient plus. sisté au prononcé ; les noms, professions et de-
meures des parties et de leurs fondés de pou-
Article 19 : voir si elles ont été représentées ; les motifs, le
dispositif et la date à laquelle ils sont rendus.
Lorsqu’après avoir comparu, le défendeur ne
se présente plus ou s’abstient de conclure, le
Article 24 :
demandeur peut poursuivre l’instance après
sommation faite au défendeur. Cette somma- Les minutes des jugements sont signées par les
tion reproduit le présent article. juges qui les ont rendus et par le greffier ; elles
sont annexées à la feuille d’audience.
Après un délai de quinze jours francs à partir
de la sommation ; le demandeur peut requérir
Article 25 :
qu’il soit statué sur sa demande ; le jugement
est réputé contradictoire. Les jugements par défaut sont valablement si-
gnifiés par un simple extrait comprenant l’indi-
CHAPITRE III : cation du tribunal qui les a rendus ; les noms
des juges, de l’officier du Ministère public, s’il a
DU JUGEMENT
été entendu et du greffier qui a assisté au pro-
Article 20 : noncé ; les noms, les professions et demeures
des parties et de leurs fondés de pouvoir si
Toute partie qui succombe est condamnée
elles ont été représentées ; le dispositif et la
aux dépens. Peuvent, néanmoins, les dépens
date du jugement.
être compensés, en tout ou en partie, entre
conjoints, ascendants, descendants, frères et
sœurs ou alliés au même degré.
CHAPITRE IV :
Les juges peuvent aussi compenser les dépens DES EXCEPTIONS ET
en tout ou en partie, si les parties succombent DES NULLITES
respectivement sur quelque chef.
Article 26 :
Article 21 : (O.L. n° 78-017 du 4 juillet 1978, art.1er, Le tribunal peut toujours joindre les excep-
J.O. n° 14 du 15 juillet 1978 p.32)
tions et déclinatoires et ordonner aux parties
L’exécution provisoire, sans caution, est ordon- de conclure à toutes fins.
née même d’office, s’il y a titre authentique,
346

Article 27 : Article 32 :
Si au jour de la première comparution, le défen- Les témoins sont assignés dans les formes et
deur demande à mettre garant en cause, le juge délais ordinaires des assignations.
accorde délai suffisant à raison de la distance
L’assignation détermine les lieux, jour et heure
du domicile du garant. L’assignation donnée au
où se tiendra l’enquête et indique l’objet de
garant est libellée sans qu’il soit besoin de lui
celle-ci, sans mentionner les faits dont la preuve
notifier le jugement qui ordonne sa mise en
est ordonnée.
cause.
Si la mise en cause n’a pas été demandée à la Les parties peuvent aussi inviter les témoins à
première comparution, ou si l’assignation n’a se présenter volontairement à l’enquête.
pas été faite dans le délai fixé, il est procédé,
sans délai, au jugement de l’action principale, Article 33 :
sauf à statuer séparément sur la demande en Les témoins sont entendus séparément, en
garantie. présence des parties si elles comparaissent.
Chaque témoin avant d’être entendu déclare
Article 28 :
ses nom, profession, âge et demeure, s’il est pa-
Aucune irrégularité d’exploit ou d’acte de pro- rent ou allié de l’une des parties, à quel degré,
cédure n’entraîne leur nullité que si elle nuit s’il est au service de l’une d’elles.
aux intérêts de la partie adverse.
Le témoin prête serment à peine de nullité. Le
serment est ainsi conçu : « Je jure de dire toute
CHAPITRE V :
DES ENQUETES la vérité, rien que la vérité».
Le juge peut, au cours des enquêtes, soit d’of-
Article 29 : fice, soit à la demande de l’une des parties,
Les faits dont une partie demande à faire la confronter ou réentendre les témoins. Il peut
preuve par témoins sont articulés de manière aussi, dans les mêmes conditions, décider avant
précise et succincte. Si les faits sont pertinents le parachèvement de l’enquête contraire qu’il y
et qu’ils soient déniés, la preuve en peut être a lieu à confrontation ou à une nouvelle audi-
ordonnée à condition qu’elle ne soit pas défen- tion des témoins des deux enquêtes.
due par la loi. Il fixe jour et heure à ces fins, à moins qu’il n’y
Le juge peut aussi ordonner d’office la preuve procède séance tenante.
des faits qui lui paraissent concluants si la loi ne
le défend pas. Article 34 :
Le témoin dépose sans qu’il lui soit permis de
Article 30 : ne lire aucun projet écrit.
Le jugement qui ordonne la preuve contient. Sa déposition est consignée dans un procès-
1° l’objet du litige et les faits à prouver ; verbal tenu par le greffier : elle lui est lue et il lui
2° les lieu, jour et heure où les enquêtes sont est demandé s’il y persiste et s’il requiert taxe.
tenues. Si des témoins sont trop éloignés, La déposition est signée par le témoin, le juge
il peut être ordonné qu’ils soient entendus et le greffier.
par un juge commis par un tribunal désigné
à cet effet, aux lieux, jour et heure fixés par Si le témoin ne veut ou ne peut signer, il en est
ce tribunal. fait mention dans le procès-verbal.
Celui-ci indique aussi la taxe allouée par le juge.
Article 31 :
La preuve contraire est de droit.
347

Article 35 : Article 40 :
Les témoins défaillants peuvent être condam- Dans la quinzaine de l’information que le gref-
nés à une amende qui ne peut excéder 1.000 fier lui aura donnée de sa désignation, l’expert
francs ; ils sont éventuellement réassignés à avisera, par lettre recommandée à la poste, cha-
leurs frais. cune des parties des lieux, jour et heure où il
Si les témoins réassignés sont encore dé- commencera ses opérations.
faillants, ils peuvent être condamnés à une nou- Les parties pourront comparaître aux opéra-
velle amende qui n’excède pas 5.000 francs et tions d’expertise volontairement et sans for-
le juge peut décerner contre eux un mandat malité.
d’amener.
Article 41 :
Article 36 : Si l’expert reste en défaut de fixer le lieu, jour
Si le témoin justifie qu’il n’a pu se présenter et heure pour le commencement de ses opé-
au jour indiqué, il est déchargé par le juge de rations, les parties s’accorderont pour en nom-
l’amende et des frais de réassignation. mer un autre à sa place ; sinon la nomination en
sera faite sur requête présentée au tribunal par
Article 37 : la partie la plus diligente.
Si le témoin est dans l’impossibilité de se pré- L’expert qui, ayant fixé lieu, jour et heure pour
senter au jour indiqué, le juge peut lui accorder l’expertise, ne remplit pas sa mission, pourra
délai ou recevoir sa déposition sur place. être condamné par le tribunal qui l’avait com-
mis, à tous les frais frustratoires, et même à des
Article 38 : dommages-intérêts, s’il échet.
Les juges peuvent adresser des lettres roga-
toires même aux juges étrangers, mais ils ne Article 42 :
peuvent obtempérer aux commissions roga- Les experts ne forment qu’un seul avis à la plu-
toires émanées de juges étrangers qu’autant de ralité des voix et ne dressent qu’un seul rap-
qu’ils y sont autorisés par le Ministre du Congo port.
belge et du Ruanda-Urundi et, dans ce cas, ils Ils indiquent néanmoins, en cas d’avis différents,
sont tenus d’y donner suite. les motifs des divers avis, sans faire connaître
l’avis personnel de chacun d’eux.
CHAPITRE VI : Le rapport est signé par tous les experts, sauf
DES EXPERTISES empêchement constaté par le greffier au mo-
ment du dépôt de ce rapport.
Article 39 : S’ils ne savent pas tous écrire, le rapport est
Lorsqu’il y a lieu à expertise, elle est ordonnée écrit et signé par le greffier.
par un jugement qui désigne le nom des experts La signature des experts est précédée du ser-
et la mission précise qui leur est confiée et qui ment : « je jure que j’ai rempli mon travail en
impartit un délai pour le dépôt du rapport. honneur et conscience, avec exactitude et pro-
Il n’est nommé qu’un expert à moins que le bité. »
juge n’estime nécessaire d’en nommer trois.
Le juge choisit le ou les experts à moins que les Article 43 :
parties n’en conviennent à l’audience. Si les juges ne trouvent point dans le rapport
les éclaircissements suffisants, ils peuvent or-
donner d’office une nouvelle expertise.
348

Les juges peuvent aussi entendre les experts lement signé par l’expert, dont la signature est
à l’audience à titre de renseignements et sans précédée du serment prévu à l’article 42.
autre formalité. Les experts sont convoqués Si l’expert ne peut ou ne veut signer, il en est
par le greffier par lettre recommandée à la fait mention.
poste.

Article 44 :
Le juge peut désigner des arbitres rapporteurs CHAPITRE VIII :
qui auront pour mission d’entendre les parties,
DE LA COMPARUTION
de les concilier si faire se peut, sinon de donner
PERSONNELLE DES PARTIES ET DE
leur avis.
LEUR INTERROGATOIRE
Article 45 :
Article 49 :
L’expert peut tenter de concilier les parties.
En cas de conciliation, celle-ci est constatée et Le juge peut, en tout état de cause et en toute
précisée par un procès-verbal signé par les par- matière, ordonner même d’office la comparu-
ties et par l’expert. tion personnelle des parties devant lui.
L’expert dépose le procès-verbal de concilia-
Article 50 :
tion au greffe de la juridiction ayant ordonné
l’expertise. La décision ordonnant la comparution
des parties en fixe les jour et heure et
CHAPITRE VII :
détermine s’il est procédé en audience
DES VISITES DES LIEUX
publique ou en chambre du Conseil.
Article 46 :
Article 51 :
Le tribunal peut décider de se transporter sur
les lieux ou commettre un des juges qui a par- La décision ordonnant la comparution des par-
ticipé au jugement pour l’accomplissement de ties n’est pas susceptible de recours.
cette mesure.
Le jugement fixe le jour et l’heure de la visite. Il Article 52 :
vaut sommation de comparaître, sans qu’il soit Les parties peuvent être interrogées en l’ab-
besoin de signification lorsqu’il est rendu en sence l’une de l’autre ; dans tous les cas, elles
présence des parties. peuvent être confrontées. Elles répondent en
personne aux questions qui leur sont posées
Article 47 : sans pouvoir s’aider d’aucun texte préparé.
Si l’objet de la visite exige des connaissances
qui lui sont étrangères, le juge ordonne que les Article 53 :
gens de l’art, qu’il nomme par le même juge- Les conseils des parties peuvent assister à la
ment, feront la visite avec lui et donneront leur comparution et, après l’interrogatoire, deman-
avis. der au juge de poser les questions qu’ils esti-
Le jugement peut être prononcé sur les lieux ment utiles.
sans désemparer.
Article 54 :
Article 48 : Les déclarations des parties sont actées dans
Le procès-verbal de la visite dressé par le gref- les formes prévues au chapitre des enquêtes.
fier est signé par le juge et le greffier. Il est éga-
349

Article 55 : Article 60 :
Si des parties sont trop éloignées, le juge peut La partie prête serment en personne et à l’au-
ordonner qu’elles seront entendues, ensembles dience.
ou séparément, par un juge commis par un tri-
En cas d’empêchement légitime dûment consta-
bunal commis à cet effet, au lieu, jour et heure
té, le serment peut être prêté en la demeure
fixés par ce tribunal.
de la partie, chez laquelle le juge se transporte,
assisté de son greffier.
Article 56 :
Si la partie à laquelle le serment est déféré est
Le juge peut ordonner la comparution person-
nelle des incapables, de ceux qui les assistent trop éloignée, le juge peut ordonner qu’elle
ou de leurs représentants légaux. prête serment devant une juridiction du lieu de
sa résidence.
Article 57 : Dans tous les cas, le serment est prêté en la
Le juge peut ordonner la comparution des présence de l’autre partie, ou celle-ci dûment
personnes morales. Celles-ci comparaissent, avisée par lettre recommandée du greffier.
soit par un de leurs préposés muni d’une pro-
curation spéciale, soit par un membre de leur TITRE II :
organe de gestion désigné par celui-ci ou ayant DES VOIES DE RECOURS
qualité pour représenter la personne morale
en vertu de la loi ou des statuts. CHAPITRE Ier :
Il peut également ordonner la comparution DE L’OPPOSITION
des administrations publiques. Celles-ci com-
paraissent en la personne d’un agent habilité Article 61 :
par la loi pour les représenter ou muni d’un
Le défendeur condamné par défaut peut faire
pouvoir spécial.
opposition au jugement dans les quinze jours
Le juge peut aussi ordonner la comparution qui suivent celui de la signification à personne,
d’administrateurs et d’agents nommément outre un jour par cent kilomètres de distance.
désignés par lui pour être interrogés tant sur
les faits qui leurs sont personnels que sur ceux La distance à prendre en considération est celle
qu’ils ont connus en raison de leurs fonctions. qui sépare le domicile de l’opposant du lieu où
la signification de l’opposition doit être faite.
Article 58 : Lorsque la signification n’a pas été faite à per-
Si l’une des parties ne comparaît pas ou refuse sonne, l’opposition peut être faite dans les
de répondre, le juge peut en tirer toute consé- quinze jours, outre les délais de distance, qui
quence de droit, et notamment considérer que suivent celui où l’intéressé aura eu connaissance
l’absence ou le refus équivaut à un commence- de la signification. S’il n’a pas été établi qu’il en
ment de preuve par écrit. a eu connaissance, il peut faire opposition dans
les quinze jours, outre les délais de distance,
CHAPITRE IX : qui suivent le premier acte d’exécution dont il
DU SERMENT a eu personnellement connaissance, sans qu’en
aucun cas, l’opposition puisse encore être re-
çue après l’exécution consommée du jugement.
Article 59 :
Tout jugement qui ordonne à l’une des parties Article 62 :
de prêter serment énonce les faits sur lesquels
celui-ci sera reçu et fixe l’audience à laquelle il Le juge qui a des raisons sérieuses de croire
sera prêté. que le défaillant n’a pu être instruit de la pro-
350

cédure, peut, en adjugeant le défaut, fixer pour décision attaquée, le dispositif des conclusions
l’opposition un délai autre que ceux prévus par des parties et, le cas échéant, les autres actes
l‘article 61. de la procédure nécessaire pour déterminer
l’objet et les motifs de la demande.
Article 63 :
L’opposition contient l’exposé sommaire des Article 67 :
moyens de la partie. Le délai pour interjeter appel est de trente
Elle est formée par la partie ou par un fondé jours. Ce délai court, pour les jugements
de pouvoir spécial, soit par la déclaration reçue contradictoires, du jour de la signification et
et actée par le greffier du tribunal qui a rendu pour les jugements par défaut, du jour où l’op-
le jugement, soit par lettre recommandée à la position n’est plus recevable.
poste adressée au greffier de cette juridiction.
Article 68 :
La date de l’opposition est celle de la déclara-
tion au greffe ou celle de la réception par le L’appel est formé par la partie ou par un fondé
greffier de la lettre recommandée. de pouvoir spécial, soit par une déclaration,
reçue et actée par le greffier de la juridiction
L’opposition peut aussi être par déclaration sur d’appel, soit par lettre recommandée à la poste
les commandements, procès verbaux de sai- adressée au greffier de cette juridiction.
sie et de tout autre acte d’exécution, à charge
pour l’opposant de la réitérer, dans les dix jours La date de l’appel est celle de la juridiction au
outre un jour par cent kilomètres de distance, greffe ou celle de la réception de la lettre re-
et suivant les formes prévues à l’alinéa 2, à dé- commandée par le greffier.
faut de quoi elle n’est plus recevable et l’exécu- Toutefois, dans le cas visé par l’article 152 du
tion peut être continuée sans qu’il soit besoin Code civil, l’appel peut être formé au siège de
de la faire ordonner. la juridiction qui a rendu le jugement.
Le greffier qui reçoit le déclaration d’opposi- Le greffier en avise immédiatement le greffier
tion fait assigner le demandeur originaire dans de la juridiction d’appel.
les formes et délais prévus au chapitre 1er du
titre I. Article 69 :
Dans le délai fixé pour interjeter appel; l’appe-
Article 64 :
lant doit fournir au greffier tous les éléments
L’opposition faite dans les formes et délais pré- nécessaires pour assigner la partie intimée de-
vus au présent chapitre suspend l’exécution vant la juridiction d’appel.
lorsque celle-ci n’a pas été ordonnée nonobs-
tant appel. Article 70 :
Le greffier qui reçoit la déclaration d’appel fait
Article 65 :
assigner l’intimé dans les formes et délais pré-
N’est pas recevable, l’opposition contre un ju- vus au chapitre 1er du titre I.
gement qui statue sur une première opposition.
Article 71 :
CHAPITRE II : L’intimé peut interjeter appel incident en tout
DE L’APPEL état de cause, quand même il aurait signifié le
Article 66 : jugement sans protestation.

Aucun appel ne sera déclaré recevable si l’ap-


pelant ne produit l’expédition régulière de la
351

Article 72 : Article 77 :
L’appel d’un jugement préparatoire ne peut Il ne peut être formé, en degré d’appel, aucune
être interjeté qu’après le jugement définitif et nouvelle demande, à moins qu’il ne s’agisse de
conjointement avec l’appel de ce jugement et compensation, ou que la demande ne soit la dé-
le délai de l’appel ne court que du jour de la fense à l’action principale. Peuvent aussi les par-
signification du jugement définitif ; cet appel est ties demander des intérêts ; arrérages, loyers
recevable encore que le jugement préparatoire et autres accessoires échus depuis le jugement
ait été exécuté sans réserve. et les dommages et intérêts pour le préjudice
L’appel d’un jugement interlocutoire peut être souffert depuis le dit jugement.
interjeté avant le jugement définitif ; il en est
de même des jugements qui ont accordé une Article 78 :
provision. Les autres règles établies pour les tribunaux du
premier degré sont observées devant la juri-
Article 73 : diction d’appel.
Sont réputés préparatoires, les jugements Néanmoins, la Cour d’appel peut commettre
rendus pour l’instruction de la cause et qui un conseiller pour remplir les missions dévo-
tendent à mettre le procès en état de recevoir lues au juge par les articles 30, 37, 46 et 60.
jugement définitif.
Sont réputés interlocutoires, les jugements par Article 79 :
lesquels le tribunal ordonne avant dire droit, Lorsqu’il y a appel d’un jugement interlocutoire,
une preuve, une vérification, ou une instruction si le jugement est infirmé et que la matière soit
qui préjuge le fond. disposée à recevoir une décision définitive, la
juridiction d’appel peut statuer sur le fond défi-
Article 74 : nitivement, par un seul et même jugement.
L’appel est suspensif, si le jugement ne pro- Il en est de même dans le cas où la juridiction
nonce pas l’exécution provisoire. d’appel infirme des jugements définitifs, soit
pour vice de forme, soit pour toute autre cause.
Article 75 :(O.L. n° 78-017 du 4 juillet 1978, art.2, J.O
n° 14 du 15 juillet 1978 p.32) CHAPITRE III :
Si, dans les cas prévus par l’article 21, l’exécu- DE LA TIERCE OPPOSITION
tion provisoire n’a pas été prononcée, l’intimé Article 80 :
peut, avant le jugement de l’appel, la faire or-
donner à l’audience. Quiconque peut former tierce opposition à
un jugement qui préjudicie à ses droits, et lors
(Al. 2 abrogé par O.L. n°78-017 du 4 juillet duquel ni lui, ni ceux qu’il représente n’ont été
1978, art. 2, J.O n° 14 du 15 juillet 1978 p.32) appelés.

Article 76 : (O.L. n° 78-017 du 4 juillet 1978, art.3. J.O Article 81 :


n° 14 du 15 juillet 1978 p.32)
La tierce opposition formée par action princi-
Si l’exécution provisoire a été ordonnée par
pale est portée au tribunal qui a rendu le juge-
le jugement dont appel alors qu’elle ne devait
ment attaqué.
pas l’être, l’appelant peut, à l’audience, obtenir
des défenses à exécution, sur assignation à bref
délai. Article 82 :
La tierce opposition incidente à une contesta-
tion dont un tribunal est saisi est formée par
352

voie de conclusions, si ce tribunal est égal ou Article 87 :


supérieur à celui qui a rendu le jugement. Le délai pour former requête civile est de trois
S’il n’est égal ou supérieur, la tierce opposition mois à dater du jour de la découverte du fait
incidente est portée, par action principale, au qui donne ouverture à ce recours.
tribunal qui a rendu le jugement. Ce délai ne court pas contre les mineurs et les
interdits pendant la durée de leur minorité ou
Article 83 : de leur interdiction.
Le tribunal devant lequel le jugement attaqué En cas de décès de la partie qui avait droit de
est produit peut, suivant les circonstances, pas- former requête civile, avant l’expiration du
ser outre ou surseoir. délai prévu par le présent article, ce délai est
Article 84 : prorogé de 6 mois en faveur de ses héritiers.
La tierce opposition n’est pas suspensive à
moins que, sur requête d’une partie, le juge Article 88 :
saisi de la demande ne suspende l’exécution de La requête civile ne peut être formée qu’après
la décision. consultation de trois avocats exerçant depuis
cinq ans au moins près un des tribunaux du res-
CHAPITRE IV : sort de la Cour d’appel dans lequel le jugement
DE LA REQUETE CIVILE a été rendu.
Article 85 : La consultation contiendra déclaration qu’ils
sont d’avis que la requête civile est fondée et
Les jugements contradictoires rendus en der- elle en énoncera aussi les moyens.
nier ressort par les tribunaux de première ins-
tance et les cours d’appel et les jugements par La consultation est signifiée avec l’exploit d’as-
défaut rendus aussi en dernier ressort et qui signation
ne sont plus susceptibles d’opposition, peuvent
être mis à néant à la requête de ceux qui y ont Article 89 :
été parties ou dûment appelés, pour les causes La requête civile est formée par voie d’assigna-
ci-après : tion et portée devant le tribunal qui a rendu la
1° s’il y a eu dol personnel ; décision attaquée.
2° si l’on a jugé sur pièces reconnues ou décla- Il peut être statué par les mêmes juges.
rées fausses depuis le jugement :
3° s’il y a contrariété de jugement en dernier Article 90 :
ressort entre les mêmes parties et sur les La requête civile n’empêche pas l’exécution du
mêmes moyens, dans les mêmes cours et jugement attaqué ; nulle défense ne peut être
tribunaux ; accordée.
4° si, depuis le jugement, il a été recouvré des
pièces décisives et qui avaient été retenues Article 91 :
par le fait de la partie.
Toute requête civile est communiquée
Article 86 : au Ministère public.
S’il n’y a ouverture que contre un chef de juge-
Article 92 :
ment, il est seul rétracté, à moins que les autres
n’en soient dépendants. Aucun moyen autre que ceux énoncés dans la
consultation ne sera discuté à l’audience ni par
écrit.
353

Article 93 : Les jugements rendus par les tribunaux étran-


La demande en requête civile incidente à une gers et les actes reçus par les greffiers étran-
contestation dont un tribunal est saisi est por- gers n’ont de force exécutoire qu’après que
tée devant ce tribunal s’il est supérieur à celui leur exécution n’aie été ordonnée.
qui a rendu le jugement attaqué. Un arrêté royal fixe la formule exécutoire à
S’il est d’un rang égal ou inférieur, la demande apposer sur l’expédition des jugements, ordon-
est portée devant le tribunal qui a rendu le ju- nances, mandats de justice et actes emportant
gement attaqué et le tribunal saisi de la cause exécution parée.
dans laquelle ce jugement est produit peut, sui-
vant le cas, passer outre ou surseoir. CHAPITRE Ier :
DE LA SAISIE - ARRET
La demande en requête civile incidente, est for-
mée par conclusions signifiées si elle est portée
Article 106 :
devant le tribunal saisi et si elle a lieu contre
les parties en cause. Dans tous les autres cas, Tout créancier peut en vertu d’un titre authen-
elle est formée par assignation conformément tique saisir-arrêter entre les mains d’un tiers
à l’article 89. les sommes et effets mobiliers appartenant à
son débiteur ou s’opposer à leur remise, en
Article 94 : énonçant la somme pour laquelle la saisie-arrêt
est faite.
Si la requête civile est admise, le jugement est
mis à néant et le tribunal saisi de la requête
Article 107 :
statue sur le fond de la contestation.
S’il y a seulement titre privé ou s’il n’y a pas de
Article 95 : titre, le juge du domicile du débiteur et même
celui du domicile du tiers saisi, peuvent, sur
La requête civile n’est pas recevable ni contre
requête, permettre la saisie-arrêt.
le jugement déjà attaqué par cette voie, ni
contre le jugement qui l’a rejetée, ni contre le L’ordonnance énonce la somme pour laquelle
jugement rendu après qu’elle a été admise. la saisie est autorisée.
Si la créance pour laquelle on demande la per-
CHAPITRE V : mission de saisir-arrêter n’est pas liquide, l’éva-
DE LA PRISE A PARTIE luation provisoire en est faite par le juge.

Articles 96 à 104 : Article 108 :


abrogés par l’article 148 de l’O.L n° 82-017 du La saisie-arrêt est faite par exploit d’huissier.
31 mars1982 relative à la procédure devant la L’exploit contient renonciation du titre authen-
Cour suprême de justice (J.O n° 7 du 1er avril tique ou la copie de l’ordonnance qui a permis
1982 p. 27) la saisie.

TITRE III : Article 109 :


DES VOIES D’EXECUTION Dans la quinzaine de la saisie-arrêt, le saisissant
ET DE SURETE est tenu de la dénoncer au débiteur saisi et de
l’assigner en validité.
Article 105 : Dans un pareil délai à compter du jour de la
Nul jugement ni acte ne peut être mis à exécu- demande en validité, cette demande est dénon-
tion que sur expédition. cée, à la requête du saisissant, au tiers saisi.
354

Article 110 : Article 117 :


Faute de demande en validité la saisie-arrêt est Si la déclaration est contestée, le tiers saisi est
nulle ; faute de dénonciation de cette demande assigné devant le juge de son domicile.
au tiers-saisi, les paiements faits par lui jusqu’à
la dénonciation sont valables. Article 118 :
La saisie-arrêt sur les sommes dues par l’Etat
Article 111 : est signifiée aux agents désignés par ordon-
Le débiteur saisi peut demander au tribunal la nance du Gouverneur Général. Ces agents
mainlevée de la saisie. Cette demande est for- visent l’original de l’exploit et font par écrit la
mée par assignation signifiée à l’auteur de la déclaration prévue à l’article 114.
saisie et à celui en mains de qui la saisie a été
pratiquée. Article 119 :
Le tiers saisi qui fait des paiements au mé-
Article 112 : pris d’une saisie régulière, ou qui déclare une
Les demandes en validité et en mainlevée de somme inférieure à ce qu’il devait, ou qui ne
saisies sont portées devant le juge du domicile fait pas sa déclaration, peut être condamné au
du débiteur saisi. paiement des causes de la saisie.

Article 113 :
Le tiers saisi pourra être sommé de déclarer ce CHAPITRE II :
qu’il doit lorsque la saisie-arrêt aura été décla- DE LA SAISIE-EXECUTION
rée valable.
Article 120 :
Article 114 :
Toute saisie-exécution est précédée d’un com-
Le tiers saisi fait sa déclaration et la certifie sin- mandement, fait au moins vingt-quatre heures
cère au greffe du tribunal qui doit connaître de avant la saisie et contenant signification du titre
la saisie ; il peut aussi faire cette déclaration au s’il n’a déjà été notifié.
bas de l’originale de la sommation ou par lettre
Il contient élection de domicile jusqu’à la fin de
recommandée à la poste adressée au greffier.
la poursuite au siège du tribunal dans le ressort
duquel doit se faire l’exécution, si le créancier
Article 115 :
n’y demeure.
Si la saisie porte sur des effets mobiliers, le tiers
saisi est tenu de joindre à sa déclaration un état Article 121 :
détaillé des dits effets.
L’huissier procède à la saisie hors de la pré-
sence du saisissant et assisté de deux témoin
Article 116 :
qui signe l’original et les copies.
S’il n’y a pas de contestation sur la déclaration
ni de demande en mainlevée, la somme décla- Article 122 :
rée est versée entre les mains du saisissant
Le procès-verbal de saisie contient, outre les
jusqu’à concurrence ou en déduction de sa
énonciations communes à tous les exploits
créance.
d’huissier, un nouveau commandement de
Les effets mobiliers sont vendus conformé- payer si la saisie est faite en la présence du saisi,
ment aux dispositions du chapitre II. la désignation détaillée des objets saisis et l’in-
dication du jour de la vente.
355

Copie du procès-verbal est remise au saisi, de 3° les provisions de bouche nécessaires à la


la manière prescrite pour les assignations. nourriture du saisi et de sa famille pendant
Avis de la saisie est éventuellement donné par un mois ;
l’huissier à l’agent des ventes publiques. 4° une bête à corne, ou trois chèvres, ou trois
moutons, au choix du saisi.
Les deniers saisis sont déposés au greffe du tri-
bunal de grande instance ou du tribunal de paix Article 128 :
le plus proche.
L’huissier peut, en se conformant à l’article 196,
Article 123 : vérifier chaque fois qu’il le juge utile ou qu’il
en est requis par le saisissant, l’existence des
Si le saisi s’élève des difficultés, il en réfère au
objets saisis et leur état.
juge du lieu où l’exécution se poursuit, sans que
les opérations de saisie soient interrompues.
Article 129 :
Article 124 : Le saisi et les tiers qui auront soustrait, détour-
En cas de saisie de biens servant à l’exploitation né, fait usage, endommagé ou détruit des effets
d’un fonds de commerce ou de terres, le juge qu’ils savaient saisis seront punis des peines
peut, à la demande du saisissant, le propriétaire prévues pour le vol.
et le saisi entendus ou appelés, établir un gérant
à l’exploitation. Article 130 :
La vente ne peut avoir lieu moins de quinze
Article 125 : jours après la remise du procès-verbal de saisie.
Si les portes sont fermées ou si l’ouverture en Si la vente n’a pas lieu au jour indiqué dans le
est refusée, ou s’il est fait contre l’huissier des procès-verbal, le saisi doit être avisé de la date
actes de violence ou de résistance, l’huissier de la vente par un exploit qui devra précéder
prend toutes les mesures conservatoires pour
cette date de quinze jours au moins.
empêcher les détournements et demande l’as-
sistance de la force publique par l’intermédiaire
du Ministère public ou de l’autorité locale. Article 131 :
La vente a lieu à la criée de l’agent des ventes
Article 126 : publiques et au comptant.
L’huissier peut établir un gardien auquel il est Si l’adjudicataire ne paie pas comptant, l’objet
laissé copie du procès-verbal de la saisie. Le immédiatement remis en vente à ses risques et
procès-verbal est signé par le gardien ou men- périls.
tion y est faite des causes qui l’empêchent de
signer. Article 132 :
Le gardien ne peut, à peine de dommages-in- L’agent des ventes publiques qui ne fait pas
térêts, se servir ni tirer bénéfice des objets payer le prix et omet de remettre en vente
confiés à sa garde ni les prêter. l’objet adjugé, est responsable du prix.
Article 127:
Article 133 :
Ne peuvent être saisis :
Toutes les opérations relatives à la vente, même
1° le coucher et les habits du saisi et de sa si elles sont des opérations préparatoires, ain-
famille ; si que la présence ou l’absence du saisi sont
2° les livres indispensables à la profession du consignées dans un procès-verbal.
saisi et s’il est artisan, les outils nécessaires
à son travail personnel ;
356

Article 134 : d’une demande en validité dans le délai fixé par


Il est mis fin à la vente lorsqu’elle a produit une l’ordonnance accordant l’autorisation.
somme suffisante pour payer le montant des
causes de la saisie et les frais. Article 139 :
Le jugement de validité convertit la saisie
Article 135 : conservatoire en saisie-exécution et il est pro-
Dans le cas où il est évident que les objets sai- cédé à la vente dans les formes établies au cha-
sis seraient vendus à vil prix, l’agent des ventes pitre II.
publiques, sur requête du saisissant ou du saisi
ou même d’office, peut surseoir à la vente. CHAPITRE IV :
Dans ce cas, le juge fixe un autre jour en tenant DISPOSITIONS GENERALES
compte du délai prévu à l’article 130 et prend
les mesures que commande l’intérêt des par- Article 140 :
ties. Au jour fixé, la vente a lieu à tout prix. Dans la huitaine de la notification qui lui est
faite de la saisie, qu’il y ait ou non procédure
Article 136 : en cours, le saisi peut demander la rétractation
Celui qui se prétend propriétaire des objets de l’autorisation de saisir au magistrat qui l’a
saisis ou d’une autre partie de ceux-ci peut accordée.
s’opposer à la vente, par exploit d’huissier si- Cette demande est formée par assignation si-
gnifié au saisissant ainsi qu’au saisi et dénoncé à gnifiée à l’auteur de la saisie et, le cas échéant,
l’agent des ventes publiques et contenant assi- à celui en mains de qui la saisie a été pratiquée.
gnation du saisissant et du saisi avec renoncia-
La décision n’est susceptible ni d’opposition ni
tion précise des preuves de propriété, à peine
d’appel.
de nullité. Il est statué par le tribunal du lieu de
la saisie.
Article 141 :
Le réclamant qui succombe est condamné à
Le débiteur sur qui une saisie est faite à titre
des dommages et intérêts envers le saisissant
conservatoire peut, en tout état de cause, libé-
s’il y échét.
rer les choses sur lesquelles elle porte en ver-
sant à la caisse du greffe, une somme suffisante
CHAPITRE III :
pour répondre des causes de la saisie en princi-
DE LA SAISIE CONSERVATOIRE pal, intérêt et frais et en affectant spécialement
cette somme à l’extinction de la créance du
Article 137 : saisissant, sous condition que les droits de ce
Tout créancier, même sans titre, peut, sans dernier soient ultérieurement reconnus.
commandement préalable, mais avec permis- Lorsque la saisie porte sur des choses dispo-
sion du juge, faire saisir conservatoirement les nibles, le saisi peut effectuer le versement soit
effets mobiliers de son débiteur. au moyen des fonds saisis, soit au moyen de
La saisie conservatoire est faite en la même ceux qui proviennent de la vente des choses
forme que la saisie-exécution. saisies.
Le versement avec affectation spéciale vaut
Article 138 : paiement dans la mesure où le saisi se recon-
La saisie conservatoire n’est autorisée par le naît ou est reconnu débiteur.
juge que s’il y a de sérieuses raisons de craindre Aux fins ci-avant, le débiteur se pourvoit, dans
l’enlèvement des effets mobiliers du débiteur la forme prévue à l’article 140 devant le magis-
et n’est valable qu’à condition d’être suivie
357

trat qui a ordonné la saisie, lequel règle le cas du Premier président cde la Cour suprême de
échéant le mode et les conditions tant de la justice.
vente des choses que de la consignation.
Article 143-2 :
Article 142 : La chambre des affaires du travail est saisie par
Le débiteur sur qui une saisie est faite, à titre une requête verbale ou écrite du demandeur
exécutoire peut libérer ce qui excède les ou de son conseil ou de l’inspecteur local du
causes de la saisie dans les conditions prévues travail, porteur d’un pouvoir spécial.
à l’article 141 : (A titre transitoire, les juridictions de droit
1° si la surséance aux poursuites a été ordon- commun connaîtront des litiges individuels
née ; du travail, jusqu’à l’installation des tribunaux
2° si la saisie est pratiquée en suite d’un juge- du travail (art. 45 de la loi n° 016/2002 du 16
ment frappé d’appel ou d’opposition, sauf octobre 2012 portant organisation et fonction-
disposition contraire au jugement. nement des tribunaux du travail).
La requête verbale est actée par le greffier et
Article 143 : l’acte est signé également par le déclarant.
Dans les cas où une saisie, soit conservatoire
La requête écrite est déposée en mains du
soit exécutoire, porte sur des meubles ou des
greffier qui en donne accusé de réception ou
espèces qui se trouvent en mains d’un tiers, le
adressée au greffier par lettre recommandée à
créancier poursuivant, de même que le débiteur
la poste avec avis de réception. Elle est datée et
et le tiers saisi peuvent se pourvoir comme il
signée de son auteur.
est dit à l’article 140 pour faire ordonner le
versement des espèces liquides ou à échoir à La requête écrite ou l’acte dressé sur requête
la caisse du greffe ou la remise des meubles en verbale par le greffier doivent contenir l’iden-
mains d’un séquestre agréé ou commis. tité, la profession et le domicile des parties.
Une ampliation du procès-verbal de non-conci-
liation ou de conciliation partielle dressée par
l’inspecteur local du travail, selon l’article 202
TITRE IIIbis : du Code du travail, doit obligatoirement être
DE LA PROCEDURE jointe.
PARTICULIERE AUX AFFAIRES Si la requête est présentée par l’inspecteur du
DU TRAVAIL travail, le pouvoir à lui donner par le deman-
deur doit également y être annexé.
LOI N° 016/2002 DU 16 La requête est inscrite à sa réception, dans un
OCTOBRE 2002 PORTANT registre spécial des affaires du travail.
CRÉATION, ORGANISATION
ET FONCTIONNEMENT DES Article 143-3 :
TRIBUNAUX DU TRAVAIL Dans les huit jours ouvrables suivant la date de
PRÉVOIT LA PROCÉDURE la réception de la requête, le président de la
DEVANT LES TRIBUNAUX DU juridiction fixe l’audience à laquelle l’affaire sera
TRAVAIL (art. 25 à 44) appelée et désigne les assesseurs qui seront ap-
pelés à siéger et qui devront être choisis, autant
Article 143-1 : que possible, parmi ceux qui appartiennent à la
même branche d’activité économique que les
Le règlement d’ordre intérieur des chambres parties.
des affaires du travail est fixé par ordonnance
358

Article 143-4 : Article 143-8 :


Le greffier convoque les parties et les asses- Les assesseurs ont voix délibératives.
seurs, soit par lettre recommandée à la poste Les décisions sont prises à la majorité des voix.
avec avis de réception, soit par lettre remise
à personne ou à domicile par un agent de Toutefois, s’il se forme plus de deux opinions,
l’administration contre récépissé signé par le le moins ancien des assesseurs, ou le moins âgé
destinataire ou une personne habitant avec lui. s’ils sont de même ancienneté, est tenu de se
La convocation mentionne le lieu, la date et rallier à l’une des deux autres opinions.
l’heure de l’audience, l’identité, la profession et
le domicile des parties et l’exposé sommaire de Article 143-9 :
l’objet de la demande. Devant la chambre des affaires du travail des
Le délai de convocation est de huit jours francs tribunaux de paix et devant la chambre des
entre la date de la remise figurant à l’avis de ré- affaires des tribunaux de sous-région siégeant
ception sur le récépissé et la date de l’audience. au degré d’appel, la procédure est gratuite tant
pour l’inscription et le jugement que pour la
Le jugement est prononcé immédiatement procédure d’exécution.
après l’audience de clôture des débats, et au
Les honoraires et débours des experts, les
plus tard à la prochaine audience ordinaire de
textes des témoins et autres dépenses de
la chambre des affaires du tribunal de saisie.
même nature sont tarifés et mis à charge du
Trésor.
Article 143-5 :
Devant la chambre des affaires du travail, les Article 143-10 :
parties peuvent se faire représenter, soit par
Les autres dispositions du présent Code qui
un travailleur ou employeur appartenant à la
ne sont pas contraires aux dispositions du
même branche d’activité économique, soit par
présent titre sont applicables aux procédures
un représentant de l’organisation profession-
menées devant les chambres des affaires du
nelle à laquelle elles sont affiliées, nonobstant
travail, à l’exception toutefois de celles du titre
l’article 1er de l’ordonnance-loi 68-248 du 10
V concernant la procédure devant les arbitres,
juillet 1968. Ce mandataire doit être porteur qui ne peuvent trouver application que dans
d’un mandat spécial. le cas où une convention collective du travail
conforme aux prescriptions du chapitre IV du
Article 143-6 : Titre XVI du Code du travail prévoirait expres-
Si le demandeur ne comparaît pas ni personne sément cette procédure.
pour lui, la cause est rayée du rôle et ne peut
être réinscrite qu’une seule fois dans les délais
prévus à l’article 152 de l’Ordonnance-loi 67- TITRE IV :
310 du 9 août 1967 portant Code du travail. DES FRAIS DE JUSTICE
Si le défendeur ne comparaît pas et personne Modifiés par arrêté interministériel n° 812/
pour lui, il est donné défaut et les conclusions CAB/MIN/JUST&GS/ 2005 et n° 075/CAB/
du demandeur sont adjugées si elles appa- MIN/FINANCES/2005 du 02 juillet 2005
raissent justes et bien vérifiées. portant fixation des taux des droits, taxes
et redevances à percevoir à l’initiative du
Article 143-7 : Ministère de la Justice et garde des Sceaux
(J.O n° 21 du 1er novembre 2005 col 45).
Les assesseurs peuvent être récusés pour les
mêmes causes que les que les juges prévues à
Article 144 : Modifié par arrêté interminis-
l’article 76 du Code de l’organisation et de la
tériel n° 812/CAB/MIN/JUST&GS/ 2005 et n°
compétence judiciaires.
359

075/CAB/MIN/FINANCES/2005 du 02 juillet degré pour les frais exposés devant sa juridic-


2005 portant fixation des taux des droits, taxes tion d’appel pour les frais exposés devant celle-
et redevances à percevoir à l’initiative du Minis- ci.
tère de la Justice et garde des Sceaux (J.O n° 21
du 1er novembre 2005 col 45). Article 149 : Modifié par arrêté interministériel n°
812/CAB/MIN/JUST&GS/ 2005 et n° 075/CAB/MIN/FI-
Lorsque, conformément à l’article 1er, le de- NANCES/2005 du 02 juillet 2005 portant fixation des taux
mandeur fournit les éléments nécessaires à des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du
la rédaction de l’assignation, il consigne entre Ministère de la Justice et garde des Sceaux, en annexe (J.O
les mains du greffier la somme de (200 francs n° 21 du 1er novembre 2005, col 45)
congolais au premier degré, et de 300 francs Les frais sont tarifés comme suit :
congolais au degré d’appel).
1. Mise au rôle : 50.000 francs congolais
Lorsque, au cours de la procédure, la somme 2. Acte d’assignation, de signification, ou de
consignée paraît insuffisante, le greffier fixe les
commandement (non compris les frais de
suppléments à parfaire.
transport et de séjour, lesquels seront fixés
En cas de contestation sur le montant de la par le juge) : 100.000 francs congolais
somme réclamée par le greffier, le président de 3. Procès-verbal fait par le ministère d’huis-
la juridiction décide. sier (non compris les frais de transport et
de séjour, lesquels seront fixés par le juge) :
Article 145 : – pour le premier rôle : 50.000 francs
Aucun acte de procédure ne sera exécuté congolais
avant que la consignation prescrite ait été opé- – pour le deuxième rôle : 30.000 francs
rée et la cause sera rayée du rôle en cas de congolais
non versement de la somme requise à titre de
4. Procès-verbal d’enquête, d’audition de té-
supplément.
moins, de réception de serment, d’exper-
tise, ou visite des lieux et tout autre pro-
Article 146 :
cès-verbal quelconque dressé par le greffier
La partie indigente est dispensée, dans les li- (non compris les frais de transport et de
mites prévues par le juge, de la consignation séjour, lesquels seront fixés par le juge) :
des frais. Les frais d’expertise et les taxations à – pour le premier rôle : 50.000 francs
témoins sont avancés par le Trésor. congolais
L’indigence est constatée par le président de – pour le deuxième rôle : 30.000 francs
la juridiction devant laquelle l’action est ou congolais
doit être intentée ; ce magistrat détermine les 5. Indemnités aux experts : médecins, inter-
limites dans lesquelles les frais sont avancés par prètes, témoins (taxés par le juge suivant
le Trésor. les circonstances).
6. Ordonnance du juge : 150.000 francs
Article 147 : congolais
Les frais sont retenus par le greffier sur les 7. Jugements avant faire droit ou définitifs
sommes consignées, sauf à la partie qui en a fait (frais de minute) :
l’avance à poursuivre le remboursement contre – pour chacun d’eux : 300.000 francs
l’autre partie condamnée aux frais. congolais
8) Grosse expédition, extrait du jugement ou
Article 148 :
copie de tout autre document conservé au
L’état des frais est dressé par le greffier; il est greffe ;
vérifié et visé par le juge du tribunal du premier
360

- pour le premier rôle : 150.000 francs L’action n’est recevable qu’après la liquidation
congolais du droit.
- pour le deuxième rôle : 50.000 francs Elle est introduite, instruite et jugée
congolais
comme en matière civile.
9) Mesures prises pour faire insérer dans les Les frais de l’instance sont à charge de la partie
journaux l’exploit ou l’extrait d’exploit succombant, ils sont tarifés comme en matière
(non compris les frais de publication, les- civile. Le jugement est susceptible des mêmes
quels seront taxés par les juges) : 100.000 recours, dans les mêmes conditions et sous les
francs congolais mêmes formes que ceux prononcés en matière
Pour les litiges de valeur déterminée civile.
dont le montant ne dépend pas d’une Article 154 :
évaluation des parties, les frais tel qu’il
Pour les condamnations au paiement de rentes
est établi ci-dessus, sont réduits, à la ou pensions, dont le capital n’est pas exprimé
moitié lorsque la somme demandée au titre, le montant taxable est de vingt fois la
ne dépasse pas 1.000.000.000 francs prestation annuelle si elle est viagère et de cinq
congolais. fois la prestation annuelle dans tous les autres
cas.
Article 150 :
Chaque rôle sera de deux pages de 25 lignes Article 155 :
par page et de quinze syllabes par ligne. Le droit établi en vertu de l’article 152 est dû
Tout premier rôle commencé est dû en entier. sur la minute du jugement. Il ne donne pas lieu
à consignation.
Tout rôle supplémentaire n’est dû que s’il com-
porte au moins quinze lignes. Le droit est dû par la partie condamnée et
payé par elle entre les mains du greffier dans le
Article 151 : mois qui suit la date où la décision est passée
en force de chose jugée ou a été rendue exé-
Le tarif des frais en instance d’appel est du cutoire. A défaut par la partie condamnée de
double de celui qui est fixé par l’article 149. payer le droit, celui-ci est payé par la personne
au profit de laquelle la condamnation a été pro-
Article 152 : (O.L. n° 87-058 du 4 octobre
noncée, sauf le droit pour elle d’en poursuivre
1987, art.3)
le recouvrement contre celui qui doit le sup-
Il est dû un droit proportionnel de 10% sur porter.
toute somme ou valeur mobilière allouée par
un jugement passé en force de chose jugée, Article 156 :
par une sentence arbitrale ou par un jugement
Les poursuites en recouvrement du droit pro-
étranger rendus exécutoires.
portionnel sont exercées, en vertu d’un exécu-
toire, délivré par le juge ou par le président de
Article 153 :
la juridiction qui a rendu le jugement donnant
Si le montant des valeurs adjugées n’est pas dé- lieu à la perception du droit, après un comman-
terminé dans le jugement, il est fixé par le gref- dement resté infructueux, de payer dans les
fier, chargé de percevoir le droit, sous réserve trois jours sans préjudice aux saisies conser-
pour la partie tenue d’acquitter ou de suppor- vatoires à opérer dès le jour de l’exigibilité du
ter celui-ci, d’assigner le greffier en justice aux droit, avec l’autorisation du juge.
fins d’entendre réviser l’évaluation faite par lui.
361

Article 157 : arbitrage les contestations pouvant naître d’un


Sauf dans le cas prévu à l’article 158, le gref- rapport de droit déterminé.
fier ne peut délivrer, si ce n’est au Ministère L’indication du nom des arbitres n’est pas re-
public, grosse, expédition, extrait ou copie de quise dans la clause compromissoire.
jugement avant que le droit proportionnel n’ait
été payé, même si au moment où le document Article 161 :
est demandé la condamnation n’a pas encore
acquis force de chose jugée. Si, d’après la clause compromissoire, la désigna-
tion des arbitres appartient aux parties, la par-
Si, sur opposition ou appel, le jugement sur tie la partie la plus diligente doit, sauf conven-
lequel le droit proportionnel aurait été perçu tion contraire, notifier aux autres, par lettre
est réformé, celui-ci est restitué en tout ou en recommandée à la poste, le no, de l’arbitre, ou
partie, ou le supplément perçu, selon le cas.
des arbitres qu’elle a désignés et leur faire som-
La restitution ne peut avoir lieu que lorsque la mation de procéder de même dans le délai de
nouvelle décision a acquis force de chose jugée. huitaine augmenté des délais prévus à l’article
L’action en restitution se prescrit par un délai 9.
de deux ans à compter de ce moment. A défaut par les parties d’avoir fait connaître
à la partie la plus diligente, dans le délai fixé, le
Article 158 : nom de l’arbitre ou des arbitres qu’elles ont
En cas d’indigence constatée par le juge ou par choisis, cette désignation appartient au prési-
le président de la juridiction qui a rendu le juge- dent du tribunal compétent d’après l’article
ment, la grosse, une expédition, un extrait ou 166.
une copie peut être délivrée en débet ; mention
Il en est de même en cas de désaccord des par-
de la délivrance en débet est faite au pied du
ties sur le choix de l’arbitre ou des arbitres.
document délivré.
En l’absence de toute disposition dans la clause
Dans le même cas, le paiement préalable du
droit proportionnel n’est pas une condition compromissoire relativement à la désignation
de la délivrance de la grosse, d’une expédition, des arbitres désignés par le président du tribu-
d’un extrait ou d’une copie du jugement. nal compétent d’après l’article 166.

Article 162 :
TITRE V :
Dans les cas prévus à l’article 161, la décision
DE L’ARBITRAGE
du président du tribunal compétent saisi sur
requête des parties ou de l’une d’elles n’est
CHAPITRE I : susceptible d’aucun recours.
DE LA CONVENTION
D’ARBITRAGE Article 163 :
ET DES ARBITRES
La clause compromissoire n’a d’effet qu’entre
parties.
Article 159 :
Quiconque a la capacité ou le pouvoir de transi- Elle est inapplicable, lorsque la contestation qui
ger, peut compromettre pourvu que la contes- surgit entre ceux qui l’ont conclue et d’autres
tation puisse faire l’objet d’une transaction. qui ne sont point liés par elle, est indivisible. Il
en est de même lorsqu’une des parties qui l’ont
conclue est appelée devant un tribunal dans un
Article 160 :
des cas prévus aux articles 166 et 167 du Code
Est valable la clause compromissoire par la- d’organisation et de compétence judiciaires.
quelle les parties conviennent de soumettre à
362

Nonobstant toute convention contraire, les Cette durée peut toutefois être prolongée sui-
parties peuvent jusqu’à la constitution du tri- vant une des formes fixées à l’article 164.
bunal arbitral, demander au tribunal compétent Après la suspension prévue aux articles 173,
des mesures provisoires dans les cas d’urgence. 174, 176 et 177, les arbitres disposent de plein
droit d’un délai de trois mois.
Article 164 :
A dater du compromis, les arbitres ne peuvent
Toute convention en matière d’arbitrage et être révoqués que du consentement des par-
tous les actes ayant pour objet de compléter ties.
ou de modifier semblable convention, doivent
être constatés par écrit, à l’exclusion de tout
Article 168 :
autre mode de preuve.
Sauf convention contraire, les parties et les
Le compromis peut être constaté par déclara-
arbitres sont dispensés de suivre dans la pro-
tion insérée au procès-verbal des arbitres et
signé par les parties. cédure, les délais et formes établis pour les
tribunaux.
En cas de refus d’une des parties de signer le
compromis ou de désaccord sur sa rédaction, Article 169 :
le jugement du tribunal compétent aux termes
de l’article 166, saisi sur assignation par la par- Les actes d’instruction et les procès-verbaux
tie la plus diligente, vaut compromis. sont faits par tous les arbitres, si le compromis
ou une convention ultérieure ne les autorise à
Ce jugement n’est pas sujet à appel.
en commettre l’un d’eux.
Article 165 :
Article 170 :
Le compromis désigne, à peine de nullité, l’objet
Sauf convention contraire, mettent fin aux
du litige et le no, des arbitres.
compromis :
Les arbitres doivent avoir la capacité de
1° le décès, l’incapacité, le refus, le déport, l’em-
contracter et de s’obliger. Ne peuvent être ar-
pêchement ou la récusation admise d’un
bitres les faillis non réhabilités, ni les personnes
des arbitres ;
condamnées du chef d’une infraction prévue
par les titres II et III du Livre II du Code pénal. 2° l’expiration du délai prévu à l’article 167.
Il peut y avoir un seul arbitre ; s’il y en a plu- Article 171 :
sieurs, ils doivent être en nombre impair.
Les arbitres ne peuvent se déporter si leurs
opérations sont commencées.
Article 166 :
Les parties indiquent dans la convention d’ar- Les arbitres peuvent être récusés dans les cas
bitrage ou dans une convention ultérieure le prévus par l’article 88 du Code d’organisation
tribunal de première instance auquel elles attri- et de compétence judiciaire.
buent compétence en raison de l’arbitrage.
Article 172 :
A défaut d’accord des parties, le tribunal de
première instance compétent est celui choisi La demande de récusation est adressée par
par la partie la plus diligente. requête au président du tribunal compétent
en vertu de l’article 166. Celui-ci state, l’arbitre
Article 167 : entendu ou dûment appelé. La décision du pré-
sident qui admet ou qui rejette la récusation
Si le compromis n’en fixe pas la durée, la mis-
n’est pas susceptible de recours.
sion des arbitres cesse six mois après la date
du compromis.
363

Article 173 : Sauf convention contraire, les enquêtes sont


La demande de récusation suspend le délai de tenues suivant les règles prescrites par le pré-
l’arbitrage. sent code.
Si le témoin refuse de comparaître, de prêter
Article 174 : serment, de déposer ou de signer sa dépo-
Le décès ou l’incapacité de l’une des parties ne sition, il est entendu par un juge commis sur
met pas fin au compromis. requête présenté par la partie la plus diligente
au président du tribunal compétent suivant
Toutefois, si l’évènement survient avant l’expi- l’article 166.
ration du délai prévu par l’article 175, alinéa 4,
les opérations de l’arbitrage et le délai prévu à Lorsque les arbitres ordonnent une mesure
l’article 167 sont suspendus à partir de la noti- d’instruction, le délai de l’arbitrage est suspen-
fication de l’évènement aux arbitres, jusqu’au du pendant l’exécution de cette mesure.
jour où, à la requête de la partie la plus dili-
gente, le tribunal compétent d’après l’article Article 177 :
166 décidera que cette suspension prend fin. S’il s’élève quelqu’incident dont les arbitres ne
peuvent connaître, ceux-ci délaissent les par-
CHAPITRE II : ties à se pourvoir devant le tribunal compétent
DE LA PROCEDURE DEVANT LES d’après l’article 166 et le délai de l’arbitrage
ARBITRES est suspendu jusqu’au jour où les arbitres sont
informés par la partie la plus diligente que le
Article 175 : jugement de l’incident a acquis force de chose
Les parties comparaissent en personne ou sont jugée.
représentées soit par un avocat, porteur des
pièces, soit par un fondé de pouvoir spécial CHAPITRE III :
agréé par les arbitres. DE LA SENTENCE ARBITRALE
De l’accord des parties, les arbitres peuvent
juger sur pièces. Article 178 :

Toutefois, même en ce cas, les arbitres peuvent Les arbitres décident d’après les règles du droit,
décider que les parties ou ceux qui les repré- à moins que l convention d’arbitrage ne leur
sentent doivent être entendus. donne pouvoir de prononcer comme amiables
compositeurs.
Les pièces et défenses, préalablement commu-
niquées sont remises aux arbitres sans aucune Article 179 :
formalité dans le délai fixé par eux.
Lorsqu’il y a plusieurs arbitres, la sentence arbi-
Si l’une des parties s’abstient de les leur re- trale doit être rendue à la majorité des voix.
mettre dans ce délai, les arbitres le constatent
et jugent sur les seules pièces reçues. Article 180 :
La sentence arbitrale est écrite et datée. Elle
Article 176 :
est signée par les arbitres. Si la minorité refuse
Les arbitres peuvent ordonner toutes les de la signer, les arbitres font mention de ce
mesures d’instruction admises devant les tri- refus et la sentence a le même effet que si elle
bunaux en matière civile et commerciale. Ils avait été signée par tous les arbitres.
peuvent entendre sous serment les témoins
qui comparaissent devant eux et recevoir le
serment d’une partie.
364

Article 181 : Article 186 :


La sentence arbitrale tient lieu de loi aux par- Les contestations sur l’exécution des sentences
ties. Elle fait foi comme une convention entre arbitrales sont portées devant le tribunal com-
elles et ne peut être opposée aux tiers. pétent d’après l’article 166.

Article 182 : Article 187 :


Les arbitres peuvent ordonner l’exécution pro- Nonobstant toute convention contraire, la
visoire de leurs sentences, nonobstant appel, sentence arbitrales ne peut être attaquée que
avec ou sans caution. par voie de l’appel et seulement si les parties
n’y ont renoncé lors ou depuis la convention
A défaut de disposition sur ce point, l’exécu- d’arbitrage.
tion provisoire est de droit, mais à la charge de
fournir caution. La sentence arbitrale ne peut faire l’objet
d’une opposition ou d’un recours en cassation
alors même que les parties en sont autrement
CHAPITRE IV :
convenues.
DE L’EXECUTION ET
DES VOIES DE RECOURS La requête civile contre la sentence arbitrale
peut être prise pour les causes prévues aux 1°,
2° et 4° alinéas de l’art. 85, dans les délais et
Article 183 :
formes prescrits pour les jugements des tribu-
La minute de la sentence arbitrale est dépo- naux. Elle est portée devant le tribunal qui est
sée par l’un des arbitres au greffe du tribunal compétent pour connaître de l’appel.
de première instance compétent en vertu de
l’article 166 si une des parties le requiert. Article 188 :
L’appel est porté devant la cour d’appel dans le
Article 184 : ressort de laquelle se trouve le tribunal visé à
A l’exception des sentences préparatoires ou l’article 166, à moins que les parties ne soient
interlocutoires, lesquelles seront exécutoires convenues de déférer l’appel à d’autres arbitres.
de plein droit du jour où les arbitres en auront Le délai pour interjeter appel est d’un mois. Il
donné connaissance aux parties ou à leur re- court du jour de la signification de la sentence
présentants, l’exécution forcée d’une sentence arbitrale rendue exécutoire.
arbitrale ne pourra être poursuivie qu’après
que le président du tribunal compétent l’aura Article 189 :
rendue exécutoire par une ordonnance accor- S’il a été compromis sur l’appel d’un jugement
dée sur la minute à la requête de la partie la ou d’une sentence arbitrale, la décision des
plus diligente et sans qu’il soit besoin d’en com- arbitres est définitive et rendue exécutoire sui-
muniquer au Ministère public. vant l’article 184.
Article 185 : Article 190 :
L’ordonnance est susceptible d’appel ; l’appel Lorsqu’une sentence arbitrale a été rendue en
est formé par requête adressée au président dernier ressort, la nullité peut être demandée
de la Cour d’appel, dans les quinze jours de la dans les cas suivants :
signification.
1° si la convention d’arbitrage est conclue par
Le président statue, les parties entendues ou un incapable ou une personne sans pouvoir
appelées. de compromettre :
2° si l’objet du litige n’est pas susceptible de
transaction ;
365

3° si la forme prescrite par l’article 164 pour la L’ordonnance d’exécution est sans effet dans la
validité du compromis n’est pas observée ; mesure où la nullité de la sentence arbitrale est
4° si la sentence arbitrale est rendue sans com- prononcée.
promis ou hors des termes du compromis ;
5° si la sentence arbitrale est rendue, alors que Article 194 :
le délai d’arbitrage est suspendu ou expiré ; Le jugement rendu sur la demande en nullité
6° si la sentence arbitrale est rendue par des n’est pas susceptible d’appel.
arbitres n’ayant pas la capacité de contrac-
ter et de s’obliger ;
7° si la sentence arbitrale n’est pas rendue par
TITRE VI :
tous les arbitres ou est rendue par des ar- DISPOSITIONS GENERALES
bitres siégeant en nombre pair;
8° si une partie peut justifier, même à l’encontre Article 195 :
des constatations des arbitres, qu’elle n’a Tout délai est soumis aux règles suivantes :
pas été avisée du délai fixé par ceux-ci pour 1° le jour de l’acte qui est le point de départ
le dépôt des pièces et défenses et si cette d’un délai n’y est pas compris. Le jour de
omission nuit à ses intérêts ; l’échéance est compté dans le délai, si celui-
9° si la sentence arbitrale rendue sur appel ci n’est qualifié de franc ;
d’une sentence en a prononcé la nullité 2° lorsque le dernier jour prévu pour accom-
hors les cas prévus au présent article ; plir un acte de procédure est un jour férié
10° si la sentence arbitrale a été rendue sur légal, le délai est prorogé jusqu’au prochain
pièces, serments ou témoignages qui depuis jour ouvrable ;
ont été reconnus faux, ou si depuis il a été 3° lorsque le délai légal expire un jour où le
reconnu des pièces décisives qui avaient été greffe est fermé, l’acte y est valablement
retenues par le fait d’une partie. reçu le plus prochain jour de l’ouverture de
ce greffe ;
Article 191 :
4° le délai qui est fixé par jour se compte de
La demande en nullité ne peut être formée jour à jour ; ce qui est fixé par mois ou par
avant que la sentence n’ait été rendue exécu- année se compte de quantième à veille de
toire. quantième, selon le calendrier grégorien.
Elle est formée dans tous les cas énumérés à
l’article 190, 1° à 9°, dans le mois de la signifi- Article 196 :
cation de la sentence rendue exécutoire ; dans Aucune signification ni exécution ne peut être
le cas de l’article 190/10° la demande doit être faite dans un lieu non ouvert au public soit
formée dans le mois de la découverte de la avant six heures du matin et après sept heures
fausseté des pièces, serments ou témoignages, du soir, soit un jour férié légal si ce n’est en cas
ou du recouvrement des pièces retenues. d’urgence et en vertu d’une permission du juge.
Article 192 :
Article 197 :
La demande en nullité formée par voie d’assi-
En cas de notification d’un acte ou de significa-
gnation est portée devant la Cour d’appel visée
tion d’un exploit ou d’un jugement sur le terri-
à l’article 188.
toire du Congo belge ou du Ruanda-Urundi, le
délai applicable est toujours déterminé d’après
Article 193 :
le lieu de la notification ou de la signification,
La demande en nullité régulièrement formée même si celui à qui la notification ou la signifi-
suspend l’exécution de la sentence.
366

cation est faite n’y a ni son domicile ni sa rési- 2.TEXTES


dence. COMPLEMENTAIRES
Si la signification se fait par la voie postale, le AU CODE DE PROCEDURE
lieu à envisager pour le calcul du délai est le lieu
de destination.
CIVILE
COMMISION DES BIENS
Article 198 :
CONFISQUES
Lorsque la notification ou la signification d’un
exploit a été faite à un délai moindre que le ORDONNANCE N° 86-112
délai légal ou le délai prescrit par les articles 9
DU 8 AVRIL 1986 RELATIVE
à 11 n’a pas été observé, l’affaire est remise à
une date postérieure à celle de l’expiration de À L’ORGANISATION
délai légal. ADMINISTRATIVE DE LA
Si la partie assignée n’est pas présente lors du
COMMISSION DE GESTION DES
prononcé d’un jugement de remise ou n’est pas BIENS SAISIS ET CONFISQUÉS
régulièrement représentée, elle est avertie par (JORZ, 1er juin 1986, n° 11, p. 14).
le greffier des jours et heure auxquels l’affaire
sera appelée. Article 1er :
Cet avertissement est donné par lettre recom- Le secrétaire général de la Commission de ges-
mandée à la poste, envoyée en franchise de tion des biens saisis et confisqués est un ma-
port, dix jours au moins avant l’audience. gistrat du Ministère public revêtu du grade de
premier avocat général de la République.

TITRE VII : Article 2 :


DISPOSITIONS FINALES Un directeur coordonne les activités des ser-
vices du secrétariat général de la Commission.
Article 199 :
L’ordonnance de l’Administrateur Général au Article 3 :
Congo du 14 mai 1886 approuvée par le décret Sauf en ce qui concerne la ville de Kinshasa, il
du 12 novembre 1886 et les décrets qui l’ont est institué au sein du secrétariat du parquet de
modifiés et complétées sont abrogés. grande instance une division de la Commission
de gestion des biens saisis et confisqués.
Article 200 :
Le secrétaire divisionnaire du parquet de
Les règles antérieures relatives à la procé- grande instance est de droit chef de division
dure civile restent d’application pour toutes de la Commission de gestion des biens saisis
les affaires dont les cours et tribunaux étaient et confisqués.
régulièrement saisis au moment de l’entrée en
vigueur du présent décret. Article 4 :
Les membres du secrétariat général ainsi que
Article 201 :
ceux de la division sous régionale au sein du
Le présent décret entrera en vigueur à la date parquet de grande instance sont placés sous
qui sera fixée par arrêté royal. l’autorité du secrétaire général de la Commis-
Cette date a été fixée au 15 mai 1960 par l’A.R. sion qui exerce sur eux le pouvoir hiérarchique
du 14 avril 1960 (M.C., 1960, p. 1327). conformément au statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
367

A ce titre, le secrétaire général exerce le pou- ANNEXE: NON


voir disciplinaire pour les peines de blâme, de
retenue du tiers du traitement et d’exclusion
REPRODUITE
temporaire pour toutes les fautes commises
dans l’exercice des activités de la Commission. ORDONNANCE-LOI N° 79-
026 DU 26 SEPTEMBRE 1979
Le procureur de la République exerce, par délé-
gation du secrétaire général de la Commission, PORTANT CRÉATION D’UNE
le pouvoir hiérarchique et disciplinaire sur le COMMISSION DE GESTION DES
secrétaire divisionnaire ainsi que sur les autres BIENS SAISIS ET CONFISQUÉS
agents de la division régionale de la Commis- (J.O.Z., 1er novembre 1979, n° 21, p. 17)
sion de gestion des biens saisis et confisqués. Il
est tenu de transmettre sans délai au secrétaire CHAPITRE 1er:
général de la Commission tout procès-verbal DE LA COMMISSION
de constat de faute disciplinaire JU de sanction DE GESTION DES BIENS SAISIS
administrative. ET CONFISQUÉS

Article 5 : Article 1er :


Pour la ville de Kinshasa, le procureur de la Il est institué, sous la présidence du président
République prête son concours à la gestion des du Conseil judiciaire, Procureur général de la
biens saisis et confisqués dans les tas indiqués République, une commission de gestion des
par le secrétaire général de la Commission. biens saisis et confisqués.

Article 6 : La commission a pour mission de recueillir, gar-


der et gérer tous les biens mobiliers ou immo-
Les structures du secrétariat général et de la biliers placés sous la main de la justice et de
division de la Commission de gestion des biens déterminer, conformément aux dispositions
saisis et confisqués instituée au sein du parquet de la présente ordonnance-loi, la destination
de grande instance sont conformes à l’organi- à donner à ceux de ces biens qui auront été
gramme annexé à la présente ordonnance. frappés de confiscation ou dont il aura été fait
abandon à l’État conformément à la loi. .
Article 7 :
Article 2 :
Le secrétaire d’État à la Justice est chargé de
La commission est composée d’un représen-
l’exécution je la présente ordonnance, qui
tant du Conseil judiciaire, d’un représentant du
entre en vigueur à la date de sa signature.
département de l’Administration du
territoire, d’un représentant du département
des Finances, d’un représentant du département
de l’Économie, l’Industrie et Commerce, d’un
représentant du département de la Défense
nationale, d’un représentant du département
des Mines, d’un représentant du département
de l’ Agriculture, d’un représentant du dépar-
tement de l’Environnement, Conservation de
la nature et Tourisme, d’un représentant du
département des Transports, d’un représentant
de la Banque du Zaïre et d’un représentant du
Central national de documentation.
368

Elle comprend en outre un secrétariat général. CHAPITRE II:


Elle est représentée en régions par les services DES OBLIGATIONS
ou organismes déterminés par arrêté du pré-
sident du Conseil judiciaire, Procureur général Article 6 :
de la République.
Tous les biens saisis sont remis à la commission
Article 3 : de gestion des biens saisis et confisqués et gar-
dés dans les lieux qu’elle détermine.
La commission se réunit au moins une fois
par an. Elle délibère sur toutes les questions Toute saisie fait obligatoirement l’objet d’un
rentrant dans le cadre de ses attributions. Elle procès-verbal de saisie transmis en même
approuve les comptes et autorise la réalisation temps que les objets.
des projets conçus par le secrétariat général. Les objets qui ne peuvent être déplacés sont
laissés sur place, avec constitution de gardien.
Article 4 : Le procès-verbal en fait mention et est seul
Le secrétariat général assure la gestion quoti- transmis à la commission.
dienne de la commission et surveille l’activité
de ses représentations à travers le pays. Il cen- Article 7 :
tralise les rapports et procès-verbaux qui lui
II est strictement interdit de se servir ou de
sont adressés et veille à la bonne marche du
consommer les objets saisis sous peine des
service.
sanctions prévues à l’article 83 du Code pénal.
Il est composé d’un secrétaire général assisté
Lorsque la garde des objets saisis s’avère im-
d’un ou plusieurs adjoints et de secrétaires.
possible, notamment parce qu’ils sont péris-
Sur proposition du président du Conseil judi- sables ou de conservation dispendieuse, il est
ciaire, Procureur général de la République, le «procédé à la vente de ceux qui sont suscep-
président du Mouvement populaire de la révo- tibles de confiscation après avis préalable du
lution, président de la République, nomme le responsable de la commission.
secrétaire général et ses adjoints et détermine
leurs émoluments. Article 8 :
Le président du Conseil judiciaire, Procureur La vente est réalisée à la requête de l’officier de
général de la République, désigne les autres Police judiciaire saisissant par un agent désigné
membres du secrétariat général parmi les par le représentant de la commission.
membres du personnel de carrière des ser-
vices publics de l’État. La vente est faite aux enchères et est annon-
cée au public 48 heures au moins avant son
Article 5 : déroulement. Il en est dressé procès-verbal; le
produit est consigné entre les mains du comp-
Chaque année, la commission établit un rap- table d’État et tient lieu des objets saisis pour
port sur le nombre des biens saisis et des biens la confiscation.
frappés de confiscation ou ceux dont il aura été
fait abandon à l’État, sur la destination donnée à Le procès-verbal de la vente et la quittance
ces biens, sur les recettes réalisées et de façon sont transmis à la commission.
générale sur tout ce qui concerne la gestion
des biens saisis et le fonctionnement de la com- Article 9 :
mission. Les objets nuisibles à la santé ou dangereux
Il est transmis un exemplaire de ce rapport au pour la sécurité publique sont détruits sur dé-
président du Mouvement populaire de la révo- cision du représentant de la commission. Il est
lution, président de la République, au Conseil dressé procès-verbal de la destruction, lequel
législatif ainsi qu’au bureau du Premier Ministre. est transmis à la commission.
369

Article 10 : Article 14 :
Les biens saisis, meubles et immeubles, défini- Sont abrogées toutes dispositions contraires
tivement acquis à l’État à la suite de la confis- à la présente ordonnance-loi qui entrera en
cation sont, soit aliénés, soit affectés à l’usage vigueur à la date de sa promulgation.
public ou à celui d’un service public, soit don-
nés en bail à des tiers.
Lorsqu’un service public estime ne plus avoir ORDONNANCE DU 24
besoin des biens confisqués affectés à son AOÛT 1916 RELATIVE À LA
usage, il est tenu de les remettre à la disposi- DESTINATION À DONNER
tion de la commission. AUX OBJETS FRAPPÉS DE
CONFISCATION JUDICIAIRE
(BAC, 1916, p. 1119)
Article 11 :
Article 1er :
En cas d’aliénation, la vente ne peut être faite
qu’avec publicité et concurrence. Le greffier de chaque juridiction fait vendre aux
enchères publiques, sous réserve des disposi-
En aucun cas, l’aliénation d’un bien saisi et tions ci-après, les choses dont la confiscation a
confisqué ne peut être réalisée à titre gratuit été prononcée par cette juridiction lorsque la
ou à un prix inférieur à sa valeur vénale. sentence a acquis force de chose jugée.
Il sera dressé procès-verbal de la vente.
Article 12 :
Les substances minérales confisquées sont re- Article 2 :
mises par la commission à la SOZACOM qui
Les choses dangereuses pour la sûreté, la santé
se charge de leur réalisation. Les autres subs-
et l’honnêteté publiques sont, lorsque la sen-
tances précieuses sont commercialisées par
tence est devenue irrévocable, détruites ou
les organismes déterminés suivant leur nature
enfouies par ordre du greffier qui dressera pro-
par le président du Conseil judiciaire, Procu-
cès-verbal de l’opération.
reur général de la République. Ces organismes
dressent procès-verbal de l’opération et le Les liquides alcooliques à base d’absinthe sont
transmettent à la commission. traités comme choses nuisibles à la santé pu-
blique. Les autres liquides alcooliques sont ven-
Les billets de banque et monnaies obtenus
dus ainsi qu’il est dit à l’article 1 er, mais sous
en fraude de la réglementation du change et
réserve des restrictions apportées à la vente
confisqués sont remis à la Banque Centrale du
des spiritueux par les dispositions légales sur
Congo les armes à feu et munitions à la dispo-
la matière.
sition des forces armées.
Ceux d’entre eux qui ne trouveront pas ac-
Article 13 : quéreurs seront traités comme des liquides à
base d’absinthe, à moins qu’ils ne puissent être
Le produit des ventes et locations est porté en
utilisés dans les pharmacies et laboratoires de
recette au budget général de l’État.
l’État, auquel cas ils seront remis par le greffier
Il sera toutefois prélevé un droit de 2 % au contre décharge aux fonctionnaires qui dirigent
profit du dénonciateur et de 3 % au profit de ces établissements.
l’agent qui aura pratiqué la saisie sur la valeur
vénale de tout bien saisi et frappé de confis- Article 3 :
cation. Les armes et munitions dont la détention est
interdite d’une façon absolue seront remises
370

par le greffier à l’administration de la Force de l’autorité qui a formulé l’invitation ou de


publique contre bonne et valable décharge. celle entre les mains de qui le contrevenant a
Les autres armes seront vendues aux enchères été invité à les remettre.
publiques. Il appartiendra à l’officier du Ministère public
Toutefois celles des armes et munitions dont la d’informer ces autorités de sa décision.
détention n’est autorisée que moyennant une
autorisation administrative ne pourront être Article 5 :
remises aux acquéreurs qu’après obtention par L’arrêté du 8 mai 1899, modifié par l’ordon-
ceux-ci de ladite autorisation. Si celle-ci n’est nance du 10 juillet 1915 et l’arrêté du 4 juin
pas produite dans le délai d’un mois à dater 1908 sont abrogés.
de la vente, l’adjudication sera résolue de plein
droit par l’expiration de ce terme et les objets
Article 6 :
seront remis en vente.
Le directeur de la justice est chargé....
Les armes qui n’auront pas trouvé acquéreur
seront rendues inutilisables comme telles et
remises en vente comme fer brut; les munitions
seront remises à l’administration de la Force EXECUTION DE DECISIONS
publique. JUDICIAIRES

Article 4 : NOTE CIRCULAIRE N° 012


Ne seront pas mis en vente: DU 27 SEPTEMBRE 2011 SUR
1° Les défenses d’éléphant pesant 5 kilo- L’EXÉCUTION DES DÉCISIONS
grammes ou moins; elles seront adressées JUDICIAIRES
par le greffier au contrôleur des douanes à
Léopoldville-Est, qui en remettra bonne et Mesdames et Messieurs les chefs de juridic-
valable décharge. tions (tous) ;
2° Les objets de fabrication indigène présen- Au regard de la grande cacophonie observée
tant un intérêt ethnographique évident; ils en la matière et dont les effets pervers sont
seront remis, par le même, contre décharge évidents, il me parait important de souligner
à l’autorité territoriale. que lorsqu’elle est faite conformément à la loi,
l’exécution des décisions de justice contribue
Article 4bis : à la restauration de l’ordre public, au rétablis-
Les objets sujets à confiscation dont il est fait sement des bonnes mœurs, à l’amélioration du
abandon par le contrevenant, sur invitation soit climat des affaires et au raffermissement de
de l’officier de police judiciaire, soit de l’officier l’autorité de l’État, bref, à l’instauration de la
du Ministère public, en vertu des articles 3 et paix sociale.
58 du décret du 11 juillet 1923, seront envoyés, Etant donné que tout Etat de droit, la loi ins-
dès que la transaction offerte au contrevenant titue pour chaque litige un juge naturel, je
sera devenue définitive, au greffier du tribunal rappelle que les contestations sur l’exécution
du district dans le ressort duquel l’invitation a des jugements et arrêts sont, aux termes de
été faite. l’article 137 du Code de l’organisation et de la
Le greffier procédera à leur égard dans les compétence judiciaires, à porter devant le tri-
formes et conditions ci-dessus prescrites. bunal du lieu où se produit l’exécution. Il va de
soi que celle-ci s’opère aux risques et périls de
En attendant la décision de l’officier du Minis- la partie poursuivante, suivant le principe géné-
tère public, sur la transaction offerte au contre- ral admis en la matière.
venant, ces objets resteront confiés aux soins
371

L’application de ce principe, dont la compréhen- Il doit certes être bien compris que les juge-
sion ne suscite guère de difficultés en matière ments et arrêts ne peuvent être assortis de
de droit privé, tiendra cependant compte, en clauses exécutoires que dans les conditions
matière répressive, de la répartition des tâches fixées par la loi et s’il est acquis que, quelle que
opérée par l’article 109 du Code de procédure soit l’issue du procès, les motifs ayant prévalu à
pénale aux termes duquel l’exécution est pour- leur octroi ne seront pas ébranlés.
suivie par : Pour les jugements ou arrêts revêtus de la
- le ministère public en ce qui concerne clause exécutoire ainsi entendue, seul un juge-
la peine de mort, la servitude pénale, les ment ou arrêt en ordonnant les défenses sus-
dommages-intérêts prononcés d’office et pend cette exécution (article 76 du Code de
la contrainte par corps ; procédure civile). D’autre part, la tierce oppo-
- la partie civile pour les condamnations sition n’étant pas en elle-même suspensive de
prononcées à sa requête ; l’exécution, seul un jugement ordonnant cette
- le greffier s’agissant du recouvrement des suspension, à la requête d’une partie au procès,
amendes, des frais et droit proportionnels. est susceptible de produire cet effet, en vertu
de l’article 84 du Code de procédure civile.
Je tiens également à vous rappeler qu’en vertu De même, conformément à l’article 41 alinéa
de l’article 149 alinéas 3 et 4 de la Constitution, 2 du Code de procédure devant la Cour su-
la justice est rendue sur l’ensemble du terri- prême de justice, le délai pour se pourvoir en
toire national au nom du peuple congolais, tan- cassation et le pourvoi en cassation ne peuvent
dis que les arrêts, jugements et ordonnances en aucune manière justifier la suspension de
des cours et tribunaux sont exécutés au nom l’exécution de la décision entreprise en matière
du Président de la République. de droit privé, à moins qu’il ne s’agisse d’une
Pour la sécurité de l’exécution de ceux-ci, il est décision modifiant l’état des personnes. Dans
dès lors hors de question que les contestations cette dernière hypothèse, l’exécution sera
y relatives soient réglées administrativement, suspendue jusqu’à l’expiration des délais de
au point de voir fréquemment la suspension de recours ou, en cas d’exercice effectif des voies
cette exécution être ordonnée par de simples de recours, jusqu’à l’issue de la procédure en
correspondances administratives ou coups de cassation.
téléphone. Au regard des nombreux abus déplorés, il im-
C’est pourquoi je me fais à nouveau le devoir porte désormais de retenir que toute pratique
de rappeler que les jugements et arrêts ne consistant à ordonner la suspension des déci-
peuvent être légalement suspendus que : sions judiciaires en dehors des cas susmention-
nés constitue une violation de la loi. Elle est
1. en matière répressive : au cas où la en conséquence strictement prohibée et son
décision est frappée d’un recours en oppo- auteur s’expose de la sorte à la sanction dis-
sition, en appel, en cassation ou en révision, ciplinaire.
sans préjudice des dispositions légales dé-
rogatoires relatives à la détention préven- Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
tive ou à l’arrestation immédiate ;
2. en matière de droit privé : en cas d’oppo- Le Premier Président
sition ou d’appel faits dans les formes et de la Cour Suprême de Justice,
délais légaux, à condition que la décision Jérôme KITOKO KIMPELE
visée ne prononce pas son exécution pro- Président du Conseil Supérieur
visoire nonobstant tout recours (articles de la Magistrature
64 et 74 du Code de procédure civile).
372

NOTE CIRCULAIRE N° 09 ment que le bourgmestre ou chef de quartier


DU 27 SEPTEMBRE 2011 a pris toutes les dispositions utiles pour faire
SUR L’EXÉCUTION DES parvenir l’exploit à son destinataire, compte
tenu des conséquences fâcheuses décriées
DÉCISIONS RENDUES PAR dans ce domaine.
DÉFAUT SUR EXPLOITS
SIGNIFIÉS À LA COMMUNE
Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
OU AU QUARTIER
Le Premier Président
de la Cour Suprême de Justice,
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic-
tions (tous) ; Jérôme KITOKO KIMPELE
Je suis saisi de multiples doléances relatives à Président du Conseil Supérieur
l’exécution de jugements et arrêts rendus par de la Magistrature
défaut sur exploits signifiés par les huissiers de
justice aux parties défenderesses, en se trans-
portant à la commune ou au quartier et en par-
lant au bourgmestre ou chef de quartier ou à
un préposé de ces entités. FRAIS DE JUSTICE
Ainsi que vous vous en doutez, les con-testations EN MATIERES NON
ainsi enregistrées trouvent leur soubassement CONTENTIEUSES
dans la légitime interrogation sur l’effectivité de
la signification des exploits aux parties suivant 1. DÉCRET-LOI DU 13 MARS
la susdite modalité et par-dessus tout, elles sou-
lèvent la délicate et fondamentale question de la
1965 RELATIF AUX FRAIS
loyauté du combat judiciaire, laquelle implique la DE JUSTICE EN MATIÈRE
nécessaire information de toutes les parties des NON CONTENTIEUSE
différentes étapes de la procédure en vue de la MODIFIÉ PAR ARRÊTÉ
préparation de leurs moyens respectifs.
INTERMINISTÉRIEL N° 243/
En effet, il est malheureux de constater que
cette modalité de signification des exploits
CAB/MIN/J&DH/2010 ET N°
prive souvent beaucoup de justiciables, pour- 043/CAB/MIN/FINANCES/10
tant disposés à se défendre, de l’information DU 04 MAI 2010 PORTANT
d’y avoir été invités, partie visée. Car le plus FIXATION DES TAUX
souvent, après en voir accusé réception, le
bourgmestre ou chef de quartier ne prend pas DES DROITS,TAXES ET
toujours les mesures utiles pour faire parvenir REDEVANCES. À PERCEVOIR
effectivement l’exploit à son destinataire. À L’INITIATIVE DU
Face à cette situation, il est vivement recom- MINISTÈRE DE LA JUSTICE
mandé que tout huissier instrumentant puisse ET DROITS HUMAINS
respecter rigoureusement les prescrits des
(JORDC, n° 10, 15 juin 2010)
articles 3 et 4 du Code de procédure civile qui
fixent l’ordre à suivre pour la signification des
exploits, le cas échéant justifier, par un rapport Le Ministre de la Justice et Droit Humains et le
à soumettre au service d’exécution, pourquoi il Ministre des Finances,
doit se transporter à la commune ou au quar- Vu la Constitution, spécialement en ses articles
tier, et devant pareil cas, s’assurer scrupuleuse- 91 et 93 ;
373

Vu la Loi financière n° 83-003 du 23 février Article 1er :


1983, telle que modifié et complétée par l’Or- Les taux des droits, taxes et redevance à per-
donnance-loi n° 87-004 du 10 janvier 1987 ; . cevoir à l’initiative du Ministre de la Justice
Vu la Loi n° 004/2001 du 20 juillet 2001 portant et Droits Humains sont fixés et acquittés en
dispositions générales applicables aux associa- Francs congolais équivalent au taux officiel
tions sans but lucratif et aux établissements Dollars américains du cours du jour de paie-
d’utilité publique. ment suivant le tableau en annexe.
Vu la Loi n° 04/015 ‘du 16 juillet 2004, telle que
modifiée et complétée par la loi n° 05/008 du Article 2 :
31 mars 2005, fixant la nomenclature des actes Sont abrogées toutes les dispositions anté-
générateurs des recettes administratives, judi- rieures contraires au présent Arrêté.
ciaires, domaniales et des participations ainsi
que leurs modalités de perception. Article 3 :
Vu le Décret n° 0007/2002 du 02 février 2002 Le Secrétaire Général à la Justice ainsi que le
relatif au mode de paiement des dettes envers Directeur Général de la Direction Générale
l’Etat ; de Recettes Administratives, Judiciaires, Doma-
Vu le Décret n° 05/184 du 30 décembre 2005 niales et de Participation (DGRAD) sont char-
abrogeant les dispositions du Décret n° 068 du gés, chacun en ce qui le concerne, à l’exécution
22 avril 1998 portant création du Franc fiscal ; du présent Arrêté qui entre en vigueur à la date
de sa signature.
Vu l’Ordonnance n° 05/073 du 24 décembre
2008 portant organisation et fonctionnement Fait à Kinshasa, le 04 mai 2010
du Gouvernement, modalités pratiques de col-
laboration entre le Président de la République Le Ministre de la Justice
et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres et Droits Humain,
du Gouvernement ; Luzolo Bambi Lessa
Vu l’Ordonnance n° 08/074 du 24 décembre Le Ministre des Finances,
2008 fixant les attributions des Ministères, spé- Matata Ponyo Mapon
cialement en son article 1, B, points 6et35;
Vu l’Ordonnance n° 10/025 du 19 février
2010 portant nomination des Vice-premiers
Ministres, Ministres et Vice-ministres ; ANNEXE À L’ARRÊTÉ
Revu l’Arrêté interministériel n° 213/
INTERMINISTÉRIEL N° 243/CAB/
CAB/MIN/J/2009 et n° 253/CAB/MIN/FI- MIN/J&R.LH/2010 ET N° 043/CAB/
NANCES/2009 du 23 décembre 2009 portant MIN/ FINANCES/2010
fixation des taux des droits, taxes et rede- DU 04 MAI 2010 PORTANT
vances à percevoir à l’initiative du Ministre de FIXATION DES TAUX DES
la Justice ; DROITS,TAXES ET REDEVANCES
Vu la politique gouvernementale en vue de À PERCEVOIR À L’INITIATIVE DU
l’amélioration du climat des affaires en inves- MINISTÈRE DE LA : JUSTICE ET
tissements en République démocratique du DROITS HUMAINS :
Congo ;
Considérant la nécessité et l’urgence,
ARRETENT:
374

Actes générateurs Taux


Justice et Garde des Sceaux
1. Légalisation de signature 10$ US

2. - Délivrance du certificat de nationalité congolaise 15$ US

- Petite-naturalisation 1.500$ US

- Grande naturalisation 1.000$ US

- Option pour la nationalité congolaise 200$ US


- Recouvrement de la nationalité congolaise 500$ US

- Renonciation à la nationalité congolaise 150$ US

3. Recettes sur la censure des chansons et spectacles


- Clip ou concert 10$ US
- Pièce de théâtre 10$ US
- Chanson 10$ US
- Film 10$ US

Présentation ou mise sur le marché avant avis de la


300$ US
commission de censure des chansons et spectacles

4. Recettes pour utilisation de main d’œuvre pénitentiaire 5$US prisonnier/jour

Frais relatifs au fonctionnement des ASBL (ASBL à caractère


5. culturel, social, éducatif ou économique, organisation, ou
ONG, association confessionnelle) .

a. Dépôt et enregistrement de dossier


- ONG ou EUP 30 $US
- Eglise 50 $US
b. Déclaration de désignation
- ONG ou EUP 25 $US
- Eglise 50 $US
375

c. Enquête de viabilité des activités et de siège


- ONG ou EUP 50 $US
- Eglise 50 $ US
d. Modification des statuts
- ONG ou EUP
15 $US
- Eglise de
e. Dépôt de déclaration des ressources 25 $US
- ONG ou EUP 15 $US
- Eglise 55 $US
6. Recettes du service de documentation et d'études ……..
7 Vente des biens saisis et confisqués Après expertise
Insertions payantes dans le Journal officiel de tout document
8. ...................
dactylographié ou manuscrit
9. Quotité du Trésor sur la vente du Journal officiel ...................

Du double au quintuple
10. Amendes transactionnelles
du taux de l'acte

cours, tribunaux et parquets


1. Droits sur les sommes allouées aux parties civiles 6%
Droit sur les SARL
2
a. A la création
- Etablissement de crédit ou institution de micro- finance 1% du capital
- Autres SARL 1% du capital
b. Lors d'une augmentation du capital
- Etablissement de crédit ou institution de micro-finance 1% du capital
- Autres SARL 1% du capital
c. Lors de la prorogation de leur durée
- Etablissement de crédit ou institution de micro-finance 1% du capital
- Autres SARL 1% du capital
3 Droit sur le produit de ventes publiques 6°%
376

4. Droit sur les sommes accordées en cas d'exécution forcée 6%


5. Frais de Justice
a Matière civile 1° degré
Consignation 5 $US
- Mise au. Rôle 3 $US
- PV dressé parle greffe

2 $US pour le 1er Feuillet


• 1E, rôle et 1$US pour chacun des
feuillets suivants,

• Chaque rôle suivant Idem

- Exploit d’assignation, de notification 1 $US

- Certificat de non opposition ou de non appel 10 $US

- Acte d’opposition ou d ' appel 1 $US

- Ordonnance du Président 2 $US

- Minute de jugement avant dire droit ou définitif 3 $US


- Avis écrit du Ministère public 2 $US
Le double des taux du ler
b. Matière civile au niveau d'appel (2ème degré)
degré

c. Matière répressive (1° degré)

- Consignation ci-dessus
- Mise en rôle 7 $US

- PV dressé par le Greffier 5 $US

2 $US pour le 1er Feuillet


. 1 er rôle et 1$US pour chacun des
feuillets suivants,
377

• Chaque rôle Idem

Mandat de comparution 0 d'arrêt provisoire ou de dépôt 2 $US


- Ordonnance de juge 3 $US
Acte constatant la perception ou la restitution de
1$US
cautionnement

- Réquisition de la force publique 3 $US

Citation ou acte équivalent, signification, non compris les


3 $US
frais de transport

1$US
- P.V. d'audience
• 1er rôle 2 $US
• Chaque rôle suivant 1 $US
- Minute de jugement 3 $US
- Déclaration d'opposition ou d'appel 2$US
- Acte de pourvoi 10 $US
Toute expédition ou tout document conservé au greffe
délivrée par le Greffier
. 1er rôle 2 $US
• Chaque rôle suivant 1 $US
- Réquisition du Ministre public 3 $US

- Certificat de non opposition ou d'appel ou toute


3 $US
attestation

- Autorisation levée copie 2 $US


Matière répressive degré d'appel (second degré) Cour Le double du taux repris
suprême de justice au 1er degré ci-dessus
- Consignation 20 $US
- Mise au rôle 10 $US
- Ordonnance du ler président ou du président de la section
378

- Classement définit du pourvoi 10 $US


- PV dressé par le Greffier 20 $US
. ler rôle 2 $US
• Chaque rôle suivant 1 $US
- Toute expédition ou tout document conservé au Greffier
• ler rôle 3 $US
• Chaque rôle suivant 2$US
- Chaque exploit de notification, signification ou citation 1 $US
- Certificat de mon pourvoi en cassation 10 $ US
- Minute arrêt 25 $US
- Déclaration d'opposition ou d'appel 2 $US
- Etude du rapport 15 $US
• Rapport 25 $US
• Note juridique 15 $US
- Réquisition ou avis du Ministère public
- PV de toute note de constat ou d'inscription quelconque
• ler rôle 3 $ US
• Chaque rôle suivant 2 $US
- Acte constatant la restitution du cautionnement 4 $ US
Constitution de la partie civile 10 $ US
- Autorisation de levée copie 5$US
6. Redevances d'inscription au nouveau registre de commerce
a Inscription au NRC
- Personne physique 40$US
- Personne morale 120$US
- Frais de dépôt des statuts 40$US
b. Inscription complémentaire
- Personne physique 15 $US
- Personne morale 30 $US
c. Dépôt d'actes
- Assemblée générale ordinaire 15 $US

- Assemblée générale extraordinaire 10 $US


379

d. Gage de fonds de commerce


• Personne physique 15$US
• Personne morale 50$US
7 Extrait de casier judiciaire 10$US

8 Caution de mise en liberté provisoire 20 à 1000 $US

Sommes indûment perçues dans le cadre de la législation sur 100 /o des % sommes
9
les prix indûment perçues

10. Autres recettes judiciaires ... .. ...............

11 Amendes judiciaires 20 à 1000 $ US


12. Amendes transactionnelles 20 à 1000 $ US
380

HOMOLOGATION D’ACTES Dès lors, est désormais à considérer comme


constitutive de faute disciplinaire exposant son
NOTE CIRCULAIRE N° 013 auteur à des poursuites :
DU 27 SEPTEMBRE 2011 • toute violation du principe du contradic-
RELATIVE À L’INTERDICTION toire ;
D’HOMOLOGATION D’ACTES • tout prononcé d’un jugement d’expédient
D’ALIÉNATION D’IMMEUBLES en matière de cession immobilière.
PAR DES JUGEMENTS
Je vous enjoins d’assurer une large diffusion de
D’EXPÉDIENT la présente dans vos ressorts respectifs.

Mesdames et Messieurs les chefs de juridic- Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.


tions (tous) ;
Le Premier Président
Je suis de plus en plus saisi de doléances de de la Cour Suprême de Justice,
justiciables concernant les répercutions né-
fastes des jugements d’expédient par lesquels Jérôme KITOKO KIMPELE
certains tribunaux homologuent, sur simples Président du Conseil Supérieur
requêtes, des actes d’aliénation d’immeubles de la Magistrature
et ordonnent au conservateur des titre im-
mobiliers de délivrer ou d’annuler un titre de
propriété, sans que ce fonctionnaire, le cocon- DES OFFRES
tractant et, le cas échéant, le tiers intéressé ne
soient appelés à la casse.
DE PAYEMENT ET
DE LA CONSIGNATION
Je tiens à vous rappeler qu’aux termes de l’ar-
ticle 231 de la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 DÉCRET DU 30 JUILLET 1888
portant régime général des biens, régime fon-
PORTANT CODE CIVIL, LIVRE
cier et immobilier et régime des sûretés, telle
INTITULÉ DES CONTRATS
que modifiée et complétée par la loi n° 80-008
du 18 juillet 1980, les mutations en vertu de OU DES OBLIGATIONS
contrats d’aliénation ne peuvent être opérées CONVENTIONNELLES (B.O. p. 109)
que si ceux-ci sont passés en forme authen-
[...]
tique, devant le notaire ou le conservateur des
titres immobiliers qui en dresse acte, après Article 155:
s’être assuré de l’identité et de la capacité des Lorsque le créancier refuse de recevoir son
contractants, tandis que les mutations en vertu payement, le débiteur peut lui faire des offres
de jugements ne peuvent être opérées que si réelles, et, au refus du créancier de les accepter,
ceux-ci sont passés en force de chose jugée. consigner la somme ou la chose offerte.
Dans le même sens, les mutations pour cause Les offres réelles, suivies d’une consignation,
de décès ne pourront être opérées qu’en vertu libèrent le débiteur ; elles tiennent lieu à son
d’un jugement d’investiture, rendu sur requête égard, de payement, lorsqu’elles sont valable-
par le tribunal de paix ou le tribunal de grande ment faites, et la chose ainsi consignée demeure
instance compétent, selon le cas, conformé- aux risques du créancier.
ment aux règles fixées aux articles 155 à 818
du Code de la famille en matière de succes- Article 156:
sions.
Pour que les offres réelles soient valables, il faut:
381

1° qu’elles soient faites au créancier ayant la Article 158:


capacité de recevoir, ou à celui qui a pou- Les frais des offres réelles et de la consigna-
voir de recevoir pour lui ; tion sont à la charge du créancier si elles sont
2° qu’elles soient faites par une personne ca- valables.
pable de payer ;
3° qu’elles soient de la totalité de la somme Article 159:
exigible, des arrérages ou intérêts dus, des
Tant que la consignation n’a point été acceptée
frais liquidés, et d’une somme pour le frais
par le créancier, le débiteur peut la retirer ; et
non liquidés, sauf à la parfaire ;
s’il la retire, ses codébiteurs ou ses cautions ne
4° que le terme soit échu, s’il a été stipulé en sont point libérés.
faveur du créancier ;
5° que la condition sous laquelle la dette a été Article 160:
contractée, soit arrivée ;
Lorsque le débiteur a lui-même obtenu un ju-
6° que les offres soient faites au lieu dont est
gement passé en force jugée, qui a déclaré ses
convenu pour le payement, et que, s’il n’y
offres et sa consignation bonnes et valables, il
a pas de convention spéciale sur le lieu
ne peut plus, même du consentement du créan-
du payement, elles soient faites ou à la
cier, retirer sa consignation au préjudice de ses
personne du créancier ou à son domicile,
codébiteurs ou de ses cautions.
ou au domicile élu pour l’exécution de la
convention ;
Article 161:
7° que les offres soient faites par un huissier à
ce désigné par le juge. Le créancier qui a consenti que le débiteur reti-
rât sa consignation après qu’elle a été déclarée
Article 157: valable par un jugement qui a acquis force de
chose jugée, ne peut plus, pour le payement
Il n’est pas nécessaire, pour la validité de la
de sa créance, exercer les privilèges ou hypo-
consignation, qu’elle ait été autorisée par le
thèques que du jour où l’acte par lequel il a
juge, il suffit :
consenti que la consignation fut retirée aura
1° qu’elle ait été précédée d’une sommation été revêtu des formes requises pour emporter
signifiée au créancier, et contenant l’indi- l’hypothèque.
cation du jour, de l’heure et du lieu où la
chose offerte sera déposée ; Article 162:
2° que le débiteur se soit dessaisi de la chose
Si la chose due est un corps certains qui doit
offerte en la remettant au greffe du tribunal
être livré au lieu où il se trouve, le débiteur
de grande instance ou d’appel, avec les inté-
doit faire sommation au créancier de l’enlever,
rêts jusqu’au jour du dépôt ;
par acte notifié à sa personne ou à son domi-
3° qu’il y ait eu procès-verbal, dressé par cile, ou au domicile élu pour l’exécution de la
l’huissier, de la nature des espèces offertes, convention. Cette sommation faite, si le créan-
du refus qu’a fait le créancier de les rece- cier n’enlève pas la chose et que le débiteur ait
voir ou de sa non-comparution, et enfin du besoin du lieu dans lequel elle est placée, celui-
dépôt; ci pourra obtenir de la justice la permission de
4° qu’en cas de non-comparution de la part la mettre en dépôt dans quelque autre lieu.
du créancier, le procès-verbal du dépôt lui
ait été signifié avec sommation de retirer la
[...]
chose déposée.
382

PROCEDURE CIVILE Article 65 :


RELEVANT DES TEXTES Le Ministère public ou toute personne qui en
SPECIFIQUES a intérêt peut demander au tribunal de paix du
ressort du domicile du défendeur d’ordonner
LOI N° 87-010 DU 1ER AOÛT la radiation en tout ou en partie du nom inscrit
1987 PORTANT CODE DE LA en violation de l’article 58 et le remplacement
FAMILLE (J.O.Z., n° spécial, 1er août 1987) de celui-ci.
[...] Article 66 :
LIVRE II : Les juges prennent soin en examinant la re-
DE LA PERSONNE quête ou la demande que l’intérêt des tiers
ne soit pas compromis par le changement, la
Section II : modification ou la radiation du nom.
De l’attribution du nom Ces décisions judiciaires seront, dans les deux
mois à partir du jour où elles seront devenues
[...]
définitives, à la diligence du greffier du tribunal
Article 60 : de paix, transcrites en marge de l’acte de nais-
sance ou de reconnaissance identifiant la per-
L’enfant dont on ne connaît ni le père ni la
sonne qui a eu le nom changé, modifié ou radié.
mère a le nom qui lui est attribué par l’officier
de l’état civil dans son acte de naissance. Si la personne est mariée, cette transcription
se fera également en marge de son acte de
Toute personne peut, en justifiant un intérêt
mariage.
matériel ou moral, demander au tribunal de
paix de modifier ce nom tant que l’enfant n’a Le greffier du tribunal de paix transmettra éga-
pas atteint cinq ans. lement dans le même délai ces décisions pour
publication au Journal officiel.
[...]
[...]
Section III :
Du changement, Section IV :
de la modification ou de la radiation Des registres de l’état civil
du nom
[...]
Article 64 :
Article 83 :
II n’est pas permis de changer de nom en tout
ou en partie ou d’en modifier l’orthographe ni Les registres sont clos et arrêtés par l’officier
l’ordre des éléments tel qu’il a été déclaré à de l’état civil à la fin de chaque année et dans
l’état civil. Le changement ou la modification les deux mois, l’une des parties du registre est
peut toutefois être autorisé par le tribunal de déposée aux archives de la collectivité ou de la
paix du ressort de la résidence du demandeur zone urbaine ou rurale, l’autre au greffe du tri-
pour juste motif et en conformité avec les dis- bunal de grande instance et la dernière partie
positions de l’article 58. au bureau central des actes de l’état civil près
le département de la Justice à Kinshasa.
Le jugement est rendu sur requête soit de l’in-
téressé s’il est majeur, soit du père, de la mère À la clôture de chaque registre, il est dressé par
de l’enfant ou d’une personne appartenant à la l’officier de l’état civil, une table alphabétique
famille paternelle ou maternelle, selon le cas, si des actes qui y sont contenus, avec indication
l’intéressé est mineur. de leur date et de leur numéro de référence.
383

Cette table alphabétique est envoyée égale- constitué à l’aide des parties n° 2 de ce registre
ment en copie au greffe du tribunal de grande déposées au greffe du tribunal de grande ins-
instance et au bureau des actes de l’état civil tance sur l’initiative de l’officier de l’état civil de
près le département de la Justice à Kinshasa. la collectivité ou de la zone urbaine ou rurale.
Si les parties n° 2 d’un registre sont perdues ou
Article 84 : détruites, elles sont immédiatement reconsti-
Les registres en blanc mis à la disposition de tuées à l’aide des parties conservées au bureau
chaque bureau de l’état civil sont cotés et para- de l’état civil de la collectivité ou de la zone
phés du premier au dernier feuillet par l’officier urbaine ou rurale intéressée, sur l’initiative du
du Ministère public dans le ressort duquel se greffier du tribunal de grande instance du res-
situe le bureau de l’état civil. Les actes sont ins- sort où les parties ont été perdues ou détruites.
crits de suite sur les registres sans aucun blanc. Si les parties des registres conservées dans un
Rien n’y est inscrit par abréviation. bureau de l’état civil et au greffe du tribunal de
[...] grande instance sont perdues ou détruites dans
ces deux endroits, elles sont immédiatement
Article 87 : reconstituées à l’aide des parties cotées no3
La partie cotée 1, extérieure à la souche et de ce registre, sur l’initiative des dépositaires
supérieure du registre, est remise immédiate- des parties perdues ou détruites, l’officier de
ment au déclarant. l’état civil et le greffier du tribunal de grande
instance dans le ressort duquel ces registres
La partie cotée 2, extérieure à la souche et ont été établis.
inférieure du registre, est détachée du registre
à la fin de l’année. Réunie en une liasse, elle Si les parties n° 3 d’un registre sont perdues ou
est envoyée dans les deux mois pour dépôt détruites, elles sont immédiatement reconsti-
au greffe du tribunal de grande instance. Cette tuées, sur l’initiative du responsable du dépar-
liasse, dès sa réception, est reliée par les soins tement de la Justice, à l’aide des parties conser-
du greffe qui en est le dépositaire. vées au greffe du tribunal de grande instance
dans le ressort duquel ce registre a été établi.
[...] Si un registre vient à être détruit ou perdu
avant que les parties n’en aient été détachées,
Article 88 :
l’officier de l’état civil en avise immédiatement
Les procurations et autres pièces qui doivent le procureur de la République. Celui-ci mène
demeurer annexées aux actes de l’état civil une enquête sur les motifs de cette dispari-
sont cotées par référence à l’acte qu’elles tion et prend les mesures opportunes pour
concernent, paraphées par la personne qui les a la reconstitution du registre. Dans toutes les
produites et par l’officier de l’état civil, classées hypothèses où un ou des registres ont été
chronologiquement par nature et date de l’acte perdus ou détruits, le dépositaire de ceux-ci
et en fin d’année enliassées pour être trans- est tenu d’avertir sans délai le procureur de la
mises en original dans les deux mois au greffe République et d’établir un rapport expliquant
du tribunal de grande instance en même temps les circonstances précises de cette perte ou de
que la partie cotée 2. cette destruction.
[...] [...]
Article 90 :
Si un registre conservé au bureau de l’état civil
est perdu ou détruit, il est immédiatement re-
384

Section V : diatement reconstitués à l’aide des feuillets des


Des règles communes à tous parties conservés au bureau de l’état civil de
les actes de l’état civil la collectivité ou de la zone urbaine ou rurale
intéressée, sur l’initiative du greffier du tribunal
[...] de grande instance du ressort où l’un ou les
feuillets ont été perdus ou détruits.
Article 100 :
Si un ou plusieurs feuillets des parties d’un re-
Dans tous les cas où la mention d’un acte rela-
gistre conservés au bureau de l’état civil et au
tif à l’état civil doit avoir lieu en marge, elle est
greffe du tribunal de grande instance sont per-
faite par l’officier de l’état civil sur les registres
dus ou détruits dans ces deux endroits, ils sont
courants de l’année sur toutes ses parties et
immédiatement reconstitués à l’aide des feuil-
dans le cas contraire sur la partie cotée 4 dé-
lets des parties cotées no3 de ces registres, sur
posée aux archives du bureau de l’état civil de
l’initiative des dépositaires des feuillets perdus
la collectivité ou de la zone urbaine ou rurale.
ou détruits, l’officier de l’état civil et le greffier
Dans ce dernier cas, l’officier de l’état civil aver- du tribunal de grande instance dans le ressort
tit, dans les huit jours, le greffier du tribunal de duquel ces feuillets ont été établis.
grande instance ainsi que le bureau central des
Si un ou plusieurs feuillets des parties d’un
actes de l’état civil près le département de la
registre conservés au bureau central de l’état
Justice à Kinshasa en envoyant copie conforme
civil sont perdus ou détruits, ils sont immé-
de la mention.
diatement reconstitués sur l’initiative du res-
Le greffe du tribunal de grande instance ou le ponsable du département de la Justice, à l’aide
chef du bureau central des actes de l’état civil des feuillets des parties conservés au greffe
veilleront à ce que la mention soit faite de la du tribunal de grande instance, dans le ressort
même manière sur la partie qui leur a été en- duquel ce registre a été établi.
voyée pour dépôt.
Dans toutes les hypothèses où un ou des feuil-
lets ont été perdus ou détruits, le dépositaire
Article 101 :
de ceux-ci est tenu d’avertir sans délai le pro-
Si un ou plusieurs feuillets d’un registre de l’état cureur de la République et d’établir un rapport
civil viennent à être détruits ou perdus avant expliquant les circonstances précises de cette
que les parties n’en aient été détachées, l’offi- perte ou de cette destruction.
cier de l’état civil en avise immédiatement le
procureur de la République. Celui-ci mène une Section VI :
enquête sur les motifs de cette disparition et De la surveillance, de la responsabilité
prend les mesures opportunes pour la recons- et des pénalités
titution du ou des feuillets perdus ou détruits.
Si un ou plusieurs feuillets des parties d’un re- §1er Des autorités
gistre conservés au bureau de l’état civil sont de surveillance et de contrôle
perdus ou détruits, ils sont immédiatement re-
constitués à l’aide des feuillets correspondants Article 102 :
des parties cotées 2 de ces registres, déposés La surveillance de l’état civil est assurée par le
au greffe du tribunal de grande instance sur juge président du tribunal de paix ou le juge
l’initiative de l’officier de l’état civil de la collec- de paix qu’il désigne ainsi que par le procureur
tivité ou de la zone urbaine ou rurale. de la République ou le magistrat du Ministère
Si un ou plusieurs feuillets des parties d’un re- public qu’il désigne.
gistre conservés au greffe du tribunal de grande
instance sont perdus ou détruits, ils sont immé-
385

Article 103 : effet, ils donnent directement les instructions


Une fois par an obligatoirement et chaque fois utiles aux officiers de l’état civil ou aux déposi-
qu’il l’estime nécessaire, le président du tribu- taires des registres selon le cas.
nal de paix ou le juge qu’il délègue à cet effet
procède à la vérification des registres de l’état Article 106 :
civil de l’année en cours en se transportant Le défaut d’acte de l’état civil peut être suppléé
dans les différents bureaux de son ressort. par jugement rendu par le tribunal de grande
Mention de cette inspection et de sa date est instance sur simple requête présentée au tribu-
faite sur les registres en cours de chaque caté- nal du lieu où l’acte aurait dû être dressé.
gorie d’acte. Elle est inscrite sur la feuille réser- L’initiative de l’action appartient à toute per-
vée à l’acte suivant immédiatement le dernier sonne intéressée et au Ministère public.
acte inscrit. Cette mention doit comporter une Lorsque celle-ci n’émane pas du Ministère pu-
appréciation générale de la tenue des registres. blic, la requête lui est communiquée.
Elle est suivie de la signature et du sceau du Lorsque le défaut d’un acte de l’état civil est
tribunal de paix. Les parties de la feuille non constaté par l’officier de l’état civil parce que
consacrées à la mention sont bâtonnées. les déclarants se sont présentés après l’expira-
L’inspection terminée, le président du tribunal tion du délai légal, l’officier de l’état civil, après
de paix ou son délégué adresse à l’officier de avoir vérifié la réalité des déclarations à faire et
l’état civil ses observations sur les contraven- les motifs du retard, envoie sans délai un rap-
tions relevées en visant les articles de la loi port au Ministère public qui saisit le tribunal.
violée. Le tribunal, après vérification et enquête éven-
Il indique, s’il y a lieu, les moyens qu’il juge tuelle, statue par décision motivée.
propres à éviter que de telles erreurs se repro- La transcription sur le registre de l’état civil du
duisent. Copie de ce rapport est envoyée sans dispositif du jugement est faite par l’officier de
délai au procureur de la République. l’état civil du lieu où s’est produit le fait, dans
les huit jours de la réception de ce dispositif
Article 104 : fait à l’initiative du Ministère public.
Lors du dépôt des registres de l’état civil au La transcription en est effectuée sur les re-
greffe du tribunal de grande instance, le pro- gistres de l’année en cours et mention en est
cureur de la République doit en vérifier l’état. portée en marge des registres, à la date du fait.
Il adresse au chef du département de la Jus-
L’officier de l’état civil, dans le cas où cette
tice un rapport sur la tenue des registres et
transcription intéresse un fait d’une année an-
sur les contrôles effectués en cours d’année
térieure à l’année en cours, avertit, dans les huit
par les présidents des tribunaux de paix ou par
jours, le greffier du tribunal de grande instance
les juges de paix qu’ils délèguent. Il relève les
et le bureau central des actes de l’état civil près
irrégularités et les infractions qui ont pu être
le département de la Justice à Kinshasa de la
commises et en poursuit la répression.
mention à faire en marge des registres, à la date
des faits.
§2 De la rectification
des actes de l’état civil
Article 107 :
Article 105 : Hormis les cas prévus aux articles 105 et 106,
En cas d’omissions ou d’erreurs purement ma- toute rectification des actes de l’état civil est
térielles commises dans la rédaction des actes ordonnée par le tribunal de grande instance
dressés dans leur ressort, il appartient au prési- dans le ressort duquel l’acte a été dressé ou
dent procéder d’office à leur rectification. À cet transmis.
386

Le tribunal compétent pour ordonner la rectifi- Il enverra une copie de ce procès-verbal à l’offi-
cation d’un acte est également compétent pour cier du Ministère public dans le ressort duquel
prescrire la rectification de tous actes même il exerce ses fonctions.
dressés ou transcrits hors de son ressort qui
reproduisent l’erreur ou comportent l’omis- [...]
sion originaire.
Article 122 :
La requête en rectification peut être présen-
tée par toute personne intéressée ou par le Si l’acte de naissance de l’enfant vient à être
Ministère public; celui-ci est tenu d’agir lorsque retrouvé ou si la naissance est judiciairement
l’erreur ou l’omission porte sur une indication déclarée, le procès-verbal de la découverte et
essentielle de l’acte. l’acte provisoire de naissance sont annulés par
le tribunal de grande instance à la requête du
Lorsque la requête n’émane pas du Ministère
Ministère public ou de toute partie intéressée.
public, elle doit lui être communiquée.
Le dispositif de la décision intervenue est [...]
transmis par le Ministère public à l’officier de
l’état civil du lieu où se trouve inscrit l’acte à Section IX:
réformer; mention de ce dispositif est aussi- Des règles propres
tôt portée en marge dudit acte. Expédition ne aux actes de décès
peut plus être délivrée qu’avec les rectifications
ordonnées. [...]
[...] Article 139 :
Lorsque le corps d’une personne décédée est
Article 109 : trouvé, il est fait appel à l’officier de police judi-
Les jugements supplétifs et rectificatifs des ciaire qui dresse un procès-verbal en vue de
actes de l’état civil peuvent être frappés d’appel mener une enquête. Il est dressé ensuite un
par le Ministère public ou par toute personne acte de décès par l’officier de l’état civil du lieu
intéressée. où le corps a été trouvé.
Si l’identité de la personne décédée n’est pas
[...] connue, il est dressé un procès-verbal détaillé
Section VII : qui énonce les jours, mois, année et lieu où le
corps a été trouvé, l’âge apparent du mort, son
Des règles propres
sexe et la date probable du décès.
aux actes de naissance
Ce procès-verbal est annexé à l’acte de décès.
[...]
Si l’identité de la personne décédée vient à être
Article 120 : connue, le procès verbal de la découverte et
Toute personne qui trouve un enfant nouveau- l’acte provisoire de décès sont annulés par le
né est tenue de le présenter et d’en faire la tribunal de grande instance à la requête du Mi-
déclaration à l’officier de l’état civil du lieu de nistère public ou de toute personne intéressée.
la découverte. L’officier de l’état civil dresse un [...]
procès- verbal détaillé qui énonce l’âge appa-
rent et le sexe de l’enfant, toute particularité
Article 142 :
pouvant contribuer à son identification ainsi
que l’autorité ou la personne à laquelle l’enfant Lorsqu’une personne a disparu dans les cir-
a été confié. constances telles que sa mort est certaine,
387

bien que son corps n’ait pas été retrouvé, le cier de l’état civil un complément d’informa-
Ministère public ou toute personne intéressée tion, requérir ou prescrire toute vérification
peut demander au tribunal de grande instance qu’il estime nécessaire.
de rendre un jugement déclaratif du décès de En cas de refus, le président du tribunal doit
cette personne. Le jugement déclaratif de dé- motiver sa décision; celle- ci est susceptible
cès tient lieu d’acte de décès et est inscrit dans d’appel devant la Cour d’appel. Après homolo-
le registre des décès. gation, l’acte de notoriété est assimilé à tous
égards à un acte de l’état civil.
Article 143 :
La requête est présentée au tribunal de grande [...]
instance de la résidence du disparu ou du lieu
de la disparition. Article 157 :
À défaut d’acte de l’état civil constatant la nais-
Article 144 : sance, le décès ou le mariage postérieur à la
Le décès dû à un événement tel qu’un naufrage, présente loi, toute personne étant dans l’im-
une catastrophe aérienne, un tremblement possibilité de se procurer l’acte de l’état civil
de terre, un glissement de terrain, par l’effet peut demander, par requête motivée, au prési-
duquel il y a lieu de croire que plusieurs per- dent du tribunal de grande instance du ressort
sonnes ont péri, pourra être déclaré par un de l’état civil où l’acte aurait dû être dressé,
jugement collectif. l’établissement d’un acte de notoriété supplétif
en précisant à quelles fins celui-ci est destiné.
Les tribunaux compétents sont, en ce cas, ceux
de grande instance dans le ressort desquels
Article 158 :
l’événement s’est produit. Toutefois, dans le cas
de disparition d’un navire, d’un bateau ou d’un Le président du tribunal de grande instance, s’il
aéronef de nationalité zaïroise, les tribunaux n’estime pas la procédure par voie de jugement
compétents sont ceux du port d’attache du supplétif nécessaire, reçoit la déclaration du re-
navire ou du bateau; pour l’aéronef, le tribunal quérant corroborée par celle de deux témoins,
de grande instance de la Gombe à Kinshasa est parents ou non du requérant qui donnent les
compétent. mêmes précisions que celles prescrites à l’ar-
ticle 154, littera a, b et c selon le cas.
[...] Sont applicables les dispositions des articles 92
à 96 et 99.
Section XI :
Des actes de notoriété Ces actes de notoriété ne sont pas inscrits au
registre supplétoire du lieu de la naissance, du
[...] décès ou du mariage.
Le Ministère public ou toute personne y ayant
Article 155 :
intérêt peut demander, par requête au tribunal
Ces actes doivent être homologués à la re- de grande instance du lieu où l’acte a été établi,
quête de la partie qui le demande par le prési- l’annulation ou la rectification d’actes.
dent du tribunal de grande instance où cet acte
de notoriété a été établi. Avant l’homologation, Article 159 :
l’acte de notoriété n’a de valeur que celle d’un
Les requérants ou les témoins sont tenus d’at-
simple renseignement.
tester les faits qu’ils déclarent et de les corro-
Le président du tribunal de grande instance borer en se conformant à la réalité.
peut, avant l’homologation, demander à l’offi-
388

Avant de dresser l’acte, le président du tri- Article 199 :


bunal de grande instance leur donne lecture Si lors de l’absence du père, la mère était décé-
de l’alinéa premier de cet article et les avise dée avant le jugement déclaratif de décès de
des peines prévues par la loi sanctionnant les l’époux absent, la tutelle est décernée à la per-
fausses déclarations. sonne désignée par le tribunal de paix, sur pro-
[...] position du conseil de famille.

Section II : Article 200 :


De l’absence
Si l’absent a laissé des enfants issus d’un pre-
Article 176 : mier mariage, le tribunal de paix leur désigne
un tuteur parmi les membres de la famille du
Lorsqu’une personne a quitté sa résidence
père ou, le cas échéant, de la mère.
depuis six mois sans donner de ses nouvelles
et n’a pas constitué de mandataire général, les Si l’absent a laissé des enfants nés hors mariage
personnes intéressées ou le Ministère public qu’il a reconnus, leur mère exerce sur eux l’au-
peuvent demander au tribunal de grande ins- torité parentale avec le concours d’un membre
tance du dernier domicile ou de la dernière de la famille de l’absent.
résidence, de nommer un administrateur de Dans le cas où la mère est décédée, le tribu-
ses biens. nal de paix leur désigne un tuteur parmi les
Autant que possible, l’administrateur est choisi membres de la famille du père absent ou de la
parmi les héritiers présomptifs de l’intéressé. mère décédée.
[...] [...]
Article 180 : Article 202 :
L’administrateur doit dresser inventaire de tout S’il s’ouvre une succession à laquelle est appe-
le mobilier en présence du Ministère public ou lée une personne dont au moins la présomp-
de son délégué. Il peut demander qu’il soit pro- tion d’absence a été judiciairement constatée,
cédé par un expert nommé par le tribunal, à elle est dévolue exclusivement à ceux qui l’au-
la visite des immeubles à l’effet d’en constater raient recueillie à son défaut. Les héritiers pré-
l’état; le rapport est homologué en présence du
sents peuvent, le cas échéant, faire constater
Ministère public ou de son délégué; les frais en
par le tribunal de grande instance, contradictoi-
sont perçus sur les biens de l’absent.
rement avec le Ministère public, que l’existence
[...] de leur cohéritier n’est pas reconnue.

Article 191 : [...]


Lorsque depuis le moment où la présomption
de vie a cessé, tel que précisé aux articles 173 De la disparition
et 174, il s’est écoulé cinq ans de plus sans
[...]
qu’on ait reçu aucune nouvelle certaine de la
vie de l’absent, il y a présomption de mort. À la
demande des parties intéressées ou du Minis- Article 209 :
tère public, le tribunal de grande instance du Avant que n’intervienne à l’égard d’une per-
dernier domicile ou de la dernière résidence sonne dont la disparition paraît certaine le
de l’absent déclare le décès. jugement déclarant le décès, le tribunal peut,
à la requête du Ministère public ou des per-
[...]
389

sonnes intéressées, désigner un administrateur Article 231 :


provisoire du patrimoine du disparu, si possible Le tuteur ne peut ni faire voyager le mineur
parmi les héritiers présomptifs. plus de trois mois hors du territoire national,
ni l’émanciper, ni encore passer pour ses biens
[...]
aucun acte excédant la simple administration,
sans l’autorisation du tribunal de paix, le conseil
Article 216 : de famille entendu.
Dans tous les cas où les intérêts des père et
mère, tuteur ou curateur ou de leurs parents [...]
ou alliés en ligne directe sont en conflit avec les
intérêts de l’incapable, le tribunal de paix dési- Article 233 :
gnera un tuteur spécial ou remplira lui-même Le tuteur, en entrant en fonction, dresse
cet office. contradictoirement avec le Ministère public,
en présence d’un membre de la famille du mi-
[...]
neur, désigné par le tribunal, sur proposition du
conseil de famille, un inventaire des biens du
Article 218 : mineur.
Lorsque le tuteur ou le curateur désigné par
Cet inventaire reste déposé au greffe du tribu-
le tribunal de paix est étranger à la famille de
nal de paix jusqu’à la fin de la tutelle.
la personne protégée, il peut solliciter que sa
fonction soit l’objet d’une indemnité fixée par [...]
ordonnance motivée.
Section III :
[...] De la tutelle de l’État

CHAPITRE II : [...]
DES MINEURS
Article 245 :
Article 224 : Doit être déférée à l’État, la tutelle des mineurs
Le tuteur est désigné par le tribunal de paix sur dont le ou les auteurs sont déchus de l’autorité
proposition du conseil de famille. parentale si personne n’est jugé apte à assumer
la tutelle selon la présente loi.
Il est choisi compte tenu de l’intérêt du mineur,
soit parmi les plus proches parents de ce der- Le tribunal de paix défère la tutelle à l’État au
nier, soit parmi toutes autres personnes sus- moment où il prononce la déchéance de l’auto-
ceptibles de remplir cette fonction. rité parentale ou postérieurement à cette déci-
sion, à la demande de tout intéressé.
[...]
[...]
Article 226 :
Les père et mère ou le dernier mourant
De la fin de la tutelle de l’État
peuvent désigner par testament au mineur, un [...]
tuteur dont le choix doit être confirmé par le
tribunal de paix après avis du conseil de famille.
Article 280 :
[...] Lorsque la filiation des enfants trouvés ou
autres mineurs des père et mère inconnus, est
390

établie envers leurs père et mère ou à l’égard dernière hypothèse, le conseil de famille doit
de l’un d’eux, la tutelle de l’État n’est maintenue être entendu.
que si elle est confirmée par le tribunal de paix.
[...]
À cet effet, le conseil de tutelle ou le tuteur dé-
légué adresse une requête au tribunal de paix
Article 291 :
de la zone où le conseil de tutelle a son siège,
dans les deux mois qui suivent le moment où la La décision accordant l’émancipation d’un en-
filiation est établie ou connue. fant mineur est dans le mois de celle-ci, trans-
mise par le greffier du tribunal de paix à l’offi-
[...] cier de l’état civil du lieu où l’acte de naissance
a été établi pour qu’y soit porté mention de
Article 282 : l’acte d’émancipation.
La tutelle de l’État envers les enfants des père
et mère déchus de l’autorité parentale prend [...]
fin:
DES HANDICAPÉS,
1. lorsque les père et mère ou l’un d’eux sont DES INFIRMES ET
réinvestis de l’autorité parentale; DES PRODIGUES
2. lorsque le tribunal de paix, à la requête d’un
parent ou d’un allié de l’enfant, consent à [...]
désigner le requérant comme tuteur de
l’enfant selon les dispositions relatives à la Article 301 :
capacité. Toute demande en interdiction sera portée
[...] devant le tribunal de paix du lieu de résidence
de la personne dont l’interdiction est sollicitée.
Article 283 : [...]
Lorsque le conseil de tutelle est d’avis qu’une
personne, disposée à assumer la tutelle envers Article 310 :
un pupille de l’État, conformément aux dispo-
Les faibles d’esprit, les prodigues et les per-
sitions relatives à la capacité, est apte à exer-
sonnes dont les facultés corporelles sont alté-
cer cette fonction, il peut confier le mineur à
rées par la maladie ou l’âge et toute autre per-
cette personne. La tutelle de cette personne ne
sonne qui le demanderait, peuvent être placés
devient effective que si le tribunal de paix, déci-
sous l’assistance d’un curateur, nommé par le
dant à la requête de tout intéressé, la désigne
tribunal de paix, dès l’âge de la majorité.
en qualité de tuteur.
[...]
[...]
Article 315 :
De l’émancipation
Un extrait du jugement de mise sous curatelle
[...] ainsi que de mainlevée est, dans le mois de la
décision, envoyé par le greffier du tribunal de
Article 289 : paix à l’officier de l’état civil du lieu où avait été
Le mineur ayant atteint l’âge de quinze ans établi l’acte de naissance de la personne placée
accomplis peut être émancipé par le tribunal sous curatelle aux fins d’inscription en marge
de paix sur requête présentée par ses père et de cet acte et transmis au Journal officiel pour
mère ou à leur défaut, par le tuteur. Dans cette publication.
391

De l’attribution de l’autorité parentale pourra, à tout moment, à la requête soit du


[...] représentant du conseil de famille de l’auteur
prédécédé, soit de l’auteur survivant, désigner
un tuteur adjoint chargé d’assister l’auteur sur-
Article 317 : vivant dans l’éducation, l’entretien et la gestion
L’enfant mineur reste, jusqu’à sa majorité ou à des biens du mineur.
son émancipation, sous l’autorité conjointe de
Après que l’auteur survivant sera entendu sur
ses père et mère quant à l’administration de
l’opportunité et les modalités de cette mesure,
sa personne et de son patrimoine et quant à
le tribunal fixera les charges et contrôles aux-
la protection de sa sécurité, de sa santé et de
quels le tuteur adjoint sera appelé à participer.
sa moralité.
En cas de dissentiment entre le père et la mère, [...]
la volonté du père prévaut. Toutefois, la mère a
un droit de recours devant le tribunal de paix. LIVRE TROIS
DE LA FAMILLE
[...]
DU MARIAGE
Article 319 : [...]
Le père, la mère ou toute autre personne exer-
çant l’autorité parentale peut être déchu de Des conditions de fond
celle-ci, en tout ou en partie, à l’égard de tous [...]
ses enfants, de l’un ou de plusieurs d’entre eux: Article 351 :
1. lorsqu’il est condamné pour incitation à la Chacun des futurs époux, même mineur, doit
débauche de ses propres enfants, de ses personnellement consentir au mariage.
descendants et de tout autre mineur;
Toutefois, que le mariage soit célébré en famille
2. lorsqu’il est condamné du chef de tous faits
ou devant l’officier de l’état civil, la représenta-
commis sur la personne d’un de ses enfants
tion par mandataire peut être autorisée pour
ou de ses descendants;
motif grave par le juge de paix.
3. lorsque, par mauvais traitement, abus d’au-
torité, inconduite notoire ou négligence
Article 352 :
grave, il met en péril la santé, la sécurité ou
la moralité de son enfant; L’homme avant dix-huit ans révolus, la femme
4. lorsqu’il a été condamné pour abandon de avant quinze ans révolus, ne peuvent contracter
famille. mariage.
Néanmoins, il est loisible au tribunal de paix
La déchéance est prononcée par le tribunal de d’accorder des dispenses d’âge pour des motifs
paix sur réquisition du Ministère public. graves. Le tribunal statue à la requête de toute
Le tribunal de paix peut, dans les mêmes condi- personne justifiant d’un intérêt.
tions, relever de la déchéance en tout ou en
partie. [...]

[...] Article 355 :


La femme ne peut se remarier qu’après l’expi-
Article 323 : ration d’un délai de trois cents jours à compter
Toutefois, en cas de décès de l’un des auteurs de la dissolution ou de l’annulation du précé-
exerçant l’autorité parentale, le tribunal de paix dent mariage.
392

Ce délai prend fin en cas d’accouchement. Article 360 :


En outre, le président du tribunal de paix dans En cas de dissentiment entre les père et mère,
le ressort duquel le mariage doit être célébré le litige peut être porté par l’un d’eux, devant
peut, par ordonnance rendue sur requête de la le conseil de famille.
femme, fixer un délai moindre, lorsque celle- Si le conflit persiste entre les parents, le litige
ci prouve que son ancien mari s’est trouvé de est porté par l’un d’eux, par voie de requête,
manière continue dans l’impossibilité de coha- devant le tribunal de paix.
biter avec elle. [...]
Celui-ci statue selon les règles prévues à l’ar-
Article 358 : ticle précédent.

Le consentement prévu à l’article 357 est don- Article 367 :


né soit par la déclaration faite devant et actée Si la dot est refusée par ceux qui, selon la cou-
par l’officier de l’état civil, devant un juge de tume, doivent la recevoir, les futurs époux,
paix ou devant un notaire antérieurement à la même non émancipés, soit ensemble, soit
célébration du mariage, soit verbalement lors séparément peuvent porter le litige devant le
de la célébration par l’officier de l’état civil ou conseil de famille.
de l’enregistrement.
Si le refus persiste, les futurs époux ainsi que le
Article 359 : Ministère public peuvent saisir, par voie de re-
quête, le tribunal de paix du lieu où le mariage
En cas de refus de consentement des parents devrait être célébré.
ou de l’un d’eux ou du tuteur au mariage du fu-
tur époux mineur, celui-ci, même non émancipé, Le tribunal de paix instruit à huis clos la re-
peut saisir le conseil de famille. Si le refus per- quête en amiable conciliateur; il convoque soit
siste, le futur époux mineur ainsi que le Minis- séparément, soit ensemble le ou les requérants,
tère public peuvent saisir, par voie de requête, le père et la mère de la future épouse et ceux
le tribunal de paix du lieu où le mariage devrait de ses ayants droit bénéficiaires de la dot et s’il
être célébré. l’estime opportun, un conseil de famille.

Le tribunal de paix instruit à huis clos la re- Sauf le cas où le Ministère public est requérant,
quête en amiable conciliateur. sa présence n’est pas obligatoire.

Il convoque soit séparément, soit ensemble le Le tribunal tente, s’il échet, d’obtenir un accord,
requérant ou le futur époux mineur, les parents soit en présence, soit hors présence des futurs
ou le tuteur qui lui ont opposé un refus et, s’il époux.
l’estime opportun, un conseil de famille. S’il y a un accord, le tribunal prend une décision
Sauf le cas où le Ministère public est requérant, qui l’entérine.
sa présence n’est pas obligatoire. Dans le cas contraire, il statue par décision
Le tribunal tente, s’il échet, d’obtenir leur ac- motivée accordant ou non l’autorisation du
cord soit en présence, soit hors présence du mariage et fixant le montant de la dot en te-
futur époux mineur. nant compte de la coutume des parties et des
possibilités financières du futur époux et de sa
S’il y a un accord, le tribunal rend une décision famille.
qui le constate.
En ce cas, le mariage ne peut être célébré que
Dans le cas contraire, il statue par décision mo- devant l’officier de l’état civil qui, sur base de
tivée accordant ou non l’autorisation. la décision, recevra le montant de la dot fixée
En cas d’autorisation, le mariage ne peut être et veillera à la remettre à ceux qui doivent la
célébré que devant l’officier de l’état civil. recevoir. Si ces derniers refusent de la recevoir,
393

l’officier de l’état civil en fera mention dans dience suivante, est toujours réputé contradic-
l’acte de mariage. toire.
Le montant de la dot ainsi versé et non recueilli Le jugement d’appel est notifié par le Ministère
sera, après un an à dater de l’acte de mariage, public aux époux et à l’officier de l’état civil qui,
soumis aux règles relatives aux offres réelles et en cas de nullité, en assurera la transcription et
à la consignation. la publicité comme prévu à l’article précédent.
[...]
Des conditions de forme
Article 378 :
[...]
Passé le délai d’un mois prévu à l’article 370,
Article 371 : l’enregistrement a lieu sur décision du tribunal
de paix, qui statue soit sur requête du Minis-
Lorsqu’un fait susceptible de constituer un
tère public, soit sur requête de toute personne
empêchement au mariage en vertu des articles
intéressée.
351 à 362 est porté à la connaissance de l’offi-
cier de l’état civil compétent, il doit surseoir Même s’il accorde de procéder à l’enregistre-
à l’enregistrement et en aviser le président du ment, le tribunal peut infliger d’office les peines
tribunal de paix dans les quarante-huit heures. prévues à l’article 432.
Dans les huit jours, celui-ci ordonne à l’officier [...]
de l’état civil soit de passer outre, soit de sur-
seoir à l’enregistrement du mariage. Article 385 :
Dans ce dernier cas, le greffier notifie l’ordon- Lorsqu’un fait susceptible de constituer un
nance d’opposition aux époux et à l’officier empêchement au mariage, en vertu des articles
de l’état civil et cite les époux ainsi que leurs 351 à 364, est porté à la connaissance de l’offi-
témoins à comparaître dans les quinze jours cier de l’état civil compétent, il doit surseoir à
devant le tribunal pour plaider sur les mérites la célébration et en aviser le président du tribu-
de l’opposition. Le jugement est prononcé dans nal de paix dans les quarante-huit heures.
les huit jours sauf s’il y a lieu à enquêter. Dans les huit jours, celui-ci ordonne à l’officier
La procédure est gratuite. de l’état civil soit de passer outre, soit de sur-
seoir à la célébration du mariage.
Si le tribunal de paix prononce la nullité du
mariage, le dispositif du jugement sera trans- Dans ce dernier cas, le greffier notifie l’ordon-
mis par le greffier à l’officier de l’état civil qui nance d’opposition aux époux et à l’officier de
en assurera la transcription en marge de l’acte l’état civil.
du mariage et en assurera la publicité dans les Mainlevée de l’ordonnance peut être deman-
formes prévues à l’alinéa 5 de l’article 370. dée par les futurs époux, même mineurs, qui
adressent à cet effet une requête au tribunal. Le
Article 372 : jugement est prononcé dans les huit jours, sauf
L’appel est formé par déclaration au greffe du s’il y a lieu à enquêter.
tribunal de paix qui a statué dans le délai de La procédure est gratuite.
huit jours francs à compter du prononcé du ju-
gement. Les pièces de la procédure sont trans- Article 386 :
mises dans les quarante-huit heures au greffe
L’appel est formé par déclaration au greffe de
du tribunal de grande instance.
la juridiction qui a statué dans un délai de huit
La cause est inscrite au rôle de la première jours francs à compter du prononcé du juge-
audience utile et le jugement, prononcé à l’au- ment.
394

Les pièces de la procédure sont transmises dans l’impossibilité de l’autoriser. L’autorisation


dans les quarante-huit heures au greffe du tri- du tribunal est toujours provisoire.
bunal de grande instance. La cause est inscrite
au rôle de la première audience utile et le juge- Article 450 :
ment, prononcé à l’audience suivante, est tou- Sauf les exceptions ci-après et celles prévues
jours réputé contradictoire. par le régime matrimonial, la femme ne peut
La procédure est gratuite. ester en justice en matière civile, acquérir, alié-
Le jugement d’appel est notifié par le Ministère ner ou s’obliger sans l’autorisation de son mari.
public aux futurs époux et à l’officier de l’état Si le mari refuse d’autoriser sa femme, le tribu-
civil. nal de paix peut donner l’autorisation.

[...] L’autorisation du mari peut être générale, mais


il conserve toujours le droit de la révoquer.
Article 389 : [...]
Le mariage est célébré publiquement au bureau
de l’état civil du domicile ou de la résidence de Des effets extra patrimoniaux du
l’un des époux. mariage
S’il y a de justes motifs, le président du tribunal [...]
de paix peut toutefois autoriser la célébration
du mariage dans un autre lieu. L’autorisation est Article 455 :
notifiée par le greffier à l’officier de l’état civil Dans le cas où la résidence est fixée par le mari
chargé de procéder à la célébration; avis en est de façon manifestement abusive ou contraire
donné au chef du parquet local et copie remise aux stipulations intervenues entre époux à cet
aux futurs époux. Mention doit en être faite égard, la femme peut exercer un recours devant
dans l’acte de mariage. le tribunal de paix contre la décision du mari.
En cas de péril imminent de mort de l’un des
[...]
futurs époux, l’officier de l’état civil peut se
transporter, avant toute autorisation du juge
de paix, au domicile ou à la résidence de l’une Article 457 :
des parties pour y célébrer le mariage même En cas de séparation conventionnelle, la garde
si la résidence n’est pas établie depuis un mois des enfants est confiée à l’un des époux ou à
d’habitation continue. une personne de leur choix.
L’officier de l’état civil fait ensuite part au chef Lorsqu’il y a désaccord, la garde des enfants est
du parquet local, dans le plus bref délai, de la réglée par le tribunal de paix sur requête de
nécessité de cette célébration. l’un des conjoints.

[...] Article 460 :


Lorsque l’un des époux prétend que l’autre a
Du ménage manqué à ses devoirs, le président du tribu-
nal de paix saisi par une requête, tentera, en
Article 449 : chambre de conseil, de concilier les époux.
La femme peut, après avis du conseil de famille, À cet effet, il peut notamment faire compa-
recourir au tribunal de paix pour obtenir l’au- raître les époux en personne ainsi que leurs pa-
torisation dont il s’agit à l’article précédent, rents respectifs, appeler en chambre de conseil
lorsque le mari refuse ou est incapable ou est les personnes susceptibles de promouvoir la
395

conciliation, envoyer les époux, l’un d’eux ou jours de la requête. La convocation mentionne
leurs parents devant une réunion familiale ou l’objet de la requête.
convoquer un conseil de famille qu’il préside. L’ordonnance rendue en vertu des alinéas pré-
Si la conciliation aboutit, le président acte, par cédents est, à la diligence de l’époux qui l’a
voie d’ordonnance, l’accord des parties. obtenue, notifiée par le greffier à l’autre époux.
Si la conciliation n’aboutit pas, le président rend [...]
une ordonnance constatant l’échec et autori-
sant la partie requérante à saisir le tribunal.
Des effets patrimoniaux du mariage
Article 461 : [...]
Lorsque la coutume le prévoit, le tribunal de
paix peut, en cas de violation de leurs devoirs Article 481 :
par un des époux, le condamner à une répara- À défaut par l’un des époux de remplir les obli-
tion en faveur de l’autre époux. gations définies aux articles 475 et 479, l’autre
Dans la mesure du possible, le tribunal évitera époux peut, sans préjudice au droit des tiers,
d’accorder le dédommagement en argent et se faire autoriser par le tribunal de paix de la
ordonnera la réparation en nature sous forme dernière résidence conjugale ou du domicile
d’objets désignés particulièrement par la cou- de la partie adverse, à percevoir personnelle-
tume à cet effet. ment des revenus de celle-ci ou ceux qu’elle
administre en vertu du régime matrimonial,
Lorsque les parents d’un des époux ont incité
des produits de son travail et toutes les autres
directement celui-ci à violer les devoirs conju-
sommes qui lui sont dues par les tiers. Le tri-
gaux, le tribunal de paix peut leur infliger les
bunal fixe les conditions de l’autorisation ainsi
mêmes sanctions que celles prévues aux alinéas
précédents. que le montant à concurrence duquel elle est
accordée.
Article 462 :
Article 482 :
Lorsque la coutume le prévoit, le tribunal de
paix peut, en cas de violation par l’un des époux Sur requête verbale ou écrite de l’époux inté-
de ses devoirs, ordonner à celui-ci l’accomplis- ressé, les époux sont convoqués devant le tri-
sement de rites coutumiers susceptibles de ré- bunal de paix par un avertissement du greffier
parer la faute commise ou de resserrer les liens précisant l’objet de la demande.
conjugaux ou d’alliance, pourvu que ces rites Le tribunal peut ordonner aux époux et même
soient conformes à l’ordre public et à la loi. aux tiers, la communication des renseignements
ou la présentation des livres de commerce ou
Article 463 : des pièces comptables de nature à établir le
Si l’un des époux manque gravement à ses de- montant des revenus, créances et produits du
voirs, le président du tribunal de paix de la der- travail des parties; les renseignements fournis
nière résidence conjugale ordonne, sur requête par les tiers sont communiqués au tribunal par
verbale ou écrite de l’autre époux, les mesures écrit.
urgentes et provisoires qu’exige l’intérêt de ce S’il n’est pas donné suite aux injonctions du
dernier et des enfants. tribunal, dans le délai qu’il détermine, ou si les
Les pièces justificatives, s’il y en a, sont jointes renseignements donnés apparaissent incom-
à la requête. plets ou inexacts, le tribunal peut par jugement
ordonner que le tiers comparaisse en personne
Les époux sont convoqués par le greffier de-
à la date qu’il fixe.
vant le président qui statue dans les quinze
396

Une copie certifiée conforme de la décision est ser par ordonnance du président du tribunal
jointe à la convocation du tiers. de paix de leur résidence, à le représenter en
Lorsque le tribunal ordonne à l’administration tout ou en partie, dans l’exercice des pouvoirs
des contributions directes de fournir des ren- résultant du régime matrimonial.
seignements qu’elle possède sur le montant À défaut de mandat et d’autorisation judiciaire,
des revenus, créances et produits du travail les actes faits par un époux en représentation
des époux ou de l’un d’eux, le secret imposé de l’autre ont effet à l’égard de celui-ci, suivant
aux fonctionnaires de cette administration en les règles de la gestion d’affaires. [...]
vertu des dispositions relatives aux impôts sur
le revenu est levé. Article 501 :
Le jugement est notifié aux parties par le gref- Un époux peut être autorisé par le président
fier du tribunal de paix à passer seul ou à se voir
ratifier un acte pour lequel le concours de
[...] l’autre conjoint était nécessaire, si le refus de
ce dernier n’est justifié par l’intérêt du ménage
Article 486 : ou s’il est hors d’état de manifester sa volonté.
Si l’un des époux est absent, interdit ou dans Le président du tribunal de paix autorise
l’impossibilité de manifester sa volonté, le tri- l’époux demandeur à représenter son conjoint
bunal de paix peut autoriser l’autre époux et fixe les conditions dans lesquelles l’acte sera
à percevoir, pour les besoins du ménage, les passé ou ratifié.
sommes dues par des tiers à son conjoint L’acte passé dans les conditions prévues par
jusqu’à concurrence du montant qu’il fixe. autorisation de justice est opposable à l’époux
L’autorisation est demandée par requête adres- dont le concours fait défaut. [...]
sée au tribunal.
Article 515 :
[...]
Si le désordre des affaires du mari, sa mauvaise
gestion ou son inconduite notoire donnent
Article 497 : lieu de craindre que le patrimoine de l’épouse
Les biens acquis par la femme dans l’exercice géré par le mari ne soit en péril, celle-ci pourra
d’une profession séparée de celle du mari et les demander au tribunal de paix la gestion per-
économies en provenant constituent des biens sonnelle de son patrimoine. Mention du juge-
qu’elle gère et administre. ment de modification de gestion sera portée
en marge de l’acte de mariage à la diligence
Si la gestion et l’administration de ces biens par de l’épouse. Le jugement prend effet entre les
la femme portent atteinte à l’harmonie et aux époux au jour de la demande et vis-à-vis des
intérêts pécuniaires du ménage, le mari peut les tiers à la date de l’inscription marginale à l’acte
assumer. de mariage. [...]
La femme peut avoir recours au tribunal de
paix contre cette décision. Du divorce

Article 498 : Article 555 :


Un époux peut donner mandat à l’autre de le Celui des époux qui veut demander le divorce
représenter dans l’exercice des pouvoirs que le présente au président du tribunal de paix de la
régime matrimonial lui attribue. résidence de l’autre époux ou de la dernière
résidence conjugale, une requête écrite ou ver-
Si l’un des époux se trouve hors d’état de mani-
bale indiquant les motifs du divorce.
fester sa volonté, l’autre peut se faire autori-
397

Article 556 : Lorsque la filiation d’un mineur n’est établie


Le président du tribunal de paix convoque en- qu’à l’égard de l’un de ses auteurs, celui-ci
suite le requérant, lui adresse à huis clos les consent seul à l’adoption.
observations qu’il estime nécessaires et conve-
nables et attire son attention sur la gravité de De l’adoption
la requête introduite.
À défaut de répondre à la convocation et sauf Article 670 :
cas de force majeure, la requête ne pourra être La requête aux fins d’adoption est présentée
réintroduite qu’après un délai de six mois. au tribunal de paix par la ou les personnes
qui se proposent d’adopter. La requête est pré-
Article 557 : sentée au tribunal du domicile des adoptants
Si toutefois, le requérant persiste dans sa déci- ou de l’un d’eux, ou du domicile de l’adopté. Il
sion, le président du tribunal de paix ordonne est obligatoirement joint à la requête un extrait
aux époux, par lettre missive avec accusé de des actes de naissance des adoptants ainsi que
réception, de comparaître devant lui aux lieu, de celui qu’on propose d’adopter et éventuel-
jour et heure qu’il indique. [...] lement, l’acte constatant les consentements
requis.
Article 583 : Ceux qui ont consenti à l’adoption sont avertis
À la demande de l’un des époux qui occupe de la date de l’audience, dans le délai d’ajour-
au moment de la transcription du jugement, nement, augmenté, s’il y a lieu, du délai de dis-
une maison appartenant en tout ou en partie à tance. [...]
l’autre époux, le tribunal de paix peut disposer
qu’il occupera la maison et usera des meubles Article 672 :
meublants pendant six mois après la transcrip- L’instruction de la demande et, le cas échéant,
tion de la décision. [...] les débats ont lieu en chambre du conseil.

De la présomption de paternité Le tribunal, après avoir, s’il y a lieu, fait procéder


en cas de mariage à une enquête par toute personne qualifiée et
après avoir vérifié si toutes les conditions de la
Article 613 : loi sont remplies, prononce l’adoption.
Le tribunal de paix du lieu de résidence de Le dispositif du jugement indique le nom ancien
l’enfant est seul compétent pour connaître de et le nom nouveau, s’il y a lieu, de l’adopté et
l’action en recherche ou en contestation de contient les mentions devant être transcrites
paternité. [...] dans les registres de l’état civil.
Le jugement qui admet l’adoption est prononcé
Article 662 :
en audience publique. [...]
Les père et mère de l’adopté mineur doivent
tous deux consentir à l’adoption. Article 675 :
Si l’un des père ou mère est décédé, se trouve Dans le délai d’un mois à compter du jour où
dans l’impossibilité de manifester sa volonté, la décision n’est plus susceptible de voie de re-
n’a aucune demeure connue ou s’il est déchu cours, le Ministère public près la juridiction qui
de l’autorité parentale, le consentement sera l’a prononcée ou le greffier du tribunal de paix
donné conjointement par l’autre époux et un doit faire injonction à l’officier de l’état civil du
membre de la famille de son conjoint dési- domicile de l’adopté, en vue de transcrire le
gné par le tribunal de paix sur proposition du dispositif du jugement sur ses registres.
conseil de famille.
398

Il est porté mention de l’adoption en marge de Article 792 :


l’acte de naissance de l’adopté. Dans la mesure du possible, les héritiers re-
Il sera délivré copie de l’acte d’adoption aux çoivent des lots ayant la même composition ou
adoptants et à l’adopté. [...] qui leur sont les plus utiles. En cas de désaccord
sur la répartition de l’héritage, un arbitrage du
Article 741 : conseil de famille proposera une solution. Si la
solution n’est pas accueillie, le tribunal de paix,
Les greffiers des tribunaux de paix et de grande
pour les héritages ne dépassant pas 100.000
instance peuvent percevoir les sommes alimen-
zaïres et le tribunal de grande instance pour les
taires des mains des débiteurs et les verser aux
autres, fixeront d’une manière définitive l’attri-
créanciers d’aliments.
bution des parts. [...]
Le tribunal peut contraindre le débiteur de
l’obligation alimentaire de s’acquitter de sa Article 807 :
dette par l’intermédiaire du greffe. [...]
La requête en investiture, en vue d’opérer la
mutation par décès des biens fonciers et immo-
biliers de la succession, sera introduite par le li-
LIVRE QUATRE quidateur au tribunal de paix pour les héritages
DES SUCCESSIONS ne dépassant pas 100.000 zaïres et au tribunal
ET DES LIBÉRALITÉS de grande instance pour les autres héritages,
en indiquant ceux qui viennent à la succession,
[...] la situation des fonds, des immeubles et leur
composition.
Article 762 :
Article 808 :
À défaut d’héritiers de la troisième catégorie,
tout autre parent ou allié viendra à la succes- Lorsque les héritiers mineurs ou interdits
sion, pour autant que son lien de parenté ou viennent à la succession, le tribunal de paix
d’alliance soit régulièrement constaté par le pour les héritages ne dépassant pas 100.000
tribunal de paix qui pourra prendre telles me- zaïres ou le tribunal de grande instance pour
sures d’instructions qu’il estimera opportunes. les autres héritages convoque, à côté du liquida-
teur qui le saisit, un conseil de famille composé
Le partage s’opère entre ces héritiers par de trois membres de la famille du de cujus ou, à
égales portions. [...] défaut de ceux-ci, de toute personne étrangère
à la famille et désignée par le tribunal. [...]
Article 789 :
L’enfant voulant exercer le droit de reprise Article 810 :
sera tenu de le faire homologuer par le tribunal À défaut d’héritiers exerçant le droit de reprise,
de paix dans le ressort duquel la succession est si certains héritiers sont mineurs, sur proposi-
ouverte. tion du liquidateur et avis du conseil de famille,
Le tribunal vérifiera si l’héritage ne dépasse le tribunal de paix ou de grande instance selon
pas 100.000 zaïres et fixera éventuellement les le cas, peut maintenir tout ou partie des biens
charges d’aide et d’entretien que l’héritier pri- en indivision, mais pas après la majorité de l’hé-
vilégié devra respecter. ritier le moins âgé.
La demande d’homologation du droit de re- Toutefois, cette décision peut toujours être
prise devra être introduite dans les trois mois revue sur requête motivée du liquidateur, le
après l’ouverture de la succession. [...] conseil de famille entendu.
399

Article 811 : l’organisation et de la compétence judiciaires,


Outre les dispositions prescrites à l’article 789, spécialement ses articles 118, alinéas 2 à 4, et
le droit de reprise, si certains héritiers sont 150.
mineurs ou interdits, ne peut être homologué En attendant l’installation des tribunaux de paix
par le tribunal de paix qu’après avoir pris avis sur l’ensemble du territoire national, les actions
du conseil de famille et du liquidateur. Le tribu- soumises par la présente loi à leur compétence
nal de paix devra fixer les charges incombant à seront jugées par les tribunaux de grande ins-
celui qui exerce le droit de reprise vis-à-vis des tance, là où les tribunaux de paix ne sont pas
héritiers mineurs ou interdits. [...] encore installés. [...]

Article 815 : LOI N° 73-021 DU 20 JUILLET 1973


Le bureau des successions établit un projet de PORTANT RÉGIME GÉNÉRAL
liquidation. Celui-ci peut être contesté selon le DES BIENS, RÉGIME FONCIER
cas tant par le liquidateur que par les héritiers ET IMMOBILIER ET RÉGIME DE
et éventuellement le conseil de famille devant SÛRETÉ TELLE QUE MODIFIÉE ET
le tribunal de paix ou le tribunal de grande COMPLÉTÉE PAR LA LOI N° 80-
instance, dans les trois mois de sa notification.
008 DU 18 JUILLET 1980 (JOZ, 1er février
Après ce délai, le projet devient définitif pour 1974, n° 3, p.69; JOZ, numéro spécial, 1er décembre
la détermination des héritiers et des parts qui
2004)
leur sont dévolues. [...]
[...]
Article 817 :
Toutes contestations d’ordre successoral sont Article 183 :
de la compétence du tribunal de paix lorsque Pour les terres gérées par les administrations
l’héritage ne dépasse pas 100.000 zaïres et de publiques, les concessions ne sont valables que
celle du tribunal de grande instance lorsque si elles sont accordées :
celui-ci dépasse ce montant. 1° par contrat approuvé par une loi, pour les
Le montant est établi sur base de l’actif brut. blocs de terres rurales, égaux ou supérieurs
Toutefois, dès que la compétence du tribunal à deux mille hectares et pour les blocs de
est fixée pour connaître d’un héritage, il reste terres urbaines égaux ou supérieurs à cent
compétent pour connaître de toute autre hectares ;
contestation en relation avec cet héritage. [...] 2° par contrat validé par ordonnance du Pré-
sident de la République pour les blocs de
terres rurales supérieures à mille hectares
DES DISPOSITIONS FINALES et inférieures à deux mille hectares et pour
les blocs de terres urbaines supérieures
à cinquante hectares et inférieures à cent
[...]
hectares ;
Article 934 : 3° par contrat validé par arrêté du Commis-
saire d’Etat ayant les affaires foncières dans
Les dispositions de la présente loi attribuant ses attributions pour les blocs de terres ru-
compétence au tribunal de paix ou au tribunal rales de plus de deux cents hectares n’ex-
de grande instance, abrogent les dispositions cédant pas mille hectares et pour les blocs
relatives à la compétence matérielle des tribu- de terres urbaines de plus de dix hectares
naux civils telles que prévues par l’ordonnance- mais n’excédant pas cinquante hectares ;
loi 82-020 du 31 mars 1982 portant Code de
400

4° par contrat signé par le Commissaire de ré- Au cas où le Procureur de la République ne


gion pour les blocs de terres rurales égaux donne pas son avis dans le délai imparti, le
ou inférieurs à deux cents hectares et pour Commissaire de région intéressé décide d’of-
les blocs de terres urbaines égaux ou infé- fice.
rieurs à dix hectares.
Article 200 :
Pour les terres rurales de moins de dix hec-
Lorsque le Procureur de la République et le
tares et les terres urbaines de moins de cin-
Commissaire de région tombent d’accord, ce
quante ares, le Commissaire de région peut
dernier décide de la suite à donner à la requête
déléguer ses pouvoirs au Conservateur des
dans les limites de ses compétences, et dans le
titres immobiliers.
cas contraire, transmet le dossier à l’autorité
En ce qui concerne la ville de Kinshasa, les pou- compétente dans le mois qui suit au plus tard.
voirs prévus au paragraphe 4° ci-dessus sont
exercés par le Commissaire d’Etat ayant les Article 201 :
affaires foncières dans ses attributions pour les
Si le Procureur de la République fait des ob-
terrains dont la superficie excède 2 hectares ; il
servations sur le dossier sous examen, et si le
peut déléguer ses pouvoirs au Chef de division
Commissaire de région y fait droit, il corrige le
des Terres dans les autres cas.
procès-verbal en conséquence ; auquel cas, le
Pour déterminer les blocs prévus ci-avant, il procès-verbal est transmis au Procureur de la
est tenu compte de toutes les concessions de République qui constate l’accord.
même nature et de même destination dont le
S’il échet, le Commissaire de région fait re-
demandeur a bénéficié dans la même région
prendre l’enquête sur les points litigieux.
Article 184 : Le nouveau procès-verbal est soumis à la même
Les actes pris en violation de l’article 183 ci- procédure que celle de la première enquête.
dessus sont susceptibles d’un recours adminis-
tratif ou judiciaire selon le cas. Article 202 :
Le recours administratif s’exerce : Lorsque le désaccord persiste entre les deux
autorités, le Procureur de la République et le
1° auprès du Commissaire de région contre Commissaire de région se constituent alors en
les actes de son délégué ; une commission spéciale aux fins de clôturer
2° auprès du Commissaire d’Etat contre les la procédure de contrôle et de révision, ce, au
actes de son délégué ou du Commissaire mieux des intérêts du requérant.
de région;
3° auprès du Président de la République Article 203 :
contre les actes du Commissaire d’Etat.
Dans tous les cas, si dans un délai de quatre
Le recours judiciaire s’exerce lorsque le re- mois, à dater de l’introduction de la requête, le
cours administratif dont question à l’alinéa pré- demandeur n’a pas reçu notification de la suite
cédent n’a pas abouti. [...] attendue, il est en droit d’introduire un recours,
selon ce qui est dit à l’article 184 ci-dessus.
Article 199 : Et si dans un délai de six mois à compter
Le Procureur de la République examine alors, de l’ouverture de la procédure relative aux
dans un délai maximum d’un mois, le dossier demandes de terres rurales, le requérant ne
du point de vue des droits des tiers et appose reçoit aucune suite, le commissaire sous régio-
sur le procès-verbal soit son approbation, soit nal autorise alors l’occupation provisoire des
ses observations. terres demandées. [...]
401

SAISIES,VENTES PUBLIQUES Les honoraires et débours de l’administrateur


ET VENTES PAR VOIE PAREE sont fixés par le tribunal et prélevés sur le pro-
duit de la vente.
ORDONNANCE DU 12
NOVEMBRE 1886 RELATIVE À Article 5 :
LA SAISIE IMMOBILIÈRE ET AUX La saisie immobilière devra être précédée d’un
FRAIS DE VENTE PAR MINISTÈRE commandement à personne ou au domicile
D’HUISSIER (B.O., 1887, p.2) réel ou élu et d’après le mode prescrit pour les
citations ou significations.
Article 1er : Le commandement portera élection de domi-
Le créancier ne peut poursuivre l’expropria- cile dans le ressort du tribunal. Il contiendra,
tion des immeubles appartenant à son débiteur en outre, la désignation des immeubles à saisir.
qu’après avoir fait reconnaître par jugement la Le commandement sera également signifié au
liquidité et la sincérité de sa créance. conservateur des titres fonciers qui, dès ce
moment et sans préjudice aux effets de l’op-
Article 2. {Abrogé le 20 décembre 1955} position au droit de propriétaire prévue par
l’article 56 du livre du code civil intitulé «Des
Article 3 : biens» refusera toute mutation de l’immeuble
Le créancier qui voudra poursuivre l’expro- ou toute inscription de droits réels».
priation se fera délivrer, par le conservateur Ce commandement sera sans effet si la vente
des titres fonciers, un extrait du livre d’enregis- des propriétés n’a pas été commencée dans un
trement constatant que l’immeuble est inscrit délai de quatre mois.
au nom du débiteur.
Article 6 :
Article 4 :
Le poursuivant fera vendre la propriété publi-
Si l’immeuble est enregistré au nom de plu- quement et aux enchères par un notaire auquel
sieurs propriétaires, le créancier devra provo- il remettra copie authentique du jugement jus-
quer au préalable devant le tribunal le partage tifiant sa créance, ainsi que l’extrait délivré par
ou la licitation. le conservateur et le commandement dont il
est question dans l’article précédent.
Article 4bis :
Si le propriétaire dont les droits figurent au Article 7 :
livre d’enregistrement ne peut être atteint par Le notaire dressera l’acte d’adjudication; une
un des actes de la procédure, celle-ci se pour- copie authentique en sera remise à l’adjudica-
suit contre un administrateur des biens à saisir, taire, après qu’il aura justifié du paiement du
nommé par le tribunal sur requête du créancier. prix et des frais entre les mains d’un comptable
de l’État. Il pourra faire enregistrer la propriété
L’administrateur représente le débiteur dans
en son nom en remettant, au conservateur des
toutes les phases de la procédure, les articles
titres fonciers, copie de l’acte d’adjudication.
71 et 72 du livre du code civil intitulé «Des
personnes» lui sont applicables. Il recueille
Article 8 :
éventuellement le solde des biens vendus et le
consigne au nom du débiteur ou de ses ayants II sera procédé à l’adjudication publique dans la
droit à la Caisse d’épargne du Congo belge et localité fixée par le juge sur requête du pour-
du Ruanda-Urundi. suivant.
402

Le juge, sur requête du saisissant, fixera le lieu tant de sa créance et les frais en produisant la
de la vente, les localités où elle sera annoncée copie du jugement et les quittances des frais
par voie d’affiches et les conditions dans les- payés.
quelles l’affichage devra être effectué.
Il pourra prescrire d’autres mesures pour don- Article 14 :
ner à la vente plus de publicité. Un droit de 8 p.c. sera perçu au profit du Tré-
Le notaire ne pourra faire procéder à l’affi- sor sur le montant du prix d’adjudication.
chage que quinze jours après la signification du
Article 15 :
commandement.
Si la vente de l’immeuble produit une somme
Un délai d’un mois devra s’écouler entre le
supérieure au montant de la créance, le sur-
jour de l’affichage dans la localité où la vente
plus sera restitué par le comptable au débiteur
doit avoir lieu et celui fixé pour l’adjudication.
exproprié.
Article 9 :
Article 16 : {Abrogé 31 mai 1960.}
Le créancier ou le débiteur pourra demander,
s’il estime que le prix offert est insuffisant, Article 17 :
que l’adjudication définitive soit remise à une Les baux qui n’ont pas de date certaine avant la
date ultérieure qui ne pourra être fixée par le date du commandement pourront être annulés
notaire à plus de vingt jours après la première à la requête du créancier ou de l’adjudicataire.
séance d’adjudication. Une ordonnance du juge
sera nécessaire pour prolonger ce délai. Tout bail consenti par le débiteur après la date
du commandement est nul de plein droit, si le
Article 10 : créancier ou l’adjudicataire ne consentent à le
reconnaître.
Si plusieurs immeubles sont mis simultanément
en vente ou plusieurs parcelles d’un même Article 18 :
immeuble, l’adjudication prendra fin dès que le
produit de la vente suffira pour couvrir le mon- L’aliénation des immeubles faite par le débiteur
après le commandement ou l’opposition dont
tant de la créance.
il est parlé à l’article 2 est nulle de plein droit,
à moins que l’acquéreur ne consigne entre les
Article 11 :
mains du comptable de l’État la somme due au
En cas de saisie de plusieurs immeubles, le créancier, ainsi que le montant des frais.
débiteur pourra toujours indiquer au notaire
l’ordre d’après lequel les propriétés seront Article 19 :
vendues. Les créanciers autres que le poursuivant ne
pourront intervenir pour prendre part à la dis-
Article 12 : tribution qu’après avoir fait reconnaître la sin-
Si le débiteur possède plusieurs immeubles cérité de leur créance par jugement et après
dont une partie seulement a été saisie, il pourra avoir consigné entre les mains du comptable
demander au juge de contraindre, par ordon- de l’État une part des frais proportionnelle au
nance, le créancier à saisir également les autres montant de leur créance, part qui sera fixée
immeubles, afin qu’il puisse jouir du bénéfice par le juge.
de l’article n.
Article 20 :
Article 13 : Toutes les difficultés de procédure qui pour-
Le créancier se fera payer parle comptable de ront se produire au cours de la saisie immobi-
l’État sur le produit de l’adjudication, le mon- lière seront tranchées par voie d’ordonnance
403

rendue par le juge. Appel de ces décisions ne ce en violation de la loi, vidant ainsi le procès de
pourra être interjeté. toute sa subsistance.
En vue de la loi de préserver les intérêts légi-
Article 21 : times des uns et des autres, il est recommandé
Les questions d’ordre seront portées devant aux parties poursuivantes de privilégier une
les tribunaux en suivant les règles ordinaires approche de cantonnement, en ne ciblant que
de procédure. Le juge du tribunal de première quelques comptes bancaires correspondant à la
instance pourra toutefois, après l’adjudication, hauteur des créances à recouvrer, plutôt que
ordonner la convocation des créanciers qui se de faire pratiquer la saisie sur l’ensemble des
seront fait connaître, afin d’amener entre eux comptes bancaires du débiteur.
un arrangement sur la distribution du prix. Parallèlement, il est interdit aux autorités
judiciaires d’ordonner la mainlevée d’une sai-
Article 22 : sie pratiquée, en dehors de la procédure en
La présente ordonnance sera exécutoire le 1 cours, dès lors que celle-ci est pendante devant
er décembre 1886. Elle sera affichée conformé- la juridiction compétente et que les parties
ment aux prescriptions du décret du 16 janvier conservent la latitude de solliciter concomi-
1886. tamment la mainlevée et la validation de cette
saisie, conformément aux articles 109 et 111
Président du Conseil du Code de procédure civile.
Supérieur de la Magistrature
Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
Le Premier Président de
NOTE CIRCULAIRE N° 011
la Cour Suprême de Justice,
DU 27 SEPTEMBRE 2011
SUR L’INTERDICTION DE MAIN Jérôme KITOKO KIMPELE
LEVÉE DE SAISIES ARRÊTS PAR DES Président du Conseil Supérieur
VOIES AUTRES QUE JUDICIAIRES de la Magistrature

Mesdames et Messieurs les chefs de juridic-


tions (tous) ;
DÉCRET DU 10 JUILLET 1920
Il est devenu courant d’enregistrer des de-
mandes d’intervention d’autorités judiciaires
RELATIF À LA VENTE PUBLIQUE
en vue de la mainlevée de saisies-arrêts opé- DE BIENS IMMOBILIERS OU
rées sur des comptes bancaires, au motif que MOBILIERS (B.O., 1920, p. 854)
ce type de procédure prive les personnes dont
les comptes sont saisis de moyens de paiement Article 1er :
de salaires et autres obligations, et crée même La vente publique de biens immobiliers ne
un dysfonctionnement de l’outil de travail, du pourra être faite que par un notaire, celle de
fait des remous sociaux qu’il est susceptible de biens mobiliers que par les agents qui auront
provoquer. été désignés à cet effet par le commissaire de
De leur côte, les parties poursuivantes dé- district, soit nominativement, soit par leurs
plorent que les autorités judiciaires soient sou- fonctions.
vent mises à contribution pour faire échec à Le gouverneur général fixera, par ordonnance,
des procédures de validation de saisis-arrêts les catégories d’agents parmi lesquelles le com-
tendant au recouvrement de leurs droits, par missaire de district pourra faire cette désigna-
de simples correspondances administratives, et tion.
404

Article 2 : ORDONNANCE N° 388/A.E DU


II sera perçu au profit du Trésor, un droit de 16 DÉCEMBRE 1942 RELATIF
15 pour cent, non compris les frais d’acte sur À L’INTERVENTION DES
toute vente publique des biens immobiliers ou COMMERÇANTS DANS LES
des biens mobiliers. VENTES PUBLIQUES
(B.A., 1942, p. 2260)
Article 3 :
Le droit sera prélevé sur le produit de la vente. Article 1er :
Le prix de vente maximum des marchandises
Article 4 : achetées par les commerçants dans une vente
Les notaires et agents déterminés par l’article publique ne pourra dépasser le prix net, versé
1er qui seront requis de procéder à une vente entre les mains de l’agent chargé de la vente,
publique, seront tenus d’en aviser le service des majoré de 10%.
finances de la sous-région, au plus tard dans les
huit jours de la réquisition et ne pourront se Article 2 :
dessaisir du produit de la vente qu’après la per- Il est interdit aux commerçants de mettre en
ception du droit. vente publique des marchandises appartenant
à leur commerce.
Article 5 : (Cette disposition ne s’applique pas aux ventes
Le gouverneur général et, en cas de délégation, publiques prescrites par la loi, faites par auto-
vice-gouverneurs généraux, pourront exonérer rité de justice ou faites après décès, faillite ou
totalement ou partiellement du droit déter- cessation de commerce).
miné ci-dessus les ventes ayant pour objet des Article 3 :
biens dépendant de successions.
Les infractions aux dispositions de la présente
Article 6 : ordonnance législative seront punies d’une ser-
vitude pénale de huit jours à six mois et d’une
Celui qui a fait procéder à une vente en contra- amende de 100 francs à 50.000 francs, ou d’une
vention à l’article 1 er, sera puni d’une servi- de ces peines seulement.
tude pénale de huit jours au maximum et d’une
amende qui ne dépassera pas le montant ou Article 4 :
le double du droit, suivant que celui-ci aura ou
n’aura pas été acquitté au moment du juge- Le présente ordonnance législative, applicable
ment. Le tribunal ne pourra prononcer que au Congo belge et au Ruanda-Urundi, entrera
l’amende seulement. en vigueur le 16 décembre 1942.

Celui qui a procédé à la vente, sera puni d’une


servitude pénale de quatre jours au maximum ORDONNANCE N° 76-200 DU
et d’une amende qui ne sera pas supérieure à 16 JUILLET 1976 RELATIVE À LA
200 francs, ou d’une de ces peines seulement. VENTE PAR VOIE PARÉE
(J.O.Z., n° 17, 1er septembre 1976, 932)

Article 1er :
La vente en vertu de la clause de voie parée
doit être précédée d’un commandement signi-
fié au débiteur, de payer la somme due, dans un
délai qui ne peut être inférieur à quinze jours.
405

Le commandement annoncera que, faute de mutation de l’immeuble ou toute inscription de


paiement, il sera procédé aux formalités ten- droits réels sur cet immeuble.
dant à l’expropriation de l’immeuble dont l’in-
dication sera donnée dans ce commandement. Article 4 :
À moins que le créancier n’ait déjà élu domi- S’il n’est pas satisfait au commandement ni,
cile dans la localité qui constitue le siège du le cas échéant, à la mutation, le créancier
tribunal de grande instance prévu à l’article 4, s’adresse, par voie de requête, au juge du tribu-
l’exploit contiendra élection de domicile dans nal de première instance dans le ressort duquel
cette localité. l’immeuble est situé, aux fins d’être autorisé à
Si l’immeuble a été transmis à un tiers, la vente faire procéder à la vente.
doit, en outre, être précédée d’une sommation, En cas d’existence des conditions légales re-
signifiée à ce tiers avec copie du commande- quises pour que la vente puisse avoir lieu, le
ment, d’avoir à payer, dans un délai qui ne peut juge autorise la vente.
être inférieur à deux mois depuis le comman- Par le seul fait de l’autorisation, le conserva-
dement au débiteur et la sommation au tiers teur des titres immobiliers de la circonscrip-
détenteur. tion foncière dans laquelle l’immeuble est situé,
Le commandement et la sommation sont signi- est nommé pour procéder à la vente.
fiés à personne ou à domicile réel ou élu et Le juge fixe des localités où, après accord ou
selon le mode prescrit pour les citations. décision sur le cahier des charges, la vente sera
annoncée par voie d’affiches et les conditions
Article 2 : dans lesquelles l’affichage devra être effectué.
Si le commandement contient l’indication pré- Il pourra prescrire d’autres mesures pour don-
vue par l’article 1 er, alinéa 2, le créancier a la ner à la vente plus de publicité.
faculté de faire procéder, par le conservateur L’ordonnance du juge n’est susceptible d’aucun
des titres immobiliers, à l’inscription de ce recours.
commandement et, le cas échéant, de la som-
mation sur le certificat de l’immeuble.
Article 5 :
Ce fonctionnaire procède à l’inscription sur la L’ordonnance autorisant la vente est signifiée
production de la copie de l’exploit. au débiteur et, le cas échéant, au tiers déten-
teur.
Article 3 :
Copie certifiée conforme par le greffier en est,
Les baux qui n’ont pas date certaine avant le
en outre, envoyée, sous pli recommandé ou
commandement ou, le cas échéant, avant la
contre accusé de réception, par le créancier
sommation pourront, suivant les circonstances,
poursuivant, au conservateur des titres immo-
être annulés si les créanciers le demandent.
biliers.
Sont nuls les baux conclus depuis l’inscription
Dès réception de ce document, le conserva-
du commandement ou, le cas échéant, de la
teur fait inscription de l’autorisation sur le cer-
sommation.
tificat d’enregistrement de l’immeuble.
Sans préjudice aux effets de l’opposition au
droit du propriétaire, prévue par l’article 239 Article 6 :
de la loi 73-021 du 20 juillet 1973, le conser-
Nonobstant l’autorisation de faire vendre, le
vateur des titres immobiliers, dès le jour où il
débiteur ou, le cas échéant, le tiers détenteur,
doit procéder à l’inscription prévue à l’article
s’il n’a pas déjà loué ou affermé l’immeuble,
2 de la présente ordonnance, refusera toute
restera, en qualité de séquestre judiciaire, en
406

possession de celui-ci à moins que, sur citation, 4. la localité, l’endroit, la date et l’heure de
il n’est soit autrement ordonné par le tribunal. l’adjudication;
Les fruits perçus et les loyers et fermages échus 5. la délégation du prix au profit des créan-
postérieurement à la signification de l’ordon- ciers.
nance du juge autorisant la vente, seront immo-
bilisés pour être distribués aux créanciers avec Le cahier des charges ne peut indiquer, comme
le prix de l’immeuble. localité où la vente doit avoir lieu, que le siège
Les fruits naturels ou industriels seront vendus de la conservation des titres immobiliers ou
de la manière déterminée par le juge et dans le que le siège de l’office notarial dans le ressort
délai fixé par lui. Le prix des fruits vendus ainsi desquels l’immeuble est situé.
que les loyers et fermages échus seront dépo-
sés entre les mains de l’officier public chargé de Article 9 :
la vente de l’immeuble. Le conservateur effectue le dépôt du cahier
des charges dans son bureau et en transmet un
Article 7 : double à l’office notarial dans le ressort duquel
Tout créancier y ayant droit, peut saisir les l’immeuble est situé, à moins que cet office
fruits naturels, immobilisés en vertu de l’article ne soit institué dans la même localité que la
précédent, ainsi que les autres biens immeubles conservation des titres immobiliers.
par destination ou par incorporation lorsqu’ils
ont été déplacés sans son consentement depuis Article 10 :
la signification de l’ordonnance du juge, pourvu Invitation est faite par le conservateur des
que l’action en revendication soit exercée dans titres immobiliers à tous les créanciers ayant
le délai de trente jours depuis leur déplace- hypothèque sur l’immeuble, aux créanciers
ment. chirographaires qui lui auraient signifié le com-
Il peut, même après ce délai, faire valoir ses mandement, au débiteur et, éventuellement, au
droits sur le prix payé des biens déplacés, de tiers détenteur, de prendre communication du
même que sur les loyers et les fermages frap- cahier des charges, soit à la conservation des
pés d’immobilisation. titres immobiliers, soit, le cas échéant, à l’office
notarial que l’invitation indiquera, de formuler
Toute déclaration, en quelque forme qu’elle éventuellement leurs observations à la conser-
soit faite, par laquelle le créancier fait connaître vation des titres immobiliers quant aux clauses
au tiers ses prétentions sur les créances visées et conditions insérées dans le cahier des
à l’alinéa précédent vaut opposition. charges et d’assister à la vente s’ils le désirent.

Article 8 : Cette invitation est signifiée suivant les règles


prescrites pour les citations.
Dans la quinzaine de la communication qui lui
est faite de l’ordonnance autorisant la vente, le La signification aux créanciers se fait au domi-
conservateur des titres immobiliers dresse le cile élu par eux et, à défaut de domicile élu,
cahier des charges de la vente. au procureur de la République près le tribunal
dont le juge qui a autorisé la vente fait partie.
Celui-ci contient :
1. l’énonciation du titre en vertu duquel il est Article 11 :
procédé à la vente et de la date du com- Les observations doivent être faites ou parve-
mandement; nir au conservateur des titres immobiliers avant
2. la désignation précise de l’immeuble; l’expiration du délai accordé à la personne qui,
3. les conditions générales et spéciales de la parmi toutes celles auxquelles l’invitation a été
vente; signifiée, bénéficie du plus long délai.
407

Il est calculé à partir du jour de la signification Article 16 :


de l’invitation et suivant les règles prévues pour Nonobstant la disposition formant l’alinéa 3
les citations. de l’article 4, dans le cas où, d’après le cahier
des charges ou la décision du tribunal, la vente
Article 12 : doit avoir lieu dans une localité qui est le siège
Les observations sont faites, soit par déclara- d’un office notarial, sans être celui de la conser-
tion au conservateur des titres immobiliers, qui vation des titres immobiliers, le conservateur,
en dresse acte dans son cahier des charges et avec l’autorisation du juge, peut déléguer au
les fait signer par le déclarant, soit par lettre notaire de cette localité, la mission de procé-
dûment légalisée et envoyée au conservateur der à la vente.
des titres immobiliers sous pli fermé, mais à dé- Celui-ci pourra subdéléguer ses pouvoirs à une
couvert, recommandé à la poste avec accusé de autre personne résidant dans la même localité.
réception, ou remis par un message ordinaire
contre récépissé. Article 17 :
Le conservateur, dès la réception de la lettre, Si le créancier laisse écouler plus de huit mois
l’annexe au cahier des charges et mentionne entre le commandement ou, le cas échéant,
sur celui-ci l’existence de la lettre. entre la sommation et la vente, il sera tenu de
signifier de nouveaux exploits.
Article 13 :
Pour les personnes qui ne seraient pas domi- Article 18 :
ciliées dans la localité où la conservation des La vente a lieu publiquement aux enchères. S’il
titres immobiliers est constituée, ou qui n’y n’y a pas eu d’adjudication provisoire et si le
auraient pas déjà élu domicile, les observations créancier ou le débiteur estime que le prix of-
doivent être accompagnées ou suivies d’une fert est insuffisant, l’adjudication définitive sera
élection de domicile dans cette localité, à dé- remise à une date ultérieure qui ne pourra être
faut de quoi toutes les significations auxquelles fixée par l’officier public à plus de quinze jours
les observations peuvent donner lieu seront après la première séance d’adjudication.
faites au procureur de la République.
L’annonce de la remise, avec indication du jour,
Article 14 : en séance publique, par l’officier instrumentant
vaudra signification d’invitation pour toutes les
S’il y a des observations au cahier des charges, parties visées à l’article 10.
le conservateur des titres immobiliers sursoit
à toute opération et renvoie les parties à se Article 19 :
pourvoir devant le tribunal.
Les frais de la poursuite et de la vente qui ne
Article 15 : sont pas prévus par les dispositions légales sont
taxés par le juge du tribunal qui a autorisé la
À la requête de la partie la plus diligente, vente.
toutes les autres parties invitées, ainsi que le
conservateur des titres immobiliers, s’il n’a pas Article 20 :
lui-même pris initiative de saisir le tribunal de
Si les formalités légales prévues à la présente
la contestation, sont assignées pour entendre
ordonnance n’ont pas été observées, celui
statuer sur le mérite des observations devant
contre lequel la poursuite en expropriation est
le tribunal de première instance dont le juge a
exercée peut intenter l’action en nullité de la
autorisé la vente.
vente.
Le tribunal prononce sans opposition ni appel.
408

L’action en nullité doit, à peine de déchéance, Article 24 :


être intentée et son exercice notifié au conser- La présente ordonnance entre en vigueur à la
vateur des titres immobiliers dans la huitaine date de la signification.
de l’adjudication ou, si celui auquel cette action
appartient n’a pas assisté à la vente, dans la hui-
taine du jour où l’adjudication lui a été signifiée.
ARRÊTÉ MINISTÉRIEL DU 7 JUIN
En cas de force majeure, le délai pour l’exercice
de l’action pourra être prolongé par décision
1921 RELATIVE AUX CHOSES
du juge. Notification de cette décision sera ABANDONNÉES, PERDUES OU
faite au conservateur des titres immobiliers par ÉGARÉES (B.O., 1921, p. 628)
la personne qui l’aura obtenue.
Article 1er :
Article 21 : Il est procédé à la vente aux enchères pu-
La mutation de la propriété ne pourra être bliques, après l’accomplissement des formalités
opérée qu’après les délais accordés pour exer- et à l’expiration des délais prévus aux articles
cer l’action en nullité et, en cas d’exercice de suivants :
celle-ci, qu’après un jugement, passé en force 1° des objets perdus, oubliés ou abandonnés
de chose jugée, validant la vente. sur les bateaux, embarcadères, voies pu-
bliques, dans les voitures, salles d’attente et
Article 22 : autres lieux publics ;
Si dans les trois mois de la notification prévue 2° des objets confiés au service des transports
à l’article 293, alinéa 3, de la loi 73-021 du 20 de la Colonie et aux entreprises similaires
juillet 1973, le conservateur a reçu quelque privées dont le destinataire est absent, ne
opposition de la part des créanciers, il sursoit à peut être trouvé ou dont il refuse la récep-
la radiation et renvoie les parties à se pourvoir tion
devant le tribunal de première instance. 3° des objets qui, après avoir été saisis, n’ont
Les questions d’ordre seront réglées confor- pas été frappés de confiscation et qui n’au-
mément à l’article 21 de l’ordonnance du 12 ront pas été réclamés par leur propriétaire
novembre 1986 relative à la saisie immobilière. après la mainlevée définitive de la saisie.

Article 2 :
Article 23 :
Les objets indiqués à l’article précédent sont
Si le titulaire d’un droit figurant au livre d’enre- remis à l’administrateur territorial du lieu où
gistrement ne peut être atteint par un des actes ils se trouvent.
de la procédure, celle-ci se poursuit contre un
administrateur des biens à mettre en vente L’administrateur territorial procède sur-le-
nommé par le tribunal sur requête du créan- champ et sous forme de procès-verbal à la
cier. nomenclature et à la description des objets, et
en mentionne les nom, prénoms et qualité de
L’administrateur représente le débiteur dans celui qui a remis les objets, la date de la récep-
toutes les phases de la procédure: les articles tion et, éventuellement, les renseignements qui
71 et 72 du livre du Code civil intitulé «Des peuvent servir à déterminer l’ayant droit.
personnes» lui sont applicables. Il recueille
éventuellement le solde des biens vendus de Article 3 :
ses ayants-droit à la Caisse d’épargne du Zaïre.
L’administrateur territorial fait détruire ou en-
Les honoraires et débours de l’administrateur fouir les objets nuisibles la santé publique ou
à prélever sur le produit de la vente sont fixés dangereux pour la sécurité publique et dresse
par le tribunal. procès-verbal de l’opération.
409

Il remet à la Force publique, contre bonne et Article 8 :


valable décharge, les armes et munitions dont Trois ans après le procès-verbal d’inventaire
la détention est interdite d’une façon absolue. des objets remis à l’administrateur territorial,
L’administrateur territorial assure la conserva- aucune réclamation ne sera plus accueillie et
tion des autres objets. Il fait, sans retard, affi- les sommes réalisées sont définitivement ac-
cher à la porte de son bureau un avis conte- quises au Trésor Colonial.
nant des renseignements propres à ménager
à l’ayant droit des objets, la possibilité de les Article 9 :
reconnaître. Un duplicata des actes dressés en application
Toutefois, lorsque l’ayant droit est connu, cette des articles 2, 3, 6 et 7 du présent arrêté sera
publication est remplacée par un avis envoyé au envoyé au chef du service administratif de la
propriétaire ou destinataire, l’informant que les justice de la province.
objets sont tenus à sa disposition.
Cet avis est, si possible, transmis par pli recom- Article 10 :
mandé. L’arrêté du 12 novembre 1900 du secrétaire
d’Etat ainsi que l’ordonnance du 23 mars 1916
Article 4 : du gouverneur général sont abrogés.
Si les objets n’ont pas été réclamés dans l’in-
tervalle d’un an à partir du jour où ils ont été
remis à l’administrateur territorial, celui-ci fait ORDONNANCE 11-260 DU
procéder à la vente aux enchères publiques et 20 MAI 1959 RELATIVE À LA
au comptant.
VENTE PUBLIQUE DE BIENS
Sauf pour les objets prévus à l’article 5 ci-après, IMMOBILIERS OU MOBILIERS
la vente doit être annoncée au public huit jours (B.A., 8 juin 1959, n° 23, p. 1360)
au moins à l’avance ; elle a lieu au chef-lieu du
territoire. Article 1er :
Les agents qui, en vertu de l’article 1er du dé-
Article 5 : cret du 10 juillet 1920 doivent être désignés
Les objets susceptibles d’un rapide dépérisse- par le commissaire de district pour procéder
ment ou d’une conservation dispendieuse, sont aux ventes publiques de biens mobiliers sont
vendus sans attendre l’expiration du délai d’un choisis par ce fonctionnaire parmi les agents de
an prévu à l’article 4 ci-dessus. l’administration d’Afrique attachés à son dis-
trict, parmi les agents de l’ordre judiciaire mis
Article 6 : dans ce but à sa disposition par le procureur
Celui qui est chargé de procéder à la vente de la République ou par le juge et parmi les
dresse procès-verbal de cette opération. sous-officiers de la Force publique proposés à
cette fin par les commandants de camp ou de
compagnie.
Article 7 :
Sous déduction des sommes dues au Trésor La commission délivrée par le commissaire de
district détermine les catégories de vente dont
colonial pour frais d’acte et droit de vente qui
il est chargé.
sont versées et acquises définitivement à la
Colonie, le produit de toute vente ainsi que le La vente de marchandises détenues par le ser-
numéraire, le papier monnaie ou autres valeurs vice douanier ou le service postal, lorsqu’elle
remis à l’administrateur territorial sont consi- est prescrite par les dispositions en vigueur,
gnés, sans délai, entre les mains du comptable peut toujours être effectuée par les agents
de la Colonie, qui donne quittance. compétents de ces services.
410

Article 2 : mée n’a plus l’usage ou qui ne répond plus aux


L’ordonnance 78-1 du 25 septembre 1920 est nécessités opérationnelles.
abrogée.
Article 2 – Evacuation
Article 3 : Les matériels dont le déclassement a été or-
La présente ordonnance entrera en vigueur le donné par les directeurs techniques, soit pro-
30 juin 1959. posé par les commandants d’unité sont évacués
en principe sur la base ou le dépôt militaire le
plus proche. Toutefois, le chef du service logis-
tique peut fixer une autre destination lorsque
DÉCRET-LOI DU 6 SEPTEMBRE
l’intérêt du service ou du Trésor l’exige.
1965 RELATIF À LA VENTE
DES MATÉRIELS MILITAIRES Article 3 – Triage des matériels
DÉCLASSÉS (M.C., 15 septembre 1965, n° 17, Les commandants des organismes sur lesquels
p. 774)
les matériels ont été évacués les font classer en
catégories spécifiques : génie, transport, trans-
Article 1er : mission, quartier-maître, ordonnance, marine,
Par dérogation aux dispositions du décret, tel aviation, etc.
qu’il a été modifié jusqu’à ce jour, du 10 juillet
1920 sur la vente publique des biens immobi- Article 4 – Inventaires
liers ou mobiliers, la vente des matériels mili-
Le 1er juillet de chaque année les autorités qui
taires déclassés est régie par le « règlement sur
stockent des matériels déclassés ou à classer,
la vente des matériels militaires déclassés » et
en adressent les inventaires aux directeurs
par le « cahier général des charges régissant la
techniques du service logistique intéressés.
vente des matériels militaires déclassés », tous
Ceux-ci peuvent en outre se faire produire ces
deux annexés au présent décret-loi.
inventaires en tout temps.
Article 2 :
Article 5 – Pouvoir de déclassement
Le présent décret-loi entre en vigueur à la date
Chaque directeur technique du service logis-
de sa publication au Moniteur congolais.
tique du quartier-général est seul habilité à dé-
Règlement sur la vente des matériels militaires classer définitivement les matériels spécifiques
déclassés à sa branche. Il peut en cette matière déléguer
ses pouvoirs à un de ses adjoints qualifiés.
CHAPITRE 1er :
DE LA PROCEDURE RELATIVE AU Article 6 – Procédure de déclassement
DECLASSEMENT DES MATERIELS Chaque directeur technique, ou son délégué
MILITAIRES visite une fois par an, les matériels dont le dé-
classement est proposé ou ordonné.
Article 1er – Proposition et ordre de
déclassement Il fait classer ces matériels en quatre catégories:
Tout commandant dont l’unité possède un a) matériels définitivement déclassés et de-
matériel hors d’usage et irréparable doit, d’ini- vant être vendus ;
tiative, évacuer celui-ci en vue de son déclas- b) matériels définitivement déclassés et de-
sement réglementaire ultérieur. Les directeurs vant être détruits ;
techniques du service logistique peuvent don- c) matériels à remettre en état en vue de leur
ner l’ordre de déclasser un matériel dont l’Ar- récupération ;
411

d) ensembles à démontrer et à dissocier en commission des ventes des matériels militaires


vue d’en extraire les composants réutili- déclassés ».
sables. Elle comprend :
Article 7 – Destination à donner aux ma- • Un officier président ;
tériels des diverses catégories • Un officier assesseur ;
a) Les matériels à vendre sont offerts en vente • Le comptable de la garnison (caissier et
conformément aux dispositions de « cahier secrétaire de la commission).
spécial des charges régissant la vente des
matériels militaires déclassés ». Les directeurs techniques du service logistique
b) Les matériels à détruire le sont par un désignent les deux premiers membres de la
moyen approprié capable d’en assurer la commission. Toutefois le commandant en chef
disparition totale ; peut charger de cette désignation le comman-
c) Les matériels à remettre en état sont éva- dant de groupement ou de la base.
cués vers les organismes chargés des répa- Les décisions de la commission sont prises col-
rations de chaque espèce. légialement.
d) Les ensembles à démonter et à dissocier
sont évacués vers les organismes tech- Article 10 – Mission de la commission
niques de récupération.
La commission procède à la vente des maté-
Article 8 – Dispositions spéciales en riels conformément aux dispositions du « ca-
faveur de certains établissements d’ins- hier général des charges régissant la vente des
truction matériels militaires déclassés ».
Les universités d’Etat ou libres, les écoles tech-
Section 2 :
niques officielles ou libres et les musées de
l’Etat peuvent obtenir gratuitement certains
Du cahier général des charges
des matériels repris à l’article 7a) en quantité
raisonnable et pour autant qu’ils présentent un Article 11 – Cahier général des charges
intérêt didactique indéniable. Les dispositions régissant l’organisation de
ventes publiques, la désignation de l’adjudica-
Ces établissements doivent s’engager par écrit
teur définitif, le paiement et l’encaissement du
à restituer à l’Armée, pour être vendus, les ma-
produit de la vente, la délivrance des quittances
tériels reçus dans les conditions précitées et
par le comptable, l’enlèvement des lots par les
dont ils n’auraient plus l’usage.
adjudicataires, la visite des lots avant la mise en
Le commandant en chef de l’Armée nationale vente, etc. font l’objet du « cahier général des
congolaise est seul habilité à autoriser la ces- charges régissant la vente des matériels mili-
sion de matériels aux établissements susdits. taires déclassés ».
Des exemplaires en sont mis en vente par les
CHAPITRE II :
comptables de garnison qui les délivrent, au
DE L’ORGANISATIION DES VENTES prix fixé par le commandant en chef de l’Armée
Section 1re : nationale congolaise, à l’appui d’une quittance
De la commission des ventes dont le modèle est déterminé par le ministre
des Finances.
Article 9 – Nomination et composition
Au lieu fixé par le chef du service logistique
pour la vente publique, est constituée une «
412

Section 3 : Article 15 – Destination à donner aux


Du cahier spécial des charges recettes
et de la publicité Le comptable de garnison perçoit le produit
net de la vente des matériels ; il perçoit en
Article 12 – Cahier spécial des charges
outre un droit de six pourcent sur le produit
Chaque directeur technique rédige le cahier net de la vente.
spécial des charges pour le matériel spécifique
Il perçoit aussi le produit de la vente des exem-
à sa branche. Après accord du chef du service
logistique, il le fait reproduire. Les exemplaires plaires du « cahier spécial des charges » et du
de ce cahier sont vendus par le comptable de « cahier général des charges régissant la vente
la commission des ventes à l’appui d’une quit- des matériels militaires déclassés ».
tance et au prix fixé par le commandant en chef Les prises en recette sont justifiées par une co-
de l’Armée nationale congolaise. pie de la quittance laquelle est jointe aux pièces
de la comptabilité.
Article 13 – Publicité
Il utilise les sommes ainsi encaissées pour
Les directeurs techniques, de l’avis conforme du ses dépenses courantes et les déduit de sa
chef de service logistique, annoncent la vente demande de fonds destinée à couvrir ses dé-
au public, trente jours au moins à l’avance, au penses ultérieures.
moyen d’un avis à insérer :
1) au Moniteur congolais ; Article 16 – Procès-verbal d’adjudication
2) dans deux journaux paraissant quotidienne- a) La commission de vente des matériels
ment à Léopoldville ; militaires déclassés dresse en quatre exem-
3) dans un journal paraissant au lieu où la plaires au moins un procès-verbal de vente
vente aura lieu, s’il en existe. dont le modèle est annexé au présent rè-
glement.
Les frais des publications prévues aux littéras
2 et 3 ci-dessus sont engagés par le gestion- Le procès-verbal renseigne par lot, la liste des
naire compétent à charge des crédits mis à sa soumissions écrites classées dans l’ordre dé-
disposition. croissant, la plus haute étant en tête. Il indique
par lot, l’offre la plus haute en la criée.
Section 4 : Enfin, il indique l’identité complète de l’adjudi-
De la vente publique cataire définitif et le montant de l’adjudication.
Article 14 – Processus de la vente b) Le comptable de garnison complète le pro-
cès-verbal par l’indication du montant pro-
La vente des matériels militaires déclassés est
portionnel du droit de six pour cent sur les
effectuée conformément aux dispositions du «
ventes publiques.
cahier général des charges régissant la vente
des matériels militaires déclassés ». Il prend en recette le montant brut de l’adju-
dication qui est constitué par l’addition du
Toutefois, le commandant en chef de l’Armée
produit net de l’adjudication et du montant du
nationale congolaise peut, par décision motivée,
droit de six pour cent.
décider que la vente sera effectuée de gré à gré.
Ce droit est perçu tant sur le montant adjugé à
Sa décision sera soumise à l’avis préalable du
la criée que sur le montant adjugé par soumis-
conseil des adjudications pour les ventes de gré
sion. Le montant brut est le total du montant
à gré dont le montant prévu est supérieur au
de l’adjudication et du montant du droit de six
minimum pour lequel le ministre des Finances
pour cent.
ne requiert pas l’avis de ce conseil.
413

C’est ce total que le comptable prend en re- Ses droits et obligations constituant l’hérédité
cette sous postes distincts par imputation bud- se doivent de passer à ses héritiers et légataires,
gétaire. hormis le cas où ils sont éteints par son décès
et ce, conformément aux dispositions du livre
c) Les deux premiers exemplaires du procès- quatre, titre un du Code de la famille. Ce qui
verbal sont joints par le comptable de gar- évidemment a toujours engendré des conflits
nison à l’extrait de son livre de caisse. entre différents sujets de droit devant venir à
Le troisième est classé dans le dossier de la la succession.
vente lequel est conservé par le comptable de En effet, les contestations portant sur les suc-
garnison dans les archives de la commission. cessions qui relèvent du droit privé sont de la
Le quatrième est envoyé par le comptable de compétence des tribunaux de Paix pour autant
garnison au directeur technique intéressé, le- que leurs valeurs ne dépassent pas 100.000
quel l’exploite pour évaluer la valeur des ma- zaïres, entendez aujourd’hui 100.000 francs
tériels de même nature qui seront offerte en congolais, et de celle des tribunaux de Grande
vente ultérieurement. Instance lorsque celles-ci dépassent ce mon-
tant. C’est ce qui ressort, du moins, des dispo-
Le commandant en chef de l’Armée nationale
sitions combinées des articles 110 et 111 du
congolaise peut prescrire l’établissement de
Code de l’organisation et de la compétence
copies supplémentaires et fixer leur destina-
judiciaires, et 817 du Code de la famille. Ces
tion.
considérations sont si explicites qu’elles de-
vraient, d’emblée, inciter l’Officier du Ministère
public saisi de ce genre de litiges à s’en dessaisir
SUCCESSIONS aussitôt pour conseiller les parties à se pour-
voir devant une juridiction civile compétente
INSTRUCTION N° 003/D.008/ au lieu de s’encombrer inutilement de tels dos-
IM/003/PGR/SEC/2003 DU 08 siers qui l’accaparent et gênent ainsi son ren-
dement dans les affaires de son ministère qui
DÉCEMBRE 2003 RELATIVE AUX
doivent l’occuper normalement.
CONTESTATIONS PORTANT
SUR LES SUCCESSIONS (Recueil de Il existe, certes, des affaires à caractère privé
circulaires et instructions générales, notes de service et qui requiert impérieusement l’intervention du
commentaires du Procureur général de la République, Ministère public par voie d’action principale
2007, p.15) dans l’intérêt de toute personne physique lésée
qui serait inapte à ester en justice, à assurer
sa défense et à y pourvoir conformément à
Objet : Contestations portant sur les l’article 8 du Code de l’organisation et de la
successions compétence judiciaires.
Messieurs les Procureurs Généraux, Le Ministère public peut également intervenir
Relativement aux différentes plaintes des jus- par voie d’avis conformément à l’article 9 du
ticiables contenues dans les courriers qui me même code. Cet avis est obligatoire dans des
parviennent autour de l’objet repris en marge, matières communicables prévues par la loi, no-
je me fais le devoir de porter à votre connais- tamment aux litiges aux successions. Ici, aussi,
sance les considérations qui suivent. je me dois d’attirer votre attention particulière
sur votre sens de responsabilité en cette ma-
Point n’est besoin de vous remettre en mé-
tière.
moire que lorsqu’une personne décède, sa suc-
cession se verra ouverte au lieu où elle avait, En effet, de nombreuses plaintes me par-
lors de son décès, son domicile ou sa résidence. viennent qui dénotent le manque d’intérêt ou
414

d’égards que vos offices affichent dans l’accom- III. PROCEDURE DEVANT
plissement de votre mission quant à ce. L’avis LA COUR DE CASSATION
du Ministère public sera donné par écrit dans
les trente jours après que la cause lui aura été
communiquée, à moins qu’en raison des cir- LOI ORGANIQUE N° 13/010 DU
constances de l’affaire, il puisse être émis ver- 18 FEVRIER 2013 RELATIVE A LA
balement sur les bancs, dans ce cas, l’avis est PROCEDURE DEVANT LA COUR
acté à la feuille d’audience. DE CASSATION
Il peut arriver qu’au cours de l’examen d’un (J.O.RDC, n° spécial, du 20 février 2013)
litige affèrent à une succession, que le Minis-
tère public décèle des infractions parmi les Exposé des motifs
documents présentés par les parties pour faire La Constitution du 18 février 2006 a institué,
valoir des droits successoraux. Il s’agit le plus en son article 153, un ordre de juridiction de
souvent des infractions portant atteinte à la foi l’ordre Judiciaire comprenant les Cours et
au publique ou à la propriété telles les faux en Tribunaux civils et militaires placés sous le
écritures ou les escroqueries qui ne doivent contrôle de la Cour de Cassation.
pas passer inaperçues mais feront inévitable-
L‘éclatement de la Cour Suprême de Justice en
ment l’objet de poursuites judiciaires. trois juridictions, à savoir: la Cour de Cassation,
L’instruction à cet effet, pour être complète le Conseil cassation d’Etat et la Cour Constitu-
devra, en principe, s’attacher non seulement à tionnelle a conduit à une réforme entraînant la
établir les preuves à charge et à décharge des répartition et la spécification des compétences
faits infractionnels mais relever, en outre, les et de procédures à suivre devant chacune de
conséquences dommageables qui en découlent ces nouvelles juridictions.
pour permettre au tribunal saisi de statuer sur La Cour de Cassation diffère de la Cour Su-
ce double aspect pénal et privé. prême Justice qui était à la fois une juridiction
Fort de ce qui précède, je vous recommande de fonds, une juridiction de cassation, une juri-
diction d’annulation, une juridiction d’avis et
d’accroître votre rôle de surveillance sur les
d’interprétation des textes et une juridiction
Magistrats du Ministère public travaillant sous
constitutionnelle
votre contrôle et direction afin que le flotte-
ment, jusqu’ici, observé dans le traitement des En règle générale, la Cour de Cassation est juge
dossiers et l’application de la loi en cette ma- de droit et non du fond. Toutefois, elle statue
tière ne se répète. comme juge de fond à l’égard des personnes
visées à l’article 153 de la Constitution et en
Je vous prie de donner une large diffusion de matière d’appel des décisions rendues au pre-
ma présente à chacun d’eux. mier degré par les Cours d’Appel en matière
répressive.
Le Procureur général de la République, A ce titre, elle assure
- le contrôle de légalité dès lors qu’il lui est
TSHIMANGA MUKEBA
reconnu le droit de casser toutes les déci-
sions de dernier ressort prises en violation
de la Loi ou de la coutume;
- l’unité de la jurisprudence par ses décisions
qui s’imposent aux juridictions de renvoi
La présente Loi organique organise la procé-
dure de cassation en matière de droit privé et
en matière pénale.
415

En outre, elle institue quatre procédures spé- Article 2 :


ciales: la prise à partie, les renvois de juridiction, Sauf lorsqu’elle émane du Ministère public, la
les règlements des juges et la révision. requête introductive de pourvoi doit être si-
Le pourvoi en cassation est exercé par toute gnée, sous peine d’irrecevabilité, par un avocat
personne ayant été partie à la décision atta- à la Cour de Cassation.
quée ou par le Procureur Général agissant soit La requête est datée et mentionne
dans le délai légal, soit à l’expiration dudit délai,
1. le nom et, s’il y a lieu, le prénom
mais sur injonction du Ministre de la Justice ou
dans le seul intérêt de la Loi. 2. la qualité, la demeure ou le siège de la par-
tie requérante;
Les dispositions de la présente Loi organique 3. l’objet de la demande;
s’articulent autour de cinq titres ci-après :
4. s’il échet, le nom, le prénom, la qualité, la
Le titre 1er est consacré aux règles générales demeure ou le siège de la partie adverse
de procédure ; 5. l’inventaire des pièces formant le dossier.
Le titre II porte sur la procédure de pourvoi
en cassation ; Article 3 :
Le titre III traite des procédures spéciales de- Sauf s’il émane du Ministère public, tout mé-
vant la Cour de Cassation ; moire déposé doit, sous peine d’irrecevabilité,
être signé par un avocat de la Cour de Cassa-
Le titre IV organise les poursuites contre les
tion.
personnes visées par l’article 153 alinéa 3 de la
Constitution ; Tout mémoire est daté et mentionne
Le titre V est relatif aux dispositions transi- 1. le nom de l’avocat et, s’il y a lieu, le prénom
toires et finales 2. la qualité, la demeure ou le siège de la par-
Telle est l’économie générale de la présente Loi tie concluante;
organique. 3. les exceptions et les moyens opposés à la
requête;
Loi 4. les références du rôle d’inscription de la
L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté; cause;
5. l’inventaire des pièces formant le dossier
La Cour Suprême de Justice a statué;
déposé au greffe.
Le Président de la République promulgue la Loi
dont la teneur suit: Article 4 :
Toute requête ou tout mémoire produit devant
TITRE 1er : la Cour de Cassation doit être accompagné,
DES DISPOSITIONS GENERALES sous peine d’irrecevabilité, d’au moins deux
copies signées par l’avocat ainsi que d’autant
CHAPITRE 1er: d’exemplaires qu’il y a des parties désignées à
DE L’INTRODUCTION ET la décision entreprise.
DE LA MISE EN ETAT DE CAUSE
Article 5 :
Article 1er : Les parties doivent, dans la requête introduc-
La Cour de Cassation est saisie par requête tive ou dans le mémoire en réponse déposé au
des parties ou par réquisition du Procureur greffe, sous peine d’irrecevabilité, faire élection
Général près cette Cour, déposée au greffe. de domicile au cabinet d’un avocat près la Cour
de Cassation.
416

Article 6 : Cette signification est faite, dans la ville de


Toute cause est inscrite par les soins du Gref- Kinshasa, par un Huissier près la Cour de Cas-
fier dans un rôle. La Cour fixe, par son Règle- sation, et dans les provinces, par un Huissier du
ment Intérieur, le nombre de rôles. L’inscrip- domicile de la partie visée.
tion au rôle se fait dans l’ordre des dates de
dépôt, suivant une numérotation continue, en Article 9 :
indiquant le nom du demandeur, des parties ad- Les parties et leurs conseils peuvent prendre
verses ainsi que la mention sommaire de l’objet connaissance de la copie du rôle et des dos-
de la requête. siers au greffe ou d’en obtenir copie à leurs
Le Greffier délivre un récépissé indiquant le frais.
rôle, le numéro d’ordre, les références aux Le Procureur Général reçoit les dossiers
noms des parties et l’objet de la demande. en communication. Il les retourne dans les
soixante jours munis de ses conclusions ou de
Lorsque la requête émane d’une partie privée,
ses réquisitions.
le récépissé fait mention de la consignation pré-
vue à l’article 31 ou de la dispense prévue aux Article 10 :
articles 33 et 34 de la présente Loi organique.
Dès que les productions des parties sont faites
Article 7 : ou que les délais pour produire sont écoulés
ou, dans le cas où la Loi le prévoit, dès que le
Dès le dépôt de la requête introductive du réquisitoire ou le rapport du Procureur Géné-
pourvoi ou de la requête confirmative d’une ral est déposé, le Greffier transmet le dossier
déclaration de pourvoi ou lorsque celle-ci au Premier Président aux fins de désignation
n’est pas suivie, dans les délais, d’une requête d’un Conseiller rapporteur.
confirmative, le Greffier transmet le dossier de
Celui-ci rédige un rapport sur les faits de la
la cause au Premier Président de la Cour de
cause, sur la procédure en cassation, sur les
Cassation.
moyens invoqués et propose la solution qui lui
Si le pourvoi est manifestement irrecevable, ou paraît devoir être réservée à la cause. Il trans-
si la cause ne relève pas, de façon évidente, de met ensuite le dossier, dans les trente jours
la compétence de la Cour, le Premier Président de sa désignation, au Premier Président qui le
communique le dossier à la chambre restreinte soumet, pour avis, à l’assemblée plénière des
pour examen préliminaire, avant la fixation de magistrats de la Cour de Cassation.
la date d’audience à laquelle l’affaire sera appe- Lorsque l’avis de l’assemblée plénière est don-
lée. Notification de cette date est faite au de- né, le Premier Président de la Cour de Cassa-
mandeur et au Procureur Général. tion fixe la date à laquelle la cause sera appelée
Dans le cas contraire, le pourvoi suit son cours à l’audience.
normal, conformément aux articles 8 et sui-
vants de la présente Loi organique. Article 11 :
Le Greffier notifie l’ordonnance de fixation aux
Article 8 : parties et au Procureur Général huit jours au
L’élection de domicile faite par la partie défen- moins avant la date de l’audience.
deresse qui n’a pas pris de mémoire en réponse
Article 12 :
est communiquée au greffe.
Au moins trois jours avant l’audience, le Gref-
Toute requête, tout réquisitoire ou tout mé-
fier affiche, au greffe et à l’entrée du local des
moire déposé au greffe est, en toute matière
séances, le rôle des affaires fixées. Cet extrait
contentieuse, préalablement signifié à la partie
du rôle porte la mention du numéro du rôle et
contre laquelle la demande est dirigée.
des noms des parties.
417

CHAPITRE II: 6. le Président de l’audience prononce la clô-


DE LA COMPUTATION DES DELAIS ture des débats et la cause est prise en déli-
béré
Article 13 : 7. le Président de l’audience fixe la date du
Les délais préfix sont des délais francs comme prononcé.
prévus au code de procédure civile. Le Greffier du siège dresse le procès-verbal de
Les délais de signification ou de notification, l’audience.
ainsi que les délais de distance, sont computés,
en toute matière, comme prévus au code de Article 16 :
procédure civile. La Cour se prononce sur les moyens présentés
Les délais courent contre les incapables. La par les parties et par le Ministère public.
Cour peut cependant relever ceux-ci de la dé- Aucun moyen autre que ceux repris aux re-
chéance s’il est établi que leur représentation quêtes et mémoires déposés dans les délais
n’avait pas été assurée. prescrits ne peut être reçu.
En cas de décès d’une partie en cours de délai Toutefois, la Cour peut soulever tout moyen
préfix, celui-ci est prorogé de deux mois. d’ordre public. En ce cas, elle invite les parties à
En tout état de cause, la Cour peut relever les conclure sur ce moyen.
parties de la déchéance encourue, en cas de
force majeure. Article 17 :
Avant la clôture des débats, la Cour invite les
CHAPITRE III: parties à conclure sur un incident ou sur les
DES AUDIENCES DE LA COUR moyens d’ordre public soulevés d’office.
De même, après la clôture des débats, la Cour
Article 14 : ordonne leur réouverture pour permettre aux
Les audiences de la Cour sont publiques, à parties de conclure sur un incident ou sur les
moins que cette publicité ne soit dangereuse moyens d’ordre public soulevés d’office.
pour l’ordre public ou les bonnes moeurs.
Dans ce cas, la Cour ordonne le huis clos par CHAPITRE IV:
un Arrêt motivé. DES INCIDENTS

Article 15 : SECTION 1re :


Les débats se déroulent comme suit: DE LA CONNEXITE ET
1. à l’appel de la cause, un Conseiller résume DE LA REPRISE D’INSTANCE
les faits et les moyens et expose l’état de la
procédure; Article 18 :
2. les avocats des parties peuvent présenter S’il y a lieu de statuer par un seul et même
des observations orales; Arrêt sur plusieurs affaires pendantes devant
3. il ne peut être produit à l’audience d’autres les chambres différentes, le Premier Président
moyens que ceux développés dans la re- désigne, par Ordonnance, soit d’office, soit à la
quête ou les mémoires; demande du Procureur Général, soit à la de-
4. chaque partie n’a la parole qu’une fois, sauf mande des parties, la chambre qui en connaîtra.
s’il y a lieu de conclure sur un incident; Le Greffier notifie cette Ordonnance aux par-
5. le Ministère public fait ses réquisitions ou ties et au Procureur Général.
donne son avis;
418

Article 19 : Article 24 :
En cas de décès d’une partie en cours d’ins- Lorsque les opérations probatoires doivent
tance, toutes les communications et notifi- avoir lieu hors de la ville de Kinshasa, le Conseil-
cations des actes sont faites valablement aux ler commissaire peut assumer tout Greffier ou
ayants droit, collectivement et sans autre dési- Greffier Adjoint du ressort dans lequel il est
gnation de qualité au domicile élu ou au dernier appelé à siéger.
domicile du défunt.
En cas de décès, la Cour peut demander, en Article 25 :
outre, au Procureur Général de recueillir des Les pièces produites par une partie peuvent
renseignements sur l’identité ou la qualité des être contestées par la partie adverse en faisant
parties à l’égard desquelles la reprise d’instance une déclaration au Greffe de la Cour. Dès le
peut avoir lieu. dépôt de la déclaration, le Greffier fait somma-
tion à la partie qui a produit la pièce incriminée
Article 20 : de déclarer si elle persiste à en faire état.
La reprise d’instance volontaire se fait dans le Si la partie qui a produit la pièce contestée
délai préfix de six mois à la suite du décès ou de renonce à en faire état par une déclaration au
la perte de qualité ou de capacité d’une partie, greffe ou si elle n’a pas fait de déclaration dans
par dépôt au greffe d’un mémoire justifiant les la huitaine, la pièce est écartée. Le délai de hui-
qualités de la personne qui reprend l’instance. taine pourra être prorogé par la Cour.
Le défaut de reprise d’instance du demandeur Si elle déclare persister à faire état de la pièce
par les héritiers vaut désistement. contestée, le Greffier le notifie à la partie qui
a soulevé l’incident. Celle-ci ou le Ministère
Article 21 : public peut, dans les huit jours, saisir la juridic-
Les ayant droit qui ont volontairement repris tion compétente. Dans ce cas, la Cour sursoit
l’instance dans les délais fixés par la Loi peuvent à statuer jusqu’après le jugement sur le faux, à
forcer les autres ayant-droit à intervenir. Cette moins qu’elle estime que la pièce contestée est
reprise d’instance forcée est faite en la forme sans influence sur sa décision.
d’une requête reprenant les mentions de la re- Si le Ministère public ou la partie qui a soulevé
quête introductive d’instance et indiquant l’état l’incident n’a pas introduit d’action dans le délai
de la procédure en cours. précité, la pièce est maintenue au dossier et
soumise à l’appréciation de la Cour.
Article 22 :
La reprise d’instance volontaire ou l’acquiesce- CHAPITRE V:
ment à la reprise d’instance forcée n’emporte DES ARRETS DE LA COUR
pas acceptation d’hérédité.
Article 26 :
SECTION 2: Les minutes des Arrêts sont signées par tous
DES MESURES PROBATOIRES les magistrats qui ont siégé dans la cause ainsi
que par le Greffier audiencier.
Article 23 :
Les Arrêts sont littéralement transcrits, par les
La Cour peut commettre un Conseiller pour
soins du Greffier, dans le registre des Arrêts.
procéder à l’exécution de toute mesure proba-
toire qu’elle a ordonnée. Chaque transcription est signée par les magis-
trats qui ont siégé en la cause ainsi que par le
Le Conseiller commissaire siège avec l’assis-
Greffier.
tance d’un Greffier.
419

Article 27 : fois, à la requête des parties ou du Procureur


Les Arrêts de la Cour mentionnent: Général, la Cour peut rectifier les erreurs ma-
térielles de ses Arrêts ou en donner interpré-
1. la chambre qui a siégé en la cause;
tation, les parties entendues.
2. les noms des magistrats ayant composé le
siège;
CHAPITRE VI:
3. le nom du Greffier audiencier; DES FRAIS ET DEPENS
4. les noms des magistrats du Parquet qui ont
rédigé les conclusions ou les réquisitions en Article 30 :
la cause ou qui ont assisté aux audiences et
au prononcé de l’Arrêt; Les frais et dépens sont fixés conformément à
la Loi en la matière.
5. les noms, le domicile, la résidence ou le
siège des parties ainsi que leur qualité et,
Article 31 :
le cas échéant, le nom et la qualité de la
personne qui les a représentées; Aucune affaire ne peut être portée au rôle sur
6. l’énoncé des moyens produits par les par- requête d’une partie sans la consignation pré-
ties, la référence aux requêtes et mémoires alable d’une provision, sauf dispense de consi-
dans lesquels ils ont été formulés, l’indica- gnation accordée suivant les modalités prévues
tion de la date du dépôt; aux articles 33 et 34 de la présente Loi orga-
7. l’indication de la lecture du rapport pré- nique.
senté par le Conseiller rapporteur; Le Greffier doit réclamer un complément de
8. la mention de la convocation et de l’audi- provision lorsqu’il estime que les sommes
tion des parties et les noms des avocats qui consignées sont insuffisantes pour couvrir les
les ont représentées; frais qui sont exposés. En cas de contestation
9. la mention de l’audition du Ministère public; sur le montant réclamé par le Greffier, le Pre-
10. la date des audiences; mier Président décide.
11. les incidents de procédure et la solution Le défaut de consignation à l’expiration du délai
que la Cour y a apportée; de pourvoi entraîne le classement définitif de la
12. la date et la mention du prononcé en au- cause ordonné par le Premier Président de la
dience publique Cour de Cassation, sauf décision contraire de
13. la motivation; sa part.
14. le dispositif; Le défaut de consignation complémentaire,
15. le compte et l’imputation des frais et dé- après un délai de quinze jours, entraîne la
pens. radiation de la cause par Arrêt de la Cour de
Cassation, sauf décision contraire du Premier
Article 28 : Président de la Cour de Cassation.
Les Arrêts de la Cour de Cassation sont signi-
fiés aux parties et au Procureur Général par les Article 32 :
soins du Greffier. Ils sont publiés dans le bulle- Les frais sont taxés et imputés à la partie suc-
tin des Arrêts selon les modalités arrêtées par combante dans l’Arrêt vidant la saisine de la
le Règlement Intérieur de la Cour. Cour.

Article 29 : Article 33 :
Les Arrêts de la Cour de Cassation ne sont Compte tenu des ressources des parties, dis-
susceptibles d’aucun recours sous réserve de pense totale ou partielle de consignation ainsi
l’article 161 alinéa 4 de la Constitution. Toute- qu’autorisation de délivrance en débet des ex-
420

péditions et copies peuvent être accordées sur qui y donne lieu et être subordonnée à un ex-
requête par le Premier Président. cès de pouvoir dans la décision entreprise ou à
L’Ordonnance de dispense ou d’autorisation un mal jugé certain.
n’entre pas en taxe. Cette injonction est motivée et mentionne le
ou les moyens que le Procureur Général peut,
Article 34 : s’il échet, invoquer à l’appui de son réquisitoire.
En cas de dispense totale ou partielle de consi- L’Arrêt rendu sur pourvoi formé sur injonction
gnation, les frais d’expertise et les taxations à du Ministre de la Justice est opposable aux par-
témoins sont avancés par le Trésor. ties.

TITRE II: Article 37 :


DEJA PROCEDURE DE POURVOI Sous réserve de ce qui est dit au dernier ali-
EN CASSATION néa du présent article, la Cour de Cassation ne
connaît pas du fond des affaires.
CHAPITRE 1er: Si un pourvoi introduit pour tout autre motif
DES DISPOSITIONS COMMUNES que l’incompétence est rejeté, le demandeur
ne peut plus se pourvoir en cassation dans la
Article 35 : même cause sous quelque prétexte et pour
Le pourvoi est ouvert à toute personne qui a quelque motif que ce soit.
été partie à la décision entreprise ainsi qu’au Sous réserve des dispositions des alinéas 4 et 5
Procureur Général près la Cour de Cassation. suivants, si aprés cassation il reste quelque litige
Le recours en cassation contre les jugements à juger, la Cour renvoie la cause pour examen
avant dire droit n’est ouvert qu’après le juge- au fond à la même juridiction autrement com-
ment définitif; mais l’exécution, même volon- posée ou à une juridiction de même rang et de
taire, de tel jugement ne peut être, en aucun même ordre qu’elle désigne.
cas, opposée comme fin de non- recevoir. Dans le cas où la décision entreprise est cassée
pour incompétence, la cause est renvoyée à la
Article 36 : juridiction compétente qu’elle désigne.
Le procureur Général près la Cour de Cas- La juridiction de renvoi ne peut décliner sa
sation ne peut se pourvoir en toute cause et compétence. Elle est tenue de se conformer à
nonobstant l’expiration des délais que sur in- la décision de la Cour sur le point de droit jugé
jonction du Ministre de la Justice ou dans le par elle.
seul intérêt de la Loi. Lorsque la cause lui est renvoyée par les
Dans ce dernier cas, et sous réserve de ce qui chambres réunies, dans une affaire qui a déjà
est prévu à l’article 48 de la présente Loi orga- fait l’objet d’un premier pourvoi, ou dans une
nique, la décision de la Cour ne peut ni profiter affaire qui a fait l’objet d’un pourvoi formé par
ni nuire aux parties. le Procureur Général sur injonction du Ministre
Lorsque le Procureur Général se pourvoit sur de la Justice, la Cour statue sur le fond.
injonction du Ministre de la Justice, le Greffier
notifie ses réquisitions aux parties qui peuvent CHAPITRE Il:
se faire représenter à l’instance et prendre des DES REGLES PROPRES A
conclusions. LA CASSATION EN MATIERE DE
L’injonction du Ministre de la Justice doit être
DROIT PRIVE
donnée dans le délai de prescription de l’action
421

SECTION 1re: Article 42 :


DES DELAIS L’expédition de la décision entreprise et de
tous les Arrêts ou jugements avant dire droit
Article 38 : ainsi que la copie conforme de l’assignation du
Hormis les cas où la Loi a établi un délai plus premier degré, l’expédition du jugement du
court, le délai pour déposer la requête est de premier degré, la copie conforme des conclu-
trois mois à dater de la signification de la déci- sions des parties prises au premier degré et en
sion attaquée. appel, la copie conforme des feuilles d’audience
du premier degré et d’appel doivent être
Toutefois, lorsque l’Arrêt ou le jugement a été
jointes à la requête introductive du pourvoi.
rendu par défaut, le pourvoi n’est ouvert et le
délai ne commence à courir à l’égard de la par-
Article 43 :
tie défaillante que du jour où l’opposition n’est
plus recevable. Outre les mentions prévues à l’article 2, la re-
quête contient l’exposé des moyens de la par-
L’opposition formée contre la décision entre-
tie demanderesse, ses conclusions et l’indica-
prise suspend la procédure en cassation. Si
tion des dispositions des traités internationaux
l’opposition est déclarée recevable, le pourvoi
dûment ratifiés, des Lois ou des principes du
est rejeté faute d’objet.
droit coutumiers dont la violation est invoquée,
le tout à peine de nullité.
Article 39 :
Le délai pour déposer le mémoire en réponse Article 44 :
au pourvoi est d’un mois à dater de la signifi- Lorsque le Procureur Général estime devoir
cation de la requête. Ce délai est augmenté de opposer au pourvoi un moyen déduit de la
trois mois en faveur des personnes demeurant méconnaissance d’une règle intéressant l’ordre
à l’étranger. public et qui n’aurait pas été soulevé par les
production des parties, il en fait un réquisitoire
Article 40 : qu’il dépose au greffe. Le Greffier le notifie aux
A l’exception des actes de désistement, de re- avocats des parties à la cause au moins huit
prise d’instance, aucune production ultérieure jours francs avant la date de l’audience.
de pièces ou mémoires n’est admise après l’ex- Si les avocats n’ont pas reçu la notification huit
piration des délais. jours avant l’audience, la Cour peut ordonner
Les délais pour se pourvoir et le pourvoi en la remise de la cause à une date ultérieure.
cassation ne sont pas suspensifs de l’exécution
de la décision entreprise, sauf lorsque celle-ci CHAPITRE III :
modifie l’état des personnes. DES REG LES PROPRES A LA
CASSATION EN MATIERE PENALE
Article 41 :
La requête civile suspend, à l’égard de toutes SECTION 1re:
les parties en cause, le délai du pourvoi, lequel DU DELAI DU POURVOI
ne reprend cours qu’à partir de la signification
Article 45 :
de l’Arrêt ou du jugement qui a statué définiti-
vement sur ladite requête. Le délai pour se pourvoir est de quarante jours
francs à dater du prononcé de l’Arrêt ou du
SECTION 2 : jugement rendu contradictoirement.
DE LA FORME DU POURVOI Le Procureur Général près la Cour d’Appel et
l’Auditeur Militaire Supérieur disposent toute-
422

fois d’un délai fixe de trois mois à partir du par le Ministère public près cette juridiction
prononcé du jugement ou de l’Arrêt. peut introduire, devant la Cour de Cassation,
Lorsque l’Arrêt ou le jugement a été rendu par une requête de mise en liberté ou de mise en
liberté provisoire, avec ou sans cautionnement.
défaut, le pourvoi n’est ouvert et le délai ne
commence à courir à l’égard du condamné que Si le condamné n’est pas présent ou s’il n’y est
du jour où l’opposition n’est plus recevable. pas représenté par un avocat porteur d’une
procuration spéciale, la Cour statue sur pièces.
Pour la partie civile et la partie civilement res-
ponsable, le délai prend cours le dixième jour La Cour statue, toutes affaires cessantes, dans
qui suit la date de la signification de l’Arrêt ou les vingt-quatre heures à partir de l’audience
du jugement. à laquelle le Ministère public a fait ses réqui-
sitions.
Article 46 : Les dispositions des articles 45 et 47 du Décret
L’opposition formée par le condamné contre du 06 août 1959 portant Code de procédure
la décision entreprise suspend la procédure de pénale sont applicables devant la Cour de Cas-
cassation. Si l’opposition est déclarée recevable, sation.
le pourvoi est rejeté, faute d’objet.
Article 48 :
Article 47 : Lorsque le Procureur Général se pourvoit
Le délai et l’exercice du pourvoi sont suspen- dans le seul intérêt de la Loi, son acte profite
sifs de l’exécution de la décision à l’égard de au condamné quant aux seules condamnations
toutes les parties. pénales.
Le condamné qui se trouve en détention pré- SECTION 2 :
ventive ou dont l’arrestation immédiate a été DE LA FORME DU POURVOI
prononcée par la juridiction d’appel est, tou-
tefois, maintenu en cet état jusqu’à ce que la Article 49
détention subie ait couvert la servitude pénale Par dérogation à l’article 1er de la présente Loi
principale prononcée par la décision entreprise. organique, le pourvoi contre les Arrêts ou les
jugements rendus par les juridictions répres-
En outre, lorsqu’il y a des circonstances graves
sives peut être formé par une déclaration ver-
et exceptionnelles qui le justifient ou lorsqu’il
bale ou écrite des parties faite au greffe de la
y a des indices sérieux laissant croire que le
juridiction qui a rendu la décision entreprise.
condamné peut tenter de se soustraire, par la
fuite, à l’exécution de la servitude pénale, le La déclaration est verbale par la seule indica-
Ministère public près la juridiction d’appel qui tion de l’intention de former un pourvoi et
a rendu la décision peut ordonner, par Ordon- par la désignation de la décision entreprise.
nance motivée, son incarcération pendant le Le condamné en état de détention peut faire
délai et l’exercice de pourvoi, laquelle se main- la déclaration devant le gardien de l’établisse-
tient jusqu’à ce que la détention subie ait cou- ment pénitentiaire ou il est incarcéré. Le gar-
vert la servitude pénale principale prononcée dien dresse procès-verbal de la déclaration et
par la décision entreprise. le remet, sans délai, au Greffier de la juridiction
qui a rendu le jugement.
Il doit, dans les 48 heures, transmettre sa dé-
cision au Procureur Général près la Cour de Le Greffier dresse acte de la déclaration. Il
Cassation par lettre recommandée ou par por- délivre copie de cet acte au déclarant et au
teur avec accusé de réception. Ministère public près la juridiction qui e rendu
la décision entreprise. Il transmet immédiate-
Toutefois, le condamné qui se trouve en état ment une expédition de cet acte au Greffier de
de détention préventive ou dont l’arrestation la Cour de Cassation en y joignant le dossier
a été ordonnée par la juridiction d’appel ou judiciaire de l’affaire.
423

Le pourvoi en cassation formé par déclara- Le Greffier transmet le dossier au Procureur


tion au greffe de la juridiction qui a rendu le Général près la Cour de Cassation, celui-ci
jugement doit, sous peine d’irrecevabilité, être rédige ces réquisitions et dépose ensuite le
confirmé, dans les trois mois, par une requête dossier au greffe, aux fins de poursuite de la
faite en la forme prévue aux articles 1er à 3 de procédure comme prévue à l’article 10 de la
la présente Loi organique. présente Loi organique.

Article 50 : TITRE III :


Les moyens repris à la requête formant pour- DES PROCEDURES SPECIALES
voi en cassation indiquent les dispositions des DEVANT LA COUR DE
traités internationaux dûment ratifiés et des CASSATION
lois dont la violation est indiquée.
CHAPITRE 1er:
SECTION 3: DE LA PRISE A PARTIE
DE LA MISE EN ETAT DE LA CAUSE
SECTION 1re:
Article 51 : DES CAUSES D’OUVERTURE DE
Dès la réception de la requête, le Greffier de la PRISE A PARTIE
cour réclame au Greffier de la juridiction qui a
rendu la décision le dossier judiciaire et l’expé- Article 55 :
dition de la décision entreprise, si ces pièces Tout magistrat de l’ordre judiciaire peut être
ne lui ont pas été remises avec la déclaration pris à partie dans les cas suivants:
de pourvoi.
1. S’il y a eu dol ou concussion commis soit
dans le cours de l’instruction, soit lors de la
Articles 52 :
décision rendue
Dés la réception de l’expédition de l’acte du
2. S’il y a déni de justice.
pourvoi formé au greffe de la juridiction qui
a rendu la décision entreprise, le Greffier de Article 56 :
la Cour en avise le Procureur Général près la
Le dol est une violation volontaire du droit
Cour de Cassation.
par le magistrat pour aboutir à une conclusion
A la réception de la requête formant le pour- erronée dans le but d’accorder un avantage
voi, le Greffier en fait la notification à toutes les indû à une partie. Il se caractérise par la mau-
parties ainsi qu’au Procureur Général près la vaise foi, par des artifices et des manoeuvres
Cour de cassation. qui donnent à la décision une valeur juridique
apparente.
Article 53 :
L’erreur grossière du droit est équipollente au
A dater de la signification de la requête, les par- dol.
ties disposent de trente jours pour déposer un
mémoire. Article 57 :
La concussion est le fait, pour un magistrat,
Article 54 :
d’ordonner de percevoir, d’exiger ou de rece-
Après un délai de vingt jours à compter du voir ce qu’il savait n’être pas dû ou excéder ce
jour où e été faite la dernière notification des qui était dû, pour droits, taxes, impôts, revenus
mémoires en réponse, la cause est réputée en ou intérêts, salaires ou traitements.
état d’être jugée.
424

Article 58 : la nullité de la procédure, le magistrat pris à


Il y a déni de justice lorsque le magistrat refuse partie s’abstiendra de la connaissance de toute
de procéder aux devoirs de sa charge ou né- cause concernant le requérant, son conjoint ou
glige de juger les affaires en état d’être jugées. ses parents en ligne directe.
Le déni de justice est constaté par deux som-
Articles 63 :
mations faites par l’huissier et adressées au
magistrat à huit jours d’intervalle au moins. L’Etat est solidairement responsable des
condamnations aux dommages-intérêts pro-
SECTION II: noncées à charge du magistrat.
DE LA PROCEDURE
DE PRISE A PARTIE Article 64 :

Article 59 : Le magistrat pris à partie par une action témé-


raire et vexatoire peut postuler reconvention-
La cour est saisie par une requête qui doit, sous nellement la condamnation du demandeur à
peine d’irrecevabilité, être introduite dans un des dommages-intérêts.
délai de douze mois, par un avocat, à compter
du jour du prononcé de la décision ou de la
signification de celle-ci selon qu’elle est contra- CHAPITRE Il:
dictoire ou par défaut ou dans le même délai à DU RENVOI DE JURIDICTION
dater du jour où le requérant aura pris connais-
sance de l’acte ou du comportement incriminé. Article 65
En cas de déni de justice, la requête est intro- En matière de renvoi, il est procédé, devant
duite dans les douze mois à partir de la seconde la Cour, conformément aux dispositions de la
sommation faite par l’huissier. présente Loi organique et à celles pertinentes
Outre les mentions prévues aux articles 1er de la Loi organique portant organisation, fonc-
et 2 de la présente Loi organique, la requête tionnement et compétences des juridictions de
contient les prétentions du requérant aux l’ordre judiciaire.
dommages-intérêts et, éventuellement, à l’an-
nulation des Arrêts ou jugements, ordonnances, CHAPITRE III:
procès-verbaux ou autres actes attaqués. DU REGLEMENT DE JUGE

Article 60 : Article 66 :
La requête est signifiée au magistrat pris à par- Il y a lieu à règlement de juge lorsque deux ou
tie qui fournit ses moyens de défense dans les plusieurs juridictions de l’ordre judiciaire, sta-
quinze jours de la notification. A défaut, la cause tuant en dernier ressort, se déclarent en même
est réputée en état. temps soit compétentes, soit incompétentes,
pour connaître d’une même demande mue
Article 61 : entre les mêmes parties.
Si la prise à partie est déclarée fondée, la Cour Le règlement de juges peut être demandé par
annule les Arrêts, jugements, ordonnances, requête de l’une des parties à la cause ou du
procès- verbaux ou tous autres actes attaqués Ministère public près l’une des juridictions
sans préjudice des dommages et intérêts dus
concernées.
au requérant.
La Cour de Cassation désigne la juridiction qui
Article 62 : connaîtra de la cause.
A partir de la signification de la requête jusqu’au
prononcé de l’Arrêt à intervenir, sous peine de
425

CHAPITE IV: Article 69 :


DE LA REVISION La Cour de Cassation est saisie par le Procu-
reur Général en vertu de l’injonction du Mi-
Article 67 : nistre de la Justice, ou par la requête d’une des
La révision des condamnations passées en parties visées au point 2 de l’article 68 de la
force de chose jugée peut être demandée pour présente Loi organique.
toute infraction punissable d’une servitude pé- Si l’Arrêt ou le jugement de condamnation n’a
nale supérieure à deux mois, quelles que soient pas été exécuté, l’exécution de la décision peut
la juridiction qui ait statué et la peine qui ait été être suspendue par la Cour.
prononcée, lorsque:
1. après une condamnation, un nouvel Article 70 :
Arrêt ou jugement condamne, pour En cas de recevabilité, si l’affaire n’est pas en
les mêmes faits, un autre prévenu, et état, la Cour procède directement, ou par
que, les deux condamnations ne pou- commission, à toutes enquêtes sur les faits,
vant se concilier, leur contradiction est confrontations, reconnaissance d’identité et
la preuve de l’innocence de l’un ou de devoirs propres à la manifestation de la vérité.
l’autre condamné; La Cour rejette la demande si elle l’estime non
2. postérieurement à la condamnation, un fondée. Si, au contraire, elle la juge fondée, elle
annule la condamnation prononcée. Elle appré-
des témoins entendus a été poursuivi
cie, dans ce cas, s’il est possible de procéder
et condamné pour faux témoignage à des nouveaux débats contradictoires. Dans
contre le prévenu l’affirmative, elle renvoie le prévenu devant une
Le témoin ainsi condamné ne peut plus autre juridiction de même ordre et de même
être entendu lors de nouveaux débats degré que celle dont émane l’Arrêt ou le ju-
3. après une condamnation pour homi- gement annulé, ou devant la même juridiction
cide, il existe des indices suffisants autrement composée.
propres à faire croire à l’existence de la Si l’annulation de l’Arrêt ou du jugement à
prétendue victime de l’homicide; l’égard d’un condamné vivant ne laisse rien
4. après une condamnation, un fait vient à subsister qui ne puisse être qualifié d’infraction,
aucun renvoi n’est prononcé. Dans ce cas, le
se révéler ou des pièces inconnues lors
condamné en détention est libéré.
des débats sont présentées et que ce
fait ou ces pièces sont de nature à éta- Si la Cour constate qu’il y a impossibilité de
blir l’innocence du condamné. procéder à de nouveaux débats, notamment en
raison du décès, de l’absence, de la démence,
Article 68 : du défaut d’un ou plusieurs condamnés, d’irres-
ponsabilité pénale, de la prescription de l’action
Le droit de demander la révision appartient:
publique ou de la peine, elle statue au fond. S’il
1. au Ministre de la Justice; y en a au procès, les parties civiles sont enten-
2. au condamné ou, en cas d’incapacité, dues.
à son représentant, après la mort ou Lorsqu’elle statue au fond. La Cour n’annule
l’absence déclarée du condamné, à son que les condamnations qui ont été injustement
conjoint, à ses descendants, à ses ascen- prononcées. Elle décharge, s’il y a lieu, la mé-
dants, à ses ayants-droit et à ses léga- moire des morts.
taires universels.
426

Article 71 : TITRE IV:


L’Arrêt d’où résulte l’innocence d’un condamné DES POURSUITES CONTRE
peut, sur sa demande, lui allouer des dom- LES PERSONNES VISEES PAR
mages-intérêts en raison du préjudice que lui a L’ARTICLES 153 ALINEA 3
causé sa condamnation. DE LA CONSTITUTION
Si la victime de l’erreur judiciaire est décé-
dée, le droit de demander des dommages-in- CHAPITRE 1er:
térêts appartient, dans les mêmes conditions, DES POURSUITES CONTRE LES
à son conjoint, ses descendants ainsi qu’à ses MEMBRES DU PARLEMENT
ascendants, et ses ayants-droit. Il appartient aux
autres personnes pour autant qu’elles justifient Article 73 :
d’un préjudice matériel résultant pour elles de
la condamnation. La demande en dommage-in- Aucun parlementaire ne peut être poursuivi,
térêt est recevable en tout état de cause de la recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des
opinions ou votes émis par lui dans l’exercice
procédure en révision.
de ses fonctions.
Les dommages-Intérêts sont à la charge de
Aucun parlementaire ne peut, en cours de ses-
l’Etat, sauf son recours contre la partie civile, sion, être poursuivi ou arrêté, sauf en cas de
les dénonciateurs ou les faux témoins par la flagrant délit, qu’avec l’autorisation de l’Assem-
faute desquels la condamnation a été pronon- blée nationale ou du Sénat, selon le cas.
cée.
En dehors des sessions, aucun parlementaire
ne peut être arrêté qu’avec l’autorisation du
Article 72 :
Bureau de ‘Assemblée nationale ou du Bureau
Les frais de l’instance en révision sont avan- du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de pour-
cés par le Trésor à partir du dépôt de la de- suites autorisées ou de condamnation défini-
mande à la Cour de Cassation. Le demandeur tive.
en révision qui succombe en son instance est Même dans le cas où les faits seraient flagrants
condamné à tous les frais. ou réputés tels, si la Chambre dont il relève
Si l’Arrêt ou le jugement définitif, après renvoi, décide, en cours d’instruction d’une cause, de
prononce une condamnation, il met à charge suspendre les poursuites et la détention d’un
du condamné les frais de cette seule instance. membre de la Chambre, cette décision est
immédiatement exécutoire, mais elle cesse de
L’Arrêt de la Cour de Cassation, ou le juge- produire ses effets dès la clôture de la session.
ment intervenu après révision d’où a résulté
l’innocence d’un condamné est, à la diligence du Article 74 :
Greffier, affiché dans la localité
L’officier de police judiciaire ou l’officier du
1. où a été prononcé la condamnation Ministère public qui reçoit une plainte, une dé-
2. où siège la juridiction de révision; nonciation ou constate l’existence d’une infrac-
3. où l’action publique a été ouverte; tion même flagrante à charge d’une personne
4. du domicile des demandeurs en révision: qui, au moment de la plainte ou du constat est
5. de son dernier domicile lorsque la victime membre du Parlement, transmet son procès-
est décédée. verbal directement au Procureur Général près
la Cour de Cassation et en avise ses chefs hié-
En outre, ils sont, à la requête du demandeur en rarchiques de l’ordre judiciaire.
révision, publiés par extrait au Journal Officiel
et dans deux journaux. Le Procureur Général près la Cour de Cassa-
tion en informe le Bureau de la Chambre dont
Les frais de publicité sont à charge du Trésor. relève le parlementaire.
427

Article 75 : peuvent être dus en vertu de la loi, de la cou-


Sauf dans le cas où le parlementaire peut être tume ou des usages locaux.
poursuivi ou détenu sans l’autorisation préa- L’action civile ne peut être poursuivie qu’après
lable de l’Assemblée nationale, du Sénat ou de l’Arrêt définitif de la Cour et devant les juridic-
leur Bureau selon le cas, si le Procureur Géné- tions ordinaires.
ral près la Cour de Cassation, estime que la
nature des faits et la gravité des indices rele- Article 79 :
vés justifient l’exercice de l’action publique, il
adresse au Bureau de la Chambre dont fait par- Sauf dispositions légales contraires, les règles
tie le parlementaire, un réquisitoire aux fins de ordinaires de la procédure pénale sont ap-
l’instruction. plicables devant la Cour pour tout ce qui
concerne l’instruction à l’audience et l’exécu-
L’autorisation une fois obtenue, le Procureur tion de l’Arrêt.
Général pose tous les actes d’instruction.
CHAPITRE II:
Article 76 :
DES POURSUITES CONTRE LES
Les règles ordinaires de la procédure pénale MEMBRES DU GOUVERNEMENT
sont applicables à l’instruction préparatoire. AUTRES QUE LE PREMIER
Toutefois, la Cour de Cassation est seule com- MINISTRE
pétente pour autoriser la mise en détention
préventive dont elle détermine les modalités Article 80 :
dans chaque cas.
Sans préjudice de la procédure en matière d’in-
La détention préventive est remplacée par l’as- fractions intentionnelles flagrantes, la décision
signation à résidence surveillée. de poursuite ainsi que la mise en accusation
des membres du Gouvernement autres que
Article 77 : le Premier Ministre sont votées à la majorité
Si le Procureur Général estime devoir traduire absolue des membres composant l’Assemblée
l’inculpé devant la Cour, il adresse un réquisi- Nationale suivant la procédure prévue par son
toire au Bureau de la Chambre dont fait partie Règlement Intérieur.
le parlementaire aux fins d’obtenir la levée des Tout membre du Gouvernement mis en accu-
immunités et l’autorisation des poursuites. sation présente sa démission dans les vingt-
Une fois l’autorisation obtenue, il transmet quatre heures. Passé ce délai, il est réputé dé-
le dossier au Premier président pour fixation missionnaire.
d’audience.
La Procureur Général fait citer le prévenu Article 81 :
devant la Cour en même temps que les per- Le Procureur Général près la Cour de Cas-
sonnes poursuivies conjointement en raison sation assure l’exercice de l’action publique
de leur participation à l’infraction commise dans les actes d’instruction et de poursuites.
par le parlementaire ou en raison d’infraction Il a l’initiative des enquêtes relatives aux faits
connexe. infractionnels reprochés aux membres du Gou-
vernement.
Article 78 :
II reçoit les plaintes et les dénonciations et ras-
La constitution de partie civile n’est pas rece- semble les preuves, II entend toute personne
vable devant la Cour de Cassation. susceptible de contribuer à la manifestation de
De même, la Cour ne peut statuer d’office la vérité.
sur les dommages-intérêts et réparations qui
428

Il en informe le Président de la République et le Article 85 :


Premier Ministre par lettre recommandée ou Sans préjudice de la procédure en matière
par porteur avec accusé de réception. d’infractions intentionnelles flagrantes, les
membres de la Cour Constitutionnelle et ceux
Article 82 : du Parquet près cette Cour, les magistrats de
Si un Officier de Police Judiciaire ou un Officier la Cour de Cassation ainsi que ceux du Par-
du Ministère Public reçoit une plainte, une dé- quet près cette Cour, les membres du Conseil
nonciation ou constate l’existence d’une infrac- d’Etat et ceux du Parquet près ce Conseil, les
tion à charge d’une personne qui, au moment Premiers Présidents des Cours d’Appel ainsi
de la plainte ou de la dénonciation, est membre que les Procureurs généraux près ces Cours,
du Gouvernement, il transmet son procès- les Premiers Présidents des Cours administra-
tives d’Appel et les Procureurs Généraux près
verbal, toutes affaires cessantes, au Procureur
ces Cours ne peuvent être poursuivis que sur
Général près la Cour de Cassation et s’abstient
autorisation du Bureau du Conseil Supérieur
de tout autre devoir.
de la Magistrature.
Il en avise ses chefs hiérarchiques de l’ordre
judiciaire. Article 86 :
Sans préjudice de la procédure en matière
Articles 83 : d’infractions intentionnelles flagrantes, les
Si le Procureur Général estime les faits suffi- membres de la Cour des Comptes et ceux du
samment concordants et relevant, il adresse un Parquet près cette Cour ne peuvent être pour-
réquisitoire à l’Assemblée Nationale aux fins suivis et mis en accusation que par l’Assemblée
d’obtenir d’elle l’autorisation de poursuites qui Nationale, statuant au scrutin secret et à la
lui permet de parachever l’instruction prépa- majorité absolue des suffrages exprimés et ce,
ratoire et de prendre des mesures coercitives à la requête du Procureur Général.
et privatives de liberté contre le membre du
Gouvernement incriminé. Article 87 :
Il en avise le Président de la République et le Sans préjudice de la procédure en matière d’in-
Premier Ministre par lettre recommandée ou fractions intentionnelles flagrantes, les Gou-
verneurs, les Vice-Gouverneurs des provinces
par porteur avec accusé de réception.
et les Ministres provinciaux ne peuvent être
poursuivis et mis en accusation que par l’As-
Article 84 : semblée Provinciale, statuant au scrutin secret
Les dispositions des articles 75 à 79 de la pré- et à la majorité absolue des membres qui la
sente Loi organique s’appliquent mutatis mu- composent.
tandis aux poursuites contre les membres du Les dispositions des articles 80, alinéa 2, à 84
Gouvernement autres que le Premier Ministre. s’appliquent mutatis mutandis aux Gouver-
neurs et Vice- Gouverneurs.
CHAPITRE III:
DES POURSUITES CONTRE Article 88 :
LES PERSONNES VISEES PAR Le Président de l’Assemblée Provincial ne peut
L’ARTICLE 153, ALINEA 3 DE LA être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou
CONSTITUTION AUTRES QUE jugé en raison des opinions ou votes émis par
LES PARLEMENTAIRES ET LES lui dans l’exercice de ses fonctions.
MEMBRES DU GOUVERNEMENT Il ne peut, en cours des sessions, être poursuivi
ou arrêté, sauf en cas de flagrant délit, qu’avec
l’autorisation de l’Assemblée Provincial.
429

En dehors des sessions, il ne peut être arrêté ORDONNANCE-LOI N° 82-017


qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assem- DU 31 MARS 1982 RELATIVE À
blée Provinciale, sauf en cas de flagrant délit,
des poursuites
LA PROCÉDURE DEVANT LA
COUR SUPRÊME DE JUSTICE
autorisées ou de condamnation administrative. (J.O.Z., n° 7, 1er avril 1982, p. 11)
La détention ou la poursuite du Président de
l’Assemblée Provinciale est suspendue si l’As- TITRE 1er :
semblée Provinciale le requiert. La suspension DISPOSITIONS GÉNÉRALES
ne peut excéder la durée de la session en cours.
CHAPITRE Ier :
L’INTRODUCTION ET LA MISE EN
TITRE V: ÉTAT DE CAUSE
DES DISPOSITIONS
TRANSITOIRES ET FINALES Article 1er :
La Cour est saisie par requête des parties ou
Article 89 : par réquisitoire du procureur général de la Ré-
Les affaires relevant de la compétence de la publique, déposé au greffe.
Cour de Cassation, pendantes devant la Cour
Suprême de justice et devant la Haute Cour Article 2 :
Militaire, sont transférées, en l’état, à la Cour Sauf lorsqu’elle émane du Ministère public ou
de Cassation dès son installation. lorsqu’elle est formée en matière administra-
tive, la requête introductive doit être signée par
Article 90 : un avocat à la Cour suprême de justice.
En attendant que soit revue la législation sur le Le ministère de l’avocat n’est pas obligatoire en
Barreau, les avocats inscrits au Barreau près la matière administrative.
Cour Suprême de justice exercent leur profes-
La requête est datée et mentionne:
sion devant la Cour de Cassation.
1) le nom, s’il y a lieu, les prénoms, qualité et
Article 91 : demeure ou siège de la partie requérante;
2) l’objet de la demande;
Les titres Il et IV de l’Ordonnance-Loi n° 82-
3) s’il échet, les noms, prénoms, qualité et de-
017 du 31 mars 1982 relative à la procédure
meure ou siège de la partie adverse;
devant la Cour Suprême de Justice sont abro-
gés. 4) l’inventaire des pièces formant le dossier.

Article 3 :
Article 92 :
Sauf s’il émane du Ministère public, tout mé-
La présente Loi organique entre en vigueur
moire déposé doit, sous peine d’irrecevabilité,
trente jours après sa promulgation.
être signé par un avocat à la Cour suprême de
justice ou, le cas échéant, en matière adminis-
Fait à Kinshasa, le 19 février 2013 trative, par la partie elle-même.
Tout mémoire est daté et mentionne:
Joseph KABILA KABANGE 1) les noms et prénoms, s’il y a lieu, la qua-
lité et la demeure ou le siège de la partie
concluante;
430

2) les moyens complémentaires à la requête déclaration de pourvoi ou lorsque celle-ci


ou les exceptions et les moyens opposés à n’est pas suivie dans les délais d’une requête
la requête et aux mémoires; confirmative, le greffier transmet le dossier
3) les références du rôle d’inscription de la de la cause au premier président de la Cour
cause; suprême de justice.
4) l’inventaire des pièces formant le dossier Celui-ci procède, avec un président et, éven-
déposé au greffe, tuellement avec le procureur général de la Ré-
publique, à l’examen préliminaire de la requête.
Article 4 : Si le pourvoi est manifestement irrecevable ou
Toute requête ou tout mémoire produits de- si la cause ne relève pas de la compétence de la
vant la Cour suprême de justice doivent être Cour suprême de justice, le premier président
accompagnés, sous peine d’irrecevabilité, de fixe la date à laquelle l’affaire sera appelée. No-
deux copies signées par l’avocat ou, en matière tification de cette date est faite au demandeur
administrative, par la partie elle-même s’il y a et au procureur général de la République.
lieu, ainsi que d’autant d’exemplaires qu’il y a de Dans le cas contraire, le pourvoi suivra son
parties désignées à la décision entreprise. cours normal, conformément aux articles 8 et
suivants.
Article 5 :
Article 8 :
Sauf en matière administrative, les parties
doivent, dans la requête introductive ou dans L’élection de domicile faite par la partie défen-
le mémoire en. réponse déposé au greffe, sous deresse, qui n’a pas pris de mémoire en ré-
peine d’irrecevabilité, faire élection de domicile ponse, sera communiquée au greffier.
au cabinet d’un avocat à la Cour suprême de Toute requête, réquisitoire ou mémoire dépo-
justice. sé au greffe devra avoir été en toute matière
contentieuse préalablement signifié à la partie
Article 6 : contre laquelle la demande est dirigée.
Toute cause est inscrite par les soins du greffier Cette signification sera faite, dans la ville de
dans un rôle. La Cour fixera, par son règlement Kinshasa, par un huissier près la Cour suprême
d’ordre intérieur, le nombre de rôles. L’inscrip- de justice, et, dans les régions, par un huissier
tion au rôle se fait dans l’ordre des dates de du domicile de la partie visée.
dépôt, suivant une numérotation continue, en
indiquant le nom du demandeur, des parties Article 9 :
adverses ainsi que la. mention sommaire de Les parties et leurs conseils peuvent prendre
l’objet de la requête. connaissance de la copie du rôle et des dos-
Le greffier délivre un récépissé indiquant le siers au greffe. Le procureur général de la Ré-
rôle, le numéro d’ordre, les références aux publique reçoit les dossiers en communication.
noms des parties et l’objet de la demande.
Article 10 :
Lorsque la requête émane d’une partie privée,
le récépissé fait mention de la consignation Dès que les productions des parties ou que les
délais pour produire sont écoulés ou dans le
prévue à l’article 31 ou de la dispense prévue
cas où la loi le prévoit, dès que le réquisitoire
à l’article 33.
ou le rapport du procureur général de la Répu-
blique est déposé, le greffier transmet le dos-
Article 7 :
sier au premier président de la Cour suprême
Dès le dépôt. de la requête introductive du de justice aux fins de désignation d’un conseil-
pourvoi ou de la requête confirmative d’une ler rapporteur.
431

Celui-ci rédige un rapport sur les faits de la CHAPITRE III :


cause, sur la procédure en cassation, sur les LES AUDIENCES DE LA COUR
moyens invoqués et propose la solution qui lui
paraît devoir être réservée à la cause. Il trans- Article 14 :
met ensuite le dossier au premier président de
Les audiences de la Cour sont publiques à
la Cour suprême de justice, qui le soumet pour
moins que cette publicité ne soit dangereuse
avis, à l’assemblée plénière des magistrats de la
pour l’ordre public ou les moeurs.
Cour suprême de justice.
Dans ce cas, la Cour ordonne le huis clos par
Lorsque l’avis de l’assemblée plénière a été
un arrêt motivé.
donné, le premier président de la Cour su-
prême de justice fixe la date à laquelle la cause Article 15 :
sera appelée à l’audience.
Les débats se déroulent de la façon suivante:
– à l’appel de la cause, un conseiller résume
Article 11 : les faits et les moyens et expose l’état de la
Le greffier notifie l’ordonnance de fixation aux procédure;
parties et au procureur général de la Répu- – le mandataire du Conseil exécutif, les par-
blique huit jours au moins avant la date d’au- ties ou leurs avocats peuvent présenter des
dience. observations orales; il ne peut être produit
à l’audience d’autres moyens que ceux dé-
Article 12 : veloppés dans la requête ou les mémoires;
Au moins trois jours avant l’audience, le gref- – chaque partie n’a la parole qu’une fois, sauf
fier affiche au greffe et à l’entrée du local des s’il y a lieu de conclure sur un incident;
séances le rôle des affaires fixées. Cet extrait – le Ministère public donne son avis;
du rôle porte la mention du numéro du rôle et – le président de l’audience prononce la clô-
du nom des parties. ture des débats et la cause est prise en déli-
béré.
CHAPITRE II :
LA COMPUTATION DES DÉLAIS Le greffier du siège dresse procès-verbal de
l’audience.
Article 13 :
Les délais préfix sont des délais francs comme Article 16 :
prévu au Code de procédure civile. La Cour se prononce sur les moyens présentés
par les parties et par le Ministère public.
Les délais de signification ou de notification
ainsi que les délais de distance sont computés, Aucun moyen autre que ceux repris aux re-
en toute matière, comme prévu au Code de quêtes et mémoires déposés dans les délais
procédure civile. prescrits ne peut être reçu. Toutefois, la Cour
peut soulever tous moyens d’ordre public.
Les délais courent contre les incapables.
En ce cas, si elle l’estime nécessaire, elle peut
La Cour peut cependant relever ceux-ci de la
ordonner aux parties de conclure sur ces
déchéance s’il est établi que leur représenta-
moyens.
tion n’avait pas été assurée.
En cas de décès d’une partie en cours de délais Article 17 :
préfix, celui-ci est prorogé de deux mois.
La Cour peut, avant la clôture des débats,
En tout état de cause, la Cour peut relever les ordonner aux parties de conclure sur un inci-
parties de la déchéance encourue, en cas de dent ou sur les moyens d’ordre public soulevés
force majeure. d’office.
432

Elle peut de même, après la clôture des débats, Article 21 :


décider leur réouverture pour ordonner aux Les ayants droit qui ont volontairement repris
parties de conclure sur un incident ou sur les l’instance dans les délais fixés par la loi peuvent
moyens d’ordre public soulevés d’office. forcer les autres ayants droit à intervenir. Cette
reprise d’instance forcée est faite en la forme
CHAPITRE IV : d’une requête reprenant les mentions de la re-
LES INCIDENTS quête introductive d’instance et indiquant l’état
de la procédure en cours.
Section 1re :
La connexité Article 22 :
La reprise d’instance volontaire ou l’acquiesce-
Article 18 : ment à la reprise d’instance forcée n’emporte
S’il y a lieu de statuer par un seul et même pas acceptation d’hérédité.
arrêt sur plusieurs affaires pendantes devant
des chambres différentes le premier président Section 3 :
peut désigner par ordonnance soit d’office, Les mesures probatoires
soit à la demande du procureur général de la
République, soit à la demande des parties, la Article 23 :
chambre qui en connaîtra. Le greffier notifie La Cour peut commettre un conseiller pour
cette ordonnance aux parties et au procureur procéder à l’exécution de toute mesure proba-
général de la République. toire qu’elle a ordonnée.

Section 2 : Article 24 :
La reprise d’instance
Le conseiller commissaire siège en ce cas avec
Article 19 : l’assistance d’un greffier. Lorsque les opérations
En cas de décès d’une partie en cours d’ins- probatoires doivent avoir lieu hors de la ville de
tance, toutes communications et notifications Kinshasa, il peut assumer tout greffier ou gref-
de la cause sont faites valablement aux ayants fier adjoint du ressort dans lequel il est appelé
droit, collectivement et sans autre désignation à siéger.
de qualité au domicile élu ou au dernier domi-
cile du défunt. Article 25 :
En cas de décès, la Cour peut demander en Les pièces produites par une partie peuvent
outre au procureur général de la République être contestées par la partie adverse, en faisant
de recueillir des renseignements sur l’identité une déclaration au greffe de la Cour. Dès le dé-
ou la qualité des parties à l’égard desquelles la pôt de la déclaration, le greffier fait sommation
reprise d’instance peut avoir lieu. à la partie qui a produit la pièce incriminée de
déclarer si elle persiste à en faire état.
Article 20 : Si la partie qui a produit la pièce contestée
La reprise d’instance volontaire se fait dans le renonce à en faire état par une déclaration au
délai préfix de six mois à la suite d’un décès greffe ou si elle n’a pas fait de déclaration dans
ou de la perte de qualité ou de capacité d’une la huitaine, la pièce est écartée. Le délai de hui-
partie par dépôt au greffe d’un mémoire jus- taine pourra être prorogé par la Cour.
tifiant les qualités de la personne qui reprend Si elle déclare persister à faire état de la pièce
l’instance. Le défaut de reprise d’instance du contestée, le greffier le notifie à la partie qui a
demandeur vaut désistement. soulevé l’incident.
433

Celle-ci ou le Ministère public peuvent dans les 8) la mention de la convocation et de l’audi-


huit jours saisir la juridiction compétente. Dans tion des parties et, s’il y a lieu, le nom des
ce cas, la Cour sursoit à statuer jusqu’après avocats qui les ont représentées;
le jugement sur le faux à moins qu’elle estime 9) la mention de l’audition du Ministère public;
que la pièce contestée est sans influence sur sa 10) la date des audiences;
décision. 11) les incidents de procédure et la solution
Si ni le Ministère public ni la partie qui a sou- que la Cour y a apportée;
levé l’incident n’ont introduit d’action dans le 12) la date et la mention du prononcé en au-
délai précité, la pièce est maintenue au dossier dience publique;
et soumise à l’appréciation de la Cour. 13) la motivation;
14) le dispositif;
CHAPITRE V : 15) le compte et l’imputation des frais et dé-
LES ARRÊTS DE LA COUR pens.

Article 26 : Article 28 :
La minute des arrêts est signée par tous les Les arrêts de la Cour suprême de justice sont
magistrats qui ont siégé dans la cause ainsi que notifiés aux parties et au procureur général de
le greffier audiencier. la République par les soins du greffier. Ils sont
Les arrêts sont littéralement transcrits par les publiés dans un bulletin selon les modalités
soins du greffier dans le registre des arrêts. arrêtées par le règlement d’ordre intérieur de
la Cour.
Chaque transcription est signée par les magis-
trats qui ont siégé en la cause ainsi que par le
Article 29 :
greffier.
Les arrêts de la Cour ne sont susceptibles d’au-
Article 27 : cun secours, sauf ce qui est dit à l’article 84. La
Cour peut toutefois, à la requête des parties ou
Les arrêts de la Cour mentionnent obligatoi- du procureur général de la République, rectifier
rement: les erreurs matérielles de ses arrêts ou en don-
1) la section de la Cour et, le cas échéant, la ner interprétation, les parties entendues.
chambre qui a siégé en la cause;
2) le nom des magistrats composant le siège; CHAPITRE VI :
3) le nom du greffier audiencier; LES FRAIS ET DÉPENS
4) le nom des magistrats du parquet qui ont
fait rapport ou réquisition en la cause ou Article 30 : (O.-L. n° 88-024 du 7 juillet 1988, art. 1er)
qui ont assisté aux audiences et au pronon- Les frais sont tarifés comme suit:
cé de l’arrêt;
– la mise au rôle: 1.000,00 Z.;
5) les noms, demeure ou siège des parties ain-
– l’ordonnance du premier président ou du
si que leur qualité, et le cas échéant, les nom
président de SECTION 1re.500,00 Z.;
et qualité de la personne qui les représente;
– les procès-verbaux tenus par le greffier:
6) l’énoncé des moyens produits par les par-
ties, la référence aux requêtes et mémoires • premier rôle: 500,00 Z.;
dans lesquels ils ont été formulés, l’indica- • chaque rôle suvant: 300,00 Z.
tion de la date du dépôt;
7) l’indication de la lecture du rapport pré- Toute expédition ou toute copie d’arrêt ou de
senté par le conseiller rapporteur; tout document conservé au greffe:
434

– le premier rôle: 1.000,00 Z.; L’ordonnance de dispense ou d’autorisation


– chaque rôle suivant: 500,00 Z. n’entre pas en taxe.
– Chaque exploit de notification, de significa-
tion ou de citation: 1.500,00 Z.] Article 34 :
En cas de dispense totale ou partielle de consi-
Toute dépense faite à la requête des parties,
gnation, les frais d’expertise et les taxations à
du Ministère public ou décidée d’office par la
témoins sont avancés par le Trésor.
Cour sera taxée et liquidée pour être impu-
tée à l’état des frais. Pour le calcul des frais, les
rôles de la procédure seront comptés comme TITRE II :
en matière de procédure civile. LA PROCÉDURE DEVANT
LA SECTION JUDICIAIRE
Article 31 : [O.-L. n° 88-024 du 7 juillet 1988, art. 2 :
Aucune affaire ne sera portée au rôle sur re- CHAPITRE Ier :
quête d’une partie sans la consignation préa- LA PROCÉDURE DE POURVOI
lable d’une provision de dix mille zaïres, sauf EN CASSATION
dispense de consignation accordée suivant les
modalités prévues à l’article 33.] Section 1re :
Le greffier doit réclamer un complément de Dispositions communes
provision lorsqu’il estime que les sommes à la procédure en cassation
consignées sont insuffisantes pour couvrir les Article 35 :
frais qui seront exposés. En cas de contestation
sur le montant réclamé par le greffier, le pre- Le pourvoi est ouvert à toute personne qui
mier président décide. a été partie dans la décision entreprise ainsi
qu’au procureur général de la République.
Le défaut de consignation à l’expiration du dé-
lai de pourvoi entraîne le classement définitif Le recours en cassation contre les jugements
de la cause ordonné par le premier président avant dire droit n’est ouvert qu’après le juge-
de la Cour suprême de justice, sauf décision ment définitif; mais l’exécution même volon-
contraire de sa part. taire de tel jugement ne peut être, en aucun
cas, opposée comme fin de non-recevoir.
Le défaut de consignation complémentaire,
après un délai de quinze jours, entraîne la radia- Article 36 :
tion de la cause par arrêt de la Cour suprême
Le procureur général de la République ne peut
de justice, sauf décision contraire du premier
se pourvoir en toute cause et nonobstant
président de la Cour suprême de justice.
l’expiration des délais que sur injonction du
Ministre à la Justice ou dans le seul intérêt de
Article 32 : la loi. Dans ce dernier cas et, sous réserve de
Les frais seront taxés et imputés à la partie ce qui est prévu à l’article 50, la décision de la
succombante dans l’arrêt vidant la saisine de Cour ne peut ni profiter ni nuire aux parties.
la Cour. Lorsque le procureur général de la République
se pourvoit sur injonction du Ministre à la
Article 33 : Justice, le greffier notifie ses réquisitions aux
Compte tenu des ressources des parties, dis- parties qui peuvent se faire représenter à l’ins-
pense totale ou partielle de consignation ainsi tance et y prendre des conclusions.
qu’autorisation de délivrance en débet des ex- L’arrêt rendu sur pourvoi formé sur injonction
péditions et copies peuvent être accordées sur du Ministre à la Justice est opposable aux par-
requête par le premier président. ties.
435

Article 37 : Article 39 :
Sous réserve de ce qui est dit au dernier alinéa, Hormis les cas où la loi a établi un délai plus
la section judiciaire ne connaît pas du fond des court, le délai pour déposer la requête est de
affaires. trois mois à dater de la signification de la déci-
Si un pourvoi introduit pour tout autre motif sion attaquée.
que l’incompétence est rejeté, le demandeur Toutefois, lorsque l’arrêt ou le jugement a été
ne pourra plus se pourvoir en cassation dans rendu par défaut, le pourvoi n’est ouvert et le
la même cause sous quelque prétexte et pour délai ne commence à courir à l’égard de la par-
quelque motif que ce soit. tie défaillante que du jour où l’opposition n’est
Sans préjudice des dispositions des alinéas 4 et plus recevable.
5 suivants, si après cassation, il reste quelque L’opposition formée contre la décision entre-
litige à juger, la Cour, section judiciaire, renvoie prise suspend la procédure en cassation. Si
la cause pour connaître du fond de l’affaire, à l’opposition est déclarée recevable, le pourvoi
la même juridiction autrement composée ou sera rejeté faute d’objet.
à une juridiction de même rang et de même
ordre qu’elle désigne. Article 40 :
Toutefois, dans le cas où la décision entreprise Le délai pour déposer le mémoire en réponse
est cassée pour incompétence, la cause est au pourvoi est d’un mois à dater de la significa-
renvoyée à la juridiction compétente qu’elle tion de la requête.
désigne. Ce délai est augmenté de trois mois en faveur
La juridiction de renvoi ne peut décliner sa des personnes demeurant à l’étranger.
compétence. Elle est tenue de se conformer à
la décision de la Cour sur le point de droit jugé Article 41 :
par elle. À l’exception des actes de désistement de re-
Lorsque la cause lui est renvoyée par les sec- prise d’instance, aucune production ultérieure
tions réunies, dans une affaire qui a déjà fait de pièces ou de mémoires ne sera admise.
l’objet d’un premier pourvoi, ou dans une af- Les délais pour se pourvoir et le pour voi en
faire qui a fait l’objet d’un pourvoi formé par le cassation ne sont pas suspensifs de l’exécution
procureur général de la République sur injonc- de la décision entreprise, sauf lorsque celle-ci
tion du Ministre à la Justice, la section judiciaire modifie l’état des personnes.
statue sur le fond.
Article 42 :
Article 38 :
La requête civile suspend à l’égard de toutes les
Le Ministère public près la Cour suprême de parties en cause le délai du pourvoi, lequel ne
justice assiste à la délibération, sauf s’il est par- reprend cours qu’à partir de la signification de
tie poursuivante ou s’il s’est luimême pourvu l’arrêt ou du jugement qui a statué définitive-
en cassation; il n’a pas voix délibérative. ment sur ladite requête.

Section 2 : Paragraphe 2 :
Les règles propres à la cassation La forme de pourvoi
en matière de droit privé
Article 43 :
Paragraphe 1er : Les délais
L’expédition de la décision entreprise et de
tous les arrêts ou jugements avant dire droit
436

ainsi que la copie conforme de l’assignation du Article 47 :


premier degré, l’expédition du jugement du Le délai pour se pourvoir est de quarante jours
premier degré, la copie conforme des conclu- francs à, dater du prononcé de l’arrêt ou du
sions des parties prises au premier degré et en jugement rendu contradictoirement.
appel, la copie conforme des feuilles d’audience
du premier degré et d’appel doivent être Le procureur général près la Cour d’appel dis-
jointes à la requête introductive du pourvoi. pose toutefois d’un délai fixe de trois mois à
partir du prononcé du jugement ou de l’arrêt.
Article 44 : Lorsque l’arrêt ou le jugement a été rendu par
Outre les mentions prévues à l’article 2, la re- défaut, le pourvoi n’est ouvert et le délai ne
quête contient l’exposé des moyens de la par- commence à courir à l’égard du condamné que
tie demanderesse, ses conclusions et l’indica- du jour où l’opposition n’est plus recevable.
tion des dispositions légales ou les principes de Pour la partie civile et la partie civilement res-
droit coutumier dont la violation est invoquée, ponsable, le délai prend cours le dixième jour
le tout à peine de nullité. qui suit la date de la signification de l’arrêt ou
du jugement.
Article 45 :
Lorsque le procureur général de la République Article 48 :
estime devoir opposer au pourvoi un moyen L’opposition formée par le condamné contre
déduit de la méconnaissance d’une règle inté- la décision entreprise suspend la procédure de
ressant l’ordre public et qui n’aurait pas été cassation. Si l’opposition est déclarée recevable,
soulevé par les productions des parties, il en le pourvoi sera rejeté, faute d’objet.
avise les avocats des parties à la cause par lettre
recommandée à la poste cinq jours au moins Article 49 :
avant la date de l’audience. Le délai et l’exercice du pourvoi sont suspen-
Si les avocats n’ont pas reçu la notification trois sifs de la décision à l’égard de toutes les parties.
jours francs avant l’audience, la Cour peut or- Le condamné qui se trouvait en détention pré-
donner la remise de la cause à une date ulté- ventive ou dont l’arrestation immédiate a été
rieure. prononcée par la juridiction d’appel sera tou-
tefois maintenu en cet état jusqu’à ce que la
Section 3 : détention subie ait couvert la servitude pénale
Les règles propres à la cassation principale ou les travaux forcés prononcés par
en matière fiscale la décision entreprise.
En outre, lorsqu’il y a des circonstances graves
Article 46 : et exceptionnelles qui le justifient ou lorsqu’il
Les règles reprises aux articles 39 et 45 s’ap- y a des indices sérieux laissant croire que le
pliquent aux pourvois formés contre les déci- condamné pourra tenter de se soustraire par
sions statuant en dernier ressort en matière la fuite à l’exécution de la servitude pénale ou
fiscale, sauf les exceptions établies par les dis- des travaux forcés, le Ministère public près la
positions particulières. juridiction d’appel qui a rendu la sentence peut
ordonner, par ordonnance motivée, son incar-
Section 4 : cération pendant le délai et l’exercice de pour-
Les règles propres à la cassation en voi, laquelle se maintiendra jusqu’à ce que la
matière pénale détention subie ait couvert la servitude pénale
principale ou les travaux forcés prononcés par
Paragraphe 1er : Le délai la décision entreprise.
437

Il devra dans les 48 heures transmettre sa déci- le remet sans délai au greffier de la juridiction
sion au procureur général de la République par qui a rendu le jugement.
lettre recommandée avec accusé de réception. Le greffier dresse acte de la déclaration. Il
Toutefois, le condamné qui se trouvait en état délivre copie de cet acte au déclarant et au
de détention préventive ou dont l’arrestation a Ministère public près la juridiction qui a rendu
été ordonnée par la juridiction d’appel ou par la décision entreprise. Il transmet immédiate-
le Ministère public près cette juridiction peut ment une expédition de cet acte au greffier
introduire devant la Cour suprême de justice de la Cour suprême de justice en y joignant le
une requête de mise en liberté ou de mise en dossier judiciaire de l’affaire.
liberté provisoire avec ou sans cautionnement. Le pourvoi en cassation formé par déclara-
Si le condamné n’est pas présent ou s’il n’y est tion au greffe de la juridiction qui a rendu le
pas représenté par un avocat porteur de pro- jugement doit, sous peine d’irrecevabilité, être
curation spéciale, la Cour pourra statuer sur confirmé dans les 3 mois par une requête faite
pièces. en la forme prévue aux articles 1er à 3.
La Cour devra statuer toutes affaires cessantes
dans les vingt-quatre heures à partir de l’au- Article 52 :
dience à laquelle le Ministère public aura fait Les moyens repris à la requête formant pour-
ses réquisitions voi en cassation indiqueront les textes législa-
Les dispositions des articles 45 et 46 du décret tifs dont la violation est invoquée.
du 6 août 1959 portant Code de procédure pé-
nale sont applicables devant la Cour suprême Paragraphe 3 :
de justice. La mise en état de la cause

Article 50 : Article 53 :

Lorsque le procureur général de la République Dès la réception de la requête, le greffier de la


agit dans le seul intérêt de la loi, son acte pro- Cour réclame au greffier de la juridiction qui a
fite au condamné quant aux seules condamna- rendu le jugement le dossier judiciaire et l’ex-
tions pénales. pédition de la décision entreprise, si ces pièces
ne lui ont pas été remises avec la déclaration
de pourvoi.
Paragraphe 2 :
La forme du pourvoi
Article 54 :
Article 51 : Dès la réception de l’expédition de l’acte du
Par dérogation à l’article 1er, le pourvoi contre pourvoi formé au greffe de la juridiction qui a
les arrêts ou les jugements rendus par les juri- rendu la décision entreprise, le greffier. de la
dictions répressives peut être formé par une Cour en avise le procureur général de la Répu-
déclaration verbale ou écrite des parties au blique.
greffe de la juridiction qui a rendu la décision À la réception de la requête formant le pour-
entreprise. voi, le greffier en fait la notification à toutes
La déclaration sera verbale par la seule indi- les parties ainsi qu’au procureur général de la
cation de l’intention de former un pourvoi et République.
par la désignation de la décision entreprise. Le
condamné en état de détention peut faire la Article 55 :
déclaration devant le directeur de l’établisse- À dater de la signification de la requête, les par-
ment pénitentiaire où il est incarcéré; le direc- ties disposent de trente jours pour déposer un
teur dresse procès-verbal de la déclaration et mémoire.
438

Article 56 : Paragraphe 2 : La procédure préalable


de prise à partie
Après un délai de vingt jours à compter du
jour où a été faite la dernière notification des Article 60 :
mémoires en réponse, la cause est réputée en
Nul ne peut prendre à partie un magistrat
état d’être jugée.
sans autorisation préalable d’un président de
Le greffier transmet le dossier au procureur la Cour.
général de la République; celui-ci rédige ses ré-
quisitions et dépose ensuite le dossier au greffe Article 61 :
aux fins de fixation comme prévu.
Le président est saisi par une requête.
Paragraphe 4 : Outre les mentions prévues aux articles 1er
La signification des arrêts et 2, la requête contient les prétentions du
requérant aux dommages-intérêts et, éventuel-
Article 57 : lement, à l’annulation des arrêts ou jugements,
ordonnances, procèsverbaux ou autres actes
Les arrêts sont signifiés aux parties par les attaqués. Le président statue sur la requête, le
soins du greffier. procureur général de la République entendu.

CHAPITRE II : L’intervention du président ne sera pas une


LES PROCÉDURES SPÉCIALES cause de récusation dans la procédure ulté-
rieure de la prise à partie.
DEVANT LA COUR SUPRÊME
DE JUSTICE
Article 62 :
Section 1re : L’ordonnance d’autorisation ou de rejet est
La prise à partie signifiée, à la diligence du greffier de la Cour, au
requérant et au magistrat poursuivi.
Paragraphe 1er : Le requérant peut toutefois réitérer sa requête
Les ouvertures de prise à partie en invoquant des carences ou des faits nou-
veaux.
Article 58 :
Tout magistrat peut être pris à partie dans les Article 63 :
cas suivants: À partir de la signification de l’ordonnance
1) s’il y a eu dol ou concussion commis soit autorisant à poursuivre jusqu’au prononcé de
dans le cours de l’instruction, soit lors de la l’arrêt à intervenir ou jusqu’à l’expiration du
décision rendue; délai utile pour exercer les poursuites, le ma-
gistrat pris à partie s’abstiendra de la connais-
2) s’il y a déni de justice.
sance de toute cause concernant le requérant,
Article 59 : son conjoint ou ses parents en ligne directe, à
peine de nullité de tout acte, arrêt ou jugement.
Il y a déni de justice lorsque les magistrats re-
fusent de procéder aux devoirs de leur charge
Article 64 :
ou négligent de juger les affaires en état d’être
jugées. Si la requête est rejetée, le demandeur sera
condamné aux frais.
Le déni de justice est constaté par deux som-
mations faites par huissier et adressées au ma-
Paragraphe 3 : L’action devant la Cour
gistrat à huit jours d’intervalle au moins.
439

Article 65 : Le règlement de juges peut être demandé


Si la requête est admise, elle sera signifiée au par requête de toutes parties à la cause ou
magistrat pris à partie qui sera tenu de fournir du Ministère public près l’une des juridictions
ses défenses dans les quinze jours de la notifi- concernées.
cation. La Cour suprême de justice désigne souverai-
nement la juridiction qui connaîtra de la cause.
Article 66 :
L’État est civilement responsable des condam- Section 4 :
nations aux dommages-intérêts prononcées à La révision
charge du magistrat.
Article 70 :
Paragraphe 4 : La révision des condamnations passées en force
Les sanctions de l’action téméraire et de chose jugée pourra être demandée pour
vexatoire toute infraction punissable d’une servitude pé-
nale supérieure à deux mois, quelles que soient
Article 67 : la juridiction qui ait statué et la peine qui ait été
prononcée, lorsque:
Le demandeur qui aura poursuivi la prise à
partie devant la Cour avec mauvaise foi ou 1) après une condamnation, un nouvel arrêt
légèreté pourra être condamné d’office à une ou jugement aura condamné pour les
amende qui ne dépassera pas mille zaïres. mêmes faits un autre prévenu et que les
deux condamnations ne pouvant se conci-
Le magistrat pris à partie par une action témé-
lier, leur contradiction sera la preuve de
raire et vexatoire pourra postuler reconven-
l’innocence de l’un ou de l’autre condamné;
tionnellement la condamnation du demandeur
2) postérieurement à la condamnation, un
à des dommages-intérêts.
des témoins entendus aura été poursuivi
et condamné pour faux témoignage contre
Section 2
le prévenu; le témoin ainsi condamné ne
Les renvois de juridiction
pourra plus être entendu lors de nouveaux
débats;
Article 68 :
3) après une condamnation pour homicide,
En matière de renvoi, il sera procédé devant il existera des indices suffisants propres à
la Cour conformément aux dispositions géné- faire croire à l’existence de la prétendue
rales de la présente ordonnance-loi et aux victime de l’homicide;
dispositions particulières de l’article 81 du
4) après une condamnation, un fait viendra à
Code de l’organisation et de la compétence
se révéler ou des pièces inconnues lors des
judiciaires.
débats seront présentées et que ce fait ou
ces pièces seront de nature à établir l’inno-
Section 3 : cence du condamné.
Le règlement de juges
Article 71 :
Article 69 :
Le droit de demander la révision à la Cour su-
Il y a lieu à règlement de juges lorsque deux
prême de justice appartient dans les cas prévus
ou plusieurs juridictions judiciaires statuant en
aux alinéas 1er et 2 de l’article 70:
dernier ressort se déclarent compétentes pour
– au Ministre à la Justice;
connaître d’une même demande mue entre les
mêmes parties. – au condamné ou, en cas d’incapacité, à son
représentant, après la mort ou l’absence
440

déclarée du condamné, à son conjoint, à ses sister qui puisse être qualifié d’infraction, aucun
descendants, à ses ascendants, à ses ayants renvoi ne sera prononcé.
droit coutumiers et à ses légataires univer- Si la Cour constate qu’il y a impossibilité de
sels. procéder à de nouveaux débats, notamment en
Dans les cas prévus aux alinéas 3 et 4 de l’ar- raison du décès, de l’absence, de la démence
ticle 70, seul le Ministre à la Justice peut deman- ou du défaut d’un ou de plusieurs condam-
der la révision soit d’office, soit sur requête des nés, d’irresponsabilité pénale, de prescription
personnes visées ci-avant et après avoir pris de l’action publique ou de la peine, elle statue
l’avis d’une commission composée de deux au fond. S’il y en a au procès, les parties civiles
conseillers de la Cour suprême de justice, de doivent être entendues.
deux conseillers de la Cour d’appel de Kins- Lorsqu’elle statue au fond, la Cour n’annule que
hasa et de trois avocats ayant au moins pratiqué les condamnations qui ont été injustement pro-
le barreau pendant dix ans. Les deux conseillers noncées. Elle décharge, s’il y a lieu, la mémoire
de la Cour suprême de justice faisant partie de des morts.
la Commission ne pourront siéger lors de l’au-
dience en révision. Article 74 :
L’arrêt d’où résulte l’innocence d’un condamné
Article 72 : peut, sur sa demande, lui allouer des dom-
La Cour suprême de justice est saisie par le mages-intérêts en raison du préjudice que lui a
procureur général de la République en vertu causé sa condamnation.
de l’injonction du Ministre à la Justice ou par
Si la victime de l’erreur judiciaire est. décédée,
la requête des parties dans les cas visés aux
le droit de demander des dommages-intérêts
alinéas 1 et 2 de l’article 70.
appartient dans les mêmes conditions à son
Si l’arrêt ou le jugement de condamnation n’a conjoint, ses descendants ainsi qu’à ses ascen-
pas été exécuté, l’exécution de la décision peut dants et ses ayants droit coutumiers.
être suspendue par la Cour.
Il appartient aux autres personnes qu’autant
qu’elles justifient d’un préjudice matériel ré-
Article 73 : sultant pour elles de la condamnation. La de-
En cas de recevabilité, si l’affaire n’est pas en mande en dommages-intérêts est recevable en
état, la Cour procédera directement ou par tout état de cause de la procédure en révision.
commission à toutes enquêtes sur les faits,
Les dommages-intérêts sont à la charge de
confrontation, reconnaissance d’identité et
l’État sauf son recours contre la partie civile, les
devoirs propres à la manifestation de la vérité.
dénonciateurs ou les faux témoins par la faute
La Cour rejette la demande si elle l’estime mal desquels la condamnation a été prononcée.
fondée. Si, au contraire, elle l’estime fondée, elle
annule la condamnation prononcée. Elle appré- Article 75 :
cie dans ce cas, s’il est possible de procéder
Les frais de l’instance en révision sont avancés
à de nouveaux débats contradictoires. Dans
par le Trésor à partir du dépôt de la demande
l’affirmative, elle renvoie le prévenu devant une
à la Cour suprême de justice. Le demandeur
autre juridiction de même ordre et de même
en révision qui succombe en son instance est
degré que celle dont émane l’arrêt ou le ju-
condamné à tous les frais.
gement annulé ou devant la même juridiction
autrement composée. Si l’arrêt ou le jugement définitif, après renvoi,
prononce une condamnation, il met à charge
Si l’annulation de l’arrêt ou du jugement à
du condamné les frais de cette seule instance.
l’égard d’un condamné vivant ne laisse rien sub-
441

L’arrêt de la Cour suprême de justice, l’arrêt Section 2 :


ou le jugement intervenu après révision d’où La mise en état de la cause
a résulté l’innocence d’un condamné seront, à
la diligence du greffier, affichés dans la localité: Article 78 :
1) où a été prononcée la condamnation; L’autorité publique intéressée peut désigner un
2) où siège la juridiction de révision; mandataire habilité à la représenter à l’instruc-
tion préparatoire et à l’audience avec ou sans
3) où l’action publique a été ouverte;
l’assistance d’un avocat.
4) du domicile des demandeurs en révision;
5) de son dernier domicile lorsque la victime Les autres parties doivent, soit assurer elles-
est décédée. mêmes la défense de leurs intérêts, soit se faire
représenter par un avocat.
En outre, ils seront, à la requête du demandeur
en révision, publiés par extrait dans deux jour- Article 79 :
naux. Le délai pour déposer le mémoire en réponse
Les frais de publicité sont à charge du ainsi que le dossier administratif est d’un mois
Trésor. à dater de la signification de la requête. Ce délai
est prorogé d’un mois en faveur des personnes
TITRE III : demeurant à l’étranger.
LA PROCÉDURE DEVANT Si les nécessités de l’instruction le justifient, les
LA SECTION ADMINISTRATIVE délais imposés aux parties pour la transmis-
sion de la requête et du mémoire en réponse
CHAPITRE Ier : peuvent, après avis du procureur général de la
DISPOSITIONS COMMUNES République, être prorogés par ordonnance mo-
À LA PROCÉDURE DEVANT tivée du président de la section administrative.
LA SECTION ADMINISTRATIVE Le greffier notifie l’ordonnance des proroga-
EN TOUTES MATIÈRES tions des délais aux parties.

Section 1re : Article 80 :


L’introduction de la cause et la Lorsque les productions des parties sont faites
publicité spéciale ou que les délais accordés pour produire sont
écoulés, le greffier transmet le dossier au pro-
Article 76 : cureur général de la République qui, après ins-
Outre les mentions prévues à l’article 2, la truction préparatoire éventuelle, rédige un rap-
requête contiendra un exposé des faits et port sur l’affaire.
moyens. Ce rapport daté et signé est transmis à la Cour.
Si la Cour estime qu’il y a lieu d’ordonner des
Article 77 :
devoirs d’instruction préparatoire nouveaux,
Les requêtes portées au rôle de la section elle désigne un conseiller pour y procéder ou
administrative seront, à la diligence du greffier, charge le procureur général de la République
transmises au Journal officiel dans les quinze de cette mission.
jours de leur réception en vue de leur publica-
tion par extrait. Après l’accomplissement des devoirs requis, le
conseiller désigné ou le procureur général de la
La Cour pourra également, par son règlement République remet un rapport à la Cour.
intérieur, fixer d’autres modalités de publicité.
442

Article 81 : Article 84 :
Dans l’accomplissement des devoirs de l’ins- Quiconque est préjudicié dans ses droits peut
truction préparatoire, le procureur général former tierce opposition aux arrêts pronon-
de la République et le conseiller rapporteur çant annulation d’un acte, d’une décision ou
peuvent correspondre directement avec toutes d’un règlement d’une autorité publique s’il n’a
les autorités, leur demander ainsi qu’aux par- été partie au procès ni personnellement ni par
ties tout renseignement utile, se faire commu- représentation, à moins qu’ayant eu connais-
niquer tous documents, entendre tout témoin, sance de l’affaire, il ne se soit abstenu volontai-
commettre des experts, déterminer leur mis- rement d’intervenir.
sion et leur communiquer les pièces utiles et La tierce opposition n’est recevable que dans
procéder sur les lieux à toutes constatations. les deux mois qui suivent la publication de l’ar-
rêt ou si l’exécution est parvenue à la connais-
Article 82 : sance du tiers d’une manière quelconque avant
Dès le dépôt des rapports prévus à l’article 80, la publication, trente jours après la date à la-
le greffier en avise les parties par lettre recom- quelle il en a eu connaissance.
mandée à la poste ou par porteur avec accusé La requête formant tierce opposition doit, à la
de réception. diligence du greffier, être notifiée à toutes les
À l’expiration de ces délais, le premier prési- parties en cause à l’arrêt entrepris.
dent fixe la date à laquelle l’affaire sera appelée. La tierce opposition n’est pas suspensive de
l’exécution de l’arrêt entrepris, sauf si le pre-
Section 3 : mier président en décide autrement par une
L’intervention ordonnance qui sera notifiée à toutes les par-
ties à la diligence du greffier.
Numérotation conforme au J.O.Z Il convient
de lire «Section 3».
Section 5 :
Article 83 : L’exécution des arrêts
Toute personne justifiant d’un intérêt peut in-
tervenir. Les parties peuvent appeler en inter- Article 85 :
vention toute personne dont elles estiment la Les arrêts de la section administrative sont
présence nécessaire. Le procureur général de exécutés au nom du président du Mouvement
la République peut appeler d’office en interven- populaire de la révolution, président de la Ré-
tion pour les mêmes motifs; il peut communi- publique.
quer les requêtes à toutes personnes dont les
intérêts sont mis en cause. Le greffier appose sur les expéditions la for-
mule suivante:
Ces demandes peuvent être formées jusqu’à la
clôture des débats par une requête motivée. «Le président de la République mande et or-
donne tous les Ministres et à toutes les autori-
Le cas échéant, la Cour statue sans délai sur la tés administratives, en ce qui les concerne, de
recevabilité. Le greffier notifie la décision aux pourvoir à l’exécution immédiate du présent
parties intéressées. arrêt et à tous les huissiers à ce requis, d’y
L’intervention ne peut retarder la solution du concourir en ce qui concerne les voies de droit
litige. commun.»
Les expéditions sont scellées et délivrées par
Section 4 : le greffier.
La tierce opposition
443

Article 86 : rejet total ou partiel de la réclamation a été


Les arrêts prononçant l’annulation, la réforma- notifié.
tion ou la rétractation sont, à la diligence du Le défaut de décision de l’administration après
greffier, publiés dans les mêmes formes que les trois mois à compter du jour du dépôt à la
actes, les règlements ou les décisions annulés poste du pli recommandé portant réclamation
ou réformés ou rétractés. vaut rejet de celle-ci.

CHAPITRE II : Article 90 :
LES DEMANDES D’ANNULATION La copie de l’acte, de la décision ou du règle-
DES ACTES, DÉCISIONS ET ment attaqué, la copie de la réclamation et de
RÈGLEMENTS DES AUTORITÉS la décision du rejet ou, en cas de défaut de
CENTRALES décision, le récépissé du dépôt à la poste de
la réclamation doivent être joints à la requête.
Section 1re :
Les cas d’ouverture Section 3 :
La procédure d’appel contre
Article 87 :
les arrêts rendus par
Les requêtes en annulation ne peuvent être les sections administratives
introduites que par les particuliers justifiant des cours d’appel
que l’acte, la décision ou le règlement entre-
pris leur fait grief et qu’il a été pris en violation Article 91 :
des formes soit substantielles, soit prescrites à
L’appel est ouvert à toute personne qui a été
peine de nullité, ou qu’il y a eu excès ou dé-
partie au premier degré ainsi qu’au Ministère
tournement de pouvoir.
public. Il est formé par voie de requête.
La Cour apprécie souverainement quels sont
Le délai d’appel est d’un mois. Pour le Minis-
les actes du Conseil exécutif qui échappent à
tère public, il commence à courir à dater du
son contrôle.
prononcé et, pour les autres parties, à dater de
La Cour ne contrôle pas les actes législatifs. la signification.

Section 2 : Article 92 :
Les conditions de recevabilité de la L’appelant joint à la requête une expédition
requête de l’arrêt rendu au premier degré ainsi qu’une
copie de la réclamation et éventuellement de
Article 88 : la décision des autorités administratives et des
Aucune requête en annulation n’est recevable actes de la procédure du premier degré.
si le requérant n’a pas au préalable introduit,
dans les trois mois qui suivent la date de la Article 93 :
publication à lui faite personnellement de l’acte La procédure d’appel est celle prévue aux ar-
entrepris, une réclamation auprès de l’autorité ticles 78 à 82 de la présente ordonnance-loi.
compétente tendant à voir rapporter ou modi-
fier cet acte.

Article 89 :
La requête en annulation doit être introduite
dans les trois mois à compter du jour où le
444

CHAPITRE III : CHAPITRE Ier :


LA PROCÉDURE DE DEMANDE LES POURSUITES CONTRE
D’INDEMNITÉ POUR RÉPARATION LES COMPAGNONS DE LA
D’UN DOMMAGE EXCEPTIONNEL RÉVOLUTION, LES MEMBRES DU
COMITÉ CENTRAL, DU COMITÉ
Article 94 : EXÉCUTIF ET DU BUREAU
Lorsqu’un particulier estime avoir subi un POLITIQUE
dommage exceptionnel résultant d’une mesure
prise ou ordonnée par les autorités de la Répu- Article 98 :
blique, des régions ou des collectivités locales, L’initiative et la direction de l’action publique
et qu’il n’existe aucune juridiction compétente s’agissant des poursuites contre les compa-
pour connaître de sa demande de réparation gnons de la révolution, les membres du Comité
du préjudice subi, il peut introduire par voie central, du Comité exécutif et du Bureau poli-
de requête une demande d’indemnité devant tique, appartiennent exclusivement au prési-
la Cour. dent du Mouvement populaire de la révolution,
président de la République.
Article 95 :
Le président du Mouvement populaire de la
Aucune demande d’indemnité ne sera rece- révolution, président de la République saisit le
vable si le requérant n’a pas au préalable solli- procureur général de la République de la déci-
cité auprès de l’autorité compétente une équi- sion autorisant les poursuites judiciaires contre
table réparation en forme d’une réclamation le membre inculpé.
contenant estimation du préjudice. La demande
doit être introduite dans les trois mois de la Article 99 :
décision ou des actes d’exécution qui ont causé
En cas de plainte ou de dénonciation d’une in-
préjudice au requérant.
fraction àcharge des personnes visées ci-dessus
ou s’il y a flagrant délit ou des indices sérieux
Article 96 :
de corruption ou de l’existence d’un attentat
La requête en demande d’indemnité doit être contre la vie ou l’intégrité corporelle, l’offi-
introduite dans les trois mois de la notification cier du Ministère public ou l’officier de police
du rejet total ou partiel de la réclamation. judiciaire saisi transmet son procès-verbal au
Le défaut de décision de l’administration après procureur général de la République après en
trois mois à compter du jour du dépôt à la avoir avisé ses chefs hiérarchiques de l’ordre
poste du pli recommandé portant réclamation judiciaire.
vaut rejet de celle-ci. Le procureur général de la République ordonne
immédiatement toutes les mesures comman-
Article 97 : dées par les circonstances de la cause.
La copie de la réclamation et de la décision du Il en saisit le président du Mouvement popu-
rejet ou, en cas de défaut de décision, le ré- laire de la révolution, président de la Répu-
cépissé du dépôt de la réclamation à la poste blique. Dans le cas où le président du Mouve-
doivent être joints à la requête. ment populaire de la révolution, président de la
République, décide des poursuites, l’instruction
TITRE IV : est menée par le procureur général de la Répu-
LA PROCÉDURE DEVANT blique.
LA SECTION JUDICIAIRE, Néanmoins, lorsque l’instruction est clôturée,
CHAMBRES RÉUNIES les personnes visées ci-dessus ne sont mises
445

en accusation que par le président du Mouve- Toutefois, la Cour suprême de justice est seule
ment populaire de la révolution, président de la compétente pour autoriser la mise en déten-
République ou son délégué, qui peut éventuel- tion préventive, dont elle déterminera les mo-
lement ordonner le classement sans suite. dalités dans chaque cas.
La détention préventive est remplacée par l’as-
Article 100 : signation à résidence surveillée.
Les dispositions des articles 104 à 108, 111 et
112 cidessous sont applicables mutatis mutandis Article 105 :
dans le cas des poursuites contre les membres Si le président du Mouvement populaire de la
du Bureau politique. révolution, président de la République décide
la mise en accusation devant la Cour, le dos-
CHAPITRE II : sier est transmis par le procureur général de la
LES POURSUITES CONTRE LES République au premier président pour fixation
MEMBRES DU CONSEIL EXÉCUTIF d’audience.
Le procureur général de la République cite le
Article 101 :
prévenu devant la Cour en même temps que
L’initiative et la direction de l’action publique, les personnes poursuivies conjointement en
s’agissant des poursuites contre les membres raison de leur participation à une même infrac-
du Conseil exécutif, appartiennent exclusive- tion commise par le Ministre ou en raison d’in-
ment au président du Mouvement populaire de fraction connexe.
la révolution, président de la République.
Le procureur général de la République assure Article 106 :
l’exercice de l’action publique dans les actes La constitution de partie civile n’est pas rece-
d’instruction et de procédure. vable devant la Cour suprême de justice.
Article 102 : De même, la Cour ne peut statuer d’office
L’officier de police judiciaire ou l’officier du sur les dommages-intérêts et réparations qui
Ministère public qui reçoit une plainte, une dé- peuvent être dus en vertu de la loi, de la cou-
nonciation ou constate l’existence d’une infrac- tume ou des usages locaux.
tion à charge d’une personne qui, au moment L’action civile ne peut être poursuivie qu’après
de la plainte, est membre. du Conseil exécutif l’arrêt définitif de la Cour et devant les juridic-
ou qui, au moment où le fait a été commis, était tions ordinaires.
membre du Conseil exécutif, transmet son
procès-verbal directement au procureur géné- Article 107 :
ral de la République et s’abstient de tout autre
Sauf dispositions contraires, les règles ordi-
devoir.
naires de la procédure pénale sont applicables
devant la Cour suprême de justice pour tout ce
Article 103:
qui concerne l’instruction à l’audience et l’exé-
Si le président du Mouvement populaire de la cution de l’arrêt.
révolution, président de la République ordonne
l’ouverture de l’instruction, celle-ci est menée Article 108 :
par le procureur général de la République.
La décision de libération conditionnelle d’un
Ministre condamné ne pourra être prise que
Article 104 : par le président du Mouvement populaire de la
Les règles ordinaires de la procédure pénale révolution, président de 1a République suivant
sont applicables à l’instruction préparatoire. les modalités du droit commun.
446

CHAPITRE III : La date de l’audience est fixée par le premier


LES POURSUITES CONTRE président de la Cour. Le procureur général de
LES MEMBRES DU CONSEIL la République cite le prévenu.
LÉGISLATIF
Article 113 :
Article 109 : Les dispositions des articles 104, 105 à 107
L’officier de police judiciaire ou l’officier du Mi- sont applicables dans le cas de poursuites exer-
nistère public qui reçoit une plainte, une dénon- cées contre les membres du Conseil législatif.
ciation ou constate l’existence d’une infraction
à charge d’une personne qui, au moment de la CHAPITRE IV :
plainte ou du constat, est membre du Conseil LES POURSUITES CONTRE
législatif, transmet son procès-verbal directe- CERTAINES PERSONNES VISÉES
ment au procureur général de la République, À L’ARTICLE 98 DU CODE DE
et en avise ses chefs hiérarchiques de l’ordre L’ORGANISATION ET DE LA
judiciaire. COMPÉTENCE JUDICIAIRES
S’il y a flagrant délit ou s’il y a des indices
sérieux de corruption ou de l’existence d’un Article 114 :
attentat contre la vie ou l’intégrité corporelle, La Cour suprême de justice connaît seule des
l’officier de police judiciaire ou l’officier du Mi- infractions commises par les magistrats de la
nistère public saisi accomplit tous les devoirs Cour suprême de justice et du parquet général
requis par le droit commun jusqu’au moment
de la République, les gouverneurs de région et
où il reçoit les instructions du procureur géné-
les membres de la Cour des comptes.
ral de la République.
Elles sont mises en accusation par le président
Article 110 : du Mouvement populaire de la révolution, pré-
sident de la République.
Sauf dans le cas où les commissaires du peuple
peuvent être poursuivis ou détenus sans l’au- Si le procureur général de la République est
torisation préalable du Conseil législatif ou de lui-même en cause, l’initiative reviendra au Mi-
son bureau, s’il estime que la nature des faits et nistre à la Justice qui agira par voie d’injonction
la gravité des indices relevés justifient l’exercice directe au premier avocat général près la Cour
de l’action publique, le procureur général de la suprême de justice.
République adresse au président du Conseil Toutefois, la juridiction compétente ne pourra
législatif un réquisitoire aux fins de poursuite. être saisie des faits qu’après l’autorisation préa-
lable du président du Mouvement populaire de
Article 111 : la révolution, président de la République.
Même dans le cas où les faits seraient flagrants Les dispositions des articles 102, 104 et 108
ou réputés tels, si le Conseil législatif en session sont applicables mutatis mutandis au présent
décide, en cours d’instruction d’une cause, de chapitre.
suspendre les poursuites et la détention d’un
membre du Conseil législatif, cette décision est
immédiatement exécutoire, mais elle cesse de TITRE V :
produire ses effets dès la clôture de la session. DE LA PROCÉDURE DEVANT LA
SECTION DE LÉGISLATION DE LA
Article 112 : COUR SUPRÊME DE JUSTICE
La Cour suprême de justice est saisie par re-
quête du procureur général de la République.
447

Article 115 : Article 118 :


La section de législation de la Cour suprême Le dossier est examiné par les magistrats de la
de justice est saisie par requête de l’autorité Cour suprême de justice et du parquet géné-
habilitée à prendre 1’acte législatif ou régle- ral de la République réunis en assemblée mixte;
mentaire ou de celle qui a pris l’initiative de la toutefois, l’avis ne sera valablement donné qu’à
consultation. la majorité des magistrats présents à la séance.

Article 116 : Article 119 :


Dès sa réception, la requête est enrôlée par La section de législation de la Cour suprême
le greffier et communiquée sans délai au pre- de justice tient, en principe, une séance par
mier président de la Cour suprême de justice semaine, à jour fixe et, en cas d’urgence, des
aux fins de désignation d’un rapporteur à qui le séances supplémentaires.
greffier remettra ensuite le dossier. Ses débats en assemblée mixte se dérouleront
Le rapporteur est désigné parmi les magistrats de la manière suivante:
de la Cour suprême de justice. Il peut corres- – à l’appel de la cause, le premier président
pondre ou prendre contact directement avec ou son remplaçant donne lecture de la re-
tous les services intéressés par la requête ainsi quête;
qu’avec le mandataire de l’autorité requérante, – il passe la parole au rapporteur. Celui-ci
afin d’obtenir tout renseignement ou tout do- donne lecture du rapport et éventuelle-
cument de nature à éclairer la Cour sur l’objet ment du texte supplétif du projet ou de la
de la requête. proposition à examiner;
Il peut requérir le service d’un ou de plusieurs – la parole est ensuite donnée d’abord au
experts dont la taxation éventuelle sera fixée mandataire de la partie requérante et, enfin,
par ordonnance du premier président de la aux autres membres de l’assemblée;
Cour suprême de justice. – le greffier dresse procès-verbal de la séance.
Le rapporteur vérifie la légalité de l’acte et sa
conformité aux principes constitutionnels et Article 120 :
aux principes généraux du droit. Il peut émettre En cours de séance, l’assemblée mixte peut
des avis sur sa rédaction et sur ses effets par désigner un expert ou constituer une commis-
rapport à l’ordonnancement juridique général. sion chargée d’étudier un problème particulier
Il joindra à son rapport, s’il échet, le texte sup- et de faire rapport devant elle.
plétif du projet ou de la proposition de loi ou
d’acte réglementaire qu’il propose. Article 121 :
La teneur de l’avis de la Cour est constituée
Article 117 : par le résultat final obtenu à l’issue des débats
Le dossier est de nouveau transmis au premier et consigné dans le procèsverbal susdit. L’avis
président de la Cour suprême de justice qui est rédigé et signé par le premier président
fixe la date à laquelle l’affaire sera examinée. de la Cour suprême de justice, le procureur
général de la République et par le greffier de
Cette date est notifiée par les soins du gref-
la séance.
fier au procureur général de la République et à
l’autorité requérante.
Article 122 :
La notification comporte notamment l’indica-
Lorsque la section de législation est saisie d’une
tion du lieu et de l’heure de la séance ainsi que
demande d’avis, il est procédé mutatis mutandis
l’invitation à assister aux débats.
comme indiqué aux articles 116 et suivants.
448

Article 123 : Article 125 :


L’avis de la Cour est motivé. Il est donné dans La demande est formée par requête de la par-
un délai maximum d’un mois à partir de la ré- tie intéressée, et introduite conformément aux
ception de la requête. Il est notifié sans délai dispositions du chapitre 1er du titre 1er.
à. l’autorité requérante et au procureur géné- Elle n’est recevable que dans les deux mois à
ral de la République par le greffier avec, le cas compter de la signification de la décision d’où
échéant, le texte supplétif proposé par la Cour. résulte le conflit d’attribution.
Il ne lie pas l’autorité requérante de même
qu’il ne met pas obstacle à toute action ulté- Article 126 :
rieure contre l’acte pour cause d’illégalité ou Lorsqu’une section judiciaire et une section
d’inconstitutionnalité. administrative se sont déclarées l’une et l’autre
compétentes, elles doivent surseoir à statuer
TITRE VI : sur le fond jusqu’à l’expiration du délai imparti
PROCÉDURE DEVANT pour introduire la demande et, en cas de de-
LA COUR SUPRÊME DE JUSTICE, mande, jusqu’à la décision sur le conflit.
TOUTES SECTIONS RÉUNIES
Article 127 :
CHAPITRE Ier : Au reçu de la requête, le premier président de
LA PROCÉDURE EN CAS DE la Cour fixe la date de l’audience. Le greffier
CONFLIT D’ATTRIBUTION notifie aux parties l’ordonnance de fixation en
respectant les délais prévus au Code de procé-
Article 124 : dure civile.
La Cour suprême de justice est seule compé-
tente en cas de conflit d’attribution et statue Article 128 :
toutes sections réunies. Les parties peuvent en un mémoire exposer
Il y a conflit d’attribution, lorsqu’une section leurs moyens. Le mémoire doit être déposé au
judiciaire et une section administrative se dé- greffe trois jours francs avant la date de l’au-
clarent pour une même demande, mue entre dience.
les mêmes parties, à la fois compétentes ou in- Le procureur général de la République fait ses
compétentes. L’exception d’incompétence sou- réquisitions à l’audience d’introduction.
levée devant une section judiciaire ou devant
Si les parties allèguent avoir des arguments de
une section administrative sur le motif que la
droit à opposer aux réquisitoires du procureur
demande relève en tout ou en partie de l’autre
général ou au mémoire de l’adversaire, la Cour
section doit être tranchée par décision sépa-
peut renvoyer l’affaire à une date ultérieure.
rée.
Après le premier arrêt ou jugement statuant Article 129 :
en matière de compétence, les parties peuvent
Lorsque la Cour suprême de justice a vidé le
soit épuiser les voies de recours ouvertes
conflit d’attribution, la section qui n’a pas été
contre les décisions de la juridiction adminis-
reconnue compétente est dessaisie de plein
trative qui a statué, soit porter directement la
droit de l’action pendante devant elle.
demande devant l’autre juridiction.
La section déclarée compétente sera seule ha-
Lorsque cette dernière statue dans le même
bilitée à trancher le fond du litige sur nouvelle
sens, le conflit d’attribution devient réel et ne
demande de la partie la plus diligente selon les
peut être porté que devant la Cour suprême
règles prévues par la loi.
de justice, toutes sections réunies.
449

Article 130 : du président du Mouvement populaire de la


Lorsque la section administrative de la Cour révolution, président de la République ayant
suprême de justice, à l’occasion d’un litige dont valeur de loi.
elle est saisie soit en premier et dernier, res-
Article 132 :
sort, soit en degré d’appel constate que la ma-
tière à juger pourrait relever non seulement de La Cour suprême de justice, toutes sections
sa compétence, mais éventuellement de celle réunies, est saisie d’un recours en interpréta-
de la section judiciaire, elle sursoit à statuer tion de la Constitution par requête du procu-
par arrêt motivé; elle invite en outre les parties reur général de la République soit à la demande
intéressées à se pourvoir pour faire détermi- du président du Mouvement populaire de la
ner la compétence devant la Cour suprême de révolution, président de la République, soit à
justice, sections réunies, qui connaît du litige celle du bureau du Conseil législatif ou de toute
suivant les formes prévues aux articles 125, juridiction de jugement, lorsque la disposition
127 et 129. qualifiée d’obscure doit être appliquée à un
litige dont elle est saisie.
La section déclarée compétente pourra être
saisie après arrêt de la Cour suprême de jus- Article 133 :
tice, sections réunies, par la partie la plus dili- Lorsque les parties ou le Ministère public sou-
gente conformément à l’article 118. lèvent l’exception d’inconstitutionnalité d’une
loi ou d’un acte du président du Mouvement
CHAPITRE II : populaire de la révolution, président de la
LA PROCÉDURE SUR LES République ayant valeur de la loi invoquée par
RECOURS EN APPRÉCIATION DE l’une des parties et applicable au litige dont une
LA CONSTITUTIONNALITÉ DES juridiction est saisie, celle-ci statue par juge-
LOIS ET DES ACTES AYANT FORCE ment sur le rejet ou la prise en considération
DE LOI AINSI QUE SUR RECOURS de l’exception. Lorsqu’elle retient l’exception,
EN INTERPRÉTATION la juridiction sursoit à statuer sur les demandes
pendantes; elle peut toutefois poursuivre toute
DE LA CONSTITUTION
procédure d’instruction de la cause et prendre
les mesures conservatoires nécessaires.
Article 131 :
La juridiction peut également, par un jugement
La Cour suprême de justice, toutes sections
avant dire droit, au cours d’un procès, postu-
réunies, est saisie du recours en appréciation
ler une appréciation de constitutionnalité sur
de la constitutionnalité par requête du pro-
toute disposition légale dont elle est appelée à
cureur général de la République agissant soit
contrôler l’application.
d’office, soit à la demande:
La décision de la juridiction est communiquée
a) du président du Mouvement populaire de la
au procureur général de la République qui saisit
révolution, président de la République pour
la Cour suprême de justice de l’appréciation de
les lois et règlements intérieurs du Conseil
la constitutionnalité postulée.
législatif;
b) du bureau du Conseil législatif, pour les
Article 134 :
actes du président du Mouvement popu-
laire de la révolution, président de la Répu- Tout acte déclaré non conforme à la Constitu-
blique ayant valeur de loi; tion est abrogé de plein droit. L’inconstitution-
c) des juridictions de jugement, lorsqu’une nalité d’une ou de plusieurs dispositions d’un
exception d’inconstitutionnalité est soule- acte n’entraîne pas nécessairement l’abroga-
vée devant elles pour les lois et les actes tion de tout l’acte.
450

La Cour détermine souverainement l’étendue Article 140 :


de l’abrogation. Au vu de la requête, le premier président de la
Cour suprême de justice ordonne le dépôt au
Article 135 : greffe de la Cour des bulletins de vote ainsi que
L’arrêt de la Cour est publié au Journal officiel. des procès-verbaux de l’élection contestée.

CHAPITRE III : Article 141 :


LA PROCÉDURE EN MATIÈRE DE Dès que ces productions sont faites, le premier
CONTESTATION ÉLECTORALE président de la Cour suprême de justice fixe la
date de l’audience. Celle-ci est notifiée au re-
Article 136 : quérant ainsi qu’à tous les candidats à l’élection
La Cour suprême de justice veille à la régula- contestée et au président du bureau de vote et
rité de l’élection du président du Mouvement de dépouillement.
populaire de la révolution, président de la Ré-
publique. Article 142 :
Elle examine les procès-verbaux de l’élection Au jour fixé pour l’audience, la Cour entend
ainsi que les réclamations éventuelles, statue les intéressés. Elle peut prescrire toute mesure
sur celles-ci et proclame les résultats du scru- d’instruction qu’elle juge utile.
tin. Elle transmet le dossier au Ministère public
Elle est saisie par requête du procureur géné- pour avis qui doit être donné dans un délai de
ral de la République dans les quinze jours qui cinq jours.
suivent la fin des opérations électorales.
Article 143 :
Pour être prises en considération, les réclama-
tions doivent être déposées au cabinet du pro- Si la Cour annule l’élection, son arrêt est notifié
cureur général de la République dans les huit à l’autorité chargée de l’organisation des élec-
jours qui suivent la fin des opérations électo- tions ainsi qu’au président du Conseil législatif.
rales. L’arrêt de la Cour est porté à la connaissance
du public et publié au Journal officiel.
Article 137 : Il est procédé à de nouvelles élections dans les
La Cour statue, en cas de contestation, sur trois mois qui suivent l’arrêt de la Cour.
la régularité des élections des membres du
Conseil législatif. Article 144 :
La Cour connaît aussi, à la requête de l’inté-
Article 138 :
ressé, des recours dirigés contre les actes, du
Dans le cas visé à l’article précédent, la Cour Conseil législatif refusant la validation des pou-
est saisie par une requête de la partie intéres- voirs ou constatant la démission d’office d’un
sée, reçue au greffe dans les trente jours qui de ses membres.
suivent la proclamation des résultats.
Les dispositions des articles 138 à 143
sont applicables mutatis mutandis à cette pro-
Article 139 :
cédure.
La requête visée à l’article précédent comporte
les nom et profession du requérant, l’indication TITRE VII :
de la date et du lieu de l’élection ainsi que les
DISPOSITIONS PARTICULIÈRES
motifs de la contestation.
451

Article 145 : TITRE Ier :


Sauf dérogations expresses établies par la loi, Article 1er :
les dispositions de la présente ordonnance-loi
La Cour tiendra audience:
concernant le Ministère public s’appliquent aux
auditeurs militaires. – les premiers lundis et mardis du mois pour
les affaires civiles, commerciales, fiscales ou
TITRE VIII : sociales;
DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET – les premiers mercredis et jeudis du mois
pour les affaires pénalesen cassation;
FINALES
– les premiers vendredis et samedis du mois
pour les affaires administratives du premier
Article 146 :
degré et pour les affaires en appel en pro-
Jusqu’au 31 décembre 1981, la durée d’ancien- venance des cours d’appel.
neté d’inscription au barreau requise aux ar-
ticles 2, 3 et 71 est réduite à trois ans. Les audiences ainsi fixées qui coïncident avec
un jour de fête légale seront reportées au len-
Article 147 : demain ou au premier jour utile qui suivra.
Pourront faire l’objet d’un pourvoi en cassation Des audiences seront fixées par le premier
les arrêts et jugements rendus en dernier res- président selon les nécessités pour les affaires
sort après le 10 juillet 1968. pénales du premier et du second degré, les
Les délais pour se pourvoir contre les arrêts et procédures spéciales, le dommage exception-
jugements rendus après le 10 juillet 1968, com- nel et les affaires relevant de la compétence de
menceront à courir à partir du 15 décembre la Cour, toutes sections réunies.
1968.
Article 2 :
Article 148 : Sur décision du premier président qui en fixera
Les articles 96 à 104 du Code de procédure la date, la Cour pourra tenir des audiences spé-
civile sont abrogés. ciales ou supplémentaires.

Article 149 : Article 3 :


La présente ordonnance-loi entre en applica- Les audiences commenceront à neuf
tion à la date de sa promulgation. heures du matin.
TITRE II :
ORDONNANCE N° 0166 DU DES SECTIONS
5 JUILLET 1976 DU PREMIER ET DES CHAMBRES
PRÉSIDENT DE LA COUR Article 4 :
SUPRÊME DE JUSTICE
La Cour suprême de justice comprend notam-
MODIFIANT ET COMPLÉTANT ment les sections suivantes:
LE RÈGLEMENT D’ORDRE – la section judiciaire,
INTÉRIEUR DE LA COUR – la section administrative.
SUPRÊME DE JUSTICE
(J.O.Z, no14, 15 juillet 1976, p. 746) Article 5 :
La section judiciaire comprend notamment:
452

1) la chambre de droit privé, fiscal et social, CHAPITRE Ier :


2) la chambre des affaires pénales et de procé- DE L’ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE
dures spéciales.
Article 10 :
La section administrative comprend la chambre
des contentieux d’annulation et de l’indemnité L’assemblée plénière est la réunion de tous les
(dommage exceptionnel). magistrats du siège de la Cour suprême de jus-
tice.
Les sections réunies siègent en cas de conflit
Elle est présidée par le premier président de la
d’attribution, de renvoi après cassation et dans
Cour suprême de justice ou par l’un des prési-
le contentieux de la constitutionnalité. dents de la Cour qu’il désigne.
Article 6 : À défaut de présidents, le conseiller le plus
ancien peut être désigné à cet effet.
Chacun des présidents de la Cour suprême di-
rige les chambres dans la section que lui confie Article 11 :
le premier président de la Cour suprême de
L’assemblée plénière se réunit aux jours et
justice.
heures déterminés par le premier président de
la Cour suprême de justice.
Article 7 :
Elle examine les dossiers judiciaires étudiés par
La section judiciaire siège toutes chambres réu- les conseillers rapporteurs ainsi que tout autre
nies, dans les cas prévus par la loi. point généralement quelconque porté à l’ordre
Dans ce cas, le premier président de la Cour du jour.
suprême ou l’un des présidents qu’il désigne,
préside l’audience. Article 12 :
À défaut de présidents, le conseiller le plus À chaque réunion de l’assemblée plénière, un
ancien peut être désigné à cet effet. procèsverbal est tenu, suivant un tour de rôle
croissant établi selon l’ancienneté.
Article 8 :
Article 13 :
Le président de chambre veille à la distribu-
Il peut être créé au sein de l’assemblée, des
tion des dossiers dont la nature relève de sa
commissions spécialisées chargées d’appro-
compétence, à leur étude par des conseillers
fondir, à sa demande, des questions juridiques
rapporteurs, à leur fixation tant pour l’examen particulières.
en assemblée générale que pour les audiences
d’instruction ou de prononcé. Article 14 :
L’assemblée plénière siège avec la participation
Article 9 :
des membres du parquet général de la Répu-
Le président de chambre veille, dans le domaine blique dans les affaires civiles, commerciales et
de la matière de sa compétence, à l’étude des administratives.
questions juridiques particulières confiées aux
commissions spécialisées de l’assemblée plé- CHAPITRE II :
nière. DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Article 15 :
TITRE III : La Cour se réunira conjointement avec les
DES ASSEMBLÉES PLÉNIÈRE membres du parquet général de la République,
ET GÉNÉRALE notamment dans les cas ci-après:
453

– s’il y a des décisions de principe à prendre; TITRE VI :


– en cas de revirement de jurisprudence; DES ENQUÊTES
– lorsqu’une décision judiciaire n’a pas ap- SUR LA COUTUME
porté la paix judiciaire.
Article 19 :
Article 16 :
Il est tenu au siège de la Cour suprême de jus-
Il appartient à l’assemblée générale seule de
tice un tableau des experts «coutumistes».
prendre des décisions relatives aux orienta-
tions de la jurisprudence de la Cour suprême En cas d’enquête sur la coutume, le premier
de justice et en ce qui concerne strictement la président peut désigner les experts «coutu-
fonction judiciaire de la Cour suprême. mistes» parmi les personnes inscrites à ce
tableau et consulter des personnes expérimen-
TITRE IV : tées. Le premier président fixe les indemnités
DES VACANCES à allouer aux experts «coutumistes» commis.

Article 17 : TITRE VII :


La Cour suprême de justice a deux mois de DES SERVICES DE LA COUR
vacances chaque année, depuis le premier août SUPRÊME DE JUSTICE
jusqu’au premier octobre, sans que l’instruc-
tion et le jugement des affaires répressives ne Article 20 :
puissent en être empêchés, retardés ou inter- Il existe au sein de la Cour suprême de justice,
rompus. notamment les services suivants:
Elle peut cependant se réunir en toutes ma- a) le service du greffe;
tières au cours des vacances pour le prononcé b) le service de la documentation et de la bi-
des arrêts. bliothèque;
L’audience solennelle et publique de rentrée de c) le service des relations publiques;
la Cour suprême de justice est fixée au pre- d) le service de publication et le service
mier samedi du mois d’octobre, de chaque an- d’études.
née; à cette occasion, le premier président ou
un membre de la Cour suprême désigné par lui Il peut être créé au sein de la Cour suprême
prononce un discours doctrinal commentant d’autres services dont l’organisation et le fonc-
un ou plusieurs arrêts et le procureur général tionnement sont déterminés par une circulaire
de la République prononce une mercuriale. du premier président.

TITRE V : CHAPITRE Ier :


DU CONSEILLER RAPPORTEUR SERVICE DU GREFFE

Article 18 : Section 1re :


Dispositions générales
Le conseiller rapporteur est chargé de rédiger
un rapport. Ce rapport contiendra les motifs et
Article 21 :
de dispositif du jugement ou de l’arrêt attaqué
et une indication précise des moyens de cassa- Le greffier en chef doit remplir avec ponctualité
tion ou de défense. et célérité les devoirs dont il est chargé par
l’ordonnance-loi portant Code de la procédure
Le rapporteur rédigera un ou plusieurs projets
devant la Cour suprême de justice.
d’arrêt devant servir de base de discussion.
454

Article 22 : b) Nomenclature des différents registres du


Le greffier en chef est chargé de maintenir rôle
l’ordre au sein du greffe.
Article 27 :
Article 23 : Les registres du rôle de la section administra-
Le greffier en chef est, en outre, chargé de tive sont:
la surveillance et d’inspection des greffes de 1) le registre relatif aux recours en annulation
tous les cours et tribunaux sous l’autorité des formés contre les actes, règlements et déci-
magistrats inspecteurs désignés par le premier sions des autorités centrales et des orga-
président de la Cour suprême. nismes décentralisés placés sous la tutelle
De même lorsqu’ils sont commis. pour le faire, de ces autorités;
les greffiers principaux (pénal et civil) ont un 2) le registre relatif à l’appel des décisions ren-
droit de surveillance et d’inspection des greffes dues par les cours d’appel sur recours en
selon les ressorts qui leur sont déterminés par annulation formés contre les actes, règle-
le premier président et sous l’autorité des ma- ments et décisions des autorités adminis-
gistrats inspecteurs qu’il désigne. tratives, régionales et locales et des orga-
nismes décentralisés placés sous la tutelle
Article 24 : de ces autorités;
3) le registre relatif aux demandes d’indemni-
Les locaux du greffe, accessibles au public, sont
té concernant la réparation d’un dommage
ouverts les jours ouvrables de huit heures à
exceptionnel.
douze heures.
Les registres du rôle de la section judiciaire en
Article 25 : matières spéciales sont:
Le greffier en chef distribue le travail aux res- 1) le registre relatif aux demandes de révision;
ponsables des services de la Cour suprême de 2) le registre relatif aux prises à partie;
justice et coordonne les activités de ces der- 3) le registre relatif au règlement de juges;
niers. 4) le registre relatif aux demandes de renvoi
d’une Cour d’appel à une autre Cour d’ap-
Section 2 : pel.
Des registres
c) De la tenue des registres du rôle
A. Des registres du rôle
Article 28 :
a) Dispositions générales
Les registres du rôle seront conformes aux
Article 26 : modèles annexés au présent règlement.

Il est tenu au greffe de la Cour suprême des B. Des autres registres


registres du rôle, des registres de l’état des
frais, des livres et des registres comptables, un Article 29 :
registre des saisies et des confiscations et des Un registre de l’état des frais sera tenu par le
registres des arrêts de la Cour suprême. greffier en chef. Ce registre mentionnera no-
Les registres du rôle doivent refléter de façon tamment le numéro du rôle et, pour chaque
permanente l’état et la situation de chaque af- affaire, au fur et à mesure où elles sont effec-
faire et du dossier y afférent. tuées, les opérations comptables se rapportant
à tous les actes de la procédure.
455

Des livres et des registres comptables tion administrative pourront être publiées par
conformes aux règlements de la comptabilité les soins du greffier en chef dans un ou plu-
publique seront tenus par le greffier comptable. sieurs journaux.
Un registre des saisies et des confiscations
mentionnera notamment l’entrée de tout ob- Section 6 :
jet, de toute somme ou de toute valeur faisant De la publication des arrêts
l’objet d’une saisie et la destination qui leur
sera donnée. Article 33 :
Il sera tenu six registres des arrêts de la Cour Les arrêts prononçant l’annulation, la réforme
suprême concernant: ou la rétractation sont, à la diligence du greffier
1° les conflits d’attribution; en chef, publiés dans les mêmes formes que les
2° les demandes en matière administrative; actes, les règlements ou les décisions annulés,
réformés ou rétractés.
3° les pourvois en matière répressive;
4° les poursuites répressives;
CHAPITRE II :
5° les pourvois en matières civile, commer-
SERVICE DE DOCUMENTATION
ciale et sociale;
ET BIBLIOTHÈQUE
6° les procédures spéciales.
Article 34 :
Section 3 :
Il est rattaché à la Cour suprême de justice et
Carnets de récépissé
au parquet général de la République un ser-
vice de documentation et une bibliothèque. Le
Article 30 :
fonctionnement de chacun de ces services est
Il existe deux carnets de récépissé à souches: assuré par un fonctionnaire revêtu du grade
1° le premier, tenu par le greffier responsable, de directeur et secondé par d’autres fonction-
mentionnera les documents reçus dont il naires de commandement et par des agents de
doit être donné décharge; collaboration et d’exécution.
2° le second, tenu par le greffier comptable,
mentionnera toutes sommes reçues à titre Article 35 :
de consignation ou à quelque titre que ce II est tenu un fichier législatif au sein du service
soit. de documentation.
Section 4 : Chaque texte d’intérêt général qui paraît au
Du bulletin des arrêts Journal officiel est consigné immédiatement sur
les fiches correspondantes.
Article 31 :
Le fichier législatif se divise en deux parties:
Tous les arrêts seront publiés au bulletin des a) le fichier chronologique tenu sur feuilles
arrêts de la Cour suprême de justice par les
volantes ou sur fiches;
soins du greffier en chef.
b) le fichier analytique.
Section 5 : Article 36 :
De la publication des requêtes
Ces fichiers feront l’objet d’instructions ulté-
Article 32 : rieures.

Indépendamment de la publication au Journal


officiel, les requêtes portées au rôle de la sec-
456

CHAPITRE III : degré d’annulation et de l’appel et qui n’ont


[...]
SERVICE DES RELATIONS pas été attaquées en cassation;
PUBLIQUES ET DU PROTOCOLE – procéder à l’étude des rapports d’inspec-
tion et d’observation en vue d’en tirer les
Article 37 : enseignements utiles pour une meilleure
Le service des relations publiques et du pro- administration de la justice;
tocole est dirigé par un fonctionnaire ayant le – procéder à l’analyse des statistiques judi-
grade de directeur. ciaires et financières en vue d’en tirer des
enseignements utiles;
CHAPITRE IV : – procéder à l’analyse des articles de presse
SERVICE DE PUBLICATION nationale consacrés aux problèmes judi-
ciaires en vue d’en tirer les enseignements
Article 38 : utiles;
– procéder à des études juridiques sur de-
Le service de publication est chargé:
mande expresse du premier président de la
1) d’assurer l’acquisition régulière et la Cour suprême de justice.
conservation de toutes publications légis-
latives, jurisprudentielles et doctrinales Article 41 :
nécessaires et utiles au travail de la Cour Le service d’études est placé sous la supervi-
suprême de justice et du comité scienti- sion d’un président de la Cour suprême; il est
fique qui fonctionne à ce niveau; dirigé administrativement par un agent ayant le
2) d’établir mensuellement un bulletin préci- grade de directeur.
sant les actes législatifs et réglementaires
Des juges peuvent y être affectés en détache-
publiés et relatant les activités judiciaires
ment pour y effectuer des recherches juri-
de la Cour suprême;
diques.
3) de préparer, sous la direction d’un conseil-
ler, la publication et les arrêts rendus par la Article 42 :
Cour suprême en assurant leur présenta-
tion matérielle et technique; Les résultats d’études menées au sein du ser-
4) d’assurer la conservation et la distribution vice d’études sont communiqués au premier
du bulletin des arrêts. président de la Cour suprême qui décide de
l’opportunité ou de la nécessité de leur publi-
Article 39 : cation; en ce cas, ces résultats sont transmis au
service de publication.
Le service de publication est dirigé par un fonc-
tionnaire ayant le grade de directeur.
Article 43 :
CHAPITRE V : La présente ordonnance entre en vigueur à la
SERVICE D’ÉTUDES date de sa signature.

Article 40 :
LOI N° 08/012 DU 31 JUILLET
Le service d’études est chargé notamment de:
2008 PORTANT PRINCIPES
– procéder à des études juridiques ayant trait FONDAMENTAUX RELATIFS
au domaine judiciaire en vue de susciter
À LA LIBRE ADMINISTRATION
des modifications législatives appropriées;
DES PROVINCES (Journal Officiel de la
– procéder à l’analyse critique, sous forme de
notices, des décisions judiciaires rendues au
RDC, n° spécial, 31 juillet 2008, p.16)
457

Article 72: Article 27:


La Cour constitutionnelle connaît des conflits Les juridictions compétentes pour connaître
de compétence entre l’Etat et les provinces du contentieux concernant une déclaration de
conformément à l’article 161 de la Constitu- candidature sont :
tion. 1. la Cour constitutionnelle pour les élec-
tions présidentielles et législatives ;
Article 73: 2. la Cour administrative d’appel pour les
La Cour constitutionnelle connaît de la consti- élections provinciales ;
tutionnalité des édits. 3. le Tribunal administratif pour les élections
[...] urbaines, communales et locales.

Les juridictions énumérées à l’alinéa précédent


CONTENTIEUX ELECTORAL disposent de sept jours pour rendre leurs déci-
sions à compter de la date de leur saisine.
LOI N° 11/003 DU 25 JUIN Passé ce délai, le recours est réputé fondé et le
2011 MODIFIANT LA LOI requérant rentre dans ses droits.
N° 06/006 DU 09 MARS 2006 Le dispositif de l’arrêt ou du jugement est noti-
PORTANT ORGANISATION DES fié à la Commission électorale nationale indé-
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES, pendante et aux parties concernées et n’est
susceptible d’aucun recours.
LÉGISLATIVES, PROVINCIALES,
URBAINES, MUNICIPALES ET Le cas échéant, la Commission électorale natio-
nale indépendante modifie les listes. Mention
LOCALES (Journal Officiel de la RDC, n° 13, 1er
juillet 2011, pp. 6-33) en est faite au procès-verbal.
La Commission électorale nationale indépen-
[...]
dante arrête et publie sans délai la liste défi-
nitive.
Article 25:
La Commission électorale nationale indépen- Le contentieux concernant les déclarations de
dante arrête et publie provisoirement les listes candidatures est jugé par une juridiction sié-
des candidats à la date fixée par elle. geant au nombre de trois juges au moins. [...]

Dans un délai de quatre jours suivant la publi- Article 35:


cation des listes provisoires des candidats, ces
listes peuvent être contestées devant la juridic- Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la
tion compétente par : communication peut, par une décision dûment
motivée et notifiée, s’opposer à la diffusion
1. le candidat dont l’éligibilité est contestée ; d’une émission de la campagne électorale si
2. le parti politique ou le regroupement poli- les propos tenus sont injurieux, diffamatoires
tique ayant présenté un candidat ou une ou révèlent un manquement grave aux disposi-
liste dans la circonscription électorale ; tions de la Constitution ou des lois.
3. tout candidat se présentant individuelle-
ment dans la circonscription électorale ou La décision peut être contestée sans frais dans
son mandataire. les quatre jours devant le Conseil d’Etat qui se
prononce dans les quarante-huit heures de sa
Ce délai court à partir du premier jour ou- saisine. Celui-ci peut ordonner ou interdire la
vrable qui suit la publication des listes provi- diffusion partielle ou totale de l’émission incri-
soires des candidats. minée.
458

Article 36: La Cour constitutionnelle, la Cour administra-


Est interdite, l’utilisation à des fins de propa- tive d’appel, le Tribunal administratif et le Tribu-
gande électorale des biens, des finances et du nal de paix, selon le cas, proclame les résultats
personnel de l’Etat, des établissements et or- définitifs des élections législatives, provinciales,
ganismes publics et des sociétés d’économie urbaines, communales et locales dans les huit
mixte. jours qui suivent l’expiration du délai de re-
cours, si aucun recours n’a été introduit devant
L’utilisation des biens, des finances et du per-
la juridiction compétente.
sonnel public visé ci-dessus est punie de radia-
tion de la candidature ou d’annulation de la
liste du parti politique, ou du regroupement Article 73:
politique incriminé. Peuvent contester les résultats provisoires de
Toute autorité politico-administrative, tout par- l’élection présidentielle, dans un délai de deux
ti politique, tout candidat ou toute personne jours après l’annonce par la Commission élec-
peut saisir la Commission électorale nationale torale nationale indépendante :
indépendante ou l’Officier du ministère public 1. le parti politique ou le regroupement poli-
aux fins d’obtenir l’application des dispositions tique ayant présenté un candidat ou son
de l’alinéa ci-dessus. mandataire ;
Les juridictions citées à l’article 27 connaissent 2. le candidat indépendant ou son manda-
des cas d’abus des biens publics. [...] taire.
De même, peuvent contester, selon le cas, les
Article 71: résultats provisoires des élections législatives,
La Commission électorale nationale indépen- provinciales, urbaines, communales et locales,
dante reçoit les résultats consolidés de tous les dans un délai de huit jours, dès l’annonce par
centres de compilation par le Secrétariat exé- la Commission électorale nationale indépen-
cutif provincial. dante :
Elle dresse un procès-verbal des résultats pro- 1. le parti politique ou le groupement poli-
visoires signé par tous les membres du bureau. tique ayant présenté un candidat ou son
Le Président de la Commission électorale na- mandataire ;
tionale indépendante ou son remplaçant rend 2. le candidat indépendant ou son manda-
public les résultats provisoires du vote. taire.
Les résultats publiés sont affichés dans les
locaux de la Commission électorale nationale Article 74:
indépendante ou consultés selon le cas sur Les juridictions compétentes pour connaître
internet. du contentieux des élections sont :
Les procès-verbaux ainsi que les pièces jointes 1. La Cour constitutionnelle, pour les élec-
sont transmis à la Cour constitutionnelle, la tions présidentielles et législatives ;
Cour administrative d’appel, au Tribunal admi- 2. La Cour administrative d’appel, pour les
nistratif du ressort, selon le cas. élections provinciales ;
3. Le Tribunal administratif, pour les élections
Article 72: urbaines, communales et locales.
La Cour constitutionnelle proclame les résul-
tats définitifs de l’élection présidentielle dans Le délai d’examen du contentieux de l’élection
les deux jours qui suivent l’expiration du délai présidentielle est de sept jours à compter de
de recours, si aucun recours n’a été introduit la date de saisine de la Cour constitutionnelle ;
devant elle. celui du contentieux des élections législatives,
459

provinciales, urbaines, communales et locales délai de trois jours après notification. L’absence
est de deux mois à compter de la saisine des de mémoire en réponse n’est pas suspensive
juridictions compétentes. de la procédure.
Si les recours sont déclarés irrecevables ou
non fondés, la Cour constitutionnelle, la Cour Article 74 quater:
administrative d’appel ou le Tribunal adminis- A la date de réception de mémoires ou à l’expi-
tratif, selon le cas, proclame les résultats défini- ration du délai d’introduction de ceux-ci, la juri-
tifs des élections. diction saisie communique le dossier au Minis-
tère public pour son avis à intervenir dans un
Article 74 bis: délai de quarante-huit heures.
Le contentieux des élections présidentielles, La juridiction saisie prend toutes les mesures
législatives, provinciales, urbaines, communau- d’instruction nécessaires. La Commission élec-
taires et locales est jugé par une juridiction sié- torale nationale indépendante ainsi que toute
geant au nombre de trois juges au moins. Ces autorité politique ou administrative sont te-
juridictions statuent sans frais et le ministère nues de lui communiquer toutes informations
de l’avocat n’est pas obligatoire. nécessaires en leur possession.
Le requérant et le candidat dont l’élection est
Article 74 ter: contestée peuvent demander à être entendus,
La requête en contestation des résultats d’une assistés, s’ils le souhaitent, d’un avocat.
élection doit être datée et signée par son ou
ses auteurs ou, à défaut, par un mandataire. Elle Article 74 quinquies:
mentionne : La décision de la juridiction est notifiée au
- Les noms, prénoms, qualité, demeure ou requérant au candidat dont l’élection est
siège de la partie requérante ; contestée ainsi qu’à la Commission électorale
- L’objet de la demande ; nationale indépendante. Elle est susceptible de
- L’inventaire des pièces formant le dossier. recours, sauf en ce qui concerne les arrêts de
la Cour constitutionnelle.
Elle indique les griefs allégués et comporte les
éléments de preuve sur lesquels s’appuie la Le recours contre les décisions de la Cour
demande. administrative d’appel, du Tribunal administratif
est introduit, dans les trois jours à compter de
Elle est inscrite par les soins du greffier dans un leur signification.
rôle. L’inscription au rôle se fait dans l’ordre de
dépôt suivant une numérotation continue, en Les juridictions saisies peuvent toutefois, à la
indiquant les noms du demandeur et la circons- requête des parties ou du Ministère public, rec-
cription électorale concernée. tifier les erreurs matérielles de leurs décisions
ou en donner interprétation, toutes les parties
Le greffier délivre un récépissé indiquant le entendues.
rôle, le numéro d’ordre, les références au nom
du demandeur et à la circonscription concer- Article 75:
née.
Si la juridiction saisie admet un recours pour
La requête est notifiée au candidat dont l’élec- erreur matérielle, elle rectifie le résultat erro-
tion est contestée, au parti politique ou regrou- né. Elle communique la décision à la Commis-
pement politique ayant présenté un candidat sion électorale nationale indépendante.
ainsi qu’à la Commission électorale nationale
Dans tous les autres cas, elle peut annuler le
indépendante. Ceux-ci peuvent adresser à la ju-
vote en tout ou en partie lorsque les irrégulari-
ridiction saisie un mémoire en réponse dans un
tés retenues ont pu avoir une influence déter-
460

minante sur le résultat du scrutin. S’il n’y a pas huit heures suivant la notification des copies du
appel, un nouveau scrutin est organisé dans les procès-verbal de désignation par la Commis-
soixante jours de la notification. sion électorale nationale indépendante.
La Cour administrative d’appel statue sans frais
Article 76: dans les sept jours à compter de la date de sa
La décision d’annulation des élections est im- saisine.
médiatement signifiée aussi bien à la Commis-
Le dispositif de l’arrêt est signifié à la Commis-
sion électorale nationale indépendante qu’aux
sion électorale nationale indépendante, au can-
parties intéressées. [...]
didat et au Bureau provisoire de l’Assemblée
provinciale. [...]
Article 107:
Les réclamations et contestations relatives à la Article 165:
validité d’une candidature sont portées devant
Les réclamations et contestations relatives à la
la Cour Constitutionnelle dans les quarante-
validité d’une candidature sont portées devant
huit heures suivant la publication ou la notifica-
la Cour Administrative d’appel du ressort dans
tion de la décision de la Commission électorale
les quarante-huit heures suivant la notification
nationale indépendante.
de la décision par la Commission électorale
La Cour Constitutionnelle statue sans frais nationale indépendante.
dans les sept jours qui suivent l’expiration du
La Cour administrative d’appel statue sans frais
délai visé à l’alinéa précédent.
dans les sept jours de sa saisine. Le dispositif de
Le dispositif de l’arrêt est porté à la connais- l’arrêt est signifié à la Commission électorale
sance de la Commission électorale nationale nationale indépendante à chaque candidat ou
indépendante, notifié au candidat ou à son à son mandataire et publié dans les conditions
mandataire et publié. [...] fixées à l’article 134, alinéa 2 de la présente loi.
[...]
Article 135:
Les réclamations et contestations relatives à la Article 171:
validité d’une candidature sont portées devant Le procès-verbal des opérations conforme au
la Cour constitutionnelle dans les quarante- modèle établi par la Commission électorale na-
huit heures suivant la notification de la décision tionale indépendante est dressé séance tenante
par la Commission électorale indépendante. en quatre exemplaires. Il porte la signature des
La Cour constitutionnelle statue sans frais dans membres du bureau de dépouillement et des
les sept jours de sa saisine. Passé ce délai, le témoins présents.
recours du candidat est considéré fondé ; l’inté- Une copie est transmise à la Cour administra-
ressé rentre dans ses droits. tive d’appel du ressort, une autre est remise
Le dispositif de l’arrêt est signifié à la Com- aux témoins.
mission électorale nationale indépendante, à L’original est transmis au Bureau de la Commis-
chaque candidat ou à son mandataire et publié sion électorale nationale indépendante pour
dans les conditions fixées à l’alinéa 2 de l’article publication des résultats provisoires.
134 ci-dessus. [...]
Article 172:
Article 157:
Les réclamations et contestations des résultats
Les réclamations et contestations relatives à la de l’élection du Gouverneur et du Vice-gou-
désignation sont portées devant la Cour admi- verneur sont portées devant la Cour adminis-
nistrative d’appel du ressort dans les quarante-
461

trative d’appel du ressort qui statue, sans frais, NOTE CIRCULAIRE N° 014
dans les sept jours de sa saisine. DU 27 SEPTEMBRE 2011 SUR
Le dispositif de l’arrêt est signifié à la Com- LA NON-ADMISSIBILITÉ DE
mission électorale nationale indépendante, au LA PROCÉDURE DE TIERCE
candidat ou à son mandataire et au bureau pro-
visoire de l’Assemblée provinciale.
OPPOSITION EN MATIÈRE DE
CONTENTIEUX ÉLECTORAL
Il est publié conformément aux dispositions de
l’article 134, alinéa 2 de la présente loi.
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic-
Article 173: tions (tous) ;
La Cour d’appel proclame élus Gouverneur Tirant les leçons de l’évaluation des conten-
et Vice-gouverneur de province les candidats tieux électoraux consécutifs aux élections pré-
dont la liste a obtenu le plus grand nombre de sidentielles, législatives et provinciales de 2006,
suffrages exprimés. les magistrats de la Cour suprême de justice et
En cas d’annulation, un nouveau scrutin est du Parquet général de la République réunis en
organisé dans les sept jours à compter de la Assemblée plénière mixte le 02 février 2009
signification de l’arrêt d’annulation. ont conclu à la nécessité du revirement de la
jurisprudence de la Haute Cour relative à la
Article 110 bis: tierce opposition, en préconisant le retour à
une interprétation plus orthodoxe de la loi n°
A la date de publication de la liste définitive des
06-006 du 09 mars 2006 portant organisation
candidats présidents de la République, tous les
des élections présidentielles, législatives, pro-
candidats ont droit à une égale protection.
vinciales, urbaines, municipales et locales, telle
Chaque candidat Président de la République que modifiée par la loi n° 11-003 du 25 juin
bénéficie d’une garde de vingt-cinq policiers 2011.
afin d’assurer sa sécurité jusqu’à l’investiture
Il sied de souligner, de manière générale, qu’aux
du Président élu.
termes de l’article 29 de l’ordonnance-loi n°
Les frais de prise en charge de cette garde sont 82-017 du 31 mars 1982 relative à sa procé-
imputés au Trésor public. dure, les arrêts de la Cour suprême de justice
ne sont susceptibles d’aucun recours, à l’excep-
Article 237 bis: tion de la tierce opposition admise uniquement
En attendant l’installation des juridictions de dans le contentieux administratif, conformé-
l’ordre administratif, la Cour suprême de jus- ment à l’article 84 du même texte, ainsi que de
tice, la Cour d’appel et le Tribunal de grande la révision de condamnations pénales passées
instance exercent les compétences dévolues en force de chose jugée, sous les conditions
respectivement au Conseil d’Etat, à la Cour ad- définies par son article 70.
ministrative d’appel et au Tribunal administratif. La Cour peut toutefois, à la requête des par-
Aux fins d’assurer un exercice efficace de la ties ou du Procureur général de la République,
compétence prévue à l’alinéa précédent, le rectifier les erreurs matérielles de ses arrêts
Premier président de la Cour d’appel, le Prési- ou en donner interprétation, les parties enten-
dent du Tribunal de grande instance peut assu- dues. En matière électorale, ce dernier principe
mer les magistrats du parquet, les avocats et est également d’application devant la Haute
les défenseurs judiciaires du ressort au titre de Cour, laquelle fait aujourd’hui office de Cour
juges assumés. constitutionnelle. En revanche, les décisions
rendues au premier degré par les juridictions
inferieures en cette matière peuvent être frap-
462

pées d’appel devant la juridiction immédiate- et à considérer l’appel comme la seule voie de
ment supérieure, à l’exclusion de toute autre recours admise par la loi électorale, à l’exclu-
voie de recours. sion de la tierce opposition.
Aux termes de l’article 74 quinquies alinéa 1er
de la loi électorale en effet, « La décision de la Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
juridiction est notifiée au requérant, au candidat
dont l’élection est contesté, ainsi qu’à la commis- Le Premier Président
sion électorale nationale indépendante. Elle est de la Cour Suprême de Justice,
susceptible de recours, sauf en ce qui concerne
les arrêts de la Cour Constitutionnelle». In fine, le Jérôme KITOKO KIMPELE
même article précise que « les juridictions saisies Président du Conseil Supérieur
peuvent toutefois à la requête des parties ou du de la Magistrature
ministère public, rectifier les erreurs matérielles de
leurs décision ou en donner interprétation, toutes
les parties entendues ».
PRISE A PARTIE
L’erreur matérielle à corriger ici doit être en-
tendue comme étant une inexactitude relevée
NOTE CIRCULAIRE N° 06 DU 27
dans l’écriture constituant le support extérieur
SEPTEMBRE 2011 SUR L’ÉTENDUE
de la décision et n’affectant en rien le proces-
sus même du raisonnement juridique qui fonde DES EFFETS DES ARRÊTS DE
celle-ci. CONDAMNATION RENDUE EN
MATIÈRE DE PRISE À PARTIE
Il est dès lors hors de question que soient
reçues par le juge électoral des actions en
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic-
tierce opposition dirigées contre des arrêts ou
tions (tous) ;
jugements statuant sur de contestations élec-
torales, non seulement parce que la loi électo- Il me revient que certaines juridictions font des
rale ne prévoit pas cette voie de recours, mais arrêts rendus par la Cour suprême de justice
également parce que son article 74 ter alinéa en matière de prise à partie des interprétations
5 garantit le principe du contradictoire, en fai- en sens divers, entretenant de la sorte une
sant obligation au greffier de notifier la requête grande incertitude quant à leur réelle portée.
en contestation des résultats du scrutin « au Je tiens à fixer les esprits que lorsque cette
candidat dont l’élection est contestée au parti poli- procédure est autorisée et que la requête in-
tique ou regroupement politique ayant présenté un troductive est déclarée fondée, non seulement
candidat ainsi qu’à la Commission électorale natio- la Cour suprême de Justice condamne aux
nale indépendante », lesquels « peuvent adresser dommages-intérêts le magistrat pris à partie
à la juridiction saisie un mémoire en réponse dans et l’État congolais, son civilement responsable,
un délai de trois jours après notification », étant mais elle annule également l’arrêt, jugement,
entendu que « l’absence du mémoire en réponse ordonnance, procès verbal ou tout autre acte
n’est pas suspensive de la procédure ». attaqué.
Du fait de cette annulation, la décision judi-
Tenant compte de la particularité et de la sen-
ciaire incriminée cesse de produire tout effet
sibilité du contentieux des élections politiques,
juridique, et les parties rentrent dans leur pres-
dont l’examen requiert une extrême célérité,
tin état. En conséquence, les titres obtenus en
je vous exhorte en conséquence à veiller scru- vertu de la décision annulée deviennent ineffi-
puleusement au respect de la contradiction caces et perdent également tout effet, faute de
dans le procès électoral, par une application soubassement juridique.
rigoureuse des dispositions légales susvisées,
463

Il est dès lors à la fois aberrant et inadmissible Le requérant peut demander au Cadastre Mi-
qu’une partie puisse réclamer un autre procès nier de procéder à l’inscription de son droit et
pour faire valoir des titres obtenus sur la base à la délivrance du titre y afférent. [...]
d’une décision annulée pour dol, corruption ou
concussion constatée dans le chef du magistrat Article 46 : De l’inscription par voie
qui en était l’auteur, car entachée de fraude, judiciaire
étant donné que la fraude corrompt tout.
Si le Cadastre Minier ne procède pas à l’inscrip-
tion du droit minier ou de carrières confor-
Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011. mément à l’alinéa 4 de l’article 43 du présent
Le Premier Président Code dans les cinq jours ouvrables à compter
de la Cour Suprême de Justice, de la demande d’inscription, le requérant peut,
par requête adressée au Président du Tribunal
Jérôme KITOKO KIMPELE de Grande Instance territorialement compé-
Président du Conseil Supérieur tent, avec copie et les éléments du dossier à
de la Magistrature l’Officier du Ministère Public près cette juridic-
tion, obtenir un jugement valant titre minier ou
de carrières selon le cas.
Dans les quarante-huit heures de la récep-
tion de la requête, le Président du Tribunal de
Grande Instance territorialement compétent
IV. PROCEDURE RELEVANT
fixe l’affaire à la première audience utile de sa
DES TEXTES PARTICULIERS juridiction. Le Tribunal notifie, par voie d’huis-
sier, le jour et l’heure de l’audience au requé-
LOI N° 007/2002 DU 11 JUILLET rant et à l’Officier du Ministère Public.
2002 PORTANT CODE MINIER
(JORDC, 15 juillet 2002, numéro spécial) En application des dispositions de l’article 9 de
l’ordonnance-loi n° 82-020 du 31 mars 1982
[...] portant Code de l’Organisation et de la Com-
pétence Judiciaires telle que modifiée et com-
Article 43 : De la décision d’octroi plétée à ce jour, le Ministère Public émet son
A la réception du dossier de demande avec avis avis verbalement sur les bancs. Cet avis est acté
cadastral, et le cas échéant, technique et envi- au plumitif d’audience.
ronnemental favorables, l’autorité compétente Sans qu’il y ait lieu à remise, l’affaire est appe-
prend et transmet sa décision d’octroi au Ca- lée, instruite, plaidée et prise en délibéré à
dastre Minier dans le délai de décision prescrit l’audience déterminée dans l’exploit de notifi-
pour chaque type de demande de droit minier cation de date d’audience.
ou de carrières.
Sous peine d’irrecevabilité, la requête dont
Dans ce cas, le Cadastre Minier procède à question à l’alinéa précédent doit :
l’inscription du droit accordé, à la notification
a) être introduite dans un délai des huit jours
de la décision d’octroi au requérant et à son
ouvrables à compter de l’expiration du dé-
affichage dans la salle déterminée par le Règle-
lai de cinq jours prévu à l’alinéa premier du
ment Minier.
présent article ;
Au cas où l’autorité compétente ne transmet b) contenir en original ou en copie certifiée
pas sa décision conformément à l’alinéa 1er ci- conforme, outre les éléments de la demande
dessus, la décision d’octroi du droit minier ou prévus à l’article 35 du présent Code, le
de carrières est réputée accordée. récépissé de sa demande, la preuve du paie-
464

ment de frais de dépôt de sa demande et fication de la décision d’octroi au requérant ou


les copies des avis cadastral, technique et le de la décision du juge prévue à l’article 46 du
cas échéant, environnemental requis. présent Code au Cadastre Minier. En cas de
décision de refus et sous réserve des disposi-
La décision du Tribunal intervient dans les 72 tions des articles 313 et 314 du présent Code,
heures à compter de la prise en délibéré de l’instruction de la demande des droits miniers
l’affaire et doit :
et/ou de carrières prend fin au jour de la noti-
a) constater l’absence de la décision d’octroi fication de la décision au requérant. Après la
de l’autorité compétente dans le délai de délivrance du titre, les droits miniers et/ou de
décision qui lui est imparti ; carrières accordés sont portés sur la carte des
b) déterminer le Périmètre sur lequel porte le retombes minières. [...]
droit minier ou de carrières postulé, sa lo-
calisation géographique ainsi que le nombre
de carrés entiers constituant sa superficie ; Article 175 : Des hypothèques légales
c) enjoindre le Cadastre Minier d’inscrire le Les dispositions des articles 253 à 255 de la
dispositif du jugement dans ses registres et loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime
de délivrer le titre minier ou de carrières général des biens, régime foncier et immobi-
correspondant et de porter le Périmètre lier et régime des sûretés telle que modifiée et
minier ou de carrière sur la Carte de re- complétée à ce jour relatives aux hypothèques
tombes minières. du Trésor et du sauveteur, trouvent application
dès lors qu’elles ne sont pas contraires à celles
En tout état de cause, le jugement obtenu vaut
titre minier ou de carrières. prévues par le présent Code.

[...]
TITRE XIV :
Article 47 : De la délivrance du titre DES RECOURS
En cas de décision d’octroi ou en cas de déci-
sion d’inscription par voie judiciaire prévue à CHAPITRE PREMIER :
l’article 46 du présent Code, le Cadastre Mi- DES DISPOSITIONS GENERALES
nier délivre au requérant, moyennant paiement
des droits superficiaires annuels y afférents, les
Article 312 : Des voies de recours
titres miniers ou de carrières constatant les
droits sollicités. Au moment de la remise du Il est reconnu au titulaire et à l’Etat le droit
titre, le Cadastre Minier donne un récépissé de d’exercer les recours par voies administrative,
paiement des droits superficiaires annuels au judiciaire et/ou arbitrale prévus par le présent
requérant et inscrit le titre minier ou de car- Code.
rières dans le registre correspondant.
Sans préjudice des dispositions de l’article
198 du présent Code, les droits superficiaires CHAPITRE II :
annuels par carré doivent être payés, pour la DU RECOURS ADMINISTRATIF
première année, au plus tard trente jours ou-
vrables à compter de l’octroi du droit sollicité. Article 313 : De l’application des règles
Passé ce délai, le droit accordé devient d’office
de droit commun
caduc.
Sous réserve des dispositions des articles 46
Article 48 : De la fin de l’instruction de et 315 du présent Code, le recours dirigé
la demande contre les actes administratifs édictés par les
L’instruction de la demande des droits miniers autorités administratives en application ou en
et/ou de carrières prend fin au jour de la noti- violation des dispositions du présent Code ou
465

celles du Règlement Minier sont régis par le Article 315 : Des matières concernées
droit commun en la matière, notamment par par le recours judiciaire
les dispositions des articles 146 à 149 et 158 de Sans préjudice des dispositions de l’article 46
l’Ordonnance-Loi n° 82-020 du 31 mars 1982 du présent Code, font l’objet de recours judi-
portant Code de l’organisation et de la com- ciaire notamment :
pétence judiciaires et par l’Ordonnance-Loi n° - le retrait et le refus de renouvellement des
82-017 du 31 mars 1982 relative à la procédure cartes d’exploitant artisanal et de négociant
devant la Cour Suprême de Justice, telles que ;
modifiées et complétées à ce jour.
- le refus de transfert de titre en cas de muta-
tion ou de l’amodiation par le responsable
Article 314 : De l’abréviation des délais
du Cadastre Minier ou son représentant
Par dérogation aux dispositions des articles local ;
79, 88 et 89 alinéa 1er de l’ordonnance-loi n° - les empiétements entre les titulaires des
82-017 du 31 mars 1982 susmentionnée, la droits miniers ;
réclamation préalable du requérant, justiciable - les litiges entre les titulaires ou avec les
devant la Section Administrative de la Cour Su- occupants du sol ;
prême de Justice, à l’autorité pouvant rapporter
- la confiscation au profit de l’Administration
ou modifier l’acte doit être introduite dans les
des Mines de la garantie ou de la provision
trente jours qui suivent la date de la publication
de réhabilitation du site ;
ou de la notification à lui faite personnellement
de l’acte entrepris. La requête en annulation - le contentieux d’indemnité d’expropriation
est introduite dans les vingt jours à compter du ;
jour où le rejet total ou partiel de la réclama- - le recours contre les décisions d’astreinte
tion a été notifié. Le délai de dépôt du mémoire prises par l’Administration des Mines en
en réponse et celui du dossier administratif cas de tenue irrégulière des documents ;
est de quinze jours ouvrables à compter de la - l’interdiction de sortie du Territoire Natio-
signification de la requête. Le même délai s’ap- nal ;
plique à l’avis du Procureur Général de la Répu- - l’imposition d’amende en cas du défaut de
blique. La prorogation des délais imposée aux communication des rapports;
parties pour la transmission de la requête et du - la majoration des pénalités pour retard
mémoire en réponse pouvant éventuellement de paiement de la redevance minière et le
être décidée par ordonnance motivée du Pré- contentieux pour cas de force majeure ain-
sident de la Section Administrative de la Cour si que l’action civile relative aux infractions
Suprême de Justice, ne peut excéder douze prévues par le présent Code.
jours ouvrables. L’abréviation des délais pré-
vue aux alinéas précédents du présent article Article 316 : Des règles applicables
ne concerne que le refus d’octroi des droits Les cours et tribunaux saisis d’un litige ou d’un
miniers et/ou de carrières et d’approbation ou recours contre une décision judiciaire relative
de réalisation des hypothèques. En tout état de aux matières prévues à l’article précédent ap-
cause, l’arrêt de la Cour Suprême de Justice est pliquent la procédure de droit commun prévue
rendu dans les trente jours ouvrables à dater par les Codes Congolais de Procédure Civile,
de la prise en délibéré de l’affaire. Procédure Pénale, Procédure devant la Cour
Suprême de Justice ainsi qu’éventuellement
CHAPITRE III : tous les textes et principes généraux de droit
DU RECOURS JUDICIAIRE applicables en matière judiciaire.
466

CHAPITRE IV : de la délivrance du titre minier au Cadastre


DU RECOURS ARBITRAL Minier.

Article 317 : De l’arbitrage Article 320 : Des règles et des décisions


Sous réserve des dispositions relatives aux d’arbitrage
recours administratif et judiciaire, aux manque- Conformément à l’article précédent, l’arbitrage
ments, aux pénalités et sanctions prévues par se fait en langue française au lieu convenu par
le présent Code, les litiges pouvant résulter de l’Etat et le titulaire. Aux fins de l’arbitrage, l’ins-
l’interprétation ou de l’application des disposi- tance arbitrale se réfère aux dispositions du
tions du présent Code peuvent être réglés par présent Code, aux lois de la République Démo-
voie d’arbitrage prévue aux articles 318 à 320 cratique du Congo et à ses propres règles de
du présent Code. procédure. Les décisions rendues par l’arbitre
sont exécutoires et leur exécution peut être
Article 318 : De l’arbitrage interne demandée devant toute juridiction compétente
Les litiges résultant de l’interprétation ou de dans le Territoire National selon la forme pré-
l’application des dispositions du présent Code vue par le Code de Procédure Civile Congolais
font l’objet d’un arbitrage selon la procédure ou dans le pays dont relève le titulaire. En cas
prévue aux dispositions des articles 159 à 174 d’application des dispositions de l’alinéa pré-
du Code de Procédure Civile Congolais. cédent, l’Etat renonce à se prévaloir de toute
immunité de juridiction ou d’exécution. [...]
Article 319 : De l’arbitrage international
Nonobstant les dispositions de l’article 318
du présent Code, les litiges pouvant survenir LOI N° 011/2002 DU 29 AOÛT
à l’occasion de l’interprétation ou de l’applica-
2002 PORTANT
tion des dispositions du présent Code, peuvent
être réglés, à la requête de la partie la plus dili- CODE FORESTIER
(JORDC, n° spécial, 6 novembre 2002)
gente, par voie d’arbitrage conformément à la
Convention sur les Règlements des Différends [...]
Relatifs aux Investissements entre Etat et Res-
sortissants d’autres Etats, à la condition que Article 126 :
le titulaire soit Ressortissant d’un autre Etat
contractant aux termes de l’article 25 de ladite L’action publique en matière d’infraction fores-
convention. tière se prescrit :
A la délivrance du titre minier ou de carrières, 1. après un an révolu, si l’infraction n’est punie
le titulaire donne son consentement à un tel que d’une amende ou si le maximum de la
arbitrage conformément à ladite convention et peine applicable ne dépasse pas une année ;
l’exprime tant en son nom qu’en celui de ses 2. après trois ans révolus, si le maximum de
sociétés affiliées. Il accepte, en outre, qu’une la peine applicable ne dépasse pas cinq an-
telle société affiliée soit considérée comme nées.
Ressortissant d’un autre Etat contractant. Les
titulaires qui ne sont pas Ressortissants d’un Article 127 :
autre Etat contractant peuvent soumettre les Sans préjudice des prérogatives des officiers du
litiges survenant à l’occasion de l’interprétation ministère public, les infractions forestières sont
ou de l’application des dispositions du présent recherchées et constatées par les inspecteurs
Code à tout tribunal arbitral de leur choix, mais forestiers, les fonctionnaires assermentés et les
doivent notifier à l’Etat les noms, les coordon- autres officiers de police judiciaire dans leur
nées et le règlement du tribunal arbitral au jour ressort territorial.
467

En matière d’infractions forestières, les agents Article 132 :


non assermentés de l’administration chargée Les inspecteurs forestiers, fonctionnaires,
des forêts ne peuvent établir que des rapports. agents assermentés et officiers de police judi-
ciaire peuvent requérir la force publique pour
Article 128 : la répression des infractions forestières et pour
Avant d’exercer les fonctions d’officier de la saisie des produits forestiers illégalement dé-
police judiciaire, les inspecteurs forestiers, les tenus, transportés, vendus ou achetés.
fonctionnaires et agents de l’administration
prêtent serment devant le Procureur de la Ré- Article 133 :
publique du ressort dans les termes suivants : « Les inspecteurs forestiers, fonctionnaires,
Je jure fidélité à la Nation congolaise, obéissance à agents assermentés et officiers de police judi-
la Constitution et aux lois de la République, de rem- ciaire consignent dans des procès-verbaux la
plir fidèlement les fonctions qui me sont confiées nature, le lieu et les circonstances des infrac-
et d’en rendre loyalement compte à l’officier du tions constatées, les éléments de preuve rele-
ministère public ». vés et des dépositions des personnes ayant
fourni des renseignements.
Article 129 :
Ces procès-verbaux font foi jusqu’à la preuve
Les inspecteurs forestiers, fonctionnaires, du contraire et sont transmis dans les meilleurs
agents assermentés et officiers de police judi- délais à l’officier du ministère public, en même
ciaire peuvent procéder à la saisie et à la mise temps qu’un rapport est adressé par l’officier
sous séquestre des instruments, véhicules et de police judiciaire à l’administration chargée
objets ayant servi à commettre une infraction des forêts.
forestière ou qui en sont le produit.
Ils ne peuvent procéder à des visites et per- Article 142 :
quisitions dans les maisons d’habitation, dans Dans l’exercice de leurs fonctions de contrôle
les bâtiments, dans les cours adjacents et dans et de répression, les inspecteurs, fonctionnaires
les enclos que sur autorisation d’un officier du et agents forestiers sont astreints au port de
ministère public. l’uniforme et des insignes de leur grade, dans
En cas de refus, l’agent concerné en fait men- les conditions fixées par arrêté du Ministre.
tion dans son procès-verbal. Cet arrêté détermine les cas exceptionnels
dans lesquels ils peuvent exercer leurs fonc-
Article 130 : tions en tenue civile.
Les frais de séquestre et de vente sont taxés et Dans tous les cas, ils doivent se munir de leur
prélevés sur le produit de la vente. Le surplus
est déposé auprès de l’administration locale carte de service.
chargée des forêts.

Article 131 :
Les inspecteurs forestiers, fonctionnaires,
agents assermentés et officiers de police judi-
ciaire peuvent appréhender et conduire devant
l’officier du ministère public du ressort, toute
personne surprise en flagrant délit d’infraction
forestière.
468

IVème Partie :
JURIDICTIONS SPECIALISEES

I.TRIBUNAUX Il siège au nombre de trois juges dont un per-


DE COMMERCE manent et deux consulaires.
Le juge permanent préside la chambre lorsqu’il
LOI N° 002/2001 DU 03 s’agit des affaires qui touchent à l’ordre public.
JUILLET 2001 PORTANT Sont rangés dans cette catégorie notamment,
CRÉATION, ORGANISATION les cas suivants :
ET FONCTIONNEMENT DES 1. les faillites et concordats judiciaires ;
TRIBUNAUX DE COMMERCE 2. les contentieux relatifs au contrat de so-
(J.O.RDC, 15 juillet 2001, n° 14, p.4) ciété ;
3. les sanctions en matière de concurrence
déloyale ;
L’Assemblée Constituante et Législative – Par- 4. les contestations relatives aux affaires dans
lement de Transition a adopté, lesquelles un ou plusieurs défenseurs ont
Le Président de la République promulgue la Loi été caution ou signataires d’un chèque
dont la teneur suit : bancaire, d’une lettre de change ou d’un
billet à l’ordre.
TITRE I :
Article 4 :
DE LA CREATION ET DE
LA COMPOSITION DU TRIBUNAL Les juges consulaires sont élus, pour une du-
DE COMMERCE rée de deux ans pour le premier mandat et
quatre pour les mandats suivants, par un col-
Article 1 : lège électoral composé de délégués consulaires
désignés par les organisations professionnelles
Il est créé des tribunaux de Commerce en Ré- également reconnues et représentatives du
publique démocratique du Congo commerce et de l’industrie.

Article 2 : Article 5 :
Le tribunal de Commerce est une juridiction La désignation des délégués consulaires s’ef-
de droit commun siégeant au premier degré et fectue, dans le ressort de chaque tribunal de
composée de juges permanents qui sont des Commerce, au sein de chaque organisation
magistrats de carrière et de juges consulaires. professionnelle pour un effectif proportionnel
Son siège ordinaire et son ressort sont ceux du au nombre de ses adhérents en règle de coti-
tribunal de Grande Instance. sation et en veillant à une représentation de
Il est présidé par un magistrat du siège appar- différentes branches de l’activité économique.
tenant au corps judiciaire désigné et le cas
échéant, relevé de ses fonctions par le Ministre Article 6 :
de la Justice. La liste des membres du collège électoral est
dressée par le premier président de la cour
Article 3 : d’appel du ressort respectif de chaque tribunal
Le tribunal de Commerce comporte au moins de Commerce, qui reproduit les noms figurant
deux chambres. sur les procès-verbaux constatant la désigna-
469

tion des délégués consulaires par leurs organi- Sont inéligibles, les candidats frappés par les
sations respectives. cas de déchéance ou d’incompatibilité visés à
La liste ainsi arrêtée est rendue publique trois l’article 4 de l’Ordonnance n° 79-025 du 7 fé-
mois au moins avant la date de l’élection des vrier 1979 relative à l’ouverture d’un nouveau
juges consulaires. registre de commerce.
Le collège électoral prévu à l’article 4 de la
Article 7 : présente loi examine si les conditions susvisées
Sous la présidence de son doyen d’âge assisté sont réunies et dresse la liste des candidats aux
du plus jeune de ses membres, le collège élec- fonctions de juge consulaire qu’il rend publique
toral élit en son sein un bureau conformément un mois au moins avant la date de l’élection.
à règlement intérieur.
Article 10 :
Article 8 : Le mandat du juge consulaire donne droit à des
Le juge consulaire est élu par le collège électo- jetons de présence à charge de son organisa-
ral à la majorité relative des voix. Un arrêté du tion professionnelle, conformément aux moda-
Ministre de la Justice entérine cette élection. lités arrêtées par le collège électoral.

Avant d’entrer en fonction, le juge consulaire Le juge permanent a droit à une prime déter-
prête le serment suivant : minée par le Ministre de la Justice à charge du
Trésor Public.
« Je jure de remplir fidèlement les fonctions qui me
sont confiées, de garder le secret des libéralisations Article 11 :
et de me conduire en tout comme un juge digne et
loyal ». Ce serment est reçu par le tribunal de Les fonctions du juge consulaire cessent par :
Commerce. Toutefois, avant l’installation dudit 1. l’expiration du mandat ;
tribunal, il sera reçu par le tribunal de Grande 2. la démission ;
Instance. 3. la déchéance ;
4. l’empêchement ;
Dans une même juridiction, le juge consulaire
est rééligible dans la limite de trois mandats 5. le décès.
successifs.
Article 12 :
Article 9 : Le Procureur de la République près le tribu-
nal de Grande Instance dans le ressort duquel
Sont éligibles aux fonctions de juge consulaire, se trouve le siège du tribunal de Commerce
les Congolais âgés de trente ans au moins et exerce les fonctions du Ministère public près
de soixante ans au plus, ayant pendant cinq ans cette dernière juridiction.
au moins, honorablement exercé le commerce
ou participé soit à la gestion d’une société Lorsqu’il demande un dossier en communica-
commerciale de droit congolais, en ce compris tion ou lorsque celui-ci est communiqué d’of-
les associés des sociétés en nom collectif et fice par le tribunal, il donne son avis dans les
en commandite simple et les administrateurs quinze jours.
actifs ou gérants des sociétés à responsabilité Sans préjudice d’autres dispositions particu-
limitée, soit à la direction d’une organisation lières en la matière, le Procureur de la Répu-
professionnelle ou interprofessionnelle repré- blique recherche les infractions à la législation
sentative du commerce et de l’industrie ainsi économique et commerciale, poursuit et re-
que les cadres supérieurs et conseils juridiques quiert des peines contre leurs auteurs ou com-
des sociétés ou chambres de commerce. plices présumés.
470

Article 13 : 5. des litiges complexes comprenant plusieurs


Les greffiers sont choisis au sein du personnel défendeurs dont l’un est soit caution, soit
de l’ordre judiciaire et désignés près les juri- signataire d’un chèque bancaire, d’une
dictions de commerce par arrêté du Ministre lettre de change ou d’un billet à ordre ;
de la Justice. 6. des litiges relatifs au contrat de société ;
Ils assistent à toutes les audiences et tiennent 7. des faillites et concordats judiciaires.
le plumitif.
Il connaît, en matière de droit pénal, des infrac-
tions à la législation économique et commer-
Article 14 :
ciale, quel que soit le taux de la peine ou la
Les huissiers sont chargés de la signification hauteur de l’amende.
des exploits. Ils sont désignés par les présidents
des tribunaux de commerce parmi les agents Article 18 :
de l’ordre judiciaire mis à leur disposition.
Sont réputées non écrites les clauses des
contrats conclus entre commerçants, entre
Article 15 :
non commerçants, entre commerçants et non
Sans préjudice d’autres dispositions particu- commerçants attribuant la compétence à un
lières qui pourraient leur être appliquées, les tribunal de commerce en dehors des matières
juges consulaires sont régis quant à leur disci- énumérées ci-dessus.
pline par le statut des magistrats.

Article 16 :
TITRE III :
Le juge permanent ou consulaire peut se dé- DE LA PROCEDURE A SUIVRE
porter ou être récusé dans les mêmes condi- DEVANT LE TRIBUNAL DE
tions que celles prévues par le Code de l’orga-
COMMERCE
nisation et de la compétence judiciaires.
CHAPITRE I :
TITRE II :
DE LA SAISINE DU TRIBUNAL
DE LA COMPETENCE DU
DE COMMERCE
TRIBUNAL DE COMMERCE
Article 17 : Article 19 :
Le tribunal de Commerce connaît, en matière Le tribunal de Commerce est saisi par requête
de droit privé : verbale ou écrite ou par assignation conformé-
ment à l’article 2 du code de procédure civile.
1. des contestations relatives aux engage-
ments et transactions entre commerçants ; La requête verbale est formée par une déclara-
2. des contestations entre associés, pour rai- tion reçue et actée par le greffier. Elle est signée
sons de société de commerce ; par ce dernier et par le déclarant.
3. des contestations entre toutes personnes La requête écrite est déposée au greffe ou
relatives aux actes de commerce, en ce adressée au greffier par lettre recommandée
compris les actes relatifs aux sociétés avec demande d’avis de réception. Elle est da-
commerciales, aux fonds de commerce, à tée et signée par son auteur et doit contenir les
la concurrence commerciale et aux opéra- noms, professions et domiciles des parties ainsi
tions de bourse ; que l’indication de l’objet de la demande.
4. des actes mixtes si le défendeur est com- En matière pénale, le tribunal de Commerce
merçant ; est saisi conformément aux règles de la pro-
471

cédure pénale en vigueur, soit par requête du Section 1re :


Ministère public, soit par citation directe. De la comparution des parties

Article 20 : Article 23 :
La requête, l’assignation ou la citation directe Les parties peuvent comparaître en personne
sont inscrites, à leur réception, dans un registre ou se faire représenter soit par un avocat ou un
d’ordre tenu par le greffier. défenseur judiciaire porteur de pièces soit par
un mandataire de l’Etat.
Dans le cas où la requête est formée verba-
lement ou déposée au greffe, un récépissé est En matière répressive, la représentation se fait
délivré par le greffier. conformément aux prescrits de l’article 17 du
code de procédure pénale.
Il est tenu dans chaque greffe un registre des
affaires commerciales et un registre des affaires
Article 24 :
pénales.
Au jour fixé pour l’audience, si les parties com-
Article 21 : paraissent, le tribunal procède à l’instruction de
la cause conformément aux règles de procé-
Dans les deux jours ouvrables à dater de la dure en matière civile ou pénale.
réception de la requête, de l’assignation ou de
la citation directe, le président fixe l’audience Section 2 :
à laquelle l’affaire sera examinée et désigne les Du défaut
juges appelés à en connaître.
Article 25 :
Article 22 : Si le demandeur ne comparaît pas, la cause est
L’assignation et la citation directe sont signi- biffée du rôle et ne peut être reprise qu’une
fiées conformément aux dispositions du code seule fois.
de procédure civile ou du code de procédure Si le défenseur ne comparaît pas, il est donné
pénale selon le cas. défaut et les conclusions du demandeur sont
Lorsque le tribunal est saisi par requête, le gref- adjugées si elles se trouvent justes et bien véri-
fier convoque les parties. La lettre de convo- fiées après avais du Ministère public.
cation contient l’indication du tribunal, la date
et l’heure de l’audience, l’objet de la demande, Article 26 :
les noms, professions et domiciles des parties. Les dispositions des articles 17 et 19 du Code
La lettre de convocation est signifiée comme de procédure civile s’appliquent à la procédure
l’assignation. devant le tribunal de Commerce.
Le délai de comparution est de huit jours francs
entre la signification et la comparution. Section 3 :
Des audiences
Dans les cas qui requièrent célérité, le prési-
dent du tribunal peut, par ordonnance rendue Article 27 :
sur requête, permettre d’assigner à bref délai. Le tribunal de Commerce tient un rôle hebdo-
madaire des audiences.
CHAPITRE II :
DE LA COMPARUTION Article 28 :
DES PARTIES, DE L’INSTRUCTIN Les audiences du tribunal de Commerce sont
ET DU JUGEMENT publiques. Toutefois, si la nature des débats
l’exige, le tribunal peut ordonner en huis clos.
472

Le jugement est prononcé en audience pu- La signification est faite, dans les formes pré-
blique. vues par les codes de procédure civile et pé-
nale pour la signification des jugements.
Article 29 : L’exécution forcée est poursuivie sur l’expédi-
Le président de chambre a la police de l’au- tion du jugement revêtue de la formule exé-
dience et la direction des débats. cutoire.

Section 4 : Article 35 :
Des enquêtes Sauf dans le cas d’indigence constatée par le
président de la juridiction qui a rendu le juge-
Article 30 : ment, le greffier ne peut délivrer, si ce n’est au
Les enquêtes, les expertises, les visites des Ministère public, une grosse, expédition, extrait
lieux, le serment, la comparution personnelle ou copie de jugement, avant que le droit pro-
des parties et leur interrogatoire sont ordon- portionnel n’ait été payé même si au moment
nés et exécutés, selon le cas, conformément où le document est demandé, la condamnation
aux dispositions du code de procédure civile n’a pas encore acquis la force de chose jugée.
ou du code de procédure pénale.
CHAPITRE III :
Section 5 : DES VOIES DE RECOURS
Du jugement
Article 36 :
Article 31 : Le défendeur condamné par défaut peut faire
Lorsque les débats sont clos et que l’affaire est opposition au jugement dans les huit jours
prise en délibéré, le jugement est prononcé qui suivent celui de la signification à personne.
dans les huit jours. Lorsque la signification n’a pas été faite à per-
sonne, l’opposition peut être faite dans les huit
Article 32 : jours qui suivent celui où l’intéressé aura en
connaissance de la signification.
L’exécution provisoire du jugement, nonobs-
tant appel ou opposition, peut être ordonnée L’opposition contient l’exposé sommaire des
avec ou sans caution conformément aux pres- moyens de la partie. Elle est formée par la par-
crits de l’article 21 du code de procédure civile. tie ou par un fondé de pouvoir spécial, soit par
déclaration reçue et actée par le greffier du tri-
Article 33 : bunal qui a rendu le jugement, soit par lettre
Le jugement contient les noms des juges qui recommandée avec demande d’avis de récep-
l’ont rendu, celui de l’officier du Ministère pu- tion adressée au greffier.
blic et du greffier qui ont assisté au prononcé, La date de l’opposition est celle de la déclara-
les noms, professions et domiciles des parties, tion au greffe ou celle de la réception par le
les motifs, le dispositif et la date à laquelle il est greffier de la lettre recommandée.
rendu.
Dans les deux jours ouvrables suivant la date
La minute est signée par les juges et le greffier ; de l’opposition, le président du tribunal qui a
elle est annexée à la feuille d’audience. rendu le jugement fixe la date de l’audience et
désigne les juges appelés à siéger.
Article 34 :
Les parties sont convoquées dans les formes et
Le jugement ne peut être mis à exécution délais prévus à l’article 22 ci-dessus.
qu’après avoir été signifié.
473

Article 37 : CHAPITRE V :
L’opposition faite dans les formes et délais DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES
prévus à l’article 36 suspend l’exécution du ET FINALES
jugement lorsque celle-ci n’a pas été ordonnée
nonobstant appel. Article 44 :
Jusqu’à l’installation effective des tribunaux de
Article 38 : Commerce, leur compétence sera exercée par
La partie opposante qui se laisse juger une les tribunaux de Grande Instance.
seconde fois par défaut n’est plus admise à for-
mer une nouvelle opposition. Article 45 :
Les délais de procédure fixés par la présente
Article 39 : loi sont susceptibles des augmentations, à rai-
L’appel du jugement rendu par le tribunal de son de la distance, comme prévus par le Code
Commerce est porté devant la Cour d’appel. de procédure civile et par le Code de procé-
Il est suspensif, si le jugement ne prononce pas dure pénale.
l’exécution provisoire.
Article 46 :
Article 40 : Les frais de procédure sont payés
Le délai pour interjeter appel est de huit jours. conformément aux dispositions de
Ce délai court, pour les jugements contradic-
droit commun.
toires, du jour de la signification, et pour les
Les honoraires et débours des experts, indem-
jugements par défaut, du jour où l’opposition
nités des témoins et autres dépens de même
n’est plus recevable.
nature sont payés conformément au code de
procédure civile ou pénale selon le cas.
Article 41 :
En matière pénale, le délai de recours ainsi que Article 47 :
l’exercice effectif d’un recours ont un effet sus-
Pour autant qu’elles ne soient pas contraires à
pensif.
la présente loi, les dispositions du code de pro-
cédure civile et du code de procédure pénale
Article 42 : restent d’application en matière commerciale.
La tierce-opposition, la requête civile, la prise
à partie, la révision et le pourvoi en cassation Article 48 :
sont instruits et jugés, selon le cas, conformé-
La présente loi entre en vigueur à la date de sa
ment aux règles établies par le Code de procé-
promulgation.
dure civile ou par le Code de procédure pénale.

CHAPITRE IV :
DE LA PRESCRIPTION

Article 43 :
Sauf prescription plus courte prévue par une
loi particulière, les actions ayant pour cause les
faits du commerce se prescrivent par dix ans,
après le fait qui a donné naissance à l’action.
474

II.TRIBUNAUX Article 5 :
DU TRAVAIL Avant d’entrer en fonction le Juge-assesseur
prête devant le Président de la juridiction dont
il relève le serment suivant : « Devant Dieu et
LOI N° 016-2002 DU 16
la Nation, je jure de remplir mes fonctions avec
OCTOBRE 2002 PORTANT loyauté et intégrité et de garder le secret de
CRÉATION, ORGANISATION délibérés ».
ET FONCTIONNEMENT DES
TRIBUNAUX DE TRAVAIL Article 6 :
(Présidence de la République) Le mandat du Juge-assesseur donne droit au
jeton de présence dont le montant est fixé
CHAPITRE I : par le Ministre ayant le Travail et la Prévoyance
DE LA CREATION ET Sociale dans ses attributions sur proposition de
DE L’ORGANISATION DES l’organisation professionnelle de l’intéressé qui
TRIBUNAUX DU TRAVAIL en a la charge.
Le magistrat du tribunal du Travail bénéficie
Article 1er : d’une prime déterminée par le Ministre ayant
Il est créé dans le ressort de chaque tribunal dans ses attributions la Justice à charge du Tré-
de Grande Instance un tribunal du Travail ayant sor Public.
rang de la juridiction précitée.
Article 7 :
Article 2 : Les fonctions de Juge assesseur cessent par :
Le ressort du tribunal du Travail couvre celui 1) l’expiration du mandat ;
du tribunal de Grande Instance dans lequel il 2) la démission ;
a son siège. 3) la déchéance ;
4) l’empêchement ;
Article 3 :
5) les incompatibilités ;
Le tribunal du Travail est composé d’un Prési- 6) le décès.
dent, des juges et des juges-assesseurs.
Le Président et les juges sont désignés par le Article 8 :
Ministre ayant la Justice dans ses attributions Pour des raisons de service et sur proposition
parmi les juges du tribunal de Grande Instance. du Président du tribunal du Travail et après
Les Juges-assesseurs sont désignés pour un avis de l’organisation de l’intéressé, le Ministre
mandat de deux ans par le Ministre ayant le ayant le Travail et la Prévoyance Sociale dans
Travail et la Prévoyance Sociale dans ses attri- ses attributions peut, à l’expiration du mandat
du Juge-assesseur, le reconduire pour une nou-
butions sur base des listes proposées par les
velle période de 2 ans non renouvelables.
organisations professionnelles des employeurs
et des travailleurs. En cas de démission ou de décès d’un Juge-
assesseur, le Président du tribunal du Travail
Article 4 : dresse un rapport qu’il transmet au Ministre
Un arrêté du Ministre ayant le Travail et la Pré- ayant le Travail et la Prévoyance Sociale dans
voyance Sociale dans ses attributions déter- ses attributions pour pourvoir à son rempla-
mine les modalités de désignation des candi- cement.
dats aux fonctions du Juge-assesseur. Il y a déchéance lorsque le Juge-assesseur subit
une condamnation définitive à une peine priva-
475

tive de liberté égale ou supérieure à 3 mois ou Article 12 :


lorsqu’il commet des actes de nature à porter Le tribunal du Travail siège avec l’assistance
atteinte aux devoirs de son état, à l’honneur ou d’un greffier et le concours d’un officier du
à la dignité de ses fonctions. Ministère public.
Il y a empêchement lorsque le Juge-assesseur
obtient pendant une période de 3 mois consé- Article 13 :
cutifs des congés de maladie et qu’à l’expiration
Le Procureur de la République près le tribunal
de son dernier congé, il demeure toujours dans
de Grande Instance dans le ressort duquel se
l’incapacité d’exercer ses fonctions ou lorsqu’il
est dans l’impossibilité de rejoindre son poste, trouve le tribunal du Travail exerce les fonc-
dans ce cas, la durée de la disponibilité ne peut tions du Ministère public près cette dernière
excéder 2 mois. juridiction.
Sont incompatibles avec l’exercice de la fonc-
Article 14 :
tion de Juge-assesseur :
Les dispositions communes aux cours et tribu-
• toute activité politique ;
naux édictées aux articles 58 à 83 du code de
• toute activité professionnelle, tout mandat
l’Organisation et de la Compétence Judiciaires,
ou service qui sont contraires à l’intégrité
portant sur le greffe et l’huissariat, le service
ou à l’indépendance exigée de son auteur.
d’ordre intérieur et l’itinérance, les délibérés, la
La déchéance ou l’empêchement ou encore récusation, le déport et le renvoi d’une juridic-
l’incompatibilité est constatée par le Prési- tion à une autre pour cause de sûreté publique
dent du tribunal du Travail. Le procès-verbal ou de suspicion légitime sont mutatis mutandis,
de constat est établi en trois exemplaires dont applicables aux tribunaux du Travail.
deux sont immédiatement transmis au Ministre Toutefois, les dispositions relatives à la récusa-
ayant le Travail et la Prévoyance Sociale dans tion et au déport prévues aux articles 71 à 79
ses attributions pour décision et le troisième du Code de l’organisation et de la compétence
est conservé au tribunal du Travail.
judiciaires ne sont pas applicables aux juges-as-
sesseurs.
Article 9 :
Le tribunal du Travail siège au nombre de trois CHAPITRE II :
membres, à savoir : un Président magistrat de DE LA COMPETENCE DES
carrière et deux Juges-assesseurs dont l’un
TRIBUNAUX DU TRAVAIL
représente les employeurs et l’autre les travail-
leurs suivant un roulement établi par le Chef
de la juridiction. Article 15 :
Les tribunaux du Travail connaissent des litiges
Article 10 : individuels survenus entre le travailleur et son
En cas d’absence ou d’empêchement, le Prési- employeur dans ou à l’occasion du contrat de
dent est remplacé par le juge venant en ordre travail, des conventions collectives ou de la lé-
utile dans l’acte de désignation du Ministre gislation et de la réglementation du travail et de
ayant la Justice dans ses attributions. la prévoyance sociale.

Article 11 : Article 16 :
Il y a dans chaque tribunal du Travail un gref- Les tribunaux du Travail connaissent aussi des
fier et un huissier assistés d’un ou de plusieurs conflits collectifs de travail, à savoir, les conflits
adjoints tous désignés par le Ministre ayant la survenus entre un ou plusieurs employeurs
Justice dans ses attributions. d’une part et un certain nombre de membres
476

de leur personnel d’autre part, au sujet des Article 21 :


conditions de travail lorsqu’ils sont de nature à Les tribunaux du Travail connaissent de l’exécu-
compromettre la bonne marche de l’Entreprise tion de toutes les décisions rendues en matière
ou la paix sociale. du travail.

Article 17 : Article 22 :
Le tribunal du lieu du travail est le seul com- Les contestations élevées sur l’exécution des
pétent sauf dérogation intervenue à la suite jugements en matière du travail sont portées
d’accords internationaux. devant le tribunal du Travail du lieu où l’exécu-
Néanmoins, lorsque par force majeure ou par tion se poursuit.
le fait de l’employeur, le travailleur se retrouve
au lieu d’engagement ou au siège de l’entre- Article 23 :
prise, le tribunal du Travail de ce lieu devient
Les tribunaux du Travail connaissent de l’inter-
compétent.
prétation et de rectification de toutes décisions
rendues par eux.
Article 18 :
Lorsqu’un conflit collectif de travail affecte un Article 24 :
ou plusieurs établissements situés dans plu-
Les décisions des juridictions étrangères prises
sieurs Districts d’une même province, le tribu-
en matière du travail sont rendues exécutoires
nal du Travail compétent est celui du Chef lieu
en République démocratique du Congo par
de la province.
les tribunaux du Travail si elles réunissent les
Lorsqu’un conflit collectif de travail affecte plu- conditions prévues à l’article 117 du Code de
sieurs établissements d’une même entreprise l’organisation et de la compétence judiciaires.
ou plusieurs entreprises situés dans plusieurs
provinces, le tribunal de Travail compétent est CHAPITRE III :
celui de Kinshasa/Gombe.
DE LA PROCEDURE DEVANT
LES tribunaux DU TRAVAIL
Article 19 :
En toute cause, les Juges-assesseurs doivent Section 1re :
être étrangers à l’entreprise ou aux entreprises De la procédure de règlement
affectées par le litige individuel ou par le conflit des litiges individuels de travail
collectif de travail.
Article 25 :
Article 20 : Les litiges individuels de travail ne sont rece-
Les jugements rendus par les tribunaux du Tra- vables devant les tribunaux du Travail que s’ils
vail sont susceptibles d’opposition et d’appel ont été préalablement soumis à la procédure
dans les mêmes conditions qu’en matière civile. de conciliation à l’initiative de l’une des parties
L‘opposition est faite devant la juridiction qui a devant l’Inspecteur du travail du ressort.
rendu le jugement par défaut.
Article 26 :
L’appel est relevé devant la Cour d’appel.
Le tribunal du Travail est saisi par une requête
Toutefois, en cas de force majeur dûment justi-
écrite ou verbale du demandeur ou de son
fié, l’appel peut être formé au greffe de la juri-
conseil.
diction qui a rendu le jugement. Le Greffier en
avise immédiatement le Greffier de la juridic- La requête écrite est déposée entre les mains
tion d’appel. du greffier qui en accuse réception ou adresse
477

au greffier par lettre recommandée à la poste dée à la poste contre récépissé. Elle est datée
contre récépissé. Elle est datée et signée par et signée par son auteur.
son auteur. Dépassé ce délai, une des parties ou son conseil
La requête verbale est actée par le greffier saisit le tribunal.
et signée conjointement par ce dernier et le La requête écrite doit contenir la dénomina-
déclarant. tion et le siège social de l’entreprise ou des en-
La requête écrite ou l’acte dressé sur requête treprises et des organisations professionnelles
verbale par le greffier doit contenir l’identité, la des employeurs et des travailleurs concernés.
profession et le domicile des parties. Une am- Une ampliation du procès verbal de non- conci-
pliation du procès -verbal de non-conciliation liation ou de conciliation partielle dressé par
ou de conciliation partielle dressé par l’Inspec- l’Inspecteur du ressort ou en cas de recom-
teur du travail du ressort doit obligatoirement mandations frappées d’opposition, doit obliga-
y être jointe. toirement y être jointe. La requête est inscrite
La requête est inscrite à sa réception dans le à sa réception dans le registre des affaires du
registre des affaires du travail. travail.

Section 2 : Section 3 :
De la procédure de règlement des Des dispositions communes
conflits collectifs de travail Article 30 :
Article 27 : Dans les 8 jours ouvrables à dater de la récep-
Les conflits collectifs de travail ne sont rece- tion de la requête, le Président de la juridiction
vables devant les tribunaux du Travail que s’ils fixe l’audience à laquelle l’affaire sera examinée
n’ont été préalablement soumis à la procédure et désigne les Juges-assesseurs qui seront appe-
de conciliation prévue aux articles 303 à 308 lés à siéger.
du Code du Travail et à la procédure de média- Les Juges-assesseurs doivent être choisis, si
tion prévue aux articles 309 à 313 du même possible, parmi ceux qui appartiennent à la
code. même branche d’activité économique concer-
née par le litige individuel ou le conflit collectif
Article 28 : de travail.
En cas de non-conciliation, de conciliation par-
tielle ou de recommandations frappées d’oppo- Article 31 :
sition, le tribunal du Travail est saisi par l’une Le greffier convoque les parties, soit par lettre
des parties dans le délai de dix jours à dater de recommandée à la poste contre récépissé soit
l’expiration de préavis de grève ou de lock-out par lettre remise à la personne, ou à domicile
notifié à l’autre partie. ou, au siège social, selon le cas, par l’huissier
Dépassé ce délai, l’Inspecteur du ressort saisit de Justice avec accusé de réception signé par
le tribunal. le destinataire ou une personne habitant avec
lui. La convocation mentionne le lieu, la date et
La saisine du tribunal du Travail suspend la l’heure de l’audience, le nom ou la dénomina-
grève ou le lock-out. tion sociale, la profession et le domicile ou le
siège des parties, selon le cas, et l’exposé som-
Article 29 : maire de l’objet de la demande.
La requête écrite est déposée entre les mains Le délai de comparution est de 8 jours francs
du greffier qui en donne accusé de réception entre la date figurant à l’accusé de réception
ou adressée au greffier par lettre recomman-
478

sur le récépissé et la date de l’audience outre L’indigence est constatée par le Président qui
un jour par 10 km de distance. détermine les limites dans lesquelles les frais
Dans les cas qui requièrent célérité, le Prési- sont avancés par le Trésor.
dent du tribunal du Travail peut, par ordonnance
rendue sur requête, permettre de convoquer à Article 36 :
bref délai. Tout Juge-assesseur peut être récusé pour l’une
des causes énumérées limitativement ci-après :
Article 32 : 1. si lui ou son conjoint a un intérêt personnel
Les remises dans une affaire portée devant quelconque au litige ;
le tribunal de Travail ne peuvent dépasser le 2. si lui on son conjoint est parent ou allié
nombre de trois. de l’une des parties jusqu’au second degré
A la troisième audience, l’affaire doit être plai- inclusivement ;
dée et communiquée au Ministère public pour 3. si dans l’année qui a précédé la récusation, il
avis, lequel doit intervenir dans le délai de y a eu une action judiciaire civile ou pénale
quinze jours à partir de la réception du dossier contre lui ou son conjoint et l’une des par-
au Parquet. ties ;
Toutefois, le tribunal peut, à la requête d’une 4. s’il a donné un avis écrit sur le litige ;
partie justifiant de motifs valables, accorder 5. s’il est employeur ou travailleur de l’une
une quatrième et dernière remise. des parties.

Article 33 : Article 37 :
Les tribunaux du Travail rendent leurs juge- La partie qui veut récuser un Juge-assesseur est
ments dans un délai de 15 jours à partir de la tenue de former son action sous peine d’irre-
prise en délibéré. cevabilité avant tout débat et d’en exposer les
motifs à l’audience soit verbalement soit dans
Article 34 : une déclaration motivée revêtue de sa signa-
Lors du délibéré, les Juges-assesseurs ont voix ture.
délibérative et les décisions sont prises à la Le Juge-assesseur récusé donne verbalement
majorité des voix. ou par écrit, suivant la forme dans laquelle la
Toutefois, s’il se forme plus de deux opinions, le demande de récusation a été présentée, sa
moins ancien des Juges-assesseurs est tenu de réponse portant soit acquiescement soit refus.
se rallier à l’opinion du Président. La réponse par écrit est donnée au bas de la
déclaration de la partie récusante.
Article 35 :
Les frais de procédure sont payés conformé- Article 38 :
ment aux dispositions de droit commun. Dans le cas où le Juge-assesseur récusé refuse
Les honoraires et débours des experts, les de s’abstenir ou ne donne pas de réponse, la
taxes des témoins et autres dépenses de même juridiction à laquelle il appartient statue toutes
nature sont tarifiés et mis à la charge du Trésor affaires cessantes sur la récusation, la partie
public. récusant entendue.
La partie indigente est dispensée, dans les li- Le Juge-assesseur mis en cause ne peut faire
mites prévues par le Président du tribunal de partie de la chambre appelée à statuer sur la
la juridiction, de la consignation des frais. Les récusation.
frais d’expertise et les taxations à témoin sont
avancés par le Trésor Public.
479

Article 39 : Article 45 :
Si le tribunal rejette la récusation, il peut or- Jusqu’à l’installation des tribunaux du Travail, les
donner pour cause d’urgence que la chambre juridictions de droit commun demeurent com-
comprenant le Juge-assesseur ayant fait l’objet pétentes pour connaître des litiges individuels
de la récusation rejetée, poursuive l’instruction de travail.
de la cause.
Article 46 :
Article 40 : Un comité dont la durée et la composition
En cas d’appel de la partie récusant et si le juge- sont arrêtées conjointement par les Ministres
ment rejetant la récusation est maintenu par la ayant la Justice et le Travail et la Prévoyance
juridiction d’appel, celle-ci peut, après avoir en- Sociale dans leurs attributions a pour mission
tendu le récusant, le condamner à une amende de s’assurer du bon fonctionnement des tribu-
de 10.000 à 30.000 FC constants sans préjudice naux du travail et de l’expédition régulière des
des dommages et intérêts en faveur du Juge- affaires du travail.
assesseur mis en cause.
Article 47 :
Article 41 : La présente loi entre en vigueur à la date de sa
En cas d’infirmation du jugement rejetant la promulgation.
récusation, le juge d’appel annule toute la pro-
cédure du premier degré et renvoie les parties
devant le même tribunal autrement composé
ARRÊTÉ INTERMINISTÉRIEL
ou devant un tribunal voisin du même rang.
N° 12/CAB.MIN/ETPS/
Article 42 : JHD/063/2008 DU 18
Sous peine de déchéance, le Juge-assesseur se SEPTEMBRE 2008 PORTANT
trouvant dans l’une des hypothèses prévues à CRÉATION, ORGANISATION
l’article 36, est tenu de se déporter. ET FONCTIONNEMENT DU
COMITÉ DE PILOTAGE DES
Article 43 :
TRIBUNAUX DU TRAVAIL
Le Juge-assesseur, qui désire se déporter, in- (J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, p.37)
forme le Président du tribunal du Travail auquel
il appartient, en vue de pourvoir à son rempla-
cement. Vu la Constitution de la République démocra-
tique du Congo du 18 février 2006, spéciale-
Article 44 : ment en son article 93 ;
Pour autant qu’elles ne soient pas contraires Vu, telle que modifiée à ce jour, l’ordonnance-
à la présente loi, les dispositions du Code de loi n° 82-020 du 31 mars 1982 portant Code de
procédure civile sont d’application en matière l’organisation et de la compétence judiciaires ;
du travail. Vu la loi n° 016-2002 du 16 octobre 2002, por-
tant création, organisation et fonctionnement
des tribunaux du travail, spécialement en son
CHAPITRE IV : article 46 ;
DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES Vu l’ordonnance n° 08-006 du 25 janvier 2008
ET FINALES modifiant et complétant l’ordonnance n° 07-
017 du 3 mai 2007 portant organisation et
480

fonctionnement du Gouvernement, modalités Article 4 :


pratiques de collaboration entre le président Le ministre de la Justice et des Droits humains
de la République et le Gouvernement ainsi désigne et, le cas échéant, relève de leurs fonc-
qu’entre les membres du Gouvernement ; tions les membres issus de son ministère.
Vu l’ordonnance n° 007-018 du 16 mai 2007 Le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Pré-
fixant les attributions des ministères telle que voyance sociale désigne et, le cas échéant, re-
complétée par l’ordonnance 08-007 du 25 jan- lève de leurs fonctions les membres issus de
vier 2008 ; son ministère et des organisations profession-
Vu l’ordonnance n° 07-071 du 25 novembre nelles des employeurs et des organisations pro-
portant nomination des ministres d’Etat, mi- fessionnelles des employeurs et des travailleurs.
nistres et vice-ministres ; La désignation des membres issus des organi-
Considérant la nécessité et l’urgence de mettre sations professionnelles des employeurs et des
en place les tribunaux du travail ; travailleurs s’effectue sur base des listes pro-
Arrêtent : posées par leurs organisations professionnelles
respectives.
CHAPITRE Ier :
CHAPITRE II :
DE LA DECLARATION ET
DES ATTRIBUTIONS
DE LA COMPOSITION
Article 5 :
Article 1er :
Le comité de pilotage a pour mission :
Il est créé, sous l’autorité conjointe du ministre 1. De vulgariser les dispositions portant
de la Justice et des Droits humains et du mi- Code du travail et portant création, orga-
nistre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance nisation et fonctionnement des tribunaux
sociale, un comité de pilotage des tribunaux du du travail ;
travail. 2. De préparer l’installation des tribunaux du
travail dans le ressort de chaque tribunal
Article 2 : de grande instance ;
Le comité de pilotage a son siège à Kinshasa. 3. D’élaborer le budget d’équipement et de
fonctionnement des tribunaux du travail ;
4. De s’assurer de la désignation des magis-
Article 3 :
trats, des juges assesseurs employeurs et
Le comité de pilotage est composé de douze travailleurs, des greffiers et huissiers des
membres issus des ministères et organismes tribunaux du travail ;
suivants : 5. De s’assurer de la formation adéquate du
1. Quatre représentants du ministère de la personnel judiciaire en matière de conten-
Justice et des Droits humains ; tieux du travail ;
2. Quatre représentants du ministère de l’Em- 6. D’assurer la surveillance administrative des
ploi, du Travail et de la Prévoyance sociale ; tribunaux du travail et d’initier des pro-
positions d’amendement à la loi au vu des
3. Deux représentants des organisations pro-
difficultés que pourrait rencontrer le fonc-
fessionnelles les plus représentatives des tionnement des tribunaux du travail ;
employeurs ; 7. De veiller à l’expédition régulière des
4. Deux représentants des organisations pro- affaires du travail, à la bonne tenue des
fessionnelles les plus représentatives des registres, des archives et matériels divers
travailleurs. et au respect des dispositions légales et
réglementaires ;
481

8. D’assurer le contact avec d’autres services premier président de la Cour d’appel et au Pro-
publics ou privés en vue de pourvoir aux cureur général près cette Cour, dans le ressort
besoins des tribunaux du travail. duquel se trouve le tribunal du travail concerné.
Des observations sont faites dans la quinzaine
CHAPITRE III : de la réception par le premier président de
DU FONCTIONNEMENT la Cour d’appel et le Procureur général du
ressort, et sont adressées respectivement au
Article 6 : ministre de la Justice et des Droits humains,
au ministre de l’Emploi, du Travail et de la Pré-
Le comité de pilotage est composé d’un prési-
voyance sociale ainsi qu’au président du comité
dent, d’un vice-président, de quatre conseillers,
de suivi.
de quatre chargés de mission, d’un secrétaire
titulaire et d’un secrétaire adjoint.
Article 11 :
Article 7 : Le mandat des membres du comité de pilotage
donne droit à une rémunération mensuelle à
Les fonctions de président du comité de pilo-
charge du Trésor Public, dont le montant est
tage sont exercées par une personnalité ayant fixé de commun accord entre le ministre de la
la maîtrise du Code du travail et des préceptes Justice et des Droits humains et le ministre de
des relations professionnelles. Elle est désignée l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale.
par le ministre ayant le travail dans ses attri-
butions. Les frais de déplacement et de séjour des
membres du comité de pilotage requis à l’oc-
Les autres postes sont pourvus de commun casion de l’exercice de leurs fonctions sont à
accord entre le ministre de la justice et des charge du Trésor public.
Droits humains et le ministre de l’Emploi, du
Travail et de la Prévoyance sociale. Article 12 :
Les frais de fonctionnement du comité de pilo-
Article 8 :
tage sont à charge du Trésor public.
Les attributions du vice-président, des conseil-
lers, des chargés de mission, du secrétaire titu- Article 13 :
laire et du secrétaire adjoint sont fixées par le
président du comité de suivi, sous forme de Les fonctions de membre du comité de pilo-
règlement d’ordre intérieur dûment approuvé tage cessent par :
par le ministre de la Justice et des Droits hu- 1) Expiration du mandat ;
mains et le ministre de l’Emploi, du Travail et de 2) Le relèvement des fonctions ;
la Prévoyance sociale. 3) La démission ;
4) La déchéance ;
Article 9 : 5) L’empêchement définitif ;
Le comité de pilotage exerce un travail perma- 6) Le décès.
nent à durée indéterminée.
Article 14 :
Article 10 : La démission, la déchéance, l’empêchement
Le président adresse un support mensuel sur définitif et le décès sont constatés par procès-
l’état d’accomplissement de la mission du co- verbal dressé par le président du comité de
mité de suivi au ministre de la Justice et des pilotage ou son délégué.
Droits humains et au ministre de l’Emploi, du Le procès-verbal est établi en trois exem-
Travail et de la Prévoyance sociale, ainsi qu’au plaires dont l’un est immédiatement transmis
482

au ministre de la justice et des Droits humains, 2) par le refus du travailleur de se conformer


l’autre au ministre de l’Emploi, du Travail et de aux instructions de l’employeur ;
la Prévoyance sociale. 3) par la force majeure.

CHAPITRE IV : Lorsque l’employeur ne remplit pas ses obli-


DES DISPOSITIONS FINALES gations relatives au voyage retour, l’Inspecteur
du Travail du ressort le somme de s’exécuter
Article 15 : dans un délai de six jours. Passé ce délai, l’auto-
rité susmentionnée, agissant en lieu et place du
Le mandat des membres du comité de pilotage
travailleur, saisit obligatoirement le tribunal du
est de cinq ans renouvelable une fois par tacite
travail sans préjudice des pénalités prévues au
reconduction.
Tire XV du présent Code. [...]
Article 16 :
Article 194 :
Le présent arrêté interministériel entre en vi-
Avant leur entrée en fonction, les Inspec-
gueur à la date de sa signature.
teurs et les Contrôleurs du Travail prêtent le
serment suivant : “ je jure, devant Dieu et la
Nation, fidélité et obéissance à la Constitution
LOI N° 015/2002 et aux lois de la République Démocratique du
Congo, de remplir fidèlement ma charge et de
DU 16 OCTOBRE 2002
ne pas révéler, même après avoir quitté le ser-
PORTANT CODE DU TRAVAIL vice, les secrets de fabrication ou de commerce
(JORDC, n° spéicial, 2002)
ou les procédés d’exploitation dont j’aurai pu
prendre connaissance dans l’exercice de mes
[...]
fonctions “.
Article 63 : Ce serment est prêté par écrit devant la Cour
La résiliation sans motif valable du contrat à d’appel, et copie en est versée au dossier admi-
durée indéterminée donne droit, pour le tra- nistratif de l’agent. [...]
vailleur, à une réintégration. A défaut de celle-ci,
le travailleur a droit à des dommages intérêts Article 244 :
fixés par le Tribunal du travail calculés en tenant Lorsque l’enregistrement est accordé, le Mi-
compte notamment de la nature des services nistre ayant le Travail et la Prévoyance Sociale
engagés, de l’ancienneté du travailleur dans dans ses attributions adresse immédiatement
l’entreprise, de son âge et des droits acquis à au syndicat requérant la décision d’enregistre-
quelque titre que ce soit. [...] ment.
Dans les trois jours de la réception de la dé-
Article 152 :
cision, le syndicat adresse un exemplaire des
L’employeur assurera le voyage retour dans les statuts au Procureur de la République près le
délais les plus brefs à dater de la fin des ser- Tribunal de Grande Instance dans le ressort
vices. duquel est établi le siège du syndicat. [...]
En outre, il est tenu de payer au travailleur une
indemnité égale à la rémunération mensuelle Article 280 :
jusqu’au moment du départ effectif sauf si le La convention est établie en autant d’origi-
départ est retardé : naux qu’il y a des parties et signée par tous les
1) par la négligence du travailleur ; contractants.
483

Six originaux supplémentaires sont soumis au L’exécution est poursuivie comme un jugement
visa de l’Inspecteur du Travail du ressort qui du Tribunal de Travail.
peut demander la modification des clauses
contraires à la législation ou à la réglementa- Article 302 :
tion. En cas d’échec total ou partiel de la tentative
L’Inspecteur du Travail dépose, sans frais, si de conciliation prévue à l’article 300, le litige
le texte est conforme, un exemplaire de la peut être soumis au Tribunal de Travail. [...]
convention, revêtu de son visa, au greffe du
Tribunal du Travail. Il adresse au Ministère du Article 304 :
Travail et de la Prévoyance Sociale au moins
Les conflits collectifs de travail ne sont rece-
un exemplaire aux fins de publication de la
vables devant les Tribunaux de Travail que s’ils
convention au “ Journal Officiel “. Cette publi-
cation est faite sans frais. [...] ont été préalablement soumis à la procédure
de conciliation et de médiation, selon le cas, à
l’initiative respectivement de l’une des parties
Article 283 :
devant l’Inspecteur du Travail ou du Ministre
En cas de divergence entre le texte de diffé- ayant le Travail et la Prévoyance Sociale dans
rents exemplaires de la convention collective, ses attributions ou du Gouverneur de province
l’original déposé au greffe du Tribunal du Travail devant la commission de médiation.
fait foi à l’exclusion de tout autre texte. [...]
Article 305 :
Article 298 :
En cas de non conciliation, de conciliation par-
Les litiges individuels ne sont pas recevables tielle ou de recommandation frappées d’oppo-
devant le Tribunal du Travail s’ils n’ont été pré-
sition, la demande est formée devant le Tribunal
alablement soumis à la procédure de concilia-
de Travail par l’une des parties dans le délai de
tion, à l’initiative de l’une des parties, devant
10 jours ouvrables à compter de l’expiration
l’Inspecteur du Travail du ressort.
de préavis de grève ou de lock-out notifié à
l’autre partie. [...]
Article 299 :
Cette procédure est interruptive des délais de Article 307 :
prescription prévus à l’article 317 du présent
Code, dès la réception de la demande de conci- Le conflit collectif du travail est notifié par la
liation à l’Inspection du Travail, sous réserve partie la plus diligente à l’Inspecteur du Travail
toutefois que la demande devant le Tribunal du du ressort.
Travail, en cas de non conciliation, soit formée Toutefois, l’Inspecteur du Travail peut entamer
dans le délai maximum de douze mois à comp- la procédure de conciliation lorsqu’il a connais-
ter de la réception du procès-verbal de non- sance d’un conflit collectif qui ne lui a pas été
conciliation par la partie la plus diligente. [...] notifié.
Dans les trois jours ouvrables de la notification,
Article 301 :
l’Inspecteur du Travail adresse, par porteur avec
En cas de conciliation, la partie la plus diligente accusé de réception ou par pli recommandé,
fait apposer la formule exécutoire sur le pro- aux parties une invitation à comparaître en
cès-verbal auprès du Président du Tribunal de séance de conciliation dans la quinzaine, avec un
Travail compétent. préavis de 3 jours ouvrables minimum comptés
Le Président du Tribunal de Travail compétent à partir de la date de réception.
est celui dans le ressort duquel le procès-ver- Dans les deux jours ouvrables de la réception
bal de conciliation est signé. de cette invitation les parties font, au préalable
484

connaître à l’Inspecteur du Travail, par écrit, les Article 314 :


noms des représentants qui ont qualité pour L’exécution d’un accord de conciliation inter-
concilier. Ceux-ci peuvent s’adjoindre un délé- venu soit devant l’Inspecteur du Travail, soit de-
gué de leurs organisations professionnelles, vant la Commission de médiation et celle des
dûment mandaté. recommandations non frappées d’opposition
Si une des parties ne comparaît pas, ne se fait sont obligatoires pour les parties intéressées.
pas représenter, ou si les représentants ne com- Dans leur silence sur ce point, l’accord de
paraissent pas, l’Inspecteur du Travail dresse le conciliation et les recommandations portent
procès-verbal au vu duquel la juridiction com- effet à partir du jour de la notification du conflit
pétente prononce la peine d’amende prévue à du travail à l’Inspection du Travail.
l’article 322 du présent Code.
Les accords de conciliation et les recomman-
En outre, l’Inspecteur du Travail établit un pro- dations non frappées d’opposition sont affichés
cès-verbal de carence valant constat de non dans les locaux des établissements affectés par
conciliation. [...] le conflit et dans le bureau de l’Inspecteur du
Travail du ressort.
Article 310 : Les minutes des accords et recommandations
Les conflits collectifs non réglés en conciliation sont déposées au greffe du Tribunal du Travail
par l’Inspecteur du Travail sont soumis à une du lieu du conflit. La procédure de conciliation
Commission de médiation instituée spéciale- et de médiation est gratuite.
ment à cet effet.
La Commission se compose du Président du Article 316 :
Tribunal de Paix dans le ressort duquel est né le Une loi crée les Tribunaux du Travail et fixe leur
conflit ou d’un magistrat désigné par ses soins organisation et leur fonctionnement.
: d’un assesseur employeur et d’un assesseur
travailleur. Elle est présidée par le Président du
Tribunal de Paix ou le magistrat désigné par ses III.TRIBUNAUX
soins..
POUR ENFANTS
Les assesseurs sont désignés sur propositions
des organisations professionnelles les plus re- 1.TEXTES DE BASE
présentatives par :
- le Gouverneur de province dans le cas visé LOI N° 09/001 DU 10 JANVIER
au deuxième alinéa de l’article 309 ci-des- 2009 PORTANT PROTECTION
sus;
DE L’ENFANT (J.O., n° spécial, 25 mai, p. 3)
- le Ministre ayant le Travail et la Prévoyance
Sociale dans ses attributions dans le cas visé
TITRE III :
au troisième alinéa du même Article
DE LA PROTECTION JUDICIAIRE
Les assesseurs doivent être étrangers à l’éta-
blissement ou aux établissements affectés par CHAPITRE Ier :
le conflit. DE L’INSTITUTION ET DE
La désignation des assesseurs et la transmis- L’ORGANISATION DU TRIBUNAL
sion du dossier du conflit au Président de la POUR ENFANTS.
Commission de médiation interviennent dans
Article 84 :
les quatre jours ouvrables de la réception par
l’autorité compétente du procès-verbal de Il est créé, dans chaque territoire et dans
non-conciliation. chaque ville, une juridiction spécialisée dénom-
485

mée tribunal pour enfants conformément à Article 92 :


l’article 149 alinéa 5 de la Constitution. Le tribunal pour enfants est doté d’au moins
Le siège ordinaire et le ressort de ce tribunal un assistant social affecte par les services pro-
sont fixés par décret du Premier ministre. vinciaux ayant les affaires sociales dans leurs
attributions.
Article 85 :
Un arrêté du ministre ayant la Justice dans ses Article 93 :
attributions peut regrouper deux ou plusieurs Le tribunal pour enfants siège avec le concours
ressorts des tribunaux pour enfants en un seul du Ministère public du ressort et l’assistance
pour les mesures de garde, d’éducation et de d’un greffier.
préservation prévues par la présente loi.

Article 86 : CHAPITRE II :
Il peut être créé dans le ressort d’un tribunal DE LA COMPETENCE DU
pour enfants un ou plusieurs sièges secondaires TRIBUNAL POUR ENFANTS
dont les ressorts sont fixés par arrêté du mi-
nistre ayant la justice dans ses attributions. Article 94 :
Le tribunal pour enfants n’est compétent qu’à
Article 87 : l’égard des personnes âgées de moins de 18
Le tribunal pour enfants est composé de la ans.
chambre de première instance et la chambre
d’appel. Les deux chambres sont indépendantes Article 95 :
l’une de l’autre quant à leur fonctionnement. L’enfant âgé de moins de 14 ans bénéficie, en
matière pénale, d’une présomption irréfragable
Article 88 : d’irresponsabilité.
Le tribunal pour enfants est composé d’un pré-
Article 96 :
sident et des juges, tous affectés par le Conseil
Supérieur de la Magistrature parmi les magis- Lorsque l’enfant déféré devant le juge a moins
trats de carrière spécialisés et manifestant de de 14 ans, celui-ci le relaxe comme ayant agi
l’intérêt dans le domaine de l’enfance. sans discernement et ce, sans préjudice de la
réparation du dommage causé à la victime.
En cas d’absence ou d’empêchement, le pré-
sident est remplacé par le juge le plus ancien Dans ce cas, le juge confie l’enfant à un assistant
d’après l’ordre de nomination. social et/ou un psychologue qui prend des me-
sures d’accompagnement visant la sauvegarde
Article 89 : de l’ordre public et la sécurité de l’enfant et
tenant compte de la réparation du préjudice
Le Président est chargé de la répartition des causé.
tâches.
Ces mesures consistent notamment dans l’ac-
compagnement psychosocial et le placement
Article 90 :
dans une famille d’accueil ou une institution
La chambre de première instance siège à juge privée agréée à caractère social autre que celle
unique. La chambre d’appel siège à trois juges. accueillant des enfants en situation difficile.

Article 91 : Article 97 :
Le tribunal pour enfants compte un greffier Un enfant de moins de 14 ans ne peut être pla-
assisté d’un ou de plusieurs adjoints. cé dans un établissement de garde provisoire,
486

ni dans un établissement de garde, d’éducation 3) la requête de la victime;


ou de rééducation de l’Etat. 4) la requête des parents ou du tuteur;
5) la requête de l’assistant social,
Article 98 : 6) la déclaration spontanée de l’enfant;
Est pris en considération, l’âge au moment de la 7) la saisine d’office du juge.
commission des faits.
Lorsque le tribunal est saisi par l’officier de
Article 99 : police Judiciaire, celui-ci en informe immédia-
tement l’officier du Ministère public du ressort.
Le tribunal pour enfants est seul compétent
pour connaître des matières dans lesquelles se
trouve impliqué l’enfant en conflit avec la loi. Section 2 :
Il connaît également des matières se rappor- Des garanties procédurales
tant à l’identité, la capacité, la filiation, l’adop- Article 103 :
tion et la parenté telles que prévues par la loi. Dès qu’il a connaissance des faits portés contre
l’enfant, l’officier du Ministère public ou l’offi-
Article 100 : cier de police judiciaire en informe immédia-
Dans les matières prévues à l’alinéa 2 de l’ar- tement, ou si ce n’est pas possible, dans le plus
ticle 99 de la présente loi, les décisions sont bref délai, ses parents, son tuteur ou la per-
prises conformément aux règles de la procé- sonne qui exerce sur lui l’autorité parentale.
dure civile.
Article 104 :
Article 101 : Tout enfant suspecté ou accusé d’un fait quali-
Est territorialement compétent, le tribunal fié d’infraction par la loi pénale bénéficie, sous
de la résidence habituelle de l’enfant, de ses peine de nullité de la procédure, notamment
parents ou tuteur, du lieu des faits, du lieu où des garanties ci-après:
l’enfant aura été trouvé, ou du lieu où il a été 1. le droit à la présomption d’innocence et à
placé, à titre provisoire ou définitif. un procès équitable ;
2. la présence au procès ;
CHAPITRE III : 3. le droit d’être informé, dans le plus bref
DE LA PROCEDURE DEVANT LE délai, dans une langue qu’il comprend et de
TRIBUNAL POUR ENFANTS EN manière détaillée, de la nature et des motifs
CONFLIT de l’accusation portée contre lui ;
AVEC LA LOI 4. le droit à l’assistance par un conseil de son
choix ou désigné d’office par le Juge;
Section 1re :
5. le droit de voir son affaire être jugée dans
De la saisine
un délai raisonnable;
Article 102 : 6. le droit à un interprète;
Le tribunal pour enfants est saisi par : 7. le droit au respect de sa vie privée à toutes
les étapes de la procédure;
1) la requête de l’officier du Ministère public
du ressort dès qu’il a connaissance des faits 8. le droit d’être entendu en présence des
portés contre l’enfant; parents, du tuteur, de la personne qui en a
la garde ou de l’assistant social;
2) la requête de l’officier de police Judiciaire
dès qu’il a connaissance des faits portés 9. le droit de ne pas être contraint de plaider
contre l’enfant; coupable,
487

10. le droit d’interroger ou de faire interroger Il les informe également des mesures provi-
des témoins à charge et à obtenir la com- soires prises à l’égard de celui-ci.
parution et l’interrogatoire des témoins à
décharge dans les mêmes conditions. Article 108 :
Si les mesures prévues à l’article 106 ne
Article 105 :
peuvent être prises parce que l’errant est pré-
L’enfant a droit à la confidentialité du dossier sumé dangereux et qu’aucun couple ou aucune
judiciaire le concernant. Il ne peut être fait état institution n’est en mesure de l’accueillir, l’en-
des antécédents dans les poursuites ultérieures fant peut être préventivement placé dans un
à sa charge l’impliquant comme adulte. établissement de garde et d’éducation de l’Etat,
pour une durée ne dépassant pas deux mois.
Section 3 : Un décret du Premier ministre, délibéré en
Des mesures provisoires Conseil des ministres, fixe l’organisation et le
fonctionnement de l’établissement de garde et
Article 106 :
d’éducation de l’Etat.
Le Juge pour enfants peut, avant de statuer sur
le fond, prendre par voie d’ordonnance l’une Article 109 :
des mesures provisoires suivantes :
Le juge pour enfants charge l’assistant social
1 placer l’enfant sous l’autorité de ses père et du ressort de la collecte des informations
mère ou de ceux qui en ont la garde; concernant la conduite et le comportement de
2. assigner à résidence l’enfant sous la sur- l’enfant.
veillance de ses père et mère ou de ceux
qui en ont la garde ; Section 4 :
3. soustraire l’enfant de son milieu et le De l’instruction
confier provisoirement à un couple de
bonne moralité ou à une institution pu- Article 110 :
blique ou privée agréée à caractère social. Aux fins de l’instruction de la cause, le juge peut
à tout moment convoquer l’enfant et les per-
Par couple, on entend deux personnes de sexes sonnes qui exercent sur lui l’autorité parentale.
opposés légalement mariées.
Il vérifie l’identité de l’enfant et le soumet, s’il
Le choix par le juge pour enfants des mesures échet, à une visite médicale portant sur son
provisoires privilégie autant que possible le état physique et mental.
maintien de l’enfant dans un environnement
En cas de doute sur l’âge, la présomption de la
familial.
minorité prévaut.
Le placement dans une institution publique ou
Le greffier notifie la date de l’audience à la par-
privée agréée à caractère social ne peut être tie lésée.
envisagé que comme une mesure de dernier
recours. La procédure par défaut est exclue à l’égard
de l’enfant.
L’assistant social assure le suivi des mesures
provisoires prises par le juge.
Article 111 :
Article 107 : Le juge pour enfants décrète le huis clos tout
au long de la procédure.
Le juge informe immédiatement ou si ce n’est
pas possible dans le plus bref délai, les parents, Il procède à l’audition de l’enfant, et ce, en pré-
le tuteur ou la personne qui en a la garde des sence des parents, du tuteur, de la personne qui
faits portés contre l’enfant. en a la garde ou de l’assistant social.
488

Dans l’intérêt de l’enfant, le juge peut décider Article 114 :


du Déroulement des plaidoiries hors la pré- Dans les cas où le juge ordonne le placement
sence de l’enfant. de ‘enfant dans un établissement de garde
L’audience se déroule sans toge. et d’éducation de l’Etat, il peut prononcer le
Le Ministère public donne son avis sur le banc. placement avec sursis pour une période qui
n’excède pas sa majorité et pour une Infraction
punissable au maximum de cinq ans de servi-
Article 112 :
tude pénale principale.
Lorsque le fait commis par l’enfant est connexe
Le juge apprécie les conditions du sursis.
à celui qui peut donner lieu à une poursuite
contre un adulte, les poursuites sont disjointes
Article 115 :
et l’enfant est poursuivi devant le juge pour
enfants. Si l’enfant a commis un manquement qualifié
d’infraction à la loi pénale punissable de plus
Section 5 : de cinq ans de servitude pénale et qui n’est pas
De la décision punissable de la peine de mort ou de la ser-
vitude pénale à perpétuité, le juge peut, s’il le
Article 113 : met dans un établissement de garde et d’éduca-
tion de l’Etat, prolonger cette mesure pour un
Dans les huit jours qui suivent la prise en déli-
terme qui ne peut dépasser sa vingt-deuxième
béré de a cause, le juge prend l’une des déci-
année d’âge.
sions suivantes :
A sa dix-huitième année d’âge, l’intéressé devra
1. réprimander l’enfant et le rendre à ses pa-
être séparé des enfants, au sein du même éta-
rents ou aux personnes qui exerçaient sur
blissement de garde et d’éducation de l’Etat,
lui l’autorité parentale en leur enjoignant de sur décision du juge, à la demande de l’autorité
mieux le surveiller à l’avenir; de l’établissement de garde.
2. le confier à un couple de bonne moralité
ou à une institution privée agréée à carac- Article 116 :
tère social pour une période ne dépassant
Si l’enfant a commis un manquement qualifié
pas sa dix-huitième année d’âge:
d’infraction à la loi pénale punissable de la peine
3 le mettre dans une institution publique à de mort ou de la servitude pénale à perpétuité,
caractère social pour une période ne dé- le juge peut, s’il le met dans un établissement de
passant pas sa dix-huitième année d’âge; garde et d’éducation de l’Etat, prolonger cette
4. le placer dans un centre médical ou médico- mesure au-delà de la dix-huitième année de
éducatif approprié; l’enfant pour un terme de dix ans au maximum.
5. le mettre dans un établissement de garde et Les dispositions de l’article 115, alinéa 2 s’ap-
d’éducation de l’Etat pour une période ne pliquent, mutatis mutandis, au présent article.
dépassant pas sa dix-huitième année d’âge,
La mesure prévue au point 3 ne s’applique pas Article 117 :
à l’enfant âgé de plus de seize ans. L’enfant qui a commis un manquement quali-
Un décret du Premier ministre, délibéré en fié d’infraction punissable de plus d’un an de
servitude pénale, et qui est d’une perversité
Conseil des ministres, fixe l’organisation et le
caractérisée ou récidiviste est placé dans un
fonctionnement de l’établissement de garde et
établissement de rééducation de l’Etat pendant
d’éducation de l’Etat.
une année au moins et cinq ans au plus.
Cette mesure n’est pas applicable aux enfants
âgés de moins de quinze ans.
489

Un décret du Premier ministre délibéré en Cette opposition est formée par la déclaration
Conseil des ministres fixe l’organisation et le actée au greffe du tribunal qui a prononcé la
fonctionnement de l’établissement de rééduca- décision.
tion de l’Etat. La chambre de première instance statue dans
les quinze jours à dater de sa saisine.
Article 118 :
L’appel est ouvert au Ministère public ainsi qu’à
L’enfant qui n’a pas fait l’objet de placement toutes les parties à la cause.
dans l’une des hypothèses prévues aux articles
113 à 117 ci-dessus ou dont le placement a été L’appel est formé par déclaration actée soit au
levé est soumis, jusqu’à sa dix-huitième année greffe du tribunal qui a rendu la décision, soit
d’âge, au régime de la liberté surveillée. au greffe de la chambre d’appel dans les dix
jours à dater du jour où l’opposition n’est plus
Article 119 : recevable, ou dans les dix jours de la décision
rendue contradictoirement.
Si le manquement qualifié d’infraction est éta-
bli, le juge met les frais à charge des personnes La chambre d’appel statue dans les trente jours
civilement responsables et, s’il y a lieu, les oblige à dater de sa saisine.
aux restitutions et aux dommages et intérêts.
Article 124 :
Article 120 : La chambre d’appel applique les mêmes règles
L’utilisation des salaires gagnés par l’enfant qui de procédure que la Chambre ce première Ins-
fait l’objet de l’une des mesures prévues à l’ar- tance. Le délibéré se déroule conformément au
ticle 113, points 2, 3 et 5 est déterminée par le droit commun.
juge dans l’intérêt supérieur de l’enfant, notam-
ment pour sa réinsertion sociale. Section 7 :
De la révision
Article 121 :
Les frais d’entretien et d’éducation de l’enfant Article 125 :
résultant des mesures prononcées par le tribu- Le juge peut, en tout temps, soit spontanément,
nal sont à charge des perso-mes qui lui doivent soit à la demande du Ministère public, de l’en-
des aliments, si des sont solvables. A défaut, ils fant, des parents ou représentants légaux, ou
sont à charge de l’Etat. de toute personne intéressée soit sur rapport
de l’assistant social rapporter ou modifier les
Article 122 : mesures prises à l’égard de l’enfant.
La décision du juge est motivée. Elle est pro-
A cet effet, le juge visite le lieu de placement
noncée en audience publique,
de l’enfant.
Section 6 :
Article 126 :
Des voies de recours
Le juge statue sur la demande de révision dans
Article 123 : les huit jours qui suivent sa saisine.
Les décisions du juge pour enfants sont suscep-
tibles d’opposition ou d’appel. Article 127 :

Hormis le Ministère public et l’enfant concer- Les mesures prises à l’égard de l’enfant font
né, l’opposition est ouverte à toutes les autres d’office l’objet d’une révision tous les trois ans.
parties dans les dix jours qui suivent la signifi-
cation de la décision.
490

Section 8 : 3. ne le présente pas à ceux qui ont le droit de


De l’exécution de la décision le réclamer;
4. l’enlève ou le fait enlever, même avec son
Article 128 : consentement
A moins que le juge n’en décide autrement, la
décision est exécutoire sur minute dés le pro- Si le coupable est déchu de l’autorité paren-
noncé en ce qui concerne la mesure prise à tale en tout ou en partie, la servitude pénale
l’endroit de l’enfant. principale peut être élevée de deux à cinq ans
et à une amende de cent mille à deux cent cin-
quante mille francs congolais.
Article 129 :
Le juge veille à l’exécution de toutes les me-
sures qu’il a prises à l’égard de l’enfant. CHAPITRE IV :
Il est aidé par l’assistant social territorialement DE LA MEDIATION
compétent.
Article 132 :
Article 130 : Aux termes de la présente loi, la médiation est
Sur décision motivée du juge prise, soit d’of- ce mécanisme qui vise à trouver un compromis
fice, soit à la demande du Ministère public, des entre l’enfant en conflit avec la loi ou son re-
parents, tuteur ou personnes qui ont la garde présentant légal, et la victime ou son représen-
de l’enfant, soit sur rapport de l’assistant social, tant légal ou ses ayants droits sous réserve de
l’enfant placé dans l’établissement de garde et l’opinion de l’enfant intéressé dûment entendu.
d’éducation de l’Etat qui atteint l’âge de dix-
huit ans en placement peut, pour raison de per- Article 133 :
versité, être transféré dans un établissement de La médiation a pour objectif d’épargner l’enfant
rééducation de l’Etat pour une durée qui ne des inconvénients d’une procédure judiciaire,
peut excéder sa vingt-deuxième année d’âge. d’assurer la réparation du dommage causé à
Dans ce cas, l’enfant est préalablement entendu. la victime, de mettre fin au trouble résultant
du fait qualifié d’infraction à la loi pénale, et de
Section 9 : contribuer ainsi à la réinsertion de l’enfant en
Des sanctions pénales conflit avec la loi.

Article 131 : Article 134 :


Sont punis d’une servitude pénale prin- La médiation est notamment conclue sur la
cipale de un à cinq ans et d’une amende base d’une ou plusieurs des mesures ci-après:
de cent mille à deux cent cinquante 1. l’indemnisation de la victime;
2. la réparation matérielle du dommage:
mille francs congolais ou de l’une de
3. la restitution des biens à la victime;
ces peines seulement, le père, la mère, 4. la compensation;
le tuteur ou toute autre personne qui: 5. les excuses expresses présentées de façon
1. soustrait ou tente de soustraire un enfant verbale ou écrite à la victime;
à la procédure intentée contre lui en vertu 6. la réconciliation ;
de la présente loi;
7. l’assistance à la victime;
2. le soustrait ou tente de le soustraire à la 8. le travail d’intérêt général ou prestation
garde des personnes ou institution à qui communautaire.
l’autorité judiciaire l’a confié;
491

Le travail d’intérêt général consiste en une Article 140 :


orientation utile à la collectivité ne dépassant Le Comité de médiation statue en toute indé-
pas quatre heures par jour, pour une durée pendance et fait rapport au président du tri-
d’un mois au plus. Le travail doit être effectué bunal pour enfants sur les conclusions de la
dans le respect de la dignité humaine, avec le médiation dans les trente jours à dater de la
consentement éclairé de l’enfant et sous la réception du dossier.
supervision de l’assistant social.
Passé ce délai, le comité de médiation est des-
saisi d’office.
Article 135 :
La médiation est conduite par un organe dé- Article 141 :
nommé «Comité de médiation».
Lorsque la médiation aboutit, elle met fin à la
Un arrêté interministériel des ministres ayant procédure engagée devant le juge. Le compro-
la justice et l’enfant dans leurs attributions, déli- mis signé par les différentes parties, est revêtu,
béré en Conseil des ministres, en fixe la com- sans délai, de la formule exécutoire par le pré-
position, organisation et le fonctionnement. sident du tribunal pour enfants.
En cas d’échec, la procédure judiciaire reprend
Article 136 : son cours.
Lorsque les faits en cause sont bénins et que
enfant en conflit avec la loi n’est pas récidiviste, Article 142 :
le président du tribunal pour enfants défère L’acte de médiation est exonéré de tous frais.
d’office la cause au comité de médiation dans [...]
les quarante-huit heures de sa saisine.

Article 137 :
En cas de manquement qualifié d’infraction à
la loi pénale punissable de moins de dix ans de
servitude pénale, le président du tribunal pour
enfants peut transmettre l’affaire au comité de
médiation ou engager la procédure judiciaire.

Article 138 :
La médiation n’est pas permise pour des man-
quements qualifiés d’infraction à la loi pénale
punissables de plus de dix ans de servitude
pénale.

Article 139 :
La médiation est ouverte à toutes les étapes de
la procédure judiciaire.
Elle suspend la procédure devant le juge saisi,
sauf en ce qui concerne les mesures provi-
soires.
492

2.TEXTES COMPLEMENTAIRES ment à l’article 84 de la loi portant protection


RELATIFS AUX TRIBUNAUX de l’enfant.
POUR ENFANTS
Article 2 :
DECRET N° 11/01 Le siège ordinaire et le ressort des tribunaux
DU 05/01/2011 FIXANT pour enfants sont fixés conformément au ta-
LES SIEGES ORDINAIRES ET bleau annexé au présent Décret.
RESSORTS DES TRIBUNAUX POUR
ENFANTS (JORDC, n° 8, 15 avril 2011) Article 3 :
Le Ministre de la Justice et Droits Humains est
chargé de l’exécution du présent Décret qui
Le Premier Ministre,
entre en vigueur à la date de sa signature.

Vu la Constitution, spécialement en son article


Fait à Kinshasa, le 05 janvier 2011
92, alinéas 1, 2 et 4 ;
Vu la Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant Adolphe MUZITO
protection de l’enfant, en son article 117 ; Premier Ministre
Vu l’Ordonnance n° 08/064 du 10 octobre LUZOLO Bambi Lessa
2008 portant nomination d’un Premier Mi- Ministre de la Justice
nistre, Chef du Gouvernement ; et Droits Humains
Vu l’Ordonnance n° 008/073 du 24 décembre
2008 portant organisation et fonctionnement
du Gouvernement, modalités pratiques de col-
laboration entre le Président de la République
et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres
du Gouvernement ;
Vu l’Ordonnance n° 08/074 du 24 décembre
2008 fixant les attributions des Ministères, spé-
cialement en son article 1er, point B, litera 6 ;
Vu l’Ordonnance n° 10/025 du 19 février
2010 portant nomination des Vice-Premiers
Ministres, Ministres et Vice-ministres ;
Considérant la nécessité ;
Sur proposition du Ministère de la Justice et
Droits Humains ;
Le Conseil des Ministres entendu ;

Décrète :

Article 1er :
Il est établi dans chaque ville et dans chaque
territoire de la République démocratique du
Congo, une juridiction spécialisée dénommée
tribunal pour enfant, en sigle TPE, conformé-
493

TABLEAU DES SIEGES ORDINAIRES ET RESSORTS


DES TRIBUNAUX POUR ENFANTS
1.Ville de Kinshasa
Siège ordinaire Kinshasa
Ressort Etendue administrative de la Ville de Kinshasa
2. Province du Bandundu
2.1. Villes
tribunal pour enfants de la ville de
2.1.1.
Bandundu
Siège ordinaire Bandundu
Ressort Etendue administrative de la Ville de Bandundu
2.1.2. tribunal pour enfants de la ville de Kikwit
Siège ordinaire Kikwit
Ressort Etendue administrative de la ville de Kikwit
2.2. Territoires
2.2.1 tribunal pour enfants de Feshi
Siège ordinaire Feshi
Ressort Etendue administrative du territoire de Feshi
2.2.2.
Siège ordinaire Kahemba
Ressort Etendue administrative du territoire de Kahemba
2.2.3. tribunal pour enfants de Kasongo Lunda
Siège ordinaire Kasongo Lunda
Etendue administrative du territoire de Kasongo
Ressort
Lunda
2.2.4. tribunal pour enfants de Kenge
Siège ordinaire Kenge
Ressort Etendue administrative du territoire de Kenge
2.2.5. tribunal pour enfants de Popokabaka
Siège ordinaire Popokabaka
Etendue administrative du territoire de
Ressort
Popokabapa
2.2.6. tribunal pour enfants de Bagata
Siège ordinaire Bagata
Ressort Etendue administrative du territoire de Bagata
2.2.7. tribunal pour enfants de Bulungu
Siège ordinaire Bulungu

Ressort Etendue administrative du territoire de Bulungu

2.2.8. tribunal pour enfants de Gungu


Siège ordinaire Gungu
Ressort Etendue administrative du territoire de Gungu
494

2.2.9. tribunal pour enfants d’Idiofa


Siège ordinaire Idiofa
Ressort Etendue administrative du territoire d’Idiofa
2.2.10. tribunal pour enfants de Masimanimba
Siège ordinaire Masimanimba
Etendue administrative du territoire de
Ressort
Masimanimba
2.2.11. tribunal pour enfants de Bolobo
Siège ordinaire Bolobo
Ressort Etendue administrative du territoire de Bolobo
2.2.12. tribunal pour enfants d’Inongo
Siège ordinaire Inongo
Ressort Etendue administrative du territoire d’Inongo
2.2.13. tribunal pour enfants de Kiri
Siège ordinaire Kiri
Ressort Etendue administrative du territoire de Kiri
2.2.14. tribunal pour enfants de Kutu
Siège ordinaire Kutu
Ressort Etendue administrative du territoire de Kutu
2.2.15. tribunal pour enfants de Mushie
Siège ordinaire Mushie
Ressort Etendue administrative du territoire de Mushie
2.2.16. tribunal pour enfants d’Oshwe
Siège ordinaire Oshwe
Ressort Etendue administrative du territoire d’Oshwe
2.2.17. tribunal pour enfants de Kwamouth
Siège ordinaire Kwamouth
Ressort Etendue administrative du territoire Kwamouth
2.2.18 Trubunal pour enfants de Yumbi
Siège ordinaire Yumbi
Ressort Etendue administrative du territoire de Yumbi
3. Province du Bas-Congo
3.1. Villes
3.1.1. tribunal pour enfants de Boma
Siège ordinaire Boma
Ressort Etendue administrative de la ville de Boma
3.1.2. tribunal pour enfants de Matadi
Siège ordinaire Matadi
Ressort Etendue administrative de la ville de Matadi
3.2. Territoires
495

3.2.1. tribunal pour enfants de Moanda


Siège ordinaire Moanda
Ressort Etendue administrative du territoire de Moanda
3.2.2. tribunal pour enfants de Lukala
Siège ordinaire Lukala
Ressort Etendue administrative du territoire de Lukala
3.2.3. tribunal pour enfants de Sekebanza
Siège ordinaire Sekebanza
Ressort Etendue administrative du territoire de Sekebanza
3.2.4. tribunal pour enfants de Tshela
Siège ordinaire Tshela
Ressort Etendue administrative du territoire de Tshela
3.2.5. tribunal pour enfants de Luozi
Siège ordinaire Luozi
Ressort Etendue administrative du territoire de Luozi
3.2.6. tribunal pour enfants de Mbanza-Ngungu
Siège ordinaire Mbanza-Ngungu
Etendue administrative du territoire de Mbanza-
Ressort
Ngungu
3.2.7. tribunal pour enfants de Songololo
Siège ordinaire Songololo
Ressort Etendue administrative du territoire de Songololo
3.2.8. tribunal pour enfants de Kasangulu
Siège ordinaire Kasangulu
Ressort Etendue administrative du territoire de Kasangulu
3.2.9. tribunal pour enfants de Kinvula
Siège ordinaire Kinvula
Ressort Etendue administrative de Kinvula
3.2.10. tribunal pour enfants de Madimba
Siège ordinaire Madimba
Ressort Etendue administrative de Madimba
4. PROVINCE DE L’EQUATEUR
4.1. Villes
4.1.1. tribunal pour enfants de Gbadolité
Siège ordinaire Gbadolite
Ressort Etendue administrative de la ville de Gbadolite
4.1.2. tribunal pour enfants de Mbandaka
Siège ordinaire Mbandaka
Ressort Etendue administrative de la ville de Mbandaka
4.1.3. tribunal pour enfants de Zongo
496

Siège ordinaire Zongo


Ressort Etendue administrative de la ville de Zongo
4.2. Territoires
4.2.1. tribunal pour enfants de Basankusu
Siège ordinaire Basankusu
Ressort Etendue administrative du territoire de Basankusu
4.2.2. tribunal pour enfants de Bikoro
Siège ordinaire Bikoro
Ressort Etendue administrative du territoire de Bikoro
4.2.3. tribunal pour enfants de Bolomba
Siège ordinaire Bolomba
Ressort Etendue administrative du territoire de Bolomba
4.2.4. tribunal pour enfants de Bomongo
Siège ordinaire Bomongo
Ressort Etendue administrative du territoire de Bomongo
4.2.5. tribunal pour enfants d’Ingende
Siège ordinaire Igende
Ressort Etendue administrative du territoire d’Igende
4.2.6. tribunal pour enfants de Lukolela
Siège ordinaire Lukolela
Ressort Etendue administrative du territoire de Lukolela
4.2.7. tribunal pour enfants de Makanza
Siège ordinaire Makanza
Ressort Etendue administrative du territoire de Makanza
4.2.8. tribunal pour enfants de Bongandanga
Siège ordinaire Bongandanga
Etendue administrative du territoire de
Ressort
Bongandanga
4.2.9. tribunal pour enfants de Bumba
Siège ordinaire Bumba
Ressort Etendue administrative du territoire de Bumba
4.2.10. tribunal pour enfants de Lisala
Siège ordinaire Lisaki
Ressort Etendu administrative du territoire de Lisala
4.2.11. tribunal pour enfants de Bosobolo
Siège ordinaire Bosobolo
Ressort Etendu administrative du territoire de Bosobolo
4.2.12. tribunal pour enfants de Businga
Siège ordinaire Businga
Ressort Etendue administrative du territoire de Businga
497

4.2.13. tribunal pour enfants de Mobay Mbongo


Siège ordinaire Mobay Mbongo
Etendue administrative du territoire de Mobay
Ressort
Mbongo
4.2.14. tribunal pour enfants de Yakoma
Siège ordinaire Yakoma
Ressort Etendue administrative du territoire de Yakoma
4.2.15. tribunal pour enfants de Budjala
Siège ordinaire Budjala
Ressort Etendue administrative du territoire de Budjala
4.2.16. tribunal pour enfants de Gemena
Siège ordinaire Gemena

Ressort Etendue administrative du territoire de Gemena

4.2.17. tribunal pour enfants de Kungu


Siège ordinaire Kingu

Ressort Etendue administrative du territoire de Kingu

4.2.18. tribunal pour enfants de Libenge


Siège ordinaire Libenge
Ressort Etendue administrative du territoire de Libenge
4.2.19. tribunal pour enfants de Befale
Siège ordinaire Befale

Ressort Etendue administrative du territoire de Befale

4.2.20 tribunal pour enfants de Boende


Siège ordinaire Boende

Ressort Etendue administrative du territoire de Boende

4.2.21. tribunal pour enfants de Bokungu


Siège ordinaire Bokungu
Ressort Etendue administrative du territoire de Bokungu
4.2.22. tribunal pour enfants de Djolu
Siège ordinaire Djolu
Ressort Etendue administrative du territoire de Djolu
4.2.23 tribunal pour enfants d’Ikela
Siège ordinaire Ikela
Ressort Etendue administrative du territoire d’Ikela
4.2.24. tribunal pour enfants de Monkoto
Siège ordinaire Monkoto
Ressort Etendue administrative du territoire de Monkoto
498

5. Province du Kasaï Occidental


5.1. Villes
5.1.1. tribunal pour enfants de Kananga
Siège ordinaire Kananga
Ressort Etendue administrative de la ville de Kananga
5.1.2. tribunal pour enfants de Tshikapa
Siège ordinaire Tshikapa

Ressort Etendue administrative de la ville de Tshikapa

5.2. Territoires
5.2.1. tribunal pour enfants de Dekese
Siège ordinaire Dekese
Ressort Etendue administrative du territoire de Dekese
5.2.2. tribunal pour enfants d’Ilebo
Siège ordinaire Ilebo
Ressort Etendue administrative du territoire d’Ilebo
5.2.3. tribunal pour enfants de Kamonya
Siège ordinaire Kamonya
Ressort Etendue administrative du territoire de Kamonya
5.2.4. tribunal pour enfants de Luebo
Siège ordinaire Luebo
Ressort Etendue administrative du territoire de Luebo
5.2.5. tribunal pour enfants de Mweka
Siège ordinaire Mweka
Ressort Etendue administrative du territoire de Mweka
5.2.6. tribunal pour enfants de Demba
Siège ordinaire Demba
Ressort Etendue administrative du territoire de Demba
5.2.7. tribunal pour enfants de Dibaya
Siège ordinaire Dibaya
Ressort Etendue administrative du territoire de Dibaya
5.2.8. tribunal pour enfants de Dimbelenge
Siège ordinaire Dimbenlenge
Etendue administrative du territoire de
Ressort
Dimbelenge
5.2.9. tribunal pour enfants de Kazumba
Siège ordinaire Kazumba
Ressort Etendue administrative du territoire de Kazumba
5.2.10. tribunal pour enfants de Luiza
Siège ordinaire Luiza
Ressort Etendue administrative du territoire de Luiza
499

6. Province de Kasaï Oriental


6.1. Villes
6.1.1. tribunal pour enfants de Mbuji-Mayi
Siège ordinaire Mbuji-Mayi
Ressort Etendue administrative de la ville de Mbuji-Mayi
6.1.2. tribunal pour enfants de Mwene-Ditu
Siège ordinaire Mwene-Ditu
Ressort Etendue administrative de la ville de Mwene Ditu
6.2. Territoires
6.2.1. tribunal pour enfants de Kabinda
Siège ordinaire Kabinda
Ressort Etendue administrative du territoire de Kabinda
6.2.2. tribunal pour enfants de Kamiji
Siège ordinaire Kamiji
Ressort Etendue administrative du territoire de Kamiji
6.2.3. tribunal pour enfants de Lubao
Siège ordinaire Lubao
Ressort Etendue administrative du territoire de Lubao
6.2.4. tribunal pour enfants de Luilu
Siège ordinaire Luilu
Ressort Etendue administrative du territoire de Luilu
6.2.5. tribunal pour enfants de Ngandajika
Siège ordinaire Ngadajika
Ressort Etendue administrative du territoire de Ngadajika
6.2.6. tribunal pour enfants de Katakokombe
Siège ordinaire Katakokombe
Etendue administrative du territoire de
Ressort
Katakokombe
6.2.7. tribunal pour enfants de Kole
Siège ordinaire Kole
Ressort Etendue administrative du territoire de Kole
6.2.8. tribunal pour enfants de Lodja
Siège ordinaire Lodja
Ressort Etendue administrative du territoire de Lodja
6.2.9. tribunal pour enfants de Lomela
Siège ordinaire Lomela
Ressort Etendue administrative du territoire de Lomela
6.2.10. tribunal pour enfants de Lubefu
Siège ordinaire Lubefu
Ressort Etendue administrative du territoire de Lubefu
500

6.2.11. tribunal pour enfants de Lusambo


Siège ordinaire Lusambo
Ressort Etendue administrative du territoire de Lusambo
6.2.12. tribunal pour enfants de Kabeya Kamuanga
Siège ordinaire Kabeya Kamuanga
Etendue administrative du territoire de Kabeya
Ressort
Kamuanga
6.2.13. tribunal pour enfants de Katanda
Siège ordinaire Katanda
Ressort Etendue administrative du territoire de Katanda
6.2.14. tribunal pour enfants de Lupatapata
Siège ordinaire Lupatatpata
Etendue administrative du territoire de
Ressort
Lupatapata
6.2.15. tribunal pour enfants de Miabi
Siège ordinaire Miabi
Ressort Etendue administrative du territoire de Miabi
6.2.16. tribunal pour enfants de Tshilenge
Siège ordinaire Tshilenge
Ressort Etendue administrative du territoire de Tshilenge
7. Province du Katanga
7.1. Villes
7.1.1. tribunal pour enfants de Kolwezi
Siège ordinaire Kolwezi
Ressort Etendue administrative de la ville de Kolwezi
7.1.2. tribunal pour enfants de Likasi
Siège ordinaire Likasi
Ressort Etendue administrative de la ville de Likasi
7.1.3. tribunal pour enfants de Lubumbashi
Siège ordinaire Lubumbashi

Ressort Etendue administrative de la ville de Lubumbashi

7.2. Territoires
7.2.1. tribunal pour enfants de Kambove
Siège ordinaire Kambove
Ressort Etendu administrative du territoire de Kambove
7.2.2. tribunal pour enfants de Kasenga
Siège ordinaire Kasenga
Ressort Etendu administrative du territoire de Kasenga
7.2.3. tribunal pour enfants de Kipushi
Siège ordinaire Kipushi
501

Ressort Etendu administrative du territoire de Kipushi


7.2.4. tribunal pour enfants de Mituaba
Siège ordinaire Mituaba
Ressort Etendu administrative du territoire de Mituaba
7.2.5. tribunal pour enfants de Pweto
Siège ordinaire Pweto

Ressort Etendu administrative du territoire de Pweto

7.2.6. tribunal pour enfants de Sakania


Siège ordinaire Sakania

Ressort Etendu administrative du territoire de Sakania

7.2.7. tribunal pour enfants de Bukama


Siège ordinaire Bukama
Ressort Etendu administrative du territoire de Bukama
7.2.8. tribunal pour enfants de Kabongo
Siège ordinaire Kabongo
Ressort Etendu administrative du territoire de Kabongo
7.2.9. tribunal pour enfants de Kamina
Siège ordinaire Kamina
Ressort Etendu administrative du territoire de Kamina
7.2.10. tribunal pour enfants de Kanyama
Siège ordinaire Kanyama
Ressort Etendu administrative du territoire de Kanyama
7.2.11. tribunal pour enfants de Malemba Nkulu
Siège ordinaire Malemba Nkulu
Etendu administrative du territoire de Malemba
Ressort
Nkulu
7.2.12. tribunal pour enfants de Dilolo
Siège ordinaire Dilolo
Ressort Etendu administrative du territoire de Dilolo
7.2.13. tribunal pour enfants de Kapanga
Siège ordinaire Kapanga
Ressort Etendu administrative du territoire de Kapanga
7.2.14. tribunal pour enfants de Sandoa
Siège ordinaire Sandoa
Ressort Etendu administrative du territoire de Sandoa
7.2.15. tribunal pour enfants de Kabalo
Siège ordinaire Kabalo
Ressort Etendu administrative du territoire de Kabalo
502

7.2.16. tribunal pour enfants de Kalemie


Siège ordinaire Kalemie
Ressort Etendu administrative du territoire de Kalemie
7.2.17. tribunal pour enfants de Kongolo
Siège ordinaire Kongolo
Ressort Etendu administrative du territoire de Kongolo
7.2.18. tribunal pour enfants de Manono
Siège ordinaire Manono

Ressort Etendu administrative du territoire de Manono

7.2.19. tribunal pour enfants de Moba


Siège ordinaire Moba
Ressort Etendu administrative du territoire de Moba
7.2.20. tribunal pour enfants de Nyunzu
Siège ordinaire Nyunzu
Ressort Etendu administrative du territoire de Nuynzu
7.2.21. tribunal pour enfants de Lubudi
Siège ordinaire Lubudi
Ressort Etendu administrative du territoire de Lubudi
7.2.22. tribunal pour enfants de Mutshatsha
Siège ordinaire Mutshatsha
Etendu administrative du territoire de Mutshatsha
8. Province du Maniema
8.1. Villes
8.1.1. tribunal pour enfants de Kindu
Siège ordinaire Kindu
Ressort Etendu administrative de la ville de Kindu
8.2. Territoires
8.2.1. tribunal pour enfants de Kabambare
Siège ordinaire Kabambare
Ressort Etendu administrative du territoire de Kabambare
8.2.2. tribunal pour enfants de Kailo
Siège ordinaire Kailo
Ressort Etendu administrative du territoire de Kailo
8.2.3. tribunal pour enfants de Kasongo
Siège ordinaire Kasongo

Ressort Etendu administrative du territoire de Kasongo

8.2.4. tribunal pour enfants de Kibombo


Siège ordinaire Kibombo
503

Ressort Etendu administrative du territoire de Kibombo

8.2.5. tribunal pour enfants de Lubutu


Siège ordinaire Lubutu

Ressort Etendu administrative du territoire de Lubutu

8.2.6. tribunal pour enfants de Pangi


Siège ordinaire Pangi
Ressort Etendu administrative du territoire de Pangi
8.2.7. tribunal pour enfants de Punia
Siège ordinaire Punia
Ressort Etendu administrative du territoire de Punia
9. Province du Nord Kivu
9.1. Villes
9.1.1. tribunal pour enfants de Beni
Siège ordinaire Beni
Ressort Etendu administrative de la ville de Beni
9.1.2. tribunal pour enfants de Butembo
Siège ordinaire Butembo
Ressort Etendu administrative de la ville de Butembo
9.1.3. tribunal pour enfants de Goma
Siège ordinaire Goma
Ressort Etendu administrative de la ville de Goma
9.2. Territoires
9.2.1. tribunal pour enfants de Oicha
Siège ordinaire Oicha
Ressort Etendu administrative du territoire de Oicha
9.2.2. tribunal pour enfants de Lubero
Siège ordinaire Lubero
Ressort Etendu administrative du territoire de Lubero
9.2.3. tribunal pour enfants de Masisi
Siège ordinaire Masisi

Ressort Etendu administrative du territoire de Masisi

9.2.4. tribunal pour enfants de Nyrangongo


Siège ordinaire Nyrangongo
Etendu administrative du territoire de
Ressort
Nyrangongo
9.2.5. tribunal pour enfants de Rutshuru
Siège ordinaire Rutshuru

Ressort Etendu administrative du territoire de Rutshuru


504

9.2.6. tribunal pour enfants de Walikale


Siège ordinaire Walikale

Ressort Etendu administrative du territoire de Walikale

10. Province Orientale


10.1. Villes
10.1.1. tribunal pour enfants de Kisangani
Siège ordinaire Kisangani
Ressort Etendu administrative de la ville de Kisangani
10.2. Territoires
10.2.1. tribunal pour enfants d’Aketi
Siège ordinaire Aketi
Ressort Etendu administrative du territoire d’Aketi
10.2.2. tribunal pour enfants de Ango
Siège ordinaire Ango
Ressort Etendu administrative du territoire de Ango
10.2.3. tribunal pour enfants de Bambesa
Siège ordinaire Bambesa
Ressort Etendu administrative du territoire de Bambesa
10.2.4. tribunal pour enfants de Bondo
Siège ordinaire Bondo
Ressort Etendu administrative du territoire de Bondo
10.2.5. tribunal pour enfants de Buta
Siège ordinaire Buta
Ressort Etendu administrative du territoire de Buta
10.2.6. tribunal pour enfants de Poko
Siège ordinaire Poko

Ressort Etendu administrative du territoire de Poko

10.2.7. tribunal pour enfants de Dungu


Siège ordinaire Dungu

Ressort Etendu administrative du territoire de Dungu

10.2.8. tribunal pour enfants de Faradje


Siège ordinaire Faradje

Ressort Etendu administrative du territoire de Faradje

10.2.9. tribunal pour enfants de Niangara


Siège ordinaire Niangara

Ressort Etendu administrative du territoire de Niangara


505

10.2.10. tribunal pour enfants de Rungu


Siège ordinaire Rungu
Ressort Etendu administrative du territoire de Rungu
10.2.11. tribunal pour enfants de Wamba
Siège ordinaire Wamba
Ressort Etendu administrative du territoire de Wamba
10.2.12. tribunal pour enfants de Watsha
Siège ordinaire Watsha
Ressort Etendu administrative du territoire de Watsha
10.2.13. tribunal pour enfants de Aru
Siège ordinaire Aru
Ressort Etendu administrative du territoire de Aru
10.2.14. tribunal pour enfants de Djugu
Siège ordinaire Djugu
Ressort Etendu administrative du territoire de Djugu
10.2.15. tribunal pour enfants de Irumbu
Siège ordinaire Irumbu
Ressort Etendu administrative du territoire de Irumbu
10.2.16. tribunal pour enfants de Mahagi
Siège ordinaire Mahagi
Ressort Etendu administrative du territoire de Mahagi
10.2.17. tribunal pour enfants de Mambasa
Siège ordinaire Mambasa

Ressort Etendu administrative du territoire de Mambasa

10.2.18. tribunal pour enfants de Bafwasende


Siège ordinaire Bafwasende
Etendu administrative du territoire de
Ressort
Bafwasende
10.2.19. tribunal pour enfants de Banalia
Siège ordinaire Banalia

Ressort Etendu administrative du territoire de Banalia

10.2.20. tribunal pour enfants de Basoko


Siège ordinaire Basoko

Ressort Etendu administrative du territoire de Basoko

10.2.21. tribunal pour enfants de Isangi


Siège ordinaire Isangi

Ressort Etendu administrative du territoire de Isangi


506

10.2.22. tribunal pour enfants de Opala


Siège ordinaire Opala
Ressort Etendu administrative du territoire de Opala
10.2.23. tribunal pour enfants de Ubundu
Siège ordinaire Ubundu
Ressort Etendu administrative du territoire de Ubundu
10.2.24. tribunal pour enfants de Yahuma
Siège ordinaire Yahuma
Ressort Etendu administrative du territoire de Yahuma
11. Province du Sud Kivu
11.1. Villes
11.1.1. tribunal pour enfants de Bukavu
Siège ordinaire Bukavu
Ressort Etendu administrative de la ville de Bukavu
11.2. Territoires
11.2.1. tribunal pour enfants de Fizi
Siège ordinaire Fizi
Ressort Etendu administrative du territoire de Fizi
11.2.2. tribunal pour enfants de Idjiwi
Siège ordinaire Idjiwi
Ressort Etendu administrative du territoire de Idjiwi
11.2.3. tribunal pour enfants de Kabare
Siège ordinaire Kabare
Ressort Etendu administrative du territoire de Kabare
11.2.4. tribunal pour enfants de Kalehe
Siège ordinaire Kahele
Ressort Etendu administrative du territoire de Kahele
11.2.5. tribunal pour enfants de Mwenga
Siège ordinaire Mwenga

Ressort Etendu administrative du territoire de Mwenga

11.2.6. tribunal pour enfants de Shabunda


Siège ordinaire Shabunda

Ressort Etendu administrative du territoire de Shabunda

11.2.7. tribunal pour enfants de Uvira


Siège ordinaire Uvira

Ressort Etendu administrative du territoire de Uvira


507

11.2.8. tribunal pour enfants de Walungu

Siège ordinaire Walungu

Ressort Etendu administrative du territoire de Walungu

Vu pour être annexé au Décret n° 11/01 du 05 janvier 2011 fixant les sièges ordinaires et ressorts
des tribunaux pour enfants.

Fait à Kinshasa, le 05 janvier 2012

Le Premier Ministre,
Adolphe MUZITO
Le Ministre de la Justice
et Droits Humains,
LUZOLO Bambi Lessa
508

ARRETE MINISTERIEL sièges secondaires dont les ressorts sont fixés


N° 001/CAB/MIN/J&DH/2011 comme indiqué au tableau en annexe.
DU 05 JANV 2011 PORTANT
Article 2 :
CREATION DES SIEGES
SECONDAIRES DES TRIBUNAUX Le Secrétaire Général à la Justice est chargé
de l’exécution du présent arrêté qui entre en
POUR ENFANTS ET FIXATION
vigueur à la date de sa signature.
DE LEURS RESSORT
(JORDC, n° 8, 15 avril 2011)
Fait à Kinshasa, le 05 janvier 2011

Le ministre de la Justice et Droits humains ; LUZOLO Bambi Lessa


Vu la Constitution, spécialement en son article
93 ;
Vu la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant
protection de l’enfant, spécialement en ses ar-
ticles 84 et 87 ;
Vu l’ordonnance n° 08/064 du 10 octobre 2008
portant nomination d’un Premier Ministre,
Chef du Gouvernement ;
Vu l’Ordonnance n° 08/073 du 24 décembre
2008 portant organisation et fonctionnement
du Gouvernement, modalités pratiques de col-
laboration entre le Président de la République
et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres
du Gouvernement, spécialement en son article
19 alinéa 2 ;
Vu l’Ordonnance n° 08/074 du 24 décembre
2008, fixant les attributions des Ministères, spé-
cialement en son article 1er, B, point 6 ;
Vu l’Ordonnance n° 10/025 du 19 février
2010 portant nomination des Vice-Premiers
Ministres, des Ministres et des Vice-ministres ;
Vu le Décret n° 11/01 du 05 janvier 2011 fixant
les sièges ordinaires et les ressorts des tribu-
naux pour enfants ;
Considérant la nécessité et l’urgence ;

ARRETE :
Article 1er :
Il est créé dans les ressorts des tribunaux
pour enfants de Kinshasa, Lubumbashi, Kisan-
gani, Beni, Uvira, Kananga, et Mbuji-Mayi, des
509

TABLEAU DES SIEGES SECONDAIRES ET LEURS RESSORTS

I. Sièges secondaires du tribunal pour enfants de Kinshasa


Ressort : Etendue administrative des communes de :
- Bandalungwa
I.1. Kalamu - Bumbu
- Kalamu
- Selembao
Ressort : Etendue administrative des communes de :
- Kimbanseke
- Maluku
I.2. Kinkole
- Masina
- Ndjili
- Nsele
Ressort : Etendue administrative des communes de :
- Kinsenso
- Lemba
I.3. Matete
- Limete
- Matete
- Ngaba
Ressort : Etendue administrative des communes de :
I.4. Ngaliema - Mont-Ngafula et
- Ngaliema

II. Sièges secondaires du tribunal pour enfants de Lubumbashi

Ressort : Etendue administrative des communes de :


II.1. Kampemba - Kampemba
- Rwashi

Ressort : Etendue administrative des communes de :


- Kamalondo
II.2. Kenya
- Katuba
- Kenya
510

III. Sièges secondaires du tribunal pour enfants de Kisangani

Ressort : Etendue administrative des communes de :


III.1. Kabondo - Kabondo
- Kisangani

III.2. Lubunga Ressort : Etendue administrative de la commune de Lubunga

Ressort : Etendue administrative des communes de :


III.3. Mangobo - Mangobo
- Tshopo

IV. Siège secondaire du tribunal pour enfants de Beni

Ressort : Etendue administrative des communes de :


IV.1. Ruwenzori - Mulekera
- Ruwenzori

V. Siège secondaire du tribunal pour enfants d’Uvira

V.1. Kavumu Ressort : Etendue administrative de la commune de Kavumu

VI. Siège secondaire du tribunal pour enfants de Kananga

VI.1. Nganza Ressort : Etendue administrative de la commune de Nganza

VII. Siège secondaire du tribunal pour enfants de Mbuji-Mayi

VII.1. Muya Ressort : Etendue administrative de la commune de Muya

Vu pour être annexé à l’Arrêté ministériel n° 001/CAB/MIN/J&DH/2011 du 05 janvier 2011 por-


tant création des sièges secondaires des tribunaux pour les enfants et fixation de leurs ressorts.

LUZOLO Bambi Lessa


Ministre de la Justice et Droits Humains
511

ARRETE INTERMINISTERIEL ver un compromis entre l’enfant en conflit avec


N° 490/CAB/MIN/J&DH/2010 la loi, ou son représentant légal et la victime
ET 011/CAB/MIN.GEFAE ou son représentant légal ou ses ayants droits,
sous réserve de l’opinion de l’enfant intéressé
DU 29 DECEMBRE 2010 dûment entendu.
PORTANT COMPOSITION,
Elle a pour objectif d’épargner l’enfant des in-
ORGANISATION ET
convénients d’une procédure judiciaire, d’assu-
FONCTIONNEMENT DU rer la réparation du dommage causé à la vic-
COMITE DE MEDIATION EN time, de mettre fin au trouble résultant du fait
MATIERE DE JUSTICE POUR qualifié d’infraction à la loi pénale et de contri-
MINEURS buer ainsi à la réinsertion de l’enfant en conflit
avec la loi.
Le ministre de la Justice et Droits humains ;
Article 3 :
La ministre du Genre, de la Famille et de l’En- La médiation ne concerne que les enfants en
fant ; conflit avec la loi ; à savoir les enfants âgés de
Vu la Constitution, spécialement son article 93 ; 14 à moins de 18 ans.
Vu la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant
protection de l’enfant, spécialement son article Article 4 :
135 ; La médiation est conduite par le Comité de
Vu l’ordonnance n° 08/073 du 24 décembre médiation, conformément aux dispositions re-
2008 portant organisation et fonctionnement prises ci-dessous.
du Gouvernement, modalités pratiques de col-
laboration entre le Président de la République CHAPITRE 2 :
et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres DE LA COMPOSITION
du Gouvernement ; ET DE L’ORGANISATION
Vu l’ordonnance n° 08/074 du 24 décembre
DU COMITE DE MEDIATION
2008 fixant les attributions des ministres ;
Article 5 :
Vu l’Ordonnance n° 10/025 du 19 février 2010
Le Comité de médiation est composé de trois
portant nomination des Vice-Premiers Mi-
membres :
nistres, Ministres et Vice-ministres :
1. Un représentant du Conseil National de
ARRETE : l’Enfant qui en est le président ;
2. Un assistant social qui en est le secrétaire
CHAPITRE 1er : rapporteur ;
DES DISPOSITIONS GENERALES 3. Un délégué des organisations non gouver-
nementales du secteur de protection de
Article 1er : l’enfant
Il est institué un ou plusieurs comités de mé-
diation près chaque tribunal pour enfants Toutefois, en cas d’impossibilité de composer
le comité comme prévu à l’alinéa précédent,
Article 2 : le président du tribunal propose d’autres per-
Conformément aux articles 132 et 133 de la loi sonnes remplissant les conditions reprises à
portant protection de l’enfant, la médiation est l’article 9.
entendue comme un mécanisme visant à trou-
512

Article 6 : CHAPITRE 3 :
Les membres du Comité de médiation sont DU FONCTIONNEMENT
désignés par le président provincial du Conseil DU COMITE DE MEDIATION
National de l’Enfant, et à défaut, par son repré-
Article 11 :
sentant dans le ressort, sur proposition du pré-
sident du tribunal pour enfants dudit ressort. La gestion quotidienne du Comité de média-
tion est fixée par le règlement intérieur pris
Ils ont un mandat de trois ans, renouvelables
deux fois, prenant cours à la date de leur noti- par le président du tribunal pour enfants et
fication. approuvé par le Premier président de la Cour
d’appel du ressort.
Les membres du Comité de médiation béné-
ficient d’une formation appropriée en matière
Article 12 :
de médiation.
Le Comité de médiation est saisi par le prési-
Article 7 : dent du tribunal pour enfants, suivant les dis-
tinctions prévues aux articles 136 et 137 de la
Ne peut être désigné membre du Comité de
loi portant protection de l’enfant.
médiation que la personne faisant preuve de
bonne moralité et d’une expérience en matière Il ne peut en aucun cas se saisir d’office.
de protection de l’enfant.
Article 13 :
Article 8 : Lorsqu’il recourt à la médiation, le président du
Avant d’entrer en fonction, le membre du tribunal pour enfants transmet par lettre, dans
Comité de médiation prête, par écrit remis au les 48 heures de son ouverture, le dossier de
président du tribunal pour enfants, le serment l’affaire au président du Comité de médiation.
suivant : « Je jure d’accomplir ma mission avec
honneur et neutralité, dans l’intérêt supérieur Article 14 :
de l’enfant ».
A la réception du dossier de l’affaire, le prési-
dent du Comité de médiation prend immédia-
Article 9 :
tement contact avec toutes les parties en cause
Le Comité de médiation bénéficie, pour son ou leurs représentants légaux aux fins d’obte-
fonctionnement, des subventions de l’Etat pré- nir leur consentement à la médiation.
levées sur le budget du Ministre ayant l’enfant
dans ses attributions. Article 15 :
Il est alloué à chaque membre du Comité de Lorsque le consentement sollicité est acquis
médiation, trimestriellement, une indemnité et après concertation avec les deux autres
forfaitaire dont le montant est fixé par le Mi-
membres du comité et les parties en cause, le
nistre ayant l’enfant dans ses attributions.
président du comité fixe la date, l’heure et le
lieu de la médiation.
Article 10 :
La date sera la plus rapprochée possible tandis
La fonction de membre du Comité de média-
que le lieu sera autre que le tribunal et devra
tion prend fin par l’expiration du mandat.
répondre aux exigences de neutralité, de salu-
Elle peut également prendre fin par décès, dé- brité, de sécurité et de sérénité.
mission volontaire, empêchement définitif ou
décision motivée de l’autorité de désignation, Article 16 :
prise sur proposition du président du tribunal
pour enfants. Sans préjudice des dispositions de l’article 15,
l’enfant mis en cause, son représentant légal
513

ainsi que la victime et/ou son représentant lé- La procédure judiciaire suspendue reprend son
gal ou ses ayants droit sont invités par écrit, au cours.
moins cinq jours avant, à se présenter devant le
Comité de médiation. Article 21 :
La médiation n’expose pas les parties au paye-
Article 17 : ment des frais.
La conduite de la médiation n’est pas forma-
liste. Article 22 :
Les discussions se déroulent à huis clos et sont Le président du tribunal pour enfants veille,
constamment orientées vers la recherche d’un avec le concours du greffier, à la bonne exécu-
compromis. tion du compromis intervenu.
Les parties en cause peuvent être assistées de
leurs conseils aux séances de médiation. Article 23 :
Le Secrétaire rapporteur du Comité de média- Au moins deux fois l’an, le président du tribu-
tion résume les débats dans un rapport syn- nal pour enfants effectue une visite de travail
thèse. auprès du Comité de médiation pour évaluer
le niveau de son fonctionnement et en fait rap-
Article 18 : port au Premier président de la Cour d’appel
ainsi qu’au Président provincial du Conseil Na-
Le Comité de médiation exerce sa mission en tional de l’Enfant.
toute indépendance et fait rapport au président
du tribunal pour enfants sur les conclusions de Article 24 :
médiation dans un délai de trente jours, à dater
de la réception du dossier. Le président arrêté entre en vigueur à la date
de sa signature.
Passé ce délai, le Comité de médiation est des-
saisi d’office.
Fait à Kinshasa, le 29 décembre 2010
Article 19 :
Lorsque la médiation aboutit, le compromis est Marie Ange LUKIANA MUFWANKOLO
acté par le secrétaire rapporteur et signé par Ministre du Genre, Famille,
les parties intéressées. femme et enfant
Le compromis doit être conforme à la loi, à
LUZOLO Bambi Lessa
l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Ministre de la Justice
Il est communiqué, sans délai, au président du et Droits Humains
tribunal pour enfants pour apposition de la for-
mule exécutoire, conformément à l’article 141
de la loi portant protection de l’enfant.
Le dossier de l’affaire l’accompagne.

Article 20 :
En cas d’échec de la médiation, un rapport cir-
constancié est, sans délai, adressé au président
du tribunal pour enfants ensemble avec le dos-
sier de l’affaire.
514

ORDONNANCE N° 3-140 DU 23 Ce personnel est placé sous l’autorité immé-


AVRIL 1954 PORTANT RÉGIME diate du directeur.
DES ÉTABLISSEMENTS
Article 5 :
DE GARDE ET D’ÉDUCATION
Chacun des agents prévus à l’article 4 est res-
DE L’ÉTAT (B.A., 1954, p. 743)
ponsable du maintien de la discipline au cours
des activités dont il assume l’organisation et la
Article1er :
surveillance.
Les établissements de garde et d’éducation de
En tout temps et en tout lieu, il peut être fait
l’’État, destinés à recevoir les mineurs faisant
appel à leur concours pour assurer la bonne
l’objet d’une mesure de garde d’éducation ou
marche de l’établissement. Ils sont tenus d’in-
de préservation prise en exécution du décret
tervenir d’office dans tous les cas où, n’étant
du 6 décembre 1950, sont soumis aux disposi-
pas de service, ils constatent quelque manque-
tions de la présente ordonnance.
ment à l’ordre ou à la discipline.
Article 2 : Ces agents ont pour mission d’éduquer les
mineurs qui leur sont confiés; ils fournissent
Chaque établissement est dirigé par un agent
les éléments qui leur sont demandés en vue de
appelé directeur spécialement commissionné à
constituer le dossier de personnalité prévu à
cette fin par le gouverneur général
l’article 9 de la présente ordonnance
Le directeur de l’établissement est remplacé,
en cas d’empêchement par l’agent désigné par Article 6 :
le gouverneur de province.
Le directeur de l’établissement est notamment
chargé:
Article 3 :
1° de la tenue du registre d’entrée où, dès son
Le directeur est responsable de la stricte ob-
arrivée, chaque mineur est inscrit et reçoit
servation des dispositions de la présente or-
un numéro d’ordre;
donnance.
2° de la tenue du registre de la situation jour-
Le directeur prend toutes mesures de sûreté et nalière;
de précaution pour empêcher que les mineurs 3° de la tenue du registre contenant les pro-
ne se soustraient à sa surveillance. cès-verbaux d’inventaire et de déclaration
Il exerce ses fonctions: prescrits à l’article 8;
a) sous l’autorité administrative du commis- 4° de la constitution des dossiers de person-
saire de district et lorsque l’établissement nalité prévus à l’article 9;
est situé en dehors du chef-lieu du district 5° de la tenue du registre disciplinaire;
sous l’autorité administrative de l’adminis- 6° de la conservation de ces registres, dos-
trateur de territoire: siers et, en général, de toutes les archives
b) sous la direction technique du directeur de l’établissement.
des services pénitentiaires.
Le modèle de ces registres est arrêté par le
Article 4 : directeur des services pénitentiaires.
La surveillance immédiate des mineurs est Les registres d’entrée et d’inventaire sont co-
exercée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des tés et paraphés par première et dernière page
locaux, par des surveillants, des moniteurs par le juge de district.
d’enseignement professionnel, des instituteurs
et un infirmier.
515

Article 7 : Le médecin prescrit éventuellement les mest.


Le directeur ne peut admettre un mineur à res prophylactiques ou le traitement auxquels
l’établissement que sur présentation de l’expé- le mineur devra être soumis.
dition de la décision du juge de district confiant Il délivre au directeur de l’établissement un
le mineur à l’établissement ou d’une réquisition certificat résumant ses prescriptions et men-
de l’officier du Ministère public. tionnant en outre, les éventuelles incapaci-
Le directeur envoie immédiatement à l’autorité tés susceptibles d’interdire l’apprentissage ou
qui a ordonné le placement, une attestation de l’exercice d’un métier.
l’entrée du mineur dans l’établissement. Les mineurs appelés à quitter l’établissement
sont également présentés au médecin.
Article 8 :
Les biens en possession du mineur sont entre- Article 11 :
posés à l’établissement. Le directeur en dresse Les mineurs sont répartis en deux catégories:
l’inventaire en présence de l’intéressé. selon qu’ils ont plus ou moins de 14 ans.
Le directeur de l’établissement assure la garde Au sein de ces catégories, le directeur de l’éta-
de ces biens. Il demande aux mineurs s’ils pos- blissement peut créer des groupes d’après
sèdent d’autres biens mobiliers; dans l’affirma- l’âge, le caractère, l’instruction et la moralité
tive il les invite à préciser leur nature et leur des mineurs.
importance ainsi que le nom des personnes qui
les détiennent et dresse procès-verbal de cet Pendant leur séjour à l’établissement, les mi-
interrogatoire. Il n’est procédé à cette forma- neurs reçoivent une formation morale, scolaire
lité que si elle n’a déjà été remplie au cours de et professionnelle.
l’instruction. Aucun mineur ne peut être affecté au service
Pendant leur séjour à l’établissement, les mi- personnel d’un agent de l’établissement.
neurs ne peuvent être en possession d’objets
personnels, à l’exception de ceux dont la dé- Article 12:
tention serait éventuellement autorisée par le L’horaire journalier, les différentes activités
règlement d’ordre intérieur prévu à l’article 12. des mineurs, les faveurs qui peuvent leur être
accordées font l’objet d’un règlement d’ordre
Article 9 : intérieur arrêté par la direction des services
Le dossier de personnalité comprend notam- pénitentiaires et approuvé par le gouverneur
ment outre les pièces de procédure, les certifi- de province.
cats médicaux, les notes relatives à la conduite,
aux résultats scolaires, aux travaux d’atelier et Article 13 :
aux sanctions disciplinaires, ainsi que la corres- L’entretien des locaux, des objets de couchage,
pondance éventuellement échangée au sujet du des abords de l’établissement est quotidienne-
mineur. ment effectué par les mineurs aux heures pré-
Ces dossiers sont numérotés et classés suivant vues à l’horaire journalier.
l’ordre des numéros du registre d’entrée
Article 14 :
Article 10: Les différentes activités relatives aux soins
Dans les localités où réside habituellement d’hygiène corporelle et de propreté sont orga-
un médecin du gouvernement, chaque mineur nisées par le règlement d’ordre intérieur.
subit une visite médicale à son arrivée à l’éta-
blissement.
516

Article 15 : qui prescrivent toutes les mesures utiles pour


Le commissaire de district détermine, d’accord la réintégration du mineur. Il fournit le signale-
avec le médecin provincial, la composition des ment et tous renseignements de nature à facili-
rations. ter les recherches.
Le directeur dresse immédiatement un procès-
Article 16 : verbal relatant les circonstances dans lesquelles
Les mineurs sont vêtus d’un uniforme dont le le mineur a quitté l’établissement.
modèle est déterminé par le directeur des ser-
vices pénitentiaires. Les tenues sont quotidien- Article 20 :
nement inspectées. Les mineurs peuvent recevoir une visite men-
suelle, au jour fixé par le règlement d’ordre
Article 17 : intérieur, moyennant dans chaque cas, autorisa-
tion écrite du directeur de l’établissement.
La visite médicale à lieu journellement à l’éta-
blissement, dans les conditions permises par Dans le cas de mineurs placés en garde provi-
l’organisation du service médical. soire, l’autorisation du magistrat du parquet est
également nécessaire. Un surveillant assiste à
Les mineurs malades sont soignés à l’infirme-
ces visites.
rie de l’établissement ou, à défaut de personnel
compétent, au dispensaire le plus proche. En
Article 21:
cas de besoin, les malades sont dirigés sur un
hôpital. Aucune correspondance ne peut être reçue ni
expédiée par le mineur sans avoir été vue par
Tous les matins au réveil, le surveillant inscrit
le directeur de l’établissement.
sur le cahier de visite médicale le nom des
mineurs qui se déclarent malades. Les malades Toutefois, il est fait exception pour la corres-
sont conduits à la visite médicale à l’heure fixée pondance échangée entre un mineur en garde
par le médecin. provisoire et son conseil.
À l’issue de la visite, les prescriptions relatives Toute correspondance adressée à un mineur
au traitement, au régime alimentaire et aux ou par un mineur et dont la teneur serait in-
éventuelles exemptions à accorder sont ins- compatible avec le règlement d’ordre intérieur
crites sur le cahier de visite médicale. ou le respect dû aux autorités peut être inter-
ceptée par le directeur de l’établissement et
renvoyée à l’expéditeur ou classée au dossier
Article 18 :
du mineur, selon le cas.
En cas de décès d’un mineur, le directeur de
l’établissement en avise le chef du parquet et Article 22:
les autorités dont il dépend.
L’exercice de leur ministère au près des mi-
Il remet contre décharge, à l’autorité compé- neurs est facilité aux missionnaires. Les condi-
tente, les biens de l’intéressé dont il avait la tions en sont déterminées par le règlement
garde et mentionne le décès au registre des d’ordre intérieur.
présences.
Article 23 :
Article 19 :
Les sanctions disciplinaires sont infligées par le
Dès que le directeur de l’établissement constate directeur de l’établissement ou son remplaçant.
qu’un ­mineur s’est soustrait à sa surveillance et Ce sont:
a quitté irrégulièrement l’établissement. il en 1° la privation des faveurs prévues par le rè-
avise les autorités judiciaires et administratives glement d’ordre intérieur;
517

2° la privation de visites; Les mineurs sont accompagnés pendant ces


3° les tâches supplémentaires; déplacements par u» représentant de l’autorité.
4° l’isolement dans un local prévu à cet effet et
pour une durée maximum de: Article 26 :
a) huit jours consécutifs pour les mineurs Tout mineur transféré fait l’objet d’une feuille
âgés de moins de 14 ans de route individuelle établie par le directeur
b) quinze jours consécutifs pour les mi- de l’établissement d’où le mineur est transféré.
neurs qui, âgés de plus de 14 ans, n’ont Cette feuille de route mentionne l’autorité qui
pas encore atteint 16 ans; a décidé le transfert, la date de la décision, la
destination. Elle est versée au dossier de per-
c) vingt et un jours consécutifs pour les mi-
sonnalité qui accompagne le mineur au cours
neurs qui, âgés de plus de16 ans, n’ont
de son transfert.
pas encore atteint 18 ans;
d) trente jours consécutifs pour les mineurs
Article 27 :
âgés de plus de 18 ans
Les biens des mineurs entreposés à l’entrée
Les sanctions sont mentionnées au dossier de ainsi qu’une copie de l’inventaire prévu à l’ar-
personnalité. ticle 8, sont transmis au directeur de l’établis-
sement où le mineur est transféré.
Les sanctions prévues sous le chiffre 4° ci-des-
sus, sont consignées au registre disciplinaire
Article 28 :
prévu à l’article 6.
Lorsqu’un mineur est libéré, le directeur inscrit,
Article 24 : au registre d’entrée, la référence de la décision
ainsi que la date de la libération.
Chaque fois que l’intérêt du mineur le justi-
fie et au moins annuellement, le directeur de Les biens qui ont été entreposés sont remis au
l’établissement communique à .a direction des mineur, contre reçu sauf opposition du déten-
services pénitentiaires, les dossiers de person- teur de l’autorité paternelle ou du tuteur.
nalité prévus à l’article 9, accompagnés d’un Toutes les mesures utiles sont prises par le
rapport synthétique sur la conduite de chaque directeur de l’établissement pour faciliter le
mineur ainsi que ses propositions quant aux retour du mineur à son lieu de destination.
mesures visant un changement de régime.
Ces propositions sont transmises accompa- Article 29 :
gnées des avis du directeur des services péni- À la fin de chaque année, le directeur de l’éta-
tentiaires au juge de district compétent par blissement fait l’inventaire du matériel. Il en éta-
l’intermédiaire du magistrat du parquet. blit le procès-verbal et transmet copie de celui-
ci au gouverneur de province et au directeur
Article 25 : des services pénitentiaires.
Les mineurs ne quittent l’établissement que sur
décision du juge de district. Toutefois, les trans- Article 30 :
ferts sont décidés par le directeur des services Outre les registres dont la tenue est prescrite
pénitentiaires. à l’article 6 de la présente ordonnance, le direc-
Les transferts justifiés par les nécessités de teur de l’établissement tient :
l’instruction sont décidés par le magistrat du 1° un registre où sont inscrits, à leur date, les
parquet. Ils sont opérés dans le plus bref délai entrées de vivres et journellement les ra-
possible par le directeur de l’établissement. tions distribuées;
518

2° un registre d’inventaire du matériel des vince, le commissaire provincial, le Procureur


fournitures à l’usage des ateliers ou desti- général, ses substituts, le procureur du roi, le
nées à l’entretien des mineurs, avec la men- médecin en chef, le médecin en chef adjoint, le
tion de la date des entrées et des sorties médecin provincial, les médecins inspecteurs
opérées. de l’hygiène le directeur des services péniten-
tiaires et le directeur du service de enseignent
Article 31 : général et des cultes du gouvernement général,
Il est tenu dans les archives du district, un re- le directeur provincial du service de la justice
gistre contenant le relevé des fournitures de et du contentieux et le directeur provincial du
toutes sortes remises au directeur je l’établis- service de l’enseignement.
sement. Ce relevé doit permettre une vérifi-
cation aisée des existences er magasin et des Article 35 :
inscriptions aux registres tenus par le directeur Le droit de visite prévu à l’article précédent
Périodiquement et au moins deux fois par an, comporte celui de demander au directeur de,
indépendamment de l’inventaire de fin d’exer- l’établissement tous les renseignements utiles
cice, il est procédé à la vérification de la ges- dans la sphère des attributions du visiteur.
tion de l’établissement par le commissaire de
district. Un rapport de cette vérification est Article 36:
adressé au directeur des services pénitenti-
aires. A la fin de l’année, le directeur de l’établis-
sement transmet par la voie hiérarchique au
gouverneur de la province un rapport sur tout
Article 32 :
ce qui concerne l’établissement. Une copie de
Lors de la remise-reprise de l’établissement, ce rapport, dont le modèle est arrêté par le
une vérification contradictoire des différents directeur des services pénitentiaires, est direc-
registres et des existences doit être effectuée. tement transmise à ce dernier.

Article 33 : Article 37 :
La mise hors d’usage du matériel et des four- La présente ordonnance sort ses effets le 1er
nitures ne peut être décidée que de l’avis janvier 1954.
conforme du commissaire de district ou son
délégué qui doit apposer son visa en regard
de la mention de mise hors d’usage au registre
d’inventaire. ARRETE MINISTERIEL
N° 002/CAB/MIN/J&DH/2011
Article 34 : DU 05 JANV 2011 PORTANT
Le commissaire de district, le magistrat du par- REGROUPEMENT DES
quet attaché au tribunal de district, le médecin RESSORTS DES TRIBUNAUX
du gouvernement inspectent semestriellement POUR ENFANTS POUR
le ou les établissements de garde et d’éduca- L’EXECUTION DES MESURES DE
tion de l’Etat situé dans leur ressort. A l’issue GARDE, D’EDUCATION ET
de leur visite ils établissent un rapport sur la
DE PRESERVATION
situation de l’établissement et en envoie une
copie au gouverneur de province au directeur
des services pénitentiaires. Le ministre de la justice et droits humains,
Ont également le droit de visiter en tout temps Vu la Constitution, spécialement en son article
ces établissements: le gouverneur de la pro- 93,
519

Vu la loi n° 09/001 du 10 janvier portant pro- TABLEAU DE REGOUPEMENT DES


tection de l’enfant, spécialement en ses articles RESSORTS DES TRIBUNAUX POUR
84 et 85 ;
ENFANTS POUR L’EXECUTION DES
Vu l’Ordonnance n° 08/064 du 10 octobre MESURES DE GARDE, D’EDUCA-
2008 portant nomination d’un Premier Mi-
nistre, Chef du Gouvernement ;
TION ET DE PRESERVATION
Vu l’Ordonnance n° 08/073 du 24 décembre
2008 portant organisation et fonctionnement KINSHASA
1
du Gouvernement, modalités pratiques de col- KASANGULU
laboration entre le Président de la République BANDUNDU
2
et le Gouvernement ainsi qu’entre les mesures BAGATA
du Gouvernement, spécialement en son article KIKWIT
19 alinéa 2 ; IDIOFA
3
Vu l’Ordonnance n° 08/074 du 24 décembre MASIMANIMBA
2008, fixant les attributions des Ministères, spé- GUNGU
cialement en son article 1er, B, point 6 ;
INONGO
Vu l’Ordonnance n° 10/025 du 19 février KIRI
2010 portant nomination des Vice-Premiers 4
KUTU
Ministres, des Ministres et des Vice-ministres ; OSHWE
Vu le Décret n° 11/01 du 05 janvier 2011 fixant KENGE
les sièges ordinaires et les ressorts des tribu- 5
POPOKABAKA
naux pour les enfants ;
FESHI
Considérant la nécessité et l’urgence ; 6 KAHEMBA
KASONGOLUNDA
ARRETE :
BOLOBO
Article 1er : KWAMOUTH
7
Pour l’exécution des mesures de garde, d’édu- MUSHIE
cation et de préservation prévues par la loi YUMBI
portant protection de l’enfant, certains ressorts
MATADI
des tribunaux pour enfants sont regroupés en 8
SONGOLOLO
un seul, comme indiqué au tableau en annexe.
MBANZA NGUNGU
Article 2 : 9 KIMVULA
MADIMBA
Le Secrétaire Général à la Justice est chargé
de l’exécution du présent arrêté qui entre en BOMA
vigueur à la date de sa signature. MOANDA
10
LUKULA
TSHIELA
Fait à Kinshasa, le 05 janvier 2011
LUOZI
LUZOLO Bambi Lessa 11
SEKEBANZA
MBANDAKA
BIKORO
12
LOKOLELA
IGENDE
520

BEFALE LUBEFU
24
BOENDE LUSAMBO
BOKUNGU KATAKOKOMBE
13
DJOLU KOLE
IKELA 25
LODJA
MONKOTO LOMELA
BUDJALA LUBUMBASHI
GEMENA 26
KIPUSHI
14 KUNGU LIKASI
LIBENGE 27
KAMBOVE
NZONGO
KOLWEZI
28
LISALA MUTSHATSHA
15 BUMBA DILOLO
BONGANDANGA 29 KAPANGA
GBADOLITE SANDOWA
BOSOBOLO PWETO
30
16 MOBAYI-MBONGO KASENGA
BUSINGA
LUBUDI
YAKOMA 31
MITWABA
BASANKUSU BUKAWA
BOLOMBA KAMINA
17
MAKANZA 32 KANIAMA
BOMONGO MALEMBA NKULU
KANANGA KABONGO
18 DIBAYA KABALO
NDEMBA KALEMIE
33
LUIZA KONGOLO
19 NYUNZU
KAZUMBA
DEKESE MOBA
34
ILEBO MANONO
20
MWEKA KINDU
LUEBO KALULO
35
MBUJI-MAYI KIBOMBO
TSHILENGE PANGI
21
LUPATAPATA LUBUTU
MIABI 36
PUNIA
MWENE DITU KABAMBARE
LUILU 37
22 KASONGO
NGANDAJIKA
KANIJI GOMA
38 MASISI
KABINDA RUTSHURU
23
LUBAO
521

BUTEMBO
39 BENI
LUBERO
40 WALIKALE
KISANGANI
BASOKO
41 BANALIA
ISANGI
YAHUMA
BAFWASENDA
42 OPALA
UBUNDU
DJUGU
IRUMU
43 MOMBASA
WAMBA
WATSHA
ARU
DUNGU
44
FARAJA
MAHAGI
ANGO
NYAGARA
45
POKO
RUNGU
BUKAVU
IDJWI
46 KABARE
KALEHE
UVIRA
FIZI
47 MWENGA
SHABUNDA

Vu pour être annexé à l’arrêté n° 002/CAB/


MIN/J&DH/2011 DU 05 JANVIER 2011 por-
tant regroupement des ressorts des tribunaux
pour l’exécution des mesures de garde, d’édu-
cation et de préservation.

LUZOLO Bambi Lessa


522

Vème Partie :
JURIDICTIONS MILITAIRES

1. CODE JUDICIAIRE que les agents de police judiciaire des audito-


MILITAIRE rats militaires.
Il a la qualité de militaire.
LOI N° 023-2002 DU 18 Le recrutement et les promotions dans les
grades judiciaires des magistrats militaires sont
NOVEMBRE 2002 PORTANT organisés conformément au Statut qui les régit.
CODE JUDICIAIRE MILITAIRE
(JO.RDC, 20 mars 2003, n° spécial, p.1) Article 4 :
Sont magistrats militaires :
LIVRE PREMIER :
• Le Premier président, les présidents et
DE L’ORGANISATION les conseillers de la Haute Cour Militaire;
le Premier président, les présidents et les
CHAPITRE Ier : conseillers des cours Militaires et cours
DES DISPOSITIONS GENERALES Militaires Opérationnelles; les présidents et
les Juges des tribunaux Militaires de Garni-
Article 1: son ; les présidents et les Juges des tribu-
La justice militaire est rendue en République naux Militaires de Police ;
Démocratique du Congo par les juridictions • L’Auditeur Général des Forces Armées, les
militaires ci-après : Premiers Avocats Généraux des Forces
• Les tribunaux Militaires de Police ; Armées et les Avocats Généraux des
• Les tribunaux Militaires de Garnison; Forces Armées ; les Auditeurs Militaires
Supérieurs, les Avocats Généraux Militaires
• Les cours Militaires et les cours Militaires
et les substituts des Auditeurs Militaires
Opérationnelles ;
Supérieurs près les cours Militaires et les
• La Haute Cour Militaire. cours Militaires Opérationnelles; les Audi-
teurs Militaires, les Premiers substituts et
Article 2 :
les substituts des Auditeurs Militaires près
L’organisation et le fonctionnement des juridic- les tribunaux Militaires de Garnison et de
tions militaires sont régis par le présent Code. Police.
Sous réserve des dispositions de ce Code, le
Code de l’Organisation et de la Compétence Article 5 :
Judiciaires de droit commun est applicable aux Sont agents de l’ordre judiciaire militaire :
Cours et tribunaux Militaires. • Le Greffier en Chef, les Greffiers Princi-
paux, les Greffiers Divisionnaires, les Gref-
CHAPITRE II : fiers, les Greffiers Adjoints et les Huissiers
DU PERSONNEL JUDICIAIRE de justice ;
MILITAIRE • L’Inspecteur Pénitentiaire en chef, les Ins-
Article 3 : pecteurs Pénitentiaires Principaux, les Ins-
pecteurs Pénitentiaires et les Inspecteurs
Le personnel judiciaire militaire comprend les
Pénitentiaires Adjoints ;
magistrats, les agents de l’ordre judiciaire ainsi
523

• Le Premier Secrétaire, les Secrétaires Prin- Haute Cour Militaire ou du Parquet militaire
cipaux, les Secrétaires, les Agents et Auxi- près celle-ci.
liaires des Auditorats Militaires.
Article 9 :
Sont agents de la police judiciaire des Audito-
rats Militaires : En cas d’absence ou d’empêchement, le Pre-
mier président est remplacé par le Président le
• L’Inspecteur Judiciaire Général, les Inspec- plus ancien ou, à défaut, par le Conseiller le plus
teurs Judiciaires en Chef, les Inspecteurs Ju- ancien. Il en est de même du Président à l’égard
diciaires Divisionnaires, les Inspecteurs Judi- des conseillers.
ciaires Principaux, les Inspecteurs Judiciaires
de Première et Deuxième classe ; Article 10 :
• Les Agents de Police Judiciaire. La Haute Cour Militaire comprend deux ou
plusieurs chambres.
CHAPITRE III : Elle siège au nombre de cinq membres, tous
DES COURS ET TRIBUNAUX officiers généraux ou supérieurs, dont deux
MILITAIRES magistrats de carrière.
Elle siège avec le concours du Ministère public
SECTION 1re :
et l’assistance du greffier.
DE LA HAUTE COUR MILITAIRE
Elle est présidée par un officier général, magis-
Article 6 : trat de carrière.
Il est établi une Haute Cour Militaire dont le Lorsqu’elle siège en appel, la Haute Cour Mili-
siège ordinaire est fixé dans la Capitale. taire est composée de cinq membres dont trois
magistrats de carrière.
Son ressort s’étend sur tout le territoire de la
République.
Article 11 :
Article 7 : Le règlement intérieur de la Haute Cour Mili-
taire est fixé par ordonnance du Premier prési-
Dans le cas de circonstances exceptionnelles, le
dent de la Haute Cour Militaire.
siège de la Haute Cour Militaire peut être fixé
en un autre lieu, par le Président de la Répu-
blique. SECTION 2 :
DES COURS MILITAIRES
En temps de guerre, la Haute Cour Militaire
tient des chambres foraines en zones opéra- Article 12 :
tionnelles. Il est établi une ou deux cours Militaires dans le
ressort territorial de chaque Province et dans
Article 8 : la Ville de KINSHASA.
La Haute Cour Militaire est composée d’un Le siège ordinaire de la Cour Militaire est établi
Premier président, d’un ou de plusieurs Prési- au chef-lieu de la province, dans la localité où se
dents et des conseillers. trouve le quartier général de la Région Militaire
Ils sont nommés et, le cas échéant, relevés de ou dans tout autre lieu fixé par le Président de
leurs fonctions par le Président de la Répu- la République.
blique, conformément au Statut des Magistrats.
Le Premier président est nommé par le Prési- Article 13 :
dent de la République parmi les membres de la La Cour Militaire peut se réunir en tous lieux
de son ressort.
524

Dans les circonstances exceptionnelles, le siège péril la vie de la Nation, notamment les me-
de la Cour Militaire peut être fixé en un autre naces de guerre, de rébellion ou d’insurrection
lieu du ressort, par arrêté du Ministre de la armées, il est établi dans les zones d’opération
Défense. de guerre, des cours Militaires opérationnelles
qui accompagnent les fractions de l’armée en
Article 14 : opération.
La Cour Militaire est composée d’un Premier L’implantation des cours Militaires Opération-
président, d’un ou de plusieurs Présidents et nelles est décidée par le Président de la Répu-
de conseillers, nommés et, le cas échéant, rele- blique.
vés de leurs fonctions par le Président de la
République. Article 19 :
Les cours Militaires Opérationnelles
Article 15 :
connaissent, sans limite de compétence terri-
En cas d’absence ou d’empêchement, le Pre- toriale, de toutes les infractions relevant des
mier président est remplacé par le Président le juridictions militaires qui leur sont déférées.
plus ancien ou, à défaut, par le Conseiller le plus
ancien. Il en est de même du Président à l’égard
Article 20 :
des conseillers.
La Cour Militaire Opérationnelle siège au
Article 16 : nombre de cinq membres, dont un magistrat de
carrière au moins, ils sont autant que possible
La Cour Militaire siège au nombre de cinq
revêtus de grade d’officiers supérieurs.
membres, tous officiers supérieurs au moins,
dont deux magistrats de carrière. Elle siège avec le concours du Ministère public
et l’assistance du greffier.
Elle comprend deux ou plusieurs chambres
présidées par des magistrats de carrière. Elle a rang de Cour Militaire.
La Cour Militaire est présidée par un officier
général ou par un officier supérieur, magistrat SECTION 4 :
de carrière. DES TRIBUNAUX MILITAIRES
DE GARNISON
Article 17 :
La Cour Militaire siège avec le concours du Article 21 :
Ministère public et l’assistance du greffier. Il est établi un ou plusieurs tribunaux Militaires
Le Premier président de la Cour Militaire peut, de Garnison dans le ressort d’un district, d’une
en cas de nécessité, requérir les services d’un ville, d’une garnison ou d’une base militaire.
magistrat civil, en vue de compléter le siège. Le siège ordinaire est fixé au chef-lieu du dis-
Le règlement intérieur de la Cour Militaire est trict, dans la ville où est situé l’état-major de la
fixé par ordonnance du Premier président de garnison ou dans un lieu fixé par le Président
la Cour Militaire. de la République.

SECTION 3 : Article 22 :
DE LA COUR MILITAIRE Le tribunal Militaire de Garnison est composé
OPERATIONNELLE d’un Président et des Juges.
Article 18 : Il siège au nombre de cinq membres, tous offi-
En cas de guerre ou dans toutes autres circons- ciers supérieurs ou subalternes, dont au moins
tances exceptionnelles de nature à mettre en un magistrat de carrière.
525

Il siège avec le concours du Ministère public et le secret des délibérations et de juger les per-
l’assistance du greffier. sonnes traduites devant nous sans haine, sans
Il est présidé par un officier supérieur ou subal- crainte, sans complaisance, avec la seule volon-
terne, magistrat de carrière. té d’exécuter la loi.»
Après la lecture de la formule du serment,
SECTION 5 : chaque membre de la juridiction concernée,
DES TRIBUNAUX MILITAIRES debout et en levant la main droite, dit : «Je le
DE POLICE jure.»

Article 23 : Article 28 :
Il est établi un ou plusieurs tribunaux Militaires En temps de guerre, le Président de la Répu-
de Police dans le ressort d’un tribunal Militaire blique peut modifier les sièges et les ressorts
de Garnison. des juridictions militaires.

Article 24 : Article 29 :
Le tribunal Militaire de Police siège avec trois Pour l’application des lois pénales et l’organi-
juges, dont un magistrat de carrière. sation des juridictions militaires, le temps de
guerre commence au jour fixé par le Prési-
Il est toujours présidé par le magistrat de car-
dent de la République pour la mobilisation des
rière faisant partie du siège.
Forces Armées. Il prend fin au jour fixé par le
Président de la République pour la remise de
Article 25 :
l’armée sur pied de paix.
Le Premier président de la Cour Militaire du
ressort peut désigner un juge du tribunal Mili- Article 30 :
taire de Garnison pour siéger au tribunal Mili-
Lorsque plusieurs cours ou tribunaux Militaires
taire de Police.
sont saisis de la connaissance d’une même
infraction ou d’infractions connexes, la Haute
Article 26 :
Cour Militaire, à la requête de l’Auditeur Gé-
Le tribunal Militaire de Police siège avec le néral des Forces Armées, désigne la juridiction
concours du Ministère public et l’assistance du compétente.
greffier.
Lorsqu’une juridiction militaire et une juridic-
tion de droit commun se trouvent simultané-
SECTION 6 :
ment saisies de la même infraction ou d’infrac-
DES DISPOSITIONS COMMUNES
tions connexes, la Cour suprême de justice, à la
A LA HAUTE COUR, AUX COURS
requête du Procureur général de la République
ET TRIBUNAUX MILITAIRES
détermine la juridiction compétente.
Article 27 :
Article 31 :
Au début de la première audience à laquelle
Le Commandant Militaire du siège d’une Cour
ils sont appelés à siéger, et sur réquisition du
ou d’un tribunal Militaire peut proposer le re-
Ministère public, les membres non revêtus de la
nouvellement des membres de ces juridictions,
qualité de magistrat prêtent le serment suivant :
chaque fois que cette mesure est nécessitée
« Nous jurons devant Dieu et la Nation de par les mouvements du corps de troupe de la
remplir loyalement nos fonctions de président garnison.
et membres de cette juridiction, d’en garder
526

Article 32 : Article 35 :
Le Président d’une juridiction militaire désigne, Lorsque le siège de la juridiction militaire ne
au sort et pour une session de trois mois, les peut être composé par un nombre suffisant
juges assesseurs et leurs suppléants parmi les de juges militaires de grades et rangs requis,
officiers des Forces Armées et des corps assi- il est suppléé à cette insuffisance, sans jamais
milés. descendre en dessous du grade du prévenu, en
désignant, à défaut de plus anciens, des juges
Le procès-verbal du tirage au sort est mention-
militaires de même grade mais d’une ancien-
né dans tout arrêt ou jugement, par sa date et
neté inférieure.
le lieu où il a été rédigé.
Article 36 :
Article 33 :
Dans tous les cas, les membres de la Haute
La désignation des juges assesseurs pour siéger Cour, des cours et tribunaux Militaires exer-
dans une cause est subordonnée au respect du cent leurs fonctions jusqu’à l’achèvement des
principe hiérarchique. débats.
Le juge assesseur du même grade que celui du Lorsqu’une affaire est de nature à entraîner de
prévenu doit être d’une ancienneté supérieure. longs débats, les membres suppléants peuvent
Si cette condition ne peut être remplie, le juge être appelés à assister aux audiences en vue de
assesseur peut être d’une ancienneté immédia- remplacer, le cas échéant et pour une cause ré-
tement inférieure à celle du prévenu. gulièrement constatée, les membres empêchés.
Dans le cas de remplacement d’un juge asses-
Article 34 : seur effectif par un membre suppléant, le pré-
Pour la composition du siège de la juridiction sident fait à l’intention de ce dernier le résumé
militaire, il est tenu compte du grade ou du des débats.
rang du prévenu à l’époque des faits reprochés
Article 37 :
ou, en cas de promotion ultérieure, lors de la
comparution à la première audience. L’organisation de la Haute Cour, des cours et
tribunaux Militaires est gouvernée par les prin-
En cas de pluralité de prévenus de grade ou de cipes d’indépendance des juges et de collégia-
rang différents, il est tenu compte du grade et lité des sièges, conformément aux dispositions
de l’ancienneté les plus élevés. du Code de l’organisation et de la compétence
Lorsque les faits de la poursuite mettent en judiciaires.
cause des prévenus appartenant à des armes Néanmoins, pour des raisons liées à l’intérêt
différentes, aux services communs ou n’ayant supérieur de la défense, le Ministre de la Dé-
pas la qualité de militaire, ou lorsqu’il n’est fense peut, sur proposition du Premier prési-
pas possible de composer le siège de la juri- dent de la Haute Cour Militaire, décider du dé-
diction militaire conformément aux Articles placement d’un ou de plusieurs juges militaires.
précédents, les juges assesseurs appartiennent,
autant que possible, à chacune des armes ou Article 38 :
services communs.
Les décisions rendues par les cours Militaires
En cas d’impossibilité de composer le siège de sont des arrêts. Celles rendues par les juridic-
la juridiction conformément aux dispositions tions militaires sont des jugements.
de l’alinéa ci-dessus, les juges assesseurs sont
pris sans distinction d’appartenance à une arme. Article 39 :
La justification de l’impossibilité sera indiquée Les dispositions des articles 33, 34, 35 et 36
par le président de la juridiction dans sa moti- ci-dessus sont également applicables en temps
vation. de guerre.
527

CHAPITRE IV : Il est le chef hiérarchique des magistrats du


DU MINISTERE PUBLIC MILITAIRE Ministère public militaire.
Il est nommé et, le cas échéant, relevé de ses
SECTION 1re : fonctions par le Président de la République.
DES DISPOSITIONS GENERALES
Article 43 :
Article 40 :
L’Auditeur Général des Forces Armées re-
Sauf dispositions contraires du présent Code,
cherche et poursuit toutes les infractions de la
les dispositions du Code de l’organisation et
compétence de la Haute Cour Militaire et des
de la compétence judiciaires de droit commun
autres cours et tribunaux Militaires.
sont applicables au Ministère public militaire.
Il a un droit de surveillance et d’inspection sur
Article 41 : les Auditorats Militaires près les cours et tribu-
naux Militaires.
Le Ministère public militaire exerce l’action
publique et requiert l’application de la loi. Il fixe le règlement intérieur de l’Auditorat Gé-
néral et de tous les Auditorats.
Il est représenté devant chaque juridiction mili-
taire. Article 44 :
Il assiste aux débats des juridictions militaires. L’Auditeur Général des Forces Armées est
Il prend des réquisitions écrites dans les condi- assisté d’un ou de plusieurs Premiers Avocats
tions prévues par le présent Code. Généraux des Forces Armées et des Avocats
Généraux des Forces Armées, nommés et, le
Il présente librement les observations orales.
cas échéant, relevés de leurs fonctions par le
Toutes les décisions sont prononcées en sa Président de la République.
présence.
En cas d’absence ou d’empêchement, l’Audi-
Il assure l’exécution des décisions de justice. teur Général des Forces Armées est remplacé
par le plus ancien des Premiers Avocats Géné-
SECTION 2 : raux des Forces Armées ou, le cas échéant,
DE L’AUDITEUR GENERAL par le plus ancien des Avocats Généraux des
DES FORCES ARMEES Forces Armées.

Article 42 : Article 45 :
L’Auditeur Général des Forces Armées rem- L’Auditeur Général des Forces Armées est
plit les fonctions d’Officier du Ministère public chargé de l’exécution des arrêts rendus par la
près la Haute Cour Militaire et peut exercer Haute Cour Militaire.
les mêmes fonctions près toutes les juridic-
tions militaires établies sur le territoire de la Article 46 :
République. L’Auditeur Général des Forces Armées signale
L’exercice de l’action publique, dans toute sa au Ministre de la Défense toute mesure suscep-
plénitude et devant toutes les juridictions tible d’assurer une bonne administration de la
militaires appartient à l’Auditeur Général des justice ou apte à sauvegarder les impératifs de
Forces Armées. la défense.
L’Auditeur Général des Forces Armées a le
Article 47 :
droit d’ordonner aux magistrats militaires
d’instruire, de poursuivre ou de s’abstenir de Dans les limites de ses prérogatives prévues
poursuivre. par le présent Code, le Ministre de la Défense
528

exerce le pouvoir d’injonction des poursuites L’Auditeur Militaire près le tribunal Militaire de
vis-à-vis de l’Auditeur Général des Forces Ar- Garnison exerce, sous la surveillance et la di-
mées. rection de l’Auditeur Militaire Supérieur près la
Cour Militaire, les fonctions de Ministère public
SECTION 3 : près le tribunal Militaire de Garnison ainsi que
DES AUDITEURS MILITAIRES les tribunaux Militaires de Police du ressort.
PRES LES COURS ET TRIBUNAUX Il est assisté d’un ou de plusieurs Premiers
MILITAIRES substituts et des substituts de l’Auditeur Mili-
Article 48 : taire de Garnison, nommés et, le cas échéant,
relevés de leurs fonctions par le Président de
Il est institué près chaque Cour Militaire un
la République.
Auditeur Militaire Supérieur, nommé et, le cas
échéant, relevé de ses fonctions par le Prési-
Article 52 :
dent de la République.
Le Premier substitut ou le substitut de l’Audi-
L’Auditeur Militaire Supérieur exerce, sous la
teur Militaire de Garnison représente le Minis-
surveillance et le contrôle de l’Auditeur Géné-
ral des Forces Armées, les fonctions de Minis- tère public devant les tribunaux Militaires de
tère public près toutes les juridictions militaires Police.
établies dans le ressort de la Cour Militaire.
CHAPITRE V :
Il a la plénitude de l’action publique devant
DES AUXILIAIRES
toutes les juridictions militaires du ressort de
la Cour Militaire. DE LA JUSTICE MILITAIRE
Il est assisté d’un ou de plusieurs Avocats Gé- SECTION 1re :
néraux Militaires et des substituts de l’Auditeur
DES GREFFIERS MILITAIRES
Militaire Supérieur, nommés et, le cas échéant,
relevés de leurs fonctions par le Président de
la République. Article 53 :
Il est institué dans chaque Cour ou tribunal Mi-
Article 49 : litaire un greffe composé de greffiers militaires.
En cas d’absence ou d’empêchement, l’Auditeur Le greffe de la Haute Cour Militaire est dirigé
Militaire Supérieur est remplacé par l’Avocat par un Greffier en Chef, assisté d’un ou plu-
Général Militaire ou le substitut de l’Auditeur sieurs Greffiers Principaux. Ils sont officiers
Militaire Supérieur le plus ancien dans le grade supérieurs.
le plus élevé.
Le greffe des cours Militaires est dirigé par un
Article 50 : Greffier Principal, assisté par un ou plusieurs
Greffiers Divisionnaires. Ils sont au moins offi-
L’Auditeur Militaire Supérieur près la Cour
ciers subalternes.
Militaire règle l’ordre intérieur et la tenue des
registres des Auditorats Militaires près les juri- Le greffe des tribunaux Militaires de Garnison
dictions militaires de son ressort. est dirigé par un Greffier Divisionnaire, assisté
par un ou plusieurs Greffiers de Première ou
Article 51 : Deuxième Classe.
Il est institué un Auditeur Militaire près chaque Les greffiers des tribunaux militaires de Garni-
tribunal Militaire de Garnison, nommé et, le cas son siègent également au tribunal Militaire de
échéant, relevé de ses fonctions par le Prési- Police. Ils sont officiers subalternes.
dent de la République.
529

Article 54 : de Secrétaire Principal. Ils sont assistés d’un ou


Les greffiers sont nommés et, le cas échéant, de plusieurs Secrétaires Divisionnaires. Ils sont
relevés de leurs fonctions conformément au au moins officiers subalternes.
Statut qui les régit. Les secrétaires des Auditorats Militaires de
Nul ne peut être nommé greffier militaire s’il Garnison portent le titre de Secrétaire Divi-
ne remplit les conditions requises pour être sionnaire. Ils peuvent être assistés d’un ou de
nommé aux mêmes fonctions près les juridic- plusieurs Secrétaires de Première ou Deu-
tions de droit commun. xième Classe. Ils sont officiers subalternes.
Les secrétaires des Auditorats Militaires rem-
Article 55 : plissent les mêmes fonctions que ceux des par-
Le greffier assiste le juge dans les actes et pro- quets civils.
cès-verbaux de son ministère. Il les signe avec
lui. Si un acte ou un jugement ne peut être signé Article 58 :
par le greffier qui y a concouru, le juge signe et Les secrétaires des Auditorats Militaires sont
constate cette impossibilité. nommés et, le cas échéant, relevés de leurs
Le greffier garde les minutes, registres et tous fonctions par le Président de la République,
les actes afférents à la juridiction près laquelle conformément au Statut qui les régit.
il est établi. Il délivre les grosses, expéditions et
Nul ne peut être nommé secrétaire s’il ne rem-
extraits des jugements et ordonnances, écrit ce
qui est prononcé ou dicté par le juge et dresse plit les conditions requises pour être nommé
acte de diverses formalités dont l’accomplisse- aux mêmes fonctions au parquet civil.
ment doit être constaté.
SECTION 3 :
En cas d’absence ou d’empêchement, le greffier
DES AGENTS DE LA POLICE
est remplacé par l’un de ses adjoints ou, à dé-
JUDICIAIRE MILITAIRE
faut, par tout autre militaire délégué par le juge.
Article 59 :
Article 56 :
Le service d’ordre intérieur des greffes et de Les agents de la Police Judiciaire des Auditorats
la tenue des registres est organisé par ordon- sont des officiers de police judiciaire.
nance du président de la juridiction militaire. La Police Judiciaire de l’Auditorat Général est
dirigée par un Inspecteur Judiciaire Général,
SECTION 2 : assisté d’un ou de plusieurs Inspecteurs Judi-
DES SECRETAIRES DES AUDITORATS ciaires en Chef. Ils sont officiers supérieurs.
MILITAIRES
La Police Judiciaire des Auditorats Militaires
près les cours Militaires est dirigée par un Ins-
Article 57 :
pecteur Judiciaire en Chef, assisté d’un ou de
Il est institué dans chaque Auditorat Militaire un plusieurs Inspecteurs Judiciaires Divisionnaires.
secrétariat composé de secrétaires militaires. Ils sont au moins officiers subalternes.
Le secrétariat de l’Auditorat Général près la La Police Judiciaire des Auditorats Militaires
Haute Cour Militaire est dirigé par un Premier près les tribunaux Militaires de Garnison est di-
Secrétaire, assisté, le cas échéant, d’un ou de rigée par un Inspecteur Judiciaire Divisionnaire,
plusieurs Secrétaires Principaux. Ils sont offi- assisté d’un ou de plusieurs Inspecteurs Judi-
ciers supérieurs. ciaires Principaux et d’Inspecteurs Judiciaires
Les secrétaires des Auditorats Militaires Supé- de Première ou Deuxième Classe. Ils sont offi-
rieurs près les cours Militaires portent le titre ciers subalternes.
530

Ont qualité d’officiers de police judiciaire des SECTION 5 :


Forces Armées, les officiers, sous-officiers des DES EXPERTS, DES INTERPRETES
Forces Armées et agents assermentés des ET DES TRADUCTEURS
différents services des Forces Armées pour
l’exercice des missions particulières qui leur Article 64 :
sont dévolues par les lois et règlements. Dans Avant d’accomplir les actes de leur ministère,
ce dernier cas, ils n’ont d’action que sur les les experts prêtent le serment suivant : « Je jure
infractions commises dans leurs unités ou ser-
devant Dieu et la Nation, d’accomplir les actes
vices respectifs ou sur des personnes placées
de mon ministère en honneur et conscience et
sous leur commandement et dans la zone ter-
d’en faire rapport ».
ritoriale leur assignée pour l’exercice de leurs
fonctions administratives. Les interprètes et les traducteurs prêtent le
serment suivant : « Je jure devant Dieu et la
Les militaires de la Prévôté Militaire qui ne sont
Nation, de remplir fidèlement les fonctions qui
pas officiers de police judiciaire des Forces Ar-
mées ont également qualité pour procéder à me sont confiées ».
des enquêtes préliminaires dans les conditions
prévues par le présent Code. CHAPITRE VI :
DES DISPOSITIONS COMMUNES
Article 60 : AUX MAGISTRATS, JUGES
Les Inspecteurs de la Police Judiciaire militaire ET PERSONNEL JUDICIAIRE
sont nommés et, le cas échéant, relevés de leurs MILITAIRES
fonctions conformément au Statut qui les régit.
Article 65 :
SECTION 4 : Pour des raisons liées aux impératifs de la dé-
DES DEFENSEURS fense, à la demande de l’Auditeur Général des
Forces Armées, le Ministre de la Défense peut
Article 61 : déléguer un magistrat d’un parquet militaire in-
La défense des prévenus devant les juridictions férieur pour remplir temporairement les fonc-
militaires est assurée par des avocats inscrits au tions supérieures.
barreau, par des défenseurs judiciaires et des
Il en est de même pour les Auditeurs Militaires
militaires agréés par le président de la juridic-
près les cours Militaires Opérationnelles.
tion.
Les avocats, défenseurs judiciaires ou militaires Article 66 :
agréés visés à l’alinéa premier ci-dessus doivent
Avant d’entrer en fonction, les magistrats mili-
être de nationalité congolaise.
taires prêtent devant le Président de la Répu-
blique en personne, ou par écrit, le serment
Article 62 :
suivant : « Je jure devant Dieu et la Nation,
Les défenseurs judiciaires n’exercent leur mi- obéissance à la Constitution et aux lois de la
nistère que devant les tribunaux Militaires de République, et de remplir loyalement et fidèle-
Garnison et de Police du ressort du tribunal de ment les fonctions qui me sont confiées. »
Grande Instance où ils sont inscrits.
Article 67 :
Article 63 :
Le magistrat qui représente le Ministère public
Le juge militaire procède à la désignation d’un à l’audience doit être d’un grade supérieur ou
défenseur au profit d’un prévenu au cas où ce- égal à celui du prévenu.
lui-ci n’en aurait pas choisi.
531

Article 68 : Article 72 :
Les militaires appelés à siéger comme membres Les magistrats militaires, les agents de l’ordre
d’une juridiction militaire ne doivent pas avoir judiciaire et les agents de police judiciaire des
connu l’affaire à un stade quelconque de la pro- Auditorats Militaires jouissent des mêmes
cédure, soit en qualité de magistrat instructeur, droits, avantages et privilèges que leurs collè-
soit en qualité d’officier du Ministère public, gues civils.
soit en qualité d’officier de police judiciaire, soit
en qualité de témoin, soit en qualité d’expert,
soit en qualité d’interprète, soit enfin en qualité LIVRE DEUXIEME :
d’agent de l’administration. DE LA COMPETENCE
Article 69 : CHAPITRE I :
Les magistrats militaires sont soumis aux dis- DES DISPOSITIONS GENERALES
positions du Code de l’Organisation et de la
Compétence Judiciaires ordinaire en ce qui Article 73 :
concerne notamment la récusation et le déport. Les cours et tribunaux Militaires ont plénitude
Toutefois, le juge militaire qui, pour un motif de juridiction pour juger les individus traduits
non prévu par la loi, estime qu’il y a pour lui ou renvoyés devant eux pour les infractions
convenance qu’il se déporte, en fait la décla- prévues et punies par la loi.
ration au Président de la Cour ou du tribunal
militaire qui en décide, après avis du Ministère Article 74 :
public. La soumission aux lois militaires commence
pour les miliciens et les volontaires de toutes
Les chefs de corps, qui ont pris part dans la
les catégories dès le moment où un agent com-
procédure antérieure en se limitant à prescrire
mis à cet effet leur fait, après leur avoir préa-
la transmission des pièces avant l’instance, ne
lablement donné lecture des lois militaires, la
peuvent se déporter lorsqu’ils doivent siéger
déclaration qu’ils sont soumis à ces lois.
dans une juridiction militaire.
L’accomplissement de ces deux formalités est
Article 70 : constaté par un procès-verbal signé par l’agent
et la recrue ou, si celle-ci ne sait pas signer, par
Celui contre l’autorité duquel l’infraction a été l’agent et deux témoins.
commise, ou qui a été lésé par celui-ci, ne peut
prendre part à aucun des actes judiciaires aux- Article 75 :
quels elle donne lieu.
La recrue qui s’expatrie pour se soustraire à
ses obligations est soumise aux lois militaires.
Article 71 :
Sauf cas de force majeure, les devoirs des fonc- CHAPITRE II :
tions judiciaires priment les autres services DE LA COMPETENCE MATERIELLE
militaires.
Article 76 :
Le service de la Haute Cour Militaire prime
celui de la Cour Militaire ; et celui de la Cour Les juridictions militaires connaissent, sur le
Militaire prime celui du tribunal Militaire de territoire de la République, des infractions
Garnison. d’ordre militaire punies en application des dis-
positions du Code Pénal Militaire.
Elles connaissent également des infractions de
toute nature commises par des militaires et pu-
532

nies conformément aux dispositions du Code Article 80 :


Pénal ordinaire. Les juridictions militaires sont compétentes
Elles sont compétentes pour interpréter les pour connaître des infractions commises, de-
actes administratifs, réglementaires ou indivi- puis l’ouverture des hostilités, par les nationaux
duels et pour en apprécier la légalité lorsque, ou par les agents au service de l’administration
de cet examen, dépend la solution du procès ou des intérêts ennemis, sur le territoire de la
pénal qui leur est soumis. République ou dans toute zone d’opération de
guerre :
Elles sont incompétentes pour statuer sur la
constitutionnalité des lois et des actes ayant • soit à l’encontre d’un national ou d’un pro-
force de loi. Les exceptions soulevées à cet tégé congolais ;
effet sont portées devant la Cour suprême de • soit au préjudice des biens de toutes les
justice qui statue, toutes affaires cessantes, en personnes visées ci-dessus et de toutes les
tant que Cour Constitutionnelle. personnes morales congolaises lorsque ces
Les recours pour violation des dispositions infractions, même accomplies à l’occasion
constitutionnelles par les juridictions militaires ou sous le prétexte du temps de guerre, ne
sont portés devant la Cour suprême de justice sont pas justifiées par les lois et coutumes
agissants comme Cour Constitutionnelle. de guerre.

Article 81 :
Article 77 :
Lorsqu’un subordonné est poursuivi comme
L’action pour la réparation du dommage causé auteur principal de l’une des infractions pré-
par une infraction relevant de la compétence vues à l’article 80 et que ses supérieurs hié-
de la juridiction militaire peut être poursuivie rarchiques ne peuvent être poursuivis comme
par la partie lésée en se constituant partie civile coauteurs, ils sont considérés comme com-
en même temps et devant le même juge que plices dans la mesure où ils ont organisé ou
l’action publique. toléré les agissements criminels de leur subor-
Il en est de même des demandes en dom- donné.
mages-intérêts formées par le prévenu contre
la partie civile ou contre les Co-prévenus. SECTION 1re :
Les restitutions des objets s’opèrent suivant le DE LA HAUTE COUR MILITAIRE
droit commun.
Article 82 :
Article 78 : La Haute Cour Militaire connaît, en premier et
Les cours et tribunaux Militaires ne connaissent dernier ressort, des infractions de toute nature
commises par les personnes énumérées à l’ar-
pas de l’action disciplinaire.
ticle 120 du présent Code.
Les fautes disciplinaires sont laissées à la ré-
pression de l’autorité militaire, conformément Article 83 :
aux textes légaux prévus à cet effet.
La Haute Cour Militaire connaît également de
l’appel des arrêts rendus au premier degré par
Article 79 :
les cours Militaires.
Lorsque le Code pénal militaire définit ou
Les arrêts de la Haute Cour Militaire ne sont
réprime des infractions imputables à des justi-
susceptibles que d’opposition, conformément à
ciables étrangers à l’armée, les juridictions mili-
la procédure du droit commun.
taires sont compétentes à l’égard de l’auteur,
du co-auteur ou du complice, sauf dérogation Toutefois, les recours pour violation des dis-
particulière. positions constitutionnelles par la Haute Cour
533

Militaire sont portés devant la Cour suprême et de celles punissables d’une peine supérieure
de justice siégeant comme Cour Constitution- à un an commises par des personnes détermi-
nelle. nées à l’article 122 alinéa 1er ci-dessous.
La Haute Cour Militaire peut, à la requête de Ils connaissent en outre de l’appel des juge-
l’Auditeur Général des Forces Armées ou des ments rendus en premier ressort par les tribu-
parties, rectifier les erreurs matérielles de ses naux Militaires de Police.
arrêts ou en donner interprétation, les parties
entendues. Article 89 :

SECTION 2 : Les jugements rendus en premier ressort par


DES COURS MILITAIRES les tribunaux Militaires de Garnison sont sus-
ceptibles d’opposition et d’appel.
Article 84 :
SECTION 5 :
Les cours Militaires connaissent, au premier DES TRIBUNAUX
degré, des infractions commises par les per-
MILITAIRES DE POLICE
sonnes énumérées à l’article 121 ci-dessous.
Elles connaissent également de l’appel des juge- Article 90 :
ments rendus en premier ressort par les tribu-
naux Militaires de Garnison. Les tribunaux Militaires de Police connaissent
des infractions punissables de un an de servi-
Article 85 : tude pénale, au maximum, commises par des
personnes déterminées à l’article 122 alinéa 2
Les arrêts rendus par les cours Militaires au ci-dessous.
premier degré sont susceptibles d’opposition
et d’appel. Ils sont également compétents à l’égard d’autres
infractions lorsque, à raison des circonstances,
SECTION 3 : l’auditeur militaire estime que la peine à pro-
DES COURS MILITAIRES noncer ne doit pas dépasser un an de servitude
OPERATIONNELLES pénale, une amende et la privation de grade.

Article 86 : Article 91 :
Les cours Militaires Opérationnelles
connaissent des infractions de toute nature
Les jugements rendus par les tribunaux
commises par des justiciables des juridictions Militaires de Police sont susceptibles
militaires. d’opposition et d’appel.

Article 87 : SECTION 6 :
Les arrêts rendus par les cours Militaires DES DISPOSITIONS COMMUNES
Opérationnelles ne sont susceptibles d’aucun
recours. Article 92 :
Lorsqu’une personne est poursuivie simultané-
SECTION 4 :
DES TRIBUNAUX MILITAIRES ment du chef de plusieurs infractions qui sont
DE GARNISON de la compétence des juridictions de rangs dif-
férents, la juridiction du rang le plus élevé, com-
Article 88 : pétente en raison de l’une de ces infractions,
Les tribunaux Militaires de Garnison connaissent l’est aussi pour connaître des autres.
des infractions punissables de la peine de mort
534

Article 93 : Si l’une d’elles est saisie, l’autre ne peut plus


Sans préjudice des dispositions de l’Article 112 juger cette affaire.
du présent Code, lorsque plusieurs personnes Lorsque deux ou plusieurs juridictions de
justiciables des juridictions de nature ou de même rang, compétentes territorialement, se
rang différents sont poursuivies en raison de trouvent saisies des mêmes faits, celle saisie la
leur participation à une infraction ou à des in- première est préférée aux autres.
fractions connexes, elles sont toutes jugées par
la juridiction ordinaire compétente du rang le Article 99 :
plus élevé. La loi pénale congolaise est applicable aux
infractions commises à bord des navires bat-
Article 94 : tant pavillon congolais, ou à l’encontre de tels
La disjonction des poursuites au cours des navires, en quelque lieu qu’ils se trouvent.
débats laisse subsister la prorogation de com-
Elle est également applicable aux infractions
pétence.
commises à bord des aéronefs immatriculés
en République Démocratique du Congo, ou
Article 95 :
à l’encontre de tels aéronefs en quelque lieu
Lorsqu’une juridiction est saisie d’une infrac- qu’ils se trouvent.
tion de sa compétence et constate que les
mêmes faits relèvent de la compétence d’une Article 100 :
juridiction inférieure, elle statue sur l’action
Les juridictions militaires sont compétentes à
publique et, éventuellement, sur l’action civile.
l’égard de quiconque s’est rendu auteur, co-au-
teur ou complice des faits de leur compétence
CHAPITRE III :
commis à l’étranger.
DE LA COMPETENCE
TERRITORIALE
Article 101 :
Article 96 : Lorsqu’un officier justiciable de la Haute Cour
Pour l’application de la loi pénale congolaise Militaire est poursuivi en même temps qu’un
dans l’espace, le territoire de la République in- justiciable d’une juridiction inférieure pour des
clut les espaces maritime et aérien qui lui sont infractions connexes commises en des lieux
liés. différents, ils sont tous jugés par la Haute Cour
Militaire.
Article 97 :
Article 102 :
Est réputée commise sur le territoire de la
République, toute infraction dont un acte La Haute Cour Militaire peut, pour cause de
caractérisant l’un des éléments constitutifs a sûreté ou de suspicion légitime, renvoyer la
été accompli en République Démocratique du connaissance d’une affaire d’une Cour Militaire
Congo. à une autre.
La Cour Militaire peut, pour les mêmes raisons,
Article 98 : renvoyer la connaissance d’une affaire d’un tri-
Sont compétentes la juridiction militaire du lieu bunal Militaire de Garnison à un autre de son
où l’une des infractions a été commise et celle ressort.
du lieu où le prévenu aura été trouvé.
Le prévenu qui est poursuivi du chef d’infrac- Article 103 :
tions commises en deux ou plusieurs lieux dif- Le tribunal Militaire de Garnison peut, pour les
férents est renvoyé devant une seule juridiction. mêmes raisons, renvoyer la connaissance d’une
535

affaire d’un tribunal Militaire de Police à un pénitentiaire ou sous la garde de la force


autre de son ressort. publique, ou sont mis en subsistance dans
une unité ;
CHAPITRE IV : 3. les réformés, les disponibles et les réser-
DE LA COMPETENCE vistes même assimilés, appelés ou rappelés
PERSONNELLE au service, depuis leur réunion en détache-
ment pour rejoindre, ou s’ils rejoignent iso-
SECTION 1re : lément, depuis leur arrivée, jusqu’au jour in-
DES DISPOSITIONS GENERALES clus où ils sont renvoyés dans leurs foyers;
4. les militaires en congé illimité sont réputés
Article 104 : en service actif.
La compétence personnelle des juridictions
Article 108 :
militaires est déterminée par la qualité et le
grade que porte le justiciable au moment de la Les personnes non revêtues de la qualité de
commission des faits incriminés ou au moment militaire, employées dans un établissement ou
de sa comparution. dans un service de l’armée ou dépendant du
Ministère de la Défense sont justiciables des
Article 105 : juridictions militaires pour des infractions com-
mises au sein de l’armée ou dans l’exercice ou à
Lorsqu’il y a pluralité de grades ou de rangs
l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.
différents, il est tenu compte du grade et du
rang les plus élevés. Il en est de même des personnes employées
dans un établissement ou dans un service dé-
Article 106 : pendant de la Police Nationale ou du Service
National.
Sont justiciables des juridictions militaires, les
militaires des Forces Armées Congolaises et
Article 109 :
assimilés.
Les militaires en congé illimité sont soumis aux
Par assimilés, il faut entendre les membres de la
lois pénales militaires pour les infractions de :
Police Nationale et les bâtisseurs de la Nation
pour les faits commis pendant la formation ou • Trahison ;
à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions au • Espionnage ;
sein du Service National. • Participation à une révolte prévue par le
Code Pénal Militaire ;
Article 107 : • Violences et outrages envers un supérieur
Sont considérés comme militaires, au sens du qu’ils ont connu dans l’armée ;
présent Code, tous ceux qui font partie des • Violences et outrages envers une sentinelle
Forces Armées : qu’ils ont connue dans l’armée;
1. les officiers, sous-officiers et hommes du • Détournement ou soustraction frauduleuse
rang ; d’objets quelconques affectés au service de
l’armée ou appartenant soit à l’Etat, soit à
2. ceux qui sont incorporés en vertu d’obliga-
des militaires et assimilés;
tions légales ou d’engagements volontaires
et qui sont au service actif, sans qu’il soit, en • Pillage.
outre, établi qu’ils ont reçu lecture des lois Les militaires en congé illimité sont soumis aux
militaires. Il en est de même quand, avant dispositions des lois militaires concernant la
d’être incorporés, ils sont placés à titre destitution et la dégradation militaire.
militaire dans un hôpital, un établissement
536

Article 110 : feste d’un aéronef militaire, de la Police ou


Est justiciable des juridictions militaires, celui du Service National ;
qui, dans les cinq années qui suivent la date à 2. ceux qui, sans être liés légalement ou
laquelle les lois militaires ont cessé de lui être contractuellement aux Forces Armées,
applicables, commet contre l’un de ses anciens sont portés sur les rôles et accomplissent
supérieurs ou contre tout autre supérieur hié- du service ;
rarchique, en raison des relations de service 3. les exclus de l’armée, ou de la Police, pour
qu’ils ont eues, l’une des infractions de voies les infractions prévues à l’Article 111 ;
de fait et d’outrage envers un supérieur pré- 4. les élèves des écoles militaires ;
vues et punies par le Code Pénal Militaire, de 5. les prisonniers de guerre ;
violences ou meurtre contre ce supérieur ainsi 6. les membres des bandes insurrectionnelles;
que les infractions prévues par les articles 67 à 7. ceux qui, mêmes étrangers à l’armée, pro-
70 et 74 à 78 du Code Pénal ordinaire. voquent, engagent ou assistent un ou plu-
sieurs militaires, ou assimilés, à commettre
Article 111 : une infraction à la loi ou au règlement mili-
taires. Il en est de même de tous ceux qui
Les juridictions militaires sont compétentes à
commettent des infractions dirigées contre
l’égard de tous ceux qui, ayant appartenu aux l’armée, la Police Nationale, le Service Na-
anciennes armées, fractions rebelles, bandes in- tional, leur matériel, leurs établissements
surrectionnelles ou milices armées, se rendent ou au sein de l’armée, de la Police Nationale
coupables des infractions de : ou du Service National;
• Trahison ; 8. les personnes à la suite de l’armée ou de la
• Espionnage ; Police Nationale.
• Participation à une révolte prévue par le
Par « personne à la suite de l’armée ou de la
Code pénal militaire ;
Police Nationale », il faut entendre tout indi-
• Violences et outrages envers un supérieur vidu qui est autorisé à accompagner une unité
qu’ils ont connu dans l’armée ou envers de l’armée ou de la Police Nationale.
une sentinelle ;
• Participation à une désertion avec complot Article 113 :
commise par des militaires; Sont assimilés aux établissements militaires
• Détournement ou soustraction frauduleuse toutes installations, définitives ou temporaires,
d’objets quelconques affectés au service de utilisées par les Forces Armées, les navires ou
l’armée ou appartenant soit à l’Etat, soit à embarcations de la force navale et les aéronefs
des militaires ; militaires, en quelque lieu qu’ils se trouvent.
• Pillage. Il en est de même des installations, embarca-
tions et autres aéronefs de la Police Nationale
Elles sont en outre compétentes à l’endroit de
et du Service National.
ceux qui, sans être militaires, commettent des
infractions au moyen d’armes de guerre.
Article 114 :
Article 112 : Les juridictions militaires sont incompétentes à
l’égard des personnes âgées de moins de dix-
Sont également justiciables des juridictions
huit ans.
militaires :
1. ceux qui sont portés présents, à quelque Article 115 :
titre que ce soit, sur le rôle d’équipage d’un
Les juridictions de droit commun sont com-
navire ou embarcation de la force navale, de
pétentes dès lors que l’un des coauteurs ou
la Police, du Service National ou le mani-
537

complices n’est pas justiciable des juridictions part, sur une période pendant laquelle il relève
militaires, sauf pendant la guerre ou dans la de la juridiction militaire ou vice-versa, la juri-
zone opérationnelle, sous l’état de siège ou diction militaire est compétente.
d’urgence, ou lorsque le justiciable civil concer-
né est poursuivi comme coauteur ou complice SECTION 2 :
d’infraction militaire. DE LA COMPETENCE PERSONNELLE
DES COURS ET TRIBUNAUX
Article 116 : MILITAIRES
Si le magistrat instructeur militaire estime qu’il
n’y a pas lieu de poursuivre la personne justi- Article 120 :
ciable de la juridiction ordinaire, mais décide Sont justiciables de la Haute Cour Militaire :
qu’il y a lieu de poursuivre la personne justi-
a) les officiers généraux des Forces Armées
ciable de la juridiction militaire, il renvoie celle-
Congolaises et les membres de la Police
ci devant la juridiction militaire.
Nationale et du Service National de même
rang ;
Article 117 :
b) les personnes justiciables, par état, de la
Lorsque la juridiction ordinaire est appelée à Cour suprême de justice, pour des faits qui
juger une personne justiciable de la juridiction relèvent de la compétence des juridictions
militaire, elle lui applique le Code Pénal Mili- militaires ;
taire. c) les magistrats militaires membres de la
Le président de la juridiction civile compétente Haute Cour Militaire, de l’Auditorat Géné-
peut requérir les services d’un juge militaire, ral, des cours Militaires, des cours Militaires
magistrat de carrière, pour faire partie du siège. Opérationnelles, des Auditorats Militaires
De même, lorsque les cours et tribunaux Mili- près ces cours ;
taires sont appelés à juger des personnes qui d) les membres militaires desdites juridictions,
ne sont pas justiciables des juridictions mili- poursuivis pour des faits commis dans
taires, conformément au présent Code, le pré- l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de
sident de la juridiction militaire compétente leurs fonctions de juge.
peut requérir les services d’un juge civil pour
Article 121 :
faire partie du siège.
Sont justiciables de la Cour Militaire :
Article 118 : a) les officiers supérieurs des Forces Armées
La juridiction ordinaire peut juger sans désem- Congolaises et les membres de la Police
parer, et dans les limites du droit commun, Nationale et du Service National de même
après l’avoir toutefois pourvue d’un défenseur rang ;
d’office, lorsqu’elle n’en aura pas choisi, la per- b) les personnes justiciables, par état, de la
sonne justiciable de la juridiction militaire ayant Cour d’appel pour des faits qui relèvent de
commis une infraction aux lois ordinaires à la compétence des juridictions militaires ;
l’audience de la juridiction civile, ou la renvoyer c) les fonctionnaires de commandement du
devant l’Auditeur Militaire compétent. Ministère de la Défense, de la Police Natio-
nale, du Service National ainsi que de leurs
Article 119 : services annexes ;
En cas d’infraction continue s’étendant d’une d) les magistrats militaires des tribunaux Mili-
part sur une période où le justiciable relevait taires de Garnison et ceux des Auditorats
de la juridiction de droit commun et, d’autre Militaires près ces tribunaux Militaires ;
538

e) les membres militaires de ces juridictions sur pourvois formés sur injonction du Ministre
poursuivis pour les faits commis dans de la Défense, le Premier président de la Cour
l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de suprême de justice peut, à la requête du Pre-
leurs fonctions de juge. mier président de la Haute Cour Militaire, dési-
gner un membre de la Cour suprême de justice
Article 122 : pour siéger à la Haute Cour Militaire.
Sont justiciables du tribunal Militaire de Garni- Article 128 :
son, les militaires des Forces Armées Congo-
laises d’un grade inférieur à celui de Major et Sous réserve des prescriptions du présent
les membres de la Police Nationale et du Ser- Code, les dispositions prévues aux Articles 156
vice National de même rang. et 157 du Code de l’organisation et de la com-
Sont justiciables du tribunal Militaire de Police, pétence judiciaires ordinaire sont applicables
les militaires des Forces Armées Congolaises, devant la Haute Cour Militaire.
ou assimilés, d’un grade inférieur à celui de
Major, qui se rendent coupables des faits punis
par la loi d’une peine de servitude pénale de un LIVRE TROISIEME :
an au maximum. DE LA PROCEDURE
DEVANT LES JURIDICTIONS
CHAPITRE V :
LES COMPETENCES SPECIALES MILITAIRES
DE LA HAUTE COUR MILITAIRE
Article 129 :
Article 123 : Sous réserve des dispositions du présent Code,
La Haute Cour Militaire connaît des recours la procédure applicable devant les juridictions
en annulation pour violation de la loi formés militaires est celle du droit commun.
contre les arrêts et jugements rendus en der-
nier ressort par les cours et tribunaux Mili-
TITRE Ier :
taires.
DE L’EXERCICE DE
Article 124 : L’ACTION PUBLIQUE ET DE
La Haute Cour Militaire connaît également des
L’INSTRUCTION
demandes en révision, des prises à partie, des
règlements de juges. Article 130 :
L’action publique devant les juridictions mili-
Article 125 : taires est mise en mouvement par les magis-
La Haute Cour Militaire connaît en outre des trats du Ministère public Militaire, le comman-
renvois ordonnés après une deuxième annula- dement, le Ministre de la Défense ou la partie
tion et ceux ordonnés sur pourvois formés sur lésée.
injonction du Ministre de la Défense.
Article 131 :
Article 126 : Cette action est exercée par les magistrats du
Dans tous ces cas, la Haute Cour Militaire siège Ministère public Militaire dans les conditions
avec cinq membres, tous magistrats de carrière. déterminées par le présent Code.

Article 127 : Article 132 :


Lors de l’examen des renvois ordonnés après Sauf dans les cas où la loi en dispose autrement,
une deuxième annulation et de ceux ordonnés et sans préjudice des droits de la défense, la
539

procédure au cours de l’enquête et de l’ins- ciaire des Forces Armées ont qualité notam-
truction préjuridictionnelles est secrète. ment pour procéder à des enquêtes prélimi-
naires dans les conditions fixées par le présent
Article 133 : Code.
Sous peine des sanctions prévues par le Code
Pénal Ordinaire, toute personne qui concourt Article 137 :
à cette procédure est tenue au secret profes- Les officiers de police judiciaire militaire ac-
sionnel. complissent leurs missions conformément aux
dispositions prévues au Chapitre Ier du Code
CHAPITRE Ier : de procédure pénale ordinaire et sur réquisi-
tion des autorités visées aux articles 131, 181
DES AUTORITES CHARGEES
et 183 du présent Code.
DE L’EXERCICE DE L’ACTION
PUBLIQUE ET DE L’INSTRUCTION
Article 138 :
SECTION 1 : re
Contrairement aux dispositions de l’Article 9
DES OFFICIERS DE LA POLICE du Code de procédure pénale ordinaire, les of-
JUDICIAIRE MILITAIRE ficiers de police judiciaire militaire ne peuvent,
en aucun cas, proposer une amende transac-
Article 134 : tionnelle aux justiciables des juridictions mili-
Sous l’autorité du Ministère public Militaire, les taires pour les affaires de la compétence de ces
officiers de police judiciaire militaire exercent, juridictions.
dans les limites de leurs compétences, les pou-
voirs déterminés par le présent Code. Article 139 :
L’Auditeur Militaire peut prescrire, par instruc-
Article 135 : tions écrites, aux officiers de police judiciaire
Ont qualité d’officier de police judiciaire mili- militaire de procéder, même de nuit, à des
taire : perquisitions et saisies dans les établissements
• Les officiers, sous-officiers et gradés de la militaires ou tous autres lieux qui leur sont
Police Nationale et de la Prévôté Militaire désignés.
nommés conformément à la loi ;
• Les officiers, sous-officiers des Forces Ar- SECTION 2 :
mées et agents assermentés des différents DES OFFICIERS DE POLICE
services de l’armée, pour l’exercice des JUDICIAIRE DE DROIT COMMUN
missions particulières qui leur sont dévo-
lues par les lois et règlements. Article 140 :
Les officiers de police judiciaire de droit com-
Dans ce dernier cas, ils n’ont compétence que mun ont compétence, dans leur ressort, pour
pour les infractions commises dans leurs uni- constater les infractions relevant des juridic-
tés ou services respectifs ou sur des personnes tions militaires, conformément aux dispositions
placées sous leur commandement et dans la du Code de Procédure Pénale ordinaire et du
zone territoriale leur assignée pour l’exercice présent Code.
de leurs fonctions administratives.
Article 141 :
Article 136 :
Lorsque les officiers de police judiciaire de
Les policiers ou les militaires de la Prévôté droit commun sont amenés soit à constater,
Militaire qui ne sont pas officiers de police judi-
540

dans les camps militaires, des infractions rele- militaires qui sont auteurs ou complices de ces
vant ou non de la compétence des juridictions infractions.
militaires, soit à rechercher, en ces mêmes
lieux, les personnes ou les objets relatifs à ces Article 146 :
infractions, ils doivent adresser préalablement La durée de cette garde à vue ne peut dépasser
à l’autorité militaire concernée des réquisitions quarante-huit heures.
tendant à obtenir l’autorisation d’entrée dans
les camps militaires.
Article 147 :
Ces réquisitions doivent préciser la nature et Sous peine des sanctions prévues par les dis-
les motifs des investigations jugées nécessaires. positions des Articles 189 du présent Code
Article 142 : et 108 du Code Pénal Militaire, les supérieurs
L’autorité militaire défère à ces réquisitions, hiérarchiques doivent satisfaire à la demande
se fait représenter aux opérations et, le cas des officiers de police judiciaire militaire ou à la
échéant, met à la disposition des officiers de réquisition des officiers de police judiciaire de
police judiciaire de droit commun les personnes droit commun, tendant à mettre à leur disposi-
recherchées, soit pour les nécessités d’une en- tion un militaire en activité de service, lorsque
quête, soit pour l’exécution d’une réquisition les nécessités d’une enquête préliminaire ou de
d’information ou d’un mandat de justice. flagrant délit, ou l’exécution d’une commission
rogatoire l’exigent.
Article 143 :
Le représentant de l’autorité militaire veille au Article 148 :
respect des prescriptions relatives au secret Les officiers de police judiciaire ne peuvent
militaire. Il est lui-même tenu d’observer le retenir pendant plus de quarante-huit heures
secret de l’enquête ou de l’instruction. les militaires mis à leur disposition.

SECTION 3 : Article 149 :


DE L’INSTRUCTION PRELIMINAIRE
A l’expiration du délai de la garde à vue, les
militaires arrêtés en flagrant délit ou contre
Article 144 :
lesquels existent des indices graves et concor-
S’il apparaît à l’autorité qualifiée pour engager dants de culpabilité doivent être mis à la dispo-
des poursuites que la procédure d’enquête sition de l’autorité judiciaire compétente.
préliminaire ou de flagrance dont elle est saisie
concerne les faits ne relevant pas de la com- Article 150 :
pétence matérielle ou personnelle des juridic-
Les supérieurs hiérarchiques doivent être avi-
tions militaires, elle envoie les pièces au Minis-
sés du transfèrement.
tère public près la juridiction de droit commun
compétente et met, s’il y a lieu, la personne
Article 151 :
appréhendée à sa disposition.
L’officier de police judiciaire militaire qui reçoit
Article 145 : une plainte, une dénonciation ou qui constate
une infraction à charge d’un officier subalterne,
Dans les cas d’infractions flagrantes punies
d’un officier supérieur ou d’une personne assi-
d’une servitude pénale de six mois au moins
milée, transmet directement les pièces à l’Audi-
et sans préjudice des pouvoirs disciplinaires
teur Militaire près la juridiction militaire com-
dont disposent les supérieurs hiérarchiques,
pétente.
tout officier de police judiciaire militaire a qua-
lité pour procéder d’office à l’arrestation des
541

Article 152 : Article 158 :


S’il s’agit d’un officier général, d’un magistrat Les personnes étrangères à l’armée contre les-
militaire ou d’une personne assimilée, lesdites quelles existent des indices graves et concor-
pièces sont communiquées à l’Auditeur Géné- dants de culpabilité doivent être, à l’expiration
ral des Forces Armées. de la garde à vue, présentées à l’autorité judi-
ciaire compétente pour engager les poursuites.
Article 153 :
Sauf lorsque les faits sont punissables d’une Article 159 :
peine de plus de cinq ans, l’autorité qualifiée Tout élément de la Police Nationale ou de la
pour engager des poursuites peut dispenser les Prévôté Militaire a qualité pour arrêter les mili-
officiers de police judiciaire de lui présenter les taires ou assimilés se trouvant dans une posi-
militaires visés à l’article 149. tion militaire irrégulière.

Article 154 : Article 160 :


Dans ce dernier cas, les intéressés sont recon- Procès-verbal doit être dressé de telles arresta-
duits à l’autorité militaire dont ils dépendent, au tions et des circonstances qui les ont motivées.
plus tard, à l’expiration de la durée de la garde
à vue. Les supérieurs hiérarchiques peuvent or- Article 161 :
donner, dans les limites de leurs pouvoirs disci-
Les personnes ainsi arrêtées doivent, dans les
plinaires respectifs, qu’ils soient gardés dans un
quarante-huit heures, être conduites à l’auto-
local disciplinaire, en attendant la décision de
rité judiciaire militaire compétente pour régu-
l’autorité judiciaire.
lariser leur situation. Leurs supérieurs hiérar-
Article 155 : chiques en sont avisés.
Dans le cas d’arrestation, les officiers de police
judiciaire doivent, conformément aux disposi-
tions du Code de Procédure Pénale ordinaire, CHAPITRE II :
mentionner dans leurs procès-verbaux les DE L’INSTRUCTION PREPARATOIRE
dates et heures marquant le début et la fin de ET DES POURSUITES
l’exécution de ces mesures.
SECTION 1re :
Article 156 : DES DISPOSITIONS GENERALES
Les officiers de police judiciaire militaire ne
peuvent retenir à leur disposition des per- Article 162 :
sonnes étrangères à l’armée que dans les En temps de paix comme en temps de guerre,
formes et conditions fixées par le Code de l’Auditeur Général des Forces Armées donne
procédure pénale ordinaire. son avis sur toutes les questions concernant la
mise en mouvement de l’action publique déci-
Article 157 : dée par le Ministre de la Justice ou par le Mi-
Le contrôle de la régularité de ces mesures est nistre de la Défense, sur les conséquences des
assuré par l’Auditeur Militaire près la juridic- poursuites ainsi que sur les mesures de grâce.
tion militaire territorialement compétente, qui
peut déléguer ce pouvoir à l’un de ses substi- Article 163 :
tuts. Lorsque, au vu du procès-verbal d’un officier
de police judiciaire, d’une plainte, d’une dénon-
ciation, ou même d’office, l’Auditeur Militaire
542

estime qu’il y a lieu d’engager des poursuites, Article 171 :


il en informe le Commandant d’unité de qui Il peut requérir, par commission rogatoire di-
dépend la personne poursuivie. rectement, tout officier du Ministère public civil
ou militaire, ainsi que tout officier de police
Article 164 : judiciaire, de droit commun ou militaire, terri-
Lorsque l’ordre de poursuites émane du Mi- torialement compétent, aux fins de procéder
nistre de la Défense, il est transmis par l’inter- aux actes d’instruction qu’il estime nécessaires.
médiaire de l’Auditeur Général des Forces
Armées. Article 172 :
Sous réserve des dispositions du présent
Article 165 : Code, l’exécution des commissions rogatoires
L’ordre de poursuites ne donne lieu à aucun est soumise aux règles du Code de procédure
recours. pénale ordinaire.

Article 166 : Article 173 :


Il doit mentionner les faits sur lesquels portent En temps de guerre, sous l’état de siège ou
d’urgence ou à l’occasion d’une opération
les poursuites, leur qualification et les textes de
tendant au maintien ou au rétablissement de
lois applicables.
l’ordre public, le magistrat militaire peut, en
vertu d’une autorisation, exécuter les commis-
Article 167 : sions rogatoires de toute nature concernant
Lorsqu’une infraction de la compétence des les militaires ou assimilés et les personnes à la
juridictions militaires est commise et que les suite de l’armée.
auteurs en sont restés inconnus ou lorsque
l’identification ne résulte pas expressément SECTION 2 :
des pièces produites, il y a présomption que la DES TEMOINS, DES INTERPRETES,
qualité des auteurs les rend justiciables de ces DES TRADUCTEURS ET
juridictions. DES EXPERTS

Article 168 : Article 174 :


L’ordre de poursuites peut, dans le cas prévu à Le magistrat instructeur militaire convoque
l’Article 167, être donné contre les personnes toute personne dont la déposition lui paraît
non identifiées. utile à la manifestation de la vérité.
La personne ainsi convoquée est tenue de se
Article 169 : présenter.
Les officiers du Ministère public militaire dis-
posent, en matière d’instruction préparatoire, Article 175 :
des mêmes pouvoirs que ceux des parquets Sont dispensées de témoigner, les personnes
près les juridictions de droit commun. qui sont dépositaires par état ou par profession
des secrets qu’on leur confie.
Article 170 :
Sous réserve des dispositions du présent Code, Article 176 :
le magistrat instructeur militaire est tenu, dans Si le magistrat instructeur militaire le requiert,
la conduite de l’instruction préparatoire, aux le témoin prête le serment suivant : « Je jure
mêmes devoirs que le magistrat instructeur de devant Dieu et la Nation de dire la vérité, toute
droit commun. la vérité, rien que la vérité ».
543

Article 177 : Le mandat de comparution a pour objet de


Toutefois, le magistrat instructeur militaire peut mettre l’inculpé en demeure de se présenter
imposer la forme de serment dont l’emploi, devant lui à la date et à l’heure indiquée par ce
d’après les usages, paraît le plus approprié pour mandat.
garantir la sincérité de la déposition. Le mandat d’amener est l’ordre donné par le
magistrat instructeur ou le juge militaire à la
Article 178 : force publique de conduire immédiatement de-
vant lui l’inculpé n’ayant pas répondu au man-
Le magistrat instructeur militaire peut décer-
dat de comparution.
ner un mandat d’amener contre un témoin
défaillant. Indépendamment de tout mandat de compa-
rution antérieur, l’officier du Ministère public
Article 179 : militaire peut également décerner un mandat
d’amener lorsque l’auteur présumé de l’infrac-
Le témoin qui, sans motif légitime d’excuse, ne tion n’est pas présent ou lorsqu’il existe contre
comparaît pas ou refuse de prêter serment ou lui des indices sérieux de culpabilité ou que
de déposer, peut être poursuivi conformément l’infraction est punissable de deux mois de ser-
aux dispositions du Code pénal militaire. vitude pénale principale au moins.
Le mandat d’arrêt est l’ordre donné par le ma-
Article 180 : gistrat instructeur militaire au Commandant ou
Hors du territoire de la République, sous ré- au Directeur de la Prison de recevoir et de dé-
serve des dispositions particulières prévues par tenir l’inculpé. Ce mandat permet également de
des conventions internationales, les citations rechercher et de transférer l’inculpé lorsqu’il
à témoins, lorsqu’il s’agit d’individus résidant lui a été précédemment notifié.
en pays étrangers, sont remises aux autorités Mention de cette notification doit être faite au
locales compétentes par l’intermédiaire du procès-verbal de l’interrogatoire.
Consul, s’il en existe un, ou directement dans
En temps de guerre, la notification n’est pas
le cas contraire.
prescrite.
Article 181 : Article 183 :
Toute personne régulièrement requise par le Tout mandat précise l’identité de l’inculpé. Il est
magistrat instructeur militaire en qualité d’in- daté et signé par le magistrat qui l’a décerné
terprète, traducteur ou expert, est tenue de et est revêtu du sceau de l’office ou de la juri-
prêter son ministère et d’en faire rapport avec diction.
honneur et conscience.
Il mentionne en outre la nature de l’inculpation
Elle prête serment conformément aux pres- et les articles des lois applicables.
crits de l’article 49 du Code de Procédure
Pénale ordinaire. Article 184 :
Les mandats de comparution, d’amener et d’ar-
SECTION 3 : rêt sont exécutés, en toutes circonstances, par
DES MANDATS DE JUSTICE les agents de la force publique, conformément
aux prescrits du Code de procédure pénale
Article 182 : ordinaire sauf dispositions particulières du pré-
Le magistrat instructeur militaire peut, selon le sent Code.
cas, décerner mandat de comparution, d’ame- Ils sont en outre portés à la connaissance du
ner ou d’arrêt. Commandant d’unité de qui dépend l’inculpé,
par le magistrat militaire dont ils émanent.
544

Article 185 : En temps de guerre ou pendant les circons-


Les mandats sont exécutoires sur toute l’éten- tances exceptionnelles, la peine peut être por-
due du territoire de la République. tée à trois ans de servitude pénale, au maxi-
mum, et à une amende qui ne dépassera pas
Article 186 : 10.000 Francs Congolais constants, ou d’une de
ces peines seulement.
Tout magistrat, civil ou militaire, commis roga-
toirement par un magistrat instructeur mili- Article 190 :
taire pour procéder à un interrogatoire dans
les conditions prévues à l’article 171 ci-des- Si l’inculpé contre lequel a été décerné un man-
sus, peut décerner contre l’inculpé un mandat dat d’amener ne peut être trouvé, ce mandat
d’arrêt provisoire dont la validité est de quinze est présenté à l’autorité civile ou militaire de
jours. sa résidence, qui y appose sa signature et le
renvoie avec un procès-verbal de recherches
Après audition, l’inculpé est conduit immédia- infructueuses au magistrat militaire instructeur
tement auprès de l’autorité ayant établi la com- mandant.
mission rogatoire.
L’inculpé qui refuse d’obéir au mandat d’ame-
ner ou qui, après avoir déclaré qu’il est prêt à
Article 187 :
obéir, tente de s’évader, doit être contraint par
Le magistrat instructeur militaire interroge la force.
immédiatement l’inculpé qui fait l’objet d’un
L’agent porteur du mandat emploie dans ce cas
mandat de comparution ou d’amener.
la force publique du lieu le plus proche. Celle-ci
Toutefois, si l’inculpé ne peut être entendu dans est tenue de déférer à la réquisition contenue
l’immédiat, il est conduit dans la maison d’arrêt dans ce mandat.
où il ne peut être gardé au-delà de quarante-
huit heures. Article 191 :
Si l’inculpé est en fuite, le magistrat instructeur
Article 188 : militaire, après avis de l’Auditeur Militaire, peut
Tout inculpé arrêté en vertu d’un mandat décerner contre lui un mandat d’arrêt.
d’amener, qui a été maintenu pendant plus de
L’inculpé saisi en vertu d’un mandat d’arrêt est
quarante-huit heures dans une maison d’arrêt
conduit sans délai dans la maison de détention
sans avoir été entendu, est considéré comme
indiquée sur le mandat.
arbitrairement détenu.
Le Commandant ou le Directeur de la Prison
Tout magistrat, tout officier ou tout fonction-
délivre à l’agent chargé de l’exécution du man-
naire qui a ordonné ou sciemment toléré cette
dat une reconnaissance de la remise de l’incul-
détention arbitraire est puni des peines por-
pé.
tées à l’article 180 du Code pénal ordinaire.
Article 192 :
Article 189 :
Dans les quarante-huit heures de l’incarcéra-
Toute autorité civile ou militaire, ou tout agent
tion de l’inculpé, il est procédé à son interroga-
de la force publique qui refuse d’exécuter un
toire. Faute de quoi, les dispositions de l’article
mandat d’amener ou s’abstient à dessein de
180 du Code Pénal ordinaire sont applicables.
l’exécuter, est puni de trois mois à six mois de
servitude pénale et d’une amende qui ne dé-
Article 193 :
passera pas 2.000 Francs congolais constants,
ou d’une de ces peines seulement. Si l’inculpé est arrêté hors du ressort du magis-
trat qui a délivré le mandat d’arrêt, il est conduit
545

immédiatement devant l’Auditeur Militaire du des formalités prescrites pour les mandats de
lieu de l’arrestation, qui reçoit ses déclarations. comparution, d’amener, et d’arrêt donne lieu à
L’Auditeur Militaire informe sans délai le ma- des sanctions disciplinaires contre le magistrat
gistrat qui a décerné le mandat et requiert le instructeur ou l’Auditeur Militaire.
transfèrement. Si celui-ci ne peut être effectué
immédiatement, l’Auditeur Militaire en réfère SECTION 4 :
au magistrat instructeur mandant. DES DECISIONS DU MAGISTRAT
INSTRUCTEUR MILITAIRE
Article 194 :
L’agent chargé de l’exécution d’un mandat Article 197 :
d’arrêt peut se faire accompagner d’une force Pour des infractions punissables de plus d’un an
suffisante pour que l’inculpé ne puisse pas se de servitude pénale, le magistrat instructeur mi-
soustraire à la loi. litaire clôture la procédure par l’établissement
Cette force est prise dans le lieu le plus proche d’une note de fin d’instruction qu’il commu-
de celui où le mandat d’arrêt doit s’exécuter, nique obligatoirement à l’Auditeur Militaire qui
et elle est tenue de déférer aux réquisitions doit donner son avis dans les trois jours.
contenues dans le mandat.
Article 198 :
Si l’inculpé ne peut être saisi, le mandat est
notifié à sa dernière habitation. Il est procédé à S’il constate que la juridiction militaire n’est pas
la perquisition et procès -verbal en est dressé, compétente, le magistrat instructeur militaire
en présence des deux plus proches voisins de renvoie la procédure, après avis de l’Auditeur
l’intéressé que le porteur du mandat trouve. Ils Militaire, au parquet de droit commun compé-
le signent et, s’ils ne savent pas ou ne veulent tent.
pas signer, il en est fait mention, ainsi que de Le mandat d’arrêt ou d’amener décerné contre
l’interpellation qui leur a été faite. l’inculpé conserve sa force exécutoire jusqu’à
Le porteur du mandat fait ensuite viser son la saisine de la juridiction compétente.
procès-verbal par la plus diligente des autorités Toutefois, si, à l’expiration d’un délai d’un mois,
civiles ou militaires du lieu et lui en laisse copie. à compter de la date de la décision du magistrat
Le mandat d’arrêt et le procès-verbal sont instructeur militaire, aucune juridiction com-
transmis au magistrat militaire instructeur pétente n’a été saisie, la situation de l’inculpé
mandant ou à l’Auditeur Militaire compétent. est réglée conformément aux dispositions des
articles 31 et suivants du Code de procédure
Article 195 : pénale ordinaire.
Le magistrat instructeur militaire ne peut dé- Article 199 :
cerner un mandat d’arrêt qu’après interroga- Si le magistrat instructeur militaire estime que
toire et pour des faits punissables de six mois
le fait visé ne constitue pas une infraction à la
au moins de servitude pénale.
loi pénale, si l’inculpé n’a pu être identifié ou s’il
L’agent chargé de l’exécution du mandat d’arrêt n’existe contre celui-ci des charges suffisantes,
remet l’inculpé au Commandant ou au Direc- le magistrat instructeur militaire ne prend une
teur de la Prison qui lui délivre une reconnais- décision déclarant qu’il n’y a pas lieu à pour-
sance de la remise de l’inculpé. suite. Si l’inculpé est détenu, il est mis en liberté.
Cette décision est immédiatement commu-
Article 196 :
niquée à l’Auditeur Militaire qui la porte à la
Sans préjudice des dispositions des articles connaissance du Commandant d’unité dont
188 et 192 du présent Code, l’inobservance dépend l’inculpé.
546

L’inculpé à l’égard duquel le magistrat ins- • Les crimes de guerre, les crimes contre
tructeur militaire estime qu’il n’y a pas lieu à l’humanité et le génocide.
poursuite ne peut être recherché à l’occasion
du même fait, à moins qu’il ne survienne des
charges nouvelles. CHAPITRE III :
Dans ce cas, l’Auditeur Général des Forces Ar- DE LA DETENTION ET DE LA
mées peut ordonner la réouverture des pour- LIBERTE PROVISOIRES ET DE LA
suites sur charges nouvelles. LIBERTE JUDICIAIRE CONTROLEE

Article 200 : Article 205 :


Si le magistrat instructeur militaire estime La mise en détention des personnes constitue
que le fait visé constitue une infraction de la une exception, la liberté étant la règle.
compétence de la juridiction militaire et que
l’inculpation est suffisamment établie, il renvoie Toutefois, lorsque le magistrat instructeur
l’inculpé devant cette juridiction. militaire compétent pour engager les pour-
suites estime que le fait constitue une infrac-
Article 201 : tion que la loi réprime d’une peine d’un an de
servitude pénale au moins et qu’il existe des
Le conseil de l’inculpé a droit à la communica- indices sérieux et suffisants de culpabilité, elle
tion du dossier aussitôt que la juridiction com- peut soumettre tout justiciable des juridictions
pétente est saisie. militaires à des mesures judiciaires de liberté
contrôlée ou le détenir provisoirement pour
SECTION 5 : une durée qui ne peut excéder quinze jours.
DE LA PRESCRIPTION
DE L’ACTION PUBLIQUE
Article 206 :
Article 202 : L’inculpé contre qui il existe des indices sérieux
Sous réserve des dispositions du présent Code, et suffisants de culpabilité peut néanmoins être
celles des articles 24 et suivants du Code Pénal mis en détention provisoire lorsque le fait
ordinaire, livre premier, sont applicables devant constitue une infraction punissable d’une peine
les juridictions militaires. inférieure à un an mais supérieure à six mois,
s’il y a lieu de craindre sa fuite, ou si son iden-
Article 203 : tité est inconnue ou douteuse ou si, eu égard
à des circonstances graves et exceptionnelles,
La prescription de l’action publique résultant
de l’insoumission ou de la désertion commence sa détention est impérieusement réclamée par
à courir à partir du jour où l’insoumis ou le l’intérêt de la sécurité publique.
déserteur aura atteint l’âge de cinquante ans. A l’expiration du délai de quinze jours, si cette
autorité estime qu’il n’y a pas lieu de maintenir
Article 204 : le mandat d’arrêt, elle en ordonne le retrait.
L’action publique est imprescriptible dans les
cas suivants : Article 207 :
• La désertion à bande armée ; La liberté contrôlée est décidée par l’Auditeur
• La désertion à l’ennemi ou en présence de Militaire qui prend à cet effet une ordonnance
l’ennemi ; qui en détermine les conditions et les moda-
• Lorsque le déserteur ou l’insoumis s’est lités d’exécution. Le Commandant de l’unité
réfugié ou est resté à l’étranger pour se de qui relève le prévenu concerné en est tenu
soustraire à ses obligations militaires ; informé.
547

Article 208 : L’inculpé mis en liberté provisoire a l’obligation


Lorsque les poursuites ont été ordonnées, l’in- de se présenter à tous les actes de la procédure
carcération et la détention ne peuvent résulter aussitôt qu’il en sera requis et de tenir informé
que d’un mandat d’arrêt provisoire décerné l’Auditeur Militaire de tous ses déplacements.
par l’Auditeur Militaire. Lorsque la liberté provisoire est accordée, le
Le mandat d’arrêt provisoire a une durée de Commandant d’unité de qui dépend le requé-
validité de quinze jours. rant est informé aussitôt de cette décision par
l’Auditeur Militaire.
Article 209 :
Si l’instruction de l’affaire doit durer plus de Article 212 :
quinze jours et que le magistrat instructeur mi- En aucun cas, la mise en liberté provisoire en
litaire estime nécessaire de maintenir l’inculpé faveur des justiciables des juridictions militaires
en détention, il en réfère à l’Auditeur Militaire. n’est subordonnée à l’obligation de fournir un
Celui-ci statue sur la détention provisoire et cautionnement ou d’élire domicile.
décide sur sa prorogation pour un mois ; et, Lorsque la liberté provisoire est accordée, le
ainsi de suite, de mois en mois, lorsque les Commandant d’unité de qui dépend le requé-
devoirs d’instruction dûment justifiés l’exigent. rant est informé aussitôt de cette décision par
Toutefois, la détention préventive ne peut être l’Auditeur Militaire.
prorogée qu’une fois si le fait ne paraît consti-
tuer qu’une infraction à l’égard de laquelle la Article 213 :
peine prévue par la loi n’est pas supérieure à
Lorsque l’inculpé mis en liberté provisoire ne
deux mois de servitude pénale.
satisfait pas aux obligations prévues à l’alinéa
Si la peine prévue est égale ou supérieure à six 3 de l’Article 211, ou si des circonstances nou-
mois, la prolongation de la détention préven- velles et graves rendent sa détention néces-
tive ne peut dépasser douze mois consécutifs. saire, le magistrat instructeur ou l’Auditeur
Dépassé ce délai, la prorogation est autorisée Militaire peut décerner contre lui un nouveau
par la juridiction compétente. mandat d’arrêt.
A tout moment, le détenu préventif peut
demander à l’Auditeur Militaire sa remise en TITRE II :
liberté ou sa mise en liberté provisoire. DE LA PROCEDURE DEVANT
LES COURS ET TRIBUNAUX
Article 210 : MILITAIRES
Si le mandat d’arrêt provisoire n’est pas confir-
mé dans le délai de quinze jours, il est mis fin à CHAPITRE Ier :
la détention. DE LA SAISINE DES JURIDICTIONS
MILITAIRES ET DE LA PROCEDURE
Article 211 : ANTERIEURE A L’AUDIENCE
La liberté provisoire peut être demandée, à
tout moment, par l’inculpé ou son conseil à SECTION 1re :
l’Auditeur Militaire, sous les obligations prévues DE LA SAISINE DES JURIDICTIONS
à l’alinéa suivant. L’Auditeur Militaire apprécie MILITAIRES
s’il peut accorder ou non la liberté provisoire.
En tout état de cause, la mise en liberté provi- Article 214 :
soire peut être ordonnée d’office par l’Audi- Les juridictions militaires sont saisies par voie
teur Militaire. de traduction directe ou par décision de renvoi
548

émanant de l’Auditeur Militaire près la juridic- ordonner tous actes d’instruction qu’il estime
tion compétente. utiles.
Elles sont également saisies par voie de compa- Il est procédé à ces actes conformément aux
rution volontaire du prévenu suivant les condi- dispositions relatives à l’instruction prépara-
tions prévues par le présent Code. toire par l’Auditeur Militaire près cette juridic-
tion.
§ 1. DE LA TRADUCTION DIRECTE ET DE
LA DECISION DE RENVOI Article 220 :
Le juge militaire peut décerner un mandat d’ar-
Article 215 : rêt contre le prévenu en liberté provisoire si
L’Officier du Ministère public militaire est char- celui-ci fait défaut à un acte de la procédure.
gé de poursuivre les prévenus traduits directe-
ment ou renvoyés devant la juridiction militaire. Article 221 :
Il leur notifie immédiatement la décision de tra- Les procès-verbaux et les autres pièces ou do-
duction directe ou de renvoi. cuments réunis au cours du supplément d’ins-
truction sont déposés au greffe de la juridiction
§. 2 DE LA COMPARUTION VOLONTAIRE et versés au dossier de la procédure.
Ils sont mis à la disposition du Ministère public
Article 216 :
et du conseil du prévenu qui sont avisés de leur
Lorsqu’il résulte des débats et des pièces du dépôt par les soins du greffier.
dossier que le prévenu peut être poursuivi
pour des faits autres que ceux qui figurent dans Article 222 :
la décision de renvoi ou de traduction directe,
l’extension de la saisine de la juridiction est Lorsqu’à raison d’une même infraction, plu-
acquise par sa comparution volontaire. sieurs décisions de renvoi ou ordres de traduc-
tion directe ont été enregistrées contre diffé-
rents prévenus, le président peut, soit d’office,
Article 217 :
soit sur réquisition du Ministère public, soit à
La saisine de la juridiction militaire n’est régu- la requête de la partie civile ou de la défense,
lière que si le prévenu, averti par le juge qu’il ordonner la jonction des procédures.
peut réclamer les formalités de l’instruction
Elle peut également être ordonnée quand plu-
préparatoire, déclare expressément y renoncer.
sieurs décisions de renvoi ou d’ordres de tra-
duction directe ont été enregistrées contre un
Article 218 :
même prévenu pour des infractions différentes.
Le greffier acte l’accomplissement de cette
formalité et donne lecture de nouveaux faits Article 223 :
retenus à charge du prévenu.
La citation à comparaître est délivrée au préve-
nu dans les délais et suivant les formes prévus
SECTION 2 :
par le présent Code.
DE LA PROCEDURE ANTERIEURE
AUX DEBATS Les témoins et experts sont assignés confor-
mément aux dispositions du présent Code.
Article 219 :
Article 224 :
Le juge militaire saisi peut, si l’instruction pré-
paratoire lui semble incomplète ou si des élé- En temps de guerre, sous l’état de siège ou
ments nouveaux sont révélés depuis sa clôture, d’urgence ou à l’occasion d’une opération
549

tendant au maintien ou au rétablissement de SECTION 1re :


l’ordre public, le prévenu a le droit, sans forma- DES DISPOSITIONS GENERALES
lité ni assignation préalable, de faire entendre,
à sa décharge, tout témoin en le désignant à Article 228 :
l’Officier du Ministère public avant l’ouverture La juridiction militaire tient ses audiences aux
de l’audience, sous réserve de l’exercice du jours et heures indiqués par l’ordonnance de
pouvoir discrétionnaire du président. son président.

Article 225 : Article 229 :


Le prévenu a le droit de communiquer libre- En temps de guerre, la juridiction militaire peut
ment avec son conseil. Celui-ci a le droit de accorder un délai raisonnable au prévenu cité
prendre connaissance sans déplacement ou ou traduit directement devant elle pour lui per-
d’obtenir copie à ses frais de tout ou partie de mettre de préparer sa défense.
la procédure, sans que néanmoins la réunion du
Ce délai ne peut dépasser vingt-quatre heures.
tribunal puisse en être retardée.
Toutefois, il ne pourra être délivré copie des Article 230 :
pièces présentant un caractère secret.
Les débats devant les juridictions militaires
sont publics.
Article 226 :
Lorsque la publicité est préjudiciable à l’ordre
Lorsque la juridiction militaire est saisie, la par-
public militaire ou aux bonnes mœurs, la juri-
tie lésée par le fait incriminé peut la saisir de
diction ordonne le huis-clos par décision ren-
l’action en réparation en se constituant partie
due en audience publique.
civile.
Toutefois, le président peut interdire l’accès à
La constitution de la partie civile peut interve-
la salle d’audience aux mineurs ou à certains
nir à tout moment de l’instance, depuis la sai-
individus.
sine de la juridiction militaire jusqu’à la clôture
des débats, par une déclaration reçue au greffe Lorsque le huis-clos a été ordonné, il s’applique
ou faite à l’audience, et dont il est donné acte également au prononcé des décisions qui
au requérant. peuvent intervenir sur les incidents.
En cas de déclaration au greffe, celui-ci en avise La décision sur le fond est toujours prononcée
les parties intéressées. en audience publique.

Article 227: Article 231 :


La partie lésée, qui s’est constituée partie civile Sauf autorisation expresse du président, sur
après la saisine de la juridiction militaire peut réquisition du Ministère public, il est inter-
se désister à tout moment de l’instance par dit, dès l’ouverture de l’audience, l’emploi de
déclaration à l’audience ou au greffe. Dans ce tout appareil d’enregistrement ou de diffusion
dernier cas, le greffier en avise les parties inté- sonore, de caméra de télévision ou de cinéma,
ressées. d’appareils photographiques.
Le contrevenant est puni d’une amende de
CHAPITRE II : 5.000 à 10.000 Francs congolais constants qui
DE LA PROCEDURE peut être prononcée séance tenante.
DES AUDIENCES En cas de condamnation, le matériel utilisé est
confisqué au profit de l’Etat.
550

Article 232 : menace par propos ou gestes, est condamné


La juridiction saisie peut également interdire la sur-le-champ aux peines prévues par le Code
diffusion de tout ou partie du compte-rendu Pénal Militaire.
des débats.
Article 236 :
Cette interdiction est de droit si le huis-clos a
été ordonné. Mais elle ne peut s’appliquer au Dans les cas prévus par les articles 234 et 235,
jugement sur le fond. lorsque le président décide d’expulser le pré-
venu de la salle, il est dressé un procès-verbal
L’infraction à l’interdiction ci-dessus est punie des débats qui se sont déroulés hors sa pré-
d’une servitude pénale de deux mois au maxi- sence.
mum et d’une amende qui n’excédera pas 5.000
Francs Congolais constants ou de l’une de ces Lorsque des infractions autres que celles pré-
peines seulement. vues aux articles 234 et 235 sont commises
dans le lieu des séances, le président fait dres-
SECTION 2 : ser un procès-verbal des faits et des déposi-
DES POUVOIRS DE POLICE tions des témoins et renvoie leurs auteurs
DU PRESIDENT devant l’autorité judiciaire compétente.

Article 233 : SECTION 3 :


Le président a la police de l’audience. DES AUDIENCES
Les personnes qui assistent à l’audience sont § 1. DE LA COMPARUTION DU PREVENU
sans armes. Elles se tiennent à découvert dans
le respect et le silence. Elles ne peuvent donner Article 237 :
des signes d’approbation ou de désapprobation
Le président fait comparaître le prévenu ; celui-
sous peine d’expulsion par le président. Si elles
ci se présente librement devant la barre et seu-
résistent à ses ordres, le président ordonne,
lement accompagné de gardes. Il est assisté de
quelles que soient leur qualité, leur arrestation
son conseil.
et leur détention dans une maison d’arrêt ou
de détention pendant un temps qui ne peut Le président demande au prévenu ses noms,
excéder quarante-huit heures. âge, profession, domicile et lieu de naissance.
Si le prévenu refuse de répondre, il est passé
Le procès-verbal fait mention de l’ordre du
outre.
président. Sur production de cet ordre, les per-
turbateurs sont incarcérés.
Article 238 :
Article 234 : Pour des infractions punissables d’une année au
moins de servitude pénale, le prévenu réguliè-
Si le trouble ou le tumulte fait obstacle au
rement cité à personne doit comparaître.
déroulement normal de l’audience, les pertur-
bateurs, quels qu’ils soient, sont sur-le-champ S’il ne comparaît pas et s’il ne fournit pas une
déclarés coupables de rébellion et punis de ce excuse reconnue valable par la juridiction, il
chef des peines prévues par le Code pénal mili- est procédé au jugement, son défenseur choisi
taire. ou désigné d’office entendu. Le jugement est
réputé contradictoire.
Article 235 :
Article 239 :
Quiconque à l’audience, se rend coupable
envers un ou plusieurs membres de la juridic- Si le prévenu en détention refuse de compa-
tion militaire de voies de fait, d’outrage ou de raître, sommation d’obéir à la justice lui est
551

faite au nom de la loi par un agent de la force conformément aux dispositions de l’article 219
publique commis à cet effet soit par le prési- du présent Code.
dent, soit par l’Officier du Ministère public. Le prévenu et l’Officier du Ministère public
Il est dressé procès-verbal de la sommation, de peuvent s’opposer à l’audition d’un témoin qui
la lecture du présent article et de la réponse ne leur aurait pas été notifié ou qui n’aurait pas
du prévenu. été clairement désigné dans la notification.
Si celui-ci n’obtempère pas à la sommation, le La juridiction statue sans désemparer sur cette
président, après lecture faite à l’audience du opposition.
procès-verbal constatant son refus, ordonne, Le président ordonne aux témoins de se reti-
nonobstant son absence, la poursuite des dé- rer dans la pièce qui leur est destinée. Ils n’en
bats. sortent que pour déposer.

Article 240 : Le président prend, le cas échéant, toutes


mesures utiles pour empêcher les témoins de
Le président peut faire expulser de la salle conférer entre eux avant leur déposition.
d’audience et reconduire en prison, ou garder
par la force publique à la disposition du tribu- Article 243 :
nal, jusqu’à la fin des débats, le prévenu qui, par
ses clameurs ou par tout autre moyen propre Le président demande au greffier de lire le rôle
à causer tumulte, fait obstacle au cours normal et la décision ayant ordonné le renvoi du pré-
de l’audience. venu ou sa traduction devant la juridiction et
les pièces dont il lui paraît nécessaire de don-
Le prévenu peut être condamné sur-le-champ, ner connaissance à la Juridiction.
pour ce seul fait, aux peines prévues pour
rébellion. Il est ensuite procédé aux débats et Il rappelle au prévenu l’infraction pour laquelle
jugement comme si le prévenu était présent. il est poursuivi et l’avertit du droit que lui
donne la loi de dire tout ce qui est utile pour
Article 241 : sa défense.
Après chaque audience, le greffier donne aux Article 244 :
prévenus lecture du procès-verbal de ces dé-
bats et une copie des réquisitions du Ministère Dans le cas où un témoin ne comparaît pas, la
public ainsi que des jugements rendus pendant juridiction peut :
son expulsion, lesquels sont réputés contradic- • soit passé outre aux débats. Néanmoins, si
toires. ce témoin a déposé à l’instruction prépara-
toire, lecture de sa déposition est donnée
§ 2. DE LA COMPARUTION DES TEMOINS lorsque le Ministère public ou le conseil du
prévenu le demande ;
Article 242 : • soit, sur réquisition du Ministère public ou
Le président fait lire par le greffier l’ordre de même d’office, ordonner que ce témoin
convocation et la liste des témoins qui devront soit immédiatement amené par la force
être entendus, soit à la requête du Ministère publique devant la juridiction pour y être
public, soit à celle du prévenu ou de la partie entendu.
civile.
Le témoin défaillant peut faire opposition de-
Cette liste ne peut contenir que les témoins vant la juridiction militaire qui a rendu le juge-
notifiés par l’Officier du Ministère public au ment.
prévenu et par celui-ci au Ministère public,
sans préjudice de la faculté laissée au président,
552

Article 245 : SECTION 5 :


Quelle que soit la nature de l’infraction dont DU POUVOIR DISCRETIONNAIRE
la juridiction militaire est saisie, les témoins DU PRESIDENT
prêtent le serment suivant : « Je jure de dire Article 249 :
la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ».
Le président est investi d’un pouvoir discré-
SECTION 4 : tionnaire pour la direction des débats et la
découverte de la vérité.
DES EXCEPTIONS, NULLITES
ET INCIDENTS Il peut, au cours des débats, faire apporter
toute pièce qui lui paraît utile à la manifesta-
Article 246 : tion de la vérité et appeler, par des mandats
de comparution ou d’amener, toute personne
Quelle que soit la manière dont elle est sai- dont l’audition lui paraît nécessaire.
sie, la juridiction devant laquelle le prévenu est
traduit apprécie sa compétence d’office ou sur Si le Ministère public ou le conseil du préve-
déclinatoire. nu sollicite au cours des débats l’audition de
nouveaux témoins, le président décide si ces
Si le prévenu ou le Ministère public entend faire témoins doivent être entendus.
valoir des exceptions concernant la régularité
de la saisine ou des nullités de la procédure Les témoins ainsi appelés ne prêtent pas ser-
antérieure à la comparution, il doit, à peine ment et leurs déclarations sont considérées
d’irrecevabilité et avant les débats sur le fond, comme de simples renseignements.
déposer un mémoire unique.
SECTION 6 :
S’il y a plusieurs prévenus, tous les mémoires DU DEROULEMENT DES DEBATS
doivent également être déposés avant les dé-
bats sur le fond. Le tribunal statue par un seul Article 250 :
jugement motivé. Le président procède à l’interrogatoire du pré-
venu et reçoit les dépositions des témoins.
Article 247 : Les autres juges et assesseurs militaires peuvent
Les exceptions et incidents relatifs à la pro- poser des questions aux accusés et aux témoins
cédure au cours des débats font l’objet, sauf en demandant la parole au président.
décision contraire de la juridiction saisie, d’un Ils ont le devoir de ne pas manifester leur opi-
seul jugement motivé, rendu avant la clôture nion.
des débats.
Le Ministère public peut poser directement des
Article 248: questions aux accusés et témoins.
Les jugements prévus aux articles 246 et 247 Une fois l’instruction à l’audience terminée,
sont rendus à la majorité des voix. l’Officier du Ministère public prend ses réqui-
sitions et réplique, s’il le juge convenable ; mais
Ils peuvent être attaqués en même temps que le prévenu et son conseil ont toujours la parole
le jugement sur le fond, conformément aux dis- en dernier lieu.
positions du présent Code.
Le président demande au prévenu s’il n’a rien à
Toute déclaration faite au greffe relative à une ajouter à sa défense.
voie de recours dirigée contre ces jugements
sera jointe par la juridiction à la procédure
Article 251 :
sous examen.
Lorsque le Ministère public prend au nom de
la loi toutes ses réquisitions conformément à
553

l’article précédent, le tribunal lui en donne acte auquel il est procédé conformément aux dis-
et en délibère. positions du présent Code.
Les réquisitions du Ministère public prises au
cours des débats sont mentionnées par le gref- SECTION 7 :
fier sur la feuille d’audience.Toutes les décisions DE LA CLOTURE DES DEBATS
auxquelles elles ont donné lieu sont signées par ET DU DELIBERE
le président et par le greffier.
Article 254 :
Article 252 : Le président déclare les débats clos. La juridic-
Si les débats ne peuvent être terminés au cours tion se retire pour le délibéré.
de la même audience, le président en ordonne
la reprise aux jour et heure qu’il fixe. Il en est Article 255 :
de même pour les affaires inscrites au rôle et Le président pose à chaque juge et juge asses-
qui n’ont pu être appelées au jour prévu. seur la question de savoir si le prévenu est cou-
Il invite les membres de la juridiction, éventuel- pable d’avoir commis le fait de la prévention tel
lement les assesseurs militaires suppléants, le que spécifié dans le dispositif de la décision de
Ministère public, le greffier, les experts et inter- renvoi, ou de la traduction directe.
prètes, s’il y a lieu, ainsi que les conseils des Chaque circonstance aggravante, chaque cause
parties à se réunir. d’excuse invoquée fait l’objet d’une question
Il requiert les prévenus, les témoins non encore distincte.
entendus ou ceux qui ont été invités à rester à
la disposition de la juridiction de comparaître Article 256 :
sans autre citation aux jour et heure fixés. Le président peut, d’office, poser d’autres ques-
Au cas où un témoin ne comparaîtrait pas, la tions subsidiaires, s’il résulte des débats que le
juridiction peut faire application des disposi- fait principal peut être considéré, soit comme
tions prévues à l’article 244. un fait puni d’une autre peine, soit comme une
infraction de droit commun.
Article 253 : Dans ce cas, il doit avoir fait connaître ses
L’examen de la cause et les débats ne peuvent intentions en séance publique avant la clôture
être interrompus. des débats, afin de mettre le Ministère public, la
partie civile, le prévenu et la défense à même
Le président ne peut les suspendre que pen- de présenter, en temps utile, leurs observations.
dant les intervalles nécessaires pour le repos Il en fera autant en cas de disqualification ou de
des juges, des témoins et des prévenus et pour requalification des faits au cours des débats ou
permettre au Ministère public et à la défense même pendant le délibéré. Dans cette dernière
de procéder à toutes mises au point que la hypothèse, le président procède à la réouver-
durée des débats et le nombre des témoins ture des débats.
rendent nécessaires.
En tout état de cause, la juridiction peut ordon- Article 257 :
ner, d’office ou à la requête du Ministère public, S’il résulte des débats une ou plusieurs cir-
le renvoi de l’affaire à une audience ultérieure. constances aggravantes non mentionnées dans
Il peut en outre, dans les mêmes conditions ou la décision de renvoi ou dans l’ordre de tra-
sur requête de la partie civile, de la défense ou duction directe, le président peut poser une ou
du prévenu, ordonner, lorsqu’un fait important plusieurs questions spéciales dans les condi-
reste à éclaircir, un supplément d’information tions prévues à l’article 243.
554

Article 258 : Chaque réponse affirmative ou négative est


Si les débats font apparaître que les faits pour- exprimée.
suivis sont, en temps de paix, passibles d’une
peine de cinq ans au moins ou, en temps de Article 262 :
guerre, de la peine de mort, la juridiction, sur En cas de réponse affirmative sur la culpabilité,
réquisitions du Ministère public, ordonne qu’il la juridiction délibère sans désemparer sur l’ap-
soit procédé à l’instruction de l’affaire par le plication de la peine. Le vote a lieu séparément
président, conformément au présent Code. pour chaque prévenu au scrutin secret.
Si, après deux tours de scrutin, aucune peine
Article 259 : n’a réuni la majorité des suffrages, il est pro-
Le président fait retirer le prévenu de la salle cédé à un troisième tour au cours duquel la
d’audience. peine la plus forte proposée au tour précédent
Les membres de la juridiction se rendent dans est écartée.
la salle des délibérations ou, si la disposition des Si, à ce troisième tour, aucune peine n’a encore
locaux ne le permet pas, le président fait retirer obtenu la majorité des votes, il est procédé à
l’auditoire. un quatrième tour au cours duquel la peine
Les membres de la juridiction ne peuvent plus la plus forte proposée au tour précédent est
communiquer avec personne ni se séparer écartée et ainsi de suite jusqu’à ce qu’une peine
avant que le jugement ait été rendu. soit prononcée à la majorité des votants.
Ils délibèrent et votent hors la présence du Article 263 :
Ministère public, de la défense et du greffier, en
ayant exclusivement sous les yeux les seules La juridiction délibère également sur les peines
pièces de la procédure. Ils ne peuvent prendre accessoires ou complémentaires.
en compte aucune autre pièce qui n’aurait pas
été communiquée au Ministère public et à la Article 264 :
défense et soumise aux débats. Toutes les décisions sont prises à la majorité
des voix. Il est procédé au vote suivant les dis-
Article 260 : positions de l’article 260.
La juridiction délibère, puis vote, par scrutins Le jugement constate cette majorité sans que
secrets distincts et successifs au moyen de bul- le nombre de voix puisse être exprimé.
letins écrits, sur le fait principal d’abord et, s’il
Toutes ces conditions sont prescrites à peine
y a lieu, sur chacune des circonstances aggra-
de nullité.
vantes, sur les questions subsidiaires et sur les
faits d’excuse légale.
CHAPITRE III :
Chaque membre de la juridiction exprime son DU JUGEMENT
opinion en déposant dans l’urne un bulletin
fermé, marqué du timbre de la juridiction mili- SECTION 1re :
taire et sur lequel il porte l’un des mots : OUI DE LA DECISION DE LA
ou NON. JURIDICTION MILITAIRE

Article 261 : Article 265 :


Si le prévenu est déclaré coupable, le président Après les délibérations, la juridiction rentre
doit poser la question de savoir s’il existe des dans la salle d’audience ; s’il a été procédé à son
circonstances atténuantes. évacuation, les portes sont à nouveau ouvertes.
555

Le président fait comparaître le prévenu et, de- Si la juridiction prononce une peine infamante
vant la garde rassemblée sous les armes, donne et si le condamné est membre des ordres na-
lecture des réponses faites aux questions, tionaux ou décoré de la médaille militaire, le
prononce le jugement portant condamnation, jugement déclare que le condamné cesse de
absolution ou acquittement et précise les dis- faire partie de ces ordres ou d’être décoré de
positions légales dont il est fait application. la médaille militaire.
Dans ces cas, sur les réquisitions du Ministère
Article 266 : public, le président prononce, immédiatement
En cas d’acquittement ou d’absolution, le pré- après la lecture du jugement, la formule entraî-
venu est remis immédiatement en liberté, s’il nant la déchéance de l’ordre ou le retrait de la
n’est retenu pour autre cause et sous réserve décoration.
des dispositions de l’article 271.
La juridiction ordonne que le militaire acquitté Article 270 :
ou absout soit conduit par la force publique à Si le prévenu en liberté provisoire est condamné
l’autorité militaire de qui il dépend. à l’emprisonnement sans sursis ou à une peine
plus grave, la juridiction ordonne son arresta-
Article 267 : tion immédiate.
En cas de condamnation ou d’absolution, le ju-
gement condamne le prévenu aux frais envers Article 271 :
le Trésor et se prononce sur la contrainte par Lorsqu’il résulte des pièces produites ou des
corps. Il ordonne, en outre, dans les cas prévus dépositions des témoins entendus dans les dé-
par la loi, la confiscation des objets saisis et la bats que le prévenu peut être poursuivi pour
restitution, soit au profit de l’Etat, soit au pro- d’autres faits, le président fait dresser procès-
fit des propriétaires, de tous objets saisis ou verbal.
produits au procès comme pièces à conviction. La juridiction peut, soit surseoir à statuer sur
Si la restitution des objets placés sous la main les déférés, ou renvoyer l’affaire à une audience
de justice n’a pas été ordonnée dans le juge- ultérieure ; soit, après le prononcé du jugement,
ment de condamnation, elle pourra être de- renvoyer d’office le condamné et les pièces à
mandée par requête à la juridiction militaire qui l’autorité judiciaire compétente, pour être pro-
a prononcé le jugement. cédé, s’il y a lieu, aux nouvelles poursuites.
En cas de suppression de cette juridiction, le
président de la Cour Militaire territorialement Article 272 :
compétente est appelé à statuer. Après avoir prononcé le jugement, le président
avertit, s’il y a lieu, le condamné qu’il a le droit
Article 268 : de former un recours. Il en précise le délai.
Aucune personne acquittée légalement ne peut Lorsque le bénéfice du sursis a été accordé au
être reprise ou inculpée pour les mêmes faits, condamné, le président doit également l’avertir
même sous une qualification différente. qu’en cas de nouvelle condamnation dans les
conditions prévues par l’article 21 du Code pé-
Article 269 : nal militaire, la première peine sera susceptible
Si le prévenu est reconnu coupable, le juge- d’être exécutée sans confusion possible avec
ment prononce la condamnation en énonçant la seconde, et, éventuellement, que les peines
la peine principale et, s’il y a lieu, les peines de la récidive pourront être encourues sous
accessoires et complémentaires. les réserves prévues à l’article 355 du présent
Code.
556

Le greffier dresse du tout un procès-verbal si- Article 276 :


gné par lui et le président. Ce procès-verbal est Excepté les arrêts rendus par les cours Mili-
joint à la minute du jugement. taires Opérationnelles, les arrêts et jugements
des cours et tribunaux Militaires sont suscep-
Article 273 : tibles d’opposition et d’appel.
Les débats devant les juridictions militaires
sont actés dans un procès-verbal dressé par le SECTION 1re :
greffier. DE L’OPPOSITION

SECTION 2 : Article 277 :


DE LA REDACTION ET L’opposition est faite contre les arrêts et juge-
DU CONTENU DES ARRETS ments rendus par défaut par les juridictions
ET DES JUGEMENTS militaires dans les cinq jours francs après celui
où cette décision aura été portée à la connais-
Article 274 : sance de la partie intéressée.
Les arrêts et jugements sont rédigés par le ma- L’opposition est introduite par déclaration ou
gistrat de carrière, membre de la juridiction et lettre missive au greffe de la juridiction ayant
indiquent les noms des juges et assesseurs qui rendu l’arrêt ou le jugement.
les ont rendus.
Ils indiquent également les noms de l’Officier SECTION 2 :
du Ministère public et du greffier qui ont siégé DE L’APPEL
dans l’affaire ainsi que les identités complètes
du prévenu, de son conseil, de la partie civile et Article 278 :
de la partie civilement responsable.
L’appel est interjeté devant les juridictions ci-
Ils sont motivés et contiennent l’indication des
après :
faits mis à charge du prévenu, un exposé som-
maire des actes de poursuite et de procédure à • la Haute Cour Militaire, lorsque la décision
l’audience et les dépositions des parties. attaquée a été rendue par la Cour Militaire ;
• la Cour Militaire, lorsque la décision atta-
Article 275 : quée a été rendue par le tribunal Militaire
En tout temps, les arrêts et jugements sont de Garnison ;
conjointement signés par le président et le • le tribunal Militaire de Garnison, lorsque la
greffier du siège. décision attaquée a été rendue par le tribu-
Il en est de même des minutes des jugements, nal Militaire de Police ».
lesquelles sont annexées à la feuille d’audience. Il est introduit dans les cinq jours francs après
celui où cette décision aura été portée à la
TITRE III : connaissance de la partie intéressée.
DES VOIES DE RECOURS Il est introduit par déclaration ou lettre mis-
ORDINAIRES ET sive au greffe de la juridiction ayant rendu le
EXTRAORDINAIRES jugement.
La procédure suivie est celle prévue par le
CHAPITRE Ier : Code de procédure pénale ordinaire.
DES VOIES DE RECOURS
ORDINAIRES : DE L’OPPOSITION
ET DE L’APPEL
557

CHAPITRE II : Article 283 :


DES VOIES DE RECOURS Ils sont déclarés nuls lorsqu’ils ont été rendus
EXTRAORDINAIRES : par des juges qui n’ont pas assisté à toutes les
D’ANNULATION ET audiences de la cause ou lorsque le Ministère
DE LA REVISION public n’a pas été entendu ou lorsqu’il a été
omis de se prononcer sur une ou plusieurs
Article 279 : réquisitions du Ministère public.
Excepté les arrêts rendus par les cours Mili- Lorsque plusieurs audiences ont été consacrées
taires Opérationnelles, pendant les circons- à la même affaire, les juges qui ont concouru à
tances prévues à l’article 18 ci-dessus, les la décision sont présumés avoir assisté à toutes
arrêts et jugements rendus par les juridictions ces audiences.
militaires sont susceptibles d’annulation et de
révision conformément aux dispositions du Article 284 :
présent Code.
En cas de condamnation, si l’arrêt ou le juge-
ment a prononcé une peine autre que celle
SECTION 1re : prévue par la loi pour les faits incriminés, l’an-
DU RECOURS EN ANNULATION nulation de la décision peut être poursuivie
tant par le Ministère public que par la partie
§ 1. DISPOSITIONS GENERALES.
condamnée.
Article 280 :
Article 285 :
Les arrêts et jugements rendus par les cours
et tribunaux Militaires peuvent être annulés en La même action appartient au Ministère public
cas de violation de la loi, sur pourvoi en annula- contre les décisions d’acquittement si elles ont
tion formé par le Ministère public ou par la par- été fondées par erreur sur la base de la non-
tie à laquelle il est fait grief, dans les conditions existence d’une loi pénale qui pourtant aurait
prévues par le présent Code. existé.
Le recours est porté devant la Haute Cour
Militaire. Article 286 :
Lorsque la peine prononcée est la même que
Article 281 : celle portée par la loi qui s’applique à l’infrac-
La violation de la loi comprend : tion, nul ne peut demander l’annulation de la
décision sous le prétexte qu’il y aurait erreur
1. l’incompétence ;
dans la citation du texte de la loi.
2. l’excès de pouvoirs des juridictions mili-
taires ;
Article 287 :
3. la fausse application ou la fausse interpréta-
tion de la loi ; En temps de paix, le recours du condamné, de
4. la non-conformité aux lois ; la partie civilement responsable ou de la partie
5. la violation des formes prescrites à peine civile est introduit par le dépôt d’une requête
de nullité. écrite exposant les moyens d’annulation auprès
du greffe de la juridiction ayant rendu la déci-
Article 282 : sion attaquée, dans les cinq jours francs après
Les arrêts et jugements rendus par les juri- celui où cette décision aura été portée à sa
dictions militaires, lorsqu’ils sont revêtus des connaissance.
formes prescrites par la loi, ne peuvent être Le Ministère public pourra, dans le même délai,
annulés que pour violation de la loi. à compter du prononcé de la décision, intro-
558

duire son recours sous forme d’un réquisitoire Article 292 :


au greffe de la juridiction qui a rendu la décision Le Premier président de la Haute Cour Militaire
attaquée. désigne un conseiller, magistrat de carrière, en
qualité de rapporteur, lequel fixe un délai pour
Article 288 : le dépôt des mémoires entre les mains du gref-
La déclaration du recours en annulation doit fier de la Haute Cour Militaire.
être signée par le greffier et le demandeur
de l’annulation lui-même ou par le conseil du Article 293 :
condamné muni d’un pouvoir spécial. Dans ce Les mémoires contiennent les moyens d’annu-
dernier cas, le pouvoir est annexé à l’acte dres- lation et visent les textes de loi dont la viola-
sé par le greffier. Si le déclarant ne peut ou ne tion est invoquée.
sait signer, le greffier en fait mention.
Ils doivent, sous peine d’irrecevabilité, être dé-
Toute déclaration du recours en annulation posés dans le délai fixé.
est transcrite sur le registre tenu à cet effet
au greffe. Article 294 :
Lorsque la cause est en état, le greffier de la
Article 289 : Haute Cour Militaire en avise l’Auditeur Géné-
Lorsque le condamné est détenu, il peut égale- ral des Forces Armées, qui rédige ses réquisi-
ment faire connaître sa volonté de former un tions et dépose le dossier au greffe aux fins de
recours en annulation par une requête ou par fixation.
une simple lettre missive remise au Comman-
dant ou Directeur de la Prison où il est incar- Article 295 :
céré, contre accusé de réception. Cette auto- La Haute Cour Militaire, siégeant avec cinq
rité lui en délivre récépissé, certifie sur la lettre membres, tous magistrats militaires de carrière,
même que celle-ci a été remise par l’intéressé statue sur le recours toutes affaires cessantes
et précise la date de la remise. et sur pièces.
Le document est immédiatement transmis au
greffe de la juridiction qui a rendu la décision Article 296 :
attaquée. Il est transcrit sur le registre ad hoc Si la Haute Cour Militaire annule l’arrêt ou le
et annexé à l’acte dressé par le greffier. jugement pour incompétence, elle prononce
le renvoi devant la juridiction militaire compé-
Article 290 : tente qu’elle désigne.
Le greffier fait notifier la requête aux parties Si elle l’annule pour tout autre motif, elle ren-
en cause, qui disposent d’un délai de quarante- voie l’affaire devant la juridiction militaire ayant
huit heures pour produire leurs observations rendu la décision annulée mais autrement com-
ou mémoires écrits. posée, à moins que, l’annulation ayant été pro-
noncée parce que le fait ne constitue pas une
Le réquisitoire du Ministère public est notifié
infraction ou parce que le fait est prescrit ou
par celui-ci aux parties en cause, qui disposent
amnistié, il ne reste plus rien à juger.
du même délai pour produire leurs observa-
tions ou mémoires écrits.
Article 297 :
Article 291 : Lorsque l’annulation a été prononcée pour
inobservation des formes, la procédure est
Lorsque le dossier est en état, le greffier le
reprise conformément au présent Code.
transmet immédiatement au greffe de la Haute
Cour Militaire en y joignant le dossier judiciaire La juridiction militaire saisie statue sans être
de l’affaire. liée par l’arrêt de la Haute Cour Militaire.
559

Toutefois, si, sur un nouveau recours, l’annula- l’Auditeur Général des Forces Armées d’office
tion du deuxième arrêt ou jugement a lieu pour ou à la requête d’une partie, conformément
les mêmes motifs que ceux du premier arrêt ou aux dispositions du présent Code.
jugement, la juridiction militaire de renvoi doit
se conformer à la décision de la Haute Cour § 3. DE L’INSTRUCTION DES RECOURS
Militaire sur le point de droit et, s’il s’agit de ET DES AUDIENCES
l’application de la peine, il doit adopter l’inter-
prétation la plus favorable au condamné. Article 302 :
Les règles relatives à la publicité, à la police et
Article 298 : à la discipline des audiences sont observées
Le recours en annulation n’a pas d’effet suspen- devant la Haute Cour Militaire.
sif sauf dans le cas de condamnation à mort.
Article 303 :
Article 299 : Les rapports sont faits à l’audience. Le Minis-
Est mis immédiatement en liberté, nonobstant tère public y présente ses réquisitions.
appel, le prévenu détenu qui a été acquitté ou
absout, ou condamné soit à l’emprisonnement Article 304 :
assorti du sursis, soit à l’amende.
Dans les délibérations de la Haute Cour Mili-
Il en est de même d’un condamné à une peine taire, le président recueille les opinions, suivant
de servitude pénale principale dès lors que la l’ordre de grade ou d’ancienneté dans le grade,
durée de la détention déjà subie correspond à en commençant par le conseiller le moins gra-
celle de la peine prononcée. dé jusqu’au plus ancien.
Toutefois, si les impératifs de la défense ou Le rapporteur opine toujours le premier et le
l’intérêt supérieur de la Nation l’exigent, la président le dernier.
Haute Cour Militaire peut, sur les réquisitions
du Ministère public, décider que le détenu sera Article 305 :
maintenu en prison.
Les arrêts rendus par la Haute Cour Militaire
mentionnent les noms du président, du rappor-
§ 2. DU RECOURS DANS L’INTERET DE teur ainsi que ceux des conseillers, du Minis-
LA LOI tère public, des avocats qui ont postulé dans
l’instance.
Article 300 :
Ils indiquent en outre les noms, profession, do-
Sur injonction du Ministre de la Défense, du micile des parties et les moyens produits.
Ministre de la Justice ou d’office, l’Auditeur
Général des Forces Armées dénonce, à tout
Article 306:
moment, à la Haute Cour Militaire, des actes
judiciaires, arrêts ou jugements contraires à la La Haute Cour Militaire statue sur le recours
loi. dans un délai de huit jours, à compter de la
réception du dossier.
Ces actes peuvent être annulés, conformément
aux dispositions du présent Code. Elle statue d’urgence et par priorité dans ce
délai lorsque le recours est formé contre une
Article 301 : décision ayant prononcé la peine de mort.
Les actes judiciaires, les arrêts ou jugements Le délai prévu au premier alinéa est réduit à
iniques, susceptibles de faire l’objet d’une prise vingt-quatre heures en temps de guerre ou
à partie, peuvent également être dénoncés par sous l’état de siège ou à l’occasion d’une opéra-
560

tion tendant au maintien ou au rétablissement que ce soit, sauf dans l’intérêt de la loi, et sous
de l’ordre public. réserve des dispositions de l’article 300 ci-des-
sus.
§ 4. DES ARRETS RENDUS PAR LA HAUTE
Cour Militaire SECTION 2 :
DES RECOURS EN REVISION
Article 307 :
Avant de statuer sur le fond, la Haute Cour Article 310 :
Militaire examine si le recours a été régulière- La révision peut être demandée, quelle que soit
ment formé. Si elle constate que les conditions la juridiction militaire qui a statué, par toute
légales ne sont pas remplies, elle rend, suivant personne reconnue auteur d’une infraction
le cas, un arrêt d’irrecevabilité ou un arrêt de relevant de la compétence des juridictions mili-
déchéance. taires lorsque :
La Haute Cour Militaire rend un arrêt de non- 1. après une condamnation, intervient un fait
lieu à statuer si le recours est devenu sans nouveau susceptible d’établir l’innocence
objet. du condamné ;
2. après une condamnation, une nouvelle
Lorsque le recours est recevable, la Haute
décision judiciaire pour le même fait incri-
Cour Militaire, si elle le juge non fondé, rend un
miné, ne pouvant se concilier entre elles,
arrêt de rejet. constituent pour l’un ou l’autre condamné
La Haute Cour Militaire ne peut annuler qu’une la preuve de son innocence ;
partie de la décision lorsque la nullité ne vicie 3. après condamnation pour homicide, des
qu’une ou quelques-unes de ses dispositions. preuves nouvelles présentées sont de
nature à établir que la prétendue victime
Article 308 : d’homicide est en vie ;
L’arrêt qui a rejeté la demande en annulation, 4. un des témoins entendus a été, postérieu-
ou qui a prononcé l’annulation sans renvoi, rement à la condamnation, poursuivi et
est transmis dans les trois jours à l’Auditeur condamné pour faux témoignage contre
Général des Forces Armées, par extrait signé l’accusé ou le prévenu.
du greffier, et adressé au Ministère public près
Article 311 :
la juridiction militaire qui a rendu la décision
entreprise. Le droit de demander la révision appartient :
Il est notifié aux parties, à la diligence du gref- • Dans le premier cas, à l’Auditeur Général
fier de la Haute Cour Militaire, par lettre re- des Forces Armées, d’office ou sur injonc-
tion du Ministre de la Justice ou du Ministre
commandée avec accusé de réception.
de la Défense;
En temps de guerre, sous l’état de siège, d’ur- • Dans les trois derniers cas :
gence ou à l’occasion d’une opération tendant 1. au Ministre de la Justice ou au Ministre
au maintien ou au rétablissement de l’ordre de la Défense, d’office, après avoir pris
public, l’arrêt est notifié au Ministère public et l’avis de l’Auditeur Général des Forces
aux parties par message télégraphique. Armées ou à la requête du condamné
ou, en cas d’incapacité, à son représen-
Article 309 : tant légal, à son conjoint en cas d’ab-
Lorsque la demande en annulation a été reje- sence déclarée ou de mort ;
tée, la partie qui l’avait formée ne peut plus 2. à l’Auditeur Général des Forces Ar-
attaquer l’arrêt intervenu sous quelque raison mées;
561

3. au condamné ou à ses représentants cuse, de prescription de l’action publique ou


visés ci-dessus. de la peine, elle statue sur le fond en présence
des parties civiles, s’il y en a au procès. Dans ce
La Haute Cour Militaire est saisie par l’Audi- cas, elle annule seulement les condamnations
teur Général des Forces Armées sur injonction qu’elle estime non justifiées et décharge, s’il y a
du Ministre de la Justice ou du Ministre de la lieu, la mémoire des morts.
Défense, d’office ou à la requête des parties.
Si l’impossibilité de procéder à des nouveaux
Article 312 : débats ne se révèle qu’après l’arrêt d’annulation
et de renvoi, la Haute Cour, sur la réquisition
Si l’arrêt ou le jugement de condamnation n’est de l’Auditeur Général des Forces Armées, rap-
pas encore exécuté, l’exécution en est sus- porte la désignation de la juridiction de renvoi
pendue de plein droit à partir de la demande et statue comme il est dit à l’alinéa précédent.
de l’Auditeur Général des Forces Armées à la
Haute Cour Militaire. Si l’annulation de l’arrêt ou du jugement en-
trepris ne laisse subsister aucune infraction à
Si le condamné est en détention avant la trans- charge du condamné en vie, aucun renvoi n’est
mission du recours, l’exécution de l’arrêt ou du prononcé.
jugement peut être suspendue sur l’ordre de
l’Auditeur Général des Forces Armées. La désignation de la juridiction de renvoi im-
plique qu’il sera procédé à des nouveaux dé-
Dans la même hypothèse et à partir de la trans- bats oraux.
mission de la demande à la Haute Cour Mili-
taire, la suspension de l’exécution de l’arrêt ou Article 314 :
du jugement attaqué peut être prononcée par
arrêt de cette juridiction. L’annulation par la Haute Cour Militaire, sur
requête en révision, d’une décision de condam-
Article 313 : nation a pour résultat d’anéantir rétroactive-
ment tous les effets de cette condamnation.
Si l’affaire n’est pas en état d’être jugée, la Toute condamnation à des dommages-intérêts
Haute Cour Militaire se prononce sur la rece- est effacée de plein droit.
vabilité en la forme de la demande et procède
directement, ou par commission rogatoire, à Lorsque la Haute Cour Militaire annule l’arrêt
toutes les enquêtes sur le fond, confrontations, ou le jugement et ordonne le renvoi, la juridic-
reconnaissances d’identité et moyens propres à tion désignée doit, en ce qui concerne l’objet
la manifestation de la vérité. de l’inculpation, se limiter aux questions indi-
quées dans l’arrêt.
Lorsque l’affaire est en état d’être jugée, la
Haute Cour l’examine au fond, annule la déci- Toutefois, le président de la juridiction militaire
sion de condamnation entreprise si la demande de renvoi peut, avant l’audience, procéder à un
est jugée fondée ; ou, au contraire, la rejette si supplément d’instruction.
elle l’estime non fondée.
Article 315 :
La Haute Cour Militaire apprécie l’opportunité
de procéder à des nouveaux débats contradic- S’il ressort des débats conformément au pré-
toires. Si tel est le cas, elle renvoie les parties sent Code que le condamné peut être pour-
devant la juridiction qui a rendu la décision suivi pour des faits autres que ceux retenus à sa
entreprise mais autrement composée. charge, l’Auditeur Militaire près la juridiction de
renvoi en saisit l’Auditeur Général des Forces
Dans le cas contraire, notamment en cas de dé- Armées qui apprécie l’opportunité d’engager
cès, de démence, de défaut d’un ou de plusieurs des poursuites.
condamnés, d’irresponsabilité pénale ou d’ex-
562

Les faits nouveaux ne peuvent être joints à 4. l’avertit qu’il doit notifier au Ministère public
ceux faisant l’objet des débats. Ils donnent lieu avant l’audience, par déclaration au greffe,
à des poursuites séparées. la liste des témoins qu’il propose de faire
entendre.
Article 316 :
Elle est datée et signée.
L’amnistie ne peut faire obstacle à une action
en révision tendant à faire établir l’innocence Article 320 :
du condamné. Le délai entre le jour où la citation à compa-
Sans préjudice des dispositions particulières raître est délivrée au prévenu et le jour fixé
relatives à l’exercice des voies de recours de- pour sa comparution est de deux jours francs
vant la Cour Militaire Opérationnelle, le délai au moins.
prévu au premier alinéa est réduit à 24 heures En temps de guerre, ce délai est réduit à trois
en temps de guerre ou sous l’état de siège. heures.
Aucun délai de distance ne s’ajoute aux délais
TITRE IV : précités.
DES CITATIONS, ASSIGNATIONS
ET NOTIFICATIONS Article 321 :
Article 317 : L’assignation à témoin ou expert, signée et da-
tée, énonce :
Sans préjudice des dispositions du Code de
Procédure Pénale ordinaire, les citations, assi- • Les noms et qualité de l’autorité requé-
gnations et notifications devant les juridictions rante ;
militaires obéissent aux prescriptions du pré- • Les noms et domicile du témoin ou de
sent Code. l’expert ;
• les date, lieu et heure de l’audience à la-
Article 318 : quelle la personne assignée doit compa-
raître en précisant la qualité.
Les citations à prévenus, les assignations à
témoins et experts ainsi que les décisions des Elle doit en outre porter mention que la non-
magistrats instructeurs, les jugements ou arrêts comparution, le refus de témoigner et le faux
témoignage sont punis par la loi.
des juridictions militaires sont notifiées, sans
frais, soit par les greffiers et les huissiers, soit
par tous les agents de la force publique. Article 322 :
Pour la notification des citations, assignations et
Article 319 : décisions judiciaires, le greffier donne à l’agent
commis à cet effet :
La citation à comparaître délivrée au prévenu :
• une copie de l’acte pour remise au desti-
1. mentionne les noms et qualité de l’autorité
nataire ;
requérante ;
• Un procès-verbal en triple exemplaire des-
2. se réfère à la décision de renvoi ou de tra- tiné à constater soit la notification, soit
duction directe et à l’extrait de rôle de la l’absence de l’intéressé au domicile désigné.
juridiction militaire saisie, lequel précise les
lieu, date et heure de l’audience ; Le procès-verbal doit mentionner :
3. énonce la prévention, indique le texte de loi • Les noms, fonction ou qualité de l’autorité
applicable ainsi que les noms des témoins et requérante ;
experts que le Ministère public se propose • Les noms, fonction ou qualité de l’agent
de faire entendre ; chargé de la notification ;
563

• Les noms et adresse du destinataire de Quel que soit le destinataire d’un acte, s’il n’a
l’acte ; pas de domicile connu, ou s’il a été recherché
• La date et l’heure de la remise de l’acte ou sans succès, ou s’il réside à l’étranger, les cita-
l’impossibilité de joindre le destinataire au tions, assignations et notifications sont faites
domicile désigné. au Parquet Militaire près la juridiction militaire
saisie.
Le procès-verbal est signé par l’agent, ainsi que
Le Ministère public vise l’original de l’acte et
par le destinataire de l’acte si celui-ci n’est noti-
envoie, le cas échéant, la copie à toutes les au-
fié à personne ; en cas de refus ou de l’impossi-
torités intéressées de qui dépend le militaire.
bilité de signer, il en est fait mention.
Deux exemplaires du procès-verbal de notifica- Article 325 :
tion ou de constat d’absence sont adressés au Lorsque la décision à notifier est susceptible
Ministère public. En cas de notification à per- d’une voie de recours, le procès-verbal doit
sonne, un exemplaire est laissé au destinataire. mentionner, le cas échéant, la date et l’heure
auxquelles le recours est formé.
Article 323 :
L’absence du destinataire de l’acte est consta-
tée par un procès-verbal si la durée de l’absence
est indéterminée ou est telle que la notification LIVRE QUATRIEME :
ne puisse être faite dans les délais mentionnés DES PROCEDURES
à l’article 319.
PARTICULIERES ET DES
Lorsque des renseignements ont pu être
DISPOSITIONS DIVERSES
recueillis sur le lieu où réside le destinataire,
ceux-ci sont consignés au procès-verbal de
TITRE Ier :
constat d’absence.
DES PROCEDURES
A défaut de renseignements utiles, le Ministère PARTICULIERES ET DES
public peut requérir tous agents de la force
PROCEDURES D’EXECUTION
publique de procéder à des recherches en vue
de découvrir l’adresse de l’intéressé.
CHAPITRE Ier :
Les agents de la force publique dressent, dans DES JUGEMENTS PAR DEFAUT
les formes ordinaires, procès-verbal des dili- ET DE L’ITERATIF DEFAUT
gences requises, même si elles sont restées in-
fructueuses. Les procès-verbaux, accompagnés SECTION 1re :
d’une copie certifiée conforme, sont transmis DU JUGEMENT PAR DEFAUT
au Ministère public.
Article 326 :
Article 324 : Lorsque le prévenu renvoyé ou traduit devant
Si les citations, assignations et notifications ne les juridictions militaires pour une infraction
peuvent être faites à personne, les règles ci- n’a pu être saisi ou lorsque, après avoir été saisi,
après sont appliquées. il s’est évadé, ou lorsque, régulièrement cité, il
S’il s’agit d’un militaire en état d’absence irré- ne se présente pas, le jugement est, en ce qui le
gulière, la citation ou notification est faite au concerne, rendu par défaut.
Commandant d’unité ; la copie de l’acte lui est
Article 327 :
remise sous pli fermé, ne portant d’autres indi-
cations que les noms, le grade et l’unité du des- Sur réquisitions du Ministère public, il est pro-
tinataire de l’acte. cédé au jugement par défaut.
564

Aucun défenseur ne peut se présenter pour le ment la condamnant à une peine privative de
prévenu défaillant. liberté sans sursis, il est tenu compte de la du-
Les rapports, les procès-verbaux, les déposi- rée de la détention préventive qu’elle a subie.
tions des témoins et les autres pièces de l’ins- S’il s’agit d’une condamnation avec sursis ou à
truction sont lues à l’audience. une peine d’amende, ou si la durée de la déten-
Le jugement est rendu dans la forme ordinaire. tion provisoire subie est égale ou supérieure
à la peine de servitude pénale prononcée, le
Article 328 : condamné est laissé en liberté après qu’il eut
indiqué sa résidence.
La publicité du jugement est complétée par :
1. sa mise à l’ordre du jour ; Article 333 :
2. sa notification ;
La juridiction militaire dans le ressort de la-
3. son affichage à l’unité ou à la commune du
quelle se trouve le condamné défaillant est
domicile du prévenu et dont il est dressé
procès-verbal par l’autorité municipale. compétente, au même titre que celle qui a ren-
du le jugement par défaut, pour statuer sur la
Article 329 : reconnaissance d’identité du condamné et sur
la recevabilité de l’opposition.
Lorsque le délai est expiré sans qu’il ait été for-
mé opposition, le jugement est réputé contra-
dictoire. Article 334 :
Si l’opposition est déclarée recevable, le juge-
Article 330 : ment et les procédures faites enjoignant au dé-
A partir de l’accomplissement des mesures de faillant de se présenter sont anéanties de plein
publicité définies ci-dessus, le condamné est droit, et il est procédé au jugement sur le fond.
frappé de toutes les déchéances prévues par Si un supplément d’instruction est ordonné, il
la loi. appartient, le cas échéant, à la juridiction de sta-
tuer sur la détention de l’opposant.
Article 331 :
Si l’opposition est déclarée irrecevable, le juge-
Si le jugement n’a pas été notifié à personne, ment est réputé définitif.
l’opposition est recevable jusqu’à l’expiration
des délais de prescription de la peine. Si le La juridiction rend son jugement sur opposition
condamné se présente ou s’il est arrêté avant dans les formes prévues par le présent Code.
que la peine soit éteinte par prescription, le
jugement intervenu lui est notifié sans délai. Article 335 :
La notification, à peine de nullité, comporte Les mesures de publicité prévues à l’Article
mention qu’il peut, dans un délai de cinq jours, 328 sont d’application pour les arrêts et juge-
en temps de paix, et de vingt-quatre heures, ments rendus sur opposition.
en temps de guerre, former opposition audit
jugement par déclaration, soit lors de sa noti- Article 336 :
fication, soit au greffe de la juridiction militaire
Lorsque, postérieurement à une condamnation
la plus proche et que, ce délai expiré sans qu’il
prononcée par défaut pour insoumission ou
ait été formé opposition, le jugement deviendra
désertion, le Ministère public acquiert la preuve
définitif à l’expiration des délais de pourvoi.
que le condamné défaillant ne se trouvait pas
en état d’insoumission ou de désertion, il saisit
Article 332 :
la Haute Cour Militaire aux fins d’annulation du
Lorsque la personne condamnée par défaut jugement.
forme opposition contre un arrêt ou un juge-
565

SECTION 2 : Article 341 :


DE L’ITERATIF DEFAUT Les juridictions militaires peuvent également
connaître des mêmes infractions en cas de
Article 337 : connexité ou d’indivisibilité.
L’opposition à l’exécution d’un jugement par
défaut est non avenue si l’opposant ne com- Article 342 :
paraît pas, lorsqu’il a été régulièrement cité à La juridiction de droit commun normalement
personne ou au domicile indiqué par lui dans sa compétente est dessaisie de plein droit dès la
déclaration d’opposition. notification faite par l’Auditeur Général des
Le jugement rendu par la juridiction militaire ne Forces Armées au Ministère public près cette
pourra être attaqué par le condamné que par juridiction.
un recours en annulation formé dans les délais
prévus par le présent Code, à compter de sa Article 343 :
notification. Les actes de poursuites, d’instruction ainsi que
les formalités et décisions intervenus antérieu-
CHAPITRE II : rement devant les juridictions de droit com-
DES REGLEMENTS DE JUGES mun demeurent valables et n’ont pas à être
renouvelés ; les mandats d’arrêt ou de dépôt
décernés conservent leur force exécutoire.
Article 338 :
Lorsque deux juridictions militaires se trouvent Article 344 :
simultanément saisies de la même infraction ou
Les décisions rendues par les juridictions mili-
d’infractions connexes, il est, en cas de conflit,
taires en matière d’infractions contre la sûreté
réglé de juges par la Haute Cour Militaire qui
de l’Etat sont susceptibles d’appel et d’opposi-
statue sur requête de toutes les parties à la
tion dans les conditions prévues par le présent
cause ou du Ministère public près l’une ou
Code.
l’autre des juridictions saisies.
CHAPITRE IV :
Article 339 :
DE L’EXECUTION DES ARRETS
Lorsqu’une juridiction militaire et une juridic- ET DES JUGEMENTS
tion de droit commun se trouvent simultané-
ment saisies de la même infraction ou d’infrac- Article 345 :
tions connexes, il est, en cas de conflit, l’objet Le Ministère public est chargé de l’exécution
d’un règlement de juges, en temps de paix, par des décisions rendues par les juridictions mili-
la Cour suprême de justice et, en temps de taires dans les conditions prévues par le pré-
guerre, par la Haute Cour Militaire. sent Code.
Pour tous les cas de condamnation à la peine
CHAPITRE III :
capitale dont le jugement est devenu définitif,
DES INFRACTIONS CONTRE le Ministère public introduit immédiatement
LA SURETE DE L’ETAT un recours en grâce auprès du Président de la
EN TEMPS DE GUERRE République, conformément au droit commun. Il
Article 340 : en informe le Ministre de la Défense.

En temps de guerre, les infractions contre la Article 346 :


sûreté de l’Etat sont instruites et jugées par les
juridictions militaires. Les personnes condamnées à une peine priva-
tive de liberté sont incarcérées dans une prison
566

militaire ou, à défaut, dans une prison de droit Article 351 :


commun. Tout incident contentieux relatif à l’exécution
d’un arrêt ou d’un jugement est porté devant
Article 347 : la juridiction militaire qui l’a rendu et qui peut
Lorsque l’arrêt et le jugement concernent un procéder à la rectification des erreurs maté-
militaire, le Ministère public est tenu, dans les rielles qui y sont contenues.
trois jours de sa mise à exécution, d’en adres- Elle statue après avoir entendu le Ministère
ser un extrait au Commandant d’unité à la-
public, le conseil du condamné ou le condamné
quelle appartenait le militaire condamné.
lui-même.
Si la personne condamnée est membre des
Elle peut également ordonner l’audition du
ordres nationaux ou de celui du Mérite ou est
condamné par commission rogatoire.
décorée de la médaille militaire ou de toute
autre décoration, il est également adressé une Le jugement sur l’incident est notifié au
expédition à la Chancellerie de ces ordres. condamné à la diligence du Ministère public.

Article 348 : CHAPITRE V :


Tout extrait ou toute expédition de l’arrêt ou DE L’EXECUTION DES PEINES
du jugement de condamnation fait, s’il échet, Article 352 :
mention de la durée de la détention préventive
subie et éventuellement de la date à partir de L’Auditeur Général des Forces Armées avise le
laquelle il a été procédé à l’exécution de l’arrêt Ministre de la Défense de toute condamnation
ou du jugement. à la peine capitale devenue définitive.
Les justiciables des juridictions militaires
Article 349 : condamnés à la peine de mort sont passés par
Lorsque l’arrêt ou le jugement d’une juridiction les armes dans un lieu désigné par l’autorité
militaire qui prononce une peine privative de militaire.
liberté sans sursis n’a pu être exécuté, le Minis-
tère public fait procéder à sa diffusion. Article 353 :
Il est délivré à l’agent de la force publique char- Sauf dérogation de l’Auditeur Général, sont
gé de l’exécution de l’arrêt ou du jugement un seuls admis à assister à l’exécution des juge-
extrait portant la formule exécutoire. ments prononçant la peine capitale :
Cet extrait constitue, même en cas d’opposi- 1. le président ou un juge militaire, magistrat
tion, le titre régulier d’arrestation, de transfert de carrière, un représentant du Ministère
et de détention dans une des prisons militaires public, le magistrat instructeur et le greffier
ou dans une prison civile. de la juridiction militaire du lieu d’exécu-
tion ;
Article 350 : 2. le conseil du condamné ;
Si l’exécution d’un arrêt ou d’un jugement ayant 3. un ministre du culte ;
l’autorité de la chose jugée soulève des diffi- 4. un médecin désigné par l’autorité militaire ;
cultés quant à son interprétation, le condamné 5. les militaires du service d’ordre requis à cet
peut saisir le Ministère public près la juridiction effet par le Ministère public.
qui a rendu la décision.
Aucune condamnation à mort ne peut être
Le Ministère public se prononce sur la requête
exécutée le jour de fêtes nationales ou les di-
et sa décision peut, le cas échéant, donner lieu
manches, sauf en temps de guerre ou lorsque
à un incident contentieux.
l’intérêt supérieur de la Nation l’exige.
567

Article 354 : La décision de suspension de l’exécution de


Sous réserve des dispositions du présent Code, l’arrêt ou du jugement est inscrite en marge
les peines privatives de liberté prononcées de la minute de l’arrêt ou du jugement et doit
contre les justiciables des juridictions militaires figurer sur toute expédition ou extrait de cet
sont subies conformément aux dispositions du arrêt ou de ce jugement.
droit commun. La suspension, qui peut s’étendre à tout ou par-
tie des dispositions de l’arrêt ou du jugement,
Article 355 : prend effet à la date à laquelle elle intervient.
Pour l’exécution des peines prononcées contre Les déchéances et le paiement des frais de jus-
les militaires ou assimilés tant par les juridic- tice ne peuvent faire l’objet d’une mesure de
tions militaires que par ceux de droit commun, suspension.
est réputée détention provisoire le temps pen-
dant lequel l’individu a été privé de sa liberté, Article 358 :
même par mesure disciplinaire si celle-ci a été Tout bénéficiaire d’une décision de suspension
prise pour le même fait. à l’exécution de l’arrêt ou du jugement est ré-
puté subir sa peine pendant tout le temps où
CHAPITRE VI : il reste présent sous les drapeaux postérieure-
DE LA SUSPENSION ment à sa condamnation pour satisfaire à ses
DE L’EXECUTION DES ARRETS obligations militaires légales ou contractuelles
ET JUGEMENTS dans l’armée active ou à celles que lui impose
son rappel par suite de la mobilisation.
Article 356 :
Article 359 :
A charge d’en aviser le Ministre de la Défense,
l’Auditeur Général des Forces Armées peut, Seront considérées comme non avenues les
pendant les trois mois qui suivent le jour où condamnations pour infractions à propos des-
l’arrêt ou le jugement est devenu définitif, sus- quelles l’exécution de l’arrêt ou du jugement
pendre, en temps de guerre et si les impéra- a été suspendue, même partiellement, si dans
tifs de la défense l’exigent, l’exécution de tout un délai de dix ans à compter de la suspension,
arrêt ou jugement portant condamnation à une la personne condamnée n’a encouru aucune
peine autre que celle de mort. peine de servitude pénale.
Le Ministre de la Défense dispose, en tous
temps, sans limitation de délai et quelle que soit Article 360 :
la peine prononcée, sauf pour la peine de mort, Les peines prononcées par les arrêts et juge-
du même pouvoir, qu’il peut exercer dès que ments dont l’exécution a été suspendue se
l’arrêt ou le jugement devient définitif. prescrivent dans les délais prévus par le Code
Le Président de la République a seul qualité Pénal Militaire à dater de la suspension.
pour suspendre l’exécution des arrêts ou ju-
gements de condamnation prononcée pour Article 361 :
infractions contre la sûreté de l’Etat. La peine prononcée contre elle est réputée dé-
finitivement exécutée et la suspension de l’exé-
Article 357 : cution de l’arrêt ou du jugement non suscep-
L’arrêt ou le jugement conserve son caractère tible de révocation si, après cette suspension,
définitif bien que la suspension ait été ordon- compte tenu éventuellement de la détention
née. subie, la personne condamnée a accompli une
La condamnation est inscrite au casier judiciaire durée de service militaire au moins égale au
mais avec mention de la suspension accordée. temps de détention qui lui restait à accomplir.
568

Article 362 : CHAPITRE II :


Le droit de rapporter la décision qui a suspendu DE L’ADMINISTRATION
l’exécution de tout ou partie des dispositions PENITENTIAIRE
d’un arrêt ou d’un jugement appartient à l’auto-
Article 366 :
rité de qui elle émane ou, si cette autorité n’est
plus en fonction, au Ministre de la Défense. Il est créé au sein du Ministère de la Défense
une Direction pénitentiaire chargée de l’admi-
En cas de révocation de la décision de suspen- nistration de toutes les prisons militaires.
sion, la personne condamnée doit subir intégra-
lement la peine encourue. Elle s’occupe plus précisément de l’étude de la
personnalité de chaque détenu, de l’affectation
La décision de révocation de la suspension des condamnés dans une prison convenant à
de l’exécution de l’arrêt ou du jugement est leur cas, de la mise à la disposition des prisons
portée en marge de la minute de l’arrêt ou du du personnel qualifié devant administrer un
jugement et doit être mentionnée au casier traitement pénitentiaire aux condamnés ; du
judiciaire. patronage post-pénal et de la réinsertion des
Elle doit figurer sur tout extrait ou expédition détenus libérés.
de l’arrêt ou du jugement.
Article 367 :
TITRE II : Un Inspecteur Pénitentiaire en Chef est placé à
DES DISPOSITIONS la tête de cette Direction.
PARTICULIERES RELATIVES Il doit être au moins licencié en droit ou en
A L’ORGANISATION criminologie. S’il est magistrat militaire, il a rang
PENITENTIAIRE d’Auditeur Militaire Supérieur.

CHAPITRE Ier : CHAPITRE III :


DES PRISONS MILITAIRES DE LA GESTION DE BIENS SAISIS,
CONFISQUES ET MIS SOUS
Article 363 : SEQUESTRE
Il est créé des prisons militaires sur toute
l’étendue de la République. Article 368 :
Il est institué, sous l’autorité du Ministre de la
Leur organisation et leur fonctionnement sont
Défense, une Commission de gestion des biens
déterminés par voie réglementaire.
saisis, confisqués et mis sous séquestre.
Article 364 : Cette commission a pour mission de recueillir,
garder et gérer tous les biens mobiliers et im-
Les personnes condamnées à une peine pri- mobiliers placés sous la main de la justice en
vative de liberté par les juridictions militaires vertu des mesures de saisie, de mise sous sé-
purgent leurs peines dans une prison militaire questre ou de confiscation spéciale, et d’orga-
ou, le cas échéant, dans une prison civile. niser la procédure de leur réalisation au profit
du Trésor Public, en cas de confirmation de ces
Article 365 : mesures par un arrêt ou jugement de condam-
La répartition des condamnés dans les prisons nation.
militaires s’effectue selon leur catégorie pénale,
leur âge, leur état de santé, leur sexe et leur Article 369 :
personnalité. La commission est dirigée par un haut magis-
trat militaire revêtu au moins du grade d’Avo-
cat Général des Forces Armées, assisté d’un
569

officier supérieur exerçant les fonctions de Article 372 :


greffier et de trois officiers provenant du Minis- Les biens mobiliers saisis sont gardés dans les
tère de la Défense et du commandement. lieux déterminés par le Ministre de la Défense.
Dans les provinces, elle est représentée par un Ces lieux sont nécessairement différents des
Avocat Général militaire désigné par le Ministre bâtiments abritant les Auditorats militaires.
de la Défense au siège de la Cour Militaire. Il
est assisté de trois officiers dont un greffier. Article 373 :
Article 370 : La Commission et ses représentations près
les juridictions militaires adressent le rapport
Les Officiers du Ministère public près les juri- mensuel reprenant l’inventaire des biens saisis,
dictions militaires, les Officiers de Police Judi- sous séquestre ou confisqués ; cet inventaire
ciaire des Forces Armées, y compris ceux des doit être conforme en ce qui concerne les
services de renseignements, sont tenus de se biens saisis par les Officiers du Ministère public
faire accompagner d’un membre de la commis- et les Officiers de Police Judiciaire des audito-
sion chaque fois qu’ils doivent procéder à des rats militaires aux statistiques périodiques de
saisies. ces offices.
Toutefois, lorsque, pour des raisons de célé-
rité, ces saisies sont opérées en l’absence d’un Article 374 :
représentant de la commission, l’Officier ayant A l’issue d’une décision de confiscation coulée
procédé à la saisie est tenu d’en communiquer en force de chose jugée, les biens mis sous sé-
le procès-verbal ainsi que le rapport exhaus- questre en vue de couvrir le montant des dom-
tif au président de la commission dans les 24 mages – intérêts au profit du Trésor Public sont
heures qui suivent cette saisie. vendus conformément à la procédure de vente
Lorsque la saisie opérée par un Officier du Mi- publique prévue en droit commun.
nistère public ou par un Officier de Police Judi- Ceux qui ne sont pas vendus sont remis par
ciaire des Forces Armées suscite des contesta- le Ministre de la Défense à l’Armée pour uti-
tions de la part des personnes entre les mains lisation.
desquelles les biens ont été saisis, ou lorsqu’il
y a suspicion de soustraction des biens au mo-
Article 375 :
ment de la saisie, le président de la commission
ou son représentant est tenu d’effectuer une Le produit de la vente des biens concernés par
descente sur le lieu où la saisie avait été opérée toutes les dispositions précédentes est versé
et d’y procéder à toutes vérifications utiles. au compte du Trésor Public.
Au cas où les vérifications confirment la sous-
traction ou la disparition d’un bien dont il était TITRE III :
établi qu’il était présent au moment de la saisie,
le président de la commission décerne un man-
DES DISPOSITIONS
dat d’arrêt provisoire à charge de l’officier mis TRANSITOIRES ET
en cause, il en informe le Ministre de la Défense ABROGATOIRES
et l’autorité judiciaire militaire du ressort.
Article 376 :
Article 371 : Trente jours après la date d’entrée en vigueur
Le président de la commission assure, pour de la présente Loi, la Cour d’Ordre Militaire et
compte du Ministre de la Défense, la gestion le Parquet près cette juridiction cessera défini-
quotidienne des activités de la commission. Il tivement de fonctionner.
surveille et coordonne les activités des repré-
sentations près toutes les juridictions militaires.
570

Article 377 : Aux termes de l’article 32 du Code judiciaire


Les biens saisis par le parquet près la Cour militaire, le président d’une juridiction militaire
d’Ordre Militaire ainsi que ceux frappés de désigne par tirage au sort et pour une session
confiscation en vertu des arrêts rendus par de trois mois, les juges assesseurs et leurs sup-
cette cour doivent être versés à la Commis- pléants parmi les officiers des forces Armées et
sion de gestion des biens sous séquestre avant des corps assimilés.
la cessation de fonctionnement de la Cour Je constate que dans la pratique, les listes des
d’Ordre Militaire et du parquet près cette cour. officiers transmises par le commandement ne
tiennent pas compte de la personnalité de l’of-
Article 378 : ficier concerné.
Les effets attachés aux décisions rendues par Il est nécessaire que certains critères soient
la Cour d’Ordre Militaire coulées en force de respectés à savoir :
chose jugée ne sont pas régis par la présente • Honorabilité ;
loi. • Conduite irréprochable ;
• Honnêteté ;
Article 379 :
• Un niveau d’étude moyen ;
Sont abrogés : • Sans antécédent judiciaire, car il est incon-
1. l’Ordonnance - loi n° 72/ 060 du 25 sep- cevable de choisir un repris de justice pour
tembre 1972 portant institution d’un Code juger ses semblables.
de Justice Militaire, telle que modifiée et
complétée à ce jour; Cette exigence s’explique par le fait que, même
si c’est le magistrat de carrière qui éclaire les
2. le Décret-loi n° 019 du 23 août 1997 por-
autres membres de la composition du siège sur
tant création de la Cour d’Ordre Militaire.
les questions de droit et de procédure, il est
Article 380 : important que ses collaborateurs (juges asses-
seurs) aient certaines qualités spéciales exigées
La présente loi entre en vigueur à la date fixée d’un bon juge.
par Décret du Président de la République.
Fait à Kinshasa, le 30 mars 2009.
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA
2.TEXTES Général de Brigade
COMPLEMENTAIRES AU Premier Président de la Haute
CODE JUDICIAIRE MILITAIRE Cour Militaire

ORGANISATION DES
DÉCISION N° AG/0001/2005 DU
JURIDICTIONS ET OFFICES
28 JANVIER 2005 PORTANT
MILITAIRES
RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE
CIRCULAIRE N° HCM/002/2009 L’AUDITORAT GÉNÉRAL ET DES
DU 30 MARS 2009 PORTANT AUDITORATS MILITAIRES
PROFIL D’UN JUGE ASSESSEUR L’Auditeur Général des forces armées,
Aux premiers présidents des cours militaires et Vu la loi n° 023/2002 du 18 novembre 2002
présidents des tribunaux militaires de garnison portant Code judiciaire militaire, notamment
(tous), en ses articles 40 et 43 ;
571

Vu le Décret n° 04/55 du 28 juin 2004 portant Elle prépare à l’intention de l’Auditeur Géné-
nomination de l’Auditeur Général ; ral les avis à émettre en matière de libération
Vu la nécessité et l’urgence de doter l’Audito- conditionnelle.
rat Général et les auditorats militaires d’un rè- Elle donne ses avis et conclusions sur les pour-
glement intérieur indispensable pour leur bon vois en annulation formés contre les décisions
fonctionnement ; des cours et tribunaux militaires ainsi que
Décide : toute procédure introduite devant la Haute
Cour Militaire ; elle reçoit sur diligences des
Article 1er: auditeurs militaires copies de tous les juge-
Le présent règlement fixe l’organisation et le ments et arrêts rendus en dernier ressort ainsi
fonctionnement intérieur de l’Auditorat géné- que les recours en grâce rédigés par eux pour
ral et des auditorats militaires. avis et considérations.

Article 4 :
CHAPITRE Ier :
DE L’ORGANISATION ET La Section de l’Action publique et recours
DU FONCTIONNEMENT DE comprend en son sein deux Sous- Sections. La
L’AUDITORAT GÉNÉRAL Sous- Section de l’Action publique et la Sous-
Section recours. La Sous- Section de l’Action
publique exerce les attributions prévues aux
Section Ire :
alinéas 1 et 2 de l’article 3 ci- dessus tandis que
De l’organisation
la Sous- Section Recours exerce celles déter-
de l’Auditorat Général minées aux alinéas 3 et 4 du même Article
Paragraphe 1 : Des Sections Article 5 :
Article 2 : La Section de l’Administration et Logistique as-
sure le suivi des phases successives du déroule-
L’Auditorat Général est structuré en deux ment de la carrière des magistrats et agents de
Sections : l’ordre et de la police judiciaires depuis l’incor-
La Section de l’action publique et recours ; poration jusqu’à la retraite.
La Section de l’Administration et Logistique. Elle veille à la mise à jour des dossiers indi-
viduels, centralise les bulletins de signalement,
Article 3 : initie les propositions d’avancement et instruit
La section de l’action publique et recours est les dossiers disciplinaires ouverts à charge des
chargée de superviser l’activité de tous les magistrats et auxiliaires. Elle supervise la paie
magistrats du ministère public, des officiers et des magistrats auxiliaires.
agents de police judiciaire des auditorats mili- Elle s’assure de la situation juridique du patri-
taires. moine immobilier attribué à l’Auditorat Géné-
A ce titre : ral et aux auditorats.
Elle reçoit les notes de fin d’instruction et les Elle tient l’inventaire du charroi, des mobiliers
rapports des auditeurs militaires destinés à et des ouvrages en dotation.
l’Auditeur Général et donne en son nom des Elle prend les contacts nécessaires pour obte-
directives utiles pour le bon exercice de l’ac- nir la réfection des bâtiments, l’approvisionne-
tion publique. Elle instruit les causes en premier ment régulier en carburant, en consommables,
et dernier ressort qui sont de la compétence en équipements, en vivres et autres fournitures
de la Haute Cour Militaire et prépare les réqui- ponctuelles.
sitions de l’Auditeur Général.
572

Article 6 : Chaque service est structuré en un Bureau


La Section de l’Administration et Logistique est d’enregistrement du courrier et autres docu-
structurée en deux sous- Sections : La Sous- ments entrés ou sortis, un Bureau d’enregis-
Section de l’Administration et la Sous- Section trement des dossiers et autres procédures en
rapport avec les sections, un Bureau d’enregis-
Logistique.
trement des objets saisis ou mis sous séquestre.
La Sous- Section de l’Administration assume
les prérogatives prévues aux alinéas 1 et 2 de
II. De la police judiciaire
l’article 5 ci- dessus tandis que celles prévues
aux alinéas 4 et 5 sont dévolues à la Sous- Sec- Article 9 :
tion Logistique. La police judiciaire de l’Auditorat Général re-
lève de l’Autorité de l’Auditeur Général.
Paragraphe 2 : Du Cabinet de l’Auditeur
Général Outre le Secrétaire qui assiste l’inspecteur gé-
néral de police judiciaire dans l’exécution de
Article 7 : ses tâches administratives, la police judiciaire
de l’Auditorat Général comprend quatre direc-
Dans l’exercice de ses prérogatives, l’Auditeur
tions placées chacune sous le commandement
Général dispose d’un Cabinet.
d’un inspecteur de police judiciaire en chef : la
Le Cabinet comprend un Directeur, un Assis- direction du personnel, la direction judiciaire,
tant, un Secrétaire Particulier de l’Auditeur la direction logistique et la direction des stu-
Général, l’Etat- Major personnel de l’Auditeur péfiants.
Général (chauffeur, personnel de sécurité).
Le Cabinet est dirigé par un Haut magistrat re- Article 10 :
vêtu au moins du grade d’Avocat Général des La direction du personnel comprend la division
Forces Armées. gestion du personnel ainsi que la division recru-
tement, sélection et formation permanente.
Sous l’Autorité de l’Auditeur Général, le Direc-
teur de cabinet assure la direction et la sur- La direction judiciaire comprend la division
veillance de l’ensemble du personnel et des organisation, instruction et entrainement, la
services du cabinet. Il tient l’Auditeur Général division études, inspection, plan et statistiques,
pleinement informé de la marche des affaires la division renseignements, enquêtes et re-
du cabinet, assure le suivi de l’exécution des cherches ainsi que la division police scientifique.
décisions et des directives de l’Auditeur Géné- La direction logistique comprend la division
ral ainsi que du traitement des dossiers soumis logistique, la division patrimoine et la division
au Cabinet. intendance.
La direction des stupéfiants et autres subs-
Paragraphe 3 : Des services de tances enivrantes (DSASE) comprend la divi-
l’Auditorat général sion supervision des activités et la division cri-
minalité organisée.
I .Du secrétariat

Article 8 : III. Du Bureau d’Etudes


Le Secrétariat de l’Auditorat Général com-
prend les services généraux, un service du Article 11 :
budget, de la comptabilité, de l’intendance et Le Bureau d’Etudes de l’Auditorat Général est
un service administratif ainsi que le service des une structure technique chargée :
relations publiques et du protocole. • D’assurer la mise à niveau des magistrats
et auxiliaires militaires par l’organisation à
573

leur intention de conférences et séminaires Général assisté d’un ou de plusieurs Avocats


de formation ou de recyclage ; Généraux des Forces Armées.
• D’assurer la gestion du service de docu- L’Auditeur Général désigne les Premiers Avo-
mentation de l’Auditorat Général ; cats Généraux, chefs de section, et repartit les
• D’assurer la collecte, le traitement, la ges- magistrats entre les sections.
tion et la diffusion de toute documentation
intéressant la justice militaire, Article 15 :
• D’établir des fichiers et répertoires des
Toutes les sections et tous les services de l’Au-
doctrines, de législations et de jurispru-
ditorat Général sont placés sous l’autorité et la
dence ; surveillance de l’Auditeur Général.
• De procéder à des recherches de solution
aux problèmes d’ordre juridique pouvant Article 16 :
se poser aux magistrats de l’Auditorat Gé-
néral dans l’étude des dossiers qui leur sont Le Premier Avocat Général ou l’Avocat Géné-
soumis ; ral, Chef de Section, distribue les affaires aux
Premiers Avocats Généraux des Forces Ar-
• De préparer les interventions de l’Audi-
mées et Avocats Généraux des Forces Armées
teur Général lors des colloques, séminaires
relevant de sa section.
ou conférences d’ordre scientifique ;
• D’exploiter les données statistiques four- Il fixe leur rôle aux audiences et réunions de
nies dans les rapports mensuels et annuels l’assemblée plénière de la Haute Cour Militaire.
des auditorats militaires ; L’Auditeur Général peut, de manière discré-
• D’élaborer le rapport annuel de l’Auditorat tionnaire, confier tel dossier pour étude ou
Général. instruction à tel magistrat sans tenir compte
de la section où il est affecté.
Article 12 :
Le Bureau d’études est placé sous l’autorité du Article 17 :
Premier Avocat Général ayant l’Action Publique Le Premier Avocat Général ou l’Avocat Géné-
et le Recours dans ses attributions. ral, Chef de Section, peut proposer à l’Audi-
teur Général la réunion de tous les magistrats
Article 13 : de l’Auditorat Général pour discuter de toute
Les Membres du Bureau d’études sont désignés question qui lui paraît devoir être soumise aux
par l’Auditeur Général parmi les magistrats re- débats.
vêtus au moins du grade d’auditeur militaire de La réunion est présidée par l’Auditeur Général
garnison. lui- même ou par son délégué.

Section II : Article 18 :
Du fonctionnement L’Avocat Général des Forces Armées désigné
de l’Auditorat Général pour l’étude d’une affaire est chargé de rédiger
ses réquisitions qui contiendront l’exposé des
Paragraphe 1 : Des attributions des faits de la cause et les solutions envisageables
Premiers Avocats Généraux et des en droit, au regard des moyens soulevés par les
Avocats Généraux des Forces Armées parties ou d’office.
En matière d’annulation ou de révision, il
Article 14 : dépose ses conclusions au plus tard dans les
Chaque section de l’Auditorat Général est diri- quinze jours de la réception du dossier de la
gée autant que possible par un Premier Avocat cause.
574

Paragraphe 2: Des attributions du L’inspecteur de police judiciaire chef de la di-


Premier Secrétaire, des Secrétaires, rection Judiciaire supervise et contrôle toutes
Chefs de service, de l’inspecteur général les activités judiciaires de la Police Judiciaire :
de la police judiciaire et des inspecteurs enquêtes, recherches, renseignements à carac-
de police judiciaire en chef. tère criminel, police scientifique, statistiques,
inspection, formation et recyclage des inspec-
Du Premier secrétaire et des secrétaires teur, maintien en condition, documentation, le
casier judiciaire militaire.
Article 19 : L’inspecteur de police judiciaire de la direction
Le Premier Secrétaire coordonne les activités de la logistique assure la gestion de la dotation
des services généraux, des services administra- en matériels CI I, II, III, IV, V mise à la disposi-
tifs des sections ainsi que des services du bud- tion de la police judiciaire, recense, conserve
get, de la comptabilité et de l’intendance, des le patrimoine affecté à la police judiciaire et en
relations publiques et du protocole de l’Audi- assure la maintenance.
torat Général. L’inspecteur de la police judiciaire de la direc-
tion des stupéfiants conçoit, organise, coor-
Article 20 : donne et vulgarise les actions à mener dans le
Il est assisté d’un Secrétaire principal qui dirige cadre de la répression de l’abus de la consom-
les services du budget, comptabilité et inten- mation, de la détention et du trafic illicite de la
dance. drogue et autres substances enivrantes.
Il est, en outre, assisté d’un ou de trois secré-
taires principaux ou divisionnaires, qui dirigent CHAPITRE II :
les services administratifs des sections et des DE L’ORGANISATION ET
relations publiques. DU FONCTIONNEMENT
De l’inspecteur général de police judicaire et DES AUDITORATS MILITAIRES
des inspecteurs de police judicaire en chef
Section 1re :
Article 21 : Des auditorats militaires supérieurs et
L’inspecteur général de la police judiciaire des auditorats militaires de garnison
coordonne et supervise toutes les directions
de la police judicaire. Il conçoit, édite et diffuse Article 23 :
sous l’autorité et la surveillance de l’Auditeur L’Auditeur militaire supérieur a la plénitude de
Général les méthodes de gestion et d’investiga- l’exercice de l’action publique dans son ressort
tion de la chose policière. et peut siéger aux audiences de n’importe quel
Il est assisté d’un secrétaire chargé de la rédac- tribunal militaire de son ressort.
tion des correspondances et de la tenue des
Il répartit entre les magistrats de son office les
registres administratifs de la police judiciaire.
affaires dont l’instruction relève directement
de l’Auditorat militaire supérieur.
Article 22 :
L’inspecteur de police judiciaire en chef chargé Article 24 :
de la direction du personnel supervise le se-
crétariat de la police judicaire, met à jour les L’Auditeur militaire supérieur et l’Auditeur
dossiers personnels des inspecteur de police Militaire de garnison n’instruisent ou ne siègent
judiciaire, gère l’ordre intérieur de la police que s’il s’agit des affaires jugées complexes ou
judiciaire, prépare l’avancement, le mouvement, délicates soit par eux-mêmes, soit par leur su-
le recrutement des inspecteurs et veille à leur périeur hiérarchique.
condition sociale.
575

Ils assurent la direction, la surveillance et la Ils doivent en outre vérifier si toute diligence
coordination des activités des magistrats de nécessaire a été mise à procéder à ces inter-
leurs ressorts. ventions et si les solutions proposées sont
Suivant l’importance et le caractère de chaque fondées en fait et en droit sur les éléments du
affaire, ils doivent indiquer au magistrat ins- dossier.
tructeur de procéder d’urgence à tels devoirs Ils doivent notamment vérifier scrupuleuse-
d’instruction ou d’accomplir tels actes de pro- ment lors de l’examen des dossiers, si la preuve
cédure jugés utiles. des infractions reprochées à l’inculpé est rap-
Ils peuvent se faire communiquer tout dossier portée et veiller à ce que nul ne soit traduit
traité à leurs offices. devant la juridiction militaire compétente avant
que l’officier du ministère public ne puisse s’as-
surer de sa culpabilité.
Article 25 :
En cas de désobéissance à leurs injonctions, Ils doivent signer toute décision de renvoi pour
l’Auditeur militaire supérieur et l’Auditeur fixation d’audience.
militaire de garnison peuvent ouvrir une action
disciplinaire à l’encontre du magistrat récalci- Article 29 :
trant, sous réserve des dispositions légales rela- L’Avocat Général militaire assiste l’Auditeur
tives au régime disciplinaire des magistrats et militaire supérieur dans la direction du parquet.
auxiliaires de la justice militaire. Il représente le ministère public aux audiences
de la Cour Militaire.
Article 26 :
Lorsque l’examen d’un dossier révèle des la- Article 30 :
cunes ou des irrégularités, l’Auditeur militaire Chaque substitut de l’Auditeur militaire supé-
supérieur et l’Auditeur militaire de garnison rieur supervise l’activité judiciaire d’Auditeur
doivent le signaler au magistrat instructeur et militaire de garnison du ressort.
l’inviter à compléter son instruction.
Il se consacre en outre à la critique des juge-
Pour prévenir les mêmes erreurs, négligences ments, des notes de fin d’instruction et des dé-
ou irrégularités, l’Auditeur militaire supérieur cisions de renvoi transmis par l’Auditorat mili-
et l’Auditeur militaire de garnison donnent au taire de garnison dont il supervise le ressort.
magistrat intéressé les instructions appropriées
et lui font des recommandations, voire des ad-
monestations. Section II :
Du Secrétariat
Article 27 :
L’Auditeur militaire de garnison doit particuliè- Paragraphe 1 : Organisation
rement vérifier chaque dossier avant son ren- et fonctionnement
voi en fixation ou sa transmission à l’auditorat
militaire supérieur pour qu’il soit éventuelle- Article 31 :
ment complété. Le Secrétariat de l’Auditorat militaire supérieur
comprend les services administratifs relatifs à
Article 28 :
l’instruction judiciaire et les services du secré-
L’Auditeur militaire supérieur et l’Auditeur tariat principal. Il est dirigé par le Secrétaire
militaire de garnison doivent également vérifier principal de l’Auditorat militaire supérieur.
la légalité et la régularité de toutes les interven-
tions du magistrat instructeur.
576

Article 32 : Article 38 :
Les services du secrétariat principal sont pla- Le service de l’exécution des jugements est
cés sous l’autorité d’un Secrétaire divisionnaire chargé notamment de l’établissement des
assisté d’un ou plusieurs adjoints. pièces de procédure, du contrôle des calculs
Ils assurent notamment la réception, l’enseigne- des peines, des relations avec le greffe pour le
ment et l’expédition du courrier, la dactylogra- recouvrement des amendes et des registres
phie, le protocole et les relations publiques. règlementaires afférents à l’exécution des juge-
ments.
Article 33 : Il assure également la tenue des archives judi-
Le Secrétaire divisionnaire assure la gestion ciaires et des registres des règlementaires affé-
du personnel, du budget et de l’intendance de rents à l’exécution des jugements.
l’Auditorat militaire supérieur.
Paragraphe 2 : De l’inscription au
Article 34 : registre du ministère public
Les services administratifs relatifs à l’instruction
judiciaire, placés sous la direction d’un Secré- Article 39 :
taire divisionnaire assisté d’un ou de plusieurs Toutes les causes dont sont saisis les magistrats
adjoints, sont chargés de la tenue des dossiers du parquet militaire sont inscrites sans désem-
des rapports d’inspection des auditorats et pri- parer au registre du ministère public. Il est for-
sons militaires, des statistiques du ressort, des mellement interdit de différer l’inscription au
notes de fin d’instruction et décisions de ren- registre du ministère public des affaires dont
voi, des jugements transmis pour examen par le parquet militaire est saisi ou de les inscrire
les tribunaux militaires de garnison, des propo-
d’abord dans des registres spéciaux.
sitions de libération conditionnelle, des recours
en grâce et en réhabilitation.
Article 40 :
Article 35 : Chaque inscription contient le numéro d’ordre,
Le secrétariat de l’auditorat militaire de garni- la date de l’inscription au registre du ministère
son comprend les services généraux, les ser- public, les noms, la profession et la nationalité
vices de l’action publique et recours et les ser- de l’inculpé, la qualification légale des faits, la
vices d’exécution des jugements. date d’arrestation, de la mise en détention pro-
visoire ou de liberté contrôlé, les ordonnances
Chaque service est placé sous la direction
de confirmation et éventuellement de mise en
d’un secrétaire de première classe assisté d’un
liberté.
ou de plusieurs adjoints.
Elle contient en outre la solution intervenue
Article 36 : avec l’indication soit du jugement, avec mention
Les services généraux assurent la gestion du de sa date, de la juridiction militaire qui l’a ren-
personnel du budget, de l’intendance ainsi que du et de son dispositif; soit du classement sans
des relations publique et protocole. suite soit du classement par paiement d’une
amende transactionnelle, soit de la décision de
Article 37 : non lieu, et soit enfin de la décision de renvoi à
la discipline de corps.
Les services de l’action publique et recours
sont chargés de contrôler les services admi-
nistratifs de l’action publique et recours et les Article 41
détentions provisoires, et de tenir les registres Lorsqu’une affaire concernant plusieurs incul-
règlementaires relatifs à l’action publique et pés a reçu une solution pour certain d’ entre
recours. eux, elle est réinscrite, quant aux autres incul-
577

pés pour lesquels elle n’a pas reçu de solution, - Un registre du ministère public en appel
sous un nouveau numéro, mention étant faite (RMPA) ;
de l’ancien numéro d’inscription. - Un registre des pourvois en annulation
(RMPA) ;
Article 42 : - Un registre des pourvois en révision
(RMPR) ;
Pour les affaires à juger en annulation, en appel
- Un registre des saisies et confiscations.
ou en révision, l’inscription contient en plus la
date et le résumé du dispositif de la décision Il est tenu au sein des auditorats militaires les
attaquée, l’indication de la juridiction militaire registres suivants :
qui l’a rendue, la date du recours et sa notifica- - Un registre du ministère public au premier
tion. Les causes qui reviennent sur opposition degré ;
contiennent les mêmes indications avec en plus - Un registre du ministère public au de-
le numéro d’ordre de la première décision. gré d’appel;
- Un registre des objets saisis (ROS) ;
Article 43 : - Un registre d’information (RI) ;
Les inscriptions au registre du ministère public - Un registre des faits non infractionnels
se font sous un numéro d’ordre dont la série (RFNI) ;
est continue. - Un registre des amendes transactionnelles
(RAT) ;
Les affaires dont les magistrats sont saisies en - Un registre de contrôle des détentions
dehors du siège, au cours de leur déplacement, provisoires ;
sont inscrites à leur retour au siège principal. - Un registre des audiences ;
- Un registre des réquisitions commissions
Paragraphe 3 : Des dispositions rogatoires et mandats de justice ;
communes sur la tenue des registres - Un registre d’exécution des arrêts et juge-
ments ;
Article 44 : - un registre des autres parquets (RAP) ;
Les Secrétaires tiennent les registres dont les - un registre du ministère public des renvois
mentions sont déterminées par les dispositions après cassation.
qui suivent.
Article 47 :
Les registres prévus par le présent Règlement
seront tenus indépendamment de ceux pres- Il est également tenu :
crits par les dispositions légales particulières. - deux registre des jugements et arrêts ren-
dus au premier degré et en appel ;
Article 45 : - un registre des amendes judiciaires ;
Les Secrétaires tiennent également deux car- - un registre des dommages intérêts ;
nets de récépissé à souche : un carnet men- - un registre relatif à l’exécution de la servi-
tionnant les documents reçus dont il doit être tude pénale subsidiaire ;
donné décharge, et un carnet mentionnant - un registre de la répartition des travaux
toute somme reçue en consignation à quelque aux dactylographes ;
titre que ce soit. - un registre de la distribution du courrier
aux différents services;
Article 46 : - un registre des messages télex ;
- un registre de communication des dos-
Il est tenu au sein de l’Auditorat Général des siers classés sans suite ou après paiement
Forces Armées : d’amende transactionnelle ;
- Un registre du ministère public au premier - un registre indicateur d’entrée et de sortie
er dernier degré (RMP) ; de courrier.
578

Article 48 : CHAPITRE III :


Le registre des autres parquets (RAP) contient DE L’INSTRUCTION JUDICIAIRE
les mentions relatives notamment aux mandats ET DEVOIRS DU MAGISTRAT
d’amener, aux commissions rogatoires émanant INSTRUCTEUR
des autres parquets, avis de recherche, suite
donnée, etc. Section 1re :
Des enquêtes et perquisitions
Article 49 :
Le registre des objets saisis (ROS) identifie, Article 53 :
dénombre et décrit clairement et fidèlement Lorsqu’un procès-verbal ou une plainte par-
les objets saisis par les officiers du ministère vient à l’Auditorat militaire, le magistrat qui
public ou les officiers de police judiciaire des l’examine doit le faire avec la plus grande
parquets militaires. attention, de manière à en dégager le ou les
Lorsque les poursuites ont été décidées, le dos- points importants.
sier dûment inventorié est transmis au greffe Lorsqu’un dossier de police judiciaire est com-
compétent, par cahier de transmission. plet, tout acte d’instruction devient superféta-
Il importe, pour l’information de la juridiction toire. Dans ce cas, le chef de l’office renvoie
militaire d’appel, qu’elle soit mise en possession l’affaire devant la juridiction militaire com-
de tous les éléments dont a disposé le premier pétente, pour autant qu’il ne subsiste aucun
juge. doute sur la culpabilité de l’inculpé et que la
peine méritée ne dépasse pas 5 années de ser-
Article 50 : vitude pénale principale.
Le registre d’exécution des jugements et arrêts
Article 54 :
comporte les mentions relatives au dispositif
des jugements et arrêts de condamnation in- Lorsqu’une enquête menée par l’officier de
tervenus dans les affaires inscrites aux registres police judiciaire est insuffisante, le magistrat
du ministère public, à l’exception de celles ren- instructeur doit combler les lacunes constatées
voyées à un autre parquet. et déterminer tous les éléments qui lui sont in-
dispensables pour se former une conviction et
Article 51 : assoir les poursuites.
Chaque magistrat détient les registres suivants : Il peut charger de cette mission le même offi-
un registre RMP de Cabinet, un cahier de trans- cier de police judiciaire ou un autre, au moyen
mission des dossiers ou correspondances au d’une réquisition d’information.
Secrétariat, un cahier d’enregistrement et de Toutefois, le magistrat instructeur vérifie tou-
transmission de (Registre d’information) et jours si tel ou tel autre devoir ne peut être
autres mandats de justice. accompli par lui-même plus rapidement et
plus complètement que par un officier de
Section III: police judiciaire.
De la police judiciaire
Article 55 :
Article 52 :
Les réquisitions d’informations adressées aux
La police judiciaire au niveau des auditorats
officiers de police judiciaire ainsi que les réqui-
militaires supérieurs et des garnisons assume
sitions à experts doivent être rédigées en des
mutatis mutandis les prérogatives énoncées
termes précis et clairs. Elles portent le visa de
aux articles 21 et 22 ci-dessus.
l’Auditeur militaire.
579

Le recours aux réquisitions d’information ne Article 60 :


vaut que pour les officiers de police judiciaire La commission rogatoire à exécuter à l’étran-
du ressort. Dans les autres hypothèses, il doit ger doit contenir un résumé des faits, l’identité
être adressé une commission rogatoire au de la personne concernée, la référence aux
magistrat du parquet dans le ressort duquel le textes de loi violés, la qualification des faits et
devoir doit être effectué, avec pouvoir de délé- les points sur lesquels l’enquête est demandée.
gation à un officier de police judiciaire.
Elle doit donner pouvoir de requérir le juge
Outre les devoirs prescrits, le magistrat ins- d’instruction ou tout officier du Ministère pu-
tructeur laisse à l’officier de police judiciaire blic ou officier de police judiciaire compétent.
la faculté de poser toutes les questions utiles
et de procéder à tout devoir d’instruction qu’il Elle est transmise à l’autorité judiciaire compé-
juge nécessaire à la manifestation de la vérité. tente par la voie hiérarchique et diplomatique.
S’il échet, la commission rogatoire peut être
Article 56 : accompagnée d’une note explicative.
Il est conservé au dossier de l’affaire, une copie Si les faits peuvent être poursuivis à l’étranger,
de la plainte et du procès-verbal, de réquisition le dossier est transmis, pour disposition, aux
d’information, de réquisition à experts ou de autorités judiciaires étrangères.
commission rogatoire. En cas de proposition d’amende transaction-
nelle, la commission rogatoire précise l’adresse
Article 57 : à laquelle cette somme doit être envoyée et
Le magistrat instructeur doit, dès la réception invite l’inculpé à fournir la preuve du versement
d’une plainte ou d’un procès-verbal d’informa- effectué, dans un délai déterminé.
tion préliminaire, relever les éléments néces-
saires à soutenir les poursuites et à entrainer la Article 61 :
conviction de la juridiction militaire saisie. La commission rogatoire à exécuter en Répu-
blique Démocratique du Congo est directe-
Article 58 : ment adressée au magistrat du parquet compé-
Au premier interrogatoire de l’inculpé arrêté, tent pour en assurer l’exécution, avec pouvoir
le magistrat instructeur doit vérifier si tous les de délégation à un officier de police judiciaire.
biens saisis entre ses mains ont été transmis à La copie est versée au dossier et porte, en
l’auditorat militaire ou, dans le cas où la saisie marge, mention de l’envoi d’une copie aux au-
a été levée, restitués soit à l’inculpé, soit à un diteurs militaires supérieurs et auditeurs mili-
gardien. taires de garnison.

Article 59 : Section 3 :
L’inculpé ou le témoin peut déposer dans la Des mandats d’amener à exécuter
langue de son choix. en dehors du ressort
Le procès-verbal est néanmoins actés en fran-
çais, soit directement par l’officier de police ju- Article 62 :
diciaire ou le magistrat instructeur, soit avec le L’envoi des mandats d’amener en dehors du
concours d’un interprète régulièrement requis. ressort du parquet militaire chargé de l’instruc-
tion se fait conformément à la procédure fixée
Section 2 : pour l’envoi des commissions rogatoires.
Des commissions rogatoires
580

Section 4 : Article 67 :
De la décision Le magistrat instructeur termine l’instruction
de classement sans suite par une note de fin d’instruction, qui men-
tionne le numéro d’inscription de l’affaire
Article 63 : au registre du ministère public, l’identité de
Le magistrat instructeur ne peut décider de l’inculpé, un bref rappel de la personnalité de
classer sans suite sans l’autorisation préalable l’inculpé, l’exposé sommaire des faits, le libellé
de l’auditeur militaire supérieur ou de l’audi- clair de la prévention, la référence du texte lé-
teur militaire de garnison, selon le cas. gal applicable, la discussion en droit des faits, les
Une note de classement sans suite doit, dans preuves recueillies ainsi que ses avis et consi-
chaque cas , leur être adressée. dérations, au regard des circonstances ou de la
personnalité de l’inculpé.
Article 64 : Mention doit également être faite de l’identité
L’Auditeur Général des Forces Armées, l’Audi- des témoins à citer, et de la durée de la déten-
teur militaire supérieur et l’auditeur militaire tion provisoire.
de garnison peuvent revenir sur chaque déci- La note de fin d’instruction est établie en sept
sion de classement sans suite en cas de charges exemplaires, dont un exemplaire est gardé par
nouvelles, prise à partie, de suspicion de dol le magistrat instructeur.
dans le chef du magistrat instructeur ou pour
autre qui entame la confiance. Elle est jointe au dossier judiciaire que le magis-
trat instructeur transmet au Chef de l’office.
Les dossiers classés sans suite par ses substituts
porte le visa de l’auditeur militaire de garnison. Dans les affaires relatives aux atteintes à la
sûreté de l’Etat, assassinat, vol à mains armée,
Article 65 : crime de guerre, de génocide ou contre l’hu-
manité, copie de la note de fin instruction est
Lorsque le chef de l’office a approuvé la propo-
adressée obligatoirement l’Auditeur Général
sition de classement par amende transaction-
des Forces Armées.
nelle, en cas de non paiement, le magistrat ins-
tructeur peut poursuivre l’inculpé sans devoir Il en est de même des dossiers ouverts à
se référer à nouveau à l’auditeur militaire. charge des commandants bataillons, comman-
dants brigades, Commandant régions et les of-
Section 5 : ficiers d’Etat-major Région, Etat-major Général
De la décision d’exercer les poursuites et Ministère de la Défense Nationale.

Article 66 : Article 68 :
La décision d’exercer les poursuites est réser- Le dossier est transmis au chef de l’office par
vée à l’Auditeur Général des Forces Armées, le magistrat instructeur dûment inventorié et
à l’Auditeur militaire supérieur et à l’Auditeur classé, en règle générale, par ordre chrono-
militaire de garnison. logique, en commençant par la plainte ou le
premier procès-verbal. Le secrétaire en délivre
Ils peuvent, à tout moment et par écrit, deman-
récépissé.
der communication de tout dossier judicaire, ce
à toutes fins utiles. Le dossier est retourné au Exceptionnellement, pour les affaires relatives à
magistrat instructeur par la voie hiérarchique plusieurs infractions, les documents sont clas-
avec obligatoirement des observations écrites. sés suivant chaque infraction et, pour chacune
d’elles, par ordre chronologique.
Section 6 :
De la note de fin d’instruction
581

Article 69 : Section 9 :
Les magistrats établissent leurs procès-verbaux De l’information
en double. des jugements et arrêts rendus
Ils notent et paraphent leurs dossiers au fur et
à mesure de l’instruction. Article 72 :
L’inventaire est établi par le secrétaire du par- L’Auditeur militaire supérieur ou l’Auditeur
quet militaire, qui doit préciser la nature de militaire de garnison, selon le cas, informe par
chaque pièce du dossier et l’accusé de récep- télégramme le commandant de la Région ou de
tion. la Garnison militaire du dispositif de tout juge-
ment ou arrêt intervenu à l’encontre des mili-
Le dossier est, au préalable, purgé de toute cor-
taires du ressort, même si la décision n’est pas
respondance n’ayant pas pour objet d’éclairer
encore passée en force de chose jugée, mais en
les faits, de fournir des éléments de preuve ou
des renseignements. Pareille correspondance prenant soins de la signaler.
est classée dans le dossier administratif du par- Les jugements ou arrêts rendus sur appel ou
quet. sur opposition sont également portés à leur
connaissance, par voie de télégramme.
Article 70 :
Lorsqu’un dossier est transmis, pour compé- Section 10 :
tence ou disposition, à un autre parquet, il est, Des renseignements à fournir aux
après avoir été inventorié, communiqué au chef parties et aux personnes intéresses
de l’office qui en vérifie la nécessité et l’oppor-
tunité. Article 73 :
C’est lui qui l’adresse au parquet secondaire L’Auditeur militaire supérieur a seul la garde et
compétent de son ressort ou à son collègue s’il la disposition des dossiers répressifs en cours
fait partie d’un autre ressort. ou clos.
Si la transmission doit être faite à un parquet Il apprécie seul l’opportunité d’en livrer copie
du ressort d’une autre Cour Militaire, le dos- moyennant paiement des faits déterminés à cet
sier est adressé à l’Auditeur militaire supérieur effet.
qui en assure l’acheminement.
Article 74 :
Section 8 :
De l’information à fournir aux Le magistrat instructeur informe le plaignant de
la suite réservée à la plainte.
autorités politiques et administratives
Il avise du classement sans suite, du paiement
Article 71 : d’une amende transactionnelle ou de la déci-
Les auditeurs militaires doivent, dans l’intérêt sion de poursuivre.
général, informer les autorités politiques, admi- En cas de classement sans suite, les pièces ver-
nistratives et militaires des agissements infrac- sées au dossier par le plaignant ou saisies entre
tionnels reprochés à leurs subordonnés. ses mains lui sont immédiatement restituées et
Ils avisent également de l’exercice de l’action sans attendre qu’elles soient réclamées.
publique et de la solution intervenue à charge Le magistrat instructeur donne également au
de leurs administrés au sujet des faits qui dénonciateur, à sa demande, connaissance des
portent gravement atteinte à l’ordre public suites réservées à la dénonciation.
militaire, pour en appeler leur attention. L’Audi-
teur Général en est informé.
582

Section 11 : Section 12 :
Des pièces et rapports à envoyer à Du sort des objets saisis,
l’autorité judiciaire militaire ou places sous séquestre
Article 75 : Article 79 :
Le magistrat instructeur établit les notes de fin L’Auditeur militaire doit retenir les sommes
d’instruction en sept exemplaires, au maximum, d’argent ou valeurs saisies à l’occasion d’une
répartis comme suit : six exemplaires à envoyer instruction judiciaire jusqu’à ce qu’intervienne,
à l’Auditeur militaire de garnison qui les répar- soit une main levée ordonnée par le magistrat
tit à son tour comme suit : un exemplaire à instructeur, soit une décision de poursuites
envoyer aux archives, quatre exemplaires à devant la juridiction compétente.
envoyer à l’Auditeur militaire supérieur et un En cas de mainlevée, les sommes et valeurs
exemplaire à envoyer à l’Auditeur Général des sont restituées comme telles par le magistrat
Forces Armées. instructeur aux ayants droit contre décharge.
En cas de décision de poursuites elles sont
Article 76 :
transmisses, contre décharge, à titre d’objets
Les arrêts et jugements sont transmis en autant saisis au greffe de la juridiction compétente, dès
d’exemplaires et dans les mêmes conditions la saisine de celle-ci.
que les notes de fin d’instruction. Dans les deux cas, les sommes et valeurs saisies
ne peuvent pas être versées à un comptable
Article 77 : public. Elles doivent être présentées à titre
Immédiatement après la sentence, sur diligence d’objets saisis.
de l’auditeur militaire de garnison, il est trans-
mis à l’Auditeur militaire supérieur une copie Section 13 :
du jugement de toute affaire ayant abouti à De la détention provisoire
l’acquittement ou à la condamnation à une
peine supérieure à un an de servitude pénale, Article 80 :
en indiquant si le ministère public a relevé appel La liberté étant le règle, le magistrat instruc-
ou non, ainsi que le cas échéant les motifs de teur doit particulièrement veiller à ce que la
son appel. détention soit vraiment une exception.
Lorsqu’un jugement ou un arrêt de condamna- Lorsque les faits reprochés sont sans gravité,
tion est définitivement passé en force de chose le magistrat instructeur proposera le renvoi de
jugée, un avis de condamnation ainsi qu’une l’inculpé à la discipline de corps.
copie du jugement ou de l’arrêt sont transmis à Lorsque les faits ont causé un préjudice maté-
l’Auditorat Général, à la diligence de l’Auditeur riel sans gravité, le magistrat instructeur propo-
militaire supérieur. sera le classement sans suite ou, le plus souvent,
le paiement d’une amende transactionnelle et
A la fin de chaque année, le service du casier ju-
des dommages intérêts à la victime, s’il échet.
diciaire militaire de l’Auditorat Général établit
un relevé de toutes les décisions intervenues à Dans tous ces cas, l’Auditeur militaire fera re-
travers les garnisons de la République. cours à la mesure de liberté contrôlée prévue à
l’article 205 du Code judiciaire militaire.
Article 78 :
Article 81 :
Mensuellement, le rapport d’inspections de la
prison du ressort établi par l’Auditeur militaire Le magistrat instructeur doit scrupuleusement
de garnison doit être envoyé à l’Auditeur mili- observer les conditions légales de la mise en
taire supérieur. liberté provisoire.
583

Il est tenu de justifier, dans le strict respect des Section 1re :


délais impartis par la loi, les circonstances ou De la flagrance
les nécessités objectives de l’instruction qui pa-
raissent fonder la prorogation de mois en mois Article 84 :
de la détention provisoire.
Les personnes arrêtées et déférées pour une
infraction intentionnelle flagrante ou réputée
Section 14 : telle, seront immédiatement envoyées devant
Des Recours du ministère la juridiction compétente, une fois la cause ins-
public militaire crite au registre du ministère public.
L’officier du ministère public veillera à ce que
Article 82 :
les témoins éventuels comparaissent en même
L’officier du ministère public militaire est temps que le prévenu.
tenu d’introduire son recours, à toutes fins
utiles, toutes les fois que le prévenu aura été Section 2 :
condamné à la peine de mort ou de servitude Des notes de signalement,
pénale à perpétuité.
des rapports et statistiques
La peine de mort prononcée en dernier res-
sort devra obligatoirement faire l’objet d’un Article 85 :
recours en grâce. Les notes de signalement des magistrats doivent
Le recours en grâce comprendra les éléments être faites chaque année, à dater du 1er juillet.
suivants : identité du condamné, un rappel suc- Elles sont transmises à l’Auditeur Général des
cinct des faits de la condamnation, leur implica- Forces Armées, selon le cas, par la voie hiérar-
tion en droit, l’avis motivé du ministère Public. chique.
Il y sera joint deux projets de décret, l’un Les notes de signalement des agents de l’ordre
agréant le recours, et l’autre le rejetant. Judiciaire militaire sont établies et transmises
dans les mêmes conditions que ci-dessus.
Article 83 :
L’officier du ministère public sera également Article 86 :
tenu d’exercer son recours toutes les fois qu’il Chaque année et aux dates indiquées, les rap-
estimera que la peine prononcée n’est pas pro- ports, statistiques et prévisions budgétaires
portionnée au caractère grave reconnu aux prévus par les instructions spéciales en la ma-
faits de la cause. tière, doivent être rédigés conformément aux
Il veillera de même à ce que le dossier des modèles en annexe I.
condamnés qui remplissent les conditions
imposées par la loi pour bénéficier d’une libé-
ration conditionnelle soit introduit à temps Section 3 :
utile auprès de l’Auditeur Général des Forces Des correspondances avec les tiers et
Armées. les chefs hiérarchiques

CHAPITRES IV : Article 87 :
DES DISPOSITIONS COMMUNES Hormis le chef d’office, il est interdit aux
AUX COURS,TRIBUNAUX ET membres des auditorats militaires de corres-
PARQUETS MILITAIRES pondre avec des tiers, voire avec des prévenus,
au sujet d’affaires qu’ils traitent et même au
sujet des mesures d’instruction ou autres qu’ils
584

sont amenés à prendre dans l’exercice des Article 91 :


droits que la loi leur confère. Le présent Règlement sort ses effets à la date
Le magistrat n’a à rendre compte de ses actes de sa signature.
à personne, sauf à ses chefs.
Fait à Kinshasa, le 28 janvier 2005.
Article 88 :
Le magistrat ne peut correspondre avec ses L’Auditeur Général
supérieurs que par voie hiérarchique. des Forces Armées de la
République Démocratique du Congo,
L’Auditeur Général des Forces Armées cor-
respond avec le Président de la République, les Joseph PONDE ISAMBWA
Ministres et les Ambassadeurs. Général de Brigade

Section 4 : Pour copie certifiée conforme


MUNTAZINI MUKIMAPA
De la gestion des biens Colonel
Avocat Général des Forces Armées
Article 89 : Directeur de Cabinet
Il doit être procédé à l’inventaire du mobilier et
de la bibliothèque chaque fois que la gestion de
l’office change de titulaire.
Le chef de l’office est personnellement respon- ORDONNANCE N°
sable des pertes constatées par son successeur
HCM/037/2012 DU 03 AOÛT 2012
ou en cours de gestion.
MODIFIANT ET COMPLÉTANT
Les inventaires doivent être établis à l’avance,
L’ORDONNANCE N°
en plusieurs exemplaires, et complétés au fur
et à mesure des acquisitions. HCM/008/2003 DU 10 JUILLET
2003 PORTANT RÈGLEMENT
Ils sont signés, après vérification, lors de la re-
mise reprise de l’office.
INTÉRIEUR DE LA HAUTE
COUR MILITAIRE
Section 5 : Le Premier Président de la Haute Cour Mili-
Des abréviations courantes taire,
Article 90 : - Vu la loi n° 023/2002 du 18 novembre
Il peut être employé dans les rapports et pièces 2002 portant Code judiciaire militaire spé-
périodiques, les abréviations courantes telles cialement en ses articles 2 et 11;
que : - Vu l’ordonnance d’organisation judiciaire
n° 07/028 du 12 Juin 2006 portant nomi-
• RP : rôle pénal ; nation du Premier président de la Haute
• RPA : rôle pénal en appel ; Cour Militaire, spécialement en son article
• NFI : note de fin d’instruction ; 1er ;
• RMP : registre du Ministère Public, etc. - Vu la nécessité et l’urgence de doter la
Haute Cour Militaire d’un règlement
d’ordre intérieur ;
CHAPITRE V :
DES DISPOSITIONS FINALES Ordonne :
585

TITRE Ier : Section 2 :


DE L’ORGANISATION DE LA Du Premier Président
HAUTE COUR MILITAIRE de la Haute Cour Militaire

CHAPITRE Ier : Article 4:


DES CHAMBRES Le Premier Président de la Haute Cour Mili-
taire statue par voie d’ordonnances ou de déci-
Section 1re : sions selon qu’il s’agit de matières judiciaires ou
De la composition des chambres administratives.

Article 1er : Article 5 :


La Haute Cour Militaire comprend une ou plu- Le Premier Président de la Haute Cour Mili-
sieurs chambres.
taire distribue les affaires entre les chambres.
Toutes les chambres sont pénales et consti-
Sur proposition du Président de la chambre, il
tuent les formations ordinaires de jugement.
fixe la date et l’heure des audiences.
Le Premier Président de la Haute Cour Militaire
Il est assisté dans l’exercice de ses attributions
peut augmenter le nombre de chambres et de
juges appelés à composer un siège, conformé- par les Présidents à la Haute Cour Militaire.
ment à ce qui est déterminé par la loi. En cas d’absence ou d’empêchement, il est
remplacé par le Président le plus ancien ayant
Article 2: le grade militaire le plus élevé ou à défaut par le
La Haute Cour Militaire connaît, en premier et conseiller répondant aux mêmes critères.
dernier ressort, des infractions commises par
les justiciables énumérés par l’article 120 du Article 6:
Code judiciaire militaire. Elle siège dans ce cas, Le Premier Président de la Haute Cour Mili-
au nombre de cinq membres dont deux magis- taire préside les audiences solennelles, l’assem-
trats de carrière et trois membres assesseurs blée plénière et la conférence des présidents.
non revêtus de la qualité de magistrat.
En cas d’empêchement, il peut désigner un pré-
Lorsqu’elle siège en appel, elle est composée sident ou un conseiller.
de cinq membres dont trois magistrats de car-
rière et deux membres assesseurs non revêtus Il peut également lorsqu’il l’estime nécessaire,
de la qualité de magistrat. présider les audiences de toute chambre de la
Haute Cour Militaire.
Elle siège avec cinq membres, tous magistrats
de carrière en cas :
Article 7:
• De recours en annulation;
Le Premier Président de la Haute Cour Mili-
• De demande en révision;
taire veille à l’expédition régulière des affaires.
• Des prises à partie;
Il assure la discipline de magistrats et du per-
• Des règlements de juges.
sonnel attachés à la Haute Cour Militaire.
Article 3 :
Article 8 :
Les chambres sont présidées par les présidents
ou les conseillers désignés par le Premier Pré- Le Premier Président de la Haute Cour Mili-
sident de la Haute Cour Militaire. taire peut, pour un juste motif dessaisir une
chambre d’une affaire qui lui a été attribuée au
bénéfice d’une autre.
586

Section 3 : Toutefois, en cas de nécessité ou de force ma-


Des présidents à jeure dûment prouvée, ce délai peut être pro-
la Haute Cour Militaire longé par ordonnance motivée du Président de
la chambre.
Article 9 :
Chacun des présidents à la Haute Cour Mili-
TITRE II :
taire dirige la chambre que lui confie le Premier DU FONCTIONNEMENT DE
Président de la Haute Cour Militaire. LA HAUTE COUR MILITAIRE
Il distribue les affaires aux juges, détermine la
CHAPITRE Ier :
composition de la chambre appelée à statuer. Il
préside les audiences de sa chambre.
DES AUDIENCES ORDINAIRES
ET SOLENNELLES
Il veille à la bonne marche des procédures et
prend toute disposition utile pour éviter les
retards dans le traitement des affaires de sa Section 1re :
chambre. Des audiences ordinaires
Il peut, sur délégation du Premier Président de
Article 12 :
la Haute Cour Militaire, fixer la date et l’heure
des audiences de sa chambre. La Haute Cour Militaire tient ses audiences aux
jours et heures fixés par l’ordonnance du Pre-
mier Président de la Haute Cour Militaire.
Section 4 :
Les audiences ainsi fixées qui coïncident avec
Des conseillers rapporteurs
un jour de fête légale ou chômé seront repor-
tées au lendemain ou au premier jour utile qui
Article 10: suivra.
Le Premier Président de la Haute Cour Mili- Les audiences commencent à neuf heures et se
taire désigne par une ordonnance un conseiller poursuivent jusqu’à l’épuisement du rôle.
rapporteur parmi les présidents ou les conseil-
lers à la Haute Cour Militaire. Deux ou plusieurs chambres peuvent tenir les
audiences le même jour à la convenance des
Article 11: présidents de céans.
Le conseiller rapporteur est chargé de rédiger Les officiers membres de la composition
un rapport qui contiendra un résumé succinct portent l’uniforme de leurs unités respectives.
des faits de la cause, l’état de la procédure, les Il en est de même du greffier et de l’officier du
motifs et le dispositif du jugement ou de l’arrêt ministère Public.
attaqué, les indications nécessaires et précises
des moyens d’annulation ou de défense pour Article 13 :
l’issue fiable de la cause tout en évitant d’opi-
Le Premier Président de la Haute Cour Mili-
ner.
taire, sur proposition des Présidents des
Il rédige ensuite une note juridique et un ou chambres, peut décider de la tenue d’une ou
plusieurs projets d’arrêt devant servir de base plusieurs audiences spéciales ou supplémen-
de délibération. taires pour accélérer la marche des affaires ou
Il fait diligence pour déposer ce rapport dans pour terminer les débats dans les causes ur-
les quinze jours qui suivent la réception du dos- gentes qui nécessitent davantage d’instruction
sier de la cause. juridictionnelle.
587

Section 2 : Article 17 :
Des audiences solennelles et publiques Il peut être créé au sein de l’Assemblée plé-
nière des commissions spécialisées chargées
Article 14 : d’approfondir, à sa demande, des questions juri-
La Haute Cour Militaire tient des audiences diques particulières.
solennelles et publiques à l’occasion de pres-
tation ou renouvellement du serment, en cas Article 18 :
de décès, à l’occasion de la mise à la retraite Les délibérations de l’Assemblée plénière font
au bénéfice de l’éméritat et de l’honorariat l’objet d’un compte-rendu adopté à la majorité
d’un magistrat de la Haute Cour Militaire ou des voix de ses membres.
de l’Auditorat Général. Il en est de même de
la date anniversaire de la justice militaire, le 22 Article 19 :
décembre de chaque année. L’Assemblée plénière peut, si elle l’estime utile,
proposer à l’Auditeur Général des Forces
CHAPITRE II : Armées de la République démocratique du
DE L’ASSEMBLEE PLENIERE ET Congo, la convocation d’une Assemblée mixte.
DE L’ASSEMBLEE MIXTE
Il en est de même de la conférence des prési-
dents ;
Section 1re : Toutefois, la tenue de l’Assemblée plénière ne
De l’Assemblée plénière
doit pas perturber celle des audiences ordi-
naires.
Article 15 :
L’Assemblée plénière qui est la réunion de tous Section 2 :
les magistrats du siège de la Haute Cour Mili- De l’Assemblée mixte
taire se tient aux jours et heures fixés par le
Premier Président de la Haute Cour Militaire.
Article 20 :
Elle est présidée par le Premier Président de la
Haute Cour Militaire ou par l’un des présidents L’Assemblée mixte est celle qui réunit, à huis-
ou conseiller qu’il désigne. clos, tous les magistrats de la Haute Cour Mili-
taire et de l’Auditorat Général, notamment,
Elle délibère soit sur des questions de principe lorsqu’il y a lieu de prendre une décision de
ou d’intérêt commun à toutes les chambres de principe, de procéder à un revirement de juris-
la Haute Cour Militaire soit sur la recherche prudence ou dans les cas où une décision n’a
des voies et moyens propres à assurer la bonne
pas abouti à la paix judiciaire.
marche de service.
Elle examine les dossiers judiciaires en annu- Article 21 :
lation étudiés par les conseillers rapporteurs
Il revient également à l’Assemblée mixte de
ainsi que tout point généralement quelconque
inscrit à l’ordre du jour. prendre des décisions relatives aux orienta-
tions de la jurisprudence de la Haute Cour Mi-
Elle peut aussi se réunir à la demande d’une litaire et en ce qui concerne le fonctionnement
chambre saisie d’un dossier judiciaire. de la justice militaire.

Article 16 : Article 22 :
A chaque réunion de l’Assemblée plénière, un L’Assemblée mixte est convoquée et présidée
procès-verbal est tenu, suivant un tour de rôle
par le Premier Président de la Haute Cour Mili-
croissant établi selon l’ancienneté.
taire ou son délégué.
588

CHAPITRE III : Pour les affaires en appel ou en annulation, l’ins-


DE LA CONFERENCE cription contient en plus de la date, l’indication
DES PRESIDENTS A LA HAUTE de la juridiction, le résumé du dispositif de la
COUR MILITAIRE décision attaquée, l’indication de la juridiction,
la date du recours et sa notification.
Article 23 : Les causes revenant sur opposition com-
La conférence des présidents réunit tous les prennent les mêmes indications avec en plus, le
présidents à la Haute Cour Militaire, au moins numéro d’ordre de la première décision.
une fois par semaine. Ces mentions sont portées au registre du rôle
à la diligence du Greffier aussitôt qu’il en aura
Elle est convoquée par le Premier Président de
connaissance.
la Haute Cour Militaire, qui en fixe l’ordre du
II n’y aura par rôle qu’une série continue de
jour et la préside. numéros sans distinction d’années.

Article 24 : Article 27 :
La conférence des présidents délibère sur Le Greffier établit un extrait de rôle pour
l’organisation intérieure de la Haute Cour chaque audience.
Militaire, les jours et heures des audiences, la
marche des affaires et particulièrement celles Cet extrait mentionne les causes introduites
ou renvoyées pour ce jour. Il est affiché au
qui posent une question de principe ou une
Greffe et à la porte de la salle d’audience, tout
question qui relève de plusieurs chambres ou
en respectant le délai légal de notification selon
celle dont la solution est susceptible de provo-
le cas.
quer une contrariété des décisions.
Elle décide des questions qu’elle croit utiles à TITRE IV :
la bonne administration de la Justice et qu’elle DU DELIBERE ET DU PRONONCE
soumet à l’assemblée plénière.
DES ARRETS
TITRE III : Article 28 :
DE L’INSCRIPTION
Le délibéré porte à la fois sur les motifs et le
dispositif de l’arrêt que les juges examinent de
Article 25:
manière collégiale.
Toute cause soumise à la Haute Cour Militaire
Le Président résume l’affaire à l’intention des
est inscrite au rôle général, soit des affaires du
autres juges et rappelle les textes de loi appli-
premier degré, en opposition ou en appel, en
cables, avant l’examen des motifs et du dispo-
annulation, en révision, en prises à partie, en
règlements de juges, soit en renvois de juridic- sitif.
tion suivant l’ordre de leur introduction ou de Le projet d’arrêt est passé au vote, en com-
leur entrée. mençant par le juge le moins séant.

Article 26 : Article 29 :
Chaque inscription contient le numéro d’ordre, Le président de la chambre qui prend une
la date de la mise au rôle, les noms des par- cause en délibéré est tenue d’en indiquer la
ties et, le cas échéant, de leurs représentants, date du prononcé. Celui-ci devra intervenir au
l’objet des préventions et de la date d’audience plus tard dans les huit jours qui suivent la prise
d’introduction. en délibéré.
589

Toutefois, le Premier Président de la Haute Section 1re :


Cour Militaire peut, à la demande de la chambre Des dispositions générales
saisie, pour des raisons de force majeure, dû-
ment prouvées ou si les éléments de la cause Article 33 :
le justifient, prolonger ce délai par une ordon-
Le Premier Président de la Haute Cour Mili-
nance motivée et notifiée aux parties.
taire est assisté, dans l’exercice de ses fonctions,
d’un cabinet dont l’organisation et le fonction-
TITRE V : nement sont, mutatis mutandis, conformes aux
DE L’EXECUTION DES ARRETS dispositions du décret n° 07/01 du 26 mai 2007
portant organisation et fonctionnement des
cabinets ministériels.
Article 30:
Le greffier transmet à l’Auditeur Général des
Forces Armées de la République Démocratique Section 2 :
du Congo deux copies de l’arrêt. De l’organisation du cabinet du
Premier Président de la Haute Cour
Militaire
TITRE VI :
DU RAPPORT MENSUEL ET DE
Article 34 :
LA TRANSMISSION DES ARRETS
Le Cabinet du Premier Président de la Haute
Cour Militaire est composé de :
Article 31:
Lorsqu’un arrêt est rendu en appel ou en annu- • Un directeur de cabinet ;
lation, une copie en est transmise à la juridic- • Un directeur de cabinet adjoint ;
tion qui a statué au premier ou second degré • Un conseiller juridique ;
selon le cas. • Un conseiller administratif ;
• Un conseiller financier ;
Article 32: • Un chargé des missions ;
Tout arrêt avant dire droit doit indiquer, la date • Un secrétaire particulier ;
à laquelle l’affaire est renvoyée en prosécution. • Un secrétaire de cabinet
• Un chef de protocole ;
Cet arrêt doit être signifié aux parties ainsi qu’à
toute personne intéressée. • Un attaché de Presse ;
• Un à cinq opérateurs de saisie ;
• Un chargé de courrier (estafette);
• Un à deux chauffeurs ;
TITRE VII : • Un aide de camp ;
DU CABINET DU PREMIER • Un sous-gestionnaire des crédits ;
PRESIDENT DE LA HAUTE COUR • Un contrôleur du budget
MILITAIRE, DES DIRECTIONS ET • Une ou deux hôtesses ;
DES SERVICES DE LA HAUTE • Un ou deux gardes de corps.
COUR MILITAIRE
Article 35 :
CHAPITRE UNIQUE : Les personnes visées à l’article 34 sont nom-
DU CABINET DU PREMIER mées, relevées, et le cas échéant, révoquées de
PRESIDENT DE LA HAUTE COUR leurs fonctions par le Premier Président de la
MILITAIRE Haute Cour Militaire.
590

Elles sont choisies librement au sein ou en de- En cas d’absence ou d’empêchement du direc-
hors de l’Armée ou au sein de la Haute Cour teur de cabinet, l’intérim est assuré par le di-
Militaire. recteur de cabinet adjoint et en l’absence de
celui-ci par le conseiller désigné par le Premier
Président de la Haute Cour Militaire.
Section 3 :
Du fonctionnement du cabinet du Article 39:
Premier Président de la Haute Cour
Militaire Les conseillers forment un collège de conseil-
lers.
Article 36 : Ils donnent des avis sur les questions qui leur
sont soumises et assistent le Premier Président
Sous l’autorité du Premier Président de la
de la Haute Cour Militaire dans l’exercice de
Haute Cour Militaire, le directeur de Cabinet
ses fonctions. Ils peuvent susciter la discussion
assure la direction et la surveillance de l’en-
semble du personnel et des services du cabinet. sur toute question et faire toute proposition
de nature à améliorer le rendement de service.
Il tient le Premier Président de la Haute Cour
Militaire, pleinement informé de la marche des Article 40 :
affaires du cabinet.
Le chargé des missions remplit les tâches ou
Il assure le suivi de l’exécution des décisions et missions spécifiques qui lui sont confiées par le
des directives du Premier Président de la Haute Premier Président de la Haute Cour Militaire
Cour Militaire ainsi que le traitement des dos- et le cas échéant, par le directeur de cabinet.
siers soumis au Cabinet et veille au maintien
de l’ordre et de la discipline au sein du cabinet.
Article 41 :
Article 37 : Le secrétaire particulier est chargé notamment
de la tenue et du traitement de la correspon-
Conformément aux dispositions de l’article
dance personnelle du Premier Président de la
36 ci-dessus et en vue d’assurer la bonne
Haute Cour Militaire ainsi que de toute autre
marche de service, le directeur de cabinet réu-
tâche lui confiée celui-ci.
nit, chaque fois que l’intérêt général l’exige, les
conseillers, le chargé des missions, pour faire le
point sur le traitement des dossiers soumis à Article 42:
l’examen des membres du cabinet et faire des Le secrétaire de cabinet est chargé de la coor-
suggestions susceptibles d’aider le Premier Pré- dination et de la supervision des activités du
sident de la Haute Cour Militaire à mieux assu- secrétariat, la gestion des courriers et leur
rer la conduite et la gestion de leurs services. suivi, de la gestion des archives et documents
Chaque fois que cela est nécessaire, le direc- administratifs.
teur de cabinet établit à l’intention du Premier
président de la Haute Cour Militaire, un rap- Article 43 :
port général sur les activités et la marche du Sans préjudice de l’article 34, le personnel d’ap-
cabinet et propose les voies et moyens suscep- point est placé sous le contrôle du secrétaire
tibles d’en améliorer le rendement. administratif qui a en charge la supervision des
services administratifs, notamment la récep-
Article 38 : tion, l’enregistrement, la saisie et l’exploitation
Le directeur de cabinet est assisté dans l’exer- du courrier ainsi que la tenue et la protection
cice de ses fonctions par un directeur de cabi- des archives du cabinet.
net adjoint.
591

Article 44 : codes judiciaire et pénal militaires à la


Tant au niveau de la zone de défense, de la radio et à la télévision nationale (RTNC) ;
Force, de la Région militaire, et du Corps qu’au • Gérer, toujours dans le cadre de la vulgari-
niveau de la Haute Cour Militaire, la commu- sation des activités judiciaires des juridic-
nication est placée sous la responsabilité d’un tions militaires, les partenaires de presse
attaché de presse. accrédités à la Haute Cour Militaire.
L’attaché de presse est nommé, le cas échéant, • Tenir régulièrement à jour le fichier d’in-
relevé de ses fonctions par l’arrêté ministériel, formations sur les activités judiciaires ou
sur proposition du Chef d’Etat-Major Général. autres de la Haute Cour Militaire et des
autres juridictions militaires.
Il doit travailler comme un journaliste. Pour • Planifier la diffusion de l’information dans
cela, il doit être disponible, rapide au travail et tous les médias sélectionnés de manière à
avoir un sens de l’information ainsi qu’un esprit atteindre un public le plus large possible ;
alerte et anticipatif.
• Gérer le flux de communication et les rela-
Il est placé sous le contrôle d’un membre de tions avec les médias ;
cabinet du Premier Président de la Haute Cour • Organiser des interviews et les conférences
Militaire. ou les points de presse.

Article 45 : Article 47 :
L’Attaché de Presse dans les zones de défense, Sans préjudice de l’article 34, le sous-gestion-
Force, Régions Militaires, corps et Haute Cour naire des crédits qui fait partie du personnel
Militaire a pour tâche (s) : d’appoint du cabinet est placé sous le contrôle
a. Collecter, traiter, rédiger et diffuser, sous du conseiller financier qui a en charge des
réserve de l’accord préalable du Premier questions budgétaires.
Président de la Haute Cour Militaire, les Le sous-gestionnaire est nommé, le cas échéant,
informations sur les activités judiciaires relevé de ses fonctions par l’arrêté ministériel
des juridictions militaires; du ministre du budget. Il est mis à la disposi-
b. Editer chaque jour un bulletin appelé mo- tion de la Haute Cour Militaire pour appor-
nitoring reprenant la synthèse de toutes ter à celle-ci son expertise sous le contrôle
les nouvelles générales publiées par les du conseiller financier du cabinet du Premier
médias locaux, audiovisuels et de Presse Président de la Haute Cour Militaire pour les
écrite à partir des écoutes-radio et la re- tâches ci-après :
vue de presse;
• Identifier, avant tout, les besoins réels de la
c. Informer, former et éduquer les militaires
Haute Cour Militaire sur base desquels, il va
par la voix des Forces Armées au sujet des
élaborer les prévisions budgétaires pour le
missions de la Justice militaire;
fonctionnement de la Haute Cour Militaire;
d. Couvrir, autant que possible, toutes les
• Préparer les dossiers liés au fonction-
audiences des juridictions militaires et
nement et à l’exécution budgétaires sur
autres cérémonies tant à Kinshasa qu’en
demande du gestionnaire, le Premier Pré-
provinces, avec la collaboration d’un came-
sident de la Haute Cour Militaire ; une fois
raman et d’un photographe. prêts, ces dossiers sont soumis à la signa-
Article 46 : ture de celui-ci;
• Transmettre les dossiers ainsi signés par le
L’attaché de presse a encore pour mission : Premier Président de la Haute Cour Mili-
• Vulgariser les procès qui se déroulent de- taire à la chaîne de dépenses du ministère
vant toutes les juridictions militaires, les du budget;
592

• Faire le suivi des dossiers liés aux dépenses Article 51 :


engagées pour les rémunérations et les Le Directeur des Finances de la Haute Cour
frais de fonctionnement de la Haute Cour Militaire est chargé de tâches ci-après :
Militaire;
• Faire le suivi des dossiers qui ont trait • Contribuer à l’élaboration technique des
à la passation des marchés publics qui prévisions budgétaires de la Haute Cour
concernent la Haute Cour Militaire, et ce, Militaire, du côté Armée;
conformément à la loi relative à la passation • Répondre vis-à-vis du ministère de la dé-
des marchés publics; fense/direction du budget et des finances
de l’utilisation des fonds mis à la disposition
• Elaborer les prévisions budgétaires pour
de la Haute Cour Militaire;
le Conseil Supérieur de la Magistrature
• Fournir des justifications au Ministère de
avec le concours et sous la supervision du
la Défense/Direction du Budget et des
conseiller financier du cabinet en charge
Finances des fonds mis à la disposition de
des questions budgétaires;
la Haute Cour Militaire appuyées de Bon
• Tenir les fiches budgétaires pour engage- d’engagement de régularisation (BDE).
ment des dépenses obligatoires et urgentes;
• Faire le suivi des dossiers des dépenses Article 52 :
engagées, retirer les fonds à la Banque et Le directeur des finances de la Haute Cour
procéder à la paie; Militaire :
• Etablir le rapport de paiement et de l’utili- a. Est le conseiller direct du Premier Prési-
sation des fonds reçus. dent de la Haute Cour Militaire en matière
de gestion budgétaire et financière du côté
Article 48 : Armée;
Le sous-gestionnaire des crédits exécute les b. Est responsable du retrait des fonds de la
ordres du Premier Président de la Haute Cour direction du budget et des Finances et de
Militaire qui lui sont transmis par le truchement la ventilation interne entre les différentes
du conseiller financier du cabinet. sous Unités à l’aide des bordereaux de
virements ou reçus de fonds ;
Article 49 : c. Est chargé de l’engagement administratif
Il existe au niveau de la Haute Cour Militaire des fonds mis à la disposition de la Haute
la direction des finances (DFIN) et le Bureau Cour Militaire par le ministère de la dé-
comptable (BC). fense;
d. Tient la comptabilité des fonds mis à la dis-
Article 50 : position de la Haute Cour Militaire;
e. Etablit la demande de fonds du mois en
Le directeur des finances de la Haute Cour cours accompagnée des justifications et
Militaire est un officier supérieur ou subal- des états de paie du mois échu;
terne désigné et relevé de ses fonctions par
f. Soumet à la signature du Premier Prési-
le Ministre de la défense, sur proposition du
dent de la Haute Cour Militaire le rapport
directeur du budget et des finances (DBF) du mensuel de gestion à transmettre au mi-
Ministère de la défense. nistère de la défense/direction du budget
Il dépend administrativement de la Haute Cour et des finances, accompagné des dossiers
Militaire, corps auquel il est affecté et tech- des dépenses, des états de paie émargées
niquement de la direction du budget et des visés par la cellule budgétaire et de l’origi-
finances du ministère de la défense. nal de leurs JTR (Journal de trésorier) et
JEL (Journal des engagements et liquida-
tions).
593

Article 53 : La compagnie UAdm HCM a pour tâches :


Le responsable du bureau comptable (BC) est • D’assurer la sécurité des installations du
un officier subalterne désigné et relevé de ses siège de la Haute Cour Militaire à Kins-
fonctions par le ministre de la défense sur pro- hasa ;
position du directeur du Budget et des Finances • D’organiser et d’assurer le service de garde
du Ministère de la Défense. au siège de la Haute Cour Militaire ;
Le responsable du Bureau comptable (BC) dé- • De doter les cours militaires et tribunaux
pend administrativement de la Haute Cour Mi- militaires de garnison de détachements
litaire et techniquement de la direction du bud- Judiciaires dont la supervision lui revient ;
get et des finances du ministère de la défense. • D’assurer le service de garde domiciliaire
dans les résidences des Hauts Magistrats
Article 54 : de la Haute Cour Militaire ;
Le responsable du Bureau comptable (BC) : • D’assurer la police d’audience de toutes les
juridictions militaires ;
• Contribue techniquement à l’élaboration
• De rendre les honneurs au Premier Pré-
des prévisions budgétaires de la Haute
sident de la Haute Cour Militaire, chef du
Cour Militaire avec le directeur des finances
corps ;
sous la supervision du conseiller financier
du cabinet ; • Tenir informé le directeur de ressources
humaines de la Haute Cour Militaire du
• Est responsable du retrait de fonds de la
suivi journalier des effectifs et des activités
trésorerie militaire ;
de son Unité.
• Paie la rémunération (RCA : soldes) au per-
sonnel de la Haute Cour Militaire; Article 56 :
• Etablit le rapport de paie et l’envoi au direc-
Sous la supervision du directeur des ressources
teur des finances de la Haute Cour Militaire
humaines à la Haute Cour Militaire (DRHU/
le rapport de paiement du personnel de la
HCM), le commandant de la compagnie UAdm
Haute Cour Militaire.
HCM reçoit des ordres, et des directives et
Article 55 : consignes directement du Premier Président
de la Haute Cour Militaire.
Il existe au niveau de la Haute Cour Militaire,
un détachement judiciaire dénommé compa-
TITRE VIII :
gnie administrative (Cie UAdm HCM) consti-
tuée des militaires mis à la disposition de la DES DIRECTIONS ET
Haute Cour Militaire par le Chef d’Etat-Major DES SERVICES DE LA HAUTE
Général. COUR MILITAIRE
La compagnie UAdm HCM est de l’échelon
compagnie au niveau des forces et est com-
CHAPITRE Ier
mandée par un officier subalterne. DES DIRECTIONS
Le Commandant de la compagnie UAdm HCM
est assisté dans l’exécution de sa tâche par un Section 1re :
adjoint appelé commandant en second. Des dispositions générales
Le commandant de la compagnie UAdm HCM
Article 57 :
et son adjoint sont désignés et, le cas échéant,
relevés de leurs fonctions par une décision du Il est institué au sein de la Haute Cour Militaire,
Premier Président de la Haute Cour Militaire. les directions suivantes :
594

• La direction du personnel ou des res- • Du suivi des effectifs, du contrôle et de la


sources humaines (DRHU/HCM) maîtrise des effectifs réels en vue de dé-
• La direction du suivi des activités judiciaires tecter les déserteurs, les irréguliers et les
(DSAJ) fictifs éventuels dont les noms figureraient
• La direction de la logistique (DLog) sur les listes actualisées du personnel de la
• La direction du Bureau d’études (DBet) Haute Cour Militaire;
• De l’identification des malades en soins mé-
Article 58 : dicaux à l’étranger ou à l’intérieur du pays;
Chaque direction est dirigée par un Président • Du contrôle de la paie (RCA : Soldes) des
ou un conseiller à la Haute Cour Militaire ou éléments de la Compagnie UAdm HCM;
un officier supérieur, agent de l’ordre judiciaire • De la constitution et de la tenue des dos-
désigné par le Premier Président de la Haute siers du personnel de la Haute Cour Mili-
Cour Militaire. taire sans distinction (magistrats et auxi-
Chaque fois que le besoin d’une bonne marche liaires) ;
de service se fera sentir le responsable de • De la tenue des documents tels : les ordres
chaque direction donnera au Premier Pré- généraux (OG) et les ordres de bataille
sident de la Haute Cour Militaire ses avis et (OB) ;
considérations susceptibles de résoudre les • Du suivi du mouvement du personnel ;
questions ou problèmes de sa compétence qui • De l’exécution des annotations du Pre-
se posent.
mier Président de la Haute Cour Militaire
concernant le personnel, mentionnées sur
Article 59 : les correspondances administratives en-
Il peut être institué au sein de la Haute Cour trées ;
Militaire d’autres directions dont l’organisation • Du suivi des procédures des régimes disci-
et le fonctionnement seront déterminés par le plinaires militaires et du Conseil Supérieur
Premier Président de la Haute Cour Militaire. de la Magistrature ;
• De la centralisation des propositions de
Section 2 :
nomination et de promotion devant la
De la direction du personnel
Commission d’étude et d’avancement en
ou des ressources humaines
grades militaires ;
Article 60 : • Du règlement des litiges interpersonnels
dont il est fait rapport au Premier Président
La direction du personnel ou des ressources de la Haute Cour Militaire pour décision.
humaines s’occupe :
• De l’administration du personnel en géné- Section 3 :
ral ;
De la direction du suivi
• Du strict respect des instructions rela-
des activités judiciaires
tives aux rémunérations et aux avantages
sociaux de l’ensemble du personnel; Article 61 :
• De la signature et du visa des feuilles de
La direction du suivi des activités judiciaires
route (FR);
s’occupe :
• Des avis et considérations à donner sur
toutes les requêtes adressées au Premier • De l’enregistrement des dossiers judi-
Président de la Haute Cour Militaire pour ciaires attribués par le Premier Président
décision par les Magistrats et auxiliaires de de la Haute Cour Militaire aux différentes
la Haute Cour Militaire; chambres ;
595

• Des observations, critiques et remarques • De l’étude systématique des codes judi-


à faire aux Premiers Présidents des Cours ciaire et pénal militaires ;
militaires au sujet de la manière dont les • De la publication du Bulletin des arrêts de
activités judiciaires se déroulent dans leurs la Haute Cour Militaire ;
ressorts respectifs ; • De la constitution des recueils de jurispru-
• Des propositions des voies et moyens à uti- dence des toutes les juridictions militaires;
liser pour résoudre certaines difficultés que • De la production doctrinale et de la col-
peuvent connaître les juridictions militaires lecte des ouvrages de doctrine ;
inférieures dans leur fonctionnement ; • De la bibliothèque ;
• De l’établissement des statistiques des af- • De la documentation ;
faires au niveau de la Haute Cour Militaire ; • De l’abonnement aux ouvrages et revues
• De l’établissement des rapports annuels juridiques ;
des cours et tribunaux militaires. • De la formation ;
• De l’exploitation des statistiques men-
Section 4 : suelles des activités judiciaires des cours
De la direction de la logistique et tribunaux militaires pour émettre des
observations sur base desquelles les cir-
Article 62 : culaires, directives ou instructions seront
La direction de la logistique s’occupe : confectionnées et diffusées à l’intention des
toutes les juridictions militaires inférieures.
• Des inventaires des infrastructures des juri-
dictions militaires et leur maintenance ; Article 64:
• De la participation à l’établissement des La direction du bureau d’études procède :
devis des travaux de construction et de • A des études juridiques relatives au do-
réfection ; maine judiciaire en vue de susciter des mo-
• De la dotation de la Haute Cour Militaire, difications législatives appropriées ;
des cours et tribunaux militaires en charroi • A l’analyse critique sous formes des no-
automobile et de sa maintenance; tices, des décisions judiciaires rendues par
• Des avis et considérations à donner dans les cours et tribunaux militaires et coulées
les litiges concernant les immeubles mis à la en force de chose jugée ;
disposition du siège pour utilisation ; • A l’étude des rapports d’inspection ou
• Du suivi de l’exécution des travaux de d’observation en vue d’en tirer les ensei-
construction et de réfection ; gnements utiles pour une meilleure admi-
• De la supervision et de la répartition des nistration de la justice ;
vivres (ration en nature: classe I) et des pro- • A des études juridiques sur demande ex-
duits classes II (équipements individuels), III presse du Premier Président de la Haute
(carburant et lubrifiant) Cour Militaire.

Article 65 :
Section 5 :
De la direction du bureau d’études La direction du bureau d’études s’occupe éga-
lement de la publication. Dans ce cas, elle est
(Bet)
chargée :
Article 63 : 1. D’assurer l’acquisition régulière et la
La direction du bureau d’études s’occupe : conservation de toutes les publications lé-
gislatives, jurisprudentielles et doctrinales
• De l’élaboration des notes juridiques sur
de la Haute Cour Militaire ;
des questions ponctuelles ;
596

2. D’établir mensuellement un bulletin préci- Il peut être créé au sein de la Haute Cour Mili-
sant les actes législatifs et réglementaires, taire d’autres services dont l’organisation et le
publiés et relatant les activités judiciaires fonctionnement seront déterminés par une cir-
de la Haute Cour Militaire. Pour ce faire, culaire du Premier Président de la Haute Cour
elle sera en contact permanent avec les Militaire
services du journal officiel de la Répu-
blique démocratique du Congo. Section 2 :
Le service du greffe
Article 66:
La direction du bureau d’études est placée sous Article 70 :
la supervision d’un Président ou d’un conseiller Le greffier en chef près la Haute Cour Mili-
à la Haute Cour Militaire désigné par le Pre- taire exécute avec ponctualité et célérité, les
mier Président de la Haute Cour Militaire. devoirs dont il est chargé par les articles 53 à
56 de la loi n° 023/2002 du 18 novembre 2002
Il porte le titre de directeur du bureau d’études.
portant Code judiciaire militaire.
Article 67 : Article 71:
Il est institué au sein de la direction du bureau Il est chargé du maintien de l’ordre au sein du
d’études un comité scientifique composé de greffe et d’assurer la discipline des agents de
magistrats du siège de toutes les catégories qui l’ordre judiciaire qui y sont attachés.
y sont affectées en détachement à temps plein
ou partiel pour effectuer des recherches juri- Article 72 :
diques.
Il est en outre, chargé de la surveillance et
d’inspection des greffes de tous les cours et
Article 68 :
tribunaux militaires sous l’autorité d’un Pré-
Les résultats d’études menées au sein de la di- sident ou d’un conseiller à la Haute Cour Mi-
rection du bureau d’études sont communiqués litaire désigné par le Premier Président de la
au Premier Président de la Haute Cour Mili- Haute Cour Militaire.
taire qui décide de l’opportunité, de la néces- De même, les greffiers principaux ont un droit
sité et des modalités de leur publication. de surveillance et d’inspection des greffes de
leurs ressorts.
CHAPITRE II :
DES SERVICES DE LA HAUTE Article 73:
COUR MILITAIRE
Le greffier en chef près la Haute Cour Militaire
assure la distribution du travail aux greffiers et
Section 1 : re
huissiers travaillant à la Haute Cour Militaire et
Les dispositions générales
coordonne leurs activités.

Article 69 : En cas d’absence ou d’empêchement, le gref-


fier en chef est remplacé par un des greffiers
Il existe au sein de la Haute Cour Militaire, les principaux précéant désigné par le Premier
services suivants : Président de la Haute Cour Militaire.
• Le service du greffe ;
• Le service de la tenue des registres ; Article 74 :
• Le service des relations publiques et du Les huissiers sont chargés du service intérieur
protocole.
de la Haute Cour Militaire et de la signification
de tous les exploits.
597

Le Premier Président de la Haute Cour Mili- Paragraphe 2 : Nomenclature


taire désigne les huissiers parmi les agents de des differents registres du role
l’ordre judiciaire mis à sa disposition pour uti-
lisation. a) Les registres du rôle en procédure ordi-
naire
Article 75 :
Article 79 :
Il existe en outre, au niveau du greffe de la
• Le registre du rôle pénal en premier et
Haute Cour Militaire :
dernier ressort ;
• Un service de comptabilité, budget et inten- • Le registre du rôle pénal en opposition ;
dance sous l’autorité directe du greffier en • Le registre du rôle pénal en appel, rela-
chef ; tif à l’appel des décisions rendues par les
• Deux carnets de récépissé dont : Cours Militaires au premier degré.
o Le premier, tenu par le greffier en chef,
mentionnera les documents reçus b) Les registres du rôle en Procédure Spé-
dont il doit être donné décharge ; ciale
o Le second, tenu par le greffier comp-
Article 80 :
table, mentionnera toutes les sommes
reçues à titre de consignation ou à • Le registre relatif au recours en annulation ;
quelque titre que ce soit. • Le registre relatif aux demandes en révi-
sion ;
Article 76 : • Le registre relatif aux prises à partie ;
Tous les arrêts de la Haute Cour Militaire sont • Le registre relatif au règlement de juges ;
publiés au Bulletin des arrêts de la Haute Cour • Le registre relatif aux demandes de renvoi
Militaire. d’une Cour Militaire à une autre Cour Mili-
taire.
Article 77 :
Paragraphe 3 : Des autres registres
Les locaux du greffe, accessibles au public sont
ouverts les jours ouvrables de huit heures à
seize heures trente. Article 81 :
Un registre de l’état des frais, amendes, droits
proportionnels et frais de justice sera tenu par
Section 3 : le greffier en chef. Le registre mentionnera no-
Le service de la tenue tamment : le numéro du rôle et pour chaque
registres du rôle affaire, au fur et à mesure où elles sont effec-
tuées, les opérations comptables se rapportant
Paragraphe 1er : Des registres de rôle à tous les actes de la procédure.
Article 78: Article 82 :
Il est tenu au greffe de la Haute Cour Militaire Des livres et des registres comptables
des registres du rôle, un registre de l’état des conformes aux règlements de la comptabilité
frais, un registre comptable, un registre des sai- publique seront tenus par le greffier comptable.
sies et des confiscations ainsi qu’un registre des
arrêts de la Haute Cour Militaire. Article 83 :
Les registres du rôle doivent refléter de façon Outre les registres déterminés par les lois et
permanente l’état et la situation de chaque af- règlements qui régissent les cours et tribunaux
faire et du dossier y afférent. militaires, le greffier en chef tient un quittan-
598

cier et un livre de caisse conformément aux TITRE IX :


modèles fixés par le règlement sur la compta- DES DISPOSITIONS COMMUNES
bilité publique. AUX COURS,TRIBUNAUX ET
AUDITORATS MILITAIRES
Article 84 :
Un registre des saisies et des confiscations CHAPITRE Ier :
mentionnera notamment l’entrée de tout ob- DES ABREVIATIONS COURANTES
jet, de toute somme d’argent ou de toute va-
leur faisant l’objet d’une saisie et la destination Article 87 :
qui leur sera donnée. II peut être employé dans les rapports et pièces
périodiques, les abréviations suivantes :
Article 85 :
RP : Rôle pénal
Il sera tenu quatre registres des arrêts de la RPA : Rôle Pénal en appel
Haute Cour Militaire, concernant : RA : Rôle en annulation
1. Les conflits d’attribution; RR : Rôle en révision
2. Les pourvois en annulation; RAdm : Rôle administratif
3. Les poursuites répressives; (article 76 alinéa 3 CJM)
4. Les procédures spéciales. AOI : Avis d’ouverture d’instruction
NFI : Note de fin d’instruction
AONFI : Avis d’ouverture et
Section 4 : note de fin d’instruction
Le service des relations publiques et RFNI : Registre des faits non
du protocole infractionnels
RAP : Registre « autres parquets »
Article 86: RRJ : Renvoi de juridiction
Le service des relations publiques et du protocole RMP : Registre du ministère public
de la Haute Cour Militaire est chargé de toutes les ROS : Registre des objets saisis
questions généralement quelconques intéressant les RH : Rôle d’huissier
relations publiques et le protocole de la Haute Cour
Militaire.
CHAPITRE II :
Il est dirigé par un officier supérieur ou subalterne
auxiliaire de la justice désigné par le Premier Président DES DISPOSITIONS FINALES
de la Haute Cour Militaire.
Article 88:
A l’occasion de l’organisation ou préparation
des certaines cérémonies officielles, le respon- Sont abrogées toutes les dispositions antérieures
sable du service des relations publiques et du contraires au présent règlement.
protocole de la Haute Cour Militaire peut
prendre contact avec le Service du Protocole Article 89:
d’Etat et ceux d’autres services étatiques, pa- La présente ordonnance sort ses effets à la date de
raétatiques ou privés, diplomatiques ou des sa signature.
organismes nationaux ou internationaux dont
le concours ou la contribution est nécessaire
pour la réussite de l’organisation de dites céré- Fait à Kinshasa, le 03 août 2012.
monies.
Le Premier Président de la Haute Cour Militaire,
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA
Général de Brigade
599

CIRCULAIRE N° INSTRUCTION N° AG/0112/


HCM/186/2007 DU 05 D2/2004 DU 17 FÉVRIER 2004
SEPTEMBRE 2007 RELATIVE RELATIVE À LA CRÉATION
À LA CONSTITUTION D’UN DES PARQUETS MILITAIRES
DÉTACHEMENT JUDICIAIRE DÉTACHÉS

A tous les Premiers Présidents des Cours mili- Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-
taires et Présidents des tribunaux militaires de nison (tous),
garnison, 1. Depuis quelques temps, nous parviennent
1. Il me revient que certains Cours et tri- des rumeurs faisant état de la création
bunaux miliaires de garnison ne sont pas par certains d’entre vous de parquets
dotés d’un détachement judiciaire. militaires détachés à la tête desquels sont
2. Ce vide doit être comblé car les détache- désignés des chefs de parquets et ceci, sans
ments judiciaires du siège ont pour mis- l’autorisation préalable de la hiérarchie.
sions spécifiques suivantes : 2. Pareille dérive pourrait conduire à des
- Assurer la police d’audience pour le abus à l’image de ceux déplorés à l’époque
bon déroulement du procès en toute où fonctionnaient les détachements ex-
sécurité ; Cour d’Ordre Militaire (COM).
- Assurer la garde domiciliaire et cor- 3. Dès réception de la présente, obligation
porelle des autorités judiciaires lo- vous est faite de fermer les parquets mili-
cales du siège ; taires détachés créés dans ces conditions
- Signifier les exploits et mandats de et de rappeler à leurs postes d’attaches
justice conformément aux disposi- originaires respectifs, ceux des chefs de
parquets militaires déjà déployés.
tions des articles 244 et 249 du Code
4. Exécution immédiate et sans faille.
judiciaire militaire ;
3. Vous prendrez contact avec les comman- Fait à Kinshasa, le 17 février 2004.
dants place en vue de fournir les effectifs
nécessaires pour un fonctionnement har- Joseph PONDE ISAMBWE
monieux et efficace de la mission dévolue Colonel Auditeur Général a.i.
à la Justice militaire. près la Haute Cour Militaire

Fait à Kinshasa, le 5 septembre 2007.


SIGNALEMENT ET REGIME
Delphin NYEMBO ya BUZILU DISCIPLINAIRE
TULILWA
Général de Brigade INSTRUCTION N° AG/0836/
Premier Président de la Haute D8A/2008 DU 08 SEPTEMBRE
Cour Militaire 2008 RELATIVE AUX NOTES DE
SIGNALEMENT

Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-


nison (tous),
1) Conformément aux dispositions des ar-
ticles 9 de la loi organique n° 06/020 du 10
octobre 2006 portant statut des magistrats
600

et 85 du Règlement intérieur de l’Auditorat c) Aux termes de l’article 12 de la loi précitée,


Général et des auditorats militaires, il vous ne peut être désigné à un grade judiciaire
est demandé de me transmettre en double supérieur que le magistrat qui a accompli
exemplaire avant la fin de chaque année, les au moins trois années de service dans un
notes de signalement des magistrats sous grade et qui a obtenu au moins deux fois
vos ordres. Celles-ci contiendront votre la cote « très bon » pendant cette période.
appréciation sur l’activité du magistrat au d) Prompte exécution.
cours de la période écoulée et sur ses capa-
cités à exercer des fonctions supérieures. Fait à Kinshasa, le 14 décembre 2008.
2) L’application du mérite revêtira l’une des
côtes ci-après : Joseph PONDE ISAMBWA
- Elite; Général de Brigade
- Très bon; Auditeur Général près la Haute
- Bon; Cour Militaire
- Assez bon;
- Médiocre.
3) La présente vaut instruction permanente.
ORDONNANCE-LOI N°
71-082 DU 2 SEPTEMBRE
Fait à Kinshasa, le 08 septembre 2008.
1971 PORTANT RÉGIME
DISCIPLINAIRE DES
Joseph PONDE ISAMBWA MAGISTRATS ET GREFFIERS
Général de Brigade MILITAIRES (M.C., n° 22, 15 novembre 1971,
Auditeur Général près la Haute p. 997)
Cour Militaire
(Cette ordonnance ne concerne désormais que les
greffiers militaires depuis la promulgation de la loi
organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant
INSTRUCTION N° AG/01055/ statut des magistrats)
D8A/2009 DU 14 DÉCEMBRE 2009
Article 1er :
RELATIVE AU SIGNALEMENT
Tout manquement par un magistrat ou greffier
militaire aux devoirs de son état, à l’honneur
Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar- ou à la dignité de ses fonctions, constitue une
nison (tous), faute disciplinaire. Celle-ci s’apprécie compte
a) Je tiens encore une fois à vous rappe- tenu des obligations qui découlent de la subor-
ler l’obligation légale qui vous incombe dination hiérarchique.
d’établir chaque année le signalement des
magistrats sous vos ordres conformément Article 2 :
aux prescrits des articles 7 et 9 de loi n° Sont magistrats militaires:
06/020 du 10 octobre 2006 portant statut
– L’auditeur général près la Cour Militaire;
des magistrats.
– Les Premiers substituts et substituts de
b) Ce signalement consiste en un bulletin
l’auditeur général près la Cour Militaire;
dans lequel vous portez une appréciation
objective d’une part sur l’activité exercée – Les auditeurs militaires près les conseils de
par le magistrat pendant l’année écoulée guerre;
et d’autre part sur ses capacités à exercer – Les Premiers substituts et substituts de
des fonctions supérieures. l’auditeur militaire près les conseils de
guerre.
601

Article 3 : sée à la discrétion de l’autorité détentrice du


Sont greffiers militaires: pouvoir disciplinaire.
– Le greffier en chef et le greffier en chef Article 8 :
adjoint près la Cour Militaire;
Le blâme consiste en un avertissement écrit,
– Les greffiers et les greffiers adjoints près les
contenant reproche au magistrat ou greffier
conseils de guerre. militaire intéressé au sujet des faits relevés à sa
charge et dont la gravité sans être telle qu’une
Article 4 :
peine de consignes à domicile soit nécessaire,
Les militaires de l’Armée nationale congolaise requiert cependant qu’il en soit tenu attache-
commissionnés pour remplir de façon exclusive ment.
des fonctions judiciaires au sein des juridictions
militaires sont soumis, quant à l’exercice de ces Article 9 :
fonctions, au présent régime disciplinaire. La consigne à domicile consiste dans la priva-
tion de sortie du domicile infligée au magistrat
Article 5 : ou greffier militaire fautif. La consigne à domi-
Sont également soumises au présent régime cile avec accès ne dispense pas le magistrat ou
disciplinaire les personnes appelées à prester le greffier militaire de l’exécution de son ser-
leur service aux troupes mobilisées en qualité vice. La consigne à domicile sans accès dispense
soit de magistrat militaire, soit de greffier mili- le magistrat ou greffier militaire puni de tout
taire et qui sont commissionnées à cette fin à service et lui interdit de recevoir des visites.
un grade militaire.
Article 10 :
La suspension de fonction par mesure d’ordre
CHAPITRE II : entraîne, pour l’intéressé, l’interdiction d’exer-
DES SANCTIONS cer toute fonction et le place dans une position
DISCIPLINAIRES SIMPLES d’attente. Cette mesure est prise à l’encontre
des magistrats ou greffiers militaires qui font
Le législateur ne semble pas avoir prévu de cha- l’objet de poursuites judiciaires répressives ou
pitre premier. qui, d’après des indices suffisamment graves,
sont présumés avoir commis une faute disci-
Article 6 : plinaire passible de la mise en disponibilité ou
Suivant la gravité des cas, les sanctions discipli- de la révocation. Ils sont suspendus de fonc-
naires simples sont: tion jusqu’à la clôture de l’instruction judiciaire
ou disciplinaire ou intervention du jugement
a) le blâme; répressif ou de la décision disciplinaire finale.
b) les consignes à domicile avec ou sans accès
pour une durée de 30 jours au maximum;
c) la retenue du tiers du traitement pour une CHAPITRE III :
durée ne dépassant pas un mois; DES AUTORITÉS HABILITÉES À
d) Ala suspension de fonction par mesure PRONONCER LES SANCTIONS
d’ordre. DISCIPLINAIRES
Article 7 : Article 11 :
Les sanctions disciplinaires simples s’appliquent Le pouvoir disciplinaire est exercé à l’égard du
aux moindres transgressions de discipline de magistrat militaire par l’auditeur général en ce
service ou de fautes moins graves de relations qui concerne le blâme, les consignes à domi-
sociales et humaines. Leur application est lais- cile avec ou sans accès; par le ministre de la
602

Défense nationale en ce qui concerne la rete- cès-verbaux. Le comparant signe, avec l’enquê-
nue et la suspension. Il est exercé à l’égard du teur, le procès-verbal de ses déclarations.
greffier militaire par l’auditeur militaire en ce En cas de refus ou d’impossibilité de signer, il
qui concerne le blâme; par l’auditeur général en est fait mention de cette circonstance et des
ce qui concerne les consignes à domicile avec motifs qui la justifient et si des témoins ont
ou sans accès et la retenue; par le ministre de assisté à cette partie de l’enquête, ceux-ci
la Défense nationale en ce qui concerne la sus- contresignent cette mention.
pension.
Article 18 :
CHAPITRE IV : Tout supérieur qui inflige une peine ou une
DE LA PROCÉDURE EN MATIÈRE mesure disciplinaire à un magistrat ou greffier
DE PEINES ET MESURES militaire, est tenu d’en informer, par la voie hié-
DISCIPLINAIRES rarchique, le ministre de la Défense nationale.

Article 12 : Article 19 :
L’action disciplinaire s’exerce indépendamment Toute peine ou mesure disciplinaire est inscrite
de l’action judiciaire. sous sa forme définitive à l’état des services de
l’intéressé.
Article 13 :
Aucune peine disciplinaire ne peut être infligée Article 20 :
sans que le magistrat ou le greffier militaire Tout magistrat ou greffier militaire qui reçoit
intéressé n’ait été préalablement mis à même notification écrite ou verbale d’une peine ou
de s’expliquer. mesure disciplinaire dont il est frappé, est tenu
d’en accuser la réception le lendemain de la
Article 14 : notification au plus tard, par écrit reproduisant
Aucun supérieur ne peut connaître de la même intégralement le texte des motifs et du disposi-
action disciplinaire à deux échelons de compé- tif de la peine disciplinaire infligée.
tence différents.
Article 21 :
Article 15 : Si la conduite de l’intéressé le justifie, la radia-
En cas de conflit d’attributions pour l’exercice tion des peines disciplinaires peut être ordon-
de l’action disciplinaire, il en sera référé au née par le ministre de la Défense nationale.
premier supérieur hiérarchique commun aux
autorités en conflit.
CHAPITRE V :
Article 16 : DE LA RÉVISION, DES
Tout magistrat ou greffier militaire auquel une RÉCLAMATIONS ET DES
faute est reprochée est avisé au plus tôt des RECOURS CONTRE LES PEINES
faits mis à sa charge et invité à fournir ses expli- DISCIPINAIRES
cations.
Section Ire :
Article 17 : De la révision des peines disciplinaires
Toute déclaration ou déposition faite verbale-
ment par le magistrat ou greffier militaire en Article 22 :
cause ou les témoins, au cours d’une action dis- Tout supérieur hiérarchique de celui qui a
ciplinaire pour laquelle la procédure écrite est infligé une peine disciplinaire peut, d’office, la
requise, est consignée en un ou plusieurs pro- modifier, la suspendre ou l’annuler.
603

Section 2 : Article 29 :
Des réclamations contre Les recours prévus au présent règlement ne
les peines disciplinaires sont pas suspensifs.

Article 23 : Article 30 :
Tout magistrat militaire ou greffier militaire Les réclamations ou recours collectifs sont in-
frappé d’une peine disciplinaire peut introduire terdits et donneront lieu à une nouvelle action
une réclamation. disciplinaire. Tout recours non fondé doit tou-
jours être l’objet d’une répression sévère.
Article 24 :
Toute réclamation contre une peine discipli-
naire ne peut être introduite que le lendemain, CHAPITRE VI :
au plus tôt, et le surlendemain, au plus tard, du LES SANCTIONS DISCIPLINAIRES
jour où le magistrat ou greffier militaire inté- DE CARRIÈRE
ressé a eu connaissance de la peine.
Section 1re :
Article 25 : Définitions
Toute réclamation doit être introduite devant
l’autorité qui a prononcé la peine. Cette auto- Article 31 :
rité examine le bien-fondé de la réclamation Les sanctions disciplinaires de carrière sont
et peut annuler, réduire ou confirmer la peine celles qui soit privent le puni de certains de
disciplinaire. ses droits statutaires, soit affectent sa car-
rière ou même y mettent fin. Elles répriment
Article 26 : les infractions pénales mineures ainsi que les
méfaits graves portant atteinte à l’ordre au sein
Le réclamant qui n’obtient pas satisfaction peut, de la communauté militaire; leur application est
le lendemain de la notification, introduire un subordonnée à une procédure extrajudiciaire
recours contre sa peine. particulière du conseil de discipline.

Section 3 : Article 32 :
Des recours contre les peines Les sanctions disciplinaires de carrière appli-
disciplinaires cables aux magistrats et greffiers militaires sont
les suivantes:
Article 27 : a) la réprimande;
Sauf dans le cas où les peines disciplinaires leur b) la suspension de trois mois au maximum
ont été infligées par le ministre de la Défense avec privation de toute rémunération;
nationale, les magistrats et greffiers militaires c) la mise en disponibilité;
peuvent introduire des recours contre leurs d) la révocation.
peines lorsqu’après avoir introduit une récla-
Article 33 :
mation, ils n’ont pas obtenu satisfaction.
La réprimande consiste en un sévère reproche
Article 28 : par écrit, valant avertissement que toute nou-
velle faute disciplinaire entraînera la prise d’une
Le recours est adressé par écrit à l’autorité qui mesure disciplinaire plus sévère.
a prononcé la peine. Cette autorité transmet la
demande à son supérieur hiérarchique direct,
sans remarques ni annotations.
604

Article 34 : Article 40 :
La durée de suspension de trois mois maximum Le conseil de discipline ne peut valablement
avec privation de toute rémunération n’est pas donner son avis que si au moins quatre de ses
prise en compte pour l’avancement ni pour membres sont présents. Ses avis sont pris en
l’ancienneté dans le grade ni pour la carrière. tout état de cause à la majorité absolue des
voix et en cas de partage la voix du président
Article 35 : est prépondérante.
La mise en disponibilité pour motif disciplinaire
consiste dans l’éloignement de son emploi. Le Article 41 :
magistrat ou greffier militaire mis en disponibi- Lorsqu’il estime qu’il y a lieu à enquête, le pré-
lité reste à la disposition des FARDC (Forces sident du conseil de discipline désigne parmi les
Armées de la République démocratique du membres, un rapporteur qu’il charge de procé-
Congo). Les conditions de mise en disponi- der à une enquête.
bilité sont les mêmes que celles déterminées
par le statut des officiers et sous-officiers des Article 42 :
FARDC (Forces Armées de la République dé-
Le président du conseil de discipline peut, si les
mocratique du Congo).
faits lui paraissent graves, interdire au magistrat
ou greffier poursuivi, l’exercice de ses fonc-
Article 36 : tions jusqu’à décision définitive. Cette décision
La révocation consiste dans la destitution de ne peut être rendue publique. L’interdiction ne
toute fonction et dans l’exclusion des cadres comporte pas privation du traitement.
d’active et de réserve des FARDC (Forces
Armées de la République démocratique du Article 43 :
Congo).
Au cours de l’enquête, le rapporteur entend
l’intéressé et s’il y a lieu, le plaignant et les té-
Section 2 : moins. Il peut aussi les faire entendre par un
Du conseil de discipline
magistrat de rang au moins égal à celui du ma-
Article 37 : gistrat poursuivi. Il accomplit ou fait accomplir
tous les actes d’investigation utiles.
Il est créé auprès du Ministère de la Défense
nationale un conseil de discipline des magis- L’Article 35 du Code de procédure civile est
trats et greffiers militaires. applicable aux témoins défaillants.

Article 38 : Article 44 :
Il est composé pour chaque cas de l’auditeur Lorsqu’une enquête n’a pas été jugée néces-
général, ou son délégué, de l’auditeur militaire saire ou lorsque l’enquête est complète, le
de qui relève le magistrat ou le greffier mili- magistrat ou greffier militaire poursuivi est cité
taire poursuivi, de trois magistrats militaires de à comparaître devant le conseil de discipline.
rang au moins égal à celui du magistrat militaire
poursuivi, choisis par le président du conseil Article 45 :
de discipline sur une liste qui est arrêtée pour
une durée d’un an par le ministre de la Défense Le magistrat ou greffier militaire cité est tenu
nationale. de comparaître en personne.
Il peut se faire assister, [et] en cas de maladie
Article 39 : ou d’empêchement reconnu légitime, se faire
Le conseil de discipline est présidé par l’audi- représenter par l’un de ses pairs ou par un avo-
teur général. cat.
605

Article 46 : Le Président-Fondateur du Mouvement Popu-


Le magistrat militaire ou le greffier militaire ou laire de la Révolution, Président de la Répu-
leur conseil ont droit à la communication du blique ;
dossier, de toutes les pièces du dossier et éven- Vu la Constitution, spécialement son article 41 ;
tuellement du rapport établi par le rapporteur. Revu l’Ordonnance-loi n° 71-082 du 2 sep-
tembre 1971 portant régime disciplinaire des
Article 47 : magistrats et greffiers militaires ;
Au jour fixé par la citation et après lecture Vu la nécessité et l’urgence ;
du rapport, le magistrat ou le greffier militaire
poursuivi est invité à fournir ses explications ORDONNE :
et moyens de défense sur les faits qui lui sont
reprochés. Article 1 :
er

L’intitulé de l’Ordonnance-loi n° 71-082 du 2


Article 48 : septembre 1971 portant régime disciplinaire
Le conseil de discipline siège et délibère à huis des magistrats et greffiers militaires est modifié
clos. Si, hors le cas de force majeure reconnu et complété comme suit : « Ordonnance-loi n°
justifié, le magistrat ou greffier militaire ne com- 71-082 du 2 septembre 1971 portant régime
paraît pas, le conseil peut néanmoins délibérer disciplinaire des membres du Corps de Justice
valablement. Le conseil de discipline émet un Militaire ».
avis motivé sur la sanction que les faits repro-
chés lui paraissent devoir entraîner. Cet avis est Article 2 :
transmis au ministre de la Défense nationale. L’article 1er alinéa 1er de la même Ordon-
nance-loi est modifié et complété comme suit
Article 49 : : « Tout manquement par un magistrat, un gref-
fier, un secrétaire, un inspecteur, un officier de
L’arrêté du ministre de la Défense nationale,
police judiciaire et toute autre personne rem-
lorsque la mesure disciplinaire est la répri-
plissant de façon permanente ses fonctions au
mande, la suspension de fonction ou la mise en
sein de la Justice Militaire aux devoirs de son
disponibilité, et l’ordonnance du président de la
état, à l’honneur où à la dignité de ses fonctions
République, en cas de révocation, sont notifiés
constitue une faute disciplinaire ».
au magistrat ou greffier militaire poursuivi par
la voie hiérarchique. La sanction prend effet au
jour de la notification. Article 3 :
Pour l’application de ce texte, les « magistrats
militaires » et les « auxiliaires de la Justice »
ORDONNANCE-LOI N° sont ceux définis par le titre II du livre premier
du code de justice militaire tel que modifié
79/017 DU 8 JUILLET 1979
et complété à ce jour, l’expression « greffiers
MODIFIANT ET COMPLÉTANT militaires » de l’ordonnance-loi précitée est
L’ORDONNANCE-LOI N° remplacée par l’expression «auxiliaires de la
71-082 DU 2 SEPTEMBRE justice».
1971 PORTANT RÉGIME
DISCIPLINAIRE DES Article 4 :
MAGISTRATS ET GREFFIERS L’article 11 de la même ordonnance-loi est
MILITAIRES modifié et complété de la manière suivante :
(J.O, RDC, n° 14 du 15 juillet 1979, p. 17) «Le pouvoir disciplinaire est exercé sur toute
l’étendue du Territoire National à l’égard des
606

magistrats militaires et des auxiliaires de la jus- Article 6 :


tice par l’Auditeur Général en ce qui concerne La présente Ordonnance-loi sort ses effets à la
le blâme, les consignes à domicile avec ou sans date de sa signature.
accès, la retenue et la suspension. Il est égale-
ment exercé sur tout le territoire national par Fait à Kinshasa, le 6 juillet 1979.
le Commissaire d’Etat à la Défense Nationale
et à la Sécurité du Territoire, à l’égard des ma-
gistrats et des auxiliaires de la justice, après avis MOBUTU SESE SEKO KUKU
du Conseil de discipline, en ce qui concerne les NGBENDU WA ZA BANGA
sanctions disciplinaires de carrière autres que Général de Corps d’Armée
la révocation.
Toutefois, dans le ressort de sa juridiction, l’Au-
diteur Militaire près le Conseil de guerre Supé-
rieur exerce le pouvoir disciplinaire, à charge PROCEDURE PENALE
d’en aviser l’Auditeur Général, à l’égard des MILITAIRE
magistrats militaires placés sous son autorité
hormis les juges permanents qui ne peuvent DÉCRET-LOI DU 24 NOVEMBRE
être sanctionnés que par l’Auditeur Général 1964 PORTANT ORGANISATION
et à l’égard des auxiliaires de la justice hor- DE L’ACTION RÉPRESSIVE DES
mis le greffier, en ce qui concerne le blâme, les JURIDICTIONS MILITAIRES
consignes à domicile ou sans accès n’excédant
LORSQUE CELLES-CI SONT
pas quinze jours et la suspension pour une du-
rée de quinze jours au maximum.
SUBSTITUÉES AUX COURS
ET TRIBUNAUX DE DROIT
Le Juge Permanent au Conseil de guerre Supé-
COMMUN (M.C., 1965, p. 15)
rieur exerce les mêmes prérogatives à condi-
tion d’en aviser l’Auditeur Général à l’égard du
Article 1er :
greffier de cette juridiction. L’Auditeur Militaire
de Garnison exerce le pouvoir disciplinaire à Lorsqu’à la suite de la proclamation de l’état
charge d’en aviser l’Auditeur Militaire près le d’urgence, l’action répressive des juridictions
Conseil de guerre Supérieur de son ressort, militaires est substituée, dans tout ou partie
à l’égard des auxiliaires de la justice placés des territoires concernés, à celles des cours et
sous son contrôle hormis le greffier en ce qui tribunaux de droit commun conformément aux
dispositions de l’article 124 de la Constitution,
concerne le blâme, les consignes à domicile
les compétences et pouvoirs des juridictions
avec ou sans accès n’excédant pas huit jours,
militaires sont fixés par le présent décret-loi.
la suspension pour une durée de huit jours au
maximum.
Article 2 :
Le Juge Permanent au Conseil de guerre de Les juridictions militaires ne statuent que sur
Garnison exerce le même pouvoir que l’Audi- l’action publique. Toutefois, lorsqu’elles sont
teur Militaire de Garnison à l’égard du greffier saisies de l’action publique, elles peuvent pro-
de cette juridiction». noncer d’office la restitution des objets sur
lesquels a porté l’infraction lorsqu’ils ont été
Article 5 : retrouvés en nature et que la propriété n’en
Toutes les dispositions antérieures contraires est pas contestée.
au présent texte sont abrogées.
607

Article 3 : Article 6 :
L’inobservation des délais de procédure par les La peine de servitude pénale à temps, prévue
juridictions militaires n’est pas une cause de par la loi ordinaire, peut être portée jusqu’à la
nullité. servitude pénale à perpétuité pour les infrac-
tions ci-après lorsqu’elles ont été commises
Article 4 : dans les régions visées à l’article 1 ci-dessus:
Tout jugement passé en force de chose jugée 1° les infractions prévues par les articles 135,
peut être exécuté immédiatement. 157 et 203 du Code pénal;
2° les violences commises par un militaire en-
Article 5 : vers son supérieur.
La servitude pénale prévue par la loi ordinaire Article 7 :
peut être portée jusqu’à la servitude pénale à
La peine de servitude pénale prévue par la loi
perpétuité et même remplacée par la peine de ordinaire peut être portée jusqu’à dix ans pour
mort pour les infractions ci-après lorsqu’elles les infractions ci-après, lorsqu’elles ont été
ont été commises dans les régions visées à commises dans les régions visées à l’article 1
l’article 1 ci-dessus: ci-dessus:
1° Le meurtre commis pour faire acte d’insur- 1° la désertion;
rection contre l’ordre établi ou pour faire 2° les réclamations faites par plusieurs mili-
attaque ou résistance envers l’autorité ou taires;
les forces de l’ordre agissant dans l’intérêt 3° les infractions prévues par les articles
de l’ordre intérieur ou pour la défense ex- 135bis et 211 du Code pénal;
térieure de la République; 4° l’emploi des armes sous ordre;
2° le vol commis à main armée; Texte conforme au M.C. Il convient sans
3° les infractions prévues par les articles 195, doute de lire «sans».
196, 198, 199 et 201 du Code pénal; 5° le fait d’engager ou de provoquer, d’une ma-
4° l’insubordination militaire; nière quelconque un ou plusieurs militaires
5° le meurtre commis par un militaire sur son à commettre une des infractions prévues
aux 1°, 2° et 4° du présent Article
supérieur;
6° la révolte ou la résistance simultanée aux Article 8 :
ordres d’un supérieur, par plus de trois mili-
Peuvent être punis de mort:
taires réunis;
1° la lâcheté (fuite d’un militaire devant
7° le fait d’engager ou de provoquer d’une ma-
l’adversaire ou emploi par un militaire de
nière quelconque un ou plusieurs militaires moyens irréguliers pour se soustraire à un
à commettre une des infractions prévues danger);
aux 4°, 5° et 6° du présent article, ainsi que 2° le fait d’engager ou de provoquer, d’une ma-
le fait de participer à un complot formé nière quelconque, un ou plusieurs militaires
dans le but de commettre ou de faire com- à commettre l’infraction prévue au 1° du
mettre une de ces infractions; présent article.
8° les infractions prévues par les articles 103
et 110 du Code pénal, commises soit pour Article 9. :
faire acte d’insurrection contre l’ordre éta- Les citations à comparaître devant une juridic-
bli, soit pour entraver l’accomplissement tion de droit commun lancées avant l’instaura-
de mesures gouvernementales destinées à tion du régime prévu par le présent décret-loi
assurer l’ordre intérieur ou à pourvoir à la valent citations à comparaître aux mêmes lieu,
défense extérieure de la République. jour et heure, devant la juridiction militaire qui
lui est éventuellement substituée.
608

Article 10. : 4. En le faisant ainsi, le ministère public aura à


Les personnes qui ont fait l’objet d’un jugement sa disposition un instrument de travail en
de condamnation ou d’acquittement avant le permanence en vue de préparer son réqui-
moment où les juridictions militaires ont été sitoire, ses interventions et ses répliques.
substituées, demeurent soumises pour l’oppo- 5. Pour cette efficacité, cette note constitue
sition et l’appel aux juridictions de droit com- donc un ordre permanent.
mun.
Fait à Kinshasa, le 08 septembre 2008.
Article 11. :
Joseph PONDE ISAMBWA
Le présent décret-loi entre en vigueur à la date Général de Brigade
de sa signature. Auditeur Général près la Haute
Cour Militaire

CIRCULAIRE N° AG/0856/
D2/2008 DU 8 SEPTEMBRE 2008 INSTRUCTION N° AG/0277/
RELATIVE À LA CONSTITUTION D8A/2007 DU 23 AVRIL 2007
DE DOUBLE DE DOSSIERS DU RELATIVE AUX REQUÊTES AUX
PARQUET COURS CIVILES

Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-


Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-
nison (tous) ;
nison (tous),
Aux chefs de parquets militaires (tous) ;
1. Des nombreuses requêtes des auxiliaires
1. Suivant plusieurs rapports des auditeurs des auditeurs militaires ne cessent de
militaires supérieurs en ma possession, la m’être adressées au sujet de différentes
plupart des magistrats ayant instruit les cours civiles.
dossiers qui sont envoyés au tribunal ou
à la Cour pour fixation ne prévoient pas 2. Ce genre de requête oblige le requérant
le double de ces dossiers qu’ils doivent d’obtenir au préalable la mise en disponibi-
garder par devers eux. lité accordée par le Ministère de la Défense
Nationale et des Anciens Combattants ou
2. Pourtant, le double de dossiers qui doit
le Secrétaire général à la Défense.
être gardé au parquet pendant que seul
l’original est envoyé à la juridiction de ju- 3. Je leur demande une fois de plus d’adres-
gement pour fixation a pour avantage de ser leurs requêtes aux autorités précitées
mettre à la disposition du ministère public par voie hiérarchique.
de juridiction d’appel cette copie de dos- 4. Agir autrement ne serait donc qu’aller à
sier pour la consulter à tout moment, sans l’encontre des directives en vigueur au sein
qu’il soit obligé de perdre son temps en des Forces Armées.
allant consulter au greffe d’appel ce dos- 5. Accusé de réception.
sier original.
3. Pour éviter cette carence qui constitue un Fait à Kinshasa, le 23 avril 2007.
handicap à la bonne administration de la
justice, instruction est donnée à tous les Joseph PONDE ISAMBWA
magistrats militaires des parquets de pré- Général de Brigade
parer le double de tous les dossiers qu’ils Auditeur Général près la Haute
fixent au tribunal, particulièrement ceux Cour Militaire
des dossiers frappés d’appel.
609

INSTRUCTION N° AG/01128/ a. lorsque la justice militaire est saisie


D8A/2007 DU 15 NOVEMBRE d’un cas infractionnel, le commande-
ment n’a plu le droit d’interférer dans
2008 RELATIVE À L’ORDRE
le déroulement de l’action publique.
PERMANENT Toute immixtion du commandement
constitue une entrave à l’action de la
Aux auditeurs militaires opérationnels, supé- justice militaire et son auteur s’ex-
rieurs, de garnison et aux chefs des parquets pose à la rigueur de la loi ;
militaires détachés (tous), b. dans le cadre de l’action publique, les
1. La situation difficile que traverse notre officiers du ministère public, à quelque
pays en ce moment exige un renforcement niveau qu’ils se trouvent, ne peuvent
de l’action de la justice militaire et une recevoir d’instructions de personne
pleine coopération du commandement d’autre que de leur hiérarchie judi-
militaire à tous les niveaux. Celle-ci trouve ciaire ;
son fondement légal dans les dispositions c. la présente est un ordre permanent
des articles 130 et 184 alinéa 2 du Code dont l’exécution ne peut souffrir de la
judiciaire militaire. moindre faille.
2. A ce sujet, il y a lieu de faire la distinc-
tion entre l’action disciplinaire et l’action Fait à Kinshasa, le 15 novembre 2008.
publique.
3. L’action disciplinaire est dévolue au com- Joseph PONDE ISAMBWA
mandement car c’est à lui qu’incombe la Général de Brigade
mission d’encadrer les hommes de troupe, Auditeur Général près
de les préparer au combat et de maintenir la Haute Cour Militaire
la discipline en leur sein. Le commande-
ment dispose à cet effet d’un arsenal de
sanctions disciplinaires applicables aussi INSTRUCTION DE SERVICE
bien aux officiers qu’aux hommes de N° AG/0667/ D2 DU 23
troupe. L’action disciplinaire est indépen-
dante de l’action publique, même si cer- SEPTEMBRE 2003 RELATIVE
taines fautes disciplinaires peuvent donner À L’INTERDICTION DU PORT
lieu à l’ouverture de poursuites judiciaires. D’UNIFORME ET D’ARMES DE
La justice militaire intervient alors pour GUERRE APRÈS LES HEURES DE
appuyer le commandement dans le réta- SERVICE
blissement de la discipline militaire.
4. L’action publique par contre est l’apanage
exclusif de la justice militaire. Celle-ci bé- Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-
néficie dans ce cadre, de pouvoirs exor- nison (tous),
bitants que lui confèrent la Constitution 1. D’ordre du Ministère de la Défense Na-
et les lois de la République. Il s’agit en tionale et des Anciens Combattants, il est
particulier de l’indépendance reconnue à formellement interdit aux éléments de
l’ensemble du pouvoir judiciaire par les la justice militaire, magistrats, auxiliaires
dispositions de l’article 149 de la Consti-
ou gardes du corps, le port d’uniforme
tution de la République.
et d’armes de guerre après les heures de
5. De ce qui précède, il est de mon devoir service, sauf les cas autorisés concernant
de rappeler les instructions ci-après dans les gardes du corps des personnalités les
les rapports entre la justice militaire et le
accompagnant pendant leurs déplacements,
commandement :
610

les gardes résidentielles ou édifices publics, tionnement des juridictions militaires, et à


d’entrées des camps militaires ou des points la procédure pénale, le pire aurait pu être
stratégiques. évité. En effet, les règles en vigueur veulent
2. Les officiers de police judiciaire et officiers que l’inspecteur de police judiciaire titu-
du ministère public sont tenus d’instruire laire puisse constituer la courroie de
avec diligence et sévérité les dossiers à transmission entre l’officier du ministère
charge de militaires ou policiers en uni- public et les autres inspecteurs de police
forme, avec ou sans armes, poursuivis pour judiciaire d’une part, et entre le magistrat
des faits répréhensibles commis pendant ou et la troupe d’autre part.
après les heures de service. 4. Le Cabinet de l’inspecteur de police judi-
3. Aucune complaisance ne sera tolérée en la ciaire titulaire est donc le passage obligé
matière. de tout mandat de justice émis par le ma-
gistrat pour exécution par l’inspecteur de
police judiciaire.
5. Les registres collectifs de l’inspection judi-
4. La présente vaut consigne permanente et ciaire sont gardés et tenus au Cabinet de
doit être lue à la parade matinale de chaque l’inspecteur de police judiciaire titulaire.
lundi. C’est dans cet office que s’effectue l’enre-
gistrement, le triage et la répartition de
Fait à Kinshasa, le 23 septembre 2003. tous les documents judiciaires, plaintes et
dénonciations comprises, même si l’ins-
Joseph PONDE ISAMBWA pection est dotée d’un secrétariat.
Colonel 6. Après triage, les mandats de comparution,
Auditeur Général a.i. près la Haute Cour d’exécution, d’amener, d’arrêt sont dirigés
Militaire au bureau du comandant détachement qui
a la troupe en mains. Les réquisitions aux
fins d’enquête, les réquisitions d’informa-
INSTRUCTION N° AG/500/ tion, les mandats de perquisition etc. sont
remis aux inspecteurs de police judiciaire
D2/2003 DU 06 JUIN 2003 requis pour accomplir en priorité les mis-
RELATIVE À L’EXÉCUTION DES sions prescrites. Les inspecteurs de police
MANDATS DE JUSTICE judiciaire sont tenus de présenter un rap-
port écrit à l’autorité requérante avec un
Aux inspecteurs de police judiciaire de l’Audi-
droit de regard de l’inspecteur de police
torat général, auditorat militaire supérieur et
judiciaire titulaire sur les devoirs exécutés.
auditorat de garnison (tous),
Cette procédure a l’avantage non seule-
1. De nombreux abus en rapport avec l’exé- ment de connaître le nombre des dossiers
cution des mandats de justice sont souvent se trouvant dans le Cabinet de chaque
commis par les inspecteurs de police judi- inspecteur de police judiciaire, mais per-
ciaire et officiers de police judiciaire. met aussi au responsable d’apprécier avec
2. Cette situation est délibérément créée exactitude la compétence du collabora-
parfois par certains magistrats qui pré- teur.
fèrent remettre directement les docu- 7. Le mandat d’amener ne peut aller au-delà
ments aux inspecteurs de police judiciaire, du délai prévu par la loi d’où la nécessite
au comandant détachement ou aux élé- pour l’officier du ministère public et l’ins-
ments de troupes pour exécution. pecteur de police judiciaire titulaire de
3. Et pourtant, si on s’en tenait aux règles pu- veiller à son exécution ou à son retrait de
rement administratives régissant le fonc- la circulation sans dépasser le temps prévu.
611

8. Le mandat de perquisition et d’amener 13. Les inspecteurs de police judiciaire récidi-


se placent en vedette d’autant plus qu’à viste s’exposeront à la rigueur de la loi en
l’occasion se commettent le plus grand cas de non exécution sans faille des pré-
nombre d’abus à l’instar de détournement sentes instructions.
d’objets saisis, réquisitions irrégulières de
véhicule etc. Fait à Kinshasa, le 6 juin 2003.
9. De ce qui précède, il convient de déduire
que son exécution n’est pas l’apanage Joseph PONDE ISAMBWE
de quelqu’un pris au hasard. Il exige de Colonel
l’officier requis, la qualité, la compétence Auditeur Général a.i. des Forces Armées
matérielle et territoriale, sans oublier bien
entendu, une parfaite connaissance des
INSTRUCTION N° AG/0359/
notions de procédure pénale. En d’autres
D2/2009 DU 4 MAI 2009
termes, il ne peut être exécuté que par un
inspecteur de police judiciaire ou officier RELATIVE À L’EXÉCUTION DES
de police judiciaire à compétence générale MANDATS DE JUSTICE
et jamais par un agent.
Aux auditeurs militaires supérieurs et de garni-
10. Lorsque la perquisition a été fructueuse, son, inspecteurs de police judiciaire des audito-
l’inspecteur de police judiciaire dresse sur rats militaires supérieurs et garnison de la ville
le champ un PV de saisi d’objets qui sera de Kinshasa (tous),
joint au rapport complet destiné à l’officier
1. Les abus dans l’exécution des mandats de
du ministère public. Le verbalisant le signe
justice et dans l’utilisation des inspecteurs
conjointement avec le détenteur ou son de police judiciaire des auditorats militaires
représentant. m’avaient amené à prendre les instructions
11. La Transmission du rapport complet peut permanentes citées en référence.
connaître un retard. Ce que doit éviter à 2. Je constate cependant que les mêmes maux
tout prix l’inspecteur de police judiciaire décriés ont refait surface. Les inspecteurs
ou l’officier de police judiciaire. Le rapport de police judiciaire sont utilisés sans tenir
comprend en général : compte du ressort de leur appartenance.
- Le Mandat de perquisition ; Ce phénomène s’observe aussi à l’Audito-
- Le PV d’exécution du mandat de per- rat Général où les des inspecteurs de police
quisition ; judiciaire autres que ceux de l’inspectorat
- Le PV de saisie d’objets et toutes ses général reçoivent des dossiers de haut ma-
annexes ; gistrats.
- Le ou les PV d’audition. 3. La présente vaut rappel de ladite instruc-
tion, et quiconque y contreviendrait s’expo-
12. Voilà pourquoi, ceux des magistrats qui ont
serait à des sanctions conformément à la
l’habitude de confier directement les man-
loi.
dats judiciaires aux inspecteurs de police 4. En annexe, copie de la sus référée.
judiciaire, au comandant détachement ou
aux gardes du corps au mépris des règles Fait à Kinshasa, le 4 mai 2009.
prévues doivent se sentir concernés par
les abus dénoncés. Les inspecteurs de L’Auditeur Général près la Haute
police judiciaire également portent la plus Cour Militaire en congé,
grande part de responsabilité pour n’avoir TIM MUKUNTO KIYANA
pas respecté la procédure ci-dessous. Général de Brigade
Premier Avocat Généra des Forces Armées
612

DIRECTIVE N° AG/0793/10 DU 23 - les dispositions des articles 9 et 151 de la


JUIN 2010 SUR LA TORTURE loi n° 09/001 janvier 2009 portant protec-
tion de l’enfant ;
- les dispositions de l’ordonnance n° 344 du
Il me revient de constater la recrudescence des 17 septembre 1965 portant régime péni-
actes de torture dont sont victimes les per- tentiaire.
sonnes poursuivies et détenues tant dans les
amigos que dans les maisons d’arrêt et prisons. Objet de l’enquête
Face à cette situation, on déplore un laxisme
dans le chef des officiers du ministère public Quant à la détermination de l’objet de l’en-
militaire devant les cas des tortures portés à quête, vous vous référerez aux principes sui-
leur connaissance, ce qui conduit à l’impunité vants, dégagés de la Résolution 55/89 du 4
décriée par tous et que le Gouvernement décembre 2000 de l’Assemblée Général des
congolais s’est engagé à combattre. Nations Unies et des diverses dispositions du
droit interne, à savoir :
Arsenal juridique - Veiller à ce que toute plainte, dénonciation
Dés lors, il vous est instruit d’ouvrir des en- ou rapport alléguant des actes de torture
quêtes systématiques sur tout cas de torture ou de mauvais traitements fasse prompte-
ou de maltraitance et ce, conformément aux ment l’objet d’une enquête approfondie ;
instruments juridiques tant nationaux qu’inter- - Veiller avec compassion au sort des vic-
nationaux, à savoir : times ou ayant droits et assurer leur pro-
tection contre toute forme de vengeance ;
- la Convention contre la torture et autres
- Requérir l’expertise médicale et/ou psy-
peines ou traitements cruels, inhumais et
dégradants (Résolution de NU 39/46 du chologique pour tout cas de torture ;
10 décembre 1984), principalement en ses - Assurer la protection des témoins par des
articles 1 et 2, ratifiée par l’ordonnance-loi mesures de discrétion liées au secret de
n° 89/14 du 17 février 1989 ; l’instruction, et procéder aux autorisations
- les Conventions de Genève du 12 août sélectives de lever copie des pièces pré-
1949 et leurs protocoles additionnels du 8 sentant un caractère secret ;
juin 1977 ; - Ordonner l’ouverture d’actions discipli-
- la Constitution du 18 février 2006 en ses naires contre les personnes dont l’enquête
articles 16 et 61 al.2 ; a établi la responsabilité dans les actes de
torture constatés, et ce, sans préjudice des
- la Résolution 3452 (XXX) portant décla-
ration sur la protection de toutes les per- poursuites judiciaires à mener ultérieure-
sonnes contre la torture et autres peines ment.
ou traitements cruels, inhumains ou dégra- Mesures de poursuites
dants adoptée par l’Assemblée des Na-
tions Unies le 9 décembre 1975 ; Il est rappelé à tous les chefs d’office l’obliga-
- la Résolution 55/89 sur les principes relatifs tion de contrôler régulièrement tous les lieux
aux moyens d’enquêter efficacement sur la et maisons de détention, et en cas d’irrégula-
torture et autres peines ou traitements rité, de prendre d’urgence les mesures admi-
cruels, inhumains et dégradant adoptés par nistratives et/ou judiciaires nécessaires pour le
l’Assemblée général des Nations Unies le rétablissement des droits lésés.
4 décembre 2000 ; Le magistrat militaire est tenu de vérifier si le
- les dispositions des articles 104 al 4, 166 al justiciable n’a subi des tortures ou mauvais trai-
1-2 et 169 al 6 du Code pénal militaire, 67 tements durant l’enquête préliminaire, et s’il y
al 2 et 180 du Code pénal ordinaire ; lieu de prendre les mesures nécessaire lors de
613

dépositions au stade de l’instruction prépara- DIRECTIVE N° AG/0794/10


toire, pour éviter que cette clarification n’appa- DU 23 JUIN 2010 SUR LE DÉCÈS
raisse durant l’instruction juridictionnelle. Le EN DÉTENTION
cas échéant, interpeller l’officier de police judi-
ciaire militaire reproché.
Des différents rapports qui nous parviennent,
De même, les officiers du ministère public on déplore de plus en plus de cas de décès de
militaire devront s’éviter d’instruire dans les personnes détenues dans les amigos et autres
bureaux des officiers de police judiciaire ou maisons de détention. Point n’est besoin de
dans les services spécialisés où il y a alléga- rappeler que le décès en détention pose un
tions constantes de cas de torture ou de mal- problème de santé publique et crée un trau-
traitance. matisme psychologique pour les codétenus.
Chose grave, aucun de ces cas ne fait l’objet
En cas de retrait de l’habilitation de la qualité d’enquêtes même sommaires en vue d’en re-
d’officier de police judiciaire, le Procureur de la chercher les causes et en établir les respon-
République, auteur de la mesure, est tenu d’en sabilités.
informer la hiérarchie judiciaire et administra-
tive afin que large diffusion en soit assurée sur Base juridique des enquêtes
toute l’étendue de la République. L’auditeur
militaire est tenu de déclencher des poursuites Sous réserve des réformes en cours tendant
à humaniser les lieux de détention, il vous est
judiciaires pour les officiers de police judiciaire
instruit d’initier des enquêtes approfondies sur
des forces armées et leurs coauteurs ou com- chaque cas de décès en détention porté à votre
plices, présumés auteurs des décriés. connaissance et ce, conformément aux dispo-
Le magistrat militaire est tenu de dresser à sitions des articles 16, 17, 18, 61 et 62 de la
toutes fins utiles à l’intention de la hiérarchie Constitution et à celles des autres instruments
judiciaire un rapport mensuel de tous les cas juridiques nationaux et internationaux, à savoir :
de tortures et mauvais traitements portés à sa - les Convention de Genève du 12 août
connaissance ainsi que les mesures prises pour 1949 et leurs protocoles additionnels du
leur résolution. 8 juin 1977 ;
- les règles minima pour le traitement des
La présente est une consigne permanente dont
détenus adoptées par le premier Congrès
l’inexécution expose ses auteurs à des sanc- des Nations Unies pour la prévention du
tions disciplinaires, voire judiciaires. Elle entre crime et le traitement des délinquants,
en vigueur à la date de sa signature. tenu à Genève en 1955 et approuvé par
le Conseil Economique et social dans ses
résolutions 663 (XXIV) du 31 juillet 1976
Fait à Kinshasa, le 23 juin 2010.
et 2076 (LXII) du 13 mai 1977 ;
- les principes relatifs aux moyens d’enquê-
Joseph PONDE ISAMBWA
ter efficacement sur la torture et autres
Général de Brigade peines ou traitements cruels, inhumains et
Auditeur Général près la Haute dégradants adoptés par l’Assemblée Gé-
Cour Militaire nérale des Nations Unies le 4 décembre
2000 ;
- les articles 48 et 52 du Code de procédure
pénale ordinaire ;
- les articles 64 al. 1 et 181 de la loi n°
023/2002 du 18 novembre 2002 portant
Code judiciaire militaire ;
- l’ordonnance n° 344 du 17septembre
1965 portant régime pénitentiaire ;
614

- la circulaire n° 6/008/IM/PGR/1970 du 16 La présente est une consigne permanente dont


mai 1970 relative au régime pénitentiaire. l’inexécution expose ses auteurs à des sanc-
tions disciplinaires, voire judiciaires. Elle entre
Objet et mesures d’enquête en vigueur à la date de sa signature.
Pendant l’enquête, vous devrez vous référer
aux instructions ci-dessous : Fait à Kinshasa, le 23 juin 2010.
- veiller à ce que toute plainte, dénonciation
Joseph PONDE ISAMBWA
ou rapport alléguant les cas de décès en
détention fasse l’objet d’une enquête sys- Général de Brigade
tématique ; Auditeur Général près la Haute
- veiller scrupuleusement au respect des Cour Militaire
dispositions pertinentes de l’ordonnance
n° 344 portant régime pénitentiaire ;
- constater le décès et accomplir tout de- INSTRUCTIONS N° AG/
voir utile avec le concours des autorités 0023D8A/2006 DU 10
administratives, policières ou militaires ;
- requérir l’expertise médicale conformé- JANVIER 2006 RELATIVE À
ment aux dispositions susvisées du Code L’INSOUMISSION
de procédure pénale et du Code judiciaire
militaire pour tout cas avéré de décès en A tous les auditeurs militaires supérieurs et de
détention et exiger l’obtention du rapport garnison,
médical endéans les 15 jours ;
- s’assurer de la notification immédiate par 1. Je viens de constater que certains inspec-
le responsable de l’administration péniten- teurs de police judiciaire n’ont pas rejoint
tiaire du cas de décès à la famille du défunt jusqu’ici leurs nouveaux postes d’affecta-
et au chef d’office instruisant le dossier ; tion tel que décidé dans la mise en place
- assurer la protection des témoins par des signée par le Ministère de la Défense Na-
mesures de discrétion liées au secret de tionale et des Anciens Combattants.
l’instruction, et procéder aux autorisations 2. Cette Situation est généralement caution-
sélectives de lever copie des pièces pré- née par les auditeurs militaires des unités
sentant un caractère secret ; d’origine de ces inspecteurs de police judi-
- Veiller avec compassion au sort des ayant- ciaire, qui ne prennent aucune disposition
droit quant à la poursuite de l’action civile ; quant à ce. Ce qui dénote d’un clientélisme
- prendre des mesures conservatoires de plus criant entre les auditeurs militaires et
déplacement des agents de l’administra- les hommes sous leurs ordres car, à ce
tion et/ou des codétenus impliqués dans jour, aucun motif ne peut être évoqué, vu
le cas de décès sous examen ; le temps qui vient de s’écouler depuis la
- prendre des sanctions disciplinaires et le signature de la mise en place.
cas échéant, judiciaires contre le gardien 3. La mise en place doit être exécutée sans
de prison, le commandant, l’officier de la faille.
police judiciaire, le préposé à la garde ou à 4. Les récalcitrants ne s’en prendront qu’à
la surveillance de l’administration péniten- eux-mêmes.
tiaire, le fonctionnaire ou les codétenus, ou 5. Accusé de réception.
toute personne dont l’enquête a établi la
responsabilité quant au décès ;
Fait à Kinshasa, le 10 janvier 2006.
- dresser à toutes fins utiles à l’intention de
la hiérarchie judiciaire un rapport mensuel Joseph PONDE ISAMBWA
de tous les cas répertoriés ainsi que les Général de Brigade
mesures prises pour leur résolution. Auditeur Général des FARDC
615

POLICE JUDICIAIRE INSTRUCTION N° AG/0493/


D8A/2006 DU 08 AOÛT 2006
INSTRUCTION N° AG/0036/ RELATIVE AU RECRUTEMENT
D8A/2006 DU 19 JANVIER 2006 ANARCHIQUE DES
RELATIVE AU RECRUTEMENT
ANARCHIQUE DES INSPECTEURS DE POLICE
INSPECTEURS DE POLICE JUDICIAIRE DE LA JUSTICE
JUDICIAIRE DE LA JUSTICE MILITAIRE
MILITAIRE
A tous les auditeurs militaires supérieurs et
Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar- auditeurs de garnison,
nison (tous), 1. Je tiens à vous rappeler le prescrit de la
1. Il me revient de constater dans le corps note sus référée ayant trait à l’objet repris
des inspecteurs de police judiciaire de en concerne.
justice militaire un afflux important des 2. Le recrutement des inspecteurs de police
éléments issus des écoles et centres de judiciaire étant prescrit aux échelons des
formation disséminés à travers la ville de auditorats militaires supérieurs et de gar-
Kinshasa et dans l’arrière-pays.
nison, il vous appartient dès lors de signa-
2. Vous n’êtes pas sans le savoir que les ler à la hiérarchie vos besoins en effectif.
seules institutions où la justice militaire
puisait traditionnellement des inspecteurs 3. La mise en substance à votre niveau de
de police judiciaire sont les CFPJ, l’EAppl certains éléments de la justice militaire
Gd Nat et dans une certaine mesure, les ou police nationale congolaise par le com-
anciens OPJCG. mandant de la Région militaire relève d’une
3. Aujourd’hui, les éléments provenant de demande expresse des auditeurs mili-
formation auxquelles je fais allusion pré- taires auprès desdites autorités pour vous
fèrent tous œuvrer au sein de l’auditorat dédouaner de la pratique décriée dans la
militaire où ils font d’ailleurs piètre figure. note citée en référence.
4. En outre, le grade judiciaire de recrutement 4. L’admission des postulants au stage se fait
étant celui d’inspecteur de police judiciaire par une décision de l’Auditeur général des
2ème classe, il est judicieux d’éviter que les FARDC.
postulants soient revêtus d’un grade judi-
ciaire supérieur à celui de sous lieutenant 5. Stricte application.
car il est inconcevable sinon pernicieux de
voir par exemple un lieutenant, nouveau Fait à Kinshasa, le 08 août 2006.
venu dans le corps, être revêtu d’un grade
judiciaire supérieur à celui d’un Major. Joseph PONDE ISAMBWA
5. Désormais, les recrutements ne peuvent Général Brigade
se faire qu’au niveau de l’Auditorat Géné- Auditeur Général des FARDC
ral après un examen approfondi des dos-
siers des postulants.
6. Vous accuserez réception de la présente
qui ne doit souffrir d’aucune faille.
Fait à Kinshasa, le 19 janvier 2006.
Joseph PONDE ISAMBWA
Général Brigade
Auditeur Général des FARDC
616

INSTRUCTION N° AG/0381/ des présentes instructions qui sont d’exécution


D8A/2010 DU 30 MAI 2010 immédiate.
PORTANT RÉQUISITION
Fait à Kinshasa, le 30 mai 2010.
DES MILITAIRES DE LA
Joseph PONDE ISAMBWA
PRÉVÔTÉ MILITAIRE NON
OFFICIERS Général de Brigade
Auditeur Général près la Haute Cour Militaire
DE POLICE JUDICIAIRE

A Messieurs les auditeurs militaires supérieurs


STATISTIQUES
et de garnison (tous),
ET RAPPORTS
Les rapports jusqu’ici parvenus à mon office
sur la façon dont les militaires de la prévôté
NOTE DE SERVICE N°
militaire non officiers de police judiciaire par
AG/01126/ D8A/2008 DU 13
vous requis travaillent sur le terrain, font état
de nombreux abus commis, parfois de bonne
NOVEMBRE 2008 RELATIVE AUX
foi, par ces agents dont la mission principale STATISTIQUES MENSUELLES
consiste à maintenir la discipline au sein de
l’Armée. Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-
nison (tous),
A dater de ce jour, en vue de sauvegarder
l’honneur des FARDC, les réquisitions tendant 1. En vue d’assurer une meilleure communica-
tion des activités des auditorats militaires,
à obtenir du commandant de la 11ème Région
les instructions ci-après seront désormais
militaire l’utilisation des éléments de la prévôté
de stricte application :
militaire pour l’accomplissement des devoirs ne
- les statistiques mensuelles des audi-
rentrant pas dans leurs missions spécifiques ci-
torats militaires de garnison devront
dessus rappelées devront impérativement por-
parvenir aux auditorats militaires su-
ter le visa des chefs d’office. En cas d’absence périeurs au plus tard le 05 de chaque
ou d’empêchement, c’est le magistrat militaire mois ;
désigné par l’Auditeur militaire supérieur ou - les statistique mensuelles des audi-
l’auditeur militaire de garnison qui y apposera torats militaires supérieurs intégrant
son visa. celles des auditorats militaires de
Quel que soit le caractère impérieux ou non garnison de chaque ressort devront
que pourrait revêtir un devoir, je demande au parvenir à l’Auditorat Général au plus
commandement de la 11ème Région Militaire de tard le 10 de chaque mois ;
s’assurer que la réquisition émise par le magis- - les rapports annuels des auditorats
trat du ministère public militaire porte le visa militaires supérieurs et auditorats mili-
de chefs d’office énumérés à alinéa 2 ci-dessus. taires de garnison devront parvenir à
l’Auditorat Général au plus tard le 30
Enfin, les réquisitions émanant de l’Auditorat janvier de l’année en cours.
Général devront porter le visa de l’Auditeur
Général des FARDC ou en cas d’empêchement 2. Étant donné les difficultés éprouvées par
celui du Premier Avocat Général des Forces vos offices dans la transmission du courrier,
Armées précéant.Vous m’accuserez réception l’unité « État de droit » de la MONUSCO, en
accord avec l’Auditorat Général a instruit
617

ses représentants en Province, en l’occur-


rence les conseillers en détention, afin qu’ils
assurent la transmission par internet de vos
rapports respectifs.
3. En annexe, les formulaires-types des statis-
tiques mensuelles et du rapport annuel aux-
quels vous devrez vous conformer.
4. Exécution sans faille.

Fait à Kinshasa, le 13 novembre 2008.

Joseph PONDE ISAMBWA


Général de Brigade
Auditeur Général près la Haute Cour Militaire
618

ANNEXE
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
JUSTICE MILITAIRE
AUDITORAT MILITAIRE DE GARNISON DE..............................................................

Statistique mensuelle de l’Auditorat militaire de garnison de.....................................................


Pour le mois de……………………………. /……………….. (année)

1. Nombre d’affaires existants au 1er jour du mois………… :……......…


2. Nombre d’affaires entrées en cours du mois de……..…. :..…………
Total :…………..
3. Nombre d’affaires réglées au cours du mois :………….
1. Par décision de non lieu :………….
2. Par décision de classement sans suite :………….
3. Par paiement d’amande transactionnelle :………….
4. Par transmission à un autre parquet :…………..
5. Par communication par un autre cabinet :…………..
6. Par renvoi à la discipline de corps :…………..
7. En fixation devant le TMG :…………..
8. En fixation devant le TMP :…………..
4. Total d’affaires en cours au dernier jour du mois :………….
5. Relevé de détenus préventifs :…………..
6. Nombre de détenus préventifs pour les dossiers
en instruction au dernier jour du mois :…………..

Fait à Kinshasa, le……/……/…….

Visa Auditeur militaire de garnison L’officier du ministère public,



619

CIRCULAIRE N° CIRCULAIRE N° HCM/029/2012


HCM/062/2009 DU 31 MARS DU 02 MARS 2012 PORTANT
2009 CONCERNANT DIRECTIVES PERMANENTES
LES INSTRUCTIONS D’UNIFORMISATION DE
PERMANENTES RELATIVES STATISTIQUES MENSUELLES
À LA TRANSMISSION DE
STATISTIQUES MENSUELLES Aux Premiers présidents des cours militaires et
Présidents des tribunaux militaires de garnison
A tous les Présidents et conseillers de la Haute (tous),
Cour Militaire, 1. Je constate avec regret que la plupart de
Premiers Présidents des Cours militaires et vos statistiques mensuelles qui me par-
Présidents des tribunaux militaires de garnison, viennent du reste très rarement, ne ré-
pondent pas au standard vous donné par
1. Désormais, les présidents des tribunaux
mes instructions ad hoc n° HCM/219/07
militaires de garnison transmettront au dé-
du 05 Octobre 2007 dont une photocopie
but de chaque mois au Premier Président
en annexe pour mémo.
de la Cour Militaire, leurs statistiques men-
2. La disparité de leurs rubriques et formes,
suelles auxquelles seront obligatoirement
doublée de l’irrégularité de leur transmis-
annexées deux copies de jugement rendus
sion par des compilations bimensuelles, tri-
dont l’une destinée au Premier Président
mestrielles, semestrielles, voire annuelles,
de la Cour Militaire et l’autre adressée au
n’en rendent que l’exploitation plus ardue
Premier Président de la Haute Cour Mili-
et, partant, plus malaisée.
taire.
3. Désormais, pour besoin d’uniformité et
2. Les Premiers Présidents des cours mili-
surtout aux fins d’en faciliter l’analyse des
taires, après avoir lu leurs copies, enver-
données, vous veillerez à :
ront celles-ci au Premier Président de la
a) En respecter scrupuleusement le
Haute Cour Militaire avec observation.
caractère mensuel, le délai butoir de
3. Quant aux statistiques mensuelles des
transmission étant de 5 jours francs
Cours militaires auxquelles seront an-
courant à la fin du mois envisagé ;
nexées impérativement les copies de leurs
b) Les adresser directement au Premier
arrêts, elles seront directement envoyées
Président de la Haute Cour Militaire,
au Premier Président de la Haute Cour Mi-
s’agissant des Premiers Présidents des
litaire et seront analysées par les conseil-
Cours militaires et, à ceux-ci, avec un
lers de la Haute Cour Militaire.
exemplaire à me transmettre, directe-
4. Cette instruction permanente qui permet ment vu l’urgence (DVU) quant aux
à la hiérarchie de se rendre compte de la Présidents des tribunaux militaires de
qualité du rendement de chaque juge doit garnison.
être de correcte et de stricte application.
4. Accusé de réception au titre de stricte
Fait à Kinshasa, le 31 mars 2009. conformité.

Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA Fait à Kinshasa, 02 mars 2012.


Général de Brigade
Premier Président de Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA
la Haute Cour Militaire Général de Brigade
Premier Président de la Haute Cour Militaire
620

Juridiction :

Mois de :

I. Au premier degré
A. Nombre des dossiers dont la juridiction est saisie au début du mois
B. Nombre des dossiers dont la juridiction est saisie au cours du mois
Total
C. Nombre des dossiers jugés et prononcés au cours du :
- Par condamnation
- Par acquittement
- Par déclinatoire de compétence
D. Nombre des dossiers en instruction
E. Nombre des dossiers non encore soumis au débat à la fin du mois
F. Montant représentant les recettes judiciaires au cours du mois

G. Nombre des prévenus à la disposition de la juridiction au 1er jour du mois

H. Nombre des prévenus à la disposition de la juridiction au dernier du mois

II. Au degré d’appel


A. Nombre des dossiers dont la juridiction est saisie au début du mois
B. Nombre des dossiers dont la juridiction est saisie au cours du mois
Total
C. Nombre des dossiers jugés et prononcés au cours du :
- Par condamnation
- Par acquittement
- Par déclinatoire de compétence
D. Nombre des dossiers en instruction
E. Nombre des dossiers non encore soumis au débat à la fin du mois
F. Montant représentant les recettes judiciaires au cours du mois
G. Nombre des prévenus à la disposition de la juridiction au 1er jour du mois
H. Nombre des prévenus à la disposition de la juridiction au dernier du mois

Fait à Kinshasa, le…………………….


Le Président,…………..................
Statistiques mensuelles de criminalité
Mois de :

Infraction Srt Gen Def EMG FT Faé FN BLogC PNC GR IG Ecole CE CI JM TOTAL OBN
CPO

TOTAL
CPM
621

TOTAL
TOT Gen
622

INSTRUCTION N° AG/0039/D8A/2004 DU 20 JANVIER 2004


RELATIVE À LA PRÉSENTATION DES RAPPORTS ANNUELS

Aux auditeurs militaires supérieurs et de garnison (tous),


1. En vue de permettre au Bureau d’études de l’Auditorat Général de finaliser le rapport annuel
des activités de tous les parquets militaires, vous êtes priés de transmettre dans les délais vous
impartis, les rapports centralisés des offices de vos ressorts respectifs.
2 Ces rapports doivent se présenter comme suit :
A. Registre du ministère public dans le ressort de l’auditorat militaire supérieur du…..
Auditorat militaire Auditorat militaire
Affaires en cours le 1er janvier TOTAL
Supérieur de Garnison
Affaires inscrites pendant l’année
Au 1er degré
Au 2ème degré
Affaire résolues par AT
Affaires transmises à autre Parquet
Affaires renvoyées à la discipline
du Corps
Affaires clôturées pour Non-lieu
Affaires en cours au 31 décembre
Affaires en fixation

B. Activités des tribunaux militaires dans le ressort de l’auditorat militaire de…………….

Arrêts et Tribunal militaire de Tribunal militaire de


Cours TOTAL
Jugements rendus Garnison Police
Militaires
au cours de l’année X Y Z X Y Y
Au 1er degré
Au 2ème degré

Fait à Kinshasa, le 20 janvier 2004.

Joseph PONDE ISAMBWA


Colonel
Auditeur Général a.i. près la Haute Cour Militaire
623

MILITAIRES FICTIFS PRONONCE DES JURIDICTIONS


MILITAIRES
INSTRUCTION N° AG/0752/ INSTRUCTION N° AG/1121/
D8A/2005 DU 15 JUIN 2005 D8A/2005 DU 30 SEPTEMBRE 2005
RELATIVE À L’INSERTION DES PORTANT NOTICE RELATIVE
MILITAIRES FICTIFS SUR LES AUX ANTÉCÉDENTS
ÉTATS DE PAIE MILITAIRE DU CONDAMNÉ
Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-
A tous les auditeurs militaires supérieurs et nison (tous),
auditeurs militaires de garnison, 1. Je vous reproduis, in extenso, la note re-
1) Je vous reproduis intégralement, la note prise en référence.
reprise en référence 1. Je cite :
Je cite : 1) Honneur de vous saluer et de relever
à votre attention que très souvent, le
1. Il est noté depuis un temps, de la part magistrat appelé a émettre l’avis de
de certains commandants des unités l’autorité judiciaire sur la fiche indi-
des FARDC à tous les niveaux, l’inser- viduelle de proposition de libération
tion des militaires fictifs sur les états conditionnelle n’est pas nécessaire-
de paie militaire en vue de s’appro- ment celui qui a exercé les poursuites
prier à leurs fins propres et à l’insu de judiciaires.
l’autorité, des sommes d’argent sous le 2) Aussi, arrive-t-il que, faute d’informa-
couvert de reliquat. tion, l’avis du parquet ne concorde pas
2. Cette pratique, fort préjudiciable aux avec la personnalité du condamné.
intérêts de l’État, ne peut être tolérée, 3) C’est pourquoi, pour éviter cet état
des choses, je propose à votre autorité
en particulier, au moment où le Gou-
de bien vouloir demander à tous les
vernement s’emploie à maîtriser les ef- auditeurs militaires (ministère public)
fectifs des forces Armées de la manière de faire désormais application de l’ar-
à améliorer le social du militaire. ticle 92 de l’ordonnance n° 344 du 17
3. C’est pourquoi, je vous demande de septembre 1965 portant régime péni-
rappeler instamment aux différents tentiaire et libération conditionnelle.
commandants des unités que l’honnê- 4) Cet article stipule que « dans les quinze
teté et la transparence doivent carac- jours qui suivent l’exécution d’une ou de
tériser leurs actions. plusieurs condamnations comportant une
4. Il sera fait régulièrement recours aux incarcération totale de plus de trois mois,
articles 74 et 75 du Code pénal mili- le Ministère Public transmettra au gardien
une notice relatant les antécédents du
taire pour sanctionner tout contreve-
condamné et contenant une appréciation
nant. de sa moralité ».
5. Vous me tiendrez au courant du suivi. 5) Avec tous mes respects « fin de cita-
Fin de citation. tion ».
2) Exécution propre et sincère. 2. J’attends de vous une bonne application de
la présente instruction.
Fait à Kinshasa, le 15 juin 2005.
Fait à Kinshasa, le 30 septembre 2005.
Joseph PONDE ISAMBWA Joseph PONDE ISAMBWA
Général de Brigade Général de Brigade
Auditeur Général près la Haute Cour Militaire Auditeur Général près la Haute Cour Militaire
624

CIRCULAIRE N° HCM/001/2009 Ainsi, les peines et mesures de sûreté appli-


DU 30 MARS 2009 SUR LE cables par les juridictions militaires se trouvent
PRONONCÉ DE RENVOI DE énumérées à l’article 26 du Code pénal militaire
aux termes duquel le renvoi des forces Armées
L’ARMÉE OU DE LA POLICE de la République Démocratique du Congo ou
NATIONALE CONGOLAISE de la Police Nationale, n’est pas repris.
Il résulte de l’article 34 du Code pénal militaire
A tous les premiers présidents des cours mili- que, bien qu’étant une mesure disciplinaire, ad-
taires et présidents des tribunaux militaires de ministrative le renvoi des forces Armées a ac-
garnison, quis la dimension de peine complémentaire en
L’histoire du droit pénal renseigne que dans cas de vol ou détournement d’effets militaires
les systèmes anciens, pendant l’Antiquité et le prévu et puni par l’article 74 du même Code.
Moyen Age, les infractions et les peines étaient De plus, par l’article 31 du Code pénal mili-
tarifiées d’une manière arbitraire et irration- taire, le législateur reconnait au juge la faculté
nelle. de prononcer la destitution contre tout offi-
A cet effet, le juge était considéré comme un cier condamné à plus de cinq ans de servitude
distributeur automatique des peines. Il déci- pénale.
dait sans repère croyant que le pouvoir dont Cette peine s’impose au juge en cas de condam-
il jouissait d’apprécier souverainement les faits, nation d’un officier, du chef de l’une des infrac-
lui permettait de le faire suivant son bon vou- tions prévues aux articles 59 al 3, 115 al. 2, 87,
loir ou ses sentiments. 116 et 118 al. 3 du Code pénal militaire. Il s’agit
Aujourd’hui, avec l’imposition du principe de la notamment de :
légalité des délits et des peines, le juge n’est - Violation de consigne (article 116 du Code
plus un distributeur automatique des peines, il pénal miliaire);
n’accomplit pas non plus les actes de son minis- - Capitulation (article 59 du Code pénal
tère d’une manière mécanique. Il ne peut donc militaire);
prononcer que des peines prévues par la loi. - Outrage au drapeau (article 87 du Code
Bref, la loi a mis à sa disposition des garde-fous, pénal militaire);
des mécanismes précis qui permettent, pour - Abandon de poste (article 118 du Code
autant qu’il s’y prête les adaptations néces- pénal militaire).
saires aux cas et aux individus.
Mais, l’article 35 du même texte prescrit au
Dans cette optique, l’article 2 du Code pénal juge de substituer la peine de privation de
militaire dispose « nulle infraction ne peut être grade à la destitution ou à la dégradation en
punie des peines qui n’étaient pas prévues par la cas d’admission des circonstances atténuantes
loi avant que l’infraction fut commise ». Ce texte lorsque ces deux dernières peines sont pré-
contient le principe directeur du droit pénal vues par la loi.
constitutionnellement garanti et qui s’énonce
par le brocard nullum crimen, nulla poena sine Il est donc clair que la peine complémentaire
lege. de destitution ou de dégradation ne peut être
prononcée que lorsque la peine principale re-
Ce principe interdit au juge de s’écarter des tenue est égale ou supérieure à 5 ans de ser-
pouvoirs qui lui sont conférés par la loi pour vitude pénale principale. Dans l’hypothèse où
fixer la nature et le quantum de la peine. Par la peine primordiale retenue est inférieure à 5
conséquent, le juge ne peut prononcer une ans de servitude pénale principale, le juge a la
peine que si un texte le prévoit. Il ne peut se faculté de prononcer soit la rétrogradation, soit
dispenser de la peine édictée par la loi. la privation de grade.
625

En conclusion, la garantie de la procédure de la nécessité de l’écrit dans les décisions judi-


recours ordinaire ou extraordinaire assure à la ciaires.
justice une certitude suffisante d’efficience et
d’équité, mais les juges sont invités à l’applica- 2. L’écrit Motivé
tion stricte et correcte de la loi pour ne pas
L’écrit est la forme légale d’une décision judi-
exposer non seulement leurs décisions à la
ciaire. La loi n’en prescrit la rédaction que parce
sanction négative de la juridiction d’appel ou
qu’autrement il n’existerait que par le souvenir
d’annulation et eux- mêmes aux sanctions dis-
qu’on pourrait craindre que le titre des parties
ciplinaires en cas d’erreur grossière.
ne puisse être remis en question. La rédaction
n’est organisée que pour voir une preuve stable
Fait à Kinshasa, le 30 mars 2009. et permanente de la décision du tribunal. C’est
la confection de l’acte reproduisant l’expres-
Le Premier Président sion verbale sous laquelle le jugement a exis-
de la Haute Cour Militaire, tence, et fait preuve jusqu’à inscription en faux
Delphin NYEMBO YA BUZILU TULILWA de ce que le juge a prononcé.
Général de Brigade
A ce titre, la jurisprudence précise que les
motifs constituent les parties principales du
CIRCULAIRE N° HCM/163/2007 jugement dans la mesure où ils sont les raisons
que le juge donne pour justifier le dispositif. Ils
DU 15 AOÛT 2007 PORTANT précisent la pensée du juge et en cas de doute
SUR LA MOTIVATION permettent d’interpréter le sens et la portée
DES DÉCISIONS JUDICIAIRES de sa décision.
AU PRONONCÉ
3. Le Prononcé
Aux premiers présidents des cours militaires et En tant qu’acte qui constate la vérité judiciaire
présidents des tribunaux militaires de garnison quant aux faits, le jugement doit être prononcé
(tous), en audience publique. Dès qu’il est prononcé, le
jugement existe, il est acquis aux parties et lie
1. Motifs d’Ordre Général les juges eux- mêmes.
L’article 21 de la Constitution de la RDC dis- Suivant la doctrine traditionnelle, c’est le pro-
pose que: « tout jugement est prononcé en au- noncé qui constitue « le jugement », l’écrit tel
dience publique. Il est écrit et motivé ». que prescrit à l’article 87 du Code de procé-
L’article 274 de la loi n° 023/2002 du 18 no- dure pénale constitue la preuve du prononcé.
vembre 2002 portant Code judiciaire mili- Le législateur a estimé que le prononcé du
taire dispose que : « les arrêts et jugements sont jugement en audience publique n’était pas suffi-
rédigés par le magistrat de carrière(…), ils sont sant pour garantir les droits fondamentaux des
motivés et contiennent l’indication des faits mis à personnes. C’est pourquoi il est imposé au juge
charge du prévenu, un exposé sommaire des actes l’obligation de motiver tout jugement.
de poursuite et de la procédure à l’audience et les Il ressort de cette gymnastique intellectuelle,
dépositions des parties ». que l’obligation de motiver les décisions judi-
Empruntant le vocabulaire constitutionnel, l’ar- caires constitue une garantie contre l’arbitraire
ticle 27 du Code de procédure pénale et 23 du et contre l’influence des vues personnelles du
Code de procédure civile, indiquent que tout juge, le respect et la protection des droits de la
jugement doit être motivé c’est-à-dire conte- défense et des libertés individuelles, le contrôle
nir les motifs et les dispositifs. Ce qui implique obligé du raisonnement du juge, l’indication
626

précise en vue de recours, le contrôle effi- NOTE CIRCULAIRE N°


cace par les juridictions d’appel. Ainsi, il a été HCM/161/2010 DU 06 AOÛT 2010
démontré que sans l’accomplissement de cette RELATIVE À L’APPLICATION DE
formalité substantielle, l’œuvre du juge est inu-
tile voire illégale.
L’ARTICLE 27 DU CODE PÉNAL
MILITAIRE
4. De tout ce qui précède, il est instruit à tout
juge militaire de ne prononcer que les déci- A tous les Premiers Présidents des Cours mili-
sions motivées. taires,
1. J’ai l’honneur de vous rappeler l’application
Fait à Kinshasa, le 15 août 2007. de l’article 27 du Code pénal militaire. En
effet, certaines juridictions militaires ne
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA se réfèrent pas à cette disposition légale
Général de Brigade lorsqu’elles statuent sur les infractions
Premier Président de la Haute punissables de la peine de mort.
Cour Militaire 2. L’article 27 est ainsi libellé : « Dans tous les
cas punissables de mort, la juridiction militaire
CIRCULAIRE N° HCM/206/2009 pourra prononcer la peine de servitude pénale
DU 15 OCTOBRE 2009 PORTANT principale, en précisant une durée minimale de
ALLOCATION D’OFFICE sûreté incompressible, c’est-à-dire la période
de temps pendant laquelle le condamné ne
DES DOMMAGES-INTÉRÊTS peut prétendre à aucune remise de la peine ».
EN DROIT PÉNAL MILITAIRE
3. Confraternellement.

A tous les Présidents et conseillers de la Haute Fait à Kinshasa, le 06 août 2010.


Cour Militaire,
Delphin NYEMBO ya BUZILU
Premiers Présidents des Cours militaires et TULILWA
Présidents des tribunaux militaires de garnison, Général de Brigade
1. Je vous rappelle qu’au sens des articles Premier Président de la Haute
130 et 131 du Code pénal militaire, l’Etat Cour Militaire
congolais a le droit d’être indemnisé d’of-
fice sans constitution de partie civile, en cas
de trahison, désertion à l’étranger, détour- AUDIENCES SOLENNELLES
nement des derniers publics ou des effets
appartenant à l’Etat.
CIRCULAIRE N° HCM/155/2011
2. De ce fait, le montant des dommages- inté-
rêts sera évalué ex aequo et bono. DU 15 SEPTEMBRE 2011
3. Vous avez le devoir de veiller au respect PORTANT ORGANISATION DES
strict de la loi en la matière. AUDIENCES SOLENNELLES

Aux présidents et conseillers de la Haute Cour


Fait à Kinshasa, le 15 octobre 2009. Militaire, aux premiers présidents des cours
militaires et présidents des tribunaux militaires
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA de garnison (tous),
Général de Brigade
Premier Président de 1. La plénière de la Haute Cour Militaire a
la Haute Cour Militaire décidé, conformément à l’article 21 de
627

l’ordonnance n° HCM/008/2003 du 10 juil- cette date pour commémorer la création


let 2003 portant Règlement Intérieur des de la justice militaire. A cette occasion, les
cours et tribunaux militaires, que toutes magistrats militaires retraités pourront
les juridictions militaires doivent tenir arborer la tenue militaire.
des audiences solennelles à l’occasion de Le Premier président de la Haute Cour
certaines circonstances telles que la pres- Militaire prononcera un discours, tandis
tation ou le renouvellement du serment que l’Auditeur Général prononcera une
des magistrats des cours et tribunaux mili- mercuriale. Ensuite, interviendra l’allocu-
taires à l’exception de ceux de la Haute tion du Bâtonnier National.
Cour Militaire et de l’Auditorat Général; Cette cérémonie sera organisée dans la
le décès d’un magistrat militaire; la mise à capitale par la Haute Cour Militaire, dans
la retraite d’un magistrat militaire au béné- chaque chef-lieu de la province par la Cour
fice de l’éméritat et l’anniversaire de la jus- Militaire et par chaque tribunal militaire de
tice militaire.
garnison isolé.
2. En cas de prestation ou de renouvellement
de serment, le magistrat nommé ou désigné 6. Pour besoin d’uniformisation du dérou-
à de nouvelles fonctions est tenu de prê- lement des audiences solennelles et pu-
ter son serment au cours d’une audience bliques, vous trouverez annexés à la pré-
solennelle de la juridiction où il est affecté. sente :
Exception faite des magistrats de la Haute - Le guide pratique et drill du cérémo-
Cour Militaire et de l’Auditorat Général nial de l’audience solennelle de pres-
lesquels, conformément à l’article 13 alinéa tation ou de renouvellement de ser-
3 du statut des magistrats prêtent serment ment ;
devant le Président de la République. - Le guide pratique et drill du cérémo-
3. En cas de décès d’un magistrat, c’est la juri- nial de l’audience en cas de décès d’un
diction au sein de laquelle ou près laquelle magistrat militaire ;
il exerçait ses fonctions de magistrat qui - Le guide pratique et drill du cérémo-
est compétente pour tenir l’audience so- nial de l’audience à l’occasion de la
lennelle. L’officier du ministère public, le mise à la retraite d’un magistrat mili-
représentant du Barreau et le président de taire au bénéfice de l’éméritat ;
la composition prendront successivement - Le guide pratique et drill du cérémo-
la parole pour les réquisitions, les conclu- nial de l’audience de l’anniversaire de
sions et le verdict. la justice militaire.
4. En cas de mise à la retraite d’un magistrat 7. A toutes ces différentes audiences solen-
au bénéfice de l’éméritat, le chef de la juri- nelles et publiques, c’est la composition
diction et celui de l’office de son ressort
ordinaire qui siège, raison pour laquelle
ainsi que le représentant du Barreau, pro-
la copie pour information de la présente
noncent chacun une allocution. Le magis-
est réservée au commandement pour qu’il
trat concerné présente ses remerciements.
n’en ignore.
5. La commémoration de la date anniversaire
de la justice militaire se déroulera sous 8. L’application de la circulaire s’impose dé-
forme de la rentrée judiciaire des juridic- sormais à toutes les juridictions militaires.
tions militaires.
En nous référant à l’histoire, il a été retenu Fait à Kinshasa, le 15 septembre 2011.
la date du 22 décembre qui rappelle le 22 Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA
décembre 1888, date à laquelle le Roi Léo- Général de Brigade
pold II créa les premières juridictions mili- Premier Président de la Haute
taires au Congo-Belge. Ainsi, une audience Cour Militaire
solennelle sera chaque fois organisée à
628

ANNEXE 1 9. Le président de céans ordonne : « musique


ou clairon ouvrez le ban ». Le commandant
GUIDE PRATIQUE ET DRILL DU police d’audience donne le commande-
CÉRÉMONIAL DE L’AUDIENCE ment : « portez armes ».
SOLENNELLE DE PRESTATION 10. Le président de céans ordonne : « arme au
OU RENOUVELLEMENT DU pied, repos ». Le commandant police d’au-
SERMENT D’UN MAGISTRAT dience répète : « armes au pied, repos ».
(COUPLAGE ARTICLES DU STATUT 11. La composition s’assied.
DES MAGISTRATS ET DU CODE 12. La présentation du magistrat à installer.
- S’il est du siège ; il se lève et sera pré-
JUDICIAIRE MILITAIRE)
senté par l’officier du ministre public ;
1. A l’entrée de la composition dans la salle - S’il est du parquet ; il se lève et sera
d’audience : le commandant police d’au- présenté par le président de céans.
dience crie : « la Cour ou le tribunal » (selon La présentation portera sur :
le cas). - Son identité complète ;
Toute l’assistance se tient debout. - Sa biographie complète ;
2. Commandant police d’audience : « portez - Son acte de nomination ou de dési-
armes » et annonce la cérémonie du jour gnation.
13. Après la présentation ; le magistrat
au Président de céans.
concerné prête serment in concreto , la
NB : s’il y a clique de musique, le commandant formule consacrée ad hoc est la suivante :
Police d’audience commence par « Mu- « MOI, UN TEL(présentation sommaire), je
sique ou clairon garde à vous ». jure devant Dieu et la Nation, obéissance à la
Constitution et aux lois de la République, et
3. Le président de céans dit : « arme au pied de remplir loyalement et fidèlement les fonc-
et repos ». tions qui me sont confiées ».
- Le commandant police d’audience
répète : « armes au pied, repos ». Le serment se prête ou se renouvelle debout,
- Ensuite le président de céans dé- en levant la main droite, à 45oou à la hauteur
de la tète, la paume ouverte et tournée vers la
clare : « l’audience solennelle de la Cour
juridiction de céans, les cinq doigts bien alignés
ou du tribunal militaire de garnison (se-
c’est-à-dire pas deux doigts en V, ni trois , ser-
lon le cas) est ouverte ».
rés comme le font les scouts ou autres routiers
4. La composition s’assied.
(…) tandis que la main gauche tient le texte du
5. Le président de céans donne la parole au serment et le drapeau, déployé pour la circons-
greffier pour lecture de l’extrait de rôle. tance, (si le magistrat concerné est seul), ou en
6. Le greffier : « l’extrait de rôle porte sur la position de « garde à vous » (s’il est dans un
prestation ou le renouvellement de ser- groupe de ses collègues promus).
ment d’n nouveau chef d’un magistrat du
siège ou de l’auditorat nommé ou désigné à Ensuite, s’il est chef de juridiction ou d’office,
des nouvelles fonctions », selon le cas. il prononce un discours ou une mercuriale sur
7. Le président de céans ainsi que la compo- un sujet de droit.
sition debout ordonne « Musique ou clairon 14. Après le discours, le président de céans
garde à vous ». Le commandant police d’au- ordonne : « musique, garde à vous ». Le com-
dience répète « musique ou clairon garde à mandant police d’audience répète : « mu-
vous ». sique, garde à vous ».
8. Le président de céans ordonne « faites 15. Le président de céans ordonne : « Faites
porter les armes ». Le commandant police présenter les armes ». Le commandant Po-
d’audience donne le commandement : « lice d’audience donne le commandement :
portez armes ». « Présentez armes ».
629

16. Le président de céans ordonne : « Musique, d’autres cas de force majeure, à préciser,
fermez le ban ». Le commandant Police dans chaque hypothèse, la prestation ou
d’audience répète : « Musique ou clairon fer- le renouvellement se fait par écrit, avec
mez le ban » (suivi de l’Hymne National). transmission des procès- verbaux(PV)
17. Le président de céans ordonne : « arme au conformes en six (06) exemplaires desti-
pied, repos ». Le commandant Police d’au- nés aux autorités judiciaires ci- après :
dience répète : « armes au pied, repos ». a) Le Président du Conseil Supérieur
de la Magistrature : deux exemplaires
18. Le président de céans ordonne : « Musique,
(2EX) ;
garde à vous ». Le commandant Police d’au-
b) Le Premier Président de la Haute
dience répète : « Musique ou clairon garde
Cour Militaire : deux exemplaires
à vous ».
(2EX) ; (s’agissant des membres des
19. Le président de céans dit : « Faites porter les CM)
armes ». Le commandant Police d’audience c) Le Secrétaire Permanent du Conseil
ordonne : « Portez armes ». Supérieur de la Magistrature : deux
20. Le président de céans déclare « l’audience exemplaires (2EX) ;
solennelle de la Cour Militaire ou du tribunal
militaire de garnison (selon le cas) est levée, N.B : - Pour les membres des tribunaux
armes au pied ». Le Commandant Police militaires de garnison, un exemplaire est
d’audience répond : « à vos ordres » et or- à transmettre au Premier Président de
donne « armes au pied, repos ». la Haute Cour Militaire, directement vu
l’urgence, et un exemplaire est réservé au
Le Commandant police d’audience: « Musique
Premier Président de Cour Militaire du res-
ou clairon alignement, garde à vous ; portez armes,
sort.
immobile » ; le Commandant se présente devant
le président de céans pour le dernier honneur - Support informatique ou Audio- visuel et
et déclare : « L’audience solennelle de ce jour vient rapport détaillé du déroulement de ladite
de prendre fin ». audience solennelle à joindre à la lettre de
transmission des PV ci- avant.
Le président de céans dit : « armes au pieds,
repos ». Le commandant Police d’audience : « Fait à Kinshasa, le 15 Septembre 2011.
plus rien à vos ordres », rentre en place et dit
« armes au pied, repos ». Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA
21. Sur ce, la composition se retire de la salle Général de Brigade
d’audience. Premier Président de la Haute
22. Le Président de céans suivi des membres Cour Militaire
de la composition souhaite la bienvenue au
nouveau magistrat.
23. La tenue de circonstance est :
- La tenue de gala, devant le Chef de
l’Etat ;
- La tenue de cérémonie ou de ville et/
ou, à la rigueur, la tenue de service ou
de combat dans tous les autres cas.
24. En cas d’impossibilité de prestation ou de
renouvellement de serment verbal, suite
à diverses contraintes, à motiver, telles :
carence ou insuffisance des magistrats
pour la composition régulière du siège ou
630

ANNEXE 2 4. La composition s’assied


- Le Président de céans donne la parole
GUIDE PRATIQUE ET DRILL DU au greffier pour la lecture de l’extrait
CÉRÉMONIAL DE L’AUDIENCE EN de rôle ;
CAS DE DÉCÈS D’UN MAGISTRAT - Le greffier : « l’extrait de rôle de ce jour
(REVU ET COMPLÉTÉ) est relatif à l’audience solennelle organi-
sée ou qui se tient à l’occasion du décès
1. En cas de décès d’un magistrat militaire, du magistrat ».
c’est le chef de juridiction au sein de la- Président
quelle ou près laquelle il exerçait ses fonc- - Le Président de céans dit « Musique ou
tions qui désigne un juge magistrat militaire Clairon : grade à vous ».
pour présider l’audience solennelle.
Commandant police d’audience
2. Président
- Le Commandant Police d’audience
A l’entrée du corbillard dans l’enceinte (de répète « Musique ou Clairon garde à
la Haute Cour Militaire, de la Cour Militaire vous » et commande : « Alignement-
ou du tribunal militaire de garnison, suivant garde à vous ».
le cas), la composition et l’équipe port cer-
cueil sont prêtes pour accueillir la dépouille Président : « Faites porter les armes ».
mortelle en la saluant, sous le commande- Commandant police d’audience : com-
ment du président de céans, puis l’escorte mande: « Portez armes ».
jusqu’à son installation sur le catafalque
monté ou dressé pour la circonstance. Président de céans : « Musique ou Clairon,
Après cela, sous le commandement du pré- ouvrez le ban ».
sident de céans, la composition et l’équipe Commandant police d’audience répète :
port cercueil saluent la dépouille mortelle « Musique ou Clairon, ouvrez le ban ».
déposée sur le catafalque et puis se retirent.
Président de céans : « Armes au pied et re-
3. Début de l’audience pos ».
A l’entrée de la composition dans la salle Commandant police d’audience ré-
d’audience, le commandant Police d’au- pète : « armes au pied, repos ».
dience crie : «la Cour ou le tribunal » selon
Président
le cas, et toute l’assistance se lève ;
- Le Commandant Police d’audience - Le Président de céans donne la parole
donne le commandement : « Musique au ministère public pour ses réquisi-
ou clairon garde à vous : Alignement- tions. ;
Garde à vous – Portez armes », avance - Le ministère public prend ses réqui-
au pas cadencé, halte devant le prési- sitions ;
dent et annonce la cérémonie dont il - Le Président de céans donne au minis-
s’agit. tère public acte de ses réquisitions ;
- Le Président de céans donne la parole
Président
au représentant du Barreau pour ses
Le Président de céans déclare : « l’audience
conclusions ;
solennelle de la Haute Cour Militaire, Cour ou
- Le représentant du Barreau présente
tribunal militaire de garnison (selon le cas) est
ouverte ». ses conclusions ;
Commandant police d’audience - Le Président de céans donne au re-
«A vos ordres», regagne la position initiale et présentant du Barreau acte de ses
donne l’ordre : «arme au pied, repos». conclusions ;
631

- Le Président prononce son oraison militaire de garnison (selon le cas) est


funèbre à la lecture du dispositif : le levée ».
Président de céans et toute la com- - Le Commandant Police d’audience,
position se lèvent. commande : crie : « la Cour » ou « Le
Tribunal » (selon le cas) et toute l’as-
Le Président : «Clairon garde à vous».
sistance se met débout.
Le Commandant : «garde à vous» . - Le Commandant Police d’audience
Le Président : «présentez les armes» . commande : « Alignement-Garde à vous-
Le Président lit le dispositif de l’arrêt ou portez armes » et puis avance au pas
jugement (selon le cas) délie le magistrat de cadencé, halte devant le président de
son serment et ordonne qu’il soit inhumé céans et répète : « Monsieur le Premier
avec honneur et dignité au cimetière de … Président ou Président (de la Haute Cour
Le Président : «armes au pied, repos». Militaire ou de la Cour Militaire) ou Pré-
- Le Commandant Police d’audience, sident du tribunal militaire de garnison
commande : « Armes au pied, repos ». (selon le cas), l’audience solennelle de ce
- Le Président de céans : « Musique ou jour est levée ».
- Le Président ordonne : « Armes au pied
Clairon garde à vous ».
et repos» et ajoute : le détachement est
- Le Commandant Police d’audience
à la disposition du commandant Police
répète : « Musique ou Clairon garde à
d’audience pour la suite du programme ».
vous ».
- Le Commandant Police d’audience
- Le Président de céans : « Faites présen-
répond : « A vos ordres » et com-
ter les armes ».
mande : « Armes au pied, repos ».
- Le Commandant Police d’audience - La Composition va se recueillir et en-
répète : « Présentez armes ». suite s’asseoir à la place réservée par
- Le Président de céans : « Musique ou le protocole.
clairon, fermez le ban ».
- Le Commandant Police d’audience 5. L’agent du protocole prend la parole pour
répète : « Musique ou clairon, fermez le inviter les autorités, les membres de fa-
ban »» suivi de l’Hymne National. mille, amis et connaissances pour le dépôt
- Le Président de céans : « Armes au pied de gerbes de fleur.
et repos ». 6. La composition et l’équipe port cercueil
- Le Commandant Police d’audience se tiennent débout pour accompagner la
répète : « Armes au pied, repos ». dépouille mortelle jusqu’au placement du
- La Composition va s’incliner devant la cercueil dans le corbillard.
dépouille mortelle et regagne sa place 7. Le Commandant Police d’audience : «Mu-
au prétoire ; sique ou Clairon, garde à vous», «Au centre,
- Le Président de céans : « Musique ou présentez armes», « Musique ou Clairon, au
clairon garde à vous ». chant » ; le cercueil est transporté par les
- Le Commandant Police d’audience ré- officiers désignés à cet effet jusqu’à être
pète : « Musique ou clairon : alignement placé dans le corbillard pendant que la
garde à vous ». musique ou clairon joue le chant d’adieu.
- Le Président de céans : « Faites porter 8. La composition et l’équipe port cercueil,
les armes ». sous le commandement du Président de
- Le Président de céans déclare : « l’au- céans, saluent la dépouille mortelle placée
dience solennelle de la Haute Cour Mili- dans le corbillard et puis se retirent.
taire, de la Cour Militaire ou du tribunal
632

N.B.: Cette instruction qui modifie celle du 10 Commandant Police d’audience ré-
août 2009 sera intégrée dans le Règle- pète : « musique garde à vous,» Commande:
ment Intérieur de la Haute Cour Mili- «alignement, garde à vous, portez armes ».
taire et des cours militaires.
5. Président de céans ordonne : « musique ou
clairon ouvrez le ban ».
Fait à Kinshasa, le 15 septembre 2011.
Commandant Police d’audience répète :
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA « musique ou clairon ouvrez le ban ».
Général de Brigade Président de céans ordonne : « armes au
Premier Président de la Haute pied, repos ».
Cour Militaire Commandant Police d’audience répète :
« armes au pied, repos ».
Le Président invite le magistrat concerné à
ANNEXE 3
se présenter au prétoire et ensuite occupe
le siège lui réservé.
GUIDE PRATIQUE ET DRILL DE
LA CÉRÉMONIE DE L’AUDIENCE N.B. : Le Président de la composition,
SOLENNELLE À L’OCCASION DE l’officier du ministère public et le magis-
LA MISE À LA RETRAITE D’UN trat retraité prononceront respectivement
MAGISTRAT MILITAIRE ET AU un discours, une allocution et un mot de
BÉNÉFICE DE L’ÉMÉRITAT remerciement.
6. Président de céans : prononce un discours
1. A l’entrée de la composition dans la salle
dans lequel il retrace la carrière du magis-
d’audience, le commandant Police d’au-
trat.
dience crie : « la Cour » « Tribunal » (selon
le cas). 7. La parole est donnée au ministère public
- Toute l’assistance se tient debout. pour prononcer une allocution abondant
Commandant Police d’audience, Com- dans le même sens ;
mandant : « alignement, garde à vous, portez 8. La parole est donnée ensuite au représen-
armes », annonce la cérémonie du jour au tant du Barreau pour son allocution
président de céans. 9. La parole est donnée enfin au magistrat
2. Président de céans déclare : « l’audience mis à la retraite au bénéfice de l’éméritat
solennelle de la Haute Cour Militaire, Cour ou pour un mot de remerciement ;
tribunal (selon la cas) est ouverte » « armes 10. Président de céans ordonne : « musique ou
au pied, repos ». clairon garde à vous ».
- Commandant Police d’audience ré- 11. Commandant Police d’audience ré-
pond : « à vos ordres, armes au pied pète : « musique ou clairon garde à vous,
repos ». Commandant:» alignement, garde à vous ».
3. La Composition s’assied. 12. Président de céans dit : « Faites présenter
Président de céans donne la parole au gref- les armes ».
fier pour qu’il procède à la lecture de l’ex- 13. Commandant Police d’audience, com-
trait de rôle. mande : « présentez armes ».
Greffier : « le rôle concerne la cérémonie d’au- 14. Président de céans dit : « musique ou clairon
dience solennelle en l’honneur du magistrat X fermez le ban ».
mis à la retraite au bénéfice de l’éméritat ».
15. Commandant Police d’audience ré-
4. Président de céans ordonne : « musique ou pète : « musique ou clairon fermez le ban »,
Clairon garde à vous faites porter les armes». suivi de l’Hymne National ;
633

16. Président de céans ordonne : «armes au ANNEXE 4


pied, repos».
17. Commandant Police d’audience exé- GUIDE PRATIQUE ET DRILL DU
cute : « armes au pied, repos ». CÉRÉMONIAL DE L’AUDIENCE
18. Président de céans dit : « musique ou clairon SOLENNELLE DE L’ANNIVERSAIRE
garde à vous ». DE LA JUSTICE MILITAIRE (LE 22
DÉCEMBRE DE CHAQUE ANNÉE)
19. Commandant Police d’audience répète,
commande: « musique ou clairon garde à
vous, alignement, garde à vous ». 1. A l’entrée de la composition dans la salle
20. Président de céans dit : « faites porter les d’audience, le Commandant Police d’au-
armes ». dience crie « la Haute Cour Militaire, la Cour
21. Commandant Police d’audience, com- Militaire ou le tribunal militaire de garnison »
mande : « portez armes ». (selon le cas)
- Toute l’assistance se lève. Comman-
22. Président de céans déclare : « l’audience
dant Police d’audience, commande :
solennelle de la Haute Cour Militaire, de la
«alignement, garde à vous, portez armes»
Cour Militaire ou tribunal (selon le cas) est
levée, armes au pied, repos ». avance au pas cadencé, halte devant le
Président et puis il annonce la céré-
Commandant Police d’audience répond :
monie du jour au Président de céans .
« à vos ordres, armes au pied, repos ».
2. Président de céans déclare : « l’audience so-
23. Commandant Police d’audience, com-
lennelle de la Haute Cour Militaire, Cour Mili-
mande : « musique ou clairon garde à vous,
taire ou tribunal militaire de garnison (selon le
alignement, garde à vous, portez arme» im-
mobile et se présente devant le président cas) est ouverte », « armes au pied, repos ».
de céans pour le dernier honneur ; Commandant Police d’audience répète :
« armes au pied, repos ».
24. Commandement : « Commandant Police
d’audience :»l’audience solennelle de ce jour 3. La Composition s’assied
vient de prendre fin ». - Président de céans donne la parole au
25. Président de céans dit : « armes au pied, Greffier pour l’appel du rôle ;
repos ». - Greffier : « l’extrait de rôle porte sur l’au-
dience solennelle du …ième Anniversaire
26. Commandant Police d’audience ré-
de la création de la justice militaire ».
pond : « plus rien à vos ordres», il rentre en
- Président de céans ordonne : « mu-
place et dit : «armes au pied, repos ».
sique ou clairon garde à vous, faites por-
27. Sur ce, la composition se retire. ter les armes ».
28. N.B : Cette instruction sera intégrée dans - Commandant Police d’audience ré-
le règlement d’ordre intérieur de la Haute pète : « musique ou clairon garde à vous,
Cour Militaire et des cours militaires. commande : «alignement, garde à vous,
portez armes ».
Fait à Kinshasa, le 15 septembre 2011. - Président de céans ordonne : « mu-
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA sique ou clairon ouvrez le ban ».
Général de Brigade - Commandant Police d’audience ré-
Premier Président de la Haute pète : « musique ou clairon ouvrez le
Cour Militaire ban».
- Président de céans ordonne : « armes
au pied, repos ».
634

- Commandant Police d’audience ré- - Commandant Police d’audience ré-


pète : « armes au pied, repos ». pète : « présentez - armes ».
4. Le Premier Président de la Haute Cour 9. Président de céans dit : « musique ou clairon,
Militaire, le Premier Président de la Cour fermez le banc ».
Militaire ainsi que le Président du tribu- - Commandant Police d’audience : « fer-
nal militaire de garnison prononcent un mez le banc ».
discours. Tandis que l’Auditeur Général, Hymne National
l’Auditeur militaire supérieur et l’auditeur - Président de céans ordonne : « arme
militaire de garnison prononcent une mer- au pied, repos ».
curiale21. - Commandant Police d’audience exé-
5. Le Bâtonnier National, le Bâtonnier du Bar- cute : « armes au pied, repos ».
reau près chaque Cour d’appel ainsi qu’un - Président de céans dit : « musique,
avocat près la Cour d’appel prononcent un garde à vous ».
discours respectivement à l’audience de la - Commandant Police d’audience ré-
Haute Cour Militaire, de la Cour Militaire pète : « « musique ou clairon garde à
et du tribunal militaire de garnison. vous, alignement, garde à vous ».
6. Les magistrats des cours militaires et des - Président de céans ordonne : « faites
tribunaux militaires de garnison où siège porter les armes ».
la Haute Cour Militaire ainsi que des pa- - Commandant Police d’audience, com-
quets y rattachés assisteront à l’audience mande : « portez armes ».
solennelle de la Haute Cour Militaire. A 10. Président de céans déclare : « l’audience so-
l’intérieur du pays, les magistrats des tri- lennelle de la Haute Cour Militaire, Cour Mili-
bunaux militaires de garnison où siège la taire ou tribunal militaire de garnison (selon le
Cour Militaire ainsi que les parquets atta- cas) est levée, armes au pied, repos ».
chés assisteront à l’audience solennelle de - Commandant Police d’audience ré-
la Cour Militaire. pond : « à vos ordres, armes au pied,
7. Les magistrats des tribunaux militaires de repos ».
garnison isolés ainsi que ceux des parquets - Commandant Police d’audience,
y rattachés assisteront à l’audience solen- Commande : « musique ou clairon garde
nelle du tribunal militaire de garnison. à vous, alignement, garde à vous, portez
armes», immobile se présente devant
Après les différentes allocutions, le Pré-
le Président de céans pour le dernier
sident de céans dit : « musique ou clairon
honneur ».
garde à vous ».
- Commandant Police d’audience :
8. Président de céans dit : « musique ou clairon « l’audience solennelle de ce jour vient de
garde à vous ». prendre fin ».
- Commandant Police d’audience
11. Président de céans dit : « armes au pied,
répète : « musique ou clairon garde à
repos ».
vous», Commandant, «alignement, garde
- Commandant Police d’audience
à vous ».
répond : « plus rien à vos ordres », il
- Président de céans dit : « faites présen-
rentre en place et dit : « armes au pied,
ter les armes ».
repos ».
21
Mercuriale : Discours inaugural prononcé par 12. Sur ce, la composition se retire.
un membre du parquet à la rentrée des tribunaux
(Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert édition 2002
p.1612).
635

N.B. : Cette instruction sera intégrée dans un rapport d’inspection qu’il fera par-
le Règlement d’ordre intérieur de la Haute venir illico à son chef hiérarchique ainsi
Cour Militaire et des cours militaires. qu’a l’inspecteur pénitentiaire en chef,
lequel me fera parvenir avec ses avis et
Fait à Kinshasa, le 15 septembre 2011 considérations.
4. Pour la ville de Kinshasa, ce rapport
. devra me parvenir dans la première
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA quinzaine du mois suivant.
Général de Brigade 5. Vous vous conformerez à la présente
Premier Président de instruction.
la Haute Cour Militaire
2) L’application de la présente instruction ne
doit souffrir d’aucune faille.

Fait à Kinshasa, le 28 avril 2004.


REGIME PENITENTIAIRE
Joseph PONDE ISAMBWA
MILITAIRE Colonel
Auditeur Général a.i. près la Haute
INSTRUCTION N° AG/0310/ Cour Militaire
D8A/2004 DU 28 AVRIL 2004
RELATIVE AU CONTRÔLE DES
PRISONS MILITAIRES

Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-


nison (tous),
1) Je vous reproduis in extenso la note reprise
en référence.
Je cite :
1. Je vous demande d’instruire tous les
auditeurs militaires de faire procéder
désormais à des visites d’inspection
des prisons et des maisons d’arrêts
par les officiers du ministère public de
leurs ressorts respectifs, conformé-
ment aux prescrits des articles 28 et
29 de l’ordonnance n° 344 du 17 sep-
tembre 1965 relatifs au régime péni-
tentiaire et libération conditionnelle.
2. L’inspection portera essentiellement
sur la tenue des registres et du dossier
personnel du détenu ainsi que sur la
régularité de détention de leurs incar-
cérés.
3. A l’issue de chaque descente, l’officier
du ministère public visiteur dressera
636

VIème Partie :
REGIME PENITENTIAIRE ET LIBERATION
CONDITIONNELLE

1.TEXTE DE BASE direction de la section d’inspection des établis-


sements pénitentiaires.
ORDONNANCE N° 44 DU 17
SEPTEMBRE 1965 PORTANT TITRE II:
RÉGIME PÉNITENTIAIRE DE L’ADMINISTRATION DES
(M.C., 1965, p. 813) PRISONS ET DES MAISONS
D’ARRÊT
TITRE Ier :
DE L’ADMINISTRATION DES CHAPITRE Ier :
SERVICES PÉNITENTIAIRES DES PRISONS ET
DES MAISONS D’ARRÊT
Article 1er :
L’administration des services pénitentiaires est Article 5 :
composée de membres du personnel adminis- Il est établi:
tratif des services publics nationaux.
1° une prison centrale dans chaque localité
où un tribunal de première instance a son
Article 2 : siège habituel;
II est créé pour la ville de Léopoldville 2° une prison de district dans chaque localité
et au chef-lieu de chaque province une où un tribunal de district a son siège habi-
section d’inspection des établissements tuel, à l’exclusion des localités où est établie
une prison centra le;
pénitentiaires.
3° une prison de police dans chaque localité
Article 3 : où un tribunal de police a son siège habi-
tuel, à l’exclusion des localités où est éta-
Chaque section d’inspection des établisse-
blie une prison centrale ou une prison de
ments pénitentiaires est dirigée par un sous-
district.
directeur portant le titre d’inspecteur des ser-
vices pénitentiaires. Article 6 :

Article 4 : Il est établi en annexe à chacune des prisons


visées à l’article 5, une maison d’arrêt.
L’inspecteur chargé de la direction de la section
d’inspection des établissements pénitentiaires Article 7 :
est placé sous la direction et la surveillance du
ministre de la Justice ou du fonctionnaire dési- Le ministre de la Justice du gouvernement cen-
gné par lui. tral peut créer en outre des camps de déten-
tion dans toutes les localités, soit en vue d’évi-
Le personnel de garde et d’administration, le ter un encombrement des prisons centrales,
personnel de surveillance et le personnel édu- soit en vue d’affecter les détenus à des travaux
catif des établissements pénitentiaires est placé d’ordre général.
sous la direction et la surveillance de l’inspec-
teur territorialement compétent chargé de la
637

Article 8 : sion non devenue définitive, ainsi que les déte-


Dans les centres d’occupation administrative nus préventifs.
autres que les localités où un tribunal de police Elles peuvent aussi servir:
a son siège habituel et dans les endroits où ils 1° De lieu de détention en attendant qu’elles
séjournent temporairement, les fonctionnaires puissent être conduites devant l’autorité ju-
ou agents ayant qualité de juge de police ou diciaire compétente, des personnes faisant
de juge auxiliaire de police peuvent, sur avis l’objet d’un mandat d’amener et de celles
conforme du gouverneur de province et du faisant l’objet d’un procès-verbal de saisie
Ministère public, garder les détenus sous leur de prévenu établi par un officier de police
surveillance et sous leur responsabilité pour judiciaire.
une période qui ne dépassera pas quinze jours. 2° De lieu de garde:
a) des personnes faisant l’objet d’une ré-
Article 9 : quisition écrite d’une autorité agissant,
Les prisons sont destinées à recevoir: soit en vertu de l’article 52 de l’ordon-
nance n021 /219 du 29 mai 1958 régle-
1° Les individus condamnés par un jugement
mentant la résidence de la population
ou arrêt coulé en force de chose jugée:
des circonscriptions, soit en exécution
a) à la peiné de mort; des arrêtés des gouverneurs de pro-
b) à une peine de servitude pénale princi- vinces ou des premiers bourgmestres
pale; réglementant la résidence dans les
c) à une peine de servitude pénale subsi- communes ou dans les villes;
diaire. b) des personnes arrêtées en application
2° Les individus mis à la disposition du gouver- de l’ordonnance 11-182 du 14 février
nement par une déci­sion devenue définitive 1959 relative aux désordres sur la voie
prise: publique;
a) en application du § 6 de la section Il du c) des personnes faisant l’objet d’une ré-
livre 1er du Code pénal; quisition écrite d’une autorité agissant
en exécution des décrets coordonnés
b) en application des articles 3 et 4 du
par l’arrêté royal du 22 avril 1958 rela-
décret du 23 mai 1896 modifié par les
tifs à la police l’immigration.
décrets du 11 juillet 1923 et du 6 juin
1958 sur le vagabondage et la mendi- CHAPITRE Il :
cité. DU PERSONNEL DES PRISONS ET
3° Les personnes mises à la contrainte par DES MAISONS D’ARRÊT
corps:
a) en application de l’article 17 du livre l er Section 1re :
du Code pénal; Du personnel de garde
b) en application des articles 195 et sui- et d’administration
vants de l’annexe 1 à la loi du 10 juillet
1963 portant les [dispositions] relatives Article 11 :
à l’impôt sur les revenus. Chaque prison maison d’arrêt y annexée, et
chaque camp de détention est gardé et admi-
Article 10 : nistré par un gardien ayant le rang de chef de
Les maisons d’arrêt sont destinées à recevoir bureau, et désigné par le ministre de la Justice
les individus visés aux 1° et 2° de l’article 9 du gouvernement central, ou par son délégué
faisant l’objet d’un jugement ou d’un arrêt non parmi le personnel du cadre des services péni-
coulé en force de chose jugée ou d’une déci- tentiaires.
638

Article 12 : 2° le registre d’hébergement prévu à l’article


Le gardien est responsable de la stricte obser- 37;
vation des dispositions et instructions, concer- 3° un mémento identique à celui prévu à l’ar-
nant le régime pénitentiaire. ticle 14 qui doit mentionner en outre, à la
page portant la date d’expiration de la vali-
Article 13 : dité du titre de détention, de rétention ou
de garde, le nom des détenus à relaxer, à
Le gardien est chargé:
rapatrier ou à déférer à l’autorité judiciaire
1° de régler les détails de service de la prison, ce jour-là.
de la maison d’arrêt y annexée ou du camp
de détention; Article 16 :
2° d’assurer la garde des détenus et le main- Le gardien tient à la fois pour la prison, le camp
tien de l’ordre et de la discipline; de détention et pour la maison d’arrêt:
3° de tenir les diverses écritures mentionnées 1° Le registre des sanctions infligées, dans le-
aux articles 14, 15, 16; quel sont inscrits:
4° d’assurer la conservation des documents a) les nom et prénoms du coupable;
visés à ces articles et, d’une manière géné- b) le numéro du registre d’écrou ou d’hé-
rale, de tenir les archives de la prison, de la
bergement;
maison d’arrêt y annexée ou du camp de
détention; c) le motif, la date et la nature de la puni-
5° d’assurer la conservation des biens visés à tion;
l’article 32, ainsi que des vivres, du matériel 2° Le registre contenant les procès-verbaux
et des fournitures. d’inventaire visés à l’article 32;
3° Un registre mentionnant la situation jour-
Article 14 : nalière des détenus;
Le gardien tient pour la prison ou le camp de 4° Un journal des opérations financières;
détention: 5° Un registre ou un fichier de l’inventaire du
1° le registre d’écrou prévu à l’article 31 dans matériel et des fournitures à l’usage de la
lequel sont consignés les noms des détenus prison et de la maison d’arrêt y annexée, ou
visés à l’article 9; du camp de détention avec la mention de la
2° un mémento qui doit mentionner à la page date des entrées et des sorties opérées;
portant la date de l’expiration de la peine, 6° Un registre-journal dans lequel sont consi-
de l’internement ou de la contrainte par gnés tous les événements de la journée;
corps, les noms des détenus à relaxer ce 7° Une fiche médicale pour chaque détenu.
jour-là;
3° un dossier pour chaque détenu; ce dossier Article 17 :
comprend outre les mentions relatives à Lors de la remise et de la reprise d’une prison,
l’écrou, toutes les pièces concernant le
d’une maison d’arrêt ou d’un camp de déten-
détenu et, le cas échéant, le double de la
tion, une vérification contradictoire des diffé-
proposition de libération conditionnelle et
rents registres et des existences doit être faite
la fiche individuelle relative au pécule.
et consignée dans un procès-verbal.
Article 15 :
Article 18 :
Le gardien tient pour la maison d’arrêt:
La mise hors d’usage du matériel et des four-
1° le registre d’écrou prévu à l’article 31 dans nitures d’une prison, de la maison d’arrêt y an-
lequel sont consignés les noms des détenus nexée ou d’un camp de détention ne peut être
visés au premier alinéa de l’article 10; décidée par le gardien que de l’avis de l’inspec-
639

teur territorialement compétent chargé de la rité directe du gardien. Les peines disciplinaires
direction de la section d’inspection des établis- à appliquer aux gendarmes et aux agents de la
sements pénitentiaires. police préposés à la surveillance des détenus
Ce dernier devra apposer son visa en regard sont infligées dans les conditions et par les
de la mention de mise hors d’usage portée au autorités déterminées par leur statut respectif.
registre ou au fichier d’inventaire.
Section 3 :
Article 19 : Du personnel éducatif
Le gardien est tenu, lorsqu’un événement im-
Article 23 :
portant intéressant la prison ou la maison d’ar-
rêt se produit, d’établir un rapport qu’il adres- L’éducation immédiate des détenus est assurée
sera à l’inspecteur territorialement compétent par des instructeurs.
chargé de la direction de la section d’inspection Le gardien peut charger les surveillants qui y
des établissements pénitentiaires, et au gouver- sont aptes, des fonctions d’éducateurs.
neur de province.
TITRE III :
Section 2 : DU CONTRÔLE DES PRISONS
Du personnel de surveillance ET DES MAISONS D’ARRÊT
Article 20 : Article 24 :
La surveillance immédiate des détenus est L’inspecteur territorialement compétent char-
exercée par les surveillants. gé de la direction de la section d’inspection des
établissements pénitentiaires visite les prisons,
Article 21 : les maisons d’arrêt et les camps de détention
Dans les prisons, maisons d’arrêt ou camps de au moins une fois par trimestre.
détention où il n’est pas possible de placer des
surveillants ou d’en placer en nombre suffisant, Article 25 :
la surveillance est exercée par des gendarmes, Le gouverneur de province ou son délégué vi-
des agents de la police nationale ou de la police site les prisons, les maisons d’arrêt et les camps
provinciale. de détention établis dans sa province au moins
En fonction des besoins du service et des effec- une fois par trimestre.
tifs dont il dispose:
1° le nombre et le cadre des gendarmes sont Article 26 :
fixés par le commandant local de la gendar- Le chef de la circonscription administrative
merie; territoriale dans laquelle siège un tribunal de
2° le nombre et le cadre des agents de la police police visite la prison de police et la maison
nationale sont fixés par le ministre ayant la d’arrêt y annexée au moins une fois par mois.
police nationale dans ses attributions;
3° le nombre et le cadre des agents de la po- Article 27 :
lice provinciale sont fixés par le gouverneur Le médecin désigné par le ministre du gouver-
de province. nement central ayant la santé publique dans ses
attributions visite au moins une fois par mois
Article 22 : les prisons centrales, les maisons d’arrêt y an-
Les gendarmes et agents de la police sont pla- nexées et les camps de détention établis sur le
cés pour l’exécution de ce service, sous l’auto- territoire de la ville de Léopoldville.
640

Le médecin désigné par le gouverneur de TITRE IV:


province visite au moins une fois par mois les ADMISSION DES DÉTENUS DANS
prisons centrales, les prisons de district, les LES PRISONS ET LES MAISONS
maisons d’arrêt y annexées et les camps de dé- D’ARRÊT
tention établis sur le territoire de la province.
Le même médecin visite aussi fréquemment CHAPITRE Ier :
que possible et au moins une fois par trimestre, ADMISSION DES DÉTENUS
les prisons de police et les maisons d’arrêt y DANS LES PRISONS
annexées établies sur le territoire de la pro-
vince. Article 30 :
Le visiteur vérifie si les détenus reçoivent une Le gardien ne peut procéder à l’incarcération
nourriture saine et suffisante et si les condi- d’un détenu dans une prison ou dans un camp
tions d’hygiène dans lesquelles ils vivent sont de détention que sur présentation d’un des
satisfaisantes. titres suivants:
1° Une réquisition en exécution des juge-
Article 28 :
ments ou arrêts émanant soit du Ministère
Au début de chaque mois, un officier du Minis- public, soit du juge lorsque celui-ci a siège
tère public du ressort visite la prison centrale, sans l’assistance du Ministère public;
les prisons de district, les maisons d’arrêt y Cette réquisition doit contenir la mention
annexées et les camps de détention. que le jugement ou l’arrêt a acquis force de
Au cours de ses déplacements, il visite les pri- chose jugée.
sons de police du ressort et les maisons d’arrêt
2° Une réquisition en exécution d’un juge-
y annexées.
ment rendu par un tribunal coutumier, ou
Il vérifie les registres d’écrou, le registre d’hé- un extrait d’un tel jugement.
bergement et s’assure si aucune personne arrê- Cette réquisition ou cet extrait doit conte-
tée n’est retenue au-delà du temps nécessaire nir la mention que le jugement a acquis
pour être conduite devant l’autorité judiciaire force de chose jugée.
compétente pour exercer les poursuites. En
Lorsque le jugement a été rendu par un tri-
outre, il contrôle la tenue du dossier personnel
bunal de chefferie, de secteur, de centre ou
du détenu.
de commune, la réquisition ou l’extrait doit
porter le visa du président du tribunal de
Article 29 : territoire ou de ville.
Les visiteurs ont le droit de demander au gar- Le gardien ne procédera à l’incarcération
dien tous les renseignements utiles rentrant que s’il n’existe pas dans la localité, de pri-
dans la sphère de leurs attributions. Si les déte- son de circonscription coutumière.
nus ont des doléances à leur présenter, ils les
entendent isolément. 3° Une décision du tribunal ordonnant l’inter-
nement d’un vagabond ou d’un mendiant
Les visiteurs consignent leurs observations
mis à la disposition du gouvernement. Men-
dans le registre spécial conservé par le gardien
tion doit être portée sur cette décision
et dressent un rapport qu’ils envoient à leur su-
qu’elle est devenue définitive.
périeur hiérarchique ainsi qu’à l’inspecteur des
établissements pénitentiaires, lequel le trans- 4° Une décision des autorités visées à l’article
met avec ses avis et considérations au ministre 14, i, du Code pénal ordonnant l’interne-
de la Justice du gouvernement central. ment d’un délinquant d’habitude, mis à la
disposition du gouvernement.
641

5° Un arrêté ministériel de révocation de libé- dans une autre localité, celle de sa relaxa-
ration conditionnelle. tion anticipée et l’énonciation du motif de
cette mesure, celle de son décès, etc.
6° Un procès-verbal d’arrestation d’un
condamné ou d’un interné évadé, lorsque
le jugement ou l’arrêt de condamnation est Le registre d’écrou est coté et paraphé par pre-
coulé en force de chose jugée ou lorsque mière et dernière pages par un juge du tribunal
la décision d’internement est devenue défi- de district.
nitive.
Article 32 :
7° Une contrainte délivrée par l’autorité com-
Les prisonniers sont fouillés au moment de leur
pétente en exécution des articles 159 et
entrée par une personne de leur sexe désignée
suivants de l’annexe 1 à la loi du 10 juil-
par le gardien.
let 1963 portant les dispositions relatives à
l’impôt sur les revenus. Le gardien saisit les objets dont le prisonnier
est porteur, y compris le numéraire.
8° Une décision de transfert prise par le gar-
dien de la maison d’arrêt en exécution de Un inventaire de ces objets est dressé en pré-
l’article 35. sence de l’intéressé et signé par lui et le gardien.
Si l’intéressé ne sait pas signer, il appose sur
Le gardien envoie sur-le-champ à l’autorité qui l’inventaire, l’empreinte de son pouce gauche.
a ordonné l’incarcération, une attestation de Le gardien assure la conservation des objets
remise de détenu. ainsi que du numéraire. Le gardien peut à tout
moment, quand il l’estime utile, faire fouiller les
Article 31 : détenus et saisir ce qu’ils détiennent illicite-
À la réception de tout prisonnier, il est pro- ment ou en violation du règlement.
cédé sur-le-champ à son inscription au registre
d’écrou. Article 33 :
Ce registre contient dix colonnes où sont res- Dans les localités où réside un médecin du gou-
pectivement mentionnés: vernement central ou du gouvernement pro-
l° un numéro d’ordre; vincial, chaque détenu fait l’objet, à son entrée à
la prison, d’une visite médicale ayant principale-
2° les nom, prénoms, surnoms et sexe du pri-
ment pour but le dépistage des maladies trans-
sonnier; 3° sa profession;
missibles et l’isolement éventuel des malades
4° la circonscription administrative territoriale
et des suspects.
dont il est originaire et la localité ou la cir-
conscription où le prisonnier était autorisé Les visites se font à l’infirmerie de la prison, et
à résider au moment de son arrestation; à défaut de celle-ci, au centre médical le plus
5° la date de son entrée; proche.
6° la désignation et la date de l’acte en vertu S’il y a lieu, le médecin prescrit toutes mesures
duquel a lieu l’incarcération; prophylactiques qu’il juge nécessaires ou utiles,
7° la durée de la peine ou de l’internement à telles que la vaccination et la déparasitation.
subir; Le médecin porte mention sur la fiche médicale
8° la date de la sortie; du détenu, prévue à l’article 16, des mesures
9° la signature du libéré ou, si celui-ci ne sait prises. Son attestation fait en outre mention de
pas signer, celle du gardien; l’aptitude physique du détenu au point de vue
10° toutes observations utiles relatives au pri- des travaux qui peuvent lui être imposés.
sonnier, telles que la date de son transfert
642

CHAPITRE Il : 9° Une réquisition écrite établie par l’autorité


ADMISSION DES PERSONNES compétente en application:
DANS LES MAISONS D’ARRÊT a) de l’ordonnance 11-82 du 14 février
1959 relative aux désordres sur la voie
Article 34 : publique;
Le gardien ne peut procéder à l’incarcération, b) des décrets coordonnés par l’arrêté
à la détention ou l’admission en garde d’une royal du 22 avril 1958 relatif à la police
personne dans une maison d’arrêt que sur pré- de l’immigration;
sentation d’un des titres suivants: c) de l’article 52 de l’ordonnance 21-219 du
1° Une réquisition en exécution des jugements 29 mai 1958 réglementant la résidence
ou arrêts émanant soit du Ministère public, de la population des circonscriptions
soit du juge lorsque celui-ci a siège sans ou des arrêtés des gouverneurs de pro-
l’assistance du Ministère public. vince ou des premiers bourgmestres
réglementant la résidence dans les
2° Une réquisition en exécution d’un juge- communes ou les villes.
ment rendu par un tribunal coutumier ou
un extrait d’un tel jugement. Le gardien envoie sur-le-champ à l’autorité qui
a ordonné l’incarcération, la détention ou la
Lorsque le jugement a été rendu par un tri-
garde, une attestation de remise du détenu.
bunal de chefferie, de secteur, de centre ou
de commune, la réquisition ou l’extrait doit
porter le visa du président du tribunal de Article 35 :
territoire ou de ville. Lorsque l’arrêt ou le jugement portant condam-
Le gardien ne procédera à l’incarcération nation d’une personne visée au premier alinéa
que s’il n’existe pas dans la localité, de pri- de l’article 10 a acquis force de chose jugée ou
son de circonscription coutumière. que la décision ordonnant l’internement d’une
personne visée au même alinéa est devenue
3° Une décision du tribunal ordonnant l’inter-
définitive, le gardien prend une décision ordon-
nement d’un vagabond ou d’un mendiant
nant son transfert à la prison.
mis à la disposition du gouvernement.
4° Un mandat d’arrêt provisoire émanant de Article 36 :
l’officier du Ministère public.
Les dispositions des articles 32 et 33 sont ap-
5° Une ordonnance de mise en détention pré- plicables aux détenus visés au premier alinéa
ventive émanant du juge. de l’article 10.
6° Un procès-verbal d’arrestation d’un pré-
venu évadé ou un procès-verbal d’arresta- Article 37 :
tion d’un condamné ou d’un interné, évadé, Les personnes visées au deuxième alinéa de
lorsque le jugement ou l’arrêt de condam- l’article 10 sont inscrites dans un registre d’hé-
nation n’a pas acquis force de chose jugée bergement.
ou que la décision d’internement n’a pas
Ce registre contient six colonnes où sont res-
acquis un caractère définitif.
pectivement mentionnés:
7° Un procès-verbal de saisie de prévenu éma- 1° un numéro d’ordre;
nant d’un officier de police judiciaire.
2° l’identité complète de l’intéressé; 3° la date
8° Un procès-verbal d’arrestation établi par de son entrée;
un officier de police judiciaire en exécution 4° la désignation et la date de l’acte qui motive
d’un mandat d’amener. sa détention ou sa garde à la maison d’arrêt;
643

5° la date de sortie ou d’incarcération; 2° les détenus condamnés à une peine de ser-


6° la signature de l’intéressé apposée au mo- vitude pénale supérieure à deux mois;
ment de sa sortie ou, s’il ne sait pas signer, 3° les délinquants d’habitude mis à la disposi-
la signature du gardien. tion du gouvernement en application du § 6
de la SECTION 1re du livre 1er du Code
Le registre d’hébergement est coté et paraphé pénal;
par première et dernière pages par un juge du
4° les personnes mises à la contrainte par
tribunal de district.
corps.
Article 38 : Article 41 :
À leur arrivée à la maison d’arrêt, les personnes Les vagabonds et les mendiants d’habitude mis
visées au deuxième alinéa de l’article 10 sont à la disposition du gouvernement en application
fouillées par une personne de leur sexe, afin de du décret du 23 mai 1896, tel qu’il a été modifié
vérifier si elles ne sont pas armées et si elles ne jusqu’à la date de ce jour, sont internés dans
sont pas porteuses d’objets dont la détention un quartier spécial où ils sont divisés en deux
est interdite. catégories, à savoir:
1° les vagabonds et mendiants d’habitude pour
TITRE :
lesquels la durée de l’internement ne peut
RÉPARTITION DES DÉTENUS être inférieure à un an;
DANS LES LOCAUX 2° les vagabonds et mendiants d’habitude pour
lesquels la durée de l’internement ne peut
CHAPITRE Ier: être supérieure à un an.
RÉPARTITION DES DÉTENUS DANS
LES LOCAUX DES PRISONS Article 42 :
Le gardien peut décider que tel détenu sera
Article 39 : enfermé dans un des locaux affectés à l’empri-
Les détenus sont en règle générale, enfermés sonnement individuel. En cas d’encombrement,
dans les locaux, destinés à l’emprisonnement il peut placer plusieurs détenus dans un même
en commun. local.
Les femmes sont séparées des hommes.
Article 43 :
Les mineurs âgés de moins de 18 ans ne seront
Les détenus entrant à la prison et les détenus
incarcérés dans les prisons que s’il n’existe pas
indisciplinés peuvent, par mesure de précau-
dans le ressort du tribunal de première ins-
tion, être mis à l’isolement dans un quartier
tance, d’établissement de garde et d’éducation
spécial appelé quartier de sécurité.
de l’État. À défaut d’existence d’un pareil éta-
blissement, ils seront détenus dans un quartier
spécial. CHAPITRE Il :
RÉPARTITION DES DÉTENUS
Article 40 : DANS LES LOCAUX DES MAISONS
D’ARRÊT
Dans la mesure où les installations le per-
mettent, le gardien répartit les détenus dans les
Article 44 :
différents locaux de manière à grouper sépa-
rément: Dans la mesure où les installations le per-
mettent, le gardien répartit les détenus de ma-
1° les détenus condamnés à une peine de ser- nière à grouper séparément:
vitude pénale ne dépassant pas deux mois;
644

1° les détenus condamnés par un jugement ou service qu’il est utile de prescrire dans chaque
arrêt non coulé en force de chose jugée, à prison, maison d’arrêt ou camp de détention.
une peine de servitude pénale ne dépassant Indépendamment des dispositions qu’il doit
pas deux mois; contenir en vertu des prescriptions du présent
2° les détenus condamnés par un jugement ou titre, il spécifie obligatoirement:
arrêt non coulé en force de chose jugée, à
a) les devoirs et les attributions du personnel;
une peine de servitude pénale supérieure à
deux mois; b) les consignes permanentes pour le person-
3° les vagabonds et mendiants mis à la disposi- nel et les détenus.
tion du gouvernement par une décision qui Le règlement d’ordre intérieur est affiché in
n’est pas devenue définitive; extenso au corps de garde de la prison, du
4° les personnes mises en état de détention camp de détention et de la maison d’arrêt, et
préventive en application du chapitre III du par extrait dans les divers quartiers.
Code de procédure pénale;
5° les personnes retenues en attendant CHAPITRE Il :
qu’elles puissent être interrogées par l’au- DU RÉGIME DES DÉTENUS
torité judiciaire compétente et celles qui
ont fait l’objet d’un mandat d’amener;
Section 1re:
6° les personnes visées au 2° du second alinéa Des interdictions
de l’article 10.

Article 45 : Article 47 :
Les articles 39, 42 et 43 sont applicables aux Tous cris et chants, toute réunion en groupe
détenus visés à l’article 44. bruyant, et généralement tous actes individuels
ou collectifs de nature à troubler le bon ordre,
Sur l’avis du Ministère public et pendant le
sont interdits aux détenus.
temps déterminé par celui-ci, les détenus visés
aux 40 et 50 de l’article 44 peuvent être isolés Il en est de même de toutes réclamations, de-
les uns des autres. mandes ou pétitions présentées de façon col-
lective.
TITRE VI : Tous dons, trafics, ou échanges sont interdits
RÉGIME INTÉRIEUR DES PRISONS entre détenus. L’usage du tabac est autorisé
ET DES MAISONS D’ARRÊT dans la limite prévue par chaque règlement
d’ordre intérieur.
CHAPITRE Ier : Le gardien peut mettre le tabac en vente à la
DU RÈGLEMENT D’ORDRE cantine, s’il l’estime convenable.
INTÉRIEUR Le droit à acheter du tabac est réservé aux
seuls détenus de bonne conduite.
Article 46 :
Un règlement d’ordre intérieur est établi par Section 2 :
le gardien. Il est approuvé sur les avis de l’ins- De l’hygiène et des services médicaux
pecteur territorialement compétent chargé de
la direction de la section d’inspection des éta- § 1. Des mesures de propreté
blissements pénitentiaires, par le ministre de la
Justice du gouvernement central. Article 48 :
Le règlement détermine les mesures d’ordre Chaque prison, chaque camp de détention et
intérieur et de police locale et les détails de chaque maison d’arrêt doit disposer d’instal-
645

lations hygiéniques et, autant que possible, de matin et l’après-midi, d’une demi-heure de pro-
douches et d’étuves à désinfecter. menade ou d’exercice physique à exercer dans
Le règlement d’ordre intérieur prescrit toutes l’enceinte de la prison, du camp de détention
les mesures relatives à la propreté et à l’entre- ou de la maison d’arrêt.
tien des locaux, des objets de couchage et des Le gardien peut en priver les détenus dont il
vêtements, ainsi qu’à la toilette des détenus. craint qu’ils ne causent du désordre.

§ 2. Des soins corporels § 5. Des soins médicaux

Article 49 : Article 54 :
À leur entrée, les détenus passent à la douche. Le ministre du gouvernement central ayant
Leurs vêtements sont inspectés et subissent un dans ses attributions la santé publique charge
traitement de désinfection; s’ils sont porteurs un médecin de desservir les prisons, camps de
de parasites, ils sont traités à l’aide d’un produit détention et maisons d’arrêt établis sur le ter-
adéquat ou placé dans une étuve. ritoire de la ville de Léopoldville.

Article 50 : Le gouverneur de province ou son délégué


charge un médecin de desservir les prisons,
Afin de permettre aux détenus de se présenter camps de détention et maisons d’arrêt établis
de manière convenable et de conserver le res- sur le territoire de la province.
pect d’eux-mêmes, le règlement d’ordre inté-
rieur doit prévoir des mesures pour faciliter le Selon l’importance de la population péniten-
bon entretien de la chevelure et de la barbe. tiaire, le médecin visite l’établissement soit
quotidiennement, soit une ou plusieurs fois par
§ 3. Des vêtements semaine.

Article 51 : Article 55 :
Les détenus des prisons et des camps de déten- Le ministre du gouvernement central ayant
tion sont revêtus d’une tenue. Le gardien peut dans ses attributions la santé publique affecte
prescrire que les détenus des maisons d’arrêt à chaque prison, camp de détention et mai-
ou certaines catégories d’entre eux soient re- son d’arrêt établis sur le territoire de la ville
vêtus d’une tenue. de Léopoldville, un ou plusieurs infirmiers ou
infirmières.
Article 52 : Le gouverneur de province ou son délégué
La tenue doit être appropriée au climat et suffi- affecte à chaque prison, camp de détention et
sante pour maintenir le détenu en bonne santé. maison d’arrêt établis sur le territoire de la
La tenue ne peut d’aucune manière être dégra- province, selon l’importance de la population
dante ou humiliante. Les vêtements doivent pénitentiaire un ou plusieurs infirmiers ou infir-
être maintenus constamment en bon état de mières.
propreté et d’entretien. Les infirmiers ou infirmières sont placés sous le
contrôle et la surveillance techniques du méde-
§ 4. Des promenades cin, et sous le contrôle et la direction adminis-
et des exercices physiques tratifs du gardien.

Article 53 : Article 56 :
Les détenus confinés dans le quartier de sécu- La visite médicale des malades a lieu journel-
rité ou au cachot jouissent deux fois par jour, le lement à la prison, à la maison d’arrêt, et au
646

camp de détention si les conditions du service Si le malade ainsi transféré est un prévenu, le
médical le permettent.Tous les matins au réveil, gardien est tenu d’aviser du transfert, sur-le-
le gardien inscrit les détenus qui se déclarent champ, l’autorité judiciaire et l’inspecteur ter-
malades sur le cahier des visites médicales. ritorialement compétent chargé de la direction
Les malades sont conduits à la visite médicale de la section d’inspection des établissements
à l’heure fixée par le médecin. Les détenus qui pénitentiaires.
se sont déclarés malades et qui n’ont pas été
reconnus comme tels par le médecin peuvent Section 3 :
être punis disciplinairement. De la nourriture

Article 57 : Article 61 :
Le médecin est tenu de se rendre à la prison Les détenus reçoivent une nourriture corres-
chaque fois qu’il y est demandé d’urgence. pondant le plus possible à leur nourriture habi-
tuelle. Cette nourriture doit avoir une valeur
Article 58 : suffisante pour maintenir le détenu en parfaite
Les prescriptions relatives au traitement, au condition physique.
régime alimentaire, à l’exemption ou à la capa- Pour les prisons situées sur le territoire de la
cité de travail des malades sont inscrites par le ville de Léopoldville, l’inspecteur chargé de la
médecin dans un registre spécial et sur la fiche direction de la section d’inspection des établis-
médicale de chaque détenu. sements pénitentiaires établie à Léopoldville,
Sont également mentionnés sur la fiche médi- de l’avis conforme du médecin et en fonction
cale, les vaccinations, les radioscopies, les exa- des prix maxima fixés par le ministre du gou-
mens sérologiques ou bactériologiques qui ont vernement central ayant l’économie dans ses
pu être pratiqués. attributions, détermine la composition des dif-
Si le détenu est transféré dans un autre établis- férents types de rations.
sement, sa fiche médicale le suit. Pour les prisons situées sur le territoire des
provinces, la composition des différents types
Article 59 : de rations est déterminée par l’inspecteur ter-
Les détenus sont soignés au dispensaire ou à ritorialement compétent chargé de la direction
l’infirmerie de la prison, de la maison d’arrêt y de la section d’inspection des établissements
annexée ou du camp de détention. pénitentiaires, de l’avis conforme du médecin
compétent et en fonction des prix maxima
Un quartier spécial destiné à recevoir les dé- fixés tant que le ministre du gouvernement
tenus atteints de maladies contagieuses sera central ayant l’économie dans ses attributions,
aménagé dans les prisons, maisons d’arrêt y que par le gouverneur de province.
annexées, et camps de détention.
Article 62 :
Article 60 :
Les détenus font trois repas par jour.
Si le médecin estime qu’en raison de la gravité
ou de la nature de la maladie, il est impossible Le gardien surveille ou fait surveiller la prépa-
de soigner le détenu dans la prison, le camp ration et la distribution des aliments.
de détention ou la maison d’arrêt, celui-ci est L’usage de boissons alcooliques est strictement
conduit à la formation médicale ou hospitalière interdit, sauf prescription du médecin.
la plus proche.
À la formation médicale ou hospitalière, le dé- Article 63 :
tenu est placé dans une chambre séparée; sa Lorsqu’il s’avère impossible de préparer cer-
garde est assurée par la police locale. taines rations à la prison, à la maison d’arrêt, ou
647

au camp de détention soit parce que le nombre CHAPITRE I:


de détenus auxquels elles sont destinées est DU RÈGLEMENT D’ORDRE
insuffisant, soit parce que le matériel nécessaire INTÉRIEUR
fait défaut, le gardien peut, dans les limites des
prix maxima dont il est question à l’article 61, Article 46
procurer aux détenus bénéficiaires des rations Un règlement d’ordre intérieur est établi par
dont il s’agit, de la nourriture préparée à l’exté- le gardien. Il est approuvé sur les avis de l’ins-
rieur. pecteur territorialement compétent chargé de
Le mandatement pour le règlement des fac- la direction de la section d’inspection des éta-
tures se rapportant à l’achat de la nourriture blissements pénitentiaires, par le ministre de la
préparée à l’extérieur ne peut se faire qu’après Justice du gouvernement central.
approbation de leur montant par l’inspecteur Le règlement détermine les mesures d’ordre
territorialement compétent chargé de la direc- intérieur et de police locale et les détails de
tion de la section d’inspection du service péni- service qu’il est utile de prescrire dans chaque
tentiaire. prison, maison d’arrêt ou camp de détention.
Indépendamment des dispositions qu’il doit
Section 4 : contenir en vertu des prescriptions du présent
Du travail titre, il spécifie obligatoirement:
a) les devoirs et les attributions du personnel;
Article 64 :
b) les consignes permanentes pour le person-
Le travail est obligatoire pour les détenus des nel et les détenus.
prisons et des camps de détention.
Le règlement d’ordre intérieur est affiché in
Le travail des mineurs âgés de moins de 19 ans, extenso au corps de garde de la prison, du
détenus dans les prisons est régi par des dispo- camp de détention et de la maison d’arrêt, et
sitions particulières. par extrait dans les divers quartiers.
Les détenus des maisons d’arrêt ne peuvent
être mis au travail que s’ils en font la demande. CHAPITRE Il :
Ils sont néanmoins tenus d’entretenir en par- DU RÉGIME DES DÉTENUS
fait état les locaux qu’ils occupent, leurs effets
d’habillement ainsi que le matériel et les objets Section 1re:
qui sont à leur disposition. Des interdictions
Article 47 :
Article 65 :
Tous cris et chants, toute réunion en groupe
Le règlement d’ordre intérieur détermine les bruyant, et généralement tous actes individuels
travaux auxquels les condamnés des prisons et ou collectifs de nature à troubler le bon ordre,
du camp de détention sont astreints. Les tra- sont interdits aux détenus.
vaux sont répartis en tenant compte des capa- Il en est de même de toutes réclamations, de-
cités et sur l’avis du Ministère public et pendant mandes ou pétitions présentées de façon col-
le temps déterminé par celui-ci, les détenus lective.
visés aux 40 et 50 de l’article 44 peuvent être
isolés les uns des autres. Tous dons, trafics, ou échanges sont interdits
entre détenus. L’usage du tabac est autorisé
dans la limite prévue par chaque règlement
TITRE VII: d’ordre intérieur.
RÉGIME INTÉRIEUR DES PRISONS
ET DES MAISONS D’ARRÊT Le gardien peut mettre le tabac en vente à la
cantine, s’il l’estime convenable.
648

Le droit à acheter du tabac est réservé aux dante ou humiliante. Les vêtements doivent
seuls détenus de bonne conduite. être maintenus constamment en bon état de
propreté et d’entretien.
Section 2:
De l’hygiène et des services médicaux §4. Des promenades
et des exercices physiques
§ 1. Des mesures de propreté
Article 53 :
Article 48 :
Les détenus confinés dans le quartier de sécu-
Chaque prison, chaque camp de détention et
rité ou au cachot jouissent deux fois par jour, le
chaque maison d’arrêt doit disposer d’instal-
matin et l’après-midi, d’une demi-heure de pro-
lations hygiéniques et, autant que possible, de
menade ou d’exercice physique à exercer dans
douches et d’étuves à désinfecter.
l’enceinte de la prison, du camp de détention
Le règlement d’ordre intérieur prescrit toutes ou de la maison d’arrêt.
les mesures relatives à la propreté et à l’entre-
tien des locaux, des objets de couchage et des Le gardien peut en priver les détenus dont il
vêtements, ainsi qu’à la toilette des détenus. craint qu’ils ne causent du désordre.

§ 2. Des soins corporels


§ 5 Des soins médicaux
Article 49 :
Article 54 :
À leur entrée, les détenus passent à la douche.
Leurs vêtements sont inspectés et subissent un Le ministre du gouvernement central ayant
traitement de désinfection; s’ils sont porteurs dans ses attributions la santé publique charge
de parasites, ils sont traités à l’aide d’un produit un médecin de desservir les prisons, camps de
adéquat ou placé dans une étuve. détention et maisons d’arrêt établis sur le ter-
ritoire de la ville de Léopoldville.
Article 50 :
Le gouverneur de province ou son délégué
Afin de permettre aux détenus de se présenter
charge un médecin de desservir les prisons,
de manière convenable et de conserver le res-
camps de détention et maisons d’arrêt établis
pect d’eux-mêmes, le règlement d’ordre inté-
sur le territoire de la province.
rieur doit prévoir des mesures pour faciliter le
bon entretien de la chevelure et de la barbe. Selon l’importance de la population péniten-
tiaire, le médecin visite l’établissement soit
§ 3. Des vêtements quotidiennement, soit une ou plusieurs fois par
semaine.
Article 51 :
Les détenus des prisons et des camps de déten- Article 55 :
tion sont revêtus d’une tenue. Le gardien peut Le ministre du gouvernement central ayant
prescrire que les détenus des maisons d’arrêt dans ses attributions la santé publique affecte
ou certaines catégories d’entre eux soient re- à chaque prison, camp de détention et mai-
vêtus d’une tenue. son d’arrêt établis sur le territoire de la ville
de Léopoldville, un ou plusieurs infirmiers ou
Article 52 : infirmières.
La tenue doit être appropriée au climat et suffi- Le gouverneur de province ou son délégué
sante pour maintenir le détenu en bonne santé. affecte à chaque prison, camp de détention et
La tenue ne peut d’aucune manière être dégra- maison d’arrêt établis sur le territoire de la
649

province, selon l’importance de la population aménagé dans les prisons, maisons d’arrêt y
pénitentiaire un ou plusieurs infirmiers ou infir- annexées, et camps de détention.
mières.
Les infirmiers ou infirmières sont placés sous le Article 60 :
contrôle et la surveillance techniques du méde- Si le médecin estime qu’en raison de la gravité
cin, et sous le contrôle et la direction adminis- ou de la nature de la maladie, il est impossible
tratifs du gardien. de soigner le détenu dans la prison, le camp
de détention ou la maison d’arrêt, celui-ci est
Article 56 : conduit à la formation médicale ou hospitalière
La visite médicale des malades a lieu journel- la plus proche.
lement à la prison, à la maison d’arrêt, et au À la formation médicale ou hospitalière, le dé-
camp de détention si les conditions du service tenu est placé dans une chambre séparée; sa
médical le permettent.Tous les matins au réveil, garde est assurée par la police locale.
le gardien inscrit les détenus qui se déclarent Si le malade ainsi transféré est un prévenu, le
malades sur le cahier des visites médicales. gardien est tenu d’aviser du transfert, sur-le-
Les malades sont conduits à la visite médicale champ, l’autorité judiciaire et l’inspecteur ter-
à l’heure fixée par le médecin. Les détenus qui ritorialement compétent chargé de la direction
se sont déclarés malades et qui n’ont pas été de la section d’inspection des établissements
reconnus comme tels par le médecin peuvent pénitentiaires.
être punis disciplinairement.
Section 3 :
Article 57 : De la nourriture
Le médecin est tenu de se rendre à la prison
chaque fois qu’il y est demandé d’urgence. Article 61 :
Les détenus reçoivent une nourriture corres-
Article 58 : pondant le plus possible à leur nourriture habi-
Les prescriptions relatives au traitement, au tuelle. Cette nourriture doit avoir une valeur
régime alimentaire, à l’exemption ou à la capa- suffisante pour maintenir le détenu en parfaite
cité de travail des malades sont inscrites par le condition physique.
médecin dans un registre spécial et sur la fiche Pour les prisons situées sur le territoire de la
médicale de chaque détenu. ville de Léopoldville, l’inspecteur chargé de la
Sont également mentionnés sur la fiche médi- direction de la section d’inspection des établis-
cale, les vaccinations, les radioscopies, les exa- sements pénitentiaires établie à Léopoldville,
mens sérologiques ou bactériologiques qui ont de l’avis conforme du médecin et en fonction
pu être pratiqués. des prix maxima fixés par le ministre du gou-
vernement central ayant l’économie dans ses
Si le détenu est transféré dans un autre établis-
attributions, détermine la composition des dif-
sement, sa fiche médicale le suit.
férents types de rations.
Article 59 : Pour les prisons situées sur le territoire des
provinces, la composition des différents types
Les détenus sont soignés au dispensaire ou à
de rations est déterminée par l’inspecteur ter-
l’infirmerie de la prison, de la maison d’arrêt y
ritorialement compétent chargé de la direction
annexée ou du camp de détention.
de la section d’inspection des établissements
Un quartier spécial destiné à recevoir les dé- pénitentiaires, de l’avis conforme du médecin
tenus atteints de maladies contagieuses sera compétent et en fonction des prix maxima
650

fixés tant que le ministre du gouvernement Article 65 :


central ayant l’économie dans ses attributions, Le règlement d’ordre intérieur détermine les
que par le gouverneur de province. travaux auxquels les condamnés des prisons et
du camp de détention sont astreints. Les tra-
Article 62 : vaux sont répartis en tenant compte des capa-
Les détenus font trois repas par jour. cités et des aptitudes physiques d’un chacun et
Le gardien surveille ou fait surveiller la prépa- des exigences de la discipline.
ration et la distribution des aliments. Les détenus peuvent pour autant qu’il soit pos-
L’usage de boissons alcooliques est strictement sible de les entourer d’une surveillance efficace,
interdit, sauf prescription du médecin. être affectés par groupes à des travaux d’inté-
rêt général en dehors de l’enceinte de la prison
ou du camp de détention.
Article 63 :
Lorsqu’il s’avère impossible de préparer cer- Chaque jour, le gardien doit faire lui-même une
taines rations à la prison, à la maison d’arrêt, ou ronde sur les lieux où travaillent les détenus.
au camp de détention soit parce que le nombre
de détenus auxquels elles sont destinées est Article 66 :
insuffisant, soit parce que le matériel nécessaire Les vagabonds et mendiants valides internés
fait défaut, le gardien peut, dans les limites des dans les prisons ou les camps de détention
prix maxima dont il est question à l’article 61, seront astreints à des travaux de voirie, de
procurer aux détenus bénéficiaires des rations culture, d’entretien, de nettoyage, de débrous-
dont il s’agit, de la nourriture préparée à l’exté- sement.
rieur.
Les femmes, et sans préjudice des dispositions
Le mandatement pour le règlement des fac- du second alinéa de l’article 64, les mineurs
tures se rapportant à l’achat de la nourriture âgés de moins de 18 ans, ne pourront toutefois
préparée à l’extérieur ne peut se faire qu’après être employés qu’à des travaux légers.
approbation de leur montant par l’inspecteur
Les internés pourront également être astreints
territorialement compétent chargé de la direc-
à des travaux de construction de bâtiments et
tion de la section d’inspection du service péni-
de routes ou autres travaux d’utilité générale.
tentiaire.
Ils pourront dans ce cas, être détachés provi-
soirement dans une station de l’État ou de la
Section 4 :
Du travail province, autre que celle où ils seront internés.
Ils seront soumis au même régime que dans la
Article 64 : prison.
Le travail est obligatoire pour les détenus des Ils seront placés sous l’autorité d’un agent
prisons et des camps de détention. commissionné par l’inspecteur territoriale-
Le travail des mineurs âgés de moins de 19 ans, ment compétent chargé de la direction de la
détenus dans les prisons est régi par des dispo- section d’inspection des services pénitentiaires,
sitions particulières. qui sera tenu aux mêmes obligations et aura les
Les détenus des maisons d’arrêt ne peuvent mêmes droits que le gardien.
être mis au travail que s’ils en font la demande.
Ils sont néanmoins tenus d’entretenir en par- Article 67 :
fait état les locaux qu’ils occupent, leurs effets Le ministre de la Justice du gouvernement cen-
d’habillement ainsi que le matériel et les objets tral décide de la création ou de la suppression
qui sont à leur disposition. d’ateliers dans les prisons.
651

Article 68 : Les détenus ne peuvent réclamer la possession


Il est interdit d’affecter les détenus au service de leur pécule disponible pendant leur incar-
personnel du gardien ou de toute autre per- cération; les paiements ou versements qu’ils
sonne. désirent faire au moyen de ce pécule sont ef-
fectués par le gardien.
Section 5 :
Du pécule Article 73 :
Article 69 : Une circulaire du ministre de la Justice du gou-
Le ministre de la Justice du gouvernement cen- vernement central détermine les modalités
tral peut arrêter que les détenus des prisons d’application de la précédente section.
ou des camps de détention bénéficieront pour
chaque journée de travail, d’une allocation dont Section 6:
sept dixièmes seront affectés à la constitution Des relations avec l’extérieur
d’un pécule disponible et trois dixièmes restent
affectés à la constitution d’un pécule de réserve Article 74 :
destiné à leur être remis à leur libération.
Les détenus peuvent recevoir des visites aux
Il désigne les prisons et les camps de déten- jours et heures fixés par le règlement d’ordre
tion dans lesquels son arrêté est applicable et intérieur, moyennant une autorisation spéciale
détermine: du gardien. Sauf décision contraire du magistrat
a) la durée minimum de la détention à subir instructeur, les visites aux prévenus peuvent
pour être admis au bénéfice de l’allocation, être autorisées. Le gardien ou un surveillant
durée qui ne peut être inférieure à six mois; doit assister à ces visites.
b) le montant de l’allocation pour chacune
des catégories de détenus qu’il a établies L’autorisation du gardien n’est pas requise pour
sur base des qualifications professionnelles. les visites du conseil du détenu. Celui-ci com-
munique librement avec son client pour autant
Article 70 : qu’il ait été régulièrement choisi ou désigné et
Pour toute infraction à la discipline du travail, le qu’il agisse dans l’exercice de ses fonctions.
gardien peut supprimer l’allocation due pour la À moins de dérogations motivées par l’ur-
journée au cours de laquelle l’infraction a été gence, ces visites doivent avoir lieu aux jours et
commise. Toute suppression d’allocation est heures fixés par le règlement d’ordre intérieur.
consignée dans un registre tenu par le gardien
et le montant de cette allocation est versé à la Article 75 :
cantine de la prison.
Aucun écrit ne peut être reçu ou expédié par
Article 71 : les détenus sans avoir au préalable, été lu par
le gardien.
Il est tenu un registre où sont portées chaque
jour les inscriptions relatives à l’allocation. Au Les lettres ou autres écrits reçus ou adressés
début du mois, le gardien totalise les allocations par les détenus préventifs doivent en outre être
acquises par les détenus au cours du mois pré- transmis à l’officier du Ministère public lorsque
cédent et inscrit la somme sur une fiche indivi- celui-ci, par ordonnance, aura opéré saisie des
duelle classée dans le dossier du détenu. correspondances déjà parvenues ou prescrit au
gardien l’arrêt et l’envoi à son parquet de celles
Article 72 : qui parviendraient ultérieurement.
Le gardien prélève d’office sur le pécule dispo- Toute correspondance adressée à un détenu
nible les sommes nécessaires pour le paiement ou par un détenu et dont la teneur serait in-
des amendes et des frais de justice. compatible avec les règles de la discipline ou le
652

respect dû aux autorités peut être interceptée 4° les menottes pendant sept jours au maxi-
par le gardien et renvoyée à l’expéditeur. mum;
Les lettres adressées sous pli fermé par les dé- 5° le cachot pendant 45 jours au maximum.
tenus à leur conseil et celles que leur envoie ce
dernier ne sont pas soumises au contrôle et ne Article 79 :
sont pas transmises à l’officier du Ministère pu- Les peines disciplinaires applicables dans les
blic qui a prescrit l’envoi des correspondances maisons d’arrêt sont celles prévues aux 1°, 2°,
à son parquet, s’il peut être constaté sans équi- 4° et 5° de l’article 78.
voque qu’elles sont destinées au conseil ou Il peut en outre être appliqué aux détenus des
proviennent de lui. maisons d’arrêt, la peine des corvées supplé-
À cet effet, les mentions utiles doivent être mentaires pendant quinze jours au maximum à
portées sur leur enveloppe pour indiquer la raison d’une heure par jour.
qualité et l’adresse de leur destinataire ou de
leur expéditeur. Article 80 :
Sous réserve des dispositions du troisième
Article 76 : alinéa de l’article 39, seules les peines disci-
L’exercice de leur ministère auprès des détenus plinaires prévues par l’ordonnance relative
est facilité aux ministres du culte. aux établissements de garde et d’éducation
de l’État sont applicables aux mineurs âgés de
Les conditions en sont déterminées par le rè-
moins de 18 ans.
glement d’ordre intérieur, après arrangement
avec le au les représentants du culte intéressé.
Section 8 :
De l’adoucissement du régime
Section 7 :
Des punitions Article 81 :
Le gardien peut à titre de récompense et de
Article 77 : faveur, atténuer les rigueurs du régime péniten-
Les peines disciplinaires sont infligées par le tiaire en faveur des détenus qui font preuve de
gardien, ou en cas d’absence ou d’empêche- bonne conduite et d’amendement notamment:
ment, par celui qui le remplace. 1° En les autorisant à recevoir des livres de
lecture.
Article 78 : Il est tenu de s’assurer que les livres donnés
Les peines disciplinaires applicables dans les en lecture n’ont aucun caractère immoral
prisons et les camps de détention sont: ou subversif.
2° En les autorisant à organiser des séances
1° la privation de visite pendant deux mois au
récréatives ou à y participer.
maximum, sous réserve du droit pour le
prévenu, de communiquer avec son conseil; 3° En les autorisant à organiser des activités
sportives ou culturelles, ou à y participer.
2° la privation de correspondance pendant
deux mois au maximum, sous réserve du 4° En les autorisant à effectuer une fois par
droit pour le détenu, de correspondre avec semaine, en cantine, des achats atteignant
son conseil et d’écrire aux autorités admi- le double de ceux qui sont normalement
nistratives et judiciaires; autorisés.
3° les travaux ou corvées supplémentaires Article 82 :
pendant quinze jours au maximum à raison
d’une heure par jour; Le gardien de prison ou de camp de détention
peut à titre exceptionnel, autoriser un détenu
653

à s’absenter de la prison ou du camp pendant Article 85 :


deux jours au maximum, pour cause de décès Le gardien exécute d’office les transfèrements
de son conjoint, de son père, de sa mère ou de ordonnés par l’officier du Ministère public pour
son enfant. les besoins de l’instruction.
Il est tenu de prendre toutes mesures de sur-
veillance utiles pour que le condamné réintègre Article 86 :
la prison ou le camp à l’expiration de sa per- Mention de la décision de transfèrement est
mission. portée au dossier de l’intéressé, ainsi qu’au
registre d’écrou.
TITRE VII :
Un exemplaire de la décision est joint à la
DES TRANSFÈREMENTS, DES feuille de route délivrée à l’escorte.
DÉCÈS ET DES ÉVASIONS
Le dossier du détenu accompagne celui-ci dans
tous ses déplacements.
CHAPITRE Ier :
DES TRANSFÈREMENTS
Article 87 :
Article 83 : L’autorité qui décide le transfèrement peut
soumettre celui-ci à des conditions spéciales.
Sans préjudice aux dispositions de l’article 66,
l’inspecteur territorialement compétent char-
Article 88:
gé de la direction de la section d’inspection des
services pénitentiaires, peut après avoir pris En cas de transfèrement d’un détenu, copie de
l’avis du Ministère public, transférer les détenus l’inventaire dont il est question à l’article 32 est
d’une prison ou d’un camp de détention, à une soumise par le gardien à son collègue de l’éta-
autre prison ou à un autre camp de détention. blissement où le détenu est transféré.
Toutefois, il ne peut les transférer dans une pri- Le gardien transmet également les objets saisis
son ou dans un camp de détention situé selon y compris le numéraire.
le cas, dans le ressort d’une autre section d’ins-
pection, que de l’accord de l’inspecteur chargé CHAPITRE II :
de la direction de cette autre section. DES DÉCÈS
Ce transfèrement est décidé par la direction
des services pénitentiaires du gouvernement Article 89 :
central. En cas de décès d’un détenu, le gardien en fait
mention en marge de l’acte qui a provoqué
Article 84 : l’incarcération ou l’hébergement.
Ne peuvent être transférés dans les camps Il en donne avis au premier bourgmestre ou
de détention créés en vue de l’affectation des au chef de la circonscription administrative ter-
détenus à des travaux d’ordre général, que les ritoriale du lieu de la prison ou de la maison
individus adultes et valides du sexe mascu- d’arrêt, ou du camp de détention.
lin dont la peine de servitude pénale restant Si le défunt était un prévenu, il doit en outre en
à subir, ou dont la durée de l’internement en aviser l’autorité judiciaire.
qualité de récidivistes, délinquants d’habitude,
restant à subir, est suffisante pour justifier le Il remet à l’autorité territoriale compétente,
déplacement. contre décharge, les biens du défunt (argent,
effets, papiers, etc.) dont il avait la garde.
Les détenus proposés pour ces transfèrements
sont soumis à la visite médicale.
654

CHAPITRE III: de trois mois, le Ministère public qui aura exer-


DES ÉVASIONS cé les poursuites transmettra au gardien une
notice relatant les antécédents du condamné
Article 90 : et contenant une appréciation de sa moralité.
Lorsqu’un détenu s’est évadé, le gardien pré-
vient immédiatement le premier bourgmestre Article 93 :
ou le chef de la circonscription administrative Le gardien tiendra pour chaque condamné de-
territoriale du lieu de la prison, ou de la maison vant subir une incarcération de plus de trois
d’arrêt ou du camp de détention. Il prévient en mois, une feuille de renseignements, indiquant:
même temps le commandant local de la gen- 1° les antécédents du condamné et l’apprécia-
darmerie. tion de sa moralité sur la base de la notice
Ces autorités prescrivent toutes mesures utiles visée à l’article précédent;
pour reprendre l’évadé. Il leur fournit tous ren- 2° les observations faites par le personnel de
seignements utiles pour faciliter les recherches. la prison ou du camp de détention sur la
Le gardien envoie en outre un avis d’évasion au conduite, le caractère et les dispositions
bureau central de signalement ainsi qu’à l’auto- morales du condamné;
rité judiciaire qui a prescrit l’incarcération s’il 3° tous les autres renseignements complémen-
s’agit d’un prévenu. taires concernant la situation du condamné,
ses moyens d’existence, ses relations avec
TITRE VIII : sa famille et les ressources de celle-ci, que
le gardien pourra recueillir en se mettant
DE LA LIBERATlON
en rapport, le cas échéant, avec les autori-
CONDITIONNELLE tés locales.
CHAPITRE Ier : Article 94 :
DE LA LIBÉRATION Dans les dix premiers jours de chaque mois, le
CONDITIONNELLE gardien réunit sous sa présidence, une commis-
DES CONDAMNÉS sion composée de son adjoint, des surveillants,
des instructeurs et du médecin ou infirmier de
Article 91 : l’établissement, en vue d’examiner les titres à la
La libération conditionnelle n’est accordée libération conditionnelle des détenus se trou-
qu’aux condamnés qui ont fait preuve d’amen- vant dans les conditions requises pour l’obtenir.
dement. La commission formule, sur des états indivi-
L’administration, pour apprécier si un condamné duels, les propositions de libération condi-
qui a fait preuve d’amendement peut être li- tionnelle en faveur des détenus qu’elle en juge
béré conditionnellement, tient compte de ses dignes par leurs dispositions morales et la si-
antécédents, des causes de la condamnation tuation dans laquelle ils se trouveront à leur
qu’il a encourue, de ses dispositions morales et libération.
des moyens d’existence dont il disposera à sa En dehors des conditions légales imposées
sortie de prison. quant à la durée de l’incarcération, la commis-
sion n’a à tenir compte que du degré d’amen-
Article 92 : dement et des chances de reclassement du
Dans les quinze jours suivant la mise en exé- détenu.
cution d’une ou de plusieurs condamnations La gravité ou la nature des faits qui ont motivé
comportant une incarcération totale de plus la condamnation ne doivent être envisagées
655

par elle qu’au seul point de vue des probabilités libéré aura à observer, indépendamment de la
d’amendement. condition générale que l’article 36 du Code
Le gardien adresse immédiatement à l’inspec- pénal établit en disposant que la mise en li-
teur territorialement compétent chargé de la berté peut toujours être révoquée pour cause
direction de la section d’inspection des services d’inconduite. La nature et l’objet de ces condi-
pénitentiaires, les propositions formulées par la tions spéciales dépendront des circonstances
commission. Il y annexe la feuille de renseigne- particulières dans lesquelles le condamné se
ments relatifs à chacun des condamnés. trouve et des causes de la condamnation. Il
pourra être interdit au condamné de paraître
Sauf si la prison ou le camp de détention est dans telle ou telle localité et une résidence fixe
situé sur le territoire de la ville de Léopoldville, pourra même lui être assignée.
l’inspecteur transmet dans le plus bref délai, les
propositions au gouverneur de province en y
Article 97 :
joignant ses avis motivés.
Dès qu’il aura reçu une ampliation de l’arrêté
Le gouverneur de province ou son délégué de libération, le gardien donnera lecture de
retransmet à l’inspecteur, dans le plus bref dé- celui-ci à l’intéressé.
lai, les propositions accompagnées de ses avis
motivés. Le gardien attirera spécialement l’attention de
l’intéressé sur les conditions qu’il aura à ob-
L’inspecteur transmet immédiatement le dos- server; il l’invitera à déclarer qu’il accepte ces
sier à l’officier du Ministère public près le tribu- conditions et, si une résidence ne lui est pas
nal ou la cour qui a prononcé la condamnation. assignée, à faire connaître le lieu où il compte
L’officier du Ministère public transmet, dans le résider.
plus bref délai, les propositions au ministre de la Le tout fera l’objet d’un procès-verbal signé par
Justice du gouvernement central en y joignant le gardien et par l’intéressé; au cas où ce der-
ses observations. nier ne pourrait signer, il en sera fait mention
au procès-verbal.
Article 95 :
Le ministre de la Justice du gouvernement cen- Article 98 :
tral peut prendre lui-même l’initiative d’une Lorsque l’intéressé aura déclaré accepter la
proposition de libération conditionnelle en libération conditionnelle et fait connaître, s’il
faveur d’un détenu. échet, le lieu où il compte se fixer à sa sortie
À cet effet, il invite, à l’intervention du Ministère de prison, il lui sera délivré, au moment de sa
public la commission visée au premier alinéa de mise en liberté, un permis de libération qu’il
l’article précédent, à formuler ses avis. sera tenu de représenter à toute réquisition
Ceux-ci lui sont transmis conformément aux des autorités administratives ou judiciaires.
dispositions des alinéas 4 à 8 de l’article pré- Avis de la mise en liberté sera immédiatement
cédent. transmis au bourgmestre ou au chef de la cir-
conscription administrative territoriale du lieu
Toutefois, si le détenu ne se trouve pas à ce
désigné par le libéré ou assigné à celui-ci pour
moment dans toutes les conditions requises au
sa résidence.
point de vue de la durée de l’incarcération, la
commission ajourne d’office l’envoi de ses avis
et le gardien en informe le ministre. Article 99 :
Le permis de libération aura la forme d’un li-
Article 96 : vret.
L’arrêté ministériel qui ordonne la mise en Il mentionnera l’identité du libéré, la peine par
liberté énonce les conditions spéciales que le lui encourue et les causes de la condamnation,
656

la durée de l’incarcération subie et la date à près le tribunal de première instance dans le


laquelle la libération définitive sera éventuel- ressort duquel il se trouve.
lement acquise. En outre, il contiendra une Le libéré conditionnel ainsi mis en état d’arres-
ampliation de l’arrêté de libération et du pro- tation sera relaxé sur l’ordre du ministre de la
cès-verbal visé au dernier alinéa de l’article 97 Justice du gouvernement central si celui-ci ne
ainsi que le texte des articles 100 et 102 de la croit pas avoir à prononcer la révocation de
présente ordonnance. la mise en liberté. Avis en sera immédiatement
donné au procureur d’État.
Article 100 :
Dans les vingt-quatre heures de son arrivée au CHAPITRE Il:
lieu de sa résidence, le libéré fera viser son per- DE LA LIBÉRATION
mis par le bourgmestre ou le chef de la circons- CONDITIONNELLE DES
cription administrative territoriale, selon le cas. VAGABONDS ET MENDIANTS
En cas de changement de résidence, le libéré
fera viser son permis par le bourgmestre ou le Article 104 :
chef de la circonscription administrative terri- Les vagabonds et mendiants qui, au cours de
toriale du lieu qu’il quittera et, dans les vingt- leur internement, auront fait preuve d’amende-
quatre heures, par le bourgmestre ou le chef de ment, pourront être mis en liberté.
la circonscription administrative territoriale du
lieu où il ira habiter. Les articles 93 et 94 leur sont applicables muta-
tis mutandis, sous réserve des dispositions du
deuxième alinéa de l’article 105.
Article 101 :
Avis de la présence du libéré sera immédiate- Article 105 :
ment transmis à l’inspecteur chargé de la di-
rection de la section d’inspection des services La mise en liberté est arrêtée par le ministre de
pénitentiaires du lieu où la prison ou le camp la Justice du gouvernement central.
de détention où le condamné a été incarcéré La situation des vagabonds et mendiants est
est établi, et au procureur d’État du ressort par revue au moi ns tous les trois mois.
le bourgmestre ou par le chef de la circons- Les gardiens sont tenus de proposer la libéra-
cription administrative territoriale du lieu où le tion des internés dont le reclassement paraît
libéré viendra résider. possible.

Article 102 :
TITRE IX:
La mise en liberté peut toujours être révoquée DES FORMALITÉS À LA SORTIE
pour cause d’inconduite ou pour infraction aux
conditions énoncées dans l’arrêté de libération. Article 106 :
La révocation est prononcée par le ministre de
la Justice du gouvernement central après avis Tout détenu est relaxé à l’expiration de la vali-
du procureur d’État près le tribunal de pre- dité du titre justifiant son inscription au registre
mière instance dans le ressort duquel se trouve d’écrou ou au registre d’hébergement.
le condamné. Le libéré signe le registre d’écrou ou le registre
d’hébergement. S’il ne sait pas écrire, le gardien
Article 103 : le constate et signe pour lui.
L’arrestation provisoire du libéré conditionnel Les biens appartenant au libéré lui sont resti-
peut être ordonnée par le procureur d’État tués contre reçu. Si le libéré ne sait pas signer, il
657

appose l’empreinte de son pouce gauche. Avant L’attention toute spéciale des magistrats des
sa sortie, le détenu est autant que possible sou- parquets est attirée sur les prescriptions
mis à une visite médicale. de l’article 28 de l’ordonnance n° 344 du 17
septembre 1965 organique du régime péni-
Article 107 : tentiaire, relatives à l’obligation imposée aux
Sauf en ce qui concerne les personnes tenues magistrats des parquets de visiter au début
à subir après leur détention, une peine d’éloi- de chaque mois la prison centrale, les autres
gnement, de résidence forcée ou de mise à la prisons, les maisons d’arrêt y annexées et les
disposition du gouvernement, toute personne camps de détention de leur ressort.
libérée est renvoyée munie d’une feuille de En vertu de l’alinéa 2 de l’article 28 précité,
route délivrée par le gardien, au lieu de sa rési- les magistrats des parquets ont l’obligation, au
dence légale. cours de leurs déplacements, de visiter les pri-
À l’effet de déterminer ce lieu, le gardien en- sons de police de leur ressort et les maisons
treprend en temps utile, les démarches néces- d’arrêt y annexées. Ces dispositions sont trop
saires. souvent méconnues.
Les procureurs de la République veilleront à ce
TITRE X: qu’elles soient strictement observées. Ils pro-
DISPOSITIONS SPÉCIALES poseront des sanctions disciplinaires pour les
magistrats qui persisteraient à ne pas en tenir
Article 108 : compte. Le contrôle des « AMIGOS » incombe
également aux magistrats des parquets. Ceux-
Sont abrogées:
ci seront visités par eux une fois par semaine
1° l’ordonnance 11-13 du 15 janvier 1960; au moins. Tout abus constaté sera relevé et il
2° l’ordonnance 195 du 6 décembre 1962; y sera remédié sans délai. Ces visites feront
3° l’ordonnance telle que modifiée à ce jour, l’objet d’un bref rapport qui sera transmis au
du 26 mai 1963. procureur de la République.

Article 109 : CHAPITRE II :


Le ministre de la Justice est chargé de l’exécu- RAPPORT SUR LES VISITES
tion de la présente ordonnance qui entre en MENSUELLES DES PRISONS
vigueur le 1er janvier 1966. CENTRALES OU DE LA POLICE
ET DES MAISONS D’ARRÊT Y
ANNEXÉES AINSI QUE DES CAMPS
2.TEXTES COMPLENTAIRES DE DÉTENTION
AU REGIME PENITENTIAIRE Section 1re:
ET LIBERATION Objet de l’inspection
CONDITIONNELLE
La direction des services pénitentiaires a ins-
tauré par le moyen de formulaires appropriés,
CIRCULAIRE N° 6/008/IM/ un système d’inspection par les autorités
PGR/2011 RELATIVE AU RÉGIME locales territoriales, portant spécialement sur
PÉNITENTIAIRE toutes les questions d’administration rentrant
dans leur compétence.
CHAPITRE Ier : D’autre part, en ce qui concerne l’hygiène gé-
OBSERVATIONS GÉNÉRALE nérale des locaux, la santé et l’alimentation des
658

détenus, les médecins ont actuellement l’obli- Condamnés par jugement ou arrêt coulé en force
gation d’effectuer des visites régulières des pri- de chose jugée
sons et de consigner leurs observations sur des
a) X… à la peine de mort, soit X… par telle
formulaires spécialement libellés à cet effet.
ou telle juridiction.
Aux termes de l’article 28, 3e alinéa de l’ordon- b) X… à une peine de travaux forcés, soit
nance n° 344 du 17 septembre 1965, l’officier X… par telle ou telle juridiction.
du ministère public, au cours de ses visites
vérifie le registre d’écrou, le registre d’héber- N.B. : L’Assemblée Nationale examine présente-
gement et s’assure si aucune personne arrêtée ment, en deuxième lecture la proposition de loi
n’est retenue au-delà du temps nécessaire pour portant suppression de la peine de travaux forcés
comparaitre devant l’autorité compétente. En votée par le Sénat.
outre, il contrôle la tenue du dossier pénitenti-
aire personnel du détenu.
c) X… à une peine de SPP, soit X… par telle
La tâche et l’objectif des diverses autorités ou telle juridiction.
étant ainsi précisés, les inspections mensuelles d) X… à une peine de SPS, soit X… par telle
du parquet se verront dorénavant allégées de ou telle juridiction.
plusieurs rubriques à caractère purement tech-
nique et administratif, manifestement étran- Individus mis à la disposition du gouvernement par
gères à la mission du parquet, mais que celui-ci une décision devenue définitive
s’était vu dans l’obligation de consigner, défaut
d’une direction technique efficace et d’inspec- - Prise en application du paragraphe 6 de
tions administratives régulières et objectives. la section II livre 1er du Code pénal, au
nombre X.., soit X… par telle ou telle juri-
Aux termes de l’article 29 de l’ordonnance or-
diction.
ganique, le magistrat inspecteur peut demander
- Prise en application des articles 3 et 4
au gardien tous les renseignements, entendre du décret du 23 mai 1986, modifié par
les doléances des détenus, consigner ses obser- les décrets du 11 juillet 1923 et du 6 juin
vations dans le registre ad hoc et dresser rap- 1958 sur le vagabondage et la mendicité,
port.
au nombre de X, soit X par telle ou telle
Le schéma du rapport annexé à la présente juridiction.
circulaire s’applique aux inspections mensuelles
de caractère exclusivement judiciaire, en tenant Les personnes condamnées à la contrainte par
compte de l’ordonnance du 17 septembre 1965 corps. X en application de l’article 17 du livre 1er
relative au régime pénitentiaire. du Code pénal

Section 2: 2. De la maison d’arrêt (art. 10 de l’or-


Administration de la prison centrale donnance organique)
et de la maison d’arrêt y annexée ou a) Le magistrat inspecteur mentionnera
camp de détention le nombre des individus visés à l’article
9 de ladite ordonnance, faisant l’objet
Personnel d’administration et de surveillance
d’un jugement ou d’un arrêt non coulé
(articles 11, 21 et 23 de l’ordonnance orga-
en force de chose jugée.
nique).
b) Il y aura lieu de mentionner également
Section 3: le nombre des détenus préventifs.
Population pénitentiaire c) Le magistrat inspecteur mentionnera
également dans son rapport qu’en
1 – De la prison (article 9 de l’ordon- application de l’article 10, 1 de l’or-
nance organique)
659

donnance organique, la maison d’arrêt apportées par les articles 1 et 3. (Voir


sert de lieu de détention, en attendant Codes des Contributions, année 1970,
qu’elles puissent comparaitre devant pages 137 et suivantes).
l’autorité judiciaire compétente, de X Dès lors la contrainte par corps est
personnes faisant l’objet d’un mandat maintenue et des peines de servitude
d’amener et de X personnes faisant pénale et d’amendes peuvent être
l’objet d’un procès-verbal de saisie de prononcées conformément à l’article
prévenu établi par un officier de police 165.
judiciaire.
Au demeurant, les articles 108 et 109
d) Le magistrat inspecteur mentionnera de la loi organique n° 08/016 du 7
également dans son rapport qu’en ap- octobre 2008 portant composition,
plication de l’article 10, 2 de l’ordon- organisation et fonctionnement des
nance organique, la maison d’arrêt sert entités territoriales et leurs rapports
de lieu de garde, pour X personnes ar- avec l’Etat et les provinces consacrent
rêtées en application de l’ordonnance la contribution personnelle minimum
n° 11/82 du 14 février 1959, relative comme faisant partie des ressources
aux désordres sur la voie publique. propres d’une entité territoriale dé-
3. Personnes susceptibles d’être déte- centralisée.
nues soit dans la prison soit dans la b) En exécution de règlement pris par
maison d’arrêt le gouverneur de la ville de Kinshasa,
a) Pour le non-paiement de la contribu- les gouverneurs de provinces, par les
tion personnelle minimum : La contri- autorités administratives et par des
bution personnelle minimum fut orga- autorités des entités territoriales dé-
nisée en vue de remplacer l’impôt in- centralisées.
digène-(Décret du 17 juillet 1914) par
c) Pour infractions à la législation sur la
le titre VI (articles 155 à 183 du décret
police des étrangers.
du 20 janvier 1960, relatif à l’impôt sur
les revenus : (J.O., p. 274).
Aux termes de l’article 10, al. 2, litt. c. de l’or-
Ce décret fut remplacé par l’Annexe I donnance organique sur le régime pénitenti-
de la loi budgétaire du 10 juillet 1963, aire, les maisons d’arrêt sont destinées à servir
dont (l’article I et le titre VI (articles de lieu de garde des personnes faisant l’objet
147 à 159) sont relatifs à la contribu- d’une requête écrite d’une autorité agissant en
tion personnelle minimum (J.O., 1963, exécution de l’article 15 de l’ordonnance loi
pp. 160, 162, 182). n° 83/033 du 12 septembre 1983 relative à la
L’annexe I de la loi du 10 juillet 1963 police des étrangers.
a été abrogée par l’article 153 de l’or-
Les articles 21 à 24 de l’ordonnance-loi récitée
donnance-loi n° 169/009 du 10 février
prévoient des sanctions pénales pour certaines
1969, modifiée par l’ordonnance-loi
contraventions et l’article 15 prévoit la possibi-
n° 59/059 du 5 décembre 1969 et
lité d’incarcérer pendant 8 jours au maximum,
par l’ordonnance-loi n° 70/086 du 23
dans une maison d’arrêt, la personne qui fait
décembre 1970, mais l’annexe III de la
l’objet d’une procédure d’expulsion.
loi budgétaire n° 68/013 du 6 janvier
1968 n’a pas été abrogée, alors qu’elle Le gardien pourra selon les cas incarcérer les
maintenait la contribution personnelle intéressés, soit dans la prison, soit dans la mai-
minimum et les dispositions du titre son d’arrêt y annexée.
VI de l’Annexe I de la loi du 10 juillet
1963, sous réserve des modifications
660

4. Femmes et enfants 7. Mesures d’amendement


Le magistrat inspecteur mentionnera le nombre L’emprisonnement n’a pas seulement pour but
de femmes et d’enfants dont il constatera la de punir les citoyens qui contreviennent aux
présence. lois de la République, mais il tend également à
Au sujet de ces derniers, il y a lieu de souli- leur amendement. Il y a lieu dès lors de noter
gner que la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 dans le rapport d’inspection les mesures prises
portant protection de l’enfant abroge le décret dans le but d’obtenir cet amendement : créa-
du 6 décembre 1950 sur l’enfance délinquante. tion d’une bibliothèque, d’ateliers, de champs,
Les enfants en conflit avec la loi ne devraient de sport, visites des ministres des différents
se trouver dans les prisons et maisons d’arrêt cultes, etc.
qu’à défaut des établissements spéciaux prévus
à cet effet. Là où il n’existe pas dans le ressort Section 4:
du tribunal de grande instance d’établissement Evasions (article 90 de l’ordonnance organique ;
de garde et d’exécution de l’Etat, les mineurs voir section 4 du chapitre II de la circulaire)
doivent être détenus en prison dans un quar- 1. Nombre d’évasions depuis la précé-
tier spécial (art. 39 de l’ordonnance organique). dente inspection

5. Détenus politiques x. préventifs


Le magistrat inspecteur dressera la liste nomi- x. condamnés
native des détenus politiques, mentionnera la
date de leur entrée en détention et le nom ain-
si que la qualité de la personne qui a ordonné 2. Nombre d’évadés repris depuis la
l’incarcération. dernière inspection

Il mentionnera également la base légale de leur x. préventifs


incarcération. L’article 17 de la Constitution x. condamnés
qui garantit la liberté individuelle et stipule
que « nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou Il y a lieu pour le magistrat inspecteur de re-
condamné qu’en vertu de la loi et dans la forme chercher si les évasions ont provoqué l’ouver-
qu’elle prescrit ». En temps ordinaire, les prison- ture d’une enquête judiciaire et si le Bureau
niers politiques doivent être mis sans retard à la Central de signalement (B.C.S.) a été avisé,
disposition de l’autorité judiciaire compétente. ainsi que, s’il s’agit d’un prévenu, l’autorité judi-
En temps d’état de siège ou d’urgence, il y a lieu ciaire qui a prescrit l’incarcération (art. 90 de
de faire application des mesures spéciales qui l’ordonnance organique).
auront légalement été prises.
Section 5:
Renseignements et doléances
6. Population des camps de détention
Aux termes de l’article 7 de l’ordonnance Aux termes de l’article 29 de l’ordonnance
organique, le Ministre de la Justice peut créer organique, le magistrat inspecteur a le droit de
des camps de détention dans toutes les loca- demander au gardien tous les renseignements
lités, soit en vue d’éviter un encombrement utiles rentrant dans la sphère de ses attribu-
des prisons centrales, soit en vue d’affecter les tions. Si les détenus ont des doléances à lui pré-
détenus à des travaux d’ordre général. Dans ce senter, il les entend isolement.
dernier cas, l’article 84 de l’ordonnance orga- Le magistrat inspecteur consigne ses observa-
nique énumère ceux des détenus qui peuvent tions dans le registre spécial conservé par le
être transférés. gardien de prison et dresse un rapport qu’il
envoie en six exemplaires au procureur de la
661

République, qui les repartira comme suit : un 3°) sa profession;


exemplaire pour ses archives, un exemplaire 4°) la circonscription administrative terri-
à l’inspecteur des services pénitentiaires de toriale dont il est originaire et la localité
la province, quatre exemplaires au procureur ou la circonscription où le prisonnier
général, dont un exemplaire pour ses archives, résidait au moment de son arrestation;
un exemplaire pour le procureur de la Répu-
5°) la date de son entrée;
blique et deux exemplaires pour le Ministre de
la justice. 6°) la désignation et la date de l’acte en
vertu duquel a lieu l’incarcération;
7°) la durée de la peine ou de l’internement
Section 6 :
à subir;
Admission des détenus dans
les prisons, maisons d’arrêt 8°) la date de la sortie;
y annexées et camps de détention 9°) la signature du libéré ou, si celui-ci ne
sait pas signer, celle du gardien;
L’article 30 de l’ordonnance organique précise
10°) toutes observations utiles relatives au
les titres en vertu desquels le gardien de prison
prisonnier, telle que la date de l’énon-
ou de camp de détention est autorisé à procé-
ciation du motif de cette mesure, celle
der à l’incarcération d’un détenu. L’article 34
de l’ordonnance organique précise les titres en de son décès, etc.
vertu desquels le gardien peut procéder à l’in- Le registre d’écrou est coté et paraphé par
carcération, à la détention ou à l’admission en première et dernière pages par un juge du
garde d’une personne dans une maison d’arrêt. tribunal de paix.
Si des individus sont incarcérés en l’absence b) Un mémento : Celui-ci doit mentionner à
d’un tel titre, le gardien de prison ou du camp la page portant la date de l’expiration de la
de détention sera invité à se justifier d’avoir peine, de l’internement ou de la contrainte
contrevenu à une prescription impérative. Le par corps, les noms des détenus à relaxer
magistrat inspecteur s’emploiera à régulariser ce jour là.
la situation des détenus incarcérés irrégulière-
ment et s’il n’y a pas possibilité de régulariser c) Un dossier pour chaque détenu
leur détention, il procédera à leur libération. Ce dossier comprend, outre les men-
tions relatives à l’écrou, toutes les pièces
Section 7: concernant les détenus et les cas échéant,
Archives pénitentiaires le double de la proposition de la libération
conditionnelle et la fiche individuelle rela-
1. Archives des prisons et camps de tive au pécule.
détention
Aux termes de l’article 14 de l’ordonnance 2. Archives des maisons d’arrêt
organique, le gardien tient pour la prison ou le
camp de détention : Aux termes de l’article 15 de l’ordonnance or-
ganique, le gardien tient pour la maison d’arrêt :
a) Un registre d’écrou prévu à l’article 31
a) Le registre d’écrou prévu à l’article 31,
dans lequel sont consignés les noms des
dans lequel sont consignés les noms des
détenus visés à l’article 9.
détenus visés au 1er alinéa de l’article 10.
Ce registre contient 10 colonnes où sont
b) Le registre d’hébergement prévu à l’article
respectivement mentionnés :
37
1°) un numéro d’ordre;
Aux termes de cet article, le registre d’hé-
2°) les noms, post noms, prénoms surnoms bergement contient 6 colonnes où sont
et sexe du prisonnier; respectivement mentionnés :
662

1°) un numéro d’ordre; d’écrou et au mémento. Il devra contrôler


2°) l’identité complète de l’intéressé; la tenue du dossier personnel des détenus.
3°) la date de son entrée; Ses constatations devront être consignées
dans un rapport.
4°) la désignation et la date de l’acte qui
motive sa détention ou sa garde à la
maison d’arrêt; Section 8 :
Libération conditionnelle
5°) la date de sortie ou de fin d’incarcéra-
tion; 1. Durée minimum de la détention
6°) la signature de l’intéressé apposée au Aux termes de l’article 35 du Code pénal livre
moment de sa sortie ou, s’il ne sait pas 1er, les condamnés qui ont à subir une ou plu-
signer, la signature du gardien. sieurs peines comportant privation de libérer
peuvent être mis en liberté conditionnelle
Le registre d’hébergement est coté et
lorsqu’ils sont accompli le quart de ces peines,
paraphé par 1ère et dernière pages par un
pourvu que la durée de l’incarcération déjà
juge du tribunal de paix.
subie dépasse trois mois. Les condamnés à per-
pétuité pourront être mis en liberté condition-
c) Un mémento identique à celui prévu à l’ar-
nellement lorsque la durée de l’incarcération
ticle 14 qui doit mentionner en outre, à la
déjà subie par eux dépassera cinq ans.
page portant la date d’expiration de la vali-
dité du titre de détention, de rétention ou Aux termes de l’article 2 du décret du 27 juin
de garde, les noms des détenus à relaxer, 1960 (J.O., n° 30 du 25 juillet 1960), la durée
à rapatrier ou à déférer devant l’autorité de l’incarcération prescrite aux deux alinéas
judiciaire ce jour-là. précédents pourra être réduite lorsqu’il sera
justifié qu’une incarcération prolongée pourrait
d) Registre des sanctions
mettre en péril la vie du condamné.
Le gardien tient à la fois pour la prison, le
camp de détention et pour la maison d’ar- 2. Rôle dévolu au parquet
rêt, le registre des sanctions infligées dans
lequel sont inscrits : L’attention des magistrats est attirée sur le
1°) les noms, post noms et prénoms du rôle dévolu au parquet en matière de libéra-
coupable, tion conditionnelle. La libération conditionnelle
est une mesure administrative dont l’initiative
2°) le numéro du registre d’écrou ou d’hé-
appartient au ministre de la Justice. Ne por-
bergement,
tant pas atteinte au jugement, elle applique
3°) le motif, la date et la nature de la puni- seulement dans un intérêt social, un mode plus
tion (art. 16 de l’ordonnance organique). large d’exécution de la peine. Elle peut éviter
l’endurcissement du détenu en le ramenant à
e) Vérification de la régularité des détentions la vie normale, tout en constituant un frein par
Aux termes de l’article 28, dernier alinéa la crainte de la réincarcération en cas d’incon-
de l’ordonnance organique, le magistrat duite.
inspecteur vérifie les registres d’écrou, Le magistrat du parquet émet son avis sur l’op-
le registre d’hébergement et s’assure si portunité de faire bénéficier tel détenu de la
aucune personne arrêtée n’est retenue libération conditionnelle, en se basant sur les
au-delà du temps nécessaire pour compa- exigences de la répression. Il importe, en effet,
raître devant l’autorité judiciaire compé- que la vindicte publique soit satisfaite, la condi-
tente. tion primordiale de la libération conditionnelle
Le magistrat inspecteur devra contrôler étant une réelle et suffisante expiation par l’in-
les dates de sortie portées au registre ternement.
663

De son côté, le gardien de prison doit se placer Au cours de l’inspection, il y a lieu de vérifier
surtout au point de vue de l’amendement et si, conformément au 6e alinéa de l’article 94 de
des chances de reclassement du détenu. Il doit, l’ordonnance organique, le gardien a adressé
dans l’étude qu’il est appelé à faire des dispo- immédiatement au chef de la division provin-
sitions morales des détenus, être guidé par les ciale de la justice les propositions formulées
renseignements que lui fournira le parquet. par la commission, avec en annexe la feuille
de renseignements, relatives à chacun des
Nombre de libérations conditionnelles accor-
condamnés. Le chef de la division provinciale de
dées depuis la précédente inspection.
la justice transmet immédiatement le dossier à
Le magistrat inspecteur contrôlera l’existence l’officier du ministère public près la juridiction
au dossier personnel de chaque condamné à qui a prononcé la condamnation. L’officier du
une peine de SPP de plus de 3 mois : ministère public transmet dans le plus bref délai
i) de la notice émanant du parquet, relatant les propositions au ministre de la justice, en y
les antécédents du condamné et contenant joignant ses observation (article 94 alinéas 6 à
une appréciation de sa moralité. 9 de l’ordonnance organique).
Cette notice doit parvenir au directeur Lorsque la libération conditionnelle a été
de la prison dans les 15 jours de la mise accordée, le magistrat inspecteur contrôlera
à exécution des condamnations (article 92 l’existence au dossier de l’intéressé du procès-
de l’ordonnance organique). verbal prévu à l’article 97 de l’ordonnance or-
ganique, la preuve de la remise à l’intéressé du
ii) de la feuille de renseignements que doit permis de libération prévu à l’article 98 alinéa
tenir le gardien de la prison comportant : 1 de ladite ordonnance ainsi que le transmis de
- les antécédents et les éléments de la l’avis de mise en liberté au bourgmestre ou au
moralité ci-hauts ;
chef de l’entité territoriale du lieu, désigné par
- les observations du personnel de la
la libéré ou assigné à celui-ci pour sa résidence
prison sur la conduite, le caractère et
(article 98 alinéa 2 de l’ordonnance organique).
les dispositions morales du condamné,
tous autres renseignements com-
plémentaires relatifs à la situation du Section 9 :
condamné, ses moyens d’existence, Libération conditionnelle de
ses relations avec sa famille et les res- vagabonds et des mendiants
sources de celle-ci (art. 93 de l’ordon-
Les vagabonds et mendiants qui, au cours de
nance organique).
leur internement, auront fait preuve d’amende-
ment pourront être mis en liberté.
3. Du P.V. de la réunion mensuelle de la
commission d’examen des dossiers Aux termes de l’article 104 alinéa 2 de l’ordon-
de propositions de libération condi- nance organique, les dispositions des articles
tionnelle, chargée d’examiner les titres à 93 et 94 leur sont applicables mutatis mutandis,
la libération conditionnelle des détenus se sous réserve des dispositions de l’article 105
trouvant dans les conditions requises pour alinéa 2 qui prévoir que la situation des vaga-
l’obtenir (art. 94 de l’ordonnance orga- bonds et des mendiants est revue au moins
nique) tous les trois mois. Aux termes du troisième
alinéa de l’article 105 de l’ordonnance orga-
La commission doit tenir compte du degré nique, les gardiens sont tenus de proposer la
d’amendement et des chances de reclasse- libération des internes dont le reclassement
ment du détenu, la gravité et la nature des faits parait possible. La situation des vagabonds et
ne doivent être envisagées par elle qu’au seul des mendiants fera l’objet d’un examen du ma-
point de vue des probabilités d’amendement gistrat inspecteur.
(3e et 4e alinéas de l’article 94 de l’ordonnance
organique).
664

Section 10 : Section 12 :
Transferts Impression laissée par l’inspection,
Nombre des transferts depuis l’inspection pré- proposition et suggestions
cédente sur la prison ou le camp de détention
de … CHAPITRE III:
Le magistrat vérifiera si le transfert a eu lieu Rapport sur les visites
après avis du ministère public (article 83 de des prisons de police
l’ordonnance organique), lorsqu’il ne s’agit pas et des maisons d’arrêt y annexées
des transferts ordonnés par l’officier du minis-
tère public pour les besoins de l’instruction. Il Le rapport des visites des prisons de police et
vérifiera aussi si le dossier du détenu transféré des maisons d’arrêt y annexées, effectuées par
a été transmis, de même que l’inventaire de les magistrats au cours de leurs déplacements,
ses biens personnels, et les biens eux-mêmes, sera établi de la même façon, mutatis mutan-
y compris le numéraire (articles 32, 86 et 88 de dis, que le rapport des inspections mensuelles
l’ordonnance organique). effectuées à la prison centrale et aux maisons
d’arrêt y annexées, ainsi qu’aux camps de dé-
Section 11: tention22.
Nourriture, hygiène, etc.
Compte tenu de la nouvelle législation, cer-
taines rubriques ne doivent plus faire l’objet Le Procureur Général de la République,
d’un examen spécial de la part du magistrat
inspecteur. Flory KABANGE NUMBI
Il s’agit notamment de la discipline (art. 74 et
suivants), de la nourriture (art. 61 et suivants),
de l’hygiène et des services médicaux (art. 48 et
suivants), des décès (art. 89), des travaux (art.
64 et suivants), de l’adoucissement du régime
(art. 81), de l’exercice des cultes (art. 76) etc.
Si l’officier du ministre public n’a pas reçu mis-
sion de faire porter son inspection sur ces
points, il doit néanmoins, en vertu de ses pou-
voirs généraux de tutelle (art. 8 de l’organisa-
tion et de la compétence judiciaires), signaler
dans son rapport tout acte ou toute omission
qui serait susceptible de causer un préjudice
aux détenus.
Par ailleurs, en sa qualité d’officier du ministre
public, le magistrat inspecteur trouvera une jus-
tification pour certaines de ses interventions
en raison de ce qu’il est chargé par l’article 6
du Code de l’organisation et de la compétence
judiciaires de surveiller l’exécution des lois, des
décrets, des arrêtés, des ordonnances, des rè-
glements, des jugements. Il poursuit d’office ces
exécutions dans les dispositions qui intéressent
l’ordre public. 22
Voir en annexe le schéma du rapport d’ins-
pection
665

ANNEXES 2°) Individus mis à la disposition du gou-


À LA CIRCULAIRE N° 6 vernement par une décision devenue défi-
nitive,
SCHEMA DU RAPPORT a) Prise en application du paragraphe
D’INSPECTION 6 de la section II du livre II du livre I
du C.P., au nombre de X , soit X
par telle ou telle juridiction ;
Inspection mensuelle de la prison cen- b) Prise en application des articles 3 et
trale de ……….. ou de police de …… 4 du décret du 23 mai 1896, modifié
(Ainsi que la maison d’arrêt y annexée) par les décrets du 11 juillet 1923 et
Effectuée le ….. par …... du Parquet de…………. du 6 juin 1958 sur le vagabondage
et la mendicité : au nombre de X…,
Date de la précédente inspection le …………..
soit X par telle ou telle juridiction.
par ……………….
3°) Les personnes condamnées à la
contrainte par corps
A) Administration de la prison et de la
maison d’arrêt y annexée (voir sec- X… en application de l’article 17 du
tion 2 du chapitre II de la Circulaire) Code pénal libre 1, par telle ou telle juri-
diction ;
X… en application de l’annexe 1 de la loi
Personnel d’administration et de surveillance du 10 juillet 1963 modifiée par l’annexe
……… III de l’ordonnance loi n° 68/013 du 6
Gardien : M…………… désigné par …(Article janvier 1968 (articles 159 et suivants).
11 de l’ordonnance organique) II. De la Maison d’Arrêt (article 10 de l’ordon-
nance organique)
Surveillants : ….nombre (art. 21 de ladite or-
donnance) 1°) Nombre des individus visés sub. 1°,
2° et 3° de ladite ordonnance, faisant
Educateurs-instructeurs : ….nombre (art. 23 de
l’objet d’un jugement ou d’un arrêt non
ladite ordonnance)
coulé en force de chose jugée.
Forces de garde : …policiers : …nombre (art. 2°) Nombre de détenus préventifs
21 de ladite ordonnance)
3°) Nombre des individus faisant l’objet
Autres : nombre d’un mandat d’amener ou d’un procès-
verbal de saisie de prévenu, établi par
B) Population pénitentiaire un officier de police judiciaire. (Article
10, 1 de l’ordonnance organique)
1. De la prison (art. 9 de l’ordonnance orga-
nique) voir section 3 du Chapitre II de la III. De la Maison d’Arrêt en tant que lieu de
circulaire) garde (art. 10, 2 de l’ordonnance orga-
1°) Condamnés par le jugement ou arrêt nique).
coulé en force de chose jugée. 1°) X..........contrevenants à l’ordonnance
a) X….. à la peine de mort, soit X par n° 11/22 du 14 février 1959 relative
telle ou telle juridiction aux désordres sur la voie publique.
b) X…. à une peine de travaux forcés, 2°) X…….. contrevenants aux règlements
soit X par telle ou telle juridiction pris par le gouvernement de la ville
c) X…. à une peine de SPP, soit X par de Kinshasa, les gouverneurs de pro-
telle ou telle juridiction vinces, par les autorités administra-
d) X…. à une peine de SPS, soit X par tives et par des autorités des entités
telle ou telle juridiction territoriales décentralisées.
666

3°) X….. contrevenants à l’article 15 de E) Admissions des détenus dans les « pri-
l’ordonnance-loi n° 83/033 du 15 sons » (Voir section 6 du chapitre II ce la
septembre 1967 relative à la police circulaire).
des étrangers (J.O. n° 18 du 15 sep- Vérifier si c’est en vertu d’un des titres
tembre 1983 page 15). énumérés aux articles 30 et 34 de l’ordon-
X… individus incarcérés pendant 8 nance organique que le gardien de prison
jours au maximum dans la mai- et de la maison d’arrêt y annexée a pro-
son d’arrêt et faisant l’objet cédé à toutes les incarcérations. En cas
d’une procédure d’expulsion. d’irrégularités, demande de justification et
IV. Nombre de femmes et d’enfants détenus régularisation.
dans la prison ou maison d’arrêt :
F) Archives pénitentiaires (voir section 7 du
V. Nombre de détenus politiques : leurs noms, Chapitre II de la Circulaire)
leur date d’entrée, le nom et la qualité de
l’autorité qui a ordonné l’incarcération ; Prison (art. 14 de l’ordonnance organique)
base légale de l’incarcération. 1°) Registre d’écrou (art. 31 de l’ordonnance orga-
nique)
En temps ordinaire les prisonniers politiques 2°) Mémento
doivent être mis sans retard à la disposition de 3°) Dossier individuel de chaque détenu
l’autorité judiciaire compétente.
En temps d’état de siège ou d’urgence, il y a lieu Maison d’arrêt (art. 15 de l’ordonnance orga-
de faire application des mesures spéciales qui nique)
auraient été prises légalement. 1°) Registre d’écrou (art. 31 de l’ordonnance orga-
nique)
2°) Registre d’hébergement (art. 37 de l’ordon-
VI. Mesures d’amendement nance organique)
Noter les mesures prises en vue de l’amende- 3°) Mémento. III) Prison ou Maison d’arrêt
ment des détenus : création de bibliothèque,
d’ateliers, de champs, de sports, visite des mi- Un registre unique des sanctions infligées (Article
nistres des différents cultes, etc. 16 de l’ordonnance organique)
Considérations
1°) Vérification de la régularisation de la tenue de
C) Evasions : (article 90 de l’ordonnance ces registres et de ces dossiers
organique) voir section 4 du chapitre 2°) Examen du registre-journal (art. 16,6° de l’or-
II de la circulaire donnance organique)
Nombre, depuis la dernière inspection
1°) X…. préventifs G) Libérations conditionnelles (art. 91 et sui-
2°) X…. condamnés vants de l’ordonnance organique) (Voir
Nombre d’évadés repris, depuis la dernière ins- section 8 du Chapitre II de la Circulaire)
pection
1°) X…. préventifs Nombre depuis la dernière inspection
2°) X…. condamnés
Résultat des enquêtes. Avis a BCS. Vérification de l’existence et de la régularité
1°) de la notice
D) Renseignements et doléances (article 29 2°) de la feuille de renseignements
de l’ordonnance organique). (Voir section 3°) du P.V. de la réunion mensuelle de la Commis-
5 du Chapitre II de la Circulaire). Teneur et sion d’Examen
suites données.
667

Vérification des transmissions des propositions Le rapport des visites des camps de détention,
de la Commission et des feuilles de renseigne- des prisons de police et des maisons d’arrêt y an-
ments. nexées, effectuées par les magistrats au cours de
leurs déplacements, sera établi mutatis mutandis,
H) Libération conditionnelle des vagabonds et de la même façon que le rapport des inspections
des mendiants (art. 104 et 105 de l’ordon- mensuelles effectuées à la prison centrale, à la
nance organique) (Voir section 9 du Cha- prison de police et aux maisons d’arrêt y annexées.
pitre II de la Circulaire)

Mêmes vérifications en ne perdant pas de vue INSTRUCTIONS GÉNÉRALES N°


que leur situation doit être revue au moins 005/79 DU 29 MAI 1979 RELATIVES AU
tous les trois mois. FONCTIONNEMENT DES PRISONS

I. Devoirs et attributions des surveillants :


I) Transferts (art. 83 et suivants de l’ordon-
nance organique) (voir SECTION 1re0 du A. Règles de conduite privée
Chapitre II de la Circulaire) 1. Les surveillants de prison doivent
avoir une conduite à l’abri de toute
Nombre : Régularité. Transmission du dossier, reproche et conserver une réputa-
de l’inventaire des biens mobiliers personnels tion intacte. Pour faire respecter leur
et des biens eux-mêmes. autorité, il faut qu’ils se respectent
eux-mêmes.
J) Nourriture, hygiène etc… (voir SECTION 2. Faisant partie de l’administration judi-
1re du Chapitre II de la Circulaire) ciaire, ils doivent faire preuve d’une
honorabilité parfaite et de la plus
Ces matières ne sont pas absolument étran- grande dignité. Ce devoir leur est
gères à la mission du magistrat inspecteur. d’autant plus impérieux qu’ils sont les
représentants de l’autorité vis-à-vis
En vertu de ses pouvoirs généraux de tutelles d’individus punis par la Justice.
(article 8 de l’organisation et de la compétence 3. Ils compromettent leur honorabi-
judiciaires), il doit signaler tout acte ou toute lité et leur dignité, et s’exposent
omission qui serait susceptible de causer un aux sanctions, notamment lorsqu’ils
préjudice aux détenus. manquent à la vérité ou à la discrétion
professionnelle, lorsqu’ils profèrent
Il doit de plus surveiller l’exécution des lois des paroles grossières, contractent
etc… en tant qu’officier du ministère public des dettes qu’ils ne peuvent payer,
(art. 6 de l’organisation et de la compétence lorsqu’ils ont des liaisons immorales
judiciaires). ou suspectes.
4. Les surveillants sont tenus d’avoir des
CONCLUSIONS habits propres et décents.

Impressions laissées par l’inspection ………… B. Règles de convenance et de discipline


Propositions et suggestions …........….. 1. La plus grande courtoisie est exigée des
surveillants dans leurs relations avec les
Fait à...................., le..................................... fonctionnaires, leurs collègues et les
personnes étrangères à l’administration
Le magistrat inspecteur, qui se présentent à la prison pour une
raison quelconque.
668

2. Les surveillants ne peuvent avoir dans 5. Les surveillants rendent compte à


leurs relations de service des paroles leurs supérieurs, à la fin de leurs pres-
déplacées, des mouvements de vivacité tations de la journée, de leur service
ou de colère, ou poser des actes incon- et des faits ayant spécialement attiré
vénients. leur attention.
3. Entre eux, les surveillants doivent avoir 6. Sans attendre le moment du rapport,
les rapports les plus corrects. Ils doivent ils avertissent leurs chefs immédiats
s’efforcer de constituer un corps ho- de toute évasion ou tentative d’éva-
mogène travaillant, en commun et dans sion ou de rébellion, de tout com-
une parfaite harmonie, dans le même mencement d’incendie ou de sinistre
idéal. Ils se doivent mutuellement aide et en général, de tout fait d’une cer-
et assistance dans l’exercice de leurs taine gravité. Ils prennent, au besoin,
fonctions. les mesures d’urgence qui s’imposent.
4. Ils doivent, par leur comportement vis- 7. Ils dénoncent sans délai à leur chef
à-vis de leurs supérieurs hiérarchiques, immédiat, les irrégularités, les négli-
leur obéissance aux ordres ou recom- gences et les infractions de toute na-
mandations, donner l’exemple de la dis- ture qu’ils constatent et qu’ils ont mis-
cipline aux détenus qui les observent et sion de prévenir par une surveillance
dont ils sont les éducateurs. active et intelligente.
5. Sans préjudice aux obligations géné- 8. Ils ne doivent jamais, dans l’exercice de
rales imposées au personnel de carrière leurs fonctions, perdre de vue l’intérêt
des services publics de l’Etat (article 44 de l’administration et la réduction des
à 47 du statut du personnel de la car- détenus.
rière publique de l’Etat), les surveillants
de prison ne peuvent : C. De la conduite à tenir envers les déte-
a) introduire dans la prison des bois- nus
sons alcoolisées ; 1. Les surveillants ne peuvent avoir avec
b) employer des détenus, le matériel les détenus d’autres rapports que ceux
ou les marchandises et matériaux commandés par la nature de leurs fonc-
de la prison, pour leurs besoins tions.
personnels ;
2. Ils sont tenus de signaler sans retard, à
c) introduire dans la prison leur
leurs supérieurs hiérarchiques, la pré-
femme, leurs enfants, parents ou
sence, parmi les détenus, d’un parent,
amis, sauf lorsqu’il s’agit, pour les
d’un allié ou d’un frère de race.
bénéficiaires de recevoir, au dis-
pensaire, les soins médicaux pré- 3. Il est formellement interdit aux sur-
vus par le règlement ; veillant de prison :
d) donner aux personnes étrangères a) d’accepter d’un détenu, des pa-
à l’administration des renseigne- rents, alliés ou relations de celui-
ments de quelque nature que ce ci, des cadeaux ou promesses,
soit, relatifs aux détenus ou aux sous quelque prétexte que ce soit
divers services de la prison ; (faits, qui peuvent d’ailleurs consti-
e) quitter le poste qui leur est confié tuer une infraction) ;
sans en avoir été relevé ou y avoir b) de sortir ou d’introduire des ob-
été remplacé par un collègue ; jets appartenant ou destinés aux
f) abandonner ou laisser s’éloigner détenus ou de se charger pour
de leur vue, les détenus dont ils eux d’une commission, d’une
ont la garde ou la conduite. lettre ou d’un message ;
669

c) d’acheter, vendre, prêter, emprun- sible, prévenir les erreurs et les fautes
ter quoi que ce soit aux détenus ; des détenus.
d) de faciliter ou tolérer la corres- 9. L’ordre, une fois donné au détenu, doit
pondance ou la conversation des être exécuté.
détenus avec des personnes du S’il ne l’est pas, le surveillant le répète
dehors ; avec calme, mais en attirant l’attention
e) de donner aux détenus des nou- du détenu sur les conséquences de son
velles du dehors ; attitude. Si celui-ci persiste dans son
f) de divulguer aux détenus des refus d’obéir, il y a lieu, suivant la gra-
consignes, instructions et recom- vité des faits, de réclamer l’intervention
mandations de service concernant des chefs hiérarchiques ou d’attendre le
la surveillance et la sécurité de la moment du « rapport » pour signaler
prison ; la conduite du détenu. En aucun cas, le
g) de faire devant les détenus des surveillant ne peut laisser l’incident sans
commentaires ou réflexions quel- suite. Il mettrait son autorité en péril.
conques sur leurs supérieurs ou
A l’exception de la contrainte néces-
sur leurs collègues ;
saire pour faire rentrer dans l’ordre un
h) d’entretenir les détenus de leurs
détenu récalcitrant, toute forme de voie
propres affaires personnelles et
des faits est interdite.
de famille ;
i) de boire ou de manger avec les 11. L’emploi des engins de sûreté (me-
détenus ou les visiteurs de ceux- nottes, camisoles de force) ne peut, sauf
ci. les cas d’urgence, être ordonné que par
4. Les surveillants doivent traiter les déte- le directeur de la prison. Lorsque, suite
nus avec humanité et justice, sans rigu- à l’urgence et à la gravité des faits, les
eurs excessives et inutiles, sans fami- surveillants auront utilisé ces moyens
liarité ni camaraderie, sans faiblesse ni de force, ils en informeront sans retard
partialité. leur directeur.
5. Ils doivent, avant tout, sauvegarder avec 12. L’usage des armes, que les surveillants
soin leur autorité vis-à-vis des détenus. sont éventuellement autorisés à porter,
Ils atteindront ce résultat par la modé- est strictement limité au cas de légitime
ration du langage, en évitant les éclats défense. Pour que le surveillant soit en
de voix, par leur calme et leur sang état de légitime défense, il faut :
froid, par l’austérité et le sérieux de a) que sa vie ou celle d’autrui, c’est-
leurs conversations. à-dire celle d’un collègue, d’un su-
6. Ils ne peuvent tolérer que les détenus périeur, d’un détenu ou de toute
les tutoient en français ou les appellent autre personne, soit l’objet d’un
par leurs noms ou prénoms. danger grave ou d’une menace
grave et imminente ;
7. Les surveillants perdent leur prestige
b) que le surveillant ou la personne
et leur autorité lorsque, à tout propos
menacée ou en danger n’ait plus
et sans cesse, ils adressent aux détenus
à sa disposition d’autre moyen
des ordres, blâmes ou menaces.
d’écarter la menace ou le danger
Ils ne doivent donner que des ordres que l’usage de ses armes.
strictement nécessaires, et sous une 13. Le surveillant doit user de sévérité en-
forme claire et précise. vers les détenus.
8. Par leurs conseils et leur surveillance La sévérité ne consiste pas à traiter les
attentive, ils doivent, autant que pos- détenus avec dureté, brutalité ou gros-
670

sièreté, et moins encore, à les injurier. 17. Dans leur comportement envers les
Elle consiste pour le surveillant à obli- détenus, les surveillants doivent évi-
ger les détenus à respecter toutes ter tous les actes arbitraires et toute
les dispositions réglementaires et à partialité. Ils s’abstiendront de toute
ne pas tolérer sur ce point aucune mesure, démarche ou intervention, qui
transgression ; à adresser aux détenus pourrait être interprétée comme un
les observations que méritent leurs acte de préférence ou de favoritisme au
manquements, à n’entamer avec eux profit d’un détenu.
aucune conversation inopportune ou 18. Une attention toute spéciale doit
déplacée ; à éviter toute familiarité. être consacrée aux prévenus et aux
La sévérité n’exclut pas les sentiments condamnés signalés « dangereux » afin
d’humanité et de bienveillance aux- de mettre obstacle à leurs tentatives
quels a droit tout être humain. d’évasion ou de révolte.
14. Le surveillant doit s’efforcer de com- 19. Les surveillants se montreront prudents
prendre les détenus. Il évitera de leur et circonspects dans leurs rapports avec
répondre froidement ; essayer par des les femmes détenues. Ils ne pénétreront
paroles compatissantes et apaisantes ni séjourneront dans la section des
d’obtenir leur adhésion à la discipline et femmes que pour les besoins stricts du
aux sanctions tant positives que néga-
service. Ils ne pourront en aucun cas y
tives que toute discipline comporte. De
abandonner sans surveillance un détenu
la même manière, il les amènera à sup-
ou tolérer que les hommes contractent
porter leur incarcération avec courage,
les femmes détenues réciproquement.
bonne volonté et patience, et à prendre
de meilleures résolutions pour l’avenir. 20. Il est formellement interdit aux sur-
Pour cela, tout surveillant doit se pré- veillants de prison de servir d’intermé-
senter de l’idée que l’emprisonnement diaire entre détenus incarcérés dans
idéal est celui qui aboutit à une meil- des quartiers différents. Ils ont pour
leure réinsertion sociale du prisonnier. devoir de veiller à ce que la séparation
des détenus en catégories soit obser-
15. Le surveillant a l’obligation de signaler
vée suivant la classification ordonnée
à l’attention de ses chefs les détenus
par leurs supérieurs hiérarchiques.
qui se font remarquer par leur bonne
conduite. Il ne peut oublier que l’un 21. S’il advient que pour les besoins de l’ins-
des buts principaux de la peine est la truction, le ministère public requière la
correction et l’amendement moral du séparation les uns des autres des déte-
délinquant. nus complices, le surveillant veillera à
16. Pour faire respecter l’ordre et la disci- ce que ces détenus ne communiquent
pline, les punitions sont parfois néces- entre eux ni directement ni par per-
saires. Celles-ci sont prononcées par sonne interposée.
le directeur de la prison, sur le rapport 22. Parfois, des individus atteints de
des surveillants. troubles mentaux sont, à défaut de for-
Ceux-ci doivent se faire un devoir strict mation hospitalière susceptible de les
de ne supporter que la vérité sans exa- recevoir, hébergés dans les prisons.
gération comme sans réticence. Ces malades, qui doivent recevoir les
Lorsqu’ils ont des doutes, ils doivent soins appropriés à leur état, ne peuvent
les exposer en toute franchise. Il le fait faire l’objet d’aucune sanction. Le sur-
présente des circonstances atténuantes, veillant devra, à leur égard, se confor-
le sens de l’équité leur exige d’en faire mer strictement aux directives de ses
mention. supérieurs hiérarchiques.
671

II. Organisation du service des surveillants peuvent être exemptés du service de


nuit, en raison de l’utilité de leur pré-
A. Heures de présence-absence sence pendant la journée de travail des
1. Les surveillants doivent se présenter détenus.
à la prison au moins un quart d’heure 3. Les surveillants désignés pour le service
avant l’heure à laquelle ils doivent com- de nuit sont munis d’une lanterne, d’un
mencer le service. Ils ne peuvent quit- moyen d’alarme, et d’une matraque.
ter la prison avant l’heure fixée pour la 4. Lorsqu’un surveillant doit pénétrer la
cessation du service ni avant d’avoir été nuit dans un local occupé par des déte-
relevés de leur poste. nus, il réclame l’assistance de la garde
2. Les heures des prestations et les jours armée.
de repos hebdomadaire de chacun des Celle-ci, au premier signal d’alarme doit
surveillants sont fixés par le directeur se trouver prête à intervenir.
de la prison en tenant compte des pos-
5. Le service de nuit comporte des rondes
sibilités et des nécessités du service
dans l’établissement. L’horaire de ces
suivant un roulement périodique entre
rondes est établi par le directeur et
agents.
changé chaque jour. Il est communiqué
3. En cas d’événements graves tels qu’in- aux surveillants du service de nuit au
cendie, révolte de détenus, émeutes à moment de leur prise de service. A
proximité de la prison, etc. Les sur- chacune de ces rondes, le surveillant
veillants doivent, sans réquisition spé- s’assure qu’aucun détenu ne se trouve
ciale, se mettre à la disposition de leurs caché dans les cours ou dépendances,
supérieurs hiérarchiques, même pen- vérifié la fermeture des portes, et se
dant leurs heures de loisir ou de congé. rend compte du moindre bruit ou
4. Tout membre du personnel qui se trouble.
trouve empêché de se rendre à son 6. Le quartier des détenus dangereux et
poste en temps utile, par suite de mala- des cachots doit être soumis la nuit à
die ou indisposition, doit en aviser le di- une surveillance tous les quarts d’heure.
recteur de la prison avant l’heure fixée 7. Les rondes à l’extérieur de la prison
pour la prise de service. Il doit parvenir sont assurées par la garde armée, sui-
dans les 24 heures de son absence une vant un horaire combiné par le direc-
attestation médicale justifiant son état teur avec celui des rondes intérieures.
de santé.
8. Les surveillants ont droit à un repos
5. Tous les surveillants collaborèrent à la d’au moins 8 heures entre la garde de
surveillance et à la discipline des déte- nuit et le service de jour et vice versa.
nus, quelles que soient leurs qualifica- 9. Au quartier des femmes, le service de
tions ou tâches spéciales. nuit se limite, sauf instructions spéciales
B. Service de jour et de nuit du directeur de la prison, à une seule
ronde à 22 heures.
1. L’organisation du service de jour et de
nuit est réglée par le directeur de la pri- C. Attributions spéciales des divers
son. membres du personnel
2. Pour le service de nuit, tous les sur-
veillants y concourent suivant un rôle C.I. Surveillant disciplinaire
journalier établi par le directeur.
1. A défaut de surveillant disciplinaire en
Les surveillants chargés de tâches spé- titre, le directeur désigne le plus ancien
ciales, telles que celles de chef d’atelier, des surveillants pour en assurer les
de commis aux écritures, d’instructeur, fonctions.
672

2. Le surveillant disciplinaire est chargé 11. Il collabore avec ce dernier au contrôle


spécialement du commandement et de des équipes extérieures de travailleurs.
la conduite des surveillants, du contrôle 12. Le surveillant disciplinaire s’attache
de leur service, de leur habillement et en outre à former ses surveillants, à
de leur logement. leur inculquer le sens du métier et à
3. Il surveille l’exécution des mesures faire naître parmi eux un parfait esprit
d’ordre, de propreté, de discipline etc. d’équipe. Il commente pour eux les ins-
et la marche générale des diverses tructions et règlements.
branches du service. Il est, en quelque Plus particulièrement, il organise au
sorte, le bras droit et l’œil de son direc-
moins une fois par trimestre, un cycle
teur, auquel il doit faire rapport de ses
de séances de travail à l’intention de
constatations. A défaut de directeur ad-
ses surveillants en vue de leur rappeler
joint, il supplée le directeur de la prison.
les présentes instructions, ainsi que les
4. Il inspecte les objets mobiliers et de modifications qu’elles pourraient subir.
couchage et, plusieurs fois par jour, les
13. Le surveillant disciplinaire tient la main
bâtiments et spécialement les locaux de
à ce que les listes d’appel par dortoir
détention. Il signale au directeur les ré-
soient à jour et à ce que les détenus
partitions à effectuer aux constructions
restent groupés par catégories, sauf
et à l’équipement des détenus.
en cas d’exceptions autorisées par le
5. Il prend toutes les mesures utiles pour directeur pour les besoins des travaux.
éviter els évasions, les troubles, les in-
cendies, etc. Dans ce but, il fait plusieurs
C.II. Surveillants
fois par jour des rondes pour s’assurer
de la façon dont les surveillants s’ac- 1. Suivant leurs aptitudes et leur forma-
quittent de leurs devoirs professionnels. tion, les surveillants peuvent être char-
gés par le directeur de la prison, de
6. Il visite fréquemment les détenus placés
tâches spéciales, telles que la tenue des
au cachot et ceux consignés au quartier
écritures ou les fonctions de moniteur,
des « dangereux ». Il veille à ce que les
d’instructeur, de surveillant des travaux.
détenus punis subissent la sanction pro-
noncée. Les autres participent plus directement
à la conduite et à la surveillance des dé-
7. Il assiste à la distribution des repas, à
tenus, aux postes qui leur sont désignés
la visite, à la promenade des détenus et
par leurs supérieurs hiérarchiques.
aux offices religieux.
2. Ils sont placés sous l’autorité directe
8. Il veille à la constitution des équipes de
du surveillant disciplinaire. Ils sont res-
travailleurs, suivant les directives de son
ponsables de la stricte exécution des
supérieur. Au départ comme au retour,
consignes.
il procède personnellement à l’appel
des travailleurs. 3. Ils veillent spécialement à la conduite
des détenus et à leur assiduité au travail.
9. Il est présent aux appels généraux des
Ils maintiennent, par leurs interventions
détenus et les contrôle. Il veille à ce que
opportunes, la discipline, la propreté
les surveillants envoient, aux heures
des détenus, de leurs vêtements et des
prévues, les détenus aux lieux où ils
locaux. Ils signalent au surveillant disci-
doivent se rendre (école, atelier, infir-
plinaire les détenus se portant malades,
merie, etc.).
ceux ayant demandé le rapport de la
10. Il veille à ce que les sortants du jour direction, etc.
soient présentés au directeur de la pri- 4. Les surveillants procèdent à la distri-
son à l’heure voulue. bution de la nourriture aux détenus.
673

Ils veillent à ce qu’il n’en soit fait aucun 11. Le surveillant signale à ses supérieurs
gaspillage, à ce que les ustensiles de hiérarchique, au moment de la cessa-
table soient parfaitement entretenus tion de son service ou plus tôt s’il le
et déposés, après propre et en quantité juge nécessaire, les détenus qui par
suffisante. leurs paroles, leur comportement,
5. Les surveillants font l’appel nominal et leur mauvais état d’esprit, risquent de
constatent la présence réelle des dé- troubler l’ordre ou d’être un mauvais
tenus, au moins trois fois par jour : la exemple pour leurs compagnons ou
qui tentent de les entraîner à mal faire.
matin, le midi et le soir.
12. Les surveillants rapportent immédia-
Ils rendent compte au surveillant disci- tement ou au plus tard au moment du
plinaire du résultat de ces appels. rapport, les infractions commises par
Ils fouillent les détenus à chaque entrée les détenus placés sous leurs ordres.
en quartier et dans les dortoirs et à la 13. Les surveillants chargés de l’enseigne-
sortie des ateliers et chantiers de tra- ment professionnel aux détenus s’ef-
vail. forcent de leur faire acquérir les no-
6. Ils s’assurent par une surveillance active tions du métier, de leur faire produire
et de nombreux contrôles que les dé- un travail utile, d’éviter le gaspillage
tenus ne quittent pas sans autorisation des matières premières. Ils veuillent à
l’endroit où ils doivent se trouver. ce que les détenus prennent le métier
à cœur et qu’ils acquièrent l’esprit de
Avant de les autoriser à quitter ce lieu, groupe. Ils associent judicieusement
ils apprécient le bien – fondé du dépla- leurs enseignements théoriques et
cement et s’entourent de toutes les pratiques. Ils les encouragent dans
précautions nécessaires pour éviter leurs efforts. Ils n’hésitent pas à signa-
les évasions et les actes délictueux des ler à leurs supérieurs ceux d’entre
détenus. les détenus qui ne font pas preuve de
7. Les surveillants inspectent plusieurs fois bonne volonté.
par jour les dortoirs et locaux divers,
les portes, fenêtres et barreaux afin C.III. De quelques fonctions spéciales de
de déceler les tentatives d’évasion ; ils surveillant
s’assurent qu’il existe aucun objet de a. Surveillant portier
nature à compromettre la sûreté et la 1. Le surveillant désigné pour remplir les
salubrité de l’établissement. fonctions de portier est chargé de la
8. Ils veillent à ce que les objets de cou- garde de la porte extérieure de la pri-
chage soient journellement aérés et son.
secoués. Ils prennent des mesures adé- 2. Il interdit l’entrée de la prison à toute
quates dès que la présence de parasites personne non revêtue d’un caractère
est signalée. officiel ou qui ne peut justifier du bien –
9. Les surveillants dirigent et accom- fondé de sa visite. En cas de doute, il en
pagnent les détenus lors du passage réfère immédiatement à ses supérieurs
d’un lieu à un autre. Ils les surveillent hiérarchiques.
à la promenade, à la chapelle, à l’école, 3. Il fait accompagner le visiteur chez le
à l’atelier, etc. directeur de la prison ou son adjoint, en
10. A l’entrée en prison, d’un détenu, le cas d’absence il fait appel au surveillant
surveillant qui le prend en charge lui disciplinaire pour accompagner le visi-
explique les règles de discipline et teur.
l’horaire de la journée auxquels il aura 4. En dehors des heures minimales d’ou-
à se soumettre verture de la prison, il lui est interdit d’y
674

laisser pénétrer des personnes étran- Surveillant ayant un service spécial


gères. En cas de besoin, il fait appel au 1. Les attributions des surveillants char-
directeur de la prison. gés, suivant l’importance de la prison
5. Il ne laisse sortir les détenus que s’ils ou les besoins du service, d’autres mis-
sont accompagnés ou présentés comme sions spéciales, seront réglées par ordre
sortants par un agent responsable. de service particulier du directeur de la
prison.
6. Il interdit aux autres surveillants non
munis d’une autorisation, de sortir de la
prison pendant leurs heures de service. III. Dispositions réglementaires diverses
7. Il veille à ce que les sentinelles sans A. Réception et classement des détenus
armes soient de fonction aux heures et 1. A son entrée, tout détenu est écroué
postes commandés. conformément à la loi aux instructions.
8. Il se conforme, pour le surplus, aux ins- 2. Après avoir été écroué, le détenu dé-
tructions et ordres qui lui sont donnés pose au magasin « des consignes », ses
par le directeur de la prison. objets et vêtements et remet au direc-
teur de la prison l’argent, les bijoux ou
b. Surveillant infirmier les valeurs dont il est porteur.
3. Ces objets et valeurs sont inventoriés
1. suivant l’importance de la prison, un et le détenu signe, pour accord, le pro-
ou plusieurs infirmiers peuvent être en cès-verbal qui est versé à son dossier.
charge du service des soins aux déte- 4. Les vêtements, après avoir été lavés et
nus. désinfectés sont réunis avec les autres
2. Les heures de consultation et de soin objets dans un colis sont classés, suivant
sont établies par le directeur de la pri- l’ordre établi dans les rayons « ad hoc »
son. du magasin.
3. Les surveillants infirmiers sont chargés, 5. A la demande de l’intéressé ses vête-
sous les ordres et la surveillance du mé- ments et objet peuvent, sur l’autori-
decin, des soins à donner aux malades sation du directeur de la prison, être
traités soit à l’infirmerie soit dans les remis à sa famille.
locaux ordinaires. 6. Tout détenu est revêtu du costume
4. Ils assistent le médecin dans ses visites, de la prison afférent à la catégorie à
tiennent le registre des visites et les laquelle il appartient. Seuls sont auto-
fiches médicales des détenus. risés à porter leurs effets personnels,
les individus incarcérés pour 24 heures
5. Ils assurent le service de désinfection et
au maximum par mesure administrative
d’hygiène de la prison. Ils ont la garde
pour désordre, ainsi que les prévenus.
et la responsabilité des médicaments
et des instruments spéciaux dont ils 7. Le détenu est dirigé vers le quartier
tiennent inventaire. réservé à sa catégorie et confié au sur-
veillant en charge
6. Ils veillent eux-mêmes à la destruction
8. A l’entrée de chaque dortoir se trouve
des bandages, pansements et com-
un tableau renseignant la capacité maxi-
presses ayant servi.
mum du local et, en regard, le nombre
7. Ils signalent au directeur de la prison ou de détenus présentes ainsi que leur liste
au surveillant disciplinaire les détenus nominative. Le surveillant tient cette
paraissant atteints de maladie conta- liste à jour. Elle lui sert à faire les appels
gieuse, et déterminent les mesures de de la journée.
précaution à prendre.
675

B. Travail et régime des détenus Elles dureront, chacune, une demi –


heure au moins. Cette durée pourra,
1. Le travail est obligatoire pour tous les
autant que possible, être prolongée.
détenus dans les conditions définies par
les instructions en la matière. Les surveillants veillent à ce que les dé-
tenus valides marchent d’un bon pas, à
2. Le directeur de la prison détermine, en
la file et en silence.
tenant compte de la catégorie des déte-
nus et de leurs aptitudes personnelles, 7. Les cours se donnent suivant l’horaire
le genre de travail qui leur sera imposé. journalier établi par le directeur de la
3. Le règlement de chaque établissement prison. Ils sont obligatoires pour tous
fixe l’horaire des diverses activités. La les détenus qui y ont été admis.
distribution du premier repas de la 8. Pendant les heures de repos, ou de
journée a lieu tout de suite après le temps libre et spécialement le dimanche,
premier appel. Le second repas est dis- des séances d’éducation civique et mo-
tribué entre 12h00. Le troisième vers rale sont organisées, au besoin avec le
18 heures. concours de détenus de confiance dési-
4. Les repas sont pris dans des réfectoires. gnés par le directeur.
Les détenus ne peuvent emporter des Les surveillants veillent à ce que ces
aliments dans dortoirs. séances récréatives et éducatives se
5. Le travail commence, au plus tard, déroulent dans le calme et l’ordre. Les
une heure après le premier appel. Les perturbateurs sont écartés et punis.
équipes et les tâches sont réparties sui- 9. Les offices et l’enseignement religieux
vant les instructions du directeur. sont organisés et même encouragés se-
Pour les détenus maintenus dans l’en- lon les possibilités locales. Toutes les fa-
ceinte de la prison, le travail est inter- cilités compatibles avec la sécurité sont
rompu, suivant l’horaire déterminé accordées aux détenus dans la pratique
pour chaque groupe, pour les prome- des cultes reconnus.
nades dans le préau, les leçons de gym-
nastique et les cours scolaires ou de 10. Le samedi après-midi est en principe
formation professionnelle. consacré au grand nettoyage des lo-
caux, cours et abords de la prison.
Il est accordé une heure de repos à
partir du moment de la distribution du 11. S’il n’y a pas de service commun de
deuxième repas de la journée. buanderie organisée, les détenus es-
Les détenus occupés sur les chantiers suient eux–mêmes leurs vêtements
extérieurs prennent, s’il y a impossibi- au moins une fois par semaine suivant
lité matérielle de réintégrer la prison à l’horaire particulier de la prison.
l’heure de midi, leur deuxième repas sur 12. Les détenus se lavent le matin au réveil
place. et le soir avant le dernier repas. Les
Pendant l’heure de repas, ils restent surveillants veillent à ce qu’ils se main-
groupés sous surveillance. tiennent dans un parfait état de propre-
6. Les détenus maintenus dans la prison té. Ils doivent inculquer aux détenus les
sont conduits tour à tour, par catégo- règles de l’hygiène la plus stricte.
rie, dans les cours et préaux. Ils y sont
placés sous la surveillance des agents C. Devoirs et discipline des détenus
désignés à cet effet.
Les promenades, entrecoupées d’exer- 1. Tous les détenus, étrangers et natio-
cice de gymnastique, doivent avoir lieu naux, sont soumis, en règle générale, au
chaque jour le matin et l’après-midi. régime commun. Les femmes sont sépa-
676

rées des hommes. Les individus détenus les mouvements en groupe.


préventivement et ceux détenus pour e) Les réclamations collectives, quel
24 heures au maximum par mesure de qu’en soit le motif ou le prétexte
police, sont enfermés dans les locaux sont interdites
spéciaux. f) Dès l’heure du coucher jusqu’au
2. Les détenus condamnés sont répartis réveil, le silence le plus complet
par le directeur de la prison en catégo- doit régner dans les dortoirs.
rie. g) Dans l’enceinte de la prison, la
Chaque catégorie occupe des locaux consommation de toute boisson
distincts. Les détenus de l’une ou l’autre alcoolisée est interdite.
catégorie ne peuvent avoir des contacts h) Sera sévèrement puni, le détenu
les uns avec les autres, sauf dérogations qui aura été reconnu coupable,
ordonnées par le directeur de la prison par acte de mauvaise foi ou de
en raison des nécessités ou de la spé- négligence, de dégradation aux
cialisation de métiers. bâtiments ou au matériel, ou
déclaré responsable de la perte
3. Les détenus « dangereux » ou répu-
d’objets ou outils qui lui auraient
tés tels font l’objet d’une surveillance
été confiés.
continue. Ils sont occupés uniquement
7. Les détenus doivent obéir sans obser-
dans l’enceinte de leur quartier.
vations ni murmures aux agents prépo-
4. Le port des vêtements réglementaires sés à leur surveillance.
est de stricte obligatoire. Il est interdit
8. Ils doivent exécuter les ordres et ac-
aux détenus d’apporter des modifica-
complir les devoir et tâches qui leur
tions à l’uniforme réglementaire.
sont donnés.
5. Pendant la journée, les détenus restent,
9. Au signal du réveil, les détenus s’ap-
quelles que soient leurs activités, sous la
prêtent, se lèvent, secouent leurs effets
surveillance constante et attentive d’un
de couchage et les pendent, pour les
surveillant ou d’un préposé à leur garde.
aérer, aux endroits prévus. Au signal du
6. Les détenus doivent observer les règles coucher, ils s’installent en ordre et en
suivantes : silence à la place qui leur est réservée
a) Ils ne peuvent s’absenter des ate- dans les dortoirs.
liers, réfectoires, lieux de séjour 10. Hormis les visites réglementaires des
sans l’autorisation de leur sur- membres de leur famille ou des per-
veillant. Celui-ci veillera au bien sonnes autorisées, les détenus ne
fondé de ce déplacement et à la peuvent enter en communication avec
limiter au temps strictement né- les personnes du dehors.
cessaire ;
11. Les détenus ne peuvent avoir en leur
b) Les ventes, échanges, prêts, dons,
possession aucun objet ou instrument
jeux avec enjeux, sont strictement
dont ils pourraient faire un mauvais
interdits ;
usage.
c) Tous faits, paroles ou gestes
contraires aux bonnes mœurs 12. L’usage du tabac est prohibé, sauf déro-
gation accordée par le directeur de la
seront sévèrement réprimés ;
prison
d) Les cris, chants, conversations
bruyantes et tous actes de na- 13. Toute correspondance émanant du dé-
ture à troubler le calme et le bon tenu ou à lui destinée doit être remise
ordre sont interdits. Le silence est au directeur de la prison.
de rigueur pendant les appels et
677

D. Visites aux détenus sins où ne les appelle pas une tâche à


1. Les détenus peuvent, en cas de néces- accomplir.
sité, demander le rapport du directeur, 3. Les préposés à la garde des détenus
du médecin, du bourgmestre ou admi- veillent spécialement à ce que ceux-
nistrateur du territoire, du magistrat ci n’entrent en contact et ne lient pas
inspectant la prison. Les surveillants conversation avec les personnes étran-
font part à leurs supérieurs immédiats gères au service. Ils invitent ces per-
de cette demande. sonnes à se retirer s’il y a lieu.
2. Les avocats sont admis à communi-
quer librement aux heures d’ouverture 4. Au retour à la prison, ils signalent, sans
de la prison, avec les détenus dont ils retard les détenus dont ils auraient eu
assurent la défense. Cette visite a lieu à se plaindre au cours de la journée et
dans un local réservé à cette fin. spécialement ceux dont les membres
3. Les détenus peuvent recevoir des vi- de famille ont été vus sur les lieux du
sites des membres de leur famille ou travail.
d’autres personnes de l’extérieur aux
jours et heures prévus par le règlement 5. Pendant le repos de midi, les détenus
particulier de la prison. L’autorisation restent groupés.
de visite est accordée par le directeur 6. Lors des déplacements à pied, les déte-
de la prison, sauf que pour les prévenus
l’avis du parquet est requis. nus doivent marcher par rand de trois,
4. Les colis des vivres et vêtements que en silence, et emprunter la chaussée.
les détenus pourraient recevoir doivent Aucun d’eux ne peut quitter les rangs.
être soigneusement contrôlés avant Le « Capita détenu » marchera en tête
leur remise. de colonne, le préposé à la garde se pla-
5. Les objets interdits ou ceux propices cera en fin de colonne.
à faciliter une évasion ou la réalisation
d’une intention de nuire seront d’office Si le déplacement est effectué en ca-
saisis. mion, les détenus doivent s’asseoir, en
ordre, dans la caisse du camion. Le pré-
E. Punitions posé à la garde doit s’y trouver avec
1. Toute désobéissance, tout acte d’indis- eux. Il veillera à ce qu’aucun détenu ne
cipline ou d’insubordination, toute in- prenne place sur les bords du camion.
fraction au règlement, est puni suivant 7. Pour chaque groupe, de six détenus, l’un
les circonstances, la gravité du cas et la
conduite du détenu incriminé. d’eux sera désigné comme « Capita de
Seul le directeur de la prison peut punir groupe ». Sa tâche consistera à veiller à
un détenu, sur rapport du surveillant ce que son équipe exécute, comme il se
ayant fait le constat. doit, son travail.
Il assurera la distribution et la reprise
IV. Consignes spéciales pour les agents ou
les gardes chargés de la surveillance des des outils. Il collaborera avec l’agent de
équipes de détenus occupés à l’extérieur garde, à la conduite de son groupe.
des prisons 8. L’agent ayant une équipe de travailleurs
1. Les détenus occupés aux travaux en charge, facilitera sa mission de sur-
extérieurs doivent être l’objet d’une veillance, en veillant à ce que les déte-
surveillance continue et attentive. Les nus soient constamment occupés, en
gardes veillent en tout temps à ce prenant intérêt au travail et en ayant le
qu’aucun d’eux n’échappe à la vue. souci de son organisation.
2. Ils ne peuvent quitter l’équipe dont ils 9. En cas d’évasion ou d’accident, il fait
font partie, ni pénétrer dans les habi- avertir, sans retard, le directeur de la
tations particulières, ni dans les maga- prison. Il ne peut cependant abandon-
678

ner les autres détenus sous prétexte de Article 3 :


rechercher un fuyard. S’il y a plusieurs Le comité de gestion est présidé par le gar-
gardes sur le même chantier, ils se ré- dien de l’établissement qui porte l’appellation
partissent la surveillance en s’échelon- de directeur.
nant de ci de là. Il leur est interdit de
rester groupés entre eux, de s’asseoir Il se réunit au moins une fois par jour pour faire
le point de la situation de l’établissement.
ou de se coucher pendant leur garde. Ils
éviteront de laisser un détenu, éloigné
pour les besoins du travail, trop long- Article 4 :
temps sans surveillance. Le comité de gestion dispose des pouvoirs les
10. Ils organisent leur chantier de façon à plus étendus pour la bonne administration de
ce qu’un détenu, obligé de s’absenter l’établissement; il décide notamment de l’achat
pour satisfaire des besoins naturels, des fournitures de toutes sortes, des travaux
reste cependant sous leur surveillance. d’entretien des bâtiments, de la production
pénitentiaire.
Fait à Kinshasa, le 29 mai 1979. Pour l’accomplissement de sa mission, le co-
mité de gestion dispose des crédits qui sont
Le Président du Conseil judiciaire, alloués par le Conseil judiciaire.

Procureur Général de la République Article 5 :


KENGO WA DONDO Le gardien est le chef hiérarchique de l’en-
semble du personnel de l’établissement. .
Il coordonne et supervise toutes les activités
de l’établissement.
ARRÊTÉ D’ORGANISATION Il est responsable de la stricte observation des
JUDICIAIRE N° 87- dispositions légales et réglementaires relatives
025 DU 31 MARS 1987 au régime pénitentiaire.
PORTANT CRÉATION DES Il est personnellement chargé des problèmes
COMITÉS DE GESTION administratifs et juridiques ainsi que des rela-
DES ÉTABLISSEMENTS tions avec les différentes juridictions, les par-
quets et les personnes de l’extérieur.
PÉNITENTIAIRES
(J.O.Z., n° 11, 31 mai 1987, p. 13)
Article 6 :
Article 1er : Le gardien adjoint assiste le gardien dans l’exer-
L’administration de chaque prison centrale et cice de ses fonctions et le remplace en cas
de chaque camp de détention est confiée à un d’empêchement.
comité de gestion. Il est spécialement chargé de la discipline au
Le comité de gestion est composé d’un gardien, sein de l’établissement, de l’encadrement poli-
d’un gardien adjoint et de deux administrateurs. tique des détenus et des problèmes relatifs à 1a
restauration, à l’hygiène, à la santé et aux loisirs.
Article 2 :
Article 7 :
Les membres du comité de gestion sont nom-
més et, le cas échéant, relevé de leurs fonctions Le premier administrateur est chargé des pro-
par le président du conseil judiciaire. blèmes relatifs à la production pénitentiaire; il
conçoit et surveille le travail des détenus.
679

Article 8 : CIRCULAIRE N° 005/D08/I.M/


Le deuxième administrateur est chargé de PGR/2004 DU 28 DÉCEMBRE 2004
l’intendance; il assure l’approvisionnement de RELATIVE À LA RÉDUCTION
l’établissement et veille à la conservation de DES POPULATIONS
son patrimoine. PÉNITENTIAIRES ET
DE LA MORTALITÉ DANS LES
Article 9 :
PRISONS (Recueil de circulaires et instructions
Les décisions importantes concernant l’établis- générales, notes de service et commentaires du
sement sont prises au sein du comité de ges- Procureur général de la République, 2007, p.45)
tion.
Les sanctions disciplinaires sont infligées aux Messieurs les Procureurs généraux et procu-
détenus par le comité de gestion et ce confor- reurs de la République,
mément à la législation en vigueur. Il me revient que les prisons de vos ressorts
Les actes de la gestion financière sont signés respectifs regorgent des populations péniten-
conjointement par le gardien de l’établissement tiaires qui dépassent de loin leurs capacités
et par l’administrateur chargé de l’intendance. d’accueil et les budgets mis à la disposition des
services pénitentiaires provinciaux pour assu-
Article 10 : rer aux détenus les conditions minimales de vie
Chaque mois, le comité de gestion fait rapport carcérale arrivent à compte goûte.
au président du Conseil judiciaire, par la voie Qu’à cette surpopulation carcérale s’ajoute
hiérarchique, sur le fonctionnement de l’éta- non seulement la malnutrition et des maladies
blissement et sa gestion financière. de tous ordres dont souffrent les détenus mais
aussi l’on y enregistre, ces derniers temps, une
Article 11 : grande mortalité.
Le comité de gestion dresse chaque année le Une telle situation qui ternit l’image de nos
budget en recettes et en dépenses de l’établis- services m’oblige à vous édicter cette circulaire
sement; il le transmet par la voie hiérarchique, dans laquelle je prescris à chacun de vous :
et avant le 1 1er septembre, au président du
De ne réserver les détentions qu’à des cas
conseil judiciaire.
graves et scandaleux pour l’opinion publique
À la fin de chaque année, le comité de gestion ainsi qu’à ceux pour lesquels la fuite des préve-
fait au président du Conseil judiciaire un rap- nus est notoirement à craindre.
port général sur le fonctionnement de l’établis-
De privilégier désormais le principe « la liberté
sement et sa gestion financière pendant l’année
est la règle et la détention, l’exception », confor-
écoulée. mément aux dispositions de l’article 28 alinéa
1 du Code de Procédure Pénale et de l’article
Article 12 : 172 de l’arrêté d’organisation judiciaire n°
Le présent arrêté entre en vigueur à la date de 299/79 du 20 1979 portant règlement intérieur
sa signature. des Cours, Tribunaux et parquets.
L’avis du chef d’office est en tout état de cause,
requis avant toute décision tendant à placer un
prévenu en détention.
De la sorte, et ce faisant ce dernier devient ain-
si en personne, disciplinairement et pénalement
responsable de tous les cas de surpopulation,
680

d’accidents divers et de décès dans les prisons visites des médecins et des avocats reçus dans
qu’il supervise et au besoin, dans des cas de le mois par les détenus ainsi que sur l’état des
non assistance à personne en danger qui vien- dispensaires attachés aux institutions péniten-
draient à être constatés ; tiaires ;
De recourir de manière systématique aux pro- Un rapport mensuel devra également m’être
positions d’amendes transactionnelles dans les fait sur les décès enregistrés dans les prisons
cas prévus par la loi. ainsi que sur leurs causes.
J’attire, toutefois, l’attention des magistrats ins- Une enquête doit être menée, chacun dans son
tructeurs concernés dans pareilles transaction ressort, sur la vente des terrains des prisons
que celles-ci ne doivent pas servir d’occasions destinés aux cultures et petit élevage des pri-
de soumettre les assujettis à des tracasseries sonniers ainsi que sur l’utilisation, depuis jan-
de tout genre pour obtenir leur consentement vier 2004, des fonds destinés à la restauration
ou négocier quoi que ce soit avant le classe- des détenus au niveau provincial et de district.
ment de leurs dossiers. Un rapport devra aussi, à cet effet, m’en être
D’étudier et de proposer régulièrement les fait dans le mois de la signature de la présente
dossiers des condamnés à des libérations circulaire.
conditionnelles suivant la procédure définie Je tiens à la large diffusion de la présente cir-
aux articles 91 et suivants de l’ordonnance n°
culaire et à son application stricte par tous les
344 du 17 septembre 1965 portant régime pé-
Magistrats sous vos ordres.
nitentiaire et libération conditionnelle.
S’agissant de l’exécution de la peine de servi-
tude pénale subsidiaire, de veiller à ce qu’il soit Fait à Kinshasa, le 28 décembre 2004.
d’abord payé par le créancier des dommages
intérêts, la provision nécessaire au séjour car- Le Procureur Général
céral de son débiteur avant d’envisager toute de la République,
libération du condamné.
Pour un meilleur suivi de la situation prévalant TSHIMANGA MUKEBA
dans les établissements pénitentiaires, les pro-
cureurs Généraux :
s’en tiendront, désormais, à ce que les inspec-
tions des prisons se fassent régulièrement et
devront sanctionner tous les rapports y affé-
rents établis ou transmis avec retard ;
veilleront également à ce que les lieux de dé-
tentions et les maisons de garde ne servent
de lieu d’hébergement détenus venant des ser-
vices spécialisés et des militaires qui échappent
à son contrôle. Et que les détenus condam-
nés à plus de 5 ans de servitude pénale soient
déployés dans des prisons prévues, à cet effet,
pour leurs   occupations quotidiennes afin de
bannir l’oisiveté qui constitue un facteur favo-
rable à la  délinquance et un handicap à tout
amendement pour les détenus ;
devront en plus avec leurs procureurs de la
République encourager et me faire rapport des
681

VIIème Partie :
MAGISTRATURE

I. STATUT DES MAGISTRATS présente loi portant statut des magistrats de


manière à :
1. LOI ORGANIQUE 1. affirmer la volonté politique du constituant
N° 06/020 DU 10 OCTOBRE 2006 de concrétiser, sans atermoiements, l’indé-
PORTANT STATUT pendance du Pouvoir judiciaire et de garan-
DES MAGISTRATS tir la bonne administration de la justice ;
(JORDC, n° spécial, 25 octobre 2006) 2. réaffirmer les principes de séparation et
d’équilibre entre les trois pouvoirs clas-
Exposé des motifs siques d’Etat ;
3. reconnaître au seul Président de la Répu-
Le statut actuel des magistrats fixé par l’Or-
blique ses prérogatives constitutionnelles
donnance-loi n° 88/056 du 29 septembre 1988
en tant qu’unique autorité de nomination,
ne cadre plus avec l’esprit et l’ordre consti-
de promotion et de révocation de tous
tutionnels nouveaux qui proclament l’indé-
pendance du Pouvoir judiciaire vis-à-vis des les magistrats sur proposition du Conseil
pouvoirs législatif et exécutif. Conformément supérieur de la magistrature ;
à l’article 150 de la Constitution, il s’est avéré 4. revaloriser ledit Conseil, désormais com-
indispensable d’élaborer un nouveau texte de posé exclusivement des magistrats, devant
loi organique aux fins de rencontrer le vœu du jouer un rôle prépondérant dans la gestion
constituant. administrative, disciplinaire et financière du
corps ;
Cette indépendance édictée dans toutes les
Constitutions que notre pays a connues jusqu’à 5. revaloriser le statut social et professionnel
ce jour, mais jamais suivie d’effets, doit, en cette du magistrat qui devra être considéré ef-
période où la bonne gouvernance constitue le fectivement comme membre d’un pouvoir
soubassement de toute action étatique, être constitutionnel.
comprise dans toutes ses implications consé-
quentes et traduite effectivement dans les actes. Dans cette optique, le principe de l’inamovibi-
Dans cet ordre d’idées, il devient impératif que lité du juge, édicté à l’article 150 alinéa 3 de la
le Pouvoir judiciaire, à la faveur du processus Constitution, a été réaffirmé et consacré, tout
de démocratisation en cours, puisse réellement en tenant compte des nécessités objectives de
sortir du carcan dans lequel il a été confiné service.
pour retrouver ses lettres de noblesse. Ainsi, Quant à la discipline qui, désormais, doit être
ses animateurs que sont les magistrats pour- rigoureuse, elle est prise en charge par le
ront accomplir en toute indépendance, en
Conseil supérieur de la magistrature qui, dans
toute conscience et en toute dignité, leur noble
son organisation en tant que juridiction discipli-
mission de rendre une bonne justice sans la-
naire, s’est rapproché juridiction, sauf en ce qui
quelle il n’y a pas de véritable paix civile dans la
concerne les magistrats de la Cour de cassa-
société, facteur indispensable à la stabilité poli-
tique ainsi qu’au développement économique tion ou du Conseil d’Etat et des Parquets géné-
et social. raux près ces juridictions envers lesquelles la
Chambre du Conseil supérieur de la magistra-
C’est pourquoi, cette préoccupation appa- ture instituée auprès d’elles statue en premier
raît clairement à travers les dispositions de la et dernier ressort.
682

S’agissant de la rémunération, elle doit confor- au Secrétariat permanent du Conseil supé-


ter l’indépendance des magistrats ; elle est fixée rieur de la magistrature ;
par le Conseil supérieur de la magistrature en 6. être titulaire d’un diplôme de docteur ou
ayant égard aux principes fondamentaux édic- de licencié en droit délivré par une uni-
tés par l’Assemblée générale de l’Organisation versité nationale publique ou privée léga-
des Nations Unies, ONU en sigle, au point 7 lement agréée ou d’un diplôme délivré par
de ses résolutions pertinentes n° 40/32 du 29 une université étrangère déclaré équivalent
novembre 1985 et 40/16 du 13 décembre 1985, conformément à la législation congolaise
relatifs à l’indépendance de la magistrature et sur l’équivalence des diplômes ;
aux engagements pris par les Ministres de la 7. s’il s’agit d’une personne mariée, produire
justice de la francophonie lors de la 3ème confé- un extrait d’acte de mariage.
rence du Caire, en Egypte, tenue du 30 octobre
au 1er novembre 1995. Article 2. :
Telle est la substance de la présente loi. Le recrutement s’effectue sur concours.
Il peut se faire sur titre lorsque le nombre de
candidats ne dépasse pas celui de postes à
TITRE PREMIER : pourvoir.
DU RECRUTEMENT, Tout recrutement est effectué à l’initiative du
DU SIGNALEMENT ET DES Conseil supérieur de la magistrature et re-
PROMOTIONS, DU GRADE ET DU quiert une publicité préalable par voie d’avis
RANG HIERARCHIQUE officiel dans tous les chefs-lieux des provinces,
DES MAGISTRATS fixant un délai utile pour l’introduction des can-
didatures.
CHAPITRE 1 : Le Secrétariat permanent du Conseil supérieur
DU RECRUTEMENT de la magistrature organise la constitution et
DES MAGISTRATS le dépôt des dossiers ainsi que le déroulement
des concours dans tous les chefs-lieux des pro-
Section unique : vinces.
Du recrutement Ne sont retenus, à l’issue du concours, que les
candidats ayant obtenu les points au-dessus de
Article 1er : la moyenne requise et classés en ordre utile eu
Nul ne peut être nommé magistrat s’il ne réu- égard au nombre de postes à pourvoir.
nit les conditions énumérées ci-après : Les candidats non retenus mais ayant obtenu le
1. posséder la nationalité congolaise ; minimum des points requis sont portés sur une
2. être âgé d’au moins vingt et un ans accom- liste de réserve permettant leur nomination,
plis et n’avoir pas dépassé l’âge de quarante par ordre de classement, au fur et à mesure des
ans ; vacances de postes, endéans trois ans. Aucun
3. jouir de la plénitude de ses droits civiques ; nouveau concours ne peut être organisé avant
4. jouir d’une parfaite moralité attestée par l’épuisement de cette liste.
un certificat délivré par une autorité admi-
nistrative et par un extrait de casier judi- Article 3 :
ciaire ; Sont dispensés du concours, les candidats ayant
5. posséder les aptitudes physiques et men- exercé comme Avocat durant au moins cinq
tales attestées par un certificat médical daté ans.
de moins de trois mois au dépôt du dossier
683

Article 4 : Article 7 :
Les candidats retenus sur base des articles 1, 2 Le signalement est obligatoire pour tous les
et 3 ci-dessus sont, sur proposition du Conseil magistrats, à l’exception du Premier président
Supérieur de la Magistrature, nommés substi- de la Cour de cassation, du Premier président
tuts du Procureur de la République, par le Pré- du Conseil d’Etat et des Procureurs généraux
sident de la République. près ces juridictions.
Ils sont admis à l’école supérieure de la magis- Il consiste en un bulletin dans lequel sont briè-
trature et soumis à un stage de douze mois vement décrites les activités exercées pendant
dont l’organisation est fixée par le Conseil l’année écoulée et dans lequel sont proposée
Supérieur de la Magistrature. ou attribuée une appréciation du mérite du
A l’issue de ce stage, un rapport ad hoc est magistrat.
obligatoirement dressé par le Procureur de la Il a pour but d’éclairer les autorités com-
République. pétentes sur le rendement, la conscience et les
Sauf prolongation du stage pour une nouvelle aptitudes professionnelles du magistrat.
durée de douze mois décidée par le Conseil L’appréciation du mérite est synthétisée par
Supérieur de la Magistrature, le magistrat qui l’une des mentions suivantes : « élite », « très
a fait l’objet d’un rapport de stage défavorable bon », « bon », «médiocre». Elle est proposée
est relevé de ses fonctions par le Président de au premier échelon et attribuée définitivement
la République sur proposition du Conseil Supé- au second échelon, conformément à l’article 8
rieur de la Magistrature ci-après.

Article 5 : Article 8 :
Le magistrat n’entre en fonction qu’après avoir Les autorités compétentes pour établir le si-
prêté verbalement ou par écrit, devant la juri- gnalement sont :
diction à laquelle il est affecté, le serment : « 1. pour les magistrats dont le grade est égal
je jure de respecter la Constitution et les lois de la à celui de Président de la Cour de cassa-
République démocratique du Congo et de remplir tion ou du Conseil d’Etat ou du Premier
loyalement et fidèlement, avec honneur et dignité, avocat général : les Premiers présidents de
les fonctions qui me sont confiées ». ces juridictions ou les Procureurs généraux
près celles-ci au premier et dernier échelon
Article 6 : ;
Chaque magistrat est inscrit sous un numéro 2. pour les conseillers à la Cour de cassation,
d’immatriculation personnel constitutif de au Conseil d’Etat ou les Avocats généraux
référence d’identification professionnelle dans près ces juridictions : les présidents les
un registre tenu au Secrétariat permanent du plus anciens ou les Premiers avocats géné-
Conseil supérieur de la magistrature. raux les plus anciens, au premier échelon,
les Premiers présidents ou les Procureurs
généraux au second échelon ;
CHAPITRE II : 3. pour les Premiers présidents des cours
DU SIGNALEMENT ET DE LA d’appel et des cours administratives d’appel
PROMOTION DES MAGISTRATS ou les Procureurs généraux près ces cours :
au premier échelon, le Président de la Cour
Section 1re : de cassation, le Président du Conseil d’Etat
Du signalement les plus anciens ou les Premiers avocats
généraux les plus anciens ; au second éche-
684

lon, les Premiers présidents de la Cour de 9. Pour les chefs des services judiciaires spé-
cassation et du Conseil d’Etat ou les Procu- cialisés : le Président de la Cour de cassa-
reurs généraux près ces juridictions. tion le plus ancien ou le Premier avocat gé-
4. pour les présidents des cours d’appel et néral le plus ancien au premier échelon; le
cours administratives d’appel ou les Avo- Premier président de la Cour de cassation
cats généraux près ces cours : au premier ou le Procureur général près cette cour au
échelon, les Premiers présidents de ces deuxième échelon, selon qu’il s’agit d’un
juridictions ou les Procureurs généraux ; au magistrat du siège ou du Parquet ;
second échelon, les présidents de la Cour Si le Chef du service judiciaire spécialisé
de cassation et du Conseil d’Etat les plus est le Président de la Cour de cassation
anciens. ou du Conseil d’Etat le plus ancien, ou les
5. pour les conseillers des cours d’appel et Premiers avocats généraux les plus anciens
des cours administratives d’appel ou les près ces juridictions, le signalement sera
substituts du Procureur général près ces établi, selon le cas, par le Premier président
cours : au premier échelon, les présidents de la Cour de cassation ou par le Procureur
de ces juridictions les plus anciens ou les général près celle-ci au premier et dernier
Avocats généraux près ces cours les plus échelon ;
anciens et, au second échelon, les Premiers 10. pour l’adjoint du chef de service judiciaire
présidents de ces juridictions ou les Procu- spécialisé, le chef de service au premier
reurs généraux; échelon, le Président de la Cour de cas-
6. pour les présidents des tribunaux de sation le plus ancien ou le Premier avocat
Grande Instance ; les présidents des tribu- général le plus ancien au second échelon ;
naux du Travail, les présidents des tribunaux 11. pour les magistrats affectés dans les ser-
du Commerce ou les Procureurs de la Ré- vices judiciaires spécialisés : l’adjoint du chef
publique: au premier échelon, le Président de service concerné au premier échelon, le
de la Cour d’appel le plus ancien ou l’Avo- chef de service au second échelon.
cat général près la Cour d’appel le plus an-
cien ; au second échelon, les Premiers pré- Article 9 :
sidents des cours d’appel ou les Procureurs Le signalement est établi chaque année.
généraux près ces cours ; L’autorité qui établit le bulletin de signalement
7. pour les juges des tribunaux de Grande Ins- en transmet, dans un délai de huit jours, une
tance, les présidents des tribunaux de Paix, copie au magistrat concerné. Celui-ci peut,
les présidents des tribunaux du Travail, les dans les quinze jours de la réception de la co-
présidents des tribunaux du Commerce pie du bulletin, introduire, s’il échait, un recours
ou les Premiers substituts du Procureur de hiérarchique contre l’appréciation du mérite
la République : au premier échelon, le Pré- décernée au premier échelon. Le recours est
sident du tribunal de Grande Instance ou transmis avec bulletin de signalement à l’auto-
le Procureur de la République, au second rité compétente pour l’attribution définitive.
échelon, les Premiers présidents des cours
d’appel ou les Procureurs généraux près La décision d’attribution définitive du mérite
ces cours ; est notifiée au magistrat. Elle n’est susceptible
d’aucun recours.
8. pour les juges de paix ou les substituts du
Procureur de la République : au premier Un exemplaire du bulletin de signalement dé-
échelon, le Président du tribunal de Paix ou finitif est transmis au Secrétariat du Conseil
le Premier substitut du Procureur de la Ré- supérieur de la magistrature ainsi qu’à tous
publique le plus ancien ; au second échelon, les chefs hiérarchiques du magistrat concerné
le Président du tribunal de Grande Instance pour classement au dossier personnel de l’inté-
ou le Procureur de la République ; ressé.
685

Section 2 : Toutefois, si cette juridiction se trouve dans


De la promotion l’impossibilité de composer son siège, le magis-
trat concerné renouvelle son serment par écrit,
Article 10 : sous pli fermé recommandé à la poste, ou par
porteur, adressé avec accusé de réception, au
La promotion en grade a pour objet de pour-
Conseil supérieur de la magistrature.
voir à la vacance de postes organiquement et
budgétairement prévus. Le magistrat nommé ou désigné à la Cour de
cassation, au Conseil d’Etat ou aux Parquets
Article 11 : généraux près ces juridictions prêtes serment
devant le Président de la République.
Est nommé à un grade immédiatement supé-
rieur, le magistrat qui a accompli au moins trois Il en fait autant en cas de promotion ou nomi-
années de service dans un grade et qui a ob- nation à de nouvelles fonctions au sein de ces
tenu au moins deux fois la cote « très bon » juridictions et Parquets généraux.
pendant cette période.
Section 3 :
Le Président de la République a seul le pouvoir
de promouvoir le magistrat sur proposition du De l’inamovibilité du juge
Conseil supérieur de la magistrature. et de l’indépendance du magistrat du
Parquet
Article 12 :
Article 14 :
En cas d’urgence, le Président du Conseil Supé-
rieur de la Magistrature, sur requête du Pre- Le juge est inamovible.
mier président de la Cour de cassation ou du Il ne peut être déplacé que sur sa demande
Conseil d’Etat pour les magistrats du siège ou dûment motivée et acceptée ou suite à une
du Procureur général près l’une de ses juridic- promotion ou encore pour des raisons liées
tions pour les Magistrats du Ministère public, à ses fonctions dûment constatées par sa hié-
peut, après avis du bureau du Conseil Supérieur rarchie qui en saisit le Conseil supérieur de la
de la Magistrature, désigner provisoirement à magistrature.
un grade immédiatement supérieur, tout magis-
trat remplissant les conditions prévues à l’ali- Article 15 : :
néa 1er de l’article 11. Les officiers du Ministère public sont placés
Cette désignation est soumise à l’approbation sous l’autorité du Ministre de la Justice qui dis-
de la plus proche réunion du Conseil Supérieur pose d’un doit d’injonction sur ceux.
de la Magistrature. L’injonction est donné au Procureur général
Au cas où le Conseil supérieur de la magistra- près la Cour de cassation, au Procureur géné-
ture ne se prononce pas ou est dans l’impossi- ral près la Cour d’appel ou au Procureur de la
bilité de siéger endéans deux ans, la désignation République, selon le cas.
devient caduque, sans préjudice du droit du Le Procureur général près la Cour de cassation
Président du Conseil Supérieur de la Magistra- exerce les fonctions du Ministère public, en ce
ture de la renouveler aux conditions prévues à compris l’action publique, devant la Cour de
l’alinéa premier de la présente disposition. cassation.
Il peut cependant, sur injonction du Ministre de
Article 13 : la Justice, initier ou continuer toute instruction
Le magistrat nommé ou désigné à de nouvelles préparatoire portant sur les faits infractionnels
fonctions renouvelle le serment prévu à l’article qui ne ressortent pas de la compétence de la
5 devant la juridiction à laquelle il est attaché. Cour de cassation.
686

Il peut également, sur injonction du Ministre CHAPITRE III :


de la Justice ou d’office et pour l’exécution des DU GRADE ET DU RANG
mêmes devoirs, faire injonction aux Procureur HIERARCHIQUE DES MAGISTRATS
généraux près les cours d’appel.
De même, le Procureur général près la Cour Article 17 :
de cassation peut, sur injonction du Ministre de L’ordre hiérarchique des grades est fixé au ta-
la Justice, requérir et soutenir l’action publique bleau annexé à la présente loi.
devant tous les cours et tribunaux à tous les
Lorsque deux magistrats exercent des fonc-
niveaux.
tions classées dans la même catégorie, leur
Le Procureur général près la Cour de cassation ordre de préséance est établi suivant l’ordre de
a un droit de surveillance et d’injonction sur les présentation de leurs grades au tableau dont il
Parquets généraux près les cours d’appel. Il peut est fait mention à l’alinéa précédent.
à ce titre demander et recevoir en communi-
cation tout dossier judiciaire en instruction à Article 18 :
l’office du Procureur général près la Cour d’ap-
L’ancienneté des magistrats dans le grade est
pel ou à celui du Procureur de la République.
déterminée par la date de nomination à celui-ci.
Il ne peut cependant, à peine de nullité de la
procédure, poser des actes d’instruction ou de Lorsque deux magistrats exercent des fonc-
poursuite dans le dossier reçu en communica- tions distinctes dans la même catégorie, le plus
tion que sur injonction du Ministre de la Justice. ancien est le premier nommé à une de ces
fonctions. S’ils ont été nommés le même jour,
Un ou plusieurs Premier Avocats généraux et
le plus ancien est celui qui a été nommé à la
Avocats généraux assistent le Procureur gé-
fonction qui, suivant l’ordre de présentation
néral près la Cour de cassation. Ils exercent
de leurs grades, lui accorde une préséance sur
leurs fonctions du Ministère public sous sa sur-
l’autre.
veillance et sa direction.
Lorsqu’un magistrat a exercé plusieurs fonc-
Section 4 : tions dans la même catégorie, son ancienneté
De la désignation des chefs des est déterminée par la date de sa nomination
juridictions et des chefs d’offices des à celle des fonctions de cette catégorie qu’il a
parquets exercées en premier lieu.

Article 16 :
Conformément aux dispositions de l’article 11 TITRE DEUXIEME :
ci-dessus, les chefs des juridictions et les chefs DES DROITS, DES DEVOIRS,
d’offices des parquets sont nommés par le DES POSITIONS, DE LA RELEVE
Président de la République, sur proposition du ANTICIPEE DES FONCTIONS
Conseil supérieur de la magistrature. ET DE LA DEMISSION DES
MAGISTRATS

CHAPITRE 1er :
DES DROITS ET DES DEVOIRS
DU MAGISTRAT

Section unique :
Dispositions générales
687

Article 19 : un mois a droit à une indemnité d’intérim dont


Le magistrat a droit à : le montant est égal à la différence entre les
deux traitements initiaux.
1. une carte de service ;
2. un passeport diplomatique pour le magis- Article 24 :
trat de la Cour de cassation, du Conseil
d’Etat et des Parquets généraux près ces Il est alloué aux chefs de juridictions ou d’of-
juridictions, ce pour lui-même, son conjoint fices des parquets une indemnité mensuelle de
et ses enfants à charge. représentation équivalente à 10% de leur trai-
3. un passeport de service pour les autres tement initial.
magistrats ; Les magistrats qui assument l’intérim confor-
4. un insigne à la boutonnière de couleur mément à l’article 23 ci-dessus bénéficient du
rouge avec une balance en or pour le ma- même avantage.
gistrat de la Cour de cassation, du Conseil
d’Etat et des Parquets généraux près ces Article 25 :
cours ; de couleur blanche avec une ba- Les magistrats bénéficient d’une rémunération
lance rouge pour le magistrat près la Cour suffisante à même de conforter leur indépen-
d’appel et des cours administratives d’appel dance.
et des Parquets généraux près ces cours ;
Les avantages sociaux suivants sont accordés
de couleur blanche avec une balance noire
aux magistrats :
pour les autres magistrats ;
5. une arme de petit calibre. 1. les allocations familiales pour le conjoint du
magistrat et les enfants à charge ;
Article 20 : 2. les soins de santé pour lui-même, son
A la prestation de serment et à son renouvel- conjoint et les enfants à charge ;
lement, il est alloué au magistrat de la Cour 3. l’indemnité de logement, à défaut d’être
de cassation, du Conseil d’Etat et des Parquets logé par l’Etat ;
généraux près ces juridictions une indemnité 4. les allocations d’invalidité ;
d’installation équivalente à six mois de son trai- 5. les frais funéraires pour lui-même, son
tement mensuel initial. conjoint et ses enfants à charge ;
6. les frais de transport, à défaut d’un moyen
Article 21 : de transport de l’Etat ;
Les traitements initiaux sont annuellement ma- 7. les frais de rapatriement ;
jorés de 4%, 3% ou 2% selon que l’intéressé a 8. le pécule des vacances.
obtenu la cote «élite», « très bon » ou « bon
». Ces augmentations sont dues, à partir du Il est accordé une indemnité de domesticité
1er janvier de chaque année qui suit la date du aux chefs de juridictions et d’offices. Par déro-
signalement. gation au premier alinéa, le magistrat ne béné-
ficie pas d’allocation familiale si son conjoint
exerce une activité rémunérée par le Trésor et
Article 22 :
lui donnant droit à des allocations qui ne sont
La nomination et la promotion donnent droit pas inférieures à celles dudit magistrat.
au traitement initial du grade conféré.
Les avantages sociaux à caractère pécuniaire
prévus ci-dessous sont exemptés de toute
Article 23 :
imposition.
Tout magistrat qui exerce les fonctions supé-
rieures à celles de son grade pendant au moins
688

Article 26 : Indépendamment de la fonction du magistrat


Les traitements, les indemnités et autres avan- qui lui est ainsi dévolue, le magistrat peut être
tages pécuniaires alloués aux magistrats émer- chargé d’attributions particulières ou de mis-
gent au budget mis annuellement à la dispo- sions officielles. Ces missions, qui peuvent être
sition du Pouvoir judiciaire sur le Budget de accomplies sur le territoire ou hors du terri-
l’Etat. toire national, constituent l’activité de service.
Ce budget est géré par le Premier président Sont assimilées à l’activité de service, les pres-
de la Cour de cassation, assisté du Secrétariat tations de service partielles complétées par
permanent du Conseil supérieur de la magis- des stages de perfectionnement ou de forma-
trature, conformément à la loi financière. tion professionnelle, ainsi que la délégation au
sein des services judiciaires spécialisés.
Article 27 :
Le magistrat sert l’Etat avec fidélité, dévoue- Section 3 :
ment, dignité, loyauté et intégrité. Du congé
Il témoigne de son esprit civique par un effort Article 30 :
soutenu en vue de s’améliorer, en se soumet-
tant à une formation et à un perfectionnement Le congé est la position du magistrat dont les
permanent. fonctions sont temporairement interrompu
pour des raisons de santé, pour lui assurer une
Il veille, dans l’accomplissement de sa tâche, détente ou lui permettre de faire face à cer-
à sauvegarder l’intérêt général et à accomplir
taines circonstances importantes de la vie.
personnellement et consciencieusement toutes
les obligations qui, en raison de ses fonctions, Le congé est assimilé à l’activité de service
lui sont imposées par les lois et les règlements. au regard de la carrière. Le départ en congé
du magistrat rend son poste temporairement
CHAPITRE II : vacant.
DES POSITIONS STATUTAIRES A l’exception du congé, le magistrat réoccupe
DU MAGISTRAT d’office son poste, sans qu’il soit besoin d’une
mesure préalable de réaffectation.
Section 1re :
Dispositions générales
Article 31 :
Article 28 : Tout magistrat a droit :
Tout magistrat est placé dans l’une des posi- 1. à un congé de reconstitution de trente
tions suivantes : jours ouvrables pris chaque année compte
1. l’activité de service ; tenu des nécessités de service ;
2. le congé ; 2. à des congés de maladie ou d’infirmité dû-
3. le détachement ; ment constatées par un certificat médical
4. la disponibilité. et mettant l’intéressé dans l’impossibilité
d’exercer ses fonctions ;
Section 2 : 3. à des congés de circonstances qui ne
De l’activité de service : peuvent être pris qu’au moment des événe-
ments qui les justifient. Ces congés sont ac-
Article 29 : cordés dans les conditions fixées ci-après:
L’activité de service est la position du magistrat
qui exerce effectivement les attributions inhé-
rentes à sa fonction.
689

administrative d’appel : par le Premier pré-


Nature de sident de la Cour d’appel ou de la Cour
N° Durée
l’événement administrative d’appel ou leurs remplaçants;
2. en ce qui concerne les magistrats du Minis-
Mariage du 4 jours
1. tère public revêtus d’un grade égal ou infé-
magistrat ouvrables
rieur à celui d’avocat général près la Cour
Accouchement de 4 jours d’appel ou la Cour administrative d’appel :
2. par le Procureur général près la Cour d’ap-
l’épouse ouvrables
pel ou près la cour administrative d’appel
ou leurs remplaçants
Décès du conjoint 3. en ce qui concerne les magistrats de la Cour
6 jours
3. ou d’un parent au de cassation, du Conseil d’Etat ainsi que les
ouvrables
premier degré Premiers présidents des cours d’appel et
des cours administratives d’appel: par le
Premier président de la Cour de cassation,
Décès du parent du Conseil d’Etat ou leurs remplaçants;
3 jours
4. ou allié proche au
ouvrables 4. en ce qui concerne les magistrats des Par-
deuxième degré
quets généraux près la Cour de cassation
ou du Conseil d’Etat ainsi que les Procu-
2 jours reurs généraux près les cours d’appel et les
5. Déménagement cours administratives d’appel : par les Pro-
ouvrables
cureurs généraux près la Cour de cassa-
Mariage d’un 2 jours tion, le Conseil d’Etat ou leurs remplaçants ;
6.
enfant ouvrables 5. en ce qui concerne le Premier président de
la Cour de cassation, du Conseil d’Etat et
Les chefs de juridictions et d’offices informent, les Procureurs généraux près ces juridic-
selon le cas, le Premier président de la Cour tions : par le Président du Conseil supérieur
de cassation, du Conseil d’Etat ou les Procu- de la magistrature.
reurs généraux près ces juridictions des congés
Section 4 :
accordés par eux.
Du détachement
Le magistrat de sexe féminin a droit à un congé
de maternité. La durée de ce congé est de Article 33 :
quatorze semaines consécutives dont huit au
Le détachement est la position du magistrat
moins après l’accouchement.
qui est autorisé à interrompre provisoirement
Le Congé de reconstitution est cumulable si, à ses fonctions pour prester ses services au sein
l’exercice précédent, le magistrat en a été privé d’administrations, institutions ou organismes
pour des raisons de service. Dans tous les cas, officiels autres que ceux qui dépendent du Pou-
le report de congé de reconstitution ne peut voir judiciaire.
excéder deux ans consécutifs.
Le détachement est accordé par les Premiers
présidents de la Cour de cassation, du Conseil
Article 32 :
d’Etat ou les Procureurs généraux près ces
Les congés de reconstitution sont accordés : juridictions, selon qu’il s’agit d’un magistrat du
1. en ce qui concerne les magistrats du siège, siège ou du parquet, pour une durée qui ne
revêtus d’un grade égal ou inférieur à celui peut excéder trois ans. Toutefois, le détache-
de Président à la Cour d’appel ou à la Cour ment peut être renouvelé une seule fois.
690

Article 34 : personnelles ou pour une cause indépendante


Le détachement ne peut être accordé qu’à un de sa volonté, ou qui est autorisé à les inter-
magistrat revêtu d’un grade égal ou supérieur à rompre dans l’intérêt du service.
celui de juge du tribunal de Grande Instance ou La disponibilité est prononcée soit d’office, soit
de Premier substitut du Procureur de la Répu- à la demande du magistrat, par le Président du
blique. Conseil supérieur de la magistrature.
Le magistrat qui fait l’objet d’une procédure
disciplinaire ne peut être détaché. Article 37 :
Le magistrat est mis en disponibilité d’office :
Article 35 :
1. pour cause de maladie ou d’infirmité,
Le détachement rend vacant le poste occupé lorsqu’il a obtenu, pendant une période
par le magistrat. de douze mois consécutive, des congés de
Le temps pendant lequel le magistrat est placé maladie d’une durée totale de six mois et
dans cette position est compris dans sa car- qu’il n’est pas apte à reprendre son ser-
rière. vice à l’expiration de son dernier congé ; la
durée de la disponibilité ne peut, en ce cas,
Pendant son détachement, le magistrat est dépasser un an ;
soustrait à l’empire du présent statut et est
2. pour effectuer, dans l’intérêt du service, des
soumis au statut de l’administration, de l’insti-
études ou stage de perfectionnement en
tution ou de l’organisme officiel auprès duquel
République démocratique du Congo ou à
il est détaché et qui le rémunère.
l’étranger ;
Le magistrat en détachement ne peut faire l’ob- 3. lorsqu’il est nommé par le Président de la
jet d’une procédure disciplinaire que pour les République à d’autres fonctions hors du
faits commis avant le détachement. Pouvoir judiciaire ;
A l’expiration du détachement, sauf pour le 4. lorsqu’il est appelé à exercer d’autres fonc-
magistrat de la Cour de cassation, du Conseil tions hors du Pouvoir judiciaire.
d’Etat ou des Parquets généraux près ces ju-
ridictions qui reprend d’office le service, les Dans ces deux derniers cas, lorsque, sans dé-
autres magistrats sont replacés en activités de mériter, le magistrat cesse l’exercice de ses
service et réaffectés par le Président du Conseil fonctions et ne peut plus être replacé en acti-
supérieur de la magistrature, sur proposition vité, il bénéficie de l’éméritat et de l’honorariat,
du Premier président de la Cour de cassation, pour autant qu’il ait accompli au moins trente
du Conseil d’Etat ou des Procureurs généraux ans de service dans la magistrature.
près ces juridictions, selon que le magistrat est
du siège ou du Ministère public. Article 38 :
Le Secrétariat permanent du Conseil supérieur La disponibilité à la demande du magistrat ne
de la magistrature est tenu informé des cas de peut être accordée que dans les cas suivants :
détachement. 1. pour l’exercice des fonctions politiques ou
électives incompatibles avec sa profession.
Dans ce cas, la durée de la disponibilité cor-
Section 5 :
respond à celle de la fonction politique ou
De la disponibilité
du mandat électif ;
2. pour effectuer des études ou des re-
Article 36 :
cherches en République démocratique du
La disponibilité est la position du magistrat Congo ou à l’étranger présentant un inté-
qui interrompt ses services, pour convenances rêt général pour le pays. Dans ce cas, la
691

durée de la disponibilité ne peut excéder du présent statut et est soumis au statut de


cinq ans; néanmoins, cette durée est renou- l’institution ou de l’organisme auprès du-
velable une fois. La disponibilité sollicitée quel il exerce ou est nommé. La duré de la
pour raison d’études ne peut être accordée disponibilité est comprise dans la carrière.
qu’au magistrat ayant acquis une ancienneté
de trois ans au moins dans la carrière. Elle Article 40 :
ne peut être accordée à un magistrat qui La situation du magistrat mis en disponibilité à
fait l’objet d’une procédure disciplinaire ; sa demande est réglée comme suit :
3. pour des raisons sociales : 1. dans le cas où la disponibilité est prononcée
a) dans le cas où le magistrat accompagne suite à l’exercice des fonctions politiques
son conjoint en mutation ; ou électives, le magistrat perd le bénéfice
b) dans le cas où le magistrat accompagne du traitement et des avantages sociaux. La
son conjoint ou son enfant mineur dans durée de la disponibilité est comprise dans
un lieu d’hospitalisation ou de traite- la carrière ;
ment en République démocratique du Lorsque, sans démériter, le magistrat cesse
Congo ou à l’étranger. l’exercice de ses fonctions et ne peut plus
Dans ce cas, la durée de la disponibilité ne peut être replacé en activité, il bénéficie de
excéder un an. l’éméritat et de l’honorariat pour autant
qu’il ait accompli au moins trente ans de
Article 39 : service dans la magistrature.
2. dans le cas où la disponibilité est pronon-
La situation du magistrat en disponibilité d’of-
cée pour permettre au magistrat d’effec-
fice est réglée comme suit :
tuer des études ou des recherches dans
1. dans le cas où la disponibilité a été pro- l’intérêt général pour le pays, le magistrat
noncée pour cause de maladie, le magistrat perçoit le quart de son traitement majoré
perçoit la moitié de son traitement d’activi- des avantages sociaux. La durée de la dispo-
té et conserve le bénéfice entier des avan- nibilité est comprise dans la carrière, sauf si
tages sociaux alloués en cours de carrière. les études ou les stages ne sont pas effec-
La durée de la disponibilité est comprise tués avec succès ;
dans la carrière. Le magistrat est tenu de se 3. dans le cas où la disponibilité est pronon-
soumettre, chaque fois que le Premier pré- cée pour des raisons sociales:
sident de la Cour de cassation, du Conseil
a) lorsqu’il a accompagné son conjoint
d’Etat, pour le magistrat du siège, ou les
en mutation, le magistrat bénéficie du
Procureurs généraux près ces juridictions,
quart de son traitement pendant une
pour le magistrat du Ministère public, le
année, pour autant qu’aucune possibi-
juge opportun, à l’examen de la Commis-
lité d’affectation ne soit trouvée au lieu
sion médicale d’inaptitude prévue à l’article
du nouveau poste d’attache du conjoint;
42 ;
2. dans le cas où la disponibilité est prononcée b) le magistrat bénéficie de la moitié de
dans l’intérêt du service pour effectuer des son traitement majorée des avantages
études ou un stage de perfectionnement, le sociaux pendant une période d’un an,
magistrat perçoit la moitié de son traite- lorsqu’il accompagne son conjoint ou
ment majorée de l’intégralité des avantages son enfant mineur dans un lieu d’hospi-
sociaux ; talisation ou de traitement.
3. dans le cas où la disponibilité est pronon-
cée suite à une nomination à d’autres fonc- La durée de la disponibilité est comprise dans
tions, le magistrat est soustrait de l’empire la carrière.
692

Article 41 : sident de la Cour de cassation ou du Conseil


La disponibilité rend vacant le poste occupé d’Etat et des Procureurs généraux près ces
par le magistrat. A l’expiration de la période de juridictions, fait preuve de manière habituelle
disponibilité, le magistrat est replacé en activité dans l’exercice de ses fonctions, d’une incom-
de service, sauf le cas pétence notoire ou d’une grave ignorance du
droit, est relevé de ses fonctions par le Prési-
1. de mise en disponibilité pour cause de ma- dent de la République.
ladie ou d’infirmité le rendant inapte;
Les membres de la Commission prévue à l’ali-
2. de l’impossibilité pour le magistrat de re-
néa précédent, sont choisis parmi ceux du
joindre son poste d’attache.
Conseil supérieur de la magistrature revêtue
Le Secrétariat permanent du Conseil supérieur d’un grade égal ou supérieur à celui du magis-
de la magistrature est tenu informé des cas de trat concerné.
mise en disponibilité.
Section 2 :
De la démission
CHAPITRE III :
DE LA RELEVE ANTICIPEE DES Article 44 :
FONCTIONS ET DE LA DEMISSION
Le magistrat désireux de mettre fin à ses fonc-
DU MAGISTRAT
tions adresse sa démission au Président de la
République par la voie hiérarchique.
Section 1re :
De la relève anticipée des fonctions Le Président de la République statue sur la de-
mande en prenant, le cas échéant, une ordon-
Article 42 : nance acceptant la démission ; jusqu’à la notifi-
cation, en bonne et due forme, de l’ordonnance
Le magistrat qui, de l’avis conforme d’une Com- acceptant la démission, le magistrat reste en
mission médicale de trois membres au moins, fonction.
requise conjointement par le Premier président
de la Cour de cassation ou du Conseil d’Etat et Toutefois, si, dans les quatre mois du dépôt
les Procureurs généraux près ces juridictions, de sa lettre auprès de son Chef hiérarchique,
auprès du conseil de l’ordre des médecins, est aucune suite ne lui a été réservée, la démission
déclaré inapte au service des suites de maladie est acquise et le magistrat concerné peut pro-
ou d’infirmité grave et permanente, est relevé céder à la remise et reprise de son cabinet de
de ses fonctions par le Président de la Répu- travail.
blique, sur proposition du Conseil supérieur de Une fois la procédure de démission épuisée, le
la magistrature. magistrat concerné bénéficie de son allocation
La relève anticipée des fonctions peut aussi être de fin de carrière, suivant les calculs d’usage en
prononcée par le Président de la République, la matière tel que prévu à l’article 74 de la pré-
soit à la demande de l’intéressé, soit sur celle sente loi.
conjointe du Premier président de la Cour de
cassation, du Conseil d’Etat et des Procureurs Article 45 :
généraux près ces juridictions, sur proposition Est considéré comme démissionnaire d’office :
du Conseil supérieur de la magistrature. 1. le magistrat en congé qui, sans juste motif,
n’aura pas repris le service après trente
Article 43 : jours à dater de l’expiration de son congé ;
Le magistrat qui, de l’avis d’une Commission de 2. le magistrat en disponibilité qui, après
trois membres au moins, dont la composition trente jours, méconnaît l’ordre écrit, du
est fixée par le Conseil supérieur de la magis- Premier président de la Cour de cassa-
trature, sur demande conjointe du Premier pré- tion, du Conseil d’Etat, pour le magistrat du
693

siège et des Procureurs généraux près ces Article 47 :


juridictions, pour le magistrat du Ministère Sont notamment constitutifs de fautes discipli-
public, qui lui est donné pour la reprise de naires :
ses fonctions ;
3. le magistrat qui n’a pas prêté ou renouvelé 1. le fait, pour un magistrat du Parquet, de ne
le serment prévu à l’article 5 dans le délai pas rendre son avis dans les délais suivants :
d’un mois à partir du jour où il lui a été a) endéans dix jours au pénal ;
notifié une invitation écrite à ce faire ; b) endéans trente jours pour les matières
4. le magistrat qui, nommé ou promu, et du travail ;
ayant prêté ou renouvelé son serment, ne c) endéans trente jours pour les affaires
s’est pas conformé, dans les trente jours, à civiles ou commerciales ;
l’ordre écrit qui lui a été donné d’entrer en 2. le fait pour les juges de ne pas rendre une
fonction. décision dans les mêmes délais ;
5. le magistrat en détachement qui, trente 3. le fait pour un magistrat de chercher di-
jours après la fin de son détachement, mé- rectement ou indirectement à entrer en
connaît l’ordre écrit du Premier président contact avec les parties en cause avant son
de la Cour de cassation, du Conseil d’Etat avis, ou sa décision, selon le cas ;
ou des Procureurs généraux près ces juri- 4. le fait de procéder à des arrestations et
dictions, selon qu’il est du siège ou du Mi- détentions arbitraires ;
nistère public, de reprendre ses fonctions.
5. le fait de ne pas informer l’inculpé ou pré-
venu de ses droits, conformément aux ar-
La démission est constatée par une ordonnance ticles 17 et 18 de la Constitution ;
du Président de la République, sur proposition 6. le fait d’encourager ou de pratiquer la tor-
du Conseil supérieur de la magistrature. ture ;
Le Secrétariat permanent du Conseil supérieur 7. le fait pour un magistrat de violer les termes
de la magistrature en est tenu informé. de son serment ;
8. le fait pour un magistrat, au cours de
TITRE TROISIEME : l’instruction, de se rendre coupable des
DU REGIME DISCIPLINAIRE, tortures ou d’autres traitements cruels,
DES INCOMPATIBILITES, DE LA inhumains, dégradants ou encore d’harcèle-
RETRAITE ET ments et des violences sexuelles.
DE LA PENSION Article 48 :
Suivant la gravité des faits, les peines discipli-
CHAPITRE 1er :
naires sont :
DU REGIME DISCIPLINAIRE
DU MAGISTRAT 1. le blâme ;
2. la retenue d’un tiers du traitement d’un
Section 1re : mois ;
Des dispositions générales 3. la suspension de trois mois au maximum
avec privation de traitement ;
Article 46 : 4. la révocation.
Tout manquement par un magistrat aux devoirs
de son état, à l’honneur ou à la dignité de ses Le magistrat frappé de l’une de ces sanctions
fonctions, constitue une faute disciplinaire. au premier degré, peut relever appel, à l’excep-
tion des magistrats de la Cour de cassation, du
694

conseil d’Etat et des Parquets généraux près chambre du Conseil supérieur de la magis-
ces juridictions à l’égard de qui la sanction est trature siégeant comme organe discipli-
prononcée en premier et dernier ressort. naire au premier degré ;
Le magistrat qui a subi l’une des trois pre- 2. un exemplaire est remis au concerné par
mières sanctions citées ci-haut est écarté de la celui qui a constaté la faute disciplinaire ;
promotion en cours. 3. un exemplaire est envoyé au Chef hiérar-
chique de celui qui a constaté la faute disci-
Article 49 : plinaire ;
Le pouvoir disciplinaire est exercé par le 4. un exemplaire est envoyé au Secrétariat
Conseil supérieur de la magistrature. Le blâme, permanent du Conseil supérieur de la ma-
la retenue du traitement et la suspension sont gistrature ;
prononcés par le Conseil supérieur de la ma- 5. un exemplaire est envoyé, selon le cas, au
gistrature et la révocation par le Président de Premier président de la Cour de cassation,
la République sur proposition du Conseil supé- du Conseil d’Etat ou aux Procureurs géné-
rieur de la magistrature. raux près ces juridictions.

Section 2 : Article 52 :
De la procédure disciplinaire Tout constat de faute disciplinaire est suivi de
Article 50 : l’ouverture d’une enquête.
Les chefs de juridictions et les chefs d’offices Les chefs de juridictions et les chefs d’offices
des parquets constatent toute faute discipli- des parquets peuvent désigner un magistrat
naire commise par les magistrats placés sous de rang au moins égal à celui du magistrat mis
leur autorité. en cause pour accomplir les devoirs d’enquête
qu’ils précisent.
Ils constatent en outre toute faute disciplinaire
commise par les chefs de juridiction et par les Sans préjudice de l’alinéa précédent, les magis-
chefs d’office des parquets inférieurs selon le trats membres de l’Inspectorat général peuvent
cas. être chargés par le Premier président de la
Cour de cassation, du Conseil d’Etat ou par
Les magistrats membres de l’Inspectorat géné-
ral peuvent constater toute faute disciplinaire les Procureurs généraux près ces juridictions,
commise par tout magistrat de grade égal ou selon le cas, d’accomplir des devoirs d’enquête
inférieur à celui du magistrat instrumentant. qu’ils déterminent à charge de tout magistrat
de rang égal ou inférieur à celui du magistrat
Les fautes disciplinaires commises par les Pre- inspecteur.
miers présidents de la Cour de cassation ou
du Conseil d’Etat sont constatées par les Pro- Toutefois, lorsque la faute disciplinaire est com-
cureurs généraux près ces juridictions. Celles mise soit par les Premiers présidents de la Cour
commises par ces derniers sont constatées par de cassation, du Conseil d’Etat, soit par les Pro-
les présidents des juridictions près ces offices. cureurs généraux près ces juridictions, le Pré-
Cette disposition s’applique mutatis mutandis sident du Conseil supérieur de la magistrature
aux magistrats militaires. désigne un Président de la Cour de cassation,
du Conseil d’Etat ou un Premier avocat général
Article 51 : près ces juridictions pour mener l’enquête pré-
Le procès-verbal de constat de faute disci- vue à l’alinéa premier du présent Article
plinaire est établi en six exemplaires répartis Le magistrat chargé de l’enquête adresse un
comme suit :
rapport, selon le cas, au Président du Conseil
1. deux exemplaires sont immédiatement supérieur de la magistrature ou aux chefs de
transmis à l’autorité habilitée à saisir la juridictions ou chefs d’offices des parquets.
695

Article 53 : Dans ce dernier cas, ils transmettent le dossier


Au cours de l’enquête, le magistrat qui en est disciplinaire au Président de la chambre com-
chargé entend l’intéressé et, s’il y a lieu, le plai- pétente pour connaître de la cause.
gnant et les témoins. Dans tous les cas, ils en informent la hiérarchie
Il peut aussi les faire entendre par un magis- et le Secrétaire permanent du Conseil supé-
trat de rang au moins égal à celui du magistrat rieur de la magistrature.
poursuivi.
Article 56 :
Il accomplit ou fait accomplir tous les actes
d’investigation utiles. Lorsque l’enquête est complète et qu’il y a lieu
Les articles 18 à 20 du Code de procédure de poursuivre, le magistrat est cité à compa-
pénale sont applicables mutatis mutandis aux raître devant le Conseil supérieur de la magis-
témoins défaillants. trature, à la requête du Chef de juridiction ou
de l’office ayant initié l’action disciplinaire.
Article 54 : Le délai entre la citation et la comparution ne
Le Président du Conseil supérieur de la ma- peut être inférieur à huit jours francs augmen-
gistrature, les chefs de juridictions et les chefs tés de délais de distance prévus par le Code de
d’offices des parquets peuvent, si les faits leur procédure pénale.
paraissent graves, interdire, à titre conserva-
toire, au magistrat poursuivi, l’exercice de ses Article 57 :
fonctions jusqu’à la décision définitive. Le magistrat poursuivi et son conseil ont droit à
Tous les chefs hiérarchiques ainsi que le Secré- la communication, sans déplacement, de toutes
tariat permanent du Conseil supérieur de la les pièces du dossier. Cette communication est
magistrature sont immédiatement informés rendue possible cinq jours au moins avant la
de toute mesure d’interdiction prise par les comparution.
chefs de juridictions et les chefs d’offices des
parquets. Article 58 :
Le Chef hiérarchique immédiatement supérieur Au jour fixé par la citation et après lecture du
à celui qui a pris la décision d’interdiction peut, rapport, le magistrat est invité à fournir ses
à tout moment, dans l’intérêt du service, lever explications et moyens de défense sur les faits
la mesure d’interdiction prise par les chefs de qui lui sont reprochés.
juridictions et les chefs d’offices des parquets.
Sauf en cas de poursuites judiciaires, la mesure Le magistrat cité est tenu de comparaître en
d’interdiction devient caduque si, dans les trois personne. Il peut se faire assister par un avocat
mois à dater de sa notification, l’action disci- ou un autre magistrat de son choix.
plinaire n’est pas clôturée par une décision de Si, hors le cas de force majeur justifié, le ma-
classement sans suite ou par l’application d’une gistrat poursuivi ne comparaît pas, le Conseil
peine. supérieur de la magistrature peut néanmoins
statuer valablement. La décision est réputée
Article 55 : contradictoire.
Dès réception du dossier avec le rapport d’en-
Le Conseil entend, s’il y a lieu, le plaignant et les
quête, le chef de juridiction ou le chef d’office
témoins. L’article 78 du Code de procédure pé-
de parquet, décide soit de le classer sans suite,
nale s’applique, mutatis mutandis, aux témoins
soit de l’envoyer en fixation devant le Conseil
défaillants.
supérieur de la magistrature.
696

Article 59 : l’objet des poursuites répressives ou pris à par-


Le Conseil supérieur de la magistrature siège tie est interdit de l’exercice de ses fonctions
et statue à huis clos par décision prise à la ma- avec privation de traitement jusqu’à la décision
jorité des voix, au plus tard dans les trois jours définitive clôturant les poursuites engagées ou
qui suivent la clôture des débats. la prise à partie.
La décision d’interdiction est prise par l’auto-
Article 60 : rité compétente en la matière.
La décision du Conseil supérieur de la magis- Les dispositions de l’alinéa 3 de l’article 54 ne
trature est notifiée au magistrat poursuivi par s’appliquent pas à l’interdiction ordonnée en
les soins du Président de la Chambre ayant exécution du présent article.
connu de la cause.
Le délai d’appel est de trente jours à dater de Article 62 :
la notification. La sanction prend effet au jour Les frais de transport et de séjour du magistrat
où l’appel n’est plus recevable, ou au jour de poursuivi et des témoins incombent au Conseil
la notification de la décision devenue définitive. supérieur de la magistrature. Les modalités de
L’appel est suspensif de l’exécution de la sanc- leur paiement sont déterminées par le Prési-
tion. dent du Conseil supérieur de la magistrature.

Article 61 : Section 3 :
L’action disciplinaire demeure distincte et indé- Du déport et de la récusation
pendante de l’action répressive à laquelle ou
autre de droit commun à laquelle peuvent don- Article 63 :
ner lieu les mêmes faits.
Les membres du Conseil supérieur de la magis-
L’action judiciaire n’est pas suspensive de l’ac- trature sont susceptibles de récusation et sont
tion disciplinaire. tenus de se déporter dans tous les cas prévus
Dans le cas où une peine disciplinaire a été au Code de l’organisation et de la compétence
prononcée avant que la juridiction judiciaire ait judiciaires.
statué, le magistrat peut, si cette dernière l’a
renvoyé des poursuites faute de preuve ou a Section 4 :
déclaré l’action non fondée demander la révi- De la prescription
sion de la mesure disciplinaire.
Par dérogation aux dispositions du présent Article 64 :
chapitre, dans le cas où le magistrat a été L’action disciplinaire se prescrit un an révolu
condamné définitivement à une peine de ser- après la commission des faits.Toutefois, lorsque
vitude pénale principale pour infraction inten- les faits sont constitutifs d’une infraction à la
tionnelle, le Conseil Supérieur de la Magistra- loi pénale, l’action disciplinaire se prescrit en
ture est tenu de le proposer à la révocation sur même temps que l’action publique.
simple constatation de condamnation.
Les causes d’interruption de la prescription
Il en est de même du magistrat définitivement prévues en matière pénale sont applicables,
condamné à la suite de la procédure de la prise mutatis mutandis, à l’action disciplinaire.
à parie pour concussion ou dol commis dans
l’exercice de ses fonctions ou à l’occasion de CHAPITRE II :
l’exercice de celles-ci.
DES INCOMPATIBILITES
Sans préjudice des dispositions de l’article 54
de la présente Loi organique, magistrat faisant
697

Article 65 : Dans tous les cas, lorsque le magistrat a atteint


Hormis les cas de détachement ou de disponi- l’âge de cinquante-cinq ans et qu’il a accompli
bilité, les fonctions de magistrat sont incompa- une carrière d’au moins vingt-cinq ans de ser-
tibles avec toute activité professionnelle, sala- vices, il peut faire valoir ses droits à la retraite
riée ou non, dans le secteur public ou privé. anticipée.

Article 66 : Article 71 :
Aucun magistrat ne peut directement ou indi- La pension de retraite est égale aux trois quarts
rectement exercer un commerce quel qu’il soit. du dernier traitement mensuel d’activité.
Les magistrats retraités bénéficient des avan-
Article 67 : tages sociaux prévus aux 2ème et 5ème points du
Le Président du Conseil supérieur de la magis- 1er alinéa de l’article 25.
trature peut, dans des cas particuliers et par Toutefois, lorsque le magistrat bénéficie de
dérogation à l’article 65, autoriser un magistrat l’éméritat prévu à l’article 83, sa pension de re-
à enseigner dans une université ou dans un ins- traite est égale à son dernier traitement men-
titut supérieur. suel d’activité.
Toutefois, le Chef de juridiction ou d’office peut Lorsque le barème des traitements des ma-
accorder provisoirement cette autorisation, à gistrats en activité subit une augmentation, la
condition d’en informer le Conseil supérieur pension de retraite est revue dans les mêmes
de la magistrature. proportions.

Article 68 : TITRE QUATRIEME :


Le magistrat ne peut être désigné comme DES AVANTAGES ACCORDES
arbitre, sauf si le litige soumis à l’arbitrage APRES LA CESSATION
concerne des personnes qui lui sont apparen-
tées ou alliées jusqu’au quatrième degré. DEFINITIVE DE SERVICE, DU
TITRE HONORIFIQUE ET DE
Article 69 : L’EMERITAT DES MAGISTRATS
Les magistrats parents ou alliés jusqu’au troi-
sième degré, en ligne directe ou en ligne colla- CHAPITRE 1er :
térale, ne peuvent siéger dans une même affaire. DES AVANTAGES ACCORDES
APRES LA CESSATION DEFINITIVE
CHAPITRE III : DE SERVICE DU MAGISTRAT
DE LA RETRAITE ET DE
LA PENSION DE RETRAITE Section 1re :
DU MAGISTRAT De la cessation définitive
Article 70 : de service
Le magistrat est mis à la retraite à la date à Article 72 :
laquelle il atteint l’âge de soixante-cinq ans ou
lorsqu’il a effectué une carrière de trente-cinq Le magistrat reconnu définitivement inapte à
ans de service ininterrompu. continuer ses services ou à les reprendre ulté-
rieurement a droit à une pension d’inaptitude si
Toutefois, en ce qui concerne spécialement le
celle-ci résulte d’un accident ou d’une maladie,
magistrat de la Cour de cassation, du Conseil
d’Etat et des Parquets généraux près ces juri- quelle qu’en soit l’origine.
dictions, la limite d’âge pour la retraite est fixée Toutefois, aucune pension n’est due si l’inap-
à soixante-dix ans. titude résulte d’un risque auquel le magistrat
698

s’est volontairement exposé, ou si elle est liquidée au conjoint survivant ou, à défaut de
imputable au refus ou à la négligence de l’inté- celui-ci, par parts égales aux enfants du de cujus
ressé de se soumettre à un traitement médical entrant en ligne de compte pour l’octroi des
préventif. allocations familiales.
La réalité des maladies ou infirmités et l’inapti-
tude au service sont appréciées par la commis- Section 3 :
sion médicale prévue à l’article 42. De la rente de survie
et de l’allocation de décès
Article 73 :
Article 76 :
La pension d’inaptitude est égale, pour les
Le conjoint du magistrat soumis au présent sta-
douze premiers mois, à la totalité du montant tut a droit à une rente de survie :
annuel du dernier traitement d’activité du ma-
1. si le conjoint magistrat est décédé en cours
gistrat concerné.
de carrière ;
Pour les années suivantes, cette pension est ra- 2. si le conjoint magistrat décédé était titulaire
menée aux trois cinquièmes du montant annuel d’une pension de retraite ou d’inaptitude à
du dernier traitement d’activité. la condition que le mariage ait précédé la
Nul ne peut jouir simultanément, à la charge du cessation définitive des services.
Trésor, de deux pensions, d’une pension et d’un Le montant de la rente de survie est égal à :
traitement ou d’un salaire. 1. la totalité du montant annuel du dernier
Lorsque le barème des traitements des ma- traitement d’activité du de cujus pour les
gistrats en activité subit une augmentation, la douze premiers mois qui suivent le décès
pension d’inaptitude est revue dans les mêmes intervenu en cours de carrière ;
proportions. 2. 50% de la pension du de cujus si celui-ci est
décédé pensionné.
Section 2 :
Article 77 :
De l’allocation de fin de carrière
L’orphelin d’un magistrat soumis au présent
Article 74 : statut a droit à une rente d’orphelin jusqu’à
l’âge de dix-huit ans. Peuvent y prétendre :
Tout magistrat qui, pour une cause autre que
le décès, la démission d’office ou la révocation, 1. les enfants du magistrat, à condition qu’ils
soient nés avant ou neuf mois après la ces-
cesse définitivement ses services après une
sation définitive des services du magistrat ;
carrière d’au moins dix ans, reçoit une alloca-
2. les enfants adoptés par le magistrat, à
tion de fin de carrière.
condition que l’acte d’adoption ait précédé
Le montant de cette allocation est égal à un la cessation définitive des services du ma-
quart, deux quarts ou trois quarts du montant gistrat ;
annuel du dernier traitement d’activité, selon 3. les enfants reconnus et déclarés à l’état civil
que l’intéressé a accompli une carrière d’au avant la cessation définitive des services du
moins dix ans, quinze ans ou vingt ans. L’allo- magistrat ;
cation de fin de carrière est exempte de toute 4. les enfants que le conjoint a retenus d’un
imposition. précédent mariage, à condition que le ma-
riage avec le magistrat qui a ouvert le droit
Article 75 : à la rente d’orphelin ait été contracté avant
la cessation définitive des services et que
Lorsque le magistrat décède avant le paiement les enfants aient donné lieu à l’attribution
de l’allocation de fin de carrière, celle-ci est d’allocations familiales à ce conjoint ;
699

5. les enfants sous tutelle du magistrat, à Le montant de l’allocation de décès est égal à
condition que la tutelle ait été déférée trois mois de traitement mensuel d’activité du
avant la cessation définitive des services défunt.
du magistrat et que les enfants aient donné
lieu à l’attribution d’allocations familiales au CHAPITRE II :
magistrat. DU TITRE HONORIFIQUE ET DE
L’EMERITAT DU MAGISTRAT
Par dérogation au premier alinéa, les orphelins
qui poursuivent normalement leurs études ou
qui sont en apprentissage non rémunéré ont
Section unique :
droit à la rente jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans. De l’honorariat et de l’éméritat
Article 83 :
Article 78 :
L’honorariat est le droit pour un ancien magis-
Le montant annuel de la rente d’orphelin par trat de porter, après la cessation définitive de
enfant est égal à : ses fonctions, le titre de son dernier grade au
1. 5% du montant annuel du dernier traite- moment où intervient la fin de sa carrière.
ment d’activité du magistrat si celui-ci est
L’éméritat est le droit pour un ancien magistrat
décédé en cours de carrière ;
de continuer à bénéficier de son dernier traite-
2. 10% de la pension du magistrat si celui-ci ment d’activité.
est décédé pensionné.
Lorsque le barème des magistrats en activité
Article 79 : subit une augmentation, celle-ci concerne éga-
lement, dans les mêmes proportions, les magis-
Le conjoint survivant qui se remarie est déchu
trats émérites.
du droit à la rente. Celle-ci est allouée et répar-
tie à parts égales aux orphelins visés à l’article Bénéficie de l’honorariat et de l’éméritat, le
77 ci-dessus. magistrat qui, âgé d’au moins soixante ans d’âge,
obtient sa retraite anticipée, s’il a accompli au
Article 80 : moins trente ans de service ininterrompu.
Lorsque les barèmes des traitements attachés Si le Premier président de la Cour de cassation,
aux grades des magistrats en activité de service du Conseil d’Etat et les Procureurs généraux
subissent une augmentation générale, les rentes près ces juridictions cessent d’exercer leurs
sont revues dans une proportion identique. fonctions, ils sont d’office admis à l’éméritat.
Ils bénéficient en outre de l’honorariat. Les
Article 81 : autres magistrats de la Cour de cassation, du
La rente est acquise par mois. Elle prend cours Conseil d’Etat et des Parquets généraux près
le premier jour du mois qui suit le décès du ces juridictions dont l’exercice des fonctions
magistrat. Elle n’est pas imposable. prend fin après vingt-cinq ans au moins de
services ininterrompus bénéficient également
Article 82 : de l’éméritat et de l’honorariat si, avant leur
nomination à d’autres fonctions en dehors du
Lorsqu’un magistrat est décédé en cours de Pouvoir judiciaire, ils avaient accompli au moins
carrière, le conjoint survivant a droit à une vingt-cinq ans de carrière et qu’ils ne veulent
allocation de décès. Cette allocation n’est pas pas réintégrer la magistrature ou qu’il y a im-
imposable.A défaut du conjoint survivant, l’allo- possibilité de les replacer en activité de service.
cation de décès est accordée par parts égales
aux enfants entrant en ligne de compte pour Le magistrat honoraire conserve le privilège de
l’octroi des allocations familiales. juridiction tel que prévu par le Code de l’orga-
nisation et de la compétence judiciaires.
700

TITRE CINQUIEME: TITRE SIXIEME :


DES DISPOSITIONS DES DISPOSITIONS
PARTICULIERES TRANSITOIRES ET FINALES

Article 84 : Article 88 :
Les dispositions du présent statut, sauf celles En attendant la création de l’école supérieure
prévues à l’article 17 et à son annexe, sont ap- de la magistrature prévue à l’article 4, alinéa
plicables aux magistrats militaires en leur qua- 2 de la présente loi, le Conseil supérieur de
lité de magistrat, à moins que le Code de justice la magistrature organisera pour les nouveaux
militaire et les autres dispositions applicables magistrats tels sessions de formation qu’il esti-
aux officiers des Forces armées de la Répu- mera appropriées.
blique démocratique du Congo n’en disposent
autrement. Article 89 :
Les actions disciplinaires en cours se pour-
Article 85 : suivront conformément aux dispositions plus
Les magistrats retraités de la Cour de cassa- favorables de la présente loi.
tion, du Conseil d’Etat et des Parquets géné-
raux près ces juridictions qui le désirent sont Article 90 :
admissibles au barreau près ces juridictions.
Les dispositions de la présente loi ne s’ap-
pliquent pas aux membres de la Cour consti-
Article 86 : tutionnelle.
Les juges assesseurs sont exclusivement affec-
tés auprès des tribunaux de paix. Ils y siègent Article 91 :
en qualité de consultants lorsque ceux-ci font
Sont abrogées l’Ordonnance-loi n° 88/056 du
application de la coutume. Ils sont désignés et,
29 septembre 1988 portant statut des magis-
le cas échéant, relevés de leurs fonctions par
trats ainsi que toutes les dispositions anté-
le Premier président de la Cour de cassation,
rieures contraires à la présente loi.
après avis du Conseil supérieur de la magistra-
ture.
Article 92 :
La rémunération initiale des juges assesseurs
La présente Loi entre en vigueur à la date de sa
est équivalente aux trois cinquièmes de celle
promulgation.
des magistrats de la dernière catégorie.

Article 87 :
Ne sont pas magistrats au sens de la présente ANNEXE ORDRE
loi : HIERARCHIQUE DES GRADES
1. les juges consulaires tels qu’établis par la DES MAGISTRATS
loi n° 002/2001 du 3 juillet 2001 portant
organisation des tribunaux du commerce ; Catégorie 1
2. les juges assesseurs des tribunaux de travail;
3. les juges assesseurs des tribunaux de paix. 1) Premier président de la Cour de cassation ;
2) Procureur général près la Cour de cassation;
3) Premier président du Conseil d’Etat ;
4) Procureur général près le Conseil d’Etat.
701

Catégorie 2 2) Procureur de la République ;


1) Président de la Cour de cassation ; 3) Président du tribunal de travail ;
2) Premier Avocat général près la Cour de 4) Président du tribunal de commerce.
cassation ;
3) Président du Conseil d’Etat ; Catégorie 8
4) Premier Avocat général près le Conseil 1) Juge du tribunal de Grande Instance ;
d’Etat.
2) Premier substitut du Procureur de la Répu-
blique ;
Catégorie 3 3) Juge du tribunal de travail ;
1) Conseiller à la Cour de cassation ; 4) Juge du tribunal de commerce ;
2) Avocat général près la Cour de cassation ; 5) Président du tribunal de paix.
3) Conseiller au Conseil d’Etat ;
4) Avocat général près le Conseil d’Etat. Catégorie 9

1) Juge du tribunal de paix ;


Catégorie 4
2) substitut du Procureur de la République.
1) Premier président de la Cour d’appel ;
Vu pour être annexé à la loi organique n°
2) Procureur général près la Cour d’appel
06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
3) Premier président de la Cour administra- magistrats.
tive d’appel ;
4) Procureur général près la Cour administra-
tive d’appel. RÉSOLUTION N° 001/ 2011 DU 26
MAI 2011 PORTANT ADOPTION
Catégorie 5 ET MISE EN APPLICATION
DU CODE D’ÉTHIQUE
1) Président de la Cour d’appel ; ET DE DÉONTOLOGIE
2) Avocat général près la Cour d’appel; DES MAGISTRATS
3) Président de la Cour administrative d’appel; (JORDC, n°spécial, 21 décembre 2012)
4) Avocat général près la Cour administrative
d’appel. L’Assemblée générale du Conseil supérieur de
la magistrature ;
Catégorie 6 Vu la Constitution du 18 février 2006 telle que
modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011
1) Conseiller à la Cour d’appel ; portant révision de certaines dispositions de la
2) Substitut du Procureur général près la Constitution du 18 février 2006, spécialement
Cour d’appel ; en son article 152 ;
3) Conseiller à la Cour administrative d’appel ; Vu la loi organique n° 06/020 du 10 octobre
4) substitut du Procureur général près la Cour 2006 portant statut des magistrats en ses ar-
administrative d’appel. ticles 47 à 64 ;
Vu la loi organique n° 08/013 du 5 août 2008
Catégorie 7 portant organisation et fonctionnement du
Conseil supérieur de la magistrature, spéciale-
1) Président du tribunal de Grande Instance ; ment en ses articles 2, 6, 4, 11, 13, 44 et 46 ;
702

Vu Règlement intérieur du Conseil supérieur Article 1er :


de la magistrature adopté en date du 13 juin Le Code d’éthique et de déontologie des ma-
2009 par l’Assemblée générale du Conseil su- gistrats en annexe à la présente résolution est
périeur de la magistrature, spécialement en ses adopté.
articles 2, 3, 7, 8 alinéa 1, 10, 20 et 74 ;
Vu le Cadre et structure organiques du Conseil Article 2 :
supérieur de la magistrature du 23 décembre Le Président, le Bureau, le Secrétariat perma-
2010 ; nent et les Chambres de discipline du Conseil
Considérant qu’à son article 46, la loi orga- supérieur de la magistrature sont chargés, cha-
nique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant cun en ce qui le concerne, de l’application du
statut des magistrats se contente d’ériger en Code d’éthique et de déontologie des magis-
faute disciplinaire dans le chef du magistrat tout trats.
manquement au devoir de son état, à l’honneur
ou à la dignité de ses fonctions sans pour au- Article 3 :
tant préciser ledit devoir ni indiquer, ne serait- La présente résolution entre en vigueur dès
ce qu’à titre indicatif, quels sont les actes sus- son adoption par l’Assemblée générale du
ceptibles d’heurter l’honneur et la dignité du Conseil supérieur de la magistrature. Elle est
magistrat ; publiée au Journal officiel.
Considérant que le législateur de la loi orga- Adoptée à Kinshasa, le 26 mai 2011 par l’As-
nique portant statut des magistrats a cru bon semblée générale du Conseil supérieur de la
d’y porter remède à travers l’énumération, à magistrature réunie en session extraordinaire
l’article 47 de la loi organique précitée, de du 16 au 26 mai 2011.
quelques fautes disciplinaires susceptibles
d’être commises par les magistrats et que cette
énumération ne reprend pas les principaux de- Le Président du Conseil supérieur
voirs déontologiques des magistrats ; de la magistrature,

Mue par la volonté de dégager les principes Jérôme KITOKO KIMPELE


généraux relatifs à l’éthique et la déontologie Premier Président de
des magistrats et, à travers lesdits principes, de la Cour Suprême de Justice
donner une base à l’établissement des fautes
disciplinaires des magistrats dans le respect
des droits de la défense ;
NOTE EXPLICATIVE DU
Considérant que le Secrétariat permanent du PROCESSUS QUI A CONDUIT
Conseil supérieur de la magistrature a élaboré A L’ELABORATION DU
un projet de Code d’éthique et de déontologie
des magistrats qui a tenu compte de l’expres-
CODE D’ETHIQUE ET
sion d’une consultation nationale des magis- DE DEONTOLOGIE DES
trats dans toutes les provinces de la République MAGISTRATS DU 26 MAI 2011
Démocratique du Congo;
Sur proposition de la Commission d’éthique 1. Historique
et de discipline des magistrats de l’Assemblée Dans le cadre de l’appui au Conseil Supérieur
générale du Conseil supérieur de la magistra- de la Magistrature, l’USAID/ProJustice, le PAG/
ture réunie en session extraordinaire du 16 au UE et le PNUD avaient organisé conjointement
26 mai 2011; du 21 au 25 septembre 2009, au Grand Hôtel
Adopte la résolution dont la teneur suit : de Kinshasa, un atelier portant sur la deuxième
703

étape de la mise en place des systèmes du de Justice, du Parquet Général de la République,


Conseil Supérieur de la Magistrature. A l’issue de la Haute Cour Militaire, de l’Auditorat Supé-
de cet atelier, les participants avaient exprimé à rieur, du Barreau, des doyens des facultés de
95 % le besoin de doter la République Démo- droit, du Conseiller du Ministre de la Justice ,
cratique du Congo d’un Code d’éthique et de tous les membres du Secrétariat Permanent du
déontologie des magistrats. Conseil Supérieur de la Magistrature, l’expert
de l’OCEP (observatoire du Code d’Ethique
Le 19 octobre 2009, le Président du Conseil Su-
Professionnelle), des représentants des organi-
périeur de la Magistrature avait désigné 11 ex-
sations de la société civile et du Syndicat Natio-
perts composés de hauts magistrats de la Cour
nal Autonome des Magistrats (SYNAMAC).
Suprême de Justice, du Parquet Général de la
République, de la Haute Cour Militaire, de l’Au- Ce groupe a été élargi à la société civile dans
ditorat Général, des Cours d’appel et parquets le but de tenir compte des avis d’autres profes-
généraux de Kinshasa , des Cours militaires et sions c’est-à-dire un regard externe. L’objectif
auditorats supérieurs de Kinshasa ainsi que le de cet atelier était de :
membre du Secrétariat Permanent du CSM • Recueillir les réactions de la part de la
chargé de l’éthique, déontologie et discipline société civile et d’autres experts sur le
des magistrats. Un membre de l’Observatoire document produit en novembre 2009,
du Code d’Ethique Professionnelle (OCEP) d’échanger sur la manière de formaliser le
avait été désigné par le Ministère de la Fonction document et d’y apporter éventuellement
Publique pour faire partie de ces experts. Ces des modifications ;
derniers devaient travailler avec l’encadrement • Finaliser la rédaction de l’Avant-projet du
technique des experts de l’USAID/ProJustice, Code d’éthique et de déontologie des ma-
du Bureau Conjoint des Nations Unies aux gistrats.
Droits de l’Homme (BCNUDH) et de l’EUPOL
afin de concevoir un Code d’éthique et de A la fin de ces travaux, un avant projet du Code
déontologie des magistrats pouvant s’adapter d’éthique et de déontologie des magistrats a
aux réalités congolaises. été rédigé sous l’égide du Conseil Supérieur de
Un premier atelier composé des experts du la Magistrature et adopté par les participants.
Conseil Supérieur de la Magistrature et des Le 3 décembre 2009, une cérémonie officielle
partenaires internationaux avait été organisé de clôture des travaux fortement médiatisée
à l’Hôtel Venus de Kinshasa du 21au 25 no- avait eu lieu à l’Hôtel Venus de Kinshasa en pré-
vembre 2009 et avait comme objectifs d’: sence du représentant du Président du Conseil
• Identifier les règles éthiques et déontolo- Supérieur de la Magistrature, du Ministre de la
giques régissant la fonction de magistrat à Justice et des partenaires internationaux.
travers les textes constitutionnels, légaux Le document produit au cours de l’atelier du
et réglementaires, les traités et conventions 3 décembre 2009 a été soumis à une consul-
internationaux ainsi que l’expérience du tation au niveau national (toutes les provinces
droit comparé (Afrique du Sud, Ouganda, du pays) afin de recevoir l’approbation de l’en-
Rwanda, Canada, Californie en USA et semble des magistrats du pays. Cette consulta-
France) ; tion a eu lieu de janvier à juin 2010. La synthèse
• Rédiger une proposition du Code d’éthique de cette consultation montre que :
et de déontologie des magistrats. a) 85% des magistrats consultés estiment que
l’avant-projet du Code proposé répond
Un deuxième atelier avait été organisé les 2 et
3 décembre 2009 à l’Hôtel Venus de Kinshasa aux objectifs d’un Code d’éthique et de
et était composé de 45 experts dont le 11 ex- déontologie ;
perts du Conseil supérieur de la Magistrature, b) 85% des magistrats interrogés estiment
d’autres hauts magistrats de la Cour Suprême que la description des devoirs des magis-
trats est satisfaisante ;
704

c) 71% des magistrats consultés estiment que et fonctionnement du Conseil Supé-


l’énoncé des obligations contenues dans rieur de la Magistrature du 5 août
l’avant-projet est complet. 2008;
- Le Règlement Intérieur du Conseil
Le 23 juillet 2010, un dernier atelier a été orga- Supérieur de la Magistrature du 13
nisé au Cercle Elaïs de Kinshasa par le Conseil juin 2009;
Supérieur de la Magistrature avec l’encadre- - Le Décret-loi 017/2002 du 03 octobre
ment technique et financier de l’USAID/ProJus- 2002 portant Code de conduite de
tice et du Bureau Conjoint aux Nations Unies l’agent public de l’Etat.
aux Droits de l’Homme (BCNUDH) ainsi que
l’encadrement technique de l’EUPOL. Cet ate- B. En droit international :
lier avait réuni les 11 experts désignés par le
président du Conseil Supérieur de Magistrature a) Systèmes régionaux
le 19 octobre 2009, deux syndicats de magis- Le Code a intégré les éléments essentiels du
trats (SYNAMAC et Intersyndical des Magis- (de la) :
trats), tous les membres du Secrétariat Perma- - Code d’éthique et de déontologie des ma-
nent du Conseil Supérieur de la Magistrature et gistrats du Rwanda ;
la conseillère du Ministre de la Justice chargée - Code de déontologie des magistrats de
du Code d’éthique et de déontologie. Il avait l’Ouganda ;
comme objectifs de réagir et d’intégrer éven-
- Code de déontologie des magistrats de la
tuellement les observations obtenues lors de
République Sud-Africaine ;
la consultation nationale. A l’issue de cet ate-
lier, certaines remarques de fond et de forme - Code de déontologie des magistrats du
proposées par la consultation nationale jugées Canada ;
pertinentes par le groupe d’experts ont été - Charte européenne sur le statut des magis-
adoptées et intégrées dans le texte final. trats ;
- Résolution de la Cour Européenne des
Le 11août 2010, la version « définitive » du
Droits de l’Homme sur l’éthique et la
présent Code a été validée par le Ministère de
déontologie.
la Justice et le Secrétariat du Comité Mixte de
Justice.
b) Système des Nations Unies
Le 23 décembre 2010, le Bureau du Conseil
Le Code s’est appuyé sur :
Supérieur de la Magistrature a estimé pertinent
de soumettre le présent Code à l’approbation - Les principes de Bangalore ;
de l’Assemblée Générale du Conseil Supérieur - Principes éthiques et déontologiques de la
de la Magistrature de mai 2011. Cour Pénale Internationale ;
- Les principes applicables au rôle du magis-
2. Mérites de ce Code trat du parquet ;
Ce Code a tenu compte des réalités du droit - Les principes fondamentaux de l’ONU sur
congolais et l’apport pertinent du droit inter- l’indépendance des magistrats.
national.
c) Rapports divers et documents
A. En droit congolais : il s’est largement
inspiré de : Le Code a tenu compte de l’:
- La Constitution de la République Dé- - Avis du CSM, France du 03 octobre 2003 ;
mocratique du Congo du 18 février - Avis du CSM, France du 20 mai 2005.
2006 ;
- La loi organique portant statut des En dehors de ces mérites, il convient d’ajouter
magistrats du 10 octobre 2006; que les experts tant nationaux qu’internatio-
- La loi organique portant organisation naux ayant participé à l’élaboration de ce Code
705

sont des professionnels de haute qualité intel- appareil judiciaire indépendant, impartial et
lectuelle. compétent qui assure la protection effective
des droits de l’homme et des libertés.
3. Conclusion : La confiance du public à la fois dans l’autorité
morale et dans l’intégrité de l’appareil judiciaire
Toutes les conditions de production d’un docu- est essentielle à la légitimité des institutions
ment de grande qualité intellectuelle ont été démocratiques.
respectées : l’expertise nationale (magistrature
congolaise) et internationale de haut niveau, L’indépendance consacrée par la Constitution
les opinions de la société civile, l’implication doit être mise en œuvre non seulement par
des différents syndicats des magistrats de la les autres institutions mais aussi par les magis-
République Démocratique du Congo, la docu- trats eux-mêmes. Sa réalisation repose sur les
mentation tant au niveau congolais qu’interna- valeurs fondamentales liées à la fonction judi-
tional suffisamment fournie, la prise en compte ciaire que sont l’impartialité, l’intégrité, l’éga-
de l’expression de la consultation nationale lité, la diligence, la compétence et le devoir de
des magistrats dans toutes les provinces du réserve.
pays. C’est pourquoi, le présent projet Code Actuellement, ces règles éthiques et déontolo-
d’éthique et de déontologie des magistrats de- giques sont éparses et lacunaires. II était donc
vrait être approuvé et adopté rapidement. nécessaire d’élaborer un ensemble cohérent et
complet qui tient compte, d’une part des règles
Fait à Kinshasa, le 16 mai 2011. tirées notamment de la Constitution et des
lois organiques portant statut des magistrats
Le Secrétaire permanent du Conseil et portant organisation et fonctionnement du
supérieur de la magistrature, Conseil Supérieur de la Magistrature, et d’autre
part des instruments juridiques internationaux
Jean UBULU PUNGU ratifiés par la République Démocratique du
Premier Président de la Cour d’appel Congo .
L’effectivité de l’indépendance et de l’impartia-
CODE D’ETHIQUE lité du pouvoir judiciaire suppose que soient
ET DE DEONTOLOGIE clairement édictées les obligations particulières
DES MAGISTRATS attachées à l’exercice des fonctions de magis-
trat. La codification des principes éthiques et
déontologiques de sa fonction est essentielle
Exposé des motifs
tant pour le magistrat, pour la population que
La Constitution du 18 février 2006 a posé le pour le Conseil Supérieur de la Magistrature.
principe fondamental de l’indépendance du Le présent Code d’éthique et de déontologie
pouvoir judiciaire. Elle a donné pour mission au des magistrats répond à cette exigence.
pouvoir judiciaire d’être « le garant des liber-
tés individuelles et des droits fondamentaux des CHAPITRE Ier :
citoyens ».
DE L’INDÉPENDANCE
L’indépendance du pouvoir judiciaire tire sa
nécessité de cette mission fondamentale car Article 1er :
elle en garantit l’exercice effectif et constitue
le fondement de l’impartialité. L’indépendance L’indépendance du magistrat est une exigence
est avant tout un droit du justiciable et un de- préalable au respect du principe de la légalité
voir pour les magistrats. et une garantie fondamentale des libertés indi-
viduelles et des droits fondamentaux des per-
Les garanties accordées au pouvoir judiciaire
sonnes.
ont pour contrepartie le fonctionnement d’un
706

L’indépendance du magistrat est moins un droit CHAPITRE II :


du magistrat qu’un droit fondamental des jus- DE L’IMPARTIALITÉ
ticiables car elle est le fondement de l’impar-
tialité. Article 6:
Elle constitue un droit constitutionnellement L’impartialité est la garantie essentielle d’un
procès juste et équitable. Elle concerne non
garanti pour toute personne.
seulement la décision elle-même mais aussi le
Le magistrat a le devoir d’être indépendant et processus qui a conduit à cette décision.
de le manifester tant au niveau institutionnel
qu’individuel. Article 7:
Le magistrat est impartial et veille à ce que
Article 2: cette exigence se reflète dans l’exercice de ses
Le magistrat saisi d’une affaire a le devoir fonctions. Il les exerce sans favoritisme ni parti
d’examiner et de décider si celle-ci relève ou pris.
non de sa compétence sur la seule considéra- Il doit faire preuve d’objectivité et se prému-
tion des prescriptions légales en la matière. nir notamment de l’influence de son milieu, de
sa culture, de ses préjugés et de ses concep-
Article 3: tions religieuses, ethniques ou philosophiques
Le magistrat du siège a l’obligation d’exercer comme de ses opinions politiques.
sa fonction judiciaire sur la base de son appré-
Article 8:
ciation souveraine des faits, conformément à la
loi, sans influences extérieures, notamment par Le magistrat, dans l’exercice de ses fonctions,
incitations, pressions, menaces ou interférences doit éviter tout conflit d’intérêts ainsi que toute
directs ou indirectes de la part du pouvoir exé- situation susceptible d’être perçue comme tel.
cutif ou législatif, des parties prenantes des dif-
férends sur lesquels il est chargé de statuer, de Article 9:
sa hiérarchie ou de ses collègues ou de la part Le magistrat est tenu de se déporter immédia-
de qui que ce soit et pour n’importe quelle rai- tement dès qu’il a connaissance de toute affaire
son que ce soit. ayant un lien avec ses intérêts personnels, ceux
de ses parents, de ses frères, de ses sœurs, de
Le magistrat du siège a l’obligation de résister ses amis. Il en est de même de tous ses réseaux
à l’ensemble des pressions définies ci-dessus d’appartenance chaque fois qu’il existe des mo-
destinées à intervenir dans l’élaboration de sa tifs pouvant mettre en cause son impartialité.
décision.
Article 10:
Article 4:
Le magistrat, par son impartialité, veille à ce
Le magistrat du siège est indépendant de sa que sa conduite, dans et hors l’exercice de ses
hiérarchie dans l’exercice de ses fonctions juri- fonctions, maintienne et augmente la confiance
dictionnelles. Sa décision ne doit pas être sou- du public, du barreau et des plaideurs vis-à-vis
mise à un visa préalable de sa hiérarchie ou de de l’appareil judiciaire, de façon à prévenir au
toute autre autorité. maximum les demandes de récusation.

Article 5: Article 11:


Le magistrat du parquet est indépendant dans Le magistrat doit s’abstenir de faire tout com-
l’exercice de ses fonctions de poursuite et mentaire sur une affaire dont il est saisi ou il
d’instruction sous réserve des injonctions de va être saisi, susceptible de faire craindre qu’il
mise en mouvement de l’action publique trans- affecte le résultat du procès ou de faire obs-
mise ou émanant de sa hiérarchie. tacle au caractère équitable de ce procès.
707

Article 12: Article 18:


Sauf exceptions prévues par la loi, la fonction Le magistrat s’abstient de tout commentaire ou
de magistrat est incompatible avec toute acti- comportement discriminatoire tel que défini à
vité professionnelle salariée ou non, dans le l’article précédent. Il désapprouve clairement
secteur public ou privé. de tels commentaires ou comportements ve-
nant de quelque participant à la procédure que
Article 13: ce soit. Il veille à les faire cesser immédiate-
Le magistrat peut, sans autorisation préalable, ment
se livrer à des activités scientifiques, littéraires,
artistiques, sportives ou récréatives si de telles Article 19:
activités ne portent pas atteinte à son impar- Le magistrat veille à empêcher au personnel
tialité, à sa dignité ou à l’efficacité de ses de- placé sous son autorité ou sous son contrôle
voirs judiciaires. toute pratique discriminatoire envers quelque
personne que ce soit.
CHAPITRE III :
DE L’INTÉGRITÉ CHAPITRE V :
DE LA DILIGENCE
Article 14:
L’intégrité est l’expression d’une probité et Article 20:
d’une honnêteté absolues en ce qu’elle fait
La diligence est une exigence personnelle pour
référence à l’honneur et à la haute moralité
le magistrat qui participe à la responsabilité
essentiellement attachés à la fonction du ma-
collective de l’appareil judiciaire de rendre la
gistrat. Elle est le socle de toutes les valeurs
justice dans des délais raisonnables.
déontologiques et le fondement de la confiance
en la justice que le magistrat a le devoir de pro- Le magistrat doit être diligent dans l’exercice
mouvoir. de ses fonctions et doit s’abstenir de tout déni
de justice.
Article 15: Il doit être conscient que sa décision est atten-
Le magistrat doit, tant dans sa vie publique que due et que sa négligence ou son laxisme dans
privée, s’abstenir de tout acte d’improbité et le traitement des affaires ne peut qu’avoir des
d’immoralité. répercussions négatives pour les parties, et,
dans certains cas, pour l’ordre public.
Article 16:
Article 21:
Le Magistrat n’accepte, directement ou indi-
rectement, aucun cadeau, avantage, privilège ou Le magistrat se consacre pleinement à ses
récompense de nature à influencer, de quelque fonctions judiciaires, qu’il s’agisse de participa-
façon que ce soit, l’exercice de ses fonctions. tions aux audiences, de rédaction de décision
ou a l’accomplissement de toute autre tâche
CHAPITRE IV : relative au fonctionnement du service public de
DE L’ÉGALITÉ la justice. Il s’abstient de tout engagement ou
conduite incompatibles avec l’exercice diligent
Article 17: de ses fonctions.
Le magistrat doit garantir l’égalité de tous dans Le magistrat s’acquitte personnellement de ses
l’exercice de ses fonctions. Il doit s’abstenir fonctions judiciaires.
de toute discrimination fondée notamment
sur l’origine, la race, le sexe, la religion, l’ethnie, Le magistrat du siège juge sans retard les af-
les convictions politiques, philosophiques ou faires qui lui sont soumises. Il rédige les juge-
d’autres considérations liées a la personne. ments et arrêts et toutes les autres décisions
708

qui lui incombent sur les affaires dont il est Article 25:
saisi, avec promptitude, selon les prescriptions Le magistrat dispose de la liberté d’expression,
légales relatives aux délais, sous réserve de de croyance, d’association, de réunion et syn-
prorogation dument motivée. dicale. Toutefois, dans l’exercice de ces droits,
Le magistrat du parquet prend les décisions et il se conduira toujours de sorte à préserver la
réquisitions et ainsi que les autres actes qui lui dignité et l’impartialité de la fonction judiciaire.
incombent sans retard, avec promptitude et en
respectant les délais légaux. Article 26:
Le magistrat réprouve l’absence de diligence L’exercice de fonctions politiques est incompa-
éventuelle de ses collègues. tible avec l’exercice des fonctions de magistrat.
Le magistrat ne peut exercer de mandat poli-
CHAPITRE VI : tique qu’après avoir obtenu sa mise en dispo-
DE LA COMPÉTENCE nibilité.
PROFESSIONNELLE
Le magistrat ne peut diriger une organisation
politique ou occuper une fonction de respon-
Article 22 : sabilité au sein de celle-ci.
La compétence est une exigence fondamentale
Il est interdit au magistrat de :
pour l’exercice correct de la charge judiciaire.
• Prononcer des discours au nom d’une or-
Le magistrat a l’obligation de maintenir et d’en- ganisation politique ;
tretenir ses compétences professionnelles et • Arborer des insignes d’un parti politique ;
de mettre à jour ses connaissances juridiques.
• Prendre part à des réunions politiques pu-
Il s’applique, par un effort constant, à améliorer bliques et participer publiquement à des dé-
la maîtrise et la qualité de ses services. bats politiques hormis ceux qui concernent
le fonctionnement de la Justice ;
Article 23: • Signer des pétitions à caractère politique et
Le magistrat s’emploiera à entretenir et à amé- solliciter des contributions financières pour
liorer ses connaissances juridiques et aptitudes des organisations politiques.
professionnelles ainsi que les qualités éthiques
personnelles, nécessaires à une bonne exécu- CHAPITRE VIII :
tion de ses fonctions, dans la mesure des possi- DES DISPOSITIONS FINALES
bilités de formation existantes.
Le magistrat doit se tenir informé sur l’évolu- Article 27:
tion du droit, y compris les conventions inter- Les dispositions du présent Code ont valeur
nationales dûment ratifiées par la République obligatoire pour tous les magistrats.
Démocratique du Congo. Tout manquement aux obligations déontolo-
giques du présent Code expose son auteur à
CHAPITRE VII : des éventuelles poursuites disciplinaires selon
DU DEVOIR DE RÉSERVE les modalités prescrites par la loi.

Article 24: Article 28:


Le devoir de réserve interdit au magistrat toute Le présent Code entre en vigueur à la date de
attitude, toute déclaration verbale ou écrite, son adoption par l’Assemblée Générale du
susceptible de mettre en cause l’impartialité et Conseil Supérieur de la Magistrature. Il est
la dignité attachées à sa fonction. publié au Journal Officiel.
709

Adopté à Kinshasa, le 26 mai 2011 par l’As- procès-verbal de constat de faute discipli-
semblée Générale du Conseil Supérieur de la naire au Président du Conseil Supérieur de
Magistrature réunie en session extraordinaire la Magistrature et au Secrétaire Permanent
de mai 2011. afin de permettre à ce service technique
de suivre l’évolution des dossiers ouverts ;
3. Tout chef de juridiction ou d’office doit
Le Président du Conseil Supérieur
désigner un magistrat ou des magistrats
de la Magistrature, pour conduire l’enquête disciplinaire et
Jérôme KITOKO KIMPELE doit informer les autorités compétentes
Premier Président de la Cour de toute décision prise à la réception du
rapport d’enquête ;
Suprême de Justice
4. En cas d’interdiction d’un magistrat, tout
chef de juridiction ou d’office doit veiller à
informer les autorités désignées par la loi ;
NOTE CIRCULAIRE N° 001/ 2012 5. Tout Président de chambre provinciale de
DU 13 FÉVRIER 2012 RELATIVE discipline est tenu de transmettre à temps
au Président du Conseil Supérieur de la
AU RELÈVEMENT DE LA Magistrature les décisions rendues par sa
DISCIPLINE DES MAGISTRATS chambre afin de lui permettre d’entériner
ces décisions ou de relever appel.
A tous les Premiers Présidents des cours d’ap-
pel et Présidents des chambres provinciales de Enfin, tout Premier Président de la Cour d’ap-
discipline, pel et Président de chambre provinciale de dis-
Il me revient de vous rappeler que les ate- cipline qui enfreindra les présentes instructions
liers sur la carrière et la discipline organisés à sera exposé à des sanctions disciplinaires.
travers vos ressorts respectifs par le Conseil
supérieur de la Magistrature avec l’appui tech- Fait à Kinshasa, le 13 février 2012.
nique et financier des partenaires extérieurs
principalement l’USAID/ ProJustice et PNUD Le Premier Président de la Cour
ont permis suffisamment de renforcer les capa- Suprême de Justice,
cités des Magistrats en matière de procédure Jérôme KITOKO KIMPELE
disciplinaire et d’opérationnaliser les chambres Président du Conseil Supérieur
provinciales de discipline. de la Magistrature
Dorénavant, j’attire votre attention sur l’obli-
gation de faire fonctionner vos chambres de
discipline en tout cas d’atteinte aux règles élé-
mentaires relatives à l’éthique et à la déonto-
CIRCULAIRE N° 0014/D.088/
logie professionnelle dont tout Magistrat de
votre ressort se serait rendu coupable. IM/PGR/2010 DU 17 FÉVRIER
2010 RELATIVE À LA BONNE
A cet effet, afin de relever la discipline dans le
corps, un train de mesures est arrêté et est à MARCHE DE SERVICE
faire respecter dans vos ressorts respectifs : - A Messieurs les Procureurs Généraux
1. Tout chef de juridiction ou d’office est près les cours d’appel ;
tenu de faire fixer à la chambre de disci- - A Mesdames et Messieurs les Procureurs
pline tout dossier disciplinaire clôturé et de la République près les Tribunaux de
non classé ; Grande instance ;
2. Tout chef de juridiction ou d’office est tenu - A Mesdames et Messieurs les premiers
de transmettre systématiquement tout substituts, chefs des Parquets secondaires,
710

Il m’a été donné de constater avec amertume CIRCULAIRE CONJOINTE N° 001


que depuis un temps, un certain laxisme habite DU 06 JANVIER 2011 RELATIVE
la plupart des responsables des offices vis-à- AU DÉPLACEMENT DES
vis des magistrats mis à leur disposition dont
le comportement énerve les dispositions des
MAGISTRATS DU SIÈGE
certaines instructions et circulaires du Parquet ET DU PARQUET
Général de la République.
A tous les chefs de juridictions et d’offices,
En effet, à l’occasion de l’étude des dossiers
dont je suis saisi, il m’arrive de constater que Nous avons constaté que de plus en plus, les
des magistrats des parquets généraux et des magistrats tant du siège que du Parquet se
parquets qui en dépendent se permettent de déplacent soit à l’intérieur d’un ressort d’une
s’adresser à la plus haute hiérarchie des par- Cour d’appel, soit d’un ressort d’une Cour
quets sans recueillir au préalable l’avis obliga- d’appel vers un autre, soit enfin de la Répu-
toire de leurs chefs hiérarchiques en passant blique Démocratique du Congo vers l’étran-
sous leur couvert. ger, sans autorisation délivrée en bonne et due
forme, par une autorité compétente, ou pro-
D’autres encore, affectés à l’intérieur du pays,
longent au-delà du délai imparti leurs séjours
se croient en droit de se déplacer jusqu’à Kins-
dans les localités qui les accueillent.
hasa sous divers motifs en se passant carré-
ment de l’autorisation de leurs chefs respectifs Afin de mettre fin à cette situation, on ne peut
alors que la subordination hiérarchique est la plus anarchique, qui frise la désobéissance et
règle d’or dans les relations entre magistrats l’insubordination caractérisées, il est arrêté ce
des Parquets. Cette façon d’agir va à l’encontre train de mesures :
non seulement de la bonne marche de service
1. Aucun magistrat, sauf ceux de la ville de
mais aussi nous discrédite auprès de l’opinion.
Kinshasa, ne peut se déplacer à l’intérieur
A ce propos, je vous remets en mémoire ma d’un ressort d’une Cour d’appel s’il n’a été
circulaire n° 3/008/IM/PGR/1970 du 16 mai dûment autorisé à ce faire par son chef
1970 relative à l’organisation intérieure des direct ;
parquets en ce que le contrôle, la surveillance 2. Aucun Magistrat ne peut se déplacer d’un
qui caractérise l’action des chefs d’office sur ressort d’une Cour d’appel vers un autre
ses collaborateurs doivent être effectifs et non ressort, sans l’autorisation, selon le cas, du
passifs. Premier Président de la Cour d’appel ou du
Désormais, la stricte observance de la présente Procureur général près cette Cour, sauf les
circulaire est de rigueur et tout récalcitrant cas des magistrats de la ville de Kinshasa, en
s’expose à de graves sanctions disciplinaires. ce qui concerne exclusivement les ressorts
de cette ville ;
Fait à Kinshasa, le 17 février 2010. 3. Aucun magistrat ne peut sortir du terri-
toire national qu’après l’autorisation du
Le Procureur Général Président du Conseil Supérieur de la magis-
de la République trature ;
Flory KABANGE NUMBI 4. Tout magistrat dûment autorisé à se dépla-
cer doit faire viser sa feuille de route aussi
bien à l’arrivée qu’au départ :
a) au Secrétariat Permanent du Conseil
supérieur de la Magistrature pour les
magistrats venant de l’intérieur du pays
pour la ville de Kinshasa ;
711

b) auprès du 1er Président de la Cour CIRCULAIRE N° 5639/D.008/


d’appel, du Procureur Général près IM/252/PGR/SEC/2011 DU 19
cette Cour ou de tout autre chef de OCTOBRE 2011 PORTANT
juridiction ou d’office, pour tous les INTERDICTION D’ACCÈS AU
autres cas, selon que le Magistrat en PGR SANS INVITATION
déplacement est du siège ou du Par-
quet. Messieurs les procureurs généraux,
5. Les Chefs de juridiction et d’Office ayant
Il m’a été donné d’observer depuis quelques
visé les feuilles de route tel que dit au point temps que les magistrats des parquets infé-
4 ci-dessus adressent un rapport trimestriel rieurs effectuent de plus en plus des visites au
au Secrétariat permanent du Conseil Supé- Parquet Général de la République et pour des
rieur de la magistrature qui centralisera les motifs divers, arpentant le couloir et investis-
données obtenues dans un registre ad hoc sant les cabinets.
en vue d’un rapport au Bureau du Conseil Cette situation perturbe les fonctionnements
supérieur de la Magistrature sur le mouve- de mon office et distrait les hauts magistrats
ment du personnel magistrat. qui ont beaucoup d’autres choses à faire que
de s’occuper des visiteurs.
Par ailleurs, les Premiers Présidents des cours
d’appel, le Procureurs Généraux Près ces Pour y remédier, j’ai décidé d’interdire l’accès à
Cours, les magistrats du Secrétariat Permanent mon office de tout magistrat sous vos ordres,
du conseil Supérieur de la magistrature ainsi sauf lorsqu’il y est expressément invité dans le
cadre du service. Dans tout autres cas, la ren-
que ceux de l’inspectorat général ou provin-
contre devra avoir lieu en dehors du Parquet
cial des services judiciaires ont l’obligation de général de la République.
s’assurer que chaque magistrat en déplacement
dans des conditions définies aux points 1, 2 et Je vous demande d’assurer une large diffusion
3, a obéi à la présente circulaire, à défaut, sai- de cette mesure dont l’inobservance pourra
donner lieu aux poursuites disciplinaires.
sir immédiatement le chef direct du magistrat
concerné pour le déclenchement d’une procé-
dure disciplinaire. Fait à Kinshasa, le 19 octobre 2011.
Enfin, tout chef de juridiction et d’office qui en- Le Procureur Général de la République,
freindrait les présentes instructions, qui sont de
stricte application, s’exposera à des poursuites Flory KABANGE NUMBI
disciplinaires.

Fait à Kinshasa, le 06 janvier 2011. NOTE CIRCULAIRE N° 10 DU


27 SEPTEMBRE 2011 PORTANT
Le Procureur Général de la République, MESURES D’ENCADREMENT
Flory KABANGE NUMBI DES MOUVEMENTS
Président du CSM SYNDICAUX DES MAGISTRATS
Le Premier Président de la Cour
Suprême de Justice,
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic-
Jérôme KITOKO KIMPELE tions (tous) ;
Vice- Président du CSM
Il est rappelé à tous les magistrats de la Répu-

blique démocratique du Congo qu’il y a lieu
de dissocier l’activité syndicale des obligations
712

professionnelles auxquelles ils sont astreints Messieurs les procureurs généraux et procu-
dans l’exercice de leurs fonctions. reurs de la République (tous),
Autant la liberté syndicale est garantie par la Il m’a été donné de constater que certains ma-
Constitution de notre pays, autant la profession gistrats se permettent d’appliquer des mesures
de magistrat est régie par un statut auquel ce du statut à l’égard du personnel de l’ordre judi-
dernier est soumis et qu’il doit scrupuleuse- ciaire placé sous leurs ordres sans pour autant
ment respecter. en justifier une compétence légale. Il s’agit
C’est pourquoi il me parait impérieux de rap- d’une pratique issue de l’ordonnance-loi n°
peler à tous les syndicats de magistrats et à 73/023 du 4 juillet 1973 portant statut du per-
leurs membres que le pouvoir judiciaire au sonnel de l’État. D’après cette loi et plus par-
sein duquel ils développent leurs activités est ticulièrement dans sa mesure d’exécution (voir
un secteur public particulier, qui attend d’eux ordonnance n° 74/311 du 5 novembre 1974) il
une conduite conforme aux exigences républi- fut prévu un règlement d’administration relatif
caines et compatibles à la sensibilité du corps, au personnel des services judiciaires.
ainsi qu’une attitude participative.
A ce jour, la loi de 1973 tout comme les statuts
Par conséquent, il est interdit à tout mouve- particuliers se rapportant à cette loi ont été
ment syndical : abrogés par la loi n° 81/003 du 17 juillet 1981
- d’installer son siège dans les juridictions portant statut du personnel de carrière des
et offices ou d’en faire le lieu de déploie- services publics de l’État.
ment ;
Je me permets, à cet effet, de vous rappeler que
- d’inciter ses membres à violer sciemment
les dispositions statutaires et les conve- le statut actuellement en vigueur ainsi que ses
nances professionnelles ; mesures d’exécution n’ont retenu aucune dis-
- de paralyser la fonction régulière des position particulière en matière de gestion du
cours, tribunaux et parquets en recourant personnel de l’ordre judiciaire par des magis-
à des voies de fait dictées par un mobile trats.
extra-syndical. A cet égard, vous devrez vous abstenir désor-
mais de poser des actes relatifs aux poursuites
Pareils comportements exposent leurs auteurs
disciplinaires ou à la cotation à l’endroit de Se-
à des poursuites disciplinaires.
crétaires des Parquets ou des inspecteurs de la
police judiciaire mis à votre disposition.
Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
Il vous appartient plutôt de requérir, en de
Le Premier Président de la Cour besoin, le chef administration hiérarchique d’un
Suprême de Justice, secrétaire ou d’un inspecteur de police judi-
ciaire à faire des propositions tant en ce qui
Jérôme KITOKO KIMPELE
concerne la poursuite disciplinaire qu’à l’éta-
Président du Conseil Supérieur blissement de cotation.
de la Magistrature
Les présentes instructions sont d’une applica-
tion scrupuleuse.
NOTE DE SERVICE N° 133/D.002/
Fait à Kinshasa, le 20 juillet 1989.
PERS/PGR/89 DU 20 JUILLET
1989 RELATIVE À LA GESTION Le Procureur général de la République,
DU PERSONNEL DES SERVICES TSHIMANGA MUKEBA
JUDICIAIRES PAR LES
MAGISTRATS
713

DÉCRET-LOI N° 017/2002 DU 3 Vu l’Ordonnance-Loi n° 88/056 du 29 sep-


OCTOBRE 2002 PORTANT CODE tembre 1988 portant Statut des Magistrats ;
DE CONDUITE DE L’AGENT Vu le Décret-Loi n° 082 du 2 juillet 1998 por-
PUBLIC DE L’ETAT tant Statut des Autorités chargées de l’adminis-
tration des Circonscriptions Territoriales ;
Le Président de la République, Vu l’Ordonnance n° 81-067 du 7 mai 1981
Vu, tel que modifié et complété à ce jour, le Dé- portant Règlement d’administration relatif à la
discipline ;
cret-Loi Constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997
relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour,
en République Démocratique du Congo, spé- l’Ordonnance n° 81-160 du 07 octobre 1981
cialement en ses articles 3 à 6, 11, 13, 19, 20, portant Statut du Personnel de l’Enseignement
32, 36 et 38 ; Supérieur et Universitaire ;
Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour, Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour,
l’Ordonnance -Loi n° 67/310 du 9 août 1967 l’Ordonnance n° 86-202 du 17 juillet 1986 por-
portant Code du Travail, spécialement en ses tant Statut des Présidents-Délégués Généraux
articles 39 à 42, 60 et des Délégués Généraux Adjoints des Entre-
prises Publiques ;
et 61 ;
Vu le Décret n° 028/2002 du 12 mars 2002
Vu le Code Pénal Congolais, tel que modifié
portant organisation et fonctionnement du
et complété par la Loi n° 73-017 du 5 janvier
Gouvernement ;
1973 et l’Ordonnance-Loi n° 86-031 du 5 avril
1986, spécialement la Section II du Livre II ainsi Vu le Décret n° 029/2002 du 12 mars 2002
que les Sections VI et VII du Titre IV du Livre II ; portant organisation et fonctionnement des
Cabinets des Ministères ;
Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour, la
Loi n° 78-002 du 6 janvier 1978 portant dis- Vu le Règlement Intérieur de l’Assemblée
positions générales applicables aux Entreprises Constituante et Législative, Parlement de Tran-
publiques, notamment en ses articles 5, 6, 10, sition du 3 novembre 2000 ;
11, 17, 18, 20, 21, 26, 27, 30, 32 à 39, et 41 à 43 ; Considérant la nécessité de doter la Répu-
Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour, la blique Démocratique du Congo d’un Code de
Loi n° 81-003 du 17 juillet 1981 portant Statut Conduite de l’Agent Public de l’Etat, susceptible
du Personnel de carrière des Services Publics de moraliser la gestion de la chose publique ;
de l’Etat ; Vu l’urgence ;
Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour,
la Loi Financière n° 83-003 du 23 février 1983, DECRETE :
spécialement en ses articles 33 à 40 ;
Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour, la TITRE Ier :
Loi-cadre n° 86-005 du 22 septembre 1986 de DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES
l’Enseignement national, spécialement en son
article 13 ; CHAPITRE 1er
Vu la Loi n° 005/2002 du 07 mai 202 relative DES DÉFINITIONS DES TERMES
à la constitution, à l’organisation et au fonc-
Article 1er :
tionnement de la Banque Centrale du Congo,
notamment en ses article 17 à 45 ; Au sens du présent Code, on entend par :
Vu l’Ordonnance-Loi n° 87/032 du 22 juillet 1°) « Agent Public de l’Etat » : toute per-
1987 portant Statut des Magistrats de la Cour sonne qui exerce une activité publique de
des Comptes ; l’Etat et/ou rémunérée par ce dernier.
714

Sont Agents Publics de l’Etat, notamment : de ses fonctions ou de son mandat, sont
1. le Président de la République, Chef de imposées par les lois et règlements.
l’Etat ; 3°) « Ethique Professionnelle » : l’ensemble
2. les membres du Parlement ; des valeurs morales et des principes déon-
3. les membres du Gouvernement ; tologiques qui guident le comportement,
les attitudes et les agissements de l’Agent
4. les magistrats des Cours et Tribunaux ;
Public de l’Etat dans l’exercice de ses fonc-
5. les Ambassadeurs et Envoyés Extraordi- tions ou de son mandat.
naires ;
6. les Autorités chargées de l’administra-
CHAPITRE II :
tion des Circonscriptions Territoriales
DE L’OBJET ET DU CHAMP
et les membres des Assemblées des
Entités Administratives Décentralisées;
D’APPLICATION
7. le personnel politique et administra- Article 2 :
tif des Services de la Présidence de la Le présent Code a pour objet :
République ; • préciser les règles de conduite en matière
8. le personnel politique et administratif d’intégrité morale et d’éthique profession-
de l‘Administration du Parlement; nelle ;
9. le personnel politique et administratif • d’aider l’Agent Public de l’Etat à respecter
des Cabinets des Ministères ; ces règles ;
10. les agents de l’administration de tous les • de favoriser l’amour du travail et la bonne
Ministères; gestion de la chose publique ;
11. les magistrats et le personnel adminis- • de lutter contre les anti-valeurs dans les
tratif de la Cour des Comptes ; milieux socio-professionnels.
12. le personnel de l’administration des
Services de Sécurité ; Article 3 :
13. le personnel civil et militaire oeuvrant Le présent Code s’applique à tout Agent Public
au sein des Forces Armées Congolaises de l’Etat tel que défini à l’article 1er ci-dessus,
; sans préjudice des dispositions constitution-
14. les agents de la Police Nationale Congo- nelles ainsi que des dispositions particulières
laise ; des Codes, Statuts, Règlements d’administra-
tion ou Conventions Collectives en vigueur.
15. les mandataires actifs et non actifs dans
les Institutions de droit public, les En-
treprises et Organismes publics ainsi TITRE II:
que les Entreprises d’économie mixte ; DES RÈGLES DE CONDUITE
16. le personnel des Institutions de droit DE L’AGENT PUBLIC DE L’ETAT
public, des Entreprises publiques et des
Organismes publics personnalisés ; CHAPITRE 1er :
17. les employés des Entreprises privées ou DES VALEURS DE RÉFÉRENCE
d’économie mixte exerçant une activité DE L’AGENT PUBLIC DE L’ETAT
publique pour le compte de l’Etat. Article 4 :
2°) « Compétence Professionnelle » :
Les valeurs de référence de l’Agent Public de
l’aptitude d‘un Agent Public de l’Etat à ac-
l‘Etat reposent sur la compétence et l’éthique
complir personnellement et consciencieu-
professionnelles telles que définies à l’article
sement toutes les obligations qui, en vertu
1er cidessus.
715

Article 5 : 2° s’abstenir de tout acte d’improbité et im-


La compétence professionnelle se traduit, moral susceptible de compromettre l’hon-
dans le chef de l’Agent Public de l’Etat, par la neur et la dignité de ses fonctions, notam-
connaissance, la maîtrise, le bon accomplisse- ment l’ivrognerie, le vagabondage sexuel,
ment de ses fonctions et par l’effort constant l’escroquerie, le vol, le mensonge, la cor-
fourni pour améliorer la qualité de ses services. ruption, la concussion ;
3° s’acquitter de ses devoirs dans le respect
Article 6 : strict des lois et règlements, des instruc-
tions et des règles déontologiques relatives
Le sens d’éthique professionnelle de l’Agent
à ses fonctions.
Public de l’Etat doit se témoigner notamment
4° éviter, dans l’exercice de ses fonctions, de
par le dévouement, la ponctualité, la rigueur, la
faire obstruction à la mise en oeuvre des
responsabilité, l’honnêteté, l’intégrité, l’équité,
politiques, des décisions ou des actions des
la dignité, l’impartialité, la loyauté, le civisme,
Pouvoirs Publics ;
la courtoisie et le devoir de réserve dans ses
relations aussi bien avec ses supérieurs, ses col- 5° procéder, à son entrée en fonction, annuel-
lègues et ses collaborateurs qu’avec le public. lement, durant l’exercice et au terme de
sa carrière ou de son mandat, à la déclara-
CHAPITRE II. : tion de ses avoirs et dettes personnels et
de ceux de sa famille immédiate auprès de
DES DEVOIRS DE L’AGENT
l’organe compétent de l’Observatoire du
PUBLIC DE L’ETAT
Code d’éthique Professionnelle ;
Par famille immédiate, on entend le ménage
Article 7 :
tel que défini par l’article 443 du Code de
L’Agent Public de l’Etat ayant des responsabili- la Famille.
tés en matière de recrutement, de nomination 6° déclarer son affiliation à des organisations
ou de promotion doit veiller à ce que les véri- ou à des associations extra-profession-
fications appropriées de l’intégrité morale du nelles de son choix.
candidat soient effectuées conformément à la
loi. Article 10 :
En cas de doute sur une situation donnée, il En raison de sa position ou de la nature de ses
doit requérir l’avis de son supérieur hiérar- fonctions, l’Agent Public de l’Etat est tenu de se
chique. conformer à toute restriction imposée par la
loi en ce qui concerne l’exercice d’une activité
Article 8 : politique.
A son entrée en fonction, l’Agent Public de
l’Etat doit prendre connaissance du présent Article 11 :
Code et le responsable du Service de recrute- Il est interdit à l’Agent Public de l’Etat de se
ment doit s’assurer que celui-ci l’a lu et com- prononcer sur toute affaire au traitement et à
pris et s’est engagé par écrit à s’y conformer. la solution de laquelle il a directement ou indi-
rectement un intérêt personnel.
Article 9 :
L’intérêt personnel de l’Agent Public de l’Etat
L’Agent Public de l’Etat doit : englobe tout avantage pour lui-même ou en fa-
1° se comporter, tant dans sa vie publique que veur de sa famille immédiate, de parents, d’amis
privée, de manière à préserver et à renfor- et de personnes proches ou organisations avec
cer la confiance du public envers l’Etat et à lesquelles il a des relations d’affaires ou poli-
améliorer son image de marque ; tiques.
716

Le conflit d’intérêt naît d’une situation à la- • la corruption, la concussion, le détourne-


quelle un Agent Public de l’Etat a un intérêt ment de la main d’oeuvre, des biens et des
personnel de nature à influer ou paraître in- deniers publics, le favoritisme, le népotisme
fluer sur l’exercice impartial et objectif de ses et le trafic d’influence ;
fonctions officielles. • l’ordonnancement ou la perception, à titre
des droits, taxes, contributions, redevances,
Article 12 : salaires, primes, des sommes qui ne sont
En cas de conflit d’intérêts, l’Agent Public de pas dues ou excédant ce qui est dû en vertu
l’Etat doit : de la législation ou de la réglementation en
vigueur ;
• informer ses supérieurs hiérarchiques de
l’existence d’un tel conflit; • l’établissement ou l’usage de faux docu-
ments ou de toute manoeuvre frauduleuse
• éviter toute forme d’incompatibilité;
pour se procurer à soi-même ou à un tiers
• mettre fin à la transaction ou à l’activité des avantages illicites ou pour priver un
susceptible de donner lieu à un tel conflit ayant-droit de son dû ;
ou de l’entretenir ;
• les atteintes à la sécurité intérieure et exté-
• renoncer, le cas échéant, à ses responsabili- rieure de l’Etat et à la souveraineté natio-
tés d’Agent Public de l’Etat. nale ;
Article 13 : • l’adhésion ou la participation à un groupe-
ment ou à une organisation dont l’activité
Dans son domaine de compétence, l’Agent Pu- poursuit la destruction de l’indépendance
blic de l’Etat a le devoir de fournir au public les nationale, porte atteinte à la souveraineté
informations qui lui sont destinées. Celles-ci ne nationale et met en danger la défense du
doivent pas faire l’objet de monnayage. pays ;
Il lui est cependant interdit de porter atteinte • le port des armes contre le pays, la facilita-
au secret professionnel tel que prévu par l’ar- tion de l’entrée du territoire national aux
ticle 73 du Code Pénal, livre II. ennemis.

Article 14 : Article 17 :
En cours comme après sa carrière ou son man- L’Agent Public de l’Etat doit s’interdire de solli-
dat, l’Agent Public a l’obligation de ne pas divul- citer, de réclamer, d’accepter ou de recevoir ou
guer le secret professionnel. d’offrir un don, un cadeau ou tout autre avan-
tage en nature ou en espèce pour s’acquitter
Article 15 : ou s’abstenir de s’acquitter de ses fonctions,
Dans l’exercice de ses fonctions, l’agent public mandat ou obligations professionnelles.
de l’Etat doit éviter de faire usage abusif des
ressources publiques tant matérielles que fi- Article 18 :
nancières. L’Agent Public de l’Etat qui est exposé à des
Il ne peut utiliser les biens publics pour des fins tentatives de corruption ou qui en est témoin
personnelles que s’il obtient une autorisation a l’obligation d’en informer immédiatement
légale écrite. par écrit son supérieur hiérarchique et, le cas
échéant, saisir directement l’autorité compé-
Il doit se garder de la destruction ou de la sub- tente en matière disciplinaire et/ou pénale.
tilisation des documents, dossiers ou archives.
L’Agent Public exposé aux tentatives de cor-
Article 16 : ruption doit prendre les mesures suivantes :
L’Agent Public de l’Etat doit s’abstenir de toute 1. refuser l’avantage indû ;
pratique contraire à la morale et à l’éthique 2. chercher à identifier la personne qui a fait
professionnelle : l’offre ;
717

3. éviter des contacts prolongés avec la per- ou son mandat en vertu des dispositions par-
sonne susmentionnée ; ticulières du Code, des Statuts, du Règlement
4. essayer d’avoir des témoins, par exemple d’administration ou de la Convention Collec-
des collègues travaillant à proximité ; tive auxquels il est soumis.
5. continuer à travailler normalement.
TITRE III :
Article 19 : DELA PROTECTION
L’Agent Public de l’Etat est tenu à la courtoisie DE L’AGENT PUBLIC DE L’ETAT
dans son langage, ses écrits et tous ses actes.
Il doit faire preuve de sincérité, d’honorabilité, Article 24 :
de civilité et de bonne tenue. L’Agent Public de l’Etat a droit, conformément
Il doit s’abstenir des menaces, injures, intimida- aux règles fixées par le Code Pénal et les lois
tions, harcèlement sexuel ou moral et d’autres spéciales, à une protection contre les menaces,
formes de violence. injures ou diffamation dont il peut être l’objet
dans l’exercice de ses fonctions ou de son man-
Article 20 : dat.
L’Agent Public de l’Etat doit faire preuve d’une L’Etat est tenu de protéger l’Agent Public contre
grande disponibilité vis-à-vis de sa hiérarchie et les menaces et attaques de quelque nature que
du public. ce soit dont il a pu être l’objet ou de réparer, le
cas échéant, le préjudice subi. Il se subroge aux
Article 21 : droits de l’Agent Public victime pour obtenir
L’Agent Public de l’Etat a le devoir d’encadrer de l’auteur des menaces ou attaques la restitu-
ses collaborateurs pour assurer leur promo- tion des sommes versées à l’Agent Public.
tion et la continuité des services publics.
Article 25 :
Article 22 : Selon leurs moyens financiers, l’Etat, les Orga-
L’Agent Public de l’Etat doit éviter, dans l’exer- nismes publics personnalisés ainsi que les Entre-
cice de ses fonctions, toute discrimination prises publiques ou d’économie mixte doivent
fondée sur l’origine, la race, le sexe, la religion, assurer aux Agents Publics de l’Etat oeuvrant
l’ethnie, les convictions politiques ou philoso- en leur sein une rémunération équitable afin
phiques, ou d’autres considérations liées à la de leur permettre de bien s’acquitter de leurs
personne. obligations professionnelles.
Il ne doit pas réserver aux anciens Agents
Publics de l’Etat un traitement préférentiel ni TITRE IV :
un accès privilégié aux services de l’Adminis- DE LA PROMOTION ET DU
tration.
CONTRÔLE DES PRATIQUES DE
Il doit toujours faire preuve, en toute circons- L’ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE
tance, d’objectivité, d’impartialité et de loyauté
envers sa hiérarchie. Article 26 :
Article 23 : L’Etat ainsi que les Entreprises ou Organismes
publics doivent entreprendre des actions de
L’Agent Public de l’Etat doit s’interdire d’exer-
formation et de sensibilisation des Agents
cer soit par lui-même soit par personne inter-
Publics de l’Etat en matière d’éthique profes-
posée toute activité commerciale, activité pro-
sionnelle et mettre en oeuvre les mesures adé-
fessionnelle, mandat ou service rémunéré ou
même gratuit incompatible avec ses fonctions quates devant permettre au public de dénon-
718

cer tout manquement, par un Agent Public, aux soumis, indépendamment, des peines prévues
devoirs de son état, à l’honneur et à la dignité par le Code Pénal Congolais.
de ses fonctions ou de son mandat.
Article 30 :
Article 27 : Sous peine des sanctions disciplinaires et/ou
A l’entrée en vigueur de ce Code, les respon- pénales prévues par la loi, tout Agent Public de
sables de différents Services sont tenus d’orga- l’Etat investi, à un degré quelconque, du pouvoir
niser à l’intention des Agents Publics de l’Etat disciplinaire a qualité pour ouvrir d’office ou
en activité de service des séances d’explication sur réquisition de ses supérieurs hiérarchiques
du présent Code. ou de l’Observatoire du Code d’Ethique Pro-
Le service ayant dans ses attributions le re- fessionnelle, l’action disciplinaire à charge d’un
crutement et la promotion doit expliquer à Agent Public de l’Etat placé sous son autorité
l’Agent Public de l’Etat les dispositions du pré- ou ses ordres.
sent Code et le mettre à sa disposition.
Article 31 :
Article 28 : Toute action disciplinaire à charge d’un Agent
Il est institué un Observatoire du Code Public de l’Etat doit être ouverte et clôturée
d’Ethique Professionnelle, en sigle « OCEP ». dans les délais requis et suivant la procédure
disciplinaire définie par les lois et règlements
L’Observatoire du Code d’Ethique Profession- en vigueur en la matière.
nelle a pour mission :
• d’assurer dans les milieux professionnels et Article 32 :
auprès du public la promotion, la diffusion, L’action disciplinaire demeure distincte et
la vulgarisation et le suivi du présent Code ; indépendante de l’action répressive à laquelle
• de veiller à tout instant, à la bonne appli- peuvent donner lieu les mêmes faits commis
cation du Code et proposer aux autorités par l’Agent Public de l’Etat.
compétentes
L’action judiciaire n’est pas suspensive de l’ac-
• les mesures appropriées pour prévenir et
tion disciplinaire.
sanctionner les violations des dispositions
du Code ; Tout Agent Public de l’Etat qui est condamné
• de publier un rapport annuel sur l’applica- définitivement à une peine de servitude pénale
tion et l’efficacité du présent Code. égale ou supérieure à trois mois doit être
• Un Décret du Président de la République révoqué d’office sur simple constatation de la
fixe la composition, l’organisation et les condamnation.
modalités de fonctionnement de l’Obser-
vatoire du Code d’Ethique Professionnelle. TITRE VI :
DES DISPOSITIONS FINALES
TITRE V :
Article 33 :
DU RÉGIME DISCIPLINAIRE
Le présent Décret-Loi entre en vigueur à la
Article 29 : date de sa signature.
L’Agent Public de l’Etat qui, intentionnellement,
par négligence ou imprudence, enfreint ses
Fait à Kinshasa, le 3 octobre 2002
devoirs professionnels ou se place dans un cas
d’incompatibilité est passible d’une sanction Joseph Kabila
disciplinaire conformément aux dispositions du
Code, du Statut, du Règlement d’administration
ou de la Convention Collective auxquels il est
719

II. CONSEIL SUPERIEUR DE plinaire est exercé par la Chambre provinciale


LA MAGISTRATURE de discipline. Elles sont composées de façon
mixte et croisée en tenant compte des spéci-
ficités propres aux magistrats: du parquet, du
1. LOI ORGANIQUE N° siège et de la justice militaire. Le régime dis-
08/013 DU 05 AOÛT 2008 ciplinaire particulier des magistrats de la cour
PORTANT ORGANISATION constitutionnelle est régi par la Loi organique
ET FONCTIONNEMENT DU portant organisation et fonctionnement de
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA celle-ci.
MAGISTRATURE L’indépendance du pouvoir judiciaire est moins
(J.O.RDC., n° spécial, 11 août 2008, col. 1) un droit des magistrats qu’un droit fondamental
des justiciables. C’est pourquoi, les Chambres
Exposé des motifs de discipline peuvent être saisies sur plainte
de toute personne intéressée. Le pouvoir
La Constitution du 18 février 2006 dispose que judiciaire élabore et gère son budget de fonc-
le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir tionnement et de rémunérations. Toutefois, sa
législatif et du pouvoir exécutif. Cette procla- gestion financière est soumise au contrôle de
mation constitue une garantie de la séparation l’Inspection générale des finances, de la Cour
des pouvoirs, principe fondamental dans une des comptes et du Parlement. La présente Loi
société démocratique. Cette indépendance est organique comporte 48 articles répartis en
assortie des mécanismes constitutionnels qui quatre chapitres articulés comme suit :
servent de contrepoids à l’exercice de chaque
• Chapitre Ier : Des dispositions générales.
pouvoir et sa mise en œuvre est assurée par le
Conseil supérieur de la magistrature. • Chapitre II: De l’organisation et du fonc-
tionnement.
Celui-ci assure la gestion de la carrière des
• Chapitre III : Des finances
magistrats et dispose à cet effet, des pouvoirs
• Chapitre IV : Des dispositions transitoires
de proposition en matière de nomination, pro-
et finales.
motion, démission, mise à la retraite, révoca-
tion et de réhabilitation des magistrats il exerce Telle est la substance de la présente Loi orga-
en outre le pouvoir disciplinaire. Cependant, le nique
Président de la République, Chef de l’Etat est
et demeure l’unique autorité de nomination, CHAPITRE Ier :
promotion, mise à la retraite, révocation et de DES DISPOSITIONS GENERALES
réhabilitation de tous les magistrats, sur propo-
sition du conseil supérieur de la magistrature. A Article 1er :
cet effet, il peut formuler des observations sur
les propositions qui lui sont adressées. La présente Loi organique détermine l’organi-
sation el le fonctionnement du Conseil supé-
La présente Loi organique articule l’organisa- rieur de la magistrature, conformément à l’ar-
tion et le fonctionnement du Conseil supérieur ticle 152 de !a Constitution.
de la magistrature autour de l’Assemblée géné-
rale, du Bureau, des Chambres disciplinaires Article 2 :
et du Secrétariat permanent. Ces différentes
Le Conseil supérieur de la magistrature est
structures sont placées sous la direction et la
l’organe de gestion du pouvoir judiciaire.
coordination du Président de la Cour constitu-
tionnelle qui est de droit Président du Conseil Il élabore des propositions de nomination, pro-
supérieur de la magistrature. Le pouvoir disci- motion, mise à la retraite, révocation, démis-
sion et de réhabilitation de magistrats.
720

II exerce le pouvoir disciplinaire sur ces der- 12. Procureurs généraux près les cours admi-
niers. Il donne ses avis en matière de recours nistratives d’appel ;
en grâce. Il décide de la rotation des juges sans 13. Premiers Présidents des cours militaires ;
préjudice du principe de l’inamovibilité, confor- 14. Auditeurs militaires supérieurs ;
mément aux dispositions de l’article 150 de la 15. Deux magistrats de siège par ressort des
Constitution. II désigne, conformément à l’ar- cours d’appel, élus par l’ensemble des ma-
ticle 158 de la Constitution, trois membres de gistrats du ressort pour un mandat de trois
la Cour constitutionnelle. Il assure la gestion ans ;
technique du personnel judiciaire non magis-
16. Deux magistrats de parquet par ressort
trat mis à sa disposition II procède à son éva-
de Cour d’appel, élus par l’ensemble des
luation et fait rapport au Gouvernement.
magistrats du ressort pour un mandat de
Il élabore le budget du pouvoir judiciaire. trois ans ;
17 Un magistrat de siège par ressort de Cour
Article 3 : Militaire,
Le pouvoir judiciaire est dévolu aux cours et 18 Un magistrat de parquet par ressort de
tribunaux civils et militaires ainsi qu’aux par- Cour Militaire.
quets près ces juridictions. Il est indépendant
du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Article 5 :
Dans l’exercice de sa mission de dire le droit, le Les structures du Conseil supérieur de magis-
juge n’est soumis qu’à l’autorité de la Loi. trature sont :
1 L’Assemblée générale,
CHAPITRE 2 : 2 Le Bureau,
DE L’ORGANISATION ET 3. Les Chambres disciplinaires,
DU FONCTIONNEMENT
4. Le Secrétariat permanent.
Article 4 :
Aux termes de l’article 152 alinéa 2 de la Section 1re :
Constitution, le Conseil supérieur de la magis- De l’Assemblée générale
trature est composé de :
1 Président de la Cour constitutionnelle, Article 6:
2. Procureur général près la Cour constitu- L’Assemblée générale est l’organe d’orienta-
tionnelle ; tion de décision du Conseil supérieur de la
3. Premier président de la Cour de cassation ; magistrature dans les matières relevant de sa
4 Procureur général près la Cour de cassa- compétence. Elle est composée des membres
tion, énumérés à l’article 4 de la présente Loi. Ses
5. Premier président du Conseil d’Etat; décisions sous forme de résolution s’imposent
au pouvoir judiciaire.
6 Procureur général près le Conseil d’Etat,
7. Premier président de la Haute Cour Mili-
Article 7 :
taire,
8. Auditeur général près la Haute Cour Mili- L’Assemblée générale examine les dossiers
taire ; magistrats en vue de leur nomination, promo-
tion démission, mise à la retraite, révocation
9 Premiers présidents des cours d’appel ;
et, le échéant, de leur réhabilitation. Les pro-
10. Procureurs généraux près les cours d’appel;
positions y relatives sont transmises Président
11. Premiers Présidents des cours administra- de la République qui, endéans les trente je de
tives d’appel ; leur réception, peut formuler des observa-
721

tions Conseil supérieur de la magistrature. Elle Article 13 :


adopte l’avant-projet du budget du pou judi- L’Assemblée générale ne peut siéger valable-
ciaire. ment que lorsqu’elle réunit au moins deux tiers
de ses membres. A défaut du quorum requis
Article 8 : au précédent alinéa, le Président convoque une
L’Assemblée générale désigne trois membres di nouvelle réunion avec le même ordre du jour
Cour constitutionnelle parmi les magistrats en dans la huitaine. Dans ce cas, la majorité absolue
activité ayant au moins quinze ans d’expérience des membres suffit. Les décisions sont prises à
dans magistrature. A cet effet, la désignation la majorité absolue des membres présents.
tient compte de l’équilibre entre les ordres de
juridiction et entre les magistrats siège et les Section 2 :
magistrats du parquet ainsi que de l’équilibre Du Bureau
entre les magistrats de la Cour de cassation,
Article 14 :
du Con d’Etat, de la Haute Cour Militaire et
les autres catégories des magistrats. Elle assure Le Bureau est composé de :
également la rotation de tous les ordres de 1. Président de la Cour constitutionnelle ;
juridiction et des équilibres nationaux. 2. Procureur général près la Cour constitu-
tionnelle ;
Article 9 : 3. Premier président de la Cour de cassation ;
L’Assemblée générale adopte te Règlement in- 4. Procureur général près la Cour de cassa-
térieur du Conseil supérieur de la magistrature tion ;
dans les trente jours qui suivent son installa- 5. Premier président du Conseil d’Etat,
tion. II est publié au Jour officiel. 6. Procureur général près le Conseil d’Etat ;
7. Premier président de la Haute Cour Mili-
Article 10 : taire ;
L’Assemblée générale se réunit en session ordi- 8. Auditeur général près la Haute Cour Mili-
naire une fois l’an, au premier lundi d’avril, sur taire.
convocation de son Président. La durée de la
session ne peut dépasser trente jours. Article 15 :
Le Bureau se réunit une fois par trimestre sur
Article 11 : convocation de son Président. Il peut tenir des
L’Assemblée générale peut être convoquée en réunions extraordinaires, sur un ordre du jour
session extraordinaire par son Président, sur déterminé, à la convocation de son Président
un ordre du jour déterminé, à la demande, soit agissant de sa propre initiative ou à la demande
du Bureau, soit des deux tiers de ses membres. du tiers de ses membres. Il peut se réunir à
La session extraordinaire est close une fois n’importe quel lieu du territoire national.
épuisé l’ordre du jour pour lequel elle a été
convoquée et, au plus tard, quinze jours à Article 16 :
compter de la date du début de la session. Les dispositions de l’article 11 s’appliquent mu-
tatis mutandis au fonctionnement du Bureau.
Article 12 :
L’Assemblée générale peut se tenir en n’im- Article 17 :
porte quel lieu du territoire national. Le Bureau exécute les décisions et recomman-
dations de l’Assemblée générale. Il soumet à
ses .délibérations, des propositions relatives à
722

l’organisation et au fonctionnement du pouvoir 6. Deuxième Secrétaire Rapporteur: le Pre-


judiciaire. Il élabore le projet du Règlement in- mier Président de la Haute Cour Militaire ;
térieur du Conseil supérieur de la magistrature. 7. Troisième Secrétaire Rapporteur: l’Audi-
Il prépare l’avant-projet du budget du pouvoir teur général près la Haute Cour Militaire.
judiciaire. Il désigne, parmi les magistrats de
carrière, membres du Conseil supérieur de la En cas d’absence ou d’empêchement d’un
magistrature, le Secrétaire permanent, le Pre- membre du Bureau du Conseil supérieur de
mier Secrétaire et le Deuxième Secrétaire rap- la magistrature, son intérim est assumé selon
porteur. Il donne les avis du Conseil supérieur l’ordre de préséance établi l’alinéa précèdent.
di magistrature en matière de recours en grâce.
Il transmet les propositions de promotion. Il Section 3 :
fait rapport à l’Assemblée générale. Des Chambres disciplinaires
- Il dresse un rapport annuel d’activités du Coi
Paragraphe 1er : Des juridictions
supérieur de la magistrature publié au Journal
officiel. Article 20 :
Le Conseil supérieur de la magistrature est Ia
Article 18 : juridiction disciplinaire des magistrats.
Le Président de la Cour constitutionnelle est
Article 21 :
de droit Président du Conseil supérieur de la
magistrature. Le pouvoir disciplinaire est exercé par la
Chambre nationale et les Chambres provin-
Il représente le Conseil supérieur de» la magis-
ciales de discipline.
trature
II convoque et préside les réunions de l’Assem- Article 22 :
blée générale
La chambre provinciale de discipline connaît, au
II dirige le Bureau. premier degré, des fautes disciplinaires mises à
Il préside les instances disciplinaires pour ma- charge des magistrats des ressorts des cours
gistrats de la Cour de cassation, du Conseil d’appel, des cours Administratives d’appel, des
d’Etat, la Haute Cour Militaire et des magistrats Cous militaires et de ceux des parquets près
des parquets près ces juridictions. ces juridictions.

Article 19 : Article 23 :
Le Président du Conseil supérieur de la magis- La Chambre nationale de discipline connaît, en
trature est assisté de quatre Vice-présidents et premier et dernier ressort, des fautes discipli-
de tr Secrétaires rapporteurs qui sont naires mises à charge des magistrats de la Cour
de cassation, du Conseil d’Etat, de la Haute
1 Premier Vice-président : le Procureur géné-
Cour Militaire et de ceux des parquets près
ral près la Cour Constitutionnelle ;
ces juridictions. Elle connaît, en appel, des déci-
2. Deuxième Vice-président : le Premier prési- sions rendues par les Chambres provinciales de
dent de la Cour de cassation ; discipline. Le régime disciplinaire des magistrats
3. Troisième Vice-président : le Procureur gé- de la Cour constitutionnelle est régi par la Loi
néral près la Cour de cassation ; organique portant organisation et fonctionne-
4 Quatrième Vice-président : le Premier pré- ment de cette Cour. Sans préjudice des dis-
sident du Conseil d’Etat ; positions de l’article 22 ci-dessus, la Chambre
5. Premier Secrétaire Rapporteur : le Procu- nationale de discipline connaît aussi des fautes
reur général près le Conseil d’Etat ; disciplinaires mises à charge des Premiers Pré-
723

sidents des cours d’appel, des cours administra- mutatis mutandis à la composition et à la prési-
tives d’appel, des cours militaires ainsi que des dence de la Chambre provinciale de discipline.
Chefs des parquets près ces juridictions. Lorsque la composition est en nombre insuf-
fisant, il est fait appel aux magistrats membres
Article 24 : du Conseil supérieur de la magistrature des
La Chambre nationale de discipline siège avec ressorts voisins.
trois magistrats, en position d’activité, choisis
au sein du Conseil supérieur de la magistra- Paragraphe 2 : De la procédure
ture, provenant respectivement de la Cour de
cassation, du Conseil d’Etat, de la Haute Cour Article 28 :
Militaire et des parquets civils et militaires près
La procédure disciplinaire ainsi que les peines
ces juridictions n’ayant pas encouru des peines
applicables sont fixées par la Loi susdite Loi, la
disciplinaires au cours des douze derniers mois.
Chambre de discipline peut être saisie par le
Ministre de la Justice ou sur plainte de toute
Article 25 :
personne intéressée. Il est fait ampliation, pour
La Chambre nationale de discipline est prési- information, de la f au Ministre de la Justice.
dée, de façon mixte et croisée, par un magis-
trat civil du siège ou un magistrat de la Cour Article 29 :
Militaire, lorsqu’est mis en cause un magistrat
La décision du Conseil supérieur de la magis-
civil du parquet ou un magistrat de l’Auditorat
trature est notifiée au magistrat poursuivi par
supérieur. Lorsqu’est mis en cause un magis-
les soins Président de la Chambre qui a connu
trat civil du siège ou un magistrat de la Cour
de la cause. La notification est faite conformé-
Militaire, elle est présidée par un magistrat
ment au droit commun.
civil du parquet ou un magistrat de l’Audito-
rat supérieur. Elle est présidée par le Président
de la Cour constitutionnelle lorsqu’est mise en Article 30 :
cause l’une des autorités suivantes : La décision rendue par la Chambre province
discipline est susceptible d’appel. Le délai d’ap-
1. Le Premier président de la Cour de cassa-
pel est de trente jours II court c notification de
tion ;
la décision attaquée. L’appel n’est pas suspensif.
2. Le Premier président du Conseil d’Etat ;
3. Le Premier président de la Haute Cour Article 31 :
Militaire ;
Le droit d’appel appartient au magistrat pour-
4. L’un des chefs des parquets près ces juridic-
suivi et au Président du Conseil supérieur de
tions.
la magistrature. L’appel est formé par lettre
Article 26 : missive adresse Président de la Chambre pro-
vinciale de discipline rendu la décision ou au
La présidence est assurée par un magistrat
Président du Conseil sup de la magistrature. La
de rang supérieur ou égal à celui du magistrat
Chambre provinciale transmet à la Chambre
poursuivi et relevant d’un autre ordre que ce-
nationale de discipline le dossier d’appel dans
lui-ci, et en croisant le siège et le parquet, sui-
le me la réception de l’acte d’appel.
vant que le magistrat poursuivi est du parquet
ou du siège.
Article 32 :
Article 27 : L’action disciplinaire se prescrit un an révolu
après la connaissance des faits par le Président
Les dispositions des articles 24, 25 alinéa 1er
du Conseil supérieur de la magistrature.
et 26 de la présente Loi organique s’appliquent
724

Section 4 : carrière des services publics de l’Etat, justifiant


Du Secrétariat permanent d’une formation professionnelle spécialisée,
d’un diplôme d’études supérieures ou univer-
Article 33 : sitaires et/ou d’une expérience professionnelle
d’au moins cinq ans.
Le Secrétariat permanent est composé de
membres, dont six choisis en dehors du Conseil
supérieur de la magistrature : Article 36 :
Le Règlement intérieur détermine les modali-
1 Deux magistrats de l’ordre judiciaire d’un
tés d’application de la présente section.
magistrat du siège et d’un magistrat du par-
quet,
CHAPITRE 3 :
2 Deux magistrats de l’ordre administratif à
raison d’un magistrat du siège et d’un ma- DES FINANCES
gistrat du parquet ;
Article 37 :
3. Deux magistrats de la justice militaire à rai-
son d’un magistrat du siège et d’un magis- Le pouvoir judiciaire dispose d’un budget
trat du parquet. propre géré par le Conseil supérieur de la ma-
gistrature. Le Premier président de la Cour de
Les membres du Secrétariat permanent dési- cassation en est l’ordonnateur.
gnés par le Bureau en tenant compte de leurs
expérience et intégrité. Article 38 :
Le Secrétariat permanent est dirigé par le Se- Le budget visé à l’alinéa 1er de l’article précé-
crétaire permanent assisté d’un Premier Secré- dent est celui de fonctionnement et des rému-
taire Rapporteur et d’un Deuxième Secrétaire nérations.
Rapporteur.
Article 39 :
Article 34 :
Les chefs des ordres juridictionnels ainsi que
Le Secrétaire Permanent assiste le Bureau dans les chefs d’offices correspondants sont ordon-
l’administration du Conseil supérieur de la nateurs délégués des budgets des juridictions
magistrature A cet effet, il a notamment pour et offices placés sous leur autorité.
tâche de.
1. Gérer les dossiers des magistrats ; Article 40 :
2. Préparer les travaux des autres structures Les prévisions budgétaires des différents
et en conserver les procès-verbaux et les ordres juridictionnels sont élaborées sous la
archives ; responsabilité respective ou Président de la
3. Tenir à jour le fichier général des magis- «Cour constitutionnelle, du Premier président
trats. de la Cour de cassation, du Premier président
du Conseil d’Etat, du Premier président de la
Sans préjudice des autres dispositions de [a
Haute Cour Militaire.
présente Loi, le Secrétariat permanent assiste
le Premier président de fa Cour de cassation Elles sont transmises au Bureau du Conseil
dans l’ordonnancement du budget du pouvoir supérieur de la magistrature qui les consolide
judiciaire. dans un projet de budget global du pouvoir ju-
diciaire. Ce projet est transmis, après adoption,
Article 35 : au Gouvernement, à la diligence du Président
Le Secrétariat permanent dispose d’un per- du Conseil supérieur de la magistrature.
sonnel administratif, choisi parmi les agents de
725

Article 41 : compter leur élection. Ce mandat est inter-


Le budget du pouvoir judiciaire est exécuté et rompu chaque fois qi dans le ressort de leur
conformément aux règles de la comptabilité élection, de nouvelles juridictions sont dé-
publique. ployées. Dans ce cas, de nouvelles élections
sont organisées.
Article 42:
Article 46 :
Les finances du pouvoir judiciaire sont soumise
contrôle de l’Inspection générale des finances, En application des dispositions des articles 44
de la Cour des comptes ainsi que du Parlement. et 45 ci-dessus, le Conseil supérieur de la ma-
gistrature comprend les membres ci-après :
Article 43 : 1. Le Premier président de !a Cour suprême
de la justice ;
A la fin de chaque exercice budgétaire, le Bu-
reau présente a l’Assemblée générale un rap- 2. Le Procureur général de la République,
port de la gestion financière, en vue d’en arrê- 3. Le Premier président de la Haute Cour
ter les comptes e faire des propositions pour Militaire
l’exercice budgétaire suivant. 4. L’Auditeur général près la Haute Cour Mili-
taire,
Le rapport est transmis à la Cour des comptes
conformément à la Loi financière. 5. Les Premiers Présidents des cours d’appel.
6. Les Procureurs généraux près les Cour
CHAPITRE 4 : d’appel ;
DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES 7. Les Premiers Présidents des cours mili-
ET FINALES taires
8. Les Auditeurs militaires
Article 44 : 9. Deux magistrats de siège par ressort de
Avant l’installation de la Cour constitution- Cour d’appel, élus par l’ensemble des ma-
nelle, Conseil d’Etat, de la Cour de cassation, gistrats du ressort ;
des administratives d’appel ainsi que des par- 10. Deux magistrats de Parquet par ressort de
quets près juridictions, le Conseil supérieur de Cour d’appel, élus par l’ensemble des ma-
la magistral fonctionne sur base des juridictions gistrats du ressort ;
effectivement installées. Il est présidé par le 11. Un magistrat de siège par ressort de Cour
Premier président de la Cour suprême de jus- Militaire ;
tice. Le Procureur général de la République en 12. Un magistrat de Parquet par ressort de
est le Vice-président, le Premier président de Cour Militaire.
la Haute Cour Militaire exerce les attributions
de Premier Secret; Rapporteur et l’auditeur Article 47 :
général près la Haute Cour Militaire celles de Toutes les dispositions législatives et réglemen-
Deuxième Secrétaire Rapporteur. taires relatives au statut des magistrats et au
Conseil supérieur de la magistrature contraires
Article 45 : à la présente Loi organique sont abrogées.
La composition du Conseil tient compte de
l’installation progressive de nouvelles juridic- Article 48 :
tions prévues par la Constitution. La présente loi organique entre en vigueur à la
Les membres du Conseil supérieur de magis- date de sa promulgation.
trature désignés par élections conformément
à Constitution, ont un mandat de trois ans à
726

2. RÈGLEMENT INTÉRIEUR 2. Réglementer et organiser les recrutements


DU CONSEIL SUPÉRIEUR des magistrats e leur carrière conformé-
ment aux articles 2 et suivants de la loi
DE LA MAGISTRATURE organique n° 06/020 du 10 octobre 2006
(JORDC, n° spécial, 15 juin 2009) portant Statut des magistrats ;
3. Exercer le pouvoir disciplinaire sur les ma-
PREAMBULE gistrats;
4. Donner des avis en matière de recours en
La Constitution du 18 février 2006 réaffirme grâce;
le principe de l’indépendance du pouvoir judi- 5. Décider de la rotation des magistrats sans
ciaire par rapport au pouvoir législatif et au préjudice du principe de l’inamovibilité des
pouvoir exécutif. A cet effet, elle institue le juges, conformément aux dispositions de
Conseil supérieur de la magistrature composé l’article 150 de la Constitution;
des seuls magistrats comme organe de gestion
6. Désigner conformément à l’article membres
du pouvoir judiciaire.
de la Cour constitutionnelle ;
En date du 5 août 2008, a été promulguée la loi 7. Elaborer le budget du pouvoir judiciaire ;
n° 08/013 portant organisation et fonctionne- 8. Organiser et diriger l’école supérieure de la
ment du Conseil supérieur de la magistrature magistrature formation des magistrats (ar-
dont l’article 9 dispose que l’Assemblée géné- ticles 4 et 88 de la loi organique n° 06/020
rale adopte le Règlement intérieur du Conseil
du 10 octobre 2006 portant Statut des
supérieur de la magistrature dans les 30 jours
magistrats) ;
qui suivent son installation.
9. Assurer la gestion technique du personnel
Le présent Règlement intérieur précise cer- judiciaire non magistrat mis à sa disposition,
taines dispositions de cette loi à travers cinq procéder à son évaluation et faire rapport
chapitres comportant un total de 78 articles : au gouvernement.
• Chapitre 1: De la nature et des missions Cette évaluation consiste en la sanction néga-
• Chapitre 2: De la composition et du siège tive ou positive du personnel judiciaire, notam-
• Chapitre 3: De l’organisation et du fonc- ment en ce qui concerne le rendement et la
tionnement discipline.
• Chapitre 4: Des dispositions spécifiques Sans préjudice des dispositions du statut du
• Chapitre 5: Des dispositions transitoires et personnel de carrière de l’administration pu-
finales. blique, les chefs de juridiction ou d’office des
parquets peuvent prendre des mesures discipli-
CHAPITRE 1er :
naires à titre conservatoire et dans l’intérêt du
DE LA NATURE ET DES MISSIONS
service, à charge des agents de l’ordre judiciaire
Article 1: De la nature placés sous leur autorité.
Le Conseil supérieur de la magistrature est
CHAPITRE 2 :
l’organe de gestion du pouvoir judiciaire.
DE LA COMPOSITION ET DU SIEGE
Article 2 : Des missions Article 3: De la composition
Le Conseil supérieur de la magistrature a pour Le Conseil supérieur de la magistrature est
missions notamment de: composé de :
1. Elaborer les propositions de nomination, de • Président de la Cour constitutionnelle;
mise à la retraite, de révocation, de démis- • Procureur général près la Cour constitu-
sion et de réhabilitation des magistrats ; tionnelle;
727

• Premier président de la Cour de cassation; Article 5 : De l’organisation


• Procureur général près la Cour de cassa- L’organisation et le fonctionnement du Conseil
tion; supérieur de la magistrature sont prévus par le
• Premier président du Conseil d’Etat; chapitre 2 de la loi organique portant son orga-
• Procureur général près le Conseil d’Etat; nisation et son fonctionnement. Sa structure
• Premier président de la Haute Cour Mili- organisationnelle de base inclut 4 systèmes et
taire ; les sous-systèmes y attachés:
• Auditeur général près la Haute Cour Mili- 1. Le système de carrière et du régime disci-
taire ; plinaire;
• Premiers présidents des cours d’appel ; 2. Le système du budget et des finances;
• Procureurs généraux près les cours d’appel; 3. Le système de la planification et de la ges-
• Premiers présidents des cours administra- tion de l’information ;
tives d’appel ; 4. Le système de collaboration entre le pou-
• Procureurs généraux près les cours admi- voir judiciaire et les autres pouvoirs.
nistratives d’appel ;
• Premiers présidents des cours militaires ; Dans le cadre de sa propre modernisation et
• Auditeurs militaires supérieurs ; évolution institutionnelle, la structure organisa-
• Deux magistrats de siège par ressort de tionnelle du Conseil pourra être redéfinie par
Cour d’appel, élus par l’ensemble des l’Assemblée générale sous forme d’une réso-
magistrats du ressort pour un mandat de lution.
trois ans ;
• Deux magistrats de parquet par ressort Article 6 : Des organes
de Cour d’appel, élus par l’ensemble en- Les organes du Conseil supérieur de la magis-
semble des magistrats du ressort pour un trature sont:
mandat de trois ans; L’Assemblée Générale ;
• Un magistrat de siège par ressort de Cour Le Bureau;
Militaire; Les Chambres disciplinaires ;
• Un magistrat de parquet par ressort de Le Secrétariat permanent.
Cour Militaire. Le Conseil supérieur de la magistrature dis-
pose en outre de services spécialisés qui sont
chargés des missions spécifiques.
Article 4 : Du siège
Le siège du Conseil supérieur de la magistra- Section 1re :
ture est établi à Kinshasa, capitale de la Répu- DE L’ASSEMBLEE GENERALE
blique démocratique du Congo précisément
sur l’avenue de la Justice n° 2, commune de la Article 7 : Des attributions
Gombe.
L’Assemblée Générale est l’organe d’orienta-
Sur décision du Bureau, le siège peut être trans- tion et de décision du Conseil supérieur de la
féré à tout autre lieu de la ville de Kinshasa. magistrature. Elle adopte des plans stratégiques
quinquennaux, des feuilles de route pour réa-
CHAPITRE 3 : liser sa vision à moyen et à long terme du
DE L’ORGANISATION ET Conseil, contenant les objectifs, stratégies et
DU FONCTIONNEMENT mesures de performance pour entreprendre la
modernisation du système judiciaire. Ses déci-
728

sions sont soit des résolutions, propositions, déterminé à la demande soit du Bureau, soit
avis ou recommandations. des deux tiers de ses membres, conformément
L’Assemblée Générale décide du recrutement aux articles 10 à 13 de la loi organique por-
des magistrats, des modalités et du nombre de tant organisation et fonctionnement du Conseil
supérieur de la magistrature.
postes à pourvoir. Lors des nominations, pro-
motions ou désignations à des postes de com- Les convocations sont envoyées à tous les
mandement, il sera tenu compte des critères membres quinze jours ouvrables au moins
d’intégrité, de compétence, d’esprit d’initiative avant la date de la séance. En cas d’extrême
ainsi que de la représentation équitable de la urgence, celle-ci étant appréciée par le Prési-
femme. dent, les convocations sont envoyées au moins
cinq jours ouvrables avant la date de la séance.
L’Assemblée Générale décide de l’orientation Elles indiquent le lieu, la date, l’heure et l’ordre
générale du stage des candidats retenus, déter- du jour; une copie du document à examiner y
mine l’organigramme des juridictions et par- est annexée.
quets ainsi que sa révision. Ses décisions, sous
Le membre empêché de prendre part à la
forme de résolutions, s’imposent au pouvoir
séance en informe sans délai le Président. Il
judiciaire. peut, dans ce cas, lui communiquer par écrit
ses observations au moins vingt-quatre heures
Article 8: De la composition avant la date de la séance. Le Président donne
L’Assemblée générale est composée des connaissance des observations reçues aux
membres énumérés aux articles 152 de la autres membres au début de la séance.
Constitution, 4 de la loi organique portant or-
ganisation et fonctionnement du Conseil supé- Article 10 bis: Du vote à l’Assemblée
rieur de la magistrature et 3 du présent Règle- Générale
ment intérieur. II s’agit des membres de droit, Le vote se fait soit à main levée, soit à bulletin
des membres élus et des membres désignés. secret, suivant l’appréciation du président de la
séance. Les décisions sont prises à la majorité
Sans préjudice des dispositions de l’article
des membres présents.
45 de la loi susvisée, en cas de mutation d’un
membre élu de son ressort d’élection à un
Article 11 : De la vérification
autre, il perd d’office le mandat et est remplacé
par son suppléant. Au début de chaque Assemblée Générale, le
Bureau procède préalablement à la vérification
Article 9: Des désignations urgentes et à la validation des pouvoirs des membres de
droit, des membres élus et des membres dési-
Sans préjudice des dispositions des articles 7 à gnés ayant qualité pour siéger.
9 de la loi précitée, l’Assemblée Générale exa- La vérification des pouvoirs des membres de
mine, pour entérinement, les désignations faites droit se fait par appel nominal sur base d’une
à titre exceptionnel par le Premier président liste confectionnée à cet effet suivant les actes
de la Cour de cassation ou par le Procureur de nomination et affectation des magistrats
général près cette juridiction, conformément à concernés aux fonctions énumérées aux points
l’article 12 de la loi organique portant statut suivants 1 à 14 de l’article 4 de la loi organique
des magistrats. portant organisation et fonctionnement du
Conseil Supérieur de la Magistrature.
Article 10 : Des sessions Les membres élus justifient leur mandat et
L’Assemblée Générale se réunit en session or- qualité à siéger par la présentation des procès-
dinaire une fois l’an le premier lundi du mois verbaux de l’élection dûment signés conformé-
d’avril ou extraordinaire, sur un ordre du jour ment au présent Règlement intérieur.
729

Les membres désignés présentent leurs actes voie de motion d’ordre, motion de procédure,
de désignation pris par l’autorité hiérarchique motion d’information, motion incidentielle
compétente dans le respect de l’article 152 de et motion préjudicielle. La motion d’ordre
la Constitution et 73 du présent Règlement. concerne l’ordre à établir dans l’examen des
En cas de contestation lors de la vérification questions à débats. Elle peut porter soit sur la
des mandats des membres élus, le Bureau clôture des débats, soit sur un point en discus-
confie le recours éventuel à une commission sion, soit enfin sur la suspension ou la levée de
qui statue sans délai et présente ses proposi- la séance. Elle ne peut pas porter sur le fond de
tions à l’Assemblée plénière au plus tard dans la matière à débats.
les 24 heures. Le mandat des magistrats concer- La motion de procédure est celle qui concerne
nés par la contestation ne sera validé qu’après un point de Règlement intérieur ou la manière
décision de l’Assemblée plénière.
dont la réunion est tenue.
Article 12: De la validation et de l’adop- La motion d’information a consisté à apporter
tion de l’ordre du jour un complément d’information essentielle pour
l’orientation des débats.
Le Bureau vide, s’il échet, toute autre question
relative à la situation des membres empêchés, La motion incidentielle est celle qui intervient
des membres absents ou des membres rem- au début ou au cours des débats et sur laquelle
placés pour décès ou autres motifs et de sup- l’Assemblée plénière du Conseil supérieur de
pléance des membres élus. la magistrature doit se prononcer avant de
Après vérification, le Bureau fait valider les commencer ou de poursuivre les débats sur
pouvoirs des membres par l’Assemblée plé- une question principale.
nière qui se prononce par vote sur l’ensemble La motion préjudicielle est celle qui a pour ob-
des opérations de validation et de vérification jectif d’orienter les débats et dont la solution
des mandats. relève d’un organe extérieur au Conseil supé-
Au début de chaque session, le Bureau soumet rieur de la Magistrature.
à l’Assemblée Générale l’ordre du jour pour
adoption. Article 15 : De la prise de la parole à
l’Assemblée plénière
Article 13 : Des séances plénières Nul ne peut prendre la parole sans l’avoir de-
Dans la salle des assises, les membres se mandée et obtenue de la part du Président.
mettent suivant leurs convenances. Ils sont
habillés en tenue de ville ou décente. Ils s’ins- Pendant les assises de l’Assemblée Générale,
tallent dans la salle à l’heure prévue pour les les membres du Conseil Supérieur de la Magis-
travaux avant l’entrée des membres du bureau. trature ont la liberté de la parole. Ils ne peuvent
être ni poursuivis ni arrêtés à cause de leurs
La présence des membres à l’Assemblée plé- opinions à l’Assemblée Générale. Ils doivent
nière se constate par la signature apposée par toutefois respecter les règles de courtoisie.
chacun au regard de son nom sur la liste des
présences au début et à la fin des séances. Le président accorde la parole en veillant à ce
que les interventions pour ou contre une ques-
Article 14 : De la police des débats et tion à débat s’alternent. L’orateur s’adresse au
des motions président ou à la plénière et non aux personnes.
Le président du Conseil supérieur de la magis- Aucun intervenant ne peut être interrompu si
trature a la police des débats. ce n’est par le président pour rappel à l’ordre
Tout membre de l’Assemblée plénière peut ou pour recadrage du sujet à débat. En cas de
demander la parole. Il peut aussi intervenir par persistance de l’orateur qui s’écarte des débats
730

ou qui adresse des propos discourtois, le prési- Article 18: Des commissions
dent lui retire la parole. Pendant les sessions, l’Assemblée Générale
éclate en commissions permanentes ou spé-
Article 16: Des sanctions disciplinaires ciales qui traitent des questions résultant de
pour non respect de l’ordre de la parole la mise en œuvre des systèmes gérés par le
et absence aux séances Conseil. Le nombre et les thèmes des commis-
Sans préjudice des autres dispositions légales, sions peuvent changer selon l’évolution institu-
les seules sanctions disciplinaires applicables tionnelle du Conseil.
aux membres de l’Assemblée plénière du Au début de chaque période quinquennale, les
Conseil supérieur de la magistrature sont : commissions analysent la proposition du plan
1. pour le non respect de l’ordre de la parole : stratégique élaboré par le Secrétariat Perma-
le rappel à l’ordre ; nent et approuvé par le Bureau, et élaborent
le retrait de la parole; les rapports des modifications à soumettre à
l’approbation de l’Assemblée Générale.
2. pour absence aux séances : Une fois le plan adopté, durant la période
la privation du tout ou tiers du jeton de quinquennale et à l’occasion des travaux, les
présence; commissions permanentes analysent les pro-
- le retrait du mandat au cours d’une ses- positions techniques élaborées par le Secréta-
sion pour absence non justifiée à un tiers riat Permanent dans le cadre des plans annuels
des travaux. approuvés par le Bureau.
Les deux dernières sanctions sont prises par la Les commissions permanentes créées com-
plénière après audition du magistrat concerné prennent notamment :
par une commission ad hoc composée de trois
membres ayant le grade égal ou supérieur à, La commission du statut et de la carrière des
celui dudit magistrat. magistrats;
La commission d’éthique et de discipline des
Article 17: De la concertation magistrats;
L’Assemblée Générale crée des cadres de La commission des finances et du budget;
concertation réguliers du Conseil Supérieur
La commission de la planification et gestion de
de la Magistrature avec le Président de la Ré-
l’information ;
publique, le Parlement, le Gouvernement, les
organisations de la société civile ainsi que les La commission de législation.
organismes internationaux. Cette concertation
sera faite pour toute question ayant trait à des Article 19: De la Commission du statut
implications d’ordre sociopolitique ou finan- et de la carrière des magistrats
cier. Ces institutions sont invitées à participer La commission du statut et de la carrière est
aux travaux de l’Assemblée Générale à travers chargée de toutes les questions liées à la situa-
deux représentants respectifs dont un titulaire tion statutaire des magistrats, sélection, nomi-
et un suppléant. nation, affectation, promotion, formation, mise
Pendant les sessions, l’Assemblée Générale à la retraite, démission et réhabilitation de ma-
pourra entendre des experts identifiés et invi- gistrats ainsi qu’à leur situation sociale.
tés par le Bureau dans le cadre de la prépara-
tion des sessions. Article 20: De la commission d’éthique
Les personnes ou institutions mentionnées au et de discipline
présent article participeront aux sessions de La commission d’éthique et de discipline des
l’Assemblée ou de ses commissions sans droit magistrats est chargée de toutes les questions
au vote.
731

relatives à la discipline et à la déontologie pro- rapporteur et d’un Secrétaire rapporteur ad-


fessionnelle des magistrats. joint.
Elle analyse toutes les décisions disciplinaires Le bureau de la commission n’existe que pour
prises à l’endroit des magistrats et en fait rap- la durée de la session.
port à la plénière de l’Assemblée générale.
Elle étudie, en vue d’une codification, toutes les Article 25: Des rapports des commis-
règles déontologiques qui concernent la pro- sions
fession de magistrat. Chaque commission, quelle soit permanente
ou spéciale, élabore un rapport final approuvé
Article 21: De la Commission des par ses membres qui est déposé au Bureau
finances et du budget du Conseil Supérieur de la Magistrature. Le
La commission des finances et budget est Bureau présente tous les rapports des com-
chargée de l’étude des prévisions budgétaires missions à la plénière de l’Assemblée Générale
transmises par le Bureau du Conseil supérieur pour disposition.
de la magistrature. Elle analyse les propositions
techniques relatives aux ressources financières, Article 26: De l’élection des bureaux des
en assure l’exécution et supervise le contrôle commissions
des ressources et de la comptabilité. A leur constitution, les commissions perma-
nentes ou spéciales procèdent à l’élection de
Article 22: De la commission de planifi- leur bureau tel que spécifie à l’article 24 du
cation et gestion de l’information présent Règlement intérieur.
La commission de planification et gestion de Le vote se fait à bulletin secret. Est élu au poste
l’information analyse les propositions tech- à pourvoir, le candidat ayant obtenu la majorité
niques relatives aux sous-systèmes de plani- des voix des membres de la commission.
fication stratégique et d’information pour le
contrôle de la gestion et de la performance. Article 27: Des sous-commissions
Chaque commission peut au cours des travaux
Article 23: De la commission de législa- éclater en sous-commissions suivant les ques-
tion tions spécifiques à traiter.
La commission de législation étudie toutes
les questions concernant les circulaires sur le Article 28: De la participation des
fonctionnement des juridictions et offices, les membres du Conseil
modifications éventuelles aux lois organiques Tout membre de l’Assemblée Générale fait
du pouvoir judiciaire à soumettre au pouvoir partie d’une commission. Il peut participer sans
législatif ainsi que toute proposition de réforme voix délibérative aux travaux d’une commission
du pouvoir judiciaire. Elle analyse les proposi- ou d’une sous-commission à laquelle il n’appar-
tions techniques relatives aux réformes légales tient pas.
sur l’organisation et le fonctionnement du Pou-
voir Judiciaire et des règlements sous sa com-
Article 29: Du jeton de présence
pétence.
Pendant les sessions, les membres de l’Assem-
Article 24: Du bureau de chaque com- blée Générale bénéficient d’un jeton de pré-
mission sence dont le montant est déterminé par la
loi Budgétaire sur proposition du Bureau du
La commission élit un bureau composé d’un Conseil Supérieur de la Magistrature.
Président, d’un Vice-président, d’un Secrétaire
732

Article 30: Des décisions Premier président de la Haute Cour Mili-


A l’issue des travaux de l’Assemblée Générale, taire ;
celle-ci prend les décisions conformément à Auditeur général près la Haute Cour Mili-
l’article 7 du présent Règlement. taire.

Les décisions sont notifiées par des circulaires, Article 33 : Des fonctions
ou des exploits personnels, par le Secrétariat Les fonctions du Bureau sont notamment :
permanent, à toutes les personnes et institu-
tions concernées. 1. Déterminer la structure et les charges
du personnel du Conseil supérieur de la
Les décisions d’intérêt général sont publiées magistrature et proposer la création ou
par tous les moyens disponibles tels que Jour- suppression des postes dans l’organisation
nal Officiel, sites Internet, journaux, et tableaux judiciaire ;
de communiqués.
2. Etablir des indicateurs de productivité et
de gestion des cours et tribunaux, ainsi
Section 2: que contrôler la productivité judiciaire des
DU BUREAU DU CONSEIL
magistrats et du personnel technique non
SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE
magistrat dans le cadre du système de pla-
nification et de gestion de l’information;
Article 31: Du Bureau du Conseil
3. Proposer les taux des frais de justice en
Le Bureau est la structure permanente chargée tenant compte notamment des critères
de la gestion quotidienne du Pouvoir Judiciaire. d’accessibilité;
Il exerce ses attributions conformément à l’ar- 4. Préparer l’avant projet du budget du pou-
ticle 17 de la loi organique portant organisation
voir judiciaire élaboré par le Secrétariat
et fonctionnement du Conseil Supérieur de la
Permanent du conseil supérieur de la ma-
Magistrature.
gistrature à soumettre à l’approbation de
Les membres du Bureau ont la responsabilité l’Assemblée Générale avant sa transmission
individuelle et/ou collective d’analyser les dos- au gouvernement, pour être inscrit au bud-
siers et de superviser leur mise en œuvre dans get général de l’Etat ;
les domaines prévus par ce Règlement. 5. Approuver le rapport annuel d’activités du
Ses décisions générales sont nommées «réso- Conseil supérieur de la magistrature élabo-
lutions», et les instructions spécifiques dirigées ré par le Secrétariat permanent du Conseil
aux unités de gestion du Conseil supérieur de Supérieur de la Magistrature;
la magistrature ou autres organes du Conseil 6. Prendre des décisions de nature adminis-
sont nommés «ordonnances». trative permettant de définir les modes
d’utilisation des ressources financières, hu-
Article 32: De la composition maines et technologiques du Conseil, afin
Le Bureau du Conseil supérieur de la magistra- de mettre en œuvre les décisions straté-
ture est composé de : giques prises par l’Assemblée Générale ;
1. Président de la cour constitutionnelle ; 7. Superviser et approuver les diverses opé-
2. Procureur général près la Cour constitu- rations réalisées et les décisions prises par
tionnelle ; le Secrétariat Permanent du Conseil dans
3. Premier président de la Cour de cassation; la préparation et support des travaux de
l’Assemblée Générale ainsi que la gestion
4. Procureur général près la Cour de cassa-
quotidienne des systèmes du Conseil, les
tion;
propositions techniques et, en général,
5. Premier président du Conseil d’Etat; tout le travail du Secrétariat Permanent du
Procureur général près du Conseil d’Etat; Conseil supérieur de la magistrature;
733

8. Désigner, d’après les conditions établies b) d’approbation sans délibération: qui a pour
par la loi organique portant organisation et but d’obtenir le vote sur un thème précis ;
fonctionnement du Conseil Supérieur de c) de prorogation: qui a pour but de proroger
la Magistrature, le Secrétaire permanent, le la discussion du sujet pour permettre entre
premier et le deuxième secrétaires rappor- autres d’obtenir de plus amples informa-
teurs parmi les membres du Conseil Supé- tions, et de recherches supplémentaires;
rieur de la Magistrature et les six autres
d) de connaissance suffisante: qui a pour but
membres du Secrétariat permanent;
de mettre fin à la délibération sur un thème
9. Faire tout ce qui est en son pouvoir pour
qui préoccupe l’attention du Bureau depuis
assurer l’indépendance judiciaire.
un moment pour procéder soit à une déci-
sion à ce propos de façon immédiate, soit
Article 34: Du traitement des thèmes
une décision dans la prochaine réunion.
Chaque membre du Bureau étudie le dossier
élaboré dans son domaine de supervision par
le Secrétariat permanent en exécution des dé- Les motions sont débattues et soumises au
cisions du Conseil Supérieur de la Magistrature vote au fur et à mesure de leur présentation.
ou dans le cadre de la gestion quotidienne, et
en faire rapport à la plénière du Bureau. Article 38: Des participants aux réu-
nions
Article 35: De la mise en œuvre des Le Bureau peut inviter des personnes étran-
décisions gères lorsqu’il estime nécessaire, y compris les
Toute décision du Bureau doit indiquer la per- professionnels chargés des organes du Conseil
sonne ou l’institution appelée à l’exécuter dans et autres experts.
un délai déterminé.
Article39: Des procès verbaux
Article 36: De l’ordre du jour Le Premier secrétaire rapporteur élabore des
Le Président prépare l’ordre du jour des réu- procès verbaux de chaque réunion.
nions ordinaires et extraordinaires dans les cas Les procès verbaux des réunions du Bureau
où le Bureau ne l’a pas prévu lors de la session sont signés par le Président et le premier se-
précédente. crétaire rapporteur.
L’ordre du jour est approuvé au début de
chaque réunion, et peut faire l’objet des modi- Article40: Du service d’appoint
fications suggérées par les membres du Bureau. Au sein du Bureau du Conseil supérieur de la
Si l’ordre du jour n’est pas épuisé dans une ses- magistrature, il y a un service d’appoint chargé
sion ordinaire, le Bureau fixe la date et heure de donner l’appui administratif et technique au
auxquelles se tiendra la prochaine réunion. Bureau.

Article 37: Des motions Section 3:


DU PRESIDENT
Sans préjudice des dispositions prévues a l’ar-
DU CONSEIL SUPERIEUR
ticle 14 du présent Règlement, pendant le dé-
DE LA MAGISTRATURE
roulement des réunions du Bureau, les motions
suivantes peuvent être présentées:
Article41: Du Président du Conseil
a) d’ordre: qui a pour but d’obtenir que le
débat soit dirigé sur les aspects prévus aux Le Président représente le Conseil supérieur
points correspondants à l’ordre du jour; de la magistrature.
734

Il convoque et préside les sessions de l’Assem- Article 43: Des membres durant la tran-
blée Générale du Conseil supérieur de la ma- sition
gistrature ainsi que le Bureau. En période de transition, le premier président
Il préside la chambre nationale de discipline de la Cour suprême de justice est le président
lorsque sont mis en cause les magistrats de du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il est
la Cour de cassation, du Conseil d’Etat, de la assisté du Procureur général de la République
Haute Cour Militaire ou des parquets près ces en qualité de Vice-président, du premier prési-
juridictions. dent de la Haute Cour Militaire en qualité de
Il propose l’ordre du jour pour les réunions du Premier secrétaire rapporteur et de l’auditeur
Bureau, conformément au présent Règlement général près la Haute Cour Militaire, en qualité
et veille à son épuisement de la façon la plus de Deuxième secrétaire rapporteur.
effective possible.
Article 44 : De la distribution interne de
Il signe les actes et décisions de l’Assemblée tâches
Générale et du Bureau après leur approbation.
Le Bureau repartit entre ses membres, les dif-
Il transmet les prévisions budgétaires au gou- férentes tâches relatives aux attributions du
vernement. Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur
Il transmet les propositions ainsi que les réso- de la Magistrature. Cette répartition du travail
lutions prises par l’Assemblée Générale au Pré- se fait en fonction des expériences spécifiques
sident de la République. des différents membres du Bureau.
Sans préjudice de ce qui est prévu à l’alinéa
Section 4: précédent, tous les membres du Bureau ont
DES AUTRES MEMBRES l’initiative sur tous les thèmes de la compé-
DU BUREAU tence du Conseil Supérieur de la Magistrature.

Article 42: Des autres membres du Section 5:


Bureau DES CHAMBRES DE DISCIPLINE
Le Président du Conseil supérieur de la magis-
trature est assisté de quatre Vice-présidents et Article 45: De l’attribution
de trois Secrétaires rapporteurs qui sont :
Le Conseil supérieur de la magistrature est la
Premier vice-président: Procureur général près juridiction disciplinaire des magistrats. II est
la Cour constitutionnelle ; organisé en chambres nationale et provinciales.
Deuxième vice-président: premier président de
la Cour de cassation; Article 46: De la procédure
Troisième vice-président: Procureur général La procédure disciplinaire devant le Conseil
près la Cour de cassation; supérieur de la magistrature est organisée par
les articles 20 à 32 de la loi organique portant
Quatrième vice-président: premier président organisation et fonctionnement du Conseil Su-
du Conseil d’Etat; périeur de la Magistrature et 50 à 60 de la loi
Premier secrétaire rapporteur: Procureur gé- organique portant statut des magistrats.
néral près le Conseil d’Etat;
Deuxième secrétaire rapporteur: premier pré- Article 47 : Du service administratif des
sident de la Haute Cour Militaire ; chambres de discipline
Troisième secrétaire rapporteur: auditeur gé- Il est attaché aux chambres de discipline un
néral près la Haute Cour Militaire. service administratif constitué du personnel
735

administratif des cours, tribunaux et parquets disciplinaires provinciales de fonctionner


et dirigé tant au niveau national que provincial convenablement, le Gouvernement de la Répu-
par un magistrat membre du Conseil Supérieur blique allouera à chacune d’elles un montant
de la Magistrature désigné par le Bureau. forfaitaire de l’équivalent en francs congolais de
Le plumitif d’audience est tenu par un magis- dix milles dollars américains.
trat, parmi les membres du Conseil Supérieur
de la Magistrature, désigné à cet effet par le Article 49: De la prescription
président de chambre. S’il n’y a pas un membre L’action disciplinaire se prescrit par un an ré-
du Conseil Supérieur de la Magistrature pour volu à dater de la connaissance des faits par
tenir le plumitif, celui-ci est tenu parmi les trois le Président du Conseil supérieur de la magis-
membres qui sont appelés à siéger. trature.
Le service administratif des chambres de disci- Celui-ci est présumé avoir eu connaissance des
pline est chargé de la préparation des dossiers faits à la date de la réception de la plainte ou de
disciplinaires et de l’organisation matérielle des la dénonciation à son secrétariat ou au secréta-
chambres de discipline et exécute notamment riat de l’une des chambres de discipline.
les tâches suivantes :
En ce qui concerne les fautes disciplinaires
1. Préparer les actes de convocations des constatées suivant l’article 50 de la loi orga-
audiences des chambres disciplinaires au
nique portant statut des magistrats, un exem-
niveau national et provincial et en assurer
plaire du procès-verbal de constat de faute dis-
la transmission;
ciplinaire est transmis dans le délai de 15 jours
2. Assurer la communication des pièces du au Président du Conseil supérieur de la magis-
dossier disciplinaire aux magistrats pour- trature. Celui-ci est présumé avoir eu connais-
suivis devant la chambre de discipline; sance de ces faits à la date de la réception de
3. Préparer les actes de notifications des déci- ce procès-verbal.
sions disciplinaires aux intéressés ;
4. Préparer l’état des frais relatifs aux trans- Article 50: Du recours
ports et aux séjours des magistrats pour-
suivis et des témoins; Les décisions des chambres provinciales de
discipline sont susceptibles d’appel devant la
5. Tenir à jour les registres disciplinaires du
chambre nationale de discipline. L’appel n’est
Conseil Supérieur de la Magistrature.
pas suspensif.
Le bureau de la chambre provinciale de dis-
cipline est dirigé par le premier président de
Cour d’appel. Section 6 :
DU SECRETARIAT PERMANENT
Article 48: Des frais de procédure
Les frais de procédure en matière disciplinaire Article 51: Du secrétariat permanent
sont à charge du Conseil supérieur de la magis- Le Secrétariat permanent est l’organe perma-
trature. nent et technique qui assiste les différentes
Lorsqu’un magistrat est appelé à quitter son structures du Conseil supérieur de la magistra-
ressort soit pour siéger, soit pour comparaitre, ture.
les frais de déplacement, de logement et de res-
tauration sont à charge du Conseil supérieur Article 52: Des attributions
de la magistrature. Le taux de ces frais est fixé Le Secrétariat permanent a pour tâches notam-
par la loi budgétaire. ment de :
En attendant l’exécution du budget du pouvoir • Gérer les dossiers individuels des magis-
judiciaire et afin de permettre aux chambres trats du recrutement à la mise à la retraite ;
736

• Préparer les travaux des autres structures à nérale en vue d’en arrêter les comptes et
savoir l’Assemblée Générale, le Bureau, les faire les propositions pour l’exercice bud-
chambres de discipline et en conserver les gétaire suivant ;
archives; 6. Veiller à l’application du statut, notamment
• Tenir à jour le fichier général des magistrats; en ce qui concerne la sécurité sociale et
• Organiser et gérer le social des magistrats ; autres avantages sociaux.
• Préparer à l’intention du Bureau pour ap-
Article 54: De la composition
probation par l’Assemblée Générale, les
propositions de mise en place des magis- Le Secrétariat permanent est composé de :
trats, les fichiers de promotion, d’affecta- Un Secrétaire permanent: coordonnateur ;
tion et de mise à la retraite des magistrats; Un Premier Secrétaire rapporteur et un Deu-
• Recevoir les actes de candidature pour le xième Secrétaire rapporteur chargé respec-
recrutement et organiser le concours de tivement de la gestion des systèmes prévus à
recrutement des magistrats à Kinshasa et l’article 5 du présent Règlement dont l’un est
dans les chefs lieux de provinces; magistrat militaire;
• Tenir le registre d’immatriculation des ma- Six magistrats prévus par l’article 33 de la loi
gistrats ; organique portant organisation et fonctionne-
• Notifier les décisions prises par les ment du Conseil supérieur de la magistrature,
membres du Bureau en leur qualité de désignés par le Bureau parmi les magistrats non
chefs hiérarchiques. membres du Conseil, en tenant compte de leur
expérience, ancienneté et intégrité.
Article 53: Des attributions budgétaires
Le Secrétariat permanent dispose d’un service
Le Secrétariat permanent assiste le premier administratif, prévu par l’article 35 de la loi
président de la Cour de cassation dans l’ordon- organique portant organisation et fonctionne-
nancement du budget du pouvoir judiciaire. A ment du Conseil Supérieur de la Magistrature
ce titre, il a notamment pour tâches de : et d’une commission technique.
1. Préparer les prévisions budgétaires du pou-
voir judiciaire sur base des éléments lui Article 55: De la direction du Secréta-
envoyés par les différents ordres juridic- riat permanent
tionnels à soumettre par le Bureau à l’As- Le Secrétariat permanent du Conseil supérieur
semblée Générale conformément à la loi de la magistrature est dirigé par un Secrétaire
organique portant organisation et fonction- permanent assisté d’un Premier secrétaire rap-
nement du Conseil supérieur de la magis- porteur et d’un Deuxième secrétaire rappor-
trature; teur.
2. Etablir les états liquidatifs des sommes Le Secrétaire permanent, le Premier et le
octroyées au Pouvoir judiciaire au titre de Deuxième secrétaire rapporteur et les autres
budget des rémunérations et de fonction- membres du Secrétariat sont désignés confor-
nement ; mément aux articles 17 et 33 de la loi orga-
3. Préparer, organiser et effectuer la paie des nique portant organisation et fonctionnement
magistrats au travers des procédures ban- du Conseil supérieur de la magistrature et
caires appropriées; l’article 54 de ce Règlement.
4. Contrôler dans les différentes juridictions
et offices la bonne exécution des opéra- Article 56: De la composition du Service
tions de paie des magistrats ; administratif
5. Préparer le rapport financier à transmettre Sans préjudice des dispositions prévues à l’ar-
au Bureau qui le soumet à l’Assemblée Gé- ticle 5 du présent Règlement, le service admi-
737

nistratif du Secrétariat permanent du Conseil en cours, ceux classés sans suite et ceux qui
supérieur est composé d’un secrétariat et des doivent être envoyés en fixation devant le
cellules. II s’agit notamment de : Conseil supérieur de la magistrature ainsi que
1. Cellule de carrière; toute autre information nécessaire à la bonne
2. Cellule des finances et budget; marche des activités du pouvoir judiciaire.
3. Cellule de discipline;
4. Cellule de logistique et intendance ; CHAPITRE 4 :
5. Cellule de planification ; DES DISPOSITIONS SPECIFIQUES
6. Cellule d’information, relations publiques,
protocole et Presse ; Section 1re:
7. Cellule technique. DE L’ADMINISTRATION

Chaque cellule est placée sous la supervision Article 60: De l’administration du


d’un magistrat, membre du Secrétariat perma- Conseil
nent et comprend les agents de l’ordre judi- L’administration du Conseil supérieur de la
ciaire recrutés suivant les critères prévus à l’ar- magistrature est assurée par son Secrétariat
ticle 35 de la loi organique portant organisation permanent. Outre les tâches énumérées dans
et fonctionnement du Conseil supérieur de la le chapitre précédent, le Secrétariat perma-
magistrature. nent garde les archives du Conseil supérieur
La cellule technique prévue à l’article 56 du de la magistrature et prend toutes les mesures
présent Règlement est composée de magistrats nécessaires à l’entretien de son matériel et à
délégués. la maintenance de son patrimoine. A cet effet,
il bénéficie d’une mise à disposition des fonds.
Article 57: De la direction du Service
administratif Article 61: De la prime de session
Le service administratif est dirigé par un magis- Lors des sessions de l’Assemblée Générale, les
trat, assisté d’un fonctionnaire de l’administra- magistrats et les autres membres du person-
tion publique, revêtu du grade de directeur. nel administratif utilisés pendant les travaux au
service d’appoint, bénéficient d’une prime de
Article 58: Des droits des membres du session fixée par le Président du Conseil su-
Secrétariat périeur de la magistrature sur proposition du
Durant leur service au Secrétariat permanent Secrétaire permanent.
du Conseil supérieur de la magistrature, les
magistrats et les agents continuent à bénéficier Article 62: De la sécurité
de leurs droits à l’avancement en grade, au trai- Dans le cadre du maintien de l’ordre dans
tement et aux avantages sociaux qui leur sont l’enceinte du siège du Conseil supérieur de la
dus en vertu de leurs statuts respectifs ainsi magistrature, le Président dispose d’un déta-
qu’à une prime de fonction fixée par le Premier chement de la Police nationale placé sous le
président de la Cour de cassation sur proposi- commandement d’un officier nommé à ce
tion du Secrétaire permanent du Conseil supé- poste par sa hiérarchie.
rieur de la magistrature.
Ce détachement assure également la protec-
tion des membres du Bureau, du secrétariat
Article 59: De l’information
permanent et le maintien de l’ordre pendant
Chaque trimestre, le Secrétariat permanent les sessions du Conseil supérieur de la magis-
adresse au Président du Conseil supérieur de trature.
la magistrature l’état des dossiers disciplinaires
738

Section 2 : Article 67: Du bureau de vote


DE L’ELECTION DES MEMBRES Le bureau de vote est composé de:
AU SEIN DU CONSEIL SUPERIEUR
DE LA MAGISTRATURE Président: le premier président ou le Procureur
général ou leur délégués si ces derniers ne sont
Paragraphe 1 : Des conditions générales pas candidats ;
d’élection Rapporteur: le président du tribunal de grande
instance ou le procureur de la République s’ils
Article 63 : De l’élection ne sont pas candidats;
L’élection des membres se tient sur instruction Secrétaire: un magistrat moins gradé et non
du Président du Conseil Supérieur de la Magis- candidat du ressort de la Cour et du parquet
trature au siège de la Cour d’appel. général.
L’ensemble de magistrats du siège, en activité,
du ressort de la Cour d’appel, élisent deux Paragraphe 2 :
magistrats du siège de leur ressort dont l’un De la procédure d’élection
est de la Cour d’appel et l’autre de juridiction
inférieure. Article 68: De la procédure
De même les magistrats du parquet de ressort La procédure à suivre en matière d’élection est
de cette Cour, élisent deux magistrats de par- la suivante :
quet de leur ressort dont l’un est du Parquet 1. Sélection des candidats par le Bureau sui-
général et l’autre de parquet inférieur. vant les critères définis ci-dessus ;
2. Examen des contestations de candidature
Article 64: De la candidature s’il y a lieu;
L’acte de candidature se fait par une lettre 3. Prise de parole à tour de rôle par chacun
adressée aux premiers présidents des cours des candidats retenus durant dix minutes
d’appel ainsi qu’aux procureurs généraux près au plus ;
ces juridictions endéans le délai fixé par le Bu- 4. Remise par le Bureau de deux bulletins de
reau du Conseil supérieur de la magistrature, vote à chaque électeur, après avoir inscrit
avec ampliation au Secrétaire permanent. son nom sur une liste et s’être assuré qu’il
est un magistrat de ressort ;
Article 65: Des conditions des candidats 5. Choix par l’électeur de deux candidats
Nul ne peut se porter candidat: dont les noms seront inscrits sur chaque
bulletin de vote;
S’il n’a pas exercé la profession de magistrat
pendant trois ans au moins; 6. Dépôt des bulletins de vote dans l’urne ;
7. Dépouillement des urnes par le Bureau de
S’il a été condamné pénalement ou disciplinai- vote devant l’ensemble des électeurs et des
rement dans les 3 années de dépôt de candi- candidats ;
dature.
8. Examen des contestations des résultats par
le bureau de vote;
Article 66: De la liste
9. Proclamation des résultats provisoires par
La liste des candidats est affichée au siège du le Président du Bureau;
ressort concerné quinze jours avant le jour des 10. Etablissement du procès-verbal de dépouil-
élections à fixer par le Premier président de lement signé par les membres du Bureau et
la Cour d’appel et le Procureur général près contresigné par les candidats élus et non
cette Cour. élus présents au bureau de vote;
739

11. Communication des résultats définitifs au Section 3 :


Secrétariat permanent du Conseil supé- DE LA DESIGNATION DES
rieur de la magistrature; MAGISTRATS MILITAIRES
12. Publication par le Secrétariat permanent
de la liste définitive des magistrats élus par Article 73 : Des conditions
ressort de Cour d’appel. Nul ne peut être désigné membre du Conseil
Supérieur de la Magistrature:
La durée du processus électoral ne peut dépas-
s’il n’a pas exercé la profession de magistrat
ser 45 jours.
pendant 3 ans au moins ;
Article 69 : Des procurations s’il a été condamné pénalement ou discipli-
Le vote par procuration écrite et par cor- nairement dans les 3 années qui précèdent sa
respondance est admis dans le ressort où il désignation.
s’avère difficile de réunir tous les magistrats au La désignation tient compte de la représenta-
siège de la Cour ou du parquet général près tion en grade, en genre et subdivision juridic-
cette Cour. tionnelle sur le territoire national.
Tout bulletin est nul lorsqu’il ne permet pas En cas de mutation d’un membre désigné de
de déterminer le candidat réellement choisi son ressort à un autre, il perd d’office son man-
notamment quand, soit il contient deux noms dat.
de candidats, soit il comporte des ratures ou Les premiers présidents des cours militaires
surcharges sur le nom. et les auditeurs militaires supérieurs sont les
autorités de désignation.
Article 70 : Des candidats élus
Les magistrats élus sont ceux qui ont obtenu CHAPITRE 5:
le plus grand nombre de voix dans l’ordre utile DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES
suivant le nombre de sièges à pourvoir. ET FINALES
Les suppléants sont ceux qui ont obtenu le plus Article 74: De la transition
grand nombre de voix dans l’ordre utile après
le candidat élu selon le siège à pourvoir. En attendant l’installation de la Cour consti-
tutionnelle, du Conseil d’Etat, de la Cour de
En cas d’égalité des voix, sera élu selon les cas cassation, des cours administratives d’appel
soit le candidat le plus gradé, soit le candidat le ainsi que des parquets près ces juridictions, le
plus ancien dans la magistrature. Conseil supérieur de la magistrature fonctionne
conformément aux dispositions des articles 44
Article 71: De l’absence de recours à 46 de la loi organique portant organisation
La décision du bureau de vote en matière de et fonctionnement du Conseil Supérieur de la
contestations électorales est sans recours. Magistrature.
Au plus tard dans les 45 jours de l’adoption du
Article 72: Du rapport présent Règlement intérieur, il sera procédé à
l’installation de la nouvelle structure du Secré-
Le rapport sur toutes les opérations électo-
tariat Permanent du Conseil Supérieur de la
rales est établi par le bureau de vote et trans-
Magistrature.
mis au Président du Conseil supérieur de la
magistrature en deux exemplaires accompagné
Article 75: De la compétence résiduelle
du procès-verbal du dépouillement.
Toute matière non expressément attribuée à
Les copies du procès verbal et du rapport sus-
une structure du Conseil supérieur de la ma-
visé sont remises aux candidats élus et non élus.
740

gistrature relève des missions de l’Assemblée nent, le Premier Secrétaire Rapporteur et le


Générale. Deuxième Secrétaire Rapporteur, ainsi que les
quatre autres membres du Secrétariat perma-
Article 76 : Des modifications nent du Conseil Supérieur de la Magistrature
Le présent Règlement intérieur peut être mo- (articles 17 et 33 de la loi organique portant
difié à l’initiative du Bureau ou du cinquième organisation et fonctionnement du Conseil Su-
périeur de la Magistrature, articles 33, 8°, 54, et
des membres l’Assemblée Générale. La modi-
74 alinéa 2 du Règlement intérieur du Conseil
fication n’est acquise qu’à la majorité de deux
Supérieur de la Magistrature).
tiers des membres de celle-ci.
Article 2: Autorité compétente
Article 77: De l’abrogation
Le Bureau du Conseil Supérieur de la Magistra-
Toutes les dispositions antérieures contraires
ture est l’autorité compétente pour désigner
au présent Règlement intérieur sont abrogées.
ces trois secrétaires du Conseil Supérieur de
la Magistrature et les quatre autres membres
Article78: De l’entrée en vigueur du Secrétariat permanent du Conseil Supérieur
Le présent Règlement intérieur entre en vi- de la Magistrature (articles 17 et 33 de la loi
gueur dès son adoption par l’Assemblée Géné- organique portant organisation et fonctionne-
rale du Conseil supérieur de la magistrature. II ment du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
est publié au Journal Officiel. articles 33, 8°, 54 et 74 alinéa 2 du Règlement
intérieur du Conseil Supérieur de la Magistra-
Adopté à Kinshasa, le 13 Juin 2009 par l’As-
ture).
semblée Générale du Conseil Supérieur de la
Magistrature réunie en session extraordinaire.
Article 3: Conditions des candidats
Le Président du Conseil Les candidats aux postes du Secrétaire perma-
Supérieur de la Magistrature, nent, du Premier Secrétaire Rapporteur et du
Etienne Roger TINKAMANYIRE Deuxième Secrétaire Rapporteur du Conseil
BIN NDIGEBA Supérieur de la Magistrature doivent être ma-
Premier président de la gistrats de carrière, membres du Conseil Supé-
Cour suprême de justice rieur de la Magistrature et avoir une grande
expérience et une intégrité notoire (articles 17
et 33 de la loi organique portant organisation
et fonctionnement du Conseil Supérieur de la
3. RÈGLEMENT DU 23 JUIN 2009 Magistrature ; articles 33, 8° et 54 du Règle-
PORTANT PROCÉDURE DE ment intérieur du Conseil Supérieur de la Ma-
gistrature).
DÉSIGNATION DE MEMBRES
DU SECRÉTARIAT PERMANENT Ils doivent aussi avoir une bonne formation
professionnelle qui leur permet de bien diri-
DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA ger le Secrétariat permanent du Conseil Supé-
MAGISTRATURE rieur de la Magistrature et d’accomplir diverses
tâches de cet organe (articles 33 à 35 de la loi
Article 1: Objet organique portant organisation et fonctionne-
Ce règlement détermine la procédure pour ment du Conseil Supérieur de la Magistrature
sélectionner et désigner les trois membres du et articles 33, 8° et 54 du Règlement intérieur
Secrétariat permanent du Conseil Supérieur de du Conseil Supérieur de la Magistrature).
la Magistrature qui sont magistrats de carrière Les candidats doivent n’avoir jamais fait l’objet
et membre du Conseil : le Secrétaire perma- d’une sanction disciplinaire.
741

Les candidats aux postes d’autres membres du dat méritant pour un poste concerné, il pourra
Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de organiser une épreuve pour sélectionner les
la Magistrature doivent répondre aux mêmes meilleurs candidats.
conditions fixées à l’alinéa 1er de l’article 3 du En cas d’égalité persistante, le vote ou le choix
présent Règlement, à l’exception de la qualité du Président du Bureau Conseil Supérieur de la
de membre du Conseil Supérieur de la Magis- Magistrature sera prépondérant.
trature.
Article 9: Désignation
Article 4: Appel à candidatures
Après avoir terminé la sélection, le Bureau du
L’appel à candidatures sera fait par une circu- Conseil Supérieur de la Magistrature prendra
laire du Président du Conseil Supérieur de la décision de la désignation de trois secrétaires
Magistrature publiée dans les journaux, sites in- et les quatre autres membres du Secrétariat
ternet, radios, télévisions et affichée aux sièges Permanent du Conseil Supérieur de la Magis-
des cours d’appel et cours militaires pendant trature.
15 jours.
Article 10: Entrée en fonction
Article 5: Dossiers
Les candidats retenus entreront en fonction
Les candidats présenteront leurs dossiers au après avoir été notifiés par le Président du Bu-
Bureau du Président du Conseil Supérieur de reau du Conseil Supérieur de la Magistrature.
la Magistrature en annexant leur CV et les do-
cuments qui prouvent qu’ils ont la qualité de
magistrat de carrière (de membre du Conseil Fait à Kinshasa, le 23 juin 2009.
Supérieur de la Magistrature pour les postes
du Secrétaire Permanent, du Premier Secré- Le Président du Conseil
taire Rapporteur et du Deuxième Secrétaire Supérieur de la Magistrature,
Rapporteur), avant la fin du délai de l’appel à Etienne Roger TINKAMANYIRE
candidatures. BIN NDIGEBA
Premier Président de la
Cour Suprême de Justice
Article 6: Sélection
Après avoir réceptionné toutes les candida-
tures et s’il existe plusieurs candidats pour un
poste, le Bureau du Conseil Supérieur de la
Magistrature fera une première sélection.

Article 7: Entretien
Les candidats présélectionnés auront un entre-
tien avec le Bureau du Conseil Supérieur de la
Magistrature afin de lui prouver leur compé-
tence à organiser le Secrétariat Permanent du
Conseil Supérieur de la Magistrature et d’ac-
complir les tâches qui leur seront confiées.

Article 8: Épreuve
Si le Bureau du Conseil Supérieur de la Magis-
trature ne parvient pas à déterminer le candi-
742

3. CADRE ET STRUCTURE de la Magistrature destinés à combler cette


ORGANIQUE DU CONSEIL lacune.
SUPÉRIEUR DE LA Mieux encore, faisant d’une pierre deux coups,
le Cadre et les structures organique du
MAGISTRATURE Conseil Supérieur de la Magistrature présente
(JORDC, n° spécial, 2 février 2011) l’avantage d’éclairer les lecteurs non seulement
sur l’architecture institutionnelle du Conseil
1. RAPPORT À L’ATTENTION Supérieur de la Magistrature mais aussi sur les
DU PRÉSIDENT DU attributions dévolues à chacune de ses com-
posantes.
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA
A ce titre, ils devraient à la fois contribuer à
MAGISTRATURE EN RAPPORT
l’efficacité du Conseil Supérieur de la Magis-
AVEC LE CADRE ET LES trature à travers le respect, par chacun de ses
STRUCTURES ORGANIQUES organes de ses attributions, évitant par le fait
DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA même des conflits positifs ou négatifs de com-
MAGISTRATURE pétence et faciliter la tâche à tous ceux qui,
pour une raison ou une autre, sont en contact
avec le même Conseil.
Monsieur le Président, Le Cadre et les structures organiques du
Conseil Supérieur de la Magistrature com-
Elaborée en application de l’article 152, alinéa
prennent l’organigramme dudit Conseil suivi
6 de la Constitution du 18 février 2006, la loi
des tableaux reprenant les attributions et les
organique n° 08/013 du 5 août 2008 portant effectifs du personnel des différents organes
organisation et fonctionnement du Conseil du même Conseil, en l’occurrence l’Assemblée
Supérieur de la Magistrature détermine les dif- générale, le Bureau, les Chambres disciplinaires
férents organes dudit Conseil en précisant les et le Secrétariat permanent, un tableau synthé-
attributions dévolues à chacun d’entre eux. Il tique de ces organes et la périodicité de leurs
s’agit, en l’occurrence, de l’Assemblée générale, réunions ainsi qu’un tableau synthétique rela-
du Bureau, des Chambres de discipline et du tif aux effectifs du personnel administratif du
Secrétariat permanent. Conseil Supérieur de la Magistrature.
Il ne restait plus qu’au Bureau du Conseil supé- Sauf exception, particulièrement en ce qui
rieur de la magistrature agissant en vertu des concerne l’administration du Secrétariat per-
dispositions de l’article 33, points 1 et 6 du Rè- manent dont la détermination de la structure
glement intérieur de cette institution de préci- organisationnelle et des attributions subsé-
ser davantage les attributions desdits organes, quentes relève de la compétence du Bureau,
particulièrement du Secrétariat permanent du le fondement juridique des attributions des
Conseil supérieur de la magistrature et de ses organes précités est indiqué.
différentes formations, qu’il s’agisse des cellules S’agissant de l’organisation et des attributions
ou de son administration. de l’administration du Secrétaire permanent du
Conseil Supérieur de la Magistrature, il a été
Avec l’appui technique et financier de ses par-
tenu compte de l’expérience des ministères
tenaires, en l’occurrence ProJustice/USAID et avec les aménagements que lui apporte le pro-
PAG/ Union européenne, à l’issue de deux ate- cessus en cours de la réforme de la fonction pu-
liers de travail organisés à cet effet, respective- blique. Toutefois, des adaptations ont été faites
ment aux mois de mai et d’octobre en cours, en raison non seulement de l’indépendance du
le Secrétariat permanent du Conseil Supérieur pouvoir judiciaire et du Conseil Supérieur de la
de la Magistrature a mis au point le Cadre et Magistrature qui en est le garant mais aussi des
les structures organiques du Conseil Supérieur spécificités dudit pouvoir.
743

Telle est l’économie générale du Cadre et des d’un Procureur général de la République ;
structures organiques du Conseil supérieur de Vu l’Ordonnance d’organisation judiciaire n°
la magistrature qu’à travers vous j’ai l’honneur
07/028 du 12 juin 2007 portant nomination
de soumettre à l’adoption par le Bureau.
d’un Premier président de la Haute Cour Mili-
A toutes fins utiles, vous trouverez, joint au taire ;
présent rapport, le projet de résolution por-
tant adoption et mise en application de cet ins- Vu le Décret d’organisation judiciaire n° 04/055
trument de travail. du 28 juin 2004 portant nomination de l’Audi-
teur général des Forces armées ;
Fait à Kinshasa, le 8 novembre 2010. Vu la réunion du Bureau du Conseil Supérieur
de la Magistrature du 23 décembre 2010 ;
Le Secrétaire permanent du Considérant la nécessité de clarifier les attribu-
Conseil Supérieur de la Magistrature, tions des différents organes du Conseil supé-
Jean UBULU PUNGU rieur de la magistrature, particulièrement celles
du Secrétariat permanent à travers le cadre et
Premier président de la Cour d’appel les structures organiques de cette institution
en vue de son fonctionnement harmonieux ;
Sur proposition du Secrétaire permanent du
Conseil supérieur de la magistrature ;
2. RÉSOLUTION N° 001/2010
DU 23 DÉCEMBRE 2010 Adopte la résolution dont la teneur suit :
PORTANT ADOPTION ET Article 1er :
MISE EN APPLICATION DU Le cadre et les structures organiques du
CADRE ET DES STRUCTURES Conseil supérieur de la magistrature en annexe
ORGANIQUES DU CONSEIL de la présente résolution sont adoptés.
SUPÉRIEUR DE LA
MAGISTRATURE Article 2 :
La présente résolution est publiée au Journal
Le Bureau du Conseil supérieur de la magis- officiel.
trature ;
Article 3 :
Vu la Constitution en ses articles 152 et 223 ;
Le Secrétaire permanent du Conseil supérieur
Vu la Loi organique n° 08/013 du 5 août 2008 de la magistrature est chargé de l’application de
portant organisation et fonctionnement du la présente résolution qui entre en vigueur à la
Conseil supérieur de la magistrature, spéciale- date de sa signature.
ment en ses articles 5 et 17 alinéa 2 ;
Vu le Règlement intérieur du Conseil supérieur Fait à Kinshasa, le 23 décembre 2010.
de la magistrature, spécialement en son article
33, points 1 et 6 ; Le Président du Conseil
Supérieur de la Magistrature,
Vu l’Ordonnance d’organisation judiciaire n°
10/076 du 26 novembre 2010 portant nomi- Jérôme KITOKO KIMPELE
nation d’un Premier président de la Cour su- Premier président de
prême de justice ; la Cour suprême de justice
Vu l’Ordonnance d’organisation judiciaire n°
09/067 du 15 juillet 2009 portant nomination
ASSEMBLEE GENERALE

1. ASSEMBLEE GENERALE
(Art 6 à 13 de la L-O et 7 à 30 du RI)

Structure Effectif
Président de la Cour Constitutionnelle 1
Procureur général près la Cour Constitutionnelle 1
Premier président de la Cour de Cassation 1
Procureur général près la Cour de Cassation 1
Premier président du Conseil d’Etat 1
Procureur général près le Conseil d’Etat 1
Premier président de la Haute cour militaire 1
744

Auditeur Général près la Haute cour militaire 1


Premiers Présidents des cours d'appel 12
Procureurs Généraux près les cours d'appel 12
Premiers Présidents des cours Administratives d'appel 12
Procureurs Généraux près les cours Administratives d'appel 12
Premiers Présidents des cours Militaires 12
Auditeurs Militaires Supérieurs 12
Deux Magistrats de Siège par ressort des cours d'appel 24
Deux Magistrats de Parquet par ressort de Cour d'appel 24
Un Magistrat de Siège par ressort de Cour Militaire 12
Un Magistrat de Parquet par ressort de Cour Militaire 12
Total 152
ENTITE ATTRIBUTIONS : EFFECTIF
- Orienter le travail du Conseil Supérieur de la Magistrature dans les matières
relevant de sa compétence (Article 6 al. 1 de la L-O) ;
- Veiller à ce que la mission et la vision du Conseil Supérieur de la Magistrature
soient réalisées ;
- Adopter des plans stratégiques quinquennaux, des feuilles de route pour
réaliser sa vision à moyen et à long terme, contenant les objectifs, stratégies
et mesures de performance pour entreprendre la modernisation du système
judiciaire (Article 7 al. 1 du RI) ;
- Créer des cadres de concertation réguliers du Conseil Supérieur de la
Magistrature avec le Président de la République, le Parlement, le
Gouvernement, les organisations de la Société Civile ainsi que les organismes
internationaux pour toute question ayant trait à des implications d’ordre
sociopolitique ou financier (Article 17 al. 1 du RI) ;
- Adopter les éventuelles modifications au Règlement intérieur du Conseil
Supérieur de la Magistrature (Art 9 de la L-O) ;
745

1. ASSEMBLEE - Redéfinir la structure organisationnelle du Conseil Supérieur de la


GENERALE Magistrature dans le cadre de sa propre modernisation et évolution
institutionnelle. (Article 5 du RI) ;
- Voter sur l’ensemble des opérations de validation et de vérification des
mandats des membres (Art 12 al 2 du RI) ;
- Voter les sanctions prévues à l’article 16 du Règlement intérieur en cas
d’absence par des Magistrats aux séances des plénières ;
- Entendre des experts identifiés et invités par le Bureau dans le cadre de la
préparation des sessions (Article 17 al. 2 du RI) ;
- Décider du recrutement des Magistrats, des modalités et du nombre de
postes à pourvoir (Article 7 al. 2 du RI) ;
- Examiner les dossiers des Magistrats en vue de leur nomination, promotion,
démission, mise à la retraite, révocation, et le cas échéant, de leur
réhabilitation (Art 7. Al. 1 de la L-O) ;
- Formuler des propositions au Président de la République, sur la nomination,
la promotion, la démission, la mise à la retraite, la révocation et, le cas
échéant, la réhabilitation des Magistrats (Article 7 al. 2 de la L-O) ;
- Décider de l’orientation générale du stage des candidats retenus (Article 7 al.
3 du RI) ;
- Déterminer l’organigramme des juridictions et parquets ainsi que sa révision
(Article 7 al. 3 du RI) ;
- Examiner, pour entérinement, les désignations faites à titre exceptionnel par
le Premier président de la Cour de Cassation ou par le Procureur général
près cette juridiction, conformément à l’article 12 de la Loi organique
portant Statut des Magistrats (Article 9 du RI) ;
- Adopter l’avant projet du budget du Pouvoir Judiciaire (Article 149, al. 6 de la
Const. et 7 al. 3 de la L-O) ;
- Désigner trois membres de la Cour Constitutionnelle parmi les Magistrats en
activité ayant au moins quinze ans d’expérience dans la magistrature (Article
158, al. 1 de la Const. 8 al. 1 de la L-O) ;
- Arrêter les comptes du Pouvoir Judiciaire (Article 43, al. 1 de L-O) ;
- Solliciter, par deux tiers de ses membres, auprès du Président du Conseil
Supérieur de la Magistrature, la convocation d’une session extraordinaire de
l’Assemblée générale sur un ordre du jour déterminé (Article 11, al. 1 de la
746

L-O) ;
- Analyser la proposition du Plan stratégique élaboré par le Secrétariat
Permanent et approuvé par le Bureau au début de chaque période
quinquennal au sein des commissions permanentes et spéciales (Article 18, al.
2 du RI) ;
- Valider, sur la base des propositions de la commission constituée à cet effet,
les mandats des membres élus en cas de contestation lors de la vérification
des mandats (Article 11, al. 5 du RI) ;
- Délibérer sur les propositions relatives à l’organisation et au fonctionnement
du Pouvoir Judiciaire soumises par le Bureau (Article 17, al. 2 de la L-O) ;
- Décider sur toutes les matières qui ne relèvent pas de la compétence d’un
autre organe du Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 75 du RI) ;
- Donner des orientations sur l’organisation et le fonctionnement de l’Ecole
Supérieure de la Magistrature (Article 2, al. 1 du RI) ;
ATTRIBUTIONS :
- Traiter des questions résultant de la mise en œuvre des systèmes gérés par
le Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 18, al. 1 du RI) ;
- Analyser, au début de chaque période quinquennale, la proposition du Plan
1.1. COMMISSIONS stratégique élaboré par le Secrétariat Permanent et approuvé par le Bureau
et élaborer les rapports des modifications pour l’approbation par
l’Assemblée générale (Article 18 al. 2 du RI) ;
- Analyser, durant la période quinquennale et à l’occasion des travaux, les
propositions techniques élaborées par le Secrétariat Permanent dans le cadre
des plans annuels approuvés par le Bureau (Article 18. al. 2 du RI).
ATTRIBUTIONS :
1.1.1. Commission du - Analyser toutes les questions liées à la situation statutaire des Magistrats :
Statut et de la sélection, nomination, affectation, promotion, formation, mise à la retraite,
Carrière des démission, réhabilitation ainsi qu’à leur situation sociale (Article 19 du RI) ;
Magistrats
747

- Elaborer un rapport final approuvé par ses membres à déposer au Bureau du


Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 25 du RI).
- Analyser toutes les questions relatives à la discipline et à la déontologie
professionnelles des Magistrats (Article 20 du RI) ;
- Analyser toutes les décisions disciplinaires prises à l’endroit des Magistrats et
1.1.2. Commission faire rapport à la plénière de l’Assemblée générale (Article 20, al. 2 du RI) ;
d’Ethique et de
Discipline - Etudier, en vue d’une codification, toutes les règles déontologiques qui
concernent la profession de magistrat (Article 20, al. 3 du RI) ;
- Elaborer un rapport final approuvé par ses membres à déposer au Bureau du
Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 25 du RI).
- Examiner les prévisions budgétaires transmises par le Bureau du Conseil
1.1.3. Commission des Supérieur de la Magistrature et les propositions techniques relatives aux
Finances et du ressources financières (Article 21 du RI) ;
Budget - Contrôler les ressources et la comptabilité de l’exercice écoulé (Article 21
du RI) ;
- Elaborer un rapport final approuvé par ses membres à déposer au Bureau du
Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 25 du RI).
- Analyser les propositions techniques relatives aux sous-systèmes de
1.1.4. Commission de planification stratégique et d’information pour le contrôle de la gestion de la
planification et performance (Article 22 du RI) ;
gestion de données - Elaborer un rapport final approuvé par ses membres à déposer au Bureau du
Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 25 du RI).
- Etudier les questions concernant les circulaires sur le fonctionnement des
juridictions et offices, les modifications éventuelles aux lois organiques du
Pouvoir Judiciaire à soumettre au Pouvoir Législatif ainsi que toute
proposition de réforme du Pouvoir Judiciaire (Article 23 du RI) ;
1.1.5. Commission de
législation - Analyser les propositions techniques relatives aux réformes légales sur
l’organisation et le fonctionnement du Pouvoir Judiciaire et des règlements
sous sa compétence (Article 23 du RI) ;
- Elaborer un rapport final approuvé par ses membres à déposer au Bureau du
748

Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 25 du RI).


BUREAU

2. BUREAU
(Article 14-19 et 31-44 de la L-O)

STRUCTURE EFFECTIF
Président du Conseil Supérieur de la Magistrature 1
Procureur général près la Cour Constitutionnelle 1
Premier président de la Cour de Cassation 1
Procureur général près la Cour de Cassation 1
Premier président du Conseil d’Etat 1
Procureur général près le Conseil d’Etat 1
749

Premier président de la Haute cour militaire 1


Auditeur Général près la Haute cour militaire 1
Total 8
ATTRIBUTIONS :
- Faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer l’indépendance du
Pouvoir Judiciaire (Article 33 al. 9 du RI) ;
- Procéder, au début de chaque Assemblée générale, à la vérification et à la
validation des pouvoirs des membres de droit, des membres élus et des
membres désignés ayant qualité pour siéger (Article 11, al. 1 du RI) ;
- Confier, en cas de contestation lors de la vérification des mandats des
membres élus, le recours éventuel à une commission (Article 11, al. 4 du RI) ;
- Vider toute question relative à la situation des membres empêchés, absents,
ou remplacés pour décès ou autres motifs et de suppléance des membres
élus (Article 12 al. 1 du RI) ;
- Soumettre au vote de l’Assemblée générale l’ensemble des opérations de
validation et de vérification des mandats (Article 12, al. 2 du RI) ;
- Présenter tous les rapports des Commissions à la plénière de l’Assemblée
générale pour disposition (Article 25 du RI) ;
- Proposer aux autorités compétentes le montant du jeton de présence dont
bénéficient les membres de l’Assemblée générale (Article 29 du RI) ;
2. BUREAU
750

- Fixer la date et l’heure auxquelles se tiendra la prochaine réunion ordinaire


ou extraordinaire du Bureau dans le cas ou l’ordre du jour n’est pas épuisé
(Article 36, al. 3 du RI) ;
- Inviter des personnes étrangères à participer aux réunions du Bureau,
lorsqu’il l’estime nécessaire, y compris les professionnels chargés des
organes du Conseil Supérieur de la Magistrature et autres experts (Article
38 du RI) ;
- Donner les avis du Conseil Supérieur de la Magistrature en matière de
recours en grâce (Article 152, al. 5 de la Const. et 17 al. 6 de la L-O) ;
- Transmettre les propositions de promotion des Magistrats au Président de
la République (Article 17 al. 7 de la L-O) ;
- Exécuter les décisions et recommandations de l’Assemblée générale
(Article 17 al. 1 de la L-O) ;
- Soumettre des propositions relatives à l’organisation et au fonctionnement
du Pouvoir Judiciaire aux délibérations de l’Assemblée générale (Article 17,
al. 2 de la L-O) ;
- Elaborer le projet de modifications éventuelles du Règlement intérieur du
Conseil Supérieur de la Magistrature (Art 17 al 3 de la L-O) ;
- Préparer l’avant-projet du budget du Pouvoir Judiciaire élaboré par le
Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature, à
soumettre à l’approbation de l'Assemblée générale avant sa transmission au
Gouvernement, pour être inscrit au budget général de l'Etat (Article 17, al.
4 de la L-O et Article 33, al. 4 du RI) ;
- Désigner, d’après les conditions établies par la Loi organique portant
organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature, le
Secrétaire Permanent, le Premier et le Deuxième Secrétaires Rapporteurs
parmi les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature et les six autres
membres du Secrétariat Permanent (Article 33, point 8 du RI) ;
- Décider sur les motions présentées au cours du déroulement de ses
réunions (Article 37 du RI) ;
- Dresser un rapport annuel d’activités du Conseil Supérieur de la
Magistrature à publier au Journal Officiel (Article 17, al. 9 de la L-O) ;
- Analyser les dossiers en rapport avec les domaines prévus par le Règlement
intérieur et superviser leur mise en œuvre (Article 31, al. 2 du RI) ;
- Recevoir les rapports des membres en rapport avec les dossiers élaborés
dans leur domaine de supervision par le Secrétariat Permanent du Conseil
Supérieur de la Magistrature (Article 34 du RI) ;
751

- Veiller à déterminer la personne ou l’institution appelée à exécuter ses


décisions et à en fixer le délai (Article 35 du RI) ;
- Orienter le développement de la stratégie de communication et de l’image
institutionnelle du Conseil Supérieur de la Magistrature et du Pouvoir
Judiciaire ;
- Assurer la continuité du dialogue avec les parties prenantes intéressées par
la modernisation du Pouvoir Judiciaire et plus particulièrement pour les
questions financières dans le contexte des cadres de concertation créés par
l’Assemblée générale ;
- Déterminer la structure et les charges du personnel du Conseil Supérieur
de la Magistrature (Article 33, al. 1 du RI) ;
- Approuver le rapport annuel d’activités du Conseil Supérieur de la
Magistrature élaboré par le Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de
la Magistrature (Article 33, point 5 du RI) ;
- Proposer la création ou suppression des postes dans l’organisation
judiciaire (Article 33, al. 1 du RI) ;
- Etablir des indicateurs de productivité et de gestion des cours et tribunaux
ainsi que contrôler la productivité judiciaire des Magistrats et du personnel
technique non magistrat dans le cadre du système de planification et de
gestion de l’information (Article 33, al. 2 du RI) ;
- Proposer les taux des frais de justice en tenant compte notamment des
critères d'accessibilité (Article 33 al. 3 du RI) ;
- Prendre des décisions de nature administrative permettant de définir les
modes d'utilisation des ressources financières, humaines et technologiques
du Conseil Supérieure de la Magistrature afin de mettre en œuvre les
décisions stratégiques prises par l'Assemblée générale (Article 33, al. 6 du
RI) ;
- Superviser et approuver les diverses opérations réalisées et les décisions
prises par le Secrétariat Permanent dans la préparation et le support des
travaux de l'Assemblée générale ainsi que la gestion quotidienne des
systèmes du Conseil, les propositions techniques et, en général, tout le
travail du Secrétariat Permanent (Article 33, al. 7 du RI) ;
- Procéder à une évaluation annuelle de ses performances ;
- Décider du transfert du siège du Conseil Supérieur de la Magistrature à
tout autre lieu (Article 4 du RI) ;
- Faire rapport à l’Assemblée générale (Article 17, al. 8 de la L-O) ;
752

EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS : PROFIL


- Préside le Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 18, al. 1 de la L-O) ;
- Assure la continuité du dialogue avec les parties prenantes intéressées par
la modernisation du Pouvoir Judiciaire et plus particulièrement pour les
questions financières dans le contexte des cadres de concertation créés par
l’Assemblée générale ;
- Représente le Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 18, al. 2 de la L-
O) ;
- Convoque et préside les réunions de l’Assemblée générale (Article 18, al. 3
1 LE PRESIDENT de la L-O) ;
- Envoie les convocations à l’Assemblée générale (Art 10, al 2 de la L-O) ;
- Assure la police des débats et des motions pendant les sessions de
l’Assemblée générale selon les articles 14 et 15 du RI ;
- Signe les actes et décisions de l’Assemblée générale après leur approbation
(Article 41, al. 5 du RI) ;
- Transmet les propositions ainsi que les résolutions prises par l’Assemblée
générale au Président de la République (Article 41, al. 7 du RI) ;
- Veille à l’application des sanctions disciplinaires pour non respect de l’ordre
de parole et absence aux séances de l’Assemblée générale selon l’article 16
du Règlement intérieur ;
- Convoque et préside les réunions du Bureau (Art 15, al 2 de la L-O et Art
41, al 2 du RI) ;
- Dirige le Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 18, al. 4
de la L-O) ;
- Propose l’ordre du jour pour les réunions du Bureau et veille à son
épuisement de la façon la plus effective possible (Article 4 du RI) ;
- Préside les réunions du Bureau (Art 41, al 2 du RI) ;
- Prépare l’ordre du jour des réunions ordinaires et extraordinaires dans les
cas où le Bureau ne l’a pas prévu lors de la session précédente (Article 36,
al 1 du RI) ;
- Présente des motions pendant le déroulement des réunions du Bureau
(Article 37 du RI) ;
- Signe les procès verbaux des réunions du Bureau préparés par le Premier
Secrétaire Rapporteur (Article 39, al. 1 du RI) ;
- Signe les actes et décisions du Bureau après leur approbation (Article 41,
al. 5 du RI) ;
753

- Transmet les prévisions budgétaires du Conseil Supérieur de la


Magistrature au Gouvernement (Article 41, al. 6 du RI) ;
- Recherche l’augmentation des crédits budgétaires alloués au Pouvoir
Judiciaire auprès des institutions concernées ;
- Préside les instances disciplinaires pour les Magistrats de la Cour de
Cassation, du Conseil d’Etat, de la Haute cour militaire et des Magistrats
des parquets près ces juridictions (Article 18, al. 5 de la L-O) ;
- Désigne un Président de la Cour de Cassation, du Conseil d’Etat ou un
Premier Avocat Général près la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat pour
mener l’enquête prévue à l’alinéa 1 de l’article 52 de la Loi portant Statut
des Magistrats lorsque la faute disciplinaire est commise par les Premiers
Présidents de la Cour de Cassation, du Conseil d’Etat ou par les
Procureurs Généraux près ces juridictions (Article 52, al. 4 de la Loi
portant Statut des magistrats) ;
- Interdit, si les faits lui paraissent graves, à titre conservatoire, au Magistrat
poursuivi, l’exercice de ses fonctions jusqu’à la décision définitive (Article
54, al. 1 de la Loi organique portant Statut des Magistrats) ;
- Détermine les modalités de paiement des frais de transport et de séjour du
Magistrat poursuivi et des témoins (Article 62 de la Loi organique portant
Statut des Magistrats) ;
- Autorise, dans des cas particuliers et par dérogation à l’article 65 de la Loi
organique portant Statut des Magistrats un Magistrat à enseigner dans une
université ou dans un institut supérieur (Article 67 de la Loi organique
portant Statut des Magistrats) ;
- Forme appel d’une décision disciplinaire selon les dispositions prévues à
l’article 31 de la Loi organique portant Statut des Magistrats (Article 31 de
la L-O)
- Répartit les tâches relatives aux attributions du Conseil Supérieur de la
Magistrature entre ses membres en fonction de leurs expériences
spécifiques (Article 44, al. 1 du RI);
1 Unité.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Analysent les dossiers dans les domaines prévus par le Règlement intérieur
754

et supervisent la mise en œuvre des décisions s’y rapportant (Article 31,


al. 2 du RI) ;
- Etudient les dossiers élaborés dans leurs domaines de supervision par le
Secrétariat Permanent en exécution des décisions du Conseil Supérieur de
la Magistrature ou dans le cadre de la gestion quotidienne et en font
rapport à la plénière du Bureau (Article 34 du RI) ;
- Ont l’initiative sur tous les thèmes de la compétence du Conseil Supérieur
MEMBRES DU BUREAU de la Magistrature (Article 44, al. 2 du RI) ;
- Assurent l’intérim, en cas d’absence ou empêchement d’un membre du
Bureau du Conseil Supérieure de la Magistrature, selon l’ordre de
préséance établi à l’article 19, alinéa 1 de la Loi organique portant
organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Un d’entre eux assure le rôle de porte parole du Conseil Supérieur de la
Magistrature.
Effectif total du Bureau : 8
CHAMBRES DISCIPLINAIRES

3. CHAMBRES DISCIPLINAIRES
(Article 20 à 32 L-O et 45 à 50 du RI)

STRUCTURE NOMBRE
Chambre Nationale 1
Chambre Provinciales 27

ATTRIBUTIONS :
- Connaître en premier et dernier ressort, des fautes disciplinaires mises à
charge des Magistrats de la Cour de Cassation, du Conseil d’Etat, de la
Haute cour militaire, des Premiers Présidents des cours d'appel, des
3.1. CHAMBRE NATIONALE DE cours Administratives d'appel, des cours Militaires ainsi que de ceux des
DISCIPLINE chefs des parquets près ces juridictions (Article 152, alinéa 5 de la Const.
755

et 23, al. 1 et 4 de la L-O) ;


- Connaître, en appel, des décisions rendues par les Chambres Provinciales
de Discipline (Article 152, al. 5 23 al. 2 de la L-O) ;
- Communiquer ses rapports mensuels, trimestriels et annuels au
Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
EFFECTIF STRUCTURE PROFIL
ATTRIBUTIONS :
- Connaître, au premier degré, des fautes disciplinaires mises à charge des
3.2. CHAMBRES Magistrats des ressorts des cours d'appel, des cours Administratives
PROVINCIALES DE d'appel, des cours Militaires et de ceux des parquets près ces juridictions
DISCIPLINE (Article 152, al. 5 de la Const. et 22 de la L-O) ;
- Transmettre à la Chambre Nationale de Discipline les dossiers d’appel
dans le mois de la réception de l’acte d’appel (Article 31, al. 3 de la L-O) ;
- Communiquer ses rapports mensuels, trimestriels et annuels au
Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
ATTRIBUTIONS :
- Réceptionner les dossiers disciplinaires et s’assurer qu’ils contiennent
toutes les pièces exigées par la procédure disciplinaire ;
- Enregistrer les dossiers dans des registres ou des bases des données ;
- Tenir à jour les registres ;
- Elaborer et tenir à jour un calendrier des audiences programmées et
réalisées ;
- Donner un appui technique et effectuer les travaux de saisie lors de et
après la réalisation des audiences ;
3.3. SERVICE ADMINISTRATIF - Préparer des rapports sur le mouvement des dossiers disciplinaires et en
D’UNE CHAMBRE général sur base des indicateurs identifiés pour mesurer l’efficacité du
PROVINCIALE DE travail disciplinaire ;
DISCIPLINE - Assurer la communication des pièces du dossier disciplinaire aux
(Personnel judiciaire non Magistrats poursuivis devant la Chambre de Discipline ;
magistrat sur place) - Préparer les actes de notification à l’intention des Magistrats poursuivis
et/ou condamnés sur le plan disciplinaire ;
- Préparer l’état des frais relatifs aux transports et aux séjours des
756

Magistrats poursuivis et des témoins ;


- S’assurer que toutes les formalités ont été respectées pour le bon
fonctionnement de la Chambre de Discipline ;
- Faire le suivi des décisions des Chambres de Discipline ;
- Réceptionner, enregistrer, rédiger, collationner, expédier et classer les
dossiers ;
- Réaliser toute autre tâche nécessaire au bon fonctionnement de la
Chambre de Discipline.
ADMINISTRATION DU SECRETARIAT PERMANENT

1. ADMINISTRATION DU SECRETAIRE PERMANENT


(Art 33 à 36 de la L-O et 51 à 62 du RI)

STRUCTURE EFFECTIF
Secrétaire Permanent 1
Premier Secrétaire Rapporteur 1
Deuxième Secrétaire Rapporteur 1
Magistrats Chefs de Cellules 6
Directeur
Chef de Division
Chef de Bureau 2
757

Attaché de Bureau de 1ère Classe


Attaché de Bureau de 2ème Classe
Agent de Bureau de 1ère Classe
Agent de Bureau de 2ème Classe
Huissier
Total 11
ATTRIBUTIONS :
- Approuver les plans annuels des Cellules, pour présentation au Bureau, dans le
cadre du Plan de Modernisation Judiciaire ;
- Assister le Bureau dans l’administration du Conseil Supérieur de la Magistrature
(Article 34, al. 1de la L-O) ;
- Adresser chaque trimestre au Président du Conseil Supérieur de la Magistrature,
l’état des dossiers disciplinaires en cours, ceux classés sans suite et ceux qui
doivent être envoyés en fixation devant le Conseil Supérieur de la Magistrature
ainsi que toute autre information nécessaire à la bonne marche des activités du
Pouvoir Judiciaire (Article 59 du RI) ;
- Contrôler et évaluer le fonctionnement du service administratif et de cibles
identifiées dans les plans annuels et proposer des modifications d’amélioration ;
- Contrôler, évaluer et apporter des correctifs à l’ensemble des systèmes
développés par les Cellules en matière financière, de carrière (inclus les dossiers
des Magistrats et le recrutement), de formation, de planification, de gestion de
l’information, de nouvelles technologies de l’information, de communication
1.1. SECRETARIAT institutionnelle et de logistique ;
PERMANENT
758

- Maintenir et développer des relations avec des Magistrats du Conseil Supérieur


de la Magistrature en provinces ;
- Etablir un dialogue permanent avec le Secrétariat Général à la Justice et les
autres Secrétariats Généraux de l’Administration Publique et autres institutions ;
- Mettre en œuvre des mécanismes pour améliorer l’image du Conseil Supérieur
de la Magistrature et du Pouvoir Judiciaire ;
- Gérer les dossiers individuels des Magistrats du recrutement à la mise à la
retraite (Art 34, al 1, point 1 de la L-O et 52, 1er tiret du RI) ;
- Préparer les travaux des autres structures du Conseil Supérieur de la
Magistrature, à savoir l’Assemblée générale, le Bureau, les Chambres de
Discipline et en conserver les archives (Article 34, al. 1, pt 2 de la L-O et 52,
2ème tiret du RI) ;
- Assister les autres organes du Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 51
du RI) ;
- Tenir à jour les fichiers des Magistrats (Art 34, al. 1er, pt 3 de la L-O et 52,
3ème tiret du RI) ;
- Organiser et gérer le social des Magistrats (Art 54, 4ème tiret du RI) ;
- Préparer à l’intention du Bureau, pour approbation par l’Assemblée générale, les
propositions de mise en place des Magistrats, les fichiers de promotion,
d’affectation et de mise à la retraite des Magistrats (Art 52, 5ème tiret du RI) ;
- Recevoir les actes de candidature pour le recrutement et organiser le concours
de recrutement des Magistrats à Kinshasa et dans les chefs lieux des provinces
(Article 52, 6ème tiret du RI) ;
- Tenir le registre d’immatriculation des Magistrats (Article 52, 7ème tiret du RI) ;
- Notifier les décisions prises par les membres du Bureau en leur qualité de chefs
hiérarchiques (Article 52, 8ème tiret du RI) ;
- Garder les archives du Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 34, al. 1, pt
2 de la L-O et 52, 2ème tiret et 60 du RI) ;
- Prendre toutes les mesures nécessaires à l’entretien du matériel du Conseil
Supérieur de la Magistrature et à la maintenance de son patrimoine ;
- Assister le Premier président de la Cour de Cassation dans l’ordonnancement
du budget du Pouvoir Judiciaire (Art 34, al. 2 de la L-O);
- Préparer les prévisions budgétaires du Pouvoir Judiciaire sur la base des
éléments lui envoyés par les différents ordres juridictionnels à soumettre par le
759

Bureau à l’Assemblée générale conformément à la Loi organique portant


organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature (Art 53,
1er tiret du RI) ;
- Etablir les états liquidatifs des sommes octroyées au Pouvoir Judiciaire au titre de
budget des rémunérations et préparer les dépenses à engager au titre de frais de
fonctionnement (Art 53, 2ème tiret du RI) ;
- Préparer, organiser et effectuer la paie des Magistrats au travers des procédures
bancaires appropriées (Art 53, 3ème tiret du RI) ;
- Contrôler dans les différents juridictions et offices la bonne exécution des
opérations de paie des Magistrats (Art 53, 4ème tiret du RI);
- Préparer le rapport financier à transmettre au Bureau qui le soumettra à
l’Assemblée générale en vue d’en arrêter les comptes et faire des propositions
pour l’exercice budgétaire suivant (Art 53, 5ème tiret RI) ;
- Veiller à l’application du Statut, notamment en ce qui concerne la sécurité sociale
et les autres avantages sociaux (Art 53, 6ème tiret RI) ;
- Apporter un appui technique aux Chambres de Discipline du Conseil Supérieur
de la Magistrature ;
- Superviser les activités du personnel administratif des Chambres de Discipline ;
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Coordonne l’ensemble des activités du Secrétariat Permanent du Conseil
Supérieur de la Magistrature (Article 53 du RI) ;
- Approuve les plans annuels des Cellules dans le cadre du Plan Décennal de
Modernisation Judiciaire ;
- Contrôle et évalue le fonctionnement du service administratif et de cibles
identifiées dans les plans annuels et propose des modifications d’amélioration ;
- Maintient et développe des relations avec les Magistrats membres du Conseil
Supérieur de la Magistrature en provinces ;
- Etablit un dialogue permanent avec le Secrétaire Général à la Justice et les autres
Secrétaires Généraux de l’Administration Publique et des autres institutions ;
- Met en œuvre des mécanismes pour améliorer l’image du Conseil Supérieur de
la Magistrature et du Pouvoir Judiciaire ;
- Coordonne et supervise l’ensemble des activités des Secrétaires Rapporteurs et
des Magistrats chefs des Cellules ;
- Supervise les activités du Directeur ;
LE - Assure la gestion des ressources humaines, matérielles et financières du
SECRETAIRE Secrétariat Permanent et veille à la qualité du dialogue social et à l’éthique
760

1 professionnelle ;
PERMANENT
(Magistrat) - Contrôle le développement de la politique de gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences ainsi que de la formation des agents du Secrétariat
Permanent ;
- Assure la mobilisation des ressources financières, contrôle l’élaboration des
prévisions budgétaires et la gestion des crédits alloués au Secrétariat
Permanent ;
- Contrôle la bonne gestion des archives et de la documentation du Secrétariat
Permanent et approuve les procédures d’archivage ;
- Propose au Bureau les plans de modernisation du Pouvoir Judiciaire dans le
cadre des politiques de modernisation et stratégies de réforme établies par
l’Assemblée générale ;
- Approuve la stratégie d’informatisation et de communication du Pouvoir
Judiciaire et la présente au Bureau pour validation ;
- Fait rapport des activités au Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Prépare les travaux du Bureau ;
- Assiste le Premier président de la Cour de Cassation dans l’ordonnancement du
budget du Pouvoir Judiciaire (Article 149, al. 5 de la Const. et 34, al. 2 de la L-O) ;
- Approuve les prévisions budgétaires du Pouvoir Judiciaire préparées par la
Cellule des Finances et Budget sur la base des éléments lui envoyés par les
différents ordres juridictionnels et à soumettre par le Bureau à l’Assemblée
générale ;
- Contrôle l’établissement des états liquidatifs des sommes octroyées au Pouvoir
Judiciaire au titre de budget de rémunérations et les dépenses engagées au titre
de frais de fonctionnement ;
- Contrôle le sous-système de la paie des Magistrats au travers des procédures
bancaires appropriées ;
- Contrôle dans les différents juridictions et offices la bonne exécution des
opérations de paie des Magistrats ;
- Approuve l’avant projet du rapport financier préparé par la Cellule des Finances
et Budget à transmettre au Bureau qui le soumettra à l’Assemblée générale en
vue d’en arrêter les comptes et faire des propositions pour l’exercice budgétaire
suivant ;
- Contrôle le sous-système développé par la Cellule de la Carrière qui met en
application le Statut des Magistrats, notamment en ce qui concerne la sécurité
sociale et les autres avantages sociaux.
1. Unité.
761

EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL


- Remplace le Secrétaire Permanent en cas d’empêchement ;
- Fait rapport au Secrétaire Permanent ;
- Assiste le Secrétaire Permanent dans :
 Le maintien et le développement des relations avec les Magistrats du Conseil
Supérieur de la Magistrature en provinces ;
 L’établissement d’un dialogue permanent avec le Secrétaire Général à la
PREMIER SECRETAIRE
Justice et les autres Secrétaires Généraux de l’Administration Publique et
RAPPORTEUR
autres institutions ;
(Magistrat)
 La mise en œuvre des mécanismes pour améliorer l’image du Conseil
Supérieur de la Magistrature et du Pouvoir Judiciaire ;
 Le contrôle de la gestion des ressources humaines, matérielles et financières
du Secrétariat Permanent et la qualité du dialogue social ainsi que l’éthique
professionnelle ;
 Le contrôle du développement de la politique de gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences ainsi que de la formation des agents du
Secrétariat Permanent ;
 Le contrôle de l’élaboration des prévisions budgétaires et de la gestion des
crédits alloués au Secrétariat Permanent ;
 Le contrôle de la bonne gestion des archives et de la documentation du
Secrétariat Permanent ;
 Le développement des Plans de Modernisation du Pouvoir Judiciaire dans le
cadre des politiques de modernisation et stratégies de réforme établies par
l’Assemblée générale ;
 La mise en œuvre de la stratégie d’informatisation et de communication du
Pouvoir Judiciaire ;
 La préparation des travaux du Bureau ;
 Le contrôle dans les différents juridictions et offices de la bonne exécution
des opérations de paie des Magistrats ;
- Accomplit toute autre tâche lui confiée par le Secrétaire Permanent.
- Remplace le Secrétaire Permanent et le Premier Secrétaire Rapporteur en cas
762

d’empêchement ;
- Fait rapport au Secrétaire Permanent ;
- Assiste le Secrétaire Permanent dans :
 Le maintien et le développement des relations avec les Magistrats du Conseil
Supérieur de la Magistrature en provinces ;
 L’établissement d’un dialogue permanent avec le Secrétaire Général à la
DEUXIEME SECRETAIRE Justice et les autres Secrétaires Généraux de l’Administration Publique et
RAPPORTEUR autres institutions,
(Magistrat)  La mise en œuvre des mécanismes pour améliorer l’image du Conseil
Supérieur de la Magistrature et du Pouvoir Judiciaire
 Le contrôle de la gestion des ressources humaines, matérielles et financières
du Secrétariat Permanent et la qualité du dialogue social ainsi que l’éthique
professionnelle ;
 Le contrôle du développement de la politique de gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences ainsi que de la formation des agents du
Secrétariat Permanent ;
 Le contrôle de l’élaboration des prévisions budgétaires et de la gestion des
crédits alloués au Secrétariat Permanent ;
 Le contrôle de la bonne gestion des archives et de la documentation du
Secrétariat Permanent ;
 Le développement des Plans de Modernisation du Pouvoir Judiciaire dans le
cadre des politiques de modernisation et stratégies de réforme établies par
l’Assemblée générale ;
 La mise en œuvre de la stratégie d’informatisation et de communication du
Pouvoir Judiciaire ;
 La préparation des travaux du Bureau ;
 Le contrôle dans les différents juridictions et offices de la bonne exécution
des opérations de paie des Magistrats ;
- Accomplit toute autre tâche lui confiée par le Secrétaire Permanent.
2 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Supervise, contrôle et évalue le fonctionnement de la Cellule sous sa
763

responsabilité ;
- Contrôle l’accomplissement de cibles identifiées dans les plans annuels de la
Cellule sous sa responsabilité ;
- Propose des modifications d’amélioration à la mise en œuvre des plans annuels
de la Cellule sous sa responsabilité ;
MAGISTRAT (Chef de - Oriente le Chef de Division de la Cellule dans le développement des plans
Cellule) annuels pour mettre en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Veille à ce que les relations avec les Magistrats du Conseil Supérieur de la
Magistrature en provinces soient optimales dans le cadre des orientations
établies par Secrétaire Permanent ;
- Veille à ce que l’image du Conseil Supérieur de la Magistrature et du Pouvoir
Judiciaire s’améliore dans le cadre des orientations établies par le Bureau et le
Secrétaire Permanent ;
- Accomplit toute autre tâche lui confiée par le Secrétaire Permanent ;
- Rédige le rapport relatif à ses activités ;
6 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Organiser, assurer la réception, le traitement et la ventilation des courriers
entrants et sortants et gérer l’indicateur de ces courriers ;
- Centraliser le courrier adressé au Secrétariat Permanent et au Président du
Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Tenir les registres du courrier et procéder au classement ;
- Répartir les courriers et dossiers destinés au traitement par la Direction du
Service Administratif et expédier les courriers officiels ;
- Traiter les correspondances administratives lui soumises par le Secrétaire
Permanent et le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Classer les documents du Secrétariat Permanent ;
1.2. SECRETARIAT DU - Préparer et organiser les réunions de travail et autres rencontres du Secrétaire
SECRETAIRE Permanent et du Président du Conseil Supérieur de la Magistrature;
PERMANENT - Assurer les relations publiques et le protocole ;
- Préparer les rapports d’activités d’étapes : mensuels, trimestriels, annuels de
synthèse ;
- Filtrer les appels téléphoniques et les visites ;
- Effectuer les travaux de saisie et de reproduction des textes et documents qui
764

lui sont soumis par le Secrétaire Permanent et le Président du Conseil Supérieur


de la Magistrature ;
- Tenir l’agenda des rendez-vous du Secrétaire Permanent et du Président du
Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Envoyer les convocations aux membres de l’Assemblée générale 15 jours au
moins et, en cas d’extrême urgence, 5 jours au moins avant le début de la
session (Article 10, alinéa 2 du RI) ;
- Exécuter toute autre tâche administrative qui lui serait confiée ;
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Répartit les courriers et dossiers à être traités par le service administratif du
Secrétariat Permanent ;
- Rédige les comptes rendus des audiences accordées par le Secrétaire
CHEF DE
1 Permanent ;
BUREAU
- Vise tous les documents soumis à la signature du Secrétaire Permanent ;
- Etablit les projets d’ordre du jour et les comptes rendus des réunions du
Secrétariat Permanent ;
- Présente les rapports d’activités du Secrétariat Permanent ;
- Rédige les avant-projets des réponses aux différentes correspondances
administratives et autres courriers internes et externes au Secrétariat
Permanent ;
- Gère les communications du Secrétaire Permanent ;
- Assure la liaison avec les secrétariats d’autres administrations et services
publics ;
- Réglemente les accueils et les audiences auprès du Secrétaire Permanent ;
- Prépare matériellement les rencontres organisées par le Secrétaire Permanent ;
- Assure la saisie et la reproduction des courriers et autres documents élaborés
au sein du secrétariat du Secrétaire Permanent ;
- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la conservation des
courriers et autres documents du secrétariat du Secrétaire Permanent ainsi que
la transmission dans d’autres services ;
- Assure la reproduction, le brochage et la reliure des documents ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
765

- Assure la liaison entre les membres du Bureau du Conseil Supérieur de la


Magistrature et entre le Bureau et le Secrétariat Permanent ;
- Prépare et organise les réunions de travail et autres rencontres du Président du
Conseil Supérieur de
la Magistrature ;
- Organise, assure la réception, le traitement et la ventilation des courriers
entrants et sortants du Bureau ;
CHEF DE
1 - gère l’indicateur de ces courriers ;
BUREAU
- Centralise le courrier adressé au Bureau ;
- Tient les registres du courrier et procède au classement ;
- Répartit les courriers et dossiers et expédie les courriers officiels ;
- Traite les correspondances administratives lui soumises par le Président du
Conseil Supérieur de la
Magistrature ;
- Classe les documents ;
- Filtre les appels téléphoniques et les visites ;
- Exécute toute autre tâche administrative qui lui serait confiée ;
- Effectue les travaux de saisie et de reproduction des textes et documents qui lui
sont soumis par le
Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Tient l’agenda des rendez-vous du Président du Conseil Supérieur de la
Magistrature ;
- Rédige les rapports d’activités y afférentes.
2 Unités.

Effectif total de l’Administration du Secrétaire Permanent : 11


766
2. CELLULES

CELLULE DE LA CARRIERE
2.1 CELLULE DE LA CARRIERE

STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 2
Agent de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 1
Agent de Bureau de 2ème Classe (ATB2) 0
Attaché de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0
Attaché de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0
767

Huissier 0
Total 4
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour mettre
en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Gérer l’ensemble du personnel Magistrat en conformité avec la stratégie
de gestion intégrée des ressources humaines et du Statut des
Magistrats, y inclus les dossiers individuels des Magistrats du
recrutement à la mise à la retraite ;
- Préparer l’avant projet des propositions de mise en place des
Magistrats, des fichiers de promotion, d’affectation, de réhabilitation, de
révocation et de mise à la retraite des Magistrats ;
- Recevoir les actes de candidature pour le recrutement et organiser le
concours de recrutement des Magistrats à Kinshasa et dans les chefs
lieux de provinces ;
- Proposer des outils d’évaluation, de suivi et d’analyse des compétences
et des performances du personnel Magistrat ;
CELLULE DE LA CARRIERE - Assurer la gestion prévisionnelle et le suivi de la carrière des
768

Magistrats ;
- Veiller à la conformité des actes avec les textes régissant les Magistrats ;
- Préparer les actes relatifs à la gestion de la carrière, y inclus le registre
d’immatriculation des Magistrats et les fichiers des Magistrats ;
- Transmettre au Secrétaire Permanent les besoins en recrutement ;
- Veiller à ce que les Magistrats recrutés rejoignent effectivement leurs
postes d’attache ;
- Veiller à ce que l’affectation des Magistrats dans les différents
juridictions et offices tienne compte des besoins réels sur terrain ;
- Elaborer et actualiser de façon permanente en fonction des besoins
institutionnels les manuels de procédures des Cellules ;
- Centraliser, analyser et proposer des décisions en rapport avec le
signalement des Magistrats ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système du social
des Magistrats.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le Plan
Décennal de Modernisation Judiciaire ;
1 CHEF DE DIVISION - Prépare les dossiers techniques ;
- Elabore les plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines, financières et matérielles de la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :

 Collecter des données pour :


- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Gérer l’ensemble du personnel Magistrat en conformité avec la stratégie
de gestion intégrée des ressources humaines et du Statut des
Magistrats, y inclus les dossiers individuels des Magistrats du
recrutement à la mise à la retraite ;
- Préparer l’avant projet des propositions de mise en place des
769

Magistrats, des fichiers de promotion, d’affectation, de réhabilitation, de


révocation et de mise à la retraite des Magistrats ;
- Proposer des outils d’évaluation, de suivi et d’analyse des compétences
BUREAU GESTION et des performances du personnel Magistrat ;
DES COMPETENCES - Assurer la gestion prévisionnelle et le suivi de la carrière des
ET DES PERFORMANCES Magistrats ;
- Veiller à la conformité des actes avec les textes régissant les Magistrats ;
- Préparer les actes relatifs à la gestion de la carrière, y inclus le registre
d’immatriculation des Magistrats et les fichiers des Magistrats ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système du social
des Magistrats ;
- Proposer les profils de compétence en vue des recrutements,
promotions et affectations;
- Adapter les emplois, les effectifs et les compétences aux exigences
issues des réformes ou de l’évolution de l’environnement ;
- Mettre en place et exploiter un système de gestion des compétences et
de gestion prévisionnelle des ressources humaines ;
- Assurer l’évaluation, le suivi et l’analyse des compétences et des
performances des Magistrats;
- Suivre l’évolution de la carrière du personnel Magistrat ;
- Participer à l’élaboration des plans de carrière ;
- Gérer la base des données de l’ensemble du personnel Magistrat ;
- Mesurer et projeter les ressources internes en fonction de la pyramide
des âges et des anciennetés.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Supervise et anime toutes les activités du bureau et en rend
1 CHEF DE BUREAU
compte ;
- Centralise et analyse les données relatives à la gestion des
compétences et des performances ;
ATTACHE DE BUREAU
1 - Traite les dossiers techniques lui soumis par la hiérarchie ;
DE 1ère CLASSE
- Rédige les rapports relatifs à ses activités

2 Unités.
ATTRIBUTIONS :

- Développer les avants projets des plans annuels du Bureau Sélection et


770

Recrutement dans le cadre des Plans Décennaux de Modernisation


BUREAU SELECTION ET Judiciaire ;
RECRUTEMENT - Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Constituer une banque de données des informations recueillies par les
Bureaux Gestion des Statistiques Judiciaires, de la Formation et l’Ecole
de Formation ;
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Supervise et anime toutes les activités du Bureau et en rend compte ;
- Gère la banque de données ;
1 CHEF DE BUREAU
- Exécute toute autre tâche demandée par la hiérarchie ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
1 Unités.
Effectif total de la Cellule de la Carrière : 4
CELLULE DE DISCIPLINE ET ETHIQUE

2.2 CELLULE DE DISCIPLINE ET ETHIQUE

STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 1
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 1
Attaché de Bureau de 2ème Classe (ATB2) 0
Agent de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0
Agent de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0
Huissier 0
Total 3
771
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour mettre en
œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Centraliser les informations en rapport avec le fonctionnement des
Chambres de Discipline ;
- Appuyer techniquement le fonctionnement des Chambres de Discipline ;
- Elaborer le projet de rapport relatif au fonctionnement des Chambres de
Discipline ;
- Formuler des propositions en vue de l’amélioration de la discipline au sein
du corps des Magistrats ;
- Appuyer la Commission d’Ethique et de Discipline des Magistrats lors de
l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Préparer à l’intention du Secrétaire Permanent du Conseil Supérieur de la
Magistrature les dossiers relatifs aux décisions disciplinaires des Magistrats
à soumettre à l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la
CELLULE DE DISCIPLINE ET Magistrature ;
772

ETHIQUE - Donner un support technique à toutes les études tendant à codifier les
règles déontologiques qui concernent la profession des Magistrats ;
- Donner un appui technique et logistique (état de transport et de séjour des
Magistrats mis en cause venant de l’intérieur du pays, des témoins et des
plaignants) pour le bon fonctionnement de la Chambre Nationale de
Discipline;
- Préparer les notifications à l’intention des Magistrats poursuivis et/ou
condamnés sur le plan disciplinaire à soumettre au Secrétaire Permanent
du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- S’assurer que toutes les formalités ont été respectées pour le bon
fonctionnement des Chambres de Discipline;
- Faire le suivi des décisions des Chambres de Discipline ;
- Superviser les activités du personnel administratif des Chambres de
Discipline ;
- Communiquer les rapports périodiques mensuels et annuels au Secrétaire
Permanent ;
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le Plan
Décennal de Modernisation Judiciaire ;
CHEF DE - Prépare les dossiers techniques ;
1
DIVISION - Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines non Magistrats ;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :
- Développer les projets pour accomplir les cibles des plans annuels mettant
en œuvre les Plans Décennaux de Modernisation Judiciaire ;
- Appuyer la Commission d’Ethique et de Discipline des Magistrats lors de
l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Préparer à l’intention du Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la
773

Magistrature les dossiers relatifs aux décisions disciplinaires des Magistrats


à soumettre à l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la
Magistrature ;
BUREAU SUIVI DOSSIERS
- Donner un support technique à toutes les études tendant à codifier les
EN INSTRUCTION ET
règles déontologiques qui concernent la profession des Magistrats ;
DOSSIERS JUGES
- Donner un appui technique et logistique (état de transport et de séjour des
Magistrats mis en cause venant de l’intérieur du pays, des témoins et des
plaignants) pour le bon fonctionnement des Chambres de Discipline ;
- Préparer les notifications à l’intention des Magistrats poursuivis et/ou
condamnés sur le plan disciplinaire à soumettre au Secrétaire Permanent
du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- S’assurer que toutes les formalités ont été respectées pour le bon
fonctionnement des Chambres de Discipline ;
- Faire le suivi des décisions des Chambres de Discipline.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe les avant projets des plans annuels de modernisation judiciaire ;
- Appuie la Commission d’Ethique et de Discipline des Magistrats lors de
l’Assemblée Générale du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Prépare à l’intention du Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la
Magistrature les dossiers relatifs aux décisions disciplinaires des Magistrats
à soumettre à l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la
Magistrature ;
1 CHEF DE BUREAU
- Donne un support technique à toutes les études tendant à codifier les
règles déontologiques qui concernent la profession des Magistrats ;
- Donne un appui technique et logistique (état de transport et de séjour des
Magistrats mis en cause venant de l’intérieur du pays, des témoins et des
plaignants) pour le bon fonctionnement des Chambres de Discipline ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
- Prépare les notifications à l’intention des Magistrats poursuivis et/ou
condamnés sur le plan disciplinaire à soumettre au Secrétaire Permanent
774

du Conseil Supérieur de la Magistrature ;


- S’assure que toutes les formalités ont été respectées pour le bon
ATTACHE DE fonctionnement des Chambres de Discipline ;
1 BUREAU DE 1ère - Fait le suivi des décisions de la Chambre Nationale de Discipline ;
CLASSE - Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la conservation des
documents du Bureau ainsi que la transmission dans d’autres services ;
- Assure la saisie des courriers et d’autres documents ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
2 Unités.
Effectif total de la Cellule de Discipline : 3
CELLULE FINANCES ET BUDGET

2.3 CELLULE FINANCES ET BUDGET

STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 2
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 2
Attaché de Bureau de 2ème Classe (ATB2) 0
Agent de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0
Agent de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0
Huissier 0
775

Total 5
ATTRIBUTIONS :

- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour mettre


en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Elaborer l’avant projet des prévisions budgétaires du Pouvoir Judiciaire,
tant en dépenses qu’en recettes en ligne avec le Plan de Modernisation
Judiciaire ;
- Estimer les besoins du Pouvoir Judiciaire en collaboration avec les
autorités judiciaires ;
- Préparer un avant projet de budget pour approbation par le Bureau et
l’Assemblée générale ;
- Faire le suivi, l’analyse des données et le contrôle interne de l’exécution
du budget ;
- Fournir de l’information et l’appui technique au Bureau et à l’Assemblée
générale par l’intermédiaire du Secrétaire Permanent ;
- Elaborer le planning trimestriel des missions officielles tant à l’intérieur
CELLULE FINANCES ET
qu’à l’extérieur du pays ;
BUDGET
776

- Identifier et programmer les besoins prioritaires pour inscription au


Plan d’Engagement Budgétaire ;
- Mettre en œuvre les procédures d’élaboration et d’exécution du
budget ;
- Elaborer les cahiers des charges à transmettre au Conseil des
Adjudications du Gouvernement ;
- Préparer les décisions budgétaires de virement des crédits ;
- Etablir le rapport de l’exécution du budget ;
- Etablir les bons d’engagement et les bons de régularisation des
dépenses ;
- Centraliser et comptabiliser les recettes dont la rétrocession et les
dépenses ;
- Produire un système d’information comptable ;
- Assurer l’exécution et le contrôle des recettes générées par le Pouvoir
Judiciaire ;
- Gérer la Trésorerie ;
-Préparer les états liquidatifs des sommes octroyées au Pouvoir
Judiciaire au titre de budget des rémunérations ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système de la paie
des Magistrats au travers des procédures bancaires appropriées ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système de la paie
des Magistrats dans les différents juridictions et offices ;
- Préparer l’avant projet du rapport financier à transmettre au Bureau qui
le soumettra à l’Assemblée générale en vue d’en arrêter les comptes et
faire des propositions pour l’exercice budgétaire suivant ;
- Veiller à l’application du Statut, en collaboration avec la Cellule de la
Carrière, notamment en ce qui concerne la sécurité sociale et les
autres avantages sociaux.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL

- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le Plan
Décennal de Modernisation Judiciaire ;
1 CHEF DE DIVISION - Prépare les dossiers techniques ;
777

- Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;


- Gère les ressources humaines non Magistrats;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :

 Collecter les informations pour :


- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
BUREAU DE GESTION - Elaborer l’avant projet des prévisions budgétaires du Pouvoir Judiciaire,
BUDGETAIRE tant en dépenses qu’en recettes en ligne avec le Plan de Modernisation
Judiciaire ;
- Estimer les besoins du Pouvoir Judiciaire en collaboration avec les
autorités judiciaires ;
- Préparer un avant projet de budget pour approbation par le Bureau et
l’Assemblée générale ;
- Faire le suivi, l’analyse des données et le contrôle interne de l’exécution
du budget ;
- Fournir de l’information et l’appui technique au Bureau et à l’Assemblée
générale par l’intermédiaire du Secrétaire Permanent ;
- Elaborer le planning trimestriel des missions officielles tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur du pays ;
- Identifier et programmer les besoins prioritaires pour inscription au
Plan d’Engagement Budgétaire ;
- Mettre en œuvre les procédures d’élaboration et d’exécution du
budget ;
- Elaborer les cahiers des charges à transmettre au Conseil des
Adjudications du Gouvernement ;
- Préparer les décisions budgétaires de virement des crédits ;
- Préparer l’avant projet du rapport de l’exécution du budget ;
- Etablir les bons d’engagement et les bons de régularisation des
dépenses.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS : PROFIL
778

- Elabore l’avant projet des prévisions budgétaires du Pouvoir Judiciaire,


tant en dépenses qu’en recettes en ligne avec le Plan de Modernisation
Judiciaire ;
- Estime les besoins du Pouvoir Judiciaire en collaboration avec les
autorités judiciaires ;
- Prépare un avant projet de budget pour approbation par le Bureau et
1 CHEF DE BUREAU l’Assemblée générale ;
- Fait le suivi, l’analyse des données et le contrôle interne de l’exécution
du budget ;
- Fournit de l’information et l’appui technique au Bureau et à l’Assemblée
générale par l’intermédiaire du Secrétaire Permanent ;
- Préside les réunions de service du Bureau ;
- Présente les rapports d’activités du Bureau.
- Elabore le planning trimestriel des missions officielles tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur du pays ;
- Identifie et programme les besoins prioritaires pour inscription au Plan
d’Engagement Budgétaire ;
- Met en œuvre les procédures d’élaboration et d’exécution du budget ;
- Elabore les cahiers des charges à transmettre au Conseil des
Adjudications du Gouvernement ;
- Rédige les projets des comptes rendus des réunions du Bureau ;
ATTACHE DE
- Prépare les décisions budgétaires de virement des crédits ;
1 BUREAU DE 1ère
- Etablit le rapport de l’exécution du budget ;
CLASSE
- Etablit les bons d’engagement et les bons de régularisation des
dépenses ;
- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la conservation
des documents du Bureau ainsi que la transmission dans d’autres
services ;
- Assure la saisie des courriers et d’autres documents ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents ;
779

2 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Centraliser et comptabiliser les recettes dont la rétrocession et les
dépenses ;
- Produire un système d’information comptable ;
BUREAU FINANCES - Assurer l’exécution et le contrôle des recettes générées par le Pouvoir
Judiciaire ;
- Gérer la Trésorerie ;
- Préparer les états liquidatifs des sommes octroyées au Pouvoir
Judiciaire au titre de budget des rémunérations ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système de la paie
des Magistrats au travers des procédures bancaires appropriées ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système de la paie
des Magistrats dans les différents juridictions et offices ;
- Préparer l’avant projet du rapport financier à transmettre au Bureau qui
le soumettra à l’Assemblée générale en vue d’en arrêter les comptes et
faire des propositions pour l’exercice budgétaire suivant ;
- Préparer l’avant projet du rapport de l’exécution du budget ;
- Assurer l’exécution et le contrôle des recettes générées par le Pouvoir
Judiciaire ;
- Veiller à l’application du Statut, en collaboration avec la Cellule de
Carrière, notamment en ce qui concerne la sécurité sociale et les
autres avantages sociaux.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe les projets du Bureau de Finances pour accomplir les cibles
des plans annuels pour mettre en œuvre les Plans Décennaux de
Modernisation Judiciaire ;
- Prépare l’avant projet du rapport financier à transmettre au Bureau qui
le soumettra à l’Assemblée générale en vue d’en arrêter les comptes et
780

faire des propositions pour l’exercice budgétaire suivant ;


- Assure l’exécution et le contrôle des recettes générées par le Pouvoir
1 CHEF DE BUREAU
Judiciaire ;
- Gère la Trésorerie ;
- Veille à l’application du Statut, en collaboration avec la Cellule de
Carrière, notamment en ce qui concerne la sécurité sociale et les
autres avantages sociaux ;
- Préside les réunions de service du Bureau ;
- Présente les rapports d’activités du Bureau.
- Centralise et comptabilise les recettes, dont la rétrocession et les
dépenses ;
- Produit un système d’information comptable ;
ATTACHE DE
- Prépare les états liquidatifs des sommes octroyées au Pouvoir Judiciaire
1 BUREAU DE 1ère
au titre de budget des rémunérations ;
CLASSE
- Rédige les projets des comptes rendus des réunions du Bureau ;
- Développe, met en œuvre et optimalise le sous-système de la paie des
Magistrats au travers des procédures bancaires appropriées ;
- Développe, met en œuvre et optimalise le sous-système de la paie des
Magistrats dans les différents juridictions et offices ;
- Etablit le rapport de l’exécution du budget ;
- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la conservation
des documents du Bureau ainsi que la transmission dans d’autres
services ;
- Assure la saisie des courriers et d’autres documents ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
2 Unités.
Effectif total de la Cellule Finances et Budget : 5
781
CELLULE DE LA FORMATION

2.4 CELLULE DE LA FORMATION

STRUCTURE EFFECTIF

Directeur (Dir) 0

Chef de Division (CD) 1

Chef de Bureau (CB) 3

Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 1

Attaché de Bureau de 2ème Classe (ATB2) 0

Agent de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0


782

Agent de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0

Huissier 0

Total 5
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour
mettre en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Participer à l’identification des objectifs et des résultats attendus de
la formation ;
- Participer à l’identification et à la description des besoins de
formation en termes d’objectifs opératoires ;
- Identifier des dysfonctionnements en matière de formation ;
- Participer à l’élaboration, en relation avec les structures et
institutions en charge de la formation, des plans pluriannuels de
formation, de perfectionnement et de recyclage ;
CELLULE DE LA FORMATION - Participer à l’élaboration des supports pédagogiques spécifiques ainsi
que des modules de formation en adéquation avec les objectifs
visés ;
- Evaluer l’impact des formations suivies sur la performance des
structures ainsi que les résultats ;
- Organiser la formation des agents et des Magistrats du Secrétariat
783

Permanent dans la mise en œuvre du cadre et des structures


organiques du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Participer à l’élaboration du cahier des charges d’une formation ainsi
que de son budget ;
- Participer à la gestion des programmes de coopération et
d’assistance technique dans le domaine de la formation.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le
Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Prépare les dossiers techniques ;
1 CHEF DE DIVISION - Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines non Magistrats ;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Participer à l’identification des objectifs et des résultats attendus de
la formation ;
- Identifier des dysfonctionnements en matière de formation ;
BUREAU FORMATION - Participer à l’élaboration, en relation avec les structures et
institutions en charge de la formation, des plans pluriannuels de
formation, de perfectionnement et de recyclage ;
- Participer à l’évaluation de l’impact des formations suivies sur la
performance des structures ainsi que les résultats ;
- Participer à l’organisation de la formation des agents et des
Magistrats du Secrétariat Permanent dans la mise en œuvre du cadre
et des structures organiques du Conseil Supérieur de la
Magistrature.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
1 CHEF DE BUREAU - Supervise et anime toutes les activités du Bureau et en rend compte.
784

- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des


plans annuels ;
- Participe à l’identification des objectifs et des résultats attendus de la
formation ;
- Identifie des dysfonctionnements en matière de formation ;
- Participe à l’élaboration, en relation avec les structures et
ATTACHE DE BUREAU
1 institutions en charge de la formation, des plans pluriannuels de
DE 1ère CLASSE
formation, de perfectionnement et de recyclage ;
- Participe à l’évaluation de l’impact des formations suivies sur la
performance des structures ainsi que les résultats ;
- Participe à l’organisation de la formation des agents et des Magistrats
du Secrétariat Permanent dans la mise en œuvre du cadre et des
structures organiques du Conseil Supérieur de la Magistrature.
2 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Appuyer la Commission d’Ethique et de Discipline des Magistrats
lors de l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la
Magistrature;
BUREAU ETUDES, LEGISLATION
- Donner un support technique à toutes les études tendant à codifier
ET DOCUMENTATION
les règles déontologiques
qui concernent la profession des Magistrats ;
- Préparer et élaborer les revues et guides juridiques ;
- Editer, en collaboration avec la Cellule Information, Relations
Publiques, Protocole et Presse, le bulletin officiel du Conseil
Supérieur de la Magistrature ;
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Supervise et anime toutes les activités du Bureau et en rend compte.
785

CHEF DE BUREAU
1
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Appuie la Commission d’Ethique et de Discipline des Magistrats lors
1 de l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Donne un support technique à toutes les études tendant à codifier
ATTACHE DE BUREAU les règles déontologiques
DE 1ère Classe qui concernent la profession des Magistrats ;
(chargé de la - Prépare et élabore les revues et guides juridiques ;
documentation) - Edite, en collaboration avec la Cellule de Formation, Relations
Publiques, Protocole et Presse, le bulletin officiel du Conseil
Supérieur de la Magistrature ;
2 Unités.
Effectif total de la Cellule de Formation : 5
CELLULE INFORMATION, RELATIONS PUBLIQUES, PROTOCOLE ET PRESSE

2.5 CELLULE INFORMATION, RELATIONS PUBLIQUES, PROTOCOLE ET PRESSE

STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 2
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 1
ème
Attaché de Bureau de 2 Classe (ATB2) 0
ère
Agent de Bureau de 1 Classe (AGB1) 0
Agent de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0
786

Huissier 0
Total 4
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour mettre
en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Assurer la liaison entre le Secrétariat Permanent et les autres
Administrations et Services Publics ;
- Assurer la rédaction, le suivi et le contrôle des plans annuels de
communication externe et interne et la mise à jour des plans trisannuels ;
- Assurer un lien permanent avec la presse écrite et audio-visuelle ;
- Assurer le rôle de porte parole du Secrétaire Permanent du Conseil
Supérieur de la Magistrature ;
- Collecter et analyser les données en provenance des acteurs non-
étatiques (société civile, ONG, associations) sur l’ensemble du territoire
CELLULE INFORMATION, national à travers les points focaux de communication ;
RELATIONS PUBLIQUES, - Préparer l’organisation des activités grand-public de type débats, journées
PROTOCOLE ET PRESSE portes ouvertes, animations ;
- Piloter les activités des Unités Mobiles Vidéo ;
- Alimenter le site Internet du Conseil Supérieur de la Magistrature en
787

informations ;
- Concevoir le stade prépresse des documents de communication interne
et externe relatifs à la communication du Conseil Supérieur de la
Magistrature ;
- Assurer un lien pour la conception graphique des documents confiés à
l’agence de communication ;
- Vérifier, analyser, synthétiser et diffuser au sein de la Cellule les données
relatives au Conseil Supérieur de la Magistrature parues dans les médias ;
- Préparer l’ébauche d’une stratégie de communication et de l’image du
Conseil Supérieur de la Magistrature.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant-projet des plans annuels pour mettre en œuvre le Plan
CHEF DE Décennal de Modernisation Judiciaire ;
1
DIVISION - Prépare les dossiers techniques ;
- Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines non Magistrats ;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :

- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Assurer la rédaction, le suivi et le contrôle des plans annuels de
communication externe et interne et la mise à jour des plans trisannuels ;
- Assurer un lien permanent avec la presse écrite et audio-visuelle ;
- Collecter et analyser les données en provenance des acteurs non-
étatiques (société civile, ONG, associations) sur l’ensemble du territoire
national à travers les points focaux de communication ;
- Préparer l’organisation des activités grand-public de type débats, journées
BUREAU
portes ouvertes, animations ;
COMMUNICATION
- Piloter les activités des Unités Mobiles Vidéo ;
INSTITUTIONNELLE
- Alimenter le site Internet du Conseil Supérieur de la Magistrature en
788

informations ;
- Concevoir le stade prépresse des documents de communication interne
et externe relatifs à la communication du Secrétariat Permanent et du
Bureau ;
- Assurer un lien pour la conception graphique des documents confiés à
l’agence de communication ;
- Vérifier, analyser, synthétiser et diffuser au sein de la Cellule les données
relatives au Conseil Supérieur de la Magistrature parues dans les médias ;
- Préparer l’ébauche d’une stratégie de communication et de l’image du
Conseil Supérieur de la Magistrature.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
1 CHEF DE BUREAU - Assure la rédaction, le suivi et le contrôle des plans annuels de
communication externe et interne et la mise à jour des plans trisannuels ;
- Assure un lien permanent avec la presse écrite et audio-visuelle ;
- Collecte et analyse les données en provenance des acteurs non-étatiques
(société civile, ONG, associations) sur l’ensemble du territoire national à
travers les points focaux de communication ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
- Prépare l’organisation des activités grand-public de type débats, journées
portes ouvertes, animations ;
- Pilote les activités des Unités Mobiles Vidéo ;
- Alimente le site Internet du Conseil Supérieur de la Magistrature en
informations ;
- Conçoit le stade prépresse des documents de communication interne et
externe relatifs à la communication du Secrétariat Permanent et du
Bureau ;
ATTACHE DE - Assure un lien pour la conception graphique des documents confiés à
1 BUREAU 1ère l’agence de communication ;
CLASSE - Vérifie, analyse, synthétise et diffuse au sein de la Cellule les données
relatives au Conseil Supérieur de la Magistrature parues dans les médias ;
- Prépare l’ébauche d’une stratégie de communication et de l’image du
789

Conseil Supérieur de la Magistrature ;


- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la conservation des
documents du Bureau ainsi que la transmission dans d’autres services ;
- Assure la saisie des documents et autres éléments y relatifs ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
2 Unités.

ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
BUREAU RELATIONS annuels ;
PUBLIQUES ET - Préparer matériellement les rencontres organisées par le Secrétaire
PROTOCOLE Permanent et le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature en
coordination avec les services intéressés ;
- Rédiger des rapports sur ses activités.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Prépare matériellement les rencontres organisées par le Secrétaire
1 CHEF DE BUREAU
Permanent et le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature en
coordination avec les services intéressés ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents ;
1 Unité.

Effectif total de la Cellule Information, Relations Publiques, Protocole et Presse : 4


790
CELLULE PLANIFICATION ET GESTION DES DONNEES
2.6 CELLULE PLANIFICATION ET GESTION DES DONNEES

STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 3
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 3
ème
Attaché de Bureau de 2 Classe (ATB2) 0
Agent de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0
ème
Agent de Bureau de 2 Classe (AGB2) 0
791

Huissier 0
Total 7
ATTRIBUTIONS :
- Proposer les politiques, les objectifs et les stratégies sectoriels du
Pouvoir Judiciaire;
- Planifier et budgétiser les projets et programmes sectoriels en vue
de leurs financements ;
- Préparer les ébauches des plans d’actions annuels dans le cadre du
Plan Décennal de Modernisation du Pouvoir Judiciaire approuvé par
l’Assemblée Générale ;
- Identifier les besoins d’expertise externe pour la mise en œuvre des
plans d’actions annuels de toutes les Cellules et présenter une
planification des besoins en consultants externes ;
- Formuler des projets-programmes avec des budgets et calendriers
CELLULE PLANIFICATION respectifs en vue de mettre en œuvre le Plan de Modernisation du
ET GESTION DES DONNEES Pouvoir Judiciaire 2010-2020 en cours ou ceux à réaliser pour que
792

le Bureau puisse les soumettre aux bailleurs de fonds et aux


autorités compétentes ;
- Suivre et évaluer les politiques, les projets et les programmes de
réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Faire régulièrement rapport au Secrétaire Permanent sur l’état de
réalisation des projets et programmes ;
- Centraliser et suivre l’exécution du planning des activités du Conseil
Supérieur de la Magistrature et traiter l’ensemble des données
relatives à tous les projets en cours ou à réaliser ;
- Suivre et préparer des rapports trimestriels sur l’exécution des
plans d’actions annuels du Pouvoir Judiciaire ;
- Développer des méthodes pour analyser le travail (notamment du
point de vue de la gestion, de la charge du travail et du retard
judiciaire) des juridictions et offices ;
- Développer des programmes de gestion de qualité pour améliorer le
travail (notamment du point de vue de la gestion, de la charge du
travail et du retard judiciaire) des juridictions et offices ;
- Développer des instruments et des indicateurs pour mesurer la mise
en œuvre des programmes de gestion de qualité ;
- Centraliser par le biais de la réalisation des ateliers, les leçons
apprises des expériences réussies des programmes de gestion de
qualité ;
- Suivre, évaluer et proposer des adaptations à la structure
organisationnelle pour répondre aux besoins du contexte ;
- Elaborer et actualiser de façon permanente en fonction des besoins
institutionnels les manuels de procédures des Cellules ;
793

- Compiler, traiter, analyser et centraliser les informations et


statistiques se rapportant à l’activité judiciaire et en assurer
l’exploitation et la diffusion ;
- Elaborer tout rapport, étude et synthèse des données statistiques en
vue de leur exploitation par les juridictions et offices.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le
Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Prépare les dossiers techniques ;
1 CHEF DE DIVISION
- Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines non Magistrats ;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :

 Collecter et traiter les données pour :

- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Proposer les politiques, les objectifs et les stratégies sectoriels ;
- Planifier et faire budgétiser les projets et programmes sectoriels en
vue de leurs financements ;
- Préparer les ébauches des plans d’actions annuels dans le cadre du
Plan Décennal de Modernisation du Pouvoir Judiciaire approuvé par
l’Assemblée générale ;
- Suivre et évaluer les politiques, les projets et les programmes de
BUREAU PLANIFICATION, SUIVI réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
ET EVALUATION - Faire régulièrement rapport au Secrétaire Permanent sur l’état de
794

réalisation des projets et programmes ;


- Centraliser et suivre l’exécution du planning des activités du Conseil
Supérieur de la Magistrature et traiter l’ensemble des données
relatives à tous les projets en cours ou à réaliser ;
- Identifier les besoins d’expertise externe pour la mise en œuvre des
plans d’action annuels de toutes les Cellules et présenter une
planification des besoins en consultants externes ;
- Suivre et préparer des rapports trimestriels sur l’exécution des
plans d’actions annuels du Pouvoir Judiciaire ;
- Formuler des projets-programmes avec des budgets et calendriers
respectifs qui mettent en œuvre le Plan de Modernisation du
Pouvoir Judiciaire 2010-2020 en cours ou ceux à réaliser pour que
le Bureau puisse les soumettre aux bailleurs de fonds et aux
autorités compétentes.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Propose les politiques, les objectifs et les stratégies sectoriels ;
- Planifie et budgétise les projets et programmes sectoriels en vue de
CHEF DE BUREAU leurs financements ;
1
(planificateur) - Prépare les ébauches des plans d’actions annuels dans le cadre du
Plan Décennal de Modernisation du Pouvoir Judiciaire approuvé par
l’Assemblée Générale ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
- Suit et évalue les politiques, les projets et les programmes de
réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Fait régulièrement rapport à la hiérarchie sur l’état de réalisation
795

des projets et programmes ;


- Centralise et suit l’exécution du planning des activités du Conseil
Supérieur de la Magistrature et traite l’ensemble des données
relatives à tous les projets en cours ou à réaliser ;
ATTACHE DE BUREAU
- Identifie les besoins d’expertise externe pour la mise en œuvre des
1ère CLASSE
1 plans d’action annuels de toutes les Cellules et présente une
(statisticien ou
planification des besoins en consultants externes ;
économiste)
- Suit et prépare des rapports trimestriels sur l’exécution des plans
d’actions annuels du Pouvoir Judiciaire ;
- Formule des projets-programmes avec des budgets et calendriers
respectifs qui mettent en œuvre le Plan de Modernisation du
Pouvoir Judiciaire 2010-2020 en cours ou ceux à réaliser pour que
le Bureau puisse les soumettre aux bailleurs de fonds et aux
autorités compétentes ;
- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la conservation
des documents du Bureau ainsi que la transmission dans d’autres
services ;
- Assure la saisie des documents et autres éléments y relatifs ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
2 Unités.

ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Suivre, évaluer et proposer des adaptations à la structure
organisationnelle pour répondre aux besoins du contexte ;
- Développer des méthodes pour analyser les processus des
juridictions et offices ;
- Développer des programmes de gestion de qualité pour améliorer le
796

BUREAU ORGANISATION ET travail (notamment du point de vue de la gestion, de la charge du


METHODES travail et du retard judiciaire) des juridictions et offices ;
- Développer des instruments et des indicateurs pour mesurer la mise
en œuvre des programmes de gestion de qualité ;
- Centraliser par le biais de la réalisation des ateliers, les leçons
apprises des expériences réussies des programmes de gestion de
qualité ;
- Elaborer et actualiser de façon permanente en fonction des besoins
institutionnels les manuels de procédures des Cellules ;

EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL


- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
1 CHEF DE BUREAU
- Développe des méthodes pour analyser les processus des
juridictions et offices ;
- Développe des programmes de gestion de qualité pour améliorer le
travail (notamment du point de vue de la gestion, de la charge du
travail et du retard judiciaire) des juridictions et offices ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
- Développe des instruments et des indicateurs pour mesurer la mise
en œuvre des programmes de gestion de qualité ;
- Centralise par le biais de la réalisation des ateliers, les leçons
apprises des expériences réussies des programmes de gestion de
qualité ;
- Suit, évalue et propose des adaptations à la structure
organisationnelle pour répondre aux besoins du contexte ;
ATTACHE DE BUREAU
1 - Elabore et actualise de façon permanente en fonction des besoins
1ère CLASSE
institutionnels les manuels de procédures des Cellules ;
- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la
conservation des documents du Bureau ainsi que la transmission
797

dans d’autres services ;


- Assure la saisie des documents et autres éléments y relatifs ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
2 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Collecter, en collaboration avec les Cellules, l’information de base
qui permettra de comparer le progrès accompli par rapport à la
BUREAU GESTION DES
situation initiale ;
STATISTIQUES JUDICIAIRES
- Compiler, traiter, analyser et centraliser les informations et
statistiques se rapportant à l’activité judiciaire et en assurer
l’exploitation et la diffusion ;
- Elaborer tout rapport, étude et synthèse des données statistiques en
vue de leur exploitation par les juridictions et offices.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Collecte en collaboration avec les Cellules, l’information de base qui
permettra de comparer le progrès accompli par rapport à la
situation initiale ;
1 CHEF DE BUREAU
- Compile, traite, analyse et centralise les informations et statistiques
se rapportant à l’activité judiciaire et en assurer l’exploitation et la
diffusion ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
- Elabore tout rapport, étude et synthèse des données statistiques en
vue de leur exploitation par les juridictions et offices ;
- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la
ATTACHE DE BUREAU conservation des documents du Bureau ainsi que la transmission
1
1ère CLASSE dans d’autres services ;
- Assure la saisie des documents et autres éléments y relatifs ;
- Produit des avis techniques ;
798

- Rédige les rapports d’activités y afférents.


2 Unités.
Effectif total de la Cellule Planification : 7
CELLULE TECHNIQUE, LOGISTIQUE ET INTENDANCE

2.7 CELLULE TECHNIQUE, LOGISTIQUE ET INTENDANCE

STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 3
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 3
ème
Attaché de Bureau de 2 Classe (ATB2) 1
ère
Agent de Bureau de 1 Classe (AGB1) 0
799

Agent de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0


Huissier 0
Total 8
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant-projet des plans annuels pour
mettre en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Préparer les cahiers des charges relatifs aux études et réalisations
à opérer :
 Gestion de logiciels :
o Contribuer à l’élaboration du schéma directeur de
l’informatisation du Secrétariat Permanent ;
o Coordonner le développement et l’exécution d’une
stratégie technologique (communication, Internet,
Intranet et gestion de données) ;
o Optimiser et régler les systèmes de base de données afin
de maximiser leur performance et leur fonctionnement ;
o Gérer la documentation sur l’infrastructure du serveur,
de la sauvegarde de données et de la stratégie de
restauration ;
CELLULE TECHNIQUE,
o Assurer la conception, la configuration, l’exécution de la
LOGISTIQUE ET INTENDANCE
800

maintenance et du dépannage de l’infrastructure


technique qui soutient les systèmes, serveurs, logiciels et
systèmes d’exploitation, sous-systèmes de stockage et
centre de bases de données des contrôles
environnementaux ;
° Installer les modifications de base de données des
logiciels, des services packs et patch correctifs ;
 Gestion des réseaux :
o Définir l’architecture du réseau de télécommunication ;
o Organiser, paramétrer et gérer le réseau de
télécommunication ;
o Suivre les performances du réseau de télécommunication
et gérer l’allocation de la bande passante ;
o Enoncer, établir et gérer les systèmes de sécurité pour les
réseaux de technologie et les banques de données ;
 Appui pour les usagers et le « hardware » :
o Mettre en place les technologies de l’information et de la
communication ;
o Assurer la maintenance des équipements et réseaux
informatiques, télécoms ainsi que des logiciels utilisés ;
o Mener les recherches nécessaires pour faire une
recommandation en vue de l’acquisition des équipements
appropriés ;
o User Training and technical assistance;
o Hotline ;
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Réaliser l’inventaire des équipements et matériels ;
- Regrouper et évaluer les besoins en équipements et en matériels ;
- Préparer l’avant projet des frais de fonctionnement sur base de
l’évaluation des besoins en équipement, matériels, fournitures en
coordination avec la Cellule Finances et Budget
- Réceptionner et stocker les équipements, matériels et fournitures
801

de bureau ;
- Distribuer les équipements, matériels et fournitures de bureau ;
- Tenir la comptabilité matières ;
- Délivrer les bons de réception conformes aux articles livrés ;
- Tenir une gestion rationnelle des stocks des équipements,
matériels et fournitures de bureau ;
- Assurer la gestion rationnelle du parc automobile et son
approvisionnement ;
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Prévoir un fonds documentaire susceptible d’assister les structures
dans leur fonctionnement et d’en assurer la diffusion ;
- Gérer la bibliothèque et conserver les archives ;
- Mettre en place des systèmes qui permettent d’assurer
l’exploitation physique et électronique du fonds documentaire
pour l’ensemble du pays ;
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le
Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Prépare les dossiers techniques ;
1 CHEF DE DIVISION
- Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines non Magistrats;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité.

ATTRIBUTIONS :

 Collecter et traiter les données pour :


- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Préparer les cahiers des charges relatifs aux études et réalisations
à opérer :
802

 Gestion de logiciels :
o Contribuer à l’élaboration du schéma directeur de
l’informatisation du Secrétariat Permanent ;
o Coordonner le développement et l’exécution d’une
BUREAU NOUVELLES
stratégie technologique (communication, Internet,
TECHNOLOGIES DE
Intranet et gestion de données) ;
L’INFORMATION ET DE
o Optimiser et régler les systèmes de base de données afin
COMMUNICATION
de maximiser leur performance et leur fonctionnement ;
o Gérer la documentation sur l’infrastructure du serveur,
de la sauvegarde de données et de la stratégie de
restauration ;
o Assurer la conception, la configuration, l’exécution de la
maintenance et du dépannage de l’infrastructure
technique qui soutient les systèmes, serveurs, logiciels et
systèmes d’exploitation, sous-systèmes de stockage et
centre de bases de données des contrôles
environnementaux ;
° Installer les modifications de base de données des
logiciels, des services packs et patch correctifs ;
 Gestion des réseaux :
o Définir l’architecture du réseau de télécommunication ;
o Organiser, paramétrer et gérer le réseau de
télécommunication ;
o Suivre les performances du réseau de télécommunication
et gérer l’allocation de la bande passante ;
o Enoncer, établir et gérer les systèmes de sécurité pour les
réseaux de technologie et les banques de données ;
 Appui pour les usagers et le « hardware » :
o Mettre en place les technologies de l’information et de la
communication ;
o Assurer la maintenance des équipements et réseaux
informatiques, télécoms ainsi que des logiciels utilisés ;
o Mener les recherches nécessaires pour faire une
recommandation en vue de l’acquisition des équipements
appropriés ;
o Donner de l’assistance technique ;
o Développer les orientations pour les programmes de
formation destinés aux usagers ;
803

o Développer les orientations et contrôler la mise en


œuvre de la hotline.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Prépare les cahiers des charges relatifs aux études et réalisations à
opérer ;
- Assure la gestion de logiciels :
CHEF DE BUREAU o Contribue à l’élaboration du schéma directeur de
1 (gestionnaire de l’informatisation du Secrétariat Permanent ;
réseau) o Coordonne le développement et l’exécution d’une
stratégie technologique (communication, Internet,
Intranet et gestion de données) ;
o Optimise et règle les systèmes de base de données afin de
maximiser leur performance et leur fonctionnement ;
o Gère la documentation sur l’infrastructure du serveur, de
la sauvegarde de données et de la stratégie de
restauration ;
o Assure la conception, la configuration, l’exécution de la
maintenance et du dépannage de l’infrastructure
technique qui soutient les systèmes, serveurs, logiciels et
systèmes d’exploitation, sous-systèmes de stockage et
centre de bases de données des contrôles
environnementaux ;
o Installe les modifications de base de données des logiciels,
des services packs et patch correctifs ;
- Préside les réunions de service du Bureau ;
- Présente les rapports d’activités Bu bureau.
- Assure la gestion des réseaux :
o Définit l’architecture du réseau de télécommunication ;
o Organise, paramètre et gère le réseau de télécommunication ;
804

o Suit les performances du réseau de télécommunication et gère


ATTACHE DE
l’allocation de la bande passante ;
BUREAU DE 1ère
o Enonce, établit et gère les systèmes de sécurité pour les
1 CLASSE
réseaux de technologie et les banques de données ;
(chargé de formation)
- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la
conservation des documents du Bureau ainsi que la transmission
dans d’autres services ;
- Assure la saisie des courriers et d’autres documents ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
- Assure un appui pour les usagers et pour le « hardware » en :
ATTACHE DE o Mettant en place les technologies de l’information et de la
1 BUREAU DE 2ème communication ;
CLASSE (technicien) o Assurant la maintenance des équipements et réseaux
informatiques, télécoms ainsi que des logiciels utilisés ;
o Menant les recherches nécessaires pour faire une
recommandation en vue de l’acquisition des équipements
appropriés ;
o Donnant de l’assistance technique ;
o Développant les orientations pour les programmes de
formation destinées aux usagers ;
- Développe les orientations et contrôle la mise en œuvre de la
hotline ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
3 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Réaliser l’inventaire des équipements et matériels ;
805

- Regrouper et évaluer les besoins en équipements et en matériels ;


- Préparer l’avant projet des frais de fonctionnement sur base de
l’évaluation des besoins en équipements, matériels, fournitures et
en coordination avec la Cellule Finances et Budget ;
BUREAU LOGISTIQUE ET
- Réceptionner et stocker les équipements, matériels et fournitures
INTENDANCE
de bureau ;
- Distribuer les équipements, matériels et fournitures de bureau ;
- Tenir la comptabilité matières ;
- Délivrer les bons de réception conformes aux articles livrés ;
- Tenir une gestion rationnelle des stocks des équipements,
matériels et fournitures de bureau ;
- Assurer la gestion rationnelle du parc automobile et son
approvisionnement.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe des projets du Bureau Logistique et Intendance pour
mettre en œuvre les cibles des plans annuels ;
- Réalise l’inventaire des équipements et matériels ;
- Regroupe et évalue les besoins en équipements et en matériels ;
- Prépare l’avant projet des frais de fonctionnement sur base de
l’évaluation des besoins en équipements, matériels, fournitures en
1 CHEF DE BUREAU
coordination avec la Cellule Finances et Budget ;
- Réceptionne et stocke les équipements, matériels et fournitures de
bureau ;
- Distribue les équipements, matériels et fournitures de bureau ;
- Préside les réunions de service du Bureau ;
- Présente les rapports d’activités du Bureau.
- Tient la comptabilité matières ;
- Délivre les bons de réception conforme aux articles livrés ;
- Tient une gestion rationnelle des stocks des équipements,
matériels et fournitures de bureau ;
806

ATTACHE DE - Assure la gestion rationnelle du parc automobile et son


1 BUREAU DE 1ère approvisionnement ;
CLASSE - Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la
conservation des documents du Bureau ainsi que la transmission
dans d’autres services ;
- Assure la saisie des courriers et d’autres documents ;
- Rédige les rapports relatifs à ces d’activités.
2 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Prévoir un fonds documentaire susceptible d’assister les structures
BUREAU BIBLIOTHEQUE dans leur fonctionnement et d’en assurer la diffusion ;
- Gérer la bibliothèque et conserver les archives ;
- Mettre en place des systèmes qui permettent d’assurer
l’exploitation physique et électronique du fonds documentaire
pour l’ensemble du pays.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Gère la bibliothèque et conserve les archives ;
- Met en place des systèmes qui permettent d’assurer l’exploitation
physique et électronique du fonds documentaire pour l’ensemble
CHEF DE BUREAU du pays ;
1
(bibliothécaire) - Préside les réunions de service du Bureau ;
- Présente les rapports d’activités du Bureau ;
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels.
- Elabore les moteurs de recherche ;
- Prévoit un fonds documentaire susceptible d’assister les structures
dans leur fonctionnement et d’en assurer la diffusion ;
ATTACHE DE
- Assure la réception, l’enregistrement, le classement et la
BUREAU DE 1ère
1 conservation des documents du Bureau ainsi que la transmission
CLASSE
dans d’autres services ;
(archiviste)
- Assure la saisie des courriers et d’autres documents ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents ;
807

2 Unités.
Effectif total de la Cellule Technique, Logistique et Intendance : 8
3. DIRECTION DU SERVICE ADMINISTRATIF

STRUCTURE EFFECTIF
Directeur 1
Chef de Division 0
Chef de Bureau 1
Attaché de Bureau de 1ère Classe 1
Attaché de Bureau de 2ème Classe 0
Agent de Bureau de 1ère Classe 0
Agent de Bureau de 2ème Classe 0
Huissier 1
808

Total 4
ATTRIBUTIONS :

- Assurer la supervision des activités de la Direction ;


- Assister le Secrétaire Permanent dans :
 la préparation des travaux des autres structures, à savoir
l’Assemblée Générale, le Bureau, la Chambre Nationale de
Discipline ;
3.1 DIRECTION DU SERVICE  la notification des décisions prises par les membres du Bureau
ADMINISTRATIF en leur qualité de chefs hiérarchiques ;
- Gérer les ressources humaines non Magistrats et veiller à la qualité
du dialogue social et à l’éthique professionnelle ;
- Gérer les ressources matérielles et financières lui allouées ;
- Développer le système de gestion prévisionnelle des emplois et
des compétences ainsi que de la formation du personnel non
Magistrat du Secrétariat Permanent ;
- Faire rapport de ses activités au Secrétaire Permanent.
809

EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL


- Planifie, supervise, coordonne et anime toutes les activités de la
1 LE DIRECTEUR
Direction et en rend compte.

1. Unité.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
ATTRIBUTIONS :
- Réceptionner, enregistrer, rédiger, collationner, expédier et
classer les dossiers ;
- Elaborer les projets de rapports d’activités et dresser les comptes
3.2 SECRETARIAT DU DIRECTEUR
rendus des réunions de la Direction;
- Tenir le fichier du personnel de la Direction ;
- Effectuer les travaux de saisie et de reproduction des textes et
documents qui lui sont soumis par le Directeur ;
- Classer les documents de la Direction ;
- Exécuter toute autre tâche administrative qui lui serait confiée par
le Directeur ;
- Tenir l’agenda du Directeur et organiser les audiences.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
1 CHEF DE BUREAU - Coordonne, traite et anime toutes les activités du Secrétariat.
- Assure le classement et l’archivage des documents de la
ATTACHE DE BUREAU
Direction ;
1 DE 1ère CLASSE
- Assure la saisie des documents et autres éléments y relatifs.
(archiviste)
- Assure l’expédition du courrier, la propreté des locaux et des
1 HUISSIER
installations sanitaires.
3 Unités.
Effectif total de la Direction du Service Administratif : 4.
810
TABLEAU SYNTHETIQUE DES ORGANES DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA MGISTRATURE

Numéros Organes principaux Organes subsidiaires Formations Périodicité des réunions

1. Assemblée générale
(Article 6 à 13 L-.O et 1. Président
7 à 30 du RI) ;
- Membres de 2. Commissions permanentes ou Sous-commissions
droit (Article spéciales (Article 18 à 27 du RI) facultatives
152, al. 2, point (Article 27 du RI)
1 à 14 de la - Commission du Statut et Au moins une fois par an, en
Const et 4, de la carrière des session ordinaire, le premier
point 1 à 14 de magistrats lundi d’avril (Article 10, al. 1
la L-O) - Commission d’éthique et Commission ad hoc de L-0 et 10 RI) ;
- Membres élus de discipline des validation des mandats
- Membres magistrats (Article 11, al. 5 du RI) Session extraordinaire sur
811

désignés - Commission des finances ordre du jour déterminé


et du budget (Article 10, al. 2 de la L-O
- Commission de la et 10 RI) ;
planification et gestion de Commission ad hoc de
l’information discipline (Article 16 du
- Commission de législation RI)

2. Bureau
(Article 14 à 19 de L-O 1. Président (Article 18 de la L-O Réunion ordinaire une fois
et 31 à 44 du RI et 41 et 43 du RI) par trimestre et réunion
- Président de la extraordinaire sur un ordre
Cour du jour déterminé (Article
constitutionnelle 2. Autres membres du Bureau 15 de la L-O)
- Procureur général (Article 42 et 43 du RI)
près la Cour
constitutionnelle
- Premier président
de la Cour de
cassation
- Procureur général
près la Cour de
cassation
- Premier président
du Conseil d’Etat
- Procureur général
près le Conseil
d’Etat
- Premier président
de la Haute cour
militaire
- Auditeur général
près la Haute cour
militaire
812

(Article 14 de la L-O)

3. Chambres de - Chambre nationale En fonction des besoins


discipline (Article 21 de la L-O)
(Article 20 à 32 de la L-
O et 45 à 50 du RI ) - Chambres provinciales
(Article 21 de la L-O)
4. Secrétariat 1. Direction :
permanent
(Article 33 à 36 de la L- ° Secrétaire permanent
O et 51 à 59 du RI)
° Premier Secrétaire
rapporteur

° Deuxième Secrétaire
rapporteur
(Article 55 du RI)

2. Cellules

 Cellule de carrière
 Cellule des finances et
813

budget
 Cellule de discipline
Le plus souvent possible
 Cellule technique, de
logistique et intendance
 Cellule de planification et
gestion des données
 Cellule d’information,
relations publiques,
protocole et presse
 Cellule de formation
(Article 56 du RI)

3. Service administratif
Tableau général des effectifs du Service Administratif du Secrétariat Permanent

Grade
Effectif Total
Dir CD CB ATB1 ATB2 AGB1 AGB2 AA1 Huissier
1 7 18 14 1 - - - 1 42

Tableau général des effectifs du Service Administratif du Secrétariat Permanent y compris Magistrats

Grade Effectif
1 Total
Dir CD CB ATB1 ATB2 AGB1 AGB2 AA1 Huissier Autres

1 7 18 14 1 - - - 1 9 51
814

1 Personnel Magistrat du Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature.


815

VIIIème Partie :
BARREAU
I.TEXTE DE BASE Le projet d’ordonnance-loi qui vous est sou-
mis maintient ces deux catégories de profes-
sionnels mais en assurant dans l’organisation de
ORDONNANCE-LOI N° 79-
leurs professions des aménagements nouveaux
028 DU 28 SEPTEMBRE 1979 nécessités tant par l’organisation judiciaire
PORTANT ORGANISATION actuelle issue de l’ordonnance-loi du 29 mars
DU BARREAU, DU CORPS DES 1978 que par le besoin de corriger certaines
DÉFENSEURS JUDICIAIRES ET difficultés qui se sont fait jour tout au long des
DU CORPS DES MANDATAIRES onze années d’application de l’ordonnance-loi
DE L’ÉTAT (JORZ, 1er octobre 1979, n° 19, p.4) de 1968.
A ces deux catégories constituées des avocats
Exposé des motifs et des défenseurs judiciaires, le projet ajoute en
outre une catégorie nouvelle, les mandataires
de l’Etat. Ce type nouveau d’auxiliaire de la jus-
Rapport au président de la République. tice est constitué d’une catégorie particulière
Monsieur le Président de la République, de fonctionnaires dont la mission dans le do-
maine judiciaire sera exclusivement d’assister
Le présent projet d’ordonnance-loi que j’ai et de représenter l’Etat dans la défense de ses
l’honneur de soumettre à votre signature a intérêts devant les cours et tribunaux.
pour objet la réorganisation de certaines pro-
Ce projet comprend trois titres consacrés res-
fessions judiciaires, à savoir la profession d’avo-
pectivement aux professions d’avocats, de dé-
cat, de défenseur judiciaire et de mandataire de
l’Etat. fenseurs judiciaires et de mandataires de l’Etat.

Le barreau et le corps des défenseurs judiciaires


sont actuellement organisés et fonctionnement I. Les avocats
sur base des dispositions de l’ordonnance-loi
68-247 du 10 juillet 1968. En vertu de ce texte, 1°) Dispositions générales
il existe dans notre pays deux catégories de
professionnels dont le rôle est d’assister ou de Les articles 1er à 6 du projet, formant les dispo-
représenter les parties devant les juridictions. Il sitions générales relatives à la profession d’avo-
y a d’une part les avocats, personnel de forma- cats, déterminent la mission dévolue à ce corps
tion universitaire licenciés ou docteurs en droit, d’auxiliaires de justice, le caractère libéral et
lesquels peuvent assister et représenter les indépendant de la profession, les conditions
parties devant toutes les juridictions et d’autre générales auxquelles on peut se prévaloir du
part, les défenseurs judiciaires, personnel ayant titre d’avocat et de l’exercice de la profession,
reçu une formation juridique élémentaire et qui l’organisation en barreaux et en un Ordre na-
sont admis à assister ou représenter les parties tional, l’étendue de la compétence matérielle et
devant les tribunaux de paix et anciennement territoriale des avocats et le monopole d’assis-
devant les tribunaux de sous-région. Ces deux tance et de représentation qui leur est reconnu
catégories de professionnels ont seuls le mo- sous réserve des exceptions énoncées.
nopole de l’assistance et de la représentation
La mission ordinaire de l’avocat est d’assister
en justice. Leurs professions sont érigées en
ou représenter les parties devant les juridic-
profession libérales et indépendantes.
tions avec en corollaire le pouvoir de plaider
816

leurs causes. Les missions de postuler et de leur ministère devant toutes les juridictions.
conclure, réservées dans certains pays à une Toutefois, une innovation importante a été ici
autre catégorie d’auxiliaires de la justice, ont introduite en ce qui concerne le droit d’exer-
été également confiées aux avocats conformé- cer la profession devant la Cour suprême de
ment à une longue tradition de notre pays. Ce Justice lorsque celle-ci est saisie d’un pouvoir
sont en effet, les missions connexes qui gagnent en cassation.
à être exercées par un seul auxiliaire de justice. Contrairement au texte actuellement en vi-
Le projet précise en outre que l’avocat peut gueur, ce droit est désormais réservé non plus
donner des consultations, conseiller, concilier, à tout avocat ayant trois ou dix ans d’ancien-
rédiger tous actes sous seing privé et assister neté, mais uniquement à ceux d’entre eux qui
ou représenter les parties en dehors des juri- font partie du barreau institué près la Cour
dictions, c’est-à-dire devant les administrations suprême de Justice. Par l’importance même de
publiques ou les organismes privés. Depuis cette Cour, il est bon en effet que seuls des
longtemps en effet, les avocats remplissent de avocats choisis en raison de leur capacité et de
telles missions à la demande de leurs clients. leurs compétences soient acceptés à y assister
Elles entrent dans le cadre de leur profession. ou représenter les parties. Ils concourent en
Le principe de l’indépendance et du caractère effet de façon déterminante à la mission régu-
libéral de la profession d’avocat est réaffirmé. latrice de la justice de la jurisprudence qui est
L’avocat en effet ne peut exercer efficacement confiée à cette Cour.
son ministère que dans la mesure où il est libre A propos du monopole des avocats, celui-ci
et indépendant, comme le juge lui-même. C’est a également été réaffirmé, mais sous réserve
un principe absolu d’une bonne administration non seulement des prérogatives reconnues
de la justice. aux défenseurs judiciaires et à celles qui sont
Le droit de porter le titre d’avocat et d’en proposées pour les mandataires de l’Etat, mais
exercer la profession est exclusivement réser- aussi sous réserve des cas prévus par d’autres
vé à ceux qui sont admis dans la profession et lois. Les codes de procédure pénale et civile en
inscrits sur le tableau de l’Ordre ou sur une effet consacrent d’autres modes de représenta-
liste de stage. L’admission à la profession est le tion et d’assistance. Etant donné que le barreau
monopole de chaque barreau car les avocats et le corps des défenseurs judiciaires n’ont pas
doivent veiller eux-mêmes à l’honorabilité de encore des membres suffisamment nombreux
leur profession, sous le contrôle du procureur pour absorber, devant toutes les juridictions,
général. tous les cas dans lesquels les justiciables sol-
S’agissant de l’organisation de la profession en licitent une assistance ou une représentation,
général, le projet, tout en maintenant la for- il était normal de réserver au moins pour un
mule traditionnelle de barreaux institués près temps encore la possibilité de ces assistance
d’une Cour d’appel, innove considérablement et représentation à d’autres personnes que les
en prévoyant une sorte de fédération de tous membres de ces deux ou trois corps pour au-
les barreaux dans le cadre d’un Ordre national. tant que ces assistance et représentation aient
Celui-ci, dont la mission est de rassembler tous lieu dans les conditions strictement définies
les avocats, est administré par une assemblée par la loi.
générale comprenant tous les bâtonniers et les
membres des conseils de l’Ordre des barreaux 2°) L’accès à la profession
et par un conseil national de l’Ordre et un bâ- Les conditions d’accès à la profession ont été
tonnier national élus par l’assemblée générale. redéfinies de manière à tenir compte non seu-
Concernant la compétence des avocats, il est lement des habitudes internationales qui ré-
réaffirmé le droit qu’ils ont de pouvoir exercer servent l’existence de la profession aux seuls
817

nationaux, mais encore de la nécessité de n’ad- Le conseil de l’Ordre, gardien de l’honorabilité


mettre dans la profession que des gens dont de la profession, surveille en outre la manière
l’honorabilité n’a pas été entachée par quelque dont elle est exercée par chaque avocat. C’est
acte antérieur grave. pourquoi le texte nouveau confère au conseil
C’est ainsi que les étrangers ne peuvent plus de l’Ordre de pouvoir, non prévu, dans le texte
accéder à la profession d’avocat que dans actuel, d’omettre du tableau ceux des avocats
la mesure où ils justifient que l’accès à cette qui n’exercent pas effectivement la profession
profession est également ouvert aux congolais ou à qui l’honorabilité fait défaut, sans que l’on
dans leurs propres pays. Une réserve toutefois ne puisse leur reprocher des faits précis.
sera faite en faveur des étrangers qui ont été Mais contrairement à une sanction disciplinaire,
admis à la profession sur base des dispositions c’est ici une simple mesure de contrainte ou
antérieures. d’information du public, notamment en ce qui
S’agissant des autres conditions générales, il est concerne l’avocat qui n’exerce pas effective-
exigé la preuve d’une formation universitaire ment sa profession et il suffit que les causes
complète avec une exception pour ceux qui ayant motivé l’omission cessent de jouer pour
avaient été formés par l’ancienne école natio- que l’avocat puisse être réinscrit à nouveau au
nale de droit et d’administration, ainsi que les barreau.
personnes ayant été condamnées, destituées,
radiées ou révoquées pour des faits contraires 3°) L’organisation et l’administration
à l’honneur, à la probité ou aux bonnes mœurs des barreaux
en sont exclues, sauf amnistie ou réhabilita- L’organisation et l’administration des barreaux
tion ou autorisation spéciale du président du restent dans la ligne traditionnelle. Les bar-
Conseil judiciaire, procureur général de la Ré- reaux en effet ont comme organes l’assemblée
publique, en cas de sanctions disciplinaires ou générale, le conseil de l’Ordre et le bâtonnier.
administratives.
L’assemblée générale comprend tous les avo-
L’accès à la profession d’avocat commence cats inscrits au tableau. C’est elle qui élit le bâ-
par un stage, sauf dans les cas déterminés par tonnier et les membres du conseil de l’Ordre.
l’ordonnance-loi. Contrairement au texte pré- Elle délibère sur toutes les questions intéres-
cédent, la fin du stage sera désormais suivie sant l’exercice de la profession et le fonction-
d’une épreuve sanctionnée par un certificat nement de la justice.
d’aptitude professionnelle.
Le conseil de l’Ordre assure l’administration
Le stagiaire a les mêmes droits et les mêmes quotidienne du barreau et surveille le respect
prérogatives que l’avocat, mais il doit les exer- de la déontologie par tous les avocats. Elus pour
cer sous la surveillance et la direction d’un trois ans, les membres du conseil de l’Ordre
maître de stage qui l’assiste de ses conseils et sont renouvelés par tiers chaque année et ne
le guide dans sa formation. En outre, il doit par- sont pas immédiatement rééligibles. Le renou-
ticiper à des travaux et conférences organisés vellement annuel partiel du conseil de l’Ordre a
par le conseil de l’ordre. pour but d’insuffler dans son sein chaque année
L’inscription au tableau ou sur la liste de stage des éléments nouveaux sans cependant nuire à
est une prérogative traditionnelle du conseil la continuité.
de l’Ordre de chaque barreau et le projet réaf- Quant au bâtonnier, il est représentant du
firme clairement ce principe. C’est de même barreau et l’animateur principal de ses acti-
chaque conseil de l’Ordre qui tient le tableau, vités comme de celles du conseil de l’Ordre.
assure son affichage et veille à sa mise à jour Seuls les avocats ayant au moins une ancien-
permanente. neté de cinq ans et ayant été au moins une fois
818

membres du conseil de l’Ordre peuvent être Le problème des honoraires fait l’objet, quant à
élus bâtonniers. lui, d’une réglementation nouvelle et tout à fait
particulière. Tout d’abord il est fait une nette
4°) L’exercice de la profession distinction entre d’une part les honoraires pro-
prement dits lesquels ne peuvent porter que
Le projet reprend, en ce qui concerne l’exer-
sur le travail de consultation et de plaidoirie
cice de la profession, les règles habituelles sur et d’autre part les frais et débours éventuels
les incompatibilités, les droits et devoirs des qui peuvent être dus à l’avocat pour les actes
avocats. Mais, contrairement au texte précé- qu’il est amené à dresser pour son client no-
dent, le nouveau texte apporte diverses pré- tamment pour la postulation ou les dépenses
cisions sur la conduite à tenir dans certaines et autres frais qu’il est amené à exposer pour
circonstances. assurer la défense.
C’est ainsi par exemple que ce texte oblige Ces frais ne pourront être réclamés que sui-
chaque avocat qui veut exercer une activité vant une tarification qui en sera faite par arrêté
extérieure à ses fonctions, d’en aviser le conseil du président du Conseil judiciaire, Procureur
de l’Ordre qui peut lui enjoindre d’avoir à ces- général de la République, pris après avis du
ser immédiatement cette activité s’il l’estime conseil national de l’Ordre. S’agissant en effet
contraire à la dignité et à l’indépendance néces- d’actes écrits, il est normal qu’ils soient tarifiés
saires à l’avocat. comme le sont normalement tous les actes de
Le texte précise de même avec plus de minutie ce genre.
les conditions auxquelles les avocats peuvent Les honoraires proprement dits par contre
exercer leur ministère en commun dans le seront fixés d’accord entre l’avocat et son
cadre d’un contrat d’association ou de colla- client. Toutefois, il est apparu opportun, malgré
boration de tels groupements qui permettent ce principe de la libre discussion, de fixer cer-
à plusieurs avocats de mettre en commun leur taines limites au-delà desquelles il ne sera pos-
savoir et spécialisations respectives de manière sible d’aller que moyennant des circonstances
à assurer plus efficacement la défense des inté- tout à fait spéciales et avec l’accord du conseil
rêts de leurs clients. Ces contrats seront tou- national de l’Ordre.
tefois soumis au contrôle du conseil de l’ordre Dans de nombreux pays en effet, il a été consta-
pour éviter qu’ils ne lèsent des intérêts impor- té la nécessité de réglementer ce secteur car
tants de la profession. dans le désarroi où se trouve le justiciable et
Quant aux droits et devoirs des avocats, il a dans son ignorance des affaires judiciaires, il est
été apporté, dans leur énumération, certaines souvent amené à récompenser outre mesure
précisions qui manquent dans le texte actuel. un travail qui bien souvent ne mérite pas la
Telles sont notamment l’obligation de conduire somme déboursée.
chaque affaire jusqu’à son terme, avec célérité Dans bien des pays les honoraires ont été
et compétence, l’obligation de restituer les réglementés du moins à titre indicatif pour
pièces ou sommes reçues pour le client, sauf certains types de litiges. Ce qui est prévu pour
le droit de rétention sur les pièces dues aux notre pays sera à la fois plus large et plus précis
diligences de l’avocat en vue de garantir le paie- dans la mesure où il sera possible de fixer des
ment des honoraires, l’obligation de n’accorder limites pour tous les honoraires quel que soit
les consultations que dans le cabinet, sauf cir- le type de litige. Il est évident qu’une telle régle-
constances tout à fait exceptionnelles, l’obli- mentation ne saurait être valablement faite que
gation de se faire remplacer par un confrère par l’organe suprême de l’ordre national des
lorsqu’un avocat est empêché, pour ne pas avocats. C’est pourquoi le nouveau texte confie
gêner inutilement la marche des procédures. ce soin au conseil national de l’Ordre statuant
après avis de la Cour suprême de justice.
819

Pour permettre de surveiller le respect de ces barreau près la Cour suprême de justice a été
directives et assurer la protection de la dignité rendu particulièrement difficile. Il faut, après
de la profession à propos de ces points délicats avoir postulé bien entendu, être agréé par le
que sont les questions d’argent, le texte com- conseil de l’Ordre de ce barreau et par l’assem-
porte quelques dispositions relatives à la tenue blée plénière de la Cour suprême de justice. En
de la comptabilité par les avocats et à l’obliga- outre, il est exigé des candidats non seulement
tion d’accuser réception de toute somme ou d’avoir fait au moins dix ans au barreau, sauf
leur reçue. exceptions pour ceux qui avaient été admis à
exercer leur ministère devant la haute Cour
5°) La discipline sous le régime de l’ordonnance-loi de 1968,
Les règles relatives à la discipline des avocats mais encore, d’avoir été auteur d’au moins une
sont demeurées conformes à ce que fixe la tra- publication juridique.
dition dans ce domaine. Mais quelques aména- Ce régime exceptionnel se justifie par l’impor-
gements techniques n’ont pas manqué ici aussi tance de la charge dévolue à ces avocats.
d’être opérés en vue d’assurer une meilleure Conformément aux exigences du Code de
protection de l’honneur et de la dignité de la procédure devant la Cour suprême de jus-
profession. C’est ainsi qu’il est prévu désor- tice, les avocats à la Cour suprême de justice
mais des parades à l’inaction ou à la complai- devront pour les actes de procédure devant
sance d’un conseil de l’ordre, ou du bâtonnier. cette cour, avoir leur domicile professionnel à
Lorsqu’un bâtonnier décide de classer une Kinshasa. Ceci ne les empêche pas d’avoir des
affaire sans suite, le Procureur général ou le cabinets dans d’autres localités car en vertu
plaignant pourront saisir le conseil national de du nouveau texte, l’avocat peut être inscrit à
l’Ordre. Et lorsque le conseil de l’Ordre n’agit plusieurs barreaux pourvu qu’il ait dans chacun
pas dans un délai déterminé, l’affaire peut égale- d’eux un cabinet et qu’il y exerce effectivement
ment être portée devant le conseil national de la profession.
l’Ordre notamment par le Procureur général.
Il n’est donc pas question que pour ce texte
De même les effets de certaines peines ont été de favoriser uniquement les avocats du barreau
exposés de façon plus claire et plus explicite. de Kinshasa. Un avocat de l’intérieur peut être
nommé avocat près la Cour suprême de justice
6°) Les avocats à la Cour suprême de pourvu qu’il se donne un domicile profession-
justice nel à Kinshasa.
L’institution d’un corps d’avocats près la Cour
suprême de justice a déjà été justifiée dans les 7°) L’Ordre national des avocats
pages précédentes. Fédération de tous les barreaux, l’Ordre natio-
Le projet prévoit que ces avocats aient mono- nal des avocats est chargé, au niveau national,
pole en ce qui concerne l’assistance et la repré- de veiller aux intérêts communs de la profes-
sentation des parties devant la haute juridiction sion, d’unifier les règles et usages, d’émettre des
lorsque celle-ci siège en cassation. Ils pourront directives et règlements utiles qui s’imposent à
dans ce même temps assurer la défense égale- tous les avocats.
ment devant les autres juridictions car les avo- L’Ordre national est dirigé par les organes tra-
cats à la Cour suprême de justice sont d’abord ditionnels des avocats : une assemblée générale,
des avocats ayant exercé pendant dix ans au un conseil de l’Ordre et un bâtonnier.
moins comme avocats à la Cour d’appel.
Sous la conduite du bâtonnier national, le
Mais en contrepartie de ces prérogatives qui conseil national de l’Ordre surveille le respect
dépassent celles des autres avocats, l’accès au des règles de la déontologie par tous les avo-
820

cats. Il constitue, innovation importante, l’ins- table cette mesure sans laquelle ce type d’auxi-
tance de recours contre toutes les décisions liaires de la justice ne serait plus confiné que
des barreaux. Comme le Procureur général devant les juridictions de paix.
près la Cour d’appel, le conseil national de De même pour tenir compte de la pénurie
l’Ordre et le bâtonnier national doivent suivre d’avocats dans certaines régions, il est prévu
pas à pas la vie de chaque barreau pour assurer que, bien qu’en principe la compétence terri-
une plus grande protection de l’honorabilité de toriale des défenseurs judiciaires se limite au
la profession. ressort d’un tribunal de grande instance, le
Le conseil national de l’Ordre peut, en cas de président de la Cour d’appel peut les admettre
défaillance des organes disciplinaires des bar- à plaider devant tous les tribunaux de grande
reaux, évoquer toute cause devant lui, soit d’of- instance du ressort de sa Cour d’appel.
fice, soit à la suite d’un recours. L’admission au tableau et la discipline des dé-
Les décisions de l’assemblée générale de fenseurs judiciaires ont été confiées entière-
l’Ordre national comme celles du conseil na- ment au tribunal de grande instance. C’est de
tional de l’Ordre sont évidemment sans appel. même le président de ce tribunal qui préside
Toutefois, et sauf en ce qui concerne la matière les assemblées générales.
disciplinaire, ces décisions peuvent faire l’objet Il va de soi que, dans la limite de leurs com-
d’un recours en annulation porté devant la pétences, les défenseurs judiciaires jouissent
Cour suprême de justice. de tous les droits et sont soumis à toutes les
L’institution de ces organes suprêmes de obligations précédemment définies pour les
l’ensemble de la profession d’avocat n’est pas avocats.
sans intérêt dans un pays où cette profession Les défenseurs judiciaires seront en outre sé-
est encore relativement jeune. Elle permettra lectionnés avec plus de rigueur.
d’assurer un meilleur fonctionnement de cette
importante branche d’auxiliaires de la justice. Quant aux mandataires de l’Etat, il s’agit,
comme nous l’avons souligné précédemment,
Telles sont les caractéristiques fondamentales d’un corps de fonctionnaires chargés d’assurer
de ce projet en ce qui concerne l’organisation la défense des intérêts de l’Etat.
et l’exercice de la profession d’avocats.
Ils sont nommés en cette qualité par arrêté du
Voici à présent quelques-unes des dispositions président du Conseil judiciaire, Procureur gé-
consacrées aux défenseurs judiciaires et aux néral de la République, tandis que le Président
mandataires de l’Etat. de la République, détermine leur statut (grades
et traitement).
II. Les défenseurs judiciaires Ils peuvent être nommés soit auprès d’un ou
et les mandataires de l’Etat plusieurs tribunaux, soit au sein d’une adminis-
En vertu de l’ordonnance-loi de 1968, les dé- tration ou d’un organisme public où ils assurent
fenseurs judiciaires ne pouvaient être admis à en même temps les fonctions de conseillers
exercer leur ministère que devant les tribunaux juridiques.
de paix et les tribunaux de sous-région. L’institution des mandataires de l’Etat a été
Le présent texte propose que les défenseurs rendu nécessaire tant par le grand nombre de
judiciaires soient admis à exercer leur minis- procès dirigés contre l’Etat en raison des fautes
tère devant les tribunaux de grande instance. et négligences de ses agents que par les difficul-
La suppression des tribunaux de sous-région tés que rencontrent les avocats de l’Etat à faire
par le Code de l’organisation et de la compé- face à cette avalanche de procès et l’Etat à assu-
tence judiciaires de 1978 rend en effet équi- rer le service des honoraires dus à ces avocats.
821

Ordonnance-loi Article 4 :
Le Président de la République ; Les avocats font partie des barreaux qui sont
établis près les cours d’appel ou près la Cour
Vu la Constitution, spécialement les articles 41
suprême de justice.
et 94 ;
Chaque barreau est administré par un conseil
Vu l’ordonnance-loi 78-005 du 29 mars 1978,
de l’Ordre présidé par un bâtonnier.
portant Code de l’organisation et de la compé-
tence judiciaires ; L’ensemble des barreaux de la République
forme l’Ordre national des avocats. L’Ordre
Vu, tels que modifiés à ce jour, le décret du 6
national des avocats est administré par un
août 1959 portant Code de procédure pénale,
conseil national de l’Ordre présidé par un bâ-
le décret du 7 mars 1960 portant Code de pro-
tonnier national.
cédure civile et l’ordonnance-loi n° 69-2 du 8
janvier 1969 relative à la procédure devant la Les barreaux et l’Ordre national des avocats
Cour suprême de justice ; ont la personnalité juridique.
Vu l’urgence ;
Article 5 :
Sur proposition du président du Conseil judi-
Les avocats peuvent plaider et conclure en
ciaire, Procureur de la République ;
toutes matières devant toutes les juridictions,
ORDONNE : sauf les exceptions établies par des lois parti-
culières et celle prévue ci-dessous en ce qui
TITRE Ier: concerne la Cour suprême de justice.
DES AVOCATS
Article 6 :
CHAPITRE 1er: DISPOSITIONS Sans préjudice des dispositions relatives aux
GÉNÉRALES défenseurs judiciaires et aux mandataires de
Article 1er. : l’État, nul ne peut, s’il n’est avocat, assister ou
représenter les parties, postuler, conclure et
Les avocats sont des auxiliaires de justice char- plaider pour autrui devant les juridictions, sauf
gés d’assister ou représenter les parties, pos- dans les cas et selon les modes prévus par la loi.
tuler, conclure et plaider devant les juridictions.
Ils peuvent consulter, conseiller, concilier, rédi- CHAPITRE II :
ger des actes sous seing privé, assister ou re- DE L’ACCÈS À LA PROFESSION
présenter les parties en dehors des juridictions. D’AVOCAT

Article 2 : Section Ire :


La profession d’avocat est une profession libé- Des conditions générales
rale et indépendante. d’accès à la profession
Les avocats exercent librement leur ministère
sous réserve de leur soumission aux lois et Article 7 :
règlements et du respect des règles propres à Nul ne peut accéder à la profession d’avocat ni
la déontologie de leur profession. en exercer les prérogatives s’il ne remplit les
conditions suivantes:
Article 3 :
1/ Être Zaïrois. Toutefois, l’étranger pourrait
Nul ne peut porter le titre d’avocat ni en exer- accéder à la profession sous la condition
cer la profession s’il n’est inscrit sur un tableau de réciprocité ou en vertu des conventions
de l’Ordre ou sur une liste de stage. internationales;
822

2/ Être titulaire d’une licence ou d’un docto- 1o) toutes les pièces établissant qu’elle remplit
rat en droit délivré par l’Université natio- les conditions requises pour accéder à la
nale du Zaïre ou par l’ancienne École natio- profession d’avocat;
nale de droit et d’administration ou d’un 2o) l’indication de l’avocat qui a accepté de lui
diplôme équivalent délivré par une univer- servir de maître de stage. S’il n’en a pas été
sité étrangère en justifiant en ce cas de sa trouvé un, il en sera désigné d’office par le
connaissance du droit zaïrois; bâtonnier.
3/ N’avoir pas été condamné pour des agisse-
ments contraires à l’honneur, à la probité et Article 11 :
aux bonnes mœurs, à moins d’en avoir été L’admission au stage est prononcée par le
amnistié ou réhabilité; conseil de l’Ordre dans les trois mois de la
4/ N’avoir pas été auteur de faits de même réception de la demande.
nature que ceux prévus ci-dessus et ayant Le refus d’admission ne peut être prononcé
donné lieu à une sanction disciplinaire ou à sans que l’intéressé n’ait été entendu ou appelé
une décision administrative de destitution, dans le délai de quinze jours.
radiation ou révocation, sauf autorisation
expresse du président du Conseil judiciaire, Avant de statuer sur la demande d’admission, le
procureur général de la République; conseil de l’Ordre est tenu de recueillir tous
5/ Justifier d’une bonne conduite par la pro- enseignements sur la moralité du postulant
duction d’un certificat de bonnes vie et et son comportement habituel eu égard à la
mœurs délivré par l’autorité administrative déontologie de la profession.
du lieu de résidence durant les cinq der- Il recueille en outre l’avis préalable du Pro-
nières années. cureur général à qui le double du dossier de
demande est transmis.
Article 8 :
Le Procureur général est tenu de donner son
Sous réserve des dérogations prévues par la avis dans le délai de quinze jours.
présente ordonnance-loi, avant son inscrip-
Si à l’expiration de ce délai, l’avis du Procureur
tion au tableau, l’avocat reçoit une formation
général n’est pas donné, il est passé outre et il
professionnelle au cours d’un stage organisé
en est porté mention sur la décision du conseil
conformément aux dispositions faisant l’objet
de l’Ordre.
de la section II ci-dessous.
Article 12 :
Section II :
Du stage La décision d’admission ou de refus d’admis-
sion est notifiée à l’impétrant et au Procureur
Article 9 : général qui peuvent dans le délai d’un mois, la
déférer devant le conseil national de l’Ordre.
Le stage préparatoire à l’inscription au tableau
de l’Ordre est effectué sous la conduite d’un
Article 13 :
avocat inscrit au tableau d’un barreau institué
près d’une Cour d’appel. Si le conseil de l’Ordre n’a pas statué dans
le délai de trois mois qui suit le dépôt de la
Article 10 : demande d’admission, celle-ci est considérée
comme rejetée et l’intéressé peut porter sa ré-
Toute personne qui demande son admission au clamation devant le conseil national de l’Ordre.
stage est tenue de fournir au conseil de l’Ordre, Il en avise le Procureur général et le bâtonnier.
en double exemplaire:
823

Article 14 : Article 17 :
Les postulants admis au stage sont tenus, avant Durant son stage, l’avocat peut accomplir tous
d’être inscrits sur la liste et exercer la profes- les actes de la profession, sous le contrôle et la
sion, de prêter le serment suivant devant la direction du maître de stage.
Cour d’appel «Je jure de respecter la Consti- Le patronage des stagiaires est un devoir des
tution, d’obéir à la loi, d’exercer la défense et le avocats. L’avocat doit conseil au stagiaire qu’il
conseil avec dignité, conscience, indépendance patronne. Il dresse annuellement un rapport
et humanité, de ne rien dire ou publier de de stage qu’il adresse au bâtonnier. Le stagiaire
contraire aux lois, aux décisions judiciaires, aux doit respect à son maître de stage; il lui rend
bonnes mœurs, à la sécurité de l’État et à la paix les services fixés par l’usage dans le cadre de
publique, de ne jamais m’écarter du respect dû
la profession.
aux tribunaux, aux magistrats et aux autorités
publiques, de ne conseiller ou défendre aucune
Article 18 :
cause que je ne croirais juste en mon âme et
conscience». Le stage est d’une durée de deux ans. Il ne peut
être interrompu pour plus de trois mois sans
Le serment est reçu par la Cour d’appel sié-
l’autorisation du conseil de l’Ordre.
geant à trois juges au moins, sur présentation
du bâtonnier et réquisitions du Procureur gé- La durée du stage peut être prorogée sur déci-
néral. La Cour donne acte à l’impétrant de sa sion du conseil de l’Ordre, pour une nouvelle
prestation de serment. durée maximum de deux ans.
Il est dressé du tout procès-verbal signé par les
juges, le greffier et le récipiendaire et qui est Article 19 :
versé au dossier de l’intéressé. L’avocat stagiaire qui veut changer de barreau
ou de maître de stage en avise le Conseil de
Article 15 : l’Ordre. L’ancien maître de stage établit un rap-
Le conseil de l’Ordre arrête la liste des sta- port sur son comportement.
giaires qui est publiée chaque année, en même En cas de changement de barreau, il est joint au
temps et dans les mêmes conditions que le rapport du maître de stage les avis du Procu-
tableau de l’Ordre. reur général et du conseil de l’Ordre.

Article 16 : Article 20 :
Les obligations du stage sont déterminées par À la fin du stage, il est établi par le maître de
le conseil de l’Ordre, compte tenu des direc- stage un rapport sur l’avocat stagiaire qui a pas-
tives générales fixées par le conseil national de sé avec succès l’épreuve prévue à l’article 16
l’Ordre. ci-dessus. Ce rapport porte sur sa valeur pro-
Le stage a pour but d’assurer la formation pro- fessionnelle et sa moralité tant dans l’exercice
fessionnelle. Il comporte la participation à des de sa profession que dans sa vie privée.
travaux et conférences organisés par le conseil Le rapport du maître de stage est transmis au
de l’Ordre, la fréquentation des audiences et
conseil de l’Ordre pour être statué ce qu’il ap-
l’accomplissement des travaux effectifs inhé-
partiendra quant à l’inscription au tableau.
rents à la profession sous le contrôle du maître
de stage.
Le stage se termine par une épreuve organi-
sée et sanctionnée par un certificat d’aptitude
professionnelle dans les conditions fixées par le
conseil national de l’Ordre.
824

Section III : Article 25 :


De l’inscription au tableau Avant de statuer sur la demande d’inscription,
le conseil de l’Ordre est tenu de recueillir tous
Article 21 : renseignements sur la: moralité du postulant
Peuvent être inscrits au tableau d’un barreau et son comportement habituel eu égard à la
près la Cour d’appel: déontologie de la profession.
1° Les avocats qui ont terminé leur stage et qui Il recueille en outre l’avis préalable du Pro-
ont obtenu le certificat d’aptitude profes- cureur général à qui le double du dossier est
sionnelle; transmis.
2° Les personnes dispensées du stage et du
certificat d’aptitude professionnelle, en Article 26 :
vertu des dispositions de l’article 22 ci-des- Le Procureur général est tenu de donner son
sous. avis dans le délai de 15 jours. Si à l’expiration
de ce délai, l’avis du Procureur général n’est pas
Article 22 :
donné, il est passé outre et il en est fait men-
Sont dispensés du stage et du certificat d’apti- tion sur la décision du conseil de l’Ordre.
tude professionnelle:
Article 27 :
1° Les anciens magistrats, pourvu qu’ils aient
exercé leurs fonctions pendant trois années La décision du conseil de l’Ordre est notifiée,
au moins; sur les diligences du bâtonnier, au Procureur
2° Les personnes qui, durant trois années au général et au postulant. Le Procureur général
moins, ont, en qualité de professeurs, en- et le postulant peuvent appeler de cette déci-
seigné le droit dans une université ou une sion, auprès du conseil national de l’Ordre dans
école supérieure; le mois qui suit sa notification.
3° Les anciens avocats précédemment inscrits
au tableau d’un barreau; Article 28 :
4° Les anciens défenseurs judiciaires ayant L’appel est interjeté par lettre missive adres-
exercé la profession durant cinq ans au sée au bâtonnier national. Le Procureur général
moins; en cas d’appel du postulant ou le postulant en
5° Les anciens mandataires de l’État ayant exer- cas d’appel du Procureur général en est tenu
cé leurs fonctions durant cinq ans au moins. informés.
Le bâtonnier transmet aussitôt le dossier au
Article 23 :
bâtonnier national.
La demande d’inscription est adressée avec
Le conseil national de l’Ordre statue dans les
tous les documents utiles au conseil de l’Ordre
deux mois de la réception du dossier.
du barreau auquel le candidat sollicite son ins-
cription.
Article 29 :
Le dossier est établi en double exemplaire.
Sous le contrôle du conseil national de l’Ordre,
le conseil de l’Ordre tient le tableau du bar-
Article 24 :
reau sur lequel sont inscrits tous les avocats
L’inscription au tableau est prononcée par le ayant leurs cabinets dans le ressort de la Cour
conseil de l’Ordre dans les trois mois de la d’appel, ainsi que les avocats qui, après cessa-
réception de la demande. tion définitive de leurs activités sont admis à
Le refus d’inscription ne peut être prononcé porter le titre d’avocats honoraires.
sans que l’intéressé n’ait été entendu ou appelé Les inscriptions se font d’après le rang d’an-
dans un délai de quinze jours. cienneté des avocats concernés.
825

Il est porté, à la diligence du bâtonnier toutes contribution aux charges de l’Ordre et du


les modifications intervenues en cours d’année. barreau auquel il appartient;
Avant leur inscription au tableau, les avocats 4° L’avocat qui, sans motifs légitimes, n’exerce
admis à exercer la profession, prêtent ou re- pas effectivement sa profession;
nouvellent le serment prévu à l’article 14. 5° L’avocat honoraire qui se trouve dans le cas
prévu au secundo du présent Article
Article 30 :
Article 33 :
Le conseil de l’Ordre assure l’affichage perma-
nent du tableau et de la liste des stagiaires dans L’omission du tableau peut être prononcée en
un local de chaque palais de justice du ressort tout temps par le conseil de l’Ordre soit d’of-
de la Cour d’appel accessible au public. fice, soit à la demande du Procureur général ou
même de l’intéressé.
Article 31 :
Article 34 :
Chaque année, au plus tard à la rentrée judi-
L’avocat omis est tenu, sous la surveillance du
ciaire de la Cour, il est procédé, par le conseil de
bâtonnier, de fermer son cabinet et de remettre
l’Ordre, à la mise à jour du tableau de l’Ordre
aussitôt les affaires en cours ou terminées à ses
et de la liste des stagiaires. À cette occasion, le
clients. Le Procureur général prête main forte
conseil de l’Ordre s’assure pour chaque avocat
s’il est nécessaire à l’exécution de cette déci-
inscrit qu’il remplit toujours toutes les condi-
sion.
tions requises pour continuer à exercer la pro-
fession ou à porter le titre d’avocat honoraire. Article 35 :
Il recueille tous les renseignements utiles sur
le comportement de chaque avocat eu égard L’avocat omis peut demander sa réinscription
aux règles de sa déontologie professionnelle. Il pour autant qu’il apporte la preuve que les faits
décide, s’il y a lieu, de son omission du tableau. qui avaient précédemment motivé l’omission
ont cessée et qu’il remplit désormais les condi-
Article 32 : tions requises pour exercer honorablement la
profession.
Doit être omis du tableau l’avocat qui se trouve
dans un des cas d’exclusion ou d’incompatibi- Article 36 :
lité prévus par la loi.
Les décisions en matière d’omission et de réins-
Peut en outre être omis du tableau: cription sont prises dans les mêmes formes et
1° L’avocat qui du fait de son éloignement de donnent lieu aux mêmes recours qu’en matière
la juridiction près de laquelle est établi d’inscription. Elles sont obligatoirement com-
son cabinet, soit par l’effet de maladie ou muniquées au Procureur général et au bâton-
infirmité graves et permanentes, soit par nier national.
acceptation d’activités étrangères au bar-
reau, est empêché d’exercer réellement sa Article 37 :
profession;
Aucune omission, aucun refus d’inscription ou
2° L’avocat dont le défaut d’honorabilité, hor- de réinscription ne peut être prononcé sans
mis les cas de fautes manifestes lesquelles que l’intéressé n’ait été entendu ou appelé à
doivent faire l’objet de la procédure disci- se défendre au moins quinze jours avant l’au-
plinaire prévue ci-dessous, pourrait porter dience. Le conseil de l’Ordre sursoit à statuer,
atteinte à la dignité de la profession; s’il y a lieu, jusqu’à l’expiration du délai qu’il es-
3° L’avocat qui, sans motifs valables, ne s’ac- time raisonnable, compte tenu de l’éloignement
quitte pas dans les délais prescrits de sa de l’intéressé.
826

CHAPITRE III : Section 2 :


DE L’ORGANISATION ET Du conseil de l’Ordre
DE L’ADMINISTRATION
DES BARREAUX Article 42 :
trois membres dans les barreaux où le nombre
Article 38 : des avocats est de huit à quinze;
Les avocats établis dans le ressort de chaque – six membres dans les barreaux où le
Cour d’appel forment un barreau. Celui-ci nombre des avocats est de seize à vingt-
comprend les avocats inscrits au tableau et cinq;
ceux inscrits sur la liste du stage. – neuf membres dans les barreaux où le
nombre des avocats est de vingt-six à cent;
Article 39 : – quinze membres dans les barreaux où le
Les organes du barreau sont: nombre des avocats est supérieur à cent.
– l’assemblée générale; Dans le cas où le nombre des avocats est infé-
– le conseil de l’Ordre; rieur à huit, les fonctions de conseil de l’Ordre
– le bâtonnier. sont remplies par la Cour d’appel.

Section Ire : Article 43 :


De l’assemblée générale Le conseil de l’Ordre a pour attributions de
traiter toutes questions intéressant l’exercice
Article 40 : de la profession. Il veille à la stricte observation
des règles de la profession et des devoirs des
L’assemblée générale comprend tous les avo-
avocats ainsi qu’à la protection de leurs droits.
cats inscrits au tableau. Elle se réunit sur
Il arrête et modifie le règlement intérieur, as-
convocation du bâtonnier soit d’office, soit à la
sure le maintien des principes de probité, de
demande du conseil de l’Ordre ou de la majo-
désintéressement, de modération et de confra-
rité des avocats inscrits au tableau.
ternité, veille à ce que les avocats soient exacts
Elle est tenue de se réunir au moins une fois aux audiences et se comportent en loyaux
par an, le deuxième mardi du mois d’octobre à auxiliaires de la justice; il traite toute question
l’heure fixée par le bâtonnier. intéressant la défense des droits des avocats
Elle procède aux élections du bâtonnier et des et l’observation de leurs devoirs il veille tout
membres du conseil de l’Ordre. Elle peut por- particulièrement à la formation des stagiaires;
ter à son ordre du jour toute question intéres- il organise un bureau de consultations gratuites
sant l’exercice de la profession et le bon fonc- en faveur des indigents et détermine les condi-
tionnement de la justice. tions de son fonctionnement, il gère les biens
appartenant au barreau, prépare le budget, fixe
Article 41 : le montant des cotisations, répartit les charges
entre ses membres et en assure le recou-
Sauf disposition contraire de la présente or-
vrement; il organise les services généraux de
donnance-loi, les décisions de l’assemblée gé-
recherche, de documentation et d’assistance
nérale sont prises à la majorité des voix.
mutuelle; il vérifie la tenue de la comptabilité
Les avocats stagiaires peuvent assister aux tra- des avocats; il autorise le bâtonnier à ester en
vaux de l’assemblée générale, mais ne parti- justice pour le compte du barreau et à effec-
cipent pas aux votes. tuer tous actes intéressant ce dernier.
827

Article 44 : Article 48 :
Les membres du conseil de l’Ordre sont élus Le bâtonnier est élu pour trois ans. Sauf cir-
pour trois ans au scrutin secret par l’assem- constances exceptionnelles rendant impossible
blée générale. L’élection a lieu à la majorité le respect de cette disposition, seuls les anciens
absolue des suffrages aux trois premiers tours membres du conseil de l’Ordre inscrits au ta-
et à la majorité relative au tour suivant. Sauf bleau depuis plus de cinq ans peuvent être élus
circonstances exceptionnelles rendant impos- bâtonniers.
sible le respect de cette disposition, seuls les
avocats inscrits au tableau depuis cinq ans au Article 49 :
moins peuvent être élus membres du conseil Le bâtonnier représente le barreau, il veille
de l’Ordre. à la discipline de tous les avocats, concilie les
Le conseil de l’Ordre est renouvelable par le différends et assure le bon fonctionnement du
tiers chaque année. Lors des deux premiers conseil de l’Ordre. Toute communication faite
renouvellements annuels, il sera procédé par au barreau ou au conseil de l’Ordre lui est
tirage au sort des membres sortants. adressée.
Les membres du conseil de l’Ordre ne sont Article 50 :
pas immédiatement rééligibles à l’expiration de
leur mandat. En cas d’absence ou d’empêchement tem-
poraire du bâtonnier ou bien s’il s’agit d’une
Le règlement intérieur fixe les modalités d’or- question qui intéresse le bâtonnier, celui-ci est
ganisation des élections. remplacé dans ses fonctions par le membre du
conseil de l’Ordre le plus ancien au tableau.
Article 45 :
Le conseil de l’Ordre se réunit au moins une Section IV :
fois par mois, sur convocation du bâtonnier. Il Dispositions communes
ne siège valablement que si plus de la moitié de
ses membres sont présents. Il statue à la majo- Article 51 :
rité des voix. Les avocats peuvent être admis à faire partie
de plusieurs barreaux pour autant qu’ils éta-
Section III : blissent un cabinet dans le ressort de chacun
Du bâtonnier d’eux et qu’ils y exercent effectivement leur
Article 46 : profession.
Le bâtonnier est élu par l’assemblée générale Lorsque les avocats résidant au siège d’un
au scrutin secret et à la majorité absolue des tribunal de grande instance autre que celui
suffrages. En cas de ballottage au premier tour, où siège la Cour d’appel sont au nombre de
un deuxième tour porte sur les deux candi- cinq, ils forment une section locale du barreau.
datures ayant réuni le plus grand nombre de L’avocat le plus ancien au tableau résidant en
voix au premier tour. En cas d’égalité des voix, ce lieu aura le titre de doyen. Sans préjudice du
c’est le candidat le plus ancien au tableau qui droit de tout avocat de correspondre avec les
membres du conseil de l’Ordre, le doyen sera
l’emporte.
l’intermédiaire ordinaire entre la section locale
et les autorités du barreau ou de l’Ordre.
Article 47 :
L’élection du bâtonnier précède l’élection des Article 52 :
membres du conseil de l’Ordre. Les modalités
Les mandats du bâtonnier et des membres du
de l’élection sont fixées par règlement inté-
conseil de l’Ordre commencent dès la procla-
rieur.
828

mation des résultats de leur élection pour se réglementaire, sont communiqués au Procu-
terminer à la proclamation des résultats de reur général et au bâtonnier national dans le
l’élection du nouveau bâtonnier et des nou- délai d’un mois.
veaux membres.
Lorsque, pour quelque cause que ce soit, le Article 56 :
bâtonnier ou un membre du conseil de l’Ordre L’avocat qui désire déférer au conseil national
cesse ses fonctions avant le terme de son man- de l’Ordre une élection ou une délibération de
dat, il est procédé à l’élection d’un remplaçant l’assemblée générale ou du conseil de l’Ordre
pour la période restant à courir, lequel peut doit en informer le bâtonnier et le Procureur
être réélu à l’expiration de cette période. général.

Article 53 : Article 57 :
Lorsque le nombre des avocats inscrits à un Dans tous les cas où le conseil national de
tableau atteint le chiffre de huit, le bâtonnier l’Ordre est appelé à se prononcer sur une
et les membres du conseil de l’Ordre sont élus question intéressant un barreau, il ne statue
dans le mois, l’assemblée générale étant convo- qu’après avoir invité le bâtonnier intéressé à
quée et présidée par le président de la Cour présenter ses observations dans le délai qu’il
d’appel. Les avocats élus entrent en fonction détermine.
dès la proclamation des résultats. Ils sont éli-
gibles sans condition d’ancienneté. CHAPITRE IV :
DE L’EXERCICE DE LA
Article 54 : PROFESSION D’AVOCAT
Les élections du bâtonnier et des membres du
conseil de l’Ordre, de même que toute délibé- Section I :
ration et décision de l’assemblée générale ou Des incompatibilités
du conseil de l’Ordre peuvent être déférées au
Article 58 :
conseil national de l’Ordre par tout avocat qui
y a intérêt et par le Procureur général dans le La profession d’avocat est incompatible avec
délai d’un mois à partir du jour où elles ont l’exercice de toute activité de nature à porter
eu lieu à partir de leurs notifications en ce qui atteinte à l’indépendance et au caractère libéral
concerne le Procureur général. de la profession et notamment:
Le conseil national de l’Ordre peut soit d’office, 1°) avec toute fonction permanente de l’ordre
soit à la suite d’un recours qui lui est adressé, judiciaire ou administratif qui ne serait pas
annuler l’élection de tout candidat qui ne lui gratuite;
paraît pas réunir les conditions requises pour 2°) avec tout emploi à gages créant un lien de
exercer les fonctions pour lesquelles il a été subordination;
élu. Il statue, après avoir recueilli tous les ren- 3°) avec toute espèce de négoce, qu’il soit
seignements utiles sur les candidats retenus. Si exercé directement ou par personne inter-
le conseil national de l’Ordre annule l’élection posée.
d’un candidat, il est pourvu à son remplace-
ment par une nouvelle élection dans le délai Toutefois, la profession d’avocat n’est pas in-
d’un mois à dater de la notification de la déci- compatible avec l’enseignement du droit dans
sion du conseil national de l’Ordre. une université ou dans une école supérieure.

Article 55 : Article 59 :
Tous les procès-verbaux d’élection, de même Tout avocat qui, hors les cas prévus à l’alinéa
que toute délibération ou décision à caractère 2 de l’article précédent, se propose d’exercer
829

une activité extérieure à celle de sa fonction qui concerne les actions dirigées contre cette
est tenu d’en aviser le conseil de l’Ordre dont collectivité.
il relève, avant tout exercice de cette activité. Il
joint à sa déclaration tout document et toute Section II :
information utile quant a la nature de l’activité Des associations et de la collaboration
et les conditions dans lesquelles il se propose entre avocats
de l’exercer.
Article 64 :
Article 60 : L’avocat peut exercer la profession soit à titre
Le conseil de l’Ordre, après instruction éven- individuel, soit en groupe dans le cadre d’une
tuelle, se prononce sur le caractère compatible association, soit encore en qualité de collabo-
ou incompatible de cette activité avec la dignité rateur d’un autre avocat, ou groupe d’avocats.
et la délicatesse imposées aux avocats. Il peut, à
tout moment, inviter l’intéressé à cesser l’exer- Article 65 :
cice de cette activité immédiatement. Il avise
aussitôt de sa décision le Procureur général. Le contrat de collaboration est celui par lequel
un avocat inscrit soit à la liste du stage, soit
au tableau s’engage à consacrer tout ou par-
Article 61 :
tie de son activité au cabinet d’un autre avocat
La décision du conseil de l’Ordre peut être dé- moyennant une équitable rémunération.
férée au conseil national de l’Ordre par l’avocat
intéressé ou le Procureur général. L’association est le contrat par lequel deux ou
plusieurs avocats décident d’exercer en com-
Article 62 : mun la profession soit au sein d’un même cabi-
net, soit dans des cabinets différents, de mettre
Les avocats peuvent être chargés par l’État de en commun et de partager les bénéfices et les
missions temporaires même rétribuées, à la
pertes.
condition de ne faire pendant la durée de leur
mission aucun acte de leur profession ni direc-
tement ni indirectement. Article 66 :
Les avocats qui forment entre eux une associa-
L’avocat qui accepte la mission en avise le
conseil de l’Ordre qui se prononce sur le point tion demeurent, chacun en ce qui le concerne,
de savoir si l’intéressé peut être maintenu au responsables vis-à-vis des clients. Les droits de
tableau. Dans la négative, il est donné à l’avocat chacun sur l’association lui sont personnels.
un délai de quinze jours pour opter. S’il opte Toutefois, les membres de l’association ne
pour l’exercice de la mission ou s’il garde le peuvent assister ou représenter des parties
silence, il est omis du tableau, sauf recours de- ayant des intérêts opposés.
vant le conseil national de l’Ordre.
Article 63 : Article 67 :
L’avocat investi d’un mandat de commissaire En cas de collaboration, l’avocat collaborateur
politique ou de commissaire du peuple ne peut est maître, pour la défense d’une cause, de sa
ni directement ni par l’intermédiaire d’un asso- plaidoirie et de son argumentation, sauf à infor-
cié ou collaborateur, accomplir aucun acte de mer l’avocat à qui il est lié du point de vue qu’il
sa profession, plaider ou consulter contre l’État, se propose de défendre.
les sociétés paraétatiques, les collectivités ou
établissements publics. Article 68 :
Il en est de même de celui qui est investi d’un Le propriétaire du cabinet répartit les tâches
mandat au sein d’une collectivité publique en ce entre ses collaborateurs, sans préjudice du
830

droit pour ces derniers de décliner une mis- ties lorsqu’ils sont porteurs des pièces de la
sion qu’ils estiment inconciliable avec leur procédure.
conscience ou leurs conceptions. Ils ont le droit d’assister au huis clos.

Article 69 : Article 74 :
Les contrats d’association et de collaboration Il est interdit aux avocats:
doivent être établis par écrit. Ils ne peuvent
– de se rendre cessionnaire de droits succes-
comporter aucune stipulation tendant à limiter
soraux ou litigieux;
la liberté d’établissement des associés ou des
collaborateurs à l’expiration du contrat. – de faire avec les parties, en vue d’une rétri-
bution, des conventions aléatoires, subor-
données à l’issue du procès;
Article 70 :
– de se livrer à des injures envers les parties
Dans la quinzaine de la conclusion du contrat, ou à des personnalités envers leurs défen-
des exemplaires en sont remis respectivement seurs;
au Procureur général et au Conseil de l’Ordre.
– d’avancer aucun fait grave contre l’honneur
Le conseil de l’Ordre peut à tout moment, ou la réputation des parties, à moins que les
soit d’office, soit à la demande du Procureur nécessités de la cause ne l’exigent;
général, mettre les intéressés en demeure de – de refuser ou de négliger la défense des
modifier le contrat en vue d’assurer sa confor- prévenus et l’assistance aux parties dans le
mité avec la déontologie de la profession. En cas où ils sont désignés;
cas de contestation, l’affaire est portée devant – de racoler la clientèle ou de rémunérer un
le conseil national de l’Ordre. intermédiaire dans ce but;
– d’user de tous moyens publicitaires, sauf ce
Section III : qui est strictement nécessaire pour l’infor-
Des droits et des devoirs des avocats mation du public;
– d’accepter d’un intermédiaire la cause d’un
Article 71 : tiers sans se mettre en rapport direct avec
Les avocats portent à l’audience la robe noire celui-ci;
avec chausse garnie de fourrure de léopard et – d’accepter de défendre tour à tour des
le rabat blanc; ils ne peuvent y porter aucun intérêts opposés dans une même cause;
insigne ni bijou marquant leur appartenance à – de révéler les secrets qui leur sont confiés
un Ordre national ou étranger ou à une insti- en raison de leur profession ou d’en tirer
tution de droit public ou privé. Ils sont appelés eux-mêmes un parti quelconque;
«Maîtres». Ils plaident debout et découverts. – de faire état à l’audience d’une pièce non
communiquée à l’adversaire;
Article 72 : – de faire toute démarche, d’avoir toute
Les avocats peuvent correspondre avec leurs conduite susceptible de compromettre leur
clients détenus et les voir sans témoins au indépendance ou leur moralité.
lieu où ils sont incarcérés; ils peuvent prendre
connaissance au greffe, sans déplacement, de Article 75 :
tous les dossiers des affaires dans lesquelles ils Les avocats doivent conduire jusqu’à leur
représentent ou défendent une partie. terme les affaires dont ils s’occupent, sauf si le
client les en décharge. Ils ne peuvent abandon-
Article 73 : ner une affaire qu’après avoir prévenu le client
Hors le cas où la loi exige un mandat spécial, en temps utile pour pourvoir à la défense de
les avocats sont présumés représenter les par- ses intérêts.
831

Article 76 : Article 81 :
L’avocat doit conduire chaque affaire avec célé- Les honoraires des avocats comprennent les
rité et compétence. Il engage sa responsabilité frais dus pour la postulation et les actes de
personnelle au cas où les intérêts du client procédure et les frais de consultation et de
viendraient à être compromis à la suite d’une plaidoirie.
négligence dans l’accomplissement des formali-
Les frais de postulation et des actes de procé-
tés de procédure.
dure ou autres ne peuvent être réclamés que
Les actions en responsabilité, dirigées contre suivant la tarification qui en est fixée par arrêté
les avocats, sont exercées conformément au du président du Conseil judiciaire, Procureur
droit commun. général de la République, pris après avis du
Article 77 : conseil national de l’Ordre.
L’avocat est tenu de restituer, sans délai, les Les honoraires de consultation et de plaidoirie
pièces ou sommes dont il est dépositaire, dès sont fixés d’accord entre l’avocat et son client
qu’elles ne lui sont plus nécessaires pour la dans le cadre d’un tarif minimum et maximum
défense de la cause. fixé par le conseil national de l’Ordre après avis
Il peut, toutefois, exercer son droit de réten- de la Cour suprême de justice.
tion sur les pièces dues à ses diligences, jusqu’à L’avocat ne peut réclamer des honoraires su-
ce qu’il en ait été honoré. périeurs à ce tarif qu’avec l’accord du conseil
Article 78 : national de l’Ordre, après avis du bâtonnier et
L’avocat appelé à plaider devant une juridiction du Procureur général.
extérieure au ressort de son barreau est tenu Les frais et honoraires dus aux avocats peuvent
de se présenter au président de l’audience, à être recouvrés par la contrainte sur un état qui
l’officier du Ministère public, au bâtonnier et en est dressé par l’avocat, visé et revêtu de la
au confrère chargé des intérêts de la partie formule exécutoire par le président de la Cour
adverse. d’appel.
Article 79 : En cas de contestation sur le montant des
L’avocat donne sa consultation dans son cabinet honoraires, le client peut saisir le conseil de
ou dans le cabinet d’un confrère. Il ne peut se l’Ordre aux fins d’une conciliation et en cas
rendre au domicile de ses clients qu’exception- d’échec de celle-ci, saisir le conseil national de
nellement, en cas d’urgence ou de nécessité. l’Ordre aux fins de faire fixer les honoraires.
Article 80 :
Article 82 :
L’avocat empêché d’exercer ses fonctions est
provisoirement remplacé pour ce qui concerne Les avocats sont tenus de retracer au fur et à
les actes de procédure, par un confrère du mesure dans les documents comptables déter-
même barreau choisi par lui ou par le bâton- minés par les lois et les règlements du conseil
nier. Lorsque l’empêchement est de nature telle national de l’Ordre, toutes les opérations
qu’il ne peut assurer la plaidoirie, il en avise aus- d’ordre pécuniaire auxquelles ils procèdent.
sitôt le client pour qu’il puisse pourvoir à son Ces documents sont destinés, notamment, à
remplacement définitif. constater les versements de fonds et remises
d’effets ou valeurs qui leur sont faits au titre
Section IV : de leurs opérations professionnelles ainsi que
Des honoraires et de la comptabilité les opérations portant sur ces versements ou
des avocats remises.
832

Article 83 : Chaque sanction emporte la privation du droit


Tous les versements de fonds ou remises d’ef- d’être élu bâtonnier ou membre du Conseil de
fets et valeurs à un avocat donnent lieu à la l’Ordre durant un temps qui ne peut excéder
délivrance ou à l’envoi d’accusé de réception cinq ans. Lorsqu’elle est prononcée contre le
s’il n’en a pas été donné quittance. bâtonnier ou un membre du conseil de l’Ordre,
elle emporte la perte de son mandat.
Article 84 :
Article 88 :
Avant tout règlement définitif, l’avocat remet à
son client un compte détaillé. Le compte doit Les fautes et manquements des avocats sont
faire ressortir distinctement, d’une part, les réprimés par le conseil de l’Ordre siégeant
frais et débours, d’autre part, les émoluments comme conseil de discipline soit sur plainte ou
tarifés et les honoraires. dénonciation d’un magistrat, d’un avocat, d’un
stagiaire ou de toute personne intéressée, soit
Il doit porter mention des sommes précédem- d’office.
ment reçues à titre de provision ou à un autre
titre. Article 89 :
Article 85 : Toute faute ou manquement commis à l’au-
Un compte établi selon les modalités prévues dience par un avocat fera l’objet d’un procès-
à l’article précédent doit également être déli- verbal dressé par le greffier à la demande du
vré par l’avocat à la demande de son client, du président de l’audience. Ce procès-verbal sera
bâtonnier ou du Procureur général ou lorsqu’il transmis sans délai au bâtonnier et au Procu-
en est requis par le bâtonnier national saisi reur général qui en saisira le conseil de l’Ordre.
d’une contestation en matière d’honoraires ou
de débours. Article 90 :
Le conseil de l’Ordre peut, soit d’office, soit sur
CHAPITRE V : les réquisitions du Procureur général, interdire
DE LA DISCIPLINE provisoirement l’exercice de ses fonctions à
l’avocat qui fait l’objet d’une poursuite pénale
Article 86 : ou disciplinaire.
Toute contravention aux lois et règlements, Il peut, dans les mêmes conditions, ou à la re-
toute infraction aux règles professionnelles, quête de l’intéressé, mettre fin à cette inter-
tout manquement à la probité, à l’honneur ou diction. L’interdiction provisoire cesse de plein
à la délicatesse, même se rapportant à des faits droit si les actions pénales ou disciplinaires
extraprofessionnels, exposent l’avocat qui en sont éteintes.
est l’auteur aux sanctions disciplinaires énumé-
rées à l’article ci-dessous. Article 91 :
Aucune peine disciplinaire, aucune mesure d’in-
Article 87 :
terdiction provisoire ne peut être prononcée
Les peines disciplinaires sont: sans que l’avocat mis en cause ait été entendu
1°) L’avertissement; ou appelé.
2°) La réprimande;
3°) La suspension pour un temps qui ne peut Article 92 :
excéder une année; Dès qu’il est saisi des faits soit par une plainte
4°) La radiation du tableau ou de la liste de ou une dénonciation, soit d’office, le bâtonnier
stage. en informe aussitôt le Procureur général et
833

procède sans désemparer à une enquête sur Article 97 :


le comportement de l’avocat mis en cause. Le Procureur général peut également déférer
Lorsque c’est le bâtonnier lui-même qui est au conseil national de l’Ordre toute demande
mis en cause, la procédure est menée par le d’interdiction provisoire adressée au conseil de
membre du conseil de l’Ordre le plus ancien l’Ordre et demeurée sans suite pendant quinze
au tableau. jours, de même que toute demande de pour-
Le bâtonnier peut décider soit de classer l’af- suite disciplinaire demeurée sans effet pendant
faire sans suite, soit de renvoyer la cause devant un mois. Le conseil national de l’Ordre statue,
le conseil de l’Ordre. Dans tous les cas, il avise en ce cas, en premier et dernier ressort.
le Procureur général et le plaignant, s’il y en a Dans tous les cas, les décisions du conseil na-
un, de sa décision. tional de l’Ordre rendues en matière discipli-
Lorsque le bâtonnier décide le classement naire ne sont susceptibles d’aucun recours.
sans suite, le plaignant et le Procureur général
peuvent déférer les faits au conseil national de Article 98 :
l’Ordre. La décision interdisant provisoirement l’exer-
cice de ses fonctions à l’avocat qui fait l’objet
Article 93 : d’une poursuite pénale ou disciplinaire est exé-
cutoire nonobstant appel.
Tant devant le conseil de l’Ordre que devant
le conseil national de l’Ordre, la comparution
Article 99 :
personnelle de l’avocat poursuivi est requise,
sauf dispense; celui-ci peut se faire assister et, La juridiction qui condamne un avocat pour des
en cas de dispense de comparution person- agissements contraires à l’honneur, à la probité
nelle, se faire représenter par un confrère. et aux bonnes mœurs, transmet aussitôt une
copie de sa décision au Procureur général qui
saisit le conseil de l’Ordre aux fins de radiation
Article 94 :
de l’avocat concerné du tableau de l’Ordre.
La citation à comparaître est signifiée quinze
jours au moins avant l’audience. L’avocat pour- Article 100 :
suivi et son conseil ont droit à la communica-
Dans tous les cas, le Procureur général assure
tion du dossier, sans déplacement.
et surveille l’exécution des peines disciplinaires
et de l’interdiction provisoire.
Article 95 :
Toute sentence prononcée en matière disci- Article 101 :
plinaire par le conseil de l’Ordre ou le conseil L’avocat interdit ou suspendu doit s’abstenir
national de l’Ordre est notifiée à l’avocat inté- de tout acte professionnel et notamment de
ressé, au Procureur général et, le cas échéant, revêtir le costume de la profession, de rece-
au plaignant. voir la clientèle, de donner des consultations,
La notification est faite dans les quinze jours d’assister ou représenter les parties devant les
du prononcé. juridictions. Il ne peut en aucune circonstance
faire état de sa qualité d’avocat.
Article 96 :
Article 102 :
L’avocat poursuivi et le Procureur général
peuvent déférer devant le conseil national de L’avocat radié ne peut être inscrit à un tableau
l’Ordre, les sentences rendues par le conseil de de l’Ordre ou porté sur une liste des stagiaires
l’Ordre, dans un délai de deux mois à compter qu’après l’expiration d’un délai de dix ans de-
de leur notification. puis la date où la décision de radiation est pas-
834

sée en force de chose jugée et si des circons- Article 107 :


tances exceptionnelles le justifient. Les avocats à la Cour suprême de justice re-
L’inscription n’est permise que sur décision du présentent valablement les parties sans avoir à
conseil national de l’Ordre, après avis motivé justifier d’une procuration.
et conforme du conseil de l’Ordre du barreau
auquel l’avocat désire appartenir et du Procu- Article 108 :
reur général. Les avocats à la Cour suprême de justice for-
Le refus d’inscription n’est susceptible d’aucun ment le barreau près la Cour suprême de jus-
recours. tice, lequel est dirigé par un conseil de l’Ordre
présidé par un bâtonnier élu conformément
CHAPITRE VI aux dispositions de l’article 119 ci-dessous.
DES AVOCATS À LA COUR Toutefois, aussi longtemps que leur nombre
SUPRÊME DE JUSTICE ne sera pas au moins égal à huit, les fonctions
de conseil de l’Ordre seront exercées par
Article 103 : l’assemblée plénière des magistrats de la Cour
Le droit de postuler et de conclure, d’assister suprême de justice.
et de représenter les parties devant la Cour
suprême de justice siégeant comme juridiction Article 109 :
de cassation appartient exclusivement aux avo- Les décisions en matière disciplinaire en ce qui
cats à la Cour suprême de justice. concerne les avocats à la Cour suprême de jus-
tice sont prises par le conseil de l’Ordre du
Article 104 : barreau près cette juridiction.
L’admission au barreau près la Cour suprême En cas de contestation, l’affaire est portée de-
de justice est prononcée par le conseil de vant le conseil national de l’Ordre.
l’Ordre des avocats près cette Cour après avis
conforme de l’assemblée plénière des magis- Article 110 :
trats de la Cour.
Les avocats à la Cour suprême de justice
Article 105 : doivent, pour tous les actes de leur ministère
devant cette Cour, établir leur domicile profes-
Nul ne peut être admis comme avocat à la sionnel à Kinshasa.
Cour suprême de justice
Leurs noms et adresses sont mentionnés, sous
– s’il n’a exercé la profession pendant dix ans,
rubrique spéciale, en tête du tableau des avo-
au moins;
cats près chaque Cour d’appel.
– s’il n’a réalisé une ou plusieurs publications
dans le domaine du droit. Article 111:
Il pourra être dérogé à la condition d’ancien- Les avocats à la Cour suprême de justice
neté pour les avocats qui, sous le régime pré- peuvent exercer le ministère d’avocat devant
cédent, étaient admis en vertu des dispositions toutes les juridictions de la République.
alors en vigueur, à exercer leur ministère de-
vant la Cour suprême de justice depuis cinq Article 112 :
ans au moins. Toutes les autres dispositions relatives aux avo-
cats et qui ne sont pas contraires à celles du
Article 106 : présent chapitre sont applicables aux avocats
Avant d’entrer en fonction, les avocats à la à la Cour suprême de justice; les attributions
Cour suprême de justice prêtent devant cette reconnues au Procureur général seront, en ce
juridiction le serment prévu à l’article 14. qui les concerne, exercées par le président du
835

Conseil judiciaire, procureur de la République Article 117 :


ou son délégué. Le président du Conseil judiciaire, Procureur
général de la République, peut faire des com-
CHAPITRE VII : munications à l’assemblée générale soit direc-
DE L’ORDRE NATIONAL tement, soit par des messages qu’il fait lire et
DES AVOCATS qui ne donnent lieu à aucun débat.

Section Ire : Section III :


Dispositions générales Du conseil national de l’Ordre
et du bâtonnier national
Article 113 :
L’Ordre national des avocats a son siège à Kins- Article 118 :
hasa.
Le conseil national de l’Ordre est composé de
neuf avocats ayant leur résidence à Kinshasa,
Article 114 :
élus par l’assemblée générale pour une période
Les organes de l’Ordre national sont: de trois ans renouvelable.
1°) l’assemblée générale; Il comprend au moins quatre membres du
2°) Le conseil national de l’Ordre; conseil de l’Ordre du barreau près la Cour
3°) Le bâtonnier national. suprême de justice.
Article 119 :
Section II :
De l’assemblée générale Le conseil national de l’Ordre est présidé par le
bâtonnier national élu par l’assemblée générale.
Article 115 : Le bâtonnier national est choisi parmi les avo-
L’assemblée générale de l’Ordre national des cats inscrits au tableau du barreau près la Cour
avocats comprend tous les bâtonniers et les suprême de justice et présentés par l’Assem-
membres des différents conseils de l’Ordre. Elle blée générale du barreau près cette Cour. Il est
se réunit au moins une fois par an sur convo- de droit bâtonnier de ce barreau.
cation du bâtonnier national agissant soit d’of- Jusqu’à ce que le premier bâtonnier national
fice, soit à la demande du président du Conseil soit élu, ses fonctions seront exercées par le
judiciaire, Procureur général de la République, doyen des membres du conseil de l’Ordre du
soit encore à la demande des deux tiers des barreau près la Cour suprême de justice ou à
membres de l’assemblée générale. défaut du conseil de l’Ordre, par le doyen des
avocats inscrits au tableau de ce barreau.
Article 116 : De même, les attributions du conseil national
L’assemblée générale délibère sur toutes les de l’Ordre seront, dans le même cas, exercées
questions d’intérêt commun et sur les moyens par le conseil de l’Ordre du barreau près la
à mettre en œuvre pour sauvegarder l’honneur, Cour suprême de justice ou, à défaut du conseil
les droits et les intérêts de la profession. de l’Ordre, par l’Assemblée générale des avo-
Les réunions de l’assemblée générale sont pré- cats près cette Cour.
sidées par le bâtonnier national. Les rapports
et résolutions sont communiqués au président Article 120 :
du Conseil judiciaire, Procureur général de la Le conseil national de l’Ordre veille à la sauve-
République, avant leur diffusion. garde de l’honneur, des droits et des intérêts
professionnels communs des avocats.
836

Il détermine et unifie les règles et usages de la en annulation devant la Cour suprême de jus-
profession d’avocat. Il arrête à cette fin tous les tice par le président du Conseil judiciaire, Pro-
règlements qu’il estime convenables. cureur général de la République, le bâtonnier
Il assure le fonctionnement de l’Ordre et peut national ou par tout avocat intéressé dans les
imposer aux avocats, sous peine d’omission formes ordinaires des recours en annulation.
du tableau, toutes les obligations qu’il estime
nécessaires à cet effet. TITRE II :
Il documente les barreaux sur toutes les ques- DES DÉFENSEURS JUDICIAIRES
tions qui intéressent la profession.
CHAPITRE Ier :
Il surveille le respect des règles de la déontolo-
DÉFINITION ET ACCÈS
gie par tous les avocats.
À LA PROFESSION
Il peut à cet effet enjoindre aux organes discipli-
naires de se saisir de tout fait dont il a connais- Article 125 :
sance et en cas de défaillance de ces organes,
Les défenseurs judiciaires sont des auxiliaires
évoquer les causes devant lui, même d’office.
de justice, chargés d’assister ou représenter les
parties, postuler, conclure et plaider devant les
Article 121 :
tribunaux de paix et les tribunaux de grande
Le conseil national de l’Ordre peut adresser instance.
au président du Conseil judiciaire, Procureur
Toutefois, lorsque les circonstances le permet-
général de la République, toute suggestion qu’il
tront, le président de la République pourra, sur
estime convenable pour l’intérêt de la profes-
proposition du président du Conseil judiciaire,
sion.
Procureur général de la République, mettre
fin à l’existence du corps des défenseurs judi-
Article 122 :
ciaires.
Dès leur adoption, les règlements édictés par
le conseil national de l’Ordre sont communi- Article 126 :
qués au président du Conseil judiciaire, Pro-
Les défenseurs judiciaires n’exercent leur mi-
cureur général de la République, au président
nistère que devant les tribunaux de grande ins-
de la Cour suprême de justice, aux présidents
tance auprès desquels ils ont été inscrits ainsi
des cours d’appel, aux procureurs généraux et
que devant tous les tribunaux de paix faisant
à tous les bâtonniers.
partie du ressort desdits tribunaux.
Article 123 : Toutefois, sur décision du président de la
Cour d’appel, le Procureur général entendu, ils
Les règlements adoptés par le conseil national
peuvent être admis à plaider devant tous les
de l’Ordre sont obligatoires pour tous les avo-
tribunaux de paix et les tribunaux de grande
cats. Les conseils de l’Ordre des barreaux en
instance du ressort de la Cour d’appel dans
assurent l’application.
lequel se trouve le tribunal de grande instance
Article 124 : près duquel ils sont inscrits.
Sauf s’il s’agit de sanction disciplinaire,
Article 127 :
lorsqu’une décision ou règlement du conseil
national de l’Ordre ou de l’assemblée générale Il est formé au siège de chaque tribunal de
de l’Ordre national est entaché d’excès de pou- grande instance un tableau des défenseurs judi-
voir, est contraire aux lois ou a été irrégulière- ciaires admis à exercer leur ministère dans le
ment adopté, il peut faire l’objet d’un recours ressort du tribunal.
837

Seules les personnes inscrites à ce tableau Article 132 :


peuvent porter le titre de défenseur judiciaire Après la décision d’admission et avant l’inscrip-
et en exercer la profession. tion au tableau et l’exercice de la profession,
les défenseurs judiciaires prêtent le serment
Article 128. : suivant devant le tribunal de grande instance:
Le président du tribunal de grande instance est «Je jure de respecter la Constitution, d’obéir
chargé de tenir à jour le tableau des défenseurs à la loi, de ne rien dire ou publier de contraire
judiciaires et d’en assurer l’affichage permanent aux lois, aux décisions judiciaires, aux bonnes
dans un endroit du palais de justice accessible mœurs, à la sécurité de l’État et à la paix pu-
au public. blique, de ne jamais m’écarter du respect dû
aux tribunaux et aux autorités publiques, de ne
Article 129 : conseiller ou défendre aucune cause que je ne
Nul ne peut être inscrit au tableau des défen- croirais juste en mon âme et conscience.»
seurs judiciaires s’il ne remplit les conditions
suivantes: CHAPITRE II :
1° Être Congolais; DES ORGANES DU CORPS
2° Être porteur d’un diplôme de gradué en DES DÉFENSEURS JUDICIAIRES
droit de l’université nationale de Répu-
blique démocratique du Congo ou d’un Article 133 :
diplôme équivalent; Dans le courant du mois d’octobre de chaque
3° N’avoir pas été condamné pour des agisse- année, le président du tribunal de grande ins-
ments contraires à l’honneur, à la probité et tance convoque les défenseurs judiciaires de
aux bonnes mœurs; son ressort en assemblée générale.
4° N’avoir pas été auteur des faits de même L’assemblée générale est présidée par le pré-
nature ayant donné lieu à une sanction dis- sident du tribunal de grande instance. Elle déli-
ciplinaire ou à une décision administrative bère sur tout sujet intéressant la profession de
de destitution, radiation ou révocation; défenseurs judiciaires.
5° Justifier d’une bonne conduite par la produc-
tion d’un certificat de bonne vie et mœurs Article 134 :
délivré par l’autorité administrative du lieu Il est d’office porté à l’ordre du jour de cette
de résidence. assemblée l’élection d’un syndic et d’une
chambre de surveillance composée de cinq
Article 130 :
membres.
Il est statué sur l’admission au tableau par le tri-
bunal de grande instance siégeant à trois juges, L’élection du syndic se fait à la majorité absolue
au moins, et en chambre du conseil, le procu- des votants; si celle-ci n’est pas atteinte au pre-
reur de la République entendu. mier tour, un deuxième tour est organisé entre
les deux candidats qui ont obtenu le plus grand
nombre de voix.
Article 131 :
Toute décision d’admission ou de refus d’ins- Les membres de la chambre de surveillance
cription est susceptible d’un recours exercé sont élus à la majorité simple, chaque bulletin
par le candidat ou le procureur de la Répu- de vote portant cinq noms.
blique, devant la Cour d’appel siégeant à trois Dès que les opérations de vote sont terminées,
juges, au moins, et en chambre du conseil, le le président proclame les résultats.
Procureur général entendu.
838

Article 135 : trois juges au moins peut, sur réquisition du


Le syndic et la chambre de surveillance veillent procureur de la République, après avoir enten-
à la moralité du corps. Ils débattent de toute du ou appelé le défenseur inculpé, avertir, répri-
question intéressant le corps; ils préviennent et mander, interdire d’exercer pour un temps qui
concilient les différends d’ordre professionnel ne peut excéder un an ou rayer du tableau des
entre les membres; ils peuvent solliciter du pré- défenseurs judiciaires.
sident du tribunal de grande instance la convo-
cation d’une assemblée extraordinaire. Article 140 :
Ils exercent toute attribution nécessaire à la Le défenseur et le procureur de la République
profession, sans préjudice des pouvoirs du pré- peuvent se pourvoir par voie de requête dans
sident du tribunal de grande instance dans ce les deux mois du prononcé de la sentence de-
même domaine. vant la Cour d’appel siégeant en chambre du
conseil.
Le syndic représente le corps des défenseurs.
En cas d’absence ou d’empêchement, il est
Article 141 :
remplacé par le membre de la chambre de sur-
veillance le plus ancien au tableau. Tant devant le tribunal de grande instance que
devant la Cour d’appel, le défenseur inculpé
doit comparaître en personne, sauf dispense.
CHAPITRE III :
DES DROITS ET DES DEVOIRS CHAPITRE V :
DES DÉFENSEURS   PROTECTION DU TITRE
DE DÉFENSEUR JUDICIAIRE
Article 136 :
Dans les limites de leur compétence, les défen- Article 142 :
seurs judiciaires jouissent de toutes les préro- Nul ne peut porter le titre de défenseur judi-
gatives reconnues aux avocats. ciaire s’il n’est inscrit au tableau du corps des
défenseurs judiciaires
Article 137 :
Les défenseurs judiciaires portent à l’audience TITRE III :
la robe noire sans chausse, mais avec le rabat DES MANDATAIRES DE L’ÉTAT  
blanc.
Article 143 :
Article 138 :
Tant en demandant qu’en défendant, l’État est
Toutes les interdictions faites aux avocats sont représenté soit par des avocats, soit par des
applicables aux défenseurs judiciaires. fonctionnaires nommés en qualité de man-
dataires de l’État par arrêté du président du
CHAPITRE IV : Conseil judiciaire, Procureur général de la Ré-
DU RÉGIME DISCIPLINAIRE publique.

Article 139 : Article 144 :


Se saisissant d’office, sur plainte ou sur dénon- Nul ne peut être nommé mandataire de l’État
ciation du procureur de la République, de la s’il n’est licencié ou docteur en droit et s’il ne
chambre de surveillance, d’un défenseur, d’un remplit les conditions requises par le statut du
magistrat ou d’un tiers, le tribunal de grande personnel de carrière des services publics de
instance, siégeant en chambre du conseil et à l’État.
839

Article 145 : Article 151 :


Les mandataires de l’État peuvent être appelés Les infractions aux articles 3 et 142 de la pré-
à remplir les fonctions de conseiller juridique sente ordonnance-loi seront punies d’une
dans les administrations et organismes publics amende ne dépassant pas 500 zaïres.
où ils sont affectés par arrêté du président
du Conseil judiciaire, Procureur général de la CHAPITRE I :
République. DISPOSITIONS TRANSITOIRES,
ABROGATOIRES ET FINALES  
Article 146 :
Les mandataires de l’État sont crus sur parole Article 152 :
lorsqu’ils déclarent agir au nom de l’État. Ils Les tableaux de l’Ordre des avocats établis
peuvent exercer toutes les voies de recours conformément à l’ordonnance-loi 68-247 du
sans avoir à justifier d’une procuration spéciale. 10 juillet 1968 restent valables, sauf mise à jour
conformément aux dispositions de la présente
Article 147 : ordonnance-loi.
Les mandataires de l’État exercent l’action ré-
cursoire contre toute personne par la faute de Article 153 :
laquelle la responsabilité de l’État est engagée. Les bâtonniers et les membres des conseils de
l’Ordre élus conformément à l’ordonnance-loi
Article 148 : n° 68-247 du 10 juillet 1968 resteront en fonc-
tion, sauf application des dispositions contraires
Les mandataires de l’État sont responsables
de l’ordonnance-loi n° 68-247 ci-dessus citée,
des dossiers qu’on leur confie. Ils rendent jusqu’à la rentrée judiciaire qui suit la date d’en-
compte dans chaque cas des actes posés et trée en vigueur de la présente ordonnance-loi.
des résultats obtenus, au président du Conseil
judiciaire, Procureur général de la République, Article 154 :
auquel ils transmettent l’ensemble du dossier.
Sauf application des dispositions relatives à
l’omission du tableau ou aux sanctions dis-
Article 149 :
ciplinaires, les étrangers inscrits au tableau
Le président du Mouvement populaire de la ré- de l’Ordre en application des dispositions de
volution, président de la République, détermine l’ordonnance-loi n° 68-247 du 10 juillet 1968
les grades et les traitements des mandataires pourront continuer à exercer leur ministère
de l’État. sans avoir à justifier de la réciprocité ou de
conventions internationales.
Article 150 :
Les mandataires de l’État relèvent disciplinaire- Article 155 :
ment du président du Conseil judiciaire agissant Les avocats admis à exercer leur ministère de-
soit d’office, soit à la requête des procureurs vant la Cour suprême de justice par application
généraux et des procureurs de la République, des dispositions de l’ordonnance-loi n° 68-247
où à la requête des chefs de départements, du 10 juillet 1968 pourront continuer à exer-
administrations ou organismes auprès desquels cer ce ministère jusqu’à ce que soit constitué le
ils sont affectés barreau près la Cour suprême de justice.
Les actes de procédure devant la Cour su-
TITRE IV : prême de justice, établis, signés et déposés au
DISPOSITIONS FINALES   greffe par les avocats visés à l’alinéa précédent
avant la constitution du barreau près la Cour
840

suprême de justice continueront à produire Corps des mandataires de l’Etat, spécialement


leur effet devant cette Cour. en son article 23 ;
Vu la nécessité de régulariser le fonctionne-
Article 156 : ment de tous les organes du Barreau du pays
Les défenseurs judiciaires inscrits au tableau du ainsi que l’orienter tous les avocats au sein de
corps des défenseurs judiciaires avant l’entrée leur profession ;
en vigueur de la présente ordonnance-loi et
qui ne satisfont pas à la condition de diplôme Décide :
posée à l’article 129 ci-dessus pourront être
réinscrits au tableau des défenseurs judiciaires TITRE Ier :
pour autant qu’ils auront satisfait à un examen DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES
de sélection organisé conformément aux direc-
tives du président du Conseil judiciaire, Procu- Article 1er – Des principes
reur général de la République.
1. L’avocat en RDC fait partie d’un Barreau
Article 157 : établi près d’une Cour d’appel ou du Bar-
reau près la Cour suprême de justice.
L’ordonnance-loi n° 68-247 du 10 juillet 1968
portant organisation du barreau, du corps des 2. L’avocat en RDC est un auxiliaire de la Jus-
défenseurs judiciaires et réglementation de la tice en ce qu’il est chargé pour le compte
représentation et de l’assistance des parties du justiciable en général et de son client, de
devant les juridictions est abrogée. prévenir ou relever toute violation de cette
primauté ou de ce respect, tant par des
Article 158 : individus que par les organisations et par
les pouvoirs publics. Pour cette fonction et
La présente ordonnance-loi entre en vigueur à
son exercice, l’avocat assume des obliga-
la date de sa promulgation.
tions de conscience, probité et dignité, de
science, diligence et soins particuliers. En
contrepartie, il a droit à un statut libéral et
II.TEXTES d’indépendant, aux protections juridiques
COMPLEMENTAIRES de son statut social, tels que les uns et les
AU BARREAU autres sont posés et définis par la tradition
historique et universelle, par la loi et les
DÉCISION N° CNO/8/87 règlements de l’Etat et par les règlements
DU 19 AOÛT 1987 PORTANT propres au Barreau.
RÈGLEMENT INTÉRIEUR 3. L’avocat en RDC doit exercer réellement
CADRE DES BARREAUX DE LA et effectivement sa profession. L’exercice
réel et effectif de la profession implique
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE principalement et obligatoirement, l’accom-
DU CONGO TELLE QUE plissement des missions définies à l’article
MODIFIÉE PAR LA DÉCISION N° 1er, alinéa 1er l’ordonnance-loi organique
04/CNO DU 24/2/2001 du Barreau, à savoir, l’assistance ou la re-
(J.O. RDC, 24 février 2001) présentation des parties, la postulation,
les conclusions et les plaidoiries devant
les juridictions. La consultation, le conseil,
Le Conseil National de l’Ordre ; la conciliation, la rédaction des actes sous
Vu l’ordonnance-loi n° 79-028 du 28 sep- seing privé, l’assistance et la représenta-
tembre 1979, portant organisation du Barreau, tion des parties en dehors des juridictions
du Corps des Défendeurs Judiciaires et du demeurent des missions accessoires en ce
841

sens qu’elles ne peuvent à elles seules ser- Tout avocat doit tenir un cabinet dans son
vir de preuve à l’exercice réel et effectif de ressort et y exercer effectivement en per-
la profession. En tout état de cause, l’avo- manence, sous peine d’omission (Décision
cat ne peut exercer ces activités en col- de principe n° 8/CNO du 12/01/2004)/
laboration ou en sous-traitance avec une Les avocats à la Cour suprême de justice et
personne physique ou morale étrangère au ceux des cours d’appels, patrons de stage
Barreau. ne peuvent superviser le stage qu’au sein de
4. Tout avocat qui ne justifie pas l’exercice leurs cabinets principaux, à l’exclusion du
réel et effectif de la profession, tel que dé- Cabinet secondaire (Décision de principe
fini par la loi et le présent règlement est n° 8/CNO du 12/01/2004).
omission conformément à l’article 32,4 de Un avocat stagiaire ne peut tenir un cabinet.
l’ordonnance-loi organique du Barreau. Il ne peut être déplacé du cabinet princi-
- Pour assurer cet exercice, l’avocat doit pal que pour une affaire ponctuelle (Déci-
être inscrit au Tableau ou à la liste de sion de principe n° 8/CNO du 13/01/2004
stage ; complétant la décision n° 04/CNO du
- Avant d’examiner une demande d’admis- 24/02/2001 portant modification du R.I.C.).
sion, le Conseil de l’Ordre assurera, par un
test, des aptitudes intellectuelles de l’im- Article deux – De la courtoisie et de la
pétrant, peu importe l’établissement d’où préséance
il sort (Décision de principe n° 4/CNO du 1. La parfaite égalité qui doit régner entre
24/2/2001); les avocats n’est pas exclusive d’une cour-
- Les barreaux peuvent admettre à leurs toisie et même d’une certaine déférence
tableaux les détenteurs des diplômes de à l’égard des confrères plus anciens ou
licence en droit, délivrés par les universités investis de responsabilités au sein de
congolaises, créées sur pied de la loi-cadre l’Ordre.
de l’enseignement national n° 86/005 du 2. L’ordre de préséance entre les avocats en
22 septembre 1986, telle qu’interprétée RDC est fixé comme suit :
par la décision de principe n° 4/CNO du a) Bâtonnier National ;
24/2/2001). b) Ancien Bâtonnier National ;
5. L’avocat à la Cour d’appel peut faire par- c) Membres du Conseil National de
tie de plusieurs barreaux près les cours l’Ordre ;
d’appel à condition d’établir son cabinet et d) Avocats à la Cour suprême de jus-
d’exercer effectivement la profession dans tice ;
le ressort de chacun de ces barreaux. e) Bâtonnier en exercice ;
Dans le ressort d’une même Cour d’appel, f) Ancien Bâtonnier ;
l’avocat peut établir un ou plusieurs cabi- g) Membres du Conseil de l’Ordre ;
nets secondaires à condition que ce ne soit h) Avocats inscrits au Tableau ;
pas dans la même ville ou la même localité. i) Avocats inscrits à la liste de stage.
L’avocat à la Cour suprême de justice peut 3. Le Bâtonnier en exercice d’un Barreau
établir un cabinet dans le ressort de n’im- près la Cour d’appel à préséance sur tous
porte quelle Cour d’appel. les avocats membres de son Barreau ou y
Toutefois, il est interdit à l’avocat stagiaire comparaissant, y compris les membres du
de s’établir à demeure en dehors du ressort Conseil National de l’Ordre et les avocats
de son patron de stage. Tout manquement à à la Cour suprême de justice.
cette obligation invalidera la période de stage 4. Les anciens bâtonniers ont le droit de
concernée (Décision de principe n° 4/CNO du porter le titre de la charge qu’ils ont exer-
24/2/2001) cée.
842

Article trois – Du rang (Cfr. Article 9. O.-L TITRE II :


organique) DE L’ORGANISATION
1. Outre le Tableau des avocats à la Cour DE L’ADMINISTRATION
suprême de justice, le Tableau et la liste
des avocats stagiaires près chaque Cour CHAPITRE Ier :
d’appel, le Conseil National de l’Ordre DE L’ACCÈS AUX ORGANES
arrêtera chaque année le Tableau National DIRIGEANTS DU BARREAU
ainsi que la liste nationale des avocats sta-
giaires, reprenant tous les avocats exer- Article quatre
çant effectivement leur profession dans le
pays. Ne peut être membre d’un organe dirigeant
2. Les avocats prennent rang au Tableau ou qu’un avocat ayant la nationalité congolaise.
à la liste des avocats stagiaires d’après la
date de leur prestation de serment. Un CHAPITRE II :
avocat qui termine son stage prend rang DE L’ORDRE NATIONAL
au Tableau à la date de sa prestation de DES AVOCATS
serment comme avocat stagiaire.
3. Si plusieurs avocats ont prêté serment Section Ire :
au cours d’une même audience, leur rang Dispositions générales
d’ancienneté est déterminé par la date
de leur diplôme, si plusieurs diplômes Article cinq
portent la même date, le rang des titu-
1. L’ensemble des barreaux de la République
laires est déterminé par leur âge.
forme l’Ordre National des Avocats.
4. L’avocat qui a quitté le Barreau sera, à sa
2. L’Ordre National des Avocats a son siège à
réinscription, rétabli dans son ancien rang,
Kinshasa, capitale de la République.
sauf si dans l’intervalle il a exercé des
3. Il a la personnalité juridique.
activités ou rempli des missions incompa-
tibles avec l’honneur de sa fonction.
Article six
5. Sur le Tableau National et la liste natio-
nale des avocats stagiaires, les avocats Les organes de l’Ordre National des avocats
prendront rang d’après la date de leur sont :
prestation de serment avec indication - L’Assemblée Générale ;
des barreaux dont ils relèvent et mention - Le Conseil National de l’Ordre ;
des charges présentement ou antérieure- - Le Bâtonnier National.
ment exercées au sein de n’importe quel
Conseil de l’Ordre ou au Conseil Natio- Article sept
nal de l’Ordre. 1. L’Assemblée Générale de l’Ordre Natio-
6. Au Tableau National et à la liste nationale nal des avocats comprend tous les bâton-
des avocats stagiaires sera jointe chaque niers et membres des différents Conseil de
année la liste nationale des avocats hono- l’Ordre.
raires. Le rang de ces derniers est déter- 2. Elle se réunit au moins une fois par an sur
miné de la même manière que les avocats convocation du Bâtonnier National, qui
en exercice. Il y sera également mention- fixe le lieu et l’heure de la réunion et pro-
né les charges exercées au cours de la pose l’ordre du jour.
carrière au Barreau. 3. La convocation de l’assemblée générale
peut être faite soit d’office, soit à la de-
mande du président du Conseil Judiciaire,
843

soit à la demande du Bâtonnier National, le 3. L’Assemblée Générale annuelle de l’Ordre


Doyen du Conseil National de l’Ordre est National des Avocats a lieu le dernier mar-
tenu de la convoquer. di d’octobre.
4. Les convocations sont adressées aux bâ- 4. Les candidatures au Conseil National de
tonniers par les voies les plus rapides. l’Ordre sont reçues et présentée par le
5. Chaque Barreau prend ses dispositions Bâtonnier National (Cfr. Article 27 R.I.C.).
pour acheminer ses membres au lieu de la 5. Toutes les candidatures sont à déposer
réunion dans les détails utiles. auprès du doyen et du Bâtonnier National,
6. La représentation à l’assemblée par procu- pour leur diffusion immédiate, au moins
ration est admise. Nul ne peut néanmoins trois (3) mois avant la date de l’élec-
être porteur de plus de deux procurations. tion (Décision de principe n° 4/CNO du
7. Chaque membre de l’assemblée générale 24/2/2001).
a une voix. 6. Tout candidat Bâtonnier National à pré-
8. Pour délibérer valablement, deux tiers au senter par l’Assemblée Générale du Bar-
moins des membres doivent être présents reau près la Cour suprême de justice doit
ou représentés. Les décisions sont prises à avoir été membre du Conseil National de
la majorité simple des voies. l’Ordre (Décision de principe n° 4/CNO
du 24/2/2001).
Article huit
1. L’Assemblée Générale est présidée par
le Bâtonnier National. En cas d’absence Section II :
ou d’empêchement de ce dernier, elle est Du Conseil National de l’Ordre
présidée par le Doyen du Conseil National
de l’Ordre. En cas d’absence ou d’empê- 1. Dispositions générales
chement de celui-ci, par le vice-doyen, ou à
défaut, par le membre du Conseil National Article dix (Cfr. Article 118 de l’O.-L orga-
de l’Ordre, qui a préséance sur les autres. nique)
2. Le Secrétariat est assuré par le Secrétaire
National ou le Secrétaire National de (Cfr. Article 118 de la L.O.)
l’Ordre ;
1. Le Conseil National de l’ordre est
3. Les rapports et résolutions adoptés
composé de neuf membres dont quatre
sont communiqués avant leur diffusion
membres sont comptés parmi les membres
au Président du Conseil Judiciaire par
du Conseil de l’Ordre du Barreau près la
le Bâtonnier National ou par celui qui le
Cour suprême de justice.
remplace.
2. Pour les cinq postes réservés aux membres
Article neuf de divers barreaux près les cours d’appel,
chaque Conseil de l’Ordre présente un ou
1. Tous les trois ans à dater de la mise sur
plusieurs candidats.
pied des organes de l’Ordre National,
3. Pour faire acte de candidature, il faut être
l’Assemblée Générale est convoquée pour
soit Bâtonnier en exercice, soit ancien
procéder à l’élection du Bâtonnier Natio-
Bâtonnier, soit enfin membre ou ancien
nal et des membres du Conseil National
membre du Conseil de l’Ordre justifiant
de l’Ordre.
d’une ancienneté de dix ans au Barreau
2. Les candidatures au Bâtonnier National
ainsi que d’une adresse résidentielle ou
sont présentées à l’Assemblée Générale
professionnelle permanente au siège du
par le Doyen des membres du Barreau
Conseil National.
près la Cour suprême de justice.
844

Article onze Article treize


1. Le Conseil National de l’Ordre, sous la 1. Le Conseil National de l’Ordre siège à huis
responsabilité du Bâtonnier Natinal, dési- clos. Il ne peut délibérer valablement que si
gné en son sein : la moitié de ses membres sont présents. Il
- Le Doyen statue à la majorité des voix.
- Le Vice-Doyen 2. Les voies sont recueillies dans l’ordre
- Le Secrétaire National inverse de la préséance.
- Le Secrétaire National Adjoint 3. En cas de parité des voix, la voix du
- Le Trésorier National Bâtonnier National ou du membre qui le
- Le Trésorier National Adjoint remplace est prépondérante.
- Les Présidents et membres des Com-
missions. Il comprend au moins les Article quatorze
commissions suivantes : 1. Les obligations des membres du Conseil
o Une Commission de Discipline National priment toutes les autres obli-
o Une Commission de Codification gations même professionnelles. La plus
et d’Unification des Règles Pro- grande assiduité aux réunions est requise.
fessionnelles Le membre du Conseil National empê-
o Une Commission des Relations ché d’assister à une séance devra en faire
Extérieures connaître les raisons par écrit, avant la réu-
o Une Commission des Ressources nion ou, à tout le moins dans les quinze
et Contentieux jours qui suivent.
o Une Commission d’Etudes, Re- 2. En cas de trois absences non valablement
cherches, Information, Documen- justifiées de l’un des membres du Conseil
tation et Publications National, il sera rappelé à ses devoirs par le
2. La Commission de Discipline doit être Bâtonnier National et s’il persiste, pourra
présidée par le Bâtonnier National être exclu par mesure d’ordre.

Article douze Article quinze


1. Le Conseil National de l’Ordre établit 1. Un membre du Conseil National de
son calendrier des réunions de l’année l’Ordre cité à comparaître en matière
judiciaire à celle qui se tient au lendemain disciplinaire par le Conseil de l’Ordre du
ou dans les deux jours suivant la rentrée Barreau don il relève peut être requis par
judiciaire de la Cour suprême de justice. le Conseil National de l’Ordre de ne plus
La périodicité des réunions est fixée à une assister aux réunions de celui-ci jusqu’à
réunion par mois. décision sur son sort.
2. Les convocations qui contiennent l’ordre 2. S’il est condamné à l’interdiction ou à la
du jour sont envoyées à chaque membre radiation, il est suspendu de ses fonctions.
par le Bâtonnier National, ou par le 3. Il est exclu du Conseil lorsque la sentence
secrétaire national de l’Ordre ou son est coulée en force de chose jugée.
adjoint.
Article seize
3. Les réunions sont présidées par le
Bâtonnier National. En cas d’absence 1. Le Conseil National est à la fois un organe
ou d’empêchement de ce dernier, par le d’orientation, de direction et de contrôle
doyen du Conseil National de l’Ordre et administratifs des barreaux, une juridiction
à défaut, par le Vice-doyen ou le membre administrative, une chambre de conten-
du Conseil National de l’Ordre ayant tieux électoral, une juridiction et une juri-
préséance sur les autres. diction disciplinaire.
845

2. Comme organe d’orientation, de direc- dans les cas prévus aux articles 54 et 57 de
tion et de contrôle administratifs des bar- l’ordonnance-loi organique du Barreau. Il
reaux, il suit attentivement l’évolution de peut se saisir d’office ou être saisi soit par
la profession d’avocat dans le monde et le Procureur général, soit par tout Avocat
en RDC, détermine et adapte les règles et intéressé.
usages généraux y relatifs, qu’il impose à 5. Le Conseil National de l’Ordre est une
tous les barreaux du pays ; documente ces juridiction arbitrale dans le cadre de l’ar-
derniers sur toute question intéressant la ticle 81, dernier alinéa de l’ordonnance-loi
profession ; veille au bon fonctionnement organique du Barreau.
et à l’efficience des organes de tous les 6. En sa qualité de juridiction disciplinaire, le
barreaux. Conseil National de l’Ordre siège en pre-
3. En tant que juridiction administrative, le mier et dernier ressort dans les cas pré-
Conseil National de l’Ordre statue sur les vus aux articles 92, derniers alinéa et 97
litiges nés de l’accès à la profession d’avo- de l’ordonnance-loi organique du Barreau.
cat et de l’exercice de celle-ci ainsi que sur Usant de son pouvoir d’évocation, il peut
ceux nés de l’organisation et de l’adminis- également siéger en premier et denier res-
tration des organes des barreaux en RDC. sort dans le cas prévu à l’article 120 de
a) Il siège en premier et dernier ressort la même ordonnance-loi. Il siège en appel
dans le cas prévu aux articles 96 et 109.
dans le cas de rejet tacite d’une de-
7. Sauf en matière disciplinaire, le président
mande d’admission au stage. Ce cas
du Conseil Judiciaire, le Bâtonnier National
est prévu à l’article 13 de l’ordon-
ou tout avocat intéressé peuvent conjoin-
nance-loi organique du Barreau. Le
tement, séparément ou individuellement,
requérant saisit le Bâtonnier Natio-
recourir en annulation devant la Cour
nal par lettre recommandée, soit à la
suprême de justice contre une décision
poste, soit par porteur, avec accusé de ou un règlement du Conseil National de
réception ; l’Ordre ou de l’assemblée générale de
b) Il siège au second degré en matière l’Ordre qu’ils estiment entaché d’excès
d’inscription au Tableau ainsi qu’en de pouvoir, contraire aux lois ou avoir été
matière d’omission de la liste de stage irrégulièrement adopté.
ou du tableau, soit dans les cas pré-
vus aux articles 12, 27, 28, 60 et 61
2. Du Secrétaire National et du Secré-
de l’ordonnance-loi organique du Bar-
taire National Adjoint
reau. L’appel est formé soit par le Pro-
cureur général, soit par le président
Article dix-sept
du Conseil Judiciaire selon le cas, soit
par le postulant ou l’avocat intéressé ; 1. Le Secrétaire National ou le Secrétaire
c) Il siège en annulation de toutes les dé- National Adjoint de l’Ordre dresse les
libérations ou de toutes les décisions procès-verbaux des assemblées générales
à caractère réglementaire des assem- de l’Ordre National, les procès-verbaux
blées générales et Conseils de l’Ordre des réunions ou séances ainsi que les
près les cours d’appel et des mêmes plumitifs des audiences disciplinaires du
Conseil National de l’Ordre. Il dresse de
organes du Barreau près la Cour su-
même les procès-verbaux des réunions ou
prême de justice, dans le cas prévus
séances de toute commission à laquelle il
aux articles 54, 55 et 57 de l’ordon-
prend part en cette qualité.
nance-loi organique du Barreau.
2. Lecture des procès-verbaux ou plumitifs
4. Le Conseil National de l’Ordre joue le est donnée par le Secrétaire National ou
rôle de chambre de contentieux électoral le Secrétaire National Adjoint de l’Ordre.
846

3. Les procès-verbaux sont signés conjointe- représentant de cet Ordre et de tous les
ment par le Bâtonnier National et le Se- avocats du pays. Il en est le porte-parole, le
crétaire National ou le Secrétaire National défendeur et le protecteur tant auprès des
Adjoint de l’Ordre. autorités nationales qu’auprès de l’opinion
4. Le Secrétaire National ou le Secrétaire publique nationale et extérieure.
National Adjoint de l’ordre signe et envoie 2. Il veille à la discipline de tous les avocats
les convocations, les citations ainsi que 3. Il reçoit les plaintes à charge de ces
l’expédition de toute décision prise ou derniers et leur donne la suite qu’elles
devant être notifiée en toutes matières. comportent.
5. Il assure la garde des archives de l’Ordre 4. Il se saisit et saisit le Conseil National de
National. l’Ordre de tous les faits qui paraissent
porter atteinte à l’honneur ou aux
3. Du Trésorier National et Trésorier principes de probité et de délicatesse qui
National Adjoint sont à la base de la profession.
5. Il veille à l’exécution des décisions prises
Article dix-huit par le Conseil National de l’Ordre.
Le Trésorier assure la gestion financière de
l’Ordre national. Il a qualité d’intendant de
l’Ordre national et veille à la conservation du CHAPITRE III :
patrimoine de ce dernier. DU BARREAU PRÈS LA COUR
SUPRÊME DE JUSTICE ET DES
Article dix-neuf BARREAUX PRÈS LES COURS
Il veille au recouvrement des sommes dues à D’APPEL
l’Ordre National et en donne quittance sous
sa signature. Il règle les dépenses de l’Ordre Section Ire :
National sous la surveillance du Bâtonnier Na- Des assemblées générales
tional.
Article vingt deux
Article vingt Les avocats à la Cour suprême de justice se
1. Il arrête avec le Bâtonnier National le réunissent tous les ans en assemblée générale
projet de budget annuel de l’Ordre Natio- au cours du dernier mois de l’année, sur convo-
nal qu’il soumet au Conseil National de cation du Bâtonnier National et Bâtonnier de
l’Ordre à la dernière réunion de l’année l’Ordre des avocats près la Cour suprême de
judiciaire en cours. justice, qui fixe le lieu et l’heure de la réunion
2. Il fait trimestriellement rapport au Conseil et propose l’ordre du jour.
National de la situation financière de Les avocats inscrits au Tableau et à la liste des
l’Ordre National. stagiaires près chaque Cour d’appel se réu-
3. Il présente, après approbation par le nissent chaque année, en assemblée générale, le
Conseil National, ce rapport à l’assemblée
deuxième mardi du mois d’octobre, sur convo-
générale de l’Ordre National.
cation du Bâtonnier qui fixe le lieu et l’heure de
la réunion et propose l’ordre du jour.
Section III :
Du Bâtonnier National
Article vingt trois
Article vingt-et-un 1. Des assemblées générales extraordinaires
1. Le Bâtonnier National est le chef de l’Ordre peuvent être convoqués en cas de besoin
National des Avocats en RDC. Il est le par le Bâtonnier, soit sur sa propre ini-
847

tiative, soit à la demande du Conseil de du Barreau près chaque Cour d’appel


l’Ordre, soit encore à celle de la majorité doivent parvenir au Secrétariat de l’Ordre
des avocats inscrits au Tableau. Dans ce respectif trois (3) mois au moins avant la
dernier cas, s’il y a refus ou obstruction du date des élections.
Bâtonnier, le Doyen du Conseil de l’Ordre 3. Dès leur clôture, les listes des candidats
est tenu de la convoquer. sont adressées aux électeurs par les soins
2. L’ordre du jour en ce cas est arrêté du Bâtonnier National ou du Bâtonnier.
soit par le bâtonnier national, en ce qui 4. Les listes des candidats ainsi envoyées
concerne la Cour suprême de justice, soit aux membres sont seules admises comme
par le Bâtonnier pour les autres cas, soit bulletin de vote. Les avocats participant
par le Conseil de l’Ordre, soit par les avo- au scrutin ont le droit de les modifier par
cats ayant demandé la réunion. suppression mais non pas par addition de
candidats.
Article vingt quatre 5. Ne figureront pas sur les listes, les noms
des avocats sui ont été l’objet d’une
L’assemblée générale peut porter à son ordre
mesure d’interdiction, quelle qu’en soit la
du jour toute question intéressant l’exercice de
date ou d’une peine disciplinaire au cours
la profession et le bon fonctionnement de la
des cinq (5) dernières années, celle de
justice.
l’élection comprise.
6. Si, à la date des élections, l’assemblée
Article vingt cinq
constate qu’aucune candidature au
Les procès-verbaux des assemblées sont com- Bâtonnat ni au Conseil n’a été posée ou
muniqués au Bâtonnier National, dans le mois que le nombre des candidats enregistrés
qui suit la tenue de chacune de ces assemblées. pour le Conseil est insuffisant par rapport
aux postes à pourvoir, elle reporte les
Article vingt six élections à deux (2) mois et donne mandat
1. Le mandat du Bâtonnier National, des au Conseil et au bâtonnier en fonction de
membres du Conseil National de l’Ordre continuer à expédier les affaires courantes
et des barreaux près les cours d’appel est et de promouvoir entre temps des
de trois ans. Il est renouvelable. candidatures.
2. Chaque année, l’assemblée renouvelle 7. Au cas où la même situation se
le Conseil par tiers, parmi les membres représenterait dans le délai fixé par
ayant déjà accompli trois ans. Le mandat l’assemblée, le Bâtonnier et le Conseil en
des membres du Conseil est également de fonction auront mission de poursuivre leur
trois (3) ans. Il n’est pas immédiatement tâche jusqu’au moment où les conditions
renouvelable à son expiration. seront réunies pour pourvoir à leur
3. Les stagiaires participent aux assemblées remplacement.
des Barreaux près les cours d’appel. Ils
Article vingt huit
n’ont pas le droit de vote.
1. Les membres du Conseil de l’Ordre près
Article vingt sept la Cour suprême de justice sont élus par
scrutin secret et séparé.
1. La candidature du Bâtonnier de l’Ordre
2. La procédure est, mutatis mutandis, la
près la Cour suprême de justice est réglée
même que celle prescrite pour l’élection
par l’article 9 du présent règlement-cadre.
du Bâtonnier ou des membres du Conseil
2. Les candidatures au Conseil de l’Ordre du
de l’Ordre du Barreau près la Cour d’appel.
Barreau près la Cour suprême de justice,
au Bâtonnat et au Conseil de l’Ordre
848

Article vingt neuf Article trente-et-un


1. Sauf circonstances exceptionnelles rendant 1. Tout candidat à l’élection au Bâtonnat Na-
impossible le respect de cette disposition, tional et au Bâtonnat est tenu de présenter
ne peuvent être élus respectivement brièvement à l’assemblée générale le pro-
Bâtonnier et membres du Conseil de gramme de son mandat.
l’Ordre près la Cour d’appel que les 2. Les débats entre différents candidats
anciens membres du Conseil de l’Ordre et peuvent être organisés avant la tenue de
les avocats inscrits au Barreau depuis cinq l’assemblée générale.
(5) ans au moins. 3. La campagne électorale organisée à cette
2. Le Bâtonnier et les membres du Conseil occasion par chaque candidat doit être
de l’Ordre près la Cour d’appel sont élus empreinte de dignité, de discrétion, de
au scrutin secret et séparé. L’élection du pondération. Le règlement particulier de
Bâtonnier précède celle des membres du chaque Barreau doit contenir des disposi-
Conseil de l’Ordre. tions assurant le respect de ces principes.
3. Le Bâtonnier est élu à la majorité absolue
des suffrages. En cas de ballotage au Article trente deux
premier tour, seuls restent en lice les deux 1. Le vote par procuration écrite est admis.
candidats ayant obtenu les plus de voix. 2. Mais aucun électeur n’est autorisé à être
En cas d’égalité des voix entre les deux porteur de plus de deux procurations.
candidats, le candidat ayant préséance est
déclaré élu. En cas d’appartenance à la Article trente trois
même préséance, le plus ancien au Tableau Immédiatement après leur élection par l’as-
l’emporte. semblée générale du Barreau, les membres du
4. Une urne sous la surveillance du Bâtonnier Conseil de l’Ordre, sous la présidence du Bâ-
ou du membre du Conseil désigné par lui
tonnier tiennent une réunion en vue de répar-
reçoit, au jour et à l’heure indiquée par
tir les charges.
le convocation, les bulletins de vote pour
l’élection du Bâtonnier et ensuite pour
l’élection des membres du Conseil de Section II :
l’Ordre. Du Conseil de l’Ordre
5. Il est procédé au dépouillement par le
Bâtonnier assisté de deux plus anciens
membres du Conseil présents et 1. Dispositions générales
éventuellement d’un ou de deux avocats
désignés par lui, parmi les plus jeunes. Article trente quatre
6. Le Secrétaire de l’Ordre tient le procès- 1. Le Conseil de l’Ordre désigne :
verbal des opérations. a) Le Doyen ;
b) Le Secrétaire ;
Article trente c) Le Secrétaire Adjoint, le cas échéant ;
1. En cas de vacance de la fonction du d) Le Trésorier ;
Bâtonnier, le Doyen du Conseil de l’Ordre e) Le Trésorier Adjoint, le cas échéant ;
convoque dans le mois l’assemblée f) Le Président du Bureau des
générale du Barreau en vue d’élire le Consultations Gratuites ;
nouveau Bâtonnier. Il en est de même en g) Le Président de la Commission des
cas de vacance à un poste de membre du Relations Extérieures ;
Conseil de l’Ordre. h) Le Président de la Commission des
2. Jusqu’à l’élection du nouveau Bâtonnier, le Admissions et Stages ;
Doyen du Conseil de l’ordre exerce les i) Le Président de la Commission des
prérogatives reconnues à ce dernier. cours de Formation Professionnelle ;
849

j) Le Président de la Commission Cultu- 2. Le membre empêché d’assister à une


relles et Sociale ; séance devra en faire connaître les raisons
k) Le Président de la Commission par écrit, avant la réunion ou, à tout le
d’Etudes, Recherches, Publications et moins, dans les trois jours qui suivent.
Documentation 3. En cas de trois (3) absences non valablement
2. D’autres commissions peuvent être créées justifiées, de l’un des membres, il sera
selon les besoins, de même que des com- rappelé à ses devoirs par le Bâtonnier et
missions peuvent être scindées en sous- s’il persiste, pourra être exclu par mesure
commissions selon les vœux des respon- d’ordre.
sables.
3. Le Bâtonnier est de droit président de la Article trente huit
Commission de Discipline. Les dispositions des articles 12 et 14 s’ap-
4. Un membre peut être appelé à assumer pliquent, mutatis mutandis, au Conseil de
plusieurs charges, soit comme président, l’Ordre ici concerné.
soit comme membre d’une ou plusieurs
Commissions. Article trente neuf
5. Le Conseil de l’Ordre peut charger un
Par les soins du Bâtonnier et du Secrétaire de
ou plusieurs Avocats non-membres du
l’Ordre, il doit être donné avis au Barreau par
Conseil d’assumer des tâches au sein des
lettre circulaire des résolutions et décisions
Commissions.
importantes prises par le Conseil de l’Ordre.
Article trente cinq Le public peut être informé par voie d’affi-
chage ou tout autre mode jugé approprié par
Le Conseil de l’Ordre prend les règlements et
le Conseil de l’Ordre.
résolutions qu’il juge nécessaires.
Ces règlements et résolutions sont communi- 2. Du Secrétaire et du Secrétaire
qués par le Bâtonnier National et au Procureur Adjoint de l’Ordre
général dans le mois de leur adoption.
Les règlements et résolutions du Conseil de Article quarante
l’Ordre du Barreau près la Cour suprême de Le Secrétaire ou le Secrétaire Adjoint d l’Ordre
justice sont communiqués dans le même délai assume, mutatis mutandis, les mêmes attribu-
au Président du Conseil Judiciaire par le Bâton- tions que celles prévues à l’article 16 du pré-
nier National. sent règlement-cadre.

Article trente six Article quarante-et-un


Le Conseil se réunit aussi souvent que le Bâ- Le Secrétaire ou le Secrétaire Adjoint de
tonnier le juge nécessaire et autre moins une l’Ordre assiste le Bâtonnier dans l’exercice de
fois par mois. Les convocations qui contiennent ses fonctions.
l’ordre du jour sont envoyées par le Secrétaire
ou le Secrétaire Adjoint de l’Ordre.
3. Du Trésorier
et du Trésorier Adjoint
Article trente sept
1. Les obligations d’un avocat et particuliè- Article quarante deux
rement celles d’un membre du Conseil Le Trésorier ou le Trésorier Adjoint de l’Ordre
primant tous autres devoirs même profes- assume, mutatis, mutandis, les mêmes charges
sionnels, la plus grande assiduité aux réu- que celles prévues aux articles 18et 20 du pré-
nions du Conseil de l’Ordre est requise. sent règlement.
850

Section III : TITRE III :


Du Bâtonnier DU TABLEAU DE L’ORDRE,
DE LA LISTE DES AVOCATS
Article quarante trois STAGIAIRES, DE LA LISTE DES
1. Le Bâtonnier est le chef de l’ordre. Dans les AVOCATS HONORAIRES DU
cérémonies, il représente son Barreau et TABLEAU NATIONAL ET DE LA
occupe le premier rang parmi ses délégués. LISTE NATIONALE DES AVOCATS
2. Il examine les plaintes qui lui sont adres- HONORAIRES ET DE LA LISTE
sées à charge des avocats et y donne suites NATIONALE DES AVOCATS
qu’elles comportent. Il ne saisi le Conseil STAGIAIRES
de l’Ordre que lorsqu’il ne parvient pas
à aplanir paternellement les différends et Article quarante quatre
qu’il juge les faits reprochés à un avocat 1. Avant le 15 septembre de chaque année,
assez graves pour entraîner une sanction le Conseil de l’Ordre de chaque Barreau
disciplinaire. arrête le Tableau de l’Ordre, la liste des
3. Il se saisit et saisit le Conseil de l’Ordre avocats stagiaires et la liste des avocats
de tous les faits qui lui paraissent porter honoraires.
atteinte à l’honneur de l’Ordre ou aux 2. Ces tableaux et listes dûment tenus à jour
principes de probité et de délicatesse qui sont communiqués, pour contrôle, le 15
sont à la base de la profession. Il désigne septembre au plus tard au Conseil Natio-
les rapporteurs dans les affaires qui néces- nal de l’Ordre. Ils ne sont diffusés qu’après
sitent une information ou une instruction, approbation par le Conseil National de
à moins qu’il n’y procède lui-même. Il veille l’Ordre.
à l’exécution des décisions prises par le 3. Dès que le Conseil National de l’Ordre
Conseil de l’Ordre. est en possession de tous les Tableaux et
4. Il intervient, s’il le juge utile, ou à la requête listes, il dresse le Tableau National, la Liste
d’un confrère, dans les conflits d’audience. Nationale des Avocats stagiaires et la Liste
5. Il se teint à la disposition des confrères Nationale des Avocats honoraires.
pour leur donner tous les avis d’ordre pro- 4. Toute inscription ou toute réinscription en
fessionnel qu’ils peuvent avoir à solliciter. cours d’année judiciaire doit être notifiée
6. Il convoque et préside les assemblées gé- au Conseil National de l’Ordre, sans pré-
nérales de l’Ordre, le Conseil de l’Ordre, judice des mesures d’information et de dif-
ainsi qu’il le juge opportun, les diverses fusion arrêtées par le Conseil de l’Ordre
commissions instituées. concerné dans son ressort spécifique.
7. En cas de décès ou d’empêchement, ou
lorsqu’il s’agit d’une question qui l’inté- Article quarante cinq
resse, il est remplacé dans ses fonctions 1. Sont omis du Tableau ou de la Liste des
par le plus ancien membre du Conseil pré- avocats stagiaires tous les avocats se
sent et disponible, à défaut, par celui qui trouvant dans un des cas d’exclusion ou
a la préséance. En cas d’obstruction ou d’incompatibilité prévus par la loi, ou ceux
d’abstention coupable de la part du Bâton- prévus à l’article 32 de l’ordonnance-loi n°
nier, il est procédé comme ci-dessus. 79-028 du 28 septembre 1979.
2. L’omission est prononcée par le Conseil
de l’Ordre, soit d’office, soit à la demande
de l’intéressé, soit à la demande d’une au-
torité compétente.
851

3. L’avocat omis est tenu de communiquer prescriptions légales ou des engagements


au Bâtonnier National, s’il est avocat à la réglementaires.
Cour suprême de justice, ou au Bâtonnier,
dans tous les autres cas, dans le délai d’un Article quarante sept
mois à dater de la notification de la déci- 1. Toute demande d’admission au stage, d’ins-
sion d’omission ou de la réception d’un cription ou de réinscription au Tableau est
exemplaire du Tableau ou de la liste des adressée par écrit au Bâtonnier. Ce der-
stagiaires, toutes les mesures prises par lui nier en avise le Conseil et transmet le
en vue de la sauvegarde des intérêts dont double du dossier au Procureur général.
il avait la charge. Le Conseil peut prescrire telles mesures
4. En cas de silence ou de négligence, le d’instruction qu’il estime utiles.
Bâtonnier National ou le Bâtonnier saisit 2. Le dossier du candidat stagiaire doit com-
immédiatement le Conseil de l’Ordre dont prendre les documents suivants :
relève l’intéressé. Le Conseil saisi arrête a) Une attestation de naissance délivrée
les mesures exigées par la situation. par une autorité congolaise ou étran-
5. Les décisions ou les mesures d’omission gère ;
sont exécutoires, nonobstant recours. b) Un extrait de casier judiciaire datant
de moins de trois (3) mois à la date de
Article quarante six la requête ;
1. Le Conseil accorde souverainement c) Un certificat de bonne conduite, vie
l’autorisation de porter le titre d’avocat et mœurs et de civisme datant de
honoraires en tenant compte de l’activité moins de trois (3) mois à la date de
professionnelle de l’ancien avocat, pendant la requête, délivrée par l’autorité du
dernier domicile ou de la dernière
qu’il était au Barreau et s’il échet, depuis
résidence du candidat ;
qu’il l’a quitté.
d) Un certificat de nationalité congo-
2. Sauf le cas des services notables rendus au
laise ;
Barreau et dont il et fait mention au pro-
e) Si le candidat est de nationalité étran-
cès-verbal, il n’accorde cette autorisation
gère, la preuve que les conditions
qu’aux avocats qui ont pratiqué effective-
légales sont réunies pour son admis-
ment et honorablement la profession pen- sion au Barreau en dépit de sa qualité
dant dix (10) ans au moins. d’étranger ;
3. La qualité d’avocat honoraire est incom- f) L’original, une copie ou photocopie
patible avec l’inscription au Tableau d’un certifiée conforme du diplôme ou de
autre Barreau du pays ou d’un Barreau l’attestation en tenant lieu, la preuve de
étranger. la réussite au test ad hoc ou d’admissibi-
4. L’avocat autorisé à porter le titre d’avocat lité au Barreau.
honoraire s’engage sur l’honneur : g) Un état biographique et un curriculum
a) à ne faire aucun acte rentrant dans vitae ;
l’exercice de la profession d’avocat ; h) Deux photos format passeport ;
b) à payer régulièrement la cotisation ou i) L’engagement écrit de l’avocat qui a
toute contribution fixée par le Conseil accepté de parrainer le stage, lequel
ou par le Conseil National de l’Ordre. avocat doit avoir une ancienneté d’au
5. Le Conseil de l’Ordre peut retirer l’auto- moins cinq (5) ans d’inscription au
risation de porter le titre d’avocat hono- Tableau, et justifier de l’exercice effec-
raire en cas de manquements graves aux tif de la profession dans le ressort du
règles de probité et de délicatesse et no- Barreau où le récipiendaire sera ins-
tamment, en cas de méconnaissance des crit à la liste des avocats stagiaires.
852

3. Toute demande d’admission au stage est TITRE IV :


examinée par le Conseil de l’Ordre sous DE L’EXERCICE DE LA
la condition suspensive de non-opposition PROFESSION D’AVOCAT
dans le délai d’un mois à partir de la publi-
cation de la candidature ou de l’affichage CHAPITRE Ier :
aux valves du Barreau. Le Bâtonnier, le Se-
DES INCOMPATIBILITÉS
crétaire de l’Ordre ou les membres de la
commission des inscriptions admissions et
Article cinquante
réhabilitations, recueillent et vérifient les
informations diverses, trouvables auprès Tout avocat qui se propose d’exercer une acti-
des autorités publiques ou dans le public. vité extérieure à celle de sa profession est tenu
4. En cas d’opposition, la décision d’inscrip- d’en aviser le Conseil de l’Ordre dont il relève
tion ou de réinscription sera conditionnée avant tout exercice de cette activité. Il joint à sa
par le rejet de l’opposition. Si l’opposition déclaration, tout document ou toute informa-
paraît fondée, le Conseil de l’Ordre ne sta- tion utiles quant à la nature de l’activité et aux
tuera qu’après avoir donné à l’impétrant, conditions dans lesquelles il propose de l’exer-
éventuellement assisté de son Conseil, la cer. Le Conseil de l’Ordre se réserve cependant
faculté d’être entendu. le droit d’interdire à un avocat de continuer à
5. L’inscription ou la réinscription à la liste exercer une activité extérieure à sa profession
de stagiaires ou des avocats honoraires, s’il s’avère que cette activité ne se concilie pas
ainsi que l’inscription ou la réinscription ou plus avec ses devoirs professionnels.
au Tableau de l’Ordre donnent lieu à la
perception d’un droit dont le montant CHAPITRE II :
est fixé chaque année par le Conseil de
DES MODALITÉS PARTICULIÈRES
l’Ordre.
DE L’EXERCICE DE LA
Article quarante huit PROFESSION
Le Tableau National des Avocats en exercice, la
Liste Nationale des Avocats Honoraires ainsi Section Ire :
que la Liste Nationale des avocats stagiaires Dispositions générales
sont établis et diffusés chaque année par le
Conseil National de l’Ordre. Article cinquante et un
1. L’avocat exerce la profession, soit à titre
Article quarante neuf individuel, soit en qualité de collaborateur
1. Le Conseil National de l’Ordre procède ou d’associé d’un avocat ou d’un groupe
à l’identification de tous les avocats en d’avocats.
exercice, honoraires ou stagiaires établis 2. Les avocats qui décident de collaborer ou
sur toute l’étendue du territoire national. de s’associer doivent au préalable commu-
2. Il est délivré à chaque avocat une même niquer au Conseil de l’Ordre et au Pro-
carte d’identité signée par le Bâtonnier cureur général leur contrat de collabora-
National. Cette carte indique notamment tion ou d’association aux fins d’en vérifier
le numéro d’identification de l’avocat, la conformité avec la loi et la déontologie
l’initiale de son appartenance à l’Ordre
de la profession. Le Conseil de l’Ordre pro-
National, le Barreau dont il relève, la date
pose touts modifications jugées utiles, soit
de son inscription au Barreau ainsi que le
d’office, soit à la demande du Procureur
lieu et la date auxquels la carte est signée
général. En cas de contestation, le litige
par le Bâtonnier National (Cfr. Article 58 de
est porté devant le Conseil National de
la loi organique).
l’Ordre.
853

Section II : devra avant d’agir en informer ce dernier


De la collaboration et obtenir son accord. Si le désaccord
demeure, le collaborateur est autorisé à
Article cinquante deux s’abstenir de défendre la cause.
1. Le contrat de collaboration est celui par Article cinquante trois
lequel un avocat inscrit soit à la liste de
stage, soit a Tableau, s’engage à consacrer 1. La collaboration entre un avocat et un dé-
tous, ou partie de son activité au cabinet fendeur judiciaire est interdite.
d’un autre avocat, moyennant une équitable 2. Il en est de même de la collaboration entre
rémunération. un avocat et toute autre personne étran-
2. Le contrat de collaboration doit être écrit. gère au Barreau.
Il mentionne obligatoirement, dans le res- 3. En cas de collaboration entre un avocat à
pect de l’indépendance de l’avocat et du la Cour suprême de justice et un avocat à
caractère libéral de la profession, les dis- la Cour d’appel, le contrat de collaboration
positions suivantes : est déposé simultanément à chacun des
a) l’exclusion de tout lien de subordina- Conseils de l’Ordre dont relèvent respec-
tion ; tivement les deux avocats ainsi qu’au Prési-
b) les modalités de collaboration, notam- dent du Conseil judiciaire et au Procureur
ment quant au temps consacré au sein général près la Cour d’appel.Tout différend
du cabinet par le collaborateur et à la est soumis à l’arbitrage des deux bâton-
possibilité pour celui-ci de recevoir sa niers ou des deux Conseils de l’Ordre
clientèle personnelle ; et en cas d’échec au Conseil National de
c) la durée pour laquelle il est conclu ; l’Ordre.
d) les modalités de rémunération de
l’activité du collaborateur ; Section III :
e) l’obligation pour les parties de sou- De l’association
mettre leurs différends au Bâtonnier
Article cinquante quatre
pour conciliation et au Conseil Natio-
nal de l’Ordre en cas d’échec de la 1. L’association est un contrat par lequel
tentative de conciliation. deux ou plusieurs avocats décident d’exer-
cer en commun leur profession, soit au
3. Le collaborateur doit remplir les missions sein d’un même cabinet, soit dans des
qui lui sont confiées avec conscience et cabinets différents, en mettant en com-
assiduité. Si le collaborateur est stagiaire, mun leurs connaissances et leurs activités
le patron est tenu de veiller à sa formation, et en participant aux charges comme aux
de l’associer aux divers actes de la vie pro- bénéfices qui en résulteraient. Cette asso-
fessionnelle du cabinet, pratique des hono- ciation peut prendre la forme de la société
raires, constitution de clientèle, relations civile. Le projet des statuts ou celui de ses
professionnelles, assistance et participa- modifications est soumis à l’agrément du
tion aux manifestations du Barreau, etc.) Conseil de l’Ordre. Il contiendra l’adhé-
4. Un local décent sera mis dans les locaux sion expresse à ce règlement.
du cabinet à la disposition du collaborateur. 2. En cas d’association entre avocats relevant
5. Le collaborateur demeurera maître de de différents barreaux près la Cour d’ap-
l’argumentation qu’il présentera aux lieu et pel, les statuts ou conventions sont remis
place de son patron. S’il a de la défense des aux différents Conseils de l’Ordre ainsi
intérêts qui lui sont confiés, une concep- qu’aux procureurs généraux des ressorts
tion différente de celle de son patron, il respectifs des avocats associés.
854

3. Les noms des associés sont obligatoire- difficultés de nature à en compromettre la


ment groupés sur tous les documents à poursuite paisible, le Conseil peut enjoindre
usage professionnel, ceux-ci ne peuvent aux membres de l’association qui relèvent de
contenir d’autres mentions que : « AVO- sa discipline ou à certains d’entre eux de se
CATS ASSOCIES » ou «ASSOCIATION retirer de l’association.
D’AVOCATS » ou « SOCIETE CIVILE
D’AVOCATS ». Article cinquante huit
Article cinquante cinq 1. Les conventions sociales ne peuvent avoir
effet de restreindre la liberté d’un associé
1. L’association entre un avocat et un défen- d’un associé, soit de refuser un client ou
deur judiciaire est interdite. Il en est de un dossier, soit de conduire librement un
même de l’association entre un avocat et procès don il a la charge. Elles peuvent
toute personne étrangère au Barreau. néanmoins prévoir l’interdiction pour un
2. L’association entre un avocat à la Cour associé d’accepter une cause si la majorité
suprême de justice et un avocat à la Cour des associés s’y opposent.
d’appel n’est pas un prohibée. Les statuts 2. Les statuts ne peuvent altérer le caractère
sont néanmoins remis aux deux Conseils personnel des relations entre l’avocat et
de l’Ordre dont relève respectivement son client, ni autoriser l’entrée dans l’asso-
chacun ainsi qu’au Procureur général près ciation d’un membre nouveau qui n’aurait
la Cour d’appel compétente et au Prési- point été agréé par tous les associés.
dent du Conseil Judiciaire. 3. Avant de se constituer en association ou
Article cinquante six en cas de modification du contrat d’asso-
ciation, les associés ou futurs associés sou-
1. Le Conseil de l’Ordre peut enjoindre à mettent aux autorités de l’Ordre le pro-
des avocats associés de supprimer le nom jet de leurs statuts qui doit contenir les
d’un associé, figurant dans la dénomination, clauses suivantes :
notamment dans les cas suivants : a) Les associés s’interdisent toute inter-
a) Lorsque l’associé se retire pour exer- vention professionnelle quelconque
cer sa profession à titre individuel ou en faveur d’une partie dont les inté-
dans une autre association ; rêts seraient en opposition avec ceux
b) Lorsque l’associé est omis du Tableau d’un client de l’association ou d’un
pour exercer une activité incompa- client d’un membre de l’association.
tible avec la profession d’avocat ; b) Au cas où une association recevrait
c) Lorsque l’associé est frappé d’une l’injonction du Conseil de se retirer de
peine disciplinaire qui entraîne d’of- l’association, il cesserait de plein droit
fice son exclusion de l’association ; de faire partie de celle-ci sans pouvoir
d) Lorsque l’associé est exclu de l’asso- prétendre à d’autres droits que ceux
ciation par d’autres associés. qui lui seraient acquis au moment de
2. Le nom d’un associé décédé peut être son dépArticle
maintenu dans la dénomination si cet asso- c) Les différents entre les associés, y
cié a joué un rôle de premier plan dans compris les demandes de dissolution
l’association. pour manquements contractuels ou
dissentiments entre associés, seront
Article cinquante sept tranchés en dernier ressort par le
Si un des membres d’une association manque Conseil National de l’Ordre, après
gravement à la discipline ou s’il se produit à échec de toute tentative de concilia-
l’association de l’activité de l’association des tion ou d’arbitrage.
855

Section IV : 2. L’avocat assiste son client au cours des


Des cabinets groupés mesures et actes d’instruction prescrits ou
ordonnés en toutes matières, notamment
Article cinquante neuf en matière civile, commerciale, pénale,
administrative, économique ou disciplinaire.
1. Les avocats peuvent exercer leur profes-
3. Il peut le représenter dans tous les cas où
sion dans un local groupant plusieurs cabi-
la loi n’en dispose pas autrement.
nets d’avocats.
2. Chaque avocat doit disposer d’un cabinet
personnel, le salon d’attente peut éven-
III. De la rédaction des actes
tuellement être commun.
3. La création des cabinets groupés doit être Les avocats rédigent tous les actes intéressant
constatée par une convention écrite qui les personnes physiques ou morales et procè-
détermine les dépenses communes et fixe dent aux diverses formalités tendant à obtenir
la part contributive des intéressés dans ces notamment leur authentification, légalisation,
dépenses. publication, dépôt ou enregistrement.
4. Un exemplaire de cette convention doit
être remis au Bâtonnier ou au Bâtonnier IV. De l’accès auprès des administrations
National en ce qui concerne les avocats publiques
près la Cour suprême de justice pour Dans le cadre de l’exercice de sa profession
être soumis à l’approbation du Conseil de et sous réserve des dispositions législatives ou
l’Ordre et l’appréciation du Procureur gé- réglementaires, l’avocat peut se rendre dans
néral ou du Président du Conseil Judiciaire les administrations publiques pour y assurer la
selon le cas. défense des intérêts qui lui sont confiés.

V. Des droits de l’avocat à l’égard des


TITRE V : personnes morales
DES DROITS DE L’AVOCAT 1. L’avocat d’une personne morale peut
assister à ses assemblées générales et y
CHAPITRE Ier : être consulté en matière publique.
DE QUELQUES ACTIVITÉS 2. L’avocat peut également assister ses clients
PERMISES OU RÉGLEMENTAIRES au cours d’une assemblée générale à charge
par lui de prévenir le représentant légal de
Article soixante la personne morale ou, le cas échéant, son
avocat.
I. Règle générale
L’avocat conseille, consulte, rédige les actes, VI. Des rapports avec la partie adverse
postule et plaide sauf les restrictions édictées 1. A l’occasion de tout différend susceptible
par les lois, les règlements et le présent règle- de recevoir une solution amiable et
ment intérieur. avant toute procédure, l’avocat peut,
avec l’assentiment de son client, prendre
II. De la postulation et de la plaidoirie contact avec la partie adverse.
1. L’avocat peut exercer son ministère 2. Il lui est formellement interdit de recevoir
devant toutes les juridictions et tous les seul la partie adverse lorsqu’elle a un
organismes juridictionnels ou disciplinaires Conseil.
de quelque nature que ce soit, sauf les 3. Les pourparlers avec la partie adverse
prohibitions édictées par la loi. en personne doivent avoir lieu dans le
856

cabinet de l’avocat. Ils doivent avoir lieu en 5. Les efforts réels peuvent être faites ou ac-
présence de son client ou celui-ci dûment ceptées à la barre par l’avocat s’il est préa-
averti. En toute circonstance, l’avocat doit lablement assuré du consentement de con
faire preuve de la délicatesse habituelle, client.
de la plus grande prudence et de la plus
grande circonspection.
4. Les textes préparés dans le cabinet d’un CHAPITRE II :
avocat ne constitueraient un accord entre DES HONORAIRES
les parties que lorsqu’ils seront revêtus de Article soixante-et-un
leur signature.
5. Sauf en cas d’accord entre les parties, 1. Les frais de postulation et des actes de
l’avocat ne peut recevoir d’honoraire que procédure, les honoraires de consultations
de son client. et de plaidoirie sont fixés et recouvrés
conformément au prescrit conformément
au prescrit de l’article 81 de l’ordonnance-
VII. Des rapports avec l’avocat de la loi organique du Barreau.
partie adverse 2. L’avocat fixe sont état d’honoraires
avec modération, dans les limites des
L’avocat chargé d’introduire une procédure soit règlements et usages, compte tenu
en aviser l’avocat de la partie adverse chaque notamment de la nature des prestations,
fois que son nom lui est révélé dans la mesure de l’urgence éventuelle des devoirs
bien entendu où cet avis ne peut nuire aux inté- requis, des difficultés rencontrées au
rêts de son client. cours d’exécution, des risques et des
responsabilités assumés en rapport avec
VIII. Des rapports avec les tiers certaines circonstances inhérentes à
L’avocat peut, dans le cours d’une instance inté- l’affaire acceptée, de la spécialisation et
ressant son client, se mettre en relation avec un ou de la notoriété de l’avocat, du résultat
tiers pour demander s’il est disposé aimable- obtenu et de la position de fortune du
ment à produire devant la juridiction saisie des client.
documents détenus par lui, ou de lui délivrer 3. L’abonnement et la provision sont licites.
expédition d’un acte auquel son client n’a pas 4. Dans la mesure du travail déjà fourni et
été partie. du service rendu, un honoraire est acquis
à l’avocat chargé par un client de l’étude
IX. De l’élection de domicile – de la d’une affaire, quand même le dossier lui
transaction – des offres réelles est retiré avant l’introduction de l’affaire
en justice.
1. L’élection de domicile par le client au cabi-
net de l’avocat peut avoir lieu dans toutes Article soixante deux
les procédures et tous les actes extraordi- 1. Le client qui conteste le montant
naires. d’honoraires à lui taxer par son avocat
2. L’avocat fait figurer ses nom, prénom, qualité saisit le Conseil de l’Ordre dont relève ce
et adresse dans tout acte extra-judiciaire dernier, aux fins de conciliation.
ou de la procédure. 2. Avant de procéder au fond, le Conseil
4. L’avocat ne doit jamais transiger sans avoir de l’Ordre peut inviter le requérant à
obtenu de son client un mandat spécial à consigner au moins la moitié des sommes
cet effet. Il en est notamment ainsi devant réclamées sur l’état à lui communiquer par
tout magistrat ou mandataire de justice. son avocat, dans un compte spécial ouvert
à cet effet.
857

3. En cas de refus injustifié de consigner ou de l’Ordre, le Bâtonnier et le Conseil de


d’échec de la tentative de conciliation, l’Ordre.
le Conseil de l’Ordre dresse un procès- 5. Il doit respecter leurs décisions et s’abstenir
verbal de refus ou de tentative de de faire tout ce qui est susceptible de nuire
conciliation et autorise l’avocat à recourir à leur autorité.
au recouvrement par la contrainte au cas
où son client ne saisirait pas le Conseil Du papier à lettres, des cartes de visite
National de l’Ordre. La décision du et de la plaque
Conseil National de l’Ordre en la matière
1. Les avocats sont autorisés à faire figurer
est un titre exécution qui permet à l’avocat
sur leur papier à lettre leur nom, prénom,
d’user, mais avec grande circonspection de
qualité d’avocat à la Cour d’appel ou la
toutes voies de droit, pour rentrer dans
Cour suprême de justice.
son dû.
2. Ils sont également autorisés à mentionner
4. Les organes du Barreau saisis de la
les titres admis par le Conseil National
contestation se réservent le droit de
de l’Ordre : Bâtonnier National ou ancien
poursuivre et de réprimer disciplinairement
Bâtonnier National, Bâtonnier ou ancien
toute contravention qui serait relevée en
Bâtonnier, membre ou ancien membre du
cours de procédure à charge de l’avocat
Conseil National de l’Ordre.
en cause.
3. Les cartes de visite professionnelle peuvent
comporter les mêmes mentions.
4. Les avocats peuvent apposer à l’extérieur
TITRE VI :
comme à l’intérieur de l’immeuble où
DES DEVOIRS DE L’AVOCAT ils exercent, une plaque indiquant outre
la qualité d’avocat, leurs nom, prénom
CHAPITRE Ier : ainsi que la situation de leur cabinet dans
DE QUELQUES DEVOIRS l’immeuble.
GÉNÉRAUX 5. Lorsque l’exercice de la profession a lieu
en association ou en cabinet groupé, cette
Article soixante trois plaque pourra comporter les noms et
1. L’avocat est tenu d’observer scrupuleuse- les prénoms de chacun des associés ou
ment les devoirs que lui imposent les règles, avocats groupés.
traditions et usages professionnels envers
les magistrats, ses confrères, ses clients. Des désignations et commissions
2. L’honneur, la loyauté, l’indépendance et 1. L’avocat est tenu de déférer aux désigna-
la délicatesse sont pour lui des devoirs tions et commissions d’office.
impérieux. 2. L’avocat commis d’office ne peut refuser
3. Il doit faire connaître cet état d’honoraire son ministère, sans faire approuver ses
avant la fin de la procédure et par écrit à motifs d’excuse ou d’empêchement par
son client. En cas d’échec de la procédure l’autorité qui l’a désigné.
de conciliation prévue à l’article 81 de la
loi, il a lui aussi le droit de saisir le Conseil De la commission en matière pénale
National de l’Ordre aux fins de fixation Dans les affaires pénales où l’assistance d’un
des honoraires. avocat et requise par la loi, l’avocat commis ne
4. Dans l’exercice de sa profession, il relève peut accepter d’honoraires que si la commis-
de l’autorité et bénéficie de la protection sion a été transformée en désignation par le
des organes dirigés par ses propres paires : Bâtonnier National ou le Bâtonnier ou ceux
le Bâtonnier National, le Conseil National délégués par eux.
858

De l’aide judiciaire ou de l’assistance 1. Toute déclaration ou manifestation


gratuite aux indigents publique relative à un procès en cours est
1. L’avocat qui prêtent son concours au interdite à l’avocat sous quelque forme
bénéficiaire de l’aide judiciaire avant que que ce soit et quelles que soient les
celle-ci n’ait été accordée ne peut refuser circonstances, sauf autorisation Bâtonnier
de le lui continuer sans faire approuver ses National ou du Bâtonnier, selon le cas.
motifs d’excuse par le Bâtonnier National 2. L’avocat ne peut donner des consulta-
ou le Bâtonnier, qui seul, peut le relever de tions juridiques dans les journaux ou re-
cette obligation. vues d’intérêt général que dans la stricte
2. Dans les affaires pour lesquelles l’aide judi- mesure où ces articles contiennent des
ciaire a été accordée, l’avocat commis n’est consultations doctrinales et non des ré-
autorisé à accepter ou à demander des ponses à des questions soulevées dans un
honoraires que lorsque la condamnation procès encore pendant.
en principal et intérêts prononcés contre
l’adversaire a procuré au bénéficiaire de De la sollicitation de la clientèle
l’aide judiciaire des ressources telles que Toute sollicitation ou toute démarche de clien-
si elles avaient existé au jour où l’aide judi- tèle sont interdits à l’avocat.
ciaire a été demandée, celle-ci n’auraient
pas été accordée.
Du secret professionnel – du secret de
3. Ces honoraires ne peuvent être fixés
qu’après que la condamnation soit passée l’instruction – du secret de la correspon-
en force de chose jugée. dance et des pourparlers
4. Toutefois, les honoraires ainsi fixés ne 1. L’avocat est rigoureusement tenu au secret
pourront être réclamés qu’après exécu- professionnel.
tion de la condamnation en principal. 2. Le secret de l’instruction s’impose à l’Avo-
cat : toute communication de renseigne-
Des publications ments extraits des dossiers ou publication
Les avocats lorsqu’ils publient ou font publier de documents, pièces ou lettre intéressant
des œuvres à caractère juridique peuvent faire une information ou une instruction en
suivre leur nom de leur qualité. cours lui sont interdites.
3. La correspondance professionnelle entre
De la publicité avocats est confidentielle et ne peut être
1. La publicité fonctionnelle appartient produite en justice.Toutefois, lorsque cette
exclusivement au Barreau par le canal de correspondance concrétise un accord dé-
ses organes compétents. finitif entre parties, elle peut avec l’autori-
2. L’information du public relative à la sation préalable du Bâtonnier National ou
profession d’avocat relève également de du Bâtonnier, être versée aux débats.
ces organes. 4. Les négociations poursuivies entre avocats
3. Toue recherche d’une publicité person- en vue de la recherche d’une éventuelle
nelle est interdite à l’avocat. Il lui est dé- conciliation avec ou hors la présence de
fendu de donner son assentiment exprès leurs clients, ont lieu sous la foi du Palais et
ou tacite à toute forme de publicité pro- la teneur ne peut en être divulguée.
fessionnelle qui lui serait offerte ou d’ali-
mentation celle-ci par quelque moyen que Des devoirs envers un confrère précé-
ce soit. demment chargé
Des déclarations et manifestations 1. Tout avocat qui reçoit l’offre d’une clien-
publiques tèle ou d’un dossier doit s’assurer avant
d’accepter cette offre qu’aucun confrère
859

n’a été préalablement chargé des intérêts 6. Aucune note, aucun envoi des pièces ou
du client comme Défenseur ou comme de lettres ne peut être adressé aux juri-
Conseil et dans l’affirmative, s’assurer que dictions durant le cours d’un délibéré sans
celui-ci a été complètement désintéressé. avoir été au préalable communiqué au
2. Il ne pourra accepter cette clientèle ou confrère.
ce dossier qu’après désintéressement
du confrère qui l’a précédé. S’il ne se Devoirs de l’avocat dans l’accomplisse-
conforme pas aux prescriptions ci-dessus, ment de son ministère de postulation et
l’avocat s’expose à être personnellement de plaidoirie
déclaré débiteur par le Bâtonnier National 1. A la barre et dans les conclusions et notes,
ou le Bâtonnier, suivant le cas, sans préju- l’avocat doit s’abstenir de toute attaque
dice de poursuites disciplinaires. personnelle ou toute allusion blessante qui
3. Tout avocat choisi, succédant à un avocat pourraient atteindre son confrère.
commis, doit assurer ou faire assurer à 2. L’avocat consulté par un client attrait en
celui-ci la rétribution équitable de ses soins, justice se manifeste d’urgence au confrère
après s’il y a lieu, arbitrage du Bâtonnier. qui a initié la procédure.
3. En matière civile et commerciale, le conseil
Du port de la toge du défendeur ne pourra solliciter plus
1. L’avocat doit se présenter en robe devant d’une remise, lorsque la créance est docu-
toutes les juridictions. Il la porte également mentée par une traite acceptée, un billet
à toutes les occasions officielles ou régle- à ordre, un chèque sans provision, une re-
mentaires où elle est prescrite. connaissance de dette ou un titre authen-
2. Il lui est interdit de la porter lorsqu’il se tique (Décision de principe n° 4/CNO du
présente à la barre pour plaider sa propre 21/2/2001).
cause. 4. Dans tous les autres cas, les conseils des
parties doivent s’accorder amiablement
De la communication des pièces et avant l’audience sur l’opportunité d’une
conclusions remise et s’interdire d’en discuter en au-
1. L’avocat doit communiquer au conseil de dience publique.
la partie adverse les pièces qu’il verse aux 5. Le devoir de probité interdit à l’avocat de
débats. solliciter remise dans l’unique but de retar-
2. Cette communication doit être complète, der pour son client le moment où il devra
préalable et spontanée. S’il échet, un bor- exécuter une obligation indiscutable.
dereau énumère les pièces communiquées 6. Lorsqu’un avocat décide de ne plus com-
et en précise la nature (originaux, copies paraître pour son client, il est tenu d’aver-
ou photocopies). tir son adversaire quatre (4) jours francs
3. L’avocat qui reçoit les pièces doit sans au moins avant l’audience et de restituer,
délai, en accuser réception. Il ne doit pas dans le même délai, le dossier qui lui a été
s’en dessaisir et doit les restituer à son éventuellement communiqué. A défaut de
confrère. ce faire, son adversaire est en droit d’exi-
4. L’avocat du demandeur doit communiquer ger qu’il comparaisse pou une dernière
ses pièces le premier. Au second degré, remise.
l’avocat de l’intimé communique le pre- 7. Lorsqu’un avocat est décidé à prendre ses
mier ses pièces. avantages, il doit, avant toute sommation
5. Les conclusions doivent être échangées judiciaire, lancer sommation courtoise.
trois (3) jours au moins avant les plaidoi- La sommation judiciaire n’est lancée que
ries. si la sommation courtoise est demeurée
860

sans effet pendant huit (8) jours à dater une plainte, formuler une réclamation ou
de sa réception par le conseil de la partie introduire une procédure contre un ma-
adverse. gistrat, un avocat, un officier ministériel ou
8. L’avocat doit personnellement ou par ses un auxiliaire de justice sans en avoir référé
collaborateurs ou associés, accomplir la préalablement au Bâtonnier National ou
mission de défense qui lui a été confiée. Il au Bâtonnier.
ne peut se faire remplacer dans sa défense 2. Les rapports des avocats avec les autorités
de son client sans l’agrément préalable de judiciaires, sont ceux de déférence et
celui-ci. d’égards réciproques.
9. Toutefois, l’avocat légitimement empêché 3. Lorsque se produit un incident intéressant
peut, sans demander l’agrément préalable le Barreau, si par exemple, l’Ordre ou l’un
de son client, charger un confrère de solli- de ses membres se trouve attaqué, le Bâton-
citer à sa place la remise d’une affaire. nier National ou selon le cas, le Bâtonnier
10. Il est interdit à l’avocat de surprendre soit être immédiatement informé. Néan-
une décision par défaut lorsqu’il sait qu’il
moins le plus ancien avocat présent est
a un adversaire, sauf au jour où celui-ci
tenu de prendre la parole pour la défense,
était tenu de plaider. En aucun cas, aucun
soit des intérêts généraux de l’Ordre, soit
confrère n’est autorisé à le représenter.
Un avocat qui prend vis-à-vis d’un confrère du confrère, surtout si celui-ci est absent.
un engagement formel a l’obligation stricte 4. Les avocats se doivent de justes égards. La
de la respecter en toute hypothèse, sans courtoisie doit présider à leurs rapports et
pouvoir se faire juge de l’opportunité ce en toute circonstance, aussi bien dans
d’une dérogation. la vie publique que dans les relations de la
vie privée.
Devoirs de l’avocat à l’occasion de l’exé- 5. La dénonciation des agissements
cution d’une décision judiciaire répréhensibles d’un confrère auprès de
1. L’avocat chargé de procéder à l’exécution l’autorité disciplinaire est un service rendu
d’une décision judiciaire doit en aviser l’ad- au Barreau et un devoir de tout avocat.
versaire en l’invitant à s’exécuter volontai- 6. L’avocat ne peut faire signer par ses
rement. secrétaires ou commis les correspondances
2. Sauf dans les cas exceptionnels, si l’avocat qu’il adresse à ses confrères.
de la partie adverse informe son confrère 7. L’avocat a l’obligation de répondre aux
de l’acquiescement de son client, il n’y a lettres ou demandes des renseignements
plus lieu à poursuivre la procédure. L’avocat lui adressées soit par les autorités de
pourra toutefois demander un acquiesce- l’Ordre, soit par ses confrères. Toute
ment écrit établi par la partie elle-même et négligence constitue un manquement à la
exiger le règlement au moins du principal discipline.
dans le délai qu’il fixera. A défaut de règle-
ment dans ce délai, il pourra sans autre avis,
passer à l’exécution forcée. CHAPITRE II :
3. Dans le cas où la partie adverse ne réa- DES COTISATIONS
git pas dans les huit jours à l’invitation de ET REDEVANCES
s’exécuter volontairement, l’avocat peut
immédiatement entamer la procédure en Article soixante quatre
exécution forcée.
1. Chaque avocat, quelque soit le mode
Quelques autres divers devoirs d’exercice de sa profession, doit contribuer
1. Des plaintes ou actions contre certaines personnellement aux charges de l’Ordre
personnes. Aucun avocat ne peut déposer National et du Barreau dont il relève.
861

2. Le Conseil National de l’Ordre fixe le mon- marge, toutes les opérations, qu’elles soient
tant de la cotisation dû par chaque avocat effectuées en espèces, chèques, virement
inscrit au Tableau, sur la liste des avocats ou autrement. Il est à l’avance relié et coté
honoraires ou sur la Liste des avocats sta- sans discontinuité. Il indique notamment
giaires. pour chaque opération est effectuée, le
3. Le Conseil de l’Ordre de chaque Barreau libellé clair et succinct de l’opération ainsi
fixe le montant de la cotisation dû par que le montant et le montant de règlement.
chaque avocat relevant de sa juridiction 3. Lorsqu’il a été ouvert des comptes dis-
(Cfr. Article 43 de la loi organique). tincts, le livre-journal mentionne, pour
4. Les deux organes peuvent, chacun en ce qui chaque opération, le ou les comptes par
le concerne, fixer toute autre contribution l’intermédiaire desquels elle est effectuée. Il
financière extraordinaire exigée par l’inté- peut être tenu plusieurs livres auxiliaires à
rêt de l’Ordre. la condition que les écritures soient centra-
5. L’avocat doit remplir ponctuellement ses lisées mensuellement dans le livre-journal.
obligations pécuniaires à l’égard des ser- 4. L’avocat qui, soit à l’occasion d’une contes-
vices communs de l’ordre. L’avocat qui ne tation élevée par son client sur le montant
satisfait pas à ces obligations après deux de ses honoraires, soit à l’occasion d’un
rappels infructueux, pourra être cité à différend avec un confrère au sujet des
comparaître devant le Conseil dont il re- honoraires ou autres dus, ne serait pas
lève pour y présenter ses explications. Le en mesure de présenter une comptabilité
Conseil prononce, s’il échet, son omission de son cabinet ou de l’association, sera en
du Tableau, de la liste des avocats hono- tout état de cause poursuivi et condamné
raires ou de la liste des avocats stagiaires, disciplinairement, sans préjudice des suites
sans préjudice d’autres sanctions discipli- civiles de son comportement.
naires éventuelles. 5. La comptabilité clients des fonds reçus est
6. En raison de leur activité à l’administration retracée dans un livre des comptes clients
de l’Ordre, les autorités ordinaires ne Bar- qui reprend les écritures du livre-jour-
reaux auxquels elles appartiennent (Déci- nal. Le livre des comptes clients contient
sion de principe n° 4.CNO du 24/02/2001). le compte de chaque client par relevé de
toutes les recettes et dépenses effectuées
CHAPITRE III : par lui. Les balances sont faites au moins se-
DE LA COMPTABILITÉ mestriellement, aux 29 juin et 30 décembre.
Le livre des comptes clients peut être tenu
Article soixante cinq sur feuilles mobiles.
1. Sans préjudice des lois et règlement spé- 6. Un relevé est établi au nom de chaque
cifiques en la matière, chaque avocat ou client pour toutes les entrées et sorties des
chaque association d’avocat doit tenir une valeurs et effets.
comptabilité comportant au moins les do- 7. Les quittances et les accusés de réception
cuments suivants : doivent comporter au moins la date, le nom
- Un livre-journal ; de l’Avocat, le nom et l’adresse de la partie
- Une comptabilité clients des fonds versante, le montant, la cause du versement
rendus ; ou de la remise ainsi que les fonds, le mode
- Une comptabilité clients des valeurs de versement.
et effets reçus.
2. Le livre-journal mentionne, par ordre chro-
nologique, sans blanc, ratures, ni reports en
862

TITRE VII : 7. Siégeant comme juridiction disciplinaire,


DE LA DISCIPLINE, DE LA le Conseil National de l’Ordre est présidé
PROCÉDURE DISCIPLINAIRE, par le Bâtonnier National ; en cas d’absence
DE L’OMISSION ET DE LA ou d’empêchement de ce dernier par le
Doyen du Conseil de l’Ordre ; à défaut de
CESSATION D’ACTIVITÉS
ce dernier, par le vice-doyen ou encore par
celui des membres qui a préséance sur les
CHAPITRE Ier : autres.
DE LA JURIDICTION
DU CONSEIL DE L’ORDRE ET DU CHAPITRE II :
CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE DE LA PROCÉDURE
DISCIPLINAIRE DEVANT
Article soixante six LE CONSEIL DE L’ORDRE
1. Le Conseil de l’Ordre siégeant comme
Conseil de discipline a juridiction sur tous Article soixante sept
les avocats inscrits au Tableau ou au stage 1. Le Bâtonnier se saisit d’office ou est saisi
et sur les avocats admis à l’honorariat. Il par une plainte ou une dénonciation des
prononce les peines disciplinaires édictées faits à charge d’un avocat relevant de son
par l’article 97 de l’ordonnance-loi orga- Barreau. Il en informe aussitôt le Procu-
nique. reur général et le Bâtonnier National.
2. Le conseil de l’Ordre du Barreau près la 2. Si les faits concernés ont été commis par
Cour suprême de justice est juridiction un avocat relevant d’un autre Barreau, le
disciplinaire de tous les Avocats inscrits au Bâtonnier du lieu des faits, ou le Doyen
Tableau de ce Barreau et de ceux y admis de la section locale, procède ou sous sa
à l’honorariat. direction et par un membre du Conseil
3. Le Conseil National de l’Ordre a juridic- de l’Ordre du ressort, fait procéder aux
tion sur tous les avocats exerçant même constats et audition nécessaires pour réu-
occasionnellement sur le territoire de la nir et sauvegarder les preuves ; si l’avocat
République démocratique du Congo. inculpé se trouve dans le ressort au mo-
4. Il siège soit au second degré, soit sur sai- ment de, ou après la clôture de l’enquête,
sine d’office, soit encore sur évocation. il peut être cité et jugé par le Conseil de
Dans tous les cas, en dernier ressort. l’Ordre du ressort dans lequel les faits
5. En cas de conflit d’honoraire entre client et ont été commis ; dans le cas contraire, le
un avocat à plusieurs barreaux ou un avo- Bâtonnier du ressort transmet aussitôt la
cat exerçant occasionnellement en Répu- plainte, fait part de la dénonciation ou de
blique démocratique du Congo, le Conseil ses contestations au Bâtonnier dont relève
National de l’Ordre, saisi du litige, désigne l’avocat en cause. Il en tient informés le
un de ses membres aux fins de procéder à Bâtonnier National et les Procureurs Gé-
la conciliation préalable prévue à l’article néraux respectifs de son ressort et du res-
81 de la loi organique sur le barreau. sort dont relève l’avocat concerné.
6. Lorsqu’il siège comme juridiction discipli- 3. Le Bâtonnier National se saisit d’office ou
naire, le Conseil de l’Ordre est présidé par est saisi par une plainte ou une dénoncia-
le bâtonnier, en cas d’absence ou d’empê- tion des faits à charge d’un membre du
chement de ce dernier par le Doyen du Conseil National de l’Ordre, d’un avocat à
Conseil de l’Ordre, ou à défaut par celui la Cour suprême de justice ou de tout avo-
des membres ayant préséance sur les cat en exercice ou honoraire. Il en informe
autres. aussitôt :
863

a) Au cas où l’avocat serait avocat à la 5. Quand l’instruction est terminée, le Bâton-


Cour suprême de justice et membre nier national ou le bâtonnier décide de la
du Conseil National de l’Ordre, le suite à lui donner
Conseil National de l’Ordre et le pré- a) Il peut estimer n’y avoir pas lieu à pour-
sident du Conseil Judiciaire ; suivre. Dans cette éventualité, il classe
b) Au cas où l’avocat serait l’avocat à la le dossier et en informe, selon le cas,
Cour suprême de justice, le président le Procureur général, le Président du
du Conseil Judiciaire et le Procureur Conseil Judiciaire, le Procureur géné-
général de la République ; ral de la République, le Conseil Natio-
c) Au cas où l’avocat serait avocat à la nal de l’Ordre, le Conseil de l’Ordre
Cour d’appel et membre du Conseil et éventuellement le plaignant.
National de l’Ordre, le Conseil Natio- b) S’il estime qu’il y a matière à pour-
nal de l’Ordre, le président du Conseil suivre, il fait citer l’inculpé ou les in-
Judiciaire et le Procureur général du culpés devant le Conseil de l’Ordre
ressort du Barreau dont il relève. ou le Conseil National de l’Ordre, en
cas d’évocation, en tenant informés
4. Les membres du Conseil National de le Procureur général ou le Procureur
l’Ordre et les avocats à la Cour suprême général de la République, selon le cas.
de justice sont dans tous les cas, sauf cir-
constances exceptionnelles que le Conseil Article soixante neuf
National de l’Ordre apprécie, déférés en 1. Le Conseil peut rendre une sentence de
premier ressort devant leur juge naturel. non-lieu ;
2. Mais, tout en décidant qu’aucune peine
Article soixante huit
disciplinaire ne doit être infligée, il peut
1. Quand le Bâtonnier National ou le Bâton- inviter l’avocat inculpé se montrer plus cir-
nier estime qu’une affaire commande une conspect à l’avenir ou le renvoyer au Bâ-
instruction, il y a procède lui-même ou tonnier National ou au Bâtonnier aux fins
désigne un membre du Conseil comme d’admonestation paternelle. Il peut décider
rapporteur. que l’admonestation paternelle sera don-
2. S’il y a lieu, le rapporteur entend, acte et née en séance du Conseil.
fait signer les déclarations du plaignant, les
explications de l’avocat en cause et éven- Article soixante dix
tuellement, les dépositions des témoins. Il 1. L’avocat inculpé et dont les poursuites
procède à tous les devoirs utiles à la dé- ont été décidées par le Conseil est cité à
couverte de la vérité. comparaitre devant ce dernier par le Se-
3. Si les instructions à charge de plusieurs crétaire de l’Ordre, le Secrétaire Adjoint
avocats sont connexes ou s’il paraît ou à défaut, le membre du Conseil qui les
conforme à l’intérêt d’une bonne adminis- remplace, en cas de leur empêchement
tration de la discipline de les joindre, elles simultané.
peuvent être jointes et Bâtonnier National 2. La citation indique clairement les préven-
ou le Bâtonnier peut désigner un rappor- tions sur lesquelles l’avocat inculpé est ap-
teur unique. pelé à fournir des explications ou moyens
4. Un rapport écrit est fait sur l’affaire au Bâ- de défense.
tonnier National ou au Bâtonnier. Celui-ci 3. Le plaignant et les témoins sont également
peut ordonner un complément d’instruc- convoqués si leur audition paraît entendre
tion, et même inviter l’avocat ou les avo- d’autres.
cats en cause à lui fournir telles explica- 4. Dans le cas où les témoins doivent être
tions complémentaires qu’il jugerait utiles. entendus, la liste en est communiquée à
864

l’avocat inculpé qui peut demander lui- 12. La notification des sentences en matière
même d’en faire entendre d’autres. disciplinaire ou des décisions du Conseil se
5. Sous réserve du délai de distance prévu fait, par envoie à la poste ou par porteur,
par la loi, la citation à comparaître est sous pli recommandé avec accusé de ré-
signifiée quinze (15) jours au moins avant ception, de leur copie certifiée conforme
l’audience, soit par lettre recommandée par le Secrétaire de l’Ordre ou son adjoint.
à la poste avec accusé de réception, soit 13. Les sentences portant suspension ou ra-
par lettre recommandée au porteur, avec diation sont communiquées par les soins
accusé de réception. du Secrétaire de l’Ordre, à tous les avo-
6. L’avocat inculpé peut se faire assister d’un cats, Défenseurs Judiciaires, à tous les bâ-
Conseil et en cas de dispense de comparu- tonniers, aux présidents de juridictions et
tion personnelle, se faire représenter par chefs d’offices ainsi qu’au Conseil National
lui. de l’Ordre, par lettre recommandée à la
7. L’avocat inculpé et son Conseil ont droit poste ou par porteur, avec accusé de ré-
à la communication du dossier, sans dépla- ception.
cement. 14. La communication mentionne l’identité de
8. Le port de la toge est obligatoire pour l’avocat, le Barreau dont il relève, la date
l’avocat inculpé, son Conseil et leurs pairs et le motif de la sentence, la peine infligée
composant la juridiction disciplinaire. ainsi que la date où elle prend effet.
9. L’avocat inculpé et son conseil sont admis
à toute l’instruction d’audience. Après le Article soixante et onze
rapport, il est procédé à l’audience des 1. Sur demande de l’avocat intéressé, le
témoins qui déposent sous la foi du ser- Conseil peut le relever des conséquences
ment et dont les dépositions actées par qu’il a attachées ou pourrait attacher aux
le secrétaire, sont signées par eux, sous peines d’avertissement, de réprimande ou
le contreseing du Bâtonnier National ou de suspension.
du Bâtonnier ou de leur remplaçant et du 2. Il ne fait usage de cette faculté qu’après ex-
secrétaire. L’avocat inculpé est entendu piration d’un délai de trois (3) ans suivant
dans sa défense, hors de la présence des le prononcé de la peine et pour autant que
plaignants. l’avocat ait fait preuve d’un parfait
10. Le Conseil délibère ensuite hors de la amendement ou qu’il n’ait encouru, durant
présence de l’inculpé et de son conseil. cette période, aucune autre sanction disci-
Dans le cas où il est fait état des charges plinaire.
ou moyens qui n’ont pas été signalés à 3. Le Conseil statue par décision sans re-
l’avocat inculpé, le Bâtonnier National ou cours, après avoir entendu l’intéressé si
le Bâtonnier ou leur remplaçant, au besoin, celui-ci le demande.
après l’avoir rappelé, lui expose ces faits
nouveaux afin de lui permettre de s’en
expliquer. CHAPITRE III :
11. Le Conseil de l’Ordre arrête sa sentence DES EFFETS DE CERTAINES
et la prononce séance tenante ou en une SANCTIONS DISCIPLINAIRES, DE
audience ultérieure, la sentence est noti- L’OMISSION, DE LA SUPPLÉANCE
fiée dans les quinze (15) jours du pro- ET DE LA CESSATION D’ACTIVITÉS
noncé à l’avocat intéressé, au Président au
Conseil Judiciaire, au Procureur général de Section Ire :
la République, au Procureur général et, le De l’interdiction provisoire
cas échéant, au plaignant. et de la suspension
865

Article soixante douze 4. Le refus de réinscription ou de réadmis-


1. Dans le cas où le Conseil de l’Ordre, soit sion n’est susceptible d’aucun recours.
d’office, soit sur les réquisitions du Prési-
Section III :
dent du Conseil Judiciaire, soit encore sur
De l’omission
les réquisitions du Procureur général, selon
l’espèce, interdit provisoirement l’exercice
Article soixante quatorze
de ses fonctions à l’avocat qui fait l’objet
d’une poursuite pénale ou disciplinaire, le 1. Dans les cas prévus à l’article 32 de l’or-
Bâtonnier National ou le Bâtonnier dé- donnance-loi n° 79-028 du 28 septembre
signe un ou plusieurs suppléants pour la 1979, l’omission est prononcée par déci-
durée de l’interdiction. sion du Conseil de l’Ordre après que l’avo-
2. Il en est de même en cas de suspension cat intéressé ait été cité pour être entendu.
3. L’avocat interdit ou suspendu s’abstient 2. Les effets de l’omission sont l’interdiction
de tout acte professionnel, de donner des du port du titre d’avocat et de robe, l’in-
consultations, d’assister ou représenter les terdiction de tous les actes de la profes-
parties devant les juridictions. Il ne peut en sion et la fermeture provisoire du cabinet
aucune circonstance faire état de sa qualité de l’avocat.
d’avocat sous peine d’encourir des sanc- 3. L’omission étant une mesure provisoire,
tions plus graves. tous liens existant entre l’Ordre et l’avocat
omis sont maintenus.
4. Toute décision d’omission est aussitôt ins-
Section II : crite sur un registre tenu par l’Ordre ; tout
De la radiation avocat peut le consulter.
5. L’omission prend fin par la réinscription au
Article soixante treize Tableau lorsque le Conseil constate la dis-
1. Dès qu’une mesure de radiation est de- parition de la cause qui l’a fait prononcer.
venue définie, le Bâtonnier National o le
Bâtonnier, suivant le cas, désigne un ou plu-
sieurs confrères pour administrer et liqui- Section IV :
der le cabinet de l’avocat radié. De la suppléance dans les actes
2. L’avocat radié ne peut être inscrit à un de procédure
Tableau de l’Ordre, porté sur une liste
des avocats honoraires ou sur une liste Article soixante quinze
des avocats stagiaires qu’après l’expiration 1. Lorsqu’un avocat est empêché d’exercer
d’un délai de dix (10) ans depuis la date ses fonctions, il est provisoirement rem-
où la décision de radiation est passée en placé pour les actes de procédure par un
force de chose jugée et si les circonstances ou plusieurs suppléants qu’il choisit parmi
exceptionnelles le justifient. les avocats inscrits à son Barreau.
3. La réinscription ou la réadmission n’est 2. Ce choix doit, selon le cas, recueillir l’ap-
pas permise que sur décision du Conseil probation du Bâtonnier National ou du
National de l’Ordre, après avis motivé et Bâtonnier.
conforme du Conseil de l’Ordre du Bar- 3. En cas de décès ou lorsque l’avocat em-
reau auquel l’avocat désire appartenir et pêché ou démissionnaire se trouve dans
du Procureur général. S’il s’agit d’un avo- l’impossibilité d’exercer son choix, ou
cat à la Cour suprême de justice, après ne l’exerce pas, le ou les suppléants sont
avis conforme de l’assemblée plénière des désignés par le Bâtonnier National ou le
magistrats de la Cour suprême de justice. Bâtonnier.
866

4. Mentions des suppléants sont portés sur dossier d’appel en matière disciplinaire
un registre tenu par l’Ordre ; tout avocat au Secrétaire National de l’Ordre ou au
peut le consulter. membre qui le remplace.
5. Il est mis à la suppléance par le Bâtonnier
National ou le Bâtonnier. Article soixante-dix-huit
Le droit d’appel appartient :
Section V : 1. à l’avocat condamné qui l’exerce lui-même
Des cessations d’activités ou par un fondé de pouvoir spécial ;
2. au Président du Conseil Judiciaire lorsque
la sentence concerne un avocat relevant du
Article soixante seize
Barreau près la Cour suprême de justice ;
1. Un avocat qui cesse l’exercice de sa pro- 3. au Procureur général près la Cour d’appel
fession, peut donner mission à un ou plu- compétente lorsque la sentence concerne
sieurs confrères en qui il a une confiance un avocat du Barreau près la Cour d’appel
particulière de prendre en charge tout ou de son ressort. Les motifs de l’appel
partie de ses dossiers sous réserve de l’ac- doivent être indiqués dans l’acte sous
cord de ses clients. peine de l’irrecevabilité.
2. Le Bâtonnier National ou le Bâtonnier est
informé de toute l’opération aux fins de Article soixante-dix-neuf
veiller au respect par l’avocat ou les avo- 1. Aussitôt qu’il reçoit le dossier d’appel, le
cats intéressés des règles de confraternité Bâtonnier National l’examine lui-même
et de délicatesse s’imposant à tout avocat. ou demande au président de la Commis-
sion des Recours et Contentieux, soit
à tel autre membre du Conseil National
CHAPITRE IV : de l’examiner. Le rapport est fait à la pro-
DE LA PROCÉDURE DISCIPLINAIRE chaine réunion du Conseil.
DEVANT LE CONSEIL NATIONAL 2. Lorsque le Conseil National constate que
DE L’ORDRE le dossier appelle une instruction plus ap-
profondie et notamment la ré audition des
Article soixante dix sept témoins résidant loin de son siège, il peut
1. L’appel d’une sentence disciplinaire peut décider de commettre obligatoirement un
être adressé soit au bâtonnier du Barreau ou deux de ses membres pour y procéder
dont relève l’avocat condamné, soit au Bâ- sur place. Les frais seront avancés par la
tonnier National, par lettre recommandée partie appelante.
à la poste ou par lettre recommandée par 3. Si, à la suite du rapport du Bâtonnier
porteur avec accusé de réception. Dans le National ou du membre qui était chargé
premier cas, le cachet postal fait foi. d’examiner le dossier, le Conseil estime
2. Tout Bâtonnier saisi de l’appel d’une sen- que celui-ci est en état d’être vidé en
tence rendue par son propre Conseil de appel, il invite le Secrétaire National ou le
l’Ordre demande aussitôt au Secrétaire de membre qui le remplace à citer l’appelant
l’Ordre ou au membre qui le remplace de devant lui dans les formes prescrites par le
transmettre le dossier au Conseil National présent règlement.
de l’Ordre, par l’intermédiaire du Bâton- 4. La procédure à suivre est la même que
nier National. celle appliquée au premier degré. L’avo-
3. Le Secrétaire de l’Ordre des avocats cat en cause peut y comparaître person-
près la Cour suprême de justice ou le nellement ou s’y faire représenter par un
membre qui le remplace transmet tout Conseil.
867

5. La sentence d’appel est notifiée dans les deux membres du Conseil National de l’Ordre.
formes des citations. 4. L’action disciplinaire se prescrit par cinq
ans révolus à dater de la commission des
faits ou de leur découverte ou de la cessa-
CHAPITRE V : tion du préjudice causé par le manquement
DE QUELQUES RÈGLES DE au devoir déontologique.
PROCÉDURE APPLICABLES
DEVANT LE CONSEIL DE L’ORDRE
OU LE CONSEIL NATIONAL DE TITRE VIII :
L’ORDRE, SIÉGEANT COMME DU STAGE ET DE LA FORMATION
JURIDICTION DISCIPLINAIRE PROFESSIONNELLE

Article quatre-vingts : (Décision de principe CHAPITRE Ier :


n° CNO/RIC/15/09 du 16/06/2009 portant OBLIGATIONS DU STAGE
modification de l’article 80 du règlement inté-
rieur cadre sur l’impossibilité de siéger des Article quatre-vingt-un
organes des barreaux)
Les obligations du stage sont :
« L’article 80 du règlement intérieur cade des
barreaux congolais est modifié comme suit : 1. La fréquentation effective du cabinet d’un
patron et des réunions de la Commission
1. Si à la suite d’une récusation jugée fondée, de formation des stagiaires.
le Conseil de l’Ordre siégeant en toutes 2. La fréquentation effective de différentes
matières selon sa compétence est placé juridictions sous le contrôle du patron ou
dans l’impossibilité de composer son siège de la Commission de la formation des sta-
pour statuer, le dossier est transmis au giaires.
Conseil National de l’Ordre qui statue en 3. La défense des causes distribuées par le
premier et dernier ressort. bureau des consultations gratuites du
2. Il en est de même en cas de suspicion légi- Barreau et de celles attribuées sur dési-
time. gnation d’office des autorités judiciaires
3. Lorsque c’est le Conseil National de compétentes.
l’Ordre lui-même qui se trouve placé dans 4. La présence aux séances de réception des
l’impossibilité de siéger valablement pour personnes assistées.
statuer, à la suite de la récusation d’un ou 5. La participation satisfaisante aux leçons
de plusieurs de ses membres, le Bâtonnier sur les règles et la pratique de la profes-
National assume, pour compléter le siège sion d’avocat.
du Conseil National de l’Ordre, un ou plu- 6. La satisfaction aux épreuves organisées par
sieurs avocats à la Cour suprême de justice la Commission de formation des stagiaires.
ou des Bâtonniers en fonction ou anciens
Bâtonniers de l’Ordre, sans que le nombre
des avocats assumés ne puisse cependant CHAPITRE II :
dépasser trois. DE LA DURÉE DU STAGE

La suspicion légitime n’est pas de mise à l’en- Article quatre-vingt-deux


contre du Conseil National de l’Ordre et est
1. Le stage dure deux ans. Il ne peut être in-
susceptible d’entraîner des poursuites dis-
terrompu qu’avec l’autorisation du Conseil
ciplinaires à charge de l’avocat qui y recourt,
de l’Ordre et pour des motifs jugés légi-
comme les récusations à l’endroit de plus de
times.
868

2. Si l’interruption se prolonge au-delà de 2. Il portera principalement sur les matières


six mois, le stage doit être repris intégra- suivantes :
lement. Dans le cas inverse, la durée de a) La déontologie ;
l’interruption n’est pas comptée dans celle b) L’organisation du cabinet (administra-
du stage. tion, documentation, tenue et présen-
3. Le Conseil de l’Ordre peut, dans les condi- tation des dossiers) ;
tions qu’il détermine, autoriser un stagiaire c) Le procès civil et les consultations
à accomplir ses obligations dans un Bar- écrites et verbales ;
reau étranger. En ce cas, l’intéressé est d) La pratique du droit judiciaire : en-
dispensé des obligations imposées à ses quête, expertise, etc.
confrères présents dans le ressort dont il e) Le procès-verbal (en ce compris les
relève. actes de la procédure pénale) ;
4. Dans tous les cas, la durée du stage ne peut f) La pratique des honoraires ;
g) La responsabilité professionnelle de
excéder le double du délai légal, auquel cas
l’avocat.
l’avocat stagiaire doit impérativement être
radié pour inaptitude. Article quatre-vingt-cinq
Le Conseil de l’Ordre choisit chaque année, de
CHAPITRE III : préférence parmi les avocats les plus expéri-
DU PATRONAT mentés du Barreau résident au siège de la Cour,
un ou deux avocats chargés des enseignements
Article quatre-vingt-trois prescrits. Ces avocats sont assistés d’assesseurs
1. La solidarité professionnelle implique, pour également désignés par le Conseil de l’Ordre.
les avocats expérimentés, le devoir moral Outre les leçons, il est organisé des réunions à
de former les stagiaires. Le patron a l’obli- caractère plus pratique au cours desquelles les
gation de veiller de manière régulière et jeunes avocats sont invités à exposer les diffi-
attentive à la formation pratique, juridique cultés d’ordre professionnel qu’ils rencontrent.
et professionnelle du stagiaire. Il lui recom- Les conférences pourront également être te-
mandera l’exécution scrupuleuse de ses nues à leur intention par l’un ou l’autre membre
obligations de stage. du Barreau ou par toute autre personne choi-
2. De son côté, le stagiaire apportera à l’étude sie par le Conseil.
des affaires qui lui seront confiées par son
patron toute la diligence et les soins né- Article quatre-vingt-six
cessaires. Il veillera à faire preuve dans les La présence à toutes les leçons est obligatoire.
rapports avec son patron, de la déférence Les absences aux séances doivent être moti-
conforme aux usages du Barreau. vées et justifiées. Une absence même justifiée
à plus de quatre séances entraîne l’inscription
CHAPITRE IV : aux séances du cycle suivant. Les cycles sont
DE LA FORMATION annuels.
PROFESSIONNELLE L’épreuve comprendra une partie et une partie
orale.
Article quatre-vingt-quatre La partie écrite portera sur les matières vues
1. Un cycle de cours de formation profes- au cycle et su les connaissances générales en
sionnelle sera organisé par le Conseil de matière professionnelle et déontologie.
l’Ordre, à l’intention des avocats stagiaires L’épreuve orale portera sur un test devant un
et des avocats admis au Tableau avec dis- jury composé de cinq membres dont deux au
pense de stage. moins seront membres du Conseil de l’Ordre.
869

La fin du cycle de formation est sanctionnée de l’accomplissement de toutes les obliga-


par la délivrance d’un certificat d’aptitude pro- tions établies par le présent règlement ou
fessionnelle. Ce certificat est signé par tous les de l’inscription au Tableau est radié de la
examinateurs et contresignés par le bâtonnier liste des avocats stagiaires. (Cfr. Article 18 de
et le récipiendaire. la loi organique).
4. L’avocat inscrit au tableau avec dispense de
CHAPITRE V : stage qui ne réussit pas à l’épreuve d’apti-
DOSSIER DU STAGIAIRE tude professionnelle est omis du Tableau.

Article quatre-vingt-sept Article quatre-vingt-neuf


1. Le jeune avocat doit être à la disposition
1. Pour chaque stagiaire, il est constitué
des personnes bénéficiaires de l’aide judi-
un dossier qui contient les pièces et
ciaire, aux heures et jours communiqués
renseignements le concernant :
par lui au Barreau des Consultations Gra-
a) Rapports du stagiaire visés par le pré-
tuites.
sident du bureau des consultations
2. L’ancien avocat stagiaire inscrit au tableau
gratuites ;
demeure chargé des affaires à lui confiées
b) Rapport annuel de son patron ou du
par le Bureau des Consultations Gratuites
président de la commission de forma-
jusqu’à leur videment. Il en fait rapport
tion des stagiaires ;
tous les trois mois au Président du Bureau
c) Relevé de ses présences aux séances
des Consultations Gratuites.
du bureau des consultations gratuites,
aux leçons de formation profession-
nelle et déontologique et aux confé- TITRE IX :
rences ; DU BUREAU DES
d) Observations relatives à son stage et CONSULTATIONS GRATUITES
utiles à l’appréciation de son activité
et de sa formation professionnelle. Article quatre-vingt-dix
2. Ces dossiers sont tenus sous la surveillance 1. Le Bureau des Consultations Gratuites est
du Bâtonnier ou du président de la Com- présidé par le Bâtonnier National ou le
mission de Formation des stagiaires. Bâtonnier assisté d’un assesseur, membre
ou ancien membre du Conseil de l’Ordre
désigné par lui.
CHAPITRE VI : 2. Le Bureau veillera à une distribution équi-
SANCTIONS DES OBLIGATIONS table des affaires entre tous les avocats.
DU STAGE 3. Le Bâtonnier National, les Bâtonniers, les
membres du Conseil National de l’Ordre
Article quatre-vingt-huit et les membres du Conseil de l’Ordre
en fonction, les anciens Bâtonniers natio-
1. L’inscription au tableau est conditionnée
naux et Bâtonniers ainsi que les anciens
par l’accomplissement de toutes les obli-
assesseurs ou présidents des Bureaux des
gations résultant du présent règlement en
Consultations Gratuites sont, sauf circons-
ce qui concerne le stage. tances exceptionnelles dont notamment
2. Le Conseil de l’Ordre peut décider de la le nombre limité ou insuffisant des avo-
prolongation du stage pour une durée qui cats évoluant dans le ressort du Barreau
ne peut excéder deux (2) ans. concerné, dispensés de la désignation
3. Tout stagiaire qui ne justifie pas au plus d’office par le Bureau des Consultations
tard quatre (4) ans après son admission Gratuites.
870

4. Les dossiers confiés aux stagiaires seront notamment l’objet du litige, les moyens de
suivis de manière plus particulière. défense, la date et le contenu des décisions
5. Le Bâtonnier National, le Bâtonnier ou leur obtenues et les recours éventuels exercés.
assesseur peut, en tout temps, demander 3. Toute négligence peut entraîner des pour-
des informations sur un dossier déterminé suites disciplinaires, outre la responsabilité
et en conférer avec le ou les justiciables civile professionnelle.
assistés.
Article quatre-vingt-treize
6. Le Bâtonnier National, le Bâtonnier ou leur
assesseur peut dispenser l’avocat de pour- 1. Tout avocat désigné d’office par les
suivre une affaire, notamment s’il constate autorités judiciaires compétentes
que les prétentions sont mal fondées ou pour assister un indigent doit en infor-
que, par le fait du justiciable concerné, il mer le Bâtonnier National, le Bâton-
est impossible de continuer à l’assister ou nier ou leur assesseur président du
à le représenter. bureau des consultations gratuites qui
7. Avant que pareille dispense ne soit accep- en tient compte dans la distribution
tée, l’avocat peut être invité à réclamer au des dossiers.
justiciable assisté des explications complé- 2. Le président du Bureau des Consulta-
mentaires. tions Gratuites communiquera pério-
8. L’avocat déchargé d’une affaire doit en diquement aux autorités judiciaires
avertir le justiciable assisté dans les 48 compétentes le rôle des affaires dis-
heures en lui communiquant les motifs de tribuées aux avocats soit au niveau
la décision. du bureau des consultations gratuites,
soit par commission d’office de ces
Article quatre-vingt-onze autorités.
1. Sauf autorisation expresse du Bâtonnier 3. Un avocat commis d’office peut, pour
National ou du Bâtonnier ou de leur as- des justes motifs et avec l’accord du
sesseur président du bureau des consulta- Bâtonnier National ou du Bâtonnier,
tions gratuites, il est interdit à un avocat refuser son intervention.
de se substituer à un confrère dans une Article quatre-vingt-quatorze
affaire dont il a été chargé par le bureau
1. L’accès au bureau des consultations gra-
des consultations gratuites ou sur com-
tuites est réservés aux personnes qui jus-
mission d’office par les autorités judiciaires
tifient ne pas jouir de revenus suffisants
compétentes.
pour couvrir les honoraires d’un avocat.
2. Le Bâtonnier National, le Bâtonnier ou leur
2. Les personnes désireuses de bénéficier
assesseur peut autoriser l’avocat désigné à
de l’assistance judiciaire ou des services
accepter ou à demander des horaires. Le
du Bureau des Consultations Gratuites
montant en est fixé et le recouvrement en
doivent se présenter aux jours et heures
est autorisé dit à l’article 63, 5.2 du pré-
d’ouverture du cabinet indiqués par le
sent règlement.
responsable du bureau, munies des docu-
Article quatre-vingt-douze ments suivants :
a) Une pièce d’identité et,
1. Chaque avocat désigné est tenu de faire
b) Soit une ordonnance du Premier pré-
trimestriellement rapport au Conseil de
sident de la Cour suprême de jus-
l’Ordre sur chaque dossier à lu confié.
tice, du Premier président de la Cour
2. Les rapports relatifs à chaque affaire sont
d’appel, du Président du tribunal de
établis de manière détaillée sur des formu-
Grande Instance ou du tribunal de
laires délivrés par le bureau. Ils indiquent
Paix accordant l’aide judiciaire.
871

c) Soit un certificat d’indigence délivré des dons ou legs éventuels ainsi que des
par autorité administrative compé- échanges.
tente de la résidence du requérant, 4. Chaque bibliothèque est placée sous la
après enquête sur les ressources de surveillance et la direction d’une Com-
ce dernier. mission. Le Bâtonnier, le Secrétaire Natio-
nal, le Secrétaire de l’Ordre près la Cour
3. L’avocat désigné ou commis d’office est suprême de justice ainsi que deux autres
autorisé à dénoncer au bureau des consul- membres choisis au sein de l’Ordre Natio-
tations gratuites toute fraude constatée nal et du Barreau près la Cour suprême
par lui sur les renseignements fournis par de justice composent la Commission de
le bénéficiaire de l’aide judiciaire auprès la Bibliothèque Centrale et de la Biblio-
des autorités judiciaires ou administratives, thèque du Barreau près la Cour suprême
notamment quant à ses ressources ou re- de justice. Une commission composée du
venus apparents ou réels. Le bureau des bâtonnier, ou du Secrétaire de l’Ordre et
consultations gratuites peut ordonner une de deux autres membres choisis au sein
enquête. Au cas où une fraude est établie, du Conseil de l’Ordre surveille et dirige la
des dispositions sont prises pour que tous bibliothèque de son Barreau.
les auteurs et complices de l’acte soient 5. Le Conseil National de l’Ordre et chaque
sanctionnés. Conseil de l’Ordre arrêteront par des
règlements internes spécifiques les moda-
TITRE X : lités de fonctionnement, d’utilisation et de
DES BIBLIOTHÈQUES, consultation de la bibliothèque respective
DES CENTRES D’ÉTUDES, placée sous leur responsabilité.
DOCUMENTATION, RECHERCHES
Article quatre-vingt-seize
ET PUBLICATIONS
1. Chaque bibliothèque du Barreau doit être
dotée d’un centre d’études documenta-
CHAPITRE Ier : tion et recherches, alimenté de la même
DES BIBLIOTHÈQUES manière que la bibliothèque.
2. Chaque avocat, dans son activité profes-
Article quatre-vingt-quinze sionnelle quotidienne, est tenu d’enrichir
1. Il est créé : son centre en communiquant tous les ren-
• Une bibliothèque centrale de l’Ordre seignements recueillis par lui soit à l’occa-
National des Avocats du Congo ; sion de ses lectures personnelles, de ses
• Une bibliothèque du Barreau près la autres activités intellectuelles ou scienti-
Cour suprême de justice ; fiques, soit à l’occasion de l’exercice de sa
• Des bibliothèques des Barreaux de profession (décisions rendues par des juri-
Kinshasa, Lubumbashi, Bukavu, Kisan- dictions nationales ou étrangères lui pa-
gani, Kananga, Mbuji-Mayi, Bandundu raissant présenter un intérêt jurispruden-
et Matadi. tiel, catalogues, revues spécialisées, etc.).
3. Chaque avocat relevant d’un Barreau ins-
2. Toutes les bibliothèques du Barreau sont tallé au Congo est tenu de se choisir un
patrimoine commun de tous les avocats domaine de la science du Droit et de trai-
inscrits au Tableau, à la liste des stagiaires ter un sujet de recherche. Plusieurs avo-
et à l’honorariat. cats peuvent travailler sur un même sujet.
3. Elles sont alimentées par des ressources 4. Les recherches et les études au sein du
provenant des cotisations et contributions Barreau se font sous la supervision du
financières extraordinaires des avocats, Conseil National de l’Ordre ou du Conseil
872

de l’Ordre qui assure le financement de rance peut être individuelle ou collective.


celles qui lui paraissent particulièrement Le Conseil National de l’Ordre doit être
utiles au Barreau, au développement du tenu informé de toute initiative prise dans
droit dans le pays, voire dans le monde. ce sens par le Conseil de l’Ordre ou tel
avocat déterminé relevant de ce Barreau.
Article quatre-vingt-dix-sept
1. Chaque Barreau est tenu de suivre attenti- TITRE XII :
vement toute l’activité judiciaire dans son DES MANIFESTATIONS DU
ressort et de faire paraître une revue ou
BARREAU ET DES CONTACTS
une publication jurisprudentielle et doctri-
nale.
EXTRA-PROFESSIONNELS
2. Plusieurs barreaux coopérer ou s’associer Article quatre-vingt-dix-neuf
pour la mise sur pied d’une revue ou d’une
publication commune. 1. Chaque Barreau est tenu de commémorer
3. Le Conseil National de l’Ordre est tenu chaque année et de manière particulière la
de faire paraître une revue générale ou « Journée du Barreau » soit le 10 juillet, les
un journal du Barreau au Congo. Il est de programmes sont conçus et communiqués
même tenu de faire paraître un bulletin de au Conseil National de l’Ordre, par l’inter-
liaison afin de mieux concrétiser l’un des médiaire du Bâtonnier National.
objectifs visés par le législateur de 1979, à 2. Le règlement intérieur de chaque Barreau
savoir l’union confraternelle et l’harmoni- organisera les autres manifestations et in-
sation des rapports entre tous les avocats terventions à prévoir pour les autres cas,
exerçant au Congo et leur ouverture sur la ou autres événements familiaux.
communauté de leurs confrères en Afrique Article cent
et dans le monde.
Chaque Barreau peut organiser des rencontres
TITRE XI : et des contacts périodiques entre tous les avo-
DE L’ASSISTANCE MUTUELLE cats relevant de son ressort et résidant dans
une même ville, afin qu’ils se connaissent mieux
Article quatre-vingt-dix-huit et s’apprécient mutuellement. Ils échangent à
cette occasion des vues sur leur vie sociale,
1. Chaque Conseil de l’Ordre est tenu de
professionnelle et intellectuelle.
créer au sein de son Barreau une caisse
de secours et d’assistance mutuelle et une
caisse de retraire alimentée par une partie TITRE XIII :
des cotisations des membres. DES FUNÉRAILLES
2. Le fonctionnement et les modalités d’inter- Article cent un
vention de ces caisses feront l’objet d’un 1. Toutes les fois que le décès d’un avocat,
règlement spécifique élaboré par chaque inscrit au Tableau, figurant sur la liste des
Conseil de l’Ordre. Tous les règlements avocats honoraires ou sur celle du stage,
doivent être communiqués au Conseil viendra à se produire, le Bâtonnier Na-
National de l’Ordre par l’intermédiaire du tional ou le Bâtonnier en informera ses
Bâtonnier National. confrères et les invitera à assister aux ob-
3. Le Conseil de l’Ordre de chaque Barreau sèques, en coutume professionnel.
est tenu de mettre au point en faveur de 2. L’éloge funèbre de l’avocat défunt est pro-
ses membres une assurance contre les noncé par le Bâtonnier National ou le Bâ-
conséquences pécuniaires de la respon- tonnier ou par un autre membre délégué
sabilité civile professionnelle. Cette assu- par lui.
873

TITRE XIV : ANNEXES


DU PERSONNEL DES CABINETS
DES AVOCATS ANNEXE I
Article cent deux CONFÉRENCE DES BÂTONNIERS
En vue d’assurer le respect des dispositions du
code du travail, chaque Barreau établira une A. Résolution du 17 avril 2010 relative
convention collective professionnelle à laquelle à l’espacement de l’organisation des
adhéreront chaque avocat et chaque membre tests de sélection et à l’admission aux
du personnel du cabinet. barreaux près les cours d’appel
La Conférence des Bâtonniers de la République
TITRE XV : Démocratique du Congo, réunie en sa IVème
DES FRAIS ET DÉPENS session à Lubumbashi, au Katanga les 15, 16 et
17 avril 2010 ;
Article cent trois
Vu l’ordonnance-loi numéro 79-028 du 28 sep-
Les frais et dépens dans le cadre de certaines tembre 1979 portant organisation du Barreau,
procédures juridictionnelles sont fixés par un du Corps des Défendeur Judiciaires et Corps
règlement général séparé du Conseil National des Mandataires de l’Etat telle que complétée
de l’Ordre et des règlements propres à chaque et modifiée à ce jour, spécialement en ses ar-
Barreau. ticles 9 et suivants ;
Vu le Règlement Intérieur Cadre des Barreaux
TITRE XVI :
Congolais ;
DISPOSITIONS FINALES
Vu l’urgence et l’extrême nécessité ;
Article cent quatre
Après en avoir délibérée à huis clos ;
Le présent règlement-cadre s’applique obliga-
toirement à tous les avocats exerçant en RDC. Recommande au Conseil National de l’Ordre
des Avocats de la République démocratique du
Chaque Conseil de l’Ordre est chargé de son Congo de :
application.
Ainsi arrêté à l’unanimité à Kinshasa, en séance Article un :
du Conseil National de l’Ordre, le 19 août Prendre une décision fixant à 3 ans le délai
1987, à laquelle siégeaient : minimal d’espacement de l’organisation par
Maîtres - KISIMBA NGOY NDALEWE, Bâton- chaque Barreau près les cours d’appel du test
nier national ; de sélection ainsi que celle de la session unique
- KASHAMVU-ka-LWANGO ; des admissions à la liste de stage.
- LUKUSA MUTOBOLA ;
- MBU ne LETANG ; Article deux :
- BANZA HANGANKOLWA ; Dire que ladite décision entrera en vigueur le
- NTOTO ALEY ANGU ; Membres du 1er janvier 2011 et qu’elle s’imposera à tous les
Conseil National de l’Ordre. Barreaux près les différentes cours d’appel de
la République Démocratique du Congo.

Article trois :
Rappeler que les Bâtonniers et les Conseils de
l’Ordre respectifs veilleront à la stricte applica-
874

tion de cette décision sous réserve des articles Article 2 :


86 et 87 de l’Ordonnance loi sus évoquée. Les honoraires de l’avocat comprennent les
sommes et/ou frais dus pour ses prestations
Fait à Lubumbashi, le 17 avril 2010. portant sur tout acte juridique ou de procé-
dure, consultation, plaidoirie ou autre.

Article 3 :
ANNEXE II Est considéré comme débiteur des honoraires,
le client qui a consulté l’avocat et qui a béné-
DECISION N° 417/BRKG/ ficié de ses prestations ou, dans certaines cir-
CO/2011 DU 19/11/2011 constances exceptionnelles, la caution désignée
PORTANT REGLEMENTATION par le client ou toute autre personne convenue
RELATIVE A LA TAXATION par les parties.
ET AU RECOUVREMENT DES L’avocat qui a, par son comportement repro-
HONORAIRES chable, fait manquer à son confrère ses hono-
raires, est aussi tenu pour débiteur.
Le conseil de l’Ordre du barreau de Kinshasa
Gombe; Section II :
Vu l’ordonnance-loi n° 79-028 du 28 septembre De l’information du client
1979 portant organisation du barreau, du corps sur les honoraires à payer
des défenseurs judiciaires et du corps des man-
dataires de l’Etat, spécialement en ses articles Article 4 :
43 et 81 à 85; L’avocat a l’obligation, dès qu’il est consulté,
Vu la décision n° CNO/8/87 du 19 août 1987 d’informer le client, avec diligence et précision,
portant Règlement intérieur cadre des bar- sur son droit à taxer les services à rendre, leurs
reaux de la République Démocratique du modalités de calcul et de réclamation, ainsi
Congo tel que modifiée par la décision n° 04/ que l’obligation du client à payer, de manière
CNO du 24 février 2001, spécialement en ses à permettre d’avoir une idée précise sur les
articles 35, 61 et 62; dépenses auxquelles il doit faire face.
Vu le Règlement d’ordre intérieur du 03 juin Il est également tenu d’attirer l’attention du
1989 du barreau de Kinshasa, spécialement en client notamment sur les éléments qui peuvent
ses articles 40 et 41; avoir une influence sur la hauteur des hono-
Sur proposition de Monsieur le bâtonnier; raires et la possibilité de leur recouvrement
forcé en cas de non paiement volontaire dans
DECIDE : le délai.

Section I : Article 5 :
Des honoraires Excepté dans le cas où les honoraires sont
convenus et payés d’avance, en vue d’éviter
Article 1 : de travailler à découvert, l’avocat, sauf accord
Les honoraires de l’avocat sont la légitime ré- écrit contraire conclu avec le client, est tenu
munération du travail fourni ou service rendu. de demander des provisions adéquates, tant au
Ils sont un droit pour l’avocat et une obligation début de l’intervention qu’au fur et à mesure
pour le client. de celle-ci.
875

La demande de provision est faite de telle ma- conflit d’honoraires qui entraîne le recours à la
nière que le client ne puisse se méprendre sur procédure de recouvrement forcé.
son caractère provisionnel. Outre le paiement volontaire ou par voie
forcée, les parties peuvent aussi convenir de
Section III : soumettre tout différend sur les honoraires à
De la fixation des honoraires l’arbitrage du bâtonnier ou d’une commission
arbitrale du barreau. Dans ce cas, la procédure
Article 6 :
se déroulera conformément aux dispositions
Lorsque l’affaire est terminée, l’avocat éta- relatives à l’arbitrage et aux usages du barreau.
blit un état d’honoraires définitifs, frais et dé-
bours, comprenant la description des devoirs Article 9 :
accomplis, le résultat obtenu, le montant des
En cas de conflit d’honoraires, l’avocat, le client
honoraires, des frais et débours, ainsi que les
ou tout autre débiteur des honoraires ont le
provisions, indemnités de procédure ou autres
droit de saisir le bâtonnier par écrit, aux fins
sommes perçues.
soit d’obtenir l’autorisation de recouvrement
forcé, soit de conciliation ou d’arbitrage.
Article 7 :
L’avocat est tenu de fixer son état d’honoraires Article 10 :
avec modération, dans les limites des règle-
Dès la réception de la lettre, le bâtonnier,
ments et usages, compte tenu notamment de la
toutes affaires cessantes, peut soit mettre le
nature des prestations, de l’urgence éventuelle
client en demeure de payer dans un délai qu’il
des devoirs requis, des difficultés rencontrées,
fixe, mais qui ne peut toutefois dépasser 30
des risques et des responsabilités assumées,
jours, le montant réclamé par l’avocat, lorsqu’il
en rapport avec certaines circonstances inhé-
est jugé juste et conforme à la tarification, soit
rentes à l’affaire acceptée, de la spécialisation et
demander à l’avocat de compléter son dossier
ou de la notoriété de l’avocat et de la position
ou de justifier sa taxation, soit fixer la date de
de fortune du client.
conciliation ou d’arbitrage.
Le client est autorisé, s’il le veut, à discuter la
note d’honoraires lui communiquée par son Article 11 :
conseil.
Après la date de la mise en demeure, en cas
d’inexécution par le client, le bâtonnier auto-
Section IV : rise l’avocat à recouvrer ses honoraires par
Du recouvrement des honoraires voie forcée.

Article 8 : L’autorisation du bâtonnier donne droit à l’avo-


cat de solliciter l’ordonnance accordant la for-
Les honoraires peuvent être recouvrés volon- mule exécutoire auprès du Premier président
tairement, par contrainte ou après arbitrage. de la cour d’appel du ressort.
Il y a recouvrement volontaire des honoraires Si le client vient à contester les honoraires soit
lorsque le client paie ceux-ci à son avocat sans après l’autorisation du bâtonnier soit après
l’obliger à recourir aux mécanismes de recou- l’ordonnance du Premier président de la cour
vrement forcé. d’appel ou alors qu’il y a déjà une procédure
En cas de refus par le client ou tout autre débi- de saisie en cours, le bâtonnier est tenu de
teur des honoraires de payer la note des frais suspendre toutes les diligences en cours effec-
et honoraires pour un quelconque motif, ou en tuées par l’avocat et de fixer directement le
cas d’inexécution dans le délai requis, il y a un dossier devant le conseil de l’Ordre; de même
876

que l’avocat poursuivant agira avec délicatesse, Article 14 :


en dépit de l’absence de toute mesure de sus- Le conseil de l’Ordre vérifie l’effectivité de
pension du bâtonnier. la consultation, les actes posés, la tarification
Néanmoins, le conseil de l’Ordre peut deman- appliquée, les provisions éventuelles perçues et
der au débiteur des honoraires de consigner la communication au client de la note d’hono-
une caution à déterminer en fonction des raires.
sommes autorisées en faveur de l’avocat créan- Il instruit aussi sur toute mesure susceptible
cier. d’éclairer sa religion.

Article 12 : Article 15 :
En cas de contestation des honoraires par le A l’issue de la procédure, le conseil de l’Ordre
débiteur avant toute procédure de recouvre- dresse un procès-verbal de conciliation ou de
ment forcé, le bâtonnier invite les parties à la non conciliation selon que les parties auront ou
tentative de conciliation devant lui ou devant non trouvé un accord.
tout autre membre du conseil de l’Ordre qu’il
désigne à cet effet. En cas d’absence de l’une des parties, le conseil
de l’Ordre dresse un procès-verbal de carence
Les parties sont entendues contradictoirement valant non conciliation.
et au maximum en deux séances.
La conciliation peut être totale ou partielle.
Le bâtonnier ou le membre du conseil de
l’Ordre instructeur se bornent à vérifier si Section V :
les parties persistent en leurs positions diver-
De l’assistance en matière
gentes ou si elles sont d’accord pour une solu-
de conflit d’honoraires
tion amiable.
En cas d’accord ou d’échec, les parties signent Article 16 :
un acte subséquent, avec contreseing de l’auto- Les parties au conflit d’honoraires ont le droit
rité de l’Ordre. à l’assistance ou à la représentation par un avo-
En cas de refus de signer par l’une des parties, cat conseil de leur choix, tant devant le bâton-
mention en est faite par l’instructeur. nier que devant le conseil de l’Ordre.
L’avocat qui assiste une partie en conflit d’ho-
Article 13 : noraires contre son ancien conseil est tenu
Lorsqu’il y a échec de la tentative de conci- d’obtenir l’autorisation de son bâtonnier pour
liation, le bâtonnier fixe le dossier devant le intervenir dans cette procédure et de se faire
conseil de l’Ordre siégeant en matière de payer ses honoraires.
conflit d’honoraires à sa réunion la plus proche. L’avocat qui assiste son confrère en matière
Les parties comparaissent devant le conseil de de conflit d’honoraires a droit à une rémuné-
l’Ordre sur invitation du secrétaire de l’Ordre ration juste en cas de recouvrement, mais en
ou sur comparution volontaire. tenant compte du principe de solidarité entre
confrères.
Elles comparaissent soit en personne, soit as-
sistées ou représentées par un avocat conseil.
Section VI :
Les avocats portent la toge. Des frais
La procédure est contradictoire et ne peut Article 17 :
dépasser deux séances.
La partie la plus diligente peut lever au secré-
tariat de l’Ordre, moyennant paiement des
877

frais, les pièces établies par l’instructeur ou le CIRCULAIRE N° ONA/BN/


conseil de l’Ordre. MMT/AT/2012 DU 04 JUIN
Les montants des frais dus sont tarifiés par une 2012 PORTANT LETTRE
décision du conseil de l’Ordre. CIRCULAIRE BARÈME DES
HONORAIRES APPLICABLE
Section VII : PAR LES AVOCATS
Dispositions finales
Article 18 : Je me réfère aux conclusions de la 7ème Confé-
rence des Bâtonniers tenue à Kinshasa du 20
Le bâtonnier ou tout membre du conseil de au 21 avril 2012 aux termes desquelles il a été
l’Ordre qui aura traité un dossier de conflit décidé de revenir à l’application du seul barème
d’honoraires ne pourra avoir pour client un légal par tous les avocats de la RD Congo pour
ancien client du confrère, soit directement soit la taxation de leurs honoraires.
par l’intermédiaire de son cabinet, et ce pen-
dant toute la durée de son mandat. A cet effet, la Conférence des Bâtonniers a
relevé la non-conformité au barème officiel
Article 19 : dans plusieurs de ses points, de celui publié par
Toute violation des dispositions relatives à la les confrères WASENDA et MUPILA dans leur
présente règlementation expose l’avocat aux ouvrage intitulé « Code de Déontologie des
poursuites disciplinaires. avocats ».
La présente décision entre en vigueur à la date En vue d’éviter toute confusion à l’avenir, je
de son adoption. vous donne en annexe à la présente le seul
Ainsi décidé à la réunion du conseil de l’Ordre barème valablement applicable par les avocats
du barreau de Kinshasa Gombe tenue ce de la République démocratique du Congo, en
19/11/2011 à laquelle siégeait la présente com- vous remerciant de bien vouloir en remettre
position : Maîtres MWANZA MBIYA TSHIPE- un exemplaire à chacun des avocats de vos bar-
PELA, bâtonnier, MBELU MUNSENSE, LUM- reaux respectifs.
BALA ILUNGA Victor, KASANDA KATAPA Je voudrais mettre l’occasion à profit pour rap-
Peterson, KABONGO NZENGU Godefroid, peler aux différents barreaux que la fixation
FATAKI WA LUHINDI Défi Augustin, LUNDA des honoraires des avocats relève du mono-
BANZA WA SEYA, DIMINA KITWA BADI- pole du conseil national de l’Ordre aux termes
BANGA Didier, MULAND-A-MULAND Guy, de l’article 81 de l’ordonnance-loi organique du
MUNZWELE OSOKEN Raoul et MUPIRA barreau du 28 septembre 1979.
KYALUKONDA Jean, conseillers. Le conseil national de l’Ordre a jugé en ce sens
le 9 février 2012 sous LH 331 dans la cause op-
posant Maître TSHIMPAKA à la société OASIS.
Cette position a été également celle du Pre-
mier président de la Cour suprême de justice
lors de son discours à la soirée organisée à
l’occasion du 25ème anniversaire de l’Ordre
national des avocats.
En conséquence, les barreaux violent la loi
lorsqu’en lieu et place de la tentative de conci-
liation à l’issue de laquelle les parties sont
libres de saisir le conseil national de l’Ordre
878

en fixation des honoraires, ils organisent des CHAPITRE I :


arbitrages à leur niveau. DES GÉNÉRALITÉS
Au cas où cela serait encore le cas en ce mo- Article 1er :
ment, j’invite les barreaux concernés à mettre
fin aux arbitrages en cours pour revenir au res- La présente décision est applicable à l’activité
pect de la loi. professionnelle de tous les avocats exerçant sur
toute l’étendue du territoire national congolais,
II en est de même des cours et tribunaux qui quel que soit le barreau ou le ressort judiciaire
n’ont pas compétence pour fixer les hono- dont ils relèvent.
raires des avocats ou encore des arbitres qui
ne peuvent intervenir dans les litiges d’hono- Article 2 :
raires tant que le conseil national de l’Ordre Aucune dérogation générale par l’effet de
n’en a pas déterminé le montant. conventions, d’usages ou de pratiques concer-
Je ne terminerai pas sans rappeler que la maî- tées ne sera admise, sauf autorisation particu-
trise totale par les barreaux de l’admission en lière et préalable du conseil national de l’ordre.
leur sein, de la discipline de leurs membres ou
de la fixation des honoraires des avocats a été Article 3 :
conquise de haute lutte par ceux qui nous ont L’avocat fixe son état d’honoraires avec modé-
précédé dans la profession, dont certains ont ration dans les limites de la présente réglemen-
fait la prison et d’autres se sont mis dans la tation et du barème de tarification des frais de
clandestinité, si bien que ce serait déplorable postulation et de procédure, compte tenu no-
si par le fait des avocats, ces compétences de- tamment de la nature des prestations fournies,
vaient un jour revenir même partiellement de de l’urgence éventuelle des devoirs requis, des
nouveau aux cours et tribunaux. difficultés rencontrées en cours d’exécution,
des risques et responsabilités assumés en rap-
Je vous invite à faire large diffusion de la pré- port avec certaines circonstances inhérentes à
sente circulaire à l’intention de tous les avocats l’affaire acceptée, de la spécialisation et ou de la
de vos barreaux respectifs. notoriété de l’avocat, du résultat obtenu et de
Veuillez agréer, Messieurs les bâtonniers et ho- la position de fortune du client.
norés confrères, l’assurance de mes sentiments Article 4 :
dévoués.
La pratique de la provision est licite. Les abon-
Le Bâtonnier national nements sont réglementés.
MBUY-MBIYE TANAYI Article 5 :
Décision : A l’acceptation du dossier, l’avocat est tenu de
se faire payer une provision qui ne peut être
Le conseil national de l’Ordre, inférieure à 20 % du montant des honoraires
auxquels il a droit.
Vu l’ordonnance n° 79-028 du 28 sep-
tembre1979, portant organisation du barreau, Article 6 :
du corps des défenseurs judiciaires et du corps
Sauf convention passée par écrit avec le client,
des mandataires de l’Etat, spécialement en ses
l’avocat ne peut réclamer des honoraires dont
articles 81, 120 et 123;
le montant est supérieur au maximum prévu
L’avis de la Cour suprême de justice entendu; au barème qu’après autorisation du conseil
national de l’Ordre, le Procureur général de
DECIDE : la République ou le procureur général selon le
cas, entendu.
879

CHAPITRE II :
DU BARÈME DES HONORAIRES DUS POUR INTERVENTIONS
EXTRAJUDICIAIRES

Article 7 :
Les honoraires pour les interventions extrajudiciaires de l’avocat sont tarifés comme suit :

a. Du droit de visite
Avant de recevoir un client à son étude, l’avocat est tenu de percevoir un droit de visite dont le
montant ne peut être inférieur à cinq cents zaïres ou à 7,2 USD (20 USD) ni supérieur à deux mille
cinq cents zaïres ou 36,5 USD (100 USD).

b. De l’ouverture du dossier
Avant de recevoir les pièces, l’avocat est tenu de percevoir les frais d’ouverture du dossier dont le
montant ne peut être inférieur à 1.500 zaïres ou 21,6 USD (50 USD) ni supérieur à 5.000 zaïres ou
à 72 USD (100 USD).

c. Des consultations
Les honoraires en matière de consultation sont tarifiés comme suit :

1. Consultations orales
Minimum : Z.1.000,00 ou 14,5 USD (50 USD)
Maximum : Z.5.000,00 ou 72,5 USD (100 USD)

2. Consultations écrites

1. Sans recherches
Minimum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (100 USD)
Maximum : Z.10.000 ou 145,0 USD (1.000 USD)

2. Ecrites avec recherche de doctrine et de jurisprudence


Minimum : Z. 10.000 ou 145 USD (300 USD)
Maximum : Z. 20.000 ou 290 USD (2.000 USD)

d. Des conciliations
Les honoraires en matière de conciliation sont tarifiés comme suit :

1. Conciliation verbale
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175,0 USD (1.000 USD)
880

2. Conciliation par écrit


Minimum : Z. 50.000 ou 725,5 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 250.000 ou 3.625,0 USD (10.000 USD)

3. Des transactions
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 350.000 ou 5.075 USD (10.000 USD)
1 à 5 % sur la valeur (1 à 10 % de la valeur)

e. De la rédaction d’actes
Les honoraires en matière de rédaction d’actes sont tarifiés comme suit :

1. Vente + échange des biens meubles


Base = consultation écrite sans recherches augmentés de :
Minimum : 3 % du prix de vente
Maximum : 6 % du prix de vente

2. Ventes + échanges de biens immeubles

1. Négociations + constitution du dossier - rédaction - :


Les tarifs applicables sont ceux prévus en matière de consultation avec recherches + 3 à 6 % (+
5%) du prix de vente.

2. Rédaction du contrat - jusqu’à la mutation - :


Consultation écrite + recherche + 5 à 15 % du prix de vente.

3. Hypothèque

1. Etablissement de l’hypothèque
Minimum : Z.40.000 ou 580 USD (500 USD) + 1 à 3 % du crédit sollicité ou accordé.
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (1.000 USD)

2. Mainlevée de l’hypothèque
Minimum : Z. 40.000 ou 580 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (5.000 USD + 10 % de la valeur du bien)

4. Rédaction des quittances ou décharges


Minimum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)

5. Gages
881

1. Contrat de mise en gage - matière civile -


Minimum : Z. 40.000 ou 580 USD (500 USD)
Maximum : Z.150.000 ou 2.175 USD (5.000 USD)

2. Levée de gage - matière civile -


Minimum : Z. 20.000 ou 290 USD (250 USD)
Maximum : Z. 75.000 ou 1.087 USD (2.500 USD)
(+ 1 à 3% valeur du fond)
3. Contrat de gage sur fond de commerce
- Constitution
Minimum : Z. 40.000 ou 580 USD
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD

- Levée
Minimum : Z. 40.000 ou 580 USD
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD

6. Procuration générale
1. Biens civils - dont les biens agricoles -
Pouvoir de simple représentation :
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (100 USD)
Maximum : Z. 100.000 ou 1.450 USD (1.000 USD)

2. Biens commerciaux
Pouvoir de simple représentation :
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (100 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (1.000 USD)

3. Portefeuille – action ou parts sociales - simple représentation -


Minimum : Z. 100.000 ou 1.450 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 250.000 ou 3.625 USD (10.000 USD)

4. Représentation aux assemblées, partages, liquidations


Trois fois le taux ci-dessus.

7. Procuration spéciale
1. Matières civiles
Minimum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (994 USD)
Maximum : Z. 300.000 ou 4.350 USD (1.988 USD)
882

2. Matières commerciales et industrielles


Minimum : Z. 200.000 ou 2.900 USD (1.325 USD)
Maximum : Z. 500.000 ou 7.250 USD (3.313 USD)

8. Baux à loyer
Minimum : 1 mois de loyer
Maximum : 2 mois de loyer

9. Location – gérance
Minimum : 2 mois de loyer
Maximum : 4 mois de loyer

1. Pour fond agricole


Plancher : Z.100.000 ou 1.450 USD à Z.200.000 ou 2.900 USD
(1.325 USD à 3.313 USD)

2. Pour fond de commerce


Plancher : Z.200.000 ou 2.900 USD à Z.500.000 ou 7.250 USD
(1.325 USD à 3.313 USD)

10. Contrat de mariage


Minimum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (300 USD)
Maximum : Z. 300.000 ou 4.350 USD (5.000 USD)

11. Adoption – reconnaissance d’enfants


1. Rédaction
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (5.000 USD)

2. Homologation et autres formalités


Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (71 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (994 USD)

12.Testament
Minimum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 300.000 ou 4.350 USD (5.000 USD)

13. Donation
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (500 USD)
Maximum : Z. 250.000 ou 3.625 USD (5.000 USD)
883

14. Contrat d’emploi


Minimum : 1 mois de salaire
Maximum : 2 mois de salaire

15. Contrat d’entreprise - consultation écrite avec recherche-


Minimum : 2 % du marché
Maximum : 4 % du marché

16. Registre de commerce


1. Inscription au registre de commerce
Minimum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (33 USD)
Maximum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (166 USD)

2. Inscription complémentaire
Minimum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (33 USD)
Maximum : Z. 15.000 ou 217,5 USD (166 USD)

3. Rédaction du registre du commerce


Minimum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (33 USD)
Maximum : Z. 10.000 ou 145 USD (166 USD)

17. Constitution de société


1. Rédaction de l’acte constitutif
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (331 USD)
Maximum : Z. 250.000 ou 3.625 USD (1.656 USD)

2. Comparution à l’acte
Minimum : Z. 15.000 ou 217,5 USD (99 USD)
Maximum : Z. 30.000 ou 435 USD (199 USD)

3. Assistance et conseils à l’assemblée constitutive - débats sans rédaction -


Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (331 USD/heure)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (994 USD/heure)

18. Actes modificatifs


1. Rédaction
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 100.000 ou 1.450 USD (2.500 USD)

2. Comparution à l’acte
Minimum : Z.15.000 ou 217,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 30.000 ou 435 USD (3.000 USD)
884

3. Augmentation du capital
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (3.000 USD)

19. Dissolution de société ou entreprise


1. Acte de dissolution - y compris dépôt et publication -
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (500 USD)
Maximum : Z. 250.000 ou 3.625 USD (2.500 USD)

2. Liquidation de société - rédaction d’acte -


Minimum : Z. 100.000 ou 1.450 USD (500 USD)
Maximum : Z. 350.000 ou 5.075 USD (2.500 USD)

3. Représentation aux assemblées-créanciers, débiteurs, associés-


Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (3.000 USD)

4. Mandat et opérations de liquidation - avec rédaction, dépôt et publication des actes -


Minimum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (500 USD)
Maximum : Z. 400.000 ou 5.800 USD (3.000 USD)

20. Séquestre - consultation écrite avec recherche -


Minimum : 3 % sur la valeur (5 % sur la valeur)
Maximum : 5 % sur la valeur (10 % sur la valeur)

21. Liquidation d’un fond de commerce


1. Rédaction des actes
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 250.000 ou 3.625 USD (5.000 USD)

2. Curatelle aux faillites, opérations, rédactions d’actes, leur dépôt, leur publication
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 3.625 USD (5.000 USD)

22. Liquidation d’un fond agricole


Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 250.000 ou 3.625 USD (5.000 USD)

23. Réorganisation ou création d’entreprise


1. Etude + conseils
Minimum : Z. 35.000 ou 507,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (3.000 USD)
885

2. Constitution du dossier et rédaction des actes


Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (3.000 USD)

24. Concession foncière - constitution dossier + rédaction du contrat


1. Résidentielle urbaine
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 75.000 ou 1.087,5 USD (5.000 USD)

2. Commerciale urbaine
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (5.000 USD)

3. Commerciale rurale
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 75.000 ou 1.087 USD (5.000 USD)

4. Rurale - agricole, pastorale - jusqu’à 200 hectares


Minimum : Z. 30.000 ou 435 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (5.000 USD)

5. Plus de 200 hectares


Minimum par hectares supplémentaires Z.2.500 ou 36,25 USD (500 USD)
Maximum par hectares supplémentaires Z.5.000 ou 72,5 USD (1.000 USD)

25. Dossier d’investissement


1. Identification du projet
Minimum : Z. 100.000 ou 1.450 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 200.000 ou 2.900 USD (5.000 USD)

2. Elaboration du projet - seulement -


Minimum : Z. 100.000 ou 1.450 USD (2.000 USD)
Maximum : Z. 300.000 ou 4.350 USD (7.000 USD)

3. Soutenance - seulement pour l’agrément au code des investissements -


Minimum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (3.000 USD)
Maximum : Z. 300.000 ou 4.350 USD (10.000 USD)

4. Soutenance pour obtention d’un crédit


Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (3.000 USD)
Maximum : Z. 300.000 ou 4.350 USD (10.000 USD)
886

5. Elaboration du projet et soutenance pour l’agrément au code d’investissement


Minimum : Z. 250.000 ou 3.625 USD (3.000 USD)
Maximum : Z. 500.000 ou 7.250 USD (10.000 USD)

26. De l’arbitrage
Les avocats conseils des parties à l’arbitrage appliquent dans tous les cas, le tarif des affaires
judiciaires civiles et commerciales.
(à défaut, le tarif suivant est applicable :
Minimum : 1.000 USD Maximum : 10.000 USD plus 10 % des honoraires complémentaires).

f. Des vacations en générale


Les honoraires des vacations en matière non judiciaire sont fixés comme suit :

Tarif Min. horaire Max. horaire


• Dans la ville de résidence/1 h 7,25 $ (50 $) 21,75 $ (100 $)
• Par 24 h hors de la ville de rési- 21,75 $ (100 $) 85,25 $ (500 $)
dence
• Conférence à donner sur les ques- 7,25 $ (1.000 $) 21,75 $ (5.000 $)
tions de droit
• Animation des débats sur des
questions de droit 10,87 $ (2.500 $) 32,63 $ (10.000 USD)

g. Des vacations spéciales


Les honoraires applicables à certaines vacations spéciales sont tarifiés comme suit :
1. Démarches au notariat
Minimum : Z. 2.500 ou 36,5 USD (50 USD/heure)
Maximum : Z. 10.000 ou 145 USD (200 USD/heure)

2. Démarches au registre de commerce


Minimum : Z. 2.500 ou 36,5 USD (50 USD/heure)
Maximum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (200 USD/heure)

3. Démarches à la conservation des titres immobiliers


Minimum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (50 USD/heure)
Maximum : Z. 15.000 ou 217,5 USD (200 USD/heure)

4. Démarches au journal officiel


Minimum : Z. 5.000/heure ou 72,5 USD/heure (50 USD/heure)
Maximum : Z. 10.000/heure ou 145 USD/heure (200 USD/heure)
887

5. Identification nationale
Minimum : Z. 5.000/heure ou 72,5 USD/heure (50 USD/heure)
Maximum : Z. 15.000/heure ou 217,5 USD/heure (200 SUD/heure)

6. Dépôt - marque, brevet, dossier -


Minimum : Z. 20.000/heure ou 290 USD/heure (50 USD/heure)
Maximum : Z. 50.000/heure ou 725 USD/heure (200 USD/heure)

h. Des actes faits à l’étranger


Les honoraires applicables sur les actes établis à l’étranger sont tarifiés comme suit :
1. Légalisation
(Minimum : 50 USD/heure)
(Maximum : 200 USD/heure)

2. Exécution
Comme en matière d’arbitrage.

Article 8 :
Postulations, comparutions, conclusions, plaidoiries, exécutions en pays étrangers - tous - :
Sont applicables les tarifs de frais et d’honoraires prévus, augmentés de :
40 % pour l’Afrique (francophone)
45 % pour le reste de l’Afrique
50 % pour les pays européens
65 % pour l’Asie et l’Amérique.

Pour WASENDA N’SONGO et MUPILA NDJIKE K. :

(a. Premier degré Minimum Maximum


Etude du dossier au cabinet 200 USD 400 USD
Etude du dossier au greffe 300 USD 600 USD
Sommation par lettre 200 USD 500 USD
Sommation par exploit 300 USD 1.000 USD
Assignation 300 USD 1.000 USD
Postulation 200 USD 400 USD
Comparution à l’audience 100 USD
Conclusions 300 USD 1.000 USD
Notes de plaidoirie 300 USD 1.000 USD

b. Appel et opposition
Procuration spéciale 100 USD 1.000 USD
Etude du dossier au cabinet 400 USD 800 USD
888

Postulation 400 USD 800 USD


Comparution à l’audience 100 USD/heure
Conclusions 600 USD 2.000 USD
Notes de plaidoirie 600 USD 2.000 USD

c. Cassation, révision et requête civile


Procuration spéciale 200 USD 2.000 USD
Etude du dossier et moyens 500 USD 1.500 USD
Appels par le cabinet 500 USD 1.500 USD
Requête introductive 500 USD 1.500 USD
Signification de la requête 500 USD 2.000 USD
Mémoire en réponse 1.000 USD 3.000 USD
Signification du mémoire 500 USD 1.500 USD
Postulation 500 USD 1.500 USD
Comparution 200 USD/heure
Levée et signification de l’arrêt 500 USD 2.000 USD)

Chapitre III :
Du barème des honoraires dus pour interventions judiciaires

Article 9 :
Les honoraires à percevoir pour les interventions judicaires sont tarifiés comme suit :

Section I :
Honoraires dus dans tous les cas

1. Pénales
a. Premier degré
Minimum : Z. 35.000 ou 507,5 USD (1.000 USD)
Maximum : Z 250.000 ou 3.625 USD (5.000 USD)

b. Appel
Minimum : Z. 70.000 ou 1.015 USD (3.500 USD)
Maximum : Z. 400.000 ou 5.800 USD (10.000 USD)

c. Cassation
Minimum : Z. 200.000 ou 2.900 USD (5.000 USD)
Maximum : Z. 500.000 ou 7.250 USD (15.000 USD)

d. Réhabilitation et révision
Le tarif sera celui de la cassation.
(Honoraires complémentaires :
889

- 20% des sommes gagnées/encaissées par le client


- 15% de l’économie réalisée en défense
- 10% des sommes perdues – condamnation -)

2. Matières civiles et commerciales


a. Premier degré
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.500 USD)
Maximum : Z 200.000 ou 2.900 USD (5.000 USD)

b. Appel
Minimum : Z.100.000 ou 1.450 USD (3.500 SUD)
Maximum : Z. 400.000 ou 5.800 USD (10.000 USD)

c. Cassation
Minimum : Z. 200.000 ou 2.900 USD (10.000 USD)
Maximum : Z. 600.000 ou 9.700 USD (20.000 USD)

d. Requête civile
Le tarif sera celui de la cassation.
(Honoraires complémentaires :
- 20% des sommes gagnées/encaissées par le client
- 15% de l’économie réalisée en défense
- 10% des sommes perdues – condamnation -)

3. Recours judiciaires en matières administratives


(a. Recours préalable
- au niveau régional :
Minimum 1.000 USD Maximum 5.000 USD
- au niveau central :
Minimum 2.000 USD Maximum 10.000 USD)

b. Recours judiciaire
- Devant la cour d’appel
Minimum : Z. 80.000 ou 1.160 USD (5.000 USD)
Maximum : Z. 200.000 ou 2.900 USD (10.000 USD)

(Devant la Cour suprême de justice


Minimum : 10.000 USD Maximum : 20.000 USD)

4. Matières fiscales et douanières


Comme en matière administrative.
890

Le taux sera majoré de 3 à 6% de sommes b. Appel


dégrevées ou de la contrevaleur du bien ou Double du taux de premier degré (en ma-
droit gagné. tière civile).
(Minimum : 1.000 USD
Maximum : 5.000 USD c. Cassation
Le taux sera majoré des honoraires com- Minimum : Z. 300.000 ou 4.350 USD
plémentaires ainsi établis : Maximum : Z. 600.000 ou 8.700 USD
- 20% des sommes gagnées/encaissées (Minimum en matière
par le client civile Minimum en matière civile)
- 15% de l’économie réalisée en défense
- 10% des sommes perdues en cas de 2. En cas de divorce avec partage des
condamnation) biens ou allocations alimentaires
Section II : Voir article 9, section II en matière de re-
Des honoraires dus en cas couvrement des sommes d’argent et ou de
de recouvrement des sommes et/ou valeurs.
des valeurs 3. Séparation de corps avec allocation
Les honoraires de l’avocat sont fixés comme de pension alimentaire et ou provi-
suit : sion ad litem
1. 15 à 20 % du montant de la créance en cas Voir les mêmes dispositions.
d’exécution avant l’obtention de tout juge-
ment. 4. Investiture
2. 20 à 25 % de ce montant en cas d’exécution 1. Investiture simple, c’est-à-dire sans intervention
sans saisie. (dans la mutation)
3. 25 à 30 % du montant en cas d’exécution Minimum : Z. 200.000 ou 2.900 USD
avec saisie mobilière. Maximum : Z. 400.000 ou 5.800 USD
4. (30 à 35% en cas d’exécution avec saisie (Voir les honoraires en matière civile)
immobilière). Toutefois, en cas de vente par 2. Investiture avec intervention dans la mutation
voie parée, le taux sera de 30 à 35 % du
prix de vente. Mêmes taux augmentés de 2 à 5% de la va-
leur des biens immeubles.

Section III : 5. Conflits de travail


Des honoraires dus dans les
procédures particulières 1. Cas de l’avocat conseil de l’employeur
Ici, on applique le barème prévu en matière
Les honoraires dans les procédures ci-après civile et commerciale.
sont fixés comme suit :
1. Divorce simple ou séparation de corps 2. Cas de l’avocat conseil du travailleur
sans allocation de pension alimen- - La moitié du tarif ordinaire en matière civile
taire ou de provision ad litem : et commerciale
a. Premier degré - Pour toutes sommes allouées, même ba-
rème qu’en matière de recouvrement des
Minimum : Z. 35.000 ou 507,5 USD créances.
Maximum : Z. 100.000 ou 1.450 USD
(Voir honoraires en matière civile)
891

6. Accidents de roulage
1. Cas de l’avocat du civilement responsable et de l’assureur
Même barème qu’en matière civile ou pénale.

2. Cas du conseil de la victime


Même barème qu’en cas de recouvrement de créances pour les sommes allouées.
Tarif ordinaire selon qu’il s’agit des matières civiles ou pénales.

3. Cas des actions irrecevables, non fondées, mal dirigées, prescrites, incompétence du tribunal ou renvoi
Même tarification qu’en matière civile, commerciale ou pénale.

CHAPITRE IV :
DE L’ABONNEMENT

Article 10 :
L’avocat peut conclure avec son client, personne physique ou morale, un contrat d’abonnement.
Celui-ci doit être passé par écrit.

Article 11 :
L’abonnement n’interdit pas l’allocation, à l’initiative de l’avocat, voire du client, d’honoraires supplé-
mentaires ou exceptionnels pour certaines affaires particulièrement importantes.
Les tarifs maxima et minima obligatoires à convenir entre l’avocat et son client abonné sont fixes
comme suit :

1. Particuliers
Minimum : Z. 25.000 par mois ou 362,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 par mois ou 2.175,0 USD (1.500 USD)

2. Petites et moyennes entreprises


Minimum : Z. 50.000 par mois ou 725,0 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 200.000 par mois ou 2.900,0 USD (5.000 USD)

3. Grandes entreprises
Minimum : Z. 75.000 par mois ou 1.087,5 USD (2.000 USD)
Maximum : Z 350.000 par mois ou 5.075,0 USD (10.000 USD)

Article 13 :
Les parties ayant conclu leurs contrats d’abonnement avant la mise en vigueur de la présente déci-
sion disposent d’un délai de six mois pour adapter leur taux d’abonnement au niveau règlementaire.
892

CHAPITRE V : ARRÊTÉ N° 88-010 DU 1er MARS


DISPOSITIONS FINALES 1988 PORTANT TARIFICATION
Le conseil national de l’Ordre adopte chaque DES FRAIS DE POSTULATION
année des modifications et adaptations re- DES ACTES DE PROCÉDURE
quises notamment par la conjoncture qui influe APPLICABLES À TOUS LES
sur l’exercice de la profession. MEMBRES DES BARREAUX ET
Ainsi fait et adopté à Kinshasa par le conseil CEUX DES CORPS DES CORPS
national de l’Ordre à sa réunion ordinaire du DES DÉFENSEURS JUDICIAIRES
30 mars 1988 à laquelle siégeaient Maîtres KI-
DEVANT TOUTES LES
SIMBA NGOY NDALAWE, Bâtonnier national,
KASHAMVU ka LWANGO, LUKUSA MUTO- JURIDICTIONS CONGOLAISES
BOLA, BANZA HANGANKOLWA, NTOTO (JORZ, 1er mai 1988, n° 9, p.16)
ALEY ANGU, KALEMBA TSHIMANKINDA,
MBU NE LETANG, TSHIMBOMBO JEKULU- Le Président du Conseil Judiciaire ;
KA, membres du conseil national de l’Ordre. Vu la Constitution, spécialement ses articles 97,
99 et 100 ;
Pour copie certifiée conforme Vu, telle que modifiée et complétée à ce jour,
la loi n° 86-006 du 23 novembre 1986 portant
Le secrétaire national de l’Ordre organisation et fonctionnement du Conseil
Maître Justin MOANDA LUMEKA Judiciaire ;
Avocat à la Cour suprême de justice Vu l’ordonnance-loi n° 79-028 du 28 sep-
tembre 1979 portant organisation du Barreau,
Kinshasa, le 25 juin 2012 du Corps des Défenseurs Judiciaires et du
Corps des Mandataires de l’Etat, spécialement
ses articles 81 et 136 ;
Vu l’ordonnance n° 86-272 du 31 octobre
1986 portant nomination du Président du
Conseil Judiciaire ;
Le Conseil National de l’Ordre entendu ;
Arrête :

CHAPITRE 1er :
GÉNÉRALITÉS

Article 1er
Les frais de postulation et actes de procédure
en matière contentieuse, sont fixés comme
suit :
893

1. En matière répressive
a. Premier degré
TARIF
ACTES
Zaïres DTS

Citation directe 3.750,00 18,65


Etude du dossier au Greffe par heure 2.250,00 11,19
Comparution avec débats 4.000,00 19,90
Comparution pour simple remise (accordée à la partie 500,00 2,48
adverse)
Postulation écrite 2.250,00 11,19
Postulation verbale 1.000,00 4,97
Conclusions et note de plaidoirie
- Ecrites sans références (page indivisible) 1.000,00 4,97
- Jurisprudence (page indivisible) 3.000,00 14,97
Plaidoirie 2.000,00 9,95

b. Appel et opposition
Le tarif à appliquer est le double de celui de premier degré. Les frais de rédaction d’une procuration
spéciale en vue de relever appel ou de former opposition sont fixés à un minimum de 2.000,00 Z.

c. Cassation

TARIF
ACTES
Zaïres DTS

Etude du dossier et indication des moyens 10.000,00 49,75


Procuration spéciale 2.000,00 9,95
Déclaration de pourvoi 2.000,00 9,95
Rédaction de la requête 10.000,00 49,75
Signification de la requête 750,00 3,73
Mémoire (rédaction) 10.000,00 79,75
Signification de mémoire 750,00 3,73
Postulation (dépôt) à la C.S.J. 2.500,00 12,43
Comparution à l’audience
- sans observations 3.000,00 14,92
- avec observations 6.000,00 29,85
Levée et signification arrêt de la C.S.J. 5.000,00 24,87

d. Révision
Les tarifs applicables pur la révision sont les mêmes que ceux prévus pour la cassation.
894

2. En matière de droit privé (matière civile, commerciale, litiges


individuels du travail)

a. Premier degré
TARIF
ACTES
Zaïres DTS

Etude du dossier au Cabinet 4.000,00 19,90


Etude du dossier au Greffe 7.000,00 34,82
Sommation par lettre 1.500,00 7,46
Sommation par exploit 3.000,00 14,92
Exploit d’assignation – 5% sur le montant 5.000,00 24,87
Postulation verbale 750,00 3,73
Postulation écrite 2.000,00 9,95
Conclusion et note de plaidoirie
- Ecrites sans référence (page indivisible) 1.000,00 4,97
- Ecrites avec référence (page indivisible) 2.250,00 11,19
Comparution
- Sans débats – avec débats non actés 1.500,00 7,46
- Avec débats actés à la feuille d’audience 750,00 3,73
- Note d’audience 2.250,00 11,19
- Plaidoirie 1.500,00 7,46
- Note en délibéré 4.000,00 19,90
- Observations écrites après avis du Ministère public 1.500,00 7,46

b. Appel, opposition et tierce-opposition

Double du tarif au premier degré.


Procuration spéciale 2.000Z 49,75 DTS
895

c. Cassation

TARIF
ACTES
Zaïres DTS

Etude du dossier et indication des moyens 10.000,00 49,75


Procuration spéciale 1.500,00 7,76
Appel par le Cabinet 7.500,00 9,95
Requête introductive 20.000,00 3,73
Signification de la requête 750,00 3,73
Mémoire (rédaction) en réponse 25.000,00 11,19
Signification 750,00 24,87
Postulations à la C.S.J. formalités 2.250,00 11,19
Réponse sur moyen d’ordre public 5.000,00 24,87
Comparution à l’audience
- sans observations 2.250,00 11,19
- avec observations 5.000,00 4,87
Levée et signification arrêt de la C.S.J. 5.000,00 24,87

d. Requête civile

Le tarif applicable ici est celui de la cassation.

3. En matière administrative, fiscale et douanière

Les frais de postulation et des actes de procédure en matière administrative, fiscale et douanière
sont fixés comme suit :
TARIF
ACTES Zaïres DTS

Recours préalables
- Niveau régional et inférieur 1.500,00
- Niveau central 30.000,00

Recours (juridictionnel) en annulation

- A la Cour d’appel Double du


pourvoi pénal
- A la Cour suprême de justice Double du
pourvoi en
matière de droit
privé
896

CHAPITRE II : Article 5 :
DE L’INDIGENCE, DES CAS Sauf clause écrite contraire, l’avocat ou le
DE RÉDUCTION ET DE DÉBET défenseur judiciaire doit, au fur et à mesure
de l’accomplissement des devoirs tarifiés ou
Article 2 :
générateurs des frais et à mesure de la rédac-
Les personnes reconnues indigentes sont assis- tion d’actes entrant en ligne de compte dans
tées gratuitement. ses états, aviser le client de la situation de son
En faveur de simples salariés et moyennant au- compte. Le client peut, à tout moment, arrêter
torisation du Bâtonnier National, du Bâtonnier, celui-ci ou limiter la catégorie des devoirs et
du Doyen de la Section Locale, là où elle existe, actes à accomplir ou à produire à sa charge,
du Syndic du Corps des Défenseurs Judiciaires si l’avocat ou le défenseur judiciaire considère
ou de toute personne qui les remplace ou joue cette limitation comme de nature à nuire à
ce rôle, l’avocat ou le défenseur judiciaire peut la bonne marche de l’affaire, il explique cette
appliquer un tarif jusqu’à la moitié du tarif plein. perspective au client, l’invite à prendre parti
Si la procédure tend à l’interdiction des acti- sur les raisons indiquées et en cas de désac-
vités du commerçant ambulant ou à la fer- cord, user du droit d’abandonner la cause et
meture de l’atelier d’un artisan, les intéressés d’arrêter le compte et se faire régler aussitôt le
peuvent, avec le concours de leur Conseil, sur décompte final des frais, débours et honoraires.
présentation d’un dossier justificatif, faire valoir En ce cas, le Bâtonnier National, le Bâtonnier, le
leur situation pécuniaire, avec l’autorisation Doyen de la Section Locale, le Syndic du Corps
du Bâtonnier, du Doyen de la Section Locale, des Défenseurs Judiciaires ou toute personne
du Syndic du Corps des défenseurs judiciaires les remplaçant ou jouant ce rôle, contrôlera,
ou de toutes le personne qui les remplace ou s’il élevait une contestation, l’état des frais au
jouant ce rôle, bénéficier du débet et de ne pas moyen d’actes et écrits y afférents, de même
payer la provision préalable à l’intervention du que les honoraires calculés sur le résultat déjà
Conseil (avocat ou défenseur judiciaire). obtenu ou sur celui qui est escompté grâce aux
prestations antérieures à l’arrêt de compte.
Article 3 :
L’abandon de la cause ne se justifie que si la
Les décisions de réduction délivrées en ver- limitation des prestations a des conséquences
tu des alinéas 2 et 3 de l’article 2 ci-dessus, préjudiciables à la cause.
donnent lieu à la perception au profit du Trésor
du Barreau ou Corps des Défenseurs Judiciaires Toutefois, par nécessité pratique et moyennant
d’une taxe égale à la dixième de la réduction d’en avoir avisé d’avance le client, l’état des frais
accordée. Les décisions de débet donnent lieu et débours peut être délivré seulement trimes-
à la même taxe. La taxe est recouvrée en faveur triellement ou à d’autres intervalles convenus
du Barreau ou du Corps des Défenseurs Judi- ou fixés par l’usage.
ciaires avec le concours du Conseil, en même Le client ne peut protester contre la longueur
temps que ses honoraires. des périodes conventionnelles ou usuelles.

CHAPITRE III : Article 6 :


DES ÉTATS DES FRAIS L’avocat ou le défenseur judiciaire doit éviter
ET DÉBOURS l’accumulation des frais et débours. Même dans
Article 4 : la détermination conventionnelle ou usuelle
La note des frais et les actes justificatifs ne des périodes, il ne peut à peine fractionner des
peuvent comporter dans leurs rubriques que paiements, retarder ceux-ci au-delà de douze
les actes réellement accomplis. (12) mois.
897

Le client a toujours le droit de fractionner les La provision est perçue avant toute prestation.
paiements anticipatifs pour ne pas obérer ses Son paiement ne peut être fractionnée.
revenus.
CHAPITRE IV :
Article 7 : DISPOSITIONS FINALES
Au-delà de trois comparutions dans une cause,
Article 10 :
l’avocat ou le défenseur judiciaire doit expli-
quer à son client par écrit les raisons de chaque Sur proposition du Conseil de l’Ordre, le Prési-
nouvelle remise qui retarde le videment de la dent du Conseil Judiciaire :
cause. Fixe et tarifie de nouvelles rubriques ;
Le client peut alors arrêter le cours de frais, Fixe chaque année les frais faisant l’objet du
débours, vacation et honoraires, pour les pos- présent arrêté ;
tulations et comparutions sans notes écrites.
Peut, par codicilles édictés avant l’expiration de
L’avocat ne peut alors porter ces postulations
ou comparutions en notes de frais, débours, ce délai, y apporter les amendements que com-
vacations et indemnités que pour les devoirs mande la conjoncture qui influe sur l’exercice
et productions nécessités par la continuation de la profession.
d’un débet oral ou écrit. Les postulations ou
conclusions écrites dont le but est de relancer Article 11 :
la procédure ou d’en améliorer le chemine- Le présent arrêté entre en vigueur à la date de
ment entreront toujours en ligne de compte sa signature.
pour les frais.
Il en est de même des lettres transmettant des DÉCISION N° 1/CNO/
apprêts, effectuant communication des pièces RMAE/1998 DU 19/02/98
et échange des conclusions, ou rappelant les
délais pour conclure et/ou plaider, pour rece- PORTANT CRÉATION DES
voir l’avis du Ministère public ou prononcer la DEUX BARREAUX PRÈS
décision, en demandant les constatations né- DEUX COURS D’APPEL DE
cessaires ou utiles à la cause du client. LA VILLE DE KINSHASA
Article 8 : Exposé des motifs
Les justiciables, particuliers ou groupements,
peuvent s’abonner aux prestations d’un cabinet L’article 4 de l’Ordonnance-loi n° 79-028 du
d’avocats ou d’un avocat, d’un cabinet de défen- 28 septembre 1979 portant organisation du
seur judiciaire. Barreau (dite loi organique du barreau) stipule
que : « les Avocats font partie de Barreaux qui
En ce cas, les frais et débours sont calculés
sont établis près les cours d’appel ou près la Cour
et compris dans le montant d’honoraires et
périodiques convenus entre les conseils ou le suprême de justice ».
conseil et leur ou son client. L’ordonnance-loi n° 91-009 du 30 mars 1991
portant modification de l’article 6 alinéa 3 du
Article 9 : Code de l’Organisation et de compétence Judi-
En vue de faire face aux divers frais nécessi- ciaires a créé deux cours d’appel dans la Ville
tés par la gestion du dossier de son client et de Kinshasa, en remplacement de l’ancienne
l’accomplissement de ses devoirs, l’avocat ou Cour d’appel de Kinshasa ;
le défenseur judiciaire est en droit de se faire L’ordonnance-loi n° 91-035 du 3 avril 1991
payer une provision sur les frais. a fixé le ressort de ces cours d’appel. Il s’agit
898

de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete dont au Premier président de la Cour choisie. Cette


le ressort s’étend aux ressorts des tribunaux lettre sera appuyée par la preuve de la qualité
de Grande Instance de Kinshasa/Matete et de d’avocat (photocopie du procès-verbal de pres-
Kinshasa/Ndjili ; et la Cour d’appel de Kinshasa/ tation de serment ou celle de la carte d’avocat).
Gombe dont le ressort s’étend de Kinshasa/
Gombe et de Kinshasa/Kalamu. Article 4 :
Le Conseil National de l’Ordre examinant la Les formalités prévues à l’article précédent ne
question depuis trois ans a dégagé une opinion seront plus nécessaires, si au moins 8 (huit)
en faveur de la loi ; avocats admis au Tableau, tiennent une Assem-
Vu l’ordonnance-loi n° 91-009 du 30 mars 1991 blée Constitutive du Barreau dont le procès-
portant modification de l’article 6 alinéa 3 du verbal sera transmis au Bâtonnier National,
Code de l’Organisation et de Compétence au Premier président de la Cour d’appel et au
Judiciaires créant deux cours d’appel de Kins- Procureur général près la Cour d’appel. En ce
hasa ; cas, une telle assemblée sera convoquée et pré-
sidée par l’avocat le plus ancien.
Vu l’Ordonnance-loi n° 91-035 du 03 avril 1991
fixant le ressort des cours d’appel de Kinshasa/ Article 5 :
Matete et de Kinshasa/Gombe ;
Les avocats de l’un et l’autre barreau fréquen-
Le Conseil National de l’Ordre, siégeant en teront les juridictions de l’une et l’autre Cour
matière administrative, a pris la décision sui- d’appel sans être obligé de se soumettre aux
vante : visites habituelles de courtoisie que les avocats
des différents ressorts doivent au Bâtonnier et
Décision : au Chef de Juridiction. Toutefois, les règles de
Article 1 : présence restent conformes aux prescrits de
Il est crée deux Barreaux dans la Ville de Kins- la loi et du règlement-cadre des Barreaux du
hasa : un Barreau près la Cour d’appel de Congo.
Kinshasa/Matete, l’autre Barreau près la Cour Ainsi décidé à son audience du 19/02/1998, à
d’appel de Kinshasa/Gombe en remplacement laquelle ont siégé :
de l’ancien Barreau de Kinshasa.
Maîtres :
Article 2 : - Mbu ne Letang, Bâtonnier National ;
Les avocats de l’ancien Barreaux de Kinshasa - Mbungu Bayama Kadivioki
désireux de se faire inscrire à l’un ou l’autre - Manzila Ludum Sal’Al Sal
barreau, doivent le faire, pourvu que dans un - Banza Hangankolwa, Bâtonnier
délai de 3 ans, qu’ils établissent conformément - Matadi Nenga Gamanda, Bâtonnier
à la loi organique (article 51) un cabinet dans
le ressort de la Cour d’appel où ils auront pris Membres du Conseil National de l’Ordre.
leur inscription. Ce délai tient compte du fait
qu’il s’agit des avocats qui évoluent dans une
même ville, ayant constitué un même ressort.

Article 3 :
Les avocats actuellement admis au Tableau et
à la liste de stage doivent demander leur ins-
cription de l’un ou l’autre Barreau, moyennant
une lettre de demande d’inscription adressée
899

DÉCISION N° 004/CNO/RMAE/01 et vis-à-vis du Barreau près la Cour su-


DU 1er JUIN 2001 PORTANT prême de justice pour l’année en cours.
RÈGLEMENT DES ÉLECTIONS Article 2 :
DU BÂTONNIER NATIONAL ET Sous peine d’irrecevabilité, les candidatures au
DES MEMBRES DU CONSEIL bâtonnat national sont adressées à l’Assemblée
NATIONAL DE L’ORDRE Générale du Barreau près la Cour suprême de
justice, par l’entremise du Bâtonnier National,
Le Conseil national de l’ordre, par lettre au porteur avec accusé de réception.

Vu l’ordonnance-loi n° 79-028 du 28 sep- Article 3 :


tembre 1979, portant organisation du Barreau,
du Corps des Défenseurs Judiciaires et du Toute lettre portant candidature doit être
Corps des Mandataires de l’Etat, spécialement accompagnée, sous peine d’irrecevabilité de la
en ces articles 46 à 48, 112, 115 à 120 et 123 ; candidature, des documents ci-après :
- Un curriculum vitae
Vu le règlement intérieur cadre des Barreaux
- Une photo passeport
du Congo, spécialement en ses articles 7 à 10,
- Un extrait de casier judiciaire (attestation
16, chiffres 2, 17, chiffres 3, 27 à 28, chiffres 2 à
de moralité)
6, 31 à 33 ;
- Un condensé du programme d’action du
Vu l’urgence et la nécessité ; candidat

Décide : Article 4 :
Le délai endéans lequel les candidatures sont
Section Ire : déposées, sous peine d’irrecevabilité, est dé-
De l’élection du Bâtonnier National terminé dans la lettre circulaire du bâtonnier
national portant appel des candidatures.
Sous-Section 1re :
Cette lettre est adressée aux avocats près la
De la Candidature
Cour suprême de justice, avec copie à Mes-
sieurs les Bâtonniers.
Article 1er :
La candidature au Bâtonnier National est sou-
mise aux conditions ci-après : Sous section 2 :
1. Etre avocat régulièrement inscrit au Ta- De l’examen et de la publication
bleau du Barreau près la Cour suprême des candidatures
de justice au cours de l’année judiciaire de
l’élection et ; Article 5 :
2. Avoir exercé des fonctions du bâtonnier Les candidatures sont examinées par l’Assem-
national ou membre du conseil National blée Générale du Barreau près la Cour su-
de l’ordre ; prême de justice et immédiatement transmises
3. N’avoir pas fait l’objet d’une mesure d’in- au Conseil National de l’Ordre par le Bâton-
terdiction en cours ou d’une condamna- nier National.
tion pénale ou disciplinaire au cours de Les candidatures retenues sont publiées par le
cinq dernières années judiciaires, celle de Bâtonnier National auprès des bâtonniers avec
l’élection comprise ; obligation pour ces derniers d’en assurer une
4. Etre en ordre de paiement de cotisation large diffusion auprès des membres de leurs
vis-à-vis de l’Ordre National des Avocats barreaux respectifs.
900

Sous section 3: du conseil National de l’Ordre tenant le plumi-


De la campagne électorale tif de la séance.
L’électeur est tenu de modifier le bulletin par
Article 6 suppression, mais non par additions de noms
Le candidat à l’élection au bâtonnat national des candidats.
organise sa campagne électorale. Celle-ci doit
être empreinte de dignité, de discrétion et de Article 9 :
pondération, ainsi qu’il est prescrit à l’article 31,
Le Bâtonnier National est élu au scrutin secret.
chiffre 3 du règlement intérieur cadre des bar-
Son élection précède celle des membres du
reaux du Congo.
Conseil National de l’Ordre.
Avant l’expression des suffrages, chaque candi-
Il est élu à la majorité absolue des suffrages. En
dat Bâtonnier prend la parole pendant cinq mi-
cas de ballottage au premier tour, un deuxième
nutes devant les électeurs, réunis en assemblée
tour porte sur les deux candidats ayant réuni
générale, pour résumer son programme publié
le plus grand nombre de voix au premier tour.
et exprimer sa vision du Barreau.
En cas d’égalité des voix au deuxième tour, le
candidat ayant préséance est déclaré élu. En cas
Sous section 4 : d’appartenance à la même préséance, le plus
De l’électorat du Bâtonnier National ancien au Tableau l’emporte.
Article 7 Une urne placée sous surveillance du Bâtonnier
National et du Conseil National de l’Ordre re-
L’électorat du Bâtonnier National est composé çoit au jour et à l’heure indiqués par la convo-
de tous les membres de l’assemblée générale cation, les bulletins de vote pour l’élection du
de l’Ordre des Avocats tels qu’ils sont repris Bâtonnier National et en suite pour l’élection
sur les différents tableaux dûment contrôlés et des Membres du Conseil National de l’Ordre.
approuvés par le Conseil National de l’Ordre.
Il est procédé au dépouillement par le Bâton-
Siègent à l’Assemblée Générale nier National assisté de deux plus anciens
- Le Bâtonnier National Membres du Conseil National de l’Ordre pré-
- Les Membres du Conseil National de sent ainsi que de deux avocats désignés par lui,
l’Ordre parmi les plus jeunes au sein de l’assemblée
- Les Bâtonniers générale.
- Les Membres des différents Conseils de
Le Secrétaire National de l’Ordre ou le Secré-
l’Ordre taire National Adjoint de l’Ordre tient le pro-
cès-verbal des opérations.
Sous section 5 :
De l’organisation du scrutin et de la Article 10 :
publication des résultats
Après le dépouillement, le résultat de l’élection
est immédiatement consigné au procès-verbal.
Article 8
Celui-ci est signé par celui qui tient le plumi-
La liste portant les noms des candidats est tif et contresigné par le Bâtonnier National et
proposée et arrêtée par le Conseil National tous les scrutateurs.
de l’Ordre. Elle est présentée à l’Assemblée
Générale de l’Ordre des avocats par le Bâton- Le résultat est annoncé à l’assemblée générale
nier National. Elle est la seule admise comme par le Bâtonnier National.
bulletin de vote. Chaque électeur en reçoit une Le Bâtonnier National élu prend toutes les dis-
copie une à l’appel de son nom par le membre positions utiles pour l’annoncer à tous les avo-
901

cats, aux autorités judiciaires ainsi qu’au public - 1) un curriculum vitae


dans les vingt-quatre heures suivant l’élection. - 2) une photo passeport
- 3) un extrait de casier disciplinaire
Article 11 : indiquant que le candidat n’a fait l’objet ni
Le vote par procuration écrite est admis. Mais d’interdiction en cours, ni de condamnation
aucun électeur n’est autorisé à être porteur de pénale ou disciplinaire.
plus de deux procurations.
Article 14 :
Section II : Ce qui est dit à l’article 4 du présent règlement
De l’élection des Membres du Conseil est applicable mutatis mutandis aux candidats
du Conseil National de l’Ordre.
National de l’Ordre
Sous-section 2 :
Sous-Section 1re :
De l’examen et de la publication des
De la candidature
candidatures
Article 12 : Article 15 :
La candidature au Conseil National de l’Ordre Les dossiers des candidatures au Conseil Na-
est soumise aux conditions ci-après : tional de l’Ordre sont examinés par le Conseil
1) – être avocat régulièrement inscrit au National de l’Ordre au cours d’une session
Tableau d’un Barreau près la Cour d’appel spéciale.
ou près la Cour suprême de justice au Les candidatures retenues sont publiée par le
cours de l’année judiciaire de l’élection, Bâtonnier National, suivant ce qui est prévu à
2) – justifier de l’exercice effectif de la l’article 5, alinéa 2 à 4 du présent règlement.
profession d’au moins quinze (15) ans au
Tableau, Sous-section 3 :
3) – être ou avoir été Bâtonnier National ou De l’élection des Membres du Conseil
Bâtonnier, Membre du Conseil National de National de l’Ordre
l’Ordre ou Membre du Conseil de l’Ordre
d’un Barreau, Article 16 :
4) – n’avoir pas fait l’objet d’une mesure L’électorat des membres du Conseil National
d’interdiction en cours ou d’une condam- de l’Ordre est le même que celui du Bâtonnier
nation pénale ou disciplinaire au cours de National, tel que prévu à l’article 7 du présent
cinq dernières années, celle de l’élection règlement.
comprise.
5) – être en ordre de paiement de cotisation Sous-section 4 :
vis-à-vis de l’Ordre National des avocats et De la vérification et de la validation des
vis-à-vis de son propre Barreau. pouvoirs des électeurs
Article 17 :
Article 13 : Les pouvoirs des électeurs sont vérifiés et vali-
dés conformément à ce qui est prévu à l’article
Les candidatures au Conseil National de 8 du présent règlement.
l’Ordre sont déposées à l’adresse du Bâtonnier
National. Article 18 :
Sous peine d’irrecevabilité, tout acte de can- Pour l’élection des membres du Conseil Natio-
didature doit être accompagnée de pièces ci- nal de l’Ordre, les électeurs procèdent comme
après : prévu à l’article 9 du présent règlement.
902

Article 19 : leur est donnée dans le Statut, le Règlement


L’élection se fait au scrutin secret. Elle a lieu de procédure et de preuve et le Règlement de
à la majorité absolue des suffrages aux trois la Cour.
premiers tous et à la majorité relative au tour Dans le présent Code :
suivant. • Le terme « Cour » désigne la Cour pénale
Ce qui est prévu à l’article 10, alinéas 3 à 5 et internationale ;
aux articles 11 et 12 du présent règlement est • Le terme « associé » désigne les avocats qui
applicable à l’élection des Membres du Conseil sont associés au sein du cabinet du conseil ;
National de l’Ordre. • Le terme « autorité nationale » désigne
Ainsi décidé et adopté à Kinshasa, par le l’ordre des avocats dont le conseil est
Conseil National de l’Ordre, à sa séance du membre ou tout organe compétente
vendredi 2 juin 2001, à laquelle siégeaient : le chargé de réglementer et de contrôler les
Bâtonnier National MATADIWAMBA, le Bâ- activités des avocats, juges, procureurs ou
tonnier Delphin BANZA HANGANKOLWA, professeurs de droit, ou autre conseil qua-
le Bâtonnier KABASELE MFUMU, le Bâtonnier lifié conformément à la disposition 1a de la
KASHONGWE MUTAYONGWA, Maître KA- règle 22 du règlement de procédure et de
DIMA MUELABITUHA, Maître Simon SIALA preuve ;
MBENZA. • le terme « client » désigne une personne
assistée ou représentée par un conseil ;
• le terme « équipe de défense » désigne
CODE DE CONDUITE le conseil et toutes les personnes qui tra-
vaillent sous son contrôle ;
PROFESSIONNELLE DES
• le terme « mandat » désigne le lien juri-
CONSEILS À LA COUR dique, oral ou écrit, qui unit un conseil à son
PÉNALE INTERNATIONALE1 client comparaissant devant la Cour.

CHAPITRE Ier : Article 3 : Procédure d’amendement


DISPOSITIONS GÉNÉRALES 1. Les Etats Parties, les juges, le Greffier, les
conseils et les organisations indépendantes
Article 1 : Champ d’application représentant des associations d’avocats et
Le présent code s’applique aux conseils de la des conseils sont autorités à soumettre des
défense, aux conseils représentant les Etats, propositions d’amendements au présent
aux amici curiae, ainsi qu’aux conseils ou man- Code. Toute proposition d’amendement
dataires en justice des victimes et des témoins du présent Code est soumise au Greffier,
exerçant leurs fonctions à la Cour pénale inter- accompagnée de documents explicatifs,
nationale, dénommés ci-après « les conseils ». dans l’une des deux langues ou dans les
deux langues de la Cour.
Article 2 : Emploi des termes 2. Le Greffier transmet les propositions à la
Présidence en y joignant un rapport argu-
Sauf indication contraire dans le code, tous les menté établi après consultation du Procu-
termes sont employés selon l’acceptation qui reur et, le cas échéant, de toute instance
1
« Le texte de ce Code est tiré des Documents officiels
indépendante représentative d’associa-
de l’Assemblée des Etats Parties au Statut de Rome tions d’avocats ou de conseils.
de la Cour pénale internationale quatrième session. 3. Toute proposition d’amendement du pré-
La Haye, 28 novembre – 3 décembre 2000 (publication sent Code soumise par un ou plusieurs
de la cour pénale internationale ICC-ASP/4/32), partie
III, résolution ICC-ASP/4/Res.I.
Etats Parties est transmise par la Pré-
903

sidence à l’Assemblée des Etats Parties conduite professionnelle des conseils auprès de la
accompagnée de toute observation qu’elle Cour pénale internationale ».
pourrait formuler, compte tenu du rapport
du Greffier. Article 6 : Indépendance du conseil
4. Toute proposition d’amendement du pré- 1. Le conseil exerce son mandat de façon
sent Code autre que celle soumise par un honorable, indépendante et libre.
ou plusieurs Etats Parties est transmise 2. Le conseil :
par la Présidence de l’Assemblée des Etats a) veille à ce que son indépendance, son
Parties accompagnée de toute observation intégrité et sa liberté ne soient pas
qu’elle pourrait formuler, compte tenu du compromises sous l’effet de pressions
rapport du Greffier. Dans ces circons- extérieures ;
tances, la Présidence soumet à l’Assemblée b) ne fait rien qui puisse raisonnablement
des Etats Parties les recommandations ar- donner à penser que son indépen-
gumentées de la Présidence quant à l’op- dance est compromise.
portunité d’adopter ou de ne pas adop-
ter une telle proposition. Si la présidence Article 7 : Exercice de la profession de
recommande l’adoption de la proposition, conseil
elle soumet un projet d’amendement s’y 1. Le conseil a une attitude respectueuse
rapportant à l’Assemblée des Etats Parties et courtoise dans ses rapports avec la
en vue de son adoption. Chambre, le Procureur et les membres de
5. Les amendements au présent Code sont son bureau, le Greffier et les membres du
adoptés par l’Assemblée des Etats Parties Greffe, son client, le conseil de la partie ad-
conformément au paragraphe 7 de l’article verse, les accusés, les victimes, les témoins
112 du Statut. et toute autre personne intervenant dans
Article 4 : Primauté du Code de la procédure.
conduite professionnelle des conseils 2. Le conseil maintient un degré élevé de
compétence en ce qui concerne le droit
Si une contradiction est constatée entre le pré- applicable devant la Cour. Il participe aux
sent Code et tout autre Code de déontolo- sessions de formation nécessaires pour
gie ou de responsabilité professionnelle que le maintenir cette compétence.
conseil est tenu de respecter, les dispositions 3. Le conseil se conforme en toutes circons-
du présent Code ont prééminence pour ce tances au Statut, au Règlement de pro-
qui est de l’exercice et de la déontologie de cédure et de preuve, au Règlement de la
la profession pour les conseils exerçant leurs Cour, au Règlement du Greffe, ainsi qu’aux
fonctions devant la Cour pénale internationale. décisions que la Cour peut adopter en
matière de conduite et de procédure, y
Article 5 : Prestation de serment du compris en rapport avec l’application du
conseil présent Code.
Avant de prendre ses fonctions, le conseil 4. Le conseil supervise le travail de ses assis-
prend devant la Cour l’engagement solennel tants et des autres personnels, y compris
suivant : « Je déclare solennellement que je rem- les enquêteurs, les commis et les chargés
plirai mes devoirs et exercerai ma mission devant de recherche pour s’assurer qu’ils res-
la Cour pénale internationale avec intégrité et dili- pectent les dispositions du présent Code.
gence, honorablement, librement, indépendamment,
promptement et consciencieusement, et que je res-
pecterai scrupuleusement le secret professionnel
ainsi que les autres devoirs imposés par le Code de
904

Article 8 : Respect du secret profession- de sa couleur de peau, de son origine eth-


nel et de la confidentialité nique ou nationale, de sa nationalité, de sa
1. Le conseil respecte et s’efforce activement citoyenneté, de ses opinions politiques, de
de faire respecter le secret profession- ses convictions religieuses, de son sexe, de
nel et la confidentialité des informations ses préférences sexuelles, de son handicap,
conformément au Statut, au Règlement de de sa situation de famille ou de toute autre
procédure et de preuve et au Règlement situation personnelle ou économique.
de la Cour. 2. Dans les rapports qu’il entretient avec lui,
2. Les dispositions pertinentes dont il est le conseil tient compte de la situation per-
question au paragraphe 1 du présent article sonnelle et des besoins spécifiques de son
sont notamment l’alinéa c) du paragraphe client, en particulier lorsqu’il représente
6 de l’article 64, le paragraphe 7 de l’article des victimes de tortures ou de violences
64, l’alinéa b) du paragraphe 1 et l’article physiques, psychologiques ou sexuelles,
67, l’article 68 et l’article 72 du Statut, les des enfants, des personnes âgées ou des
règles 72, 73 et 81 du Règlement de procé- personnes handicapées.
dure et de preuve et la norme 97 du Règle- 3. Lorsque la faculté d’un client de prendre
ment de la Cour. Le conseil applique égale- des décisions quant à sa représentation
ment les dispositions du présent Code et est altérée en raison d’un handicap mental
toute ordonnance de la Cour. ou pour toute autre raison, le conseil en
3. Le conseil ne peut dévoiler des informa- informe le Greffier et la Chambre devant
tions protégées en application des para-
laquelle il intervient. Le conseil prend en
graphes 1 et 2 du présent article qu’à des
outre les mesures nécessaires pour garan-
confrères, des assistants et d’autres per-
tir la bonne représentation en justice de
sonnels intervenant dans l’affaire à laquelle
ont trait les informations et seulement son client en vertu des dispositions du Sta-
pour pouvoir exercer ses fonctions en tut et du Règlement de procédure et de
relation avec ladite affaire. preuve.
4. Sous réserve des dispositions du para- 4. Le conseil s’interdit tout comportement
graphe 3 du présent article, le conseil ne abusif, consistant par exemple à sollici-
peut dévoiler les informations protégées ter des relations sexuelles, à recourir à la
en application des paragraphes 1 et 2 du contrainte ou à l’intimidation, ou à exercer
présent article que si la divulgation de ces d’autres formes de pression inappropriées,
informations est prévue par des disposi- dans ses rapports avec un client.
tions particulières du Statut, du Règlement
de procédure et de preuve, du Règlement Article 10 : Publicité
de la Cour ou du présent Code ou est Le conseil peut recourir à la publicité sous ré-
ordonnée par la Cour. En particulier, le serve que ces informations publiées :
conseil ne dévoile pas l’identité des vic-
a) Soient véridiques ;
times ou de témoins protégés ni des in-
formations confidentielles qui pourraient b) Satisfassent aux obligations du conseil en
révéler leur identité et le lieu où ils se re- matière de confidentialité et de secret
trouvent, sauf s’il y a été autorisé par une professionnel.
ordonnance de la Cour.

Article 9 : Rapports du conseil avec son CHAPITRE 2 :


client REPRÉSENTATION PAR CONSEIL
1. Le conseil n’a aucun comportement dis-
criminatoire vis-à-vis d’un tiers, en parti- Article 11 : Conclusion du mandat de
culier de son client, en raison de sa race, représentation
905

Le mandat est conclu quand la demande éma- soit appelé à comparaître comme témoin,
nant d’un client ou de la Cour est acceptée par sauf si :
le conseil. a) son témoignage porte sur un point
non litigieux ;
Article 12 : Empêchement à représen- b) son témoignage porte sur la nature
tation et la valeur des services fournis dans
1. Le conseil ne représente pas un client dans l’affaire.
une affaire : 4. Le présent article s’applique sans préjudice
a) si l’affaire est identique ou étroite- de l’article 16 du présent Code.
ment liée à autre affaire dans laquelle
lui-même ou ses associés représen- Article 13 : Refus d’un mandat de repré-
tent ou ont déjà représenté un autre sentation par un conseil
client et si les intérêts du nouveau
client sont incompatibles avec ceux du 1. Le conseil est en droit de refuser un man-
précédent client, à moins que les deux dat sans exposer les motifs de son refus ;
clients ne donnent leur consentement 2. Le conseil est tenu de refuser un mandat
après avoir été consultés à ce sujet ; dans les cas suivants :
b) s’il a été lui-même associé à l’affaire ou a) lorsqu’il y a conflit d’intérêts au sens
qu’il a eu accès en qualité de membre de l’article 16 ;
du personnel de la Cour à des infor- b) lorsqu’il est dans l’incapacité de traiter
mations confidentielles concernant l’affaire avec diligence ;
l’affaire dans laquelle il cherche à com- c) lorsqu’il lui paraît ne pas posséder la
paraître. La levée de cet empêche- compétence nécessaire.
ment peut toutefois, à la demande du
conseil, être ordonnée par la Cour si Article 14 : Exécution de bonne foi du
celle-ci estime qu’elle est justifiée dans mandat de représentation
l’intérêt de la justice. Le conseil reste
cependant lié par les obligations de 1. Les rapports qu’entretiennent le conseil
confidentialité découlant de sa situa- et son client sont fondés sur la franchise
tion antérieure en qualité de membre et la confiance, d’où la nécessité pour le
du personnel de la Cour. conseil d’agir en toute bonne foi dans ses
rapports avec les clients. Pour satisfaire à
2. Dans les cas définis à l’alinéa a) du para- cette obligation, le conseil fait preuve en
graphe 1 du présent article (obtention toutes circonstances, d’équité, d’intégrité
d’un consentement après consultation), le et de franchise envers son client.
conseil informe la Chambre de la Cour sai- 2. Lorsqu’il représente un client, le conseil :
sie de la situation ou de l’affaire du conflit a) se conforme aux décisions de son
d’intérêt et de l’obtention d’un consente- client quant aux objectifs de la re-
ment. Cette information est notifiée d’une présentation pour autant qu’elles ne
manière compatible avec les obligations soient pas en contradiction avec les
de confidentialité incombant au conseil en obligations qui lui incombent en vertu
application de l’article 8 présent Code et du Statut, du Règlement de procédure
de la disposition 1 de la règle 73 du Règle- et de preuve et du présent Code, et
ment de procédure et de preuve. b) consulte son client sur les moyens
3. Le conseil ne plaide pas dans des procès à mettre en œuvre pour réaliser les
pour lesquels il existe une forte probabi- objectifs de la représentation.
lité que lui-même ou l’un de ses associés
906

Article 15 : Communication entre le b) soit il demande à tous les clients


conseil et son client susceptibles d’être concernés qu’ils
consentent par écrit sans réserve et
1. Le conseil donne à son client toutes expli- en connaissance de cause, à ce qu’il
cations qu’il est raisonnablement en droit continue de les représenter.
d’attendre pour prendre, en connaissance
de cause, des décisions concernant sa re- Article 17 : Durée du mandat de
présentation. représentation
2. Lorsqu’il est déchargé de son mandat ou
qu’il y met fin, le conseil transmet aussi- 1. Le conseil prodigue des avis à un client et
tôt que possible à son ancien client ou le représente jusqu’au moment où :
au conseil choisi pour le remplacer, tout a) l’affaire dont la Cour est saisie a été
document matériel qui lui avait été confié menée jusqu’à son terme, tous appels
en rapport avec la représentation, sans compris ;
préjudice des obligations qui subsistent au b) il renonce à son mandat conformé-
terme du mandat de représentation. ment aux articles 16 ou 18 du présent
3. Lorsqu’il communique avec son client, le Code ;
conseil veille à respecter la confidentialité c) il est déchu de son mandat, lorsqu’il a
de leurs échanges. été désigné par la Cour.
2. Les obligations du conseil envers le client
Article 16 : Conflit d’intérêts continuent de s’appliquer jusqu’au terme
de la représentation, sauf pour celles
1. Le conseil veille avec le plus grand soin, à qui continuent de s’appliquer au-delà
éviter tout conflit d’intérêts. Il fait passer conformément au présent Code.
les intérêts de son client avant ses propres
intérêts ou ceux de toute autre personne, Article 18 : Fin du mandat de
de toute organisation ou de tout Etat en représentation
prenant dûment en considération les dis-
positions du Statut, du Règlement de pro- 1. Avec l’accord préalable de la Chambre,
cédure et de preuve et du présent code. le conseil peut mettre fin à son mandat
2. Lorsqu’il est retenu ou nommé comme conformément au Règlement de la Cour
mandataire en justice de victimes ou de pour l’un des motifs suivants :
groupes particuliers de victimes, le conseil a) le client insiste pour poursuivre
informe d’emblée son ou ses clients de la un objectif que le conseil juge
nature de la représentation et des inté- inacceptable ;
rêts conflictuels pouvant apparaître au b) le client ne satisfait pas à une obligation
sein du groupe. Il prend soin d’assurer une concernant les services de son
représentation équitable des positions dif- conseil et celui-ci l’a averti de façon
férentes, sans pour autant être contradic- suffisamment claire qu’il mettrait fin à
toires, de ses clients. son mandat s’il ne s’acquittait pas de
3. Lorsqu’un conflit d’intérêts apparaît, le son obligation.
conseil en averti immédiatement tous les
clients susceptibles d’en subir les effets ; 2. Lorsqu’il met fin à son mandat, le conseil
dans ce cas : demeure notamment assujetti aux disposi-
a) soit il met fin à son mandat de repré- tions de l’article 8 du présent Code, ainsi
sentation d’un ou de plusieurs clients qu’à toute disposition du Statut et du Rè-
après avoir obtenu l’autorisation de la glement de procédure et de preuve ayant
Chambre ; trait à la confidentialité.
907

3. Lorsque c’est le client qui met fin au mandat vienne d’une autre source, à condition que
du conseil, celui-ci peut être déchargé de n’en soient affectés ni l’indépendance du
son mandat dans les conditions prévues conseil, ni ses rapports avec son client.
dans le Règlement de la Cour. 2. Le conseil ne peut subordonner le montant
4. Le conseil peut être déchargé de son de ses honoraires au résultat d’une affaire
mandat par la Chambre, à sa demande ou dans laquelle il est engagé.
sur proposition du Greffier, du client ou de 3. Le conseil établit une séparation entre les
tierces parties lorsque son état de santé fonds de ses clients et ses propres fonds
physique ou mentale influe sensiblement ainsi que ceux de son employeur ou de ses
sur sa capacité de représenter le client. associés. Il ne conserve pas les fonds qu’il a
5. Outre qu’il doit satisfaire à toutes les reçus pour le compte d’un client.
obligations définies au paragraphe 2 de 4. Le conseil n’emprunte ni sommes d’argent
l’article 15 du présent Code, le conseil ni autres biens à son client.
est tenu de transmettre au conseil qui lui
succède l’ensemble du dossier, y compris
l’ensemble des pièces et documents y Article 22 : Rémunération du conseil
afférents. dans le cadre de l’aide judiciaire

Article 19 : Conservation des dossiers 1. Quand le client bénéficie de l’aide judi-


Lorsqu’il est mis fin au mandat de représen- ciaire, les honoraires du conseil sont ex-
tation, le conseil conserve pendant cinq ans clusivement versés par le Greffier de la
les dossiers contenant les documents et les Cour. Le conseil ne peut accepter de ré-
comptes rendus relatifs au travail qu’il a ac- munération en nature ou en espèces d’une
compli dans l’exercice de son mandat. Il auto- autre source.
rise son ancien client à consulter les dossiers, 2. Le conseil ne transfère, ni ne prête, en
à moins qu’il ait des motifs sérieux de refuser. totalité ou en partie, les honoraires qu’il a
Une fois le délai écoulé, il sollicite de son ancien perçus pour représenter un client ou tout
client, des héritiers de celui-ci ou du Greffier autre bien ou somme d’argent, au client
des instructions quant à la destination finale aux membres de sa famille, à ses relations,
des dossiers dans le respect des règles de à toute autre tierce personne ou organi-
confidentialité. sation dans laquelle le client a un intérêt
personnel.
Article 20 : Honoraires du conseil 3. Lorsqu’il accepte d’être commis d’office,
le conseil signe un engagement de respec-
Avant d’établir un mandat de représentation, ter les obligations imposées par le présent
le conseil informe le client par écrit du mon- Article L’engagement signé est transmis au
tant de ses honoraires et des critères appliqués Greffe.
pour les fixer, ainsi que du module de calcul des 4. Lorsqu’il lui est demandé de violer les obli-
frais, des modalités de facturation et du droit gations définies dans le présent article, ou
du client à exiger une note de frais. qu’il est incité ou encouragé à le faire, le
conseil informe le client de l’interdiction
Article 21 : Interdictions d’un tel comportement.
5. Toute violation par un conseil des obli-
1. Nonobstant l’article 22, le conseil ne peut gations définies dans le présent article
accepter de rémunération, en nature ou constitue une faute professionnelle qui
en espèce, que de son client, à moins que fait l’objet conformément au présent
celui-ci consente par écrit après avoir été code d’une procédure disciplinaire pou-
consulté à ce que ladite rémunération pro-
908

vant déboucher sur l’interdiction définitive de document dont le seul objet serait de
d’exercer devant la Cour et la radiation de porter préjudice à une ou plusieurs des
la liste des conseils, avec communication à personnes participant à la procédure.
l’autorité nationale compétente. 5. Le conseil représente le client en agissant
promptement de manière à éviter des frais
inutiles ou à éviter de retarder la conduite
CHAPITRE 3 : des débats.
RAPPORTS AVEC LA COUR
ET AVEC DES TIERS
Article 25 : Eléments de preuve

Article 23 : Communications avec les 1. Le conseil veille en toutes circonstances


Chambres et les juges à préserver l’intégrité des éléments de
preuve écrits, oraux ou autres présentés
A moins que le juge ou la Chambre saisis de à la Cour. Il ne produit pas d’éléments de
l’affaire ne l’y autorise dans des circonstances preuve dont il sait qu’il s’agit de faux.
exceptionnelles, le conseil : 2. Si, en réunissant des preuves, le conseil
a) ne peut entrer en rapport avec un juge estime légitimement que les pièces
ou une Chambre au sujet du fond d’une découvertes peuvent être détruites
affaire particulière, excepté dans le cadre ou falsifiées, il demande à la Chambre
approprié de l’instance ; de rendre une ordonnance destinée à
b) ne peut remettre d’éléments de preuve, recueillir des éléments de preuve en vertu
de notes ou de documents à un juge ou de la règle 116 du Règlement de procédure
à une chambre sans passer par l’intermé- et de preuve.
diaire du Greffe.
Article 26 : Rapports avec des personnes
Article 24 : Obligations envers la Cour non représentées
1. Le conseil prend toutes dispositions pour 1. Lorsque son mandat de représentation
s’assurer que ses actes ou ceux de ses l’exige, le conseil peut communiquer avec
assistants ou des membres de son équipe une personne non représentée et la ren-
ne sont pas préjudiciables à la procédure contrer dans l’intérêt du client ;
en cours, ni ne jettent un discrédit sur la 2. Lorsque le conseil se met en rapport avec
Cour. une personne non représentée :
2. Le conseil est personnellement respon- a) il l’informe de son droit de se faire
sable de la conduite et de la représenta- aider par un conseil et, le cas échéant,
tion de la cause de son client et il exerce de solliciter l’aide judiciaire ; et
son jugement personnel quant au contenu b) il l’informe des intérêts du client qu’il
et à l’objet des déclarations émises et des représente et des raisons qu’il a de se
questions posées. mettre en rapport avec elle, sans violer
3. Le conseil ne trompe, ni n’induit sciem- le secret professionnel qui le lie à son
ment en erreur, la Cour. Il prend toutes client.
les mesures nécessaires pour rectifier, dès 3. Si le conseil se rend compte de l’existence
qu’il en prend conscience, une version des d’un conflit d’intérêt potentiel alors qu’il
faits inexactes que lui-même, l’un de ses est en rapport avec une personne non
assistants ou un membre de son équipe représentée, il suspend tout contact ou
aurait pu donner à la Cour. toute communication avec ladite personne,
4. Le conseil ne présente pas de requête ou
909

nonobstant les dispositions énoncées au CHAPITRE 4 :


paragraphe 1 ci-dessus. PROCÉDURE DISCIPLINAIRE

Article 27 : Rapports avec d’autres Article 30 : Incompatibilité avec d’autres


conseils procédures disciplinaires

1. A l’égard des autres conseils et de leurs Sous réserve de l’article 38 du présent Code, le
clients, le conseil agit avec équité, en toute présent chapitre s’applique sans préjudice des
bonne foi et de façon courtoise. pouvoirs disciplinaires dévolus à toute autre
2. Toute correspondance échangée entre autorité du type conseil de discipline à laquelle
des conseils représentant, dans une affaire pourrait être assujetti le conseil soumis aux
portée ou non devant la justice, des clients dispositions dudit Code.
partageant des intérêts qui sont conve-
nus d’échanger des informations relatives Article 31 : Faute professionnelle
à l’affaire, doit être considérée par les
conseils comme confidentielle et soumise Un conseil commet une faute professionnelle
au secret professionnel. lorsqu’il :
3. Lorsqu’il ne prévoit pas qu’une correspon- a) enfreint ou tente d’enfreindre l’une des
dance particulière entre conseils revêtira dispositions du présent Code, du Statut, du
un caractère confidentiel, le conseil in- Règlement de procédure et de preuve et
dique clairement qu’une telle correspon- du Règlement de la Cour ou du Greffe en
dance n’est pas confidentielle. vigueur lui imposant une importante obli-
gation éthique ou professionnelle ;
Article 28 : Rapports avec des personnes b) aide ou incite sciemment une autre per-
déjà représentées par un conseil sonne à commettre une faute visée à l’ali-
néa a) du présent article ou agit de même
Le conseil ne peut pas s’adresser directement par l’intermédiaire d’un tiers ;
au client d’un autre conseil à moins de passer c) s’abstient de satisfaire à une décision du
par l’intermédiaire dudit conseil ou d’avoir ob- Comité de discipline compétent rendue en
tenu son consentement. vertu du présent chapitre.

Article 29 : Rapports avec les témoins et Article 32 : Responsabilité du fait des as-
les victimes sistants ou autres membres de l’équipe
1. Le conseil répond des manquements au
1. Le conseil s’abstient d’intimider, de harce- titre de l’article 31 du présent Code com-
ler ou d’humilier les témoins ou les vic- mis par ses assistants ou par les membres
times ou de les soumettre à des pressions de son équipe lorsqu’il :
disproportionnées ou sans objet, dans la a) prescrit ou approuve le comporte-
salle d’audience ou en dehors. ment incriminé ;
2. Le conseil manifeste une attention parti- b) sait ou dispose d’informations don-
culière à l’égard des victimes de violences nant à penser que des infractions
physiques, psychologiques ou sexuelles, peuvent être commises et n’adopte
des enfants, des personnes âgées et des aucune mesure suffisante pour y por-
personnes handicapées. ter remède.
2. Le conseil informe ses assistants ou les
membres de son équipe des normes défi-
nies dans le présent Code.
910

Article 33 : Commissaire par cinq ans à compter de la fin du mandat de


représentation.
1. Le Président nomme pour quatre ans un
Commissaire qui sera chargé d’enquêter
Article 36 : Composition et fonctionne-
sur les plaintes pour faute en application
ment du Comité de discipline
du présent chapitre. Le Commissaire est
choisi parmi des personnes possédant
1. Le Comité de discipline se compose de
une compétence reconnue concernant
trois membres : deux siègent à titre per-
l’éthique professionnelle et les questions
manent et le troisième à titre ad hoc.
de droit.
2. Les membres du Comité de discipline
2. Le Commissaire n’est nommé que pour un
exercent leurs fonctions au titre du pré-
seul mandat. Si au moment de l’expiration
sent Code de façon indépendante et im-
de son mandat il est engagé dans une en-
partiale.
quête, il devra mener celle-ci à son terme.
3. Le Greffe prend les dispositions appro-
priées pour les élections prévues au para-
Article 34 : Dépôt de plaintes pour faute
graphe 4 du présent article en liaison avec
professionnelle
les conseils et, le cas échéant, les autorités
nationales.
1. Toute plainte concernant une faute pro-
4. Les deux membres permanents, ainsi
fessionnelle visée aux articles 31 et 32
qu’un membre suppléant qui pourrait être
reprochée à un conseil peut être soumise
appelé à remplacer un membre permanent
au Greffier :
conformément au paragraphe 10 du pré-
a) par la Chambre saisie de l’affaire ;
sent article, sont élus pour quatre ans par
b) par le Procureur ;
l’ensemble des conseils appelés à exercer
c) par toute personne ou groupe de per-
leurs fonctions devant la Cour. Ils sont
sonnes dont les droits ou les intérêts
choisis parmi des personnes possédant
pourraient pâtir de la faute reprochée.
une compétence reconnue concernant
2. La plainte est formulée par écrit ou, si le l’éthique professionnelle et les questions
plaignant est incapable de s’exprimer par de droit.
écrit, oralement devant un membre du 5. Le membre ad hoc est nommé par l’auto-
personnel du Greffe. Elle fait mention des rité nationale chargée de règlementer et
noms du plaignant et du conseil mis en de contrôler les activités du conseil mis
cause et expose de manière suffisamment en cause.
détaillée la faute reprochée à ce dernier. 6. Les membres permanents ne sont pas réé-
3. Le Greffier transmet la plainte au Com- ligibles.
missaire. 7. Nonobstant le paragraphe 4 du présent ar-
4. Le Greffier peut de sa propre initiative ticle, lors de la première élection, l’un des
porter plainte auprès du Commissaire membres permanents est sélectionné par
pour les faits dont il estime qu’ils consti- tirage au sort pour un mandat de six ans.
tuent une faute professionnelle au sens des 8. Après chaque élection et préalablement à
articles 31 et 32 du présent Code. la première réunion du Comité de disci-
5. Toutes les plaintes sont traitées de façon pline nouvellement élu, les membres per-
confidentielle par le Greffe. manents et le membre suppléant élisent
l’un des membres permanents comme
Article 35 : Prescription président.
Le droit de déposer une plainte contre un 9. Tous les membres du Comité de discipline
conseil pour faute professionnelle se prescrit jouissent des mêmes droits et chacun
911

d’eux dispose d’une voix. Le Comité de b) doit être accompagnée d’une com-
discipline prend ses décisions à la majorité. munication certifiée de ladite autorité
Le membre suppléant appelé à siéger pour nationale indiquant la faute profes-
une affaire en application du paragraphe sionnelle reprochée faisant l’objet de
10 du présent article jouit des mêmes la procédure disciplinaire dont elle a
droits et dispose des mêmes voix que les à connaître.
membres permanents et que le membre
ad hoc siégeant pour la même affaire. Article 38 : Complémentarité des me-
10. Si l’un des membres permanents est dans sures disciplinaires
l’incapacité de traiter de l’affaire ou de sié-
ger au Comité de discipline, le Président 1. Le Comité de discipline applique la procé-
ou, lorsque le Président est le membre dure disciplinaire définie dans le présent
permanent concerné, l’autre membre per- Code.
manent demande au membre suppléant de 2. Le membre ad hoc du Comité de discipline
remplacer le membre permanent indispo- fait office de point de contact avec l’auto-
nible au Comité de discipline. rité nationale pour toute communication
11. Les membres permanents ou le membre ou consultation concernant la procédure.
suppléant dont le mandat est arrivé à expi- 3. Le conseil faisant l’objet de la procédure
ration continuent à connaître des affaires disciplinaire demande à l’autorité nationale
dont ils ont été saisis avant la fin de leur saisie de l’affaire d’informer le Comité de
mandat, jusqu’à ce que les affaires aient fait discipline du déroulement de la procédure
l’objet d’une décision définitive, y compris concernant la faute alléguée ainsi que de la
tous appels éventuels. décision finale, et prend toutes les mesures
12. Le Greffier charge un membre du person- requises pour faciliter la communication
nel du Greffe d’assurer le secrétariat du de ces informations.
Comité de discipline. Une fois nommé, 4. Lorsque la faute alléguée fait déjà l’objet
le fonctionnaire du Greffe concerné est d’une procédure disciplinaire devant l’au-
détaché de celui-ci et, sous réserve du torité nationale concernée, la procédure
paragraphe 12 de l’article 44 du présent en cours devant le Comité de discipline
Code, assure exclusivement le secrétariat est suspendue jusqu’à ce que la première
du Comité de discipline. procédure ait donné lieu à une décision
définitive, sauf si :
Article 37 : Procédures préliminaires a) l’autorité nationale ne répond pas aux
communications et consultations en
1. Si la plainte déposée satisfait aux disposi-
application du paragraphe 2 du pré-
tions de l’article 34 du présent Code, le
sent article dans un délai raisonnable ;
Commissaire le transmet au conseil qui
b) le Comité de discipline ne se satisfait
doit donner sa réponse dans un délai de 60
pas des informations reçues ; ou
jours à compter de la date de transmission
c) le Comité de discipline estime qu’au
de la plainte.
vu des informations reçues, l’auto-
2. La réponse doit indiquer si la faute profes-
rité nationale ne peut ou ne veut pas
sionnelle reprochée a déjà fait l’objet ou
mettre un terme à la procédure dis-
fait l’objet d’une procédure disciplinaire
devant l’autorité nationale. En pareil cas, la ciplinaire.
réponse : 5. Dès réception de la décision, le Comité de
a) doit préciser l’autorité nationale char- discipline :
gée de se prononcer sur faute profes- a) déclare la procédure close, à moins
sionnelle supposée ; que la décision adoptée ne tienne pas
912

suffisamment compte de la plainte 5. Le rapport du Commissaire est soumis au


pour faute professionnelle déposée au Comité de discipline.
titre du présent Code ; ou 6. Le Comité de discipline tient des auditions
b) déclare que la décision de l’auto- publiques. Il peut cependant décider de
rité nationale ne correspond pas ou tenir une audition à huis clos pour, notam-
ne correspond que partiellement à ment, préserver la confidentialité d’infor-
la plainte pour faute professionnelle mations contenues dans le rapport d’en-
dont il a été saisi et que, par consé- quête et assurer la protection des témoins
quent, il y a lieu de poursuivre la pro- et des victimes.
cédure engagée. 7. Sont convoqués et entendus lors de l’audi-
tion : le Commissaire et le conseil mis en
6. En application des paragraphes 3 et 4 b) cause. Le Comité de discipline peut éga-
ci-dessus, le Comité de discipline peut de- lement convoquer et entendre toute per-
mander au conseil mis en cause de fournir sonne, s’il le juge utile à l’établissement de
des informations détaillées sur la procé- la vérité.
dure, y compris tout procès-verbal ou tout 8. Dans des cas exceptionnels, lorsque la
élément de preuve qui aurait été soumis. faute alléguée est de nature à compro-
7. Il est possible d’interjeter appel d’une déci- mettre gravement l’intérêt de la justice,
sion fondée sur le présent article auprès le Commissaire peut, en urgence, saisir
du Comité disciplinaire d’appel. la Chambre devant laquelle intervient le
conseil mis en cause afin que celle-ci pro-
Article 39 : Procédures disciplinaires nonce éventuellement la suspension provi-
soire dudit conseil.
1. Le Commissaire chargé de l’enquête peut
rejeter une plainte avant toute enquête s’il
juge qu’au regard des informations à sa dis- Article 40 : Droits du conseil faisant
position la faute professionnelle alléguée l’objet de la procédure disciplinaire
n’est fondée ni en fait ni en droit. Il notifie
cette déclaration au plaignant. 1. Le conseil qui fait l’objet d’une procédure
2. Dans le cas contraire, il mène une enquête disciplinaire est en droit de se faire assister
dans les plus brefs délais sur la faute re- par un autre conseil.
prochée au conseil et décide soit de trans- 2. Le conseil mis en cause a le droit de garder
mettre un rapport au Comité de discipli- le silence devant le Comité de discipline,
naire, soit de clore la procédure. qui peut tirer de ce silence toute conclu-
3. Le Commissaire chargé de l’enquête prend sion qu’il juge appropriée et raisonnable,
en considération tout élément de preuve à la lumière des autres éléments dont il
pertinent ou qui a valeur probante, que dispose.
celui-ci soit oral ou écrit ou qu’il revête 3. Le conseil mis en cause peut prétendre à
toute autre forme. Il traite toute informa- un accès sans entrave à toute l’information
tion relative à la procédure disciplinaire de et à tout élément de preuve recueillis par
façon confidentielle. le Commissaire ainsi qu’au rapport établi
4. Le Commissaire peut rechercher un règle- par le commissaire.
ment à l’amiable s’il le juge opportun. Il 4. Le conseil mis en cause dispose du temps
rend compte au Comité de discipline du nécessaire pour préparer sa défense.
résultat de la recherche d’un règlement à 5. Le conseil mis en cause a le droit d’inter-
l’amiable ; le Comité peut en tenir compte. roger, personnellement ou par l’intermé-
Tout règlement à l’amiable se fait sans pré- diaire de son défenseur, toute personne
judice de la compétence ou des pouvoirs que le Comité de discipline appelle à té-
du Comité de discipline en vertu du pré- moigner devant lui.
sent code.
913

Article 41 : Décision du Comité de dis- 4. Le Comité disciplinaire d’appel se pro-


cipline nonce sur l’appel selon la procédure suivie
devant le Comité de discipline.
Le Comité de discipline peut mettre fin à la
procédure sans conclure à l’existence d’une
faute professionnelle au regard des preuves qui Article 44 : Composition et fonctionne-
lui auront été soumises, ou peut conclure que ment du Conseil disciplinaire d’appel
le conseil mis en cause a effectivement commis 1. Le Comité disciplinaire d’appel statue sur
la faute professionnelle qui lui est reprochée. les appels interjetés à la suite de décisions
rendues par le Comité de discipline.
La décision est rendue publique. Elle est moti- 2. Les membres du Comité disciplinaire d’ap-
vée et publiée par écrit. pel exercent leurs fonctions en vertu du
présent code en toute indépendance et
Lorsque la décision est définitive, elle est pu- impartialité.
bliée au Journal officiel de la Cour et transmise 3. Le Greffier prend les dispositions requises
à l’autorité nationale. pour les élections prévues au paragraphe
5 du présent article, en consultation avec
Article 42 : Sanctions le conseil et, le cas échéant, les autorités
nationales.
Lorsque la faute professionnelle est avérée, le 4. Le Comité disciplinaire d’appel est com-
Comité de discipline peut prononcer les sanc- posé de cinq membres :
tions suivantes : a) les trois juges de la Cour ayant pré-
a) avertissement ; séance en vertu de la norme 10 Rè-
b) blâme public avec inscription au dossier ; glement de la Cour, à l’exclusion :
c) paiement d’une amende pouvant s’élever à i) des juges traitant de l’affaire ayant
30.000 Euros ; fait l’objet de la procédure disci-
d) suspension du droit d’exercer devant la plinaire ;
Cour pendant une période n’excédant pas ii) de tout membre ou ancien
deux ans ; membre de la Présidence qui
e) interdiction définitive d’exercer devant la avait désigné le Commissaire ;
Cour avec radiation de la liste des conseils. b) deux personnes élues conformément
au paragraphe 5 du présent Article
L’avertissement peut être assorti de recom-
mandations du Comité de discipline. 5. Les deux membres du Comité disciplinaire
d’appel dont il est question au paragraphe
Les dépens son à la discrétion du Comité de 4 b) du présent article, ainsi que tout
discipline. membre suppléant appelé à les remplacer
en application du paragraphe 6 du pré-
Article 43 : Appel sent article, sont élus pour quatre ans par
l’ensemble des conseils habilités à plaider
1. Le conseil sanctionné et le Commissaire
devant Cour. Ces membres sont choisis
ont le droit d’interjeter appel de la déci-
parmi les personnes possédant une com-
sion rendue par le Comité de discipline en
invoquant des points de fait ou de droit. pétence reconnue concernant l’éthique
2. L’appel est notifié au secrétariat du Comi- professionnelle et les questions de droit.
té de discipline dans un délai d’un mois à 6. Si l’un des membres élus est dans l’incapa-
compter du prononcé de la décision. cité de traiter de l’affaire ou de siéger au
3. Le secrétariat du Comité de discipline Comité disciplinaire d’appel, le Président
communique le dossier d’appel au secréta- peut demander au membre suppléant de
riat du Comité disciplinaire d’appel. le remplacer ;
914

7. Les fonctions de membre du Comité dis- LOI N° 06/004 DU 27 FÉVRIER


ciplinaire d’appel sont incompatibles avec 2006 PORTANT RÉGIME FISCAL
les fonctions de membre du Comité de
discipline.
APPLICABLE AUX PETITES ET
8. Les membres élus ne sont pas rééligibles. MOYENNES ENTREPRISES EN
9. Le juge ayant préséance parmi les trois MATIÈRE D’IMPÔT SUR LES
juges dont il est question au paragraphe REVENUS PROFESSIONNELS
4 a) du présent article préside le comité ET D’IMPÔT SUR LE CHIFFRE
disciplinaire d’appel.
10. Tous les membres du Comité disciplinaire
D’AFFAIRES À L’INTÉRIEUR
d’appel jouissent des mêmes droits et
disposent du même nombre de voix. Le TITRE 1er :
Comité disciplinaire d’appel prend ses dé- DISPOSITIONS GÉNÉRALES
cisions à la majorité. Un membre suppléant Les tarifs de l’impôt synthétique libératoire
exerçant ses fonctions en application du pour les PME de la deuxième catégorie, annon-
paragraphe 6 du présent article jouit des cés par l’article 9, alinéa 2, de la loi du 27 février
mêmes droits et dispose du même nombre 2006 portant régime fiscal applicable aux PME
de voix que les autres membres s’occupant en matière d’impôt sur les revenus profession-
de la même affaire. nels et de l’ICA/I, ne sont à ce jour fixés par le
11. Les membres dont le mandat est arrivé à ministère des Finances. C’est faute de ce texte
échéance continuent de traiter les affaires qu’en exécution de la note de service n° 01/
dont ils s’occupent déjà, jusqu’à la décision DGI/DG/DUI-K/LIS/2007 du 23 janvier 2007,
finale. les Centres d’Impôts Synthétiques (CIS) pour-
12. Le fonctionnaire du Greffe nommé par le suivent, de manière transitoire, l’application du
Greffier en application du paragraphe 13 régime d’imposition forfaitaire des PME sous
de l’article 36 du présent Code pour assu- leur gestion, sur base de l’arrêté ministériel
rer au Conseil de discipline des services n° 005/CAB/MIN/FINANCES/2004 du 15
de secrétariat assure également les ser- avril 2004 modifiant le tarif d’impôt à charge
vices de secrétariat du comité disciplinaire de petites et moyennes entreprises relevant du
d’appel une fois nommé, ce fonctionnaire régime de l’imposition forfaitaire, édicté sous
du Greffe agit indépendamment du Greffe. l’empire du décret-loi n° 086 du 10 juillet 1988
portant régime fiscal applicable aux petites et
moyennes entreprises en matière d’impôt sur
CHAPITRE 5 : les revenus professionnels et d’impôt su le
DISPOSITIONS FINALES chiffre d’affaires à l’intérieur.

Article 45 : Entrée en vigueur Article 1er


Le présent Code, ainsi que tout amendement Les Petites et Moyennes Entreprises sont, en
y relatif, entre en vigueur 30 jours après son matière d’impôt sur les bénéfices et profits et
adoption par l’Assemblée des Etats Parties, d’impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur, sou-
conformément au paragraphe 2 de l’article 112 mises aux régimes d’imposition déterminés par
du Statut de Rome. la présente loi.
Article 46 : Publication
Article 2
Le Code adopté par l’Assemblée des Etats Par-
ties est publié au Journal officiel de la Cour. Aux termes de la présente loi, il faut entendre,
au plan fiscal par Petite et Moyenne Entreprise,
915

toute entreprise, quelle que soit sa forme juri- Article 5


dique, qui réalise un chiffre d’affaires annuel égal Les Petites et Moyennes Entreprises de la pre-
ou inférieur à l’équivalent en Francs Congolais mière catégorie sont astreintes à l’obligation de
de 400.000 Ff. tenue de comptabilité conformément aux dis-
A défaut du critère visé l’alinéa précédent, peut positions de l’ordonnance-loi n° 69-009 du 10
être considéré comme une Petite et Moyenne février 1969, telle que modifiée et complétée
Entreprise, celle qui emploie un personnel de à ce jour.
moins de deux cents personnes et dont la va-
leur totale du bilan ne dépasse pas l’équivalent TITRE II :
en Francs Congolais de 1.500.000 Ff. DU RÉGIME FISCAL APPLICABLE

Article 3 CHAPITRE Ier :


Pour la détermination du régime fiscal appli- DES PETITES ET MOYENNES
cable, les Petites et Moyennes Entreprises sont ENTREPRISES DE LA PREMIÈRE
réparties en deux catégories ci-après : CATÉGORIE
• La première catégorie comprend les Petites
et Moyennes Entreprises dont le chiffre Article 6
d’affaires annuel se situe entre l’équivalent Les Petites et Moyennes Entreprises de la pre-
en Francs Congolais de 50.001 et 400.000 mière catégorie sont soumises au régime d’im-
Francs fiscaux. position de droit commun prévu par les ordon-
• La deuxième catégorie comprend les Petites nances-lois n° s 69-009 du 10 février 1969 et
et Moyennes Entreprises dont le chiffre 69-058 du 5 décembre 1969, telles que modi-
d’affaires annuel se situe entre l’équivalent fiées et complétées à ce jour, relatives respec-
en Francs Congolais de 10.001 et 50.000 Ff. tivement aux impôts cédulaires sur les revenus
et à l’impôt sur le chiffre d’affaires.
Les personnes physiques dont le chiffre d’af-
faires annuel est égal ou inférieur à l’équivalent
Article 7
en Francs Congolais de 10.000 Francs fiscaux,
sont soumis au régime de la patente, tel qu’or- Les Petites et Moyennes Entreprises, personnes
ganisé par l’ordonnance-loi (n° 90-046 du 8 physiques relevant de la première catégorie,
août 1990) portant réglementation du petit sont imposées selon le barème d’imposition à
commerce. Dans ce cas, elles relèvent de la ges- taux progressifs des personnes physiques pré-
tion des entités administratives décentralisées. vu à l’article 84 de l’ordonnance-loi n° 69-009
du 10 février 1969, telle que modifiée et com-
Les chiffres repris aux paragraphes 2 et 3 ci- plétée à ce jour.
dessus et à l’article précédent peuvent être
réajustés par arrêté du ministre ayant les
CHAPITRE II :
Finances dans ses attributions lorsque les cir-
constances l’exigent.
DES PETITES ET MOYENNES
ENTREPRISES DE LA DEUXIÈME
Article 4 CATÉGORIE
Les Petites et Moyennes Entreprises exerçant Article 8
les professions libérales, ainsi que celles consti-
tuées en charge ou offices relèvent de la pre- Les Petites et Moyennes Entreprises de la deu-
mière catégorie et sont, de ce fait, soumis au xième catégorie sont soumises au régime de
régime d’imposition de droit commun quel que l’impôt synthétique libératoire tel que défini à
soit le montant du chiffre d’affaires réalisé. l’article 9 ci-dessous, en matière d’impôt sur
916

les bénéfices et profits et d’impôt sur le chiffre En matière de contrôle, l’Administration des
d’affaires. Impôts se limite, à partir du bureau, à suivre,
par période de deux ans, l’évolution du chiffre
Article 9 d’affaires, en vue d’apprécier si la Petite et
L’impôt synthétique libératoire est un impôt Moyenne Entreprise peut ou non demeurer
forfaitaire annuel dû au titre des bénéfices et dans la deuxième catégorie.
profits ainsi que du montant du chiffre d’affaires.
Article 13
Les tarifs de l’impôt synthétique libératoire
sont fixés par arrêté du ministre ayan les Fi- Les Petites et Moyennes Entreprises dont le
nances dans ses attributions. chiffre d’affaires vient à dépasser, au cours de
deux années successives, la limite visée à l’ar-
ticle 3 de la présente loi, accèdent à la première
Article 10
catégorie et deviennent, de ce fait, imposables
Les Petites et Moyennes entreprises de la deu- suivant le régime d’imposition fixé aux articles
xième catégorie souscrivent et déposent, avant 6 ou 7 ci-dessus, selon le cas.
le 1er avril de chaque année, une déclaration fis-
cale auto-liquidative conforme au modèle défi- Article 14
ni par l’Administration des Impôts et appuyée
par les tableaux de synthèse modèle réduit tels L’assujettissement à l’impôt synthétique libé-
que prévus par la loi n° 76-020 du 16 juillet ratoire libère les contribuables concernés de
1976 portant normalisation de la comptabilité toutes obligations fiscales relatives aux impôts
au Congo. visés à l’article 1er de la présente loi.

Elles présentent également à toute réquisition Toutefois, les personnes disposant des biens ou
des agents de l’Administration des Impôts, des autres revenus imposables que ceux au titre
registres retraçant, par ordre chronologique, desquels elles sont passibles de l’impôt synthé-
toutes leurs recettes et toutes leurs dépenses tique libératoire, sont soumises, pour ces biens
ainsi que les pièces justificatives y afférentes. ou revenus, au régime de droit commun.

Article 11 TITRE III :


Les Petites et Moyennes Entreprises de la deu-
DES DISPOSITIONS
xième catégorie peuvent opter pour l’impo- TRANSITOIRES ET FINALES
sition selon le régime de droit commun, à la
condition de formuler par écrit cette option Article 15
avant le 1er février de l’année de réalisation du Sont abrogées, toutes les dispositions anté-
bénéfice ou profit et des affaires imposables, et rieures contraires à la présente loi, notam-
remplir toutes les obligations fiscales et comp- ment le décret-loi n° 086 du 10 juillet 1998
tables prévues par régime. Cette option est portant régime fiscal applicable aux Petites et
définitive et irrévocable. Moyennes Entreprises en matière d’impôt sur
les revenus professionnels et d’impôt sur le
Article 12 chiffre d’affaires à l’intérieur.
Les dispositions de droit commun relatives à la
déclaration, au recouvrement, aux taux garan- Article 16
ties du Trésor, la réclamation, au recours et aux La présente loi entre en vigueur à la date de sa
pénalités fiscales sont applicables aux Petites et promulgation et s’applique à compter de l’exer-
Moyennes Entreprises de la deuxième catégo- cice fiscal 2005.
rie.
917

IXème Partie :
NOTARIAT

1.TEXTE DE BASE Article 3 :


Les notaires, avant d’entrer en fonction, prêtent
ORDONNANCE-LOI N° 66-344 par écrit, le serment suivant :
DU 09 JUIN 1966 RELATIVE AUX « Je jure de remplir fidèlement et loyalement les
ACTES NOTARIÉS fonctions » qui me sont confiées ».
(M.C., 15 août 1966, n° 15, p. 560) Le document portant serment, daté et signé
par celui qui l’a prêté, est envoyé par la voie
CHAPITRE 1er hiérarchique, au ministre de la justice.
DES NOTAIRES ET
DES ACTES NOTARIES CHAPITRE II
DE LA REDACTION ET
Article 1er : DE LA CONSERVATION
Les actes notariés conformément aux disposi- DES ACTES
tions de la présente ordonnance-loi sont au-
thentiques. Article 4 :
Les actes sont présentés par les parties en
Article 2 : double exemplaire au moins. Ces exemplaires
Les actes notariés sont reçus sur le territoire sont collationnés par le notaire.
de la ville de Léopoldville par un agent de l’ad- L’un des exemplaires est destiné à servir de
ministration centrale désigné par le ministre minute, les autres d’expédition.
de l’Intérieur ou son délégué, pour remplir les La minute est écrite obligatoirement sur du
fonctions de notaire. papier dont le format et l’épaisseur sont dé-
Ils sont reçus sur le territoire d’une province terminés par le ministre de la justice qui peut
par un magistrat ou un agent de l’administra- imposer l’emploi de papier fourni par l’admi-
tion provinciale désigne par le gouvernement nistration et limiter le nombre de lignes et de
de province pour remplir les fonctions de no- caractères par page.
taire. Le notaire pourra rédiger lui-même l’acte quand
Le gouverneur de province fixe le nombre, le les parties sont illettrées ou dans l’impossibilité
siège et le ressort des offices notariaux.2 d’écrire, ou avec l’autorisation, suivant les dis-
tinctions prévues à l’article 2, du ministère de
Les agents diplomatiques et consulaires à l’intérieur ou de son délégué, du gouverneur de
l’étranger désignés par le ministre des Affaires province ou de son délégué, du chef de poste
étrangères peuvent dans les limites de leur juri- diplomatique ou consulaire.
diction, recevoir les actes notariés lorsque les
comparants sont de nationalité congolaise. Article 5 :
Le ou les comparants déclareront devant le
2
Voy., l’Arr. n° SC/062/BGV/COJU/TNT/NB/2010 du notaire que l’acte, tel qu’il est dressé, renferme
20 mars 2010 portant fixation du nombre, des sièges l’expression de leur volonté. Cette déclara-
et des ressorts des Offices nationaux dans la Ville de tion est faite devant deux témoins sachant
Kinshasa (J.O.RDC., 29 mai 2010, n° spécial, col. 9).
918

écrire, âgés de 21 ans au moins, et exempts de Article 8 :


condamnation à une peine privative de liberté Les notaires instrumentant sur le territoire de
supérieure à deux mois, pour : la République peuvent se servir d’interprètes
1° les actes de dernière volonté ou leur dépôt ; désignés par le jugement président du tribunal
2° les contrats de mariage, les donations ou de district qui prêtent au préalable, le serment
révocations de donations ainsi que les pro- de remplir fidèlement et loyalement leurs fonc-
curations ou autorisations relatives à ces tions.
actes ou contrats ; Si l’acte est rédigé en une langue autre que le
3° tout acte quel qu’il soit, lorsque l’une ou français, une traduction certifiée conforme par
l’autre des parties ne peut ou ne sait signer, un traducteur juré et jointe à la diligente des
est aveugle ou sourde-muette. parties. La traduction est soumise aux mêmes
formalités que l’acte lui-même.
Article 6 :
Le notaire vérifie l’identité et la qualité des Article 9 :
comparants ; lorsqu’il dresse lui-même l’acte, Les actes notariés ont force exécutoire.
vérifie aussi, leur capacité. Il donne ensuite lec- Lorsque l’acte constate une dette certaine et
ture de l’acte aux parties ainsi qu’aux lorsque liquide, le notaire pourra en délivrer une expé-
le concours de ceux-ci est requis. dition munie de la formule exécutoire. Cette
La minute de l’acte est ensuite signée par les grosse ne peut être délivrée qu’une fois.
parties, les témoins lorsque leur concours est En cas de perte ou de destruction, une nouvelle
requis, et le notaire. grosse peut être établie avec l’autorisation du
Celui-ci atteste sur la minute de l’acte l’accom- juge-président du tribunal de district.
plissement des formalités susdites et y indique
la date et le lieu où l’acte est reçu ainsi que Article 10 :
les noms et prénoms des témoins dont le La minute de l’acte portant un numéro d’ordre
concours est requis. est conservée par le notaire dans un classeur
formant registre à feuilles mobiles. Une expé-
Article 7 : dition certifiée conforme par le notaire est en-
Les actes sont écrits d’un seul contexte, lisible- voyée par lui au ministre de la justice. D’autres
ment et sans abréviations, blanc ni intervalle. expéditions peuvent être délivrées par le no-
Ils doivent être écrits à la main ou à l’aide d’un taire dépositaire de la munie.
procédé mécanique, d’une manière indélébile. Le ministre de la Justice ou le fonctionnaire
Tout renvoi, toute surcharge, addition ou radia- délégué par lui peuvent délivrer des copies col-
tion sont réputés nuls s’ils ne sont pas para- lationnées des exceptions dont ils assurent la
phés par les témoins lorsque leur concours est conservation.
requis, le notaire et par la ou les parties si ces
dernière savent écrire. Article 11 :
Les actes énoncent en toutes lettres les Les notaires tiennent un répertoire de tous les
sommes et les dates. Ils contiennent les noms, actes qu’ils reçoivent.
prénoms, qualités et demeure des parties. Les répertoires sont à colonnes. Les actes y
Des plans et croquis peuvent être annexés aux sont inscrits sans blanc ni intervalle.
actes dans les conditions et suivant les règles Chaque inscription contient les mentions sui-
qui sont déterminés par le ministre de la Jus- vantes : le numéro de l’acte, la date, la nature de
tice. l’acte, les noms et prénoms des parties et leur
domicile ou leur résidence au Congo.
919

Article 12 : le plus bref délai au notaire qui les a délégués, la


Il est interdit aux notaires de recevoir : minute de l’acte ainsi que l’expédition destinée
au ministre de la justice.
1° les actes dans lesquels eux-mêmes auraient
quelque intérêt direct ou indirect.
Article 16 :
2° les actes contraires à la loi ou aux bonnes
mœurs. Les actes prévus au primo du pré- Les fonctions des notaires délégués prennent
sent article pourront être reçus par un fin lorsqu’ils ont reçu l’acte auquel ils étaient
notaire délégué ou par le notaire en titre chargés de donner l’authenticité.
du ressort voisin le plus proche.
Article 17 :
La procédure de délégation sera celle à l’article Le notaire qui a fait la délégation procède à
14. Le notaire déléguant et le notaire délégué l’égard des actes qui lui sont transmis par les
se conformeront en outre, aux prescriptions notaires délégués, conformément aux disposi-
des articles 15, 16 et 17. tions des articles 10 et 11 de la présente or-
donnance-loi.
Article 13 :
Un droit sera perçu au profit du Trésor de la CHAPITRE IV :
République sur chaque acte authentique ainsi DES CONSERVATEURS
que sur les expéditions, copies et certificats DES TITRES FONCIERS
délivrés par les notaires ou le ministre de la
justice ou son délégué, d’après un tarif fixé par Article 18 :
le ministre de la justice. Les conservateurs des titres fonciers, conjoin-
tement avec les magistrats et agents désignés
CHAPITRE III : conformément à l’article 2, ont qualité pour
DE LA DELEGATION DES donner l’authenticité à tout acte ayant pour
FONCTIONS DE NOTAIRE objet la création, la transmission entre vifs,
la déclaration ou l’extinction d’un droit dont
Article 14 : l’existence entre parties ou vis-à-vis des tiers
est subordonnée à une inscription dans les
Lorsqu’un acte doit être reçu dans une localité
registres fonciers ou miniers.
où il n’existe pas d’office notarial, tout notaire
est autorisé à déléguer, dans les limites de son Ils ont également qualité pour donner l’authen-
ressort, et par écrit, ses pouvoirs à un agent ticité à toute procuration relative à l’un des
de l’administration résidant dans cette localité actes prévus à l’alinéa 1er du présent article.
pour recevoir cet acte.
Article 19 :
Le notaire délégué prête le serment prescrit
à l’article 3, au bas du document contenant la Les conservateurs donnent l’authenticité dans
délégation. les conditions et formes déterminées par les
articles 4 et 13 de la présente ordonnance-loi.
Ce document est joint à la minute sur laquelle
il en est fait mention.
CHAPITRE V :
DES ACTES ETRANGERS
Article 15 :
Les notaires délégués se conformeront aux Article 20 :
prescriptions des articles 4, 5, 6 et 7 et 8 de la
Indépendamment des actes passés à l’étranger
présente ordonnance-loi. Ils transmettent dans
conformément au dernier alinéa de l’article 2,
920

les actes passés à l’étranger ont sur le territoire Vu l’ordonnance 08-073 du 24 décembre 2008
du Congo, la même force probante que dans portant organisation et fonctionnement du
les pays où ils ont dressés. La preuve de leur Gouvernement, modalités pratiques de colla-
authenticité résultera notamment de la législa- boration entre le président de la République et
tion effectuée par les autorités désignées par le le Gouvernement ainsi qu’entre les membres
ministre des Affaires étrangères. du Gouvernement, spécialement ses articles 9,
10 et 11 ;
CHAPITRE VI : Vu l’ordonnance 08-074 du 24 décembre 2008
fixant les attributions des ministres, respective-
Article 21 : ment en son article 1er, B, point 6 ;
Le décret du 17 novembre 1953 modifié par Revu l’ordonnance 11-540 du 24 décembre
celui du 6 août 1959 est abrogé. 1958 sur les offices notariaux ;
Toutefois, les mesures d’exécution de ce décret Considérant la nécessité de créer et d’instal-
continueront à produire leurs effets aussi long- ler les offices notariaux à travers la République
temps qu’elles ne seront pas abrogées. démocratique du Congo de façon à les rendre
proches des administrés ;
Article 22 :
Sur proposition du ministre de la justice ;
La présente ordonnance-loi entre en vigueur à
la date de sa signature. Le Conseil des ministres entendu ;
Décrète :
Article 1er :
Il est créé un ou plusieurs offices notariaux
2.TEXTES dans :
COMPLEMENTAIRES 1. Chaque ville, en ce compris la ville de
Kinshasa,
AU NOTARIAT
2. Chaque chef-lieu de territoire ;
3. Toutes les autres localités que détermine-
DÉCRET N° 010-002 DU 26 ront les gouverneurs de province.
JANVIER 2010 PORTANT
CRÉATION DES OFFICES Article 2 :
NOTARIAUX Le nombre, le siège et le ressort de chaque
(J.O.RDC, 3 mars 2010, n° spécial, col. 8) office sont fixés par le gouverneur de la ville
de Kinshasa ou par le gouverneur de province,
Vu la Constitution, spécialement en ses articles selon le cas.
92, 128 et 221 ;
Article 3 :
Vu l’ordonnance-loi 66-344 du 9 juin 1966 rela-
tive aux articles notariés, spécialement en son Les fonctions de notaire sont remplies :
article 2 ; 1. Dans les villes, en ce compris la ville de
Kinshasa, par un fonctionnaire public dési-
Vu l’ordonnance 08-064 du 10 octobre 2008
gné à cet effet par le ministre de la justice ;
portant nomination d’un premier ministre, chef
2. Dans les chefs-lieux de territoire et
du Gouvernement ;
d’autres localités par un officier du Minis-
Vu l’ordonnance 08-067 du 26 octobre 2008 tère public, s’il y est installé un parquet, ou,
portant nominations des vice-premiers mi- à défaut, par un fonctionnaire désigné à cet
nistres, ministres et vice-ministres ; effet par le ministre de la justice.
921

Article 4 : des membres du Gouvernement provincial de


Les actes notariés sont reçus conformément Kinshasa ;
aux dispositions de l’ordonnance-loi n° 66-344 Vu la nécessité et l’urgence ;
du 9 juin 1966 sur les actes notariés. Sur proposition du ministre provincial de la
Population, Sécurité et Décentralisation ;
Article 5 :
Le Conseil des ministres entendu ;
Est abrogé l’ordonnance n° 11-540 du 24 dé-
cembre 1958 sur les offices notariaux. Arrête :
Article 1er :
Article 6 :
Il est créé, au niveau de la ville de Kinshasa,
Le ministre de la Justice est chargé de l’exécu- quatre offices notariaux :
tion du présent décret qui entre en vigueur à la
date de sa signature. • l’office notarial de Lukunga ;
• l’office notarial de la Funa ;
• l’office notarial de Mont-Amba ;
ARRÊTÉ N° SC/062/BGV/COJU/ • l’office notarial de la Tshangu.3
TNT/NB/2010 DU 20 MARS
2010 PORTANT FIXATION Article 2 :
DU NOMBRE, DES SIÈGES ET Le siège de chaque office national notarial est
fixé comme suit :
DES RESSORTS DES OFFICES
• commune de la Gombe pour l’office nota-
NOTARIAUX DANS LA VILLE rial de Lukunga ;
DE KINSHASA • commune de Kalamu pour l’office notarial
(J.O.RDC., 29 mai 2010, n° spécial, col. 9)
de Funa ;
• commune de Matete pour l’office notarial
Vu la Constitution ; de Mont-Amba ;
• commune de N’djili pour l’office notarial de
Vu la loi n° 08-012 du 31 juillet 2008 portant
la Tshangu.
principes fondamentaux relatifs à la libre admi-
nistration des provinces ; Article 3 :
Vu l’ordonnance n° 77-100 du 6 avril 1977 Le ressort de chaque office notarial est fixé
fixant les limites de la ville de Kinshasa, ainsi comme suit :
que le nombre des sous-régions et zones, leur
1. Les communes de Barumbu, Gombe, Kins-
dénomination et leur milites ;
hasa, Kintambo, Ngaliema, Mont-Ngafula et
Vu l’ordonnance n° 07-010 du 16 mars 2007 Lingwala pour l’office notarial de Lukunga ;
portant investiture des gouverneurs et vice- 2. Les communes de Bandalungwa, Bumbu,
gouverneur de la ville de Kinshasa ; Kasa-Vubu, Kalamu, Makala, Ngiri-Ngiri et
Vu le décret n° 010-002 du 26 janvier 2010 Selembao pour l’office notarial de Funa ;
portant création des offices nationaux ; 3. Les communes de Kisenso, Limete, Lemba,
Matete et Ngaba pour l’office notarial de
Vu, tel que modifié et complété à ce jour, l’ar-
Mont-Amba ;
rêté n° SC/0120/BGV/2007 du 30 juillet 2007
4. Les communes de N’djili, Masina, N’sele,
portant organisation et fonctionnement du
Maluku et Kimbanseke pour l’office nota-
Gouvernement provinciale de la ville de Kins-
rial de la Tshangu.
hasa ;
Vu l’arrêté n° SC/099/BGV/DIRCAB/CE/ 3
Voy. l’O.-L. 66-344 du 9 juin 1966 concernant les
PLS/2009 du 25 avril 2009 portant désignation actes notariés (M.C., 1966, p.560)
922

Article 4 : Article 3 :
Sont abrogés toutes les dispositions anté- Aucune expédition ni aucune copie collation-
rieures contraires au présent arrêté. née ne sont délivrées avant que les frais fixés
à l’article 1er n’aient été versés. La perception
Article 5 : des frais est constatée par la délivrance d’une
Le ministre provincial de la Population, Sécu- quittance conforme au règlement général sur la
rité et Décentralisation est chargé du présent comptabilité de l’Etat.
arrêté qui sort ses effets Mention des sommes perçues et de la quit-
tance délivrée est portée sur la minute et sur
les expéditions ou copies des actes.
ORDONNANCE N° 44 DU
Article 4 :
15 FÉVRIER 1965 PORTANT
Les tarifs fixés à l’article 1er sont réduits de
TARIF DES FRAIS EN MATIÈRE
moitié lorsqu’ils sont à supporter par une
NOTARIALE (M.C., 1965, p. 183) personne dont les revenus imposables ne dé-
passent pas 540.000 FC ou par une coopérative
Le Président de la République, régie par le décret du 24 mars 1956.
Vu la Constitution ; L’exemption totale des droits peut être accor-
Vu le décret du 17 novembre 1953 sur les actes dée aux indigents sur présentation des pièces
notariés, spécialement en son article 13 ; établissant l’indigence.
Vu l’ordonnance 11-292 du 4 juillet 1958 fixant Le bénéfice de l’exemption peut être retiré s’il
le tarif des frais en matière notariale, modifiée survient à l’indigent des ressources suffisantes.
par l’ordonnance 11-105 du 26 février 1959 ; Dans ce cas, les droits dus deviennent immédia-
tement exigibles.
Sur la proposition du ministre de la Justice,
ORDONNE : Article 5 :
Article 1 : Les frais à percevoir sur les actes
er
Les actes notariés faits à la requête de l’admi-
sont fixés comme suit : nistration bénéficient de l’exemption totale des
Frais d’acte  30.000 FC droits fixés à l’article 1er.
Frais d’expédition et
Article 6 :
de copie collationnée
d’un acte par page avec L’ordonnance 11-292 du 4 juillet 1958, modi-
minimum par document 15.000 FC fiée par l’ordonnance 11-105 du 26 février
1959, est abrogée.
Chaque page commencée est due en entier4.
Article 7 :
Article 2 :
Le ministre de la Justice est chargé de l’exécu-
La taxe allouée aux interprètes et traducteurs tion de la présente ordonnance qui entre en
jurés est fixée, à leur demande, par le notaire. vigueur à la date de sa publication au Moniteur
Les fonctionnaires et agents de l’Etat prêtent, congolais.
s’ils en sont requis, leur ministère sans pouvoir
réclamer les indemnités qui seraient allouées
de ce chef et qui restent acquises à l’Etat.
4
Modifié par l’Ord. 87-056 du 4 octobre 1987, art. 1er.
923

Xème Partie :
JURIDICTIONS INTERNATIONALES

I.TRIBUNAL DE LA « demandeur » une personne, un Etat


COMMUNAUTE membre ou une institution qui a formé
une demande auprès du Tribunal.
DE DEVELOPPEMENT
« institution » une institution de la SADC
DE L’AFRIQUE AUSTRALE instituée aux termes de l’ article 9 du
(SADC) Traité.
« liste de réserve des les membres
RÈGLEMENT DE PROCÉDURE qui sont appelés à siéger au Tri-
DU TRIBUNAL DE LA bunal toute fois qu’un membres
» membre régulier n’est pas disponible
COMMUNAUTÉ DE aux termes de l’article 4 du Protocole.
DÉVELOPPEMENT DE « Membre régulier » un Membre qui
L’AFRIQUE AUSTRALE siège régulièrement au Tribunal en ver-
tu de l’article 3 du Protocole.
PARTIE I : « Membre » un Membre du Tribunal
DISPOSITIONS PRÉLIMINAIRES nommé dans les conditions établies à
l’article 4 du Protocole.
Règlement 1:Titre, interprétation, com- « personne » une personne physique ou
mencement morale.
1. Le présent Règlement est dénommé Règle- « Président » le Président du Tribunal élu
ment de procédure du Tribunal de la Com- aux termes de l’article 7 du Protocole.
munauté de développement de l’Afrique « Protocole » le Protocole sur le Tribunal
australe (SADC). de la SADC.
2. Le Tribunal fonctionne conformément aux « renvoi » une requête adressée au Tribu-
dispositions du Traité, du Protocole et du nal par une cour ou un tribunal national
présent Règlement pour qu’il rende un jugement préjudi-
3. Le présent Règlement fait partie intégrante ciel sur une affaire.
du Protocole et devient effectif à la date à « Tribunal » le Tribunal dont l’ article 9 du
laquelle le Protocole entre en vigueur. Traité porte création et constitué selon
4. Dans le présent Règlement, sauf si le termes de l’ article 2 du Protocole.
contexte en dispose autrement, on entend
par : Règlement 2: Champ d’application
« agent » la personne représentant une 1. Le présent Règlement de procédure s’ap-
partie. plique à tous les cas où le Tribunal a com-
« compromis » un accord conclu entre pétence pour toutes les affaires dont il est
des parties visant à saisir le Tribunal de saisi comme le prévoient l’article 16 du
tout litige. Traité et les articles 14 et 15 du Protocole
« défendeur » la personne, l’Etat membre et il dispose de ces affaires en conformité
ou l’institution contre lequel le de- avec le présent Règlement.
mande a introduit une instance auprès 2. Rien dans le présent Règlement n’impose
du Tribunal. de limite ou ne porte atteinte au pouvoir
924

inhérent du Tribunal de rendre tous juge- 2. Au cas où il y aurait équivalence d’ancien-


ments qui seraient nécessaires pour que neté de mandat, la préséance revient au
justice soit rendue. plus
3. Les Membres qui se retirent et qui sont
PARTIE II : renommés conservent leur rang dans la
CONSTITUTION ET FONCTIONS préséance.
DU TRIBUNAL
B. PRESIDENCE
A. MEMBRES DU TRIBUNAL
Règlement 6 - Début du mandat
Règlement 3: Engagement solennel 1. Le mandat du Président du Tribunal com-
1. Avant d’entrer en fonctions, chaque mence à courir à compter de la date à la-
Membre prend en séance publique, confor- quelle il/elle est élu(e) dans les conditions
mément aux dispositions de l’ article 5 du visées à l’ article 7 du Protocole.
Protocole, l’engagement solennel de remplir
Règlement 7 - Election du Président
ses devoirs en pleine et parfaite impartialité
et en toute indépendance et conscience, et 1. Les Membres réguliers du Tribunal désignés
de ne rien divulguer du secret des délibéra- selon les termes de l’article 3 du Protocole
tions du Tribunal. constituent un collège électoral afin d’élire
2. La déclaration d’engagement solennel visé un Président et désignent l’un d’entre eux
au paragraphe 1 se fait en employant la for- pour présider l’élection.
mule figurant à l’annexe 1. 2. Conformément aux dispositions de l’article
7 (1) du Protocole, l’élection du Président
Règlement 4 - Durée de la période de se fait par vote secret.
fonctions 3. H n’est pas fait de présentation de candi-
1. La période de fonctions des Membres du dature aux fins de l’élection. Le Membre du
Tribunal commence à courir à compter de Tribunal obtenant les voix de la majorité
la date où ils/elles sont nommé(e)s confor- des Membres est déclaré élu(e) et entre
mément aux dispositions prévues à l’article immédiatement en fonctions.
4 du Protocole.
Règlement 8 - Fonctions du Président
2. Sauf en cas de remplacement normal ou de
décès, la période de fonctions d’un Membre 1. Le Président préside toutes les réunions du
expire au moment de sa démission. Tribunal; il dirige les travaux et contrôle les
3. Tout Membre qui démissionne adresse une services du Tribunal.
lettre à cet effet au Président du Tribunal. 2. Au cas où le Président serait dans l’impos-
4. Toute communication de démission faite sibilité d’exercer ses fonctions, les autres
par un Membre emporte vacance de siège Membres élisent un Président par intérim
et le Membre est remplacé conformément parmi eux conformément aux dispositions
aux arrangements prévus à l’ article 4 du de l’article 7 (2) du Protocole et les disposi-
Protocole. tions des l’ article 7 (1), (2), (3) s’appliquent
mutatis mutandis.
Règlement 5 - Préséance
1. Le Président est premier dans la hiérarchie Règlement 9 - Vacance de la Présidence
et tous les autres Membres sont rangés 1. Lorsque la Présidence devient vacante, le
dans l’ordre de préséance selon l’ancien- collège électoral visé au règlement 7 (1)
neté de leur mandat. procède à l’élection de l’un d’entre eux
925

comme Président conformément aux dis- 2. Avant d’entrer en fonctions, l’Assistant-


positions de l’ article 7 (1) du Protocole. greffier prête serment à une réunion du
Tribunal en faisant la déclaration figurant à
l’annexe 2.
C. GREFFE

Règlement 10 - Election et nomination Règlement 14 - Personnel


du Greffier supplémentaire
1. En cas de vacance du poste de Greffier, le Sur proposition du Greffier, le Tribunal peut
Tribunal l’élit par vote secret sur une liste recruter le personnel supplémentaire qui lui
de ressortissants des Etats membres qui serait nécessaire pour pouvoir remplir ses
réunissent les conditions pour exercer fonctions. Toutefois, ces recrutements effectués
dans leurs pays respectifs les plus hautes par le Greffier doivent être approuvés par le
fonctions judiciaires à partir de la liste visée Président.
au règlement 11.
2. La personne élue dans les conditions visées Règlement 15 - Fonctions du Greffier
au paragraphe 1 est nommé Greffier pour
1. Dans l’exécution de ses fonctions, le Gref-
une période de cinq (5) ans. Elle est éligible
fier: a) sert d’intermédiaire pour la trans-
pour un nouveau mandat de cinq (5) ans
mission des communications émanant du
conformément à l’ article 12 du Protocole.
Tribunal et reçues par lui; il assure toutes
communications, notifications et transmis-
Règlement 11 - Vacance du poste de sions de documents prévues par le présent
Greffier Règlement et veille à ce que les dates d’ex-
1. Le Président informe les Etats membres pédition et de réception soient facilement
d’une vacance de poste effective ou immi- vérifiables; b) tient, dans la forme prescrite
nente et décide de la date de clôture de par le Tribunal, un Rôle général de toutes
soumission de la liste des candidats de lès affaires, lesquelles sont inscrites et nu-
façon à ce que les propositions de candi- mérotées dans l’ordre dans lequel les actes
dats et les renseignements à leur sujet par- introductifs d’instance ou les demandes
viennent au Tribunal en temps utile. d’avis consultatif sont reçus au Greffe; c)
2. Les propositions sont accompagnées de transmet aux parties copies de toutes les
renseignements pertinents au sujet des pièces de procédure et documents dès leur
candidats, notamment leur âge, leur sexe, réception au Greffe; d) communique au
leurs postes actuels, leurs titres univer- Gouvernement de l’Etat où siège le Tribunal
sitaires, leurs connaissances linguistiques, et à tous les autres Gouvernements qui se-
leur expérience du droit ou des affaires des raient concernés les renseignements requis
organisations internationales. au sujet des personnes qui de temps à autre
ont droit à des privilèges, des immunités ou
Règlement 12 - Serment des facilités; e) assiste personnellement aux
réunions et aux sessions du Tribunal ou s’y
Avant d’entrer en fonctions, le Greffier prête fait représenter par son Assistant et rédige
serment à une réunion du Tribunal en faisant la les procès-verbaux et actes qui seraient
déclaration figurant à l’annexe 2. éventuellement nécessaires; f) est respon-
sable de l’impression et de la publication
Règlement 13 - Nomination de des avis consultatifs, des ordonnances et
l’Assistant-greffier des arrêts du Tribunal et de tous autres
1. Le Tribunal peut nommer un Assistant-gref- documents dont la publication serait or-
fier. Les dispositions du règlement 11 s’ap- donnée par le Tribunal; g) est responsable
pliquent à sa nomination. de toutes les tâches administratives, en
926

particulier celles relatives à l’administration 2. Avant qu’une décision soit prise au titre du
comptable et financière conformément aux présent règlement, le Président informe le
procédures financières prescrites par le Greffier par écrit de l’action envisagée en
Conseil; h) donne suite aux demandes de lui fournissant toute cause ou tout élément
renseignements au sujet du Tribunal et de à l’appui de cette décision. Il sera accordé
ses travaux; i) a la garde des sceaux, des au Greffier la possibilité de faire une décla-
tampons et des archives du Greffe. ration à une réunion du Tribunal avant la
prise de toute décision.
Règlement 16 - Fonctions de F Assistant-   3. L’Assistant-greffier ne peut être relevé de
greffier ses fonctions que pour les mêmes raisons
1. L’Assistant-greffier assiste le Greffier, le et selon la même procédure que pour le
remplace en son absence et, au cas où le Greffier.
poste deviendrait vacant, exerce les fonc-
tions de Greffier jusqu’à ce que le poste D. SIEGE, SESSIONS ET AUDIENCES
soit pourvu. DU TRIBUNAL
2. Si le Greffier et son Assistant se trouvent
tous deux dans l’impossibilité d’exercer les Règlement 20 - Dates et périodes des
fonctions de Greffier, le Président nomme audiences et durée des sessions
un fonctionnaire du Greffe pour accomplir 1. Les dates et périodes des audiences du Tri-
ces fonctions durant le temps qu’il faudra. bunal sont arrêtées par le Président.
2. La durée des sessions est déterminée par
Règlement 17 - Composition du Greffe le Président qui tient dûment compte des
Le Greffe comprend le Greffier, l’Assistant- affaires dont le Tribunal a été saisi.
greffier et tous autres fonctionnaires nommés
aux termes du règlement 14. Règlement 21 - Délibérations du
Tribunal
Règlement 18 - Organisation du Greffe 1. Toutes les délibérations du Tribunal se font
1. Le Tribunal décide du mode d’organisation à huis clos et demeurent secrètes.
du Greffe. 2. Seuls les Membres qui ont participé à
2. Les règlements intérieurs du Greffe sont la procédure orale de l’affaire peuvent
établis par le Greffier avec l’approbation du prendre part aux délibérations.
Président. 3. Chaque Membre prenant part aux délibéra-
3. Le personnel du Greffe est sujet aux Statuts tions donne son avis par écrit et le motive.
du personnel établis par le Greffier avec 4, Les conclusions auxquelles sera parvenue
l’approbation du Tribunal. la majorité des Membres du Tribunal après
les délibérations finales constitueront l’ar-
Règlement 19 - Révocation du Greffier rêt du Tribunal.
et de l’Assistant-greffier 5. Toutes les divergences de point de vue sur
1. Le Greffier ne peut être relevé de ses fonc- la teneur, le libellé ou l’ordre des questions
tions que si, de l’avis des deux tiers des sont réglées par le Tribunal.
Membres du Tribunal, il ou elle n’est plus
en mesure d’exercer ses fonctions, a com- Règlement 22 - Rôle général des affaires
mis des fautes graves dans l’exercice de son Le Président établit le Rôle des affaires sur les-
mandat ou a manqué sérieusement à ses quelles le Tribunal doit statuer.
obligations professionnelles.
927

Règlement 23 - Vacances judiciaires jet de fouille ou de saisie; en cas de contes-


tation, les agents des douanes ou la police
1. Le Président arrête et publie les périodes
peuvent sceller ces papiers et documents et
de vacances du Tribunal pour chaque année
les transmettre immédiatement au Tribunal
civile.
pour vérification en présence du Greffier
2. Lors de ces vacances, le Président exerce et de l’intéressé; b) ils ont droit: i) aux allo-
ses fonctions au siège du Tribunal soit per- cations en devises étrangères nécessaires à
sonnellement soit en se faisant remplacer l’accomplissement de leurs fonctions; ii) à la
par tout(e) autre Membre désigné(e) par liberté de déplacement dans l’exercice de
lui-même. leurs fonctions.
3. En cas d’urgence, le Président peut convo-
quer le Tribunal durant les vacances. Règlement 26 - Preuve du statut
4. Le Tribunal observe les jours fériés de l’Etat
membre où il a son siège et de tous les Pour pouvoir bénéficier des privilèges, des
autres Etats membres où il tient ses au- immunités et des facilités mentionnés au règle-
diences. ment 25, les agents, conseillers et autres repré-
5. Le Président peut, lors de circonstances sentants doivent justifier de leur qualité en
appropriées, accorder un congé à tout produisant: a) un document officiel délivré par
Membre après avoir consulté les autres leur mandant, qu’il s’agisse d’un Etat membre,
Membres du Tribunal. d’une institution ou de toute autre partie; b)
un certificat signé par le Greffier valide pour
une période précise. La durée de validité de ce
PARTIE III : certificat peut être prorogée ou abrégée par le
MODE DE REPRÉSENTATION Greffier selon la durée de la procédure.
DEVANT LE TRIBUNAL
Règlement 27 - Levée des immunités
  Règlement 24 - Agents, conseillers et
autres représentants 1. Les privilèges, immunités et facilités visés
au règlement 25 sont accordés uniquement
1. Les Etats membres et les Institutions de la dans l’intérêt et aux fins du bon déroule-
Communauté se font représenter devant le ment de la procédure.
Tribunal par un agent nommé pour chaque
2. Le Tribunal peut lever les privilèges et
affaire.
immunités lorsqu’il considère que cette
2. L’agent peut se faire assister d’un conseiller. mesure n’est pas contraire au bon dérou-
3. Les autres personnes sont représentées lement de la procédure.
par des agents ou toutes autres personnes
autorisées par elles à le faire. Règlement 28 - Exclusion

Règlement 25 - Immunités et privilèges 1. Tout agent, conseiller ou autre représen-


tant dont le comportement envers le Tri-
1. Les agents, conseillers et autres représen- bunal, un de ses Membres ou le Greffier
tants jouissent, lorsqu’ils se présentent est incompatible avec la dignité du Tribunal
devant le Tribunal, de l’immunité pour les ou qui utilise les droits dont il bénéficie à
paroles prononcées ou les écrits produits des fins autres que celles auxquelles ils sont
relatifs à l’affaire ou aux parties à l’affaire. accordés peut, à tout moment, se voir exclu
2. De plus, ils jouissent des privilèges et faci- de la procédure par ordonnance du Tribu-
lités suivants: a) les papiers et documents nal après qu’il lui a été toutefois donné la
relatifs à la procédure ne peuvent faire l’ob- possibilité de se défendre.
928

2. Une ordonnance rendue en application du Règlement 30 - Traduction


présent règlement est immédiatement exé-
Sur requête de tout Membre ou de toute par-
cutoire.
tie, le Greffier fait en sorte que toute affirma-
3. Lorsqu’un agent, un conseiller ou un repré- tion formulée oralement ou consignée par écrit
sentant est exclu du procès, le Président au cours de la procédure devant le Tribunal soit
suspend la procédure durant une période traduite dans une des langues de travail.
qu’il détermine afin de permettre à la par-
tie intéressée de nommer un autre agent,
Règlement 31 - Texte authentique
conseiller ou représentant. Le Tribunal peut
annuler une décision prise en application du Les textes des documents rédigés dans les
présent règlement sur demande, appuyée langues de travail du Tribunal seront réputés
de motifs légitimes, présentée par l’agent, le comme étant authentiques.
conseiller ou le représentant

PARTIE V :
PARTIE IV : PROCÉDURE ÉCRITE
LANGUES
Règlement 32 - Introduction de
Règlement 29 - Langues de travail l’instance

1. En application de l’article 22 du Protocole, Une instance est introduite devant le Tribunal


les langues de travail du Tribunal sont l’an- soit par une demande soit par un compromis
glais, le français et le portugais. entre les parties.
2. Le Conseil peut à tout moment décider
qu’une autre langue sera utilisée comme Règlement 33 - Instance introduite par
langue de travail. une demande
3. Les langues de travail seront utilisées dans 1. La demande indique: a) le nom et l’adresse
les exposés écrits et les plaidoiries orales du demandeur; b) le nom, la désignation et
des parties, dans les documents à l’appui et l’adresse du défendeur ; c) la nature pré-
dans les procès-verbaux et les textes des cise de la demande ainsi qu’un bref exposé
arrêts du Tribunal. des faits; d) la réparation ou le jugement
4. Tout document à l’appui exprimé dans une recherché par le demandeur.
langue autre que les langues de travail du 2. Elle indique également le nom et l’adresse
Tribunal est accompagné d’une traduction de l’agent du demandeur à qui doivent être
dans une langue de travail. An cas où les transmises les communications relatives à
documents seraient d’une longueur consi- l’affaire, y compris les pièces de procédures
dérable, la traduction peut se limiter à des et autres documents.
extraits du document sauf si le Tribunal en
3. Toute demande qui ne satisfait pas aux exi-
décide autrement d’office ou sur requête
gences des paragraphes 1 et 2 est irrece-
d’une partie.
vable.
5. Lorsqu’un témoin ou un expert est inca-
4. L’original de la demande est signé par
pable de s’exprimer correctement dans
l’agent de la partie demanderesse.
une des langues de travail, le Tribunal peut
5. L’original de la demande accompagné de
l’autoriser à déposer dans une autre langue.
toutes les annexes qui y sont mentionnées
Le Greffier s’assure alors que sa déposition
est déposé auprès du Greffier ainsi que cinq
est traduite dans une langue de travail.
copies à l’intention du Tribunal et une copie
929

à l’intention de chacune des autres parties Règlement 35 - Signification des


à la procédure. Toutes les copies sont certi- demandes et des notifications
fiées conformes par la partie demanderesse.
Le Greffier transmet sans délai une copie cer-
Lorsque la demande a pour objet l’annula-
tifiée conforme de la demande ou de la notifi-
tion d’une décision, elle est accompagnée
cation au défendeur ou à toute autre partie à
d’une preuve documentaire de la décision
la procédure.
dont l’annulation est réclamée. Toute de-
mande soumise par une personne morale 2. Tous les agents disposent au siège du Tri-
de droit privé est accompagnée des pièces bunal d’un domicile élu auquel toutes les
suivantes: a) une copie de ses statuts ou un communications se rapportant à l’affaire
extrait récent du Registre de commerce, sont à expédier. Les communications adres-
ou un extrait du registre des associations sées aux agents des parties seront réputées
ou toute autre preuve de son existence comme ayant été adressées aux parties
juridique; b) la preuve que le mandat donné elles-mêmes.
à l’agent du demandeur a été régulière-
ment établi par un représentant qualifié à Règlement 36 - Défense
cet effet. g. a) Si la demande ne satisfait pas 1. Le défendeur dépose un mémoire de dé-
aux conditions énumérées aux paragraphes fense dans un délai de trente (30) jours
4 à 7, le Greffier fixe pour le demandeur un après que la demande ou la notification lui
délai raisonnable aux fins de régularisation a été signifiée. Cette mémoire indique: a) le
de la demande ou de production de toutes nom et l’adresse du défendeur; b) le nom
pièces visées ci-dessus. b) Si le demandeur et l’adresse de l’agent du défendeur; c) les
ne peut dans le délai prescrit régulariser sa arguments de faits invoqués; d) le jugement
demande, le Tribunal, après avoir entendu que le défendeur attend du Tribunal; e) la
les agents, décide si cette défaillance rend nature de tout moyen de preuve qu’il ap-
la demande formellement irrecevable. porte à l’appui de sa défense.
2. Le délai prescrit dans le présent règlement
Règlement 34 - Instance introduite par
peut être prorogé par le Président sur
un compromis
requête motivée du défendeur fournissant
La notification peut être faite conjointement les raisons de son incapacité à déposer son
par les parties ou par l’un ou plusieurs d’entre mémoire de défense dans le délai prescrit.
elles. Si la notification n’est pas faite conjointe-
ment, le Greffier en transmet une copie certi- Règlement 37 Demande
fiée conforme à l’autre partie. La notification reconventionnelle
est accompagnée d’un original ou d’une copie
1. Un défendeur peut, à titre de défense, pré-
certifiée conforme du compromis et, au cas où
senter une demande reconventionnelle à
celui-ci ne serait pas suffisamment clair sur le
condition que celle-ci soit en connexité
sujet, indique l’objet précis du litige ainsi que
directe avec l’objet de la demande de la
les parties. Elle est accompagnée également de
partie adverse et qu’elle relève de la com-
cinq (5) copies à l’intention du Tribunal. La par-
pétence du Tribunal.
tie faisant la notification indique le nom de son
agent. Dès qu’elle reçoit du Greffier une copie 2. Une demande reconventionnelle est faite
certifiée conforme de cette notification, toute en défense de la partie qui la forme et fi-
autre partie au compromis informe aussitôt gure parmi ses conclusions.
que possible le Tribunal du nom de son agent.
930

Règlement 38 - Réplique et duplique clôture de la procédure écrite sauf avec le


consentement de l’autre partie.
1. La demande initiant l’instance et le mémoire
de défense du défendeur peuvent être
complétés par une réplique du demandeur
ainsi que par une duplique du défendeur à
PARTIE VI :
condition toutefois que cette réplique et DÉBUT DE LA PROCÉDURE
cette duplique ne soient pas à l’origine de ORALE
nouveaux litiges. Règlement 42 - Dates des audiences
2. Le Président décide des délais de dépôt des
répliques et des dupliques éventuelles. 1. A la clôture des observations écrites, l’af-
3. L’introduction de faits nouveaux ne sera faire peut être entendue par le Tribunal. Le
permise que par voie d’amendement aux Président arrête la date de l’ouverture de la
pièces de procédure s’il s’agit de faits procédure orale.
qui viennent tout juste d’être portés à la 2. Le Tribunal peut également décider, le cas
connaissance de la partie qui souhaite les échéant, de reporter l’ouverture ou la
présenter devant le Tribunal. Dans de tels poursuite de la procédure orale.
cas, le Tribunal permet à la partie adverse
de donner réponse aux nouveaux faits dans Règlement 43 - Priorité des affaires
les limites imposées par le Président. 1. Lorsqu’elle fixe la date d’ouverture de la
procédure orale ou décide de son report,
Règlement 39 - Jonction de causes le Tribunal tient compte des spécificités de
Le Tribunal peut à tout moment ordonner que chacune des affaires y compris le caractère
les instances dans deux ou plusieurs affaires d’urgence qu’elle présente.
soient jointes aux fins de présentation des 2. Lorsque des instructions préparatoires ou
conclusions écrites ou orales ou de l’arrêt défi- les dépôts de mémoire de plusieurs affaires
nitif. se terminent simultanément, l’ordre dans
lequel les affaires sont entendues est déter-
miné est par la date d’inscription au registre
Règlement 40 - Production des pièces
des dépôts de demande.
1. Le Tribunal peut demander aux parties de 3. Le Président peut décider, au vu de cir-
produire toutes pièces et de fournir tous constances particulières, qu’une affaire sera
renseignements complémentaires qu’il juge jugée en priorité.
pertinents. En cas de refus, il en prend acte. 4. Le Président peut, au vu de circonstances
2. Le Tribunal peut également demander à des particulières, après avoir entendu les par-
Etats membres et à des institutions qui ne ties, décider d’office ou à la requête d’une
sont pas parties à l’affaire de fournir tous des parties de reporter l’affaire à une date
renseignements qu’il juge nécessaires à la ultérieure.
conduite de la procédure.
Règlement 44 - Lieu des audiences
Règlement 41 - Clôture de la période de
Le Tribunal peut, s’il le considère souhaitable,
procédure écrite
décider, tel qu’il est prévu par l’article 13 du
1. Les observations écrites sont closes à Protocole, que la procédure sera en totalité
l’achèvement de la procédure écrite. ou en partie tenue en un lieu autre que le
2. Aucun autre document ne peut être soumis siège du Tribunal. Avant d’en décider, le Tri-
au Tribunal par aucune des parties après bunal se renseigne au préalable auprès des
parties.
931

Règlement 45 - Déroulement de la Règlement 48 - Appel des témoins


procédure orale
1. Les parties peuvent appeler tout témoin ou
1. La procédure orale se déroule en public expert figurant sur la liste communiquée au
sauf si le Tribunal l’ordonne autrement soit Tribunal au titre du règlement 45 (4).
d’office soit sur demande d’une des parties. 2. Si une partie souhaite à un moment quel-
Cette décision peut porter sur la totalité conque de la procédure orale entendre un
ou une partie des débats et peut être prise témoin ou expert dont le nom ne figure
à tout moment. pas sur la liste, elle en informe le Tribunal
2. Les débats sont ouverts et présidés par le et l’autre partie en fournissant les rensei-
Président ou par le Président par intérim gnements requis par le règlement 45 (4).
qui exerce la police des audiences. Un témoin ou un expert peut être appelé si
3. Durant la procédure orale, il ne sera fait l’autre partie ne le récuse pas ou si le Tribu-
aucune mention de la teneur d’un docu- nal a la conviction que son témoignage sera
ment qui n’aurait pas été déposé parmi les vraisemblablement pertinent.
pièces de procédure ou produit au titre du 3. Tout témoin appelé à témoigner prête ser-
règlement 40 sauf si le document fait partie ment en reprenant la formule figurant à
d’une publication aisément accessible. l’annexe 3.
4. Sans préjudice des dispositions du présent 4. Les témoins et experts sont interrogés
Règlement relatives à la production de par les agents ou représentants des par-
documents, chaque partie communique au ties sous l’autorité du Président. Ils peuvent
Greffier en temps utile avant l’ouverture de également être interrogés par le Président
la procédure orale tout renseignement sur et par les autres Membres.
les moyens de preuve qu’elle a l’intention
d’invoquer ou dont elle compte demander Règlement 49 - Citation des témoins
au Tribunal d’obtenir la production. Cette 1. a) Le Tribunal peut d’office ou sur requête
communication comprend la liste de tous déposée par une partie ordonner que cer-
les témoins et experts qu’elle compte tains faits soient prouvés par témoignage
convoquer, en indiquant leurs noms, leurs oral. b) L’ordonnance du Tribunal doit
nationalités, leurs qualités et leurs domi- énoncer les faits à établir,
ciles.
2. Le Tribunal peut d’office ou sur requête dé-
posée par une des parties citer un témoin à
Règlement 46 - Organisation de la comparaître.
procédure orale
3. Lorsque l’audition d’un témoin est récla-
Le Tribunal détermine l’ordre dans lequel les mée par une partie, cette dernière doit pré-
parties sont entendues, le mode de présen- ciser les faits et les raisons pour lesquels il y
tation des moyens de preuve et d’interroga- a lieu de l’interroger.
tion des témoins et des experts, et le nombre 4. a) L’ordonnance citant les témoins à com-
d’agents ou de représentants à entendre au paraître indique: i les noms, qualités et
nom de chacune des parties. adresses des témoins; ii la nature précise
des faits à propos desquels ils seront inter-
Règlement 47 - Interrogations par les rogés; iii le cas échéant, les dispositions
Membres prises par le Tribunal pour rembourser les
dépenses encourues par les témoins et les
Le Président et les autres Membres peuvent sanctions applicables aux témoins faisant
au cours des débats interroger les agents, les défaut. b) L’ordonnance est signifiée aux
conseillers et les représentants des parties. parties et aux témoins.
932

5. a) Le Tribunal peut subordonner la citation placement et de séjour. Les paiements sont


d’un témoin dont l’audition est réclamée effectués d’avance par le Greffier.
par une partie au dépôt auprès du Greffier 2. En outre, les témoins sont indemnisés pour
par cette dernière d’une somme suffisante manque à gagner et les experts sont rému-
pour couvrir les dépenses induites par la nérés pour leurs prestations.
citation de ce témoin. b) Le montant de ce 3. Le Greffier indemnise les témoins et rému-
dépôt est déterminé par le Tribunal. nère les experts après qu’ils se sont acquit-
6. Une fois que le témoin a reçu la citation à tés de leurs devoirs ou tâches.
comparaître, les parties sont avisées de la
date et de l’heure où il doit comparaître Règlement 52 - Modalités selon
devant le Tribunal. lesquelles les parties s’adressent au
Tribunal
Règlement 50 - Audition des témoins
1. Toute partie ne peut s’adresser au Tribunal
1. Le Tribunal peut infliger une sanction pécu- que par l’entremise de son agent, de son
niaire à rencontre de tout témoin qui, ayant conseiller ou de son représentant.
été dûment cité à comparaître devant le 2. Les déclarations faites an nom des parties
Tribunal, fait défaut ou, ayant comparu, re- seront axées sur les questions qui op-
fuse, sans motif légitime, de témoigner ou posent toujours les parties et ne porteront
de prêter serment. pas tout le champ couvert par les pièces
2. L’imposition de la sanction ne décharge pas de procédure ni ne répéteront les faits et
pour autant le témoin de l’obligation de arguments qui y sont contenus.
témoigner. Le Tribunal peut ordonner que
d’autres citations lui soient notifiées à ses Règlement 53 - Clôture de la procédure
propres frais. orale
3. Le Tribunal peut annuler la sanction pécu-
Après que les agents, conseillers ou représen-
niaire infligée à un témoin si celui-ci fournit
tants ont présenté leurs conclusions, le Prési-
des excuses légitimes. Il peut en réduire le
dent prononce la clôture de la procédure orale.
montant à la requête du témoin si celui-ci
établit que ce montant est disproportionné
par rapport à ses revenus. Règlement 54 - Témoin expert
4. Les témoins et les experts peuvent être Le Tribunal peut, à des fins d’éclaircissement,
entendus sous serment dans les conditions appeler un témoin à ses dépens à déposer du-
établies par la loi de leurs pays de résidence. rant la procédure orale sur toute question de
5. a) Un Etat membre considère toute viola- nature technique.
tion de serment par un témoin ou un ex-
pert comme un délit correspondant à celui Règlement 55 - Réouverture de la
commis devant une de ses cours nationales procédure orale
ayant compétence en matière civile. b) Sur
requête du Tribunal, l’Etat membre concer- Le Tribunal peut, après avoir entendu les agents,
né poursuit l’auteur du parjure devant la ordonner la réouverture de la procédure orale.
juridiction nationale compétente.
Règlement 56 - Procès-verbal
Règlement 51 - Dépenses encourues par 1. a) Le Greffier conserve un procès-verbal de
les témoins et experts chacune des audiences. b) Le procès-verbal
1. Les témoins et experts convoqués par le est signé à la fois par le Président et par le
Tribunal ont droit à des indemnités de dé- Greffier et constitue un acte authentique.
933

3. Les parties peuvent vérifier le procès-ver- erreurs d’écriture ou de calcul ou d’autres


bal au Greffe et en obtenir copie à leurs fautes de ce genre.
propres frais. 2. Lorsque les rectifications ont été appor-
tées à l’arrêt au titre du paragraphe 1, le
PARTIE VII : Greffier notifie dûment ce fait aux parties
ARRÊTS intéressées. Elles peuvent alors soumettre
par écrit au Greffier leurs objections ou
Règlement 57 - Prononciation des arrêts observations dans le délai précisé dans la
notification.
1. Lorsque le Tribunal a complété ses déli- 3. Le Tribunal rend un arrêt à toute objection
bérations et est parvenu à une décision, il déposée au titre du paragraphe 2.
informe les parties de la date où l’arrêt sera
4. La minute de l’ordonnance qui prescrit la
prononcé.
rectification est annexée à la minute de
2. L’arrêt est prononcé en séance publique. l’arrêt rectifié. Il est fait mention de cette
ordonnance dans la marge de la minute de
Règlement 58 - Contenu du prononcé l’arrêt rectifié.
de l’arrêt
1. Le prononcé de l’arrêt contient les élé-
PARTIE VIII :
ments suivants: a) la date et le lieu où il est
SUSPENSION DE LA PROCÉDURE
rendu; b) les noms des Membres du Tribunal
qui ont pris part à l’affaire; c) les noms des
Règlement 60 - Demande de suspension
parties; d) les noms des agents, des conseil-
lers et des représentants des parties; e) un 1. A tout moment au cours de la procédure,
résumé de la procédure; f) les conclusions le Tribunal peut, d’office ou sur demande
des parties; g) un exposé des faits; h) la loi d’une des parties à la procédure ou d’une
applicable; i) les dispositions opérantes de partie qui, bien que n’étant pas partie à la
l’arrêt; j) la décision quant aux dépens; k) le procédure, établit que des intérêts impor-
nombre et les noms des Membres consti- tants sont pour lui en cause dans l’affaire ou
tuant la majorité dans la décision. que tout arrêt rendu dans l’affaire lui sera
2. Tout Membre peut, s’il le souhaite, adjoindre préjudiciable, décider de suspendre la pro-
à l’arrêt du Tribunal l’exposé écrit de toute cédure si: a) une cour nationale a déjà été
opinion personnelle. saisie de l’affaire et que la même réparation
3. Une copie de l’arrêt dûment signée et scel- est recherchée; b) une partie ne fournit pas
lée est conservée dans les archives du Tri- de caution pour couvrir les frais comme
bunal et d’autres copies sont transmises à ordonné par la Cour; c) une des parties à
chacune des parties. la procédure meurt ou devient mentale-
ment incapable ou insolvable; d) le défen-
4. Le Greffier fait parvenir des copies de l’ar-
deur s’appuie sur une demande reconven-
rêt: a) au Conseil; b) aux autres Etats admis
tionnelle ou demande en réparation qui
à ester devant le Tribunal.
annihile la réclamation du demandeur; e) il
existe un accord entre les parties qui pré-
Règlement 59 - Rectification de l’arrêt
voit que l’objet du litige sera soumis à arbi-
1. Sans préjudice des dispositions relatives à trage, mais que l’autre partie décide d’avoir
l’interprétation des arrêts, le Tribunal peut, recours d’abord à l’arbitrage et demande
d’office ou sur requête déposée par toute une suspension de la procédure en atten-
partie, deux semaines après que l’arrêt a dant la décision de l’arbitrage; f) le Tribunal
été rendu, procéder à la rectification des le juge approprié.
934

2. Lorsque la procédure a été suspendue par découleraient si elle n’est pas agréée et la
suite de la non-exécution par une partie mesure provisoire recherchée.
d’une ordonnance du Tribunal ou de son 5. La demande de mesure provisoire a prio-
non-respect d’une condition imposée pour rité sur toutes les autres affaires.
le commencement ou la poursuite de la
procédure, celle-ci peut recommencer une Règlement 62 - Notification de la
fois que les conditions ont été satisfaites. demande de sursis
3. La suspension de la procédure prend effet
1. La demande visée au règlement 61 est si-
à la date à laquelle l’ordonnance ou la déci-
gnifiée à l’autre partie; le Président accorde
sion de suspension est rendue.
des délais plus courts aux parties pour sou-
4. Sauf si la suspension de la procédure n’est mettre leurs conclusions écrites ou orales.
prévue que pour une durée déterminée,
2. a) Si l’affaire est urgente, le Président peut
aucune autre disposition, y compris le dé-
pôt de mémoires, ne sera prise jusqu’à ce faire droit à la demande de sursis avant
que le Tribunal ait ordonné sa reprise. même que la partie adverse ait soumis ses
arguments ou observations. b) Une décision
5. La suspension d’une procédure pour une
rendue aux termes du présent alinéa peut
durée indéterminée prend fin à la date où
être modifiée ou rapportée sans même que
est rendue la décision de la reprendre.
la partie adverse partie l’ait jamais deman-
6. A compter de la date de la reprise de la
dé.
procédure, les délais de procédure recom-
mencent à courir depuis le début comme
Règlement 63 - Décision du Président
établi par le présent Règlement.
concernant la demande de sursis
7. Les ordonnances et les décisions visées au
présent règlement sont notifiées aux par- 1. Le Président fixe la date de l’audience lors
ties. de laquelle la demande sera entendue de
manière à donner aux parties l’occasion de
PARTIE IX : s’y faire représenter.
PROCÉDURE SPÉCIALE 2. Le Président statue sur la demande lui-
même ou la défère au Tribunal.
Règlement 61 - Sursis 3. En cas d’absence ou d’empêchement du
Président, le Président par intérim statue
1. Toute demande de sursis à l’exécution sur la demande conformément à l’alinéa 2.
d’une mesure prise par un Etat membre ou 4. Lorsque la demande est déférée au Tribu-
une institution en application du Traité n’est nal, celui-ci statue, toutes affaires cessantes
recevable que si le demandeur conteste conformément au règlement 61 (5).
l’exécution de cet acte en déposant un re-
cours devant le Tribunal.
Règlement 64 - Décision du Tribunal
2. Une demande de toute autre mesure pro- concernant la demande de sursis
visoire n’est recevable que si elle est effec-
tuée par une partie à une affaire dont le 1. Il est statué sur la demande par voie d’or-
Tribunal est saisi et si elle se réfère à cette donnance motivée et définitive qui est si-
affaire. gnifiée sans délai aux parties.
3. La demande peut être faite à tout moment 2. L’exécution de l’ordonnance peut être su-
au cours de la procédure de l’affaire en rap- bordonnée à la constitution par le deman-
port avec laquelle elle est formulée. deur d’une caution dont le montant et les
4. La demande indique l’objet du litige, les rai- modalités sont fixés compte tenu des cir-
sons la motivant et les conséquences qui en constances de l’affaire.
935

3. Sauf indication contraire contenue dans l’or- 5. a) Le Tribunal statue sur la demande. b) En
donnance, la mesure provisoire cesse d’avoir cas de rejet de la demande, le Président dé-
effet au moment où l’arrêt qui met fin à l’ins- termine des nouveaux délais pour la pour-
tance est rendu. Le Tribunal peut toutefois suite de l’instance.
annuler ou réviser un arrêt quelconque sur
demande d’une partie ou s’il estime que des PARTIE X :
faits nouveaux justifient cette annulation ou ARRÊTS PAR DÉFAUT
sa révision.
4. L’ordonnance n’a qu’un caractère provi- Règlement 68 - Arrêt par défaut
soire et ne préjuge en rien la décision du
Tribunal statuant sur le principal. 1. Lorsqu’un défendeur, régulièrement mis en
cause, ne répond pas à la demande dans la
Règlement 65 - Rejet de la demande de forme et les délais prescrits, le demandeur
sursis peut demander au Tribunal de lui adjuger
ses conclusions.
Le rejet d’une demande relative à une mesure
provisoire n’empêche pas à la partie l’ayant 2. La demande est signifiée au défendeur ; le
introduite d’en soumettre une nouvelle fondée Président arrête la date où elle sera enten-
sur de faits nouveaux qui lui étaient inconnus due. 3 a) Avant de rendre l’arrêt par défaut,
lors de la première demande. le Tribunal, vérifie si la demande introduc-
tive de l’instance a été présentée dans les
règles, comporte un motif de poursuite
Règlement 66 - Suspension de
et que les formalités appropriées ont été
l’exécution de la mesure provisoire
suivies. b) Tout arrêt par défaut est exécu-
Le Tribunal peut suspendre l’exécution du juge- toire au même titre que tout autre arrêt ou
ment qu’il a rendu au sujet de la mesure exécu- ordonnance du Tribunal.
tée par un Etat ou une institution visée par le
règlement 61 (1) soit d’office soit sur demande Règlement 69 - Recours contre un arrêt
justifiée déposée par une partie affectée par rendu par défaut
l’arrêt.
1. Le défendeur peut opposer un recours à
l’arrêt rendu par défaut.
Règlement 67 - Exceptions
2. Le recours dûment motivé doit être for-
1. Toute partie à la procédure peut, par acte mé dans un délai d’un mois à compter de
séparé, demander au Tribunal de statuer sur la date à laquelle l’arrêt a été signifié au
une exception ou un incident sans engager défendeur et doit être logé dans la forme
le débat sur le fond. prescrite par le règlement 38.
2. Sa demande contient l’exposé des moyens 3. Sur réception de la demande, le Président
de faits et de droit sur lesquels elle est fixe à l’autre partie un délai pour la présen-
fondée, l’ordonnance recherchée par le tation de ses observations.
demandeur et est accompagnée de tous 4. Pour statuer sur le recours du défendeur,
documents à l’appui. le Tribunal examine: i) si le celui-ci a des
3. Dès la présentation de l’acte formant la raisons valables pour expliquer pourquoi il
demande, le Président fixe un délai à l’autre n’a pas fait valoir ses moyens de défense;
partie pour déposer par écrit ses obser- ii) s’il a des motifs de défense valables au
vations et ses conclusions ainsi que tous regard de circonstances concrètes entou-
documents à l’appui. rant l’affaire; iii) sur toute autre fait concret
4. Sauf décision contraire du Tribunal, la suite susceptible d’affecter Finfirmation ou la
de la procédure se fait oralement confirmation de l’arrêt.
936

5. Le Tribunal peut par voie d’un arrêt déci- Règlement 71 - Formation d’une
der d’annuler la décision par défaut ou de demande en révision
débattre du recours.
1. Lorsqu’une partie découvre un fait qui, par
sa nature, aurait pu exercer une influence
PARTIE XI : décisive sur l’arrêt du Tribunal s’il avait été
TIERCE OPPOSITION connu au moment où l’arrêt a été pronon-
cé, elle peut former une demande en révi-
sion de l’arrêt.
Règlement 70 - Procédure
2. Les règlements 38 et 41 s’appliquent à la
1. Tout Etat membre, toute institution ou demande en révision d’un arrêt.
toute personne physique ou morale peut 3. La demande contient les pièces suivantes: a)
déposer une demande pour pouvoir inter- une copie de l’arrêt dont il est fait contes-
venir comme tierce partie dans toute ins- tation; b) les points à propos desquels l’ar-
tance. rêt est attaqué; c) les faits à l’appui de la
2. Toute demandée effectuée au titre du pré- demande en révision.
sent règlement est introduite aussitôt que 4. La demande en révision est déposée dans
possible, au plus tard avant la clôture de un délai de trois (3) mois à compter de la
la procédure écrite ou, en cas de circons- date à laquelle les faits à l’appui de la de-
tances exceptionnelles, soutenue par des mande ont été portés à la connaissance du
motifs légitimes, avant la date arrêtée pour demandeur.
le début de la procédure orale. 5. La requête doit être formée contre toutes
3. La demande doit spécifier: a) l’affaire à la- les parties à l’affaire dont l’arrêt fait l’objet
quelle elle se rapporte; b) l’objet précis de de la demande en révision.
l’intervention; c) l’intérêt, qui doit être de
nature juridique et qui, selon le tiers-oppo- Règlement 72 - Pouvoirs du Tribunal
sant, est suscptible d’être affecté par l’arrêt
rendu dans l’affaire ; d) toute base de com- 1. Le Tribunal examine en session fermée les
pétence ; e) une liste de pièces à l’appui de observations écrites du demandeur et sta-
l’opposition. tue sur la recevabilité de la demande.
4. La demande est formée contre toutes les 2. Si le Tribunal juge la demande recevable, il
parties à l’affaire. examine le fond de la demande et statue
5. Le Tribunal statue sur la recevabilité de de- par voie d’arrêt conformément à la procé-
mande. dure établie aux règlements 63 et 64.
6. Si le Tribunal agrée à la demande visée au 3. La minute de l’arrêt révisé est annexée à
présent règlement, il est fourni au tiers l’original du premier arrêt rendu par le Tri-
opposant des copies des copies des pièces bunal.
de procédure et des documents produits et
il aura le droit de déposer une déclaration
PARTIE XIII :
écrite dans les délais impartis par le Tribu- INTERPRETATION DES ARRETS
nal.
Règlement 73 Demande
PARTIE XII : d’interprétation des arrêts
DEMANDE EN RÉVISION 1. H peut être effectué une demande d’in-
D’UN ARRÊT terprétation d’un arrêt lorsqu’il y a litige
concernant la signification et la portée d’un
arrêt du Tribunal.
937

2. La demande doit être formée contre toutes nal toute affaire dont l’issue doit être réso-
les parties en cause à l’arrêt en question. lue lorsqu’est soulevée toute question de
3. La demande se fait selon les modalités pré- l’ordre de celle visée au paragraphe 1 du
cisées au règlement 33. présent règlement.
4. En outre, la demande spécifie: a) l’arrêt visé;
b) les textes dont l’interprétation est de- Règlement 76 - Communication des
mandée. décisions du Tribunal
5. Le Tribunal donne la possibilité aux parties Les décisions du Tribunal sont communiquées
de soumettre par écrit leurs observations aux cours ou aux tribunaux nationaux ayant
et peut entendre les arguments oraux des fait le renvoi préjudiciel dans leur version origi-
agents, des représentants et des conseillers.
nale, accompagnés, selon que de besoin, de leur
6. Le Tribunal statue par voie d’arrêt sur l’in- traduction dans une des langues de travail du
terprétation de l’arrêt conformément aux Tribunal.
règlements 57 et 58. La minute de cet arrêt
est annexée à la minute de l’arrêt interpré-
té. Règlement 77 - Audience
1. Le Tribunal tient compte du Règlement de
PARTIE XIV :
procédure de la cour ou du tribunal national
EXÉCUTION DES ARRÊTS
qui l’a saisi en ce qui concerne les modalités
de représentation et de comparution des
Règlement 74 - Exécution parties au principal lors de la procédure de
Toute partie demandant la reconnaissance et renvoi préjudiciel.
l’exécution d’un arrêt du Tribunal conformé- 2. Lorsqu’une question posée à titre préju-
ment aux dispositions de l’ article 32 (3) du diciel est pour l’essentiel identique à une
Protocole fournit les pièces suivantes: a) la question sur laquelle le Tribunal a déjà sta-
minute de l’arrêt dûment certifiée conforme tué, celui-ci peut, après avoir informé la juri-
par le Tribunal; b) l’original de la demande ou diction de renvoi et ayant entendu toutes
du compromis qui a saisi le Tribunal de l’affaire. les parties intéressées, statuer par voie
d’ordonnance motivée comportant réfé-
PARTIE XV : rence à l’arrêt déjà rendu sur la question.
RECOURS PRÉJUDICIELS 3. a) Sans préjudice du paragraphe 2, la pro-
cédure devant le Tribunal comprend égale-
Règlement 75 - Renvoi d’une affaire au ment une partie orale. b) Le Tribunal peut
Tribunal par une juridiction nationale toutefois décider autrement après avoir
1. Lorsqu’une question est soulevée devant examiné la question visée au paragraphe 2
une cour ou un tribunal national concer- du présent règlement et en se fondant sur
nant l’application ou l’interprétation du un rapport présenté par un ou plusieurs
Traité ou de ses Protocoles, des directives juges de la juridiction de renvoi, à condition
et des décisions de la Communauté ou des toutefois qu’aucune des parties n’ait de-
Institutions, cette juridiction peut, si elle es- mandé de faire valoir ses droits oralement.
time qu’un jugement sur la question lui est 4. Les frais du renvoi préjudiciel sont détermi-
nécessaire pour pouvoir rendre un juge- nés par la cour ou le tribunal national.
ment, demander au Tribunal de prononcer 5. Lors de cas particuliers, le Tribunal peut, au
un jugement à titre préjudiciel. titre de l’assistance judiciaire, accorder une
2. Une cour ou un tribunal national contre aide destinée à faciliter la représentation ou
le jugement duquel les lois nationales ne la comparution d’une partie.
prévoient aucun recours renvoie au Tribu-
938

PARTIE XVI : 2. Si les parties sont convenues de mettre un


DEPENS terme à l’instance du fait d’être parvenu
à un règlement du litige et si elles le sou-
haitent, le Tribunal peut inscrire ce fait dans
Règlement 78 - Répartition des frais
l’ordonnance afin que l’affaire soit rayée du
entre deux parties
rôle.
1. Chaque partie supporte ses frais. 3. Si le Tribunal ne siège pas, toute ordon-
2. Lors de circonstances exceptionnelles, le nance rendue au titre du présent règlement
Tribunal peut ordonner à une partie à la peut être rendue par le Président.
procédure de régler les frais encourus par
la partie adverse. Règlement 82 - Extinction de l’instance
motivée par une demande
Règlement 79 - Frais de la procédure
1. Si au cours de l’instance introduite par une
Les procédures devant le Tribunal sont gratuites demande, le demandeur informe le Tribunal
excepté dans les cas suivants : a) Lorsqu’une par écrit qu’il ou elle souhaite y mettre un
partie a fait encourir par le Tribunal des frais terme, et si, à la date où cette communica-
considérables inutiles, celui-ci peut ordonner tion est reçue au Greffe, le défendeur n’a
que la partie lui rembourse ces frais. b) Lorsque pris aucune disposition pour faire valoir sa
des travaux de copies ou de traduction sont défense, le Tribunal ordonne officiellement
effectués sur requête d’une partie, les coûts l’arrêt de l’instance et sa radiation du rôle.
sont, dans la mesure où le Greffier les estime Le Greffier fait parvenir une copie de cette
excessifs, à supporter par cette partie. décision au défendeur.
2. Si, au moment où l’extinction lui est signi-
Règlement 80 - Devise de paiement fiée, le défendeur a déjà entamé des procé-
1. Les sommes dues au Tribunal sont réglées dures, a) le Tribunal fixe un délai au défen-
dans la monnaie de l’Etat membre où siège deur pour indique s’il/elle s’oppose ou non
le Tribunal. à l’extinction de l’instance, b) s’il ne s’op-
2. Une somme due par toute autre personne pose pas à l’extinction de l’instance avant le
est réglée dans la monnaie de l’Etat membre délai fixé, cette absence d’opposition vaut
où la dépense a été encourue. acquiescement; le Tribunal ordonne alors
3. Les conversions en devises sont effectuées l’extinction de l’instance et sa radiation du
au taux de change en vigueur à la date du rôle. c) s’il s’oppose à l’extinction, l’instance
paiement dans l’Etat membre où siège le se poursuit.
Tribunal. 3. Les pouvoirs détenus par le Tribunal aux
termes du présent règlement peuvent être
PARTIE XVII : exercés par le Président quand le Tribunal
Extinction de l’instance ne siège pas.

Règlement 81 - Cas où le Tribunal peut PARTIE XVIII :


mettre fin à l’instance SIGNIFICATION
1. Si les parties, conjointement ou séparément, Règlement 83 - Mode de signification
informent le Tribunal par écrit qu’elles ont 1. a) Tout préavis ou autre document qui doit
décidé de mettre fin à l’instance à tout mo- être notifié au titre du présent Règlement
ment avant que celui-ci ait rendu son arrêt, est communiqué par courrier recomman-
le Tribunal ordonne que l’affaire soit rayée dé ou est délivré personnellement, avis de
du rôle. réception étant demandé à chaque fois. b)
939

Seul l’avis de réception fait foi de la déli- PARTIE XX :


vrance de la notification. AVIS CONSULTATIFS
2. Le Greffier certifie les notifications à com-
muniquer sauf lorsque les parties elles Règlement 86 - Requête d’avis consultatif
mêmes fournissent les notifications confor- 1. a) Le Sommet ou le Conseil peut deman-
mément au règlement 33 (5). der un avis consultatif au Tribunal confor-
3. Toutes les communications adressées ou mément à l’ article 16 (4) du Traité et à l’
délivrées aux représentants des parties ou article 20 du Protocole. b) Le Tribunal don-
des institutions seront considérées comme nera son avis tant au Sommet qu’au Conseil,
ayant été adressées ou délivrées, selon le selon le cas.
cas, aux parties ou aux institutions. 2. a) Le Président arrête la période durant
laquelle le Sommet et le Conseil peuvent
PARTIE XIX : soumettre leurs observations écrites. b)
ADMINISTRATION DES DÉLAIS Les observations écrites sont signifiées,
selon le cas, au Sommet ou au Conseil.
Règlement 84 - Calcul des délais
1. Lorsque des délais sont prescrits au titre Règlement 87 - Délibérations sur
du présent Règlement pour la prise de requête
toute mesure procédurale, le décompte se Les délibérations sur requête se déroulent à
fait comme suit: (a) lorsqu’un délai est ex- huis clos.
primé en jours, semaines, mois ou années,
le décompte se fait à partir du moment où Règlement 88 - Délivrance de l’avis
l’événement ou l’action a lieu, étant entendu
que le jour où a lieu l’événement ou l’action Lorsque le Tribunal a achevé ses délibérations
n’est pas compté dans le période en ques- et adopté son avis consultatif, ce dernier est lu
tion. (b) Si le délai est exprimé en mois et en séance publique.
en jours, les mois sont décomptés d’abord,
puis les jours; (c) les samedis, lès dimanches Règlement 89 - Indications que
et les jours fériés sont inclus dans le calcul; comporte l’avis consultatif
(d) les délais ne sont pas suspendus dans le
calcul durant les vacances judiciaires. 1. L’avis consultatif indique: i la date où elle est
délivrée; ii les noms des juges qui ont déli-
2. Si le délai expire un samedi, un dimanche
béré; iii un résumé des débats; iv un exposé
ou un jour férié, il est prorogé automati-
des faits; v les motivations en point de droit;
quement jusqu’à la fin du premier jour ou-
vi le nombre de juges constituant la majo-
vrable suivant
rité et leurs noms.
2. Tout Membre peut, s’il le souhaite, ad-
Règlement 85 - Prorogation des délais
joindre l’exposé de son avis individuel à
1. Tout délai prescrit au titre du présent Rè- l’avis consultatif du Tribunal, que son avis
glement peut être prorogé par la personne soit contraire à celui de la majorité ou non.
qui l’a prescrit.
2. Il ne sera porté préjudice à aucun droit en Règlement 90 - Communication de l’avis
conséquence de l’expiration d’un délai si consultatif
la partie intéressée peut établir l’existence
L’avis est signifié au Sommet et au Conseil.
d’événements imprévus.
940

PARTIE XXI : CHAPITRE PREMIER :


ANNEXES LES ATTRIBUTIONS DE LA
ANNEXE 1 (Aux termes de l’article 3) «Je dé- COUR COMMUNE DE JUSTICE
clare solennellement que je remplirai mes de- ET D’ARBITRAGE EN MATIÈRE
voirs et exercerai mes attributions de Membre D’ARBITRAGE
du Tribunal en tout honneur et dévouement, en
Article 1 :
pleine et parfaite impartialité, et en toute indé-
pendance et conscience.» 1.1 La Cour Commune de Justice et d’Arbi-
SIGNATURE DU MEMBRE SIGNATURE DU trage, ci-après dénommée « la Cour «, exerce
PRESIDENT SIGNATURE DU GREFFIER les attributions d’administration des arbitrages
dans le domaine qui lui est dévolu par l’article
ANNEXE 2 (Aux termes de l’article 12) 21 du Traité dans les conditions ci-après défi-
nies.
«J’affirme solennellement que j’exercerai mes
fonctions de Greffier du Tribunal en toute Les décisions qu’elle prend à ce titre, en vue
loyauté, discrétion et conscience et que je res- d’assurer la mise en oeuvre et la bonne fin des
pecterai de bonne foi toutes les dispositions procédures arbitrales et celles liées à l’examen
du Protocole et le Règlement de procédure du de la sentence, sont de nature administrative.
Tribunal.» Ces décisions sont dépourvues de toute
autorité de chose jugée, sans recours et
SIGNATURE DU GREFFIER SIGNATURE DU les motifs n’en sont pas communiqués.
PRESIDENT ANNEXES (Aux termes de l’ar- Elles sont prises par la Cour dans les condi-
ticle 48) «J’affirme solennellement en mon hon- tions fixées en assemblée générale sur propo-
neur et conscience que je dirai la vérité, toute sition du Président.
la vérité et rien que la vérité. »
Le Greffier en chef assure les fonctions de
Secrétaire Général de cette formation adminis-
trative de la Cour.
1.2 La Cour exerce les compétences juridic-
II. COUR COMMUNE tionnelles qui lui sont attribuées par l’article 25
DE JUSTICE ET D’ARBITRAGE du Traité en matière d’autorité de chose jugée
D’OHADA (CCJA) et d’exequatur des sentences rendues, dans sa
formation contentieuse ordinaire et conformé-
RÈGLEMENT D’ARBITRAGE ment à la procédure prévue pour celle-ci.
DE LA COUR COMMUNE DE 1.3 Les attributions administratives définies au
JUSTICE ET D’ARBITRAGE DE point 1.1 ci-dessus pour le suivi des procédures
L’OHADA arbitrales sont assurées dans les conditions
Le contentieux relatif à l’interprétation et prévues au chapitre II ci-après.
à l’application des actes uniformes ainsi Les attributions juridictionnelles de la Cour
que l’arbitrage sont prévus par les articles prévues au point 1.2 ci-dessus sont définies et
13 à 26 du traité relatif à l’harmonisation réglées par le chapitre III ci-après et le règle-
en Afrique du droit des affaires (voyez XIe ment de procédure de la Cour.
partie : accords et traités internationaux
en matière de justice).
941

CHAPITRE II : cédure arbitrale, sous réserve d’en informer la


LA PROCÉDURE SUIVIE DEVANT Cour à sa prochaine réunion, à l’exclusion des
LA COUR COMMUNE DE JUSTICE décisions qui requièrent un arrêt de la Cour. Il
ET D’ARBITRAGE peut déléguer ce pouvoir à un membre de la
Cour sous la même condition.
Article 2 :
Article 3 :
2.1 La mission de la Cour est de procurer,
conformément au présent règlement, une 3.1 Le différend peut être tranché par un ar-
solution arbitrale lorsqu’un différend d’ordre bitre unique ou par trois arbitres. Dans le pré-
contractuel, en application d’une clause com- sent règlement, le tribunal arbitral peut être
promissoire ou d’un compromis d’arbitrage, lui également désigné par l’expression «l’arbitre
est soumis par toute partie à un contrat, soit Lorsque les parties sont convenues que le dif-
que l’une des parties ait son domicile ou sa férend sera tranché par un arbitre unique, elles
résidence habituelle dans un des Etats-parties, peuvent le désigner d’un commun accord pour
soit que le contrat soit exécuté ou à exécuter, confirmation par la Cour. Faute d’entente entre
en tout ou partie sur le territoire d’un ou de les parties dans un délai de trente (30) jours à
plusieurs Etats-parties. partir de la notification de la demande d’arbi-
2.2 La Cour ne tranche pas elle-même les dif- trage à l’autre partie, l’arbitre sera nommé par
férends. la Cour.
Elle nomme ou confirme les arbitres, est infor- Lorsque trois arbitres ont été prévus, chacune
mée du déroulement de l’instance et examine des parties - dans la demande d’arbitrage ou
les projets de sentence. dans la réponse à celle-ci - désigne un arbitre
indépendant pour confirmation par la Cour.
Elle se prononce sur l’exequatur de ces sen-
Si l’une des parties s’abstient, la nomination
tences si celui-ci est demandé et, si elle en est
est faite par la Cour. Le troisième arbitre, qui
saisie, sur les contestations qui peuvent sur-
assume la présidence du tribunal arbitral, est
venir quant à l’autorité de chose jugée de ces
nommé par la Cour, à moins que les parties
sentences.
n’aient prévu que les arbitres qu’elles ont dési-
2.3 La Cour traite les questions liées aux pro- gnés devraient faire choix du troisième arbitre
cédures arbitrales suivies par elle dans le cadre dans un délai déterminé. Dans ce dernier cas,
du titre IV du Traité et de l’article 1er du pré- il appartient à la Cour de confirmer le troi-
sent règlement. sième arbitre. Si à l’expiration du délai fixé par
2.4 La Cour établit un règlement intérieur si les parties, ou imparti par la Cour, les arbitres
elle l’estime souhaitable. La Cour peut, selon désignés par les parties n’ont pu se mettre
les modalités prévues à ce règlement intérieur, d’accord, le troisième arbitre est nommé par
déléguer à une formation restreinte de ses la Cour.
membres, un pouvoir de décision sous réserve Si les parties n’ont pas fixé d’un commun ac-
que la Cour soit informée des décisions prises cord le nombre des arbitres, la Cour nomme
à l’audience suivante. Ce règlement est délibéré un arbitre unique, à moins que le différend
et adopté en assemblée générale. Il devient exé- ne lui paraisse justifier la désignation de trois
cutoire après son approbation par le Conseil arbitres. Dans ce dernier cas, les parties dis-
des ministres statuant dans les conditions pré- poseront d’un délai de quinze (15) jours pour
vues à l’article 4 du Traité procéder à la désignation des arbitres.
2.5 Le Président de la Cour peut prendre, en Lorsque plusieurs parties, demanderesses ou
cas d’urgence, les décisions nécessaires à la défenderesses, doivent présenter à la Cour des
mise en place et au bon déroulement de la pro- propositions conjointes pour la nomination
942

d’un arbitre et que celles-ci ne s’accordent pas 4.2 La demande de récusation, fondée sur une
dans les délais impartis, la Cour peut nommer allégation de défaut d’indépendance ou sur
la totalité du tribunal arbitral. tout autre motif, est introduite par l’envoi au
3.2 Les arbitres peuvent être choisis sur la Secrétaire général de la Cour d’une déclaration
liste des arbitres établie par la Cour et mise à précisant les faits et circonstances sur lesquels
jour annuellement. Les membres de la Cour ne est fondée cette demande.
peuvent pas être inscrits sur cette liste. Cette demande doit être envoyée par la partie,
à peine de forclusion, soit dans les trente (30)
3.3 Pour nommer les arbitres, la Cour tient jours suivant la réception par celle-ci de la noti-
compte de la nationalité des parties, du lieu de fication de la nomination ou de la confirmation
résidence de celles-ci et du lieu de résidence de l’arbitre par la Cour, soit dans les trente (30)
de leur conseil et des arbitres, de la langue des jours suivant la date à laquelle la partie intro-
parties, de la nature des questions en litige et, duisant la récusation a été informée des faits
éventuellement, des lois choisies par les parties et circonstances qu’elle évoque à l’appui de sa
pour régir leurs relations. demande de récusation, si cette date est posté-
En vue de procéder à ces désignations, et pour rieure à la réception de la notification susvisée.
établir la liste des arbitres prévue à l’article La Cour se prononce sur la recevabilité, en
3.2., la Cour, quand elle l’estime souhaitable, même temps que, s’il y a lieu, sur le bien fon-
peut prendre au préalable l’avis des praticiens dé de la demande de récusation, après que le
d’une compétence reconnue dans le domaine Secrétaire Général de la Cour a mis l’arbitre
de l’arbitrage commercial international. concerné, les parties et les autres membres
du tribunal arbitral s’il y en a, en mesure de
Article 4 : présenter leurs observations par écrit dans un
délai approprié.
4.1 Tout arbitre nommé ou confirmé par la
Cour doit être et demeurer indépendant des 4.3 Il y a lieu à remplacement d’un arbitre
parties en cause. Il doit poursuivre sa mission lorsque celui-ci est décédé, lorsque la Cour a
jusqu’au terme de celle-ci. admis sa récusation, ou lorsque sa démission a
été acceptée par la Cour.
Avant sa nomination ou sa confirmation par la
Cour, l’arbitre pressenti, auquel il a été donné Lorsque la démission d’un arbitre n’est pas
connaissance des informations sur le litige fi- acceptée par la Cour et que celui-ci refuse
gurant dans la demande d’arbitrage et, si elle cependant de poursuivre sa mission, il y a lieu à
est parvenue, dans la réponse à celle-ci, fait remplacement s’il s’agit d’un arbitre unique ou
connaître par écrit au Secrétaire général de la du Président d’un tribunal arbitral.
Cour les faits ou circonstances qui pourraient Dans les autres cas, la Cour apprécie s’il y a lieu
être de nature à mettre en cause son indépen- au remplacement compte tenu de l’état d’avan-
dance dans l’esprit des parties. cement de la procédure et de l’avis des deux
Dès réception de cette information, le Secré- arbitres qui n’ont pas démissionné. Si la Cour
taire Général de la Cour la communique par estime qu’il n’y a pas lieu à remplacement, la
écrit aux parties et leur fixe un délai pour faire procédure se poursuivra et la sentence pour-
connaître leurs observations éventuelles. rait être rendue malgré le refus de concours de
l’arbitre dont la démission a été refusée.
L’arbitre fait connaître immédiatement par
écrit au Secrétaire général de la Cour et aux La Cour prend sa décision en ayant égard, no-
parties, les faits et circonstances de même na- tamment, aux dispositions de l’article 28, alinéa
ture qui surviendraient entre sa nomination ou 2 ci-après.
sa confirmation par la Cour et la notification de 4.4 Il y a lieu également à remplacement d’un
la sentence finale. arbitre lorsque la Cour constate qu’il est empê-
943

ché de jure ou de facto d’accomplir sa mission, Cette demande doit contenir :


ou qu’il ne remplit pas ses fonctions conformé- a) les nom, prénoms, qualités, raison sociale et
ment au titre IV du Traité ou au règlement, ou adresses des parties avec indication d’élec-
dans les délais impartis. tion de domicile pour la suite de la procé-
Lorsque, sur le fondement d’informations ve- dure, ainsi que l’énoncé du montant de ses
nues à sa connaissance, la Cour envisage l’appli- demandes ;
cation de l’alinéa qui précède, elle se prononce b) la convention d’arbitrage intervenue entre
sur le remplacement après que le Secrétaire les parties ainsi que les documents, contrac-
général de la Cour a communiqué par écrit ces tuels ou non, de nature à établir clairement
informations à l’arbitre concerné, aux parties les circonstances de l’affaire ;
et aux autres membres du tribunal arbitral s’il y c) un exposé sommaire des prétentions du de-
en a, et les a mis en mesure de présenter leurs mandeur et des moyens produits à l’appui;
observations par écrit dans un délai approprié. d) toutes indications utiles et propositions
En cas de remplacement d’un arbitre qui ne concernant le nombre et le choix des ar-
remplit pas ses fonctions conformément au bitres, conformément aux stipulations de
titre IV du Traité, au présent règlement ou dans l’article 2.3 ci-dessus;
les délais impartis, la désignation d’un nouvel e) s’il en existe, les conventions intervenues
arbitre est faite par la Cour sur avis de la partie entre les parties :
qui avait désigné l’arbitre à remplacer, sans que - sur le siège de l’arbitrage
la Cour soit liée par l’avis ainsi exprimé. - sur la langue de l’arbitrage
Lorsque la Cour est informée que, dans un tri- - sur la loi applicable :
bunal arbitral comptant trois personnes, l’un - à la convention d’arbitrage
des arbitres, autre que le président, ne participe
- à la procédure de l’arbitrage et
pas à l’arbitrage, sans pour autant avoir présen-
té sa démission, la cour, peut, comme indiqué - au fond du litige,
en 4.3, alinéas 3 et 4 ci-dessus, ne pas procé- à défaut de telles conventions, les souhaits
der au remplacement dudit arbitre lorsque les du demandeur à l’arbitrage, sur ces diffé-
deux autres arbitres acceptent de poursuivre rents points sont exprimés ;
l’arbitrage malgré l’absence de participation f) la demande doit être accompagnée du mon-
d’un des arbitres. tant du droit prévu pour l’introduction des
4.5 Sitôt reconstitué, le tribunal fixera, après instances dans le barème des frais de la
avoir invité les parties à faire connaître leurs Cour.
observations, dans quelle mesure la procédure Le demandeur doit, dans la requête, faire
antérieure sera reprise. état de l’envoi qu’il a fait d’un exemplaire
4.6 Comme indiqué à l’article 1.1. ci-dessus, la de celle-ci avec toutes les pièces annexées,
Cour statue sans recours sur la nomination, la aux parties défenderesses à l’arbitrage.
confirmation, la récusation ou le remplacement Le Secrétaire Général notifie à la partie ou
d’un arbitre. aux parties défenderesses, la date de récep-
tion de la demande au secrétariat, joint à
Article 5 : cette notification un exemplaire du pré-
Toute partie désirant avoir recours à l’arbitrage sent règlement et accuse réception de sa
institué par l’article 2.1 ci-dessus (article 21 du requête au demandeur.
Traité) et dont les modalités sont fixées par La date de réception par le Secrétaire géné-
le présent règlement, adresse sa demande au ral de la demande d’arbitrage conforme au
Secrétaire général pour l’arbitrage de la Cour. présent article constitue la date de l’intro-
duction de la procédure d’arbitrage.
944

Article 6 : Le dossier est envoyé à l’arbitre quand le tri-


La ou les parties défenderesses doivent, dans bunal arbitral est constitué et que les décisions
les quarante cinq (45) jours à dater du reçu prises en application de l’article 11.2 pour le
de la notification du Secrétaire Général, adres- paiement de la provision ont été satisfaites.
ser leurs réponses à celui-ci avec la justifica-
tion d’un semblable envoi effectué à la partie Article 9 :
demanderesse. Lorsque, prima facie, il n’existe pas entre les
Dans le cas visé à l’article 3.1 alinéa 2 ci-des- parties de convention d’arbitrage visant l’appli-
sus, l’accord des parties doit être réalisé dans cation du présent règlement, si la défenderesse
le délai de trente (30) jours prévu audit Article décline l’arbitrage de la Cour, ou ne répond pas
dans le délai de quarante cinq (45) jours visé ci-
La réponse doit contenir :
dessus à l’article 6, la partie demanderesse est
a) Confirmation, ou non, de ses nom, pré- informée par le Secrétaire Général qu’il se pro-
noms, raison sociale et adresse tels que les pose de saisir la Cour en vue de la voir décider
a énoncés le demandeur, avec élection de que l’arbitrage ne peut avoir lieu.
domicile pour la suite de la procédure.
La Cour statue, au vu des observations du de-
b) Confirmation, ou non, de l’existence d’une
convention d’arbitrage entre les parties mandeur produites dans les trente (30) jours
renvoyant à l’arbitrage institué au titre IV suivants, si celui-ci estime devoir en présenter.
du traité relatif à l’harmonisation du droit
des affaires en Afrique. Article 10 :
c) Un bref exposé de l’affaire et de la position 10.1 Lorsque les parties sont convenues
du défendeur sur les demandes formées d’avoir recours à l’arbitrage de la Cour, elles
contre lui avec indication des moyens et se soumettent par là même aux dispositions
des pièces sur lesquelles il entend fonder sa du titre IV du Traité de l’OHADA, au présent
défense. règlement, au règlement intérieur de la Cour,
d) Les réponses du défendeur sur tous les à leurs annexes et au barème des frais d’arbi-
points traités par la demande d’arbitrage trage, dans leur rédaction en vigueur à la date
sur les rubriques (d) et (e) de l’article 5 ci- de l’introduction de la procédure d’arbitrage
dessus. indiquée à l’article 5 ci-dessus.
10.2 Si l’une des parties refuse ou s’abstient de
Article 7 :
participer à l’arbitrage, celui-ci a lieu nonobs-
Si la partie défenderesse a formé dans sa ré- tant ce refus ou cette abstention.
ponse une demande reconventionnelle, la par-
10.3 Lorsqu’une des parties soulève un ou plu-
tie demanderesse peut, dans les trente (30)
sieurs moyens relatifs à l’existence, à la validité,
jours de la réception de sa réponse, présenter
une note complémentaire à ce sujet. ou à la portée de la convention d’arbitrage, la
Cour, ayant constaté prima facie l’existence de
cette convention, peut décider, sans préjuger la
Article 8 :
recevabilité ou le bien fondé de ces moyens,
Après réception de la demande d’arbitrage, de que l’arbitrage aura lieu. Dans ce cas, il appar-
la réponse et, éventuellement de la note com- tiendra à l’arbitre de prendre toutes décisions
plémentaire telles que visées aux articles 5, 6 sur sa propre compétence.
et 7 ci-dessus, ou passé les délais pour les rece-
voir, le Secrétaire Général saisit la Cour pour la 10.4 Sauf stipulation contraire, si l’arbitre
fixation de la provision pour les frais de l’arbi- considère que la convention d’arbitrage est
trage, pour la mise en oeuvre de celui-ci et, s’il valable et que le contrat liant les parties est
y a lieu, la fixation du lieu de l’arbitrage. nul ou inexistant, l’arbitre est compétent pour
945

déterminer les droits respectifs des parties et Les provisions ainsi fixées doivent être réglées
statuer sur leurs demandes et conclusions. au Secrétaire Général de la Cour en totalité
10.5 Sauf stipulation contraire, la convention avant la remise du dossier à l’arbitre ; pour les
d’arbitrage donne compétence à l’arbitre pour trois quarts au plus, leur paiement peut être
se prononcer sur toute demande provisoire ou garanti par une caution bancaire satisfaisante.
conservatoire pendant le cours de la procé- 11.3 L’arbitre n’est saisi que des demandes
dure arbitrale. pour lesquelles il a été satisfait entièrement au
Les sentences prononcées dans le cadre de paragraphe 11.2 ci-dessus.
l’alinéa qui précède sont susceptibles de de- Lorsqu’un complément de provision a été
mandes d’exequatur immédiates, si l’exequatur rendu nécessaire, l’arbitre suspend ses travaux
est nécessaire pour l’exécution de ces sen- jusqu’à ce que ce complément ait été versé au
tences provisoires ou conservatoires. Secrétaire général.
Avant la remise du dossier à l’arbitre, et excep-
tionnellement après celle-ci, au cas où l’urgence Article 12 :
des mesures provisoires et conservatoires de- 12.1 Les mémoires, correspondances et notes
mandées ne permettrait pas à l’arbitre de se écrites échangées par les parties, ainsi que
prononcer en temps utile, les parties peuvent toutes pièces annexes, doivent être fournis en
demander de telles mesures à l’autorité judi- autant d’exemplaires qu’il y a d’autres parties
ciaire compétente. plus un pour chaque arbitre et un autre pour
De pareilles demandes, ainsi que les mesures le Secrétaire Général de la Cour, sauf en ce qui
prises par l’autorité judiciaire, sont portées concerne celui-ci pour les pièces annexes qu’il
sans délai à la connaissance de la Cour qui en n’est pas nécessaire de lui adresser, à moins
informe l’arbitre. d’une demande spécifique de sa l’article
12.2 Les mémoires, correspondances et com-
Article 11 : munications émanant du Secrétariat, de l’ar-
11.1 La Cour fixe le montant de la provision de bitre ou des parties, sont valablement faits :
nature à faire face aux frais d’arbitrage entraî- • s’ils sont remis contre reçu ou,
nés par les demandes dont elle est saisie, tels • expédiés par lettre recommandée à
que définis par l’article 24.2a) ci-dessous. l’adresse ou à la dernière adresse connue
Cette provision est ensuite ajustée si le mon- de la partie qui en est destinataire, telle que
tant en litige se trouve modifié d’un quart au communiquée par celle-ci ou par l’autre
moins ou si des éléments nouveaux rendent partie, selon le cas, ou,
nécessaire cet ajustement. • par tous moyens de communication laissant
Des provisions distinctes pour la demande trace écrite, le document original faisant foi
principale et pour la ou les demandes recon- en cas de contestation.
ventionnelles peuvent être fixées si une partie
12.3 La notification ou la communication vala-
en fait la demande.
blement faite est considérée comme acquise
11.2 Les provisions sont dues par parts égales quand elle a été reçue par l’intéressé ou aurait
par le ou les demandeurs et le ou les défen- dû être reçue par l’intéressé ou par son repré-
deurs. Cependant ce versement pourra être ef- sentant.
fectué en totalité par chacune des parties pour
12.4 Les délais fixés par le présent règlement
la demande principale et la demande reconven-
ou par la Cour en application du présent rè-
tionnelle, au cas où l’autre partie s’abstiendrait
glement ou de son règlement intérieur, com-
d’y faire face.
mencent à courir le jour suivant celui où la
946

notification ou la communication est consi- à la procédure d’arbitrage, sont tenus au res-


dérée comme faite aux termes du paragraphe pect de la confidentialité des informations et
précédent. documents qui sont produits au cours de cette
Lorsque, dans le pays où la notification ou la procédure. La confidentialité s’étend, dans les
communication a été considérée comme faite à mêmes conditions, aux sentences arbitrales.
une certaine date, le jour suivant celle-ci est un
jour férié ou non ouvrable, le délai commence Article 15 :
à courir le 1er jour ouvrable suivant. 15.1 Après réception du dossier par l’arbitre,
Les jours fériés et les jours non ouvrables sont celui-ci convoque les parties ou leurs représen-
compris dans le calcul des délais et ne ral- tants dûment habilités et leurs conseils, à une
longent pas ceux-ci. réunion qui doit se tenir aussi rapidement qu’il
est possible, et au plus tard dans les soixante
Si le dernier jour du délai imparti est un jour (60) jours de cette réception du dossier.
férié ou jour non ouvrable dans le pays où la
notification ou la communication a été consi- Cette réunion a pour objet :
dérée comme faite, le délai expire à la fin du a) de constater la saisine de l’arbitre et les
1er jour ouvrable suivant. demandes sur lesquelles il doit se pronon-
cer. Il est procédé à une énumération de
Article 13 : ces demandes telles qu’elles résultent des
Le siège de l’arbitrage est fixé par la conven- mémoires respectivement produits par les
tion d’arbitrage ou par un accord postérieur parties à cette date, avec une indication
des parties. sommaire des motifs de ces demandes et
des moyens invoqués pour qu’il y soit fait
A défaut, il est fixé par une décision de la Cour droit ;
prise avant la transmission du dossier à l’arbitre. b) de constater s’il existe ou non un accord des
Après consultation des parties, l’arbitre peut parties sur les points énumérés aux articles
décider de tenir des audiences en tout autre 5.e) et 6.b) et d) ci-dessus.
lieu. En cas de désaccord, la Cour statue. En l’absence d’un tel accord, l’arbitre
Lorsque les circonstances rendent impossible constate que la sentence aura à se pronon-
ou difficile le déroulement de l’arbitrage au lieu cer à ce sujet.
qui avait été fixé, la Cour peut, à la demande La langue de l’arbitrage fait, au cours de la
des parties, ou d’une partie, ou de l’arbitre, réunion, l’objet d’une décision immédiate
choisir un autre siège. de l’arbitre au vu des dires des parties sur
ce point, en tenant compte des circons-
Article 14 : tances.
La procédure arbitrale est confidentielle. Les En cas de besoin l’arbitre interroge les par-
travaux de la Cour relatifs au déroulement ties pour savoir si celles-ci entendent lui at-
de la procédure arbitrale sont soumis à cette tribuer les pouvoirs d’amiable compositeur.
confidentialité, ainsi que les réunions de la Il est fait mention de la réponse des parties.
Cour pour l’administration de l’arbitrage. Elle c) de prendre les dispositions qui paraissent ap-
couvre les documents soumis à la Cour ou éta- propriées pour la conduite de la procédure
blis par elle à l’occasion des procédures qu’elle arbitrale que l’arbitre entend appliquer, ainsi
diligente. que les modalités d’application de celles-ci.
d) de fixer un calendrier prévisionnel de la
Sous réserve d’un accord contraire de toutes
procédure arbitrale, précisant les dates de
les parties, celles-ci et leurs conseils, les arbitres,
remise des mémoires respectifs jugés né-
les experts, et toutes les personnes associées
947

cessaires, ainsi que la date de l’audience à Article 17 :


l’issue de laquelle les débats seront décla- Les parties sont libres de déterminer le droit
rés clos. que l’arbitre devra appliquer au fond du litige.
Cette date de l’audience ne doit pas être fixée A défaut d’indication par les parties du droit
par l’arbitre au-delà de six mois après la réu- applicable, l’arbitre appliquera la loi désignée
par la règle de conflit qu’il jugera appropriée
nion, sauf accord des parties.
en l’espèce.
15.2 Il est établi par l’arbitre un procès-verbal
de la réunion prévue à l’article 15.1 ci-dessus. Dans tous les cas, l’arbitre tiendra compte des
Ce procès-verbal est signé par l’arbitre. stipulations du contrat et des usages du com-
merce.
Les parties ou leurs représentants sont invités
à signer également le procès-verbal. Si l’une des L’arbitre reçoit les pouvoirs d’amiable compo-
parties refuse de signer le procès-verbal ou for- siteur si les parties ont donné leur accord sur
mule des réserves à son encontre, ledit procès- ce point dans la convention d’arbitrage, ou pos-
verbal est soumis à la Cour pour approbation. térieurement.
Une copie de ce procès-verbal est adressée aux
Article 18 :
parties et à leurs conseils, ainsi qu’au Secrétaire
Général de la Cour. En cours de procédure les parties ont toute
liberté pour évoquer de nouveaux moyens à
15.3 Le calendrier prévisionnel de l’arbitrage l’appui des demandes qu’elles ont formulées.
figurant dans le procès verbal prévu à l’article
15.2 peut, en cas de nécessité, être modifié par Elles peuvent aussi formuler de nouvelles de-
l’arbitre, à son initiative après observations des mandes, reconventionnelles ou non, si ces de-
mandes restent dans le cadre de la convention
parties, ou à la demande de celles-ci.
d’arbitrage, et à moins que l’arbitre considère
Ce calendrier modifié est adressé au Secrétaire qu’il ne doit pas autoriser une telle extension
Général de la Cour pour être communiqué à de sa mission, en raison, notamment, du retard
celle-ci. avec lequel elle est sollicitée.
15.4 L’arbitre rédige et signe la sentence dans
les 90 jours au plus qui suivent la clôture des Article 19 :
débats. Ce délai peut être prorogé par la Cour Instruction de la cause
à la demande de l’arbitre si celui-ci n’est pas en 19.1 L’arbitre instruit la cause dans les plus
mesure de le respecter. brefs délais par tous les moyens appropriés.
15.5 Lorsque la sentence intervenue ne met Après examen des écrits des parties et des
pas un terme final à la procédure d’arbitrage, pièces versées par elles aux débats, l’arbitre
une réunion est aussitôt organisée pour fixer, entend contradictoirement les parties si l’une
dans les mêmes conditions, un nouveau calen- d’elles en fait la demande ; à défaut, il peut déci-
drier pour la sentence qui tranchera complète- der d’office leur audition.
ment le litige. Les parties comparaissent soit en personne,
soit par représentants dûment accrédités. Elles
Article 16 : peuvent être assistées de leurs conseils.
Les règles applicables à la procédure devant L’arbitre peut décider d’entendre les parties
l’arbitre sont celles qui résultent du présent rè- séparément s’il l’estime nécessaire. Dans ce cas,
glement et, dans le silence de ce dernier, celles l’audition de chaque partie a lieu en présence
que les parties ou à défaut l’arbitre, déter- des conseils des deux parties.
minent, en se référant ou non à une loi interne
L’audition des parties a lieu au jour et au lieu
de procédure applicable à l’arbitrage.
fixés par l’arbitre.
948

Si l’une des parties, quoique régulièrement Quand la Cour est saisie sur le plan juridiction-
convoquée, ne se présente pas, l’arbitre, après nel, conformément aux dispositions du chapitre
s’être assuré que la convocation lui est bien III ci-après, de la décision de compétence ou
parvenue, a le pouvoir, à défaut d’excuse valable, d’incompétence prise par une sentence pré-
de procéder néanmoins à l’accomplissement de alable, l’arbitre peut néanmoins poursuivre la
sa mission, le débat étant réputé contradictoire. procédure sans attendre que la Cour se soit
Le procès-verbal d’audition des parties, dûment prononcée.
signé, est adressé en copie au Secrétaire Géné-
ral de la Cour. Article 22 :
19.2 L’arbitre peut statuer sur pièces si les par- 22.1 Sauf accord contraire des parties, et sous
ties le demandent ou l’acceptent. réserve qu’un tel accord soit admissible au re-
gard de la loi applicable, toutes les sentences
19.3 L’arbitre peut nommer un ou plusieurs doivent être motivées.
experts, définir leur mission, recevoir leurs rap-
ports et les entendre en présence des parties 22.2 Elles sont réputées rendues au siège de
ou de leurs conseils. l’arbitrage et au jour de leur signature après
l’examen de la Cour.
19.4 L’arbitre règle le déroulement des au-
diences. Celles-ci sont contradictoires. 22.3 Elles doivent être signées par l’arbitre, en
ayant égard, le cas échéant, aux dispositions des
Sauf accord de l’arbitre et des parties, elles ne articles 4.3 et 4.4 ci-dessus.
sont pas ouvertes aux personnes étrangères à
la procédure. Si trois arbitres ont été désignés, la sentence
est rendue à la majorité. A défaut de majorité,
Article 20 : le Président du tribunal arbitral statuera seul.
Si les parties se mettent d’accord au cours de La sentence est alors signée, selon le cas, par
la procédure arbitrale, elles peuvent demander les trois membres du tribunal arbitral, ou par le
à l’arbitre que cet accord soit constaté en la Président seul.
forme d’une sentence rendue d’accord parties. Au cas où la sentence a été rendue à la majori-
té, le refus de signature de l’arbitre minoritaire
Article 21 : n’affecte pas la validité de la sentence.
21.1 Si une des parties entend contester la 22.4 Tout membre du tribunal arbitral peut
compétence de l’arbitre pour connaître de remettre au Président de celui-ci son opinion
tout ou partie du litige, pour quelque motif que particulière pour être jointe à la sentence.
ce soit, elle doit soulever l’exception dans les
mémoires prévus aux articles 6 et 7 ci-dessus, Article 23 :
et, au plus tard, au cours de la réunion prescrite
23.1 Les projets de sentences sur la compé-
à l’article 15.1 ci-dessus.
tence, de sentences partielles qui mettent un
21.2 A tout moment de l’instance l’arbitre peut terme à certaines prétentions des parties, et de
examiner d’office sa propre compétence pour sentences définitives sont soumis à l’examen
des motifs d’ordre public sur lesquels les par- de la Cour avant signature.
ties sont alors invitées à présenter leurs obser-
Les autres sentences ne sont pas soumises à un
vations.
examen préalable, mais seulement transmises à
21.3 L’arbitre peut statuer sur l’exception d’in- la Cour pour information.
compétence soit par une sentence préalable,
23.2 La Cour ne peut proposer que des modi-
soit dans une sentence finale ou partielle après
fications de pure forme.
débats au fond.
949

Elle donne en outre à l’arbitre les indications 25.3 Par le fait de la notification ainsi effectuée,
nécessaires à la liquidation des frais d’arbitrage, les parties renoncent à toute autre notification
et notamment fixe le montant des honoraires ou dépôt à la charge de l’arbitre.
de l’arbitre.
Article 26 :
Article 24 : Toute demande en rectification d’erreurs ma-
24.1 La sentence finale de l’arbitre, outre la dé- térielles d’une sentence, ou en interprétation
cision sur le fond, liquide les frais de l’arbitrage de celle-ci, ou en complément de la sentence
et décide à laquelle des parties le paiement en qui aurait omis de statuer sur une demande qui
incombe, ou dans quelle proportion ils sont était soumise à l’arbitre, doit être adressée au
partagés entre elles. Secrétaire Général de la Cour dans les 45 jours
de la notification de la sentence.
24.2 Les frais de l’arbitrage comprennent :
Le Secrétaire Général communique, dès récep-
a) les honoraires de l’arbitre et les frais admi- tion, la requête à l’arbitre et à la partie adverse
nistratifs fixés par la Cour, les frais éventuels en accordant à celle-ci un délai de 30 jours
de l’arbitre, les frais de fonctionnement du pour adresser ses observations au demandeur
tribunal arbitral, les honoraires et frais des et à l’arbitre.
experts en cas d’expertise. Au cas où le Secrétaire Général pour un motif
Les honoraires des arbitres et les frais ad- quelconque, ne pourrait pas transmettre la de-
ministratifs de la Cour sont fixés confor- mande à l’arbitre qui a statué, la Cour désigne-
mément à un barème établi par l’Assem- rait après observations des parties, un nouvel
blée générale de la Cour et approuvé par arbitre.
le Conseil des ministres de l’OHADA sta- Après examen contradictoire du point de vue
tuant dans les conditions prévues à l’article des parties et des pièces qu’elles ont éventuel-
4 du Traité ; lement soumises, le projet de sentence doit
b) les frais normaux exposés par les parties être adressé pour l’examen préalable prévu à
pour leur défense, selon l’appréciation qui l’article 23 dans les 60 jours de la saisine de
est faite par l’arbitre des demandes formu- l’arbitre.
lées sur ce point par les parties. La procédure qui précède ne comporte pas
d’honoraires sauf dans le cas prévu au 3ème
24.3 Si les circonstances de l’espèce le rendent
alinéa. Quant aux frais, s’il en est, ils sont sup-
exceptionnellement nécessaire, la Cour peut portés par la partie qui a formé la requête si
fixer les honoraires de l’arbitre à un montant celle-ci est rejetée entièrement. Dans le cas
supérieur ou inférieur à ce qui résulterait de contraire, ils sont partagés entre les parties
l’application du barème. dans la proportion fixée pour les frais d’arbi-
trage dans la sentence, objet de la requête.
Article 25 :
25.1 La sentence rendue, le Secrétaire Général Article 27 :
en notifie aux parties le texte signé de l’arbitre, Les sentences arbitrales rendues conformé-
après que les frais d’arbitrage visés à l’article ment aux dispositions du présent règlement,
24.2 a) ci-dessus, ont été réglés intégralement ont l’autorité définitive de la chose jugée sur le
au Secrétaire Général par les parties ou l’une territoire de chaque Etat-partie, au même titre
d’entre elles. que les décisions rendues par les juridictions
de l’Etat.
25.2 Des copies supplémentaires certifiées
conformes par le Secrétaire Général de la Elles peuvent faire l’objet d’une exécution for-
Cour sont à tout moment délivrées aux parties cée sur le territoire de l’un quelconque des
qui en font la demande, et à elles seulement. Etats-Parties.
950

Article 28 : la plus diligente à partir, le cas échéant, du der-


Toute sentence rendue conformément au pré- nier acte de l’instance arbitrale reconnu valable
sent règlement est déposée en original au Se- par la Cour.
crétariat Général de la Cour. Article 30
Dans tous les cas non visés expressément par 30.1 L’exequatur est demandé par une requête
le présent règlement la Cour et l’arbitre procè- adressée à la Cour.
dent en s’inspirant de celui-ci et en faisant leurs 30.2 L’exequatur est accordé par une ordon-
meilleurs efforts pour que la sentence soit sus- nance du Président de la Cour ou du juge délé-
ceptible de sanction légale. gué à cet effet et confère à la sentence un ca-
ractère exécutoire dans tous les Etats-parties.
CHAPITRE III : Cette procédure n’est pas contradictoire.
LA RECONNAISSANCE ET 30.3 L’exequatur n’est pas accordé si la Cour
L’EXÉCUTION FORCÉE DES se trouve déjà saisie, pour la même sentence,
SENTENCES ARBITRALES d’une requête formée en application de l’article
29 ci-dessus. En pareil cas, les deux requêtes
Article 29 : sont jointes.
29.1 Si une partie entend contester la recon- 30.4 Si l’exequatur est refusé pour un autre
naissance de la sentence arbitrale et l’autorité motif, la partie requérante peut saisir la Cour
définitive de chose jugée qui en découle par ap- de sa demande dans la quinzaine du rejet de
plication de l’article 27 ci-dessus, qui précède, sa requête. Elle notifie sa demande à la partie
elle doit saisir la Cour par une requête qu’elle adverse.
notifie à la partie adverse.
30.5 Quand l’ordonnance du Président de la
29.2 Cette contestation de la validité de la sen- Cour ou du Juge délégué a accordé l’exequa-
tence n’est recevable que si, dans la convention tur, cette ordonnance doit être notifiée par le
d’arbitrage, les parties n’y ont pas renoncé. requérant à la partie adverse.
Elle ne peut être fondée que sur un ou plu- Celle-ci peut former, dans les quinze jours de
sieurs des motifs énumérés ci-après, à l’article cette notification, une opposition qui est jugée
30.6 autorisant l’opposition à exequatur. contradictoirement à l’une des audiences juri-
29.3 La requête peut être déposée dès le pro- dictionnelles ordinaires de la Cour, conformé-
noncé de la sentence. Elle cesse d’être rece- ment à son règlement de procédure.
vable si elle n’a pas été déposée dans les deux 30.6 L’exequatur ne peut être refusé et l’oppo-
mois de la notification de la sentence visée à sition à exequatur n’est ouverte que dans les
l’article 25 ci-dessus. cas suivants :
29.4 La Cour instruit la cause et statue dans 1. si l’arbitre a statué sans convention d’arbi-
les conditions prévues par son règlement de trage ou sur une convention nulle ou expirée ;
procédure.
2. si l’arbitre a statué sans se conformer à la
29.5 Si la Cour refuse la reconnaissance et l’au- mission qui lui avait été conférée ;
torité de chose jugée à la sentence qui lui est
3. lorsque le principe de la procédure contra-
déférée, elle annule la sentence.
dictoire n’a pas été respecté ;
Elle évoque et statue au fond si les parties en
4. si la sentence est contraire à l’ordre public
ont fait la demande.
international.
Si les parties n’ont pas demandé l’évocation, la
procédure est reprise à la requête de la partie
951

Article 31 : RÈGLEMENT DE PROCÉDURE


31.1 Le Secrétaire Général de la Cour délivre à DE LA COUR COMMUNE DE
la partie qui lui en fait la demande, une copie de JUSTICE ET D’ARBITRAGE
la sentence certifiée conforme à l’original dé-
posé conformément à l’article 28, sur laquelle Adopté le 18 avril 1996
figure une attestation d’exequatur. Le Conseil des Ministres de l’Organisation
Cette attestation mentionne que l’exequatur pour l’Harmonisation du droit des affaires en
a été accordé à la sentence, selon le cas, soit Afrique (OHADA),
par une ordonnance du Président de la Cour Vu les articles 8 et 19 du traité relatif à l’harmo-
régulièrement notifiée et devenue définitive en nisation du droit des affaires en Afrique,
l’absence d’opposition formée dans le délai de A délibéré et adopté à l’unanimité des Etats
quinze jours mentionné ci-dessus, soit par un Parties présents et votants, le Règlement ci-
arrêt de la Cour rejetant une telle opposition, après :
soit par un arrêt de la Cour infirmant un refus
d’exequatur.
TITRE Ier :
31.2 Au vu de la copie conforme de la sentence DE L’ORGANISATION
revêtue de l’attestation du Secrétaire Général DE LA COUR
de la Cour, l’autorité nationale désignée par
l’Etat pour lequel l’exequatur a été demandé,
CHAPITRE Ier :
appose la formule exécutoire telle qu’elle est
en vigueur dans ledit Etat.
DES MEMBRES DE LA COUR

Article 1er
Article 32 :
1. La période de fonctions des membres de
Le recours en révision contre les sentences ar-
la Cour commence à courir le 1er janvier
bitrales et contre les arrêts de la Cour lorsque
de l’année suivant leur élection. Toutefois,
celle-ci a statué au fond conformément à l’ar-
la période de fonctions des juges élus lors
ticle 29.5 1er alinéa ci-dessus, est ouvert, dans
de la première élection commence à courir
les cas et sous les conditions prévues par l’ar-
60 jours après cette élection. La période de
ticle 49 du règlement de procédure de la Cour.
fonctions d’un juge élu en remplacement
d’un autre juge, conformément à l’article 35
Article 33 :
du traité, commence à compter de la décla-
La tierce opposition contre les sentences arbi- ration solennelle prévue par l’article 34 du
trales et contre les arrêts de la Cour, lorsque traité.
celle-ci a statué au fond conformément à 2. Conformément à l’article 31 du traité, les
l’article 29.5 1er alinéa ci-dessus, est ouverte, juges sont élus pour sept ans renouvelables
dans les cas et sous les conditions prévues par une fois. Le mandat des juges lors de la pre-
l’article 47 du règlement de procédure. mière élection inclut en outre la période
allant de la date de cette élection au 31 de
Article 34 : l’élection.
Le présent règlement d’arbitrage entrera en
vigueur trente (30) jours après sa signature. Il Article 2 :
sera publié au Journal Officiel de l’OHADA. Il 1. Dans l’exercice de leurs fonctions, les
sera également publié au Journal Officiel des membres de la Cour sont égaux, indépen-
Etats-Parties ou par tout autre moyen appro- damment de l’âge, de la date d’élection ou
prié. de l’ancienneté de leurs fonctions.
952

2. Sous réserve des dispositions des para- 2. Si le membre de la Cour qui démissionne
graphes 4 et 5 du présent article, les est le Président, il fait connaître sa décision
membres de la Cour prennent rang selon la à la Cour. Le premier Vice-Président en
date à laquelle ils sont entrés en fonctions informe le Secrétaire permanent. Pour le
conformément à l’article 1er du présent surplus, la procédure prévue au paragraphe
Règlement. 1er du présent article est applicable.
3. Les membres de la Cour entrés en fonc-
tions à la même date prennent rang entre Article 5 :
eux selon leur âge. 1. Si un membre de la Cour a cessé de rem-
4. Tout membre de la Cour réélu pour une plir ses fonctions pour toute autre cause
nouvelle période de fonctions suivant im- qu’une absence de caractère temporaire,
médiatement la précédente conserve son ou s’il n’est plus en mesure de remplir les-
rang. dites fonctions et si, par suite, l’application
5. Pendant la durée de leur mandat, le Prési- de l’article 35 du traité est envisagée, le
dent, le Premier Vice-Président et le deu- membre de la Cour intéressé en est infor-
xième Vice-Président prennent rang avant mé par le Président, dans une communica-
les autres membres de la Cour. tion écrite qui expose les raisons pour les-
quelles la procédure est engagée et indique
Article 3 : tous les éléments de preuve s’y rapportant.
1. Lors de son entrée en fonctions, tout La possibilité lui est ensuite offerte à une
membre de la Cour doit faire devant celle- séance privée de la Cour de présenter ses
ci en audience publique la déclaration sui- observations. A une séance privée ulté-
vante : «Je déclare solennellement que j’exer- rieure tenue hors la présence du membre
cerai bien et fidèlement mes fonctions de juge de la Cour intéressé, la question est discu-
en tout honneur et en toute impartialité et que tée; chaque membre de la Cour donne son
j’observerai scrupuleusement le secret des déli- avis et, si la demande en est faite, il est pro-
bérations.» cédé à un vote.
2. A l’occasion de la première nomination de 2. Si le membre de la Cour concerné par le
l’ensemble des membres de la Cour, cette paragraphe 1er est le Président, celui-ci en
déclaration est faite, à la séance publique est informé par le premier Vice-Président
d’installation solennelle de celle-ci, devant qui applique ensuite la procédure prévue
le Président du Conseil des Ministres de audit paragraphe 1er.
l’OHADA.
3. Un membre de la Cour réélu ne renouvelle CHAPITRE II :
sa déclaration que si sa nouvelle période de DE LA PRÉSIDENCE
fonctions ne suit pas immédiatement la pré-
cédente. Article 6
1. La Cour élit son Président pour une du-
Article 4 :
rée de trois ans et six mois, sans que cette
1. La démission d’un membre de la Cour est durée puisse excéder celle du mandat de
adressée par écrit au Président de la Cour l’intéressé en tant que membre de la Cour.
qui en informe le Secrétaire Permanent de 2. Si le Président cesse de faire partie de la
l’OHADA. Cour ou démissionne de ses fonctions
Ce dernier déclare le siège vacant et le avant le terme normal de celles-ci, il est
Conseil procède au remplacement confor- procédé à son remplacement pour la pé-
mément à l’article 35 du traité. riode restant à courir.
953

3. Le Président n’est pas rééligible. Il peut Article 8


toutefois être réélu une fois au terme de Lorsque la Présidence est vacante, ou que le
son premier mandat si ce dernier lui a été Président est empêché de l’exercer, elle est as-
conféré pour une durée inférieure à trois surée par le premier Vice-Président, ou à défaut
ans et six mois. par le second Vice-Président, ou à défaut par
4. Le Président élu à la suite de la première l’un des juges selon l’ordre fixé par l’article 2
élection de la Cour prend ses fonctions im- ci-dessus.
médiatement. Son mandat expire trois ans
et six mois à compter du 1er janvier suivant CHAPITRE III :
cette élection. DES CHAMBRES
5. La première élection du Président inter-
vient aussi rapidement que possible après Article 9
la première élection de la Cour. Elle se
1. La Cour siège en formation plénière. Elle
déroule sous la direction du Doyen d’âge.
peut toutefois constituer des Chambres de
Les élections suivantes se déroulent sous
trois ou cinq juges.
la direction du Président sortant. Si celui-
ci a cessé d’être membre de la Cour ou 2. Ces Chambres sont présidées par le Prési-
est empêché, l’élection se déroule sous la dent de la Cour ou l’un des Vice-Présidents.
direction du membre de la Cour exerçant Elles sont composées de juges élus par la
la présidence, conformément à l’article 8 du Cour au scrutin secret et à la majorité ab-
présent Règlement. solue des membres présents et votants. A
partir du troisième tour de scrutin, la majo-
6. Le vote a lieu au scrutin secret, après que le
rité relative suffit.
membre de la Cour exerçant la présidence
eut indiqué le nombre de voix requis pour
être élu. CHAPITRE IV :
Seuls les membres de la Cour présents par- DU GREFFE
ticipent au vote.
7. Le membre de la Cour qui obtient les voix Article 10
de la majorité des membres composant la
1. Le Président de la Cour nomme le Greffier
Cour au moment de l’élection est déclaré
en chef de la Cour après avis de celle-ci,
élu. A partir du troisième tour de scrutin, la
dans les conditions fixées par le premier
majorité relative suffit.
alinéa de l’article 39 du traité. Le Greffier
8. L’élection du premier et du deuxième Vice-
en chef est nommé pour une période de
Présidents se déroule sous la direction
sept ans renouvelable une fois.
du Président nouvellement élu. Les para-
2. En cas de vacance effective ou imminente,
graphes 1, 2, 3, 4, 6 et 7 du présent article
le Président avise les gouvernements des
s’appliquent à cette élection. Les disposi-
Etats Parties, soit dès l’ouverture de la
tions du paragraphe 3 n’interdisent pas à la
vacance, soit, si la vacance doit résulter de
Cour d’élire comme Président l’un de ses
l’expiration du mandat du Greffier en chef,
Vice-Présidents.
six mois au moins avant cette expiration. Le
Article 7 Président fixe une date pour la clôture de
la liste des candidats de telle façon que les
Le Président dirige les travaux et contrôle les
propositions et renseignements les concer-
services de la Cour. Il en préside les séances. Il
nant puissent être reçus en temps utile.
représente la Cour et exerce toute autre mis-
3. Les propositions doivent être accompa-
sion qui lui est confiée par celle-ci.
gnées de tous renseignements utiles sur
954

les candidats et indiquer notamment leur paraphé par le Président, sur lequel sont
âge, leur nationalité, les fonctions qu’ils ont inscrits à la suite et dans l’ordre de leur
exercées dans le passé et leurs occupations présentation tous les actes de procédure
actuelles. et les pièces déposées à l’appui.
4. Le Président communique aux membres 2. Mention de l’inscription au registre est faite
de la Cour la liste des candidats et sollicite par le Greffier en chef sur les originaux et,
l’avis de la Cour sur ces candidatures. à la demande des Parties, sur les copies
qu’elles présentent à cet effet.
Article 11 3. Les inscriptions au registre et les mentions
Avant d’entrer en fonctions, le Greffier en chef prévues au paragraphe précédent consti-
fait devant la Cour la déclaration suivante : «Je tuent des actes authentiques.
déclare solennellement que j’exercerai en toute 4. Les modalités selon lesquelles le registre
loyauté, discrétion et conscience les fonctions qui est tenu sont déterminées par les instruc-
m’ont été confiées en ma qualité de Greffier en tions prévues à l’article 15 du présent Rè-
chef de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage glement.
et que j’observerai scrupuleusement le secret atta- 5. Tout intéressé peut consulter le registre
ché à mes fonctions.» au Greffe et en obtenir des copies ou des
extraits suivant le tarif du Greffe établi par
Article12 : la Cour sur proposition du Greffier en chef.
6. Un avis est publié au Journal officiel de
1. Le Greffier en chef exerce l’ensemble de
l’OHADA indiquant la date de l’inscription
ses fonctions sous l’autorité du Président.
de la requête introductive d’instance, les
2. Le Greffier en chef assure le secrétariat de noms et domiciles des Parties et l’objet du
la Cour. Il assiste la Cour dans l’accomplis- litige.
sement de ses fonctions. Il est responsable
de l’organisation et des activités du Greffe. Toute Partie à l’instance peut en outre obtenir,
3. Il sert d’intermédiaire pour les communi- suivant le tarif du Greffe, des copies des actes
cations, notifications ou significations éma- de procédure, ainsi que des expéditions des
nant de la Cour ou adressées à celle-ci ordonnances et des arrêts.
au sujet des affaires portées ou à porter
devant elle. Article 14 :
4. Il a la garde des sceaux. Il a la responsabilité La Cour peut décider qu’un ou plusieurs Gref-
des archives et prend soin des publications fiers adjoints seront chargés d’assister le Gref-
de la Cour. fier en chef et de le remplacer dans les limites
5. Il assure la responsabilité de tous les travaux fixées par les instructions prévues à l’article 15
administratifs et en particulier de la comp- du présent Règlement. Les emplois correspon-
tabilité et de la gestion financière. dants seront pourvus par le Président sur pro-
6. Il assiste en personne aux séances de la position du Greffier en chef.
Cour et fait établir les procès-verbaux de
ses séances. Article 15 :
7. Le Président peut à tout moment, après avis Des instructions pour le Greffe sont préparées
de la Cour, confier d’autres fonctions au par le Greffier en chef et approuvées par le
Greffier en chef. Président, après avis de la Cour.

Article 13 : Article 16 :
1. Il est tenu au Greffe, sous la responsabi- 1. Le Greffier en chef ne peut être relevé de
lité du Greffier en chef, un registre coté et ses fonctions que s’il n’est pas en mesure
955

de les exercer ou s’il a manqué aux obliga- Article 22 :


tions qui lui incombent. 1. La Cour délibère en chambre du Conseil. Ses
2. Avant qu’une décision soit prise en applica- délibérations sont et restent secrètes.
tion du présent article, le Greffier en chef 2. Seuls les juges prennent part aux délibé-
est informé par le Président de la mesure rations. Aucune autre personne ne peut y
envisagée dans une communication écrite être admise sauf autorisation de la Cour.
qui en expose les raisons et indique tous les 3. Il n’est tenu aucun procès-verbal des déli-
éléments de preuve s’y rapportant. La pos- bérations de la Cour en matière judiciaire.
sibilité lui est ensuite offerte de présenter
4. Les décisions de la Cour sont prises à la
ses observations à une séance privée de la
majorité des juges présents. Les votes sont
Cour.
émis dans l’ordre inverse de celui établi à
3. La décision est prise par le Président, après l’article 2. En cas de partage des voix, celle
avis donné par la Cour. du Président est prépondérante.
Article 17 :
Si le Greffier en chef cesse ses fonctions avant TITRE II :
l’expiration de son mandat, son successeur est DE LA PROCÉDURE
nommé pour une période de sept années. CONTENTIEUSE

Article 18 : CHAPITRE Ier :


1. Le plan d’organisation des services du GÉNÉRALITÉS
Greffe est établi par le Président sur pro-
position du Greffier en chef. Article 23 :
2. Les agents du Greffe sont soumis au Règle- 1. Le ministère d’avocat est obligatoire devant
ment du personnel de l’OHADA en toute la Cour. Est admis à exercer ce ministère
matière qui n’est pas incompatible avec toute personne pouvant se présenter en
l’indépendance de la Cour. qualité d’avocat devant une juridiction de
l’un des Etats Parties au traité. Il appartient
CHAPITRE V : à toute personne se prévalant de cette qua-
DU FONCTIONNEMENT lité d’en apporter la preuve à la Cour. Elle
DE LA COUR devra en outre produire un mandat spécial
de la Partie qu’elle représente.
Article 19 :
2. L’avocat dont le comportement devant la
Le siège de la Cour est fixé à Abidjan. La Cour Cour est incompatible avec la dignité de
peut toutefois, si elle le juge utile, se réunir en celle-ci ou qui use des droits qu’il tient de
d’autres lieux, sur le territoire d’un Etat Partie, ses fonctions à des fins autres que celles
avec l’accord préalable de cet Etat qui ne peut, pour lesquelles ces droits lui ont été re-
en aucun cas, être impliqué financièrement. connus peut, après avoir été entendu, être
exclu à tout moment de la procédure par
Article 20 : ordonnance de la Cour. Cette ordonnance
Les dates et heures des séances de la Cour est immédiatement exécutoire.
sont fixées par ordonnance du Président. Lorsqu’un avocat se trouve exclu de la
procédure, celle-ci est suspendue jusqu’à
Article 21 : l’expiration d’un délai fixé par le Président
Le quorum de cinq est suffisant pour consti- pour permettre à la partie intéressée de
tuer la Cour. désigner un autre avocat.
956

Article 24 : CHAPITRE II :
Les significations prévues au présent Règle- DE LA PROCÉDURE ÉCRITE
ment sont faites soit par envoi postal recom-
mandé, avec accusé de réception, d’une copie Article 27 :
de l’acte à signifier, soit par remise de cette 1. L’original de tout acte de procédure doit
copie contre reçu. Les copies sont dressées et être signé par l’avocat de la Partie. Cet acte,
certifiées conformes par le Greffier en chef. accompagné de toutes les annexes qui y
sont mentionnées, est présenté avec sept
Article 25 : copies pour la Cour et autant de copies
1. Lorsqu’un acte ou une formalité doit en qu’il y a de Parties en cause. Ces copies
vertu du traité ou du présent Règlement sont certifiées conformes par la Partie qui
être accompli avant l’expiration d’un délai, les dépose.
celui-ci a pour origine la date de l’acte, de 2. Tout acte de procédure est daté. Au regard
l’événement, de la décision ou de la signi- des délais de procédure, seule la date de
fication qui fait courir ce délai. Le jour au dépôt au Greffe sera prise en considéra-
cours duquel survient cet acte, cet événe- tion.
ment, cette décision ou cette signification 3. A tout acte de procédure est annexé un
n’est pas compris dans le délai. dossier, contenant les pièces et documents
2. Lorsqu’un délai est exprimé en mois ou en invoqués à l’appui et accompagné d’un bor-
année, ce délai expire le jour du dernier dereau de ces pièces et documents.
mois ou de la dernière année qui porte le 4. Si, en raison du volume d’une pièce ou d’un
même quantième que le jour de l’acte, de document, il n’en est annexé à l’acte que
l’événement, de la décision ou de la signifi- des extraits, la pièce ou le document en-
cation qui fait courir le délai. A défaut d’un tier ou une copie complète est déposé au
quantième identique, le délai expire le der- Greffe.
nier jour du mois.
3. Les délais comprennent les jours fériés Article 28 :
légaux, les samedis et les dimanches. 1. Lorsque la Cour est saisie par l’une des
4. Tout délai expire le dernier jour à 24 Parties à l’instance par la voie du recours en
heures. Le délai qui expirerait normalement cassation prévu au troisième ou quatrième
un samedi, un dimanche ou un jour férié lé- alinéa de l’article 14 du traité, le recours est
gal dans le pays où l’acte ou la formalité doit présenté au Greffe dans les deux mois de
être accompli est prorogé jusqu’au premier la signification de la décision attaquée par
jour ouvrable suivant. La liste de ces jours l’avocat du requérant dans les conditions
fériés sera dressée par la Cour et sera pu- fixées à l’article 23. Le recours contient :
bliée au Journal officiel de l’OHADA. a) les nom et domicile du requérant;
5. Les délais de procédure, en raison de la dis- b) les noms et domiciles des autres Parties
tance, sont établis par une décision de la à la procédure devant la juridiction na-
Cour publiée au Journal officiel de l’OHA- tionale et de leur avocat;
DA. c) les conclusions du requérant et les
moyens invoqués à l’appui de ces
Article 26 :
conclusions.
Dès saisine de la Cour, le Président désigne un Le recours indique les actes uniformes ou
juge rapporteur chargé de suivre l’instruction les Règlements prévus par le traité dont
de l’affaire et de faire rapport à la Cour. l’application dans l’affaire justifie la saisine
de la Cour.
957

2. La décision de la juridiction nationale qui c) les conclusions présentés et les moyens


fait l’objet du recours doit être annexée invoqués.
à ce dernier. Mention doit être faite de la 3. Les paragraphes 3, 4 et 5 de l’article 28 et
date à laquelle la décision attaquée a été l’article 29 sont applicables.
signifiée au requérant.
3. Aux fins de la procédure, le recours Article 31 :
contient élection de domicile au lieu où la 1. Le recours et le mémoire en réponse
Cour a son Siège. Elle indique le nom de la peuvent être complétés par un mémoire en
personne qui est autorisée et qui a consenti réplique et un mémoire en duplique ou par
à recevoir toutes significations. tout autre mémoire lorsque le Président,
4. Si le requérant est une personne morale de soit d’office, soit à la suite d’une demande
droit privé, il joint à sa requête : présentée en ce sens dans un délai de
- ses statuts ou un extrait récent du quinze jours à compter de la signification
registre de commerce, ou tout autre du mémoire en réponse ou en réplique, le
preuve de son existence juridique; juge nécessaire et l’autorise expressément.
- la preuve que le mandat donné à l’avo- 2. Lorsque le Président autorise le dépôt d’une
cat a été régulièrement établi par un réplique ou d’une duplique, ou de tout
représentant qualifié à cet effet. autre mémoire, il fixe les délais dans les-
5. Si le recours n’est pas conforme aux condi- quels ceux-ci sont produits.
tions fixées au présent article, le Greffier en
chef fixe au requérant un délai raisonnable
aux fins de régularisation du recours ou Article 32 :
de production des pièces mentionnées ci-
dessus. A défaut de cette régularisation ou 1. Toute exception à la compétence de la
de cette production dans le délai imparti, la Cour ou a la recevabilité du recours doit
Cour décide de la recevabilité du recours. être présentée dans le délai fixé pour le
dépôt de la première pièce de procédure
Article 29 : émanant de la Partie soulevant l’exception.
La Cour peut statuer distinctement sur
Le recours est signifié par la Cour à toutes
l’exception ou la joindre au fond.
les Parties à la procédure devant la juridiction
nationale. Dans le cas prévu au paragraphe 5 2. Lorsque la Cour est manifestement incom-
de l’article précédent, la signification est faite pétente pour connaître du recours ou
dès la régularisation ou dès que la Cour aura lorsque celui-ci est manifestement irre-
admis la recevabilité, eu égard aux conditions cevable ou manifestement non fondé, elle
de forme énumérées audit Article peut à tout moment rejeter ledit recours
par voie d’ordonnance motivée.
Article 30 : Article 33 :
1. Toute Partie à la procédure devant la juridic- La Cour peut à tout moment pour cause de
tion nationale peut présenter un mémoire connexité, ordonner la jonction de plusieurs
en réponse dans un délai de trois mois à affaires aux fins de la procédure écrite ou orale
compter de la signification du recours. ou de l’arrêt qui met fin à l’instance. Elle peut
2. Le mémoire en réponse contient : les disjoindre à nouveau.
a) les nom et domicile de la Partie qui le
produit;
b) la date à laquelle le pourvoi lui a été
signifié;
958

CHAPITRE III : • les noms des juges qui y ont pris part, ainsi
DE LA PROCÉDURE ORALE que celui du Greffier;
• l’indication des Parties;
Article 34 : • les noms des avocats des Parties;
1. La procédure devant la Cour est essentiel- • les conclusions des Parties;
lement écrite. Toutefois la Cour peut, à la • l’exposé sommaire des faits;
demande de l’une des Parties, organiser • les motifs;
dans certaines affaires une procédure orale. • le dispositif, y compris la décision relative
2. En pareil cas, le Greffier en chef informe les aux dépens.
Parties de la décision prise et de la date de
l’audience, telle que fixée par le Président. Article 40 :
1. L’arrêt est rendu en audience publique, les
Article 35 :
Parties dûment convoquées.
L’audience est publique, à moins qu’il n’en soit 2. La minute de l’arrêt est signée par le Pré-
décidé autrement par la Cour. La décision de sident et le Greffier en chef. Elle est scel-
huis clos comporte défense de publication des lée et déposée au Greffe. Copie certifiée
débats. conforme en est signifiée à chacune des
Parties. Celles-ci peuvent obtenir une
Article 36 : grosse de l’arrêt au tarif fixé par la Cour.
Le Président dirige les débats et exerce la police
de l’audience. Il détermine l’ordre dans lequel Article 41 :
les Parties sont appelées à prendre la parole. L’arrêt a force obligatoire à compter du jour de
son prononcé.
Article 37 :
Le Président peut, au cours des audiences, po- Article 42 :
ser des questions aux Parties. La même faculté Un recueil de la jurisprudence de la Cour est
appartient à chaque juge avec l’autorisation du publié par les soins du Greffier en chef sous le
Président. contrôle du Président ou du juge qu’il a délé-
gué à cet effet.
Article 38 :
1. Le Greffier en chef établit un procès-verbal CHAPITRE V :
de chaque audience. Ce procès-verbal est DES DÉPENS
signé par le Président et par le Greffier en Article 43 :
chef. Il constitue un acte authentique. 1. Il est statué sur les dépens dans l’arrêt qui
2. Les Parties peuvent prendre connaissance met fin à l’instance.
au Greffe de tout procès-verbal et en obte- 2. Sont considérées comme dépens récupé-
nir copie à leurs frais. rables :
a) les droits de Greffe;
CHAPITRE IV : b) les frais indispensables exposés par les
DES ARRÊTS DE LA COUR Parties aux fins de la procédure, notam-
ment les frais de déplacement et de
Article 39 :
séjour et la rémunération des avocats,
L’arrêt de la Cour contient : selon le tarif fixé par la Cour;
• l’indication qu’il est rendu par la Cour; c) les frais qu’une Partie a dû exposer aux
• la date du prononcé; fins d’exécution forcée suivant le tarif
959

en vigueur dans l’Etat où l’exécution au paragraphe 6 de l’article 13 du présent


forcée a lieu. Règlement.

3. La Partie qui succombe est condamnée aux La demande contient :


dépens, à moins que la Cour, pour des mo- a) l’indication de l’affaire;
tifs exceptionnels, n’en décide autrement. b) l’indication des Parties principales au litige;
Si plusieurs Parties succombent, la Cour c) les nom et domicile de l’intervenant;
décide du partage des dépens. d) l’élection de domicile de l’intervenant au
A défaut de conclusions sur les dépens, chaque lieu où la Cour a son siège;
Partie supporte ses propres dépens. e) les conclusions au soutien desquelles l’in-
tervenant demande d’intervenir;
CHAPITRE VI : f) dans le cas de demandes d’intervention
autres que celles d’Etats membres, l’exposé
DES DÉSISTEMENTS
des raisons justifiant l’intérêt à intervenir.
3. La demande d’intervention est signifiée aux
Article 44
Parties. Le Président met les Parties en
1. Si avant que la Cour ait statué, les Parties mesure de présenter leurs observations
informent la Cour qu’elles renoncent à écrites ou orales avant de statuer sur la
toute prétention, le Président ordonne la demande d’intervention.
radiation de l’affaire du registre. Il statue 4. Si l’intervention est admise, l’intervenant
sur les dépens. En cas d’accord sur les dé- reçoit communication de tous les actes de
pens, il statue selon l’accord. procédure signifiés aux Parties. Le Prési-
2. Si le requérant fait connaître par écrit à la dent peut cependant, à la demande d’une
Cour qu’il entend renoncer à l’instance, le Partie, exclure de fait de communication
Président ordonne la radiation de l’affaire des pièces confidentielles.
du registre. 5. L’intervenant accepte le litige dans l’état où
il se trouve lors de son intervention.
La Partie qui se désiste est condamnée aux dé- 6. Le Président fixe le délai dans lequel l’in-
pens s’il est conclu en ce sens par l’autre Partie. tervenant peut présenter un mémoire en
Toutefois, à la demande de la Partie qui se dé- intervention. Il fixe également le délai dans
siste, les dépens peuvent être mis à la charge de lequel les Parties peuvent répondre à ce
l’autre Partie, si cela apparaît justifié du fait de mémoire.
l’attitude de cette dernière. A défaut de conclu-
sion sur les dépens, chaque Partie supporte ses
propres dépens. CHAPITRE VIII :
DE L’EXÉCUTION FORCÉE
CHAPITRE VII :
DE L’INTERVENTION Article 46 :
1. L’exécution forcée des arrêts de la Cour
Article 45 : est régie par les règles de la procédure ci-
1. Les Etats Parties au traité peuvent interve- vile en vigueur dans l’Etat sur le territoire
nir aux litiges soumis à la Cour. Le même duquel elle a lieu. La formule exécutoire est
droit appartient à toute personne ayant apposée, sans autre contrôle que celui de
intérêt, pour la conservation de ses droits, la vérification de l’authenticité du titre, par
à soutenir les prétentions de l’une des Par- l’autorité nationale que le Gouvernement
ties. de chacun des Etats Parties désignera à cet
2. La demande d’intervention est présentée effet et dont il donnera connaissance à la
dans les trois mois de la publication prévue Cour.
960

Après l’accomplissement de ces formalités c) indiquer les raisons pour lesquelles le


à la demande de l’intéressé, celui-ci peut tiers opposant n’a pu participer au litige
poursuivre l’exécution forcée en saisissant principal.
directement l’organe compétent, suivant la La demande est formée contre toutes les
législation nationale. Parties au litige principal.
2. L’exécution forcée ne peut être suspendue 3. L’arrêt attaqué est modifié dans la mesure
qu’en vertu d’une décision de la Cour. où il fait droit à la tierce opposition. La mi-
3. Toute demande tendant à surseoir à l’exé- nute de l’arrêt rendu sur tierce opposition
cution forcée d’une décision de la Cour est annexée à la minute de l’arrêt attaqué.
est présentée dans les conditions prévues Mention de l’arrêt rendu sur tierce oppo-
aux article 23 et 27 du présent Règlement. sition est faite en marge de la minute de
Elle est immédiatement signifiée aux autres l’arrêt attaqué.
Parties, auxquelles le Président fixe un bref
Article 48 :
délai pour la présentation de leurs observa-
tions écrites ou orales. 1. En cas de contestation sur le sens ou la
portée du dispositif d’un arrêt, il appartient
4. Le Président statue sur la demande par voie
à la Cour de l’interpréter.
d’ordonnance motivée et non susceptible
2. Toute Partie peut demander l’interpréta-
de recours. Cette ordonnance est immé-
tion du dispositif d’un arrêt dans les trois
diatement signifiée aux Parties.
ans qui suivent le prononcé.
5. A la demande d’une Partie, l’ordonnance 3. La demande en interprétation est présen-
peut à tout moment être modifiée ou rap- tée conformément aux dispositions des
portée. articles 23 et 27 du présent Règlement. Elle
6. Le rejet de la demande n’empêche pas la spécifie en outre :
Partie qui l’avait introduite de présenter (a) l’arrêt visé
une autre demande fondée sur des faits (b) le texte dont l’interprétation est de-
nouveaux. mandée.
4. La Cour statue par voie d’arrêt après avoir
mis les Parties en mesure de présenter
CHAPITRE IX : leurs observations. La minute de l’arrêt
DES VOIES DE RECOURS interprétatif est annexée à la minute de
EXTRAORDINAIRES l’arrêt interprété. Mention de l’arrêt inter-
prétatif est faite en marge de la minute de
Article 47 : l’arrêt interprété.
1. Toute personne physique ou morale peut Article 49 :
présenter une demande en tierce opposi-
1. La révision de l’arrêt ne peut être deman-
tion contre un arrêt rendu sans qu’elle ait
dée à la Cour qu’en raison de la découverte
été appelée, si cet arrêt préjudicie à ses d’un fait de nature à exercer une influence
droits. décisive et qui, avant le prononcé de l’arrêt,
2. Les dispositions des articles 23 et 27 du était inconnu de la Cour et de la partie qui
présent Règlement sont applicables à la demande la révision.
demande en tierce opposition. Celle-ci doit 2. La procédure de révision s’ouvre par un
en outre : arrêt de la Cour constatant expressément
a) spécifier l’arrêt attaqué; l’existence d’un fait nouveau, lui reconnais-
b) indiquer en quoi cet arrêt préjudicie sant les caractères qui donnent ouverture
aux droits du tiers opposant; à la révision et déclarant de ce chef la de-
mande recevable.
961

3. La Cour peut subordonner l’ouverture de le soin de juger une affaire soulevant des ques-
la procédure en révision à l’exécution pré- tions relatives à l’application des actes uni-
alable de l’arrêt. formes, cette juridiction est immédiatement
4. La demande en révision doit être formée dessaisie. Elle transmet à la Cour l’ensemble du
dans un délai de trois mois à compter du dossier de l’affaire, avec une copie de la déci-
jour où le demandeur a eu connaissance du sion de renvoi. Dès réception de ce dossier, les
fait sur lequel la demande en révision est Parties sont avisées de cette transmission par
basée. la Cour.
5. Aucune demande en révision ne pourra être
Les dispositions des articles 23 à 50 du présent
formée après l’expiration d’un délai de dix
Règlement sont applicables sous réserve des
ans à dater de l’arrêt.
adaptations imposées par le mode de saisine.
Article 50 :
1. Les dispositions des articles 23 et 27 du CHAPÎTRE XI :
présent Règlement sont applicables à la DU RECOURS PRÉVU À L’ARTICLE
demande en révision. Celle-ci doit en outre 18 DU TRAITÉ
contenir les indications nécessaires pour
établir que les conditions fixées à l’article Article 52 :
49 sont remplies.
2. La demande en révision est formée contre 1. Lorsque la Cour est saisie, conformément à
toutes les Parties à l’arrêt dont la révision l’article 18 du traité, d’un recours tendant
est demandée. à l’annulation d’un jugement par lequel une
3. Ces dernières ont le droit de présenter des juridiction nationale statuant en cassation
observations écrites sur la recevabilité de aurait méconnu la compétence de la Cour,
la requête. Ces observations sont commu- ce recours est immédiatement signifié par
niquées à la Partie dont émane la demande. le Greffier en chef à toutes les Parties à la
4. Avant de rendre son arrêt sur la recevabilité procédure devant la juridiction nationale.
de la demande, la Cour peut donner à nou- 2. Chacune de ces Parties peut présenter
veau aux Parties la possibilité de présenter un mémoire dans un délai de trois mois à
leurs vues à ce sujet. compter de la signification du recours.
5. Si la demande est déclarée recevable, la 3. Les mémoires ainsi déposés sont commu-
Cour fixe les délais pour toute procédure niqués au requérant et aux autres Parties.
ultérieure qu’elle estime nécessaire pour se Ceux-ci peuvent présenter un nouveau
prononcer sur le fond de la demande. mémoire dans le délai fixé par le Président.
6. La minute de l’arrêt portant révision est Ce dernier décide en outre s’il y a lieu à
annexée à la minute de l’arrêt révisé. Men- audience.
tion de l’arrêt portant révision est faite en 4. Si la Cour décide que la juridiction nationale
marge de la minute de l’arrêt révisé. s’est déclarée compétente à tort, la déci-
sion rendue par cette juridiction est répu-
tée nulle et non avenue.Toute Partie devant
CHAPITRE X :
ladite juridiction peut dans les deux mois
DU RENVOI PAR LE JUGE
de la signification du jugement de la Cour
NATIONAL
saisir cette dernière d’un recours en cas-
Article 51 : sation contre la décision du juge du fond
dans les conditions prévues à l’article 14
Lorsque la Cour est saisie conformément aux
du traité et aux articles 23 à 50 du présent
articles 14 et 15 du traité par une juridiction
Règlement.
nationale statuant en cassation qui lui renvoie
962

TITRE III : pour rendre son jugement. Il y est joint tout


DE LA PROCÉDURE document pouvant servir à élucider la question.
CONSULTATIVE
Article 57 :
Article 53 : 1. Le Greffier en chef notifie immédiatement
Dans l’exercice des fonctions consultatives que toute demande d’avis consultatif émanant
lui confie le deuxième alinéa de l’article 14 du d’une juridiction visée à l’article 14 du trai-
traité, la Cour applique les dispositions ci-après. té aux Parties en cause devant cette juridic-
tion. Il la notifie en outre aux Etats Parties
Elle applique également, dans la mesure où elle aux traités.
le juge convenable, les autres dispositions du
2. Lors de ces notifications, le Greffier en chef
présent Règlement.
fait connaître à ses correspondants que la
Cour est disposée à recevoir leurs obser-
Article 54 :
vations écrites dans le délai fixé par le Pré-
Toute demande d’avis consultatif émanant d’un sident.
Etat Partie ou du Conseil des Ministres est pré- 3. Les observations écrites ainsi déposées
sentée par requête écrite. Cette requête for- sont communiquées aux auteurs d’autres
mule, en termes précis, la question sur laquelle observations écrites. Ceux-ci sont admis à
l’avis de la Cour est sollicité. Il y est joint tout discuter les observations ainsi reçues dans
document pouvant servir à élucider la question. les formes, mesures et délais fixés dans
chaque cas par le Président. Ce dernier
Article 55 : décide en particulier s’il y a lieu à audience.
1. Le Greffier en chef notifie immédiatement
toute demande d’avis consultatif émanant Article 58 :
d’un Etat aux autres Etats Parties au traité. L’avis consultatif contient :
2. Lors de ces notifications, le Greffier en chef • l’indication qu’il est rendu par la Cour;
fait connaître à ses correspondants que la • la date du prononcé;
Cour est disposée à recevoir leurs obser- • les noms des juges qui y ont pris part, ainsi
vations écrites dans le délai fixé par le Pré- que celui du Greffier;
sident.
• l’exposé sommaire des faits;
3. Les observations écrites ainsi déposées
• les motifs;
sont communiquées au demandeur et
aux autres auteurs d’observations écrites. • la réponse à la question posée à la Cour.
Ceux-ci sont admis à discuter les observa-
tions ainsi reçues dans les formes, mesures
et délais fixés dans chaque cas par le Prési- TITRE IV :
dent. Ce dernier décide en particulier s’il y DISPOSITIONS FINALES
a lieu à audience.
Article 59 :
Article 56 : Le présent Règlement entrera en vigueur dès
Toute décision par laquelle une juridiction visée sa signature. Il sera publié au Journal officiel de
à l’article 14 du traité sollicite un avis consulta- l’OHADA.
tif est notifiée à la Cour à la diligence de cette
juridiction. Cette décision formule en termes
précis la question sur laquelle la juridiction a
estimé nécessaire de solliciter l’avis de la Cour
963

III. COUR AFRICAINE DES nementaux, pour procéder, en consultation


DROITS DE L’HOMME ET DES avec la Commission Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples, à l’examen des pos-
PEUPLES (CADHP) sibilités de renforcer l’efficacité de la Commis-
sion et notamment de la question de création
PROTOCOLE À LA CHARTE d’une Cour Africaine des Droits de l’Homme
AFRICAINE DES DROITS DE et des Peuples;
L’HOMME ET DES PEUPLES Notant les 1ère et 2ème réunions d’experts
RELATIF À LA COUR AFRICAINE juristes gouvernementaux tenues respective-
DES DROITS DE L’HOMME ET ment au Cap, Afrique du Sud (septembre 1995),
DES PEUPLES à Nouakchott, Mauritanie (avril 1997) et la
3ème réunion élargie aux diplomates, tenue à
Les Etats membres de l’Organisation de l’Unité Addis Abéba, Ethiopie (décembre 1997);
Africaine (ci-après dénommée «OUA»), Etats
Fermement convaincus que la réalisation
parties à la Charte Africaine des Droits de
des objectifs de la Charte Africaine des Droits
l’Homme et des Peuples.
de l’Homme et des Peuples nécessite la création
Considérant la Charte de l’Organisation d’une Cour Africaine des Droits de l’Homme
de l’Unité Africaine, aux termes de laquelle la et des Peuples pour compléter et renforcer la
liberté, l’égalité, la justice, la paix et la dignité mission de la Commission Africaine des Droits
sont des objectifs essentiels à la réalisation des de l’Homme et des Peuples;
aspirations légitimes des peuples africains;
SONT CONVENUS DE CE QUI SUIT:
Notant que la Charte Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples réaffirme l’attache- ARTICLE 1 : CREATION DE LA COUR
ment aux principes des droits de l’Homme et
Il est créé, au sein de l’Organisation de l’Unité
des Peuples, aux libertés ainsi qu’aux devoirs
Africaine, une Cour Africaine des Droits de
contenus dans les déclarations, conventions et
l’Homme et des Peuples (ci-après dénommée
autres instruments adoptés par l’Organisation
«la Cour»), dont l’organisation, la compétence
de l’Unité Africaine et d’autres organisations
et le fonctionnement sont régis par le présent
internationales;
Protocole.
Reconnaissant le double objectif de la
Charte Africaine des Droits de l’Homme et des ARTICLE 2 : RELATION ENTRE LA
Peuples qui est de garantir, d’une part, la pro- COUR ET LA COMMISSION
motion, d’autre part, la protection des droits
La Cour, tenant dûment compte des disposi-
de l’Homme et des Peuples, des libertés et des
tions du présent Protocole, complète les fonc-
devoirs;
tions de protection que la Charte Africaine des
Reconnaissant en outre les progrès accom- Droits de l’Homme et des Peuples (ci-après
plis par la Commission Africaine des Droits de dénommée «la Charte») a conférées à la Com-
l’Homme et des Peuples, depuis sa création en mission Africaine des Droits de l’Homme et
1987, en matière de promotion et de protec- des Peuples (ci-après dénommée «la Commis-
tion des droits de l’Homme et des Peuples; sion»).
Rappelant la résolution AHG/Res.230(XXX)
par laquelle la Conférence des Chefs d’Etat et ARTICLE 3 : COMPETENCE DE LA
de Gouvernement réunie en juin 1994 à Tunis COUR
(Tunisie) a demandé au Secrétaire Général 1. La Cour a compétence pour connaître de
de convoquer une réunion d’experts gouver- toutes les affaires et de tous les différends
964

dont elle est saisie concernant l’interpré- ARTICLE 6 : RECEVABILITE DES


tation et l’application de la Charte, du pré- REQUETES
sent Protocole, et de tout autre instrument 1. La Cour, avant de statuer sur la recevabi-
pertinent relatif aux droits de l’homme et lité d’une requête introduite en application
ratifié par les Etats concernés. de l’article 5(3) du présent Protocole, peut
2. En cas de contestation sur le point de solliciter l’avis de la Commission qui doit le
savoir si la Cour est compétente, la Cour donner dans les meilleurs délais.
décide. 2. La Cour statue sur la recevabilité des re-
ARTICLE 4 : AVIS CONSULTATIFS quêtes en tenant compte des dispositions
énoncées à l’article 56 de la Charte.
1. A la demande d’un Etat membre de l’OUA, 3. La Cour peut connaître des requêtes ou
de l’OUA, de tout organe de l’OUA ou les renvoyer devant la Commission.
d’une organisation africaine reconnue par
l’OUA, la Cour peut donner un avis sur ARTICLE 7 : DROIT APPLICABLE
toute question juridique concernant la La Cour applique les dispositions de la Charte
Charte ou tout autre instrument pertinent ainsi que tout autre instrument pertinent rela-
relatif aux droits de l’homme, à condition tif aux droits de l’homme et ratifié par l’Etat
que l’objet de l’avis consultatif ne se rap- concerné.
porte pas à une requête pendante devant
la Commission. ARTICLE 8 : EXAMEN DES REQUETES
2. Les avis consultatifs de la Cour sont mo-
tivés. Un juge peut y joindre une opinion La Cour fixe dans son Règlement Intérieur les
individuelle ou dissidente. conditions d’examen des requêtes dont elle est
saisie en tenant compte de la complémentarité
ARTICLE 5 : SAISINE DE LA COUR entre elle et la Commission.
1. Ont qualité pour saisir la Cour :
a. la Commission; ARTICLE 9 : REGLEMENT A
b. l’Etat partie qui a saisi la Commission ; L’AMIABLE
c. l’Etat partie contre lequel une plainte La Cour peut tenter de régler à l’amiable les
a été introduite ; cas qui lui sont soumis conformément aux dis-
d. l’Etat partie dont le ressortissant est positions de la Charte.
victime d’une violation des droits de
l’Homme; ARTICLE 10 : AUDIENCES DE LA
e. les organisations inter-gouvernemen- COUR ET REPRESENTATION
tales africaines. 1. Les audiences de la Cour sont publiques. La
2. Lorsqu’un Etat partie estime avoir un inté- Cour peut cependant tenir ses audiences à
rêt dans une affaire, il peut adresser à la huis clos, dans les conditions prévues par
Cour une requête aux fins d’intervention. le Règlement Intérieur.
3. La Cour peut permettre aux individus ainsi 2. Toute partie à une affaire a le droit de se
qu’aux organisations non-gouvernemen- faire représenter par le conseil juridique
tales (ONG) dotées du statut d’obser- de son choix. Une représentation ou une
vateur auprès de la Commission d’intro- assistance judiciaire peut être gratuite-
duire des requêtes directement devant ment assurée dans les cas où l’intérêt de
elle conformément à l’article 34(6) de ce la justice l’exige.
Protocole. 3. Toutes personnes, témoins ou représen-
tants des parties appelés à comparaître
devant la Cour jouissent de la protection
965

et des facilités reconnues par le Droit In- 2. La Conférence veille à ce que la compo-
ternational et nécessaires à l’accomplisse- sition de la Cour reflète une répartition
ment de leurs fonctions, de leurs devoirs géographique équitable ainsi que les grands
et de leurs obligations en rapport avec la systèmes juridiques.
Cour. 3. Lors des élections, la Conférence veille
à ce que la représentation adéquate des
ARTICLE 11 : COMPOSITION DE LA deux sexes soit assurée.
COUR
1. La Cour se compose de onze juges, res- ARTICLE 15 : MANDAT DES JUGES
sortissants des Etats Membres de l’OUA, 1. Les juges à la Cour sont élus pour une
élus à titre personnel parmi des juristes période de six ans et sont rééligibles une
jouissant d’une très haute autorité morale, seule fois. Toutefois, le mandat de quatre
d’une compétence et expérience juridique, juges élus lors de la première élection
judiciaire ou académique reconnue dans prend fin au bout de deux ans et le mandat
le domaine des Droits de l’Homme et des de quatre autres prend fin au bout de
Peuples. quatre ans.
2. La Cour ne peut comprendre plus d’un 2. Les juges dont le mandat prend fin au terme
juge de la même nationalité. des périodes initiales de deux et quatre
ans sont tirés au sort par le Secrétaire
ARTICLE 12 : CANDIDATURES Général de l’OUA, immédiatement après
1. Chaque Etat partie au Protocole peut la première élection.
présenter jusqu’à trois candidats dont au 3. Le juge élu pour remplacer un autre juge
moins deux doivent être ressortissants de dont le mandat n’est pas arrivé à terme
l’Etat qui les présente. achève la portion du mandat de son
2. Lors de la présentation des candidatures, il prédécesseur qui reste à courir.
sera dûment tenu compte de la représen- 4. Tous les juges, à l’exception du Président,
tation adéquate des deux sexes. exercent leurs fonctions à temps partiel.
Cependant, la Conférence peut modifier
ARTICLE 13 : LISTE DES CANDIDATS cette décision si elle le juge nécessaire.
1. Dès l’entrée en vigueur du présent Proto-
ARTICLE 16 : SERMENT
cole, le Secrétaire Général de l’OUA invite
les Etats parties au Protocole à procéder, Après leur élection, les juges prêtent serment
dans un délai de quatre-vingt-dix (90) d’exercer leurs fonctions en toute impartialité
jours, à la présentation des candidatures et loyauté.
au poste de juge à la Cour.
2. Le Secrétaire Général de l’OUA dresse la ARTICLE 17 : INDEPENDANCE DES
liste alphabétique des candidats présentés JUGES
et la communique aux Etats membres de 1. L’indépendance des juges est pleinement
l’OUA, au moins trente (30) jours avant assurée conformément au Droit Interna-
la session suivante de la Conférence des tional.
Chefs d’Etat et de Gouvernement de 2. Les juges ne peuvent siéger dans une af-
l’OUA (ci-après dénommée «la Confé- faire dans laquelle ils sont antérieurement
rence»). intervenus comme agents, conseils, ou avo-
cats de l’une des parties, membre d’un tri-
ARTICLE 14 : ELECTIONS bunal national ou international, d’une com-
1. Les juges à la Cour sont élus au scrutin mission d’enquête, ou à tout autre titre. En
secret par la Conférence sur la liste visée à cas de doute sur la réalité de cette inter-
l’article 13(2) du présent Protocole. vention, la Cour tranche.
966

3. Dès leur élection et pendant toute la 2. Le Président exerce ses fonctions à plein
durée de leur mandat, les juges à la Cour temps. Il réside au lieu du siège de la Cour.
jouissent des privilèges et immunités re- 3. Les fonctions du Président ainsi que celles
connus en Droit International au person- du Vice-président sont déterminées dans
nel diplomatique. le Règlement Intérieur de la Cour.
4. Les juges à la Cour ne peuvent, à aucun
moment, même après l’expiration de leur ARTICLE 22 : RECUSATION
mandat, être poursuivis en raison des Au cas où un juge possède la nationalité d’un
votes ou des opinions émis dans l’exercice Etat partie à une affaire, il se récuse.
de leurs fonctions.
ARTICLE 23 : QUORUM
ARTICLE 18 : INCOMPATIBILITE
Pour l’examen de chaque affaire portée devant
Les fonctions de juge à la Cour sont incompa-
elle, la Cour siège avec un quorum d’au moins
tibles avec toutes autres activités de nature à
sept juges.
porter atteinte aux exigences d’indépendance
ou d’impartialité liées à la fonction et telles que
stipulées dans le Règlement Intérieur. ARTICLE 24 : GREFFE DE LA COUR
1. La Cour désigne son Greffier et les
ARTICLE 19 : FIN DU MANDAT DU autres fonctionnaires du Greffe parmi
JUGE les ressortissants des Etats membres de
l’OUA, conformément aux dispositions de
1. Un juge ne peut être suspendu ou relevé
son Règlement Intérieur.
de ses fonctions que si, de l’avis unanime
2. Le Greffier réside au lieu du siège de la
des autres juges à la Cour, il a cessé de
Cour.
répondre aux conditions requises.
2. La décision de la Cour est définitive à ARTICLE 25 : SIEGE DE LA COUR
moins que la Conférence n’en décide
autrement lors de sa session suivante. 1. Le siège de la Cour est établi dans un Etat
partie au Protocole par la Conférence. La
ARTICLE 20 :VACANCE DE SIEGE Cour peut toutefois siéger sur le territoire
1. En cas de décès ou de démission d’un juge de tout Etat membre de l’OUA sur décision
à la Cour, le Président de la Cour informe de la majorité de ses membres et avec
immédiatement le Secrétaire Général de l’agrément préalable de l’Etat concerné.
l’OUA qui déclare le siège vacant à partir 2. La Conférence peut décider, après avis de
de la date du décès ou de celle à laquelle la la Cour, de changer le siège de celle-ci.
démission prend effet. ARTICLE 26 : PREUVES
2. La Conférence procède au remplacement
du juge dont le siège est devenu vacant à 1. La Cour procède à l’examen contradic-
moins que le mandat restant soit inférieur toire des requêtes qui lui sont soumises et,
à cent quatre-vingts (180) jours s’il y a lieu, à une enquête. Les Etats inté-
3. La même procédure et les mêmes consi- ressés fournissent toutes les facilités né-
dérations définies aux articles 12, 13 et cessaires à la conduite efficace de l’affaire.
14 du présent Protocole sont applicables 2. La Cour reçoit tous moyens de preuves
pour pourvoir aux sièges vacants. (écrites ou orales) qu’elle juge appropriées
et sur lesquelles elle fonde ses décisions.
ARTICLE 21 : PRESIDENCE DE LA
COUR ARTICLE 27 : DECISIONS DE LA
COUR
1. La Cour élit son Président et son Vice-
Président pour une période de deux ans 1. Lorsqu’elle estime qu’il y a eu violation
renouvelable une seule fois. d’un droit de l’homme ou des peuples, la
967

Cour ordonne toutes les mesures appro- ARTICLE 31 : RAPPORT


priées afin de remédier à la situation, y La Cour soumet à chaque session ordinaire de
compris le paiement d’une juste compen- la Conférence un rapport annuel sur ses activi-
sation ou l’octroi d’une réparation. tés. Ce rapport fait état en particulier des cas
2. Dans les cas d’extrême gravité ou d’ur- où un Etat n’aura pas exécuté les décisions de
gence et lorsqu’il s’avère nécessaire d’évi- la Cour.
ter des dommages irréparables à des per-
sonnes, la Cour ordonne les mesures pro-
ARTICLE 32 : BUDGET
visoires qu’elle juge pertinentes.
Les dépenses de la Cour, les émoluments et les
ARTICLE 28 : ARRET DE LA COUR indemnités des juges, y compris les dépenses du
1. La Cour rend son arrêt dans les quatre- Greffe sont fixés et pris en charge par l’OUA,
vingt dix (90) jours qui suivent la clôture conformément aux critères arrêtés par celle-ci
de l’instruction de l’affaire. en consultation avec la Cour.
2. L’arrêt de la Cour est pris à la majorité; il
est définitif et ne peut faire l’objet d’appel. ARTICLE 33 : REGLEMENT
3. La Cour peut, sans préjudice des dispo- INTERIEUR
sitions de l’alinéa (2) qui précède, réviser La Cour établit son Règlement Intérieur et dé-
son arrêt, en cas de survenance de preuves termine sa propre procédure. La Cour consulte
dont elle n’avait pas connaissance au mo-
la Commission chaque fois que de besoin.
ment de sa décision et dans les conditions
déterminées dans le Règlement Intérieur.
ARTICLE 34 : RATIFICATION
4. La Cour peut interpréter son arrêt.
5. L’arrêt de la Cour est prononcé en 1. Le présent Protocole est ouvert à la signa-
audience publique, les parties étant dûment ture, à la ratification ou à l’adhésion des
prévenues. Etats parties à la Charte.
6. L’arrêt de la Cour est motivé. 2. Les instruments de ratification ou d’adhé-
7. Si l’arrêt de la Cour n’exprime pas, en tout sion au présent Protocole sont déposés
ou en partie, l’opinion unanime des juges, auprès du Secrétaire Général de l’OUA.
tout juge a le droit d’y joindre une opinion 3. Le présent Protocole entre en vigueur
individuelle ou dissidente. trente (30) jours après le dépôt de quinze
instruments de ratification ou d’adhésion.
ARTICLE 29 : SIGNIFICATION DE 4. Pour chacun des Etats parties qui le rati-
L’ARRET fient ou y adhèrent ultérieurement, le
1. L’arrêt de la Cour est signifié aux parties présent Protocole prend effet à la date du
en cause et transmis aux Etats membres dépôt de l’instrument de ratification ou
de l’OUA ainsi qu’à la Commission. d’adhésion.
2. Les arrêts de la Cour sont aussi notifiés 5. Le Secrétaire Général de l’OUA informe
au Conseil des Ministres qui veille à leur les Etats membres de l’entrée en vigueur
exécution au nom de la Conférence. du présent Protocole.
6. A tout moment à partir de la ratification
ARTICLE 30 : EXECUTION DES
ARRETS DE LA COUR du présent Protocole, l’Etat doit faire une
déclaration acceptant la compétence de la
Les Etats parties au présent Protocole s’en- Cour pour recevoir les requêtes énoncées
gagent à se conformer aux décisions rendues à l’article 5(3) du présent Protocole. La
par la Cour dans tout litige où ils sont en cause Cour ne reçoit aucune requête en appli-
et à en assurer l’exécution dans le délai fixé cation de l’article 5(3) intéressant un Etat
par la Cour. partie qui n’a pas fait une telle déclaration.
968

7. Les déclarations faites en application de Reconnaissant que des crimes d’une telle gra-
l’alinéa (6) ci-dessus sont déposées auprès vité menacent la paix, la sécurité et le bien-être
du Secrétaire Général de l’OUA qui trans- du monde,
met une copie aux Etats parties.
Affirmant que les crimes les plus graves qui
ARTICLE 35 : AMENDEMENTS touchent l’ensemble de la communauté inter-
nationale ne sauraient rester impunis et que
1. Le présent Protocole peut être amendé
leur répression doit être effectivement assurée
si un Etat partie adresse à cet effet une
demande écrite au Secrétaire Général de par des mesures prises dans le cadre national
l’OUA. La Conférence peut approuver, à la et par le renforcement de la coopération inter-
majorité absolue, le projet d’amendement nationale,
lorsque tous les Etats parties au présent Déterminés à mettre un terme à l’impunité des
Protocole en auront été dûment avisés et auteurs de ces crimes et à concourir ainsi à la
après avis de la Cour. prévention de nouveaux crimes,
2. La Cour peut également, si elle juge né-
Rappelant qu’il est du devoir de chaque État
cessaire, par l’intermédiaire du Secrétaire
de soumettre à sa juridiction criminelle les res-
Général de l’OUA, proposer des amende-
ments au présent Protocole. ponsables de crimes internationaux,
3. L’amendement entre en vigueur pour Réaffirmant les buts et principes de la Charte
chaque Etat qui l’aura accepté trente (30) des Nations Unies et, en particulier, que tous les
jours après la notification de cette accep- États doivent s’abstenir de recourir à la menace
tation au Secrétaire Général de l’OUA. ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité
territoriale ou l’indépendance politique de tout
État, soit de toute autre manière incompatible
IV. COUR PENALE avec les buts des Nations Unies,
INTERNATIONALE (CPI) Soulignant à cet égard que rien dans le pré-
sent Statut ne peut être interprété comme
TRAITÉ DE ROME DU 17 autorisant un État Partie à intervenir dans un
JUILLET 1998 PORTANT conflit armé relevant des affaires intérieures
d’un autre État,
STATUT DE LA COUR PÉNALE
INTERNATIONALE Déterminés, à ces fins et dans l’intérêt des
générations présentes et futures, à créer une
(Ratifié par le Décret-loi n° 00/3/2000 du 30
cour pénale internationale permanente et indé-
mars 2002) – Ce traité n’a pas fait l’objet
pendante reliée au système des Nations Unies,
d’une publication au journal officiel ayant compétence à l’égard des crimes les plus
graves qui touchent l’ensemble de la commu-
PRÉAMBULE
nauté internationale,
Conscients que tous les peuples sont unis par
Soulignant que la cour pénale internationale
des liens étroits et que leurs cultures forment
dont le présent Statut porte création est com-
un patrimoine commun, et soucieux du fait que
plémentaire des juridictions criminelles natio-
cette mosaïque délicate puisse être brisée à
nales,
tout moment,
Résolus à garantir durablement le respect de
Ayant à l’esprit qu’au cours de ce siècle, des
la mise en œuvre de la justice internationale,
millions d’enfants, de femmes et d’hommes ont
sont convenus de ce qui suit :
été victimes d’atrocités qui défient l’imagina-
tion et heurtent profondément la conscience
humaine,
969

CHAPITRE PREMIER: CHAPITRE II :


INSTITUTION DE LA COUR COMPÉTENCE, RECEVABILITÉ
ET DROIT APPLICABLE
Article premier: LA COUR
Il est créé une Cour pénale internationale (la Article 5: CRIMES RELEVANT DE LA
Cour) en tant qu’institution permanente, qui COMPÉTENCE DE LA COUR
peut exercer sa compétence à l’égard des per- 1. La compétence de la Cour est limitée aux
sonnes pour les crimes les plus graves ayant crimes les plus graves qui touchent l’en-
une portée internationale, au sens du présent semble de la communauté internationale.
Statut. Elle est complémentaire des juridictions En vertu du présent Statut, la Cour a com-
criminelles nationales. Sa compétence et son pétence à l’égard des crimes suivants :
fonctionnement sont régis par les dispositions a) Le crime de génocide;
du présent Statut. b) Les crimes contre l’humanité;
c) Les crimes de guerre;
Article 2: LIEN DE LA COUR AVEC LES d) Le crime d’agression.
NATIONS UNIES
2. La Cour exercera sa compétence à l’égard
La Cour est liée aux Nations Unies par un ac-
du crime d’agression quand une disposi-
cord qui doit être approuvé par l’Assemblée
tion aura été adoptée conformément aux
des États Parties au présent Statut, puis conclu articles 121 et 123, qui définira ce crime
par le Président de la Cour au nom de celle-ci. et fixera les conditions de l’exercice de la
compétence de la Cour à son égard. Cette
Article 3: SIÈGE DE LA COUR disposition devra être compatible avec les
1. La Cour a son siège à La Haye, aux Pays-Bas dispositions pertinentes de la Charte des
(l’État hôte). Nations Unies.
2. La Cour et l’État hôte conviennent d’un
Article 6: CRIME DE GÉNOCIDE
accord de siège qui doit être approuvé par
l’Assemblée des États Parties, puis conclu Aux fins du présent Statut, on entend par
par le Président de la Cour au nom de crime de génocide l’un des actes ci-après com-
celle-ci. mis dans l’intention de détruire, en tout ou en
partie, un groupe national, ethnique, racial ou
3. Si elle le juge souhaitable, la Cour siège ail-
religieux, comme tel :
leurs selon les dispositions du présent Sta-
tut. a) Meurtre de membres du groupe;
b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou
Article 4: RÉGIME ET POUVOIRS JURI- mentale de membres du groupe;
DIQUES DE LA COUR c) Soumission intentionnelle du groupe à des
1. La Cour a la personnalité juridique interna- conditions d’existence devant entraîner sa
tionale. Elle a aussi la capacité juridique qui destruction physique totale ou partielle;
lui est nécessaire pour exercer ses fonc- d) Mesures visant à entraver les naissances au
tions et accomplir sa mission. sein du groupe;
2. La Cour peut exercer ses fonctions et ses e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un
pouvoirs, comme prévu dans le présent autre groupe.
Statut, sur le territoire de tout État Partie
et, par une convention à cet effet, sur le ter- Article 7: CRIMES CONTRE
ritoire de tout autre État. L’HUMANITÉ
1. Aux fins du présent Statut, on entend par
crime contre l’humanité l’un des actes ci-
970

après commis dans le cadre d’une attaque b) Par extermination, on entend notam-
généralisée ou systématique lancée contre ment le fait d’imposer intentionnelle-
une population civile et en connaissance de ment des conditions de vie, telles que la
cette attaque : privation d’accès à la nourriture et aux
a) Meurtre; médicaments, calculées pour entraîner
b) Extermination; la destruction d’une partie de la popu-
lation;
c) Réduction en esclavage;
c) Par réduction en esclavage, on entend
d) Déportation ou transfert forcé de popu-
le fait d’exercer sur une personne l’un
lation;
ou l’ensemble des pouvoirs liés au droit
e) Emprisonnement ou autre forme de de propriété, y compris dans le cadre
privation grave de liberté physique en de la traite des être humains, en parti-
violation des dispositions fondamen- culier des femmes et des enfants à des
tales du droit international; fins d’exploitation sexuelle;
f) Torture; d) Par déportation ou transfert forcé de
g) Viol, esclavage sexuel, prostitution for- population, on entend le fait de dépla-
cée, grossesse forcée, stérilisation for- cer des personnes, en les expulsant ou
cée et toute autre forme de violence par d’autres moyens coercitifs, de la
sexuelle de gravité comparable; région où elles se trouvent légalement,
h) Persécution de tout groupe ou de toute sans motifs admis en droit international;
collectivité identifiable pour des motifs e) Par torture, on entend le fait d’infliger
d’ordre politique, racial, national, eth- intentionnellement une douleur ou des
nique, culturel, religieux ou sexiste au souffrances aiguës, physiques ou men-
sus du paragraphe 3, ou en fonction tales, à une personne se trouvant sous
d’autres critères universellement re- sa garde ou sous son contrôle; l’accep-
connus comme inadmissibles en droit tion de ce terme ne s’étend pas à la
international, en corrélation avec tout douleur ou aux souffrances résultant
acte visé dans le présent paragraphe ou uniquement de sanctions légales, inhé-
tout crime relevant de la compétence rentes à ces sanctions ou occasionnées
de la Cour; par elles;
i) Disparitions forcées; f) Par grossesse forcée, on entend la
j) Apartheid; détention illégale d’une femme mise
k) Autres actes inhumains de caractère enceinte de force, dans l’intention de
analogue causant intentionnellement modifier la composition ethnique d’une
de grandes souffrances ou des atteintes population ou de commettre d’autres
graves à l’intégrité physique ou à la san- violations graves du droit internatio-
té physique ou mentale. nal. Cette définition ne peut en aucune
manière s’interpréter comme ayant une
2 Aux fins du paragraphe 1 : incidence sur les lois nationales rela-
a) Par attaque lancée contre une popula- tives à l’interruption de grossesse;
tion civile, on entend le comportement g) Par persécution, on entend le déni
qui consiste à multiplier les actes visés intentionnel et grave de droits fonda-
au paragraphe 1 à l’encontre d’une po- mentaux en violation du droit interna-
pulation civile quelconque, en applica- tional, pour des motifs liés à l’identité
tion ou dans la poursuite de la politique du groupe ou de la collectivité qui en
d’un État ou d’une organisation ayant fait l’objet;
pour but une telle attaque;
971

h) Par apartheid, on entend des actes inhu- de porter gravement atteinte à


mains analogues à ceux que vise le pa- l’intégrité physique ou à la santé;
ragraphe 1, commis dans le cadre d’un iv) La destruction et l’appropriation
régime institutionnalisé d’oppression de biens, non justifiées par des
systématique et de domination d’un nécessités militaires et exécutées
groupe racial sur tout autre groupe sur une grande échelle de façon
racial ou tous autres groupes raciaux et illicite et arbitraire;
dans l’intention de maintenir ce régime; v) Le fait de contraindre un prison-
i) Par disparitions forcées, on entend les nier de guerre ou une personne
cas où des personnes sont arrêtées, dé- protégée à servir dans les forces
tenues ou enlevées par un État ou une d’une puissance ennemie;
organisation politique ou avec l’autori- vi) Le fait de priver intentionnelle-
sation, l’appui ou l’assentiment de cet ment un prisonnier de guerre ou
État ou de cette organisation, qui refuse toute autre personne protégée
ensuite d’admettre que ces personnes de son droit d’être jugé régulière-
sont privées de liberté ou de révéler le ment et impartialement;
sort qui leur est réservé ou l’endroit où vii) Les déportations ou transferts
elles se trouvent, dans l’intention de les illégaux ou les détentions illégales;
soustraire à la protection de la loi pen- viii) Les prises d’otages;
dant une période prolongée. b) Les autres violations graves des lois et
coutumes applicables aux conflits ar-
3. Aux fins du présent Statut, le terme sexe més internationaux dans le cadre établi
s’entend de l’un et l’autre sexes, masculin du droit international, à savoir les actes
et féminin, suivant le contexte de la société. ci-après :
Il n’implique aucun autre sens.
i) Le fait de lancer des attaques déli-
Article 8: CRIMES DE GUERRE bérées contre la population civile
en général ou contre des civils qui
1. La Cour a compétence à l’égard des crimes
ne prennent pas directement part
de guerre, en particulier lorsque ces crimes
aux hostilités;
s’inscrivent dans un plan ou une politique
ii) Le fait de lancer des attaques déli-
ou lorsqu’ils font partie d’une série de
bérées contre des biens civils qui
crimes analogues commis sur une grande
ne sont pas des objectifs militaires;
échelle.
iii) Le fait de lancer des attaques déli-
2. Aux fins du Statut, on entend par crimes de bérées contre le personnel, les
guerre : installations, le matériel, les unités
a) Les infractions graves aux Conventions ou les véhicules employés dans le
de Genève du 12 août 1949, à savoir cadre d’une mission d’aide huma-
les actes ci-après lorsqu’ils visent des nitaire ou de maintien de la paix
personnes ou des biens protégés par conformément à la Charte des
les dispositions des Conventions de Nations Unies, pour autant qu’ils
Genève : aient droit à la protection que le
i) L’homicide intentionnel; droit international des conflits ar-
ii) La torture ou les traitements més garantit aux civils et aux biens
inhumains, y compris les expé- de caractère civil;
riences biologiques; iv) Le fait de lancer une attaque déli-
iii) Le fait de causer intentionnelle- bérée en sachant qu’elle causera
ment de grandes souffrances ou incidemment des pertes en vies
972

humaines et des blessures parmi x) Le fait de soumettre des per-


la population civile, des dommages sonnes d’une partie adverse
aux biens de caractère civil ou des tombées en son pouvoir à des
dommages étendus, durables et mutilations ou à des expériences
graves à l’environnement natu- médicales ou scientifiques quelles
rel qui seraient manifestement qu’elles soient qui ne sont ni mo-
excessifs par rapport à l’ensemble tivées par un traitement médical
de l’avantage militaire concret et ni effectuées dans l’intérêt de ces
direct attendu; personnes, et qui entraînent la
v) Le fait d’attaquer ou de bombar- mort de celles-ci ou mettent sé-
der, par quelque moyen que ce rieusement en danger leur santé;
soit, des villes, villages, habitations xi) Le fait de tuer ou de blesser par
ou bâtiments qui ne sont pas traîtrise des individus appartenant
défendus et qui ne sont pas des à la nation ou à l’armée ennemie;
objectifs militaires; xii) Le fait de déclarer qu’il ne sera pas
vi) Le fait de tuer ou de blesser un fait de quartier;
combattant qui, ayant déposé les xiii) Le fait de détruire ou de saisir les
armes ou n’ayant plus de moyens biens de l’ennemi, sauf dans les
de se défendre, s’est rendu à dis- cas où ces destructions ou saisies
seraient impérieusement com-
crétion;
mandées par les nécessités de la
vii) Le fait d’utiliser le pavillon par-
guerre;
lementaire, le drapeau ou les in-
xiv) Le fait de déclarer éteints, suspen-
signes militaires et l’uniforme de
dus ou non recevables en justice
l’ennemi ou de l’Organisation des
les droits et actions des nationaux
Nations Unies, ainsi que les signes
de la partie adverse;
distinctifs prévus par les Conven- xv) Le fait pour un belligérant de
tions de Genève, et, ce faisant, de contraindre les nationaux de la
causer la perte de vies humaines partie adverse à prendre part
ou des blessures graves; aux opérations de guerre diri-
viii) Le transfert, direct ou indirect, par gées contre leur pays, même s’ils
une puissance occupante d’une étaient au service de ce belligé-
partie de sa population civile, dans rant avant le commencement de
le territoire qu’elle occupe, ou la la guerre;
déportation ou le transfert à l’in- xvi) Le pillage d’une ville ou d’une loca-
térieur ou hors du territoire oc- lité, même prise d’assaut;
cupé de la totalité ou d’une partie xvii) Le fait d’utiliser du poison ou des
de la population de ce territoire; armes empoisonnées;
ix) Le fait de lancer des attaques xviii) Le fait d’utiliser des gaz as-
délibérées contre des bâtiments phyxiants, toxiques ou assimilés et
consacrés à la religion, à l’ensei- tous liquides, matières ou engins
gnement, à l’art, à la science ou à analogues;
l’action caritative, des monuments xix) Le fait d’utiliser des balles qui se
historiques, des hôpitaux et des dilatent ou s’aplatissent facilement
lieux où des malades ou des bles- dans le corps humain, telles que
sés sont rassemblés, pour autant des balles dont l’enveloppe dure
que ces bâtiments ne soient pas ne recouvre pas entièrement le
alors utilisés à des fins militaires; centre ou est percée d’entailles;
973

xx) Le fait d’employer les armes, pro- armées nationales ou de les faire
jectiles, matériels et méthodes participer activement à des hosti-
de combat de nature à causer lités;
des maux superflus ou des souf- c) En cas de conflit armé ne présentant
frances inutiles ou à agir sans dis- pas un caractère international, les viola-
crimination en violation du droit tions graves de l’article 3 commun aux
international des conflits armés, à quatre Conventions de Genève du 12
condition que ces moyens fassent août 1949, à savoir les actes ci-après
l’objet d’une interdiction géné- commis à l’encontre de personnes qui
rale et qu’ils soient inscrits dans ne participent pas directement aux hos-
une annexe au présent Statut, par tilités, y compris les membres de forces
voie d’amendement adopté selon armées qui ont déposé les armes et les
les dispositions des articles 121 et personnes qui ont été mises hors de
123; combat par maladie, blessure, détention
xxi) Les atteintes à la dignité de la per- ou par toute autre cause :
sonne, notamment les traitements i) Les atteintes à la vie et à l’intégrité
humiliants et dégradants; corporelle, notamment le meurtre
xxii) Le viol, l’esclavage sexuel, la prosti- sous toutes ses formes, les mutila-
tution forcée, la grossesse forcée, tions, les traitements cruels et la
la stérilisation forcée ou toute torture;
autre forme de violence sexuelle ii) Les atteintes à la dignité de la per-
constituant une infraction grave sonne, notamment les traitements
aux Conventions de Genève; humiliants et dégradants;
xxiii) Le fait d’utiliser la présence d’un iii) Les prises d’otages;
civil ou d’une autre personne pro- iv) Les condamnations prononcées et
tégée pour éviter que certains les exécutions effectuées sans un
points, zones ou forces militaires jugement préalable, rendu par un
ne soient la cible d’opérations tribunal régulièrement constitué,
militaires; assorti des garanties judiciaires
xxiv) Le fait de lancer des attaques généralement reconnues comme
délibérées contre les bâtiments, le indispensables;
matériel, les unités et les moyens d) L’alinéa c) du paragraphe 2 s’applique
de transport sanitaires, et le per- aux conflits armés ne présentant pas un
sonnel utilisant, conformément caractère international et ne s’applique
au droit international, les signes donc pas aux situations de troubles ou
distinctifs prévus par les Conven- tensions internes telles que les émeutes,
tions de Genève; les actes de violence sporadiques ou
xxv) Le fait d’affamer délibérément des isolés et les actes de nature similaire;
civils, comme méthode de guerre,
en les privant de biens indispen- e) Les autres violations graves des lois
sables à leur survie, notamment et coutumes applicables aux conflits
en empêchant intentionnellement armés ne présentant pas un caractère
l’arrivée des secours prévus par international, dans le cadre établi du
les Conventions de Genève; droit international, à savoir les actes ci-
xxvi) Le fait de procéder à la conscrip- après :
tion ou à l’enrôlement d’enfants i) Le fait de lancer des attaques déli-
de moins de 15 ans dans les forces bérées contre la population civile
974

en général ou contre des civils qui viii) Le fait d’ordonner le déplacement


ne prennent pas directement part de la population civile pour des
aux hostilités; raisons ayant trait au conflit, sauf
ii) Le fait de lancer des attaques déli- dans les cas où la sécurité des
bérées contre les bâtiments, le civils ou des impératifs militaires
matériel, les unités et les moyens l’exigent;
de transport sanitaires, et le per- ix) Le fait de tuer ou de blesser par
sonnel utilisant, conformément traîtrise un adversaire combattant;
au droit international, les signes x) Le fait de déclarer qu’il ne sera pas
distinctifs prévus par les Conven- fait de quartier;
tions de Genève; xi) Le fait de soumettre des personnes
iii) Le fait de lancer des attaques déli- d’une autre partie au conflit
bérées contre le personnel, les tombées en son pouvoir à des
installations, le matériel, les unités mutilations ou à des expériences
ou les véhicules employés dans le médicales ou scientifiques quelles
cadre d’une mission d’aide huma- qu’elles soient qui ne sont ni mo-
nitaire ou de maintien de la paix tivées par un traitement médical,
conformément à la Charte des ni effectuées dans l’intérêt de ces
Nations Unies, pour autant qu’ils personnes, et qui entraînent la
aient droit à la protection que le mort de celles-ci ou mettent sé-
droit des conflits armés garantit rieusement en danger leur santé;
aux civils et aux biens de carac- xii) Le fait de détruire ou de saisir les
tère civil; biens d’un adversaire, sauf si ces
iv) Le fait de lancer des attaques destructions ou saisies sont impé-
délibérées contre des bâtiments rieusement commandées par les
consacrés à la religion, à l’ensei- nécessités du conflit;
gnement, à l’art, à la science ou à
l’action caritative, des monuments f) L’alinéa e) du paragraphe 2 s’applique
historiques, des hôpitaux et des aux conflits armés ne présentant pas
lieux où des malades et des bles- un caractère international et ne s’ap-
sés sont rassemblés, pour autant plique donc pas aux situations de ten-
que ces bâtiments ne soient pas sions internes et de troubles intérieurs
alors utilisés à des fins militaires; comme les émeutes, les actes isolés et
v) Le pillage d’une ville ou d’une lo- sporadiques de violence et autres actes
calité, même prise d’assaut; analogues. Il s’applique aux conflits
vi) Le viol, l’esclavage sexuel, la prosti- armés qui opposent de manière pro-
tution forcée, la grossesse forcée, longée sur le territoire d’un État les
telle que définie à l’article 7, para- autorités du gouvernement de cet État
graphe 2, alinéa f), la stérilisation et des groupes armés organisés ou des
forcée, ou toute autre forme de groupes armés organisés entre eux.
violence sexuelle constituant une 3. Rien dans le paragraphe 2, alinéas c) et
infraction grave aux Conventions d) n’affecte la responsabilité d’un gouver-
de Genève; nement de maintenir ou rétablir l’ordre
vii) Le fait de procéder à la conscrip- public dans l’État ou de défendre l’unité et
tion ou à l’enrôlement d’enfants l’intégrité territoriale de l’État par tous les
de moins de 15 ans dans les forces moyens légitimes.
armées ou de les faire participer
activement à des hostilités;
975

Article 9: ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS tence si l’un des États suivants ou les deux
DES CRIMES sont Parties au présent Statut ou ont re-
1. Les éléments constitutifs des crimes aident connu la compétence de la Cour confor-
la Cour à interpréter et appliquer les ar- mément au paragraphe 3 :
ticles 6, 7 et 8 du présent Statut. Ils doivent a) L’État sur le territoire duquel le compor-
être approuvés à la majorité des deux tiers tement en cause s’est produit ou, si le
des membres de l’Assemblée des États Par- crime a été commis à bord d’un navire
ties. ou d’un aéronef, l’État du pavillon ou
2. Des amendements aux éléments constitutifs l’État d’immatriculation;
des crimes peuvent être proposés par : b) L’État dont la personne accusée du crime
a) Un État Partie; est un national.
b) Les juges, statuant à la majorité absolue; 3. Si la reconnaissance de la compétence de
c) Le Procureur. la Cour par un État qui n’est pas Partie au
Les amendements doivent être adoptés à présent Statut est nécessaire aux fins du
la majorité des deux tiers des membres de paragraphe 2, cet État peut, par déclara-
l’Assemblée des États Parties. tion déposée auprès du Greffier, consentir
3. Les éléments constitutifs des crimes et à ce que la Cour exerce sa compétence à
les amendements s’y rapportant sont l’égard du crime dont il s’agit. L’État ayant
conformes au présent Statut. reconnu la compétence de la Cour coopère
avec celle-ci sans retard et sans exception
Article 10 : conformément au chapitre IX.
Aucune disposition du présent chapitre ne doit
Article 13: EXERCICE DE LA COMPÉ-
être interprétée comme limitant ou affectant
TENCE
de quelque manière que ce soit les règles du
droit international existantes ou en formation La Cour peut exercer sa compétence à l’égard
qui visent d’autres fins que le présent Statut. des crimes visés à l’article 5, conformément
aux dispositions du présent Statut :
Article 11: COMPÉTENCE RATIONE a) Si une situation dans laquelle un ou plu-
TEMPORIS sieurs de ces crimes paraissent avoir été
1. La Cour n’a compétence qu’à l’égard des commis est déférée au Procureur par un
crimes relevant de sa compétence commis État Partie, comme prévu à l’article 14;
après l’entrée en vigueur du présent Statut. b) Si une situation dans laquelle un ou plu-
2. Si un État devient Partie au présent Statut sieurs de ces crimes paraissent avoir été
après l’entrée en vigueur de celui-ci, la commis est déférée au Procureur par le
Cour ne peut exercer sa compétence qu’à Conseil de sécurité agissant en vertu du
l’égard des crimes commis après l’entrée en chapitre VII de la Charte des Nations Unies;
vigueur du Statut pour cet État, sauf si ledit ou
État fait la déclaration prévue à l’article 12, c) Si le Procureur a ouvert une enquête sur
paragraphe 3.
un ou plusieurs de ces crimes en vertu de
Article 12 : l’article 15.
1. Un État qui devient Partie au Statut recon- Article 14: RENVOI D’UNE SITUATION
naît par là même la compétence de la Cour PAR UN ÉTAT PARTIE
à l’égard des crimes visés à l’article 5.
1. Tout État Partie peut déférer au Procureur
2. Dans les cas visés à l’article 13, paragraphes
une situation dans laquelle un ou plusieurs
a) ou c), la Cour peut exercer sa compé-
des crimes relevant de la compétence de la
976

Cour paraissent avoir été commis, et prier 6. Si, après l’examen préliminaire visé aux pa-
le Procureur d’enquêter sur cette situation ragraphes 1 et 2, le Procureur conclut que
en vue de déterminer si une ou plusieurs les renseignements qui lui ont été soumis
personnes particulières doivent être accu- ne justifient pas l’ouverture d’une enquête,
sées de ces crimes. il en avise ceux qui les lui ont fournis. Il ne
2. L’État qui procède au renvoi indique autant lui est pas pour autant interdit d’examiner, à
que possible les circonstances de l’affaire et la lumière de faits ou d’éléments de preuve
produit les pièces à l’appui dont il dispose. nouveaux, les autres renseignements qui
pourraient lui être communiqués au sujet
Article 15: LE PROCUREUR de la même affaire.
1. Le Procureur peut ouvrir une enquête de sa
propre initiative au vu de renseignements Article 16: SURSIS À ENQUÊTER OU À
concernant des crimes relevant de la com- POURSUIVRE
pétence de la Cour. Aucune enquête ni aucunes poursuites ne
2. Le Procureur vérifie le sérieux des rensei- peuvent être engagées ni menées en vertu
gnements reçus. À cette fin, il peut recher- du présent Statut pendant les douze mois qui
cher des renseignements supplémentaires suivent la date à laquelle le Conseil de sécurité
auprès d’États, d’organes de l’Organisation a fait une demande en ce sens à la Cour dans
des Nations Unies, d’organisations inter- une résolution adoptée en vertu du Chapitre
gouvernementales et non gouvernemen- VII de la Charte des Nations Unies; la demande
tales, ou d’autres sources dignes de foi qu’il peut être renouvelée par le Conseil dans les
juge appropriées, et recueillir des déposi- mêmes conditions.
tions écrites ou orales au siège de la Cour.
3. S’il conclut qu’il y a de bonnes raisons d’ou- Article 17: QUESTIONS RELATIVES À
vrir une enquête, le Procureur présente LA RECEVABILITÉ
à la Chambre préliminaire une demande 1. Eu égard au dixième alinéa du préambule et
d’autorisation en ce sens, accompagnée des à l’article premier du présent Statut, une
éléments justificatifs recueillis. Les victimes affaire est jugée irrecevable par la Cour
peuvent adresser des représentations à la lorsque :
Chambre préliminaire, conformément au a) L’affaire fait l’objet d’une enquête ou
Règlement de procédure et de preuve. de poursuites de la part d’un État ayant
4. Si elle estime, après examen de la demande compétence en l’espèce, à moins que
et des éléments justificatifs qui l’accom- cet État n’ait pas la volonté ou soit dans
pagnent, que l’ouverture d’une enquête se l’incapacité de mener véritablement à
justifie et que l’affaire semble relever de la bien l’enquête ou les poursuites;
compétence de la Cour, la Chambre préli- b) L’affaire a fait l’objet d’une enquête de
minaire donne son autorisation, sans pré- la part d’un État ayant compétence en
judice des décisions que la Cour prendra l’espèce et que cet État a décidé de ne
ultérieurement en matière de compétence pas poursuivre la personne concernée,
et de recevabilité. à moins que cette décision ne soit l’ef-
5. Une réponse négative de la Chambre pré- fet du manque de volonté ou de l’inca-
liminaire n’empêche pas le Procureur de pacité de l’État de mener véritablement
présenter par la suite une nouvelle de- à bien des poursuites;
mande en se fondant sur des faits ou des c) La personne concernée a déjà été jugée
éléments de preuve nouveaux ayant trait à pour le comportement faisant l’objet
la même situation. de la plainte, et qu’elle ne peut être
977

jugée par la Cour en vertu de l’article Parties et aux États qui, selon les renseigne-
20, paragraphe 3; ments disponibles, auraient normalement
d) L’affaire n’est pas suffisamment grave compétence à l’égard des crimes dont
pour que la Cour y donne suite. il s’agit. Il peut le faire à titre confidentiel
et, quand il juge que cela est nécessaire
2. Pour déterminer s’il y a manque de volon- pour protéger des personnes, prévenir la
té de l’État dans un cas d’espèce, la Cour destruction d’éléments de preuve ou em-
considère l’existence, eu égard aux garan- pêcher la fuite de personnes, il restreint
ties judiciaires reconnues par le droit inter- l’étendue des renseignements qu’il commu-
national, de l’une ou de plusieurs des cir- nique aux États.
constances suivantes :
2. Dans le mois qui suit la réception de cette
a) La procédure a été ou est engagée ou la notification, un État peut informer la Cour
décision de l’État a été prise dans le des- qu’il ouvre ou a ouvert une enquête sur ses
sein de soustraire la personne concer- nationaux ou d’autres personnes placées
née à sa responsabilité pénale pour les sous sa juridiction pour des actes criminels
crimes relevant de la compétence de la qui pourraient être constitutifs des crimes
Cour visés à l’article 5; visés à l’article 5 et qui ont un rapport
b) La procédure a subi un retard injusti- avec les renseignements notifiés aux États.
fié qui, dans les circonstances, dément Si l’État le lui demande, le Procureur lui
l’intention de traduire en justice la per- défère le soin de l’enquête, à moins que la
sonne concernée; Chambre préliminaire ne l’autorise, sur sa
c) La procédure n’a pas été ou n’est pas demande, à faire enquête lui-même.
menée de manière indépendante ou 3. Ce sursis à enquêter peut être réexaminé
impartiale mais d’une manière qui, dans par le Procureur six mois après avoir été
les circonstances, dément l’intention de décidé, ou à tout moment si le manque de
traduire en justice la personne concer- volonté ou l’incapacité de l’État de mener
née. véritablement à bien l’enquête modifie sen-
3. Pour déterminer s’il y a incapacité de l’État siblement les circonstances.
dans un cas d’espèce, la Cour considère 4. L’État intéressé ou le Procureur peut relever
si l’État n’est pas en mesure, en raison de appel devant la Chambre d’appel de la déci-
l’effondrement de la totalité ou d’une partie sion de la Chambre préliminaire, comme le
substantielle de son propre appareil judi- prévoit l’article 82, paragraphe 2. Cet appel
ciaire ou de l’indisponibilité de celui-ci, de peut être examiné selon une procédure
se saisir de l’accusé, de réunir les éléments accélérée.
de preuve et les témoignages nécessaires 5. Lorsqu’il sursoit à enquêter comme prévu au
ou de mener autrement à bien la procé- paragraphe 2, le Procureur peut demander
dure. à l’État concerné de lui rendre régulière-
ment compte des progrès de son enquête
Article 18: DÉCISION PRÉLIMINAIRE et, le cas échéant, des poursuites engagées
SUR LA RECEVABILITÉ par la suite. Les États Parties répondent à
1. Lorsqu’une situation est déférée à la Cour ces demandes sans retard injustifié.
comme le prévoit l’article 13, alinéa a), et 6. En attendant la décision de la Chambre
que le Procureur a déterminé qu’il y a de préliminaire, ou à tout moment après avoir
bonnes raisons d’ouvrir une enquête, ou décidé de surseoir à son enquête comme
lorsque le Procureur a ouvert une enquête le prévoit le présent article, le Procureur
au titre des articles 13, paragraphe c), et peut, à titre exceptionnel, demander à la
15, le Procureur le notifie à tous les États Chambre préliminaire l’autorisation de
978

prendre les mesures d’enquête nécessaires visés au paragraphe 2. L’exception doit être
pour préserver des éléments de preuve soulevée avant l’ouverture ou à l’ouverture
dans le cas où l’occasion de recueillir des du procès. Dans des circonstances excep-
éléments de preuve importants ne se repré- tionnelles, la Cour permet qu’une excep-
sentera pas ou s’il y a un risque appréciable tion soit soulevée plus d’une fois ou à une
que ces éléments de preuve ne soient plus phase ultérieure du procès. Les exceptions
disponibles par la suite. d’irrecevabilité soulevées à l’ouverture du
7. L’État qui a contesté une décision de la procès, ou par la suite avec l’autorisation
Chambre préliminaire en vertu du présent de la Cour, ne peuvent être fondées que sur
article peut contester la recevabilité d’une les dispositions de l’article 1, paragraphe 1,
affaire au regard de l’article 19 en invoquant alinéa c).
des faits nouveaux ou un changement de 5. Les États visés au paragraphe 2, alinéas b)
circonstances importants. et c), soulèvent leur exception le plus tôt
possible.
Article 19: CONTESTATION DE LA 6. Avant la confirmation des charges, les excep-
COMPÉTENCE DE LA COUR OU DE tions d’irrecevabilité ou d’incompétence
LA RECEVABILITÉ D’UNE AFFAIRE sont renvoyées à la Chambre préliminaire.
1. La Cour s’assure qu’elle est compétente Après la confirmation des charges, elles
pour connaître de l’affaire portée devant sont renvoyées à la Chambre de première
elle. Elle peut d’office se prononcer sur la instance. Il peut être fait appel des décisions
de la Chambre d’appel portant sur la com-
recevabilité de l’affaire conformément à
pétence ou la recevabilité conformément à
l’article 17.
l’article 82.
2.   Peuvent contester la recevabilité de l’affaire
7. Si l’exception est soulevée par l’État visé au
pour les motifs indiqués à l’article 17 ou
paragraphe 2, alinéas b) ou c), le Procureur
contester la compétence de la Cour :
sursoit à enquêter jusqu’à ce que la Cour
a) L’accusé ou la personne à l’encontre de ait pris la décision prévue à l’article 17.
laquelle a été délivré un mandat d’arrêt 8. En attendant qu’elle statue, le Procureur
ou une citation à comparaître en vertu peut demander à la Cour l’autorisation :
de l’article 58;
a) De prendre les mesures d’enquête vi-
b) L’État qui est compétent à l’égard du sées à l’article 18, paragraphe 6;
crime considéré du fait qu’il mène ou a b) De recueillir la déposition ou le témoi-
mené une enquête, ou qu’il exerce ou a gnage d’un témoin ou de mener à bien
exercé des poursuites en l’espèce; ou les opérations de rassemblement et
c) L’État qui doit avoir reconnu la compé- d’examen des éléments de preuve com-
tence de la Cour selon l’article 12. mencées avant que l’exception ait été
3. Le Procureur peut demander à la Cour de soulevée;
se prononcer sur une question de com- c) D’empêcher, en coopération avec les
pétence ou de recevabilité. Dans les pro- États concernés, la fuite des personnes
cédures portant sur la compétence ou la contre lesquelles le Procureur a déjà
recevabilité, ceux qui ont déféré une situa- requis un mandat d’arrêt conformé-
tion en application de l’article 13, ainsi que ment à l’article 58.
les victimes, peuvent également soumettre 9. Le fait qu’une exception est soulevée est
des observations à la Cour. sans effet sur la validité des mesures prises
4. La recevabilité d’une affaire ou la compé- par le Procureur et des ordonnances et
tence de la Cour ne peut être contestée mandats délivrés par la Cour avant que
qu’une fois par les personnes ou les États l’exception ait été soulevée.
979

10. Quand la Cour a jugé une affaire irrece- b) En second lieu, selon qu’il convient, les
vable au regard de l’article 17, le Procureur traités applicables et les principes et
peut lui demander de reconsidérer sa déci- règles du droit international, y compris
sion s’il est certain que des faits nouvelle- les principes établis du droit internatio-
ment apparus infirment les raisons pour nal des conflits armés;
lesquelles l’affaire avait été jugée irrece- c) À défaut, les principes généraux du
vable. droit dégagés par la Cour à partir des
11. Si, eu égard à l’article 17, le Procureur sur- lois nationales représentant les diffé-
soit à enquêter, il peut demander à l’État rents systèmes juridiques du monde,
intéressé de l’informer du déroulement y compris, selon qu’il convient, les lois
de la procédure. Ces renseignements sont nationales des États sous la juridic-
tenus confidentiels si l’État le demande. Si le tion desquels tomberait normalement
Procureur décide par la suite d’ouvrir une le crime, si ces principes ne sont pas
enquête, il notifie sa décision à l’État dont la incompatibles avec le présent Statut ni
procédure était à l’origine du sursis. avec le droit international et les règles
et normes internationales reconnues.
Article 20: NON BIS IN IDEM 2. La Cour peut appliquer les principes et
1. Sauf disposition contraire du présent Statut, règles de droit tels qu’elle les a interprétés
nul ne peut être jugé par la Cour pour des dans ses décisions antérieures.
actes constitutifs de crimes pour lesquels il 3.   L’application et l’interprétation du droit
a déjà été condamné ou acquitté par elle. prévues au présent article doivent être
2. Nul ne peut être jugé par une autre juridic- compatibles avec les droits de l’homme
tion pour un crime visé à l’article 5 pour internationalement reconnus et exemptes
lequel il a déjà été condamné ou acquitté de toute discrimination fondée sur des
par la Cour. considérations telles que l’appartenance à
3.   Quiconque a été jugé par une autre juridic- l’un ou l’autre sexe tel que défini à l’article
tion pour un comportement tombant aussi 7, paragraphe 3, l’âge, la race, la couleur, la
sous le coup des articles 6, 7 ou 8 ne peut langue, la religion ou la conviction, les opi-
être jugé par la Cour que si la procédure nions politiques ou autres, l’origine natio-
devant l’autre juridiction : nale, ethnique ou sociale, la fortune, la nais-
a) Avait pour but de soustraire la personne sance ou toute autre qualité.
concernée à sa responsabilité pénale
pour des crimes relevant de la compé- CHAPITRE III :
tence de la Cour; ou PRINCIPES GÉNÉRAUX
b) N’a pas été au demeurant menée de ma- DU DROIT PÉNAL
nière indépendante ou impartiale, dans
le respect des garanties prévues par le Article 22: NULLUM CRIMEN SINE
droit international, mais d’une manière LEGE
qui, dans les circonstances, démentait 1. Une personne n’est responsable pénale-
l’intention de traduire l’intéressé en ment en vertu du présent Statut que si son
justice. comportement constitue, au moment où il
se produit, un crime relevant de la compé-
Article 21: DROIT APPLICABLE tence de la Cour.
1. La Cour applique : 2. La définition d’un crime est d’interprétation
a) En premier lieu, le présent Statut et le stricte et ne peut être étendue par analogie.
Règlement de procédure et de preuve; En cas d’ambiguïté, elle est interprétée en
980

faveur de la personne qui fait l’objet d’une c) En vue de faciliter la commission d’un
enquête, de poursuites ou d’une condam- tel crime, elle apporte son aide, son
nation. concours ou toute autre forme d’assis-
3. Le présent article n’empêche pas qu’un com- tance à la commission ou à la tentative
portement soit qualifié de crime au regard de commission de ce crime, y compris
du droit international, indépendamment du en fournissant les moyens de cette
présent Statut. commission;
d) Elle contribue de toute autre manière à
Article 23: NULLA POENA SINE LEGE la commission ou à la tentative de com-
Une personne qui a été condamnée par la mission d’un tel crime par un groupe de
Cour ne peut être punie que conformément personnes agissant de concert. Cette
aux dispositions du présent Statut. contribution doit être intentionnelle et,
selon le cas :
Article 24: NON-RÉTROACTIVITÉ i) Viser à faciliter l’activité criminelle
RATIONE PERSONAE ou le dessein criminel du groupe,
si cette activité ou ce dessein
1. Nul n’est pénalement responsable, en vertu
comporte l’exécution d’un crime
du présent Statut, pour un comportement
relevant de la compétence de la
antérieur à l’entrée en vigueur du Statut.
Cour; ou
2. Si le droit applicable à une affaire est modifié ii) Être faite en pleine connaissance
avant le jugement définitif, c’est le droit le de l’intention du groupe de com-
plus favorable à la personne faisant l’objet mettre ce crime.
d’une enquête, de poursuites ou d’une e) S’agissant du crime de génocide, elle
condamnation qui s’applique. incite directement et publiquement
autrui à le commettre;
Article 25: RESPONSABILITÉ PÉNALE
INDIVIDUELLE f) Elle tente de commettre un tel crime
par des actes qui, par leur caractère
1. La Cour est compétente à l’égard des per- substantiel, constituent un commen-
sonnes physiques en vertu du présent Sta- cement d’exécution mais sans que le
tut. crime soit accompli en raison de cir-
2. Quiconque commet un crime relevant de constances indépendantes de sa volon-
la compétence de la Cour est individuelle- té.Toutefois, la personne qui abandonne
ment responsable et peut être puni confor- l’effort tendant à commettre le crime
mément au présent Statut. ou en empêche de quelque autre façon
3. Aux termes du présent Statut, une personne l’achèvement ne peut être punie en ver-
est pénalement responsable et peut être tu du présent Statut pour sa tentative si
punie pour un crime relevant de la compé- elle a complètement et volontairement
tence de la Cour si : renoncé au dessein criminel.
a) Elle commet un tel crime, que ce soit
4. Aucune disposition du présent Statut rela-
individuellement, conjointement avec
tive à la responsabilité pénale des individus
une autre personne ou par l’intermé-
n’affecte la responsabilité des États en droit
diaire d’une autre personne, que cette
international.
autre personne soit ou non pénalement
responsable; Article 26: INCOMPÉTENCE À
b) Elle ordonne, sollicite ou encourage la L’ÉGARD DES PERSONNES DE
commission d’un tel crime, dès lors qu’il MOINS DE 18 ANS
y a commission ou tentative de com- La Cour n’a pas compétence à l’égard d’une
mission de ce crime; personne qui était âgée de moins de 18 ans
981

au moment de la commission prétendue d’un 2. En ce qui concerne les relations entre su-
crime. périeur hiérarchique et subordonnés non
décrites au paragraphe a), le supérieur hié-
Article 27: DÉFAUT DE PERTINENCE rarchique est pénalement responsable des
DE LA QUALITÉ OFFICIELLE crimes relevant de la compétence de la
1. Le présent Statut s’applique à tous de ma- Cour commis par des subordonnés placés
nière égale, sans aucune distinction fondée sous son autorité et son contrôle effec-
sur la qualité officielle. En particulier, la qua- tifs, lorsqu’il n’a pas exercé le contrôle qui
lité officielle de chef d’État ou de gouver- convenait sur ces subordonnés dans les cas
nement, de membre d’un gouvernement où:
ou d’un parlement, de représentant élu ou a) Il savait que ces subordonnés commet-
d’agent d’un État, n’exonère en aucun cas taient ou allaient commettre ces crimes
de la responsabilité pénale au regard du ou a délibérément négligé de tenir
présent Statut, pas plus qu’elle ne constitue compte d’informations qui l’indiquaient
en tant que telle un motif de réduction de clairement;
la peine. b) Ces crimes étaient liés à des activités
2. Les immunités ou règles de procédure spé- relevant de sa responsabilité et de son
ciales qui peuvent s’attacher à la qualité contrôle effectifs; et
officielle d’une personne, en vertu du droit c) Il n’a pas pris toutes les mesures néces-
interne ou du droit international, n’em- saires et raisonnables qui étaient en
pêchent pas la Cour d’exercer sa compé- son pouvoir pour en empêcher ou en
tence à l’égard de cette personne. réprimer l’exécution ou pour en réfé-
rer aux autorités compétentes aux fins
Article 28: RESPONSABILITÉ DES
d’enquête et de poursuites.
CHEFS MILITAIRES ET AUTRES SUPÉ-
RIEURS HIÉRARCHIQUES Article 29: IMPRESCRIPTIBILITÉ
Outre les autres motifs de responsabilité Les crimes relevant de la compétence de la
pénale au regard du présent Statut pour des Cour ne se prescrivent pas.
crimes relevant de la compétence de la Cour :
1. Un chef militaire ou une personne faisant Article 30: ÉLÉMENT PSYCHOLO-
effectivement fonction de chef militaire est GIQUE
pénalement responsable des crimes rele-
1. Sauf disposition contraire, nul n’est péna-
vant de la compétence de la Cour commis
lement responsable et ne peut être puni
par des forces placées sous son comman-
à raison d’un crime relevant de la compé-
dement et son contrôle effectifs, ou sous
tence de la Cour que si l’élément matériel
son autorité et son contrôle effectifs, selon
du crime s’accompagne d’intention et de
le cas, lorsqu’il n’a pas exercé le contrôle
connaissance.
qui convenait sur ces forces dans les cas où :
2. Il y a intention au sens du présent article
a) Il savait, ou, en raison des circonstances,
lorsque :
aurait dû savoir, que ces forces com-
mettaient ou allaient commettre ces a) Relativement à un comportement, une
crimes; et personne entend adopter ce compor-
b) Il n’a pas pris toutes les mesures né- tement;
cessaires et raisonnables qui étaient en b) Relativement à une conséquence, une
son pouvoir pour en empêcher ou en personne entend causer cette consé-
réprimer l’exécution ou pour en réfé- quence ou est consciente que celle-ci
rer aux autorités compétentes aux fins adviendra dans le cours normal des
d’enquête et de poursuites; événements.
982

3. Il y a connaissance, au sens du présent article, de la responsabilité pénale au titre du


lorsqu’une personne est consciente qu’une présent alinéa;
circonstance existe ou qu’une conséquence d) Le comportement dont il est allégué
adviendra dans le cours normal des événe- qu’il constitue un crime relevant de la
ments. Savoir et connaître s’interprètent en compétence de la Cour a été adopté
conséquence. sous la contrainte résultant d’une me-
nace de mort imminente ou d’une at-
Article 31: MOTIFS D’EXONÉRATION teinte grave, continue ou imminente à
DE LA RESPONSABILITÉ PÉNALE sa propre intégrité physique ou à celle
1. Outre les autres motifs d’exonération de la d’autrui, et si elle a agi par nécessité et
responsabilité pénale prévus par le présent de façon raisonnable pour écarter cette
Statut, une personne n’est pas responsable menace, à condition qu’elle n’ait pas eu
pénalement si, au moment du comporte- l’intention de causer un dommage plus
ment en cause : grand que celui qu’elle cherchait à évi-
a) Elle souffrait d’une maladie ou d’une ter. Cette menace peut être :
déficience mentale qui la privait de la i) Soit exercée par d’autres per-
faculté de comprendre le caractère sonnes;
délictueux ou la nature de son compor- ii) Soit constituée par d’autres cir-
tement, ou de maîtriser celui-ci pour le constances indépendantes de sa
conformer aux exigences de la loi; volonté.
2. La Cour se prononce sur la question de
b) Elle était dans un état d’intoxication qui savoir si les motifs d’exonération de la res-
la privait de la faculté de comprendre le ponsabilité pénale prévus dans le présent
caractère délictueux ou la nature de son Statut sont applicables au cas dont elle est
comportement, ou de maîtriser celui-ci saisie.
pour le conformer aux exigences de la 3. Lors du procès, la Cour peut prendre en
loi, à moins qu’elle ne se soit volontaire- considération un motif d’exonération autre
ment intoxiquée dans des circonstances que ceux qui sont prévus au paragraphe 1,
telles qu’elle savait que, du fait de son si ce motif découle du droit applicable indi-
intoxication, elle risquait d’adopter un qué à l’article 21. La procédure d’examen
comportement constituant un crime de ce motif d’exonération est fixée dans le
relevant de la compétence de la Cour, Règlement de procédure et de preuve.
et qu’elle n’ait tenu aucun compte de ce
risque; Article 32: ERREUR DE FAIT OU
ERREUR DE DROIT
c) Elle a agi raisonnablement pour se dé-
fendre, pour défendre autrui ou, dans 1. Une erreur de fait n’est un motif d’exonéra-
le cas des crimes de guerre, pour dé- tion de la responsabilité pénale que si elle
fendre des biens essentiels à sa survie fait disparaître l’élément psychologique du
ou à celle d’autrui ou essentiels à l’ac- crime.
complissement d’une mission militaire, 2. Une erreur de droit portant sur la ques-
contre un recours imminent et illicite à tion de savoir si un comportement donné
la force, d’une manière proportionnée à constitue un crime relevant de la compé-
l’ampleur du danger qu’elle courait ou tence de la Cour n’est pas un motif d’exo-
que couraient l’autre personne ou les nération de la responsabilité pénale. Toute-
biens protégés. Le fait qu’une personne fois, une erreur de droit peut être un motif
ait participé à une opération défensive d’exonération de la responsabilité pénale si
menée par des forces armées ne consti- elle fait disparaître l’élément psychologique
tue pas en soi un motif d’exonération du crime ou si elle relève de l’article 33.
983

Article 33: ORDRE HIÉRARCHIQUE ET CHAPITRE PREMIER:


ORDRE DE LA LOI DISPOSITIONS GÉNÉRALES
1. Le fait qu’un crime relevant de la compé-
tence de la Cour a été commis sur ordre Règle première: Emploi des termes
d’un gouvernement ou d’un supérieur, mili- Dans le présent document :
taire ou civil, n’exonère pas la personne qui – Le terme « article » désigne les articles du
l’a commis de sa responsabilité pénale, à Statut de Rome;
moins que : – Le terme « Chambre » désigne les chambres
a) Cette personne n’ait eu l’obligation de la Cour;
légale d’obéir aux ordres du gouver- – Le terme « Chapitre » désigne les chapitres
nement ou du supérieur en question; du Statut de Rome;
b) Cette personne n’ait pas su que l’ordre – Le terme « juge président » désigne le juge
était illégal; et qui préside une chambre;
c) L’ordre n’ait pas été manifestement
– Le terme « Président » désigne le président
illégal. de la Cour;
2. Aux fins du présent article, l’ordre de com- – Le terme « Règlement de la Cour » désigne
mettre un génocide ou un crime contre le règlement de la Cour;
l’humanité est manifestement illégal. – Le terme « Règlement » désigne le Règle-
ment de procédure et de preuve.

RÈGLEMENT DE PROCÉDURE
Règle 2:Textes faisant foi
ET DE PREUVE ADOPTÉ PAR
L’ASSEMBLÉE DES ETATS Le Règlement a été adopté dans les langues
PARTIES PREMIÈRE SESSION officielles de la Cour telles qu’énoncées au
NEW YORK, 3-10 SEPTEMBRE paragraphe 1 de l’article 50.Tous les textes font
2002 DOCUMENTS OFFICIELS également foi.
ICC-ASP/1/3 Règle 3: Amendements

A. Règlement de procédure 1. Les amendements qu’il est proposé d’ap-


et de preuve5 porter au Règlement en application du
paragraphe 2 de l’article 51 sont adressés
5
Le Règlement de procédure et de preuve est un ins-
trument d’application du Statut de la Cour pénale
au Président du Bureau de l’Assemblée des
internationale (Statut de Rome), auquel il est subor- États Parties.
donné dans tous les cas. Lors de l’élaboration du 2. Le Président du Bureau de l’Assemblée des
Règlement, on a veillé à ne pas paraphraser les dispo- États Parties veille à ce que tous les projets
sitions du Statut et, dans la mesure du possible, à ne
pas les répéter. Quand il y a lieu, le Règlement renvoie d’amendement soient traduits dans les lan-
explicitement au Statut, afin de mettre en relief le rap- gues officielles de la Cour et transmis aux
port existant entre les deux textes, comme le prévoit États Parties.
l’article 51, notamment aux paragraphes 4 et 5.
Dans tous les cas, le Règlement de procédure et de
3. La procédure visée dans les dispositions
preuve doit être lu en regard des dispositions du Sta- 1 et 2 ci-dessus s’applique également aux
tut, auxquelles il est subordonné. règles provisoires envisagées au paragraphe
Le Règlement de procédure et de preuve n’affecte en 3 de l’article 51.
rien les règles de procédure qu’applique tout tribunal
ou système juridique national dans le cadre de pour-
suites nationales.
984

CHAPITRE 2: dévouement, en toute impartialité et en


COMPOSITION ET toute conscience, et que je respecterai le
ADMINISTRATION DE LA COUR caractère confidentiel des enquêtes et des
poursuites et le secret des délibérations. »;
Section première: b) Le Procureur, les Procureurs adjoints, le
Dispositions générales relatives Greffier et le Greffier adjoint prennent
à la composition et à l’administration l’engagement solennel suivant : « Je dé-
de la Cour clare solennellement que je remplirai mes
devoirs et exercerai mes attributions (titre)
Règle 4: Sessions plénières de la Cour pénale internationale en tout
honneur et dévouement, en toute impartia-
1. Les juges se réunissent en session plénière lité et en toute conscience, et que je respec-
deux mois au plus tard après leur élection.
terai le caractère confidentiel des enquêtes
Lors de cette première session, après avoir
et des poursuites. »
pris l’engagement solennel visé à la règle 5,
les juges : 2. Le texte de l’engagement, signé par l’inté-
a) Élisent le Président et les Vice-présidents; ressé en présence du Président ou d’un
b) Affectent les juges aux sections. Vice-président du Bureau de l’Assemblée
des États Parties, est classé au Greffe et
2. Les juges se réunissent par la suite en ses- versé aux archives de la Cour.
sion plénière au moins une fois par an pour
exercer les fonctions qui leur incombent en
Règle 6: Engagement solennel pris par
vertu du Statut, du Règlement et du Règle-
le personnel du Bureau du Procureur, le
ment de la Cour, et, en session plénière
extraordinaire, que le Président convoque, personnel du Greffe, les interprètes et les
en cas de besoin, de sa propre initiative ou traducteurs
à la demande de la moitié des juges.
1. Avant de prendre ses fonctions, chaque
3. La Cour peut valablement délibérer en ses-
sion plénière si les deux tiers des juges sont membre du personnel du Bureau du Procu-
présents. reur ou du Greffe prend l’engagement sui-
vant : « Je déclare solennellement que je rem-
4. À moins que le Statut ou le Règlement n’en
plirai mes devoirs et exercerai mes attributions
disposent autrement, la Cour se prononce
en session plénière à la majorité des juges de (titre) de la Cour pénale internationale en
présents. En cas de partage égal des voix, le tout honneur et dévouement, en toute impar-
Président ou le juge assumant la présidence tialité et en toute conscience, et que je respec-
a voix prépondérante. terai le caractère confidentiel des enquêtes et
des poursuites. »
5. Le Règlement de la Cour est adopté aussi-
tôt que possible en séance plénière. Le texte de l’engagement signé par l’inté-
ressé en présence selon le cas du Procu-
Règle 5: Engagement solennel prévu à reur, du Procureur adjoint, du Greffier ou
l’article 45 du Greffier adjoint, est classé au Greffe et
versé aux archives de la Cour.
1. Comme prévu à l’article 45, avant de
prendre les fonctions que prévoit le Statut : 2. Avant de prendre ses fonctions, chaque
a) Les juges prennent l’engagement solen- interprète et chaque traducteur prend l’en-
nel suivant : « Je déclare solennellement gagement suivant: «Je déclare solennellement
que je remplirai mes devoirs et exerce- que j’accomplirai ma tâche avec dévouement,
rai mes attributions de juge de la Cour en toute impartialité et en respectant pleine-
pénale internationale en tout honneur et ment le secret professionnel. »
985

Le texte de l’engagement signé par l’inté- ministration de son Bureau, le Procureur éta-
ressé en présence du Président ou de son blit le règlement qui en régit l’activité. Lorsqu’il
représentant est classé au Greffe et versé établit ce règlement et lorsqu’il le modifie, le
aux archives de la Cour. Procureur prend l’avis du Greffier sur toute
question susceptible d’affecter le fonctionne-
Règle 7: Désignation d’un juge unique ment du Greffe.
selon l’alinéa b) iii) du paragraphe 2 de
l’article 39 Règle 10: Conservation des informations
et des preuves
1. Lorsque la Chambre préliminaire désigne Le Procureur est responsable de la conserva-
un juge comme juge unique selon l’alinéa b) tion, de la garde et de la sûreté des informa-
iii) du paragraphe 2 de l’article 39, elle le fait tions et des pièces à conviction recueillies au
au regard de critères objectifs préétablis. cours des enquêtes menées par son Bureau.
2. Le juge désigné prend les décisions appro-
priées aux circonstances dans les domaines Règle 11:Délégation des fonctions du
pour lesquels il n’est pas expressément Procureur
prévu dans le Statut ou le Règlement que
la Chambre préliminaire se prononce en Le Procureur ou un Procureur adjoint peut
séance plénière. autoriser des membres du Bureau du Procu-
3. La Chambre préliminaire peut décider d’of- reur, sauf ceux qui sont visés au paragraphe 4
fice ou à la demande d’une partie d’assumer de l’article 44, à le représenter dans l’exercice
elle-même en séance plénière les fonctions de ses fonctions, à l’exception de celles qui lui
du juge unique. sont propres au regard du Statut, à savoir, entre
autres, celles décrites aux articles 15 et 53 de
celui-ci.
Règle 8: Code de conduite professionnelle
Section III:
1. Le Président, sur proposition du Greffier,
Le Greffe
élabore un projet de code de conduite pro-
fessionnelle des conseils après avoir pris
l’avis du Procureur. Au moment de préparer Sous-section première: Dispositions
sa proposition, le Greffier mène des consul- générales relatives au Greffe
tations comme le prévoit la disposition 3 de
la règle 20. Règle 12: Qualifications et élection du
2. Le projet de code de conduite est commu- Greffier et du Greffier adjoint
niqué à l’Assemblée des États Parties aux
fins d’adoption, conformément au para-
1. Dès qu’elle est élue, la Présidence établit
graphe 7 de l’article 112.
une liste de candidats répondant aux cri-
3. La procédure d’amendement du code de tères énoncés au paragraphe 3 de l’article
conduite est définie par celui-ci.
43; elle la communique à l’Assemblée des
Section II: États Parties en sollicitant ses recomman-
Le Bureau du Procureur dations.
2. Dès qu’il reçoit les recommandations éven-
Règle 9: Fonctionnement du Bureau du tuelles de l’Assemblée des États Parties, le
Procureur Président transmet sans délai la liste et les
recommandations à la Cour réunie en ses-
Dans le cadre des responsabilités qui lui in-
combent en ce qui concerne la gestion et l’ad- sion plénière.
986

3. Comme le prévoit le paragraphe 4 de 2. Le règlement du Greffe doit prévoir que les


l’article 43, la Cour réunie en session plé- conseils de la défense bénéficient de l’assis-
nière élit aussitôt que possible le Greffier à tance administrative du Greffe dans les li-
la majorité absolue, en tenant compte des mites du raisonnable et selon les modalités
recommandations éventuelles de l’Assem- appropriées aux circonstances.
blée des États Parties. Si aucun candidat
n’obtient la majorité absolue au premier Règle 15: Dossiers
tour, il est procédé à de nouveaux scrutins
jusqu’à ce qu’un candidat obtienne la majo- 1. Le Greffier tient une base de données
rité absolue. contenant toutes les informations se rap-
4. Si le besoin d’un Greffier adjoint se fait portant à chaque affaire portée devant la
sentir, le Greffier peut faire une recomman- Cour, sous réserve des ordonnances de
dation en ce sens au Président. Le Prési- non-divulgation qu’un juge ou une chambre
dent convoque une session plénière pour pourrait rendre à l’égard d’un certain docu-
trancher. Si la Cour ainsi réunie décide à la ment ou d’une certaine information, et en
majorité absolue qu’un Greffier adjoint doit veillant à protéger les renseignements per-
être élu, le Greffier lui présente une liste de sonnels délicats. Le public a accès aux infor-
candidats. mations versées dans la base de données
5. Le Greffier adjoint est élu de la même ma- dans les langues de travail de la Cour.
nière que le Greffier par la Cour réunie en 2. Le Greffier tient également les autres dos-
session plénière. siers de la Cour.

Règle 13: Fonctions du Greffier Sous-section 2:


1. Sans préjudice des pouvoirs que le Statut Responsabilité du Greffe à l’égard des
confère au Bureau du Procureur en matière victimes et des témoins
de réception, d’obtention et de diffusion
des informations et d’établissement à cette Règle 16: Responsabilités du Greffier à
fin de voies de transmission, le Greffier est l’égard des victimes et des témoins
chargé de toute communication émanant 1. En ce qui concerne les victimes, le Greffier
de la Cour ou adressée à celle-ci. assume les fonctions suivantes conformé-
2. Le Greffier est également chargé de la sécu- ment au Statut et au Règlement :
rité interne de la Cour, en consultation avec a) Leur faire parvenir avis et notifications,
la Présidence et le Procureur, ainsi qu’avec ou les faire parvenir à leurs représen-
l’État hôte. tants légaux;
b) Les aider à obtenir des avis juridiques et
Règle 14: Fonctionnement du Greffe
à se faire représenter, et fournir à leurs
1. Dans le cadre des responsabilités qui lui in- représentants légaux l’aide, le soutien et
combent en ce qui concerne l’organisation les informations appropriés, y compris
et l’administration du Greffe, le Greffier les installations dont ils peuvent avoir
établit le règlement qui en régit l’activité. besoin pour exercer directement leurs
Lorsqu’il établit ce règlement et lorsqu’il le fonctions, en vue de protéger leurs
modifie, le Greffier prend l’avis du Procu- droits à toutes les phases de la procé-
reur sur toute question susceptible d’affec- dure conformément aux règles 89 à 91;
ter le fonctionnement du Bureau de ce-lui- c) Les aider à participer aux différentes
ci. Le règlement du Greffe est approuvé par phases de la procédure conformément
la Présidence. aux règles 89 à 91;
987

d) Dans le cas de victimes de violences la déposition de ces témoins peut faire


sexuelles, prendre des mesures sexos- courir un risque, et compte tenu de
pécifiques pour faciliter leur participa- leurs besoins propres et de leur situa-
tion à toutes les phases de la procédure. tion particulière :
2. En ce qui concerne les victimes, les témoins i) Assurer leur protection et leur
et toute personne à laquelle la déposition sécurité par des mesures adé-
de ces témoins peut faire courir un risque, quates et établir des plans de pro-
le Greffier assume les fonctions suivantes tection à court et à long terme;
conformément au Statut et au Règlement : ii) Recommander aux organes de la
a) Les informer des droits que leur recon- Cour d’adopter des mesures de
naissent le Statut et le Règlement, protection et en aviser les États
concernés;
et de l’existence, des fonctions et de la dis-
iii) Les aider à obtenir les soins médi-
ponibilité de la Division d’aide aux
caux, psychologiques ou autres
victimes et aux témoins; dont ils ont besoin;
b) S’assurer qu’ils sont informés en temps iv) Mettre à la disposition de la Cour
utile des décisions de la Cour qui et des parties une formation en
peuvent affecter leurs intérêts, sans matière de traumatismes, de vio-
préjudice des règles de confidentialité. lences sexuelles, de sécurité et de
3. Aux fins de l’accomplissement de ces fonc- confidentialité;
tions, le Greffier peut tenir un registre spé- v) Recommander, en consultation
cial des victimes qui ont manifesté l’inten- avec le Bureau du Procureur, l’éla-
tion de participer à la procédure relative à boration d’un code de conduite
une affaire donnée. insistant sur l’importance vitale
4. Des accords concernant la réinstallation de la sécurité et du secret pro-
et le soutien sur le territoire d’un État de fessionnel à l’intention des enquê-
personnes traumatisées ou menacées, qu’il teurs de la Cour et de la défense,
s’agisse de victimes, de témoins ou de toute et de toutes les organisations in-
autre personne à laquelle la déposition de tergouvernementales et non gou-
ces témoins peut faire courir un risque, vernementales agissant au nom de
peuvent être négociés avec les États par le la Cour, le cas échéant;
Greffier au nom de la Cour. Ces accords vi) Coopérer au besoin avec les États
peuvent rester confidentiels. pour prendre les mesures visées
par la présente règle;
Règle 17: Fonctions de la Division b) Dans le cas des témoins :
i) Les conseiller sur les moyens
1. La Division d’aide aux victimes et aux té- d’obtenir un avis juridique pour
moins exerce ses fonctions conformément protéger leurs droits, notamment
au paragraphe 6 de l’article 43. à l’occasion de leur déposition;
2. La Division exerce notamment les fonc- ii) Les aider quand ils sont appelés à
tions suivantes, conformément au Statut et déposer devant la Cour;
au Règlement et, s’il y a lieu, en consultation iii) Prendre des mesures sexospéci-
avec la Chambre, le Procureur et la défense: fiques pour faciliter la déposition,
a) Dans le cas de tous les témoins, des vic- à toutes les phases de la procé-
times qui comparaissent devant la Cour dure, des victimes de violences
et de toute autre personne à laquelle sexuelles.
988

3. Dans l’accomplissement de ses fonctions, vision d’aide aux victimes et aux témoins peut
la Division prête dûment attention aux comprendre notamment, selon les besoins, des
besoins particuliers des enfants, des per- spécialistes des domaines suivants :
sonnes âgées et des handicapés. Pour facili- a) Protection et sécurité des témoins;
ter la participation et assurer la protection b) Questions juridiques et administratives, y
des enfants témoins, la Division désigne s’il compris les aspects relatifs au droit huma-
y a lieu, avec l’accord des parents ou du nitaire et au droit pénal;
tuteur légal, un accompagnateur qui aide
c) Logistique;
l’enfant à toutes les phases de la procédure.
d) Aspects psychologiques des procédures
pénales;
Règle 18: Responsabilités de la Division
e) Sexospécificités et diversité culturelle;
Pour pouvoir s’acquitter utilement et efficace- f) Les enfants, en particulier les enfants trau-
ment de ses fonctions, la Division d’aide aux matisés;
victimes et aux témoins: g) Les personnes âgées, en particulier celles
a) Veille à ce que son personnel respecte en victimes d’un traumatisme lié à la guerre et
toute circonstance le secret professionnel; à l’exil;
b) Tout en tenant compte des intérêts propres h) Les personnes handicapées;
du Bureau du Procureur, de la défense et i) Assistance sociale;
des témoins, respecte les intérêts des té- j) Soins médicaux;
moins, éventuellement en séparant ses ser- k) Interprétation et traduction.
vices entre témoins à charge et témoins à
décharge, agit avec impartialité dans sa coo-
Sous-section 3:
pération avec toutes les parties et confor-
Conseil de la défense
mément aux décisions rendues par les
Chambres; Règle 20: Responsabilités du Greffier en
c) Met à toutes les phases de la procédure et ce qui concerne les droits de la défense
par la suite, dans la limite du raisonnable,
une aide administrative et technique à la 1. En application du paragraphe 1 de l’article
disposition des témoins, des victimes qui 43, le Greffier organise le travail du Greffe
comparaissent devant la Cour et de toute de façon à faire valoir les droits de la dé-
autre personne à laquelle la déposition de fense conformément au principe du procès
ces témoins peut faire courir un risque; équitable fixé par le Statut. À cette fin, il
d) Assure la formation de son personnel dans s’acquitte notamment des fonctions sui-
les matières concernant la sécurité, l’inté- vantes :
grité et la dignité des victimes et des té- a) Faciliter la protection de la confiden-
moins, y compris les sexospécificités et les tialité telle que définie à l’alinéa b) du
particularités culturelles; paragraphe 1 de l’article 67;
e) Le cas échéant, coopère avec les organisa- b) Fournir aide et assistance ainsi que des
tions intergouvernementales et non gou- informations à tous les conseils de la
vernementales. défense comparaissant devant la Cour
et apporter au besoin son appui quand
Règle 19: Spécialistes attachés à la les services d’enquêteurs profession-
Division nels sont nécessaires pour la conduite
effective et efficace de la défense;
En sus du personnel indiqué au paragraphe 6 de c) Aider les personnes arrêtées, les per-
l’article 43 et sous réserve de l’article 44, la Di- sonnes auxquelles s’appliquent les dis-
989

positions du paragraphe 2, de l’article sentée par le Greffier, après consultation de


55 ainsi que les accusés à obtenir des toute instance indépendante représentative
avis juridiques ainsi que l’assistance d’un d’associations d’avocats ou de conseillers
conseil; juridiques dont il est question dans la dis-
d) Conseiller, au besoin, le Procureur et les position 3 de la règle 20.
Chambres sur les questions concernant 2. Le Greffier dresse et tient à jour une liste
la défense; de conseils répondant aux critères énoncés
e) Mettre à la disposition de la défense les dans la règle 22 et dans le Règlement de
installations dont elle peut avoir besoin la Cour. L’intéressé choisit librement son
pour exercer directement ses fonctions; conseil sur cette liste ou un autre conseil
f) Faciliter la diffusion des informations et répondant aux critères en question et ac-
de la jurisprudence de la Cour auprès ceptant d’être inscrit sur la liste.
des conseils de la défense et, s’il y a lieu, 3. Si la commission d’office d’un conseil est
coopérer avec les ordres nationaux refusée, l’intéressé peut porter la question
d’avocats ou avec toute instance indé- devant la Présidence, dont la décision est
pendante représentative d’associations définitive. Si sa requête est rejetée, l’inté-
d’avocats ou de conseillers juridiques ressé peut en présenter une autre au Gref-
visées à la disposition 3 ci-dessous, pour fier s’il établit qu’il y a des circonstances
encourager des juristes à se perfection- nouvelles.
ner et se spécialiser dans le droit du 4. La personne qui choisit de se représenter
Statut et du Règlement. elle-même en avise le Greffier par écrit dès
que possible.
2. Le Greffier exerce les fonctions énoncées 5. S’il s’avère qu’une personne soi-disant in-
dans la disposition 1 ci-dessus, y compris digente ne l’est pas, la Chambre saisie de
les fonctions d’administration financière du l’affaire à ce moment-là peut rendre une
Greffe, de façon à garantir l’indépendance ordonnance de mise à contribution pour
professionnelle des conseils de la défense. recouvrer les frais de la commission d’of-
3. Aux fins de l’organisation de l’aide judiciaire fice.
en application de la règle 21 et de l’élabora-
tion d’un code de conduite professionnelle
Règle 22: Nomination et qualifications
en application de la règle 8, le Greffier prend
du conseil de la défense
selon que de besoin l’avis de toute instance
indépendante représentative d’associations 1. Le conseil de la défense doit être d’une com-
d’avocats ou de conseillers juridiques, no- pétence reconnue en droit international ou
tamment de toute instance dont la création en droit pénal et en matière de procédures,
peut être facilitée par l’Assemblée des États et avoir acquis l’expérience nécessaire du
Parties. procès pénal en exerçant des fonctions de
juge, de procureur, d’avocat, ou quelque
Règle 21: Commission d’office d’un autre fonction analogue. Il doit avoir une
conseil excellente connaissance de l’une au moins
des langues de travail de la Cour et la parler
1. Sous réserve de l’alinéa c) du paragraphe couramment. Il peut se faire seconder par
2 de l’article 55 et de l’alinéa d) du para- d’autres personnes ayant des connaissances
graphe 1 de l’article 67, les critères et les spécialisées utiles en l’espèce, notamment
procédures pour la commission d’office des professeurs de droit.
d’un conseil aux indigents sont fixés dans le 2. Le conseil de la défense retenu par une per-
Règlement de la Cour, sur proposition, pré- sonne exerçant le droit que lui reconnaît le
990

Statut de faire appel au défenseur de son à une question pendante, quand


choix fait enregistrer dès que possible sa cette divulgation nuit gravement
procuration par le Greffier. aux procédures judiciaires ou à
3. Dans l’accomplissement de leurs devoirs, une personne quelconque;
les conseils de la défense sont soumis aux ii) Le fait de taire des informations
dispositions du Statut, du Règlement, du ou des circonstances d’une im-
Règlement de la Cour, du code de conduite portance telle qu’elles l’auraient
professionnelle des conseils adopté en empêché d’être élu à sa charge;
application de la règle 8 et de tout autre iii) Le fait d’abuser de sa charge judi-
instrument adopté par la Cour ayant un ciaire pour obtenir indûment des
rapport avec leurs fonctions. faveurs d’autorités, d’officiels ou
de professionnels; ou
b) Le comportement qui, ne s’inscrivant
Section IV: pas dans l’exercice de fonctions offi-
Situations pouvant nuire au cielles, est d’une gravité telle qu’il nuit
ou risque de nuire gravement au pres-
fonctionnement de la Cour
tige de la Cour.
Sous-section première: Révocation 2. Aux fins de l’alinéa a) du paragraphe 1 de
et sanctions disciplinaires l’article 46, il y a « manquement grave aux
devoirs de la charge» lorsque l’intéressé a
fait preuve de négligence grave dans l’exer-
Règle 23: Principe général cice de ses fonctions ou agi consciemment
en contravention des devoirs de sa charge.
Les juges, le Procureur, les Procureurs adjoints, Ceci peut inclure, entre autres, des situa-
le Greffier et le Greffier adjoint sont relevés de tions dans lesquelles l’intéressé :
leurs fonctions ou sanctionnés par des mesures a) Ne respecte pas l’obligation de deman-
disciplinaires dans les cas et sous réserve des der à être dessaisi d’une affaire alors
garanties prévues dans le Statut et dans le pré- qu’il sait qu’il y a des motifs pour faire
sent Règlement. une telle demande;
b) Provoque de manière répétée des re-
Règle 24: Définition de la faute lourde et tards injustifiés dans l’ouverture des
du manquement grave aux devoirs de la enquêtes, la conduite des poursuites ou
charge des procès ou dans l’exercice de pou-
voirs judiciaires.
1. Aux fins de l’alinéa a) du paragraphe 1 de
l’article 46, on entend par « faute lourde » :
Règle 25: Définition de la faute d’une
a) Le comportement qui, s’inscrivant dans gravité moindre
l’exercice de fonctions officielles, est
incompatible avec lesdites fonctions et
nuit ou risque de nuire gravement à la 1. Aux fins de l’article 47, on entend par «
faute d’une gravité moindre » :
bonne administration de la justice de-
vant la Cour ou au bon fonctionnement a) Le comportement qui, s’inscrivant dans
interne de celle-ci, par exemple : l’exercice de fonctions officielles, nuit
ou risque de nuire à la bonne admi-
i) Le fait de divulguer des faits ou nistration de la justice devant la Cour
des informations dont l’intéressé ou au bon fonctionnement interne de
a eu connaissance dans l’exercice celle-ci, par exemple :
de ses fonctions ou qui ont trait
991

i) S’immiscer dans l’exercice des Règle 27: Dispositions communes sur les
fonctions d’une personne visée à droits de la défense
l’article 47;
ii) Ne pas exécuter ou ignorer de 1. Lorsqu’il est envisagé de relever quelqu’un
façon répétée les demandes for- de ses fonctions en application de l’article
mulées par le juge président ou 46 ou de prendre contre lui des mesures
par la Présidence dans l’exercice disciplinaires en application de l’article 47,
de leurs attributions légitimes; l’intéressé en est informé par écrit.
iii) Ne pas faire appliquer les sanc- 2. L’intéressé a toute latitude de présenter
tions disciplinaires dont sont pas- et de recevoir des éléments de preuve, de
sibles le Greffier, un greffier ad- faire valoir ses arguments et de répondre
joint ou les autres fonctionnaires aux questions qui lui sont posées.
de la Cour, alors qu’un juge sait ou 3. Il peut être représenté par un conseil pen-
devrait savoir qu’ils ont manqué dant le déroulement de la procédure éta-
gravement aux devoirs de leur blie en application de la présente règle.
charge;
b) Un comportement ne s’inscrivant pas Règle 28: Suspension
dans l’exercice de fonctions officielles
qui nuit ou risque de nuire au prestige Lorsque les allégations portées contre une
de la Cour. personne faisant l’objet d’une plainte sont
suffisamment sérieuses, l’intéressé peut être
2. Rien dans la présente règle n’exclut que le suspendu de ses fonctions en attendant que
comportement visé par la disposition 1 a) l’organe compétent se prononce.
constitue « une faute lourde » ou « un man-
quement grave aux devoirs de la charge »
Règle 29: Procédure en cas de demande
aux fins de l’alinéa a) du paragraphe 1 de
de révocation
l’article 46 du Statut.
1. La question de la révocation d’un juge, du
Règle 26: Réception des plaintes Greffier ou du Greffier adjoint est mise aux
voix en séance plénière.
1. Aux fins du paragraphe 1 de l’article 46 et 2. La Présidence informe par écrit le Prési-
de l’article 47, toute plainte concernant l’un dent du Bureau de l’Assemblée des États
des comportements visés dans les règles 24 Parties de toute recommandation adoptée
et 25, doit indiquer les motifs sur lesquels dans le cas d’un juge et de toute décision
elle se fonde, l’identité du plaignant, et pré- adoptée dans le cas du Greffier ou d’un
senter tout élément de preuve disponible. Greffier adjoint.
Les plaintes restent confidentielles. 3. Le Procureur informe par écrit le Président
2. Toutes les plaintes seront transmises à la du Bureau de l’Assemblée des États parties
Présidence, qui peut également agir d’office, de toute recommandation qu’il fait au sujet
et qui écarte, conformément au Règlement d’un Procureur adjoint.
de la Cour, les plaintes anonymes ou ma- 4. Lorsqu’il apparaît que le comportement
nifestement non fondées et transmet les en cause ne constitue ni une faute lourde
autres plaintes à l’organe compétent. La ni un manquement grave aux devoirs de la
Présidence est assistée dans cette tâche par charge, il peut être décidé, en application
un ou plusieurs juges selon un roulement de l’article 47, que l’intéressé a commis une
automatique, conformément au Règlement faute d’une moindre gravité et une sanction
de la Cour. disciplinaire peut alors être prononcée.
992

Règle 30: Procédure en cas de demande fonctions, il en fait la demande par écrit à
de mesures disciplinaires la Présidence en indiquant les raisons pour
lesquelles il devrait être déchargé.
1. Dans le cas d’un juge, du Greffier ou d’un 2. La Présidence considère la demande comme
greffier adjoint, la décision d’imposer une confidentielle et ne fait pas connaître publi-
mesure disciplinaire est prise par la Prési- quement les raisons de sa décision sans le
dence. consentement de l’intéressé.
2. Dans le cas du Procureur, la décision d’im-
poser une mesure disciplinaire est prise à la Règle 34: Récusation des juges, du
majorité absolue du Bureau de l’Assemblée Procureur ou des Procureurs adjoints
des États Parties.
3. Dans le cas d’un Procureur adjoint : 1. Outre les motifs prévus au paragraphe 2 de
l’article 41 et au paragraphe 7 de l’article
a) La décision de prononcer un blâme est
42, les motifs de récusation d’un juge, du
prise par le Procureur;
Procureur ou d’un procureur adjoint sont,
b) La décision d’imposer une amende est
notamment, les suivants :
prise à la majorité absolue du Bureau
de l’Assemblée des États Parties sur a) L’existence d’un intérêt personnel dans
recommandation du Procureur. l’affaire dont il s’agit, notamment le fait
d’être le conjoint, le père ou la mère
4. Le blâme est consigné par écrit et transmis
de l’une des parties, ou d’avoir avec elle
au Président du Bureau de l’Assemblée des
États Parties. des liens familiaux, personnels ou pro-
fessionnels étroits, ou une relation de
Règle 31: Révocation subordination;
b) La participation à titre privé à toute ac-
Une fois prononcée, la révocation prend effet tion en justice, engagée avant que l’inté-
immédiatement. L’intéressé cesse de faire ressé ne participe à l’affaire, ou engagée
partie de la Cour, y compris pour les affaires en par celui-ci alors qu’il participe déjà à
cours auxquelles il participait. l’affaire, dans laquelle la personne fai-
sant l’objet d’une enquête ou de pour-
suites était ou est une partie adverse;
Règle 32: Mesures disciplinaires
c) Le fait d’avoir eu, avant de prendre des
Peuvent être infligées les mesures disciplinaires fonctions à la Cour, des attributions qui
suivantes : donnent à penser que l’intéressé s’est
a) Le blâme; ou formé sur l’affaire, sur les parties ou sur
b) L’amende, d’un montant maximum équiva- leurs représentants légaux une opinion
lant à six mois du traitement versé par la qui risque objectivement de nuire à
Cour à l’intéressé. l’impartialité à laquelle il est tenu;
d) L’expression, par le canal des organes
Sous-section 2: d’information, par des écrits ou par des
Décharge, récusation, actes publics, d’opinions qui risquent
décès et démission objectivement de contredire l’impartia-
lité à laquelle il est tenu.
Règle 33: Décharge des juges, du Procu- 2. Sous réserve des dispositions du para-
reur ou des Procureurs adjoints graphe 2 de l’article 41 et du paragraphe
8 de l’article 42, les requêtes en récusation
1. Lorsqu’un juge, le Procureur ou un Procu-
sont présentées dès que sont connus les
reur adjoint souhaite être déchargé de ses
motifs sur lesquels elles sont fondées; ces
993

requêtes contiennent les motifs invoqués, juge ne prenne effet, l’intéressé fait tout
accompagnés de tout élément de preuve pour mener à terme les responsabilités
pertinent. Elles sont communiquées à l’inté- dont il lui reste à s’acquitter.
ressé qui peut présenter ses observations
par écrit. Sous-section 3:
3. Toute question relative à la récusation du Remplacements et juge suppléant
Procureur ou d’un Procureur adjoint est
tranchée à la majorité absolue des juges de Règle 38: Remplacements
la Chambre d’appel. 1. Un juge peut être remplacé pour des rai-
sons objectives et justifiées, notamment les
Règle 35: Obligation qu’ont les juges, le
suivantes :
Procureur ou les Procureurs adjoints de
a) Démission;
demander leur décharge
b) Décharge;
Lorsqu’un juge, le Procureur ou un Procureur
c) Récusation;
adjoint a des raisons de croire qu’il existe dans
son cas un motif de récusation, il demande à d) Révocation;
être déchargé sans attendre qu’une demande e) Décès.
soit présentée selon le paragraphe 2 de l’article 2. La procédure de remplacement est régie par
41, le paragraphe 7 de l’article 42 et la règle 34. le Statut, le Règlement et le Règlement de
Il présente sa demande de décharge, et la Pré- la Cour.
sidence l’examine, conformément à la règle 33.
Règle 39: Juge suppléant
Règle 36: Décès d’un juge, du Procureur,
d’un Procureur adjoint, du Greffier ou
d’un Greffier adjoint Le juge suppléant qui est affecté par la Prési-
dence à une chambre de première instance en
Si un juge, le Procureur, un Procureur adjoint, le application du paragraphe 1 de l’article 74 doit
Greffier ou un Greffier adjoint décède, la Pré- assister à chaque phase du procès et à l’inté-
sidence en informe par écrit le Président du gralité des débats, mais ne peut y prendre part
Bureau de l’Assemblée des États Parties. et n’exerce aucune des fonctions des membres
de la Chambre saisie de l’affaire tant qu’il n’est
pas appelé à remplacer un de ces membres em-
Règle 37: Démission d’un juge, du Procu- pêché de siéger. Le juge suppléant est désigné
reur, d’un Procureur adjoint, du Greffier conformément à une procédure préétablie par
ou d’un Greffier adjoint la Cour.

Section V:
1. Si un juge, le Procureur, un Procureur ad-
joint, le Greffier ou un Greffier adjoint dé-
Publications, langues, traductions
cide de démissionner, il en informe par écrit
la Présidence. La Présidence en informe par Règle 40: Publication des décisions dans
écrit le Président du Bureau de l’Assemblée les langues officielles de la Cour
des États Parties. 1. Aux fins du paragraphe 1 de l’article 50, les
2. Le juge, le Procureur, le Procureur adjoint, décisions ci-après sont considérées comme
le Greffier ou le Greffier adjoint démission- réglant des questions fondamentales :
naire s’efforce de donner un préavis d’au a) Toutes les décisions de la Section des
moins six mois. Avant que la démission d’un appels;
994

b) Toutes les décisions de la Cour rela- l’exécution des obligations qui lui incombent
tives à sa compétence ou à la receva- en vertu du Statut et du Règlement.
bilité d’une affaire, prises en vertu des
articles 17, 18, 19 ou 20; Règle 43: Procédure à suivre pour la
c) Toutes les décisions d’une chambre de publication des documents de la Cour
première instance relatives à la culpa-
bilité ou à l’innocence, à la peine et à La Cour veille à ce que tous les documents qui
la réparation à accorder aux victimes, doivent être publiés conformément au Statut
prises en vertu des articles 74, 75 ou 76; et au Règlement respectent l’obligation de pro-
d) Toutes les décisions prises par une téger la confidentialité de la procédure et la
chambre préliminaire en vertu de l’ali- sécurité des victimes et des témoins.
néa d) du paragraphe 3 de l’article 57.
2. Toutes les décisions relatives à la confirma- CHAPITRE 3:
tion des charges, prises en vertu du para- COMPÉTENCE ET RECEVABILITÉ
graphe 7 de l’article 61, ou relatives aux
atteintes à l’administration de la justice,
prises en vertu du paragraphe 3 de l’article
Section première:
70, sont publiées dans toutes les langues Déclarations et renvois relatifs
officielles de la Cour lorsque, de l’avis de la aux articles 11, 12, 13 et 14
Présidence, elles règlent des questions fon-
damentales. Règle 44: Déclaration prévue au
3. La Présidence peut décider de publier dans paragraphe 3 de l’article 12
toutes les langues officielles d’autres déci-
sions touchant à de grandes questions d’in- 1. Le Greffier peut, à la demande du Procureur,
terprétation ou d’application du Statut ou à s’informer confidentiellement auprès d’un
de grandes questions d’intérêt général. État qui n’est pas partie au Statut ou qui est
devenu partie au Statut après l’entrée en
Règle 41: Langues de travail de la Cour vigueur de celui-ci, si cet État a l’intention
1. Aux fins du paragraphe 2 de l’article 50, la de faire la déclaration prévue au paragraphe
Présidence autorise l’emploi d’une langue 3 de l’article 12.
officielle comme langue de travail lorsque : 2. Lorsqu’un État dépose auprès du Greffier ou
a) Cette langue est comprise et parlée fait savoir à celui-ci qu’il a l’intention de dé-
par la majorité des personnes en cause poser la déclaration prévue au paragraphe
dans une affaire dont la Cour est saisie 3 de l’article 12, ou lorsque le Greffier agit
et que l’une des parties à la procédure selon la disposition 1 ci-dessus, le Greffier
en fait la demande; ou informe l’État concerné que sa déclaration
b) Le Procureur et la défense en font la emporte acceptation de la compétence de
demande. la Cour à l’égard des crimes visés à l’article
5 auxquels renvoie la situation considérée,
2. La Présidence peut autoriser l’emploi d’une et que les dispositions du Chapitre IX du
langue officielle de la Cour comme langue Statut ainsi que toutes les règles qui en
de travail si cela est à son avis propre à découlent concernant les États Parties lui
améliorer l’efficacité de la procédure. sont applicables.

Règle 42: Services de traduction et Règle 45: Renvoi d’une situation au


d’interprétation Procureur
La Cour s’assure les services de traduction Le renvoi d’une situation au Procureur se fait
et d’interprétation nécessaires pour garantir par écrit.
995

Section II: sur les considérations visées aux alinéas a) à c)


Ouverture des enquêtes du paragraphe 1 de l’article 53.
selon l’article 15
Règle 49: Décision et notification selon
Règle 46: Renseignements fournis au le paragraphe 6 de l’article 15
Procureur au titre des paragraphes 1 et
2 de l’article 15 1. Lorsqu’une décision est prise en application
du paragraphe 6 de l’article 15, le Procu-
Lorsque des renseignements sont fournis reur la fait connaître sans retard, ainsi que
comme prévu au paragraphe 1 de l’article 15 les raisons qui la motivent, d’une manière
ou que des dépositions écrites ou orales sont qui ne porte pas atteinte à la sécurité, au
recueillies au siège de la Cour comme prévu bien-être ou à la vie privée de ceux qui lui
au paragraphe 2 dudit article, le Procureur ont fourni des renseignements conformé-
protège la confidentialité de ces informations ment aux paragraphes 1 et 2 de l’article 15,
et dépositions ou prend toute autre mesure ni à l’intégrité des enquêtes ou des procé-
nécessaire en exécution de ses obligations en dures.
vertu du Statut. 2. La notification doit indiquer qu’il est pos-
sible de soumettre de nouveaux renseigne-
Règle 47: Dépositions selon le para- ments sur la même situation à la lumière de
graphe 2 de l’article 15 faits ou d’éléments de preuve nouveaux.
1. Les règles 111 et 112 s’appliquent mutatis
Règle 50: Procédure par laquelle la
mutandis aux dépositions recueillies par le
Chambre préliminaire autorise l’ouver-
Procureur selon le paragraphe 2 de l’article
ture d’une enquête en vertu de l’article
15.
15
2. Lorsque le Procureur considère qu’il y a
de fortes chances qu’une déposition soit 1. Lorsque le Procureur a l’intention de
impossible à recueillir par la suite, il peut demander, en application de l’article 15,
demander à la Chambre préliminaire de paragraphe 3, à la Chambre préliminaire
prendre toute mesure utile pour garantir l’autorisation d’ouvrir une enquête, il en in-
l’efficacité et l’intégrité des procédures et, forme les victimes qu’il connaît ou qui sont
en particulier, de désigner un conseil ou un connues de la Division d’aide aux victimes
juge de la Chambre préliminaire qui sera et aux témoins, ou leurs représentants lé-
présent lors de la déposition pour veiller gaux, à moins qu’il ne détermine qu’il met-
aux droits de la défense. Si la déposition est trait ce faisant en péril l’intégrité de l’en-
par la suite présentée dans la procédure, quête ou la vie ou le bien-être de victimes
son admissibilité est régie par l’article 69, ou de témoins. Le Procureur peut aussi
paragraphe 4, et sa valeur est celle qui lui annoncer son intention par des moyens
est donnée par la chambre compétente. de diffusion générale afin d’atteindre des
groupes de victimes s’il estime qu’en l’es-
pèce cela ne mettra pas en péril l’intégrité
Règle 48: Détermination de l’existence et l’efficacité de l’enquête ni la sécurité et le
d’une base raisonnable justifiant l’ouver- bien-être de victimes ou de témoins. À ces
ture d’une enquête selon le paragraphe fins, le Procureur peut solliciter en tant que
3 de l’article 15 de besoin l’assistance de la Division d’aide
aux victimes et aux témoins.
Pour déterminer s’il y a une base raisonnable
2. Le Procureur présente par écrit la demande
pour ouvrir une enquête en application du pa-
d’autorisation.
ragraphe 3 de l’article 15, le Procureur se fonde
996

3. Ayant été informées conformément à contient les renseignements relatifs aux


la disposition 1 ci-dessus, les victimes actes susceptibles de constituer des crimes
peuvent faire des représentations par écrit visés à l’article 5 qui sont pertinents aux
à la Chambre préliminaire dans le délai fixé fins de l’application du paragraphe 2 de
dans le Règlement de la Cour. l’article 18.
4. La Chambre préliminaire, en décidant de 2. Un État peut demander au Procureur de
la procédure à suivre, peut demander de plus amples renseignements pour l’aider
plus amples renseignements au Procureur dans l’application du paragraphe 2 de l’ar-
et aux victimes qui ont fait des représenta- ticle 18. Cette demande n’affecte pas le
tions et tenir une audience si elle l’estime délai d’un mois fixé au paragraphe 2 de
approprié. l’article 18 et le Procureur y répond dans
5. La Chambre préliminaire fait connaître sa les meilleurs délais.
décision, qu’elle motive, d’autoriser ou non
l’ouverture d’une enquête selon le para- Règle 53: Défèrement en vertu du
graphe 4 de l’article 15, en ce qui concerne paragraphe 2 de l’article 18
la totalité ou une partie de la demande du
Procureur. Elle communique cette décision L’État qui demande un défèrement en vertu
aux victimes qui ont fait des représenta- du paragraphe 2 de l’article 18 doit le faire
tions. par écrit et fournir des renseignements sur
6. La procédure ci-dessus s’applique aussi l’enquête qu’il mène, en tenant compte dudit
à toute nouvelle demande présentée à la paragraphe. Le Procureur peut lui demander de
Chambre préliminaire en application du plus amples renseignements.
paragraphe 5 de l’article 15.

Section III: Règle 54: Demande présentée par le


Exceptions et décisions préliminaires Procureur en vertu du paragraphe 2 de
visées l’article 18
aux articles 17, 18 et 19 1. La demande présentée par le Procureur à
la Chambre préliminaire en vertu du para-
Règle 51: Informations fournies au titre graphe 2 de l’article 18 est faite par écrit;
de l’article 17 elle est motivée. Le Procureur communique
Lorsqu’elle examine les questions visées au à la Chambre préliminaire les informations
paragraphe 2 de l’article 17, la Cour peut, au fournies par l’État en application de la règle
vu des circonstances de l’espèce, tenir compte, 53.
entre autres considérations, des informations 2. Le Procureur avise par écrit l’État qu’il a fait
que l’État visé au paragraphe 1 de l’article 17, une demande à la Chambre préliminaire en
pourrait avoir portées à son attention pour vertu du paragraphe 2 de l’article 18, en
attester que ses tribunaux satisfont aux normes exposant brièvement ses motifs.
internationales en matière d’indépendance
et d’impartialité des poursuites en cas de Règle 55: Procédure concernant le para-
comportement similaire, ou de la confirmation graphe 2 de l’article 18
par l’État, adressée par écrit au Procureur, 1. La Chambre préliminaire arrête la procé-
qu’une enquête a été ouverte sur l’affaire dont dure à suivre et peut prendre les mesures
il s’agit ou que des poursuites ont été engagées. utiles au bon déroulement de l’instance. Elle
peut tenir une audience.
Règle 52: Notification prévue au para-
graphe 1 de l’article 18 2. La Chambre préliminaire examine la de-
mande du Procureur et les observations
1. Sous réserve des restrictions prévues au éventuellement présentées par l’État qui a
paragraphe 1 de l’article 18, la notification
997

demandé que le soin de l’enquête lui soit et peut prendre les mesures utiles au bon
déféré conformément au paragraphe 2 de déroulement de l’instance. Elle peut tenir
l’article 18; elle prend en considération les une audience. Elle peut examiner la contes-
circonstances énumérées à l’article 17 pour tation ou la question dans le cadre d’une
décider d’autoriser ou non l’enquête. audience de confirmation des charges ou
3. La décision de la Chambre préliminaire d’un procès, à condition qu’il n’en résulte
et ses attendus sont communiqués dès pas de retard excessif; dans ce cas, elle en-
que possible au Procureur et à l’État qui a tend et statue d’abord sur la contestation
demandé que le soin de l’enquête lui soit ou la question.
déféré. 3. La Cour transmet la requête ou la demande
présentée au titre de la disposition 2 au
Règle 56: Demande déposée par le Pro- Procureur ainsi qu’à la personne visée au
cureur après le réexamen prévu au para- paragraphe 2 de l’article 19 lorsque cette
graphe 3 de l’article 18 personne a été remise à la Cour ou a com-
1. Après le réexamen prévu au paragraphe 3 paru devant celle-ci volontairement ou sur
de l’article 18, le Procureur peut deman- citation, et les autorise à présenter des
der à la Chambre préliminaire l’autorisa- observations écrites au sujet de la requête
tion visée au paragraphe 2 dudit Article Sa ou de la demande dans le délai que fixe la
demande est présentée par écrit; elle est Chambre.
motivée. 4. La Cour statue d’abord sur toute contesta-
2. Le Procureur transmet à la Chambre pré- tion ou question relative à sa compétence,
liminaire toute information supplémentaire ensuite sur toute contestation ou question
fournie par l’État en application du para- se rapportant à la recevabilité.
graphe 5 de l’article 18.
Règle 59: Participation aux procédures
3. L’instance est conduite selon la disposition selon le paragraphe 3 de l’article 19
2 de la règle 54 et selon la règle 55.
1. Aux fins du paragraphe 3 de l’article 19,
Règle 57: Mesures conservatoires pré- le Greffier informe de toute question ou
vues au paragraphe 6 de l’article 18 contestation relevant des alinéas 1, 2 et 3
La Chambre préliminaire examine ex parte et de l’article 19 concernant la compétence
à huis clos les demandes que lui présente le ou la recevabilité :
Procureur dans les cas envisagés au paragraphe a) Ceux qui ont déféré une situation en
6 de l’article 18. Elle rend sa décision selon une application de l’article 13;
procédure accélérée. b) Les victimes qui ont déjà communiqué
avec la Cour à l’occasion de l’affaire
Règle 58: Procédure au titre de l’article dont il s’agit, ou leurs représentants
19 légaux.
1. Les requêtes ou demandes prévues à l’ar- 2. Le Greffier fournit à tous ceux qui sont
ticle 19 sont présentées par écrit; elles sont visés à la disposition 1 ci-dessus, selon des
motivées. modalités compatibles avec l’obligation qu’a
2. Lorsqu’une chambre de la Cour est saisie la Cour de tenir les informations confiden-
d’une requête ou d’une demande conte- tielles, de protéger les personnes et de pré-
nant une contestation ou une question re- server les preuves, un résumé des motifs
lative à sa compétence ou à la recevabilité
pour lesquels la compétence de la Cour ou
d’une affaire au titre des paragraphes 2 ou
la recevabilité de l’affaire a été contestée.
3 de l’article 19, ou lorsqu’elle agit d’office
comme le prévoit le paragraphe 1 dudit 3. Tous ceux qui sont informés comme prévu
article, elle arrête la procédure à suivre à la disposition 1 ci-dessus peuvent faire
998

par écrit des représentations à la Chambre Règle 63: Dispositions générales en


compétente dans le délai que fixe celle-ci. matière d’administration de la preuve
1. Les règles d’administration de la preuve
Règle 60: Organe compétent en matière énoncées dans le présent chapitre ainsi qu’à
d’exceptions l’article 69 s’appliquent aux procédures de-
Les exceptions d’incompétence ou d’irreceva- vant toutes les Chambres.
bilité qui sont soulevées après la confirmation 2. Les Chambres sont habilitées, en vertu du
des charges mais avant la constitution ou la dé- pouvoir discrétionnaire visé au paragraphe
signation de la Chambre de première instance 9 de l’article 64, à évaluer librement tous
sont adressées à la Présidence, qui les renvoie les moyens de preuve présentés en vue
à la Chambre de première instance dès que d’en déterminer la pertinence ou l’admissi-
celle-ci est constituée ou désignée conformé- bilité comme le prévoit l’article 69.
ment à la règle 130. 3. Les Chambres statuent en matière d’admis-
sibilité à la requête d’une partie ou d’office,
Règle 61: Mesures conservatoires prises conformément à l’alinéa a) du paragraphe 9
au titre du paragraphe 8 de l’article 19 de l’article 64, lorsque la requête se fonde
sur les motifs visés au paragraphe 7 de l’ar-
La règle 57 est applicable aux demandes adres-
ticle 69.
sées par le Procureur à la
4. Sans préjudice du paragraphe 3 de l’article
Chambre compétente en application de l’article 66, les Chambres n’imposent pas l’obliga-
19, paragraphe 8. tion juridique de corroborer la preuve des
Règle 62: Procédure au titre du para- crimes relevant de la compétence de la
graphe 10 de l’article 19 Cour, en particulier des crimes de violences
sexuelles.
1. Si le Procureur forme la demande prévue
5. Les Chambres n’appliquent pas les règles
au paragraphe 10 de l’article 19, il l’adresse
de droit interne régissant l’administration
à la Chambre qui a rendu la décision la
de la preuve, si ce n’est au sens de l’article
plus récente concernant la recevabilité. Les
21.
règles 58, 59 et 61 s’appliquent.
2. L’État ou les États dont la contestation de Règle 64: Procédure relative à la perti-
la recevabilité d’une affaire en application nence ou à l’admissibilité des preuves
du paragraphe 2 de l’article 19 a provoqué
la décision d’irrecevabilité visée au para- 1. Toute question touchant à la pertinence ou
graphe 10 de l’article 19 sont informés de à l’admissibilité des preuves doit être sou-
la demande du Procureur et il leur est ac- levée lors de la présentation de celles-ci à
cordé un délai pour présenter leurs obser- une Chambre.
vations. Exceptionnellement, une question qui
n’était pas connue lors de cette présen-
tation peut être soulevée dès le moment
CHAPITRE 4: où elle est connue. La Chambre concernée
DISPOSITIONS APPLICABLES peut exiger une requête écrite à cet effet.
AUX DIVERSES PHASES La Cour transmet la requête écrite à tous
DE LA PROCÉDURE ceux qui participent à la procédure, sauf si
elle en décide autrement.
Section première: 2. Les décisions prises par les Chambres en
Preuve matière d’administration de la preuve sont
motivées; les motifs sont consignés dans le
999

procès-verbal, s’ils ne l’ont pas été au cours 2. L’interrogatoire des témoins envisagé dans
du procès conformément au paragraphe 10 la présente règle est mené selon les dispo-
de l’article 64 et de la disposition 1 de la sitions pertinentes du présent chapitre.
règle 137. 3. La Chambre s’assure, avec le concours du
3. Les éléments de preuve déclarés non per- Greffe, que le lieu choisi pour la présenta-
tinents ou non admissibles ne sont pas pris tion d’un témoignage par liaison audio ou
en considération par les Chambres. vidéo se prête à une déposition franche et
sincère ainsi qu’au respect de la sécurité, du
Règle 65: Obligation de témoigner bien-être physique et psychologique, de la
1. Un témoin qui comparaît devant la Cour dignité et de la vie privée du témoin.
peut être contraint par elle à déposer, sauf
disposition contraire du Statut ou du Règle- Règle 68:Témoignages préalablement
ment, en particulier des règles 73, 74 et 75. enregistrés
2. La règle 171 s’applique aux témoins qui Lorsque la Chambre préliminaire n’a pas pris
comparaissent devant la Cour et peuvent les mesures prévues à l’article 56, la Chambre
être contraints par elle à déposer confor- de première instance peut, conformément au
mément à la disposition 1 ci-dessus. paragraphe 2 de l’article 69, autoriser la pré-
sentation de témoignages déjà enregistrés sur
Règle 66: Engagement solennel support audio ou vidéo, ainsi que de transcrip-
1. Sous réserve de la disposition 2 ci-dessous, tions ou d’autres preuves écrites de ces témoi-
les témoins prennent, avant de déposer, l’en- gnages, pour autant que :
gagement solennel suivant, conformément a) Si le témoin dont le témoignage a été enre-
au parag « Je déclare solennellement que je
gistré ne comparaît pas en personne devant
dirai la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ».
la Chambre de première instance, le Procu-
2. Toute personne âgée de moins de 18 ans reur et la défense aient eu la possibilité de
ou dont le discernement est altéré et qui, l’interroger pendant l’enregistrement; ou
de l’avis de la Chambre, ne comprend pas
b) Si le témoin dont le témoignage a été en-
la signification d’un engagement solennel
peut être autorisée à témoigner sans en- registré comparaît en personne devant la
gagement solennel si la Chambre l’estime Chambre de première instance, il ne s’op-
capable de décrire les faits dont elle a pose pas à la présentation de son témoi-
connaissance et de comprendre le sens de gnage enregistré et que le Procureur, la
l’obligation de dire la vérité. défense, et la Chambre elle-même, aient eu
3. L’attention du témoin est appelée, avant la possibilité de l’interroger au cours de la
qu’il ne dépose, sur l’infraction définie au procédure.
paragraphe 1 a) de l’article 70.
Règle 69: Accords en matière de preuve
Règle 67:Témoignages en direct présen- Le Procureur et la défense peuvent conve-
tés par liaison audio ou vidéo nir que des faits invoqués dans les charges, la
1. Conformément au paragraphe 2 de l’article teneur d’un document, le témoignage attendu
69, les Chambres de la Cour peuvent auto- d’un témoin ou d’autres éléments de preuve ne
riser un témoin à présenter une déposition sont pas contestés; les Chambres peuvent alors
orale par liaison audio ou vidéo, pour autant considérer les faits allégués comme établis, à
que la technique utilisée permette au Pro- moins qu’elles n’estiment qu’ils doivent être
cureur, à la défense, ainsi qu’à la Chambre exposés de façon plus complète dans l’intérêt
elle-même, d’interroger le témoin pendant de la justice et, en particulier, dans l’intérêt des
qu’il dépose. victimes.
1000

Règle 70: Principes applicables à l’admi- ou le manque de résistance de la victime


nistration de la preuve en matière de vio- ou du témoin, eu égard aux principes a) à
lences sexuelles d) de la règle 70, une notification doit être
Dans le cas de crimes de violences sexuelles, la adressée à la Cour précisant la nature de
Cour suit et, le cas échéant, applique les prin- ces éléments de preuve et expliquant leur
cipes suivants : pertinence en l’espèce.
2. Lorsqu’elles se prononcent sur la perti-
a) Le consentement ne peut en aucun cas être
nence ou l’admissibilité des preuves visées
inféré des paroles ou de la conduite d’une
par la disposition 1 ci-dessus, les Chambres
victime lorsque la faculté de celle-ci de
entendent à huis clos le Procureur, la
donner librement un consentement véri-
défense, le témoin, la victime ou, le cas
table a été altérée par l’emploi de la force,
échéant, le représentant légal de celle-ci;
de la menace ou de la contrainte, ou à la
elles s’assurent que les éléments produits
faveur d’un environnement coercitif;
ont une valeur probante suffisante eu égard
b) Le consentement ne peut en aucun cas être à la question considérée et tiennent compte
inféré des paroles ou de la conduite d’une du préjudice qu’ils peuvent causer, comme
victime lorsque celle-ci est incapable de le prévoit le paragraphe 4 de l’article 69. À
donner un consentement véritable; cette fin, les Chambres prennent en consi-
c) Le consentement ne peut en aucun cas être dération le paragraphe 3 de l’article 21 ainsi
inféré du silence ou du manque de résis- que les articles 67 et 68, et sont guidées par
tance de la victime de violences sexuelles les principes a) à d) de la règle 70, particu-
présumées; lièrement en ce qui concerne l’interroga-
d) La crédibilité, l’honorabilité ou la disponibi- toire proposé des victimes.
lité sexuelle d’une victime ou d’un témoin 3. Lorsqu’elles déterminent l’admissibilité des
ne peut en aucun cas être inférée de leur éléments de preuve visés par la disposition
comportement sexuel antérieur ou posté- 2 ci-dessus, les Chambres indiquent au pro-
rieur. cès-verbal à quelles fins précises ils sont
admissibles. Pour apprécier les éléments de
Règle 71: Preuves du comportement preuve, les Chambres appliquent les prin-
sexuel d’une victime ou d’un témoin cipes a) à d) de la règle 70.
Étant donné la définition et la nature des
crimes relevant de la compétence de la Cour Règle 73: Confidentialité
et sous réserve des dispositions du paragraphe 1. Sans préjudice de l’alinéa b) du paragraphe
4 de l’article 69, les Chambres n’admettent au- 1 de l’article 67, les communications entre
cune preuve relative au comportement sexuel une personne et son conseil sont couvertes
antérieur ou postérieur d’une victime ou d’un par le secret professionnel; en conséquence,
témoin. la divulgation de leur contenu ne peut être
ordonnée, que si :
Règle 72: Examen à huis clos de la perti- a) L’intéressé y consent par écrit; ou que si
nence ou de l’admissibilité des éléments
b) L’intéressé a volontairement divulgué
de preuve
ce contenu à un tiers, qui le révèle par
1. Si des éléments de preuve doivent être la suite.
produits ou obtenus, y compris en interro- 2. Eu égard à la disposition 5 de la règle 63,
geant la victime ou le témoin, pour établir les autres communications faites dans le
la réalité du consentement de la victime cadre d’une certaine catégorie de rela-
de violences sexuelles présumées, ou pour tions professionnelles ou d’autres relations
établir les paroles, la conduite, le silence
1001

confidentielles sont considérées comme des fonctions que celui-ci assume confor-
couvertes par le secret professionnel, et ne mément aux statuts du Mouvement inter-
peuvent donc faire l’objet d’une divulgation national de la Croix-Rouge et du Croissant-
qu’aux mêmes conditions que celles que Rouge, à moins :
fixent les dispositions 1 a) et 1 b) ci-dessus, a) Qu’après les consultations prévues par la
si une des Chambres détermine que : disposition 6 ci-dessous, le Comité n’ait
a) Ces communications relèvent d’une indiqué par écrit qu’il ne s’opposait pas
certaine catégorie de relations pro- à leur divulgation ou n’ait renoncé de
fessionnelles et s’inscrivent dans des quelque autre façon à ce secret; ou
rapports confidentiels dont on pouvait b) Que ces renseignements, documents ou
raisonnablement déduire qu’elles de- autres éléments de preuve ne figurent
meureraient privées et ne seraient pas dans des déclarations ou des docu-
révélées; ments du Comité déjà rendus publics.
b) La confidentialité est un aspect essen- 5. La disposition 4 ci-dessus n’affecte en rien
tiel de la nature et de la qualité des l’admissibilité d’éléments de preuve sem-
relations existant entre l’intéressé et la blables obtenus par des sources autres que
personne à laquelle il s’est confié; et le Comité international de la Croix-Rouge,
c) La reconnaissance du secret de ces ses représentants ou employés, lorsque ces
communications servirait les fins du éléments ont été recueillis par ces sources,
Statut et du Règlement. indépendamment du Comité, de ses repré-
3. Lorsqu’elle procède à cette détermination, sentants et de ses employés.
la Cour accorde une attention particu- 6. Si la Cour détermine qu’un certain rensei-
lière à ce que le secret professionnel soit gnement, document ou élément de preuve
étendu aux communications s’inscrivant émanant du Comité international de la
dans des relations professionnelles entre Croix-Rouge est d’une grande importance
une personne et son médecin, son psy- dans un cas d’espèce, elle mène des consul-
chiatre, son psychologue ou son conseiller, tations avec le Comité pour résoudre la
en particulier lorsque les communications question par la concertation, eu égard aux
concernent ou impliquent des victimes, ou circonstances de l’affaire, à la pertinence de
entre une personne et un membre du cler- l’élément de preuve demandé, à la dispo-
gé; dans ce dernier cas, la Cour considère nibilité de cet élément de preuve auprès
comme couvertes par le secret profession- d’une autre source, à l’intérêt de la justice
nel les informations divulguées au cours et à celui des victimes, et à l’exercice par la
d’une confession religieuse lorsque celle-ci Cour et le Comité de leur fonctions res-
fait partie intégrante des rites de la religion pectives.
considérée.
Règle 74:Témoignages incriminant leur
4. La Cour considère comme couverts par le auteur
secret professionnel et ne pouvant donc
1. À moins que le témoin n’ait reçu l’instruc-
être divulgués, y compris dans le cadre du
tion prévue à la règle 190, la Chambre lui
témoignage d’une personne travaillant ou
notifie les dispositions de la présente règle
ayant travaillé en qualité de représentant
avant de l’entendre.
ou d’employé pour le Comité international
de la Croix-Rouge, tous renseignements, 2. Lorsqu’elle détermine qu’elle doit donner à
documents ou autres éléments de preuve un certain témoin des garanties en matière
qui seraient tombés en la possession du de non-incrimination, la Cour donne les ga-
Comité dans l’exercice ou en conséquence ranties prévues à l’alinéa c) de la disposition
1002

3 avant que l’intéressé ne comparaisse, soit 7. Afin de donner effet à la garantie qu’elle
directement soit en réponse à la demande donne, la Chambre :
envisagée à l’alinéa e) du paragraphe 1 de a) Ordonne que la déposition se fera à
l’article 93. huis clos;
3. a) Un témoin peut refuser de faire toute dé- b) Ordonne que l’identité du témoin et
claration qui risquerait de l’incriminer. le contenu de sa déposition ne seront
b) Lorsqu’un témoin comparaît après divulgués d’aucune façon, et dispose
avoir reçu les garanties prévues à la que tout manquement à cet égard est
disposition 2 ci-dessus, la Cour peut lui passible des sanctions prévues à l’article
enjoindre de répondre à la question ou 71;
aux questions. c) Appelle expressément l’attention du
c) Dans les autres cas, la Chambre peut Procureur, de l’accusé, du conseil de la
ordonner au témoin de répondre à défense, du représentant légal des vic-
la question ou aux questions après times et de tout membre du person-
lui avoir garanti que les éléments de nel de la Cour présent, sur les consé-
preuve contenus dans sa déposition : quences du manquement visé au point
i) Resteront confidentiels et ne se- b) ci-dessus;
ront pas révélés au public ou à un d) Ordonne la mise sous scellés des pro-
État; et cès-verbaux; et
ii) Ne seront pas utilisés directement e) Met en oeuvre les mesures de protec-
ou indirectement contre lui dans tion qu’appelle une décision prise par
le cadre de poursuites ultérieures la Cour pour garantir que l’identité du
devant la Cour, sauf en application témoin et le contenu de sa déposition
des articles 70 et 71. ne sont pas divulgués.
4. Avant de donner une telle garantie, et pour
s’assurer qu’elle est opportune dans le cas 8. Si le Procureur se rend compte que la
de ce témoin, la Chambre prend l’avis du déposition d’un témoin risque d’incrimi-
Procureur ex parte. ner son auteur, il demande une audience à
huis clos et en informe la Chambre avant
5. Lorsqu’elle doit statuer sur le point de
que le témoin ne dépose. La Chambre peut
savoir si elle doit ordonner au témoin de
ordonner les mesures envisagées dans la
répondre, la Chambre tient compte des
disposition 7 ci-dessus pour la totalité ou
considérations ci-après :
une partie de la déposition de ce témoin.
a) L’importance des éléments de preuve
9. L’accusé, le conseil de la défense ou le
attendus;
témoin peut signaler au Procureur ou à la
b) Le caractère unique de ces éléments de Chambre, avant qu’un témoin ne dépose,
preuve; que cette déposition soulèvera des pro-
c) La nature, si elle est connue, de l’incri- blèmes en ce qui concerne l’incrimination
mination éventuelle; et de son auteur; la Chambre peut prendre les
d) La qualité des mesures de protection mesures envisagées dans la disposition 7 ci-
du témoin dans les circonstances. dessus.
6. Si la Chambre détermine qu’il n’est pas 10. Si la question de l’incrimination de soi-
opportun de donner au témoin une telle même se pose en cours d’instance, la
garantie, elle ne lui ordonne pas de ré- Chambre suspend l’audition du témoin et
pondre aux questions. Dans ce cas, elle donne à celui-ci la possibilité d’obtenir, s’il
peut néanmoins poursuivre l’interrogatoire le demande, un avis juridique aux fins de
sur d’autres points. l’application de la présente règle.
1003

Règle 75:Témoignages de proches incri- Règle 77: Inspection des pièces en la


minant l’accusé possession ou sous le contrôle du Pro-
1. Un témoin comparaissant devant la Cour cureur
qui est le conjoint, l’enfant ou le père ou Sous réserve des restrictions applicables à la
la mère d’un accusé ne peut être contraint communication de pièces et à la divulgation
par les Chambres à faire aucune déclara- de renseignements en vertu du Statut et des
tion qui risquerait d’incriminer l’accusé. Le règles 81 et 82, le Procureur permet à la dé-
témoin peut toutefois choisir de faire une fense de prendre connaissance des livres, docu-
telle déclaration. ments, photographies et autres objets se trou-
2. Lorsqu’elles apprécient un témoignage, les vant en sa possession ou sous son contrôle qui
Chambres peuvent tenir compte du fait que sont nécessaires à la préparation de la défense
le témoin visé à la disposition 1 ci-dessus a de l’accusé, qui seront utilisés par le Procu-
refusé de répondre à une question tendant reur comme moyens de preuve à l’audience
à ce qu’il contredise une de ses déclara- de confirmation des charges ou au procès, ou
tions précédentes et du fait qu’il a choisi de qui ont été obtenus de l’accusé ou lui appar-
répondre à certaines questions mais pas à tiennent.
d’autres.
Règle 78: Inspection des pièces en la
possession ou sous le contrôle de la
défense
Section II:
Divulgation La défense permet au Procureur de prendre
connaissance des livres, documents, photogra-
Règle 76: Divulgation de renseignements phies et autres objets se trouvant en sa pos-
concernant les témoins à charge au session ou sous son contrôle, qui seront utili-
stade préliminaire sés par la défense comme moyens de preuve à
l’audience de confirmation des charges ou au
1. Le Procureur communique à la défense le procès.
nom des témoins qu’il entend appeler à dé-
poser et une copie de leurs déclarations. Il Règle 79: Divulgation de certains élé-
le fait suffisamment tôt pour que la défense ments par la défense
ait le temps de se préparer convenable- 1. La défense informe le Procureur de son
ment. intention d’invoquer :
2. Par la suite, le Procureur communique à la a) L’existence d’un alibi, auquel cas doivent
défense le nom et une copie des déclara- être précisés le lieu ou les lieux où l’ac-
tions de tous les témoins à charge supplé- cusé prétend s’être trouvé au moment
mentaires lorsqu’il est décidé de les citer. des faits incriminés, le nom des témoins
3. Les déclarations des témoins à charge sont et tous les autres éléments de preuve
communiquées à l’intéressé dans leur texte sur lesquels l’accusé a l’intention de se
original et dans une langue qu’il comprend fonder pour établir son alibi;
et parle parfaitement. b) Un des motifs d’exonération de la res-
4. La présente règle s’entend sous réserve ponsabilité pénale prévus au paragraphe
des restrictions prévues par le Statut et les 1 de l’article 31, auquel cas doivent être
règles 81 et 82 en ce qui concerne la pro- précisés dans la notification le nom
tection des victimes et des témoins et le des témoins et tous autres éléments
respect de leur vie privée ainsi que la pro- de preuve que l’accusé a l’intention
tection des renseignements confidentiels. d’invoquer pour établir son moyen de
défense.
1004

2. Compte dûment tenu des délais fixés dans Règle 81: Restrictions à l’obligation de
d’autres règles, la notification visée dans la communiquer des éléments de preuve
disposition 1 ci-dessus doit être donnée 1. Les rapports, mémoires et autres docu-
suffisamment à l’avance pour que le Procu- ments internes établis par une partie, ses
reur puisse se préparer convenablement et assistants ou ses représentants dans le
y répondre. La Chambre saisie de l’affaire cadre de l’enquête ou de la mise en état de
peut autoriser un ajournement pour don- l’affaire n’ont pas à être communiqués.
ner le temps au Procureur d’examiner le 2. Lorsqu’il est en possession ou qu’il a sous
point soulevé par la défense. son contrôle des pièces ou renseignements
3. Le fait que la défense manque à l’obliga- qui doivent être divulgués selon le Statut,
tion d’information prévue dans la présente mais dont la communication peut être
règle ne limite pas son droit d’invoquer les préjudiciable à des enquêtes en cours ou
circonstances visées dans la disposition 1 à venir, le Procureur peut demander à la
ci-dessus et de présenter des éléments de Chambre saisie de l’affaire de déterminer si
preuve. ces pièces ou ces renseignements doivent
4. La présente règle s’entend sans préjudice être communiqués à la défense. La Chambre
du pouvoir qu’ont les Chambres d’ordon- entend le Procureur ex parte. Néanmoins,
ner la divulgation de tout autre élément de le Procureur ne peut par la suite produire
preuve. ces pièces ou ces renseignements comme
éléments de preuve à l’audience de confir-
Règle 80: Procédure à suivre pour mation des charges ou au procès sans que
invoquer un motif d’exonération de la l’accusé en ait eu préalablement connais-
responsabilité pénale en application du sance.
paragraphe 3 de l’article 31
3. Lorsque des mesures ont été prises pour
1. La défense doit notifier à la Chambre de préserver des renseignements confiden-
première instance et au Procureur son in- tiels conformément aux articles 54, 57, 64,
tention d’invoquer un motif d’exonération 72 et 93, et assurer la sécurité des témoins,
de la responsabilité pénale en application des victimes et des membres de leur famille
du paragraphe 3 de l’article 31. Cette notifi- conformément à l’article 68, les informa-
cation doit être faite suffisamment tôt avant tions y relatives ne sont pas communiquées,
l’ouverture du procès pour que le Procu- si ce n’est dans les conditions prévues dans
reur ait le temps de préparer convenable- lesdits articles. Lorsque la communication
ment celui-ci. de ces renseignements peut présenter un
2. Une fois reçue la notification prévue par risque pour la sécurité du témoin, la Cour
la disposition 1 ci-dessus, la Chambre de prend des mesures pour en aviser à l’avance
première instance entend le Procureur et ce témoin.
la défense avant de déterminer si la défense 4. La Chambre saisie de l’affaire prend, d’office
peut invoquer le motif d’exonération de la ou à la demande du Procureur, de l’accusé
responsabilité pénale. ou de tout État, les mesures nécessaires
3. Si la défense est autorisée à invoquer le pour préserver le caractère confidentiel
motif d’exonération de la responsabilité des renseignements conformément aux
pénale, la Chambre de première instance articles 54, 72 et 93, et assurer la sécurité
peut autoriser l’ajournement du procès des témoins, des victimes et des membres
pour donner au Procureur le temps d’exa- de leur famille conformément à l’article 68,
miner le motif en question. notamment en autorisant la non-divulga-
tion de l’identité de ces personnes avant le
début du procès.
1005

5. Lorsque des pièces ou des renseignements 3. Si le Procureur cite un témoin à compa-


en la possession ou sous le contrôle du Pro- raître pour qu’il communique comme élé-
cureur n’ont pas été communiqués en ap- ment de preuve une pièce ou un renseigne-
plication du paragraphe 5 de l’article 68, ces ment couvert par l’alinéa e) du paragraphe
pièces ou ces renseignements ne peuvent 3 de l’article 54, les Chambres ne peuvent
par la suite être produits comme éléments obliger ce témoin à répondre à aucune
de preuve à l’audience de confirmation des question relative à ces pièces ou ces ren-
charges ou au procès sans que l’accusé en seignements ou à leur origine, si l’intéressé
ait eu préalablement connaissance. refuse de le faire en invoquant la confiden-
6. Lorsque des pièces ou des renseignements tialité.
en la possession ou sous le contrôle de la 4. Le droit qu’a l’accusé de contester les élé-
défense doivent être communiqués, la dé- ments de preuve couverts par l’alinéa e) du
fense peut s’abstenir de le faire quand les paragraphe 3 de l’article 54, reste entier,
circonstances sont analogues à celles qui soumis uniquement aux limites fixées par
permettent au Procureur d’invoquer le pa- les dispositions 2 et 3 ci-dessus.
ragraphe 5 de l’article 68, et les remplacer 5. Les Chambres peuvent ordonner, à la de-
par un résumé. Ces pièces et ces renseigne- mande de la défense, que, dans l’intérêt de
ments ne peuvent par la suite être produits la justice, les dispositions 1, 2 et 3 ci-dessus
comme éléments de preuve à l’audience de s’appliquent mutatis mutandis aux pièces et
confirmation des charges ou au procès sans aux renseignements que l’accusé a en sa
que le Procureur en ait eu préalablement possession, qui lui ont été fournis dans les
connaissance. mêmes conditions que celles qu’envisage
l’alinéa e) du paragraphe 3 de l’article 54
Règle 82: Restrictions à l’obligation de et qui doivent être présentés comme élé-
communiquer les pièces et les rensei- ments de preuve.
gnements couverts par l’alinéa e) du
paragraphe 3 de l’article 54 Règle 83: Décision concernant les
1. Lorsque des pièces ou des renseignements éléments de preuve à décharge
en la possession ou sous le contrôle du conformément au paragraphe 2 de
Procureur sont couverts par l’alinéa e) du l’article 67
paragraphe 3 de l’article 54, le Procureur ne Le Procureur peut demander à être entendu ex
peut les produire par la suite comme élé- parte dès que les circonstances le permettent
ments de preuve sans le consentement pré- par la Chambre saisie de l’affaire, afin que celle-
alable de celui qui les a fournis et sans que ci prenne la décision envisagée au paragraphe 2
l’accusé en ait eu préalablement connais- de l’article 67.
sance.
2. Si le Procureur présente comme éléments Règle 84: Divulgation et moyens de
de preuve des pièces ou des renseigne- preuve supplémentaires en vue du procès
ments couverts par l’alinéa e) du para-
graphe 3 de l’article 54, les Chambres ne Afin de permettre aux parties de préparer le
peuvent pas ordonner la présentation procès et pour faciliter le déroulement équi-
d’éléments de preuve additionnels reçus de table et diligent de la procédure, la Chambre de
celui qui a fourni les pièces ou renseigne- première instance, conformément aux alinéas 3
ments originels; elles ne peuvent pas non c) et 6 d) de l’article 64 et au paragraphe 2 de
plus citer ce dernier ou ses représentants l’article 67, mais sous réserve du paragraphe 5
comme témoins ni ordonner leur comparu- de l’article 68, prend toutes les décisions néces-
tion pour obtenir ces éléments de preuve saires pour la communication de pièces ou de
additionnels. renseignements non encore divulgués et la pro-
1006

duction d’éléments de preuve supplémentaires. demande d’un témoin, d’une victime ou,
Pour éviter les retards et faire en sorte que le le cas échéant, du représentant légal de
procès s’ouvre à la date prévue, ces décisions celle-ci, soit d’office et après avoir consul-
sont assorties de délais stricts, que la Chambre té, selon que de besoin, la Division d’aide
de première instance peut reconsidérer. aux victimes et aux témoins, ordonner des
mesures destinées à assurer la protection
d’une victime, d’un témoin ou d’une autre
Section III: personne à laquelle la déposition d’un té-
Victimes et témoins moin peut faire courir un risque, conformé-
ment aux paragraphes 1 et 2 de l’article 68.
Sous-section première: Avant d’ordonner une mesure de protec-
Définition et principe général tion, la Chambre cherche autant que pos-
sible à obtenir le consentement de la per-
applicables aux victimes
sonne qui en fera l’objet.
2. Les requêtes ou demandes prévues par la
Règle 85: Définition des victimes
disposition 1 ci-dessus sont régies par la
Aux fins du Statut et du Règlement : règle 134, étant entendu que :
a) Le terme « victime » s’entend de toute per- a) Ces requêtes ou demandes ne peuvent
sonne physique qui a subi un préjudice du être présentées ex parte;
fait de la commission d’un crime relevant b) Toute demande émanant d’un témoin,
de la compétence de la Cour; d’une victime ou, le cas échéant, du
b) Le terme « victime » peut aussi s’entendre représentant légal de celle-ci doit être
de toute organisation ou institution dont notifiée au Procureur et à la défense,
un bien consacré à la religion, à l’enseigne- qui ont la possibilité d’y répondre;
ment, aux arts, aux sciences ou à la cha- c) Une requête ou une demande qui
rité, un monument historique, un hôpital ou concerne un certain témoin ou une
quelque autre lieu ou objet utilisé à des fins certaine victime doit être notifiée à
humanitaires a subi un dommage direct. ce témoin, à cette victime ou, le cas
échéant, au représentant légal de celle-
Règle 86: Principe général ci ainsi qu’à l’autre partie, qui ont la pos-
Les Chambres, lorsqu’elles donnent un ordre sibilité d’y répondre;
ou une instruction, et les autres organes de la d) Lorsque la Chambre agit d’office, elle
Cour, lorsqu’ils s’acquittent des fonctions qui avise le Procureur et la défense, ainsi
leur sont dévolues par le Statut et le Règlement, que les témoins et les victimes ou, le
tiennent compte des besoins des victimes et cas échéant, les représentants légaux
des témoins conformément à l’article 68, en de celles-ci, qui feraient l’objet des me-
particulier s’il s’agit d’enfants, de personnes sures de protection envisagées; elle leur
âgées, de personnes handicapées et de victimes donne la possibilité de répondre;
de violences sexuelles ou sexistes. e) Une requête ou une demande peut être
déposée sous pli scellé; elle demeure
Sous-section 2 : alors scellée tant qu’une chambre n’en
Protection des victimes décide pas autrement. Les réponses
et des témoins faites à des requêtes ou à des demandes
déposées sous pli scellé sont également
Règle 87: Mesures de protection déposées sous pli scellé.
1. Les Chambres peuvent, soit sur requête 3. Saisies d’une requête ou une demande pré-
du Procureur ou de la défense soit à la sentée conformément à la disposition 1
1007

ci-dessus, les Chambres peuvent tenir une ciales, notamment des mesures visant à
audience à huis clos pour déterminer s’il y faciliter la déposition d’une victime ou d’un
a lieu d’ordonner des mesures propres à témoin traumatisé, d’un enfant, d’une per-
empêcher que soient révélés au public, à sonne âgée ou d’une victime de violences
la presse ou à des agences d’information sexuelles, conformément aux paragraphes
l’identité d’une victime, d’un témoin ou 1 et 2 de l’article 68. Avant d’ordonner une
d’une autre personne à laquelle la dépo- mesure spéciale, elles cherchent autant que
sition d’un témoin peut faire courir un possible à obtenir le consentement de la
risque, ou le lieu où se trouve l’intéressé; personne qui en fait l’objet.
elles peuvent notamment ordonner : 2. Les Chambres peuvent, sur requête ou sur
a) Que le nom de la victime, du témoin demande comme prévu par la disposition
ou de toute autre personne à laquelle la 1 ci-dessus, tenir une audience, au besoin à
déposition d’un témoin peut faire cou- huis clos ou ex parte, pour déterminer s’il
rir un risque et toute autre indication y a lieu d’ordonner une mesure spéciale,
qui pourrait permettre l’identification notamment la présence d’un conseil, d’un
de l’intéressé soient supprimés des représentant, d’un psychologue ou d’un
procès-verbaux de la Chambre rendus membre de la famille de l’intéressé pendant
publics; la déposition d’une victime ou d’un témoin.
b) Qu’il soit fait interdiction au Procureur, 3. Les dispositions 2. b) à 2. d) de la règle 87
à la défense ou à toute autre personne s’appliquent mutatis mutandis aux demandes
participant à la procédure de révéler de et requêtes présentées au titre de la pré-
telles informations à un tiers; sente règle.
c) Que des dépositions soient recueillies 4. Une requête ou une demande présentée au
par des moyens électroniques ou autres titre de la présente règle peut être dépo-
moyens spéciaux, y compris des moyens sée sous pli scellé; elle demeure scellée tant
techniques permettant l’altération de qu’une chambre n’en décide pas autrement.
l’image ou de la voix, des techniques au- Les réponses faites à des requêtes ou à des
diovisuelles, en particulier la vidéocon- demandes déposées sous pli scellé sont
férence et la télévision en circuit fermé, également déposées sous pli scellé.
et le recours à des moyens exclusive- 5. Les atteintes à la vie privée des victimes
ment acoustiques; et des témoins risquant de mettre les in-
téressés en danger, les Chambres doivent
d) Qu’un pseudonyme soit employé pour
contrôler avec vigilance la manière dont
désigner une victime, un témoin ou une
l’interrogatoire de ces personnes est mené
autre personne à laquelle la déposition
pour éviter tout harcèlement et toute
d’un témoin peut faire courir un risque;
intimidation, en veillant particulièrement
ou
à la protection des victimes de violences
e) Que la procédure devant elles se dé-
sexuelles.
roule partiellement à huis clos.
Sous-section 3:
Règle 88: Mesures spéciales
Participation des victimes
1. Les Chambres peuvent soit d’office, soit sur à la procédure
requête du Procureur ou de la défense, soit
à la demande d’un témoin, d’une victime Règle 89: Demandes relatives à la parti-
ou, le cas échéant, du représentant légal de cipation des victimes à la procédure
celle-ci, et après avoir consulté, selon que
de besoin, la Division d’aide aux victimes et 1. Les victimes qui veulent exposer leurs vues
aux témoins, ordonner, en tenant compte et leurs préoccupations adressent une de-
des vues de l’intéressé, des mesures spé- mande écrite au Greffier, qui la communique
1008

à la Chambre compétente. Sous réserve 3. Si les victimes ne sont pas en mesure de


des dispositions du Statut, en particulier choisir un ou plusieurs représentants lé-
du paragraphe 14 de l’article 68, le Greffier gaux communs dans le délai imparti par la
communique une copie de la demande au Chambre, celle-ci peut demander au Gref-
Procureur et à la défense, qui ont toujours fier de désigner un ou plusieurs représen-
le droit d’y répondre dans le délai fixé par tants légaux.
la Chambre. Sous réserve de la disposition 4. Lorsqu’un représentant légal commun est
2 ci-dessous, celle-ci arrête les modalités de choisi, les Chambres et le Greffe prennent
la participation des victimes à la procédure, toutes les précautions raisonnables pour
modalités qui peuvent inclure la possibilité que les intérêts propres de chaque victime,
de faire des déclarations au début et à la fin tels qu’ils sont notamment envisagés au pa-
des audiences devant la Cour. ragraphe 1 de l’article 68, soient représen-
2. Les Chambres peuvent rejeter une de- tés et que tout conflit d’intérêts soit évité.
mande, d’office ou à la demande du Procu- 5. Une victime ou un groupe de victimes qui
reur ou de la défense, si elles considèrent n’a pas les moyens de rémunérer un repré-
que son auteur n’est pas une victime ou
sentant légal commun choisi par la Cour
que les conditions fixées au paragraphe 3
peut bénéficier de l’assistance du Greffe, y
de l’article 68 ne sont pas remplies. La vic-
compris, le cas échéant, de son aide finan-
time dont la demande a été rejetée peut
cière.
en déposer une nouvelle à une phase ulté-
rieure de la procédure. 6. Les représentants légaux d’une victime ou
de plusieurs victimes doivent avoir les qua-
3. Les demandes visées par la présente règle
peuvent aussi être introduites par une per- lifications fixées dans la disposition 1 de la
sonne agissant avec le consentement de la règle 22.
victime, ou au nom de celle-ci lorsque celle-
Règle 91: Participation du représentant
ci est un enfant ou que son invalidité rend
légal à la procédure
ce moyen nécessaire.
4. Lorsque plusieurs demandes sont introduites, 1. Les Chambres peuvent modifier des déci-
les Chambres peuvent les examiner d’une sions prises précédemment en vertu de la
manière propre à assurer l’efficacité des règle 89.
procédures et rendre une décision unique. 2. Le représentant légal d’une victime a le droit
d’assister et de participer à toute la pro-
Règle 90: Représentation légale des cédure, dans les conditions fixées dans la
victimes décision de la Chambre et toute modifi-
1. Les victimes sont libres de choisir leur re- cation ultérieure de celle-ci en application
présentant légal. des règles 89 et 90. Il participe à toutes
2. Lorsqu’il y a plusieurs victimes, les les audiences sauf si la chambre concernée
Chambres peuvent, afin d’assurer l’efficaci- juge que, dans les circonstances de l’espèce,
té des procédures, demander aux victimes son intervention doit se limiter au dépôt
ou à un groupe particulier de victimes de d’observations et de conclusions écrites.
choisir, au besoin avec l’assistance du Greffe, Le Procureur et la défense doivent avoir la
un ou plusieurs représentants légaux com- possibilité de répondre à toute interven-
muns. En vue de faciliter la représentation tion orale et écrite du représentant légal
coordonnée des victimes, le Greffe peut de la victime.
leur prêter son concours, par exemple en 3. a) Si un représentant légal qui assiste et par-
leur communiquant la liste de conseils qu’il ticipe à une audience en vertu de la pré-
tient à jour, ou en leur proposant un ou plu- sente règle souhaite interroger un témoin,
sieurs représentants légaux communs.
1009

y compris selon la procédure prévue aux et, dans la mesure du possible, à celles qui
règles 67 et 68, un expert ou l’accusé, il en ont communiqué avec la Cour au sujet de
fait la demande à la Chambre. Celle ci peut la situation ou de l’affaire en cause. La Cour
le prier de formuler par écrit ses questions, peut ordonner les mesures prévues dans la
qui sont alors communiquées au Procureur disposition 8 ci-dessous si les circonstances
et, au besoin, à la défense; ceux-ci peuvent de l’espèce l’y engagent.
formuler des observations dans le délai fixé 3. Pour leur permettre de demander à partici-
par la Chambre. per à la procédure en application de la règle
b) La Chambre statue alors sur la demande 89, la Cour notifie aux victimes sa décision
en prenant en considération la phase à de tenir une audience de confirmation des
laquelle en est la procédure, les droits charges en application de l’article 61. Cette
de l’accusé, les intérêts des témoins, les notification est adressée aux victimes ou à
exigences d’un procès équitable, impar- leurs représentants légaux qui ont déjà par-
tial et diligent et la nécessité de donner ticipé à la procédure et, dans la mesure du
effet au paragraphe 3 de l’article 68. Elle possible, à celles qui ont communiqué avec
peut joindre à sa décision des instruc- la Cour au sujet de l’affaire en cause.
tions quant à la forme et à l’ordre des 4. Lorsqu’il y a eu notification aux fins de
questions et quant à la production de participation comme prévu dans les dis-
pièces, en exerçant les pouvoirs qui lui positions 2 et 3 ci-dessus, les notifications
sont conférés par l’article 64. Si elle le ultérieures prévues par les dispositions 5
juge nécessaire, elle peut interroger un et 6 ci-dessous ne sont adressées qu’aux
témoin, un expert ou un accusé au nom victimes ou à leurs représentants légaux
du représentant légal de la victime. qui peuvent participer à la procédure dans
4. Dans le cas d’une audience uniquement les conditions fixées par une décision de la
consacrée aux réparations conformément Chambre prise en application de la règle 89
à l’article 75, les restrictions prévues à la et de toute modification de cette décision.
disposition 3 ci-dessus concernant l’inter- 5. Selon des modalités compatibles avec toute
rogatoire effectué par un représentant légal décision prise en vertu des règles 89 à 91,
des victimes ne sont pas applicables. Le les victimes ou leurs représentants légaux
représentant légal peut alors, avec l’autori- qui participent à la procédure sont infor-
sation de la chambre concernée, interroger més en temps voulu par le Greffier :
les témoins, les experts et la personne en a) Du déroulement de la procédure, no-
cause. tamment de la date des audiences et
de leur éventuel report, ainsi que de la
Règle 92: Notification aux victimes et à date à laquelle les décisions seront ren-
leurs représentants légaux dues;
1. La présente règle s’applique à toutes les b) Des demandes, conclusions, requêtes et
procédures devant la Cour, à l’exception autres pièces relatives à ces demandes,
des procédures relevant du Chapitre II. conclusions ou requêtes.
2. Pour leur permettre de demander à partici- 6. Lorsque des victimes ou des représentants
per à la procédure en application de la règle légaux ont participé à une certaine phase
89, la Cour notifie aux victimes la décision de la procédure, le Greffier leur notifie aus-
du Procureur de ne pas ouvrir d’enquête ou sitôt que possible les décisions rendues par
de ne pas engager de poursuites en vertu la Cour au cours de cette phase.
de l’article 53. Cette notification est adres- 7. Les notifications prévues dans les disposi-
sée aux victimes ou à leurs représentants tions 5 et 6 ci-dessus sont faites par écrit
légaux qui ont déjà participé à la procédure
1010

ou, lorsque cela n’est pas possible, sous d) Le cas échéant, la description des avoirs,
toute autre forme appropriée. Le Greffier biens ou autres biens mobiliers corpo-
conserve la trace de toutes les notifications. rels dont la restitution est demandée;
Il peut au besoin solliciter la coopération e) Une demande d’indemnisation;
des États Parties en invoquant les alinéas d) f) Une demande de réhabilitation ou de
et l) du paragraphe 1 de l’article 93. réparation sous d’autres formes;
8. Aux fins des notifications prévues dans
g) Dans la mesure du possible, toutes pièces
les dispositions 2 à 7 ci-dessus ou à la de-
justificatives, notamment les noms et
mande d’une chambre, le Greffier prend
adresses des témoins.
les mesures nécessaires pour assurer une
publicité adéquate à la procédure. Il peut 2. À l’ouverture du procès et sous réserve
pour cela solliciter la coopération des États des mesures de protection qu’elle peut
Parties concernés, au titre du Chapitre IX, ordonner, la Cour demande au Greffier
et demander l’assistance d’organisations de notifier la demande en réparation à
intergouvernementales. la personne ou aux personnes qui y sont
nommées ou qui sont nommées dans les
Règle 93: Avis des victimes ou de leurs charges et, dans la mesure du possible, à
représentants légaux toute personne ou tout État intéressé. Les
Les Chambres peuvent solliciter les vues des destinataires de cette notification peuvent
victimes ou de leurs représentants légaux qui déposer des observations auprès du Greffe
participent à la procédure conformément aux en vertu du paragraphe 3 de l’article 75.
règles 89 à 91 sur toutes questions, notam-
ment celles visées aux règles 107, 109, 125, 128, Règle 95: Procédure à suivre lorsque la
136, 139 et 191. Les Chambres peuvent égale- Cour agit de son propre chef
ment solliciter les vues d’autres victimes, le cas 1. Lorsqu’elle entend procéder d’office en
échéant. vertu du paragraphe 1 de l’article 75, la
Cour demande au Greffier de notifier son
Sous-section 4: intention à la personne ou aux personnes
Réparation en faveur des victimes contre lesquelles elle envisage de statuer
et, dans la mesure du possible, aux victimes,
Règle 94: Procédure à suivre en cas de à toute personne et à tout État intéres-
demandes présentées par les victimes sés. Les destinataires de cette notification
1. Les demandes en réparation présentées peuvent déposer des observations auprès
par les victimes en vertu de l’article 75 du Greffe en vertu du paragraphe 3 de l’ar-
sont déposées par écrit auprès du Greffier. ticle 75.
Elles doivent contenir les indications ou 2. Si, à la suite de la notification prévue dans la
éléments suivants : disposition 1 ci-dessus :
a) Les nom, prénoms et adresse du requé- a) Une victime dépose une demande en ré-
rant; paration, il est statué sur cette demande
b) La description du dommage, de la perte comme si elle avait été déposée confor-
ou du préjudice; mément à la règle 94;
c) Le lieu et la date de l’incident et, dans b) Une victime demande que la Cour ne
la mesure du possible, les nom et pré- rende pas d’ordonnance de réparation,
noms de la personne ou des personnes la Cour ne rend pas d’ordonnance indi-
que la victime tient pour responsables viduelle pour cette victime.
du dommage, de la perte ou du préju-
dice;
1011

Règle 96: Publicité donnée aux procé- 3. Dans tous les cas, la Cour respecte les
dures en réparation droits des victimes et de la personne re-
1. Sans préjudice d’aucune autre règle relative connue coupable.
à la notification des procédures, le Greffier
Règle 98: Fonds au profit des victimes
adresse dans la mesure du possible une
notification aux victimes ou à leurs repré- 1. Les ordonnances accordant réparation à
sentants légaux et à la personne ou aux titre individuel sont rendues directement
personnes concernées. Il prend aussi, en contre la personne reconnue coupable.
tenant compte des renseignements que le 2. La Cour peut ordonner que le montant de
Procureur peut lui avoir fournis, toute me- la réparation mise à la charge de la per-
sure nécessaire pour donner une publicité sonne reconnue coupable soit déposé au
adéquate aux procédures en réparation de- Fonds au profit des victimes si, au moment
vant la Cour, afin, autant que possible, que où elle statue, il lui est impossible d’accor-
les autres victimes, les personnes et États der un montant à chaque victime prise
intéressés en soient convenablement infor- individuellement. Le montant de la répa-
més. ration ainsi déposé est séparé des autres
2. Lorsqu’elle prend les mesures prévues dans ressources du Fonds et est remis à chaque
la disposition 1 ci-dessus, la Cour peut, victime dès que possible.
conformément au Chapitre IX, solliciter la 3. La Cour peut ordonner que le montant
coopération des États Parties concernés, de la réparation mise à la charge de la
et l’assistance d’organisations intergou- personne reconnue coupable soit versé
vernementales pour que soit par tous les par l’intermédiaire du Fonds au profit des
moyens la plus large publicité possible aux victimes lorsqu’en raison du nombre des
procédures en réparation qui se déroulent victimes et de l’ampleur, des formes et des
devant elle. modalités de la réparation, une réparation
à titre collectif est plus approprié.
Règle 97: Évaluation de la réparation 4. À l’issue de consultations avec les États in-
1. Compte tenu de l’ampleur du dommage, téressés et le Fonds au profit des victimes,
de la perte ou du préjudice, la Cour peut la Cour peut ordonner que la réparation
accorder une réparation individuelle ou, soit versée par l’intermédiaire du Fonds à
lorsqu’elle l’estime appropriée, une répara- une organisation intergouvernementale,
tion collective, ou les deux. internationale ou nationale agréée par le
2. La Cour peut soit d’office, soit à la demande Fonds.
des victimes ou de leurs représentants 5. D’autres ressources du Fonds peuvent être
légaux, soit à la demande de la personne utilisées au profit des victimes sous réserve
reconnue coupable, désigner des experts des dispositions de l’article 79.
compétents pour l’aider à déterminer l’am-
pleur du dommage, de la perte ou du pré- Règle 99: Coopération et mesures
judice causé aux victimes ou à leurs ayants conservatoires aux fins de confiscation
droit et pour suggérer diverses options en vertu de l’alinéa e) du paragraphe
en ce qui concerne les types et modalités 3 de l’article 57 et du paragraphe 4 de
appropriés de réparation. Le cas échéant, l’article 75
la Cour invite les victimes ou leurs repré-
sentants légaux et la personne reconnue 1. La Chambre préliminaire, en application de
coupable ainsi que les personnes et États l’alinéa e) du paragraphe 3 de l’article 57, ou
intéressés à faire des observations sur les la Chambre de première instance, en appli-
expertises. cation du paragraphe 4 de l’article 75, peut,
1012

déterminer d’office, à la demande du Pro- 3. La Présidence consulte l’État où la Cour


cureur ou à la demande des victimes ou de a l’intention de siéger. Si celui-ci consent à
leurs représentants légaux qui ont présen- ce que la Cour siège sur son territoire, la
té une demande de réparation ou se sont décision de siéger dans un État autre que
engagés par écrit à le faire, s’il convient de l’État hôte est prise par les juges en séance
solliciter l’adoption de certaines mesures. plénière, à la majorité des deux tiers.
2. Il n’y a pas lieu à notification à moins que
la Cour ne juge qu’en l’espèce la notifica- Règle 101: Délais
tion ne risque pas de nuire à l’efficacité des 1. Dans les ordonnances dans lesquelles elle
mesures demandées. Ce cas échéant, le fixe des délais de procédure, la Cour tient
Greffier notifie la procédure à la personne compte de la nécessité de promouvoir
contre laquelle une demande est formée et, l’équité et la diligence des procédures en
ayant particulièrement à l’esprit les droits
dans la mesure du possible, aux personnes
de la défense et des victimes;
ou aux États intéressés.
2. Compte tenu des droits de la défense, en
3. Lorsqu’une ordonnance est rendue sans particulier ceux qui sont visés à l’alinéa c)
notification préalable, la Chambre compé- du paragraphe 1 de l’article 67, les parties
tente demande au Greffier de la notifier auxquelles une ordonnance est adressée
à ceux contre qui la demande a été pré- s’efforcent d’agir aussi rapidement que pos-
sentée et, dans la mesure du possible, aux sible, dans le délai imparti par la Cour.
personnes ou États intéressés dès que cela
est possible sans nuire à l’efficacité des me- Règle 102: Communications non écrites
sures demandées; elle les invite à présenter
Lorsqu’une personne ne peut, en raison d’une
des observations sur le point de savoir si
incapacité ou parce qu’elle est analphabète,
l’ordonnance doit être rapportée ou autre- présenter une requête, une demande, une ob-
ment modifiée. servation ou une autre communication écrite à
4. La Cour peut rendre des ordonnances la Cour, elle a la faculté de le faire sur un sup-
concernant le calendrier et la conduite des port audio ou vidéo ou sous toute autre forme
procédures pouvant être nécessaires pour électronique.
statuer sur ces questions.
Règle 103: Amicus curiae et autres
Section IV: formes de déposition
Dispositions diverses
1. À n’importe quelle phase de la procédure,
Règle 100: Lieu où se déroule le procès toute chambre de la Cour peut, si elle le
juge souhaitable en l’espèce pour la bonne
1. Si elle estime que cela peut servir les in- administration de la justice, inviter ou auto-
térêts de la justice, la Cour peut décider, riser tout État, toute organisation ou toute
dans un cas d’espèce, de siéger dans un État personne à présenter par écrit ou orale-
autre que l’État hôte. ment des observations sur toute question
2. Après l’ouverture d’une enquête, le Pro- qu’elle estime appropriée.
cureur, la défense ou la majorité des juges 2. Le Procureur et la défense ont la possibilité
peuvent à tout moment demander ou de répondre aux observations présentées
recommander que la Cour siège dans un en vertu de la disposition 1 ci-dessus.
autre État que l’État hôte. Ils doivent adres- 3. Les observations présentées par écrit en
ser leur demande ou leur recommandation vertu de la disposition 1 ci-dessus sont
par écrit à la Présidence en indiquant l’État déposées au Greffe, qui en fournit copie au
où la Cour pourrait siéger. La Présidence Procureur et à la défense. La Chambre fixe
prend l’avis de la chambre saisie de l’affaire. le délai de dépôt des observations.
1013

CHAPITRE 5: reur en informe par écrit et sans retard la


ENQUÊTE ET POURSUITES Chambre préliminaire.
5. Cette notification contient la conclusion du
Section première: Procureur et indique les motifs sur lesquels
Décision du Procureur sur l’ouverture elle repose.
d’une enquête selon les paragraphes 1
et 2 de l’article 53 Règle 106: Notification de la décision du
Procureur de ne pas poursuivre
Règle 104: Évaluation des renseigne-
ments par le Procureur 1. Lorsqu’il détermine en vertu du paragraphe
2 de l’article 53 qu’il n’y a pas de motifs suf-
1. Lorsque, agissant en application du para- fisants pour engager des poursuites, le Pro-
graphe 1 de l’article 53, il évalue les ren- cureur en informe par écrit et sans retard
seignements portés à sa connaissance, le la Chambre préliminaire, ainsi que l’État
Procureur en vérifie le sérieux. ou les États qui lui ont déféré la situation
2. Aux fins de la disposition 1 ci-dessus, le dont il s’agit en vertu de l’article 14, ou le
Procureur peut rechercher des renseigne- Conseil de sécurité s’il s’agit d’une situation
ments supplémentaires auprès d’États, d’or- visée au paragraphe b) de l’article 13.
ganes de l’Organisation des Nations Unies, 2. Les notifications prévues dans la disposi-
d’organisations intergouvernementales et tion 1 ci-dessus contiennent la conclusion
non gouvernementales, ou d’autres sources du Procureur et, compte tenu du para-
dignes de foi qu’il juge appropriées, et re- graphe 1 de l’article 68, indiquent les motifs
cueillir des dépositions écrites ou orales au sur lesquels elle repose.
siège de la Cour. Les dispositions de la règle
47 s’appliquent dans ce cas. Section II:
Procédure prévue au paragraphe 3
Règle 105: Notification de la décision du
de l’article 53
Procureur de ne pas ouvrir d’enquête
1. Lorsqu’il décide en vertu du paragraphe 1 Règle 107: Demande de réexamen au
de l’article 53 de ne pas ouvrir d’enquête, titre de l’alinéa a) du paragraphe 3 de
le Procureur en informe par écrit et sans l’article 53
retard l’État ou les États qui lui ont déféré 1. Les demandes de réexamen d’une décision
la situation dont il s’agit en vertu de l’article du Procureur de ne pas ouvrir d’enquête
14, ou le Conseil de sécurité s’il s’agit d’une ou de ne pas engager de poursuites, telles
situation visée au paragraphe b) de l’article qu’elles sont envisagées au paragraphe 3 de
13. l’article 53, sont soumises par écrit dans les
2. Lorsque le Procureur décide de ne pas 90 jours suivant la notification donnée en
présenter de demande d’autorisation à application des règles 105 ou 106, elles sont
la Chambre préliminaire, la règle 49 s’ap- motivées.
plique. 2. La Chambre préliminaire peut demander au
3. Les notifications prévues dans la disposi- Procureur de lui communiquer, éventuel-
tion 1 ci-dessus contiennent la conclusion lement sous forme de résumés, les infor-
du Procureur et, compte tenu du para- mations ou les documents qu’il détient et
graphe 1 de l’article 68, indiquent les motifs qu’elle estime nécessaires au réexamen
sur lesquels elle repose. demandé.
4. Dans tous les cas où il décide de ne pas 3. La Chambre préliminaire prend les mesures
enquêter sur le seul fondement de l’alinéa envisagées aux articles 54, 72 et 93 qui sont
c) du paragraphe 1 de l’article 53, le Procu- nécessaires à la protection des informa-
1014

tions et des documents visés par la disposi- lui fixe un délai pour la présentation éven-
tion 2 ci-dessus et à la sécurité des témoins tuelle d’observations et d’autres éléments
et des victimes, et des membres de leur d’information.
famille, conformément à l’article 68. 2. Lorsque la Chambre préliminaire a été sai-
4. Lorsqu’un État ou le Conseil de sécurité sie par un État ou par le Conseil de sécurité,
fait la demande prévue par la disposition ceux-ci sont également informés et peuvent
1 ci-dessus, la Chambre préliminaire peut présenter des observations conformément
lui demander des explications supplémen- à la règle 107.
taires.
5. Lorsqu’une question relative à la compé- Règle 110: Décision de la Chambre
tence de la Cour ou à la recevabilité de préliminaire au titre de l’alinéa b) du
l’affaire est soulevée, la règle 59 s’applique. paragraphe 3 de l’article 53
1. La décision de la Chambre préliminaire de
Règle 108: Décision de la Chambre confirmer ou non une décision prise par le
préliminaire au titre de l’alinéa a) du Procureur sur le seul fondement des sous-
paragraphe 3 de l’article 53 alinéas 1 c) ou 2 c) de l’article 53, est prise
1. La décision de la Chambre préliminaire vi- à la majorité des juges qui composent la
sée à l’alinéa a) du paragraphe 3 de l’article Chambre; elle est motivée. Elle est notifiée
53 est prise à la majorité des juges qui la à tous ceux qui ont participé à la procédure
composent; elle est motivée. Elle est com- de réexamen.
muniquée à tous ceux qui ont participé à la 2. Lorsque la Chambre préliminaire ne
procédure de réexamen. confirme pas la décision du Procureur visée
2. Si la Chambre préliminaire lui demande de à la disposition 1 ci-dessus, celui-ci procède
reconsidérer, en tout ou en partie, sa déci- à l’enquête ou aux poursuites.
sion de ne pas ouvrir d’enquête ou de ne
pas engager de poursuites, le Procureur le
fait dans les meilleurs délais. Section III:
3. Lorsqu’il a pris sa décision définitive, le Rassemblement des éléments
Procureur en informe la Chambre prélimi- de preuve
naire par écrit. Cette notification contient
la conclusion du Procureur et indique les Règle 111: Procès-verbal des interroga-
motifs sur lesquels elle repose. Elle est toires
communiquée à tous ceux qui ont participé 1. Il est dressé procès-verbal de la déposition
à la procédure de réexamen. de toute personne entendue dans le cadre
d’une enquête ou de poursuites. Le procès-
Règle 109: Réexamen d’une décision du
verbal est signé par la personne qui l’établit
Procureur par la Chambre préliminaire
et qui conduit l’interrogatoire et par la per-
en vertu de l’alinéa b) du paragraphe 3
sonne interrogée et son conseil, si celui-ci
de l’article 53
est présent, ainsi que, le cas échéant, par
1. La Chambre préliminaire peut d’office exa- le Procureur ou le juge présent. La date,
miner une décision prise par le Procureur l’heure et le lieu de l’interrogatoire sont
sur le seul fondement des sous-alinéas 1 c) consignés dans le procès-verbal, qui men-
ou 2 c) de l’article 53, dans les 180 jours tionne toutes les personnes présentes. Si
suivant la notification prévue aux règles l’une d’elles n’a pas signé le procès verbal,
105 ou 106. Elle informe le Procureur de il en est fait mention et les raisons en sont
son intention de réexaminer sa décision et consignées.
1015

2. Lorsque le Procureur ou les autorités déclarations. L’heure de la fin de l’inter-


nationales procèdent à un interrogatoire, rogatoire est consignée;
il est dûment tenu compte de l’article 55. e) L’enregistrement est transcrit dès que
Lorsqu’une personne est informée de ses possible après la fin de l’interrogatoire
droits conformément au paragraphe 2 de et une copie de la transcription est
l’article 55, le fait que cette information a remise à la personne interrogée, ainsi
été donnée est mentionné dans le procès- qu’une copie de la bande magnétique
verbal. ou, s’il a été utilisé un appareil multi-
bandes, l’une des bandes magnétiques
Règle 112 : Enregistrement de certains
originales;
interrogatoires
f) La bande magnétique originale ou l’une
1. Lorsque le Procureur procède à l’interroga- des bandes magnétiques originales por-
toire d’une personne à qui s’appliquent les tant la signature du Procureur et de la
dispositions du paragraphe 2 de l’article 55, personne interrogée, et du conseil de
ou d’une personne contre laquelle un man- celle-ci s’il est présent, sont mises sous
dat d’arrêt ou une citation à comparaître scellés, en présence de la personne
ont été décernés en vertu du paragraphe 7 interrogée et, le cas échéant, de son
de l’article 58, l’interrogatoire est conservé conseil.
sous forme d’enregistrement sonore ou
2. Le Procureur s’efforce autant que pos-
vidéo selon les modalités suivantes : sible de faire enregistrer l’interrogatoire
a) La personne interrogée est informée, conformément à la disposition 1 ci-dessus.
dans une langue qu’elle comprend et Lorsque les circonstances ne s’y prêtent
parle parfaitement, que l’interrogatoire pas, les interrogatoires peuvent, à titre
va être enregistré sur support audio exceptionnel, ne faire l’objet d’aucun enre-
ou vidéo et qu’elle peut s’y opposer si gistrement audio ou vidéo. Les raisons en
elle le souhaite. Le fait que cette infor- sont consignées par écrit et il est procédé
mation a été donnée et la réponse de conformément à la règle 111.
l’intéressé sont consignés dans le pro- 3. Lorsque, en application des dispositions 1
cès-verbal. La personne peut, avant a) ou 2 ci-dessus, l’interrogatoire n’est pas
de donner sa réponse, s’entretenir en enregistré sur support audio ou vidéo, il est
privé avec son conseil si celui-ci est remis copie de sa déposition à la personne
présent. Si elle refuse l’enregistrement interrogée.
sonore ou vidéo, il est procédé confor- 4. Le Procureur peut décider d’appliquer les
mément à la règle 111; dispositions de la présente règle à l’inter-
b) La déclaration par laquelle la personne rogatoire de personnes autres que celles
interrogée renonce à la présence de visées par la disposition 1 ci-dessus, en par-
son conseil au cours de l’interrogatoire ticulier lorsque de telles procédures aide-
est consignée et, si possible, enregistrée raient à éviter aux victimes de violences
sur support audio ou vidéo; sexuelles ou sexistes, aux enfants et aux
c) Si l’interrogatoire est interrompu, personnes handicapées de subir un trau-
l’heure de la suspension et celle de la matisme ultérieur lors de leur déposition.
reprise sont mentionnées dans l’enre- Le Procureur peut adresser une demande à
gistrement, au moment même où l’une cet effet à la Chambre concernée.
et l’autre interviennent; 5. La Chambre préliminaire peut ordonner, en
d) À la fin de l’interrogatoire, la personne vertu du paragraphe 2 de l’article 56, que la
interrogée doit avoir la possibilité de procédure fixée dans la présente règle soit
préciser ou de compléter toutes ses appliquée à n’importe quel interrogatoire.
1016

Règle 113: Rassemblement de renseigne- Règle 115: Rassemblement des éléments


ments sur l’état de santé de la personne de preuve sur le territoire d’un État Par-
concernée tie au titre de l’alinéa d) du paragraphe
1. La Chambre préliminaire peut, d’office 3 de l’article 57
ou à la demande du Procureur, de la per- 1. Lorsqu’il estime qu’il y a lieu d’appliquer
sonne concernée ou du conseil de celle-ci, l’alinéa d) du paragraphe 3 de l’article 57,
ordonner qu’une personne bénéficiant des le Procureur peut demander par écrit à
droits visés au paragraphe 2 de l’article 55 la Chambre préliminaire l’autorisation de
subisse un examen médical, psychologique prendre certaines mesures sur le territoire
ou psychiatrique. Pour rendre sa décision, la de l’État Partie dont il s’agit. Après avoir
Chambre préliminaire prend alors en consi- reçu une telle demande, la Chambre pré-
dération la nature et l’objet de l’examen et liminaire informe l’État Partie concerné et
le fait que l’intéressé y consent ou non. sollicite ses vues chaque fois que possible.
2. La Chambre préliminaire désigne l’un ou 2. Lorsqu’elle détermine si la requête est fon-
plusieurs des experts inscrits sur la liste dée, la Chambre préliminaire tient compte
agréée par le Greffier, ou un expert qu’elle des vues exprimées par l’État Partie. Elle
a elle-même agréé à la demande d’une par- peut, d’office ou à la demande du Procu-
tie. reur ou de l’État Partie, décider de tenir
une audience.
Règle 114: Occasion d’obtenir des ren- 3. L’autorisation prévue à l’alinéa d) du para-
seignements qui ne se présentera plus graphe 3 de l’article 57 est donnée sous
prévue à l’article 56 forme d’ordonnance. Elle est motivée au
1. Dès qu’elle reçoit du Procureur l’avis prévu regard des critères définis dans ledit alinéa.
à l’alinéa a) du paragraphe 1 de l’article 56, Elle peut indiquer les procédures à suivre
la Chambre préliminaire tient sans retard pour recueillir les éléments de preuve.
des consultations avec le Procureur et, sous Règle 116: Rassemblement des éléments
réserve de l’alinéa c) du paragraphe 1 de de preuve à la demande de la défense au
l’article 56, avec la personne arrêtée ou titre de l’alinéa b) du paragraphe 3 de
qui a comparu sur citation et le conseil de l’article 57 1.
celle-ci, afin de déterminer les mesures à
prendre et les modalités de leur application, La Chambre préliminaire rend une ordon-
y compris des mesures visant à protéger le nance ou sollicite un concours en application
de l’alinéa b) du paragraphe 3 de l’article 57
droit de communiquer en vertu de l’alinéa
lorsqu’elle estime :
b) du paragraphe 1 de l’article 67.
2. Les décisions par lesquelles la Chambre a) Que son ordonnance facilitera le rassemble-
préliminaire ordonne des mesures en vertu ment d’éléments de preuve qui pourraient
du paragraphe 3 de l’article 56 sont prises être pertinents en l’espèce ou nécessaires
à la majorité des juges qui la composent, pour préparer la défense; et
après consultations avec le Procureur. Au b) S’il s’agit d’un cas de coopération relevant du
cours de ces consultations, le Procureur Chapitre IX, que des renseignements suf-
peut aviser la Chambre préliminaire que les fisants ont été fournis pour satisfaire aux
mesures qu’elle envisage risquent de nuire prescriptions prévues au paragraphe 2 de
au bon déroulement de l’enquête. l’article 96.
2. Avant de décider de rendre ou non une or-
donnance en application de l’alinéa b) du
1017

paragraphe 3 de l’article 57, la Chambre État les modalités et la périodicité selon


préliminaire peut prendre l’avis du Procu- lesquelles il devra l’informer du régime de
reur. la liberté provisoire.

Règle 118: Détention au siège de la Cour


Section IV:
Procédures applicables 1. Si la personne remise à la Cour demande
en cas de mesures privatives sa mise en liberté provisoire avant le pro-
ou restrictives de liberté cès, soit lors de sa première comparution
conformément à la règle 121, soit par la
Règle 117: Détention dans l’État d’arres- suite, la Chambre préliminaire prend l’avis
tation du Procureur puis statue sans retard.
1. La Cour prend des mesures pour s’assurer 2. La Chambre préliminaire réexamine sa déci-
qu’elle est informée de toute arrestation sion de mise en liberté ou de maintien en
opérée à la suite d’une demande faite par détention comme le prévoit le paragraphe
elle en vertu des articles 89 ou 92. Ayant 3 de l’article 60, au moins tous les 120
été ainsi informée, elle s’assure que l’inté- jours; elle peut le faire à tout moment à la
ressé reçoit copie du mandat d’arrêt que la demande du détenu ou du Procureur.
Chambre préliminaire a délivré en vertu de 3. Après la première comparution, toute de-
l’article 58 et des dispositions pertinentes mande de mise en liberté provisoire doit
du Statut. Les documents sont commu- être faite par écrit. Le Procureur en est
niqués à l’intéressé dans une langue qu’il avisé. La Chambre préliminaire statue après
comprend et parle parfaitement. avoir reçu les observations écrites du Pro-
2. Après son arrestation, l’intéressé peut à cureur et du détenu. Elle peut, d’office ou
tout moment adresser une demande à à la demande du Procureur ou du détenu,
la Chambre préliminaire pour que celle- décider de tenir une audience.
ci lui commette un conseil qui l’assistera Elle tient une audience au moins chaque
dans toute la procédure devant la Cour; la année.
Chambre préliminaire statue au sujet de la
demande. Règle 119: Mise en liberté sous condition
3. En cas de contestation de la régularité du 1. La Chambre préliminaire peut imposer à la
mandat d’arrêt au regard des alinéas a) personne mise en liberté une ou plusieurs
ou b) du paragraphe 1 de l’article 58, une
conditions restrictives, notamment les sui-
demande écrite est adressée à la Chambre
vantes :
préliminaire; elle est motivée. Après avoir
pris l’avis du Procureur, la Chambre préli- a) Ne pas sortir des limites territoriales dé-
minaire statue sans retard. terminées par la Chambre préliminaire
4. Lorsqu’elle est avisée par l’autorité com- sans l’accord explicite de celle-ci;
pétente de l’État de détention qu’une b) Éviter certains lieux et certaines per-
demande de mise en liberté a été formée sonnes désignés par la Chambre préli-
par la personne arrêtée conformément au minaire;
paragraphe 5 de l’article 59, la Chambre c) S’abstenir d’entrer directement ou indi-
préliminaire fait ses recommandations dans rectement en rapport avec les victimes
le délai fixé par l’État de détention. et les témoins;
5. Dans le cas où elle est avisée de la remise d) Ne pas se livrer à certaines activités pro-
en liberté provisoire de l’intéressé par l’au- fessionnelles;
torité compétente de l’État de détention, la
e) Résider à l’adresse déterminée par la
Chambre préliminaire fait connaître à cet
Chambre préliminaire;
1018

f) Répondre aux convocations de toute Règle 120: Instruments de contrainte


autorité ou de toute personne qualifiée Les instruments de contrainte ne sont pas uti-
habilitée par la Chambre préliminaire; lisés si ce n’est pour éviter un risque d’évasion,
g) Fournir une caution ou constituer des pour protéger la personne détenue par la Cour
sûretés réelles ou personnelles, dont le ou d’autres personnes ou pour d’autres raisons
montant, les délais et les modalités de de sécurité; ils sont retirés lorsque l’intéressé
règlement sont fixés par la Chambre comparaît devant une chambre.
préliminaire;
h) Remettre au Greffier tous documents Section V:
justificatifs de son identité, notamment Procédure de confirmation des
son passeport. charges selon l’article 61
2. À la demande de l’intéressé ou du Procu-
reur, ou de sa propre initiative, la Chambre Règle 121: Procédure applicable avant
préliminaire peut à tout moment modifier l’audience de confirmation des charges
les conditions restrictives imposées en ap- 1. Toute personne ayant fait l’objet d’un man-
plication de la disposition 1 ci-dessus. dat d’arrêt ou d’une citation à comparaître
3. Avant d’imposer ou de modifier des condi- en vertu de l’article 58 comparaît devant la
tions restrictives de liberté, la Chambre Chambre préliminaire en présence du Pro-
préliminaire demande au Procureur, à l’inté- cureur aussitôt après son arrivée à la Cour.
ressé, aux États concernés et aux victimes Sous réserve des dispositions des articles
qui ont communiqué avec la Cour au sujet 60 et 61, elle jouit des droits énoncés à
de l’affaire en cause et auxquelles, de l’avis l’article 67. Lors de cette première com-
de la Chambre, la mise en liberté ou les parution, la Chambre préliminaire fixe la
conditions imposées pourraient faire courir date à laquelle elle entend tenir l’audience
un risque, de lui présenter leurs observa- de confirmation des charges. Elle veille à
tions. ce que cette date et ses éventuels reports
4. Si la Chambre préliminaire est convaincue en application de la disposition 7 ci-dessus
que l’intéressé a enfreint une ou plusieurs soient rendus publics.
des obligations qui lui étaient imposées, elle 2. En application du paragraphe 3 de l’article
peut, pour ce motif, délivrer contre lui un 61, la Chambre préliminaire prend les déci-
mandat d’arrêt à la demande du Procureur sions nécessaires pour que le Procureur et
ou de sa propre initiative. la personne ayant fait l’objet d’un mandat
5. Lorsque la Chambre préliminaire délivre d’arrêt ou d’une citation à comparaître
une citation à comparaître en application se communiquent réciproquement leurs
du paragraphe 7 de l’article 58 et qu’elle moyens de preuve; pendant cette commu-
souhaite imposer à l’intéressé une ou plu- nication :
sieurs conditions restrictives de liberté, elle a) La personne concernée peut être assis-
s’assure des dispositions de la législation tée ou représentée par le conseil de
nationale de l’État concerné par la citation. son choix ou par le conseil qui lui a été
Dans le cadre fixé par cette législation, la commis d’office;
Chambre préliminaire procède conformé- b) La Chambre préliminaire tient des
ment aux dispositions 1, 2 et 3 ci-dessus. Si conférences de mise en état pour que
elle est informée que la personne concer- l’échange d’informations se déroule
née n’a pas respecté les conditions qui lui dans de bonnes conditions. Pour
étaient imposées, elle procède conformé- chaque affaire, un juge de la Chambre
ment à la disposition 4. préliminaire est désigné pour organiser
1019

ces conférences soit d’office soit à la preuve présentés après l’expiration du dé-
demande du Procureur ou de la per- lai, extensions éventuelles comprises.
sonne concernée; 9. Le Procureur et la personne concernée
c) Tous les moyens de preuve ayant fait peuvent présenter à la Chambre prélimi-
l’objet d’un échange entre le Procureur naire des conclusions écrites sur des élé-
et la personne concernée aux fins de ments de fait et de droit, y compris sur les
l’audience de confirmation des charges motifs d’exonération de la responsabilité
sont communiqués à la Chambre préli- pénale prévus au paragraphe 1 de l’article
minaire. 31, au plus tard trois jours avant la date de
3. Le Procureur remet à la Chambre prélimi- l’audience. Une copie de ces conclusions
naire et à la personne concernée, 30 jours est transmise immédiatement au Procureur
au plus tard avant la date de l’audience, un ou à la personne concernée, suivant le cas.
état détaillé des charges et l’inventaire des 10. Le Greffe constitue et tient à jour le dossier
preuves qu’il entend produire à l’audience. de la procédure devant la Chambre prélimi-
4. Lorsqu’il entend modifier les charges en naire, auquel sont versées toutes les pièces
vertu du paragraphe 4 de l’article 61, le transmises à celle-ci en application de la
Procureur informe la Chambre préliminaire présente règle. Sous réserve, le cas échéant,
et la personne concernée des charges mo- des restrictions assurant la confidentialité
difiées et de l’inventaire des preuves qu’il et la protection de renseignements tou-
entend produire à l’audience au plus tard chant à la sécurité nationale, le dossier peut
15 jours avant la date de l’audience. être consulté par le Procureur, la personne
5. Lorsqu’il entend présenter de nouveaux concernée et les victimes ou leurs repré-
éléments de preuve à l’audience, le Pro- sentants légaux qui participent à la procé-
cureur en remet l’inventaire à la Chambre dure conformément aux règles 89 à 91.
préliminaire et à la personne concernée
Règle 122: Audience de confirmation des
au plus tard 15 jours avant la date de l’au-
charges en présence de l’accusé
dience.
6. Si elle entend présenter des éléments de 1. Le juge président de la Chambre prélimi-
preuve en vertu du paragraphe 6 de l’article naire demande au greffier d’audience de
61, la personne concernée en remet l’in- donner lecture des charges telles qu’elles
ventaire à la Chambre préliminaire 15 jours sont présentées par le Procureur. Il déter-
au plus tard avant la date de l’audience. mine les modalités du déroulement de l’au-
La Chambre préliminaire communique dience et peut notamment fixer les condi-
sans retard cet inventaire au Procureur. tions et l’ordre dans lesquels il entend que
La personne concernée remet l’inventaire les preuves versées au dossier de la procé-
des preuves qu’elle entend produire pour dure soient présentées.
contester les charges lorsque celles-ci ont 2. Si une question ou une contestation rela-
été modifiées ou pour répliquer à un nou- tive à la compétence de la Cour ou à la re-
vel inventaire du Procureur. cevabilité d’une affaire est soulevée, la règle
7. Le Procureur et la personne concernée 58 s’applique.
peuvent demander à la Chambre prélimi- 3. Avant d’en venir au fond, le juge prési-
naire le report de l’audience de confirma- dent de la Chambre préliminaire demande
tion des charges. La Chambre préliminaire au Procureur et à la personne concernée
peut aussi reporter l’audience d’office. s’ils entendent soulever des exceptions ou
8. La Chambre préliminaire ne tient pas présenter des observations au sujet d’une
compte des charges et des éléments de question touchant à la régularité des pro-
cédures qui ont précédé l’audience.
1020

4. Les exceptions qui sont soulevées ou les mande de celui-ci ou de sa propre initia-
observations qui sont présentées en ap- tive, afin de déterminer si une audience
plication de la disposition 3 ci-dessus ne de confirmation des charges peut se tenir
peuvent plus l’être par la suite ni lors de la dans les conditions fixées à l’alinéa b) du
procédure de confirmation, ni lors du pro- paragraphe 2 de l’article 61. Lorsque la per-
cès. sonne concernée est assistée d’un conseil
5. Si les exceptions ou observations envisa- connu de la Cour, les consultations se
gées dans la disposition 3 ci-dessus sont tiennent en présence de celui-ci, sauf si la
soulevées ou présentées, le juge président Chambre préliminaire en décide autrement.
de la Chambre préliminaire invite les per- 3. La Chambre préliminaire s’assure qu’un
sonnes visées par la disposition 3 à faire mandat d’arrêt a été délivré contre la per-
valoir leurs moyens dans l’ordre qu’il défi- sonne concernée et, si le mandat d’arrêt n’a
nit. La personne concernée a le droit d’y pas été exécuté dans un délai normal, que
répondre. toutes les mesures raisonnables ont été
6. Si les exceptions soulevées ou les obser- prises pour localiser cette personne et la
vations présentées sont celles qu’envisage faire arrêter.
la disposition 3 ci-dessus, la Chambre préli-
minaire décide soit d’en joindre l’examen à Règle 124: Renonciation au droit d’être
celui des charges et des éléments de preuve, présent à l’audience de confirmation des
soit de l’en disjoindre; dans ce dernier cas, charges
elle statue à leur sujet après avoir ajourné
l’audience de confirmation des charges. 1. Si la personne concernée est à la disposi-
tion de la Cour mais souhaite renoncer à
7. Lors de l’examen au fond, le Procureur et
la personne concernée présentent leurs son droit d’être présente à l’audience de
moyens comme le prévoient les para- confirmation des charges, elle en fait la de-
graphes 5 et 6 de l’article 61. mande par écrit à la Chambre préliminaire,
qui peut alors tenir des consultations avec
8. La Chambre préliminaire autorise le Procu-
reur et la personne concernée à présenter le Procureur et la personne concernée,
dans cet ordre leurs observations finales. assistée ou représentée par son conseil.
9. Sous réserve des dispositions de l’article 2. Une audience de confirmation des charges
61, l’article 69 s’applique mutatis mutandis à ne peut se tenir, comme le prévoit l’alinéa
l’audience de confirmation des charges. a) du paragraphe 2 de l’article 61, que si la
Chambre préliminaire s’est assurée que la
Règle 123: Mesures prises en vue personne concernée sait qu’elle a le droit
d’assurer la présence de la personne d’être présente à l’audience et connaît les
concernée à l’audience de confirmation conséquences de sa renonciation à ce droit.
des charges 3. La Chambre préliminaire peut autoriser la
1. Lorsque la Chambre préliminaire a décerné personne concernée à suivre l’audience de
un mandat d’arrêt ou une citation à com- l’extérieur de la salle, au besoin par l’inter-
paraître conformément au paragraphe 7 de médiaire d’un dispositif technique de com-
l’article 59, et que la personne concernée munication, et prend des dispositions à cet
est arrêtée ou reçoit notification de la cita- effet.
tion, la Chambre préliminaire veille à ce que 4. Le fait que la personne concernée a renon-
cette personne soit informée des disposi- cé à être présente à l’audience n’empêche
tions du paragraphe 2 de l’article 61. pas la Chambre préliminaire de recevoir de
2. La Chambre préliminaire peut tenir des cette personne des observations écrites
consultations avec le Procureur, à la de- sur les questions dont elle est saisie.
1021

Règle 125: Décision de tenir une charges sur lesquelles le Procureur entend
audience de confirmation des charges poursuivre le procès, cette personne est
en l’absence de la personne concernée renvoyée à la Chambre de première ins-
1. Après avoir tenu les consultations prévues tance constituée en application du para-
par les règles 123 et 124, la Chambre pré- graphe 11 de l’article 61. Si cela est né-
liminaire détermine s’il y a lieu de tenir cessaire pour assurer le fonctionnement
une audience de confirmation des charges efficace et équitable de cette Chambre,
en l’absence de la personne concernée et, l’intéressé peut lui demander par écrit de
dans l’affirmative, si cette personne peut soumettre des questions à la Chambre pré-
être représentée par son conseil. Le cas liminaire, conformément au paragraphe 4
échéant, elle fixe la date de l’audience et la de l’article 64.
rend publique.
Section VI:
2. La décision de la Chambre préliminaire est
Clôture de la phase préliminaire
notifiée au Procureur et, si possible, à la
personne concernée ou à son conseil. Règle 127: Procédure à suivre en cas de
3. Si la Chambre préliminaire décide de ne décisions différentes sur des charges
pas tenir d’audience de confirmation des multiples
charges en l’absence de la personne concer-
née et si celle-ci n’est pas à la disposition Dans l’hypothèse où la Chambre préliminaire
de la Cour, la confirmation des charges ne est prête à confirmer certaines charges mais
peut avoir lieu tant que l’intéressé n’est pas ajourne l’audience sur d’autres charges, comme
à la disposition de la Cour. La Chambre prévu à l’alinéa c) du paragraphe 7 de l’article
préliminaire peut reconsidérer sa décision 61, elle peut décider que le renvoi de l’inté-
à tout moment, à la demande du Procureur ressé devant la Chambre de première instance
ou de sa propre initiative. du chef des charges qu’elle est prête à confir-
mer sera différé dans l’attente de la poursuite
4. Si la Chambre préliminaire décide de
de l’audience. Elle peut alors fixer un délai au
ne pas tenir d’audience de confirmation
Procureur pour que celui-ci puisse procéder
des charges en l’absence de la personne
conformément aux sous-alinéas c) i) ou ii) du
concernée et si celle-ci est à la disposition
paragraphe 7 de l’article 61.
de la Cour, la Chambre ordonne sa compa-
rution.
Règle 128 Modification des charges
Règle 126: Audience de confirmation 1. Si le Procureur entend modifier des
des charges en l’absence de la personne charges déjà confirmées avant l’ouverture
concernée du procès en vertu de l’article 61, il en fait
1. Les dispositions des règles 121 et 122 s’ap- la demande par écrit à la Chambre prélimi-
pliquent mutatis mutandis à la préparation naire, qui en avise l’accusé.
et au déroulement de l’audience de confir- 2. Avant de statuer sur cette modification,
mation des charges en l’absence de la per- la Chambre préliminaire peut demander à
sonne concernée. l’accusé et au Procureur, des observations
2. Si la Chambre préliminaire a décidé que la écrites sur certaines questions de fait ou de
personne concernée sera représentée par droit.
un conseil, celui-ci doit avoir la possibilité 3. Si la Chambre préliminaire estime que les
d’exercer tous les droits de cette personne. modifications proposées par le Procureur
3. Lorsqu’une personne qui a pris la fuite peuvent être considérées comme des
est arrêtée et que la Cour a confirmé les charges nouvelles ou comme des charges
1022

plus graves, elle procède conformément cès. Elle peut, d’office ou à la demande du
aux règles 121 et 122 ou 123 à 126, selon le Procureur ou de la défense, repousser
cas. cette date. Elle notifie la date du procès à
tous ceux qui participent à la procédure.
Règle 129: Notification de la décision Elle veille à ce que cette date et tout report
relative à la confirmation des charges éventuel soient rendus publics.
La décision prise par la Chambre préliminaire 2. Pour faciliter le déroulement équitable et
quant à la confirmation des charges et au ren- diligent de la procédure, la Chambre de
voi de l’accusé devant la Chambre de première première instance peut consulter les par-
instance est notifiée, si possible, au Procureur, ties lors de conférences de mise en état
à l’intéressé et à son conseil. La décision et le tenues selon que de besoin.
dossier de la procédure devant la Chambre
préliminaire sont transmis à la Présidence. Règle 133: Exceptions d’incompétence
ou d’irrecevabilité
Règle 130: Constitution de la Chambre Les exceptions d’incompétence ou d’irreceva-
de première instance bilité soulevées à l’ouverture du procès, ou par
la suite avec l’autorisation de la Cour, sont exa-
Lorsqu’elle constitue la Chambre de première minées par le juge président et la Chambre de
instance et lui renvoie l’affaire, la Présidence première instance, conformément à la règle 58.
lui transmet la décision de la Chambre pré-
liminaire et le dossier de la procédure. Elle Règle 134: Requêtes se rapportant à la
peut également renvoyer l’affaire devant une procédure
chambre de première instance déjà constituée.
1. Avant l’ouverture du procès, la Chambre
de première instance peut, d’office ou à la
CHAPITRE 6 : demande du Procureur ou de la défense,
LE PROCÈS statuer sur toute question concernant le
déroulement de la procédure. Toute re-
Règle 131:Transmission du dossier de la quête du Procureur ou de la défense est
procédure par la Chambre préliminaire présentée par écrit et, à moins qu’elle n’ait
1. Le Greffier tient à jour le dossier de la pro- pour objet une procédure ex parte, elle est
communiquée à l’autre partie. L’autre par-
cédure transmis par la Chambre prélimi-
tie a la possibilité de présenter une réponse
naire, conformément à la disposition 10 de
à toute requête n’ayant pas pour objet une
la règle 121.
procédure ex parte.
2. Sous réserve, le cas échéant, des restrictions
2. À l’ouverture du procès, la Chambre de
assurant la confidentialité et la protection première instance demande au Procureur
de renseignements touchant à la sécurité et à la défense s’ils ont des exceptions à
nationale, le dossier peut être consulté par soulever ou des observations à présenter
le Procureur, la défense, les représentants concernant le déroulement de la procédure
des États qui participent à la procédure et postérieure à l’audience de confirmation.
les victimes ou leurs représentants légaux Ces exceptions ne peuvent être soulevées
qui y participent conformément aux règles et ces observations ne peuvent être pré-
89 à 91. sentées par la suite au cours du procès sans
l’autorisation de la Chambre de première
Règle 132 : Conférences de mise en état instance chargée de l’affaire.
1. Aussitôt après sa constitution, la Chambre 3. Après l’ouverture du procès, la Chambre
de première instance tient une conférence de première instance peut, d’office ou à la
de mise en état pour fixer la date du pro- demande du Procureur ou de la défense,
1023

statuer sur toute question qui se pose pen- Règle 137: Procès-verbal du procès
dant le déroulement du procès. 1. Conformément au paragraphe 10 de l’ar-
ticle 64, le Greffier fait établir et conser-
Règle 135: Examen médical de l’accusé
ver un procès-verbal intégral et fidèle de
1. La Chambre de première instance peut, l’ensemble des procédures, y compris les
pour répondre à l’obligation fixée à l’ali- transcriptions, les enregistrements sonores
néa a) du paragraphe 8 de l’article 64, ou et vidéo et les autres supports du son ou
pour toute autre raison, ou à la demande de l’image.
d’une partie, ordonner un examen médical,
2. Une chambre de première instance peut
psychiatrique ou psychologique de l’accusé,
dans les conditions fixées à la règle 113. ordonner la divulgation d’une partie ou de
la totalité du procès-verbal de procédures
2. La Chambre doit consigner par écrit les
motifs de cette décision. à huis clos si les motifs de la décision de la
non-divulgation ont disparu.
3. La Chambre désigne un ou plusieurs ex-
perts parmi ceux qui figurent sur la liste des 3. La Chambre de première instance peut au-
experts agréés par le Greffier, ou un expert toriser d’autres personnes que le Greffier
agréé par la Chambre de première instance à prendre des photographies, à procéder à
à la demande d’une partie. des enregistrements sonores ou vidéo ou
4. Lorsque la Chambre de première instance à utiliser d’autres supports du son ou de
estime que l’accusé n’est pas en état de l’image au procès.
passer en jugement, elle ordonne l’ajour-
nement du procès. Elle peut, d’office ou à Règle 138: Conservation des preuves
la demande du Procureur ou de la défense, Le Greffier assure, selon que de besoin, la
réexaminer le cas de l’accusé. En tout état conservation et la garde de tous les éléments
de cause, elle doit le faire tous les 120 jours, de preuve et autres pièces produits au pro-
sauf raisons contraires. cès, sous réserve de toute ordonnance de la
La Chambre peut, selon que de besoin, Chambre de première instance.
ordonner un nouvel examen de l’accusé.
Après s’être assurée que l’accusé est en Règle 139: Décision en cas d’aveu de
état de passer en jugement, la Chambre culpabilité
procède conformément à la règle 132.
1. Après avoir procédé conformément au
Règle 136: Jonction et disjonction d’ins- paragraphe 1 de l’article 65, la Chambre de
tances première instance peut, pour déterminer
1. Les accusés dont les charges ont été s’il convient de procéder conformément au
jointes sont jugés ensemble, à moins que la paragraphe 4 de l’article 65, solliciter l’avis
Chambre de première instance n’ordonne, du Procureur et de la défense.
d’office ou à la demande du Procureur ou 2. La Chambre de première instance statue
de la défense, des procès séparés pour ensuite sur l’aveu de culpabilité; elle indique
éviter de causer un préjudice grave aux les motifs de sa décision, qui sont consignés
accusés, dans l’intérêt de la justice ou parce au procès-verbal.
qu’un accusé, dont les charges avaient été
jointes à d’autres, a fait un aveu de culpabi- Règle 140: Instructions pour la conduite
lité et peut être poursuivi conformément des débats et les dépositions
au paragraphe 2 de l’article 65. 1. Lorsque le juge président de la Chambre
2. Lorsque les accusés sont jugés ensemble, de première instance ne donne pas les
chacun d’eux a les mêmes droits que s’il instructions qu’envisage le paragraphe 8
était jugé séparément. de l’article 64, le Procureur et la défense
1024

conviennent de l’ordre et des modalités Règle 142 : Délibéré


de la présentation des moyens de preuve 1. Après les conclusions orales, la Chambre de
devant la Chambre. Faute d’un tel accord, le première instance se retire pour délibérer
juge président donne des instructions. à huis clos. Elle informe tous ceux qui ont
2. Dans tous les cas, sous réserve des para- participé à la procédure de la date à la-
graphes 8 b) et 9 de l’article 64, du para- quelle elle rendra sa décision. Le prononcé
graphe 4 de l’article 69 et de la disposition a lieu dans un délai raisonnable après que la
5 de la règle 88, les témoins peuvent être Chambre s’est retirée pour délibérer.
interrogés comme suit : 2. Lorsqu’il y a plusieurs charges, la Chambre se
a) Toute partie qui, dans la présentation prononce séparément sur chacune d’elles.
de ses moyens de preuve en vertu du Lorsqu’il y a plusieurs accusés, la Chambre
paragraphe 3 de l’article 69, fait appel se prononce séparément sur les charges
à un témoin a le droit d’interroger ce pesant sur chacun d’eux.
témoin;
b) Le Procureur et la défense ont le droit Règle 143: Audiences supplémentaires
d’interroger ce témoin sur des points sur des questions se rapportant à la peine
pertinents concernant son témoignage ou aux réparations
et la fiabilité de celui-ci, ainsi que sur sa Lorsqu’une nouvelle audience sur des questions
propre crédibilité et d’autres questions se rapportant à la peine et, le cas échéant, aux
pertinentes; réparations, doit être tenue conformément aux
c) La Chambre de première instance peut paragraphes 2 et 3 de l’article 76, le juge pré-
interroger un témoin avant ou après sident en fixe la date. Dans des circonstances
tout interrogatoire fait conformément exceptionnelles, la Chambre de première ins-
à la disposition 2 a) ou b); tance peut reporter l’audience, agissant d’office
ou à la demande du Procureur, de la défense
d) La défense a le droit d’interroger le té- ou des représentants légaux des victimes qui
moin en dernier. participent à la procédure conformément aux
3. Sauf décision contraire de la Chambre de règles 89 à 91 ou, pour ce qui est des audiences
première instance, le témoin qui n’est ni se rapportant aux réparations, des victimes qui
un expert ni un enquêteur et qui n’a pas ont fait une demande conformément à la règle
encore déposé ne doit pas assister à la dé- 94.
position d’un autre témoin. Toutefois, s’il a
entendu un autre témoignage, le sien n’est Règle 144: Prononcé des décisions de la
pas pour autant inadmissible. Lorsqu’un té- Chambre de première instance
moin dépose après avoir entendu d’autres
1. Les décisions de la Chambre de première
témoignages, ce fait est consigné au procès- instance concernant la recevabilité de l’af-
verbal et la Chambre en tient compte dans faire, la compétence de la Cour, la respon-
son appréciation des moyens de preuve. sabilité pénale de l’accusé, la peine ou les
réparations sont prononcées en audience
Règle 141 : Clôture de la présentation
publique et, si possible, en présence de
des moyens de preuve et conclusions
l’accusé, du Procureur, des victimes ou des
1. Le juge président déclare, le moment venu, représentants légaux des victimes qui par-
que la présentation des moyens de preuve ticipent à la procédure conformément aux
est close. règles 89 à 91 et des représentants des
2. Le juge président invite le Procureur et États qui ont participé à la procédure.
la défense à présenter leurs conclusions 2. Des copies de toutes les décisions susmen-
orales. La défense a toujours la possibilité tionnées sont fournies le plus rapidement
de parler en dernier. possible :
1025

a) À toux ceux qui ont participé à la pro- des motifs d’exonération de la


cédure, dans une langue de travail de la responsabilité pénale, comme une
Cour; altération substantielle du discer-
b) À l’accusé dans une langue qu’il com- nement ou la contrainte;
prend et parle parfaitement, pour sa- ii) Comportement de la personne
tisfaire si besoin est aux exigences de condamnée postérieurement aux
l’équité conformément au paragraphe 1 faits, y compris les efforts qu’elle
f) de l’article 67. peut avoir faits pour indemniser
les victimes et son attitude coo-
pérative à l’égard de la Cour;
CHAPITRE 7: b) De l’existence de circonstances aggra-
LES PEINES vantes telles que :
i) Condamnations pénales anté-
Règle 145: Fixation de la peine rieures pertinentes pour des
crimes relevant de la compétence
1. Lorsqu’elle fixe la peine conformément au
de la Cour ou de nature compa-
paragraphe 1 de l’article 78, la Cour :
rable;
a) Garde à l’esprit que la peine prononcée ii) Abus de pouvoir ou de fonctions
en vertu de l’article 77, emprisonne- officielles;
ment ou amende selon le cas, doit être iii) Vulnérabilité particulière de la vic-
au total proportionnée à la culpabilité; time;
b) Évalue le poids relatif de toutes les iv) Cruauté particulière du crime ou
considérations pertinentes, y compris victimes nombreuses;
les facteurs atténuants et les facteurs v) Mobile ayant un aspect discrimina-
aggravants, et tient compte à la fois de toire fondé sur l’une des considé-
la situation de la personne condamnée rations énumérées au paragraphe
et des circonstances du crime; 3 de l’article 21;
c) Tient compte, notamment, en plus des vi) Autres circonstances de nature
considérations mentionnées au para- comparable.
graphe 1 de l’article 78, de l’ampleur 3. La peine d’emprisonnement à perpétuité
du dommage causé, en particulier le peut être prononcée lorsqu’elle est justifiée
préjudice causé aux victimes et aux par l’extrême gravité du crime et la situa-
membres de leur famille, de la nature tion personnelle de la personne condam-
du comportement illicite et des moyens née, attestées par l’existence d’une ou de
qui ont servi au crime; du degré de par- plusieurs circonstances aggravantes.
ticipation de la personne condamnée;
du degré d’intention; des circonstances ègle 146: Amendes imposées en vertu de
de temps, de lieu et de manière; de l’âge; l’article 77
du niveau d’instruction et de la situation 1. Lorsqu’elle décide d’imposer une amende
sociale et économique de la personne en vertu de l’alinéa a) du paragraphe 2
condamnée. de l’article 77 et qu’elle en fixe le mon-
2. Outre les considérations susmentionnées, la tant, la Cour détermine si l’emprisonne-
Cour tient compte, selon qu’il convient : ment est une peine suffisante. Elle tient
a) De l’existence de circonstances atté- dûment compte des moyens financiers de
nuantes telles que : la personne condamnée, sous réserve des
i) Circonstances qui, tout en s’en confiscations prononcées en vertu de l’ali-
approchant, ne constituent pas néa b) du paragraphe 2 de l’article 77 et, le
1026

cas échéant, des réparations accordées en au maximum du quart de la durée d’origine


vertu de l’article 75. Outre les considéra- et sans dépasser cinq ans. Pour fixer la du-
tions indiquées à la règle 145, la Cour tient rée de cet allongement, la Présidence tient
compte du fait que le profit personnel était compte de la proportion de l’amende qui
ou non un mobile du crime et, si oui, dans a déjà été payée. Il n’y a pas d’allongement
quelle mesure. en cas de détention à perpétuité. L’allonge-
2. Les amendes imposées en vertu de l’ali- ment ne peut pas avoir pour effet de porter
néa a) du paragraphe 2 de l’article 77 sont la durée totale de la détention à plus de 30
fixées à un montant approprié. La Cour ans.
tient particulièrement compte, en plus des 6. Pour déterminer s’il y a lieu d’ordonner un
considérations susmentionnées, des dom- allongement de la peine et, le cas échéant,
mages et des préjudices causés et du pro- en fixer la durée, la Présidence siège à huis
fit relatif qu’en a tiré l’auteur. En aucun cas clos et entend la personne condamnée et
ce montant ne peut au total dépasser les le Procureur. La personne condamnée a le
trois quarts de la valeur des avoirs identi- droit de se faire assister par un conseil.
fiables, liquides ou réalisables et des biens 7. Lorsqu’elle impose une amende, la Cour
de la personne condamnée, déduction faite avertit la personne condamnée que le non-
d’un montant suffisant pour répondre à ses paiement de l’amende selon les conditions
besoins financiers et à ceux des personnes indiquées ci-dessus peut entraîner un al-
à sa charge. longement de la peine d’emprisonnement
comme le prévoit la présente règle.
3. Lorsqu’elle impose une amende, la Cour
accorde à la personne condamnée un délai Règle 147: Ordonnances de confiscation
de paiement raisonnable. Elle peut décider
1. Conformément aux paragraphes 2 et 3 de
que l’amende sera payée en une seule fois
l’article 76, à la disposition 1 de la règle 63
ou par versements échelonnés avant l’expi-
et à la règle 143, lorsqu’au cours d’une au-
ration du délai. dience une chambre vient à envisager une
4. Lorsqu’elle impose une amende, la Cour a confiscation, elle prend connaissance des
la faculté de la calculer suivant un système éléments de preuve permettant de déter-
de jours-amende. Dans ce cas, la durée miner et de localiser les profits, biens ou
est au minimum de 30 jours et au maxi- avoirs tirés directement ou indirectement
mum de cinq ans. La Cour fixe le montant du crime.
total conformément aux dispositions 1 et 2. Si, avant ou pendant l’audience, une
2 ci-dessus. Elle détermine le montant de chambre découvre l’existence d’un tiers de
l’amende journalière en fonction de la situa- bonne foi qui pourrait avoir un droit sur
tion personnelle de la personne condam- les profits, biens ou avoirs en question, elle
née, notamment des besoins financiers des avise ce tiers.
personnes à sa charge. 3. Le Procureur, la personne condamnée et
5. Si la personne condamnée ne paie pas tout tiers de bonne foi ayant un droit sur
l’amende imposée dans les conditions su- les profits, biens ou avoirs en question
sindiquées, la Cour prend des mesures en peuvent soumettre des éléments de preuve
vertu des règles 217 à 222 et conformé- pertinents.
ment à l’article 109. En cas de refus persis- 4. Après avoir examiné les éléments de
tant de payer, si la Présidence, agissant d’of- preuve qui lui ont été soumis, la Chambre
fice ou à la demande du Procureur, estime peut rendre une ordonnance de confisca-
que toutes les mesures d’exécution utiles tion des profits, biens ou avoirs si elle est
ont été épuisées, elle peut en dernier re- convaincue qu’ils dérivent directement ou
cours allonger la peine d’emprisonnement indirectement du crime.
1027

Règle 148: Ordonnances de transfert du 4. S’il n’est pas fait appel conformément aux
produit des amendes et des confisca- dispositions 1 à 3 ci-dessus, la décision de
tions la Chambre de première instance portant
Avant de rendre une ordonnance selon le para- condamnation ou acquittement, la peine
graphe 2 de l’article 79, les Chambres peuvent prononcée ou l’ordonnance de réparation
inviter les représentants du Fonds au profit des devient définitive.
victimes à leur soumettre des observations
écrites ou orales. Règle 151: Procédure d’appel
1. Dès qu’un appel a été formé en vertu de la
règle 150, le Greffier transmet à la Chambre
CHAPITRE 8: d’appel le dossier de la procédure.
APPEL ET RÉVISION
2. Le Greffier avise du dépôt de l’acte d’appel
Section première: tous ceux qui ont participé à la procédure
Dispositions générales devant la Chambre de première instance.

Règle 149: Règles applicables à la procé- Règle 152: Désistement d’appel


dure de la Chambre d’appel 1. L’appelant peut se désister à tout moment
Les Chapitres V et VI et les règles applicables à tant qu’un arrêt n’a pas été rendu.
la procédure et à l’administration de la preuve En pareil cas, l’intéressé dépose auprès du
devant la Chambre préliminaire et la Chambre Greffier un acte écrit de désistement. Le
de première instance s’appliquent mutatis Greffier en informe les autres parties.
mutandis aux procédures devant la Chambre 2. Si c’est le Procureur qui a fait appel au nom
d’appel. d’une personne déclarée coupable comme
le prévoit l’alinéa b) du paragraphe 1 de
Section II: l’article 81, il doit, avant de déposer un acte
Appels des décisions portant sur de désistement, informer l’intéressé de son
la culpabilité ou sur la peine ainsi intention d’interrompre la procédure afin
que sur les ordonnances concernant de lui donner la possibilité de la poursuivre.
les réparations
Règle 153: Arrêt dans les cas d’appel des
Règle 150: Appel ordonnances de réparation
1. Sous réserve de la disposition 2 ci-dessous, 1. La Chambre d’appel peut confirmer, infir-
il peut être fait appel des décisions portant mer ou modifier une ordonnance de répa-
condamnation ou acquittement rendues en ration prise conformément à l’article 75.
vertu de l’article 74, des peines prononcées 2. L’arrêt de la Chambre d’appel est rendu
en vertu de l’article 74, des peines pronon- conformément aux paragraphes 4 et 5 de
cées en vertu de l’article 76 ou des ordon- l’article 83.
nances de réparation rendues en vertu
de l’article 75, dans un délai de 30 jours à
compter de la date à laquelle la décision
portant condamnation ou acquittement, la Section III:
peine ou l’ordonnance de réparation a été Appels d’autres décisions
portée à la connaissance de l’appelant.
2. La Chambre d’appel peut proroger le délai Règle 154: Appels n’exigeant pas l’auto-
visé à la disposition 1 ci-dessus, pour un risation de la Cour
motif valable, à la demande de l’appelant. 1. Dans le cas visé à l’alinéa c) ii) du para-
3. L’acte d’appel est déposé au Greffe. graphe 3 de l’article 81 ou à l’alinéa a) ou b)
1028

du paragraphe 1 de l’article 82, il peut être 5. Au moment du dépôt de l’acte d’appel, la


fait appel d’une décision dans les cinq jours partie appelante peut demander que l’appel
suivant la date à laquelle cette décision a ait un effet suspensif, conformément au pa-
été portée à la connaissance de l’appelant. ragraphe 3 de l’article 82.
2. Dans le cas visé à l’alinéa c) du paragraphe 1
de l’article 82, il peut être fait appel dans un Règle 157: Désistement d’appel
délai de deux jours à compter de la date à Quiconque a formé un appel relevant de la règle
laquelle la décision attaquée a été portée à 154, ou a été autorisé à interjeter appel par une
la connaissance de l’appelant. Chambre conformément à la règle 155, peut se
3. Les dispositions 3 et 4 de la règle 150 sont désister à tout moment tant qu’un arrêt n’a pas
applicables aux appels visés dans les dispo- été rendu. En pareil cas, l’intéressé dépose au-
sitions 1 et 2 ci-dessus. près du Greffier un acte écrit de désistement.
Le Greffier en informe les autres parties.
Règle 155: Appels exigeant l’autorisation
de la Cour Règle 158: Arrêt
1. Lorsqu’une partie souhaite faire appel d’une 1. La Chambre d’appel saisie d’un appel rele-
décision visée à l’alinéa d) du paragraphe 1 vant de la présente section confirme, in-
ou au paragraphe 2 de l’article 82, elle doit, firme ou modifie la décision attaquée.
dans un délai de cinq jours à compter de la 2. La Chambre d’appel rend son arrêt confor-
date à laquelle la décision a été portée à sa mément au paragraphe 4 de l’article 83.
connaissance, présenter à la Chambre qui
a rendu cette décision une requête écrite
exposant les motifs pour lesquels elle solli-
cite l’autorisation d’interjeter appel. Section IV:
Révision d’une décision
2. La Chambre rend sa décision, qui est noti-
fiée à tous ceux qui ont participé à la pro- sur la culpabilité ou la peine
cédure ayant donné lieu à la décision visée
à la disposition 1 ci-dessus. Règle 159: Requête en révision
1. Toute requête en révision introduite
Règle 156: Procédure d’appel conformément au paragraphe 1 de l’article
1. Dès qu’il est saisi d’un acte d’appel confor- 84 est présentée par écrit; elle est motivée.
mément à la règle 154, ou dès que l’auto- Dans la mesure du possible, elle est accom-
risation d’interjeter appel a été donnée pagnée de pièces justificatives.
conformément à la règle 155, le Greffier 2. La Chambre d’appel détermine à la majo-
transmet à la Chambre d’appel le dossier rité des juges si la requête est fondée; elle
de la procédure devant la Chambre qui a motive sa décision par écrit.
rendu la décision attaquée. 3. La décision est notifiée au requérant et,
2. Le Greffier avise du dépôt de l’acte d’appel dans la mesure du possible, à tous ceux qui
tous ceux qui ont participé à la procédure ont participé à la procédure dans laquelle a
devant la Chambre qui a rendu la décision été prise la décision initiale.
attaquée, à moins qu’ils n’en aient été avisés
par la Chambre en vertu de la disposition 2 Règle 160:Transfèrement aux fins de la
de la règle 155. révision
3. La procédure d’appel est écrite, sauf déci- 1. Pour organiser l’audience prévue à la règle
sion contraire de la Chambre d’appel.
161, la Chambre compétente communique
4. L’appel est entendu le plus rapidement pos- sa décision suffisamment à l’avance pour
sible. permettre, le cas échéant, le transfèrement
1029

de la personne condamnée au siège de la a) La disponibilité et l’efficacité des moyens


Cour. de poursuite dans l’État Partie;
2. La décision de la Cour est communiquée b) La gravité de l’atteinte commise;
sans délai à l’État chargé de l’exécution de c) La possibilité de joindre les charges
la peine. visées à l’article 70 avec celles qui sont
3. La disposition 3 de la règle 206 s’applique. visées aux articles 5 à 8;
d) La nécessité de diligenter la procédure;
Règle 161: Décision concernant la e) Les liens avec une enquête en cours ou
révision un procès porté devant la Cour; et
f) Les questions relatives à l’administration
1. À une date qu’elle détermine et communique de la preuve.
au requérant et à tous ceux auxquels a été 3. La Cour considère avec bienveillance toute
notifiée la décision visée à la disposition 3 demande que lui adresse l’État hôte afin
de la règle 159, la Chambre compétente qu’elle renonce à son droit d’exercer sa
tient une audience pour déterminer s’il y a compétence dans les cas où cet État es-
lieu de réviser la décision sur la culpabilité time particulièrement important qu’elle y
ou la peine. renonce.
2. Pour la conduite des débats, la Chambre 4. Si la Cour décide de ne pas exercer sa
compétente exerce, mutatis mutandis, tous compétence, elle peut demander à un État
les pouvoirs de la Chambre de première Partie d’exercer lui-même sa compétence
instance, conformément au Chapitre VI et conformément au paragraphe 4 de l’article
aux règles applicables à la procédure et 70.
à l’administration de la preuve devant les Règle 163: Application du Statut et du
chambres préliminaire et de première ins- Règlement
tance.
1. Sauf indication contraire des dispositions
3. La décision est prise conformément aux dis-
2 et 3 ci-dessus, de la règle 162 ou des
positions du paragraphe 4 de l’article 83.
règles 164 à 169, le Statut et le Règlement
s’appliquent mutatis mutandis aux enquêtes,
CHAPITRE 9: poursuites et peines ordonnées par la Cour
ATTEINTES À L’ADMINISTRATION pour sanctionner une atteinte définie à l’ar-
DE LA JUSTICE ET INCONDUITE ticle 70.
DEVANT LA COUR 2. Les dispositions du Chapitre II et les règles
qui en découlent ne sont pas applicables, à
Section première: l’exception de l’article 21.
Atteintes à l’administration de la 3. Les dispositions du Chapitre X et les règles
justice définies à l’article 70 qui en découlent ne sont pas applicables,
à l’exception des articles 103, 107, 109 et
Règle 162: Exercice de la compétence 111.
1. Avant de décider d’exercer ou non sa com-
Règle 164: Prescription
pétence, la Cour peut consulter des États
Parties qui peuvent avoir compétence pour 1. Si la Cour exerce sa compétence comme le
connaître de l’infraction. prévoit la règle 162, les délais de prescrip-
tion sont ceux qu’indique la présente règle.
2. Lorsqu’elle décide d’exercer ou non sa
compétence, la Cour prend notamment en 2. Le délai de prescription pour les atteintes
considération : définies à l’article 70 est de cinq années à
1030

compter de la date de l’infraction s’il n’y a 3. Chaque atteinte est passible d’une amende
eu ni enquête ni poursuites pendant cette distincte; ces amendes peuvent se cumuler.
période. La prescription s’interrompt si une En aucun cas, leur total ne peut dépasser la
enquête ou des poursuites sont ouvertes moitié de la valeur des avoirs identifiables,
pendant cette période soit devant la Cour, liquides ou réalisables, et des biens de la
soit par un État Partie compétent pour personne condamnée, déduction faite d’un
connaître de l’infraction en vertu de l’alinéa montant suffisant pour répondre à ses be-
a) du paragraphe 4 de l’article 70. soins financiers et à ceux des personnes à
3. Les peines imposées en cas d’atteinte dé- sa charge.
finie à l’article 70 se prescrivent par dix 4. Lorsqu’elle impose une amende, la Cour
années à compter de la date à laquelle accorde à la personne condamnée un délai
elles deviennent définitives. La prescrip- de paiement raisonnable. Elle peut décider
tion s’interrompt pendant que la personne que l’amende sera payée en une seule fois
condamnée se trouve en détention ou en ou par versements échelonnés avant l’expi-
dehors du territoire des États Parties. ration du délai.
5. Si la personne condamnée ne paie pas
Règle 165: Enquête, poursuites et procès
l’amende imposée dans les conditions
1. Le Procureur peut de son propre chef fixées, selon la disposition 4 ci-dessus, la
engager et conduire des enquêtes sur les Cour prend des mesures appropriées en
atteintes définies à l’article 70 sur la base vertu des règles 217 à 222 et conformé-
des renseignements communiqués par une ment à l’article 109. En cas de refus per-
chambre ou toute autre source digne de foi. sistant de payer, si la Cour, agissant d’office
2. Les articles 53 et 59 et les règles qui en ou à la demande du Procureur, estime que
découlent ne sont pas applicables. toutes les mesures d’exécution utiles ont
3. Aux fins de l’article 61, la Chambre préli- été épuisées, elle peut, en dernier recours,
minaire peut trancher toute question visée prononcer une peine d’emprisonnement
dans ledit article, sur la base de conclusions en vertu du paragraphe 3 de l’article 70.
écrites et sans tenir d’audience, à moins Lorsqu’elle fixe cette peine d’emprisonne-
que l’intérêt de la justice n’exige qu’il en ment, la Cour tient compte du montant de
soit autrement. l’amende qui a déjà été payée.
4. Les Chambres de première instance
peuvent, au besoin et compte tenu des Règle 167: Coopération internationale
droits de la défense, ordonner la jonction et assistance judiciaire
des charges relevant de l’article 70 avec les 1. En cas d’atteinte définie à l’article 70, la
charges relevant des articles 5 à 8. Cour peut solliciter la coopération et l’as-
sistance judiciaire d’un État sous l’une des
Règle 166: Peines prononcées en applica- formes que prévoit le Chapitre IX.
tion de l’article 70
Elle indique alors qu’elle agit au titre d’une
1. Si la cour prononce une peine en applica- enquête ou de poursuites concernant une
tion de l’article 70, les dispositions de la telle atteinte.
présente règle sont applicables. 2. Les conditions dans lesquelles la coopéra-
2. L’article 77 et les règles qui en découlent ne tion internationale ou l’assistance judiciaire
sont pas applicables, à l’exception de toute sont fournies dans le cas des atteintes défi-
confiscation ordonnée en vertu de l’alinéa nies à l’article 70 sont celles qu’énonce le
b) du paragraphe 2 de l’article 77 qui peut paragraphe 2 dudit Article
s’ajouter à une peine d’emprisonnement, à
une amende ou aux deux.
1031

Règle 168: No bis in idem de la Chambre saisie de l’affaire peut égale-


Dans le cas des atteintes définies à l’article 70, ment lui interdire d’exercer ses fonctions
nul ne peut être jugé par la Cour pour un com- devant la Cour pendant une période ne
portement qui constituait une infraction pour pouvant excéder 30 jours.
laquelle il a déjà été condamné ou acquitté par 3. Dans les cas envisagés dans les dispositions 1
elle ou par une autre juridiction. et 2 ci-dessus, si le juge président considère
qu’une suspension plus longue est appro-
Règle 169: Arrestation immédiate priée, il en réfère à la Présidence, qui peut
tenir une audience pour déterminer s’il y a
S’il est allégué qu’une atteinte définie à l’ar-
lieu d’ordonner une suspension plus longue
ticle 70 a été commise à l’audience, le Procu-
ou une suspension définitive.
reur peut demander oralement à la Chambre
4. Une amende imposée en application de la
concernée d’ordonner l’arrestation immédiate
disposition 1 ci-dessus ne peut excéder
de l’intéressé.
2 000 euros ou l’équivalent en une autre
monnaie, mais, en cas de récidive, une nou-
Section II:
velle amende peut être imposée chaque
Inconduite à l’audience jour que persiste l’inconduite; ces amendes
selon l’article 71 peuvent se cumuler.
5. L’intéressé doit pouvoir se faire entendre
Règle 170: Perturbation de l’audience
avant que l’une des peines sanctionnant
Compte tenu de l’article 63, paragraphe 2, le l’inconduite décrites dans la présente règle
juge président de la Chambre saisie de l’affaire ne lui soit imposée.
peut, après avertissement :
a) Ordonner à la personne qui trouble le dé- Règle 172: Comportement tombant
roulement de la procédure de quitter la sous le coup à la fois de l’article 70 et de
salle d’audience, ou l’expulser; ou l’article 71
b) En cas de récidive, interdire à cette personne Si la Cour juge qu’un comportement tombant
d’assister aux audiences. sous le coup de l’article 71 constitue également
l’une des infractions définies à l’article 70, elle
Règle 171: Refus d’obtempérer à un procède conformément à l’article 70 et aux
ordre de la Cour règles 162 à 169 ci-dessus.
1. Lorsque l’inconduite consiste à refuser déli-
bérément d’obtempérer à un ordre oral ou CHAPITRE 10:
écrit de la Cour qui n’est pas relatif à la
INDEMNISATION DES PERSONNES
règle 170 et que cet ordre s’accompagne
ARRÊTÉES OU CONDAMNÉES
d’une menace de sanctions en cas de re-
fus d’obtempérer, le juge président de la Règle 173: Demande d’indemnisation
Chambre saisie de l’affaire peut interdire à
l’intéressé d’assister aux audiences pendant 1. Quiconque réclame une indemnisation
une période ne pouvant excéder 30 jours pour l’un des motifs visés à l’article 85
ou, en cas d’inconduite plus grave, lui impo- doit en faire la demande par écrit à la Pré-
ser une amende. sidence, qui charge une chambre de trois
juges de l’examiner. Ces juges ne doivent
2. Si la personne visée par la disposition 1 ci-
pas avoir été associés à une décision anté-
dessus est un membre du personnel de la
rieure de la Cour concernant le requérant.
Cour, un conseil de la défense ou un repré-
sentant légal des victimes, le juge président 2. La demande d’indemnisation doit être pré-
sentée six mois au plus tard à compter de
1032

la date à laquelle le requérant a été avisé de Section première:


la décision de la Cour concernant : Demandes de coopération
a) L’illégalité de l’arrestation ou de la mise au titre de l’article 87
en détention, envisagée au paragraphe 1
de l’article 85; Règle 176: Organes de la Cour compé-
b) L’annulation d’une condamnation envisa- tents pour transmettre et recevoir les
gée au paragraphe 2 de l’article 85; communications en matière de coo-
c) L’existence d’une erreur judiciaire grave pération internationale et d’assistance
judiciaire
et manifeste envisagée au paragraphe 3
de l’article 85. 1. Une fois la Cour établie, le Greffier se
3. La demande indique les motifs et le mon- procure auprès du Secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies toutes les
tant de l’indemnisation demandée.
communications qu’ont faites les États au
4. Le requérant a le droit de bénéficier des titre des paragraphes 1 a) et 2 de l’article
services d’un conseil. 87.
2. Le Greffier transmet les demandes de
Règle 174: Présentation des demandes
coopération émanant des chambres et
d’indemnisation assure la réception des réponses, des ren-
1. La demande d’indemnisation et toute autre seignements et des documents provenant
observation écrite formulée par le requé- des États requis. Le Bureau du Procureur
rant sont transmises au Procureur, qui doit assure la transmission des demandes de
avoir la possibilité d’y répondre par écrit. coopération du Procureur et la réception
Toute observation du Procureur est com- des réponses, des renseignements et des
muniquée au requérant. documents provenant des États requis.
2. La Chambre constituée selon la disposition 3. Le Greffier reçoit les communications
1 de la règle 173 tient une audience ou par lesquelles les États font savoir qu’ils
se prononce sur la base de la demande et ont modifié leur choix quant à la voie de
des observations écrites du Procureur et transmission utilisée sur le plan national
pour recevoir les demandes de coopéra-
du requérant. Elle doit tenir une audience
tion ou quant à la langue dans laquelle ces
si le Procureur ou le requérant en font la
demandes doivent leur être adressées; il
demande. communique ces informations, selon qu’il
3. La décision est prise à la majorité des juges. convient, aux États qui en font la demande.
Elle est communiquée au Procureur et au 4. La disposition 2 de la présente règle s’ap-
requérant. plique mutatis mutandis lorsque la Cour de-
mande des informations et des documents
Règle 175: Montant de l’indemnisation à une organisation intergouvernementale
Lorsqu’elle fixe le montant de l’indemnisa- ou fait appel à sa coopération et à son assis-
tion visée au paragraphe 3 de l’article 85, la tance sous quelque autre forme.
Chambre constituée selon la disposition 1 de 5. Le Greffier transmet, selon qu’il convient,
la règle 173 prend en considération les consé- les communications visées par les disposi-
quences de l’erreur judiciaire grave et manifeste tions 1 et 3 ci-dessus et la disposition 2 de
sur la situation personnelle, familiale, sociale et la règle 177 à la Présidence ou au Bureau
professionnelle du requérant. du Procureur, ou aux deux.

Règle 177:Voies de transmission


CHAPITRE 11:
COOPÉRATION INTERNATIONALE 1. Les communications faites lors de la rati-
ET ASSISTANCE JUDICIAIRE fication, de l’acceptation, de l’approbation
1033

ou de l’adhésion pour désigner l’autorité 1. Toute modification du choix de la voie de


nationale chargée de recevoir les demandes transmission ou de la langue qu’un État a
de coopération contiennent tous rensei- désignée selon le paragraphe 2 de l’article
gnements utiles sur cette autorité. 87 est communiquée au Greffier par écrit
2. Lorsque la Cour sollicite l’assistance d’une dès que possible.
organisation intergouvernementale en ver- 2. Ces modifications prennent effet à l’égard
tu du paragraphe 6 de l’article 87, le Gref- des demandes de coopération faites par la
fier s’enquiert lorsque cela est nécessaire Cour à une date convenue entre la Cour
de la voie de transmission désignée par et l’État ou, faute d’un accord à ce sujet, 45
cette organisation et obtient tous rensei- jours après que la Cour a reçu la commu-
gnements utiles à ce sujet. nication et, dans tous les cas, sans préjudice
des demandes déjà formulées ou en cours.
Règle 178: Langue choisie par les États
Parties en vertu du paragraphe 2 de
l’article 87 Section II:
1. Si l’État Partie requis a plus d’une langue offi- Remise à la Cour, transit et demandes
cielle, il peut préciser, lors de la ratification, concurrentes visées aux articles 89 et
de l’acceptation, de l’approbation ou de 90
l’adhésion, que les demandes de coopéra-
tion et les pièces justificatives y afférentes Règle 181: Contestation de la recevabi-
peuvent être rédigées dans l’une quel- lité d’une affaire devant une juridiction
conque de ses langues officielles. nationale
2. Si l’État Partie requis n’a pas choisi de Lorsque se présente la situation décrite au
langue de communication avec la Cour paragraphe 2 de l’article 89, et sans préjudice
lors de la ratification, de l’acceptation, de des dispositions de l’article 19 et des règles 58
l’approbation ou de l’adhésion, la demande à 62 concernant la procédure applicable en cas
de coopération est rédigée dans l’une des de contestation de la compétence de la Cour
langues de travail de la Cour ou accompa- ou de la recevabilité d’une affaire, la Chambre
gnée d’une traduction dans l’une de ces lan- chargée de l’affaire, si la décision sur la receva-
gues, comme le prévoit le paragraphe 2 de bilité est toujours pendante, prend des mesures
l’article 87. pour obtenir de l’État requis tous les rensei-
gnements pertinents au sujet de la contestation
Règle 179: Langue des demandes adres- soulevée par la personne qui invoque le prin-
sées aux États non parties au Statut cipe ne bis in idem.
Si un État non partie au Statut a accepté de
prêter assistance à la Cour au titre du para- Règle 182: Demande de transit en vertu
graphe 5 de l’article 87 et n’a pas choisi la de l’alinéa e) du paragraphe 3 de l’ar-
langue dans laquelle les demandes de coopé- ticle 89
ration doivent lui être adressées, celles-ci sont 1. Dans la situation décrite à l’alinéa e) du
rédigées dans l’une des langues de travail de la paragraphe 3 de l’article 89, la Cour peut
Cour ou accompagnées d’une traduction dans communiquer la demande de transit par
l’une de ces langues. tout moyen laissant une trace écrite.
2. Si le délai prévu à l’alinéa e) du paragraphe
Règle 180: Modification des voies de 3 de l’article 89 expire et que la personne
transmission ou des langues utilisées concernée est libérée, sa mise en liberté est
pour les demandes de coopération sans préjudice de son arrestation ultérieure
1034

dans les conditions prévues à l’article 89 ou positions qu’elle juge appropriées pour
à l’article 92. le transfèrement de l’intéressé, en tenant
compte de son avis, dans un État qui est
Règle 183: Possibilité de remise à titre tenu de le recevoir, ou dans un autre État
temporaire qui accepte de le recevoir, ou dans un État
À la suite des consultations visées au paragraphe qui a demandé son extradition avec l’assen-
4 de l’article 89, l’État requis peut remettre la timent de l’État qui l’a remis initialement. En
personne recherchée à titre temporaire dans l’espèce, l’État hôte facilite le transfèrement
les conditions convenues entre l’État requis et conformément à l’accord visé au para-
la Cour. Dans ce cas, l’intéressé est placé en graphe 2 de l’article 3 et aux arrangements
détention pour la durée de sa présence devant y relatifs.
la Cour et transféré à l’État requis lorsque sa 2. Lorsqu’elle juge une affaire irrecevable
présence devant la Cour n’est plus nécessaire, au sens de l’alinéa a) du paragraphe 1 de
au plus tard lorsque la procédure s’est achevée. l’article 17, la Cour prend les dispositions
qu’elle juge appropriées pour faire trans-
Règle 184: Dispositions pour la remise férer l’intéressé dans l’État dont l’enquête
1. Lorsque la personne recherchée par la ou les poursuites ont fourni les motifs de
Cour peut être remise, l’État requis en in- l’irrecevabilité, sauf si l’État qui avait ini-
forme immédiatement le Greffier. tialement remis la personne à la Cour en
demande le retour.
2. L’intéressé est remis à la Cour à la date et
suivant les modalités convenues entre les Règle 186: Demandes concurrentes dans
autorités de l’État requis et le Greffier. le cadre d’une contestation de la receva-
3. Si les circonstances rendent la remise im- bilité d’une affaire
possible à la date convenue, les autorités
Dans la situation décrite au paragraphe 8 de
de l’État requis et le Greffier conviennent
l’article 90, l’État requis communique sa déci-
d’une nouvelle date et des modalités de la
sion au Procureur pour que celui-ci puisse agir
remise.
selon le paragraphe 10 de l’article 19.
4. Le Greffier se tient en rapport avec les
autorités de l’État hôte au sujet des dispo-
sitions à prendre pour la remise de la per-
sonne à la Cour. Section III:
Documents relatifs aux demandes
Règle 185: Mise en liberté d’une per- d’arrestation et de remise selon les
sonne détenue par la Cour pour une articles 91 et 92
raison autre que celle de l’exécution de
sa peine Règle 187: Traduction des documents
1. Sous réserve de la disposition 2 ci-dessous accompagnant les demandes de remise
lorsqu’une personne remise à la Cour est Aux fins de l’alinéa a) du paragraphe 1 de l’ar-
libérée parce que la Cour n’est pas compé- ticle 67, et conformément à la disposition 1 de
tente, que l’affaire est irrecevable au regard la règle 117, les demandes présentées en vertu
des alinéas b), c) ou d) du paragraphe 1 de de l’article 91 sont accompagnées d’une tra-
l’article 17, que les charges n’ont pas été duction du mandat d’arrêt ou du jugement de
confirmées au regard de l’article 61, que condamnation, selon le cas, et d’une traduction
la personne a été acquittée lors du procès de toutes les dispositions pertinentes du Statut
ou en appel, ou pour toute autre raison, la dans une langue que la personne comprend et
cour prend, aussitôt que possible, les dis- parle parfaitement.
1035

Règle 188: Délai de production des docu- est organisé par les autorités nationales
ments après l’arrestation provisoire concernées en liaison avec le Greffier et les
Aux fins du paragraphe 3 de l’article 92, le délai autorités de l’État hôte.
de réception par l’État requis de la demande 2. Le Greffier veille au bon déroulement du
de remise et des pièces justificatives est de 60 transfèrement, y compris la du détenu
jours à compter de la date de l’arrestation pro- lorsqu’il est sous la garde de la Cour.
visoire. 3. Une personne détenue par la Cour a le droit
de soulever devant la Chambre compétente
Règle 189:Transmission des documents des questions relatives aux conditions de sa
à l’appui de la demande détention.
Si une personne a consenti à être remise à la 4. Conformément à l’alinéa b) du paragraphe
Cour comme le prévoit le paragraphe 3 de 7 de l’article 93, une fois réalisées les fins
l’article 92 et que l’État requis procède à sa du transfèrement, le Greffier organise le
remise, la Cour n’est pas tenue de fournir les retour des intéressés à la garde de l’État
documents visés à l’article 91, sauf indication requis.
contraire de l’État requis.
Règle 193:Transfèrement temporaire de
l’État chargé de l’exécution de la peine
Section IV:
Coopération au titre 1. La Chambre saisie de l’affaire à ce moment-
de l’article 93 là peut ordonner le transfèrement tempo-
raire, de l’État chargé de l’exécution de la
Règle 190: Instruction concernant les peine au siège de la Cour, de toute per-
témoignages incriminant leur auteur sonne que la Cour a condamnée et dont
jointe aux citations le témoignage ou quelque autre assistance
Lorsqu’elle fait la demande envisagée à l’alinéa lui est nécessaire. Les dispositions du para-
e) du paragraphe 1 de l’article 93, la Cour y graphe 7 de l’article 93 ne s’appliquent pas.
joint une instruction concernant la règle 74 re- 2. Le Greffier veille au bon déroulement du
lative aux témoignages incriminant leur auteur, transfèrement en liaison avec les autorités
instruction adressée au témoin concerné et de l’État chargé de l’exécution de la peine
rédigée dans une langue que celui-ci comprend ainsi qu’avec les autorités de l’État hôte.
et parle parfaitement. Une fois réalisées les fins du transfèrement,
la Cour renvoie la personne condamnée
Règle 191: Assurance donnée par la dans l’État chargé de l’exécution de la peine.
Cour en vertu du paragraphe 2 de 3. La personne transférée est maintenue en
l’article 93 détention tout le temps que sa présence
devant la Cour est requise. La durée de la
La Chambre chargée de l’affaire peut décider,
détention au siège de la Cour est intégrale-
d’office ou à la demande du Procureur, de la
ment déduite de la peine à accomplir.
défense ou du témoin ou expert concerné, de
donner l’assurance prévue au paragraphe 2 de
Règle 194: Coopération demandée à la
l’article 93, après avoir entendu les observa-
Cour
tions du Procureur et du témoin ou de l’expert
concerné. 1. Conformément au paragraphe 10 de l’ar-
ticle 93 et, mutatis mutandis, de l’article 96,
Règle 192:Transfèrement des détenus un État peut transmettre à la Cour une
1. Le transfèrement des détenus à la Cour en demande de coopération ou d’assistance
application du paragraphe 7 de l’article 93 rédigée dans l’une des deux langues de tra-
1036

vail de la Cour ou accompagnée d’une tra- est nécessaire pour qu’une personne rele-
duction dans l’une de ces langues. vant de cet État soit remise à la Cour.
2. Les demandes visées dans la disposition 1
ci-dessus sont adressées au Greffier qui les
transmet, selon le cas, au Procureur ou à la Section VI:
Chambre concernée. Règle de la spécialité énoncée à
3. Si des mesures de protection ont été prises l’article 101
au titre de l’article 68, le Procureur ou la
Chambre, selon le cas, tient compte des Règle 196: Présentation d’observations
observations de la Chambre qui a ordonné relatives au paragraphe 1 de l’article 101
ces mesures ainsi que des observations de Toute personne remise à la Cour peut présen-
la victime ou du témoin concerné avant de ter des observations sur ce qu’elle estime être
se prononcer. une violation des dispositions du paragraphe 1
4. Si la demande a trait à des documents ou de l’article 101.
des éléments de preuve visés à l’alinéa b)
ii) du paragraphe 10 de l’article 93, le Pro- Règle 197: Extension de la remise
cureur ou la Chambre, selon le cas, obtient
Si la Cour a demandé une dérogation aux
le consentement écrit de l’État concerné
conditions posées au paragraphe 1 de l’article
avant de donner suite à la demande.
101, l’État requis peut la prier de recueillir et de
5. Si la Cour décide de faire droit à la demande
lui communiquer les observations présentées
de coopération ou d’assistance émanant
par la personne remise.
d’un État, elle procède dans la mesure du
possible suivant la procédure indiquée par
CHAPITRE 12:
l’État requérant dans sa demande et en pré-
sence des personnes désignées dans celle- EXÉCUTION
ci.
Section première:
Section V: Rôle des États dans l’exécution
Coopération au titre de l’article 98 des peines d’emprisonnement et
modification de la désignation de
Règle 195: Communication de rensei- l’État chargé de l’exécution selon
gnements
les articles 103 et 104
1. Un État requis, qui fait savoir à la Cour qu’une
demande de remise ou d’assistance soulève Règle 198: Communications entre la
un problème d’exécution au regard de l’ar- Cour et les États
ticle 98, lui fournit tous les renseignements Sauf si le contexte l’exclut, l’article 87 et les
utiles pour l’aider dans l’application de règles 176 à 180 s’appliquent selon qu’il
l’article 98. Tout État tiers ou État d’envoi convient aux communications entre la Cour et
concerné peut fournir des renseignements un État au sujet de l’exécution des peines.
supplémentaires pour aider la Cour.
2. La Cour ne peut poursuivre l’exécution Règle 199: Organe responsable pour
d’une demande de remise sans le consen- l’application du chapitre X
tement d’un État d’envoi si, en vertu du
Sauf disposition contraire du présent Règle-
paragraphe 2 de l’article 98, la demande de
ment, les fonctions de la Cour en vertu du
remise est incompatible avec les obligations
Chapitre X du Statut sont exercées par la Pré-
résultant d’accords internationaux selon
sidence.
lesquels le consentement de l’État d’envoi
1037

Règle 200: Liste des États chargés de Règle 202: Moment du transfèrement de
l’exécution la personne condamnée à l’État chargé
1. La liste des États qui se sont déclarés dispo- de l’exécution
sés à recevoir des personnes condamnées Le transfèrement d’une personne condamnée
est établie et tenue par le Greffier. de la Cour à l’État chargé de l’exécution dési-
2. La Présidence n’inscrit pas un État sur la gné n’a lieu qu’une fois que la décision sur la
liste visée au paragraphe 1 a) de l’article condamnation et la décision sur la peine sont
103, si elle n’approuve pas les conditions devenues définitives.
dont cet État assortit son acceptation. La
Règle 203: Observations de la personne
Présidence peut demander un complément
condamnée
d’information à cet État avant de prendre
une décision. 1. La Présidence avise par écrit la personne
3. Un État qui a assorti son acceptation de condamnée qu’elle est en voie de désigner
conditions peut retirer ces conditions à un État chargé de l’exécution. La personne
tout moment. Toute modification et tout condamnée lui soumet par écrit ses obser-
ajout doivent être confirmés par la Prési- vations sur la question dans le délai qu’elle
dence. lui prescrit.
4. Un État peut à tout moment aviser le Gref- 2. La Présidence peut autoriser la personne
condamnée à faire des représentations ora-
fier qu’il ne souhaite plus figurer sur la liste.
lement.
Le retrait est sans effet sur l’exécution des
peines des personnes que l’État a déjà ac- 3. La Présidence doit permettre à la personne
condamnée :
cepté de recevoir.
a) De se faire assister, au besoin, par un
5. La Cour peut conclure des arrangements
interprète compétent et de bénéficier
bilatéraux avec les États en vue d’établir
de toute traduction nécessaire à la pré-
un cadre pour la réception des personnes
sentation de ses observations;
qu’elle a condamnées. Ces arrangements
b) De disposer des délais et des moyens
sont conformes au Statut.
nécessaires pour préparer la présenta-
Règle 201: Principes de répartition équi- tion de ses observations.
table
Règle 204: Renseignements concernant
Les principes de répartition équitable men- la désignation
tionnés au paragraphe 3 de l’article 103 com-
prennent : Lorsque la Présidence notifie sa décision à
l’État désigné, elle lui transmet les renseigne-
a) Le principe de la répartition géographique ments et documents suivants :
équitable;
a) Le nom, la nationalité, la date et le lieu de
b) La nécessité de donner à chaque État ins-
naissance de la personne condamnée;
crit sur la liste la possibilité de recevoir des
b) La copie du jugement définitif de condam-
personnes condamnées;
nation et de la peine prononcée;
c) Le nombre de personnes condamnées déjà
c) La durée et la date du début de la peine et
reçues par cet État et par d’autres États
la durée de la peine restant à accomplir;
chargés de l’exécution de peines pronon-
d) Après consultation de la personne condam-
cées par la Cour;
née, tout renseignement utile sur l’état de
d) Tous autres facteurs pertinents. santé de celle-ci, y compris les traitements
qu’elle suit.
1038

Règle 205: Rejet de la désignation dans Règle 208: Dépenses


une affaire donnée 1. Les dépenses ordinaires relatives à l’exécu-
Si, dans une certaine affaire, l’État désigné se tion de la peine sur le territoire de l’État
désiste, la Présidence peut désigner un autre chargé de l’exécution sont à la charge de
État. cet État.
2. Les autres dépenses, notamment les frais
Règle 206:Transfèrement de la personne de transport de la personne condamnée et
condamnée à l’État chargé de l’exécu- les dépenses visées aux alinéas c), d) et e)
tion du paragraphe 1 de l’article 100, sont à la
1. Le Greffier informe le Procureur et la per- charge de la Cour.
sonne condamnée du nom de l’État désigné
pour l’exécution de la peine. Règle 209: Changement de l’État chargé
de l’exécution
2. La personne condamnée est transférée
dans l’État chargé de l’exécution aussitôt 1. La Présidence peut agir à tout moment
que possible après l’acceptation de ce der- d’office ou à la demande de la personne
nier. condamnée ou du Procureur, comme prévu
3. Le Greffier veille au bon déroulement du au paragraphe 1 de l’article 104.
transfèrement en consultation avec les au- 2. La demande de la personne condamnée ou
torités de l’État chargé de l’exécution et de du Procureur est faite par écrit et contient
l’État hôte. les motifs pour lesquels le transfert est sol-
licité.
Règle 207:Transit
Règle 210: Procédure applicable en cas
1. Aucune autorisation n’est nécessaire si la
de changement de l’État chargé de
personne condamnée est transportée par
l’exécution
voie aérienne et qu’aucun atterrissage n’est
prévu sur le territoire d’un État de tran- 1. Avant de décider de désigner un autre État
sit. Si un atterrissage imprévu a lieu sur le chargé de l’exécution, la Présidence peut :
territoire de l’État de transit, cet État, dans a) Solliciter les observations de l’État char-
la mesure où son droit national le permet, gé de l’exécution;
place la personne condamnée en détention b) Examiner les observations écrites ou
jusqu’à réception de la demande de tran- orales de la personne condamnée et du
sit prévue à la disposition 2 ci dessous ou Procureur;
d’une demande de remise en vertu du para- c) Examiner un rapport d’expertise écrit
graphe 1 de l’article 89, ou de l’article 92. ou oral, notamment au sujet de la per-
2. Pour autant que les dispositions du droit sonne condamnée;
national le permettent, les États Par- d) Obtenir tous autres renseignements
ties autorisent le transit d’une personne pertinents de toute source digne de foi.
condamnée par leur territoire et les dispo-
2. La disposition 3 de la règle 203 s’applique
sitions des alinéas b) et c) du paragraphe
selon que de besoin.
3 de l’article 89, et des articles 105 et 108
et de toutes règles y relatives s’appliquant 3. Si la Présidence refuse de désigner un autre
selon qu’il convient. Copie du jugement de État chargé de l’exécution, elle commu-
condamnation définitif et de la sentence nique sa décision dans les plus brefs délais
prononcée est jointe à la demande de tran- à la personne condamnée, au Procureur et
sit. au Greffier; sa décision est motivée. Elle
informe aussi l’État chargé de l’exécution.
1039

Section II: Règle 212 : Renseignements concernant


Exécution, contrôle et transfèrement la localisation de la personne aux fins
selon les articles 105, 106 et 107 de l’exécution des peines d’amende
et de confiscation et des mesures de
Règle 211: Contrôle de l’exécution de la réparation
peine et conditions de détention Aux fins de l’exécution des peines d’amende et
1. Afin de contrôler l’exécution des peines de confiscation et des mesures de réparation
d’emprisonnement, la Présidence : prononcées par la Cour, la Présidence peut, à
a) Veille, en consultation avec l’État chargé tout moment, ou 30 jours au moins avant le
terme prévu de la peine exécutée par la per-
de l’exécution de la peine, au respect
sonne condamnée, demander à l’État chargé de
des dispositions du paragraphe 3 de
l’exécution de lui communiquer tout rensei-
l’article 106 lorsque des arrangements
gnement utile quant à son intention d’autoriser
sont pris pour permettre à la personne
l’intéressée à rester sur son territoire ou quant
condamnée d’exercer son droit de à la destination vers laquelle il envisage de la
communiquer avec la Cour au sujet des transférer.
conditions de sa détention;
b) Peut demander tout renseignement, Règle 213: Procédure applicable dans le
rapport ou expertise dont elle a besoin cas prévu au paragraphe 3 de l’article
à l’État chargé de l’exécution de la peine 107
ou à toute autre source digne de foi; Dans le cas prévu au paragraphe 3 de l’article
c) Peut, selon qu’il convient, déléguer un 107, la procédure établie aux règles 214 et 215
juge ou un membre du personnel de la s’applique selon qu’il convient.
Cour en le chargeant de rencontrer la
personne condamnée, après en avoir Section III:
avisé l’État chargé de l’exécution de la Limites en matière de poursuites
peine, et de l’entendre hors la présence ou de condamnation pour d’autres
des autorités du pays; infractions en application de l’article
d) Peut, selon qu’il convient, donner à 108
l’État d’exécution la possibilité de pré-
senter des observations sur les vues Règle 214: Demande présentée aux fins
exprimées par la personne condamnée, de l’ouverture de poursuites ou de l’exé-
conformément à l’alinéa c) ci-dessus. cution d’une peine pour un comporte-
2. Lorsqu’une personne condamnée peut ment antérieur
dûment prétendre au bénéfice d’un pro- 1. Aux fins de l’application de l’article 108,
gramme ou d’un avantage offert par la pri- lorsque l’État chargé de l’exécution sou-
son en vertu de la législation de l’État char- haite poursuivre la personne condamnée
gé de l’exécution de la peine, et que des ou lui faire exécuter une peine pour un
activités en dehors des locaux de la prison comportement antérieur à son transfère-
peuvent être prévues à ce titre, l’État char- ment, il en informe la Présidence en lui
gé de l’exécution de la peine en avise la Pré- communiquant les pièces suivantes :
sidence et lui communique en même temps a) Un exposé des faits, accompagnés de
toute autre information ou observation de leur qualification juridique;
nature à permettre à la Cour d’exercer son b) Une copie de toutes dispositions légales
contrôle. applicables, y compris en matière de
prescription et de peines applicables;
1040

c) Une copie de toute décision prononçant dans l’État chargé par la Cour de faire exé-
une peine, de tout mandat d’arrêt ou cuter la peine prononcée par elle ou être
autre document ayant la même force, extradée vers un État tiers qu’après avoir
ou de tout autre acte de justice dont accompli la totalité de la peine prononcée
l’État entend poursuivre l’exécution; par la Cour, sous réserve des dispositions
d) Un protocole contenant les obser- de l’article 110.
vations de la personne condamnée 3. La Présidence n’autorise l’extradition tem-
recueillies après que l’intéressé a été poraire de la personne condamnée vers
suffisamment informé de la procédure. un État tiers aux fins de poursuites qu’à la
2. En cas de demande d’extradition émanant condition d’avoir obtenu des assurances
d’un autre État, l’État chargé de l’exécu- qu’elle juge suffisantes que la personne
tion communique cette demande à la Pré- condamnée sera maintenue en détention
sidence sous sa forme intégrale, accom- dans l’État tiers et transférée de nouveau à
pagnée des observations de la personne l’État chargé de l’exécution de la peine pro-
condamnée recueillies après que celle-ci a noncée par la Cour à l’issue des poursuites.
été suffisamment informée de la demande
d’extradition. Règle 216: Renseignements concernant
l’exécution
3. La Présidence peut, dans tous les cas, sol-
liciter toute pièce ou tout renseignement La Présidence demande à l’État chargé de l’exé-
complémentaire de l’État chargé de l’exé- cution de l’informer de tout événement impor-
cution ou de l’État qui requiert l’extradi- tant concernant la personne condamnée et
tion. de toutes poursuites engagées contre celle-ci
4. Si la personne a été remise à la Cour par pour des faits postérieurs à son transfèrement.
un État autre que l’État d’exécution ou que
l’État demandant l’extradition, la Présidence Section IV:
consulte l’État qui a remis la personne et Paiement des amendes et exécution
prend ses vues en considération. des mesures de confiscation et des
5. Les pièces et renseignements communi- ordonnances de réparation
qués à la Présidence en application des dis-
positions 1 à 4 ci-dessus sont communiqués Règle 217: Coopération et mesures aux
au Procureur, qui peut formuler des obser- fins de l’exécution des peines d’amende,
vations. des mesures de confiscation ou des
6. La Présidence peut décider de tenir une ordonnances de réparation
audience. Aux fins de l’exécution des peines d’amende,
des mesures de confiscation ou des ordon-
Règle 215: Décision concernant une nances de réparation, la Présidence sollicite,
demande présentée aux fins l’ouverture selon le cas, une coopération et des mesures
de poursuites ou de l’exécution d’une d’exécution conformément aux dispositions
peine du Chapitre IX; elle communique copie des
1. La Présidence rend sa décision aussitôt que décisions pertinentes à tout État avec lequel
possible. Cette décision est notifiée à tous la personne condamnée semble avoir un lien
ceux qui ont participé à la procédure. direct en raison de sa nationalité, de son domi-
2. Si la demande soumise en application des cile, de sa résidence habituelle ou du lieu de
dispositions 1 ou 2 de la règle 214 concerne ses avoirs et de ses biens, ou avec lequel la vic-
l’exécution d’une peine, la personne time a un lien de ce type. La Présidence, selon
condamnée ne peut accomplir cette peine qu’il convient, informe l’État de toute demande
1041

présentée par un tiers ou du fait que les per- Règle 219: Non-modification des ordon-
sonnes qui ont reçu notification de procédures nances de réparation
conduites en application de l’article 75 n’ont Lorsqu’elle transmet copie des ordonnances
présenté aucune demande. de réparation aux États Parties en vertu de la
règle 217, la Présidence les informe qu’au mo-
Règle 218: Ordonnances de confiscation ment de donner effet à une ordonnance de ré-
et de réparation paration, leurs autorités nationales ne peuvent
1. Pour permettre aux États de lui donner modifier les réparations fixées par la Cour, ni
suite, une ordonnance de confiscation in- la nature ou l’ampleur des dommages, pertes
dique : ou préjudices telles que la Cour les a détermi-
a) L’identité de la personne contre laquelle nées, ni les principes énoncés dans la décision,
elle est émise; et qu’elles doivent en faciliter l’exécution.
b) Les revenus, biens et avoirs que la Cour
ordonne de confisquer; et Règle 220: Non-modification des juge-
ments imposant des amendes
c) Que si un État Partie n’est pas en me-
sure de donner effet à l’ordonnance de Lorsqu’elle transmet aux États Parties, aux fins
confiscation relative aux produits, biens d’exécution conformément à l’article 109 et à
ou avoirs spécifiés, il doit prendre des la règle 217, copie de jugements imposant des
mesures pour en récupérer la valeur. amendes, la Présidence les informe que leurs
2. Quand elle demande aux États leur coo- autorités nationales ne peuvent pas modifier
pération ou l’adoption de mesures d’exé- les amendes imposées au moment où elles font
cution, la Cour leur fournit également les exécuter le jugement.
informations dont elle dispose sur le lieu
où se trouvent les produits, biens et avoirs Règle 221: Décision concernant la dispo-
visés par l’ordonnance de confiscation. sition ou l’affectation de biens ou avoirs
3. Pour permettre aux États de lui donner 1. La Présidence, après avoir consulté selon
suite, une ordonnance de réparation in- qu’il convient le Procureur, la personne
dique : condamnée, les victimes ou leurs repré-
a) L’identité de la personne contre laquelle sentants légaux, les autorités nationales
elle est émise; de l’État chargé de l’exécution, tout tiers
b) S’agissant de réparations de caractère fi- concerné ou les représentants du Fonds au
nancier, l’identité des victimes à qui sont profit des victimes prévu à l’article 79, se
accordées des réparations à titre indivi- prononce sur toutes les questions concer-
duel ou, si le montant des réparations nant la liquidation ou l’affectation des biens
doit être versé au Fonds en faveur des ou avoirs réalisés en exécution d’une déci-
victimes, les coordonnées du compte sion de la Cour.
du Fonds où il doit être déposé; et 2. Lorsqu’elle décide de la liquidation ou
de l’affectation de biens, d’avoirs ou de
c) L’ampleur et la nature des réparations
sommes d’argent appartenant à la personne
ordonnées par la Cour, y compris, le cas
condamnée, la Présidence donne dans tous
échéant, les biens et avoirs dont la res-
les cas la priorité aux mesures de répara-
titution a été ordonnée.
tion prononcées en faveur des victimes.
4. Quand la Cour accorde des réparations à
titre individuel, une copie de l’ordonnance
est remise à la victime.
1042

Règle 222: Assistance en matière de Règle 224: Procédure applicable pour


notification ou pour toute autre mesure l’examen de la question d’une réduction
d’exécution de peine
La Présidence aide l’État chargé de l’exécution 1. Aux fins de l’application du paragraphe 3 de
des peines d’amende, des mesures de confisca- l’article 110, trois juges de la Chambre d’ap-
tion ou des ordonnances de réparation qui en pel, nommés par cette chambre, tiennent
fait la demande à faire notifier à la personne une audience, sauf s’ils en décident autre-
condamnée ou à toute autre personne concer- ment, à titre exceptionnel. L’audience a lieu
née tout acte pertinent et lui prête assistance en présence de la personne condamnée, qui
pour toute autre mesure nécessaire en applica- peut être assistée par son conseil et par un
tion de la procédure prévue par le droit natio- interprète si besoin est. Les trois juges de
nal de l’État chargé de l’exécution, à l’exécution la Chambre d’appel invitent le Procureur,
de la décision. l’État chargé de l’exécution d’une peine
prononcée en vertu de l’article 77 ou d’une
Section V: ordonnance de réparation rendue en vertu
de l’article 75, ainsi que, dans la mesure du
Examen de la question
possible, les victimes ou leurs représen-
d’une réduction de peine envisagé à tants légaux qui ont participé à la procé-
l’article 110 dure, à participer à l’audience ou à sou-
mettre des observations écrites. Dans des
Règle 223: Critères pour l’examen de la circonstances exceptionnelles, l’audience
question de la réduction de la peine peut avoir lieu par voie de vidéoconférence
Lorsqu’ils examinent la question de la réduc- ou être tenue dans l’État chargé de l’exécu-
tion d’une peine en vertu des paragraphes 3 et tion de la peine par un juge délégué par la
5 de l’article 110, les trois juges de la Chambre Chambre d’appel.
d’appel prennent en considération les critères 2. Les trois mêmes juges communiquent dès
énumérés aux alinéas a) et b) du paragraphe 4 que possible leur décision et leurs attendus
de l’article 110, ainsi que les critères suivants : à tous ceux qui ont participé à la procédure
d’examen.
a) Le fait que le comportement de la per-
sonne condamnée en détention montre 3. Aux fins de l’application du paragraphe 5 de
l’article 110, trois juges de la Chambre d’ap-
que l’intéressée désavoue son crime;
pel, nommés par cette chambre, examinent
b) Les possibilités de resocialisation et de la question de la réduction de peine tous
réinsertion réussie de la personne condam- les trois ans, sauf si la Chambre a fixé un
née; intervalle inférieur dans une décision prise
c) La perspective que la libération anticipée en application du paragraphe 3 de l’article
de la personne condamnée ne risque pas 110. Si les circonstances se trouvent sensi-
d’être une cause d’instabilité sociale signifi- blement modifiées, ces trois juges peuvent
cative; autoriser la personne condamnée à deman-
d) Toute action significative entreprise par la der un réexamen pendant cette période
personne condamnée en faveur des vic- de trois ans ou à tout intervalle plus court
times et les répercussions que la libération qu’ils auraient fixé.
anticipée peut avoir sur les victimes et les 4. Aux fins d’un réexamen au titre du para-
membres de leur famille; graphe 5 de l’article 110, trois juges de
e) La situation personnelle de la personne la Chambre d’appel, nommés par cette
condamnée, notamment l’aggravation de chambre, sollicitent des observations
son état de santé physique ou mentale ou écrites de la personne condamnée ou de
son âge avancé. son conseil, du Procureur, de l’État chargé
1043

de l’exécution d’une peine prononcée en gner, d’office ou à la demande du Procureur


vertu de l’article 77 ou d’une ordonnance ou de l’État chargé initialement de l’exécu-
de réparation rendue en vertu de l’article tion de la peine, un autre État, qui peut être
75, ainsi que, dans la mesure du possible, l’État dans lequel la personne condamnée
des victimes ou de leurs représentants lé- s’est enfuie.
gaux qui ont participé à la procédure. Les 4. Dans tous les cas, la détention subie sur le
trois juges peuvent également décider de territoire de l’État où la personne condam-
tenir une audience. née a été emprisonnée après son évasion et,
5. La décision et les attendus des trois juges lorsque la disposition 3 ci dessus s’applique,
sont communiqués, dès que possible, à tous la détention subie au siège de la Cour après
ceux qui ont participé à la procédure d’exa- la remise de l’intéressée est intégralement
men. déduite de la peine restant à accomplir.

Section VI:
Évasion
RÈGLEMENT DE LA COUR
Règle 225: Mesures au titre de l’article PÉNALE INTERNATIONALE
111 en cas d’évasion ADOPTÉ PAR LES JUGES DE
1. Si la personne condamnée s’est évadée, LA COUR LE 26 MAI 2004 ET
l’État chargé de l’exécution de la peine en AMENDÉ LE 9 MARS 2005
informe le Greffier, dans les meilleurs délais, (Documents officiels de la Cour pénale
par tout moyen laissant une trace écrite. La internationale ICC-BD/01-01-04/Rev.01-05)
Présidence procède alors conformément
au Chapitre IX. CHAPITRE PREMIER:
2. Toutefois, si l’État dans lequel se trouve DISPOSITIONS GÉNÉRALES
la personne condamnée accepte de la re-
mettre à l’État chargé de l’exécution de la Norme première: Adoption du présent
peine, soit en application d’accords inter- Règlement
nationaux, soit en application de sa législa- 1. Le présent Règlement a été adopté en
tion nationale, l’État chargé de l’exécution vertu de l’article 52 et est subordonné aux
de la peine en avise le Greffier par écrit. dispositions du Statut et du Règlement de
Il est procédé dans les meilleurs délais à procédure et de preuve.
la remise de l’intéressée à l’État chargé de
2. Le présent Règlement a été adopté en
l’exécution de la peine, au besoin en consul-
anglais et en français. Les traductions dans
tation avec le Greffier, qui prête toute assis-
les langues officielles de la Cour font égale-
tance nécessaire, en présentant au besoin
ment foi.
les demandes de transit aux États concer-
nés, conformément à la règle 207. Si aucun Norme 2: Emploi des termes
État ne les prend à sa charge, les frais liés à
la remise de la personne condamnée sont à 1. Dans le présent Règlement :
la charge de la Cour. – le terme « article » désigne un article
du Statut,
3. Si la personne condamnée est remise à la
Cour en application du Chapitre IX, celle- – le terme « Assemblée » désigne l’As-
ci procède à son transfèrement vers l’État semblée des États parties au Statut,
chargé de l’exécution de la peine. La Pré- – le terme «Bureau du Procureur» dé-
sidence peut toutefois, conformément à signe l’organe de la Cour visé à l’article
l’article 103 et aux règles 203 à 206, dési- 34,
1044

– le terme « chambre » désigne une – le terme « Procureur » désigne le Procu-


chambre de la Cour, reur de la Cour,
– le terme « chef du quartier pénitenti- – le terme « procureur adjoint » désigne un
aire » désigne le fonctionnaire nommé procureur adjoint de la Cour,
par la Cour en tant que chef du person- – le terme « quartier pénitentiaire » désigne
nel du quartier pénitentiaire, tout établissement pénitentiaire, autre que
– le terme « conseil » désigne un conseil celui visé au paragraphe 4 de l’article 103,
de la Défense ou un représentant légal qu’il soit administré par la Cour ou par
d’une victime, d’autres autorités qui le mettent à la dispo-
– le terme « Cour » désigne la Cour pé- sition de la Cour,
nale internationale, – le terme « règle » désigne une règle du
– le terme « Éléments des crimes» dé- Règlement de procédure et de preuve, y
signe les éléments des crimes prévus à compris les règles provisoires établies aux
l’article 9, termes du paragraphe 3 de l’article 51,
– le terme « État hôte » désigne les Pays- – le terme « Règlement » désigne le Règle-
Bas, ment de la Cour tel qu’adopté en vertu de
l’article 52,
– le terme « État partie » désigne un État
– le terme « Section » désigne une section de
partie au Statut,
la Cour,
– le terme « Greffe » désigne l’organe de
– le terme « session plénière » désigne une
la Cour visé à l’article 34,
session plénière réunissant les juges, telle
– le terme « greffier adjoint » désigne le que prévue à la règle 4,
greffier adjoint de la Cour, – le terme « Statut » désigne le Statut de
– le terme « Greffier » désigne le Greffier Rome de la Cour pénale internationale.
de la Cour, 2. Aux fins du présent Règlement, le singulier
– le terme « juge » désigne un juge de la comprend le pluriel et inversement.
Cour,
– le terme «juge président» désigne le
Norme 3: Conseil de coordination
juge qui préside une chambre,
– le terme « liste de conseils » désigne la 1. Le conseil de coordination est constitué
liste de conseils visée à la disposition 2 du Président, qui représente la Présidence,
de la règle 21, ainsi que du Procureur et du Greffier.
– le terme « norme » désigne une norme 2. Le conseil de coordination se réunit au
du présent Règlement, moins une fois par mois et peut être convo-
qué à tout moment à la demande de l’un de
Norme 2: ses membres afin de discuter des activités
de nature administrative des organes de la
– le terme « personne détenue » désigne
Cour et, le cas échéant, d’assurer la coordi-
toute personne écrouée dans un quartier
nation desdites activités.
pénitentiaire,
– le terme « Présidence » désigne l’organe Norme 4 : Comité consultatif chargé de
de la Cour visé à l’article 34, constitué du la révision des textes
Président et des premier et second vice-
1. Un comité consultatif chargé de la révision
présidents de la Cour,
des textes est constitué. Il se compose de :
– le terme « Président » désigne le Président
a) trois juges, à raison d’un juge par sec-
de la Cour,
tion, élus parmi les membres de celles-
1045

ci et siègeant au comité consultatif pour Norme 5 : Amendements au Règlement


un mandat de trois ans, de procédure et de preuve et aux Élé-
b) un représentant du Bureau du Procu- ments des crimes
reur, Règlement de la Cour 1. Toute proposition d’amendement au Règle-
c) un représentant du Greffe, et ment de procédure et de preuve, en vertu
d) un représentant des conseils figurant sur de l’article 51, ou aux Éléments des crimes,
la liste de conseils. en vertu de l’article 9, est transmise par
2. Le comité consultatif élit un juge en qualité un juge au comité consultatif chargé de
de président pour un mandat de trois ans. la révision des textes. Le Procureur peut
Celui-ci est rééligible une fois. Le comité également soumettre des propositions au
consultatif se réunit au moins deux fois par comité consultatif chargé de la révision des
an et peut être convoqué à tout moment à textes. Toute proposition, accompagnée de
la demande de la Présidence. documents explicatifs, est présentée par
écrit dans les deux langues de travail de la
3. Le président du comité consultatif peut, se-
Cour.
lon que de besoin, inviter d’autres groupes
ou individus intéressés à présenter leurs 2. Dans les cas urgents où la situation par-
vues, si cela est jugé pertinent pour le tra- ticulière portée devant la Cour n’est pas
vail dudit comité. Il peut également sollici- prévue par le Règlement de procédure et
ter l’avis d’experts. de preuve, la Présidence peut, de sa propre
initiative ou à la demande d’un juge ou du
4. Le comité consultatif examine les propo-
Procureur, soumettre aux juges des propo-
sitions d’amendement au Règlement de
sitions relatives à des règles provisoires en
procédure et de preuve, aux Éléments des
vertu du paragraphe 3 de l’article 51, afin
crimes, au présent Règlement, puis rédige
que ces propositions soient directement
un rapport à ce sujet. Sous réserve de la
examinées en session plénière.
disposition 5, le comité consultatif soumet
ledit rapport par écrit dans les deux lan- Norme 6 : Amendements au présent
gues de travail de la Cour aux juges réunis Règlement
en session plénière, rapport qui est assorti 1. Toute proposition d’amendement au pré-
des recommandations qu’il fait au sujet des sent Règlement est accompagnée d’un do-
propositions. Le Procureur et le Greffier cument explicatif. La proposition et le do-
reçoivent copie dudit rapport. cument explicatif sont présentés par écrit
Par ailleurs, le comité consultatif examine au comité consultatif chargé de la révision
et rédige un rapport sur toute questioncqui des textes dans les deux langues de travail
lui est soumise par la Présidence. de la Cour.
5. Lorsque le Procureur présente une proposi- 2. Dans les cas urgents, la Présidence peut, de
tion d’amendement au Règlement decpro- sa propre initiative ou à la demande d’un
cédure et de preuve ou aux Éléments des juge, du Procureur ou du Greffier, sou-
crimes, le comité consultatif transmetcson mettre directement aux juges des proposi-
rapport au Procureur. tions d’amendement au présent Règlement
6. La Présidence peut, le cas échéant, désigner pour examen en session plénière.
une personne qui peut être assistéecpar 3. Les amendements au présent Règlement
d’autres et qui sera chargée de fournir une ne peuvent être appliqués rétroactivement
assistance juridique etcadministrative au au préjudice de la personne visée au para-
comité consultatif. graphe 2 de l’article 55 ou à l’article 58, à
7. Le comité consultatif adopte ses propres l’accusé, à la personne condamnée ou ac-
règles de procédure. quittée.
1046

Norme 7 : Publication au Journal officiel CHAPITRE 2 :


1. La Cour crée son Journal officiel. Il contient COMPOSITION ET
les textes et amendements s’y rapportant ADMINISTRATION DE LA COUR
qui sont énumérés ci-après :
a) le Statut, Norme 9 : Mandat
b) le Règlement de procédure et de 1. Le mandat des juges débute le 11 mars sui-
preuve, vant la date de leur élection.
c) les Éléments des crimes, 2. Le mandat d’un juge élu en remplacement
d) le présent Règlement, d’un juge n’ayant pas achevé son mandat
débute le jour de son élection pour le reste
e) le Règlement du Bureau du Procureur,
du mandat de son prédécesseur.
f) le Règlement du Greffe,
g) le Code de conduite professionnelle Norme 10 : Préséance
des conseils, 1. Tous les juges sont égaux dans l’exercice de
h) le Code d’éthique judiciaire, leurs fonctions judiciaires, quels que soient
i) le Statut du personnel, leur âge, la date de leur élection ou la durée
j) le Règlement financier et règles de ges- de leur mandat.
tion financières, 2. Durant l’exercice de leurs fonctions, le
k) l’Accord sur les privilèges et immunités Président, le premier vice-président et le
de la Cour pénale internationale, second vice-président ont la préséance sur
tous les autres juges.
l) l’Accord sur les relations entre la Cour
pénale internationale et l’Organisation 3. Les juges prennent rang selon la date à la-
des Nations Unies, quelle ils sont entrés en fonction.
4. Les juges entrés en fonction à la même date
m) l’Accord de siège entre la Cour et l’État
prennent rang selon l’ancienneté d’âge.
hôte,
5. Un juge qui est réélu en application de l’ali-
n) tout autre document ainsi qu’en aura dé-
néa c) du paragraphe 9 de l’article 36 ou
cidé la Présidence en consultation avec
du paragraphe 2 de l’article 37 conserve sa
le Procureur et/ou le Greffier.
préséance.
2. Le Journal officiel indique la date à laquelle
le texte, ou l’amendement s’y rapportant, Norme 11 : La Présidence
est entré en vigueur.
1. Les membres de la Présidence s’efforcent de
Norme 8 : Site Internet de la Cour prendre des décisions à l’unanimité dans
l’exercice des fonctions qui sont les leurs
Les documents énumérés ci-après sont mis en aux termes du paragraphe 3 de l’article 38,
ligne sur le site Internet de la Cour : à défaut de quoi, ils prennent leurs déci-
a) le Journal officiel de la Cour mentionné à la sions à la majorité.
norme 7, 2. Au cas où un membre de la Présidence est
b) le calendrier de la Cour, empêché ou récusé, le premier juge dispo-
c) les décisions et ordonnances de la Cour nible qui a la préséance conformément à la
ainsi que les informations se rapportant à norme 10 le remplace aux fins d’assumer
chaque affaire portée devant la Cour tel les responsabilités qui sont les siennes en
qu’énoncé à la règle 15, qualité de membre de la Présidence.
d) tout autre document ainsi qu’en aura décidé 3. Dans des circonstances exceptionnelles,
la Présidence, le Procureur ou le Greffier. telles que celles dictées par l’urgence,
lorsqu’il est nécessaire que la Présidence
1047

prenne des mesures et qu’il n’est pas pos- Norme 15 : Remplacement


sible que les trois membres de la Présidence 1. La Présidence est chargée du remplacement
les prennent ensemble, les membres qui des juges en vertu de la règle 38 et confor-
sont immédiatement disponibles peuvent mément à l’article 39, en tenant également
prendre toute mesure nécessaire. compte, dans la mesure du possible, des
4. Au cas où le Président, le premier vice-pré- critères de la représentation équitable des
sident et le second vice-président sont hommes et des femmes et de la représen-
empêchés ou récusés, les fonctions du Pré- tation géographique équitable.
sident sont exercées par le premier juge 2. Sans préjudice des critères énumérés à la dis-
disponible qui a la préséance aux termes de position 1re, le remplacement de juges au
la norme 10. sein de la Chambre d’appel s’effectue dans
le respect de la norme 12.
Norme 12 : Fonctions exercées au sein
de la Chambre d’appel Norme 16 : Juges suppléants
Lorsqu’un juge de la Chambre d’appel est ré- Sous réserve des dispositions de l’article 39 et
cusé ou empêché pour une raison importante, en vertu du paragraphe 1er de l’article 74, les
la Présidence, dans l’intérêt de la bonne admi- juges suppléants peuvent être désignés par la
nistration de la justice, affecte temporairement Présidence, au cas par cas, en tenant compte,
à ladite chambre soit un juge de la Section en premier lieu, de la disponibilité des juges
de première instance soit un juge de la Sec- provenant de la Section de première instance
tion préliminaire, sous réserve du paragraphe et, en second lieu, de la disponibilité des juges
1er de l’article 39. En aucun cas, un juge qui a provenant de la Section préliminaire.
participé à la phase préliminaire ou à celle de
première instance d’une affaire ne peut siéger Norme 17 : Juge de permanence
à la Chambre d’appel dans le cadre de la même 1. La Présidence dresse un tableau des per-
affaire, de même qu’un juge qui a participé, dans manences assurées par les juges de la Sec-
une affaire, à la phase d’appel ne peut siéger à la tion préliminaire. Chaque juge assure cette
Chambre préliminaire ou à la Chambre de pre- permanence pour une période de quatorze
mière instance dans le cadre de la même affaire. jours.
2. Le juge de permanence est chargé de traiter
Norme 13 : Juges présidents des requêtes ou autres demandes :
1. Les juges de la Chambre d’appel choisissent a) si la demande est déposée en dehors
un juge président pour chaque appel. des heures officielles d’ouverture du
2. Les juges de chaque chambre de première Greffe et que le juge de permanence est
instance et de chaque chambre préliminaire convaincu de son caractère urgent, ou
élisent en leur sein un juge président qui est b) si la demande est déposée pendant les
chargé d’exercer les fonctions qui lui sont heures officielles d’ouverture du Greffe
attribuées notamment dans le Statut et le mais que la Chambre préliminaire ou
Règlement de procédure et de preuve. la Chambre visée à la disposition 3 de
la norme 46 n’est pas disponible, pour
Norme 14 : Président de section autant que le juge de permanence soit
convaincu du caractère urgent de la de-
Au sein de chaque section de la Cour, les juges
mande et de l’opportunité de procéder
élisent l’un des leurs en qualité de président
ainsi.
pour superviser l’administration de leur sec-
tion. Le président de section exerce un mandat 3. Le tableau des permanences de la Sec-
d’une année. tion préliminaire est tenu par la Prési-
dence et mis à la disposition du Greffe.
1048

Norme 18 : Juristes de permanence aux Norme 21: Retransmission et diffusion


chambres des transcriptions et enregistrements
1. La Présidence dresse un tableau des per- 1. À moins qu’une chambre n’en décide autre-
manences s’appliquant aux juristes des ment, la publicité des débats peut dépasser
chambres. Chaque juriste assure cette per- le cadre du prétoire et être assurée par la
manence pour une période de quatorze retransmission des audiences par le Greffe,
jours. ou par la divulgation des transcriptions ou
2. Le juriste de permanence aux chambres est des enregistrements.
chargé d’assister le juge de permanence. 2. Afin de protéger des informations sensibles,
3. Le tableau des permanences des juristes toute retransmission sonore et vidéo des
des chambres est tenu par la Présidence et audiences publiques est différée d’au moins
mis à la disposition du Greffe. 30 minutes, à moins que la chambre n’en
décide autrement.
Norme 19 : Fonctionnaires de perma- 3. Les témoins et les participants sont infor-
nence au Greffe més de ce que les audiences publiques sont
Le Greffier dresse un tableau des permanences retransmises conformément à la présente
s’appliquant aux fonctionnaires du Greffe. norme. La chambre statue sur les excep-
tions qui peuvent être soulevées conformé-
Chaque fonctionnaire assure cette permanence
ment aux dispositions 4 et 5.
pour la durée indiquée dans le Règlement du
Greffe. 4. Toute exception soulevée à propos de la
diffusion d’une transcription ou d’un enre-
gistrement ou toute requête demandant
CHAPITRE 3 :
qu’un témoignage ne soit pas retransmis est
PROCÉDURE DEVANT LA COUR
présentée le plus tôt possible et, en tout
état de cause, au plus tard avant le début de
Section première : l’audience à laquelle le témoin ou le partici-
Dispositions applicables pant doit comparaître.
aux diverses phases de la procédure 5. La chambre peut décider d’interdire la
retransmission des débats relatifs à une
Sous-section première Dispositions exception, jusqu’à ce qu’elle ait statué sur
générales celle-ci.
6. La chambre peut décider à tout moment de
Norme 20 : Audiences publiques mettre un terme à la retransmission des
1. Toutes les audiences se tiennent en public, à débats publics.
moins que le Statut, le Règlement de procé- 7. Tous les éléments de preuve documentaires
dure et de preuve ou le présent Règlement et autres qui sont produits par les partici-
n’en dispose autrement ou qu’une chambre pants au cours de l’audience publique sont
n’en décide autrement. inclus dans la retransmission, à moins que la
2. Lorsqu’une chambre décide que certaines chambre n’en décide autrement.
audiences se tiennent à huis clos, elle donne 8. La chambre peut, d’office ou à la demande
publiquement les raisons de sa décision. d’un participant ou du Greffe, ordonner,
3. Une chambre peut décider de divulguer tout dans l’intérêt de la justice et si possible
ou partie du compte rendu d’une audience dans les délais prévus à la disposition 2, de
qui s’est tenue à huis clos, pour autant qu’il ne pas inclure dans une retransmission, un
n’y ait plus de raison motivant la non-divul- enregistrement sonore ou vidéo ou une
gation du compte rendu. transcription de débats publics, toute infor-
1049

mation susceptible de présenter un risque devant la Cour sont approuvés par la Pré-
pour la sécurité de victimes, de témoins ou sidence. Celle-ci peut renvoyer au comité
d’autres personnes, ou encore de porter consultatif chargé de la révision des textes
atteinte à la sécurité nationale. toute question relative aux formulaires
9. L’enregistrement sonore et vidéo des au- standard et aux modèles de documents.
diences est mis à la disposition des parti- 3. Sous réserve de l’ordonnance d’une
cipants ainsi qu’à celle du public, confor- chambre, tout participant dépose avec
mément aux procédures énoncées dans chaque document la copie des sources juri-
le Règlement du Greffe, à moins que la diques sur lesquelles il se fonde ou, si cela
chambre n’en décide autrement. est approprié, des liens à des sites Inter-
net. Il n’est pas exigé des participants qu’ils
Norme 22 : Définition des documents déposent une copie des décisions ou des
Le terme « document » englobe les requêtes, ordonnances rendues par la Cour. Toute
demandes, réponses, répliques, observations, source est fournie sous forme de version
conclusions, et autres arguments présentés par faisant foi et, si l’original n’est pas rédigé
écrit à la Cour. dans l’une des deux langues de travail de la
Cour, une traduction dans au moins l’une
Norme 23 : Contenu des documents de ces deux langues est nécessaire.
1. À moins que le Statut, le Règlement de pro- Norme 24 : Réponses et répliques
cédure et de preuve ou le présent Règle-
ment n’en disposent autrement ou que la 1. Le Procureur et la Défense peuvent pré-
chambre n’en décide autrement, tout docu- senter une réponse à tout document dé-
ment déposé auprès de la Cour indique, posé par tout participant à la procédure,
dans la mesure du possible : conformément au Statut, au Règlement de
procédure et de preuve et au présent Rè-
a) l’identité de la personne qui dépose le
glement ainsi qu’à une ordonnance rendue
document,
par une chambre.
b) le numéro d’affaire ou le numéro de
2. Les victimes, ou leurs conseils, peuvent
situation et le nom de la personne à
présenter une réponse à tout document
laquelle s’applique le paragraphe 2 de
lorsqu’elles sont autorisées à participer à
l’article 55 ou l’article 58, de l’accusé ou
la procédure conformément au paragraphe
de la personne condamnée ou acquittée
3 de l’article 68 et à la disposition 1re de
et, le cas échéant, le nom du conseil ou
la règle 89, sous réserve d’une ordonnance
du représentant, ainsi que la chambre à
contraire rendue par la chambre.
laquelle la question a été assignée,
3. Les États participant à la procédure peuvent
c) un résumé succinct des raisons ayant présenter une réponse à tout document,
motivé le dépôt du document, autre sous réserve d’une ordonnance contraire
qu’une réponse ou qu’une réplique, et, rendue par la chambre.
le cas échéant, la mesure qui est solli-
4. Dans tous les cas prévus dans les disposi-
citée,
tions 1re à 3, aucune réponse ne peut être
d) toute question d’ordre juridique ou tout présentée à un document constituant lui-
fait pertinents assortis de détails sur les même une réponse ou une réplique.
articles, règles, normes ou autres élé-
5. Les participants ne peuvent déposer une ré-
ments de droit applicables sur lesquels
plique à une réponse qu’avec l’autorisation
se fonde la demande.
de la chambre, à moins qu’il n’en soit dis-
2. Tous les formulaires standard et les mo- posé autrement dans le présent Règlement.
dèles de documents destinés à la procédure
1050

Norme 25 : Communications non langues de travail de la Cour, autant que


écrites les moyens techniques le permettent. Les
Toute personne qui présente à la Cour une transcriptions des procédures autres que
communication conformément à la règle 102 les audiences sont fournies sur demande.
indique au début de celle-ci : 2. Les transcriptions font partie intégrante du
dossier de la procédure. La version électro-
a) son identité,
nique de ces transcriptions fait foi.
b) le numéro de situation ou d’affaire, si elle
en a connaissance, Norme 28 : Questions posées par une
c) la chambre saisie de la question, si elle en a chambre
connaissance, 1. Une chambre peut enjoindre aux partici-
d) le nom de la personne à laquelle s’applique pants à la procédure de clarifier tout docu-
le paragraphe 2 de l’article 55 ou l’article ment ou de fournir des détails supplémen-
58, de l’accusé ou de la personne condam- taires sur tout document, dans les délais
née ou acquittée, si elle en a connaissance, qu’elle aura fixés.
e) l’objet de la communication, 2. Une chambre peut enjoindre aux partici-
f) dans la mesure du possible, le lieu, la date et pants à la procédure de traiter de ques-
les individus impliqués, si la communication tions précises dans les observations écrites
porte sur un évènement précis. ou orales qu’ils présentent, dans les délais
qu’elle aura fixés.
Norme 26 : Gestion informatique 3. La présente norme est sans préjudice des
1. La Cour se dote d’un système informatique pouvoirs inhérents de la chambre.
fiable, sécurisé et efficace, pour assurer la
gestion électronique tant de son fonction- Norme 291 : Inobservation des disposi-
nement judiciaire et administratif quotidien tions du présent Règlement et violation
que de ses audiences. des ordonnances d’une chambre
2. Le Greffe est chargé de la mise en place 1. Lorsqu’un participant n’observe pas les dis-
dudit système, en tenant compte des exi- positions du Règlement ou ne respecte pas
gences liées à l’activité judiciaire de la Cour, une ordonnance rendue par une chambre
notamment la nécessité de garantir l’au- en vertu dudit Règlement, cette dernière
thenticité, l’exactitude, la confidentialité et peut rendre toute ordonnance qui se ré-
la préservation des archives judiciaires. vèle nécessaire dans l’intérêt de la justice.
3. Les documents, décisions et ordonnances 2. La présente norme est sans préjudice des
sont déposés pour enregistrement au pouvoirs inhérents de la chambre.
Greffe en version électronique, autant que
possible. La version électronique fait foi. Norme 30 : Conférences de mise en état
4. Dans le cadre de la procédure devant la Une chambre peut tenir des conférences de
Cour, à l’exception des témoignages en mise en état en convoquant des audiences, y
personne, les éléments de preuve sont compris en utilisant des liaisons sonores ou vi-
présentés sous forme électronique, autant déo, ou par voie de conclusions écrites. Le cas
que possible. La forme originale desdits élé- échéant, la chambre peut demander l’utilisation
ments de preuve est la version qui fait foi. de formulaires standard lors de conférences de
mise en état. Lesdits formulaires doivent avoir
Norme 27 :Transcriptions été approuvés conformément à la disposition 2
1. Les transcriptions des audiences sont four- de la norme 23.
nies en simultané au moins dans une des
1051

Sous-section 2 : 4. La notification par voie de signification à


Distribution des documents personne peut être prouvée des manières
suivantes :
Norme 31 : Notification a) par une confirmation écrite effectuée
1. Sous réserve des dispositions du Statut, du par la personne qui s’est chargée de
Règlement de procédure et de preuve, du la signification au moyen du formulaire
présent Règlement ou de toute ordonnance prévu à cet effet, qui indique que la si-
rendue par une chambre, tout document gnification à personne a bien eu lieu, et
enregistré par le Greffe, ou toute déci- b) par la signature, par la personne concer-
sion ou ordonnance, est notifié aux parti- née, du formulaire de notification par
cipants à la procédure concernée, à moins voie de signification à personne,
que le participant qui soumet ce document Dans le cas où la personne concernée re-
ne présente une demande contraire. Tous fuse de signer le formulaire de notification
les participants fournissent au Greffe une par voie de signification à personne ou se
adresse postale ou électronique ou un nu- trouve dans l’incapacité de le faire, la confir-
méro de télécopie, de préférence à La Haye, mation visée à l’alinéa a) ci-dessus constitue
aux fins de la notification des documents. la preuve de la notification.
2. À moins que le Statut, le Règlement de 5. La notification des décisions ou ordon-
procédure et de preuve, le présent Règle- nances rendues oralement est réputée
ment n’en disposent autrement ou que la avoir été effectuée le jour où la chambre
chambre n’en décide autrement, un par- a rendu oralement la décision ou l’ordon-
ticipant est réputé avoir reçu notification, nance, à moins que :
information ou communication d’un docu- a) un participant n’ait pas été présent ni
ment, d’une décision ou d’une ordonnance représenté lorsque la décision ou l’or-
le jour où le Greffe l’expédie effectivement donnance a été rendue, auquel cas la
de la Cour. Cette date est inscrite sur le décision ou l’ordonnance orale doit lui
formulaire de notification à annexer aux être notifiée conformément à la dispo-
sition 2, ou
copies du document, de la décision ou de
l’ordonnance. Au cas où la copie du docu- b) la chambre n’ait indiqué qu’une déci-
ment, de la décision ou de l’ordonnance sion ou une ordonnance écrite suivrait,
n’a pas été reçue par un participant, ce auquel cas la décision ou l’ordonnance
écrite doit être notifiée aux participants
dernier peut soulever la question et, selon
conformément à la disposition 2.
que de besoin, demander une modification
de délai en vertu de la norme 35. Le Gref- Norme 32 : Destinataires des docu-
fier conserve et, le cas échéant, produit la ments, décisions et ordonnances notifiés
preuve de l’envoi effectif du document, de par la Cour
la décision ou de l’ordonnance.
1. Tout État est réputé avoir reçu notification
3. La notification à la personne concernée se lorsqu’un document, une décision ou une
fait par voie de signification à personne des ordonnance a été notifiée au représentant
documents suivants : officiel qu’il a désigné pour la procédure de-
a) mandats d’arrêt, vant la Cour. Si l’État n’a pas désigné de re-
b) citations à comparaître, présentant officiel à cet effet, le document,
c) documents indiquant les charges, et la décision ou l’ordonnance est réputé
avoir été notifié audit État lorsque celui-ci
d) tout autre document, décision ou ordon-
en a reçu notification par la voie que ledit
nance émanant de la chambre et devant
État aura choisie conformément à l’article
être signifié à personne.
87.
1052

2. Les organisations intergouvernementales un participant n’étant pas comptabilisé


ainsi que toute autre organisation et insti- dans le calcul du délai considéré pour le
tution sont réputées avoir reçu notification dépôt du document.
lorsqu’un document, une décision ou une 2. Les documents sont déposés au Greffe
ordonnance a été notifié au représentant entre 9 heures et 16 heures, heure de La
désigné que le Greffier aura identifié ou par Haye ou de tout autre lieu choisi par le
la voie appropriée visée à la règle 177. Greffier.
3. Tout participant qui est représenté par un
conseil est réputé avoir reçu notification Norme 34: Délais appliqués aux docu-
lorsqu’un document, une décision ou une ments déposés à la Cour
ordonnance a été notifié à son conseil, à À moins que le Statut, le Règlement de pro-
l’adresse postale ou électronique ou au cédure et de preuve ou le présent Règlement
numéro de télécopie qu’il aura fournis au n’en disposent autrement ou qu’il n’en soit
Greffe conformément au paragraphe 1er décidé autrement :
de la norme 31, à moins que le Statut, le
a) une chambre peut déterminer les délais
Règlement de procédure et de preuve ou
pour le dépôt du document initial déposé
le présent Règlement n’en disposent autre-
par un participant,
ment ou que la chambre n’en décide autre-
ment. b) les réponses visées à la norme 24 sont dé-
posées dans un délai de 21 jours, conformé-
4. La personne qui n’est pas représentée par
ment à la norme 31, à compter de la date
un conseil est réputée avoir reçu notifica-
de notification du document auquel le par-
tion lorsqu’un document, une décision ou
ticipant à la procédure répond,
une ordonnance lui a été notifié ou bien
lorsqu’il a été notifié à la personne, l’orga- c) sous réserve que la chambre octroie l’auto-
nisation ou l’institution qu’elle a désignée à risation visée à la disposition 5 de la norme
cet effet. 24, une réplique est déposée dans un délai
de dix jours à compter de la date de notifi-
5. Le Procureur est réputé avoir reçu notifi-
cation de la réponse en vertu de la norme
cation lorsqu’un document, une décision ou
31.
une ordonnance a été notifié au Bureau du
Procureur, pour autant qu’il ne soit pas ex- Norme 35 : Modification des délais
plicitement spécifié que le document doive
être notifié au Procureur en personne. 1. La demande visant à proroger ou à rac-
courcir tout délai prévu par le présent Rè-
Sous-section 3 : glement ou fixé par la chambre est présen-
Délais et nombre de pages tée sous forme écrite ou orale à la chambre
saisie de l’affaire et expose les raisons pour
Norme 33 : Calcul des délais lesquelles la modification du délai est solli-
1. Le calcul des délais aux fins de toute procé- citée.
dure devant la Cour s’effectue comme suit : 2. La chambre n’accède à la demande visant
a) les jours indiqués s’entendent au sens à proroger ou à raccourcir le délai qu’à la
de jours calendaires. Lorsque le dernier condition qu’un motif valable soit présenté
jour du délai correspond à un samedi, et, le cas échéant, après avoir donné aux
un dimanche ou un jour férié de la participants l’occasion d’être entendus.
Cour, le jour ouvrable suivant est consi- Une fois le délai échu, la prorogation du dé-
déré comme le dernier jour, lai ne peut être accordée qu’à la condition
b) les jours indiqués s’entendent au sens que le participant qui en fait la demande
de jours entiers, le jour de la notifica- prouve qu’il était incapable de présenter la
tion du document ou le jour du dépôt demande dans le délai imparti pour des rai-
d’une réponse ou d’une réplique par sons échappant à son contrôle.
1053

Norme 36 : Format des documents et pant, augmenter le nombre de pages auto-


calcul du nombre de pages risé.
1. Les titres, notes de bas de page et citations
Norme 38 : Nombre de pages spécifique
entrent dans le calcul du nombre de pages.
2. Les éléments indiqués ci-après n’entrent 1. À moins que la chambre n’en décide autre-
pas dans le calcul du nombre de pages : ment, le nombre de pages est limité à cent
a) tout additif contenant des citations pour les documents, et éventuellement les
intégrales du Statut, du Règlement de réponses s’y rapportant, énumérés ci-après:
procédure et de preuve ou du présent a) une demande déposée en vertu de l’ali-
Règlement, néa d) du paragraphe 3 de l’article 57
b) toute annexe contenant des références, et de la disposition 1re de la règle 115
des sources de droit, des extraits du ainsi que pour les vues de l’État concer-
dossier, des pièces à conviction et toute né en l’espèce,
autre pièce pertinente de type non ar- b) la demande présentée par le Procureur
gumentatif. Une annexe ne peut conte- pour obtenir l’autorisation d’ouvrir une
nir de conclusions. enquête en vertu du paragraphe 2 de
3. Avant la notification effectuée par le Gref- l’article 18,
fier en application de la disposition 1re de c) les exceptions d’irrecevabilité ou d’in-
la norme 31, le participant, dans le délai ap- compétence déposées en vertu du pa-
plicable, soumet pour approbation au Gref- ragraphe 2 de l’article 19,
fier un index précisant les liens des sites d) la demande présentée par un État par-
Internet pertinents et la longueur proposée tie ou par le Conseil de sécurité, en
de l’annexe. Au besoin, le participant peut vertu de l’alinéa a) du paragraphe 3 de
demander qu’une décision soit prise par l’article 53, à la Chambre préliminaire
la chambre sur le contenu d’une annexe. en vue du réexamen d’une décision
Toute annexe est déposée immédiatement prise par le Procureur aux termes des
après que le Greffier en a approuvé la table paragraphes 1er et 2 de l’article 53,
des matières ou après que la chambre a
e) les demandes d’autorisation d’ouvrir
rendu sa décision
une enquête en vertu du paragraphe 3
4. Tous les documents sont présentés en for- de l’article 15 et de la disposition 2 de
mat A4. La marge, des quatre côtés, mesure
la règle 50,
au moins 2,5 centimètres. Tous les docu-
ments déposés sont paginés, y compris la f) les observations aux termes de l’article
page de garde. La police est de 12 points 75.
avec un interligne de 1,5 pour le corps du 2. À moins que la chambre n’en décide au-
texte, et de 10 points, simple interligne, trement, le nombre de pages est limité à
pour les notes de bas de page Une page cinquante pour les documents, et éventuel-
moyenne ne dépasse pas 300 mots. lement les réponses s’y rapportant, énumé-
rés ci-après:
Norme 37 : Limitation du nombre de
a) les conclusions déposées par les victimes
pages des documents déposés au Greffe
devant la Chambre préliminaire en ver-
1. À moins que le Statut, le Règlement de pro- tu du paragraphe 3 de l’article 15 et de
cédure et de preuve ou le présent Règle- la disposition 3 de la règle 50,
ment n’en disposent autrement ou que la
chambre n’en décide autrement, les docu- b) les requêtes présentées par le Procu-
ments déposés auprès du Greffe sont limi- reur pour demander que soit prise une
tés à vingt pages. décision relative aux questions de rece-
2. La chambre peut, dans des circonstances vabilité et de compétence en vertu du
exceptionnelles, à la demande d’un partici- paragraphe 3 de l’article 19,
1054

c) les requêtes présentées par le Procureur Norme 40 : Services linguistiques du


à la Chambre préliminaire en vertu du Greffe
paragraphe 6 de l’article 18 ou du para- 1. Le Greffier veille à ce que les décisions et
graphe 8 de l’article 19, autres textes visés au paragraphe 1er de
d) le document visé à l’alinéa a) du para- l’article 50 et à la règle 40 soient traduits
graphe 1er de l’article 56 émanant du dans toutes les langues officielles de la
Procureur et contenant les informa- Cour. En outre, le Greffier veille à ce que les
tions prouvant que l’occasion d’obtenir textes visés à la norme 7 soient traduits, se-
des renseignements ne se présentera lon ce que la Présidence aura décidé, dans
plus, toutes les langues officielles de la Cour.
e) la requête présentée à la Chambre pré- 2. Le Greffier veille à ce que des services d’in-
liminaire par tout participant pour que terprétation soient garantis dans toutes les
des mesures spécifiques soient prises procédures :
ou pour rendre des ordonnances ou a) en français et en anglais ainsi que dans
des mandats, ou encore pour recher- toute autre langue officielle employée
cher la coopération entre les États, comme langue de travail en vertu de la
f) les demandes d’indemnisation présen- règle 41,
tées en vertu de la règle 173. b) dans la langue de la personne visée à
l’article 58, de l’accusé, de la personne
Sous-section 4 : condamnée ou acquittée si celle-ci ne
Traduction et interprétation comprend ou ne parle parfaitement
aucune des langues de travail,
Norme 39 : Exigences en matière de
langues c) le cas échéant, pour une autre langue
dont la Cour autorise l’emploi en vertu
1. Tous les documents et pièces sont déposés
du paragraphe 3 de l’article 50, sous
au Greffe en anglais ou en français, à moins
réserve de la disposition 3 de la norme
que le Statut, le Règlement de procédure
39.
et de preuve ou le présent Règlement n’en
disposent autrement, ou que la chambre ou 3. Le Greffier garantit la traduction dans
la Présidence ne donne une autorisation l’autre langue de travail ou les autres lan-
contraire. Si la pièce ou le document origi- gues de travail de toutes les décisions ou
nal n’est pas rédigé dans une de ces langues, ordonnances rendues par les chambres au
le participant en joint la traduction. cours de la procédure.
2. La disposition 1re ci-dessus ne s’applique 4. Le Greffier garantit la traduction et l’inter-
pas aux victimes qui ne sont pas représen- prétation dans les cas prévus à la disposi-
tées, lorsque celles-ci n’ont pas la connais- tion 2 de la norme 39.
sance suffisante d’une des langues de travail 5. Le Greffier garantit la traduction dans la
de la Cour ni de toute autre langue dont langue choisie par l’État qui le demande, au
l’emploi est autorisé par une chambre ou besoin, des demandes visées au chapitre IX
par la Présidence. du Statut qui sont transmises par le Gref-
3. Lorsqu’une chambre autorise, en consul- fier telles qu’elles sont prévues au para-
tation avec le Greffier, en vertu du para- graphe 2 de l’article 87 et à la disposition 2
graphe 3 de l’article 50, un participant à la de la règle 176.
procédure à employer une langue autre que 6. Le Greffier garantit la traduction, dans la
l’anglais ou le français, les frais de traduc- langue de la personne visée au paragraphe
tion et d’interprétation sont à la charge de 2 de l’article 55 ou à l’article 58, de l’accusé
la Cour. ou de la personne condamnée ou acquittée,
1055

lorsque celle-ci ne comprend ou ne parle Ladite chambre doit obtenir toutes les in-
parfaitement aucune des langues de travail formations nécessaires concernant l’affaire
dans lesquelles les décisions ou les ordon- relativement à laquelle lesdites mesures ont
nances rendues dans le cadre de son affaire été ordonnées pour la première fois.
sont rédigées. Le conseil est chargé d’infor- 4. Avant de statuer conformément à la dis-
mer la personne ou l’accusé de tout autre position 3, la chambre recherche, dans la
document relatif à son affaire. mesure du possible, le consentement de la
personne à laquelle s’applique la demande
Sous-section 5 : visant à obtenir l’annulation, la modification
Mesures de protection ou le renforcement des mesures de protec-
tion ordonnées.
Norme 41 : Division d’aide aux victimes
et aux témoins Sous-section 6 :
Preuve
Toute question concernant l’application des
mesures de protection ou des mesures spé- Norme 43 :Témoignages
ciales en vertu des règles 87 et 88 qui néces- Sous réserve des dispositions du Statut et du
site l’examen d’une chambre peut être portée Règlement de procédure et de preuve, le juge
à son attention par la Division d’aide aux vic- président détermine, en consultation avec les
times et aux témoins. autres juges de la chambre, les modalités de
l’audition des témoins et l’ordre dans lequel ils
Norme 42 : Application et modification déposent, ainsi que l’ordre dans lequel les élé-
des mesures de protection ments de preuve sont présentés, de manière à :
1. Les mesures de protection ordonnées en a) rendre l’audition des témoins et la présen-
faveur d’une victime ou d’un témoin dans le tation des éléments de preuve équitables et
cadre d’une affaire portée devant la Cour efficaces pour la manifestation de la vérité,
continuent de s’appliquer mutatis mutandis et
dans toute autre affaire portée devant la b) éviter tout retard et garantir une utilisation
Cour ainsi qu’à l’issue de toute procédure optimale du temps.
devant la Cour, sous réserve que lesdites
mesures soient révisées par une chambre. Norme 44 : Experts
2. Lorsque le Procureur s’acquitte de ses obli- 1. Le Greffier dresse et tient à jour une liste
gations de communication dans des procé- d’experts qui est mise à la disposition per-
dures ultérieures, il respecte les mesures de manente des organes de la Cour et de
protection qui ont été ordonnées lors de la l’ensemble des participants. Les experts
première procédure et informe la Défense sont inscrits sur cette liste après qu’il ait
à laquelle les informations sont communi- été indiqué qu’ils possèdent l’expertise du
quées de la nature des mesures de protec- domaine pertinent. Une personne peut de-
mander à la Présidence de réexaminer une
tion ordonnées.
décision de refus du Greffier.
3. Toute demande visant la modification
2. La chambre peut ordonner aux participants
des mesures ordonnées est soumise tout
de donner conjointement des instructions
d’abord à la chambre qui a ordonné les
à un expert.
premières mesures de protection. Si la
chambre en question a été dessaisie de 3. Dès réception du rapport d’expertise pré-
l’affaire, la demande est alors soumise à la paré par l’expert auquel des instructions
chambre devant laquelle la modification des ont été données conjointement, tout parti-
mesures ordonnées est demandée. cipant peut demander à la chambre l’auto-
risation de faire intervenir un autre expert.
1056

4. La chambre peut, de sa propre initiative, à une chambre préliminaire conformé-


donner des instructions à un expert. ment à la disposition 2, est attribuée par
5. La chambre peut rendre toute ordonnance le président de la Section préliminaire à
quant à l’objet d’un rapport d’expert, au une chambre préliminaire, en fonction d’un
nombre d’experts à faire intervenir, aux tableau de roulement établi par le président
instructions qui leur seront données, à la de ladite section.
présentation de leurs éléments de preuve
ainsi qu’aux délais impartis pour la prépara- Norme 47 : Juge unique
tion et la notification de leur rapport. 1. Conformément à l’alinéa b) iii) du para-
graphe 2 de l’article 39 et à la règle 7, la
Section 2 : désignation d’un juge unique est fondée sur
Phase préliminaire les critères retenus par la Chambre pré-
liminaire, comprenant l’ancienneté d’âge
Norme 45 :Information fournie par le ainsi que l’expertise des procès pénaux. Les
Procureur questions en jeu et les circonstances dans
Le Procureur informe par écrit la Présidence lesquelles la procédure s’est tenue devant
dès l’instant où une situation lui a été déférée la chambre, ainsi que la répartition de la
par un État partie, conformément à l’article 14, charge de travail de la chambre et l’admi-
ou par le Conseil de sécurité, conformément nistration appropriée et l’efficacité dans le
au paragraphe b) de l’article 13. Le Procureur traitement des affaires peuvent constituer
fournit également à la Présidence toute autre d’autres critères.
information destinée à faciliter l’assignation 2. Le juge unique désigné par la Chambre pré-
diligente d’une situation à une chambre préli- liminaire reste en fonction, dans la mesure
minaire, y compris, en particulier, l’intention du du possible, pour toute la durée de l’affaire.
Procureur de présenter une demande confor- La Chambre préliminaire peut désigner plus
mément au paragraphe 3 de l’article 15. d’un juge unique si, pour des raisons d’effi-
cacité, la charge de travail de la chambre
Norme 46 : Chambre préliminaire l’exige.
1. La Présidence constitue des chambres pré-
liminaires permanentes dont la composi- Norme 48 : Informations nécessaires à
tion est fixe. la Chambre préliminaire
2. La Présidence assigne une situation à une 1. La Chambre préliminaire peut demander au
chambre préliminaire dès l’instant où le Procureur de lui fournir, éventuellement
Procureur a informé la Présidence confor- sous forme de résumés, les informations
mément à la norme 45. La Chambre pré- ou les documents spécifiques ou supplé-
liminaire désignée est chargée de toute mentaires qu’il détient et que la Chambre
question, requête ou information survenant préliminaire estime nécessaires en vue
dans la situation qui lui a été assignée, sous d’exercer ses fonctions et responsabilités
réserve que le président de la Section pré- énoncées à l’alinéa b) du paragraphe 3 de
liminaire, à la demande du juge président l’article 53, à l’alinéa a) du paragraphe 3 de
d’une chambre préliminaire, décide, dans l’article 56 et à l’alinéa c) du paragraphe 3
l’intérêt de la bonne administration de la de l’article 57.
justice, d’attribuer toute question, requête 2. La Chambre préliminaire prend les mesures
ou information survenant de la situation, à envisagées aux articles 54, 72 et 93 qui sont
une autre chambre préliminaire. nécessaires à la protection des informa-
3.Toute autre question, requête ou information tions et des documents visés à la disposi-
ne survenant pas d’une situation assignée tion 1re ainsi qu’à la sécurité des témoins
1057

et des victimes, et des membres de leur c) un glossaire explicatif des noms de per-
famille, conformément au paragraphe 5 de sonnes, de lieux et d’institutions perti-
l’article 68. nents.
3. Aucune disposition de la présente norme
ne porte atteinte aux normes de confiden- Norme 50 : Délais spécifiques
tialité applicables en vertu des alinéas e) et 1. Les arguments présentés par les victimes
f) du paragraphe 3 de l’article 54. en vertu du paragraphe 3 de l’article 15 et
de la disposition 3 de la règle 50 sont dépo-
Norme 49 : Demande d’autorisation sés dans un délai de trente jours à compter
1. La demande présentée par le Procureur de la date à laquelle les victimes sont infor-
à une chambre préliminaire pour obtenir mées en vertu de la disposition 1re de la
l’autorisation d’ouvrir une enquête en ver- règle 50.
tu du paragraphe 3 de l’article 15 est pré- 2. Un État partie qui exprime ses vues relati-
sentée par écrit et comprend : vement à la requête présentée par le Pro-
a) une référence aux crimes dont le Pro- cureur pour demander à celui-ci l’autorisa-
cureur conclut qu’ils ont été commis tion de prendre certaines mesures sur son
ou sont en voie de l’être, ainsi qu’un territoire, conformément à la disposition 2
exposé des faits dont il est allégué qu’ils de la règle 115, dispose d’un délai de dix
jours à compter de la date de notification.
fournissent une base raisonnable per-
mettant de conclure que lesdits crimes Norme 51 : Décision de mise en liberté
ont été commis ou sont en voie de provisoire
l’être,
Aux fins d’une décision de mise en liberté pro-
b) une déclaration du Procureur exposant visoire, la Chambre préliminaire demande des
les raisons pour lesquelles les crimes observations à l’État hôte ainsi qu’à l’État sur le
énumérés relèvent de la compétence territoire duquel la personne demande à être
de la Cour. libérée.
2. L’exposé des faits visé à l’alinéa a) de la dis-
position 1re indique au moins : Norme 52 : Document indiquant les
a) les lieux où les crimes auraient été charges
commis, par exemple le pays, la ville, Le document indiquant les charges mention-
indiqués le plus précisément possible, nées à l’article 61 comprend :
b) quand les crimes allégués auraient été a) le nom complet de la personne et tout autre
commis ou la période à laquelle ils au- renseignement pertinent pour son identi-
raient été commis, et fication,
c) les personnes impliquées, si elles ont b) l’exposé des faits, indiquant notamment
été identifiées, ou la description des quand et où les crimes auraient été com-
personnes ou groupes de personnes mis, fournissant une base suffisante en droit
qui sont impliqués. et en fait pour traduire la ou les personnes
3. Les annexes jointes à la demande en justice et comprenant les faits pertinents
contiennent, dans la mesure du possible : au regard du déclenchement de la compé-
a) la chronologie des événements perti- tence de la Cour,
nents, c) la qualification juridique des faits qui doit
b) des cartes indiquant toute information concorder tant avec les crimes prévus aux
pertinente, notamment le lieu où des articles 6, 7 ou 8 qu’avec la forme précise
crimes auraient été commis, et de participation auxdits crimes prévue aux
articles 25 et 28.
1058

Norme 53 : Décision de la Chambre nores et vidéo de tout élément de preuve


préliminaire au terme de l’audience de déjà recueilli ;
confirmation des charges j) la présentation d’éléments de preuve sous
La Chambre préliminaire rend sa décision par forme de résumés ;
écrit en précisant ses conclusions pour chaque k) la question de savoir dans quelle mesure les
charge dans un délai de soixante jours à comp- éléments de preuve peuvent être présentés
ter de la fin de l’audience de confirmation des au moyen d’une liaison audio ou vidéo ;
charges. l) la communication des éléments de preuve ;
m) le fait que les participants donnent leurs
Section 3 : instructions aux témoins experts conjoin-
Le procès tement ou séparément;
n) les éléments de preuve à produire en vertu
Norme 54 : Conférences de mise en de la règle 69 relativement aux accords sur
état devant la Chambre de première des faits ;
instance o) les conditions en vertu desquelles les vic-
Lors d’une conférence de mise en état, la times participent à la procédure ;
Chambre de première instance, conformément p) les moyens de défense que l’accusé entend,
au Statut et au Règlement de procédure et de le cas échéant, faire valoir.
preuve, peut rendre, dans l’intérêt de la justice,
toute ordonnance concernant la procédure, Norme 55 : Pouvoir de la Chambre de
notamment sur l’une des questions suivantes : première instance de modifier la qualifi-
a) la longueur et le contenu des arguments de cation juridique des faits
droit ainsi que des déclarations liminaires 1. Sans dépasser le cadre des faits et cir-
et finales ; constances décrits dans les charges et
b) le résumé des éléments de preuve sur les- dans toute modification qui y aurait été
quels les participants entendent se fonder ; apportée, la chambre peut, dans la décision
c) la longueur des éléments de preuve sur les- qu’elle rend aux termes de l’article 74, mo-
quels les participants entendent se fonder ; difier la qualification juridique des faits afin
qu’ils concordent avec les crimes prévus
d) le temps réservé aux questions à poser aux
aux articles 6, 7 ou 8 ainsi qu’avec la forme
témoins ;
de participation de l’accusé auxdits crimes
e) le nombre et le nom (accompagné de tout prévue aux articles 25 et 28.
pseudonyme) des témoins qui seront cités
2. Si, à un moment quelconque du procès, la
à comparaître ;
chambre se rend compte que la qualifica-
f) la production et la communication des tion juridique des faits peut être modifiée,
déclarations de témoins sur lesquelles les elle informe les participants à la procédure
participants entendent se fonder ; d’une telle possibilité et, après avoir exami-
g) le nombre des documents visés au para- né les éléments de preuve, donne en temps
graphe 2 de l’article 69, ou pièces à convic- opportun aux participants la possibilité de
tion dont le versement est envisagé, ainsi faire des observations orales ou écrites. Elle
que leur longueur et leur volume ; peut suspendre les débats afin de garantir
h) les points que tout participant entend sou- que les participants disposent du temps et
lever au cours du procès ; des facilités nécessaires pour se préparer
i) la question de savoir dans quelle mesure un de manière efficace, ou, en cas de besoin,
participant peut se fonder sur un élément convoquer une audience afin d’examiner
de preuve enregistré, notamment sur les toute question concernant la proposition
transcriptions et les enregistrements so- de modification.
1059

3. Aux fins de l’application de la disposition 2, de la date de notification de la décision


la chambre garantit notamment à l’accusé : contestée, un document déposé à l’appui
a) le temps et les facilités nécessaires pour de son appel.
préparer sa défense de manière effi- 2. Le document déposé à l’appui de l’appel
cace, conformément à l’alinéa b) du pa- contient les motifs d’appel. Chaque motif
ragraphe 1er de l’article 67, et d’appel est scindé de la façon suivante :
b) en cas de besoin, la possibilité d’interro- a) le motif d’appel,
ger ou de faire interroger de nouveau b) les arguments d’ordre juridique et/
tout témoin, de citer à comparaître ou factuel, invoqués à l’appui du motif
tout nouveau témoin ou de présenter d’appel.
tout autre élément de preuve admis- 3. Chaque argument d’ordre juridique et/ou
sible, conformément à l’alinéa e) du factuel énoncé à l’alinéa b) de la disposi-
paragraphe 1er de l’article 67. tion 2 est développé dans un paragraphe
distinct. S’agissant de toute question de
Norme 56 : Éléments de preuve présen- fait, un renvoi est effectué à la partie per-
tés en vertu de l’article 75 tinente du dossier ou à tout autre docu-
La Chambre de première instance peut en- ment ou source d’information. L’exposé
tendre les témoins et examiner les éléments de de chaque argument juridique renvoie aux
preuve concernant une décision sur la répara- articles, règles ou normes pertinents ou à
tion, conformément au paragraphe 2 de l’article d’autres éléments de droit applicables et
75, dans le même cadre que le procès. aux sources citées à l’appui de ces der-
niers. Le cas échéant, les constatations ou
Section 4 : conclusions contestées, figurant dans la
Appel et révision décision, sont identifiées à l’aide de réfé-
rences précises aux numéros de page et de
paragraphe.
Sous-section :
première Appel 4. Les motifs d’appel peuvent être présentés
sous forme cumulative ou alternative.
Norme 57 : Appel 5. Le document déposé à l’appui de l’appel n’ex-
Aux fins de la règle 150, l’appelant dépose un cède pas cent pages.
acte d’appel qui indique :
Norme 59 : Réponse
a) l’intitulé et le numéro de l’affaire,
1. Tout participant peut déposer une réponse,
b) la date de la condamnation, de l’acquit- dans un délai de soixante jours à compter
tement, du prononcé de la peine ou de de la date de notification du document dé-
l’ordonnance de réparation contre laquelle posé à l’appui de l’appel visé à la norme 58,
l’appel est interjeté, en procédant comme suit :
c) si l’appel porte sur l’intégralité de la décision a) en répondant séparément à chaque mo-
contestée ou seulement sur une partie de tif d’appel, le cas échéant en indiquant
celle-ci, s’il est contesté en tout ou en partie, et
d) la mesure qui est sollicitée. en précisant les motifs de cette contes-
tation ; en indiquant en outre si la me-
Norme 58 : Document déposé à l’appui sure sollicitée est contestée en tout ou
de l’appel en partie, et en précisant les motifs de
1. Une fois qu’il a interjeté appel conformément cette contestation,
à la norme 57, l’appelant dépose, dans un b) pour ce qui est des faits présentés à
délai de quatre-vingt dix jours à compter l’appui, qui n’ont pas été mentionnés
1060

dans l’appel ou dans le document dé- 5. Si la modification est accordée, la Chambre


posé à l’appui de l’appel, en indiquant d’appel précise le délai dans lequel l’appe-
la référence au passage pertinent du lant qui a demandé la modification doit
dossier ou à tout autre document ou déposer le document exposant les motifs
source d’information, d’appel tels qu’ils ont été modifiés, et fixe
c) en assortissant chaque argument juri- un nombre de pages maximum pour ledit
dique fondant la réponse de renvois aux document. Les dispositions 2 et 3 de la
articles, règles ou normes pertinents ou norme 58 s’appliquent mutatis mutandis.
à d’autres éléments de droit applicables 6. Toute réponse au document visé à la dispo-
et aux sources citées à l’appui de ces sition 5 est déposée dans le délai imparti
derniers. par la Chambre d’appel. Celle-ci peut égale-
2. La réponse n’excède pas cent pages. Dans ment fixer un nombre de pages maximum
la mesure du possible, la réponse est pré- pour la réponse, sinon, la norme 59 s’ap-
sentée et numérotée dans le même ordre plique mutatis mutandis.
que celui du document visé à la norme 58. 7. La norme 60 s’applique mutatis mutandis
s’agissant de toute réplique à la réponse
Norme 60 : Réplique déposée en vertu de la disposition 6.
1. Lorsqu’elle considère que l’intérêt de la Norme 62 : Éléments de preuve supplé-
justice le commande, la Chambre d’appel mentaires présentés devant la Chambre
peut ordonner à l’appelant de déposer une d’appel
réplique dans le délai qu’elle aura fixé dans
1. Tout participant souhaitant présenter des
son ordonnance.
éléments de preuve supplémentaires de-
2. Toute réplique déposée conformément à vant la Chambre d’appel dépose une re-
la disposition 1re n’excède pas cinquante quête indiquant :
pages. Dans la mesure du possible, la ré-
a) les éléments de preuve à présenter,
plique est présentée et numérotée dans
le même ordre que celui des documents b) le motif d’appel auquel les éléments de
décrits dans les normes 58 et 59. preuve se réfèrent et, le cas échéant, les
raisons pour lesquelles lesdits éléments
Norme 61 : Modification des motifs d’ap- de preuve n’ont pas été produits devant
pel présentés devant la Chambre d’appel la Chambre de première instance.
2. La Chambre d’appel peut :
1. Toute demande visant à modifier les motifs
d’appel indique l’intitulé et le numéro de a) décider de se prononcer d’abord sur
l’affaire en précisant, de façon motivée, la l’admissibilité d’éléments de preuve
supplémentaires et, dans ce cas, or-
modification qui est demandée.
donner au participant concerné par la
2. Toute demande de modification des motifs requête déposée en vertu de la dispo-
d’appel est déposée dès que les raisons la sition 1re de traiter de la question de
justifiant sont connues. l’admissibilité dans sa réponse et de ne
3. Les participants peuvent présenter une ré- produire d’éléments de preuve en ré-
ponse dans un délai de sept jours à comp- ponse qu’une fois rendue la décision de
ter de la date à laquelle la demande a été la Chambre d’appel sur l’admissibilité
notifiée. desdits éléments de preuve, ou
4. La réponse indique l’intitulé et le numéro b) décider de se prononcer sur l’admis-
de l’affaire et précise les arguments d’ordre sibilité d’éléments de preuve supplé-
juridique ou factuel invoqués en vue de mentaires en même temps que sur les
contester la demande. autres questions soulevées en appel,
1061

auquel cas, elle ordonne au partici- auquel il est ajouté au maximum vingt pages
pant concerné par la requête, déposée par personne condamnée ou acquittée sup-
en vertu de la disposition 1re, à la fois plémentaire.
de déposer une réponse exposant les 4. Le délai de dépôt d’une réponse consolidée
arguments relatifs à ladite requête et présentée par le Procureur commence à
de produire tout élément de preuve en courir à la date de la notification du dernier
réponse. document déposé à l’appui de l’appel par
3. Les réponses mentionnées à la disposition une personne condamnée dans une affaire
2 sont déposées dans le délai imparti par donnée.
la Chambre d’appel. Elles sont structurées
et numérotées, dans la mesure du possible, Norme 64 : Appels déposés en vertu de
dans le même ordre que celui de la requête la règle 154
aux fins de la présentation d’éléments de 1. Tout appel déposé en vertu de la règle 154
preuve. précise :
4. Si plusieurs accusés participent à l’appel, les a) l’intitulé et le numéro de l’affaire ou de
éléments de preuve admis au nom de l’un la situation,
d’entre eux seront, le cas échéant, exami- b) le titre et la date de la décision contre
nés au regard de la cause de chacun d’eux. laquelle l’appel est interjeté,
Norme 63 : Appels consolidés en vertu c) la disposition précise sur laquelle l’appel
de la règle 150 est fondé,
d) la mesure qui est sollicitée.
1. À moins que la Chambre d’appel n’en dé-
cide autrement, au cas où plusieurs appels 2. Sous réserve des dispositions 5 et 6, l’ap-
sont interjetés en vertu de la règle 150 : pelant dépose un document à l’appui de
l’appel, avec référence à l’appel, dans un
a) lorsque le Procureur interjette appel, il
délai de vingt-et-un jours à compter de la
dépose un document consolidé à l’ap-
date à laquelle la décision contestée a été
pui de tous les appels conformément à
notifiée. Le document déposé à l’appui de
la norme 58,
l’appel indique les motifs de l’appel ainsi
b) lorsque plus d’une personne condamnée que les arguments d’ordre juridique et/
dépose un document à l’appui de l’ap- ou factuel justifiant chacun de ces motifs.
pel, le Procureur dépose une réponse Chaque argument d’ordre juridique et/ou
consolidée conformément à la norme factuel est développé dans un paragraphe
59. distinct. S’agissant de toute question de fait,
2. La norme 60 s’applique mutatis mutandis et un renvoi est effectué à la partie pertinente
toute réplique déposée par le Procureur du dossier ou à tout autre document ou
doit l’être sous forme de réplique consoli- source d’information. Chaque argument ju-
dée. ridique est accompagné de renvois au droit
3. Pour tout document consolidé déposé à applicable, notamment aux articles, règles
l’appui de plus d’un appel et pour toute ou normes, et de toute source de droit
réponse consolidée visés à la disposition citée à l’appui. Le cas échéant, les consta-
1re, le nombre de pages n’excède pas cent, tations ou conclusions contestées figurant
auquel il est ajouté au maximum quarante dans la décision, sont identifiées à l’aide de
pages par personne condamnée ou acquit- références précises aux numéros de page
tée supplémentaire. Pour les répliques et de paragraphe.
consolidées visées à la disposition 2, le 3. Les motifs d’appel peuvent être invoqués
nombre de pages n’excède pas cinquante, de façon cumulative ou alternative.
1062

4. Sous réserve de la disposition 5 et 6, un 2. Toute demande d’autorisation d’interjeter


participant peut déposer une réponse dans appel déposée en vertu de l’alinéa d) du
un délai de vingt-et-un jours à compter de paragraphe 1er de l’article 82 fait état des
la date à laquelle le document déposé à raisons nécessitant le règlement immédiat
l’appui de l’appel a été notifié, de la manière de la question par la Chambre d’appel.
suivante : 3. Les participants peuvent déposer une ré-
a) en répondant séparément à chaque motif ponse dans un délai de trois jours à comp-
d’appel, le cas échéant en indiquant s’il ter de la date à laquelle la demande visée à
est contesté en tout ou en partie, et en la disposition 1re a été notifiée, à moins que
précisant les motifs de cette contesta- la Chambre préliminaire ou la Chambre de
tion ; en indiquant en outre si la mesure première instance concernée ordonne la
sollicitée est contestée en tout ou en tenue immédiate d’une audience pour exa-
partie, et en précisant les motifs de miner la demande. En pareil cas, il est donné
cette contestation, aux participants la possibilité d’être enten-
b) en présentant à l’appui les arguments dus oralement.
d’ordre juridique et/ou factuel. 4. Lorsque l’autorisation d’interjeter appel est
5. Pour les appels déposés en vertu de l’ali- accordée, l’appelant dépose, dans un délai
néa b) du paragraphe 1er de l’article 82, le de dix jours à compter de la date à laquelle
document déposé à l’appui de l’appel est la décision autorisant l’appel a été notifiée,
déposé par l’appelant dans un délai de sept un document à l’appui de l’appel conformé-
jours à compter de la date à laquelle la déci- ment à la disposition 2 de la norme 64. Ledit
sion contestée a été notifiée. La réponse document indique précisément le titre de la
est déposée dans un délai de cinq jours à décision ainsi que la date à laquelle l’autori-
compter de la date à laquelle le document sation d’interjeter appel a été accordée.
déposé à l’appui de l’appel a été notifié.
5. Les participants peuvent déposer une ré-
6. Pour les appels déposés en vertu de l’ali-
ponse dans un délai de dix jours à compter
néa c) du paragraphe 1er de l’article 82, le
de la date à laquelle le document à l’appui
document à l’appui de l’appel est déposé
de l’appel a été notifié. La disposition 4 de
par l’appelant dans un délai de quatre jours
à compter de la date à laquelle la déci- la norme 64 s’applique mutatis mutandis.
sion contestée a été notifiée. La réponse
Sous-section 2 :
est déposée dans un délai de deux jours à
Révision
compter de la date à laquelle le document
déposé à l’appui de l’appel a été notifié.
Norme 66 : Procédure conduisant à la
Norme 65 : Appels déposés en vertu de décision concernant la révision
la règle 155 1. Toute requête en révision présentée en ver-
1. Toute demande d’autorisation d’interje- tu du paragraphe 1er de l’article 84 ainsi
ter appel déposée en vertu de la règle que de la règle 159 indique l’intitulé et le
155 indique l’intitulé ainsi que le numéro numéro de la procédure originale. Une
de l’affaire ou de la situation, et précise requête présentée en vertu de l’alinéa a)
les arguments d’ordre juridique et/ou fac- du paragraphe 1er de l’article 84 énonce
tuels qui sont invoqués à l’appui. Si les faits les nouveaux faits ou éléments de preuve,
invoqués ne ressortent pas du dossier de qui n’étaient ni connus ni disponibles au
la procédure, il faut qu’une personne ayant moment du procès, et indique l’effet que
connaissance desdits faits confirme, dans la la présentation de tels faits ou éléments
mesure du possible, solennellement qu’ils de preuve auraient pu avoir sur la décision
sont avérés. de la Cour. Les autres requêtes exposent
1063

les raisons visées aux alinéas b) et c) du tibles avec la nature des fonctions qui sont
paragraphe 1er de l’article 84. Dans toute celles du conseil devant la Cour.
requête en révision, les faits invoqués s’ac-
compagnent, dans la mesure du possible, Norme 68 : Personnes assistant un
d’un engagement solennel de la part de la conseil
personne qui a connaissance desdits faits. Les personnes assistant un conseil comme pré-
La demande n’excède pas cent pages. vu à la disposition 1re de la règle 22 peuvent
2. Dans la mesure du possible, la requête en prêter leur assistance au conseil dans la pré-
révision est notifiée aux participants à la sentation d’une affaire devant une chambre.
procédure originale ainsi qu’à toute autre Les critères auxquels ces personnes doivent
personne ayant un intérêt direct pour la répondre sont énoncés dans le Règlement du
procédure en révision. Lesdits participants Greffe.
et personnes peuvent déposer une réponse
dans un délai de quarante jours à compter Norme 69 : Preuve et contrôle des cri-
de la date à laquelle la requête en révision tères auxquels le conseil doit répondre
a été notifiée. 1. Toute personne souhaitant figurer sur la
3. La réponse visée à la disposition 2 indique liste de conseils remplit les formulaires qui
l’intitulé et le numéro de l’affaire en pré- lui sont fournis à cette fin par le Greffier.
cisant les arguments à l’appui d’ordre juri- 2. Cette personne produit en outre les pièces
dique et/ou factuel. Les faits visant à nier justificatives suivantes :
ou à contredire l’existence des faits sur les-
a) un curriculum vitae détaillé,
quels la requête en révision est fondée sont
précisés dans la réponse et s’accompagnent b) les certificats délivrés par les barreaux dont
d’un engagement solennel de la part de la elle est membre et/ou par les services ad-
personne qui a connaissance desdits faits. ministratifs de contrôle compétents attes-
La réponse n’excède pas cent pages. tant ses qualifications, son droit d’exercer
et l’existence, le cas échéant, de sanctions
4. Lorsqu’elle considère que l’intérêt de la
disciplinaires ou de poursuites disciplinaires
justice le commande, la Chambre d’appel
en cours engagées contre elle, et
peut ordonner à l’appelant de déposer une
réplique dans le délai qu’elle aura fixé dans c) un extrait de casier judiciaire délivré par les
son ordonnance. services compétents de l’État ou des États
dont elle est ressortissante ou dans lesquels
CHAPITRE 4 : elle est domiciliée, indiquant, le cas échéant,
CONSEIL ET AIDE JUDICIAIRE l’existence de condamnations pénales.
3. Toute personne souhaitant figurer sur la
Section première : liste ou tout conseil y figurant déjà informe
Liste de conseils et conseils immédiatement le Greffier de toute modi-
de permanence fication notable concernant les renseigne-
ments fournis, notamment de l’engagement,
Norme 67 : Critères auxquels le conseil le cas échéant, de poursuites pénales ou
doit répondre disciplinaires à son encontre.
1. Le conseil doit avoir acquis au moins dix 4. Le Greffier peut, à tout moment, prendre des
années d’expérience telle que définie par la mesures pour vérifier les renseignements
règle 22. fournis par les personnes demandant à être
2. Le conseil doit n’avoir jamais été condamné inscrites sur la liste de conseils et par les
pour des infractions criminelles ou discipli- conseils y figurant déjà.
naires graves considérées comme incompa-
1064

Norme 70 : Inscription sur la liste de b) s’est vu interdire provisoirement


conseils d’exercer devant la Cour pour une pé-
1. Lorsqu’il reçoit la demande d’une personne riode supérieure à trente jours en ap-
souhaitant figurer sur la liste de conseils, le plication de la disposition 3 de la règle
Greffier vérifie que cette personne a fourni 171.
les renseignements exigés au titre de la 3. Le Greffier notifie au conseil toute décision
norme 69. Le Greffier accuse réception de prise en application des dispositions 1re
la demande et, si nécessaire, invite la per- ou 2. Il expose les motifs de sa décision et
sonne à produire des informations supplé- fournit des informations sur la procédure
mentaires. à suivre pour demander le réexamen de
2. La décision relative à l’inscription sur la liste celle-ci en application de la norme 72.
de conseils est notifiée à la personne qui
a présenté la demande. Si la demande est Norme 72 : Réexamen des décisions
rejetée, le Greffier expose les motifs du re- prises par le Greffier
fus et fournit des informations sur la procé- 1. Une demande peut être présentée à la Pré-
dure à suivre pour demander le réexamen sidence aux fins de réexaminer une déci-
de sa décision en application de la norme sion par laquelle le Greffier :
72. a) refuse de faire figurer une personne sur
la liste de conseils en application de la
Norme 71 : Radiation et suspension d’un disposition 2 de la norme 70,
conseil de la liste de conseils b) radie un conseil de la liste de conseils en
1. Le Greffier procède à la radiation d’un conseil application de la disposition 1re de la
de la liste de conseils lorsque celui-ci : norme 71, ou
a) ne répond plus aux critères requis pour c) suspend un conseil de la liste de conseils
être inscrit sur la liste de conseils, en application de la disposition 2 de la
b) s’est vu interdire définitivement d’exer- norme 71.
cer devant la Cour, à l’issue d’une pro- 2. Toute demande de réexamen visée à la dis-
cédure disciplinaire engagée contre position 1re est présentée en application
lui conformément aux dispositions du de la norme 23 et déposée dans un délai
code de conduite professionnelle des de quinze jours à compter de la date de la
conseils, notification de la décision du Greffier.
c) a été jugé coupable d’atteintes à l’admi- 3. Le Greffier peut déposer une réponse dans
nistration de la justice telles que dé- un délai de quinze jours à compter de la
crites au paragraphe 1er de l’article 70, date de la notification de la demande dépo-
ou sée en application des dispositions 1re et 2.
d) s’est vu interdire définitivement d’exer- 4. La Présidence peut demander au Greffier
cer devant la Cour en application de la de fournir des informations supplémen-
disposition 3 de la règle 171. taires nécessaires pour se prononcer sur
2. Le Greffier suspend un conseil de la liste de la demande de réexamen. La décision de la
conseils lorsque celui-ci : Présidence est définitive.
a) a été suspendu provisoirement de ses
Norme 73 : Conseils de permanence
fonctions à l’issue d’une procédure
disciplinaire engagée contre lui confor- 1. Le Greffier dresse et tient à jour un tableau
mément aux dispositions du code de recensant les conseils figurant sur la liste
conduite professionnelle des conseils, de conseils, qui sont disponibles à tout
ou moment pour représenter toute personne
1065

devant la Cour ou pour se charger des inté- sur la liste de conseils et si le conseil choi-
rêts de la Défense. si est disposé et prêt à la représenter et
2. Lorsqu’une personne a besoin d’être à figurer sur ladite liste, le Greffier statue,
représentée de toute urgence et qu’elle conformément à la norme 70, sur l’éligibi-
n’a pas encore obtenu la désignation d’un lité dudit conseil et, après son inscription
conseil ou que celui-ci n’est pas disponible, sur la liste de conseils, facilite la délivrance
le Greffier peut désigner un conseil de per- d’une procuration. En attendant le dépôt
manence en tenant compte des souhaits de cette procuration, la personne habilitée
exprimés par cette personne, du critère de à bénéficier de l’aide judiciaire peut être
la proximité géographique et des langues représentée par un conseil de permanence
parlées par le conseil. en vertu de la norme 73.

Section 2 : Norme 76 : Désignation du conseil de la


Défense assurée par le conseil Défense par une chambre
1. Après avoir consulté le Greffier, une
Norme 74 : Défense assurée par le chambre peut désigner un conseil dans les
conseil circonstances précisées par le Statut et le
1. Un conseil de la Défense intervient dans le Règlement de procédure et de preuve ou
cadre de procédures devant la Cour soit lorsque l’intérêt de la justice le commande.
lorsqu’il est choisi par la personne habilitée 2. Lorsque la chambre décide de désigner un
à bénéficier de l’aide judiciaire en vertu de conseil en vertu de la disposition 1re et que
la disposition 2 de la règle 21 soit lorsque le conseil en question ne figure pas sur la
la chambre a désigné le conseil en vertu liste de conseils, le Greffier se prononce
des dispositions du Statut, du Règlement d’abord sur l’éligibilité de celui-ci à figurer
de procédure et de preuve et du présent sur la liste de conseils conformément à la
Règlement. norme 70. La chambre peut également dési-
2. Lorsqu’elle est représentée par un conseil, gner un conseil du Bureau du conseil public
la personne habilitée à bénéficier de l’aide pour la Défense.
judiciaire, sous réserve de l’alinéa h) du
Norme 77 : Bureau du conseil public
paragraphe 1er de l’article 67, agit devant
pour la Défense
la Cour par l’intermédiaire de son conseil,
à moins que la chambre n’en décide autre- 1. Le Greffier constitue et développe un
ment. Bureau du conseil public pour la Défense
chargé d’apporter l’assistance décrite aux
Norme 75 : Choix du conseil de la dispositions 4 et 5.
Défense 2. Le Bureau du conseil public pour la Défense
1. Si la personne habilitée à bénéficier de relève du Greffe uniquement sur le plan ad-
l’aide judiciaire choisit un conseil sur la liste ministratif et fonctionne comme un bureau
de conseils, le Greffier se met en rapport totalement indépendant. Les conseils et les
avec le conseil en question. Si ce dernier est assistants qui en sont membres travaillent
disposé et prêt à représenter la personne, de manière indépendante.
le Greffier facilite la délivrance par la per- 3. Le Bureau du conseil public pour la Dé-
sonne de la procuration dont le conseil a fense peut inclure un conseil qui répond
besoin pour la représenter. aux qualifications définies à la règle 22 et
2. Si la personne habilitée à bénéficier de l’aide à la norme 67. Il inclut également des assis-
judiciaire choisit un conseil qui ne figure pas tants, tel que prévu à la norme 68.
1066

4. Les conseils du Bureau du conseil public la règle 90 dans un délai de trente jours à
pour la Défense ont notamment pour tâche compter de la date à laquelle la décision du
de représenter et de protéger les droits de Greffier a été notifiée.
la Défense au stade initial de l’enquête, en
particulier en vue de l’application de l’alinéa Norme 80 : Désignation par une
d) du paragraphe 2 de l’article 56 et de la chambre des représentants légaux des
disposition 2 de la règle 47. victimes
5. Le Bureau du conseil public pour la Défense 1. Lorsque l’intérêt de la justice le commande,
fournit également aide et assistance aux une chambre peut, après avoir consulté le
conseils de la Défense et aux personnes Greffier, désigner un représentant légal des
habilitées à bénéficier de l’aide judiciaire, y victimes.
compris, le cas échéant : 2. La chambre peut désigner un conseil du
a) en effectuant des recherches et en don- Bureau du conseil public pour les victimes.
nant des avis juridiques, et
b) en comparaissant devant une chambre Norme 81 : Bureau du conseil public
dans le cadre de questions spécifiques. pour les victimes
1. Le Greffier constitue et développe un
Norme 78 : Retrait du conseil Bureau du conseil public pour les victimes
Avant de se retirer d’une affaire, les conseils chargé d’apporter l’assistance décrite à la
de la Défense demandent l’autorisation à la disposition 4.
chambre. 2. Le Bureau du conseil public pour les vic-
times relève du Greffe uniquement sur le
Section 3 : plan administratif et fonctionne comme un
Représentants légaux des victimes bureau totalement indépendant.
Les conseils et les assistants qui en sont
Norme 79 : Décision de la chambre re- membres travaillent de manière indépen-
lative aux représentants légaux des vic- dante.
times 3. Le Bureau du conseil public pour les vic-
1. La décision de la chambre visant à deman- times peut inclure un conseil qui possède
der aux victimes ou à des groupes particu- les qualifications définies à la règle 22 et à la
liers de victimes de choisir un ou plusieurs norme 67. Il inclut également des assistants,
représentants légaux communs peut être tel que prévu à la norme 68.
prise en liaison avec la décision relative à 4. Le Bureau du conseil public pour les vic-
la demande présentée par la victime ou les times fournit aide et assistance au repré-
victimes en vue de participer à la procé- sentant légal des victimes et aux victimes, y
dure. compris, le cas échant :
2. Pour le choix du représentant légal com- a) en effectuant des recherches et en don-
mun des victimes conformément à la dispo- nant des avis juridiques, et
sition 3 de la règle 90, il faut tenir compte b) en comparaissant devant une chambre
des avis des victimes ainsi que de la néces- dans le cadre de questions spécifiques.
sité de respecter les traditions locales et
d’aider des groupes de victimes spécifiques. Norme 82 : Retrait des représentants
3. Les victimes peuvent demander à la légaux des victimes
chambre concernée d’examiner le choix Avant de se retirer d’une affaire, les représen-
fait par le Greffier d’un représentant légal tants légaux des victimes demandent l’autorisa-
commun en vertu de la disposition 3 de tion à la chambre.
1067

Section 4 : bénéficier de l’aide judiciaire dispose libre-


Aide judiciaire aux frais ment. Ces ressources comprennent, sans
de la Cour s’y limiter, les revenus directs, les comptes
bancaires, les propriétés immobilières ou
Norme 83 : Étendue de l’aide judiciaire personnelles, les retraites, les actions, les
aux frais de la Cour obligations ou autres actifs détenus par la-
dite personne, à l’exclusion de toutes allo-
1. L’aide judiciaire aux frais de la Cour com-
cations familiales ou sociales dont elle peut
prend l’ensemble des coûts que le Greffier
être bénéficiaire. Pour estimer les moyens
estime raisonnablement nécessaires pour
dont celle-ci dispose, il faut également tenir
assurer une défense effective et efficace.
compte de tout transfert de biens qu’elle
Cette aide couvre notamment les hono- effectue et que le Greffier estime pertinent.
raires du conseil, de ses assistants tels que Il conviendrait également de prendre en
définis à la norme 68, de ses collaborateurs, compte le mode de vie apparent de ladite
ainsi que les frais relatifs au rassemblement personne. Le Greffier autorise les dépenses
des éléments de preuve, les frais admi- sollicitées par cette dernière dans la mesure
nistratifs, les frais relatifs aux services de où elles sont raisonnables et nécessaires.
traduction et d’interprétation, les frais de
déplacement et les indemnités journalières Norme 85 : Décisions relatives à l’octroi
de subsistance. de l’aide judiciaire
2. Après avoir, le cas échéant, consulté la 1. Conformément à la procédure énoncée
chambre, le Greffier détermine l’étendue dans le Règlement du Greffe, le Greffier
de l’aide judiciaire aux frais de la Cour ac- statue sur la demande d’aide judiciaire aux
cordée aux victimes. frais de la Cour dans un délai d’un mois à
3. La personne qui bénéficie de l’aide judi- compter de la date à laquelle la personne a
ciaire aux frais de la Cour peut présenter présenté sa demande ou de la date d’expi-
une demande au Greffier en vue d’obtenir ration du délai fixé en vertu du Règlement
des moyens financiers supplémentaires qui du Greffe. La décision, motivée et assortie
sont accordés en fonction de la nature de d’instructions sur la façon de demander
l’affaire. son réexamen, est notifiée à la personne.
4. À la demande de la personne qui bénéfi- Lorsque les circonstances le justifient, le
cie de l’aide judiciaire aux frais de la Cour, Greffier peut décider, à titre provisoire,
la chambre compétente peut examiner les d’accorder l’aide judiciaire aux frais de la
décisions du Greffier relatives à l’étendue Cour.
de l’aide telle que définie dans la présente 2. Le Greffier réexamine sa décision relative à
norme. l’octroi de l’aide judiciaire aux frais de la
Cour s’il est constaté que la situation finan-
Norme 84 : Évaluation des ressources
cière de la personne qui en bénéficie diffère
financières
de ce qui est indiqué dans la demande ou
1. Lorsqu’une personne demande à bénéficier qu’elle a changé depuis que la personne a
de l’aide judiciaire aux frais de la Cour, le présenté sa demande. La décision révisée,
Greffier évalue les moyens dont elle dis- motivée et assortie des instructions sur la
pose et détermine si elle peut bénéficier façon de demander son réexamen, est noti-
d’une aide partielle ou totale. fiée à la personne.
2. Par moyens, il faut entendre les ressources 3. Les personnes mentionnées aux disposi-
financières, directes ou indirectes, de tout tions 1re et 2 peuvent demander à la Pré-
ordre, dont la personne qui demande à sidence de procéder au réexamen de déci-
1068

sions prévu auxdites dispositions, dans un communications soient envoyées, dans


délai de quinze jours à compter de la date le cas où la demande est introduite par
de leur notification. La décision de la Prési- une personne autre que la victime en
dence est définitive. vertu de la disposition 3 de la règle 89,
4. Sous réserve de la disposition 5 de la règle b) la preuve du consentement de la vic-
21, lorsqu’une personne a bénéficié de time ou la preuve de la situation de la
l’aide judiciaire aux frais de la Cour et qu’il victime lorsque celle-ci est un enfant ou
est établi par la suite que les informations une personne invalide, qui est fournie
qu’elle a fournies au Greffier sur ses moyens en même temps que la demande, sous
n’étaient pas exactes, la Présidence, peut, à la forme écrite ou conformément à la
la demande du Greffier, ordonner que tous règle 102, dans le cas où la demande est
les fonds versés soient remboursés par la introduite aux termes de la disposition
personne. Le Greffier peut demander l’aide 3 de la règle 89,
des États parties concernés pour faire exé- c) la description du préjudice subi du fait
cuter cette ordonnance. qu’un crime relevant de la compétence
de la Cour a été commis ou, dans le cas
CHAPITRE 5 : où la victime serait une organisation ou
PARTICIPATION DES VICTIMES ET une institution, la description de tout
RÉPARATIONS dommage direct visé à la disposition b)
de la règle 85,
Norme 86 : Participation des victimes à
d) la description de l’incident, y compris le
la procédure en vertu de la règle 89
lieu et la date où il s’est produit et, dans
1. Aux fins de la règle 89 et sous réserve de la la mesure du possible, les nom et pré-
règle 102, toute victime adresse au Greffier noms de la personne ou des personnes
une demande écrite. À cet effet, le Gref- que la victime tient pour responsables
fier élabore des formulaires standard, qui du préjudice visé à la règle 85,
doivent être approuvés en application de la e) toute pièce justificative pertinente,
disposition 2 de la norme 23. Lesdits for- notamment les noms et adresses des
mulaires sont, dans la mesure du possible, témoins,
mis à la disposition des victimes et groupes
f) tout renseignement permettant d’expli-
de victimes ainsi que des organisations in-
quer pourquoi les intérêts personnels
tergouvernementales et non gouvernemen-
de la victime sont concernés,
tales, lesquelles peuvent aider à en assurer
une diffusion qui soit la plus large possible. g) tout renseignement indiquant à quel
Les victimes utilisent, dans la mesure du stade de la procédure la victime sou-
possible, lesdits formulaires standard. haite participer et, le cas échéant, tout
2. Les formulaires standard et autres demandes renseignement relatif aux mesures
visés à la disposition 1re indiquent, dans la qu’elle sollicite,
mesure du possible, les informations sui- h) tout renseignement, dans la mesure du
vantes : possible, relatif à la représentation légale
a) les nom, prénoms et adresse de la victime envisagée par la victime, pour autant
ou l’adresse à laquelle la victime de- qu’elle l’envisage, à savoir notamment
mande que toutes les communications les nom, prénoms et adresses de repré-
soient envoyées, ou encore les nom sentants légaux potentiels, ainsi que
et prénoms de la personne qui intro- tout renseignement relatif aux moyens
duit la demande ou l’adresse à laquelle dont disposent la ou les victimes pour
cette dernière demande que toutes les rémunérer un représentant légal.
1069

3. Les victimes qui demandent à participer à seignements supplémentaires, la chambre


la procédure, à la phase du procès et/ou de fournit à la victime concernée ou aux vic-
l’appel, présentent leur demande au Gref- times concernées l’occasion de répondre.
fier, dans la mesure du possible, avant le 8. La décision prise par une chambre en ver-
début de la phase de la procédure à laquelle tu de la règle 89 s’applique, dans la même
ils veulent participer. affaire, à tous les stades de la procédure,
4. Le Greffier peut demander aux victimes ou sous réserve des pouvoirs de la chambre
à la personne qui introduit la demande en concernée conformément à la disposition
vertu de la disposition 3 de la règle 89 de 1re de la règle 91.
fournir de plus amples renseignements 9. Une unité spécialisée chargée de la partici-
afin de s’assurer que la demande contient, pation des victimes et des réparations est
dans la mesure du possible, les informa- placée sous l’autorité du Greffier. Cette
tions visées à la disposition 2, avant de la unité est chargée d’aider les victimes et les
transmettre à la chambre. Le Greffier peut groupes de victimes.
également s’enquérir auprès des États, du
Procureur et d’organisations intergouver- Norme 87: Information aux victimes
nementales ou non gouvernementales pour 1. Le Procureur notifie à la Chambre prélimi-
obtenir de plus amples renseignements. naire les informations qu’il a fournies aux
5. Le Greffier transmet à la chambre toutes victimes en vertu de la disposition 1re de la
les demandes visées à la présente norme, règle 50 en précisant notamment la date à
accompagnées d’un rapport. Soucieux de laquelle il les a fournies.
préserver les intérêts distincts des victimes, 2. Le Procureur informe le Greffe de sa déci-
le Greffier veille à présenter un rapport par sion de ne pas ouvrir d’enquête ou de ne
groupe de victimes. pas engager de poursuites en vertu des
paragraphes 1er et 2 de l’article 53 et four-
6. Sous réserve des ordonnances que la
nit toute l’information nécessaire au Greffe
chambre peut rendre, lorsqu’il reçoit régu-
pour notification aux victimes conformé-
lièrement des demandes présentées par
ment à la disposition 2 de la règle 92.
des victimes pour une même affaire ou si-
tuation conformément à la disposition 1re, Norme 88 : Demandes en réparation
le Greffier peut également soumettre un présentées par les victimes conformé-
rapport unique relatif à plusieurs desdites ment à la règle 94
demandes, à la chambre saisie de l’affaire ou 1. Aux fins de la règle 94, le Greffier élabore
de la situation, afin d’aider la chambre à ne un formulaire standard à l’aide duquel les
rendre qu’une seule décision sur lesdites victimes introduisent leur demande en
demandes, conformément à la disposition réparation. Ledit formulaire est mis à la
4 de la règle 89. Les rapports relatifs aux disposition des victimes et groupes de vic-
demandes reçues au cours d’une période times ainsi que des organisations intergou-
donnée sont présentés sur une base régu- vernementales et non gouvernementales,
lière. lesquelles peuvent aider à en assurer une
7. Avant de statuer sur une demande, la diffusion qui soit la plus large possible. Les
chambre peut demander, au besoin avec victimes utilisent, dans la mesure du pos-
l’aide du Greffier, des renseignements sup- sible, ledit formulaire standard, qui doit
plémentaires, notamment de la part des avoir été approuvé en application de la dis-
États, du Procureur, des victimes ou des position 2 de la norme 23.
personnes agissant au nom de celles-ci ou 2. Le Greffier s’enquiert auprès des victimes
avec le consentement de celles-ci. Si des de tout renseignement supplémentaire
États ou le Procureur transmettent des ren- pour compléter leur demande conformé-
1070

ment à la disposition 1re de la règle 94. Il la naissance, ou toute autre qualité. Toute
aide les victimes à compléter leur demande. mesure appliquée en vertu du présent Rè-
Les demandes sont enregistrées puis archi- glement et du Règlement du Greffe afin de
vées sous forme électronique afin de pou- protéger les droits et le statut spécial de
voir être notifiées par l’unité visée à la dis- catégories spécifiques de personnes déte-
position 9 de la norme 86, conformément à nues n’est pas considérée comme étant dis-
la disposition 2 de la règle 94. criminatoire.

Norme 92 : Caractère confidentiel du


CHAPITRE 6 : dossier de détention
DÉTENTION
1. Le dossier de détention de la personne
Section première : détenue est confidentiel.
Dispositions générales 2. Le dossier de détention est mis à la disposi-
tion de la personne détenue, de son conseil
Norme 89 : Portée du présent chapitre ou des personnes autorisées par le Greffier,
à moins que le chef du quartier péniten-
Les dispositions du présent chapitre régissent
tiaire, en consultation avec le Greffier, ne
la détention des personnes détenues par la
décide que les informations contenues dans
Cour en vertu du Statut.
ledit dossier ne devraient pas être commu-
niquées dans l’intérêt de la bonne adminis-
Norme 90 : Administration du quartier tration du quartier pénitentiaire.
pénitentiaire
3. La chambre peut, de sa propre initiative ou
1. Sous réserve du Statut, du Règlement de à la demande de toute personne intéressée,
procédure et de preuve et du présent Rè- ordonner ou interdire la communication de
glement, le Greffier assume l’entière res- tout ou partie du dossier de détention.
ponsabilité de l’administration du quartier 4. La personne détenue est informée de toute
pénitentiaire, y compris en ce qui concerne requête aux fins d’accéder à son dossier de
la sécurité et le maintien de l’ordre, et détention et est autorisée à être entendue
prend toute décision s’y rapportant. ou à présenter ses observations. Dans des
2. L’exécution quotidienne des fonctions dé- circonstances exceptionnelles telles que
crites dans la disposition 1re est déléguée celles dictées par l’urgence, une ordon-
au chef du quartier pénitentiaire. Le chef nance peut être rendue avant que la per-
du quartier pénitentiaire peut, selon les cas, sonne détenue ne soit informée de la re-
déléguer à d’autres personnes des fonc- quête. Dans ce cas, celle-ci en est informée
tions spécifiques. aussitôt que possible et est autorisée à être
entendue ou à présenter ses observations.
Norme 91 : Traitement de la personne
détenue Norme 93 : Informations fournies à la
1. Toute personne détenue est traitée avec personne détenue à son arrivée au quar-
humanité et dans le respect de la dignité tier pénitentiaire
inhérente à la personne humaine. 1. À son arrivée au quartier pénitentiaire, la
2. Il n’est toléré aucune discrimination à personne détenue reçoit, dans une langue
l’égard des personnes détenues fondée sur qu’elle comprend parfaitement et parle
le sexe, l’âge, la race, la couleur, la langue, couramment, une copie de l’ensemble des
la religion ou les croyances religieuses, dispositions relatives à la détention énon-
les opinions politiques ou autres, l’origine cées dans le présent Règlement et dans le
nationale, ethnique ou sociale, la fortune, Règlement du Greffe.
1071

2. Si les documents mentionnés dans la dispo- dure donne à cette dernière le droit d’être
sition 1re ci-dessus ne sont pas immédia- entendue au sujet de toute infraction qui
tement disponibles et en attendant qu’une aurait été commise ainsi que le droit de
traduction en soit faite dans une langue que former un recours auprès de la Présidence.
la personne détenue comprend parfaite-
ment et parle couramment, ladite personne Norme 96 : Suspension des normes rela-
détenue est assistée d’un interprète. tives à la détention
1. Au cas où des troubles sérieux ou toute
Norme 94 : Inspection du quartier péni- autre situation d’urgence se produiraient
tentiaire dans le quartier pénitentiaire, le chef du
1. La Présidence peut, à tout moment, dési- quartier pénitentiaire pourrait prendre
gner un juge de la Cour aux fins d’inspecter immédiatement toute mesure nécessaire
le quartier pénitentiaire et d’établir un rap- pour assurer la sécurité des personnes
port sur les conditions de détention et sur détenues et du personnel, ou garantir la
l’administration du quartier pénitentiaire. sécurité du quartier pénitentiaire.
2. Des inspections sont effectuées périodi- 2. Toute mesure prise par le chef du quartier
quement et à l’improviste par une autorité pénitentiaire conformément à la disposition
d’inspection indépendante désignée par la 1re est immédiatement signalée au Greffier,
Présidence. Ladite autorité d’inspection a lequel, sous réserve de l’approbation de
pour mission de contrôler les conditions la Présidence, peut suspendre temporai-
de détention des personnes détenues et le rement l’application de tout ou partie des
traitement qui leur est réservé. dispositions du présent Règlement ou de
3. Suite à l’inspection effectuée conformé- celles du Règlement du Greffe portant sur
ment à la disposition 2, l’autorité d’inspec- les questions de détention, jusqu’à ce que
tion rédige à l’intention de la Présidence et l’ordre et la sécurité soient restaurés au
du Greffier un rapport confidentiel qui pré- sein du quartier pénitentiaire.
sente ses conclusions et recommandations.
4. Dès réception du rapport mentionné à la Section 2 :
disposition 3, le Greffier prend les mesures Droits de la personne détenue et
qu’il juge appropriées, au besoin en consul- conditions de détention
tation avec les autorités compétentes qui
ont mis le quartier pénitentiaire à la dispo- Norme 97 : Communication avec le
sition de la Cour. Si le Greffier n’approuve
conseil de la Défense
pas les recommandations formulées par
l’autorité d’inspection, il soumet à la Prési- 1. Toute personne détenue est informée
dence un rapport exposant ses raisons. de son droit de communiquer librement
5. La Présidence peut rendre toute décision avec son conseil ou avec les personnes
ou ordonnance qu’elle juge nécessaire. qui assistent ce dernier conformément à
la norme 68, avec l’aide d’un interprète si
Norme 95 : Discipline besoin est.
1. Le chef du quartier pénitentiaire maintient 2. Tout entretien entre une personne détenue
l’ordre et la discipline dans l’intérêt de la et son conseil ou les personnes qui assistent
sécurité et de la bonne administration du ce dernier conformément à la norme 68 et
quartier pénitentiaire. l’interprète a lieu sous le regard du person-
nel du quartier pénitentiaire, mais sans que
2. Les détails de la procédure disciplinaire appli-
ce personnel puisse écouter directement
cable à la personne détenue sont exposés
ou indirectement l’entretien.
dans le Règlement du Greffe. Ladite procé-
1072

Norme 98 : Assistance diplomatique et et autres publications ainsi qu’en écou-


consulaire tant la radio et en regardant des émis-
1. Toute personne détenue est informée de sions de télévision,
son droit de communiquer avec les repré- e) à utiliser un espace commun équipé
sentants énumérés ci-dessous et à en rece- d’un téléviseur, d’un poste de radio et
voir la visite : d’un ordinateur et contenant des lec-
a) le représentant diplomatique et/ou tures ainsi que des articles de papeterie
consulaire de l’État dont la personne mis à la disposition de toutes les per-
détenue est ressortissante, accrédité sonnes détenues,
auprès de l’État dans lequel le quartier f) à faire de l’exercice en plein air pendant
pénitentiaire est situé ou de l’autorité au moins une heure par jour,
qui a mis le quartier pénitentiaire à la g) à avoir des activités sportives,
disposition de la Cour ou,
h) à recevoir du courrier et des colis,
b) pour toute personne détenue dépour-
i) à communiquer par courrier ou par té-
vue de représentation diplomatique
léphone avec sa famille ou toute autre
ou consulaire dans l’État dans lequel le
personne.
quartier pénitentiaire est situé, le repré-
sentant diplomatique et/ou consulaire 2. Les modalités d’application de la disposi-
de l’État assumant la défense des inté- tion 1re sont fixées dans le Règlement du
rêts de l’État dont la personne détenue Greffe, y compris les restrictions néces-
est ressortissante ou, saires dans l’intérêt de l’administration de
la justice ou pour le maintien de l’ordre et
c) pour les réfugiés ou apatrides, le repré-
sentant de toute autorité nationale ou de la sécurité du quartier pénitentiaire.
internationale ayant pour mission de
Norme 100 : Visites
servir leurs intérêts.
2. Tout entretien entre la personne détenue et 1. Toute personne détenue est habilitée à
les personnes énumérées aux alinéas a), b) recevoir des visites.
et c) de la disposition 1re et l’interprète a 2. Toute personne détenue est informée de
lieu sous le regard du personnel du quartier l’identité de chaque visiteur et peut refuser
pénitentiaire, mais sans que ce personnel de recevoir tout visiteur.
puisse écouter directement ou indirecte- 3. Le Règlement du Greffe dispose des moda-
ment l’entretien. lités de visite ainsi que des restrictions et
mesures de surveillance nécessaires dans
Norme 99 : Droits généraux de la per- l’intérêt de l’administration de la justice ou
sonne détenue du maintien de la sécurité et de l’ordre du
1. Toute personne détenue est autorisée, no- quartier pénitentiaire.
tamment :
a) à participer à un programme de travail, Norme 101: Restrictions à l’accès aux
informations et aux contacts avec autrui
b) à conserver les vêtements et effets per-
sonnels autorisés destinés à son propre 1. Sur demande du Procureur, la chambre sai-
usage, sie de l’affaire peut, si l’intérêt de la bonne
c) à se procurer des lectures, articles de administration de la justice le commande,
papeterie et autres articles de loisirs et ordonner que soit limité l’accès de la per-
d’instruction, sonne détenue aux informations, en parti-
culier si un accès illimité pouvait compro-
d) à se tenir régulièrement informée de
mettre l’issue des poursuites engagées à
l’actualité en lisant des journaux, revues
son encontre ou de toute autre enquête.
1073

2. Le Procureur peut demander à la chambre quartier pénitentiaire ou par la suite, à se


saisie de l’affaire d’interdire ou de régle- mettre en rapport avec l’un des ministres
menter tout contact entre une personne du culte ou conseillers spirituels exerçant
détenue et toute autre personne, à l’excep- dans l’État dans lequel se situe le quartier
tion du conseil de la personne détenue, pénitentiaire.
ou de fixer les conditions dans lesquelles
s’établiraient ces contacts, s’il a des motifs Norme 1035 : Santé et sécurité de la
raisonnables de croire que lesdits contacts : personne détenue
a) ont pour objectif de préparer une tenta- 1. Le Greffier prend des dispositions pour
tive d’évasion d’une personne détenue, protéger la santé et garantir la sécurité des
b) peuvent nuire ou influer de toute autre personnes détenues.
manière sur l’issue des procédures 2. Le Greffier prend des dispositions aux fins
engagées à l’encontre d’une personne de subvenir aux besoins des personnes
détenue ou sur celle de toute autre handicapées.
enquête, 3. Des services médicaux comprenant des
c) pourraient nuire à une personne détenue soins dentaires sont mis à la disposition de
ou à toute autre personne, la personne détenue.
d) pourraient être utilisés par une per- 4. Un médecin qualifié ayant de l’expérience
en psychiatrie est à la disposition du quar-
sonne détenue dans le but de violer une
tier pénitentiaire. Un infirmier est présent
ordonnance de non divulgation rendue
à tout moment dans le quartier pénitenti-
par un juge,
aire. Toute personne détenue peut recevoir
e) ne sont pas dans l’intérêt de la sécurité la visite d’un médecin de son choix et le
publique, ou consulter, sous réserve des modalités pra-
f) constituent une menace à la protection tiques et des restrictions énoncées dans le
des droits et des libertés de toute per- Règlement du Greffe.
sonne. 5. Toute personne détenue ayant besoin d’un
3. La personne détenue est informée de la re- traitement spécialisé reçoit tous les soins
quête du Procureur et est autorisée à être possibles dans le quartier pénitentiaire. Si
entendue ou à présenter ses observations. une hospitalisation est nécessaire, cette
Dans des circonstances exceptionnelles personne est transférée sans retard dans
telles que celles dictées par l’urgence, une un hôpital. Le Greffier s’assure du caractère
ordonnance peut être rendue avant que la continu de la détention aussi bien lors du
personne détenue ne soit informée de la transport de la personne détenue à l’hôpi-
requête du Procureur. tal que lors du traitement qu’elle y reçoit.
Dans ce cas, ladite personne détenue en est 6. Le Greffier prend les dispositions néces-
informée aussitôt que possible, et est auto- saires pour toute personne détenue souf-
risée à être entendue ou à présenter ses frant d’aliénation mentale ou atteinte de
observations. graves troubles psychiatriques. Par ordon-
nance de la chambre, toute personne déte-
Norme 102 : Bien-être spirituel nue reconnue comme souffrant d’aliénation
mentale ou atteinte de graves troubles psy-
1. Toute personne détenue est autorisée
chiatriques peut être transférée dans un
à pratiquer sa religion ou à observer ses
établissement spécialisé afin d’y recevoir
convictions religieuses.
les soins adéquats.
2. Toute personne détenue est autorisée,
7. En cas de décès, de maladie ou blessure
conformément aux dispositions du Règle-
graves d’une personne détenue, la Prési-
ment du Greffe, lors de son arrivée dans le
1074

dence peut ordonner une enquête sur les CHAPITRE 7 :


faits survenus. COOPÉRATION ET EXÉCUTION
Norme 104 : Dispositions relatives à la Section première :
garde des nourrissons Coopération
1. Le Greffier prend des dispositions pour que
les femmes enceintes détenues puissent Norme 107 : Arrangements et accords
accoucher dans un hôpital situé en dehors en matière de coopération
du quartier pénitentiaire. Des installations
1. Tous les accords conclus avec un État non
spéciales sont prévues pour les traitements
partie au Statut ou avec une organisation
et soins prénatals et postnatals requis.
intergouvernementale qui définissent un
2. Lorsque le Greffier, après avoir consulté cadre général de coopération relatif à des
le chef du quartier pénitentiaire, permet questions relevant de la compétence de
qu’un nourrisson reste dans le quartier plus d’un organe de la Cour sont négo-
pénitentiaire, des dispositions sont prises ciés sous l’autorité du Président, lequel
pour installer une pouponnière dotée de demande au comité consultatif chargé de la
personnel qualifié. révision des textes de lui faire des recom-
mandations. Ces accords sont conclus par
Norme 105 : Logement le Président au nom de la Cour. L’existence
1. Les hommes et les femmes sont détenus d’un accord conclu conformément à la pré-
dans des locaux séparés à l’intérieur du sente disposition n’empêche pas le Procu-
quartier pénitentiaire. reur de conclure les accords visés à l’alinéa
2. Toute personne reconnue coupable dont la d) du paragraphe 3 de l’article 54.
peine est définitive, est, dans la mesure du 2. Chaque organe de la Cour informe la Pré-
possible, séparée des personnes détenues sidence de son intention de négocier tout
en attente de procès ou dont le procès est arrangement ou accord en matière de coo-
en appel. pération, autres que ceux définissant un
3. Toute personne détenue occupe une cel- cadre général de coopération prévue à la
lule individuelle, sauf circonstances excep- disposition 1re, à moins que des raisons de
tionnelles ou si le chef du quartier péni- confidentialité ne s’y opposent. Sans préju-
tentiaire, avec l’approbation du Greffier, dice de l’alinéa d) du paragraphe 3 de l’ar-
considère qu’il est nécessaire que plusieurs ticle 54 et des conditions de confidentialité
personnes partagent la même cellule. précitées, lesdits arrangements et accords
sont conclus par le Président ou, sur délé-
Norme 106 : Plaintes gation de celui-ci, par l’organe sous l’auto-
1. Toute personne détenue est habilitée à pré- rité duquel ils ont été négociés.
senter une plainte contre une décision ou Norme 108 : Décision relative à la léga-
ordonnance administrative, ou concernant lité d’une demande de coopération
toute autre question relative à sa détention.
1. En cas de désaccord sur la légalité d’une
2. Le Règlement du Greffe dispose de la pro-
demande de coopération faite en vertu de
cédure relative aux plaintes et comprend
l’article 93, l’État auquel celle-ci est adres-
le droit pour toute personne détenue de
sée peut demander à la chambre compé-
former un recours auprès de la Présidence.
tente de se prononcer sur la question.
2. La décision visée à la disposition 1re ne
peut être sollicitée qu’après que la chambre
ou l’organe dont émane la requête a décla-
1075

ré que les voies de consultation avaient été 3. Avant de prendre acte du fait qu’un État n’a
épuisées, et dans un délai de quinze jours pas accédé à une demande de coopération
à compter de la date de cette déclaration. en application du paragraphe 7 de l’article
Dans le cas d’une demande aux termes du 87, la chambre entend l’État en question.
paragraphe 4 de l’article 99 et si aucune 4. Lorsqu’il a été pris acte du fait qu’un État
autre consultation n’est possible, l’État au- n’avait pas accédé à une demande de coo-
quel est adressée la demande peut solliciter pération en application du paragraphe 7 de
une décision dans un délai de quinze jours l’article 87, le Président renvoie la question
à compter de la date à laquelle il est infor- devant l’Assemblée des États parties ou le
mé ou a pris connaissance de l’exécution Conseil de sécurité conformément audit
directe. article et, concernant le Conseil de sécu-
3. Une requête présentée en vertu de la dis- rité, conformément à l’accord qui doit être
position 1re n’a d’effet suspensif que si la conclu en vertu de l’article 2.
chambre l’ordonne.
4. La chambre peut entendre les participants à Norme 110 : Coopération aux fins de la
la procédure sur cette question. notification par voie de signification à
5. Si la chambre rejette la requête prévue à la personne
disposition 1re, elle peut accorder un délai Aux fins de la notification par voie de significa-
supplémentaire à l’État auquel est adres- tion à personne décrite à la disposition 4 de la
sée la demande pour que celui-ci accède à norme 31, l’organe ou la chambre dont émane
la demande ou elle lève la suspension de la requête adresse, si nécessaire, une demande
l’exécution directe. de coopération à l’État concerné en vertu de
l’alinéa d) du paragraphe 1er de l’article 93 et
Norme 109 : Manquement à l’obligation du paragraphe 1er de l’article 99.
découlant d’une demande de coopéra-
tion Norme 111 : Informations sur les déci-
1. L’organe ou la chambre dont émane la re- sions relatives à la recevabilité
quête peut demander à la chambre com- Lorsqu’est transmise une demande d’arresta-
pétente de prendre acte de ce que l’État tion et de remise d’une personne en vertu du
n’accède pas à une demande de coopéra- paragraphe 1er de l’article 89, le Greffier y joint
tion aux termes du paragraphe 7 de l’ar- copie de toute décision pertinente de la Cour
ticle 87, soit lorsqu’ aucune requête n’a été relative à la recevabilité.
déposée en application de la norme 108 à
l’expiration du délai mentionné à la dispo- Norme 112 :Vues de l’État qui remet
sition 2 de ladite norme, soit lorsqu’une une personne pendant ou après la
requête a été déposée en application de la procédure sur la recevabilité
norme 108, à la suite d’une décision rendue
À tout moment avant que ne soit rendue la dé-
par la chambre compétente en application
cision relative à une exception d’irrecevabilité
de la disposition 5 de ladite norme, et, le cas
fondée sur les motifs définis à l’alinéa a) du pa-
échéant, à l’expiration du délai supplémen-
ragraphe 1er de l’article 17, la chambre entend
taire accordé par la chambre en application
l’État qui avait initialement remis la personne
de la disposition.
pour savoir s’il s’oppose à son transfert vers
2. Si une chambre a présenté une demande l’État dont émane l’exception d’irrecevabilité.
de coopération, la procédure visée au para-
graphe 7 de l’article 87 peut être engagée
par cette chambre. La disposition 1re s’ap-
plique mutatis mutandis.
1076

Section 2 : bien en application du paragraphe 2 de


Exécution l’article 109,
c) rendre compte des intérêts perçus sur
Norme 113 : Unité de la Présidence char- les sommes reçues en application des
gée de l’exécution des décisions alinéas a) et b) ci-dessus,
1. La Présidence crée en son sein une unité d) assurer, le cas échéant, le versement des
chargée de l’exécution des décisions en vue sommes aux victimes ou au Fonds au
de l’exercice des fonctions que lui confère profit des victimes.
le chapitre X du Statut, en particulier : 2. Après le transfert ou le dépôt d’avoirs ou
a) le contrôle de l’exécution des peines et de tout autre bien, obtenus en exécution
des conditions de détention, et d’une ordonnance de la Cour, sur le Fonds
b) l’exécution des peines d’amende et des au profit des victimes, la Présidence, sous
ordonnances de confiscation et de ré- réserve du paragraphe 2 de l’article 75 et
paration. de la règle 98, se prononce sur la disposi-
2. En application de la règle 15, le Greffe tion ou l’affectation de biens ou avoirs en
conserve le dossier de chaque personne application de la règle 221.
condamnée à une peine.
Norme 117 : Surveillance continue de
Norme 114 : Arrangements bilatéraux la situation financière de la personne
visés à la disposition 5 de la règle 200 condamnée à une peine
Les arrangements bilatéraux mentionnés à la Si nécessaire et avec l’assistance du Gref-
disposition 5 de la règle 200 sont négociés sous fier quand cela est approprié, la Présidence
l’autorité de la Présidence, puis conclus par le contrôle, de manière continue, la situation
Président avec l’État concerné. financière de la personne condamnée, même
après l’exécution de la peine d’emprisonne-
Norme 115 : Exercice des fonctions défi- ment, pour faire exécuter les peines d’amende
nies à la disposition 4 de la règle 214 et les ordonnances de confiscation ou de répa-
Dans l’exercice des fonctions que lui confère la ration et peut notamment :
disposition 4 de la règle 214, la Présidence tient
a) demander l’ensemble des informations et
dûment compte des principes de droit interna-
des rapports ou opinions d’expert per-
tional en matière de ré-extradition.
tinents, si nécessaire par l’intermédiaire
d’une demande de coopération, et, le cas
Norme 116 : Exécution des peines
d’amende et des ordonnances de confis- échéant, sur une base périodique,
cation et de réparation b) se mettre en rapport, le cas échéant de
la manière décrite à l’alinéa c) du para-
1. Aux fins de l’exécution des peines d’amende
graphe 1er de la règle 211, avec la personne
et des ordonnances de confiscation et de
réparation, la Présidence, avec l’assistance condamnée et son conseil pour s’enquérir
du Greffier en tant que de besoin, prend de la situation financière de l’intéressé,
les arrangements nécessaires pour, entre c) demander au Procureur, à des victimes et
autres, les opérations suivantes : à leurs représentants légaux de soumettre
a) accuser réception du paiement des leurs observations.
amendes visées à l’alinéa a) du para-
graphe 2 de l’article 77, Norme 118 : Procédure visée à la dispo-
sition 5 de la règle 146
b) accuser réception de biens, du produit
de la vente de biens immobiliers ou, le 1. Lorsqu’elle se prononce sur l’allongement
cas échant, de la vente de tout autre de la peine d’emprisonnement conformé-
1077

ment aux dispositions 5 et 6 de la règle des commentaires supplémentaires de la


146, la Présidence peut demander aux États part du plaignant ou de la personne faisant
dans lesquels les tentatives de faire exé- l’objet de la plainte, et font une recomman-
cuter des peines d’amende ont échoué de dation à la Présidence sur la question de
soumettre des observations et sollicite les savoir si la plainte est recevable ou si elle
observations de l’État dans lequel la per- doit être écartée conformément à la dis-
sonne condamnée purge sa peine d’empri- position 2 de la règle 26. Les juges nommés
sonnement. font également une recommandation sur la
2. Lorsqu’une peine d’emprisonnement a été question de savoir si la plainte formulée à
allongée en application de la disposition 5 l’encontre d’un juge, du Greffier ou du gref-
de la règle 146 et que la personne condam- fier adjoint est liée à un comportement qui
née paie ensuite tout ou partie de l’amende, est manifestement hors du champ d’appli-
la Présidence annule l’allongement initiale- cation de la règle 24.
ment ordonné ou, en cas de paiement d’une 3. La Présidence décide d’accepter ou non la
partie de l’amende, le réduit partiellement. recommandation mentionnée dans la dis-
position 2.
CHAPITRE 8 : 4. Lorsqu’une plainte est déposée à l’encontre
SANCTIONS DISCIPLINAIRES d’un membre de la Présidence, celui-ci
ET RÉVOCATION n’exerce pas de fonctions en qualité de
membre de la Présidence relativement à
Norme 119 : Réception et traitement ladite plainte ; ces fonctions sont exercées
des plaintes par le premier juge disponible ayant la pré-
séance aux termes de la norme 10.
1. Toute plainte concernant le comportement
d’un juge, du Procureur, d’un procureur ad- Norme 121 : Décision en vertu de la dis-
joint, du Greffier ou du greffier adjoint, tel position 2 de la règle 26 et transmission
que décrit aux règles 24 et 25, est soumise de la plainte à l’organe compétent
directement à la Présidence, qui en informe
1. Si la Présidence décide qu’une plainte for-
alors la personne contre laquelle la plainte
mulée à l’encontre d’un juge, du Greffier
a été dirigée.
ou du greffier adjoint n’est ni anonyme ni
2. La Présidence prend les dispositions néces- manifestement non fondée, elle transmet
saires afin d’obtenir une assistance adminis- ladite plainte aux juges réunis en session
trative lorsqu’elle traite d’une plainte. plénière, à moins qu’elle ne décide que le
comportement à l’origine de la plainte est
Norme 120 : Procédure applicable dans
manifestement hors du champ d’application
le cas prévu à la disposition 2 de la règle
de la règle 24. En pareil cas, la question est
26
examinée par la Présidence conformément
1. Afin de déterminer si une plainte est ano- à l’article 47, à la disposition 1re de la règle
nyme ou manifestement non fondée, la 30 et à la norme 122.
Présidence est assistée de trois juges, nom- 2. Si la Présidence décide qu’une plainte for-
més selon un roulement automatique éta- mulée à l’encontre du Procureur ou d’un
bli d’après l’ordre alphabétique anglais des procureur adjoint n’est ni anonyme ni ma-
noms de famille des juges, à l’exception de nifestement non fondée :
ceux des juges formant la Présidence et du
a) elle transmet la plainte au Bureau de
juge contre lequel la plainte a été formulée.
l’Assemblée, lorsque celle-ci concerne
2. Les juges nommés conformément à la dis- le Procureur,
position 1re demandent, le cas échéant,
1078

b) elle transmet la plainte au Procureur 2. La suspension n’a pas d’incidences sur le


lorsque celle-ci concerne le procureur traitement ni sur les indemnités.
adjoint.
Norme 125 : Déclenchement de la pro-
Norme 122 : Procédure disciplinaire à cédure par la Présidence
l’encontre d’un juge, du Greffier ou du Si la Présidence entame la procédure de sa
greffier adjoint propre initiative, l’examen préliminaire consis-
1. Lorsqu’il a été décidé, conformément à la tant à déterminer si la plainte est anonyme ou
disposition 1re de la norme 121, que la Pré- manifestement non fondée en vertu de la dis-
sidence devrait examiner la plainte, la Prési- position 2 de la règle 26 n’est pas nécessaire
dence traite cette dernière conformément et les normes 121 à 124 s’appliquent mutatis
à la règle 27. mutandis.
2. Si la Présidence décide d’imposer des sanc-
tions disciplinaires, le juge, le Greffier ou CHAPITRE 9 :
le greffier adjoint concerné peut, dans les ADOPTION DU CODE
trente jours suivant la date de notification D’ÉTHIQUE JUDICIAIRE
de cette décision, former recours contre
ladite décision auprès des juges réunis en Norme 126 :Adoption du Code
session plénière. d’éthique judiciaire
1. La Présidence rédige un Code d’éthique
Norme 123 : Procédure applicable à la judiciaire après avoir consulté les juges.
révocation d’un juge, du Greffier ou du 2. Le projet de code est transmis
greffier adjoint
1. Les juges nommés conformément à la dis-
position 1re de la norme 120 conduisent
la procédure aux termes du paragraphe 4
V. COUR INTERNATIONALE
de l’article 46 et de la règle 27 et rendent DE JUSTICE (CIJ)
compte aux juges réunis en session plé-
nière. PROTOCOLE PORTANT STATUT
2. La procédure à suivre avant l’adoption de DE LA COUR INTERNATIONALE
toute recommandation concernant un juge DE JUSTICE
en vertu du paragraphe 2 de l’article 46 et
de la disposition 1re de la règle 29, est sans
CHAPITRE Ier:
préjudice de toute procédure complémen-
ORGANISATION DE LA COUR
taire devant être suivie par l’Assemblée en
vertu du paragraphe 4 de l’article 46 et de
Article 2 :
la règle 27.
La Cour est un corps de magistrats indépen-
Norme 124 : Suspension dants, élus, sans égard à leur nationalité, parmi
1. Aux fins de la règle 28, un juge, le Procu- les personnes jouissant de la plus haute consi-
reur, un procureur adjoint, le Greffier ou le dération morale, et qui réunissent les condi-
greffier adjoint peut être suspendu de ses tions requises pour l’exercice, dans leurs pays
fonctions, après que la Présidence a rendu respectifs, des plus hautes fonctions judiciaires,
sa décision conformément à la disposition 2 ou qui sont des jurisconsultes possédant une
de la règle 26, par l’organe compétent pour compétence notoire en matière de droit inter-
rendre une décision en vertu des para- national.
graphes 2 et 3 de l’article 46.
1079

Article 3 : de remplir les fonctions de membre de la


1. La Cour se compose de quinze membres. Cour.
Elle ne pourra comprendre plus d’un res- 2. Chaque groupe ne peut, en aucun cas,
sortissant du même État. présenter plus de quatre personnes, dont
2. A cet égard, celui qui pourrait être consi- deux au plus de sa nationalité. En aucun
déré comme le ressortissant de plus d’un cas, il ne peut être présenté un nombre
État sera censé être ressortissant de celui de candidats plus élevé que le double des
où il exerce habituellement ses droits civils sièges à pourvoir.
et politiques. Article 6 :
Article 4 : Avant de procéder à cette désignation, il est
recommandé à chaque groupe national de
1. Les membres de la Cour sont élus par consulter la plus haute cour de justice, les facul-
l’Assemblée générale et par le Conseil de tés et écoles de droit, les académies nationales
sécurité sur une liste de personnes pré- et les sections nationales d’académies interna-
sentées par les groupes nationaux de la tionales vouées à l’étude du droit.
Cour permanente d’arbitrage, conformé-
ment aux dispositions suivantes. Article 7 :
2. En ce qui concerne les Membres des Na-
1. Le Secrétaire général dresse, par ordre
tions Unies qui ne sont pas représentés à
alphabétique, une liste de toutes les per-
la Cour permanente d’arbitrage, les candi-
sonnes ainsi désignées; seules ces per-
dats seront présentés par des groupes na-
sonnes sont éligibles, sauf le cas prévu au
tionaux, désignés à cet effet par leurs gou-
paragraphe 2 de l’Article 12.
vernements, dans les mêmes conditions
2. Le Secrétaire général communique cette
que celles stipulées pour les membres liste à l’Assemblée générale et au Conseil
de la Cour permanente d’arbitrage par de sécurité.
l’Article 44 de la Convention de La Haye
de 1907 sur le règlement pacifique des Article 8 :
conflits internationaux. L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité
3. En l’absence d’accord spécial, l’Assem- procèdent indépendamment l’un de l’autre à
blée générale, sur la recommandation du l’élection des membres de la Cour.
Conseil de sécurité, réglera les conditions
auxquelles peut participer à l’élection des Article 9 :
membres de la Cour un État qui, tout en
étant partie au présent Statut, n’est pas Dans toute élection, les électeurs auront en
vue que les personnes appelées à faire partie
Membre des Nations Unies.
de la Cour non seulement réunissent indivi-
Article 5 duellement les conditions requises, mais as-
surent dans l’ensemble la représentation des
1. Trois mois au moins avant la date de l’élec-
grandes formes de civilisation et des principaux
tion, le Secrétaire général des Nations
systèmes juridiques du monde.
Unies invite par écrit les membres de la
Cour permanente d’arbitrage appartenant
Article 10 :
aux États qui sont parties au présent Sta-
tut, ainsi que les membres des groupes 1. Sont élus ceux qui ont réuni la majorité
nationaux désignés conformément au pa- absolue des voix dans l’Assemblée géné-
ragraphe 2 de l’Article 4, à procéder dans rale et dans le Conseil de sécurité.
un délai déterminé, par groupes nationaux, 2. Le vote au Conseil de sécurité, soit pour
à la présentation de personnes en situation l’élection des juges, soit pour la nomina-
1080

tion des membres de la Commission visée ce qui concerne les juges nommés à la pre-
à l’Article 12 ci-après, ne comportera mière élection de la Cour, les fonctions de
aucune distinction entre membres per- cinq juges prendront fin au bout de trois
manents et membres non permanents du ans, et celles de cinq autres juges pren-
Conseil de sécurité. dront fin au bout de six ans.
3. Au cas où le double scrutin de l’Assemblée 2. Les juges dont les fonctions prendront fin
générale et du Conseil de sécurité se por- au terme des périodes initiales de trois
terait sur plus d’un ressortissant du même et six ans mentionnées ci-dessus seront
État, le plus âgé est seul élu. désignés par tirage au sort effectué par le
Secrétaire général, immédiatement après
Article 11 : qu’il aura été procédé à la première élec-
Si, après la première séance d’élection, il reste tion.
encore des sièges à pourvoir, il est procédé, 3. Les membres de la Cour restent en fonc-
de la même manière, à une seconde et, s’il est tion jusqu’à leur remplacement. Après ce
nécessaire, à une troisième. remplacement, ils continuent de connaître
des affaires dont ils sont déjà saisis.
Article 12 : 4. En cas de démission d’un membre de la
1. Si, après la troisième séance d’élection, il Cour, la démission sera adressée au Pré-
reste encore des sièges à pourvoir, il peut sident de la Cour, pour être transmise au
être à tout moment formé, sur la demande Secrétaire général. Cette dernière notifica-
soit de l’Assemblée générale, soit du tion emporte vacance de siège.
Conseil de sécurité, une Commission mé-
diatrice de six membres, nommés trois par Article 14 :
l’Assemblée générale, trois par le Conseil Il est pourvu aux sièges devenus vacants selon
de sécurité, en vue de choisir par un vote à la méthode suivie pour la première élection,
la majorité absolue, pour chaque siège non sous réserve de la disposition ci-après : dans le
pourvu, un nom à présenter à l’adoption mois qui suivra la vacance, le Secrétaire général
séparée de l’Assemblée générale et du procédera à l’invitation prescrite par l’Article
Conseil de sécurité. 5, et la date d’élection sera fixée par le Conseil
2. La Commission médiatrice peut porter de sécurité.
sur sa liste le nom de toute personne
satisfaisant aux conditions requises et qui Article 15 :
recueille l’unanimité de ses suffrages, lors Le membre de la Cour élu en remplacement
même qu’il n’aurait pas figuré sur la liste de d’un membre dont le mandat n’est pas expiré
présentation visée à l’Article 7. achève le terme du mandat de son prédéces-
3. Si la Commission médiatrice constate seur.
qu’elle ne peut réussir à assurer l’élec-
tion, les membres de la Cour déjà nom- Article 16 :
més pourvoient aux sièges vacants, dans
un délai à fixer par le Conseil de sécurité, 1. Les membres de la Cour ne peuvent exer-
en choisissant parmi les personnes qui ont cer aucune fonction politique ou adminis-
obtenu des suffrages soit dans l’Assemblée trative, ni se livrer à aucune autre occupa-
générale, soit dans le Conseil de sécurité. tion de caractère professionnel.
4. Si, parmi les juges, il y a partage égal des 2. En cas de doute, la Cour décide.
voix, la voix du juge le plus âgé l’emporte.
Article 17 :
Article 13 : 1. Les membres de la Cour ne peuvent exer-
1. Les membres de la Cour sont élus pour cer les fonctions d’agent, de conseil ou
neuf ans et ils sont rééligibles; toutefois, en d’avocat dans aucune affaire.
1081

2. Ils ne peuvent participer au règlement les périodes et la durée sont fixées par la
d’aucune affaire dans laquelle ils sont an- Cour.
térieurement intervenus comme agents, 2. Les membres de la Cour ont droit à des
conseils ou avocats de l’une des parties, congés périodiques dont la date et la du-
membres d’un tribunal national ou inter- rée seront fixées par la Cour, en tenant
national, d’une commission d’enquête, ou à compte de la distance qui sépare La Haye
tout autre titre. de leurs foyers.
3. En cas de doute, la Cour décide. 3. Les membres de la Cour sont tenus, à
moins de congé, d’empêchement pour
Article 18 : cause de maladie ou autre motif grave dû-
1. Les membres de la Cour ne peuvent être ment justifié auprès du Président, d’être à
relevés de leurs fonctions que si, au juge- tout moment à la disposition de la Cour.
ment unanime des autres membres, ils ont Article 24 :
cessé de répondre aux conditions requises.
2. Le Secrétaire général en est officiellement 1. Si, pour une raison spéciale, l’un des
informé par le Greffier. membres de la Cour estime devoir ne pas
3. Cette communication emporte vacance de participer au jugement d’une affaire déter-
siège. minée, il en fait part au Président.
2. Si le Président estime qu’un des membres
Article 19 : de la Cour ne doit pas, pour une raison
Les membres de la Cour jouissent, dans l’exer- spéciale, siéger dans une affaire détermi-
cice de leurs fonctions, des privilèges et immu- née, il en avertit celui-ci.
nités diplomatiques. 3. Si, en pareils cas, le membre de la Cour
et le Président sont en désaccord, la Cour
décide.
Article 20 :
Tout membre de la Cour doit, avant d’entrer Article 25 :
en fonction, en séance publique, prendre l’enga- 1. Sauf exception expressément prévue par
gement solennel d’exercer ses attributions en le présent Statut, la Cour exerce ses attri-
pleine impartialité et en toute conscience. butions en séance plénière.
2. Sous la condition que le nombre des juges
Article 21 : disponibles pour constituer la Cour ne
1. La Cour nomme, pour trois ans, son Pré- soit pas réduit à moins de onze, le Règle-
sident et son Vice-président; ils sont réé- ment de la Cour pourra prévoir que, selon
ligibles. les circonstances et à tour de rôle, un ou
2. Elle nomme son Greffier et peut pourvoir plusieurs juges pourront être dispensés de
à la nomination de tels autres fonction- siéger.
naires qui seraient nécessaires. 3. Le quorum de neuf est suffisant pour
constituer la Cour.
Article 22 :
Article 26 :
1. Le siège de la Cour est fixé à La Haye. La
Cour peut toutefois siéger et exercer ses 1. La Cour peut, à toute époque, constituer
fonctions ailleurs lorsqu’elle le juge dési- une ou plusieurs chambres, composées de
rable. trois juges au moins selon ce qu’elle déci-
2. Le Président et le Greffier résident au dera, pour connaître de catégories déter-
siège de la Cour. minées d’affaires, par exemple d’affaires de
travail et d’affaires concernant le transit et
Article 23 : les communications.
1. La Cour reste toujours en fonction, excep- 2. La Cour peut, à toute époque, constituer
té pendant les vacances judiciaires, dont une chambre pour connaître d’une affaire
1082

déterminée. Le nombre des juges de cette 3. Si la Cour ne compte sur le siège aucun
chambre sera fixé par la Cour avec l’assen- juge de la nationalité des parties, chacune
timent des parties. de ces parties peut procéder à la désigna-
3. Les chambres prévues au présent Article tion d’un juge de la même manière qu’au
statueront, si les parties le demandent. paragraphe précédent.
4. Le présent Article s’applique dans le cas
Article 27 : des Articles 26 et 29. En pareils cas, le
Tout arrêt rendu par l’une des chambres pré- Président priera un, ou, s’il y a lieu, deux
vues aux Articles 26 et 29 sera considéré des membres de la Cour composant la
comme rendu par la Cour. chambre, de céder leur place aux membres
de la Cour de la nationalité des parties
Article 28 : intéressées et, à défaut ou en cas d’empê-
chement, aux juges spécialement désignés
Les chambres prévues aux Articles 26 et 29
par les parties.
peuvent, avec le consentement des parties, sié-
5. Lorsque plusieurs parties font cause com-
ger et exercer leurs fonctions ailleurs qu’à La
mune, elles ne comptent, pour l’application
Haye.
des dispositions qui précèdent, que pour
une seule. En cas de doute, la Cour décide.
Article 29 :
6. Les juges désignés comme il est dit aux
En vue de la prompte expédition des affaires, la paragraphes 2, 3 et 4 du présent Article
Cour compose annuellement une chambre de doivent satisfaire aux prescriptions des
cinq juges, appelés à statuer en procédure som- Articles 2, 17 (paragraphe 2), 20 et 24 du
maire lorsque les parties le demandent. Deux présent Statut. Ils participent à la décision
juges seront, en outre, désignés pour remplacer dans des conditions de complète égalité
celui des juges qui se trouverait dans l’impossi- avec leurs collègues.
bilité de siéger.
Article 32 :
Article 30 : 1. Les membres de la Cour reçoivent un trai-
1. La Cour détermine par un règlement le tement annuel.
mode suivant lequel elle exerce ses attri- 2. Le Président reçoit une allocation annuelle
butions. Elle règle notamment sa procé- spéciale.
dure. 3. Le Vice-président reçoit une allocation
2. Le Règlement de la Cour peut prévoir des spéciale pour chaque jour où il remplit les
assesseurs siégeant à la Cour ou dans ses fonctions de Président.
chambres, sans droit de vote. 4. Les juges désignés par application de l’Ar-
ticle 31, autres que les membres de la Cour,
Article 31 : reçoivent une indemnité pour chaque jour
1. Les juges de la nationalité de chacune des où ils exercent leurs fonctions.
parties conservent le droit de siéger dans 5. Ces traitements, allocations et indemnités
l’affaire dont la Cour est saisie. sont fixés par l’Assemblée générale. Ils ne
2. Si la Cour compte sur le siège un juge de peuvent être diminués pendant la durée
la nationalité d’une des parties, toute autre des fonctions.
partie peut désigner une personne de son 6. Le traitement du Greffier est fixé par l’As-
choix pour siéger en qualité de juge. Celle- semblée générale sur la proposition de la
ci devra être prise de préférence parmi les Cour.
personnes qui ont été l’objet d’une pré- 7. Un règlement adopté par l’Assemblée gé-
sentation en conformité des Articles 4 et nérale fixe les conditions dans lesquelles
5. des pensions sont allouées aux membres
1083

de la Cour et au Greffier, ainsi que les fixera la contribution aux frais de la Cour
conditions dans lesquelles les membres que cette partie devra supporter.Toutefois,
de la Cour et le Greffier reçoivent le rem- cette disposition ne s’appliquera pas si cet
boursement de leurs frais de voyage. État participe aux dépenses de la Cour.
8. Les traitements, allocations et indemnités
Article 36 :
sont exempts de tout impôt.
1. La compétence de la Cour s’étend à toutes
Article 33 : les affaires que les parties lui soumettront,
ainsi qu’à tous les cas spécialement prévus
Les frais de la Cour sont supportés par les
dans la Charte des Nations Unies ou dans
Nations Unies de la manière que l’Assemblée
les traités et conventions en vigueur.
générale décide. 2. Les États parties au présent Statut pour-
ront, à n’importe quel moment, déclarer
CHAPITRE II: reconnaître comme obligatoire de plein
COMPÉTENCE DE LA COUr droit et sans convention spéciale, à l’égard
de tout autre État acceptant la même obli-
Article 34 : gation, la juridiction de la Cour sur tous
1. Seuls les États ont qualité pour se présen- les différends d’ordre juridique ayant pour
ter devant la Cour. objet :
a. L’interprétation d’un traité;
2. La Cour, dans les conditions prescrites
b. Tout point de droit international;
par son Règlement, pourra demander aux
c. La réalité de tout fait qui, s’il était
organisations internationales publiques
établi, constituerait la violation d’un
des renseignements relatifs aux affaires engagement international;
portées devant elle, et recevra également d. La nature ou l’étendue de la répara-
lesdits renseignements qui lui seraient tion due pour la rupture d’un engage-
présentés par ces organisations de leur ment international.
propre initiative.
3. Les déclarations ci-dessus visées pourront
3. Lorsque l’interprétation de l’acte consti-
être faites purement et simplement ou
tutif d’une organisation internationale sous condition de réciprocité de la part de
publique ou celle d’une convention inter- plusieurs ou de certains États, ou pour un
nationale adoptée en vertu de cet acte est délai déterminé.
mise en question dans une affaire soumise 4. Ces déclarations seront remises au Secré-
à la Cour, le Greffier en avise cette orga- taire général des Nations Unies qui en
nisation et lui communique toute la procé- transmettra copie aux parties au présent
dure écrite. Statut ainsi qu’au Greffier de la Cour.
5. Les déclarations faites en application de
Article 35 : l’Article 36 du Statut de la Cour perma-
1. La Cour est ouverte aux États parties au nente de Justice internationale pour une
présent Statut. durée qui n’est pas encore expirée seront
2. Les conditions auxquelles elle est ouverte considérées, dans les rapports entre par-
aux autres États sont, sous réserve des ties au présent Statut, comme comportant
dispositions particulières des traités en acceptation de la juridiction obligatoire de
vigueur, réglées par le Conseil de sécurité, la Cour internationale de Justice pour la
et, dans tous les cas, sans qu’il puisse en durée restant à courir d’après ces décla-
résulter pour les parties aucune inégalité rations et conformément à leurs termes.
devant la Cour. 6. En cas de contestation sur le point de
3. Lorsqu’un État qui n’est pas Membre des savoir si la Cour est compétente, la Cour
Nations Unies est partie en cause, la Cour décide.
1084

Article 37 : ployer pour les plaidoiries celle des deux


Lorsqu’un traité ou une convention en vigueur langues qu’elles préféreront, et l’arrêt de
prévoit le renvoi à une juridiction que devait la Cour sera rendu en français et en an-
instituer la Société des Nations ou à la Cour glais. En ce cas, la Cour désignera en même
permanente de Justice internationale, la Cour temps celui des deux textes qui fera foi.
internationale de Justice constituera cette juri- 3. La Cour, à la demande de toute partie,
diction entre les parties au présent Statut. autorisera l’emploi par cette partie d’une
langue autre que le français ou l’anglais.
Article 38 : Article 40 :
1. La Cour, dont la mission est de régler 1. Les affaires sont portées devant la Cour,
conformément au droit international les selon le cas, soit par notification du com-
différends qui lui sont soumis, applique : promis, soit par une requête, adressées au
a. Les conventions internationales, soit Greffier; dans les deux cas, l’objet du dif-
générales, soit spéciales, établissant férend et les parties doivent être indiqués.
des règles expressément reconnues 2. Le Greffier donne immédiatement com-
par les États en litige; munication de la requête à tous intéressés.
b. La coutume internationale comme 3. Il en informe également les Membres des
preuve d’une pratique générale, ac- Nations Unies par l’entremise du Secré-
ceptée comme étant le droit ; taire général, ainsi que les autres États
c. Les principes généraux de droit re- admis à ester en justice devant la Cour.
connus par les nations civilisées;
d. Sous réserve de la disposition de l’Ar- Article 41 :
ticle 59, les décisions judiciaires et la 1. La Cour a le pouvoir d’indiquer, si elle
doctrine des publicistes les plus qua- estime que les circonstances l’exigent,
lifiés des différentes nations, comme quelles mesures conservatoires du droit
moyen auxiliaire de détermination de chacun doivent être prises à titre pro-
des règles de droit. visoire.
2. La présente disposition ne porte pas 2. En attendant l’arrêt définitif, l’indication de
atteinte à la faculté pour la Cour, si les ces mesures est immédiatement notifiée
parties sont d’accord, de statuer ex aequo aux parties et au Conseil de sécurité.
et bono.
Article 42 :
CHAPITRE III: 1. Les parties sont représentées par des
PROCÉDURE agents.
2. Elles peuvent se faire assister devant la
Article 39 : Cour par des conseils ou des avocats.
1. Les langues officielles de la Cour sont le 3. Les agents, conseils et avocats des parties
français et l’anglais. Si les parties sont d’ac- devant la Cour jouiront des privilèges et
cord pour que toute la procédure ait lieu immunités nécessaires à l’exercice indé-
en français, le jugement sera prononcé en pendant de leurs fonctions.
cette langue. Si les parties sont d’accord Article 43 :
pour que toute la procédure ait lieu en an-
glais, le jugement sera prononcé en cette 1. La procédure a deux phases : l’une écrite,
langue. l’autre orale.
2. A défaut d’un accord fixant la langue dont 2. La procédure écrite comprend la commu-
il sera fait usage, les parties pourront em- nication à juge et à partie des mémoires,
1085

des contre-mémoires et, éventuellement, Article 49 :


des répliques, ainsi que de toute pièce et La Cour peut, même avant tout débat, deman-
document à l’appui. der aux agents de produire tout document et
3. La communication se fait par l’entremise de fournir toutes explications. En cas de refus,
du Greffier dans l’ordre et les délais déter- elle en prend acte.
minés par la Cour.
4. Toute pièce produite par l’une des parties Article 50 :
doit être communiquée à l’autre en copie
certifiée conforme. A tout moment, la Cour peut confier une
5. La procédure orale consiste dans l’audition enquête ou une expertise à toute personne,
par la Cour des témoins, experts, agents, corps, bureau, commission ou organe de son
conseils et avocats. choix.

Article 44 : Article 51 :
1. Pour toute notification à faire à d’autres Au cours des débats, toutes questions utiles
personnes que les agents, conseils et avo- sont posées aux témoins et experts dans les
cats, la Cour s’adresse directement au conditions que fixera la Cour dans le règlement
gouvernement de l’État sur le territoire visé à l’Article 30.
duquel la notification doit produire effet.
2. Il en est de même s’il s’agit de faire pro- Article 52 :
céder sur place à l’établissement de tous Après avoir reçu les preuves et témoignages
moyens de preuve. dans les délais déterminés par elle, la Cour
peut écarter toutes dépositions ou documents
Article 45 :
nouveaux qu’une des parties voudrait lui pré-
Les débats sont dirigés par le Président et, à senter sans l’assentiment de l’autre.
défaut de celui-ci, par le Vice-Président; en cas
d’empêchement, par le plus ancien des juges Article 53 :
présents.
1. Lorsqu’une des parties ne se présente pas,
Article 46 : ou s’abstient de faire valoir ses moyens,
l’autre partie peut demander à la Cour de
L’audience est publique, à moins qu’il n’en soit
lui adjuger ses conclusions.
autrement décidé par la Cour ou que les deux
2. La Cour, avant d’y faire droit, doit s’assu-
parties ne demandent que le public ne soit pas
rer non seulement qu’elle a compétence
admis.
aux termes des Articles 36 et 37, mais que
les conclusions sont fondées en fait et en
Article 47 :
droit.
1. Il est tenu de chaque audience un procès-
verbal signé par le Greffier et le Président. Article 54 :
2. Ce procès-verbal a seul caractère authen- 1. Quand les agents, conseils et avocats ont
tique. fait valoir, sous le contrôle de la Cour, tous
les moyens qu’ils jugent utiles, le Président
Article 48 :
prononce la clôture des débats.
La Cour rend des ordonnances pour la direc- 2. La Cour se retire en Chambre du conseil
tion du procès, la détermination des formes et pour délibérer.
délais dans lesquels chaque partie doit finale- 3. Les délibérations de la Cour sont et
ment conclure; elle prend toutes les mesures restent secrètes.
que comporte l’administration des preuves.
1086

Article 55 : sant les caractères qui donnent ouverture


1. Les décisions de la Cour sont prises à la à la révision, et déclarant de ce chef la de-
majorité des juges présents. mande recevable.
2. En cas de partage des voix, la voix du Pré- 3. La Cour peut subordonner l’ouverture de
sident ou de celui qui le remplace est pré- la procédure en révision à l’exécution pré-
pondérante. alable de l’arrêt.
4. La demande en révision devra être formée
Article 56 : au plus tard dans le délai de six mois après
1. L’arrêt est motivé. la découverte du fait nouveau.
2. Il mentionne les noms des juges qui y ont 5. Aucune demande de révision ne pourra
pris pArticle être formée après l’expiration d’un délai
de dix ans à dater de l’arrêt.
Article 57 :
Article 62 :
Si l’arrêt n’exprime pas en tout ou en partie
l’opinion unanime des juges, tout juge aura le 1. Lorsqu’un État estime que, dans un diffé-
droit d’y joindre l’exposé de son opinion indi- rend, un intérêt d’ordre juridique est pour
viduelle. lui en cause, il peut adresser à la Cour une
requête, à fin d’intervention.
Article 58 : 2. La Cour décide.
L’arrêt est signé par le Président et par le Gref- Article 63 :
fier. Il est lu en séance publique, les agents dû- 1. Lorsqu’il s’agit de l’interprétation d’une
ment prévenus. convention à laquelle ont participé d’autres
États que les parties en litige, le Greffier les
Article 59 : avertit sans délai.
La décision de la Cour n’est obligatoire que 2. Chacun d’eux a le droit d’intervenir au
pour les parties en litige et dans le cas qui a procès et, s’il exerce cette faculté, l’inter-
été décidé. prétation contenue dans la sentence est
également obligatoire à son égard.
Article 60 :
Article 64 :
L’arrêt est définitif et sans recours. En cas de
contestation sur le sens et la portée de l’arrêt, S’il n’en est autrement décidé par la Cour,
il appartient à la Cour de l’interpréter, à la de- chaque partie supporte ses frais de procédure.
mande de toute partie.
CHAPITRE IV:
Article 61 : AVIS CONSULTATIFS
1. La révision de l’arrêt ne peut être éven-
tuellement demandée à la Cour qu’en rai- Article 65 :
son de la découverte d’un fait de nature 1. La Cour peut donner un avis consultatif
à exercer une influence décisive et qui, sur toute question juridique, à la demande
avant le prononcé de l’arrêt, était inconnu de tout organe ou institution qui aura été
de la Cour et de la partie qui demande la autorisé par la Charte des Nations Unies,
révision, sans qu’il y ait, de sa part, faute à ou conformément à ses dispositions, à de-
l’ignorer. mander cet avis.
2. La procédure de révision s’ouvre par un 2. Les questions sur lesquelles l’avis consul-
arrêt de la Cour constatant expressément tatif de la Cour est demandé sont expo-
l’existence du fait nouveau, lui reconnais- sées à la Cour par une requête écrite qui
1087

formule, en termes précis, la question sur sitions du présent Statut qui s’appliquent en
laquelle l’avis de la Cour est demandé. Il y matière contentieuse dans la mesure où elle
est joint tout document pouvant servir à les reconnaîtra applicables.
élucider la question.

Article 66 : CHAPITRE V:
1. Le Greffier notifie immédiatement la re- AMENDEMENTS
quête demandant l’avis consultatif à tous
les États admis à ester en justice devant Article 69 :
la Cour. Les amendements au présent Statut seront
2. En outre, à tout État admis à ester devant effectués par la même procédure que celle
la Cour et à toute organisation internatio- prévue pour les amendements à la Charte
nale jugés par la Cour, ou par le Président des Nations Unies, sous réserve des disposi-
si elle ne siège pas, susceptibles de four- tions qu’adopterait l’Assemblée générale, sur
nir des renseignements sur la question, le la recommandation du Conseil de sécurité,
Greffier fait connaître, par communication pour régler la participation à cette procédure
spéciale et directe, que la Cour est dis- des États qui, tout en ayant accepté le présent
posée à recevoir des exposés écrits, dans Statut de la Cour, ne sont pas Membres des
un délai à fixer par le Président, ou à en- Nations Unies.
tendre des exposés oraux au cours d’une
audience publique tenue à cet effet. Article 70 :
3. Si un de ces États, n’ayant pas été l’objet La Cour pourra proposer les amendements
de la communication spéciale visée au qu’elle jugera nécessaire d’apporter au présent
paragraphe 2 du présent Article, exprime Statut, par la voie de communications écrites
le désir de soumettre un exposé écrit ou adressées au Secrétaire général, aux fins d’exa-
d’être entendu, la Cour statue. men conformément aux dispositions de l’Ar-
4. Les États ou organisations qui ont présenté ticle 69.
des exposés écrits ou oraux sont admis à
discuter les exposés faits par d’autres États
et organisations dans les formes, mesures
et délais fixés, dans chaque cas d’espèce,
par la Cour ou, si elle ne siège pas, par le
Président. A cet effet, le Greffier commu-
nique, en temps voulu, les exposés écrits
aux États ou organisations qui en ont eux-
mêmes présenté.

Article 67 :
La Cour prononcera ses avis consultatifs en
audience publique, le Secrétaire général et les
représentants des Membres des Nations Unies,
des autres États et des organisations interna-
tionales directement intéressés étant prévenus.

Article 68 :
Dans l’exercice de ses attributions consulta-
tives, la Cour s’inspirera en outre des dispo-
1088

XIème Partie :
ACCORDS ET TRAITES INTERNATIONAUX
EN MATIERE DE JUSTICE
(qui ont une incidence directe dans la distribution de la justice en RDC)

CONVENTION GÉNÉRALE DE ront un acte de l’état civil concernant un res-


COOPÉRATION EN MATIÈRE sortissant de l’autre État, ils le communique-
ront aux autorités consulaires dudit État.
DE JUSTICE DU 12 AVRIL
1978 ENTRE LA RÉPUBLIQUE Article 3 :
POPULAIRE DU CONGO ET Le gouvernement de chaque État remettra au
LA RÉPUBLIQUE DU ZAÏRE gouvernement de l’autre, des expéditions des
(J.O.Z., n° 18, 15 septembre 1985, p.35) actes de l’état civil dressés sur son territoire et
intéressant les ressortissants de cet État.
La République Démocratique du Congo d’une Au vu de ces expéditions et extraits, le gou-
part, la République populaire du Congo d’autre vernement de l’État, dont ressortissent les per-
part, sonnes visées, fera porter sur ses registres de
Considérant leur désir de resserrer les liens l’état civil les mentions appropriées.
d’amitié et de fraternité qui unissent les deux La mention des jugements et arrêts sera, à
pays et leur peuple; défaut d’exequatur, faite à titre de simple ren-
Considérant leurs idéals de justice et soucieux seignement.
de maintenir la concorde et la paix dans leurs
divers rapports; Article 4 :
Considérant leur volonté de coopérer efficace- Les autorités compétentes des deux États
ment en matière juridique et judiciaire; contractants délivreront, sans frais, des expédi-
tions des actes de l’état civil dressés sur le ter-
Sont convenus de ce qui suit:
ritoire de chacun des États, lorsque la demande
en sera faite dans un intérêt administratif dû-
TITRE Ier : ment spécifié ou en faveur de leurs nationaux
DE LA NATIONALITÉ indigents
ET DE L’ÉTAT CIVIL
Elles se délivreront réciproquement, sans frais,
Article 1er : des expéditions des arrêts de l’état civil dressés
sur leur territoire, lorsque ces actes concer-
Les tribunaux de chaque État sont seuls compé-
neront des étrangers de nationalité tierce et
tents pour connaître des contestations élevées
seront demandés dans un intérêt administratif
à titre principal sur la question de la nationalité.
dûment spécifié.
Article 2 : Les actes de l’état civil dressés ou transcrits
dans les postes diplomatiques respectifs seront
Les actes de l’état civil dressés par les services
assimilés aux actes d’état civil dressés sur le
consulaires d’un État contractant sur le Terri-
territoire respectif des deux États.
toire de l’autre, seront communiqués aux ser-
vices compétents de cet État. La délivrance d’une expédition d’un acte de
l’état civil ne préjuge en rien la nationalité de
De même lorsque les services nationaux d’état
l’intéressé au regard des deux États.
civil de l’un des États contractants enregistre-
1089

La demande spécifiera sommairement le motif Ils ne peuvent se voir imposer ni caution, ni


invoqué. dépôt sous quelque dénomination que ce soit
à raison, soit de leur qualité d’étranger, soit du
Article 5 : défaut de domicile ou de résidence dans le pays.
Par acte de l’état civil au sens des articles pré- Sous réserves des dispositions d’ordre public
cédents, il faut entendre notamment: de l’État où l’action est introduite, l’alinéa
• les actes de naissance; précédent s’applique aux personnes morales
• les actes de déclaration d’un enfant sans vie; constituées ou autorisées suivant les lois de
• les actes de reconnaissance des enfants na- l’un ou de l’autre des deux États.
turels dressés par les officiers de l’état civil;
• les avis de légitimation; Article 8 :
• les actes de mariage; Les avocats inscrits au barreau de la République
• les actes de décès; populaire du Congo pourront assister ou re-
présenter des parties devant toutes les juri-
• les transcriptions des jugements ou arrêts
dictions zaïroises, tant au cours des mesures
de divorce et de séparation de corps;
d’instruction qu’à l’audience, dans les mêmes
• les transcriptions des ordonnances, juge- conditions que les avocats inscrits au barreau
ments ou arrêts en matière d’état des per- de la République Démocratique du Congo.
sonnes;
• les mentions marginales des actes de l’état À titre de réciprocité, les avocats inscrits au
civil; barreau de la République Démocratique du
Congo pourront assister ou représenter des
• les actes d’adoption.
parties devant toutes les juridictions congo-
Article 6 : laises, tant au cours des mesures d’instruction
qu’à l’audience dans les mêmes conditions que
Les actes de l’état civil énumérés à l’article pré- les avocats inscrits au barreau de la République
cédent seront admis sans légalisation et dispen- populaire du Congo.
sés de toute formalité analogue su ries terri-
toires des deux parties contractantes. Toutefois, l’avocat qui use de la faculté d’assis-
ter ou de représenter des parties devant une
Ces documents devront être revêtus de la si- juridiction de l’autre État, devra faire élection
gnature et du sceau officiel de l’autorité ayant de domicile chez un avocat dudit État.
qualité pour les délivrer.
En tout état de cause, ils seront matériellement Article 9 :
établis de manière à faire apparaître leur au- Les ressortissants de chacun des deux États
thenticité. S’il s’agit d’expéditions, elles doivent contractants jouiront, sur le territoire de
être certifiées conformes à l’original par l’auto- l’autre État, du bénéfice de l’assistance judi-
rité compétente. ciaire comme les nationaux eux-mêmes, pour-
vu qu’ils se conforment à la loi de l’État dans
TITRE II : lequel l’assistance sera demandée.
DE L’ACCÈS AUX TRIBUNAUX
Article 10 :
Article 7 :
Le certificat d’indigence sera délivré au requé-
Les ressortissants de chacun des deux États rant par les autorités de sa résidence habituelle.
ont, sur le territoire de l’autre, un libre accès
Si l’intéressé réside dans un État tiers, ce cer-
aux juridictions pour la poursuite et la défense
tificat sera délivré par les autorités consulaires
de leurs droits.
dont il relève.
1090

Lorsque l’intéressé a sa résidence dans l’État Article 13. :


où la demande est formée, des renseignements Les dispositions des articles qui précèdent ne
pourront être pris auprès des autorités de s’opposent pas en matière civile et commer-
l’État dont il est le ressortissant. ciale à la faculté qu’ont les justiciables résidant
sur le territoire de l’un des États contractants
TITRE III: de faire effectuer sur le territoire de l’autre, par
DE LA TRANSMISSION l’entremise des officiers ministériels, des signi-
DES ACTES JUDICIAIRES fications ou des remises d’actes aux parties y
ET EXTRAJUDICIAIRES demeurant.
ET DE L’EXÉCUTION DES
COMMISSIONS ROGATOIRES Article 14 :
La transmission devra contenir les indications
Article 11 : suivantes - Autorité de qui émane l’acte;
Les actes judiciaires et extrajudiciaires dressés, • Nature de l’acte dont il s’agit;
tant en matière civile et commerciale qu’en • Nom et qualité des parties;
matière administrative et pénale, dans l’un des • Nom et adresse du destinataire;
deux États et destinés à des personnes résidant • Qualification de l’infraction (en matière
sur le territoire de l’autre, seront transmis par pénale).
l’entremise du ministre de la Justice ou du pré-
sident du Conseil judiciaire. Article 15 :
Les dispositions du présent article n’excluent Les commissions rogatoires, tant en matière
pas la faculté pour les parties contractantes de civile et commerciale qu’en matière adminis-
remettre directement, par leurs représentants trative et pénale à exécuter, sur le territoire de
diplomatiques ou par les délégués de ceux-ci, l’un ou l’autre des deux États contractants, le
les actes judiciaires et extrajudiciaires destinés seront par les autorités judiciaires respectives.
à leurs propres ressortissants. Elles sont transmises, comme les actes judi-
ciaires ou extrajudiciaires, du ministère de la
Article 12 : Justice du Conseil judiciaire et vice versa.
L’autorité requise se bornera à faire effectuer la
remise de l’acte au destinataire. Article 16 :
Si celui-ci l’accepte volontairement, la preuve L’État requis pourra refuser d’exécuter une
de la remise se fera au moyen soit d’un récé- commission rogatoire si celle-ci est de nature
pissé daté et signé par le destinataire, soit d’une à porter atteinte à sa sécurité et à sa souve-
attestation de l’autorité requise constatant le raineté ou si l’ordre public sur son territoire
fait, le mode et la date de la remise. risque d’être troublé.
L’un ou l’autre de ces documents sera envoyé Dans ce cas, il en informe immédiatement l’au-
directement à l’autorité requérante. torité requérante.
Si le destinataire refuse de recevoir l’acte,
l’autorité requise le notifiera immédiatement à Article 17 :
l’autorité requérante en indiquant le motif de Les personnes dont le témoignage est deman-
ce refus. dé seront invitées à comparaître par simple
L’attestation constatant ledit refus vaudra re- avis administratif; si elles refusent de déférer à
mise de l’acte. cet avis, l’État requis devra user des moyens de
contrainte prévus par la loi y relative. Lesdits
1091

témoins bénéficieront des dispositions prévues Il sera donné suite à ces demandes, à moins
aux alinéas 2 et suivants de l’article 19 de la que des considérations particulières ne s’y op-
présente Convention. posent et sous la condition que lesdits témoins
détenus seront renvoyés sur le territoire de
Article 18 : l’État requis à bref délai.
L’exécution des commissions rogatoires ne
donne lieu au remboursement d’aucun frais, TITRE V :
sauf en ce qui concerne les honoraires d’ex- DU CASIER JUDICIAIRE
perts.
Article 21 :
TITRE IV : Les deux parties contractantes se donneront
DE LA COMPARUTION DES réciproquement avis des condamnations ins-
TÉMOINS ET DES EXPERTS, crites au casier judiciaire et prononcées par
EN MATIÈRE PÉNALE leurs juridictions respectives à l’encontre des
nationaux de l’autre partie et des personnes
Article 19 : nées sur le territoire de celle-ci.
Si dans une cause pénale, la comparution per- Les extraits du casier judiciaire s’échangent
sonnelle d’un témoin ou d’un expert est né- au niveau des parquets généraux de la Répu-
cessaire, l’État requis sur le territoire duquel blique près les cours suprêmes des deux États
réside le témoin ou cet expert l’engagera à se contractants.
rendre à l’invitation qui lui est faite.
Dans ce cas, les indemnités de voyage et de Article 22 :
séjour, calculées depuis la résidence du témoin En cas de poursuite pénale devant une juridic-
ou de l’expert, seront au moins égales à celles tion de l’un des États contractants, le parquet
accordées selon les tarifs et règlement en vi- près ladite juridiction s’adressera immédiate-
gueur dans l’État requérant. ment au procureur général de la République,
Il sera fait au témoin ou à l’expert, par les soins lequel procédera comme il est prévu à l’article
des autorités consulaires de l’État requérant, le 20, alinéa 2.
paiement à l’avance des frais de voyage et de Avis est donné aux autorités consulaires, dans
séjour. un délai de trente jours, de l’arrestation sur le
Tout témoin cité dans l’un des deux États et territoire d’une des parties contractantes d’un
comparaissant volontairement devant les juges ressortissant de l’autre partie.
de l’autre État ne pourra y être poursuivi ou
détenu pour des faits ou des condamnations Article 23 :
antérieures à son départ du territoire de l’État Hors le cas de poursuites répressives lorsque
requis. Cette immunité cessera trente jours les autorités judiciaires ou administratives de
après la date à laquelle sa déposition aura pris l’une des parties contractantes désireront se
fin et où son retour sur le territoire de l’État faire délivrer un extrait du casier judiciaire
requis aura été possible. tenu par les autorités judiciaires ou administra-
tives de l’autre partie, elles pourront l’obtenir
Article 20 : directement de ces autorités, dans les cas et les
Les demandes d’envoi de témoins détenus limites prévus par la législation interne.
seront adressées au parquet compétent par
l’intermédiaire du ministère de la Justice ou du
Conseil judiciaire des deux États contractants.
1092

TITRE VI : Il procède d’office à cet examen et doit en


DE L’EXEQUATUR ET DE LA constater le résultat dans sa décision.
COMPÉTENCE TERRITORIALE S’il accorde l’exequatur, il ordonne la publicité
prévue par les décisions internes de même
Article 24 : nature.
En matière civile et commerciale, les décisions L’exequatur peut être accordé partiellement
contentieuses et gracieuses rendues par les ju- pour l’un ou l’autre seulement des chefs de la
ridictions de l’un des États contractants ont, de décision invoquée.
plein droit, sur le territoire de l’autre, l’autorité
de la chose jugée, si elles réunissent les condi- Article 28 :
tions suivantes:
La décision invoquée devient exécutoire et
1. La décision émane d’une juridiction compé- produit les mêmes effets qu’un jugement rendu
tente selon les règles définies à l’article 31; par une juridiction de l’État requis, à compter
2. La décision a fait application de la loi admise de l’obtention de l’exequatur.
par les règles de solution des conflits de
l’État où l’exécution aura lieu; Article 29 :
3. La décision est passée en force de chose La partie au procès qui invoque l’autorité d’une
jugée et est susceptible d’exécution, d’après décision judiciaire ou qui en demande l’exécu-
la loi de l’État où elle a été rendue; tion doit produire:
4. Les parties ont été régulièrement citées,
1. L’original de l’exploit de signification de
représentées ou déclarées défaillantes;
cette décision ou de tout autre acte qui
5. La décision ne trouble pas ou n’est pas de tient lieu de signification;
nature à troubler l’ordre public de l’État
2. Une expédition authentique de la décision
requis ni n’est contraire à une décision judi-
dont il s’agit;
ciaire prononcée dans cet État et possédant
3. Un certificat du greffier constatant qu’il
à son égard l’autorité de la chose jugée.
n’existe contre la décision ni opposition ni
Article 25 : appel;
4. Le cas échéant, une copie de la citation ou
Les décisions visées à l’article précédent ne
de la convocation de la partie qui a fait dé-
peuvent donner lieu à aucune mesure d’exécu-
faut à l’instance, copie certifiée conforme
tion forcée sur les biens, ni de coercition sur les
par le greffier de la juridiction qui a rendu
personnes, ni de publicité, sur le territoire de
la décision, et toutes pièces de nature à
l’État requis qu’après avoir été déclarées exé-
établir que cette citation ou convocation l’a
cutoires dans l’État requérant.
atteinte en temps utile.
Article 26 :
Article 30 :
L’exequatur est accordé par le président du tri-
Sont considérées comme compétentes pour
bunal de grande instance ou de la juridiction
connaître d’un litige au sens de l’article 25:
correspondante de l’État requis.
• En matière d’état des personnes et en ma-
Le Président est saisi par voie de requête. tière personnelle ou mobilière: les juridic-
tions de l’État où le défendeur a son domi-
Article 27 : cile ou sa résidence;
Le président se borne à vérifier si la décision • En matière de contrats: la juridiction que les
dont l’exequatur est demandé remplit les deux parties au procès ont reconnue d’un
conditions prévues à l’article 25. commun accord, à défaut les juridictions de
1093

l’État dans les circonscriptions territoriales quement les individus poursuivis ou condam-
desquelles a eu lieu la conclusion ou aura nés par leurs juridictions respectives.
lieu l’exécution de la convention;
• En matière d’aliments, la juridiction dans Article 34 :
le ressort de laquelle le demandeur a son Les parties contractantes n’extraderont pas
domicile; leurs nationaux respectifs, la qualité de natio-
• En matière de succession, les juridictions de nal s’appréciera à l’époque de l’infraction pour
l’État où s’est ouverte la succession; laquelle l’extradition est requise.
• En matière immobilière, les juridictions de Lorsqu’il sera saisi d’une demande accompa-
l’État où se situe l’immeuble; gnée d’un dossier et de pièces à conviction
• Les décisions portant sur des matières non- relatifs à la commission d’une infraction sur le
prévues par la présente Convention seront territoire de l’État requérant, l’État requis exer-
exécutées en conformité avec la législation cera des poursuites sur son territoire, contre
interne de l’État requis. ses nationaux qui en seront les auteurs, si les-
dites infractions sont punies par sa législation
Article 31 : comme crimes ou délits. L’État requérant sera
En cas de contestations relatives aux obliga- tenu informé de la suite qui aura été donnée à
tions nées d’un contrat ou d’un quasi-contrat, sa demande.
d’un délit ou d’un quasi-délit, les règles par
lesquelles la législation de l’un des deux États Article 35 :
contractants déclare ses juridictions com- Seront sujets à extradition:
pétentes uniquement en raison de la nationalité 1. Les individus qui sont poursuivis par l’État
du demandeur, ne seront pas opposables aux requérant pour les crimes ou délits punis
nationaux de l’autre État dans les cas suivants: par les lois de l’État requis d’une peine d’au
1. Le défendeur a son domicile ou sa rési- moins six mois d’emprisonnement;
dence dans l’État dont il est national; 2. Les individus qui, pour des crimes ou dé-
2. L’obligation objet du litige est née ou doit lits punis par la loi de l’État requis, sont
être exécutée dans l’État dont le défendeur condamnés contradictoirement ou par
est national. défaut par les tribunaux de l’État requérant
à une peine d’au moins deux mois d’empri-
Article 32 : sonnement.
L’exécution des décisions rendues en matière
Article 36 :
administrative sera poursuivie comme il est dit
au présent titre, sauf que le président de la juri- En matière de taxes, d’impôts, de douane et
diction compétente pour connaître des litiges de change, l’extradition sera accordée dans les
de plein contentieux sera substitué s’il y a lieu, conditions prévues par la présente Conven-
au président du tribunal de grande instance (ou tion, dans la mesure où, par simple échange de
de première instance). lettres, il en aura été ainsi décidé, pour chaque
infraction ou catégorie d’infractions pénale-
ment désignée.
TITRE VII :
DE L’EXTRADITION Article 37 :
Article 33 : L’extradition sera refusée:
1. Si les infractions à raison desquelles elle
Selon les règles et sous les conditions déter-
est demandée ont été commises dans l’État
minées par la présente Convention, les deux
requis;
États signataires s’engagent à se livrer récipro-
1094

2. Si les infractions invoquées par l’État re- Une particulière diligence sera apportée à l’ex-
quérant ont été jugées définitivement dans tradition de tout individu qui aura attenté à la
l’État requis; personne du chef de l’État de l’une des par-
3. Si la prescription de l’action publique ou de ties contractantes ou des membres de leurs
la peine est acquise d’après la législation de familles.
l’État requérant ou de l’État requis, lors de
la réception de la demande; Article 38 :
4. Si les infractions invoquées ont été com- La demande d’extradition sera adressée direc-
mises hors du territoire de l’État requérant tement au procureur général compétent de
par un étranger à cet État et si la législation l’État requis.
de l’État requis n’en autorise pas la pour-
Elle sera accompagnée de l’original ou de
suite;
l’expédition authentique soit d’une décision
5. Si une amnistie est intervenue dans l’État de condamnation exécutoire, soit d’un man-
requérant ou dans l’État requis, dans ce dat d’arrêt ou de toute note ayant la même
dernier cas, à la condition que l’infraction force et portant l’indication précise, d’une part,
soit au nombre de celles qui peuvent être de l’autorité judiciaire qui en est l’auteur et
poursuivies dans cet État, lorsqu’elles ont d’autre part des dispositions légales applicables,
été commises hors de son territoire par un du temps, lieu, circonstance et qualification des
étranger. faits.
L’extradition pourra être refusée Il y sera joint, dans la mesure du possible le si-
1. Si les infractions invoquées sont l’objet de gnalement de l’individu réclamé, ainsi que toute
poursuites dans l’État requis ou ont été indication de nature à déterminer son identité
jugées dans un État tiers; et sa nationalité.
2. Si les infractions poursuivies sont considé-
rées par l’État requis comme des infrac- Article 39
tions politiques ou qui leur sont connexes. Lorsque des renseignements complémentaires
lui seront indispensables pour s’assurer que les
Sont considérées comme infractions politiques
conditions requises par la présente Convention
par nature, au sens de la présente Conven-
sont réunies, l’État requis les réclamera à l’État
tion, les infractions uniquement attentatoires à
requérant avant de rejeter sa demande, dans le
l’ordre public, c’est-à-dire dirigées uniquement
cas où l’omission constatée paraîtra susceptible
contre l’existence, la forme ou la sécurité inté-
d’être réparée. Un délai pourra être fixé par
rieure ou extérieure de l’État envisagé en sa
l’État requis pour l’obtention de ces renseigne-
qualité de puissance politique.
ments.
Ne sont pas des infractions politiques exclu-
sives de l’extradition: les infractions de droit Article 40 :
commun par nature qui ne revêtent de carac-
En cas d’urgence, il sera procédé à l’arrestation
tère politique qu’en raison de leur connexité
provisoire en attendant l’arrivée de la demande
ou de leur concours idéal ou matériel, telles
d’extradition et des documents mentionnés
que l’assassinat, le meurtre, l’empoisonnement,
aux alinéas 2 et 3 de l’article 38.
les mutilations et les blessures graves volon-
taires et préméditées, les tentatives d’infrac- La demande d’arrestation provisoire sera
tions de ce genre et les attentats aux proprié- directement transmise par les autorités com-
tés par incendie, explosion, inondation, ainsi pétentes de l’État requérant aux autorités de
que les vols graves, notamment ceux qui sont l’État requis par voie postale ou télégraphique.
commis à main armée ou avec violence. Dans ce dernier cas, confirmation sera faite au
1095

procureur général par l’intermédiaire du minis- Article 43 :


tère de la Justice et du Conseil judiciaire. L’État requis fera connaître immédiatement sa
La demande d’arrestation provisoire fera men- décision sur l’extradition à l’État requérant.
tion de l’envoi prochain de la demande d’extra- Tout rejet partiel ou total sera motivé.
dition et précisera l’infraction retenue, le temps
et le lieu de sa commission, le signalement de En cas d’acceptation, l’État requis donnera
l’individu réclamé. toutes informations utiles sur le lieu et la date
de la remise de l’individu réclamé, à moins que
L’autorité requérante sera informée sans délai l’État requérant ne désigne lui-même un lieu et
de la suite donnée à sa demande. une date qui lui sont plus convenant

Article 41 : Toutefois, l’État requérant devra recevoir l’indi-


vidu à extrader dans un délai d’un mois à comp-
II pourra être mis fin à l’arrestation provisoire, ter de la date déterminée conformément à l’ali-
si dans un délai de trente jours après l’arresta- néa précédent. Passé ce délai, l’individu sera mis
tion, l’autorité requise n’a pas été saisie de l’un en liberté et ne pourra plus être réclamé pour
des documents mentionnés à l’article 38. le même fait.
La mise en liberté ne fait pas obstacle à une Si des circonstances exceptionnelles em-
nouvelle arrestation, si la demande d’extradi- pêchent la remise ou la réception de l’individu à
tion parvient ultérieurement à l’autorité re- extrader, l’État qui fait valoir ces circonstances
quise. en informera l’autre État avant l’expiration du
délai d’un mois. Les deux États conviendront
Article 42 : alors d’une autre date de remise et les dispo-
Lorsqu’il y aura lieu à extradition, tous les sitions de l’alinéa précédent seront applicables.
objets pouvant servir de pièces à conviction
ou provenant de l’infraction et trouvés en la Article 44 :
possession de l’individu réclamé au moment de Si l’extradition est demandée concurremment
son arrestation, ou découverts ultérieurement par plusieurs États, soit pour les mêmes faits,
seront saisis et remis à l’autorité requérante. soit pour des faits différents, l’État requis sta-
Cette remise sera effectuée même si l’extradi- tuera librement en tenant compte de toutes
tion n’est plus possible par suite de l’évasion ou circonstances et notamment de la possibilité
de la mort de l’individu réclamé. d’une extradition ultérieure entre les États re-
quérants, des dates respectives des demandes,
Seront toutefois réservés les droits que les
de la gravité relative et du lieu des infractions.
tiers auraient acquis de bonne foi sur lesdits
objets qui devront, si de tels droits existent,
être rendus le plus tôt possible et sans frais à Article 45 :
l’État requis, à l’issue des poursuites exercées Si l’individu réclamé est poursuivi ou condamné
dans l’État requérant. dans l’État requis pour infraction autre que
Si elles l’estiment nécessaire, pour une pro- celle motivant la demande d’extradition, ce
cédure pénale en cours, les autorités de l’État dernier État devra néanmoins statuer sur cette
requis pourront retenir temporairement les demande et faire connaître à l’État requérant sa
objets saisis. décision sur l’extradition. En cas d’acceptation,
la remise sera différée jusqu’à ce qu’il soit satis-
Elles pourront aussi, en les transmettant, se ré- fait à la justice de l’État requis.
server la faculté d’en demander le retour, pour
le même motif, en s’obligeant à les renvoyer Elle sera effectuée conformément aux disposi-
dès que possible. tions de l’article 43. Les dispositions du présent
1096

article ne feront pas obstacle au transfèrement quérant audit État tiers. Les délais seront pro-
de l’intéressé pour comparaître devant les rogés d’office.
autorités judiciaires de l’État requérant sous Si la voie aérienne est utilisée, il sera fait appli-
la condition expresse qu’il sera renvoyé dès le cation des dispositions suivantes:
prononcé du jugement.
1. Lorsqu’une escale sera prévue, l’État requé-
rant adressera à l’État tiers sur le territoire
Article 46 :
duquel cette escale s’effectuera u ne de-
L’individu extradé ne pourra être ni poursuivi, mande de transit pour l’intéressé;
ni jugé, ni détenu pour une infraction anté- 2. Lorsque le territoire d’un État tiers sera
rieure et autre que celle ayant motivé l’extradi- survolé, l’État requérant est tenu d’en infor-
tion, sauf dans les cas suivants : mer les autorités politiques, de sorte qu’en
1. Lorsque ayant eu la liberté de le faire, l’in- cas d’atterrissage fortuit, elles procèdent à
dividu extradé n’a pas quitté le territoire l’arrestation provisoire de l’extradé.
de l’État requérant dans les 30 jours qui
suivent son élargissement définitif, ou s’il y
est retourné volontairement après l’avoir TITRE VIII :
fait; DE L’EXÉCUTION DES PEINES
2. Lorsque l’État qui l’a livré y consent.
Article 49 :
Une demande devra être présentée à cet
effet par l’État requérant à l’État requis, Chacun des deux États contractants s’engage à
accompagnée des documents énumérés à faire exécuter dans leurs établissements péni-
l’alinéa 2 de l’article 38 et d’un procès-ver- tentiaires, à la demande de l’État requérant, les
bal judiciaire consignant les déclarations de peines privatives de liberté, quelle qu’en soit
l’extradé sur l’extension de l’extradition et la durée, prononcées par les juridictions dudit
mentionnant la possibilité qui lui a été don- État contre tout individu de toute nationalité
née d’adresser un mémoire en défense aux qui sera trouvé sur le territoire de l’autre.
autorités de l’État requis. Sous réserve des dispositions qui précèdent,
l’exécution de ces peines est soumise aux
Lorsque la qualification donnée au fait incri-
règles et aux conditions de forme et de fond
miné sera modifiée en cours de procédure,
prévues en matière d’extradition aux articles
l’extradé ne sera poursuivi et jugé que dans la
35 à 38.
mesure où cette nouvelle qualification aurait
motivé l’extradition.
Article 50 :
Article 47 : Le gouvernement de l’un des deux États
contractants peut demander, au gouverne-
Sauf dans le cas où l’intéressé est resté ou est ment de l’autre, que son ressortissant qui a été
retourné sur le territoire de l’État requérant condamné à une peine d’emprisonnement sur
dans les conditions prévues à l’article précé- le territoire de ce dernier lui soit transféré. Le
dent, l’assentiment de l’État requis est néces- consentement exprès du condamné est exigé
saire pour permettre à l’État requérant de en ce cas.
livrer l’extradé à un État tiers. Le transfèrement peut également s’effectuer à
la demande du condamné.
Article 48 :
L’extradition nécessitant un transit sur le ter- Article 51 :
ritoire d’un État tiers est subordonnée à une La décision en matière de libération condition-
demande d’autorisation formelle par l’État re- nelle appartient à l’État où la peine est exécu-
1097

tée, sur l’avis de l’État dont relève la juridiction TITRE IX :


de condamnation. DISPOSITIONS FINALES

Article 52 : Article 56 :
La grâce et l’amnistie sont de la compétence À la demande de l’un des deux États contrac-
de l’État dont relève la juridiction de condam- tants, les experts congolais et zaïrois se réu-
nation. nissent pou r éventuellement adopter les
dispositions de la présente Convention à l’évo-
Article 53 : lution de leur droit respectif.
Lorsque la peine capitale est prononcée par
une juridiction d’un des deux États contre un Article 57 :
national de l’autre État, un recours en grâce La présente Convention sera ratifiée et les ins-
sera toujours introduit d’office et la représen- truments de ratification seront échangés dès
tation diplomatique de cet État en sera immé- que les deux États contractants seront en me-
diatement avisée. sure de le faire. Elle entrera en vigueur à la date
de l’échange des instruments de ratification.
Article 54 :
Les décisions de condamnation à des peines Article 58 :
pécuniaires sont exécutées sur demande des La présente Convention demeurera en vigueur
services financiers de l’État requérant. Ces jusqu’à l’expiration d’une année à compter du
demandes doivent être appuyées d’expédition jour où l’un des deux États contractants aura
des décisions et reproduire les textes appliqués déclaré vouloir en faire cesser les effets.
et ceux relatifs à la prescription.
Les services financiers de l’État requis, après
visa pour exécution du procureur général, pro-
cèdent au recouvrement pour le compte de CHARTE AFRICAINE DES
l’État requérant. DROITS DE L’HOMME ET DES
Il est fait application de la législation de l’État PEUPLES DU 26 JUIN 1981
requis relative à l’exécution des condamnations (J.O.Z., n° spécial, juin 1987, p. 7)
de même nature.
Préambule
Article 55 :
Les États africains membres de l’OUA, par-
Les frais résultant de l’application des disposi- ties à la présente Charte qui porte le titre de
tions de la présente Convention relative à l’ex- «Charte africaine des droits de l’homme et des
tradition, à l’exclusion des frais de procédure peuples».
et de détention, demeureront à la charge de
Rappelant la décision 115 (XVI) de la Confé-
l’État requérant.
rence des chefs d’État et de gouvernement, en
Les frais résultant de l’application des disposi- sa seizième session ordinaire tenue à Monro-
tions relatives à l’exécution des peines seront à via (Liberia) du 17 au 20 juillet 1979, relative
la charge de l’État requérant. à l’élaboration d’un avant-projet de Charte
africaine des droits de l’homme et des peuples,
prévoyant notamment l’institution d’organes
de promotion et de protection des droits de
l’homme et des peuples;
1098

Considérant la Charte de l’Organisation de celles fondées sur la race, l’ethnie, la couleur, le


l’unité africaine, aux termes de laquelle, «la sexe, la langue, la religion ou l’opinion politique;
liberté, l’égalité, la justice et la dignité sont des Réaffirmant leur attachement aux libertés et
objectifs essentiels à la réalisation des aspira- aux droits de l’homme et des peuples conte-
tions légitimes des peuples africains»; nus dans les déclarations, conventions et autres
Réaffirmant l’engagement qu’ils ont solennelle- instruments adoptés dans le cadre de l’Organi-
ment pris à l’article 2 de ladite Charte, d’éli- sation de l’unité africaine, du mouvement des
miner sous toutes ses formes le colonialisme pays non alignés et de l’Organisation des Na-
de l’Afrique, de coordonner et d’intensifier tions unies; Fermement convaincus de leur de-
leur coopération et leurs efforts pour offrir de voir d’assurer la promotion et la protection des
meilleures conditions d’existence aux peuples droits et libertés de l’homme et des peuples,
d’Afrique, de favoriser la coopération interna- compte dûment tenu de l’importance primor-
tionale en tenant dûment compte de la Charte diale traditionnellement attachée en Afrique à
des Nations unies et de la Déclaration univer- ces droits et libertés,
selle des droits de l’homme;
SONT CONVENUS DE CE QUI SUIT:
Tenant compte des vertus de leurs traditions
historiques et des valeurs de civilisation afri- PREMIÈRE PARTIE :
caine qui doivent inspirer et caractériser leurs
DES DROITS ET DES DEVOIRS
réflexions sur la conception des droits de
l’homme et des peuples;
CHAPITRE Ier :
Reconnaissant que, d’une part, les droits fon- DES DROITS DE L’HOMME
damentaux de l’être humain sont fondés sur
ET DES PEUPLES
les attributs de la personne humaine, ce qui
justifie leur protection internationale et que,
Article 1er :
d’autre part, la réalité et le respect des droits
du peuple doivent nécessairement garantir les Les États membres de l’Organisation de l’unité
droits de l’homme; africaine, parties à la présente Charte, recon-
naissent les droits, devoirs et libertés énoncés
Considérant que la jouissance des droits et li-
dans cette Charte et s’engagent à adopter des
bertés implique l’accomplissement des devoirs
mesures législatives ou autres pour les appli-
de chacun; quer.
Convaincus qu’il est essentiel d’accorder Article 2 :
désormais une attention particulière au droit
au développement; que les droits civils et Toute personne a droit à la jouissance des
politiques sont indissociables des droits éco- droits et libertés reconnus et garantis dans la
nomiques, sociaux et culturels, tant dans leur présente Charte sans distinction aucune, no-
conception que dans leur universalité, et que la tamment de race, d’ethnie, de couleur, de sexe,
satisfaction des droits économiques, sociaux et de langue, de religion, d’opinion politique ou
culturels garantit la jouissance des droits civils de toute autre opinion, d’origine nationale ou
et politiques; sociale, de fortune, de naissance ou de toute
autre situation.
Conscients de leur devoir de libérer totale-
ment l’Afrique dont les peuples continuent à Article 3 :
lutter pour leur indépendance véritable et leur
dignité et s’engageant à éliminer le colonialisme, 1. Toutes les personnes bénéficient d’une to-
le néocolonialisme, l’apartheid, le sionisme, tale égalité devant la loi.
les bases militaires étrangères d’agression et 2. Toutes les personnes ont droit à une égale
toutes formes de discrimination, notamment protection de la loi.
1099

Article 4 : légalement punissable. Aucune peine ne


La personne humaine est inviolable. Tout être peut être infligée si elle n’a pas été prévue
humain a droit au respect de sa vie et à l’inté- au moment où l’infraction a été commise.
grité physique et morale de sa personne: La peine est personnelle et ne peut frapper
que le délinquant.
Nul ne peut être privé arbitrairement de ce
droit. Article 8 :
Article 5 : La liberté de conscience, la profession et la pra-
Tout individu a droit au respect de la dignité tique libre de la religion, sont garanties. Sous
inhérente à la personne humaine et à la recon- réserve de l’ordre public, nul ne peut être
naissance de sa personnalité juridique. l’objet de mesures de contrainte visant à res-
treindre la manifestation de ces libertés.
Toutes formes d’exploitation et d’avilissement
de l’homme notamment l’esclavage, la traite des
Article 9 :
personnes, la torture physique ou morale, et les
peines ou les traitements cruels inhumains ou 1. Toute personne a droit à l’information.
dégradants sont interdites. 2. Toute personne a le droit d’exprimer et de
diffuser ses opinions dans le cadre des lois
Article 6 :
et règlements.
Tout individu a droit à la liberté et à la sécurité
de sa personne. Article 10 :
Nul ne peut être privé de sa liberté sauf pour 1.Toute personne a le droit de constituer libre-
des motifs et dans des conditions préalable- ment des associations avec d’autres, sous
ment déterminés par la loi; en particulier nul réserve de se conformer aux règles édic-
ne peut être arrêté ou détenu arbitrairement. tées par la loi.
Article 7 : 2. Nul ne peut être obligé de faire partie d’une
association sous réserve de l’obligation de
1. Toute personne a droit à ce que sa cause solidarité prévue à l’article 29.
soit entendue.
Ce droit comprend: Article 11 :
a) le droit de saisir les juridictions natio- Toute personne a le droit de se réunir libre-
nales compétentes de tout acte violant ment avec d’autres. Ce droit s’exerce sous la
les droits fondamentaux qui lui sont seule réserve des restrictions nécessaires édic-
reconnus et garantis par les conven- tées par les lois et règlements, notamment dans
tions, les lois, règlements et coutumes l’intérêt de la sécurité nationale, de la sûreté
en vigueur; d’autrui, de la santé, de la morale ou des droits
b) le droit à la présomption d’innocence, et libertés des personnes.
jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie
par une juridiction compétente; Article 12 :
c) le droit à la défense, y compris celui de 1. Toute personne a le droit de circuler libre-
se faire assister par un défenseur de son ment et de choisir sa résidence à l’intérieur
choix; d’un État, sous réserve de se conformer
d) le droit d’être jugé dans un délai raison- aux règles édictées par la loi.
nable par une juridiction impartiale. 2. Toute personne a le droit de quitter tout
2. Nul ne peut être condamné pour une ac- pays, y compris le sien, et de revenir dans
tion ou une omission qui ne constituait pas, son pays. Ce droit ne peut faire l’objet de
au moment où elle a eu lieu, une infraction restrictions que si celles-ci sont prévues
1100

par la loi, nécessaires pour protéger la sé- 2. Les États parties à la présente Charte s’en-
curité nationale, l’ordre public, la santé ou gagent à prendre les mesures nécessaires
la moralité publiques. en vue de protéger la santé de leurs popu-
3. Toute personne a le droit, en cas de persé- lations et de leur assurer l’assistance médi-
cution, de rechercher et de recevoir asile cale en cas de maladie.
en territoire étranger, conformément à la
loi de chaque pays et aux conventions in- Article 17 :
ternationales. 1. Toute personne a droit à l’éducation.
4. L’étranger légalement admis sur le terri- 2. Toute personne peut prendre part libre-
toire d’un État partie à la présente Charte ment à la vie culturelle de la communauté.
ne pourra en être expulsé qu’en vertu 3. La promotion et la protection de la morale
d’une décision conforme à la loi. et des valeurs traditionnelles reconnues
5. L’expulsion collective d’étrangers est in- par la communauté constituent un devoir
terdite. L’expulsion collective est celle qui de l’État dans le cadre de la sauvegarde des
vise globalement des groupes nationaux, droits de l’homme.
raciaux, ethniques ou religieux.
Article 18 :
Article 13 :
1. La famille est l’élément naturel et la base de
1. Tous les citoyens ont le droit de participer la société.
librement à la direction des affaires pu-
bliques de leur pays, soit directement, soit Elle doit être protégée par l’État qui doit
par l’intermédiaire de représentants libre- veiller à sa santé physique et morale.
ment choisis, ce, conformément aux règles 2. L’État a l’obligation d’assister la famille dans
édictées par la loi. sa mission de gardienne de la morale et
2. Tous les citoyens ont également le droit des valeurs traditionnelles reconnues par la
d’accéder aux fonctions publiques de leurs communauté.
pays. 3. L’ État a le devoir de veiller à l’élimination
3. Toute personne a le droit d’user des biens de toute discrimination contre la femme
et services publics dans la stricte égalité de et d’assurer la protection des droits de la
tous devant la loi. femme et de l’enfant tels que stipulés dans
les déclarations et conventions internatio-
Article 14 : nales.
Le droit de propriété est garanti. Il ne peut y 4. Les personnes âgées ou handicapées ont
être porté atteinte que par nécessité publique également droit à des mesures spécifiques
ou dans l’intérêt général de la collectivité, ce, de protection en rapport avec leurs besoins
conformément aux dispositions des lois appro- physiques ou moraux.
priées.
Article 19 :
Article 15 : Tous les peuples sont égaux; ils jouissent de la
Toute personne a le droit de travailler dans même dignité et ont les mêmes droits. Rien ne
des conditions équitables et satisfaisantes et de peut justifier la domination d’un peuple par un
percevoir un salaire égal pour un travail égal. autre.

Article 16 : Article 20 :
1. Toute personne a le droit de jouir du meil- 1. Tout peuple a droit à l’existence. Tout
leur état de santé physique et mentale peuple a un droit imprescriptible et inalié-
qu’elle soit capable d’atteindre. nable à l’autodétermination. Il détermine
1101

librement son statut politique et assure son le respect strict de leur liberté et de leur
développement économique et social selon identité, et à la jouissance égale du patri-
la voie qu’il a librement choisie. moine commun de l’humanité.
2. Les peuples colonisés ou opprimés ont le 2. Les États ont le devoir, séparément ou en
droit de se libérer de leur état de domina- coopération, d’assurer l’exercice du droit
tion en recourant à tous moyens reconnus au développement.
par la communauté internationale.
3. Tous les peuples ont droit à l’assistance des Article 23 :
États parties à la présente Charte, dans leur 1. Les peuples ont droit à la paix et à la sécu-
lutte de libération contre la domination rité tant sur le plan national que sur le plan
étrangère, qu’elle soit d’ordre politique, international. Le principe de solidarité et
économique ou culturel. de relations amicales affirmé implicitement
par la Charte de l’Organisation des Nations
Article 21 : unies et réaffirmé par celle de l’Organisa-
1. Les peuples ont la libre disposition de leurs tion de l’unité africaine est applicable aux
richesses et de leurs ressources naturelles. rapports entre les États.
Ce droit s’exerce dans l’intérêt exclusif des 2. Dans le but de renforcer la paix, la solidari-
populations. En aucun cas, un peuple ne té et les relations amicales, les États, parties
peut en être privé. à la présente Charte, s’engagent à interdire:
2. En cas de spoliation, le peuple spolié a droit a) qu’une personne jouissant du droit
à la légitime récupération de ses biens ainsi d’asile aux termes de l’article 12 de la
qu’à une indemnisation adéquate. présente Charte entreprenne une acti-
3. La libre disposition des richesses et des res- vité subversive dirigée contre son pays
sources naturelles s’exerce sans préjudice d’origine ou contre tout autre pays, par-
de l’obligation de promouvoir une coopé- ties à la présente Charte;
ration économique internationale fondée b) que leurs territoires soient utilisés
sur le respect mutuel, l’échange équitable comme base de départ d’activités sub-
et les principes du droit international. versives ou terroristes dirigées contre
4. Les États parties à la présente Charte s’en- le peuple de tout autre État, partie à la
gagent, tant individuellement que collective- présente Charte.
ment, à exercer le droit de libre disposition
de leurs richesses et de leurs ressources Article 24 :
naturelles, en vue de renforcer l’unité et la Tous les peuples ont droit à un environnement
solidarité africaines. satisfaisant et global, propice à leur développe-
5. Les États, parties à la présente Charte, ment.
s’engagent à éliminer toutes les formes
d’exploitation économique étrangère, no- Article 25 :
tamment celle qui est pratiquée par des Les États parties à la présente Charte ont le
monopoles internationaux, afin de per- devoir de promouvoir et d’assurer, par l’ensei-
mettre à la population de chaque pays de gnement, l’éducation et la diffusion, le respect
bénéficier pleinement des avantages prove- des droits et des libertés contenus dans la pré-
nant de ses ressources nationales. sente Charte, et de prendre des mesures en
vue de veiller à ce que ces libertés et droits
Article 22 :
soient compris de même que les obligations et
1. Tous les peuples ont droit à leur dévelop- devoirs correspondants.
pement économique, social et culturel, dans
1102

Article 26 : 5. de préserver et de renforcer l’indépen-


Les États parties à la présente Charte ont le dance nationale et l’intégrité territoriale
devoir de garantir l’indépendance des tribu- de la patrie et, d’une façon générale, de
naux et de permettre l’établissement et le contribuer à la défense de son pays, dans
perfectionnement d’institutions nationales ap- les conditions fixées par la loi;
propriées chargées de la promotion et de la 6. de travailler, dans la mesure de ses capaci-
protection des droits et libertés garantis par la tés et de ses possibilités, et de s’acquitter
présente Charte. des contributions fixées par la loi pour la
sauvegarde des intérêts fondamentaux de
CHAPITRE II : la société;
DES DEVOIRS 7. de veiller, dans ses relations avec la société,
à la préservation et au renforcement des
Article 27 :
valeurs culturelles africaines positives, dans
1. Chaque individu a des devoirs envers la un esprit de tolérance, de dialogue et de
famille et la société, envers l’État et les concertation et d’une façon générale de
autres collectivités légalement reconnues contribuer à la promotion de la santé mo-
et envers la communauté internationale. rale de la société;
2. Les droits et les libertés de chaque per- 8. de contribuer au mieux de ses capacités,
sonne s’exercent dans le respect du droit à tout moment et à tous les niveaux, à la
d’autrui, de la sécurité collective, de la mo- promotion et à la réalisation de l’unité afri-
rale et de l’intérêt commun. caine.

Article 28 :
Chaque individu a le devoir de respecter et de DEUXIÈME PARTIE :
considérer ses semblables sans discrimination DES MESURES DE
aucune, et d’entretenir avec eux des relations
SAUVEGARDE
qui permettent de promouvoir, de sauvegarder
et de renforcer le respect et la tolérance réci-
proques. CHAPITRE Ier :
DE LA COMPOSITION ET
Article 29 : DE L’ORGANISATION DE LA
COMMISSION AFRICAINE DES
L’individu a en outre le devoir:
DROITS DE L’HOMME
1. de préserver le développement harmo- ET DES PEUPLES
nieux de la famille et d’oeuvrer en faveur de
la cohésion et du respect de cette famille; Article 30 :
de respecter à tout moment ses parents, Il est créé auprès de l’Organisation de l’unité
de les nourrir, et de les assister en cas de africaine une Commission africaine des droits
nécessité; de l’homme et des peuples ci-dessous dénom-
2. de servir sa communauté nationale en mée «la Commission», chargée de promouvoir
mettant ses capacités physiques et intellec- les droits de l’homme et des peuples et d’assu-
tuelles à son service; rer leur protection en Afrique.
3. de ne pas compromettre la sécurité de
l’État dont il est national ou résident; Article 31 :
4. de préserver et de renforcer la solidarité 1. La Commission se compose de onze
sociale et nationale, singulièrement lorsque membres qui doivent être choisis parmi
celle-ci est menacée; les personnalités africaines jouissant de la
1103

plus haute considération, connues pour Article 37 :


leur haute moralité, leur intégrité et leur Immédiatement après la première élection, les
impartialité, et possédant une compétence noms des membres visés à l’article 36 sont
en matière de droits de l’homme et des tirés au sort par le président de la conférence
peuples, un intérêt particulier devant être des chefs d’État et de gouvernement de l’OUA.
donné à la participation de personnes ayant
une expérience en matière de droit. Article 38 :
2. Les membres de la Commission siègent à
Après leur élection, les membres de la Com-
titre personnel.
mission font la déclaration solennelle de bien
Article 32 : et fidèlement remplir leurs fonctions en toute
impartialité.
La Commission ne peut comprendre plus d’un
ressortissant du même État.
Article 39 :
Article 33 :
1. En cas de décès ou de démission d’un
Les membres de la Commission sont élus au membre de la Commission, le président de
scrutin secret par la Conférence des chefs la Commission en informe immédiatement
d’État et de gouvernement, sur une liste de le secrétaire général de l’OUA qui déclare
personnes présentées à cet effet, par les États le siège vacant à partir de la date du décès
parties à la présente Charte. ou de celle à laquelle la démission prend
Article 34 : effet.
Chaque État partie à la présente Charte peut 2. Si de l’avis unanime des autres membres de
présenter deux candidats au plus. Les candidats la Commission, un membre a cessé de rem-
doivent avoir la nationalité d’un des États par- plir ses fonctions pour toute autre cause
ties à la présente Charte. Quand deux candi- qu’une absence de caractère temporaire,
dats sont présentés par un État, l’un des deux ou se trouve dans l’incapacité de continuer
ne peut être national de cet État. à les remplir, le président de la Commission
en informe le secrétaire général de l’Orga-
Article 35 : nisation de l’unité africaine qui déclare alors
1. Le secrétaire général de l’Organisation de le siège vacant.
l’unité africaine invite les États parties à la 3. Dans chacun des cas prévus ci-dessus,
présente Charte à procéder, dans un délai la conférence des chefs d’État et de gou-
d’au moins quatre mois, avant les élections, vernement procède au remplacement du
à la présentation des candidats à la Com- membre dont le siège est devenu vacant
mission. pour la portion du mandat restant à cou-
2. Le secrétaire général de l’Organisation de rir, sauf si cette portion est inférieure à six
l’unité africaine dresse la liste alphabétique mois.
des personnes ainsi présentées et la com-
munique un mois au moins avant les élec- Article 40 :
tions, aux chefs d’État et de gouvernement. Tout membre de la Commission conserve son
mandat jusqu’à la date d’entrée en fonction de
Article 36 :
son successeur.
Les membres de la Commission sont élus pour
une période de six ans renouvelable. Toutefois, Article 41 :
le mandat de quatre des membres élus lors de
la première élection prend fin au bout de deux Le secrétaire général de l’OUA désigne un
ans, et le mandat de trois autres au bout de secrétaire de la Commission et fournit en
quatre ans. outre le personnel et les moyens et services
1104

nécessaires à l’exercice effectif des fonctions tionaux et locaux s’occupant des droits
attribuées à la Commission. L’OUA prend à de l’homme et des peuples et, le cas
sa charge le coût de ce personnel et de ces échéant, donner des avis ou faire des
moyens et services. recommandations aux gouvernements;
Article 42 : b) formuler et élaborer, en vue de servir
1. La Commission élit son président et son de base à l’adoption de textes législa-
vice-président pour une période de deux tifs par les gouvernements africains,
ans renouvelable. des principes et règles qui permettent
2. Elle établit son règlement intérieur. de résoudre les problèmes juridiques
relatifs à la jouissance des droits de
3. Le quorum est constitué par sept membres.
l’homme et des peuples et des libertés
4. En cas de partage des voix au cours des
fondamentales;
votes, la voix du président est prépondé-
rante. c) coopérer avec les autres institutions
5. Le secrétaire général de l’OUA peut assis- africaines ou internationales qui s’inté-
ter aux réunions de la Commission. ressent à la promotion et à la pro-
tection des droits de l’homme et des
Il ne participe ni aux délibérations, ni aux votes. peuples.
Il peut toutefois être invité par le président de 2. Assurer la protection des droits de
la Commission à y prendre la parole. l’homme et des peuples dans les conditions
fixées par la présente Charte.
Article 43 :
3. Interpréter toute disposition de la présente
Les membres de la Commission, dans l’exer- Charte à la demande d’un État partie, d’une
cice de leurs fonctions, jouissent des privi- Institution de l’OUA ou d’une organisation
lèges et immunités diplomatiques prévus par la africaine reconnue par l’OUA.
Convention sur les privilèges et immunités de
4. Exécuter toutes autres tâches qui lui seront
l’Organisation de l’unité africaine.
éventuellement confiées par la Conférence
des chefs d’État et de gouvernement.
Article 44 :
Les émoluments et allocations des membres de
la Commission sont prévus au budget régulier CHAPITRE III :
de l’Organisation de l’unité africaine. DE LA PROCÉDURE
DE LA COMMISSION
CHAPITRE II :
Article 46 :
DES COMPÉTENCES
DE LA COMMISSION La Commission peut recourir à toute méthode
d’investigation appropriée; elle peut notam-
Article 45 :
ment entendre le secrétaire général de l’OUA
La Commission a pour mission de: et toute personne susceptible de l’éclairer.
1. Promouvoir les droits de l’homme et des
peuples et notamment: Article 47 :
a) rassembler de la documentation, faire Si un État partie à la présente Charte a de
des études et des recherches sur les bonnes raisons de croire qu’un autre État éga-
problèmes africains dans le domaine lement partie à cette Charte a violé les dis-
des droits de l’homme et des peuples, positions de celle-ci, il peut appeler, par com-
organiser des séminaires, des colloques munication écrite, l’attention de cet État sur la
et des conférences, diffuser des infor- question. Cette communication sera également
mations, encourager les organismes na- adressée au secrétaire général de l’OUA et
1105

au président de la Commission. Dans un délai Article 52 :


de trois mois à compter de la réception de la Après avoir obtenu, tant des États parties inté-
communication, l’État destinataire fera tenir à ressés que d’autres sources, toutes les informa-
l’État qui a adressé la communication, des ex- tions qu’elle estime nécessaires et après avoir
plications ou déclarations écrites élucidant la essayé par tous les moyens appropriés de par-
question, qui devront comprendre dans toute venir à une solution amiable fondée sur le res-
la mesure du possible, des indications sur les pect des droits de l’homme et des peuples, la
lois et règlements de procédure applicables Commission établit, dans un délai raisonnable à
ou appliqués et sur les moyens de recours, partir de la notification visée à l’article 48, un
soit déjà utilisés, soit en instance, soit encore rapport relatant les faits et les conclusions aux-
ouverts.
quelles elle a abouti. Ce rapport est envoyé aux
États concernés et communiqué à la Confé-
Article 48 : rence des chefs d’État et de gouvernement.
Si dans un délai de 3(trois) mois à compter
de la date de réception de la communication Article 53 :
originale par l’État destinataire, la question
n’est pas réglée à la satisfaction des deux États Au moment de la transmission de son rapport,
intéressés, par voie de négociation bilatérale la Commission peut faire à la Conférence des
ou par toute autre procédure pacifique, l’un chefs d’État et de gouvernement, telle recom-
comme l’autre auront le droit de la soumettre mandation qu’elle jugera utile.
à la Commission par une notification adressée
à son président, à l’autre État intéressé et au Article 54 :
secrétaire général de l’OUA. La Commission soumet à chacune des sessions
ordinaires de la conférence des chefs d’État et
Article 49 : de gouvernement un rapport sur ses activités.
Nonobstant les dispositions de l’article 47, si un
État partie à la présente Charte estime qu’un Article 55 :
autre État également partie à cette Charte a 1. Avant chaque session, le secrétaire de la
violé les dispositions de celle–ci, il peut saisir Commission dresse la liste des communi-
directement la Commission par une communi- cations autres que celles des États parties à
cation adressée à son président, au secrétaire
la présente Charte et les communique aux
général de l’OUA et à l’État intéressé.
membres de la Commission qui peuvent
Article 50 : demander à en prendre connaissance et en
La Commission ne peut connaître d’une affaire saisir la Commission.
qui lui est soumise qu’après s’être assurée que 2. La Commission en sera saisie, sur la
tous les recours internes, s’ils existent, ont été demande de la majorité absolue de ses
épuisés, à moins qu’il ne soit manifeste pour la membres.
Commission que la procédure de ces recours
se prolonge d’une façon anormale. Article 56 :
Article 51 : Les communications visées à l’article 55 reçues
1. La Commission peut demander aux États à la Commission et relatives aux droits de
parties intéressés de lui fournir toute infor- l’homme et des peuples doivent nécessaire-
mation pertinente. ment, pour être examinées, remplir les condi-
2. Au moment de l’examen de l’affaire, des tions ci-après:
États parties intéressés peuvent se faire 1. indiquer l’identité de leur auteur même si
représenter devant la Commission et pré- celui-ci demande à la Commission de gar-
senter des observations écrites ou orales. der l’anonymat;
1106

2. être compatibles avec la Charte de l’Orga- accompagné de ses conclusions et recom-


nisation de l’unité africaine ou avec la pré- mandations.
sente Charte; 3. En cas d’urgence dûment constatée par la
3. ne pas contenir des termes outrageants ou Commission, celle–ci saisit le président de
insultants à l’égard de l’État mis en cause, de la Conférence des chefs d’État et de gou-
ses institutions ou de l’OUA; vernement qui pourra demander une étude
4. ne pas se limiter à rassembler exclusi- approfondie.
vement des nouvelles diffusées par des
moyens de communication de masse; Article 59 :
5. être postérieures à l’épuisement des re- 1. Toutes les mesures prises dans le cadre du
cours internes s’ils existent, à moins qu’il ne présent chapitre resteront confidentielles
soit manifeste à la Commission que la pro- jusqu’au moment où la Conférence des
cédure de ces recours se prolonge d’une chefs d’État et de gouvernement en déci-
façon anormale; dera autrement.
6. être introduites dans un délai raisonnable 2. Toutefois, le rapport est publié par le pré-
courant depuis l’épuisement des recours sident de la Commission sur décision de la
internes ou depuis la date retenue par la Conférence des chefs d’État et de gouver-
Commission comme faisant commencer à nement.
courir le délai de sa propre saisine; 3. Le rapport d’activités de la Commission est
7. ne pas concerner des cas qui ont été ré- publié par son président après son examen
glés conformément soit aux principes de la par la Conférence des chefs d’État et de
Charte des Nations unies, soit de la Charte gouvernement.
de l’Organisation de l’unité africaine et soit
des dispositions de la présente Charte. CHAPITRE IV :
DES PRINCIPES APPLICABLES
Article 57 :
Avant tout examen au fond, toute communi- Article 60 :
cation doit être portée à la connaissance de La Commission s’inspire du droit international
l’État intéressé par les soins du président de la relatif aux droits de l’homme et des peuples,
Commission. notamment des dispositions des divers instru-
ments africains relatifs aux droits de l’homme
Article 58 : et des peuples, des dispositions de la Charte
1. Lorsqu’il apparaît à la suite d’une délibéra- des Nations unies, de la Charte de l’Organi-
tion de la Commission qu’une ou plusieurs sation de l’unité africaine, de la Déclaration
communications relatent des situations universelle des droits de l’homme, des dispo-
particulières qui semblent révéler l’exis- sitions des autres instruments adoptés par les
tence d’un ensemble de violations graves Nations unies et par les pays africains dans le
ou massives des droits de l’homme et des domaine des droits de l’homme et des peuples
peuples, la Commission attire l’attention de ainsi que des dispositions de divers instruments
la Conférence des chefs d’État et de gou- adoptés au sein d’institutions spécialisées des
vernement sur ces situations. Nations unies dont sont membres les parties à
2. La Conférence des chefs d’État et de gou- la présente Charte.
vernement peut alors demander à la Com-
mission de procéder sur ces situations, Article 61 :
à une étude approfondie, et de lui rendre La Commission prend aussi en considération,
compte dans un rapport circonstancié, comme moyens auxiliaires de détermination
1107

des règles de droit, les autres conventions in- réunion de la Commission au siège de l’Or-
ternationales, soit générales, soit spéciales, éta- ganisation. Par la suite, la Commission sera
blissant des règles expressément reconnues par convoquée chaque fois qu’il sera nécessaire
les États membres de l’Organisation de l’unité et au moins une fois par an par son prési-
africaine, les pratiques africaines conformes aux dent.
normes internationales relatives aux droits de
l’homme et des peuples, les coutumes géné- Article 65 :
ralement acceptées comme étant le droit, les Pour chacun des États qui ratifieront la pré-
principes généraux de droit reconnus par les sente Charte ou y adhéreront après son entrée
nations africaines ainsi que la jurisprudence et en vigueur, ladite Charte prendra
la doctrine.
effet trois mois après la date du dépôt par cet
Article 62 : État, de son instrument de ratification ou d’ad-
hésion.
Chaque État partie s’engage à présenter tous
les deux ans, à compter de la date d’entrée en
vigueur de la présente Charte, un rapport sur Article 66 :
les mesures d’ordre législatif ou autre, prises Des protocoles ou accords particuliers pour-
en vue de donner effet aux droits et libertés ront, en cas de besoin, compléter les disposi-
reconnus et garantis dans la présente Charte. tions de la présente Charte.

Article 63 : Article 67 :
1. La présente Charte sera ouverte à la signa- Le secrétaire général de l’Organisation de
ture, à la ratification ou à l’adhésion des l’unité africaine informera les États membres
États membres de l’Organisation de l’unité de l’Organisation de l’unité africaine du dépôt
africaine. de chaque instrument de ratification ou d’ad-
2. Les instruments de ratification ou d’adhé- hésion.
sion de la présente Charte seront déposés
auprès du secrétaire général de l’Organisa- Article 68 :
tion de l’unité africaine.
3. La présente Charte entrera en vigueur trois La présente Charte peut être amendée ou
mois après la réception par le secrétaire révisée si un État partie envoie à cet effet une
général, des instruments de ratification ou demande écrite au secrétaire général de l’Or-
d’adhésion de la majorité absolue des États ganisation de l’unité africaine. La conférence
membres de l’Organisation de l’unité afri- des chefs d’État et de gouvernement n’est sai-
caine. sie du projet d’amendement que lorsque tous
les États parties en auront été dûment avisés
et que la Commission aura donné son avis à la
TROISIÈME PARTIE :
diligence de l’État demandeur.
DISPOSITIONS DIVERSES
L’amendement doit être approuvé par la majo-
Article 64 : rité absolue des États parties. Il entre en vigueur
1. Dès l’entrée en vigueur de la présente pour chaque État qui l’aura accepté conformé-
Charte, il sera procédé à l’élection des ment à ses règles constitutionnelles trois mois
membres de la Commission dans les condi- après la notification de cette acceptation au
tions fixées par les dispositions des articles secrétaire général de l’Organisation de l’unité
pertinents de la présente Charte. africaine. Adoptée par la dix–huitième Confé-
2. Le secrétaire général de l’Organisation de rence des chefs d’État et de gouvernement juin
l’unité africaine convoquera la première 1981 – Nairobi, Kenya.
1108

TRAITÉ RELATIF A progressive de leur intégration économique


L’HARMONISATION EN et que cette intégration doit également être
poursuivie dans un cadre africain pus large ;
AFRIQUE DU DROIT DES
Persuadés que la réalisation de ces objectifs
AFFAIRES suppose la mise en place dans leurs Etats d’un
Adopté le 17/10/1993 à Port-Louis (ILE MAURICE) Droit des Affaires harmonisées, simple, mo-
derne et adapté, afin de faciliter l’activité des
Publié dans le Journal Officiel n° 4 du 01/11/1997
entreprises;

PREAMBULE Conscients qu’il est essentiel que ce droit soit


appliqué avec diligence, dans les conditions
Le Président de la République du BENIN, propres à garantir la sécurité juridique des acti-
Le Président du BURKINA FASO, vités économiques, afin de favoriser l’essor de
celles-ci et d’encourager l’investissement
Le Président de la République du CAMEROUN
Désireux de promouvoir l’arbitrage comme
Le Président de la République CENTRAFRI- instrument de règlement des différents
CAINE contractuels ;
Le Président de la République Fédérale Isla- Décidés à accomplir en commun de nouveaux
mique des COMORES, efforts en vue d’améliorer la formation des ma-
Le Président de la République du CONGO, gistrats et des auxiliaires de justice ;
Le Président de la République de COTE- Conviennent de ce qui suit
D’IVOIRE
Le Président de la République GABONAISE TITRE I :
Le Président de la République de GUINEE DISPOSITIONS GÉNÉRALES
EQUATORIALE,
Article 1 :
Le Président de la République du MALI
Le présent Traité a pour objet l’harmonisation
Le Président de la République du NIGER, du droit des affaires dans les Etats Parties par
Le Président de la République du SENEGAL, l’élaboration et l’adoption de règles communes
simples, modernes et adaptées à la situation
Le Président de la République du TCHAD,
de leurs économies, par la mise en oeuvre de
Le Président de la République TOGOLAISE, procédures judiciaires appropriées, et par l’en-
Hautes parties contractantes au traité relatif à couragement au recours à l’arbitrage pour le
l’harmonisation du droit des affaires en Afrique, règlement des différends contractuels.
Déterminés à accomplir de nouveaux progrès
sur la voie de l’unité africaine et à établir un Article 2 :
courant de confiance en faveur des économies Pour l’application du présent traité, entrent
de leur pays en vue de créer un nouveau pôle dans le domaine du droit des affaires l’en-
de développement en Afrique ; semble des règles relatives au droit des socié-
Réaffirmant leur engagement en faveur de l’ins- tés et au statut juridique des commerçants, au
titution d’une communauté économique afri- recouvrement des créances, aux sûretés et aux
caine ; voies d’exécution, au régime du redressement
des entreprises et de la liquidation judiciaire, au
Convaincus que l’appartenance à la zone franc, droit de l’arbitrage, au droit du travail, au droit
facteur de stabilité économique et monétaire, comptable, au droit de la vente et des trans-
constitue un atout majeur pour la réalisation ports, et toute autre matière que le Conseil des
1109

Ministres déciderait, à l’unanimité, d’y inclure, délai de quatre-vingt-dix jours à compter de la


conformément à l’objet du présent traité et date de la réception de cette communication
aux dispositions de l’article 8. pour faire parvenir au Secrétariat permanent
leurs observations écrites.
Article 3 : A l’expiration de ce délai, le projet d’acte uni-
La réalisation des tâches prévues au présent forme, accompagné des observations des Etats
traité est assurée par une organisation dénom- Parties et d’un rapport du Secrétariat perma-
mée Organisation pour l’Harmonisation en nent, est immédiatement transmis pour avis par
Afrique du Droit des Affaires (OHADA) com- ce dernier à la Cour Commune de Justice et
prenant un Conseil des Ministres et une Cour d’Arbitrage. La Cour donne son avis dans un
Commune de Justice et d’Arbitrage. délai de trente jours à compter de la date de la
Le Conseil des Ministres est assisté d’un Se- réception de la demande de consultation.
crétariat Permanent auquel est rattachée une A l’expiration de ce nouveau délai, le Secré-
Ecole régionale supérieure de la Magistrature. tariat permanent met au point le texte défini-
tif du projet d’acte uniforme, dont il propose
Article 4 : l’inscription à l’ordre du jour du plus prochain
Des règlements pour l’application du présent Conseil des ministres.
Traité seront pris chaque fois que de besoin,
par le Conseil des ministres, à la majorité abso- Article 8 :
lue. L’adoption des actes uniformes par le Conseil
des ministres requiert l’unanimité des repré-
TITRE II : sentants des Etats Parties présents et votants.
LES ACTES UNIFORMES L’adoption des actes uniformes n’est valable
que si les deux tiers au moins des Etats Parties
Article 5 : sont représentés.
Les actes pris pour l’adoption des règles com- L’abstention ne fait pas obstacle à l’adoption
munes prévues à l’article premier du présent des actes uniformes.
Traité sont qualifiés «actes uniformes»
Les actes uniformes peuvent inclure des dispo- Article 9 :
sitions d’incrimination pénale. Les Etats Parties Les actes uniformes entrent en vigueur quatre-
s’engagent à déterminer les sanctions pénales vingt-dix jours après leur adoption sauf moda-
encourues. lités particulières d’entrée en vigueur prévues
par l’acte uniforme lui-même.
Article 6 :
Ils sont opposables trente jours francs après
Les actes uniformes sont préparés par le Se- leur publication au journal officiel de l’OHADA.
crétariat Permanent en concertation avec les Ils sont également publiés au journal officiel des
gouvernements des Etats Parties. Ils sont déli- Etats Parties ou par tout autre moyen appro-
bérés et adoptés par le Conseil des ministres prié.
après avis de la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage. Article 10 :
Les actes uniformes sont directement appli-
Article 7 :
cables et obligatoires dans les Etats Parties, no-
Les projets d’actes uniformes sont communi- nobstant toute disposition contraire de droit
qués par le Secrétariat permanent aux gouver- interne, antérieure ou postérieure.
nements des Etats Parties, qui disposent d’un
1110

Article 11 : par toute juridiction des Etats Parties dans les


Le Conseil des Ministres approuve sur propo- mêmes contentieux.
sition du Secrétaire permanent le programme En cas de cassation, elle évoque et statue sur
annuel d’harmonisation du droit des affaires. le fond.

Article 12 : Article 15 :
Les actes uniformes ne peuvent être modifiés Les pourvois en cassation prévus à l’article 14
que dans les conditions prévues par les articles ci-dessus sont portés devant la Cour Com-
7 à 9 ci-dessus, à la demande de tout Etat Partie mune de Justice et d’Arbitrage, soit directe-
ment par l’une des parties à l’instance, soit
TITRE III : sur renvoi d’une juridiction nationale statuant
LE CONTENTIEUX RELATIF en cassation saisie d’une affaire soulevant des
À L’INTERPRÉTATION ET À questions relatives à l’application des actes uni-
L’APPLICATION DES ACTES formes.
UNIFORMES
Article 16 :
Article 13 : La saisine de la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage suspend toute procédure de cassa-
Le contentieux relatif à l’application des actes
tion engagée devant une juridiction nationale
uniformes est réglé en première instance et en
contre la décision attaquée. Toutefois cette
appel par les juridictions des Etats Parties.
règle n’affecte pas les procédures d’exécution.
Article 14 : Une telle procédure ne peut reprendre
qu’après arrêt de la Cour Commune de Justice
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage
et d’Arbitrage se déclarant incompétente pour
assure dans les Etats Parties l’interprétation et
connaître de l’affaire.
l’application communes du présent Traité, des
règlements pris pour son application et des
Article 17 :
actes uniformes.
L’incompétence manifeste de la Cour Com-
La Cour peut être consultée par tout Etat Par-
mune de Justice et d’Arbitrage peut être sou-
tie ou par le Conseil des ministres sur toute
levée d’office ou par toute partie au litige in
question entrant dans le champ de l’alinéa
limine litis. La Cour se prononce dans les trente
précédent. La même faculté de solliciter l’avis
jours.
consultatif de la Cour est reconnue aux juridic-
tions nationales saisies en application de l’ar-
Article 18 :
ticle 13 ci-dessus.
Toute partie qui, après avoir soulevé l’incom-
Saisie par la voie du recours en cassation, la
pétence d’une juridiction nationale statuant en
Cour se prononce sur les décisions rendues
cassation estime que cette juridiction a, dans
par les juridictions d’Appel des Etats Parties
un litige la concernant, méconnu la compétence
dans toutes les affaires soulevant des questions
de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage
relatives à l’application des actes uniformes et
peut saisir cette dernière dans un délai de deux
des règlements prévus au présent Traité à l’ex-
mois à compter de la notification de la décision
ception des décisions appliquant des sanctions
contestée.
pénales.
La Cour se prononce sur sa compétence par
Elle se prononce dans les mêmes conditions sur
un arrêt qu’elle notifie tant aux parties qu’à la
les décisions non susceptibles d’appel rendues
juridiction en cause.
1111

Si la Cour décide que cette juridiction s’est du déroulement de l’instance, et examine les
déclarée compétente à tort, la décision rendue projets de sentences, conformément à l’article
par cette juridiction est réputée nulle et non 24 ci-après.
avenue.
Article 22 :
Article 19 : Le différend peut être tranché par un arbitre
La procédure devant la Cour Commune de Jus- unique ou par trois arbitres. Dans les articles
tice et d’Arbitrage est fixée par un Règlement suivants, l’expression « l’arbitre « vise indiffé-
adopté par le Conseil des ministres dans les remment le ou les arbitres.
conditions prévues à l’article 8 ci-dessus publié Lorsque les parties sont convenues que le dif-
au journal officiel de l’OHADA. Il est également férend sera tranché par un arbitre unique, elles
publié au journal officiel des Etats Parties ou peuvent le désigner d’un commun accord pour
par tout autre moyen approprié. confirmation par la Cour. Faute d’entente entre
Cette procédure est contradictoire. Le minis- les parties dans un délai de trente jours à partir
tère d’un avocat est obligatoire. L’audience est de la notification de la demande d’arbitrage à
publique. l’autre partie, l’arbitre sera nommé par la Cour.
Lorsque trois arbitres ont été prévus, chacune
Article 20 : des parties - dans la demande d’arbitrage ou
Les arrêts de la Cour Commune de Justice et dans la réponse à celle-ci - désigne un arbitre
d’Arbitrage ont l’autorité de la chose jugée et indépendant pour confirmation par la Cour.
la force exécutoire. Ils reçoivent sur le terri- Si l’une des parties s’abstient, la nomination
toire de chacun des Etats Parties une exécu- est faite par la Cour. Le troisième arbitre qui
assume la présidence du tribunal arbitral est
tion forcée dans les mêmes conditions que les
nommé par la Cour, à moins que les parties
décisions des juridictions nationales. Dans une
n’aient prévu que les arbitres qu’elles ont dési-
même affaire, aucune décision contraire à un
gnés devraient faire choix du troisième arbitre
arrêt de la Cour Commune de Justice et d’Ar-
dans un délai déterminé. Dans ce dernier cas, il
bitrage ne peut faire l’objet d’une exécution
appartient à la Cour de confirmer le troisième
forcée sur le territoire d’un Etat Partie.
arbitre. Si, à l’expiration du délai fixé par les par-
ties ou imparti par la Cour, les arbitres désignés
TITRE IV : par les parties n’ont pu se mettre d’accord, le
L’ARBITRAGE troisième arbitre est nommé par la Cour.
Si les parties n’ont pas fixé d’un commun ac-
Article 21 : cord le nombre des arbitres, la Cour nomme
En application d’une clause compromissoire un arbitre unique, à moins que le différend ne
ou d’un compromis d’arbitrage, toute partie à lui paraisse justifier la désignation de trois ar-
un contrat, soit que l’une des parties ait son bitres. Dans ce dernier cas, les parties dispose-
domicile ou sa résidence habituelle dans un des ront d’un délai de quinze jours pour procéder
Etats Parties, soit que le contrat soit exécuté à la désignation des arbitres.
ou à exécuter en tout ou partie sur le territoire Les arbitres peuvent être choisis sur la liste
d’un ou plusieurs Etats Parties, peut soumettre des arbitres établie par la Cour et mise à
un différend d’ordre contractuel à la procédure jour annuellement. Les membres de la Cour
d’arbitrage prévue par le présent titre. ne peuvent pas être inscrits sur cette liste.
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage En cas de récusation d’un arbitre par une par-
ne tranche pas elle-même les différends. Elle tie, la Cour statue. Sa décision n’est pas suscep-
nomme ou confirme les arbitres, est informée tible de recours.
1112

Il y a lieu à remplacement d’un arbitre lorsqu’il 3°) lorsque le principe de la procédure contra-
est décédé ou empêché, lorsqu’il doit se dé- dictoire n’a pas été respecté ;
mettre de ses fonctions à la suite d’une récu- 4°) si la sentence est contraire à l’ordre public
sation ou pour tout autre motif, ou lorsque international.
la Cour, après avoir recueilli ses observations,
constate qu’il ne remplit pas ses fonctions Article 26 :
conformément aux stipulations du présent Le Règlement d’arbitrage de la Cour Com-
titre ou du règlement d’arbitrage, ou dans les mune de Justice et d’Arbitrage est fixé par
délais impartis. Dans chacun de ces cas, il est le Conseil des ministres dans les conditions
procédé conformément aux deuxième et troi-
prévues à l’article 8 ci-dessus. Il est publié au
sième alinéas.
Journal Officiel de l’OHADA. Il est également
publié au Journal Officiel des Etats Parties ou
Article 23 :
par tout autre moyen approprié
Tout tribunal d’un Etat Partie saisi d’un litige
que les parties étaient convenues de soumettre
à l’arbitrage se déclarera incompétent si l’une TITRE V :
des parties le demande, et renverra le cas LES INSTITUTIONS
échéant à la procédure d’arbitrage prévue au
présent Traité. Article 27 :
Le Conseil des ministres est composé des
Article 24 : ministres chargés de la Justice et des ministres
Avant de signer une sentence partielle ou défi- chargés des Finances.
nitive, l’arbitre doit en soumettre le projet à la
La présidence est exercée à tour de rôle par
Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.
chaque Etat Partie pour une durée d’un an, dans
Celle-ci ne peut proposer que des modifica- l’ordre suivant : Bénin, Burkina Faso, Cameroun,
tions de pure forme. Centrafrique, Comores, Congo, Côte-d’Ivoire,
Gabon, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal,
Article 25 : Tchad, Togo.
Les sentences arbitrales rendues conformé- Si un Etat Partie ne peut exercer la présidence
ment aux stipulations du présent titre ont du Conseil des ministres pendant l’année où
l’autorité définitive de la chose jugée sur le elle lui revient, le Conseil désigne, pour exercer
territoire de chaque Etat Partie au même titre
cette présidence, l’Etat venant immédiatement
que les décisions rendues par les juridictions
après dans l’ordre prévu ci-dessus.
de l’Etat.
Elles peuvent faire l’objet d’une exécution for- Article 28 :
cée en vertu d’une décision d’exequatur.
Le Conseil des ministres se réunit au moins
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage a une fois par an sur convocation de son Pré-
seule compétence pour rendre une telle déci- sident, à l’initiative de celui-ci, ou du tiers des
sion. Etats Parties. Il ne peut valablement délibérer
L’exequatur ne peut être refusé que dans les que si les deux tiers au moins des Etats Parties
cas suivants : sont représentés.
1°) si l’arbitre a statué sans convention d’arbi-
trage ou sur une convention nulle ou expi- Article 29 :
rée ; Le Président du Conseil des ministres arrête
2°) si l’arbitre a statué sans se conformer à la l’ordre du jour du Conseil sur la proposition du
mission qui lui avait été conférée ; Secrétaire permanent.
1113

Article 30 : communique un mois au moins avant les élec-


Les décisions du Conseil des ministres autres tions aux Etats Parties.
que celles prévues à l’article 8 ci-dessus sont
prises à la majorité absolue des Etats Parties Article 34 :
présents et votants. Chacun des Etats dispose Après leur élection, les membres de la Cour
d’une voix. font la déclaration solennelle de bien et fidèle-
ment remplir leurs fonctions en toute impar-
Article 31 : tialité.
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage
est composée de sept juges élus pour sept ans Article 35 :
renouvelables une fois, parmi les ressortissants En cas de décès d’un membre de la Cour, le
des Etats Parties, dans les fonctions et sous les Président de la Cour en informe immédiate-
conditions suivantes : ment le Secrétaire permanent, qui déclare le
1°) les magistrats ayant acquis une expérience siège vacant à partir de la date du décès.
judiciaire d’au moins quinze années et exer-
En cas de démission d’un membre de la Cour
cé de hautes fonctions juridictionnelles ;
ou si, de l’avis unanime des autres membres
2°) les avocats inscrits au Barreau de l’un des de la Cour, un membre a cessé de remplir ses
Etats Parties, ayant au moins quinze ans fonctions pour toute autre cause qu’une ab-
d’expérience professionnelle ; sence de caractère temporaire, ou n’est plus
3°) les professeurs de droit ayant au moins en mesure de les remplir, le Président de la
quinze ans d’expérience professionnelle. Cour, après avoir invité l’intéressé à présenter
Seuls deux membres de la Cour peuvent ap- à la Cour ses observations orales en informe le
partenir aux catégories visées aux paragraphes Secrétaire Permanent, qui déclare alors le siège
2 et 3 ci-dessus. vacant.

La Cour est renouvelée par septième chaque Dans chacun des cas prévus ci-dessus, le
année. Conseil des ministres procède, dans les condi-
tions prévues aux articles 32 et 33 ci-dessus,
La Cour ne peut comprendre plus d’un ressor- au remplacement du membre dont le siège est
tissant du même Etat. devenu vacant, pour la fraction du mandat res-
tant à courir, sauf si cette fraction est inférieure
Article 32 : à six mois.
Les membres de la Cour sont élus au scrutin
secret par le Conseil des ministres sur une liste Article 36 :
de personnes présentées à cet effet par les Les membres de la Cour sont inamovibles.
Etats Parties.
Tout membre de la Cour conserve son man-
Chaque Etat Partie peut présenter deux candi- dat jusqu’à la date d’entrée en fonction de son
dats au plus. successeur.

Article 33 : Article 37 :
Le Secrétaire permanent invite les Etats Par- La Cour élit en son sein, pour une durée de
ties à procéder, dans un délai d’au moins quatre trois ans et demi non renouvelable, son Prési-
mois, avant les élections, à la présentation des dent et ses deux Vice-Présidents. Les membres
candidats à la Cour. de la Cour dont le mandat restant à courir à
Le Secrétaire permanent dresse la liste alpha- la date de l’élection est inférieur à cette durée
bétique des personnes ainsi présentées et la peuvent être élus pour exercer ces fonctions
1114

jusqu’à l’expiration dudit mandat. Ils peuvent et au perfectionnement des magistrats et des
être renouvelés dans ces fonctions s’ils sont auxiliaires de justice des Etats Parties.
élus par le Conseil des ministres pour exercer Le Directeur de l’Ecole est nommé par le
un nouveau mandat de membre de la Cour. Au- Conseil des ministres.
cun membre de la Cour ne peut exercer des
fonctions politiques ou administratives. L’exer- L’organisation, le fonctionnement, les res-
cice de toute activité rémunérée doit être au- sources et les prestations de l’Ecole sont défi-
torisé par la Cour. nis par un règlement du Conseil des ministres
pris sur le rapport du directeur de l’Ecole.
Article 38 :
Article 42 :
La durée du mandat des sept juges nommés si-
multanément pour la constitution initiale de la Le français est la langue de travail de l’OHADA.
Cour sera respectivement de trois ans, quatre
ans, cinq ans, six ans, sept ans, huit ans et neuf
TITRE VI :
ans. Elle sera déterminée pour chacun d’eux
par tirage au sort effectué en Conseil des mi- DISPOSITIONS FINANCIÈRES
nistres par le Président du Conseil. Le premier
renouvellement de la Cour aura lieu trois ans Article 43 :
après la constitution initiale de celle-ci. Les ressources de l’OHADA sont composées
notamment :
Article 39 : a) des cotisations annuelles des Etats Parties ;
Le Président de la Cour Commune de Justice b) des concours prévus par les conventions
et d’Arbitrage nomme le greffier en chef de la conclues par l’OHADA avec des Etats ou
Cour après avis de celle-ci, parmi les greffiers des organisations internationales ;
en chefs ayant exercé leurs fonctions pendant c) de dons et legs.
au moins quinze ans et présentés par les Etats
Parties. Les cotisations annuelles des Etats Parties
sont arrêtées par le Conseil des ministres. Le
Il pourvoit, sur proposition du greffier en chef,
Conseil des ministres approuve les conventions
aux autres emplois de la Cour.
prévues au paragraphe b) et accepte les dons et
Le secrétariat de la Cour est assuré par le gref- legs prévus au paragraphe c).
fier en chef.
Article 44 :
Article 40 :
Le barème des tarifs de la procédure d’arbi-
Le Secrétaire permanent est nommé par le trage instituée par le présent Traité ainsi que la
Conseil des ministres pour une durée de répartition des recettes correspondantes sont
quatre ans renouvelables une fois. approuvés par le Conseil des ministres.
Il nomme ses collaborateurs conformément
aux critères de recrutement définis par le Article 45 :
Conseil des ministres et dans la limite des ef- Les budgets annuels de la Cour Commune de
fectifs prévus au budget. Justice et d’Arbitrage et du Secrétariat perma-
Il dirige le Secrétariat permanent. nent sont adoptés par le Conseil des ministres.
Les comptes de l’exercice clos sont certifiés
Article 41 : par des commissaires aux comptes désignés
Il est institué une Ecole régionale supérieure par le Conseil des ministres. Ils sont approuvés
de la Magistrature qui concourt à la formation par le Conseil des ministres.
1115

TITRE VII : exempte de toute obligation relative au recou-


STATUT, IMMUNITÉS vrement ou au paiement d’impôts, de taxes ou
ET PRIVILÈGES de droits de douane.

Article 46 : TITRE VIII :


L’OHADA a la pleine personnalité juridique CLAUSES PROTOCOLAIRES
internationale. Elle a en particulier la capacité :
a) de contracter ; Article 52 :
b) d’acquérir des biens meubles et immeubles Le présent Traité est soumis à la ratification des
et d’en disposer ; Etats signataires conformément à leurs procé-
c) d’ester en justice. dures constitutionnelles.
Le présent Traité entrera en vigueur soixante
Article 47 : jours après la date du dépôt du septième ins-
Afin de pouvoir remplir ses fonctions, l’OHA- trument de ratification. Toutefois, si la date de
DA jouit sur le territoire de chaque Etat Partie dépôt du septième instrument de ratification
des immunités et privilèges prévus au présent est antérieure au cent quatre-vingtième jour
titre. qui suit le jour de la signature du Traité, le Traité
entrera en vigueur le deux cent quarantième
Article 48 : jour suivant la date de sa signature.
L’OHADA, ses biens et ses avoirs ne peuvent A l’égard de tout Etat signataire déposant ulté-
faire l’objet d’aucune action judiciaire, sauf si rieurement son instrument de ratification, le
elle renonce à cette immunité. Traité et les actes uniformes adoptés avant la
ratification entreront en vigueur soixante jours
Article 49 : après la date dudit dépôt.
Les fonctionnaires et employés du Secrétariat
permanent, de l’Ecole Régionale Supérieure de Article 53 :
la Magistrature et de la Cour Commune de Le présent Traité est, dès son entrée en vigueur,
Justice et d’Arbitrage, ainsi que les juges de la ouvert à l’adhésion de tout Etat membre de
Cour et les arbitres désignés par cette dernière l’OUA et non signataire du Traité. Il est éga-
jouissent dans l’exercice de leurs fonctions lement ouvert à l’adhésion de tout autre Etat
des privilèges et immunités diplomatiques. Les non membre de l’OUA invité à y adhérer du
juges ne peuvent en outre être poursuivis pour commun accord de tous les Etats Parties.
des actes accomplis en dehors de l’exercice
A l’égard de tout Etat adhérent, le présent Trai-
de leurs fonctions qu’avec l’autorisation de la
té et les actes uniformes adoptés avant l’adhé-
Cour.
sion entreront en vigueur soixante jours après
la date du dépôt de l’instrument d’adhésion.
Article 50 :
Les archives de l’OHADA sont inviolables où Article 54 :
qu’elles se trouvent.
Aucune réserve n’est admise au présent Traité.
Article 51 :
Article 55 :
L’OHADA, ses avoirs, ses biens et ses revenus
Dès l’entrée en vigueur du Traité, les institu-
ainsi que les opérations autorisées par le pré-
tions communes prévues aux articles 27 à
sent Traité sont exonérés de tous impôts, taxes
41 ci-dessus seront mises en place. Les Etats
et droits de douane. L’OHADA est également
1116

signataires du Traité ne l’ayant pas encore ra- a) des dates de signature ;


tifié pourront en outre siéger au Conseil des b) des dates d’enregistrement du Traité;
ministres en qualité d’observateurs sans droit c) des dates de dépôt des instruments de rati-
de vote. fication et d’adhésion ;
d) de la date d’entrée en vigueur du Traité.
Article 56 :
Tout différend qui pourrait surgir entre les
Etats Parties quant à l’interprétation ou à l’ap- TITRE IX :
plication du présent Traité et qui ne serait pas RÉVISION ET DÉNONCIATION
résolu à l’amiable peut être porté par un Etat
Partie devant la Cour Commune de Justice et Article 61 :
d’Arbitrage. Le présent Traité peut être amendé ou révisé si
Si la Cour compte sur le siège un juge de la un Etat Partie envoie à cet effet une demande
nationalité d’une des parties, toute autre partie écrite au Secrétariat permanent de l’OHADA.
peut désigner un juge ad hoc pour siéger dans L’amendement ou la révision doit être adopté
l’affaire. Ce dernier devra remplir les condi- dans les mêmes formes que le Traité.
tions fixées à l’article 31 ci-dessus.
Article 62 :
Article 57 : Le présent Traité a une durée illimitée. Il ne
Les instruments de ratification et les instru- peut, en tout état de cause, être dénoncé avant
ments d’adhésion seront déposés auprès du dix années à partir de la date de son entrée en
gouvernement du Sénégal, qui sera le gouver- vigueur.
nement dépositaire. Toute dénonciation du présent Traité doit être
notifiée au gouvernement dépositaire et ne
Article 58 : produira d’effet qu’une année après la date de
Tout Etat ratifiant le présent Traité ou y adhé- cette notification.
rant postérieurement à l’entrée en vigueur
d’un amendement au présent Traité devient par Article 63 :
là-même partie au Traité tel qu’amendé. Le présent Traité, rédigé en deux exemplaires,
Le Conseil des ministres ajoute le nom de l’Etat en langue française, sera déposé dans les
adhérent sur la liste prévue avant le nom de archives du gouvernement de la République
l’Etat qui assure la présidence du Conseil des du Sénégal qui remettra une copie certifiée
Ministres à la date de l’adhésion. conforme à chacun des autres Etats Parties
signataires.
Article 59 : En foi de quoi les chefs d’Etat et plénipotenti-
Le gouvernement dépositaire enregistrera le aires soussignés ont apposé leur signature au
Traité auprès du Secrétariat de l’OUA et au- bas du présent Traité
près du Secrétariat des Nations-Unies confor-
mément à l’article 102 de la charte des Na-
tions-Unies.

Article 60 :
Le gouvernement dépositaire avisera sans délai
tous les Etats signataires ou adhérents
1117

CONVENTION DE GENÈVE c) Que la sentence ait été prononcée par


DU 26 SEPTEMBRE le tribunal prévu par le compromis ou
la clause compromissoire, ou constitué
1927 CONCERNANT conformément à l’accord des parties et
LA RECONNAISSANCE aux règles de droit applicables à la procé-
ET L’EXÉCUTION DES dure d’arbitrage ;
SENTENCES ARBITRALES d) Que la sentence soit devenue définitive
dans le pays où elle a été rendue, en ce
RENDUES À L’ÉTRANGER sens qu’elle ne sera pas considérée comme
(B.O., 1930, p. 920)
telle si elle est susceptible d’opposition,
d’appel ou de pourvoi en cassation (dans
Cette Convention cessera de produire ses ef-
les pays où ces procédures existent), ou
fets entre les Etats contractants du jour et dans
la mesure où ceux-ci seront liés par la Conven- s’il est prouvé qu’une procédure tendant
tion de New-York du 10 juin 1958, Article 7,2. à contester la validité de la sentence est
en cours ;
Cette convention a été approuvée par une loi e) Que la reconnaissance ou l’exécution de
du 15 avril 1929
la sentence ne soit pas contraire à l’ordre
L’adhésion du Congo belge et du Ruanda-Urun- public ou aux principes du droit public du
di a été notifiée, le 5 juin 1930, au secrétariat pays où elle est invoquée.
général de la Société des Nations (B.O., 1930,
p. 921) Article 2 :
Même si les conditions prévues à l’article 1er
Article 1er : sont remplies, la reconnaissance et l’exécu-
Dans les territoires relevant de l’une des Hauts tion de la sentence seront refusées si le juge
Parties contractantes auxquelles s’applique la constate :
présente convention, l’autorité d’une sentence
a) Que la sentence ait été annulée dans le
arbitrale rendue à la suite d’un compromis ou
d’une clause compromissoire visée, au Pro- pays où elle a été rendue ;
tocole relatif aux clauses d’arbitrage, ouvert b) Que la partie contre laquelle la sentence
à Genève depuis le 24 septembre 1923, sera est invoquée n’a pas eu, en temps utile,
reconnue et l’exécution de cette sentence sera connaissance de la procédure arbitrale, de
accordée, conformément aux règles de procé- manière à pouvoir faire valoir ses moyens
dure suivies dans le territoire où la sentence ou, qu’étant incapable, elle n’y a pas été
est invoquée, lorsque cette sentence aura été régulièrement représentée ;
rendue dans un territoire relevant de l’une des c) Que la sentence ne porte pas sur le dif-
Hautes Parties contractantes auquel s’applique férend visé dans le compromissoire, ou
la présente convention et entre personnes sou- qu’elle contient des décisions qui dé-
mises à la juridiction de l’une des Hautes Par- passent les termes du compromis ou de la
ties contractantes. clause compromissoire.
Pour obtenir cette reconnaissance ou cette
Si la sentence n’a pas tranché toutes les ques-
exécution, il sera nécessaire, en outre :
tions soumises au tribunal arbitral, l’autorité
a) Que la sentence ait été rendue à la suite compétente du pays où est demandée la re-
d’un compromis ou d’une clause compro- connaissance ou l’exécution de cette sentence
missoire valables d’après la législation qui pourra, si elle le juge à propos, ajourner cette
leur est applicable,
reconnaissance ou cette exécution ou la subor-
b) Que, d’après la loi du pays où elle est invo-
donner à une garantie que cette autorité déter-
quée, l’objet de la sentence soit susceptible
minera.
d’être réglé par voie d’arbitrage ;
1118

Article 3 : Article 6 :
Si la partie contre laquelle la sentence a été La présente convention ne s’applique qu’au
rendue établit qu’il existe d’après les règles de arbitrales rendues après la mise en vigueur du
droit applicables à la procédure d’arbitrage, une Protocole relatif aux clauses d’arbitrage, ouvert
cause, autre que celles visées à l’Article 1er litt. a à Genève depuis le 24 septembre 1923.
et c, et à l’Article 2 litt. b et c, qui lui permette
de contester en justice la validité de la sentence,
le juge pourra, s’il lui plaît, refuser la reconnais-
sance ou l’exécution, ou les suspendre en don- CONVENTION DE VIENNE
nant à la partie un délai raisonnable pour faire SUR LES RELATIONS
prononcer la nullité par le tribunal compétent. CONSULAIRES DU 24 AVRIL
1963 (J.O. n° 18 du 15/09/1972)
Article 4 :
La partie qui invoque la sentence ou qui en CHAPITRE II :
demande l’exécution, doit fournir notamment :
FACILITÉS, PRIVILÈGES ET
1° L’original de la sentence ou une copie réu-
IMMUNITÉS CONCERNANT LES
nissant, d’après la législation du pays où elle
POSTES CONSULAIRES, LES
a été rendue, les conditions requises pour
son authenticité ;
FONCTIONNAIRES DE CARRIÈRE
ET LES AUTRES MEMBRES D’UN
2° Les pièces et renseignements de nature à
POSTE CONSULAIRE
établir que la sentence est devenue défini-
tive, dans les sens déterminés à l’article 1er,
alinéa 1er et alinéa 2, litt. a et c, dans le pays Section II :
où elle a été rendue ; Facilités, privilèges et immunités
3° Le cas échéant, les pièces et renseignements concernant les fonctionnaires
de nature à établir que les conditions pré- consulaires de carrière et les autres
vues à l’article 1er , alinéa 1er et alinéa 2, litt. membres du poste consulaire
a et c, sont remplies.
Article 40 – Protection des fonction-
Il peut être exigé de la sentence et des autres naires consulaires
pièces mentionnées dans cet article une tra- L’Etat de résidence traitera les fonctionnaires
duction faite dans la langue officielle du pays où consulaires avec le respect qui leur est dû et
la sentence est invoquée. Cette traduction doit prendra mesures appropriées pour empêcher
être certifiée conforme par un agent diploma- toute atteinte à leur personne, leur liberté et
tique ou consulaire du pays auquel ressortit la leur dignité.
partie qui invoque la sentence ou par un tra-
ducteur assermenté du pays où la sentence est Article 41 – Inviolabilité personnelle des
invoquée. fonctionnaires consulaires
1) Les fonctionnaires consulaires ne peuvent
Article 5 : être mis en Etat d’arrestation ou de déten-
Les dispositions des articles précédents ne tion préventive qu’en cas de crime grave et
privent aucune partie intéressée du droit de à la suite d’une décision de l’autorité com-
se prévaloir d’une sentence arbitrale, de la pétente.
manière et dans la mesure admises par la légis- 2) A l’exception du cas prévu au paragraphe 1
lation ou les traités du pays où cette sentence du présent article, les fonctionnaires consu-
est invoquée. laires ne peuvent pas être incarcérés ni
1119

soumis à aucune autre forme de limitation Article 44 – Obligation de réponse


de leur liberté personnelle, sauf en exécu- comme témoin
tion d’une décision judiciaire définitive. 1) Les membres d’un poste consulaire peuvent
3) Lorsqu’une procédure pénale est engagée être appelés à répondre comme témoins
contre un fonctionnaire consulaire, celui-ci au cours de procédures judiciaires et ad-
est tenu de se présenter devant les auto- ministratives. Les employés consulaires et
rités compétentes. Toutefois, la procédure les membres du personnel de service ne
doit être conduite avec les égards qui sont doivent pas refuser de répondre comme
dus au fonctionnaire consulaire en raison témoins, si ce n’est dans le cas mentionnés
de sa position officielle et, l’exception du au paragraphe 3 du présent Article Si un
cas prévu au paragraphe 1 du présent ar- fonctionnaire consulaire refuse de témoi-
ticle, il est devenu nécessaire de mettre un gner, aucune mesure coercitive ou autre
fonctionnaire consulaire en Etat de déten- sanction ne peut lui être appliquée.
tion préventive, la préventive, la procédure 2) L’autorité qui requiert le témoignage doit
dirigée contre lui doit être ouverte dans un éviter de gêner un fonctionnaire consulaire
délai le plus bref. dans l’accomplissement de ses fonctions.
Elle peut recueillir son témoignage à sa rési-
Article 42 – Notification des cas d’arres-
dence ou au poste consulaire, ou accepter
tation, de détention ou de poursuite
une déclaration écrite de sa part, toutes les
En cas d’arrestation, de détention préventive fois que cela est possible.
d’un membre du personnel consulaire ou de 3) Les membres d’un poste consulaire ne sont
poursuite pénale engagée contre lui, l’Etat de pas tenus de déposer sur des faits ayant
résidence est tenu d’en prévenir au plus tôt le trait à l’exercice de leurs fonctions et de
chef de poste consulaire. Si ce dernier est lui- produire la correspondance et les docu-
même visé par l’une de ces mesures, l’Etat de ments officiels y relatifs. Ils ont également
résidence doit en informer l’Etat d’envoi par la le droit de refuser de témoigner en tant
voie diplomatique. qu’expert sur le droit national de l’Etat
d’envoi.
Article 43 – Immunité de juridiction
1) Les fonctionnaires consulaires et les em- Article 45 – Renonciation aux privilèges
ployés consulaires ne sont pas justiciables et immunités
des autorités judiciaires et administratives 1) L’Etat d’envoi peut renoncer à l’égard d’un
de l’Etat de résidence pour les actes ac- membre du poste consulaire aux privilèges
complis dans des fonctions consulaires. et immunités prévus aux articles 41, 43 et
2) Toutefois, les dispositions du paragraphe 1 44.
du présent article ne s’appliquent pas en 2) La renonciation doit toujours être ex-
cas d’action civile : presse, sous réserve des dispositions du
a. résultant de la conclusion d’un contrat paragraphe 3 du présent article, et doit
passé par un fonctionnaire consulaire être communiquée par écrit à l’Etat de rési-
ou un employé consulaire qu’il n’a pas dence.
conclu expressément ou implicite- 3) Si un fonctionnaire consulaire ou un em-
ment en tant que mandataire de l’Etat ployé consulaire, dans une matière ou il
d’envoi. bénéficie de l’immunité de juridiction en
ou vertu de l’article 43, engage une procédure,
b. intenté par un tiers pour un dommage il n’est pas recevable à invoquer l’immunité
résultant d’un accident causé dans de juridiction à l’égard de tourte demande
l’Etat de résidence par un véhicule, un reconventionnelle directement liée à la de-
navire ou un aéronef. mande principale.
1120

4) La renonciation à l’immunité de juridiction respect universel et effectif des droits et des


pur une action civile ou administrative n’est libertés de l’homme,
pas censée impliquer la renonciation à l’im- Prenant en considération le fait que l’individu
munité quant aux mesures d’exécution du a des devoirs envers autrui et envers la col-
jugement, pour lesquelles une renonciation lectivité à laquelle il appartient et est tenu de
distincte est nécessaire. s’efforcer de promouvoir et de respecter les
droits reconnus dans le présent Pacte,
Sont convenus des articles suivants:
PACTE INTERNATIONAL
DES DROITS CIVILS PREMIÈRE PARTIE :
ET POLITIQUES DU
Article 1er :
19 DECEMBRE 1966
1. Tous les peuples ont le droit de disposer
(ORGANISATION DES d’eux–mêmes. En vertu de ce droit, ils dé-
NATIONS UNIES) terminent librement leur statut politique
et assurent librement leur développement
16 DÉCEMBRE 1966. – PACTE économique, social et culturel.
INTERNATIONAL RELATIF AUX 2. Pour atteindre leurs fins, tous les peuples
DROITS CIVILS ET POLITIQUES. peuvent disposer librement de leurs ri-
(J.O.RDC., n° spécial, avril 1999, p. 21) chesses et de leurs ressources naturelles,
sans préjudice des obligations qui découlent
de la coopération économique interna-
Préambule
tionale, fondée sur le principe de l’intérêt
mutuel, et du droit international. En aucun
Les États parties au présent Pacte,
cas, un peuple ne pourra être privé de ses
Considérant que, conformément aux principes propres moyens de subsistance.
énoncés dans la Charte des Nations unies, la 3. Les États parties au présent Pacte, y com-
reconnaissance de la dignité inhérente à tous pris ceux qui ont la responsabilité d’admi-
les membres de la famille humaine et de leurs nistrer des territoires non autonomes et
droits égaux et inaliénables constitue le fonde- des territoires sous tutelle, sont tenus de
ment de la liberté, de la justice et de la paix faciliter la réalisation du droit des peuples
dans le monde, à disposer d’eux-mêmes, et de respecter ce
Reconnaissant que ces droits découlent de la droit, conformément aux dispositions de la
dignité inhérente à la personne humaine, Charte des Nations unies.
Reconnaissant que, conformément à la Décla-
ration universelle des droits de l’homme, l’idéal
de l’être humain libre, jouissant des libertés DEUXIÈME PARTIE :
civiles et politiques et libéré de la crainte et
Article 2 :
de la misère, ne peut être réalisé que si des
conditions permettant à chacun de jouir de ses 1. Les États parties au présent Pacte s’en-
droits civils et politiques, aussi bien que de ses gagent à respecter et à garantir à tous les
droits économiques, sociaux et culturels, sont individus se trouvant sur leur territoire
créées, et relevant de leur compétence les droits
reconnus dans le présent Pacte, sans dis-
Considérant que la Charte des Nations unies
tinction aucune, notamment de race, de
impose aux États l’obligation de promouvoir le
couleur, de sexe, de langue, de religion,
1121

d’opinion politique ou de toute autre opi- dans le présent Pacte, sous réserve que ces
nion, d’origine nationale ou sociale, de for- mesures ne soient pas incompatibles avec
tune, de naissance ou de toute autre situa- les autres obligations que leur impose le
tion. droit international et qu’elles n’entraînent
2. Les États parties au présent Pacte s’en- pas une discrimination fondée uniquement
gagent à prendre, en accord avec leurs sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la
procédures constitutionnelles et avec les religion ou l’origine sociale.
dispositions du présent Pacte, les arran- 2. La disposition précédente n’autorise au-
gements devant permettre l’adoption de cune dérogation aux articles 6, 7, 8 (§ 1er et
telles mesures d’ordre législatif ou autre, 2), 11, 15, 16 et 18.
propres à donner effet aux droits reconnus 3. Les États parties au présent Pacte qui usent
dans le présent Pacte qui ne seraient pas du droit de dérogation doivent, par l’entre-
déjà en vigueur. mise du secrétaire général de l’Organisa-
3. Les États parties au présent Pacte s’en- tion des Nations unies, signaler aussitôt aux
gagent à: autres États parties les dispositions aux-
a) garantir que toute personne dont les quelles ils ont dérogé ainsi que les motifs
droits et libertés reconnus dans le pré- qui ont provoqué cette dérogation. Une
sent Pacte auront été violés disposera nouvelle communication sera faite par la
d’un recours utile, alors même que la même entremise, à la date à laquelle ils ont
violation aurait été commise par des mis fin à ces dérogations.
personnes agissant dans l’exercice de
leurs fonctions officielles; Article 5 :
b) garantir que l’autorité compétente, ju- 1. Aucune disposition du présent Pacte ne
diciaire, administrative ou législative, ou peut être interprétée comme impliquant
toute autre autorité compétente selon pour un État, un groupement ou un individu
la législation de l’État, statuera sur les un droit quelconque de se livrer à une acti-
droits de la personne qui forme le re- vité ou d’accomplir un acte visant à la des-
cours et développer les possibilités de truction des droits et des libertés reconnus
recours juridictionnel; dans le présent Pacte ou à des limitations
c) garantir la bonne suite donnée par les plus amples que celles prévues audit Pacte.
autorités compétentes à tout recours 2. Il ne peut être admis aucune restriction ou
qui aura été reconnu justifié. dérogation aux droits fondamentaux de
l’homme reconnus ou en vigueur dans tout
Article 3 : État partie au présent Pacte en application
Les États parties au présent Pacte s’engagent de lois, de conventions, de règlements ou
à assurer le droit égal des hommes et des de coutumes, sous prétexte que le présent
femmes de jouir de tous les droits civils et poli- Pacte ne les reconnaît pas ou les reconnaît
tiques énoncés dans le présent Pacte. à un moindre degré.

Article 4 :
TROISIÈME PARTIE :
1. Dans le cas où un danger public exception-
nel menace l’existence de la nation et est Article 6 :
proclamé par un acte officiel, les États par- 1. Le droit à la vie est inhérent à la personne
ties au présent Pacte peuvent prendre, dans humaine. Ce droit doit être protégé par la
la stricte mesure où la situation l’exige, des loi. Nul ne peut être arbitrairement privé
mesures dérogeant aux obligations prévues de la vie.
1122

2. Dans les pays où la peine de mort n’a pas 2. Nul ne sera tenu en servitude.
été abolie, une sentence de mort ne peut 3. a) Nul ne sera astreint à accomplir un tra-
être prononcée que pour les crimes les vail forcé ou obligatoire;
plus graves, conformément à la législation b) L’alinéa a) du présent paragraphe ne
en vigueur au moment où le crime a été saurait être interprété comme interdi-
commis et qui ne doit pas être en contra- sant, dans les pays où certains crimes
diction avec les dispositions du présent peuvent être punis de détention ac-
Pacte ni avec la Convention pour la préven- compagnée de travaux forcés, l’accom-
tion et la répression du crime de génocide. plissement d’une peine de travaux for-
Cette peine ne peut être appliquée qu’en cés, infligée par un tribunal compétent;
vertu d’un jugement définitif rendu par un c) N’est pas considéré comme ‘travail
tribunal compétent. forcé ou obligatoire’ au sens du présent
3. Lorsque la privation de la vie constitue le paragraphe:
crime de génocide, il est entendu qu’aucune
i) tout travail ou service, non visé
disposition du présent article n’autorise
à l’alinéa b, normalement requis
un État partie au présent Pacte à déroger
d’un individu qui est détenu en
d’aucune manière à une obligation quel-
vertu d’une décision de justice
conque assumée en vertu des dispositions
régulière ou qui, ayant fait l’objet
de la Convention pour la prévention et la
d’une telle décision, est libéré
répression du crime de génocide.
4. Tout condamné à mort a le droit de sollici- conditionnellement;
ter la grâce ou la commutation de la peine. ii) tout service de caractère militaire
L’amnistie, la grâce ou la commutation de et, dans les pays où l’objection de
la peine de mort peuvent dans tous les cas conscience est admise, tout ser-
être accordées. vice national exigé des objecteurs
5. Une sentence de mort ne peut être impo- de conscience en vertu de la loi;
sée pour des crimes commis par des per- iii) tout service exigé dans les cas de
sonnes âgées de moins de 18 ans et ne force majeure ou de sinistres qui
peut être exécutée contre des femmes menacent la vie ou le bien-être de
enceintes. la communauté;
iv) tout travail ou tout service formant
6. Aucune disposition du présent article ne
partie des obligations civiques
peut être invoquée pour retarder ou empê-
normales.
cher l’abolition de la peine capitale par un
État partie au présent Pacte. Article 9 :
Article 7 : 1. Tout individu a droit à la liberté et à la
sécurité de sa personne. Nul ne peut faire
Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines l’objet d’une arrestation ou d’une déten-
ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. tion arbitraire. Nul ne peut être privé de
En particulier, il est interdit de soumettre une sa liberté, si ce n’est pour des motifs, et
personne sans son libre consentement à une conformément à la procédure prévus par la
expérience médicale ou scientifique. loi.
2. Tout individu arrêté sera informé, au mo-
Article 8 :
ment de son arrestation, des raisons de
1. Nul ne sera tenu en esclavage; l’esclavage cette arrestation et recevra notification,
et la traite des esclaves, sous toutes leurs dans le plus court délai, de toute accusation
formes, sont interdits. portée contre lui.
1123

3. Tout individu arrêté ou détenu du chef Article 12 :


d’une infraction pénale sera traduit dans le 1. Quiconque se trouve légalement sur le ter-
plus court délai devant un juge ou une autre ritoire d’un État a le droit d’y circuler libre-
autorité habilitée par la loi à exercer des ment et d’y choisir librement sa résidence.
fonctions judiciaires, et devra être jugé dans 2. Toute personne est libre de quitter n’im-
un délai raisonnable ou libéré. La détention porte quel pays, y compris le sien.
de personnes qui attendent de passer en
3. Les droits mentionnés ci-dessus ne peuvent
jugement ne doit pas être de règle, mais
être l’objet de restrictions que si celles-ci
la mise en liberté peut être subordonnée
sont prévues par la loi, nécessaires pour
à des garanties assurant la comparution de
protéger la sécurité nationale, l’ordre pu-
l’intéressé à l’audience, à tous les autres
blic, la santé ou la moralité publiques, ou les
actes de la procédure et, le cas échéant,
droits et libertés d’autrui, et compatibles
pour l’exécution du jugement.
avec les autres droits reconnus par le pré-
4. Quiconque se trouve privé de sa liberté par sent Pacte.
arrestation ou détention a le droit d’intro-
4. Nul ne peut être arbitrairement privé du
duire un recours devant un tribunal afin
droit d’entrer dans son propre pays.
que celui- ci statue sans délai sur la légalité
de sa détention et ordonne sa libération si Article 13 :
la détention est illégale.
Un étranger qui se trouve légalement sur le
5. Tout individu victime d’arrestation ou de
territoire d’un État partie au présent Pacte ne
détention illégale a droit à réparation.
peut en être expulsé qu’en exécution d’une dé-
Article 10 : cision prise conformément à la loi et, à moins
que des raisons impérieuses de sécurité natio-
1. Toute personne privée de sa liberté est trai- nale ne s’y opposent, il doit avoir la possibilité
tée avec humanité et avec le respect de la de faire valoir les raisons qui militent contre
dignité inhérente à la personne humaine. son expulsion et de faire examiner son cas par
2. a) Les prévenus sont, sauf dans des cir- l’autorité compétente, ou par une ou plusieurs
constances exceptionnelles, séparés des personnes spécialement désignées par ladite
condamnés et sont soumis à un régime autorité, en se faisant représenter à cette fin.
distinct, approprié à leur condition de per-
sonnes non condamnées; Article 14 :
b) Les jeunes prévenus sont séparés des
1. Tous sont égaux devant les tribunaux et les
adultes et il est décidé de leur cas aussi
cours de justice. Toute personne a droit à
rapidement que possible.
ce que sa cause soit entendue équitable-
3. Le régime pénitentiaire comporte un traite- ment et publiquement par un tribunal com-
ment des condamnés dont le but essentiel pétent, indépendant et impartial, établi par
est leur amendement et leur reclassement la loi, qui décidera soit du bien-fondé de
social. toute accusation en matière pénale dirigée
Les jeunes délinquants sont séparés des contre elle, soit des contestations sur ses
adultes et soumis à un régime approprié à droits et obligations de caractère civil. Le
leur âge et à leur statut légal. huis clos peut être prononcé pendant la
totalité ou une partie du procès soit dans
Article 11 : l’intérêt des bonnes moeurs, de l’ordre
Nul ne peut être emprisonné pour la seule rai- public ou de la sécurité nationale dans une
son qu’il n’est pas en mesure d’exécuter une société démocratique, soit lorsque l’intérêt
obligation contractuelle. de la vie privée des parties en cause l’exige,
1124

soit encore dans la mesure où le tribunal 4. La procédure applicable aux jeunes gens qui
l’estimera absolument nécessaire lorsqu’en ne sont pas encore majeurs au regard de la
raison des circonstances particulières de loi pénale tiendra compte de leur âge et de
l’affaire la publicité nuirait aux intérêts de l’intérêt que présente leur rééducation.
la justice; cependant, tout jugement rendu 5. Toute personne déclarée coupable d’une
en matière pénale ou civile sera public, sauf infraction a le droit de faire examiner par
si l’intérêt de mineurs exige qu’il en soit une juridiction supérieure la déclaration de
autrement ou si le procès porte sur des dif- culpabilité et la condamnation, conformé-
férends matrimoniaux ou sur la tutelle des ment à la loi.
enfants. 6. Lorsqu’une condamnation pénale définitive
2. Toute personne accusée d’une infraction est ultérieurement annulée ou lorsque la
pénale est présumée innocente jusqu’à ce grâce est accordée parce qu’un fait nouveau
que sa culpabilité ait été légalement établie. ou nouvellement révélé prouve qu’il s’est
3. Toute personne accusée d’une infraction produit une erreur judiciaire, la personne
pénale a droit, en pleine égalité, au moins qui a subi une peine en raison de cette
aux garanties suivantes: condamnation sera indemnisée, conformé-
a) à être informée, dans le plus court délai, ment à la loi, à moins qu’il ne soit prouvé
dans une langue qu’elle comprend et de que la non-révélation en temps utile du fait
façon détaillée, de la nature et des mo- inconnu lui est imputable en tout ou partie.
tifs de l’accusation portée contre elle; 7. Nul ne peut être poursuivi ou puni en rai-
b) à disposer du temps et des facilités né- son d’une infraction pour laquelle il a déjà
cessaires à la préparation de sa défense été acquitté ou condamné par un jugement
et à communiquer avec le conseil de définitif conformément à la loi et à la pro-
son choix; cédure pénale de chaque pays.
c) à être jugée sans retard excessif; Article 15 :
d) à être présente au procès et à se dé-
1. Nul ne sera condamné pour des actions
fendre elle-même ou à avoir l’assistance
ou omissions qui ne constituaient pas un
d’un défenseur de son choix; si elle
acte délictueux d’après le droit national
n’a pas de défenseur, à être informée
ou international au moment où elles ont
de son droit d’en avoir un, et, chaque
été commises. De même, il ne sera infligé
fois que l’intérêt de la justice l’exige, à
aucune peine plus forte que celle qui était
se voir attribuer d’office un défenseur,
applicable au moment où l’infraction a été
sans frais, si elle n’a pas les moyens de
commise. Si, postérieurement à cette infrac-
le rémunérer;
tion, la loi prévoit l’application d’une peine
e) à interroger ou faire interroger les plus légère, le délinquant doit en bénéficier.
témoins à charge et à obtenir la com- 2. Rien dans le présent article ne s’oppose
parution et l’interrogatoire des témoins au jugement ou à la condamnation de tout
à décharge dans les mêmes conditions individu en raison d’actes ou omissions qui,
que les témoins à charge; au moment où ils ont été commis, étaient
f) à se faire assister gratuitement d’un in- tenus pour criminels, d’après les principes
terprète si elle ne comprend pas ou généraux de droit reconnus par l’ensemble
ne parle pas la langue employée à l’au- des nations.
dience;
g) à ne pas être forcée de témoigner contre Article 16 :
elle-même ou de s’avouer coupable. Chacun a droit à la reconnaissance en tous
lieux de sa personnalité juridique.
1125

Article 17 : forme orale, écrite, imprimée ou artistique,


1. Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou par tout autre moyen de son choix.
ou illégales dans sa vie privée, sa famille, 3. L’exercice des libertés prévues au para-
son domicile ou sa correspondance, ni graphe 2 du présent article comporte des
d’atteintes illégales à son honneur et à sa devoirs spéciaux et des responsabilités spé-
réputation. ciales. Il peut en conséquence être soumis à
2. Toute personne a droit à la protection de la certaines restrictions qui doivent toutefois
loi contre de telles immixtions ou de telles être expressément fixées par la loi et qui
atteintes. sont nécessaires:
a) au respect des droits ou de la réputation
Article 18 : d’autrui;
1. Toute personne a droit à la liberté de pen- b) à la sauvegarde de la sécurité nationale,
sée, de conscience et de religion; ce droit de l’ordre public, de la santé ou de la
implique la liberté d’avoir ou d’adopter une moralité publiques.
religion ou une conviction de son choix,
ainsi que la liberté de manifester sa reli- Article 20 :
gion ou sa conviction, individuellement ou 1. Toute propagande en faveur de la guerre
en commun, tant en public qu’en privé, par est interdite par la loi.
le culte et l’accomplissement des rites, les 2. Tout appel à la haine nationale, raciale ou
pratiques et l’enseignement. religieuse qui constitue une incitation à la
2. Nul ne subira de contrainte pouvant por- discrimination, à l’hostilité ou à la violence
ter atteinte à sa liberté d’avoir ou d’adop- est interdit par la loi.
ter une religion ou une conviction de son
choix. Article 21 :
3. La liberté de manifester sa religion ou ses Le droit de réunion pacifique est reconnu.
convictions ne peut faire l’objet que des L’exercice de ce droit ne peut faire l’objet que
seules restrictions prévues par la loi et qui des seules restrictions imposées conformé-
sont nécessaires à la protection de la sécu- ment à la loi et qui sont nécessaires dans une
rité, de l’ordre et de la santé publique, ou société démocratique, dans l’intérêt de la sécu-
de la morale ou des libertés et droits fon- rité nationale, de la sûreté publique, de l’ordre
damentaux d’autrui. public ou pour protéger la santé ou la moralité
4. Les États parties au présent Pacte s’en- publiques, ou les droits et les libertés d’autrui.
gagent à respecter la liberté des parents et,
le cas échéant, des tuteurs légaux de faire Article 22 :
assurer l’éducation religieuse et morale 1. Toute personne a le droit de s’associer
de leurs enfants conformément à leurs librement avec d’autres, y compris le droit
propres convictions. de constituer des syndicats et d’y adhérer
pour la protection de ses intérêts.
Article 19 :
2. L’exercice de ce droit ne peut faire l’objet
1. Nul ne peut être inquiété pour ses opi- que des seules restrictions prévues par la
nions. loi et qui sont nécessaires dans une société
2. Toute personne a droit à la liberté d’ex- démocratique, dans l’intérêt de la sécurité
pression; ce droit comprend la liberté de nationale, de la sûreté publique, de l’ordre
rechercher, de recevoir et de répandre des public, ou pour protéger la santé ou la mo-
informations et des idées de toute espèce, ralité publiques ou les droits et les liber-
sans considération de frontières, sous une tés d’autrui. Le présent article n’empêche
1126

pas de soumettre à des restrictions légales a) de prendre part à la direction des affaires
l’exercice de ce droit par les membres des publiques, soit directement, soit par l’inter-
forces armées et de la police. médiaire de représentants librement choi-
3. Aucune disposition du présent article ne sis;
permet aux États parties à la Convention b) de voter et d’être élu, au cours d’élections
de 1948 de l’Organisation internationale du périodiques, honnêtes, au suffrage universel
travail concernant la liberté syndicale et la et égal et au scrutin secret, assurant l’ex-
protection du droit syndical de prendre des pression libre de la volonté des électeurs;
mesures législatives portant atteinte – ou
c) d’accéder, dans des conditions générales
d’appliquer la loi de façon à porter atteinte
d’égalité, aux fonctions publiques de son
– aux garanties prévues dans ladite conven-
tion. pays.

Article 23 : Article 26 :
1. La famille est l’élément naturel et fonda- Toutes les personnes sont égales devant la loi
mental de la société et a droit à la protec- et ont droit sans discrimination à une égale pro-
tion de la société et de l’État. tection de la loi. À cet égard, la loi doit inter-
2. Le droit de se marier et de fonder une fa- dire toute discrimination et garantir à toutes
mille est reconnu à l’homme et à la femme les personnes une protection égale et efficace
à partir de l’âge nubile. contre toute discrimination, notamment de
3. Nul mariage ne peut être conclu sans le race, de couleur, de sexe, de langue, de religion,
libre et plein consentement des futurs d’opinion politique et de toute autre opinion,
époux. d’origine nationale ou sociale, de fortune, de
4. Les États parties au présent Pacte pren- naissance ou de toute autre situation.
dront les mesures appropriées pour assu-
rer l’égalité de droits et de responsabilités Article 27 :
des époux au regard du mariage, durant le
Dans les États où il existe des minorités eth-
mariage et lors de sa dissolution. En cas de
dissolution, des dispositions seront prises niques, religieuses ou linguistiques, les per-
afin d’assurer aux enfants la protection sonnes appartenant à ces minorités ne peuvent
nécessaire. être privées du droit d’avoir, en commun avec
les autres membres de leur groupe, leur propre
Article 24 : vie culturelle, de professer et de pratiquer leur
1. Tout enfant, sans discrimination aucune fon- propre religion, ou d’employer leur propre
dée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, langue.
la religion, l’origine nationale ou sociale, la
fortune ou la naissance, a droit, de la part QUATRIÈME PARTIE :
de sa famille, de la société et de l’État, aux
mesures de protection qu’exige sa condi-
tion de mineur. Article 28 :
2. Tout enfant doit être enregistré immédiate- 1. Il est institué un Comité des droits de
ment après sa naissance et avoir un nom. l’homme (ci-après dénommé le Comité
3. Tout enfant a le droit d’acquérir une natio- dans le présent Pacte). Ce Comité est com-
nalité. posé de dix-huit membres et a les fonctions
définies ci-après.
Article 25 : 2. Le Comité est composé des ressortissants
Tout citoyen a le droit et la possibilité, sans des États parties au présent Pacte, qui
aucune des discriminations visées à l’article 2 doivent être des personnalités de haute
et sans restrictions déraisonnables: moralité et possédant une compétence
1127

reconnue dans le domaine des droits de le quorum est constitué par les deux tiers
l’homme. Il sera tenu compte de l’intérêt des États parties au présent Pacte, sont
que présente la participation aux travaux élus membres du Comité les candidats qui
du comité de quelques personnes ayant obtiennent le plus grand nombre de voix et
une expérience juridique. la majorité absolue des votes des représen-
3. Les membres du Comité sont élus et tants des États parties présents et votants.
siègent à titre individuel.
Article 31 :
Article 29 : 1. Le Comité ne peut comprendre plus d’un
1. Les membres du Comité sont élus au scru- ressortissant d’un même État.
tin secret sur une liste de personnes réu- 2. Pour les élections au comité, il est tenu
nissant les conditions prévues à l’article 28, compte d’une répartition géographique
et présentées à cet effet par les États par- équitable et de la représentation des di-
ties au présent Pacte. verses formes de civilisation ainsi que des
2. Chaque État partie au présent Pacte peut principaux systèmes juridiques.
présenter deux personnes au plus. Ces per-
sonnes doivent être des ressortissants de Article 32 :
l’État qui les présente. 1. Les membres du Comité sont élus pour
3. La même personne peut être présentée à quatre ans. Ils sont rééligibles s’ils sont pré-
nouveau. sentés à nouveau. Toutefois, le mandat de
neuf des membres élus lors de la première
Article 30 : élection prend fin au bout de deux ans; im-
1. La première élection aura lieu au plus tard médiatement après la première élection, les
six mois après la date d’entrée en vigueur noms de ces neuf membres sont tirés au
du présent Pacte. sort par le président de la réunion visée au
paragraphe 4 de l’article 30.
2. Quatre mois au moins avant la date de
toute élection au comité, autre qu’une 2. À l’expiration du mandat, les élections ont
élection en vue de pourvoir à une vacance lieu conformément aux dispositions des
déclarée conformément à l’article 34, le se- articles précédents de la présente partie du
crétaire général de l’Organisation des Na- Pacte.
tions unies invite par écrit les États parties Article 33 :
au présent Pacte à désigner, dans un délai
de trois mois, les candidats qu’ils proposent 1. Si, de l’avis unanime des autres membres, un
comme membres du comité. membre du Comité a cessé de remplir ses
fonctions pour toute cause autre qu’une
3. Le secrétaire général de l’Organisation des
absence de caractère temporaire, le pré-
Nations unies dresse la liste alphabétique
sident du Comité en informe le secrétaire
de toutes les personnes ainsi présentées
général de l’Organisation des Nations unies,
en mentionnant les États parties qui les
qui déclare alors vacant le siège qu’occupait
ont présentées et la communique aux États
ledit membre.
parties au présent Pacte au plus tard un
mois avant la date de chaque élection. 2. En cas de décès ou de démission d’un
membre du Comité, le président en in-
4. Les membres du Comité sont élus au cours
forme immédiatement le secrétaire géné-
d’une réunion des États parties au présent
ral de l’Organisation des Nations unies, qui
Pacte convoquée par le secrétaire géné-
déclare le siège vacant à compter de la date
ral de l’Organisation des Nations unies au
du décès ou de celle à laquelle la démission
siège de l’Organisation. À cette réunion, où
prend effet.
1128

Article 34 : 2. Après sa première réunion, le Comité se


1. Lorsqu’une vacance est déclarée confor- réunit à toute occasion prévue par son
mément à l’article 33 et si le mandat du règlement intérieur.
membre à remplacer n’expire pas dans les 3. Les réunions du Comité ont normalement
six mois qui suivent la date à laquelle la lieu au siège de l’Organisation des Nations
vacance a été déclarée, le secrétaire géné- unies ou à l’office des Nations unies à Ge-
ral de l’Organisation des Nations unies en nève.
avise les États parties au présent Pacte qui
peuvent, dans un délai de deux mois, dési- Article 38 :
gner des candidats conformément aux dis- Tout membre du Comité doit, avant d’entrer en
positions de l’article 29 en vue de pourvoir fonctions, prendre en séance publique l’engage-
à la vacance. ment solennel de s’acquitter de ses fonctions
2. Le secrétaire général de l’Organisation des en toute impartialité et en toute conscience.
Nations unies dresse la liste alphabétique
des personnes ainsi présentées et la com- Article 39 :
munique aux États parties au présent Pacte. 1. Le Comité élit son bureau pour une pé-
L’élection en vue de pourvoir à la vacance a riode de deux ans. Les membres du bureau
lieu ensuite conformément aux dispositions sont rééligibles.
pertinentes de la présente partie du Pacte.
2. Le Comité établit lui-même son règlement
3. Tout membre du Comité élu à un siège
intérieur; celui-ci doit, toutefois, contenir
déclaré vacant conformément à l’article 33
entre autres les dispositions suivantes:
fait partie du Comité jusqu’à la date nor-
male d’expiration du mandat du membre a) le quorum est de douze membres;
dont le siège est devenu vacant au comité b) les décisions du comité sont prises à la
conformément aux dispositions dudit Ar- majorité des membres présents.
ticle Article 40 :
Article 35 : 1. Les États parties au présent Pacte s’en-
gagent à présenter des rapports sur les me-
Les membres du Comité reçoivent, avec l’ap-
sures qu’ils auront arrêtées et qui donnent
probation de l’assemblée générale des
effet aux droits reconnus dans le présent
Nations unies, des émoluments prélevés
Pacte et sur les progrès réalisés dans la
sur les ressources de l’Organisation des
jouissance de ces droits:
Nations unies dans les conditions fixées par
l’assemblée générale, eu égard à l’impor- a) dans un délai d’un an à compter de l’en-
tance des fonctions du Comité. trée en vigueur du présent Pacte, pour
chaque État partie intéressé en ce qui
Article 36 : le concerne;
Le secrétaire général de l’Organisation des Na- b) par la suite, chaque fois que le Comité en
tions unies met à la disposition du Comité le fera la demande.
personnel et les moyens matériels qui lui sont 2. Tous les rapports seront adressés au secré-
nécessaires pour s’acquitter efficacement des taire général de l’Organisation des Nations
fonctions qui lui sont confiées en vertu du pré- unies qui les transmettra au Comité pour
sent Pacte. examen. Les rapports devront indiquer, le
Article 37 : cas échéant, les facteurs et les difficultés qui
affectent la mise en oeuvre des dispositions
1. Le secrétaire général de l’Organisation des
du présent Pacte.
Nations unies convoque les membres du
3. Le secrétaire général de l’Organisation des
Comité, pour la première réunion, au siège
Nations unies peut, après consultation du
de l’Organisation.
1129

Comité, communiquer aux institutions spé- explications ou toutes autres décla-


cialisées intéressées copie de toutes par- rations écrites élucidant la question,
ties des rapports pouvant avoir trait à leur qui devront comprendre, dans toute la
domaine de compétence. mesure possible et utile, des indications
4. Le Comité étudie les rapports présentés sur ses règles de procédure et sur les
par les États parties au présent Pacte. Il moyens de recours soit déjà utilisés,
adresse aux États parties ses propres rap- soit en instance, soit encore ouverts.
ports, ainsi que toutes observations géné- b) Si, dans un délai de six mois à compter
rales qu’il jugerait appropriées. Le Comité de la date de réception de la commu-
peut également transmettre au Conseil nication originale par l’État destinataire,
économique et social ces observations ac- la question n’est pas réglée à la satisfac-
compagnées de copies des rapports qu’il a tion des deux États parties intéressés,
reçus d’États parties au présent Pacte. l’un comme l’autre auront le droit de la
5. Les États parties au présent Pacte peuvent soumettre au Comité, en adressant une
présenter au Comité des commentaires notification au Comité ainsi qu’à l’autre
sur toute observation qui serait faite en État intéressé.
vertu du paragraphe 4 du présent Article c) Le Comité ne peut connaître d’une af-
faire qui lui est soumise qu’après s’être
Article 41 : assuré que tous les recours internes
1. Tout État partie au présent Pacte peut, en disponibles ont été utilisés et épuisés,
vertu du présent article, déclarer à tout conformément aux principes de droit
moment qu’il reconnaît la compétence du international généralement reconnus.
Comité pour recevoir et examiner des Cette règle ne s’applique pas dans les
communications dans lesquelles un État cas où les procédures de recours excè-
partie prétend qu’un autre État partie ne dent les délais raisonnables.
s’acquitte pas de ses obligations au titre du d) Le Comité tient ses séances à huis clos
présent Pacte. Les communications présen- lorsqu’il examine les communications
tées en vertu du présent article ne peuvent prévues au présent Article
être reçues et examinées que si elles éma- e) Sous réserve des dispositions de l’alinéa
nent d’un État partie qui a fait une déclara- c), le Comité met ses bons offices à la
tion reconnaissant, en ce qui le concerne, disposition des États parties intéressés,
la compétence du Comité. Le Comité ne afin de parvenir à une solution amiable
reçoit aucune communication intéressant de la question fondée sur le respect
un État partie qui n’a pas fait une telle dé- des droits de l’homme et des libertés
claration. La procédure ci-après s’applique à fondamentales, tels que les reconnaît le
l’égard des communications reçues confor- présent Pacte.
mément au présent article:
f) Dans toute affaire qui lui est soumise, le
a) Si un État partie au présent Pacte es- Comité peut demander aux États par-
time qu’un autre État également partie ties intéressés visés à l’alinéa b) de lui
à ce pacte n’en applique pas les dispo- fournir tout renseignement pertinent.
sitions, il peut appeler, par communica-
tion écrite, l’attention de cet État sur la g) Les États parties intéressés, visés à l’ali-
question. néa b), ont le droit de se faire représen-
Dans un délai de trois mois à compter ter lors de l’examen de l’affaire par le
de la réception de la communication, Comité et de présenter des observa-
l’État destinataire fera tenir à l’État tions oralement ou par écrit, ou sous
qui a adressé la communication des l’une et l’autre forme.
1130

h) Le Comité doit présenter un rapport lable des États parties intéressés, désigner
dans un délai de douze mois à compter une commission de conciliation ad hoc (ci-
du jour où il a reçu la notification visée après dénommée la commission). La com-
à l’alinéa b): mission met ses bons offices à la disposition
i) si une solution a pu être trouvée des États parties intéressés, afin de parvenir
conformément aux dispositions à une solution amiable de la question, fon-
de l’alinéa e), le Comité se borne, dée sur le respect du présent Pacte;
dans son rapport, à un bref expo- b) La commission est composée de cinq
sé des faits et de la solution inter- membres nommés avec l’accord des
venue; États parties intéressés. Si les États
ii) Si une solution n’a pu être trouvée parties intéressés ne parviennent pas
conformément aux dispositions à une entente sur tout ou partie de la
de l’alinéa e), le Comité se borne, composition de la commission dans un
dans son rapport, à un bref exposé délai de trois mois, les membres de la
des faits; le texte des observations commission au sujet desquels l’accord
écrites et le procès-verbal des ob- ne s’est pas fait sont élus au scrutin
servations orales présentées par secret parmi les membres du Comité, à
les États parties intéressés sont la majorité des deux tiers des membres
joints au rapport. du Comité.
Pour chaque affaire, le rapport 2. Les membres de la commission siègent à
est communiqué aux États parties titre individuel. Ils ne doivent être ressortis-
intéressés. sants ni des États parties intéressés, ni d’un
État qui n’est pas partie au présent Pacte, ni
2. Les dispositions du présent article entreront
d’un État partie qui n’a pas fait la déclara-
en vigueur lorsque dix États parties au pré-
tion prévue à l’article 41.
sent Pacte auront fait la déclaration prévue
au paragraphe 1 du présent Article Ladite 3. La commission élit son président et adopte
déclaration est déposée par l’État partie son règlement intérieur.
auprès du secrétaire général de l’Organisa- 4. La commission tient normalement ses réu-
tion des Nations unies, qui en communique nions au siège de l’Organisation des Na-
copie aux autres États parties. tions unies ou à l’office des Nations unies à
Genève.
Une déclaration peut être retirée à tout
moment au moyen d’une notification Toutefois, elle peut se réunir en tout autre
adressée au secrétaire général. Ce retrait lieu approprié que peut déterminer la com-
est sans préjudice de l’examen de toute mission en consultation avec le secrétaire
question qui fait l’objet d’une communica- général de l’Organisation des Nations unies
tion déjà transmise en vertu du présent ar- et les États parties intéressés.
ticle; aucune autre communication d’un État 5. Le secrétariat prévu à l’article 36 prête éga-
partie ne sera reçue après que le secrétaire lement ses services aux commissions dési-
général aura reçu notification du retrait de gnées en vertu du présent Article.
la déclaration, à moins que l’État partie inté- 6. Les renseignements obtenus et dépouillés
ressé n’ait fait une nouvelle déclaration. par le comité sont mis à la disposition de la
commission, et la commission peut deman-
Article 42 : der aux États parties intéressés de lui four-
nir tout renseignement complémentaire
1. a) Si une question soumise au Comité
pertinent.
conformément à l’article 41 n’est pas réglée
à la satisfaction des États parties intéressés, 7. Après avoir étudié la question sous tous
le Comité peut, avec l’assentiment préa- ses aspects, mais en tout cas dans un dé-
1131

lai maximum de douze mois après qu’elle ment en ait été effectué par les États parties
en aura été saisie, la commission soumet intéressés, conformément au paragraphe 9
un rapport au président du Comité qui le du présent Article.
communique aux États parties intéressés:
a) si la commission ne peut achever l’exa- Article 43 :
men de la question dans les douze mois, Les membres du Comité et les membres des
elle se borne à indiquer brièvement commissions de conciliation ad hoc qui pour-
dans son rapport où elle en est de raient être désignées conformément à l’article
l’examen de la question; 42 ont droit aux facilités, privilèges et immu-
b) si l’on est parvenu à un règlement nités reconnus aux experts en mission pour
amiable de la question, fondé sur le res- l’Organisation des Nations unies, tels qu’ils
pect des droits de l’homme reconnus sont énoncés dans les sections pertinentes de
dans le présent Pacte, la commission se la Convention sur les privilèges et immunités
borne à indiquer brièvement dans son des Nations unies.
rapport les faits et le règlement auquel
on est parvenu; Article 44 :
c) si l’on n’est pas parvenu à un règlement Les dispositions de mise en oeuvre du pré-
au sens de l’alinéa b), la commission fait sent Pacte s’appliquent sans préjudice des
figurer dans son rapport ses conclu- procédures instituées en matière de droits
sions sur tous les points de fait relatifs de l’homme aux termes ou en vertu des ins-
à la question débattue entre les États truments constitutifs et des conventions de
parties intéressés ainsi que ses consta- l’Organisation des Nations unies et des institu-
tations sur les possibilités de règlement tions spécialisées, et n’empêchent pas les États
amiable de l’affaire; le rapport renferme parties de recourir à d’autres procédures pour
également les observations écrites le règlement d’un différend conformément aux
et un procès-verbal des observations accords internationaux généraux ou spéciaux
orales présentées par les États parties qui les lient.
intéressés;
d) si le rapport de la commission est sou- Article 45 :
mis conformément à l’alinéa c), les États
parties intéressés font savoir au prési- Le Comité adresse chaque année à l’assemblée
dent du Comité, dans un délai de trois générale des Nations unies, par l’intermédiaire
mois après la réception du rapport, s’ils du Conseil économique et social, un rapport
acceptent ou non les termes du rapport sur ses travaux.
de la commission.
8. Les dispositions du présent article s’en- CINQUIÈME PARTIE :
tendent sans préjudice des attributions du
Comité prévues à l’article 41. Article 46 :
9. Toutes les dépenses des membres de la Aucune disposition du présent Pacte ne doit
commission sont réparties également entre être interprétée comme portant atteinte aux
les États parties intéressés, sur la base d’un dispositions de la Charte des Nations unies et
état estimatif établi par le secrétaire géné- des constitutions des institutions spécialisées
ral de l’Organisation des Nations unies. qui définissent les responsabilités respectives
10. Le secrétaire général de l’Organisation des des divers organes de l’Organisation des Na-
Nations unies est habilité, si besoin est, à tions unies et des institutions spécialisées en
défrayer les membres de la commission de ce qui concerne les questions traitées dans le
leurs dépenses avant que le rembourse- présent Pacte.
1132

Article 47 : Article 50 :
Aucune disposition du présent Pacte ne sera Les dispositions du présent Pacte s’appliquent,
interprétée comme portant atteinte au droit sans limitation ni exception aucune, à toutes les
inhérent de tous les peuples à profiter et à unités constitutives des États fédératifs.
user pleinement et librement de leur richesses
et ressourcesnaturelles. Article 51 :
1. Tout État partie au présent Pacte peut
SIXIÈME PARTIE : proposer un amendement et en déposer
le texte auprès du secrétaire général de
Article 48 : l’Organisation des Nations unies. Le se-
1. Le présent Pacte est ouvert à la signature de crétaire général transmet alors tous pro-
tout État membre de l’Organisation des Na- jets d’amendements aux États parties au
tions unies ou membre de l’une quelconque présent Pacte en leur demandant de lui
de ses institutions spécialisées, de tout État indiquer s’ils désirent voir convoquer une
partie au Statut de la Cour internationale conférence d’États parties pour examiner
de justice, ainsi que de tout autre État invité ces projets et les mettre aux voix. Si un tiers
par l’assemblée générale des Nations unies au moins des États se déclarent en faveur
à devenir partie au présent Pacte. de cette convocation, le secrétaire général
2. Le présent Pacte est sujet à ratification et convoque la conférence sous les auspices
les instruments de ratification seront dépo- de l’Organisation des Nations unies. Tout
sés auprès du secrétaire général de l’Orga- amendement adopté par la majorité des
nisation des Nations unies. États présents et votants à la conférence
3. Le présent Pacte sera ouvert à l’adhésion est soumis pour approbation à l’assemblée
de tout État visé au paragraphe 1 du pré- générale des Nations unies.
sent Article 2. Ces amendements entrent en vigueur
4. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instru- lorsqu’ils ont été approuvés par l’assem-
ment d’adhésion auprès du secrétaire géné- blée générale des Nations unies et accep-
ral de l’Organisation des Nations unies. tés, conformément à leurs règles consti-
5. Le secrétaire général de l’Organisation tutionnelles respectives, par une majorité
des Nations unies informe tous les États des deux tiers des États parties au présent
qui ont signé le présent Pacte ou qui y ont Pacte.
adhéré du dépôt de chaque instrument de 3. Lorsque ces amendements entrent en vi-
ratification ou d’adhésion.
gueur, ils sont obligatoires pour les États
Article 49 : parties qui les ont acceptés, les autres États
parties restant liés par les dispositions du
1. Le présent Pacte entrera en vigueur trois présent Pacte et par tout amendement an-
mois après la date du dépôt auprès du se-
térieur qu’ils ont accepté.
crétaire général de l’Organisation des Na-
tions unies du trente-cinquième instrument Article 52 :
de ratification ou d’adhésion.
2. Pour chacun des États qui ratifieront le pré- Indépendamment des notifications prévues au
sent Pacte ou y adhéreront après le dépôt paragraphe 5 de l’article 48, le secrétaire géné-
du trente-cinquième instrument de ratifica- ral de l’Organisation des Nations unies infor-
tion ou d’adhésion, ledit Pacte entrera en mera tous les États visés au paragraphe 1er
vigueur trois mois après la date du dépôt dudit article:
par cet État de son instrument de ratifica- a) des signatures apposées au présent Pacte et
tion ou d’adhésion. des instruments de ratification et d’adhé-
1133

sion déposés conformément à l’article 48; ou partie les différends qui peuvent surgir dudit
b) de la date à laquelle le présent Pacte entrera contrat, à un arbitrage, même si ledit arbitrage
en vigueur conformément à l’article 49 et doit avoir lieu dans un pays autre que celui à
de la date à laquelle entreront en vigueur la juridiction duquel est soumise chacune des
les amendements prévus à l’article 51. parties au contrat.
Chaque Etat contractant se réserve la liberté
Article 53 : de restreindre l’engagement visé ci-dessus aux
1. Le présent Pacte, dont les textes anglais, contrats qui sont considérés comme commer-
chinois, espagnol, français et russe font ciaux par son droit national. L’Etat contractant
également foi, sera déposé aux archives de qui fera usage de cette faculté en avisera le
l’Organisation des Nations unies. secrétaire général de la Société des nations aux
2. Le secrétaire général de l’Organisation des fins de communication aux autres contractants.
Nations unies transmettra une copie certi-
fiée conforme du présent Pacte à tous les Article 2 :
États visés à l’article 48. La procédure de l’arbitrage, y compris la
constitution du tribunal arbitral, est réglée par
la volonté des parties et par la loi du pays sur le
territoire duquel l’arbitrage a lieu.
PROTOCOLE DU 24 Les Etats contractants s’engagent à faciliter
les actes de procédure qui doivent intervenir
SEPTEMBRE 1923 RELATIF
conformément aux dispositions réglant, d’après
À LA VALIDITÉ DES CLAUSES leur législation, la procédure d’arbitrage par
D’ARBITRAGE DANS LES compromis.
CONTRATS COMMERCIAUX,
OUVERT À GENÈVE, Article 3 :
LE 24 SEPTEMBRE 1923, Tout Etat contractant s’engage à assurer l’exé-
cution, par ses autorités et conformément aux
APPROUVÉ PAR LA LOI dispositions visées à l’article 1er et comportant
DU 20 SEPTEMBRE 1923 un compromis ou une clause compromissoire
(B.O., 1925, p. 122) valable en vertu dudit article et susceptible
d’être mis en application, reverront les intéres-
sés, à la demande de l’un d’eu, au jugement des
Ce protocole cessera de produire ses effets arbitres.
entre les Etats contractants du jour et dans la
mesure où ceux-ci seront liés par la Conven- Ce renvoi ne préjudicie pas à la compétence
tion de New-York du 10 juin 1958, Article 7,2. des tribunaux au cas où, par un motif quel-
conque, le compromis, la cause compromis-
soire ou l’arbitrage sont devenus caducs ou
Article 1er :
inopérants.
Chacun des Etats contractants reconnaît la va-
lidité, entre parties soumisses respectivement
à la juridiction d’Etats contractants différents,
du compromis ainsi que de la clause compro-
missoire par laquelle les parties à un contrant
s’obligent, en matière commerciale ou en toute
autre matière susceptible d’être réglée par voie
d’arbitrage par compromis, à soumettre en tout
1134

INSTRUCTION N° 5030/D.008/002/ L’ouverture des frontières et la plus grande


PGR/SEC/2005 DU 22 circulation des personnes, des biens et des
NOVEMBRE 2005 RELATIVE AUX services, n’ont pas seulement contribue à une
MESURES ET MÉCANISMES intensification des échanges internationaux
licites, elles ont également entraîné, simulta-
DE RENFORCEMENT
nément, le développement des activités trans-
DE LA COOPÉRATION
nationales illicites6 auxquelles la plupart des
INTERNATIONALE systèmes législatifs et judiciaires du monde
n’étaient pas préparés à s’affronter.
Monsieur le Président, La criminalité transnationale, portée au som-
Messieurs les membres du Bureau, met par le terrorisme, est faite d’un nombre
Mesdames et messieurs, des comportements répréhensibles qui vont
des attaques suicidaires au blanchiment des ca-
La République démocratique du Congo est pitaux, du trafic des drogues et des armes à la
située au centre de l’Afrique. Elle a une popula- pédophilie, de l’exploitation de la prostitution
tion de 60.000.000 d’habitants et a une superfi- au trafic des organes humains.
cie de 2.345.000 km².
La criminalité transnationale, dite également la
La République démocratique du Congo, à tra-
criminalité organisée, touche tous les secteurs
vers ma modeste personne, vous remercie non
de la criminalité et concerne aussi les trafics
seulement de l’honneur que vous lui avez fait
en l’invitant à ces assises mais aussi et surtout de stupéfiants, les trafics de faux titres et de
de l’occasion que vous lui offrez de partager fausses devises, les filières internationales de
avec les honorables invités l’expérience congo- commerce de véhicules volés, la traite des
laise en matière de lutte contre la criminalité êtres humains et les différentes formes de dé-
transnationale organisée et des mesures et linquance financière.
mécanismes nécessaires au renforcement de la Elle constitue un ensemble des agissements
coopération internationale entre les services antisociaux qui tombent sous le coup de la loi
des poursuites qu’elle requiert. pénale dans une aire géographique déterminée
Mon exposé comprend quatre parties, qui et qui débordent les frontières nationales.
traitent tour à tour de l’ouverture des fron-
Elle est faite des transgressions particulière-
tières nationales et de la prolifération des
ment graves, attentatoires à l’ordre et à la sé-
crimes transnationale en République démocra-
curité, contraires aux valeurs sociales admises.
tique du Congo par voies judiciaire et conven-
tionnelle et des recommandations sur les Elle est reprouvée par la conscience et punie
mesures et mécanismes de renforcement de par les lois7.
la coopération judiciaire internationale entre Internationale, cette criminalité participe aus-
les services des poursuites pour combattre ce si des violations d’une particulière gravité du
fléau. droit des gens et des conventions internatio-
nales qui, de ce fait, sont susceptibles de donner
1. Des ouvertures des frontières lieu à une répression collective et même uni-
nationales et de l’intensification des verselle. C’est notamment le cas de la piraterie,
échanges internationaux licites et des actes contraires aux lois et aux coutumes
illicites de la guerre (crimes de guerre), des crimes
contre l’humanité, des génocides …
Monsieur le Président,
Messieurs les membres du Bureau, 6
Henri-D. Bosly et Damien Vansemeersch, Droit de
Mesdames et messieurs procédure pénale, Ed. la Charte, 2ème Ed., 793 et s.
7
Gerard Cornu, Vocabulaire juridique, puf, v° crime.
1135

Cette criminalité est qualifiée d’internationale blanchir leur argent « sale » et de faire encore
en raison de la dispersion géographique, sur le plus de profits. Elles appliquent aussi un grand
territoire de plusieurs Etats, de ses éléments nombre de leurs tactiques criminelles à leurs
constitutifs. affaires légales, n’hésitant pas à recourir à la
Elle est l’œuvre d’un groupe criminel organisé, violence ou au meurtre pour avoir l’avantage.
c’est-à-dire, d’un groupe structuré de trois Ces entreprises criminelles ne craignent pas de
personnes ou plus, existant depuis un certains travailler à l’échelle mondiale depuis tout pays
temps et agissant de concert dans le but de où des failles juridiques ou bureaucratiques leur
commettre une ou plusieurs infractions graves permettent de profiter du système.
pour en tirer directement ou indirectement un A l’instar des sociétés internationales, ces orga-
avantage matériel. nisations sont tout à fait disposées à collaborer
Par groupe structuré, il faut ici entendre un entre elles, faisant souvent des échanges pour
groupe qui ne s’est pas constitué au hasard mettre à profit leurs talents réciproques dans
pour commettre une infraction et qui n’a pas des cas particuliers, ou à conclure des ententes
nécessairement des rôles formellement définis à plus long terme répondant à leurs besoins.
pour ses membres, de continuité dans sa com- Véritables dangers mondiaux, elles ont fait
position ou de structure élaborée8. dire, au sommet de Birmingham (Angleterre)
Conséquence de la mondialisation des mar- en 1998, aux leaders du G-8 que la crimina-
chés, comme le rapporte le Service canadien lité transnationale était un des trois principaux
de renseignement de sécurité dans son rapport problèmes que le monde aurait à résoudre au
n° 2007/07, cette criminalité déborde des fron- XXIe siècle et les a poussés à s’engager à pour-
tières nationales. suivre la lutte contre elles parce qu’elles « me-
Grâce aux réseaux modernes des systèmes nacent de saper cette croissance (économique),
bancaires, financières, de télécommunications qu’elles portent atteinte à la primauté du droit
et de transports qui couvrent la planète, les et minent des vies humaines dans tous les pays
criminels disposent maintenant des outils du monde ».
nécessaires pour faire franchir les frontières Cette préoccupation est également celle des
aux gens, à l’argent et aux biens beaucoup plus Etats africains réunis du 29 au 30 octobre
facilement que par le passé. Les organisations 2002 à Alger sur fond de résolutions 55/25 du
criminelles internationales d’aujourd’hui sont 15 novembre 2000 et 55/255 du 31 mai 2001
devenues souples, complexes, extrêmement de l’Assemblée générale des Nations Unies
opportunistes et mêlées à toute une gamme par lesquelles elle a adopté la Convention des
d’activités légales et illégales. Nations Unies contre la criminalité transnationale
Véritables entreprises, leurs activités prennent organisée et ses trois protocoles additionnels
diverses formes : immigration clandestine, qui constituent des outils efficaces pour une
fraude bancaire, fraude dans le paiement de coopération internationale dans la lutte contre
la taxe sur le carburant, épuisement des res- la criminalité transnationale organisée.
sources naturelles, crime environnemental, cor- Préoccupés par l’impact négatif de la criminalité
ruption et fraude à l’assurance sur une grande transnationale organisée sur le développement
échelle. politique, social et économique, sur la sécurité
De plus, elles utilisent souvent l’argent qu’elles et la stabilité des Etats africains, ces Etats décla-
tirent de leurs activités illégales pour financer rent que la criminalité transnationale organisée
des activités légitimes, ce qui leur permet de requiert une réponse efficace et globale, une
coopération internationale et l’assistance tech-
8
Art. 2 de la Convention des nations Unies contre la nique et qu’elle a des liens avec le terrorisme.
criminalité transnationale organisée
1136

Le séminaire de Benoni organisé dans le cadre du Code pénal militaire, le terrorisme prévu et
de la SADEC et tenu du 20 au 23 octobre 2003 puni par l’article 157 du Code pénal militaire,
en Afrique du Sud sur le blanchement des capi- etc.
taux et le financement du terrorisme, et auquel Nous combattons également la criminalité
le Congo a pris une part active, est allé dans transnationale organisée à travers un effort
ce sens. législatif et réglementaire et à travers nos adhé-
sion, signature et ratification aux conventions
11. De la lutte contre la criminalité trans- internationales y relatives.
nationale en République démocra-
tique du Congo Cette lutte se fait par voie judiciaire et par voie
conventionnelle et légale. Nous allons donc,
dans la suite de cet exposé, développer briève-
Monsieur le Président, ment ces deux voies.
Messieurs les membres du Bureau,
Mesdames et messieurs 1. De la lutte contre la criminalité transna-
tionale par voie judiciaire
Ainsi définie, la criminalité transnationale n’est
pas inconnue en République démocratique du C’est une lutte de tous les jours que mènent
Congo. la police judiciaire, le parquet et les cours et
En effet, avec son étendue géographique conti- tribunaux civils et militaires.
nentale, ses frontières partagées avec neuf Etats, Elle consiste dans la recherche des infractions
le caractère informel dominant de son écono- en la matière et de leurs auteurs, dans l’instruc-
mie, ses richesses naturelles diverses, la sous tion des dossiers y afférents et dans le juge-
administration de son territoire aggravée par ment de leurs causes.
les conséquences d’une guerre à peine ache- La loi congolaise, tant civile que militaire, pré-
vée, notre pays constitue un terrain de prédi- voit et punit l’association des malfaiteurs qu’elle
lection pour la criminalité transnationale orga- définit comme un groupe organisé, sous le
nisée et un cadre où les crimes de lèse humanité commandement d’un de ses membres et fondé
côtoient le blanchiment des capitaux, le trafic pour porter atteinte à l’ordre public et en tirer
d’armes, et avec dans la moindre proportion, le directement ou indirectement un profit illicite.
trafic des drogues douces.
Prévue et punie par les articles 156 et suivants
Nous connaissons donc la criminalité transna- du code pénal, livre 2, la Cour suprême de jus-
tionale comme un fait social et non pas encore tice dit qu’elle est établie lorsqu’il y a entente
comme incrimination. même momentanée dans le but d’attenter aux
Mais nous le combattons dans ses formes déjà personnes ou à leurs propriétés, qu’il y ait non
érigées en infractions par le Code pénal telles attentat9.
que l’association des malfaiteurs prévues et pu- Jadis combattue dans le cadre de la convention
nies par les articles 156 et 158 du Code pénal judiciaire conclue en 1985 entre notre pays, le
– livre II, les meurtres et assassinats prévus et Rwanda et le Burundi, notamment pour répri-
punis par les articles 44 et 45 du Code pénal mer les vols à mains armées, cette forme de
– livre II, la prohibition, le trafic et la consom- criminalité est poursuivie dans le cadre de la
mation du chanvre à fumer prévus et punis par convention judiciaire qui lie notre pays à la
les articles 1 à 4 de l’ordonnance législative du Zambie pour lutter contre les vols organisés
22 janvier 1903 telle que modifiée par l’Or- des voitures et les fraudes fiscales et doua-
donnance-loi du 10 mars 1917, les crimes de nières.
guerre, les crimes contre l’humanité, le géno-
cide prévus et punis par les articles 161 à 175 9
Csj., 1er juillet 1980, RP. 319.
1137

La justice congolaise poursuit et juge également De la nécessité d’une lutte commune


les contrefacteurs des monnaies et les trafi- contre la criminalité transnationale
quants des devises étrangères ; les trafiquants
des enfants et des ivoires, les souteneurs de la Monsieur le Président,
prostitution des femmes et nous venions de le Messieurs les membres du Bureau,
dire, les trafiquants des drogues, des êtres et Mesdames et messieurs,
organes humains, etc.
Dans sa dimension militaire, la justice congo- De ce constat naît la nécessité d’une coopéra-
laise prévoit et punit le crime de génocide, le tion internationale accrue tant au niveau poli-
crime contre l’humanité, le crime de guerre, le cier qu’au niveau judiciaire, la nécessité d’un
terrorisme, lesquels, vont, par une loi d’adapta- cadre légal international adéquat et de canaux
tion au Statut de Rome que nous avons ratifié performants de transmission des informations
en mars 2002, être incriminés par la loi positive et des demandes d’assistance judiciaire.
congolaise.
Car, alors que les groupes criminels déve-
2. De la lutte contre la criminalité transna- loppent leurs activités par-delà les frontières
tionale organisée par voie convention- et s’organisent sur le plan international, les
nelle autorités nationales chargées de les combattre
restent aujourd’hui grandement tributaires du
Pour s’inscrire dans la logique de cette lutte principe de la souveraineté des Etats et leur
et associer ses efforts à ceux des autres puis- sphère d’action se voit, en principe limitée au
sances étrangères, la RDC a signé et ratifié territoire national.
nombre des conventions internationales. Néanmoins, le droit conventionnel internatio-
C’est le cas notamment du Statut pour la Cour nal en matière d’entraide judiciaire connaît,
pénale internationale entré en vigueur le 2 juil- depuis plusieurs années, des développements
let 2002, de la Convention des Nations Unies importants et la pratique révèle une augmen-
contre la criminalité transnationale organisée tation importante du nombre de commissions
adoptée le 15 novembre 2000, de la Déclaration rogatoires internationales échangées entre les
politique de Naples et du Plan mondial d’action Etats.
contre la criminalité transnationale organisée
du 23 novembre 1994, de la Convention inter- La République démocratique du Congo, qui a
nationale pour la répression du financement du déjà signé avec quelques Etats des conventions
terrorisme (1999), des résolutions 1373 du 28 judiciaires, a, depuis l’avènement de la troisième
septembre 2001 et 1377 du 12 novembre 2001 République, reçu mais également transmis un
contre les actes de terrorisme et de la Décla- nombre important des commissions rogatoires
ration politique et du Plan d’action contre le à ses alliés occidentaux et surtout à son allié
blanchiment d’argent du 10 juin 1998. naturel, le Royaume de Belgique.
En application de ces conventions, le Président Elle vient également, pour justifier de la néces-
de la République a pris le Décret n° 070/2001 sité qu’il y a pour les nations du monde de
du 23 décembre 2001 portant création d’un participer ensemble à la lutte contre la grande
Comité national de coordination de lutte contre le criminalité et s’inscrire elle-même dans la
terrorisme international, un projet de loi de mise lutte contre l’impunité, de ratifier le Statut de
en œuvre du Statut de Rome est en examen au Rome pour la Cour pénale internationale, qui
niveau du Gouvernement avant d’être déposé consacre un de ses titres à la coopération judi-
au Parlement ; un comité de lutte antidrogue ciaire internationale.
est déjà à l’œuvre au sein du Quartier général
de notre Police judiciaire, etc.
1138

III. Des mesures et des mécanismes de Une telle coopération ne deviendra efficace
renforcement de coopération entre qu’avec l’organisation des rencontres interna-
les services des poursuites tionales pour échange des informations :
- Sur des lois et des casiers judiciaires ;
Monsieur le Président, - Sur la formation continue des animateurs
Messieurs les membres du Bureau, des poursuites (magistrats du Ministère pu-
Mesdames et messieurs, blic et officiers de police judiciaire) ;
- Sur l’exclusion des privilèges et immunités
lors des poursuites de certains crimes ;
La volonté politique de combattre la criminalité - Sur l’assouplissement du secret bancaire ;
transnationale existe bel et bien en République Et bien entendu, sur la conclusion des
démocratique du Congo. accords de coopération judiciaire et d’ex-
Elle y bénéficie d’un contexte politique consen- traction des criminels de droit commun.
suel où s’exerce le pouvoir, d’une Constitution
de transition qui fait jouer à la Cour suprême Voilà pourquoi je salue les présentes assises et
de justice un véritable rôle d’arbitrage et d’une considère le sommet des Procureurs généraux
diversité d’opinions. du monde entier comme le point de départ
de cette coopération et de la définition d’une
Elle y bénéficie de l’éveil d’une magistrature en morale judiciaire, commune à tous les peuples,
conquête de son indépendance et des atten- parce que répondant au sens profond de la jus-
tions que lui prêtent les autres pouvoirs, des tice de chaque nation et à la sécurité de chacun
recyclages des magistrats et de leur équipe- de nos pays.
ment progressif en codes et ouvrages de droit.
Je vous remercie.
Néanmoins, nous pensons que cette lutte ne
deviendra effective qu’avec le concours des Sé/Le Procureur Général
autres nations, et ce, dans le cadre de l’entraide de la République,
judiciaire et des coopérations policière et judi-
TSHIMANGA MUKEBA
ciaire.
1139

ANNEXES
CARTE JUDICIAIRE
1140

DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
HAUTES JURIDICTIONS ET OFFICES DE LA RDC

COUR SUPRÊME PARQUET GÉNÉRAL


DE JUSTICE DE LA REPUBLIQUE
Compétence territoriale : Compétence territoriale :
République Démocratique du Congo République Démocratique du Congo
1141

HAUTE COUR AUDITORAT


MILITAIRE GÉNÉRAL
Compétence territoriale : Compétence territoriale :
République Démocratique du Congo République Démocratique du Congo

ABBREVIATIONS
TRIPAIX : Tribunal de Paix
TPE : Tribunal Pour Enfants
TGI : Tribunal de Grande Instance
JURIDICTIONS ORDINAIRES
DE LA REPUBLIQUE
1142

DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DE BANDUNDU

COUR D’APPEL DE BANDUNDU

TGI/BBD TGI/Inongo TGI/KKT TGI/Kenge TGI/Bulungu TPE/Kikwit

Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix


Kiri Inongo Bolobo Mushi Oshwe Kwamouth KKT
1143

Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix


Kenge Feshi Kahemba Kasongo Lunda

Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– Tripaix Popokabaka, Kutu et Kibi Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix
– Tribunal pour enfants de Bandundu, de Feshi, de Kasongo Bulungu Bagata Masimanimba Idiofa Gungu
Lunda, de Kenge, de Popokabaka, de Bagata, de Balungu,
de Gungu, d’Idiofa, de Masimanimba, de Bolobo, d’Inongo,
de Kiri, de Mushie, d’Oshwe, Kwamouth et Yumbi.
PROVINCE DU BAS-CONGO

COUR D’APPEL DE MATADI

TGI des
TGI de la TGI du Bas- Tribunal Tribunal de
Cataractes
Lukaya TGI de Matadi TGI de Boma Fleuve pour Enfants/ Commerce
à Mbanza-
(Inkisi) (à Tshéla) Matadi de Matadi
Ngungu

Tripaix Tripaix Tripaix


Matadi Boma Moanda
1144

Tripaix
Tripaix
Tripaix Kimvula (non
Madimba Tripaix
Kasangulu opérationnel Tripaix Tripaix
(à Inkisi) de Sekebanza à
actuellement) Tshela Lukula
Kinzau-Mvuete

Tripaix
Tripaix Tripaix
de Mbanza-
de Songolo de Luozi
Ngungu

Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
Tribunal pour enfants de Boma, Moanda, Lukala, Sekebanza, Tshela, Luozi, Mbanza-Ngungu, Songololo, Kasangulu, Kimvula et Madimba.
PROVINCE DE L’EQUATEUR

COUR D’APPEL DE MBANDAKA

TPE/Mbandaka TGI/Mbandaka TGI/Gbadolite TGI/Gemena TGI/Lisala TGI/Boende


1145

Tripaix Tripaix
de Zongo Bumba

Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI Basankusu
– Tribunal de paix de Basankusu, Bikoro, Bolomba, Bomongo, Ingende, Lukolela, Makanza, Bongandonga, Lisala, Bosobolo, Mobayimbongo, Yakoma, Budjala,
Businga, Gemena, Kungu, Libenge, Befale, Boende, Bokungu, Djolu, Ikela et Monkoto.
– Tribunal pour enfants de Gbadolite, Zongo, Basankusu, Bikoro, Bolomba, Bomongo, Ingende, Lukolela, Makanza, Bongandanga, Bumba, Lisala, Bosobolo,
Businga, Mobay Mbongo,Yakoma, Budjala, Gemena, Kungu, Libenge, Befale, Boende, Bokungu, Djolu, Ikela et Monkoto
PROVINCE DU KASAI OCCIDENTAL

COUR D’APPEL DE KANANGA


1146

TGI/Kananga TGI/Luebo

Tripaix Tripaix Tripaix


de Kananga d’Ilebo de Tshikapa

Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI Tshimbulu
– Tribunal de paix de Dekese, Luebo, Mweka, Demba, Dibenge, Dibelenge, Kazumba et Luiza.
– Tribunal pour enfants de Kananga, Tshikapa, Dekese, Ilebo, Kamonya, Luebo, Mweka, Demba, Dibaya, Dimbelenge, Kazumba et Luiza.
PROVINCE DU KASAI ORIENTAL

COUR D’APPEL DE MBUJI-MAYI


1147

TGI/Mbuji-Mayi TGI/Kabinda TGI/Lusambo TGI/Tshilenge

Tripaix Tripaix Tripaix


de Mbuji-Mayi de Muene Ditu de Lodja

Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI Tshilenge
– Tribunal de paix de Gandajika, Kabinda, Kamiji, Lubao, Katako-kombe, Kole, Lomela, Lubefu, Lusambo, Kabeya-Kamwanga, Katanda, Lupatapata, Miabi et
Tshilenge.
– Tribunal pour enfants de Mbuji-Mayi, Mwene-Ditu, Kabinda, Kamiji, Lubao, Luilu, Ngandajika, Katako-kombe, Kole, Lodja, Lomela, Lubefu, Lusambo, Kabeya
Kamuanga, Katanda, Lupatapata, Miabi et Tshilenge.
PROVINCE DU KATANGA

COUR D’APPEL DE LUBUMBASHI

TPE/
TGI/Lubumbashi TGI/Kipushi TGI/Likasi TGI/Kolwezi TGI/Kamina TGI/Kalemie TGI/Kasaji
Lubumbashi
1148

Tripaix de Likasi

Tripaix de Pweto

Tripaix de Katuba
Tripaix de Lubudi

Tripaix de Sakania
Tripaix de Kolwezi
Tripaix de Bukama
Tripaix de Kongolo
Tripaix de Manono

Tripaix de Kambove

Tripaix de Kamalondo
Tripaix de Kasumbalesa
Tripaix de Malemba N’kulu

Tripaix de Ruashi/Kampemba
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI Lualaba
– Tribunal de paix de Lubudi, Mutshatsha, Kabongo, Kamina, Kaniama, Malemba-N’kulu, Kasenga, Kipushi, Dilolo, Kapanga, Sandoa, Kabalo, Kalemie, Moba et
Nyunzu.
– Tribunal pour enfants de Kolwezi, Likasi, Kambove, Kasenga, Kipushi, Mituaba, Pweto, Sakania, Bukama, Kabongo, Kamina, Kanyama, Malemba-N’kulu, Dilolo,
Kapanga, Sandoa, Kabalo, Kalemie, Kongolo, Manono, Moba, Nyunzu, Lubudi, Mutshatsha.
VILLE PROVINCE DE KINSHASA

COUR D’APPEL DE KINSHASA - GOMBE


1149

TGI/Gombe TGI/Kalamu Tricom/Gombe

Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix


de la Gombe de Ngaliema Pont Kasa-Vubu d’Assossa

Compétence territoriale Compétence territoriale Compétence territoriale Compétence territoriale


1. Commune Gombe 1. Commune de Kintambo 1. Commune Kasa-vubu 1. Commune de Ngiri-Ngiri
2. Commune Lingwala 2. Commune Ngaliema 2. Commune de Kalamu 2. Commune de Bumbu
3. Commune Kinshasa 3. Commune Mont-Ngafula 3. Commune Bandalungwa 3. Commune de Selembao
4. Commune Barumbu
VILLE PROVINCE DE KINSHASA

COUR D’APPEL DE KINSHASA-MATETE

TGI/Matete TGI/N’Djili Tricom/Matete TPE/Kinshasa


1150

Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix


de Matete de Lemba de N’Djili de Kinkole
Compétence territoriale Compétence territoriale Compétence territoriale Compétence territoriale
1. Commune Matete 1. Commune Makala 1. Commune N’djili 1. Commune de Nsele
2. Commune Limete 2. Commune Ngaba 2. Commune Masina 2. Commune de Maluku
3. Commune Kisenso 3. Commune Lemba 3. Commune Kimbanseke
PROVINCE DU MANIEMA

COUR D’APPEL DE KINDU

TGI/Kindu
1151

Tripaix Tripaix
de Kasongo de Punia

Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– Tribunal de paix de Kabambare, Kibombo, Lubutu et Pangi.
– Tribunal pour enfants de Kindu, Kabambare, Kailo, Kasongo, Lubutu, Pangi et Punia.
PROVINCE DU NORD-KIVU

COUR D’APPEL DE GOMA

TGI/Goma TPE/Goma
1152

TGI/Butembo TGI/Beni
Siège secondaire Siège secondaire

Tripaix Tripaix
de Butembo de Beni

Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– Tribunal de paix de Lubero, Masisi, Rutshuru et Walikale.
– Tribunal pour enfants de Beni, Butembo, Oicha, Lubero, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et Walikale.
PROVINCE ORIENTALE

COUR D’APPEL DE KISANGANI


1153

Tricom/Kisangani TGI/Kisangani TGI/d’Isiro TGI/Buta TGI/Bunia TPE/Bunia

Tripaix de Tripaix Tripaix


Makiso de Mahagi d’Aru
Tripaix de non opé- Tripaix Tripaix
Kabondo rationnel de Wamba de Watsha
actuelle-
ment

Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI/Tshopo
– Tribunal de paix de Poko, Buta, Bondo, Bambesa, Ango, Aketi, Rungu, Dungu, Niangara, Faradje, Monkoto, Ubundu, Opala, Isangi, Basoko, Bamalia, Bafwesende,
Mambasa, Irumu, Djugu et Yahuma.
– Tribunal pour enfants de Kisangani, Aketi, Ango, Bambesa, Bondo, Buta, Poko, Dungu, Faradje, Niangara, Rungu, Wamba, Watsha, Aru, Djugu, Irumbu, Mahagi,
Mambasa, Bafwasende, Banalia, Basoko, Isangi, Opala, Ubungu et Yahuma.
PROVINCE DU SUD-KIVU

COUR D’APPEL DE BUKAVU

TGI/Bukavu TGI/Uvira
1154

Tripaix Tripaix
de Fizi de d’Uvira

TGI/UVIRA TGI/UVIRA
Note : Siège secondaire Siège secondaire
de Kamituga de Kavumu
Les juridictions non encore opé-
rationnelles :
– Tripaix Idjwi et Kabare
– Tribunal pour enfants de Bukavu,
de Fizi, Idjwi, Kabare, Kalehe,
Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix
Mwenga, Shabunda, Uvira et Wa-
de Mwenga de Shabunda de Kalehe de Walungu
lungu.
JURIDICTIONS MILITAIRES
DE LA REPUBLIQUE
1155

DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DE BANDUNDU

COUR MILITAIRE/BANDUNDU

Tribunal Militaire Tribunal Militaire


1156

de Garnison/Bandundu de Garnison/Kikwit
PROVINCE DU BAS-CONGO

COUR MILITAIRE DU BAS-CONGO

Tribunal Militaire de Tribunal Militaire Tribunal Militaire Tribunal Militaire


Garnison/Mbanza-Ngungu de Garnison/Matadi de Garnison/Boma de Garnison/Kitona
1157
PROVINCE DE L’EQUATEUR

COUR MILITAIRE DE L’EQUATEUR

Tribunal Militaire Tribunal Militaire Tribunal Militaire


Tribunal Militaire de Tribunal Militaire de
de Garnison/ de Garnison/ de Garnison/
Garnison/Mbandaka Garnison/ Lisala
1158

Boende Gemena Gbadolite


PROVINCE DU KASAI OCCIDENTAL

COUR MILITAIRE DU KASAÏ OCCIDENTAL

Tribunal Militaire Tribunal Militaire


de Garnison/Kananga de Garnison/Tshikapa
1159
PROVINCE DU KASAÏ ORIENTAL

COUR MILITAIRE DU KASAÏ ORIENTAL

Tribunal Militaire Tribunal Militaire Tribunal Militaire Tribunal Militaire


de Garnison/Mbuji - Mayi de Garnison/Mwene-Ditu de Garnison/Lodja de Garnison/Lusambo
1160
PROVINCE DU KATANGA

COUR MILITAIRE DU KATANGA

Tribunal Tribunal Tribunal


Tribunal Militaire Tribunal Militaire
Tribunal Militaire de Militaire Militaire Militaire
de Garnison/ de Garnison/
1161

Garnison/Lubumbashi de Garnison/ de Garnison/ de Garnison/


Kamina Kalemie
Kipushi Likasi Kolwezi
VILLE PROVINCE DE KINSHASA

COUR MILITAIRE/GOMBE COUR MILITAIRE/MATETE

Tribunal Militaire de Tribunal Militaire de Tribunal Militaire de Tribunal Militaire de


Garnison/Gombe Garnison/Ngaliema Garnison/Matete Garnison/N’Djili
1162

Compétence territoriale Compétence territoriale Compétence territoriale Compétence territoriale


1. Commune Gombe 1. Commune Ngaliema 1. Commune Lemba 1. Commune N’Djili
2. Commune Lingwala 2. Commune Mont-Ngafula 2. Commune Matete 2. Commune Kimbanseke
3. Commune Kalamu 3. Commune Selembao 3. Commune Makala 3. Commune N’Sele
4. Commune Kinshasa 4. Commune Kintambo 4. Commune Kisenso 4. Commune Maluku
5. Commune Barumbu 5. Commune Bandalungwa 5. Commune Ngaba 5. Commune Masina
6. Commune Kasa-Vubu 6. Commune Limete
7. Commune Ngiri-Ngiri
8. Commune Bumbu
PROVINCE DU MANIEMA

COUR MILITAIRE/MANIEMA

Tribunal Militaire
de Garnison/Kindu
1163
PROVINCE DU NORD KIVU

COUR MILITAIRE DU NORD KIVU

Tribunal Militaire Tribunal Militaire


1164

de Garnison/Goma de Garnison/Béni
PROVINCE DU NORD KIVU

COUR MILITAIRE DU NORD KIVU

Tribunal Militaire Tribunal Militaire


1165

de Garnison/Goma de Garnison/Béni
PROVINCE ORIENTALE

COUR MILITAIRE/PROVINCE ORIENTALE

Tribunal Militaire Tribunal Militaire Tribunal Militaire Tribunal Militaire


de Garnison/Kisangani de Garnison/Bunia de Garnison/Isiro de Garnison/Buta
1166
PROVINCE DU SUD-KIVU

COUR MILITAIRE DU SUD KIVU

Tribunal Militaire Tribunal Militaire


1167

de Garnison/Bukavu de Garnison/Uvira
OFFICES (PARQUETS)
1168

ORDINAIRES DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DE BANDUNDU

PARQUET GENERAL DE BANDUNDU

PGI/Bandundu PGI/Kikwit PGI/Inongo PGI/Kenge PGI/Bulungu


1169

PS de Mushie PS de Nioki PS de Kahemba PS d’Idiofa PS de Gungu

PS de Bolobo
PROVINCE DU BAS-CONGO

PARQUET GENERAL DE MATADI

PGI/Matadi PGI/Tshela PGI/Boma PGI/Mbanza-Ngungu PGI/d’Inkisi


1170

PS PS de Moanda
PS
PS de Songololo
de Kinzau-Mwete de Luozi
PROVINCE DE L’EQUATEUR

PARQUET GENERAL DE MBANDAKA

PGI/Mbandaka PGI/Boende PGI/Gemena PGI/Lisala PGI/Gbadolite


1171
PROVINCE DU KASAÏ OCCIDENTAL

PARQUET GENERAL DE KANANGA


1172

PGI/Kananga PGI/Luebo

PS de Tshikapa PS d’Ilebo
PROVINCE DU KASAÏ ORIENTAL

PARQUET GENERAL DE MBUJI-MAYI

PGI/Mbuji-Mayi PGI/Kabinda PGI/Lusambo PGI/Tshilenge


1173
1174

PGI/Kasaji
PS de Kambove

PGI/Kipushi
PS de Kasumbalesa

PS de Sakanya

PS de Pweto
PARQUET GENERAL DE LUBUMBASHI

PGI/Kalemie
PS de Kongolo
PROVINCE DU KATANGA

PS de Manono

PS de Ngunzu
PGI/Kamina

PS Bukama

PS de Malemba-Nkulu
PGI/Kolwezi

PS de Lubudi
PGI/Likasi
PGI/Lubumbashi
VILLE PROVINCE DE KINSHASA

PARQUET GENERAL DE KINSHASA-GOMBE


1175

PGI/Gombe PGI/Kalamu
VILLE PROVINCE DE KINSHASA

PARQUET GENERAL DE KINSHASA-MATETE


1176

PGI/Matete PS/Kinkole PGI/N’Djili


PROVINCE DU MANIEMA

PARQUET GENERAL KINDU

PGI/Kindu
1177

PS de Punia PS de Kasongo
PROVINCE DU NORD-KIVU

PARQUET GENERAL DE GOMA

PGI/Goma
1178

PS de Beni PS de Butembo
PROVINCE ORIENTALE

PARQUET GENERAL DE KISANGANI

PGI/Kisangani PGI/Buta PGI/Isiro PGI/Bunia


1179

PS / Aru
PROVINCE DU SUD-KIVU

PARQUET GENERAL DE BUKAVU

PGI/Bukavu PGI/Uvira
1180

PS de Kamituga PS de Kavumu
OFFICES (PARQUETS) MILITAIRES
1181

DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DE BANDUNDU

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DE BANDUNDU


1182

Auditorat Militaire Auditorat Militaire


de Garnison/Kikwit de Garnison de Bandundu

Parquet Militaire
détaché de Kenge
PROVINCE DU BAS-CONGO

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DE BAS - CONGO

Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire


1183

de Garnison/Matadi de Garnison/Boma de Garnison/Mbanza-Ngungu de Garnison/Kitona

Parquet Militaire
détaché de Kimpese
PROVINCE DE L’EQUATEUR

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DE L’EQUATEUR

Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire


1184

de Garnison/Gemena de Garnison/Gbadolite de Garnison/Lisala de Garnison/Boende

Parquet Militaire
détaché de Bumba
PROVINCE DU KASAÏ OCCIDENTAL

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DU KASAÏ OCCIDENTAL


1185

Auditorat Militaire Auditorat Militaire


de Garnison de Kananga de Garnison/Tshikapa

Parquet Militaire
détaché d’Ilebo
PROVINCE DU KASAÏ ORIENTAL

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DU KASAÏ ORIENTAL


1186

Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire


de Garnison/Mbuji-Mayi de Garnison/Lodja de Garnison/Lusambo de Garnison/Mwene-ditu
PROVINCE DU KATANGA

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DU KATANGA

Auditorat Militaire de Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire
Garnison/Lubumbashi de Garnison/Kipushi de Garnison/Likasi de Garnison/Kolwezi de Garnison/Kamina de Garnison/Kalemie
1187

Parquet Militaire
détaché/Kongolo
Parquet Militaire Parquet Militaire Parquet Militaire Parquet Militaire
détaché/Manono détaché/Pweto détaché/Kambove détaché/Kasumbalesa
VILLE PROVINCE DE KINSHASA

Auditorat Militaire Supérieur Auditorat Militaire Supérieur


de la Gombe de Matete

Auditorat Militaire de Auditorat Militaire Auditorat Militaire de Auditorat Militaire de


Garnison/Gombe de Garnison/Ngaliema Garnison/Matete Garnison/N’Djili
1188

Parquet Militaire Parquet Militaire


détaché/Kinkole détaché/Maluku
PROVINCE DU MANIEMA

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DE MANIEMA

Auditorat Militaire
de Garnison/Kindu
1189
PROVINCE DU NORD KIVU

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DU NORD KIVU


1190

Auditorat Militaire Auditorat Militaire


de Garnison/Goma de Garnison/Béni

Parquet Militaire Parquet Militaire


Parquet Militaire Parquet Militaire
détaché/Rutshuru détaché/Walikale
détaché/Kanyabayonga détaché de Butembo
PROVINCE ORIENTALE

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DE LA PROVINCE ORIENTALE

Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire


1191

de Garnison/Kisangani de Garnison/Bunia de Garnison/Isiro de Garnison/Buta

Parquet Militaire
détaché de Watsa

Parquet Militaire Parquet Militaire Parquet Militaire Parquet Militaire


détaché/Lubunga détaché/Aru détaché/Mahagi détaché/Mambasa
PROVINCE DU SUD KIVU

AUDITORAT MILITAIRE SUPÉRIEUR DU SUD KIVU


1192

Auditorat Militaire Auditorat Militaire


de Garnison/Bukavu de Garnison/Uvira

Parquet Militaire
détaché/Baraka
HAUTES JURIDICTIONS APRES ECLATEMENT
DE LA COUR SUPREME DE JUSTICE

PARQUET GENERAL PRES LA


COUR CONSTITUTIONNELLE
COUR CONSTITUTIONNELLE
1193

PARQUET GENERAL PRES


COUR DE CASSATION
LA COUR DE CASSATION

PARQUET GENERAL PRES


CONSEIL D’ETAT
LE CONSEIL D’ETAT
JURIDICTIONS DE L’ORDRE JUDICIAIRE

COUR DE CASSATION

HAUTE COUR MILITAIRE


1194

COURS MILITAIRES & COURS


COURS D’APPEL
MILITAIRES OPERATIONNELLES

TRIBUNAUX DE TRIBUNAUX TRIBUNAUX TRIBUNAUX TRIBUNAUX MILITAIRES


GRANDE INSTANCE POUR ENFANTS DE COMMERCE DE TRAVAIL DE GARNISON

TRIBUNAUX TRIBUNAUX
DE PAIX MILITAIRES DE POLICE
JURIDICTIONS DE L’ORDRE ADMINISTRATIF

CONSEIL D’ETAT
1195

COURS ADMINISTRATIVES D’APPEL

TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS
1196
1197

INDEX ALPHABETIQUE

A amende pénale 225


amende transactionnelle 94, 97, 98, 100, 101, 103,
accords et traités internationaux 18, 940 105, 135, 143, 176, 178, 183, 185, 186, 187,
action 6, 8, 12, 18, 19, 23, 25, 40, 46, 50, 61, 62, 68, 188, 194, 204, 206, 294, 295, 306, 307, 336,
71, 72, 74, 75, 76, 77, 91, 92, 94, 100, 101, 539, 577, 579, 580, 581, 582
107, 108, 109, 127, 129, 131, 133, 136, 143, amende transactionnelle 225
151, 153, 155, 157, 160, 162, 163, 165, 166, amnistie 6, 39, 207, 208, 209, 241, 562, 817, 1094,
167, 169, 170, 171, 172, 179, 181, 185, 186, 1097, 1122
201, 202, 203, 204, 210, 223, 224, 233, 252, annulation 77, 89, 130, 131, 132, 133, 138, 139, 182,
257, 267, 272, 273, 274, 303, 306, 312, 318, 239, 387, 391, 414, 424, 425, 438, 440, 442,
319, 324, 344, 346, 351, 352, 359, 360, 361, 443, 452, 454, 455, 456, 458, 460, 461, 462,
385, 397, 406, 407, 408, 413, 418, 420, 424, 465, 538, 557, 558, 559, 560, 561, 564, 565,
425, 426, 427, 433, 438, 439, 440, 441, 444, 571, 573, 577, 585, 586, 587, 588, 589, 597,
445, 446, 448, 465, 466, 473, 478, 527, 528, 598, 625, 820, 836, 845, 895, 929, 935, 961,
530, 532, 534, 538, 541, 546, 549, 557, 561, 1032, 1055
562, 571, 574, 575, 576, 581, 602, 603, 606, appel 5, 14, 38, 45, 46, 59, 60, 61, 62, 63, 65, 67, 68,
609, 614, 681, 685, 686, 695, 696, 706, 710, 69, 70, 71, 73, 76, 77, 78, 80, 82, 83, 84, 86,
718, 723, 735, 839, 867, 881, 899, 926, 939, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 100, 101,
972, 974, 992, 1042, 1089, 1094, 1099, 1115, 102, 103, 107, 108, 109, 110, 112, 113, 130,
1119, 1120, 1137 131, 133, 134, 135, 138, 139, 143, 145, 148,
action civile 71, 72, 129, 157, 319, 344, 427, 445, 149, 150, 154, 155, 157, 158, 159, 160, 161,
465, 534, 614, 1119, 1120 162, 163, 165, 166, 167, 170, 171, 172, 178,
action des parquets 6, 165 179, 180, 181, 183, 184, 185, 186, 187, 189,
action publique 62, 71, 72, 91, 92, 94, 100, 101, 107, 190, 191, 193, 194, 199, 200, 201, 203, 206,
108, 109, 131, 143, 151, 153, 155, 166, 169, 210, 211, 213, 215, 220, 223, 240, 245, 249,
179, 185, 186, 201, 202, 204, 210, 223, 257, 260, 261, 262, 263, 264, 266, 267, 268, 270,
267, 272, 273, 274, 306, 318, 319, 425, 426, 271, 272, 273, 279, 280, 282, 285, 298, 300,
427, 440, 441, 444, 445, 446, 466, 527, 528, 302, 303, 317, 318, 321, 322, 325, 326, 327,
532, 534, 538, 541, 546, 561, 571, 574, 576, 329, 345, 350, 351, 352, 356, 357, 358, 359,
581, 606, 609, 685, 686, 696, 706, 1094 360, 361, 362, 364, 365, 371, 381, 386, 387,
agent de la police judiciaire 94, 97, 98, 100, 101, 393, 394, 407, 414, 417, 421, 422, 431, 436,
103, 105, 135, 143, 176, 178, 183, 185, 186, 437, 440, 443, 447, 449, 451, 454, 456, 457,
187, 188, 194, 204, 206, 294, 295, 306, 307, 458, 459, 460, 461, 462, 468, 472, 473, 476,
336, 539, 577, 579, 580, 581, 582 479, 481, 482, 485, 489, 512, 513, 514, 523,
agent de l’ordre judiciaire 594 532, 533, 537, 556, 559, 565, 577, 578, 581,
amende 55, 68, 70, 94, 97, 98, 100, 101, 103, 105, 582, 584, 585, 588, 589, 597, 598, 608, 620,
128, 129, 135, 137, 142, 143, 145, 150, 152, 625, 626, 633, 634, 672, 673, 674, 675, 683,
154, 155, 158, 160, 165, 174, 176, 178, 183, 684, 685, 686, 687, 689, 693, 696, 701, 703,
185, 186, 187, 188, 194, 200, 203, 204, 205, 705, 709, 710, 711, 720, 722, 723, 725, 727,
206, 222, 225, 236, 237, 261, 262, 281, 283, 728, 735, 738, 739, 741, 743, 816, 819, 820,
291, 292, 294, 295, 306, 307, 315, 336, 347, 821, 822, 823, 824, 825, 826, 827, 828, 831,
404, 439, 465, 466, 470, 479, 484, 490, 533, 833, 834, 836, 837, 838, 840, 841, 842, 843,
539, 544, 549, 550, 559, 564, 576, 577, 579, 845, 846, 847, 848, 853, 854, 857, 863, 866,
580, 581, 582, 839, 913, 992, 1025, 1026, 867, 870, 873, 875, 889, 893, 895, 897, 898,
1030, 1031, 1039, 1040, 1042, 1076, 1077 899, 900, 901, 912, 913, 914, 967, 977, 978,
amende judiciaire 94, 97, 98, 100, 101, 103, 105, 135, 990, 993, 1024, 1027, 1028, 1032, 1034, 1042,
143, 176, 178, 183, 185, 186, 187, 188, 194, 1047, 1059, 1060, 1061, 1062, 1063, 1069,
204, 206, 294, 295, 306, 307, 336, 539, 577, 1074, 1092, 1110, 1117, 1125
579, 580, 581, 582 arbitrage 14, 361, 940
1198

arrestation 6, 7, 23, 94, 135, 143, 155, 158, 159, 165, 274, 277, 278, 279, 281, 282, 283, 287, 298,
180, 181, 182, 188, 196, 209, 210, 211, 212, 302, 304, 306, 309, 310, 315, 324, 330, 340,
213, 214, 215, 216, 217, 219, 260, 263, 266, 355, 366, 370, 386, 388, 389, 390, 391, 397,
267, 269, 270, 271, 273, 274, 282, 285, 289, 400, 404, 441, 442, 443, 444, 447, 448, 450,
290, 305, 310, 371, 422, 436, 437, 540, 541, 454, 458, 459, 463, 464, 465, 480, 482, 484,
545, 550, 555, 566, 576, 641, 642, 656, 661, 486, 487, 488, 490, 512, 514, 515, 516, 517,
1017, 1031, 1032, 1033, 1034, 1035, 1075, 531, 532, 539, 540, 541, 544, 546, 550, 555,
1091, 1094, 1095, 1096, 1118, 1119, 1122, 558, 562, 564, 566, 568, 569, 573, 574, 576,
1123 579, 582, 590, 596, 597, 601, 603, 606, 607,
arrestation immédiate 6, 7, 155, 158, 159, 209, 212, 610, 623, 637, 638, 639, 640, 641, 642, 644,
214, 215, 266, 269, 273, 371, 422, 436, 555, 646, 649, 650, 653, 654, 658, 659, 660, 662,
1031 666, 667, 669, 672, 681, 682, 684, 685, 694,
arrestation provisoire 6, 182, 209, 212, 214, 219, 696, 705, 706, 707, 710, 716, 718, 719, 720,
266, 269, 271, 656, 1035, 1094, 1095, 1096 724, 726, 729, 740, 822, 837, 850, 851, 857,
assemblée générale 13, 241, 276, 613, 704, 708, 709, 860, 871, 876, 902, 908, 909, 910, 911, 912,
727, 728, 729, 730, 731, 732, 734, 736, 737, 913, 931, 940, 941, 945, 949, 950, 951, 954,
740, 842, 843, 899, 900 959, 965, 981, 1017, 1018, 1033, 1069, 1071,
assemblée générale du conseil supérieur de la 1072, 1074, 1076, 1089, 1090, 1092, 1094,
magistrature 701, 702 1095, 1111, 1112, 1117, 1118, 1119, 1121,
assemblée mixte 66, 82, 83, 447 1123
assemblée plénière 81, 82, 83, 90, 416, 431, 452, avis 107, 183, 190, 193, 223, 355, 598, 655, 656, 666,
573, 585, 588, 819, 834, 865 939, 1010, 1086, 1091
assignation 318, 329, 330, 342, 343, 344, 346, 351, avis d’ouverture 7, 92, 94, 99, 101, 179, 180, 181,
352, 353, 354, 356, 359, 362, 365, 421, 427, 183, 188, 190, 191, 197, 210, 223, 224, 267,
436, 445, 470, 471, 549, 562, 894, 1056 341
audiences solennelles 12, 62, 81, 585, 587, 626, 627
avis d’ouverture d’instruction 107
auditorat 11, 527, 529, 537, 570, 571, 572, 573, 574,
avocats 181, 223, 522, 527, 528, 573, 683, 684, 686,
575, 576, 577, 578, 582, 587, 600, 610, 611,
841, 842, 843, 846, 849, 850, 852, 862, 871,
615, 616, 618, 622, 627, 703, 723, 1182, 1183,
873, 897, 899, 900
1184, 1185, 1186, 1187, 1188, 1189, 1190,
1191, 1192 B
auditorat de garnison 610
auditorat général 11, 527, 529, 537, 570, 571, 572, barreau 39, 181, 429, 627, 630, 632, 634, 703, 840,
573, 574, 577, 582, 587, 600, 611, 615, 616, 841, 842, 843, 844, 845, 846, 847, 848, 849,
622, 627, 703 850, 851, 852, 853, 854, 856, 857, 858, 860,
auditorat militaire supérieur de la province orien- 861, 862, 863, 864, 865, 866, 867, 868, 869,
tale 1191 871, 872, 873, 892, 896, 897, 898, 899, 900,
auditorat militaire supérieur de l’equateur 1184 901, 1113
auditorat militaire supérieur de maniema 1189 bâtonnier 14, 181, 627, 634, 841, 842, 843, 844, 845,
auditorat militaire supérieur du kasaï occidental 846, 847, 848, 849, 850, 851, 852, 853, 855,
1185 857, 858, 859, 860, 862, 863, 864, 865, 866,
auditorat militaire supérieur du kasaï oriental 1186 867, 869, 870, 871, 872, 878, 892, 896, 898,
auditorat militaire supérieur du katanga 1187 899, 900, 901, 902
auditorat supérieur 703 bibliothèque 106, 193, 453, 455, 584, 595, 660, 666,
autopsie scientifique 7, 222 871
autorité 17, 23, 24, 25, 28, 29, 33, 35, 36, 44, 50, 56, blanchiment des capitaux 7, 224
57, 58, 62, 69, 73, 77, 83, 88, 93, 97, 101, 109, bulletin de condamnation 102
111, 125, 127, 129, 136, 141, 142, 143, 146, bulletin des arrêts 419
164, 165, 166, 168, 171, 184, 186, 190, 202, bureau du conseil supérieur de la magistrature 320,
212, 213, 217, 219, 222, 223, 227, 229, 231, 428, 704, 731, 740, 741, 743
234, 235, 236, 239, 240, 242, 243, 257, 258,
259, 260, 262, 263, 264, 265, 269, 270, 272,
1199

C 708, 713, 714, 715, 716, 717, 718, 819, 820,


821, 877, 897, 898, 902, 903, 904, 905, 906,
cadre et structure organiques du conseil supérieur 907, 909, 910, 911, 912, 914, 985, 1046, 1078,
de la magistrature 702 1136
chambre 66, 80, 81, 82, 85, 87, 103, 104, 126, 146, code de conduite de l’agent public de l’etat 13, 704
234, 261, 317, 348, 357, 358, 394, 397, 416, code de conduite professionnelle des conseils à la
417, 419, 432, 433, 452, 468, 472, 478, 479, cour pénale internationale 902
485, 489, 585, 586, 587, 588, 589, 646, 649, code de la famille 10, 135, 136, 380, 382, 413
694, 695, 709, 722, 734, 735, 837, 838, 844, code de l’organisation et de la compétence judi-
845, 908, 955, 983, 986, 993, 994, 995, 997, ciaires 446
1006, 1007, 1008, 1009, 1010, 1012, 1018, code de procédure civile 9, 112, 154, 178, 342, 371,
1022, 1023, 1026, 1030, 1031, 1042, 1044, 372, 403, 431, 448, 451, 479, 604, 625, 821
1047, 1048, 1049, 1050, 1051, 1052, 1053, code de procédure pénale 6, 138, 141, 142, 143,
1054, 1055, 1056, 1057, 1058, 1059, 1063, 144, 164, 168, 177, 193, 203, 204, 214, 215,
1065, 1066, 1067, 1069, 1070, 1072, 1073, 217, 219, 257, 262, 265, 266, 267, 268, 269,
1074, 1075, 1081, 1082 270, 271, 272, 273, 277, 278, 283, 288, 290,
chambres de discipline 702, 719, 742 291, 292, 306, 313, 371, 422, 437, 539, 541,
chambres disciplinaires 719, 720, 722, 727, 742 542, 543, 545, 556, 613, 614, 625, 644, 695,
charte africaine des droits de l’homme et des 821
peuples 963 code des assises 8
choses abandonnées 10, 408 code des douanes 8, 310, 312, 314
cimetières 1211 code d’éthique et de déontologie des magistrats
circulation routière 7, 257, 258 702, 703, 705
citation 87, 144, 145, 151, 152, 153, 154, 155, 158, code du travail 477, 713
177, 211, 268, 326, 406, 434, 471, 548, 553, code forestier 10, 466
557, 562, 563, 605, 623, 695, 833, 863, 864, code minier 10, 463
932, 978, 997, 1015, 1016, 1018, 1020, 1092 commission rogatoire 96, 97, 98, 176, 177, 178, 179,
citation directe 87, 153, 155, 471 280, 297, 540, 542, 544, 561, 566, 579, 1090
classement des affaires 182 communication des dossiers 96, 101, 174, 577
classement sans suite 94, 98, 99, 101, 103, 174, 185, comparution 144, 145, 146, 151, 152, 153, 154, 158,
186, 187, 198, 340, 445, 580, 581, 582, 618, 161, 202, 211, 213, 268, 269, 295, 296, 326,
695, 833 342, 343, 345, 346, 348, 349, 381, 471, 472,
code 2, 5, 6, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 53, 60, 71, 79, 86, 477, 487, 526, 535, 543, 544, 545, 548, 552,
107, 109, 110, 112, 134, 135, 136, 138, 141, 562, 610, 695, 833, 864, 876, 937, 1005, 1017,
142, 143, 144, 154, 164, 165, 168, 169, 170, 1018, 1021, 1091, 1123, 1124
172, 177, 178, 180, 186, 193, 203, 204, 207, compétence 5, 17, 18, 37, 46, 52, 53, 54, 55, 56, 60,
213, 214, 215, 217, 219, 223, 257, 258, 259, 61, 62, 63, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79,
260, 262, 265, 266, 267, 268, 269, 270, 271, 86, 90, 93, 100, 104, 107, 108, 109, 110, 127,
272, 273, 274, 277, 278, 283, 287, 288, 290, 128, 129, 130, 134, 136, 137, 139, 141, 142,
291, 292, 306, 308, 309, 310, 312, 313, 314, 150, 166, 168, 169, 170, 172, 177, 180, 185,
324, 325, 341, 342, 350, 357, 358, 361, 362, 186, 189, 202, 204, 210, 217, 223, 232, 246,
368, 370, 371, 372, 380, 382, 399, 403, 408, 257, 261, 267, 272, 274, 278, 279, 280, 283,
413, 422, 431, 437, 439, 448, 451, 453, 463, 284, 288, 290, 291, 293, 297, 301, 302, 303,
464, 465, 466, 477, 479, 480, 481, 482, 483, 306, 307, 310, 313, 317, 323, 324, 325, 358,
484, 522, 526, 527, 530, 531, 532, 534, 535, 361, 362, 370, 399, 413, 416, 420, 429, 430,
536, 537, 538, 539, 540, 541, 542, 543, 544, 435, 439, 448, 449, 451, 452, 457, 461, 465,
545, 546, 548, 550, 551, 552, 553, 554, 555, 470, 473, 475, 476, 479, 524, 526, 527, 532,
556, 557, 558, 559, 561, 562, 564, 565, 567, 533, 534, 535, 537, 538, 539, 540, 542, 546,
570, 582, 584, 585, 596, 599, 604, 607, 609, 552, 560, 571, 581, 594, 602, 610, 611, 620,
612, 613, 614, 623, 624, 625, 626, 628, 637, 657, 664, 667, 685, 696, 699, 705, 706, 708,
640, 643, 644, 655, 658, 662, 664, 665, 679, 712, 714, 715, 716, 720, 728, 731, 734, 739,
695, 696, 699, 700, 701, 702, 703, 704, 705, 741, 742, 815, 816, 818, 820, 821, 831, 838,
1200

867, 878, 897, 903, 905, 910, 912, 913, 923, convention de vienne 15, 1118
929, 932, 936, 942, 944, 945, 948, 957, 961, convocation 31, 52, 58, 83, 246, 249, 251, 358, 395,
963, 965, 967, 968, 969, 970, 971, 975, 976, 396, 397, 403, 419, 433, 471, 477, 551, 587,
977, 978, 979, 980, 981, 982, 983, 989, 994, 721, 826, 827, 835, 838, 842, 846, 848, 900,
997, 998, 1000, 1006, 1014, 1019, 1024, 1025, 948, 1092, 1112, 1132
1029, 1033, 1053, 1057, 1068, 1074, 1078, coopération internationale 15, 20, 225, 968, 1030,
1083, 1085, 1097, 1103, 1110, 1112, 1120, 1032, 1098, 1134, 1135, 1137
1126, 1129, 1133 correspondances 106, 175, 185, 187, 300, 304, 371,
compétence en matière administrative 77 403, 574, 578, 583, 594, 651, 652, 860, 945
compétence matérielle 60, 70, 71, 72, 73, 75, 77, cour administrative d’appel 457, 458, 459, 460, 461,
279, 293, 297, 303, 323, 399, 540, 611, 815 689, 701
compétence territoriale 1092 cour africaine des droits de l’homme et des peuples
concussion 423, 438, 463, 696, 715, 716 14, 963
condamné 6, 12, 23, 97, 104, 129, 130, 132, 145, 154, cour commune de justice et d’arbitrage d’ohada
155, 156, 158, 159, 160, 161, 164, 165, 166, (ccja) 940
177, 203, 212, 213, 215, 237, 238, 241, 259, cour constitutionnelle 1193
260, 261, 262, 263, 269, 273, 283, 324, 325, cour d’appel 5, 62, 63, 65, 67, 68, 69, 70, 71, 77, 78,
326, 327, 347, 349, 354, 356, 391, 422, 425, 82, 83, 84, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 93, 100, 101,
426, 436, 437, 438, 439, 440, 441, 445, 472, 102, 107, 108, 109, 112, 113, 133, 134, 135,
550, 551, 555, 557, 558, 559, 560, 561, 562, 167, 172, 178, 179, 180, 181, 183, 185, 186,
564, 565, 566, 583, 623, 624, 626, 641, 642, 187, 193, 199, 200, 245, 249, 260, 262, 266,
653, 654, 655, 656, 660, 662, 663, 680, 696, 267, 268, 303, 321, 325, 351, 352, 364, 365,
718, 738, 739, 822, 837, 844, 861, 866, 979, 387, 436, 440, 454, 461, 473, 476, 481, 482,
1031, 1063, 1095, 1096, 1099, 1122, 1124 512, 513, 537, 634, 684, 685, 686, 687, 689,
conférence des présidents 81, 82, 83, 585, 587, 588 701, 705, 709, 710, 711, 720, 725, 727, 735,
confiscation judiciaire 9, 369 738, 739, 743, 816, 819, 820, 822, 823, 824,
conflit d’attribution 448 825, 826, 827, 828, 831, 834, 836, 837, 838,
conflit de compétence 17 840, 841, 842, 846, 847, 848, 853, 854, 857,
connexité 61, 72, 432, 565, 929, 957, 1094 863, 866, 870, 895, 897, 898, 901
conseil de l’ordre 692, 817, 818, 819, 862 cour d’appel de bandundu 1143
conseil d’etat 18, 44, 45, 47, 59, 317, 320, 428, 457, cour d’appel de bukavu 1154
461, 681, 683, 684, 685, 687, 689, 690, 691, cour d’appel de goma 112
692, 693, 694, 697, 699, 700, 701, 720, 721, cour d’appel de kindu 112
722, 723, 724, 725, 727, 732, 734, 739 cour d’appel de kinshasa/gombe 113, 898
conseiller 65, 321, 351, 413, 430, 431, 432, 433, 441, cour d’appel de kinshasa/matete 113, 898
442, 452, 453, 456, 558, 559, 585, 586, 587, cour d’appel de kisangani 1153
589, 590, 591, 592, 593, 594, 596, 816, 821, cour d’appel de lubumbashi 1148
823, 837, 839, 927, 928, 932, 987, 1001 cour d’appel de mbandaka 1145
conseiller rapporteur 453 cour d’appel de mbuji-mayi 1147
conseil national de l’ordre 816, 818, 819, 820, 821, cour de cassation 10, 414, 423, 1193, 1194
822, 823, 824, 828, 829, 830, 831, 833, 834, cour de sûreté de l’etat 5, 59, 110, 266
835, 836, 877, 878, 892 cour internationale de justice 1083, 1084
conseil supérieur de la magistrature 13, 18, 32, 39, cour militaire de l’equateur 1158
44, 45, 46, 192, 681, 682, 683, 684, 685, 686, cour militaire du bas-congo 1157
688, 689, 690, 692, 693, 694, 695, 696, 697, cour militaire du kasaï occidental 1159
700, 701, 702, 705, 719, 720, 721, 722, 723, cour militaire du kasaï oriental 1160
724, 725, 726, 727, 728, 729, 730, 731, 732, cour militaire du katanga 1161
733, 734, 735, 736, 737, 738, 739, 740, 742, cour pénale internationale 15, 202, 902, 968
743 cours et tribunaux 7, 12, 23, 44, 45, 61, 62, 66, 67,
consignation 9, 380 69, 73, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 85, 87, 88, 90,
consultant coutumier 83 106, 107, 108, 134, 135, 163, 183, 201, 257,
contentieux électoral 10, 461, 844, 845 259, 261, 264, 311, 312, 329, 352, 366, 371,
1201

454, 465, 475, 522, 526, 527, 531, 532, 537, 585, 587, 589, 591, 592, 595, 603, 608, 615,
538, 556, 557, 571, 595, 596, 597, 606, 627, 616, 623, 635, 647, 650, 666, 674, 677, 685,
686, 720, 732, 815, 878, 1136 690, 691, 692, 711, 721, 728, 816, 822, 824,
cours militaires 523, 533, 1194 825, 826, 830, 832, 833, 835, 841, 842, 843,
cours militaires opérationnelles 522, 524, 530, 533, 845, 847, 850, 851, 852, 864, 866, 875, 898,
537, 556, 557 905, 906, 907, 908, 911, 922, 923, 928, 929,
cour suprême de justice 10, 107, 108, 109, 112, 179, 930, 931, 933, 934, 935, 936, 937, 938, 941,
186, 213, 223, 259, 261, 262, 270, 322, 371, 942, 943, 944, 945, 946, 947, 949, 950, 951,
372, 380, 403, 414, 415, 429, 462, 463, 465, 952, 954, 957, 958, 959, 960, 961, 962, 964,
702, 703, 709, 711, 712, 741 968, 976, 977, 979, 984, 985, 990, 991, 992,
993, 994, 995, 996, 997, 998, 1002, 1004,
D 1005, 1006, 1007, 1008, 1009, 1010, 1011,
1012, 1013, 1014, 1015, 1016, 1017, 1018,
débats 38, 67, 68, 69, 71, 72, 82, 87, 90, 106, 153, 1019, 1020, 1021, 1022, 1023, 1024, 1026,
154, 157, 169, 170, 266, 358, 397, 417, 425, 1027, 1029, 1030, 1031, 1032, 1033, 1034,
431, 432, 439, 440, 442, 447, 471, 472, 513, 1035, 1036, 1038, 1040, 1041, 1042, 1043,
526, 527, 534, 548, 549, 550, 551, 552, 553, 1044, 1045, 1047, 1048, 1049, 1050, 1051,
554, 555, 556, 561, 562, 573, 586, 696, 708, 1052, 1053, 1054, 1055, 1056, 1057, 1060,
729, 848, 858, 859, 883, 886, 893, 894, 908, 1062, 1063, 1064, 1066, 1067, 1068, 1069,
931, 939, 947, 948, 958, 993, 1023, 1029, 1070, 1072, 1074, 1075, 1076, 1080, 1084,
1048, 1058, 1085 1086, 1088, 1089, 1090, 1092, 1093, 1094,
début des audiences 7, 259 1095, 1096, 1097, 1104, 1105, 1107, 1109,
défenseurs judiciaires 14, 461, 530, 815, 816, 820, 1110, 1111, 1112, 1116, 1118, 1119, 1128,
821, 824, 836, 837, 838, 840, 874, 878, 892, 1133
896 demande reconventionnelle 76, 929, 933, 944, 945,
délais 31, 40, 41, 42, 68, 69, 103, 135, 146, 147, 149, 1119
156, 157, 158, 167, 215, 261, 282, 289, 293, déni de justice 423, 424, 438, 707
314, 326, 329, 346, 349, 350, 358, 361, 362, denrées alimentaires 1211
364, 371, 408, 416, 417, 418, 420, 421, 430, déport 68, 362, 475, 531, 696
431, 432, 434, 435, 441, 442, 448, 451, 465, détachement 11, 456, 535, 593, 596, 599, 610, 611,
467, 472, 473, 482, 483, 548, 562, 563, 564, 631, 688, 689, 690, 693, 697, 737
565, 567, 583, 607, 622, 693, 695, 707, 708, détachement judiciaire 11, 593, 599
718, 825, 897, 912, 930, 934, 935, 936, 939, détention 6, 7, 12, 23, 35, 83, 94, 99, 100, 102, 103,
942, 943, 944, 945, 946, 947, 956, 957, 961, 106, 130, 132, 136, 146, 147, 148, 149, 153,
962, 964, 996, 1004, 1006, 1012, 1014, 1018, 155, 158, 159, 160, 179, 180, 184, 186, 188,
1029, 1037, 1038, 1043, 1048, 1050, 1052, 197, 206, 209, 210, 211, 212, 213, 214, 215,
1056, 1085, 1087, 1096, 1112, 1129 225, 226, 227, 244, 252, 254, 265, 266, 267,
délibéré 33, 66, 69, 84, 85, 86, 87, 417, 431, 463, 464, 268, 269, 270, 271, 273, 275, 302, 311, 317,
465, 472, 478, 487, 488, 489, 491, 553, 588, 318, 320, 321, 330, 369, 370, 371, 409, 422,
859, 894, 939, 941, 951 425, 426, 427, 429, 436, 437, 445, 446, 515,
demande 37, 40, 42, 44, 46, 63, 69, 73, 74, 75, 76, 77, 544, 546, 547, 550, 559, 561, 564, 566, 567,
82, 83, 84, 85, 101, 130, 147, 155, 158, 160, 574, 576, 580, 582, 583, 612, 613, 614, 617,
182, 186, 187, 211, 212, 214, 220, 222, 230, 635, 636, 637, 638, 639, 640, 642, 643, 644,
231, 232, 235, 238, 239, 240, 241, 242, 243, 645, 646, 647, 648, 649, 650, 651, 652, 653,
244, 247, 249, 250, 251, 257, 263, 268, 269, 654, 655, 656, 657, 658, 659, 660, 661, 662,
270, 273, 280, 283, 311, 314, 326, 327, 342, 664, 667, 672, 678, 679, 970, 973, 1017, 1026,
343, 345, 346, 350, 351, 352, 353, 354, 355, 1030, 1032, 1034, 1035, 1038, 1039, 1040,
356, 358, 362, 363, 365, 382, 387, 388, 389, 1042, 1043, 1070, 1071, 1073, 1074, 1076,
390, 395, 396, 397, 398, 412, 415, 416, 417, 1097, 1118, 1119, 1122, 1123
424, 425, 426, 429, 430, 432, 439, 440, 444, détention préventive 6, 7, 94, 100, 103, 106, 146,
447, 448, 449, 452, 456, 459, 463, 464, 469, 147, 148, 149, 155, 158, 159, 179, 184, 186,
470, 471, 472, 477, 478, 483, 488, 489, 490, 188, 197, 209, 210, 211, 212, 213, 214, 215,
515, 530, 540, 550, 551, 552, 560, 561, 581,
1202

244, 265, 266, 267, 268, 269, 270, 271, 318, 248, 251, 256, 257, 260, 262, 263, 269, 271,
371, 422, 427, 436, 437, 445, 547, 564, 566, 272, 277, 279, 284, 293, 294, 295, 296, 297,
642, 644, 1118, 1119 299, 301, 303, 305, 307, 308, 319, 323, 324,
devoirs 18, 27, 29, 42, 62, 75, 91, 96, 97, 106, 108, 327, 329, 344, 345, 349, 350, 351, 352, 353,
109, 143, 146, 150, 156, 168, 169, 170, 172, 354, 355, 356, 358, 363, 364, 365, 367, 370,
174, 175, 176, 177, 224, 265, 280, 281, 283, 371, 372, 373, 381, 418, 420, 421, 422, 425,
293, 303, 323, 394, 395, 424, 425, 438, 440, 427, 432, 434, 435, 436, 440, 442, 444, 445,
441, 442, 446, 453, 475, 531, 542, 547, 575, 455, 466, 472, 473, 476, 483, 484, 490, 492,
578, 579, 596, 600, 605, 610, 616, 644, 647, 508, 513, 514, 519, 521, 527, 540, 541, 542,
672, 686, 693, 694, 702, 703, 707, 715, 718, 544, 545, 546, 561, 565, 566, 567, 568, 572,
818, 826, 830, 844, 849, 852, 856, 857, 858, 576, 577, 578, 579, 590, 591, 593, 594, 595,
860, 863, 875, 878, 896, 897, 903, 924, 932, 600, 601, 609, 610, 611, 616, 623, 637, 639,
940, 963, 965, 984, 990, 991, 1098, 1101, 640, 641, 642, 654, 657, 659, 660, 662, 663,
1102, 1120, 1125 664, 667, 672, 680, 686, 696, 708, 712, 731,
devoirs d’instruction 75, 91, 106, 175, 177, 323, 441, 733, 735, 736, 825, 833, 846, 850, 856, 857,
547, 575 858, 860, 868, 878, 890, 914, 920, 921, 922,
devoirs du magistrat 96, 175, 578 925, 934, 935, 937, 945, 949, 950, 958, 959,
direction générale de migration 8, 180 960, 961, 967, 980, 981, 994, 995, 1026, 1029,
disponibilité 144, 323, 475, 601, 603, 604, 605, 608, 1030, 1034, 1035, 1036, 1037, 1038, 1039,
688, 690, 691, 692, 697, 708, 717, 987, 1000, 1040, 1041, 1042, 1043, 1070, 1074, 1075,
1001, 1029, 1047 1076, 1086, 1091, 1092, 1093, 1096, 1097,
dissolution de la cour de sûreté de l’etat 5 1108, 1110, 1111, 1112, 1117, 1118, 1119,
distribution des affaires 174 1120, 1123, 1133
dol 352, 423, 438, 463, 580, 696 exécution abusive 6, 214
dommage exceptionnel 444 exécution capitale 262
exécution de jugements et arrêts 372
E expert 67, 142, 150, 275, 286, 288, 292, 293, 303,
347, 348, 388, 447, 531, 543, 562, 703, 928,
enfant 19, 184, 511, 512, 513, 1141, 1144 931, 932, 1009, 1016, 1023, 1024, 1035, 1055,
enfant en conflit avec la loi 184 1056, 1076, 1091, 1119
enquête 23, 42, 83, 91, 96, 97, 99, 108, 142, 166, 172, extradition 7, 39, 52, 240, 241, 242, 243, 244, 263,
175, 176, 182, 183, 184, 202, 217, 220, 234, 264, 1034, 1040, 1076, 1093, 1094, 1095,
235, 236, 239, 240, 280, 283, 284, 285, 286, 1096, 1097
287, 289, 291, 292, 293, 297, 298, 315, 323,
326, 346, 359, 383, 384, 385, 386, 397, 400, F
453, 539, 540, 578, 579, 602, 604, 610, 612,
614, 660, 680, 694, 695, 709, 833, 862, 868, financement de terrorisme 7, 224
871, 910, 912, 965, 966, 975, 976, 977, 978, frais de justice 6, 9, 90, 105, 203, 204, 206, 264, 283,
979, 980, 981, 992, 995, 996, 997, 1004, 1009, 325, 372, 567, 597, 651, 732
1012, 1013, 1014, 1016, 1029, 1030, 1034, frais et dépens 157, 419, 433, 873
1053, 1057, 1066, 1069, 1072, 1073, 1074,
1081, 1085 G
entité territoriale 659, 663
erreur 215, 313, 386, 423, 426, 440, 459, 462, 557, grade de magistrat 64
625, 908, 982, 1032, 1124 greffier 64, 65, 66, 67, 68, 73, 84, 85, 86, 87, 88, 103,
excès de pouvoir 78, 420, 836, 845 105, 127, 130, 131, 132, 137, 138, 147, 148,
exécution 6, 8, 9, 11, 12, 15, 28, 33, 40, 44, 54, 55, 56, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159,
60, 62, 72, 73, 75, 85, 86, 87, 89, 94, 95, 96, 98, 160, 161, 162, 163, 179, 189, 193, 194, 203,
108, 109, 110, 111, 112, 114, 115, 116, 125, 207, 261, 294, 295, 324, 342, 344, 345, 346,
128, 130, 131, 132, 135, 140, 147, 149, 155, 347, 348, 349, 350, 354, 357, 358, 359, 360,
156, 157, 158, 159, 160, 164, 176, 177, 178, 361, 366, 369, 370, 371, 382, 383, 384, 385,
189, 194, 208, 209, 212, 214, 215, 220, 226, 390, 393, 394, 395, 396, 397, 405, 430, 431,
230, 232, 233, 235, 239, 240, 243, 246, 247, 432, 433, 434, 437, 438, 441, 442, 443, 447,
1203

448, 453, 454, 455, 459, 462, 470, 471, 472, 100, 168, 176, 178, 179, 184, 189, 196, 197,
475, 476, 477, 485, 487, 513, 523, 524, 525, 223, 224, 232, 247, 249, 275, 279, 280, 293,
529, 548, 549, 551, 553, 554, 556, 558, 560, 297, 323, 324, 330, 333, 347, 372, 387, 540,
562, 566, 569, 586, 589, 596, 597, 600, 601, 553, 577, 578, 579, 581, 591, 610, 623, 627,
602, 603, 604, 605, 606, 628, 630, 632, 823, 723, 727, 729, 730, 731, 732, 737, 817, 829,
832, 925, 926, 991, 992, 1019, 1044, 1077, 830, 850, 852, 858, 874, 905, 912, 942, 948,
1078, 1092, 1114 986, 992, 997, 1004, 1007, 1014, 1015, 1037,
1039, 1048, 1051, 1056, 1057, 1059, 1060,
H 1061, 1069, 1099, 1105
infraction flagrante 141, 142, 143, 145, 146, 181,
habilitation et serment 279, 300 265, 282, 289, 290, 291, 295, 310
haute cour militaire 44, 429, 522, 523, 525, 526, 527, infraction intentionnelle flagrante 6, 7, 105, 106,
528, 529, 531, 532, 533, 534, 537, 538, 556, 209, 212, 265, 266, 269, 583
557, 558, 559, 560, 561, 564, 565, 570, 571, injonction 44, 62, 78, 79, 108, 109, 130, 179, 397,
573, 584, 585, 586, 587, 588, 589, 590, 591, 415, 420, 425, 434, 435, 440, 446, 528, 538,
592, 593, 594, 595, 596, 597, 598, 599, 600, 559, 560, 561, 685, 686, 854
608, 609, 610, 611, 613, 614, 616, 617, 619, injonction du ministre de la justice 78, 79, 108, 109,
622, 623, 625, 626, 627, 629, 630, 631, 632, 179, 415, 420, 425, 560, 561, 685, 686
633, 634, 635, 703, 720, 721, 722, 723, 724, inscription au rôle 83, 104, 416, 430, 459
725, 727, 732, 734, 743 inspection 6, 56, 62, 64, 67, 87, 91, 92, 94, 102, 108,
hautes juridictions 1141 109, 133, 134, 136, 137, 140, 172, 192, 261,
homologation 9, 380 302, 340, 385, 454, 456, 527, 572, 574, 576,
honoraires 14, 358, 401, 408, 473, 478, 818, 820, 595, 596, 610, 635, 636, 639, 644, 646, 647,
824, 831, 832, 842, 850, 851, 852, 853, 856, 649, 650, 653, 655, 656, 657, 660, 663, 664,
857, 858, 861, 865, 868, 870, 872, 874, 875, 665, 666, 667, 1071
876, 877, 878, 879, 880, 886, 887, 888, 890, inspection des parquets 109
891, 896, 897, 907, 949, 1067, 1091 inspectorat général 5, 86, 111, 611, 711
huissier 10, 67, 151, 342, 353, 354, 355, 356, 359, instruction 143, 196, 197, 538, 539, 540, 541, 559
372, 381, 401, 424, 430, 438, 463, 475, 477, interdiction agents benevoles 7, 271
598 interpellation 42, 275, 545
interprète 67, 97, 142, 150, 177, 217, 219, 288, 293,
I 298, 486, 531, 543, 579, 984, 1037, 1042,
1071, 1072, 1124
immunités et des incompatibilités 35
interrogatoire 348
impartialité 24, 705, 706, 707, 708, 715, 717, 913,
intervention 10, 86, 91, 110, 133, 166, 171, 172, 403,
924, 940, 952, 965, 966, 984, 988, 992, 996,
404, 413, 438, 442, 601, 655, 669, 670, 854,
1081, 1103, 1113, 1128
870, 872, 874, 890, 896, 936, 959, 964, 965,
inamovibilité du juge 681, 685
1008, 1086
incidents 417, 432, 552
itinérance 67, 475
incompétence 61, 78, 155, 158, 171, 177, 420, 435,
448, 557, 558, 692, 891, 948, 978, 998, 1022,
J
1053, 1110
inculpé 68, 71, 72, 99, 146, 147, 148, 149, 173, 175, jeux de hasard 1211
182, 183, 184, 196, 197, 206, 210, 212, 213, juge 11, 23, 44, 47, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 72,
214, 219, 223, 263, 267, 269, 270, 271, 273, 74, 75, 77, 79, 80, 81, 84, 85, 96, 97, 103, 104,
304, 318, 336, 427, 444, 543, 544, 545, 546, 105, 126, 127, 129, 130, 135, 137, 138, 144,
547, 575, 576, 578, 579, 580, 582, 693, 838, 145, 146, 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153,
862, 863, 864 154, 155, 156, 157, 158, 159, 160, 161, 163,
indépendance du magistrat 685, 705, 706 164, 166, 171, 172, 177, 183, 188, 189, 194,
indigence 7, 85, 130, 138, 160, 163, 264, 325, 359, 213, 214, 218, 220, 221, 222, 234, 235, 238,
361, 472, 478, 871, 896, 922, 1089 259, 261, 263, 264, 265, 270, 271, 294, 303,
indivisibilité 565 325, 326, 342, 343, 344, 346, 347, 348, 349,
information 7, 8, 24, 31, 41, 42, 57, 69, 96, 97, 99, 351, 352, 353, 354, 355, 356, 359, 360, 361,
1204

363, 365, 370, 381, 384, 385, 391, 392, 394, 199, 201, 223, 259, 261, 264, 266, 273, 274,
401, 402, 403, 405, 406, 407, 408, 409, 414, 277, 285, 299, 301, 303, 307, 308, 312, 319,
424, 425, 450, 462, 464, 468, 469, 470, 475, 323, 326, 331, 357, 370, 372, 380, 403, 414,
479, 485, 486, 487, 488, 489, 490, 491, 514, 422, 424, 427, 437, 439, 445, 449, 457, 458,
515, 517, 525, 526, 529, 530, 531, 532, 537, 459, 461, 462, 470, 476, 479, 522, 524, 525,
538, 543, 548, 552, 553, 560, 566, 570, 578, 526, 527, 528, 529, 530, 531, 532, 533, 534,
579, 588, 619, 624, 625, 626, 630, 637, 640, 535, 536, 537, 538, 539, 540, 542, 546, 547,
641, 642, 643, 654, 661, 662, 673, 681, 685, 549, 556, 557, 560, 562, 563, 565, 566, 567,
690, 691, 707, 720, 816, 849, 850, 860, 863, 568, 569, 591, 593, 595, 601, 606, 607, 608,
906, 908, 912, 914, 918, 930, 933, 936, 950, 610, 624, 626, 627, 678, 681, 683, 684, 685,
951, 952, 955, 956, 957, 958, 961, 962, 964, 686, 687, 689, 690, 691, 692, 693, 694, 695,
965, 966, 967, 968, 969, 976, 977, 983, 984, 697, 699, 700, 710, 711, 712, 720, 722, 723,
985, 986, 989, 991, 992, 993, 995, 1008, 1009, 724, 725, 728, 731, 734, 736, 738, 739, 815,
1012, 1013, 1014, 1018, 1019, 1020, 1022, 816, 819, 820, 821, 833, 834, 840, 855, 859,
1023, 1024, 1031, 1034, 1039, 1040, 1042, 864, 865, 867, 871, 892, 898, 949, 968, 969,
1044, 1045, 1046, 1047, 1048, 1055, 1056, 1089, 1091, 1092, 1093, 1096, 1099, 1110,
1071, 1073, 1077, 1078, 1080, 1081, 1082, 1111, 1112
1084, 1086, 1116, 1117, 1118, 1123, 1137 juridictions coutumières 6, 79, 94, 125, 133, 134,
juge du tribunal de grande instance 690 136, 138, 140, 175
juge du tribunal de paix 701 juridictions de l’ordre administratif 46, 59, 461
jugement 23, 66, 68, 69, 70, 76, 78, 80, 83, 84, 85, 86, juridictions de l’ordre judiciaire 18, 45, 47, 107, 169,
87, 94, 101, 102, 105, 106, 127, 128, 130, 131, 424
132, 133, 136, 138, 139, 142, 147, 149, 150, juridictions internationales 14, 923
151, 153, 155, 156, 157, 158, 159, 160, 161, juridictions militaires 11, 522, 538, 547, 623
162, 163, 186, 188, 190, 204, 211, 212, 213, juridictions ordinaires 285, 319, 323, 427, 445
214, 215, 241, 243, 263, 265, 266, 268, 269,
270, 271, 273, 297, 326, 344, 345, 346, 347, L
348, 349, 350, 351, 352, 353, 356, 357, 358,
359, 360, 361, 362, 363, 364, 365, 366, 371, libération conditionnelle 94, 104, 445, 571, 576, 583,
380, 381, 382, 385, 387, 388, 390, 393, 394, 623, 635, 638, 641, 654, 655, 661, 662, 663,
395, 396, 397, 401, 402, 404, 408, 418, 420, 680, 1096
421, 422, 423, 425, 426, 433, 434, 435, 436, liberté provisoire 146, 147, 148, 149, 150, 155, 158,
437, 438, 439, 440, 441, 448, 449, 453, 457, 159, 206, 209, 212, 213, 266, 269, 270, 273,
462, 463, 464, 472, 473, 476, 479, 483, 526, 422, 437, 547, 548, 555, 582, 1017, 1057
529, 550, 551, 552, 554, 555, 556, 557, 558, lutte contre l’impunité 7, 201, 272, 1137
559, 561, 563, 564, 565, 566, 567, 568, 576,
581, 582, 585, 586, 601, 607, 608, 619, 625, M
631, 637, 640, 641, 642, 644, 658, 662, 665,
magistrat du siège 44, 329, 468, 628, 684, 689, 691,
890, 908, 918, 923, 928, 929, 935, 937, 961,
692, 706, 707, 724
962, 973, 980, 1023, 1034, 1037, 1038, 1041,
magistrat instructeur 91, 96, 97, 99, 103, 147, 166,
1081, 1084, 1092, 1096, 1120, 1122, 1123,
172, 173, 174, 175, 176, 177, 178, 183, 184,
1124, 1133, 1136
185, 187, 191, 193, 196, 197, 206, 210, 211,
jugement avant dire droit 449
jugement définitif 23, 78, 241, 351, 420, 426, 434, 214, 221, 223, 267, 268, 270, 279, 531, 537,
440, 980, 1037, 1122, 1124 542, 543, 544, 545, 546, 547, 566, 575, 578,
juge pour enfants 487 579, 580, 581, 582, 651
juge rapporteur 81, 956 magistrats 13, 199, 205, 207, 324, 414, 523, 593, 594,
juridictions 6, 8, 12, 14, 18, 39, 44, 45, 46, 47, 59, 61, 680, 685, 703, 704, 709, 713
62, 63, 66, 67, 70, 71, 73, 76, 77, 79, 80, 81, magistrature 13, 14, 109, 112, 192, 206, 259, 261,
83, 87, 94, 107, 109, 110, 111, 112, 113, 115, 320, 371, 372, 380, 403, 428, 462, 463, 485,
125, 127, 128, 130, 132, 133, 134, 136, 138, 592, 594, 629, 683, 685, 696, 702, 703, 704,
140, 150, 157, 169, 170, 171, 172, 173, 175, 705, 708, 709, 710, 711, 712, 726, 728, 729,
1205

730, 731, 732, 733, 734, 735, 736, 738, 739, 204, 205, 206, 207, 232, 233, 234, 235, 238,
740, 741, 742, 743, 1109, 1114, 1115 240, 241, 243, 257, 259, 261, 262, 271, 272,
mandat 6, 18, 30, 31, 33, 34, 35, 36, 45, 46, 51, 56, 277, 278, 279, 280, 282, 283, 284, 285, 286,
100, 101, 130, 131, 142, 144, 145, 146, 148, 287, 288, 289, 290, 291, 292, 293, 294, 295,
149, 154, 186, 210, 211, 212, 213, 214, 216, 296, 297, 301, 302, 303, 314, 315, 316, 318,
217, 219, 221, 230, 245, 246, 263, 266, 267, 323, 327, 328, 345, 352, 355, 361, 364, 366,
269, 270, 271, 274, 277, 293, 295, 296, 305, 370, 382, 383, 384, 385, 386, 387, 388, 389,
322, 323, 344, 347, 358, 396, 468, 469, 474, 391, 392, 393, 394, 397, 413, 414, 415, 417,
475, 481, 482, 512, 540, 543, 544, 545, 546, 418, 419, 422, 424, 426, 429, 431, 433, 434,
547, 548, 569, 610, 611, 637, 642, 644, 659, 435, 436, 437, 439, 443, 444, 445, 446, 449,
665, 690, 708, 714, 715, 716, 717, 718, 720, 450, 451, 459, 469, 471, 472, 475, 478, 485,
725, 727, 728, 729, 730, 739, 827, 828, 829, 486, 488, 489, 490, 515, 523, 524, 525, 527,
830, 832, 847, 848, 856, 877, 902, 903, 904, 528, 530, 531, 538, 539, 540, 542, 543, 548,
905, 906, 907, 908, 910, 911, 914, 924, 925, 549, 551, 552, 553, 554, 555, 556, 557, 558,
926, 929, 951, 952, 953, 955, 957, 965, 966, 559, 560, 562, 563, 564, 565, 566, 569, 579,
978, 1015, 1017, 1018, 1020, 1034, 1040, 637, 640, 642, 644, 647, 651, 652, 653, 654,
1045, 1046, 1047, 1080, 1094, 1103, 1113, 655, 685, 686, 689, 690, 691, 693, 831, 894,
1114, 1127, 1128 897, 920, 1138
mandat d’amener 100, 130, 131, 142, 144, 145, 154, ministre de la justice 64, 69, 78, 79, 108, 109, 179,
186, 217, 293, 295, 296, 305, 347, 543, 544, 181, 232, 239, 242, 243, 248, 249, 372, 373,
610, 637, 642, 644, 659, 665 415, 420, 425, 468, 469, 470, 492, 507, 510,
mandat d’arrêt provisoire 6, 146, 148, 149, 210, 212, 513, 541, 559, 560, 561, 660, 685, 686, 703,
213, 214, 216, 221, 263, 266, 269, 270, 271, 704, 723
296, 544, 547, 569, 642 modèle 103, 106, 184, 191, 192, 197, 216, 217, 219,
mandat de comparution 144, 295, 296, 543, 544 294, 299, 300, 301, 330, 411, 412, 460, 514,
mandat de justice 540, 610 516, 518, 916
matière civile 89, 162, 178, 179, 204, 262, 360, 363,
394, 471, 476, 855, 859, 881, 890, 891, 894, N
932, 1090, 1092
nationalité 21, 188, 332, 333, 334
matière mobilière 74
notaires 228, 404, 917, 918, 919
matière pénale 6, 77, 95, 138, 178, 203, 204, 215,
notariat 886
321, 326, 327, 414, 436, 470, 473, 485, 696,
note de classement 9, 330
857, 1090, 1123, 1124
note de fin d’instruction 99, 107, 179, 183, 184, 190,
médecin 142, 144, 146, 150, 181, 222, 288, 290, 292,
191, 224, 545, 580, 584, 598
293, 311, 314, 515, 516, 518, 566, 639, 640,
641, 645, 646, 648, 649, 650, 654, 674, 677,
1001, 1073
O
médias 24, 39, 274, 591 objets saisis 95, 96, 103, 107, 108, 141, 145, 176,
médiation 11, 477, 483, 484, 490, 491, 511, 512, 513 189, 193, 206, 264, 286, 287, 288, 289, 291,
mémoire 202, 204, 206, 263, 264, 273, 413, 415, 416, 298, 299, 301, 310, 311, 312, 327, 354, 355,
418, 421, 423, 425, 429, 430, 432, 435, 437, 356, 368, 555, 572, 577, 578, 582, 598, 653,
440, 441, 448, 459, 462, 465, 552, 561, 710, 1095
888, 893, 929, 930, 957, 959, 961, 1096 offices 14, 53, 108, 133, 174, 175, 187, 202, 206, 264,
mesures provisoires 76, 362, 487, 491, 945, 967 275, 323, 325, 340, 414, 569, 575, 616, 622,
ministère de la justice 5, 8, 9, 80, 109, 190, 299, 358, 672, 675, 686, 687, 689, 694, 695, 710, 712,
359, 372, 492, 704 724, 731, 736, 864, 915, 917, 920, 921, 1129,
ministère public 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 1130
82, 86, 87, 90, 92, 94, 95, 96, 97, 99, 102, 103, offices militaires 11, 570, 1181
104, 105, 106, 107, 126, 127, 130, 131, 141, officier ministériel 860
142, 143, 144, 145, 146, 147, 148, 149, 150, officiers de police judiciaire 8, 12, 60, 63, 91, 96,
151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159, 106, 133, 135, 141, 143, 165, 168, 172, 175,
160, 163, 164, 169, 172, 173, 179, 187, 201, 176, 177, 182, 187, 189, 210, 216, 232, 267,
1206

272, 277, 278, 279, 280, 282, 283, 284, 285, organisation et compétence judiciaires 5, 134, 169,
286, 287, 288, 289, 290, 294, 295, 296, 297, 172
298, 299, 301, 302, 303, 304, 307, 308, 310, organisation intérieure des parquets 6, 172, 223,
323, 327, 466, 467, 529, 530, 539, 540, 541, 710
578, 579, 610, 613, 616, 1138
officiers du ministère public 109, 110, 167, 168, 169, P
170, 171, 172, 173, 177, 183, 188, 193, 194,
195, 216, 220, 303, 306, 307, 466, 578, 609, pacte international relatif aux droits civils et poli-
610, 612, 613, 635 tiques 241, 276
opposition 10, 21, 69, 70, 71, 84, 95, 101, 156, 157, parquet 12, 13, 32, 45, 64, 69, 71, 72, 83, 86, 87, 90,
160, 161, 162, 163, 186, 214, 215, 222, 233, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 100, 102, 105,
235, 239, 273, 297, 345, 349, 350, 351, 352, 106, 107, 109, 133, 135, 140, 145, 166, 167,
356, 357, 361, 364, 371, 393, 401, 402, 405, 168, 169, 170, 171, 173, 174, 175, 176, 177,
406, 407, 408, 421, 422, 435, 436, 442, 461, 178, 179, 185, 186, 187, 188, 189, 190, 191,
462, 472, 473, 476, 477, 483, 484, 489, 517, 193, 194, 198, 211, 212, 219, 221, 265, 268,
532, 533, 551, 556, 564, 565, 566, 577, 581, 269, 278, 281, 285, 286, 293, 296, 298, 300,
588, 597, 608, 852, 854, 887, 893, 894, 936, 301, 302, 303, 304, 317, 325, 331, 337, 366,
938, 950, 951, 960, 1092, 1117 367, 394, 433, 446, 447, 452, 455, 461, 516,
opposition politique 21 517, 518, 529, 530, 545, 570, 575, 576, 578,
ordonnance 5, 8, 11, 31, 32, 33, 43, 44, 46, 51, 52, 579, 581, 608, 618, 623, 628, 634, 651, 652,
65, 67, 68, 74, 78, 79, 81, 83, 85, 86, 103, 107, 658, 662, 663, 677, 689, 695, 706, 708, 710,
108, 110, 111, 112, 113, 114, 115, 116, 117, 719, 720, 721, 723, 724, 727, 738, 739, 920,
125, 134, 135, 136, 139, 140, 145, 146, 147,
1091, 1136
148, 149, 165, 166, 170, 172, 180, 181, 186,
parquet de grande instance 90, 92, 93, 94, 102, 105,
201, 203, 205, 208, 210, 212, 213, 217, 222,
174, 185, 189, 296, 298, 301, 302, 366, 367
233, 234, 238, 260, 261, 262, 263, 265, 266,
parquet général 69, 71, 83, 86, 90, 91, 92, 93, 95,
268, 269, 270, 274, 277, 278, 279, 290, 292,
293, 299, 300, 301, 302, 303, 304, 324, 343, 109, 173, 300, 446, 447, 452, 455, 738, 739
353, 354, 356, 357, 358, 364, 365, 366, 367, parquet général de la république 69, 83, 86, 90, 92,
369, 370, 389, 392, 393, 395, 396, 399, 402, 93, 95, 109, 446, 447, 452, 455
403, 404, 405, 406, 407, 408, 409, 410, 416, parquet secondaire 100, 581
431, 432, 433, 434, 436, 438, 439, 441, 442, partie civile 72, 153, 154, 155, 156, 157, 159, 160,
443, 447, 448, 451, 453, 456, 461, 462, 463, 161, 162, 261, 266, 283, 319, 371, 422, 426,
465, 471, 478, 479, 480, 487, 508, 511, 514, 427, 436, 440, 445, 532, 548, 549, 551, 553,
517, 518, 523, 524, 529, 546, 549, 584, 586, 556, 557, 626
589, 598, 600, 605, 612, 613, 614, 623, 627, partis politiques 21, 34, 35, 57
635, 637, 642, 651, 652, 656, 657, 658, 659, perquisitions 142, 143, 145, 176, 239, 265, 286, 292,
660, 661, 662, 663, 664, 665, 666, 667, 680, 293, 328, 330, 467, 539, 578
692, 693, 712, 815, 817, 819, 820, 821, 822, personnel judiciaire 60, 167, 304, 480, 522, 720, 726
826, 839, 840, 841, 845, 850, 856, 862, 865, personnel judiciaire 60, 167, 304, 480, 522, 720, 726
870, 873, 874, 875, 877, 878, 892, 897, 898, pillage 8, 275
899, 904, 908, 915, 917, 919, 920, 921, 922, police judiciaire 8, 12, 60, 61, 63, 67, 91, 92, 96, 97,
927, 928, 931, 933, 934, 935, 937, 938, 950, 98, 106, 109, 133, 135, 141, 142, 143, 165,
951, 955, 957, 960, 989, 1010, 1012, 1016, 166, 168, 172, 175, 176, 177, 178, 180, 182,
1023, 1026, 1027, 1041, 1042, 1043, 1049, 187, 188, 189, 192, 199, 204, 205, 210, 212,
1050, 1051, 1052, 1056, 1058, 1059, 1060, 213, 214, 216, 232, 265, 267, 269, 271, 272,
1063, 1068, 1070, 1071, 1073, 1074, 1076, 274, 275, 277, 278, 279, 280, 281, 282, 283,
1136 284, 285, 286, 287, 288, 289, 290, 291, 292,
ordre public 21, 22, 23, 24, 27, 45, 49, 56, 60, 73, 78, 293, 294, 295, 296, 297, 298, 299, 300, 301,
86, 129, 130, 131, 137, 138, 166, 167, 171, 302, 303, 304, 305, 306, 307, 308, 310, 314,
210, 227, 239, 257, 267, 273, 324, 370, 395, 318, 322, 323, 327, 329, 370, 386, 426, 444,
417, 421, 431, 432, 436, 468, 485, 513, 542, 445, 446, 466, 467, 486, 522, 523, 529, 530,
549, 560, 581, 664, 707, 895, 948, 950, 974, 531, 539, 540, 541, 542, 571, 572, 574, 578,
1089, 1090, 1092, 1094, 1099, 1100, 1112, 579, 605, 610, 611, 613, 614, 615, 616, 637,
1117, 1123, 1125, 1136 642, 659, 665, 712, 1136, 1138
1207

poursuites 7, 8, 23, 35, 48, 68, 71, 72, 76, 96, 97, 98, 924, 925, 926, 927, 928, 929, 930, 931, 932,
99, 100, 101, 102, 103, 109, 143, 153, 160, 934, 935, 938, 939, 940, 941, 942, 948, 950,
163, 169, 170, 171, 177, 178, 179, 180, 181, 951, 952, 953, 954, 955, 956, 957, 958, 959,
182, 183, 185, 186, 189, 190, 192, 193, 206, 960, 961, 962, 965, 966, 969, 983, 984, 985,
207, 223, 238, 239, 241, 242, 259, 261, 272, 986, 991, 992, 993, 1044, 1046, 1047, 1074,
274, 275, 285, 295, 306, 307, 309, 312, 313, 1075, 1076, 1080, 1081, 1082, 1085, 1086,
316, 317, 318, 319, 320, 321, 322, 323, 357, 1087, 1092, 1108, 1112, 1113, 1114, 1134,
360, 380, 414, 415, 426, 427, 428, 429, 438, 1136, 1137, 1138
444, 445, 446, 455, 487, 488, 528, 534, 540, président du conseil supérieur de la magistrature
541, 542, 546, 547, 555, 561, 562, 565, 578, 109, 629, 685, 703, 709, 712, 738, 741
579, 580, 582, 598, 601, 609, 612, 613, 623, prise à partie 10, 415, 424, 438, 439, 462, 473, 559,
640, 654, 695, 696, 708, 711, 712, 859, 863, 580, 696
867, 870, 877, 976, 977, 978, 980, 981, 983, privilège de juridiction 87, 151, 181, 261, 266, 323,
984, 990, 992, 996, 1002, 1009, 1013, 1014, 699
1029, 1030, 1034, 1039, 1040, 1063, 1069, procès-verbal 6, 83, 86, 96, 97, 100, 103, 127, 131,
1072, 1091, 1093, 1094, 1095, 1134, 1138 137, 138, 141, 142, 143, 153, 175, 177, 179,
pourvoi en cassation 266, 371, 415, 421, 423, 437, 185, 188, 194, 205, 212, 213, 216, 218, 219,
451, 473, 1117 221, 222, 261, 269, 279, 280, 281, 282, 283,
pouvoir exécutif 30, 38, 44, 109, 165, 205, 322, 706, 284, 285, 286, 287, 288, 289, 290, 291, 292,
719, 720, 726 293, 294, 295, 296, 297, 298, 299, 306, 310,
premier président de la cour d’appel 461, 512, 513, 314, 315, 316, 317, 318, 319, 327, 328, 330,
689, 701, 738, 743, 870, 898 346, 348, 354, 355, 357, 359, 362, 367, 368,
premier président de la cour de cassation 683, 684, 369, 381, 386, 400, 408, 409, 412, 413, 417,
422, 426, 428, 431, 437, 444, 445, 446, 447,
685, 688, 689, 690, 691, 692, 693, 694, 699,
457, 458, 460, 467, 475, 481, 483, 484, 515,
700, 720, 721, 722, 723, 724, 727, 728, 732,
516, 517, 526, 531, 541, 543, 544, 545, 550,
737
551, 555, 556, 562, 563, 564, 569, 578, 579,
premier président de la cour suprême de justice
580, 587, 602, 637, 638, 641, 642, 655, 656,
10, 112, 403, 709, 711, 712
659, 663, 665, 674, 694, 709, 735, 738, 739,
prescription 48, 131, 156, 238, 239, 312, 344, 420,
823, 832, 848, 851, 857, 868, 876, 898, 900,
425, 440, 473, 483, 546, 561, 564, 646, 650,
912, 932, 933, 947, 948, 955, 958, 999, 1000,
661, 696, 735, 1029, 1030, 1039, 1094, 1097
1014, 1015, 1023, 1024, 1085, 1096, 1130,
président 10, 13, 18, 19, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 37, 38,
1131
39, 40, 41, 42, 43, 44, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, procureur de la république 60, 61, 62, 63, 64, 86,
57, 58, 59, 109, 112, 134, 137, 169, 181, 193, 91, 92, 98, 99, 100, 101, 102, 104, 105, 133,
201, 202, 223, 224, 226, 232, 245, 246, 259, 168, 170, 171, 172, 173, 178, 182, 183, 184,
261, 272, 277, 278, 319, 320, 321, 322, 341, 185, 186, 188, 189, 190, 191, 192, 196, 197,
371, 372, 373, 380, 399, 400, 403, 415, 416, 211, 212, 268, 269, 279, 280, 281, 282, 283,
417, 419, 420, 428, 429, 458, 461, 462, 463, 287, 290, 298, 301, 302, 303, 367, 383, 384,
465, 468, 474, 475, 477, 478, 479, 483, 484, 385, 406, 407, 409, 657, 660, 661, 738, 835,
485, 492, 508, 511, 513, 519, 523, 524, 525, 837, 838
526, 527, 528, 529, 530, 531, 565, 567, 570, procureur général 108, 109, 110, 140, 172, 179, 181,
584, 585, 586, 587, 588, 589, 590, 591, 592, 182, 187, 190, 192, 193, 195, 202, 205, 207,
593, 594, 595, 596, 597, 598, 599, 605, 619, 214, 215, 220, 222, 223, 224, 239, 260, 271,
620, 625, 626, 627, 628, 629, 630, 631, 632, 272, 273, 274, 275, 307, 318, 319, 320, 323,
633, 634, 635, 678, 681, 683, 684, 685, 686, 324, 325, 331, 340, 341, 415, 416, 417, 418,
689, 690, 692, 693, 694, 695, 696, 697, 701, 419, 420, 421, 422, 423, 425, 426, 427, 428,
702, 703, 705, 709, 710, 711, 712, 713, 714, 465, 664, 678, 680, 710, 711, 1138
718, 719, 720, 721, 722, 723, 724, 726, 728, procureur général de la république 5, 6, 7, 8, 10, 13,
729, 730, 731, 732, 733, 734, 735, 737, 738, 107, 108, 109, 110, 133, 179, 182, 183, 184,
739, 740, 741, 742, 743, 815, 820, 821, 843, 185, 186, 187, 190, 193, 201, 203, 206, 210,
848, 849, 853, 854, 855, 863, 864, 865, 866, 223, 242, 257, 267, 271, 272, 274, 278, 279,
869, 870, 892, 897, 910, 911, 913, 922, 923,
1208

280, 281, 282, 283, 285, 286, 299, 302, 303, 732, 733, 736, 739, 742, 743, 823, 830, 846,
367, 368, 369, 413, 414, 461, 525, 679, 712, 847, 856, 863, 864, 866, 869, 870, 875, 878,
725, 734, 743, 818, 820, 831, 835, 836, 838, 902, 903, 906, 908, 912, 932, 934, 937, 956,
839, 840, 863, 864, 878 965, 967, 972, 977, 983, 990, 1017, 1034,
procureur général près la cour de cassation 44, 1038, 1039, 1045, 1055, 1056, 1065, 1069,
303, 685, 686, 700, 720, 721, 722, 727, 732, 1071, 1073, 1076, 1100, 1105, 1106, 1107,
734 1109, 1114, 1130, 1131, 1135
prononcé 12, 23, 38, 66, 76, 83, 84, 85, 87, 102, 105,
rapport d’inspection 109, 134, 136, 635, 660, 664
106, 131, 139, 142, 153, 154, 155, 156, 157,
159, 160, 164, 165, 188, 241, 243, 259, 260, recours 8, 23, 29, 42, 45, 47, 48, 68, 70, 77, 79, 84,
261, 345, 348, 358, 365, 366, 380, 393, 394, 86, 89, 94, 95, 96, 102, 103, 104, 139, 148,
397, 417, 419, 421, 422, 424, 425, 426, 433, 150, 155, 157, 158, 159, 162, 165, 166, 171,
436, 438, 440, 443, 452, 453, 472, 489, 490, 176, 202, 210, 215, 233, 243, 247, 256, 260,
529, 549, 555, 557, 559, 560, 561, 588, 603, 266, 275, 280, 281, 300, 306, 322, 324, 348,
624, 625, 634, 655, 663, 822, 824, 825, 833, 352, 360, 361, 362, 364, 371, 391, 394, 396,
838, 864, 872, 913, 933, 936, 950, 958, 960, 397, 400, 405, 419, 420, 426, 434, 440, 448,
962, 967, 1024, 1059, 1084, 1086, 1096, 1123 449, 450, 454, 457, 458, 459, 460, 461, 462,
province 20, 31, 35, 45, 47, 51, 52, 53, 55, 56, 65, 74, 464, 465, 466, 473, 487, 489, 532, 533, 538,
133, 150, 164, 165, 167, 186, 260, 262, 303, 542, 552, 555, 557, 558, 559, 560, 561, 562,
318, 344, 409, 461, 476, 483, 484, 514, 515, 563, 565, 571, 576, 577, 579, 582, 583, 585,
517, 518, 523, 627, 636, 637, 639, 640, 642, 588, 597, 603, 623, 625, 626, 684, 720, 722,
645, 646, 648, 649, 650, 655, 661, 723, 917, 726, 729, 735, 739, 820, 825, 828, 829, 833,
920 834, 836, 837, 839, 851, 864, 865, 870, 875,
916, 933, 934, 935, 936, 937, 940, 943, 944,
Q 951, 956, 957, 960, 961, 982, 1007, 1026,
qualité 60, 67, 100, 105, 150, 151, 152, 171, 180, 185, 1030, 1071, 1074, 1078, 1086, 1097, 1105,
194, 218, 232, 261, 274, 275, 279, 280, 282, 1106, 1108, 1110, 1111, 1121, 1123, 1129
283, 285, 297, 298, 300, 303, 307, 308, 314, récusation 67, 68, 362, 363, 438, 475, 478, 479, 531,
317, 323, 342, 343, 344, 349, 390, 405, 408, 696, 706, 867, 942, 943, 992, 993, 1111, 1112
415, 418, 419, 429, 432, 433, 459, 484, 522, régime des établissements de garde et d’éducation
525, 526, 530, 531, 535, 539, 540, 541, 542, de l’état 11, 514
543, 550, 558, 562, 567, 585, 601, 611, 613, régime disciplinaire 11, 37, 575, 600, 601, 605, 718,
619, 637, 652, 653, 660, 664, 666, 700, 705, 719, 722, 727
708, 715, 718, 728, 734, 736, 741, 820, 824, régime disciplinaire des magistrats 11, 575, 600,
829, 833, 838, 845, 846, 851, 852, 856, 857, 605, 722
858, 865, 898, 905, 918, 919, 927, 954, 955, régime général des biens 10, 380, 399, 464
964, 979, 981, 1001, 1002, 1045, 1046, 1047, régime pénitentiaire 13, 39, 53, 136, 140, 159, 612,
1070, 1077, 1082, 1083, 1089, 1090, 1093, 613, 614, 623, 635, 636, 638, 652, 657, 658,
1094, 1116 659, 678, 680, 1123
registre 9, 84, 86, 88, 89, 90, 94, 95, 96, 99, 102, 104,
R 105, 106, 131, 135, 138, 140, 148, 159, 179,
rapport 13, 27, 49, 81, 86, 87, 92, 102, 104, 106, 109, 182, 184, 187, 188, 189, 191, 228, 230, 231,
110, 111, 128, 133, 134, 136, 140, 150, 164, 299, 301, 324, 326, 357, 382, 383, 384, 385,
175, 191, 192, 197, 229, 232, 233, 235, 247, 387, 418, 433, 454, 455, 464, 469, 471, 477,
248, 250, 255, 256, 260, 272, 276, 277, 282, 514, 515, 516, 517, 518, 558, 576, 577, 578,
284, 290, 291, 292, 293, 298, 302, 347, 361, 580, 583, 584, 588, 597, 598, 638, 639, 640,
368, 372, 383, 384, 385, 388, 416, 419, 430, 641, 642, 643, 646, 649, 651, 653, 656, 658,
431, 433, 441, 447, 453, 467, 474, 489, 490, 660, 661, 662, 666, 674, 683, 711, 736, 865,
491, 513, 517, 518, 530, 543, 569, 572, 573, 866, 883, 886, 918, 929, 930, 954, 957, 959,
582, 586, 590, 592, 593, 594, 605, 610, 611, 987
612, 613, 614, 617, 622, 629, 635, 639, 640, registre des faits non infractionnels 9, 95, 324, 577
654, 657, 658, 659, 660, 662, 664, 667, 668, registre du ministère public 184, 187, 188, 189, 191,
669, 670, 672, 673, 677, 679, 680, 683, 694, 576, 577, 580, 583
695, 709, 711, 718, 720, 722, 725, 726, 731,
1209

règlement de juges 424, 439, 454, 565, 597 606, 611, 616, 622, 625, 627, 629, 640, 643,
règlement d’ordre intérieur 277, 330, 357, 430, 433, 653, 656, 657, 660, 680, 681, 694, 709, 710,
451, 481, 515, 516, 584, 633, 644, 645, 647, 720, 722, 725, 727, 728, 735, 738, 739, 820,
648, 650, 651, 652 824, 825, 826, 827, 831, 833, 836, 837, 841,
règlement intérieur 206, 319, 416, 419, 427, 627, 845, 850, 851, 854, 862, 863, 866, 867, 868,
632, 704, 713, 873, 964, 966, 967 869, 872, 875, 878, 897, 898, 917, 919, 920,
réhabilitation des condamnés 9, 325 921, 1093
renseignements 7, 47, 100, 101, 133, 135, 141, 184, révision 15, 19, 30, 36, 38, 40, 44, 51, 58, 59, 78, 89,
185, 187, 191, 197, 225, 226, 229, 230, 231, 94, 128, 130, 131, 138, 139, 169, 371, 400,
232, 233, 234, 235, 236, 237, 239, 242, 244, 415, 425, 426, 439, 440, 441, 454, 461, 473,
247, 250, 252, 254, 271, 275, 284, 292, 296, 489, 538, 557, 560, 561, 562, 573, 577, 585,
300, 307, 308, 309, 317, 323, 348, 395, 396, 588, 597, 598, 602, 696, 701, 728, 888, 893,
408, 409, 418, 432, 467, 516, 518, 552, 563, 935, 936, 951, 960, 961, 1027, 1028, 1029,
569, 572, 574, 581, 640, 654, 655, 658, 660, 1044, 1045, 1049, 1059, 1062, 1063, 1074,
663, 666, 667, 668, 824, 825, 828, 858, 860, 1086, 1116
869, 871, 925, 926, 930, 931, 953, 976, 977,
979, 986, 995, 996, 1001, 1003, 1004, 1005, S
1011, 1013, 1016, 1019, 1022, 1030, 1032,
1033, 1036, 1037, 1038, 1040, 1054, 1063, saisie 6, 9, 10, 31, 34, 39, 41, 42, 51, 61, 69, 76, 81, 82,
1064, 1069, 1083, 1087, 1090, 1094, 1118, 83, 85, 96, 97, 112, 135, 139, 141, 145, 149,
1130 150, 151, 153, 170, 176, 189, 193, 211, 212,
renvoi 5, 12, 40, 69, 76, 78, 84, 87, 89, 106, 112, 188, 213, 214, 216, 217, 221, 225, 227, 232, 233,
213, 263, 265, 266, 270, 414, 420, 424, 425, 234, 235, 240, 242, 243, 247, 264, 266, 268,
426, 435, 439, 440, 452, 454, 475, 547, 548, 269, 270, 271, 282, 286, 287, 288, 292, 295,
551, 553, 558, 559, 560, 561, 562, 575, 576, 299, 309, 310, 311, 312, 315, 316, 317, 327,
582, 597, 618, 624, 891, 918, 923, 937, 961, 350, 353, 354, 355, 356, 357, 358, 368, 369,
976, 994, 1021, 1022, 1059, 1061, 1084, 1110, 401, 402, 403, 408, 415, 424, 425, 429, 440,
1133 446, 447, 449, 450, 455, 459, 462, 467, 534,
renvoi de juridiction 112 540, 545, 546, 549, 550, 552, 558, 561, 562,
requête civile 352, 353, 364, 421, 435, 473, 888 563, 568, 569, 579, 587, 589, 590, 598, 609,
réquisition d’information 96, 97, 176, 280, 293, 297, 611, 620, 637, 642, 651, 659, 665, 723, 816,
323, 540, 578, 579 856, 875, 890, 905, 906, 910, 911, 927, 933,
réquisitoire 7, 169, 223, 224, 318, 319, 416, 420, 421, 941, 945, 948, 950, 956, 961, 964, 982, 989,
427, 428, 429, 430, 446, 558, 608 993, 994, 997, 1004, 1005, 1012, 1014, 1020,
ressort 5, 6, 45, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 1028, 1031, 1035, 1050, 1052, 1069, 1072,
71, 73, 75, 76, 77, 78, 79, 82, 83, 89, 91, 92, 93, 1073, 1082, 1095, 1105, 1107, 1110, 1131
94, 96, 98, 100, 104, 107, 108, 109, 112, 113, saisie-arrêt 353, 354
114, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, saisie de prévenu 6, 216, 217, 221, 637, 642, 659,
123, 124, 125, 126, 127, 128, 129, 130, 131, 665
132, 133, 135, 136, 137, 138, 139, 140, 148, saisie en matière répressive 9, 327
150, 165, 172, 176, 177, 178, 185, 199, 200, saisine 42, 47, 103, 142, 151, 153, 155, 158, 206, 223,
212, 214, 215, 221, 260, 268, 271, 278, 279, 235, 240, 254, 419, 434, 457, 458, 459, 460,
280, 281, 282, 285, 296, 298, 300, 301, 302, 461, 477, 486, 489, 491, 545, 548, 549, 552,
303, 305, 306, 308, 314, 317, 324, 326, 330, 582, 862, 946, 949, 956, 961, 1106, 1110
344, 352, 354, 364, 370, 382, 383, 384, 385, secrétariat du parquet 93, 94, 174, 366
386, 387, 392, 398, 401, 405, 406, 413, 414, secrétariat permanent du conseil supérieur de la
418, 424, 432, 436, 439, 449, 451, 458, 460, magistrature 44, 192, 682, 683, 688, 690,
461, 466, 467, 468, 469, 474, 475, 476, 477, 692, 693, 694, 695, 702, 736, 737, 739, 742
480, 481, 482, 483, 484, 485, 486, 487, 492, secret de l’instruction 283, 612, 614, 858
512, 518, 523, 524, 525, 528, 530, 532, 533, section administrative 465
534, 535, 538, 539, 544, 561, 564, 569, 571, section de législation 66, 78, 80, 447
574, 575, 576, 579, 581, 582, 583, 585, 597, section judiciaire 65, 66, 71, 78, 80, 92, 262, 435,
448, 449, 451, 452, 454
1210

sentences arbitrales 15, 364, 946, 949, 950, 951, 340, 342, 343, 344, 345, 346, 347, 348, 349,
1112, 1117 350, 351, 352, 353, 354, 355, 356, 358, 359,
service de documentation 455 361, 362, 363, 364, 370, 380, 381, 382, 383,
siège ordinaire 5, 6, 63, 64, 65, 67, 72, 82, 112, 114, 384, 385, 386, 387, 388, 389, 390, 391, 392,
115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 393, 394, 395, 396, 397, 398, 399, 401, 403,
124, 125, 261, 468, 485, 492, 523, 524 404, 405, 406, 407, 408, 414, 466, 468, 469,
siège secondaire 510, 1152, 1154 470, 471, 472, 473, 474, 475, 476, 477, 478,
signalement 11, 107, 193, 207, 221, 278, 281, 282, 479, 480, 481, 482, 485, 486, 489, 491, 492,
300, 516, 571, 583, 599, 600, 654, 660, 683, 493, 494, 495, 496, 497, 498, 499, 500, 501,
684, 687, 1094, 1095 502, 503, 504, 505, 506, 507, 510, 511, 512,
statistiques 12, 616 513, 518, 524, 525, 528, 529, 530, 531, 534,
statut des magistrats 12, 13, 39, 44, 60, 108, 470, 535, 538, 549, 551, 552, 553, 556, 574, 608,
599, 600, 627, 628, 681, 700, 701, 702, 704, 625, 627, 628, 629, 630, 631, 632, 633, 634,
705, 725, 728, 734, 735 636, 637, 639, 640, 641, 642, 643, 655, 656,
succession 75, 76, 252, 388, 398, 413, 414, 1093 660, 661, 662, 684, 690, 701, 738, 820, 827,
sûreté de l’etat 5, 59, 110, 266, 565, 567, 580 836, 837, 838, 870, 891, 918, 923, 937, 941,
suspicion légitime 5, 68, 69, 112, 475, 534, 867 942, 943, 944, 948, 949, 965, 973, 983, 1081,
syndic 837, 838 1092, 1093, 1111, 1112, 1117, 1118, 1122,
1123, 1124, 1133
T tribunal de commerce 1144
tribunal de grande instance 5, 62, 63, 64, 65, 68, 69,
témoin 67, 97, 144, 145, 154, 175, 177, 293, 298, 70, 72, 76, 77, 82, 83, 84, 86, 87, 88, 89, 90, 92,
305, 346, 347, 354, 363, 425, 439, 442, 478, 113, 114, 115, 138, 139, 148, 171, 172, 173,
531, 542, 543, 549, 551, 553, 562, 579, 716, 183, 279, 280, 282, 300, 303, 355, 380, 381,
905, 928, 931, 932, 978, 999, 1000, 1001, 382, 383, 384, 385, 386, 387, 388, 393, 394,
1002, 1003, 1004, 1005, 1006, 1007, 1008, 398, 399, 405, 480, 660, 738, 820, 827, 836,
1009, 1024, 1035, 1036, 1048, 1055, 1059, 837, 838, 1092, 1093
1091, 1119 tribunal de paix 61, 63, 64, 69, 70, 76, 92, 116, 117,
tenue de registres 9, 330 118, 121, 123, 125, 135, 136, 146, 148, 169,
tierce opposition 351 170, 172, 173, 174, 185, 187, 189, 213, 270,
torture 12, 25, 29, 217, 220, 304, 612, 613, 693, 970, 355, 380, 382, 384, 385, 388, 389, 390, 391,
971, 973, 1099, 1122 392, 393, 394, 395, 396, 397, 398, 399, 661,
traducteur 142, 150, 293, 543, 918, 984, 1118 662, 701
traité relatif à l’harmonisation en afrique du droit tribunal de police 105, 168, 171, 188, 636, 637, 639
des affaires 940 tribunal du travail 474, 475, 476, 477, 478, 479
transmission 12, 41, 42, 87, 91, 96, 99, 100, 101, 102, tribunal militaire de garnison 524, 525, 528, 531,
104, 105, 110, 177, 182, 184, 185, 186, 189, 534, 538, 556
190, 198, 232, 234, 247, 293, 302, 410, 441, tribunal militaire de police 525, 528, 535, 538, 556
465, 484, 531, 561, 575, 578, 581, 610, 616, tribunaux pour enfants 11, 72, 485, 492, 507, 508,
617, 618, 619, 629, 732, 735, 911, 919, 925, 519
946, 961, 986, 1032, 1033, 1077, 1090, 1105,
1137 V
tribunal 5, 23, 61, 62, 63, 64, 65, 68, 69, 70, 71, 72, 73,
75, 76, 77, 78, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, vacances 83, 453, 682, 687, 927, 939, 1081
91, 92, 96, 97, 103, 105, 106, 113, 114, 115, vacances judiciaires 927
116, 117, 118, 121, 123, 125, 126, 127, 128, vade-mecum 7, 251
129, 130, 131, 132, 134, 135, 136, 137, 138, vagabondage et mendicité 9, 272
139, 145, 146, 148, 149, 151, 152, 153, 154, vente publique 10, 403, 404, 409, 410, 411, 412, 569
155, 156, 168, 169, 170, 171, 172, 173, 174, viol d’enfants 9, 341
179, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 189, 195, violences sexuelles 22, 142, 143, 144, 154, 693, 987,
206, 210, 211, 212, 213, 214, 227, 238, 241, 998, 1000, 1006, 1007, 1015
261, 262, 265, 266, 267, 268, 269, 270, 271, visites des lieux 145, 472
279, 280, 282, 293, 300, 303, 306, 314, 327, visites des lieux 348
1211

INDEX CHRONOLOGIQUE
Lois, Ordonnances, Décrets, Arrêtés, Circulaires,
Année Mois Pages
Instructions, Résolutions et Directives

Décret portant dispositions organiques relatives à l’extradition


1886 12 avril 263
(B.O., p. 46)

Ordonnance de l’Administrateur Général au Congo portant


1886 14 mai 79
principes à suivre dans les décisions judiciaires (B.O., 1886, p.188)

Ordonnance relative à la saisie immobilière et aux frais de vente


1886 12 novembre 401
par ministère d’huissier (B.O., 1887, p. 2)

Décret portant Code civil, livre intitulé Des contrats ou des


1888 30 juillet 380
obligations conventionnels (B.O., p., 109)

Décret sur le vagabondage et mendicité, modifié par les décrets


1896 23 mai des 11 juillet 1923 et 6 juin 1958 (B.O. 1896, p.160; B.O. 1923, 340
p.618; B.O. 1958, p. 1119)

1898 09 avril Arrêté relatif aux exécutions capitales (R.M., 1898.59) 262

Ordonnance relative à la destination à donner aux objets frappés


1916 24 août 369
de confiscation judiciaire (BAC, 1916, p.1118)

Décret relatif à la vente publique de biens immobiliers ou


1920 10 juillet 403
mobiliers (B.O., 1920, p. 854)

Arrêté ministériel relatif aux choses abandonnées, perdues ou


1921 07 juin 408
égarées (B.O., 1921, p. 628)

Protocole relatif à la validité des clauses d’arbitrage dans les


1923 24 septembre contrats commerciaux, ouvert à Genève, le 24 septembre 1923, 1133
approuvé par la loi du 20 septembre 1923 (B.O., 1925, p. 122)

Ordonnance du Gouverneur Général relative aux officiers de


1927 29 mars 301
police judiciaire - Décret du 26 juillet 1910 (B.A.C., 1910, p.132)

Convention de Genève concernant la reconnaissance et


1927 26 septembre l’exécution des sentences arbitrales rendues à l’étranger (B.O., 1117
1930, p. 920)

Décret relatif à la réhabilitation des condamnés (B.O., 1937, p.


1937 21 juin 325
357)

Arrêté royal sur les juridictions indigènes-Coordination (B.O.,


1938 13 mai 125
1938, p. 471)

Ordonnance n°388/A.E relative à l’intervention des commerçants


1942 16 décembre 404
dans les ventes publiques (B.A., 1942, p. 2260)

Ordonnance n°3-140 portant régime des établissements de garde


1954 23 avril 514
et d’éducation de l’État (B.A., 1954, p. 743)
1212

1959 06 août Décret portant Code de procédure pénale (B.O., 1959, p.1934) 141

Ordonnance n°11-173 nommant officiers de police judiciaire


1959 26 mars 302
certains agents du service de l’aéronautique (B.A., 1959, p. 1004)

Ordonnance n°11-171 relative à la saisie en matière répressive et


1959 26 mars à la destination à donner aux objets périssables ou de 327
conservation dispendieuse (B.A., 1959 p. 1017)

Ordonnance 11-260 relative à la vente publique de biens


1959 20 mai 409
immobiliers ou mobiliers (B.A., 8 juin 1959, n° 23, p. 1360)

Ordonnance n°11-542 portant mesures d’exécution du décret du


1959 26 octobre 6 août 1959 complétant le Code de procédure pénale (B.A., 164
p.2826)

1959 26 octobre Ordonnance n° 11/542 (B.A. p. 2826) 259

1960 07 mars Décret portant Code de procédure civile (M.C., 1960 p. 1351) 342

Décret relatif à l’atteinte à l’ordre et à la tranquillité publique


1960 16 mai 274
(M.C., 1960, p. 1595)

Décret-loi n°1-61 relatif aux mesures de sûreté de l’État, droit de


1961 25 février perquisition, d’internement et de mise sous surveillance (M.C., 328
1961, p. 66)

Arrêté ministériel n°05/02 relatif aux mesures d’exécution (M.C.,


1961 22 avril 329
1961, p.357)

Convention de Vienne sur les relations consulaires (J.O. n° 18 du


1963 24 avril 1118
15/09/1972)

Décret-loi portant organisation de l’action répressive des


1964 24 novembre juridictions militaires lorsque celles-ci sont substituées aux cours 606
et tribunaux de droit commun (M.C., 1965, p.15)

Ordonnance n°44 portant tarif des frais en matière notariale


1965 15 février 922
(M.C., 1965, p.183)

Décret-loi relatif aux frais de justice en matière non contentieuse


modifié par l’arrêté interministériel n°243/CAB/MIN/J&DH/2010
et n°043/CAB/MIN/FINANCES/10 du 04 mai 2010 portant
1965 13 mars 372
fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à
l’initiative du Ministère de la Justice et Droits Humains
(J.O.R.D.C., n° 10 du 15 juin 2010)

Décret-loi relatif à la vente des matériels militaires déclassés


1965 06 septembre 410
(M.C., 15 septembre 1965, n° 17, p. 774)

Ordonnance n°344 portant régime pénitentiaire (M.C., 1965, p.


1965 17 septembre 636
813)
1213

Ordonnance-loi n°66-344 relative aux actes notariés (M.C., 15


1966 09 juin 917
août 1966, n° 15, p. 560)

Pacte International des Droits Civils et Politiques (JORDC,


1966 19 décembre 1120
n°spécial, avril 1999, p.21)

Ordonnance-loi n°70-012 relative aux infractions d’audience


1970 10 mars 261
(M.C., n°10, 15 mai 1970, p.289)

Ordonnance-loi n°71-082 portant régime disciplinaire des


1971 02 septembre magistrats et greffiers militaires (M.C., n°22, 15 novembre 1971, 600
p. 997)

Ordonnance-loi n°71/089 accordant à l’Etat, pour le


recouvrement des amendes et des frais de justice en matière
1971 20 septembre pénale, un privilège général sur les biens meubles du condamné et 203
une hypothèque légale sur ses biens immeubles (J.O.Z., 1er
février 1973, n°3, p. 165)

Loi n°73-021 portant régime général des biens, régime foncier et


immobilier et régime de sûreté telle que modifiée et complétée
1973 20 juillet 399
par la loi n°80-008 du 18 juillet 1980 (JOZ, 1er février 1974, n°3,
p.69; JOZ, numéro spécial, 1er décembre 2004)

Ordonnance n°0166 du Premier Président de la Cour Suprême


de Justice modifiant et complétant le règlement d’ordre intérieur
1976 05 juillet 451
de la Cour Suprême de Justice (JORZ, n°14, 15 juillet 1976,
p.746)

Ordonnance n°76-200 relative à la vente par voie parée (J.O.Z.,


1976 16 juillet 404
n°17, 1er Septembre 1976, 932)

Ordonnance-loi n°78-001 relative à la répression des infractions


1978 24 février 265
flagrantes (J.O.Z., n°6, 15 mars 1978, p.15)

Convention générale de coopération en matière de justice entre


1978 12 avril la République du Congo et la République Démocratique du 1088
Congo (JORZ, n° 18, 15 septembre 1985, p.35)

Arrêté d’organisation judiciaire n°108/78 portant rattachement de


1978 22 avril certaines sous-régions administratives au ressort des tribunaux de 113
grande instance voisins (J.O.Z., n°19, 1er octobre 1978, p. 65)

Arrêté d’organisation judiciaire n°117/78 portant rattachement de


1978 26 avril certaines sous-régions administratives au ressort des tribunaux de 113
grande instance voisins (J.O.Z., n°19, 1er octobre 1978, p. 65)

Ordonnance n°78-179 portant réglementation de l’autopsie


1978 26 avril 222
scientifique (J.O.Z. n°9,1er mai 1978, p.26)

Ordonnance n°78-289 relative à l’exercice des attributions


1978 03 juillet d’officier et agents de police judiciaire près les juridictions de 277
droit commun (J.O.Z., n° 15, 1er aout 1978, p.7)
1214

Arrêté n°247/78 portant mesure d’exécution de l’ordonnance 78-


289 du 3 juillet 1978 relative à l’exercice des attributions d’officier
1978 14 décembre 299
et agent de police judiciaire près les juridictions de droit commun
(Ministère de la Justice)

Ordonnance n°79-105 fixant les sièges et ressorts des tribunaux


1979 04 mai 116
de paix de la ville de Kinshasa (J.O.Z., n°10, 15 mai 1979, p. 20)

Instructions générales n°005/79 relatives au fonctionnement des


1979 29 mai 667
prisons

Ordonnance-loi n°79/017 modifiant et complétant l’ordonnance-


loi n°71-082 du 2 septembre 1971 portant régime disciplinaire
1979 08 juillet 605
des magistrats et greffiers militaires (JORZ, n°14, 15 juillet 1979,
pp.17-19)

Arrêté d’organisation judiciaire n°299/79 portant règlement


1979 20 août 80
intérieur des cours, tribunaux et parquets (Ministère de la Justice)

Ordonnance-loi n°79-026 portant création d’une Commission de


1979 26 septembre gestion des biens saisis et confisqués (JORZ, 1er novembre 1979, 367
n°11, p.14)

Ordonnance n°79-218 fixant le siège ordinaire et le ressort des


1979 28 septembre tribunaux de paix de la ville de Lubumbashi (J.O.Z., n°19, 1er 117
octobre 1979, p. 30)

Ordonnance-loi n°79-028 portant organisation du barreau, du


1979 28 septembre corps des défenseurs judiciaires et du corps des mandataires de 815
l’État (J.O.Z., n°, 1er octobre 1979, p.4)

Ordonnance n°79-290 portant création des tribunaux de paix de


1979 27 décembre la ville de Kisangani et fixation de leur siège ordinaire et de leur 117
ressort (J.O.Z., n°1, 1er janvier 1980, p. 27)

Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (J.O.RZ,


1981 juin 1097
numéro spécial, juin 1987)

Ordonnance-loi n°82/020 portant Code de l’organisation et


1982 31 mars 60
compétence judiciaires (JORZ, 1er avril 1982, n°7, p.39)

Circulaire n°01/008/IM/PGR/2011 relative à l’ordonnance-loi


n°01/008/IM/PRG/2011 relative à l’ordonnance-loi n°82/020
1982 31 mars 107
portant Code de l’organisation et de la compétence judicaires
telle que modifiée et complétée jusqu’à ce jour

Ordonnance d’organisation judiciaire n°82-044 portant fixation


1982 31 mars du ressort territorial des tribunaux de grande instance de la ville 114
de Kinshasa (J.O.Z., n°8, 15 avril 1982, p. 41)

Ordonnance-loi n°82-017 relative à la procédure devant la Cour


1982 31 mars 429
Suprême de Justice (J.O.Z., no7, 1er avril 1982, p. 11)
1215

Arrêté n°129 portant création d’une commission mixte de


contrôle des activités des officiers de police judiciaire près les
1984 22 août 301
juridictions de droit commun (J.O.Z., n° 4, du 15 février 1985, p.
15)

Ordonnance n°86-112 relative à l’organisation administrative de la


1986 08 avril Commission de gestion des biens saisis et confisqués (JORZ, 1er 366
juin 1979, n° 21, p. 17)

Loi 87-010 portant Code de la famille (J.O.Z., n° spécial, 1er août


1987 1er août 382
1987)

Protocole de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des


1987 Juin Peuples portant création de la Cour Africaine des Droits de 963
l’Homme et des Peuples (J.O., n° spécial, juin 1987, p.7)

Ordonnance n°87-006 portant création d’un tribunal de grande


1987 9 janvier instance dans la sous-région du Nord-Ubangi (J.O.Z., n°2, 15 mai 115
1987, p. 15)

Arrêté d’organisation judiciaire n°87-025 portant création des


1987 31 mars comités de gestion des établissements pénitentiaires (J.O.Z., n°11, 678
31 mai 1987, p. 13)

Ordonnance n°87-215 portant création de l’inspectorat général des


1987 23 juin 111
services du Conseil judiciaire (J.O.Z., n°13, 1er juillet 1987, p. 5)

Décision n°CNO/8/87 portant règlement intérieur cadre des


Barreaux de la République Démocratique du Congo telle que
1987 19 août 840
modifié par décision n° 04/CNO du 24/2/2001 (J.O. R.D.C., 24
février 2001)

Arrêté n°88-010 portant tarification des frais de postulation et


des actes de procédure applicables à tous les membres des
1988 1er mars 892
Barreaux et ceux des corps des défenseurs judiciaires devant
toute les juridictions congolaises (J.O.Z.,1er mai 1988 n°9, p.16)

Ordonnance n°89-025 portant création d’une Cour d’appel dans


1989 26 janvier les régions du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu (J.O.Z., n°4, 112
15 février 1989, p. 16)

Ordonnance d’organisation judiciaire n°89-131 portant création


1989 03 juin des tribunaux de grande instance (J.O.Z., n°12, 15 juin 1989, p. 115
30)

Ordonnance n°89-13 portant création des tribunaux de paix dans


1989 23 juin les zones rurales de la République (J.O.Z., n°12, 15 juin 1989, p. 118
32)

Note de service n°133/D.002/Pers/PGR/89 relative à la gestion du


1989 20 juillet 712
personnel des services judiciaires par les magistrats
1216

Circulaire n°005/D.008/PGR/89 relative à l’exercice des


1989 13 septembre 322
poursuites contre les anciens membres du Conseil législatif

Ordonnance n°91-035 portant fixation du ressort de deux cours


1991 03 avril d’appel de la ville de Kinshasa (J.O.Z., n°23, 1er décembre 1996, 113
p. 6)

Traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique


1993 17 octobre (OHADA), in Journal Officiel OHADA, n°4, 1er novembre 1997, 1108
pp.1 et s.

Circulaire n°001/CAB/MIN/RI.J & GS/96 relative à l’appréciation


1996 15 février 264
de l’indigence devant les cours et tribunaux

Décision 1/CNO/RMAE/1998 portant création des deux Barreaux


1998 19 février 897
près deux cours d’appel de la Ville de Kinshasa.

Traité de Rome portant Statut de la Cour Pénale Internationale


1998 17 juillet (ratifié par le Décret-loi n° 00/3/2000 du 30 mars 2002) – Ce 968
traité n’a pas fait l’objet d’une publication au journal officiel.

Décision n°004/CNO/RMAE/01 portant règlement des élections


2001 1er juin 899
du Bâtonnier national et membres du Conseil national de l’ordre

Loi n°002/2001 portant création, organisation et fonctionnement


2001 03 juillet 468
des tribunaux de commerce (J.O.RDC., n°14, 15 juillet 2001, p.4)

Loi n°007/2002 portant Code minier (JORDC, 15 juillet 2002,


2002 11 juillet 463
numéro spécial)

Arrêté ministériel n°004 portant création et fonctionnement de la


commission des experts nationaux sur le pillage et l’exploitation
2002 03 août illégale des ressources naturelles et autres richesses de la 275
République démocratique du Congo (J.O.RDC. 1er janvier 2003,
n° 1, col. 7)

2002 29 août Loi n°011/2002 portant Code forestier 466

Règlement de procédure et de la preuve Adopté par l’Assemblée


3-10
2002 des Etats Parties à la Première session New York, 3-10 983
septembre
septembre 2002 Documents officiels ICC-ASP/1/3

Décret-loi n°017/2002 portant Code de conduite de l’agent public


2002 03 octobre 713
de l’Etat

Loi n° 016/2002 portant création, organisation et fonctionnement


2002 16 octobre 357
des tribunaux du travail

2002 16 octobre Loi n°015/2002 portant Code du travail 482

Loi n° 023-2002 portant Code judiciaire militaire (J.O.RDC, 20


2002 18 novembre 522
mars 2003, n° spécial, p.1)
1217

Instruction n°001/008/PGR relative à la lutte contre l’impunité


2003 06 août (Recueil de circulaires et instructions générales, notes de service et 272
commentaires du Procureur général de la République, 2007, p. 19)
Décret-loi n°002-2003 portant création et organisation de la
2003 11 janvier 307
Direction Générale de Migration (D.G.M.)
Décret-loi n°003-2003 portant création et organisation de
2003 11 janvier 307
l’Agence Nationale de Renseignements (A.N.R.)
Instruction n°AG/500/D2/2003 relative à l’exécution des mandats
2003 06 juin 610
de justice
Instruction de service n°AG/0667/ D2 relative à l’interdiction du
2003 23 septembre 609
port d’uniforme et d’armes de guerre après les heures de service
Note de service n°D.008/I.M/27/PGR/SEC relative aux
2003 22 novembre 323
réquisitions d’information aux banques
Instructions n°003 /D.008/003/PGR/SEC/2003 relative aux
contestations portant sur les successions (Recueil de circulaires
2003 08 décembre 413
et instructions générales, notes de service et commentaires du
Procureur général de la République, 2007, p. 15)
Instruction n°AG/0039/D8a/2004 relative à la présentation des
2004 20 janvier 622
rapports annuels
Instruction n°AG/0112/D2/2004 relative à la création des
2004 17 février 599
parquets militaires détachés
Circulaire n° 001 /D.008/PGR/SEC/2004 relative à la vigueur de
l’action de la justice (Recueil de circulaires et instructions
2004 27 avril 201
générales, notes de service et commentaires du Procureur
général de la République, 2007, p. 24)
Instruction n°AG/0310/D8a/2004 relative au contrôle des prisons
2004 28 avril 635
militaires
Circulaire n°008 /IM/002/PGR/2004 relative aux amendes
transactionnelles (Recueil de circulaires et instructions générales,
2004 11 mai 203
notes de service et commentaires du Procureur général de la
République, 2007, p. 29)

2004 Règlement de la Cour pénale internationale adopté par les juges


26 mai de la Cour le 26 mai 2004 et amendé le 09 mars 2005 1043
(documents officiels ICC-BD/01-01-04/Rév.01-05)
Loi n°04/016 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et
2004 19 juillet le financement du terrorisme (J.O.RDC., 1er août 2004, n° 15, 224
col. 42)
Note de service n°003/D.028/IM/PGR/2004 relative à l’avis
d’ouverture d’information et au réquisitoire du Procureur général
2004 20 juillet de la République (Recueil de circulaires et instructions générales, 223
notes de service et commentaires du Procureur général de la
République, 2007, p. 35)

Instruction n°004/D.008/IM/PGR/ relative à la circulation routière


2004 04 octobre (Recueil de circulaires et instructions générales, notes de service et 257
commentaires du Procureur général de la République, 2007, p. 39)
1218

Circulaire n°005/D.08/IM/PGR/2004 relative à la réduction des


populations pénitentiaires et de la mortalité dans les prisons
2004 28 décembre 679
(Recueil de circulaires et instructions générales, notes de service et
commentaires du Procureur général de la République, 2007, p. 45)

Décision n°AG/0001/2005 portant règlement intérieur de


2005 28 janvier 570
l’Auditorat Général et des auditorats militaires

Instruction n°AG/0752/D8a/2005 relative à l’insertion des


2005 15 juin 623
militaires fictifs sur les états de paie militaire

Instruction n°AG/1121/D8a/2005 portant notice relative aux


2005 30 septembre 623
antécédents du condamné

Instruction n° 5030/D.008/002/PGR/ SEC/2005 relative aux


mesures et mécanismes de renforcement de la coopération
2005 22 novembre internationale (Recueil de circulaires et instructions Générales., 1134
notes de services et commentaires du Procureur générale de la
République, 2007, p. 49)

Circulaire n°003/D08/I.M/PGR/2005 relative à l’exécution abusive


2005 05 décembre 214
de la mesure d’arrestation immédiate

Loi n°05/023 portant amnistie pour faits de guerre, infractions


2005 19 décembre politiques et d’opinion (J.O.RDC., 28 décembre 2005, n° spécial, 205
col. 1)

2006 10 janvier Instructions n°AG/ 0023D8a/2006 relative à l’insoumission 614

Instruction n°AG/0036/D8a/2006 relative au recrutement


2006 19 janvier anarchique des inspecteurs de police judiciaire de la justice 615
militaire

Loi n°06/004 portant régime fiscal applicable aux petites et


2006 27 février moyennes entreprises en matière d’impôt sur les revenus 914
professionnels et d’impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur

Circulaire n° 001/D.008/IM/PGR/2006 relative aux nouveaux


modèles de procès-verbal de saisie de prévenu et de mandat
2006 31 mars d’arrêt provisoire (Recueil de circulaires et instructions générales, 216
notes de service et commentaires du Procureur général de la
République, 2007, p. 61)

Circulaire n°002/D.008/ IM/PGR/SEC/2006 relative aux poursuites à


charge des auteurs des infractions d’imputations dommageables,
2006 26 mai injures, outrages et offenses envers le Chef de l’Etat (Recueil de 274
circulaires et instructions générales, notes de service et
commentaires du Procureur général de la République, 2007, p. 69)

Instruction n°2055/D.047/185/PGR/SEC/2006 relative à


l’interdiction d’utilisation des agents bénévoles (Recueil de
2006 09 juin 271
circulaires et instructions générales, notes de service et
commentaires du Procureur général de la République, 2007, p. 75)
1219

Circulaire n°003/D.008/IM/PGR/2006 relative à la dissolution de la


Cour de sûreté de l’Etat et à ses conséquences (Recueil de
2006 12 juin 110
circulaires et instructions générales, notes de service et
commentaires du Procureur général de la République, 2007, p. 71)

Instruction n°AG/0493/D8a/2006 relative au recrutement


2006 08 août anarchique des inspecteurs de police judiciaire de la justice 615
militaire

Circulaire n°006/D.008/IM/PGR/2006 relative à la perception des


amendes transactionnelles et autres frais de justice (Recueil de
2006 03 octobre circulaires et instructions générales, notes de service et 206
commentaires du Procureur général de la République, 2007, p.
80)

Loi organique n°06/020 portant statut des magistrats (J.O.R.D.C.,


2006 10 octobre 681
25 octobre 2006, n° spécial)

Instruction n°AG/0277/D8a/2007 relative aux requêtes aux cours


2007 23 avril 608
civiles

Circulaire n°001/D008/I.M/PGR/2007 relative aux nouveaux


2007 12 juillet modèles de procès-verbal de saisie de prévenu et de mandat 221
d’arrêt provisoire

Circulaire n°HCM/163/2007 portant sur la motivation des


2007 15 août 625
décisions judiciaires au prononcé

Circulaire n°HCM/186/2007 relative à la constitution d’un


2007 05 septembre 599
détachement judiciaire

Loi organique n° 08/012 portant principes fondamentaux relatifs à


2008 31 juillet la libre administration des provinces (JORDC, n° spécial, 07 juillet 321
2008)

Loi n°08/012 portant principes fondamentaux relatifs à la libre


2008 31 juillet administration des provinces (Journal Officiel de la RDC, n° 456
spécial, 31 juillet 2008, p. 16)

Loi organique n°08/013 portant organisation et fonctionnement


2008 05 août du Conseil supérieur de la magistrature (J.O.R.D.C. du 11 août 719
2008, n° spécial, col. 1)

Instruction n°AG/0836/D8a/2008 relative aux notes de


2008 08 septembre 599
signalement

Circulaire n°AG/0856/D2/2008 relative à la constitution de


2008 08 septembre 608
double de dossiers du parquet

Arrêté interministériel n°12/CAB.MIN./ETPS/JHD/063/2008


portant création, organisation et fonctionnement du comité de
2008 18 septembre 479
pilotage des tribunaux du travail (J.O.R.D.C., 15 octobre 2008, n°
20, p. 37)
1220

Décret n°08/20 portant organisation et fonctionnement d’une


2008 24 septembre cellule nationale des renseignements financiers, CENAREF en sigle 244
(J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 10)

Décret n°08/21 portant création du comité consultatif de lutte


2008 24 septembre contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, 248
Colub en sigle (J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 15).

Décret n°08 portant création du fond de lutte contre le crime


2008 24 septembre 250
organisé en sigle Folucco (J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 17)

Loi organique n°08/016 portant composition, organisation et


fonctionnement des entités territoriales décentralisées et leurs
2008 07 octobre 321
rapports avec l’Etat et les provinces (J.O.RDC, n° spécial, 10
octobre 2008, p. 31)

Note de service n°AG/01126/ D8a/2008 relative aux statistiques


2008 13 novembre 616
mensuelles
2008 15 novembre Instruction n°AG/01128/ D8a/2007 relative à l’ordre permanent 209
Circulaire n°001 portant interdiction du recours aux réquisitions
d’informations aux fins de déguerpissement des personnes (in
2009 26 août 324
Mercuriale du P.G.R., rentrée judiciaire de la Cour de Suprême de
Justice, octobre 2009, p. 51)

Loi n°09/001 portant protection de l’enfant (J.O., n°spécial, 25


2009 10 janvier 484
mai 2009, pp. 3-47)

2009 30 mars Circulaire n°HCM/002/2009 portant profil d’un juge assesseur 570

Circulaire n°HCM/001/2009 sur le prononcé de renvoi de


2009 30 mars 624
l’Armée ou de la Police Nationale Congolaise

Circulaire n°HCM/062/2009 concernant les instructions


2009 31 mars 619
permanentes relatives à la transmission de statistiques mensuelles

Instruction n°AG/0359/D2/2009 relative à l’exécution des


2009 4 mai 611
mandats de justice

Loi portant amnistie pour les faits de guerres et insurrectionnels


2009 7 mai commis dans la province du Nord-Kivu et Sud-Kivu (J.O.RDC., 9 208
mai 2009, n° spécial, p. 11)

Règlement intérieur du Conseil Supérieur de la Magistrature


2009 13 juin 726
(J.O.R.D.C, n°spécial du 15 juin 2009)
Règlement portant procédure de désignation de membres du
2009 23 juin 747
Secrétariat permanent du Conseil supérieur de la magistrature
Circulaire n°002/2009 interdisant l’instruction des dossiers
inscrits au registre des faits non infractionnels, RFNI en sigle (in
2009 24 septembre 324
Mercuriale du P.G.R., rentrée judiciaire de la Cour de suprême de
justice, octobre 2009, p. 55)
1221

Circulaire n°HCM/206/2009 portant allocation d’office des


2009 15 octobre 626
dommages-intérêts en droit pénal militaire

2009 14 décembre Instruction n°AG/01055/D8a/2009 relative au signalement 600

Décret n°010-002 portant création des offices notariaux


2010 26 janvier 920
(J.O.R.D.C., 3 mars 2010, n° spécial)

Circulaire n°0014/D.088/IM/PGR/2010 relative à la bonne marche


2010 17 février 709
de service

Arrêté SC/062/BGV/COJU/TNT/NB/2010 portant fixation du


2010 20 mars nombre des sièges et des ressorts des offices notariaux dans la 921
ville de Kinshasa (J.O.R.D.C., 29 mai 2010, n° spécial)

Instruction n°AG/0381/D8a/2010 portant réquisition des


2010 30 mai 616
militaires de la prévôté militaire non officiers de police judiciaire

2010 23 juin Directive n°AG/0793/10 sur la torture 612

2010 23 juin Directive n° AG/0794/10 sur le décès en détention 613

Circulaire n°3594/D.008/IM/PGR/SEC/2010 relative à


2010 09 juillet 275
l’interdiction des interpellations frisant la tracasserie

Note circulaire n°HCM/161/2010 relative à l’application de


2010 06 août 626
l’article 27 du Code pénal militaire

2010 20 août Ordonnance-loi n°10/002 portant Code des douanes 314

Circulaire n°4432/D.008/I.M/PGR/SEC/2011 portant dispositions


2010 30 août 341
légales applicables en cas de viol d’enfant

Résolution n°001/2010 portant adoption et mise en application du


2010 23 décembre cadre et structure organiques du Conseil supérieur de la 743
magistrature

Arrêté ministériel n°490/CAB/MIN/J&DH/2010 et


2011/CAB/MIN. GEFAE portant composition, organisation et
2010 29 décembre 511
fonctionnement du Comité de médiation en matière de justice
pour mineurs

Décret n°11/01 fixant les sièges ordinaires et ressorts des


2011 05 janvier 492
tribunaux pour enfants

Arrêté ministériel n°001/CAB/MIN/J&DH/2011 portant création


2011 05 janvier des sièges secondaires des tribunaux pour enfants et fixation de 508
leurs ressorts
1222

Arrêté ministériel n°002/CAB/MIN/J&DH/2011 portant


2011 05 janvier regroupement des ressorts des tribunaux pour enfants pour 518
l’exécution des mesures de garde, d’éducation et de préservation

Circulaire conjointe n°001 relative au déplacement des magistrats


2011 06 janvier 710
du siège et du parquet

Cadre et structure organiques du Conseil Supérieur de la


2011 02 février 742
Magistrature (J.O.R.D.C., n° spécial du 12 février 2011)

Résolution n°001/2011 portant adoption et mise en application du


Code d’éthique et de déontologie des Magistrats (Assemblée
2011 26 mai 701
Générale du CSM de mai 2011, in Journal Officiel de la RDC,
numéro spécial, 21 décembre 2012)

Loi n° 11/003 modifiant la loi n°06/006 du 09 mars 2006 portant


organisation des élections présidentielles, législatives, provinciales,
2011 25 juin 457
urbaines, municipales et locales (Journal Officiel de la RDC, n° 13,
1er juillet 2011, pp. 6-33)

Circulaire n°003/008/I.M/PGR/2011 relative à la tenue des


2011 30 juillet 330
registres personnels des cabinets des magistrats

Circulaire n°002/008/I.M/PGR/SEC/2011 relative à la note de


2011 30 juillet 340
classement

Circulaire n°HCM/155/2011 portant organisation des audiences


2011 15 Septembre 626
solennelles

Note circulaire n°04 sur la procédure de renvoi pour cause de


2011 27 septembre 112
suspicion légitime

Note circulaire n°08 sur le respect des heures de début des


2011 27 septembre 259
audiences des cours et tribunaux

2011 27 septembre Note circulaire n°012 sur l’exécution des décisions judiciaires 370

Note circulaire n°09 sur l’exécution des décisions rendues par


2011 27 septembre 372
défaut sur exploits signifiés à la Commune ou au quartier

Note circulaire n°013 relative à l’interdiction d’homologation des


2011 27 septembre 380
actes d’aliénation d’immeubles par des jugements d’expédient

Note circulaire n°011 sur l’interdiction de main levée de saisies


2011 27 septembre 403
arrêts par des voies autres que judiciaires

Note circulaire n°014 sur la non-admissibilité de la procédure de


2011 27 septembre 461
tierce opposition en matière de contentieux électoral

Note circulaire n°06 sur l’étendue des effets des arrêts de


2011 27 septembre 462
condamnation rendue en matière de prise à partie
1223

Note circulaire n°10 portant mesures d’encadrement des


2011 27 septembre 711
mouvements syndicaux des magistrats

Circulaire n°5639/D.008/IM/252/PGR/SEC/2011 portant


2011 19 octobre 711
interdiction d’accès au PGR sans invitation

Décision n°417/BRKG/CO/2011 portant réglementation relative à


2011 19 novembre 874
la taxation et recouvrement des honoraires

Circulaire n°7/008/IM/PGR/2011 relative à l’inspection des


2011 133
territoires et au contrôle des juridictions coutumières

Circulaire n°5.008/IM/PGR/2011 relative à l’arrestation, à la mise


en détention préventive, à l’arrestation immédiate, à l’audience
2011 266
ainsi qu’à l’arrestation provisoire et à la mise en détention
préventive en cas d’infraction intentionnelle flagrante

Circulaire n°5/008/IM/PGR/2011 relative à l’arrestation, à la mise


en détention préventive, à l’arrestation immédiate, à l’audience
2011 209
ainsi qu’à l’arrestation et la mise en détention préventive en cas
d’infraction intentionnelle flagrante

Circulaire n°4/008/IM/PGR/2011 relative à l’action des officiers de


2011 303
police judiciaire

2011 Circulaire n°6/008/IM/PGR/2011 relative au régime pénitentiaire 657

Circulaire n° 001/2012 portant relèvement de la discipline des


2012 13 février 709
magistrats (Président du CSM)

Circulaire n°HCM/029/2012 portant directives permanentes


2012 02 mars 619
d’uniformisation de statistiques mensuelles

Circulaire n°ONA/BN/MMT/AT/2012 portant lettre circulaire


2012 04 juin 877
Barème des honoraires applicables par les avocats

Ordonnance n°HCM/037/2012 modifiant et complétant


2012 03 août l’ordonnance n° HCM//008/2003 du 10 juillet 2003 portant 584
règlement intérieur de la Haute Cour militaire

Ordonnance-loi n°007/2012 portant Code des assises (JORDC,


2012 21 septembre 308
n° spécial, 18 octobre 2012, pp.34 et s.)

318
Loi organique n°13/010 relative à la procédure devant la Cour de
2013 19 février et
cassation (J.O.R.D.C., n° spécial, 20 février 2013)
414

Ordonnance n°86/36 relative aux prises de vues des exécutions


262
capitales (B.A, 1936, p. 329)
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TABLE DES MATIÈRES


AVANT-PROPOS.................................................................................................................................. 3

SOMMAIRE............................................................................................................................................ 5

Ière PARTIE : CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE


DU CONGO DU 18 FEVRIER 2006 TELLE QUE MODIFIEE A CE JOUR .......................... 17
Titre Ier : Des dispositions générales ................................................................................................................................. 20
Chapitre 1er : De l’Etat et de la Souveraineté..................................................................................................................... 20
Section 1re : De l’Etat ....................................................................................................................................................20
Section 2 : De la Souveraineté ........................................................................................................................................21
Chapitre 2 : De la Nationalité .......................................................................................................................................21
Titre II : Des droits humains, des libertés fondamentales et des devoirs du citoyen et de l’Etat ........................ 22
Chapitre 1er : Des Droits civils et politiques ...............................................................................................................22
Chapitre 2 : Des droits économiques, sociaux et culturels.......................................................................................25
Chapitre 3 : Des droits collectifs ...................................................................................................................................27
Chapitre 4 : Des devoirs du citoyen ..............................................................................................................................29
Titre III. : De l’organisation et de l’exercice du pouvoir................................................................................................. 29
Chapitre Ier : Des institutions de la République...........................................................................................................29
Section 1re : Du pouvoir exécutif ...............................................................................................................................30
Paragraphe Ier : Du Président de la République..................................................................................................30
Paragraphe 2 : Du Gouvernement ........................................................................................................................32
Paragraphe 3 : Des dispositions communes au Président de la République et au Gouvernement.........33
Section 2 : Du pouvoir législatif .................................................................................................................................34
Paragraphe 1er : De l’Assemblée nationale .........................................................................................................34
Paragraphe 2 : Du Sénat ..........................................................................................................................................35
Paragraphe 3 : Des immunités et des incompatibilités .....................................................................................35
Paragraphe 4 : Des droits des députés nationaux ou des sénateurs .............................................................36
Paragraphe 5 : De la fin et de la suspension du mandat de député national ou de sénateur ..................36
Paragraphe 6 : Du fonctionnement de l’Assemblée nationale et du Sénat ..................................................36
Section 3 : Des rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.......................................................38
Section 4 : Du Pouvoir judiciaire ...............................................................................................................................44
Paragraphe 1 : Dispositions générales ..................................................................................................................44
Paragraphe 2 : Des juridictions de l’ordre judiciaire..........................................................................................45
Paragraphe 3 : Des juridictions de l’ordre administratif ...................................................................................45
Paragraphe 4 : Des juridictions militaires ............................................................................................................46
Paragraphe 5 : De la Cour constitutionnelle ......................................................................................................46
Section 5 : Des Finances publiques ............................................................................................................................48
Paragraphe 1er : Des dispositions générales ......................................................................................................48
Paragraphe 2 : De la Banque Centrale .................................................................................................................48
Paragraphe 3 : De la Cour des comptes ..............................................................................................................49
1226

Paragraphe 4 : De la Caisse nationale de péréquation .....................................................................................49


Section 6 : De la Police nationale et des Forces armées ......................................................................................49
Paragraphe 1er : De la Police nationale ...............................................................................................................49
Paragraphe 2 : Des Forces armées ........................................................................................................................50
Section 7 : De l’Administration publique .................................................................................................................50
Chapitre 2 : Des provinces ..............................................................................................................................................51
Section 1re : Des institutions politiques provinciales ...........................................................................................51
Section 2 : De la répartition des compétences entre le pouvoir central et les provinces ...........................52
Section 3 : De l’autorité coutumière ........................................................................................................................56
Titre IV : Du conseil économique et social ...................................................................................................................... 57
Titre V : Des institutions d’appui a la democratie ........................................................................................................... 57
Chapitre 1er : De la Commission électorale nationale indépendante ..................................................................57
Chapitre 2 : Du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication ........................................................57
Titre VI : Des traités et accords internationaux .............................................................................................................. 57
Titre VII : De la révision constitutionnelle ........................................................................................................................ 58
Titre VIII : Des dispositions transitoires et finales .......................................................................................................... 59

IIème PARTIE: ORGANISATION ET COMPTENCE JUDICIAIRES ............................................... 60

1. Code de l’organisation et de la compétence judiciaires............................................................................................ 60


Ordonnance-Loi n° 82-020 du 31 mars 1982 portant Code de l’organisation
et de la compétence judiciaires ................................................................................................................................ 60
Titre 1er : De l’organisation judiciaire................................................................................................................................. 60
Chapitre 1er : Du personnel judiciaire............................................................................................................................60
Chapitre II : Du ministère public.....................................................................................................................................60
Chapitre III : Des cours et tribunaux............................................................................................................................................ 63
Section 1re : Des tribunaux de paix.............................................................................................................................63
Section 2 : Des tribunaux de grande instance..........................................................................................................64
Section 3 : Des cours d’appel......................................................................................................................................65
Section 4 : La Cour de sûreté de l’État.....................................................................................................................65
Section 5 : De la Cour suprême de justice...............................................................................................................65
Section 6 : Des dispositions communes aux cours et tribunaux.........................................................................66
Titre II : De la compétence................................................................................................................................................... 70
Chapitre Ier : Des cours et tribunaux répressifs...........................................................................................................70
Section 1re : De la compétence matérielle des tribunaux de paix............................................................................70
Section 2 : De la compétence matérielle des tribunaux de grande instance........................................................70
Section 3 : De la compétence matérielle des Cours d’appel....................................................................................70
Section 4 : De la compétence matérielle de la Cour de sûreté de l’État...............................................................71
Section 5 : De la compétence de la Cour suprême de justice.................................................................................71
Section 6 : Des dispositions communes........................................................................................................................71
1227

Section 7 : De la compétence territoriale.....................................................................................................................72


Section 8 : De l’action civile.............................................................................................................................................72
Chapitre II : Des cours et des tribunaux civils.............................................................................................................72
Section 1re : De la compétence matérielle.................................................................................................................72
Section 2 : Du mode de détermination de la compétence matérielle...............................................................73
Section 3 : De la compétence territoriale................................................................................................................74
Section 4 : Des règles spéciales...................................................................................................................................75
Chapitre III : De la compétence en matière administrative.......................................................................................77
Chapitre IV : De la compétence en matière fiscale.....................................................................................................77
Chapitre V : de la compétence en matière de travail..................................................................................................78
Chapitre VI : des compétences spéciales de la cour suprême de justice...............................................................78
Section 1re : De la section judiciaire...........................................................................................................................78
Section 2 : De la section administrative....................................................................................................................78
Section 3 : De la section de législation......................................................................................................................78
Section 4 : Des sections réunies.................................................................................................................................78
Titre III : Dispositions transitoires et finales..................................................................................................................... 79
2. Textes complémentaires au code de l’organisation et de la compétence judiciaires.......................................... 79
Cours et tribunaux................................................................................................................................................................. 79
Ordonnance de l’Administrateur Général au Congo du 14 mai 1886 portant principes
à suivre dans les décisions judiciaires .................................................................................................................... 79
Arrêté d’organisation judiciaire n° 299/79 du 20 août 1979 portant règlement intérieur
des cours, tribunaux et parquets (Ministère de la Justice).................................................................................. 80
Titre Ier : Des cours et tribunaux.................................................................................................................................................80
Chapitre unique : De l’organisation des cours et tribunaux......................................................................................... 80
Section 1re : De la division des cours et tribunaux en sections et en chambres..............................................80
Section 2 : Des attributions des premiers présidents de juridiction,
des présidents des juridictions, des présidents des sections et des chambres......................................80
§ 1er. Des présidents des cours et tribunaux......................................................................................................80
§ 2. Des présidents des sections et des chambres.............................................................................................81
§ 3. Des juges rapporteurs.......................................................................................................................................81
Section 3 : Du fonctionnement des cours et tribunaux........................................................................................81
§ 1er. Des audiences..................................................................................................................................................81
§ 2. De la conférence des présidents, de l’assemblée plénière et de l’assemblée mixte............................82
§ 3. Des consultants coutumiers.............................................................................................................................83
§ 4. Des vacances........................................................................................................................................................83
§ 5. De l’inscription au rôle......................................................................................................................................83
§ 6. De l’instruction....................................................................................................................................................84
§ 7. De l’appréciation de l’indigence.......................................................................................................................85
§ 8. Du délibéré et du prononcé des arrêts et jugements................................................................................85
§ 9. De l’exécution des arrêts et jugements.........................................................................................................85
1228

§ 10. De la communication pour avis au Ministère public.................................................................................86


§ 11. Des citations directes......................................................................................................................................87
§ 12. Du rapport mensuel et de transmission des arrêts et jugements.........................................................87
§ 13 .De la surveillance administrative des juridictions.....................................................................................87
§ 14. Du bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice.............................................................................88
Section 4 : Des services des cours et tribunaux.....................................................................................................88
§ 1er. Du greffe............................................................................................................................................................88
§ 2. De la tenue des registres..................................................................................................................................88
§ 3. Du service des relations publiques et protocole.........................................................................................90
§ 4. De la Cour de sûreté de l’État........................................................................................................................90
Titre II : Du ministère public ............................................................................................................................................... 90
Chapitre unique : De l’organisation des parquets.......................................................................................................90
Section 1re : Des attributions du premier avocat général de la République coordonnateur,
des premiers avocats généraux de la République, chefs des sections, des avocats généraux
de la République, des magistrats du parquet général et du parquet de grande instance.....................90
Section 2 : Des services des parquets.......................................................................................................................92
§ 1er. Des sections et des secrétariats..................................................................................................................92
§ 2. De l’inscription au registre du Ministère public...........................................................................................94
§ 3. De la tenue des registres..................................................................................................................................95
Section 3 : Des instructions judiciaires et devoirs du magistrat instructeur....................................................96
§ 1er. Des enquêtes....................................................................................................................................................96
§ 2. Des commissions rogatoires à exécuter à l’étranger.................................................................................97
§ 3 .Des commissions rogatoires à exécuter au Congo...................................................................................98
§ 4. Des mandats d’amener à exécuter en dehors du parquet chargé de l’instruction.............................98
§ 5. Des frais occasionnés par l’exécution des commissions rogatoires émanant de l’étranger..............98
Section 4 : Du classement sans suite des affaires....................................................................................................98
Section 5 : De la décision d’exercer les poursuites................................................................................................99
Section 6 : De l’avis d’ouverture et de la note de fin d’instruction....................................................................99
Section 7 : De la transmission des dossiers, rapports et pièces, de l’information des autorités
politico-administratives et des parties, de la détention de sommes d’argent.........................................99
§ 1er. De la transmission des dossiers judiciaires.................................................................................................99
1. De la transmission des dossiers au procureur de la République ou au procureur général.............99
2. De la transmission des dossiers d’un parquet à un autre..................................................................... 100
§ 2. De l’information à donner aux autorités politiques et administratives............................................... 100
1. Des informations à fournir........................................................................................................................... 100
2. De la transmission des copies de jugements et arrêts.......................................................................... 101
§ 3. Des renseignements à fournir aux parties et aux personnes intéressées.......................................... 101
1. De la délivrance de copies et de la communication des dossiers répressifs.................................... 101
2. Des renseignements à fournir aux parties................................................................................................ 101
§ 4. Des pièces et rapports à envoyer au procureur général........................................................................ 101
§ 5. De la détention de sommes d’argent par les parquets........................................................................... 102
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Section 8 : De la détention préventive, des recours du Ministère public


et de la production pénitentiaire................................................................................................................... 103
§ 1er. De la détention préventive........................................................................................................................ 103
§ 2. Des recours du Ministère public.................................................................................................................. 104
§ 3. De la compétence pénitentiaire................................................................................................................... 104
Titre III : Des tribunaux de paix et des tribunaux de police.......................................................................................104
Section 1re : Généralités.............................................................................................................................................. 104
Section 2 : De l’inscription au rôle et au registre du Ministère public............................................................ 104
Section 3 : De la transmission des jugements des tribunaux de police et des dossiers
classés sans suite............................................................................................................................................... 105
Section 4 : Des pièces périodiques établies par les juges des tribunaux de police...................................... 105
Section 5 : Des sommes d’argent détenues par les tribunaux de police........................................................ 105
Titre IV : Dispositions communes aux cours, tribunaux et parquets........................................................................105
§ 1er. De la flagrance.............................................................................................................................................. 105
§ 2. Des notes biographiques, des rapports et statistiques............................................................................ 106
§ 3. Des correspondances avec les tiers et les supérieurs hiérarchiques................................................... 106
§ 4. De la gestion du mobilier et des bibliothèques........................................................................................ 106
§ 5. Des abréviations courantes........................................................................................................................... 107
Titre V : Dispositions finales...............................................................................................................................................107
Circulaire n° 01/008/IM/PGR/2011 relative à l’ordonnance-loi n° 82/020 du 31 mars 1982
portant Code de l’organisation et de la compétence judiciaires telle que modifiée à ce jour.................107
Chapitre Ier : Principe de la plénitude de l’exercice de l’action publique entre les mains
des procureurs généraux près les cours d’appel............................................................................................ 107
Chapitre II : Dérogations Intervention exceptionnelle du Procureur Général de la République.................. 108
Chapitre III : Pouvoirs des procureurs généraux près les cours d’appel............................................................ 108
1. Administration des parquets et la tenue des registres.................................................................................... 108
2. Gestion du personnel............................................................................................................................................. 108
3. Inspection des parquets......................................................................................................................................... 109
4. Rapports trimestriels.............................................................................................................................................. 109
Circulaire n° 003/D.008 /IM/PGR/2006 du 12 juin 2006 relative à la dissolution de la Cour
de sureté de l’Etat et à ses conséquences ...........................................................................................................110
Ordonnance n° 87/215 du 23 juin 1987 portant création de l’inspectorat général des services
du Conseil judiciaire ..................................................................................................................................................111
Note circulaire n° 04 du 27 septembre 2011 sur la procédure de renvoi pour cause de suspicion légitime.112
Cours d’appel......................................................................................................................................................................... 112
Ordonnance n° 89-025 du 26 janvier 1989 portant création d’une Cour d’appel dans les Provinces
du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu..........................................................................................................112
Ordonnance n° 91-035 du 3 avril 1991 portant fixation du ressort de deux cours d’appel
de la ville de Kinshasa ...............................................................................................................................................113
Tribunaux de grande instance...........................................................................................................................................113
1230

Arrêté d’organisation judiciaire n° 108/78 du 22 avril 1978 portant rattachement de certains districts
administratifs au ressort des tribunaux de grande instance voisins ...............................................................113
Arrêté d’organisation judiciaire n° 117/78 du 26 avril 1978 portant rattachement de certains districts
administratifs au ressort des tribunaux de grande instance voisins ...............................................................113
Ordonnance d’organisation judiciaire n° 82-044 du 31 mars 1982 portant fixation du ressort
territorial des tribunaux de grande instance de la ville de Kinshasa .............................................................114
Ordonnance n° 87-006 du 9 janvier 1987 portant création d’un tribunal de grande instance
dans le district du Nord-Ubangi .............................................................................................................................115
Ordonnance d’organisation judiciaire n° 89-131 du 3 juin 1989 portant création des tribunaux
de grande instance .....................................................................................................................................................115
Tribunaux de paix.................................................................................................................................................................. 116
Ordonnance n° 79-105 du 4 mai 1979 fixant les sièges et ressorts des tribunaux de paix
de la ville de Kinshasa................................................................................................................................................116
Annexe à l’ordonnance n° 79-105 du 4 mai 1979 fixant les sièges et ressorts des tribunaux
de paix de la ville de Kinshasa..................................................................................................................................116
Ordonnance n° 79-218 du 28 septembre 1979 fixant le siège ordinaire et le ressort des tribunaux
de paix de la ville de Lubumbashi ...........................................................................................................................117
Annexe.................................................................................................................................................................................... 117
Ordonnance n° 79-290 du 27 décembre 1979 portant création des tribunaux de paix
de la ville de Kisangani et fixation de leur siège ordinaire et de leur ressort .............................................117
Annexe à l’ordonnance 79-290 du 27 décembre 1979 portant création des tribunaux de paix
de la ville de Kisangani et fixation de leur siège ordinaire et de leur ressort..............................................117
Ordonnance n° 89-13 du 23 juin 1989 portant création des tribunaux de paix dans les territoires
de la République .........................................................................................................................................................118
Juridictions coutumières......................................................................................................................................................125
Chapitre I : Institution, composition et surveillance................................................................................................ 125
Chapitre II : Compétence des tribunaux indigènes.................................................................................................. 127
Chapitre III : Des règles de fond applicables par les tribunaux indigènes........................................................... 129
Chapitre IV : Procédure.................................................................................................................................................. 130
Chapitre V : De la révision des jugements.................................................................................................................. 131
Chapitre VI : De l’annulation des jugements.............................................................................................................. 131
Chapitre VIII : Dispositions généraleS.................................................................................................................................132
Circulaire n° 7/008/IM/PGR/2011 relative à l’inspection des territoires et au contrôle
des juridictions coutumières....................................................................................................................................133
Chapitre Ier : Observations générales.......................................................................................................................... 133
Chapitre II: Forme du rapport d’inspection judiciaire de territoire..................................................................... 134
Section 1re: Généralités.............................................................................................................................................. 134
Section 2 : Tribunal de police................................................................................................................................... 134
I. Activités.................................................................................................................................................................. 134
2. Règlements relatifs au fonctionnement et au service d’ordre intérieur................................................ 134
1231

3. Etat des archives.................................................................................................................................................. 135


4. Exécution des jugements................................................................................................................................... 135
Section 3: L’office de la police judiciaire................................................................................................................. 135
Section IV : Office de l’état civil............................................................................................................................... 135
1. Registres à examiner : article 82 du Code de la famille............................................................................. 135
2. Circulation des registres................................................................................................................................... 135
3. Tenues des registres............................................................................................................................................ 136
4. Conditions des cimetières................................................................................................................................ 136
Section 5 : Office des successions........................................................................................................................... 136
1. Succession des étrangers.................................................................................................................................. 136
2. Succession des nationaux.................................................................................................................................. 136
Chapitre III : Forme du rapport d’inspection des prisons et camps de détention............................................ 136
Chapitre IV : Forme du rapport d’inspection des juridictions coutumières..................................................... 136
Section 1re : Généralités............................................................................................................................................ 136
Section 2 : Forme du rapport.................................................................................................................................. 136
Chapitre V : Contrôle des prisons des collectivités locales................................................................................... 140
Section 1re: Obligation légale du contrôle.............................................................................................................. 140
Section 2 : Objet du contrôle................................................................................................................................... 140
Chapitre VI : Inspection des postes détachés............................................................................................................ 140
Chapitre VII : Appréciations des inspections par les procureurs de la République........................................... 140

IIIème PARTIE: PROCEDURES JUDICIAIRES................................................................................. 141

I. procédure pénale............................................................................................................................................................... 141


1. Code de procédure penale.............................................................................................................................................141
Décret du 6 août 1959 portant Code de procédure pénale .....................................................................................141
Chapitre 1er : De la police judiciaire........................................................................................................................... 141
Chapitre II : De l’instruction.......................................................................................................................................... 143
Section 1re : Dispositions générales.......................................................................................................................... 143
Section II : Du mandat de comparution et du mandat d’amener.................................................................... 144
Section III : Des enquêtes.......................................................................................................................................... 144
Section IV: Des visites des lieux, perquisitions et saisies.................................................................................... 145
Section V: Des explorations corporelles................................................................................................................ 146
Chapitre III : De la détention préventive et de la liberté provisoire.................................................................... 146
Chapitre IV: Des interprètes, traducteurs, experts et médecins.......................................................................... 150
Chapitre V : De la procédure devant les juridictions de jugement....................................................................... 151
Section 1re : De la saisine des tribunaux............................................................................................................... 151
Section II : Des citations............................................................................................................................................. 151
Section III : Des mesures préalables au jugement................................................................................................ 153
Section IV: De la constitution de partie civile..............................................................................................................153
Section V: Des audiences............................................................................................................................................ 153
Section VI : Des jugements........................................................................................................................................ 154
1232

Chapitre VI : De l’opposition et de l’appel................................................................................................................. 156


Section 1re : De l’opposition..................................................................................................................................... 156
Section II : De l’appel.................................................................................................................................................. 157
Chapitre VII : De l’exécution des jugements.............................................................................................................. 159
Chapitre VIII : Des frais de justice et du droit proportionnel................................................................................ 160
Chapitre IX : Dispositions finales................................................................................................................................. 163
Chapitre X: Dispositions transitoires.......................................................................................................................... 163
2. Textes complementaires au code de procedure penale...........................................................................................164
Ordonnance n° 11-542 du 26 octobre 1959 portant mesures d’exécution du décret
du 6 août 1959 complétant le Code de procédure pénale ..............................................................................164
Action des parquets.............................................................................................................................................................165
Circulaire n° 2/008/IM/PGR/2011 relative à l’action des parquets............................................................................165
Chapitre 1er : Orientation et directives de l’action des parquets......................................................................... 165
Section 1re : Nécessité d’entente entre les membres du pouvoir judiciaire et du pouvoir exécutif........ 165
Section 2 : Métamorphose du plaignant en prévenu........................................................................................... 166
Section 3 : Recherche des infractions dans l’intérêt exclusif de l’ordre public............................................. 166
Section 4 : Directives concernant les relations des parquets avec les autorités........................................... 167
1. Autorités « civiles »............................................................................................................................................ 167
2. Autorités militaires et policières...................................................................................................................... 168
3. Autorités consulaires et diplomatiques.......................................................................................................... 169
4. Conclusions générales sur les « relations » des magistrats...................................................................... 169
Section 5 : Attitude à prendre par les magistrats des parquets, à l’égard des erreurs manifestes et des
manquements graves aux devoirs des magistrats du siège...................................................................... 169
Chapitre II : Rôle des officiers du Ministère public auprès des tribunaux de paix ou de grande instance.. 169
Section 1re : Matière pénale........................................................................................................................................ 169
Section 2 : Matière civile............................................................................................................................................ 170
Chapitre III : Rôle des officiers du Ministère Public auprès des tribunaux
de police avant la mise en place des tribunaux de paix................................................................................ 170
Chapitre IV: Poursuites en cas de troubles................................................................................................................ 171
Circulaire n° 3/008/IM/PGR/2011 relative à l’organisation intérieure des parquets.............................................172
Chapitre Ier : Direction à exercer par le Procureur de la République sur les officiers
du Ministère public de son ressort.................................................................................................................. 172
Section 1re : Généralités.............................................................................................................................................. 172
Section 2 : Formation professionnelle des magistrats du Ministère public..................................................... 173
Chapitre II : Fonctions du chef de l’office du parquet............................................................................................. 173
Section 1re: Généralités.............................................................................................................................................. 173
Section 2 : Distribution des affaires......................................................................................................................... 174
Section 3: Attribution du chef de l’office du parquet.......................................................................................... 174
Chapitre III : Instructions judiciaires et devoirs du magistrat instructeur........................................................... 175
Section 1re : Généralités.............................................................................................................................................. 175
Section 2 : Règles générales à suivre par le magistrat instructeur................................................................... 175
1233

1. Examen attentif par le magistrat instructeur dès réception des procès-verbaux et des plaintes.... 175
2. Cas où tout acte d’instruction est superfétatoire....................................................................................... 175
3. Nécessité de prescrire tel ou tel devoir d’instruction............................................................................... 175
4. Désignation d’un gardien des biens des prévenus, récupération de ses salaires et sort des biens
saisis par l’officier de police judiciaire...................................................................................................... 176
5. Désignation de tout officier de police judiciaire pour accomplir certains devoirs d’instruction..... 177
6. Langue des prévenus et les témoins, langue dans laquelle les procès-verbaux sont rédigés............. 177
Section 3: Commissions rogatoires à exécuter à l’étranger.............................................................................. 177
Section 4 : Commissions rogatoires à exécuter en dehors du parquet chargé de l’instruction............... 178
Section 5 : Mandats d’amener à exécuter en dehors du parquet chargé de l’instruction.......................... 178
Section 6 : Frais occasionnés par l’exécution des commissions rogatoires émanant de l’étranger.......... 178
Chapitre IV: Exercice de l’action publique................................................................................................................. 179
Section 1re : Inscription des affaires au registre du Ministère public................................................................ 179
Section 2 : Classement des affaires.......................................................................................................................... 182
Section 3 : Décision d’exercer les poursuites....................................................................................................... 182
Section 4 : Poursuites après proposition d’une amende transactionnelle...................................................... 183
Section 5 : Avis d’ouverture et note de fin d’instruction................................................................................... 183
Section 6 : Enfant en conflit avec la loi................................................................................................................... 184
Chapitre V : Transmission des dossiers judiciaires.................................................................................................... 184
Section1re: Constitution des dossiers et transmission au Procureur général................................................ 184
Section 2: Transmission des dossiers d’un parquet à un autre......................................................................... 185
Chapitre VI: De l’avis à donner aux autorités politiques et administratives de l’ouverture
d’une instruction à charge des membres de leur personnel ou de tiers et
de la solution intervenue..................................................................................................................................... 185
Section 1re: Informations à donner......................................................................................................................... 185
Section 2: Transmission des copies de jugements............................................................................................... 186
Chapitre VII : Renseignement à fournir par les parquets et les tribunaux de police aux parties
et aux personnes intéressées.............................................................................................................................. 186
Section 1re: Délivrance de copies et communications des dossiers répressifs............................................ 186
Section 2: Renseignements à fournir aux parties................................................................................................. 187
Section 3: Correspondance de service des membres du parquet avec des tiers......................................... 187
Chapitre VIII : Registres à tenir aux parquets............................................................................................................ 187
Section 1re: Parquet près le tribunal de paix.......................................................................................................... 187
1. Un registre du Ministère public....................................................................................................................... 187
2. Un registre dénommé « Registre autres parquets » (R.A.P.).................................................................... 189
3. Un registre dénommé « Faits non infractionnels » (RFNI)....................................................................... 189
4. Un registre des objets saisis « ROS »............................................................................................................. 189
5. Un registre d’exécution des jugements......................................................................................................... 189
6. Un registre dénommé « registre des tutelles » (R.T.)................................................................................ 189
Section 2: Parquet de grande instance.................................................................................................................... 189
Section 3: Parquet général......................................................................................................................................... 189
Section 4 : Numéros d’ordre des registres............................................................................................................ 189
1234

Chapitre IX : Pièces et rapports à envoyer au procureur général....................................................................... 190


Section 1re : Avis d’ouverture et note de fin d’instruction (dans le cas prévus précédemment)................... 190
Section 2: Nombre d’exemplaires de jugements à transmettre........................................................................ 190
Section 3: Transmission des jugements en cas de condamnation à servitude pénale
à perpétuité ou en cas d’acquittement......................................................................................................... 190
Section 4 : Transmission des jugements en cas de condamnation à une peine de servitude pénale
supérieure à un an............................................................................................................................................. 190
Section 5: Communication du dispositif du jugement......................................................................................... 190
Section 6: Bulletin de condamnations..................................................................................................................... 190
Section 7: Rapport des inspections de la prison du chef-lieu............................................................................ 190
Section 8: Transmission des copies des jugements rendus en matières civile et commerciale.................. 191
Section 9: Rapports mensuels sur l’activité des parquets................................................................................... 191
Section 10: Tableaux trimestriels du registre du ministère public.................................................................... 191
1. Parquets près les tribunaux de paix............................................................................................................... 191
Section 11: Notes biographiques des magistrats.................................................................................................. 192
Section 12: Notes biographiques des agents de l’ordre judiciaire et de la police
judiciaire des parquets .................................................................................................................................... 192
Section 13: Rapports de fin de « stage »................................................................................................................ 192
Section 14: Rapports, statistiques et prévisions budgétaires annuels.............................................................. 192
Section 15: Rapports d’inspections.......................................................................................................................... 192
Section 16: Rapports sur les suicides et décès suspects.................................................................................... 192
Section 17: Copies supplémentaires........................................................................................................................ 192
Section 18 : Abréviations............................................................................................................................................ 193
Chapitre X: Correspondances..................................................................................................................................... 193
Chapitre XI: Gestion de la bibliothèque et du mobilier du parquet.................................................................... 193
Chapitre XII: Détentions de sommes d’argent par les parquets........................................................................... 193
Chapitre XIII: Registres à tenir par l’officier du ministère public des tribunaux
de police jusqu’à la mise en place des tribunaux de paix............................................................................. 194
Chapitre XIV: Transmission des jugements des tribunaux de police et des dossiers classés
sans suite jusqu’à la mise en place des tribunaux de paix............................................................................ 194
Chapitre XV: Pièces périodiques des officiers du ministère public près les tribunaux de police................. 194
Section 1re: Tableau récapitulatif.............................................................................................................................. 194
Section 2 : Liste récapitulative.................................................................................................................................. 194
Section 3: Liste des témoins et des prévenus libres............................................................................................ 195
Chapitre XVI: Sommes d’argent détenues par les tribunaux de police............................................................... 195
Action publique..................................................................................................................................................................... 201
Circulaire n° 001/D.008/PGR/SEC/2004 du 27 avril 2004 relative à la vigueur de l’action de la justice.........201
Amendes penales et frais de justice..................................................................................................................................203
Ordonnance-loi n° 71/089 du 20 septembre 1971 accordant à l’Etat, pour le recouvrement
des amendes et des frais de justice en matière pénale, un privilège général sur les biens
meubles du condamné et une hypothèque légale sur ses biens immeubles..................................................203
Amendes transactionnelles.................................................................................................................................................203
1235

Circulaire n° 008/IM/002/PGR/2004 du 11 mai 2004 relative aux amendes transactionnelles .......................... 203
Circulaire n° 006/D.008/IM/PGR/2006 du 03 octobre 2006 relative à la perception des amendes
transactionnelles et autres frais de justice ..........................................................................................................206
Amnistie.................................................................................................................................................................................. 207
Loi n° 05/023 du 19 décembre 2005 portant amnistie pour faits de guerre, infractions politiques
et d’opinion .................................................................................................................................................................207
Loi du 7 mai 2009 portant amnistie pour les faits de guerres et insurrectionnels commis
dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.....................................................................................................208
Arrestation et mise en detention preventive.................................................................................................................209
Circulaire n° 5.008/IM/PGR/2011 relative à l’arrestation, à la mise en détention préventive,
à l’arrestation immédiate à l’audience ainsi qu’à l’arrestation provisoire et à la mise
en détention préventive en cas d’infraction intentionnelle flagrante..............................................................209
Chapitre 1: Arrestation et mise en détention préventive....................................................................................... 209
Section 1re: Considérations générales................................................................................................................... 209
Section 2 : Directives ................................................................................................................................................. 211
Chapitre II: Arrestation immédiate à l’audience........................................................................................................ 212
Chapitre III : L’arrestation provisoire et la mise en détention préventive
en cas d’infraction intentionnelle flagrante...................................................................................................... 212
Circulaire n° 003/D08/I.M/PGR/2005 du 05 décembre 2005 relative à l’exécution abusive
de la mesure d’arrestation immédiate....................................................................................................................214
Circulaire n° 001/D008/I.M/PGR du 31 mars 2006 relative aux nouveaux modèles
de procès-verbal de saisie de prévenu et de mandat d’arrêt provisoire .......................................................216
Circulaire n° 001/D008/I.M/PGR/2007 du 12 juillet 2007 relative aux nouveaux modèles
de procès-verbal de saisie de prévenu et de mandat d’arrêt provisoire........................................................221
Autopsie scientifique............................................................................................................................................................222
Ordonnance n° 78-179 du 26 avril 1978 portant réglementation de l’autopsie scientifique..............................222
Avis d’ouverture d’information et requisitoire du PGR...............................................................................................223
Note de service n° 003/D.028/IM/PGR/2004 du 20 juillet 2004 relative à l’avis d’ouverture
d’information et au réquisitoire du Procureur général de la République......................................................223
Blanchiment des capitaux et financement de terrorisme............................................................................................224
Loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux
et le financement du terrorisme ............................................................................................................................224
Titre Ier Des dispositions générales.................................................................................................................................225
Titre II :De la prévention et de la détention du blanchiment de capitaux...............................................................225
Titre III : De la prévention et de la détention du financement du terrorisme........................................................225
Titre IV :Des mesures coercitives.....................................................................................................................................225
Titre V :De la Coopération Internationale......................................................................................................................226
1236

Titre VI :Des dispositions transitoires et finales............................................................................................................226


Titre Ier : Des dispositions générales...............................................................................................................................226
Titre II :De la prévention et de la détection du blanchiment.....................................................................................228
Chapitre 1er : De la pr:evention du blanchiment des capitaux............................................................................... 228
Section 1er :Des dispositions générales de la prévention.................................................................................... 228
Section 2 :De la transparence dans les opérations financières......................................................................... 228
Chapitre II :De la detection du blanchiment............................................................................................................. 231
Sectio 1re : De la collaboration des autorités chargées de lutter contre le blanchiment............................ 231
§1er De la Cellule des renseignements financiers............................................................................................ 231
§.2 De la déclaration de soupçon........................................................................................................................ 232
Section 2 : De l’exemption de responsabilité........................................................................................................ 233
Section 3 : De la levée du secret professionnel.................................................................................................... 234
Titre III : De la prévention et de la détection du financement du terrorisme........................................................234
Titre IV : Des mesures coercitives....................................................................................................................................235
Chapitre 1er : De la saisie et des mesures conservatoires...................................................................................... 235
Chapitre II : De la repression des infractions........................................................................................................... 236
Section 1re : Des sanctions applicables.................................................................................................................... 236
Section 2 : De la confiscation................................................................................................................................... 238
Titre V : De la Coopération Internationale.....................................................................................................................239
Chapitre 1er : Des demandes d’entraide judiciaire................................................................................................... 239
Chapitre II : De l’extradition......................................................................................................................................... 240
Chapitre III : Des dispositions communes aux demandes d’entraide et aux demandes d’extradition......... 242
Titre VI : Des dispositions transitoires et finales...........................................................................................................244
Décret n° 08/20 du 24 septembre 2008 portant organisation et fonctionnement
d’une cellule nationale des renseignements financiers, Cenaref en sigle ......................................................244
Titre 1er : Des dispositions générales...............................................................................................................................244
Titre II : Du patrimoine initial et des ressources...........................................................................................................245
Titre III: De l’organisation et du fonctionnement.........................................................................................................245
Chapitre 1er : Des organes de la CENAREF ............................................................................................................. 245
Section 1re : Du conseil de la Cenaref.................................................................................................................... 245
Section 2 : Du secrétariat exécutif.......................................................................................................................... 246
Chapitre 2 : Du personnel............................................................................................................................................. 247
Chapitre 3 : Du secret professionnel et de l’echange d’informations.................................................................. 247
Chapitre 4 : De l’organisation financiere.................................................................................................................... 247
Titre IV : De la tutelle..........................................................................................................................................................248
Titre V : Des dispositions finales........................................................................................................................................248
Décret n° 08/21 du 24 septembre 2008 portant création du comité consultatif de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, Colub en sigle..................................248
1237

Décret n° 08 du 24 septembre 2008 portant création du fond de lutte contre le crime


organisé en sigle Folucco..........................................................................................................................................250
Annexe.................................................................................................................................................................................... 251
Vade-mecum de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme...............................251
I.1. Définition légale du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme................................... 251
I.2. Typologie du processus de blanchiment........................................................................................................... 252
I.2.1. Le placement....................................................................................................................................................... 252
I.2.2. L’empilage............................................................................................................................................................ 252
I.2.3. L’intégration........................................................................................................................................................ 252
I.3. Dispositif légal de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme........... 252
I.3.1.Volet préventif................................................................................................................................................. 252
I.3.2.Volet répressif................................................................................................................................................. 252
I.3.3.Volet renseignements financiers................................................................................................................. 252
I.4. Importance du vade-mecum............................................................................................................................... 253
II. 1. Obligations de vigilance..................................................................................................................................... 253
II.1.1. Obligations de vigilance liée à l’identification de la clientèle:............................................................. 253
II.1.2. Obligations de vigilance liées à la surveillance des opérations.......................................................... 253
II.2. Obligations inhérentes à la mise en place d’un contrôle interne.............................................................. 254
II.3. Obligations inhérentes à la formation du personnel.................................................................................... 254
III. Indices de blanchiment.............................................................................................................................................. 254
III.2.1 Opérations de caisse :................................................................................................................................. 254
III.2.2. Opérations sur les comptes bancaires................................................................................................... 255
III.2.3. Opérations sur titres.................................................................................................................................. 256
III.2.4. Opérations internationales....................................................................................................................... 256
III.2.5. Opérations de prêts................................................................................................................................... 257
III.2.6 : Opérations effectuées par les banques correspondantes ............................................................... 257
III.2.7. Opérations sur coffres............................................................................................................................... 257
Circulation routière..............................................................................................................................................................257
Instruction n° 004/D.008/IM/PGR/du 04 octobre 2004 relative à la circulation routière....................................257
Debut des audiences et delai de prononcé.....................................................................................................................259
Note circulaire n° 08 du 27 septembre 2011 sur le respect des heures de début des audiences
des cours et tribunaux...............................................................................................................................................259
Défense sociale...................................................................................................................................................................... 259
Ordonnance n° 11/542 du 26 octobre 1959 (B.A. p. 2826).......................................................................................259
Note circulaire n° 07 du 27 septembre 2011 sur le respect de délais de prononcé
des décisions judicaires..............................................................................................................................................261
Delit d’audience..................................................................................................................................................................... 261
Ordonnance-loi n° 70-012 du 10 mars 1970 relative aux infractions d’audience ...............................................261
Exécution capitale................................................................................................................................................................. 262
1238

Arrêté du 9 avril 1898 relatif aux exécutions capitales ........................................................................................................ 262


Ordonnance n° 86/36 relative aux prises de vues des exécutions capitales.........................................................262
Extradition.............................................................................................................................................................................. 263
Décret du 12 avril 1886 portant dispositions organiques relatives à l’extradition ..............................................263
Indigence................................................................................................................................................................................. 264
Circulaire n° 001/CAB/MIN/RI.J & GS/96 du 15 février 1996 relative à l’appréciation
de l’indigence devant les cours et tribunaux .......................................................................................................264
Infractions flagrantes............................................................................................................................................................265
Ordonnance-loi n° 78-001 du 24 février 1978 relative à la répression des infractions flagrantes....................265
Circulaire n° 5.008/IM/PGR/2011 relative à l’arrestation, à la mise en détention préventive, à l’arrestation
immédiate, à l’audience ainsi qu’à l’arrestation provisoire et à la mise en détention
préventive en cas d’infraction intentionnelle flagrante.......................................................................................266
Chapitre Ier : Arrestation et mise en détention préventive.................................................................................. 266
Section1re: Considérations générales......................................................................................................................... 266
Section 2 : Directives .................................................................................................................................................... 267
Chapitre II: Arrestation immédiate à l’audience..................................................................................................... 269
Chapitre III: L’arrestation provisoire et la mise en détention préventive en cas d’infraction
intentionnelle flagrante......................................................................................................................................... 269
Interdiction agents benevoles.............................................................................................................................................271
Instruction n° 2055/D.047/185/PGR/SEC/2006 du 09 juin 2006 relative à l’interdiction
d’utilisation des agents bénévoles...........................................................................................................................271
Lutte contre l’impunité........................................................................................................................................................272
Instruction n° 001/008/PGR du 06 août 2003 relative à la lutte contre l’impunité .............................................272
Circulaire n° 002/D.008/ IM/PGR/SEC/2006 du 26 mai 2006 relative aux poursuites à charge des auteurs
des infractions d’imputations dommageables, injures, outrages et offenses envers le Chef de l’Etat......274
Ordre public ......................................................................................................................................................................... 274
Décret du 16 mai 1960 relatif à l’atteinte à l’ordre et à la tranquillité publique....................................................274
Circulaire n° 3594/D.008/IM/PGR/SEC/2010 du 09 juillet 2010 relative à l’interdiction
des interpellations frisant la tracasserie.................................................................................................................275
Pillage et exploitation illegale des ressources naturelles..............................................................................................275
Arrêté ministériel n° 004 du 03 août 2002 portant création et fonctionnement de la commission
des experts nationaux sur le pillage et l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres
richesses de la République démocratique du Congo..........................................................................................275
Police judiciaire...................................................................................................................................................................... 277
Ordonnance n° 78-289 du 3 juillet 1978 relative à l’exercice des attributions d’officier et agent
de police judiciaire près les juridictions de droit commun...............................................................................277
Chapitre Ier : De la police judiciaire........................................................................................................................... 278
1239

Section Ire : Dispositions générales......................................................................................................................... 278


Section 2 : Des officiers de police judiciaire........................................................................................................ 279
§1er. Désignation et mission................................................................................................................................. 279
§2. Habilitation et serment.................................................................................................................................... 279
§3. Dossier individuel et signalement.................................................................................................................. 281
Section 3 : Des agents de police judiciaire............................................................................................................. 282
Section 4: Dispositions communes......................................................................................................................... 282
Chapitre II : Des enouêtes.......................................................................................................................................... 283
Section Ire : Du secret de l’instruction.................................................................................................................. 283
Section 2 : De la procédure ordinaire d’enquête................................................................................................. 284
§1er De la recherche des infractions et de leur constat............................................................................... 284
§2. Des auditions des témoins et de l’interrogatoire des suspects.............................................................. 284
§ 3. Des saisies et perquisitions............................................................................................................................ 286
§4. De la destination à donner aux objets saisis............................................................................................... 288
§5. Des arrestations et des gardes à vue........................................................................................................... 289
Section 3 : De la procédure en cas d’infraction flagrante................................................................................. 290
Section 4 : De la procédure sur réquisition d’information................................................................................ 293
Section 5 : Des amendes transactionnelles............................................................................................................ 294
Section 6 : Des mandats de justice......................................................................................................................... 295
§1er Des mandats de comparution, d’amener ou d’arrêt provisoire.......................................................... 295
§2 Des mandats de prise de corps...................................................................................................................... 296
Chapitre III : Des procès-verbaux............................................................................................................................... 297
Section Ire : De la rédaction des procès-verbaux................................................................................................ 297
Section 2 : Transmission des procès-verbaux........................................................................................................ 298
Section 3 : De l’enregistrement des procès-verbaux et autres actes des officiers de police judiciaire... 299
Chapitre IV: Des dispositions transitoires................................................................................................................ 299
Arrêté n° 247/78 du 14 décembre 1978 portant mesure d’exécution de l’ordonnance 78-289
du 3 juillet 1978 relative à l’exercice des attributions d’officier et agent de police judiciaire
près les juridictions de droit commun ..................................................................................................................299
Ordonnance du Gouverneur Général du 29 mars 1927 relative aux officiers de police judiciaire -
Décret du 26 juillet 1910..........................................................................................................................................301
Arrêté n° 129 du 22 août 1984 portant création d’une commission mixte de contrôle des activités des
officiers de police judiciaire près les juridictions de droit commun...............................................................301
Ordonnance n° 11-173 du 26 mars 1959 nommant officiers de police judiciaire certains agents
du service de l’aéronautique ...................................................................................................................................302
Circulaire n° 4/008/IM/PGR/2011 relative à l’action des officiers de police judiciaire..........................................303
Chapitre Ier : Rapports des officiers de police judiciaire avec le Parquet............................................................ 303
Chapitre II : Sévices exercés par les officiers de police judiciaire......................................................................... 304
Chapitre III: Exécution des mandats de justice......................................................................................................... 305
Chapitre IV: Amende transactionnelle ou forfaitaire............................................................................................. 306
1240

Décret-loi n° 002-2003 du 11 janvier 2003 portant création et organisation de la Direction


Générale de Migration (DGM) ...............................................................................................................................307
Décret-loi n° 003-2003 du 11 janvier 2003 portant création et organisation de l’Agence Nationale de .............
Renseignements (ANR) ............................................................................................................................................307
Ordonnance-loi n° 007/2012 du 21 septembre 2012 portant Code des accises.................................................308
Chapitre 2 : De la recherche des infractions et du droit de visite....................................................................... 308
Titre VII : Du contentieux en matière d’accises.............................................................................................................309
Chapitre 1er : Des généralités........................................................................................................................................ 309
Chapitre 2 : De la constatation des infractions en matière d’accises.................................................................. 310
Chapitre 3 : Des poursuites et du recouvrement.................................................................................................... 312
Chapitre 4 : De l’extinction des droits de poursuite............................................................................................... 312
Section 1re : De la transaction................................................................................................................................... 312
Section 2 : De la prescription................................................................................................................................... 312
Chapitre 5 : Des juridictions compétentes en matière d’accises et de la procédure
devant ces juridictions.......................................................................................................................................... 312
Chapitre 6 : De la responsabilité.................................................................................................................................. 313
Section 1re : De la responsabilité pénale................................................................................................................. 313
§1er : Des détenteurs.............................................................................................................................................. 313
§2 : Des redevables................................................................................................................................................. 313
§3 : Des complices.................................................................................................................................................. 313
§4 : Des intéressés à la fraude.............................................................................................................................. 313
Section 2 : De la responsabilité civile...................................................................................................................... 313
§1er : De l’administration des douanes et accises............................................................................................. 313
§2 : Du propriétaire des produits d’accises....................................................................................................... 313
§3 : De la caution..................................................................................................................................................... 314
Section 3 : De la solidarité......................................................................................................................................... 314
Ordonnance-loi n° 10/002 du 20 août 2010 portant Code des douanes ..............................................................314
Section 2 : Du droit d’accès aux locaux et lieux à usage professionnel et des visites domiciliaires......... 315
Section 3 : Du droit de communication................................................................................................................ 316
Privilège de juridiction et immunités des poursuites....................................................................................................317
Constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006 ........................................................317
Loi organique n°13/010 du du 19 février 2013 relative à la procédure devant la Cour de cassation...............318
Titre IV: Des poursuites contre les personnes viseesar l’articles 153 alinea 3 de la constitution ....................318
Chapitre 1er : Des poursuites contre les membres du parlement ............................................................................318
Chapitre II: Des poursuites contre les membres du gouvernement autres que le premier ministre ...............319
Chapitre III: Des poursuites contre les personnes visees par l’article 153, alinea 3 de la constitution
autres que les parlementaires et les membres du gouvernement ..................................................................320
Ordonnance-loi n° 82/020 du 31 mars 1982 portant Code de l’organisation et la compétence
judiciaires .....................................................................................................................................................................320
1241

Loi n° 08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration
des provinces...............................................................................................................................................................321
Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement
des entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les provinces................................321
Circulaire n° 005/D.008/PGR/89 du 13 septembre 1989 relative à l’exercice des poursuites contre
les anciens membres du Conseil législatif ............................................................................................................322
Requisition d’informations..................................................................................................................................................323
Note de service n° D.008/I.M/27/PGR/SEC du 22 novembre 2003 relative aux réquisitions
d’information aux banques........................................................................................................................................323
Circulaire n° 001 du 26 août 2009 portant interdiction du recours aux réquisitions d’informations
aux fins de déguerpissement des personnes........................................................................................................324
Circulaire n° 002/2009 du 24/09/2009 interdisant l’instruction des dossiers inscrits au registre
des

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