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CODE JUDICIAIRE
CONGOLAIS
Textes compilés et actualisés
jusqu’au 28 février 2013
2013
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CODE JUDICIAIRE
CONGOLAIS
Textes compilés et actualisés jusqu’au 28 février 2013
2013
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Disclaimer
Cette publication a été rendue possible grâce à l’appui du Peuple Américain par
l’entremise de l’Agence Américaine pour le Développement International, USAID en
sigle. Le contenu de ce Code ne reflète pas nécessairement le point de vue de l’USAID
ni du Gouvernement américain.
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AVANT-PROPOS
Le présent Code judiciaire Congolais contient des dispositions judiciaires en vigueur jusqu’au 28
février 2013. Il comprend ainsi des lois, décrets, ordonnances, arrêtés, circulaires, décisions, instruc-
tions, directives relatifs aux institutions judiciaires tant nationales qu’internationales.
Depuis sa dernière mise à jour, le 31 janvier 1986 (soit plus de 27 ans), l’ancien Code judiciaire
Congolais contient certaines dispositions légales qui sont dépassées. Il était donc temps d’actualiser
ce Code et d’y intégrer toutes les dispositions légales et réglementaires récentes qui touchent au
domaine judiciaire.
Le premier objectif de ce Code est de mettre ensemble dans un document unique, les diffé-
rentes lois et dispositions réglementaires qui organisent à ce jour les institutions judiciaires ainsi
que le fonctionnement de la justice. La multiplicité de ces textes faciliterait d’accès si elles sont
rassemblées dans un document unique pouvant être consultée par toute personne intéressée.
Le deuxième objectif de ce Code est de faciliter la tâche aux personnes appelées à œuvrer
dans les institutions judiciaires et dont le concours est nécessaire à la bonne administration de la
justice (magistrats, avocats, greffiers, secrétaires de parquets, huissiers, officiers de police judiciaire,
experts, chercheurs, juristes et étudiants, etc.) en leur fournissant un document de travail complet.
Ce Code renforcera davantage les capacités des praticiens du droit qui verront la qualité de leur
travail améliorée par une bonne administration de la justice.
La richesse de ce Code est visible dès lors qu’il contient les textes relatifs aux juridictions judi-
ciaires nationales (dont certains étaient éparpillés dans d’autres matières) et internationales. Son
exploitation est plus aisée d’autant plus que tous les textes ont été regroupés selon les lois prin-
cipales, suivies chaque fois des textes complémentaires qui sont sous-titrés dans le but de faciliter
la tâche aux lecteurs et contenant différents textes réglementaires en rapport au thème concerné.
De même, ce Code est plus facile à manipuler par fait qu’il contient à la fin de l’ouvrage, la carte
judiciaire de la République Démocratique du Congo, l’index alphabétique, l’index chronologique qui
permettent aux lecteurs de retrouver directement la vision schématique de différents juridictions
et offices (parquets), le thème qui les intéresse ainsi que l’année à laquelle une loi ou un texte
réglementaire a été pris.
Outre les principales lois en matière judiciaire, ce Code contient plus de 90 circulaires, déci-
sions, instructions, directives des autorités judiciaires (Premier président de la Cour suprême de
Justice et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Procureur général de la République,
Premier président de la Haute Cour militaire et Auditeur général près cette Cour) et arrêtés du
Ministre de la Justice et Droits Humains dont leur contenu montre qu’il s’agit de textes de mise
en application des dispositions légales et réglementaires en matière judiciaire, et en conséquence, à
être intégrés dans le Code judiciaire.
Sa subdivision est pratique et se conforme même au schéma judiciaire, qui commence par
l’organisation et la compétence judiciaires nationales jusqu’aux juridictions internationales.
Sont contenus dans ce Code : la Constitution de la République Démocratique du Congo, l’orga-
nisation et la compétence judiciaires et ses dispositions complémentaires, les procédures judiciaires
(procédure pénale, procédure civile, procédure devant la Cour de cassation, procédure devant la
Cour suprême de Justice, procédures relevant des textes particuliers) et leurs dispositions complé-
mentaires, les juridictions spécialisées (tribunaux de commerce, tribunaux du travail, tribunaux pour
enfants) et leurs textes complémentaires, les juridictions militaires et leurs textes complémentaires,
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SOMMAIRE
ville de Kisangani et fixation de leur siège ordi- meubles du condamné et une hypothèque lé-
naire et de leur ressort (J.O.Z., n°1, 1er janvier 1980, gale sur ses biens immeubles (J.O.Z.,1er février 1973,
p. 27) n°3, p. 165)
Guide pratique et drill du cérémonial de l’au- Circulaire n° 001/2012 du 13 février 2012 por-
dience solennelle de l’anniversaire de la justice tant relèvement de la discipline des magistrats
militaire (le 22 décembre de chaque année) (Président du CSM)
Cadre et structure organiques du Conseil Su- Loi n°06/004 du 27 février 2006 portant ré-
périeur de la Magistrature gime fiscal applicable aux petites et moyennes
entreprises en matière d’impôt sur les revenus
VIIIème Partie : professionnels et d’impôt sur le chiffre d’af-
BARREAU faires à l’intérieur
I. TEXTE DE BASE IXème Partie:
Ordonnance-loi n°79-028 du 28 septembre NOTARIAT
1979 portant organisation du barreau, du corps 1.TEXTE DE BASE
des défenseurs judiciaires et du corps des
Ordonnance-loi n°66-344 du 9 juin 1966 rela-
mandataires de l’État (J.O.Z., n°, 1er octobre 1979, p.4)
tive aux actes notariés (M.C., 15 août 1966, n° 15, p.
II. TEXTES COMPLEMENTAIRES AU 560)
BARREAU 2. TEXTES COMPLEMENTAIRES AU
Décision n°CNO/8/87 du 19 août 1987 por- NOTARIAT
tant règlement intérieur cadre des Barreaux de Décret n°010-002 du 26 janvier 2010 portant
la République Démocratique du Congo tel que création des offices notariaux (J.O.R.D.C., 3 mars
modifié par décision n° 04/CNO du 24/2/2001 2010, n° spécial)
(J.O. R.D.C., 24 février 2001) Arrêté SC/062/BGV/COJU/TNT/NB/2010 du
Résolution du 17 avril 2010 relative à l’espace- 20 mars 2010 portant fixation du nombre des
ment de l’organisation des tests de sélection sièges et des ressorts des offices notariaux
et de l’admission aux barreaux près les cours dans la ville de Kinshasa (J.O.R.D.C., 29 mai 2010, n°
d’appel spécial)
IV. COUR PENALE INTERNATIONALE (CPI) Pacte International des Droits Civils et Poli-
Traité de Rome du 17 juillet 1998 portant Sta- tiques du 19 décembre 1966 (JORDC, n°spécial, avril
1999, p.21)
tut de la Cour Pénale Internationale (ratifié par
le Décret-loi n° 00/3/2000 du 30 mars 2002) Protocole du 24 septembre 1923 relatif à la va-
– Ce traité n’a pas fait l’objet d’une publication lidité des clauses d’arbitrage dans les contrats
au journal officiel. commerciaux, ouvert à Genève, le 24 sep-
tembre 1923, approuvé par la loi du 20 sep-
Règlement de procédure et de la preuve Adop-
tembre 1923 (B.O., 1925, p. 122)
té par l’Assemblée des Etats Parties à la Pre-
mière session New York, 3-10 septembre 2002 Instruction n° 5030/D.008/002/PGR/ SEC/2005
Documents officiels ICC-ASP/1/3 du 22 novembre 2005 relative aux mesures et
mécanismes de renforcement de la coopéra-
Règlement de la Cour pénale internationale
tion internationale (Recueil de circulaires et instructions
adopté par les juges de la Cour le 26 mai 2004 Générales., notes de services et commentaires du Procureur
et amendé le 09 mars 2005 (documents offi- générale de la République, 2007, p. 49)
ciels ICC-BD/01-01-04/Rév.01-05)
IV. COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE
(CIJ)
Protocole portant Statut de la Cour Internatio-
nale de Justice
XIème Partie :
ACCORDS ET TRAITES INTERNA-
TIONAUX EN MATIERE DE JUSTICE
(qui ont une incidence directe dans la
distribution de la justice en RDC)
Convention générale de coopération en ma-
tière de justice du 12 avril 1978 entre la Répu-
blique du Congo et la République Démocra-
tique du Congo (JORZ, n° 18, 15 septembre 1985, p.35)
Charte Africaine des Droits de l’Homme et des
Peuples (J.O.RZ, numéro spécial, juin 1987)
Traité du 17 octobre 1993 relatif à l’harmonisa-
tion du droit des affaires en Afrique (OHADA),
in Journal Officiel OHADA, n°4, 1er novembre
1997, pp.1 et s.
Traité portant révision du traité relatif à l’Har-
monisation du droit des affaires en Afrique
(OHADA)
Convention de Genève du 26 septembre 1927
concernant la reconnaissance et l’exécution
des sentences arbitrales rendues à l’étranger
(B.O., 1930, p. 920)
Ière PARTIE :
CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
DU 18 FEVRIER 2006 TELLE QUE MODIFIEE A CE JOUR
(Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, n° spécial, 5 février 2011)
Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, Dans le but d’une part, de consolider l’unité
la République Démocratique du Congo est nationale mise à mal par des guerres succes-
confrontée à des crises politiques récurrentes sives et, d’autre part, de créer des centres
dont l’une des causes fondamentales est la d’impulsion et de développement à la base, le
contestation de la légitimité des Institutions et constituant a structuré administrativement
de leurs animateurs. l’Etat congolais en 25 provinces plus la ville de
Kinshasa dotées de la personnalité juridique et
Cette contestation a pris un relief particulier exerçant des compétences de proximité énu-
avec les guerres qui ont déchiré le pays de 1996 mérées dans la présente Constitution.
à 2003.
En sus de ces compétences, les provinces en
En vue de mettre fin à cette crise chronique exercent d’autres concurremment avec le pou-
de légitimité et de donner au pays toutes les voir central et se partagent les recettes natio-
chances de se reconstruire, les délégués de la nales avec ce dernier respectivement à raison
classe politique et de la Société civile, forces de 40 et de 60 %.
vives de la Nation, réunis en Dialogue inter
congolais, ont convenu, dans l’Accord Global et En cas de conflit de compétence entre le pou-
Inclusif signé à Pretoria en Afrique du Sud le 17 voir central et les provinces, la Cour consti-
décembre 2002, de mettre en place un nouvel tutionnelle est la seule autorité habilitée à les
ordre politique, fondé sur une nouvelle Consti- départager.
tution démocratique sur base de laquelle le Au demeurant, les provinces sont administrées
peuple congolais puisse choisir souveraine- par un Gouvernement et une Assemblée pro-
ment ses dirigeants, au terme des élections vinciale. Elles comprennent chacune des entités
libres, pluralistes, démocratiques, transparentes territoriales décentralisées qui sont la ville, la
et crédibles. commune, le secteur et la chefferie.
A l’effet de matérialiser la volonté politique Par ailleurs, la présente Constitution réaffirme
ainsi exprimée par les participants au Dialogue le principe démocratique selon lequel tout
inter-Congolais, le Sénat issu de l’Accord Glo- pouvoir émane du peuple en tant que souve-
bal et Inclusif précité, a déposé, conformément rain primaire.
à l’article 104 de la Constitution de la transi- Ce peuple s’exprime dans le pluralisme poli-
tion, un avant-projet de la nouvelle Consti- tique garanti par la Constitution qui érige en
tution à l’Assemblée nationale qui l’a adopté infraction de haute trahison l’institution d’un
sous-forme de projet de Constitution soumis parti unique.
au référendum populaire.
En ce qui concerne la nationalité, le constituant
La Constitution ainsi approuvée s’articule pour maintient le principe de l’unicité et de l’exclusi-
l’essentiel autour des idées forces ci-après : vité de la nationalité congolaise.
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2. Des droits humains, des libertes fon- Les actes réglementaires qu’il signe dans les
damentales et des devoirs du citoyen et matières relevant du Gouvernement ou sous
de l’Etat gestion ministérielle sont couverts par le
Le constituant tient à réaffirmer l’attachement contreseing du Premier ministre qui en endosse
la responsabilité devant l’Assemblée nationale.
de la République Démocratique du Congo aux
Droits humains et aux libertés fondamentales Bien plus, les affaires étrangères, la défense et la
tels que proclamés par les instruments juri- sécurité, autrefois domaines réservés du Chef
diques internationaux auxquels elle a adhéré. de l’Etat, sont devenus des domaines de colla-
Aussi, a-t-il intégré ces droits et libertés dans le boration.
corps même de la Constitution. Cependant, le Gouvernement, sous l’impulsion
A cet égard, répondant aux signes du temps, du Premier ministre, demeure le maître de
l’actuelle Constitution introduit une innovation la conduite de la politique de la Nation qu’il
de taille en formalisant la parité homme-femme. définit en concertation avec le Président de la
République.
3. De l’organisation et de l’exercice du Il est comptable de son action devant l’Assem-
pouvoir blée nationale qui peut le sanctionner col-
Les nouvelles Institutions de la République Dé- lectivement par l’adoption d’une motion de
mocratique du Congo sont : censure. L’Assemblée nationale peut en outre
mettre en cause la responsabilité individuelle
le Président de la République ; des membres du Gouvernement par une mo-
- le Parlement ; tion de défiance.
- le Gouvernement ;
Réunis en Congrès, l’Assemblée nationale et le
- les Cours et Tribunaux. Sénat ont la compétence de déférer le Prési-
Les préoccupations majeures qui président à dent de la République et le Premier ministre
l’organisation de ces Institutions sont les sui- devant la Cour constitutionnelle, notamment
vantes : pour haute trahison et délit d’initié.
1. assurer le fonctionnement harmonieux des Par ailleurs, tout en jouissant du monopole du
Institutions de l’Etat ; pouvoir législatif et de contrôle du Gouverne-
2. éviter les conflits ; ment, les parlementaires ne sont pas au-dessus
3. instaurer un Etat de droit ; de la loi ; leurs immunités peuvent être levées
4. contrer toute tentative de dérive dictato- et l’Assemblée nationale peut être dissoute par
riale ; le Président de la République en cas de crise
persistante avec le Gouvernement.
5. garantir la bonne gouvernance ;
6. lutter contre l’impunité ; La présente Constitution réaffirme l’indépen-
7. assurer l’alternance démocratique. dance du pouvoir judiciaire dont les membres
sont gérés par le Conseil supérieur de la ma-
C’est pourquoi, non seulement le mandat du gistrature désormais composé des seuls magis-
Président de la République n’est renouve- trats.
lable qu’une seule fois, mais aussi il exerce ses Pour plus d’efficacité, de spécialité et de célé-
prérogatives de garant de la Constitution, de rité dans le traitement des dossiers, les Cours
l’indépendance nationale, de l’intégrité territo- et Tribunaux ont été éclatés en trois ordres
riale, de la souveraineté nationale, du respect juridictionnels :
des accords et traités internationaux ainsi que - Les juridictions de l’ordre judiciaire placées
celles de régulateur et d’arbitre du fonctionne- sous le contrôle de la Cour de cassation ;
ment normal des Institutions de la République - celles de l’ordre administratif coiffées par le
avec l’implication du Gouvernement sous le Conseil d’Etat, et
contrôle du Parlement. - la Cour constitutionnelle.
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Des dispositions pertinentes de la Constitu- Telles sont les lignes maîtresses qui caracté-
tion déterminent la sphère d’action exclusive risent la présente Constitution.
du pouvoir central et des provinces ainsi que
la zone concurrente entre les deux échelons Loi
du pouvoir d’Etat. Le Sénat a proposé ;
Pour assurer une bonne harmonie entre les L’Assemblée Nationale a adopté ;
provinces elles-mêmes d’une part, et le Pouvoir Le peuple congolais, lors du référendum organisé
central d’autre part, il est institué une Confé- du 18 au 19 décembre 2005, a approuvé ;
rence des Gouverneurs présidée par le Chef
de l’Etat dont le rôle est de servir de conseil Le Président de la République promulgue la
aux deux échelons de l’Etat. Constitution dont la teneur suit :
De même, le devoir de solidarité entre les dif-
Préambule
férentes composantes de la Nation exige l’ins-
titution de la Caisse nationale de péréquation Nous, Peuple congolais, Uni par le destin et par
placée sous la tutelle du Gouvernement. l’histoire autour de nobles idéaux de liberté, de
fraternité, de solidarité, de justice, de paix et
Compte tenu de l’ampleur et de la complexité
de travail ;
des problèmes de développement économique
et social auxquels la République Démocratique Animé par notre volonté commune de bâtir,
du Congo est confrontée, le constituant crée au cœur de l’Afrique, un Etat de droit et une
le Conseil économique et social, dont la mis- Nation puissante et prospère, fondée sur une
sion est de donner des avis consultatifs en la véritable démocratie politique, économique,
matière au Président de la République, au Par- sociale et culturelle ;
lement et au Gouvernement. Considérant que l’injustice avec ses corollaires,
Pour garantir la démocratie en République Dé- l’impunité, le népotisme, le régionalisme, le tri-
mocratique du Congo, la présente Constitution balisme, le clanisme et le clientélisme, par leurs
retient deux institutions d’appui à la démocra- multiples vicissitudes, sont à l’origine de l’inver-
tie, à savoir la Commission électorale nationale sion générale des valeurs et de la ruine du pays;
indépendante chargée de l’organisation du Affirmant notre détermination à sauvegarder
processus électoral de façon permanente et et à consolider l’indépendance et l’unité natio-
le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la nales dans le respect de nos diversités et de
communication dont la mission est d’assurer nos particularités positives ;
la liberté et la protection de la presse ainsi
que de tous les moyens de communication des Réaffirmant notre adhésion et notre attache-
masses dans le respect de la loi. ment à la Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme, à la Charte Africaine des Droits
4. De la revision constitutionnelle de l’Homme et des Peuples, aux Conventions
des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant
Pour préserver les principes démocratiques et sur les Droits de la Femme, particulière-
contenus dans la présente Constitution contre ment à l’objectif de la parité de représentation
les aléas de la vie politique et les révisions in- homme-femme au sein des institutions du pays
tempestives, les dispositions relatives à la forme ainsi qu’aux instruments internationaux relatifs
républicaine de l’Etat, au principe du suffrage à la protection et à la promotion des droits
universel, à la forme représentative du Gouver- humains ;
nement, au nombre et à la durée des mandats
du Président de la République, à l’indépen- Mû par la volonté de voir tous les Etats Africains
dance du pouvoir judiciaire, au pluralisme poli- s’unir et travailler de concert en vue de pro-
tique et syndical ne peuvent faire l’objet d’au- mouvoir et de consolider l’unité africaine à tra-
cune révision constitutionnelle. vers les organisations continentales, régionales
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La composition, l’organisation, le fonctionne- Les partis politiques sont tenus au respect des
ment de ces entités territoriales décentralisées principes de démocratie pluraliste, d’unité et
ainsi que leurs rapports avec l’Etat et les pro- de souveraineté nationales.
vinces sont fixés par une loi organique. Les partis politiques peuvent recevoir de l’Etat
des fonds publics destinés à financer leurs cam-
Article 4 : pagnes électorales ou leurs activités, dans les
De nouvelles provinces et entités territoriales conditions définies par la loi.
peuvent être créées par démembrement ou
par regroupement dans les conditions fixées Article 7 :
par la Constitution et par la loi. Nul ne peut instituer, sous quelque forme que
ce soit, de parti unique sur tout ou partie du
Section 2 : territoire national. L’institution d’un parti
De la Souveraineté unique constitue une infraction imprescriptible
de haute trahison punie par la loi.
Article 5 :
La souveraineté nationale appartient au peuple. Article 8 :
Tout pouvoir émane du peuple qui l’exerce
L’opposition politique est reconnue en Répu-
directement par voie de référendum ou d’élec-
blique Démocratique du Congo. Les droits liés
tions et indirectement par ses représentants.
à son existence, à ses activités et à sa lutte pour
Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne la conquête démocratique du pouvoir sont sa-
peut s’en attribuer l’exercice. crés. Ils ne peuvent subir de limites que celles
La loi fixe les conditions d’organisation des imposées à tous les partis et activités politiques
élections et du référendum. par la présente Constitution et la loi.
Le suffrage est universel, égal et secret. Il est Une loi organique détermine le statut de l’op-
direct ou indirect. position politique.
Sans préjudice des dispositions des articles 72,
Article 9 :
102 et 106 de la présente Constitution, sont
électeurs et éligibles, dans les conditions déter- L’Etat exerce une souveraineté permanente
minées par la loi, tous les Congolais de deux notamment sur le sol, le sous-sol, les eaux et
sexes, âgés de dix-huit ans révolus et jouissant les forêts, sur les espaces aérien, fluvial, lacustre
de leurs droits civils et politiques. et maritime congolais ainsi que sur la mer terri-
toriale congolaise et sur le plateau continental.
Article 6 : Les modalités de gestion et de concession du
Le pluralisme politique est reconnu en Répu- domaine de l’Etat visé à l’alinéa précédent sont
blique Démocratique du Congo. déterminées par la loi.
Tout Congolais jouissant de ses droits civils et
politiques a le droit de créer un parti politique CHAPITRE 2 :
ou de s’affilier à un parti de son choix. DE LA NATIONALITÉ
Les partis politiques concourent à l’expression
Article 10 :
du suffrage, au renforcement de la conscience
nationale et à l’éducation civique. Ils se for- La nationalité congolaise est une et exclusive.
ment et exercent librement leurs activités dans Elle ne peut être détenue concurremment avec
le respect de la loi, de l’ordre public et des aucune autre.
bonnes mœurs.
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La personne gardée à vue a le droit d’entrer Toute personne a le droit de manifester sa reli-
immédiatement en contact avec sa famille ou gion ou ses convictions, seule ou en groupe,
avec son conseil. tant en public qu’en privé, par le culte, l’ensei-
gnement, les pratiques, l’accomplissement des
24
rites et l’état de vie religieuse, sous réserve du Nul ne peut être contraint à prendre part à
respect de la loi, de l’ordre public, des bonnes une manifestation. La loi en fixe les mesures
mœurs et des droits d’autrui. d’application.
La loi fixe les modalités d’exercice de ces liber-
tés. Article 27 :
Tout Congolais a le droit d’adresser individuel-
Article 23 : lement ou collectivement une pétition à l’auto-
Toute personne a droit à la liberté d’expres- rité publique qui y répond dans les trois mois.
sion. Nul ne peut faire l’objet d’incrimination, sous
Ce droit implique la liberté d’exprimer ses quelque forme que ce soit, pour avoir pris pa-
opinions ou ses convictions, notamment par la reille initiative.
parole, l’écrit et l’image, sous réserve du res-
pect de la loi, de l’ordre public et des bonnes Article 28 :
mœurs. Nul n’est tenu d’exécuter un ordre mani-
festement illégal. Tout individu, tout agent de
Article 24 : l’Etat est délié du devoir d’obéissance, lorsque
Toute personne a droit à l’information. l’ordre reçu constitue une atteinte manifeste
au respect des droits de l’homme et des liber-
La liberté de la presse, la liberté d’information tés publiques et des bonnes mœurs.
et d’émission par la radio et la télévision, la
presse écrite ou tout autre moyen de commu- La preuve de l’illégalité manifeste de l’ordre
nication sont garanties sous réserve du respect incombe à la personne qui refuse de l’exécuter.
de l’ordre public, des bonnes mœurs et des
droits d’autrui. Article 29 :
La loi fixe les modalités d’exercice de ces liber- Le domicile est inviolable. Il ne peut y être ef-
tés. fectué de visite ou de perquisition que dans les
formes et les conditions prévues par la loi.
Les médias audiovisuels et écrits d’Etat sont
des services publics dont l’accès est garanti de Article 30 :
manière équitable à tous les courants politiques
et sociaux. Le statut des médias d’Etat est établi Toute personne qui se trouve sur le territoire
par la loi qui garantit l’objectivité, l’impartialité national a le droit d’y circuler librement, d’y
et le pluralisme d’opinions dans le traitement fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir,
et la diffusion de l’information. dans les conditions fixées par la loi.
Aucun Congolais ne peut être ni expulsé du
Article 25 : territoire de la République, ni être contraint à
La liberté des réunions pacifiques et sans armes l’exil, ni être forcé à habiter hors de sa rési-
est garantie sous réserve du respect de la loi, dence habituelle.
de l’ordre public et des bonnes mœurs.
Article 31 :
Article 26 : Toute personne a droit au respect de sa vie
La liberté de manifestation est garantie. privée et au secret de la correspondance, de la
télécommunication ou de toute autre forme de
Toute manifestation sur les voies publiques ou communication. Il ne peut être porté atteinte à
en plein air, impose aux organisateurs d’infor- ce droit que dans les cas prévus par la loi.
mer par écrit l’autorité administrative compé-
tente.
25
Article 37 : Article 41 :
L’Etat garantit la liberté d’association. L’enfant mineur est toute personne, sans dis-
Les pouvoirs publics collaborent avec les asso- tinction de sexe, qui n’a pas encore atteint 18
ciations qui contribuent au développement so- ans révolus.
cial, économique, intellectuel, moral et spirituel Tout enfant mineur a le droit de connaître les
des populations et à l’éducation des citoyennes noms de son père et de sa mère.
et des citoyens. Il a également le droit de jouir de la protec-
Cette collaboration peut revêtir la forme d’une tion de sa famille, de la société et des pouvoirs
subvention. publics.
La loi fixe les modalités d’exercice de cette L’abandon et la maltraitance des enfants, no-
liberté. tamment la pédophilie, les abus sexuels ainsi
que l’accusation de sorcellerie sont prohibés et
Article 38 : punis par la loi.
La liberté syndicale est reconnue et garantie. Les parents ont le devoir de prendre soin
de leurs enfants et d’assurer leur protection
Tous les Congolais ont le droit de fonder des
contre tout acte de violence tant à l’intérieur
syndicats ou de s’y affilier librement, dans les
qu’à l’extérieur du foyer.
conditions fixées par la loi.
Les pouvoirs publics ont l’obligation d’assurer
Article 39 : une protection aux enfants en situation difficile
et de déférer, devant la justice, les auteurs et
Le droit de grève est reconnu et garanti.
les complices des actes de violence à l’égard
Il s’exerce dans les conditions fixées par la loi des enfants.
qui peut en interdire ou en limiter l’exercice Toutes les autres formes d’exploitation d’en-
dans les domaines de la défense nationale et fants mineurs sont punies par la loi.
de la sécurité ou pour toute activité ou tout
service public d’intérêt vital pour la nation. Article 42 :
Article 44 : Article 46 :
L’éradication de l’analphabétisme est un devoir Le droit à la culture, la liberté de création intel-
national pour la réalisation duquel le Gouver- lectuelle et artistique, et celle de la recherche
nement doit élaborer un programme spéci- scientifique et technologique sont garantis sous
fique. réserve du respect de la loi, de l’ordre public et
des bonnes mœurs.
Article 45 : Les droits d’auteur et de propriété intellec-
L’enseignement est libre. tuelle sont garantis et protégés par la loi. L’Etat
tient compte, dans l’accomplissement de ses
Il est toutefois soumis à la surveillance des pou-
tâches, de la diversité culturelle du pays. Il
voirs publics, dans les conditions fixées par la
protège le patrimoine culturel national et en
loi.
assure la promotion.
Toute personne a accès aux établissements
d’enseignement national, sans discrimination Article 47 :
de lieu d’origine, de race, de religion, de sexe,
Le droit à la santé et à la sécurité alimentaire
d’opinions politiques ou philosophiques, de son
est garanti.
état physique, mental ou sensoriel, selon ses
capacités. La loi fixe les principes fondamentaux et les
règles d’organisation de la santé publique et de
Les établissements d’enseignement national
la sécurité alimentaire.
peuvent assurer, en collaboration avec les auto-
rités religieuses, à leurs élèves mineurs dont les
Article 48 :
parents le demandent, une éducation conforme
à leurs convictions religieuses. Le droit à un logement décent, le droit d’accès
à l’eau potable et à l’énergie électrique sont
Les pouvoirs publics ont le devoir de promou- garantis. La loi fixe les modalités d’exercice de
voir et d’assurer, par l’enseignement, l’éducation ces droits.
et la diffusion, le respect des droits de l’homme,
des libertés fondamentales et des devoirs du Article 49 :
citoyen énoncés dans la présente Constitution.
La personne du troisième âge et la personne
Les pouvoirs publics ont le devoir d’assurer avec handicap ont droit à des mesures spéci-
la diffusion et l’enseignement de la Constitu- fiques de protection en rapport avec leurs be-
tion, de la Déclaration universelle des droits de soins physiques, intellectuels et moraux.
l’homme, de la Charte africaine des droits de
L’Etat a le devoir de promouvoir la présence de
l’homme et des peuples, ainsi que de toutes les
la personne avec handicap au sein des institu-
conventions régionales et internationales rela-
tions nationales, provinciales et locales.
tives aux droits de l’homme et au droit interna-
tional humanitaire dûment ratifiées. Une loi organique fixe les modalités d’applica-
tion de ce droit.
L’Etat a l’obligation d’intégrer les droits de la
personne humaine dans tous les programmes
de formation des forces armées, de la police et
CHAPITRE 3 :
des services de sécurité.
DES DROITS COLLECTIFS
La loi détermine les conditions d’application du Article 50 :
présent article
L’Etat protège les droits et les intérêts légitimes
des Congolais qui se trouvent tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur du pays.
28
Sous réserve de la réciprocité, tout étranger Toute pollution ou destruction résultant d’une
qui se trouve légalement sur le territoire na- activité économique donne lieu à compensa-
tional bénéficie des mêmes droits et libertés tion et/ou à réparation.
que le Congolais, excepté les droits politiques. La loi détermine la nature des mesures com-
Il bénéficie de la protection accordée aux per- pensatoires, réparatoires ainsi que les modali-
sonnes et à leurs biens dans les conditions dé- tés de leur exécution.
terminées par les traités et les lois.
Il est tenu de se conformer aux lois et règle- Article 55 :
ments de la République. Le transit, l’importation, le stockage, l’enfouis-
sement, le déversement dans les eaux conti-
Article 51 : nentales et les espaces maritimes sous juridic-
L’Etat a le devoir d’assurer et de promouvoir la tion nationale, l’épandage dans l’espace aérien
coexistence pacifique et harmonieuse de tous des déchets toxiques, polluants, radioactifs ou
les groupes ethniques du pays. de tout autre produit dangereux, en prove-
nance ou non de l’étranger, constitue un crime
Il assure également la protection et la promo-
puni par la loi.
tion des groupes vulnérables et de toutes les
minorités.
Article 56 :
Il veille à leur épanouissement. Tout acte, tout accord, toute convention, tout
arrangement ou tout autre fait, qui a pour
Article 52 : conséquence de priver la nation, les personnes
Tous les Congolais ont droit à la paix et à la sé- physiques ou morales de tout ou partie de leurs
curité tant sur le plan national qu’international. propres moyens d’existence tirés de leurs res-
sources ou de leurs richesses naturelles, sans
Aucun individu ou groupe d’individus ne peut
préjudice des dispositions internationales sur
utiliser une portion du territoire national
les crimes économiques, est érigé en infraction
comme base de départ d’activités subversives
de pillage punie par la loi.
ou terroristes contre l’Etat congolais ou tout
autre Etat.
Article 57 :
Article 53 : Les actes visés à l’article précédent ainsi que
leur tentative, quelles qu’en soient les moda-
Toute personne a droit à un environnement
lités, s’ils sont le fait d’une personne investie
sain et propice à son épanouissement intégral. d’autorité publique, sont punis comme infrac-
Elle a le devoir de le défendre. tion de haute trahison.
L’Etat veille à la protection de l’environnement
et à la santé des populations. Article 58 :
Tous les Congolais ont le droit de jouir des
Article 54 : richesses nationales.
Les conditions de construction d’usines, de L’Etat a le devoir de les redistribuer équitable-
stockage, de manipulation, d’incinération et ment et de garantir le droit au développement.
d’évacuation des déchets toxiques, polluants ou
radioactifs provenant des unités industrielles Article 59 :
ou artisanales installées sur le territoire natio- Tous les Congolais ont le droit de jouir du
nal sont fixées par la loi. patrimoine commun de l’humanité. L’Etat a le
devoir d’en faciliter la jouissance.
29
Article 63 :
TITRE III. :
Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de
défendre le pays et son intégrité territoriale
DE L’ORGANISATION
face à une menace ou à une agression exté- ET DE L’EXERCICE
rieure. DU POUVOIR
Un service militaire obligatoire peut être ins-
tauré dans les conditions fixées par la loi. CHAPITRE Ier :
Toute autorité nationale, provinciale, locale et DES INSTITUTIONS
coutumière a le devoir de sauvegarder l’unité DE LA RÉPUBLIQUE
30
Article 68 : Article 72 :
Les institutions de la République sont : Nul ne peut être candidat à l’élection du Prési-
1. le Président de la République ; dent de la République s’il ne remplit les condi-
tions ci-après :
2. le Parlement ;
3. le Gouvernement ; 1. posséder la nationalité congolaise d’origine;
4. les Cours et Tribunaux. 2. être âgé de 30 ans au moins ;
3. jouir de la plénitude de ses droits civils et
politiques ;
Section 1re : 4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclu-
Du pouvoir exécutif sion prévus par la loi électorale.
Article 73 :
Paragraphe Ier : Du Président
de la République Le scrutin pour l’élection du Président de la
République est convoqué par la Commission
Article 69 : électorale nationale indépendante, quatre-vingt
dix jours avant l’expiration du mandat du Pré-
Le Président de la République est le Chef de sident en exercice.
l’Etat. Il représente la nation et il est le symbole
de l’unité nationale. Article 74 :
Il veille au respect de la Constitution. Le Président de la République élu entre en
Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement fonction dans les dix jours qui suivent la pro-
régulier des pouvoirs publics et des institutions clamation des résultats définitifs de l’élection
ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant présidentielle.
de l’indépendance nationale, de l’intégrité du Avant son entrée en fonction, le Président de la
territoire, de la souveraineté nationale et du République prête, devant la Cour Constitution-
respect des traités et accords internationaux. nelle, le serment ci-après : « Moi…. élu Président
de la République Démocratique du Congo, je jure
Article 70 : solennellement devant Dieu et la nation :
Le Président de la République est élu au suf- • d’observer et de défendre la Constitution et les
frage universel direct pour un mandat de cinq lois de la République ;
ans renouvelable une seule fois. • de maintenir son indépendance et l’intégrité de
A la fin de son mandat, le Président de la Répu- son territoire ;
blique reste en fonction jusqu’à l’installation • de sauvegarder l’unité nationale ;
effective du nouveau Président élu. • de ne me laisser guider que par l’intérêt gé-
néral et le respect des droits de la personne
Article 71 (modifié par l’article 1er de la Loi humaine ;
n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision • de consacrer toutes mes forces à la promotion
de certains articles de la Constitution de la du bien commun et de la paix ;
République Démocratique du Congo) : • de remplir, loyalement et en fidèle serviteur
du peuple, les hautes fonctions qui me sont
Le Président de la République est élu à
confiées ».
la majorité simple des suffrages expri-
més. Article 75 :
En cas de vacance pour cause de décès, de
démission ou pour toute autre cause d’empê-
31
chement définitif, les fonctions de Président de Si une telle majorité n’existe pas, le Président
la République, à l’exception de celles mention- de la République confie une mission d’informa-
nées aux articles 78, 81 et 82 sont provisoire- tion à une personnalité en vue d’identifier une
ment exercées par le Président du Sénat. coalition.
La mission d’information est de trente jours
Article 76 : renouvelable une seule fois.
La vacance de la présidence de la République Le Président de la République nomme les
est déclarée par la Cour constitutionnelle sai- autres membres du gouvernement et met fin
sie par le Gouvernement.
à leurs fonctions sur proposition du Premier
Le Président de la République par intérim veille ministre.
à l’organisation de l’élection du nouveau Prési-
dent de la République dans les conditions et les Article 79 :
délais prévus par la Constitution.
Le Président de la République convoque et
En cas de vacance ou lorsque l’empêchement préside le Conseil des ministres. En cas d’em-
est déclaré définitif par la Cour constitution- pêchement, il délègue ce pouvoir au Premier
nelle, l’élection du nouveau Président de la ministre.
République a lieu, sur convocation de la Com-
Le Président de la République promulgue les
mission électorale nationale indépendante,
soixante jours au moins et quatre-vingt-dix lois dans les conditions prévues par la présente
jours au plus, après l’ouverture de la vacance Constitution.
ou de la déclaration du caractère définitif de Il statue par voie d’ordonnance.
l’empêchement. Les ordonnances du Président de la République
En cas de force majeure, ce délai peut être pro- autres que celles prévues aux articles 78 alinéa
longé à cent vingt jours au plus, par la Cour premier, 80, 84 et 143 sont contresignées par le
constitutionnelle saisie par la Commission Premier ministre.
électorale nationale indépendante.
Le Président élu commence un nouveau man- Article 80 :
dat. Le Président de la République investit par or-
donnance les Gouverneurs et les Vice-gouver-
Article 77 : neurs de province élus, dans un délai de quinze
Le Président de la République adresse des mes- jours conformément à l’article 198.
sages à la nation.
Article 81 :
Il communique avec les Chambres du Parle-
ment par des messages qu’il lit ou fait lire et qui Sans préjudice des autres dispositions de la
ne donnent lieu à aucun débat. Constitution, le Président de la République
nomme, relève de leurs fonctions et, le cas
Il prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée
échéant, révoque, sur proposition du Gouver-
nationale et le Sénat réunis en Congrès, un dis-
nement délibérée en Conseil des ministres :
cours sur l’état de la nation.
1. les ambassadeurs et les envoyés extraordi-
Article 78 : naires ;
2. les officiers généraux et supérieurs des
Le Président de la République nomme le Pre-
forces armées et de la police nationale, le
mier ministre au sein de la majorité parlemen-
Conseil supérieur de la défense entendu ;
taire après consultation de celle-ci. Il met fin à
ses fonctions sur présentation par celui-ci de la 3. le chef d’état major général, les chefs d’état-
démission du gouvernement. major et les commandants des grandes uni-
32
tés des forces armées, le Conseil supérieur Il en informe la nation par un message.
de la défense entendu ; Les modalités d’application de l’état d’urgence
4. les hauts fonctionnaires de l’administration et de l’état de siège sont déterminées par la loi.
publique ;
5. les responsables des services et établisse- Article 86 :
ments publics ;
Le Président de la République déclare la guerre
6. les mandataires de l’Etat dans les entre- par ordonnance délibérée en Conseil des mi-
prises et organismes publics, excepté les nistres après avis du Conseil supérieur de la
commissaires aux comptes. défense et autorisation de l’Assemblée natio-
Les ordonnances du Président de la République nale et du Sénat, conformément à l’article 143
intervenues en la matière sont contresignées de la présente Constitution.
par le Premier ministre.
Article 87 :
Article 82 : Le Président de la République exerce le droit
Le Président de la République nomme, relève de grâce.
de leurs fonctions et, le cas échéant, révoque, Il peut remettre, commuer ou réduire les
par ordonnance, les magistrats du siège et du peines.
parquet sur proposition du Conseil supérieur
de la magistrature. Article 88 :
Les ordonnances dont question à l’alinéa pré- Le Président de la République accrédite les
cédent sont contresignées par le Premier mi- ambassadeurs et les envoyés extraordinaires
nistre. auprès des Etats étrangers et des organisations
internationales.
Article 83 : Les ambassadeurs et les envoyés extraordi-
Le Président de la République est le comman- naires étrangers sont accrédités auprès de lui.
dant suprême des Forces armées.
Il préside le Conseil supérieur de la défense. Article 89 :
Les émoluments et la liste civile du Président de
Article 84 : la République sont fixés par la loi de finances.
Avant d’entrer en fonction, le Premier ministre Le Premier ministre peut déléguer certains de
présente à l’Assemblée nationale le programme ses pouvoirs aux ministres.
du Gouvernement.
Lorsque ce programme est approuvé à la ma- Article 93 :
jorité absolue des membres qui composent Le ministre est responsable de son départe-
l’Assemblée nationale, celle-ci investit le Gou- ment. Il applique le programme gouvernemen-
vernement. tal dans son ministère, sous la direction et la
coordination du Premier ministre.
Article 91 : Il statue par voie d’arrêté.
Le Gouvernement définit, en concertation avec
le Président de la République, la politique de la Article 94 :
nation et en assume la responsabilité. Les Vice-ministres exercent sous l’autorité des
Le Gouvernement conduit la politique de la ministres auxquels ils sont adjoints, les attri-
nation. butions qui leur sont conférées par l’ordon-
nance portant organisation et fonctionnement
La défense, la sécurité et les affaires étrangères du Gouvernement. Ils assument l’intérim des
sont des domaines de collaboration entre le ministres en cas d’absence ou d’empêchement.
Président de la République et le Gouverne-
ment.
Article 95 :
Le Gouvernement dispose de l’administration Les émoluments des membres du Gouverne-
publique, des Forces armées, de la Police natio- ment sont fixés par la loi de finances. Le Pre-
nale et des services de sécurité. mier ministre bénéficie, en outre, d’une dota-
Le Gouvernement est responsable devant l’As- tion.
semblée nationale dans les conditions prévues
aux articles 90, 100, 146 et 147. Paragraphe 3 : Des dispositions
Une ordonnance délibérée en Conseil des mi- communes au Président de la
nistres fixe l’organisation, le fonctionnement du République et au Gouvernement
Gouvernement et les modalités de collabora- Article 96 :
tion entre le Président de la République et le
Les fonctions de Président de la République
Gouvernement ainsi qu’entre les membres du
sont incompatibles avec l’exercice de tout
Gouvernement.
autre mandat électif, de tout emploi public, civil
ou militaire et de toute activité professionnelle.
Article 92 :
Le mandat du Président de la République est
Le Premier ministre assure l’exécution des
également incompatible avec toute responsabi-
lois et dispose du pouvoir réglementaire sous
lité au sein d’un parti politique.
réserve des prérogatives dévolues au Président
de la République par la présente Constitution.
Article 97 :
Il statue par voie de décret. Les fonctions de membre du Gouvernement
Il nomme, par décret délibéré en Conseil des sont incompatibles avec l’exercice de tout
ministres, aux emplois civils et militaires autres mandat électif, de tout emploi public, civil ou
que ceux pourvus par le Président de la Répu- militaire et de toute activité professionnelle à
blique. l’exception des activités agricoles, artisanales,
culturelles, d’enseignement et de recherche.
Les actes du Premier ministre sont contresi-
gnés, le cas échéant, par les ministres chargés Elles sont également incompatibles avec toute
de leur exécution. responsabilité au sein d’un parti politique.
34
Article 103 :
Section 2 :
Du pouvoir législatif Le député national est élu pour un mandat de
cinq ans. Il est rééligible. Le mandat de député
35
national commence à la validation des pouvoirs sauf en cas de flagrant délit, qu’avec l’autori-
par l’Assemblée nationale et expire à l’installa- sation de l’Assemblée nationale ou du Sénat,
tion de la nouvelle Assemblée. selon le cas. En dehors de sessions, aucun parle-
mentaire ne peut être arrêté qu’avec l’autorisa-
Paragraphe 2 : Du Sénat tion du Bureau de l’Assemblée nationale ou du
Bureau du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de
Article 104 : poursuites autorisées ou de condamnation dé-
Les membres du Sénat portent le titre de séna- finitive. La détention ou la poursuite d’un par-
teur. Le sénateur représente sa province, mais lementaire est suspendue si la Chambre dont il
son mandat est national. Tout mandat impératif est membre le requiert. La suspension ne peut
est nul. Les candidats sénateurs sont présentés excéder la durée de la session en cours.
par des partis politiques ou par des regroupe-
ments politiques. Ils peuvent aussi se présenter Article 108 :
en indépendant. Ils sont élus au second degré Le mandat de député national est incompatible
par les Assemblées provinciales. Chaque séna- avec le mandat de sénateur et vice-versa. Le
teur est élu avec deux suppléants. Les anciens mandat de député ou de sénateur est incom-
Présidents de la République élus sont de droit patible avec les fonctions ou mandats suivants :
sénateurs à vie. Le nombre de sénateurs ainsi
1. membre du Gouvernement ;
que les conditions de leur élection et éligibilité
sont fixés par la loi électorale. 2. membre d’une institution d’appui à la dé-
mocratie ;
Article 105 : 3. membre des Forces armées, de la Police
nationale et des services de sécurité ;
Le sénateur est élu pour un mandat de cinq ans.
4. magistrat ;
Il est rééligible. Le mandat de sénateur com-
mence à la validation des pouvoirs par le Sénat 5. agent de carrière des services publics de
et expire à l’installation du nouveau Sénat. l’Etat ;
6. cadre politico-administratif de la territo-
Article 106 : riale, à l’exception des chefs de collectivité-
chefferie et de groupement ;
Nul ne peut être candidat membre du Sénat s’il
7. mandataire public actif ;
ne remplit les conditions ci-après :
8. membre des cabinets du Président de la
1. être Congolais ; République, du Premier ministre, du Prési-
2. être âgé de 30 ans au moins ; dent de l’Assemblée nationale, du Président
3. jouir de la plénitude de ses droits civils et du Sénat, des membres du Gouvernement,
politiques ; et généralement d’une autorité politique
4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclu- ou administrative de l’Etat, employé dans
sion prévus par la loi électorale. une entreprise publique ou dans une socié-
té d’économie mixte ;
Paragraphe 3 : Des immunités et des 9. tout autre mandat électif.
incompatibilités
Le mandat de député national ou de sénateur
Article 107 : est incompatible avec l’exercice des fonctions
Aucun parlementaire ne peut être poursuivi, rémunérées conférées par un Etat étranger ou
recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des un organisme international.
opinions ou votes émis par lui dans l’exercice
de ses fonctions. Aucun parlementaire ne peut,
en cours de sessions, être poursuivi ou arrêté,
36
Paragraphe 4 : Des droits des députés de plein droit son mandat parlementaire après
nationaux ou des sénateurs la cessation de cette fonction politique incom-
patible. Toute cause d’inéligibilité, à la date des
Article 109 : élections, constatée ultérieurement par l’auto-
Les députés nationaux et les sénateurs ont le rité judiciaire compétente entraîne la perte
droit de circuler sans restriction ni entrave à du mandat de député national ou de sénateur.
l’intérieur du territoire national et d’en sortir. Dans les cas énumérés ci-dessus, le député
Ils ont droit à une indemnité équitable qui as- national ou le sénateur est remplacé par le
sure leur indépendance et leur dignité. Celle-ci premier suppléant, ou à défaut, par le second
est prévue dans la loi de finances. Ils ont droit suppléant. En cas de carence de suppléant, une
à une indemnité de sortie égale à six mois de élection partielle est organisée dans la cir-
leurs émoluments. Les modalités d’application conscription électorale concernée. Le député
de l’alinéa précédent ainsi que les autres droits national, le sénateur ou le suppléant qui quitte
des Parlementaires sont fixés par le Règlement délibérément son parti politique durant la légis-
intérieur de chacune des Chambres. lature est réputé avoir renoncé à son mandat
parlementaire ou à la suppléance obtenus dans
Paragraphe 5 : De la fin et de la le cadre dudit parti politique.
suspension du mandat de député
national ou de sénateur (modifié par l’article Paragraphe 6 : Du fonctionnement de
2 de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant l’Assemblée nationale et du Sénat
révision de certains articles de la Constitution de la
Article 111 :
République Démocratique du Congo)
L’Assemblée nationale et le Sénat sont dirigés,
Article 110 (modifié par l’article 1er de la Loi n° chacun, par un Bureau de sept membres com-
11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains prenant :
articles de la Constitution de la République Démocratique
1. un président ;
du Congo) :
2. un premier vice-président ;
Le mandat de député national ou de sénateur 3. un deuxième vice-président ;
prend fin par :
4. un rapporteur ;
1. expiration de la législature ;
5. un rapporteur adjoint ;
2. décès ;
6. un questeur ;
3. démission ;
7. un questeur adjoint.
4. empêchement définitif ;
5. incapacité permanente ;
6. absence non justifiée et non autorisée à Les Présidents des deux Chambres doivent
plus d’un quart des séances d’une session ; être des Congolais d’origine. Les membres du
7. exclusion prévue par la loi électorale ; Bureau sont élus dans les conditions fixées par
le Règlement intérieur de leur Chambre res-
8. condamnation irrévocable à une peine de
pective.
servitude pénale principale pour infraction
intentionnelle ;
9. acceptation d’une fonction incompatible Article 112 :
avec le mandat de député ou de sénateur. Chaque Chambre du Parlement adopte son
Règlement intérieur. Le Règlement intérieur
Toutefois, lorsqu’un député national ou un détermine notamment :
sénateur est nommé à une fonction politique 1. la durée et les règles de fonctionnement du
incompatible avec l’exercice de son mandat Bureau, les pouvoirs et prérogatives de son
parlementaire, celui-ci est suspendu. Il reprend
37
Président ainsi que des autres membres du 3. l’élection et l’installation du Bureau définitif;
Bureau ; 4. l’élaboration et l’adoption du Règlement
2. le nombre, le mode de désignation, la com- intérieur.
position, le rôle et la compétence de ses
commissions permanentes ainsi que la La séance d’ouverture est présidée par le Se-
création et le fonctionnement des commis- crétaire général de l’Administration de chacune
sions spéciales et temporaires; de deux Chambres. Pendant cette session, les
deux Chambres se réunissent pour élaborer et
3. l’organisation des services administratifs
adopter le Règlement intérieur du Congrès.
dirigés par un Secrétaire général de l’admi-
nistration publique de chaque Chambre; La session extraordinaire prend fin à l’épuise-
4. le régime disciplinaire des députés et des ment de l’ordre du jour.
sénateurs ;
5. les différents modes de scrutin, à l’exclu- Article 115 :
sion de ceux prévus expressément par la L’Assemblée nationale et le Sénat tiennent de
présente Constitution. plein droit, chaque année, deux sessions ordi-
naires :
Avant d’être mis en application, le Règlement
1. la première s’ouvre le 15 mars et se clôture
intérieur est obligatoirement transmis par le
le 15 juin;
Président du Bureau provisoire de la Chambre
intéressée à la Cour constitutionnelle qui se 2. la deuxième s’ouvre le 15 septembre et se
prononce sur sa conformité à la Constitution clôture le 15 décembre.
dans un délai de quinze jours. Passé ce délai, Si le 15 du mois de mars ou du mois de sep-
le Règlement intérieur est réputé conforme. tembre est férié ou tombe un dimanche, l’ou-
Les dispositions déclarées non conformes ne verture de la session a lieu le premier jour
peuvent être mises en application. ouvrable qui suit. La durée de chaque session
ordinaire ne peut excéder trois mois.
Article 113 :
Outre les Commissions permanentes et spé- Article 116 :
ciales, les deux Chambres peuvent constituer
Chaque Chambre du Parlement peut être
une ou plusieurs Commissions mixtes paritaires
convoquée en session extraordinaire par son
pour concilier les points de vue lorsqu’elles
Président sur un ordre du jour déterminé, à la
sont en désaccord au sujet d’une question sur
demande soit de son Bureau, soit de la moitié
laquelle elles doivent adopter la même décision
de ses membres, soit du Président de la Répu-
en termes identiques. Si le désaccord persiste,
blique, soit du Gouvernement. La clôture inter-
l’Assemblée nationale statue définitivement.
vient dès que la Chambre a épuisé l’ordre du
Article 114 : jour pour lequel elle a été convoquée et, au
plus tard, trente jours à compter de la date du
Chaque Chambre du Parlement se réunit de début de la session.
plein droit en session extraordinaire le quin-
zième jour suivant la proclamation des résul- Article 117 :
tats des élections législatives par la Commis-
sion électorale nationale indépendante en vue L’inscription, par priorité, à l’ordre du jour de
de : chacune des Chambres d’un projet de loi, d’une
proposition de loi ou d’une déclaration de poli-
1. l’installation du Bureau provisoire dirigé par
tique générale est de droit si le Gouvernement,
le doyen d’âge assisté des deux les moins
après délibération en Conseil des ministres, en
âgés ;
fait la demande.
2. la validation des pouvoirs ;
38
Article 126 (modifié par l’article 1er de la Loi n° et transmis pour promulgation avant l’ouver-
11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains ture du nouvel exercice budgétaire fait l’objet
articles de la Constitution de la République Démocratique
du Congo) :
d’un renvoi au Parlement par le Président de
la République, le Gouvernement demande à
Les Lois de finances déterminent les ressources l’Assemblée nationale et au Sénat l’ouverture
et les charges de l’Etat. L’Assemblée nationale des crédits provisoires.
et le Sénat votent les projets de lois de finances
dans les conditions prévues pour la loi orga- Article 127 :
nique visée à l’article 124 de la Constitution. Le
projet de loi de finances de l’année, qui com- Les amendements au projet de loi de finances
prend notamment le budget, est déposé par ne sont pas recevables lorsque leur adoption
le Gouvernement au Bureau de l’Assemblée a pour conséquence, soit une diminution des
nationale au plus tard le quinze septembre de recettes, soit un accroissement des dépenses, à
chaque année. Les créations et transformations moins qu’ils ne soient assortis de propositions
d’emplois publics ne peuvent être opérées compensatoires.
hors les prévisions des lois de finances. Si le
projet de loi de finances, déposé dans les délais Article 128 :
constitutionnels, n’est pas voté avant l’ouver- Les matières autres que celles qui sont du do-
ture du nouvel exercice, il est mis en vigueur maine de la loi ont un caractère réglementaire.
par le Président de la République, sur propo- Les textes à caractère de loi intervenus en ces
sition du Gouvernement délibérée en Conseil matières peuvent être modifiés par décret si la
des ministres, compte tenu des amendements Cour constitutionnelle, à la demande du Gou-
votés par chacune des deux Chambres. Si le vernement, a déclaré qu’ils ont un caractère
projet de loi de finances n’a pas été déposé réglementaire en vertu de l’alinéa précédent.
en temps utile pour être promulgué avant le
début de l’exercice, le Gouvernement demande Article 129 :
à l’Assemblée nationale et au Sénat l’ouverture Le Gouvernement peut, pour l’exécution ur-
de crédits provisoires. Si, quinze jours avant la gente de son programme d’action, demander à
fin de la session budgétaire, le Gouvernement l’Assemblée nationale ou au Sénat l’autorisation
n’a pas déposé son projet de budget, il est ré- de prendre par Ordonnances-lois, pendant un
puté démissionnaire. Dans le cas où l’Assem- délai limité et sur des matières déterminées, des
blée nationale et le Sénat ne se prononcent pas mesures qui sont normalement du domaine de
dans les quinze jours sur l’ouverture de cré- la loi. Ces ordonnances-lois sont délibérées en
dits provisoires, les dispositions du projet pré- Conseil des ministres. Elles entrent en vigueur
voyant ces crédits sont mises en vigueur par le dès leur publication et deviennent caduques si
Président de la République sur proposition du le projet de loi de ratification n’est pas déposé
Gouvernement délibérée en Conseil des mi- devant le Parlement au plus tard à la date limite
nistres. Si, compte tenu de la procédure ci-des- fixée par la loi d’habilitation. A l’expiration du
sus prévue, la loi de finances de l’année n’a pu délai visé à l’alinéa premier du présent article,
être mise en vigueur au premier jour du mois si le Parlement ne ratifie pas ces ordonnances-
de février de l’exercice budgétaire, le Président lois, celles-ci cessent de plein droit de produire
de la République, sur proposition du Gouver- leurs effets. Les ordonnances-lois délibérées en
nement délibérée en Conseil des ministres, Conseil des ministres et ratifiées ne peuvent
met en exécution le projet de loi de finances, être modifiées dans leurs dispositions que par
compte tenu des amendements votés par cha- la loi. Les ordonnances-lois cessent de plein
cune des deux Chambres. Si le projet de loi de droit de produire leurs effets en cas de rejet du
finances voté en temps utile par la Parlement projet de loi de ratification.
41
le cas échéant, l’application des dispositions de Le débat et le vote ne peuvent avoir lieu que
l’alinéa précédent. quarante huit heures après le dépôt de la mo-
L’état d’urgence ou l’état de siège peut être tion. Seuls sont recensés les votes favorables
à la motion de censure ou de défiance qui ne
proclamé sur tout ou partie du territoire de
peut être adoptée qu’à la majorité absolue des
la République pour une durée de trente jours.
membres composant l’Assemblée nationale. Si
L’ordonnance proclamant l’état d’urgence ou la motion de censure ou de défiance est reje-
l’état de siège cesse de plein droit de produire tée, ses signataires ne peuvent en proposer une
ses effets après l’expiration du délai prévu à nouvelle au cours de la même session.
l’alinéa trois du présent article, à moins que
Le programme, la déclaration de politique gé-
l’Assemblée nationale et le Sénat, saisis par
nérale ou le texte visé à l’alinéa 1er est consi-
le Président de la République sur décision du déré comme adopté sauf si une motion de cen-
Conseil des ministres, n’en aient autorisé la sure est votée dans les conditions prévues aux
prorogation pour des périodes successives de alinéas 2 et 3 du présent article.
quinze jours.
Le Premier ministre a la faculté de demander
L’Assemblée nationale et le Sénat peuvent, par au Sénat l’approbation d’une déclaration de
une loi, mettre fin à tout moment à l’état d’ur- politique générale.
gence ou à l’état de siège.
Article 147 :
Article 145 :
Lorsque l’Assemblée nationale adopte une
En cas d’état d’urgence ou d’état de siège, le motion de censure, le Gouvernement est ré-
Président de la République prend, par ordon- puté démissionnaire. Dans ce cas, le Premier
nances délibérées en Conseil des ministres, les ministre remet la démission du Gouvernement
mesures nécessaires pour faire face à la situa- au Président de la République dans les vingt
tion. quatre heures.
Ces ordonnances sont, dès leur signature, sou- Lorsqu’une motion de défiance contre un
mises à la Cour constitutionnelle qui, toutes membre du Gouvernement est adoptée, celui-
affaires cessantes, déclare si elles dérogent ou ci est réputé démissionnaire.
non à la présente Constitution.
Article 148 :
Article 146 :
En cas de crise persistante entre le Gouverne-
Le Premier ministre peut, après délibération du ment et l’Assemblée nationale, le Président de
Conseil des ministres, engager devant l’Assem- la République peut, après consultation du Pre-
blée nationale la responsabilité du Gouverne- mier ministre et des Présidents de l’Assemblée
ment sur son programme, sur une déclaration nationale et du Sénat, prononcer la dissolution
de politique générale ou sur le vote d’un texte. de l’Assemblée nationale.
L’Assemblée nationale met en cause la respon- Aucune dissolution ne peut intervenir dans
sabilité du Gouvernement ou d’un membre du l’année qui suit les élections, ni pendant les
Gouvernement par le vote d’une motion de périodes de l’état d’urgence ou de siège ou de
censure ou de défiance. La motion de censure guerre, ni pendant que la République est dirigée
contre le Gouvernement n’est recevable que par un Président intérimaire.
si elle est signée par un quart des membres de
A la suite d’une dissolution de l’Assemblée
l’Assemblée nationale. La motion de défiance
nationale, la Commission électorale nationale
contre un membre du Gouvernement n’est
indépendante convoque les électeurs en vue de
recevable que si elle est signée par un dixième
l’élection, dans le délai de soixante jours suivant
des membres de l’Assemblée nationale.
44
15. deux magistrats de siège par ressort de 5. les membres du Conseil d’Etat et les
Cour d’Appel, élus par l’ensemble des ma- membres du parquet près ce Conseil ;
gistrats du ressort pour un mandat de trois 6. les membres de la Cour des Comptes et les
ans ; membres du parquet près cette Cour ;
16. deux magistrats du parquet par ressort de 7. les premiers Présidents des Cours d’appel
Cour d’Appel, élus par l’ensemble des ma- ainsi que les Procureurs généraux près ces
gistrats du ressort pour un mandat de trois cours ;
ans ; 8. les premiers Présidents des Cours adminis-
17. un magistrat de siège par ressort de Cour tratives d’appel et les Procureurs près ces
Militaire ; Cours ;
18. un magistrat de parquet par ressort de 9. les Gouverneurs, les Vice-gouverneurs de
Cour Militaire. province et les ministres provinciaux ;
Il élabore les propositions de nomination, de 10. les Présidents des Assemblées provinciales.
promotion et de révocation des magistrats. Il
exerce le pouvoir disciplinaire sur les magis- Les Cours et Tribunaux, civils et militaires,
trats. Il donne ses avis en matière de recours en appliquent les traités internationaux dûment
grâce. Une loi organique détermine l’organisa- ratifiés, les lois, les actes réglementaires pour
tion et le fonctionnement du Conseil supérieur autant qu’ils soient conformes aux lois ainsi
de la magistrature. que la coutume pour autant que celle-ci ne soit
pas contraire à l’ordre public ou aux bonnes
Paragraphe 2 : Des juridictions de mœurs.
l’ordre judiciaire
L’organisation, le fonctionnement et les compé-
Article 153 : tences des juridictions de l’ordre judiciaire sont
Il est institué un ordre de juridictions judi- déterminés par une loi organique.
ciaires, composé des cours et tribunaux civils
et militaires placés sous le contrôle de la Cour Paragraphe 3 : Des juridictions
de cassation. de l’ordre administratif
Sans préjudice des autres compétences qui Article 154 :
lui sont reconnues par la présente Constitu-
Il est institué un ordre de juridictions admi-
tion ou par les lois de la République, la Cour
nistratives composé du Conseil d’Etat et des
de cassation connaît des pourvois en cassation
formés contre les arrêts et jugements rendus Cours et Tribunaux administratifs.
en dernier ressort par les Cours et Tribunaux
Article 155 :
civils et militaires.
Dans les conditions fixées par la Constitution Sans préjudice des autres compétences que lui
et les lois de la République, la Cour de cassa- reconnaît la Constitution ou la loi, le Conseil
tion connaît en premier et dernier ressort des d’Etat connaît, en premier et dernier ressort,
infractions commises par : des recours pour violation de la loi, formés
contre les actes, règlements et décisions des
1. les membres de l’Assemblée nationale et
autorités administratives centrales.
du Sénat ;
2. les membres du Gouvernement autres que Il connaît en appel des recours contre les déci-
le Premier ministre ; sions des Cours administratives d’appel.
3. les membres de la Cour constitutionnelle ; Il connaît, dans les cas où il n’existe pas d’autres
4. les magistrats de la Cour de cassation ainsi juridictions compétentes, de demandes d’in-
que du parquet près cette Cour ; demnités relatives à la réparation d’un dom-
46
mage exceptionnel, matériel ou moral résultant Le mandat des membres de la Cour constitu-
d’une mesure prise ou ordonnée par les auto- tionnelle est de neuf ans non renouvelable.
rités de la République. Il se prononce en équité La Cour constitutionnelle est renouvelée par
en tenant compte de toutes les circonstances tiers tous les trois ans.Toutefois, lors de chaque
d’intérêt public ou privé. renouvellement, il sera procédé au tirage au
L’organisation, la compétence et le fonctionne- sort d’un membre par groupe.
ment des juridictions de l’ordre administratif Le Président de la Cour constitutionnelle est
sont fixés par une loi organique. élu par ses pairs pour une durée de trois ans
renouvelable une seule fois. Il est investi par
Paragraphe 4 : ordonnance du Président de la République.
Des juridictions militaires
Article 159 :
Article 156 :
Nul ne peut être nommé membre de la Cour
Les juridictions militaires connaissent des constitutionnelle :
infractions commises par les membres des
Forces armées et de la Police nationale. 1. s’il n’est congolais ;
2. s’il ne justifie d’une expérience éprouvée de
En temps de guerre ou lorsque l’état de siège
quinze ans dans les domaines juridique ou
ou d’urgence est proclamé, le Président de
politique.
la République, par une décision délibérée en
Conseil des ministres, peut suspendre sur tout Article 160 :
ou partie de la République et pour la durée et
les infractions qu’il fixe, l’action répressive des La Cour constitutionnelle est chargée du
Cours et Tribunaux de droit commun au profit contrôle de la constitutionnalité des lois et des
de celle des juridictions militaires. Cependant, actes ayant force de loi.
le droit d’appel ne peut être suspendu. Les lois organiques, avant leur promulgation, et
Une loi organique fixe les règles de compé- les Règlements intérieurs des Chambres par-
tence, d’organisation et de fonctionnement des lementaires et du Congrès, de la Commission
juridictions militaires. électorale nationale indépendante ainsi que
du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la
communication, avant leur mise en application,
Paragraphe 5 :
De la Cour constitutionnelle doivent être soumis à la Cour constitution-
nelle qui se prononce sur leur conformité à la
Article 157: Constitution.
Il est institué une Cour constitutionnelle. Aux mêmes fins d’examen de la constitution-
nalité, les lois peuvent être déférées à la Cour
Article 158 : constitutionnelle, avant leur promulgation, par
La Cour constitutionnelle comprend neuf le Président de la République, le Premier mi-
membres nommés par le Président de la Répu- nistre, le Président de l’Assemblée nationale, le
blique dont trois sur sa propre initiative, trois Président du Sénat ou le dixième des députés
désignés par le Parlement réuni en Congrès et ou des sénateurs.
trois désignés par le Conseil supérieur de la La Cour constitutionnelle statue dans le délai
magistrature. de trente jours. Toutefois, à la demande du
Les deux tiers des membres de la Cour consti- Gouvernement, s’il y a urgence, ce délai est
tutionnelle doivent être des juristes provenant ramené à huit jours.
de la magistrature, du barreau ou de l’enseigne-
ment universitaire.
47
Section 5 : Paragraphe 2 :
Des Finances publiques De la Banque Centrale
49
Article 194 : ticles 100, 101, 102, 103, 107, 108, 109 et 110
Une loi organique fixe l’organisation et le fonc- sont applicables, mutatis mutandis, aux Assem-
tionnement des services publics du pouvoir blées provinciales et à leurs membres.
central, des provinces et des entités territo- Lorsqu’une crise politique grave et persistante
riales décentralisées. menace d’interrompre le fonctionnement régu-
lier des institutions provinciales, le Président de
CHAPITRE 2 : la République peut, par une ordonnance délibé-
rée en Conseil des ministres et après concerta-
DES PROVINCES tion avec les Bureaux de l’Assemblée nationale
Section 1re : et du Sénat, dissoudre l’Assemblée provin-
Des institutions politiques provinciales ciale. Dans ce cas, la Commission électorale
nationale indépendante organise les élections
Article 195 : provinciales dans un délai de soixante jours à
compter de la dissolution.
Les institutions provinciales sont :
En cas de force majeure, ce délai peut être pro-
1. l’Assemblée provinciale ;
longé à cent vingt jours au plus, par la Cour
2. le Gouvernement provincial. constitutionnelle saisie par la Commission
Article 196 : électorale nationale indépendante.
Les provinces sont organisées conformément Articles 198 (modifié par l’article 1er de la
aux principes énoncés à l’article 3 de la pré- Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révi-
sente Constitution. sion de certains articles de la Constitution de
Les subdivisions territoriales à l’intérieur des la République Démocratique du Congo) :
provinces sont fixées par une loi organique. Le Gouvernement provincial est composé d’un
Gouverneur, d’un Vice-gouverneur et des mi-
Article 197 (modifié par l’article 1er de la Loi nistres provinciaux.
n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision
de certains articles de la Constitution de la Le Gouverneur et le Vice-gouverneur sont élus
République Démocratique du Congo) : pour un mandat de cinq ans renouvelable une
seule fois par les députés provinciaux au sein
L’Assemblée provinciale est l’organe délibérant ou en dehors de l’Assemblée provinciale. Ils
de la province. Elle délibère dans le domaine sont investis par ordonnance du Président de
des compétences réservées à la province et la République.
contrôle le Gouvernement provincial ainsi que
les services publics provinciaux et locaux. Les ministres provinciaux sont désignés par le
Gouverneur au sein ou en dehors de l’Assem-
Elle légifère par voie d’édit. blée provinciale.
Ses membres sont appelés députés provinciaux. La composition du Gouvernement provincial
Ils sont élus au suffrage universel direct et se- tient compte de la représentativité provinciale.
cret ou cooptés pour un mandat de cinq ans Le nombre de ministres provinciaux ne peut
renouvelable. dépasser dix.
Le nombre de députés provinciaux cooptés Avant d’entrer en fonction, le Gouverneur pré-
ne peut dépasser le dixième des membres qui sente à l’Assemblée provinciale le programme
composent l’Assemblée provinciale. de son Gouvernement.
Sans préjudices des autres dispositions de la Lorsque ce programme est approuvé à la ma-
présente Constitution, les dispositions des ar- jorité absolue des membres qui composent
52
l’Assemblée provinciale, celle-ci investit les Elle se réunit au moins deux fois par an sur
ministres. convocation de son Président.
Les membres du Gouvernement provincial Elle se tient à tour de rôle dans chaque pro-
peuvent être, collectivement ou individuelle- vince.
ment, relevés de leurs fonctions par le vote Une loi organique en détermine les modalités
d’une motion de censure ou de défiance de d’organisation et de fonctionnement.
l’Assemblée provinciale.
Les dispositions des articles 146 et 147 de la Section 2 :
présente Constitution s’appliquent, mutatis De la répartition des compétences
mutandis, aux membres du Gouvernement entre le pouvoir central et
provincial. les provinces
Lorsqu’une crise politique grave et persistante
menace d’interrompre le fonctionnement régu- Article 201 :
lier des institutions provinciales, le Président La répartition des compétences entre le pou-
de la République peut, par une ordonnance voir central et les provinces est fixée par la
délibérée en Conseil des ministres et après présente Constitution.
concertation avec les Bureaux de l’Assemblée
nationale et du Sénat, relever de ses fonctions Les matières sont, soit de la compétence ex-
le Gouverneur d’une province. Dans ce cas, la clusive du pouvoir central, soit de la compé-
Commission électorale nationale indépendante tence concurrente du pouvoir central et des
organise l’élection du nouveau Gouverneur provinces, soit de la compétence exclusive des
dans un délai de trente jours. provinces.
12. les emprunts extérieurs pour les besoins de cadres, conformément au statut des agents
la République ou des provinces ; de carrière des services publics de l’Etat ; Les
13. les emprunts intérieurs pour les besoins de régimes énergétiques, agricoles et forestiers
la République ; sur la chasse et la pêche, sur la conservation
14. la monnaie, l’émission de la monnaie et le de la nature (flore et faune), sur la capture, sur
pouvoir libératoire de la monnaie ; l’élevage, sur les denrées alimentaires d’origine
animale et l’art vétérinaire.
15. les poids, mesures et informatique ;
16. les douanes et les droits d’importation et 26. la protection contre les dangers occasion-
d’exportation ; nés par l’énergie ou par les radiations et
17. la réglementation concernant les banques l’élimination des substances radioactives ;
et les opérations bancaires et boursières ; 27. la prévention des abus des puissances éco-
nomiques ;
18. la réglementation des changes ;
28. le patrimoine historique, les monuments
19. la propriété littéraire, artistique et indus-
publics et les parcs déclarés d’intérêt natio-
trielle et les brevets ;
nal ;
20. les postes et les télécommunications, y
29. les services de la météorologie et la coordi-
compris les téléphones et télégraphes, la
nation technique des services de la géodé-
radiodiffusion, la télévision et les satellites; sie, de la cartographie et de l’hydrographie ;
21. la navigation maritime et intérieure, les 30. la nomination et l’affectation des inspec-
lignes aériennes, les chemins de fer, les teurs provinciaux de l’enseignement pri-
routes et autres voies de communication, maire, secondaire, professionnel et spécial ;
naturelles ou artificielles qui relient deux
31. les statistiques et le recensement d’intérêt
ou plusieurs provinces ou le territoire de national ;
la République à un territoire étranger ou
32. la planification nationale ;
qu’une loi nationale a déclarée d’intérêt
national bien qu’elles soient entièrement 33. la recherche scientifique et technologique ;
situées sur le territoire d’une province ; 34. les plans directeurs nationaux de dévelop-
pement des infrastructures de base notam-
22. les universités et autres établissements
ment les ports, les aéroports, les gares ;
d’enseignement scientifique, technique
ou professionnel supérieur créés ou sub- 35. l’assistance aux anciens combattants et les
ventionnés par le Gouvernement central handicapés de guerre ;
ou par les gouvernements provinciaux et 36. la législation notamment concernant:
qu’une loi nationale a déclarés d’intérêt a) le Code de commerce, y compris les
national ; assurances, la constitution et l’agrément
23. l’établissement des normes d’enseignement des sociétés ;
applicables dans tous les territoires de la b) le Code pénal, le régime pénitentiaire ;
République ; c) le Code d’organisation et de compé-
24. l’acquisition des biens pour les besoins de tence judiciaires et le code judiciaire ;
la République, sans préjudice des disposi- d) la législation pour les professions libé-
tions de l’article 34 ; rales ;
25. l’élaboration des programmes agricoles, fo- e) la législation du travail comprenant no-
restiers et énergétique d’intérêt national et tamment les lois régissant les relations
la coordination des programmes d’intérêt entre employeurs et travailleurs, la
provincial ; sécurité des travailleurs, les règles rela-
tives à la sécurité sociale et, en particu-
Les offices des produits agricoles et les orga- lier, les règles relatives aux assurances
nismes assimilés ainsi que la répartition des sociales et au chômage involontaire ;
54
21. le trafic routier, la circulation automobile, la aux normes établies par le pouvoir central ;
construction et l’entretien des routes d’in- 14. l’établissement des peines d’amende ou de
térêt national, la perception et la réparti- prison pour assurer le respect des édits en
tion des péages pour l’utilisation des routes conformité avec la législation nationale ;
construites par le pouvoir central et/ou par 15. les communications intérieures des pro-
la province ; vinces ;
22. les institutions médicales et philanthro- 16. les impôts, les taxes et les droits provin-
piques ; ciaux et locaux, notamment l’impôt foncier,
23. l’initiative des projets, programmes et ac- l’impôt sur les revenus locatifs et l’impôt
cords de coopération économique, cultu- sur les véhicules automoteurs ;
relle, scientifique et sociale internationale ; 17. la fixation des salaires minima provinciaux,
24. la production, le transport, l’utilisation et conformément à la législation nationale ;
l’exploitation de l’énergie ; 18. l’affectation du personnel médical, confor-
25. la protection des groupes des personnes mément au statut des agents de carrière
vulnérables. des services publics de l’Etat, l’élabora-
tion des programmes d’assainissement et
Article 204 : de campagne de lutte contre les maladies
Sans préjudice des autres dispositions de la endémo-épidémiques conformément au
présente Constitution, les matières suivantes plan national : l’organisation des services
sont de la compétence exclusive des provinces : d’hygiène et de prophylaxie provinciale,
1. le plan d’aménagement de la province ; l’application et le contrôle de la législation
2. la coopération inter-provinciale ; médicale et pharmaceutique nationale ainsi
que l’organisation des services de la méde-
3. la fonction publique provinciale et locale ;
cine curative, des services philanthropiques
4. l’application des normes régissant l’état et missionnaires, des laboratoires médicaux
civil ; et des services pharmaceutiques, l’organi-
5. les finances publiques provinciales ; sation et la promotion des soins de santé
6. la dette publique provinciale ; primaires ;
7. les emprunts intérieurs pour les besoins 19. l’élaboration des programmes miniers, mi-
des provinces ; néralogiques, industriels, énergétique d’in-
8. la délivrance et la conservation des titres térêt provincial et leur exécution confor-
immobiliers dans le respect de la législation mément aux normes générales du planning
nationale ; national ;
9. l’organisation du petit commerce frontalier 20. l’élaboration des programmes agricoles et
; forestiers et leur exécution conformément
10. l’organisation et le fonctionnement des ser- aux normes du planning national, l’affec-
vices publics, établissements et entreprises tation du personnel agricole, des cadres
publiques provinciaux dans le respect de la conformément aux dispositions du statut
législation nationale ; des agents de carrière des services pu-
11. les travaux et marchés publics d’intérêt blics de l’Etat, l’application de la législation
provincial et local ; nationale concernant l’agriculture, la forêt,
12. l’acquisition des biens pour les besoins de la chasse et la pêche ainsi que l’environ-
la province ; nement, la conservation de la nature et la
capture des animaux sauvages, l’organisation
13. l’enseignement maternel, primaire, secon-
et le contrôle des campagnes agricoles, la
daire, professionnel et spécial ainsi que l’al-
fixation des prix des produits agricoles ;
phabétisation des citoyens, conformément
56
Est formellement interdite toute révision Article 226 (modifié par l’article 1er de la Loi n°
constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains
articles de la Constitution de la République Démocratique
de réduire les droits et libertés de la personne,
du Congo) :
ou de réduire les prérogatives des provinces et
des entités territoriales décentralisées. Une loi de programmation détermine les mo-
dalités d’installation de nouvelles provinces
TITRE VIII : citées à l’article 2 de la présente Constitution.
DES DISPOSITIONS En attendant, la République Démocratique du
TRANSITOIRES ET FINALES Congo est composée de la Ville de Kinshasa et
de dix provinces suivantes dotées de la person-
Article 221 : nalité juridique : Bandundu, Bas-Congo, Equa-
teur, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga,
Pour autant qu’ils ne soient pas contraires à la Maniema, Nord-Kivu, Province Orientale et
présente Constitution, les textes législatifs et Sud-Kivu.
réglementaires en vigueur restent maintenus
jusqu’à leur abrogation ou leur modification.
Article 227 :
Article 222 : Les provinces telles qu’énumérées par l’article
2 de la présente Constitution constituent les
Les institutions politiques de la transition circonscriptions électorales des sénateurs de
restent en fonction jusqu’à l’installation effec- la première législature. La loi électorale déter-
tive des institutions correspondantes prévues mine les conditions d’attribution d’un quota
par la présente Constitution et exercent leurs additionnel à la ville de Kinshasa pour les élec-
attributions conformément à la Constitution tions des sénateurs.
de la Transition.
Les institutions d’appui à la démocratie sont Article 228 :
dissoutes de plein droit dès l’installation du Sans préjudice des dispositions de l’article 222
nouveau Parlement. Toutefois, par une loi orga- alinéa 1, la Constitution de la Transition du 04
nique, le Parlement pourra, s’il échet, instituer avril 2003 est abrogée.
d’autres institutions d’appui à la démocratie.
Article 229 :
Article 223 :
La présente Constitution, adoptée par référen-
En attendant l’installation de la Cour constitu- dum, entre en vigueur dès sa promulgation par
tionnelle, du Conseil d’Etat et de la Cour de le Président de la République.
cassation, la Cour suprême de justice exerce
les attributions leur dévolues par la présente
Constitution. Joseph KABILA KABANGE
Article 224 :
En attendant l’installation des juridictions de
l’ordre administratif, les Cours d’appel exer-
cent les compétences dévolues aux Cours
administratives d’appel.
Article 225 :
La Cour de sûreté de l’Etat est dissoute dès
l’entrée en vigueur de la présente Constitution.
60
IIème PARTIE:
ORGANISATION ET COMPTENCE JUDICIAIRES
ministériels, sauf les agents du greffe et de l’of- Il donne obligatoirement son avis dans les cas
fice des huissiers. prévus par la loi.
Il veille au maintien de l’ordre dans les cours et Seront obligatoirement communiqués pour
tribunaux sans préjudice des pouvoirs du juge avis au Ministère public:
qui a la police de l’audience. 1) les causes qui concernent l’État, les entités
régionales et locales dotées de la person-
Article 7 : nalité juridique ainsi que les établissements
En matière répressive, le Ministère public re- publics;
cherche les infractions aux actes législatifs et 2) les procédures relatives à l’absence des per-
réglementaires qui sont commises sur le terri- sonnes, aux actes de l’état civil, à l’ouver-
toire de la République. ture, à l’organisation et au fonctionnement
des tutelles ainsi qu’à la mise sous conseil
Il reçoit les plaintes et les dénonciations, fait
judiciaire;
tous les actes d’instruction et saisit les cours
et tribunaux. 3) les déclinatoires sur incompétence, litispen-
dance ou connexité;
4) les actions civiles introduites en raison d’un
Article 8 :
délit de presse;
En matière de droit privé, les officiers du Minis- 5) les récusations, prises à partie, règlements
tère public peuvent agir par voie d’action prin- de juges, requêtes civiles et faux incidents
cipale dans l’intérêt de toute personne phy- civils;
sique lésée qui serait inapte à ester en justice, à 6) les demandes qui intéressent les mineurs,
assurer sa défense et à y pourvoir. les interdits, les femmes mariées non auto-
Devant le tribunal de paix, cette action peut risées par leur conjoint et les personnes
être introduite par un officier du Ministère placées sous conseil judiciaire ou qui
public ou par un officier de police judiciaire concernent l’administration du patrimoine
à compétence générale, spécialement désigné des faillis;
par le procureur de la République du ressort 7) les procédures en matière de faillite ou de
du tribunal de paix compétent. concordat judiciaire;
Les officiers du Ministère public pourront, par 8) les contestations où sont invoquées les dis-
voie de requête écrite, demander au président positions légales sur le contrat de louage de
de la juridiction, la désignation d’un conseil ou services ou relevant du régime organisé par
d’un défenseur chargé d’assister les personnes la loi pour assurer la sécurité sociale des
travailleurs;
visées à l’alinéa 1.
9) les causes mues par les personnes qui sont
De même, le juge de paix qui préside le tribunal admises soit comme indigentes, soit comme
peut désigner d’office un conseil ou un défen- inaptes à ester ou à se défendre en justice
seur chargé d’assister les personnes visées à chaque fois que l’assistance judiciaire a été
l’alinéa 1. accordée par le président de la juridiction
saisie;
Article 9 : 10) les litiges que les juridictions sont invitées
Le Ministère public assiste à toutes les au- à trancher par application de la coutume;
diences de la Cour suprême de justice, des 11) les litiges relatifs aux successions.
cours d’appel et des tribunaux de grande ins-
Il peut recevoir communication de toutes les
tance.
causes dans lesquelles il croit son ministère
Il peut intervenir soit par voie d’avis, soit par nécessaire; la juridiction peut ordonner d’office
voie d’action. cette communication.
62
L’avis du Ministère public sera donné par écrit tions du Ministère public sous sa surveillance
dans les trente jours après que la cause lui aura et sa direction.
été communiquée, à moins qu’en raison des
circonstances de l’affaire, il puisse être émis Article 13 :
verbalement sur les bancs; dans ce cas, l’avis est Près chaque Cour d’appel, est institué un pro-
acté à la feuille d’audience. cureur général.
Il agit d’office comme partie principale ou L’exercice de l’action publique dans toute sa
intervenante dans les cas spécifiés par la loi plénitude et devant toutes les juridictions de
et chaque fois que l’intérêt public exige son son ressort appartient au procureur général
concours. près la Cour d’appel.
Article 10 : Le procureur général près la Cour d’appel
exerce, sous l’autorité du Ministre à la Justice,
Les officiers du Ministère public sont placés les fonctions du Ministère public près toutes
sous l’autorité du Ministre à la Justice. les juridictions établies dans le ressort de la
Cour d’appel.
Article 11 :
Il porte la parole aux audiences solennelles de
Le Ministère public remplit les devoirs de son la Cour d’appel. Il peut aussi le faire aux au-
office auprès des juridictions établies dans son diences des chambres, s’il le juge nécessaire.
ressort territorial.
Un ou plusieurs avocats généraux et substituts
Article 12 : du procureur général l’assistent. Ils exercent
leurs fonctions du Ministère public sous sa sur-
Le procureur général de la République exerce veillance et sa direction.
près la Cour suprême de justice, les fonctions
du Ministère public, en ce compris l’action pu- Article 14 :
blique.
(Cet article a été supprimé par l’article 225 de
Il peut cependant, sur injonction du Ministre à la constitution du 18 février 2006, J.O.R.D.C., n°
la Justice, initier ou continuer toute instruction spécial, 5 février 2011).
préparatoire portant sur des faits infraction-
nels qui ne ressortent pas de la compétence de Article 15 :
la Cour suprême de justice.
Le procureur général près la Cour d’appel
Il peut également, sur injonction du Ministre règle l’ordre intérieur des parquets et la tenue
à la justice ou d’office et pour l’exécution des des registres.
mêmes devoirs, faire injonction aux procureurs
généraux, près la Cour d’appel. Article 16 :
De même, le procureur général de la Répu- Il est institué un procureur de la République
blique peut, sur injonction du Ministre à la au siège de chaque tribunal de grande instance.
Justice, requérir et soutenir l’action publique Il exerce sous la surveillance et la direction
devant tous les cours et tribunaux à tous les du procureur général près la Cour d’appel les
niveaux. fonctions du Ministère public près le tribunal
Le procureur général de la République a un de grande instance ainsi que les tribunaux de
droit de surveillance et d’inspection sur les par- paix du ressort.
quets généraux près les cours d’appel. Un ou plusieurs premiers substituts et substi-
Un ou plusieurs premiers avocats généraux et tuts du procureur de la République peuvent lui
avocats généraux assistent le procureur géné- être adjoints. Ils exercent les mêmes fonctions
ral de la République. Ils exercent leurs fonc- que lui, sous sa surveillance et sa direction.
63
Section 4 :
Section 3 :
La Cour de sûreté de l’État
Des cours d’appel
(Les articles 44 à 50 ont été supprimés par l’article
Article 36 (modifié par l’O.-L. n° 91-009 du 30 mars 225 de la Constitution du 18 février 2006)
1991) :
Il existe une Cour d’appel dans le ressort de
Section 5 :
chaque province. De la Cour suprême de justice
Le siège ordinaire est établi au chef-lieu de la Article 51 :
région.
Il existe une Cour suprême de justice dont le
Il existe deux Cours d’appel dans le ressort de siège ordinaire est établi à Kinshasa. Son res-
la ville de Kinshasa. sort s’étend sur tout le territoire de la Répu-
blique.
Article 37 :
Elle se compose d’un premier président, d’un
La Cour d’appel est composée d’un premier ou de plusieurs présidents et de conseillers.
président, d’un ou de plusieurs présidents et
de conseillers. Article 52 :
En cas d’absence ou d’empêchement, sont
Article 38 :
remplacés, d’après l’ordre des nominations: le
En cas d’absence ou d’empêchement, sont premier président par le président, le président
remplacés d’après l’ordre des nominations: le par le conseiller le plus ancien.
premier président par le président, le président
par le conseiller le plus ancien. Article 53 :
Il est attaché à la Cour suprême de justice un
Article 39 :
greffier qui peut être assisté d’un ou de plu-
Le premier président ou celui qui le remplace sieurs adjoints.
est chargé de la répartition du service.
66
Article 54 : Article 59 :
La Cour suprême de justice comporte une Le greffier garde les minutes, registres et tous
section judiciaire, une section administrative et les actes afférents à la juridiction près laquelle
une section de législation. il est établi. Il délivre les grosses, expéditions et
Chaque section comprend une ou plusieurs extraits des jugements et ordonnances, écrit ce
chambres. qui est prononcé ou dicté par le juge et dresse
acte de diverses formalités dont l’accomplisse-
À l’exception de la section de législation, chaque ment doit être constaté.
chambre siège au nombre de trois membres
au moins; chaque section, toutes chambres Article 60 :
réunies, siège au nombre de cinq membres au
moins. En cas d’absence ou d’empêchement, le gref-
fier est remplacé par un de ses adjoints ou, à
Lorsqu’elle statue, toutes sections réunies, la défaut, par toute personne majeure assumée
Cour suprême de justice siège au nombre de par le juge.
sept membres au moins.
En toutes affaires, la Cour suprême de justice Article 61 :
siège avec le concours du Ministère public et Les huissiers sont chargés du service intérieur
l’assistance du greffier. des cours et tribunaux et de la signification de
tous les exploits.
Article 55 :
Les présidents des juridictions désignent les
Par dérogation à l’article 54, alinéas 2 et 5, la huissiers parmi les agents de l’ordre judiciaire
section de législation donne son avis en assem- mis à leur disposition.
blée mixte avec l’assistance d’un greffier.
Les présidents des tribunaux de grande ins-
tance et les présidents des tribunaux de paix
Article 56 :
peuvent désigner des huissiers suppléants par-
Le premier président préside les audiences mi les agents administratifs des services publics
lorsque la Cour suprême de justice siège de leur ressort. Ces huissiers suppléants ne
toutes sections réunies. peuvent être chargés du service intérieur des
tribunaux.
Article 57 :
Chaque année, la Cour suprême de justice se Article 62 :
réunit en audience solennelle et publique, au Les délibérés sont secrets.
cours de laquelle un discours du premier pré-
Dans le délibéré, le juge le moins ancien du
sident et une mercuriale du procureur général
rang le moins élevé donne avis le premier, le
de la République sont prononcés.
président donne avis le dernier.
Section 6 :
Article 63 :
Des dispositions communes
aux cours et tribunaux Les décisions sont prises à la majorité des voix.
Toutefois, en matière répressive, s’il se forme
Article 58 : plus de deux opinions dans le délibéré, le juge
qui a émis l’opinion la moins favorable au pré-
Le greffier assiste le juge dans les actes et pro-
venu est tenu de se rallier à l’une des deux
cès-verbaux de son ministère. Il les signe avec
autres opinions.
lui. Si un acte ou un jugement ne peut être signé
par le greffier qui y a concouru, le juge signe et En matière de droit privé, s’il se forme plus de
constate l’impossibilité. deux opinions dans le délibéré, le juge le moins
67
ancien du rang le moins élevé est tenu de se siège principal ou secondaire est établi dans la
rallier à l’une des deux autres opinions. même localité.
Article 64 : Article 69 :
Le service d’ordre intérieur de la Cour su- L’itinérance ne peut empêcher le fonctionne-
prême de justice est réglé par ordonnance du ment de la juridiction au siège ordinaire.
premier président de la Cour suprême de jus-
tice. Article 70 :
Le service d’ordre intérieur des cours et tri- Toute personne appelée à remplir les fonctions
bunaux est réglé par ordonnance du premier de greffier ou d’huissier prête verbalement ou
président de la Cour d’appel. par écrit avant d’entrer en fonction, entre les
Il en est de même du service d’ordre intérieur mains du magistrat qui l’a désignée, ou assumée,
des greffes et de la tenue des registres. le serment suivant: «Je jure de remplir fidèle-
ment et loyalement les fonctions qui me sont
Article 65 : confiées.»
La Cour suprême de justice et, dans leur res- 1) si lui ou son conjoint a un intérêt personnel
sort, les cours et tribunaux, ont droit de sur- quelconque dans l’affaire;
veillance et d’inspection sur les juridictions 2) si lui ou son conjoint est parent ou allié soit
inférieures. en ligne directe, soit en ligne collatérale
jusqu’au troisième degré inclusivement de
La surveillance est exercée par le chef de la l’une des parties, de son avocat ou de son
juridiction ou par son remplaçant. mandataire;
3) s’il existe une amitié entre lui et l’une des
Article 67 :
parties.
S’ils l’estiment nécessaire pour la bonne admi- 4) s’il existe des liens de dépendance étroite à
nistration de la justice, les cours et tribunaux titre de domestique, de serviteur ou d’em-
peuvent siéger dans toutes les localités de leur ployé entre lui et l’une des parties;
ressort. 3) s’il existe une inimitié grave entre lui et
l’une des parties;
Article 68 :
6) s’il a déjà donné son avis dans l’affaire;
Sans préjudice de l’article 29, le Ministre à la 7) s’il est déjà intervenu dans l’affaire en qua-
Justice peut établir pour toutes les juridictions, lité de juge, ou de témoin, d’interprète,
des sièges secondaires dans la même localité d’expert ou d’agent de l’administration ou
ou les localités de leurs ressorts autres que d’avocat ou de défenseur judiciaire;
celles où sont établis leurs sièges ordinaires. 8) s’il est déjà intervenu dans l’affaire en quali-
Dans ce cas, il détermine le nombre et la pé- té d’officier de police judiciaire ou d’officier
riodicité des sessions qui y seront tenues et y du Ministère public.
affecte un greffier chargé de recevoir les actes
de procédures. Les causes de récusation prévues sous le point
Le greffier peut être chargé d’exercer ses fonc- 8 de l’alinéa précédent ne s’appliquent pas aux
tions auprès de toutes les juridictions dont le juges des tribunaux de paix.
68
Article 72 : Article 76 :
Celui qui voudra récuser devra le faire, sous En cas d’infirmation du jugement rejetant la
peine d’irrecevabilité, dès qu’il a connaissance récusation, le juge d’appel annule toute la pro-
de la cause de récusation et au plus tard avant cédure du premier degré qui en aurait été la
la clôture des débats, par une déclaration moti- suite, et renvoie les parties devant le même tri-
vée et actée au greffe de la juridiction dont le bunal pour y être jugées par un autre juge ou
juge mis en cause fait partie. devant un tribunal voisin du même degré, sans
Le greffier notifie la déclaration de récusation préjudice de l’action disciplinaire.
au président de la juridiction, ainsi qu’au juge
mis en cause. Ce dernier est tenu de faire une Article 77 :
déclaration écrite ou verbale, actée par le gref- Les dispositions relatives à la récusation sont
fier dans les deux jours de la notification de applicables à l’officier du Ministère public
l’acte de récusation. lorsqu’il intervient par voie d’avis.
Article 73 : Article 78 :
La juridiction à laquelle appartient le juge mis Le juge se trouvant dans une des hypothèse
en cause statue sur la récusation, toutes affaires prévues à l’article 71 et non 73 est tenu de
cessantes et dans la forme ordinaire, la partie se déporter sous peine de poursuites discipli-
récusante entendue. naires.
Le juge mis en cause ne peut faire partie du
siège appelé à statuer sur la récusation. Article 79 :
Le juge qui désire se déporter informe le prési-
Article 74 : dent de la juridiction à laquelle il appartient en
vue de pourvoir à son remplacement.
Si le tribunal statuant en premier ressort rejette
la récusation, il peut ordonner, pour cause d’ur-
gence, que le siège comprenant le juge ayant Article 80 :
fait l’objet de la récusation rejetée, poursuive Les dispositions relatives au déport sont appli-
l’instruction de la cause, nonobstant appel. cables à l’officier du Ministère public lorsqu’il
intervient par voie d’avis.
Article 75 :
Article 81 :
Si le jugement rejetant la récusation est mainte-
nu par la juridiction d’appel, celle-ci peut, après L’inculpé qui estime que l’officier du Ministère
avoir appelé le récusant, le condamner à une public, appelé à instruire son affaire, se trouve
amende de cinquante à mille zaïres, sans préju- dans l’une des hypothèses prévues à l’article 71,
dice des dommages-intérêts envers le juge mis adresse au chef hiérarchique, une requête mo-
en cause. tivée tendant à voir ce magistrat être déchargé
de l’instruction de la cause. Il est répondu à
Les décisions sur la récusation intervenues au cette requête par une ordonnance motivée,
premier degré devant la Cour d’appel sont sus- non susceptible de recours, qui doit être ren-
ceptibles d’appel devant la Cour suprême de due dans les meilleurs délais, le magistrat mis
justice. en cause entendu.
Lorsque la récusation a été dirigée contre un
magistrat siégeant à la Cour suprême de jus- Article 82 :
tice, cette juridiction peut, en cas de rejet de la Le tribunal de grande instance pourra, pour
récusation, prononcer les condamnations pré- cause de sûreté publique ou de suspicion lé-
vues à l’alinéa 1er. gitime, renvoyer la connaissance d’une affaire,
69
d’un tribunal de paix de son ressort à un autre Elle n’est susceptible ni d’opposition ni d’appel.
tribunal de paix du même ressort.
La Cour d’appel pourra, pour les mêmes Article 84 :
causes, renvoyer la connaissance d’une affaire Il existe un service de documentation et
d’un tribunal de grande instance de son res- d’études au sein du département de la Justice.
sort à un autre tribunal de grande instance du
Le service de documentation et d’études est
même ressort.
chargé notamment:
La Cour suprême de justice pourra, pour les
mêmes causes, renvoyer la connaissance d’une 1) d’assurer la collecte, le traitement, la ges-
affaire d’une Cour d’appel à une autre ou d’une tion et la diffusion de toute documentation
juridiction du ressort d’une Cour d’appel à intéressant les cours et tribunaux;
une juridiction de même rang du ressort d’une 2) d’établir des fichiers et répertoires de doc-
autre Cour d’appel. trine, de législation et de jurisprudence;
3) d’assurer la publication des mercuriales, du
Article 83 : bulletin des arrêts de la Cour suprême de
La requête aux fins de renvoi pour cause de justice ainsi que de tous autres documents
sûreté publique ou de suspicion légitime peut et revues intéressant les cours et tribunaux;
être présentée, soit par le procureur général 4) de procéder à des recherches de solution
de la République, soit par l’officier du Ministère pouvant se poser aux magistrats de la Cour
public près la juridiction saisie. suprême de justice et du parquet général
Pour cause de suspicion, la requête peut égale- de la République dans l’étude des dossiers
ment être présentée par les parties. qui leur sont soumis;
5) de surveiller et d’animer les activités de
La requête sera introduite par écrit.
la société d’études juridiques de la Répu-
La juridiction saisie de la demande de renvoi blique Démocratique du Congo;
donne acte du dépôt de la requête. 6) de publier un bulletin périodique d’informa-
Sur la production d’une expédition de cet acte tion des cours et tribunaux.
par le Ministère public, ou par la partie la plus
diligente, la juridiction saisie quant au fond sur- Le service de documentation et d’études est
seoit à statuer. placé sous l’autorité du Ministre à la Justice.
Celui-ci délègue des magistrats pour exercer
La date d’audience est notifiée à toutes les par- les fonctions qu’il détermine. La durée de cette
ties en cause dans les formes et délais ordi- délégation ne peut excéder trois ans.
naires.
Un arrêté du Ministre de la Justice détermine
Les débats se déroulent de la manière suivante: les règles d’organisation et de fonctionnement
1) le requérant expose les moyens; du service de documentation et d’études ainsi
2) la partie adverse présente ses observations; que les conditions suivant lesquelles les cours
3) le Ministère public donne son avis s’il échet; et tribunaux et les parquets pourront y accéder.
4) le tribunal clôt les débats et prend l’affaire
en délibéré. Article 85 :
Une expédition du jugement ou de l’arrêt de Près chaque juridiction, le Ministre à la Justice
renvoi sera transmise, tant au greffe de la juri- peut désigner un ou plusieurs notables ou spé-
diction saisie qu’au greffe de la juridiction à la- cialistes du droit coutumier qui peuvent être
quelle la connaissance de l’affaire est renvoyée. consultés chaque fois qu’il y a lieu à application
d’une coutume.
La décision sur la requête doit être rendue dans
la huitaine de la prise en délibéré de l’affaire. Il fixe leurs indemnités.
70
TITRE II : Section 2 :
DE LA COMPÉTENCE De la compétence matérielle des
tribunaux de grande instance
CHAPITRE Ier : Article 91:
DES COURS ET TRIBUNAUX
Les tribunaux de grande instance connaissent
RÉPRESSIFS des infractions punissables de la peine de mort
et de celles punissables d’une peine excédant
Section 1re : cinq ans de servitude pénale principale ou des
De la compétence matérielle travaux forcés.
des tribunaux de paix Le conseiller urbain, le bourgmestre, le chef de
secteur, le chef de chefferie et leurs adjoints
Article 86 : ainsi que les conseillers communaux, de sec-
Les tribunaux de paix connaissent des infrac- teur et de chefferie , sont en matière pénale,
tions punissables au maximum de 5 ans de justiciables de tribunaux de grande instance (loi
organique n°08/06 du 07 octobre 2008 portant composition,
servitude pénale principale et d’une peine
organisation et fonctionnement des entités territoriales décen-
d’amende, quel que soit son taux, ou de l’une tralisées et leurs rapports avec l’Etat et les provinces, JORDC,
de ces peines seulement. n°spécial, 10 octobre 2008, p.3).
Article 87 : Article 92 :
Lorsqu’un tribunal de paix se déclare incom- Ils connaissent également de l’appel des juge-
pétent à raison du taux de la peine à appliquer, ments rendus en premier ressort par les tribu-
le jugement n’est susceptible d’aucun recours. naux de paix et des décisions prises en vertu
de l’article 90.
Article 88 :
Article 93 :
Les tribunaux de paix peuvent mettre à la dis-
position du Gouvernement tout individu tom- Les jugements rendus en premier ressort par
bant sous l’application de la législation sur le les tribunaux de grande instance sont suscep-
vagabondage et la mendicité. tibles d’opposition et d’appel. L’appel est porté
devant la Cour d’appel.
Article 89 :
Section 3 :
Les jugements rendus par les tribunaux de De la compétence matérielle
paix sont susceptibles d’opposition et d’appel. des Cours d’appel
L’appel est porté devant le tribunal de grande
instance. Article 94 :
Les Cours d’appel connaissent de l’appel des
Article 90 : jugements rendus au premier ressort par les
Les tribunaux de paix sont seuls compétents tribunaux de grande instance.
pour prendre les mesures de garde, d’éduca- Elles connaissent également, au premier degré,
tion et de préservation prévues par la légis- des infractions commises par les magistrats, les
lation en matière d’enfance délinquante (Cette fonctionnaires des services publics et paraéta-
compétence est désormais reconnue aux juridictions pour tiques revêtus au moins du grade de directeur
enfants, loi n° 009/001 du 10 janvier 2009 portant protec- ou du grade équivalent et les dignitaires de
tion de l’enfant, J.O., n° spécial, 25 mai 2009, pp. 3-47).
l’ordre national du Léopard.
L’appel contre ces décisions est porté devant le Le député provincial, le maire, le maire adjoint,
tribunal de grande instance. le président du conseil urbain sont justiciables
71
de la Cour d’appel (article 10 de la loi n° 08/12 du 31 Elle connaît également de l’appel des arrêts
juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre rendus au premier degré par les cours d’appel.
administration des provinces, JORDC, n°spécial, 07 juillet 2008
et article 121 de la loi organique n° 08/016 du 07 octobre
2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Section 6 :
entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l’Etat Des dispositions communes
et les provinces, JORDC, n°spécial, 10 octobre 2008, p.31).
tue au fond en dernier ressort si le défendeur règles à la coutume, les cours et tribunaux ap-
fait acter son accord exprès par le greffier. pliquent ces dispositions.
Article 131 :
Article 126 :
Les contestations entre associés ou entre ad-
Lorsque les bases ci-dessus font défaut, le litige
ministrateurs et associés sont portées devant
est évalué par les parties, sous le contrôle du
le juge du siège de la société.
juge.
Le même juge est compétent, même après la
(Dans sa publication, le J.O.Z présente à deux
dissolution de la société, pour le partage et
reprises la mention «Section 2».)
pour les obligations qui en résultent, si l’action
est intentée dans les deux ans du partage.
75
Article 18 :
§ 2. De la conférence des présidents, de Le Ministère public est représenté aux réu-
l’assemblée plénière et de l’assemblée nions de l’assemblée plénière, sauf lorsque
mixte celle-ci donne ses avis sur un dossier pénal.
83
Pour les affaires en appel ou en cassation, elle introductif, sauf remise pour juste motif ou
contient en plus la date et éventuellement le prise en délibéré pour le prononcé ultérieur
résumé du dispositif de la décision attaquée, de l’arrêt ou du jugement.
l’indication de la juridiction qui l’a rendue, la
date du recours et sa notification. Article 28 :
Les causes revenant sur opposition com- Aucune cause ne peut faire l’objet de plus de
prennent les mêmes indications avec en plus, le trois remises sans qu’il soit question pour les
numéro d’ordre de la première décision. parties de croire qu’elles ont chacune le loisir
Ces mentions seront portées au registre du de demander trois remises.
rôle par les soins du greffier aussitôt qu’il en La première remise destinée à permettre aux
aura connaissance. parties la préparation et la communication de
Il n’y aura par rôle qu’une série continue de leurs dossiers ne peut excéder un mois. Si, à
numéros sans distinction d’années. l’expiration de ce délai, la cause n’est pas en
état d’être plaidée, le juge pourra accorder à
Article 25 : titre exceptionnel une seconde remise limitée
à quinze jours, laquelle ne pourra plus être re-
Le greffier établit un extrait du rôle pour nouvelée qu’une seule fois.
chaque audience.
Si après ces trois semaines, la cause n’est tou-
Cet extrait mentionne les causes introduites jours pas en état, il ne peut être accordé de
ou renvoyées pour ce jour; il est affiché au nouvelle remise qu’avec l’autorisation du prési-
greffe et à la porte de la salle d’audience au dent de la Cour ou du tribunal.
moins huit jours avant la date de l’audience
pour la Cour suprême de justice et au moins Ce dernier est saisi par requête et ne peut
deux jours avant pour la Cour d’appel et le tri- y faire droit que s’il constate un cas de force
bunal de grande instance. majeure dûment prouvée.
La décision du président de la Cour ou du tri-
Article 26 : bunal accordant la remise doit être motivée
À la première audience du mois de novembre et transmise en copie au président du Conseil
de chaque année, le premier président de la judiciaire, procureur général de la République.
Cour d’appel et le président du tribunal de À défaut, le juge doit passer outre la demande
grande instance procèdent à l’appel des causes de remise et retenir la cause ou ordonner le
portées au rôle général en matière de droit renvoi au rôle général. Dans ce dernier cas, le
privé, administratif, fiscal et du travail. greffier est tenu d’aviser directement les par-
Les affaires terminées par transaction ou autre- ties de la défaillance de leurs mandataires et
ment dont la Cour ou le tribunal se trouverait des conditions auxquelles la cause pourra reve-
dessaisi, celles dans lesquelles les parties ne se nir à l’audience.
présentent pas, refusent fixation du jour pour
conclure et plaider ou demandent le maintien Article 29 :
au rôle général, sont radiées. Autant que possible, les conclusions sont
écrites et communiquées entre parties ou leurs
mandataires, soit directement, soit par la voie
§ 6. De l’instruction
du greffe avec les pièces dont elles comptent
faire usage au moins trois jours avant l’audience
Article 27 :
où la cause sera appelée.
Les affaires sont appelées, instruites, plaidées et
jugées à l’audience déterminée dans l’exploit
85
Article 48 : Article 52 :
Les citations directes sont communiquées au Tout arrêt ou jugement avant faire droit doit
Ministère public le jour où elles sont signifiées indiquer, autant que possible, la date à laquelle
aux parties citées. l’affaire est renvoyée en prosécution.
Les pièces dont il est fait usage lui sont com- Cet arrêt ou jugement doit être signifié à bref
muniquées au plus tard trois jours avant la date délai aux parties ainsi qu’à toute personne inté-
d’audience. ressée à son exécution.
Les parties citées directement peuvent prendre
connaissance du dossier au greffe où il doit être § 13 .De la surveillance administrative
déposé par la partie citante. des juridictions
Lorsque le greffier constatera que la citation
directe met en cause une personne jouissant Article 53 :
du privilège de juridiction, il sera tenu d’aviser Les présidents des cours et tribunaux ou leur
la partie citante que pareille citation ne peut délégué procèdent au moins deux fois par an
être donnée qu’à la requête du Ministère public. à l’inspection de toutes les juridictions et s’as-
surent de l’expédition régulière des affaires.
§ 14. Du bulletin des arrêts de la Cour la tenue des registres, de la conservation des
suprême de justice dossiers et de la délivrance des pièces de pro-
cédure.
Article 55 :
Tous les arrêts de la Cour suprême de jus- Article 58 :
tice sont publiés semestriellement au bulletin Il existe en outre au sein des cours et tribu-
des arrêts par le service de documentation et naux, un service de comptabilité, budget et in-
d’études au département de la Justice. tendance, placé sous l’autorité directe du gref-
Une copie de chaque arrêt est transmise audit fier en chef à la Cour suprême de justice, du
service par les soins du greffier en chef. greffier principal à la Cour d’appel et du greffier
divisionnaire au tribunal de grande instance.
Section 4 :
Des services des cours et tribunaux § 2. De la tenue des registres
Article 73 : Article 76 :
Toutes les sections et tous les services du par- L’avocat général de la République désigné pour
quet général de la République sont placés sous l’étude d’une affaire est chargé de rédiger ses
91
conclusions ou réquisitions qui contiendront Ils doivent le faire si leur intervention devient
l’exposé des faits de la cause et la solution du nécessaire et en cas de désobéissance à leurs
litige en droit, eu égard aux moyens des parties injonctions, ils peuvent ouvrir une action disci-
ou soulevés d’office. plinaire à l’encontre du magistrat récalcitrant.
En matière de cassation, il dépose ses conclu-
sions au plus tard dans le mois de la réception Article 81 :
du dossier de la cause. Lorsque l’examen d’un dossier révèle des la-
Toutefois, en cas de force majeure dûment cunes ou des irrégularités, le procureur général
prouvée, ce délai peut être prolongé par une et le procureur de la République doivent les
décision motivée du premier avocat général de signaler au magistrat instructeur et l’inviter à
la République chargé de la coordination. compléter son instruction.
Pour prévenir les mêmes erreurs, négligences
Article 77 : ou irrégularités, ils donnent au magistrat inté-
Le procureur général près la Cour d’appel a ressé les instructions appropriées et lui font
la plénitude de l’exercice de l’action publique des recommandations, voire des admonesta-
dans son ressort et peut siéger aux audiences tions.
de n’importe quel tribunal de son ressort. Le procureur de la République doit particuliè-
Il répartit entre les magistrats de son office les rement vérifier chaque dossier avant son envoi
affaires dont l’instruction relève directement en fixation ou sa transmission au parquet géné-
du parquet général. ral pour qu’il soit éventuellement complété en
vue d’éviter tout devoir d’instruction supplé-
Article 78 : mentaire ultérieur.
Le procureur général et le procureur de la
République ne peuvent instruire ou siéger que Article 82 :
lorsqu’il s’agit des affaires jugées complexes Le procureur général et le procureur de la Ré-
ou délicates soit par eux-mêmes, soit par leur publique vérifient également à la régularité et
supérieur hiérarchique. la légalité de toutes les interventions du magis-
Le procureur général près la Cour d’appel et le trat-instructeur.
procureur de la République assurent la direc- Ils doivent en outre vérifier si toute la diligence
tion, la surveillance et la coordination des acti- nécessaire a été mise à procéder à ces inter-
vités des magistrats de leur ressort. ventions et si les solutions proposées sont fon-
dées en fait et en droit, sur les éléments du
Article 79 : dossier.
Le procureur général et le procureur de la
République doivent selon l’importance et le Article 83 :
caractère de chaque affaire, insister auprès du Le procureur de la République doit adresser
magistrat-instructeur de procéder d’urgence à aux officiers de police judiciaire de son res-
tels devoirs d’instruction et sur l’utilité d’ac- sort des instructions précises pour la meilleure
complir tel acte qu’elle nécessite. conservation des biens du prévenu de manière
à prévenir toute contestation ultérieure à ce
Article 80 : sujet.
Le procureur général et le procureur de la
République peuvent se faire communiquer tout Article 84 :
dossier traité à leur office. Le procureur général et le procureur de la Ré-
Ils ont le droit de prescrire tel devoir d’enquête, publique doivent notamment vérifier scrupu-
tel travail, telle inspection qu’ils jugent utile. leusement lors de l’examen des dossiers, si la
92
preuve des infractions reprochées au prévenu un rapport sur l’activité de son ressort ainsi
est rapportée et veiller à ce que personne ne que les rapports des magistrats sur la situation
soit assigné devant une juridiction répressive de leur cabinet.
avant que l’officier du Ministère public puisse Il procède au moins deux fois par an à l’inspec-
démontrer sa culpabilité. Ils signent toutes les tion des parquets de son ressort.
requêtes aux fins de fixation d’audience.
Le procureur de la République fait de même
rapport trimestriel au procureur général.
Article 85 :
La distribution des affaires se fait au fur et à Article 89:
mesure de leur entrée et selon les opportuni-
Le premier avocat général de la République
tés dont l’appréciation est laissée au procureur
coordonnateur, le procureur général et le pro-
général et au procureur de la République.
cureur de la République réunissent les magis-
trats placés sous leur surveillance au moins une
Article 86 : fois par semaine.
L’avocat général assiste le procureur général Au cours de ces réunions, ils rappellent aux
dans la direction du parquet. magistrats les règles de déontologie profes-
Il représente le Ministère public aux audiences sionnelle et débattent de toutes questions inté-
de la Cour. ressant la bonne marche du service.
Chaque substitut du procureur général super-
vise l’activité judiciaire du ressort d’un tribunal Section 2
de grande instance. Des services des parquets
Il se consacre en outre à la critique des juge- § 1er. Des sections et des secrétariats
ments, des avis d’ouverture et notes de fin
d’instruction transmis par le parquet de grande Article 90 :
instance dont il supervise le ressort. Le parquet général de la République comprend
une section judiciaire et une section de l’action
Article 87 : publique.
Le premier substitut est chargé de superviser
Article 91 :
l’activité des substituts.
La section judiciaire donne ses avis et conclu-
Il se consacre en outre à la critique des juge- sions sur les pourvois en cassation formés en
ments, avis d’ouverture et notes de fin d’ins- toute matière ainsi que sur toute procédure
truction transmis par l’officier de police judi- introduite devant la Cour suprême de justice,
ciaire qui représente le Ministère public près le hormis celles qui ont trait à l’exercice de l’ac-
tribunal de paix ou par le personnel de cette ju- tion publique.
ridiction s’il siège sans le concours de cet agent.
Il siège aux audiences d’appel du tribunal de Article 92 :
grande instance. La section de l’action publique supervise l’acti-
L’instruction des affaires est essentiellement vité de tous les magistrats du Ministère public
assurée par les substituts. et des officiers et agents de police judiciaire.
Elle reçoit les avis d’ouverture et notes de fin
Article 88 : d’instruction ainsi que tout rapport des par-
À l’expiration de chaque trimestre, le procu- quets destiné au procureur général de la Répu-
reur général transmet au président du Conseil blique et donne en son nom les directives utiles
judiciaire, procureur général de la République, pour le bon exercice de l’action publique.
93
Elle instruit les causes de premier et dernier services administratifs des différentes sections
ressort ou d’appel qui sont normalement de la du parquet général de la République.
compétence de la Cour suprême de justice et
prépare les réquisitions du procureur général Article 97 :
de la République. Les services généraux du parquet général de la
En aucun cas, les magistrats attachés au parquet République sont placés sous la direction d’un
général de la République ne peuvent ouvrir secrétaire principal, assisté d’un ou plusieurs
un dossier répressif ni instruire aucune autre adjoints.
cause que celles reprises à l’alinéa précédent, Le secrétaire principal dirige les services du
sauf autorisation expresse du procureur géné- budget, de la comptabilité, de l’économat et in-
ral de la République. tendance du parquet général de la République.
Les services administratifs des sections sont
Article 93 :
placés sous l’autorité d’un secrétaire principal
Chaque section est dirigée par un premier avo- assisté d’un ou plusieurs adjoints, un secrétaire
cat général de la République assisté d’un ou divisionnaire assisté d’un ou plusieurs adjoints
plusieurs avocats généraux de la République. dirige le service des relations publiques et du
Le procureur général de la République désigne protocole.
les premiers avocats généraux de la République,
chefs de section et répartit les magistrats entre Article 98 :
les sections. Le secrétaire du parquet général près la Cour
d’appel comprend les services généraux, les
Article 94 : services administratifs relatifs à l’instruction ju-
Les parquets comprennent un secrétariat placé diciaire et les services du secrétariat principal.
sous la direction d’un premier secrétaire au
parquet général de la République, d’un secré- Article 99 :
taire principal au parquet général près la Cour La division des services du secrétariat principal
d’appel et d’un secrétaire divisionnaire au par- est placée sous l’autorité d’un secrétaire divi-
quet de grande instance, assistés d’un ou plu- sionnaire assisté d’un ou plusieurs adjoints.
sieurs adjoints. Elle assure notamment la réception, l’expédi-
Les secrétariats sont accessibles au public pen- tion et l’enregistrement du courrier, la dactylo-
dant les jours ouvrables et les heures de ser- graphie, les messages télex et radiophoniques,
vice. le protocole et les relations publiques.
Il y est tenu les dossiers des rapports d’inspec- Il assure également la tenue des archives judi-
tion des parquets et prisons, des statistiques ciaires et des registres réglementaires afférents
du ressort, des avis d’ouverture et notes de fin à l’exécution des jugements.
d’instruction, les requêtes aux fins de fixation
d’audience, les jugements transmis pour exa- § 2. De l’inscription au registre
men par les tribunaux de grande instance, les du Ministère public
propositions de libération conditionnelle, les
recours en grâce et en réhabilitation. Article 106 :
Toutes les causes dont sont saisis les magistrats
Article 102 : du Ministère public sont inscrites sans désem-
Le secrétariat du parquet de grande instance parer au registre du Ministère public, exception
comprend les services généraux, les services faite des cas déterminés par le procureur géné-
de l’action publique et les services d’exécution ral de la République.
des jugements. Il est formellement interdit de différer l’inscrip-
Chaque service est placé sous la direction d’un tion au registre du Ministère public des affaires
secrétaire de première classe assisté d’un ou dont le parquet est saisi ou de les inscrire
plusieurs adjoints. d’abord dans des registres spéciaux.
Les services généraux assurent la gestion du Chaque inscription contient le numéro d’ordre,
la date de l’inscription au registre du Ministère
personnel, du budget, économat et intendance.
public, les noms et éventuellement les pré-
Ils comprennent aussi en leur sein un service
noms, la profession et la nationalité du prévenu,
des relations publiques et protocole.
la qualification légale des faits, la date d’arres-
tation, la mise en détention préventive, les or-
Article 104 :
donnances de confirmation et éventuellement
Les services de l’action publique sont chargés de la mise en liberté.
de contrôler les services administratifs de l’ac-
Elle contient en outre la solution intervenue
tion publique et les détentions préventives et avec l’indication soit du jugement avec men-
de tenir les registres réglementaires afférants à tion de sa date, de la juridiction qui l’a rendu et
l’action publique. de son dispositif, soit du classement sans suite
Il y est tenu les dossiers mentionnés à l’alinéa avec bref exposé des motifs, soit du classement
2 de l’article 101, en particulier les rapports après paiement d’une amende transactionnelle.
d’inspection des tribunaux de paix, de police et
des juridictions coutumières et les jugements Article 108 :
transmis pour examen par lesdites juridictions. Lorsqu’une affaire concernant plusieurs préve-
nus a reçu une solution pour certains d’entre
Article 105 : eux, elle est réinscrite quant aux prévenus pour
Le service de l’exécution des jugements est lesquels elle n’a pas reçu de solution sous un
chargé notamment de l’établissement des nouveau numéro, mention étant faite de l’an-
pièces de procédure, du contrôle des calculs cien numéro d’inscription.
des peines, des relations avec le greffe pour le
recouvrement des amendes judiciaires et la ré- Article 109 :
cupération des dommages-intérêts d’office, des Pour les affaires à juger en cassation, en appel
relations avec les prisons. ou en révision, l’inscription contient en plus la
95
Dans les affaires pour lesquelles la décision des § 2. De l’information à donner aux
poursuites a été réservée au procureur géné- autorités politiques et administratives
ral, le procureur de la République transmet à
son tour au procureur général le dossier avec 1. Des informations à fournir
lesdites notes.
Article 151 :
Tout dossier transmis par le magistrat-instruc-
Les autorités politiques, administratives et mili-
teur doit être dûment inventorié et classé, en
taires doivent, dans l’intérêt général, être infor-
règle générale par ordre chronologique (en
mées de tous agissements délictueux repro-
commençant par la plainte ou par le premier
chés à leurs subordonnés.
procès-verbal).
Elles doivent l’être également de l’exercice de
Exceptionnellement, pour les affaires relatives à
l’action publique et de la solution intervenue à
plusieurs infractions, les documents sont clas-
charge de leurs administrés au sujet des faits
sés, suivant chaque infraction et, pour chacune
d’une gravité telle que doit être appelée la légi-
d’elles par ordre chronologique.
time attention sur leur répercussion sur l’ordre
Les magistrats établissent leurs procès-verbaux et la tranquillité publique ou sur la qualité de
en double, notent et paraphent leurs dossiers leur auteur.
au fur et à mesure de l’instruction.
L’inventaire est établi et signé par le secré- Article 152 :
taire du parquet qui doit préciser la nature de Ces communications sont faites par les magis-
chaque pièce du dossier. trats qui détiennent la décision de poursuites.
chambre du conseil, durant toute la période à la fin du quatrième trimestre, établira un rap-
de transmission du dossier au procureur de la port annuel unique pour tout son ressort.
République ou au procureur général. Le rapport annuel du procureur général sera
destiné à l’administration centrale du départe-
§ 2. Des recours du Ministère public ment de la Justice qui établira un rapport an-
nuel pour l’ensemble des prisons du pays à l’in-
Article 175 : tention du procureur général de la République.
L’officier du Ministère public devra obliga- Les rapports dont mention au présent article
toirement exercer son recours à toutes fins devront refléter autant que possible, l’accrois-
utiles, toutes les fois que le prévenu aura été sement ou la chute de la production, les causes
condamné à la peine de mort ou de servitude et les voies et moyens mis ou à mettre en
pénale à perpétuité. oeuvre pour y remédier.
La peine de mort prononcée en dernier res-
sort devra obligatoirement faire l’objet d’un TITRE III :
recours en grâce.
DES TRIBUNAUX DE PAIX ET
Article 176 :
DES TRIBUNAUX DE POLICE
L’officier du Ministère public sera également Section 1re :
tenu d’exercer son recours, toutes les fois qu’il Généralités
estimera que la peine prononcée par le juge
n’est pas proportionnée au caractère grave ou Article 179 :
pas grave reconnu aux faits de la cause.
Les dispositions du présent titre relatives
Il veillera de même à ce que le dossier des aux tribunaux de police resteront en vigueur
condamnés qui remplissent les conditions im- jusqu’à l’installation des tribunaux de paix.
posées par la loi pour bénéficier d’une libéra-
tion conditionnelle soit introduit à temps utile Article 180 :
auprès du procureur général de la République. En raison du caractère hybride de leurs fonc-
tions de juges et officiers du Ministère public,
§ 3. De la compétence pénitentiaire les juges des tribunaux de paix sont régis par
les dispositions du présent règlement appli-
Article 177 : cables aux tribunaux et aux parquets.
Les procureurs généraux et les procureurs de
Section 2 :
la République doivent contrôler régulièrement
De l’inscription au rôle et au registre
les efforts fournis par les gardiens des prisons
du Ministère public
de leur ressort en ce qui concerne la mise au
travail des détenus en général et la production Article 181 :
pénitentiaire en particulier.
L’inscription au rôle des affaires dont les tribu-
naux de police sont saisis se fait conformément
Article 178 :
aux dispositions applicables aux tribunaux en
Les gardiens des prisons transmettront trimes- cette matière.
triellement au procureur de la République le
rapport relatif à la production pénitentiaire des Article 182 :
détenus sous leur surveillance.
L’inscription au registre du Ministère public se
Le procureur de la République transmettra à fait suivant les mêmes règles que celles appli-
son tour ce rapport au procureur général qui, cables aux parquets.
105
Section 3 : Section 5 :
De la transmission des jugements des Des sommes d’argent détenues
par les tribunaux de police
tribunaux de police et des dossiers
classés sans suite Article 191 :
Les mêmes règles que celles prescrites aux offi-
Article 186 :
ciers du Ministère public en cette matière sont
Au début de chaque mois, le juge de police applicables autant que de besoin aux juges des
transmet au procureur de la République les tribunaux de police.
dossiers classés sans suite. Il en est de même
des dossiers classés après paiement d’une TITRE IV :
amende transactionnelle.
DISPOSITIONS COMMUNES
Il y est joint une note de classement. AUX COURS,TRIBUNAUX ET
PARQUETS
Article 187 :
Il est transmis au procureur de la République § 1er. De la flagrance
tous les jugements rendus par le tribunal de
police, dans le délai le plus bref possible, en Article 192 :
tous cas, dans le mois de leur prononcé. Lorsqu’il lui aura été déférée une personne ar-
rêtée pour l’infraction intentionnelle flagrante
ou réputée telle, l’officier du Ministère public
106
personnel de l’ordre judiciaire et de la police vernement. Elle n’est pas à confondre avec la
judiciaire des parquets de leur ressort. Cette direction.
gestion sera conforme au statut régissant ledit Les officiers du ministère public exercent leurs
personnel et aux mesures prises pour son exé- fonctions du ministère public sous la direction
cution. et la surveillance de leurs chefs hiérarchiques
Dans l’un et l’autre cas, le Procureur général (articles 12, 13, 16 du même Code), mais sous
de la République est pleinement informé de l’autorité du Ministère de la Justice.
cette gestion. Il en est de même du Président Par ailleurs, le Ministre de la Justice a le droit
du Conseil Supérieur de la Magistrature. d’injonction, en ce sens qu’il peut prescrire au
Procureur général de la République, au Pro-
3. Inspection des parquets cureur général près la Cour d’appel de faire
Les procureurs généraux près les cours d’ap- usage de ses pouvoirs légaux d’instruction et
pel inspecteront régulièrement les parquets de poursuites lorsqu’il estime que c’est à tort
de grande instance et les parquets près les qu’ils s’en abstiennent.
tribunaux de paix de leur ressort. La même Toutefois, seuls le Procureur général de la Ré-
obligation incombe aux procureurs de la Répu- publique devant la Cour Suprême de Justice et
blique en ce qui concerne les parquets près les le Procureur général près la Cour d’appel de-
tribunaux de paix de leur ressort. Une copie vant les juridictions de son ressort détiennent
de chaque rapport d’inspection sera desti- la plénitude de l’action publique.
née au Procureur général de la République.
Les parquets généraux et les parquets qui en Ils ont reçu de la loi le pouvoir de l’exercer ;
dépendent seront également inspectés périodi- lorsqu’ils agissent sur injonction du Ministre de
quement par les magistrats du parquet général la Justice, ils le font sous leur responsabilité per-
de la République. sonnelle. Les officiers du ministère public sont
soumis à l’autorité du Ministère de la Justice
quand ils agissent comme agents du pouvoir
4. Rapports trimestriels
exécutif. Mais ils participent à l’indépendance
Dans les dix jours de l’expiration de chaque tri- du pouvoir judiciaire quand ils exercent des
mestre, chaque parquet élaborera un rapport fonctions propres à ce pouvoir, notamment au
trimestriel de ses activités, plus spécialement siège, dans les instructions et dans l’accomplis-
en ce qui concerne les affaires pénales. sement des devoirs de tutelle (voir mercuriale
Les différents rapports, en ce compris celui du du 04 octobre 1968, pp. 30 à 33).
Parquet général près la Cour d’appel, seront Les rapports entre le Ministre de la Justice, le
centralisés par les procureurs généraux qui en Procureur général de la République et les pro-
transmettront copie au Parquet général de la cureurs généraux près les cours d’appel doivent
République. être parfaits et empreints d’une franche et
complète collaboration pour l’obtention d’une
Appendice : Autorité du Ministre de la meilleure justice sur l’ensemble du territoire
Justice sur les officiers du ministère pu- de la République Démocratique du Congo.
blic
L’article 10 du Code de l’organisation et de la
Le Procureur Général de la République,
compétence judiciaires, à l’instar de l’article 13
du même Code place des officiers du minis- Flory KABANGE NUMBI
tère public sous l’autorité du Ministre de la
Justice. L’autorité est une caution politique du
responsable de la politique judiciaire du gou-
110
Article 3 :
Le président du Conseil judiciaire est chargé
de l’exécution de la présente ordonnance, qui
entre en vigueur à la date de sa signature.
113
ARRÊTÉ D’ORGANISATION
TRIBUNAUX DE GRANDE JUDICIAIRE N° 117/78 DU
INSTANCE 26 AVRIL 1978 PORTANT
RATTACHEMENT DE
ARRÊTÉ D’ORGANISATION CERTAINS DISTRICTS
JUDICIAIRE N° 108/78 DU ADMINISTRATIFS AU RESSORT
22 AVRIL 1978 PORTANT DES TRIBUNAUX DE GRANDE
RATTACHEMENT DE
INSTANCE VOISINS
CERTAINS DISTRICTS
(J.O.Z., n° 19, 1er octobre 1978, p. 65)
ADMINISTRATIFS AU RESSORT
DES TRIBUNAUX DE GRANDE Article 1er :
INSTANCE VOISINS Le district du Bas-Fleuve dans la Province du
(J.O.Z., n° 19, 1er octobre 1978, p. 65) Bas-Congo est rattaché au ressort du tribunal
de grande instance de Boma.
Article 1er :
Le district de l’Équateur dans la Province de Article 2 :
l’Équateur est rattaché au ressort du tribunal Le district de Zongo dans la Province de l’Équa-
de grande instance de Mbandaka. teur est rattaché au ressort du tribunal de
grande instance de Gemena.
114
Article 3 :
Le Ministre à la Justice est chargé de l’exécu-
tion de la présente ordonnance, qui entre en
vigueur le jour de sa signature.
115
Article 2 : Article 2 :
Le siège ordinaire et le ressort de ces tribu- Le siège ordinaire et le ressort de ces tribu-
naux de paix sont fixés conformément au ta- naux de paix sont fixés conformément au ta-
bleau annexé à la présente ordonnance. bleau annexé à la présente ordonnance.
Article 3 : Article 3:
La présente ordonnance entre en vigueur à la La présente ordonnance entre en vigueur à da
date de sa signature. date de sa signature.
• Le ressort territorial: l’étendue admi- 1938 sur les juridictions indigènes sont coor-
nistrative du territoire de Kongolo. données conformément au texte ci-annexé.
138. Tribunal de paix de Manono
Article 2 :
• Le siège ordinaire: Manono
• Le ressort territorial: l’étendue admi- Notre ministre, etc.
nistrative du territoire de Manono.
Décrets coordonnés.
139. Tribunal de paix de Moba Les chiffres placés entre parenthèses immédia-
• Le siège ordinaire: Moba tement après les numéros des articles indiquent
• Le ressort territorial: l’étendue admi- les dispositions correspondantes du décret pri-
nistrative du territoire de Moba. mitif du 15 avril 1926 avec l’indication – pour
140. Tribunal de paix de Nyunzu certaines d’entre elles – des modifications et
additions apportées par les décrets.
• Le siège ordinaire: Nyunzu
• Le ressort territorial: l’étendue admi-
nistrative du territoire de Nyunzu. CHAPITRE I :
INSTITUTION, COMPOSITION
Article 2: ET SURVEILLANCE
Les anciens tribunaux de paix des régions Article 1er :
continueront à connaître des affaires jusqu’à
Les seules juridictions indigènes régulières sont:
l’installation effective de chaque nouveau tribu-
nal de paix. 1° Le tribunal de chefferie existant conformé-
ment à la coutume et reconnu, selon le cas,
Article 3 : par le commissaire de district ou par le pre-
mier bourgmestre.
Sont abrogées, toutes les dispositions anté- Si dans une même chefferie il existe un
rieures contraires à la présente ordonnance. tribunal principal et des tribunaux secon-
daires, la décision qui les reconnaît men-
Article 4: tionne, pour chacun d’eux, leur caractère
Le président du Conseil judiciaire est principal ou secondaire.
2° Le tribunal de secteur créé, selon le cas, par
chargé de l’exécution de la présente le commissaire de district ou par le premier
ordonnance qui entre en vigueur à la bourgmestre.
date de sa signature. S’il existe des juridictions coutumières au
sein des groupements constitutifs d’un sec-
teur, le commissaire de district ou le pre-
JURIDICTIONS COUTUMIERES mier bourgmestre, selon le cas, peut les re-
connaître sous la dénomination de tribunal
Arrêté Royal du 13 mai 1938 portant secondaire de secteur.
Juridictions indigènes – Coordination 3° Le tribunal de centre créé, selon le cas, par
(B.O., 1938, p. 471). L’appellation le commissaire de district ou par le premier
«juridictions indigènes» a été remplacée par bourgmestre.
«juridictions coutumières». Sur décision de l’autorité qui l’a créé, le tri-
bunal de centre peut comprendre plusieurs
Article 1er : chambres.
Les dispositions des décrets des 15 avril 1926, 4° Le tribunal de commune créé par le pre-
22 février1932, 14 décembre 1933 et 17 mars mier bourgmestre qui peut créer plusieurs
chambres au sein de ce tribunal.
126
2° Le tribunal de ville est composé: L’absence du greffier ne sera pas une cause de
a) d’un président et d’un ou plusieurs vice- nullité de la procédure si le président, le juge
présidents nommés, de l’avis conforme ou un des juges, a rédigé le procès-verbal de
du Ministère public, par le premier l’audience.
bourgmestre;
b) et de deux ou plusieurs assesseurs as- Article 10 :
sumés par le président parmi les juges Le Ministère public surveille la composition et
des tribunaux du ressort ou à défaut de l’action de tous les tribunaux indigènes de son
ceux-ci parmi les notabilités indigènes ressort.
du même ressort.» Il leur donne des directives nécessaires pour la
bonne administration de la justice.
Article 7 :
Ces directives sont données aux tribunaux
Les personnes appelées à présider un tribunal autres que le tribunal de territoire ou le tri-
de territoire ou un tribunal de ville, en vertu de bunal de ville par l’intermédiaire, selon le cas,
l’article 6, peuvent présider avec voix délibéra- de l’administrateur de territoire ou du premier
tive l’un quelconque des tribunaux du ressort. bourgmestre.
Le commissaire de district ou le premier Le Ministère public a le droit d’obtenir, au siège
bourgmestre, selon le cas, a le même pouvoir même du tribunal, communication des registres
à l’égard de tous les tribunaux de son ressort et autres documents du tribunal.
administratif.
Il peut demander copie conforme de tout juge-
Le président du tribunal de territoire ou le pré- ment.
sident du tribunal de ville, selon le cas, peut,
par mesure d’ordre intérieur, se réserver ou Sous l’autorité et suivant les directives du Mi-
réserver à un vice-président qu’il désigne, la nistère public, les missions prévues au présent
présidence des juridictions instituées dans son article sont exercées également, selon le cas,
ressort, dans les cas et les matières qu’il déter- par les personnes désignées au 1o, alinéas 2, 3
mine sans que cette disposition puisse porter et 4 et au 2o, a) de l’article 6.
préjudice au droit reconnu par l’alinéa précé-
dent au commissaire de district ou au premier CHAPITRE II :
bourgmestre, selon le cas. COMPÉTENCE DES TRIBUNAUX
INDIGÈNES
Article 8 :
Article10bis :
Dans tous les cas où un tribunal indigène com-
porte deux ou plusieurs membres, la voix du Les indigènes immatriculés en vertu du décret
président, en cas de partage, est prépondérante. du 17 mai 1952 échappent à la compétence des
juridictions indigènes.
Article 9 :
Article 11 :
Un tribunal ne peut siéger valablement sans le
concours d’un greffier nommé, selon le cas, par Sous réserve de la disposition de l’article 15bis
l’administrateur de territoire ou par le premier (article 16 de la coordination) les tribunaux
bourgmestre ou son délégué. En cas d’absence indigènes connaissent des contestations entre
ou d’empêchement du greffier, le tribunal siège indigènes du Congo [ou des contrées voisines]
avec le concours d’une personne majeure et aux deux conditions ci-après:
sachant écrire, assumée par le juge ou par le 1° que les contestations ne doivent pas être
président du tribunal. tranchées par l’application des règles du
droit écrit;
128
Article 15 : Article 19 :
Les pouvoirs reconnus par l’article précédent Dans le cas où un ou plusieurs faits, auxquels la
au tribunal principal de chefferie et au tribunal coutume attache des peines, ne sont pas érigés
principal de secteur appartiennent également en infraction par la loi écrite, les peines appli-
au tribunal de territoire et au tribunal de ville cables sont exclusivement:
à l’égard de tous les tribunaux de leur ressort.
1° suivant les distinctions admises à l’article
13:
Article 16 :
a) la servitude pénale principale, sans
Le tribunal de territoire ou le tribunal de ville qu’elle puisse dépasser un mois, deux
connaît à l’exclusion de tout autre tribunal, des mois ou quatre mois;
affaires dans lesquelles: b) l’amende, sans qu’elle puisse dépasser
1° un militaire en activité de service, un agent mille, deux mille ou quatre mille francs;
de l’administration d’Afrique, de l’ordre ju- c) la servitude pénale subsidiaire à
diciaire ou de la police territoriale, un juge, l’amende, sans qu’elle puisse dépasser
une autorité de circonscription indigène quinze jours, un mois ou deux mois.
ou urbaine, ou un détenteur de la carte du
mérite civique, est prévenu ou défendeur;
2° si la coutume le prévoit, la confiscation des
2° un juge, une autorité de circonscription
choses formant l’objet de l’infraction, qui
indigène ou urbaine ou un détenteur de la
ont servi ou qui sont destinées à la com-
carte du mérite civique, est demandeur.
mettre, quand la propriété en appartient au
Article 17 : condamné, et la confiscation des choses qui
ont été produites par l’infraction ».
Les tribunaux européens ont toujours préven-
tion à l’égard des tribunaux indigènes. Article 20 :
Le tribunal européen siégeant en matière Le tribunal en condamnant à l’amende ou à la
répressive peut aussi renvoyer au tribunal confiscation pourra, si la coutume le prévoit,
indigène compétent la connaissance soit de attribuer tout ou partie de celle- ci à la vic-
l’ensemble du litige, soit de l’action civile seu- time ou à ses ayants droit et en déduction des
lement. dommages-intérêts qui pourraient être dus par
application de la coutume.
CHAPITRE III :
DES RÈGLES DE FOND Article 21 :
APPLICABLES PAR LES Lorsqu’un fait auquel la coutume attache des
TRIBUNAUX INDIGÈNES peines est en même temps érigé en infraction
par la loi écrite, les tribunaux indigènes peuvent,
Article 18 : dans la limite de leur compétence telle qu’elle
Les tribunaux indigènes appliquent les cou- est déterminée par l’article 13, appliquer, dans
tumes, pour autant qu’elles ne soient pas les conditions déterminées par les articles 18
contraires à l’ordre public universel. et 19 (19 et 20 de la présente coordination),
soit les peines comminées par la loi, soit les
Toutefois, lorsque des dispositions légales ou
peines prévues par les coutumes.
réglementaires ont eu pour but de substituer
d’autres règles à la coutume indigène, les tribu-
naux indigènes appliquent ces dispositions. Article 22 :
Dans les cas où la législation attribue aux tri-
bunaux indigènes la connaissance d’infractions
130
qui ne sont prévues que par la loi écrite, ils Si le mandat doit être exécuté en dehors du
appliquent, dans les limites de leur compé- ressort du tribunal qui l’a délivré, le mandat ne
tence telle qu’elle est définie par l’article 13, les pourra être exécuté que moyennant visa pré-
peines prévues par la loi. alable de l’administrateur de territoire ou du
premier bourgmestre de la ville où l’exécution
Article 23 : [Abrogé par le décret du 16 septembre 1959, doit avoir lieu ou de leur délégué.
art. 1er, § 19.]
Article 28 :
Article 24 : La personne qui est l’objet d’un mandat d’ame-
Sans préjudice à l’exécution directe sur l’objet ner ne peut être maintenue en détention préa-
de la contestation et à l’exécution forcée sur lablement au jugement que pendant trois jours
les biens du condamné, l’indigène qui refuse depuis celui de son arrivée au siège du tribunal.
d’exécuter la condamnation ou qui n’obtem- Toutefois, si dans ce délai, le tribunal l’a interro-
père pas à une injonction ou une défense gée, il peut prolonger la durée de cette déten-
prononcée par le tribunal indigène, peut, si la tion préalable de cinq jours au maximum.
coutume ne prévoit pas l’application de peines,
être frappé d’une contrainte par corps pour Article 29 :
une durée maximum d’un mois. Sauf indigence prouvée et admise par le juge
ou le président, il n’est procédé par le tribunal
CHAPITRE IV : indigène, ni par le tribunal de district siégeant
PROCÉDURE en instance d’appel, à aucun acte à la demande
d’une partie si elle n’a préalablement consigné
Article 25 : la taxe pour l’inscription de l’affaire entre les
Sauf ce qui est dit dans les articles ci-après, les mains du greffier.
règles de procédure sont, pour les diverses Les frais de procédure sont tarifés pour chaque
juridictions, les règles coutumières du ressort. tribunal indigène par le commissaire de district
Dans le cas où les coutumes sont contraires à ou par le premier bourgmestre, selon le cas.
l’ordre public universel ou aux principes d’hu- Les frais de procédure sont tarifés pour le tri-
manité ou d’équité comme en cas d’absence de bunal de district siégeant en instance d’appel
coutume, la procédure s’inspirera des règles de conformément au présent décret comme pré-
l’équité. vu, selon le cas, au code de procédure civile ou
au code de procédure pénale.
Article 26 :
Les frais sont supportés par la partie qui suc-
Quelle que soit la coutume, aucun jugement combe. La procédure est gratuite lorsque le tri-
n’est rendu sans que les parties elles-mêmes ou bunal siège pour opérer une révision d’office.
leur mandataire n’aient été, au préalable, mises La procédure est gratuite lorsque le tribunal
à même de contredire aux allégations et aux de district:
preuves de la partie adverse et de préparer et
a) siège en instance d’annulation;
de faire valoir leurs moyens en toute liberté.
b) siège en instance d’appel à la requête du
Ministère public ».
Article 27 :
Le défendeur ou le prévenu qui ne comparaît Article 30 :
pas personnellement, peut être l’objet d’un Il est perçu, en outre, un droit proportionnel de
mandat d’amener délivré sur l’ordre du tribu- 4 % au moins sur toutes les sommes et valeurs
nal, par un des juges ou par le greffier du tri- adjugées par le tribunal.
bunal.
131
Ce droit sera dû sur la minute du jugement. ne comparaît pas, elle pourra être l’objet du
Il sera supporté et acquitté par la partie dé- mandat d’amener prévu à l’article 26 (27 de la
signée par la coutume et à défaut de pareille présente coordination), quel que soit son rôle
désignation par la partie succombante et sera dans l’instance qui a donné lieu au jugement à
paye entre les mains du greffier dans le mois qui reviser.
suit la date du jugement.
Article 34 :
Si le jugement qui a donné lieu à la perception
du droit proportionnel est annulé, et en cas de La procédure en révision donne lieu à l’appli-
révision ou d’appel si le jugement est réformé, cation du tarif établi, en exécution de l’article
le droit est restitué en tout ou en partie ou un 28 (art. 29 de la présente coordination) pour la
supplément est perçu, selon le cas. juridiction qui opère la révision.
Article 31 : CHAPITRE VI :
DE L’ANNULATION
Le procès-verbal de l’audience est inscrit dans
DES JUGEMENTS
un registre et indique sommairement les noms
des parties, l’objet de la contestation ou la na-
Article 35 :
ture de l’infraction, la date où l’affaire a été exa-
minée et jugée, la publicité des audiences, les §1. Les jugements rendus par les tribunaux sont,
noms des juges qui ont concouru à l’examen à la requête du Ministère public, susceptibles
de l’affaire et au jugement, les motifs et le dis- d’annulation par le tribunal de district:
positif du jugement. Le procès-verbal est daté. 1° si le tribunal était irrégulièrement composé;
Il est signé par le ou les juges qui savent le faire
2° s’il était incompétent au point de vue de la
et par le greffier, si le tribunal en comprend un.
matière;
Copie du procès-verbal des causes jugées en 3° s’il y a eu violation des formes substantielles
premier ressort par le tribunal de territoire ou prescrites par la coutume ou par la loi;
par le tribunal de ville, est transmise au Minis-
4° si le jugement a prononcé des sanctions
tère public dans les cinq premiers jours du
autres que celles autorisées par le décret;
mois qui suit le prononcé du jugement.
5° si la coutume dont il a été fait application
est contraire à la législation ou à l’ordre
public.
CHAPITRE V :
DE LA RÉVISION DES JUGEMENTS §2. La requête en annulation doit être introduite
dans les quatre mois du jugement, à moins:
Article 32 : 1° qu’il n’ait porté sur un fait érigé en infrac-
Le pouvoir de révision accordé par les articles tion par la loi écrite; dans ce cas l’annula-
14 et 15 ne peut s’exercer que si, au jour où tion peut être prononcée tant que l’action
la révision est demandée ou décidée d’office, il publique n’est pas éteinte par la mort du
ne s’est pas écoulé plus de trois mois depuis la prévenu ou par la prescription;
date du jugement à reviser. 2° qu’il n’ait infligé des sanctions autres que
celles autorisées par le présent décret; dans
Article 33 : ce cas l’annulation peut être prononcée
Dans tous les cas, la révision ne pourra être tant qu’elles n’ont pas été complètement
effectuée que si les parties ont été entendues subies;
contradictoirement ou appelées en temps 3° que la coutume dont il a été fait application
utile par le tribunal de révision. Si l’une d’elles ne pouvait être appliquée; dans ce cas l’an-
132
nulation peut être prononcée tant qu’il y le jugement, la date du jugement, le nom du
aura utilité de le faire. condamné, la durée de l’incarcération, la durée
L’annulation est prononcée dans les trois de l’incarcération à subir et déjà subie, ainsi que
mois de la réception de la requête. les frais de procédure et les dommages et inté-
rêts restant dus.
§ 3. Toute requête en annulation est notifiée
aux parties, aux parties lésées, aux parties civi- Les personnes désignées à l’article 16 subissent
lement responsables et au greffier du tribunal les peines de servitude pénale et la contrainte
qui a rendu le jugement. Ce greffier transmet par corps dans la maison de détention du chef-
immédiatement, et au plus tard dans la quin- lieu du territoire ou de la ville.
zaine, le jugement et le dossier de l’affaire au
greffier du tribunal de district. Article 38 :
§ 4. S’il estime qu’un jugement pourrait être Les frais de procédure, le droit proportionnel,
susceptible d’annulation, le tribunal de district les amendes et les confiscations non compen-
peut ordonner que l’exécution de ce jugement, satoires prononcées par le tribunal sont perçus:
dans tout ou partie de son dispositif, est sus- a) pour les tribunaux de chefferie, de secteur
pendue pendant un délai qu’il détermine, mais et de centre, par le chef ou son délégué et
qui ne peut dépasser trois mois. sont versés dans la caisse de la circonscrip-
§ 5. En cas d’annulation de tout ou partie du tion;
jugement rendu, le tribunal de district statue b) pour le tribunal de commune, par le bourg-
sur le fond par un seul et même jugement, si mestre ou son délégué et sont versés dans
la matière est en état de recevoir une décision la caisse de la commune;
définitive. Sinon il renvoie l’affaire – pour tout c) pour le tribunal de territoire, par l’adminis-
ou partie selon le cas – à un autre tribunal ou trateur de territoire ou son délégué et sont
au même tribunal autrement composé. versés au Trésor;
d) pour le tribunal de ville, par le premier
CHAPITRE VIII : bourgmestre ou son délégué et sont versés
DISPOSITIONS GÉNÉRALES au Trésor.
Section 2 :
2. Règlements relatifs au
Tribunal de police
fonctionnement et au service d’ordre
I. Activités intérieur
En vertu de l’article 80 du décret du 8 mai
A. Affaires jugées 1958, le fonctionnement des cours et tribu-
a) Total des affaires jugées depuis la der- naux, le nombre de leurs chambres et leur
nière inspection, dont X….. affaires de- service d’ordre intérieur sont réglés par voie
puis le 1er janvier de l’année en cours d’ordonnance du Premier Président de la Cour
d’appel.
b) Activité de chacun des juges de police
Monsieur …..X …………. affaires, dont X Il en est de même du service d’ordre intérieur
des greffes et de la tenue des registres. Aux
……….. depuis le 1er janvier
termes de l’article 64 de l’Ordonnance-Loi n°
Monsieur …..X ……………. affaires, dont X
82/020 du 31 mars 1982 portant organisation
……….. depuis le 1er janvier
et compétence judiciaires, c’est le premier pré-
Monsieur …..X ……………. affaires, dont X
sident de la Cour d’appel qui réglera désor-
……….. depuis le 1er janvier
135
mais le service d’ordre intérieur des cours et • La vérification de la conservation des listes
tribunaux ainsi que celui des greffes autres que des fugitifs et des latitants et des démarches
ceux de la Cours suprême de justice. faites en vue de leur arrestation ;
• La vérification de l’envoi mensuel au par-
3. Etat des archives quet des procès-verbaux ayant donné lieu
Il y a lieu de vérifier : au payement d’une amende transaction-
• L’existence d’un code au chef-lieu et dans nelle ; vérifier les procès-verbaux ayant
les postes, ainsi que sa mise à jour à l’aide donné lieu à ces paiements et qui devaient
du Journal officiel ; être transmis à la fin du mois ;
• Si les instructions permanentes du parquet • Relevé des jugements du tribunal de paix,
sont classées dans les fardes ; de grande instance, éventuellement des
• Si les jugements et les procès-verbaux des arrêts de la Cour d’appel ou de la Cour
affaires classées sans suite par le juge de Suprême de la Justice dont l’exécution fait
police ou classées après payement d’une l’objet des instances du parquet local et
amende forfaitaire sont biens classés dans vérifications des démarches effectuées en
les archives. raison des instructions données – (notam-
ment D.I.) ;
4. Exécution des jugements • La vérification de la remise d’une ration de
Il y a lieu de vérifier: route aux témoins dirigés sur les parquets ;
• L’exécution procurée, sans omettre les • Classement des archives ;
dommages-intérêts ; • L’appréciation générale sur les officiers de
• Les suites données aux appels des juge- police judiciaire, leur formation, leur acti-
ments de police et l’exécution procurée vité.
aux jugements rendus au degré d’appel.
Section IV :
Office de l’état civil
Section 3:
L’office de la police judiciaire 1. Registres à examiner : article 82 du
Code de la famille
Il y a lieu de procéder à : - Le registre des naissances
• L’énumération des enquêtes en cours, en - Le registre des mariages
vue ou après la saisie du parquet ; l’appré- - Le registre des décès
ciation des circonstances donnant lieu aux - Le registre des actes autres que les
détails intervenus ; aces de naissance, de mariage, de dé-
• Relevé des réquisitions d’informations et cès
des commissions rogatoires en litige et - Le registre des inhumations
mention des causes ayant donné lieu à dé- - Le registre de la population
lais pour l’exécution de celles-ci ; - Le registre des testaments
• Relevé des mandats d’amener et mandats 2. Circulation des registres
de prise de corps en instance d’exécution
et mention des démarches effectuées en Les registres sont à coter de la première à la
vue de la découverte des personnes faisant dernière page et à parapher sur chaque feuillet
l’objet de ces mandats, soit dans leur milieu par l’officier du ministère public du ressort (art.
d’origine, soit à leur résidence, suivant les 84 du Code de la famille et art. 2 de l’ordon-
renseignements obtenus et justifications nance n° 88/089 du 7 juillet 1988 sur la tenue
données par l’officier de police judiciaire en des actes d’état civil).
cas de nécessité ;
136
5. Compétence
Procédure
Vérifier si le tribunal a toujours jugé dans les Aux termes de l’article 25 dudit décret : « sauf
limites de sa compétence (article 10 bis à 17 ce qui est dit dans les articles ci-après, les règles
138
de procédure sont, pour les diverses juridictions, les juge de grande instance de réduire les frais judi-
règles coutumières du ressort. Dans le cas où les ciaires en tenant compte de la situation écono-
coutumes sont contraires « à l’ordre public univer- mique de la partie succombant.
sel » (en réalité de l’Etat, voir ci-dessus) ou aux Au surplus, il existe des dispositions spéciales
principes d’humanité ou d’équité, comme en cas en cas d’indigence quant aux dépenses de
d’absence de coutume, la procédure s’inspirera des consignation, quant à la délivrance en débet de
règles d’équité ». certains documents et quant à l’absence d’obli-
gation de paiement préalable du droit propor-
Mentionner ce qu’il en est : tionnel, aussi bien dans le code de procédure
civile (articles 146 et 158) que dans le Code de
Aux termes de l’article 26 dudit décret, quelle
procédure pénale (articles 123 et 135).
que soit la coutume, aucun jugement n’est
rendu sans que les parties elles-mêmes ou Ne pas perdre de vue que la procédure est gratuite
leur mandataire n’aient été, au préalable, mis lorsque le Tribunal de grande instance :
à même de contredire les allégations et les - Siège en instance d’annulation
preuves de la partie adverse, de préparer et de - Siège en instance d’appel à la requête
faire valoir leurs moyens en toute liberté ; du ministère public (article 29 in fine
dudit décret)
Cette règle de procédure est trop souvent
méconnue, surtout en matière de divorce ou L’article 30 dudit décret régit la question du droit
de remboursement de la dot. Dans ces deux proportionnel de 4%. Il y a lieu de ne pas perdre
matières les époux doivent toujours être appe- de vue la disposition de l’article 30 in fine aux
lés à la cause à laquelle ils ont un intérêt pri- termes de laquelle : « si le jugement qui a don-
mordial. né lieu à la perfection du droit proportionnel est
annulé, et en cas de révision ou d’appel, si le juge-
Acter ce qu’il en est : ment est reformé, le droit est restitué, en tout ou en
Vérifier si les règles relatives aux mandats partie, ou un supplément est perçu selon le cas ».
d’amener à charge du défendeur ou du préve- Mentionner ce qu’il en est.
nu sont observées (articles 27 et 28 du décret Aux termes de l’article 31 dudit décret, le
organique).Vérifier si la taxe d’inscription et les procès-verbal de l’audience est inscrit dans un
frais de procédure sont payés (article 29 dudit registre et indique sommairement les noms des
décret). parties, l’objet de la contestation ou la nature
Les frais de procédure sont tarifés pour le tri- de l’infraction, la date où l’affaire a été exa-
bunal de grande instance siégeant en instance minée et jugée, la publicité des audiences, les
d’appel conformément au décret organique, noms des juges qui ont concouru à l’examen
comme prévu, selon le cas au Code de pro- de l’affaire et au jugement, les motifs et le dis-
cédure civil ou au Code de procédure pénale. positif du jugement. Le procès-verbal est daté.
Il est signé par le ou les juges qui savent le faire
Le tribunal de grande instance siégeant au de- et par le greffier, si le tribunal en comprend un.
gré d’appel devient le degré le plus élevé de la
Il y a lieu de vérifier si ces prescriptions ont été
hiérarchie des tribunaux coutumiers et il serait
suivies. Néanmoins, le Conseil de Législation a
dès lors logique de fixer les frais en vertu des
admis, sans modification de texte, que la tran-
règles propres aux juridictions coutumières. saction fastidieuse du procès-verbal n’était pas
Il a cependant paru plus pratique, pour ne pas imposée. Une simple mention du procès-verbal
compliquer la tâche des greffes de s’inspirer sera portée dans le registre et les procès-ver-
du régime général des frais devant le tribunal baux pourront être insérés dans des classeurs
de grande instance. En matière pénale, ne pas ad hoc.
perdre de vue que l’article 127 du Code de Le magistrat inspecteur vérifiera si la copie du
procédure pénale prévoit la possibilité pour le procès-verbal des causes jugées en premier
139
Vérifier si le délai de révision est respecté C’est à la requête du ministère public que la
(article 32 dudit décret), si les parties ont été procédure d’annulation est portée devant le
entendues contradictoirement ou appelées en tribunal de grande instance.
temps utile (article 33 dudit décret), si le tarif
est appliqué (article 34 dudit décret). Compétence de la juridiction saisie
Aux termes du paragraphe 5 de l’article 35
8. Absence d’appel
dudit décret, en cas d’annulation de tout ou
Les jugements rendus par les tribunaux de ter- partie du jugement rendu, le tribunal de grande
ritoire et de ville en degré de révision ne seront instance statue sur le fond par un seul et le
pas susceptibles d’appel, car il serait contraire même jugement, si la matière est en état de
aux principes juridiques généralement admis de recevoir une décision définitive. Sinon, le tribu-
multiplier les recours (Exposé des motifs, cité nal renvoie l’affaire, pour tout ou partie, selon
sous l’article 32 dudit décret). les cas, à un autre tribunal ou même tribunal
autrement composé.
9. Annulation des jugements
Jugements susceptibles d’annulation Vérifier si ces prescriptions ont été respectées
Aux termes de l’article 169 de l’ordonnance- Détails
loi n° 68-248 du 10 juillet 1968 déjà abrogée,
les jugements de tribunaux de commune, de Au paragraphe 2 de l’article 35 il est fait men-
centre, de secteur et de chefferie ainsi que les tion d’un délai de 4 mois. En réalité, il s’agit de
jugements de révision des tribunaux de ville et 6 mois et c’est 6 mois qui est mentionné dans
de territoire étaient susceptibles de recours en le texte flamand du décret. Outre ce délai ordi-
annulation devant le tribunal de district. Dès naire, il existe un délai extraordinaire, en vertu
lors, les jugements rendus au premier degré par de l’article 35, alinéa 2 des décrets coordonnés.
les tribunaux de ville et de territoire n’étaient
pas susceptibles d’annulation mais d’appel. En
10. Appel
vertu de l’article 35 des décrets coordonnent,
il en était autrement. Jugements susceptibles d’appel
En effet, aux termes de cet article : « Les juge- Il s’agit uniquement des jugements rendus au
ments rendus par les tribunaux sont, à la requête
premier degré par les tribunaux de territoire et
du ministère public, susceptible d’annulation par
de ville (article 36 décrets organiques).
le tribunal de district, moyennant certaines condi-
tions ». Ce texte visait donc les jugements de
tous les tribunaux coutumiers même ceux Vérifications à faire
des tribunaux de ville et de territoire siégeant Personnes pouvant interjeter appel. Délai
au premier degré. Le texte actuel se limite à
d’appel. Notifications. Transmission du dossier
proclamer le maintien des tribunaux coutu-
(article 36 desdits décrets)
miers. Leur maintien implique, sauf disposition
contraire, le maintien des règles de compé-
tence et de procédure.
140
Section 2 :
Objet du contrôle
Les magistrats vérifieront ce qu’il en est de la
garde et de l’administration de la prison (ar-
141
IIIème PARTIE:
PROCEDURES JUDICIAIRES
À ces fins, l’officier de police judiciaire peut Article 7 Bis. : (inséré par la loi n° 06/019
appeler à son procès-verbal toutes personnes du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le
présumées en état de donner des éclaircisse- Décret du 06 août 1959 portant Code de pro-
ments et les astreindre à déposer sous ser- cédure pénale congolais, Journal Officiel du 1er
ment, dans les conditions prévues aux articles août 2006, n° 15, pp.1-28).
16 à 18. Il peut aussi défendre à toute personne Sans préjudice des dispositions légales relatives
de s’éloigner des lieux qu’il détermine jusqu’à à la procédure de flagrance, l’enquête prélimi-
clôture de son procès-verbal et, au besoin, l’y naire en matière de violence sexuelle se fait
contraindre. Les infractions à ces dispositions dans un délai d’un mois maximum à partir de
seront punies des peines prévues à l’article 19 la saisine de l’autorité judiciaire. L’instruction et
et 20.
le prononcé du jugement se font dans un délai
Il peut requérir toute personne de lui prêter de trois mois maximum à partir de la saisine de
son ministère comme interprète, traducteur, l’autorité judiciaire.
médecin ou expert, dans les conditions et sous
L’enquête de l’Officier de Police Judiciaire est
les sanctions prévues aux articles 48 à 52.
de portée immédiate. Elle est menée sans dé-
Il peut, si l’auteur présumé de l’infraction n’est semparer de manière à fournir à l’Officier du
pas présent, délivrer contre lui un mandat Ministère public les principaux éléments d’ap-
d’amener valable pour deux mois au plus. préciation.
Il peut, en se conformant à l’article 23 et si la L’Officier de Police Judiciaire saisi d’une infrac-
nature de l’infraction est telle que la preuve en tion relative aux violences sexuelles en avise
puisse vraisemblablement être acquise par des dans les 24 heures l’Officier du Ministère public
papiers ou autres pièces et effets en la posses- dont il relève.
sion de l’auteur présumé ou d’un tiers, procé-
der à des visites et à des perquisitions dans leur Durant toutes les phases de la procédure, la
demeure. victime est assistée d’un conseil.
Article 6 : Article 8 :
En cas d’infraction flagrante ou réputée fla- L’officier de police judiciaire à compétence
grante et passible d’une peine de servitude générale possède les pouvoirs déterminés à
pénale de trois ans au moins, toute personne l’article 5 lorsque le chef d’une habitation le
peut, en l’absence de l’autorité judiciaire char- requiert de constater une infraction commise
gée de poursuivre et de tout officier de police à l’intérieur de cette habitation.
judiciaire, saisir l’auteur présumé et le conduire
immédiatement devant celle de ces autorités Article 9 :
qui est la plus proche. Pour toute infraction de sa compétence, l’offi-
cier de police judiciaire peut, s’il estime qu’à
Article 7 : raison des circonstances la juridiction de juge-
L’infraction flagrante est celle qui se commet ment se bornerait à prononcer une amende et
actuellement ou qui vient de se commettre. éventuellement la confiscation, inviter l’auteur
de l’infraction à verser au Trésor une somme
L’infraction est réputée flagrante lorsqu’une
dont il détermine le montant sans qu’elle puisse
personne est poursuivie par la clameur pu-
dépasser le maximum de l’amende encourue
blique, ou lorsqu’elle est trouvée porteuse
augmentée éventuellement des décimes légaux.
d’effets, d’armes, d’instruments ou papiers fai-
sant présumer qu’elle est auteur ou complice, Si la personne lésée par l’infraction est un indi-
pourvu que ce soit dans un temps voisin de gène non immatriculé du Congo, un indigène
l’infraction. des contrées voisines qui lui est assimilé ou une
143
Le témoin qui, sans justifier d’un motif légitime Les visites domiciliaires ne peuvent être com-
d’excuse, ne comparaît pas, bien que cité régu- mencées avant cinq heures et après vingt et
lièrement, ou qui refuse de prêter serment ou une heures sauf autorisation du juge président
de déposer quand on en a l’obligation, peut, du tribunal de district.
sans autre formalité ni délai et sans appel, être
condamné par l’officier du Ministère public à Article 23 :
une peine d’un mois de servitude pénale au Ces visites et perquisitions se font en présence
maximum et à une amende qui n’excédera pas de l’auteur présumé de l’infraction et de la per-
1.000 francs, ou l’une de ces peines seulement. sonne au domicile ou à la résidence de laquelle
elles ont lieu, à moins qu’ils ne soient pas pré-
La servitude pénale subsidiaire à l’amende, ainsi
sents ou qu’ils refusent d’y assister.
que la contrainte par corps pour le recouvre-
ment des frais, ne peuvent excéder quatorze
Article 24 :
jours.
L’officier du Ministère public peut ordonner la
Article 20 : saisie des télégrammes, des lettres et objets de
toute nature confiés au service des postes et
Le témoin condamné pour défaut de comparu-
au service des télégraphes, pour autant qu’ils
tion qui, sur une seconde citation ou sur man-
apparaissent indispensables à la manifestation
dat d’amener, produira des excuses légitimes, de la vérité. Il peut en ordonner l’arrêt pendant
pourra être déchargé de la peine. le temps qu’il fixe.
Section V: Article 28 :
Des explorations corporelles La détention préventive est une mesure excep-
tionnelle.
Article 26 :
Lorsqu’elle est appliquée, les règles ci-après
Hors les cas d’infraction flagrante, l’officier du doivent être respectées.
Ministère public ne peut faire procéder à au-
cune exploration corporelle qu’en vertu d’une Lorsque les conditions de la mise en état de
ordonnance motivée du Juge président du tri- détention préventive sont réunies, l’officier du
bunal de district. Ministère public peut, après avoir interrogé
l’inculpé, le placer sous mandat d’arrêt provi-
Cette autorisation n’est pas requise dans le cas soire, à charge de le faire conduire devant le
de consentement exprès de la personne inté- juge le plus proche compétent pour statuer sur
ressée ou, si elle est âgée de moins de seize ans,
la détention préventive.
de la personne sous l’autorité légale ou coutu-
mière de qui elle se trouve. Ce consentement Si le juge se trouve dans la même localité que
doit être constaté par écrit. l’officier du Ministère public, la comparution
devant le juge doit avoir lieu, au plus tard dans
L’exploration corporelle ne peut être effectuée
que par un médecin. les cinq jours de la délivrance du mandat d’ar-
rêt provisoire.
Dans tous les cas, la personne qui doit être
l’objet d’une exploration corporelle peut se Dans le cas contraire, ce délai est augmenté du
faire assister par un médecin de son choix ou temps strictement nécessaire pour effectuer le
par un parent ou allié ou par toute autre per- voyage, sauf le cas de force majeur 01 celui de
sonne majeure du même sexe qu’elle et choisie retards rendus nécessaires par les devoirs de
parmi les résidents de l’endroit. l’instruction.
À l’expiration de ces délais, l’inculpé peut de-
CHAPITRE III : mander au juge compétent sa mise en liberté
DE LA DÉTENTION PRÉVENTIVE ou sa mise en liberté provisoire. Dans les cas:
ET DE LA LIBERTÉ PROVISOIRE prévus à l’article 27, alinéa 2, le mandat d’arrêt
provisoire spécifie les circonstances qui le jus-
Article 27 : tifient.
L’inculpé ne peut être mis en état de déten-
tion préventive que s’il existe contre lui des Article 29 :
indices sérieux de culpabilité et qu’en outre le La mise en état de détention préventive est
fait paraisse constituer une infraction que la loi autorisée par le juge du tribunal de paix.
réprime d’une peine de six mois de servitude
pénale au moins. Article 30 :
Néanmoins, l’inculpé contre qui il existe des L’ordonnance statuant sur la détention préven-
indices sérieux de culpabilité peut être mis tive est rendue en chambre du conseil sur les
en état de détention préventive lorsque le fait réquisitions du Ministère public, l’inculpé préa-
paraît constituer une infraction que la loi punit lablement entendu, et, s’il le désire, assisté d’un
d’une peine inférieure à six mois de servitude avocat ou d’un défenseur de son choix.
pénale, mais supérieure à sept jours, s’il a lieu
de craindre la fuite de l’inculpé, ou si son iden- Il est dressé acte des observations et moyens
tité est inconnue ou douteuse ou si, eu égard de l’inculpé. L’ordonnance est rendue au plus
à des circonstances graves et exceptionnelles, tard le lendemain du jour de la comparution. Le
la détention préventive est impérieusement juge la fait porter au plus tôt à la connaissance
réclamée par l’intérêt de la sécurité publique. de l’inculpé, par écrit, avec accusé de réception,
147
ou par communication verbale, actée par celui et de ne pas occasionner de scandale par sa
qui la fait. conduite.
Le juge peut en outre imposer à l’inculpé:
Article 31 :
1° d’habiter la localité où l’officier du Minis-
L’ordonnance autorisant la mise en état de tère public a son siège;
détention préventive est valable pour 15 jours, 2° de ne pas s’écarter au-delà d’un certain
y compris le jour où elle est rendue. À l’expi- rayon de la localité, sans autorisation du
ration de ce délai, la détention préventive peut magistrat instructeur ou de son délégué;
être prorogée pour un mois et ainsi de suite
3° de ne pas se rendre dans tels endroits dé-
de mois en mois, aussi longtemps que l’intérêt
terminés, tels que gare, port, etc., ou de ne
public l’exige.
pas s’y trouver à des moments déterminés;
Toutefois, la détention préventive ne peut 4° de se présenter périodiquement devant le
être prolongée qu’une seule fois si le fait ne magistrat instructeur ou devant tel fonc-
paraît constituer qu’une infraction à l’égard tionnaire ou agent déterminé par lui;
de laquelle la peine prévue par la loi n’est pas 5° de comparaître devant le magistrat ins-
supérieure à deux mois de travaux forcés ou de tructeur ou devant le juge dès qu’il en sera
servitude pénale principale.
requis.
Si la peine prévue est égale ou supérieure à 6
mois, la détention préventive ne peut être pro- L’ordonnance, qui indiquera avec précision les
longée plus de 3 fois consécutives. Dépassé ce modalités des charges imposées en vertu de
délai, la prolongation de la détention est autori- l’alinéa précédent, peut ne soumettre la mise
sée par le juge compétent statuant en audience en liberté provisoire qu’à l’une ou l’autre de
publique. celles-ci.
Les ordonnances de prorogation sont rendues Sur requête du Ministère public, le juge peut
en observant les formes et les délais prévus à à tout moment modifier ces charges et les
l’article 30. L’assistance d’un avocat ou d’un dé- adapter à des circonstances nouvelles; il peut
fenseur ne peut cependant être refusée à l’in- également retirer le bénéfice de la liberté pro-
culpé pendant toute l’instruction préparatoire. visoire si des circonstances nouvelles et graves
rendent cette mesure nécessaire.
Dans les cas prévus à l’article 27, alinéa 2, l’or-
donnance qui autorise ou qui proroge la déten-
Article 33 :
tion préventive doit spécifier les circonstances
qui la justifient. Aussi longtemps qu’il n’a pas saisi la juridiction
de jugement, l’officier du Ministère public peut
Article 32 : accorder à l’inculpé mainlevée de la détention
préventive et ordonner la restitution du cau-
Tout en autorisant la mise en état de détention
tionnement.
préventive ou en la prorogeant, le juge peut, si
l’inculpé le demande, ordonner qu’il sera néan- Il peut aussi lui accorder la mise en liberté pro-
moins mis en liberté provisoire, à la condition visoire, dans les mêmes conditions et sous les
de déposer entre les mains du greffier, à titre mêmes modalités que le juge peut lui-même
de cautionnement, une somme d’argent desti- le faire. Dans ce cas la décision du Ministère
née à garantir la représentation de l’inculpé à public cesse ses effets avec ceux de l’ordon-
tous les actes de la procédure et l’exécution nance du juge qui autorisait ou prorogeait la
par lui des peines privatives de liberté aussitôt détention préventive, sauf nouvelle ordonnance
qu’il en sera requis. de celui-ci.
La liberté provisoire sera accordée à charge Il peut de même retirer à l’inculpé le bénéfice
pour l’inculpé de ne pas entraver l’instruction de la liberté provisoire qu’il lui avait accordée, si
148
Article 56 : Article 60 :
Le Ministère public pourvoit à la citation du La citation peut également être signifiée par
prévenu, de la personne civilement responsable l’envoi d’une copie de l’exploit, sous pli fermé
152
mais à découvert, soit recommandé à la poste Le délai de citation pour les personnes qui
avec avis de réception, soit remis par un mes- n’ont ni domicile ni résidence en République
sager ordinaire contre récépissé, daté et signé, démocratique du Congo est de trois mois.
par le cité ou par une des personnes mention- Lorsqu’une citation à une personne domiciliée
nées à l’article 59, avec indication éventuelle de hors de la République Démocratique du Congo
ses rapports de parenté, d’alliance, de sujétion est remise à sa personne dans ce territoire, elle
ou de voisinage avec le cité. n’emporte que le délai ordinaire.
Même dans le cas où le récépissé n’est pas
signé par la personne qui a reçu le pli ou si Article 63 :
ce récépissé ne porte pas qu’elle est une de Dans les cas qui requièrent célérité, le juge,
celles auxquelles le pli pouvait être remis ou par décision motivée dont connaissance sera
s’il existe des doutes quand à sa qualité pour donnée avec la citation au prévenu et, le cas
le recevoir, la citation est néanmoins valable échéant, à la partie civilement responsable, peut
si, des déclarations assermentées du messager abréger le délai de huit jours prévu à l’article
ou d’autres éléments de preuve, le juge tire la 62 lorsque la peine prévue par la loi ne dépasse
pas cinq ans de servitude pénale ou ne consiste
conviction que le pli a été remis conformément
qu’en une amende.
à la loi.
La date de la remise peut être établie par les Article 64 :
mêmes moyens. La partie lésée et les témoins peuvent, dans
tous les cas, être cités à comparaître le jour
Article 61 : même, sauf le délai de distance.
Si le cité n’a ni résidence ni domicile connus
en République Démocratique du Congo, mais a Article 65 :
un autre domicile connu, une copie de l’exploit Lorsque la citation est signifiée par la poste ou
est affichée à la porte principale du tribunal qui par messager, conformément à l’article 60, le
doit connaître de l’affaire; une autre copie est délai commence à courir du jour où décharge a
immédiatement expédiée à la personne que été donnée à la poste ou au messager.
l’exploit concerne, sous pli fermé mais à décou- Lorsque la citation est faite conformément à
vert recommandé par la poste. l’article 61, le délai commence à courir le jour
Si le cité n’a ni résidence ni domicile connus, de l’affichage.
une copie de l’exploit est affichée à la porte
principale du tribunal qui doit connaître de Article 66 :
l’affairé et un extrait en est envoyé pour publi- La citation peut être remplacée par une simple
cation au Journal officiel, ainsi que, sur décision sommation verbale, faite à personne, par l’offi-
du juge, dans tel autre journal qu’il déterminera. cier du Ministère public ou par le greffier de
la juridiction qui devra connaître de l’affaire,
La citation peut toujours être signifiée au pré- d’avoir à comparaître devant le tribunal à tel
venu ou au civilement responsable en personne, lieu et à tel moment, lorsqu’il s’agit de la com-
s’il se trouve sur le territoire de la République parution, soit de la partie lésée ou des témoins,
Démocratique du Congo. soit du prévenu ou de la personne civilement
responsable si la peine prévue par la loi ne dé-
Article 62 : passe pas cinq ans de servitude pénale ou ne
Le délai de citation pour le prévenu et pour consiste qu’en une amende.
la personne civilement responsable est de huit La sommation à prévenu lui fait de plus,
jours francs entre la citation et la comparution, connaître la nature, la date et le lieu des faits
outre un jour par cent kilomètres de distance. dont il est appelé à répondre.
153
Article 69 : Article 72 :
Lorsque la juridiction de jugement est saisie de Si la personne citée ne comparaît pas, elle sera
l’action publique, la partie lésée peut la saisir jugée par défaut.
de l’action en réparation du dommage en se
constituant partie civile. Article 73 :
Chacune des parties peut se faire assister d’une
La partie civile peut se constituer à tout mo-
personne agréée spécialement dans chaque cas
ment depuis la saisine du tribunal jusqu’à la par le tribunal pour prendre la parole en son
clôture des débats, par une déclaration reçue nom.
au greffe ou faite à l’audience, et dont il lui est
Sauf si le prévenu s’y oppose, le juge peut lui
donné acte. Au cas de déclaration au greffe,
désigner un défenseur qu’il choisit parmi les
celui-ci en avise les parties intéressées.
personnes notables de la localité où il siège.
Si le défenseur ainsi désigné est un agent du
154
Article 75 :
Section VI :
Sauf pour les procès-verbaux auxquels la loi Des jugements
attache une force probante particulière, le juge
apprécie celle qu’il convient de leur attribuer. Article 80 :
Les jugements sont prononcés au plus tard
Article 76 : dans les huit jours qui suivent la clôture des
Les motifs de reproche invoqués contre les débats.
témoins sont souverainement appréciés par le
juge.
155
Article 81 : Article 85 :
Tout jugement de condamnation rendu contre L’arrestation immédiate peut être ordonnée s’il
le prévenu et contre les personnes civilement y a lieu de craindre que le condamné ne tente
responsables les condamneront aux frais avan- de se soustraire à l’exécution de la peine et que
cés par le Trésor et à ceux exposés par la partie celle-ci soit de trois mois de servitude pénale
civile. au moins.
Elle peut même être ordonnée quelle que soit
Article 82 : la durée de la peine prononcée, si des circons-
Si le prévenu n’est pas condamné, les frais tances graves et exceptionnelles, qui seront
non frustratoires exposés par lui sont mis à la indiquées dans le jugement, le justifient.
charge du Trésor, les frais avancés par celui-ci Tout en ordonnant l’arrestation immédiate, le
restant à sa charge. tribunal peut ordonner que le condamné, s’il le
Toutefois si l’action publique a été mue par demande, sera néanmoins mis en liberté provi-
voie de citation directe, la partie civile sera soire sous les mêmes conditions et charges que
condamnée à tous les frais. Si la partie civile celles prévues à l’article 32, jusqu’au jour où le
s’est constituée après la saisine de la juridiction jugement aura acquis force de chose jugée.
du jugement, elle sera condamnée à la moitié L’officier du Ministère public peut faire incarcé-
des frais. rer le condamné qui manque aux charges qui lui
La partie civile qui se sera désistée dans les ont été imposées. Si le condamné conteste être
vingt-quatre heures, soit ~ de la citation directe, en défaut, il peut, dans les vingt-quatre heures
soit de sa constitution, ne sera pas tenue des t de son incarcération, adresser un recours au
frais postérieurs au désistement, sans préjudice tribunal qui a prononcé la condamnation. La
des dommages-intérêts au prévenu, s’il y a lieu. décision rendue sur ce recours n’est pas sus-
ceptible d’appel.
Article 83 : Le cautionnement éventuellement déposé par
Le prévenu qui, au moment du jugement, est en le condamné lui est restitué dans les conditions
état de détention préventive avec ou sans liber- et sous les réserves prévues à l’article 84, alinéa
té provisoire et qui est acquitté ou condamné à 1er.
une simple amende, est mis immédiatement en
liberté, nonobstant appel, à moins qu’il ne soit Article 86 :
détenu pour autre cause. Le juge de police qui a rendu un jugement
d’incompétence peut faire conduire le prévenu,
Article 84 : sans délai, devant l’officier du Ministère public
Si, au moment du jugement, le prévenu est en près le tribunal compétent.
état de liberté provisoire avec cautionnement
et qu’il ne soit pas condamné, le jugement Article 87 :
ordonne la restitution du cautionnement, sauf
Les jugements indiquent le nom des juges qui
prélèvement des frais extraordinaires auxquels
les ont rendus et, s’ils ont siégé dans l’affaire,
le défaut de se présenter à un acte de la procé-
celui de l’officier du Ministère public, du greffier
dure aurait pu donner lieu.
et des assesseurs, l’identité du prévenu, de la
Si le prévenu est condamné, le défaut par lui partie civile et de la partie civilement respon-
de s’être présenté à un acte de la procédure sable.
sans motif légitime d’excuse est constaté par
le jugement qui déclare en même temps que Ils contiennent l’indication des faits mis à charge
tout ou partie du cautionnement est acquis au du prévenu, un exposé sommaire des actes de
Trésor. poursuite et de procédure à l’audience, les
156
Article 94 : Article 97 :
Il est sursis à l’exécution du jugement par Sauf en ce qui concerne le Ministère public,
défaut jusqu’à l’expiration du délai fixé par l’appel doit à peine de déchéance, être inter-
l’article 89, alinéa 1 er, et, en cas d’opposition, jeté dans les dix jours qui suivent le prononcé
jusqu’au jugement sur ce recours. du jugement ou sa signification, selon qu’il est
Il est de même sursis à la poursuite de la procé- contradictoire ou par défaut.
dure en appel engagée par le Ministère public, la Ce délai est augmenté des délais de distance
partie civilement responsable ou la partie civile fixés par l’article 62, alinéa 1 er, sans qu’il puisse,
contre un jugement de condamnation pronon- en aucun cas, dépasser quarante-cinq jours.
cé par défaut à l’égard du prévenu. La distance à prendre en considération pour le
Lorsque le jugement n’est par défaut qu’à calcul du délai est celle qui sépare la résidence
l’égard de la partie civilement responsable ou de l’appelant du greffe où se fait la déclaration
de la partie civile, l’opposition de ces dernières d’appel, lorsque le jugement est contradictoire,
ne suspend pas l’exécution du jugement contre et celle qui sépare le lieu de la signification du
même greffe, lorsque le jugement est par défaut.
le prévenu.
Article 98 :
Article 95 :
Dans tous les cas où l’action civile est portée
Lorsque l’opposition émane du prévenu et
devant la juridiction d’appel, toute partie inté-
qu’elle est reçue, le jugement par défaut est ressée peut, jusqu’à la clôture des débats sur
considéré comme non avenu et le juge statue à l’appel faire appel incident quant aux intérêts
nouveau sur l’ensemble de l’affaire. civils en cause, par conclusions prises à l’au-
Lorsqu’elle émane de la personne civilement dience.
responsable ou de lé partie civile, l’opposition
reçue ne met le jugement à néant que dan: la Article 99 :
mesure où il statue à l’égard de ces parties. Le Ministère public doit interjeter appel dans
Dans tous les cas, les frais et dépens causés par les dix jours du prononcé du jugement.
l’opposition, y corn pris le coût de l’expédition Toutefois, le Ministère public près la juridiction
et de la signification du jugement par dé faut, d’appel peut interjeter appel dans les trois mois
seront laissés à charge de l’opposant lorsque le du prononcé du jugement.
défaut lui est imputable.
Article 100 :
Section II : L’appel peut être fait, soit par déclaration en
De l’appel réponse au bas de l’original de l’acte de signifi-
cation, soit par déclaration au greffe de la juri-
Article 96 : diction qui a rendu le jugement ou de la juridic-
La faculté d’interjeter appel appartient: tion qui doit connaître de l’appel, soit par lettre
missive adressée au greffier de l’une ou l’autre
1° au prévenu;
de ces juridictions.
2° à la personne déclarée civilement respon-
sable; La date de la réception de la lettre missive
par le greffier détermine, dans ce dernier cas,
3° à la partie civile ou aux personnes aux-
la date à laquelle l’appel doit être considéré
quelles des dommages et intérêts ont été
comme fait.
alloués d’office, quant à leurs intérêts civils
seulement; Le jour même où il reçoit la lettre missive, le
4° au Ministère public. greffier y inscrit la date où il l’a reçue et la fait
connaître à l’appelant.
158
L’appel est notifié par les soins du greffier aux de la partie civilement responsable de l’amende
parties qu’il concerne. et des frais.
À moins que la juridiction d’appel n’ait ordonné
Article 101 : la comparution personnelle du prévenu, ou à
Les pièces d’instruction et l’expédition du juge- moins qu’il ne s’agisse d’une infraction pouvant
ment dont appel sont transmises le plus rapi- entraîner la peine capitale, le prévenu pourra
dement possible par le greffier de la juridiction également et en toute hypothèse, comparaître
qui a rendu le jugement au greffier de la juridic- par un fondé de pouvoir agréé par le président
tion qui doit connaître de l’appel. de la juridiction d’appel.
La décision sur appel est réputée contradic-
Article 102 : toire, sauf lorsque, ayant été citée dans les cas
Il est sursis à l’exécution du jugement jusqu’à prévus à l’alinéa 3, la partie ne comparaît pas
l’expiration des délais d’appel et, en cas d’appel, suivant le mode et les distinctions établis par
jusqu’à la décision sur ce recours. l’alinéa 4.
Toutefois le délai de trois mois prévu à l’article
Article 105 :
99, alinéa 2, n’emporte pas sursis à l’exécution.
Le condamné qui se trouve en état de déten-
L’appel interjeté quant aux intérêts civils ne fait tion préventive ou d’arrestation immédiate
pas obstacle à l’exécution des condamnations est transféré au siège de la juridiction qui doit
pénales. connaître de l’appel, s’il demande à comparaître
personnellement devant cette juridiction ou si
Article 103 : elle a ordonné sa comparution personnelle.
Le prévenu qui était en état de détention au S’il est en liberté provisoire, il en perd le béné-
moment du jugement ou dont l’arrestation fice pendant le transfert.
immédiate a été ordonnée par le jugement,
demeure en cet état nonobstant l’appel. Le président de la juridiction d’appel détermine
immédiatement après son arrivée, les charges
Toutefois il peut demander à la juridiction d’ap- de sa mise en liberté provisoire.
pel sa mise en liberté ou sa mise en liberté pro-
visoire. Dans ce cas, les dispositions des articles Article 106 :
45 et 47 sont applicables.
À la demande de l’officier du Ministère public
près la juridiction d’appel ou de l’une des par-
Article 104 :
ties, les témoins peuvent être entendue à nou-
Le président de la juridiction d’appel fixe le veau et il peut en être entendu d’autres.
jour de l’audience.
La juridiction d’appel peut statuer sur la seule Article 107 :
notification par les soins du greffier, aux parties La juridiction d’appel qui réforme la décision
en instance d’appel, de la date à laquelle l’af- entreprise pour un motif autre que la saisine
faire sera appelée, pourvu que les délais entre irrégulière ou l’incompétence du premier juge,
cette notification et la date de l’audience soient connaît du fond de l’affaire.
égaux à ceux des citations.
Toutefois, lorsque la juridiction d’appel estime Article 108 :
que la situation du prévenu pourrait être aggra- Lorsque, sur l’appel du Ministère public seul, le
vée ou lorsqu’il s’agit d’une infraction pouvant jugement est confirmé, les frais de l’appel ne
entraîner la peine capitale, il ne sera statué sont point à la charge du prévenu.
qu’après citation du prévenu et, le cas échéant,
159
Lorsque la peine est réduite, le jugement sur que le condamné cherche et qu’il peut parvenir
appel ne met à charge du condamné qu’une à se soustraire à l’exécution du jugement.
partie de ces frais ou même l’en décharge en- Le condamné peut adresser un recours contre
tièrement. son incarcération au juge ou au président de la
S’il y a partie civile en cause, celle-ci supporte juridiction qui a rendu le jugement. La décision
dans l’un et l’autre cas la totalité ou la moitié sur ce recours n’est pas susceptible d’appel.
des frais d’appel selon les distinctions établies à
l’article 82, alinéa 2, sauf si les dommages inté- Article 112 :
rêts qu’elle avait obtenus sont majorés. Le Ministère public fait remettre le condamné
au gardien de l’établissement où la peine doit
CHAPITRE VII : être purgée; celui-ci délivre une attestation de
DE L’EXÉCUTION DES JUGEMENTS la remise.
même temps, que le cautionnement est acquis Elle est tenue préalablement de consigner,
au Trésor. entre les mains du greffier, la somme nécessaire
à la détention du débiteur.
Article 117 : Le Ministère public ne fait saisir le débiteur que
L’amende et les frais sont payés entre les mains sur la production du reçu de cette somme.
du greffier dans la huitaine qui suit la condam-
nation devenue irrévocable.
CHAPITRE VIII :
Sur la décision du juge ou du président de la
juridiction qui a rendu le jugement, ce délai
DES FRAIS DE JUSTICE ET
pourra être prolongé. DU DROIT PROPORTIONNEL
Toutefois, si la partie civile n’a été que partie - pour chaque rôle suivant 50.000 francs
jointe, les seuls frais qui sont retenus par le congolais
greffier sont ceux des actes faits à sa requête. 10) Constitution de partie civile: 30.000 francs
congolais
Article 125 : 11) Jugement, frais de minute: 20.000 francs
L’état des frais est dressé par le greffier. S’il y congolais
a partie civile, cet état indique les frais à rete- 12) Déclaration d’opposition ou d’appel au
nir sur les sommes consignées par elle et ceux greffe ou par lettre missive: 15.000 francs
à percevoir directement contre le condamné. congolais
L’état des frais est vérifié et visé par le juge. 13) Grosse, expédition ou extrait du jugement
En cas d’appel, l’état des frais est dressé par le ou copie de tout autre document conservé
greffier de la juridiction d’appel et visé par le au greffe:
président de cette juridiction. - pour le premier rôle 10.000 francs
congolais
Article 126 : Les frais sont tarifés comme suit: - pour chaque rôle suivant 50.000 francs
(arrêté interministériel n° 243/CAB/MIN/FINANCES/10 congolais
du 04 mai 2010 portant fixation des taux des droits, taxes
et redevance à percevoir à l’initiative du Ministère de la
justice et droits humains) Chaque rôle est de deux pages de vingt-cinq
lignes par page et de quinze syllabes par ligne.
1) Procès-verbal de tout acte de constat ou
d’instruction quelconque, non compris les Tout premier rôle commencé est dû en entier.
frais de transport, lesquels seront fixés par Tout rôle supplémentaire n’est dû que s’il com-
le juge: porte au moins 15 lignes.
- pour le premier rôle 10.000 francs
congolais Article 127 :
- pour chaque rôle suivant 50.000 francs Le tarif réduit ci-après est appliqué si le juge es-
congolais time que la situation économique du condamné
2) Mandat de comparution, d’amener, d’ar- ne lui permet pas de payer les frais prévus à
rêt provisoire ou de dépôt: 10.000 francs l’article 126:
congolais 1) Procès-verbal de tout acte de constat ou
3) Ordonnance du juge, quel qu’en soit l’objet: d’instruction quelconque:
10.000 francs congolais
- pour le premier rôle 30.000 francs
4) Actes constatant la réception ou la resti-
congolais
tution du cautionnement: 50.000 francs
congolais - pour les rôles suivants 20.000 francs
5) Indemnités aux experts, médecins, inter- congolais
prètes, témoins (taxées par le juge selon les 2) Mandat de comparution, d’amener, d’ar-
circonstances). rêt provisoire ou de dépôt: 15.000 francs
6) Réquisition de la force publique: 10.000 congolais
francs congolais 3) Ordonnance du juge, quel qu’en soit l’objet:
7) Citation ou acte équivalent, signification, 30.000 francs congolais
non compris les frais de transports, lesquels 4) Actes constatant la réception ou la resti-
sont fixés par le juge: tution du cautionnement: 15.000 francs
8) Mise au rôle: 50.000 francs congolais congolais
9) Procès-verbal d’audience: 5) Indemnités aux experts, médecins, inter-
- pour le premier rôle 10.000 francs prètes, témoins (taxées par le juge selon les
congolais circonstances).
162
Article 2 : Article 6 :
La feuille de route est délivrée, selon le cas, par Le gouverneur de province avise l’administra-
le Ministère public près la juridiction qui a pro- teur de territoire ou le premier bourgmestre
noncé la condamnation ou par le juge quand du lieu de la résidence du condamné des me-
celui-ci a siégé sans l’assistance du Ministère sures de surveillance prises à son égard.
public.
Il charge un auxiliaire du service social ou un
L’autorité qui a délivré la feuille de route en agent du service territorial de l’exécution de
avise immédiatement l’administrateur de ter- la surveillance.
ritoire ou le premier bourgmestre du lieu de
La personne à laquelle est confiée cette mis-
départ et celui du lieu de destination.
sion reste en contact avec le délinquant d’habi-
Sur réquisition de ladite autorité, le condamné tude, dont elle observe le milieu, les tendances
peut, jusqu’au moment de son départ, être gar- et la conduite. Elle fait toutes les fois qu’elle le
dé à vue à la prison ou dans un local de police. croit utile et au moins une fois tous les trois
mois, rapport au gouverneur de province sur
Article 3 : la situation morale et matérielle du délinquant
L’administrateur de territoire ou le premier d’habitude. Elle propose au gouverneur de pro-
bourgmestre du lieu de sa résidence peut im- vince toutes les mesures qu’elle croit avanta-
poser au condamné de se présenter, selon les geuses pour le condamné. Copie de ce rapport
modalités qu’il détermine, au contrôle spécial est envoyée au Procureur général près la cour
165
d’appel dans le ressort de laquelle siège la juri- tude pénale et d’une amende de 1.000 francs
diction qui a prononcé la mise à la disposition ou d’une de ces peines seulement.
du gouvernement, et au commissaire de district
ou au premier bourgmestre du lieu de la rési- Article 11 :
dence de l’intéressé. La présente ordonnance entrera en vigueur le
26 octobre 1959.
Article 7 :
Les délinquants d’habitude mis à la disposition
du gouvernement et dont l’internement a été
ACTION DES PARQUETS
décidé par les autorités visées à l’article 141
du Code pénal, sont internés dans les prisons
désignées par le gouverneur de province. CIRCULAIRE N° 2/008/IM/
PGR/2011 RELATIVE À L’ACTION
Article 8 : DES PARQUETS
Le recours prévu à l’article 14i du Code pénal
peut être formé par lettre missive dans un délai CHAPITRE 1er :
de huit jours francs à compter de la significa- ORIENTATION ET DIRECTIVES
tion de la décision d’internement. Le recours DE L’ACTION DES PARQUETS
peut également être formé par une déclaration
faite à l’agent qui signifie la décision, dans ce cas, Section 1re :
mention en est faite par ledit agent au bas de Nécessité d’entente entre
l’original de l’acte de signification et avis en est les membres du pouvoir judiciaire
immédiatement donné par lui au gouverneur et du pouvoir exécutif
de province.
Le respect des droits de l’homme, de même
Le gouverneur de province statue dans les
que le gouvernement ordonné du pays ne
trente jours qui suivent la réception du recours.
peuvent se concevoir sans une entente étroite
et une collaboration parfaite entre tous les
Article 9 : représentants de l’autorité et particulièrement
A l’expiration de sa peine, le condamné dont il entre les représentants du pouvoir exécutif et
est question aux articles 1er et 5 de la présente du pouvoir judiciaire.
ordonnance est convoqué par l’administrateur Il entre dans les vœux du gouvernement que
de territoire ou le premier bourgmestre, qui lui cette harmonie soit maintenue avec un soin
remet une feuille de route à destination du lieu scrupuleux et qu’aussi bien de la part des pou-
où il devait être légalement fixé au moment de voirs politiques que de la part des fonction-
son arrestation. naires et magistrats, rien ne soit négligé pour
L’administrateur de territoire ou le premier sauvegarder une collaboration cordiale et évi-
bourgmestre avise du départ de tout individu ter des conflits.
considéré comme dangereux, l’autorité des Dans l’organisation judiciaire actuelle (articles
localités qu’il traverse et celle du lieu de sa des- 6 et 163 de l’ordonnance-loi n° 82/020 du 31
tination. mars 1982), comme dans celle en discussion
au Parlement, un grand nombre de fonction-
Article 10 : naires de l’administration participent encore à
l’exercice des fonctions judiciaires sous la sur-
Les infractions aux mesures prises en vertu des
veillance des magistrats. Il s’agit des officiers de
articles 1er, 3, 4, 5 de la présente ordonnance
police judiciaire, des officiers ministériels et des
sont punies au maximum de un mois de servi-
juges de police.
166
térêt de l’ordre public. Cette action ne peut cipes sociaux tellement vieux qu’ils ne sont plus
donc jamais procéder de sentiments person- discutés aujourd’hui. Cet héritage lointain lui a
nels ni entachés de partialité. Toute discrimina- été transmis par ceux qui le reçurent avant lui.
tion raciale doit être bannie de l’action du par- Il devra l’enrichir davantage par ses efforts
quet. La justice se trouve au-dessus de toutes personnels pour mieux comprendre tous ceux
distinctions qui peuvent diviser les justiciables. qui, comme lui, sont chargés de la gestion de la
Aucun parti pris, aucun favoritisme n’est toléré. chose publique.
Seuls, la loi et le bien public sont les maîtres et
les guides du ministère public. b) Autorités politiques
Les magistrats et les autres membres du per- Les relations avec les autorités politiques
sonnel judiciaire doivent s’appliquer à connaître doivent être empreintes de la plus grande cor-
et à parler correctement la langue officielle qui rection. Mais les magistrats ne devront jamais
est le français ainsi que les quatre langues na- perdre de vue que la magistrature constitue un
tionales, à savoir le Swahili, le Lingala, le Tshiluba des trois pouvoirs de l’Etat et que la justice doit
et le Kikongo. rester complètement soustraite aux influences.
Les officiers du ministère public doivent faire Aucune polémique ne pourra être engagée par
preuve de tact et de courtoisie dans l’exercice les magistrats avec les hommes politiques. Le
de leurs fonctions. Ils témoigneront de tact magistrat du parquet qui rencontrera des dif-
et de courtoisie particulièrement à l’égard de ficultés d’ordre politique en référera dans les
ceux que leur situation modeste met dans une brefs délais à ses supérieurs.
position inférieure. Les immunités et les privilèges de juridiction
L’instruction des affaires comporte l’exercice établis par la loi à l’égard de certaines autorités
d’une inquisition très étendue ; il ne doit en seront strictement observés.
être fait usage qu’à bon escient et toujours avec
délicatesse. c) Autorités provinciales
L’homme ne doit pas s’enorgueillir d’être le dé- Seul le Procureur général près la Cour d’appel
positaire des pouvoirs que la loi organise pour peut discuter des questions de service avec
la défense du corps social. Sans doute, peut-il et les autorités provinciales. Si les substituts ren-
doit-il être fier de remplir l’une des plus belles contrent quelque difficulté, ils doivent rompre
et des plus nobles missions dont l’attribution courtoisement les discussions et s’en référer à
suppose, à côté de la connaissance du droit, leur Procureur général.
une manière de vivre irréprochable. C’est en Le Procureur général a donc un rôle qu’il est
apportant à tout acte de son ministère de la difficile de définir de façon générale pour tous
discrétion, du tact et de la mesure qu’il parvien- les ressorts. Il prendra soin de guider soigneu-
dra à honorer cette mission. sement ceux de ses procureurs de la Répu-
blique qui remplissent leur office au chef-lieu
Section 4 : de province. Il devra les visiter le plus souvent
Directives concernant possible et les convoquer afin d’être toujours
les relations des parquets parfaitement au courant de ce qui se fait dans
avec les autorités leur office.
Dans ces deux cas, aucune « copie pour infor- La création de l’auditorat militaire est une
mation » n’est à adresser à leurs supérieurs bonne chose pour la discipline des soldats, poli-
hiérarchiques administratifs. Au contraire, il ciers et pour tout le monde. La collaboration
s’agit d’une correspondance normalement entre le parquet et l’auditorat s’impose. Le Pro-
confidentielle. Il n’en serait autrement que s’il cureur général doit rechercher l’établissement
devrait être reproché d’une façon générale à de liens personnels avec l’auditeur militaire
ces fonctionnaires de négliger la partie judi- supérieur. Il en est de même du procureur de la
ciaire de leurs fonctions ; dans ce cas, la re- République avec l’auditeur de garnison.
marque leur sera adressée par l’entremise de En cas de conflits de devoirs entre parquet et
leurs supérieurs administratifs ou politiques. auditorat, les deux chefs doivent se rencontrer
e) Organes des entités territoriales décen- plutôt qu’écrire. S’ils ne trouvent pas de solu-
tralisées (loi organique n° 08/016 du 07 tion entre eux, il est normal que chacun recoure
octobre 2008 portant composition, orga- à son supérieur immédiat. Mais en aucun cas, ils
nisation et fonctionnement des entités ter- ne peuvent engager une polémique directe. Les
ritoriales décentralisées et leurs rapports critiques publiques doivent être bannies.
avec l’Etat et les provinces)
b) Commandant local
Les chefs jeunes et instruits ont l’esprit des Les conflits naissent la plupart du temps de
fonctionnaires et posent moins de problèmes deux causes. Les commandements locaux ne
que les chefs traditionnels à l’égard desquels il connaissent pas leurs obligations envers les par-
faut agir avec tact et doigté. quets, et d’autre part les magistrats connaissent
169
Le travail analytique que suppose cette rédac- avis doit être donné par écrit dans les 30 jours
tion amène l’officier du ministère public à déce- après que la cause lui aura été communiquée, à
ler les lacunes de son instruction préparatoire moins qu’en raison des circonstances il puisse
et à les combler à temps. Il permettra aussi de être émis verbalement sur le banc. Le délai de
dénoncer, dans la requête aux fins de fixation 30 jours devra être absolument respecté sous
d’audience, les témoins dont l’audition au tri- peine des poursuites disciplinaires, à moins que
bunal sera indispensable. l’affaire ne présente un caractère complexe.
Il évitera ainsi les jugements avant faire droit En outre le ministère public peut, en vertu du
qui énervent et retardent la bonne marche de même texte, se faire communiquer toute cause
la justice. Si des nouveaux éléments sont acquis dans laquelle il croit son ministère nécessaire.
au cours des débats, lors de l’audience, il lui
appartiendra, en cas de besoin, de modifier ses
conclusions et réquisitoires, avant de les dépo- CHAPITRE III :
ser. RÔLE DES OFFICIERS
DU MINISTÈRE PUBLIC
Section 2 : AUPRÈS DES TRIBUNAUX
Matière civile
DE POLICE AVANT LA MISE EN
Aux termes de l’article 8 de l’ordonnance-loi PLACE DES TRIBUNAUX DE
n° 82/020 du 31 mars 1982 portant Code de PAIX
l’organisation et de la compétence judiciaires
: « En matière de droit privé, les officiers du mi- En vertu de l’article 163 de l’ordonnance-loi
nistère public peuvent agir par voie d’action prin- n° 82/020 du 31 mars 1982, les tribunaux de
cipale, dans l’intérêt de toute personne physique police sont maintenus jusqu’à l’installation des
lésée qui serait inapte à ester en justice, à assurer tribunaux de paix. En conséquence, le décret
sa défense ou à y pouvoir. Ils pourront par voie de du 08 mai 1958 reste d’application en ce qui
requête écrire, demander au président de la juri- concerne ces tribunaux.
diction saisie, la désignation d’un conseil ou d’un
défenseur chargé d’assister les personnes visées à Sauf exceptions prévues par l’article 20 de ce
l’alinéa qui précède ». décret, les juges des tribunaux de police rem-
plissent eux-mêmes auprès de leur juridiction
Aux termes de l’article 9 du Code de l’organi- les devoirs du ministère public sous la direction
sation et de la compétence judiciaires, la pré- du procureur de la République.
sence du ministère public aux audiences est
obligatoire pour toutes les juridictions à l’ex- Mais par application des articles 13, 16 4e
ception du tribunal de paix, quelle que soit la alinéa, 21, 22 de ce décret, les magistrats du
nature du contentieux traité. parquet peuvent poursuivre et siéger auprès
des tribunaux de police de leurs ressorts. Les
Mais le projet du code de l’organisation et de la jugements rendus par ces tribunaux étaient
compétence judiciaires institue le ministère pu- susceptibles d’appel de la part de l’officier du
blic devant toutes les juridictions en ce compris ministère public devant le tribunal de district
le tribunal de paix. Il s’ensuit que la présence du conformément à l’article 169 de l’ordonnance-
ministère public sera obligatoire devant cette loi n° 68/248 du 10 juillet 1968.
juridiction.
Le Code actuel ne contient pas une disposition
Pour mettre fin aux hésitations quant aux cri- analogue alors qu’il maintien les tribunaux de
tères de la communication, le même article police en attendant l’installation des tribunaux
énumère limitativement les cas dans lesquels de paix (article 163). Il y a là une lacune à com-
le ministère public doit donner son avis. Cet bler de lege ferenda en confiant aux tribunaux
171
Pour que pareille pratique puisse être appli- De son côté, l’article 17 stipule que près le tri-
quée à bon escient, il est nécessaire qu’une bunal de paix siégeant en matière répressive, le
entente préalable s’établisse entre les auto- procureur de la République peut désigner, pour
rités judiciaires et les autorités politiques et exercer les fonctions du ministère public, soit
administratives afin qu’en agissant suivant un un ou plusieurs officiers du ministère public,
plan commun, elles écartent la possibilité de soit un ou plusieurs officiers de police judiciaire
mesures contradictoires. à compétence générale.
A défaut d’une telle désignation, les juges des
Le Procureur Général tribunaux de paix siégeant en matière répres-
de la République, sive remplissent eux-mêmes auprès de leurs
juridictions, les fonctions du ministère public,
Flory KABANGE NUMBI sous la surveillance et la direction de l’officier
du ministère public.
CIRCULAIRE N° 3/008/ L’article 17 reste d’application en attendant
IM/PGR/2011 RELATIVE l’institution du ministère public près le tribunal
de paix par le prochain Code de l’organisation
À L’ORGANISATION et compétence judiciaires. Conformément au
INTÉRIEURE DES PARQUETS texte en élaboration au Parlement, le minis-
tère public est institué près le tribunal de paix.
CHAPITRE Ier : Il doit assister aux audiences civiles et pénales
DIRECTION À EXERCER des tribunaux de paix. Au demeurant, la pra-
PAR LE PROCUREUR tique consacre déjà l’existence du ministère
DE LA RÉPUBLIQUE public près le tribunal de paix.
SUR LES OFFICIERS Le contrôle et la surveillance qui caractérisent
DU MINISTÈRE PUBLIC l’action du procureur de la République doivent
DE SON RESSORT être effectifs et non passifs. Il est de la plus
haute importance que l’instruction des affaires
Section 1re : judiciaires soit conduite avec la célérité et tous
Généralités les soins voulus.
Il appartient au procureur de la République,
Aux termes de l’article 16 de l’ordonnance-loi selon l’importance et le caractère de l’affaire,
n° 82/020 du 31 mars 1982 portant Code de d’insister auprès du magistrat instructeur sur
l’organisation et de la compétence judiciaires : la nécessité de procéder d’urgence aux devoirs
« il est institué un procureur de la République au de l’instruction et sur l’utilité d’accomplir tel
siège de chaque tribunal de grande instance ». Il ou tel acte, qu’elle nécessite.
exerce sous la surveillance et la direction du
Procureur général près la Cour d’appel les Le procureur de la République a le droit de se
fonctions du ministère public près le tribunal faire communiquer chacun des dossiers traités
de grande instance ainsi que les tribunaux de par ses substituts ; il a le droit de prescrire tel
paix du ressort. devoir d’enquête, tel travail, telle inspection
qu’il juge utile. Il a le devoir de le faire lorsque
Un ou plusieurs premiers substituts et substi- son intervention devient nécessaire et le refus
tuts du procureur de la République peuvent lui d’obéir à ses injonctions est passible de sanc-
être adjoints. Ils exercent les mêmes fonctions tions disciplinaires.
que le procureur de la République, sous sa sur-
veillance et sa direction. D’autre part, chaque fois que l’examen d’un
dossier révèle les lacunes ou des irrégularités,
173
le procureur de la République aura pour règle Personne ne constatera que des premières
stricte de les signaler au magistrat instructeur, années de formation accomplies par le magis-
de l’inviter à compléter son travail, et par des trat dépendent presque toujours l’orientation
instructions appropriées, par des recommanda- bonne ou mauvaise de sa carrière. Sa conduite
tions, voire par des admonestations, il veillera à générale, le perfectionnement de ses connais-
ce que le magistrat instructeur ne tombe plus sances juridiques, son activité, sa conscience
dans les mêmes erreurs, négligences ou irré- professionnelle seront très souvent condition-
gularités. nés par la direction efficiente et habile du chef
Il veillera particulièrement à ce que les dossiers direct. Celui-ci est le premier qualifié pour
soient vérifiés avant de les envoyer en fixation redresser les errements de fait et de droit
ou de les transmettre au Parquet général, qu’ils commis par ses subordonnés dans l’exercice
soient complétés éventuellement, afin d’éviter de leur profession ; il a le devoir de ne pas leur
tout devoir d’instruction supplémentaire ulté- ménager ses conseils, de veiller sans relâche à
rieur. les guider dans les difficultés qu’ils rencontrent.
L’inexpérience, inévitable au début, fera de la
Il vérifiera également si toutes les interventions sorte rapidement place à une collaboration de
du magistrat instructeur ont été régulières et plus en plus compétente et zélée.
légales, si toute la diligence nécessaire a été
mise à procéder à celles-ci, si enfin les solutions Le Procureur général sera informé des inter-
proposées sont fondées en droit et en fait sur ventions, directions, conseils et appréciations
les éléments du dossier. que les procureurs de la République adresse-
ront aux magistrats sous leurs ordres : il lui
C’est enfin au procureur de la République que sera ainsi aisé d’apprécier en connaissance de
doit incomber la responsabilité des erreurs et cause si les chefs des parquets de grande ins-
des négligences commises par les substituts tance ou des parquets près les tribunaux de
lorsque, par une direction exercée comme il paix ont tous mis en œuvre pour obtenir de
est indiqué ci-dessus, il aurait pu les prévenir. leurs subordonnés le rendement dans l’applica-
Aussi est-il prescrit au procureur de la Répu- tion des règles coutumières, la Constitution en
blique de vérifier scrupuleusement lors de son article 153 ayant étendu l’empire de la cou-
l’examen des dossiers, si ceux-ci font preuve tume aux juridictions de droit écrit, il s’ensuit
des infractions mises à charge de l’inculpé, et de que l’étude des droits écrit et coutumier devra
tenir strictement la main à ce que personne ne être une de leurs préoccupations principales.
soit assignée devant une juridiction répressive
avant que l’officier du ministère public appelé
à requérir soit à même de fournir au tribunal CHAPITRE II :
la preuve du fait qu’il considère comme infrac- FONCTIONS DU CHEF
tionnel. DE L’OFFICE DU PARQUET
Le chef de l’office du parquet devra agir avec du moment évite ces inconvénients et apparaît
tact et courtoisie à l’égard de ses collègues, de loin plus juste et plus efficace.
surtout en ce qui concerne l’instruction des C’est au chef de l’office du parquet qu’il in-
affaires judiciaires traitées par eux. Ces inter- combe de procéder à cette distribution de
ventions ne peuvent être tatillonnes, ni tra- façon à répartir équitablement le travail entre
cassières. Ceci est particulièrement important lui-même et ses collaborateurs. La façon dont il
pour le parquet de grande instance ou celui opère cette distribution est une preuve de ca-
près le tribunal de paix. ractère et un test de ses aptitudes à l’exercice
Les jeunes magistrats doivent de préférence des fonctions supérieures. Cet aspect de son
être soumis à un « stage » d’eau moins trois activité doit toujours être examiné au cours
mois au parquet de grande instance ou au par- des inspections des parquets. Le système dit
quet près le tribunal de paix où ils sont affectés. « de la semaine » sera donc abandonné dans
ses généralités, mais il doit être maintenu pour
D’autre part, pendant les 6 premiers mois de les raisons qui vont de soi en ce qui concerne
service, ils ne peuvent se voir confier seuls les affaires entrant en dehors des heures de
l’instruction des affaires inscrites en dehors service.
des heures de service. Les chefs des offices des
parquets sont spécialement chargés de leur
Section 3:
formation.
Attribution du chef de l’office
Section 2 : du parquet
Distribution des affaires La situation de chef de l’office du parquet en-
traîne la responsabilité de la bonne marche du
Il s’était progressivement introduit dans les
parquet.
parquets, la coutume de suivre dans la distri-
bution des affaires pénales le système dit « de Sans qu’il soit possible de donner une énumé-
la semaine », en vertu duquel les magistrats ration complète de ses devoirs, le chef du par-
reçoivent à tour de rôle l’instruction de toutes quet aura sous sa responsabilité :
les affaires entrées pendant la semaine. Ce sys- a) La distribution des affaires aux magistrats
tème présentait et présente, là où il est d’appli- sous ses ordres ;
cation, de graves inconvénients : b) Le visa des dossiers classés sans suite,
a) Il charge un magistrat déterminé d’un trop avant le classement définitif, s’il échet ;
grand nombre d’affaires à la fois et le met ce qui l’autorise à refuser le classement
dans l’impossibilité d’examiner ces affaires sans suite, à prescrire la proposition d’une
immédiatement et sérieusement ; amende forfaitaire ou la poursuite devant
b) Il fait une trop grande part au hasard dans le tribunal compétent ;
la distribution du service. Certains magis- c) La communication des dossiers qu’il es-
trats peuvent enregistrer des « semaines » time nécessaire ;
de nombreuses affaires difficiles, et d’autres d) Le visa des dossiers à fixer devant la ju-
pas ; ridiction, ce qui l’autorise à prescrire le
c) Ce système ne tient pas compte de l’en- classement sans suite ou la proposition du
combrement de certains cabinets et des paiement d’une amende forfaitaire ;
aptitudes de chacun ; e) La formation des jeunes magistrats mis à
d) La charge d’une seule affaire grave et déli- sa disposition ;
cate ne peut entraîner la monopolisation f) L’organisation et le fonctionnement du se-
de l’activité d’un magistrat instructeur, crétariat du parquet, la direction et la sur-
pendant une période prolongée. veillance du personnel qui y est attaché ;
Le système de la distribution des affaires au fur g) Les relations avec les autorités politiques
et à mesure des entrées selon les opportunités ou administratives, dans la mesure où elles
175
ne touchent pas à une instruction judi- de police judiciaire qui se charge d’exécuter les
ciaire déterminée ; devoirs prescrits par le magistrat instructeur.
h) L’établissement du programme général des C’est au magistrat instructeur et non à l’offi-
inspections des juridictions coutumières et cier de police judiciaire qu’il incombe de faire
des offices sous surveillance du ministère l’enquête, de mener l’instruction.
public, conformément aux directives de la
hiérarchie ; Section 2 :
i) L’établissement des prévisions budgétaires, Règles générales à suivre
des rapports périodiques, des notes bio- par le magistrat instructeur
graphiques, etc. ;
j) La signature de toutes les pièces pério-
1. Examen attentif par le magistrat
diques et de toutes les correspondances
instructeur dès réception des procès-
avec les tiers.
verbaux et des plaintes
Il est de la plus haute importance que les rela- Lorsqu’un procès-verbal ou une plainte par-
tions entre les magistrats attachés au même vient au parquet, le magistrat qui l’examinera
parquet soient empreintes de confiance et de devra le faire avec la plus grande attention, de
cordialité, ceci pour leur agrément personnel, manière à en dégager le ou les points impor-
mais aussi dans l’intérêt du service. tants.
Bien souvent, des enquêtes pâtissent de ce que
CHAPITRE III : les premières mesures d’instruction n’avaient
INSTRUCTIONS JUDICIAIRES été que partiellement en rapport avec les faits
ET DEVOIRS DU MAGISTRAT dénoncés, ou ne procédaient que d’une com-
INSTRUCTEUR préhension incomplète du document initial.
la nécessité d’accomplir tel ou tel devoir d’ins- instructeurs doivent avoir soin d’étudier pré-
truction. alablement de façon approfondie les éléments
Le magistrat vérifiera toujours si ce devoir ne d’instruction en leur possession de manière à
peut être accompli par lui-même plus rapide- établir la délégation la plus précise et la plus
ment et plus complètement que par un officier complète.
de police judiciaire à commettre rogatoirement C’est au magistrat instructeur qu’il appartient,
ou par réquisition d’information. dès qu’il reçoit une plainte ou les procès-ver-
Lorsqu’un acte d’instruction peut être sans baux d’information préliminaire, de déterminer
inconvénient accompli par le magistrat instruc- de façon précise tous les éléments qui lui sont
teur, il a le devoir d’y procéder lui-même. En indispensables pour étayer des conclusions et
procédant de cette façon, le magistrat hâtera se former une conviction.
la solution des affaires judiciaires, car il pourra La commission rogatoire et la réquisition
toujours, lors des interrogatoires auxquels il d’information destinée à lui apporter ces élé-
procédera, poser les questions qu’imposeront ments, doivent être établies de telle sorte, que
les développements imprévus de l’instruction. Il l’accomplissement consciencieux des devoirs
pourra même proposer séance tenante le paie- demandés ne puisse laisser dans l’ombre aucun
ment d’une amende transactionnelle lorsque de ces éléments.
l’interrogatoire lui aura fait apparaître le peu de
Les officiers de police judiciaire n’exercent,
gravité de l’infraction commise.
pour la plupart, des fonctions judiciaires qu’ac-
Lorsque l’enquête doit se poursuivre en dehors cessoirement à leurs fonctions principales. Ils
du chef-lieu du ressort, les substituts adressent manquent souvent d’expérience et de métier.
trop souvent aux officiers de police judiciaire Ils doivent y être guidés jusque dans les dé-
des réquisitions d’information en termes va- tails. Il ne peut leur être reproché de n’avoir
gues et généraux, sans préciser les devoirs à pas mené à bien une enquête, si le magistrat
accomplir, et qui les chargent en fait de pro- instructeur ne leur a pas précisé chacune des
céder eux-mêmes à l’instruction. La réquisition actes d’instruction à accomplir.
sera employée uniquement à l’égard des offi-
ciers de police judiciaire du ressort du parquet Mais il va de soi qu’après avoir satisfait aux
instructeur. devoirs prescrits, le substitut peut laisser à
l’officier de police judiciaire la faculté de poser
Dans les autres hypothèses, on aura recours toutes questions qu’il jugera utiles, de procé-
aux commissions rogatoires, l’exécution des der à telles perquisitions ou de procéder à tout
devoirs se faisant en dehors du ressort du par- autre devoir.
quet instructeur. Une copie de la réquisition
d’information ou de la commission rogatoire
doit être conservée au dossier. L’existence 4. Désignation d’un gardien des biens des
de ce document s’avérera très utile en cas de prévenus, récupération de ses salaires et
perte de l’original, de remise du dossier à un sort des biens saisis par l’officier de police
autre magistrat par suite de mutation ou pour judiciaire
tout autre motif. Le magistrat instructeur s’informera lors du
Le substitut est seul maître de l’instruction. premier interrogatoire d’un prévenu arrêté, si
Lorsqu’il a recours à un officier de police judi- l’officier de police judiciaire a pris les mesures
ciaire, il doit préciser exactement les devoirs nécessaires pour désigner un gardien des biens
qu’il ne peut accomplir lui-même, et lorsqu’il laissés à son domicile et si tous les objets sai-
s’agit d’un interrogatoire, il doit indiquer les sis entre ses mains ont été ou non transmis au
questions essentielles à poser. parquet, ou bien, dans le cas où la saisie a été
levée, restitués, soit au prévenu, soit au gardien
Pour la rédaction des réquisitions d’information
de ses biens.
ou des commissions rogatoires, les magistrats
177
Le chef de l’office du parquet adressera aux directement par l’officier de police judiciaire ou
officiers de police judiciaire de son ressort par le magistrat instructeur, soit avec la collabo-
des instructions précises pour que la bonne ration d’un juré ou d’un interprète à ce requis
conservation des biens du prévenu soit assu- régulièrement (articles 48 et suivants du Code
rée, et qu’ultérieurement aucune contestation de procédure pénale).
ne puisse intervenir à ce sujet.
Il en est de même de la récupération des Section 3:
sommes qui restaient éventuellement dues à Commissions rogatoires
titre de salaires. Le prévenu sera interpellé à à exécuter à l’étranger
ce sujet et le nécessaire sera fait pour que ces
sommes soient liquidées sans délai. Directives
L’interrogatoire du prévenu et les mesures L’attention des magistrats est attirée sur la ré-
prises seront consignées dans un procès-ver- daction souvent fautive des commissions roga-
bal qui sera versé au dossier administratif. Ce toires adressées par la voie hiérarchique aux
dossier sera consulté ensuite chaque fois que autorités judiciaires étrangères.
le prévenu ou le condamné introduira une
réclamation concernant la récupération de ses Il convient que la commission rogatoire men-
biens. tionne l’infraction qui justifie l’ouverture de
l’instruction non seulement par la citation des
articles du Code pénal, mais par la qualification
5. Désignation de tout officier de police
de l’infraction : vol simple, vol qualifié, abus de
judiciaire pour accomplir certains devoirs
confiance, escroquerie, etc.
d’instruction
La commission rogatoire est établie en raison
Il n’est pas inutile de souligner qu’aux termes
de l’incompétence de l’officier du ministère
de l’article 12 du Code de procédure pénale
public d’instruire en dehors de son ressort.
(Décret du 6 août 1959), les officiers du minis-
tère public peuvent charger de certains devoirs Il convient donc de justifier l’envoi de la com-
d’instruction tout officier de police judiciaire, mission rogatoire comme suit :
même un officier de police judiciaire à compé- Vu l’article 12 du Code congolais de procédure
tence restreinte. pénale (Décret du 6 août 1959).
Grâce à cette disposition, les officiers du mi- La commission rogatoire doit être transmise à
nistère public pourront dorénavant requérir, Monsieur le procureur du Roi ou de la Répu-
les officiers de police judiciaire spécialisés en blique à …………………..
certaines matières, mieux à même d’accomplir
les devoirs prescrits que des officiers de police La transmission se fait de parquet à parquet
judiciaire à compétence générale (voir exposé en suivant la voie hiérarchique et la voie diplo-
des motifs sous l’article 12 pré mentionné). matique.
La commission rogatoire doit donner pouvoir
6. Langue des prévenus et les témoins, de requérir le juge d’instruction ou de déléguer
langue dans laquelle les procès-verbaux tout officier du ministère public ou de la police
sont rédigés judiciaire pour l’exécution des devoirs prescrits.
Le prévenu ou le témoin a le droit de dépo- Les autorités judiciaires du Congo n’ont pas
ser dans la langue qu’il parle et comprend. Ce compétence pour décider des poursuites à
principe est consacré, en ce qui concerne le exercer à l’étranger. La commission rogatoire ne
prévenu, par l’article 18 de la Constitution. Les peut dès lors ordonner au procureur du Roi ou
procès-verbaux seront actés en français, soit de la République de déférer les inculpés devant
la juridiction étrangère.
178
S’il ya lieu d’estimer que les faits donnent 4. Copie de la commission rogatoire repo-
matière à poursuites à l’étranger, le dossier est sant au dossier judiciaire portera en marge
transmis pour disposition aux autorités étran- mention de l’envoi des copies aux procu-
gères. reurs généraux et aux procureurs de la
Il y a lieu éventuellement de faire suivre la République.
commission rogatoire d’une note explicative 5. Il sera procédé, mutatis mutandis, de la
résumant brièvement les faits de la cause et même façon pour les commissions roga-
précisant le libellé des textes législatifs d’appli- toires à exécuter par les parquets situés
cation, afin d’éclairer le magistrat commis et dans un même ressort de la Cour d’appel.
de lui permettre de recueillir tous les éléments
utiles à l’instruction. Section 5 :
En cas de proposition d’amende transaction- Mandats d’amener à exécuter en
nelle, la commission rogatoire précisera à qui dehors du parquet chargé
cette somme doit être envoyée et invitera le de l’instruction
prévenu à faire preuve du versement effectué
Il sera procédé pour l’envoi des mandats d’ame-
dans un délai déterminé.
ner en dehors du ressort du parquet chargé
de l’instruction conformément à la procédure
fixée pour l’envoi des commissions rogatoires.
Section 4 :
Commissions rogatoires à exécuter
Section 6 :
en dehors du parquet chargé de
Frais occasionnés par l’exécution des
l’instruction
commissions rogatoires émanant
Règles à suivre (1 à 5) de l’étranger
En vue d’accélérer l’exécution des commissions 1. Commissions rogatoires en matière
rogatoires adressées aux parquets dépendant pénale venant de l’étranger
d’un autre ressort, les magistrats suivront les
Il est de principe que les frais auxquels donne
règles ci-dessous :
lieu l’exécution des commissions rogatoires en
1. La commission rogatoire sera adressée matière répressive soient supportés, à titre de
directement au magistrat du parquet com- réciprocité, par la puissance sur le territoire de
pétent pour l’exécuter, avec pouvoir de laquelle ils sont faits, à moins qu’il ne s’agisse
délégation à un officier de police judiciaire. d’expertises longues et couteuses. Cette règle
En cas d’urgence, elle pourra être adressée se trouve exprimée dans la plupart des traités
directement à l’officier de police judiciaire internationaux et s’applique même dans le si-
compétent. lence de ceux-ci (Pandectes Belges, verbo com-
2. Copies de cette commission rogatoire se- mission rogatoire, n° 451, R.P.D.B.V., v. commis-
ront adressées au Procureur général et au sion, n° 148).
procureur de la République dont dépend le
parquet commis ; copies seront adressées 2. Commissions rogatoires en matière
également pour information au Procureur civile venant de l’étranger
général et procureur de la République
Les juges ne peuvent obtempérer aux com-
dont dépend le magistrat instructeur.
missions rogatoires émanant de l’étranger
3. L’original de la commission rogatoire por-
qu’autant qu’ils y sont autorisés par le gouver-
tera mention en marge de l’envoi des co-
nement et dans ce cas, ils sont tenus d’y donner
pies au procureur général et au procureur
suite (article 38 du Code de procédure civile).
de la République.
179
En transmettant ces commissions, le Ministre - des affaires dans lesquelles sont incul-
compétent y donne expressément l’autorisa- pés les justiciables devant la Cour
tion. Suprême de Justice ;
Sauf stipulation contraire de la convention par- - des affaires concernant les personnes
ticulière avec certains Etats étrangers, c’est le non justiciables devant la Cour Su-
Congo qui avance les frais, quitte à se les faire prême de Justice mais dont l’instruc-
rembourser par l’Etat requérant à qui il appar- tion est confiée au Procureur général
tient de prendre les mesures nécessaires pour de la République sur injonction du
parer aux risques de l’insolvabilité des parties, Ministre de la Justice ;
notamment en s’assurant qu’une provision - des affaires qui concernent les chefs
suffisante a été versée au greffe du tribunal (v. des religions dont le culte est admis
Lapradelle et Niboyet, Répertoire de droit inter- sur le territoire de la République :
national, Tome IV, verbo commission rogatoire catholique, protestant, musulman et
en matière civile, n° 285 et 286). Il suffira donc kimbanguiste.
que le greffier joigne un état des frais détaillé.
En ce qui concerne ces affaires, il y aura lieu
CHAPITRE IV: pour l’officier du ministère public de procéder
EXERCICE DE L’ACTION au préalable à une information et d’adresser au
PUBLIQUE Procureur Général de la République, par voie
hiérarchique, un avis d’ouverture d’information.
Section 1re : Ce n’est qu’avec l’accord du Procureur Géné-
Inscription des affaires au registre ral de la République que ces affaires pourront
du Ministère public être inscrites au registre du Ministère Public.
Toute décision de détention préventive lui est
1. Obligation pour les magistrats des également réservée au sujet de ces affaires.
parquets d’inscrire sans désemparer Lorsque l’instruction est ordonnée par le Pro-
au RMP tout procès-verbal ou toute cureur Général de la République, il y aura lieu
plainte de lui adresser une note de fin d’instruction.
Les poursuites ne pourront être exercées
La pratique consistant à différer l’inscription
qu’avec son accord ou son ordre.
au R.M.P. des affaires dont le parquet est saisi,
ou de les inscrire préalablement à des registres
spéciaux est formellement interdite. b) Cas des affaires où la décision des pour-
suites revient au Procureur général près la
Cette façon de procéder empêche le contrôle Cour d’appel
non seulement de l’ensemble de l’activité des
parquets, mais aussi de la suite réservée aux En ce qui concerne ces affaires, il y aura lieu
procès-verbaux et plaintes ne figurant pas ré- pour l’officier du ministère public de procéder
gulièrement audit registre. aussi au préalable à une information, en adres-
sant au Procureur Général près la Cour d’ap-
pel, par voie hiérarchique, un avis d’ouverture
2. Dérogation à l’obligation d’inscrire
d’information. Ce n’est qu’avec son accord que
immédiatement au registre du Mi-
ces affaires pourront être inscrites au Registre
nistère public tout procès verbal ou
du Ministère Public.
toute plainte :
La décision quant aux poursuites de ces per-
a) Cas où il s’agit des affaires pour lesquelles sonnes appartient aux Procureurs Généraux
la décision d’exercer les poursuites est ré- près les cours d’appel. Il en sera de même en
servée au Procureur Général de la Répu- ce qui concerne les détentions préventives de
blique, c’est-à-dire : ces personnes.
180
Une copie des avis d’ouverture des notes de En cas de poursuites des agents ou fonction-
fin d’instruction sera transmise au ministère naires de la DGM pour des actes n’ayant pas
dont relèvent les intéressés et éventuellement trait à l’exercice de leurs fonctions, l’officier du
au ministère de la Fonction Publique s’il s’agit ministère public ou l’officier de police judiciaire
des membres du personnel de carrière des ser- doit aviser le Directeur Général de la DGM.
vices publics de l’Etat, dont notamment : C’est aux procureurs près les cours d’appel
- les hauts fonctionnaires de l’administra- que sont réservés les droits de poursuites et
tion publique, des entreprises publiques, d’arrestation des intéressés, s’ils ont le rang de
des établissements et services publics, des haut fonctionnaire. Une copie des avis d’ouver-
magistrats autres que ceux justiciables de ture et des notes de fin d’instruction doit être
la Cour suprême de Justice en vertu de transmise au Ministère de l’Intérieur.
l’article 94, alinéa 2 de l’ordonnance-loi n°
82/020 du 31 mars 1982 portant Code de - Les députés provinciaux, les maires et leurs
l’organisation et de la compétence judi- adjoints, les présidents des conseils urbains
ciaires; qui au regard des textes qui les régissent,
sont justiciables de la Cour d’appel.
- les hauts fonctionnaires de l’Agence Na-
tionale de Renseignements (A.N.R.), de la L’article 9 de la loi n° 08/012 du 31 juillet
Direction Générale de Migration (D.G.M.). 2008 portant principes fondamentaux relatifs
En application de l’article 25 du décret-loi à la livre administration des provinces, en ce
n° 003/2003 du 11 janvier 2003 portant qui concerne les députés provinciaux, et l’ar-
création et organisation de l’Agence Na- ticle 120 de la loi organique n° 08/016 du 7
tionale de Renseignements, l’officier de octobre 2008 portant composition, organisa-
police judiciaire ou l’officier du ministère tion et fonctionnement des entités territoriales
public, avant d’interpeller ou de pour- décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et
suivre les agents de ce service revêtus les provinces, pour ce qui est des conseillers
de la qualité d’officier de police judiciaire urbains, communaux, de secteurs ou de chef-
pour des actes accomplis dans l’exercice ferie disposent que les personnes précitées ne
de leurs fonctions doivent demander l’avis peuvent être poursuivies, recherchées, arrê-
obligatoire de l’Administration Générale tées, détenues ou jugées en raison des opinions
de l’Agence. ou votes émis par elles dans l’exercice de leurs
fonctions. Elles ne peuvent, en cours de session,
En cas de poursuites des agents ou des fonc- être poursuivies ou arrêtées, sauf flagrant délit,
tionnaires de l’Agence pour des actes n’ayant qu’avec l’autorisation de l’Assemblée ou du
pas trait à l’exercice de leurs fonctions, l’offi- Conseil dont elles relèvent.
cier du ministère public ou l’officier de police
judiciaire doit aviser l’Administration Générale En dehors des sessions, elles ne peuvent être
de l’Agence. arrêtées qu’avec l’autorisation du Bureau de
l’Assemblée ou du Conseil, selon le cas, sauf en
En application de l’article 19 du décret-loi n° cas de flagrant délit, de poursuites autorisées
002/2003 du 11 janvier 2003 portant création ou de condamnation définitive. La détention
et organisation de la Direction Générale de ou la poursuite de l’une de ces personnes est
Migration, l’officier de police judiciaire ou l’offi- suspendue si l’organe dont elles font partie le
cier du ministère public, avant d’interpeller ou
requiert. La suspension ne peut excéder la du-
de poursuivre les agents de ce service revêtus
rée de la session en cours.
de la qualité d’officier de police judiciaire, pour
des actes accomplis dans l’exercice de leurs c) Lorsqu’il s’agit des personnes non justi-
fonctions, doivent demander l’avis obligatoire ciables devant la Cour d’appel, mais dont
du Directeur Général. les décisions de poursuites reviennent
181
aux Procureurs Généraux près les cours des Médecins (J.O. n° 14 du 15 juillet 1968, p.1305),
d’appel « l’exercice de l’action disciplinaire par le Conseil Na-
tional ou le Conseil provincial de l’Ordre des Médecins
Il s’agit notamment des : ne fait obstacle ni aux poursuites devant les tribunaux
répressifs, ni aux actions civiles en réparation d’un dom-
i) Autorités religieuses
mage, ni à l’action disciplinaire devant l’administration
C’est aux procureurs généraux près les cours dont dépend le médecin fonctionnaire ».
d’appel que sont réservés les droits de pour-
Les décisions de poursuites sont réser-
suites et d’arrestation en ce qui concerne ces
vées aux procureurs généraux près les
personnes.
cours d’appel, lorsqu’il s’agit d’actes in-
Il y a une exception à cette règle en ce qui
fractionnels accomplis par les intéressés
concerne les chefs des religions dont le culte
dans l’exercice de leurs fonctions.
est admis sur le territoire de la République. Le
cas de ceux-ci est réservé au Procureur Géné- Une perquisition ne peut avoir lieu dans le cabi-
ral de la République. net d’un médecin qu’en présence du Président
Provincial de l’Ordre des médecins ou de son
ii) Consuls
délégué et sur ordre ou sur décision des pro-
C’est aux procureurs généraux près les cours cureurs généraux près les cours d’appel, sauf
d’appel que sont réservés les droits de pour- flagrant délit. Le Président de l’Ordre national
suites et d’arrestation en ce qui concerne les- des médecins, le Ministre de la Santé publique
dites personnes. et éventuellement le Ministre de la Fonction
Les avis d’ouverture et les notes de fin d’ins- publique seront avisés des poursuites.
truction doivent être transmis en copie au v) Fonctionnaires de commandement
Ministère des Affaires Etrangères. de l’administration publique, entre-
prises publiques, établissements et
iii) Avocats inscrits au tableau de services publics autres que ceux jus-
l’Ordre et les personnes admises au ticiables de la Cour d’appel
stage préparatoire (ordonnance-loi n°
79/028 du 28 septembre 1979 sur le Bar- La décision de poursuivre appartient au Procu-
reau) reur général près la Cour d’appel en vertu de
l’article 13 de la procédure pénale. Aux termes
Aux procureurs généraux près les cours d’ap- de l’article 10 de la procédure pénale, les per-
pel sont réservés les droits d’arrestation et de sonnes susvisées ne peuvent, sauf infraction fla-
poursuites en ce qui concerne ces personnes. grante, être arrêtées qu’après avoir avisé leurs
Le Ministre de la Justice, le Bâtonnier de supérieurs hiérarchiques.
l’Ordre des avocats ou le doyen des avocats là
où il n’y a pas de bâtonnier, doivent être avisés d) Cas des personnes justiciables des tribu-
des poursuites. Une perquisition ne peut avoir naux de grande instance en vertu du privi-
lieu dans le cabinet d’un avocat qu’en présence lège de juridiction
du bâtonnier ou du doyen des avocats ou de
son délégué et sur autorisation des procureurs Il s’agit notamment des conseillers urbains,
généraux près les cours d’appel, sauf flagrant des bourgmestres, des chefs de secteurs, des
délit. chefs de chefferies et leurs adjoints, en vertu
de l’article 121 de la loi organique n° 08/016
iv) Médecins du 7 octobre 2008 précitée. Ces personnes
En application de l’article 26 de l’ordonnance- jouissent en outre des immunités comme dit
loi n° 68-070 du 1er mars 1968, créant l’ordre précédemment.
182
La décision des poursuites de ces personnes Il convient, en effet, lorsqu’une telle décision
revient au procureur de la République. Il en est raisonnable, qu’elle soit prise immédiate-
est de même de la décision de leur arrestation ment, ne fût-ce que pour mettre fin à l’incer-
provisoire. titude de l’inculpé et aux suspicions dont il fait
l’objet. Mais une note de classement leur sera
e) Cas où les fais visés ne sont manifestement
envoyée chaque fois qu’il s’agit d’une affaire qui,
pas constitutifs d’infraction
le cas échéant, requiert l’autorisation du Pro-
Dans ce cas, l’inscription se fera dans un re- cureur Général de la République, du Procureur
gistre spécial dénommé « Registre des faits non général ou du procureur de la République pour
infractionnels » (RFNI) et le dossier sera com- l’exercice des poursuites.
muniqué au chef de l’office à la fin du mois.
Les autorités administratives ne doivent plus
L’inscription au R.M.P. doit en effet être faite
être avisées des cas d’infractions à la police
avec discernement. Certains magistrats consi-
de roulage sans lésions de personnes et sans
dèrent comme infractionnels les choses les
plus invraisemblables. ivresse du conducteur, pour autant que ces
affaires soient classées sans suite ou terminées
f) Cas des procès-verbaux d’amendes tran- après paiement d’une ou plusieurs amendes
sactionnelles proposées à l’initiative des forfaitaires. Il en est de même pour la divaga-
officiers de police judiciaire et payées par tion d’animaux sauf si l’infraction a été cause de
les contrevenants blessures aux personnes.
Ceux-ci ne seront inscrits au RMP qu’en cas Il va cependant sans dire que le procureur de
de poursuite ou d’annulation de modification la République, le Procureur général ou le Pro-
des invitations faites, décidées par l’officier du cureur Général de la République conservent
ministère public. Lesdits procès-verbaux seront
le droit de revenir sur des classements dont
inscrits dans un registre spécial, dit « Registre
ils ont eu l’occasion d’apprécier les motifs, soit
des amendes transactionnelles » (RAT). Ils y sont
par des notes de classement, soit en cours
inscrits sous un seul numéro par mois et par
territoire ou ville. Ainsi par exemple : RAT n° d’inspections, soit par l’examen des pièces pé-
mois de juin 2011, territoire de 200 PV. riodiques.
Chaque chef d’office veillera à ce que ses magis-
g) Accidents du travail trats communiquent régulièrement les dossiers
Lorsqu’il s’agira d’accidents du travail, sauf s’ils classés. Il visera ces dossiers. La transmission
nécessitent une enquête du chef d’imprudence, au chef d’office des dossiers se fera mensuel-
de négligence etc., ou s’ils ont provoqué la lement. Le chef d’office avisera son supérieur
mort ou une invalidité permanente. Les autres hiérarchique, s’il constate que certains classe-
dossiers seront dans une farde spéciale : « acci- ments ordonnés par ses magistrats sont injus-
dent du travail » ; tifiés ou lorsque l’instruction traîne sans raison
h) Mandant d’amener, commissions roga- plausible.
toires et demande de recherche émanant
d’autres marquets Section 3 :
Ils seront inscrits dans un registre spécial appe- Décision d’exercer
lé « registre autres parquets » (RAP). les poursuites
- Aux procureurs généraux près les cours a) Les affaires dont la décision de poursuite
d’appel dans les cas visés au même cha- est réservée, suivant les distinctions éta-
pitre, même section, § 2.2 et 3 ; blies précédemment ;
- Aux procureurs de la République près le b) Les affaires relatives à des infractions pour
tribunal de grande instance pour les af- lesquelles la loi commine soit la peine de
faires qui impliquent les fonctionnaires et mort soit la servitude pénale à perpétuité
agents des services publics, établissements soit une peine de travaux forcés ou de ser-
publics, entreprises publiques et qui n’ont vitude pénale de 20 ans ;
pas été réservées au Procureur général
de la République ni au Procureur général N.B. : Au moment de l’actualisation de la présente
près la cour d’appel et pour les affaires qui circulaire, l’Assemblée Nationale examine en deu-
concernent les justiciables devant les tri- xième lecture, la proposition de loi portant suppres-
bunaux de grande instance. sion de la peine des travaux forcés.
c) Les affaires relatives à des faits non repris
Section 4 : sous les literas a et b mais qui, par leur ca-
Poursuites après proposition d’une ractère exceptionnel, par les circonstances
amende transactionnelle qui les entourent, par leur répétition ou
pour toute autre raison, présente une gra-
- Lorsqu’un magistrat établit une note dans vité telle qu’il y a intérêt à les porter à
laquelle il propose un classement par la connaissance du procureur de la Répu-
amende transactionnelle, le chef de l’office blique ou du Procureur général.
qui a marqué accord l’autorisera, en cas de
non paiement de l’amende, à poursuivre Ces pièces d’usage qui mentionneront la déci-
sans lui en référer à nouveau. sion du procureur de la République et, le cas
- Il est en effet certain que lorsque le échéant, ses avis et considérations, faciliteront
chef de l’office approuve une proposition la tâche du magistrat appelé, en cas de pour-
d’amende transactionnelle, c’est qu’il es- suites, à requérir devant les cours et tribu-
time les faits établis ; donc, le refus de la naux. Le procureur de la République devra s’en
transaction proposée doit toujours entraî- référer au Procureur général chaque fois qu’il
ner les poursuites. sentira en lui la moindre hésitation, le moindre
- Il va sans dire que ces instructions ne sont scrupule.
que générales et que le chef de l’office Il en est de même chaque fois qu’une affaire,
peut toujours se faire soumettre à nou- soit en raison de la personnalité de l’inculpé,
veau le dossier avant les poursuites s’il le soit en raison de telle circonstance ou de telle
juge nécessaire ou opportun. considération spéciale, paraîtra délicate. Le
Procureur général près la Cour d’appel agira
de même à l’égard du Procureur général de la
Section 5 :
République.
Avis d’ouverture et
note de fin d’instruction 2. Contenu et nombre d’exemplaires
des avis d’ouverture d’instruction
1. Affaires pour lesquelles un avis d’ou-
verture et une note de fin d’instruc- Dès l’ouverture d’une enquête dont les offi-
tion s’imposent ciers du ministère public ont à aviser le pro-
cureur de la République, le procureur général
Feront l’objet d’un avis d’ouverture et de note
ou le Procureur général de la République, le
de fin d’instruction (ou les deux réunis en un
magistrat instructeur enverra aussitôt un avis
seul document) :
184
qui mentionnera le numéro d’inscription de Cette note pourra être très concise, mais devra
l’affaire au registre du ministère public ou dans être objective et claire et se présenter comme
un registre ad hoc, les renseignements d’iden- la conclusion de quelqu’un qui viendrait de lire
tité relatifs à l’inculpé, la qualification des faits le dossier. Si l’enquête a été complète, cette
avec indication du texte applicable, la date et le note sera toujours aisée à rédiger (voir mo-
lieu de leur perpétuation. Les faits seront expo- dèle : annexe II).
sés sommairement et le magistrat instructeur A moins de modifications à y apporter, il n’y
conclura provisoirement. a plus lieu de reproduire dans la note de fin
L’avis sera établi en un nombre d’exemplaires d’instruction l’identité complète, la prévention,
pour que, nulle part, il ne doive être reproduit. l’exposé des faits, etc. Les notes de fin d’ins-
Cet avis qui portera, dans tous les exemplaires, truction seront également établies, suivant le
le numéro d’indicateur, sera envoyé au procu- cas, en trois exemplaires au moins et en huit
reur de la République et, par ce dernier, au Pro- au plus.
cureur général, et éventuellement au Procureur Les procureurs généraux près les cours d’ap-
général de la République. Le cas échéant, un pel devront transmettre au Procureur général
exemplaire sera adressé par le procureur de la de la République leurs avis et considérations
République à l’autorité administrative dont re- concernant les notes de fin d’instruction qu’ils
lève l’inculpé. Les avis seront donc établis, sui- lui adressent.
vant le cas, en trois exemplaires au moins et en
huit exemplaires au plus. Ils seront conformes Section 6 :
au modèle ci-joint (voir annexe I). Enfant en conflit avec la loi
3. Contenu et nombre d’exemplaires Une copie supplémentaire de la note de fin
de la note de fin d’instruction d’instruction portant la mention : « Copie à la
direction de l’enfant en conflit avec la loi » sera
Au moment du classement, de la poursuite
transmise au Procureur général, pour ce qui
ou de l’envoi du dossier aux fins de fixation
concerne les mineurs. La loi n° 09/001 du 10
d’audience, le magistrat instructeur établira
janvier 2009 portant protection de l’enfant a
une note de fin d’instruction qui précisera ou
remplacé le décret du 6 décembre 1950 sur
complètera l’avis initial en ce qui concerne la
l’enfance délinquante. Ses dispositions perti-
prévention, les preuves ou éléments recueillis,
nentes parlent de l’enfant en conflit avec la loi.
et contiendra l’examen de la question de droit,
si elle se pose. Le libellé de la prévention est
d’une importance primordiale. Un soin tout
particulier doit être apporté afin de ne pas CHAPITRE V :
omettre un élément de fait ou de droit dont le TRANSMISSION DES DOSSIERS
tribunal doit être saisi. JUDICIAIRES
Ce libellé de prévention doit donc contenir
l’énumération de tous les éléments de fait Section1re:
constituant les infractions, leur qualification Constitution des dossiers
en droit et citer les articles de la loi qui les et transmission au Procureur général
répriment. Les témoins à citer seront mention-
nés. La durée de la détention préventive sera Le magistrat instructeur joindra le dossier ju-
précisée. Les conclusions du magistrat instruc- diciaire à toute note de fin d’information ou
teur seront accompagnées de la mention des d’instruction transmise au procureur de la
circonstances qui militent en faveur de telle ou République. Celui-ci transmettra le dossier au
telle décision. Procureur général ou au Procureur général de
la République à l’appui desdites notes concer-
185
nant les affaires pour lesquelles la décision de au parquet compétent s’il fait partie de son res-
classement sans suite, de classement après sort, ou son collègue s’il fait partie d’un autre
paiement d’une amende transactionnelle ou la ressort, au sein d’un même ressort d’une Cour
décision des poursuites leur est réservée. d’appel.
Tout dossier qui est transmis par le magistrat Si la transmission doit être faite à un parquet
instructeur doit être dument inventorié et clas- faisant partie du ressort d’une autre Cour
sé, en règle générale, par ordre chronologique, d’appel, le dossier sera adressé au Procureur
en commençant par la plainte ou le premier général qui en assurera l’acheminement.
procès-verbal, ou exceptionnellement, pour les Il est donc formellement interdit de transférer
affaires concernant plusieurs infractions, par des dossiers directement de parquet de grande
ordre logique.
instance à parquet de grande instance, ou de
Il est vivement conseillé aux magistrats d’éta- parquet près le tribunal de paix à parquet près
blir leurs procès-verbaux en double, de coter le tribunal de paix.
et de parapher les pièces de leurs dossiers au
fur et à mesure de la poursuite de l’instruction. CHAPITRE VI:
L’inventaire sera établi et signé par le secrétaire DE L’AVIS À DONNER AUX
du parquet. Il doit préciser la nature de chaque AUTORITÉS POLITIQUES
pièce. Le dossier judiciaire devra préalablement ET ADMINISTRATIVES
être purgé de toute correspondance adminis-
DE L’OUVERTURE D’UNE
trative ou de service, qui sera classée dans le
INSTRUCTION À CHARGE DES
dossier administratif.
MEMBRES DE LEUR PERSONNEL
Par correspondance administrative ou de ser- OU DE TIERS ET DE LA SOLUTION
vice, il faut entendre notamment les corres- INTERVENUE
pondances émanent du Procureur général de
la République, du Procureur général ou du pro-
Section 1re:
cureur de la République et celles leur adres-
sées, opinions et avis qu’elles peuvent contenir,
Informations à donner
doivent rester secrètes pour tous ceux qui Les autorités politiques et administratives
sont autorisés à prendre connaissance du dos- doivent, dans l’intérêt général, être informées
sier répressif, par exemple les prévenus et leurs non seulement de tous agissements délictueux
conseils. reprochés à leurs subordonnés, mais encore,
En règle générale, les correspondances de de l’exercice de l’action publique et de la solu-
quelque nature qu’elles soient qui n’ont pas tion intervenue à charge de leurs administrés
pour objet d’éclairer les faits, de fournir des lorsqu’il s’agit de faits qui, par leur gravité, leur
éléments de preuve ou de renseignements, ne répercussion possible sur le bon ordre ou la
doivent pas figurer au dossier répressif. tranquillité publique ou par la qualité de leur
auteur, appellent leur légitime attention.
Section 2: Pour les autorités politiques et administratives,
Transmission des dossiers ces communications, en raison de la responsa-
d’un parquet à un autre bilité du bon ordre politique et social qui leur
Le dossier à transmettre pour compétence ou incombe dans leur ressort respectif, présentent
disposition à un autre parquet, sera, après avoir le plus grand intérêt. Pour des raisons d’ordre
été inventorié et classé, communiqué au procu- pratique, ces communications seront faites par
reur de la République ou au procureur général les magistrats qui détiennent la décision de
selon le cas, qui en vérifiera la nécessité. C’est poursuivre suivant les critères exposés ci-des-
le procureur de la République qui l’adressera sus.
186
Le procureur de la République avisera les auto- une copie des jugements intervenus en cause
rités locales de l’ouverture d’une instruction à ministère public contre les personnes investies
charge des agents subalternes de l’administra- d’un mandat politique ou des fonctionnaires et
tion, ou des agents des cadres spéciaux équiva- agents de l’administration. La transmission se
lents placés sous leurs ordres. Il les avisera de fera d’office si le jugement est passé en force
la délivrance d’un mandat d’amener, de la mise de la chose jugée. En dehors de ce cas, il ne
en détention préventive ou du paiement d’une sera transmis que sur demande de l’autorité
amende transactionnelle et du dispositif de la intéressée.
sentence définitive. Mais il conviendra que le procureur de la Ré-
Les mêmes communications seront faites aux publique ou le Procureur général, selon le cas,
autorités intéressées par le procureur de la porte à sa connaissance le dispositif de tout ju-
République, le Procureur général près la Cour gement, même si celui-ci n’est pas encore passé
d’appel ou le Procureur général de la Répu- en force de chose jugée. Dans les cas envisagés,
blique pour les affaires dont la décision des les jugements rendus sur appel ou sur opposi-
poursuites leur est réservée. tion seront également transmis en copie.
Lorsqu’une instruction est ouverte à charge
d’une personne investie d’un mandat public ou
contre un agent ou fonctionnaire, il n’incombe CHAPITRE VII :
pas au parquet de demander à leurs supérieurs RENSEIGNEMENT À FOURNIR
s’ils n’ont pas à formuler d’objection contre PAR LES PARQUETS ET LES
les poursuites envisagées. Il appartient à ces TRIBUNAUX DE POLICE AUX
autorités d’agir d’initiative auprès du magis- PARTIES ET AUX PERSONNES
trat intéressé pour faire valoir les raisons qui INTÉRESSÉES
paraitraient militer contre l’exercice de l’action
publique. Section 1re:
Les autorités avisées de l’action publique pro- Délivrance de copies
jetée, lorsqu’il s’agit de faits graves de nature et communications
à attirer l’attention du gouvernement sur les des dossiers répressifs
délinquants nationaux ou étrangers, doivent
informer les autorités judiciaires, dans chaque Aux termes de l’article 21 de l’ordonnance-loi
cas particulier, de l’intérêt politique qui est en n° 82/020 du 31 mars 1982 portant Code de
jeu et de l’opportunité éventuelle d’un classe- l’organisation et de la compétence judiciaires,
ment sans suite. « en matière répressive ou disciplinaire, sans
préjudice du droit des parties en cause de
Bien que le parquet ne soit nullement lié par les prendre connaissance et de recevoir copie
avis des autorités politiques ou administratives, du dossier de la poursuite lorsque le tribunal
il conviendra de ne pas passer outre à ceux-ci est saisi du fond de la cause et jusqu’à déci-
qu’avec la plus grande circonspection et après sion définitive, aucun acte d’instruction et de
mûre réflexion. procédure ne peut être délivré sans l’autorisa-
tion du Procureur général près la cour d’Appel
Section 2: et au niveau de la Cour Suprême de Justice,
Transmission des copies sans l’autorisation du Procureur général de la
de jugements République. Toutefois, sur demande des parties,
la plainte, la dénonciation, les ordonnances, les
Le procureur de la république ou le Procureur
jugements et les arrêts sont communiqués ou
général, selon le cas, transmettra au gouverne-
délivrés en expédition ».
ment de province ou à l’autorité concernée,
187
les affaires dont seront saisis les magistrats at- ii) Nationalité
tachés au parquet. Les inscriptions au registre
Pour les Congolais l’abréviation C. suffit.
du ministère public se feront sous un numéro Pour les ressortissants étrangers, il y a lieu
d’ordre dont la série sera continue. de mentionner le nom du pays.
Les affaires dont les magistrats du parquet
seront saisis hors du siège au cours de leurs iii) Qualification préventive
déplacements seront inscrites au registre du Ici encore, les officiers du ministère pu-
ministère public à leur rentrée au siège. blic se contentent trop souvent d’inscrire
Les affaires dont seront saisis les magistrats ré- comme qualification préventive celle qui
sidant d’une façon permanente dans une loca- résulte du procès-verbal initial de l’offi-
lité autre que celle du siège du parquet, seront cier de police judiciaire, sans se préoccu-
inscrites dans un registre du ministère public per des modifications qui peuvent y être
séparé, tenu par les magistrats intéressés. Ils apportées par la suie au cours de l’instruc-
établiront les pièces périodiques pour ce qui tion. Si telles modifications se produisent,
concerne les affaires y inscrites et les transmet- les changements nécessaires doivent être
tront au siège du parquet. apportés au registre du ministère public
et aux tableaux trimestriels. Une brève
Lorsqu’une affaire sera renvoyée par le par-
mention dans la colonne « observations »
quet au juge du tribunal de police, mention de
expliquera la raison des modifications
renvoi sera faite au R.M.P. Cette mention est la
apportées.
dernière à porter au registre, jusqu’au moment
où l’indication des mentions relatives aux juge-
ments pourra y être portée. c) Détention préventive
La détention préventive éventuellement subie
b) Mentions à porter au registre du minis- par le prévenu doit être mentionnée au registre
tère public du ministère public : date de l’arrestation, date
de la mise en détention préventive, date des
i) Nom, post-noms, prénoms et profession ordonnances confirmatives et éventuellement
des prévenus la date de la mise en liberté.
Trop souvent les officiers du ministère
public se contentent de renseigner le nom d) Solution réservée à l’affaire inscrite au
tel qu’il est orthographié au procès-verbal R.M.P.
initial. Il en résulte, si lors de l’avis d’ou-
verture d’instruction donné au Parquet La solution intervenue sera transcrite au
général, le nom a été orthographié sur le R.M.P. :
vu de pièces officielles, qu’il correspond i) Date du jugement et tribunal qui l’a
parfois peu ou pas du tout au nom inscrit prononcé et le dispositif du juge-
au R.M.P., et que la fiche établie au Par- ment ;
quet général ne peut être retrouvée lors ii) Classement sans suite, avec un bref
de la vérification des pièces. Il s’ensuit exposé des motifs qui ont justifié le
également que les lacunes et erreurs dans classement ; date de classement et
l’identité des prévenues se répètent dans éventuellement les références à la dé-
les jugements et ensuite dans le casier cision du procureur de la République
judiciaire. ou du Procureur général ;
Ces conséquences néfastes seraient iii) Classement après paiement d’une
évitées si les modifications nécessaires amende transactionnelle : montant
étaient faites en temps opportun au re- de l’amende, des dommages-intérêts
gistre du ministère public, par le magistrat et en matière sociale des arriérés de
intéressé. cotisation payés ; dates des paiements,
189
nature des infractions, soit par importance des mesure des acquisitions, et simplement signés
problèmes administratives ou juridiques posés. après vérification lors de la remise-reprise du
parquet.
Section 18 : Il a été constaté que certains magistrats font
Abréviations preuve à cet égard d’une désinvolture inadmis-
Dans les rapports et pièces périodiques les sible. Ils sont rendus pécuniairement respon-
abréviations suivantes peuvent être employées : sables des manquants qui seraient constatés. Il
A.O.I. : Avis d’ouverture instruction avait été décidé de fusionner la bibliothèque du
N.F.I. : Note de fin d’instruction parquet et celle du siège. Si cette fusion s’est
A.O.N.F.I. : Avis d’ouverture et Note de fin opérée, la gestion et la responsabilité qui en
d’instruction découlent sont partagées entre le responsable
R.M.P. : Registre du ministère public de la juridiction et celui de l’office du ministère
R.A.T. : Registre des amendes transac- public.
tionnelles
F.N.I. : Faits non infractionnels CHAPITRE XII:
R.A.P. : Registre autres parquets DÉTENTIONS DE SOMMES
R.T. : Registre des tutelles D’ARGENT PAR LES PARQUETS
B.C.S. : Bureau central de signalement En ce qui concerne les sommes d’argent ou
valeurs qu’un officier du ministère public est
CHAPITRE X: amené à saisir au cours d’une instruction judi-
CORRESPONDANCES ciaire, soit à titre de pièces à conviction, soit
Les magistrats ne peuvent correspondre avec comme devant éventuellement être frappées
leurs supérieurs que par la voie hiérarchique. de confiscation, le parquet doit retenir ces
Seul le Procureur Général de la République sommes et valeurs par devers lui jusqu’à ce
ou le Procureur général près la Cour d’appel qu’intervienne, soit une main levée ordonnée
correspond directement avec le Président de la par le magistrat instructeur, soit une décision
République, les ministres et les ambassadeurs. des poursuites devant la juridiction répressive.
Le Procureur général près la Cour d’appel Elles devraient, en principe, être transmises à la
réservera une copie de sa correspondance au COGEBISCO.
Procureur général de la République. Dans le premier cas, les sommes et valeurs
seront, par le magistrat instructeur, restituées
CHAPITRE XI: comme telles contre décharge aux ayants-
GESTION DE LA BIBLIOTHÈQUE droit ; dans le second cas, elles seront trans-
ET DU MOBILIER DU PARQUET mises à titre d’objets saisis et également contre
Le chef de parquet a la responsabilité de la ges- décharge, au greffier de la juridiction répressive
tion notamment de la bibliothèque de cet office dès que celle-ci sera saisie. Dans l’un et l’autre
et de la bonne conservation du mobilier. Il est cas, il est évident qu’il ne peut être question
indispensable que l’inventaire de la bibliothèque de verser les sommes et valeurs saisies à un
et celui du mobilier soient établis chaque fois comptable public, puisque ce sont ces sommes
que la gestion du parquet change de titulaire. et valeurs mêmes, considérées « in specie », qui
Il est responsable personnellement des man- doivent être présentées à titre d’objets saisis.
quants qui seraient constatés par son succes- Mais les officiers du ministère public peuvent
seur ou en cours de gestion. être appelés à recevoir des fonds à un autre
Cette vérification n’offre aucune difficulté. Les titre, et notamment le montant de dommages-
inventaires doivent être établis à l’avance en intérêts alloués d’office par les tribunaux.
plusieurs exemplaires, complétés au fur et à L’article 109 du Code de procédure pénale les
194
Section 3:
Liste des témoins
et des prévenus libres
CHAPITRE XVI:
SOMMES D’ARGENT DÉTENUES
PAR LES TRIBUNAUX
DE POLICE
Appliquer mutatis mutandis les mêmes règles
que celles prescrites aux officiers du ministère
public.
Modèle : Annexe 1
PARQUET DE …………………………
N° …….. adressé à ……… le …….
Identité complète de l’inculpé (contrôlée à l’aide de documents officiels. Il y a lieu de ne pas omettre
l’âge, la profession de l’inculpé et les fonctions qu’il exerce).
Exposé succinct et précis des faits : (Cet exposé contiendra notamment les circonstances qui ont pro-
voqué l’ouverture de l’information ou de l’instruction, la nature des accusations portées, les charges
recueillies et la situation de l’intéressé, en liberté, en fuite, en état d’arrestation).
La qualification des faits et la loi applicable (Libellé de préventions). Les conclusions du magistrat
instructeur.
Modèle : Annexe 1I
PARQUET DE …………………………
N° …….. adressé à ……… le …….
Inculpé : pour l’identité voir modèle annexe I. (Tous les renseignements doivent y figurer après vérifica-
tion de leur exactitude, mais l’identité ne doit pas être reproduite, si celle qui figure à l’avis d’ouverture
d’information ou d’instruction est complète et exacte).
Exposé des faits révélés par l’instruction ou l’information : (examen de ces faits envisagés dans leur
rapport avec le droit ; force probante des éléments acquis ; doute qui subsiste quant à l’existence de
certaines infractions ou d’un des éléments constitutifs et les motifs pour lesquels le doute n’a pu être
dissipé).
La qualification légale à donner aux faits : l’exposé des circonstances de temps, de lieu, de faits et de
personne, dont le ministère public a connaissance et qui sont de nature à influencer l’appréciation de
l’inculpé, notamment les antécédents de l’inculpé.
Les conclusions du ministère public indiquant les suites qui, à son avis devront être données aux faits.
Le libellé de la prévention : la prévention doit être rédigée dans la forme juridique (voir Merckaert
« Comment libeller les préventions »). La prévention ne doit pas être reproduite si elle est complète et
exacte à l’avis d’ouverture d’information ou d’instruction.
Les témoins à citer :
Le temps passé en détention préventive par l’inculpé :
Nom du magistrat instructeur
(Signature)
Décision ou avis du procureur de la République
Décision ou avis du Procureur général
Lieu – Date et Nom du magistrat et signature
(Signature)
198
I – INSTRUCTIONS JUDICIAIRES
II - TUTELLES
Justification succincte quant aux détenus préventifs à la disposition du parquet depuis plus de
trois mois.
Justification succincte quant aux témoins et prévenus libres pris en chaque parquet depuis plus
de trois mois.
Armes à feu et munition détenues irrégulièrement :
Violences et menaces commises avec usage de ces armes et munitions :
Annexe IV (a)
Pièces annuelles
Annexe IV (b)
b) Personnel en ce qui concerne les magistrats du ministère public, les membres de
l’ordre judiciaire et de la police judiciaire du ressort de la Cour d’appel de …..
1- Magistrats et
fonctionnaires
2- Fonctionnaires et
agents
3- Inspecteurs de police
judiciaire
Annexe IV
c) Activités des tribunaux et parquets du ressort de la Cour d’appel de
Tribunaux
Arrêts et jugements Cour Tribunaux Tribunaux Tribunaux
de grande
rendus en 2011 …. d’appel de paix de police coutumier
instance
1° Matière répressive
1er degré
2e degré
2° Matière civile et
commerciale
1er degré
2e degré
TOTAUX
Affaires en suspens au
31.12…… (fin d’année
sous revue)
200
Nombre de
condamnations
g) Statistiques des condamnations pro- loi n° 82/020 du 31 mars 1982 portant code
noncées par les juridictions libellées : « En matière répressive, le Ministère
public recherche les infractions aux actes légis-
Condamnations prononcées :
latifs et réglementaires qui sont commises sur
A des peines inférieures à 2 mois (de T.F ou) le territoire de la République.
de S.P.P.
Il reçoit les plaintes et les dénonciations, fait
A des peines de 2 à 6 mois
tous les actes d’instruction et saisit les cours et
A des peines de + 6 mois à 1 an
tribunaux ».
A des peines de + 1 an à 3 ans
A des peines de + 3 ans à 5 ans Dans mes instructions susdites, j’ai attiré
A des peines de + 5 ans à 10 ans votre particulière attention sur les préoccupa-
A des peines de + 10 ans à 20 ans tions que se fait Son Excellence Monsieur le
A la servitude pénale à perpétuité Président de la République démocratique du
A la peine de mort. Congo quant à l’inertie qui caractérise l’action
de la justice dont vous détenez, pourtant, la plé-
h) Recettes des tribunaux nitude.
En marge de la prestation de serment des
i) Inspections Ministères et Vice-ministres le vendredi 28 juil-
let 2003, Il avait, dans Son Message, à cet effet,
a) Prisons mis l’accent sur le bon fonctionnement de la
b) Tribunaux de police Justice, en ce que celle-ci doit jouer pleinement
c) Juridictions coutumières son rôle de préservation des valeurs essen-
tielles de la société en rappelant à chacun les
j) Considérations générales limites de ses droits par application des peines
prévues, en vue de décourager et de sanction-
ner les dérapages. De la sorte, a-t-Il expliqué,
ACTION PUBLIQUE l’impunité qui a élu domicile dans notre pays et
qui risque de compromettre gravement l’avenir,
disparaîtra ».
CIRCULAIRE N° 001 /D.008/
PGR/SEC/2004 DU 27 AVRIL 2004 Et bien avant, à l’occasion de la commémo-
RELATIVE À LA VIGUEUR DE ration du 43ème anniversaire de l’accession de
L’ACTION DE LA JUSTICE (Recueil de notre pays à la souveraineté nationale et inter-
circulaires et instructions générales, notes de nationale, le 30 juin 2003, Il avait abordé dans
service et commentaires du Procureur général le même sens, le cas de fonctionnement de
de la République, 2007, p. 24) notre justice en mettant en évidence que « la
justice indépendante et égale pour tous jouera
A Messieurs les Procureurs Généraux près les pleinement son rôle pour, à la fois, mettre fin à
cours d’appel (tous), l’impunité qui stimule les comportements anti-
sociaux et
Objet :Vigueur de l’action de la Justice
Mon exhortation à appliquer, sans faille, et
Messieurs les Procureurs Généraux, sans atermoiement toutes les dispositions affé-
rentes l’exercice de l’action publique dans le
Subsidiairement à mes instructions géné- cadre de votre devoir en la matière ne semble
rales n° 001/D.008/PGR/2003 du 06 août 2003 pas vous émouvoir outre mesure.
relatives à la lutte contre l’impunité vous adres-
Je profite de cette circonstance pour por-
sées, il me paraît opportun de vous rappeler
ter à votre connaissance que Son Excellence
les dispositions de l’article 7 de l’ordonnance-
202
Monsieur le Président de la République qui lie Je vous invite, donc, à prendre, désormais
l’acte à la parole a dressé en date du 03 mars vos responsabilités et à me communiquer
2004 une requête au Procureur près la Cour tous les dossiers ouverts et/ou que vous serez
Pénale Internationale aux fins d’enquêter sur la amenés à ouvrir à ce sujet après des enquêtes
situation qui se déroule en République démo- approfondies au terme des déclarations reçues
cratique du Congo, depuis le 1er juillet 2002 des personnes susceptibles de vous éclairer.
au regard des crime de sa compétence commis Cependant comme l’exigence la loi en la
dans notre territoire notamment des meurtres matière, exception sera faite à l’audition des
et assassinats de femmes enterrées vivantes et membres du Gouvernement et aux Députés et
d’autres atrocités commises dans la même pé- Sénateurs pour lesquels, en cas de besoin, je me
riode et ayant donné lieu à plusieurs infractions réserverais le recours au Parlement en vue de
et ce après l’adoption du projet de loi modi- leur comparution.
fiant certaines dispositions du code pénal, du
code de procédure pénale, du code de l’organi- Il faudra que cessent les critiques portées, à
sation et de la compétence judiciaire, du code tort ou à raison, à vos offices et à vous-mêmes
pénale militaire et du code judiciaire militaire. en vous montrant insouciants dans l’application
de la loi, prêtant, de la sorte, le flanc au laxisme
Si l’enquête sollicitée ne court qu’à partir du qui frise une certaine complicité avec les délin-
1er juillet 2002, c’est pour la simple raison que quants.
c’est à cette date seulement que la République
démocratique du Congo est devenue partie au Votre inactivité et votre silence sont de na-
statut de la Cour Pénale Internationale qu’elle ture à discrédité la justice à laquelle est repro-
a ratifié cette année là mais n’exclut pas, néan- chée une incapacité pour pourvoir assumer ses
moins, la recherche et poursuite de ces mêmes prérogatives.
crimes commis avant la ratification du statut J’invite, chacun de vous, à m’accuser récep-
par les autorités judiciaires compétentes de tion de la présence et à en donner une large
notre pays. diffusion aux Procureurs de la République et
Grande est ma surprise de constater que autres représentants de l’autorité judiciaire de
malgré la fin de la guerre, les auteurs de ces vos ressorts respectifs.
crimes demeurent impunis et qu’aucun fait
commis dans cette période ne m’a été signa- Fait à Kinshasa, le 27/04/2004
lé alors même que beaucoup parmi vous ont
Le Procureur Général de la République,
vécu vivement encore dans ces milieux où ces
crimes qui choquent la conscience populaire TSHIMANGA MUKEBA
ont été perpétrés.
A titre illustratif, à l’occasion de la fête
commémorative de la journée mondiale de la
femme célébrée au Palais du Peuple le 08 mars
2004, les femmes présentes auxdites manifesta-
tions et représentation théâtrale de ce jour-là
ont évoqué et dénoncé des souvenirs macabres
de ces événements de triste mémoire comme
pour exprimer le souhait de voir réprimer de
tels actes de violences.
Maîtres de l’action publique dans vos pro-
vinces respectives, vous êtes les premiers inter-
pellés.
203
Article 1er:
Messieurs les Procureurs Généraux,
L’Etat a, pour le recouvrement des amendes et
des frais de justice en matière pénale, un privi- Sans préjudice de ma circulaire n° 4/008/
lège sur tous les biens meubles du condamné. IM/-PGR/70 du 16 mai 1970 relative à l’action
Ce privilège prend rang sous le n° 8 de l’article des Officiers de Police Judiciaire, spécialement
1er de l’ordonnance du 22 janvier 1896 approu- en son chapitre IV, j’ai l’honneur de rappeler à
vée par le décret du 15 avril 1896. votre bonne attention que l’article 5 du Code
pénal congolais livre 1er dispose que les peines
Article 2: applicables aux infractions sont la mort, les tra-
vaux forcés, la servitude pénale, l’amende, la
204
confiscation spéciale, l’obligation de s’éloigner tion de l’action publique lorsque la loi le per-
de certains lieux ou de certaines régions, la met.
résidence imposée dans un lieu déterminé et Ainsi donc, l’amende transactionnelle ou
la mise à la disposition et à la surveillance du forfaitaire a comme but d’éviter aux justi-
Gouvernement. ciables les ennuis que le système de répres-
Je me fais, ici, le devoir de revenir exclusive- sion peut leur causer tels l’emprisonnement et
ment sur l’amendé, pour la raison qu’en ce qui la condamnation aux frais de justice lorsqu’ils
concerne celle-ci, il a été maintes fois constaté n’ont commis que des délits mineurs. Elle dimi-
que les Officiers du Ministère public ou des nue en même temps les charges publiques en
Officiers de police judiciaire disposent aux désencombrant les tribunaux, ainsi que les pri-
contrevenants des amendes transactionnelles sons, tel est le cas du Centre Pénitentiaire et de
soit en dollar américain, soit en franc congolais Rééducation de Kinshasa, toujours en surpo-
supérieures au taux légal. Cette situation est pulation, ce qui implique que l’amende forfai-
d’autant plus déplorable qu’elle met en cause taire puisse procéder d’une ligne de conduite
même les Officiers du Ministère public qui aussi régulière que possible et fasse l’objet d’un
devraient assurer un contrôle sur la régularité contrôle sévère de la part du Ministère public.
dans la perception de ces amendes.
Dans cet ordre d’idées, il faut noter que
Je ne crois pas inutile de vous remettre en les articles 10 et 11 du Code pénal congo-
mémoire que la loi congolaise en cette matière lais livre 1er disposent que l’amende est d’un
connaît deux sortes d’amendes : l’amende- zaïre au moins (entendez maintenant un franc
peine prononcée par les tribunaux contre le congolais), qu’elle est prononcée, évidemment,
contrevenant par suite d’un jugement à l’occa- individuellement, contre chaque individu en rai-
sion de la commission par lui d’une infraction son d’une même infraction et qu’elle doit être
à laquelle la loi prévoit une amende et celle perçue au profit du Trésor Public. Je précise
dite transactionnelle que propose l’Officier du que l’amende transactionnelle doit être propo-
Ministère public ou l’Officier de la Police judi- sée et acceptée mais non imposée par l’Offi-
ciaire pour atteindre l’action publique à l’égard cier du Ministère public ou l’Officier de Police
du prévenu qui accepte la proposition lui faite. Judiciaire au justiciable. Celui-ci doit l’accepter
Mais, la transaction en matière pénale n’est pour qu’elle soit effective. Il peut en discuter
pas à confondre avec celle à laquelle recourent le montant qui peut être réduit dans la marge
les parties en matière civile pour mettre fin à fixée par la loi, en tenant compte de la situa-
leur litige. tion sociale de l’assujetti. Ce dernier sera invité
à dédommager au préalable la personne lésée
En effet, la présente circulaire ne traite pas
par l’infraction avant tout classement du dos-
de la transaction, en droit civil, qui est perçue
sier par amende transactionnelle pour l’Offi-
comme un contrat synallagmatique, par lequel
cier du Ministère public.
les contractants terminent une contestation
née ou à naître en renonçant chacun à une En ce qui concerne l’Officier de Police Judi-
partie de ses prétentions, ou en se faisant des ciaire, l’article 9 du Code de procédure pénale
concessions réciproques. dispose que pour toute infraction de sa com-
pétence, l’Officier de police judiciaire peut, s’il
En matière pénale, elle constitue, en re-
estime qu’en raison des circonstances, la juri-
vanche un règlement extra juridictionnel ap-
diction de jugement se bornerait à prononcer
pelé amende transactionnelle s’appliquant aux
une amende et éventuellement la confiscation,
infractions commises par le contrevenant et
inviter l’auteur de l’infraction à verser au Tré-
punissables, notamment d’une amende. Elle se
sor une somme dont il détermine le montant
veut donc un paiement d’une somme d’argent
sans qu’elle puisse dépasser le maximum de
forfaitaire proposée au délinquant pour extinc-
205
Loi Article 6:
L’Assemblée nationale a adopté. Le décret-loi n° 03-001 du 15 avril 2003 por-
tant amnistie pour les faits de guerre, infrac-
Le président de la République promulgue la loi
tions politiques et l’opinion est abrogé.
dont la teneur suit :
Article 7:
Article 1er:
Il est accordé une amnistie pour faits de guerre, Le ministre de Justice est chargé de l’exécution
infractions politiques et l’opinion à tous les de la présente loi qui entre en vigueur à la date
congolais résidant au pays et à l’étranger, incul- de sa promulgation.
pés, poursuivis ou condamnés par une décision
de justice.
LOI DU 7 MAI 2009 PORTANT
Article 2 : AMNISTIE POUR LES FAITS DE
Aux termes de la présente loi, on entend par :
GUERRES ET INSURRECTIONNELS
COMMIS DANS LES PROVINCES DU
1. Faits de guerre, les actes inhérents aux
NORD-KIVU ET SUD-KIVU (J.O.RDC., 9
opérations militaires, autorisés par les lois
et coutumes de guerre, qui, à l’occasion de mai 2009, n° spécial, p. 11)
guerre, ont causé un dommage à autrui ;
2. Infractions politiques, les agissements, qui Exposé des motifs
portent atteinte à l’organisation et au fonc- A la suite de l’insécurité créée par les groupes
tionnement des pouvoirs publics, les actes armés et insurrectionnels opérant dans les pro-
d’administration et de gestion ou dont le vinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, le président
mobile de son auteur ou les circonstances de la République a institué et convoqué, par
qui les inspirent revêtent un caractère poli- ordonnance n° 07-075 du 20 décembre 2007,
tique ; la conférence sur la paix, la sécurité et le déve-
3. Infraction d’opinion, les faits commis à l’oc- loppement dans les provinces du Nord-Kivu et
casion de l’exercice de la liberté de penser du Sud-Kivu.
ou d’expression.
Au terme de ces assises, il a été recomman-
Article 3 : dé notamment une amnistie pour les faits de
guerres insurrectionnels dans le but de mettre
La présente amnistie ne concerne pas les
fin à la guerre, à l’insécurité et sceller la récon-
crimes de guerre, les crimes de génocide et les
ciliation entre les filles et fils de ces deux pro-
crimes contre l’humanité.
vinces.
209
Le législateur, en arrêtant les conditions dans adressées au procureur général près la cour
lesquelles peuvent intervenir le mandat d’arrêt d’appel et, le cas échéant, au Procureur général
provisoire et l’ordonnance de mise en déten- de la République.
tion préventive, ne prescrit nullement d’y re- En application du Code de l’organisation et de
courir, mais les autorise quand ils sont néces- la compétence judiciaires, les magistrats des
saires. parquets exercent leurs fonctions sous la sur-
Pour juger de cette nécessité, il faut s’inspirer veillance et la direction immédiates du chef de
du but de ces mesures et de l’effet qu’elles l’office (articles 12, 13, 16). Celui-ci, en cas de
peuvent avoir dans les cas d’espèce. Elles sont nécessité, ne doit pas dès lors hésiter à des-
destinées en ordre principal à mettre le préve- saisir un magistrat de certains dossiers pour
nu à la disposition de la justice et à éviter qu’il les confier à un autre magistrat plus soucieux
ne se soustraie par la fuite à la répression, ne de respecter les prescriptions légales en cette
fasse disparaitre les preuves de l’infraction ou matière.
n’en dissimule le produit, et ne nuise gravement La détention préventive doit être réservée aux
à la bonne marche de l’instruction. cas graves et elle doit être aussi brève que pos-
Si ces résultats peuvent être obtenus sans ar- sible. Il y a lieu de tenir compte comme point
restation et sans mise en détention préventive, de départ de l’incarcération de la date de priva-
il va de soi que le recours à ces mesures ne se tion effective de la liberté. La mise en détention
justifie pas. Il y a lieu de s’inspirer également de préventive doit être l’exception pour les faits
l’effet que ces mesures peuvent avoir dans les punissables de six mois de servitude pénale
cas d’espèces : il est contraire à toute saine ad- au maximum. Elle sera requise avec prudence
ministration de la justice d’humilier un prévenu pour les infractions punissables de 5 années au
quel qu’il soit, de lui causer un préjudice inutile. maximum.
L’arrestation et la mise en détention préven- Elle sera, sauf exception, la règle pour les infrac-
tive ne peuvent être envisagées comme le tions plus graves. Il est évidement très difficile
commencement d’une sanction éventuelle. Ce de donner des directives absolues. Chaque cas
serait tout à fait contraire au droit de chaque doit être étudié ; certains événements peuvent
individu de jouir de sa liberté d’aller et de venir se produire au cours de l’instruction qui modi-
et de vaquer à ses affaires, selon le prescrit de fieront la conduite du magistrat ; par exemple,
l’article 17 de la Constitution. si l’inculpé tente de faire disparaitre les preuves
de l’infraction ou d’en dissimuler le produit ou
La décision de priver quelqu’un de sa liberté
encore s’il essaie de suborner les témoins, me-
devra dans chaque cas être murement réfléchie
nace les plaignants, etc.
et ne pourra en aucun cas procéder d’un mou-
vement d’humeur ou d’une solution de facilité. Bref, les magistrats et officiers de police judi-
La détention préventive sera levée dès que les ciaire devront juger si l’ordre public exige ou
nécessités de l’instruction n’en justifient plus non l’arrestation ou son maintien. Dans une
le maintien. A ce sujet, le magistrat instructeur affaire qui exige la mise en détention préventive
tiendra à cœur de déterminer par priorité les d’une des personnes à l’égard desquelles l’exer-
affaires dans lesquelles des prévenus sont déte- cice de l’action publique nécessite l’autorisa-
nus. Son comportement dans ce domaine sera tion du procureur général, l’avis d’ouverture
apprécié par ses chefs hiérarchiques, notam- d’instruction lui sera transmis dès l’inscription
ment lors de l’examen des pièces périodiques de l’affaire au R.M.P. ou dès la date de l’arresta-
à fournir. Les négligences et les excès feront tion de l’inculpé.
l’objet de remarques écrites qui seront versée Au cas où le tribunal refus d’autoriser ou de
au dossier personnel de l’O.P.J. ou du magis- confirmer la détention préventive, le chef de
trat en cause. Copies de ces remarques seront l’office doit être averti aussitôt, même verbale-
211
ment ou par téléphone, afin qu’il puisse éven- l’affaire devant la juridiction, soit en sta-
tuellement exercer le droit d’appel prévu par tuant sur les mesures encore nécessaires,
les articles 37 et 39 du code de procédure mais décisives, à l’achèvement de l’instruc-
pénale (D. du 6 août 1959). tion.
opérée par le particulier, sans titre carcéral ; ce matière de détention préventive. Il y a ensuite
qui n’est pas très élégant en procédure pénale le décret du 6 août 1959 portant Code de pro-
; ou sans procès-verbal d’arrestation établi par cédure pénale.
l’officier de police judiciaire. L’article 27 du décret définit les conditions sans
lesquelles l’inculpé ne peut être mis en état de
Quid de la détention préventive ? détention préventive, avant que l’article 29 ne
Il importe de relever que la combinaison des décide que la mise en état de détention pré-
articles 1 et 6 de la procédure de flagrant délit ventive est autorisée par le président du tribu-
permet de conclure que la procédure a été nal de paix.
conçue pour que le jugement de l’affaire inter-
vienne le jour même de la première comparu- La mise en liberté provisoire revient en prin-
tion du prévenu devant la juridiction du juge- cipe à la même autorité selon la combinaison
ment. Cela permet au prévenu arrêté de passer des articles 32 et 33 de la procédure pénale.
du statut de préventif à celui de condamné, Les articles 29 et 32 se situent dans la phase de
même si la condamnation n’est pas coulée en l’instruction préparatoire ont pour correspon-
force de chose jugée. En cas d’acquittement, le dants les articles 45 et 103 selon que la cause
prévenu arrêté recouvre sa liberté nonobstant est pendante devant la juridiction du premier
l’appel2 . Si l’affaire n’est pas en état de rece- degré ou devant la juridiction d’appel. En cas
voir le jugement, l’article 6 prévoit le renvoi à de cassation, l’article 49 de la procédure devant
l’une des prochaines audiences du tribunal. Le la Cour Suprême de Justice reste la référence.
prévenu est, s’il y a lieu, placé en détention pré-
ventive. L’article 6 de la procédure de flagrant délit est
donc à mettre en parallèle avec l’article 45 du
Qui doit le placer en détention Code de la procédure pénale. La mise en état
préventive ? de détention préventive revient donc au juge
La mise en détention préventive relève de la ou au tribunal suivant les distinctions faites par
juridiction saisie de la poursuite. Cette affir- la loi. Certes, l’article 28 du Code de la pro-
mation repose sur le respect des textes. Il y a cédure pénale autorise le ministère public à
d’abord l’ordonnance loi sur la procédure de placer l’inculpé sous mandat d’arrêt provisoire
flagrant délit. L’article 6 de ce texte stipule in lorsque les conditions de la mise en état de
fine que le prévenu est, s’il y a lieu, placé en dé- détention préventive se trouvent réunies.
tention préventive. Cette disposition doit être Cela n’est pas à confondre avec la mise en état
interprétée à la lumière de l’exposé des motifs de détention préventive définie et prévue aux
au point 6 où il est dit : C’est pourquoi, la pré- articles 27 et 29. Il s’agit de l’arrestation ou de
sente ordonnance loi propose que les témoins la détention provisoire soumise, dans les cinq
de l’infraction soient en même temps que jours de l’arrestation, au contrôle du juge de
l’auteur, devant le tribunal. C’est une espèce de détention préventive.
garde à vue prolongée. De même, le tribunal
peut décider de mettre l’inculpé en détention Par ailleurs, il ne s’agit que d’une faculté à
préventive au cas où l’affaire n’est pas en état laquelle l’officier du ministère public peut ne
de recevoir jugement et qu’une instruction pas recourir, préférant s’adresser directement
prolongée paraît nécessaire. au juge conformément aux articles 27 et 29.
Il apparaît clairement que la mise en détention Le fait qu’une pratique séculaire fait intervenir
préventive du prévenu considéré est ordonnée l’ordonnance de mise en détention préventive
par le tribunal saisi de la poursuite. Au demeu- à la suite du mandat d’arrêt provisoire, ne devra
rant, le législateur du 24 février 1978 n’a pas pas pousser à conclure que la mise en déten-
entendu s’écarter de la procédure pénale en tion préventive doit être nécessairement pré-
cédée du mandat d’arrêt provisoire. Elle peut
2
Art. 83du Code de procédure pénale
214
intervenir en l’absence de tout mandat d’arrêt L’inculpé peut être placé en détention pré-
provisoire antérieur. ventive à l’expiration de la garde à vue, sans
C’est ici l’occasion de rappeler un passage de la passer par l’arrestation provisoire de l’officier
mercuriale du 16 octobre 1971 de l’un de mes du ministère public. Les articles 27 et 29 de la
prédécesseurs sur la détention préventive où il procédure pénale ne s’y opposent pas.
est dit : « La détention provisoire n’est jamais Même avant l’expiration de la garde à vue,
obligatoire et par le fait même, reste exception- l’officier du ministère public à qui l’officier de
nelle. La doctrine et la jurisprudence enseignent police judiciaire aura transmis le dossier peut
que le mandat d’arrêt provisoire n’est pas une solliciter la mise en détention de l’inculpé, et
formalité nécessaire à la mise en détention pré- le juge n’est pas fondé à lui opposer l’absence
ventive. Il n’est qu’une faculté d’instruction ac- du mandat d’arrêt provisoire pour repousser la
cordée au magistrat instructeur, faculté dont il mise en détention préventive sollicitée.
ne doit pas user obligatoirement pour introduire Dans l’hypothèse sous examen de la procédure
une demande de mise en détention préventive».
devant la juridiction de jugement, le prévenu
Dans l’énumération des conditions sans les- sera placé en détention préventive par le juge,
quelles l’inculpé ne peut être mis en état de dé- garant des libertés individuelles et des droits
tention préventive, on ne trouve pas l’existence fondamentaux des citoyens7 , après réquisition,
du mandat d’arrêt provisoire que la loi n’a pas mais non à la requête, du ministère public.
voulu obligatoire3 . Il en découle que la mise
en état de détention préventive peut interve-
nir en l’absence du mandat d’arrêt provisoire. Le Procureur Général
Il convient de relever que la mise en détention de la République,
préventive n’a pas pour effet de régulariser la Flory KABANGE NUMBI
détention antérieure. Il est de jurisprudence
que le juge appelé à autoriser ou à confirmer
la détention n’a pas à statuer sur la légalité ni la CIRCULAIRE N° 003/D08/I.M/
régularité du titre primitif : sa mission consiste
PGR/2005 DU 05 DÉCEMBRE
à autoriser ou à refuser la continuation de la
détention si cette mesure lui paraît justifiée. Sa 2005 RELATIVE À L’EXÉCUTION
décision n’a pas pour effet de régulariser les ABUSIVE DE LA MESURE
titres de détention ni de couvrir les irrégulari- D’ARRESTATION IMMÉDIATE
tés de la détention déjà subie, mais rend cette
détention légale pour l’avenir4 .
Mesdames et Messieurs,
Par l’envoi du dossier en fixation d’audience,
le ministère public est dessaisi du dossier de Mon office est, depuis un certain temps, régu-
la cause au profit de la juridiction du jugement. lièrement saisi des doléances des justiciables
De sorte que toute mesure privative ou res- condamnés avec arrestation immédiate et qui
trictive de liberté est du ressort exclusif du accusent les magistrats du ministère public de
tribunal5 , sous réserve du droit du ministère procéder à l’exécution de cette mesure au
public de réincarcérer le prévenu qui manque mépris des dispositions du Code de procédure
aux charges qui lui ont été imposées par la juri- pénale qui la régissent et plus précisément de
diction saisie de la poursuite6 . l’article 94 de ce même texte en cas d’oppo-
sition.
3
Art. 27 et 28 du Code de procédure pénale
4
Boma, 28 février 1916, Jur. Col 1926 p. 321 Ken- De l’analyse qu’il m’a été donnée de faire et
go wa Dongo : La détention préventive, p. 49 des décisions emportant cette mesure et de
5
Art. 33 et 45 du Code de procédure pénale
6
Art. 47 du Code de procédure pénale 7
Art. 150 de la Constitution
215
la lecture des recours qui sont soumis à mon En conséquence je vous instruis de ne plus, dès
examen, je note avec regret que l’erreur de la réception de la présente circulaire, exécuter
la plupart d’entre vous provient de la lecture les mesures d’arrestation immédiate ordonnée
sélective des dispositions de ce Code et sur- par des jugements par défaut frappés d’oppo-
tout de l’ignorance que ces dispositions légales sition.
participent toutes d’un même esprit, qu’elles se Car, en précisant à l’article 103 que l’appel n’a
complètent et se précisent. C’est donc par dis- point d’effet sur cette mesure, le législateur,
traction que l’on traite de l’arrestation immé- qui n’y a pas mentionné l’opposition, renvoie
diate sans faire une lecture croisée des articles à l’application par tous de l’article 94, alinéa 2
32, 94 et 103 du Code de procédure pénale. lorsqu’est exercé ce recours.
En effet, l’article 85 qui institue l’arrestation En matière pénale, son silence profite toujours
immédiate renvoie à l’article 32 parce que le au condamné.
législateur estime qu’elle est une mesure ana-
logue à la détention préventive ayant pour but
de parer aux inconvénients que crée le prin- Fait à Kinshasa, le 05 décembre 2005.
cipe de la non-exécution des condamnations Le Procureur Général de la République,
pendant le délais de recours (Léo, 6 mars 1958,
RJCB, 1959, n° 6, pp. 266-267), dit qu’elle peut- TSHIMANGA MUKEBA
être ordonnée s’il y a lieu de craindre que le
condamné tente de se soustraire à l’exécution
de la peine qui doit être de plus de trois mois.
Alors que les articles 94 et 103 précisent que
cette mesure ne peut être coordonnée que par
un jugement ou arrêt par défaut ou contradic-
toire, de premier ou de second degré.
S’agissant du sort de cette mesure, le législa-
teur dispose à l’article 94 qu’il est sursis à l’exé-
cution du jugement par défaut jusqu’à l’expira-
tion du délai fixé par l’article 89 alinéa premier
et en cas d’opposition jusqu’au jugement sur
le recours, à l’article 103, il précise que le pré-
venu qui était en état de détention au moment
du jugement ou dont l’arrestation immédiate
a été ordonnée par jugement, demeure en cet
état nonobstant appel.
Il ressort de ce qui précède que le sort de
l’exécution de la mesure d’arrestation immé-
diate diffère selon que l’on est devant une déci-
sion par défaut frappée d’opposition ou devant
une décision de premier degré frappée d’appel.
Dans le premier cas, l’opposition suffit pour
faire échec à l’exécution de l’arrestation immé-
diate, le législateur n’ayant pas dit expressé-
ment qu’elle est sans effet, comme il le dit dans
le second cas à l’article 103, que l’appel est sans
effet sur la mesure d’arrestation immédiate.
216
I/modèle de
Procès-verbal de saisie de prévenu
(art. 4, C.P.P. et l’art. 72 ord. n° 78-289 du 3.7.1978)
10. si elle est une mineure, elle doit être directement conduite devant le juge d’enfant compétent ;
11. peut déposer plainte en cas de violation de ses droits énumérés ci – dessus et à droit à une juste
et équitable réparation du préjudice qui lui a été causé.
Lui notifie qu’elle est inculpée de …........., fait prévu et puni par ................................
Qu’il existe à sa charge des indices sérieux de culpabilité résultant de ………………
Que les faits repris à l’inculpation sont punissables de plus de six mois de servitude pénale (9) : (ou
bien) qu’il a des raisons sérieuses de craindre sa fuite (10) : (ou bien) que l’identité déclinée par la
comparante est douteuse (11) ;
Nous transférons le (la) détenu(e) à ……………………………,à la disposition de ………………..,sous
escorte de …………………………………………., agent de ………………………………………
9
Un des trois motifs est nécessaire et suffisant
10
Mr. l’Officier du Ministère Public ou bien Mr. Le Juge du Tribunal de Paix
11
Nom, qualité et grade de l’agent de l’ordre qui assume l’escorte
219
II/modèle de
Mandat d’arrêt provisoire
(art. 27 & 28 Code de procédure pénale)
7. doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa
dignité ; et ne peut être soumise à la torture ou à un traitement cruel, inhumain ou dégradant ;
8. a le droit de se défendre elle-même ou de se faire assister d’un défenseur de son choix et ce,
à tous les niveaux de la procédure pénale, y compris l’enquête policière et l’instruction pré
juridictionnelle. Elle peut se faire assister également devant les services de sécurité ;
9. si elle est une femme, elle doit être détenue séparément des hommes ;
10. si elle est mineure, elle doit être directement conduite devant le juge d’enfants compétent ;
11. peut déposer plainte en cas de violation de ses droits ci-dessus et a droit à une juste et équi-
table réparation du préjudice qui lui a été causé ».
ter les erreurs commises par les officiers de puisse faire présumer que le défunt s’y serait
Police Judiciaire ou les insuffisances de leurs opposé.
enquêtes préliminaires.
Article 4 :
Fait à Kinshasa, le 12 juillet 2011. Un corps abandonné, c’est-à-dire un corps qui
n’est pas réclamé et qui n’est pas susceptible
Le Procureur Général de la République, de l’être peut être livré à l’autopsie scientifique
TSHIMANGA MUKEBA par le commissaire de région ou son délégué
après un délai de 15 jours qui court à partir de
la constatation du décès.
AUTOPSIE SCIENTIFIQUE Pendant ce temps, tous les moyens de commu-
nication seront mis en oeuvre pour s’assurer
ORDONNANCE N° 78-179 de l’abandon.
DU 26 AVRIL 1978 PORTANT
RÉGLEMENTATION DE Article 5 :
L’AUTOPSIE SCIENTIFIQUE Une formation médicale peut adresser une de-
(J.O.Z., n° 9, 1er mai 1978, p. 26) mande à une autre formation médicale en vue
de disposer d’un corps dans les cas prévus par
Article 1er : les articles 2, 3 et 4.
Des autopsies et des prélèvements pourront
être pratiqués sur des corps humains dans un Article 6 :
but de recherche scientifique conformément Aucun prélèvement ni autopsie ne pourront
aux dispositions des articles 2, 3, et 4 de la pré- être pratiqués après inhumation.
sente ordonnance, dans les cliniques universi-
taires et les formations médicales déterminées Article 7 :
par le Ministre à la Santé, si le médecin-chef de Un corps qui a fait l’objet d’une autopsie ou de
service juge qu’un intérêt scientifique ou théra- prélèvements sera inhumé sauf opposition de
peutique le commande. la famille, par les soins de la clinique ou de la
Un procès-verbal constatant les motifs, les cir- formation médicale qui les ont pratiqués.
constances et les résultats de l’opération sera
dressé par le médecin-chef. Article 8 :
Les infractions à la présente ordonnance seront
Article 2 : punies d’une servitude pénale principale d’un à
Le défunt peut, de son vivant, léguer son corps 6 mois et d’une amende de 50 à 200 zaïres ou
à une clinique universitaire, ou à toute autre d’une de ces peines seulement.
formation médicale, aux fins d’expérimentation
scientifique, à condition qu’il y ait de sa part un Article 9 :
consentement libre, éclairé et non assorti de Les dispositions de la présente ordonnance ne
conditions. portent pas atteinte au droit pour l’autorité
judiciaire de requérir autopsie en cas de mort
Article 3 : suspecte.
À défaut d’une manifestation de volonté don-
née en temps utile par le de cujus, l’autopsie Article 10 :
et les prélèvements peuvent être autorisés par La présente ordonnance entre en vigueur à la
tous ses ayants droit à condition que rien ne date de sa signature.
223
Nationale quitte à informer le Président de la miques et financiers des Etats, le second mena-
République de l’instruction initiée à l’encontre çant la paix et la sécurité internationales par la
d’un membre du Gouvernement par un avis multiplication, dans diverses régions du monde,
d’ouverture d’information et/ ou une note de des actes terroristes motivés notamment par
fin d’instruction. l’intolérance et l’extrémisme.
Ces précisions aideront chacun de vous, je l’es- Ces deux fléaux, qui faisaient déjà l’objet de
père, à bien comprendre la portée de ces actes préoccupations de l’ensemble des Etats, sont
qui lui faciliteront d’accomplir plus aisément les devenus les points de mire de plusieurs organi-
devoirs de sa charge. sations internationales notamment l’Organisa-
Désormais, je vous invité à bien faire la distinc- tion des Nations Unies (ONU), le programme
tion entre les deux procédures et de ne plus des Nations Unies pour le contrôle de la
jamais envoyer au parlement, comme c’était drogue et prévention des crimes (PNUCID), le
le cas dernièrement, les avis d’ouverture d’in- Groupe d’action financière sur le blanchiment
formation. C’est plutôt un réquisitoire qu’il de capitaux (GAFI), lesquelles ont élaboré des
convient au Président de l’Assemblée Natio- instruments juridiques et formulé des recom-
nale pour solliciter l’autorisation de poursuite mandations pour impulser une lutte commune
ou de la levée d’immunité selon qu’il s’agit d’un et impérativement coordonnée face à cette cri-
membre du Gouvernement ou d’un député. minalité sans frontière.
Par ailleurs, cette prise de conscience s’est ma-
Fait à Kinshasa, le 20 juillet 2004. nifestée dans plusieurs Etats par l’élaboration
et la mise en place des cadres juridiques et des
Le Procureur Général structures appropriés en vue, d’une part, d’évi-
de la République, ter l’expansion de ces phénomènes et, d’autre
part, d’aboutir à leur éradication.
TSHIMANGA MUKEBA
La République démocratique du Congo ne
pouvait demeurer en reste.
BLANCHIMENT DES En effet, son étendue géographique avec neuf
CAPITAUX ET FINANCEMENT pays frontaliers, le caractère informel domi-
nant de son économie, la prédominance de
DE TERRORISME la monnaie fiduciaire dans les transactions, la
sous-administration du territoire, aggravée par
LOI N° 04/016 DU 19 JUILLET les conséquences de la guerre à peine achevée,
2004 PORTANT LUTTE sont un potentiel indubitable pouvant consti-
CONTRE LE BLANCHIMENT tuer un terrain de prédilection notamment
DES CAPITAUX ET LE pour le blanchiment.
FINANCEMENT DU Conscientes de ces dangers, les autorités pu-
TERRORISME bliques avaient arrêté, déjà en novembre 2002,
(J.O.RDC., 1er août 2004, n° 15, col. 42) une stratégie nationale de lutte contre la cor-
ruption, le blanchiment de capitaux et la crimi-
nalité transnationale organisée. Cette lutte n’en
Exposé des motifs est encore qu’à ses débuts.
Le blanchiment de capitaux et le terrorisme En dépit de cette initiative aux résultats encore
sont considérés, à l’échelle planétaire, comme modestes, il va de soi qu’au plan national, les
les pires fléaux hérités du vingtième siècle, le objectifs de lutte contre le blanchiment de ca-
premier mettant en péril les systèmes écono- pitaux et le financement du terrorisme ne sau-
225
raient être efficacement atteints sans une base S’agissant de la détention, le législateur insti-
légale appropriée. tue une cellule des renseignements financiers,
La présente loi se propose de définir un cadre chargée de la collecte, de l’analyse et du trai-
juridique permettant la prévention, la détec- tement des déclarations de soupçon dans les
tion et, le cas échéant, la répression des actes conditions et suivant les modalités fixées par
constitutifs de blanchiment de capitaux et de la présente loi.
financement du terrorisme. Elle s’inspire, tout
en respectant les réalités nationales, de textes TITRE III :
juridiques et réglementaires internationaux. DE LA PRÉVENTION ET DE LA
Elle comporte six titres portant respective- DÉTENTION DU FINANCEMENT
ment sur: DU TERRORISME
1. les dispositions générales; Le troisième titre de la présente loi consacré
2. la prévention et la détection du blanchi- à la lutte contre le financement du terrorisme
ment de capitaux; s’articule autour de quelques dispositions gé-
3. la prévention et la détection du finance- nérales relatives à la prévention et la détention
ment du terrorisme; d’actes constitutifs de financement du terro-
4. les mesures coercitives; risme.
5. la coopération internationale;
Il convient de noter que la présente loi
6. les dispositions transitoires et finales.
n’aborde que les questions spécifiques liées au
financement du terrorisme et ne s’étend donc
TITRE Ier :
pas au phénomène « terrorisme » dans toute sa
DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES complexité.
Le titre 1er traite d’une part, de la définition de
l’infraction de blanchiment de capitaux et de TITRE IV :
celle de financement du terrorisme, et d’autre DES MESURES COERCITIVES
part, de la terminologie consacrée aux termes
et expressions employés dans la présente loi. Le présent titre prévoit des mesures conser-
vatoires et répressives tant pour l’infraction
de blanchiment de capitaux que pour celle de
TITRE II : financement du terrorisme.
DE LA PRÉVENTION ET
Les mesures conservatoires sont notamment,
DE LA DÉTENTION
la saisie et le gel des biens ou avoirs apparte-
DU BLANCHIMENT nant aux personnes physiques ou morales im-
DE CAPITAUX pliquées comme auteurs, co-auteurs ou com-
Ce titre comporte les dispositions générales plices des infractions prévues par la présente
relatives à prévention d’actes constitutifs de loi.
l’infraction de blanchiment et à celles relatives S’agissant des mesures répressives, elles sont
à leur détection. au nombre de trois:
Au nombre des mesures arrêtées pour la pré- 1. la servitude pénale qui, toutes infractions à
vention de l’infraction du blanchiment de capi- la présente loi confondues, varie d’un mini-
taux, figurent notamment, la fixation des seuils mum de deux ans à un maximum de vingt
pour les transactions en espèces et l’obligation ans;
de vigilance à charge des établissements de cré- 2. l’amende pénale dont le taux varie selon
dit et autres personnes physiques ou morales l’infraction concernée et suivant la gravité
assujetties. des faits;
226
3. la confiscation des biens considérés comme ment de capitaux, les actes ci-dessous, commis
instruments ou produits des infractions à intentionnellement, à savoir :
présente loi. • la conversion, le transfert ou la manipula-
tion des biens dans le but de dissimuler ou
TITRE V : de déguiser l’origine illicite desdits biens ou
DE LA COOPÉRATION d’aider toute personne qui est impliquée
INTERNATIONALE dans la commission de l’infraction princi-
Le blanchiment de capitaux et le financement pale à échapper aux conséquences juri-
du terrorisme ont en commun leur caractère diques de ses actes;
de phénomène transnational nécessitant, de ce • la dissimulation ou le déguisement de la
fait, une étroite collaboration entre Etats. nature, de l’origine, de l’emplacement, de
la disposition, du mouvement ou de la pro-
Sans préjudice des accords de coopération déjà
priété réels des biens;
existant, le présent titre répond à cette préoc-
cupation en abordant les questions relatives à: • l’acquisition, la détention ou l’utilisation des
biens par une personne qui sait, qui sus-
1. l’entraide judiciaire entre les services com- pects ou qui aurait dû savoir que les dits
pétents de différents Etats; biens constituent un produit d’une infrac-
2. l’extraction de délinquants présumés cou- tion.
pables ou condamnés aux fins, selon le cas,
de procéder aux enquêtes, de les juger ou La connaissance, l’intention, ou la motivation
de leur faire purger les peines prononcées nécessaires en tant qu’élément de l’infraction
à leur encontre. peuvent être déduites des circonstances fac-
tuelles objectives.
TITRE VI :
DES DISPOSITIONS Article 2 :
TRANSITOIRES ET FINALES Constitue l’Infraction de financement du ter-
rorisme le fait d’une part, de fournir, de collec-
Au titre des dispositions transitoires, la loi
ter, de réunir ou de gérer par quelque moyen
prévoit le début des activités de la Cellule des
que ce soit, directement ou indirectement, des
renseignements financiers dans un délai de six
fonds, des valeurs ou des biens dans l’intention
mois à dater de sa promulgation.
de les voir utilisés ou en sachant qu’ils seront
Elle détermine également les autorités char- utilisés, en tout ou en partie, en vue de com-
gées de son exécution. mettre un acte de terrorisme indépendamment
de la survenance d’un tel acte.
Loi
L’Assemblée nationale a adopté, Article 3 :
Le Président de la République promulgue la loi Au sens de la présente loi:
dont la teneur suit: 1. l’expression « produit de l’infraction » dé-
signe tout bien ou tout avantage écono-
TITRE Ier : mique tiré directement ou indirectement
DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES d’une ou de plusieurs infractions. Cet
avantage peut consister en on bien tel que
Article 1er : défini au point 2 du présent article;
Au sens de la présente loi, sont considérés 2. le terme « bien » désigne tous les types
comme constitutifs de l’infraction de blanchi- d’avoirs, corporels ou incorporels, meubles
ou immeubles, tangibles ou intangibles, fon-
227
gibles ou non fongibles ainsi que les actes meurtriers, explosifs ou autres armes bio-
juridiques ou documents attestant la pro- logiques, toxiques ou de guerre;
priété de ces avoirs ou des droits y rela- 12. tout autre acte des mêmes nature et but
tifs, y compris sous forme électronique ou consistant à l’introduction dans l‘atmos-
numérique; phère, sur le sot, dans le sous-sol ou clans
3. le terme « instrument » désigne tous les les eaux de la République, d’une subs-
objets employés ou destinés a être em- tance de nature à mettre en péril la santé
ployés de quelque manière que ce soit, en de l’homme ou des animaux ou le milieu
tout ou en partie, pour commettre une ou natures;
plusieurs infractions; 13. le terme « fonds » s’entend des biens de
4. l’expression « organisation criminelle » toute nature, corporels ou incorporels,
désigne toute entente ou association mobiliers ou immobiliers, tangibles ou
structurée dans le but de commettre des intangibles acquis par quelque moyen que
infractions de blanchiment de capitaux et ce soit, et des documents ou instruments
de financement du terrorisme; juridiques sous quelque forme que ce
5. l’expression « infraction d’origine » désigne soit, y compris sous forme électronique
toute infraction pénale, même commise à ou numérique, qui attestent un droit de
l’étranger, ayant permis a son auteur de se propriété ou un intérêt sur ces biens, et
procurer des produits au sens de la pré- notamment les crédits bancaires, les man-
sente loi; dats, les actions, les titres, les obligations,
6. l’expression « ayant-droit économique » de- les traites et les lettres de crédit, sans que
signs le mandant, c’est-a-dire la personne cette énumération soit limitative.
pour le compte de laquelle le mandataire 14. les termes « gel » ou « saisie » désignent
agit ou pour le compte de laquelle l’opéra- l’interdiction temporaire du transfert, de la
tion est réalises; conversion, de la disposition ou du mouve-
7. l’expression « l’opération de change ma- ment des bien ou le fait d’assumer tempo-
nuel » désigne l’échange immédiat de billets rairement la garde ou le contrôle des biens
de banque ou monnaies libeller en devises sur décision d’un tribunal ou d’une autre
différences, réalise par cession ou livrai- autorité compétente;
son d’espèces, contre le règlement par un
autre moyen de paiement libelle dans une Article 4 :
devise différente; La présente loi s’applique à toute personne phy-
8. le terme « terrorisme » désigne les actes sique ou morale qui, dans le cadre de sa profes-
en relation avec une entreprise individuelle sion, réalise, contrôle ou conseille des opéra-
ou collective ayant pour but de troubler tions entraînant des dépôts, des échanges, des
gravement l’ordre public par l’intimidation placements, des conversions ou tous les autres
ou la terreur, à savoir : mouvements de capitaux, et en particulier:
9. les atteintes volontaires à la vie ou à l’inté- 1. à la Banque centrale du Congo;
grité physique de la personne, l’enlèvement 2. aux établissements de crédit, messageries
et la séquestration de la personne ainsi financières, compagnies financières, institu-
que le détournement d’aéronefs, de muter tions de micro-finance, bureaux de change,
ou de tout autre moyen de transport; entreprises d’assurance, intermédiaires en
10. les vols, extorsions, destructions, dégrada- assurance ou réassurance, entreprises de
tions et détériorations ; leasing et autres intermédiaires financiers;
11. la fabrication, la détention, le stockage, l’ac- 3. aux services comptes chèques et mandats
quisition et la cession des machines, engins postaux;
228
propose les reformes appropriées au ren- des pouvoirs qui lui sont reconnus par la pré-
forcement de l’efficacité de la lutte contre sente loi pour traiter de telles déclarations.
le blanchiment de capitaux;
5. de faire rapport au Ministère public. Article 19 :
La Banque centrale du Congo exerce le
La Cellule des renseignements financiers éla- contrôle et le pouvoir disciplinaire dans sa
bore des rapports trimestriels sur ses activités. sphère de compétence.
Ces rapports indiquent les techniques de blan- Elle entretient une collaboration directe avec
chiment et de financement du terrorisme éven- la Cellule des renseignements financiers et les
tuellement relevées sur le territoire national autorités judiciaires par un échange régulier
et les propositions visant à renforcer la lutte d’information.
contre le blanchiment de capitaux et le finance-
ment du terrorisme. II établit annuellement un Elle avise la Cellule des renseignements finan-
rapport récapitulatif. Ces rapports dont copies ciers des procédures disciplinaires engagées
sont réservés au Ministre de la Justice et au à l’encontre des établissements de crédit et
gouverneur de la Banque centrale du Congo, autres intermédiaires financiers ayant failli à
sont adressés au Ministre des Finances. leurs obligations en matière de lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du
L’organisation du service, les conditions de terrorisme.
nature à assurer ou à renforcer son indépen-
dance, ainsi que le contenu et les modalités Elle participe avec la Cellule des renseigne-
de transmission des déclarations qui lui sont ments financiers aux réunions des instances
adressées, sont fixés par décret du Président internationales traitant des questions relatives
de la République. à la lutte contre le blanchiment de capitaux et
le financement du terrorisme.
Les agents de la Cellule des renseignements fi-
nanciers sont tenus au secret des informations §.2 De la déclaration de soupçon
ainsi recueillies qui ne peuvent être utilisées à
d’autres fins que celles prévues par la présente Article 20 :
loi.
Toute personne physique ou morale visée à
Ils ont qualité d’agents et d’officiers de police l’article 4 est tenue de déclarer à la Cellule
judiciaire. des renseignements financiers, avant leurs
réalisations, les opérations prévues à l’article
Article 18 : 4 alinéa1er, lorsqu’elles portent sur des fonds
La Cellule des renseignements financiers peut, suspectés de provenir de l’accomplissement
sous réserve de réciprocité, échanger des d’une ou de plusieurs infractions, ou d’être liés
informations avec les services étrangers char- au financement du terrorisme.
gés de recevoir et de traiter les déclarations
Les personnes susvisées ont l’obligation de dé-
de soupçon, lorsque ceux-ci sont soumis à des
clarer les opérations réalisées même s’il a été
obligations de secret analogues et quelle que
impossible de surseoir à leur exécution ou s’il
soit la nature de ces services. A cet effet, elle
n’est apparu que postérieurement à la réalisa-
peut conclure des accords de coopération avec
tion de l’opération que celle-ci portait sur des
ces services.
fonds suspects.
Lorsqu’elle est saisie d’une demande de ren-
Elles sont également tenues de déclarer, sans
seignement ou de transmission par un service
délai, toute information tendant à renforcer le
étranger homologue traitant une déclaration
soupçon ou à l’infirmer.
de soupçon, elle y donne suite dans le cadre
233
rations transmises à la Cellule des renseigne- jusqu’à la conclusion des enquêtes et ordonner,
ments financiers. si cela est nécessaire, des mesures spécifiques
Les établissements de crédit et autres inter- de sauvegarde.
médiaires financiers sont exemptés de toute La mainlevée de la saisie et des mesures conser-
responsabilité, civile ou pénale, lorsqu’ils ont vatoires peut être ordonnée à tout moment à
effectué de bonne foi la déclaration prévue à la demande du Ministère public ou, après avis
l’alinéa précédent. de ce dernier, de la Banque centrale du Congo,
de la Cellule des renseignements financiers ou
du propriétaire.
Article 29 :
Les dispositions des articles 13, 14 et 27 de Article 32 :
la présente loi sont applicables en matière de
financement du terrorisme. Lorsque les déclarations de soupçon sont
renforcées par des indices sérieux de nature
à constituer l’infraction de financement du
TITRE IV : terrorisme, au terme des investigations faites
DES MESURES COERCITIVES par la Cellule des renseignements financiers,
ce dernier adresse, sans délai, un rapport écrit
CHAPITRE 1er : et circonstancié au Ministère public. L’identité
DE LA SAISIE ET DES MESURES de l’auteur de la déclaration ne doit pas figurer
CONSERVATOIRES dans le rapport.
Le Ministère public peut, dès sa saisine, faire
Article 30 :
opposition à l’exécution de l’opération. Cette
Les autorités judiciaires et les fonctionnaires mesure empêche, pendant un délai de soixante-
compétents chargés de la détection et de la douze heures, renouvelable une fois, que l’exé-
répression du blanchiment et des infractions cution de l’opération soit poursuivie ou que
liées à ceux-ci peuvent saisir les biens en rela- les fonds des personnes ou entités suspectées
tion avec l’infraction objet de l’enquête, ainsi soient mis a leur disposition, de quelque ma-
que tous éléments de nature à permettre de nière que ce soit.
les identifier.
II peut, en outre, solliciter du juge compétent le
gel ou la saisie des fonds, autres avoirs ou res-
Article 31 :
sources économiques qui, soit sont soupçon-
L’autorité judiciaire compétente pour pronon- nés d’être liés au financement du terrorisme,
cer les mesures conservatoires peut, d’office ou soit appartiennent aux entités ou personnes
sur requête motivée du Ministère public, de la reprises sur la liste prévue à l’article 28 ou
Banque centrale du Congo ou de la Cellule des celles contrôlées directement ou indirecte-
renseignements financiers, ordonner, aux frais ment par elles, soit à des entités ou personnes
de l’Etat, de telles mesures, y compris le gel des agissant en leurs noms ou sur leur instruction.
capitaux et des opérations financières sur des
biens susceptibles d’être saisis ou confisques, Article 33 :
quelle qu’en soit la nature.
La mainlevée des mesures reprises à l’article
Elle peut, par décision motivée rendue à la 32 peut être ordonnée à tout moment à la
demande des fonctionnaires effectuant lesdites demande du Ministère public.
opérations ou de tous autres agents compé-
tents pour constater les infractions d’origine
et de blanchiment, retarder le gel ou la saisie
de l’argent ou de tout autre bien ou avantage,
236
CHAPITRE II : Article 37 :
DE LA REPRESSION Lorsque, par suite soit d’un grave défaut de
DES INFRACTIONS vigilance, soit d’une carence dans l’organisa-
tion des procédures internes de prévention du
Section 1re : blanchiment, un établissement de crédit, tout
Des sanctions applicables autre intermédiaire financier ou toute autre
personne physique ou morale visée à l’article 4
Article 34 : aura méconnu l’une des obligations qui lui sont
Seront punis de cinq à dix ans de servitude assignées par la présente loi, l’autorité discipli-
pénale et d’une amende dont le maximum est naire ou de contrôle peut agir, d’office, dans les
égal à six fois le montant de la somme blanchie, conditions prévues par les règlements profes-
ceux qui auront commis un fait de blanchiment. sionnels et administratifs.
Le complice du blanchiment est puni de la Dans ce cas, elle avise la Cellule des renseigne-
même peine que l’auteur principal. ments financiers des procédures disciplinaires
engagées et, au terme de celles-ci, des décisions
Article 35 : qui les sanctionnent.
Sera punie des mêmes peines la participation à
Article 38 :
une association ou entente en vue de la com-
mission des faits visés à l’article 34. 1. Seront punis de servitude pénale de 2 à 5
ans et d’une amende dont le maximum est
Article 36 : égal à trois fois le montant de la somme
blanchie:
Les personnes morales autres que l’Etat, pour
2. les personnes et les dirigeants ou prépo-
le compte ou au bénéfice desquelles une infrac-
tion subséquente a été commise par l’un de sés des organismes désignés à l’article 4
leurs organes ou représentants, seront punies qui auront sciemment fait, au propriétaire
d’une amende d’un taux égal au quintuple des des sommes ou à l’auteur des infractions
amendes spécifiées pour les personnes phy- visées audit article, des révélations sur la
siques, sans préjudice de la condamnation de déclaration qu’ils sont tenus de faire ou
ces dernières comme co-auteurs ou complices sur les suites qui lui ont été réservées;
de l’infraction. 3. ceux qui auront sciemment détruit ou
Les personnes morales peuvent, en outre, être soustrait des registres ou documents dont
condamnées: la conservation est prévue par les articles
10, 11, 15 et 16;
a. à l’interdiction à titre définitif ou pour une
4. ceux qui auront réalisé ou tenté de réaliser
durée de cinq ans au plus, d’exercer direc-
sous une fausse identité l’une des opéra-
tement ou indirectement certaines activi-
tions visées aux articles 4 alinéa 1er, 5, 6, 8, 9,
tés professionnelles;
10, 11, 15 et 16;
b. à la fermeture définitive ou pour une
durée de cinq ans au maximum, de leurs 5. ceux qui, ayant eu connaissance en raison
établissements ayant servi à commettre de leur profession d’une enquête pour des
l’infraction; faits de blanchiment, en auront sciemment
c. à la dissolution lorsqu’elles ont été créées informé par tous moyens, la ou les per-
pour commettre les faits incriminés; sonnes visées par l’enquête;
d. au paiement des frais de publication de la 6. ceux qui auront communiqué, aux autorités
décision par la presse écrite ou par tout judiciaires ou aux fonctionnaires compé-
autre moyen de communication audiovi- tents pour constater les infractions d’ori-
suelle. gine et subséquentes, des actes ou docu-
237
En cas d’annulation d’un contrat à titre oné- d’autres personnes, aux fins de témoignage
reux, le prix n’est restitué à l’acquéreur que ou d’aide dans la conduite de l’enquête;
dans la mesure où il a été effectivement versé 3. la remise de documents judiciaires;
et que ce dernier a été de bonne foi.
4. les perquisitions et les saisies;
Article 50 : 5. l’examen d’objets et des lieux;
Les ressources ou les biens confisqués sont 6. la fourniture des renseignements et des
dévolus à l’Etat qui peut les affecter à un fonds pièces à conviction;
de lutte contre le crime organisé ou le trafic 7. la fourniture des originaux ou des copies
de drogues. Ils demeurent grevés, à concur- certifiées conformes des dossiers et docu-
rence de leur valeur, des droits réels licitement ments pertinents y compris des relevés
constitués au profit des tiers. bancaires, des pièces comptables, des re-
gistres montrant le fonctionnement d’une
En cas de confiscation prononcée par défaut,
entreprise ou ses activités commerciales.
si la juridiction, statuant sur opposition, relaxe
la personne poursuivie, elle ordonne la restitu- Article 52 :
tion en valeur par l’Etat des biens confisqués, à
moins qu’il soit établi que lesdits biens sont le La demande d’entraide ne peut être refusée
produit d’une infraction. que:
1. si elle n’émane pas d’une autorité com-
pétente selon la loi en vigueur du pays
TITRE V : requérant, ou si elle n’a pas été transmise
DE LA COOPÉRATION régulièrement;
INTERNATIONALE 2. si son exécution risque de porter atteinte
à l’ordre public, à la souveraineté, à la sé-
CHAPITRE 1er : curité ou aux principes fondamentaux du
DES DEMANDES D’ENTRAIDE droit de la République démocratique du
JUDICIAIRE Congo;
3. si les faits sur lesquels elle porte font l’ob-
Article 51. jet de poursuites pénales ou on déjà fait
Sans préjudice des accords de coopération l’objet d’une décision définitive en Répu-
judiciaire particuliers, les demandes d’entraide blique démocratique du Congo;
judiciaire sont adressées au Ministre de la Jus- 4. si l’infraction visée dans la demande n’est
tice qui les fait exécuter sous la supervision du pas prévue par la loi;
Procureur Général de la République. 5. si les mesures sollicitées, ou toutes autres
En cas d’urgence, elles sont adressées direc- mesures ayant des effets analogues, ne
tement, et sous réserve de réciprocité, à la sont pas autorisées par la loi ou ne sont
Cellule des renseignements financiers qui y pas applicables à l’infraction visée dans la
fait suite, les autorités citées au premier alinéa demande selon la loi;
dûment informées. 6. si les mesures demandées ne peuvent être
prononcées ou exécutées pour cause de
L’entraide judiciaire porte notamment sur: prescription de l’infraction de blanchiment
1. le recueil de témoignages ou de déposi- selon la loi ou celle de l’Etat requérant;
tions; 7. si la décision dont l’exécution est deman-
2. la fourniture d’une aide pour la mise à dée n’est pas exécutoire selon la loi;
disposition des autorités judiciaires de 8. si la décision étrangère a été prononcée
I’Etat requérant de personnes détenues ou dans des conditions n’offrant pas de garan-
240
ties suffisantes au regard des droits de la une mesure dont les effets correspondent le
défense; plus aux mesures demandées.
9. S’il y a de sérieuses raisons de penser Dans le cas où elle s’oppose à l’exécution des
que les mesures demandées ou la décision mesures non prévues par la loi, la juridiction
sollicitée ne visent la personne concernée saisie d’une demande relative a l’exécution des
qu’en raison de sa race, de sa religion, de mesures conservatoires prononcées à l’étran-
sa nationalité, de son origine ethnique, de ger, peut leur substituer les mesures légales
ses opinions politiques, de son sexe ou de dont les effets correspondent le mieux aux
son statut; mesures sollicitées.
10. si la demande porte sur une infraction Les dispositions relatives à la mainlevée des
motivée par des considérations d’ordre mesures conservatoires, prévues à l’article 33
politique; de la présente loi, sont applicables.
11. si l’importance de l’affaire ne justifie pas
les mesures réclamées ou l’exécution de la Article 55 :
décision rendue à l’étranger. Dans le cas d’une demande d’entraide judi-
ciaire à l’effet de prononcer une décision de
Le secret professionnel ne peut être invoqué confiscation, la juridiction statue sur saisine
pour refuser d’exécuter la demande. du Ministère public. La décision de confisca-
Le Ministère public peut interjeter appel de la tion doit viser un bien constituant le produit
décision de refus d’exécution rendue par une ou l’instrument d’une infraction, et se trouvant
juridiction dans les huit jours qui suivent cette sur le territoire de la République démocratique
décision. du Congo, ou consister en l’obligation de payer
une somme d’argent correspondant à la valeur
Le gouvernement communique sans délai au de ce bien.
gouvernement de l’Etat requérant les motifs du
refus d’exécution de sa demande. La juridiction saisie d’une demande relative à
l’exécution d’une décision de confiscation pro-
Article 53 : noncée à l’étranger est liée par la constatation
des faits sur lesquels se fonde la décision.
Les mesures d’enquête et d’instruction sont
exécutées conformément à la loi, à moins que
Article 56 :
les autorités compétentes étrangères n’aient
demandé qu’il soit procédé selon une forme Le gouvernement jouit du pouvoir de disposi-
particulière compatible avec la loi. tion sur les biens confisqués sur le territoire
national à la demande des autorités étrangères,
Un magistrat ou un fonctionnaire délégué par à moins qu’un accord conclu avec le gouverne-
l’autorité compétente étrangère peut assister ment de l’Etat requérant n’en dispose autre-
à l’exécution des mesures selon qu’elles sont ment.
effectuées par un magistrat ou par un fonction-
naire.
CHAPITRE II :
Article 54 : DE L’EXTRADITION
La juridiction saisie d’une demande émanant Article 57 :
d’une autorité compétente étrangère aux fins
Les demandes d’extradition des personnes re-
de prononcer, conformément à la loi, des me-
cherchées aux fins de procédure dans un Etat
sures conservatoires, ordonne lesdites mesures
étranger seront exécutées pour les infractions
sollicitées selon la loi. Elle peut aussi prendre
prévues aux articles 1er, 2, 34, 35 et 38 point 1
241
de la présente loi ou aux fins de faire exécuter 5. si l’individu dont l’extradition est deman-
une peine relative à ces infractions. dée a été ou serait soumis dans l’Etat
Les procédures et les principes prévus par requérant à des tortures et autres peines
le traité d’extradition en vigueur entre l’Etat ou traitements cruels, inhumains ou dégra-
requérant et la République démocratique du dants ou s’il n’a pas bénéficié ou ne bénéfi-
Congo seront appliqués. cierait pas de garanties minimales prévues
au cours des procédures pénales, par l’ar-
En l’absence de traité d’extradition ou de dis- ticle 14 du Pacte International relatif aux
positions législatives, l’extradition sera exécu- Droits Civils et Politiques;
tée selon la procédure et dans le respect des 6. si le jugement de l’Etat requérant a été
principes définis par le traité type d’extradition rendu en l’absence de l’intéressé et si ce-
adopté par l’Assemblée Générale des Nations lui-ci n’a pas été prévenu suffisamment tôt
Unies dans sa résolution 45/116 : du jugement et n’a pas eu la possibilité de
prendre des dispositions pour assurer sa
Article 58 : défense, et n’a pas pu ou ne pourra pas
Aux termes de la présente loi, l’extradition ne faire juger à nouveau l’affaire en sa pré-
sera exécutée que si l’infraction concernée sence.
est à la fois prévue et punie par la loi de l’Etat
Article 60 :
requérant et dans celle de la République démo-
cratique du Congo. L’extradition peut être refusée:
1. si le Ministère public a décidé de ne pas
Article 59. engager des poursuites contre l’intéressé
L’extradition ne sera pas accordée: en raison de l’infraction pour laquelle l’ex-
tradition est demandée, ou de mettre fin
1. si l’infraction pour laquelle l’extradition aux poursuites engagées contre ladite per-
est demandée est considérée en Répu- sonne en raison de ladite infraction;
blique démocratique du Congo comme
une infraction de carrière politique, ou si 2. si des poursuites en raison de l’infraction
la demande est motivée par des considé- pour laquelle l’extradition est demandée
rations politiques; sont en cours;
2. s’il existe de sérieux motifs de croire que 3. si l’infraction pour laquelle l’extradition est
la demande d’extradition a été présentée demandée a été commise hors du terri-
en vue de poursuivre ou de punir une per- toire de l’un ou l’autre pays et que, selon la
sonne en raison de sa race, de sa religion, loi, ce pays n’est pas compétent en ce qui
de sa nationalité, de son origine ethnique, concerne les infractions commises hors de
de ses opinions politiques, de son sexe ou son territoire dans des circonstances com-
statut, ou qu’il pourrait être porté atteinte parables;
à la situation de cette personne pour l’une 4. si l’individu dont l’extradition est deman-
de ces raisons; dée a été jugé ou risquerait d’être jugé ou
3. si un jugement définitif a été prononcé en condamné dans l’Etat requérant par une
République démocratique du Congo en juridiction d’exception ou un tribunal spé-
raison de l’infraction pour laquelle l’extra- cial ;
dition est demandée;
5. si la République démocratique du Congo,
4. si l’individu dont l’extradition est deman-
tout en prenant aussi en considération
dée ne peut plus, en vertu de la législation
la nature de l’infraction et les intérêts de
de l’un ou l’autre des pays, être poursuivi
l’Etat requérant, considère qu’étant donné
ou puni, en raison du temps qui s’est écoulé
les circonstances de l’affaire, extradition
ou d’une amnistie ou de toute autre raison;
242
Ils sont relevés de leurs fonctions, suivant la Lorsqu’une décision est prise suivant les dis-
même procédure, s’ils ne remplissent plus les positions de l’alinéa ci-dessus, le président
conditions nécessaires à l’exercice de leurs convoque le conseil dans les cinq jours afin
fonctions ou s’ils ont gravement manqué aux d’expliquer les mesures prises et justifier
obligations de leurs charges. l’abandon des procédures normales. Le conseil
ratifie, modifie ou annule la décision ainsi prise.
Article 10 :
Article 14 :
Les membres du conseil ne peuvent exercer
concomitamment une fonction d’administra- Les membres du conseil reçoivent des jetons
teur, de directeur, de gérant ou de préposé dans de présence et, s’il y a lieu, une indemnité de
les organismes ou chez les personnes visés à déplacement ou autres avantages fixés par le
l’article 4 point 2° à 13° de la loi n° 04/016 premier Ministre, sur proposition du Ministre
du 19 juillet 2004 portant la lutte contre le ayant les finances dans ses attributions,
blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme. Section 2 :
Du secrétariat exécutif
Article 11 :
Le conseil est présidé par le magistrat prove- Article 15 :
nant de la Cour des comptes ou, en cas d’ab- Le secrétariat exécutif est composé du secré-
sence ou d’empêchement de ce dernier, par le taire exécutif et du secrétaire exécutif adjoint.
haut fonctionnaire représentant la Banque cen- Le magistrat de l’ordre judiciaire est de droit
trale du Congo. secrétaire exécutif de la Cenaref.
Le secrétaire exécutif désigné à l’article 15 du La durée de ses fonctions au sein du comité
présent décret en assure le secrétariat. exécutif est égale à celle de son mandat au sein
du conseil.
Article 12 :
Le conseil se réunit au moins une fois par tri- Article 16 :
mestre, sur convocation de son président et Le secrétaire exécutif dirige et surveille l’en-
suivant les modalités prévues dans son règle- semble des services de la Cenaref.
ment intérieur. II veille à l’exécution des décisions du conseil et
Les décisions du conseil sont prises à la majo- assure la gestion courante de la Cenaref.
rité simple des membres présents à la réunion. II peut déléguer les pouvoirs qui lui sont confé-
En cas de partage de voix, celle du président de rés au secrétaire exécutif adjoint ainsi qu’à un
la séance est prépondérante. ou plusieurs fonctionnaires de la Cenaref.
Un règlement intérieur, approuvé par le Mi-
nistre ayant les finances dans ses attributions, Article 17 :
fixe les règles de fonctionnement du conseil. Le président du Conseil, le secrétaire exécutif
et le secrétaire exécutif adjoint ont droit à un
Article 13 : traitement dont le montant est fixé par le pre-
En cas d’urgence, le secrétaire exécutif peut, mier Ministre sur proposition du Ministre ayant
les finances dans ses attributions.
sur autorisation d’au moins trois membres du
conseil dont le président, prendre toute déci-
Article 18 :
sion sur les matières relevant de la compétence
du conseil. Le secrétaire exécutif adjoint est nommé, pour
un terme de six ans renouvelable, par le Prési-
247
dent de la République, parmi les fonctionnaires Lorsqu’elle est saisie d’une demande de ren-
de carrière de la Banque centrale du Congo. seignement ou de transmission par une cellule
étrangère homologue traitant une déclaration
Article 19 : de soupçon, elle y donne suite dans le cadre
En cas d’absence ou d’empêchement, le secré- des pouvoirs qui lui sont reconnus pour traiter
taire exécutif est remplacé par le secrétaire de telles déclarations.
exécutif adjoint suivant les modalités fixées par
le conseil. CHAPITRE 4 :
DE L’ORGANISATION FINANCIERE
CHAPITRE 2 :
DU PERSONNEL Article 23 :
L’exercice financier de la Cenaref commence
Article 20 : le 1er janvier et se termine le 31 décembre de
Le cadre et le statut du personnel de la Cena- chaque année.
ref sont fixés par le conseil, sur proposition du
secrétariat exécutif. Article 24 :
Le statut détermine notamment les conditions La comptabilité de la Cenaref est établie
de recrutement, les grades, la rémunération, les conformément aux procédures comptables en
règles d’avancement, la procédure disciplinaire vigueur en République démocratique du Congo.
et les voies des recours.
Article 25 :
CHAPITRE 3 : La Cenaref établit chaque année ses prévisions
DU SECRET PROFESSIONNEL ET budgétaires pour l’exercice suivant.
DE L’ECHANGE D’INFORMATIONS Le budget de la Cenaref est soumis à l’appro-
bation du Ministre ayant les finances dans ses
Article 21 : attributions au plus tard le 1er octobre de l’an-
Les membres des organes et le personnel de la née qui précède celle à laquelle il se rapporte.
Cenaref sont tenus au secret des informations II est considéré comme approuvé lorsqu’au-
recueillies dans le cadre de leurs fonctions. Ils cune décision n’est intervenue dans un délai
ne peuvent utiliser ces informations à d’autres d’un mois à compter de son dépôt.
fins que celles prévues par la loi n° 04/016 du
19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchi- Article 26 :
ment des capitaux et le financement du terro-
A la fin de chaque exercice, la Cenaref fait éta-
risme.
blir, après inventaire:
Article 22 : 1. un état d’exécution du budget, lequel pré-
sente dans des colonnes successives les
La Cenaref peut, sous réserve de réciprocité,
prévisions et les réalisations ;
échanger des informations avec les cellules de
renseignements financiers étrangères chargées 2. un tableau de formation de résultats.
de recevoir et de traiter les déclarations de
La Cenaref établit un rapport reprenant tous
soupçons, lorsque celles-ci sont soumises à des
les éléments d’information sur son activité au
obligations de secret analogues et quelle que
cours de l’exercice écoulé.
soit la nature de ces services. A cet effet, elle
peut conclure des accords de coopération avec Le bilan, le tableau de formation de résultat et
ces cellules. le rapport de la Cenaref sont mis à la disposi-
248
tion d’un commissaire aux comptes désigné par 3. le budget ou état des prévisions des re-
le Ministre ayant les finances dans ses attribu- cettes et dépenses;
tions au plus tard le 15 avril de l’année qui suit 4. le bilan, les comptes de fin d’exercice et le
celle à laquelle ils se rapportent. rapport annuel d’activité.
Les mêmes documents sont transmis, accompa-
gnés du rapport du commissaire aux comptes, Une copie du rapport annuel, du bilan et des
au Ministre ayant les finances dans ses attribu- comptes de fin d’exercice est adressée au
tions et à la Cour des comptes au plus tard le Ministre de la Justice et au gouverneur de la
30 avril de la même année. Banque centrale.
Une copie du rapport de la Cenaref est réser-
vée au Ministre ayant la justice dans ses attri- TITRE V :
butions et au gouverneur de la Banque centrale DES DISPOSITIONS FINALES
du Congo.
Article 29 :
TITRE IV : Le Ministre ayant les finances dans ses attri-
DE LA TUTELLE butions est chargé de l’exécution du présent
décret qui entre en vigueur à la date de sa
Article 27 : signature.
La Cenaref est placée sous la tutelle du Ministre
ayant les finances dans ses attributions.
DÉCRET N° 08/21
Article 28 : DU 24 SEPTEMBRE 2008
Sauf dispositions contraires expresses, le Mi- PORTANT CRÉATION DU
nistre, ayant les finances dans ses attributions, COMITÉ CONSULTATIF
exerce son pouvoir par voie d’autorisation pré- DE LUTTE CONTRE LE
alable ou d’approbation.
BLANCHIMENT DE CAPITAUX
Sont soumis à l’autorisation préalable du Mi- ET LE FINANCEMENT DU
nistre ayant les finances dans ses attributions, TERRORISME, COLUB EN SIGLE
les actes ci-après:
(J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 15)
1. les marchés de travaux et de fournitures
d’un montant supérieur à l’équivalent en Article 1er :
francs congolais de la somme de deux-cent-
II est créé un comité consultatif de lutte contre
cinquante-mille dollars américains;
le blanchiment des capitaux et Ie financement
2. les acquisitions et aliénations immobilières;
du terrorisme, Colub en sigle.
3. les emprunts de plus d’un an de terme;
4. l’établissement d’agences du bureaux. Article 2 :
Le comité consultatif a pour mission d’assister
Sont notamment soumis à l’approbation, les le Gouvernement dans la définition et la mise
actes ci-après: en œuvre de la politique nationale de lutte
1. l’organisation des services et le cadre orga- contre le blanchiment des capitaux et le finan-
nique; cement du terrorisme. A cet effet, il est chargé
2. le statut du personnel et les barèmes de notamment de:
rémunérations ainsi que les modifications 4. proposer au Gouvernement les mesures
éventuelles; adéquates à prendre pour l’amélioration
249
Article 5 : Article1er :
Le comité peut, pour le bon accomplissement II est créé, en vue de la lutte contre le crime
de sa mission, requérir tout renseignement, organisé, notamment le trafic de drogue, le
pièce ou document auprès des ministères, en- blanchiment des capitaux et le financement du
treprises publiques et services de l’Etat. terrorisme, un fonds de lutte contre le crime
II peut également, dans le même cadre, s’ad- organisé, en sigle « Folucco ».
joindre les représentants des ministères, entre-
prises publiques et services de l’Etat concernés Article 2 :
par une question inscrite à son ordre du jour. Le fonds de lutte contre le crime organisé est
Un règlement intérieur, approuvé par le Mi- notamment destiné à financer:
nistre ayant les finances dans ses attributions, 1. l’organisation et le fonctionnement des
fixe les règles de fonctionnement du comité. structures chargées de lutte contre le
crime organisé, notamment le blanchiment
Article 6 : des capitaux et le financement du terro-
risme;
Les frais et autres dépenses liés au fonctionne-
ment du comité sont à charge du Trésor. 2. la formation des agents des services publics
et autres institutions de l’Etat impliqués
dans la lutte contre ce type de criminalité;
Article 7 :
3. les études sur l’évolution des techniques
Le comité élabore, à la fin de chaque année, un utilisées aux fins notamment de blanchi-
rapport sur l’état de la lutte contre le blanchi- ment des capitaux ou de financement du
ment de capitaux et le financement du terro- terrorisme sur le territoire national.
risme en République démocratique du Congo
assorti d’une évaluation, d’une part, des poli-
tiques et stratégies appliquées par le Gouver- Article 3 :
nement, et d’autre part, du dispositif national Le fonds de lutte contre le crime organisé est
de lutte, ainsi que des recommandations pour alimenté par les ressources et biens confisqués,
les améliorations nécessaires. dévolus à l’Etat, suivant les modalités fixées par
Ce rapport est adressé aux Ministres ayant les un arrêté interministériel des Ministres ayant
finances et la justice dans leurs attributions, au les finances et la justice dans leurs attributions.
gouverneur de la Banque centrale du Congo et
à la cellule internationale des renseignements Article 4 :
financiers. Les ressources du fonds sont logées dans un
compte ouvert en les livres de la Banque cen-
Article 8 : trale du Congo par le Ministre ayant les finances
Le Ministre ayant les finances dans ses attribu- dans ses attributions à la demande du Ministre
tions est chargé de l’exercice du présent décret ayant la justice dans ses attributions.
qui entre en vigueur à la date de sa signature.
Article 5 :
DÉCRET N° 08 DU 24 SEPTEMBRE Le fonds de lutte contre le crime organisé est
2008 PORTANT CRÉATION DU géré par un comité de gestion.
FOND DE LUTTE CONTRE LE Ce comité de gestion est composé de:
CRIME ORGANISÉ EN SIGLE 1. un représentant de l’Office des Douanes et
FOLUCCO des Accises (Ofida) au sein du conseil de la
(J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, col. 17) Cenaref: président;
251
Article 8 : A. Généralités
Le comité de gestion est assisté d’un secré- I.1. Définition légale du blanchiment de
tariat technique composé de trois membres capitaux et du financement du terro-
du personnel de la Cenaref désignés par son risme
secrétaire exécutif.
Aux termes des dispositions de la loi n° 04/016
Article 9 : du 19 juillet 2004, les actes repris ci-après,
commis intentionnellement, sont considérés
Un règlement intérieur, approuvé par les Mi- comme constitutifs de l’infraction de blanchi-
nistres ayant les finances et la justice dans leurs ment de capitaux:
attributions, fixe les règles de fonctionnement
1) la conversion, le transfert ou la manipula-
du comité de gestion.
tion des biens dans le but de dissimuler ou
de déguiser l’origine illicite desdits biens
Article 10 : ou d’aider toute personne qui est impli-
Les Ministres, ayant les finances et la justice quée dans la commission de l’infraction
dans leurs attributions, sont chargés de l’exé- principale à échapper aux conséquences
cution du présent décret qui entre en vigueur à juridiques de ses actes;
la date de sa signature. 2) la dissimulation ou le déguisement de la
nature, de l’origine, de l’emplacement, de
la disposition, du mouvement ou de la pro-
priété réels des biens;
252
8. retraits fréquents de gros montants en es- 21. retrait de valeur patrimoniale peu de temps
pèces, sans que l’activité du client ne justifie après avoir été portée en compte (compte
de telles opérations; de passage).
9. recours à des moyens de financement en
usage dans le commerce international III.2.3. Opérations sur titres
alors que l’emploi de tels instruments est
en contradiction avec l’activité connue du 1. portefeuille des titres sans rapport avec les
client; revenus connus ou avec l’activité;
10. comptes utilisés de manière intensive pour 2. recours de clients au service de gestion de
des paiements alors que lesdits comptes ne patrimoine, alors que l’origine des fonds
reçoivent pas ou peu de paiements; n’est pas claire ou n’a pas de rapport avec
le niveau de vie apparent du client;
11. structure économique absurde des rela-
tions d’affaires entre un client et la banque 3. paiements de titres en argent liquide pour
(grand nombre de comptes auprès du des montants importants ou inhabituels;
même établissement, transferts fréquents 4. titres reçus par virement des pays à risques;
entre différents comptes ; liquidités exces- 5. opérations importantes sur des titres côtés
sives, etc.); à l’étranger;
12. fourniture de garanties (gages, cautions...) 6. titres déposés en garantie au profit d’un
par des tiers inconnus de la banque, qui tiers non client de la banque.
n’apparaissent pas en relation étroite avec
le client et qui n’ont aucune raison plau-
III.2.4. Opérations internationales
sible et reconnaissable de donner de telles
garanties; 1. opérations avec des correspondants situés
13. virement en faveur d’une autre banque sans dans des pays à risques;
indication du bénéficiaire; 2. introduction d’un client par une agence
14. acceptation de transferts de fonds d’autres étrangère, une filiale ou une autre banque
banques sans indication du nom ou du nu- située dans des pays à risques;
méro de compte du bénéficiaire; 3. opérations avec des pays ou le client de la
15. virements répétés de gros montants à banque ne possède pas d’activité connue
l’étranger avec instruction de payer le bé- ou habituelle;
néficiaire en espèces; 4. paiements réguliers et importants, y com-
16. virements importants et fréquents en di- pris les transactions électroniques dont
rection ou en provenance des pays produc- on ne peut pas identifier clairement les
teurs de drogue; raisons vers des pays, à risques (ou clients
17. fourniture de caution ou de garanties ban- qui reçoivent régulièrement des paiements
caires à titre de sûreté pour des emprunts importants en provenance de ces pays);
entre tiers, non conformes au marché; 5. constitution de soldes créditeurs impor-
18. versements en espèces par un grand tants, incompatibles avec le chiffre d’affaires
nombre de personnes différentes sur un connus du client, et transfert ultérieur vers
seul et même compte; un compte à l’étranger;
19. remboursement inattendu et sans explica- 6. demandes fréquentes de chèques de voyage
tions convaincantes d’un crédit compromis; en monnaie étrangère ou autres instru-
20. utilisation de comptes pseudonymes ou nu- ments négociables;
mériques dans l’exécution de transactions 7. remises fréquentes de chèques bancaires
commerciales par des entreprises artisa- en monnaie étrangère provenant en parti-
nales, commerciales ou industrielles; culier de l’étranger.
257
rité de notre population constamment mena- dans son 1er alinéa que : « … Tout acte et tout
cée notamment par la violation permanente du stationnement d’un véhicule sont interdits sur
nouveau Code de la route par les automobi- la chaussée ou en tout endroit où il constituera
listes à la longueur de la journée. un danger … ».
Comme vous le savez, l’exposé des motifs du • Autre chose est le fait que des conducteurs
Code de la route en vigueur ne renseigne que et des cyclomoteurs et motocyclistes qui
cet instrument sécurisant de tout usager de roulent sans casques alors que l’article 54
la route recommande plusieurs mesures de en fait une obligation.
sécurité qui tiennent à la fois aux conditions • L’on ne peut passer sous silence cette autre
techniques maximales exigées pour la mise en cause d’accident constituée par le sur char-
route de tout véhicule automoteur et à la ré- gement des camions et plus particulière-
pression à l’encontre du conducteur en vue de ment ceux en provenance des provinces de
sanctionner toutes fautes dommageables pour Bandundu et du Bas-Congo en violation de
la vie des personnes et les biens d’autrui. C’est l’article 43 du nouveau Code de la route. Il
donc un Code qui constitue aussi bien une pré- dispose, en effet que « Pour tout véhicule
vision de la circulation quant à la sécurité des dont le poids maximal autorisé est fixé, le
personnes et des biens qu’une prévention des poids en charge ne doit jamais dépasser ce
accidents. poids maximal autorité.
Cet article arsenal législatif ne semble malheu-
reusement attirer l’attention ni de ceux qui Tout chargement d’un véhicule doit être dis-
sont chargés de veiller au respect de la loi ni les posé et au besoin animé de telle manière qu’il
usagers de la route eux-mêmes qui semblent ne puisse :
privilégier la loi de la jungle au mépris affiché du 1. Nuire à la visibilité du conducteur ;
nouveau Code de la route, rendant ainsi infer- 2. Compromettre la stabilité ou la conduite
nale toute circulation routière pour la popula- du véhicule ;
tion vacant à ses occupations. 3. Mettre en danger des personnes ;
En effet, il est malheureux de contempler les 4. Causer des dommages à des propriétés
véhicules de transport en commun roulant à publiques ou privées ;
portières entre béantes ou carrément ouvertes 5. Provoquer un bruit, des poussières ou
en violation flagrante de l’article 27 du nouveau d’autres incommodités qui peuvent être
Code de la route qui dispose pourtant qu’il est évitées ;
interdit d’ouvrir la portière d’un véhicule, de la 6. Masquer les feux, y compris les feux-stops
laisser ouverte ou de descendre d’un véhicule et les indicateurs de direction, véhicules
sans s’être assuré qu’il ne peut en résulter de roulant sans avertissements sonores et
danger pour d’autres usagers de la route. lumineux ; sans miroirs rétroviseurs, sans
ceinture de sécurité pour le conducteur et
• Que dire des véhicules de transport en le passager de la place latérale avant, sans
commun tels le bus, taxis et taxis-bus sur- feu-route, sans feu-croisement, sans feux
chargés des passagers jusqu’à constituer
de position, etc.
un danger pour les passagers eux-mêmes
et à gêner la visibilité du conducteur en
violation de l’article 38 alinéa 1er du même Il est tout aussi dangereux de voir circuler sans
Code. phare allumée la nuit les véhicules sur la chaus-
• Que de fois ne déplore-t-on les mauvais sée.
arrêts et les stationnements dangereux En considération de ce qui précède, je vous
sources de beaucoup d’accidents alors que exhorte dans l’intérêt de nos populations à la
l’article 23 du Code de la route dispose rechercher toutes les infractions au Code de
259
la route telles que spécifiées dans la présente, également fournir des justifications convain-
et le cas échéant, faire application de diverses cantes, sous peine de poursuites disciplinaires.
sanctions prévues en cette matière en vue de
décourager les usagers de la route qui, en cir- Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
culation, constituent de toutes manières, un
danger pour la vie et les biens d’autrui. Le Premier Président de la
Cour Suprême de Justice,
Fait à Kinshasa, le 04 octobre 2004. Jérôme KITOKO KIMPELE
Président du Conseil Supérieur
Le procureur Général de la République,
de la Magistrature
TSHIMANGA MUKEBA
ORDONNANCE N° 86/36
RELATIVE AUX PRISES DE VUES
DES EXÉCUTIONS CAPITALES
EXECUTION CAPITALE (B.A 1936, p. 329)
EXTRADITION Article 4 :
Le jugement, mandat ou autre acte équivalent
DÉCRET DU 12 AVRIL 1886 produit à l’appui de la demande d’extradition
PORTANT DISPOSITIONS sera rendu exécutoire par le juge d’appel.
ORGANIQUES RELATIVES À Celui-ci désignera le magistrat, officier ou
L’EXTRADITION (B.O., p. 46) agent de la force publique chargé de le mettre
en exécution, ainsi que le lieu où l’étranger
Article 1 : sera détenu jusqu’à ce qu’il soit statué sur la
demande d’extradition.
Le gouvernement livrera aux gouvernements
des pays étrangers, à charge de réciprocité,
Article 5 :
tout étranger accusé, poursuivi ou condamné
par les tribunaux desdits pays comme auteur En cas d’urgence, l’étranger pourra être arrêté
ou complice, pour l’un des faits commis sur provisoirement sur avis, transmis par le télé-
leur territoire et énumérés à la convention graphe, la poste ou par tout autre moyen, de
d’extradition conclue avec ces pays. l’existence d’un mandat d’arrêt ou d’un juge-
ment de condamnation, et émané de l’autorité
En l’absence de convention d’extradition, ou
judiciaire du lieu où l’infraction a été commise.
s’il s’agit d’un fait non prévu par la convention
d’extradition, l’étranger ne sera livré qu’à la Au reçu de cet avis, le juge de première ins-
suite d’un accord particulier conclu de gouver- tance du lieu où l’étranger sera trouvé, ou
nement à gouvernement. tout autre officier ou agent à ce qualifié par
une ordonnance de l’administrateur général au
Article 2 : Congo, pourra donner mandat d’arrêt provi-
Néanmoins, lorsque l’infraction donnant lieu à la soire contre l’inculpé. Dans ce cas, il avertira,
demande d’extradition aura été commise hors sans délai, l’administrateur général au Congo,
du territoire de la partie requérante, le gouver- de la délivrance de ce mandat.
nement pourra livrer, à charge de réciprocité, L’étranger ainsi arrêté sera mis en liberté si,
l’étranger accusé, poursuivi ou condamné, dans dans le délai de trois mois à partir du jour de
le cas où la loi congolaise autorise la poursuite l’arrestation, il n’a pas reçu communication d’un
des mêmes infractions commises hors de l’État. des documents énumérés à l’article 3 ci-dessus.
Article 3 : Article 6 :
L’extradition sera accordée sur la production Il sera statué sur les demandes d’extradition
du jugement de condamnation, ou de l’acte par Notre administrateur général des affaires
de procédure criminelle, émané du juge com- étrangères.
pétent, décrétant formellement ou opérant
de plein droit le renvoi de l’accusé devant la Néanmoins, il sera statué, par l’administrateur
juridiction répressive, délivré en original ou en général au Congo, sur les demandes d’extradi-
expédition authentique. tion qui pourraient lui être adressées directe-
ment en vertu des conventions.
Elle sera également accordée sur la production
du mandat d’arrêt ou de tout autre acte ayant L’administrateur général au Congo en référera,
la même force, délivré par l’autorité étrangère dans les cas difficiles, à Notre administrateur
compétente pourvu que ces actes renferment général des affaires étrangères, qui statuera.
l’indication précise du fait pour lequel ils sont L’étranger auquel notification sera donnée de
délivrés. l’acte sur lequel la demande est basée, pourra
formuler un mémoire de défense et se faire
264
Article 5 :
INFRACTIONS FLAGRANTES Les témoins de l’infraction sont tenus de suivre
le prévenu à l’audience et d’y déposer sous
ORDONNANCE-LOI N° 78-001 DU peine des sanctions prévues aux articles 5 et
24 FÉVRIER 1978 RELATIVE À LA 78 du Code de procédure pénale.
RÉPRESSION DES INFRACTIONS
L’officier de police judiciaire ou l’officier du
FLAGRANTES
ministère public ainsi que juge pourront
(J.O.Z., n° 6, 15 mars 1978, p.15)
au besoin les y contraindre.
Article 1 :
Article 6 :
Toute personne arrêtée à la suite d’une infrac-
Si l’affaire n’est pas en état de recevoir juge-
tion intentionnelle flagrante ou réputée telle,
ment, le tribunal en ordonne le renvoi à l’une
sera aussitôt déférée au parquet et traduite
de ses plus prochaines audiences pour plus
sur-le-champ à l’audience du tribunal.
amples informations et commet, s’il échet, l’of-
S’il n’est point tenu d’audience, le tribunal sié- ficier du ministère public pour procéder, toutes
gera spécialement le jour même ou au les affaires cessantes, aux devoirs d’instructions
plus tard le lendemain. qu’il précise.
Le prévenu est, s’il y a lieu, placé en détention
Article 2 :
préventive.
Est qualifiée infraction flagrante, toute infrac-
tion qui se commet actuellement ou qui vient Article 7 :
de se commettre.
Les perquisitions et visites domiciliaires
L’infraction est réputée flagrante lorsqu’une peuvent, en matière d’infraction intentionnelles
personne est poursuivie par la clameur pu- flagrantes ou réputées telles, s’effectuer en
blique, ou lorsqu’elle est trouvée porteuse tout lieu et à toute heure du jour ou de la nuit.
d’effets, d’armes, d’instruments ou papiers fai-
sant présumer qu’elle est auteur ou complice, Article 8 :
pourvu que ce soit dans un temps voisin de
l’infraction. Toute personne poursuivie du chef d’infraction
faisant l’objet de la présente ordonnance-loi
a le droit de se défendre elle-même ou de se
Article 3 :
faire assister par un défenseur de son choix ;
En cas d’infraction intentionnelle flagrante ou le président du tribunal lui en désigne un si le
réputée telle, toute personne peut, en l’absence défenseur choisi n’est pas présent à l’audience.
de l’autorité judiciaire chargée de poursuivre
266
Article 12. [Abrogé par l’O.-L. 82-020, art. 165.] Le législateur, en arrêtant les conditions dans
lesquelles peuvent intervenir le mandat d’arrêt
Article 13 : provisoire et l’ordonnance de mise en déten-
Lorsque les personnes bénéficiant du privi- tion préventive, ne prescrit nullement d’y
lège de juridiction et justiciables de la Cour recourir, mais les autorise quand ils sont né-
suprême de justice, de la Cour d’appel ou du cessaires. Pour juger de cette nécessité, il faut
tribunal de première instance y sont déférées s’inspirer du but de ces mesures et de l’effet
du chef d’infractions intentionnelles flagrantes qu’elles peuvent avoir dans les cas d’espèce.
ou réputées telles, ces juridictions leur appli- Elles sont destinées en ordre principal à mettre
queront les dispositions de la présente ordon- le prévenu à la disposition de la justice et à évi-
nance- loi. ter qu’il ne se soustraie par la fuite à la répres-
sion, ne fasse disparaitre les preuves de l’infrac-
Article 14 : tion ou n’en dissimule le produit, et ne nuise
Les dispositions de la présente ordonnance- gravement à la bonne marche de l’instruction.
loi ne sont pas applicables devant la Cour de Si ces résultats peuvent être obtenus sans ar-
sûreté de l’État13. restation et sans mise en détention préventive,
il va de soi que le recours à ces mesures ne se
Elles ne s’appliquent pas aux causes dont le tri- justifie pas.
bunal est saisi au moment de son entrée en
vigueur. Il y a lieu de s’inspirer également de l’effet
que ces mesures peuvent avoir dans les cas
13
La Cour de sûreté de l’Etat a été dissoute par l’article d’espèces : il est contraire à toute saine admi-
225 de la Constitution du 18 février 2006 (J.O.RDC, 18
février 2006, n° spécial, p.3).
nistration de la justice d’humilier un prévenu
267
quel qu’il soit, de lui causer un préjudice inu- pour les infractions punissables de 5 années au
tile. L’arrestation et la mise en détention pré- maximum.
ventive ne peuvent être envisagées comme le Elle sera, sauf exception, la règle pour les infrac-
commencement d’une sanction éventuelle. Ce tions plus graves. Il est évidement très difficile
serait tout à fait contraire au droit de chaque de donner des directives absolues. Chaque cas
individu de jouir de sa liberté d’aller et de venir doit être étudié ; certains événements peuvent
et de vaquer à ses affaires, selon le prescrit de se produire au cours de l’instruction qui modi-
l’article 17 de la Constitution. fieront la conduite du magistrat ; par exemple,
La décision de priver quelqu’un de sa liberté si l’inculpé tente de faire disparaitre les preuves
devra dans chaque cas être murement réfléchie de l’infraction ou d’en dissimuler le produit ou
et ne pourra en aucun cas procéder d’un mou- encore s’il essaie de suborner les témoins, me-
vement d’humeur ou d’une solution de facilité. nace les plaignants, etc.
La détention préventive sera levée dès que les
Bref, les magistrats et officiers de police judi-
nécessités de l’instruction n’en justifient plus le
ciaire devront juger si l’ordre public exige ou
maintien.
non l’arrestation ou son maintien. Dans une
A ce sujet, le magistrat instructeur tiendra à affaire qui exige la mise en détention préventive
cœur de déterminer par priorité les affaires d’une des personnes à l’égard desquelles l’exer-
dans lesquelles des prévenus sont détenus. Son cice de l’action publique nécessite l’autorisa-
comportement dans ce domaine sera apprécié tion du Procureur général, l’avis d’ouverture
par ses chefs hiérarchiques, notamment lors de d’instruction lui sera transmis dès l’inscription
l’examen des pièces périodiques à fournir. de l’affaire au R.M.P. ou dès la date de l’arresta-
Les négligences et les excès feront l’objet de tion de l’inculpé.
remarques écrites qui seront versée au dossier Au cas où le tribunal refus d’autoriser ou de
personnel de l’O.P.J. ou du magistrat en cause. confirmer la détention préventive, le chef de
Copies de ces remarques seront adressées au l’office doit être averti aussitôt, même verbale-
Procureur général près la Cour d’appel et, le ment ou par téléphone, afin qu’il puisse éven-
cas échéant, au Procureur général de la Répu- tuellement exercer le droit d’appel prévu par
blique. les articles 37 et 39 du Code de procédure
En application du Code de l’organisation et de pénale (D. du 6 août 1959).
la compétence judiciaires, les magistrats des
parquets exercent leurs fonctions sous la sur- Section 2 :
veillance et la direction immédiates du chef de Directives
l’office (articles 12, 13, 16). Celui-ci, en cas de
nécessité, ne doit pas dès lors hésiter à des- 1. Examen des dossiers ouverts à
saisir un magistrat de certains dossiers pour charge de prévenus en détention
les confier à un autre magistrat plus soucieux
de respecter les prescriptions légales en cette Ces dossiers feront l’objet dans chaque cabinet
matière. d’instruction d’un classement dans une farde
spéciale où ils se retrouveront commodément.
La détention préventive doit être réservée aux
a) Priorité désormais sera donnée à leur
cas graves et elle doit être aussi brève que pos-
étude à leur solution.
sible. Il y a lieu de tenir compte comme point
de départ de l’incarcération de la date de priva- b) Le numéro d’ordre (RMP), le nom du déte-
tion effective de la liberté. La mise en détention nu, la date de son arrestation, celle de son
préventive doit être l’exception pour les faits mandat d’arrêt et des pièces légales sub-
punissables de six mois de servitude pénale séquentes de détention et de la relaxation
au maximum. Elle sera requise avec prudence éventuelle seront consignées par colonnes
268
en un tableau que chaque magistrat ins- continué à provoquer les prolongations, consi-
tructeur tiendra à jour à l’effet de contrô- dérant que la procédure pénale ne peut être
ler sa propre activité et la régularité de ces que d’interprétation stricte.
détentions. Toutefois, la Cour d’appel de Kinshasa avait
c) Ces inscriptions seront biffées d’un trait estimé devoir maintenir les interprétations
général pour chaque prévenu le jour de la larges de certains auteurs (SOHIER – MINEUR
fixation du dossier, dont la date sera notée. – RUBBENS) qui, dans le chapitre de la déten-
d) Chaque magistrat est personnellement tion préventive, ajoutent chaque fois après les
responsable du renouvellement des pièces mots « juridiction saisie … » ou « tribunal saisi »,
de détention. les mots « des pièces » ou … « du dossier ».
e) Chaque samedi, les magistrats instructeurs De ces éléments, découle la situation suivante
transmettront les éléments de ce tableau (selon Sohier : procédure pénale nos 588, 612
à leur chef d’office. Copie en sera envoyée et 613) : au lieu que le ministère public doive
par même courrier au Procureur général. demander la confirmation de la détention de
f) Chaque samedi, encore, au parquet du pro- mois en mois, c’est le prévenu qui par appli-
cureur de la République et ou à tout autre cation de l’article 45 du Code de procédure
parquet, les substituts, dossiers en main, pénale obtient de demander directement au
entretiendront leur supérieur de chacune tribunal, sa libération. Et il pourra le faire im-
de ces instructions et lui en feront verba- médiatement, puis chaque fois que quinze jours
lement le point. se seront écoulés après le rejet d’une requête.
L’officier du ministère public n’aura plus à pré-
g) Le procureur de la République ou le chef
parer ni à présenter « de demande ». C’est
de l’office du parquet, séance tenante,
le jugement compétent qui, sur la requête du
prendra la décision qui s’impose, soit en
prévenu, étudiera le dossier avant d’entendre
ordonnant la relaxation du prévenu suite
l’intéressé et de demander l’avis du ministère
aux charges inexistantes ou insuffisantes
public à l’audience. « Je me rallie à cette façon
pour justifier plus longtemps la détention,
de voir ».
soit en fixant l’affaire devant la juridiction,
soit en statuant sur les mesures encore Il importe donc de veiller à ce que dès l’envoi
nécessaires, mais décisives, à l’achèvement en fixation d’un dossier, les prévenus reçoivent
de l’instruction. une formule succincte, les avisant du transmis,
et les avertissant que c’est au tribunal désor-
2. Situation des prévenus entre mais qu’ils peuvent s’adresser directement
l’envoi des dossiers en fixation pour demander leur mise en liberté, tous les
et la comparution sur citation ou sur 15 jours écoulés suivant la décision précédente
comparution volontaire de rejet.
Les gardiens de prison du ressort doivent être
On a fréquemment évoqué la longueur des dé- au courant de la présente par les parquets qui
tentions courant entre l’envoi des dossiers en veilleront à ce que le droit des détenus soit res-
fixation et la comparution sur citation ou sur pecté et leurs requêtes transmises sans délai.
comparution volontaire qui, seules, opèrent la Il importe de rappeler aux gardiens des prisons
saisie du tribunal, hormis le cas de sommation. qu’ils ne peuvent procéder à l’incarcération
Le ministère public, s’appuyant sur le texte d’une personne quelconque sur présentation
précis de l’article 45 du Code de procédure d’un des titres énumérés aux articles 30 et 34
pénale, s’était montré disposé à se considérer de l’ordonnance n° 344 du 17/9/1965 (J.O. n°
comme restant responsable. En ce sens, il aurait spécial du 24.9.1965, page 816).
269
force de chose jugée. En cas d’acquittement, le dants les articles 45 et 103 selon que la cause
prévenu arrêté recouvre sa liberté nonobstant est pendante devant la juridiction du premier
l’appel14. Si l’affaire n’est pas en état de rece- degré ou devant la juridiction d’appel. En cas de
voir le jugement, l’article 6 prévoit le renvoi à cassation, l’article 49 de la loi portant procé-
l’une des prochaines audiences du tribunal. Le dure devant la Cour Suprême de Justice reste
prévenu est, s’il y a lieu, placé en détention pré- la référence.
ventive. L’article 6 de la procédure de flagrant délit est
donc à mettre en parallèle avec l’article 45 du
Qui doit le placer en détention Code de procédure pénale. La mise en état de
préventive ? détention préventive revient donc au juge ou
La mise en détention préventive relève de la au tribunal suivant les distinctions faites par la
juridiction saisie de la poursuite. Cette affir- loi.
mation repose sur le respect des textes. Il y a Certes, l’article 28 du Code de procédure pé-
d’abord l’ordonnance loi sur la procédure de nale autorise le ministère public à placer l’in-
flagrant délit. culpé sous mandat d’arrêt provisoire lorsque
L’article 6 de ce texte stipule in fine que le pré- les conditions de la mise en état de détention
venu est, s’il y a lieu, placé en détention pré- préventive se trouvent réunies. Cela n’est pas
ventive. Cette disposition doit être interprétée à confondre avec la mise en état de détention
à la lumière de l’exposé des motifs au point 6 préventive définie et prévue aux articles 27 et
où il est dit : «(…) C’est pourquoi, la présente 29. Il s’agit de l’arrestation ou de la détention
ordonnance-loi propose que les témoins de l’infrac- provisoire soumise, dans les cinq jours de l’ar-
tion soient en même temps que l’auteur, devant le restation, au contrôle du juge de détention pré-
tribunal. C’est une espèce de garde à vue prolon- ventive. Par ailleurs, il ne s’agit que d’une faculté
gée. De même, le tribunal peut décider de mettre à laquelle l’officier du ministère public peut ne
l’inculpé en détention préventive au cas où l’affaire pas recourir, préférant s’adresser directement
n’est pas en état de recevoir jugement et qu’une au juge conformément aux articles 27 et 29.
instruction prolongée paraît nécessaire». Il apparaît Le fait qu’une pratique séculaire fait intervenir
clairement que la mise en détention préventive l’ordonnance de mise en détention préventive
du prévenu considéré est ordonnée par le tri- à la suite du mandat d’arrêt provisoire, ne devra
bunal saisi de la poursuite. pas pousser à conclure que la mise en déten-
Au demeurant, le législateur du 24 février 1978 tion préventive doit être nécessairement pré-
n’a pas entendu s’écarter de la procédure pé- cédée du mandat d’arrêt provisoire. Elle peut
nale en matière de détention préventive. Il y a intervenir en l’absence de tout mandat d’arrêt
ensuite le décret du 6 août 1959 portant Code provisoire antérieur.
de procédure pénale. C’est ici l’occasion de rappeler un passage de la
L’article 27 du décret définit les conditions mercuriale du 16 octobre 1971 de l’un de mes
sans lesquelles l’inculpé ne peut être mis en prédécesseurs sur la détention préventive où il
état de détention préventive, avant que l’article est dit : « La détention provisoire n’est jamais obli-
29 ne décide que la mise en état de détention gatoire et par le fait même, reste exceptionnelle.
préventive est autorisée par le président du La doctrine et la jurisprudence enseignent que le
tribunal de paix. La mise en liberté provisoire mandat d’arrêt provisoire n’est pas une formalité
revient en principe à la même autorité selon la nécessaire à la mise en détention préventive. Il
combinaison des articles 32 et 33 du Code de n’est qu’une faculté d’instruction accordée au ma-
procédure pénale. gistrat instructeur, faculté dont il ne doit pas user
Les articles 29 et 32 se situent dans la phase de obligatoirement pour introduire une demande de
l’instruction préparatoire ont pour correspon- mise en détention préventive ».
14
Art. 83 du Code de procédure pénale
271
Dans l’énumération des conditions sans les- libertés individuelles et des droits fondamen-
quelles l’inculpé ne peut être mis en état de dé- taux des citoyens19, après réquisition, mais non
tention préventive, on ne trouve pas l’existence à la requête, du ministère public.
du mandat d’arrêt provisoire que la loi n’a pas
voulu obligatoire15. Il en découle que la mise en
état de détention préventive peut intervenir Le Procureur Général de la République,
en l’absence du mandat d’arrêt provisoire. Il Flory KABANGE NUMBI
convient de relever que la mise en détention
préventive n’a pas pour effet de régulariser la
détention antérieure. Il est de jurisprudence
que le juge appelé à autoriser ou à confirmer INTERDICTION AGENTS
la détention n’a pas à statuer sur la légalité ni la BENEVOLES
régularité du titre primitif : sa mission consiste
à autoriser ou à refuser la continuation de la INSTRUCTION N°
détention si cette mesure lui paraît justifiée. Sa
décision n’a pas pour effet de régulariser les
2055/D.047/185/PGR/SEC/2006
titres de détention ni de couvrir les irrégulari- DU 09 JUIN 2006 RELATIVE
tés de la détention déjà subie, mais rend cette À L’INTERDICTION
détention légale pour l’avenir16. D’UTILISATION DES AGENTS
Par l’envoi du dossier en fixation d’audience, BÉNÉVOLES (Recueil de circulaires et
le ministère public est dessaisi du dossier de instructions générales, notes de service et commentaires
la cause au profit de la juridiction du jugement. du Procureur général de la République, 2007, p. 75)
De sorte que toute mesure privative ou res-
trictive de liberté est du ressort exclusif du A Messieurs les Procureurs Généraux près les
tribunal17, sous réserve du droit du ministère cours d’appel (tous),
public de réincarcérer le prévenu qui manque
aux charges qui lui ont été imposées par la juri- Vous avez sans doute reçu, comme moi, co-
diction saisie de la poursuite18. pie de la lettre n° 205/016/DGPJP/PGR/
DSGP/2006 du 19 mai 2006 et de son annexe
L’inculpé peut être placé en détention préven-
que Monsieur l’Inspecteur Général de la Police
tive à l’expiration de la garde à vue, sans passer
Judiciaire des parquets a adressées à tous les
par l’arrestation provisoire de l’officier du mi-
Inspecteurs Judiciaires des parquets au sujet de
nistère public. Les articles 27 et 29 du Code de
l’objet repris en marge.
procédure pénale ne s’y opposent pas. Même
avant l’expiration de la garde à vue, l’officier du La situation qu’il y dénonce est connue de cha-
ministère public à qui l’officier de police judi- cun de vous car, selon des renseignements en
ciaire aura transmis le dossier peut solliciter la ma possession, certains officiers du Ministère
mise en détention de l’inculpé, et le juge n’est public utilisent, eux-aussi, le même personnel
pas fondé à lui opposer l’absence du mandat bénévole dans l’exécution des mandats de jus-
d’arrêt provisoire pour repousser la mise en tice.
détention préventive sollicitée. Dans l’hypo- Il s’ensuit que n’ayant pas été engagés par la
thèse sous examen de la procédure devant la Fonction Publique et ne pouvant prétendre à
juridiction de jugement, le prévenu sera placé une rémunération du Trésor Public, les intéres-
en détention préventive par le juge, garant des sés sont obligés de rançonner les justiciables
15
Art. 27 et 28 du Code de procédure pénale pour se faire payer. Il en résulte des abus qui se
16
Boma, 28 février 1916, Jur. Col 1926 p. 321 Kengo wa répercutent sur le magistrat utilisateur, sur son
Dongo : La détention préventive, p. 49 office et sur l’ensemble du corps.
17
Art. 33 et 45 du Code de procédure pénale
18
Art. 47 du Code de procédure pénale 19
Art. 150 de la Constitution
272
tent des tendances persistantes à la délinquante, Il en est de même en cas d’appel. L’article 103
…). du Code de procédure pénale prévoit que
Il va sans dire que la passivité qui caractérise le prévenu qui était en état de détention au
certains d’entre vous dans l’exercice de la plé- moment du jugement demeure en cet état no-
nobstant l’appel.Toutefois, il peut demander à la
nitude de l’action publique, doit être bannie tel
juridiction d’appel sa mise en liberté provisoire.
que je l’ai stigmatisé dans mon mot de circons-
Dans ce cas, les dispositions des articles 45 et
tance du 14 juin 2003, jour de la cérémonie de
47 lui sont applicables.
remise-reprise avec mon prédécesseur.
Je serai incomplet si je passais sous silence le
C’est dans le même souci que je tiens à vous
rôle du Ministère Public en matière de droit
remettre en mémoire, en vue d’une application
privé. L’article 8 du Code de l’organisation
rigoureuse, l’Ordonnance-loi n° 78-001 du 24
judiciaire vous fait l’obligation d’agir par voie
février 1978 relative à la répression des infrac- d’action principale dans l’intérêt de toute per-
tions flagrantes, qui institue une procédure spé- sonne physique lésée qui serait inapte à ester
ciale dans le but de décourager les délinquants, en justice, à assurer sa défense et à y pourvoir.
de réduire sensiblement la lenteur de la Justice
et de développer la confiance de la population Je ne tolérerai plus l’insouciance observée dans
envers la justice et la crainte du châtiment. l’application de la loi et qui frise une certaine
complicité avec le délinquant.
Cependant, la répression qui doit imprimer
Sachez que la bonne administration de la jus-
votre action ne serait qu’illusion, si les déci-
tice est un facteur important de la paix sociale
sions rendues n’étaient pas exécutées. C’est
indispensable au développement économique
pourquoi j’insiste sur l’application sans faille des
et social d’un pays, et constitue le dernier rem-
dispositions des articles 109 à 112 du Code de
part contre l’injustice, les atteintes à l’ordre
procédure pénale.
public et aux droits fondamentaux des citoyens.
Mais plusieurs irrégularités sont constatées en
Ces instructions étant de stricte application, je
cette matière, tant à l’égard des juridictions de
vous demande d’en assurer une large diffusion.
jugement qu’à celui du Ministère Public, lorsque
l’arrestation immédiate du condamné a été or- Le Procureur Général
donnée. de la République,
efficacement leurs activités. L’ordonnance n° entrer en vigueur qu’à une date qui sera fixée
68-449 du 2 décembre 1968 portant contrôle par arrêté du président du Conseil judiciaire,
des activités des officiers de police judiciaire procureur général de la République.
n’a guère apporté de solution à ce problème. Cette précaution a été prise afin d’éviter toute
C’est pourquoi la proposition qui vous est faite solution de continuité dans l’exercice des attri-
de conférer aux procureurs de la République le butions d’officier de police judiciaire entre la
pouvoir d’habiliter les officiers de police judi- date d’entrée en vigueur de l’ordonnance et
ciaire à exercer leurs fonctions dans leur res- l’habilitation de tous les officiers de police judi-
sort et le cas échéant de suspendre ou de reti- ciaire pour lesquels un recensement général
rer cette habilitation sera, nous le croyons, une est nécessaire.
arme efficace mise à la disposition du Ministère
public. Elle permettra en effet, d’écarter du
Ordonnance
corps de la police judiciaire, temporairement
ou définitivement, les éléments indisciplinés ou Le Président de la République ;
incompétents. Vu la Constitution, spécialement en son article
C’est la même préoccupation du renforcement 42 ;
de l’autorité du Ministère public qui a milité Vu la loi n° 77-030 du 28 décembre 1977 por-
en faveur de la réintroduction du signalement tant organisation du Conseil judiciaire ;
des officiers de police judiciaire. Toutefois, pour
que cette autre arme de discipline, qui a donné Vu l’ordonnance-loi n° 78-005 du 29 mars
de très bons résultats à l’époque coloniale, ait 1978 portant Code de l’organisation et de la
la même efficacité, la collaboration des chefs compétence judiciaires ;
hiérarchiques de ces agents est indispensable. Vu le décret du 6 août 1959 portant Code de
C’est pourquoi il est demandé que ces auto- procédure pénale, tel que modifié à ce jour ;
rités tiennent compte du signalement du par- Vu l’ordonnance du 3 juin 1924 portant dési-
quet, pour l’avancement des officiers de police gnation et compétence des officiers de police
judiciaire dans leur carrière administrative. judiciaire et les textes qui l’ont modifiée ou
Enfin, se rappelant les idéaux de notre mou- complétée ;
vement révolutionnaire qui met l’homme au Sur proposition du président du Conseil judi-
centre de ses préoccupations, le projet a tenu ciaire, procureur général de la République ;
à concilier les intérêts de la répression avec
ceux des prévenus. C’est ainsi que la garde à
vue notamment a été réglementée, contraire- ORDONNE :
ment aux textes antérieurs, la durée et le lieu
d’application de cette mesure ont été précisés. CHAPITRE Ier :
Il existe même dans ce projet des dispositions DE LA POLICE JUDICIAIRE
protectrices des biens et de la santé de la per-
sonne gardée à vue. Section Ire :
Dispositions générales
D’autres points encore sur lesquels le Code de
procédure pénale actuel est muet ou laconique
Article 1er. :
ont été précisés.
La police judiciaire est exercée, sous la direc-
Enfin, pour terminer, il est proposé que l’or-
tion et la surveillance du Ministère public par
donnance entre en vigueur à la date de sa
les personnes désignées à cet effet par la loi ou
signature.Toutefois la disposition frappe de nul-
par arrêté du président du Conseil judiciaire,
lité les procès-verbaux établis par des officiers
Procureur général de la République.
de la police judiciaire non habilités ne devrait
279
blique qui y joint le dossier personnel de l’inté- Le président du Conseil judiciaire, Procureur
ressé ainsi que le dossier de l’affaire s’il ya lieu. général de la République en adresse une copie
La commission statue dans les huit jours de la à l’autorité de tutelle de l’officier de police
réception de la requête et du dossier. judiciaire concerné pour être statué ainsi qu’il
appartiendra sur la situation professionnelle de
L’officier de police judiciaire est entendu per- l’intéressé.
sonnellement ou par l’intermédiaire d’un
conseil. Il a droit à la communication du dossier. Article 18 :
Il peut aussi être entendu par tout magistrat ou
L’officier de police judiciaire ayant fait l’objet
officier de police judiciaire délégué à cette fin
d’une mesure de refus, de suspension ou de
par le Procureur général.
retrait de l’habilitation, ne peut, sous peine d’un
La commission statue par décision motivée. Sa emprisonnement de 2 mois à 6 mois et d’une
décision est notifiée à l’intéressé, ainsi qu’à son amende n’excédant pas 100 francs congolais ou
chef hiérarchique et au procureur de la Répu- de l’une de ces peines seulement, sans préju-
blique. dice des autres peines pouvant résulter notam-
ment d’une atteinte illégale aux droits garantis
Article 16 : aux particuliers, exercer d’autres attributions
L’officier de police judiciaire dont l’habilita- judiciaires que celles reconnues aux agents de
tion a été suspendue ou retirée est tenu de police judiciaire.
remettre sa carte d’officier de police judiciaire
dès la notification de la décision du procureur Article 19 :
de la République entre les mains de ce magis- Tout procès-verbal établi par un officier de po-
trat ou de son délégué. lice judiciaire non habilité ou n’ayant pas prêté
serment ou dont l’habilitation a été suspendue
En cas de suspension de l’habilitation, la carte
ou retirée est nul et de nul effet.
lui est restituée de plein droit et il reprend le
plein exercice de ses attributions à l’expiration
§3. Dossier individuel et signalement
du délai de suspension.
Au cas de refus ou de retrait de l’habilitation, Article 20 :
l’officier de police judiciaire ne peut être réha- Le procureur de la République tient un dossier
bilité à nouveau que sur décision du président individuel de chaque officier de police judiciaire
du Conseil judiciaire, Procureur général de la de son ressort.
République. Lorsque le refus ou le retrait de À la fin de chaque année judiciaire et au plus
l’habilitation est dû à un manque de connais- tard un mois avant la date des signalements
sances, la réhabilitation ne peut avoir lieu que dans le corps ou service auquel l’officier de
si l’officier de police judiciaire a suivi des cours police judiciaire est affecté, il établit sur cha-
de perfectionnement et satisfait aux examens cun d’eux un signalement sur son militantisme,
organisés dans un centre de formation agréé son comportement, sa manière de rédiger les
par le président du Conseil judiciaire, Procu- procès-verbaux et rapports, le zèle avec lequel
reur général de la République. il remplit ses devoirs, sa probité, la valeur des
informations données au parquet, son habilité
Article 17 : professionnelle et le degré de confiance que
II est transmis sans délai au président du Conseil l’on peut accorder à ses constatations.
judiciaire, Procureur général de la République,
trois expéditions de toute décision accordant, Article 21 :
refusant, suspendant ou retirant l’habilitation Le signalement ainsi établi est notifié à l’officier
prévue à l’article 7. de police judiciaire qui peut exercer un recours
282
devant le Procureur général près la cour d’ap- d’arrestation ou de saisie, hormis celle qui im-
pel dans les formes et délais prévus à l’article plique une perquisition.
15.
Les signalements devenus définitifs sont com- Article 25 :
muniqués en trois exemplaires au président Les agents de police judiciaire sont placés sous
du Conseil judiciaire, Procureur général de la la direction des officiers de police judiciaire
République qui en adresse une copie à l’auto- sous les ordres desquels ils exercent leurs
rité de tutelle de l’officier de police judiciaire fonctions et la surveillance du Ministère public.
concerné. Ils rendent compte verbalement ou par écrit,
À quelque corps ou service que l’officier de sous forme de rapport, des opérations qu’ils
police judiciaire appartienne, il est tenu compte effectuent ainsi que des constations qu’ils font.
de ce signalement dans ses cotations définitives Leurs déclarations verbales sont reçues sur
et ses promotions. procès-verbal dans les formes ordinaires d’au-
dition des dénonciateurs ou des témoins.
Article 22 :
À chaque mutation du ressort d’un tribunal de Article 26 :
grande instance, l’officier de police judiciaire Les agents de police judiciaire n’ont pas qualité
en informe le procureur de la République et pour décider seuls des mesures de saisie ou
lui remet sa carte d’officier de police judiciaire. d’arrestation. Toutefois, en cas d’infraction fla-
Le procureur de la République transmet, coté grante ou réputée telle, ils peuvent se saisir de
et paraphé, le dossier individuel de l’officier de la personne du suspect à charge de le conduire
police judiciaire muté au procureur de la Ré- immédiatement devant l’officier du Ministère
publique du nouveau ressort. Celui-ci ne peut public ou l’officier de police judiciaire le plus
accorder l’habilitation prévue à l’article 7 ni proche.
recevoir le serment de l’officier de police judi- Ils peuvent aussi, dans les mêmes circonstances
ciaire muté qu’après avoir pris connaissance de et sous les mêmes conditions, procéder à la
ce dossier. saisie des objets sur lesquels pourrait porter
la confiscation prévue par la loi et de tous
Section 3 autres qui pourraient servir à conviction ou à
Des agents de police judiciaire décharge.
Article 23 : Section 4:
Sont agents de police judiciaire, les personnes Dispositions communes
auxquelles cette qualité a été reconnue par la
loi ou les règlements. Article 27 :
Les officiers et agents de police judiciaire sont,
Article 24 : chacun dans leur catégorie, égaux devant la loi
Les agents de police judiciaire ont pour mission en prérogatives et en responsabilité.
de seconder, dans l’exercice de leurs fonctions, Ils doivent servir la société avec loyauté, inté-
les officiers du Ministère public et les officiers grité et dévouement. Ils doivent faire montre
de police judiciaire. en toute circonstance d’un engagement total
Ils transmettent les convocations et exécutent aux idéaux du parti.
les mandats de ces autorités. Ils peuvent être Ils ne peuvent en aucun cas recevoir des par-
chargés par ces autorités d’une mission de ties ou de leurs mandataires des rémunéra-
surveillance ou d’une opération de recherche, tions quelconques ni accepter des moyens de
283
transport ou autres avantages qui leur seraient suivre, d’arrêter, de saisir ou de ne pas exécuter
offerts par ceux-ci même pour l’exercice de les devoirs auxquels ils sont astreints.
leurs fonctions.
Lorsque pour les besoins d’une enquête, ils ont Article 30 :
été amenés à exposer des frais personnels, ils Les officiers et agents de police judiciaire
dresseront un état desdits frais qu’ils annexe- doivent avoir en toute circonstance un com-
ront à leur procès-verbal avec toutes les pièces portement digne envers les justiciables. Ils sont
justificatives. Ceux-ci leur seront remboursés tenus de justifier de leur qualité et de leur
par un comptable du Trésor au vu d’une déci- compétence à toute demande des autorités
sion motivée de taxation émanant du procu- judiciaires ou des justiciables.
reur de la République. Les frais ainsi exposés
entreront en compte pour le calcul des frais Article 31 :
de justice conformément à ce qui est prévu Les officiers et agents de police judiciaire des
aux articles 126 et 127 du Code de procédure différents corps ou services entretiennent à
pénale.
tous les échelons des relations de coopération
et d’entraide réciproques.
Article 28 :
Ils sont tenus de se communiquer mutuelle-
Les officiers et agents de police judiciaire sont
ment toutes informations utiles au bon dérou-
tenus d’informer sans délai les autorités judi-
lement des enquêtes dont ils ont la charge.
ciaires de toute infraction dont ils ont connais-
sance. Ils n’ont aucun pouvoir d’appréciation
de l’opportunité de poursuivre ou de ne pas
poursuivre. CHAPITRE II :
Sous peine d’une sanction pouvant aller jusqu’à
DES ENOUÊTES
deux mois de servitude pénale ou 100 francs
congolais d’amende et sans préjudice des droits Section Ire :
de la partie civile à leur réclamer les dom- Du secret de l’instruction
mages-intérêts auxquels le coupable aurait été
condamné, ils ne peuvent ni refuser, ni différer Article 32 :
la constatation d’une infraction pour laquelle ils La procédure de l’enquête et de l’instruction
ont été requis par un particulier ou par l’offi- préjuridictionnelle est secrète. Toute personne
cier du Ministère public. qui concourt à cette procédure est tenue au
secret professionnel dans les conditions et sous
Article 29 : les peines prévues à l’article 73 du Code pénal.
Dans l’exercice de leurs attributions judiciaires Toutefois, le procureur de la République peut,
et à moins que la loi n’en dispose autrement, lorsque l’intérêt d’une enquête l’exige ou que
seuls les procureurs de la République, les pro- la mesure est impérieusement réclamée par
cureurs généraux et le président du Conseil l’opinion publique, autoriser, par une décision
judiciaire, Procureur général de la République motivée, la communication à la presse de tels
ainsi que leurs substituts ont qualité pour diri- éléments d’enquête qu’il précise.
ger leurs activités, par la voie, s’il y a lieu, des
officiers de police judiciaire responsables des La décision indique le mode de diffusion ainsi
corps ou services auxquels ils appartiennent. que la personne qui en est chargée.
Section 2 : Article 38 :
De la procédure ordinaire d’enquête Les officiers de police judiciaire sont tenus de
recevoir toute plainte, dénonciation ou rapport
Article 33 : relatif à une infraction qu’ils ont pour mission
Les officiers de police judiciaire peuvent effec- de constater. Ils en dressent aussitôt procès-
tuer des enquêtes préliminaires, soit d’office, verbal. Ils sont tenus au secret professionnel
soit sur instruction de l’officier du Ministère sur l’identité de tout dénonciateur qui, a près
public ou sur plainte ou dénonciation d’un jus- s’être fait connaître, réclame le bénéfice de
ticiable. l’anonymat, pourvu que lui-même n’ait commis,
pas sa dénonciation, aucune faute.
Article 34 : Toute plainte, toute dénonciation et tout rap-
L’enquête a pour but de déterminer la nature port doivent faire l’objet d’une enquête de
de l’infraction commise, les circonstances et la l’officier de police judiciaire.
manière dont elle a été commise, le temps et le
lieu de sa commission, l’identité de ses auteurs Article 39 :
et complices, ainsi que les preuves ou indices à Les officiers de police judiciaire mènent leurs
leur charge. enquêtes individuellement. Toutefois, lorsque
les circonstances l’exigent, ils peuvent, avec
Article 35 : l’accord de leurs chefs ou sur ordre de l’offi-
L’enquête de l’officier de police judiciaire est cier du Ministère public, concourir à deux ou
de portée immédiate. Elle doit être menée sans à plusieurs à une même enquête. En ce cas, la
désemparer de manière à fournir à l’officier du coordination de leurs activités est assurée par
Ministère public les principaux éléments d’ap- le magistrat qui les a mandatés ou leur chef hié-
préciation. rarchique ou encore celui d’entre eux que ces
autorités désignent.
Article 36 :
Article 40 :
Dans l’exécution de sa mission, tout officier de
police judiciaire est, dans les limites de sa com- Les officiers de police judiciaire se transportent
pétence, investi des pouvoirs et attributions sur les lieux de l’infraction toutes les fois que
définis ci-dessous. cela est nécessaire. Ils y constatent, s’il y a lieu,
le corps du délit et y recherchent le mode
§1er De la recherche des infractions et d’opération ainsi que les traces ou indices lais-
de leur constat sés par les auteurs.
comparaître ou ayant comparu, elles refusent officiers de police judiciaire du Centre natio-
de déposer, l’officier de police judiciaire en in- nal de documentation pour toutes infractions
forme l’officier du Ministère public qui peut les commises dans l’exercice de leurs fonctions
y contraindre par la force s’il ya lieu. sans l’autorisation de l’administrateur général
du Centre national de documentation.
Article 42 : L’officier de police judiciaire qui reçoit une
Les officiers de police judiciaire entendent tout plainte ou une dénonciation ou constate une
suspect afin de recueillir ses explications sur les infraction à charge de l’une de ces personnes
faits qui lui paraissent imputables. commise dans l’exercice de ses fonctions,
Les personnes ainsi convoquées sont tenues transmet aussitôt les pièces au Procureur gé-
de comparaître mais non de s’expliquer. Elles néral près la cour d’appel du ressort ou près la
ne prêtent pas serment. Si elles refusent de Cour de sûreté de l’État par l’intermédiaire, s’il
comparaître, ou ayant comparu elles refusent y a lieu, du parquet local.
de répondre, mention en est portée au procès- En cas d’urgence, le Procureur général est in-
verbal. formé par tout moyen et donne les instructions
provisoires nécessaires dans la même forme.
Article 43 : Lorsque l’infraction a été commise en dehors
Nonobstant les dispositions des articles 33 et de l’exercice des fonctions, l’administrateur gé-
42, les officiers de police judiciaire n’ont pas néral du Centre national de documentation est
qualité pour instrumenter d’office contre les simplement avisé des poursuites.
commissaires politiques, Ministres, commis-
saires du peuple ainsi que les dignitaires de Article 45 :
l’ordre national du Léopard et les magistrats. Nonobstant les dispositions des articles 33 et
Ils ne peuvent ni les entendre, ni procéder à 42, les officiers de police judiciaire près les juri-
leur arrestation, ni saisir leurs biens. Toutefois, dictions ordinaires n’ont qualité pour instru-
l’officier de police judiciaire peut recevoir les menter d’office contre des militaires ou assimi-
plaintes, dénonciations et rapports relatifs aux lés que si l’infraction est flagrante ou réputée
infractions commises par ces personnes et les telle ou encore si elle été commise Section 2
constater selon les règles ordinaires de la pro- De la procédure ordinaire d’enquête en parti-
cédure. Il transmet aussitôt ces pièces au pré- cipation avec des civils.
sident du Conseil judiciaire, Procureur général L’officier de police judiciaire qui reçoit une
de la République ou au Procureur général près plainte ou une dénonciation ou constate une
la cour d’appel du ressort ou près la Cour de infraction même flagrante ou réputée telle à
sûreté de l’État par l’intermédiaire, s’il y a lieu, charge d’un militaire ou assimilé, commise sans
du parquet local. la participation de civils, informe aussitôt l’of-
En cas d’urgence, le président du Conseil judi- ficier de police judiciaire près les juridictions
ciaire, Procureur général de la République ou militaires les plus proches et est dessaisi de
le Procureur général près la cour d’appel du l’enquête à l’arrivée de cet officier de police
ressort ou près la Cour de sûreté de l’État est judiciaire.
avisé par tout moyen et donne dans la même
forme les instructions provisoires nécessaires. Article 46 :
Nonobstant les dispositions des articles 33 et
Article 44 : 42, les officiers de police judiciaire n’ont pas
Nonobstant les dispositions des articles 33 et qualité pour instrumenter d’office contre un
42, les officiers de police judiciaire n’ont pas membre d’une mission diplomatique ou consu-
qualité pour instrumenter d’office contre les laire ou un membre de sa famille, un fonc-
286
tionnaire d’un organisme international ou un à une personne ayant commis une infraction
expert de la coopération en poste dans notre passible de cette peine, ainsi qu’au coauteur ou
pays. complice de cette infraction.
L’officier de police judiciaire qui reçoit une Sont susceptibles de confiscation spéciale:
plainte ou une dénonciation ou constate une 1° les choses formant l’objet de l’infraction et
infraction à charge de l’une de ces personnes, celles qui ont servi ou qui ont été destinées à la
transmet aussitôt les pièces au président du commettre quand la propriété en appartient à
Conseil judiciaire, Procureur général de la l’auteur de l’infraction;
République par l’intermédiaire, s’il ya lieu, du
parquet local. 2° les choses qui ont été produites par l’infrac-
tion.
En cas d’urgence, le président du Conseil judi-
ciaire, Procureur général de la République est La confiscation spéciale ne s’applique qu’aux in-
avisé par tout moyen et donne dans la même fractions intentionnelles. Elle ne s’applique aux
forme les instructions provisoires nécessaires. infractions non intentionnelles que dans les cas
déterminés par la loi.
§ 3. Des saisies et perquisitions
Article 50 :
Article 47 :
Les officiers de police judiciaire ont le droit de
Les officiers de police judiciaire recueillent ou suivre tous les objets susceptibles de saisie en
font recueillir par les spécialistes des labora- quelque lieu qu’ils se trouvent.
toires techniques les traces et indices laissés
par les auteurs des infractions. Toutefois et sauf ce qui est dit à l’article 93 ci-
dessous, l’officier de police judiciaire ne peut
Ils peuvent se saisir de tout objet susceptible procéder à une visite domiciliaire ou perquisi-
de servir à la manifestation de la vérité. Les tion que du consentement exprès et écrit du
objets saisis sont présentés à leurs détenteurs chef de l’habitation ou son délégué. Ce consen-
ou propriétaires aux fins de les reconnaître et tement est constaté su r le procès-verbal de
de les identifier, ils sont paraphés par ces der- perquisition signé et approuvé par celui qui
niers ou marqués au moyen d’un signe distinctif l’aura donné.
indélébile, Ils sont soigneusement décrits dans
un procès-verbal signé par l’officier de police Si le chef de l’habitation refuse la visite domici-
judiciaire et le détenteur ou propriétaire. liaire ou la perquisition, l’officier de police judi-
ciaire s’en réfère à l’officier du Ministère public
qui peut l’y contraindre par la force s’il ya lieu.
Article 48 :
Les officiers de police judiciaire saisissent tout Article 51 :
objet susceptible de confiscation. Les objets
saisis sont présentés à leurs détenteurs ou Le consentement prévu à l’article précédent
propriétaires aux fins de les reconnaître et de est formulé de la manière suivante: «Sachant
les identifier. Ils sont paraphés par ces derniers que je puis m’opposer à la visite de mon domi-
cile, je consens expressément à ce que vous y
ou marqués d’un signe distinctif indélébile. Ils
opériez les perquisitions et saisies que vous
sont soigneusement décrits dans un procès-
jugerez utiles à l’enquête en cours»
verbal signé par l’officier de police judiciaire et
le détenteur ou propriétaire.
Article 52 :
Article 49 : Les visites domiciliaires et perquisitions ne
peuvent être commencées avant 5 heures du
Sont susceptibles de confiscation générale tous
matin ni après 21 heures.
les biens meubles et immeubles appartenant
287
L’officier de police judiciaire ainsi que le déten- telle, l’officier de police judiciaire peut retenir
teur des objets saisis peuvent assister à la vente. par-devers lui la personne arrêtée pour une
durée ne dépassant pas quarante-huit heures.
Article 70 : À l’expiration de ce délai, la personne gardée
L’officier de police judiciaire joint la quittance à vue doit obligatoirement être laissée libre de
et deux exemplaires du procès-verbal de la se retirer ou mise en route pour être conduite
vente à son dossier. Il les transmet à l’officier devant l’officier du Ministère public, à moins
du Ministère public. que l’officier de police judiciaire se trouve, en
raison des distances à parcourir, dans l’impossi-
Article 71 : bilité de ce faire.
Les objets nuisibles à la santé ou dangereux Article 74 :
pour la sécurité publique ne peuvent être ven-
dus. Ils sont détruits sur décision de l’officier L’arrestation ainsi que la garde à vue sont
du Ministère public. Il est dressé procès-verbal constatées sur procès-verbal.
de cette destruction. L’officier de police judiciaire y mentionne
l’heure du début et de la fin de la mesure ainsi
§5. Des arrestations que les circonstances qui l’ont justifiée. Le pro-
et des gardes à vue cès-verbal d’arrestation est lu et signé par la
personne arrêtée ou gardée à vue ainsi que par
l’officier de police judiciaire dans les formes
Article 72 :
ordinaires des procès-verbaux.
Les officiers de police judiciaire peuvent procé-
der à l’arrestation de toute personne soupçon- Article 75 :
née d’avoir commis une infraction punissable
Le point de départ du délai de garde à vue est
de six mois au moins de servitude pénale, à la
déterminé de la manière suivante:
condition qu’il existe contre elle des indices
sérieux de culpabilité. Lorsqu’un individu est surpris alors qu’il com-
met ou vient de commettre une infraction, la
Ils peuvent aussi, lorsque l’infraction est punis- mesure de garde à vue prend effet à partir du
sable de moins de six mois et de plus de 7 jours moment où il est appréhendé quelle que soit la
de servitude, pénale, se saisir de la personne personne qui a procédé à cette mesure.
du suspect contre lequel existent des indices
Lorsqu’un individu a comparu volontairement
sérieux de culpabilité à la condition qu’il y ait
et que l’officier de police judiciaire décide de le
danger de fuite ou encore que son identité soit
retenir après son audition, la garde à vue com-
inconnue ou douteuse. mence du début de cette audition.
Le suspect est préalablement entendu dans ses Lorsqu’une personne, après avoir été entendue
explications. et laissée libre de se retirer, est arrêtée à la
suite d’une autre audition, la garde à vue court
Article 73 : à partir du début de cette dernière audition.
Les officiers de police judiciaire sont tenus Lorsqu’une personne a été successivement gar-
d’acheminer immédiatement devant l’officier dée à vue puis relâchée et à nouveau gardée à
du Ministère public le plus proche les per- vue à propos de la même infraction, la durée
sonnes arrêtées par application de l’article pré- totale des délais fractionnés de garde à vue ne
cédent. doit pas dépasser quarante-huit heures.
Toutefois, lorsque les nécessités de l’enquête En cas d’infractions multiples poursuivies si-
l’exigent et que l’arrestation n’a pas été opérée multanément ou successivement, les durées de
à la suite d’une infraction flagrante ou réputée garde à vue ne peuvent se cumuler.
290
est tenu de la conduire immédiatement au par- Il doit faire rapport de l’exécution de ces de-
quet pour être traduite aussitôt à l’audience du voirs au magistrat qui l’aura requis dans les dé-
tribunal. lais impartis par ce magistrat. À défaut de délais,
les procès-verbaux doivent lui parvenir dans les
Article 97 : 15 jours qui suivent la réquisition.
L’officier de police judiciaire peut, lorsque l’au- Si des empêchements ou des difficultés s’op-
teur présumé de l’infraction n’est pas présent, posent à la clôture des opérations ou à la
délivrer contre lui un mandat d’amener valable transmission des procès-verbaux dans les
pour deux mois au plus. délais impartis par le magistrat ou dans celui
repris ci-dessus, l’officier de police judiciaire les
Article 98 : signale au magistrat mandant et se conforme à
ses instructions.
Sauf le cas prévu à l’article 45, alinéa 2, de la
présente ordonnance, l’officier de police judi-
Article 100 :
ciaire qui a commencé l’enquête ne peut en
être dessaisi que par l’officier du Ministère Dans le cadre et pour le temps déterminé par
public. sa réquisition, l’officier du Ministère public peut
investir l’officier de police judiciaire requis,
Ce dessaisissement s’accomplit de plein droit
quelles que soient les limites de sa compétence
dès l’arrivée sur les lieux de ce magistrat. L’offi-
matérielle, de tous les pouvoirs normalement
cier de police judiciaire lui fait aussitôt rapport dévolus à l’officier du Ministère public qui lui
des constatations effectuées et lui transmet les sont nécessaires pour l’accomplissement de sa
pièces et documents saisis et les procès-ver- mission.
baux dressés.
Il peut notamment, même en cas d’infraction
L’officier du Ministère public décide soit d’ac- non flagrante, lui déléguer les pouvoirs de
complir lui-même tous les actes de la procé- contraindre les témoins à déposer et à prêter
dure, soit de prescrire à l’officier de lice judi- serment, de requérir interprète, traducteur,
ciaire premier saisi ou à tout autre officier de médecin ou expert, de procéder, même sans
police judiciaire territorialement compétent, de l’assentiment du chef de l’habitation, aux visites
poursuivre tout ou partie des opérations. domiciliaires et perquisitions.
L’officier de police judiciaire requis agit alors en
vertu de cette réquisition et procède confor- Article 101 :
mément aux dispositions ci-dessous. L’officier de police judiciaire dresse procès-ver-
bal contre tout témoin qui, convoqué, refuse de
Section 4 : comparaître, de prêter serment ou de déposer,
De la procédure sur réquisition ainsi que contre tout interprète, traducteur,
d’information médecin ou expert qui refuse le concours de
son ministère.
Article 99 : Il transmet aussitôt ces pièces à l’officier du
En tout état de la procédure et quelle que soit Ministère public.
l’infraction commise, l’officier du Ministère
public peut requérir tout officier de police judi- Article 102 :
ciaire territorialement compétent pour accom- Les réquisitions d’information sont adressées
plir tel devoir d’enquête qu’il précise. L’officier à tel officier de police judiciaire nommément
de police judiciaire ainsi requis est tenu de désigné, par l’intermédiaire de son chef hié-
déférer à cette réquisition. rarchique s’il ya lieu. Elles peuvent aussi être
adressées à ce chef avec mission d’en confier
294
S’il l’a été par un officier de police judiciaire, sa portée dans une localité située dans le ressort
validité est limitée à deux mois. d’un autre parquet de grande instance, l’officier
Le mandat d’arrêt provisoire est l’ordre donné ou l’agent de police judiciaire en avise aussitôt
par l’officier du Ministère public au gardien de le magistrat qui l’a décerné et se conforme à
la maison d’arrêt de recevoir et détenir la per- ses ordres.
sonne qui en est l’objet et à la force publique
de l’y conduire. Article 119 :
Si la personne recherchée en vertu d’un man-
Article 116 : dat d’amener est trouvée dans le ressort d’un
autre parquet de grande instance, elle est
Les mandats de comparution sont remis pour
conduite aussitôt devant l’officier du Ministère
exécution en double exemplaire. Lorsqu’ils public le plus proche.
sont chargés de notifier un tel mandat, les offi-
ciers et agents de police judiciaire en délivrent Si la personne recherchée en vertu d’un man-
une copie à l’intéressé et retournent l’original dat d’amener ne peut être découverte ni à son
au magistrat mandant. domicile ni en aucun autre lieu, le mandat est
présenté au chef de collectivité ou de localité
Ils inscrivent sur ledit original ainsi que sur la du dernier domicile de la personne intéressée
copie le lieu, la date et l’heure de la notifica- qui y appose son visa. Il est aussitôt renvoyé au
tion et les font signer par l’intéressé. Ils peuvent magistrat mandant accompagné du procès-ver-
aussi dresser procès-verbal de la notification bal de recherches infructueuses, lequel contien-
s’il y a lieu. Si l’intéressé ne veut ou ne peut le dra tous renseignements utiles à la poursuite
recevoir ou le signer, mention en est portée sur des recherches. Ce magistrat procédera aussi-
le mandat. tôt à la diffusion dudit mandat dans toutes les
localités où la personne peut être trouvée.
Article 117 :
Les officiers et agents de police judiciaire char- Article 120 :
gés de l’exécution d’un mandat se rendent au Pour l’exécution d’un mandat d’amener, les offi-
domicile de la personne recherchée. ciers de police judiciaire qui en sont chargés
peuvent pénétrer dans le domicile de la per-
Ils se renseignent aux fins de savoir si la per-
sonne recherchée et procéder à une perqui-
sonne est présente en ce lieu et lui notifient
sition aux fins de l’appréhender ou de trouver
aussitôt le mandat. Si elle n’est pas présente et
les indices permettant de déterminer le lieu de
s’il s’agit d’un mandat de comparution et qu’il sa retraite.
soit établi que la personne visée y réside tou-
jours et y reviendra avant l’expiration du man- La perquisition est effectuée en présence des
dat, ils en laissent copie à un de ses parents, parents de l’intéressé ou de deux proches voi-
domestiques ou voisins et en font mention sur sins. Il en est dressé procès-verbal par l’officier
ladite copie ainsi que sur l’original qu’ils re- de police judiciaire en présence des témoins
qui signent ce document avec lui. S’ils ne savent
tournent aussitôt à l’officier du Ministère public
ou ne veulent signer, mention en est portée sur
qui l’a décerné. S’il s’agit d’un mandat d’amener,
le procès-verbal.
ils se renseignent sur le lieu où cette personne
peut être trouvée et s’y rendent aussitôt s’ils le
§2 Des mandats de prise de corps
jugent à propos.
Article 121 :
Article 118 :
Les mandats de prise de corps décernés en ver-
Si la personne recherchée en vertu d’un man- tu de l’exécution d’une condamnation à mort, à
dat de comparution ou d’amener s’est trans- la servitude pénale ou aux travaux forcés sont
297
exécutés dans les mêmes formes que les man- de toutes opérations auxquelles ils procèdent,
dats d’amener. L’intéressé est conduit aussitôt ainsi que de toutes auditions ou dépositions
par-devant l’officier du Ministère public man- qu’ils reçoivent pour toute infraction qu’ils ont
dant, lequel, après avoir établi à son encontre mission de constater.
une réquisition à fin d’emprisonnement, le fera
acheminer à l’établissement pénitentiaire. Article 126 :
Les officiers de police judiciaire énoncent leurs
Article 122 : noms, post-noms, leur fonction principale ainsi
Les mandats de prise de corps décernés pour que leur qualité d’officiers de police judiciaire
l’exécution d’une contrainte par corps sont en tête de tous les procès-verbaux qu’ils éta-
exécutés dans la même forme que les mandats blissent en matière de police judiciaire.
de prise de corps ordinaires.
Ils indiquent en outre, le lieu où ils instrumen-
Sauf opposition recevable au jugement, les tent, leur numéro d’identification et l’étendue
contraignables sont soit conduits à la prison, de leur compétence matérielle.
soit, s’ils le demandent, devant un comptable
d’État ou au greffe pour s’acquitter des sommes Tout procès-verbal se termine par le serment
auxquelles ils auront été condamnés. suivant: «Je jure que le présent procès-verbal
est sincère,»
Article 123 :
Article 127 :
La contrainte par corps ne peut être exécu-
tée simultanément contre le mari et la femme, Le procès-verbal est établi d’un seul tenant
même pour des dettes différentes. Elle doit sans blanc ni interligne. Les ratures et renvois
être différée lorsqu’elle est dirigée contre une sont numérotés et approuvés par l’officier de
femme enceinte proche de la délivrance. Elle police judiciaire et le comparant. Si ce dernier
peut l’être aussi lorsque des considérations ne peut ou ne sait écrire, mention en est por-
d’humanité paraissent s’opposer à son exécu- tée au procès-verbal.
tion. Rapport en est fait aussitôt à l’officier du
Ministère public pour recevoir ses instructions. Article 128 :
Lorsque, au cours d’une même enquête, l’offi-
Article 124 : cier de police judiciaire effectue plusieurs opé-
Pour l’exécution des mandats, les officiers et rations distinctes, il peut les relater dans un seul
agents de police judiciaire peuvent, s’il y a lieu, et même procès-verbal, à condition d’indiquer
solliciter le concours de l’officier du Ministère pour chacune d’elles la date et le lieu où elle
public de tout contingent de la force publique se déroule ainsi que les personnes qui y sont
qui leur paraît nécessaire pour en garantir entendues ou y participent. Chaque partie de
l’exécution. ce procès-verbal se terminera par la signature
des comparants précédée des mentions rela-
CHAPITRE III : tives à l’approbation de leur contenu et celles
DES PROCÈS-VERBAUX des ratures et renvois s’il y a lieu.
Toutefois, lorsqu’ils agissent sur commission
Section Ire : rogatoire ou réquisition d’information, les offi-
De la rédaction des procès-verbaux ciers de police judiciaire doivent établir un pro-
cès-verbal séparé pour chaque opération qu’ils
Article 125 : effectuent
Les officiers de police judiciaire ont l’obliga-
tion de dresser sur-le-champ procès-verbal
298
Lorsque, en raison des circonstances, il n’a été Ces registres doivent être présentés à toute
établi qu’un seul exemplaire, le second exem- réquisition des autorités judiciaires.
plaire sera établi par transcription de l’original
et certifié conforme par les soins de son rédac- CHAPITRE IV:
teur. DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES
Article 2 :
La commission comprend:
• un officier du Ministère public désigné par
le procureur de la République parmi ses
302
aucun pouvoir de décision quant à la suite qui code pénal). Au moment de la rédaction de la
doit être réservée à tel fait infractionnel qui présente circulaire, l’assemblée nationale exa-
vient à leur connaissance, quelle qu’en soit la mine en deuxième lecture, la proposition de loi
gravité. Ils ont pour obligation en chaque cas portant criminalisation de la torture.
de procéder aux constatations qui s’imposent, Mais, il convient cependant de constater que
d’acter les dépositions utiles, de faires les inves-
dans certains cas, l’officier de police judiciaire
tigations nécessaires et de transmettre direc-
a le droit et le devoir d’user de la force. Il n’a
tement au parquet compétent les procès-ver-
aucune obligation de s’exposer aux coups d’un
baux qu’ils ont pour devoir d’établir (article 28
énergumène qu’il a le devoir de faire revenir à
de l’ordonnance). Cette règle est absolue pour
toutes les affaires dans lesquelles il appartient la raison ou d’empêcher de nuire aux autres.
au seul parquet de décider de la suite à donner. Mais ce droit se limite à l’exercice du droit de
légitime défense et au maintien de l’ordre.
Tout manquement à ces prescriptions devra
être immédiatement signalé à l’autorité disci- Il est arrivé que les officiers de police judiciaire
plinaire ; les procureurs de la République avi- des parquets ou que des fonctionnaires ou
seront le Procureur général en chaque cas des agents chargés accessoirement des fonctions
plaintes qu’eux-mêmes ou leurs substituts se- judiciaires se livraient à des brutalités ou les
raient amenés à formuler auprès des autorités toléraient. Cette façon d’agir est absolument à
administratives en ce domaine et des suites qui proscrire.
leur auront été réservées. Pour justifier cette interdiction, il suffirait de
Il va de soi que l’officier de police judiciaire peut, rappeler que les membres du personnel judi-
en transmettant ses procès-verbaux au magis- ciaire doivent donner l’exemple du respect de
trat du parquet, lui faire part des circonstances la loi. Le législateur a refusé l’établissement de
spéciales qui lui paraitraient devoir être prises peines corporelles et l’officier de police judi-
en considération dans la décision à prendre. ciaire n’a pas le droit de substituer sa volonté
Les magistrats du parquet apporteront dans à la sienne.
leurs communications avec les officiers de po- Ainsi, présumant la culpabilité d’un prévenu,
lice judiciaire, en même temps que la fermeté on le frappe pou obtenir des aveux, on pense
et la décision indispensables, le tact et la cour- contribuer à la découverte de la vérité et à la
toisie. Il a été donné de rencontrer parfois, dans répression. Or, l’hostilité et le parti pris de celui
les dossiers, des correspondances adressées à qui l’interroge ont ordinairement pour résultat
l’un ou l’autre officier de police judiciaire et de rendre l’inculpé méfiant, de lui enlever l’es-
conçues en une forme à ce point cassante, pour poir d’indulgence et d’empêcher ainsi les aveux
ne pas dire plus, qu’elles ne pouvaient qu’inu- qu’une procédure plus humaine aurait obtenus.
tilement indisposer leur destinataire. Le but à
atteindre est une franche et confiante collabo- De plus, l’aveu obtenu par la contrainte est sans
ration entre les officiers de police judiciaire et valeur probante. Plusieurs cas se sont produits
le parquet. où des prévenus ont été reconnus innocents
alors qu’ils avaient passé aux aveux complets
extorqués par brutalités ou menaces.
CHAPITRE II : L’aveu peut, d’ailleurs, toujours être rétracté, et
SÉVICES EXERCÉS PAR LES l’officier de police judiciaire qui aura mis tous
OFFICIERS DE POLICE JUDICIAIRE ses soins à l’arracher aura souvent négligé les
Toutes les violences à l’égard des personnes éléments beaucoup plus probants qu’une ins-
sont strictement interdites aux officiers de po- truction calme lui aurait permis de découvrir.
lice judiciaire. Elles s’analysent même en abus Ces exactions sont généralement injustes ; sous
d’autorité puni par la loi pénale (article 180 du l’empire de la colère, on n’écoute pas les expli-
305
cations du prévenu, on admet sans vérification La personne arrêtée sera conduite à l’endroit
les affirmations d’un plaignant qui, cependant, prescrit dans le mandat avec toute la bien-
peut tromper ou se tromper. Il en est de même veillance compatible avec les mesures imposées
pour les injures adressées aux prévenus ou par la nécessité d’assurer l’exécution du man-
témoins. dat et elle sera soignée au mieux des circons-
Certains individus sont extrêmement sensibles tances locales.
aux marques de mépris, ils en ressentent pro- L’arrestation peut se faire sans aucune condi-
fondément l’injustice ou l’impolitesse. Au point tion sur la voie publique ou dans les lieux
de vue judiciaire, traiter à priori de menteur le publics. L’arrestation de personnes dans l’inté-
prévenu ou le témoin qu’on interroge le fait rieur d’une habitation est soumise en outre,
réagir d’une façon défavorable à la découverte aux conditions suivantes :
de la vérité ; de même s’emporter quand une S’agit-il d’exécuter le mandat dans le domicile
déclaration ne parait pas claire et lancer au même de la personne à arrêter, l’exécuteur
comparant des épithètes violentes faisant allu- peut y pénétrer sans violences. Si la personne
sion à faiblesse d’esprit ne l’amènera pas à plus à arrêter refuse d’ouvrir la porte, l’exécuteur,
d’intelligence, mais au contraire empêcheront s’il est chef territorial du ressort dans lequel
définitivement l’interrogateur et l’interrogé de le mandat est exécuté ou magistrat du ressort,
s’entendre. pourra d’emblée faire forcer l’entrée du domi-
cile ; dans le cas contraire, il se fera assister
CHAPITRE III: du chef territorial ou du magistrat et, en atten-
EXÉCUTION DES MANDATS dant, le domicile sera gardé à vue. Dans tous
DE JUSTICE les cas où l’entrée du domicile serait refusée,
il y aurait lieu d’éviter autant que possible les
Les porteurs de mandats d’arrestation, doivent violences, les bris ou autres dégâts pour en réa-
prendre toutes les mesures pour procéder liser l’entrée.
autant que possible à leur exécution sans éveil-
ler l’attention des personnes qui n’y sont pas S’agit-il d’arrêter dans une habitation d’un tiers,
intéressées. l’exécuteur du mandat auquel l’entrée serait
refusée devra être muni d’un mandat du magis-
Ainsi, la personne à arrêter sera autant que trat mentionnant qu’il sera exécuté en tout lieu
possible interpellée au moment où il n’y aura où sera trouvé l’individu à arrêter.
pas de témoins. Elle sera invitée à accompa-
gner volontairement l’exécuteur du mandat. Il Les agents qui assisteront l’exécuteur du man-
sera laissé à la personne, objet du mandat, le dat seront l’objet de recommandations les plus
délai normal nécessaire pour prendre soin de sévères et d’une surveillance la plus active, de
ses affaires, éventuellement de trouver un gar- façon à empêcher qu’ils ne molestent la per-
dien de ses biens et prendre les autres mesures sonne arrêtée ni ceux qui l’entourent et qu’ils
nécessitées par son éloignement. L’exécuteur ne portent atteinte à leur propriété.
du mandat l’assistera par tous les moyens dans Le mandat d’amener est valable pour trois
cette tâche et assurera la garde de la personne mois s’il émane de l’officier du ministère public
arrêtée, soit pendant ses apprêts, soit pendant et pour deux mois s’il émane de l’officier de
son transport. Le porteur du mandat n’appré- police judiciaire. Il peut être renouvelé dans le
hendera la personne arrêtée que dans l’hypo- premier cas.
thèse où quelque danger de fuite serait raison-
nablement à craindre. L’emploi de la force, et
notamment des menottes, ne se justifiera qu’en
cas de nécessité.
306
qu’il risque, dans le cas où il n’accepterait pas tenus d’obéir à ces réquisitions et d’assurer, s’il
de la payer, d’être poursuivi devant les tribu- y a lieu, pour leur exécution, le concours des
naux répressifs où, par contre, il aura l’occasion fonctionnaires et agents sous leurs ordres.
d’exposer à nouveau ses moyens de défense.
L’attention des officiers du ministère public et Article 19 :
officiers de police judiciaire est attiré sur l’uti- Les officiers de police judiciaire ou du ministère
lité de fixer un délai de paiement de l’amende public, avant d’interpeller ou de poursuivre les
transactionnelle proposée, afin qu’il n’y ait au- fonctionnaires de la Direction générale de mi-
cune doute quant au refus du prévenu de payer gration revêtus au moins du grade de chef de
l’amende en question et que les poursuites division pour les actes accomplis dans l’exer-
puissent être intentées sans qu’il faille encore cice de leurs fonctions, doivent requérir l’avis
les retarder par un échange de correspondance obligatoire du directeur général de migration.
souvent inutile. Les officiers de police judiciaire ou du minis-
tère public, avant d’interpeller ou de pour-
Le Procureur Général de la République, suivre les fonctionnaires de la Direction géné-
rale de migration visés à l’alinéa 1er ci-dessus
Flory KABANGE NUMBI pour des actes n’ayant pas trait à l’exercice de
leurs fonctions, doivent en informer le direc-
teur général de migration.
DÉCRET-LOI N° 002-2003
DU 11 JANVIER 2003 PORTANT DÉCRET-LOI N° 003-2003
CRÉATION ET ORGANISATION DU 11 JANVIER 2003 PORTANT
DE LA DIRECTION GÉNÉRALE CRÉATION ET ORGANISATION
DE MIGRATION (DGM) DE L’AGENCE NATIONALE DE
[...] RENSEIGNEMENTS (ANR)
[...]
Article 17 :
Les agents et fonctionnaires de la Direction Article 22 :
générale de migration ayant au moins le grade
Les agents et fonctionnaires de l’Agence natio-
d’inspecteur adjoint sont officiers de police
nale de renseignements ayant le grade inférieur
judiciaire à compétence générale. Leur compé-
à celui de l’inspecteur adjoint sont agents de
tence s’étend sur toute l’étendue du territoire
police judiciaire. Les agents et fonctionnaires de
national. Ils sont placés sous les ordres et la
l’Agence nationale de renseignements ayant au
surveillance du directeur général de migration.
moins le grade d’inspecteur adjoint sont offi-
Ils transmettent immédiatement leurs procès- ciers de police judiciaire à compétence géné-
verbaux au directeur général de migration qui rale. Leur compétence s’étend sur toute l’éten-
les envoie à l’officier du ministère public près due du territoire national.
les juridictions civiles ou militaires selon le cas.
Article 23 :
Article 18 : Les officiers de police judiciaire de l’Agence na-
Les officiers de police judiciaire de la Direction tionale de renseignements sont, dans l’exercice
générale de migration ont le droit de requérir, des fonctions attachées à cette qualité, placés
dans l’exercice de leur fonction, l’assistance de sous les ordres et la surveillance exclusifs de
la force publique et celle des autres officiers l’administrateur général et accomplissent leurs
de police judiciaire, conformément aux lois et missions de police judiciaire dans le respect des
règlements. Ces fonctionnaires et agents sont lois et règlements. Ils transmettent immédiate-
308
ment leurs procès-verbaux à l’administrateur avec loyauté et intégrité les fonctions qui me sont
général qui les envoie à l’officier du ministère confiées et à lutter contre la fraude accisienne sous
public près les juridictions civiles ou militaires toutes ses formes ».
selon le cas.
[...]
Article 24 :
Les membres du personnel de l’Agence natio- CHAPITRE 2 :
nale des renseignements visés à l’article 22 DE LA RECHERCHE DES
ont droit de requérir, dans l’exercice de leurs INFRACTIONS ET DU DROIT DE
fonctions d’officier de police judiciaire, l’assis- VISITE
tance de la force publique et de celle des autres
officiers de police judiciaire, conformément aux Article 25 :
lois et règlements. Ces fonctionnaires et agents
1. Tous les agents des accises peuvent re-
sont tenus d’obéir à ces réquisitions et d’assu-
chercher les infractions à la législation des
rer, s’il y a lieu, pour leur exécution, le concours
accises.
des fonctionnaires et agents sous leurs ordres.
2. A ce titre, ils sont compétents pour exer-
cer le contrôle et la surveillance des fa-
Article 25 :
briques, dépôts, transports et commerces
Les officiers de police judiciaire ou du minis- de produits soumis aux droits.
tère public, avant d’interpeller ou de pour-
suivre les agents et fonctionnaires de l’Agence Article 26 :
nationale de renseignements pour les actes 1. Pour la recherche et la constatation des
accomplis dans l’exercice de leurs fonctions,
infractions à la législation des accises,
doivent demander l’avis préalable de l’adminis-
les agents des accises visés à l’article 21
trateur général. Les officiers de police judiciaire
ci-dessus ont accès aux installations du
ou du ministère public, avant d’interpeller ou
de poursuivre les fonctionnaires de l’Agence fabricant, ainsi qu’aux bâtiments, magasins,
nationale de renseignements pour les actes dépôts et tous autres locaux servant à la
n’ayant pas trait à l’exercice de leurs fonctions, fabrication, à la production ou au stockage
doivent en informer l’administrateur général. des produits soumis aux droits. Ils peuvent
y procéder à toutes les constations et véri-
[...] fications qu’ils jugent nécessaires.
2. L’accès aux lieux visés au point 1 ci-des-
ORDONNANCE-LOI N° 007/2012 sus a lieu entre 5 heures et 21 heures ou,
DU 21 SEPTEMBRE 2012 en dehors de ces heures, lorsque l’accès
PORTANT CODE DES ACCISES au public est autorisé, ou lorsque sont en
cours des activités de fabrication, de pro-
(J.O. RDC, n° spécial, 18 octobre 2012, pp. 5-34)
duction, de conditionnement, de transport,
de manutention, d’entreposage ou de com-
[...]
mercialisation. En dehors de ces condi-
tions, l’Officier du Ministère Public est
Article 20 :
préalablement informé et peut s’y opposer.
Avant leur entrée en fonction, les agents des
3. Pour les mêmes fins, les agents des accises
accises ayant qualité d’officier de police judi-
ont accès aux moyens de transport à usage
ciaire doivent prêter, devant le Procureur de la
professionnel et à leur changement.
République du ressort, le serment ci-après :
« Moi, ….. je jure obéissance à la Constitution et
aux lois de la République. Je m’engage à remplir
309
Article 27 : Article 32 :
1. Lors de leurs visites aux établissements de 1. La visite ne peut être commencée avant 5
fabrication, les agents des accises devront heures ni après 21 heures. Elle est effec-
être mis à même de recenser les quanti- tuée en présence de l’occupant des lieux
tés de matières premières et de produits ou de son représentant. En cas d’impossibi-
fabriqués qui se trouvent dans l’usine. lité, les agents des accises requièrent deux
2. Ils ont également le droit de prélever, pour témoins choisis en dehors des personnes
analyse, des échantillons de matières pre- relevant de l’autorité de l’administration.
mières et de produits obtenus. Les rensei- 2. Les agents des accises mentionnés ci-des-
gnements du compte des produits fabri- sus, l’occupant des lieux ou son repré-
qués doivent correspondre exactement sentant et, le cas échéant, l’Officier du
avec ceux figurant dans la comptabilité du Ministère Public et les témoins peuvent
fabricant. seuls prendre connaissance des pièces et
3. Les quantités prélevées au titre d’échan- documents avant leur saisie. Le représen-
tillon doivent être limitées au besoin tant de l’occupant ou les témoins requis
d’analyse. par l’agent des accises doivent, sous peine
de poursuites pénales, veiller au caractère
Article 28 : confidentiel des documents saisis et des
informations dont ils ont eu connaissance.
Ils peuvent également pénétrer en tout temps
dans les installations des opérateurs des télé- Article 33:
communications. Ils ont libre accès à tout mo-
ment au switch, aux serveurs et autres équipe- Les agents des accises peuvent exiger de toute
ments et plates-formes. personne physique ou morale directement ou
indirectement intéressée aux opérations visées
Article 29 : par le présent Code, y compris les entreprises
Les agents des accises peuvent se faire pro- de transports et les concessionnaires d’entre-
duire les registres comptables du fabricant ou pôts, la communication des papiers et docu-
de l’opérateur des télécommunications, les fac- ments de toute nature relatif aux opérations
tures et tous les documents nécessaires pour susdites, et saisir ceux de ces documents qui
permettre un contrôle efficace. seraient propres à faciliter l’accomplissement
de leur tâche.
Article 30 :
[...]
Hormis les cas de flagrant délit ou lorsque
la poursuite n’a pas été interrompue depuis TITRE VII :
le lieu de la commission de l’infraction, toute
DU CONTENTIEUX
visite au domicile privé doit être autorisée par
l’Officier du Ministère Public. Cette autorisa- EN MATIÈRE D’ACCISES
tion est accordée par écrit, et indique l’adresse
ou l’emplacement des lieux à visiter. CHAPITRE 1er :
DES GÉNÉRALITÉS
Article 31 :
[...]
L’Officier du Ministère Public peut se rendre
dans les locaux pendant la visite. Article 81
A tout moment, il peut décider la suspension 1. Constitue une infraction en matière d’ac-
ou l’arrêt de la visite. Dans ce cas, sa décision cises, toute violation de la législation des
est notifiée verbalement et sur place au mo-
accises qui est passible d’une peine prévue
ment de la visite à l’occupant des lieux ou à son
par le présent Code ou par les dispositions
représentant.
310
légales ou réglementaires édictées pour qui en sont auteurs présumés, ainsi que les
son application. produits et le cas échéant, les moyens de
2. Est punie de la même peine que l’infraction transport saisis.
consommée, toute tentative de violation
de la législation des accises. Article 85 :
3. Sont constatées, poursuivies et réprimées 1. Si l’auteur présumé de l’infraction est pré-
conformément aux dispositions du pré- sent, le procès-verbal énonce qu’il lui en a
sent Code, toute tentative ou violation de été donné lecture et qu’il a été invité à le
la législation des accises. signer.
4. Sans préjudice des dispositions du point 2. Les procès-verbaux d’infraction en matière
3 ci-dessus, les infractions en matière d’accises se terminent par le serment écrit
d’accises à l’importation sont constatées, suivant : « je jure que le présent procès-verbal
poursuivies et réprimées conformément est sincère ».
aux dispositions du Code des douanes.
Article 86 :
Article 82 :
1. Les procès-verbaux d’infraction en matière
Sauf dispositions contraires du présent Code, d’accises sont établis d’un seul tenant, sans
les infractions en matière d’accises sont éta-
blanc, ni interligne ni surcharge. Les renvois
blies indépendamment de tout élément inten-
et apostilles ne peuvent être inscrits qu’en
tionnel.
marge sauf s’ils sont signés ou paraphés
par les verbalisateurs.
CHAPITRE 2 :
2. Les procès-verbaux ainsi établis sont
DE LA CONSTATATION
transmis, sans délai, au chef hiérarchique
DES INFRACTIONS EN MATIÈRE
dont les verbalisateurs, et une copie en
D’ACCISES
est remise aux auteurs présumés ou leur
Article 83 : est transmise par lettre recommandée à
la poste. Si les auteurs présumés refusent
1. Les agents des accises revêtus au moins
cette communication ou sont inconnus, la
du grade d’attaché de bureau de première
notification est faite à l’autorité adminis-
classe ont le pouvoir de constater les in-
trative du lieu où l’infraction a été consta-
fractions à la législation des accises.
tée.
2. Lorsque les officiers de police judiciaire
à compétence générale constatent des Article 87 :
infractions en matière d’accises, ils les si- 1. Ceux qui constatent une infraction en ma-
gnalent immédiatement à l’administration tière d’accises ont le droit de saisir tous les
des douanes et accises. objets passibles de confiscation, de retenir
tous les documents relatifs aux objets sai-
Article 84 :
sis et de procéder à la retenue préventive
1. Les infractions en matière d’accises doivent des moyens de transport et des produits
être relatées dans des procès-verbaux à litigieux non passibles de confiscation pour
rédiger sur-le-champ ou dans le plus bref garantir le paiement des droits d’accises
délai possible. dus ainsi que des amendes encourues.
2. Les procès-verbaux décrivent la nature 2. Ils ne peuvent procéder à l’arrestation
et les circonstances de ces infractions, le et à la saisie des auteurs présumés qu’en
temps et le lieu où elles ont été commises, cas d’infraction flagrante ou réputée telle
les preuves ou indices à la charge de ceux et pour autant que celle-ci soit passible
311
Article 93 : Article 97 :
Les dispositions du Code des douanes rela- 1. La prescription sera interrompue, dans
tives aux poursuites et au recouvrement s’ap- chaque cas, par des actes écrits d’instruc-
pliquent mutatis mutandis aux infractions en tion ou de poursuite communiqués en
matière d’accises. bonne et due forme à l’auteur présumé de
l’infraction avant l’expiration du délai.
2. Toutefois, la prescription est acquise irré-
CHAPITRE 4 :
vocablement si l’action ainsi entamée est
DE L’EXTINCTION DES DROITS
interrompue pendant une année, sans in-
DE POURSUITE troduction d’instance devant les cours et
tribunaux, quand bien même le délai initial
Section 1re : de 3 ans ou de 6 ans, selon le cas, ne serait
De la transaction pas expiré.
Article 94 : CHAPITRE 5 :
Les dispositions du Code des douanes relatives DES JURIDICTIONS COMPÉTENTES
à la transaction s’appliquent mutatis mutandis EN MATIÈRE D’ACCISES ET DE
pour le règlement des infractions en matière LA PROCÉDURE DEVANT CES
d’accises. JURIDICTIONS
313
§3 : Des complices
§2 : Du propriétaire
Article 101 : des produits d’accises
Sont complices des infractions en matière d’ac-
Article 104 :
cises et passibles des mêmes peines que les au-
teurs et co-auteurs de celles-ci, les personnes Le propriétaire des produits d’accises est civi-
visées à l’article 22 du code pénal, livre 1er. lement responsable du fait de ses employés en
ce qui concerne les droits d’accises, confisca-
tions, amendes et dépens.
314
Section 3 : [...]
De la solidarité
Article 36 :
Article 106 :
Sont tenus au respect professionnel, dans les
Les condamnations contre plusieurs personnes conditions et sous les peines prévues par les
pour une même infraction en matière d’accises dispositions du code pénal, les agents des
sont solidaires, tant pour les droits d’accises et douanes ainsi que toutes personnes appelées à
les pénalités pécuniaires tenant lieu de confis- l’occasion de leurs fonctions ou de leurs attri-
cation que pour les amendes et dépens, à l’ex- butions à exercer, à quelque titre que ce soit,
ception des infractions à l’article 16 point 1 du des fonctions à la douane ou à intervenir dans
présent code. l’application de la législation douanière.
4. Toute personne qui aura refusé de se 5. Le déroulement des opérations ainsi que
soumettre aux examens médicaux pres- les constatations faites sont relatées dans
crits par le magistrat sera punie de servi- un procès-verbal à rédiger sur-le-champ
tude pénale de 10 ans maximum et d’une ou dans le plus bref délai possible. Une
amende ne dépassant pas 10.000.000 de copie de ce procès-verbal est remise à
Francs Congolais. l’intéressé ou lui est transmise au plus tard
dans les 5 jours suivant son établissement.
6. Les dispositions du présent article ne s’ap-
Section 2 : pliquent pas à la partie des locaux et lieux
cités au point 1 ci-dessus qui est également
Du droit d’accès aux locaux
affectée au domicile privé.
et lieux à usage professionnel
et des visites domiciliaires Article 45 :
Article 44 : 1. Pour la recherche et la constatation des
1. Afin de procéder aux investigations néces- infractions douanières, les agents des
douanes commis à cet effet par le direc-
saires à la recherche et à la constatation des
teur général des douanes peuvent procé-
infractions douanières ou aux contrôles
der à des visites en tous lieux, de même
par audit, les agents des douanes revêtus
privés à l’exception du domicile privé, où
d’un grade de commandement ont accès
les marchandises et documents se rap-
aux locaux et lieux à usage professionnel,
portent à ces infractions sont susceptibles
ainsi qu’aux terrains et aux entrepôts où
d’être détenus et procéder à leur saisie.
les marchandises et documents se rappor-
tant à ces infractions ou aux opérations 2. Hormis le cas de flagrant délit ou lorsque
faisant l’objet du contrôle par audit sont la poursuite de la fraude n’a pas été inter-
susceptibles d’être détenus. Aux mêmes rompue depuis l’extrême frontière :
fins, ils ont accès aux moyens de transport a) Toute visite au domicile privé doit
à usage professionnel et à leur chargement. être autorisée par l’officier du Minis-
2. Cet accès a lieu entre 5 heures et 21 heures tère public.
ou, en dehors de ces heures, lorsque l’ac- Cette autorisation est accordée par
écrit, et indique l’adresse ou l’empla-
cès au public est autorisé, ou lorsque sont
cement des lieux à visiter.
en cours des activités de production, de
A tout moment, il peut décider la sus-
fabrication, de conditionnement, de trans-
pension ou l’arrêt de la visite.
port, de manutention, d’entreposage ou de
Dans ce cas, sa décision est notifiée
commercialisation.
verbalement et sur place au moment
3. En dehors des conditions visées au point 2 de la visite à l’occupant des lieux ou à
ci-dessus, l’officier du Ministère public est son représentant.
préalablement informé des opérations et
b) La visite ne peut être commencée
peut s’y opposer. Dans ce cas, une copie du
avant 5 heures ni après 21 heures ;
procès-verbal visé au point 5 ci-dessous lui
Elle est effectuée en présence de l’oc-
est transmise dans les 5 jours suivant son
cupant des lieux ou de son représen-
établissement.
tant. En cas d’impossibilité, les agents
4. Au cours de leurs investigations, les agents des douanes requièrent deux témoins
des douanes peuvent, contradictoirement choisis en dehors des personnes rele-
avec l’intéressé, effectuer un prélèvement vant de l’autorité de la douane.
d’échantillons et procéder à la retenue de Les agents des douanes mentionnés
documents pour les besoins de l’enquête au point 1 ci-dessus, l’occupant des
ou en prendre copie.
316
lieux ou son représentant et, le cas relatifs aux opérations intéressant leur
échéant, l’officier du Ministère public service, notamment :
et les témoins peuvent seuls prendre a) Dans les gares de chemin de fer :
connaissance des pièces et docu- lettres de voiture, factures, feuilles de
ments avant leur saisie. chargement, livres, registres ;
Le représentant de l’occupant ou b) Dans les locaux des compagnies de na-
les témoins requis par les agents vigation maritime, fluviale et lacustre
des douanes doivent, sous peine de et chez les armateurs, consignataires
et courtiers maritimes : manifestes de
poursuites pénales, veiller au carac-
fret, connaissements, billets de bord,
tère confidentiel des documents saisis avis d’expédition, ordres de livraison ;
et des informations dont ils ont eu c) Dans les locaux des compagnies de
connaissance. navigation aérienne : bulletins d’expé-
dition, notes et bordereaux de livrai-
3. Le procès-verbal, auquel est annexé un son, registres de magasins ;
inventaire des marchandises et documents d) Dans les locaux des entreprises de
saisis, est signé par les agents des douanes, transport par route : registres de
l’occupant des lieux ou son représentant prise en charge, carnets d’enregistre-
et, le cas échéant, par les témoins et l’offi- ment des colis, carnets de livraison,
cier du Ministère public. En cas de refus de feuilles de route, lettres de voiture,
signer par l’occupant ou son représentant bordereaux d’expédition ;
ou par les témoins, mention en est faite au e) Dans les locaux des agences, y com-
procès-verbal. pris celles dites de « transport ra-
pide », qui se chargent de la récep-
Si l’inventaire sur place présente des diffi- tion, du groupage, de l’expédition par
cultés, les pièces et documents saisis sont toutes modes de locomotion (rail,
placés sous scellés. L’occupant des lieux ou route, eau, air) et de livraison de tous
son représentant est avisé qu’il peut assis- colis : bordereaux détaillés d’expédi-
ter à l’ouverture des scellés. L’inventaire est tions collectives, récépissés, carnets
alors établi. de livraison ;
Une copie du procès-verbal et de l’inven- f) Chez les commissaires en douane et
taire est remise à l’occupant des lieux ou à les transitaires : documents comp-
son représentant. tables, registres-répertoires, décla-
rations de chargement, actes d’agré-
Un exemplaire du procès-verbal et de l’in- ment, copies des déclarations de mar-
ventaire est adressé, dans les trois jours de chandises et pièces jointes ;
son établissement, à l’officier du Ministère g) Chez les concessionnaires d’entre-
public qui a autorisé la visite. pôts, docks et magasins généraux :
4. S’il y a refus d’ouverture des portes, les registres d’entrée et de sortie des
agents des douanes peuvent requérir la marchandises, situation des marchan-
force publique pour les faire ouvrir. dises, comptabilité-matières ;
h) Chez lez destinataires ou les expédi-
teurs réels des marchandises décla-
Section 3 : rées en douane : déclarations de mar-
Du droit de communication chandises, contrats, factures, docu-
ments comptables et financiers ;
Article 46 : i) Chez les opérateurs de télécommu-
1. Les agents des douanes revêtus d’un nications et ;
grade de commandement peuvent exiger j) En général, chez toutes les personnes
la communication des papiers, documents physiques ou morales directement ou
de toute nature et données informatiques indirectement intéressées à des opé-
317
8. Les Premiers Présidents des Cours admi- membre de la Chambre, cette décision est
nistratives d’appel et les Procureur près immédiatement exécutoire, mais elle cesse de
ces cours ; produire ses effets dès la clôture de la session.
9. Les Gouverneurs, les Vice-gouverneurs de
province et les ministres provinciaux ; Article 74 :
10. Les Présidents des Assemblées provin-
ciales. L’officier de police judiciaire ou l’officier du
Ministère public qui reçoit une plainte, une dé-
[...] nonciation ou constate l’existence d’une infrac-
tion même flagrante à charge d’une personne
LOI ORGANIQUE N°13/010 DU qui, au moment de la plainte ou du constat est
DU 19 FÉVRIER 2013 RELATIVE À membre du Parlement, transmet son procès-
LA PROCÉDURE DEVANT verbal directement au Procureur Général près
la Cour de Cassation et en avise ses chefs hié-
LA COUR DE CASSATION
rarchiques de l’ordre judiciaire.
(JORDC, n° spécial, 20 février 2013)
Le Procureur Général près la Cour de Cassa-
TITRE IV: tion en informe le Bureau de la Chambre dont
relève le parlementaire.
DES POURSUITES CONTRE
LES PERSONNES VISEESAR
Article 75 :
L’ARTICLES 153 ALINEA 3
DE LA CONSTITUTION Sauf dans le cas où le parlementaire peut être
poursuivi ou détenu sans l’autorisation préa-
lable de l’Assemblée nationale, du Sénat ou de
CHAPITRE 1er :
leur Bureau selon le cas, si le Procureur Géné-
DES POURSUITES
ral près la Cour de Cassation, estime que la
CONTRE LES MEMBRES nature des faits et la gravité des indices rele-
DU PARLEMENT vés justifient l’exercice de l’action publique, il
Article 73 : adresse au Bureau de la Chambre dont fait par-
tie le parlementaire, un réquisitoire aux fins de
Aucun parlementaire ne peut être poursuivi,
l’instruction.
recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des
opinions ou votes émis par lui dans l’exercice L’autorisation une fois obtenue, le Procureur
de ses fonctions. Général pose tous les actes d’instruction.
Aucun parlementaire ne peut, en cours de ses- Article 76 :
sion, être poursuivi ou arrêté, sauf en cas de
flagrant délit, qu’avec l’autorisation de l’Assem- Les règles ordinaires de la procédure pénale
blée nationale ou du Sénat, selon le cas. sont applicables à l’instruction préparatoire.
En dehors des sessions, aucun parlementaire Toutefois, la Cour de Cassation est seule com-
ne peut être arrêté qu’avec l’autorisation du pétente pour autoriser la mise en détention
Bureau de ‘Assemblée nationale ou du Bureau préventive dont elle détermine les modalités
du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de pour- dans chaque cas.
suites autorisées ou de condamnation défini- La détention préventive est remplacée par l’as-
tive. signation à résidence surveillée.
Même dans le cas où les faits seraient flagrants
ou réputés tels, si la Chambre dont il relève Article 77 :
décide, en cours d’instruction d’une cause, de Si le Procureur Général estime devoir traduire
suspendre les poursuites et la détention d’un l’inculpé devant la Cour, il adresse un réquisi-
319
toire au Bureau de la Chambre dont fait partie Tout membre du Gouvernement mis en accu-
le parlementaire aux fins d’obtenir la levée des sation présente sa démission dans les vingt-
immunités et l’autorisation des poursuites. quatre heures. Passé ce délai, il est réputé dé-
missionnaire.
Une fois l’autorisation obtenue, il transmet
le dossier au Premier président pour fixation Article 81 :
d’audience. Le Procureur Général près la Cour de Cas-
La Procureur Général fait citer le prévenu sation assure l’exercice de l’action publique
devant la Cour en même temps que les per- dans les actes d’instruction et de poursuites.
sonnes poursuivies conjointement en raison Il a l’initiative des enquêtes relatives aux faits
de leur participation à l’infraction commise infractionnels reprochés aux membres du Gou-
par le parlementaire ou en raison d’infraction vernement.
connexe. II reçoit les plaintes et les dénonciations et ras-
semble les preuves, II entend toute personne
Article 78 : susceptible de contribuer à la manifestation de
La constitution de partie civile n’est pas rece- la vérité.
vable devant la Cour de Cassation. Il en informe le Président de la République et le
De même, la Cour ne peut statuer d’office Premier Ministre par lettre recommandée ou
sur les dommages-intérêts et réparations qui par porteur avec accusé de réception.
peuvent être dus en vertu de la loi, de la cou-
tume ou des usages locaux. Article 82 :
L’action civile ne peut être poursuivie qu’après Si un Officier de Police Judiciaire ou un Officier
l’Arrêt définitif de la Cour et devant les juridic- du Ministère Public reçoit une plainte, une dé-
tions ordinaires. nonciation ou constate l’existence d’une infrac-
tion à charge d’une personne qui, au moment
Article 79 : de la plainte ou de la dénonciation, est membre
Sauf dispositions légales contraires, les règles du Gouvernement, il transmet son procès-
ordinaires de la procédure pénale sont ap- verbal, toutes affaires cessantes, au Procureur
plicables devant la Cour pour tout ce qui Général près la Cour de Cassation et s’abstient
concerne l’instruction à l’audience et l’exécu- de tout autre devoir.
tion de l’Arrêt. Il en avise ses chefs hiérarchiques de l’ordre
judiciaire.
CHAPITRE II:
DES POURSUITES CONTRE LES Articles 83 :
MEMBRES DU GOUVERNEMENT Si le Procureur Général estime les faits suffi-
AUTRES QUE LE PREMIER samment concordants et relevant, il adresse un
MINISTRE réquisitoire à l’Assemblée Nationale aux fins
d’obtenir d’elle l’autorisation de poursuites qui
Article 80 : lui permet de parachever l’instruction prépa-
ratoire et de prendre des mesures coercitives
Sans préjudice de la procédure en matière d’in-
et privatives de liberté contre le membre du
fractions intentionnelles flagrantes, la décision
Gouvernement incriminé.
de poursuite ainsi que la mise en accusation
des membres du Gouvernement autres que Il en avise le Président de la République et le
le Premier Ministre sont votées à la majorité Premier Ministre par lettre recommandée ou
absolue des membres composant l’Assemblée par porteur avec accusé de réception.
Nationale suivant la procédure prévue par son
Règlement Intérieur.
320
législatif, aucune autorisation ne sera requise confère à l’officier de police judiciaire une mis-
pour l’exercice des poursuites après la cessa- sion de combler les lacunes constatées dans
tion du mandat parlementaire. une enquête estimée insuffisante menée par la
police judiciaire et de déterminer tous les élé-
Par ailleurs, l’absence d’immunité et d’autres
ments qui lui sont indispensables pour étayer
formalités habilitantes entraîne celle de privi-
les conclusions et de former une conviction.
lège de juridiction. L’ancien membre du pou-
voir législatif étant régi par le droit commun, Je constate, malheureusement, des abus mul-
les faits commis par lui durant le mandat par- tiples qu’on en déplore aussi bien dans leur éta-
lementaire relèvent des juridictions ordinaires. blissement par les officiers du Ministère public
Ils s’apprécient au regard des seules règles de par leur exécution par les officiers de police ju-
compétence matérielle et territoriale. Il ne peut diciaire. Je relève, cet effet, et à titre d’exemple
être dérogé à ce principe que pour le jeu de la unique les causes qui émanent de l’Association
compétence personnelle particulière lorsque Congolaise des Banques adressées à la Banque
le député ou Sénateur se trouvait autrement Centrale du Congo.
privilégié. C’est le cas notamment du député En effet, les membres de cette association sont
ou Sénateur dignitaire de l’Ordre National du fréquemment l’objet de diverses réquisitions
Léopard, magistrat ou Haut fonctionnaire en d’information diligentées par les officiers de
disponibilité. police judiciaire sur les comptes et autres opé-
rations de la Banque Centrale du Congo et les
La perte de la qualité de membre du pouvoir
exécutions prennent des allures des véritables
législatif n’entraîne pas ipso facto celle de digni-
tracasseries policières. Sans chercher à vouloir
taire, de magistrat ou de haut fonctionnaire. Les
vous empêcher de céder aux devoirs d’instruc-
privilèges découlant des autres titres ou qua- tion des affaires de vos offices, conformément
lités subsisteront après cessation du mandat à la loi, il me serait important de vous faire part
parlementaire. A ce titre, il ne fait aucun doute de mes directives quant à ce pour protéger les
que le bénéficiaire échappera, pour cette rai- intérêts des uns et des autres.
son, du principe de la compétence matérielle.
J’ai décidé, à cet égard que désormais toutes
Vous voudrez assurer une large diffusion de la les réquisitions d’information tendant à obtenir
présente auprès des magistrats sous vos ordres. des renseignements aussi bien sur la Banque
Centrale du Congo elle-même qu’auprès des
Fait à Kinshasa, le 13 septembre 1989. banques privées doivent être revêtues de mon
visa. Je suis convaincu que vous avez perçu, ce
Le Procureur Général de la République, faisant, le souci qui m’anime de voir autant la
justice bien administrée que les affaires bien
MONGULU t’APANGANE
protégées.
L’inspecteur général de la police judiciaire des
REQUISITION parquets devra veiller à ce que les inspecteurs
D’INFORMATIONS de police judiciaire sous ses ordres appliquent
scrupuleusement ces instructions.
NOTE DE SERVICE N° D.008/I.M/27/ Veuillez donner une large diffusion de cette
PGR/SEC DU 22 NOVEMBRE 2003 instruction aux magistrats et aux officiers de
RELATIVE AUX RÉQUISITIONS police judiciaire sous vos ordres dans vos res-
D’INFORMATION AUX BANQUES sorts respectifs.
cas, depuis l’extinction de la peine, confor- 2° éventuellement, une copie de la fiche péni-
mément au 1°; tentiaire du condamné, certifiée conforme
4° Pendant ce délai ou durant les cinq années par le gardien de la prison et, si le condamné
qui ont précédé la demande, le condamné a subi sa peine en tout ou en partie en Bel-
doit avoir été de bonne conduite et avoir gique, un extrait du registre de la compta-
eu une résidence certaine; bilité morale tenue pendant son incarcéra-
5° Le condamné doit n’avoir pas déjà joui du tion.
bénéfice de la réhabilitation.
Article 4 :
Article 2 : Dans les six mois de la réception de la demande,
Le condamné adresse sa demande en réhabili- le Procureur général soumet la procédure, avec
tation au Procureur général près la cour d’ap- ses réquisitions, à la cour d’appel.
pel qui, à l’époque de la requête, a dans son Celle-ci fixe jour pour entendre le Procureur
ressort la localité africaine où la condamnation général et le condamné. Sur citation qui lui est
a été prononcée. donnée à la requête du Procureur général, le
Si l’impétrant a été condamné par plusieurs ju- condamné comparaît en personne ou par un
ridictions, le lieu de la dernière condamnation fondé de procuration spéciale dans les délais
détermine la cour à laquelle la demande doit prévus par le code de procédure pénale. Tou-
être adressée. tefois, la cour peut ordonner sa comparution
personnelle.
Si la condamnation a été prononcée par une
juridiction de la métropole, l’impétrant adresse Il peut toujours être assisté d’un conseil.
la demande au Procureur général près la cour
d’appel de Léopoldville. Article 4bis :
Il fait connaître dans sa demande la date de la La cour peut, en raison des circonstances par-
ou des condamnations et les lieux où il a résidé ticulières de la cause et quant au temps passé
depuis lors. à l’étranger, décharger l’impétrant de produire
les pièces prévues à l’article 2, 2° et exiger de
II y joint:
lui tout élément de preuve en tenant lieu.
1° un extrait de son casier judiciaire dans la
Colonie; Article 5 :
2° les attestations des autorités faisant
Si la cour juge une enquête nécessaire, elle dé-
connaître l’époque et la durée de sa rési-
signe les témoins et fixe jour pour leur audition.
dence dans chaque lieu, sa conduite et
S’il s’agit d’informations ne requérant point la
ses moyens d’existence pendant le même
déposition de témoins, elle renvoie l’affaire à
temps.
une date ultérieure, en chargeant le Procureur
Ces attestations doivent contenir la mention général de compléter le dossier.
expresse qu’elles ont été rédigées en vue de la
demande de réhabilitation. Les témoins sont appelés à la diligence du Pro-
cureur général. Leur comparution, leur audi-
Article 3 : tion et leurs indemnités sont réglées comme
en matière pénale.
Le Procureur général joint au dossier, en même
temps que les données de toutes informations
Article 6 :
qu’il aura jugées nécessaires:
Si le condamné fait défaut sans justifier d’une
1° une expédition de l’arrêt ou du jugement de excuse légitime, la cour rejette sa demande.
condamnation;
327
Article 4 :
Le produit de la vente tient lieu des objets sai-
sis pour la confiscation ou la restitution.
328
Toute perquisition ne pourra avoir lieu que sur Le responsable de l’établissement ne pourra
présentation et signification à la personne visée procéder à leur internement que contre re-
d’un ordre de perquisition dûment motivé. mise d’une copie certifiée conforme de la déci-
sion d’internement.
329
Détention préventive
Identité du prévenu :
N° Date de N° - Noms Suite
Prévention observations
d’ordre réception RMP - Nationalité réservée
- Profession DA MAP ODP OC
332
Modèle : annexe II
Registre d’information « R.I »
Identité de l’accusé :
Date de - Noms Prévention ou
N° d’ordre N° RI Suite réservée observations
réception - Nationalité Objet
- Profession
333
Modèle : annexe III
Registre des Enfants en conflit avec la loi « RECL»
Montant de
l’amende
N° Date de N° Identités de
Références PV Prévention transactionnelle et Suite donnée observations
d’ordre réception RAT l’inculpé
références de la
perception
336
Modèle : annexe VI
Registre autre parquet « RAP »
Identités
N° d’ordre Date de réception N° RAP Objets Parquet d’origine Suite donnée Observations
des parties
337
Modèle : annexe VII
Registre des faits non infractionnels « RFNI »
(au Cabinet du seul Chef d’office)
Identités des
N° d’ordre Date de réception N° RFNI Nature des faits Suite donnée Observations
parties
338
Modèle : annexe VIII
Registre des affaires communiquées au Ministère Public par les Juridictions « RACJ »
N° du dossier
N° d’ordre Date de réception Noms des parties Objet Suite donnée Observations
RACJ
339
340
Article 5:
Les vagabonds mis à la disposition du gouver-
nement pourront, soit être internés dans un
établissement désigné à l’article 6, soit être mis
en liberté aux conditions de résidence et aux
autres conditions éventuels fixées par l’auto-
rité administrative.
341
Article 6 : Article 8 :
L’assignation peut aussi être signifiée par l’envoi Sont assignés :
d’une copie de l’exploit, sous plis fermé, mais 1° le Congo belge, en la personne ou dans les
à découvert, soit recommandé à la poste avec bureaux du Gouverneur Général ou du
avis de réception, soit remis par un messager Gouverneur de la Province où siège le tri-
ordinaire contre récépissé, daté et signé par le bunal qui doit connaître de la demande ;
défendeur ou par une des personnes mention- 2° les administrations et établissements qui
nées à l’article 4, avec indication de ses rap- jouissent de la personnalité civile, en leurs
ports de parenté, d’alliance, de sujétion ou de bureaux, dans le lieu où se trouve leur siège,
voisinage avec le défendeur. en la personne ou au bureau de leur pré-
Même dans le cas où le récépissé n’est pas posé, dans les autres lieux ;
signé par la personne qui a reçu le pli ou si 3° les sociétés qui jouissent de la personnalité
le récépissé ne porte pas qu’elle est une de civile, à leur siège social, succursale ou siège
celles auxquelles le pli pouvait être remis, ou d’opérations, ou, s’il n’y en a pas, en la per-
s’il existe des doutes quant à sa qualité pour sonne ou au domicile de l’un des associés :
le recevoir, l’assignation est néanmoins valable 4° les faillites, en la personne ou au domicile
si, des déclarations assermentées du message du curateur.
ou d’autres éléments de preuve, le juge tire la
conviction que le pli a été remis conformément Article 9 :
à la loi. Le délai d’assignation est de huit jours francs
La date de la remise peut être établie par les entre l’assignation et la comparution, outre un
mêmes moyens, lorsqu’elle n’a pas été portée jour par cent kilomètres de distance.
sur le récépissé ou est contestée. Le délai d’assignation pour les personnes qui
n’ont ni domicile, ni résidence en République
Article 7 : (O.L. n° 79-013 du 6 juillet 1979, art. 1er démocratique du Congo est de trois mois.
–J.O. n° 14 du 15 juillet 1979, p. 15)
Lorsqu’une assignation à un défendeur domi-
Si le défendeur n’a ni domicile ni résidence cilié hors de la République Démocratique du
connus en République démocratique du Congo, Congo est remise à sa personne dans ce terri-
mais a un autre domicile ou une autre résidence toire, elle n’emporte que le délai ordinaire.
connus, une copie de l’exploit lui est affichée à
la porte principale du tribunal où la demande Article 10 :
est portée, une autre copie est immédiatement
Dans les cas qui requièrent célérité, le pré-
expédiée à son domicile ou à cette résidence,
sident de la juridiction compétente peut, par
sous pli fermé mais à découvert recommandé
ordonnance rendue sur requête, permettre
à la poste.
d’assigner à bref délai.
Si le défendeur n’a ni domicile ni résidence
La requête et l’ordonnance sont transcrites
connus, une copie de l’exploit est affichée à la
sur la copie de l’exploit ou signifiées en même
porte principale du tribunal où la demande est
temps que celui-ci.
portée, et un extrait est envoyé pour publica-
tion au Journal Official, ainsi que sur décision
Article 11 :
du juge à tel autre journal qu’il déterminera.
Lorsque l’assignation est signifiée de l’une des
L’exploit peut toujours être signifié au défen-
manières prévues à l’article 6, le délai com-
seur en personne, s’il se trouve sur le territoire
mence à courir, selon le cas, du jour de l’avis de
de la République démocratique du Congo.
réception ou de celui du récépissé.
344
Article 27 : Article 32 :
Si au jour de la première comparution, le défen- Les témoins sont assignés dans les formes et
deur demande à mettre garant en cause, le juge délais ordinaires des assignations.
accorde délai suffisant à raison de la distance
L’assignation détermine les lieux, jour et heure
du domicile du garant. L’assignation donnée au
où se tiendra l’enquête et indique l’objet de
garant est libellée sans qu’il soit besoin de lui
celle-ci, sans mentionner les faits dont la preuve
notifier le jugement qui ordonne sa mise en
est ordonnée.
cause.
Si la mise en cause n’a pas été demandée à la Les parties peuvent aussi inviter les témoins à
première comparution, ou si l’assignation n’a se présenter volontairement à l’enquête.
pas été faite dans le délai fixé, il est procédé,
sans délai, au jugement de l’action principale, Article 33 :
sauf à statuer séparément sur la demande en Les témoins sont entendus séparément, en
garantie. présence des parties si elles comparaissent.
Chaque témoin avant d’être entendu déclare
Article 28 :
ses nom, profession, âge et demeure, s’il est pa-
Aucune irrégularité d’exploit ou d’acte de pro- rent ou allié de l’une des parties, à quel degré,
cédure n’entraîne leur nullité que si elle nuit s’il est au service de l’une d’elles.
aux intérêts de la partie adverse.
Le témoin prête serment à peine de nullité. Le
serment est ainsi conçu : « Je jure de dire toute
CHAPITRE V :
DES ENQUETES la vérité, rien que la vérité».
Le juge peut, au cours des enquêtes, soit d’of-
Article 29 : fice, soit à la demande de l’une des parties,
Les faits dont une partie demande à faire la confronter ou réentendre les témoins. Il peut
preuve par témoins sont articulés de manière aussi, dans les mêmes conditions, décider avant
précise et succincte. Si les faits sont pertinents le parachèvement de l’enquête contraire qu’il y
et qu’ils soient déniés, la preuve en peut être a lieu à confrontation ou à une nouvelle audi-
ordonnée à condition qu’elle ne soit pas défen- tion des témoins des deux enquêtes.
due par la loi. Il fixe jour et heure à ces fins, à moins qu’il n’y
Le juge peut aussi ordonner d’office la preuve procède séance tenante.
des faits qui lui paraissent concluants si la loi ne
le défend pas. Article 34 :
Le témoin dépose sans qu’il lui soit permis de
Article 30 : ne lire aucun projet écrit.
Le jugement qui ordonne la preuve contient. Sa déposition est consignée dans un procès-
1° l’objet du litige et les faits à prouver ; verbal tenu par le greffier : elle lui est lue et il lui
2° les lieu, jour et heure où les enquêtes sont est demandé s’il y persiste et s’il requiert taxe.
tenues. Si des témoins sont trop éloignés, La déposition est signée par le témoin, le juge
il peut être ordonné qu’ils soient entendus et le greffier.
par un juge commis par un tribunal désigné
à cet effet, aux lieux, jour et heure fixés par Si le témoin ne veut ou ne peut signer, il en est
ce tribunal. fait mention dans le procès-verbal.
Celui-ci indique aussi la taxe allouée par le juge.
Article 31 :
La preuve contraire est de droit.
347
Article 35 : Article 40 :
Les témoins défaillants peuvent être condam- Dans la quinzaine de l’information que le gref-
nés à une amende qui ne peut excéder 1.000 fier lui aura donnée de sa désignation, l’expert
francs ; ils sont éventuellement réassignés à avisera, par lettre recommandée à la poste, cha-
leurs frais. cune des parties des lieux, jour et heure où il
Si les témoins réassignés sont encore dé- commencera ses opérations.
faillants, ils peuvent être condamnés à une nou- Les parties pourront comparaître aux opéra-
velle amende qui n’excède pas 5.000 francs et tions d’expertise volontairement et sans for-
le juge peut décerner contre eux un mandat malité.
d’amener.
Article 41 :
Article 36 : Si l’expert reste en défaut de fixer le lieu, jour
Si le témoin justifie qu’il n’a pu se présenter et heure pour le commencement de ses opé-
au jour indiqué, il est déchargé par le juge de rations, les parties s’accorderont pour en nom-
l’amende et des frais de réassignation. mer un autre à sa place ; sinon la nomination en
sera faite sur requête présentée au tribunal par
Article 37 : la partie la plus diligente.
Si le témoin est dans l’impossibilité de se pré- L’expert qui, ayant fixé lieu, jour et heure pour
senter au jour indiqué, le juge peut lui accorder l’expertise, ne remplit pas sa mission, pourra
délai ou recevoir sa déposition sur place. être condamné par le tribunal qui l’avait com-
mis, à tous les frais frustratoires, et même à des
Article 38 : dommages-intérêts, s’il échet.
Les juges peuvent adresser des lettres roga-
toires même aux juges étrangers, mais ils ne Article 42 :
peuvent obtempérer aux commissions roga- Les experts ne forment qu’un seul avis à la plu-
toires émanées de juges étrangers qu’autant de ralité des voix et ne dressent qu’un seul rap-
qu’ils y sont autorisés par le Ministre du Congo port.
belge et du Ruanda-Urundi et, dans ce cas, ils Ils indiquent néanmoins, en cas d’avis différents,
sont tenus d’y donner suite. les motifs des divers avis, sans faire connaître
l’avis personnel de chacun d’eux.
CHAPITRE VI : Le rapport est signé par tous les experts, sauf
DES EXPERTISES empêchement constaté par le greffier au mo-
ment du dépôt de ce rapport.
Article 39 : S’ils ne savent pas tous écrire, le rapport est
Lorsqu’il y a lieu à expertise, elle est ordonnée écrit et signé par le greffier.
par un jugement qui désigne le nom des experts La signature des experts est précédée du ser-
et la mission précise qui leur est confiée et qui ment : « je jure que j’ai rempli mon travail en
impartit un délai pour le dépôt du rapport. honneur et conscience, avec exactitude et pro-
Il n’est nommé qu’un expert à moins que le bité. »
juge n’estime nécessaire d’en nommer trois.
Le juge choisit le ou les experts à moins que les Article 43 :
parties n’en conviennent à l’audience. Si les juges ne trouvent point dans le rapport
les éclaircissements suffisants, ils peuvent or-
donner d’office une nouvelle expertise.
348
Les juges peuvent aussi entendre les experts lement signé par l’expert, dont la signature est
à l’audience à titre de renseignements et sans précédée du serment prévu à l’article 42.
autre formalité. Les experts sont convoqués Si l’expert ne peut ou ne veut signer, il en est
par le greffier par lettre recommandée à la fait mention.
poste.
Article 44 :
Le juge peut désigner des arbitres rapporteurs CHAPITRE VIII :
qui auront pour mission d’entendre les parties,
DE LA COMPARUTION
de les concilier si faire se peut, sinon de donner
PERSONNELLE DES PARTIES ET DE
leur avis.
LEUR INTERROGATOIRE
Article 45 :
Article 49 :
L’expert peut tenter de concilier les parties.
En cas de conciliation, celle-ci est constatée et Le juge peut, en tout état de cause et en toute
précisée par un procès-verbal signé par les par- matière, ordonner même d’office la comparu-
ties et par l’expert. tion personnelle des parties devant lui.
L’expert dépose le procès-verbal de concilia-
Article 50 :
tion au greffe de la juridiction ayant ordonné
l’expertise. La décision ordonnant la comparution
des parties en fixe les jour et heure et
CHAPITRE VII :
détermine s’il est procédé en audience
DES VISITES DES LIEUX
publique ou en chambre du Conseil.
Article 46 :
Article 51 :
Le tribunal peut décider de se transporter sur
les lieux ou commettre un des juges qui a par- La décision ordonnant la comparution des par-
ticipé au jugement pour l’accomplissement de ties n’est pas susceptible de recours.
cette mesure.
Le jugement fixe le jour et l’heure de la visite. Il Article 52 :
vaut sommation de comparaître, sans qu’il soit Les parties peuvent être interrogées en l’ab-
besoin de signification lorsqu’il est rendu en sence l’une de l’autre ; dans tous les cas, elles
présence des parties. peuvent être confrontées. Elles répondent en
personne aux questions qui leur sont posées
Article 47 : sans pouvoir s’aider d’aucun texte préparé.
Si l’objet de la visite exige des connaissances
qui lui sont étrangères, le juge ordonne que les Article 53 :
gens de l’art, qu’il nomme par le même juge- Les conseils des parties peuvent assister à la
ment, feront la visite avec lui et donneront leur comparution et, après l’interrogatoire, deman-
avis. der au juge de poser les questions qu’ils esti-
Le jugement peut être prononcé sur les lieux ment utiles.
sans désemparer.
Article 54 :
Article 48 : Les déclarations des parties sont actées dans
Le procès-verbal de la visite dressé par le gref- les formes prévues au chapitre des enquêtes.
fier est signé par le juge et le greffier. Il est éga-
349
Article 55 : Article 60 :
Si des parties sont trop éloignées, le juge peut La partie prête serment en personne et à l’au-
ordonner qu’elles seront entendues, ensembles dience.
ou séparément, par un juge commis par un tri-
En cas d’empêchement légitime dûment consta-
bunal commis à cet effet, au lieu, jour et heure
té, le serment peut être prêté en la demeure
fixés par ce tribunal.
de la partie, chez laquelle le juge se transporte,
assisté de son greffier.
Article 56 :
Si la partie à laquelle le serment est déféré est
Le juge peut ordonner la comparution person-
nelle des incapables, de ceux qui les assistent trop éloignée, le juge peut ordonner qu’elle
ou de leurs représentants légaux. prête serment devant une juridiction du lieu de
sa résidence.
Article 57 : Dans tous les cas, le serment est prêté en la
Le juge peut ordonner la comparution des présence de l’autre partie, ou celle-ci dûment
personnes morales. Celles-ci comparaissent, avisée par lettre recommandée du greffier.
soit par un de leurs préposés muni d’une pro-
curation spéciale, soit par un membre de leur TITRE II :
organe de gestion désigné par celui-ci ou ayant DES VOIES DE RECOURS
qualité pour représenter la personne morale
en vertu de la loi ou des statuts. CHAPITRE Ier :
Il peut également ordonner la comparution DE L’OPPOSITION
des administrations publiques. Celles-ci com-
paraissent en la personne d’un agent habilité Article 61 :
par la loi pour les représenter ou muni d’un
Le défendeur condamné par défaut peut faire
pouvoir spécial.
opposition au jugement dans les quinze jours
Le juge peut aussi ordonner la comparution qui suivent celui de la signification à personne,
d’administrateurs et d’agents nommément outre un jour par cent kilomètres de distance.
désignés par lui pour être interrogés tant sur
les faits qui leurs sont personnels que sur ceux La distance à prendre en considération est celle
qu’ils ont connus en raison de leurs fonctions. qui sépare le domicile de l’opposant du lieu où
la signification de l’opposition doit être faite.
Article 58 : Lorsque la signification n’a pas été faite à per-
Si l’une des parties ne comparaît pas ou refuse sonne, l’opposition peut être faite dans les
de répondre, le juge peut en tirer toute consé- quinze jours, outre les délais de distance, qui
quence de droit, et notamment considérer que suivent celui où l’intéressé aura eu connaissance
l’absence ou le refus équivaut à un commence- de la signification. S’il n’a pas été établi qu’il en
ment de preuve par écrit. a eu connaissance, il peut faire opposition dans
les quinze jours, outre les délais de distance,
CHAPITRE IX : qui suivent le premier acte d’exécution dont il
DU SERMENT a eu personnellement connaissance, sans qu’en
aucun cas, l’opposition puisse encore être re-
çue après l’exécution consommée du jugement.
Article 59 :
Tout jugement qui ordonne à l’une des parties Article 62 :
de prêter serment énonce les faits sur lesquels
celui-ci sera reçu et fixe l’audience à laquelle il Le juge qui a des raisons sérieuses de croire
sera prêté. que le défaillant n’a pu être instruit de la pro-
350
cédure, peut, en adjugeant le défaut, fixer pour décision attaquée, le dispositif des conclusions
l’opposition un délai autre que ceux prévus par des parties et, le cas échéant, les autres actes
l‘article 61. de la procédure nécessaire pour déterminer
l’objet et les motifs de la demande.
Article 63 :
L’opposition contient l’exposé sommaire des Article 67 :
moyens de la partie. Le délai pour interjeter appel est de trente
Elle est formée par la partie ou par un fondé jours. Ce délai court, pour les jugements
de pouvoir spécial, soit par la déclaration reçue contradictoires, du jour de la signification et
et actée par le greffier du tribunal qui a rendu pour les jugements par défaut, du jour où l’op-
le jugement, soit par lettre recommandée à la position n’est plus recevable.
poste adressée au greffier de cette juridiction.
Article 68 :
La date de l’opposition est celle de la déclara-
tion au greffe ou celle de la réception par le L’appel est formé par la partie ou par un fondé
greffier de la lettre recommandée. de pouvoir spécial, soit par une déclaration,
reçue et actée par le greffier de la juridiction
L’opposition peut aussi être par déclaration sur d’appel, soit par lettre recommandée à la poste
les commandements, procès verbaux de sai- adressée au greffier de cette juridiction.
sie et de tout autre acte d’exécution, à charge
pour l’opposant de la réitérer, dans les dix jours La date de l’appel est celle de la juridiction au
outre un jour par cent kilomètres de distance, greffe ou celle de la réception de la lettre re-
et suivant les formes prévues à l’alinéa 2, à dé- commandée par le greffier.
faut de quoi elle n’est plus recevable et l’exécu- Toutefois, dans le cas visé par l’article 152 du
tion peut être continuée sans qu’il soit besoin Code civil, l’appel peut être formé au siège de
de la faire ordonner. la juridiction qui a rendu le jugement.
Le greffier qui reçoit le déclaration d’opposi- Le greffier en avise immédiatement le greffier
tion fait assigner le demandeur originaire dans de la juridiction d’appel.
les formes et délais prévus au chapitre 1er du
titre I. Article 69 :
Dans le délai fixé pour interjeter appel; l’appe-
Article 64 :
lant doit fournir au greffier tous les éléments
L’opposition faite dans les formes et délais pré- nécessaires pour assigner la partie intimée de-
vus au présent chapitre suspend l’exécution vant la juridiction d’appel.
lorsque celle-ci n’a pas été ordonnée nonobs-
tant appel. Article 70 :
Le greffier qui reçoit la déclaration d’appel fait
Article 65 :
assigner l’intimé dans les formes et délais pré-
N’est pas recevable, l’opposition contre un ju- vus au chapitre 1er du titre I.
gement qui statue sur une première opposition.
Article 71 :
CHAPITRE II : L’intimé peut interjeter appel incident en tout
DE L’APPEL état de cause, quand même il aurait signifié le
Article 66 : jugement sans protestation.
Article 72 : Article 77 :
L’appel d’un jugement préparatoire ne peut Il ne peut être formé, en degré d’appel, aucune
être interjeté qu’après le jugement définitif et nouvelle demande, à moins qu’il ne s’agisse de
conjointement avec l’appel de ce jugement et compensation, ou que la demande ne soit la dé-
le délai de l’appel ne court que du jour de la fense à l’action principale. Peuvent aussi les par-
signification du jugement définitif ; cet appel est ties demander des intérêts ; arrérages, loyers
recevable encore que le jugement préparatoire et autres accessoires échus depuis le jugement
ait été exécuté sans réserve. et les dommages et intérêts pour le préjudice
L’appel d’un jugement interlocutoire peut être souffert depuis le dit jugement.
interjeté avant le jugement définitif ; il en est
de même des jugements qui ont accordé une Article 78 :
provision. Les autres règles établies pour les tribunaux du
premier degré sont observées devant la juri-
Article 73 : diction d’appel.
Sont réputés préparatoires, les jugements Néanmoins, la Cour d’appel peut commettre
rendus pour l’instruction de la cause et qui un conseiller pour remplir les missions dévo-
tendent à mettre le procès en état de recevoir lues au juge par les articles 30, 37, 46 et 60.
jugement définitif.
Sont réputés interlocutoires, les jugements par Article 79 :
lesquels le tribunal ordonne avant dire droit, Lorsqu’il y a appel d’un jugement interlocutoire,
une preuve, une vérification, ou une instruction si le jugement est infirmé et que la matière soit
qui préjuge le fond. disposée à recevoir une décision définitive, la
juridiction d’appel peut statuer sur le fond défi-
Article 74 : nitivement, par un seul et même jugement.
L’appel est suspensif, si le jugement ne pro- Il en est de même dans le cas où la juridiction
nonce pas l’exécution provisoire. d’appel infirme des jugements définitifs, soit
pour vice de forme, soit pour toute autre cause.
Article 75 :(O.L. n° 78-017 du 4 juillet 1978, art.2, J.O
n° 14 du 15 juillet 1978 p.32) CHAPITRE III :
Si, dans les cas prévus par l’article 21, l’exécu- DE LA TIERCE OPPOSITION
tion provisoire n’a pas été prononcée, l’intimé Article 80 :
peut, avant le jugement de l’appel, la faire or-
donner à l’audience. Quiconque peut former tierce opposition à
un jugement qui préjudicie à ses droits, et lors
(Al. 2 abrogé par O.L. n°78-017 du 4 juillet duquel ni lui, ni ceux qu’il représente n’ont été
1978, art. 2, J.O n° 14 du 15 juillet 1978 p.32) appelés.
Article 113 :
Le tiers saisi pourra être sommé de déclarer ce CHAPITRE II :
qu’il doit lorsque la saisie-arrêt aura été décla- DE LA SAISIE-EXECUTION
rée valable.
Article 120 :
Article 114 :
Toute saisie-exécution est précédée d’un com-
Le tiers saisi fait sa déclaration et la certifie sin- mandement, fait au moins vingt-quatre heures
cère au greffe du tribunal qui doit connaître de avant la saisie et contenant signification du titre
la saisie ; il peut aussi faire cette déclaration au s’il n’a déjà été notifié.
bas de l’originale de la sommation ou par lettre
Il contient élection de domicile jusqu’à la fin de
recommandée à la poste adressée au greffier.
la poursuite au siège du tribunal dans le ressort
duquel doit se faire l’exécution, si le créancier
Article 115 :
n’y demeure.
Si la saisie porte sur des effets mobiliers, le tiers
saisi est tenu de joindre à sa déclaration un état Article 121 :
détaillé des dits effets.
L’huissier procède à la saisie hors de la pré-
sence du saisissant et assisté de deux témoin
Article 116 :
qui signe l’original et les copies.
S’il n’y a pas de contestation sur la déclaration
ni de demande en mainlevée, la somme décla- Article 122 :
rée est versée entre les mains du saisissant
Le procès-verbal de saisie contient, outre les
jusqu’à concurrence ou en déduction de sa
énonciations communes à tous les exploits
créance.
d’huissier, un nouveau commandement de
Les effets mobiliers sont vendus conformé- payer si la saisie est faite en la présence du saisi,
ment aux dispositions du chapitre II. la désignation détaillée des objets saisis et l’in-
dication du jour de la vente.
355
trat qui a ordonné la saisie, lequel règle le cas du Premier président cde la Cour suprême de
échéant le mode et les conditions tant de la justice.
vente des choses que de la consignation.
Article 143-2 :
Article 142 : La chambre des affaires du travail est saisie par
Le débiteur sur qui une saisie est faite, à titre une requête verbale ou écrite du demandeur
exécutoire peut libérer ce qui excède les ou de son conseil ou de l’inspecteur local du
causes de la saisie dans les conditions prévues travail, porteur d’un pouvoir spécial.
à l’article 141 : (A titre transitoire, les juridictions de droit
1° si la surséance aux poursuites a été ordon- commun connaîtront des litiges individuels
née ; du travail, jusqu’à l’installation des tribunaux
2° si la saisie est pratiquée en suite d’un juge- du travail (art. 45 de la loi n° 016/2002 du 16
ment frappé d’appel ou d’opposition, sauf octobre 2012 portant organisation et fonction-
disposition contraire au jugement. nement des tribunaux du travail).
La requête verbale est actée par le greffier et
Article 143 : l’acte est signé également par le déclarant.
Dans les cas où une saisie, soit conservatoire
La requête écrite est déposée en mains du
soit exécutoire, porte sur des meubles ou des
greffier qui en donne accusé de réception ou
espèces qui se trouvent en mains d’un tiers, le
adressée au greffier par lettre recommandée à
créancier poursuivant, de même que le débiteur
la poste avec avis de réception. Elle est datée et
et le tiers saisi peuvent se pourvoir comme il
signée de son auteur.
est dit à l’article 140 pour faire ordonner le
versement des espèces liquides ou à échoir à La requête écrite ou l’acte dressé sur requête
la caisse du greffe ou la remise des meubles en verbale par le greffier doivent contenir l’iden-
mains d’un séquestre agréé ou commis. tité, la profession et le domicile des parties.
Une ampliation du procès-verbal de non-conci-
liation ou de conciliation partielle dressée par
l’inspecteur local du travail, selon l’article 202
TITRE IIIbis : du Code du travail, doit obligatoirement être
DE LA PROCEDURE jointe.
PARTICULIERE AUX AFFAIRES Si la requête est présentée par l’inspecteur du
DU TRAVAIL travail, le pouvoir à lui donner par le deman-
deur doit également y être annexé.
LOI N° 016/2002 DU 16 La requête est inscrite à sa réception, dans un
OCTOBRE 2002 PORTANT registre spécial des affaires du travail.
CRÉATION, ORGANISATION
ET FONCTIONNEMENT DES Article 143-3 :
TRIBUNAUX DU TRAVAIL Dans les huit jours ouvrables suivant la date de
PRÉVOIT LA PROCÉDURE la réception de la requête, le président de la
DEVANT LES TRIBUNAUX DU juridiction fixe l’audience à laquelle l’affaire sera
TRAVAIL (art. 25 à 44) appelée et désigne les assesseurs qui seront ap-
pelés à siéger et qui devront être choisis, autant
Article 143-1 : que possible, parmi ceux qui appartiennent à la
même branche d’activité économique que les
Le règlement d’ordre intérieur des chambres parties.
des affaires du travail est fixé par ordonnance
358
- pour le premier rôle : 150.000 francs L’action n’est recevable qu’après la liquidation
congolais du droit.
- pour le deuxième rôle : 50.000 francs Elle est introduite, instruite et jugée
congolais
comme en matière civile.
9) Mesures prises pour faire insérer dans les Les frais de l’instance sont à charge de la partie
journaux l’exploit ou l’extrait d’exploit succombant, ils sont tarifés comme en matière
(non compris les frais de publication, les- civile. Le jugement est susceptible des mêmes
quels seront taxés par les juges) : 100.000 recours, dans les mêmes conditions et sous les
francs congolais mêmes formes que ceux prononcés en matière
Pour les litiges de valeur déterminée civile.
dont le montant ne dépend pas d’une Article 154 :
évaluation des parties, les frais tel qu’il
Pour les condamnations au paiement de rentes
est établi ci-dessus, sont réduits, à la ou pensions, dont le capital n’est pas exprimé
moitié lorsque la somme demandée au titre, le montant taxable est de vingt fois la
ne dépasse pas 1.000.000.000 francs prestation annuelle si elle est viagère et de cinq
congolais. fois la prestation annuelle dans tous les autres
cas.
Article 150 :
Chaque rôle sera de deux pages de 25 lignes Article 155 :
par page et de quinze syllabes par ligne. Le droit établi en vertu de l’article 152 est dû
Tout premier rôle commencé est dû en entier. sur la minute du jugement. Il ne donne pas lieu
à consignation.
Tout rôle supplémentaire n’est dû que s’il com-
porte au moins quinze lignes. Le droit est dû par la partie condamnée et
payé par elle entre les mains du greffier dans le
Article 151 : mois qui suit la date où la décision est passée
en force de chose jugée ou a été rendue exé-
Le tarif des frais en instance d’appel est du cutoire. A défaut par la partie condamnée de
double de celui qui est fixé par l’article 149. payer le droit, celui-ci est payé par la personne
au profit de laquelle la condamnation a été pro-
Article 152 : (O.L. n° 87-058 du 4 octobre
noncée, sauf le droit pour elle d’en poursuivre
1987, art.3)
le recouvrement contre celui qui doit le sup-
Il est dû un droit proportionnel de 10% sur porter.
toute somme ou valeur mobilière allouée par
un jugement passé en force de chose jugée, Article 156 :
par une sentence arbitrale ou par un jugement
Les poursuites en recouvrement du droit pro-
étranger rendus exécutoires.
portionnel sont exercées, en vertu d’un exécu-
toire, délivré par le juge ou par le président de
Article 153 :
la juridiction qui a rendu le jugement donnant
Si le montant des valeurs adjugées n’est pas dé- lieu à la perception du droit, après un comman-
terminé dans le jugement, il est fixé par le gref- dement resté infructueux, de payer dans les
fier, chargé de percevoir le droit, sous réserve trois jours sans préjudice aux saisies conser-
pour la partie tenue d’acquitter ou de suppor- vatoires à opérer dès le jour de l’exigibilité du
ter celui-ci, d’assigner le greffier en justice aux droit, avec l’autorisation du juge.
fins d’entendre réviser l’évaluation faite par lui.
361
Article 162 :
TITRE V :
Dans les cas prévus à l’article 161, la décision
DE L’ARBITRAGE
du président du tribunal compétent saisi sur
requête des parties ou de l’une d’elles n’est
CHAPITRE I : susceptible d’aucun recours.
DE LA CONVENTION
D’ARBITRAGE Article 163 :
ET DES ARBITRES
La clause compromissoire n’a d’effet qu’entre
parties.
Article 159 :
Quiconque a la capacité ou le pouvoir de transi- Elle est inapplicable, lorsque la contestation qui
ger, peut compromettre pourvu que la contes- surgit entre ceux qui l’ont conclue et d’autres
tation puisse faire l’objet d’une transaction. qui ne sont point liés par elle, est indivisible. Il
en est de même lorsqu’une des parties qui l’ont
conclue est appelée devant un tribunal dans un
Article 160 :
des cas prévus aux articles 166 et 167 du Code
Est valable la clause compromissoire par la- d’organisation et de compétence judiciaires.
quelle les parties conviennent de soumettre à
362
Nonobstant toute convention contraire, les Cette durée peut toutefois être prolongée sui-
parties peuvent jusqu’à la constitution du tri- vant une des formes fixées à l’article 164.
bunal arbitral, demander au tribunal compétent Après la suspension prévue aux articles 173,
des mesures provisoires dans les cas d’urgence. 174, 176 et 177, les arbitres disposent de plein
droit d’un délai de trois mois.
Article 164 :
A dater du compromis, les arbitres ne peuvent
Toute convention en matière d’arbitrage et être révoqués que du consentement des par-
tous les actes ayant pour objet de compléter ties.
ou de modifier semblable convention, doivent
être constatés par écrit, à l’exclusion de tout
Article 168 :
autre mode de preuve.
Sauf convention contraire, les parties et les
Le compromis peut être constaté par déclara-
arbitres sont dispensés de suivre dans la pro-
tion insérée au procès-verbal des arbitres et
signé par les parties. cédure, les délais et formes établis pour les
tribunaux.
En cas de refus d’une des parties de signer le
compromis ou de désaccord sur sa rédaction, Article 169 :
le jugement du tribunal compétent aux termes
de l’article 166, saisi sur assignation par la par- Les actes d’instruction et les procès-verbaux
tie la plus diligente, vaut compromis. sont faits par tous les arbitres, si le compromis
ou une convention ultérieure ne les autorise à
Ce jugement n’est pas sujet à appel.
en commettre l’un d’eux.
Article 165 :
Article 170 :
Le compromis désigne, à peine de nullité, l’objet
Sauf convention contraire, mettent fin aux
du litige et le no, des arbitres.
compromis :
Les arbitres doivent avoir la capacité de
1° le décès, l’incapacité, le refus, le déport, l’em-
contracter et de s’obliger. Ne peuvent être ar-
pêchement ou la récusation admise d’un
bitres les faillis non réhabilités, ni les personnes
des arbitres ;
condamnées du chef d’une infraction prévue
par les titres II et III du Livre II du Code pénal. 2° l’expiration du délai prévu à l’article 167.
Il peut y avoir un seul arbitre ; s’il y en a plu- Article 171 :
sieurs, ils doivent être en nombre impair.
Les arbitres ne peuvent se déporter si leurs
opérations sont commencées.
Article 166 :
Les parties indiquent dans la convention d’ar- Les arbitres peuvent être récusés dans les cas
bitrage ou dans une convention ultérieure le prévus par l’article 88 du Code d’organisation
tribunal de première instance auquel elles attri- et de compétence judiciaire.
buent compétence en raison de l’arbitrage.
Article 172 :
A défaut d’accord des parties, le tribunal de
première instance compétent est celui choisi La demande de récusation est adressée par
par la partie la plus diligente. requête au président du tribunal compétent
en vertu de l’article 166. Celui-ci state, l’arbitre
Article 167 : entendu ou dûment appelé. La décision du pré-
sident qui admet ou qui rejette la récusation
Si le compromis n’en fixe pas la durée, la mis-
n’est pas susceptible de recours.
sion des arbitres cesse six mois après la date
du compromis.
363
Toutefois, même en ce cas, les arbitres peuvent Les arbitres décident d’après les règles du droit,
décider que les parties ou ceux qui les repré- à moins que l convention d’arbitrage ne leur
sentent doivent être entendus. donne pouvoir de prononcer comme amiables
compositeurs.
Les pièces et défenses, préalablement commu-
niquées sont remises aux arbitres sans aucune Article 179 :
formalité dans le délai fixé par eux.
Lorsqu’il y a plusieurs arbitres, la sentence arbi-
Si l’une des parties s’abstient de les leur re- trale doit être rendue à la majorité des voix.
mettre dans ce délai, les arbitres le constatent
et jugent sur les seules pièces reçues. Article 180 :
La sentence arbitrale est écrite et datée. Elle
Article 176 :
est signée par les arbitres. Si la minorité refuse
Les arbitres peuvent ordonner toutes les de la signer, les arbitres font mention de ce
mesures d’instruction admises devant les tri- refus et la sentence a le même effet que si elle
bunaux en matière civile et commerciale. Ils avait été signée par tous les arbitres.
peuvent entendre sous serment les témoins
qui comparaissent devant eux et recevoir le
serment d’une partie.
364
3° si la forme prescrite par l’article 164 pour la L’ordonnance d’exécution est sans effet dans la
validité du compromis n’est pas observée ; mesure où la nullité de la sentence arbitrale est
4° si la sentence arbitrale est rendue sans com- prononcée.
promis ou hors des termes du compromis ;
5° si la sentence arbitrale est rendue, alors que Article 194 :
le délai d’arbitrage est suspendu ou expiré ; Le jugement rendu sur la demande en nullité
6° si la sentence arbitrale est rendue par des n’est pas susceptible d’appel.
arbitres n’ayant pas la capacité de contrac-
ter et de s’obliger ;
7° si la sentence arbitrale n’est pas rendue par
TITRE VI :
tous les arbitres ou est rendue par des ar- DISPOSITIONS GENERALES
bitres siégeant en nombre pair;
8° si une partie peut justifier, même à l’encontre Article 195 :
des constatations des arbitres, qu’elle n’a Tout délai est soumis aux règles suivantes :
pas été avisée du délai fixé par ceux-ci pour 1° le jour de l’acte qui est le point de départ
le dépôt des pièces et défenses et si cette d’un délai n’y est pas compris. Le jour de
omission nuit à ses intérêts ; l’échéance est compté dans le délai, si celui-
9° si la sentence arbitrale rendue sur appel ci n’est qualifié de franc ;
d’une sentence en a prononcé la nullité 2° lorsque le dernier jour prévu pour accom-
hors les cas prévus au présent article ; plir un acte de procédure est un jour férié
10° si la sentence arbitrale a été rendue sur légal, le délai est prorogé jusqu’au prochain
pièces, serments ou témoignages qui depuis jour ouvrable ;
ont été reconnus faux, ou si depuis il a été 3° lorsque le délai légal expire un jour où le
reconnu des pièces décisives qui avaient été greffe est fermé, l’acte y est valablement
retenues par le fait d’une partie. reçu le plus prochain jour de l’ouverture de
ce greffe ;
Article 191 :
4° le délai qui est fixé par jour se compte de
La demande en nullité ne peut être formée jour à jour ; ce qui est fixé par mois ou par
avant que la sentence n’ait été rendue exécu- année se compte de quantième à veille de
toire. quantième, selon le calendrier grégorien.
Elle est formée dans tous les cas énumérés à
l’article 190, 1° à 9°, dans le mois de la signifi- Article 196 :
cation de la sentence rendue exécutoire ; dans Aucune signification ni exécution ne peut être
le cas de l’article 190/10° la demande doit être faite dans un lieu non ouvert au public soit
formée dans le mois de la découverte de la avant six heures du matin et après sept heures
fausseté des pièces, serments ou témoignages, du soir, soit un jour férié légal si ce n’est en cas
ou du recouvrement des pièces retenues. d’urgence et en vertu d’une permission du juge.
Article 192 :
Article 197 :
La demande en nullité formée par voie d’assi-
En cas de notification d’un acte ou de significa-
gnation est portée devant la Cour d’appel visée
tion d’un exploit ou d’un jugement sur le terri-
à l’article 188.
toire du Congo belge ou du Ruanda-Urundi, le
délai applicable est toujours déterminé d’après
Article 193 :
le lieu de la notification ou de la signification,
La demande en nullité régulièrement formée même si celui à qui la notification ou la signifi-
suspend l’exécution de la sentence.
366
Article 10 : Article 14 :
Les biens saisis, meubles et immeubles, défini- Sont abrogées toutes dispositions contraires
tivement acquis à l’État à la suite de la confis- à la présente ordonnance-loi qui entrera en
cation sont, soit aliénés, soit affectés à l’usage vigueur à la date de sa promulgation.
public ou à celui d’un service public, soit don-
nés en bail à des tiers.
Lorsqu’un service public estime ne plus avoir ORDONNANCE DU 24
besoin des biens confisqués affectés à son AOÛT 1916 RELATIVE À LA
usage, il est tenu de les remettre à la disposi- DESTINATION À DONNER
tion de la commission. AUX OBJETS FRAPPÉS DE
CONFISCATION JUDICIAIRE
(BAC, 1916, p. 1119)
Article 11 :
Article 1er :
En cas d’aliénation, la vente ne peut être faite
qu’avec publicité et concurrence. Le greffier de chaque juridiction fait vendre aux
enchères publiques, sous réserve des disposi-
En aucun cas, l’aliénation d’un bien saisi et tions ci-après, les choses dont la confiscation a
confisqué ne peut être réalisée à titre gratuit été prononcée par cette juridiction lorsque la
ou à un prix inférieur à sa valeur vénale. sentence a acquis force de chose jugée.
Il sera dressé procès-verbal de la vente.
Article 12 :
Les substances minérales confisquées sont re- Article 2 :
mises par la commission à la SOZACOM qui
Les choses dangereuses pour la sûreté, la santé
se charge de leur réalisation. Les autres subs-
et l’honnêteté publiques sont, lorsque la sen-
tances précieuses sont commercialisées par
tence est devenue irrévocable, détruites ou
les organismes déterminés suivant leur nature
enfouies par ordre du greffier qui dressera pro-
par le président du Conseil judiciaire, Procu-
cès-verbal de l’opération.
reur général de la République. Ces organismes
dressent procès-verbal de l’opération et le Les liquides alcooliques à base d’absinthe sont
transmettent à la commission. traités comme choses nuisibles à la santé pu-
blique. Les autres liquides alcooliques sont ven-
Les billets de banque et monnaies obtenus
dus ainsi qu’il est dit à l’article 1 er, mais sous
en fraude de la réglementation du change et
réserve des restrictions apportées à la vente
confisqués sont remis à la Banque Centrale du
des spiritueux par les dispositions légales sur
Congo les armes à feu et munitions à la dispo-
la matière.
sition des forces armées.
Ceux d’entre eux qui ne trouveront pas ac-
Article 13 : quéreurs seront traités comme des liquides à
base d’absinthe, à moins qu’ils ne puissent être
Le produit des ventes et locations est porté en
utilisés dans les pharmacies et laboratoires de
recette au budget général de l’État.
l’État, auquel cas ils seront remis par le greffier
Il sera toutefois prélevé un droit de 2 % au contre décharge aux fonctionnaires qui dirigent
profit du dénonciateur et de 3 % au profit de ces établissements.
l’agent qui aura pratiqué la saisie sur la valeur
vénale de tout bien saisi et frappé de confis- Article 3 :
cation. Les armes et munitions dont la détention est
interdite d’une façon absolue seront remises
370
L’application de ce principe, dont la compréhen- Il doit certes être bien compris que les juge-
sion ne suscite guère de difficultés en matière ments et arrêts ne peuvent être assortis de
de droit privé, tiendra cependant compte, en clauses exécutoires que dans les conditions
matière répressive, de la répartition des tâches fixées par la loi et s’il est acquis que, quelle que
opérée par l’article 109 du Code de procédure soit l’issue du procès, les motifs ayant prévalu à
pénale aux termes duquel l’exécution est pour- leur octroi ne seront pas ébranlés.
suivie par : Pour les jugements ou arrêts revêtus de la
- le ministère public en ce qui concerne clause exécutoire ainsi entendue, seul un juge-
la peine de mort, la servitude pénale, les ment ou arrêt en ordonnant les défenses sus-
dommages-intérêts prononcés d’office et pend cette exécution (article 76 du Code de
la contrainte par corps ; procédure civile). D’autre part, la tierce oppo-
- la partie civile pour les condamnations sition n’étant pas en elle-même suspensive de
prononcées à sa requête ; l’exécution, seul un jugement ordonnant cette
- le greffier s’agissant du recouvrement des suspension, à la requête d’une partie au procès,
amendes, des frais et droit proportionnels. est susceptible de produire cet effet, en vertu
de l’article 84 du Code de procédure civile.
Je tiens également à vous rappeler qu’en vertu De même, conformément à l’article 41 alinéa
de l’article 149 alinéas 3 et 4 de la Constitution, 2 du Code de procédure devant la Cour su-
la justice est rendue sur l’ensemble du terri- prême de justice, le délai pour se pourvoir en
toire national au nom du peuple congolais, tan- cassation et le pourvoi en cassation ne peuvent
dis que les arrêts, jugements et ordonnances en aucune manière justifier la suspension de
des cours et tribunaux sont exécutés au nom l’exécution de la décision entreprise en matière
du Président de la République. de droit privé, à moins qu’il ne s’agisse d’une
Pour la sécurité de l’exécution de ceux-ci, il est décision modifiant l’état des personnes. Dans
dès lors hors de question que les contestations cette dernière hypothèse, l’exécution sera
y relatives soient réglées administrativement, suspendue jusqu’à l’expiration des délais de
au point de voir fréquemment la suspension de recours ou, en cas d’exercice effectif des voies
cette exécution être ordonnée par de simples de recours, jusqu’à l’issue de la procédure en
correspondances administratives ou coups de cassation.
téléphone. Au regard des nombreux abus déplorés, il im-
C’est pourquoi je me fais à nouveau le devoir porte désormais de retenir que toute pratique
de rappeler que les jugements et arrêts ne consistant à ordonner la suspension des déci-
peuvent être légalement suspendus que : sions judiciaires en dehors des cas susmention-
nés constitue une violation de la loi. Elle est
1. en matière répressive : au cas où la en conséquence strictement prohibée et son
décision est frappée d’un recours en oppo- auteur s’expose de la sorte à la sanction dis-
sition, en appel, en cassation ou en révision, ciplinaire.
sans préjudice des dispositions légales dé-
rogatoires relatives à la détention préven- Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
tive ou à l’arrestation immédiate ;
2. en matière de droit privé : en cas d’oppo- Le Premier Président
sition ou d’appel faits dans les formes et de la Cour Suprême de Justice,
délais légaux, à condition que la décision Jérôme KITOKO KIMPELE
visée ne prononce pas son exécution pro- Président du Conseil Supérieur
visoire nonobstant tout recours (articles de la Magistrature
64 et 74 du Code de procédure civile).
372
- Petite-naturalisation 1.500$ US
Du double au quintuple
10. Amendes transactionnelles
du taux de l'acte
- Consignation ci-dessus
- Mise en rôle 7 $US
1$US
- P.V. d'audience
• 1er rôle 2 $US
• Chaque rôle suivant 1 $US
- Minute de jugement 3 $US
- Déclaration d'opposition ou d'appel 2$US
- Acte de pourvoi 10 $US
Toute expédition ou tout document conservé au greffe
délivrée par le Greffier
. 1er rôle 2 $US
• Chaque rôle suivant 1 $US
- Réquisition du Ministre public 3 $US
Sommes indûment perçues dans le cadre de la législation sur 100 /o des % sommes
9
les prix indûment perçues
Cette table alphabétique est envoyée égale- constitué à l’aide des parties n° 2 de ce registre
ment en copie au greffe du tribunal de grande déposées au greffe du tribunal de grande ins-
instance et au bureau des actes de l’état civil tance sur l’initiative de l’officier de l’état civil de
près le département de la Justice à Kinshasa. la collectivité ou de la zone urbaine ou rurale.
Si les parties n° 2 d’un registre sont perdues ou
Article 84 : détruites, elles sont immédiatement reconsti-
Les registres en blanc mis à la disposition de tuées à l’aide des parties conservées au bureau
chaque bureau de l’état civil sont cotés et para- de l’état civil de la collectivité ou de la zone
phés du premier au dernier feuillet par l’officier urbaine ou rurale intéressée, sur l’initiative du
du Ministère public dans le ressort duquel se greffier du tribunal de grande instance du res-
situe le bureau de l’état civil. Les actes sont ins- sort où les parties ont été perdues ou détruites.
crits de suite sur les registres sans aucun blanc. Si les parties des registres conservées dans un
Rien n’y est inscrit par abréviation. bureau de l’état civil et au greffe du tribunal de
[...] grande instance sont perdues ou détruites dans
ces deux endroits, elles sont immédiatement
Article 87 : reconstituées à l’aide des parties cotées no3
La partie cotée 1, extérieure à la souche et de ce registre, sur l’initiative des dépositaires
supérieure du registre, est remise immédiate- des parties perdues ou détruites, l’officier de
ment au déclarant. l’état civil et le greffier du tribunal de grande
instance dans le ressort duquel ces registres
La partie cotée 2, extérieure à la souche et ont été établis.
inférieure du registre, est détachée du registre
à la fin de l’année. Réunie en une liasse, elle Si les parties n° 3 d’un registre sont perdues ou
est envoyée dans les deux mois pour dépôt détruites, elles sont immédiatement reconsti-
au greffe du tribunal de grande instance. Cette tuées, sur l’initiative du responsable du dépar-
liasse, dès sa réception, est reliée par les soins tement de la Justice, à l’aide des parties conser-
du greffe qui en est le dépositaire. vées au greffe du tribunal de grande instance
dans le ressort duquel ce registre a été établi.
[...] Si un registre vient à être détruit ou perdu
avant que les parties n’en aient été détachées,
Article 88 :
l’officier de l’état civil en avise immédiatement
Les procurations et autres pièces qui doivent le procureur de la République. Celui-ci mène
demeurer annexées aux actes de l’état civil une enquête sur les motifs de cette dispari-
sont cotées par référence à l’acte qu’elles tion et prend les mesures opportunes pour
concernent, paraphées par la personne qui les a la reconstitution du registre. Dans toutes les
produites et par l’officier de l’état civil, classées hypothèses où un ou des registres ont été
chronologiquement par nature et date de l’acte perdus ou détruits, le dépositaire de ceux-ci
et en fin d’année enliassées pour être trans- est tenu d’avertir sans délai le procureur de la
mises en original dans les deux mois au greffe République et d’établir un rapport expliquant
du tribunal de grande instance en même temps les circonstances précises de cette perte ou de
que la partie cotée 2. cette destruction.
[...] [...]
Article 90 :
Si un registre conservé au bureau de l’état civil
est perdu ou détruit, il est immédiatement re-
384
Le tribunal compétent pour ordonner la rectifi- Il enverra une copie de ce procès-verbal à l’offi-
cation d’un acte est également compétent pour cier du Ministère public dans le ressort duquel
prescrire la rectification de tous actes même il exerce ses fonctions.
dressés ou transcrits hors de son ressort qui
reproduisent l’erreur ou comportent l’omis- [...]
sion originaire.
Article 122 :
La requête en rectification peut être présen-
tée par toute personne intéressée ou par le Si l’acte de naissance de l’enfant vient à être
Ministère public; celui-ci est tenu d’agir lorsque retrouvé ou si la naissance est judiciairement
l’erreur ou l’omission porte sur une indication déclarée, le procès-verbal de la découverte et
essentielle de l’acte. l’acte provisoire de naissance sont annulés par
le tribunal de grande instance à la requête du
Lorsque la requête n’émane pas du Ministère
Ministère public ou de toute partie intéressée.
public, elle doit lui être communiquée.
Le dispositif de la décision intervenue est [...]
transmis par le Ministère public à l’officier de
l’état civil du lieu où se trouve inscrit l’acte à Section IX:
réformer; mention de ce dispositif est aussi- Des règles propres
tôt portée en marge dudit acte. Expédition ne aux actes de décès
peut plus être délivrée qu’avec les rectifications
ordonnées. [...]
[...] Article 139 :
Lorsque le corps d’une personne décédée est
Article 109 : trouvé, il est fait appel à l’officier de police judi-
Les jugements supplétifs et rectificatifs des ciaire qui dresse un procès-verbal en vue de
actes de l’état civil peuvent être frappés d’appel mener une enquête. Il est dressé ensuite un
par le Ministère public ou par toute personne acte de décès par l’officier de l’état civil du lieu
intéressée. où le corps a été trouvé.
Si l’identité de la personne décédée n’est pas
[...] connue, il est dressé un procès-verbal détaillé
Section VII : qui énonce les jours, mois, année et lieu où le
corps a été trouvé, l’âge apparent du mort, son
Des règles propres
sexe et la date probable du décès.
aux actes de naissance
Ce procès-verbal est annexé à l’acte de décès.
[...]
Si l’identité de la personne décédée vient à être
Article 120 : connue, le procès verbal de la découverte et
Toute personne qui trouve un enfant nouveau- l’acte provisoire de décès sont annulés par le
né est tenue de le présenter et d’en faire la tribunal de grande instance à la requête du Mi-
déclaration à l’officier de l’état civil du lieu de nistère public ou de toute personne intéressée.
la découverte. L’officier de l’état civil dresse un [...]
procès- verbal détaillé qui énonce l’âge appa-
rent et le sexe de l’enfant, toute particularité
Article 142 :
pouvant contribuer à son identification ainsi
que l’autorité ou la personne à laquelle l’enfant Lorsqu’une personne a disparu dans les cir-
a été confié. constances telles que sa mort est certaine,
387
bien que son corps n’ait pas été retrouvé, le cier de l’état civil un complément d’informa-
Ministère public ou toute personne intéressée tion, requérir ou prescrire toute vérification
peut demander au tribunal de grande instance qu’il estime nécessaire.
de rendre un jugement déclaratif du décès de En cas de refus, le président du tribunal doit
cette personne. Le jugement déclaratif de dé- motiver sa décision; celle- ci est susceptible
cès tient lieu d’acte de décès et est inscrit dans d’appel devant la Cour d’appel. Après homolo-
le registre des décès. gation, l’acte de notoriété est assimilé à tous
égards à un acte de l’état civil.
Article 143 :
La requête est présentée au tribunal de grande [...]
instance de la résidence du disparu ou du lieu
de la disparition. Article 157 :
À défaut d’acte de l’état civil constatant la nais-
Article 144 : sance, le décès ou le mariage postérieur à la
Le décès dû à un événement tel qu’un naufrage, présente loi, toute personne étant dans l’im-
une catastrophe aérienne, un tremblement possibilité de se procurer l’acte de l’état civil
de terre, un glissement de terrain, par l’effet peut demander, par requête motivée, au prési-
duquel il y a lieu de croire que plusieurs per- dent du tribunal de grande instance du ressort
sonnes ont péri, pourra être déclaré par un de l’état civil où l’acte aurait dû être dressé,
jugement collectif. l’établissement d’un acte de notoriété supplétif
en précisant à quelles fins celui-ci est destiné.
Les tribunaux compétents sont, en ce cas, ceux
de grande instance dans le ressort desquels
Article 158 :
l’événement s’est produit. Toutefois, dans le cas
de disparition d’un navire, d’un bateau ou d’un Le président du tribunal de grande instance, s’il
aéronef de nationalité zaïroise, les tribunaux n’estime pas la procédure par voie de jugement
compétents sont ceux du port d’attache du supplétif nécessaire, reçoit la déclaration du re-
navire ou du bateau; pour l’aéronef, le tribunal quérant corroborée par celle de deux témoins,
de grande instance de la Gombe à Kinshasa est parents ou non du requérant qui donnent les
compétent. mêmes précisions que celles prescrites à l’ar-
ticle 154, littera a, b et c selon le cas.
[...] Sont applicables les dispositions des articles 92
à 96 et 99.
Section XI :
Des actes de notoriété Ces actes de notoriété ne sont pas inscrits au
registre supplétoire du lieu de la naissance, du
[...] décès ou du mariage.
Le Ministère public ou toute personne y ayant
Article 155 :
intérêt peut demander, par requête au tribunal
Ces actes doivent être homologués à la re- de grande instance du lieu où l’acte a été établi,
quête de la partie qui le demande par le prési- l’annulation ou la rectification d’actes.
dent du tribunal de grande instance où cet acte
de notoriété a été établi. Avant l’homologation, Article 159 :
l’acte de notoriété n’a de valeur que celle d’un
Les requérants ou les témoins sont tenus d’at-
simple renseignement.
tester les faits qu’ils déclarent et de les corro-
Le président du tribunal de grande instance borer en se conformant à la réalité.
peut, avant l’homologation, demander à l’offi-
388
CHAPITRE II : [...]
DES MINEURS
Article 245 :
Article 224 : Doit être déférée à l’État, la tutelle des mineurs
Le tuteur est désigné par le tribunal de paix sur dont le ou les auteurs sont déchus de l’autorité
proposition du conseil de famille. parentale si personne n’est jugé apte à assumer
la tutelle selon la présente loi.
Il est choisi compte tenu de l’intérêt du mineur,
soit parmi les plus proches parents de ce der- Le tribunal de paix défère la tutelle à l’État au
nier, soit parmi toutes autres personnes sus- moment où il prononce la déchéance de l’auto-
ceptibles de remplir cette fonction. rité parentale ou postérieurement à cette déci-
sion, à la demande de tout intéressé.
[...]
[...]
Article 226 :
Les père et mère ou le dernier mourant
De la fin de la tutelle de l’État
peuvent désigner par testament au mineur, un [...]
tuteur dont le choix doit être confirmé par le
tribunal de paix après avis du conseil de famille.
Article 280 :
[...] Lorsque la filiation des enfants trouvés ou
autres mineurs des père et mère inconnus, est
390
établie envers leurs père et mère ou à l’égard dernière hypothèse, le conseil de famille doit
de l’un d’eux, la tutelle de l’État n’est maintenue être entendu.
que si elle est confirmée par le tribunal de paix.
[...]
À cet effet, le conseil de tutelle ou le tuteur dé-
légué adresse une requête au tribunal de paix
Article 291 :
de la zone où le conseil de tutelle a son siège,
dans les deux mois qui suivent le moment où la La décision accordant l’émancipation d’un en-
filiation est établie ou connue. fant mineur est dans le mois de celle-ci, trans-
mise par le greffier du tribunal de paix à l’offi-
[...] cier de l’état civil du lieu où l’acte de naissance
a été établi pour qu’y soit porté mention de
Article 282 : l’acte d’émancipation.
La tutelle de l’État envers les enfants des père
et mère déchus de l’autorité parentale prend [...]
fin:
DES HANDICAPÉS,
1. lorsque les père et mère ou l’un d’eux sont DES INFIRMES ET
réinvestis de l’autorité parentale; DES PRODIGUES
2. lorsque le tribunal de paix, à la requête d’un
parent ou d’un allié de l’enfant, consent à [...]
désigner le requérant comme tuteur de
l’enfant selon les dispositions relatives à la Article 301 :
capacité. Toute demande en interdiction sera portée
[...] devant le tribunal de paix du lieu de résidence
de la personne dont l’interdiction est sollicitée.
Article 283 : [...]
Lorsque le conseil de tutelle est d’avis qu’une
personne, disposée à assumer la tutelle envers Article 310 :
un pupille de l’État, conformément aux dispo-
Les faibles d’esprit, les prodigues et les per-
sitions relatives à la capacité, est apte à exer-
sonnes dont les facultés corporelles sont alté-
cer cette fonction, il peut confier le mineur à
rées par la maladie ou l’âge et toute autre per-
cette personne. La tutelle de cette personne ne
sonne qui le demanderait, peuvent être placés
devient effective que si le tribunal de paix, déci-
sous l’assistance d’un curateur, nommé par le
dant à la requête de tout intéressé, la désigne
tribunal de paix, dès l’âge de la majorité.
en qualité de tuteur.
[...]
[...]
Article 315 :
De l’émancipation
Un extrait du jugement de mise sous curatelle
[...] ainsi que de mainlevée est, dans le mois de la
décision, envoyé par le greffier du tribunal de
Article 289 : paix à l’officier de l’état civil du lieu où avait été
Le mineur ayant atteint l’âge de quinze ans établi l’acte de naissance de la personne placée
accomplis peut être émancipé par le tribunal sous curatelle aux fins d’inscription en marge
de paix sur requête présentée par ses père et de cet acte et transmis au Journal officiel pour
mère ou à leur défaut, par le tuteur. Dans cette publication.
391
Le tribunal de paix instruit à huis clos la re- Sauf le cas où le Ministère public est requérant,
quête en amiable conciliateur. sa présence n’est pas obligatoire.
Il convoque soit séparément, soit ensemble le Le tribunal tente, s’il échet, d’obtenir un accord,
requérant ou le futur époux mineur, les parents soit en présence, soit hors présence des futurs
ou le tuteur qui lui ont opposé un refus et, s’il époux.
l’estime opportun, un conseil de famille. S’il y a un accord, le tribunal prend une décision
Sauf le cas où le Ministère public est requérant, qui l’entérine.
sa présence n’est pas obligatoire. Dans le cas contraire, il statue par décision
Le tribunal tente, s’il échet, d’obtenir leur ac- motivée accordant ou non l’autorisation du
cord soit en présence, soit hors présence du mariage et fixant le montant de la dot en te-
futur époux mineur. nant compte de la coutume des parties et des
possibilités financières du futur époux et de sa
S’il y a un accord, le tribunal rend une décision famille.
qui le constate.
En ce cas, le mariage ne peut être célébré que
Dans le cas contraire, il statue par décision mo- devant l’officier de l’état civil qui, sur base de
tivée accordant ou non l’autorisation. la décision, recevra le montant de la dot fixée
En cas d’autorisation, le mariage ne peut être et veillera à la remettre à ceux qui doivent la
célébré que devant l’officier de l’état civil. recevoir. Si ces derniers refusent de la recevoir,
393
l’officier de l’état civil en fera mention dans dience suivante, est toujours réputé contradic-
l’acte de mariage. toire.
Le montant de la dot ainsi versé et non recueilli Le jugement d’appel est notifié par le Ministère
sera, après un an à dater de l’acte de mariage, public aux époux et à l’officier de l’état civil qui,
soumis aux règles relatives aux offres réelles et en cas de nullité, en assurera la transcription et
à la consignation. la publicité comme prévu à l’article précédent.
[...]
Des conditions de forme
Article 378 :
[...]
Passé le délai d’un mois prévu à l’article 370,
Article 371 : l’enregistrement a lieu sur décision du tribunal
de paix, qui statue soit sur requête du Minis-
Lorsqu’un fait susceptible de constituer un
tère public, soit sur requête de toute personne
empêchement au mariage en vertu des articles
intéressée.
351 à 362 est porté à la connaissance de l’offi-
cier de l’état civil compétent, il doit surseoir Même s’il accorde de procéder à l’enregistre-
à l’enregistrement et en aviser le président du ment, le tribunal peut infliger d’office les peines
tribunal de paix dans les quarante-huit heures. prévues à l’article 432.
Dans les huit jours, celui-ci ordonne à l’officier [...]
de l’état civil soit de passer outre, soit de sur-
seoir à l’enregistrement du mariage. Article 385 :
Dans ce dernier cas, le greffier notifie l’ordon- Lorsqu’un fait susceptible de constituer un
nance d’opposition aux époux et à l’officier empêchement au mariage, en vertu des articles
de l’état civil et cite les époux ainsi que leurs 351 à 364, est porté à la connaissance de l’offi-
témoins à comparaître dans les quinze jours cier de l’état civil compétent, il doit surseoir à
devant le tribunal pour plaider sur les mérites la célébration et en aviser le président du tribu-
de l’opposition. Le jugement est prononcé dans nal de paix dans les quarante-huit heures.
les huit jours sauf s’il y a lieu à enquêter. Dans les huit jours, celui-ci ordonne à l’officier
La procédure est gratuite. de l’état civil soit de passer outre, soit de sur-
seoir à la célébration du mariage.
Si le tribunal de paix prononce la nullité du
mariage, le dispositif du jugement sera trans- Dans ce dernier cas, le greffier notifie l’ordon-
mis par le greffier à l’officier de l’état civil qui nance d’opposition aux époux et à l’officier de
en assurera la transcription en marge de l’acte l’état civil.
du mariage et en assurera la publicité dans les Mainlevée de l’ordonnance peut être deman-
formes prévues à l’alinéa 5 de l’article 370. dée par les futurs époux, même mineurs, qui
adressent à cet effet une requête au tribunal. Le
Article 372 : jugement est prononcé dans les huit jours, sauf
L’appel est formé par déclaration au greffe du s’il y a lieu à enquêter.
tribunal de paix qui a statué dans le délai de La procédure est gratuite.
huit jours francs à compter du prononcé du ju-
gement. Les pièces de la procédure sont trans- Article 386 :
mises dans les quarante-huit heures au greffe
L’appel est formé par déclaration au greffe de
du tribunal de grande instance.
la juridiction qui a statué dans un délai de huit
La cause est inscrite au rôle de la première jours francs à compter du prononcé du juge-
audience utile et le jugement, prononcé à l’au- ment.
394
conciliation, envoyer les époux, l’un d’eux ou jours de la requête. La convocation mentionne
leurs parents devant une réunion familiale ou l’objet de la requête.
convoquer un conseil de famille qu’il préside. L’ordonnance rendue en vertu des alinéas pré-
Si la conciliation aboutit, le président acte, par cédents est, à la diligence de l’époux qui l’a
voie d’ordonnance, l’accord des parties. obtenue, notifiée par le greffier à l’autre époux.
Si la conciliation n’aboutit pas, le président rend [...]
une ordonnance constatant l’échec et autori-
sant la partie requérante à saisir le tribunal.
Des effets patrimoniaux du mariage
Article 461 : [...]
Lorsque la coutume le prévoit, le tribunal de
paix peut, en cas de violation de leurs devoirs Article 481 :
par un des époux, le condamner à une répara- À défaut par l’un des époux de remplir les obli-
tion en faveur de l’autre époux. gations définies aux articles 475 et 479, l’autre
Dans la mesure du possible, le tribunal évitera époux peut, sans préjudice au droit des tiers,
d’accorder le dédommagement en argent et se faire autoriser par le tribunal de paix de la
ordonnera la réparation en nature sous forme dernière résidence conjugale ou du domicile
d’objets désignés particulièrement par la cou- de la partie adverse, à percevoir personnelle-
tume à cet effet. ment des revenus de celle-ci ou ceux qu’elle
administre en vertu du régime matrimonial,
Lorsque les parents d’un des époux ont incité
des produits de son travail et toutes les autres
directement celui-ci à violer les devoirs conju-
sommes qui lui sont dues par les tiers. Le tri-
gaux, le tribunal de paix peut leur infliger les
bunal fixe les conditions de l’autorisation ainsi
mêmes sanctions que celles prévues aux alinéas
précédents. que le montant à concurrence duquel elle est
accordée.
Article 462 :
Article 482 :
Lorsque la coutume le prévoit, le tribunal de
paix peut, en cas de violation par l’un des époux Sur requête verbale ou écrite de l’époux inté-
de ses devoirs, ordonner à celui-ci l’accomplis- ressé, les époux sont convoqués devant le tri-
sement de rites coutumiers susceptibles de ré- bunal de paix par un avertissement du greffier
parer la faute commise ou de resserrer les liens précisant l’objet de la demande.
conjugaux ou d’alliance, pourvu que ces rites Le tribunal peut ordonner aux époux et même
soient conformes à l’ordre public et à la loi. aux tiers, la communication des renseignements
ou la présentation des livres de commerce ou
Article 463 : des pièces comptables de nature à établir le
Si l’un des époux manque gravement à ses de- montant des revenus, créances et produits du
voirs, le président du tribunal de paix de la der- travail des parties; les renseignements fournis
nière résidence conjugale ordonne, sur requête par les tiers sont communiqués au tribunal par
verbale ou écrite de l’autre époux, les mesures écrit.
urgentes et provisoires qu’exige l’intérêt de ce S’il n’est pas donné suite aux injonctions du
dernier et des enfants. tribunal, dans le délai qu’il détermine, ou si les
Les pièces justificatives, s’il y en a, sont jointes renseignements donnés apparaissent incom-
à la requête. plets ou inexacts, le tribunal peut par jugement
ordonner que le tiers comparaisse en personne
Les époux sont convoqués par le greffier de-
à la date qu’il fixe.
vant le président qui statue dans les quinze
396
Une copie certifiée conforme de la décision est ser par ordonnance du président du tribunal
jointe à la convocation du tiers. de paix de leur résidence, à le représenter en
Lorsque le tribunal ordonne à l’administration tout ou en partie, dans l’exercice des pouvoirs
des contributions directes de fournir des ren- résultant du régime matrimonial.
seignements qu’elle possède sur le montant À défaut de mandat et d’autorisation judiciaire,
des revenus, créances et produits du travail les actes faits par un époux en représentation
des époux ou de l’un d’eux, le secret imposé de l’autre ont effet à l’égard de celui-ci, suivant
aux fonctionnaires de cette administration en les règles de la gestion d’affaires. [...]
vertu des dispositions relatives aux impôts sur
le revenu est levé. Article 501 :
Le jugement est notifié aux parties par le gref- Un époux peut être autorisé par le président
fier du tribunal de paix à passer seul ou à se voir
ratifier un acte pour lequel le concours de
[...] l’autre conjoint était nécessaire, si le refus de
ce dernier n’est justifié par l’intérêt du ménage
Article 486 : ou s’il est hors d’état de manifester sa volonté.
Si l’un des époux est absent, interdit ou dans Le président du tribunal de paix autorise
l’impossibilité de manifester sa volonté, le tri- l’époux demandeur à représenter son conjoint
bunal de paix peut autoriser l’autre époux et fixe les conditions dans lesquelles l’acte sera
à percevoir, pour les besoins du ménage, les passé ou ratifié.
sommes dues par des tiers à son conjoint L’acte passé dans les conditions prévues par
jusqu’à concurrence du montant qu’il fixe. autorisation de justice est opposable à l’époux
L’autorisation est demandée par requête adres- dont le concours fait défaut. [...]
sée au tribunal.
Article 515 :
[...]
Si le désordre des affaires du mari, sa mauvaise
gestion ou son inconduite notoire donnent
Article 497 : lieu de craindre que le patrimoine de l’épouse
Les biens acquis par la femme dans l’exercice géré par le mari ne soit en péril, celle-ci pourra
d’une profession séparée de celle du mari et les demander au tribunal de paix la gestion per-
économies en provenant constituent des biens sonnelle de son patrimoine. Mention du juge-
qu’elle gère et administre. ment de modification de gestion sera portée
en marge de l’acte de mariage à la diligence
Si la gestion et l’administration de ces biens par de l’épouse. Le jugement prend effet entre les
la femme portent atteinte à l’harmonie et aux époux au jour de la demande et vis-à-vis des
intérêts pécuniaires du ménage, le mari peut les tiers à la date de l’inscription marginale à l’acte
assumer. de mariage. [...]
La femme peut avoir recours au tribunal de
paix contre cette décision. Du divorce
Le juge, sur requête du saisissant, fixera le lieu tant de sa créance et les frais en produisant la
de la vente, les localités où elle sera annoncée copie du jugement et les quittances des frais
par voie d’affiches et les conditions dans les- payés.
quelles l’affichage devra être effectué.
Il pourra prescrire d’autres mesures pour don- Article 14 :
ner à la vente plus de publicité. Un droit de 8 p.c. sera perçu au profit du Tré-
Le notaire ne pourra faire procéder à l’affi- sor sur le montant du prix d’adjudication.
chage que quinze jours après la signification du
Article 15 :
commandement.
Si la vente de l’immeuble produit une somme
Un délai d’un mois devra s’écouler entre le
supérieure au montant de la créance, le sur-
jour de l’affichage dans la localité où la vente
plus sera restitué par le comptable au débiteur
doit avoir lieu et celui fixé pour l’adjudication.
exproprié.
Article 9 :
Article 16 : {Abrogé 31 mai 1960.}
Le créancier ou le débiteur pourra demander,
s’il estime que le prix offert est insuffisant, Article 17 :
que l’adjudication définitive soit remise à une Les baux qui n’ont pas de date certaine avant la
date ultérieure qui ne pourra être fixée par le date du commandement pourront être annulés
notaire à plus de vingt jours après la première à la requête du créancier ou de l’adjudicataire.
séance d’adjudication. Une ordonnance du juge
sera nécessaire pour prolonger ce délai. Tout bail consenti par le débiteur après la date
du commandement est nul de plein droit, si le
Article 10 : créancier ou l’adjudicataire ne consentent à le
reconnaître.
Si plusieurs immeubles sont mis simultanément
en vente ou plusieurs parcelles d’un même Article 18 :
immeuble, l’adjudication prendra fin dès que le
produit de la vente suffira pour couvrir le mon- L’aliénation des immeubles faite par le débiteur
après le commandement ou l’opposition dont
tant de la créance.
il est parlé à l’article 2 est nulle de plein droit,
à moins que l’acquéreur ne consigne entre les
Article 11 :
mains du comptable de l’État la somme due au
En cas de saisie de plusieurs immeubles, le créancier, ainsi que le montant des frais.
débiteur pourra toujours indiquer au notaire
l’ordre d’après lequel les propriétés seront Article 19 :
vendues. Les créanciers autres que le poursuivant ne
pourront intervenir pour prendre part à la dis-
Article 12 : tribution qu’après avoir fait reconnaître la sin-
Si le débiteur possède plusieurs immeubles cérité de leur créance par jugement et après
dont une partie seulement a été saisie, il pourra avoir consigné entre les mains du comptable
demander au juge de contraindre, par ordon- de l’État une part des frais proportionnelle au
nance, le créancier à saisir également les autres montant de leur créance, part qui sera fixée
immeubles, afin qu’il puisse jouir du bénéfice par le juge.
de l’article n.
Article 20 :
Article 13 : Toutes les difficultés de procédure qui pour-
Le créancier se fera payer parle comptable de ront se produire au cours de la saisie immobi-
l’État sur le produit de l’adjudication, le mon- lière seront tranchées par voie d’ordonnance
403
rendue par le juge. Appel de ces décisions ne ce en violation de la loi, vidant ainsi le procès de
pourra être interjeté. toute sa subsistance.
En vue de la loi de préserver les intérêts légi-
Article 21 : times des uns et des autres, il est recommandé
Les questions d’ordre seront portées devant aux parties poursuivantes de privilégier une
les tribunaux en suivant les règles ordinaires approche de cantonnement, en ne ciblant que
de procédure. Le juge du tribunal de première quelques comptes bancaires correspondant à la
instance pourra toutefois, après l’adjudication, hauteur des créances à recouvrer, plutôt que
ordonner la convocation des créanciers qui se de faire pratiquer la saisie sur l’ensemble des
seront fait connaître, afin d’amener entre eux comptes bancaires du débiteur.
un arrangement sur la distribution du prix. Parallèlement, il est interdit aux autorités
judiciaires d’ordonner la mainlevée d’une sai-
Article 22 : sie pratiquée, en dehors de la procédure en
La présente ordonnance sera exécutoire le 1 cours, dès lors que celle-ci est pendante devant
er décembre 1886. Elle sera affichée conformé- la juridiction compétente et que les parties
ment aux prescriptions du décret du 16 janvier conservent la latitude de solliciter concomi-
1886. tamment la mainlevée et la validation de cette
saisie, conformément aux articles 109 et 111
Président du Conseil du Code de procédure civile.
Supérieur de la Magistrature
Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
Le Premier Président de
NOTE CIRCULAIRE N° 011
la Cour Suprême de Justice,
DU 27 SEPTEMBRE 2011
SUR L’INTERDICTION DE MAIN Jérôme KITOKO KIMPELE
LEVÉE DE SAISIES ARRÊTS PAR DES Président du Conseil Supérieur
VOIES AUTRES QUE JUDICIAIRES de la Magistrature
Article 1er :
La vente en vertu de la clause de voie parée
doit être précédée d’un commandement signi-
fié au débiteur, de payer la somme due, dans un
délai qui ne peut être inférieur à quinze jours.
405
possession de celui-ci à moins que, sur citation, 4. la localité, l’endroit, la date et l’heure de
il n’est soit autrement ordonné par le tribunal. l’adjudication;
Les fruits perçus et les loyers et fermages échus 5. la délégation du prix au profit des créan-
postérieurement à la signification de l’ordon- ciers.
nance du juge autorisant la vente, seront immo-
bilisés pour être distribués aux créanciers avec Le cahier des charges ne peut indiquer, comme
le prix de l’immeuble. localité où la vente doit avoir lieu, que le siège
Les fruits naturels ou industriels seront vendus de la conservation des titres immobiliers ou
de la manière déterminée par le juge et dans le que le siège de l’office notarial dans le ressort
délai fixé par lui. Le prix des fruits vendus ainsi desquels l’immeuble est situé.
que les loyers et fermages échus seront dépo-
sés entre les mains de l’officier public chargé de Article 9 :
la vente de l’immeuble. Le conservateur effectue le dépôt du cahier
des charges dans son bureau et en transmet un
Article 7 : double à l’office notarial dans le ressort duquel
Tout créancier y ayant droit, peut saisir les l’immeuble est situé, à moins que cet office
fruits naturels, immobilisés en vertu de l’article ne soit institué dans la même localité que la
précédent, ainsi que les autres biens immeubles conservation des titres immobiliers.
par destination ou par incorporation lorsqu’ils
ont été déplacés sans son consentement depuis Article 10 :
la signification de l’ordonnance du juge, pourvu Invitation est faite par le conservateur des
que l’action en revendication soit exercée dans titres immobiliers à tous les créanciers ayant
le délai de trente jours depuis leur déplace- hypothèque sur l’immeuble, aux créanciers
ment. chirographaires qui lui auraient signifié le com-
Il peut, même après ce délai, faire valoir ses mandement, au débiteur et, éventuellement, au
droits sur le prix payé des biens déplacés, de tiers détenteur, de prendre communication du
même que sur les loyers et les fermages frap- cahier des charges, soit à la conservation des
pés d’immobilisation. titres immobiliers, soit, le cas échéant, à l’office
notarial que l’invitation indiquera, de formuler
Toute déclaration, en quelque forme qu’elle éventuellement leurs observations à la conser-
soit faite, par laquelle le créancier fait connaître vation des titres immobiliers quant aux clauses
au tiers ses prétentions sur les créances visées et conditions insérées dans le cahier des
à l’alinéa précédent vaut opposition. charges et d’assister à la vente s’ils le désirent.
Article 2 :
Article 23 :
Les objets indiqués à l’article précédent sont
Si le titulaire d’un droit figurant au livre d’enre- remis à l’administrateur territorial du lieu où
gistrement ne peut être atteint par un des actes ils se trouvent.
de la procédure, celle-ci se poursuit contre un
administrateur des biens à mettre en vente L’administrateur territorial procède sur-le-
nommé par le tribunal sur requête du créan- champ et sous forme de procès-verbal à la
cier. nomenclature et à la description des objets, et
en mentionne les nom, prénoms et qualité de
L’administrateur représente le débiteur dans celui qui a remis les objets, la date de la récep-
toutes les phases de la procédure: les articles tion et, éventuellement, les renseignements qui
71 et 72 du livre du Code civil intitulé «Des peuvent servir à déterminer l’ayant droit.
personnes» lui sont applicables. Il recueille
éventuellement le solde des biens vendus de Article 3 :
ses ayants-droit à la Caisse d’épargne du Zaïre.
L’administrateur territorial fait détruire ou en-
Les honoraires et débours de l’administrateur fouir les objets nuisibles la santé publique ou
à prélever sur le produit de la vente sont fixés dangereux pour la sécurité publique et dresse
par le tribunal. procès-verbal de l’opération.
409
C’est ce total que le comptable prend en re- Ses droits et obligations constituant l’hérédité
cette sous postes distincts par imputation bud- se doivent de passer à ses héritiers et légataires,
gétaire. hormis le cas où ils sont éteints par son décès
et ce, conformément aux dispositions du livre
c) Les deux premiers exemplaires du procès- quatre, titre un du Code de la famille. Ce qui
verbal sont joints par le comptable de gar- évidemment a toujours engendré des conflits
nison à l’extrait de son livre de caisse. entre différents sujets de droit devant venir à
Le troisième est classé dans le dossier de la la succession.
vente lequel est conservé par le comptable de En effet, les contestations portant sur les suc-
garnison dans les archives de la commission. cessions qui relèvent du droit privé sont de la
Le quatrième est envoyé par le comptable de compétence des tribunaux de Paix pour autant
garnison au directeur technique intéressé, le- que leurs valeurs ne dépassent pas 100.000
quel l’exploite pour évaluer la valeur des ma- zaïres, entendez aujourd’hui 100.000 francs
tériels de même nature qui seront offerte en congolais, et de celle des tribunaux de Grande
vente ultérieurement. Instance lorsque celles-ci dépassent ce mon-
tant. C’est ce qui ressort, du moins, des dispo-
Le commandant en chef de l’Armée nationale
sitions combinées des articles 110 et 111 du
congolaise peut prescrire l’établissement de
Code de l’organisation et de la compétence
copies supplémentaires et fixer leur destina-
judiciaires, et 817 du Code de la famille. Ces
tion.
considérations sont si explicites qu’elles de-
vraient, d’emblée, inciter l’Officier du Ministère
public saisi de ce genre de litiges à s’en dessaisir
SUCCESSIONS aussitôt pour conseiller les parties à se pour-
voir devant une juridiction civile compétente
INSTRUCTION N° 003/D.008/ au lieu de s’encombrer inutilement de tels dos-
IM/003/PGR/SEC/2003 DU 08 siers qui l’accaparent et gênent ainsi son ren-
dement dans les affaires de son ministère qui
DÉCEMBRE 2003 RELATIVE AUX
doivent l’occuper normalement.
CONTESTATIONS PORTANT
SUR LES SUCCESSIONS (Recueil de Il existe, certes, des affaires à caractère privé
circulaires et instructions générales, notes de service et qui requiert impérieusement l’intervention du
commentaires du Procureur général de la République, Ministère public par voie d’action principale
2007, p.15) dans l’intérêt de toute personne physique lésée
qui serait inapte à ester en justice, à assurer
sa défense et à y pourvoir conformément à
Objet : Contestations portant sur les l’article 8 du Code de l’organisation et de la
successions compétence judiciaires.
Messieurs les Procureurs Généraux, Le Ministère public peut également intervenir
Relativement aux différentes plaintes des jus- par voie d’avis conformément à l’article 9 du
ticiables contenues dans les courriers qui me même code. Cet avis est obligatoire dans des
parviennent autour de l’objet repris en marge, matières communicables prévues par la loi, no-
je me fais le devoir de porter à votre connais- tamment aux litiges aux successions. Ici, aussi,
sance les considérations qui suivent. je me dois d’attirer votre attention particulière
sur votre sens de responsabilité en cette ma-
Point n’est besoin de vous remettre en mé-
tière.
moire que lorsqu’une personne décède, sa suc-
cession se verra ouverte au lieu où elle avait, En effet, de nombreuses plaintes me par-
lors de son décès, son domicile ou sa résidence. viennent qui dénotent le manque d’intérêt ou
414
d’égards que vos offices affichent dans l’accom- III. PROCEDURE DEVANT
plissement de votre mission quant à ce. L’avis LA COUR DE CASSATION
du Ministère public sera donné par écrit dans
les trente jours après que la cause lui aura été
communiquée, à moins qu’en raison des cir- LOI ORGANIQUE N° 13/010 DU
constances de l’affaire, il puisse être émis ver- 18 FEVRIER 2013 RELATIVE A LA
balement sur les bancs, dans ce cas, l’avis est PROCEDURE DEVANT LA COUR
acté à la feuille d’audience. DE CASSATION
Il peut arriver qu’au cours de l’examen d’un (J.O.RDC, n° spécial, du 20 février 2013)
litige affèrent à une succession, que le Minis-
tère public décèle des infractions parmi les Exposé des motifs
documents présentés par les parties pour faire La Constitution du 18 février 2006 a institué,
valoir des droits successoraux. Il s’agit le plus en son article 153, un ordre de juridiction de
souvent des infractions portant atteinte à la foi l’ordre Judiciaire comprenant les Cours et
au publique ou à la propriété telles les faux en Tribunaux civils et militaires placés sous le
écritures ou les escroqueries qui ne doivent contrôle de la Cour de Cassation.
pas passer inaperçues mais feront inévitable-
L‘éclatement de la Cour Suprême de Justice en
ment l’objet de poursuites judiciaires. trois juridictions, à savoir: la Cour de Cassation,
L’instruction à cet effet, pour être complète le Conseil cassation d’Etat et la Cour Constitu-
devra, en principe, s’attacher non seulement à tionnelle a conduit à une réforme entraînant la
établir les preuves à charge et à décharge des répartition et la spécification des compétences
faits infractionnels mais relever, en outre, les et de procédures à suivre devant chacune de
conséquences dommageables qui en découlent ces nouvelles juridictions.
pour permettre au tribunal saisi de statuer sur La Cour de Cassation diffère de la Cour Su-
ce double aspect pénal et privé. prême Justice qui était à la fois une juridiction
Fort de ce qui précède, je vous recommande de fonds, une juridiction de cassation, une juri-
diction d’annulation, une juridiction d’avis et
d’accroître votre rôle de surveillance sur les
d’interprétation des textes et une juridiction
Magistrats du Ministère public travaillant sous
constitutionnelle
votre contrôle et direction afin que le flotte-
ment, jusqu’ici, observé dans le traitement des En règle générale, la Cour de Cassation est juge
dossiers et l’application de la loi en cette ma- de droit et non du fond. Toutefois, elle statue
tière ne se répète. comme juge de fond à l’égard des personnes
visées à l’article 153 de la Constitution et en
Je vous prie de donner une large diffusion de matière d’appel des décisions rendues au pre-
ma présente à chacun d’eux. mier degré par les Cours d’Appel en matière
répressive.
Le Procureur général de la République, A ce titre, elle assure
- le contrôle de légalité dès lors qu’il lui est
TSHIMANGA MUKEBA
reconnu le droit de casser toutes les déci-
sions de dernier ressort prises en violation
de la Loi ou de la coutume;
- l’unité de la jurisprudence par ses décisions
qui s’imposent aux juridictions de renvoi
La présente Loi organique organise la procé-
dure de cassation en matière de droit privé et
en matière pénale.
415
Article 19 : Article 24 :
En cas de décès d’une partie en cours d’ins- Lorsque les opérations probatoires doivent
tance, toutes les communications et notifi- avoir lieu hors de la ville de Kinshasa, le Conseil-
cations des actes sont faites valablement aux ler commissaire peut assumer tout Greffier ou
ayants droit, collectivement et sans autre dési- Greffier Adjoint du ressort dans lequel il est
gnation de qualité au domicile élu ou au dernier appelé à siéger.
domicile du défunt.
En cas de décès, la Cour peut demander, en Article 25 :
outre, au Procureur Général de recueillir des Les pièces produites par une partie peuvent
renseignements sur l’identité ou la qualité des être contestées par la partie adverse en faisant
parties à l’égard desquelles la reprise d’instance une déclaration au Greffe de la Cour. Dès le
peut avoir lieu. dépôt de la déclaration, le Greffier fait somma-
tion à la partie qui a produit la pièce incriminée
Article 20 : de déclarer si elle persiste à en faire état.
La reprise d’instance volontaire se fait dans le Si la partie qui a produit la pièce contestée
délai préfix de six mois à la suite du décès ou de renonce à en faire état par une déclaration au
la perte de qualité ou de capacité d’une partie, greffe ou si elle n’a pas fait de déclaration dans
par dépôt au greffe d’un mémoire justifiant les la huitaine, la pièce est écartée. Le délai de hui-
qualités de la personne qui reprend l’instance. taine pourra être prorogé par la Cour.
Le défaut de reprise d’instance du demandeur Si elle déclare persister à faire état de la pièce
par les héritiers vaut désistement. contestée, le Greffier le notifie à la partie qui
a soulevé l’incident. Celle-ci ou le Ministère
Article 21 : public peut, dans les huit jours, saisir la juridic-
Les ayant droit qui ont volontairement repris tion compétente. Dans ce cas, la Cour sursoit
l’instance dans les délais fixés par la Loi peuvent à statuer jusqu’après le jugement sur le faux, à
forcer les autres ayant-droit à intervenir. Cette moins qu’elle estime que la pièce contestée est
reprise d’instance forcée est faite en la forme sans influence sur sa décision.
d’une requête reprenant les mentions de la re- Si le Ministère public ou la partie qui a soulevé
quête introductive d’instance et indiquant l’état l’incident n’a pas introduit d’action dans le délai
de la procédure en cours. précité, la pièce est maintenue au dossier et
soumise à l’appréciation de la Cour.
Article 22 :
La reprise d’instance volontaire ou l’acquiesce- CHAPITRE V:
ment à la reprise d’instance forcée n’emporte DES ARRETS DE LA COUR
pas acceptation d’hérédité.
Article 26 :
SECTION 2: Les minutes des Arrêts sont signées par tous
DES MESURES PROBATOIRES les magistrats qui ont siégé dans la cause ainsi
que par le Greffier audiencier.
Article 23 :
Les Arrêts sont littéralement transcrits, par les
La Cour peut commettre un Conseiller pour
soins du Greffier, dans le registre des Arrêts.
procéder à l’exécution de toute mesure proba-
toire qu’elle a ordonnée. Chaque transcription est signée par les magis-
trats qui ont siégé en la cause ainsi que par le
Le Conseiller commissaire siège avec l’assis-
Greffier.
tance d’un Greffier.
419
Article 29 : Article 33 :
Les Arrêts de la Cour de Cassation ne sont Compte tenu des ressources des parties, dis-
susceptibles d’aucun recours sous réserve de pense totale ou partielle de consignation ainsi
l’article 161 alinéa 4 de la Constitution. Toute- qu’autorisation de délivrance en débet des ex-
420
péditions et copies peuvent être accordées sur qui y donne lieu et être subordonnée à un ex-
requête par le Premier Président. cès de pouvoir dans la décision entreprise ou à
L’Ordonnance de dispense ou d’autorisation un mal jugé certain.
n’entre pas en taxe. Cette injonction est motivée et mentionne le
ou les moyens que le Procureur Général peut,
Article 34 : s’il échet, invoquer à l’appui de son réquisitoire.
En cas de dispense totale ou partielle de consi- L’Arrêt rendu sur pourvoi formé sur injonction
gnation, les frais d’expertise et les taxations à du Ministre de la Justice est opposable aux par-
témoins sont avancés par le Trésor. ties.
fois d’un délai fixe de trois mois à partir du par le Ministère public près cette juridiction
prononcé du jugement ou de l’Arrêt. peut introduire, devant la Cour de Cassation,
Lorsque l’Arrêt ou le jugement a été rendu par une requête de mise en liberté ou de mise en
liberté provisoire, avec ou sans cautionnement.
défaut, le pourvoi n’est ouvert et le délai ne
commence à courir à l’égard du condamné que Si le condamné n’est pas présent ou s’il n’y est
du jour où l’opposition n’est plus recevable. pas représenté par un avocat porteur d’une
procuration spéciale, la Cour statue sur pièces.
Pour la partie civile et la partie civilement res-
ponsable, le délai prend cours le dixième jour La Cour statue, toutes affaires cessantes, dans
qui suit la date de la signification de l’Arrêt ou les vingt-quatre heures à partir de l’audience
du jugement. à laquelle le Ministère public a fait ses réqui-
sitions.
Article 46 : Les dispositions des articles 45 et 47 du Décret
L’opposition formée par le condamné contre du 06 août 1959 portant Code de procédure
la décision entreprise suspend la procédure de pénale sont applicables devant la Cour de Cas-
cassation. Si l’opposition est déclarée recevable, sation.
le pourvoi est rejeté, faute d’objet.
Article 48 :
Article 47 : Lorsque le Procureur Général se pourvoit
Le délai et l’exercice du pourvoi sont suspen- dans le seul intérêt de la Loi, son acte profite
sifs de l’exécution de la décision à l’égard de au condamné quant aux seules condamnations
toutes les parties. pénales.
Le condamné qui se trouve en détention pré- SECTION 2 :
ventive ou dont l’arrestation immédiate a été DE LA FORME DU POURVOI
prononcée par la juridiction d’appel est, tou-
tefois, maintenu en cet état jusqu’à ce que la Article 49
détention subie ait couvert la servitude pénale Par dérogation à l’article 1er de la présente Loi
principale prononcée par la décision entreprise. organique, le pourvoi contre les Arrêts ou les
jugements rendus par les juridictions répres-
En outre, lorsqu’il y a des circonstances graves
sives peut être formé par une déclaration ver-
et exceptionnelles qui le justifient ou lorsqu’il
bale ou écrite des parties faite au greffe de la
y a des indices sérieux laissant croire que le
juridiction qui a rendu la décision entreprise.
condamné peut tenter de se soustraire, par la
fuite, à l’exécution de la servitude pénale, le La déclaration est verbale par la seule indica-
Ministère public près la juridiction d’appel qui tion de l’intention de former un pourvoi et
a rendu la décision peut ordonner, par Ordon- par la désignation de la décision entreprise.
nance motivée, son incarcération pendant le Le condamné en état de détention peut faire
délai et l’exercice de pourvoi, laquelle se main- la déclaration devant le gardien de l’établisse-
tient jusqu’à ce que la détention subie ait cou- ment pénitentiaire ou il est incarcéré. Le gar-
vert la servitude pénale principale prononcée dien dresse procès-verbal de la déclaration et
par la décision entreprise. le remet, sans délai, au Greffier de la juridiction
qui a rendu le jugement.
Il doit, dans les 48 heures, transmettre sa dé-
cision au Procureur Général près la Cour de Le Greffier dresse acte de la déclaration. Il
Cassation par lettre recommandée ou par por- délivre copie de cet acte au déclarant et au
teur avec accusé de réception. Ministère public près la juridiction qui e rendu
la décision entreprise. Il transmet immédiate-
Toutefois, le condamné qui se trouve en état ment une expédition de cet acte au Greffier de
de détention préventive ou dont l’arrestation la Cour de Cassation en y joignant le dossier
a été ordonnée par la juridiction d’appel ou judiciaire de l’affaire.
423
Article 60 : Article 66 :
La requête est signifiée au magistrat pris à par- Il y a lieu à règlement de juge lorsque deux ou
tie qui fournit ses moyens de défense dans les plusieurs juridictions de l’ordre judiciaire, sta-
quinze jours de la notification. A défaut, la cause tuant en dernier ressort, se déclarent en même
est réputée en état. temps soit compétentes, soit incompétentes,
pour connaître d’une même demande mue
Article 61 : entre les mêmes parties.
Si la prise à partie est déclarée fondée, la Cour Le règlement de juges peut être demandé par
annule les Arrêts, jugements, ordonnances, requête de l’une des parties à la cause ou du
procès- verbaux ou tous autres actes attaqués Ministère public près l’une des juridictions
sans préjudice des dommages et intérêts dus
concernées.
au requérant.
La Cour de Cassation désigne la juridiction qui
Article 62 : connaîtra de la cause.
A partir de la signification de la requête jusqu’au
prononcé de l’Arrêt à intervenir, sous peine de
425
Article 3 :
Article 92 :
Sauf s’il émane du Ministère public, tout mé-
La présente Loi organique entre en vigueur
moire déposé doit, sous peine d’irrecevabilité,
trente jours après sa promulgation.
être signé par un avocat à la Cour suprême de
justice ou, le cas échéant, en matière adminis-
Fait à Kinshasa, le 19 février 2013 trative, par la partie elle-même.
Tout mémoire est daté et mentionne:
Joseph KABILA KABANGE 1) les noms et prénoms, s’il y a lieu, la qua-
lité et la demeure ou le siège de la partie
concluante;
430
Section 2 : Article 24 :
La reprise d’instance
Le conseiller commissaire siège en ce cas avec
Article 19 : l’assistance d’un greffier. Lorsque les opérations
En cas de décès d’une partie en cours d’ins- probatoires doivent avoir lieu hors de la ville de
tance, toutes communications et notifications Kinshasa, il peut assumer tout greffier ou gref-
de la cause sont faites valablement aux ayants fier adjoint du ressort dans lequel il est appelé
droit, collectivement et sans autre désignation à siéger.
de qualité au domicile élu ou au dernier domi-
cile du défunt. Article 25 :
En cas de décès, la Cour peut demander en Les pièces produites par une partie peuvent
outre au procureur général de la République être contestées par la partie adverse, en faisant
de recueillir des renseignements sur l’identité une déclaration au greffe de la Cour. Dès le dé-
ou la qualité des parties à l’égard desquelles la pôt de la déclaration, le greffier fait sommation
reprise d’instance peut avoir lieu. à la partie qui a produit la pièce incriminée de
déclarer si elle persiste à en faire état.
Article 20 : Si la partie qui a produit la pièce contestée
La reprise d’instance volontaire se fait dans le renonce à en faire état par une déclaration au
délai préfix de six mois à la suite d’un décès greffe ou si elle n’a pas fait de déclaration dans
ou de la perte de qualité ou de capacité d’une la huitaine, la pièce est écartée. Le délai de hui-
partie par dépôt au greffe d’un mémoire jus- taine pourra être prorogé par la Cour.
tifiant les qualités de la personne qui reprend Si elle déclare persister à faire état de la pièce
l’instance. Le défaut de reprise d’instance du contestée, le greffier le notifie à la partie qui a
demandeur vaut désistement. soulevé l’incident.
433
Article 26 : Article 28 :
La minute des arrêts est signée par tous les Les arrêts de la Cour suprême de justice sont
magistrats qui ont siégé dans la cause ainsi que notifiés aux parties et au procureur général de
le greffier audiencier. la République par les soins du greffier. Ils sont
Les arrêts sont littéralement transcrits par les publiés dans un bulletin selon les modalités
soins du greffier dans le registre des arrêts. arrêtées par le règlement d’ordre intérieur de
la Cour.
Chaque transcription est signée par les magis-
trats qui ont siégé en la cause ainsi que par le
Article 29 :
greffier.
Les arrêts de la Cour ne sont susceptibles d’au-
Article 27 : cun secours, sauf ce qui est dit à l’article 84. La
Cour peut toutefois, à la requête des parties ou
Les arrêts de la Cour mentionnent obligatoi- du procureur général de la République, rectifier
rement: les erreurs matérielles de ses arrêts ou en don-
1) la section de la Cour et, le cas échéant, la ner interprétation, les parties entendues.
chambre qui a siégé en la cause;
2) le nom des magistrats composant le siège; CHAPITRE VI :
3) le nom du greffier audiencier; LES FRAIS ET DÉPENS
4) le nom des magistrats du parquet qui ont
fait rapport ou réquisition en la cause ou Article 30 : (O.-L. n° 88-024 du 7 juillet 1988, art. 1er)
qui ont assisté aux audiences et au pronon- Les frais sont tarifés comme suit:
cé de l’arrêt;
– la mise au rôle: 1.000,00 Z.;
5) les noms, demeure ou siège des parties ain-
– l’ordonnance du premier président ou du
si que leur qualité, et le cas échéant, les nom
président de SECTION 1re.500,00 Z.;
et qualité de la personne qui les représente;
– les procès-verbaux tenus par le greffier:
6) l’énoncé des moyens produits par les par-
ties, la référence aux requêtes et mémoires • premier rôle: 500,00 Z.;
dans lesquels ils ont été formulés, l’indica- • chaque rôle suvant: 300,00 Z.
tion de la date du dépôt;
7) l’indication de la lecture du rapport pré- Toute expédition ou toute copie d’arrêt ou de
senté par le conseiller rapporteur; tout document conservé au greffe:
434
Article 37 : Article 39 :
Sous réserve de ce qui est dit au dernier alinéa, Hormis les cas où la loi a établi un délai plus
la section judiciaire ne connaît pas du fond des court, le délai pour déposer la requête est de
affaires. trois mois à dater de la signification de la déci-
Si un pourvoi introduit pour tout autre motif sion attaquée.
que l’incompétence est rejeté, le demandeur Toutefois, lorsque l’arrêt ou le jugement a été
ne pourra plus se pourvoir en cassation dans rendu par défaut, le pourvoi n’est ouvert et le
la même cause sous quelque prétexte et pour délai ne commence à courir à l’égard de la par-
quelque motif que ce soit. tie défaillante que du jour où l’opposition n’est
Sans préjudice des dispositions des alinéas 4 et plus recevable.
5 suivants, si après cassation, il reste quelque L’opposition formée contre la décision entre-
litige à juger, la Cour, section judiciaire, renvoie prise suspend la procédure en cassation. Si
la cause pour connaître du fond de l’affaire, à l’opposition est déclarée recevable, le pourvoi
la même juridiction autrement composée ou sera rejeté faute d’objet.
à une juridiction de même rang et de même
ordre qu’elle désigne. Article 40 :
Toutefois, dans le cas où la décision entreprise Le délai pour déposer le mémoire en réponse
est cassée pour incompétence, la cause est au pourvoi est d’un mois à dater de la significa-
renvoyée à la juridiction compétente qu’elle tion de la requête.
désigne. Ce délai est augmenté de trois mois en faveur
La juridiction de renvoi ne peut décliner sa des personnes demeurant à l’étranger.
compétence. Elle est tenue de se conformer à
la décision de la Cour sur le point de droit jugé Article 41 :
par elle. À l’exception des actes de désistement de re-
Lorsque la cause lui est renvoyée par les sec- prise d’instance, aucune production ultérieure
tions réunies, dans une affaire qui a déjà fait de pièces ou de mémoires ne sera admise.
l’objet d’un premier pourvoi, ou dans une af- Les délais pour se pourvoir et le pour voi en
faire qui a fait l’objet d’un pourvoi formé par le cassation ne sont pas suspensifs de l’exécution
procureur général de la République sur injonc- de la décision entreprise, sauf lorsque celle-ci
tion du Ministre à la Justice, la section judiciaire modifie l’état des personnes.
statue sur le fond.
Article 42 :
Article 38 :
La requête civile suspend à l’égard de toutes les
Le Ministère public près la Cour suprême de parties en cause le délai du pourvoi, lequel ne
justice assiste à la délibération, sauf s’il est par- reprend cours qu’à partir de la signification de
tie poursuivante ou s’il s’est luimême pourvu l’arrêt ou du jugement qui a statué définitive-
en cassation; il n’a pas voix délibérative. ment sur ladite requête.
Section 2 : Paragraphe 2 :
Les règles propres à la cassation La forme de pourvoi
en matière de droit privé
Article 43 :
Paragraphe 1er : Les délais
L’expédition de la décision entreprise et de
tous les arrêts ou jugements avant dire droit
436
Il devra dans les 48 heures transmettre sa déci- le remet sans délai au greffier de la juridiction
sion au procureur général de la République par qui a rendu le jugement.
lettre recommandée avec accusé de réception. Le greffier dresse acte de la déclaration. Il
Toutefois, le condamné qui se trouvait en état délivre copie de cet acte au déclarant et au
de détention préventive ou dont l’arrestation a Ministère public près la juridiction qui a rendu
été ordonnée par la juridiction d’appel ou par la décision entreprise. Il transmet immédiate-
le Ministère public près cette juridiction peut ment une expédition de cet acte au greffier
introduire devant la Cour suprême de justice de la Cour suprême de justice en y joignant le
une requête de mise en liberté ou de mise en dossier judiciaire de l’affaire.
liberté provisoire avec ou sans cautionnement. Le pourvoi en cassation formé par déclara-
Si le condamné n’est pas présent ou s’il n’y est tion au greffe de la juridiction qui a rendu le
pas représenté par un avocat porteur de pro- jugement doit, sous peine d’irrecevabilité, être
curation spéciale, la Cour pourra statuer sur confirmé dans les 3 mois par une requête faite
pièces. en la forme prévue aux articles 1er à 3.
La Cour devra statuer toutes affaires cessantes
dans les vingt-quatre heures à partir de l’au- Article 52 :
dience à laquelle le Ministère public aura fait Les moyens repris à la requête formant pour-
ses réquisitions voi en cassation indiqueront les textes législa-
Les dispositions des articles 45 et 46 du décret tifs dont la violation est invoquée.
du 6 août 1959 portant Code de procédure pé-
nale sont applicables devant la Cour suprême Paragraphe 3 :
de justice. La mise en état de la cause
Article 50 : Article 53 :
déclarée du condamné, à son conjoint, à ses sister qui puisse être qualifié d’infraction, aucun
descendants, à ses ascendants, à ses ayants renvoi ne sera prononcé.
droit coutumiers et à ses légataires univer- Si la Cour constate qu’il y a impossibilité de
sels. procéder à de nouveaux débats, notamment en
Dans les cas prévus aux alinéas 3 et 4 de l’ar- raison du décès, de l’absence, de la démence
ticle 70, seul le Ministre à la Justice peut deman- ou du défaut d’un ou de plusieurs condam-
der la révision soit d’office, soit sur requête des nés, d’irresponsabilité pénale, de prescription
personnes visées ci-avant et après avoir pris de l’action publique ou de la peine, elle statue
l’avis d’une commission composée de deux au fond. S’il y en a au procès, les parties civiles
conseillers de la Cour suprême de justice, de doivent être entendues.
deux conseillers de la Cour d’appel de Kins- Lorsqu’elle statue au fond, la Cour n’annule que
hasa et de trois avocats ayant au moins pratiqué les condamnations qui ont été injustement pro-
le barreau pendant dix ans. Les deux conseillers noncées. Elle décharge, s’il y a lieu, la mémoire
de la Cour suprême de justice faisant partie de des morts.
la Commission ne pourront siéger lors de l’au-
dience en révision. Article 74 :
L’arrêt d’où résulte l’innocence d’un condamné
Article 72 : peut, sur sa demande, lui allouer des dom-
La Cour suprême de justice est saisie par le mages-intérêts en raison du préjudice que lui a
procureur général de la République en vertu causé sa condamnation.
de l’injonction du Ministre à la Justice ou par
Si la victime de l’erreur judiciaire est. décédée,
la requête des parties dans les cas visés aux
le droit de demander des dommages-intérêts
alinéas 1 et 2 de l’article 70.
appartient dans les mêmes conditions à son
Si l’arrêt ou le jugement de condamnation n’a conjoint, ses descendants ainsi qu’à ses ascen-
pas été exécuté, l’exécution de la décision peut dants et ses ayants droit coutumiers.
être suspendue par la Cour.
Il appartient aux autres personnes qu’autant
qu’elles justifient d’un préjudice matériel ré-
Article 73 : sultant pour elles de la condamnation. La de-
En cas de recevabilité, si l’affaire n’est pas en mande en dommages-intérêts est recevable en
état, la Cour procédera directement ou par tout état de cause de la procédure en révision.
commission à toutes enquêtes sur les faits,
Les dommages-intérêts sont à la charge de
confrontation, reconnaissance d’identité et
l’État sauf son recours contre la partie civile, les
devoirs propres à la manifestation de la vérité.
dénonciateurs ou les faux témoins par la faute
La Cour rejette la demande si elle l’estime mal desquels la condamnation a été prononcée.
fondée. Si, au contraire, elle l’estime fondée, elle
annule la condamnation prononcée. Elle appré- Article 75 :
cie dans ce cas, s’il est possible de procéder
Les frais de l’instance en révision sont avancés
à de nouveaux débats contradictoires. Dans
par le Trésor à partir du dépôt de la demande
l’affirmative, elle renvoie le prévenu devant une
à la Cour suprême de justice. Le demandeur
autre juridiction de même ordre et de même
en révision qui succombe en son instance est
degré que celle dont émane l’arrêt ou le ju-
condamné à tous les frais.
gement annulé ou devant la même juridiction
autrement composée. Si l’arrêt ou le jugement définitif, après renvoi,
prononce une condamnation, il met à charge
Si l’annulation de l’arrêt ou du jugement à
du condamné les frais de cette seule instance.
l’égard d’un condamné vivant ne laisse rien sub-
441
Article 81 : Article 84 :
Dans l’accomplissement des devoirs de l’ins- Quiconque est préjudicié dans ses droits peut
truction préparatoire, le procureur général former tierce opposition aux arrêts pronon-
de la République et le conseiller rapporteur çant annulation d’un acte, d’une décision ou
peuvent correspondre directement avec toutes d’un règlement d’une autorité publique s’il n’a
les autorités, leur demander ainsi qu’aux par- été partie au procès ni personnellement ni par
ties tout renseignement utile, se faire commu- représentation, à moins qu’ayant eu connais-
niquer tous documents, entendre tout témoin, sance de l’affaire, il ne se soit abstenu volontai-
commettre des experts, déterminer leur mis- rement d’intervenir.
sion et leur communiquer les pièces utiles et La tierce opposition n’est recevable que dans
procéder sur les lieux à toutes constatations. les deux mois qui suivent la publication de l’ar-
rêt ou si l’exécution est parvenue à la connais-
Article 82 : sance du tiers d’une manière quelconque avant
Dès le dépôt des rapports prévus à l’article 80, la publication, trente jours après la date à la-
le greffier en avise les parties par lettre recom- quelle il en a eu connaissance.
mandée à la poste ou par porteur avec accusé La requête formant tierce opposition doit, à la
de réception. diligence du greffier, être notifiée à toutes les
À l’expiration de ces délais, le premier prési- parties en cause à l’arrêt entrepris.
dent fixe la date à laquelle l’affaire sera appelée. La tierce opposition n’est pas suspensive de
l’exécution de l’arrêt entrepris, sauf si le pre-
Section 3 : mier président en décide autrement par une
L’intervention ordonnance qui sera notifiée à toutes les par-
ties à la diligence du greffier.
Numérotation conforme au J.O.Z Il convient
de lire «Section 3».
Section 5 :
Article 83 : L’exécution des arrêts
Toute personne justifiant d’un intérêt peut in-
tervenir. Les parties peuvent appeler en inter- Article 85 :
vention toute personne dont elles estiment la Les arrêts de la section administrative sont
présence nécessaire. Le procureur général de exécutés au nom du président du Mouvement
la République peut appeler d’office en interven- populaire de la révolution, président de la Ré-
tion pour les mêmes motifs; il peut communi- publique.
quer les requêtes à toutes personnes dont les
intérêts sont mis en cause. Le greffier appose sur les expéditions la for-
mule suivante:
Ces demandes peuvent être formées jusqu’à la
clôture des débats par une requête motivée. «Le président de la République mande et or-
donne tous les Ministres et à toutes les autori-
Le cas échéant, la Cour statue sans délai sur la tés administratives, en ce qui les concerne, de
recevabilité. Le greffier notifie la décision aux pourvoir à l’exécution immédiate du présent
parties intéressées. arrêt et à tous les huissiers à ce requis, d’y
L’intervention ne peut retarder la solution du concourir en ce qui concerne les voies de droit
litige. commun.»
Les expéditions sont scellées et délivrées par
Section 4 : le greffier.
La tierce opposition
443
CHAPITRE II : Article 90 :
LES DEMANDES D’ANNULATION La copie de l’acte, de la décision ou du règle-
DES ACTES, DÉCISIONS ET ment attaqué, la copie de la réclamation et de
RÈGLEMENTS DES AUTORITÉS la décision du rejet ou, en cas de défaut de
CENTRALES décision, le récépissé du dépôt à la poste de
la réclamation doivent être joints à la requête.
Section 1re :
Les cas d’ouverture Section 3 :
La procédure d’appel contre
Article 87 :
les arrêts rendus par
Les requêtes en annulation ne peuvent être les sections administratives
introduites que par les particuliers justifiant des cours d’appel
que l’acte, la décision ou le règlement entre-
pris leur fait grief et qu’il a été pris en violation Article 91 :
des formes soit substantielles, soit prescrites à
L’appel est ouvert à toute personne qui a été
peine de nullité, ou qu’il y a eu excès ou dé-
partie au premier degré ainsi qu’au Ministère
tournement de pouvoir.
public. Il est formé par voie de requête.
La Cour apprécie souverainement quels sont
Le délai d’appel est d’un mois. Pour le Minis-
les actes du Conseil exécutif qui échappent à
tère public, il commence à courir à dater du
son contrôle.
prononcé et, pour les autres parties, à dater de
La Cour ne contrôle pas les actes législatifs. la signification.
Section 2 : Article 92 :
Les conditions de recevabilité de la L’appelant joint à la requête une expédition
requête de l’arrêt rendu au premier degré ainsi qu’une
copie de la réclamation et éventuellement de
Article 88 : la décision des autorités administratives et des
Aucune requête en annulation n’est recevable actes de la procédure du premier degré.
si le requérant n’a pas au préalable introduit,
dans les trois mois qui suivent la date de la Article 93 :
publication à lui faite personnellement de l’acte La procédure d’appel est celle prévue aux ar-
entrepris, une réclamation auprès de l’autorité ticles 78 à 82 de la présente ordonnance-loi.
compétente tendant à voir rapporter ou modi-
fier cet acte.
Article 89 :
La requête en annulation doit être introduite
dans les trois mois à compter du jour où le
444
en accusation que par le président du Mouve- Toutefois, la Cour suprême de justice est seule
ment populaire de la révolution, président de la compétente pour autoriser la mise en déten-
République ou son délégué, qui peut éventuel- tion préventive, dont elle déterminera les mo-
lement ordonner le classement sans suite. dalités dans chaque cas.
La détention préventive est remplacée par l’as-
Article 100 : signation à résidence surveillée.
Les dispositions des articles 104 à 108, 111 et
112 cidessous sont applicables mutatis mutandis Article 105 :
dans le cas des poursuites contre les membres Si le président du Mouvement populaire de la
du Bureau politique. révolution, président de la République décide
la mise en accusation devant la Cour, le dos-
CHAPITRE II : sier est transmis par le procureur général de la
LES POURSUITES CONTRE LES République au premier président pour fixation
MEMBRES DU CONSEIL EXÉCUTIF d’audience.
Le procureur général de la République cite le
Article 101 :
prévenu devant la Cour en même temps que
L’initiative et la direction de l’action publique, les personnes poursuivies conjointement en
s’agissant des poursuites contre les membres raison de leur participation à une même infrac-
du Conseil exécutif, appartiennent exclusive- tion commise par le Ministre ou en raison d’in-
ment au président du Mouvement populaire de fraction connexe.
la révolution, président de la République.
Le procureur général de la République assure Article 106 :
l’exercice de l’action publique dans les actes La constitution de partie civile n’est pas rece-
d’instruction et de procédure. vable devant la Cour suprême de justice.
Article 102 : De même, la Cour ne peut statuer d’office
L’officier de police judiciaire ou l’officier du sur les dommages-intérêts et réparations qui
Ministère public qui reçoit une plainte, une dé- peuvent être dus en vertu de la loi, de la cou-
nonciation ou constate l’existence d’une infrac- tume ou des usages locaux.
tion à charge d’une personne qui, au moment L’action civile ne peut être poursuivie qu’après
de la plainte, est membre. du Conseil exécutif l’arrêt définitif de la Cour et devant les juridic-
ou qui, au moment où le fait a été commis, était tions ordinaires.
membre du Conseil exécutif, transmet son
procès-verbal directement au procureur géné- Article 107 :
ral de la République et s’abstient de tout autre
Sauf dispositions contraires, les règles ordi-
devoir.
naires de la procédure pénale sont applicables
devant la Cour suprême de justice pour tout ce
Article 103:
qui concerne l’instruction à l’audience et l’exé-
Si le président du Mouvement populaire de la cution de l’arrêt.
révolution, président de la République ordonne
l’ouverture de l’instruction, celle-ci est menée Article 108 :
par le procureur général de la République.
La décision de libération conditionnelle d’un
Ministre condamné ne pourra être prise que
Article 104 : par le président du Mouvement populaire de la
Les règles ordinaires de la procédure pénale révolution, président de 1a République suivant
sont applicables à l’instruction préparatoire. les modalités du droit commun.
446
Des livres et des registres comptables tion administrative pourront être publiées par
conformes aux règlements de la comptabilité les soins du greffier en chef dans un ou plu-
publique seront tenus par le greffier comptable. sieurs journaux.
Un registre des saisies et des confiscations
mentionnera notamment l’entrée de tout ob- Section 6 :
jet, de toute somme ou de toute valeur faisant De la publication des arrêts
l’objet d’une saisie et la destination qui leur
sera donnée. Article 33 :
Il sera tenu six registres des arrêts de la Cour Les arrêts prononçant l’annulation, la réforme
suprême concernant: ou la rétractation sont, à la diligence du greffier
1° les conflits d’attribution; en chef, publiés dans les mêmes formes que les
2° les demandes en matière administrative; actes, les règlements ou les décisions annulés,
réformés ou rétractés.
3° les pourvois en matière répressive;
4° les poursuites répressives;
CHAPITRE II :
5° les pourvois en matières civile, commer-
SERVICE DE DOCUMENTATION
ciale et sociale;
ET BIBLIOTHÈQUE
6° les procédures spéciales.
Article 34 :
Section 3 :
Il est rattaché à la Cour suprême de justice et
Carnets de récépissé
au parquet général de la République un ser-
vice de documentation et une bibliothèque. Le
Article 30 :
fonctionnement de chacun de ces services est
Il existe deux carnets de récépissé à souches: assuré par un fonctionnaire revêtu du grade
1° le premier, tenu par le greffier responsable, de directeur et secondé par d’autres fonction-
mentionnera les documents reçus dont il naires de commandement et par des agents de
doit être donné décharge; collaboration et d’exécution.
2° le second, tenu par le greffier comptable,
mentionnera toutes sommes reçues à titre Article 35 :
de consignation ou à quelque titre que ce II est tenu un fichier législatif au sein du service
soit. de documentation.
Section 4 : Chaque texte d’intérêt général qui paraît au
Du bulletin des arrêts Journal officiel est consigné immédiatement sur
les fiches correspondantes.
Article 31 :
Le fichier législatif se divise en deux parties:
Tous les arrêts seront publiés au bulletin des a) le fichier chronologique tenu sur feuilles
arrêts de la Cour suprême de justice par les
volantes ou sur fiches;
soins du greffier en chef.
b) le fichier analytique.
Section 5 : Article 36 :
De la publication des requêtes
Ces fichiers feront l’objet d’instructions ulté-
Article 32 : rieures.
Article 40 :
LOI N° 08/012 DU 31 JUILLET
Le service d’études est chargé notamment de:
2008 PORTANT PRINCIPES
– procéder à des études juridiques ayant trait FONDAMENTAUX RELATIFS
au domaine judiciaire en vue de susciter
À LA LIBRE ADMINISTRATION
des modifications législatives appropriées;
DES PROVINCES (Journal Officiel de la
– procéder à l’analyse critique, sous forme de
notices, des décisions judiciaires rendues au
RDC, n° spécial, 31 juillet 2008, p.16)
457
provinciales, urbaines, communales et locales délai de trois jours après notification. L’absence
est de deux mois à compter de la saisine des de mémoire en réponse n’est pas suspensive
juridictions compétentes. de la procédure.
Si les recours sont déclarés irrecevables ou
non fondés, la Cour constitutionnelle, la Cour Article 74 quater:
administrative d’appel ou le Tribunal adminis- A la date de réception de mémoires ou à l’expi-
tratif, selon le cas, proclame les résultats défini- ration du délai d’introduction de ceux-ci, la juri-
tifs des élections. diction saisie communique le dossier au Minis-
tère public pour son avis à intervenir dans un
Article 74 bis: délai de quarante-huit heures.
Le contentieux des élections présidentielles, La juridiction saisie prend toutes les mesures
législatives, provinciales, urbaines, communau- d’instruction nécessaires. La Commission élec-
taires et locales est jugé par une juridiction sié- torale nationale indépendante ainsi que toute
geant au nombre de trois juges au moins. Ces autorité politique ou administrative sont te-
juridictions statuent sans frais et le ministère nues de lui communiquer toutes informations
de l’avocat n’est pas obligatoire. nécessaires en leur possession.
Le requérant et le candidat dont l’élection est
Article 74 ter: contestée peuvent demander à être entendus,
La requête en contestation des résultats d’une assistés, s’ils le souhaitent, d’un avocat.
élection doit être datée et signée par son ou
ses auteurs ou, à défaut, par un mandataire. Elle Article 74 quinquies:
mentionne : La décision de la juridiction est notifiée au
- Les noms, prénoms, qualité, demeure ou requérant au candidat dont l’élection est
siège de la partie requérante ; contestée ainsi qu’à la Commission électorale
- L’objet de la demande ; nationale indépendante. Elle est susceptible de
- L’inventaire des pièces formant le dossier. recours, sauf en ce qui concerne les arrêts de
la Cour constitutionnelle.
Elle indique les griefs allégués et comporte les
éléments de preuve sur lesquels s’appuie la Le recours contre les décisions de la Cour
demande. administrative d’appel, du Tribunal administratif
est introduit, dans les trois jours à compter de
Elle est inscrite par les soins du greffier dans un leur signification.
rôle. L’inscription au rôle se fait dans l’ordre de
dépôt suivant une numérotation continue, en Les juridictions saisies peuvent toutefois, à la
indiquant les noms du demandeur et la circons- requête des parties ou du Ministère public, rec-
cription électorale concernée. tifier les erreurs matérielles de leurs décisions
ou en donner interprétation, toutes les parties
Le greffier délivre un récépissé indiquant le entendues.
rôle, le numéro d’ordre, les références au nom
du demandeur et à la circonscription concer- Article 75:
née.
Si la juridiction saisie admet un recours pour
La requête est notifiée au candidat dont l’élec- erreur matérielle, elle rectifie le résultat erro-
tion est contestée, au parti politique ou regrou- né. Elle communique la décision à la Commis-
pement politique ayant présenté un candidat sion électorale nationale indépendante.
ainsi qu’à la Commission électorale nationale
Dans tous les autres cas, elle peut annuler le
indépendante. Ceux-ci peuvent adresser à la ju-
vote en tout ou en partie lorsque les irrégulari-
ridiction saisie un mémoire en réponse dans un
tés retenues ont pu avoir une influence déter-
460
minante sur le résultat du scrutin. S’il n’y a pas huit heures suivant la notification des copies du
appel, un nouveau scrutin est organisé dans les procès-verbal de désignation par la Commis-
soixante jours de la notification. sion électorale nationale indépendante.
La Cour administrative d’appel statue sans frais
Article 76: dans les sept jours à compter de la date de sa
La décision d’annulation des élections est im- saisine.
médiatement signifiée aussi bien à la Commis-
Le dispositif de l’arrêt est signifié à la Commis-
sion électorale nationale indépendante qu’aux
sion électorale nationale indépendante, au can-
parties intéressées. [...]
didat et au Bureau provisoire de l’Assemblée
provinciale. [...]
Article 107:
Les réclamations et contestations relatives à la Article 165:
validité d’une candidature sont portées devant
Les réclamations et contestations relatives à la
la Cour Constitutionnelle dans les quarante-
validité d’une candidature sont portées devant
huit heures suivant la publication ou la notifica-
la Cour Administrative d’appel du ressort dans
tion de la décision de la Commission électorale
les quarante-huit heures suivant la notification
nationale indépendante.
de la décision par la Commission électorale
La Cour Constitutionnelle statue sans frais nationale indépendante.
dans les sept jours qui suivent l’expiration du
La Cour administrative d’appel statue sans frais
délai visé à l’alinéa précédent.
dans les sept jours de sa saisine. Le dispositif de
Le dispositif de l’arrêt est porté à la connais- l’arrêt est signifié à la Commission électorale
sance de la Commission électorale nationale nationale indépendante à chaque candidat ou
indépendante, notifié au candidat ou à son à son mandataire et publié dans les conditions
mandataire et publié. [...] fixées à l’article 134, alinéa 2 de la présente loi.
[...]
Article 135:
Les réclamations et contestations relatives à la Article 171:
validité d’une candidature sont portées devant Le procès-verbal des opérations conforme au
la Cour constitutionnelle dans les quarante- modèle établi par la Commission électorale na-
huit heures suivant la notification de la décision tionale indépendante est dressé séance tenante
par la Commission électorale indépendante. en quatre exemplaires. Il porte la signature des
La Cour constitutionnelle statue sans frais dans membres du bureau de dépouillement et des
les sept jours de sa saisine. Passé ce délai, le témoins présents.
recours du candidat est considéré fondé ; l’inté- Une copie est transmise à la Cour administra-
ressé rentre dans ses droits. tive d’appel du ressort, une autre est remise
Le dispositif de l’arrêt est signifié à la Com- aux témoins.
mission électorale nationale indépendante, à L’original est transmis au Bureau de la Commis-
chaque candidat ou à son mandataire et publié sion électorale nationale indépendante pour
dans les conditions fixées à l’alinéa 2 de l’article publication des résultats provisoires.
134 ci-dessus. [...]
Article 172:
Article 157:
Les réclamations et contestations des résultats
Les réclamations et contestations relatives à la de l’élection du Gouverneur et du Vice-gou-
désignation sont portées devant la Cour admi- verneur sont portées devant la Cour adminis-
nistrative d’appel du ressort dans les quarante-
461
trative d’appel du ressort qui statue, sans frais, NOTE CIRCULAIRE N° 014
dans les sept jours de sa saisine. DU 27 SEPTEMBRE 2011 SUR
Le dispositif de l’arrêt est signifié à la Com- LA NON-ADMISSIBILITÉ DE
mission électorale nationale indépendante, au LA PROCÉDURE DE TIERCE
candidat ou à son mandataire et au bureau pro-
visoire de l’Assemblée provinciale.
OPPOSITION EN MATIÈRE DE
CONTENTIEUX ÉLECTORAL
Il est publié conformément aux dispositions de
l’article 134, alinéa 2 de la présente loi.
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic-
Article 173: tions (tous) ;
La Cour d’appel proclame élus Gouverneur Tirant les leçons de l’évaluation des conten-
et Vice-gouverneur de province les candidats tieux électoraux consécutifs aux élections pré-
dont la liste a obtenu le plus grand nombre de sidentielles, législatives et provinciales de 2006,
suffrages exprimés. les magistrats de la Cour suprême de justice et
En cas d’annulation, un nouveau scrutin est du Parquet général de la République réunis en
organisé dans les sept jours à compter de la Assemblée plénière mixte le 02 février 2009
signification de l’arrêt d’annulation. ont conclu à la nécessité du revirement de la
jurisprudence de la Haute Cour relative à la
Article 110 bis: tierce opposition, en préconisant le retour à
une interprétation plus orthodoxe de la loi n°
A la date de publication de la liste définitive des
06-006 du 09 mars 2006 portant organisation
candidats présidents de la République, tous les
des élections présidentielles, législatives, pro-
candidats ont droit à une égale protection.
vinciales, urbaines, municipales et locales, telle
Chaque candidat Président de la République que modifiée par la loi n° 11-003 du 25 juin
bénéficie d’une garde de vingt-cinq policiers 2011.
afin d’assurer sa sécurité jusqu’à l’investiture
Il sied de souligner, de manière générale, qu’aux
du Président élu.
termes de l’article 29 de l’ordonnance-loi n°
Les frais de prise en charge de cette garde sont 82-017 du 31 mars 1982 relative à sa procé-
imputés au Trésor public. dure, les arrêts de la Cour suprême de justice
ne sont susceptibles d’aucun recours, à l’excep-
Article 237 bis: tion de la tierce opposition admise uniquement
En attendant l’installation des juridictions de dans le contentieux administratif, conformé-
l’ordre administratif, la Cour suprême de jus- ment à l’article 84 du même texte, ainsi que de
tice, la Cour d’appel et le Tribunal de grande la révision de condamnations pénales passées
instance exercent les compétences dévolues en force de chose jugée, sous les conditions
respectivement au Conseil d’Etat, à la Cour ad- définies par son article 70.
ministrative d’appel et au Tribunal administratif. La Cour peut toutefois, à la requête des par-
Aux fins d’assurer un exercice efficace de la ties ou du Procureur général de la République,
compétence prévue à l’alinéa précédent, le rectifier les erreurs matérielles de ses arrêts
Premier président de la Cour d’appel, le Prési- ou en donner interprétation, les parties enten-
dent du Tribunal de grande instance peut assu- dues. En matière électorale, ce dernier principe
mer les magistrats du parquet, les avocats et est également d’application devant la Haute
les défenseurs judiciaires du ressort au titre de Cour, laquelle fait aujourd’hui office de Cour
juges assumés. constitutionnelle. En revanche, les décisions
rendues au premier degré par les juridictions
inferieures en cette matière peuvent être frap-
462
pées d’appel devant la juridiction immédiate- et à considérer l’appel comme la seule voie de
ment supérieure, à l’exclusion de toute autre recours admise par la loi électorale, à l’exclu-
voie de recours. sion de la tierce opposition.
Aux termes de l’article 74 quinquies alinéa 1er
de la loi électorale en effet, « La décision de la Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
juridiction est notifiée au requérant, au candidat
dont l’élection est contesté, ainsi qu’à la commis- Le Premier Président
sion électorale nationale indépendante. Elle est de la Cour Suprême de Justice,
susceptible de recours, sauf en ce qui concerne
les arrêts de la Cour Constitutionnelle». In fine, le Jérôme KITOKO KIMPELE
même article précise que « les juridictions saisies Président du Conseil Supérieur
peuvent toutefois à la requête des parties ou du de la Magistrature
ministère public, rectifier les erreurs matérielles de
leurs décision ou en donner interprétation, toutes
les parties entendues ».
PRISE A PARTIE
L’erreur matérielle à corriger ici doit être en-
tendue comme étant une inexactitude relevée
NOTE CIRCULAIRE N° 06 DU 27
dans l’écriture constituant le support extérieur
SEPTEMBRE 2011 SUR L’ÉTENDUE
de la décision et n’affectant en rien le proces-
sus même du raisonnement juridique qui fonde DES EFFETS DES ARRÊTS DE
celle-ci. CONDAMNATION RENDUE EN
MATIÈRE DE PRISE À PARTIE
Il est dès lors hors de question que soient
reçues par le juge électoral des actions en
Mesdames et Messieurs les chefs de juridic-
tierce opposition dirigées contre des arrêts ou
tions (tous) ;
jugements statuant sur de contestations élec-
torales, non seulement parce que la loi électo- Il me revient que certaines juridictions font des
rale ne prévoit pas cette voie de recours, mais arrêts rendus par la Cour suprême de justice
également parce que son article 74 ter alinéa en matière de prise à partie des interprétations
5 garantit le principe du contradictoire, en fai- en sens divers, entretenant de la sorte une
sant obligation au greffier de notifier la requête grande incertitude quant à leur réelle portée.
en contestation des résultats du scrutin « au Je tiens à fixer les esprits que lorsque cette
candidat dont l’élection est contestée au parti poli- procédure est autorisée et que la requête in-
tique ou regroupement politique ayant présenté un troductive est déclarée fondée, non seulement
candidat ainsi qu’à la Commission électorale natio- la Cour suprême de Justice condamne aux
nale indépendante », lesquels « peuvent adresser dommages-intérêts le magistrat pris à partie
à la juridiction saisie un mémoire en réponse dans et l’État congolais, son civilement responsable,
un délai de trois jours après notification », étant mais elle annule également l’arrêt, jugement,
entendu que « l’absence du mémoire en réponse ordonnance, procès verbal ou tout autre acte
n’est pas suspensive de la procédure ». attaqué.
Du fait de cette annulation, la décision judi-
Tenant compte de la particularité et de la sen-
ciaire incriminée cesse de produire tout effet
sibilité du contentieux des élections politiques,
juridique, et les parties rentrent dans leur pres-
dont l’examen requiert une extrême célérité,
tin état. En conséquence, les titres obtenus en
je vous exhorte en conséquence à veiller scru- vertu de la décision annulée deviennent ineffi-
puleusement au respect de la contradiction caces et perdent également tout effet, faute de
dans le procès électoral, par une application soubassement juridique.
rigoureuse des dispositions légales susvisées,
463
Il est dès lors à la fois aberrant et inadmissible Le requérant peut demander au Cadastre Mi-
qu’une partie puisse réclamer un autre procès nier de procéder à l’inscription de son droit et
pour faire valoir des titres obtenus sur la base à la délivrance du titre y afférent. [...]
d’une décision annulée pour dol, corruption ou
concussion constatée dans le chef du magistrat Article 46 : De l’inscription par voie
qui en était l’auteur, car entachée de fraude, judiciaire
étant donné que la fraude corrompt tout.
Si le Cadastre Minier ne procède pas à l’inscrip-
tion du droit minier ou de carrières confor-
Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011. mément à l’alinéa 4 de l’article 43 du présent
Le Premier Président Code dans les cinq jours ouvrables à compter
de la Cour Suprême de Justice, de la demande d’inscription, le requérant peut,
par requête adressée au Président du Tribunal
Jérôme KITOKO KIMPELE de Grande Instance territorialement compé-
Président du Conseil Supérieur tent, avec copie et les éléments du dossier à
de la Magistrature l’Officier du Ministère Public près cette juridic-
tion, obtenir un jugement valant titre minier ou
de carrières selon le cas.
Dans les quarante-huit heures de la récep-
tion de la requête, le Président du Tribunal de
Grande Instance territorialement compétent
IV. PROCEDURE RELEVANT
fixe l’affaire à la première audience utile de sa
DES TEXTES PARTICULIERS juridiction. Le Tribunal notifie, par voie d’huis-
sier, le jour et l’heure de l’audience au requé-
LOI N° 007/2002 DU 11 JUILLET rant et à l’Officier du Ministère Public.
2002 PORTANT CODE MINIER
(JORDC, 15 juillet 2002, numéro spécial) En application des dispositions de l’article 9 de
l’ordonnance-loi n° 82-020 du 31 mars 1982
[...] portant Code de l’Organisation et de la Com-
pétence Judiciaires telle que modifiée et com-
Article 43 : De la décision d’octroi plétée à ce jour, le Ministère Public émet son
A la réception du dossier de demande avec avis avis verbalement sur les bancs. Cet avis est acté
cadastral, et le cas échéant, technique et envi- au plumitif d’audience.
ronnemental favorables, l’autorité compétente Sans qu’il y ait lieu à remise, l’affaire est appe-
prend et transmet sa décision d’octroi au Ca- lée, instruite, plaidée et prise en délibéré à
dastre Minier dans le délai de décision prescrit l’audience déterminée dans l’exploit de notifi-
pour chaque type de demande de droit minier cation de date d’audience.
ou de carrières.
Sous peine d’irrecevabilité, la requête dont
Dans ce cas, le Cadastre Minier procède à question à l’alinéa précédent doit :
l’inscription du droit accordé, à la notification
a) être introduite dans un délai des huit jours
de la décision d’octroi au requérant et à son
ouvrables à compter de l’expiration du dé-
affichage dans la salle déterminée par le Règle-
lai de cinq jours prévu à l’alinéa premier du
ment Minier.
présent article ;
Au cas où l’autorité compétente ne transmet b) contenir en original ou en copie certifiée
pas sa décision conformément à l’alinéa 1er ci- conforme, outre les éléments de la demande
dessus, la décision d’octroi du droit minier ou prévus à l’article 35 du présent Code, le
de carrières est réputée accordée. récépissé de sa demande, la preuve du paie-
464
[...]
TITRE XIV :
Article 47 : De la délivrance du titre DES RECOURS
En cas de décision d’octroi ou en cas de déci-
sion d’inscription par voie judiciaire prévue à CHAPITRE PREMIER :
l’article 46 du présent Code, le Cadastre Mi- DES DISPOSITIONS GENERALES
nier délivre au requérant, moyennant paiement
des droits superficiaires annuels y afférents, les
Article 312 : Des voies de recours
titres miniers ou de carrières constatant les
droits sollicités. Au moment de la remise du Il est reconnu au titulaire et à l’Etat le droit
titre, le Cadastre Minier donne un récépissé de d’exercer les recours par voies administrative,
paiement des droits superficiaires annuels au judiciaire et/ou arbitrale prévus par le présent
requérant et inscrit le titre minier ou de car- Code.
rières dans le registre correspondant.
Sans préjudice des dispositions de l’article
198 du présent Code, les droits superficiaires CHAPITRE II :
annuels par carré doivent être payés, pour la DU RECOURS ADMINISTRATIF
première année, au plus tard trente jours ou-
vrables à compter de l’octroi du droit sollicité. Article 313 : De l’application des règles
Passé ce délai, le droit accordé devient d’office
de droit commun
caduc.
Sous réserve des dispositions des articles 46
Article 48 : De la fin de l’instruction de et 315 du présent Code, le recours dirigé
la demande contre les actes administratifs édictés par les
L’instruction de la demande des droits miniers autorités administratives en application ou en
et/ou de carrières prend fin au jour de la noti- violation des dispositions du présent Code ou
465
celles du Règlement Minier sont régis par le Article 315 : Des matières concernées
droit commun en la matière, notamment par par le recours judiciaire
les dispositions des articles 146 à 149 et 158 de Sans préjudice des dispositions de l’article 46
l’Ordonnance-Loi n° 82-020 du 31 mars 1982 du présent Code, font l’objet de recours judi-
portant Code de l’organisation et de la com- ciaire notamment :
pétence judiciaires et par l’Ordonnance-Loi n° - le retrait et le refus de renouvellement des
82-017 du 31 mars 1982 relative à la procédure cartes d’exploitant artisanal et de négociant
devant la Cour Suprême de Justice, telles que ;
modifiées et complétées à ce jour.
- le refus de transfert de titre en cas de muta-
tion ou de l’amodiation par le responsable
Article 314 : De l’abréviation des délais
du Cadastre Minier ou son représentant
Par dérogation aux dispositions des articles local ;
79, 88 et 89 alinéa 1er de l’ordonnance-loi n° - les empiétements entre les titulaires des
82-017 du 31 mars 1982 susmentionnée, la droits miniers ;
réclamation préalable du requérant, justiciable - les litiges entre les titulaires ou avec les
devant la Section Administrative de la Cour Su- occupants du sol ;
prême de Justice, à l’autorité pouvant rapporter
- la confiscation au profit de l’Administration
ou modifier l’acte doit être introduite dans les
des Mines de la garantie ou de la provision
trente jours qui suivent la date de la publication
de réhabilitation du site ;
ou de la notification à lui faite personnellement
de l’acte entrepris. La requête en annulation - le contentieux d’indemnité d’expropriation
est introduite dans les vingt jours à compter du ;
jour où le rejet total ou partiel de la réclama- - le recours contre les décisions d’astreinte
tion a été notifié. Le délai de dépôt du mémoire prises par l’Administration des Mines en
en réponse et celui du dossier administratif cas de tenue irrégulière des documents ;
est de quinze jours ouvrables à compter de la - l’interdiction de sortie du Territoire Natio-
signification de la requête. Le même délai s’ap- nal ;
plique à l’avis du Procureur Général de la Répu- - l’imposition d’amende en cas du défaut de
blique. La prorogation des délais imposée aux communication des rapports;
parties pour la transmission de la requête et du - la majoration des pénalités pour retard
mémoire en réponse pouvant éventuellement de paiement de la redevance minière et le
être décidée par ordonnance motivée du Pré- contentieux pour cas de force majeure ain-
sident de la Section Administrative de la Cour si que l’action civile relative aux infractions
Suprême de Justice, ne peut excéder douze prévues par le présent Code.
jours ouvrables. L’abréviation des délais pré-
vue aux alinéas précédents du présent article Article 316 : Des règles applicables
ne concerne que le refus d’octroi des droits Les cours et tribunaux saisis d’un litige ou d’un
miniers et/ou de carrières et d’approbation ou recours contre une décision judiciaire relative
de réalisation des hypothèques. En tout état de aux matières prévues à l’article précédent ap-
cause, l’arrêt de la Cour Suprême de Justice est pliquent la procédure de droit commun prévue
rendu dans les trente jours ouvrables à dater par les Codes Congolais de Procédure Civile,
de la prise en délibéré de l’affaire. Procédure Pénale, Procédure devant la Cour
Suprême de Justice ainsi qu’éventuellement
CHAPITRE III : tous les textes et principes généraux de droit
DU RECOURS JUDICIAIRE applicables en matière judiciaire.
466
Article 131 :
Les inspecteurs forestiers, fonctionnaires,
agents assermentés et officiers de police judi-
ciaire peuvent appréhender et conduire devant
l’officier du ministère public du ressort, toute
personne surprise en flagrant délit d’infraction
forestière.
468
IVème Partie :
JURIDICTIONS SPECIALISEES
Article 2 : Article 5 :
Le tribunal de Commerce est une juridiction La désignation des délégués consulaires s’ef-
de droit commun siégeant au premier degré et fectue, dans le ressort de chaque tribunal de
composée de juges permanents qui sont des Commerce, au sein de chaque organisation
magistrats de carrière et de juges consulaires. professionnelle pour un effectif proportionnel
Son siège ordinaire et son ressort sont ceux du au nombre de ses adhérents en règle de coti-
tribunal de Grande Instance. sation et en veillant à une représentation de
Il est présidé par un magistrat du siège appar- différentes branches de l’activité économique.
tenant au corps judiciaire désigné et le cas
échéant, relevé de ses fonctions par le Ministre Article 6 :
de la Justice. La liste des membres du collège électoral est
dressée par le premier président de la cour
Article 3 : d’appel du ressort respectif de chaque tribunal
Le tribunal de Commerce comporte au moins de Commerce, qui reproduit les noms figurant
deux chambres. sur les procès-verbaux constatant la désigna-
469
tion des délégués consulaires par leurs organi- Sont inéligibles, les candidats frappés par les
sations respectives. cas de déchéance ou d’incompatibilité visés à
La liste ainsi arrêtée est rendue publique trois l’article 4 de l’Ordonnance n° 79-025 du 7 fé-
mois au moins avant la date de l’élection des vrier 1979 relative à l’ouverture d’un nouveau
juges consulaires. registre de commerce.
Le collège électoral prévu à l’article 4 de la
Article 7 : présente loi examine si les conditions susvisées
Sous la présidence de son doyen d’âge assisté sont réunies et dresse la liste des candidats aux
du plus jeune de ses membres, le collège élec- fonctions de juge consulaire qu’il rend publique
toral élit en son sein un bureau conformément un mois au moins avant la date de l’élection.
à règlement intérieur.
Article 10 :
Article 8 : Le mandat du juge consulaire donne droit à des
Le juge consulaire est élu par le collège électo- jetons de présence à charge de son organisa-
ral à la majorité relative des voix. Un arrêté du tion professionnelle, conformément aux moda-
Ministre de la Justice entérine cette élection. lités arrêtées par le collège électoral.
Avant d’entrer en fonction, le juge consulaire Le juge permanent a droit à une prime déter-
prête le serment suivant : minée par le Ministre de la Justice à charge du
Trésor Public.
« Je jure de remplir fidèlement les fonctions qui me
sont confiées, de garder le secret des libéralisations Article 11 :
et de me conduire en tout comme un juge digne et
loyal ». Ce serment est reçu par le tribunal de Les fonctions du juge consulaire cessent par :
Commerce. Toutefois, avant l’installation dudit 1. l’expiration du mandat ;
tribunal, il sera reçu par le tribunal de Grande 2. la démission ;
Instance. 3. la déchéance ;
4. l’empêchement ;
Dans une même juridiction, le juge consulaire
est rééligible dans la limite de trois mandats 5. le décès.
successifs.
Article 12 :
Article 9 : Le Procureur de la République près le tribu-
nal de Grande Instance dans le ressort duquel
Sont éligibles aux fonctions de juge consulaire, se trouve le siège du tribunal de Commerce
les Congolais âgés de trente ans au moins et exerce les fonctions du Ministère public près
de soixante ans au plus, ayant pendant cinq ans cette dernière juridiction.
au moins, honorablement exercé le commerce
ou participé soit à la gestion d’une société Lorsqu’il demande un dossier en communica-
commerciale de droit congolais, en ce compris tion ou lorsque celui-ci est communiqué d’of-
les associés des sociétés en nom collectif et fice par le tribunal, il donne son avis dans les
en commandite simple et les administrateurs quinze jours.
actifs ou gérants des sociétés à responsabilité Sans préjudice d’autres dispositions particu-
limitée, soit à la direction d’une organisation lières en la matière, le Procureur de la Répu-
professionnelle ou interprofessionnelle repré- blique recherche les infractions à la législation
sentative du commerce et de l’industrie ainsi économique et commerciale, poursuit et re-
que les cadres supérieurs et conseils juridiques quiert des peines contre leurs auteurs ou com-
des sociétés ou chambres de commerce. plices présumés.
470
Article 16 :
TITRE III :
Le juge permanent ou consulaire peut se dé- DE LA PROCEDURE A SUIVRE
porter ou être récusé dans les mêmes condi- DEVANT LE TRIBUNAL DE
tions que celles prévues par le Code de l’orga-
COMMERCE
nisation et de la compétence judiciaires.
CHAPITRE I :
TITRE II :
DE LA SAISINE DU TRIBUNAL
DE LA COMPETENCE DU
DE COMMERCE
TRIBUNAL DE COMMERCE
Article 17 : Article 19 :
Le tribunal de Commerce connaît, en matière Le tribunal de Commerce est saisi par requête
de droit privé : verbale ou écrite ou par assignation conformé-
ment à l’article 2 du code de procédure civile.
1. des contestations relatives aux engage-
ments et transactions entre commerçants ; La requête verbale est formée par une déclara-
2. des contestations entre associés, pour rai- tion reçue et actée par le greffier. Elle est signée
sons de société de commerce ; par ce dernier et par le déclarant.
3. des contestations entre toutes personnes La requête écrite est déposée au greffe ou
relatives aux actes de commerce, en ce adressée au greffier par lettre recommandée
compris les actes relatifs aux sociétés avec demande d’avis de réception. Elle est da-
commerciales, aux fonds de commerce, à tée et signée par son auteur et doit contenir les
la concurrence commerciale et aux opéra- noms, professions et domiciles des parties ainsi
tions de bourse ; que l’indication de l’objet de la demande.
4. des actes mixtes si le défendeur est com- En matière pénale, le tribunal de Commerce
merçant ; est saisi conformément aux règles de la pro-
471
Article 20 : Article 23 :
La requête, l’assignation ou la citation directe Les parties peuvent comparaître en personne
sont inscrites, à leur réception, dans un registre ou se faire représenter soit par un avocat ou un
d’ordre tenu par le greffier. défenseur judiciaire porteur de pièces soit par
un mandataire de l’Etat.
Dans le cas où la requête est formée verba-
lement ou déposée au greffe, un récépissé est En matière répressive, la représentation se fait
délivré par le greffier. conformément aux prescrits de l’article 17 du
code de procédure pénale.
Il est tenu dans chaque greffe un registre des
affaires commerciales et un registre des affaires
Article 24 :
pénales.
Au jour fixé pour l’audience, si les parties com-
Article 21 : paraissent, le tribunal procède à l’instruction de
la cause conformément aux règles de procé-
Dans les deux jours ouvrables à dater de la dure en matière civile ou pénale.
réception de la requête, de l’assignation ou de
la citation directe, le président fixe l’audience Section 2 :
à laquelle l’affaire sera examinée et désigne les Du défaut
juges appelés à en connaître.
Article 25 :
Article 22 : Si le demandeur ne comparaît pas, la cause est
L’assignation et la citation directe sont signi- biffée du rôle et ne peut être reprise qu’une
fiées conformément aux dispositions du code seule fois.
de procédure civile ou du code de procédure Si le défenseur ne comparaît pas, il est donné
pénale selon le cas. défaut et les conclusions du demandeur sont
Lorsque le tribunal est saisi par requête, le gref- adjugées si elles se trouvent justes et bien véri-
fier convoque les parties. La lettre de convo- fiées après avais du Ministère public.
cation contient l’indication du tribunal, la date
et l’heure de l’audience, l’objet de la demande, Article 26 :
les noms, professions et domiciles des parties. Les dispositions des articles 17 et 19 du Code
La lettre de convocation est signifiée comme de procédure civile s’appliquent à la procédure
l’assignation. devant le tribunal de Commerce.
Le délai de comparution est de huit jours francs
entre la signification et la comparution. Section 3 :
Des audiences
Dans les cas qui requièrent célérité, le prési-
dent du tribunal peut, par ordonnance rendue Article 27 :
sur requête, permettre d’assigner à bref délai. Le tribunal de Commerce tient un rôle hebdo-
madaire des audiences.
CHAPITRE II :
DE LA COMPARUTION Article 28 :
DES PARTIES, DE L’INSTRUCTIN Les audiences du tribunal de Commerce sont
ET DU JUGEMENT publiques. Toutefois, si la nature des débats
l’exige, le tribunal peut ordonner en huis clos.
472
Le jugement est prononcé en audience pu- La signification est faite, dans les formes pré-
blique. vues par les codes de procédure civile et pé-
nale pour la signification des jugements.
Article 29 : L’exécution forcée est poursuivie sur l’expédi-
Le président de chambre a la police de l’au- tion du jugement revêtue de la formule exé-
dience et la direction des débats. cutoire.
Section 4 : Article 35 :
Des enquêtes Sauf dans le cas d’indigence constatée par le
président de la juridiction qui a rendu le juge-
Article 30 : ment, le greffier ne peut délivrer, si ce n’est au
Les enquêtes, les expertises, les visites des Ministère public, une grosse, expédition, extrait
lieux, le serment, la comparution personnelle ou copie de jugement, avant que le droit pro-
des parties et leur interrogatoire sont ordon- portionnel n’ait été payé même si au moment
nés et exécutés, selon le cas, conformément où le document est demandé, la condamnation
aux dispositions du code de procédure civile n’a pas encore acquis la force de chose jugée.
ou du code de procédure pénale.
CHAPITRE III :
Section 5 : DES VOIES DE RECOURS
Du jugement
Article 36 :
Article 31 : Le défendeur condamné par défaut peut faire
Lorsque les débats sont clos et que l’affaire est opposition au jugement dans les huit jours
prise en délibéré, le jugement est prononcé qui suivent celui de la signification à personne.
dans les huit jours. Lorsque la signification n’a pas été faite à per-
sonne, l’opposition peut être faite dans les huit
Article 32 : jours qui suivent celui où l’intéressé aura en
connaissance de la signification.
L’exécution provisoire du jugement, nonobs-
tant appel ou opposition, peut être ordonnée L’opposition contient l’exposé sommaire des
avec ou sans caution conformément aux pres- moyens de la partie. Elle est formée par la par-
crits de l’article 21 du code de procédure civile. tie ou par un fondé de pouvoir spécial, soit par
déclaration reçue et actée par le greffier du tri-
Article 33 : bunal qui a rendu le jugement, soit par lettre
Le jugement contient les noms des juges qui recommandée avec demande d’avis de récep-
l’ont rendu, celui de l’officier du Ministère pu- tion adressée au greffier.
blic et du greffier qui ont assisté au prononcé, La date de l’opposition est celle de la déclara-
les noms, professions et domiciles des parties, tion au greffe ou celle de la réception par le
les motifs, le dispositif et la date à laquelle il est greffier de la lettre recommandée.
rendu.
Dans les deux jours ouvrables suivant la date
La minute est signée par les juges et le greffier ; de l’opposition, le président du tribunal qui a
elle est annexée à la feuille d’audience. rendu le jugement fixe la date de l’audience et
désigne les juges appelés à siéger.
Article 34 :
Les parties sont convoquées dans les formes et
Le jugement ne peut être mis à exécution délais prévus à l’article 22 ci-dessus.
qu’après avoir été signifié.
473
Article 37 : CHAPITRE V :
L’opposition faite dans les formes et délais DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES
prévus à l’article 36 suspend l’exécution du ET FINALES
jugement lorsque celle-ci n’a pas été ordonnée
nonobstant appel. Article 44 :
Jusqu’à l’installation effective des tribunaux de
Article 38 : Commerce, leur compétence sera exercée par
La partie opposante qui se laisse juger une les tribunaux de Grande Instance.
seconde fois par défaut n’est plus admise à for-
mer une nouvelle opposition. Article 45 :
Les délais de procédure fixés par la présente
Article 39 : loi sont susceptibles des augmentations, à rai-
L’appel du jugement rendu par le tribunal de son de la distance, comme prévus par le Code
Commerce est porté devant la Cour d’appel. de procédure civile et par le Code de procé-
Il est suspensif, si le jugement ne prononce pas dure pénale.
l’exécution provisoire.
Article 46 :
Article 40 : Les frais de procédure sont payés
Le délai pour interjeter appel est de huit jours. conformément aux dispositions de
Ce délai court, pour les jugements contradic-
droit commun.
toires, du jour de la signification, et pour les
Les honoraires et débours des experts, indem-
jugements par défaut, du jour où l’opposition
nités des témoins et autres dépens de même
n’est plus recevable.
nature sont payés conformément au code de
procédure civile ou pénale selon le cas.
Article 41 :
En matière pénale, le délai de recours ainsi que Article 47 :
l’exercice effectif d’un recours ont un effet sus-
Pour autant qu’elles ne soient pas contraires à
pensif.
la présente loi, les dispositions du code de pro-
cédure civile et du code de procédure pénale
Article 42 : restent d’application en matière commerciale.
La tierce-opposition, la requête civile, la prise
à partie, la révision et le pourvoi en cassation Article 48 :
sont instruits et jugés, selon le cas, conformé-
La présente loi entre en vigueur à la date de sa
ment aux règles établies par le Code de procé-
promulgation.
dure civile ou par le Code de procédure pénale.
CHAPITRE IV :
DE LA PRESCRIPTION
Article 43 :
Sauf prescription plus courte prévue par une
loi particulière, les actions ayant pour cause les
faits du commerce se prescrivent par dix ans,
après le fait qui a donné naissance à l’action.
474
II.TRIBUNAUX Article 5 :
DU TRAVAIL Avant d’entrer en fonction le Juge-assesseur
prête devant le Président de la juridiction dont
il relève le serment suivant : « Devant Dieu et
LOI N° 016-2002 DU 16
la Nation, je jure de remplir mes fonctions avec
OCTOBRE 2002 PORTANT loyauté et intégrité et de garder le secret de
CRÉATION, ORGANISATION délibérés ».
ET FONCTIONNEMENT DES
TRIBUNAUX DE TRAVAIL Article 6 :
(Présidence de la République) Le mandat du Juge-assesseur donne droit au
jeton de présence dont le montant est fixé
CHAPITRE I : par le Ministre ayant le Travail et la Prévoyance
DE LA CREATION ET Sociale dans ses attributions sur proposition de
DE L’ORGANISATION DES l’organisation professionnelle de l’intéressé qui
TRIBUNAUX DU TRAVAIL en a la charge.
Le magistrat du tribunal du Travail bénéficie
Article 1er : d’une prime déterminée par le Ministre ayant
Il est créé dans le ressort de chaque tribunal dans ses attributions la Justice à charge du Tré-
de Grande Instance un tribunal du Travail ayant sor Public.
rang de la juridiction précitée.
Article 7 :
Article 2 : Les fonctions de Juge assesseur cessent par :
Le ressort du tribunal du Travail couvre celui 1) l’expiration du mandat ;
du tribunal de Grande Instance dans lequel il 2) la démission ;
a son siège. 3) la déchéance ;
4) l’empêchement ;
Article 3 :
5) les incompatibilités ;
Le tribunal du Travail est composé d’un Prési- 6) le décès.
dent, des juges et des juges-assesseurs.
Le Président et les juges sont désignés par le Article 8 :
Ministre ayant la Justice dans ses attributions Pour des raisons de service et sur proposition
parmi les juges du tribunal de Grande Instance. du Président du tribunal du Travail et après
Les Juges-assesseurs sont désignés pour un avis de l’organisation de l’intéressé, le Ministre
mandat de deux ans par le Ministre ayant le ayant le Travail et la Prévoyance Sociale dans
Travail et la Prévoyance Sociale dans ses attri- ses attributions peut, à l’expiration du mandat
du Juge-assesseur, le reconduire pour une nou-
butions sur base des listes proposées par les
velle période de 2 ans non renouvelables.
organisations professionnelles des employeurs
et des travailleurs. En cas de démission ou de décès d’un Juge-
assesseur, le Président du tribunal du Travail
Article 4 : dresse un rapport qu’il transmet au Ministre
Un arrêté du Ministre ayant le Travail et la Pré- ayant le Travail et la Prévoyance Sociale dans
voyance Sociale dans ses attributions déter- ses attributions pour pourvoir à son rempla-
mine les modalités de désignation des candi- cement.
dats aux fonctions du Juge-assesseur. Il y a déchéance lorsque le Juge-assesseur subit
une condamnation définitive à une peine priva-
475
Article 11 : Article 16 :
Il y a dans chaque tribunal du Travail un gref- Les tribunaux du Travail connaissent aussi des
fier et un huissier assistés d’un ou de plusieurs conflits collectifs de travail, à savoir, les conflits
adjoints tous désignés par le Ministre ayant la survenus entre un ou plusieurs employeurs
Justice dans ses attributions. d’une part et un certain nombre de membres
476
Article 17 : Article 22 :
Le tribunal du lieu du travail est le seul com- Les contestations élevées sur l’exécution des
pétent sauf dérogation intervenue à la suite jugements en matière du travail sont portées
d’accords internationaux. devant le tribunal du Travail du lieu où l’exécu-
Néanmoins, lorsque par force majeure ou par tion se poursuit.
le fait de l’employeur, le travailleur se retrouve
au lieu d’engagement ou au siège de l’entre- Article 23 :
prise, le tribunal du Travail de ce lieu devient
Les tribunaux du Travail connaissent de l’inter-
compétent.
prétation et de rectification de toutes décisions
rendues par eux.
Article 18 :
Lorsqu’un conflit collectif de travail affecte un Article 24 :
ou plusieurs établissements situés dans plu-
Les décisions des juridictions étrangères prises
sieurs Districts d’une même province, le tribu-
en matière du travail sont rendues exécutoires
nal du Travail compétent est celui du Chef lieu
en République démocratique du Congo par
de la province.
les tribunaux du Travail si elles réunissent les
Lorsqu’un conflit collectif de travail affecte plu- conditions prévues à l’article 117 du Code de
sieurs établissements d’une même entreprise l’organisation et de la compétence judiciaires.
ou plusieurs entreprises situés dans plusieurs
provinces, le tribunal de Travail compétent est CHAPITRE III :
celui de Kinshasa/Gombe.
DE LA PROCEDURE DEVANT
LES tribunaux DU TRAVAIL
Article 19 :
En toute cause, les Juges-assesseurs doivent Section 1re :
être étrangers à l’entreprise ou aux entreprises De la procédure de règlement
affectées par le litige individuel ou par le conflit des litiges individuels de travail
collectif de travail.
Article 25 :
Article 20 : Les litiges individuels de travail ne sont rece-
Les jugements rendus par les tribunaux du Tra- vables devant les tribunaux du Travail que s’ils
vail sont susceptibles d’opposition et d’appel ont été préalablement soumis à la procédure
dans les mêmes conditions qu’en matière civile. de conciliation à l’initiative de l’une des parties
L‘opposition est faite devant la juridiction qui a devant l’Inspecteur du travail du ressort.
rendu le jugement par défaut.
Article 26 :
L’appel est relevé devant la Cour d’appel.
Le tribunal du Travail est saisi par une requête
Toutefois, en cas de force majeur dûment justi-
écrite ou verbale du demandeur ou de son
fié, l’appel peut être formé au greffe de la juri-
conseil.
diction qui a rendu le jugement. Le Greffier en
avise immédiatement le Greffier de la juridic- La requête écrite est déposée entre les mains
tion d’appel. du greffier qui en accuse réception ou adresse
477
au greffier par lettre recommandée à la poste dée à la poste contre récépissé. Elle est datée
contre récépissé. Elle est datée et signée par et signée par son auteur.
son auteur. Dépassé ce délai, une des parties ou son conseil
La requête verbale est actée par le greffier saisit le tribunal.
et signée conjointement par ce dernier et le La requête écrite doit contenir la dénomina-
déclarant. tion et le siège social de l’entreprise ou des en-
La requête écrite ou l’acte dressé sur requête treprises et des organisations professionnelles
verbale par le greffier doit contenir l’identité, la des employeurs et des travailleurs concernés.
profession et le domicile des parties. Une am- Une ampliation du procès verbal de non- conci-
pliation du procès -verbal de non-conciliation liation ou de conciliation partielle dressé par
ou de conciliation partielle dressé par l’Inspec- l’Inspecteur du ressort ou en cas de recom-
teur du travail du ressort doit obligatoirement mandations frappées d’opposition, doit obliga-
y être jointe. toirement y être jointe. La requête est inscrite
La requête est inscrite à sa réception dans le à sa réception dans le registre des affaires du
registre des affaires du travail. travail.
Section 2 : Section 3 :
De la procédure de règlement des Des dispositions communes
conflits collectifs de travail Article 30 :
Article 27 : Dans les 8 jours ouvrables à dater de la récep-
Les conflits collectifs de travail ne sont rece- tion de la requête, le Président de la juridiction
vables devant les tribunaux du Travail que s’ils fixe l’audience à laquelle l’affaire sera examinée
n’ont été préalablement soumis à la procédure et désigne les Juges-assesseurs qui seront appe-
de conciliation prévue aux articles 303 à 308 lés à siéger.
du Code du Travail et à la procédure de média- Les Juges-assesseurs doivent être choisis, si
tion prévue aux articles 309 à 313 du même possible, parmi ceux qui appartiennent à la
code. même branche d’activité économique concer-
née par le litige individuel ou le conflit collectif
Article 28 : de travail.
En cas de non-conciliation, de conciliation par-
tielle ou de recommandations frappées d’oppo- Article 31 :
sition, le tribunal du Travail est saisi par l’une Le greffier convoque les parties, soit par lettre
des parties dans le délai de dix jours à dater de recommandée à la poste contre récépissé soit
l’expiration de préavis de grève ou de lock-out par lettre remise à la personne, ou à domicile
notifié à l’autre partie. ou, au siège social, selon le cas, par l’huissier
Dépassé ce délai, l’Inspecteur du ressort saisit de Justice avec accusé de réception signé par
le tribunal. le destinataire ou une personne habitant avec
lui. La convocation mentionne le lieu, la date et
La saisine du tribunal du Travail suspend la l’heure de l’audience, le nom ou la dénomina-
grève ou le lock-out. tion sociale, la profession et le domicile ou le
siège des parties, selon le cas, et l’exposé som-
Article 29 : maire de l’objet de la demande.
La requête écrite est déposée entre les mains Le délai de comparution est de 8 jours francs
du greffier qui en donne accusé de réception entre la date figurant à l’accusé de réception
ou adressée au greffier par lettre recomman-
478
sur le récépissé et la date de l’audience outre L’indigence est constatée par le Président qui
un jour par 10 km de distance. détermine les limites dans lesquelles les frais
Dans les cas qui requièrent célérité, le Prési- sont avancés par le Trésor.
dent du tribunal du Travail peut, par ordonnance
rendue sur requête, permettre de convoquer à Article 36 :
bref délai. Tout Juge-assesseur peut être récusé pour l’une
des causes énumérées limitativement ci-après :
Article 32 : 1. si lui ou son conjoint a un intérêt personnel
Les remises dans une affaire portée devant quelconque au litige ;
le tribunal de Travail ne peuvent dépasser le 2. si lui on son conjoint est parent ou allié
nombre de trois. de l’une des parties jusqu’au second degré
A la troisième audience, l’affaire doit être plai- inclusivement ;
dée et communiquée au Ministère public pour 3. si dans l’année qui a précédé la récusation, il
avis, lequel doit intervenir dans le délai de y a eu une action judiciaire civile ou pénale
quinze jours à partir de la réception du dossier contre lui ou son conjoint et l’une des par-
au Parquet. ties ;
Toutefois, le tribunal peut, à la requête d’une 4. s’il a donné un avis écrit sur le litige ;
partie justifiant de motifs valables, accorder 5. s’il est employeur ou travailleur de l’une
une quatrième et dernière remise. des parties.
Article 33 : Article 37 :
Les tribunaux du Travail rendent leurs juge- La partie qui veut récuser un Juge-assesseur est
ments dans un délai de 15 jours à partir de la tenue de former son action sous peine d’irre-
prise en délibéré. cevabilité avant tout débat et d’en exposer les
motifs à l’audience soit verbalement soit dans
Article 34 : une déclaration motivée revêtue de sa signa-
Lors du délibéré, les Juges-assesseurs ont voix ture.
délibérative et les décisions sont prises à la Le Juge-assesseur récusé donne verbalement
majorité des voix. ou par écrit, suivant la forme dans laquelle la
Toutefois, s’il se forme plus de deux opinions, le demande de récusation a été présentée, sa
moins ancien des Juges-assesseurs est tenu de réponse portant soit acquiescement soit refus.
se rallier à l’opinion du Président. La réponse par écrit est donnée au bas de la
déclaration de la partie récusante.
Article 35 :
Les frais de procédure sont payés conformé- Article 38 :
ment aux dispositions de droit commun. Dans le cas où le Juge-assesseur récusé refuse
Les honoraires et débours des experts, les de s’abstenir ou ne donne pas de réponse, la
taxes des témoins et autres dépenses de même juridiction à laquelle il appartient statue toutes
nature sont tarifiés et mis à la charge du Trésor affaires cessantes sur la récusation, la partie
public. récusant entendue.
La partie indigente est dispensée, dans les li- Le Juge-assesseur mis en cause ne peut faire
mites prévues par le Président du tribunal de partie de la chambre appelée à statuer sur la
la juridiction, de la consignation des frais. Les récusation.
frais d’expertise et les taxations à témoin sont
avancés par le Trésor Public.
479
Article 39 : Article 45 :
Si le tribunal rejette la récusation, il peut or- Jusqu’à l’installation des tribunaux du Travail, les
donner pour cause d’urgence que la chambre juridictions de droit commun demeurent com-
comprenant le Juge-assesseur ayant fait l’objet pétentes pour connaître des litiges individuels
de la récusation rejetée, poursuive l’instruction de travail.
de la cause.
Article 46 :
Article 40 : Un comité dont la durée et la composition
En cas d’appel de la partie récusant et si le juge- sont arrêtées conjointement par les Ministres
ment rejetant la récusation est maintenu par la ayant la Justice et le Travail et la Prévoyance
juridiction d’appel, celle-ci peut, après avoir en- Sociale dans leurs attributions a pour mission
tendu le récusant, le condamner à une amende de s’assurer du bon fonctionnement des tribu-
de 10.000 à 30.000 FC constants sans préjudice naux du travail et de l’expédition régulière des
des dommages et intérêts en faveur du Juge- affaires du travail.
assesseur mis en cause.
Article 47 :
Article 41 : La présente loi entre en vigueur à la date de sa
En cas d’infirmation du jugement rejetant la promulgation.
récusation, le juge d’appel annule toute la pro-
cédure du premier degré et renvoie les parties
devant le même tribunal autrement composé
ARRÊTÉ INTERMINISTÉRIEL
ou devant un tribunal voisin du même rang.
N° 12/CAB.MIN/ETPS/
Article 42 : JHD/063/2008 DU 18
Sous peine de déchéance, le Juge-assesseur se SEPTEMBRE 2008 PORTANT
trouvant dans l’une des hypothèses prévues à CRÉATION, ORGANISATION
l’article 36, est tenu de se déporter. ET FONCTIONNEMENT DU
COMITÉ DE PILOTAGE DES
Article 43 :
TRIBUNAUX DU TRAVAIL
Le Juge-assesseur, qui désire se déporter, in- (J.O.RDC., 15 octobre 2008, n° 20, p.37)
forme le Président du tribunal du Travail auquel
il appartient, en vue de pourvoir à son rempla-
cement. Vu la Constitution de la République démocra-
tique du Congo du 18 février 2006, spéciale-
Article 44 : ment en son article 93 ;
Pour autant qu’elles ne soient pas contraires Vu, telle que modifiée à ce jour, l’ordonnance-
à la présente loi, les dispositions du Code de loi n° 82-020 du 31 mars 1982 portant Code de
procédure civile sont d’application en matière l’organisation et de la compétence judiciaires ;
du travail. Vu la loi n° 016-2002 du 16 octobre 2002, por-
tant création, organisation et fonctionnement
des tribunaux du travail, spécialement en son
CHAPITRE IV : article 46 ;
DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES Vu l’ordonnance n° 08-006 du 25 janvier 2008
ET FINALES modifiant et complétant l’ordonnance n° 07-
017 du 3 mai 2007 portant organisation et
480
8. D’assurer le contact avec d’autres services premier président de la Cour d’appel et au Pro-
publics ou privés en vue de pourvoir aux cureur général près cette Cour, dans le ressort
besoins des tribunaux du travail. duquel se trouve le tribunal du travail concerné.
Des observations sont faites dans la quinzaine
CHAPITRE III : de la réception par le premier président de
DU FONCTIONNEMENT la Cour d’appel et le Procureur général du
ressort, et sont adressées respectivement au
Article 6 : ministre de la Justice et des Droits humains,
au ministre de l’Emploi, du Travail et de la Pré-
Le comité de pilotage est composé d’un prési-
voyance sociale ainsi qu’au président du comité
dent, d’un vice-président, de quatre conseillers,
de suivi.
de quatre chargés de mission, d’un secrétaire
titulaire et d’un secrétaire adjoint.
Article 11 :
Article 7 : Le mandat des membres du comité de pilotage
donne droit à une rémunération mensuelle à
Les fonctions de président du comité de pilo-
charge du Trésor Public, dont le montant est
tage sont exercées par une personnalité ayant fixé de commun accord entre le ministre de la
la maîtrise du Code du travail et des préceptes Justice et des Droits humains et le ministre de
des relations professionnelles. Elle est désignée l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale.
par le ministre ayant le travail dans ses attri-
butions. Les frais de déplacement et de séjour des
membres du comité de pilotage requis à l’oc-
Les autres postes sont pourvus de commun casion de l’exercice de leurs fonctions sont à
accord entre le ministre de la justice et des charge du Trésor public.
Droits humains et le ministre de l’Emploi, du
Travail et de la Prévoyance sociale. Article 12 :
Les frais de fonctionnement du comité de pilo-
Article 8 :
tage sont à charge du Trésor public.
Les attributions du vice-président, des conseil-
lers, des chargés de mission, du secrétaire titu- Article 13 :
laire et du secrétaire adjoint sont fixées par le
président du comité de suivi, sous forme de Les fonctions de membre du comité de pilo-
règlement d’ordre intérieur dûment approuvé tage cessent par :
par le ministre de la Justice et des Droits hu- 1) Expiration du mandat ;
mains et le ministre de l’Emploi, du Travail et de 2) Le relèvement des fonctions ;
la Prévoyance sociale. 3) La démission ;
4) La déchéance ;
Article 9 : 5) L’empêchement définitif ;
Le comité de pilotage exerce un travail perma- 6) Le décès.
nent à durée indéterminée.
Article 14 :
Article 10 : La démission, la déchéance, l’empêchement
Le président adresse un support mensuel sur définitif et le décès sont constatés par procès-
l’état d’accomplissement de la mission du co- verbal dressé par le président du comité de
mité de suivi au ministre de la Justice et des pilotage ou son délégué.
Droits humains et au ministre de l’Emploi, du Le procès-verbal est établi en trois exem-
Travail et de la Prévoyance sociale, ainsi qu’au plaires dont l’un est immédiatement transmis
482
Six originaux supplémentaires sont soumis au L’exécution est poursuivie comme un jugement
visa de l’Inspecteur du Travail du ressort qui du Tribunal de Travail.
peut demander la modification des clauses
contraires à la législation ou à la réglementa- Article 302 :
tion. En cas d’échec total ou partiel de la tentative
L’Inspecteur du Travail dépose, sans frais, si de conciliation prévue à l’article 300, le litige
le texte est conforme, un exemplaire de la peut être soumis au Tribunal de Travail. [...]
convention, revêtu de son visa, au greffe du
Tribunal du Travail. Il adresse au Ministère du Article 304 :
Travail et de la Prévoyance Sociale au moins
Les conflits collectifs de travail ne sont rece-
un exemplaire aux fins de publication de la
vables devant les Tribunaux de Travail que s’ils
convention au “ Journal Officiel “. Cette publi-
cation est faite sans frais. [...] ont été préalablement soumis à la procédure
de conciliation et de médiation, selon le cas, à
l’initiative respectivement de l’une des parties
Article 283 :
devant l’Inspecteur du Travail ou du Ministre
En cas de divergence entre le texte de diffé- ayant le Travail et la Prévoyance Sociale dans
rents exemplaires de la convention collective, ses attributions ou du Gouverneur de province
l’original déposé au greffe du Tribunal du Travail devant la commission de médiation.
fait foi à l’exclusion de tout autre texte. [...]
Article 305 :
Article 298 :
En cas de non conciliation, de conciliation par-
Les litiges individuels ne sont pas recevables tielle ou de recommandation frappées d’oppo-
devant le Tribunal du Travail s’ils n’ont été pré-
sition, la demande est formée devant le Tribunal
alablement soumis à la procédure de concilia-
de Travail par l’une des parties dans le délai de
tion, à l’initiative de l’une des parties, devant
10 jours ouvrables à compter de l’expiration
l’Inspecteur du Travail du ressort.
de préavis de grève ou de lock-out notifié à
l’autre partie. [...]
Article 299 :
Cette procédure est interruptive des délais de Article 307 :
prescription prévus à l’article 317 du présent
Code, dès la réception de la demande de conci- Le conflit collectif du travail est notifié par la
liation à l’Inspection du Travail, sous réserve partie la plus diligente à l’Inspecteur du Travail
toutefois que la demande devant le Tribunal du du ressort.
Travail, en cas de non conciliation, soit formée Toutefois, l’Inspecteur du Travail peut entamer
dans le délai maximum de douze mois à comp- la procédure de conciliation lorsqu’il a connais-
ter de la réception du procès-verbal de non- sance d’un conflit collectif qui ne lui a pas été
conciliation par la partie la plus diligente. [...] notifié.
Dans les trois jours ouvrables de la notification,
Article 301 :
l’Inspecteur du Travail adresse, par porteur avec
En cas de conciliation, la partie la plus diligente accusé de réception ou par pli recommandé,
fait apposer la formule exécutoire sur le pro- aux parties une invitation à comparaître en
cès-verbal auprès du Président du Tribunal de séance de conciliation dans la quinzaine, avec un
Travail compétent. préavis de 3 jours ouvrables minimum comptés
Le Président du Tribunal de Travail compétent à partir de la date de réception.
est celui dans le ressort duquel le procès-ver- Dans les deux jours ouvrables de la réception
bal de conciliation est signé. de cette invitation les parties font, au préalable
484
Article 86 : CHAPITRE II :
Il peut être créé dans le ressort d’un tribunal DE LA COMPETENCE DU
pour enfants un ou plusieurs sièges secondaires TRIBUNAL POUR ENFANTS
dont les ressorts sont fixés par arrêté du mi-
nistre ayant la justice dans ses attributions. Article 94 :
Le tribunal pour enfants n’est compétent qu’à
Article 87 : l’égard des personnes âgées de moins de 18
Le tribunal pour enfants est composé de la ans.
chambre de première instance et la chambre
d’appel. Les deux chambres sont indépendantes Article 95 :
l’une de l’autre quant à leur fonctionnement. L’enfant âgé de moins de 14 ans bénéficie, en
matière pénale, d’une présomption irréfragable
Article 88 : d’irresponsabilité.
Le tribunal pour enfants est composé d’un pré-
Article 96 :
sident et des juges, tous affectés par le Conseil
Supérieur de la Magistrature parmi les magis- Lorsque l’enfant déféré devant le juge a moins
trats de carrière spécialisés et manifestant de de 14 ans, celui-ci le relaxe comme ayant agi
l’intérêt dans le domaine de l’enfance. sans discernement et ce, sans préjudice de la
réparation du dommage causé à la victime.
En cas d’absence ou d’empêchement, le pré-
sident est remplacé par le juge le plus ancien Dans ce cas, le juge confie l’enfant à un assistant
d’après l’ordre de nomination. social et/ou un psychologue qui prend des me-
sures d’accompagnement visant la sauvegarde
Article 89 : de l’ordre public et la sécurité de l’enfant et
tenant compte de la réparation du préjudice
Le Président est chargé de la répartition des causé.
tâches.
Ces mesures consistent notamment dans l’ac-
compagnement psychosocial et le placement
Article 90 :
dans une famille d’accueil ou une institution
La chambre de première instance siège à juge privée agréée à caractère social autre que celle
unique. La chambre d’appel siège à trois juges. accueillant des enfants en situation difficile.
Article 91 : Article 97 :
Le tribunal pour enfants compte un greffier Un enfant de moins de 14 ans ne peut être pla-
assisté d’un ou de plusieurs adjoints. cé dans un établissement de garde provisoire,
486
10. le droit d’interroger ou de faire interroger Il les informe également des mesures provi-
des témoins à charge et à obtenir la com- soires prises à l’égard de celui-ci.
parution et l’interrogatoire des témoins à
décharge dans les mêmes conditions. Article 108 :
Si les mesures prévues à l’article 106 ne
Article 105 :
peuvent être prises parce que l’errant est pré-
L’enfant a droit à la confidentialité du dossier sumé dangereux et qu’aucun couple ou aucune
judiciaire le concernant. Il ne peut être fait état institution n’est en mesure de l’accueillir, l’en-
des antécédents dans les poursuites ultérieures fant peut être préventivement placé dans un
à sa charge l’impliquant comme adulte. établissement de garde et d’éducation de l’Etat,
pour une durée ne dépassant pas deux mois.
Section 3 : Un décret du Premier ministre, délibéré en
Des mesures provisoires Conseil des ministres, fixe l’organisation et le
fonctionnement de l’établissement de garde et
Article 106 :
d’éducation de l’Etat.
Le Juge pour enfants peut, avant de statuer sur
le fond, prendre par voie d’ordonnance l’une Article 109 :
des mesures provisoires suivantes :
Le juge pour enfants charge l’assistant social
1 placer l’enfant sous l’autorité de ses père et du ressort de la collecte des informations
mère ou de ceux qui en ont la garde; concernant la conduite et le comportement de
2. assigner à résidence l’enfant sous la sur- l’enfant.
veillance de ses père et mère ou de ceux
qui en ont la garde ; Section 4 :
3. soustraire l’enfant de son milieu et le De l’instruction
confier provisoirement à un couple de
bonne moralité ou à une institution pu- Article 110 :
blique ou privée agréée à caractère social. Aux fins de l’instruction de la cause, le juge peut
à tout moment convoquer l’enfant et les per-
Par couple, on entend deux personnes de sexes sonnes qui exercent sur lui l’autorité parentale.
opposés légalement mariées.
Il vérifie l’identité de l’enfant et le soumet, s’il
Le choix par le juge pour enfants des mesures échet, à une visite médicale portant sur son
provisoires privilégie autant que possible le état physique et mental.
maintien de l’enfant dans un environnement
En cas de doute sur l’âge, la présomption de la
familial.
minorité prévaut.
Le placement dans une institution publique ou
Le greffier notifie la date de l’audience à la par-
privée agréée à caractère social ne peut être tie lésée.
envisagé que comme une mesure de dernier
recours. La procédure par défaut est exclue à l’égard
de l’enfant.
L’assistant social assure le suivi des mesures
provisoires prises par le juge.
Article 111 :
Article 107 : Le juge pour enfants décrète le huis clos tout
au long de la procédure.
Le juge informe immédiatement ou si ce n’est
pas possible dans le plus bref délai, les parents, Il procède à l’audition de l’enfant, et ce, en pré-
le tuteur ou la personne qui en a la garde des sence des parents, du tuteur, de la personne qui
faits portés contre l’enfant. en a la garde ou de l’assistant social.
488
Un décret du Premier ministre délibéré en Cette opposition est formée par la déclaration
Conseil des ministres fixe l’organisation et le actée au greffe du tribunal qui a prononcé la
fonctionnement de l’établissement de rééduca- décision.
tion de l’Etat. La chambre de première instance statue dans
les quinze jours à dater de sa saisine.
Article 118 :
L’appel est ouvert au Ministère public ainsi qu’à
L’enfant qui n’a pas fait l’objet de placement toutes les parties à la cause.
dans l’une des hypothèses prévues aux articles
113 à 117 ci-dessus ou dont le placement a été L’appel est formé par déclaration actée soit au
levé est soumis, jusqu’à sa dix-huitième année greffe du tribunal qui a rendu la décision, soit
d’âge, au régime de la liberté surveillée. au greffe de la chambre d’appel dans les dix
jours à dater du jour où l’opposition n’est plus
Article 119 : recevable, ou dans les dix jours de la décision
rendue contradictoirement.
Si le manquement qualifié d’infraction est éta-
bli, le juge met les frais à charge des personnes La chambre d’appel statue dans les trente jours
civilement responsables et, s’il y a lieu, les oblige à dater de sa saisine.
aux restitutions et aux dommages et intérêts.
Article 124 :
Article 120 : La chambre d’appel applique les mêmes règles
L’utilisation des salaires gagnés par l’enfant qui de procédure que la Chambre ce première Ins-
fait l’objet de l’une des mesures prévues à l’ar- tance. Le délibéré se déroule conformément au
ticle 113, points 2, 3 et 5 est déterminée par le droit commun.
juge dans l’intérêt supérieur de l’enfant, notam-
ment pour sa réinsertion sociale. Section 7 :
De la révision
Article 121 :
Les frais d’entretien et d’éducation de l’enfant Article 125 :
résultant des mesures prononcées par le tribu- Le juge peut, en tout temps, soit spontanément,
nal sont à charge des perso-mes qui lui doivent soit à la demande du Ministère public, de l’en-
des aliments, si des sont solvables. A défaut, ils fant, des parents ou représentants légaux, ou
sont à charge de l’Etat. de toute personne intéressée soit sur rapport
de l’assistant social rapporter ou modifier les
Article 122 : mesures prises à l’égard de l’enfant.
La décision du juge est motivée. Elle est pro-
A cet effet, le juge visite le lieu de placement
noncée en audience publique,
de l’enfant.
Section 6 :
Article 126 :
Des voies de recours
Le juge statue sur la demande de révision dans
Article 123 : les huit jours qui suivent sa saisine.
Les décisions du juge pour enfants sont suscep-
tibles d’opposition ou d’appel. Article 127 :
Hormis le Ministère public et l’enfant concer- Les mesures prises à l’égard de l’enfant font
né, l’opposition est ouverte à toutes les autres d’office l’objet d’une révision tous les trois ans.
parties dans les dix jours qui suivent la signifi-
cation de la décision.
490
Article 137 :
En cas de manquement qualifié d’infraction à
la loi pénale punissable de moins de dix ans de
servitude pénale, le président du tribunal pour
enfants peut transmettre l’affaire au comité de
médiation ou engager la procédure judiciaire.
Article 138 :
La médiation n’est pas permise pour des man-
quements qualifiés d’infraction à la loi pénale
punissables de plus de dix ans de servitude
pénale.
Article 139 :
La médiation est ouverte à toutes les étapes de
la procédure judiciaire.
Elle suspend la procédure devant le juge saisi,
sauf en ce qui concerne les mesures provi-
soires.
492
Décrète :
Article 1er :
Il est établi dans chaque ville et dans chaque
territoire de la République démocratique du
Congo, une juridiction spécialisée dénommée
tribunal pour enfant, en sigle TPE, conformé-
493
5.2. Territoires
5.2.1. tribunal pour enfants de Dekese
Siège ordinaire Dekese
Ressort Etendue administrative du territoire de Dekese
5.2.2. tribunal pour enfants d’Ilebo
Siège ordinaire Ilebo
Ressort Etendue administrative du territoire d’Ilebo
5.2.3. tribunal pour enfants de Kamonya
Siège ordinaire Kamonya
Ressort Etendue administrative du territoire de Kamonya
5.2.4. tribunal pour enfants de Luebo
Siège ordinaire Luebo
Ressort Etendue administrative du territoire de Luebo
5.2.5. tribunal pour enfants de Mweka
Siège ordinaire Mweka
Ressort Etendue administrative du territoire de Mweka
5.2.6. tribunal pour enfants de Demba
Siège ordinaire Demba
Ressort Etendue administrative du territoire de Demba
5.2.7. tribunal pour enfants de Dibaya
Siège ordinaire Dibaya
Ressort Etendue administrative du territoire de Dibaya
5.2.8. tribunal pour enfants de Dimbelenge
Siège ordinaire Dimbenlenge
Etendue administrative du territoire de
Ressort
Dimbelenge
5.2.9. tribunal pour enfants de Kazumba
Siège ordinaire Kazumba
Ressort Etendue administrative du territoire de Kazumba
5.2.10. tribunal pour enfants de Luiza
Siège ordinaire Luiza
Ressort Etendue administrative du territoire de Luiza
499
7.2. Territoires
7.2.1. tribunal pour enfants de Kambove
Siège ordinaire Kambove
Ressort Etendu administrative du territoire de Kambove
7.2.2. tribunal pour enfants de Kasenga
Siège ordinaire Kasenga
Ressort Etendu administrative du territoire de Kasenga
7.2.3. tribunal pour enfants de Kipushi
Siège ordinaire Kipushi
501
Vu pour être annexé au Décret n° 11/01 du 05 janvier 2011 fixant les sièges ordinaires et ressorts
des tribunaux pour enfants.
Le Premier Ministre,
Adolphe MUZITO
Le Ministre de la Justice
et Droits Humains,
LUZOLO Bambi Lessa
508
ARRETE :
Article 1er :
Il est créé dans les ressorts des tribunaux
pour enfants de Kinshasa, Lubumbashi, Kisan-
gani, Beni, Uvira, Kananga, et Mbuji-Mayi, des
509
Article 6 : CHAPITRE 3 :
Les membres du Comité de médiation sont DU FONCTIONNEMENT
désignés par le président provincial du Conseil DU COMITE DE MEDIATION
National de l’Enfant, et à défaut, par son repré-
Article 11 :
sentant dans le ressort, sur proposition du pré-
sident du tribunal pour enfants dudit ressort. La gestion quotidienne du Comité de média-
tion est fixée par le règlement intérieur pris
Ils ont un mandat de trois ans, renouvelables
deux fois, prenant cours à la date de leur noti- par le président du tribunal pour enfants et
fication. approuvé par le Premier président de la Cour
d’appel du ressort.
Les membres du Comité de médiation béné-
ficient d’une formation appropriée en matière
Article 12 :
de médiation.
Le Comité de médiation est saisi par le prési-
Article 7 : dent du tribunal pour enfants, suivant les dis-
tinctions prévues aux articles 136 et 137 de la
Ne peut être désigné membre du Comité de
loi portant protection de l’enfant.
médiation que la personne faisant preuve de
bonne moralité et d’une expérience en matière Il ne peut en aucun cas se saisir d’office.
de protection de l’enfant.
Article 13 :
Article 8 : Lorsqu’il recourt à la médiation, le président du
Avant d’entrer en fonction, le membre du tribunal pour enfants transmet par lettre, dans
Comité de médiation prête, par écrit remis au les 48 heures de son ouverture, le dossier de
président du tribunal pour enfants, le serment l’affaire au président du Comité de médiation.
suivant : « Je jure d’accomplir ma mission avec
honneur et neutralité, dans l’intérêt supérieur Article 14 :
de l’enfant ».
A la réception du dossier de l’affaire, le prési-
dent du Comité de médiation prend immédia-
Article 9 :
tement contact avec toutes les parties en cause
Le Comité de médiation bénéficie, pour son ou leurs représentants légaux aux fins d’obte-
fonctionnement, des subventions de l’Etat pré- nir leur consentement à la médiation.
levées sur le budget du Ministre ayant l’enfant
dans ses attributions. Article 15 :
Il est alloué à chaque membre du Comité de Lorsque le consentement sollicité est acquis
médiation, trimestriellement, une indemnité et après concertation avec les deux autres
forfaitaire dont le montant est fixé par le Mi-
membres du comité et les parties en cause, le
nistre ayant l’enfant dans ses attributions.
président du comité fixe la date, l’heure et le
lieu de la médiation.
Article 10 :
La date sera la plus rapprochée possible tandis
La fonction de membre du Comité de média-
que le lieu sera autre que le tribunal et devra
tion prend fin par l’expiration du mandat.
répondre aux exigences de neutralité, de salu-
Elle peut également prendre fin par décès, dé- brité, de sécurité et de sérénité.
mission volontaire, empêchement définitif ou
décision motivée de l’autorité de désignation, Article 16 :
prise sur proposition du président du tribunal
pour enfants. Sans préjudice des dispositions de l’article 15,
l’enfant mis en cause, son représentant légal
513
ainsi que la victime et/ou son représentant lé- La procédure judiciaire suspendue reprend son
gal ou ses ayants droit sont invités par écrit, au cours.
moins cinq jours avant, à se présenter devant le
Comité de médiation. Article 21 :
La médiation n’expose pas les parties au paye-
Article 17 : ment des frais.
La conduite de la médiation n’est pas forma-
liste. Article 22 :
Les discussions se déroulent à huis clos et sont Le président du tribunal pour enfants veille,
constamment orientées vers la recherche d’un avec le concours du greffier, à la bonne exécu-
compromis. tion du compromis intervenu.
Les parties en cause peuvent être assistées de
leurs conseils aux séances de médiation. Article 23 :
Le Secrétaire rapporteur du Comité de média- Au moins deux fois l’an, le président du tribu-
tion résume les débats dans un rapport syn- nal pour enfants effectue une visite de travail
thèse. auprès du Comité de médiation pour évaluer
le niveau de son fonctionnement et en fait rap-
Article 18 : port au Premier président de la Cour d’appel
ainsi qu’au Président provincial du Conseil Na-
Le Comité de médiation exerce sa mission en tional de l’Enfant.
toute indépendance et fait rapport au président
du tribunal pour enfants sur les conclusions de Article 24 :
médiation dans un délai de trente jours, à dater
de la réception du dossier. Le président arrêté entre en vigueur à la date
de sa signature.
Passé ce délai, le Comité de médiation est des-
saisi d’office.
Fait à Kinshasa, le 29 décembre 2010
Article 19 :
Lorsque la médiation aboutit, le compromis est Marie Ange LUKIANA MUFWANKOLO
acté par le secrétaire rapporteur et signé par Ministre du Genre, Famille,
les parties intéressées. femme et enfant
Le compromis doit être conforme à la loi, à
LUZOLO Bambi Lessa
l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Ministre de la Justice
Il est communiqué, sans délai, au président du et Droits Humains
tribunal pour enfants pour apposition de la for-
mule exécutoire, conformément à l’article 141
de la loi portant protection de l’enfant.
Le dossier de l’affaire l’accompagne.
Article 20 :
En cas d’échec de la médiation, un rapport cir-
constancié est, sans délai, adressé au président
du tribunal pour enfants ensemble avec le dos-
sier de l’affaire.
514
Article 33 : Article 37 :
La mise hors d’usage du matériel et des four- La présente ordonnance sort ses effets le 1er
nitures ne peut être décidée que de l’avis janvier 1954.
conforme du commissaire de district ou son
délégué qui doit apposer son visa en regard
de la mention de mise hors d’usage au registre
d’inventaire. ARRETE MINISTERIEL
N° 002/CAB/MIN/J&DH/2011
Article 34 : DU 05 JANV 2011 PORTANT
Le commissaire de district, le magistrat du par- REGROUPEMENT DES
quet attaché au tribunal de district, le médecin RESSORTS DES TRIBUNAUX
du gouvernement inspectent semestriellement POUR ENFANTS POUR
le ou les établissements de garde et d’éduca- L’EXECUTION DES MESURES DE
tion de l’Etat situé dans leur ressort. A l’issue GARDE, D’EDUCATION ET
de leur visite ils établissent un rapport sur la
DE PRESERVATION
situation de l’établissement et en envoie une
copie au gouverneur de province au directeur
des services pénitentiaires. Le ministre de la justice et droits humains,
Ont également le droit de visiter en tout temps Vu la Constitution, spécialement en son article
ces établissements: le gouverneur de la pro- 93,
519
BEFALE LUBEFU
24
BOENDE LUSAMBO
BOKUNGU KATAKOKOMBE
13
DJOLU KOLE
IKELA 25
LODJA
MONKOTO LOMELA
BUDJALA LUBUMBASHI
GEMENA 26
KIPUSHI
14 KUNGU LIKASI
LIBENGE 27
KAMBOVE
NZONGO
KOLWEZI
28
LISALA MUTSHATSHA
15 BUMBA DILOLO
BONGANDANGA 29 KAPANGA
GBADOLITE SANDOWA
BOSOBOLO PWETO
30
16 MOBAYI-MBONGO KASENGA
BUSINGA
LUBUDI
YAKOMA 31
MITWABA
BASANKUSU BUKAWA
BOLOMBA KAMINA
17
MAKANZA 32 KANIAMA
BOMONGO MALEMBA NKULU
KANANGA KABONGO
18 DIBAYA KABALO
NDEMBA KALEMIE
33
LUIZA KONGOLO
19 NYUNZU
KAZUMBA
DEKESE MOBA
34
ILEBO MANONO
20
MWEKA KINDU
LUEBO KALULO
35
MBUJI-MAYI KIBOMBO
TSHILENGE PANGI
21
LUPATAPATA LUBUTU
MIABI 36
PUNIA
MWENE DITU KABAMBARE
LUILU 37
22 KASONGO
NGANDAJIKA
KANIJI GOMA
38 MASISI
KABINDA RUTSHURU
23
LUBAO
521
BUTEMBO
39 BENI
LUBERO
40 WALIKALE
KISANGANI
BASOKO
41 BANALIA
ISANGI
YAHUMA
BAFWASENDA
42 OPALA
UBUNDU
DJUGU
IRUMU
43 MOMBASA
WAMBA
WATSHA
ARU
DUNGU
44
FARAJA
MAHAGI
ANGO
NYAGARA
45
POKO
RUNGU
BUKAVU
IDJWI
46 KABARE
KALEHE
UVIRA
FIZI
47 MWENGA
SHABUNDA
Vème Partie :
JURIDICTIONS MILITAIRES
• Le Premier Secrétaire, les Secrétaires Prin- Haute Cour Militaire ou du Parquet militaire
cipaux, les Secrétaires, les Agents et Auxi- près celle-ci.
liaires des Auditorats Militaires.
Article 9 :
Sont agents de la police judiciaire des Audito-
rats Militaires : En cas d’absence ou d’empêchement, le Pre-
mier président est remplacé par le Président le
• L’Inspecteur Judiciaire Général, les Inspec- plus ancien ou, à défaut, par le Conseiller le plus
teurs Judiciaires en Chef, les Inspecteurs Ju- ancien. Il en est de même du Président à l’égard
diciaires Divisionnaires, les Inspecteurs Judi- des conseillers.
ciaires Principaux, les Inspecteurs Judiciaires
de Première et Deuxième classe ; Article 10 :
• Les Agents de Police Judiciaire. La Haute Cour Militaire comprend deux ou
plusieurs chambres.
CHAPITRE III : Elle siège au nombre de cinq membres, tous
DES COURS ET TRIBUNAUX officiers généraux ou supérieurs, dont deux
MILITAIRES magistrats de carrière.
Elle siège avec le concours du Ministère public
SECTION 1re :
et l’assistance du greffier.
DE LA HAUTE COUR MILITAIRE
Elle est présidée par un officier général, magis-
Article 6 : trat de carrière.
Il est établi une Haute Cour Militaire dont le Lorsqu’elle siège en appel, la Haute Cour Mili-
siège ordinaire est fixé dans la Capitale. taire est composée de cinq membres dont trois
magistrats de carrière.
Son ressort s’étend sur tout le territoire de la
République.
Article 11 :
Article 7 : Le règlement intérieur de la Haute Cour Mili-
taire est fixé par ordonnance du Premier prési-
Dans le cas de circonstances exceptionnelles, le
dent de la Haute Cour Militaire.
siège de la Haute Cour Militaire peut être fixé
en un autre lieu, par le Président de la Répu-
blique. SECTION 2 :
DES COURS MILITAIRES
En temps de guerre, la Haute Cour Militaire
tient des chambres foraines en zones opéra- Article 12 :
tionnelles. Il est établi une ou deux cours Militaires dans le
ressort territorial de chaque Province et dans
Article 8 : la Ville de KINSHASA.
La Haute Cour Militaire est composée d’un Le siège ordinaire de la Cour Militaire est établi
Premier président, d’un ou de plusieurs Prési- au chef-lieu de la province, dans la localité où se
dents et des conseillers. trouve le quartier général de la Région Militaire
Ils sont nommés et, le cas échéant, relevés de ou dans tout autre lieu fixé par le Président de
leurs fonctions par le Président de la Répu- la République.
blique, conformément au Statut des Magistrats.
Le Premier président est nommé par le Prési- Article 13 :
dent de la République parmi les membres de la La Cour Militaire peut se réunir en tous lieux
de son ressort.
524
Dans les circonstances exceptionnelles, le siège péril la vie de la Nation, notamment les me-
de la Cour Militaire peut être fixé en un autre naces de guerre, de rébellion ou d’insurrection
lieu du ressort, par arrêté du Ministre de la armées, il est établi dans les zones d’opération
Défense. de guerre, des cours Militaires opérationnelles
qui accompagnent les fractions de l’armée en
Article 14 : opération.
La Cour Militaire est composée d’un Premier L’implantation des cours Militaires Opération-
président, d’un ou de plusieurs Présidents et nelles est décidée par le Président de la Répu-
de conseillers, nommés et, le cas échéant, rele- blique.
vés de leurs fonctions par le Président de la
République. Article 19 :
Les cours Militaires Opérationnelles
Article 15 :
connaissent, sans limite de compétence terri-
En cas d’absence ou d’empêchement, le Pre- toriale, de toutes les infractions relevant des
mier président est remplacé par le Président le juridictions militaires qui leur sont déférées.
plus ancien ou, à défaut, par le Conseiller le plus
ancien. Il en est de même du Président à l’égard
Article 20 :
des conseillers.
La Cour Militaire Opérationnelle siège au
Article 16 : nombre de cinq membres, dont un magistrat de
carrière au moins, ils sont autant que possible
La Cour Militaire siège au nombre de cinq
revêtus de grade d’officiers supérieurs.
membres, tous officiers supérieurs au moins,
dont deux magistrats de carrière. Elle siège avec le concours du Ministère public
et l’assistance du greffier.
Elle comprend deux ou plusieurs chambres
présidées par des magistrats de carrière. Elle a rang de Cour Militaire.
La Cour Militaire est présidée par un officier
général ou par un officier supérieur, magistrat SECTION 4 :
de carrière. DES TRIBUNAUX MILITAIRES
DE GARNISON
Article 17 :
La Cour Militaire siège avec le concours du Article 21 :
Ministère public et l’assistance du greffier. Il est établi un ou plusieurs tribunaux Militaires
Le Premier président de la Cour Militaire peut, de Garnison dans le ressort d’un district, d’une
en cas de nécessité, requérir les services d’un ville, d’une garnison ou d’une base militaire.
magistrat civil, en vue de compléter le siège. Le siège ordinaire est fixé au chef-lieu du dis-
Le règlement intérieur de la Cour Militaire est trict, dans la ville où est situé l’état-major de la
fixé par ordonnance du Premier président de garnison ou dans un lieu fixé par le Président
la Cour Militaire. de la République.
SECTION 3 : Article 22 :
DE LA COUR MILITAIRE Le tribunal Militaire de Garnison est composé
OPERATIONNELLE d’un Président et des Juges.
Article 18 : Il siège au nombre de cinq membres, tous offi-
En cas de guerre ou dans toutes autres circons- ciers supérieurs ou subalternes, dont au moins
tances exceptionnelles de nature à mettre en un magistrat de carrière.
525
Il siège avec le concours du Ministère public et le secret des délibérations et de juger les per-
l’assistance du greffier. sonnes traduites devant nous sans haine, sans
Il est présidé par un officier supérieur ou subal- crainte, sans complaisance, avec la seule volon-
terne, magistrat de carrière. té d’exécuter la loi.»
Après la lecture de la formule du serment,
SECTION 5 : chaque membre de la juridiction concernée,
DES TRIBUNAUX MILITAIRES debout et en levant la main droite, dit : «Je le
DE POLICE jure.»
Article 23 : Article 28 :
Il est établi un ou plusieurs tribunaux Militaires En temps de guerre, le Président de la Répu-
de Police dans le ressort d’un tribunal Militaire blique peut modifier les sièges et les ressorts
de Garnison. des juridictions militaires.
Article 24 : Article 29 :
Le tribunal Militaire de Police siège avec trois Pour l’application des lois pénales et l’organi-
juges, dont un magistrat de carrière. sation des juridictions militaires, le temps de
guerre commence au jour fixé par le Prési-
Il est toujours présidé par le magistrat de car-
dent de la République pour la mobilisation des
rière faisant partie du siège.
Forces Armées. Il prend fin au jour fixé par le
Président de la République pour la remise de
Article 25 :
l’armée sur pied de paix.
Le Premier président de la Cour Militaire du
ressort peut désigner un juge du tribunal Mili- Article 30 :
taire de Garnison pour siéger au tribunal Mili-
Lorsque plusieurs cours ou tribunaux Militaires
taire de Police.
sont saisis de la connaissance d’une même
infraction ou d’infractions connexes, la Haute
Article 26 :
Cour Militaire, à la requête de l’Auditeur Gé-
Le tribunal Militaire de Police siège avec le néral des Forces Armées, désigne la juridiction
concours du Ministère public et l’assistance du compétente.
greffier.
Lorsqu’une juridiction militaire et une juridic-
tion de droit commun se trouvent simultané-
SECTION 6 :
ment saisies de la même infraction ou d’infrac-
DES DISPOSITIONS COMMUNES
tions connexes, la Cour suprême de justice, à la
A LA HAUTE COUR, AUX COURS
requête du Procureur général de la République
ET TRIBUNAUX MILITAIRES
détermine la juridiction compétente.
Article 27 :
Article 31 :
Au début de la première audience à laquelle
Le Commandant Militaire du siège d’une Cour
ils sont appelés à siéger, et sur réquisition du
ou d’un tribunal Militaire peut proposer le re-
Ministère public, les membres non revêtus de la
nouvellement des membres de ces juridictions,
qualité de magistrat prêtent le serment suivant :
chaque fois que cette mesure est nécessitée
« Nous jurons devant Dieu et la Nation de par les mouvements du corps de troupe de la
remplir loyalement nos fonctions de président garnison.
et membres de cette juridiction, d’en garder
526
Article 32 : Article 35 :
Le Président d’une juridiction militaire désigne, Lorsque le siège de la juridiction militaire ne
au sort et pour une session de trois mois, les peut être composé par un nombre suffisant
juges assesseurs et leurs suppléants parmi les de juges militaires de grades et rangs requis,
officiers des Forces Armées et des corps assi- il est suppléé à cette insuffisance, sans jamais
milés. descendre en dessous du grade du prévenu, en
désignant, à défaut de plus anciens, des juges
Le procès-verbal du tirage au sort est mention-
militaires de même grade mais d’une ancien-
né dans tout arrêt ou jugement, par sa date et
neté inférieure.
le lieu où il a été rédigé.
Article 36 :
Article 33 :
Dans tous les cas, les membres de la Haute
La désignation des juges assesseurs pour siéger Cour, des cours et tribunaux Militaires exer-
dans une cause est subordonnée au respect du cent leurs fonctions jusqu’à l’achèvement des
principe hiérarchique. débats.
Le juge assesseur du même grade que celui du Lorsqu’une affaire est de nature à entraîner de
prévenu doit être d’une ancienneté supérieure. longs débats, les membres suppléants peuvent
Si cette condition ne peut être remplie, le juge être appelés à assister aux audiences en vue de
assesseur peut être d’une ancienneté immédia- remplacer, le cas échéant et pour une cause ré-
tement inférieure à celle du prévenu. gulièrement constatée, les membres empêchés.
Dans le cas de remplacement d’un juge asses-
Article 34 : seur effectif par un membre suppléant, le pré-
Pour la composition du siège de la juridiction sident fait à l’intention de ce dernier le résumé
militaire, il est tenu compte du grade ou du des débats.
rang du prévenu à l’époque des faits reprochés
Article 37 :
ou, en cas de promotion ultérieure, lors de la
comparution à la première audience. L’organisation de la Haute Cour, des cours et
tribunaux Militaires est gouvernée par les prin-
En cas de pluralité de prévenus de grade ou de cipes d’indépendance des juges et de collégia-
rang différents, il est tenu compte du grade et lité des sièges, conformément aux dispositions
de l’ancienneté les plus élevés. du Code de l’organisation et de la compétence
Lorsque les faits de la poursuite mettent en judiciaires.
cause des prévenus appartenant à des armes Néanmoins, pour des raisons liées à l’intérêt
différentes, aux services communs ou n’ayant supérieur de la défense, le Ministre de la Dé-
pas la qualité de militaire, ou lorsqu’il n’est fense peut, sur proposition du Premier prési-
pas possible de composer le siège de la juri- dent de la Haute Cour Militaire, décider du dé-
diction militaire conformément aux Articles placement d’un ou de plusieurs juges militaires.
précédents, les juges assesseurs appartiennent,
autant que possible, à chacune des armes ou Article 38 :
services communs.
Les décisions rendues par les cours Militaires
En cas d’impossibilité de composer le siège de sont des arrêts. Celles rendues par les juridic-
la juridiction conformément aux dispositions tions militaires sont des jugements.
de l’alinéa ci-dessus, les juges assesseurs sont
pris sans distinction d’appartenance à une arme. Article 39 :
La justification de l’impossibilité sera indiquée Les dispositions des articles 33, 34, 35 et 36
par le président de la juridiction dans sa moti- ci-dessus sont également applicables en temps
vation. de guerre.
527
Article 42 : Article 45 :
L’Auditeur Général des Forces Armées rem- L’Auditeur Général des Forces Armées est
plit les fonctions d’Officier du Ministère public chargé de l’exécution des arrêts rendus par la
près la Haute Cour Militaire et peut exercer Haute Cour Militaire.
les mêmes fonctions près toutes les juridic-
tions militaires établies sur le territoire de la Article 46 :
République. L’Auditeur Général des Forces Armées signale
L’exercice de l’action publique, dans toute sa au Ministre de la Défense toute mesure suscep-
plénitude et devant toutes les juridictions tible d’assurer une bonne administration de la
militaires appartient à l’Auditeur Général des justice ou apte à sauvegarder les impératifs de
Forces Armées. la défense.
L’Auditeur Général des Forces Armées a le
Article 47 :
droit d’ordonner aux magistrats militaires
d’instruire, de poursuivre ou de s’abstenir de Dans les limites de ses prérogatives prévues
poursuivre. par le présent Code, le Ministre de la Défense
528
exerce le pouvoir d’injonction des poursuites L’Auditeur Militaire près le tribunal Militaire de
vis-à-vis de l’Auditeur Général des Forces Ar- Garnison exerce, sous la surveillance et la di-
mées. rection de l’Auditeur Militaire Supérieur près la
Cour Militaire, les fonctions de Ministère public
SECTION 3 : près le tribunal Militaire de Garnison ainsi que
DES AUDITEURS MILITAIRES les tribunaux Militaires de Police du ressort.
PRES LES COURS ET TRIBUNAUX Il est assisté d’un ou de plusieurs Premiers
MILITAIRES substituts et des substituts de l’Auditeur Mili-
Article 48 : taire de Garnison, nommés et, le cas échéant,
relevés de leurs fonctions par le Président de
Il est institué près chaque Cour Militaire un
la République.
Auditeur Militaire Supérieur, nommé et, le cas
échéant, relevé de ses fonctions par le Prési-
Article 52 :
dent de la République.
Le Premier substitut ou le substitut de l’Audi-
L’Auditeur Militaire Supérieur exerce, sous la
teur Militaire de Garnison représente le Minis-
surveillance et le contrôle de l’Auditeur Géné-
ral des Forces Armées, les fonctions de Minis- tère public devant les tribunaux Militaires de
tère public près toutes les juridictions militaires Police.
établies dans le ressort de la Cour Militaire.
CHAPITRE V :
Il a la plénitude de l’action publique devant
DES AUXILIAIRES
toutes les juridictions militaires du ressort de
la Cour Militaire. DE LA JUSTICE MILITAIRE
Il est assisté d’un ou de plusieurs Avocats Gé- SECTION 1re :
néraux Militaires et des substituts de l’Auditeur
DES GREFFIERS MILITAIRES
Militaire Supérieur, nommés et, le cas échéant,
relevés de leurs fonctions par le Président de
la République. Article 53 :
Il est institué dans chaque Cour ou tribunal Mi-
Article 49 : litaire un greffe composé de greffiers militaires.
En cas d’absence ou d’empêchement, l’Auditeur Le greffe de la Haute Cour Militaire est dirigé
Militaire Supérieur est remplacé par l’Avocat par un Greffier en Chef, assisté d’un ou plu-
Général Militaire ou le substitut de l’Auditeur sieurs Greffiers Principaux. Ils sont officiers
Militaire Supérieur le plus ancien dans le grade supérieurs.
le plus élevé.
Le greffe des cours Militaires est dirigé par un
Article 50 : Greffier Principal, assisté par un ou plusieurs
Greffiers Divisionnaires. Ils sont au moins offi-
L’Auditeur Militaire Supérieur près la Cour
ciers subalternes.
Militaire règle l’ordre intérieur et la tenue des
registres des Auditorats Militaires près les juri- Le greffe des tribunaux Militaires de Garnison
dictions militaires de son ressort. est dirigé par un Greffier Divisionnaire, assisté
par un ou plusieurs Greffiers de Première ou
Article 51 : Deuxième Classe.
Il est institué un Auditeur Militaire près chaque Les greffiers des tribunaux militaires de Garni-
tribunal Militaire de Garnison, nommé et, le cas son siègent également au tribunal Militaire de
échéant, relevé de ses fonctions par le Prési- Police. Ils sont officiers subalternes.
dent de la République.
529
Article 68 : Article 72 :
Les militaires appelés à siéger comme membres Les magistrats militaires, les agents de l’ordre
d’une juridiction militaire ne doivent pas avoir judiciaire et les agents de police judiciaire des
connu l’affaire à un stade quelconque de la pro- Auditorats Militaires jouissent des mêmes
cédure, soit en qualité de magistrat instructeur, droits, avantages et privilèges que leurs collè-
soit en qualité d’officier du Ministère public, gues civils.
soit en qualité d’officier de police judiciaire, soit
en qualité de témoin, soit en qualité d’expert,
soit en qualité d’interprète, soit enfin en qualité LIVRE DEUXIEME :
d’agent de l’administration. DE LA COMPETENCE
Article 69 : CHAPITRE I :
Les magistrats militaires sont soumis aux dis- DES DISPOSITIONS GENERALES
positions du Code de l’Organisation et de la
Compétence Judiciaires ordinaire en ce qui Article 73 :
concerne notamment la récusation et le déport. Les cours et tribunaux Militaires ont plénitude
Toutefois, le juge militaire qui, pour un motif de juridiction pour juger les individus traduits
non prévu par la loi, estime qu’il y a pour lui ou renvoyés devant eux pour les infractions
convenance qu’il se déporte, en fait la décla- prévues et punies par la loi.
ration au Président de la Cour ou du tribunal
militaire qui en décide, après avis du Ministère Article 74 :
public. La soumission aux lois militaires commence
pour les miliciens et les volontaires de toutes
Les chefs de corps, qui ont pris part dans la
les catégories dès le moment où un agent com-
procédure antérieure en se limitant à prescrire
mis à cet effet leur fait, après leur avoir préa-
la transmission des pièces avant l’instance, ne
lablement donné lecture des lois militaires, la
peuvent se déporter lorsqu’ils doivent siéger
déclaration qu’ils sont soumis à ces lois.
dans une juridiction militaire.
L’accomplissement de ces deux formalités est
Article 70 : constaté par un procès-verbal signé par l’agent
et la recrue ou, si celle-ci ne sait pas signer, par
Celui contre l’autorité duquel l’infraction a été l’agent et deux témoins.
commise, ou qui a été lésé par celui-ci, ne peut
prendre part à aucun des actes judiciaires aux- Article 75 :
quels elle donne lieu.
La recrue qui s’expatrie pour se soustraire à
ses obligations est soumise aux lois militaires.
Article 71 :
Sauf cas de force majeure, les devoirs des fonc- CHAPITRE II :
tions judiciaires priment les autres services DE LA COMPETENCE MATERIELLE
militaires.
Article 76 :
Le service de la Haute Cour Militaire prime
celui de la Cour Militaire ; et celui de la Cour Les juridictions militaires connaissent, sur le
Militaire prime celui du tribunal Militaire de territoire de la République, des infractions
Garnison. d’ordre militaire punies en application des dis-
positions du Code Pénal Militaire.
Elles connaissent également des infractions de
toute nature commises par des militaires et pu-
532
Article 81 :
Article 77 :
Lorsqu’un subordonné est poursuivi comme
L’action pour la réparation du dommage causé auteur principal de l’une des infractions pré-
par une infraction relevant de la compétence vues à l’article 80 et que ses supérieurs hié-
de la juridiction militaire peut être poursuivie rarchiques ne peuvent être poursuivis comme
par la partie lésée en se constituant partie civile coauteurs, ils sont considérés comme com-
en même temps et devant le même juge que plices dans la mesure où ils ont organisé ou
l’action publique. toléré les agissements criminels de leur subor-
Il en est de même des demandes en dom- donné.
mages-intérêts formées par le prévenu contre
la partie civile ou contre les Co-prévenus. SECTION 1re :
Les restitutions des objets s’opèrent suivant le DE LA HAUTE COUR MILITAIRE
droit commun.
Article 82 :
Article 78 : La Haute Cour Militaire connaît, en premier et
Les cours et tribunaux Militaires ne connaissent dernier ressort, des infractions de toute nature
commises par les personnes énumérées à l’ar-
pas de l’action disciplinaire.
ticle 120 du présent Code.
Les fautes disciplinaires sont laissées à la ré-
pression de l’autorité militaire, conformément Article 83 :
aux textes légaux prévus à cet effet.
La Haute Cour Militaire connaît également de
l’appel des arrêts rendus au premier degré par
Article 79 :
les cours Militaires.
Lorsque le Code pénal militaire définit ou
Les arrêts de la Haute Cour Militaire ne sont
réprime des infractions imputables à des justi-
susceptibles que d’opposition, conformément à
ciables étrangers à l’armée, les juridictions mili-
la procédure du droit commun.
taires sont compétentes à l’égard de l’auteur,
du co-auteur ou du complice, sauf dérogation Toutefois, les recours pour violation des dis-
particulière. positions constitutionnelles par la Haute Cour
533
Militaire sont portés devant la Cour suprême et de celles punissables d’une peine supérieure
de justice siégeant comme Cour Constitution- à un an commises par des personnes détermi-
nelle. nées à l’article 122 alinéa 1er ci-dessous.
La Haute Cour Militaire peut, à la requête de Ils connaissent en outre de l’appel des juge-
l’Auditeur Général des Forces Armées ou des ments rendus en premier ressort par les tribu-
parties, rectifier les erreurs matérielles de ses naux Militaires de Police.
arrêts ou en donner interprétation, les parties
entendues. Article 89 :
Article 86 : Article 91 :
Les cours Militaires Opérationnelles
connaissent des infractions de toute nature
Les jugements rendus par les tribunaux
commises par des justiciables des juridictions Militaires de Police sont susceptibles
militaires. d’opposition et d’appel.
Article 87 : SECTION 6 :
Les arrêts rendus par les cours Militaires DES DISPOSITIONS COMMUNES
Opérationnelles ne sont susceptibles d’aucun
recours. Article 92 :
Lorsqu’une personne est poursuivie simultané-
SECTION 4 :
DES TRIBUNAUX MILITAIRES ment du chef de plusieurs infractions qui sont
DE GARNISON de la compétence des juridictions de rangs dif-
férents, la juridiction du rang le plus élevé, com-
Article 88 : pétente en raison de l’une de ces infractions,
Les tribunaux Militaires de Garnison connaissent l’est aussi pour connaître des autres.
des infractions punissables de la peine de mort
534
complices n’est pas justiciable des juridictions part, sur une période pendant laquelle il relève
militaires, sauf pendant la guerre ou dans la de la juridiction militaire ou vice-versa, la juri-
zone opérationnelle, sous l’état de siège ou diction militaire est compétente.
d’urgence, ou lorsque le justiciable civil concer-
né est poursuivi comme coauteur ou complice SECTION 2 :
d’infraction militaire. DE LA COMPETENCE PERSONNELLE
DES COURS ET TRIBUNAUX
Article 116 : MILITAIRES
Si le magistrat instructeur militaire estime qu’il
n’y a pas lieu de poursuivre la personne justi- Article 120 :
ciable de la juridiction ordinaire, mais décide Sont justiciables de la Haute Cour Militaire :
qu’il y a lieu de poursuivre la personne justi-
a) les officiers généraux des Forces Armées
ciable de la juridiction militaire, il renvoie celle-
Congolaises et les membres de la Police
ci devant la juridiction militaire.
Nationale et du Service National de même
rang ;
Article 117 :
b) les personnes justiciables, par état, de la
Lorsque la juridiction ordinaire est appelée à Cour suprême de justice, pour des faits qui
juger une personne justiciable de la juridiction relèvent de la compétence des juridictions
militaire, elle lui applique le Code Pénal Mili- militaires ;
taire. c) les magistrats militaires membres de la
Le président de la juridiction civile compétente Haute Cour Militaire, de l’Auditorat Géné-
peut requérir les services d’un juge militaire, ral, des cours Militaires, des cours Militaires
magistrat de carrière, pour faire partie du siège. Opérationnelles, des Auditorats Militaires
De même, lorsque les cours et tribunaux Mili- près ces cours ;
taires sont appelés à juger des personnes qui d) les membres militaires desdites juridictions,
ne sont pas justiciables des juridictions mili- poursuivis pour des faits commis dans
taires, conformément au présent Code, le pré- l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de
sident de la juridiction militaire compétente leurs fonctions de juge.
peut requérir les services d’un juge civil pour
Article 121 :
faire partie du siège.
Sont justiciables de la Cour Militaire :
Article 118 : a) les officiers supérieurs des Forces Armées
La juridiction ordinaire peut juger sans désem- Congolaises et les membres de la Police
parer, et dans les limites du droit commun, Nationale et du Service National de même
après l’avoir toutefois pourvue d’un défenseur rang ;
d’office, lorsqu’elle n’en aura pas choisi, la per- b) les personnes justiciables, par état, de la
sonne justiciable de la juridiction militaire ayant Cour d’appel pour des faits qui relèvent de
commis une infraction aux lois ordinaires à la compétence des juridictions militaires ;
l’audience de la juridiction civile, ou la renvoyer c) les fonctionnaires de commandement du
devant l’Auditeur Militaire compétent. Ministère de la Défense, de la Police Natio-
nale, du Service National ainsi que de leurs
Article 119 : services annexes ;
En cas d’infraction continue s’étendant d’une d) les magistrats militaires des tribunaux Mili-
part sur une période où le justiciable relevait taires de Garnison et ceux des Auditorats
de la juridiction de droit commun et, d’autre Militaires près ces tribunaux Militaires ;
538
e) les membres militaires de ces juridictions sur pourvois formés sur injonction du Ministre
poursuivis pour les faits commis dans de la Défense, le Premier président de la Cour
l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de suprême de justice peut, à la requête du Pre-
leurs fonctions de juge. mier président de la Haute Cour Militaire, dési-
gner un membre de la Cour suprême de justice
Article 122 : pour siéger à la Haute Cour Militaire.
Sont justiciables du tribunal Militaire de Garni- Article 128 :
son, les militaires des Forces Armées Congo-
laises d’un grade inférieur à celui de Major et Sous réserve des prescriptions du présent
les membres de la Police Nationale et du Ser- Code, les dispositions prévues aux Articles 156
vice National de même rang. et 157 du Code de l’organisation et de la com-
Sont justiciables du tribunal Militaire de Police, pétence judiciaires ordinaire sont applicables
les militaires des Forces Armées Congolaises, devant la Haute Cour Militaire.
ou assimilés, d’un grade inférieur à celui de
Major, qui se rendent coupables des faits punis
par la loi d’une peine de servitude pénale de un LIVRE TROISIEME :
an au maximum. DE LA PROCEDURE
DEVANT LES JURIDICTIONS
CHAPITRE V :
LES COMPETENCES SPECIALES MILITAIRES
DE LA HAUTE COUR MILITAIRE
Article 129 :
Article 123 : Sous réserve des dispositions du présent Code,
La Haute Cour Militaire connaît des recours la procédure applicable devant les juridictions
en annulation pour violation de la loi formés militaires est celle du droit commun.
contre les arrêts et jugements rendus en der-
nier ressort par les cours et tribunaux Mili-
TITRE Ier :
taires.
DE L’EXERCICE DE
Article 124 : L’ACTION PUBLIQUE ET DE
La Haute Cour Militaire connaît également des
L’INSTRUCTION
demandes en révision, des prises à partie, des
règlements de juges. Article 130 :
L’action publique devant les juridictions mili-
Article 125 : taires est mise en mouvement par les magis-
La Haute Cour Militaire connaît en outre des trats du Ministère public Militaire, le comman-
renvois ordonnés après une deuxième annula- dement, le Ministre de la Défense ou la partie
tion et ceux ordonnés sur pourvois formés sur lésée.
injonction du Ministre de la Défense.
Article 131 :
Article 126 : Cette action est exercée par les magistrats du
Dans tous ces cas, la Haute Cour Militaire siège Ministère public Militaire dans les conditions
avec cinq membres, tous magistrats de carrière. déterminées par le présent Code.
procédure au cours de l’enquête et de l’ins- ciaire des Forces Armées ont qualité notam-
truction préjuridictionnelles est secrète. ment pour procéder à des enquêtes prélimi-
naires dans les conditions fixées par le présent
Article 133 : Code.
Sous peine des sanctions prévues par le Code
Pénal Ordinaire, toute personne qui concourt Article 137 :
à cette procédure est tenue au secret profes- Les officiers de police judiciaire militaire ac-
sionnel. complissent leurs missions conformément aux
dispositions prévues au Chapitre Ier du Code
CHAPITRE Ier : de procédure pénale ordinaire et sur réquisi-
tion des autorités visées aux articles 131, 181
DES AUTORITES CHARGEES
et 183 du présent Code.
DE L’EXERCICE DE L’ACTION
PUBLIQUE ET DE L’INSTRUCTION
Article 138 :
SECTION 1 : re
Contrairement aux dispositions de l’Article 9
DES OFFICIERS DE LA POLICE du Code de procédure pénale ordinaire, les of-
JUDICIAIRE MILITAIRE ficiers de police judiciaire militaire ne peuvent,
en aucun cas, proposer une amende transac-
Article 134 : tionnelle aux justiciables des juridictions mili-
Sous l’autorité du Ministère public Militaire, les taires pour les affaires de la compétence de ces
officiers de police judiciaire militaire exercent, juridictions.
dans les limites de leurs compétences, les pou-
voirs déterminés par le présent Code. Article 139 :
L’Auditeur Militaire peut prescrire, par instruc-
Article 135 : tions écrites, aux officiers de police judiciaire
Ont qualité d’officier de police judiciaire mili- militaire de procéder, même de nuit, à des
taire : perquisitions et saisies dans les établissements
• Les officiers, sous-officiers et gradés de la militaires ou tous autres lieux qui leur sont
Police Nationale et de la Prévôté Militaire désignés.
nommés conformément à la loi ;
• Les officiers, sous-officiers des Forces Ar- SECTION 2 :
mées et agents assermentés des différents DES OFFICIERS DE POLICE
services de l’armée, pour l’exercice des JUDICIAIRE DE DROIT COMMUN
missions particulières qui leur sont dévo-
lues par les lois et règlements. Article 140 :
Les officiers de police judiciaire de droit com-
Dans ce dernier cas, ils n’ont compétence que mun ont compétence, dans leur ressort, pour
pour les infractions commises dans leurs uni- constater les infractions relevant des juridic-
tés ou services respectifs ou sur des personnes tions militaires, conformément aux dispositions
placées sous leur commandement et dans la du Code de Procédure Pénale ordinaire et du
zone territoriale leur assignée pour l’exercice présent Code.
de leurs fonctions administratives.
Article 141 :
Article 136 :
Lorsque les officiers de police judiciaire de
Les policiers ou les militaires de la Prévôté droit commun sont amenés soit à constater,
Militaire qui ne sont pas officiers de police judi-
540
dans les camps militaires, des infractions rele- militaires qui sont auteurs ou complices de ces
vant ou non de la compétence des juridictions infractions.
militaires, soit à rechercher, en ces mêmes
lieux, les personnes ou les objets relatifs à ces Article 146 :
infractions, ils doivent adresser préalablement La durée de cette garde à vue ne peut dépasser
à l’autorité militaire concernée des réquisitions quarante-huit heures.
tendant à obtenir l’autorisation d’entrée dans
les camps militaires.
Article 147 :
Ces réquisitions doivent préciser la nature et Sous peine des sanctions prévues par les dis-
les motifs des investigations jugées nécessaires. positions des Articles 189 du présent Code
Article 142 : et 108 du Code Pénal Militaire, les supérieurs
L’autorité militaire défère à ces réquisitions, hiérarchiques doivent satisfaire à la demande
se fait représenter aux opérations et, le cas des officiers de police judiciaire militaire ou à la
échéant, met à la disposition des officiers de réquisition des officiers de police judiciaire de
police judiciaire de droit commun les personnes droit commun, tendant à mettre à leur disposi-
recherchées, soit pour les nécessités d’une en- tion un militaire en activité de service, lorsque
quête, soit pour l’exécution d’une réquisition les nécessités d’une enquête préliminaire ou de
d’information ou d’un mandat de justice. flagrant délit, ou l’exécution d’une commission
rogatoire l’exigent.
Article 143 :
Le représentant de l’autorité militaire veille au Article 148 :
respect des prescriptions relatives au secret Les officiers de police judiciaire ne peuvent
militaire. Il est lui-même tenu d’observer le retenir pendant plus de quarante-huit heures
secret de l’enquête ou de l’instruction. les militaires mis à leur disposition.
immédiatement devant l’Auditeur Militaire du des formalités prescrites pour les mandats de
lieu de l’arrestation, qui reçoit ses déclarations. comparution, d’amener, et d’arrêt donne lieu à
L’Auditeur Militaire informe sans délai le ma- des sanctions disciplinaires contre le magistrat
gistrat qui a décerné le mandat et requiert le instructeur ou l’Auditeur Militaire.
transfèrement. Si celui-ci ne peut être effectué
immédiatement, l’Auditeur Militaire en réfère SECTION 4 :
au magistrat instructeur mandant. DES DECISIONS DU MAGISTRAT
INSTRUCTEUR MILITAIRE
Article 194 :
L’agent chargé de l’exécution d’un mandat Article 197 :
d’arrêt peut se faire accompagner d’une force Pour des infractions punissables de plus d’un an
suffisante pour que l’inculpé ne puisse pas se de servitude pénale, le magistrat instructeur mi-
soustraire à la loi. litaire clôture la procédure par l’établissement
Cette force est prise dans le lieu le plus proche d’une note de fin d’instruction qu’il commu-
de celui où le mandat d’arrêt doit s’exécuter, nique obligatoirement à l’Auditeur Militaire qui
et elle est tenue de déférer aux réquisitions doit donner son avis dans les trois jours.
contenues dans le mandat.
Article 198 :
Si l’inculpé ne peut être saisi, le mandat est
notifié à sa dernière habitation. Il est procédé à S’il constate que la juridiction militaire n’est pas
la perquisition et procès -verbal en est dressé, compétente, le magistrat instructeur militaire
en présence des deux plus proches voisins de renvoie la procédure, après avis de l’Auditeur
l’intéressé que le porteur du mandat trouve. Ils Militaire, au parquet de droit commun compé-
le signent et, s’ils ne savent pas ou ne veulent tent.
pas signer, il en est fait mention, ainsi que de Le mandat d’arrêt ou d’amener décerné contre
l’interpellation qui leur a été faite. l’inculpé conserve sa force exécutoire jusqu’à
Le porteur du mandat fait ensuite viser son la saisine de la juridiction compétente.
procès-verbal par la plus diligente des autorités Toutefois, si, à l’expiration d’un délai d’un mois,
civiles ou militaires du lieu et lui en laisse copie. à compter de la date de la décision du magistrat
Le mandat d’arrêt et le procès-verbal sont instructeur militaire, aucune juridiction com-
transmis au magistrat militaire instructeur pétente n’a été saisie, la situation de l’inculpé
mandant ou à l’Auditeur Militaire compétent. est réglée conformément aux dispositions des
articles 31 et suivants du Code de procédure
Article 195 : pénale ordinaire.
Le magistrat instructeur militaire ne peut dé- Article 199 :
cerner un mandat d’arrêt qu’après interroga- Si le magistrat instructeur militaire estime que
toire et pour des faits punissables de six mois
le fait visé ne constitue pas une infraction à la
au moins de servitude pénale.
loi pénale, si l’inculpé n’a pu être identifié ou s’il
L’agent chargé de l’exécution du mandat d’arrêt n’existe contre celui-ci des charges suffisantes,
remet l’inculpé au Commandant ou au Direc- le magistrat instructeur militaire ne prend une
teur de la Prison qui lui délivre une reconnais- décision déclarant qu’il n’y a pas lieu à pour-
sance de la remise de l’inculpé. suite. Si l’inculpé est détenu, il est mis en liberté.
Cette décision est immédiatement commu-
Article 196 :
niquée à l’Auditeur Militaire qui la porte à la
Sans préjudice des dispositions des articles connaissance du Commandant d’unité dont
188 et 192 du présent Code, l’inobservance dépend l’inculpé.
546
L’inculpé à l’égard duquel le magistrat ins- • Les crimes de guerre, les crimes contre
tructeur militaire estime qu’il n’y a pas lieu à l’humanité et le génocide.
poursuite ne peut être recherché à l’occasion
du même fait, à moins qu’il ne survienne des
charges nouvelles. CHAPITRE III :
Dans ce cas, l’Auditeur Général des Forces Ar- DE LA DETENTION ET DE LA
mées peut ordonner la réouverture des pour- LIBERTE PROVISOIRES ET DE LA
suites sur charges nouvelles. LIBERTE JUDICIAIRE CONTROLEE
émanant de l’Auditeur Militaire près la juridic- ordonner tous actes d’instruction qu’il estime
tion compétente. utiles.
Elles sont également saisies par voie de compa- Il est procédé à ces actes conformément aux
rution volontaire du prévenu suivant les condi- dispositions relatives à l’instruction prépara-
tions prévues par le présent Code. toire par l’Auditeur Militaire près cette juridic-
tion.
§ 1. DE LA TRADUCTION DIRECTE ET DE
LA DECISION DE RENVOI Article 220 :
Le juge militaire peut décerner un mandat d’ar-
Article 215 : rêt contre le prévenu en liberté provisoire si
L’Officier du Ministère public militaire est char- celui-ci fait défaut à un acte de la procédure.
gé de poursuivre les prévenus traduits directe-
ment ou renvoyés devant la juridiction militaire. Article 221 :
Il leur notifie immédiatement la décision de tra- Les procès-verbaux et les autres pièces ou do-
duction directe ou de renvoi. cuments réunis au cours du supplément d’ins-
truction sont déposés au greffe de la juridiction
§. 2 DE LA COMPARUTION VOLONTAIRE et versés au dossier de la procédure.
Ils sont mis à la disposition du Ministère public
Article 216 :
et du conseil du prévenu qui sont avisés de leur
Lorsqu’il résulte des débats et des pièces du dépôt par les soins du greffier.
dossier que le prévenu peut être poursuivi
pour des faits autres que ceux qui figurent dans Article 222 :
la décision de renvoi ou de traduction directe,
l’extension de la saisine de la juridiction est Lorsqu’à raison d’une même infraction, plu-
acquise par sa comparution volontaire. sieurs décisions de renvoi ou ordres de traduc-
tion directe ont été enregistrées contre diffé-
rents prévenus, le président peut, soit d’office,
Article 217 :
soit sur réquisition du Ministère public, soit à
La saisine de la juridiction militaire n’est régu- la requête de la partie civile ou de la défense,
lière que si le prévenu, averti par le juge qu’il ordonner la jonction des procédures.
peut réclamer les formalités de l’instruction
Elle peut également être ordonnée quand plu-
préparatoire, déclare expressément y renoncer.
sieurs décisions de renvoi ou d’ordres de tra-
duction directe ont été enregistrées contre un
Article 218 :
même prévenu pour des infractions différentes.
Le greffier acte l’accomplissement de cette
formalité et donne lecture de nouveaux faits Article 223 :
retenus à charge du prévenu.
La citation à comparaître est délivrée au préve-
nu dans les délais et suivant les formes prévus
SECTION 2 :
par le présent Code.
DE LA PROCEDURE ANTERIEURE
AUX DEBATS Les témoins et experts sont assignés confor-
mément aux dispositions du présent Code.
Article 219 :
Article 224 :
Le juge militaire saisi peut, si l’instruction pré-
paratoire lui semble incomplète ou si des élé- En temps de guerre, sous l’état de siège ou
ments nouveaux sont révélés depuis sa clôture, d’urgence ou à l’occasion d’une opération
549
faite au nom de la loi par un agent de la force conformément aux dispositions de l’article 219
publique commis à cet effet soit par le prési- du présent Code.
dent, soit par l’Officier du Ministère public. Le prévenu et l’Officier du Ministère public
Il est dressé procès-verbal de la sommation, de peuvent s’opposer à l’audition d’un témoin qui
la lecture du présent article et de la réponse ne leur aurait pas été notifié ou qui n’aurait pas
du prévenu. été clairement désigné dans la notification.
Si celui-ci n’obtempère pas à la sommation, le La juridiction statue sans désemparer sur cette
président, après lecture faite à l’audience du opposition.
procès-verbal constatant son refus, ordonne, Le président ordonne aux témoins de se reti-
nonobstant son absence, la poursuite des dé- rer dans la pièce qui leur est destinée. Ils n’en
bats. sortent que pour déposer.
l’article précédent, le tribunal lui en donne acte auquel il est procédé conformément aux dis-
et en délibère. positions du présent Code.
Les réquisitions du Ministère public prises au
cours des débats sont mentionnées par le gref- SECTION 7 :
fier sur la feuille d’audience.Toutes les décisions DE LA CLOTURE DES DEBATS
auxquelles elles ont donné lieu sont signées par ET DU DELIBERE
le président et par le greffier.
Article 254 :
Article 252 : Le président déclare les débats clos. La juridic-
Si les débats ne peuvent être terminés au cours tion se retire pour le délibéré.
de la même audience, le président en ordonne
la reprise aux jour et heure qu’il fixe. Il en est Article 255 :
de même pour les affaires inscrites au rôle et Le président pose à chaque juge et juge asses-
qui n’ont pu être appelées au jour prévu. seur la question de savoir si le prévenu est cou-
Il invite les membres de la juridiction, éventuel- pable d’avoir commis le fait de la prévention tel
lement les assesseurs militaires suppléants, le que spécifié dans le dispositif de la décision de
Ministère public, le greffier, les experts et inter- renvoi, ou de la traduction directe.
prètes, s’il y a lieu, ainsi que les conseils des Chaque circonstance aggravante, chaque cause
parties à se réunir. d’excuse invoquée fait l’objet d’une question
Il requiert les prévenus, les témoins non encore distincte.
entendus ou ceux qui ont été invités à rester à
la disposition de la juridiction de comparaître Article 256 :
sans autre citation aux jour et heure fixés. Le président peut, d’office, poser d’autres ques-
Au cas où un témoin ne comparaîtrait pas, la tions subsidiaires, s’il résulte des débats que le
juridiction peut faire application des disposi- fait principal peut être considéré, soit comme
tions prévues à l’article 244. un fait puni d’une autre peine, soit comme une
infraction de droit commun.
Article 253 : Dans ce cas, il doit avoir fait connaître ses
L’examen de la cause et les débats ne peuvent intentions en séance publique avant la clôture
être interrompus. des débats, afin de mettre le Ministère public, la
partie civile, le prévenu et la défense à même
Le président ne peut les suspendre que pen- de présenter, en temps utile, leurs observations.
dant les intervalles nécessaires pour le repos Il en fera autant en cas de disqualification ou de
des juges, des témoins et des prévenus et pour requalification des faits au cours des débats ou
permettre au Ministère public et à la défense même pendant le délibéré. Dans cette dernière
de procéder à toutes mises au point que la hypothèse, le président procède à la réouver-
durée des débats et le nombre des témoins ture des débats.
rendent nécessaires.
En tout état de cause, la juridiction peut ordon- Article 257 :
ner, d’office ou à la requête du Ministère public, S’il résulte des débats une ou plusieurs cir-
le renvoi de l’affaire à une audience ultérieure. constances aggravantes non mentionnées dans
Il peut en outre, dans les mêmes conditions ou la décision de renvoi ou dans l’ordre de tra-
sur requête de la partie civile, de la défense ou duction directe, le président peut poser une ou
du prévenu, ordonner, lorsqu’un fait important plusieurs questions spéciales dans les condi-
reste à éclaircir, un supplément d’information tions prévues à l’article 243.
554
Le président fait comparaître le prévenu et, de- Si la juridiction prononce une peine infamante
vant la garde rassemblée sous les armes, donne et si le condamné est membre des ordres na-
lecture des réponses faites aux questions, tionaux ou décoré de la médaille militaire, le
prononce le jugement portant condamnation, jugement déclare que le condamné cesse de
absolution ou acquittement et précise les dis- faire partie de ces ordres ou d’être décoré de
positions légales dont il est fait application. la médaille militaire.
Dans ces cas, sur les réquisitions du Ministère
Article 266 : public, le président prononce, immédiatement
En cas d’acquittement ou d’absolution, le pré- après la lecture du jugement, la formule entraî-
venu est remis immédiatement en liberté, s’il nant la déchéance de l’ordre ou le retrait de la
n’est retenu pour autre cause et sous réserve décoration.
des dispositions de l’article 271.
La juridiction ordonne que le militaire acquitté Article 270 :
ou absout soit conduit par la force publique à Si le prévenu en liberté provisoire est condamné
l’autorité militaire de qui il dépend. à l’emprisonnement sans sursis ou à une peine
plus grave, la juridiction ordonne son arresta-
Article 267 : tion immédiate.
En cas de condamnation ou d’absolution, le ju-
gement condamne le prévenu aux frais envers Article 271 :
le Trésor et se prononce sur la contrainte par Lorsqu’il résulte des pièces produites ou des
corps. Il ordonne, en outre, dans les cas prévus dépositions des témoins entendus dans les dé-
par la loi, la confiscation des objets saisis et la bats que le prévenu peut être poursuivi pour
restitution, soit au profit de l’Etat, soit au pro- d’autres faits, le président fait dresser procès-
fit des propriétaires, de tous objets saisis ou verbal.
produits au procès comme pièces à conviction. La juridiction peut, soit surseoir à statuer sur
Si la restitution des objets placés sous la main les déférés, ou renvoyer l’affaire à une audience
de justice n’a pas été ordonnée dans le juge- ultérieure ; soit, après le prononcé du jugement,
ment de condamnation, elle pourra être de- renvoyer d’office le condamné et les pièces à
mandée par requête à la juridiction militaire qui l’autorité judiciaire compétente, pour être pro-
a prononcé le jugement. cédé, s’il y a lieu, aux nouvelles poursuites.
En cas de suppression de cette juridiction, le
président de la Cour Militaire territorialement Article 272 :
compétente est appelé à statuer. Après avoir prononcé le jugement, le président
avertit, s’il y a lieu, le condamné qu’il a le droit
Article 268 : de former un recours. Il en précise le délai.
Aucune personne acquittée légalement ne peut Lorsque le bénéfice du sursis a été accordé au
être reprise ou inculpée pour les mêmes faits, condamné, le président doit également l’avertir
même sous une qualification différente. qu’en cas de nouvelle condamnation dans les
conditions prévues par l’article 21 du Code pé-
Article 269 : nal militaire, la première peine sera susceptible
Si le prévenu est reconnu coupable, le juge- d’être exécutée sans confusion possible avec
ment prononce la condamnation en énonçant la seconde, et, éventuellement, que les peines
la peine principale et, s’il y a lieu, les peines de la récidive pourront être encourues sous
accessoires et complémentaires. les réserves prévues à l’article 355 du présent
Code.
556
Toutefois, si, sur un nouveau recours, l’annula- l’Auditeur Général des Forces Armées d’office
tion du deuxième arrêt ou jugement a lieu pour ou à la requête d’une partie, conformément
les mêmes motifs que ceux du premier arrêt ou aux dispositions du présent Code.
jugement, la juridiction militaire de renvoi doit
se conformer à la décision de la Haute Cour § 3. DE L’INSTRUCTION DES RECOURS
Militaire sur le point de droit et, s’il s’agit de ET DES AUDIENCES
l’application de la peine, il doit adopter l’inter-
prétation la plus favorable au condamné. Article 302 :
Les règles relatives à la publicité, à la police et
Article 298 : à la discipline des audiences sont observées
Le recours en annulation n’a pas d’effet suspen- devant la Haute Cour Militaire.
sif sauf dans le cas de condamnation à mort.
Article 303 :
Article 299 : Les rapports sont faits à l’audience. Le Minis-
Est mis immédiatement en liberté, nonobstant tère public y présente ses réquisitions.
appel, le prévenu détenu qui a été acquitté ou
absout, ou condamné soit à l’emprisonnement Article 304 :
assorti du sursis, soit à l’amende.
Dans les délibérations de la Haute Cour Mili-
Il en est de même d’un condamné à une peine taire, le président recueille les opinions, suivant
de servitude pénale principale dès lors que la l’ordre de grade ou d’ancienneté dans le grade,
durée de la détention déjà subie correspond à en commençant par le conseiller le moins gra-
celle de la peine prononcée. dé jusqu’au plus ancien.
Toutefois, si les impératifs de la défense ou Le rapporteur opine toujours le premier et le
l’intérêt supérieur de la Nation l’exigent, la président le dernier.
Haute Cour Militaire peut, sur les réquisitions
du Ministère public, décider que le détenu sera Article 305 :
maintenu en prison.
Les arrêts rendus par la Haute Cour Militaire
mentionnent les noms du président, du rappor-
§ 2. DU RECOURS DANS L’INTERET DE teur ainsi que ceux des conseillers, du Minis-
LA LOI tère public, des avocats qui ont postulé dans
l’instance.
Article 300 :
Ils indiquent en outre les noms, profession, do-
Sur injonction du Ministre de la Défense, du micile des parties et les moyens produits.
Ministre de la Justice ou d’office, l’Auditeur
Général des Forces Armées dénonce, à tout
Article 306:
moment, à la Haute Cour Militaire, des actes
judiciaires, arrêts ou jugements contraires à la La Haute Cour Militaire statue sur le recours
loi. dans un délai de huit jours, à compter de la
réception du dossier.
Ces actes peuvent être annulés, conformément
aux dispositions du présent Code. Elle statue d’urgence et par priorité dans ce
délai lorsque le recours est formé contre une
Article 301 : décision ayant prononcé la peine de mort.
Les actes judiciaires, les arrêts ou jugements Le délai prévu au premier alinéa est réduit à
iniques, susceptibles de faire l’objet d’une prise vingt-quatre heures en temps de guerre ou
à partie, peuvent également être dénoncés par sous l’état de siège ou à l’occasion d’une opéra-
560
tion tendant au maintien ou au rétablissement que ce soit, sauf dans l’intérêt de la loi, et sous
de l’ordre public. réserve des dispositions de l’article 300 ci-des-
sus.
§ 4. DES ARRETS RENDUS PAR LA HAUTE
Cour Militaire SECTION 2 :
DES RECOURS EN REVISION
Article 307 :
Avant de statuer sur le fond, la Haute Cour Article 310 :
Militaire examine si le recours a été régulière- La révision peut être demandée, quelle que soit
ment formé. Si elle constate que les conditions la juridiction militaire qui a statué, par toute
légales ne sont pas remplies, elle rend, suivant personne reconnue auteur d’une infraction
le cas, un arrêt d’irrecevabilité ou un arrêt de relevant de la compétence des juridictions mili-
déchéance. taires lorsque :
La Haute Cour Militaire rend un arrêt de non- 1. après une condamnation, intervient un fait
lieu à statuer si le recours est devenu sans nouveau susceptible d’établir l’innocence
objet. du condamné ;
2. après une condamnation, une nouvelle
Lorsque le recours est recevable, la Haute
décision judiciaire pour le même fait incri-
Cour Militaire, si elle le juge non fondé, rend un
miné, ne pouvant se concilier entre elles,
arrêt de rejet. constituent pour l’un ou l’autre condamné
La Haute Cour Militaire ne peut annuler qu’une la preuve de son innocence ;
partie de la décision lorsque la nullité ne vicie 3. après condamnation pour homicide, des
qu’une ou quelques-unes de ses dispositions. preuves nouvelles présentées sont de
nature à établir que la prétendue victime
Article 308 : d’homicide est en vie ;
L’arrêt qui a rejeté la demande en annulation, 4. un des témoins entendus a été, postérieu-
ou qui a prononcé l’annulation sans renvoi, rement à la condamnation, poursuivi et
est transmis dans les trois jours à l’Auditeur condamné pour faux témoignage contre
Général des Forces Armées, par extrait signé l’accusé ou le prévenu.
du greffier, et adressé au Ministère public près
Article 311 :
la juridiction militaire qui a rendu la décision
entreprise. Le droit de demander la révision appartient :
Il est notifié aux parties, à la diligence du gref- • Dans le premier cas, à l’Auditeur Général
fier de la Haute Cour Militaire, par lettre re- des Forces Armées, d’office ou sur injonc-
tion du Ministre de la Justice ou du Ministre
commandée avec accusé de réception.
de la Défense;
En temps de guerre, sous l’état de siège, d’ur- • Dans les trois derniers cas :
gence ou à l’occasion d’une opération tendant 1. au Ministre de la Justice ou au Ministre
au maintien ou au rétablissement de l’ordre de la Défense, d’office, après avoir pris
public, l’arrêt est notifié au Ministère public et l’avis de l’Auditeur Général des Forces
aux parties par message télégraphique. Armées ou à la requête du condamné
ou, en cas d’incapacité, à son représen-
Article 309 : tant légal, à son conjoint en cas d’ab-
Lorsque la demande en annulation a été reje- sence déclarée ou de mort ;
tée, la partie qui l’avait formée ne peut plus 2. à l’Auditeur Général des Forces Ar-
attaquer l’arrêt intervenu sous quelque raison mées;
561
Les faits nouveaux ne peuvent être joints à 4. l’avertit qu’il doit notifier au Ministère public
ceux faisant l’objet des débats. Ils donnent lieu avant l’audience, par déclaration au greffe,
à des poursuites séparées. la liste des témoins qu’il propose de faire
entendre.
Article 316 :
Elle est datée et signée.
L’amnistie ne peut faire obstacle à une action
en révision tendant à faire établir l’innocence Article 320 :
du condamné. Le délai entre le jour où la citation à compa-
Sans préjudice des dispositions particulières raître est délivrée au prévenu et le jour fixé
relatives à l’exercice des voies de recours de- pour sa comparution est de deux jours francs
vant la Cour Militaire Opérationnelle, le délai au moins.
prévu au premier alinéa est réduit à 24 heures En temps de guerre, ce délai est réduit à trois
en temps de guerre ou sous l’état de siège. heures.
Aucun délai de distance ne s’ajoute aux délais
TITRE IV : précités.
DES CITATIONS, ASSIGNATIONS
ET NOTIFICATIONS Article 321 :
Article 317 : L’assignation à témoin ou expert, signée et da-
tée, énonce :
Sans préjudice des dispositions du Code de
Procédure Pénale ordinaire, les citations, assi- • Les noms et qualité de l’autorité requé-
gnations et notifications devant les juridictions rante ;
militaires obéissent aux prescriptions du pré- • Les noms et domicile du témoin ou de
sent Code. l’expert ;
• les date, lieu et heure de l’audience à la-
Article 318 : quelle la personne assignée doit compa-
raître en précisant la qualité.
Les citations à prévenus, les assignations à
témoins et experts ainsi que les décisions des Elle doit en outre porter mention que la non-
magistrats instructeurs, les jugements ou arrêts comparution, le refus de témoigner et le faux
témoignage sont punis par la loi.
des juridictions militaires sont notifiées, sans
frais, soit par les greffiers et les huissiers, soit
par tous les agents de la force publique. Article 322 :
Pour la notification des citations, assignations et
Article 319 : décisions judiciaires, le greffier donne à l’agent
commis à cet effet :
La citation à comparaître délivrée au prévenu :
• une copie de l’acte pour remise au desti-
1. mentionne les noms et qualité de l’autorité
nataire ;
requérante ;
• Un procès-verbal en triple exemplaire des-
2. se réfère à la décision de renvoi ou de tra- tiné à constater soit la notification, soit
duction directe et à l’extrait de rôle de la l’absence de l’intéressé au domicile désigné.
juridiction militaire saisie, lequel précise les
lieu, date et heure de l’audience ; Le procès-verbal doit mentionner :
3. énonce la prévention, indique le texte de loi • Les noms, fonction ou qualité de l’autorité
applicable ainsi que les noms des témoins et requérante ;
experts que le Ministère public se propose • Les noms, fonction ou qualité de l’agent
de faire entendre ; chargé de la notification ;
563
• Les noms et adresse du destinataire de Quel que soit le destinataire d’un acte, s’il n’a
l’acte ; pas de domicile connu, ou s’il a été recherché
• La date et l’heure de la remise de l’acte ou sans succès, ou s’il réside à l’étranger, les cita-
l’impossibilité de joindre le destinataire au tions, assignations et notifications sont faites
domicile désigné. au Parquet Militaire près la juridiction militaire
saisie.
Le procès-verbal est signé par l’agent, ainsi que
Le Ministère public vise l’original de l’acte et
par le destinataire de l’acte si celui-ci n’est noti-
envoie, le cas échéant, la copie à toutes les au-
fié à personne ; en cas de refus ou de l’impossi-
torités intéressées de qui dépend le militaire.
bilité de signer, il en est fait mention.
Deux exemplaires du procès-verbal de notifica- Article 325 :
tion ou de constat d’absence sont adressés au Lorsque la décision à notifier est susceptible
Ministère public. En cas de notification à per- d’une voie de recours, le procès-verbal doit
sonne, un exemplaire est laissé au destinataire. mentionner, le cas échéant, la date et l’heure
auxquelles le recours est formé.
Article 323 :
L’absence du destinataire de l’acte est consta-
tée par un procès-verbal si la durée de l’absence
est indéterminée ou est telle que la notification LIVRE QUATRIEME :
ne puisse être faite dans les délais mentionnés DES PROCEDURES
à l’article 319.
PARTICULIERES ET DES
Lorsque des renseignements ont pu être
DISPOSITIONS DIVERSES
recueillis sur le lieu où réside le destinataire,
ceux-ci sont consignés au procès-verbal de
TITRE Ier :
constat d’absence.
DES PROCEDURES
A défaut de renseignements utiles, le Ministère PARTICULIERES ET DES
public peut requérir tous agents de la force
PROCEDURES D’EXECUTION
publique de procéder à des recherches en vue
de découvrir l’adresse de l’intéressé.
CHAPITRE Ier :
Les agents de la force publique dressent, dans DES JUGEMENTS PAR DEFAUT
les formes ordinaires, procès-verbal des dili- ET DE L’ITERATIF DEFAUT
gences requises, même si elles sont restées in-
fructueuses. Les procès-verbaux, accompagnés SECTION 1re :
d’une copie certifiée conforme, sont transmis DU JUGEMENT PAR DEFAUT
au Ministère public.
Article 326 :
Article 324 : Lorsque le prévenu renvoyé ou traduit devant
Si les citations, assignations et notifications ne les juridictions militaires pour une infraction
peuvent être faites à personne, les règles ci- n’a pu être saisi ou lorsque, après avoir été saisi,
après sont appliquées. il s’est évadé, ou lorsque, régulièrement cité, il
S’il s’agit d’un militaire en état d’absence irré- ne se présente pas, le jugement est, en ce qui le
gulière, la citation ou notification est faite au concerne, rendu par défaut.
Commandant d’unité ; la copie de l’acte lui est
Article 327 :
remise sous pli fermé, ne portant d’autres indi-
cations que les noms, le grade et l’unité du des- Sur réquisitions du Ministère public, il est pro-
tinataire de l’acte. cédé au jugement par défaut.
564
Aucun défenseur ne peut se présenter pour le ment la condamnant à une peine privative de
prévenu défaillant. liberté sans sursis, il est tenu compte de la du-
Les rapports, les procès-verbaux, les déposi- rée de la détention préventive qu’elle a subie.
tions des témoins et les autres pièces de l’ins- S’il s’agit d’une condamnation avec sursis ou à
truction sont lues à l’audience. une peine d’amende, ou si la durée de la déten-
Le jugement est rendu dans la forme ordinaire. tion provisoire subie est égale ou supérieure
à la peine de servitude pénale prononcée, le
Article 328 : condamné est laissé en liberté après qu’il eut
indiqué sa résidence.
La publicité du jugement est complétée par :
1. sa mise à l’ordre du jour ; Article 333 :
2. sa notification ;
La juridiction militaire dans le ressort de la-
3. son affichage à l’unité ou à la commune du
quelle se trouve le condamné défaillant est
domicile du prévenu et dont il est dressé
procès-verbal par l’autorité municipale. compétente, au même titre que celle qui a ren-
du le jugement par défaut, pour statuer sur la
Article 329 : reconnaissance d’identité du condamné et sur
la recevabilité de l’opposition.
Lorsque le délai est expiré sans qu’il ait été for-
mé opposition, le jugement est réputé contra-
dictoire. Article 334 :
Si l’opposition est déclarée recevable, le juge-
Article 330 : ment et les procédures faites enjoignant au dé-
A partir de l’accomplissement des mesures de faillant de se présenter sont anéanties de plein
publicité définies ci-dessus, le condamné est droit, et il est procédé au jugement sur le fond.
frappé de toutes les déchéances prévues par Si un supplément d’instruction est ordonné, il
la loi. appartient, le cas échéant, à la juridiction de sta-
tuer sur la détention de l’opposant.
Article 331 :
Si l’opposition est déclarée irrecevable, le juge-
Si le jugement n’a pas été notifié à personne, ment est réputé définitif.
l’opposition est recevable jusqu’à l’expiration
des délais de prescription de la peine. Si le La juridiction rend son jugement sur opposition
condamné se présente ou s’il est arrêté avant dans les formes prévues par le présent Code.
que la peine soit éteinte par prescription, le
jugement intervenu lui est notifié sans délai. Article 335 :
La notification, à peine de nullité, comporte Les mesures de publicité prévues à l’Article
mention qu’il peut, dans un délai de cinq jours, 328 sont d’application pour les arrêts et juge-
en temps de paix, et de vingt-quatre heures, ments rendus sur opposition.
en temps de guerre, former opposition audit
jugement par déclaration, soit lors de sa noti- Article 336 :
fication, soit au greffe de la juridiction militaire
Lorsque, postérieurement à une condamnation
la plus proche et que, ce délai expiré sans qu’il
prononcée par défaut pour insoumission ou
ait été formé opposition, le jugement deviendra
désertion, le Ministère public acquiert la preuve
définitif à l’expiration des délais de pourvoi.
que le condamné défaillant ne se trouvait pas
en état d’insoumission ou de désertion, il saisit
Article 332 :
la Haute Cour Militaire aux fins d’annulation du
Lorsque la personne condamnée par défaut jugement.
forme opposition contre un arrêt ou un juge-
565
ORGANISATION DES
DÉCISION N° AG/0001/2005 DU
JURIDICTIONS ET OFFICES
28 JANVIER 2005 PORTANT
MILITAIRES
RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE
CIRCULAIRE N° HCM/002/2009 L’AUDITORAT GÉNÉRAL ET DES
DU 30 MARS 2009 PORTANT AUDITORATS MILITAIRES
PROFIL D’UN JUGE ASSESSEUR L’Auditeur Général des forces armées,
Aux premiers présidents des cours militaires et Vu la loi n° 023/2002 du 18 novembre 2002
présidents des tribunaux militaires de garnison portant Code judiciaire militaire, notamment
(tous), en ses articles 40 et 43 ;
571
Vu le Décret n° 04/55 du 28 juin 2004 portant Elle prépare à l’intention de l’Auditeur Géné-
nomination de l’Auditeur Général ; ral les avis à émettre en matière de libération
Vu la nécessité et l’urgence de doter l’Audito- conditionnelle.
rat Général et les auditorats militaires d’un rè- Elle donne ses avis et conclusions sur les pour-
glement intérieur indispensable pour leur bon vois en annulation formés contre les décisions
fonctionnement ; des cours et tribunaux militaires ainsi que
Décide : toute procédure introduite devant la Haute
Cour Militaire ; elle reçoit sur diligences des
Article 1er: auditeurs militaires copies de tous les juge-
Le présent règlement fixe l’organisation et le ments et arrêts rendus en dernier ressort ainsi
fonctionnement intérieur de l’Auditorat géné- que les recours en grâce rédigés par eux pour
ral et des auditorats militaires. avis et considérations.
Article 4 :
CHAPITRE Ier :
DE L’ORGANISATION ET La Section de l’Action publique et recours
DU FONCTIONNEMENT DE comprend en son sein deux Sous- Sections. La
L’AUDITORAT GÉNÉRAL Sous- Section de l’Action publique et la Sous-
Section recours. La Sous- Section de l’Action
publique exerce les attributions prévues aux
Section Ire :
alinéas 1 et 2 de l’article 3 ci- dessus tandis que
De l’organisation
la Sous- Section Recours exerce celles déter-
de l’Auditorat Général minées aux alinéas 3 et 4 du même Article
Paragraphe 1 : Des Sections Article 5 :
Article 2 : La Section de l’Administration et Logistique as-
sure le suivi des phases successives du déroule-
L’Auditorat Général est structuré en deux ment de la carrière des magistrats et agents de
Sections : l’ordre et de la police judiciaires depuis l’incor-
La Section de l’action publique et recours ; poration jusqu’à la retraite.
La Section de l’Administration et Logistique. Elle veille à la mise à jour des dossiers indi-
viduels, centralise les bulletins de signalement,
Article 3 : initie les propositions d’avancement et instruit
La section de l’action publique et recours est les dossiers disciplinaires ouverts à charge des
chargée de superviser l’activité de tous les magistrats et auxiliaires. Elle supervise la paie
magistrats du ministère public, des officiers et des magistrats auxiliaires.
agents de police judiciaire des auditorats mili- Elle s’assure de la situation juridique du patri-
taires. moine immobilier attribué à l’Auditorat Géné-
A ce titre : ral et aux auditorats.
Elle reçoit les notes de fin d’instruction et les Elle tient l’inventaire du charroi, des mobiliers
rapports des auditeurs militaires destinés à et des ouvrages en dotation.
l’Auditeur Général et donne en son nom des Elle prend les contacts nécessaires pour obte-
directives utiles pour le bon exercice de l’ac- nir la réfection des bâtiments, l’approvisionne-
tion publique. Elle instruit les causes en premier ment régulier en carburant, en consommables,
et dernier ressort qui sont de la compétence en équipements, en vivres et autres fournitures
de la Haute Cour Militaire et prépare les réqui- ponctuelles.
sitions de l’Auditeur Général.
572
Section II : Article 18 :
Du fonctionnement L’Avocat Général des Forces Armées désigné
de l’Auditorat Général pour l’étude d’une affaire est chargé de rédiger
ses réquisitions qui contiendront l’exposé des
Paragraphe 1 : Des attributions des faits de la cause et les solutions envisageables
Premiers Avocats Généraux et des en droit, au regard des moyens soulevés par les
Avocats Généraux des Forces Armées parties ou d’office.
En matière d’annulation ou de révision, il
Article 14 : dépose ses conclusions au plus tard dans les
Chaque section de l’Auditorat Général est diri- quinze jours de la réception du dossier de la
gée autant que possible par un Premier Avocat cause.
574
Ils assurent la direction, la surveillance et la Ils doivent en outre vérifier si toute diligence
coordination des activités des magistrats de nécessaire a été mise à procéder à ces inter-
leurs ressorts. ventions et si les solutions proposées sont
Suivant l’importance et le caractère de chaque fondées en fait et en droit sur les éléments du
affaire, ils doivent indiquer au magistrat ins- dossier.
tructeur de procéder d’urgence à tels devoirs Ils doivent notamment vérifier scrupuleuse-
d’instruction ou d’accomplir tels actes de pro- ment lors de l’examen des dossiers, si la preuve
cédure jugés utiles. des infractions reprochées à l’inculpé est rap-
Ils peuvent se faire communiquer tout dossier portée et veiller à ce que nul ne soit traduit
traité à leurs offices. devant la juridiction militaire compétente avant
que l’officier du ministère public ne puisse s’as-
surer de sa culpabilité.
Article 25 :
En cas de désobéissance à leurs injonctions, Ils doivent signer toute décision de renvoi pour
l’Auditeur militaire supérieur et l’Auditeur fixation d’audience.
militaire de garnison peuvent ouvrir une action
disciplinaire à l’encontre du magistrat récalci- Article 29 :
trant, sous réserve des dispositions légales rela- L’Avocat Général militaire assiste l’Auditeur
tives au régime disciplinaire des magistrats et militaire supérieur dans la direction du parquet.
auxiliaires de la justice militaire. Il représente le ministère public aux audiences
de la Cour Militaire.
Article 26 :
Lorsque l’examen d’un dossier révèle des la- Article 30 :
cunes ou des irrégularités, l’Auditeur militaire Chaque substitut de l’Auditeur militaire supé-
supérieur et l’Auditeur militaire de garnison rieur supervise l’activité judiciaire d’Auditeur
doivent le signaler au magistrat instructeur et militaire de garnison du ressort.
l’inviter à compléter son instruction.
Il se consacre en outre à la critique des juge-
Pour prévenir les mêmes erreurs, négligences ments, des notes de fin d’instruction et des dé-
ou irrégularités, l’Auditeur militaire supérieur cisions de renvoi transmis par l’Auditorat mili-
et l’Auditeur militaire de garnison donnent au taire de garnison dont il supervise le ressort.
magistrat intéressé les instructions appropriées
et lui font des recommandations, voire des ad-
monestations. Section II :
Du Secrétariat
Article 27 :
L’Auditeur militaire de garnison doit particuliè- Paragraphe 1 : Organisation
rement vérifier chaque dossier avant son ren- et fonctionnement
voi en fixation ou sa transmission à l’auditorat
militaire supérieur pour qu’il soit éventuelle- Article 31 :
ment complété. Le Secrétariat de l’Auditorat militaire supérieur
comprend les services administratifs relatifs à
Article 28 :
l’instruction judiciaire et les services du secré-
L’Auditeur militaire supérieur et l’Auditeur tariat principal. Il est dirigé par le Secrétaire
militaire de garnison doivent également vérifier principal de l’Auditorat militaire supérieur.
la légalité et la régularité de toutes les interven-
tions du magistrat instructeur.
576
Article 32 : Article 38 :
Les services du secrétariat principal sont pla- Le service de l’exécution des jugements est
cés sous l’autorité d’un Secrétaire divisionnaire chargé notamment de l’établissement des
assisté d’un ou plusieurs adjoints. pièces de procédure, du contrôle des calculs
Ils assurent notamment la réception, l’enseigne- des peines, des relations avec le greffe pour le
ment et l’expédition du courrier, la dactylogra- recouvrement des amendes et des registres
phie, le protocole et les relations publiques. règlementaires afférents à l’exécution des juge-
ments.
Article 33 : Il assure également la tenue des archives judi-
Le Secrétaire divisionnaire assure la gestion ciaires et des registres des règlementaires affé-
du personnel, du budget et de l’intendance de rents à l’exécution des jugements.
l’Auditorat militaire supérieur.
Paragraphe 2 : De l’inscription au
Article 34 : registre du ministère public
Les services administratifs relatifs à l’instruction
judiciaire, placés sous la direction d’un Secré- Article 39 :
taire divisionnaire assisté d’un ou de plusieurs Toutes les causes dont sont saisis les magistrats
adjoints, sont chargés de la tenue des dossiers du parquet militaire sont inscrites sans désem-
des rapports d’inspection des auditorats et pri- parer au registre du ministère public. Il est for-
sons militaires, des statistiques du ressort, des mellement interdit de différer l’inscription au
notes de fin d’instruction et décisions de ren- registre du ministère public des affaires dont
voi, des jugements transmis pour examen par le parquet militaire est saisi ou de les inscrire
les tribunaux militaires de garnison, des propo-
d’abord dans des registres spéciaux.
sitions de libération conditionnelle, des recours
en grâce et en réhabilitation.
Article 40 :
Article 35 : Chaque inscription contient le numéro d’ordre,
Le secrétariat de l’auditorat militaire de garni- la date de l’inscription au registre du ministère
son comprend les services généraux, les ser- public, les noms, la profession et la nationalité
vices de l’action publique et recours et les ser- de l’inculpé, la qualification légale des faits, la
vices d’exécution des jugements. date d’arrestation, de la mise en détention pro-
visoire ou de liberté contrôlé, les ordonnances
Chaque service est placé sous la direction
de confirmation et éventuellement de mise en
d’un secrétaire de première classe assisté d’un
liberté.
ou de plusieurs adjoints.
Elle contient en outre la solution intervenue
Article 36 : avec l’indication soit du jugement, avec mention
Les services généraux assurent la gestion du de sa date, de la juridiction militaire qui l’a ren-
personnel du budget, de l’intendance ainsi que du et de son dispositif; soit du classement sans
des relations publique et protocole. suite soit du classement par paiement d’une
amende transactionnelle, soit de la décision de
Article 37 : non lieu, et soit enfin de la décision de renvoi à
la discipline de corps.
Les services de l’action publique et recours
sont chargés de contrôler les services admi-
nistratifs de l’action publique et recours et les Article 41
détentions provisoires, et de tenir les registres Lorsqu’une affaire concernant plusieurs incul-
règlementaires relatifs à l’action publique et pés a reçu une solution pour certain d’ entre
recours. eux, elle est réinscrite, quant aux autres incul-
577
pés pour lesquels elle n’a pas reçu de solution, - Un registre du ministère public en appel
sous un nouveau numéro, mention étant faite (RMPA) ;
de l’ancien numéro d’inscription. - Un registre des pourvois en annulation
(RMPA) ;
Article 42 : - Un registre des pourvois en révision
(RMPR) ;
Pour les affaires à juger en annulation, en appel
- Un registre des saisies et confiscations.
ou en révision, l’inscription contient en plus la
date et le résumé du dispositif de la décision Il est tenu au sein des auditorats militaires les
attaquée, l’indication de la juridiction militaire registres suivants :
qui l’a rendue, la date du recours et sa notifica- - Un registre du ministère public au premier
tion. Les causes qui reviennent sur opposition degré ;
contiennent les mêmes indications avec en plus - Un registre du ministère public au de-
le numéro d’ordre de la première décision. gré d’appel;
- Un registre des objets saisis (ROS) ;
Article 43 : - Un registre d’information (RI) ;
Les inscriptions au registre du ministère public - Un registre des faits non infractionnels
se font sous un numéro d’ordre dont la série (RFNI) ;
est continue. - Un registre des amendes transactionnelles
(RAT) ;
Les affaires dont les magistrats sont saisies en - Un registre de contrôle des détentions
dehors du siège, au cours de leur déplacement, provisoires ;
sont inscrites à leur retour au siège principal. - Un registre des audiences ;
- Un registre des réquisitions commissions
Paragraphe 3 : Des dispositions rogatoires et mandats de justice ;
communes sur la tenue des registres - Un registre d’exécution des arrêts et juge-
ments ;
Article 44 : - un registre des autres parquets (RAP) ;
Les Secrétaires tiennent les registres dont les - un registre du ministère public des renvois
mentions sont déterminées par les dispositions après cassation.
qui suivent.
Article 47 :
Les registres prévus par le présent Règlement
seront tenus indépendamment de ceux pres- Il est également tenu :
crits par les dispositions légales particulières. - deux registre des jugements et arrêts ren-
dus au premier degré et en appel ;
Article 45 : - un registre des amendes judiciaires ;
Les Secrétaires tiennent également deux car- - un registre des dommages intérêts ;
nets de récépissé à souche : un carnet men- - un registre relatif à l’exécution de la servi-
tionnant les documents reçus dont il doit être tude pénale subsidiaire ;
donné décharge, et un carnet mentionnant - un registre de la répartition des travaux
toute somme reçue en consignation à quelque aux dactylographes ;
titre que ce soit. - un registre de la distribution du courrier
aux différents services;
Article 46 : - un registre des messages télex ;
- un registre de communication des dos-
Il est tenu au sein de l’Auditorat Général des siers classés sans suite ou après paiement
Forces Armées : d’amende transactionnelle ;
- Un registre du ministère public au premier - un registre indicateur d’entrée et de sortie
er dernier degré (RMP) ; de courrier.
578
Article 59 : Section 3 :
L’inculpé ou le témoin peut déposer dans la Des mandats d’amener à exécuter
langue de son choix. en dehors du ressort
Le procès-verbal est néanmoins actés en fran-
çais, soit directement par l’officier de police ju- Article 62 :
diciaire ou le magistrat instructeur, soit avec le L’envoi des mandats d’amener en dehors du
concours d’un interprète régulièrement requis. ressort du parquet militaire chargé de l’instruc-
tion se fait conformément à la procédure fixée
Section 2 : pour l’envoi des commissions rogatoires.
Des commissions rogatoires
580
Section 4 : Article 67 :
De la décision Le magistrat instructeur termine l’instruction
de classement sans suite par une note de fin d’instruction, qui men-
tionne le numéro d’inscription de l’affaire
Article 63 : au registre du ministère public, l’identité de
Le magistrat instructeur ne peut décider de l’inculpé, un bref rappel de la personnalité de
classer sans suite sans l’autorisation préalable l’inculpé, l’exposé sommaire des faits, le libellé
de l’auditeur militaire supérieur ou de l’audi- clair de la prévention, la référence du texte lé-
teur militaire de garnison, selon le cas. gal applicable, la discussion en droit des faits, les
Une note de classement sans suite doit, dans preuves recueillies ainsi que ses avis et consi-
chaque cas , leur être adressée. dérations, au regard des circonstances ou de la
personnalité de l’inculpé.
Article 64 : Mention doit également être faite de l’identité
L’Auditeur Général des Forces Armées, l’Audi- des témoins à citer, et de la durée de la déten-
teur militaire supérieur et l’auditeur militaire tion provisoire.
de garnison peuvent revenir sur chaque déci- La note de fin d’instruction est établie en sept
sion de classement sans suite en cas de charges exemplaires, dont un exemplaire est gardé par
nouvelles, prise à partie, de suspicion de dol le magistrat instructeur.
dans le chef du magistrat instructeur ou pour
autre qui entame la confiance. Elle est jointe au dossier judiciaire que le magis-
trat instructeur transmet au Chef de l’office.
Les dossiers classés sans suite par ses substituts
porte le visa de l’auditeur militaire de garnison. Dans les affaires relatives aux atteintes à la
sûreté de l’Etat, assassinat, vol à mains armée,
Article 65 : crime de guerre, de génocide ou contre l’hu-
manité, copie de la note de fin instruction est
Lorsque le chef de l’office a approuvé la propo-
adressée obligatoirement l’Auditeur Général
sition de classement par amende transaction-
des Forces Armées.
nelle, en cas de non paiement, le magistrat ins-
tructeur peut poursuivre l’inculpé sans devoir Il en est de même des dossiers ouverts à
se référer à nouveau à l’auditeur militaire. charge des commandants bataillons, comman-
dants brigades, Commandant régions et les of-
Section 5 : ficiers d’Etat-major Région, Etat-major Général
De la décision d’exercer les poursuites et Ministère de la Défense Nationale.
Article 66 : Article 68 :
La décision d’exercer les poursuites est réser- Le dossier est transmis au chef de l’office par
vée à l’Auditeur Général des Forces Armées, le magistrat instructeur dûment inventorié et
à l’Auditeur militaire supérieur et à l’Auditeur classé, en règle générale, par ordre chrono-
militaire de garnison. logique, en commençant par la plainte ou le
premier procès-verbal. Le secrétaire en délivre
Ils peuvent, à tout moment et par écrit, deman-
récépissé.
der communication de tout dossier judicaire, ce
à toutes fins utiles. Le dossier est retourné au Exceptionnellement, pour les affaires relatives à
magistrat instructeur par la voie hiérarchique plusieurs infractions, les documents sont clas-
avec obligatoirement des observations écrites. sés suivant chaque infraction et, pour chacune
d’elles, par ordre chronologique.
Section 6 :
De la note de fin d’instruction
581
Article 69 : Section 9 :
Les magistrats établissent leurs procès-verbaux De l’information
en double. des jugements et arrêts rendus
Ils notent et paraphent leurs dossiers au fur et
à mesure de l’instruction. Article 72 :
L’inventaire est établi par le secrétaire du par- L’Auditeur militaire supérieur ou l’Auditeur
quet militaire, qui doit préciser la nature de militaire de garnison, selon le cas, informe par
chaque pièce du dossier et l’accusé de récep- télégramme le commandant de la Région ou de
tion. la Garnison militaire du dispositif de tout juge-
ment ou arrêt intervenu à l’encontre des mili-
Le dossier est, au préalable, purgé de toute cor-
taires du ressort, même si la décision n’est pas
respondance n’ayant pas pour objet d’éclairer
encore passée en force de chose jugée, mais en
les faits, de fournir des éléments de preuve ou
des renseignements. Pareille correspondance prenant soins de la signaler.
est classée dans le dossier administratif du par- Les jugements ou arrêts rendus sur appel ou
quet. sur opposition sont également portés à leur
connaissance, par voie de télégramme.
Article 70 :
Lorsqu’un dossier est transmis, pour compé- Section 10 :
tence ou disposition, à un autre parquet, il est, Des renseignements à fournir aux
après avoir été inventorié, communiqué au chef parties et aux personnes intéresses
de l’office qui en vérifie la nécessité et l’oppor-
tunité. Article 73 :
C’est lui qui l’adresse au parquet secondaire L’Auditeur militaire supérieur a seul la garde et
compétent de son ressort ou à son collègue s’il la disposition des dossiers répressifs en cours
fait partie d’un autre ressort. ou clos.
Si la transmission doit être faite à un parquet Il apprécie seul l’opportunité d’en livrer copie
du ressort d’une autre Cour Militaire, le dos- moyennant paiement des faits déterminés à cet
sier est adressé à l’Auditeur militaire supérieur effet.
qui en assure l’acheminement.
Article 74 :
Section 8 :
De l’information à fournir aux Le magistrat instructeur informe le plaignant de
la suite réservée à la plainte.
autorités politiques et administratives
Il avise du classement sans suite, du paiement
Article 71 : d’une amende transactionnelle ou de la déci-
Les auditeurs militaires doivent, dans l’intérêt sion de poursuivre.
général, informer les autorités politiques, admi- En cas de classement sans suite, les pièces ver-
nistratives et militaires des agissements infrac- sées au dossier par le plaignant ou saisies entre
tionnels reprochés à leurs subordonnés. ses mains lui sont immédiatement restituées et
Ils avisent également de l’exercice de l’action sans attendre qu’elles soient réclamées.
publique et de la solution intervenue à charge Le magistrat instructeur donne également au
de leurs administrés au sujet des faits qui dénonciateur, à sa demande, connaissance des
portent gravement atteinte à l’ordre public suites réservées à la dénonciation.
militaire, pour en appeler leur attention. L’Audi-
teur Général en est informé.
582
Section 11 : Section 12 :
Des pièces et rapports à envoyer à Du sort des objets saisis,
l’autorité judiciaire militaire ou places sous séquestre
Article 75 : Article 79 :
Le magistrat instructeur établit les notes de fin L’Auditeur militaire doit retenir les sommes
d’instruction en sept exemplaires, au maximum, d’argent ou valeurs saisies à l’occasion d’une
répartis comme suit : six exemplaires à envoyer instruction judiciaire jusqu’à ce qu’intervienne,
à l’Auditeur militaire de garnison qui les répar- soit une main levée ordonnée par le magistrat
tit à son tour comme suit : un exemplaire à instructeur, soit une décision de poursuites
envoyer aux archives, quatre exemplaires à devant la juridiction compétente.
envoyer à l’Auditeur militaire supérieur et un En cas de mainlevée, les sommes et valeurs
exemplaire à envoyer à l’Auditeur Général des sont restituées comme telles par le magistrat
Forces Armées. instructeur aux ayants droit contre décharge.
En cas de décision de poursuites elles sont
Article 76 :
transmisses, contre décharge, à titre d’objets
Les arrêts et jugements sont transmis en autant saisis au greffe de la juridiction compétente, dès
d’exemplaires et dans les mêmes conditions la saisine de celle-ci.
que les notes de fin d’instruction. Dans les deux cas, les sommes et valeurs saisies
ne peuvent pas être versées à un comptable
Article 77 : public. Elles doivent être présentées à titre
Immédiatement après la sentence, sur diligence d’objets saisis.
de l’auditeur militaire de garnison, il est trans-
mis à l’Auditeur militaire supérieur une copie Section 13 :
du jugement de toute affaire ayant abouti à De la détention provisoire
l’acquittement ou à la condamnation à une
peine supérieure à un an de servitude pénale, Article 80 :
en indiquant si le ministère public a relevé appel La liberté étant le règle, le magistrat instruc-
ou non, ainsi que le cas échéant les motifs de teur doit particulièrement veiller à ce que la
son appel. détention soit vraiment une exception.
Lorsqu’un jugement ou un arrêt de condamna- Lorsque les faits reprochés sont sans gravité,
tion est définitivement passé en force de chose le magistrat instructeur proposera le renvoi de
jugée, un avis de condamnation ainsi qu’une l’inculpé à la discipline de corps.
copie du jugement ou de l’arrêt sont transmis à Lorsque les faits ont causé un préjudice maté-
l’Auditorat Général, à la diligence de l’Auditeur riel sans gravité, le magistrat instructeur propo-
militaire supérieur. sera le classement sans suite ou, le plus souvent,
le paiement d’une amende transactionnelle et
A la fin de chaque année, le service du casier ju-
des dommages intérêts à la victime, s’il échet.
diciaire militaire de l’Auditorat Général établit
un relevé de toutes les décisions intervenues à Dans tous ces cas, l’Auditeur militaire fera re-
travers les garnisons de la République. cours à la mesure de liberté contrôlée prévue à
l’article 205 du Code judiciaire militaire.
Article 78 :
Article 81 :
Mensuellement, le rapport d’inspections de la
prison du ressort établi par l’Auditeur militaire Le magistrat instructeur doit scrupuleusement
de garnison doit être envoyé à l’Auditeur mili- observer les conditions légales de la mise en
taire supérieur. liberté provisoire.
583
CHAPITRES IV : Article 87 :
DES DISPOSITIONS COMMUNES Hormis le chef d’office, il est interdit aux
AUX COURS,TRIBUNAUX ET membres des auditorats militaires de corres-
PARQUETS MILITAIRES pondre avec des tiers, voire avec des prévenus,
au sujet d’affaires qu’ils traitent et même au
sujet des mesures d’instruction ou autres qu’ils
584
Section 2 : Article 17 :
Des audiences solennelles et publiques Il peut être créé au sein de l’Assemblée plé-
nière des commissions spécialisées chargées
Article 14 : d’approfondir, à sa demande, des questions juri-
La Haute Cour Militaire tient des audiences diques particulières.
solennelles et publiques à l’occasion de pres-
tation ou renouvellement du serment, en cas Article 18 :
de décès, à l’occasion de la mise à la retraite Les délibérations de l’Assemblée plénière font
au bénéfice de l’éméritat et de l’honorariat l’objet d’un compte-rendu adopté à la majorité
d’un magistrat de la Haute Cour Militaire ou des voix de ses membres.
de l’Auditorat Général. Il en est de même de
la date anniversaire de la justice militaire, le 22 Article 19 :
décembre de chaque année. L’Assemblée plénière peut, si elle l’estime utile,
proposer à l’Auditeur Général des Forces
CHAPITRE II : Armées de la République démocratique du
DE L’ASSEMBLEE PLENIERE ET Congo, la convocation d’une Assemblée mixte.
DE L’ASSEMBLEE MIXTE
Il en est de même de la conférence des prési-
dents ;
Section 1re : Toutefois, la tenue de l’Assemblée plénière ne
De l’Assemblée plénière
doit pas perturber celle des audiences ordi-
naires.
Article 15 :
L’Assemblée plénière qui est la réunion de tous Section 2 :
les magistrats du siège de la Haute Cour Mili- De l’Assemblée mixte
taire se tient aux jours et heures fixés par le
Premier Président de la Haute Cour Militaire.
Article 20 :
Elle est présidée par le Premier Président de la
Haute Cour Militaire ou par l’un des présidents L’Assemblée mixte est celle qui réunit, à huis-
ou conseiller qu’il désigne. clos, tous les magistrats de la Haute Cour Mili-
taire et de l’Auditorat Général, notamment,
Elle délibère soit sur des questions de principe lorsqu’il y a lieu de prendre une décision de
ou d’intérêt commun à toutes les chambres de principe, de procéder à un revirement de juris-
la Haute Cour Militaire soit sur la recherche prudence ou dans les cas où une décision n’a
des voies et moyens propres à assurer la bonne
pas abouti à la paix judiciaire.
marche de service.
Elle examine les dossiers judiciaires en annu- Article 21 :
lation étudiés par les conseillers rapporteurs
Il revient également à l’Assemblée mixte de
ainsi que tout point généralement quelconque
inscrit à l’ordre du jour. prendre des décisions relatives aux orienta-
tions de la jurisprudence de la Haute Cour Mi-
Elle peut aussi se réunir à la demande d’une litaire et en ce qui concerne le fonctionnement
chambre saisie d’un dossier judiciaire. de la justice militaire.
Article 16 : Article 22 :
A chaque réunion de l’Assemblée plénière, un L’Assemblée mixte est convoquée et présidée
procès-verbal est tenu, suivant un tour de rôle
par le Premier Président de la Haute Cour Mili-
croissant établi selon l’ancienneté.
taire ou son délégué.
588
Article 24 : Article 27 :
La conférence des présidents délibère sur Le Greffier établit un extrait de rôle pour
l’organisation intérieure de la Haute Cour chaque audience.
Militaire, les jours et heures des audiences, la
marche des affaires et particulièrement celles Cet extrait mentionne les causes introduites
ou renvoyées pour ce jour. Il est affiché au
qui posent une question de principe ou une
Greffe et à la porte de la salle d’audience, tout
question qui relève de plusieurs chambres ou
en respectant le délai légal de notification selon
celle dont la solution est susceptible de provo-
le cas.
quer une contrariété des décisions.
Elle décide des questions qu’elle croit utiles à TITRE IV :
la bonne administration de la Justice et qu’elle DU DELIBERE ET DU PRONONCE
soumet à l’assemblée plénière.
DES ARRETS
TITRE III : Article 28 :
DE L’INSCRIPTION
Le délibéré porte à la fois sur les motifs et le
dispositif de l’arrêt que les juges examinent de
Article 25:
manière collégiale.
Toute cause soumise à la Haute Cour Militaire
Le Président résume l’affaire à l’intention des
est inscrite au rôle général, soit des affaires du
autres juges et rappelle les textes de loi appli-
premier degré, en opposition ou en appel, en
cables, avant l’examen des motifs et du dispo-
annulation, en révision, en prises à partie, en
règlements de juges, soit en renvois de juridic- sitif.
tion suivant l’ordre de leur introduction ou de Le projet d’arrêt est passé au vote, en com-
leur entrée. mençant par le juge le moins séant.
Article 26 : Article 29 :
Chaque inscription contient le numéro d’ordre, Le président de la chambre qui prend une
la date de la mise au rôle, les noms des par- cause en délibéré est tenue d’en indiquer la
ties et, le cas échéant, de leurs représentants, date du prononcé. Celui-ci devra intervenir au
l’objet des préventions et de la date d’audience plus tard dans les huit jours qui suivent la prise
d’introduction. en délibéré.
589
Elles sont choisies librement au sein ou en de- En cas d’absence ou d’empêchement du direc-
hors de l’Armée ou au sein de la Haute Cour teur de cabinet, l’intérim est assuré par le di-
Militaire. recteur de cabinet adjoint et en l’absence de
celui-ci par le conseiller désigné par le Premier
Président de la Haute Cour Militaire.
Section 3 :
Du fonctionnement du cabinet du Article 39:
Premier Président de la Haute Cour
Militaire Les conseillers forment un collège de conseil-
lers.
Article 36 : Ils donnent des avis sur les questions qui leur
sont soumises et assistent le Premier Président
Sous l’autorité du Premier Président de la
de la Haute Cour Militaire dans l’exercice de
Haute Cour Militaire, le directeur de Cabinet
ses fonctions. Ils peuvent susciter la discussion
assure la direction et la surveillance de l’en-
semble du personnel et des services du cabinet. sur toute question et faire toute proposition
de nature à améliorer le rendement de service.
Il tient le Premier Président de la Haute Cour
Militaire, pleinement informé de la marche des Article 40 :
affaires du cabinet.
Le chargé des missions remplit les tâches ou
Il assure le suivi de l’exécution des décisions et missions spécifiques qui lui sont confiées par le
des directives du Premier Président de la Haute Premier Président de la Haute Cour Militaire
Cour Militaire ainsi que le traitement des dos- et le cas échéant, par le directeur de cabinet.
siers soumis au Cabinet et veille au maintien
de l’ordre et de la discipline au sein du cabinet.
Article 41 :
Article 37 : Le secrétaire particulier est chargé notamment
de la tenue et du traitement de la correspon-
Conformément aux dispositions de l’article
dance personnelle du Premier Président de la
36 ci-dessus et en vue d’assurer la bonne
Haute Cour Militaire ainsi que de toute autre
marche de service, le directeur de cabinet réu-
tâche lui confiée celui-ci.
nit, chaque fois que l’intérêt général l’exige, les
conseillers, le chargé des missions, pour faire le
point sur le traitement des dossiers soumis à Article 42:
l’examen des membres du cabinet et faire des Le secrétaire de cabinet est chargé de la coor-
suggestions susceptibles d’aider le Premier Pré- dination et de la supervision des activités du
sident de la Haute Cour Militaire à mieux assu- secrétariat, la gestion des courriers et leur
rer la conduite et la gestion de leurs services. suivi, de la gestion des archives et documents
Chaque fois que cela est nécessaire, le direc- administratifs.
teur de cabinet établit à l’intention du Premier
président de la Haute Cour Militaire, un rap- Article 43 :
port général sur les activités et la marche du Sans préjudice de l’article 34, le personnel d’ap-
cabinet et propose les voies et moyens suscep- point est placé sous le contrôle du secrétaire
tibles d’en améliorer le rendement. administratif qui a en charge la supervision des
services administratifs, notamment la récep-
Article 38 : tion, l’enregistrement, la saisie et l’exploitation
Le directeur de cabinet est assisté dans l’exer- du courrier ainsi que la tenue et la protection
cice de ses fonctions par un directeur de cabi- des archives du cabinet.
net adjoint.
591
Article 45 : Article 47 :
L’Attaché de Presse dans les zones de défense, Sans préjudice de l’article 34, le sous-gestion-
Force, Régions Militaires, corps et Haute Cour naire des crédits qui fait partie du personnel
Militaire a pour tâche (s) : d’appoint du cabinet est placé sous le contrôle
a. Collecter, traiter, rédiger et diffuser, sous du conseiller financier qui a en charge des
réserve de l’accord préalable du Premier questions budgétaires.
Président de la Haute Cour Militaire, les Le sous-gestionnaire est nommé, le cas échéant,
informations sur les activités judiciaires relevé de ses fonctions par l’arrêté ministériel
des juridictions militaires; du ministre du budget. Il est mis à la disposi-
b. Editer chaque jour un bulletin appelé mo- tion de la Haute Cour Militaire pour appor-
nitoring reprenant la synthèse de toutes ter à celle-ci son expertise sous le contrôle
les nouvelles générales publiées par les du conseiller financier du cabinet du Premier
médias locaux, audiovisuels et de Presse Président de la Haute Cour Militaire pour les
écrite à partir des écoutes-radio et la re- tâches ci-après :
vue de presse;
• Identifier, avant tout, les besoins réels de la
c. Informer, former et éduquer les militaires
Haute Cour Militaire sur base desquels, il va
par la voix des Forces Armées au sujet des
élaborer les prévisions budgétaires pour le
missions de la Justice militaire;
fonctionnement de la Haute Cour Militaire;
d. Couvrir, autant que possible, toutes les
• Préparer les dossiers liés au fonction-
audiences des juridictions militaires et
nement et à l’exécution budgétaires sur
autres cérémonies tant à Kinshasa qu’en
demande du gestionnaire, le Premier Pré-
provinces, avec la collaboration d’un came-
sident de la Haute Cour Militaire ; une fois
raman et d’un photographe. prêts, ces dossiers sont soumis à la signa-
Article 46 : ture de celui-ci;
• Transmettre les dossiers ainsi signés par le
L’attaché de presse a encore pour mission : Premier Président de la Haute Cour Mili-
• Vulgariser les procès qui se déroulent de- taire à la chaîne de dépenses du ministère
vant toutes les juridictions militaires, les du budget;
592
Article 65 :
Section 5 :
De la direction du bureau d’études La direction du bureau d’études s’occupe éga-
lement de la publication. Dans ce cas, elle est
(Bet)
chargée :
Article 63 : 1. D’assurer l’acquisition régulière et la
La direction du bureau d’études s’occupe : conservation de toutes les publications lé-
gislatives, jurisprudentielles et doctrinales
• De l’élaboration des notes juridiques sur
de la Haute Cour Militaire ;
des questions ponctuelles ;
596
2. D’établir mensuellement un bulletin préci- Il peut être créé au sein de la Haute Cour Mili-
sant les actes législatifs et réglementaires, taire d’autres services dont l’organisation et le
publiés et relatant les activités judiciaires fonctionnement seront déterminés par une cir-
de la Haute Cour Militaire. Pour ce faire, culaire du Premier Président de la Haute Cour
elle sera en contact permanent avec les Militaire
services du journal officiel de la Répu-
blique démocratique du Congo. Section 2 :
Le service du greffe
Article 66:
La direction du bureau d’études est placée sous Article 70 :
la supervision d’un Président ou d’un conseiller Le greffier en chef près la Haute Cour Mili-
à la Haute Cour Militaire désigné par le Pre- taire exécute avec ponctualité et célérité, les
mier Président de la Haute Cour Militaire. devoirs dont il est chargé par les articles 53 à
56 de la loi n° 023/2002 du 18 novembre 2002
Il porte le titre de directeur du bureau d’études.
portant Code judiciaire militaire.
Article 67 : Article 71:
Il est institué au sein de la direction du bureau Il est chargé du maintien de l’ordre au sein du
d’études un comité scientifique composé de greffe et d’assurer la discipline des agents de
magistrats du siège de toutes les catégories qui l’ordre judiciaire qui y sont attachés.
y sont affectées en détachement à temps plein
ou partiel pour effectuer des recherches juri- Article 72 :
diques.
Il est en outre, chargé de la surveillance et
d’inspection des greffes de tous les cours et
Article 68 :
tribunaux militaires sous l’autorité d’un Pré-
Les résultats d’études menées au sein de la di- sident ou d’un conseiller à la Haute Cour Mi-
rection du bureau d’études sont communiqués litaire désigné par le Premier Président de la
au Premier Président de la Haute Cour Mili- Haute Cour Militaire.
taire qui décide de l’opportunité, de la néces- De même, les greffiers principaux ont un droit
sité et des modalités de leur publication. de surveillance et d’inspection des greffes de
leurs ressorts.
CHAPITRE II :
DES SERVICES DE LA HAUTE Article 73:
COUR MILITAIRE
Le greffier en chef près la Haute Cour Militaire
assure la distribution du travail aux greffiers et
Section 1 : re
huissiers travaillant à la Haute Cour Militaire et
Les dispositions générales
coordonne leurs activités.
A tous les Premiers Présidents des Cours mili- Aux auditeurs militaires supérieurs et de gar-
taires et Présidents des tribunaux militaires de nison (tous),
garnison, 1. Depuis quelques temps, nous parviennent
1. Il me revient que certains Cours et tri- des rumeurs faisant état de la création
bunaux miliaires de garnison ne sont pas par certains d’entre vous de parquets
dotés d’un détachement judiciaire. militaires détachés à la tête desquels sont
2. Ce vide doit être comblé car les détache- désignés des chefs de parquets et ceci, sans
ments judiciaires du siège ont pour mis- l’autorisation préalable de la hiérarchie.
sions spécifiques suivantes : 2. Pareille dérive pourrait conduire à des
- Assurer la police d’audience pour le abus à l’image de ceux déplorés à l’époque
bon déroulement du procès en toute où fonctionnaient les détachements ex-
sécurité ; Cour d’Ordre Militaire (COM).
- Assurer la garde domiciliaire et cor- 3. Dès réception de la présente, obligation
porelle des autorités judiciaires lo- vous est faite de fermer les parquets mili-
cales du siège ; taires détachés créés dans ces conditions
- Signifier les exploits et mandats de et de rappeler à leurs postes d’attaches
justice conformément aux disposi- originaires respectifs, ceux des chefs de
parquets militaires déjà déployés.
tions des articles 244 et 249 du Code
4. Exécution immédiate et sans faille.
judiciaire militaire ;
3. Vous prendrez contact avec les comman- Fait à Kinshasa, le 17 février 2004.
dants place en vue de fournir les effectifs
nécessaires pour un fonctionnement har- Joseph PONDE ISAMBWE
monieux et efficace de la mission dévolue Colonel Auditeur Général a.i.
à la Justice militaire. près la Haute Cour Militaire
Défense nationale en ce qui concerne la rete- cès-verbaux. Le comparant signe, avec l’enquê-
nue et la suspension. Il est exercé à l’égard du teur, le procès-verbal de ses déclarations.
greffier militaire par l’auditeur militaire en ce En cas de refus ou d’impossibilité de signer, il
qui concerne le blâme; par l’auditeur général en est fait mention de cette circonstance et des
ce qui concerne les consignes à domicile avec motifs qui la justifient et si des témoins ont
ou sans accès et la retenue; par le ministre de assisté à cette partie de l’enquête, ceux-ci
la Défense nationale en ce qui concerne la sus- contresignent cette mention.
pension.
Article 18 :
CHAPITRE IV : Tout supérieur qui inflige une peine ou une
DE LA PROCÉDURE EN MATIÈRE mesure disciplinaire à un magistrat ou greffier
DE PEINES ET MESURES militaire, est tenu d’en informer, par la voie hié-
DISCIPLINAIRES rarchique, le ministre de la Défense nationale.
Article 12 : Article 19 :
L’action disciplinaire s’exerce indépendamment Toute peine ou mesure disciplinaire est inscrite
de l’action judiciaire. sous sa forme définitive à l’état des services de
l’intéressé.
Article 13 :
Aucune peine disciplinaire ne peut être infligée Article 20 :
sans que le magistrat ou le greffier militaire Tout magistrat ou greffier militaire qui reçoit
intéressé n’ait été préalablement mis à même notification écrite ou verbale d’une peine ou
de s’expliquer. mesure disciplinaire dont il est frappé, est tenu
d’en accuser la réception le lendemain de la
Article 14 : notification au plus tard, par écrit reproduisant
Aucun supérieur ne peut connaître de la même intégralement le texte des motifs et du disposi-
action disciplinaire à deux échelons de compé- tif de la peine disciplinaire infligée.
tence différents.
Article 21 :
Article 15 : Si la conduite de l’intéressé le justifie, la radia-
En cas de conflit d’attributions pour l’exercice tion des peines disciplinaires peut être ordon-
de l’action disciplinaire, il en sera référé au née par le ministre de la Défense nationale.
premier supérieur hiérarchique commun aux
autorités en conflit.
CHAPITRE V :
Article 16 : DE LA RÉVISION, DES
Tout magistrat ou greffier militaire auquel une RÉCLAMATIONS ET DES
faute est reprochée est avisé au plus tôt des RECOURS CONTRE LES PEINES
faits mis à sa charge et invité à fournir ses expli- DISCIPINAIRES
cations.
Section Ire :
Article 17 : De la révision des peines disciplinaires
Toute déclaration ou déposition faite verbale-
ment par le magistrat ou greffier militaire en Article 22 :
cause ou les témoins, au cours d’une action dis- Tout supérieur hiérarchique de celui qui a
ciplinaire pour laquelle la procédure écrite est infligé une peine disciplinaire peut, d’office, la
requise, est consignée en un ou plusieurs pro- modifier, la suspendre ou l’annuler.
603
Section 2 : Article 29 :
Des réclamations contre Les recours prévus au présent règlement ne
les peines disciplinaires sont pas suspensifs.
Article 23 : Article 30 :
Tout magistrat militaire ou greffier militaire Les réclamations ou recours collectifs sont in-
frappé d’une peine disciplinaire peut introduire terdits et donneront lieu à une nouvelle action
une réclamation. disciplinaire. Tout recours non fondé doit tou-
jours être l’objet d’une répression sévère.
Article 24 :
Toute réclamation contre une peine discipli-
naire ne peut être introduite que le lendemain, CHAPITRE VI :
au plus tôt, et le surlendemain, au plus tard, du LES SANCTIONS DISCIPLINAIRES
jour où le magistrat ou greffier militaire inté- DE CARRIÈRE
ressé a eu connaissance de la peine.
Section 1re :
Article 25 : Définitions
Toute réclamation doit être introduite devant
l’autorité qui a prononcé la peine. Cette auto- Article 31 :
rité examine le bien-fondé de la réclamation Les sanctions disciplinaires de carrière sont
et peut annuler, réduire ou confirmer la peine celles qui soit privent le puni de certains de
disciplinaire. ses droits statutaires, soit affectent sa car-
rière ou même y mettent fin. Elles répriment
Article 26 : les infractions pénales mineures ainsi que les
méfaits graves portant atteinte à l’ordre au sein
Le réclamant qui n’obtient pas satisfaction peut, de la communauté militaire; leur application est
le lendemain de la notification, introduire un subordonnée à une procédure extrajudiciaire
recours contre sa peine. particulière du conseil de discipline.
Section 3 : Article 32 :
Des recours contre les peines Les sanctions disciplinaires de carrière appli-
disciplinaires cables aux magistrats et greffiers militaires sont
les suivantes:
Article 27 : a) la réprimande;
Sauf dans le cas où les peines disciplinaires leur b) la suspension de trois mois au maximum
ont été infligées par le ministre de la Défense avec privation de toute rémunération;
nationale, les magistrats et greffiers militaires c) la mise en disponibilité;
peuvent introduire des recours contre leurs d) la révocation.
peines lorsqu’après avoir introduit une récla-
Article 33 :
mation, ils n’ont pas obtenu satisfaction.
La réprimande consiste en un sévère reproche
Article 28 : par écrit, valant avertissement que toute nou-
velle faute disciplinaire entraînera la prise d’une
Le recours est adressé par écrit à l’autorité qui mesure disciplinaire plus sévère.
a prononcé la peine. Cette autorité transmet la
demande à son supérieur hiérarchique direct,
sans remarques ni annotations.
604
Article 34 : Article 40 :
La durée de suspension de trois mois maximum Le conseil de discipline ne peut valablement
avec privation de toute rémunération n’est pas donner son avis que si au moins quatre de ses
prise en compte pour l’avancement ni pour membres sont présents. Ses avis sont pris en
l’ancienneté dans le grade ni pour la carrière. tout état de cause à la majorité absolue des
voix et en cas de partage la voix du président
Article 35 : est prépondérante.
La mise en disponibilité pour motif disciplinaire
consiste dans l’éloignement de son emploi. Le Article 41 :
magistrat ou greffier militaire mis en disponibi- Lorsqu’il estime qu’il y a lieu à enquête, le pré-
lité reste à la disposition des FARDC (Forces sident du conseil de discipline désigne parmi les
Armées de la République démocratique du membres, un rapporteur qu’il charge de procé-
Congo). Les conditions de mise en disponi- der à une enquête.
bilité sont les mêmes que celles déterminées
par le statut des officiers et sous-officiers des Article 42 :
FARDC (Forces Armées de la République dé-
Le président du conseil de discipline peut, si les
mocratique du Congo).
faits lui paraissent graves, interdire au magistrat
ou greffier poursuivi, l’exercice de ses fonc-
Article 36 : tions jusqu’à décision définitive. Cette décision
La révocation consiste dans la destitution de ne peut être rendue publique. L’interdiction ne
toute fonction et dans l’exclusion des cadres comporte pas privation du traitement.
d’active et de réserve des FARDC (Forces
Armées de la République démocratique du Article 43 :
Congo).
Au cours de l’enquête, le rapporteur entend
l’intéressé et s’il y a lieu, le plaignant et les té-
Section 2 : moins. Il peut aussi les faire entendre par un
Du conseil de discipline
magistrat de rang au moins égal à celui du ma-
Article 37 : gistrat poursuivi. Il accomplit ou fait accomplir
tous les actes d’investigation utiles.
Il est créé auprès du Ministère de la Défense
nationale un conseil de discipline des magis- L’Article 35 du Code de procédure civile est
trats et greffiers militaires. applicable aux témoins défaillants.
Article 38 : Article 44 :
Il est composé pour chaque cas de l’auditeur Lorsqu’une enquête n’a pas été jugée néces-
général, ou son délégué, de l’auditeur militaire saire ou lorsque l’enquête est complète, le
de qui relève le magistrat ou le greffier mili- magistrat ou greffier militaire poursuivi est cité
taire poursuivi, de trois magistrats militaires de à comparaître devant le conseil de discipline.
rang au moins égal à celui du magistrat militaire
poursuivi, choisis par le président du conseil Article 45 :
de discipline sur une liste qui est arrêtée pour
une durée d’un an par le ministre de la Défense Le magistrat ou greffier militaire cité est tenu
nationale. de comparaître en personne.
Il peut se faire assister, [et] en cas de maladie
Article 39 : ou d’empêchement reconnu légitime, se faire
Le conseil de discipline est présidé par l’audi- représenter par l’un de ses pairs ou par un avo-
teur général. cat.
605
Article 3 : Article 6 :
L’inobservation des délais de procédure par les La peine de servitude pénale à temps, prévue
juridictions militaires n’est pas une cause de par la loi ordinaire, peut être portée jusqu’à la
nullité. servitude pénale à perpétuité pour les infrac-
tions ci-après lorsqu’elles ont été commises
Article 4 : dans les régions visées à l’article 1 ci-dessus:
Tout jugement passé en force de chose jugée 1° les infractions prévues par les articles 135,
peut être exécuté immédiatement. 157 et 203 du Code pénal;
2° les violences commises par un militaire en-
Article 5 : vers son supérieur.
La servitude pénale prévue par la loi ordinaire Article 7 :
peut être portée jusqu’à la servitude pénale à
La peine de servitude pénale prévue par la loi
perpétuité et même remplacée par la peine de ordinaire peut être portée jusqu’à dix ans pour
mort pour les infractions ci-après lorsqu’elles les infractions ci-après, lorsqu’elles ont été
ont été commises dans les régions visées à commises dans les régions visées à l’article 1
l’article 1 ci-dessus: ci-dessus:
1° Le meurtre commis pour faire acte d’insur- 1° la désertion;
rection contre l’ordre établi ou pour faire 2° les réclamations faites par plusieurs mili-
attaque ou résistance envers l’autorité ou taires;
les forces de l’ordre agissant dans l’intérêt 3° les infractions prévues par les articles
de l’ordre intérieur ou pour la défense ex- 135bis et 211 du Code pénal;
térieure de la République; 4° l’emploi des armes sous ordre;
2° le vol commis à main armée; Texte conforme au M.C. Il convient sans
3° les infractions prévues par les articles 195, doute de lire «sans».
196, 198, 199 et 201 du Code pénal; 5° le fait d’engager ou de provoquer, d’une ma-
4° l’insubordination militaire; nière quelconque un ou plusieurs militaires
5° le meurtre commis par un militaire sur son à commettre une des infractions prévues
aux 1°, 2° et 4° du présent Article
supérieur;
6° la révolte ou la résistance simultanée aux Article 8 :
ordres d’un supérieur, par plus de trois mili-
Peuvent être punis de mort:
taires réunis;
1° la lâcheté (fuite d’un militaire devant
7° le fait d’engager ou de provoquer d’une ma-
l’adversaire ou emploi par un militaire de
nière quelconque un ou plusieurs militaires moyens irréguliers pour se soustraire à un
à commettre une des infractions prévues danger);
aux 4°, 5° et 6° du présent article, ainsi que 2° le fait d’engager ou de provoquer, d’une ma-
le fait de participer à un complot formé nière quelconque, un ou plusieurs militaires
dans le but de commettre ou de faire com- à commettre l’infraction prévue au 1° du
mettre une de ces infractions; présent article.
8° les infractions prévues par les articles 103
et 110 du Code pénal, commises soit pour Article 9. :
faire acte d’insurrection contre l’ordre éta- Les citations à comparaître devant une juridic-
bli, soit pour entraver l’accomplissement tion de droit commun lancées avant l’instaura-
de mesures gouvernementales destinées à tion du régime prévu par le présent décret-loi
assurer l’ordre intérieur ou à pourvoir à la valent citations à comparaître aux mêmes lieu,
défense extérieure de la République. jour et heure, devant la juridiction militaire qui
lui est éventuellement substituée.
608
CIRCULAIRE N° AG/0856/
D2/2008 DU 8 SEPTEMBRE 2008 INSTRUCTION N° AG/0277/
RELATIVE À LA CONSTITUTION D8A/2007 DU 23 AVRIL 2007
DE DOUBLE DE DOSSIERS DU RELATIVE AUX REQUÊTES AUX
PARQUET COURS CIVILES
ANNEXE
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
JUSTICE MILITAIRE
AUDITORAT MILITAIRE DE GARNISON DE..............................................................
Juridiction :
Mois de :
I. Au premier degré
A. Nombre des dossiers dont la juridiction est saisie au début du mois
B. Nombre des dossiers dont la juridiction est saisie au cours du mois
Total
C. Nombre des dossiers jugés et prononcés au cours du :
- Par condamnation
- Par acquittement
- Par déclinatoire de compétence
D. Nombre des dossiers en instruction
E. Nombre des dossiers non encore soumis au débat à la fin du mois
F. Montant représentant les recettes judiciaires au cours du mois
Infraction Srt Gen Def EMG FT Faé FN BLogC PNC GR IG Ecole CE CI JM TOTAL OBN
CPO
TOTAL
CPM
621
TOTAL
TOT Gen
622
16. Le président de céans ordonne : « Musique, d’autres cas de force majeure, à préciser,
fermez le ban ». Le commandant Police dans chaque hypothèse, la prestation ou
d’audience répète : « Musique ou clairon fer- le renouvellement se fait par écrit, avec
mez le ban » (suivi de l’Hymne National). transmission des procès- verbaux(PV)
17. Le président de céans ordonne : « arme au conformes en six (06) exemplaires desti-
pied, repos ». Le commandant Police d’au- nés aux autorités judiciaires ci- après :
dience répète : « armes au pied, repos ». a) Le Président du Conseil Supérieur
de la Magistrature : deux exemplaires
18. Le président de céans ordonne : « Musique,
(2EX) ;
garde à vous ». Le commandant Police d’au-
b) Le Premier Président de la Haute
dience répète : « Musique ou clairon garde
Cour Militaire : deux exemplaires
à vous ».
(2EX) ; (s’agissant des membres des
19. Le président de céans dit : « Faites porter les CM)
armes ». Le commandant Police d’audience c) Le Secrétaire Permanent du Conseil
ordonne : « Portez armes ». Supérieur de la Magistrature : deux
20. Le président de céans déclare « l’audience exemplaires (2EX) ;
solennelle de la Cour Militaire ou du tribunal
militaire de garnison (selon le cas) est levée, N.B : - Pour les membres des tribunaux
armes au pied ». Le Commandant Police militaires de garnison, un exemplaire est
d’audience répond : « à vos ordres » et or- à transmettre au Premier Président de
donne « armes au pied, repos ». la Haute Cour Militaire, directement vu
l’urgence, et un exemplaire est réservé au
Le Commandant police d’audience: « Musique
Premier Président de Cour Militaire du res-
ou clairon alignement, garde à vous ; portez armes,
sort.
immobile » ; le Commandant se présente devant
le président de céans pour le dernier honneur - Support informatique ou Audio- visuel et
et déclare : « L’audience solennelle de ce jour vient rapport détaillé du déroulement de ladite
de prendre fin ». audience solennelle à joindre à la lettre de
transmission des PV ci- avant.
Le président de céans dit : « armes au pieds,
repos ». Le commandant Police d’audience : « Fait à Kinshasa, le 15 Septembre 2011.
plus rien à vos ordres », rentre en place et dit
« armes au pied, repos ». Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA
21. Sur ce, la composition se retire de la salle Général de Brigade
d’audience. Premier Président de la Haute
22. Le Président de céans suivi des membres Cour Militaire
de la composition souhaite la bienvenue au
nouveau magistrat.
23. La tenue de circonstance est :
- La tenue de gala, devant le Chef de
l’Etat ;
- La tenue de cérémonie ou de ville et/
ou, à la rigueur, la tenue de service ou
de combat dans tous les autres cas.
24. En cas d’impossibilité de prestation ou de
renouvellement de serment verbal, suite
à diverses contraintes, à motiver, telles :
carence ou insuffisance des magistrats
pour la composition régulière du siège ou
630
N.B.: Cette instruction qui modifie celle du 10 Commandant Police d’audience ré-
août 2009 sera intégrée dans le Règle- pète : « musique garde à vous,» Commande:
ment Intérieur de la Haute Cour Mili- «alignement, garde à vous, portez armes ».
taire et des cours militaires.
5. Président de céans ordonne : « musique ou
clairon ouvrez le ban ».
Fait à Kinshasa, le 15 septembre 2011.
Commandant Police d’audience répète :
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA « musique ou clairon ouvrez le ban ».
Général de Brigade Président de céans ordonne : « armes au
Premier Président de la Haute pied, repos ».
Cour Militaire Commandant Police d’audience répète :
« armes au pied, repos ».
Le Président invite le magistrat concerné à
ANNEXE 3
se présenter au prétoire et ensuite occupe
le siège lui réservé.
GUIDE PRATIQUE ET DRILL DE
LA CÉRÉMONIE DE L’AUDIENCE N.B. : Le Président de la composition,
SOLENNELLE À L’OCCASION DE l’officier du ministère public et le magis-
LA MISE À LA RETRAITE D’UN trat retraité prononceront respectivement
MAGISTRAT MILITAIRE ET AU un discours, une allocution et un mot de
BÉNÉFICE DE L’ÉMÉRITAT remerciement.
6. Président de céans : prononce un discours
1. A l’entrée de la composition dans la salle
dans lequel il retrace la carrière du magis-
d’audience, le commandant Police d’au-
trat.
dience crie : « la Cour » « Tribunal » (selon
le cas). 7. La parole est donnée au ministère public
- Toute l’assistance se tient debout. pour prononcer une allocution abondant
Commandant Police d’audience, Com- dans le même sens ;
mandant : « alignement, garde à vous, portez 8. La parole est donnée ensuite au représen-
armes », annonce la cérémonie du jour au tant du Barreau pour son allocution
président de céans. 9. La parole est donnée enfin au magistrat
2. Président de céans déclare : « l’audience mis à la retraite au bénéfice de l’éméritat
solennelle de la Haute Cour Militaire, Cour ou pour un mot de remerciement ;
tribunal (selon la cas) est ouverte » « armes 10. Président de céans ordonne : « musique ou
au pied, repos ». clairon garde à vous ».
- Commandant Police d’audience ré- 11. Commandant Police d’audience ré-
pond : « à vos ordres, armes au pied pète : « musique ou clairon garde à vous,
repos ». Commandant:» alignement, garde à vous ».
3. La Composition s’assied. 12. Président de céans dit : « Faites présenter
Président de céans donne la parole au gref- les armes ».
fier pour qu’il procède à la lecture de l’ex- 13. Commandant Police d’audience, com-
trait de rôle. mande : « présentez armes ».
Greffier : « le rôle concerne la cérémonie d’au- 14. Président de céans dit : « musique ou clairon
dience solennelle en l’honneur du magistrat X fermez le ban ».
mis à la retraite au bénéfice de l’éméritat ».
15. Commandant Police d’audience ré-
4. Président de céans ordonne : « musique ou pète : « musique ou clairon fermez le ban »,
Clairon garde à vous faites porter les armes». suivi de l’Hymne National ;
633
N.B. : Cette instruction sera intégrée dans un rapport d’inspection qu’il fera par-
le Règlement d’ordre intérieur de la Haute venir illico à son chef hiérarchique ainsi
Cour Militaire et des cours militaires. qu’a l’inspecteur pénitentiaire en chef,
lequel me fera parvenir avec ses avis et
Fait à Kinshasa, le 15 septembre 2011 considérations.
4. Pour la ville de Kinshasa, ce rapport
. devra me parvenir dans la première
Delphin NYEMBO ya BUZILU TULILWA quinzaine du mois suivant.
Général de Brigade 5. Vous vous conformerez à la présente
Premier Président de instruction.
la Haute Cour Militaire
2) L’application de la présente instruction ne
doit souffrir d’aucune faille.
VIème Partie :
REGIME PENITENTIAIRE ET LIBERATION
CONDITIONNELLE
teur territorialement compétent chargé de la rité directe du gardien. Les peines disciplinaires
direction de la section d’inspection des établis- à appliquer aux gendarmes et aux agents de la
sements pénitentiaires. police préposés à la surveillance des détenus
Ce dernier devra apposer son visa en regard sont infligées dans les conditions et par les
de la mention de mise hors d’usage portée au autorités déterminées par leur statut respectif.
registre ou au fichier d’inventaire.
Section 3 :
Article 19 : Du personnel éducatif
Le gardien est tenu, lorsqu’un événement im-
Article 23 :
portant intéressant la prison ou la maison d’ar-
rêt se produit, d’établir un rapport qu’il adres- L’éducation immédiate des détenus est assurée
sera à l’inspecteur territorialement compétent par des instructeurs.
chargé de la direction de la section d’inspection Le gardien peut charger les surveillants qui y
des établissements pénitentiaires, et au gouver- sont aptes, des fonctions d’éducateurs.
neur de province.
TITRE III :
Section 2 : DU CONTRÔLE DES PRISONS
Du personnel de surveillance ET DES MAISONS D’ARRÊT
Article 20 : Article 24 :
La surveillance immédiate des détenus est L’inspecteur territorialement compétent char-
exercée par les surveillants. gé de la direction de la section d’inspection des
établissements pénitentiaires visite les prisons,
Article 21 : les maisons d’arrêt et les camps de détention
Dans les prisons, maisons d’arrêt ou camps de au moins une fois par trimestre.
détention où il n’est pas possible de placer des
surveillants ou d’en placer en nombre suffisant, Article 25 :
la surveillance est exercée par des gendarmes, Le gouverneur de province ou son délégué vi-
des agents de la police nationale ou de la police site les prisons, les maisons d’arrêt et les camps
provinciale. de détention établis dans sa province au moins
En fonction des besoins du service et des effec- une fois par trimestre.
tifs dont il dispose:
1° le nombre et le cadre des gendarmes sont Article 26 :
fixés par le commandant local de la gendar- Le chef de la circonscription administrative
merie; territoriale dans laquelle siège un tribunal de
2° le nombre et le cadre des agents de la police police visite la prison de police et la maison
nationale sont fixés par le ministre ayant la d’arrêt y annexée au moins une fois par mois.
police nationale dans ses attributions;
3° le nombre et le cadre des agents de la po- Article 27 :
lice provinciale sont fixés par le gouverneur Le médecin désigné par le ministre du gouver-
de province. nement central ayant la santé publique dans ses
attributions visite au moins une fois par mois
Article 22 : les prisons centrales, les maisons d’arrêt y an-
Les gendarmes et agents de la police sont pla- nexées et les camps de détention établis sur le
cés pour l’exécution de ce service, sous l’auto- territoire de la ville de Léopoldville.
640
5° Un arrêté ministériel de révocation de libé- dans une autre localité, celle de sa relaxa-
ration conditionnelle. tion anticipée et l’énonciation du motif de
cette mesure, celle de son décès, etc.
6° Un procès-verbal d’arrestation d’un
condamné ou d’un interné évadé, lorsque
le jugement ou l’arrêt de condamnation est Le registre d’écrou est coté et paraphé par pre-
coulé en force de chose jugée ou lorsque mière et dernière pages par un juge du tribunal
la décision d’internement est devenue défi- de district.
nitive.
Article 32 :
7° Une contrainte délivrée par l’autorité com-
Les prisonniers sont fouillés au moment de leur
pétente en exécution des articles 159 et
entrée par une personne de leur sexe désignée
suivants de l’annexe 1 à la loi du 10 juil-
par le gardien.
let 1963 portant les dispositions relatives à
l’impôt sur les revenus. Le gardien saisit les objets dont le prisonnier
est porteur, y compris le numéraire.
8° Une décision de transfert prise par le gar-
dien de la maison d’arrêt en exécution de Un inventaire de ces objets est dressé en pré-
l’article 35. sence de l’intéressé et signé par lui et le gardien.
Si l’intéressé ne sait pas signer, il appose sur
Le gardien envoie sur-le-champ à l’autorité qui l’inventaire, l’empreinte de son pouce gauche.
a ordonné l’incarcération, une attestation de Le gardien assure la conservation des objets
remise de détenu. ainsi que du numéraire. Le gardien peut à tout
moment, quand il l’estime utile, faire fouiller les
Article 31 : détenus et saisir ce qu’ils détiennent illicite-
À la réception de tout prisonnier, il est pro- ment ou en violation du règlement.
cédé sur-le-champ à son inscription au registre
d’écrou. Article 33 :
Ce registre contient dix colonnes où sont res- Dans les localités où réside un médecin du gou-
pectivement mentionnés: vernement central ou du gouvernement pro-
l° un numéro d’ordre; vincial, chaque détenu fait l’objet, à son entrée à
la prison, d’une visite médicale ayant principale-
2° les nom, prénoms, surnoms et sexe du pri-
ment pour but le dépistage des maladies trans-
sonnier; 3° sa profession;
missibles et l’isolement éventuel des malades
4° la circonscription administrative territoriale
et des suspects.
dont il est originaire et la localité ou la cir-
conscription où le prisonnier était autorisé Les visites se font à l’infirmerie de la prison, et
à résider au moment de son arrestation; à défaut de celle-ci, au centre médical le plus
5° la date de son entrée; proche.
6° la désignation et la date de l’acte en vertu S’il y a lieu, le médecin prescrit toutes mesures
duquel a lieu l’incarcération; prophylactiques qu’il juge nécessaires ou utiles,
7° la durée de la peine ou de l’internement à telles que la vaccination et la déparasitation.
subir; Le médecin porte mention sur la fiche médicale
8° la date de la sortie; du détenu, prévue à l’article 16, des mesures
9° la signature du libéré ou, si celui-ci ne sait prises. Son attestation fait en outre mention de
pas signer, celle du gardien; l’aptitude physique du détenu au point de vue
10° toutes observations utiles relatives au pri- des travaux qui peuvent lui être imposés.
sonnier, telles que la date de son transfert
642
1° les détenus condamnés par un jugement ou service qu’il est utile de prescrire dans chaque
arrêt non coulé en force de chose jugée, à prison, maison d’arrêt ou camp de détention.
une peine de servitude pénale ne dépassant Indépendamment des dispositions qu’il doit
pas deux mois; contenir en vertu des prescriptions du présent
2° les détenus condamnés par un jugement ou titre, il spécifie obligatoirement:
arrêt non coulé en force de chose jugée, à
a) les devoirs et les attributions du personnel;
une peine de servitude pénale supérieure à
deux mois; b) les consignes permanentes pour le person-
3° les vagabonds et mendiants mis à la disposi- nel et les détenus.
tion du gouvernement par une décision qui Le règlement d’ordre intérieur est affiché in
n’est pas devenue définitive; extenso au corps de garde de la prison, du
4° les personnes mises en état de détention camp de détention et de la maison d’arrêt, et
préventive en application du chapitre III du par extrait dans les divers quartiers.
Code de procédure pénale;
5° les personnes retenues en attendant CHAPITRE Il :
qu’elles puissent être interrogées par l’au- DU RÉGIME DES DÉTENUS
torité judiciaire compétente et celles qui
ont fait l’objet d’un mandat d’amener;
Section 1re:
6° les personnes visées au 2° du second alinéa Des interdictions
de l’article 10.
Article 45 : Article 47 :
Les articles 39, 42 et 43 sont applicables aux Tous cris et chants, toute réunion en groupe
détenus visés à l’article 44. bruyant, et généralement tous actes individuels
ou collectifs de nature à troubler le bon ordre,
Sur l’avis du Ministère public et pendant le
sont interdits aux détenus.
temps déterminé par celui-ci, les détenus visés
aux 40 et 50 de l’article 44 peuvent être isolés Il en est de même de toutes réclamations, de-
les uns des autres. mandes ou pétitions présentées de façon col-
lective.
TITRE VI : Tous dons, trafics, ou échanges sont interdits
RÉGIME INTÉRIEUR DES PRISONS entre détenus. L’usage du tabac est autorisé
ET DES MAISONS D’ARRÊT dans la limite prévue par chaque règlement
d’ordre intérieur.
CHAPITRE Ier : Le gardien peut mettre le tabac en vente à la
DU RÈGLEMENT D’ORDRE cantine, s’il l’estime convenable.
INTÉRIEUR Le droit à acheter du tabac est réservé aux
seuls détenus de bonne conduite.
Article 46 :
Un règlement d’ordre intérieur est établi par Section 2 :
le gardien. Il est approuvé sur les avis de l’ins- De l’hygiène et des services médicaux
pecteur territorialement compétent chargé de
la direction de la section d’inspection des éta- § 1. Des mesures de propreté
blissements pénitentiaires, par le ministre de la
Justice du gouvernement central. Article 48 :
Le règlement détermine les mesures d’ordre Chaque prison, chaque camp de détention et
intérieur et de police locale et les détails de chaque maison d’arrêt doit disposer d’instal-
645
lations hygiéniques et, autant que possible, de matin et l’après-midi, d’une demi-heure de pro-
douches et d’étuves à désinfecter. menade ou d’exercice physique à exercer dans
Le règlement d’ordre intérieur prescrit toutes l’enceinte de la prison, du camp de détention
les mesures relatives à la propreté et à l’entre- ou de la maison d’arrêt.
tien des locaux, des objets de couchage et des Le gardien peut en priver les détenus dont il
vêtements, ainsi qu’à la toilette des détenus. craint qu’ils ne causent du désordre.
Article 49 : Article 54 :
À leur entrée, les détenus passent à la douche. Le ministre du gouvernement central ayant
Leurs vêtements sont inspectés et subissent un dans ses attributions la santé publique charge
traitement de désinfection; s’ils sont porteurs un médecin de desservir les prisons, camps de
de parasites, ils sont traités à l’aide d’un produit détention et maisons d’arrêt établis sur le ter-
adéquat ou placé dans une étuve. ritoire de la ville de Léopoldville.
Article 51 : Article 55 :
Les détenus des prisons et des camps de déten- Le ministre du gouvernement central ayant
tion sont revêtus d’une tenue. Le gardien peut dans ses attributions la santé publique affecte
prescrire que les détenus des maisons d’arrêt à chaque prison, camp de détention et mai-
ou certaines catégories d’entre eux soient re- son d’arrêt établis sur le territoire de la ville
vêtus d’une tenue. de Léopoldville, un ou plusieurs infirmiers ou
infirmières.
Article 52 : Le gouverneur de province ou son délégué
La tenue doit être appropriée au climat et suffi- affecte à chaque prison, camp de détention et
sante pour maintenir le détenu en bonne santé. maison d’arrêt établis sur le territoire de la
La tenue ne peut d’aucune manière être dégra- province, selon l’importance de la population
dante ou humiliante. Les vêtements doivent pénitentiaire un ou plusieurs infirmiers ou infir-
être maintenus constamment en bon état de mières.
propreté et d’entretien. Les infirmiers ou infirmières sont placés sous le
contrôle et la surveillance techniques du méde-
§ 4. Des promenades cin, et sous le contrôle et la direction adminis-
et des exercices physiques tratifs du gardien.
Article 53 : Article 56 :
Les détenus confinés dans le quartier de sécu- La visite médicale des malades a lieu journel-
rité ou au cachot jouissent deux fois par jour, le lement à la prison, à la maison d’arrêt, et au
646
camp de détention si les conditions du service Si le malade ainsi transféré est un prévenu, le
médical le permettent.Tous les matins au réveil, gardien est tenu d’aviser du transfert, sur-le-
le gardien inscrit les détenus qui se déclarent champ, l’autorité judiciaire et l’inspecteur ter-
malades sur le cahier des visites médicales. ritorialement compétent chargé de la direction
Les malades sont conduits à la visite médicale de la section d’inspection des établissements
à l’heure fixée par le médecin. Les détenus qui pénitentiaires.
se sont déclarés malades et qui n’ont pas été
reconnus comme tels par le médecin peuvent Section 3 :
être punis disciplinairement. De la nourriture
Article 57 : Article 61 :
Le médecin est tenu de se rendre à la prison Les détenus reçoivent une nourriture corres-
chaque fois qu’il y est demandé d’urgence. pondant le plus possible à leur nourriture habi-
tuelle. Cette nourriture doit avoir une valeur
Article 58 : suffisante pour maintenir le détenu en parfaite
Les prescriptions relatives au traitement, au condition physique.
régime alimentaire, à l’exemption ou à la capa- Pour les prisons situées sur le territoire de la
cité de travail des malades sont inscrites par le ville de Léopoldville, l’inspecteur chargé de la
médecin dans un registre spécial et sur la fiche direction de la section d’inspection des établis-
médicale de chaque détenu. sements pénitentiaires établie à Léopoldville,
Sont également mentionnés sur la fiche médi- de l’avis conforme du médecin et en fonction
cale, les vaccinations, les radioscopies, les exa- des prix maxima fixés par le ministre du gou-
mens sérologiques ou bactériologiques qui ont vernement central ayant l’économie dans ses
pu être pratiqués. attributions, détermine la composition des dif-
Si le détenu est transféré dans un autre établis- férents types de rations.
sement, sa fiche médicale le suit. Pour les prisons situées sur le territoire des
provinces, la composition des différents types
Article 59 : de rations est déterminée par l’inspecteur ter-
Les détenus sont soignés au dispensaire ou à ritorialement compétent chargé de la direction
l’infirmerie de la prison, de la maison d’arrêt y de la section d’inspection des établissements
annexée ou du camp de détention. pénitentiaires, de l’avis conforme du médecin
compétent et en fonction des prix maxima
Un quartier spécial destiné à recevoir les dé- fixés tant que le ministre du gouvernement
tenus atteints de maladies contagieuses sera central ayant l’économie dans ses attributions,
aménagé dans les prisons, maisons d’arrêt y que par le gouverneur de province.
annexées, et camps de détention.
Article 62 :
Article 60 :
Les détenus font trois repas par jour.
Si le médecin estime qu’en raison de la gravité
ou de la nature de la maladie, il est impossible Le gardien surveille ou fait surveiller la prépa-
de soigner le détenu dans la prison, le camp ration et la distribution des aliments.
de détention ou la maison d’arrêt, celui-ci est L’usage de boissons alcooliques est strictement
conduit à la formation médicale ou hospitalière interdit, sauf prescription du médecin.
la plus proche.
À la formation médicale ou hospitalière, le dé- Article 63 :
tenu est placé dans une chambre séparée; sa Lorsqu’il s’avère impossible de préparer cer-
garde est assurée par la police locale. taines rations à la prison, à la maison d’arrêt, ou
647
Le droit à acheter du tabac est réservé aux dante ou humiliante. Les vêtements doivent
seuls détenus de bonne conduite. être maintenus constamment en bon état de
propreté et d’entretien.
Section 2:
De l’hygiène et des services médicaux §4. Des promenades
et des exercices physiques
§ 1. Des mesures de propreté
Article 53 :
Article 48 :
Les détenus confinés dans le quartier de sécu-
Chaque prison, chaque camp de détention et
rité ou au cachot jouissent deux fois par jour, le
chaque maison d’arrêt doit disposer d’instal-
matin et l’après-midi, d’une demi-heure de pro-
lations hygiéniques et, autant que possible, de
menade ou d’exercice physique à exercer dans
douches et d’étuves à désinfecter.
l’enceinte de la prison, du camp de détention
Le règlement d’ordre intérieur prescrit toutes ou de la maison d’arrêt.
les mesures relatives à la propreté et à l’entre-
tien des locaux, des objets de couchage et des Le gardien peut en priver les détenus dont il
vêtements, ainsi qu’à la toilette des détenus. craint qu’ils ne causent du désordre.
province, selon l’importance de la population aménagé dans les prisons, maisons d’arrêt y
pénitentiaire un ou plusieurs infirmiers ou infir- annexées, et camps de détention.
mières.
Les infirmiers ou infirmières sont placés sous le Article 60 :
contrôle et la surveillance techniques du méde- Si le médecin estime qu’en raison de la gravité
cin, et sous le contrôle et la direction adminis- ou de la nature de la maladie, il est impossible
tratifs du gardien. de soigner le détenu dans la prison, le camp
de détention ou la maison d’arrêt, celui-ci est
Article 56 : conduit à la formation médicale ou hospitalière
La visite médicale des malades a lieu journel- la plus proche.
lement à la prison, à la maison d’arrêt, et au À la formation médicale ou hospitalière, le dé-
camp de détention si les conditions du service tenu est placé dans une chambre séparée; sa
médical le permettent.Tous les matins au réveil, garde est assurée par la police locale.
le gardien inscrit les détenus qui se déclarent Si le malade ainsi transféré est un prévenu, le
malades sur le cahier des visites médicales. gardien est tenu d’aviser du transfert, sur-le-
Les malades sont conduits à la visite médicale champ, l’autorité judiciaire et l’inspecteur ter-
à l’heure fixée par le médecin. Les détenus qui ritorialement compétent chargé de la direction
se sont déclarés malades et qui n’ont pas été de la section d’inspection des établissements
reconnus comme tels par le médecin peuvent pénitentiaires.
être punis disciplinairement.
Section 3 :
Article 57 : De la nourriture
Le médecin est tenu de se rendre à la prison
chaque fois qu’il y est demandé d’urgence. Article 61 :
Les détenus reçoivent une nourriture corres-
Article 58 : pondant le plus possible à leur nourriture habi-
Les prescriptions relatives au traitement, au tuelle. Cette nourriture doit avoir une valeur
régime alimentaire, à l’exemption ou à la capa- suffisante pour maintenir le détenu en parfaite
cité de travail des malades sont inscrites par le condition physique.
médecin dans un registre spécial et sur la fiche Pour les prisons situées sur le territoire de la
médicale de chaque détenu. ville de Léopoldville, l’inspecteur chargé de la
Sont également mentionnés sur la fiche médi- direction de la section d’inspection des établis-
cale, les vaccinations, les radioscopies, les exa- sements pénitentiaires établie à Léopoldville,
mens sérologiques ou bactériologiques qui ont de l’avis conforme du médecin et en fonction
pu être pratiqués. des prix maxima fixés par le ministre du gou-
vernement central ayant l’économie dans ses
Si le détenu est transféré dans un autre établis-
attributions, détermine la composition des dif-
sement, sa fiche médicale le suit.
férents types de rations.
Article 59 : Pour les prisons situées sur le territoire des
provinces, la composition des différents types
Les détenus sont soignés au dispensaire ou à
de rations est déterminée par l’inspecteur ter-
l’infirmerie de la prison, de la maison d’arrêt y
ritorialement compétent chargé de la direction
annexée ou du camp de détention.
de la section d’inspection des établissements
Un quartier spécial destiné à recevoir les dé- pénitentiaires, de l’avis conforme du médecin
tenus atteints de maladies contagieuses sera compétent et en fonction des prix maxima
650
respect dû aux autorités peut être interceptée 4° les menottes pendant sept jours au maxi-
par le gardien et renvoyée à l’expéditeur. mum;
Les lettres adressées sous pli fermé par les dé- 5° le cachot pendant 45 jours au maximum.
tenus à leur conseil et celles que leur envoie ce
dernier ne sont pas soumises au contrôle et ne Article 79 :
sont pas transmises à l’officier du Ministère pu- Les peines disciplinaires applicables dans les
blic qui a prescrit l’envoi des correspondances maisons d’arrêt sont celles prévues aux 1°, 2°,
à son parquet, s’il peut être constaté sans équi- 4° et 5° de l’article 78.
voque qu’elles sont destinées au conseil ou Il peut en outre être appliqué aux détenus des
proviennent de lui. maisons d’arrêt, la peine des corvées supplé-
À cet effet, les mentions utiles doivent être mentaires pendant quinze jours au maximum à
portées sur leur enveloppe pour indiquer la raison d’une heure par jour.
qualité et l’adresse de leur destinataire ou de
leur expéditeur. Article 80 :
Sous réserve des dispositions du troisième
Article 76 : alinéa de l’article 39, seules les peines disci-
L’exercice de leur ministère auprès des détenus plinaires prévues par l’ordonnance relative
est facilité aux ministres du culte. aux établissements de garde et d’éducation
de l’État sont applicables aux mineurs âgés de
Les conditions en sont déterminées par le rè-
moins de 18 ans.
glement d’ordre intérieur, après arrangement
avec le au les représentants du culte intéressé.
Section 8 :
De l’adoucissement du régime
Section 7 :
Des punitions Article 81 :
Le gardien peut à titre de récompense et de
Article 77 : faveur, atténuer les rigueurs du régime péniten-
Les peines disciplinaires sont infligées par le tiaire en faveur des détenus qui font preuve de
gardien, ou en cas d’absence ou d’empêche- bonne conduite et d’amendement notamment:
ment, par celui qui le remplace. 1° En les autorisant à recevoir des livres de
lecture.
Article 78 : Il est tenu de s’assurer que les livres donnés
Les peines disciplinaires applicables dans les en lecture n’ont aucun caractère immoral
prisons et les camps de détention sont: ou subversif.
2° En les autorisant à organiser des séances
1° la privation de visite pendant deux mois au
récréatives ou à y participer.
maximum, sous réserve du droit pour le
prévenu, de communiquer avec son conseil; 3° En les autorisant à organiser des activités
sportives ou culturelles, ou à y participer.
2° la privation de correspondance pendant
deux mois au maximum, sous réserve du 4° En les autorisant à effectuer une fois par
droit pour le détenu, de correspondre avec semaine, en cantine, des achats atteignant
son conseil et d’écrire aux autorités admi- le double de ceux qui sont normalement
nistratives et judiciaires; autorisés.
3° les travaux ou corvées supplémentaires Article 82 :
pendant quinze jours au maximum à raison
d’une heure par jour; Le gardien de prison ou de camp de détention
peut à titre exceptionnel, autoriser un détenu
653
par elle qu’au seul point de vue des probabilités libéré aura à observer, indépendamment de la
d’amendement. condition générale que l’article 36 du Code
Le gardien adresse immédiatement à l’inspec- pénal établit en disposant que la mise en li-
teur territorialement compétent chargé de la berté peut toujours être révoquée pour cause
direction de la section d’inspection des services d’inconduite. La nature et l’objet de ces condi-
pénitentiaires, les propositions formulées par la tions spéciales dépendront des circonstances
commission. Il y annexe la feuille de renseigne- particulières dans lesquelles le condamné se
ments relatifs à chacun des condamnés. trouve et des causes de la condamnation. Il
pourra être interdit au condamné de paraître
Sauf si la prison ou le camp de détention est dans telle ou telle localité et une résidence fixe
situé sur le territoire de la ville de Léopoldville, pourra même lui être assignée.
l’inspecteur transmet dans le plus bref délai, les
propositions au gouverneur de province en y
Article 97 :
joignant ses avis motivés.
Dès qu’il aura reçu une ampliation de l’arrêté
Le gouverneur de province ou son délégué de libération, le gardien donnera lecture de
retransmet à l’inspecteur, dans le plus bref dé- celui-ci à l’intéressé.
lai, les propositions accompagnées de ses avis
motivés. Le gardien attirera spécialement l’attention de
l’intéressé sur les conditions qu’il aura à ob-
L’inspecteur transmet immédiatement le dos- server; il l’invitera à déclarer qu’il accepte ces
sier à l’officier du Ministère public près le tribu- conditions et, si une résidence ne lui est pas
nal ou la cour qui a prononcé la condamnation. assignée, à faire connaître le lieu où il compte
L’officier du Ministère public transmet, dans le résider.
plus bref délai, les propositions au ministre de la Le tout fera l’objet d’un procès-verbal signé par
Justice du gouvernement central en y joignant le gardien et par l’intéressé; au cas où ce der-
ses observations. nier ne pourrait signer, il en sera fait mention
au procès-verbal.
Article 95 :
Le ministre de la Justice du gouvernement cen- Article 98 :
tral peut prendre lui-même l’initiative d’une Lorsque l’intéressé aura déclaré accepter la
proposition de libération conditionnelle en libération conditionnelle et fait connaître, s’il
faveur d’un détenu. échet, le lieu où il compte se fixer à sa sortie
À cet effet, il invite, à l’intervention du Ministère de prison, il lui sera délivré, au moment de sa
public la commission visée au premier alinéa de mise en liberté, un permis de libération qu’il
l’article précédent, à formuler ses avis. sera tenu de représenter à toute réquisition
Ceux-ci lui sont transmis conformément aux des autorités administratives ou judiciaires.
dispositions des alinéas 4 à 8 de l’article pré- Avis de la mise en liberté sera immédiatement
cédent. transmis au bourgmestre ou au chef de la cir-
conscription administrative territoriale du lieu
Toutefois, si le détenu ne se trouve pas à ce
désigné par le libéré ou assigné à celui-ci pour
moment dans toutes les conditions requises au
sa résidence.
point de vue de la durée de l’incarcération, la
commission ajourne d’office l’envoi de ses avis
et le gardien en informe le ministre. Article 99 :
Le permis de libération aura la forme d’un li-
Article 96 : vret.
L’arrêté ministériel qui ordonne la mise en Il mentionnera l’identité du libéré, la peine par
liberté énonce les conditions spéciales que le lui encourue et les causes de la condamnation,
656
Article 102 :
TITRE IX:
La mise en liberté peut toujours être révoquée DES FORMALITÉS À LA SORTIE
pour cause d’inconduite ou pour infraction aux
conditions énoncées dans l’arrêté de libération. Article 106 :
La révocation est prononcée par le ministre de
la Justice du gouvernement central après avis Tout détenu est relaxé à l’expiration de la vali-
du procureur d’État près le tribunal de pre- dité du titre justifiant son inscription au registre
mière instance dans le ressort duquel se trouve d’écrou ou au registre d’hébergement.
le condamné. Le libéré signe le registre d’écrou ou le registre
d’hébergement. S’il ne sait pas écrire, le gardien
Article 103 : le constate et signe pour lui.
L’arrestation provisoire du libéré conditionnel Les biens appartenant au libéré lui sont resti-
peut être ordonnée par le procureur d’État tués contre reçu. Si le libéré ne sait pas signer, il
657
appose l’empreinte de son pouce gauche. Avant L’attention toute spéciale des magistrats des
sa sortie, le détenu est autant que possible sou- parquets est attirée sur les prescriptions
mis à une visite médicale. de l’article 28 de l’ordonnance n° 344 du 17
septembre 1965 organique du régime péni-
Article 107 : tentiaire, relatives à l’obligation imposée aux
Sauf en ce qui concerne les personnes tenues magistrats des parquets de visiter au début
à subir après leur détention, une peine d’éloi- de chaque mois la prison centrale, les autres
gnement, de résidence forcée ou de mise à la prisons, les maisons d’arrêt y annexées et les
disposition du gouvernement, toute personne camps de détention de leur ressort.
libérée est renvoyée munie d’une feuille de En vertu de l’alinéa 2 de l’article 28 précité,
route délivrée par le gardien, au lieu de sa rési- les magistrats des parquets ont l’obligation, au
dence légale. cours de leurs déplacements, de visiter les pri-
À l’effet de déterminer ce lieu, le gardien en- sons de police de leur ressort et les maisons
treprend en temps utile, les démarches néces- d’arrêt y annexées. Ces dispositions sont trop
saires. souvent méconnues.
Les procureurs de la République veilleront à ce
TITRE X: qu’elles soient strictement observées. Ils pro-
DISPOSITIONS SPÉCIALES poseront des sanctions disciplinaires pour les
magistrats qui persisteraient à ne pas en tenir
Article 108 : compte. Le contrôle des « AMIGOS » incombe
également aux magistrats des parquets. Ceux-
Sont abrogées:
ci seront visités par eux une fois par semaine
1° l’ordonnance 11-13 du 15 janvier 1960; au moins. Tout abus constaté sera relevé et il
2° l’ordonnance 195 du 6 décembre 1962; y sera remédié sans délai. Ces visites feront
3° l’ordonnance telle que modifiée à ce jour, l’objet d’un bref rapport qui sera transmis au
du 26 mai 1963. procureur de la République.
détenus, les médecins ont actuellement l’obli- Condamnés par jugement ou arrêt coulé en force
gation d’effectuer des visites régulières des pri- de chose jugée
sons et de consigner leurs observations sur des
a) X… à la peine de mort, soit X… par telle
formulaires spécialement libellés à cet effet.
ou telle juridiction.
Aux termes de l’article 28, 3e alinéa de l’ordon- b) X… à une peine de travaux forcés, soit
nance n° 344 du 17 septembre 1965, l’officier X… par telle ou telle juridiction.
du ministère public, au cours de ses visites
vérifie le registre d’écrou, le registre d’héber- N.B. : L’Assemblée Nationale examine présente-
gement et s’assure si aucune personne arrêtée ment, en deuxième lecture la proposition de loi
n’est retenue au-delà du temps nécessaire pour portant suppression de la peine de travaux forcés
comparaitre devant l’autorité compétente. En votée par le Sénat.
outre, il contrôle la tenue du dossier pénitenti-
aire personnel du détenu.
c) X… à une peine de SPP, soit X… par telle
La tâche et l’objectif des diverses autorités ou telle juridiction.
étant ainsi précisés, les inspections mensuelles d) X… à une peine de SPS, soit X… par telle
du parquet se verront dorénavant allégées de ou telle juridiction.
plusieurs rubriques à caractère purement tech-
nique et administratif, manifestement étran- Individus mis à la disposition du gouvernement par
gères à la mission du parquet, mais que celui-ci une décision devenue définitive
s’était vu dans l’obligation de consigner, défaut
d’une direction technique efficace et d’inspec- - Prise en application du paragraphe 6 de
tions administratives régulières et objectives. la section II livre 1er du Code pénal, au
nombre X.., soit X… par telle ou telle juri-
Aux termes de l’article 29 de l’ordonnance or-
diction.
ganique, le magistrat inspecteur peut demander
- Prise en application des articles 3 et 4
au gardien tous les renseignements, entendre du décret du 23 mai 1986, modifié par
les doléances des détenus, consigner ses obser- les décrets du 11 juillet 1923 et du 6 juin
vations dans le registre ad hoc et dresser rap- 1958 sur le vagabondage et la mendicité,
port.
au nombre de X, soit X par telle ou telle
Le schéma du rapport annexé à la présente juridiction.
circulaire s’applique aux inspections mensuelles
de caractère exclusivement judiciaire, en tenant Les personnes condamnées à la contrainte par
compte de l’ordonnance du 17 septembre 1965 corps. X en application de l’article 17 du livre 1er
relative au régime pénitentiaire. du Code pénal
De son côté, le gardien de prison doit se placer Au cours de l’inspection, il y a lieu de vérifier
surtout au point de vue de l’amendement et si, conformément au 6e alinéa de l’article 94 de
des chances de reclassement du détenu. Il doit, l’ordonnance organique, le gardien a adressé
dans l’étude qu’il est appelé à faire des dispo- immédiatement au chef de la division provin-
sitions morales des détenus, être guidé par les ciale de la justice les propositions formulées
renseignements que lui fournira le parquet. par la commission, avec en annexe la feuille
de renseignements, relatives à chacun des
Nombre de libérations conditionnelles accor-
condamnés. Le chef de la division provinciale de
dées depuis la précédente inspection.
la justice transmet immédiatement le dossier à
Le magistrat inspecteur contrôlera l’existence l’officier du ministère public près la juridiction
au dossier personnel de chaque condamné à qui a prononcé la condamnation. L’officier du
une peine de SPP de plus de 3 mois : ministère public transmet dans le plus bref délai
i) de la notice émanant du parquet, relatant les propositions au ministre de la justice, en y
les antécédents du condamné et contenant joignant ses observation (article 94 alinéas 6 à
une appréciation de sa moralité. 9 de l’ordonnance organique).
Cette notice doit parvenir au directeur Lorsque la libération conditionnelle a été
de la prison dans les 15 jours de la mise accordée, le magistrat inspecteur contrôlera
à exécution des condamnations (article 92 l’existence au dossier de l’intéressé du procès-
de l’ordonnance organique). verbal prévu à l’article 97 de l’ordonnance or-
ganique, la preuve de la remise à l’intéressé du
ii) de la feuille de renseignements que doit permis de libération prévu à l’article 98 alinéa
tenir le gardien de la prison comportant : 1 de ladite ordonnance ainsi que le transmis de
- les antécédents et les éléments de la l’avis de mise en liberté au bourgmestre ou au
moralité ci-hauts ;
chef de l’entité territoriale du lieu, désigné par
- les observations du personnel de la
la libéré ou assigné à celui-ci pour sa résidence
prison sur la conduite, le caractère et
(article 98 alinéa 2 de l’ordonnance organique).
les dispositions morales du condamné,
tous autres renseignements com-
plémentaires relatifs à la situation du Section 9 :
condamné, ses moyens d’existence, Libération conditionnelle de
ses relations avec sa famille et les res- vagabonds et des mendiants
sources de celle-ci (art. 93 de l’ordon-
Les vagabonds et mendiants qui, au cours de
nance organique).
leur internement, auront fait preuve d’amende-
ment pourront être mis en liberté.
3. Du P.V. de la réunion mensuelle de la
commission d’examen des dossiers Aux termes de l’article 104 alinéa 2 de l’ordon-
de propositions de libération condi- nance organique, les dispositions des articles
tionnelle, chargée d’examiner les titres à 93 et 94 leur sont applicables mutatis mutandis,
la libération conditionnelle des détenus se sous réserve des dispositions de l’article 105
trouvant dans les conditions requises pour alinéa 2 qui prévoir que la situation des vaga-
l’obtenir (art. 94 de l’ordonnance orga- bonds et des mendiants est revue au moins
nique) tous les trois mois. Aux termes du troisième
alinéa de l’article 105 de l’ordonnance orga-
La commission doit tenir compte du degré nique, les gardiens sont tenus de proposer la
d’amendement et des chances de reclasse- libération des internes dont le reclassement
ment du détenu, la gravité et la nature des faits parait possible. La situation des vagabonds et
ne doivent être envisagées par elle qu’au seul des mendiants fera l’objet d’un examen du ma-
point de vue des probabilités d’amendement gistrat inspecteur.
(3e et 4e alinéas de l’article 94 de l’ordonnance
organique).
664
Section 10 : Section 12 :
Transferts Impression laissée par l’inspection,
Nombre des transferts depuis l’inspection pré- proposition et suggestions
cédente sur la prison ou le camp de détention
de … CHAPITRE III:
Le magistrat vérifiera si le transfert a eu lieu Rapport sur les visites
après avis du ministère public (article 83 de des prisons de police
l’ordonnance organique), lorsqu’il ne s’agit pas et des maisons d’arrêt y annexées
des transferts ordonnés par l’officier du minis-
tère public pour les besoins de l’instruction. Il Le rapport des visites des prisons de police et
vérifiera aussi si le dossier du détenu transféré des maisons d’arrêt y annexées, effectuées par
a été transmis, de même que l’inventaire de les magistrats au cours de leurs déplacements,
ses biens personnels, et les biens eux-mêmes, sera établi de la même façon, mutatis mutan-
y compris le numéraire (articles 32, 86 et 88 de dis, que le rapport des inspections mensuelles
l’ordonnance organique). effectuées à la prison centrale et aux maisons
d’arrêt y annexées, ainsi qu’aux camps de dé-
Section 11: tention22.
Nourriture, hygiène, etc.
Compte tenu de la nouvelle législation, cer-
taines rubriques ne doivent plus faire l’objet Le Procureur Général de la République,
d’un examen spécial de la part du magistrat
inspecteur. Flory KABANGE NUMBI
Il s’agit notamment de la discipline (art. 74 et
suivants), de la nourriture (art. 61 et suivants),
de l’hygiène et des services médicaux (art. 48 et
suivants), des décès (art. 89), des travaux (art.
64 et suivants), de l’adoucissement du régime
(art. 81), de l’exercice des cultes (art. 76) etc.
Si l’officier du ministre public n’a pas reçu mis-
sion de faire porter son inspection sur ces
points, il doit néanmoins, en vertu de ses pou-
voirs généraux de tutelle (art. 8 de l’organisa-
tion et de la compétence judiciaires), signaler
dans son rapport tout acte ou toute omission
qui serait susceptible de causer un préjudice
aux détenus.
Par ailleurs, en sa qualité d’officier du ministre
public, le magistrat inspecteur trouvera une jus-
tification pour certaines de ses interventions
en raison de ce qu’il est chargé par l’article 6
du Code de l’organisation et de la compétence
judiciaires de surveiller l’exécution des lois, des
décrets, des arrêtés, des ordonnances, des rè-
glements, des jugements. Il poursuit d’office ces
exécutions dans les dispositions qui intéressent
l’ordre public. 22
Voir en annexe le schéma du rapport d’ins-
pection
665
3°) X….. contrevenants à l’article 15 de E) Admissions des détenus dans les « pri-
l’ordonnance-loi n° 83/033 du 15 sons » (Voir section 6 du chapitre II ce la
septembre 1967 relative à la police circulaire).
des étrangers (J.O. n° 18 du 15 sep- Vérifier si c’est en vertu d’un des titres
tembre 1983 page 15). énumérés aux articles 30 et 34 de l’ordon-
X… individus incarcérés pendant 8 nance organique que le gardien de prison
jours au maximum dans la mai- et de la maison d’arrêt y annexée a pro-
son d’arrêt et faisant l’objet cédé à toutes les incarcérations. En cas
d’une procédure d’expulsion. d’irrégularités, demande de justification et
IV. Nombre de femmes et d’enfants détenus régularisation.
dans la prison ou maison d’arrêt :
F) Archives pénitentiaires (voir section 7 du
V. Nombre de détenus politiques : leurs noms, Chapitre II de la Circulaire)
leur date d’entrée, le nom et la qualité de
l’autorité qui a ordonné l’incarcération ; Prison (art. 14 de l’ordonnance organique)
base légale de l’incarcération. 1°) Registre d’écrou (art. 31 de l’ordonnance orga-
nique)
En temps ordinaire les prisonniers politiques 2°) Mémento
doivent être mis sans retard à la disposition de 3°) Dossier individuel de chaque détenu
l’autorité judiciaire compétente.
En temps d’état de siège ou d’urgence, il y a lieu Maison d’arrêt (art. 15 de l’ordonnance orga-
de faire application des mesures spéciales qui nique)
auraient été prises légalement. 1°) Registre d’écrou (art. 31 de l’ordonnance orga-
nique)
2°) Registre d’hébergement (art. 37 de l’ordon-
VI. Mesures d’amendement nance organique)
Noter les mesures prises en vue de l’amende- 3°) Mémento. III) Prison ou Maison d’arrêt
ment des détenus : création de bibliothèque,
d’ateliers, de champs, de sports, visite des mi- Un registre unique des sanctions infligées (Article
nistres des différents cultes, etc. 16 de l’ordonnance organique)
Considérations
1°) Vérification de la régularisation de la tenue de
C) Evasions : (article 90 de l’ordonnance ces registres et de ces dossiers
organique) voir section 4 du chapitre 2°) Examen du registre-journal (art. 16,6° de l’or-
II de la circulaire donnance organique)
Nombre, depuis la dernière inspection
1°) X…. préventifs G) Libérations conditionnelles (art. 91 et sui-
2°) X…. condamnés vants de l’ordonnance organique) (Voir
Nombre d’évadés repris, depuis la dernière ins- section 8 du Chapitre II de la Circulaire)
pection
1°) X…. préventifs Nombre depuis la dernière inspection
2°) X…. condamnés
Résultat des enquêtes. Avis a BCS. Vérification de l’existence et de la régularité
1°) de la notice
D) Renseignements et doléances (article 29 2°) de la feuille de renseignements
de l’ordonnance organique). (Voir section 3°) du P.V. de la réunion mensuelle de la Commis-
5 du Chapitre II de la Circulaire). Teneur et sion d’Examen
suites données.
667
Vérification des transmissions des propositions Le rapport des visites des camps de détention,
de la Commission et des feuilles de renseigne- des prisons de police et des maisons d’arrêt y an-
ments. nexées, effectuées par les magistrats au cours de
leurs déplacements, sera établi mutatis mutandis,
H) Libération conditionnelle des vagabonds et de la même façon que le rapport des inspections
des mendiants (art. 104 et 105 de l’ordon- mensuelles effectuées à la prison centrale, à la
nance organique) (Voir section 9 du Cha- prison de police et aux maisons d’arrêt y annexées.
pitre II de la Circulaire)
c) d’acheter, vendre, prêter, emprun- sible, prévenir les erreurs et les fautes
ter quoi que ce soit aux détenus ; des détenus.
d) de faciliter ou tolérer la corres- 9. L’ordre, une fois donné au détenu, doit
pondance ou la conversation des être exécuté.
détenus avec des personnes du S’il ne l’est pas, le surveillant le répète
dehors ; avec calme, mais en attirant l’attention
e) de donner aux détenus des nou- du détenu sur les conséquences de son
velles du dehors ; attitude. Si celui-ci persiste dans son
f) de divulguer aux détenus des refus d’obéir, il y a lieu, suivant la gra-
consignes, instructions et recom- vité des faits, de réclamer l’intervention
mandations de service concernant des chefs hiérarchiques ou d’attendre le
la surveillance et la sécurité de la moment du « rapport » pour signaler
prison ; la conduite du détenu. En aucun cas, le
g) de faire devant les détenus des surveillant ne peut laisser l’incident sans
commentaires ou réflexions quel- suite. Il mettrait son autorité en péril.
conques sur leurs supérieurs ou
A l’exception de la contrainte néces-
sur leurs collègues ;
saire pour faire rentrer dans l’ordre un
h) d’entretenir les détenus de leurs
détenu récalcitrant, toute forme de voie
propres affaires personnelles et
des faits est interdite.
de famille ;
i) de boire ou de manger avec les 11. L’emploi des engins de sûreté (me-
détenus ou les visiteurs de ceux- nottes, camisoles de force) ne peut, sauf
ci. les cas d’urgence, être ordonné que par
4. Les surveillants doivent traiter les déte- le directeur de la prison. Lorsque, suite
nus avec humanité et justice, sans rigu- à l’urgence et à la gravité des faits, les
eurs excessives et inutiles, sans fami- surveillants auront utilisé ces moyens
liarité ni camaraderie, sans faiblesse ni de force, ils en informeront sans retard
partialité. leur directeur.
5. Ils doivent, avant tout, sauvegarder avec 12. L’usage des armes, que les surveillants
soin leur autorité vis-à-vis des détenus. sont éventuellement autorisés à porter,
Ils atteindront ce résultat par la modé- est strictement limité au cas de légitime
ration du langage, en évitant les éclats défense. Pour que le surveillant soit en
de voix, par leur calme et leur sang état de légitime défense, il faut :
froid, par l’austérité et le sérieux de a) que sa vie ou celle d’autrui, c’est-
leurs conversations. à-dire celle d’un collègue, d’un su-
6. Ils ne peuvent tolérer que les détenus périeur, d’un détenu ou de toute
les tutoient en français ou les appellent autre personne, soit l’objet d’un
par leurs noms ou prénoms. danger grave ou d’une menace
grave et imminente ;
7. Les surveillants perdent leur prestige
b) que le surveillant ou la personne
et leur autorité lorsque, à tout propos
menacée ou en danger n’ait plus
et sans cesse, ils adressent aux détenus
à sa disposition d’autre moyen
des ordres, blâmes ou menaces.
d’écarter la menace ou le danger
Ils ne doivent donner que des ordres que l’usage de ses armes.
strictement nécessaires, et sous une 13. Le surveillant doit user de sévérité en-
forme claire et précise. vers les détenus.
8. Par leurs conseils et leur surveillance La sévérité ne consiste pas à traiter les
attentive, ils doivent, autant que pos- détenus avec dureté, brutalité ou gros-
670
sièreté, et moins encore, à les injurier. 17. Dans leur comportement envers les
Elle consiste pour le surveillant à obli- détenus, les surveillants doivent évi-
ger les détenus à respecter toutes ter tous les actes arbitraires et toute
les dispositions réglementaires et à partialité. Ils s’abstiendront de toute
ne pas tolérer sur ce point aucune mesure, démarche ou intervention, qui
transgression ; à adresser aux détenus pourrait être interprétée comme un
les observations que méritent leurs acte de préférence ou de favoritisme au
manquements, à n’entamer avec eux profit d’un détenu.
aucune conversation inopportune ou 18. Une attention toute spéciale doit
déplacée ; à éviter toute familiarité. être consacrée aux prévenus et aux
La sévérité n’exclut pas les sentiments condamnés signalés « dangereux » afin
d’humanité et de bienveillance aux- de mettre obstacle à leurs tentatives
quels a droit tout être humain. d’évasion ou de révolte.
14. Le surveillant doit s’efforcer de com- 19. Les surveillants se montreront prudents
prendre les détenus. Il évitera de leur et circonspects dans leurs rapports avec
répondre froidement ; essayer par des les femmes détenues. Ils ne pénétreront
paroles compatissantes et apaisantes ni séjourneront dans la section des
d’obtenir leur adhésion à la discipline et femmes que pour les besoins stricts du
aux sanctions tant positives que néga-
service. Ils ne pourront en aucun cas y
tives que toute discipline comporte. De
abandonner sans surveillance un détenu
la même manière, il les amènera à sup-
ou tolérer que les hommes contractent
porter leur incarcération avec courage,
les femmes détenues réciproquement.
bonne volonté et patience, et à prendre
de meilleures résolutions pour l’avenir. 20. Il est formellement interdit aux sur-
Pour cela, tout surveillant doit se pré- veillants de prison de servir d’intermé-
senter de l’idée que l’emprisonnement diaire entre détenus incarcérés dans
idéal est celui qui aboutit à une meil- des quartiers différents. Ils ont pour
leure réinsertion sociale du prisonnier. devoir de veiller à ce que la séparation
des détenus en catégories soit obser-
15. Le surveillant a l’obligation de signaler
vée suivant la classification ordonnée
à l’attention de ses chefs les détenus
par leurs supérieurs hiérarchiques.
qui se font remarquer par leur bonne
conduite. Il ne peut oublier que l’un 21. S’il advient que pour les besoins de l’ins-
des buts principaux de la peine est la truction, le ministère public requière la
correction et l’amendement moral du séparation les uns des autres des déte-
délinquant. nus complices, le surveillant veillera à
16. Pour faire respecter l’ordre et la disci- ce que ces détenus ne communiquent
pline, les punitions sont parfois néces- entre eux ni directement ni par per-
saires. Celles-ci sont prononcées par sonne interposée.
le directeur de la prison, sur le rapport 22. Parfois, des individus atteints de
des surveillants. troubles mentaux sont, à défaut de for-
Ceux-ci doivent se faire un devoir strict mation hospitalière susceptible de les
de ne supporter que la vérité sans exa- recevoir, hébergés dans les prisons.
gération comme sans réticence. Ces malades, qui doivent recevoir les
Lorsqu’ils ont des doutes, ils doivent soins appropriés à leur état, ne peuvent
les exposer en toute franchise. Il le fait faire l’objet d’aucune sanction. Le sur-
présente des circonstances atténuantes, veillant devra, à leur égard, se confor-
le sens de l’équité leur exige d’en faire mer strictement aux directives de ses
mention. supérieurs hiérarchiques.
671
Ils veillent à ce qu’il n’en soit fait aucun 11. Le surveillant signale à ses supérieurs
gaspillage, à ce que les ustensiles de hiérarchique, au moment de la cessa-
table soient parfaitement entretenus tion de son service ou plus tôt s’il le
et déposés, après propre et en quantité juge nécessaire, les détenus qui par
suffisante. leurs paroles, leur comportement,
5. Les surveillants font l’appel nominal et leur mauvais état d’esprit, risquent de
constatent la présence réelle des dé- troubler l’ordre ou d’être un mauvais
tenus, au moins trois fois par jour : la exemple pour leurs compagnons ou
qui tentent de les entraîner à mal faire.
matin, le midi et le soir.
12. Les surveillants rapportent immédia-
Ils rendent compte au surveillant disci- tement ou au plus tard au moment du
plinaire du résultat de ces appels. rapport, les infractions commises par
Ils fouillent les détenus à chaque entrée les détenus placés sous leurs ordres.
en quartier et dans les dortoirs et à la 13. Les surveillants chargés de l’enseigne-
sortie des ateliers et chantiers de tra- ment professionnel aux détenus s’ef-
vail. forcent de leur faire acquérir les no-
6. Ils s’assurent par une surveillance active tions du métier, de leur faire produire
et de nombreux contrôles que les dé- un travail utile, d’éviter le gaspillage
tenus ne quittent pas sans autorisation des matières premières. Ils veuillent à
l’endroit où ils doivent se trouver. ce que les détenus prennent le métier
à cœur et qu’ils acquièrent l’esprit de
Avant de les autoriser à quitter ce lieu, groupe. Ils associent judicieusement
ils apprécient le bien – fondé du dépla- leurs enseignements théoriques et
cement et s’entourent de toutes les pratiques. Ils les encouragent dans
précautions nécessaires pour éviter leurs efforts. Ils n’hésitent pas à signa-
les évasions et les actes délictueux des ler à leurs supérieurs ceux d’entre
détenus. les détenus qui ne font pas preuve de
7. Les surveillants inspectent plusieurs fois bonne volonté.
par jour les dortoirs et locaux divers,
les portes, fenêtres et barreaux afin C.III. De quelques fonctions spéciales de
de déceler les tentatives d’évasion ; ils surveillant
s’assurent qu’il existe aucun objet de a. Surveillant portier
nature à compromettre la sûreté et la 1. Le surveillant désigné pour remplir les
salubrité de l’établissement. fonctions de portier est chargé de la
8. Ils veillent à ce que les objets de cou- garde de la porte extérieure de la pri-
chage soient journellement aérés et son.
secoués. Ils prennent des mesures adé- 2. Il interdit l’entrée de la prison à toute
quates dès que la présence de parasites personne non revêtue d’un caractère
est signalée. officiel ou qui ne peut justifier du bien –
9. Les surveillants dirigent et accom- fondé de sa visite. En cas de doute, il en
pagnent les détenus lors du passage réfère immédiatement à ses supérieurs
d’un lieu à un autre. Ils les surveillent hiérarchiques.
à la promenade, à la chapelle, à l’école, 3. Il fait accompagner le visiteur chez le
à l’atelier, etc. directeur de la prison ou son adjoint, en
10. A l’entrée en prison, d’un détenu, le cas d’absence il fait appel au surveillant
surveillant qui le prend en charge lui disciplinaire pour accompagner le visi-
explique les règles de discipline et teur.
l’horaire de la journée auxquels il aura 4. En dehors des heures minimales d’ou-
à se soumettre verture de la prison, il lui est interdit d’y
674
d’accidents divers et de décès dans les prisons visites des médecins et des avocats reçus dans
qu’il supervise et au besoin, dans des cas de le mois par les détenus ainsi que sur l’état des
non assistance à personne en danger qui vien- dispensaires attachés aux institutions péniten-
draient à être constatés ; tiaires ;
De recourir de manière systématique aux pro- Un rapport mensuel devra également m’être
positions d’amendes transactionnelles dans les fait sur les décès enregistrés dans les prisons
cas prévus par la loi. ainsi que sur leurs causes.
J’attire, toutefois, l’attention des magistrats ins- Une enquête doit être menée, chacun dans son
tructeurs concernés dans pareilles transaction ressort, sur la vente des terrains des prisons
que celles-ci ne doivent pas servir d’occasions destinés aux cultures et petit élevage des pri-
de soumettre les assujettis à des tracasseries sonniers ainsi que sur l’utilisation, depuis jan-
de tout genre pour obtenir leur consentement vier 2004, des fonds destinés à la restauration
ou négocier quoi que ce soit avant le classe- des détenus au niveau provincial et de district.
ment de leurs dossiers. Un rapport devra aussi, à cet effet, m’en être
D’étudier et de proposer régulièrement les fait dans le mois de la signature de la présente
dossiers des condamnés à des libérations circulaire.
conditionnelles suivant la procédure définie Je tiens à la large diffusion de la présente cir-
aux articles 91 et suivants de l’ordonnance n°
culaire et à son application stricte par tous les
344 du 17 septembre 1965 portant régime pé-
Magistrats sous vos ordres.
nitentiaire et libération conditionnelle.
S’agissant de l’exécution de la peine de servi-
tude pénale subsidiaire, de veiller à ce qu’il soit Fait à Kinshasa, le 28 décembre 2004.
d’abord payé par le créancier des dommages
intérêts, la provision nécessaire au séjour car- Le Procureur Général
céral de son débiteur avant d’envisager toute de la République,
libération du condamné.
Pour un meilleur suivi de la situation prévalant TSHIMANGA MUKEBA
dans les établissements pénitentiaires, les pro-
cureurs Généraux :
s’en tiendront, désormais, à ce que les inspec-
tions des prisons se fassent régulièrement et
devront sanctionner tous les rapports y affé-
rents établis ou transmis avec retard ;
veilleront également à ce que les lieux de dé-
tentions et les maisons de garde ne servent
de lieu d’hébergement détenus venant des ser-
vices spécialisés et des militaires qui échappent
à son contrôle. Et que les détenus condam-
nés à plus de 5 ans de servitude pénale soient
déployés dans des prisons prévues, à cet effet,
pour leurs occupations quotidiennes afin de
bannir l’oisiveté qui constitue un facteur favo-
rable à la délinquance et un handicap à tout
amendement pour les détenus ;
devront en plus avec leurs procureurs de la
République encourager et me faire rapport des
681
VIIème Partie :
MAGISTRATURE
Article 4 : Article 7 :
Les candidats retenus sur base des articles 1, 2 Le signalement est obligatoire pour tous les
et 3 ci-dessus sont, sur proposition du Conseil magistrats, à l’exception du Premier président
Supérieur de la Magistrature, nommés substi- de la Cour de cassation, du Premier président
tuts du Procureur de la République, par le Pré- du Conseil d’Etat et des Procureurs généraux
sident de la République. près ces juridictions.
Ils sont admis à l’école supérieure de la magis- Il consiste en un bulletin dans lequel sont briè-
trature et soumis à un stage de douze mois vement décrites les activités exercées pendant
dont l’organisation est fixée par le Conseil l’année écoulée et dans lequel sont proposée
Supérieur de la Magistrature. ou attribuée une appréciation du mérite du
A l’issue de ce stage, un rapport ad hoc est magistrat.
obligatoirement dressé par le Procureur de la Il a pour but d’éclairer les autorités com-
République. pétentes sur le rendement, la conscience et les
Sauf prolongation du stage pour une nouvelle aptitudes professionnelles du magistrat.
durée de douze mois décidée par le Conseil L’appréciation du mérite est synthétisée par
Supérieur de la Magistrature, le magistrat qui l’une des mentions suivantes : « élite », « très
a fait l’objet d’un rapport de stage défavorable bon », « bon », «médiocre». Elle est proposée
est relevé de ses fonctions par le Président de au premier échelon et attribuée définitivement
la République sur proposition du Conseil Supé- au second échelon, conformément à l’article 8
rieur de la Magistrature ci-après.
Article 5 : Article 8 :
Le magistrat n’entre en fonction qu’après avoir Les autorités compétentes pour établir le si-
prêté verbalement ou par écrit, devant la juri- gnalement sont :
diction à laquelle il est affecté, le serment : « 1. pour les magistrats dont le grade est égal
je jure de respecter la Constitution et les lois de la à celui de Président de la Cour de cassa-
République démocratique du Congo et de remplir tion ou du Conseil d’Etat ou du Premier
loyalement et fidèlement, avec honneur et dignité, avocat général : les Premiers présidents de
les fonctions qui me sont confiées ». ces juridictions ou les Procureurs généraux
près celles-ci au premier et dernier échelon
Article 6 : ;
Chaque magistrat est inscrit sous un numéro 2. pour les conseillers à la Cour de cassation,
d’immatriculation personnel constitutif de au Conseil d’Etat ou les Avocats généraux
référence d’identification professionnelle dans près ces juridictions : les présidents les
un registre tenu au Secrétariat permanent du plus anciens ou les Premiers avocats géné-
Conseil supérieur de la magistrature. raux les plus anciens, au premier échelon,
les Premiers présidents ou les Procureurs
généraux au second échelon ;
CHAPITRE II : 3. pour les Premiers présidents des cours
DU SIGNALEMENT ET DE LA d’appel et des cours administratives d’appel
PROMOTION DES MAGISTRATS ou les Procureurs généraux près ces cours :
au premier échelon, le Président de la Cour
Section 1re : de cassation, le Président du Conseil d’Etat
Du signalement les plus anciens ou les Premiers avocats
généraux les plus anciens ; au second éche-
684
lon, les Premiers présidents de la Cour de 9. Pour les chefs des services judiciaires spé-
cassation et du Conseil d’Etat ou les Procu- cialisés : le Président de la Cour de cassa-
reurs généraux près ces juridictions. tion le plus ancien ou le Premier avocat gé-
4. pour les présidents des cours d’appel et néral le plus ancien au premier échelon; le
cours administratives d’appel ou les Avo- Premier président de la Cour de cassation
cats généraux près ces cours : au premier ou le Procureur général près cette cour au
échelon, les Premiers présidents de ces deuxième échelon, selon qu’il s’agit d’un
juridictions ou les Procureurs généraux ; au magistrat du siège ou du Parquet ;
second échelon, les présidents de la Cour Si le Chef du service judiciaire spécialisé
de cassation et du Conseil d’Etat les plus est le Président de la Cour de cassation
anciens. ou du Conseil d’Etat le plus ancien, ou les
5. pour les conseillers des cours d’appel et Premiers avocats généraux les plus anciens
des cours administratives d’appel ou les près ces juridictions, le signalement sera
substituts du Procureur général près ces établi, selon le cas, par le Premier président
cours : au premier échelon, les présidents de la Cour de cassation ou par le Procureur
de ces juridictions les plus anciens ou les général près celle-ci au premier et dernier
Avocats généraux près ces cours les plus échelon ;
anciens et, au second échelon, les Premiers 10. pour l’adjoint du chef de service judiciaire
présidents de ces juridictions ou les Procu- spécialisé, le chef de service au premier
reurs généraux; échelon, le Président de la Cour de cas-
6. pour les présidents des tribunaux de sation le plus ancien ou le Premier avocat
Grande Instance ; les présidents des tribu- général le plus ancien au second échelon ;
naux du Travail, les présidents des tribunaux 11. pour les magistrats affectés dans les ser-
du Commerce ou les Procureurs de la Ré- vices judiciaires spécialisés : l’adjoint du chef
publique: au premier échelon, le Président de service concerné au premier échelon, le
de la Cour d’appel le plus ancien ou l’Avo- chef de service au second échelon.
cat général près la Cour d’appel le plus an-
cien ; au second échelon, les Premiers pré- Article 9 :
sidents des cours d’appel ou les Procureurs Le signalement est établi chaque année.
généraux près ces cours ; L’autorité qui établit le bulletin de signalement
7. pour les juges des tribunaux de Grande Ins- en transmet, dans un délai de huit jours, une
tance, les présidents des tribunaux de Paix, copie au magistrat concerné. Celui-ci peut,
les présidents des tribunaux du Travail, les dans les quinze jours de la réception de la co-
présidents des tribunaux du Commerce pie du bulletin, introduire, s’il échait, un recours
ou les Premiers substituts du Procureur de hiérarchique contre l’appréciation du mérite
la République : au premier échelon, le Pré- décernée au premier échelon. Le recours est
sident du tribunal de Grande Instance ou transmis avec bulletin de signalement à l’auto-
le Procureur de la République, au second rité compétente pour l’attribution définitive.
échelon, les Premiers présidents des cours
d’appel ou les Procureurs généraux près La décision d’attribution définitive du mérite
ces cours ; est notifiée au magistrat. Elle n’est susceptible
d’aucun recours.
8. pour les juges de paix ou les substituts du
Procureur de la République : au premier Un exemplaire du bulletin de signalement dé-
échelon, le Président du tribunal de Paix ou finitif est transmis au Secrétariat du Conseil
le Premier substitut du Procureur de la Ré- supérieur de la magistrature ainsi qu’à tous
publique le plus ancien ; au second échelon, les chefs hiérarchiques du magistrat concerné
le Président du tribunal de Grande Instance pour classement au dossier personnel de l’inté-
ou le Procureur de la République ; ressé.
685
Article 16 :
Conformément aux dispositions de l’article 11 TITRE DEUXIEME :
ci-dessus, les chefs des juridictions et les chefs DES DROITS, DES DEVOIRS,
d’offices des parquets sont nommés par le DES POSITIONS, DE LA RELEVE
Président de la République, sur proposition du ANTICIPEE DES FONCTIONS
Conseil supérieur de la magistrature. ET DE LA DEMISSION DES
MAGISTRATS
CHAPITRE 1er :
DES DROITS ET DES DEVOIRS
DU MAGISTRAT
Section unique :
Dispositions générales
687
conseil d’Etat et des Parquets généraux près chambre du Conseil supérieur de la magis-
ces juridictions à l’égard de qui la sanction est trature siégeant comme organe discipli-
prononcée en premier et dernier ressort. naire au premier degré ;
Le magistrat qui a subi l’une des trois pre- 2. un exemplaire est remis au concerné par
mières sanctions citées ci-haut est écarté de la celui qui a constaté la faute disciplinaire ;
promotion en cours. 3. un exemplaire est envoyé au Chef hiérar-
chique de celui qui a constaté la faute disci-
Article 49 : plinaire ;
Le pouvoir disciplinaire est exercé par le 4. un exemplaire est envoyé au Secrétariat
Conseil supérieur de la magistrature. Le blâme, permanent du Conseil supérieur de la ma-
la retenue du traitement et la suspension sont gistrature ;
prononcés par le Conseil supérieur de la ma- 5. un exemplaire est envoyé, selon le cas, au
gistrature et la révocation par le Président de Premier président de la Cour de cassation,
la République sur proposition du Conseil supé- du Conseil d’Etat ou aux Procureurs géné-
rieur de la magistrature. raux près ces juridictions.
Section 2 : Article 52 :
De la procédure disciplinaire Tout constat de faute disciplinaire est suivi de
Article 50 : l’ouverture d’une enquête.
Les chefs de juridictions et les chefs d’offices Les chefs de juridictions et les chefs d’offices
des parquets constatent toute faute discipli- des parquets peuvent désigner un magistrat
naire commise par les magistrats placés sous de rang au moins égal à celui du magistrat mis
leur autorité. en cause pour accomplir les devoirs d’enquête
qu’ils précisent.
Ils constatent en outre toute faute disciplinaire
commise par les chefs de juridiction et par les Sans préjudice de l’alinéa précédent, les magis-
chefs d’office des parquets inférieurs selon le trats membres de l’Inspectorat général peuvent
cas. être chargés par le Premier président de la
Cour de cassation, du Conseil d’Etat ou par
Les magistrats membres de l’Inspectorat géné-
ral peuvent constater toute faute disciplinaire les Procureurs généraux près ces juridictions,
commise par tout magistrat de grade égal ou selon le cas, d’accomplir des devoirs d’enquête
inférieur à celui du magistrat instrumentant. qu’ils déterminent à charge de tout magistrat
de rang égal ou inférieur à celui du magistrat
Les fautes disciplinaires commises par les Pre- inspecteur.
miers présidents de la Cour de cassation ou
du Conseil d’Etat sont constatées par les Pro- Toutefois, lorsque la faute disciplinaire est com-
cureurs généraux près ces juridictions. Celles mise soit par les Premiers présidents de la Cour
commises par ces derniers sont constatées par de cassation, du Conseil d’Etat, soit par les Pro-
les présidents des juridictions près ces offices. cureurs généraux près ces juridictions, le Pré-
Cette disposition s’applique mutatis mutandis sident du Conseil supérieur de la magistrature
aux magistrats militaires. désigne un Président de la Cour de cassation,
du Conseil d’Etat ou un Premier avocat général
Article 51 : près ces juridictions pour mener l’enquête pré-
Le procès-verbal de constat de faute disci- vue à l’alinéa premier du présent Article
plinaire est établi en six exemplaires répartis Le magistrat chargé de l’enquête adresse un
comme suit :
rapport, selon le cas, au Président du Conseil
1. deux exemplaires sont immédiatement supérieur de la magistrature ou aux chefs de
transmis à l’autorité habilitée à saisir la juridictions ou chefs d’offices des parquets.
695
Article 61 : Section 3 :
L’action disciplinaire demeure distincte et indé- Du déport et de la récusation
pendante de l’action répressive à laquelle ou
autre de droit commun à laquelle peuvent don- Article 63 :
ner lieu les mêmes faits.
Les membres du Conseil supérieur de la magis-
L’action judiciaire n’est pas suspensive de l’ac- trature sont susceptibles de récusation et sont
tion disciplinaire. tenus de se déporter dans tous les cas prévus
Dans le cas où une peine disciplinaire a été au Code de l’organisation et de la compétence
prononcée avant que la juridiction judiciaire ait judiciaires.
statué, le magistrat peut, si cette dernière l’a
renvoyé des poursuites faute de preuve ou a Section 4 :
déclaré l’action non fondée demander la révi- De la prescription
sion de la mesure disciplinaire.
Par dérogation aux dispositions du présent Article 64 :
chapitre, dans le cas où le magistrat a été L’action disciplinaire se prescrit un an révolu
condamné définitivement à une peine de ser- après la commission des faits.Toutefois, lorsque
vitude pénale principale pour infraction inten- les faits sont constitutifs d’une infraction à la
tionnelle, le Conseil Supérieur de la Magistra- loi pénale, l’action disciplinaire se prescrit en
ture est tenu de le proposer à la révocation sur même temps que l’action publique.
simple constatation de condamnation.
Les causes d’interruption de la prescription
Il en est de même du magistrat définitivement prévues en matière pénale sont applicables,
condamné à la suite de la procédure de la prise mutatis mutandis, à l’action disciplinaire.
à parie pour concussion ou dol commis dans
l’exercice de ses fonctions ou à l’occasion de CHAPITRE II :
l’exercice de celles-ci.
DES INCOMPATIBILITES
Sans préjudice des dispositions de l’article 54
de la présente Loi organique, magistrat faisant
697
Article 66 : Article 71 :
Aucun magistrat ne peut directement ou indi- La pension de retraite est égale aux trois quarts
rectement exercer un commerce quel qu’il soit. du dernier traitement mensuel d’activité.
Les magistrats retraités bénéficient des avan-
Article 67 : tages sociaux prévus aux 2ème et 5ème points du
Le Président du Conseil supérieur de la magis- 1er alinéa de l’article 25.
trature peut, dans des cas particuliers et par Toutefois, lorsque le magistrat bénéficie de
dérogation à l’article 65, autoriser un magistrat l’éméritat prévu à l’article 83, sa pension de re-
à enseigner dans une université ou dans un ins- traite est égale à son dernier traitement men-
titut supérieur. suel d’activité.
Toutefois, le Chef de juridiction ou d’office peut Lorsque le barème des traitements des ma-
accorder provisoirement cette autorisation, à gistrats en activité subit une augmentation, la
condition d’en informer le Conseil supérieur pension de retraite est revue dans les mêmes
de la magistrature. proportions.
s’est volontairement exposé, ou si elle est liquidée au conjoint survivant ou, à défaut de
imputable au refus ou à la négligence de l’inté- celui-ci, par parts égales aux enfants du de cujus
ressé de se soumettre à un traitement médical entrant en ligne de compte pour l’octroi des
préventif. allocations familiales.
La réalité des maladies ou infirmités et l’inapti-
tude au service sont appréciées par la commis- Section 3 :
sion médicale prévue à l’article 42. De la rente de survie
et de l’allocation de décès
Article 73 :
Article 76 :
La pension d’inaptitude est égale, pour les
Le conjoint du magistrat soumis au présent sta-
douze premiers mois, à la totalité du montant tut a droit à une rente de survie :
annuel du dernier traitement d’activité du ma-
1. si le conjoint magistrat est décédé en cours
gistrat concerné.
de carrière ;
Pour les années suivantes, cette pension est ra- 2. si le conjoint magistrat décédé était titulaire
menée aux trois cinquièmes du montant annuel d’une pension de retraite ou d’inaptitude à
du dernier traitement d’activité. la condition que le mariage ait précédé la
Nul ne peut jouir simultanément, à la charge du cessation définitive des services.
Trésor, de deux pensions, d’une pension et d’un Le montant de la rente de survie est égal à :
traitement ou d’un salaire. 1. la totalité du montant annuel du dernier
Lorsque le barème des traitements des ma- traitement d’activité du de cujus pour les
gistrats en activité subit une augmentation, la douze premiers mois qui suivent le décès
pension d’inaptitude est revue dans les mêmes intervenu en cours de carrière ;
proportions. 2. 50% de la pension du de cujus si celui-ci est
décédé pensionné.
Section 2 :
Article 77 :
De l’allocation de fin de carrière
L’orphelin d’un magistrat soumis au présent
Article 74 : statut a droit à une rente d’orphelin jusqu’à
l’âge de dix-huit ans. Peuvent y prétendre :
Tout magistrat qui, pour une cause autre que
le décès, la démission d’office ou la révocation, 1. les enfants du magistrat, à condition qu’ils
soient nés avant ou neuf mois après la ces-
cesse définitivement ses services après une
sation définitive des services du magistrat ;
carrière d’au moins dix ans, reçoit une alloca-
2. les enfants adoptés par le magistrat, à
tion de fin de carrière.
condition que l’acte d’adoption ait précédé
Le montant de cette allocation est égal à un la cessation définitive des services du ma-
quart, deux quarts ou trois quarts du montant gistrat ;
annuel du dernier traitement d’activité, selon 3. les enfants reconnus et déclarés à l’état civil
que l’intéressé a accompli une carrière d’au avant la cessation définitive des services du
moins dix ans, quinze ans ou vingt ans. L’allo- magistrat ;
cation de fin de carrière est exempte de toute 4. les enfants que le conjoint a retenus d’un
imposition. précédent mariage, à condition que le ma-
riage avec le magistrat qui a ouvert le droit
Article 75 : à la rente d’orphelin ait été contracté avant
la cessation définitive des services et que
Lorsque le magistrat décède avant le paiement les enfants aient donné lieu à l’attribution
de l’allocation de fin de carrière, celle-ci est d’allocations familiales à ce conjoint ;
699
5. les enfants sous tutelle du magistrat, à Le montant de l’allocation de décès est égal à
condition que la tutelle ait été déférée trois mois de traitement mensuel d’activité du
avant la cessation définitive des services défunt.
du magistrat et que les enfants aient donné
lieu à l’attribution d’allocations familiales au CHAPITRE II :
magistrat. DU TITRE HONORIFIQUE ET DE
L’EMERITAT DU MAGISTRAT
Par dérogation au premier alinéa, les orphelins
qui poursuivent normalement leurs études ou
qui sont en apprentissage non rémunéré ont
Section unique :
droit à la rente jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans. De l’honorariat et de l’éméritat
Article 83 :
Article 78 :
L’honorariat est le droit pour un ancien magis-
Le montant annuel de la rente d’orphelin par trat de porter, après la cessation définitive de
enfant est égal à : ses fonctions, le titre de son dernier grade au
1. 5% du montant annuel du dernier traite- moment où intervient la fin de sa carrière.
ment d’activité du magistrat si celui-ci est
L’éméritat est le droit pour un ancien magistrat
décédé en cours de carrière ;
de continuer à bénéficier de son dernier traite-
2. 10% de la pension du magistrat si celui-ci ment d’activité.
est décédé pensionné.
Lorsque le barème des magistrats en activité
Article 79 : subit une augmentation, celle-ci concerne éga-
lement, dans les mêmes proportions, les magis-
Le conjoint survivant qui se remarie est déchu
trats émérites.
du droit à la rente. Celle-ci est allouée et répar-
tie à parts égales aux orphelins visés à l’article Bénéficie de l’honorariat et de l’éméritat, le
77 ci-dessus. magistrat qui, âgé d’au moins soixante ans d’âge,
obtient sa retraite anticipée, s’il a accompli au
Article 80 : moins trente ans de service ininterrompu.
Lorsque les barèmes des traitements attachés Si le Premier président de la Cour de cassation,
aux grades des magistrats en activité de service du Conseil d’Etat et les Procureurs généraux
subissent une augmentation générale, les rentes près ces juridictions cessent d’exercer leurs
sont revues dans une proportion identique. fonctions, ils sont d’office admis à l’éméritat.
Ils bénéficient en outre de l’honorariat. Les
Article 81 : autres magistrats de la Cour de cassation, du
La rente est acquise par mois. Elle prend cours Conseil d’Etat et des Parquets généraux près
le premier jour du mois qui suit le décès du ces juridictions dont l’exercice des fonctions
magistrat. Elle n’est pas imposable. prend fin après vingt-cinq ans au moins de
services ininterrompus bénéficient également
Article 82 : de l’éméritat et de l’honorariat si, avant leur
nomination à d’autres fonctions en dehors du
Lorsqu’un magistrat est décédé en cours de Pouvoir judiciaire, ils avaient accompli au moins
carrière, le conjoint survivant a droit à une vingt-cinq ans de carrière et qu’ils ne veulent
allocation de décès. Cette allocation n’est pas pas réintégrer la magistrature ou qu’il y a im-
imposable.A défaut du conjoint survivant, l’allo- possibilité de les replacer en activité de service.
cation de décès est accordée par parts égales
aux enfants entrant en ligne de compte pour Le magistrat honoraire conserve le privilège de
l’octroi des allocations familiales. juridiction tel que prévu par le Code de l’orga-
nisation et de la compétence judiciaires.
700
Article 84 : Article 88 :
Les dispositions du présent statut, sauf celles En attendant la création de l’école supérieure
prévues à l’article 17 et à son annexe, sont ap- de la magistrature prévue à l’article 4, alinéa
plicables aux magistrats militaires en leur qua- 2 de la présente loi, le Conseil supérieur de
lité de magistrat, à moins que le Code de justice la magistrature organisera pour les nouveaux
militaire et les autres dispositions applicables magistrats tels sessions de formation qu’il esti-
aux officiers des Forces armées de la Répu- mera appropriées.
blique démocratique du Congo n’en disposent
autrement. Article 89 :
Les actions disciplinaires en cours se pour-
Article 85 : suivront conformément aux dispositions plus
Les magistrats retraités de la Cour de cassa- favorables de la présente loi.
tion, du Conseil d’Etat et des Parquets géné-
raux près ces juridictions qui le désirent sont Article 90 :
admissibles au barreau près ces juridictions.
Les dispositions de la présente loi ne s’ap-
pliquent pas aux membres de la Cour consti-
Article 86 : tutionnelle.
Les juges assesseurs sont exclusivement affec-
tés auprès des tribunaux de paix. Ils y siègent Article 91 :
en qualité de consultants lorsque ceux-ci font
Sont abrogées l’Ordonnance-loi n° 88/056 du
application de la coutume. Ils sont désignés et,
29 septembre 1988 portant statut des magis-
le cas échéant, relevés de leurs fonctions par
trats ainsi que toutes les dispositions anté-
le Premier président de la Cour de cassation,
rieures contraires à la présente loi.
après avis du Conseil supérieur de la magistra-
ture.
Article 92 :
La rémunération initiale des juges assesseurs
La présente Loi entre en vigueur à la date de sa
est équivalente aux trois cinquièmes de celle
promulgation.
des magistrats de la dernière catégorie.
Article 87 :
Ne sont pas magistrats au sens de la présente ANNEXE ORDRE
loi : HIERARCHIQUE DES GRADES
1. les juges consulaires tels qu’établis par la DES MAGISTRATS
loi n° 002/2001 du 3 juillet 2001 portant
organisation des tribunaux du commerce ; Catégorie 1
2. les juges assesseurs des tribunaux de travail;
3. les juges assesseurs des tribunaux de paix. 1) Premier président de la Cour de cassation ;
2) Procureur général près la Cour de cassation;
3) Premier président du Conseil d’Etat ;
4) Procureur général près le Conseil d’Etat.
701
sont des professionnels de haute qualité intel- appareil judiciaire indépendant, impartial et
lectuelle. compétent qui assure la protection effective
des droits de l’homme et des libertés.
3. Conclusion : La confiance du public à la fois dans l’autorité
morale et dans l’intégrité de l’appareil judiciaire
Toutes les conditions de production d’un docu- est essentielle à la légitimité des institutions
ment de grande qualité intellectuelle ont été démocratiques.
respectées : l’expertise nationale (magistrature
congolaise) et internationale de haut niveau, L’indépendance consacrée par la Constitution
les opinions de la société civile, l’implication doit être mise en œuvre non seulement par
des différents syndicats des magistrats de la les autres institutions mais aussi par les magis-
République Démocratique du Congo, la docu- trats eux-mêmes. Sa réalisation repose sur les
mentation tant au niveau congolais qu’interna- valeurs fondamentales liées à la fonction judi-
tional suffisamment fournie, la prise en compte ciaire que sont l’impartialité, l’intégrité, l’éga-
de l’expression de la consultation nationale lité, la diligence, la compétence et le devoir de
des magistrats dans toutes les provinces du réserve.
pays. C’est pourquoi, le présent projet Code Actuellement, ces règles éthiques et déontolo-
d’éthique et de déontologie des magistrats de- giques sont éparses et lacunaires. II était donc
vrait être approuvé et adopté rapidement. nécessaire d’élaborer un ensemble cohérent et
complet qui tient compte, d’une part des règles
Fait à Kinshasa, le 16 mai 2011. tirées notamment de la Constitution et des
lois organiques portant statut des magistrats
Le Secrétaire permanent du Conseil et portant organisation et fonctionnement du
supérieur de la magistrature, Conseil Supérieur de la Magistrature, et d’autre
part des instruments juridiques internationaux
Jean UBULU PUNGU ratifiés par la République Démocratique du
Premier Président de la Cour d’appel Congo .
L’effectivité de l’indépendance et de l’impartia-
CODE D’ETHIQUE lité du pouvoir judiciaire suppose que soient
ET DE DEONTOLOGIE clairement édictées les obligations particulières
DES MAGISTRATS attachées à l’exercice des fonctions de magis-
trat. La codification des principes éthiques et
déontologiques de sa fonction est essentielle
Exposé des motifs
tant pour le magistrat, pour la population que
La Constitution du 18 février 2006 a posé le pour le Conseil Supérieur de la Magistrature.
principe fondamental de l’indépendance du Le présent Code d’éthique et de déontologie
pouvoir judiciaire. Elle a donné pour mission au des magistrats répond à cette exigence.
pouvoir judiciaire d’être « le garant des liber-
tés individuelles et des droits fondamentaux des CHAPITRE Ier :
citoyens ».
DE L’INDÉPENDANCE
L’indépendance du pouvoir judiciaire tire sa
nécessité de cette mission fondamentale car Article 1er :
elle en garantit l’exercice effectif et constitue
le fondement de l’impartialité. L’indépendance L’indépendance du magistrat est une exigence
est avant tout un droit du justiciable et un de- préalable au respect du principe de la légalité
voir pour les magistrats. et une garantie fondamentale des libertés indi-
viduelles et des droits fondamentaux des per-
Les garanties accordées au pouvoir judiciaire
sonnes.
ont pour contrepartie le fonctionnement d’un
706
qui lui incombent sur les affaires dont il est Article 25:
saisi, avec promptitude, selon les prescriptions Le magistrat dispose de la liberté d’expression,
légales relatives aux délais, sous réserve de de croyance, d’association, de réunion et syn-
prorogation dument motivée. dicale. Toutefois, dans l’exercice de ces droits,
Le magistrat du parquet prend les décisions et il se conduira toujours de sorte à préserver la
réquisitions et ainsi que les autres actes qui lui dignité et l’impartialité de la fonction judiciaire.
incombent sans retard, avec promptitude et en
respectant les délais légaux. Article 26:
Le magistrat réprouve l’absence de diligence L’exercice de fonctions politiques est incompa-
éventuelle de ses collègues. tible avec l’exercice des fonctions de magistrat.
Le magistrat ne peut exercer de mandat poli-
CHAPITRE VI : tique qu’après avoir obtenu sa mise en dispo-
DE LA COMPÉTENCE nibilité.
PROFESSIONNELLE
Le magistrat ne peut diriger une organisation
politique ou occuper une fonction de respon-
Article 22 : sabilité au sein de celle-ci.
La compétence est une exigence fondamentale
Il est interdit au magistrat de :
pour l’exercice correct de la charge judiciaire.
• Prononcer des discours au nom d’une or-
Le magistrat a l’obligation de maintenir et d’en- ganisation politique ;
tretenir ses compétences professionnelles et • Arborer des insignes d’un parti politique ;
de mettre à jour ses connaissances juridiques.
• Prendre part à des réunions politiques pu-
Il s’applique, par un effort constant, à améliorer bliques et participer publiquement à des dé-
la maîtrise et la qualité de ses services. bats politiques hormis ceux qui concernent
le fonctionnement de la Justice ;
Article 23: • Signer des pétitions à caractère politique et
Le magistrat s’emploiera à entretenir et à amé- solliciter des contributions financières pour
liorer ses connaissances juridiques et aptitudes des organisations politiques.
professionnelles ainsi que les qualités éthiques
personnelles, nécessaires à une bonne exécu- CHAPITRE VIII :
tion de ses fonctions, dans la mesure des possi- DES DISPOSITIONS FINALES
bilités de formation existantes.
Le magistrat doit se tenir informé sur l’évolu- Article 27:
tion du droit, y compris les conventions inter- Les dispositions du présent Code ont valeur
nationales dûment ratifiées par la République obligatoire pour tous les magistrats.
Démocratique du Congo. Tout manquement aux obligations déontolo-
giques du présent Code expose son auteur à
CHAPITRE VII : des éventuelles poursuites disciplinaires selon
DU DEVOIR DE RÉSERVE les modalités prescrites par la loi.
Adopté à Kinshasa, le 26 mai 2011 par l’As- procès-verbal de constat de faute discipli-
semblée Générale du Conseil Supérieur de la naire au Président du Conseil Supérieur de
Magistrature réunie en session extraordinaire la Magistrature et au Secrétaire Permanent
de mai 2011. afin de permettre à ce service technique
de suivre l’évolution des dossiers ouverts ;
3. Tout chef de juridiction ou d’office doit
Le Président du Conseil Supérieur
désigner un magistrat ou des magistrats
de la Magistrature, pour conduire l’enquête disciplinaire et
Jérôme KITOKO KIMPELE doit informer les autorités compétentes
Premier Président de la Cour de toute décision prise à la réception du
rapport d’enquête ;
Suprême de Justice
4. En cas d’interdiction d’un magistrat, tout
chef de juridiction ou d’office doit veiller à
informer les autorités désignées par la loi ;
NOTE CIRCULAIRE N° 001/ 2012 5. Tout Président de chambre provinciale de
DU 13 FÉVRIER 2012 RELATIVE discipline est tenu de transmettre à temps
au Président du Conseil Supérieur de la
AU RELÈVEMENT DE LA Magistrature les décisions rendues par sa
DISCIPLINE DES MAGISTRATS chambre afin de lui permettre d’entériner
ces décisions ou de relever appel.
A tous les Premiers Présidents des cours d’ap-
pel et Présidents des chambres provinciales de Enfin, tout Premier Président de la Cour d’ap-
discipline, pel et Président de chambre provinciale de dis-
Il me revient de vous rappeler que les ate- cipline qui enfreindra les présentes instructions
liers sur la carrière et la discipline organisés à sera exposé à des sanctions disciplinaires.
travers vos ressorts respectifs par le Conseil
supérieur de la Magistrature avec l’appui tech- Fait à Kinshasa, le 13 février 2012.
nique et financier des partenaires extérieurs
principalement l’USAID/ ProJustice et PNUD Le Premier Président de la Cour
ont permis suffisamment de renforcer les capa- Suprême de Justice,
cités des Magistrats en matière de procédure Jérôme KITOKO KIMPELE
disciplinaire et d’opérationnaliser les chambres Président du Conseil Supérieur
provinciales de discipline. de la Magistrature
Dorénavant, j’attire votre attention sur l’obli-
gation de faire fonctionner vos chambres de
discipline en tout cas d’atteinte aux règles élé-
mentaires relatives à l’éthique et à la déonto-
CIRCULAIRE N° 0014/D.088/
logie professionnelle dont tout Magistrat de
votre ressort se serait rendu coupable. IM/PGR/2010 DU 17 FÉVRIER
2010 RELATIVE À LA BONNE
A cet effet, afin de relever la discipline dans le
corps, un train de mesures est arrêté et est à MARCHE DE SERVICE
faire respecter dans vos ressorts respectifs : - A Messieurs les Procureurs Généraux
1. Tout chef de juridiction ou d’office est près les cours d’appel ;
tenu de faire fixer à la chambre de disci- - A Mesdames et Messieurs les Procureurs
pline tout dossier disciplinaire clôturé et de la République près les Tribunaux de
non classé ; Grande instance ;
2. Tout chef de juridiction ou d’office est tenu - A Mesdames et Messieurs les premiers
de transmettre systématiquement tout substituts, chefs des Parquets secondaires,
710
professionnelles auxquelles ils sont astreints Messieurs les procureurs généraux et procu-
dans l’exercice de leurs fonctions. reurs de la République (tous),
Autant la liberté syndicale est garantie par la Il m’a été donné de constater que certains ma-
Constitution de notre pays, autant la profession gistrats se permettent d’appliquer des mesures
de magistrat est régie par un statut auquel ce du statut à l’égard du personnel de l’ordre judi-
dernier est soumis et qu’il doit scrupuleuse- ciaire placé sous leurs ordres sans pour autant
ment respecter. en justifier une compétence légale. Il s’agit
C’est pourquoi il me parait impérieux de rap- d’une pratique issue de l’ordonnance-loi n°
peler à tous les syndicats de magistrats et à 73/023 du 4 juillet 1973 portant statut du per-
leurs membres que le pouvoir judiciaire au sonnel de l’État. D’après cette loi et plus par-
sein duquel ils développent leurs activités est ticulièrement dans sa mesure d’exécution (voir
un secteur public particulier, qui attend d’eux ordonnance n° 74/311 du 5 novembre 1974) il
une conduite conforme aux exigences républi- fut prévu un règlement d’administration relatif
caines et compatibles à la sensibilité du corps, au personnel des services judiciaires.
ainsi qu’une attitude participative.
A ce jour, la loi de 1973 tout comme les statuts
Par conséquent, il est interdit à tout mouve- particuliers se rapportant à cette loi ont été
ment syndical : abrogés par la loi n° 81/003 du 17 juillet 1981
- d’installer son siège dans les juridictions portant statut du personnel de carrière des
et offices ou d’en faire le lieu de déploie- services publics de l’État.
ment ;
Je me permets, à cet effet, de vous rappeler que
- d’inciter ses membres à violer sciemment
les dispositions statutaires et les conve- le statut actuellement en vigueur ainsi que ses
nances professionnelles ; mesures d’exécution n’ont retenu aucune dis-
- de paralyser la fonction régulière des position particulière en matière de gestion du
cours, tribunaux et parquets en recourant personnel de l’ordre judiciaire par des magis-
à des voies de fait dictées par un mobile trats.
extra-syndical. A cet égard, vous devrez vous abstenir désor-
mais de poser des actes relatifs aux poursuites
Pareils comportements exposent leurs auteurs
disciplinaires ou à la cotation à l’endroit de Se-
à des poursuites disciplinaires.
crétaires des Parquets ou des inspecteurs de la
police judiciaire mis à votre disposition.
Fait à Kinshasa, le 27 Septembre 2011.
Il vous appartient plutôt de requérir, en de
Le Premier Président de la Cour besoin, le chef administration hiérarchique d’un
Suprême de Justice, secrétaire ou d’un inspecteur de police judi-
ciaire à faire des propositions tant en ce qui
Jérôme KITOKO KIMPELE
concerne la poursuite disciplinaire qu’à l’éta-
Président du Conseil Supérieur blissement de cotation.
de la Magistrature
Les présentes instructions sont d’une applica-
tion scrupuleuse.
NOTE DE SERVICE N° 133/D.002/
Fait à Kinshasa, le 20 juillet 1989.
PERS/PGR/89 DU 20 JUILLET
1989 RELATIVE À LA GESTION Le Procureur général de la République,
DU PERSONNEL DES SERVICES TSHIMANGA MUKEBA
JUDICIAIRES PAR LES
MAGISTRATS
713
Sont Agents Publics de l’Etat, notamment : de ses fonctions ou de son mandat, sont
1. le Président de la République, Chef de imposées par les lois et règlements.
l’Etat ; 3°) « Ethique Professionnelle » : l’ensemble
2. les membres du Parlement ; des valeurs morales et des principes déon-
3. les membres du Gouvernement ; tologiques qui guident le comportement,
les attitudes et les agissements de l’Agent
4. les magistrats des Cours et Tribunaux ;
Public de l’Etat dans l’exercice de ses fonc-
5. les Ambassadeurs et Envoyés Extraordi- tions ou de son mandat.
naires ;
6. les Autorités chargées de l’administra-
CHAPITRE II :
tion des Circonscriptions Territoriales
DE L’OBJET ET DU CHAMP
et les membres des Assemblées des
Entités Administratives Décentralisées;
D’APPLICATION
7. le personnel politique et administra- Article 2 :
tif des Services de la Présidence de la Le présent Code a pour objet :
République ; • préciser les règles de conduite en matière
8. le personnel politique et administratif d’intégrité morale et d’éthique profession-
de l‘Administration du Parlement; nelle ;
9. le personnel politique et administratif • d’aider l’Agent Public de l’Etat à respecter
des Cabinets des Ministères ; ces règles ;
10. les agents de l’administration de tous les • de favoriser l’amour du travail et la bonne
Ministères; gestion de la chose publique ;
11. les magistrats et le personnel adminis- • de lutter contre les anti-valeurs dans les
tratif de la Cour des Comptes ; milieux socio-professionnels.
12. le personnel de l’administration des
Services de Sécurité ; Article 3 :
13. le personnel civil et militaire oeuvrant Le présent Code s’applique à tout Agent Public
au sein des Forces Armées Congolaises de l’Etat tel que défini à l’article 1er ci-dessus,
; sans préjudice des dispositions constitution-
14. les agents de la Police Nationale Congo- nelles ainsi que des dispositions particulières
laise ; des Codes, Statuts, Règlements d’administra-
tion ou Conventions Collectives en vigueur.
15. les mandataires actifs et non actifs dans
les Institutions de droit public, les En-
treprises et Organismes publics ainsi TITRE II:
que les Entreprises d’économie mixte ; DES RÈGLES DE CONDUITE
16. le personnel des Institutions de droit DE L’AGENT PUBLIC DE L’ETAT
public, des Entreprises publiques et des
Organismes publics personnalisés ; CHAPITRE 1er :
17. les employés des Entreprises privées ou DES VALEURS DE RÉFÉRENCE
d’économie mixte exerçant une activité DE L’AGENT PUBLIC DE L’ETAT
publique pour le compte de l’Etat. Article 4 :
2°) « Compétence Professionnelle » :
Les valeurs de référence de l’Agent Public de
l’aptitude d‘un Agent Public de l’Etat à ac-
l‘Etat reposent sur la compétence et l’éthique
complir personnellement et consciencieu-
professionnelles telles que définies à l’article
sement toutes les obligations qui, en vertu
1er cidessus.
715
Article 14 : Article 17 :
En cours comme après sa carrière ou son man- L’Agent Public de l’Etat doit s’interdire de solli-
dat, l’Agent Public a l’obligation de ne pas divul- citer, de réclamer, d’accepter ou de recevoir ou
guer le secret professionnel. d’offrir un don, un cadeau ou tout autre avan-
tage en nature ou en espèce pour s’acquitter
Article 15 : ou s’abstenir de s’acquitter de ses fonctions,
Dans l’exercice de ses fonctions, l’agent public mandat ou obligations professionnelles.
de l’Etat doit éviter de faire usage abusif des
ressources publiques tant matérielles que fi- Article 18 :
nancières. L’Agent Public de l’Etat qui est exposé à des
Il ne peut utiliser les biens publics pour des fins tentatives de corruption ou qui en est témoin
personnelles que s’il obtient une autorisation a l’obligation d’en informer immédiatement
légale écrite. par écrit son supérieur hiérarchique et, le cas
échéant, saisir directement l’autorité compé-
Il doit se garder de la destruction ou de la sub- tente en matière disciplinaire et/ou pénale.
tilisation des documents, dossiers ou archives.
L’Agent Public exposé aux tentatives de cor-
Article 16 : ruption doit prendre les mesures suivantes :
L’Agent Public de l’Etat doit s’abstenir de toute 1. refuser l’avantage indû ;
pratique contraire à la morale et à l’éthique 2. chercher à identifier la personne qui a fait
professionnelle : l’offre ;
717
3. éviter des contacts prolongés avec la per- ou son mandat en vertu des dispositions par-
sonne susmentionnée ; ticulières du Code, des Statuts, du Règlement
4. essayer d’avoir des témoins, par exemple d’administration ou de la Convention Collec-
des collègues travaillant à proximité ; tive auxquels il est soumis.
5. continuer à travailler normalement.
TITRE III :
Article 19 : DELA PROTECTION
L’Agent Public de l’Etat est tenu à la courtoisie DE L’AGENT PUBLIC DE L’ETAT
dans son langage, ses écrits et tous ses actes.
Il doit faire preuve de sincérité, d’honorabilité, Article 24 :
de civilité et de bonne tenue. L’Agent Public de l’Etat a droit, conformément
Il doit s’abstenir des menaces, injures, intimida- aux règles fixées par le Code Pénal et les lois
tions, harcèlement sexuel ou moral et d’autres spéciales, à une protection contre les menaces,
formes de violence. injures ou diffamation dont il peut être l’objet
dans l’exercice de ses fonctions ou de son man-
Article 20 : dat.
L’Agent Public de l’Etat doit faire preuve d’une L’Etat est tenu de protéger l’Agent Public contre
grande disponibilité vis-à-vis de sa hiérarchie et les menaces et attaques de quelque nature que
du public. ce soit dont il a pu être l’objet ou de réparer, le
cas échéant, le préjudice subi. Il se subroge aux
Article 21 : droits de l’Agent Public victime pour obtenir
L’Agent Public de l’Etat a le devoir d’encadrer de l’auteur des menaces ou attaques la restitu-
ses collaborateurs pour assurer leur promo- tion des sommes versées à l’Agent Public.
tion et la continuité des services publics.
Article 25 :
Article 22 : Selon leurs moyens financiers, l’Etat, les Orga-
L’Agent Public de l’Etat doit éviter, dans l’exer- nismes publics personnalisés ainsi que les Entre-
cice de ses fonctions, toute discrimination prises publiques ou d’économie mixte doivent
fondée sur l’origine, la race, le sexe, la religion, assurer aux Agents Publics de l’Etat oeuvrant
l’ethnie, les convictions politiques ou philoso- en leur sein une rémunération équitable afin
phiques, ou d’autres considérations liées à la de leur permettre de bien s’acquitter de leurs
personne. obligations professionnelles.
Il ne doit pas réserver aux anciens Agents
Publics de l’Etat un traitement préférentiel ni TITRE IV :
un accès privilégié aux services de l’Adminis- DE LA PROMOTION ET DU
tration.
CONTRÔLE DES PRATIQUES DE
Il doit toujours faire preuve, en toute circons- L’ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE
tance, d’objectivité, d’impartialité et de loyauté
envers sa hiérarchie. Article 26 :
Article 23 : L’Etat ainsi que les Entreprises ou Organismes
publics doivent entreprendre des actions de
L’Agent Public de l’Etat doit s’interdire d’exer-
formation et de sensibilisation des Agents
cer soit par lui-même soit par personne inter-
Publics de l’Etat en matière d’éthique profes-
posée toute activité commerciale, activité pro-
sionnelle et mettre en oeuvre les mesures adé-
fessionnelle, mandat ou service rémunéré ou
même gratuit incompatible avec ses fonctions quates devant permettre au public de dénon-
718
cer tout manquement, par un Agent Public, aux soumis, indépendamment, des peines prévues
devoirs de son état, à l’honneur et à la dignité par le Code Pénal Congolais.
de ses fonctions ou de son mandat.
Article 30 :
Article 27 : Sous peine des sanctions disciplinaires et/ou
A l’entrée en vigueur de ce Code, les respon- pénales prévues par la loi, tout Agent Public de
sables de différents Services sont tenus d’orga- l’Etat investi, à un degré quelconque, du pouvoir
niser à l’intention des Agents Publics de l’Etat disciplinaire a qualité pour ouvrir d’office ou
en activité de service des séances d’explication sur réquisition de ses supérieurs hiérarchiques
du présent Code. ou de l’Observatoire du Code d’Ethique Pro-
Le service ayant dans ses attributions le re- fessionnelle, l’action disciplinaire à charge d’un
crutement et la promotion doit expliquer à Agent Public de l’Etat placé sous son autorité
l’Agent Public de l’Etat les dispositions du pré- ou ses ordres.
sent Code et le mettre à sa disposition.
Article 31 :
Article 28 : Toute action disciplinaire à charge d’un Agent
Il est institué un Observatoire du Code Public de l’Etat doit être ouverte et clôturée
d’Ethique Professionnelle, en sigle « OCEP ». dans les délais requis et suivant la procédure
disciplinaire définie par les lois et règlements
L’Observatoire du Code d’Ethique Profession- en vigueur en la matière.
nelle a pour mission :
• d’assurer dans les milieux professionnels et Article 32 :
auprès du public la promotion, la diffusion, L’action disciplinaire demeure distincte et
la vulgarisation et le suivi du présent Code ; indépendante de l’action répressive à laquelle
• de veiller à tout instant, à la bonne appli- peuvent donner lieu les mêmes faits commis
cation du Code et proposer aux autorités par l’Agent Public de l’Etat.
compétentes
L’action judiciaire n’est pas suspensive de l’ac-
• les mesures appropriées pour prévenir et
tion disciplinaire.
sanctionner les violations des dispositions
du Code ; Tout Agent Public de l’Etat qui est condamné
• de publier un rapport annuel sur l’applica- définitivement à une peine de servitude pénale
tion et l’efficacité du présent Code. égale ou supérieure à trois mois doit être
• Un Décret du Président de la République révoqué d’office sur simple constatation de la
fixe la composition, l’organisation et les condamnation.
modalités de fonctionnement de l’Obser-
vatoire du Code d’Ethique Professionnelle. TITRE VI :
DES DISPOSITIONS FINALES
TITRE V :
Article 33 :
DU RÉGIME DISCIPLINAIRE
Le présent Décret-Loi entre en vigueur à la
Article 29 : date de sa signature.
L’Agent Public de l’Etat qui, intentionnellement,
par négligence ou imprudence, enfreint ses
Fait à Kinshasa, le 3 octobre 2002
devoirs professionnels ou se place dans un cas
d’incompatibilité est passible d’une sanction Joseph Kabila
disciplinaire conformément aux dispositions du
Code, du Statut, du Règlement d’administration
ou de la Convention Collective auxquels il est
719
II exerce le pouvoir disciplinaire sur ces der- 12. Procureurs généraux près les cours admi-
niers. Il donne ses avis en matière de recours nistratives d’appel ;
en grâce. Il décide de la rotation des juges sans 13. Premiers Présidents des cours militaires ;
préjudice du principe de l’inamovibilité, confor- 14. Auditeurs militaires supérieurs ;
mément aux dispositions de l’article 150 de la 15. Deux magistrats de siège par ressort des
Constitution. II désigne, conformément à l’ar- cours d’appel, élus par l’ensemble des ma-
ticle 158 de la Constitution, trois membres de gistrats du ressort pour un mandat de trois
la Cour constitutionnelle. Il assure la gestion ans ;
technique du personnel judiciaire non magis-
16. Deux magistrats de parquet par ressort
trat mis à sa disposition II procède à son éva-
de Cour d’appel, élus par l’ensemble des
luation et fait rapport au Gouvernement.
magistrats du ressort pour un mandat de
Il élabore le budget du pouvoir judiciaire. trois ans ;
17 Un magistrat de siège par ressort de Cour
Article 3 : Militaire,
Le pouvoir judiciaire est dévolu aux cours et 18 Un magistrat de parquet par ressort de
tribunaux civils et militaires ainsi qu’aux par- Cour Militaire.
quets près ces juridictions. Il est indépendant
du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Article 5 :
Dans l’exercice de sa mission de dire le droit, le Les structures du Conseil supérieur de magis-
juge n’est soumis qu’à l’autorité de la Loi. trature sont :
1 L’Assemblée générale,
CHAPITRE 2 : 2 Le Bureau,
DE L’ORGANISATION ET 3. Les Chambres disciplinaires,
DU FONCTIONNEMENT
4. Le Secrétariat permanent.
Article 4 :
Aux termes de l’article 152 alinéa 2 de la Section 1re :
Constitution, le Conseil supérieur de la magis- De l’Assemblée générale
trature est composé de :
1 Président de la Cour constitutionnelle, Article 6:
2. Procureur général près la Cour constitu- L’Assemblée générale est l’organe d’orienta-
tionnelle ; tion de décision du Conseil supérieur de la
3. Premier président de la Cour de cassation ; magistrature dans les matières relevant de sa
4 Procureur général près la Cour de cassa- compétence. Elle est composée des membres
tion, énumérés à l’article 4 de la présente Loi. Ses
5. Premier président du Conseil d’Etat; décisions sous forme de résolution s’imposent
au pouvoir judiciaire.
6 Procureur général près le Conseil d’Etat,
7. Premier président de la Haute Cour Mili-
Article 7 :
taire,
8. Auditeur général près la Haute Cour Mili- L’Assemblée générale examine les dossiers
taire ; magistrats en vue de leur nomination, promo-
tion démission, mise à la retraite, révocation
9 Premiers présidents des cours d’appel ;
et, le échéant, de leur réhabilitation. Les pro-
10. Procureurs généraux près les cours d’appel;
positions y relatives sont transmises Président
11. Premiers Présidents des cours administra- de la République qui, endéans les trente je de
tives d’appel ; leur réception, peut formuler des observa-
721
Article 19 : Article 23 :
Le Président du Conseil supérieur de la magis- La Chambre nationale de discipline connaît, en
trature est assisté de quatre Vice-présidents et premier et dernier ressort, des fautes discipli-
de tr Secrétaires rapporteurs qui sont naires mises à charge des magistrats de la Cour
de cassation, du Conseil d’Etat, de la Haute
1 Premier Vice-président : le Procureur géné-
Cour Militaire et de ceux des parquets près
ral près la Cour Constitutionnelle ;
ces juridictions. Elle connaît, en appel, des déci-
2. Deuxième Vice-président : le Premier prési- sions rendues par les Chambres provinciales de
dent de la Cour de cassation ; discipline. Le régime disciplinaire des magistrats
3. Troisième Vice-président : le Procureur gé- de la Cour constitutionnelle est régi par la Loi
néral près la Cour de cassation ; organique portant organisation et fonctionne-
4 Quatrième Vice-président : le Premier pré- ment de cette Cour. Sans préjudice des dis-
sident du Conseil d’Etat ; positions de l’article 22 ci-dessus, la Chambre
5. Premier Secrétaire Rapporteur : le Procu- nationale de discipline connaît aussi des fautes
reur général près le Conseil d’Etat ; disciplinaires mises à charge des Premiers Pré-
723
sidents des cours d’appel, des cours administra- mutatis mutandis à la composition et à la prési-
tives d’appel, des cours militaires ainsi que des dence de la Chambre provinciale de discipline.
Chefs des parquets près ces juridictions. Lorsque la composition est en nombre insuf-
fisant, il est fait appel aux magistrats membres
Article 24 : du Conseil supérieur de la magistrature des
La Chambre nationale de discipline siège avec ressorts voisins.
trois magistrats, en position d’activité, choisis
au sein du Conseil supérieur de la magistra- Paragraphe 2 : De la procédure
ture, provenant respectivement de la Cour de
cassation, du Conseil d’Etat, de la Haute Cour Article 28 :
Militaire et des parquets civils et militaires près
La procédure disciplinaire ainsi que les peines
ces juridictions n’ayant pas encouru des peines
applicables sont fixées par la Loi susdite Loi, la
disciplinaires au cours des douze derniers mois.
Chambre de discipline peut être saisie par le
Ministre de la Justice ou sur plainte de toute
Article 25 :
personne intéressée. Il est fait ampliation, pour
La Chambre nationale de discipline est prési- information, de la f au Ministre de la Justice.
dée, de façon mixte et croisée, par un magis-
trat civil du siège ou un magistrat de la Cour Article 29 :
Militaire, lorsqu’est mis en cause un magistrat
La décision du Conseil supérieur de la magis-
civil du parquet ou un magistrat de l’Auditorat
trature est notifiée au magistrat poursuivi par
supérieur. Lorsqu’est mis en cause un magis-
les soins Président de la Chambre qui a connu
trat civil du siège ou un magistrat de la Cour
de la cause. La notification est faite conformé-
Militaire, elle est présidée par un magistrat
ment au droit commun.
civil du parquet ou un magistrat de l’Audito-
rat supérieur. Elle est présidée par le Président
de la Cour constitutionnelle lorsqu’est mise en Article 30 :
cause l’une des autorités suivantes : La décision rendue par la Chambre province
discipline est susceptible d’appel. Le délai d’ap-
1. Le Premier président de la Cour de cassa-
pel est de trente jours II court c notification de
tion ;
la décision attaquée. L’appel n’est pas suspensif.
2. Le Premier président du Conseil d’Etat ;
3. Le Premier président de la Haute Cour Article 31 :
Militaire ;
Le droit d’appel appartient au magistrat pour-
4. L’un des chefs des parquets près ces juridic-
suivi et au Président du Conseil supérieur de
tions.
la magistrature. L’appel est formé par lettre
Article 26 : missive adresse Président de la Chambre pro-
vinciale de discipline rendu la décision ou au
La présidence est assurée par un magistrat
Président du Conseil sup de la magistrature. La
de rang supérieur ou égal à celui du magistrat
Chambre provinciale transmet à la Chambre
poursuivi et relevant d’un autre ordre que ce-
nationale de discipline le dossier d’appel dans
lui-ci, et en croisant le siège et le parquet, sui-
le me la réception de l’acte d’appel.
vant que le magistrat poursuivi est du parquet
ou du siège.
Article 32 :
Article 27 : L’action disciplinaire se prescrit un an révolu
après la connaissance des faits par le Président
Les dispositions des articles 24, 25 alinéa 1er
du Conseil supérieur de la magistrature.
et 26 de la présente Loi organique s’appliquent
724
sions sont soit des résolutions, propositions, déterminé à la demande soit du Bureau, soit
avis ou recommandations. des deux tiers de ses membres, conformément
L’Assemblée Générale décide du recrutement aux articles 10 à 13 de la loi organique por-
des magistrats, des modalités et du nombre de tant organisation et fonctionnement du Conseil
supérieur de la magistrature.
postes à pourvoir. Lors des nominations, pro-
motions ou désignations à des postes de com- Les convocations sont envoyées à tous les
mandement, il sera tenu compte des critères membres quinze jours ouvrables au moins
d’intégrité, de compétence, d’esprit d’initiative avant la date de la séance. En cas d’extrême
ainsi que de la représentation équitable de la urgence, celle-ci étant appréciée par le Prési-
femme. dent, les convocations sont envoyées au moins
cinq jours ouvrables avant la date de la séance.
L’Assemblée Générale décide de l’orientation Elles indiquent le lieu, la date, l’heure et l’ordre
générale du stage des candidats retenus, déter- du jour; une copie du document à examiner y
mine l’organigramme des juridictions et par- est annexée.
quets ainsi que sa révision. Ses décisions, sous
Le membre empêché de prendre part à la
forme de résolutions, s’imposent au pouvoir
séance en informe sans délai le Président. Il
judiciaire. peut, dans ce cas, lui communiquer par écrit
ses observations au moins vingt-quatre heures
Article 8: De la composition avant la date de la séance. Le Président donne
L’Assemblée générale est composée des connaissance des observations reçues aux
membres énumérés aux articles 152 de la autres membres au début de la séance.
Constitution, 4 de la loi organique portant or-
ganisation et fonctionnement du Conseil supé- Article 10 bis: Du vote à l’Assemblée
rieur de la magistrature et 3 du présent Règle- Générale
ment intérieur. II s’agit des membres de droit, Le vote se fait soit à main levée, soit à bulletin
des membres élus et des membres désignés. secret, suivant l’appréciation du président de la
séance. Les décisions sont prises à la majorité
Sans préjudice des dispositions de l’article
des membres présents.
45 de la loi susvisée, en cas de mutation d’un
membre élu de son ressort d’élection à un
Article 11 : De la vérification
autre, il perd d’office le mandat et est remplacé
par son suppléant. Au début de chaque Assemblée Générale, le
Bureau procède préalablement à la vérification
Article 9: Des désignations urgentes et à la validation des pouvoirs des membres de
droit, des membres élus et des membres dési-
Sans préjudice des dispositions des articles 7 à gnés ayant qualité pour siéger.
9 de la loi précitée, l’Assemblée Générale exa- La vérification des pouvoirs des membres de
mine, pour entérinement, les désignations faites droit se fait par appel nominal sur base d’une
à titre exceptionnel par le Premier président liste confectionnée à cet effet suivant les actes
de la Cour de cassation ou par le Procureur de nomination et affectation des magistrats
général près cette juridiction, conformément à concernés aux fonctions énumérées aux points
l’article 12 de la loi organique portant statut suivants 1 à 14 de l’article 4 de la loi organique
des magistrats. portant organisation et fonctionnement du
Conseil Supérieur de la Magistrature.
Article 10 : Des sessions Les membres élus justifient leur mandat et
L’Assemblée Générale se réunit en session or- qualité à siéger par la présentation des procès-
dinaire une fois l’an le premier lundi du mois verbaux de l’élection dûment signés conformé-
d’avril ou extraordinaire, sur un ordre du jour ment au présent Règlement intérieur.
729
Les membres désignés présentent leurs actes voie de motion d’ordre, motion de procédure,
de désignation pris par l’autorité hiérarchique motion d’information, motion incidentielle
compétente dans le respect de l’article 152 de et motion préjudicielle. La motion d’ordre
la Constitution et 73 du présent Règlement. concerne l’ordre à établir dans l’examen des
En cas de contestation lors de la vérification questions à débats. Elle peut porter soit sur la
des mandats des membres élus, le Bureau clôture des débats, soit sur un point en discus-
confie le recours éventuel à une commission sion, soit enfin sur la suspension ou la levée de
qui statue sans délai et présente ses proposi- la séance. Elle ne peut pas porter sur le fond de
tions à l’Assemblée plénière au plus tard dans la matière à débats.
les 24 heures. Le mandat des magistrats concer- La motion de procédure est celle qui concerne
nés par la contestation ne sera validé qu’après un point de Règlement intérieur ou la manière
décision de l’Assemblée plénière.
dont la réunion est tenue.
Article 12: De la validation et de l’adop- La motion d’information a consisté à apporter
tion de l’ordre du jour un complément d’information essentielle pour
l’orientation des débats.
Le Bureau vide, s’il échet, toute autre question
relative à la situation des membres empêchés, La motion incidentielle est celle qui intervient
des membres absents ou des membres rem- au début ou au cours des débats et sur laquelle
placés pour décès ou autres motifs et de sup- l’Assemblée plénière du Conseil supérieur de
pléance des membres élus. la magistrature doit se prononcer avant de
Après vérification, le Bureau fait valider les commencer ou de poursuivre les débats sur
pouvoirs des membres par l’Assemblée plé- une question principale.
nière qui se prononce par vote sur l’ensemble La motion préjudicielle est celle qui a pour ob-
des opérations de validation et de vérification jectif d’orienter les débats et dont la solution
des mandats. relève d’un organe extérieur au Conseil supé-
Au début de chaque session, le Bureau soumet rieur de la Magistrature.
à l’Assemblée Générale l’ordre du jour pour
adoption. Article 15 : De la prise de la parole à
l’Assemblée plénière
Article 13 : Des séances plénières Nul ne peut prendre la parole sans l’avoir de-
Dans la salle des assises, les membres se mandée et obtenue de la part du Président.
mettent suivant leurs convenances. Ils sont
habillés en tenue de ville ou décente. Ils s’ins- Pendant les assises de l’Assemblée Générale,
tallent dans la salle à l’heure prévue pour les les membres du Conseil Supérieur de la Magis-
travaux avant l’entrée des membres du bureau. trature ont la liberté de la parole. Ils ne peuvent
être ni poursuivis ni arrêtés à cause de leurs
La présence des membres à l’Assemblée plé- opinions à l’Assemblée Générale. Ils doivent
nière se constate par la signature apposée par toutefois respecter les règles de courtoisie.
chacun au regard de son nom sur la liste des
présences au début et à la fin des séances. Le président accorde la parole en veillant à ce
que les interventions pour ou contre une ques-
Article 14 : De la police des débats et tion à débat s’alternent. L’orateur s’adresse au
des motions président ou à la plénière et non aux personnes.
Le président du Conseil supérieur de la magis- Aucun intervenant ne peut être interrompu si
trature a la police des débats. ce n’est par le président pour rappel à l’ordre
Tout membre de l’Assemblée plénière peut ou pour recadrage du sujet à débat. En cas de
demander la parole. Il peut aussi intervenir par persistance de l’orateur qui s’écarte des débats
730
ou qui adresse des propos discourtois, le prési- Article 18: Des commissions
dent lui retire la parole. Pendant les sessions, l’Assemblée Générale
éclate en commissions permanentes ou spé-
Article 16: Des sanctions disciplinaires ciales qui traitent des questions résultant de
pour non respect de l’ordre de la parole la mise en œuvre des systèmes gérés par le
et absence aux séances Conseil. Le nombre et les thèmes des commis-
Sans préjudice des autres dispositions légales, sions peuvent changer selon l’évolution institu-
les seules sanctions disciplinaires applicables tionnelle du Conseil.
aux membres de l’Assemblée plénière du Au début de chaque période quinquennale, les
Conseil supérieur de la magistrature sont : commissions analysent la proposition du plan
1. pour le non respect de l’ordre de la parole : stratégique élaboré par le Secrétariat Perma-
le rappel à l’ordre ; nent et approuvé par le Bureau, et élaborent
le retrait de la parole; les rapports des modifications à soumettre à
l’approbation de l’Assemblée Générale.
2. pour absence aux séances : Une fois le plan adopté, durant la période
la privation du tout ou tiers du jeton de quinquennale et à l’occasion des travaux, les
présence; commissions permanentes analysent les pro-
- le retrait du mandat au cours d’une ses- positions techniques élaborées par le Secréta-
sion pour absence non justifiée à un tiers riat Permanent dans le cadre des plans annuels
des travaux. approuvés par le Bureau.
Les deux dernières sanctions sont prises par la Les commissions permanentes créées com-
plénière après audition du magistrat concerné prennent notamment :
par une commission ad hoc composée de trois
membres ayant le grade égal ou supérieur à, La commission du statut et de la carrière des
celui dudit magistrat. magistrats;
La commission d’éthique et de discipline des
Article 17: De la concertation magistrats;
L’Assemblée Générale crée des cadres de La commission des finances et du budget;
concertation réguliers du Conseil Supérieur
La commission de la planification et gestion de
de la Magistrature avec le Président de la Ré-
l’information ;
publique, le Parlement, le Gouvernement, les
organisations de la société civile ainsi que les La commission de législation.
organismes internationaux. Cette concertation
sera faite pour toute question ayant trait à des Article 19: De la Commission du statut
implications d’ordre sociopolitique ou finan- et de la carrière des magistrats
cier. Ces institutions sont invitées à participer La commission du statut et de la carrière est
aux travaux de l’Assemblée Générale à travers chargée de toutes les questions liées à la situa-
deux représentants respectifs dont un titulaire tion statutaire des magistrats, sélection, nomi-
et un suppléant. nation, affectation, promotion, formation, mise
Pendant les sessions, l’Assemblée Générale à la retraite, démission et réhabilitation de ma-
pourra entendre des experts identifiés et invi- gistrats ainsi qu’à leur situation sociale.
tés par le Bureau dans le cadre de la prépara-
tion des sessions. Article 20: De la commission d’éthique
Les personnes ou institutions mentionnées au et de discipline
présent article participeront aux sessions de La commission d’éthique et de discipline des
l’Assemblée ou de ses commissions sans droit magistrats est chargée de toutes les questions
au vote.
731
Les décisions sont notifiées par des circulaires, Article 33 : Des fonctions
ou des exploits personnels, par le Secrétariat Les fonctions du Bureau sont notamment :
permanent, à toutes les personnes et institu-
tions concernées. 1. Déterminer la structure et les charges
du personnel du Conseil supérieur de la
Les décisions d’intérêt général sont publiées magistrature et proposer la création ou
par tous les moyens disponibles tels que Jour- suppression des postes dans l’organisation
nal Officiel, sites Internet, journaux, et tableaux judiciaire ;
de communiqués.
2. Etablir des indicateurs de productivité et
de gestion des cours et tribunaux, ainsi
Section 2: que contrôler la productivité judiciaire des
DU BUREAU DU CONSEIL
magistrats et du personnel technique non
SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE
magistrat dans le cadre du système de pla-
nification et de gestion de l’information;
Article 31: Du Bureau du Conseil
3. Proposer les taux des frais de justice en
Le Bureau est la structure permanente chargée tenant compte notamment des critères
de la gestion quotidienne du Pouvoir Judiciaire. d’accessibilité;
Il exerce ses attributions conformément à l’ar- 4. Préparer l’avant projet du budget du pou-
ticle 17 de la loi organique portant organisation
voir judiciaire élaboré par le Secrétariat
et fonctionnement du Conseil Supérieur de la
Permanent du conseil supérieur de la ma-
Magistrature.
gistrature à soumettre à l’approbation de
Les membres du Bureau ont la responsabilité l’Assemblée Générale avant sa transmission
individuelle et/ou collective d’analyser les dos- au gouvernement, pour être inscrit au bud-
siers et de superviser leur mise en œuvre dans get général de l’Etat ;
les domaines prévus par ce Règlement. 5. Approuver le rapport annuel d’activités du
Ses décisions générales sont nommées «réso- Conseil supérieur de la magistrature élabo-
lutions», et les instructions spécifiques dirigées ré par le Secrétariat permanent du Conseil
aux unités de gestion du Conseil supérieur de Supérieur de la Magistrature;
la magistrature ou autres organes du Conseil 6. Prendre des décisions de nature adminis-
sont nommés «ordonnances». trative permettant de définir les modes
d’utilisation des ressources financières, hu-
Article 32: De la composition maines et technologiques du Conseil, afin
Le Bureau du Conseil supérieur de la magistra- de mettre en œuvre les décisions straté-
ture est composé de : giques prises par l’Assemblée Générale ;
1. Président de la cour constitutionnelle ; 7. Superviser et approuver les diverses opé-
2. Procureur général près la Cour constitu- rations réalisées et les décisions prises par
tionnelle ; le Secrétariat Permanent du Conseil dans
3. Premier président de la Cour de cassation; la préparation et support des travaux de
l’Assemblée Générale ainsi que la gestion
4. Procureur général près la Cour de cassa-
quotidienne des systèmes du Conseil, les
tion;
propositions techniques et, en général,
5. Premier président du Conseil d’Etat; tout le travail du Secrétariat Permanent du
Procureur général près du Conseil d’Etat; Conseil supérieur de la magistrature;
733
8. Désigner, d’après les conditions établies b) d’approbation sans délibération: qui a pour
par la loi organique portant organisation et but d’obtenir le vote sur un thème précis ;
fonctionnement du Conseil Supérieur de c) de prorogation: qui a pour but de proroger
la Magistrature, le Secrétaire permanent, le la discussion du sujet pour permettre entre
premier et le deuxième secrétaires rappor- autres d’obtenir de plus amples informa-
teurs parmi les membres du Conseil Supé- tions, et de recherches supplémentaires;
rieur de la Magistrature et les six autres
d) de connaissance suffisante: qui a pour but
membres du Secrétariat permanent;
de mettre fin à la délibération sur un thème
9. Faire tout ce qui est en son pouvoir pour
qui préoccupe l’attention du Bureau depuis
assurer l’indépendance judiciaire.
un moment pour procéder soit à une déci-
sion à ce propos de façon immédiate, soit
Article 34: Du traitement des thèmes
une décision dans la prochaine réunion.
Chaque membre du Bureau étudie le dossier
élaboré dans son domaine de supervision par
le Secrétariat permanent en exécution des dé- Les motions sont débattues et soumises au
cisions du Conseil Supérieur de la Magistrature vote au fur et à mesure de leur présentation.
ou dans le cadre de la gestion quotidienne, et
en faire rapport à la plénière du Bureau. Article 38: Des participants aux réu-
nions
Article 35: De la mise en œuvre des Le Bureau peut inviter des personnes étran-
décisions gères lorsqu’il estime nécessaire, y compris les
Toute décision du Bureau doit indiquer la per- professionnels chargés des organes du Conseil
sonne ou l’institution appelée à l’exécuter dans et autres experts.
un délai déterminé.
Article39: Des procès verbaux
Article 36: De l’ordre du jour Le Premier secrétaire rapporteur élabore des
Le Président prépare l’ordre du jour des réu- procès verbaux de chaque réunion.
nions ordinaires et extraordinaires dans les cas Les procès verbaux des réunions du Bureau
où le Bureau ne l’a pas prévu lors de la session sont signés par le Président et le premier se-
précédente. crétaire rapporteur.
L’ordre du jour est approuvé au début de
chaque réunion, et peut faire l’objet des modi- Article40: Du service d’appoint
fications suggérées par les membres du Bureau. Au sein du Bureau du Conseil supérieur de la
Si l’ordre du jour n’est pas épuisé dans une ses- magistrature, il y a un service d’appoint chargé
sion ordinaire, le Bureau fixe la date et heure de donner l’appui administratif et technique au
auxquelles se tiendra la prochaine réunion. Bureau.
Il convoque et préside les sessions de l’Assem- Article 43: Des membres durant la tran-
blée Générale du Conseil supérieur de la ma- sition
gistrature ainsi que le Bureau. En période de transition, le premier président
Il préside la chambre nationale de discipline de la Cour suprême de justice est le président
lorsque sont mis en cause les magistrats de du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il est
la Cour de cassation, du Conseil d’Etat, de la assisté du Procureur général de la République
Haute Cour Militaire ou des parquets près ces en qualité de Vice-président, du premier prési-
juridictions. dent de la Haute Cour Militaire en qualité de
Il propose l’ordre du jour pour les réunions du Premier secrétaire rapporteur et de l’auditeur
Bureau, conformément au présent Règlement général près la Haute Cour Militaire, en qualité
et veille à son épuisement de la façon la plus de Deuxième secrétaire rapporteur.
effective possible.
Article 44 : De la distribution interne de
Il signe les actes et décisions de l’Assemblée tâches
Générale et du Bureau après leur approbation.
Le Bureau repartit entre ses membres, les dif-
Il transmet les prévisions budgétaires au gou- férentes tâches relatives aux attributions du
vernement. Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur
Il transmet les propositions ainsi que les réso- de la Magistrature. Cette répartition du travail
lutions prises par l’Assemblée Générale au Pré- se fait en fonction des expériences spécifiques
sident de la République. des différents membres du Bureau.
Sans préjudice de ce qui est prévu à l’alinéa
Section 4: précédent, tous les membres du Bureau ont
DES AUTRES MEMBRES l’initiative sur tous les thèmes de la compé-
DU BUREAU tence du Conseil Supérieur de la Magistrature.
• Préparer les travaux des autres structures à nérale en vue d’en arrêter les comptes et
savoir l’Assemblée Générale, le Bureau, les faire les propositions pour l’exercice bud-
chambres de discipline et en conserver les gétaire suivant ;
archives; 6. Veiller à l’application du statut, notamment
• Tenir à jour le fichier général des magistrats; en ce qui concerne la sécurité sociale et
• Organiser et gérer le social des magistrats ; autres avantages sociaux.
• Préparer à l’intention du Bureau pour ap-
Article 54: De la composition
probation par l’Assemblée Générale, les
propositions de mise en place des magis- Le Secrétariat permanent est composé de :
trats, les fichiers de promotion, d’affecta- Un Secrétaire permanent: coordonnateur ;
tion et de mise à la retraite des magistrats; Un Premier Secrétaire rapporteur et un Deu-
• Recevoir les actes de candidature pour le xième Secrétaire rapporteur chargé respec-
recrutement et organiser le concours de tivement de la gestion des systèmes prévus à
recrutement des magistrats à Kinshasa et l’article 5 du présent Règlement dont l’un est
dans les chefs lieux de provinces; magistrat militaire;
• Tenir le registre d’immatriculation des ma- Six magistrats prévus par l’article 33 de la loi
gistrats ; organique portant organisation et fonctionne-
• Notifier les décisions prises par les ment du Conseil supérieur de la magistrature,
membres du Bureau en leur qualité de désignés par le Bureau parmi les magistrats non
chefs hiérarchiques. membres du Conseil, en tenant compte de leur
expérience, ancienneté et intégrité.
Article 53: Des attributions budgétaires
Le Secrétariat permanent dispose d’un service
Le Secrétariat permanent assiste le premier administratif, prévu par l’article 35 de la loi
président de la Cour de cassation dans l’ordon- organique portant organisation et fonctionne-
nancement du budget du pouvoir judiciaire. A ment du Conseil Supérieur de la Magistrature
ce titre, il a notamment pour tâches de : et d’une commission technique.
1. Préparer les prévisions budgétaires du pou-
voir judiciaire sur base des éléments lui Article 55: De la direction du Secréta-
envoyés par les différents ordres juridic- riat permanent
tionnels à soumettre par le Bureau à l’As- Le Secrétariat permanent du Conseil supérieur
semblée Générale conformément à la loi de la magistrature est dirigé par un Secrétaire
organique portant organisation et fonction- permanent assisté d’un Premier secrétaire rap-
nement du Conseil supérieur de la magis- porteur et d’un Deuxième secrétaire rappor-
trature; teur.
2. Etablir les états liquidatifs des sommes Le Secrétaire permanent, le Premier et le
octroyées au Pouvoir judiciaire au titre de Deuxième secrétaire rapporteur et les autres
budget des rémunérations et de fonction- membres du Secrétariat sont désignés confor-
nement ; mément aux articles 17 et 33 de la loi orga-
3. Préparer, organiser et effectuer la paie des nique portant organisation et fonctionnement
magistrats au travers des procédures ban- du Conseil supérieur de la magistrature et
caires appropriées; l’article 54 de ce Règlement.
4. Contrôler dans les différentes juridictions
et offices la bonne exécution des opéra- Article 56: De la composition du Service
tions de paie des magistrats ; administratif
5. Préparer le rapport financier à transmettre Sans préjudice des dispositions prévues à l’ar-
au Bureau qui le soumet à l’Assemblée Gé- ticle 5 du présent Règlement, le service admi-
737
nistratif du Secrétariat permanent du Conseil en cours, ceux classés sans suite et ceux qui
supérieur est composé d’un secrétariat et des doivent être envoyés en fixation devant le
cellules. II s’agit notamment de : Conseil supérieur de la magistrature ainsi que
1. Cellule de carrière; toute autre information nécessaire à la bonne
2. Cellule des finances et budget; marche des activités du pouvoir judiciaire.
3. Cellule de discipline;
4. Cellule de logistique et intendance ; CHAPITRE 4 :
5. Cellule de planification ; DES DISPOSITIONS SPECIFIQUES
6. Cellule d’information, relations publiques,
protocole et Presse ; Section 1re:
7. Cellule technique. DE L’ADMINISTRATION
Les candidats aux postes d’autres membres du dat méritant pour un poste concerné, il pourra
Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de organiser une épreuve pour sélectionner les
la Magistrature doivent répondre aux mêmes meilleurs candidats.
conditions fixées à l’alinéa 1er de l’article 3 du En cas d’égalité persistante, le vote ou le choix
présent Règlement, à l’exception de la qualité du Président du Bureau Conseil Supérieur de la
de membre du Conseil Supérieur de la Magis- Magistrature sera prépondérant.
trature.
Article 9: Désignation
Article 4: Appel à candidatures
Après avoir terminé la sélection, le Bureau du
L’appel à candidatures sera fait par une circu- Conseil Supérieur de la Magistrature prendra
laire du Président du Conseil Supérieur de la décision de la désignation de trois secrétaires
Magistrature publiée dans les journaux, sites in- et les quatre autres membres du Secrétariat
ternet, radios, télévisions et affichée aux sièges Permanent du Conseil Supérieur de la Magis-
des cours d’appel et cours militaires pendant trature.
15 jours.
Article 10: Entrée en fonction
Article 5: Dossiers
Les candidats retenus entreront en fonction
Les candidats présenteront leurs dossiers au après avoir été notifiés par le Président du Bu-
Bureau du Président du Conseil Supérieur de reau du Conseil Supérieur de la Magistrature.
la Magistrature en annexant leur CV et les do-
cuments qui prouvent qu’ils ont la qualité de
magistrat de carrière (de membre du Conseil Fait à Kinshasa, le 23 juin 2009.
Supérieur de la Magistrature pour les postes
du Secrétaire Permanent, du Premier Secré- Le Président du Conseil
taire Rapporteur et du Deuxième Secrétaire Supérieur de la Magistrature,
Rapporteur), avant la fin du délai de l’appel à Etienne Roger TINKAMANYIRE
candidatures. BIN NDIGEBA
Premier Président de la
Cour Suprême de Justice
Article 6: Sélection
Après avoir réceptionné toutes les candida-
tures et s’il existe plusieurs candidats pour un
poste, le Bureau du Conseil Supérieur de la
Magistrature fera une première sélection.
Article 7: Entretien
Les candidats présélectionnés auront un entre-
tien avec le Bureau du Conseil Supérieur de la
Magistrature afin de lui prouver leur compé-
tence à organiser le Secrétariat Permanent du
Conseil Supérieur de la Magistrature et d’ac-
complir les tâches qui leur seront confiées.
Article 8: Épreuve
Si le Bureau du Conseil Supérieur de la Magis-
trature ne parvient pas à déterminer le candi-
742
Telle est l’économie générale du Cadre et des d’un Procureur général de la République ;
structures organiques du Conseil supérieur de Vu l’Ordonnance d’organisation judiciaire n°
la magistrature qu’à travers vous j’ai l’honneur
07/028 du 12 juin 2007 portant nomination
de soumettre à l’adoption par le Bureau.
d’un Premier président de la Haute Cour Mili-
A toutes fins utiles, vous trouverez, joint au taire ;
présent rapport, le projet de résolution por-
tant adoption et mise en application de cet ins- Vu le Décret d’organisation judiciaire n° 04/055
trument de travail. du 28 juin 2004 portant nomination de l’Audi-
teur général des Forces armées ;
Fait à Kinshasa, le 8 novembre 2010. Vu la réunion du Bureau du Conseil Supérieur
de la Magistrature du 23 décembre 2010 ;
Le Secrétaire permanent du Considérant la nécessité de clarifier les attribu-
Conseil Supérieur de la Magistrature, tions des différents organes du Conseil supé-
Jean UBULU PUNGU rieur de la magistrature, particulièrement celles
du Secrétariat permanent à travers le cadre et
Premier président de la Cour d’appel les structures organiques de cette institution
en vue de son fonctionnement harmonieux ;
Sur proposition du Secrétaire permanent du
Conseil supérieur de la magistrature ;
2. RÉSOLUTION N° 001/2010
DU 23 DÉCEMBRE 2010 Adopte la résolution dont la teneur suit :
PORTANT ADOPTION ET Article 1er :
MISE EN APPLICATION DU Le cadre et les structures organiques du
CADRE ET DES STRUCTURES Conseil supérieur de la magistrature en annexe
ORGANIQUES DU CONSEIL de la présente résolution sont adoptés.
SUPÉRIEUR DE LA
MAGISTRATURE Article 2 :
La présente résolution est publiée au Journal
Le Bureau du Conseil supérieur de la magis- officiel.
trature ;
Article 3 :
Vu la Constitution en ses articles 152 et 223 ;
Le Secrétaire permanent du Conseil supérieur
Vu la Loi organique n° 08/013 du 5 août 2008 de la magistrature est chargé de l’application de
portant organisation et fonctionnement du la présente résolution qui entre en vigueur à la
Conseil supérieur de la magistrature, spéciale- date de sa signature.
ment en ses articles 5 et 17 alinéa 2 ;
Vu le Règlement intérieur du Conseil supérieur Fait à Kinshasa, le 23 décembre 2010.
de la magistrature, spécialement en son article
33, points 1 et 6 ; Le Président du Conseil
Supérieur de la Magistrature,
Vu l’Ordonnance d’organisation judiciaire n°
10/076 du 26 novembre 2010 portant nomi- Jérôme KITOKO KIMPELE
nation d’un Premier président de la Cour su- Premier président de
prême de justice ; la Cour suprême de justice
Vu l’Ordonnance d’organisation judiciaire n°
09/067 du 15 juillet 2009 portant nomination
ASSEMBLEE GENERALE
1. ASSEMBLEE GENERALE
(Art 6 à 13 de la L-O et 7 à 30 du RI)
Structure Effectif
Président de la Cour Constitutionnelle 1
Procureur général près la Cour Constitutionnelle 1
Premier président de la Cour de Cassation 1
Procureur général près la Cour de Cassation 1
Premier président du Conseil d’Etat 1
Procureur général près le Conseil d’Etat 1
Premier président de la Haute cour militaire 1
744
L-O) ;
- Analyser la proposition du Plan stratégique élaboré par le Secrétariat
Permanent et approuvé par le Bureau au début de chaque période
quinquennal au sein des commissions permanentes et spéciales (Article 18, al.
2 du RI) ;
- Valider, sur la base des propositions de la commission constituée à cet effet,
les mandats des membres élus en cas de contestation lors de la vérification
des mandats (Article 11, al. 5 du RI) ;
- Délibérer sur les propositions relatives à l’organisation et au fonctionnement
du Pouvoir Judiciaire soumises par le Bureau (Article 17, al. 2 de la L-O) ;
- Décider sur toutes les matières qui ne relèvent pas de la compétence d’un
autre organe du Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 75 du RI) ;
- Donner des orientations sur l’organisation et le fonctionnement de l’Ecole
Supérieure de la Magistrature (Article 2, al. 1 du RI) ;
ATTRIBUTIONS :
- Traiter des questions résultant de la mise en œuvre des systèmes gérés par
le Conseil Supérieur de la Magistrature (Article 18, al. 1 du RI) ;
- Analyser, au début de chaque période quinquennale, la proposition du Plan
1.1. COMMISSIONS stratégique élaboré par le Secrétariat Permanent et approuvé par le Bureau
et élaborer les rapports des modifications pour l’approbation par
l’Assemblée générale (Article 18 al. 2 du RI) ;
- Analyser, durant la période quinquennale et à l’occasion des travaux, les
propositions techniques élaborées par le Secrétariat Permanent dans le cadre
des plans annuels approuvés par le Bureau (Article 18. al. 2 du RI).
ATTRIBUTIONS :
1.1.1. Commission du - Analyser toutes les questions liées à la situation statutaire des Magistrats :
Statut et de la sélection, nomination, affectation, promotion, formation, mise à la retraite,
Carrière des démission, réhabilitation ainsi qu’à leur situation sociale (Article 19 du RI) ;
Magistrats
747
2. BUREAU
(Article 14-19 et 31-44 de la L-O)
STRUCTURE EFFECTIF
Président du Conseil Supérieur de la Magistrature 1
Procureur général près la Cour Constitutionnelle 1
Premier président de la Cour de Cassation 1
Procureur général près la Cour de Cassation 1
Premier président du Conseil d’Etat 1
Procureur général près le Conseil d’Etat 1
749
3. CHAMBRES DISCIPLINAIRES
(Article 20 à 32 L-O et 45 à 50 du RI)
STRUCTURE NOMBRE
Chambre Nationale 1
Chambre Provinciales 27
ATTRIBUTIONS :
- Connaître en premier et dernier ressort, des fautes disciplinaires mises à
charge des Magistrats de la Cour de Cassation, du Conseil d’Etat, de la
Haute cour militaire, des Premiers Présidents des cours d'appel, des
3.1. CHAMBRE NATIONALE DE cours Administratives d'appel, des cours Militaires ainsi que de ceux des
DISCIPLINE chefs des parquets près ces juridictions (Article 152, alinéa 5 de la Const.
755
STRUCTURE EFFECTIF
Secrétaire Permanent 1
Premier Secrétaire Rapporteur 1
Deuxième Secrétaire Rapporteur 1
Magistrats Chefs de Cellules 6
Directeur
Chef de Division
Chef de Bureau 2
757
1 professionnelle ;
PERMANENT
(Magistrat) - Contrôle le développement de la politique de gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences ainsi que de la formation des agents du Secrétariat
Permanent ;
- Assure la mobilisation des ressources financières, contrôle l’élaboration des
prévisions budgétaires et la gestion des crédits alloués au Secrétariat
Permanent ;
- Contrôle la bonne gestion des archives et de la documentation du Secrétariat
Permanent et approuve les procédures d’archivage ;
- Propose au Bureau les plans de modernisation du Pouvoir Judiciaire dans le
cadre des politiques de modernisation et stratégies de réforme établies par
l’Assemblée générale ;
- Approuve la stratégie d’informatisation et de communication du Pouvoir
Judiciaire et la présente au Bureau pour validation ;
- Fait rapport des activités au Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Prépare les travaux du Bureau ;
- Assiste le Premier président de la Cour de Cassation dans l’ordonnancement du
budget du Pouvoir Judiciaire (Article 149, al. 5 de la Const. et 34, al. 2 de la L-O) ;
- Approuve les prévisions budgétaires du Pouvoir Judiciaire préparées par la
Cellule des Finances et Budget sur la base des éléments lui envoyés par les
différents ordres juridictionnels et à soumettre par le Bureau à l’Assemblée
générale ;
- Contrôle l’établissement des états liquidatifs des sommes octroyées au Pouvoir
Judiciaire au titre de budget de rémunérations et les dépenses engagées au titre
de frais de fonctionnement ;
- Contrôle le sous-système de la paie des Magistrats au travers des procédures
bancaires appropriées ;
- Contrôle dans les différents juridictions et offices la bonne exécution des
opérations de paie des Magistrats ;
- Approuve l’avant projet du rapport financier préparé par la Cellule des Finances
et Budget à transmettre au Bureau qui le soumettra à l’Assemblée générale en
vue d’en arrêter les comptes et faire des propositions pour l’exercice budgétaire
suivant ;
- Contrôle le sous-système développé par la Cellule de la Carrière qui met en
application le Statut des Magistrats, notamment en ce qui concerne la sécurité
sociale et les autres avantages sociaux.
1. Unité.
761
d’empêchement ;
- Fait rapport au Secrétaire Permanent ;
- Assiste le Secrétaire Permanent dans :
Le maintien et le développement des relations avec les Magistrats du Conseil
Supérieur de la Magistrature en provinces ;
L’établissement d’un dialogue permanent avec le Secrétaire Général à la
DEUXIEME SECRETAIRE Justice et les autres Secrétaires Généraux de l’Administration Publique et
RAPPORTEUR autres institutions,
(Magistrat) La mise en œuvre des mécanismes pour améliorer l’image du Conseil
Supérieur de la Magistrature et du Pouvoir Judiciaire
Le contrôle de la gestion des ressources humaines, matérielles et financières
du Secrétariat Permanent et la qualité du dialogue social ainsi que l’éthique
professionnelle ;
Le contrôle du développement de la politique de gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences ainsi que de la formation des agents du
Secrétariat Permanent ;
Le contrôle de l’élaboration des prévisions budgétaires et de la gestion des
crédits alloués au Secrétariat Permanent ;
Le contrôle de la bonne gestion des archives et de la documentation du
Secrétariat Permanent ;
Le développement des Plans de Modernisation du Pouvoir Judiciaire dans le
cadre des politiques de modernisation et stratégies de réforme établies par
l’Assemblée générale ;
La mise en œuvre de la stratégie d’informatisation et de communication du
Pouvoir Judiciaire ;
La préparation des travaux du Bureau ;
Le contrôle dans les différents juridictions et offices de la bonne exécution
des opérations de paie des Magistrats ;
- Accomplit toute autre tâche lui confiée par le Secrétaire Permanent.
2 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Supervise, contrôle et évalue le fonctionnement de la Cellule sous sa
763
responsabilité ;
- Contrôle l’accomplissement de cibles identifiées dans les plans annuels de la
Cellule sous sa responsabilité ;
- Propose des modifications d’amélioration à la mise en œuvre des plans annuels
de la Cellule sous sa responsabilité ;
MAGISTRAT (Chef de - Oriente le Chef de Division de la Cellule dans le développement des plans
Cellule) annuels pour mettre en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Veille à ce que les relations avec les Magistrats du Conseil Supérieur de la
Magistrature en provinces soient optimales dans le cadre des orientations
établies par Secrétaire Permanent ;
- Veille à ce que l’image du Conseil Supérieur de la Magistrature et du Pouvoir
Judiciaire s’améliore dans le cadre des orientations établies par le Bureau et le
Secrétaire Permanent ;
- Accomplit toute autre tâche lui confiée par le Secrétaire Permanent ;
- Rédige le rapport relatif à ses activités ;
6 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Organiser, assurer la réception, le traitement et la ventilation des courriers
entrants et sortants et gérer l’indicateur de ces courriers ;
- Centraliser le courrier adressé au Secrétariat Permanent et au Président du
Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Tenir les registres du courrier et procéder au classement ;
- Répartir les courriers et dossiers destinés au traitement par la Direction du
Service Administratif et expédier les courriers officiels ;
- Traiter les correspondances administratives lui soumises par le Secrétaire
Permanent et le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Classer les documents du Secrétariat Permanent ;
1.2. SECRETARIAT DU - Préparer et organiser les réunions de travail et autres rencontres du Secrétaire
SECRETAIRE Permanent et du Président du Conseil Supérieur de la Magistrature;
PERMANENT - Assurer les relations publiques et le protocole ;
- Préparer les rapports d’activités d’étapes : mensuels, trimestriels, annuels de
synthèse ;
- Filtrer les appels téléphoniques et les visites ;
- Effectuer les travaux de saisie et de reproduction des textes et documents qui
764
CELLULE DE LA CARRIERE
2.1 CELLULE DE LA CARRIERE
STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 2
Agent de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 1
Agent de Bureau de 2ème Classe (ATB2) 0
Attaché de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0
Attaché de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0
767
Huissier 0
Total 4
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour mettre
en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Gérer l’ensemble du personnel Magistrat en conformité avec la stratégie
de gestion intégrée des ressources humaines et du Statut des
Magistrats, y inclus les dossiers individuels des Magistrats du
recrutement à la mise à la retraite ;
- Préparer l’avant projet des propositions de mise en place des
Magistrats, des fichiers de promotion, d’affectation, de réhabilitation, de
révocation et de mise à la retraite des Magistrats ;
- Recevoir les actes de candidature pour le recrutement et organiser le
concours de recrutement des Magistrats à Kinshasa et dans les chefs
lieux de provinces ;
- Proposer des outils d’évaluation, de suivi et d’analyse des compétences
et des performances du personnel Magistrat ;
CELLULE DE LA CARRIERE - Assurer la gestion prévisionnelle et le suivi de la carrière des
768
Magistrats ;
- Veiller à la conformité des actes avec les textes régissant les Magistrats ;
- Préparer les actes relatifs à la gestion de la carrière, y inclus le registre
d’immatriculation des Magistrats et les fichiers des Magistrats ;
- Transmettre au Secrétaire Permanent les besoins en recrutement ;
- Veiller à ce que les Magistrats recrutés rejoignent effectivement leurs
postes d’attache ;
- Veiller à ce que l’affectation des Magistrats dans les différents
juridictions et offices tienne compte des besoins réels sur terrain ;
- Elaborer et actualiser de façon permanente en fonction des besoins
institutionnels les manuels de procédures des Cellules ;
- Centraliser, analyser et proposer des décisions en rapport avec le
signalement des Magistrats ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système du social
des Magistrats.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le Plan
Décennal de Modernisation Judiciaire ;
1 CHEF DE DIVISION - Prépare les dossiers techniques ;
- Elabore les plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines, financières et matérielles de la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :
2 Unités.
ATTRIBUTIONS :
STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 1
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 1
Attaché de Bureau de 2ème Classe (ATB2) 0
Agent de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0
Agent de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0
Huissier 0
Total 3
771
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour mettre en
œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Centraliser les informations en rapport avec le fonctionnement des
Chambres de Discipline ;
- Appuyer techniquement le fonctionnement des Chambres de Discipline ;
- Elaborer le projet de rapport relatif au fonctionnement des Chambres de
Discipline ;
- Formuler des propositions en vue de l’amélioration de la discipline au sein
du corps des Magistrats ;
- Appuyer la Commission d’Ethique et de Discipline des Magistrats lors de
l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Préparer à l’intention du Secrétaire Permanent du Conseil Supérieur de la
Magistrature les dossiers relatifs aux décisions disciplinaires des Magistrats
à soumettre à l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la
CELLULE DE DISCIPLINE ET Magistrature ;
772
ETHIQUE - Donner un support technique à toutes les études tendant à codifier les
règles déontologiques qui concernent la profession des Magistrats ;
- Donner un appui technique et logistique (état de transport et de séjour des
Magistrats mis en cause venant de l’intérieur du pays, des témoins et des
plaignants) pour le bon fonctionnement de la Chambre Nationale de
Discipline;
- Préparer les notifications à l’intention des Magistrats poursuivis et/ou
condamnés sur le plan disciplinaire à soumettre au Secrétaire Permanent
du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- S’assurer que toutes les formalités ont été respectées pour le bon
fonctionnement des Chambres de Discipline;
- Faire le suivi des décisions des Chambres de Discipline ;
- Superviser les activités du personnel administratif des Chambres de
Discipline ;
- Communiquer les rapports périodiques mensuels et annuels au Secrétaire
Permanent ;
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le Plan
Décennal de Modernisation Judiciaire ;
CHEF DE - Prépare les dossiers techniques ;
1
DIVISION - Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines non Magistrats ;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :
- Développer les projets pour accomplir les cibles des plans annuels mettant
en œuvre les Plans Décennaux de Modernisation Judiciaire ;
- Appuyer la Commission d’Ethique et de Discipline des Magistrats lors de
l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Préparer à l’intention du Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la
773
STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 2
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 2
Attaché de Bureau de 2ème Classe (ATB2) 0
Agent de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0
Agent de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0
Huissier 0
775
Total 5
ATTRIBUTIONS :
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le Plan
Décennal de Modernisation Judiciaire ;
1 CHEF DE DIVISION - Prépare les dossiers techniques ;
777
2 Unités.
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Centraliser et comptabiliser les recettes dont la rétrocession et les
dépenses ;
- Produire un système d’information comptable ;
BUREAU FINANCES - Assurer l’exécution et le contrôle des recettes générées par le Pouvoir
Judiciaire ;
- Gérer la Trésorerie ;
- Préparer les états liquidatifs des sommes octroyées au Pouvoir
Judiciaire au titre de budget des rémunérations ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système de la paie
des Magistrats au travers des procédures bancaires appropriées ;
- Développer, mettre en œuvre et optimaliser le sous-système de la paie
des Magistrats dans les différents juridictions et offices ;
- Préparer l’avant projet du rapport financier à transmettre au Bureau qui
le soumettra à l’Assemblée générale en vue d’en arrêter les comptes et
faire des propositions pour l’exercice budgétaire suivant ;
- Préparer l’avant projet du rapport de l’exécution du budget ;
- Assurer l’exécution et le contrôle des recettes générées par le Pouvoir
Judiciaire ;
- Veiller à l’application du Statut, en collaboration avec la Cellule de
Carrière, notamment en ce qui concerne la sécurité sociale et les
autres avantages sociaux.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe les projets du Bureau de Finances pour accomplir les cibles
des plans annuels pour mettre en œuvre les Plans Décennaux de
Modernisation Judiciaire ;
- Prépare l’avant projet du rapport financier à transmettre au Bureau qui
le soumettra à l’Assemblée générale en vue d’en arrêter les comptes et
780
STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Huissier 0
Total 5
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour
mettre en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Participer à l’identification des objectifs et des résultats attendus de
la formation ;
- Participer à l’identification et à la description des besoins de
formation en termes d’objectifs opératoires ;
- Identifier des dysfonctionnements en matière de formation ;
- Participer à l’élaboration, en relation avec les structures et
institutions en charge de la formation, des plans pluriannuels de
formation, de perfectionnement et de recyclage ;
CELLULE DE LA FORMATION - Participer à l’élaboration des supports pédagogiques spécifiques ainsi
que des modules de formation en adéquation avec les objectifs
visés ;
- Evaluer l’impact des formations suivies sur la performance des
structures ainsi que les résultats ;
- Organiser la formation des agents et des Magistrats du Secrétariat
783
CHEF DE BUREAU
1
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Appuie la Commission d’Ethique et de Discipline des Magistrats lors
1 de l’Assemblée générale du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Donne un support technique à toutes les études tendant à codifier
ATTACHE DE BUREAU les règles déontologiques
DE 1ère Classe qui concernent la profession des Magistrats ;
(chargé de la - Prépare et élabore les revues et guides juridiques ;
documentation) - Edite, en collaboration avec la Cellule de Formation, Relations
Publiques, Protocole et Presse, le bulletin officiel du Conseil
Supérieur de la Magistrature ;
2 Unités.
Effectif total de la Cellule de Formation : 5
CELLULE INFORMATION, RELATIONS PUBLIQUES, PROTOCOLE ET PRESSE
STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 2
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 1
ème
Attaché de Bureau de 2 Classe (ATB2) 0
ère
Agent de Bureau de 1 Classe (AGB1) 0
Agent de Bureau de 2ème Classe (AGB2) 0
786
Huissier 0
Total 4
ATTRIBUTIONS :
- Participer à l’élaboration de l’avant projet des plans annuels pour mettre
en œuvre le Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Assurer la liaison entre le Secrétariat Permanent et les autres
Administrations et Services Publics ;
- Assurer la rédaction, le suivi et le contrôle des plans annuels de
communication externe et interne et la mise à jour des plans trisannuels ;
- Assurer un lien permanent avec la presse écrite et audio-visuelle ;
- Assurer le rôle de porte parole du Secrétaire Permanent du Conseil
Supérieur de la Magistrature ;
- Collecter et analyser les données en provenance des acteurs non-
étatiques (société civile, ONG, associations) sur l’ensemble du territoire
CELLULE INFORMATION, national à travers les points focaux de communication ;
RELATIONS PUBLIQUES, - Préparer l’organisation des activités grand-public de type débats, journées
PROTOCOLE ET PRESSE portes ouvertes, animations ;
- Piloter les activités des Unités Mobiles Vidéo ;
- Alimenter le site Internet du Conseil Supérieur de la Magistrature en
787
informations ;
- Concevoir le stade prépresse des documents de communication interne
et externe relatifs à la communication du Conseil Supérieur de la
Magistrature ;
- Assurer un lien pour la conception graphique des documents confiés à
l’agence de communication ;
- Vérifier, analyser, synthétiser et diffuser au sein de la Cellule les données
relatives au Conseil Supérieur de la Magistrature parues dans les médias ;
- Préparer l’ébauche d’une stratégie de communication et de l’image du
Conseil Supérieur de la Magistrature.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant-projet des plans annuels pour mettre en œuvre le Plan
CHEF DE Décennal de Modernisation Judiciaire ;
1
DIVISION - Prépare les dossiers techniques ;
- Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines non Magistrats ;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Assurer la rédaction, le suivi et le contrôle des plans annuels de
communication externe et interne et la mise à jour des plans trisannuels ;
- Assurer un lien permanent avec la presse écrite et audio-visuelle ;
- Collecter et analyser les données en provenance des acteurs non-
étatiques (société civile, ONG, associations) sur l’ensemble du territoire
national à travers les points focaux de communication ;
- Préparer l’organisation des activités grand-public de type débats, journées
BUREAU
portes ouvertes, animations ;
COMMUNICATION
- Piloter les activités des Unités Mobiles Vidéo ;
INSTITUTIONNELLE
- Alimenter le site Internet du Conseil Supérieur de la Magistrature en
788
informations ;
- Concevoir le stade prépresse des documents de communication interne
et externe relatifs à la communication du Secrétariat Permanent et du
Bureau ;
- Assurer un lien pour la conception graphique des documents confiés à
l’agence de communication ;
- Vérifier, analyser, synthétiser et diffuser au sein de la Cellule les données
relatives au Conseil Supérieur de la Magistrature parues dans les médias ;
- Préparer l’ébauche d’une stratégie de communication et de l’image du
Conseil Supérieur de la Magistrature.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
1 CHEF DE BUREAU - Assure la rédaction, le suivi et le contrôle des plans annuels de
communication externe et interne et la mise à jour des plans trisannuels ;
- Assure un lien permanent avec la presse écrite et audio-visuelle ;
- Collecte et analyse les données en provenance des acteurs non-étatiques
(société civile, ONG, associations) sur l’ensemble du territoire national à
travers les points focaux de communication ;
- Produit des avis techniques ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents.
- Prépare l’organisation des activités grand-public de type débats, journées
portes ouvertes, animations ;
- Pilote les activités des Unités Mobiles Vidéo ;
- Alimente le site Internet du Conseil Supérieur de la Magistrature en
informations ;
- Conçoit le stade prépresse des documents de communication interne et
externe relatifs à la communication du Secrétariat Permanent et du
Bureau ;
ATTACHE DE - Assure un lien pour la conception graphique des documents confiés à
1 BUREAU 1ère l’agence de communication ;
CLASSE - Vérifie, analyse, synthétise et diffuse au sein de la Cellule les données
relatives au Conseil Supérieur de la Magistrature parues dans les médias ;
- Prépare l’ébauche d’une stratégie de communication et de l’image du
789
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
BUREAU RELATIONS annuels ;
PUBLIQUES ET - Préparer matériellement les rencontres organisées par le Secrétaire
PROTOCOLE Permanent et le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature en
coordination avec les services intéressés ;
- Rédiger des rapports sur ses activités.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Développe des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Prépare matériellement les rencontres organisées par le Secrétaire
1 CHEF DE BUREAU
Permanent et le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature en
coordination avec les services intéressés ;
- Rédige les rapports d’activités y afférents ;
1 Unité.
STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 3
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 3
ème
Attaché de Bureau de 2 Classe (ATB2) 0
Agent de Bureau de 1ère Classe (AGB1) 0
ème
Agent de Bureau de 2 Classe (AGB2) 0
791
Huissier 0
Total 7
ATTRIBUTIONS :
- Proposer les politiques, les objectifs et les stratégies sectoriels du
Pouvoir Judiciaire;
- Planifier et budgétiser les projets et programmes sectoriels en vue
de leurs financements ;
- Préparer les ébauches des plans d’actions annuels dans le cadre du
Plan Décennal de Modernisation du Pouvoir Judiciaire approuvé par
l’Assemblée Générale ;
- Identifier les besoins d’expertise externe pour la mise en œuvre des
plans d’actions annuels de toutes les Cellules et présenter une
planification des besoins en consultants externes ;
- Formuler des projets-programmes avec des budgets et calendriers
CELLULE PLANIFICATION respectifs en vue de mettre en œuvre le Plan de Modernisation du
ET GESTION DES DONNEES Pouvoir Judiciaire 2010-2020 en cours ou ceux à réaliser pour que
792
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Proposer les politiques, les objectifs et les stratégies sectoriels ;
- Planifier et faire budgétiser les projets et programmes sectoriels en
vue de leurs financements ;
- Préparer les ébauches des plans d’actions annuels dans le cadre du
Plan Décennal de Modernisation du Pouvoir Judiciaire approuvé par
l’Assemblée générale ;
- Suivre et évaluer les politiques, les projets et les programmes de
BUREAU PLANIFICATION, SUIVI réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
ET EVALUATION - Faire régulièrement rapport au Secrétaire Permanent sur l’état de
794
ATTRIBUTIONS :
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Suivre, évaluer et proposer des adaptations à la structure
organisationnelle pour répondre aux besoins du contexte ;
- Développer des méthodes pour analyser les processus des
juridictions et offices ;
- Développer des programmes de gestion de qualité pour améliorer le
796
STRUCTURE EFFECTIF
Directeur (Dir) 0
Chef de Division (CD) 1
Chef de Bureau (CB) 3
Attaché de Bureau de 1ère Classe (ATB1) 3
ème
Attaché de Bureau de 2 Classe (ATB2) 1
ère
Agent de Bureau de 1 Classe (AGB1) 0
799
de bureau ;
- Distribuer les équipements, matériels et fournitures de bureau ;
- Tenir la comptabilité matières ;
- Délivrer les bons de réception conformes aux articles livrés ;
- Tenir une gestion rationnelle des stocks des équipements,
matériels et fournitures de bureau ;
- Assurer la gestion rationnelle du parc automobile et son
approvisionnement ;
- Développer des projets pour mettre en œuvre les cibles des plans
annuels ;
- Prévoir un fonds documentaire susceptible d’assister les structures
dans leur fonctionnement et d’en assurer la diffusion ;
- Gérer la bibliothèque et conserver les archives ;
- Mettre en place des systèmes qui permettent d’assurer
l’exploitation physique et électronique du fonds documentaire
pour l’ensemble du pays ;
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
- Prépare l’avant projet des plans annuels pour mettre en œuvre le
Plan Décennal de Modernisation Judiciaire ;
- Prépare les dossiers techniques ;
1 CHEF DE DIVISION
- Elabore les projets de plans d’actions de la Cellule ;
- Gère les ressources humaines non Magistrats;
- Gère les ressources financières et matérielles allouées à la Cellule.
1 Unité.
ATTRIBUTIONS :
Gestion de logiciels :
o Contribuer à l’élaboration du schéma directeur de
l’informatisation du Secrétariat Permanent ;
o Coordonner le développement et l’exécution d’une
BUREAU NOUVELLES
stratégie technologique (communication, Internet,
TECHNOLOGIES DE
Intranet et gestion de données) ;
L’INFORMATION ET DE
o Optimiser et régler les systèmes de base de données afin
COMMUNICATION
de maximiser leur performance et leur fonctionnement ;
o Gérer la documentation sur l’infrastructure du serveur,
de la sauvegarde de données et de la stratégie de
restauration ;
o Assurer la conception, la configuration, l’exécution de la
maintenance et du dépannage de l’infrastructure
technique qui soutient les systèmes, serveurs, logiciels et
systèmes d’exploitation, sous-systèmes de stockage et
centre de bases de données des contrôles
environnementaux ;
° Installer les modifications de base de données des
logiciels, des services packs et patch correctifs ;
Gestion des réseaux :
o Définir l’architecture du réseau de télécommunication ;
o Organiser, paramétrer et gérer le réseau de
télécommunication ;
o Suivre les performances du réseau de télécommunication
et gérer l’allocation de la bande passante ;
o Enoncer, établir et gérer les systèmes de sécurité pour les
réseaux de technologie et les banques de données ;
Appui pour les usagers et le « hardware » :
o Mettre en place les technologies de l’information et de la
communication ;
o Assurer la maintenance des équipements et réseaux
informatiques, télécoms ainsi que des logiciels utilisés ;
o Mener les recherches nécessaires pour faire une
recommandation en vue de l’acquisition des équipements
appropriés ;
o Donner de l’assistance technique ;
o Développer les orientations pour les programmes de
formation destinés aux usagers ;
803
2 Unités.
Effectif total de la Cellule Technique, Logistique et Intendance : 8
3. DIRECTION DU SERVICE ADMINISTRATIF
STRUCTURE EFFECTIF
Directeur 1
Chef de Division 0
Chef de Bureau 1
Attaché de Bureau de 1ère Classe 1
Attaché de Bureau de 2ème Classe 0
Agent de Bureau de 1ère Classe 0
Agent de Bureau de 2ème Classe 0
Huissier 1
808
Total 4
ATTRIBUTIONS :
1. Unité.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
ATTRIBUTIONS :
- Réceptionner, enregistrer, rédiger, collationner, expédier et
classer les dossiers ;
- Elaborer les projets de rapports d’activités et dresser les comptes
3.2 SECRETARIAT DU DIRECTEUR
rendus des réunions de la Direction;
- Tenir le fichier du personnel de la Direction ;
- Effectuer les travaux de saisie et de reproduction des textes et
documents qui lui sont soumis par le Directeur ;
- Classer les documents de la Direction ;
- Exécuter toute autre tâche administrative qui lui serait confiée par
le Directeur ;
- Tenir l’agenda du Directeur et organiser les audiences.
EFFECTIF STRUCTURE ATTRIBUTIONS PROFIL
1 CHEF DE BUREAU - Coordonne, traite et anime toutes les activités du Secrétariat.
- Assure le classement et l’archivage des documents de la
ATTACHE DE BUREAU
Direction ;
1 DE 1ère CLASSE
- Assure la saisie des documents et autres éléments y relatifs.
(archiviste)
- Assure l’expédition du courrier, la propreté des locaux et des
1 HUISSIER
installations sanitaires.
3 Unités.
Effectif total de la Direction du Service Administratif : 4.
810
TABLEAU SYNTHETIQUE DES ORGANES DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA MGISTRATURE
1. Assemblée générale
(Article 6 à 13 L-.O et 1. Président
7 à 30 du RI) ;
- Membres de 2. Commissions permanentes ou Sous-commissions
droit (Article spéciales (Article 18 à 27 du RI) facultatives
152, al. 2, point (Article 27 du RI)
1 à 14 de la - Commission du Statut et Au moins une fois par an, en
Const et 4, de la carrière des session ordinaire, le premier
point 1 à 14 de magistrats lundi d’avril (Article 10, al. 1
la L-O) - Commission d’éthique et Commission ad hoc de L-0 et 10 RI) ;
- Membres élus de discipline des validation des mandats
- Membres magistrats (Article 11, al. 5 du RI) Session extraordinaire sur
811
2. Bureau
(Article 14 à 19 de L-O 1. Président (Article 18 de la L-O Réunion ordinaire une fois
et 31 à 44 du RI et 41 et 43 du RI) par trimestre et réunion
- Président de la extraordinaire sur un ordre
Cour du jour déterminé (Article
constitutionnelle 2. Autres membres du Bureau 15 de la L-O)
- Procureur général (Article 42 et 43 du RI)
près la Cour
constitutionnelle
- Premier président
de la Cour de
cassation
- Procureur général
près la Cour de
cassation
- Premier président
du Conseil d’Etat
- Procureur général
près le Conseil
d’Etat
- Premier président
de la Haute cour
militaire
- Auditeur général
près la Haute cour
militaire
812
(Article 14 de la L-O)
° Deuxième Secrétaire
rapporteur
(Article 55 du RI)
2. Cellules
Cellule de carrière
Cellule des finances et
813
budget
Cellule de discipline
Le plus souvent possible
Cellule technique, de
logistique et intendance
Cellule de planification et
gestion des données
Cellule d’information,
relations publiques,
protocole et presse
Cellule de formation
(Article 56 du RI)
3. Service administratif
Tableau général des effectifs du Service Administratif du Secrétariat Permanent
Grade
Effectif Total
Dir CD CB ATB1 ATB2 AGB1 AGB2 AA1 Huissier
1 7 18 14 1 - - - 1 42
Tableau général des effectifs du Service Administratif du Secrétariat Permanent y compris Magistrats
Grade Effectif
1 Total
Dir CD CB ATB1 ATB2 AGB1 AGB2 AA1 Huissier Autres
1 7 18 14 1 - - - 1 9 51
814
VIIIème Partie :
BARREAU
I.TEXTE DE BASE Le projet d’ordonnance-loi qui vous est sou-
mis maintient ces deux catégories de profes-
sionnels mais en assurant dans l’organisation de
ORDONNANCE-LOI N° 79-
leurs professions des aménagements nouveaux
028 DU 28 SEPTEMBRE 1979 nécessités tant par l’organisation judiciaire
PORTANT ORGANISATION actuelle issue de l’ordonnance-loi du 29 mars
DU BARREAU, DU CORPS DES 1978 que par le besoin de corriger certaines
DÉFENSEURS JUDICIAIRES ET difficultés qui se sont fait jour tout au long des
DU CORPS DES MANDATAIRES onze années d’application de l’ordonnance-loi
DE L’ÉTAT (JORZ, 1er octobre 1979, n° 19, p.4) de 1968.
A ces deux catégories constituées des avocats
Exposé des motifs et des défenseurs judiciaires, le projet ajoute en
outre une catégorie nouvelle, les mandataires
de l’Etat. Ce type nouveau d’auxiliaire de la jus-
Rapport au président de la République. tice est constitué d’une catégorie particulière
Monsieur le Président de la République, de fonctionnaires dont la mission dans le do-
maine judiciaire sera exclusivement d’assister
Le présent projet d’ordonnance-loi que j’ai et de représenter l’Etat dans la défense de ses
l’honneur de soumettre à votre signature a intérêts devant les cours et tribunaux.
pour objet la réorganisation de certaines pro-
Ce projet comprend trois titres consacrés res-
fessions judiciaires, à savoir la profession d’avo-
pectivement aux professions d’avocats, de dé-
cat, de défenseur judiciaire et de mandataire de
l’Etat. fenseurs judiciaires et de mandataires de l’Etat.
leurs causes. Les missions de postuler et de leur ministère devant toutes les juridictions.
conclure, réservées dans certains pays à une Toutefois, une innovation importante a été ici
autre catégorie d’auxiliaires de la justice, ont introduite en ce qui concerne le droit d’exer-
été également confiées aux avocats conformé- cer la profession devant la Cour suprême de
ment à une longue tradition de notre pays. Ce Justice lorsque celle-ci est saisie d’un pouvoir
sont en effet, les missions connexes qui gagnent en cassation.
à être exercées par un seul auxiliaire de justice. Contrairement au texte actuellement en vi-
Le projet précise en outre que l’avocat peut gueur, ce droit est désormais réservé non plus
donner des consultations, conseiller, concilier, à tout avocat ayant trois ou dix ans d’ancien-
rédiger tous actes sous seing privé et assister neté, mais uniquement à ceux d’entre eux qui
ou représenter les parties en dehors des juri- font partie du barreau institué près la Cour
dictions, c’est-à-dire devant les administrations suprême de Justice. Par l’importance même de
publiques ou les organismes privés. Depuis cette Cour, il est bon en effet que seuls des
longtemps en effet, les avocats remplissent de avocats choisis en raison de leur capacité et de
telles missions à la demande de leurs clients. leurs compétences soient acceptés à y assister
Elles entrent dans le cadre de leur profession. ou représenter les parties. Ils concourent en
Le principe de l’indépendance et du caractère effet de façon déterminante à la mission régu-
libéral de la profession d’avocat est réaffirmé. latrice de la justice de la jurisprudence qui est
L’avocat en effet ne peut exercer efficacement confiée à cette Cour.
son ministère que dans la mesure où il est libre A propos du monopole des avocats, celui-ci
et indépendant, comme le juge lui-même. C’est a également été réaffirmé, mais sous réserve
un principe absolu d’une bonne administration non seulement des prérogatives reconnues
de la justice. aux défenseurs judiciaires et à celles qui sont
Le droit de porter le titre d’avocat et d’en proposées pour les mandataires de l’Etat, mais
exercer la profession est exclusivement réser- aussi sous réserve des cas prévus par d’autres
vé à ceux qui sont admis dans la profession et lois. Les codes de procédure pénale et civile en
inscrits sur le tableau de l’Ordre ou sur une effet consacrent d’autres modes de représenta-
liste de stage. L’admission à la profession est le tion et d’assistance. Etant donné que le barreau
monopole de chaque barreau car les avocats et le corps des défenseurs judiciaires n’ont pas
doivent veiller eux-mêmes à l’honorabilité de encore des membres suffisamment nombreux
leur profession, sous le contrôle du procureur pour absorber, devant toutes les juridictions,
général. tous les cas dans lesquels les justiciables sol-
S’agissant de l’organisation de la profession en licitent une assistance ou une représentation,
général, le projet, tout en maintenant la for- il était normal de réserver au moins pour un
mule traditionnelle de barreaux institués près temps encore la possibilité de ces assistance
d’une Cour d’appel, innove considérablement et représentation à d’autres personnes que les
en prévoyant une sorte de fédération de tous membres de ces deux ou trois corps pour au-
les barreaux dans le cadre d’un Ordre national. tant que ces assistance et représentation aient
Celui-ci, dont la mission est de rassembler tous lieu dans les conditions strictement définies
les avocats, est administré par une assemblée par la loi.
générale comprenant tous les bâtonniers et les
membres des conseils de l’Ordre des barreaux 2°) L’accès à la profession
et par un conseil national de l’Ordre et un bâ- Les conditions d’accès à la profession ont été
tonnier national élus par l’assemblée générale. redéfinies de manière à tenir compte non seu-
Concernant la compétence des avocats, il est lement des habitudes internationales qui ré-
réaffirmé le droit qu’ils ont de pouvoir exercer servent l’existence de la profession aux seuls
817
membres du conseil de l’Ordre peuvent être Le problème des honoraires fait l’objet, quant à
élus bâtonniers. lui, d’une réglementation nouvelle et tout à fait
particulière. Tout d’abord il est fait une nette
4°) L’exercice de la profession distinction entre d’une part les honoraires pro-
prement dits lesquels ne peuvent porter que
Le projet reprend, en ce qui concerne l’exer-
sur le travail de consultation et de plaidoirie
cice de la profession, les règles habituelles sur et d’autre part les frais et débours éventuels
les incompatibilités, les droits et devoirs des qui peuvent être dus à l’avocat pour les actes
avocats. Mais, contrairement au texte précé- qu’il est amené à dresser pour son client no-
dent, le nouveau texte apporte diverses pré- tamment pour la postulation ou les dépenses
cisions sur la conduite à tenir dans certaines et autres frais qu’il est amené à exposer pour
circonstances. assurer la défense.
C’est ainsi par exemple que ce texte oblige Ces frais ne pourront être réclamés que sui-
chaque avocat qui veut exercer une activité vant une tarification qui en sera faite par arrêté
extérieure à ses fonctions, d’en aviser le conseil du président du Conseil judiciaire, Procureur
de l’Ordre qui peut lui enjoindre d’avoir à ces- général de la République, pris après avis du
ser immédiatement cette activité s’il l’estime conseil national de l’Ordre. S’agissant en effet
contraire à la dignité et à l’indépendance néces- d’actes écrits, il est normal qu’ils soient tarifiés
saires à l’avocat. comme le sont normalement tous les actes de
Le texte précise de même avec plus de minutie ce genre.
les conditions auxquelles les avocats peuvent Les honoraires proprement dits par contre
exercer leur ministère en commun dans le seront fixés d’accord entre l’avocat et son
cadre d’un contrat d’association ou de colla- client. Toutefois, il est apparu opportun, malgré
boration de tels groupements qui permettent ce principe de la libre discussion, de fixer cer-
à plusieurs avocats de mettre en commun leur taines limites au-delà desquelles il ne sera pos-
savoir et spécialisations respectives de manière sible d’aller que moyennant des circonstances
à assurer plus efficacement la défense des inté- tout à fait spéciales et avec l’accord du conseil
rêts de leurs clients. Ces contrats seront tou- national de l’Ordre.
tefois soumis au contrôle du conseil de l’ordre Dans de nombreux pays en effet, il a été consta-
pour éviter qu’ils ne lèsent des intérêts impor- té la nécessité de réglementer ce secteur car
tants de la profession. dans le désarroi où se trouve le justiciable et
Quant aux droits et devoirs des avocats, il a dans son ignorance des affaires judiciaires, il est
été apporté, dans leur énumération, certaines souvent amené à récompenser outre mesure
précisions qui manquent dans le texte actuel. un travail qui bien souvent ne mérite pas la
Telles sont notamment l’obligation de conduire somme déboursée.
chaque affaire jusqu’à son terme, avec célérité Dans bien des pays les honoraires ont été
et compétence, l’obligation de restituer les réglementés du moins à titre indicatif pour
pièces ou sommes reçues pour le client, sauf certains types de litiges. Ce qui est prévu pour
le droit de rétention sur les pièces dues aux notre pays sera à la fois plus large et plus précis
diligences de l’avocat en vue de garantir le paie- dans la mesure où il sera possible de fixer des
ment des honoraires, l’obligation de n’accorder limites pour tous les honoraires quel que soit
les consultations que dans le cabinet, sauf cir- le type de litige. Il est évident qu’une telle régle-
constances tout à fait exceptionnelles, l’obli- mentation ne saurait être valablement faite que
gation de se faire remplacer par un confrère par l’organe suprême de l’ordre national des
lorsqu’un avocat est empêché, pour ne pas avocats. C’est pourquoi le nouveau texte confie
gêner inutilement la marche des procédures. ce soin au conseil national de l’Ordre statuant
après avis de la Cour suprême de justice.
819
Pour permettre de surveiller le respect de ces barreau près la Cour suprême de justice a été
directives et assurer la protection de la dignité rendu particulièrement difficile. Il faut, après
de la profession à propos de ces points délicats avoir postulé bien entendu, être agréé par le
que sont les questions d’argent, le texte com- conseil de l’Ordre de ce barreau et par l’assem-
porte quelques dispositions relatives à la tenue blée plénière de la Cour suprême de justice. En
de la comptabilité par les avocats et à l’obliga- outre, il est exigé des candidats non seulement
tion d’accuser réception de toute somme ou d’avoir fait au moins dix ans au barreau, sauf
leur reçue. exceptions pour ceux qui avaient été admis à
exercer leur ministère devant la haute Cour
5°) La discipline sous le régime de l’ordonnance-loi de 1968,
Les règles relatives à la discipline des avocats mais encore, d’avoir été auteur d’au moins une
sont demeurées conformes à ce que fixe la tra- publication juridique.
dition dans ce domaine. Mais quelques aména- Ce régime exceptionnel se justifie par l’impor-
gements techniques n’ont pas manqué ici aussi tance de la charge dévolue à ces avocats.
d’être opérés en vue d’assurer une meilleure Conformément aux exigences du Code de
protection de l’honneur et de la dignité de la procédure devant la Cour suprême de jus-
profession. C’est ainsi qu’il est prévu désor- tice, les avocats à la Cour suprême de justice
mais des parades à l’inaction ou à la complai- devront pour les actes de procédure devant
sance d’un conseil de l’ordre, ou du bâtonnier. cette cour, avoir leur domicile professionnel à
Lorsqu’un bâtonnier décide de classer une Kinshasa. Ceci ne les empêche pas d’avoir des
affaire sans suite, le Procureur général ou le cabinets dans d’autres localités car en vertu
plaignant pourront saisir le conseil national de du nouveau texte, l’avocat peut être inscrit à
l’Ordre. Et lorsque le conseil de l’Ordre n’agit plusieurs barreaux pourvu qu’il ait dans chacun
pas dans un délai déterminé, l’affaire peut égale- d’eux un cabinet et qu’il y exerce effectivement
ment être portée devant le conseil national de la profession.
l’Ordre notamment par le Procureur général.
Il n’est donc pas question que pour ce texte
De même les effets de certaines peines ont été de favoriser uniquement les avocats du barreau
exposés de façon plus claire et plus explicite. de Kinshasa. Un avocat de l’intérieur peut être
nommé avocat près la Cour suprême de justice
6°) Les avocats à la Cour suprême de pourvu qu’il se donne un domicile profession-
justice nel à Kinshasa.
L’institution d’un corps d’avocats près la Cour
suprême de justice a déjà été justifiée dans les 7°) L’Ordre national des avocats
pages précédentes. Fédération de tous les barreaux, l’Ordre natio-
Le projet prévoit que ces avocats aient mono- nal des avocats est chargé, au niveau national,
pole en ce qui concerne l’assistance et la repré- de veiller aux intérêts communs de la profes-
sentation des parties devant la haute juridiction sion, d’unifier les règles et usages, d’émettre des
lorsque celle-ci siège en cassation. Ils pourront directives et règlements utiles qui s’imposent à
dans ce même temps assurer la défense égale- tous les avocats.
ment devant les autres juridictions car les avo- L’Ordre national est dirigé par les organes tra-
cats à la Cour suprême de justice sont d’abord ditionnels des avocats : une assemblée générale,
des avocats ayant exercé pendant dix ans au un conseil de l’Ordre et un bâtonnier.
moins comme avocats à la Cour d’appel.
Sous la conduite du bâtonnier national, le
Mais en contrepartie de ces prérogatives qui conseil national de l’Ordre surveille le respect
dépassent celles des autres avocats, l’accès au des règles de la déontologie par tous les avo-
820
cats. Il constitue, innovation importante, l’ins- table cette mesure sans laquelle ce type d’auxi-
tance de recours contre toutes les décisions liaires de la justice ne serait plus confiné que
des barreaux. Comme le Procureur général devant les juridictions de paix.
près la Cour d’appel, le conseil national de De même pour tenir compte de la pénurie
l’Ordre et le bâtonnier national doivent suivre d’avocats dans certaines régions, il est prévu
pas à pas la vie de chaque barreau pour assurer que, bien qu’en principe la compétence terri-
une plus grande protection de l’honorabilité de toriale des défenseurs judiciaires se limite au
la profession. ressort d’un tribunal de grande instance, le
Le conseil national de l’Ordre peut, en cas de président de la Cour d’appel peut les admettre
défaillance des organes disciplinaires des bar- à plaider devant tous les tribunaux de grande
reaux, évoquer toute cause devant lui, soit d’of- instance du ressort de sa Cour d’appel.
fice, soit à la suite d’un recours. L’admission au tableau et la discipline des dé-
Les décisions de l’assemblée générale de fenseurs judiciaires ont été confiées entière-
l’Ordre national comme celles du conseil na- ment au tribunal de grande instance. C’est de
tional de l’Ordre sont évidemment sans appel. même le président de ce tribunal qui préside
Toutefois, et sauf en ce qui concerne la matière les assemblées générales.
disciplinaire, ces décisions peuvent faire l’objet Il va de soi que, dans la limite de leurs com-
d’un recours en annulation porté devant la pétences, les défenseurs judiciaires jouissent
Cour suprême de justice. de tous les droits et sont soumis à toutes les
L’institution de ces organes suprêmes de obligations précédemment définies pour les
l’ensemble de la profession d’avocat n’est pas avocats.
sans intérêt dans un pays où cette profession Les défenseurs judiciaires seront en outre sé-
est encore relativement jeune. Elle permettra lectionnés avec plus de rigueur.
d’assurer un meilleur fonctionnement de cette
importante branche d’auxiliaires de la justice. Quant aux mandataires de l’Etat, il s’agit,
comme nous l’avons souligné précédemment,
Telles sont les caractéristiques fondamentales d’un corps de fonctionnaires chargés d’assurer
de ce projet en ce qui concerne l’organisation la défense des intérêts de l’Etat.
et l’exercice de la profession d’avocats.
Ils sont nommés en cette qualité par arrêté du
Voici à présent quelques-unes des dispositions président du Conseil judiciaire, Procureur gé-
consacrées aux défenseurs judiciaires et aux néral de la République, tandis que le Président
mandataires de l’Etat. de la République, détermine leur statut (grades
et traitement).
II. Les défenseurs judiciaires Ils peuvent être nommés soit auprès d’un ou
et les mandataires de l’Etat plusieurs tribunaux, soit au sein d’une adminis-
En vertu de l’ordonnance-loi de 1968, les dé- tration ou d’un organisme public où ils assurent
fenseurs judiciaires ne pouvaient être admis à en même temps les fonctions de conseillers
exercer leur ministère que devant les tribunaux juridiques.
de paix et les tribunaux de sous-région. L’institution des mandataires de l’Etat a été
Le présent texte propose que les défenseurs rendu nécessaire tant par le grand nombre de
judiciaires soient admis à exercer leur minis- procès dirigés contre l’Etat en raison des fautes
tère devant les tribunaux de grande instance. et négligences de ses agents que par les difficul-
La suppression des tribunaux de sous-région tés que rencontrent les avocats de l’Etat à faire
par le Code de l’organisation et de la compé- face à cette avalanche de procès et l’Etat à assu-
tence judiciaires de 1978 rend en effet équi- rer le service des honoraires dus à ces avocats.
821
Ordonnance-loi Article 4 :
Le Président de la République ; Les avocats font partie des barreaux qui sont
établis près les cours d’appel ou près la Cour
Vu la Constitution, spécialement les articles 41
suprême de justice.
et 94 ;
Chaque barreau est administré par un conseil
Vu l’ordonnance-loi 78-005 du 29 mars 1978,
de l’Ordre présidé par un bâtonnier.
portant Code de l’organisation et de la compé-
tence judiciaires ; L’ensemble des barreaux de la République
forme l’Ordre national des avocats. L’Ordre
Vu, tels que modifiés à ce jour, le décret du 6
national des avocats est administré par un
août 1959 portant Code de procédure pénale,
conseil national de l’Ordre présidé par un bâ-
le décret du 7 mars 1960 portant Code de pro-
tonnier national.
cédure civile et l’ordonnance-loi n° 69-2 du 8
janvier 1969 relative à la procédure devant la Les barreaux et l’Ordre national des avocats
Cour suprême de justice ; ont la personnalité juridique.
Vu l’urgence ;
Article 5 :
Sur proposition du président du Conseil judi-
Les avocats peuvent plaider et conclure en
ciaire, Procureur de la République ;
toutes matières devant toutes les juridictions,
ORDONNE : sauf les exceptions établies par des lois parti-
culières et celle prévue ci-dessous en ce qui
TITRE Ier: concerne la Cour suprême de justice.
DES AVOCATS
Article 6 :
CHAPITRE 1er: DISPOSITIONS Sans préjudice des dispositions relatives aux
GÉNÉRALES défenseurs judiciaires et aux mandataires de
Article 1er. : l’État, nul ne peut, s’il n’est avocat, assister ou
représenter les parties, postuler, conclure et
Les avocats sont des auxiliaires de justice char- plaider pour autrui devant les juridictions, sauf
gés d’assister ou représenter les parties, pos- dans les cas et selon les modes prévus par la loi.
tuler, conclure et plaider devant les juridictions.
Ils peuvent consulter, conseiller, concilier, rédi- CHAPITRE II :
ger des actes sous seing privé, assister ou re- DE L’ACCÈS À LA PROFESSION
présenter les parties en dehors des juridictions. D’AVOCAT
2/ Être titulaire d’une licence ou d’un docto- 1o) toutes les pièces établissant qu’elle remplit
rat en droit délivré par l’Université natio- les conditions requises pour accéder à la
nale du Zaïre ou par l’ancienne École natio- profession d’avocat;
nale de droit et d’administration ou d’un 2o) l’indication de l’avocat qui a accepté de lui
diplôme équivalent délivré par une univer- servir de maître de stage. S’il n’en a pas été
sité étrangère en justifiant en ce cas de sa trouvé un, il en sera désigné d’office par le
connaissance du droit zaïrois; bâtonnier.
3/ N’avoir pas été condamné pour des agisse-
ments contraires à l’honneur, à la probité et Article 11 :
aux bonnes mœurs, à moins d’en avoir été L’admission au stage est prononcée par le
amnistié ou réhabilité; conseil de l’Ordre dans les trois mois de la
4/ N’avoir pas été auteur de faits de même réception de la demande.
nature que ceux prévus ci-dessus et ayant Le refus d’admission ne peut être prononcé
donné lieu à une sanction disciplinaire ou à sans que l’intéressé n’ait été entendu ou appelé
une décision administrative de destitution, dans le délai de quinze jours.
radiation ou révocation, sauf autorisation
expresse du président du Conseil judiciaire, Avant de statuer sur la demande d’admission, le
procureur général de la République; conseil de l’Ordre est tenu de recueillir tous
5/ Justifier d’une bonne conduite par la pro- enseignements sur la moralité du postulant
duction d’un certificat de bonnes vie et et son comportement habituel eu égard à la
mœurs délivré par l’autorité administrative déontologie de la profession.
du lieu de résidence durant les cinq der- Il recueille en outre l’avis préalable du Pro-
nières années. cureur général à qui le double du dossier de
demande est transmis.
Article 8 :
Le Procureur général est tenu de donner son
Sous réserve des dérogations prévues par la avis dans le délai de quinze jours.
présente ordonnance-loi, avant son inscrip-
Si à l’expiration de ce délai, l’avis du Procureur
tion au tableau, l’avocat reçoit une formation
général n’est pas donné, il est passé outre et il
professionnelle au cours d’un stage organisé
en est porté mention sur la décision du conseil
conformément aux dispositions faisant l’objet
de l’Ordre.
de la section II ci-dessous.
Article 12 :
Section II :
Du stage La décision d’admission ou de refus d’admis-
sion est notifiée à l’impétrant et au Procureur
Article 9 : général qui peuvent dans le délai d’un mois, la
déférer devant le conseil national de l’Ordre.
Le stage préparatoire à l’inscription au tableau
de l’Ordre est effectué sous la conduite d’un
Article 13 :
avocat inscrit au tableau d’un barreau institué
près d’une Cour d’appel. Si le conseil de l’Ordre n’a pas statué dans
le délai de trois mois qui suit le dépôt de la
Article 10 : demande d’admission, celle-ci est considérée
comme rejetée et l’intéressé peut porter sa ré-
Toute personne qui demande son admission au clamation devant le conseil national de l’Ordre.
stage est tenue de fournir au conseil de l’Ordre, Il en avise le Procureur général et le bâtonnier.
en double exemplaire:
823
Article 14 : Article 17 :
Les postulants admis au stage sont tenus, avant Durant son stage, l’avocat peut accomplir tous
d’être inscrits sur la liste et exercer la profes- les actes de la profession, sous le contrôle et la
sion, de prêter le serment suivant devant la direction du maître de stage.
Cour d’appel «Je jure de respecter la Consti- Le patronage des stagiaires est un devoir des
tution, d’obéir à la loi, d’exercer la défense et le avocats. L’avocat doit conseil au stagiaire qu’il
conseil avec dignité, conscience, indépendance patronne. Il dresse annuellement un rapport
et humanité, de ne rien dire ou publier de de stage qu’il adresse au bâtonnier. Le stagiaire
contraire aux lois, aux décisions judiciaires, aux doit respect à son maître de stage; il lui rend
bonnes mœurs, à la sécurité de l’État et à la paix les services fixés par l’usage dans le cadre de
publique, de ne jamais m’écarter du respect dû
la profession.
aux tribunaux, aux magistrats et aux autorités
publiques, de ne conseiller ou défendre aucune
Article 18 :
cause que je ne croirais juste en mon âme et
conscience». Le stage est d’une durée de deux ans. Il ne peut
être interrompu pour plus de trois mois sans
Le serment est reçu par la Cour d’appel sié-
l’autorisation du conseil de l’Ordre.
geant à trois juges au moins, sur présentation
du bâtonnier et réquisitions du Procureur gé- La durée du stage peut être prorogée sur déci-
néral. La Cour donne acte à l’impétrant de sa sion du conseil de l’Ordre, pour une nouvelle
prestation de serment. durée maximum de deux ans.
Il est dressé du tout procès-verbal signé par les
juges, le greffier et le récipiendaire et qui est Article 19 :
versé au dossier de l’intéressé. L’avocat stagiaire qui veut changer de barreau
ou de maître de stage en avise le Conseil de
Article 15 : l’Ordre. L’ancien maître de stage établit un rap-
Le conseil de l’Ordre arrête la liste des sta- port sur son comportement.
giaires qui est publiée chaque année, en même En cas de changement de barreau, il est joint au
temps et dans les mêmes conditions que le rapport du maître de stage les avis du Procu-
tableau de l’Ordre. reur général et du conseil de l’Ordre.
Article 16 : Article 20 :
Les obligations du stage sont déterminées par À la fin du stage, il est établi par le maître de
le conseil de l’Ordre, compte tenu des direc- stage un rapport sur l’avocat stagiaire qui a pas-
tives générales fixées par le conseil national de sé avec succès l’épreuve prévue à l’article 16
l’Ordre. ci-dessus. Ce rapport porte sur sa valeur pro-
Le stage a pour but d’assurer la formation pro- fessionnelle et sa moralité tant dans l’exercice
fessionnelle. Il comporte la participation à des de sa profession que dans sa vie privée.
travaux et conférences organisés par le conseil Le rapport du maître de stage est transmis au
de l’Ordre, la fréquentation des audiences et
conseil de l’Ordre pour être statué ce qu’il ap-
l’accomplissement des travaux effectifs inhé-
partiendra quant à l’inscription au tableau.
rents à la profession sous le contrôle du maître
de stage.
Le stage se termine par une épreuve organi-
sée et sanctionnée par un certificat d’aptitude
professionnelle dans les conditions fixées par le
conseil national de l’Ordre.
824
Article 44 : Article 48 :
Les membres du conseil de l’Ordre sont élus Le bâtonnier est élu pour trois ans. Sauf cir-
pour trois ans au scrutin secret par l’assem- constances exceptionnelles rendant impossible
blée générale. L’élection a lieu à la majorité le respect de cette disposition, seuls les anciens
absolue des suffrages aux trois premiers tours membres du conseil de l’Ordre inscrits au ta-
et à la majorité relative au tour suivant. Sauf bleau depuis plus de cinq ans peuvent être élus
circonstances exceptionnelles rendant impos- bâtonniers.
sible le respect de cette disposition, seuls les
avocats inscrits au tableau depuis cinq ans au Article 49 :
moins peuvent être élus membres du conseil Le bâtonnier représente le barreau, il veille
de l’Ordre. à la discipline de tous les avocats, concilie les
Le conseil de l’Ordre est renouvelable par le différends et assure le bon fonctionnement du
tiers chaque année. Lors des deux premiers conseil de l’Ordre. Toute communication faite
renouvellements annuels, il sera procédé par au barreau ou au conseil de l’Ordre lui est
tirage au sort des membres sortants. adressée.
Les membres du conseil de l’Ordre ne sont Article 50 :
pas immédiatement rééligibles à l’expiration de
leur mandat. En cas d’absence ou d’empêchement tem-
poraire du bâtonnier ou bien s’il s’agit d’une
Le règlement intérieur fixe les modalités d’or- question qui intéresse le bâtonnier, celui-ci est
ganisation des élections. remplacé dans ses fonctions par le membre du
conseil de l’Ordre le plus ancien au tableau.
Article 45 :
Le conseil de l’Ordre se réunit au moins une Section IV :
fois par mois, sur convocation du bâtonnier. Il Dispositions communes
ne siège valablement que si plus de la moitié de
ses membres sont présents. Il statue à la majo- Article 51 :
rité des voix. Les avocats peuvent être admis à faire partie
de plusieurs barreaux pour autant qu’ils éta-
Section III : blissent un cabinet dans le ressort de chacun
Du bâtonnier d’eux et qu’ils y exercent effectivement leur
Article 46 : profession.
Le bâtonnier est élu par l’assemblée générale Lorsque les avocats résidant au siège d’un
au scrutin secret et à la majorité absolue des tribunal de grande instance autre que celui
suffrages. En cas de ballottage au premier tour, où siège la Cour d’appel sont au nombre de
un deuxième tour porte sur les deux candi- cinq, ils forment une section locale du barreau.
datures ayant réuni le plus grand nombre de L’avocat le plus ancien au tableau résidant en
voix au premier tour. En cas d’égalité des voix, ce lieu aura le titre de doyen. Sans préjudice du
c’est le candidat le plus ancien au tableau qui droit de tout avocat de correspondre avec les
membres du conseil de l’Ordre, le doyen sera
l’emporte.
l’intermédiaire ordinaire entre la section locale
et les autorités du barreau ou de l’Ordre.
Article 47 :
L’élection du bâtonnier précède l’élection des Article 52 :
membres du conseil de l’Ordre. Les modalités
Les mandats du bâtonnier et des membres du
de l’élection sont fixées par règlement inté-
conseil de l’Ordre commencent dès la procla-
rieur.
828
mation des résultats de leur élection pour se réglementaire, sont communiqués au Procu-
terminer à la proclamation des résultats de reur général et au bâtonnier national dans le
l’élection du nouveau bâtonnier et des nou- délai d’un mois.
veaux membres.
Lorsque, pour quelque cause que ce soit, le Article 56 :
bâtonnier ou un membre du conseil de l’Ordre L’avocat qui désire déférer au conseil national
cesse ses fonctions avant le terme de son man- de l’Ordre une élection ou une délibération de
dat, il est procédé à l’élection d’un remplaçant l’assemblée générale ou du conseil de l’Ordre
pour la période restant à courir, lequel peut doit en informer le bâtonnier et le Procureur
être réélu à l’expiration de cette période. général.
Article 53 : Article 57 :
Lorsque le nombre des avocats inscrits à un Dans tous les cas où le conseil national de
tableau atteint le chiffre de huit, le bâtonnier l’Ordre est appelé à se prononcer sur une
et les membres du conseil de l’Ordre sont élus question intéressant un barreau, il ne statue
dans le mois, l’assemblée générale étant convo- qu’après avoir invité le bâtonnier intéressé à
quée et présidée par le président de la Cour présenter ses observations dans le délai qu’il
d’appel. Les avocats élus entrent en fonction détermine.
dès la proclamation des résultats. Ils sont éli-
gibles sans condition d’ancienneté. CHAPITRE IV :
DE L’EXERCICE DE LA
Article 54 : PROFESSION D’AVOCAT
Les élections du bâtonnier et des membres du
conseil de l’Ordre, de même que toute délibé- Section I :
ration et décision de l’assemblée générale ou Des incompatibilités
du conseil de l’Ordre peuvent être déférées au
Article 58 :
conseil national de l’Ordre par tout avocat qui
y a intérêt et par le Procureur général dans le La profession d’avocat est incompatible avec
délai d’un mois à partir du jour où elles ont l’exercice de toute activité de nature à porter
eu lieu à partir de leurs notifications en ce qui atteinte à l’indépendance et au caractère libéral
concerne le Procureur général. de la profession et notamment:
Le conseil national de l’Ordre peut soit d’office, 1°) avec toute fonction permanente de l’ordre
soit à la suite d’un recours qui lui est adressé, judiciaire ou administratif qui ne serait pas
annuler l’élection de tout candidat qui ne lui gratuite;
paraît pas réunir les conditions requises pour 2°) avec tout emploi à gages créant un lien de
exercer les fonctions pour lesquelles il a été subordination;
élu. Il statue, après avoir recueilli tous les ren- 3°) avec toute espèce de négoce, qu’il soit
seignements utiles sur les candidats retenus. Si exercé directement ou par personne inter-
le conseil national de l’Ordre annule l’élection posée.
d’un candidat, il est pourvu à son remplace-
ment par une nouvelle élection dans le délai Toutefois, la profession d’avocat n’est pas in-
d’un mois à dater de la notification de la déci- compatible avec l’enseignement du droit dans
sion du conseil national de l’Ordre. une université ou dans une école supérieure.
Article 55 : Article 59 :
Tous les procès-verbaux d’élection, de même Tout avocat qui, hors les cas prévus à l’alinéa
que toute délibération ou décision à caractère 2 de l’article précédent, se propose d’exercer
829
une activité extérieure à celle de sa fonction qui concerne les actions dirigées contre cette
est tenu d’en aviser le conseil de l’Ordre dont collectivité.
il relève, avant tout exercice de cette activité. Il
joint à sa déclaration tout document et toute Section II :
information utile quant a la nature de l’activité Des associations et de la collaboration
et les conditions dans lesquelles il se propose entre avocats
de l’exercer.
Article 64 :
Article 60 : L’avocat peut exercer la profession soit à titre
Le conseil de l’Ordre, après instruction éven- individuel, soit en groupe dans le cadre d’une
tuelle, se prononce sur le caractère compatible association, soit encore en qualité de collabo-
ou incompatible de cette activité avec la dignité rateur d’un autre avocat, ou groupe d’avocats.
et la délicatesse imposées aux avocats. Il peut, à
tout moment, inviter l’intéressé à cesser l’exer- Article 65 :
cice de cette activité immédiatement. Il avise
aussitôt de sa décision le Procureur général. Le contrat de collaboration est celui par lequel
un avocat inscrit soit à la liste du stage, soit
au tableau s’engage à consacrer tout ou par-
Article 61 :
tie de son activité au cabinet d’un autre avocat
La décision du conseil de l’Ordre peut être dé- moyennant une équitable rémunération.
férée au conseil national de l’Ordre par l’avocat
intéressé ou le Procureur général. L’association est le contrat par lequel deux ou
plusieurs avocats décident d’exercer en com-
Article 62 : mun la profession soit au sein d’un même cabi-
net, soit dans des cabinets différents, de mettre
Les avocats peuvent être chargés par l’État de en commun et de partager les bénéfices et les
missions temporaires même rétribuées, à la
pertes.
condition de ne faire pendant la durée de leur
mission aucun acte de leur profession ni direc-
tement ni indirectement. Article 66 :
Les avocats qui forment entre eux une associa-
L’avocat qui accepte la mission en avise le
conseil de l’Ordre qui se prononce sur le point tion demeurent, chacun en ce qui le concerne,
de savoir si l’intéressé peut être maintenu au responsables vis-à-vis des clients. Les droits de
tableau. Dans la négative, il est donné à l’avocat chacun sur l’association lui sont personnels.
un délai de quinze jours pour opter. S’il opte Toutefois, les membres de l’association ne
pour l’exercice de la mission ou s’il garde le peuvent assister ou représenter des parties
silence, il est omis du tableau, sauf recours de- ayant des intérêts opposés.
vant le conseil national de l’Ordre.
Article 63 : Article 67 :
L’avocat investi d’un mandat de commissaire En cas de collaboration, l’avocat collaborateur
politique ou de commissaire du peuple ne peut est maître, pour la défense d’une cause, de sa
ni directement ni par l’intermédiaire d’un asso- plaidoirie et de son argumentation, sauf à infor-
cié ou collaborateur, accomplir aucun acte de mer l’avocat à qui il est lié du point de vue qu’il
sa profession, plaider ou consulter contre l’État, se propose de défendre.
les sociétés paraétatiques, les collectivités ou
établissements publics. Article 68 :
Il en est de même de celui qui est investi d’un Le propriétaire du cabinet répartit les tâches
mandat au sein d’une collectivité publique en ce entre ses collaborateurs, sans préjudice du
830
droit pour ces derniers de décliner une mis- ties lorsqu’ils sont porteurs des pièces de la
sion qu’ils estiment inconciliable avec leur procédure.
conscience ou leurs conceptions. Ils ont le droit d’assister au huis clos.
Article 69 : Article 74 :
Les contrats d’association et de collaboration Il est interdit aux avocats:
doivent être établis par écrit. Ils ne peuvent
– de se rendre cessionnaire de droits succes-
comporter aucune stipulation tendant à limiter
soraux ou litigieux;
la liberté d’établissement des associés ou des
collaborateurs à l’expiration du contrat. – de faire avec les parties, en vue d’une rétri-
bution, des conventions aléatoires, subor-
données à l’issue du procès;
Article 70 :
– de se livrer à des injures envers les parties
Dans la quinzaine de la conclusion du contrat, ou à des personnalités envers leurs défen-
des exemplaires en sont remis respectivement seurs;
au Procureur général et au Conseil de l’Ordre.
– d’avancer aucun fait grave contre l’honneur
Le conseil de l’Ordre peut à tout moment, ou la réputation des parties, à moins que les
soit d’office, soit à la demande du Procureur nécessités de la cause ne l’exigent;
général, mettre les intéressés en demeure de – de refuser ou de négliger la défense des
modifier le contrat en vue d’assurer sa confor- prévenus et l’assistance aux parties dans le
mité avec la déontologie de la profession. En cas où ils sont désignés;
cas de contestation, l’affaire est portée devant – de racoler la clientèle ou de rémunérer un
le conseil national de l’Ordre. intermédiaire dans ce but;
– d’user de tous moyens publicitaires, sauf ce
Section III : qui est strictement nécessaire pour l’infor-
Des droits et des devoirs des avocats mation du public;
– d’accepter d’un intermédiaire la cause d’un
Article 71 : tiers sans se mettre en rapport direct avec
Les avocats portent à l’audience la robe noire celui-ci;
avec chausse garnie de fourrure de léopard et – d’accepter de défendre tour à tour des
le rabat blanc; ils ne peuvent y porter aucun intérêts opposés dans une même cause;
insigne ni bijou marquant leur appartenance à – de révéler les secrets qui leur sont confiés
un Ordre national ou étranger ou à une insti- en raison de leur profession ou d’en tirer
tution de droit public ou privé. Ils sont appelés eux-mêmes un parti quelconque;
«Maîtres». Ils plaident debout et découverts. – de faire état à l’audience d’une pièce non
communiquée à l’adversaire;
Article 72 : – de faire toute démarche, d’avoir toute
Les avocats peuvent correspondre avec leurs conduite susceptible de compromettre leur
clients détenus et les voir sans témoins au indépendance ou leur moralité.
lieu où ils sont incarcérés; ils peuvent prendre
connaissance au greffe, sans déplacement, de Article 75 :
tous les dossiers des affaires dans lesquelles ils Les avocats doivent conduire jusqu’à leur
représentent ou défendent une partie. terme les affaires dont ils s’occupent, sauf si le
client les en décharge. Ils ne peuvent abandon-
Article 73 : ner une affaire qu’après avoir prévenu le client
Hors le cas où la loi exige un mandat spécial, en temps utile pour pourvoir à la défense de
les avocats sont présumés représenter les par- ses intérêts.
831
Article 76 : Article 81 :
L’avocat doit conduire chaque affaire avec célé- Les honoraires des avocats comprennent les
rité et compétence. Il engage sa responsabilité frais dus pour la postulation et les actes de
personnelle au cas où les intérêts du client procédure et les frais de consultation et de
viendraient à être compromis à la suite d’une plaidoirie.
négligence dans l’accomplissement des formali-
Les frais de postulation et des actes de procé-
tés de procédure.
dure ou autres ne peuvent être réclamés que
Les actions en responsabilité, dirigées contre suivant la tarification qui en est fixée par arrêté
les avocats, sont exercées conformément au du président du Conseil judiciaire, Procureur
droit commun. général de la République, pris après avis du
Article 77 : conseil national de l’Ordre.
L’avocat est tenu de restituer, sans délai, les Les honoraires de consultation et de plaidoirie
pièces ou sommes dont il est dépositaire, dès sont fixés d’accord entre l’avocat et son client
qu’elles ne lui sont plus nécessaires pour la dans le cadre d’un tarif minimum et maximum
défense de la cause. fixé par le conseil national de l’Ordre après avis
Il peut, toutefois, exercer son droit de réten- de la Cour suprême de justice.
tion sur les pièces dues à ses diligences, jusqu’à L’avocat ne peut réclamer des honoraires su-
ce qu’il en ait été honoré. périeurs à ce tarif qu’avec l’accord du conseil
Article 78 : national de l’Ordre, après avis du bâtonnier et
L’avocat appelé à plaider devant une juridiction du Procureur général.
extérieure au ressort de son barreau est tenu Les frais et honoraires dus aux avocats peuvent
de se présenter au président de l’audience, à être recouvrés par la contrainte sur un état qui
l’officier du Ministère public, au bâtonnier et en est dressé par l’avocat, visé et revêtu de la
au confrère chargé des intérêts de la partie formule exécutoire par le président de la Cour
adverse. d’appel.
Article 79 : En cas de contestation sur le montant des
L’avocat donne sa consultation dans son cabinet honoraires, le client peut saisir le conseil de
ou dans le cabinet d’un confrère. Il ne peut se l’Ordre aux fins d’une conciliation et en cas
rendre au domicile de ses clients qu’exception- d’échec de celle-ci, saisir le conseil national de
nellement, en cas d’urgence ou de nécessité. l’Ordre aux fins de faire fixer les honoraires.
Article 80 :
Article 82 :
L’avocat empêché d’exercer ses fonctions est
provisoirement remplacé pour ce qui concerne Les avocats sont tenus de retracer au fur et à
les actes de procédure, par un confrère du mesure dans les documents comptables déter-
même barreau choisi par lui ou par le bâton- minés par les lois et les règlements du conseil
nier. Lorsque l’empêchement est de nature telle national de l’Ordre, toutes les opérations
qu’il ne peut assurer la plaidoirie, il en avise aus- d’ordre pécuniaire auxquelles ils procèdent.
sitôt le client pour qu’il puisse pourvoir à son Ces documents sont destinés, notamment, à
remplacement définitif. constater les versements de fonds et remises
d’effets ou valeurs qui leur sont faits au titre
Section IV : de leurs opérations professionnelles ainsi que
Des honoraires et de la comptabilité les opérations portant sur ces versements ou
des avocats remises.
832
Il détermine et unifie les règles et usages de la en annulation devant la Cour suprême de jus-
profession d’avocat. Il arrête à cette fin tous les tice par le président du Conseil judiciaire, Pro-
règlements qu’il estime convenables. cureur général de la République, le bâtonnier
Il assure le fonctionnement de l’Ordre et peut national ou par tout avocat intéressé dans les
imposer aux avocats, sous peine d’omission formes ordinaires des recours en annulation.
du tableau, toutes les obligations qu’il estime
nécessaires à cet effet. TITRE II :
Il documente les barreaux sur toutes les ques- DES DÉFENSEURS JUDICIAIRES
tions qui intéressent la profession.
CHAPITRE Ier :
Il surveille le respect des règles de la déontolo-
DÉFINITION ET ACCÈS
gie par tous les avocats.
À LA PROFESSION
Il peut à cet effet enjoindre aux organes discipli-
naires de se saisir de tout fait dont il a connais- Article 125 :
sance et en cas de défaillance de ces organes,
Les défenseurs judiciaires sont des auxiliaires
évoquer les causes devant lui, même d’office.
de justice, chargés d’assister ou représenter les
parties, postuler, conclure et plaider devant les
Article 121 :
tribunaux de paix et les tribunaux de grande
Le conseil national de l’Ordre peut adresser instance.
au président du Conseil judiciaire, Procureur
Toutefois, lorsque les circonstances le permet-
général de la République, toute suggestion qu’il
tront, le président de la République pourra, sur
estime convenable pour l’intérêt de la profes-
proposition du président du Conseil judiciaire,
sion.
Procureur général de la République, mettre
fin à l’existence du corps des défenseurs judi-
Article 122 :
ciaires.
Dès leur adoption, les règlements édictés par
le conseil national de l’Ordre sont communi- Article 126 :
qués au président du Conseil judiciaire, Pro-
Les défenseurs judiciaires n’exercent leur mi-
cureur général de la République, au président
nistère que devant les tribunaux de grande ins-
de la Cour suprême de justice, aux présidents
tance auprès desquels ils ont été inscrits ainsi
des cours d’appel, aux procureurs généraux et
que devant tous les tribunaux de paix faisant
à tous les bâtonniers.
partie du ressort desdits tribunaux.
Article 123 : Toutefois, sur décision du président de la
Cour d’appel, le Procureur général entendu, ils
Les règlements adoptés par le conseil national
peuvent être admis à plaider devant tous les
de l’Ordre sont obligatoires pour tous les avo-
tribunaux de paix et les tribunaux de grande
cats. Les conseils de l’Ordre des barreaux en
instance du ressort de la Cour d’appel dans
assurent l’application.
lequel se trouve le tribunal de grande instance
Article 124 : près duquel ils sont inscrits.
Sauf s’il s’agit de sanction disciplinaire,
Article 127 :
lorsqu’une décision ou règlement du conseil
national de l’Ordre ou de l’assemblée générale Il est formé au siège de chaque tribunal de
de l’Ordre national est entaché d’excès de pou- grande instance un tableau des défenseurs judi-
voir, est contraire aux lois ou a été irrégulière- ciaires admis à exercer leur ministère dans le
ment adopté, il peut faire l’objet d’un recours ressort du tribunal.
837
sens qu’elles ne peuvent à elles seules ser- Tout avocat doit tenir un cabinet dans son
vir de preuve à l’exercice réel et effectif de ressort et y exercer effectivement en per-
la profession. En tout état de cause, l’avo- manence, sous peine d’omission (Décision
cat ne peut exercer ces activités en col- de principe n° 8/CNO du 12/01/2004)/
laboration ou en sous-traitance avec une Les avocats à la Cour suprême de justice et
personne physique ou morale étrangère au ceux des cours d’appels, patrons de stage
Barreau. ne peuvent superviser le stage qu’au sein de
4. Tout avocat qui ne justifie pas l’exercice leurs cabinets principaux, à l’exclusion du
réel et effectif de la profession, tel que dé- Cabinet secondaire (Décision de principe
fini par la loi et le présent règlement est n° 8/CNO du 12/01/2004).
omission conformément à l’article 32,4 de Un avocat stagiaire ne peut tenir un cabinet.
l’ordonnance-loi organique du Barreau. Il ne peut être déplacé du cabinet princi-
- Pour assurer cet exercice, l’avocat doit pal que pour une affaire ponctuelle (Déci-
être inscrit au Tableau ou à la liste de sion de principe n° 8/CNO du 13/01/2004
stage ; complétant la décision n° 04/CNO du
- Avant d’examiner une demande d’admis- 24/02/2001 portant modification du R.I.C.).
sion, le Conseil de l’Ordre assurera, par un
test, des aptitudes intellectuelles de l’im- Article deux – De la courtoisie et de la
pétrant, peu importe l’établissement d’où préséance
il sort (Décision de principe n° 4/CNO du 1. La parfaite égalité qui doit régner entre
24/2/2001); les avocats n’est pas exclusive d’une cour-
- Les barreaux peuvent admettre à leurs toisie et même d’une certaine déférence
tableaux les détenteurs des diplômes de à l’égard des confrères plus anciens ou
licence en droit, délivrés par les universités investis de responsabilités au sein de
congolaises, créées sur pied de la loi-cadre l’Ordre.
de l’enseignement national n° 86/005 du 2. L’ordre de préséance entre les avocats en
22 septembre 1986, telle qu’interprétée RDC est fixé comme suit :
par la décision de principe n° 4/CNO du a) Bâtonnier National ;
24/2/2001). b) Ancien Bâtonnier National ;
5. L’avocat à la Cour d’appel peut faire par- c) Membres du Conseil National de
tie de plusieurs barreaux près les cours l’Ordre ;
d’appel à condition d’établir son cabinet et d) Avocats à la Cour suprême de jus-
d’exercer effectivement la profession dans tice ;
le ressort de chacun de ces barreaux. e) Bâtonnier en exercice ;
Dans le ressort d’une même Cour d’appel, f) Ancien Bâtonnier ;
l’avocat peut établir un ou plusieurs cabi- g) Membres du Conseil de l’Ordre ;
nets secondaires à condition que ce ne soit h) Avocats inscrits au Tableau ;
pas dans la même ville ou la même localité. i) Avocats inscrits à la liste de stage.
L’avocat à la Cour suprême de justice peut 3. Le Bâtonnier en exercice d’un Barreau
établir un cabinet dans le ressort de n’im- près la Cour d’appel à préséance sur tous
porte quelle Cour d’appel. les avocats membres de son Barreau ou y
Toutefois, il est interdit à l’avocat stagiaire comparaissant, y compris les membres du
de s’établir à demeure en dehors du ressort Conseil National de l’Ordre et les avocats
de son patron de stage. Tout manquement à à la Cour suprême de justice.
cette obligation invalidera la période de stage 4. Les anciens bâtonniers ont le droit de
concernée (Décision de principe n° 4/CNO du porter le titre de la charge qu’ils ont exer-
24/2/2001) cée.
842
2. Comme organe d’orientation, de direc- dans les cas prévus aux articles 54 et 57 de
tion et de contrôle administratifs des bar- l’ordonnance-loi organique du Barreau. Il
reaux, il suit attentivement l’évolution de peut se saisir d’office ou être saisi soit par
la profession d’avocat dans le monde et le Procureur général, soit par tout Avocat
en RDC, détermine et adapte les règles et intéressé.
usages généraux y relatifs, qu’il impose à 5. Le Conseil National de l’Ordre est une
tous les barreaux du pays ; documente ces juridiction arbitrale dans le cadre de l’ar-
derniers sur toute question intéressant la ticle 81, dernier alinéa de l’ordonnance-loi
profession ; veille au bon fonctionnement organique du Barreau.
et à l’efficience des organes de tous les 6. En sa qualité de juridiction disciplinaire, le
barreaux. Conseil National de l’Ordre siège en pre-
3. En tant que juridiction administrative, le mier et dernier ressort dans les cas pré-
Conseil National de l’Ordre statue sur les vus aux articles 92, derniers alinéa et 97
litiges nés de l’accès à la profession d’avo- de l’ordonnance-loi organique du Barreau.
cat et de l’exercice de celle-ci ainsi que sur Usant de son pouvoir d’évocation, il peut
ceux nés de l’organisation et de l’adminis- également siéger en premier et denier res-
tration des organes des barreaux en RDC. sort dans le cas prévu à l’article 120 de
a) Il siège en premier et dernier ressort la même ordonnance-loi. Il siège en appel
dans le cas prévu aux articles 96 et 109.
dans le cas de rejet tacite d’une de-
7. Sauf en matière disciplinaire, le président
mande d’admission au stage. Ce cas
du Conseil Judiciaire, le Bâtonnier National
est prévu à l’article 13 de l’ordon-
ou tout avocat intéressé peuvent conjoin-
nance-loi organique du Barreau. Le
tement, séparément ou individuellement,
requérant saisit le Bâtonnier Natio-
recourir en annulation devant la Cour
nal par lettre recommandée, soit à la
suprême de justice contre une décision
poste, soit par porteur, avec accusé de ou un règlement du Conseil National de
réception ; l’Ordre ou de l’assemblée générale de
b) Il siège au second degré en matière l’Ordre qu’ils estiment entaché d’excès
d’inscription au Tableau ainsi qu’en de pouvoir, contraire aux lois ou avoir été
matière d’omission de la liste de stage irrégulièrement adopté.
ou du tableau, soit dans les cas pré-
vus aux articles 12, 27, 28, 60 et 61
2. Du Secrétaire National et du Secré-
de l’ordonnance-loi organique du Bar-
taire National Adjoint
reau. L’appel est formé soit par le Pro-
cureur général, soit par le président
Article dix-sept
du Conseil Judiciaire selon le cas, soit
par le postulant ou l’avocat intéressé ; 1. Le Secrétaire National ou le Secrétaire
c) Il siège en annulation de toutes les dé- National Adjoint de l’Ordre dresse les
libérations ou de toutes les décisions procès-verbaux des assemblées générales
à caractère réglementaire des assem- de l’Ordre National, les procès-verbaux
blées générales et Conseils de l’Ordre des réunions ou séances ainsi que les
près les cours d’appel et des mêmes plumitifs des audiences disciplinaires du
Conseil National de l’Ordre. Il dresse de
organes du Barreau près la Cour su-
même les procès-verbaux des réunions ou
prême de justice, dans le cas prévus
séances de toute commission à laquelle il
aux articles 54, 55 et 57 de l’ordon-
prend part en cette qualité.
nance-loi organique du Barreau.
2. Lecture des procès-verbaux ou plumitifs
4. Le Conseil National de l’Ordre joue le est donnée par le Secrétaire National ou
rôle de chambre de contentieux électoral le Secrétaire National Adjoint de l’Ordre.
846
3. Les procès-verbaux sont signés conjointe- représentant de cet Ordre et de tous les
ment par le Bâtonnier National et le Se- avocats du pays. Il en est le porte-parole, le
crétaire National ou le Secrétaire National défendeur et le protecteur tant auprès des
Adjoint de l’Ordre. autorités nationales qu’auprès de l’opinion
4. Le Secrétaire National ou le Secrétaire publique nationale et extérieure.
National Adjoint de l’ordre signe et envoie 2. Il veille à la discipline de tous les avocats
les convocations, les citations ainsi que 3. Il reçoit les plaintes à charge de ces
l’expédition de toute décision prise ou derniers et leur donne la suite qu’elles
devant être notifiée en toutes matières. comportent.
5. Il assure la garde des archives de l’Ordre 4. Il se saisit et saisit le Conseil National de
National. l’Ordre de tous les faits qui paraissent
porter atteinte à l’honneur ou aux
3. Du Trésorier National et Trésorier principes de probité et de délicatesse qui
National Adjoint sont à la base de la profession.
5. Il veille à l’exécution des décisions prises
Article dix-huit par le Conseil National de l’Ordre.
Le Trésorier assure la gestion financière de
l’Ordre national. Il a qualité d’intendant de
l’Ordre national et veille à la conservation du CHAPITRE III :
patrimoine de ce dernier. DU BARREAU PRÈS LA COUR
SUPRÊME DE JUSTICE ET DES
Article dix-neuf BARREAUX PRÈS LES COURS
Il veille au recouvrement des sommes dues à D’APPEL
l’Ordre National et en donne quittance sous
sa signature. Il règle les dépenses de l’Ordre Section Ire :
National sous la surveillance du Bâtonnier Na- Des assemblées générales
tional.
Article vingt deux
Article vingt Les avocats à la Cour suprême de justice se
1. Il arrête avec le Bâtonnier National le réunissent tous les ans en assemblée générale
projet de budget annuel de l’Ordre Natio- au cours du dernier mois de l’année, sur convo-
nal qu’il soumet au Conseil National de cation du Bâtonnier National et Bâtonnier de
l’Ordre à la dernière réunion de l’année l’Ordre des avocats près la Cour suprême de
judiciaire en cours. justice, qui fixe le lieu et l’heure de la réunion
2. Il fait trimestriellement rapport au Conseil et propose l’ordre du jour.
National de la situation financière de Les avocats inscrits au Tableau et à la liste des
l’Ordre National. stagiaires près chaque Cour d’appel se réu-
3. Il présente, après approbation par le nissent chaque année, en assemblée générale, le
Conseil National, ce rapport à l’assemblée
deuxième mardi du mois d’octobre, sur convo-
générale de l’Ordre National.
cation du Bâtonnier qui fixe le lieu et l’heure de
la réunion et propose l’ordre du jour.
Section III :
Du Bâtonnier National
Article vingt trois
Article vingt-et-un 1. Des assemblées générales extraordinaires
1. Le Bâtonnier National est le chef de l’Ordre peuvent être convoqués en cas de besoin
National des Avocats en RDC. Il est le par le Bâtonnier, soit sur sa propre ini-
847
cabinet de l’avocat. Ils doivent avoir lieu en 5. Les efforts réels peuvent être faites ou ac-
présence de son client ou celui-ci dûment ceptées à la barre par l’avocat s’il est préa-
averti. En toute circonstance, l’avocat doit lablement assuré du consentement de con
faire preuve de la délicatesse habituelle, client.
de la plus grande prudence et de la plus
grande circonspection.
4. Les textes préparés dans le cabinet d’un CHAPITRE II :
avocat ne constitueraient un accord entre DES HONORAIRES
les parties que lorsqu’ils seront revêtus de Article soixante-et-un
leur signature.
5. Sauf en cas d’accord entre les parties, 1. Les frais de postulation et des actes de
l’avocat ne peut recevoir d’honoraire que procédure, les honoraires de consultations
de son client. et de plaidoirie sont fixés et recouvrés
conformément au prescrit conformément
au prescrit de l’article 81 de l’ordonnance-
VII. Des rapports avec l’avocat de la loi organique du Barreau.
partie adverse 2. L’avocat fixe sont état d’honoraires
avec modération, dans les limites des
L’avocat chargé d’introduire une procédure soit règlements et usages, compte tenu
en aviser l’avocat de la partie adverse chaque notamment de la nature des prestations,
fois que son nom lui est révélé dans la mesure de l’urgence éventuelle des devoirs
bien entendu où cet avis ne peut nuire aux inté- requis, des difficultés rencontrées au
rêts de son client. cours d’exécution, des risques et des
responsabilités assumés en rapport avec
VIII. Des rapports avec les tiers certaines circonstances inhérentes à
L’avocat peut, dans le cours d’une instance inté- l’affaire acceptée, de la spécialisation et
ressant son client, se mettre en relation avec un ou de la notoriété de l’avocat, du résultat
tiers pour demander s’il est disposé aimable- obtenu et de la position de fortune du
ment à produire devant la juridiction saisie des client.
documents détenus par lui, ou de lui délivrer 3. L’abonnement et la provision sont licites.
expédition d’un acte auquel son client n’a pas 4. Dans la mesure du travail déjà fourni et
été partie. du service rendu, un honoraire est acquis
à l’avocat chargé par un client de l’étude
IX. De l’élection de domicile – de la d’une affaire, quand même le dossier lui
transaction – des offres réelles est retiré avant l’introduction de l’affaire
en justice.
1. L’élection de domicile par le client au cabi-
net de l’avocat peut avoir lieu dans toutes Article soixante deux
les procédures et tous les actes extraordi- 1. Le client qui conteste le montant
naires. d’honoraires à lui taxer par son avocat
2. L’avocat fait figurer ses nom, prénom, qualité saisit le Conseil de l’Ordre dont relève ce
et adresse dans tout acte extra-judiciaire dernier, aux fins de conciliation.
ou de la procédure. 2. Avant de procéder au fond, le Conseil
4. L’avocat ne doit jamais transiger sans avoir de l’Ordre peut inviter le requérant à
obtenu de son client un mandat spécial à consigner au moins la moitié des sommes
cet effet. Il en est notamment ainsi devant réclamées sur l’état à lui communiquer par
tout magistrat ou mandataire de justice. son avocat, dans un compte spécial ouvert
à cet effet.
857
n’a été préalablement chargé des intérêts 6. Aucune note, aucun envoi des pièces ou
du client comme Défenseur ou comme de lettres ne peut être adressé aux juri-
Conseil et dans l’affirmative, s’assurer que dictions durant le cours d’un délibéré sans
celui-ci a été complètement désintéressé. avoir été au préalable communiqué au
2. Il ne pourra accepter cette clientèle ou confrère.
ce dossier qu’après désintéressement
du confrère qui l’a précédé. S’il ne se Devoirs de l’avocat dans l’accomplisse-
conforme pas aux prescriptions ci-dessus, ment de son ministère de postulation et
l’avocat s’expose à être personnellement de plaidoirie
déclaré débiteur par le Bâtonnier National 1. A la barre et dans les conclusions et notes,
ou le Bâtonnier, suivant le cas, sans préju- l’avocat doit s’abstenir de toute attaque
dice de poursuites disciplinaires. personnelle ou toute allusion blessante qui
3. Tout avocat choisi, succédant à un avocat pourraient atteindre son confrère.
commis, doit assurer ou faire assurer à 2. L’avocat consulté par un client attrait en
celui-ci la rétribution équitable de ses soins, justice se manifeste d’urgence au confrère
après s’il y a lieu, arbitrage du Bâtonnier. qui a initié la procédure.
3. En matière civile et commerciale, le conseil
Du port de la toge du défendeur ne pourra solliciter plus
1. L’avocat doit se présenter en robe devant d’une remise, lorsque la créance est docu-
toutes les juridictions. Il la porte également mentée par une traite acceptée, un billet
à toutes les occasions officielles ou régle- à ordre, un chèque sans provision, une re-
mentaires où elle est prescrite. connaissance de dette ou un titre authen-
2. Il lui est interdit de la porter lorsqu’il se tique (Décision de principe n° 4/CNO du
présente à la barre pour plaider sa propre 21/2/2001).
cause. 4. Dans tous les autres cas, les conseils des
parties doivent s’accorder amiablement
De la communication des pièces et avant l’audience sur l’opportunité d’une
conclusions remise et s’interdire d’en discuter en au-
1. L’avocat doit communiquer au conseil de dience publique.
la partie adverse les pièces qu’il verse aux 5. Le devoir de probité interdit à l’avocat de
débats. solliciter remise dans l’unique but de retar-
2. Cette communication doit être complète, der pour son client le moment où il devra
préalable et spontanée. S’il échet, un bor- exécuter une obligation indiscutable.
dereau énumère les pièces communiquées 6. Lorsqu’un avocat décide de ne plus com-
et en précise la nature (originaux, copies paraître pour son client, il est tenu d’aver-
ou photocopies). tir son adversaire quatre (4) jours francs
3. L’avocat qui reçoit les pièces doit sans au moins avant l’audience et de restituer,
délai, en accuser réception. Il ne doit pas dans le même délai, le dossier qui lui a été
s’en dessaisir et doit les restituer à son éventuellement communiqué. A défaut de
confrère. ce faire, son adversaire est en droit d’exi-
4. L’avocat du demandeur doit communiquer ger qu’il comparaisse pou une dernière
ses pièces le premier. Au second degré, remise.
l’avocat de l’intimé communique le pre- 7. Lorsqu’un avocat est décidé à prendre ses
mier ses pièces. avantages, il doit, avant toute sommation
5. Les conclusions doivent être échangées judiciaire, lancer sommation courtoise.
trois (3) jours au moins avant les plaidoi- La sommation judiciaire n’est lancée que
ries. si la sommation courtoise est demeurée
860
sans effet pendant huit (8) jours à dater une plainte, formuler une réclamation ou
de sa réception par le conseil de la partie introduire une procédure contre un ma-
adverse. gistrat, un avocat, un officier ministériel ou
8. L’avocat doit personnellement ou par ses un auxiliaire de justice sans en avoir référé
collaborateurs ou associés, accomplir la préalablement au Bâtonnier National ou
mission de défense qui lui a été confiée. Il au Bâtonnier.
ne peut se faire remplacer dans sa défense 2. Les rapports des avocats avec les autorités
de son client sans l’agrément préalable de judiciaires, sont ceux de déférence et
celui-ci. d’égards réciproques.
9. Toutefois, l’avocat légitimement empêché 3. Lorsque se produit un incident intéressant
peut, sans demander l’agrément préalable le Barreau, si par exemple, l’Ordre ou l’un
de son client, charger un confrère de solli- de ses membres se trouve attaqué, le Bâton-
citer à sa place la remise d’une affaire. nier National ou selon le cas, le Bâtonnier
10. Il est interdit à l’avocat de surprendre soit être immédiatement informé. Néan-
une décision par défaut lorsqu’il sait qu’il
moins le plus ancien avocat présent est
a un adversaire, sauf au jour où celui-ci
tenu de prendre la parole pour la défense,
était tenu de plaider. En aucun cas, aucun
soit des intérêts généraux de l’Ordre, soit
confrère n’est autorisé à le représenter.
Un avocat qui prend vis-à-vis d’un confrère du confrère, surtout si celui-ci est absent.
un engagement formel a l’obligation stricte 4. Les avocats se doivent de justes égards. La
de la respecter en toute hypothèse, sans courtoisie doit présider à leurs rapports et
pouvoir se faire juge de l’opportunité ce en toute circonstance, aussi bien dans
d’une dérogation. la vie publique que dans les relations de la
vie privée.
Devoirs de l’avocat à l’occasion de l’exé- 5. La dénonciation des agissements
cution d’une décision judiciaire répréhensibles d’un confrère auprès de
1. L’avocat chargé de procéder à l’exécution l’autorité disciplinaire est un service rendu
d’une décision judiciaire doit en aviser l’ad- au Barreau et un devoir de tout avocat.
versaire en l’invitant à s’exécuter volontai- 6. L’avocat ne peut faire signer par ses
rement. secrétaires ou commis les correspondances
2. Sauf dans les cas exceptionnels, si l’avocat qu’il adresse à ses confrères.
de la partie adverse informe son confrère 7. L’avocat a l’obligation de répondre aux
de l’acquiescement de son client, il n’y a lettres ou demandes des renseignements
plus lieu à poursuivre la procédure. L’avocat lui adressées soit par les autorités de
pourra toutefois demander un acquiesce- l’Ordre, soit par ses confrères. Toute
ment écrit établi par la partie elle-même et négligence constitue un manquement à la
exiger le règlement au moins du principal discipline.
dans le délai qu’il fixera. A défaut de règle-
ment dans ce délai, il pourra sans autre avis,
passer à l’exécution forcée. CHAPITRE II :
3. Dans le cas où la partie adverse ne réa- DES COTISATIONS
git pas dans les huit jours à l’invitation de ET REDEVANCES
s’exécuter volontairement, l’avocat peut
immédiatement entamer la procédure en Article soixante quatre
exécution forcée.
1. Chaque avocat, quelque soit le mode
Quelques autres divers devoirs d’exercice de sa profession, doit contribuer
1. Des plaintes ou actions contre certaines personnellement aux charges de l’Ordre
personnes. Aucun avocat ne peut déposer National et du Barreau dont il relève.
861
2. Le Conseil National de l’Ordre fixe le mon- marge, toutes les opérations, qu’elles soient
tant de la cotisation dû par chaque avocat effectuées en espèces, chèques, virement
inscrit au Tableau, sur la liste des avocats ou autrement. Il est à l’avance relié et coté
honoraires ou sur la Liste des avocats sta- sans discontinuité. Il indique notamment
giaires. pour chaque opération est effectuée, le
3. Le Conseil de l’Ordre de chaque Barreau libellé clair et succinct de l’opération ainsi
fixe le montant de la cotisation dû par que le montant et le montant de règlement.
chaque avocat relevant de sa juridiction 3. Lorsqu’il a été ouvert des comptes dis-
(Cfr. Article 43 de la loi organique). tincts, le livre-journal mentionne, pour
4. Les deux organes peuvent, chacun en ce qui chaque opération, le ou les comptes par
le concerne, fixer toute autre contribution l’intermédiaire desquels elle est effectuée. Il
financière extraordinaire exigée par l’inté- peut être tenu plusieurs livres auxiliaires à
rêt de l’Ordre. la condition que les écritures soient centra-
5. L’avocat doit remplir ponctuellement ses lisées mensuellement dans le livre-journal.
obligations pécuniaires à l’égard des ser- 4. L’avocat qui, soit à l’occasion d’une contes-
vices communs de l’ordre. L’avocat qui ne tation élevée par son client sur le montant
satisfait pas à ces obligations après deux de ses honoraires, soit à l’occasion d’un
rappels infructueux, pourra être cité à différend avec un confrère au sujet des
comparaître devant le Conseil dont il re- honoraires ou autres dus, ne serait pas
lève pour y présenter ses explications. Le en mesure de présenter une comptabilité
Conseil prononce, s’il échet, son omission de son cabinet ou de l’association, sera en
du Tableau, de la liste des avocats hono- tout état de cause poursuivi et condamné
raires ou de la liste des avocats stagiaires, disciplinairement, sans préjudice des suites
sans préjudice d’autres sanctions discipli- civiles de son comportement.
naires éventuelles. 5. La comptabilité clients des fonds reçus est
6. En raison de leur activité à l’administration retracée dans un livre des comptes clients
de l’Ordre, les autorités ordinaires ne Bar- qui reprend les écritures du livre-jour-
reaux auxquels elles appartiennent (Déci- nal. Le livre des comptes clients contient
sion de principe n° 4.CNO du 24/02/2001). le compte de chaque client par relevé de
toutes les recettes et dépenses effectuées
CHAPITRE III : par lui. Les balances sont faites au moins se-
DE LA COMPTABILITÉ mestriellement, aux 29 juin et 30 décembre.
Le livre des comptes clients peut être tenu
Article soixante cinq sur feuilles mobiles.
1. Sans préjudice des lois et règlement spé- 6. Un relevé est établi au nom de chaque
cifiques en la matière, chaque avocat ou client pour toutes les entrées et sorties des
chaque association d’avocat doit tenir une valeurs et effets.
comptabilité comportant au moins les do- 7. Les quittances et les accusés de réception
cuments suivants : doivent comporter au moins la date, le nom
- Un livre-journal ; de l’Avocat, le nom et l’adresse de la partie
- Une comptabilité clients des fonds versante, le montant, la cause du versement
rendus ; ou de la remise ainsi que les fonds, le mode
- Une comptabilité clients des valeurs de versement.
et effets reçus.
2. Le livre-journal mentionne, par ordre chro-
nologique, sans blanc, ratures, ni reports en
862
l’avocat inculpé qui peut demander lui- 12. La notification des sentences en matière
même d’en faire entendre d’autres. disciplinaire ou des décisions du Conseil se
5. Sous réserve du délai de distance prévu fait, par envoie à la poste ou par porteur,
par la loi, la citation à comparaître est sous pli recommandé avec accusé de ré-
signifiée quinze (15) jours au moins avant ception, de leur copie certifiée conforme
l’audience, soit par lettre recommandée par le Secrétaire de l’Ordre ou son adjoint.
à la poste avec accusé de réception, soit 13. Les sentences portant suspension ou ra-
par lettre recommandée au porteur, avec diation sont communiquées par les soins
accusé de réception. du Secrétaire de l’Ordre, à tous les avo-
6. L’avocat inculpé peut se faire assister d’un cats, Défenseurs Judiciaires, à tous les bâ-
Conseil et en cas de dispense de comparu- tonniers, aux présidents de juridictions et
tion personnelle, se faire représenter par chefs d’offices ainsi qu’au Conseil National
lui. de l’Ordre, par lettre recommandée à la
7. L’avocat inculpé et son Conseil ont droit poste ou par porteur, avec accusé de ré-
à la communication du dossier, sans dépla- ception.
cement. 14. La communication mentionne l’identité de
8. Le port de la toge est obligatoire pour l’avocat, le Barreau dont il relève, la date
l’avocat inculpé, son Conseil et leurs pairs et le motif de la sentence, la peine infligée
composant la juridiction disciplinaire. ainsi que la date où elle prend effet.
9. L’avocat inculpé et son conseil sont admis
à toute l’instruction d’audience. Après le Article soixante et onze
rapport, il est procédé à l’audience des 1. Sur demande de l’avocat intéressé, le
témoins qui déposent sous la foi du ser- Conseil peut le relever des conséquences
ment et dont les dépositions actées par qu’il a attachées ou pourrait attacher aux
le secrétaire, sont signées par eux, sous peines d’avertissement, de réprimande ou
le contreseing du Bâtonnier National ou de suspension.
du Bâtonnier ou de leur remplaçant et du 2. Il ne fait usage de cette faculté qu’après ex-
secrétaire. L’avocat inculpé est entendu piration d’un délai de trois (3) ans suivant
dans sa défense, hors de la présence des le prononcé de la peine et pour autant que
plaignants. l’avocat ait fait preuve d’un parfait
10. Le Conseil délibère ensuite hors de la amendement ou qu’il n’ait encouru, durant
présence de l’inculpé et de son conseil. cette période, aucune autre sanction disci-
Dans le cas où il est fait état des charges plinaire.
ou moyens qui n’ont pas été signalés à 3. Le Conseil statue par décision sans re-
l’avocat inculpé, le Bâtonnier National ou cours, après avoir entendu l’intéressé si
le Bâtonnier ou leur remplaçant, au besoin, celui-ci le demande.
après l’avoir rappelé, lui expose ces faits
nouveaux afin de lui permettre de s’en
expliquer. CHAPITRE III :
11. Le Conseil de l’Ordre arrête sa sentence DES EFFETS DE CERTAINES
et la prononce séance tenante ou en une SANCTIONS DISCIPLINAIRES, DE
audience ultérieure, la sentence est noti- L’OMISSION, DE LA SUPPLÉANCE
fiée dans les quinze (15) jours du pro- ET DE LA CESSATION D’ACTIVITÉS
noncé à l’avocat intéressé, au Président au
Conseil Judiciaire, au Procureur général de Section Ire :
la République, au Procureur général et, le De l’interdiction provisoire
cas échéant, au plaignant. et de la suspension
865
4. Mentions des suppléants sont portés sur dossier d’appel en matière disciplinaire
un registre tenu par l’Ordre ; tout avocat au Secrétaire National de l’Ordre ou au
peut le consulter. membre qui le remplace.
5. Il est mis à la suppléance par le Bâtonnier
National ou le Bâtonnier. Article soixante-dix-huit
Le droit d’appel appartient :
Section V : 1. à l’avocat condamné qui l’exerce lui-même
Des cessations d’activités ou par un fondé de pouvoir spécial ;
2. au Président du Conseil Judiciaire lorsque
la sentence concerne un avocat relevant du
Article soixante seize
Barreau près la Cour suprême de justice ;
1. Un avocat qui cesse l’exercice de sa pro- 3. au Procureur général près la Cour d’appel
fession, peut donner mission à un ou plu- compétente lorsque la sentence concerne
sieurs confrères en qui il a une confiance un avocat du Barreau près la Cour d’appel
particulière de prendre en charge tout ou de son ressort. Les motifs de l’appel
partie de ses dossiers sous réserve de l’ac- doivent être indiqués dans l’acte sous
cord de ses clients. peine de l’irrecevabilité.
2. Le Bâtonnier National ou le Bâtonnier est
informé de toute l’opération aux fins de Article soixante-dix-neuf
veiller au respect par l’avocat ou les avo- 1. Aussitôt qu’il reçoit le dossier d’appel, le
cats intéressés des règles de confraternité Bâtonnier National l’examine lui-même
et de délicatesse s’imposant à tout avocat. ou demande au président de la Commis-
sion des Recours et Contentieux, soit
à tel autre membre du Conseil National
CHAPITRE IV : de l’examiner. Le rapport est fait à la pro-
DE LA PROCÉDURE DISCIPLINAIRE chaine réunion du Conseil.
DEVANT LE CONSEIL NATIONAL 2. Lorsque le Conseil National constate que
DE L’ORDRE le dossier appelle une instruction plus ap-
profondie et notamment la ré audition des
Article soixante dix sept témoins résidant loin de son siège, il peut
1. L’appel d’une sentence disciplinaire peut décider de commettre obligatoirement un
être adressé soit au bâtonnier du Barreau ou deux de ses membres pour y procéder
dont relève l’avocat condamné, soit au Bâ- sur place. Les frais seront avancés par la
tonnier National, par lettre recommandée partie appelante.
à la poste ou par lettre recommandée par 3. Si, à la suite du rapport du Bâtonnier
porteur avec accusé de réception. Dans le National ou du membre qui était chargé
premier cas, le cachet postal fait foi. d’examiner le dossier, le Conseil estime
2. Tout Bâtonnier saisi de l’appel d’une sen- que celui-ci est en état d’être vidé en
tence rendue par son propre Conseil de appel, il invite le Secrétaire National ou le
l’Ordre demande aussitôt au Secrétaire de membre qui le remplace à citer l’appelant
l’Ordre ou au membre qui le remplace de devant lui dans les formes prescrites par le
transmettre le dossier au Conseil National présent règlement.
de l’Ordre, par l’intermédiaire du Bâton- 4. La procédure à suivre est la même que
nier National. celle appliquée au premier degré. L’avo-
3. Le Secrétaire de l’Ordre des avocats cat en cause peut y comparaître person-
près la Cour suprême de justice ou le nellement ou s’y faire représenter par un
membre qui le remplace transmet tout Conseil.
867
5. La sentence d’appel est notifiée dans les deux membres du Conseil National de l’Ordre.
formes des citations. 4. L’action disciplinaire se prescrit par cinq
ans révolus à dater de la commission des
faits ou de leur découverte ou de la cessa-
CHAPITRE V : tion du préjudice causé par le manquement
DE QUELQUES RÈGLES DE au devoir déontologique.
PROCÉDURE APPLICABLES
DEVANT LE CONSEIL DE L’ORDRE
OU LE CONSEIL NATIONAL DE TITRE VIII :
L’ORDRE, SIÉGEANT COMME DU STAGE ET DE LA FORMATION
JURIDICTION DISCIPLINAIRE PROFESSIONNELLE
4. Les dossiers confiés aux stagiaires seront notamment l’objet du litige, les moyens de
suivis de manière plus particulière. défense, la date et le contenu des décisions
5. Le Bâtonnier National, le Bâtonnier ou leur obtenues et les recours éventuels exercés.
assesseur peut, en tout temps, demander 3. Toute négligence peut entraîner des pour-
des informations sur un dossier déterminé suites disciplinaires, outre la responsabilité
et en conférer avec le ou les justiciables civile professionnelle.
assistés.
Article quatre-vingt-treize
6. Le Bâtonnier National, le Bâtonnier ou leur
assesseur peut dispenser l’avocat de pour- 1. Tout avocat désigné d’office par les
suivre une affaire, notamment s’il constate autorités judiciaires compétentes
que les prétentions sont mal fondées ou pour assister un indigent doit en infor-
que, par le fait du justiciable concerné, il mer le Bâtonnier National, le Bâton-
est impossible de continuer à l’assister ou nier ou leur assesseur président du
à le représenter. bureau des consultations gratuites qui
7. Avant que pareille dispense ne soit accep- en tient compte dans la distribution
tée, l’avocat peut être invité à réclamer au des dossiers.
justiciable assisté des explications complé- 2. Le président du Bureau des Consulta-
mentaires. tions Gratuites communiquera pério-
8. L’avocat déchargé d’une affaire doit en diquement aux autorités judiciaires
avertir le justiciable assisté dans les 48 compétentes le rôle des affaires dis-
heures en lui communiquant les motifs de tribuées aux avocats soit au niveau
la décision. du bureau des consultations gratuites,
soit par commission d’office de ces
Article quatre-vingt-onze autorités.
1. Sauf autorisation expresse du Bâtonnier 3. Un avocat commis d’office peut, pour
National ou du Bâtonnier ou de leur as- des justes motifs et avec l’accord du
sesseur président du bureau des consulta- Bâtonnier National ou du Bâtonnier,
tions gratuites, il est interdit à un avocat refuser son intervention.
de se substituer à un confrère dans une Article quatre-vingt-quatorze
affaire dont il a été chargé par le bureau
1. L’accès au bureau des consultations gra-
des consultations gratuites ou sur com-
tuites est réservés aux personnes qui jus-
mission d’office par les autorités judiciaires
tifient ne pas jouir de revenus suffisants
compétentes.
pour couvrir les honoraires d’un avocat.
2. Le Bâtonnier National, le Bâtonnier ou leur
2. Les personnes désireuses de bénéficier
assesseur peut autoriser l’avocat désigné à
de l’assistance judiciaire ou des services
accepter ou à demander des horaires. Le
du Bureau des Consultations Gratuites
montant en est fixé et le recouvrement en
doivent se présenter aux jours et heures
est autorisé dit à l’article 63, 5.2 du pré-
d’ouverture du cabinet indiqués par le
sent règlement.
responsable du bureau, munies des docu-
Article quatre-vingt-douze ments suivants :
a) Une pièce d’identité et,
1. Chaque avocat désigné est tenu de faire
b) Soit une ordonnance du Premier pré-
trimestriellement rapport au Conseil de
sident de la Cour suprême de jus-
l’Ordre sur chaque dossier à lu confié.
tice, du Premier président de la Cour
2. Les rapports relatifs à chaque affaire sont
d’appel, du Président du tribunal de
établis de manière détaillée sur des formu-
Grande Instance ou du tribunal de
laires délivrés par le bureau. Ils indiquent
Paix accordant l’aide judiciaire.
871
c) Soit un certificat d’indigence délivré des dons ou legs éventuels ainsi que des
par autorité administrative compé- échanges.
tente de la résidence du requérant, 4. Chaque bibliothèque est placée sous la
après enquête sur les ressources de surveillance et la direction d’une Com-
ce dernier. mission. Le Bâtonnier, le Secrétaire Natio-
nal, le Secrétaire de l’Ordre près la Cour
3. L’avocat désigné ou commis d’office est suprême de justice ainsi que deux autres
autorisé à dénoncer au bureau des consul- membres choisis au sein de l’Ordre Natio-
tations gratuites toute fraude constatée nal et du Barreau près la Cour suprême
par lui sur les renseignements fournis par de justice composent la Commission de
le bénéficiaire de l’aide judiciaire auprès la Bibliothèque Centrale et de la Biblio-
des autorités judiciaires ou administratives, thèque du Barreau près la Cour suprême
notamment quant à ses ressources ou re- de justice. Une commission composée du
venus apparents ou réels. Le bureau des bâtonnier, ou du Secrétaire de l’Ordre et
consultations gratuites peut ordonner une de deux autres membres choisis au sein
enquête. Au cas où une fraude est établie, du Conseil de l’Ordre surveille et dirige la
des dispositions sont prises pour que tous bibliothèque de son Barreau.
les auteurs et complices de l’acte soient 5. Le Conseil National de l’Ordre et chaque
sanctionnés. Conseil de l’Ordre arrêteront par des
règlements internes spécifiques les moda-
TITRE X : lités de fonctionnement, d’utilisation et de
DES BIBLIOTHÈQUES, consultation de la bibliothèque respective
DES CENTRES D’ÉTUDES, placée sous leur responsabilité.
DOCUMENTATION, RECHERCHES
Article quatre-vingt-seize
ET PUBLICATIONS
1. Chaque bibliothèque du Barreau doit être
dotée d’un centre d’études documenta-
CHAPITRE Ier : tion et recherches, alimenté de la même
DES BIBLIOTHÈQUES manière que la bibliothèque.
2. Chaque avocat, dans son activité profes-
Article quatre-vingt-quinze sionnelle quotidienne, est tenu d’enrichir
1. Il est créé : son centre en communiquant tous les ren-
• Une bibliothèque centrale de l’Ordre seignements recueillis par lui soit à l’occa-
National des Avocats du Congo ; sion de ses lectures personnelles, de ses
• Une bibliothèque du Barreau près la autres activités intellectuelles ou scienti-
Cour suprême de justice ; fiques, soit à l’occasion de l’exercice de sa
• Des bibliothèques des Barreaux de profession (décisions rendues par des juri-
Kinshasa, Lubumbashi, Bukavu, Kisan- dictions nationales ou étrangères lui pa-
gani, Kananga, Mbuji-Mayi, Bandundu raissant présenter un intérêt jurispruden-
et Matadi. tiel, catalogues, revues spécialisées, etc.).
3. Chaque avocat relevant d’un Barreau ins-
2. Toutes les bibliothèques du Barreau sont tallé au Congo est tenu de se choisir un
patrimoine commun de tous les avocats domaine de la science du Droit et de trai-
inscrits au Tableau, à la liste des stagiaires ter un sujet de recherche. Plusieurs avo-
et à l’honorariat. cats peuvent travailler sur un même sujet.
3. Elles sont alimentées par des ressources 4. Les recherches et les études au sein du
provenant des cotisations et contributions Barreau se font sous la supervision du
financières extraordinaires des avocats, Conseil National de l’Ordre ou du Conseil
872
Article trois :
Rappeler que les Bâtonniers et les Conseils de
l’Ordre respectifs veilleront à la stricte applica-
874
Article 3 :
ANNEXE II Est considéré comme débiteur des honoraires,
le client qui a consulté l’avocat et qui a béné-
DECISION N° 417/BRKG/ ficié de ses prestations ou, dans certaines cir-
CO/2011 DU 19/11/2011 constances exceptionnelles, la caution désignée
PORTANT REGLEMENTATION par le client ou toute autre personne convenue
RELATIVE A LA TAXATION par les parties.
ET AU RECOUVREMENT DES L’avocat qui a, par son comportement repro-
HONORAIRES chable, fait manquer à son confrère ses hono-
raires, est aussi tenu pour débiteur.
Le conseil de l’Ordre du barreau de Kinshasa
Gombe; Section II :
Vu l’ordonnance-loi n° 79-028 du 28 septembre De l’information du client
1979 portant organisation du barreau, du corps sur les honoraires à payer
des défenseurs judiciaires et du corps des man-
dataires de l’Etat, spécialement en ses articles Article 4 :
43 et 81 à 85; L’avocat a l’obligation, dès qu’il est consulté,
Vu la décision n° CNO/8/87 du 19 août 1987 d’informer le client, avec diligence et précision,
portant Règlement intérieur cadre des bar- sur son droit à taxer les services à rendre, leurs
reaux de la République Démocratique du modalités de calcul et de réclamation, ainsi
Congo tel que modifiée par la décision n° 04/ que l’obligation du client à payer, de manière
CNO du 24 février 2001, spécialement en ses à permettre d’avoir une idée précise sur les
articles 35, 61 et 62; dépenses auxquelles il doit faire face.
Vu le Règlement d’ordre intérieur du 03 juin Il est également tenu d’attirer l’attention du
1989 du barreau de Kinshasa, spécialement en client notamment sur les éléments qui peuvent
ses articles 40 et 41; avoir une influence sur la hauteur des hono-
Sur proposition de Monsieur le bâtonnier; raires et la possibilité de leur recouvrement
forcé en cas de non paiement volontaire dans
DECIDE : le délai.
Section I : Article 5 :
Des honoraires Excepté dans le cas où les honoraires sont
convenus et payés d’avance, en vue d’éviter
Article 1 : de travailler à découvert, l’avocat, sauf accord
Les honoraires de l’avocat sont la légitime ré- écrit contraire conclu avec le client, est tenu
munération du travail fourni ou service rendu. de demander des provisions adéquates, tant au
Ils sont un droit pour l’avocat et une obligation début de l’intervention qu’au fur et à mesure
pour le client. de celle-ci.
875
La demande de provision est faite de telle ma- conflit d’honoraires qui entraîne le recours à la
nière que le client ne puisse se méprendre sur procédure de recouvrement forcé.
son caractère provisionnel. Outre le paiement volontaire ou par voie
forcée, les parties peuvent aussi convenir de
Section III : soumettre tout différend sur les honoraires à
De la fixation des honoraires l’arbitrage du bâtonnier ou d’une commission
arbitrale du barreau. Dans ce cas, la procédure
Article 6 :
se déroulera conformément aux dispositions
Lorsque l’affaire est terminée, l’avocat éta- relatives à l’arbitrage et aux usages du barreau.
blit un état d’honoraires définitifs, frais et dé-
bours, comprenant la description des devoirs Article 9 :
accomplis, le résultat obtenu, le montant des
En cas de conflit d’honoraires, l’avocat, le client
honoraires, des frais et débours, ainsi que les
ou tout autre débiteur des honoraires ont le
provisions, indemnités de procédure ou autres
droit de saisir le bâtonnier par écrit, aux fins
sommes perçues.
soit d’obtenir l’autorisation de recouvrement
forcé, soit de conciliation ou d’arbitrage.
Article 7 :
L’avocat est tenu de fixer son état d’honoraires Article 10 :
avec modération, dans les limites des règle-
Dès la réception de la lettre, le bâtonnier,
ments et usages, compte tenu notamment de la
toutes affaires cessantes, peut soit mettre le
nature des prestations, de l’urgence éventuelle
client en demeure de payer dans un délai qu’il
des devoirs requis, des difficultés rencontrées,
fixe, mais qui ne peut toutefois dépasser 30
des risques et des responsabilités assumées,
jours, le montant réclamé par l’avocat, lorsqu’il
en rapport avec certaines circonstances inhé-
est jugé juste et conforme à la tarification, soit
rentes à l’affaire acceptée, de la spécialisation et
demander à l’avocat de compléter son dossier
ou de la notoriété de l’avocat et de la position
ou de justifier sa taxation, soit fixer la date de
de fortune du client.
conciliation ou d’arbitrage.
Le client est autorisé, s’il le veut, à discuter la
note d’honoraires lui communiquée par son Article 11 :
conseil.
Après la date de la mise en demeure, en cas
d’inexécution par le client, le bâtonnier auto-
Section IV : rise l’avocat à recouvrer ses honoraires par
Du recouvrement des honoraires voie forcée.
Article 12 : Article 15 :
En cas de contestation des honoraires par le A l’issue de la procédure, le conseil de l’Ordre
débiteur avant toute procédure de recouvre- dresse un procès-verbal de conciliation ou de
ment forcé, le bâtonnier invite les parties à la non conciliation selon que les parties auront ou
tentative de conciliation devant lui ou devant non trouvé un accord.
tout autre membre du conseil de l’Ordre qu’il
désigne à cet effet. En cas d’absence de l’une des parties, le conseil
de l’Ordre dresse un procès-verbal de carence
Les parties sont entendues contradictoirement valant non conciliation.
et au maximum en deux séances.
La conciliation peut être totale ou partielle.
Le bâtonnier ou le membre du conseil de
l’Ordre instructeur se bornent à vérifier si Section V :
les parties persistent en leurs positions diver-
De l’assistance en matière
gentes ou si elles sont d’accord pour une solu-
de conflit d’honoraires
tion amiable.
En cas d’accord ou d’échec, les parties signent Article 16 :
un acte subséquent, avec contreseing de l’auto- Les parties au conflit d’honoraires ont le droit
rité de l’Ordre. à l’assistance ou à la représentation par un avo-
En cas de refus de signer par l’une des parties, cat conseil de leur choix, tant devant le bâton-
mention en est faite par l’instructeur. nier que devant le conseil de l’Ordre.
L’avocat qui assiste une partie en conflit d’ho-
Article 13 : noraires contre son ancien conseil est tenu
Lorsqu’il y a échec de la tentative de conci- d’obtenir l’autorisation de son bâtonnier pour
liation, le bâtonnier fixe le dossier devant le intervenir dans cette procédure et de se faire
conseil de l’Ordre siégeant en matière de payer ses honoraires.
conflit d’honoraires à sa réunion la plus proche. L’avocat qui assiste son confrère en matière
Les parties comparaissent devant le conseil de de conflit d’honoraires a droit à une rémuné-
l’Ordre sur invitation du secrétaire de l’Ordre ration juste en cas de recouvrement, mais en
ou sur comparution volontaire. tenant compte du principe de solidarité entre
confrères.
Elles comparaissent soit en personne, soit as-
sistées ou représentées par un avocat conseil.
Section VI :
Les avocats portent la toge. Des frais
La procédure est contradictoire et ne peut Article 17 :
dépasser deux séances.
La partie la plus diligente peut lever au secré-
tariat de l’Ordre, moyennant paiement des
877
CHAPITRE II :
DU BARÈME DES HONORAIRES DUS POUR INTERVENTIONS
EXTRAJUDICIAIRES
Article 7 :
Les honoraires pour les interventions extrajudiciaires de l’avocat sont tarifés comme suit :
a. Du droit de visite
Avant de recevoir un client à son étude, l’avocat est tenu de percevoir un droit de visite dont le
montant ne peut être inférieur à cinq cents zaïres ou à 7,2 USD (20 USD) ni supérieur à deux mille
cinq cents zaïres ou 36,5 USD (100 USD).
b. De l’ouverture du dossier
Avant de recevoir les pièces, l’avocat est tenu de percevoir les frais d’ouverture du dossier dont le
montant ne peut être inférieur à 1.500 zaïres ou 21,6 USD (50 USD) ni supérieur à 5.000 zaïres ou
à 72 USD (100 USD).
c. Des consultations
Les honoraires en matière de consultation sont tarifiés comme suit :
1. Consultations orales
Minimum : Z.1.000,00 ou 14,5 USD (50 USD)
Maximum : Z.5.000,00 ou 72,5 USD (100 USD)
2. Consultations écrites
1. Sans recherches
Minimum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (100 USD)
Maximum : Z.10.000 ou 145,0 USD (1.000 USD)
d. Des conciliations
Les honoraires en matière de conciliation sont tarifiés comme suit :
1. Conciliation verbale
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175,0 USD (1.000 USD)
880
3. Des transactions
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 350.000 ou 5.075 USD (10.000 USD)
1 à 5 % sur la valeur (1 à 10 % de la valeur)
e. De la rédaction d’actes
Les honoraires en matière de rédaction d’actes sont tarifiés comme suit :
3. Hypothèque
1. Etablissement de l’hypothèque
Minimum : Z.40.000 ou 580 USD (500 USD) + 1 à 3 % du crédit sollicité ou accordé.
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (1.000 USD)
2. Mainlevée de l’hypothèque
Minimum : Z. 40.000 ou 580 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (5.000 USD + 10 % de la valeur du bien)
5. Gages
881
- Levée
Minimum : Z. 40.000 ou 580 USD
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD
6. Procuration générale
1. Biens civils - dont les biens agricoles -
Pouvoir de simple représentation :
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (100 USD)
Maximum : Z. 100.000 ou 1.450 USD (1.000 USD)
2. Biens commerciaux
Pouvoir de simple représentation :
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (100 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (1.000 USD)
7. Procuration spéciale
1. Matières civiles
Minimum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (994 USD)
Maximum : Z. 300.000 ou 4.350 USD (1.988 USD)
882
8. Baux à loyer
Minimum : 1 mois de loyer
Maximum : 2 mois de loyer
9. Location – gérance
Minimum : 2 mois de loyer
Maximum : 4 mois de loyer
12.Testament
Minimum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 300.000 ou 4.350 USD (5.000 USD)
13. Donation
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (500 USD)
Maximum : Z. 250.000 ou 3.625 USD (5.000 USD)
883
2. Inscription complémentaire
Minimum : Z. 5.000 ou 72,5 USD (33 USD)
Maximum : Z. 15.000 ou 217,5 USD (166 USD)
2. Comparution à l’acte
Minimum : Z. 15.000 ou 217,5 USD (99 USD)
Maximum : Z. 30.000 ou 435 USD (199 USD)
2. Comparution à l’acte
Minimum : Z.15.000 ou 217,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 30.000 ou 435 USD (3.000 USD)
884
3. Augmentation du capital
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (3.000 USD)
2. Curatelle aux faillites, opérations, rédactions d’actes, leur dépôt, leur publication
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 3.625 USD (5.000 USD)
2. Commerciale urbaine
Minimum : Z. 50.000 ou 725 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 150.000 ou 2.175 USD (5.000 USD)
3. Commerciale rurale
Minimum : Z. 25.000 ou 362,5 USD (1.000 USD)
Maximum : Z. 75.000 ou 1.087 USD (5.000 USD)
26. De l’arbitrage
Les avocats conseils des parties à l’arbitrage appliquent dans tous les cas, le tarif des affaires
judiciaires civiles et commerciales.
(à défaut, le tarif suivant est applicable :
Minimum : 1.000 USD Maximum : 10.000 USD plus 10 % des honoraires complémentaires).
5. Identification nationale
Minimum : Z. 5.000/heure ou 72,5 USD/heure (50 USD/heure)
Maximum : Z. 15.000/heure ou 217,5 USD/heure (200 SUD/heure)
2. Exécution
Comme en matière d’arbitrage.
Article 8 :
Postulations, comparutions, conclusions, plaidoiries, exécutions en pays étrangers - tous - :
Sont applicables les tarifs de frais et d’honoraires prévus, augmentés de :
40 % pour l’Afrique (francophone)
45 % pour le reste de l’Afrique
50 % pour les pays européens
65 % pour l’Asie et l’Amérique.
b. Appel et opposition
Procuration spéciale 100 USD 1.000 USD
Etude du dossier au cabinet 400 USD 800 USD
888
Chapitre III :
Du barème des honoraires dus pour interventions judiciaires
Article 9 :
Les honoraires à percevoir pour les interventions judicaires sont tarifiés comme suit :
Section I :
Honoraires dus dans tous les cas
1. Pénales
a. Premier degré
Minimum : Z. 35.000 ou 507,5 USD (1.000 USD)
Maximum : Z 250.000 ou 3.625 USD (5.000 USD)
b. Appel
Minimum : Z. 70.000 ou 1.015 USD (3.500 USD)
Maximum : Z. 400.000 ou 5.800 USD (10.000 USD)
c. Cassation
Minimum : Z. 200.000 ou 2.900 USD (5.000 USD)
Maximum : Z. 500.000 ou 7.250 USD (15.000 USD)
d. Réhabilitation et révision
Le tarif sera celui de la cassation.
(Honoraires complémentaires :
889
b. Appel
Minimum : Z.100.000 ou 1.450 USD (3.500 SUD)
Maximum : Z. 400.000 ou 5.800 USD (10.000 USD)
c. Cassation
Minimum : Z. 200.000 ou 2.900 USD (10.000 USD)
Maximum : Z. 600.000 ou 9.700 USD (20.000 USD)
d. Requête civile
Le tarif sera celui de la cassation.
(Honoraires complémentaires :
- 20% des sommes gagnées/encaissées par le client
- 15% de l’économie réalisée en défense
- 10% des sommes perdues – condamnation -)
b. Recours judiciaire
- Devant la cour d’appel
Minimum : Z. 80.000 ou 1.160 USD (5.000 USD)
Maximum : Z. 200.000 ou 2.900 USD (10.000 USD)
6. Accidents de roulage
1. Cas de l’avocat du civilement responsable et de l’assureur
Même barème qu’en matière civile ou pénale.
3. Cas des actions irrecevables, non fondées, mal dirigées, prescrites, incompétence du tribunal ou renvoi
Même tarification qu’en matière civile, commerciale ou pénale.
CHAPITRE IV :
DE L’ABONNEMENT
Article 10 :
L’avocat peut conclure avec son client, personne physique ou morale, un contrat d’abonnement.
Celui-ci doit être passé par écrit.
Article 11 :
L’abonnement n’interdit pas l’allocation, à l’initiative de l’avocat, voire du client, d’honoraires supplé-
mentaires ou exceptionnels pour certaines affaires particulièrement importantes.
Les tarifs maxima et minima obligatoires à convenir entre l’avocat et son client abonné sont fixes
comme suit :
1. Particuliers
Minimum : Z. 25.000 par mois ou 362,5 USD (500 USD)
Maximum : Z. 150.000 par mois ou 2.175,0 USD (1.500 USD)
3. Grandes entreprises
Minimum : Z. 75.000 par mois ou 1.087,5 USD (2.000 USD)
Maximum : Z 350.000 par mois ou 5.075,0 USD (10.000 USD)
Article 13 :
Les parties ayant conclu leurs contrats d’abonnement avant la mise en vigueur de la présente déci-
sion disposent d’un délai de six mois pour adapter leur taux d’abonnement au niveau règlementaire.
892
CHAPITRE 1er :
GÉNÉRALITÉS
Article 1er
Les frais de postulation et actes de procédure
en matière contentieuse, sont fixés comme
suit :
893
1. En matière répressive
a. Premier degré
TARIF
ACTES
Zaïres DTS
b. Appel et opposition
Le tarif à appliquer est le double de celui de premier degré. Les frais de rédaction d’une procuration
spéciale en vue de relever appel ou de former opposition sont fixés à un minimum de 2.000,00 Z.
c. Cassation
TARIF
ACTES
Zaïres DTS
d. Révision
Les tarifs applicables pur la révision sont les mêmes que ceux prévus pour la cassation.
894
a. Premier degré
TARIF
ACTES
Zaïres DTS
c. Cassation
TARIF
ACTES
Zaïres DTS
d. Requête civile
Les frais de postulation et des actes de procédure en matière administrative, fiscale et douanière
sont fixés comme suit :
TARIF
ACTES Zaïres DTS
Recours préalables
- Niveau régional et inférieur 1.500,00
- Niveau central 30.000,00
CHAPITRE II : Article 5 :
DE L’INDIGENCE, DES CAS Sauf clause écrite contraire, l’avocat ou le
DE RÉDUCTION ET DE DÉBET défenseur judiciaire doit, au fur et à mesure
de l’accomplissement des devoirs tarifiés ou
Article 2 :
générateurs des frais et à mesure de la rédac-
Les personnes reconnues indigentes sont assis- tion d’actes entrant en ligne de compte dans
tées gratuitement. ses états, aviser le client de la situation de son
En faveur de simples salariés et moyennant au- compte. Le client peut, à tout moment, arrêter
torisation du Bâtonnier National, du Bâtonnier, celui-ci ou limiter la catégorie des devoirs et
du Doyen de la Section Locale, là où elle existe, actes à accomplir ou à produire à sa charge,
du Syndic du Corps des Défenseurs Judiciaires si l’avocat ou le défenseur judiciaire considère
ou de toute personne qui les remplace ou joue cette limitation comme de nature à nuire à
ce rôle, l’avocat ou le défenseur judiciaire peut la bonne marche de l’affaire, il explique cette
appliquer un tarif jusqu’à la moitié du tarif plein. perspective au client, l’invite à prendre parti
Si la procédure tend à l’interdiction des acti- sur les raisons indiquées et en cas de désac-
vités du commerçant ambulant ou à la fer- cord, user du droit d’abandonner la cause et
meture de l’atelier d’un artisan, les intéressés d’arrêter le compte et se faire régler aussitôt le
peuvent, avec le concours de leur Conseil, sur décompte final des frais, débours et honoraires.
présentation d’un dossier justificatif, faire valoir En ce cas, le Bâtonnier National, le Bâtonnier, le
leur situation pécuniaire, avec l’autorisation Doyen de la Section Locale, le Syndic du Corps
du Bâtonnier, du Doyen de la Section Locale, des Défenseurs Judiciaires ou toute personne
du Syndic du Corps des défenseurs judiciaires les remplaçant ou jouant ce rôle, contrôlera,
ou de toutes le personne qui les remplace ou s’il élevait une contestation, l’état des frais au
jouant ce rôle, bénéficier du débet et de ne pas moyen d’actes et écrits y afférents, de même
payer la provision préalable à l’intervention du que les honoraires calculés sur le résultat déjà
Conseil (avocat ou défenseur judiciaire). obtenu ou sur celui qui est escompté grâce aux
prestations antérieures à l’arrêt de compte.
Article 3 :
L’abandon de la cause ne se justifie que si la
Les décisions de réduction délivrées en ver- limitation des prestations a des conséquences
tu des alinéas 2 et 3 de l’article 2 ci-dessus, préjudiciables à la cause.
donnent lieu à la perception au profit du Trésor
du Barreau ou Corps des Défenseurs Judiciaires Toutefois, par nécessité pratique et moyennant
d’une taxe égale à la dixième de la réduction d’en avoir avisé d’avance le client, l’état des frais
accordée. Les décisions de débet donnent lieu et débours peut être délivré seulement trimes-
à la même taxe. La taxe est recouvrée en faveur triellement ou à d’autres intervalles convenus
du Barreau ou du Corps des Défenseurs Judi- ou fixés par l’usage.
ciaires avec le concours du Conseil, en même Le client ne peut protester contre la longueur
temps que ses honoraires. des périodes conventionnelles ou usuelles.
Le client a toujours le droit de fractionner les La provision est perçue avant toute prestation.
paiements anticipatifs pour ne pas obérer ses Son paiement ne peut être fractionnée.
revenus.
CHAPITRE IV :
Article 7 : DISPOSITIONS FINALES
Au-delà de trois comparutions dans une cause,
Article 10 :
l’avocat ou le défenseur judiciaire doit expli-
quer à son client par écrit les raisons de chaque Sur proposition du Conseil de l’Ordre, le Prési-
nouvelle remise qui retarde le videment de la dent du Conseil Judiciaire :
cause. Fixe et tarifie de nouvelles rubriques ;
Le client peut alors arrêter le cours de frais, Fixe chaque année les frais faisant l’objet du
débours, vacation et honoraires, pour les pos- présent arrêté ;
tulations et comparutions sans notes écrites.
Peut, par codicilles édictés avant l’expiration de
L’avocat ne peut alors porter ces postulations
ou comparutions en notes de frais, débours, ce délai, y apporter les amendements que com-
vacations et indemnités que pour les devoirs mande la conjoncture qui influe sur l’exercice
et productions nécessités par la continuation de la profession.
d’un débet oral ou écrit. Les postulations ou
conclusions écrites dont le but est de relancer Article 11 :
la procédure ou d’en améliorer le chemine- Le présent arrêté entre en vigueur à la date de
ment entreront toujours en ligne de compte sa signature.
pour les frais.
Il en est de même des lettres transmettant des DÉCISION N° 1/CNO/
apprêts, effectuant communication des pièces RMAE/1998 DU 19/02/98
et échange des conclusions, ou rappelant les
délais pour conclure et/ou plaider, pour rece- PORTANT CRÉATION DES
voir l’avis du Ministère public ou prononcer la DEUX BARREAUX PRÈS
décision, en demandant les constatations né- DEUX COURS D’APPEL DE
cessaires ou utiles à la cause du client. LA VILLE DE KINSHASA
Article 8 : Exposé des motifs
Les justiciables, particuliers ou groupements,
peuvent s’abonner aux prestations d’un cabinet L’article 4 de l’Ordonnance-loi n° 79-028 du
d’avocats ou d’un avocat, d’un cabinet de défen- 28 septembre 1979 portant organisation du
seur judiciaire. Barreau (dite loi organique du barreau) stipule
que : « les Avocats font partie de Barreaux qui
En ce cas, les frais et débours sont calculés
sont établis près les cours d’appel ou près la Cour
et compris dans le montant d’honoraires et
périodiques convenus entre les conseils ou le suprême de justice ».
conseil et leur ou son client. L’ordonnance-loi n° 91-009 du 30 mars 1991
portant modification de l’article 6 alinéa 3 du
Article 9 : Code de l’Organisation et de compétence Judi-
En vue de faire face aux divers frais nécessi- ciaires a créé deux cours d’appel dans la Ville
tés par la gestion du dossier de son client et de Kinshasa, en remplacement de l’ancienne
l’accomplissement de ses devoirs, l’avocat ou Cour d’appel de Kinshasa ;
le défenseur judiciaire est en droit de se faire L’ordonnance-loi n° 91-035 du 3 avril 1991
payer une provision sur les frais. a fixé le ressort de ces cours d’appel. Il s’agit
898
Article 3 :
Les avocats actuellement admis au Tableau et
à la liste de stage doivent demander leur ins-
cription de l’un ou l’autre Barreau, moyennant
une lettre de demande d’inscription adressée
899
Décide : Article 4 :
Le délai endéans lequel les candidatures sont
Section Ire : déposées, sous peine d’irrecevabilité, est dé-
De l’élection du Bâtonnier National terminé dans la lettre circulaire du bâtonnier
national portant appel des candidatures.
Sous-Section 1re :
Cette lettre est adressée aux avocats près la
De la Candidature
Cour suprême de justice, avec copie à Mes-
sieurs les Bâtonniers.
Article 1er :
La candidature au Bâtonnier National est sou-
mise aux conditions ci-après : Sous section 2 :
1. Etre avocat régulièrement inscrit au Ta- De l’examen et de la publication
bleau du Barreau près la Cour suprême des candidatures
de justice au cours de l’année judiciaire de
l’élection et ; Article 5 :
2. Avoir exercé des fonctions du bâtonnier Les candidatures sont examinées par l’Assem-
national ou membre du conseil National blée Générale du Barreau près la Cour su-
de l’ordre ; prême de justice et immédiatement transmises
3. N’avoir pas fait l’objet d’une mesure d’in- au Conseil National de l’Ordre par le Bâton-
terdiction en cours ou d’une condamna- nier National.
tion pénale ou disciplinaire au cours de Les candidatures retenues sont publiées par le
cinq dernières années judiciaires, celle de Bâtonnier National auprès des bâtonniers avec
l’élection comprise ; obligation pour ces derniers d’en assurer une
4. Etre en ordre de paiement de cotisation large diffusion auprès des membres de leurs
vis-à-vis de l’Ordre National des Avocats barreaux respectifs.
900
sidence à l’Assemblée des Etats Parties conduite professionnelle des conseils auprès de la
accompagnée de toute observation qu’elle Cour pénale internationale ».
pourrait formuler, compte tenu du rapport
du Greffier. Article 6 : Indépendance du conseil
4. Toute proposition d’amendement du pré- 1. Le conseil exerce son mandat de façon
sent Code autre que celle soumise par un honorable, indépendante et libre.
ou plusieurs Etats Parties est transmise 2. Le conseil :
par la Présidence de l’Assemblée des Etats a) veille à ce que son indépendance, son
Parties accompagnée de toute observation intégrité et sa liberté ne soient pas
qu’elle pourrait formuler, compte tenu du compromises sous l’effet de pressions
rapport du Greffier. Dans ces circons- extérieures ;
tances, la Présidence soumet à l’Assemblée b) ne fait rien qui puisse raisonnablement
des Etats Parties les recommandations ar- donner à penser que son indépen-
gumentées de la Présidence quant à l’op- dance est compromise.
portunité d’adopter ou de ne pas adop-
ter une telle proposition. Si la présidence Article 7 : Exercice de la profession de
recommande l’adoption de la proposition, conseil
elle soumet un projet d’amendement s’y 1. Le conseil a une attitude respectueuse
rapportant à l’Assemblée des Etats Parties et courtoise dans ses rapports avec la
en vue de son adoption. Chambre, le Procureur et les membres de
5. Les amendements au présent Code sont son bureau, le Greffier et les membres du
adoptés par l’Assemblée des Etats Parties Greffe, son client, le conseil de la partie ad-
conformément au paragraphe 7 de l’article verse, les accusés, les victimes, les témoins
112 du Statut. et toute autre personne intervenant dans
Article 4 : Primauté du Code de la procédure.
conduite professionnelle des conseils 2. Le conseil maintient un degré élevé de
compétence en ce qui concerne le droit
Si une contradiction est constatée entre le pré- applicable devant la Cour. Il participe aux
sent Code et tout autre Code de déontolo- sessions de formation nécessaires pour
gie ou de responsabilité professionnelle que le maintenir cette compétence.
conseil est tenu de respecter, les dispositions 3. Le conseil se conforme en toutes circons-
du présent Code ont prééminence pour ce tances au Statut, au Règlement de pro-
qui est de l’exercice et de la déontologie de cédure et de preuve, au Règlement de la
la profession pour les conseils exerçant leurs Cour, au Règlement du Greffe, ainsi qu’aux
fonctions devant la Cour pénale internationale. décisions que la Cour peut adopter en
matière de conduite et de procédure, y
Article 5 : Prestation de serment du compris en rapport avec l’application du
conseil présent Code.
Avant de prendre ses fonctions, le conseil 4. Le conseil supervise le travail de ses assis-
prend devant la Cour l’engagement solennel tants et des autres personnels, y compris
suivant : « Je déclare solennellement que je rem- les enquêteurs, les commis et les chargés
plirai mes devoirs et exercerai ma mission devant de recherche pour s’assurer qu’ils res-
la Cour pénale internationale avec intégrité et dili- pectent les dispositions du présent Code.
gence, honorablement, librement, indépendamment,
promptement et consciencieusement, et que je res-
pecterai scrupuleusement le secret professionnel
ainsi que les autres devoirs imposés par le Code de
904
Le mandat est conclu quand la demande éma- soit appelé à comparaître comme témoin,
nant d’un client ou de la Cour est acceptée par sauf si :
le conseil. a) son témoignage porte sur un point
non litigieux ;
Article 12 : Empêchement à représen- b) son témoignage porte sur la nature
tation et la valeur des services fournis dans
1. Le conseil ne représente pas un client dans l’affaire.
une affaire : 4. Le présent article s’applique sans préjudice
a) si l’affaire est identique ou étroite- de l’article 16 du présent Code.
ment liée à autre affaire dans laquelle
lui-même ou ses associés représen- Article 13 : Refus d’un mandat de repré-
tent ou ont déjà représenté un autre sentation par un conseil
client et si les intérêts du nouveau
client sont incompatibles avec ceux du 1. Le conseil est en droit de refuser un man-
précédent client, à moins que les deux dat sans exposer les motifs de son refus ;
clients ne donnent leur consentement 2. Le conseil est tenu de refuser un mandat
après avoir été consultés à ce sujet ; dans les cas suivants :
b) s’il a été lui-même associé à l’affaire ou a) lorsqu’il y a conflit d’intérêts au sens
qu’il a eu accès en qualité de membre de l’article 16 ;
du personnel de la Cour à des infor- b) lorsqu’il est dans l’incapacité de traiter
mations confidentielles concernant l’affaire avec diligence ;
l’affaire dans laquelle il cherche à com- c) lorsqu’il lui paraît ne pas posséder la
paraître. La levée de cet empêche- compétence nécessaire.
ment peut toutefois, à la demande du
conseil, être ordonnée par la Cour si Article 14 : Exécution de bonne foi du
celle-ci estime qu’elle est justifiée dans mandat de représentation
l’intérêt de la justice. Le conseil reste
cependant lié par les obligations de 1. Les rapports qu’entretiennent le conseil
confidentialité découlant de sa situa- et son client sont fondés sur la franchise
tion antérieure en qualité de membre et la confiance, d’où la nécessité pour le
du personnel de la Cour. conseil d’agir en toute bonne foi dans ses
rapports avec les clients. Pour satisfaire à
2. Dans les cas définis à l’alinéa a) du para- cette obligation, le conseil fait preuve en
graphe 1 du présent article (obtention toutes circonstances, d’équité, d’intégrité
d’un consentement après consultation), le et de franchise envers son client.
conseil informe la Chambre de la Cour sai- 2. Lorsqu’il représente un client, le conseil :
sie de la situation ou de l’affaire du conflit a) se conforme aux décisions de son
d’intérêt et de l’obtention d’un consente- client quant aux objectifs de la re-
ment. Cette information est notifiée d’une présentation pour autant qu’elles ne
manière compatible avec les obligations soient pas en contradiction avec les
de confidentialité incombant au conseil en obligations qui lui incombent en vertu
application de l’article 8 présent Code et du Statut, du Règlement de procédure
de la disposition 1 de la règle 73 du Règle- et de preuve et du présent Code, et
ment de procédure et de preuve. b) consulte son client sur les moyens
3. Le conseil ne plaide pas dans des procès à mettre en œuvre pour réaliser les
pour lesquels il existe une forte probabi- objectifs de la représentation.
lité que lui-même ou l’un de ses associés
906
3. Lorsque c’est le client qui met fin au mandat vienne d’une autre source, à condition que
du conseil, celui-ci peut être déchargé de n’en soient affectés ni l’indépendance du
son mandat dans les conditions prévues conseil, ni ses rapports avec son client.
dans le Règlement de la Cour. 2. Le conseil ne peut subordonner le montant
4. Le conseil peut être déchargé de son de ses honoraires au résultat d’une affaire
mandat par la Chambre, à sa demande ou dans laquelle il est engagé.
sur proposition du Greffier, du client ou de 3. Le conseil établit une séparation entre les
tierces parties lorsque son état de santé fonds de ses clients et ses propres fonds
physique ou mentale influe sensiblement ainsi que ceux de son employeur ou de ses
sur sa capacité de représenter le client. associés. Il ne conserve pas les fonds qu’il a
5. Outre qu’il doit satisfaire à toutes les reçus pour le compte d’un client.
obligations définies au paragraphe 2 de 4. Le conseil n’emprunte ni sommes d’argent
l’article 15 du présent Code, le conseil ni autres biens à son client.
est tenu de transmettre au conseil qui lui
succède l’ensemble du dossier, y compris
l’ensemble des pièces et documents y Article 22 : Rémunération du conseil
afférents. dans le cadre de l’aide judiciaire
vant déboucher sur l’interdiction définitive de document dont le seul objet serait de
d’exercer devant la Cour et la radiation de porter préjudice à une ou plusieurs des
la liste des conseils, avec communication à personnes participant à la procédure.
l’autorité nationale compétente. 5. Le conseil représente le client en agissant
promptement de manière à éviter des frais
inutiles ou à éviter de retarder la conduite
CHAPITRE 3 : des débats.
RAPPORTS AVEC LA COUR
ET AVEC DES TIERS
Article 25 : Eléments de preuve
1. A l’égard des autres conseils et de leurs Sous réserve de l’article 38 du présent Code, le
clients, le conseil agit avec équité, en toute présent chapitre s’applique sans préjudice des
bonne foi et de façon courtoise. pouvoirs disciplinaires dévolus à toute autre
2. Toute correspondance échangée entre autorité du type conseil de discipline à laquelle
des conseils représentant, dans une affaire pourrait être assujetti le conseil soumis aux
portée ou non devant la justice, des clients dispositions dudit Code.
partageant des intérêts qui sont conve-
nus d’échanger des informations relatives Article 31 : Faute professionnelle
à l’affaire, doit être considérée par les
conseils comme confidentielle et soumise Un conseil commet une faute professionnelle
au secret professionnel. lorsqu’il :
3. Lorsqu’il ne prévoit pas qu’une correspon- a) enfreint ou tente d’enfreindre l’une des
dance particulière entre conseils revêtira dispositions du présent Code, du Statut, du
un caractère confidentiel, le conseil in- Règlement de procédure et de preuve et
dique clairement qu’une telle correspon- du Règlement de la Cour ou du Greffe en
dance n’est pas confidentielle. vigueur lui imposant une importante obli-
gation éthique ou professionnelle ;
Article 28 : Rapports avec des personnes b) aide ou incite sciemment une autre per-
déjà représentées par un conseil sonne à commettre une faute visée à l’ali-
néa a) du présent article ou agit de même
Le conseil ne peut pas s’adresser directement par l’intermédiaire d’un tiers ;
au client d’un autre conseil à moins de passer c) s’abstient de satisfaire à une décision du
par l’intermédiaire dudit conseil ou d’avoir ob- Comité de discipline compétent rendue en
tenu son consentement. vertu du présent chapitre.
Article 29 : Rapports avec les témoins et Article 32 : Responsabilité du fait des as-
les victimes sistants ou autres membres de l’équipe
1. Le conseil répond des manquements au
1. Le conseil s’abstient d’intimider, de harce- titre de l’article 31 du présent Code com-
ler ou d’humilier les témoins ou les vic- mis par ses assistants ou par les membres
times ou de les soumettre à des pressions de son équipe lorsqu’il :
disproportionnées ou sans objet, dans la a) prescrit ou approuve le comporte-
salle d’audience ou en dehors. ment incriminé ;
2. Le conseil manifeste une attention parti- b) sait ou dispose d’informations don-
culière à l’égard des victimes de violences nant à penser que des infractions
physiques, psychologiques ou sexuelles, peuvent être commises et n’adopte
des enfants, des personnes âgées et des aucune mesure suffisante pour y por-
personnes handicapées. ter remède.
2. Le conseil informe ses assistants ou les
membres de son équipe des normes défi-
nies dans le présent Code.
910
d’eux dispose d’une voix. Le Comité de b) doit être accompagnée d’une com-
discipline prend ses décisions à la majorité. munication certifiée de ladite autorité
Le membre suppléant appelé à siéger pour nationale indiquant la faute profes-
une affaire en application du paragraphe sionnelle reprochée faisant l’objet de
10 du présent article jouit des mêmes la procédure disciplinaire dont elle a
droits et dispose des mêmes voix que les à connaître.
membres permanents et que le membre
ad hoc siégeant pour la même affaire. Article 38 : Complémentarité des me-
10. Si l’un des membres permanents est dans sures disciplinaires
l’incapacité de traiter de l’affaire ou de sié-
ger au Comité de discipline, le Président 1. Le Comité de discipline applique la procé-
ou, lorsque le Président est le membre dure disciplinaire définie dans le présent
permanent concerné, l’autre membre per- Code.
manent demande au membre suppléant de 2. Le membre ad hoc du Comité de discipline
remplacer le membre permanent indispo- fait office de point de contact avec l’auto-
nible au Comité de discipline. rité nationale pour toute communication
11. Les membres permanents ou le membre ou consultation concernant la procédure.
suppléant dont le mandat est arrivé à expi- 3. Le conseil faisant l’objet de la procédure
ration continuent à connaître des affaires disciplinaire demande à l’autorité nationale
dont ils ont été saisis avant la fin de leur saisie de l’affaire d’informer le Comité de
mandat, jusqu’à ce que les affaires aient fait discipline du déroulement de la procédure
l’objet d’une décision définitive, y compris concernant la faute alléguée ainsi que de la
tous appels éventuels. décision finale, et prend toutes les mesures
12. Le Greffier charge un membre du person- requises pour faciliter la communication
nel du Greffe d’assurer le secrétariat du de ces informations.
Comité de discipline. Une fois nommé, 4. Lorsque la faute alléguée fait déjà l’objet
le fonctionnaire du Greffe concerné est d’une procédure disciplinaire devant l’au-
détaché de celui-ci et, sous réserve du torité nationale concernée, la procédure
paragraphe 12 de l’article 44 du présent en cours devant le Comité de discipline
Code, assure exclusivement le secrétariat est suspendue jusqu’à ce que la première
du Comité de discipline. procédure ait donné lieu à une décision
définitive, sauf si :
Article 37 : Procédures préliminaires a) l’autorité nationale ne répond pas aux
communications et consultations en
1. Si la plainte déposée satisfait aux disposi-
application du paragraphe 2 du pré-
tions de l’article 34 du présent Code, le
sent article dans un délai raisonnable ;
Commissaire le transmet au conseil qui
b) le Comité de discipline ne se satisfait
doit donner sa réponse dans un délai de 60
pas des informations reçues ; ou
jours à compter de la date de transmission
c) le Comité de discipline estime qu’au
de la plainte.
vu des informations reçues, l’auto-
2. La réponse doit indiquer si la faute profes-
rité nationale ne peut ou ne veut pas
sionnelle reprochée a déjà fait l’objet ou
mettre un terme à la procédure dis-
fait l’objet d’une procédure disciplinaire
devant l’autorité nationale. En pareil cas, la ciplinaire.
réponse : 5. Dès réception de la décision, le Comité de
a) doit préciser l’autorité nationale char- discipline :
gée de se prononcer sur faute profes- a) déclare la procédure close, à moins
sionnelle supposée ; que la décision adoptée ne tienne pas
912
les bénéfices et profits et d’impôt sur le chiffre En matière de contrôle, l’Administration des
d’affaires. Impôts se limite, à partir du bureau, à suivre,
par période de deux ans, l’évolution du chiffre
Article 9 d’affaires, en vue d’apprécier si la Petite et
L’impôt synthétique libératoire est un impôt Moyenne Entreprise peut ou non demeurer
forfaitaire annuel dû au titre des bénéfices et dans la deuxième catégorie.
profits ainsi que du montant du chiffre d’affaires.
Article 13
Les tarifs de l’impôt synthétique libératoire
sont fixés par arrêté du ministre ayan les Fi- Les Petites et Moyennes Entreprises dont le
nances dans ses attributions. chiffre d’affaires vient à dépasser, au cours de
deux années successives, la limite visée à l’ar-
ticle 3 de la présente loi, accèdent à la première
Article 10
catégorie et deviennent, de ce fait, imposables
Les Petites et Moyennes entreprises de la deu- suivant le régime d’imposition fixé aux articles
xième catégorie souscrivent et déposent, avant 6 ou 7 ci-dessus, selon le cas.
le 1er avril de chaque année, une déclaration fis-
cale auto-liquidative conforme au modèle défi- Article 14
ni par l’Administration des Impôts et appuyée
par les tableaux de synthèse modèle réduit tels L’assujettissement à l’impôt synthétique libé-
que prévus par la loi n° 76-020 du 16 juillet ratoire libère les contribuables concernés de
1976 portant normalisation de la comptabilité toutes obligations fiscales relatives aux impôts
au Congo. visés à l’article 1er de la présente loi.
Elles présentent également à toute réquisition Toutefois, les personnes disposant des biens ou
des agents de l’Administration des Impôts, des autres revenus imposables que ceux au titre
registres retraçant, par ordre chronologique, desquels elles sont passibles de l’impôt synthé-
toutes leurs recettes et toutes leurs dépenses tique libératoire, sont soumises, pour ces biens
ainsi que les pièces justificatives y afférentes. ou revenus, au régime de droit commun.
IXème Partie :
NOTARIAT
les actes passés à l’étranger ont sur le territoire Vu l’ordonnance 08-073 du 24 décembre 2008
du Congo, la même force probante que dans portant organisation et fonctionnement du
les pays où ils ont dressés. La preuve de leur Gouvernement, modalités pratiques de colla-
authenticité résultera notamment de la législa- boration entre le président de la République et
tion effectuée par les autorités désignées par le le Gouvernement ainsi qu’entre les membres
ministre des Affaires étrangères. du Gouvernement, spécialement ses articles 9,
10 et 11 ;
CHAPITRE VI : Vu l’ordonnance 08-074 du 24 décembre 2008
fixant les attributions des ministres, respective-
Article 21 : ment en son article 1er, B, point 6 ;
Le décret du 17 novembre 1953 modifié par Revu l’ordonnance 11-540 du 24 décembre
celui du 6 août 1959 est abrogé. 1958 sur les offices notariaux ;
Toutefois, les mesures d’exécution de ce décret Considérant la nécessité de créer et d’instal-
continueront à produire leurs effets aussi long- ler les offices notariaux à travers la République
temps qu’elles ne seront pas abrogées. démocratique du Congo de façon à les rendre
proches des administrés ;
Article 22 :
Sur proposition du ministre de la justice ;
La présente ordonnance-loi entre en vigueur à
la date de sa signature. Le Conseil des ministres entendu ;
Décrète :
Article 1er :
Il est créé un ou plusieurs offices notariaux
2.TEXTES dans :
COMPLEMENTAIRES 1. Chaque ville, en ce compris la ville de
Kinshasa,
AU NOTARIAT
2. Chaque chef-lieu de territoire ;
3. Toutes les autres localités que détermine-
DÉCRET N° 010-002 DU 26 ront les gouverneurs de province.
JANVIER 2010 PORTANT
CRÉATION DES OFFICES Article 2 :
NOTARIAUX Le nombre, le siège et le ressort de chaque
(J.O.RDC, 3 mars 2010, n° spécial, col. 8) office sont fixés par le gouverneur de la ville
de Kinshasa ou par le gouverneur de province,
Vu la Constitution, spécialement en ses articles selon le cas.
92, 128 et 221 ;
Article 3 :
Vu l’ordonnance-loi 66-344 du 9 juin 1966 rela-
tive aux articles notariés, spécialement en son Les fonctions de notaire sont remplies :
article 2 ; 1. Dans les villes, en ce compris la ville de
Kinshasa, par un fonctionnaire public dési-
Vu l’ordonnance 08-064 du 10 octobre 2008
gné à cet effet par le ministre de la justice ;
portant nomination d’un premier ministre, chef
2. Dans les chefs-lieux de territoire et
du Gouvernement ;
d’autres localités par un officier du Minis-
Vu l’ordonnance 08-067 du 26 octobre 2008 tère public, s’il y est installé un parquet, ou,
portant nominations des vice-premiers mi- à défaut, par un fonctionnaire désigné à cet
nistres, ministres et vice-ministres ; effet par le ministre de la justice.
921
Article 4 : Article 3 :
Sont abrogés toutes les dispositions anté- Aucune expédition ni aucune copie collation-
rieures contraires au présent arrêté. née ne sont délivrées avant que les frais fixés
à l’article 1er n’aient été versés. La perception
Article 5 : des frais est constatée par la délivrance d’une
Le ministre provincial de la Population, Sécu- quittance conforme au règlement général sur la
rité et Décentralisation est chargé du présent comptabilité de l’Etat.
arrêté qui sort ses effets Mention des sommes perçues et de la quit-
tance délivrée est portée sur la minute et sur
les expéditions ou copies des actes.
ORDONNANCE N° 44 DU
Article 4 :
15 FÉVRIER 1965 PORTANT
Les tarifs fixés à l’article 1er sont réduits de
TARIF DES FRAIS EN MATIÈRE
moitié lorsqu’ils sont à supporter par une
NOTARIALE (M.C., 1965, p. 183) personne dont les revenus imposables ne dé-
passent pas 540.000 FC ou par une coopérative
Le Président de la République, régie par le décret du 24 mars 1956.
Vu la Constitution ; L’exemption totale des droits peut être accor-
Vu le décret du 17 novembre 1953 sur les actes dée aux indigents sur présentation des pièces
notariés, spécialement en son article 13 ; établissant l’indigence.
Vu l’ordonnance 11-292 du 4 juillet 1958 fixant Le bénéfice de l’exemption peut être retiré s’il
le tarif des frais en matière notariale, modifiée survient à l’indigent des ressources suffisantes.
par l’ordonnance 11-105 du 26 février 1959 ; Dans ce cas, les droits dus deviennent immédia-
tement exigibles.
Sur la proposition du ministre de la Justice,
ORDONNE : Article 5 :
Article 1 : Les frais à percevoir sur les actes
er
Les actes notariés faits à la requête de l’admi-
sont fixés comme suit : nistration bénéficient de l’exemption totale des
Frais d’acte 30.000 FC droits fixés à l’article 1er.
Frais d’expédition et
Article 6 :
de copie collationnée
d’un acte par page avec L’ordonnance 11-292 du 4 juillet 1958, modi-
minimum par document 15.000 FC fiée par l’ordonnance 11-105 du 26 février
1959, est abrogée.
Chaque page commencée est due en entier4.
Article 7 :
Article 2 :
Le ministre de la Justice est chargé de l’exécu-
La taxe allouée aux interprètes et traducteurs tion de la présente ordonnance qui entre en
jurés est fixée, à leur demande, par le notaire. vigueur à la date de sa publication au Moniteur
Les fonctionnaires et agents de l’Etat prêtent, congolais.
s’ils en sont requis, leur ministère sans pouvoir
réclamer les indemnités qui seraient allouées
de ce chef et qui restent acquises à l’Etat.
4
Modifié par l’Ord. 87-056 du 4 octobre 1987, art. 1er.
923
Xème Partie :
JURIDICTIONS INTERNATIONALES
particulier celles relatives à l’administration 2. Avant qu’une décision soit prise au titre du
comptable et financière conformément aux présent règlement, le Président informe le
procédures financières prescrites par le Greffier par écrit de l’action envisagée en
Conseil; h) donne suite aux demandes de lui fournissant toute cause ou tout élément
renseignements au sujet du Tribunal et de à l’appui de cette décision. Il sera accordé
ses travaux; i) a la garde des sceaux, des au Greffier la possibilité de faire une décla-
tampons et des archives du Greffe. ration à une réunion du Tribunal avant la
prise de toute décision.
Règlement 16 - Fonctions de F Assistant- 3. L’Assistant-greffier ne peut être relevé de
greffier ses fonctions que pour les mêmes raisons
1. L’Assistant-greffier assiste le Greffier, le et selon la même procédure que pour le
remplace en son absence et, au cas où le Greffier.
poste deviendrait vacant, exerce les fonc-
tions de Greffier jusqu’à ce que le poste D. SIEGE, SESSIONS ET AUDIENCES
soit pourvu. DU TRIBUNAL
2. Si le Greffier et son Assistant se trouvent
tous deux dans l’impossibilité d’exercer les Règlement 20 - Dates et périodes des
fonctions de Greffier, le Président nomme audiences et durée des sessions
un fonctionnaire du Greffe pour accomplir 1. Les dates et périodes des audiences du Tri-
ces fonctions durant le temps qu’il faudra. bunal sont arrêtées par le Président.
2. La durée des sessions est déterminée par
Règlement 17 - Composition du Greffe le Président qui tient dûment compte des
Le Greffe comprend le Greffier, l’Assistant- affaires dont le Tribunal a été saisi.
greffier et tous autres fonctionnaires nommés
aux termes du règlement 14. Règlement 21 - Délibérations du
Tribunal
Règlement 18 - Organisation du Greffe 1. Toutes les délibérations du Tribunal se font
1. Le Tribunal décide du mode d’organisation à huis clos et demeurent secrètes.
du Greffe. 2. Seuls les Membres qui ont participé à
2. Les règlements intérieurs du Greffe sont la procédure orale de l’affaire peuvent
établis par le Greffier avec l’approbation du prendre part aux délibérations.
Président. 3. Chaque Membre prenant part aux délibéra-
3. Le personnel du Greffe est sujet aux Statuts tions donne son avis par écrit et le motive.
du personnel établis par le Greffier avec 4, Les conclusions auxquelles sera parvenue
l’approbation du Tribunal. la majorité des Membres du Tribunal après
les délibérations finales constitueront l’ar-
Règlement 19 - Révocation du Greffier rêt du Tribunal.
et de l’Assistant-greffier 5. Toutes les divergences de point de vue sur
1. Le Greffier ne peut être relevé de ses fonc- la teneur, le libellé ou l’ordre des questions
tions que si, de l’avis des deux tiers des sont réglées par le Tribunal.
Membres du Tribunal, il ou elle n’est plus
en mesure d’exercer ses fonctions, a com- Règlement 22 - Rôle général des affaires
mis des fautes graves dans l’exercice de son Le Président établit le Rôle des affaires sur les-
mandat ou a manqué sérieusement à ses quelles le Tribunal doit statuer.
obligations professionnelles.
927
PARTIE V :
PARTIE IV : PROCÉDURE ÉCRITE
LANGUES
Règlement 32 - Introduction de
Règlement 29 - Langues de travail l’instance
2. Lorsque la procédure a été suspendue par découleraient si elle n’est pas agréée et la
suite de la non-exécution par une partie mesure provisoire recherchée.
d’une ordonnance du Tribunal ou de son 5. La demande de mesure provisoire a prio-
non-respect d’une condition imposée pour rité sur toutes les autres affaires.
le commencement ou la poursuite de la
procédure, celle-ci peut recommencer une Règlement 62 - Notification de la
fois que les conditions ont été satisfaites. demande de sursis
3. La suspension de la procédure prend effet
1. La demande visée au règlement 61 est si-
à la date à laquelle l’ordonnance ou la déci-
gnifiée à l’autre partie; le Président accorde
sion de suspension est rendue.
des délais plus courts aux parties pour sou-
4. Sauf si la suspension de la procédure n’est mettre leurs conclusions écrites ou orales.
prévue que pour une durée déterminée,
2. a) Si l’affaire est urgente, le Président peut
aucune autre disposition, y compris le dé-
pôt de mémoires, ne sera prise jusqu’à ce faire droit à la demande de sursis avant
que le Tribunal ait ordonné sa reprise. même que la partie adverse ait soumis ses
arguments ou observations. b) Une décision
5. La suspension d’une procédure pour une
rendue aux termes du présent alinéa peut
durée indéterminée prend fin à la date où
être modifiée ou rapportée sans même que
est rendue la décision de la reprendre.
la partie adverse partie l’ait jamais deman-
6. A compter de la date de la reprise de la
dé.
procédure, les délais de procédure recom-
mencent à courir depuis le début comme
Règlement 63 - Décision du Président
établi par le présent Règlement.
concernant la demande de sursis
7. Les ordonnances et les décisions visées au
présent règlement sont notifiées aux par- 1. Le Président fixe la date de l’audience lors
ties. de laquelle la demande sera entendue de
manière à donner aux parties l’occasion de
PARTIE IX : s’y faire représenter.
PROCÉDURE SPÉCIALE 2. Le Président statue sur la demande lui-
même ou la défère au Tribunal.
Règlement 61 - Sursis 3. En cas d’absence ou d’empêchement du
Président, le Président par intérim statue
1. Toute demande de sursis à l’exécution sur la demande conformément à l’alinéa 2.
d’une mesure prise par un Etat membre ou 4. Lorsque la demande est déférée au Tribu-
une institution en application du Traité n’est nal, celui-ci statue, toutes affaires cessantes
recevable que si le demandeur conteste conformément au règlement 61 (5).
l’exécution de cet acte en déposant un re-
cours devant le Tribunal.
Règlement 64 - Décision du Tribunal
2. Une demande de toute autre mesure pro- concernant la demande de sursis
visoire n’est recevable que si elle est effec-
tuée par une partie à une affaire dont le 1. Il est statué sur la demande par voie d’or-
Tribunal est saisi et si elle se réfère à cette donnance motivée et définitive qui est si-
affaire. gnifiée sans délai aux parties.
3. La demande peut être faite à tout moment 2. L’exécution de l’ordonnance peut être su-
au cours de la procédure de l’affaire en rap- bordonnée à la constitution par le deman-
port avec laquelle elle est formulée. deur d’une caution dont le montant et les
4. La demande indique l’objet du litige, les rai- modalités sont fixés compte tenu des cir-
sons la motivant et les conséquences qui en constances de l’affaire.
935
3. Sauf indication contraire contenue dans l’or- 5. a) Le Tribunal statue sur la demande. b) En
donnance, la mesure provisoire cesse d’avoir cas de rejet de la demande, le Président dé-
effet au moment où l’arrêt qui met fin à l’ins- termine des nouveaux délais pour la pour-
tance est rendu. Le Tribunal peut toutefois suite de l’instance.
annuler ou réviser un arrêt quelconque sur
demande d’une partie ou s’il estime que des PARTIE X :
faits nouveaux justifient cette annulation ou ARRÊTS PAR DÉFAUT
sa révision.
4. L’ordonnance n’a qu’un caractère provi- Règlement 68 - Arrêt par défaut
soire et ne préjuge en rien la décision du
Tribunal statuant sur le principal. 1. Lorsqu’un défendeur, régulièrement mis en
cause, ne répond pas à la demande dans la
Règlement 65 - Rejet de la demande de forme et les délais prescrits, le demandeur
sursis peut demander au Tribunal de lui adjuger
ses conclusions.
Le rejet d’une demande relative à une mesure
provisoire n’empêche pas à la partie l’ayant 2. La demande est signifiée au défendeur ; le
introduite d’en soumettre une nouvelle fondée Président arrête la date où elle sera enten-
sur de faits nouveaux qui lui étaient inconnus due. 3 a) Avant de rendre l’arrêt par défaut,
lors de la première demande. le Tribunal, vérifie si la demande introduc-
tive de l’instance a été présentée dans les
règles, comporte un motif de poursuite
Règlement 66 - Suspension de
et que les formalités appropriées ont été
l’exécution de la mesure provisoire
suivies. b) Tout arrêt par défaut est exécu-
Le Tribunal peut suspendre l’exécution du juge- toire au même titre que tout autre arrêt ou
ment qu’il a rendu au sujet de la mesure exécu- ordonnance du Tribunal.
tée par un Etat ou une institution visée par le
règlement 61 (1) soit d’office soit sur demande Règlement 69 - Recours contre un arrêt
justifiée déposée par une partie affectée par rendu par défaut
l’arrêt.
1. Le défendeur peut opposer un recours à
l’arrêt rendu par défaut.
Règlement 67 - Exceptions
2. Le recours dûment motivé doit être for-
1. Toute partie à la procédure peut, par acte mé dans un délai d’un mois à compter de
séparé, demander au Tribunal de statuer sur la date à laquelle l’arrêt a été signifié au
une exception ou un incident sans engager défendeur et doit être logé dans la forme
le débat sur le fond. prescrite par le règlement 38.
2. Sa demande contient l’exposé des moyens 3. Sur réception de la demande, le Président
de faits et de droit sur lesquels elle est fixe à l’autre partie un délai pour la présen-
fondée, l’ordonnance recherchée par le tation de ses observations.
demandeur et est accompagnée de tous 4. Pour statuer sur le recours du défendeur,
documents à l’appui. le Tribunal examine: i) si le celui-ci a des
3. Dès la présentation de l’acte formant la raisons valables pour expliquer pourquoi il
demande, le Président fixe un délai à l’autre n’a pas fait valoir ses moyens de défense;
partie pour déposer par écrit ses obser- ii) s’il a des motifs de défense valables au
vations et ses conclusions ainsi que tous regard de circonstances concrètes entou-
documents à l’appui. rant l’affaire; iii) sur toute autre fait concret
4. Sauf décision contraire du Tribunal, la suite susceptible d’affecter Finfirmation ou la
de la procédure se fait oralement confirmation de l’arrêt.
936
5. Le Tribunal peut par voie d’un arrêt déci- Règlement 71 - Formation d’une
der d’annuler la décision par défaut ou de demande en révision
débattre du recours.
1. Lorsqu’une partie découvre un fait qui, par
sa nature, aurait pu exercer une influence
PARTIE XI : décisive sur l’arrêt du Tribunal s’il avait été
TIERCE OPPOSITION connu au moment où l’arrêt a été pronon-
cé, elle peut former une demande en révi-
sion de l’arrêt.
Règlement 70 - Procédure
2. Les règlements 38 et 41 s’appliquent à la
1. Tout Etat membre, toute institution ou demande en révision d’un arrêt.
toute personne physique ou morale peut 3. La demande contient les pièces suivantes: a)
déposer une demande pour pouvoir inter- une copie de l’arrêt dont il est fait contes-
venir comme tierce partie dans toute ins- tation; b) les points à propos desquels l’ar-
tance. rêt est attaqué; c) les faits à l’appui de la
2. Toute demandée effectuée au titre du pré- demande en révision.
sent règlement est introduite aussitôt que 4. La demande en révision est déposée dans
possible, au plus tard avant la clôture de un délai de trois (3) mois à compter de la
la procédure écrite ou, en cas de circons- date à laquelle les faits à l’appui de la de-
tances exceptionnelles, soutenue par des mande ont été portés à la connaissance du
motifs légitimes, avant la date arrêtée pour demandeur.
le début de la procédure orale. 5. La requête doit être formée contre toutes
3. La demande doit spécifier: a) l’affaire à la- les parties à l’affaire dont l’arrêt fait l’objet
quelle elle se rapporte; b) l’objet précis de de la demande en révision.
l’intervention; c) l’intérêt, qui doit être de
nature juridique et qui, selon le tiers-oppo- Règlement 72 - Pouvoirs du Tribunal
sant, est suscptible d’être affecté par l’arrêt
rendu dans l’affaire ; d) toute base de com- 1. Le Tribunal examine en session fermée les
pétence ; e) une liste de pièces à l’appui de observations écrites du demandeur et sta-
l’opposition. tue sur la recevabilité de la demande.
4. La demande est formée contre toutes les 2. Si le Tribunal juge la demande recevable, il
parties à l’affaire. examine le fond de la demande et statue
5. Le Tribunal statue sur la recevabilité de de- par voie d’arrêt conformément à la procé-
mande. dure établie aux règlements 63 et 64.
6. Si le Tribunal agrée à la demande visée au 3. La minute de l’arrêt révisé est annexée à
présent règlement, il est fourni au tiers l’original du premier arrêt rendu par le Tri-
opposant des copies des copies des pièces bunal.
de procédure et des documents produits et
il aura le droit de déposer une déclaration
PARTIE XIII :
écrite dans les délais impartis par le Tribu- INTERPRETATION DES ARRETS
nal.
Règlement 73 Demande
PARTIE XII : d’interprétation des arrêts
DEMANDE EN RÉVISION 1. H peut être effectué une demande d’in-
D’UN ARRÊT terprétation d’un arrêt lorsqu’il y a litige
concernant la signification et la portée d’un
arrêt du Tribunal.
937
2. La demande doit être formée contre toutes nal toute affaire dont l’issue doit être réso-
les parties en cause à l’arrêt en question. lue lorsqu’est soulevée toute question de
3. La demande se fait selon les modalités pré- l’ordre de celle visée au paragraphe 1 du
cisées au règlement 33. présent règlement.
4. En outre, la demande spécifie: a) l’arrêt visé;
b) les textes dont l’interprétation est de- Règlement 76 - Communication des
mandée. décisions du Tribunal
5. Le Tribunal donne la possibilité aux parties Les décisions du Tribunal sont communiquées
de soumettre par écrit leurs observations aux cours ou aux tribunaux nationaux ayant
et peut entendre les arguments oraux des fait le renvoi préjudiciel dans leur version origi-
agents, des représentants et des conseillers.
nale, accompagnés, selon que de besoin, de leur
6. Le Tribunal statue par voie d’arrêt sur l’in- traduction dans une des langues de travail du
terprétation de l’arrêt conformément aux Tribunal.
règlements 57 et 58. La minute de cet arrêt
est annexée à la minute de l’arrêt interpré-
té. Règlement 77 - Audience
1. Le Tribunal tient compte du Règlement de
PARTIE XIV :
procédure de la cour ou du tribunal national
EXÉCUTION DES ARRÊTS
qui l’a saisi en ce qui concerne les modalités
de représentation et de comparution des
Règlement 74 - Exécution parties au principal lors de la procédure de
Toute partie demandant la reconnaissance et renvoi préjudiciel.
l’exécution d’un arrêt du Tribunal conformé- 2. Lorsqu’une question posée à titre préju-
ment aux dispositions de l’ article 32 (3) du diciel est pour l’essentiel identique à une
Protocole fournit les pièces suivantes: a) la question sur laquelle le Tribunal a déjà sta-
minute de l’arrêt dûment certifiée conforme tué, celui-ci peut, après avoir informé la juri-
par le Tribunal; b) l’original de la demande ou diction de renvoi et ayant entendu toutes
du compromis qui a saisi le Tribunal de l’affaire. les parties intéressées, statuer par voie
d’ordonnance motivée comportant réfé-
PARTIE XV : rence à l’arrêt déjà rendu sur la question.
RECOURS PRÉJUDICIELS 3. a) Sans préjudice du paragraphe 2, la pro-
cédure devant le Tribunal comprend égale-
Règlement 75 - Renvoi d’une affaire au ment une partie orale. b) Le Tribunal peut
Tribunal par une juridiction nationale toutefois décider autrement après avoir
1. Lorsqu’une question est soulevée devant examiné la question visée au paragraphe 2
une cour ou un tribunal national concer- du présent règlement et en se fondant sur
nant l’application ou l’interprétation du un rapport présenté par un ou plusieurs
Traité ou de ses Protocoles, des directives juges de la juridiction de renvoi, à condition
et des décisions de la Communauté ou des toutefois qu’aucune des parties n’ait de-
Institutions, cette juridiction peut, si elle es- mandé de faire valoir ses droits oralement.
time qu’un jugement sur la question lui est 4. Les frais du renvoi préjudiciel sont détermi-
nécessaire pour pouvoir rendre un juge- nés par la cour ou le tribunal national.
ment, demander au Tribunal de prononcer 5. Lors de cas particuliers, le Tribunal peut, au
un jugement à titre préjudiciel. titre de l’assistance judiciaire, accorder une
2. Une cour ou un tribunal national contre aide destinée à faciliter la représentation ou
le jugement duquel les lois nationales ne la comparution d’une partie.
prévoient aucun recours renvoie au Tribu-
938
d’un arbitre et que celles-ci ne s’accordent pas 4.2 La demande de récusation, fondée sur une
dans les délais impartis, la Cour peut nommer allégation de défaut d’indépendance ou sur
la totalité du tribunal arbitral. tout autre motif, est introduite par l’envoi au
3.2 Les arbitres peuvent être choisis sur la Secrétaire général de la Cour d’une déclaration
liste des arbitres établie par la Cour et mise à précisant les faits et circonstances sur lesquels
jour annuellement. Les membres de la Cour ne est fondée cette demande.
peuvent pas être inscrits sur cette liste. Cette demande doit être envoyée par la partie,
à peine de forclusion, soit dans les trente (30)
3.3 Pour nommer les arbitres, la Cour tient jours suivant la réception par celle-ci de la noti-
compte de la nationalité des parties, du lieu de fication de la nomination ou de la confirmation
résidence de celles-ci et du lieu de résidence de l’arbitre par la Cour, soit dans les trente (30)
de leur conseil et des arbitres, de la langue des jours suivant la date à laquelle la partie intro-
parties, de la nature des questions en litige et, duisant la récusation a été informée des faits
éventuellement, des lois choisies par les parties et circonstances qu’elle évoque à l’appui de sa
pour régir leurs relations. demande de récusation, si cette date est posté-
En vue de procéder à ces désignations, et pour rieure à la réception de la notification susvisée.
établir la liste des arbitres prévue à l’article La Cour se prononce sur la recevabilité, en
3.2., la Cour, quand elle l’estime souhaitable, même temps que, s’il y a lieu, sur le bien fon-
peut prendre au préalable l’avis des praticiens dé de la demande de récusation, après que le
d’une compétence reconnue dans le domaine Secrétaire Général de la Cour a mis l’arbitre
de l’arbitrage commercial international. concerné, les parties et les autres membres
du tribunal arbitral s’il y en a, en mesure de
Article 4 : présenter leurs observations par écrit dans un
délai approprié.
4.1 Tout arbitre nommé ou confirmé par la
Cour doit être et demeurer indépendant des 4.3 Il y a lieu à remplacement d’un arbitre
parties en cause. Il doit poursuivre sa mission lorsque celui-ci est décédé, lorsque la Cour a
jusqu’au terme de celle-ci. admis sa récusation, ou lorsque sa démission a
été acceptée par la Cour.
Avant sa nomination ou sa confirmation par la
Cour, l’arbitre pressenti, auquel il a été donné Lorsque la démission d’un arbitre n’est pas
connaissance des informations sur le litige fi- acceptée par la Cour et que celui-ci refuse
gurant dans la demande d’arbitrage et, si elle cependant de poursuivre sa mission, il y a lieu à
est parvenue, dans la réponse à celle-ci, fait remplacement s’il s’agit d’un arbitre unique ou
connaître par écrit au Secrétaire général de la du Président d’un tribunal arbitral.
Cour les faits ou circonstances qui pourraient Dans les autres cas, la Cour apprécie s’il y a lieu
être de nature à mettre en cause son indépen- au remplacement compte tenu de l’état d’avan-
dance dans l’esprit des parties. cement de la procédure et de l’avis des deux
Dès réception de cette information, le Secré- arbitres qui n’ont pas démissionné. Si la Cour
taire Général de la Cour la communique par estime qu’il n’y a pas lieu à remplacement, la
écrit aux parties et leur fixe un délai pour faire procédure se poursuivra et la sentence pour-
connaître leurs observations éventuelles. rait être rendue malgré le refus de concours de
l’arbitre dont la démission a été refusée.
L’arbitre fait connaître immédiatement par
écrit au Secrétaire général de la Cour et aux La Cour prend sa décision en ayant égard, no-
parties, les faits et circonstances de même na- tamment, aux dispositions de l’article 28, alinéa
ture qui surviendraient entre sa nomination ou 2 ci-après.
sa confirmation par la Cour et la notification de 4.4 Il y a lieu également à remplacement d’un
la sentence finale. arbitre lorsque la Cour constate qu’il est empê-
943
déterminer les droits respectifs des parties et Les provisions ainsi fixées doivent être réglées
statuer sur leurs demandes et conclusions. au Secrétaire Général de la Cour en totalité
10.5 Sauf stipulation contraire, la convention avant la remise du dossier à l’arbitre ; pour les
d’arbitrage donne compétence à l’arbitre pour trois quarts au plus, leur paiement peut être
se prononcer sur toute demande provisoire ou garanti par une caution bancaire satisfaisante.
conservatoire pendant le cours de la procé- 11.3 L’arbitre n’est saisi que des demandes
dure arbitrale. pour lesquelles il a été satisfait entièrement au
Les sentences prononcées dans le cadre de paragraphe 11.2 ci-dessus.
l’alinéa qui précède sont susceptibles de de- Lorsqu’un complément de provision a été
mandes d’exequatur immédiates, si l’exequatur rendu nécessaire, l’arbitre suspend ses travaux
est nécessaire pour l’exécution de ces sen- jusqu’à ce que ce complément ait été versé au
tences provisoires ou conservatoires. Secrétaire général.
Avant la remise du dossier à l’arbitre, et excep-
tionnellement après celle-ci, au cas où l’urgence Article 12 :
des mesures provisoires et conservatoires de- 12.1 Les mémoires, correspondances et notes
mandées ne permettrait pas à l’arbitre de se écrites échangées par les parties, ainsi que
prononcer en temps utile, les parties peuvent toutes pièces annexes, doivent être fournis en
demander de telles mesures à l’autorité judi- autant d’exemplaires qu’il y a d’autres parties
ciaire compétente. plus un pour chaque arbitre et un autre pour
De pareilles demandes, ainsi que les mesures le Secrétaire Général de la Cour, sauf en ce qui
prises par l’autorité judiciaire, sont portées concerne celui-ci pour les pièces annexes qu’il
sans délai à la connaissance de la Cour qui en n’est pas nécessaire de lui adresser, à moins
informe l’arbitre. d’une demande spécifique de sa l’article
12.2 Les mémoires, correspondances et com-
Article 11 : munications émanant du Secrétariat, de l’ar-
11.1 La Cour fixe le montant de la provision de bitre ou des parties, sont valablement faits :
nature à faire face aux frais d’arbitrage entraî- • s’ils sont remis contre reçu ou,
nés par les demandes dont elle est saisie, tels • expédiés par lettre recommandée à
que définis par l’article 24.2a) ci-dessous. l’adresse ou à la dernière adresse connue
Cette provision est ensuite ajustée si le mon- de la partie qui en est destinataire, telle que
tant en litige se trouve modifié d’un quart au communiquée par celle-ci ou par l’autre
moins ou si des éléments nouveaux rendent partie, selon le cas, ou,
nécessaire cet ajustement. • par tous moyens de communication laissant
Des provisions distinctes pour la demande trace écrite, le document original faisant foi
principale et pour la ou les demandes recon- en cas de contestation.
ventionnelles peuvent être fixées si une partie
12.3 La notification ou la communication vala-
en fait la demande.
blement faite est considérée comme acquise
11.2 Les provisions sont dues par parts égales quand elle a été reçue par l’intéressé ou aurait
par le ou les demandeurs et le ou les défen- dû être reçue par l’intéressé ou par son repré-
deurs. Cependant ce versement pourra être ef- sentant.
fectué en totalité par chacune des parties pour
12.4 Les délais fixés par le présent règlement
la demande principale et la demande reconven-
ou par la Cour en application du présent rè-
tionnelle, au cas où l’autre partie s’abstiendrait
glement ou de son règlement intérieur, com-
d’y faire face.
mencent à courir le jour suivant celui où la
946
Si l’une des parties, quoique régulièrement Quand la Cour est saisie sur le plan juridiction-
convoquée, ne se présente pas, l’arbitre, après nel, conformément aux dispositions du chapitre
s’être assuré que la convocation lui est bien III ci-après, de la décision de compétence ou
parvenue, a le pouvoir, à défaut d’excuse valable, d’incompétence prise par une sentence pré-
de procéder néanmoins à l’accomplissement de alable, l’arbitre peut néanmoins poursuivre la
sa mission, le débat étant réputé contradictoire. procédure sans attendre que la Cour se soit
Le procès-verbal d’audition des parties, dûment prononcée.
signé, est adressé en copie au Secrétaire Géné-
ral de la Cour. Article 22 :
19.2 L’arbitre peut statuer sur pièces si les par- 22.1 Sauf accord contraire des parties, et sous
ties le demandent ou l’acceptent. réserve qu’un tel accord soit admissible au re-
gard de la loi applicable, toutes les sentences
19.3 L’arbitre peut nommer un ou plusieurs doivent être motivées.
experts, définir leur mission, recevoir leurs rap-
ports et les entendre en présence des parties 22.2 Elles sont réputées rendues au siège de
ou de leurs conseils. l’arbitrage et au jour de leur signature après
l’examen de la Cour.
19.4 L’arbitre règle le déroulement des au-
diences. Celles-ci sont contradictoires. 22.3 Elles doivent être signées par l’arbitre, en
ayant égard, le cas échéant, aux dispositions des
Sauf accord de l’arbitre et des parties, elles ne articles 4.3 et 4.4 ci-dessus.
sont pas ouvertes aux personnes étrangères à
la procédure. Si trois arbitres ont été désignés, la sentence
est rendue à la majorité. A défaut de majorité,
Article 20 : le Président du tribunal arbitral statuera seul.
Si les parties se mettent d’accord au cours de La sentence est alors signée, selon le cas, par
la procédure arbitrale, elles peuvent demander les trois membres du tribunal arbitral, ou par le
à l’arbitre que cet accord soit constaté en la Président seul.
forme d’une sentence rendue d’accord parties. Au cas où la sentence a été rendue à la majori-
té, le refus de signature de l’arbitre minoritaire
Article 21 : n’affecte pas la validité de la sentence.
21.1 Si une des parties entend contester la 22.4 Tout membre du tribunal arbitral peut
compétence de l’arbitre pour connaître de remettre au Président de celui-ci son opinion
tout ou partie du litige, pour quelque motif que particulière pour être jointe à la sentence.
ce soit, elle doit soulever l’exception dans les
mémoires prévus aux articles 6 et 7 ci-dessus, Article 23 :
et, au plus tard, au cours de la réunion prescrite
23.1 Les projets de sentences sur la compé-
à l’article 15.1 ci-dessus.
tence, de sentences partielles qui mettent un
21.2 A tout moment de l’instance l’arbitre peut terme à certaines prétentions des parties, et de
examiner d’office sa propre compétence pour sentences définitives sont soumis à l’examen
des motifs d’ordre public sur lesquels les par- de la Cour avant signature.
ties sont alors invitées à présenter leurs obser-
Les autres sentences ne sont pas soumises à un
vations.
examen préalable, mais seulement transmises à
21.3 L’arbitre peut statuer sur l’exception d’in- la Cour pour information.
compétence soit par une sentence préalable,
23.2 La Cour ne peut proposer que des modi-
soit dans une sentence finale ou partielle après
fications de pure forme.
débats au fond.
949
Elle donne en outre à l’arbitre les indications 25.3 Par le fait de la notification ainsi effectuée,
nécessaires à la liquidation des frais d’arbitrage, les parties renoncent à toute autre notification
et notamment fixe le montant des honoraires ou dépôt à la charge de l’arbitre.
de l’arbitre.
Article 26 :
Article 24 : Toute demande en rectification d’erreurs ma-
24.1 La sentence finale de l’arbitre, outre la dé- térielles d’une sentence, ou en interprétation
cision sur le fond, liquide les frais de l’arbitrage de celle-ci, ou en complément de la sentence
et décide à laquelle des parties le paiement en qui aurait omis de statuer sur une demande qui
incombe, ou dans quelle proportion ils sont était soumise à l’arbitre, doit être adressée au
partagés entre elles. Secrétaire Général de la Cour dans les 45 jours
de la notification de la sentence.
24.2 Les frais de l’arbitrage comprennent :
Le Secrétaire Général communique, dès récep-
a) les honoraires de l’arbitre et les frais admi- tion, la requête à l’arbitre et à la partie adverse
nistratifs fixés par la Cour, les frais éventuels en accordant à celle-ci un délai de 30 jours
de l’arbitre, les frais de fonctionnement du pour adresser ses observations au demandeur
tribunal arbitral, les honoraires et frais des et à l’arbitre.
experts en cas d’expertise. Au cas où le Secrétaire Général pour un motif
Les honoraires des arbitres et les frais ad- quelconque, ne pourrait pas transmettre la de-
ministratifs de la Cour sont fixés confor- mande à l’arbitre qui a statué, la Cour désigne-
mément à un barème établi par l’Assem- rait après observations des parties, un nouvel
blée générale de la Cour et approuvé par arbitre.
le Conseil des ministres de l’OHADA sta- Après examen contradictoire du point de vue
tuant dans les conditions prévues à l’article des parties et des pièces qu’elles ont éventuel-
4 du Traité ; lement soumises, le projet de sentence doit
b) les frais normaux exposés par les parties être adressé pour l’examen préalable prévu à
pour leur défense, selon l’appréciation qui l’article 23 dans les 60 jours de la saisine de
est faite par l’arbitre des demandes formu- l’arbitre.
lées sur ce point par les parties. La procédure qui précède ne comporte pas
d’honoraires sauf dans le cas prévu au 3ème
24.3 Si les circonstances de l’espèce le rendent
alinéa. Quant aux frais, s’il en est, ils sont sup-
exceptionnellement nécessaire, la Cour peut portés par la partie qui a formé la requête si
fixer les honoraires de l’arbitre à un montant celle-ci est rejetée entièrement. Dans le cas
supérieur ou inférieur à ce qui résulterait de contraire, ils sont partagés entre les parties
l’application du barème. dans la proportion fixée pour les frais d’arbi-
trage dans la sentence, objet de la requête.
Article 25 :
25.1 La sentence rendue, le Secrétaire Général Article 27 :
en notifie aux parties le texte signé de l’arbitre, Les sentences arbitrales rendues conformé-
après que les frais d’arbitrage visés à l’article ment aux dispositions du présent règlement,
24.2 a) ci-dessus, ont été réglés intégralement ont l’autorité définitive de la chose jugée sur le
au Secrétaire Général par les parties ou l’une territoire de chaque Etat-partie, au même titre
d’entre elles. que les décisions rendues par les juridictions
de l’Etat.
25.2 Des copies supplémentaires certifiées
conformes par le Secrétaire Général de la Elles peuvent faire l’objet d’une exécution for-
Cour sont à tout moment délivrées aux parties cée sur le territoire de l’un quelconque des
qui en font la demande, et à elles seulement. Etats-Parties.
950
Article 1er
Article 32 :
1. La période de fonctions des membres de
Le recours en révision contre les sentences ar-
la Cour commence à courir le 1er janvier
bitrales et contre les arrêts de la Cour lorsque
de l’année suivant leur élection. Toutefois,
celle-ci a statué au fond conformément à l’ar-
la période de fonctions des juges élus lors
ticle 29.5 1er alinéa ci-dessus, est ouvert, dans
de la première élection commence à courir
les cas et sous les conditions prévues par l’ar-
60 jours après cette élection. La période de
ticle 49 du règlement de procédure de la Cour.
fonctions d’un juge élu en remplacement
d’un autre juge, conformément à l’article 35
Article 33 :
du traité, commence à compter de la décla-
La tierce opposition contre les sentences arbi- ration solennelle prévue par l’article 34 du
trales et contre les arrêts de la Cour, lorsque traité.
celle-ci a statué au fond conformément à 2. Conformément à l’article 31 du traité, les
l’article 29.5 1er alinéa ci-dessus, est ouverte, juges sont élus pour sept ans renouvelables
dans les cas et sous les conditions prévues par une fois. Le mandat des juges lors de la pre-
l’article 47 du règlement de procédure. mière élection inclut en outre la période
allant de la date de cette élection au 31 de
Article 34 : l’élection.
Le présent règlement d’arbitrage entrera en
vigueur trente (30) jours après sa signature. Il Article 2 :
sera publié au Journal Officiel de l’OHADA. Il 1. Dans l’exercice de leurs fonctions, les
sera également publié au Journal Officiel des membres de la Cour sont égaux, indépen-
Etats-Parties ou par tout autre moyen appro- damment de l’âge, de la date d’élection ou
prié. de l’ancienneté de leurs fonctions.
952
2. Sous réserve des dispositions des para- 2. Si le membre de la Cour qui démissionne
graphes 4 et 5 du présent article, les est le Président, il fait connaître sa décision
membres de la Cour prennent rang selon la à la Cour. Le premier Vice-Président en
date à laquelle ils sont entrés en fonctions informe le Secrétaire permanent. Pour le
conformément à l’article 1er du présent surplus, la procédure prévue au paragraphe
Règlement. 1er du présent article est applicable.
3. Les membres de la Cour entrés en fonc-
tions à la même date prennent rang entre Article 5 :
eux selon leur âge. 1. Si un membre de la Cour a cessé de rem-
4. Tout membre de la Cour réélu pour une plir ses fonctions pour toute autre cause
nouvelle période de fonctions suivant im- qu’une absence de caractère temporaire,
médiatement la précédente conserve son ou s’il n’est plus en mesure de remplir les-
rang. dites fonctions et si, par suite, l’application
5. Pendant la durée de leur mandat, le Prési- de l’article 35 du traité est envisagée, le
dent, le Premier Vice-Président et le deu- membre de la Cour intéressé en est infor-
xième Vice-Président prennent rang avant mé par le Président, dans une communica-
les autres membres de la Cour. tion écrite qui expose les raisons pour les-
quelles la procédure est engagée et indique
Article 3 : tous les éléments de preuve s’y rapportant.
1. Lors de son entrée en fonctions, tout La possibilité lui est ensuite offerte à une
membre de la Cour doit faire devant celle- séance privée de la Cour de présenter ses
ci en audience publique la déclaration sui- observations. A une séance privée ulté-
vante : «Je déclare solennellement que j’exer- rieure tenue hors la présence du membre
cerai bien et fidèlement mes fonctions de juge de la Cour intéressé, la question est discu-
en tout honneur et en toute impartialité et que tée; chaque membre de la Cour donne son
j’observerai scrupuleusement le secret des déli- avis et, si la demande en est faite, il est pro-
bérations.» cédé à un vote.
2. A l’occasion de la première nomination de 2. Si le membre de la Cour concerné par le
l’ensemble des membres de la Cour, cette paragraphe 1er est le Président, celui-ci en
déclaration est faite, à la séance publique est informé par le premier Vice-Président
d’installation solennelle de celle-ci, devant qui applique ensuite la procédure prévue
le Président du Conseil des Ministres de audit paragraphe 1er.
l’OHADA.
3. Un membre de la Cour réélu ne renouvelle CHAPITRE II :
sa déclaration que si sa nouvelle période de DE LA PRÉSIDENCE
fonctions ne suit pas immédiatement la pré-
cédente. Article 6
1. La Cour élit son Président pour une du-
Article 4 :
rée de trois ans et six mois, sans que cette
1. La démission d’un membre de la Cour est durée puisse excéder celle du mandat de
adressée par écrit au Président de la Cour l’intéressé en tant que membre de la Cour.
qui en informe le Secrétaire Permanent de 2. Si le Président cesse de faire partie de la
l’OHADA. Cour ou démissionne de ses fonctions
Ce dernier déclare le siège vacant et le avant le terme normal de celles-ci, il est
Conseil procède au remplacement confor- procédé à son remplacement pour la pé-
mément à l’article 35 du traité. riode restant à courir.
953
les candidats et indiquer notamment leur paraphé par le Président, sur lequel sont
âge, leur nationalité, les fonctions qu’ils ont inscrits à la suite et dans l’ordre de leur
exercées dans le passé et leurs occupations présentation tous les actes de procédure
actuelles. et les pièces déposées à l’appui.
4. Le Président communique aux membres 2. Mention de l’inscription au registre est faite
de la Cour la liste des candidats et sollicite par le Greffier en chef sur les originaux et,
l’avis de la Cour sur ces candidatures. à la demande des Parties, sur les copies
qu’elles présentent à cet effet.
Article 11 3. Les inscriptions au registre et les mentions
Avant d’entrer en fonctions, le Greffier en chef prévues au paragraphe précédent consti-
fait devant la Cour la déclaration suivante : «Je tuent des actes authentiques.
déclare solennellement que j’exercerai en toute 4. Les modalités selon lesquelles le registre
loyauté, discrétion et conscience les fonctions qui est tenu sont déterminées par les instruc-
m’ont été confiées en ma qualité de Greffier en tions prévues à l’article 15 du présent Rè-
chef de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage glement.
et que j’observerai scrupuleusement le secret atta- 5. Tout intéressé peut consulter le registre
ché à mes fonctions.» au Greffe et en obtenir des copies ou des
extraits suivant le tarif du Greffe établi par
Article12 : la Cour sur proposition du Greffier en chef.
6. Un avis est publié au Journal officiel de
1. Le Greffier en chef exerce l’ensemble de
l’OHADA indiquant la date de l’inscription
ses fonctions sous l’autorité du Président.
de la requête introductive d’instance, les
2. Le Greffier en chef assure le secrétariat de noms et domiciles des Parties et l’objet du
la Cour. Il assiste la Cour dans l’accomplis- litige.
sement de ses fonctions. Il est responsable
de l’organisation et des activités du Greffe. Toute Partie à l’instance peut en outre obtenir,
3. Il sert d’intermédiaire pour les communi- suivant le tarif du Greffe, des copies des actes
cations, notifications ou significations éma- de procédure, ainsi que des expéditions des
nant de la Cour ou adressées à celle-ci ordonnances et des arrêts.
au sujet des affaires portées ou à porter
devant elle. Article 14 :
4. Il a la garde des sceaux. Il a la responsabilité La Cour peut décider qu’un ou plusieurs Gref-
des archives et prend soin des publications fiers adjoints seront chargés d’assister le Gref-
de la Cour. fier en chef et de le remplacer dans les limites
5. Il assure la responsabilité de tous les travaux fixées par les instructions prévues à l’article 15
administratifs et en particulier de la comp- du présent Règlement. Les emplois correspon-
tabilité et de la gestion financière. dants seront pourvus par le Président sur pro-
6. Il assiste en personne aux séances de la position du Greffier en chef.
Cour et fait établir les procès-verbaux de
ses séances. Article 15 :
7. Le Président peut à tout moment, après avis Des instructions pour le Greffe sont préparées
de la Cour, confier d’autres fonctions au par le Greffier en chef et approuvées par le
Greffier en chef. Président, après avis de la Cour.
Article 13 : Article 16 :
1. Il est tenu au Greffe, sous la responsabi- 1. Le Greffier en chef ne peut être relevé de
lité du Greffier en chef, un registre coté et ses fonctions que s’il n’est pas en mesure
955
Article 24 : CHAPITRE II :
Les significations prévues au présent Règle- DE LA PROCÉDURE ÉCRITE
ment sont faites soit par envoi postal recom-
mandé, avec accusé de réception, d’une copie Article 27 :
de l’acte à signifier, soit par remise de cette 1. L’original de tout acte de procédure doit
copie contre reçu. Les copies sont dressées et être signé par l’avocat de la Partie. Cet acte,
certifiées conformes par le Greffier en chef. accompagné de toutes les annexes qui y
sont mentionnées, est présenté avec sept
Article 25 : copies pour la Cour et autant de copies
1. Lorsqu’un acte ou une formalité doit en qu’il y a de Parties en cause. Ces copies
vertu du traité ou du présent Règlement sont certifiées conformes par la Partie qui
être accompli avant l’expiration d’un délai, les dépose.
celui-ci a pour origine la date de l’acte, de 2. Tout acte de procédure est daté. Au regard
l’événement, de la décision ou de la signi- des délais de procédure, seule la date de
fication qui fait courir ce délai. Le jour au dépôt au Greffe sera prise en considéra-
cours duquel survient cet acte, cet événe- tion.
ment, cette décision ou cette signification 3. A tout acte de procédure est annexé un
n’est pas compris dans le délai. dossier, contenant les pièces et documents
2. Lorsqu’un délai est exprimé en mois ou en invoqués à l’appui et accompagné d’un bor-
année, ce délai expire le jour du dernier dereau de ces pièces et documents.
mois ou de la dernière année qui porte le 4. Si, en raison du volume d’une pièce ou d’un
même quantième que le jour de l’acte, de document, il n’en est annexé à l’acte que
l’événement, de la décision ou de la signifi- des extraits, la pièce ou le document en-
cation qui fait courir le délai. A défaut d’un tier ou une copie complète est déposé au
quantième identique, le délai expire le der- Greffe.
nier jour du mois.
3. Les délais comprennent les jours fériés Article 28 :
légaux, les samedis et les dimanches. 1. Lorsque la Cour est saisie par l’une des
4. Tout délai expire le dernier jour à 24 Parties à l’instance par la voie du recours en
heures. Le délai qui expirerait normalement cassation prévu au troisième ou quatrième
un samedi, un dimanche ou un jour férié lé- alinéa de l’article 14 du traité, le recours est
gal dans le pays où l’acte ou la formalité doit présenté au Greffe dans les deux mois de
être accompli est prorogé jusqu’au premier la signification de la décision attaquée par
jour ouvrable suivant. La liste de ces jours l’avocat du requérant dans les conditions
fériés sera dressée par la Cour et sera pu- fixées à l’article 23. Le recours contient :
bliée au Journal officiel de l’OHADA. a) les nom et domicile du requérant;
5. Les délais de procédure, en raison de la dis- b) les noms et domiciles des autres Parties
tance, sont établis par une décision de la à la procédure devant la juridiction na-
Cour publiée au Journal officiel de l’OHA- tionale et de leur avocat;
DA. c) les conclusions du requérant et les
moyens invoqués à l’appui de ces
Article 26 :
conclusions.
Dès saisine de la Cour, le Président désigne un Le recours indique les actes uniformes ou
juge rapporteur chargé de suivre l’instruction les Règlements prévus par le traité dont
de l’affaire et de faire rapport à la Cour. l’application dans l’affaire justifie la saisine
de la Cour.
957
CHAPITRE III : • les noms des juges qui y ont pris part, ainsi
DE LA PROCÉDURE ORALE que celui du Greffier;
• l’indication des Parties;
Article 34 : • les noms des avocats des Parties;
1. La procédure devant la Cour est essentiel- • les conclusions des Parties;
lement écrite. Toutefois la Cour peut, à la • l’exposé sommaire des faits;
demande de l’une des Parties, organiser • les motifs;
dans certaines affaires une procédure orale. • le dispositif, y compris la décision relative
2. En pareil cas, le Greffier en chef informe les aux dépens.
Parties de la décision prise et de la date de
l’audience, telle que fixée par le Président. Article 40 :
1. L’arrêt est rendu en audience publique, les
Article 35 :
Parties dûment convoquées.
L’audience est publique, à moins qu’il n’en soit 2. La minute de l’arrêt est signée par le Pré-
décidé autrement par la Cour. La décision de sident et le Greffier en chef. Elle est scel-
huis clos comporte défense de publication des lée et déposée au Greffe. Copie certifiée
débats. conforme en est signifiée à chacune des
Parties. Celles-ci peuvent obtenir une
Article 36 : grosse de l’arrêt au tarif fixé par la Cour.
Le Président dirige les débats et exerce la police
de l’audience. Il détermine l’ordre dans lequel Article 41 :
les Parties sont appelées à prendre la parole. L’arrêt a force obligatoire à compter du jour de
son prononcé.
Article 37 :
Le Président peut, au cours des audiences, po- Article 42 :
ser des questions aux Parties. La même faculté Un recueil de la jurisprudence de la Cour est
appartient à chaque juge avec l’autorisation du publié par les soins du Greffier en chef sous le
Président. contrôle du Président ou du juge qu’il a délé-
gué à cet effet.
Article 38 :
1. Le Greffier en chef établit un procès-verbal CHAPITRE V :
de chaque audience. Ce procès-verbal est DES DÉPENS
signé par le Président et par le Greffier en Article 43 :
chef. Il constitue un acte authentique. 1. Il est statué sur les dépens dans l’arrêt qui
2. Les Parties peuvent prendre connaissance met fin à l’instance.
au Greffe de tout procès-verbal et en obte- 2. Sont considérées comme dépens récupé-
nir copie à leurs frais. rables :
a) les droits de Greffe;
CHAPITRE IV : b) les frais indispensables exposés par les
DES ARRÊTS DE LA COUR Parties aux fins de la procédure, notam-
ment les frais de déplacement et de
Article 39 :
séjour et la rémunération des avocats,
L’arrêt de la Cour contient : selon le tarif fixé par la Cour;
• l’indication qu’il est rendu par la Cour; c) les frais qu’une Partie a dû exposer aux
• la date du prononcé; fins d’exécution forcée suivant le tarif
959
3. La Cour peut subordonner l’ouverture de le soin de juger une affaire soulevant des ques-
la procédure en révision à l’exécution pré- tions relatives à l’application des actes uni-
alable de l’arrêt. formes, cette juridiction est immédiatement
4. La demande en révision doit être formée dessaisie. Elle transmet à la Cour l’ensemble du
dans un délai de trois mois à compter du dossier de l’affaire, avec une copie de la déci-
jour où le demandeur a eu connaissance du sion de renvoi. Dès réception de ce dossier, les
fait sur lequel la demande en révision est Parties sont avisées de cette transmission par
basée. la Cour.
5. Aucune demande en révision ne pourra être
Les dispositions des articles 23 à 50 du présent
formée après l’expiration d’un délai de dix
Règlement sont applicables sous réserve des
ans à dater de l’arrêt.
adaptations imposées par le mode de saisine.
Article 50 :
1. Les dispositions des articles 23 et 27 du CHAPÎTRE XI :
présent Règlement sont applicables à la DU RECOURS PRÉVU À L’ARTICLE
demande en révision. Celle-ci doit en outre 18 DU TRAITÉ
contenir les indications nécessaires pour
établir que les conditions fixées à l’article Article 52 :
49 sont remplies.
2. La demande en révision est formée contre 1. Lorsque la Cour est saisie, conformément à
toutes les Parties à l’arrêt dont la révision l’article 18 du traité, d’un recours tendant
est demandée. à l’annulation d’un jugement par lequel une
3. Ces dernières ont le droit de présenter des juridiction nationale statuant en cassation
observations écrites sur la recevabilité de aurait méconnu la compétence de la Cour,
la requête. Ces observations sont commu- ce recours est immédiatement signifié par
niquées à la Partie dont émane la demande. le Greffier en chef à toutes les Parties à la
4. Avant de rendre son arrêt sur la recevabilité procédure devant la juridiction nationale.
de la demande, la Cour peut donner à nou- 2. Chacune de ces Parties peut présenter
veau aux Parties la possibilité de présenter un mémoire dans un délai de trois mois à
leurs vues à ce sujet. compter de la signification du recours.
5. Si la demande est déclarée recevable, la 3. Les mémoires ainsi déposés sont commu-
Cour fixe les délais pour toute procédure niqués au requérant et aux autres Parties.
ultérieure qu’elle estime nécessaire pour se Ceux-ci peuvent présenter un nouveau
prononcer sur le fond de la demande. mémoire dans le délai fixé par le Président.
6. La minute de l’arrêt portant révision est Ce dernier décide en outre s’il y a lieu à
annexée à la minute de l’arrêt révisé. Men- audience.
tion de l’arrêt portant révision est faite en 4. Si la Cour décide que la juridiction nationale
marge de la minute de l’arrêt révisé. s’est déclarée compétente à tort, la déci-
sion rendue par cette juridiction est répu-
tée nulle et non avenue.Toute Partie devant
CHAPITRE X :
ladite juridiction peut dans les deux mois
DU RENVOI PAR LE JUGE
de la signification du jugement de la Cour
NATIONAL
saisir cette dernière d’un recours en cas-
Article 51 : sation contre la décision du juge du fond
dans les conditions prévues à l’article 14
Lorsque la Cour est saisie conformément aux
du traité et aux articles 23 à 50 du présent
articles 14 et 15 du traité par une juridiction
Règlement.
nationale statuant en cassation qui lui renvoie
962
et des facilités reconnues par le Droit In- 2. La Conférence veille à ce que la compo-
ternational et nécessaires à l’accomplisse- sition de la Cour reflète une répartition
ment de leurs fonctions, de leurs devoirs géographique équitable ainsi que les grands
et de leurs obligations en rapport avec la systèmes juridiques.
Cour. 3. Lors des élections, la Conférence veille
à ce que la représentation adéquate des
ARTICLE 11 : COMPOSITION DE LA deux sexes soit assurée.
COUR
1. La Cour se compose de onze juges, res- ARTICLE 15 : MANDAT DES JUGES
sortissants des Etats Membres de l’OUA, 1. Les juges à la Cour sont élus pour une
élus à titre personnel parmi des juristes période de six ans et sont rééligibles une
jouissant d’une très haute autorité morale, seule fois. Toutefois, le mandat de quatre
d’une compétence et expérience juridique, juges élus lors de la première élection
judiciaire ou académique reconnue dans prend fin au bout de deux ans et le mandat
le domaine des Droits de l’Homme et des de quatre autres prend fin au bout de
Peuples. quatre ans.
2. La Cour ne peut comprendre plus d’un 2. Les juges dont le mandat prend fin au terme
juge de la même nationalité. des périodes initiales de deux et quatre
ans sont tirés au sort par le Secrétaire
ARTICLE 12 : CANDIDATURES Général de l’OUA, immédiatement après
1. Chaque Etat partie au Protocole peut la première élection.
présenter jusqu’à trois candidats dont au 3. Le juge élu pour remplacer un autre juge
moins deux doivent être ressortissants de dont le mandat n’est pas arrivé à terme
l’Etat qui les présente. achève la portion du mandat de son
2. Lors de la présentation des candidatures, il prédécesseur qui reste à courir.
sera dûment tenu compte de la représen- 4. Tous les juges, à l’exception du Président,
tation adéquate des deux sexes. exercent leurs fonctions à temps partiel.
Cependant, la Conférence peut modifier
ARTICLE 13 : LISTE DES CANDIDATS cette décision si elle le juge nécessaire.
1. Dès l’entrée en vigueur du présent Proto-
ARTICLE 16 : SERMENT
cole, le Secrétaire Général de l’OUA invite
les Etats parties au Protocole à procéder, Après leur élection, les juges prêtent serment
dans un délai de quatre-vingt-dix (90) d’exercer leurs fonctions en toute impartialité
jours, à la présentation des candidatures et loyauté.
au poste de juge à la Cour.
2. Le Secrétaire Général de l’OUA dresse la ARTICLE 17 : INDEPENDANCE DES
liste alphabétique des candidats présentés JUGES
et la communique aux Etats membres de 1. L’indépendance des juges est pleinement
l’OUA, au moins trente (30) jours avant assurée conformément au Droit Interna-
la session suivante de la Conférence des tional.
Chefs d’Etat et de Gouvernement de 2. Les juges ne peuvent siéger dans une af-
l’OUA (ci-après dénommée «la Confé- faire dans laquelle ils sont antérieurement
rence»). intervenus comme agents, conseils, ou avo-
cats de l’une des parties, membre d’un tri-
ARTICLE 14 : ELECTIONS bunal national ou international, d’une com-
1. Les juges à la Cour sont élus au scrutin mission d’enquête, ou à tout autre titre. En
secret par la Conférence sur la liste visée à cas de doute sur la réalité de cette inter-
l’article 13(2) du présent Protocole. vention, la Cour tranche.
966
3. Dès leur élection et pendant toute la 2. Le Président exerce ses fonctions à plein
durée de leur mandat, les juges à la Cour temps. Il réside au lieu du siège de la Cour.
jouissent des privilèges et immunités re- 3. Les fonctions du Président ainsi que celles
connus en Droit International au person- du Vice-président sont déterminées dans
nel diplomatique. le Règlement Intérieur de la Cour.
4. Les juges à la Cour ne peuvent, à aucun
moment, même après l’expiration de leur ARTICLE 22 : RECUSATION
mandat, être poursuivis en raison des Au cas où un juge possède la nationalité d’un
votes ou des opinions émis dans l’exercice Etat partie à une affaire, il se récuse.
de leurs fonctions.
ARTICLE 23 : QUORUM
ARTICLE 18 : INCOMPATIBILITE
Pour l’examen de chaque affaire portée devant
Les fonctions de juge à la Cour sont incompa-
elle, la Cour siège avec un quorum d’au moins
tibles avec toutes autres activités de nature à
sept juges.
porter atteinte aux exigences d’indépendance
ou d’impartialité liées à la fonction et telles que
stipulées dans le Règlement Intérieur. ARTICLE 24 : GREFFE DE LA COUR
1. La Cour désigne son Greffier et les
ARTICLE 19 : FIN DU MANDAT DU autres fonctionnaires du Greffe parmi
JUGE les ressortissants des Etats membres de
l’OUA, conformément aux dispositions de
1. Un juge ne peut être suspendu ou relevé
son Règlement Intérieur.
de ses fonctions que si, de l’avis unanime
2. Le Greffier réside au lieu du siège de la
des autres juges à la Cour, il a cessé de
Cour.
répondre aux conditions requises.
2. La décision de la Cour est définitive à ARTICLE 25 : SIEGE DE LA COUR
moins que la Conférence n’en décide
autrement lors de sa session suivante. 1. Le siège de la Cour est établi dans un Etat
partie au Protocole par la Conférence. La
ARTICLE 20 :VACANCE DE SIEGE Cour peut toutefois siéger sur le territoire
1. En cas de décès ou de démission d’un juge de tout Etat membre de l’OUA sur décision
à la Cour, le Président de la Cour informe de la majorité de ses membres et avec
immédiatement le Secrétaire Général de l’agrément préalable de l’Etat concerné.
l’OUA qui déclare le siège vacant à partir 2. La Conférence peut décider, après avis de
de la date du décès ou de celle à laquelle la la Cour, de changer le siège de celle-ci.
démission prend effet. ARTICLE 26 : PREUVES
2. La Conférence procède au remplacement
du juge dont le siège est devenu vacant à 1. La Cour procède à l’examen contradic-
moins que le mandat restant soit inférieur toire des requêtes qui lui sont soumises et,
à cent quatre-vingts (180) jours s’il y a lieu, à une enquête. Les Etats inté-
3. La même procédure et les mêmes consi- ressés fournissent toutes les facilités né-
dérations définies aux articles 12, 13 et cessaires à la conduite efficace de l’affaire.
14 du présent Protocole sont applicables 2. La Cour reçoit tous moyens de preuves
pour pourvoir aux sièges vacants. (écrites ou orales) qu’elle juge appropriées
et sur lesquelles elle fonde ses décisions.
ARTICLE 21 : PRESIDENCE DE LA
COUR ARTICLE 27 : DECISIONS DE LA
COUR
1. La Cour élit son Président et son Vice-
Président pour une période de deux ans 1. Lorsqu’elle estime qu’il y a eu violation
renouvelable une seule fois. d’un droit de l’homme ou des peuples, la
967
7. Les déclarations faites en application de Reconnaissant que des crimes d’une telle gra-
l’alinéa (6) ci-dessus sont déposées auprès vité menacent la paix, la sécurité et le bien-être
du Secrétaire Général de l’OUA qui trans- du monde,
met une copie aux Etats parties.
Affirmant que les crimes les plus graves qui
ARTICLE 35 : AMENDEMENTS touchent l’ensemble de la communauté inter-
nationale ne sauraient rester impunis et que
1. Le présent Protocole peut être amendé
leur répression doit être effectivement assurée
si un Etat partie adresse à cet effet une
demande écrite au Secrétaire Général de par des mesures prises dans le cadre national
l’OUA. La Conférence peut approuver, à la et par le renforcement de la coopération inter-
majorité absolue, le projet d’amendement nationale,
lorsque tous les Etats parties au présent Déterminés à mettre un terme à l’impunité des
Protocole en auront été dûment avisés et auteurs de ces crimes et à concourir ainsi à la
après avis de la Cour. prévention de nouveaux crimes,
2. La Cour peut également, si elle juge né-
Rappelant qu’il est du devoir de chaque État
cessaire, par l’intermédiaire du Secrétaire
de soumettre à sa juridiction criminelle les res-
Général de l’OUA, proposer des amende-
ments au présent Protocole. ponsables de crimes internationaux,
3. L’amendement entre en vigueur pour Réaffirmant les buts et principes de la Charte
chaque Etat qui l’aura accepté trente (30) des Nations Unies et, en particulier, que tous les
jours après la notification de cette accep- États doivent s’abstenir de recourir à la menace
tation au Secrétaire Général de l’OUA. ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité
territoriale ou l’indépendance politique de tout
État, soit de toute autre manière incompatible
IV. COUR PENALE avec les buts des Nations Unies,
INTERNATIONALE (CPI) Soulignant à cet égard que rien dans le pré-
sent Statut ne peut être interprété comme
TRAITÉ DE ROME DU 17 autorisant un État Partie à intervenir dans un
JUILLET 1998 PORTANT conflit armé relevant des affaires intérieures
d’un autre État,
STATUT DE LA COUR PÉNALE
INTERNATIONALE Déterminés, à ces fins et dans l’intérêt des
générations présentes et futures, à créer une
(Ratifié par le Décret-loi n° 00/3/2000 du 30
cour pénale internationale permanente et indé-
mars 2002) – Ce traité n’a pas fait l’objet
pendante reliée au système des Nations Unies,
d’une publication au journal officiel ayant compétence à l’égard des crimes les plus
graves qui touchent l’ensemble de la commu-
PRÉAMBULE
nauté internationale,
Conscients que tous les peuples sont unis par
Soulignant que la cour pénale internationale
des liens étroits et que leurs cultures forment
dont le présent Statut porte création est com-
un patrimoine commun, et soucieux du fait que
plémentaire des juridictions criminelles natio-
cette mosaïque délicate puisse être brisée à
nales,
tout moment,
Résolus à garantir durablement le respect de
Ayant à l’esprit qu’au cours de ce siècle, des
la mise en œuvre de la justice internationale,
millions d’enfants, de femmes et d’hommes ont
sont convenus de ce qui suit :
été victimes d’atrocités qui défient l’imagina-
tion et heurtent profondément la conscience
humaine,
969
après commis dans le cadre d’une attaque b) Par extermination, on entend notam-
généralisée ou systématique lancée contre ment le fait d’imposer intentionnelle-
une population civile et en connaissance de ment des conditions de vie, telles que la
cette attaque : privation d’accès à la nourriture et aux
a) Meurtre; médicaments, calculées pour entraîner
b) Extermination; la destruction d’une partie de la popu-
lation;
c) Réduction en esclavage;
c) Par réduction en esclavage, on entend
d) Déportation ou transfert forcé de popu-
le fait d’exercer sur une personne l’un
lation;
ou l’ensemble des pouvoirs liés au droit
e) Emprisonnement ou autre forme de de propriété, y compris dans le cadre
privation grave de liberté physique en de la traite des être humains, en parti-
violation des dispositions fondamen- culier des femmes et des enfants à des
tales du droit international; fins d’exploitation sexuelle;
f) Torture; d) Par déportation ou transfert forcé de
g) Viol, esclavage sexuel, prostitution for- population, on entend le fait de dépla-
cée, grossesse forcée, stérilisation for- cer des personnes, en les expulsant ou
cée et toute autre forme de violence par d’autres moyens coercitifs, de la
sexuelle de gravité comparable; région où elles se trouvent légalement,
h) Persécution de tout groupe ou de toute sans motifs admis en droit international;
collectivité identifiable pour des motifs e) Par torture, on entend le fait d’infliger
d’ordre politique, racial, national, eth- intentionnellement une douleur ou des
nique, culturel, religieux ou sexiste au souffrances aiguës, physiques ou men-
sus du paragraphe 3, ou en fonction tales, à une personne se trouvant sous
d’autres critères universellement re- sa garde ou sous son contrôle; l’accep-
connus comme inadmissibles en droit tion de ce terme ne s’étend pas à la
international, en corrélation avec tout douleur ou aux souffrances résultant
acte visé dans le présent paragraphe ou uniquement de sanctions légales, inhé-
tout crime relevant de la compétence rentes à ces sanctions ou occasionnées
de la Cour; par elles;
i) Disparitions forcées; f) Par grossesse forcée, on entend la
j) Apartheid; détention illégale d’une femme mise
k) Autres actes inhumains de caractère enceinte de force, dans l’intention de
analogue causant intentionnellement modifier la composition ethnique d’une
de grandes souffrances ou des atteintes population ou de commettre d’autres
graves à l’intégrité physique ou à la san- violations graves du droit internatio-
té physique ou mentale. nal. Cette définition ne peut en aucune
manière s’interpréter comme ayant une
2 Aux fins du paragraphe 1 : incidence sur les lois nationales rela-
a) Par attaque lancée contre une popula- tives à l’interruption de grossesse;
tion civile, on entend le comportement g) Par persécution, on entend le déni
qui consiste à multiplier les actes visés intentionnel et grave de droits fonda-
au paragraphe 1 à l’encontre d’une po- mentaux en violation du droit interna-
pulation civile quelconque, en applica- tional, pour des motifs liés à l’identité
tion ou dans la poursuite de la politique du groupe ou de la collectivité qui en
d’un État ou d’une organisation ayant fait l’objet;
pour but une telle attaque;
971
xx) Le fait d’employer les armes, pro- armées nationales ou de les faire
jectiles, matériels et méthodes participer activement à des hosti-
de combat de nature à causer lités;
des maux superflus ou des souf- c) En cas de conflit armé ne présentant
frances inutiles ou à agir sans dis- pas un caractère international, les viola-
crimination en violation du droit tions graves de l’article 3 commun aux
international des conflits armés, à quatre Conventions de Genève du 12
condition que ces moyens fassent août 1949, à savoir les actes ci-après
l’objet d’une interdiction géné- commis à l’encontre de personnes qui
rale et qu’ils soient inscrits dans ne participent pas directement aux hos-
une annexe au présent Statut, par tilités, y compris les membres de forces
voie d’amendement adopté selon armées qui ont déposé les armes et les
les dispositions des articles 121 et personnes qui ont été mises hors de
123; combat par maladie, blessure, détention
xxi) Les atteintes à la dignité de la per- ou par toute autre cause :
sonne, notamment les traitements i) Les atteintes à la vie et à l’intégrité
humiliants et dégradants; corporelle, notamment le meurtre
xxii) Le viol, l’esclavage sexuel, la prosti- sous toutes ses formes, les mutila-
tution forcée, la grossesse forcée, tions, les traitements cruels et la
la stérilisation forcée ou toute torture;
autre forme de violence sexuelle ii) Les atteintes à la dignité de la per-
constituant une infraction grave sonne, notamment les traitements
aux Conventions de Genève; humiliants et dégradants;
xxiii) Le fait d’utiliser la présence d’un iii) Les prises d’otages;
civil ou d’une autre personne pro- iv) Les condamnations prononcées et
tégée pour éviter que certains les exécutions effectuées sans un
points, zones ou forces militaires jugement préalable, rendu par un
ne soient la cible d’opérations tribunal régulièrement constitué,
militaires; assorti des garanties judiciaires
xxiv) Le fait de lancer des attaques généralement reconnues comme
délibérées contre les bâtiments, le indispensables;
matériel, les unités et les moyens d) L’alinéa c) du paragraphe 2 s’applique
de transport sanitaires, et le per- aux conflits armés ne présentant pas un
sonnel utilisant, conformément caractère international et ne s’applique
au droit international, les signes donc pas aux situations de troubles ou
distinctifs prévus par les Conven- tensions internes telles que les émeutes,
tions de Genève; les actes de violence sporadiques ou
xxv) Le fait d’affamer délibérément des isolés et les actes de nature similaire;
civils, comme méthode de guerre,
en les privant de biens indispen- e) Les autres violations graves des lois
sables à leur survie, notamment et coutumes applicables aux conflits
en empêchant intentionnellement armés ne présentant pas un caractère
l’arrivée des secours prévus par international, dans le cadre établi du
les Conventions de Genève; droit international, à savoir les actes ci-
xxvi) Le fait de procéder à la conscrip- après :
tion ou à l’enrôlement d’enfants i) Le fait de lancer des attaques déli-
de moins de 15 ans dans les forces bérées contre la population civile
974
Article 9: ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS tence si l’un des États suivants ou les deux
DES CRIMES sont Parties au présent Statut ou ont re-
1. Les éléments constitutifs des crimes aident connu la compétence de la Cour confor-
la Cour à interpréter et appliquer les ar- mément au paragraphe 3 :
ticles 6, 7 et 8 du présent Statut. Ils doivent a) L’État sur le territoire duquel le compor-
être approuvés à la majorité des deux tiers tement en cause s’est produit ou, si le
des membres de l’Assemblée des États Par- crime a été commis à bord d’un navire
ties. ou d’un aéronef, l’État du pavillon ou
2. Des amendements aux éléments constitutifs l’État d’immatriculation;
des crimes peuvent être proposés par : b) L’État dont la personne accusée du crime
a) Un État Partie; est un national.
b) Les juges, statuant à la majorité absolue; 3. Si la reconnaissance de la compétence de
c) Le Procureur. la Cour par un État qui n’est pas Partie au
Les amendements doivent être adoptés à présent Statut est nécessaire aux fins du
la majorité des deux tiers des membres de paragraphe 2, cet État peut, par déclara-
l’Assemblée des États Parties. tion déposée auprès du Greffier, consentir
3. Les éléments constitutifs des crimes et à ce que la Cour exerce sa compétence à
les amendements s’y rapportant sont l’égard du crime dont il s’agit. L’État ayant
conformes au présent Statut. reconnu la compétence de la Cour coopère
avec celle-ci sans retard et sans exception
Article 10 : conformément au chapitre IX.
Aucune disposition du présent chapitre ne doit
Article 13: EXERCICE DE LA COMPÉ-
être interprétée comme limitant ou affectant
TENCE
de quelque manière que ce soit les règles du
droit international existantes ou en formation La Cour peut exercer sa compétence à l’égard
qui visent d’autres fins que le présent Statut. des crimes visés à l’article 5, conformément
aux dispositions du présent Statut :
Article 11: COMPÉTENCE RATIONE a) Si une situation dans laquelle un ou plu-
TEMPORIS sieurs de ces crimes paraissent avoir été
1. La Cour n’a compétence qu’à l’égard des commis est déférée au Procureur par un
crimes relevant de sa compétence commis État Partie, comme prévu à l’article 14;
après l’entrée en vigueur du présent Statut. b) Si une situation dans laquelle un ou plu-
2. Si un État devient Partie au présent Statut sieurs de ces crimes paraissent avoir été
après l’entrée en vigueur de celui-ci, la commis est déférée au Procureur par le
Cour ne peut exercer sa compétence qu’à Conseil de sécurité agissant en vertu du
l’égard des crimes commis après l’entrée en chapitre VII de la Charte des Nations Unies;
vigueur du Statut pour cet État, sauf si ledit ou
État fait la déclaration prévue à l’article 12, c) Si le Procureur a ouvert une enquête sur
paragraphe 3.
un ou plusieurs de ces crimes en vertu de
Article 12 : l’article 15.
1. Un État qui devient Partie au Statut recon- Article 14: RENVOI D’UNE SITUATION
naît par là même la compétence de la Cour PAR UN ÉTAT PARTIE
à l’égard des crimes visés à l’article 5.
1. Tout État Partie peut déférer au Procureur
2. Dans les cas visés à l’article 13, paragraphes
une situation dans laquelle un ou plusieurs
a) ou c), la Cour peut exercer sa compé-
des crimes relevant de la compétence de la
976
Cour paraissent avoir été commis, et prier 6. Si, après l’examen préliminaire visé aux pa-
le Procureur d’enquêter sur cette situation ragraphes 1 et 2, le Procureur conclut que
en vue de déterminer si une ou plusieurs les renseignements qui lui ont été soumis
personnes particulières doivent être accu- ne justifient pas l’ouverture d’une enquête,
sées de ces crimes. il en avise ceux qui les lui ont fournis. Il ne
2. L’État qui procède au renvoi indique autant lui est pas pour autant interdit d’examiner, à
que possible les circonstances de l’affaire et la lumière de faits ou d’éléments de preuve
produit les pièces à l’appui dont il dispose. nouveaux, les autres renseignements qui
pourraient lui être communiqués au sujet
Article 15: LE PROCUREUR de la même affaire.
1. Le Procureur peut ouvrir une enquête de sa
propre initiative au vu de renseignements Article 16: SURSIS À ENQUÊTER OU À
concernant des crimes relevant de la com- POURSUIVRE
pétence de la Cour. Aucune enquête ni aucunes poursuites ne
2. Le Procureur vérifie le sérieux des rensei- peuvent être engagées ni menées en vertu
gnements reçus. À cette fin, il peut recher- du présent Statut pendant les douze mois qui
cher des renseignements supplémentaires suivent la date à laquelle le Conseil de sécurité
auprès d’États, d’organes de l’Organisation a fait une demande en ce sens à la Cour dans
des Nations Unies, d’organisations inter- une résolution adoptée en vertu du Chapitre
gouvernementales et non gouvernemen- VII de la Charte des Nations Unies; la demande
tales, ou d’autres sources dignes de foi qu’il peut être renouvelée par le Conseil dans les
juge appropriées, et recueillir des déposi- mêmes conditions.
tions écrites ou orales au siège de la Cour.
3. S’il conclut qu’il y a de bonnes raisons d’ou- Article 17: QUESTIONS RELATIVES À
vrir une enquête, le Procureur présente LA RECEVABILITÉ
à la Chambre préliminaire une demande 1. Eu égard au dixième alinéa du préambule et
d’autorisation en ce sens, accompagnée des à l’article premier du présent Statut, une
éléments justificatifs recueillis. Les victimes affaire est jugée irrecevable par la Cour
peuvent adresser des représentations à la lorsque :
Chambre préliminaire, conformément au a) L’affaire fait l’objet d’une enquête ou
Règlement de procédure et de preuve. de poursuites de la part d’un État ayant
4. Si elle estime, après examen de la demande compétence en l’espèce, à moins que
et des éléments justificatifs qui l’accom- cet État n’ait pas la volonté ou soit dans
pagnent, que l’ouverture d’une enquête se l’incapacité de mener véritablement à
justifie et que l’affaire semble relever de la bien l’enquête ou les poursuites;
compétence de la Cour, la Chambre préli- b) L’affaire a fait l’objet d’une enquête de
minaire donne son autorisation, sans pré- la part d’un État ayant compétence en
judice des décisions que la Cour prendra l’espèce et que cet État a décidé de ne
ultérieurement en matière de compétence pas poursuivre la personne concernée,
et de recevabilité. à moins que cette décision ne soit l’ef-
5. Une réponse négative de la Chambre pré- fet du manque de volonté ou de l’inca-
liminaire n’empêche pas le Procureur de pacité de l’État de mener véritablement
présenter par la suite une nouvelle de- à bien des poursuites;
mande en se fondant sur des faits ou des c) La personne concernée a déjà été jugée
éléments de preuve nouveaux ayant trait à pour le comportement faisant l’objet
la même situation. de la plainte, et qu’elle ne peut être
977
jugée par la Cour en vertu de l’article Parties et aux États qui, selon les renseigne-
20, paragraphe 3; ments disponibles, auraient normalement
d) L’affaire n’est pas suffisamment grave compétence à l’égard des crimes dont
pour que la Cour y donne suite. il s’agit. Il peut le faire à titre confidentiel
et, quand il juge que cela est nécessaire
2. Pour déterminer s’il y a manque de volon- pour protéger des personnes, prévenir la
té de l’État dans un cas d’espèce, la Cour destruction d’éléments de preuve ou em-
considère l’existence, eu égard aux garan- pêcher la fuite de personnes, il restreint
ties judiciaires reconnues par le droit inter- l’étendue des renseignements qu’il commu-
national, de l’une ou de plusieurs des cir- nique aux États.
constances suivantes :
2. Dans le mois qui suit la réception de cette
a) La procédure a été ou est engagée ou la notification, un État peut informer la Cour
décision de l’État a été prise dans le des- qu’il ouvre ou a ouvert une enquête sur ses
sein de soustraire la personne concer- nationaux ou d’autres personnes placées
née à sa responsabilité pénale pour les sous sa juridiction pour des actes criminels
crimes relevant de la compétence de la qui pourraient être constitutifs des crimes
Cour visés à l’article 5; visés à l’article 5 et qui ont un rapport
b) La procédure a subi un retard injusti- avec les renseignements notifiés aux États.
fié qui, dans les circonstances, dément Si l’État le lui demande, le Procureur lui
l’intention de traduire en justice la per- défère le soin de l’enquête, à moins que la
sonne concernée; Chambre préliminaire ne l’autorise, sur sa
c) La procédure n’a pas été ou n’est pas demande, à faire enquête lui-même.
menée de manière indépendante ou 3. Ce sursis à enquêter peut être réexaminé
impartiale mais d’une manière qui, dans par le Procureur six mois après avoir été
les circonstances, dément l’intention de décidé, ou à tout moment si le manque de
traduire en justice la personne concer- volonté ou l’incapacité de l’État de mener
née. véritablement à bien l’enquête modifie sen-
3. Pour déterminer s’il y a incapacité de l’État siblement les circonstances.
dans un cas d’espèce, la Cour considère 4. L’État intéressé ou le Procureur peut relever
si l’État n’est pas en mesure, en raison de appel devant la Chambre d’appel de la déci-
l’effondrement de la totalité ou d’une partie sion de la Chambre préliminaire, comme le
substantielle de son propre appareil judi- prévoit l’article 82, paragraphe 2. Cet appel
ciaire ou de l’indisponibilité de celui-ci, de peut être examiné selon une procédure
se saisir de l’accusé, de réunir les éléments accélérée.
de preuve et les témoignages nécessaires 5. Lorsqu’il sursoit à enquêter comme prévu au
ou de mener autrement à bien la procé- paragraphe 2, le Procureur peut demander
dure. à l’État concerné de lui rendre régulière-
ment compte des progrès de son enquête
Article 18: DÉCISION PRÉLIMINAIRE et, le cas échéant, des poursuites engagées
SUR LA RECEVABILITÉ par la suite. Les États Parties répondent à
1. Lorsqu’une situation est déférée à la Cour ces demandes sans retard injustifié.
comme le prévoit l’article 13, alinéa a), et 6. En attendant la décision de la Chambre
que le Procureur a déterminé qu’il y a de préliminaire, ou à tout moment après avoir
bonnes raisons d’ouvrir une enquête, ou décidé de surseoir à son enquête comme
lorsque le Procureur a ouvert une enquête le prévoit le présent article, le Procureur
au titre des articles 13, paragraphe c), et peut, à titre exceptionnel, demander à la
15, le Procureur le notifie à tous les États Chambre préliminaire l’autorisation de
978
prendre les mesures d’enquête nécessaires visés au paragraphe 2. L’exception doit être
pour préserver des éléments de preuve soulevée avant l’ouverture ou à l’ouverture
dans le cas où l’occasion de recueillir des du procès. Dans des circonstances excep-
éléments de preuve importants ne se repré- tionnelles, la Cour permet qu’une excep-
sentera pas ou s’il y a un risque appréciable tion soit soulevée plus d’une fois ou à une
que ces éléments de preuve ne soient plus phase ultérieure du procès. Les exceptions
disponibles par la suite. d’irrecevabilité soulevées à l’ouverture du
7. L’État qui a contesté une décision de la procès, ou par la suite avec l’autorisation
Chambre préliminaire en vertu du présent de la Cour, ne peuvent être fondées que sur
article peut contester la recevabilité d’une les dispositions de l’article 1, paragraphe 1,
affaire au regard de l’article 19 en invoquant alinéa c).
des faits nouveaux ou un changement de 5. Les États visés au paragraphe 2, alinéas b)
circonstances importants. et c), soulèvent leur exception le plus tôt
possible.
Article 19: CONTESTATION DE LA 6. Avant la confirmation des charges, les excep-
COMPÉTENCE DE LA COUR OU DE tions d’irrecevabilité ou d’incompétence
LA RECEVABILITÉ D’UNE AFFAIRE sont renvoyées à la Chambre préliminaire.
1. La Cour s’assure qu’elle est compétente Après la confirmation des charges, elles
pour connaître de l’affaire portée devant sont renvoyées à la Chambre de première
elle. Elle peut d’office se prononcer sur la instance. Il peut être fait appel des décisions
de la Chambre d’appel portant sur la com-
recevabilité de l’affaire conformément à
pétence ou la recevabilité conformément à
l’article 17.
l’article 82.
2. Peuvent contester la recevabilité de l’affaire
7. Si l’exception est soulevée par l’État visé au
pour les motifs indiqués à l’article 17 ou
paragraphe 2, alinéas b) ou c), le Procureur
contester la compétence de la Cour :
sursoit à enquêter jusqu’à ce que la Cour
a) L’accusé ou la personne à l’encontre de ait pris la décision prévue à l’article 17.
laquelle a été délivré un mandat d’arrêt 8. En attendant qu’elle statue, le Procureur
ou une citation à comparaître en vertu peut demander à la Cour l’autorisation :
de l’article 58;
a) De prendre les mesures d’enquête vi-
b) L’État qui est compétent à l’égard du sées à l’article 18, paragraphe 6;
crime considéré du fait qu’il mène ou a b) De recueillir la déposition ou le témoi-
mené une enquête, ou qu’il exerce ou a gnage d’un témoin ou de mener à bien
exercé des poursuites en l’espèce; ou les opérations de rassemblement et
c) L’État qui doit avoir reconnu la compé- d’examen des éléments de preuve com-
tence de la Cour selon l’article 12. mencées avant que l’exception ait été
3. Le Procureur peut demander à la Cour de soulevée;
se prononcer sur une question de com- c) D’empêcher, en coopération avec les
pétence ou de recevabilité. Dans les pro- États concernés, la fuite des personnes
cédures portant sur la compétence ou la contre lesquelles le Procureur a déjà
recevabilité, ceux qui ont déféré une situa- requis un mandat d’arrêt conformé-
tion en application de l’article 13, ainsi que ment à l’article 58.
les victimes, peuvent également soumettre 9. Le fait qu’une exception est soulevée est
des observations à la Cour. sans effet sur la validité des mesures prises
4. La recevabilité d’une affaire ou la compé- par le Procureur et des ordonnances et
tence de la Cour ne peut être contestée mandats délivrés par la Cour avant que
qu’une fois par les personnes ou les États l’exception ait été soulevée.
979
10. Quand la Cour a jugé une affaire irrece- b) En second lieu, selon qu’il convient, les
vable au regard de l’article 17, le Procureur traités applicables et les principes et
peut lui demander de reconsidérer sa déci- règles du droit international, y compris
sion s’il est certain que des faits nouvelle- les principes établis du droit internatio-
ment apparus infirment les raisons pour nal des conflits armés;
lesquelles l’affaire avait été jugée irrece- c) À défaut, les principes généraux du
vable. droit dégagés par la Cour à partir des
11. Si, eu égard à l’article 17, le Procureur sur- lois nationales représentant les diffé-
soit à enquêter, il peut demander à l’État rents systèmes juridiques du monde,
intéressé de l’informer du déroulement y compris, selon qu’il convient, les lois
de la procédure. Ces renseignements sont nationales des États sous la juridic-
tenus confidentiels si l’État le demande. Si le tion desquels tomberait normalement
Procureur décide par la suite d’ouvrir une le crime, si ces principes ne sont pas
enquête, il notifie sa décision à l’État dont la incompatibles avec le présent Statut ni
procédure était à l’origine du sursis. avec le droit international et les règles
et normes internationales reconnues.
Article 20: NON BIS IN IDEM 2. La Cour peut appliquer les principes et
1. Sauf disposition contraire du présent Statut, règles de droit tels qu’elle les a interprétés
nul ne peut être jugé par la Cour pour des dans ses décisions antérieures.
actes constitutifs de crimes pour lesquels il 3. L’application et l’interprétation du droit
a déjà été condamné ou acquitté par elle. prévues au présent article doivent être
2. Nul ne peut être jugé par une autre juridic- compatibles avec les droits de l’homme
tion pour un crime visé à l’article 5 pour internationalement reconnus et exemptes
lequel il a déjà été condamné ou acquitté de toute discrimination fondée sur des
par la Cour. considérations telles que l’appartenance à
3. Quiconque a été jugé par une autre juridic- l’un ou l’autre sexe tel que défini à l’article
tion pour un comportement tombant aussi 7, paragraphe 3, l’âge, la race, la couleur, la
sous le coup des articles 6, 7 ou 8 ne peut langue, la religion ou la conviction, les opi-
être jugé par la Cour que si la procédure nions politiques ou autres, l’origine natio-
devant l’autre juridiction : nale, ethnique ou sociale, la fortune, la nais-
a) Avait pour but de soustraire la personne sance ou toute autre qualité.
concernée à sa responsabilité pénale
pour des crimes relevant de la compé- CHAPITRE III :
tence de la Cour; ou PRINCIPES GÉNÉRAUX
b) N’a pas été au demeurant menée de ma- DU DROIT PÉNAL
nière indépendante ou impartiale, dans
le respect des garanties prévues par le Article 22: NULLUM CRIMEN SINE
droit international, mais d’une manière LEGE
qui, dans les circonstances, démentait 1. Une personne n’est responsable pénale-
l’intention de traduire l’intéressé en ment en vertu du présent Statut que si son
justice. comportement constitue, au moment où il
se produit, un crime relevant de la compé-
Article 21: DROIT APPLICABLE tence de la Cour.
1. La Cour applique : 2. La définition d’un crime est d’interprétation
a) En premier lieu, le présent Statut et le stricte et ne peut être étendue par analogie.
Règlement de procédure et de preuve; En cas d’ambiguïté, elle est interprétée en
980
faveur de la personne qui fait l’objet d’une c) En vue de faciliter la commission d’un
enquête, de poursuites ou d’une condam- tel crime, elle apporte son aide, son
nation. concours ou toute autre forme d’assis-
3. Le présent article n’empêche pas qu’un com- tance à la commission ou à la tentative
portement soit qualifié de crime au regard de commission de ce crime, y compris
du droit international, indépendamment du en fournissant les moyens de cette
présent Statut. commission;
d) Elle contribue de toute autre manière à
Article 23: NULLA POENA SINE LEGE la commission ou à la tentative de com-
Une personne qui a été condamnée par la mission d’un tel crime par un groupe de
Cour ne peut être punie que conformément personnes agissant de concert. Cette
aux dispositions du présent Statut. contribution doit être intentionnelle et,
selon le cas :
Article 24: NON-RÉTROACTIVITÉ i) Viser à faciliter l’activité criminelle
RATIONE PERSONAE ou le dessein criminel du groupe,
si cette activité ou ce dessein
1. Nul n’est pénalement responsable, en vertu
comporte l’exécution d’un crime
du présent Statut, pour un comportement
relevant de la compétence de la
antérieur à l’entrée en vigueur du Statut.
Cour; ou
2. Si le droit applicable à une affaire est modifié ii) Être faite en pleine connaissance
avant le jugement définitif, c’est le droit le de l’intention du groupe de com-
plus favorable à la personne faisant l’objet mettre ce crime.
d’une enquête, de poursuites ou d’une e) S’agissant du crime de génocide, elle
condamnation qui s’applique. incite directement et publiquement
autrui à le commettre;
Article 25: RESPONSABILITÉ PÉNALE
INDIVIDUELLE f) Elle tente de commettre un tel crime
par des actes qui, par leur caractère
1. La Cour est compétente à l’égard des per- substantiel, constituent un commen-
sonnes physiques en vertu du présent Sta- cement d’exécution mais sans que le
tut. crime soit accompli en raison de cir-
2. Quiconque commet un crime relevant de constances indépendantes de sa volon-
la compétence de la Cour est individuelle- té.Toutefois, la personne qui abandonne
ment responsable et peut être puni confor- l’effort tendant à commettre le crime
mément au présent Statut. ou en empêche de quelque autre façon
3. Aux termes du présent Statut, une personne l’achèvement ne peut être punie en ver-
est pénalement responsable et peut être tu du présent Statut pour sa tentative si
punie pour un crime relevant de la compé- elle a complètement et volontairement
tence de la Cour si : renoncé au dessein criminel.
a) Elle commet un tel crime, que ce soit
4. Aucune disposition du présent Statut rela-
individuellement, conjointement avec
tive à la responsabilité pénale des individus
une autre personne ou par l’intermé-
n’affecte la responsabilité des États en droit
diaire d’une autre personne, que cette
international.
autre personne soit ou non pénalement
responsable; Article 26: INCOMPÉTENCE À
b) Elle ordonne, sollicite ou encourage la L’ÉGARD DES PERSONNES DE
commission d’un tel crime, dès lors qu’il MOINS DE 18 ANS
y a commission ou tentative de com- La Cour n’a pas compétence à l’égard d’une
mission de ce crime; personne qui était âgée de moins de 18 ans
981
au moment de la commission prétendue d’un 2. En ce qui concerne les relations entre su-
crime. périeur hiérarchique et subordonnés non
décrites au paragraphe a), le supérieur hié-
Article 27: DÉFAUT DE PERTINENCE rarchique est pénalement responsable des
DE LA QUALITÉ OFFICIELLE crimes relevant de la compétence de la
1. Le présent Statut s’applique à tous de ma- Cour commis par des subordonnés placés
nière égale, sans aucune distinction fondée sous son autorité et son contrôle effec-
sur la qualité officielle. En particulier, la qua- tifs, lorsqu’il n’a pas exercé le contrôle qui
lité officielle de chef d’État ou de gouver- convenait sur ces subordonnés dans les cas
nement, de membre d’un gouvernement où:
ou d’un parlement, de représentant élu ou a) Il savait que ces subordonnés commet-
d’agent d’un État, n’exonère en aucun cas taient ou allaient commettre ces crimes
de la responsabilité pénale au regard du ou a délibérément négligé de tenir
présent Statut, pas plus qu’elle ne constitue compte d’informations qui l’indiquaient
en tant que telle un motif de réduction de clairement;
la peine. b) Ces crimes étaient liés à des activités
2. Les immunités ou règles de procédure spé- relevant de sa responsabilité et de son
ciales qui peuvent s’attacher à la qualité contrôle effectifs; et
officielle d’une personne, en vertu du droit c) Il n’a pas pris toutes les mesures néces-
interne ou du droit international, n’em- saires et raisonnables qui étaient en
pêchent pas la Cour d’exercer sa compé- son pouvoir pour en empêcher ou en
tence à l’égard de cette personne. réprimer l’exécution ou pour en réfé-
rer aux autorités compétentes aux fins
Article 28: RESPONSABILITÉ DES
d’enquête et de poursuites.
CHEFS MILITAIRES ET AUTRES SUPÉ-
RIEURS HIÉRARCHIQUES Article 29: IMPRESCRIPTIBILITÉ
Outre les autres motifs de responsabilité Les crimes relevant de la compétence de la
pénale au regard du présent Statut pour des Cour ne se prescrivent pas.
crimes relevant de la compétence de la Cour :
1. Un chef militaire ou une personne faisant Article 30: ÉLÉMENT PSYCHOLO-
effectivement fonction de chef militaire est GIQUE
pénalement responsable des crimes rele-
1. Sauf disposition contraire, nul n’est péna-
vant de la compétence de la Cour commis
lement responsable et ne peut être puni
par des forces placées sous son comman-
à raison d’un crime relevant de la compé-
dement et son contrôle effectifs, ou sous
tence de la Cour que si l’élément matériel
son autorité et son contrôle effectifs, selon
du crime s’accompagne d’intention et de
le cas, lorsqu’il n’a pas exercé le contrôle
connaissance.
qui convenait sur ces forces dans les cas où :
2. Il y a intention au sens du présent article
a) Il savait, ou, en raison des circonstances,
lorsque :
aurait dû savoir, que ces forces com-
mettaient ou allaient commettre ces a) Relativement à un comportement, une
crimes; et personne entend adopter ce compor-
b) Il n’a pas pris toutes les mesures né- tement;
cessaires et raisonnables qui étaient en b) Relativement à une conséquence, une
son pouvoir pour en empêcher ou en personne entend causer cette consé-
réprimer l’exécution ou pour en réfé- quence ou est consciente que celle-ci
rer aux autorités compétentes aux fins adviendra dans le cours normal des
d’enquête et de poursuites; événements.
982
RÈGLEMENT DE PROCÉDURE
Règle 2:Textes faisant foi
ET DE PREUVE ADOPTÉ PAR
L’ASSEMBLÉE DES ETATS Le Règlement a été adopté dans les langues
PARTIES PREMIÈRE SESSION officielles de la Cour telles qu’énoncées au
NEW YORK, 3-10 SEPTEMBRE paragraphe 1 de l’article 50.Tous les textes font
2002 DOCUMENTS OFFICIELS également foi.
ICC-ASP/1/3 Règle 3: Amendements
Le texte de l’engagement signé par l’inté- ministration de son Bureau, le Procureur éta-
ressé en présence du Président ou de son blit le règlement qui en régit l’activité. Lorsqu’il
représentant est classé au Greffe et versé établit ce règlement et lorsqu’il le modifie, le
aux archives de la Cour. Procureur prend l’avis du Greffier sur toute
question susceptible d’affecter le fonctionne-
Règle 7: Désignation d’un juge unique ment du Greffe.
selon l’alinéa b) iii) du paragraphe 2 de
l’article 39 Règle 10: Conservation des informations
et des preuves
1. Lorsque la Chambre préliminaire désigne Le Procureur est responsable de la conserva-
un juge comme juge unique selon l’alinéa b) tion, de la garde et de la sûreté des informa-
iii) du paragraphe 2 de l’article 39, elle le fait tions et des pièces à conviction recueillies au
au regard de critères objectifs préétablis. cours des enquêtes menées par son Bureau.
2. Le juge désigné prend les décisions appro-
priées aux circonstances dans les domaines Règle 11:Délégation des fonctions du
pour lesquels il n’est pas expressément Procureur
prévu dans le Statut ou le Règlement que
la Chambre préliminaire se prononce en Le Procureur ou un Procureur adjoint peut
séance plénière. autoriser des membres du Bureau du Procu-
3. La Chambre préliminaire peut décider d’of- reur, sauf ceux qui sont visés au paragraphe 4
fice ou à la demande d’une partie d’assumer de l’article 44, à le représenter dans l’exercice
elle-même en séance plénière les fonctions de ses fonctions, à l’exception de celles qui lui
du juge unique. sont propres au regard du Statut, à savoir, entre
autres, celles décrites aux articles 15 et 53 de
celui-ci.
Règle 8: Code de conduite professionnelle
Section III:
1. Le Président, sur proposition du Greffier,
Le Greffe
élabore un projet de code de conduite pro-
fessionnelle des conseils après avoir pris
l’avis du Procureur. Au moment de préparer Sous-section première: Dispositions
sa proposition, le Greffier mène des consul- générales relatives au Greffe
tations comme le prévoit la disposition 3 de
la règle 20. Règle 12: Qualifications et élection du
2. Le projet de code de conduite est commu- Greffier et du Greffier adjoint
niqué à l’Assemblée des États Parties aux
fins d’adoption, conformément au para-
1. Dès qu’elle est élue, la Présidence établit
graphe 7 de l’article 112.
une liste de candidats répondant aux cri-
3. La procédure d’amendement du code de tères énoncés au paragraphe 3 de l’article
conduite est définie par celui-ci.
43; elle la communique à l’Assemblée des
Section II: États Parties en sollicitant ses recomman-
Le Bureau du Procureur dations.
2. Dès qu’il reçoit les recommandations éven-
Règle 9: Fonctionnement du Bureau du tuelles de l’Assemblée des États Parties, le
Procureur Président transmet sans délai la liste et les
recommandations à la Cour réunie en ses-
Dans le cadre des responsabilités qui lui in-
combent en ce qui concerne la gestion et l’ad- sion plénière.
986
3. Dans l’accomplissement de ses fonctions, vision d’aide aux victimes et aux témoins peut
la Division prête dûment attention aux comprendre notamment, selon les besoins, des
besoins particuliers des enfants, des per- spécialistes des domaines suivants :
sonnes âgées et des handicapés. Pour facili- a) Protection et sécurité des témoins;
ter la participation et assurer la protection b) Questions juridiques et administratives, y
des enfants témoins, la Division désigne s’il compris les aspects relatifs au droit huma-
y a lieu, avec l’accord des parents ou du nitaire et au droit pénal;
tuteur légal, un accompagnateur qui aide
c) Logistique;
l’enfant à toutes les phases de la procédure.
d) Aspects psychologiques des procédures
pénales;
Règle 18: Responsabilités de la Division
e) Sexospécificités et diversité culturelle;
Pour pouvoir s’acquitter utilement et efficace- f) Les enfants, en particulier les enfants trau-
ment de ses fonctions, la Division d’aide aux matisés;
victimes et aux témoins: g) Les personnes âgées, en particulier celles
a) Veille à ce que son personnel respecte en victimes d’un traumatisme lié à la guerre et
toute circonstance le secret professionnel; à l’exil;
b) Tout en tenant compte des intérêts propres h) Les personnes handicapées;
du Bureau du Procureur, de la défense et i) Assistance sociale;
des témoins, respecte les intérêts des té- j) Soins médicaux;
moins, éventuellement en séparant ses ser- k) Interprétation et traduction.
vices entre témoins à charge et témoins à
décharge, agit avec impartialité dans sa coo-
Sous-section 3:
pération avec toutes les parties et confor-
Conseil de la défense
mément aux décisions rendues par les
Chambres; Règle 20: Responsabilités du Greffier en
c) Met à toutes les phases de la procédure et ce qui concerne les droits de la défense
par la suite, dans la limite du raisonnable,
une aide administrative et technique à la 1. En application du paragraphe 1 de l’article
disposition des témoins, des victimes qui 43, le Greffier organise le travail du Greffe
comparaissent devant la Cour et de toute de façon à faire valoir les droits de la dé-
autre personne à laquelle la déposition de fense conformément au principe du procès
ces témoins peut faire courir un risque; équitable fixé par le Statut. À cette fin, il
d) Assure la formation de son personnel dans s’acquitte notamment des fonctions sui-
les matières concernant la sécurité, l’inté- vantes :
grité et la dignité des victimes et des té- a) Faciliter la protection de la confiden-
moins, y compris les sexospécificités et les tialité telle que définie à l’alinéa b) du
particularités culturelles; paragraphe 1 de l’article 67;
e) Le cas échéant, coopère avec les organisa- b) Fournir aide et assistance ainsi que des
tions intergouvernementales et non gou- informations à tous les conseils de la
vernementales. défense comparaissant devant la Cour
et apporter au besoin son appui quand
Règle 19: Spécialistes attachés à la les services d’enquêteurs profession-
Division nels sont nécessaires pour la conduite
effective et efficace de la défense;
En sus du personnel indiqué au paragraphe 6 de c) Aider les personnes arrêtées, les per-
l’article 43 et sous réserve de l’article 44, la Di- sonnes auxquelles s’appliquent les dis-
989
i) S’immiscer dans l’exercice des Règle 27: Dispositions communes sur les
fonctions d’une personne visée à droits de la défense
l’article 47;
ii) Ne pas exécuter ou ignorer de 1. Lorsqu’il est envisagé de relever quelqu’un
façon répétée les demandes for- de ses fonctions en application de l’article
mulées par le juge président ou 46 ou de prendre contre lui des mesures
par la Présidence dans l’exercice disciplinaires en application de l’article 47,
de leurs attributions légitimes; l’intéressé en est informé par écrit.
iii) Ne pas faire appliquer les sanc- 2. L’intéressé a toute latitude de présenter
tions disciplinaires dont sont pas- et de recevoir des éléments de preuve, de
sibles le Greffier, un greffier ad- faire valoir ses arguments et de répondre
joint ou les autres fonctionnaires aux questions qui lui sont posées.
de la Cour, alors qu’un juge sait ou 3. Il peut être représenté par un conseil pen-
devrait savoir qu’ils ont manqué dant le déroulement de la procédure éta-
gravement aux devoirs de leur blie en application de la présente règle.
charge;
b) Un comportement ne s’inscrivant pas Règle 28: Suspension
dans l’exercice de fonctions officielles
qui nuit ou risque de nuire au prestige Lorsque les allégations portées contre une
de la Cour. personne faisant l’objet d’une plainte sont
suffisamment sérieuses, l’intéressé peut être
2. Rien dans la présente règle n’exclut que le suspendu de ses fonctions en attendant que
comportement visé par la disposition 1 a) l’organe compétent se prononce.
constitue « une faute lourde » ou « un man-
quement grave aux devoirs de la charge »
Règle 29: Procédure en cas de demande
aux fins de l’alinéa a) du paragraphe 1 de
de révocation
l’article 46 du Statut.
1. La question de la révocation d’un juge, du
Règle 26: Réception des plaintes Greffier ou du Greffier adjoint est mise aux
voix en séance plénière.
1. Aux fins du paragraphe 1 de l’article 46 et 2. La Présidence informe par écrit le Prési-
de l’article 47, toute plainte concernant l’un dent du Bureau de l’Assemblée des États
des comportements visés dans les règles 24 Parties de toute recommandation adoptée
et 25, doit indiquer les motifs sur lesquels dans le cas d’un juge et de toute décision
elle se fonde, l’identité du plaignant, et pré- adoptée dans le cas du Greffier ou d’un
senter tout élément de preuve disponible. Greffier adjoint.
Les plaintes restent confidentielles. 3. Le Procureur informe par écrit le Président
2. Toutes les plaintes seront transmises à la du Bureau de l’Assemblée des États parties
Présidence, qui peut également agir d’office, de toute recommandation qu’il fait au sujet
et qui écarte, conformément au Règlement d’un Procureur adjoint.
de la Cour, les plaintes anonymes ou ma- 4. Lorsqu’il apparaît que le comportement
nifestement non fondées et transmet les en cause ne constitue ni une faute lourde
autres plaintes à l’organe compétent. La ni un manquement grave aux devoirs de la
Présidence est assistée dans cette tâche par charge, il peut être décidé, en application
un ou plusieurs juges selon un roulement de l’article 47, que l’intéressé a commis une
automatique, conformément au Règlement faute d’une moindre gravité et une sanction
de la Cour. disciplinaire peut alors être prononcée.
992
Règle 30: Procédure en cas de demande fonctions, il en fait la demande par écrit à
de mesures disciplinaires la Présidence en indiquant les raisons pour
lesquelles il devrait être déchargé.
1. Dans le cas d’un juge, du Greffier ou d’un 2. La Présidence considère la demande comme
greffier adjoint, la décision d’imposer une confidentielle et ne fait pas connaître publi-
mesure disciplinaire est prise par la Prési- quement les raisons de sa décision sans le
dence. consentement de l’intéressé.
2. Dans le cas du Procureur, la décision d’im-
poser une mesure disciplinaire est prise à la Règle 34: Récusation des juges, du
majorité absolue du Bureau de l’Assemblée Procureur ou des Procureurs adjoints
des États Parties.
3. Dans le cas d’un Procureur adjoint : 1. Outre les motifs prévus au paragraphe 2 de
l’article 41 et au paragraphe 7 de l’article
a) La décision de prononcer un blâme est
42, les motifs de récusation d’un juge, du
prise par le Procureur;
Procureur ou d’un procureur adjoint sont,
b) La décision d’imposer une amende est
notamment, les suivants :
prise à la majorité absolue du Bureau
de l’Assemblée des États Parties sur a) L’existence d’un intérêt personnel dans
recommandation du Procureur. l’affaire dont il s’agit, notamment le fait
d’être le conjoint, le père ou la mère
4. Le blâme est consigné par écrit et transmis
de l’une des parties, ou d’avoir avec elle
au Président du Bureau de l’Assemblée des
États Parties. des liens familiaux, personnels ou pro-
fessionnels étroits, ou une relation de
Règle 31: Révocation subordination;
b) La participation à titre privé à toute ac-
Une fois prononcée, la révocation prend effet tion en justice, engagée avant que l’inté-
immédiatement. L’intéressé cesse de faire ressé ne participe à l’affaire, ou engagée
partie de la Cour, y compris pour les affaires en par celui-ci alors qu’il participe déjà à
cours auxquelles il participait. l’affaire, dans laquelle la personne fai-
sant l’objet d’une enquête ou de pour-
suites était ou est une partie adverse;
Règle 32: Mesures disciplinaires
c) Le fait d’avoir eu, avant de prendre des
Peuvent être infligées les mesures disciplinaires fonctions à la Cour, des attributions qui
suivantes : donnent à penser que l’intéressé s’est
a) Le blâme; ou formé sur l’affaire, sur les parties ou sur
b) L’amende, d’un montant maximum équiva- leurs représentants légaux une opinion
lant à six mois du traitement versé par la qui risque objectivement de nuire à
Cour à l’intéressé. l’impartialité à laquelle il est tenu;
d) L’expression, par le canal des organes
Sous-section 2: d’information, par des écrits ou par des
Décharge, récusation, actes publics, d’opinions qui risquent
décès et démission objectivement de contredire l’impartia-
lité à laquelle il est tenu.
Règle 33: Décharge des juges, du Procu- 2. Sous réserve des dispositions du para-
reur ou des Procureurs adjoints graphe 2 de l’article 41 et du paragraphe
8 de l’article 42, les requêtes en récusation
1. Lorsqu’un juge, le Procureur ou un Procu-
sont présentées dès que sont connus les
reur adjoint souhaite être déchargé de ses
motifs sur lesquels elles sont fondées; ces
993
requêtes contiennent les motifs invoqués, juge ne prenne effet, l’intéressé fait tout
accompagnés de tout élément de preuve pour mener à terme les responsabilités
pertinent. Elles sont communiquées à l’inté- dont il lui reste à s’acquitter.
ressé qui peut présenter ses observations
par écrit. Sous-section 3:
3. Toute question relative à la récusation du Remplacements et juge suppléant
Procureur ou d’un Procureur adjoint est
tranchée à la majorité absolue des juges de Règle 38: Remplacements
la Chambre d’appel. 1. Un juge peut être remplacé pour des rai-
sons objectives et justifiées, notamment les
Règle 35: Obligation qu’ont les juges, le
suivantes :
Procureur ou les Procureurs adjoints de
a) Démission;
demander leur décharge
b) Décharge;
Lorsqu’un juge, le Procureur ou un Procureur
c) Récusation;
adjoint a des raisons de croire qu’il existe dans
son cas un motif de récusation, il demande à d) Révocation;
être déchargé sans attendre qu’une demande e) Décès.
soit présentée selon le paragraphe 2 de l’article 2. La procédure de remplacement est régie par
41, le paragraphe 7 de l’article 42 et la règle 34. le Statut, le Règlement et le Règlement de
Il présente sa demande de décharge, et la Pré- la Cour.
sidence l’examine, conformément à la règle 33.
Règle 39: Juge suppléant
Règle 36: Décès d’un juge, du Procureur,
d’un Procureur adjoint, du Greffier ou
d’un Greffier adjoint Le juge suppléant qui est affecté par la Prési-
dence à une chambre de première instance en
Si un juge, le Procureur, un Procureur adjoint, le application du paragraphe 1 de l’article 74 doit
Greffier ou un Greffier adjoint décède, la Pré- assister à chaque phase du procès et à l’inté-
sidence en informe par écrit le Président du gralité des débats, mais ne peut y prendre part
Bureau de l’Assemblée des États Parties. et n’exerce aucune des fonctions des membres
de la Chambre saisie de l’affaire tant qu’il n’est
pas appelé à remplacer un de ces membres em-
Règle 37: Démission d’un juge, du Procu- pêché de siéger. Le juge suppléant est désigné
reur, d’un Procureur adjoint, du Greffier conformément à une procédure préétablie par
ou d’un Greffier adjoint la Cour.
Section V:
1. Si un juge, le Procureur, un Procureur ad-
joint, le Greffier ou un Greffier adjoint dé-
Publications, langues, traductions
cide de démissionner, il en informe par écrit
la Présidence. La Présidence en informe par Règle 40: Publication des décisions dans
écrit le Président du Bureau de l’Assemblée les langues officielles de la Cour
des États Parties. 1. Aux fins du paragraphe 1 de l’article 50, les
2. Le juge, le Procureur, le Procureur adjoint, décisions ci-après sont considérées comme
le Greffier ou le Greffier adjoint démission- réglant des questions fondamentales :
naire s’efforce de donner un préavis d’au a) Toutes les décisions de la Section des
moins six mois. Avant que la démission d’un appels;
994
b) Toutes les décisions de la Cour rela- l’exécution des obligations qui lui incombent
tives à sa compétence ou à la receva- en vertu du Statut et du Règlement.
bilité d’une affaire, prises en vertu des
articles 17, 18, 19 ou 20; Règle 43: Procédure à suivre pour la
c) Toutes les décisions d’une chambre de publication des documents de la Cour
première instance relatives à la culpa-
bilité ou à l’innocence, à la peine et à La Cour veille à ce que tous les documents qui
la réparation à accorder aux victimes, doivent être publiés conformément au Statut
prises en vertu des articles 74, 75 ou 76; et au Règlement respectent l’obligation de pro-
d) Toutes les décisions prises par une téger la confidentialité de la procédure et la
chambre préliminaire en vertu de l’ali- sécurité des victimes et des témoins.
néa d) du paragraphe 3 de l’article 57.
2. Toutes les décisions relatives à la confirma- CHAPITRE 3:
tion des charges, prises en vertu du para- COMPÉTENCE ET RECEVABILITÉ
graphe 7 de l’article 61, ou relatives aux
atteintes à l’administration de la justice,
prises en vertu du paragraphe 3 de l’article
Section première:
70, sont publiées dans toutes les langues Déclarations et renvois relatifs
officielles de la Cour lorsque, de l’avis de la aux articles 11, 12, 13 et 14
Présidence, elles règlent des questions fon-
damentales. Règle 44: Déclaration prévue au
3. La Présidence peut décider de publier dans paragraphe 3 de l’article 12
toutes les langues officielles d’autres déci-
sions touchant à de grandes questions d’in- 1. Le Greffier peut, à la demande du Procureur,
terprétation ou d’application du Statut ou à s’informer confidentiellement auprès d’un
de grandes questions d’intérêt général. État qui n’est pas partie au Statut ou qui est
devenu partie au Statut après l’entrée en
Règle 41: Langues de travail de la Cour vigueur de celui-ci, si cet État a l’intention
1. Aux fins du paragraphe 2 de l’article 50, la de faire la déclaration prévue au paragraphe
Présidence autorise l’emploi d’une langue 3 de l’article 12.
officielle comme langue de travail lorsque : 2. Lorsqu’un État dépose auprès du Greffier ou
a) Cette langue est comprise et parlée fait savoir à celui-ci qu’il a l’intention de dé-
par la majorité des personnes en cause poser la déclaration prévue au paragraphe
dans une affaire dont la Cour est saisie 3 de l’article 12, ou lorsque le Greffier agit
et que l’une des parties à la procédure selon la disposition 1 ci-dessus, le Greffier
en fait la demande; ou informe l’État concerné que sa déclaration
b) Le Procureur et la défense en font la emporte acceptation de la compétence de
demande. la Cour à l’égard des crimes visés à l’article
5 auxquels renvoie la situation considérée,
2. La Présidence peut autoriser l’emploi d’une et que les dispositions du Chapitre IX du
langue officielle de la Cour comme langue Statut ainsi que toutes les règles qui en
de travail si cela est à son avis propre à découlent concernant les États Parties lui
améliorer l’efficacité de la procédure. sont applicables.
demandé que le soin de l’enquête lui soit et peut prendre les mesures utiles au bon
déféré conformément au paragraphe 2 de déroulement de l’instance. Elle peut tenir
l’article 18; elle prend en considération les une audience. Elle peut examiner la contes-
circonstances énumérées à l’article 17 pour tation ou la question dans le cadre d’une
décider d’autoriser ou non l’enquête. audience de confirmation des charges ou
3. La décision de la Chambre préliminaire d’un procès, à condition qu’il n’en résulte
et ses attendus sont communiqués dès pas de retard excessif; dans ce cas, elle en-
que possible au Procureur et à l’État qui a tend et statue d’abord sur la contestation
demandé que le soin de l’enquête lui soit ou la question.
déféré. 3. La Cour transmet la requête ou la demande
présentée au titre de la disposition 2 au
Règle 56: Demande déposée par le Pro- Procureur ainsi qu’à la personne visée au
cureur après le réexamen prévu au para- paragraphe 2 de l’article 19 lorsque cette
graphe 3 de l’article 18 personne a été remise à la Cour ou a com-
1. Après le réexamen prévu au paragraphe 3 paru devant celle-ci volontairement ou sur
de l’article 18, le Procureur peut deman- citation, et les autorise à présenter des
der à la Chambre préliminaire l’autorisa- observations écrites au sujet de la requête
tion visée au paragraphe 2 dudit Article Sa ou de la demande dans le délai que fixe la
demande est présentée par écrit; elle est Chambre.
motivée. 4. La Cour statue d’abord sur toute contesta-
2. Le Procureur transmet à la Chambre pré- tion ou question relative à sa compétence,
liminaire toute information supplémentaire ensuite sur toute contestation ou question
fournie par l’État en application du para- se rapportant à la recevabilité.
graphe 5 de l’article 18.
Règle 59: Participation aux procédures
3. L’instance est conduite selon la disposition selon le paragraphe 3 de l’article 19
2 de la règle 54 et selon la règle 55.
1. Aux fins du paragraphe 3 de l’article 19,
Règle 57: Mesures conservatoires pré- le Greffier informe de toute question ou
vues au paragraphe 6 de l’article 18 contestation relevant des alinéas 1, 2 et 3
La Chambre préliminaire examine ex parte et de l’article 19 concernant la compétence
à huis clos les demandes que lui présente le ou la recevabilité :
Procureur dans les cas envisagés au paragraphe a) Ceux qui ont déféré une situation en
6 de l’article 18. Elle rend sa décision selon une application de l’article 13;
procédure accélérée. b) Les victimes qui ont déjà communiqué
avec la Cour à l’occasion de l’affaire
Règle 58: Procédure au titre de l’article dont il s’agit, ou leurs représentants
19 légaux.
1. Les requêtes ou demandes prévues à l’ar- 2. Le Greffier fournit à tous ceux qui sont
ticle 19 sont présentées par écrit; elles sont visés à la disposition 1 ci-dessus, selon des
motivées. modalités compatibles avec l’obligation qu’a
2. Lorsqu’une chambre de la Cour est saisie la Cour de tenir les informations confiden-
d’une requête ou d’une demande conte- tielles, de protéger les personnes et de pré-
nant une contestation ou une question re- server les preuves, un résumé des motifs
lative à sa compétence ou à la recevabilité
pour lesquels la compétence de la Cour ou
d’une affaire au titre des paragraphes 2 ou
la recevabilité de l’affaire a été contestée.
3 de l’article 19, ou lorsqu’elle agit d’office
comme le prévoit le paragraphe 1 dudit 3. Tous ceux qui sont informés comme prévu
article, elle arrête la procédure à suivre à la disposition 1 ci-dessus peuvent faire
998
procès-verbal, s’ils ne l’ont pas été au cours 2. L’interrogatoire des témoins envisagé dans
du procès conformément au paragraphe 10 la présente règle est mené selon les dispo-
de l’article 64 et de la disposition 1 de la sitions pertinentes du présent chapitre.
règle 137. 3. La Chambre s’assure, avec le concours du
3. Les éléments de preuve déclarés non per- Greffe, que le lieu choisi pour la présenta-
tinents ou non admissibles ne sont pas pris tion d’un témoignage par liaison audio ou
en considération par les Chambres. vidéo se prête à une déposition franche et
sincère ainsi qu’au respect de la sécurité, du
Règle 65: Obligation de témoigner bien-être physique et psychologique, de la
1. Un témoin qui comparaît devant la Cour dignité et de la vie privée du témoin.
peut être contraint par elle à déposer, sauf
disposition contraire du Statut ou du Règle- Règle 68:Témoignages préalablement
ment, en particulier des règles 73, 74 et 75. enregistrés
2. La règle 171 s’applique aux témoins qui Lorsque la Chambre préliminaire n’a pas pris
comparaissent devant la Cour et peuvent les mesures prévues à l’article 56, la Chambre
être contraints par elle à déposer confor- de première instance peut, conformément au
mément à la disposition 1 ci-dessus. paragraphe 2 de l’article 69, autoriser la pré-
sentation de témoignages déjà enregistrés sur
Règle 66: Engagement solennel support audio ou vidéo, ainsi que de transcrip-
1. Sous réserve de la disposition 2 ci-dessous, tions ou d’autres preuves écrites de ces témoi-
les témoins prennent, avant de déposer, l’en- gnages, pour autant que :
gagement solennel suivant, conformément a) Si le témoin dont le témoignage a été enre-
au parag « Je déclare solennellement que je
gistré ne comparaît pas en personne devant
dirai la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ».
la Chambre de première instance, le Procu-
2. Toute personne âgée de moins de 18 ans reur et la défense aient eu la possibilité de
ou dont le discernement est altéré et qui, l’interroger pendant l’enregistrement; ou
de l’avis de la Chambre, ne comprend pas
b) Si le témoin dont le témoignage a été en-
la signification d’un engagement solennel
peut être autorisée à témoigner sans en- registré comparaît en personne devant la
gagement solennel si la Chambre l’estime Chambre de première instance, il ne s’op-
capable de décrire les faits dont elle a pose pas à la présentation de son témoi-
connaissance et de comprendre le sens de gnage enregistré et que le Procureur, la
l’obligation de dire la vérité. défense, et la Chambre elle-même, aient eu
3. L’attention du témoin est appelée, avant la possibilité de l’interroger au cours de la
qu’il ne dépose, sur l’infraction définie au procédure.
paragraphe 1 a) de l’article 70.
Règle 69: Accords en matière de preuve
Règle 67:Témoignages en direct présen- Le Procureur et la défense peuvent conve-
tés par liaison audio ou vidéo nir que des faits invoqués dans les charges, la
1. Conformément au paragraphe 2 de l’article teneur d’un document, le témoignage attendu
69, les Chambres de la Cour peuvent auto- d’un témoin ou d’autres éléments de preuve ne
riser un témoin à présenter une déposition sont pas contestés; les Chambres peuvent alors
orale par liaison audio ou vidéo, pour autant considérer les faits allégués comme établis, à
que la technique utilisée permette au Pro- moins qu’elles n’estiment qu’ils doivent être
cureur, à la défense, ainsi qu’à la Chambre exposés de façon plus complète dans l’intérêt
elle-même, d’interroger le témoin pendant de la justice et, en particulier, dans l’intérêt des
qu’il dépose. victimes.
1000
confidentielles sont considérées comme des fonctions que celui-ci assume confor-
couvertes par le secret professionnel, et ne mément aux statuts du Mouvement inter-
peuvent donc faire l’objet d’une divulgation national de la Croix-Rouge et du Croissant-
qu’aux mêmes conditions que celles que Rouge, à moins :
fixent les dispositions 1 a) et 1 b) ci-dessus, a) Qu’après les consultations prévues par la
si une des Chambres détermine que : disposition 6 ci-dessous, le Comité n’ait
a) Ces communications relèvent d’une indiqué par écrit qu’il ne s’opposait pas
certaine catégorie de relations pro- à leur divulgation ou n’ait renoncé de
fessionnelles et s’inscrivent dans des quelque autre façon à ce secret; ou
rapports confidentiels dont on pouvait b) Que ces renseignements, documents ou
raisonnablement déduire qu’elles de- autres éléments de preuve ne figurent
meureraient privées et ne seraient pas dans des déclarations ou des docu-
révélées; ments du Comité déjà rendus publics.
b) La confidentialité est un aspect essen- 5. La disposition 4 ci-dessus n’affecte en rien
tiel de la nature et de la qualité des l’admissibilité d’éléments de preuve sem-
relations existant entre l’intéressé et la blables obtenus par des sources autres que
personne à laquelle il s’est confié; et le Comité international de la Croix-Rouge,
c) La reconnaissance du secret de ces ses représentants ou employés, lorsque ces
communications servirait les fins du éléments ont été recueillis par ces sources,
Statut et du Règlement. indépendamment du Comité, de ses repré-
3. Lorsqu’elle procède à cette détermination, sentants et de ses employés.
la Cour accorde une attention particu- 6. Si la Cour détermine qu’un certain rensei-
lière à ce que le secret professionnel soit gnement, document ou élément de preuve
étendu aux communications s’inscrivant émanant du Comité international de la
dans des relations professionnelles entre Croix-Rouge est d’une grande importance
une personne et son médecin, son psy- dans un cas d’espèce, elle mène des consul-
chiatre, son psychologue ou son conseiller, tations avec le Comité pour résoudre la
en particulier lorsque les communications question par la concertation, eu égard aux
concernent ou impliquent des victimes, ou circonstances de l’affaire, à la pertinence de
entre une personne et un membre du cler- l’élément de preuve demandé, à la dispo-
gé; dans ce dernier cas, la Cour considère nibilité de cet élément de preuve auprès
comme couvertes par le secret profession- d’une autre source, à l’intérêt de la justice
nel les informations divulguées au cours et à celui des victimes, et à l’exercice par la
d’une confession religieuse lorsque celle-ci Cour et le Comité de leur fonctions res-
fait partie intégrante des rites de la religion pectives.
considérée.
Règle 74:Témoignages incriminant leur
4. La Cour considère comme couverts par le auteur
secret professionnel et ne pouvant donc
1. À moins que le témoin n’ait reçu l’instruc-
être divulgués, y compris dans le cadre du
tion prévue à la règle 190, la Chambre lui
témoignage d’une personne travaillant ou
notifie les dispositions de la présente règle
ayant travaillé en qualité de représentant
avant de l’entendre.
ou d’employé pour le Comité international
de la Croix-Rouge, tous renseignements, 2. Lorsqu’elle détermine qu’elle doit donner à
documents ou autres éléments de preuve un certain témoin des garanties en matière
qui seraient tombés en la possession du de non-incrimination, la Cour donne les ga-
Comité dans l’exercice ou en conséquence ranties prévues à l’alinéa c) de la disposition
1002
3 avant que l’intéressé ne comparaisse, soit 7. Afin de donner effet à la garantie qu’elle
directement soit en réponse à la demande donne, la Chambre :
envisagée à l’alinéa e) du paragraphe 1 de a) Ordonne que la déposition se fera à
l’article 93. huis clos;
3. a) Un témoin peut refuser de faire toute dé- b) Ordonne que l’identité du témoin et
claration qui risquerait de l’incriminer. le contenu de sa déposition ne seront
b) Lorsqu’un témoin comparaît après divulgués d’aucune façon, et dispose
avoir reçu les garanties prévues à la que tout manquement à cet égard est
disposition 2 ci-dessus, la Cour peut lui passible des sanctions prévues à l’article
enjoindre de répondre à la question ou 71;
aux questions. c) Appelle expressément l’attention du
c) Dans les autres cas, la Chambre peut Procureur, de l’accusé, du conseil de la
ordonner au témoin de répondre à défense, du représentant légal des vic-
la question ou aux questions après times et de tout membre du person-
lui avoir garanti que les éléments de nel de la Cour présent, sur les consé-
preuve contenus dans sa déposition : quences du manquement visé au point
i) Resteront confidentiels et ne se- b) ci-dessus;
ront pas révélés au public ou à un d) Ordonne la mise sous scellés des pro-
État; et cès-verbaux; et
ii) Ne seront pas utilisés directement e) Met en oeuvre les mesures de protec-
ou indirectement contre lui dans tion qu’appelle une décision prise par
le cadre de poursuites ultérieures la Cour pour garantir que l’identité du
devant la Cour, sauf en application témoin et le contenu de sa déposition
des articles 70 et 71. ne sont pas divulgués.
4. Avant de donner une telle garantie, et pour
s’assurer qu’elle est opportune dans le cas 8. Si le Procureur se rend compte que la
de ce témoin, la Chambre prend l’avis du déposition d’un témoin risque d’incrimi-
Procureur ex parte. ner son auteur, il demande une audience à
huis clos et en informe la Chambre avant
5. Lorsqu’elle doit statuer sur le point de
que le témoin ne dépose. La Chambre peut
savoir si elle doit ordonner au témoin de
ordonner les mesures envisagées dans la
répondre, la Chambre tient compte des
disposition 7 ci-dessus pour la totalité ou
considérations ci-après :
une partie de la déposition de ce témoin.
a) L’importance des éléments de preuve
9. L’accusé, le conseil de la défense ou le
attendus;
témoin peut signaler au Procureur ou à la
b) Le caractère unique de ces éléments de Chambre, avant qu’un témoin ne dépose,
preuve; que cette déposition soulèvera des pro-
c) La nature, si elle est connue, de l’incri- blèmes en ce qui concerne l’incrimination
mination éventuelle; et de son auteur; la Chambre peut prendre les
d) La qualité des mesures de protection mesures envisagées dans la disposition 7 ci-
du témoin dans les circonstances. dessus.
6. Si la Chambre détermine qu’il n’est pas 10. Si la question de l’incrimination de soi-
opportun de donner au témoin une telle même se pose en cours d’instance, la
garantie, elle ne lui ordonne pas de ré- Chambre suspend l’audition du témoin et
pondre aux questions. Dans ce cas, elle donne à celui-ci la possibilité d’obtenir, s’il
peut néanmoins poursuivre l’interrogatoire le demande, un avis juridique aux fins de
sur d’autres points. l’application de la présente règle.
1003
2. Compte dûment tenu des délais fixés dans Règle 81: Restrictions à l’obligation de
d’autres règles, la notification visée dans la communiquer des éléments de preuve
disposition 1 ci-dessus doit être donnée 1. Les rapports, mémoires et autres docu-
suffisamment à l’avance pour que le Procu- ments internes établis par une partie, ses
reur puisse se préparer convenablement et assistants ou ses représentants dans le
y répondre. La Chambre saisie de l’affaire cadre de l’enquête ou de la mise en état de
peut autoriser un ajournement pour don- l’affaire n’ont pas à être communiqués.
ner le temps au Procureur d’examiner le 2. Lorsqu’il est en possession ou qu’il a sous
point soulevé par la défense. son contrôle des pièces ou renseignements
3. Le fait que la défense manque à l’obliga- qui doivent être divulgués selon le Statut,
tion d’information prévue dans la présente mais dont la communication peut être
règle ne limite pas son droit d’invoquer les préjudiciable à des enquêtes en cours ou
circonstances visées dans la disposition 1 à venir, le Procureur peut demander à la
ci-dessus et de présenter des éléments de Chambre saisie de l’affaire de déterminer si
preuve. ces pièces ou ces renseignements doivent
4. La présente règle s’entend sans préjudice être communiqués à la défense. La Chambre
du pouvoir qu’ont les Chambres d’ordon- entend le Procureur ex parte. Néanmoins,
ner la divulgation de tout autre élément de le Procureur ne peut par la suite produire
preuve. ces pièces ou ces renseignements comme
éléments de preuve à l’audience de confir-
Règle 80: Procédure à suivre pour mation des charges ou au procès sans que
invoquer un motif d’exonération de la l’accusé en ait eu préalablement connais-
responsabilité pénale en application du sance.
paragraphe 3 de l’article 31
3. Lorsque des mesures ont été prises pour
1. La défense doit notifier à la Chambre de préserver des renseignements confiden-
première instance et au Procureur son in- tiels conformément aux articles 54, 57, 64,
tention d’invoquer un motif d’exonération 72 et 93, et assurer la sécurité des témoins,
de la responsabilité pénale en application des victimes et des membres de leur famille
du paragraphe 3 de l’article 31. Cette notifi- conformément à l’article 68, les informa-
cation doit être faite suffisamment tôt avant tions y relatives ne sont pas communiquées,
l’ouverture du procès pour que le Procu- si ce n’est dans les conditions prévues dans
reur ait le temps de préparer convenable- lesdits articles. Lorsque la communication
ment celui-ci. de ces renseignements peut présenter un
2. Une fois reçue la notification prévue par risque pour la sécurité du témoin, la Cour
la disposition 1 ci-dessus, la Chambre de prend des mesures pour en aviser à l’avance
première instance entend le Procureur et ce témoin.
la défense avant de déterminer si la défense 4. La Chambre saisie de l’affaire prend, d’office
peut invoquer le motif d’exonération de la ou à la demande du Procureur, de l’accusé
responsabilité pénale. ou de tout État, les mesures nécessaires
3. Si la défense est autorisée à invoquer le pour préserver le caractère confidentiel
motif d’exonération de la responsabilité des renseignements conformément aux
pénale, la Chambre de première instance articles 54, 72 et 93, et assurer la sécurité
peut autoriser l’ajournement du procès des témoins, des victimes et des membres
pour donner au Procureur le temps d’exa- de leur famille conformément à l’article 68,
miner le motif en question. notamment en autorisant la non-divulga-
tion de l’identité de ces personnes avant le
début du procès.
1005
duction d’éléments de preuve supplémentaires. demande d’un témoin, d’une victime ou,
Pour éviter les retards et faire en sorte que le le cas échéant, du représentant légal de
procès s’ouvre à la date prévue, ces décisions celle-ci, soit d’office et après avoir consul-
sont assorties de délais stricts, que la Chambre té, selon que de besoin, la Division d’aide
de première instance peut reconsidérer. aux victimes et aux témoins, ordonner des
mesures destinées à assurer la protection
d’une victime, d’un témoin ou d’une autre
Section III: personne à laquelle la déposition d’un té-
Victimes et témoins moin peut faire courir un risque, conformé-
ment aux paragraphes 1 et 2 de l’article 68.
Sous-section première: Avant d’ordonner une mesure de protec-
Définition et principe général tion, la Chambre cherche autant que pos-
sible à obtenir le consentement de la per-
applicables aux victimes
sonne qui en fera l’objet.
2. Les requêtes ou demandes prévues par la
Règle 85: Définition des victimes
disposition 1 ci-dessus sont régies par la
Aux fins du Statut et du Règlement : règle 134, étant entendu que :
a) Le terme « victime » s’entend de toute per- a) Ces requêtes ou demandes ne peuvent
sonne physique qui a subi un préjudice du être présentées ex parte;
fait de la commission d’un crime relevant b) Toute demande émanant d’un témoin,
de la compétence de la Cour; d’une victime ou, le cas échéant, du
b) Le terme « victime » peut aussi s’entendre représentant légal de celle-ci doit être
de toute organisation ou institution dont notifiée au Procureur et à la défense,
un bien consacré à la religion, à l’enseigne- qui ont la possibilité d’y répondre;
ment, aux arts, aux sciences ou à la cha- c) Une requête ou une demande qui
rité, un monument historique, un hôpital ou concerne un certain témoin ou une
quelque autre lieu ou objet utilisé à des fins certaine victime doit être notifiée à
humanitaires a subi un dommage direct. ce témoin, à cette victime ou, le cas
échéant, au représentant légal de celle-
Règle 86: Principe général ci ainsi qu’à l’autre partie, qui ont la pos-
Les Chambres, lorsqu’elles donnent un ordre sibilité d’y répondre;
ou une instruction, et les autres organes de la d) Lorsque la Chambre agit d’office, elle
Cour, lorsqu’ils s’acquittent des fonctions qui avise le Procureur et la défense, ainsi
leur sont dévolues par le Statut et le Règlement, que les témoins et les victimes ou, le
tiennent compte des besoins des victimes et cas échéant, les représentants légaux
des témoins conformément à l’article 68, en de celles-ci, qui feraient l’objet des me-
particulier s’il s’agit d’enfants, de personnes sures de protection envisagées; elle leur
âgées, de personnes handicapées et de victimes donne la possibilité de répondre;
de violences sexuelles ou sexistes. e) Une requête ou une demande peut être
déposée sous pli scellé; elle demeure
Sous-section 2 : alors scellée tant qu’une chambre n’en
Protection des victimes décide pas autrement. Les réponses
et des témoins faites à des requêtes ou à des demandes
déposées sous pli scellé sont également
Règle 87: Mesures de protection déposées sous pli scellé.
1. Les Chambres peuvent, soit sur requête 3. Saisies d’une requête ou une demande pré-
du Procureur ou de la défense soit à la sentée conformément à la disposition 1
1007
ci-dessus, les Chambres peuvent tenir une ciales, notamment des mesures visant à
audience à huis clos pour déterminer s’il y faciliter la déposition d’une victime ou d’un
a lieu d’ordonner des mesures propres à témoin traumatisé, d’un enfant, d’une per-
empêcher que soient révélés au public, à sonne âgée ou d’une victime de violences
la presse ou à des agences d’information sexuelles, conformément aux paragraphes
l’identité d’une victime, d’un témoin ou 1 et 2 de l’article 68. Avant d’ordonner une
d’une autre personne à laquelle la dépo- mesure spéciale, elles cherchent autant que
sition d’un témoin peut faire courir un possible à obtenir le consentement de la
risque, ou le lieu où se trouve l’intéressé; personne qui en fait l’objet.
elles peuvent notamment ordonner : 2. Les Chambres peuvent, sur requête ou sur
a) Que le nom de la victime, du témoin demande comme prévu par la disposition
ou de toute autre personne à laquelle la 1 ci-dessus, tenir une audience, au besoin à
déposition d’un témoin peut faire cou- huis clos ou ex parte, pour déterminer s’il
rir un risque et toute autre indication y a lieu d’ordonner une mesure spéciale,
qui pourrait permettre l’identification notamment la présence d’un conseil, d’un
de l’intéressé soient supprimés des représentant, d’un psychologue ou d’un
procès-verbaux de la Chambre rendus membre de la famille de l’intéressé pendant
publics; la déposition d’une victime ou d’un témoin.
b) Qu’il soit fait interdiction au Procureur, 3. Les dispositions 2. b) à 2. d) de la règle 87
à la défense ou à toute autre personne s’appliquent mutatis mutandis aux demandes
participant à la procédure de révéler de et requêtes présentées au titre de la pré-
telles informations à un tiers; sente règle.
c) Que des dépositions soient recueillies 4. Une requête ou une demande présentée au
par des moyens électroniques ou autres titre de la présente règle peut être dépo-
moyens spéciaux, y compris des moyens sée sous pli scellé; elle demeure scellée tant
techniques permettant l’altération de qu’une chambre n’en décide pas autrement.
l’image ou de la voix, des techniques au- Les réponses faites à des requêtes ou à des
diovisuelles, en particulier la vidéocon- demandes déposées sous pli scellé sont
férence et la télévision en circuit fermé, également déposées sous pli scellé.
et le recours à des moyens exclusive- 5. Les atteintes à la vie privée des victimes
ment acoustiques; et des témoins risquant de mettre les in-
téressés en danger, les Chambres doivent
d) Qu’un pseudonyme soit employé pour
contrôler avec vigilance la manière dont
désigner une victime, un témoin ou une
l’interrogatoire de ces personnes est mené
autre personne à laquelle la déposition
pour éviter tout harcèlement et toute
d’un témoin peut faire courir un risque;
intimidation, en veillant particulièrement
ou
à la protection des victimes de violences
e) Que la procédure devant elles se dé-
sexuelles.
roule partiellement à huis clos.
Sous-section 3:
Règle 88: Mesures spéciales
Participation des victimes
1. Les Chambres peuvent soit d’office, soit sur à la procédure
requête du Procureur ou de la défense, soit
à la demande d’un témoin, d’une victime Règle 89: Demandes relatives à la parti-
ou, le cas échéant, du représentant légal de cipation des victimes à la procédure
celle-ci, et après avoir consulté, selon que
de besoin, la Division d’aide aux victimes et 1. Les victimes qui veulent exposer leurs vues
aux témoins, ordonner, en tenant compte et leurs préoccupations adressent une de-
des vues de l’intéressé, des mesures spé- mande écrite au Greffier, qui la communique
1008
y compris selon la procédure prévue aux et, dans la mesure du possible, à celles qui
règles 67 et 68, un expert ou l’accusé, il en ont communiqué avec la Cour au sujet de
fait la demande à la Chambre. Celle ci peut la situation ou de l’affaire en cause. La Cour
le prier de formuler par écrit ses questions, peut ordonner les mesures prévues dans la
qui sont alors communiquées au Procureur disposition 8 ci-dessous si les circonstances
et, au besoin, à la défense; ceux-ci peuvent de l’espèce l’y engagent.
formuler des observations dans le délai fixé 3. Pour leur permettre de demander à partici-
par la Chambre. per à la procédure en application de la règle
b) La Chambre statue alors sur la demande 89, la Cour notifie aux victimes sa décision
en prenant en considération la phase à de tenir une audience de confirmation des
laquelle en est la procédure, les droits charges en application de l’article 61. Cette
de l’accusé, les intérêts des témoins, les notification est adressée aux victimes ou à
exigences d’un procès équitable, impar- leurs représentants légaux qui ont déjà par-
tial et diligent et la nécessité de donner ticipé à la procédure et, dans la mesure du
effet au paragraphe 3 de l’article 68. Elle possible, à celles qui ont communiqué avec
peut joindre à sa décision des instruc- la Cour au sujet de l’affaire en cause.
tions quant à la forme et à l’ordre des 4. Lorsqu’il y a eu notification aux fins de
questions et quant à la production de participation comme prévu dans les dis-
pièces, en exerçant les pouvoirs qui lui positions 2 et 3 ci-dessus, les notifications
sont conférés par l’article 64. Si elle le ultérieures prévues par les dispositions 5
juge nécessaire, elle peut interroger un et 6 ci-dessous ne sont adressées qu’aux
témoin, un expert ou un accusé au nom victimes ou à leurs représentants légaux
du représentant légal de la victime. qui peuvent participer à la procédure dans
4. Dans le cas d’une audience uniquement les conditions fixées par une décision de la
consacrée aux réparations conformément Chambre prise en application de la règle 89
à l’article 75, les restrictions prévues à la et de toute modification de cette décision.
disposition 3 ci-dessus concernant l’inter- 5. Selon des modalités compatibles avec toute
rogatoire effectué par un représentant légal décision prise en vertu des règles 89 à 91,
des victimes ne sont pas applicables. Le les victimes ou leurs représentants légaux
représentant légal peut alors, avec l’autori- qui participent à la procédure sont infor-
sation de la chambre concernée, interroger més en temps voulu par le Greffier :
les témoins, les experts et la personne en a) Du déroulement de la procédure, no-
cause. tamment de la date des audiences et
de leur éventuel report, ainsi que de la
Règle 92: Notification aux victimes et à date à laquelle les décisions seront ren-
leurs représentants légaux dues;
1. La présente règle s’applique à toutes les b) Des demandes, conclusions, requêtes et
procédures devant la Cour, à l’exception autres pièces relatives à ces demandes,
des procédures relevant du Chapitre II. conclusions ou requêtes.
2. Pour leur permettre de demander à partici- 6. Lorsque des victimes ou des représentants
per à la procédure en application de la règle légaux ont participé à une certaine phase
89, la Cour notifie aux victimes la décision de la procédure, le Greffier leur notifie aus-
du Procureur de ne pas ouvrir d’enquête ou sitôt que possible les décisions rendues par
de ne pas engager de poursuites en vertu la Cour au cours de cette phase.
de l’article 53. Cette notification est adres- 7. Les notifications prévues dans les disposi-
sée aux victimes ou à leurs représentants tions 5 et 6 ci-dessus sont faites par écrit
légaux qui ont déjà participé à la procédure
1010
ou, lorsque cela n’est pas possible, sous d) Le cas échéant, la description des avoirs,
toute autre forme appropriée. Le Greffier biens ou autres biens mobiliers corpo-
conserve la trace de toutes les notifications. rels dont la restitution est demandée;
Il peut au besoin solliciter la coopération e) Une demande d’indemnisation;
des États Parties en invoquant les alinéas d) f) Une demande de réhabilitation ou de
et l) du paragraphe 1 de l’article 93. réparation sous d’autres formes;
8. Aux fins des notifications prévues dans
g) Dans la mesure du possible, toutes pièces
les dispositions 2 à 7 ci-dessus ou à la de-
justificatives, notamment les noms et
mande d’une chambre, le Greffier prend
adresses des témoins.
les mesures nécessaires pour assurer une
publicité adéquate à la procédure. Il peut 2. À l’ouverture du procès et sous réserve
pour cela solliciter la coopération des États des mesures de protection qu’elle peut
Parties concernés, au titre du Chapitre IX, ordonner, la Cour demande au Greffier
et demander l’assistance d’organisations de notifier la demande en réparation à
intergouvernementales. la personne ou aux personnes qui y sont
nommées ou qui sont nommées dans les
Règle 93: Avis des victimes ou de leurs charges et, dans la mesure du possible, à
représentants légaux toute personne ou tout État intéressé. Les
Les Chambres peuvent solliciter les vues des destinataires de cette notification peuvent
victimes ou de leurs représentants légaux qui déposer des observations auprès du Greffe
participent à la procédure conformément aux en vertu du paragraphe 3 de l’article 75.
règles 89 à 91 sur toutes questions, notam-
ment celles visées aux règles 107, 109, 125, 128, Règle 95: Procédure à suivre lorsque la
136, 139 et 191. Les Chambres peuvent égale- Cour agit de son propre chef
ment solliciter les vues d’autres victimes, le cas 1. Lorsqu’elle entend procéder d’office en
échéant. vertu du paragraphe 1 de l’article 75, la
Cour demande au Greffier de notifier son
Sous-section 4: intention à la personne ou aux personnes
Réparation en faveur des victimes contre lesquelles elle envisage de statuer
et, dans la mesure du possible, aux victimes,
Règle 94: Procédure à suivre en cas de à toute personne et à tout État intéres-
demandes présentées par les victimes sés. Les destinataires de cette notification
1. Les demandes en réparation présentées peuvent déposer des observations auprès
par les victimes en vertu de l’article 75 du Greffe en vertu du paragraphe 3 de l’ar-
sont déposées par écrit auprès du Greffier. ticle 75.
Elles doivent contenir les indications ou 2. Si, à la suite de la notification prévue dans la
éléments suivants : disposition 1 ci-dessus :
a) Les nom, prénoms et adresse du requé- a) Une victime dépose une demande en ré-
rant; paration, il est statué sur cette demande
b) La description du dommage, de la perte comme si elle avait été déposée confor-
ou du préjudice; mément à la règle 94;
c) Le lieu et la date de l’incident et, dans b) Une victime demande que la Cour ne
la mesure du possible, les nom et pré- rende pas d’ordonnance de réparation,
noms de la personne ou des personnes la Cour ne rend pas d’ordonnance indi-
que la victime tient pour responsables viduelle pour cette victime.
du dommage, de la perte ou du préju-
dice;
1011
Règle 96: Publicité donnée aux procé- 3. Dans tous les cas, la Cour respecte les
dures en réparation droits des victimes et de la personne re-
1. Sans préjudice d’aucune autre règle relative connue coupable.
à la notification des procédures, le Greffier
Règle 98: Fonds au profit des victimes
adresse dans la mesure du possible une
notification aux victimes ou à leurs repré- 1. Les ordonnances accordant réparation à
sentants légaux et à la personne ou aux titre individuel sont rendues directement
personnes concernées. Il prend aussi, en contre la personne reconnue coupable.
tenant compte des renseignements que le 2. La Cour peut ordonner que le montant de
Procureur peut lui avoir fournis, toute me- la réparation mise à la charge de la per-
sure nécessaire pour donner une publicité sonne reconnue coupable soit déposé au
adéquate aux procédures en réparation de- Fonds au profit des victimes si, au moment
vant la Cour, afin, autant que possible, que où elle statue, il lui est impossible d’accor-
les autres victimes, les personnes et États der un montant à chaque victime prise
intéressés en soient convenablement infor- individuellement. Le montant de la répa-
més. ration ainsi déposé est séparé des autres
2. Lorsqu’elle prend les mesures prévues dans ressources du Fonds et est remis à chaque
la disposition 1 ci-dessus, la Cour peut, victime dès que possible.
conformément au Chapitre IX, solliciter la 3. La Cour peut ordonner que le montant
coopération des États Parties concernés, de la réparation mise à la charge de la
et l’assistance d’organisations intergou- personne reconnue coupable soit versé
vernementales pour que soit par tous les par l’intermédiaire du Fonds au profit des
moyens la plus large publicité possible aux victimes lorsqu’en raison du nombre des
procédures en réparation qui se déroulent victimes et de l’ampleur, des formes et des
devant elle. modalités de la réparation, une réparation
à titre collectif est plus approprié.
Règle 97: Évaluation de la réparation 4. À l’issue de consultations avec les États in-
1. Compte tenu de l’ampleur du dommage, téressés et le Fonds au profit des victimes,
de la perte ou du préjudice, la Cour peut la Cour peut ordonner que la réparation
accorder une réparation individuelle ou, soit versée par l’intermédiaire du Fonds à
lorsqu’elle l’estime appropriée, une répara- une organisation intergouvernementale,
tion collective, ou les deux. internationale ou nationale agréée par le
2. La Cour peut soit d’office, soit à la demande Fonds.
des victimes ou de leurs représentants 5. D’autres ressources du Fonds peuvent être
légaux, soit à la demande de la personne utilisées au profit des victimes sous réserve
reconnue coupable, désigner des experts des dispositions de l’article 79.
compétents pour l’aider à déterminer l’am-
pleur du dommage, de la perte ou du pré- Règle 99: Coopération et mesures
judice causé aux victimes ou à leurs ayants conservatoires aux fins de confiscation
droit et pour suggérer diverses options en vertu de l’alinéa e) du paragraphe
en ce qui concerne les types et modalités 3 de l’article 57 et du paragraphe 4 de
appropriés de réparation. Le cas échéant, l’article 75
la Cour invite les victimes ou leurs repré-
sentants légaux et la personne reconnue 1. La Chambre préliminaire, en application de
coupable ainsi que les personnes et États l’alinéa e) du paragraphe 3 de l’article 57, ou
intéressés à faire des observations sur les la Chambre de première instance, en appli-
expertises. cation du paragraphe 4 de l’article 75, peut,
1012
tions et des documents visés par la disposi- lui fixe un délai pour la présentation éven-
tion 2 ci-dessus et à la sécurité des témoins tuelle d’observations et d’autres éléments
et des victimes, et des membres de leur d’information.
famille, conformément à l’article 68. 2. Lorsque la Chambre préliminaire a été sai-
4. Lorsqu’un État ou le Conseil de sécurité sie par un État ou par le Conseil de sécurité,
fait la demande prévue par la disposition ceux-ci sont également informés et peuvent
1 ci-dessus, la Chambre préliminaire peut présenter des observations conformément
lui demander des explications supplémen- à la règle 107.
taires.
5. Lorsqu’une question relative à la compé- Règle 110: Décision de la Chambre
tence de la Cour ou à la recevabilité de préliminaire au titre de l’alinéa b) du
l’affaire est soulevée, la règle 59 s’applique. paragraphe 3 de l’article 53
1. La décision de la Chambre préliminaire de
Règle 108: Décision de la Chambre confirmer ou non une décision prise par le
préliminaire au titre de l’alinéa a) du Procureur sur le seul fondement des sous-
paragraphe 3 de l’article 53 alinéas 1 c) ou 2 c) de l’article 53, est prise
1. La décision de la Chambre préliminaire vi- à la majorité des juges qui composent la
sée à l’alinéa a) du paragraphe 3 de l’article Chambre; elle est motivée. Elle est notifiée
53 est prise à la majorité des juges qui la à tous ceux qui ont participé à la procédure
composent; elle est motivée. Elle est com- de réexamen.
muniquée à tous ceux qui ont participé à la 2. Lorsque la Chambre préliminaire ne
procédure de réexamen. confirme pas la décision du Procureur visée
2. Si la Chambre préliminaire lui demande de à la disposition 1 ci-dessus, celui-ci procède
reconsidérer, en tout ou en partie, sa déci- à l’enquête ou aux poursuites.
sion de ne pas ouvrir d’enquête ou de ne
pas engager de poursuites, le Procureur le
fait dans les meilleurs délais. Section III:
3. Lorsqu’il a pris sa décision définitive, le Rassemblement des éléments
Procureur en informe la Chambre prélimi- de preuve
naire par écrit. Cette notification contient
la conclusion du Procureur et indique les Règle 111: Procès-verbal des interroga-
motifs sur lesquels elle repose. Elle est toires
communiquée à tous ceux qui ont participé 1. Il est dressé procès-verbal de la déposition
à la procédure de réexamen. de toute personne entendue dans le cadre
d’une enquête ou de poursuites. Le procès-
Règle 109: Réexamen d’une décision du
verbal est signé par la personne qui l’établit
Procureur par la Chambre préliminaire
et qui conduit l’interrogatoire et par la per-
en vertu de l’alinéa b) du paragraphe 3
sonne interrogée et son conseil, si celui-ci
de l’article 53
est présent, ainsi que, le cas échéant, par
1. La Chambre préliminaire peut d’office exa- le Procureur ou le juge présent. La date,
miner une décision prise par le Procureur l’heure et le lieu de l’interrogatoire sont
sur le seul fondement des sous-alinéas 1 c) consignés dans le procès-verbal, qui men-
ou 2 c) de l’article 53, dans les 180 jours tionne toutes les personnes présentes. Si
suivant la notification prévue aux règles l’une d’elles n’a pas signé le procès verbal,
105 ou 106. Elle informe le Procureur de il en est fait mention et les raisons en sont
son intention de réexaminer sa décision et consignées.
1015
ces conférences soit d’office soit à la preuve présentés après l’expiration du dé-
demande du Procureur ou de la per- lai, extensions éventuelles comprises.
sonne concernée; 9. Le Procureur et la personne concernée
c) Tous les moyens de preuve ayant fait peuvent présenter à la Chambre prélimi-
l’objet d’un échange entre le Procureur naire des conclusions écrites sur des élé-
et la personne concernée aux fins de ments de fait et de droit, y compris sur les
l’audience de confirmation des charges motifs d’exonération de la responsabilité
sont communiqués à la Chambre préli- pénale prévus au paragraphe 1 de l’article
minaire. 31, au plus tard trois jours avant la date de
3. Le Procureur remet à la Chambre prélimi- l’audience. Une copie de ces conclusions
naire et à la personne concernée, 30 jours est transmise immédiatement au Procureur
au plus tard avant la date de l’audience, un ou à la personne concernée, suivant le cas.
état détaillé des charges et l’inventaire des 10. Le Greffe constitue et tient à jour le dossier
preuves qu’il entend produire à l’audience. de la procédure devant la Chambre prélimi-
4. Lorsqu’il entend modifier les charges en naire, auquel sont versées toutes les pièces
vertu du paragraphe 4 de l’article 61, le transmises à celle-ci en application de la
Procureur informe la Chambre préliminaire présente règle. Sous réserve, le cas échéant,
et la personne concernée des charges mo- des restrictions assurant la confidentialité
difiées et de l’inventaire des preuves qu’il et la protection de renseignements tou-
entend produire à l’audience au plus tard chant à la sécurité nationale, le dossier peut
15 jours avant la date de l’audience. être consulté par le Procureur, la personne
5. Lorsqu’il entend présenter de nouveaux concernée et les victimes ou leurs repré-
éléments de preuve à l’audience, le Pro- sentants légaux qui participent à la procé-
cureur en remet l’inventaire à la Chambre dure conformément aux règles 89 à 91.
préliminaire et à la personne concernée
Règle 122: Audience de confirmation des
au plus tard 15 jours avant la date de l’au-
charges en présence de l’accusé
dience.
6. Si elle entend présenter des éléments de 1. Le juge président de la Chambre prélimi-
preuve en vertu du paragraphe 6 de l’article naire demande au greffier d’audience de
61, la personne concernée en remet l’in- donner lecture des charges telles qu’elles
ventaire à la Chambre préliminaire 15 jours sont présentées par le Procureur. Il déter-
au plus tard avant la date de l’audience. mine les modalités du déroulement de l’au-
La Chambre préliminaire communique dience et peut notamment fixer les condi-
sans retard cet inventaire au Procureur. tions et l’ordre dans lesquels il entend que
La personne concernée remet l’inventaire les preuves versées au dossier de la procé-
des preuves qu’elle entend produire pour dure soient présentées.
contester les charges lorsque celles-ci ont 2. Si une question ou une contestation rela-
été modifiées ou pour répliquer à un nou- tive à la compétence de la Cour ou à la re-
vel inventaire du Procureur. cevabilité d’une affaire est soulevée, la règle
7. Le Procureur et la personne concernée 58 s’applique.
peuvent demander à la Chambre prélimi- 3. Avant d’en venir au fond, le juge prési-
naire le report de l’audience de confirma- dent de la Chambre préliminaire demande
tion des charges. La Chambre préliminaire au Procureur et à la personne concernée
peut aussi reporter l’audience d’office. s’ils entendent soulever des exceptions ou
8. La Chambre préliminaire ne tient pas présenter des observations au sujet d’une
compte des charges et des éléments de question touchant à la régularité des pro-
cédures qui ont précédé l’audience.
1020
4. Les exceptions qui sont soulevées ou les mande de celui-ci ou de sa propre initia-
observations qui sont présentées en ap- tive, afin de déterminer si une audience
plication de la disposition 3 ci-dessus ne de confirmation des charges peut se tenir
peuvent plus l’être par la suite ni lors de la dans les conditions fixées à l’alinéa b) du
procédure de confirmation, ni lors du pro- paragraphe 2 de l’article 61. Lorsque la per-
cès. sonne concernée est assistée d’un conseil
5. Si les exceptions ou observations envisa- connu de la Cour, les consultations se
gées dans la disposition 3 ci-dessus sont tiennent en présence de celui-ci, sauf si la
soulevées ou présentées, le juge président Chambre préliminaire en décide autrement.
de la Chambre préliminaire invite les per- 3. La Chambre préliminaire s’assure qu’un
sonnes visées par la disposition 3 à faire mandat d’arrêt a été délivré contre la per-
valoir leurs moyens dans l’ordre qu’il défi- sonne concernée et, si le mandat d’arrêt n’a
nit. La personne concernée a le droit d’y pas été exécuté dans un délai normal, que
répondre. toutes les mesures raisonnables ont été
6. Si les exceptions soulevées ou les obser- prises pour localiser cette personne et la
vations présentées sont celles qu’envisage faire arrêter.
la disposition 3 ci-dessus, la Chambre préli-
minaire décide soit d’en joindre l’examen à Règle 124: Renonciation au droit d’être
celui des charges et des éléments de preuve, présent à l’audience de confirmation des
soit de l’en disjoindre; dans ce dernier cas, charges
elle statue à leur sujet après avoir ajourné
l’audience de confirmation des charges. 1. Si la personne concernée est à la disposi-
tion de la Cour mais souhaite renoncer à
7. Lors de l’examen au fond, le Procureur et
la personne concernée présentent leurs son droit d’être présente à l’audience de
moyens comme le prévoient les para- confirmation des charges, elle en fait la de-
graphes 5 et 6 de l’article 61. mande par écrit à la Chambre préliminaire,
qui peut alors tenir des consultations avec
8. La Chambre préliminaire autorise le Procu-
reur et la personne concernée à présenter le Procureur et la personne concernée,
dans cet ordre leurs observations finales. assistée ou représentée par son conseil.
9. Sous réserve des dispositions de l’article 2. Une audience de confirmation des charges
61, l’article 69 s’applique mutatis mutandis à ne peut se tenir, comme le prévoit l’alinéa
l’audience de confirmation des charges. a) du paragraphe 2 de l’article 61, que si la
Chambre préliminaire s’est assurée que la
Règle 123: Mesures prises en vue personne concernée sait qu’elle a le droit
d’assurer la présence de la personne d’être présente à l’audience et connaît les
concernée à l’audience de confirmation conséquences de sa renonciation à ce droit.
des charges 3. La Chambre préliminaire peut autoriser la
1. Lorsque la Chambre préliminaire a décerné personne concernée à suivre l’audience de
un mandat d’arrêt ou une citation à com- l’extérieur de la salle, au besoin par l’inter-
paraître conformément au paragraphe 7 de médiaire d’un dispositif technique de com-
l’article 59, et que la personne concernée munication, et prend des dispositions à cet
est arrêtée ou reçoit notification de la cita- effet.
tion, la Chambre préliminaire veille à ce que 4. Le fait que la personne concernée a renon-
cette personne soit informée des disposi- cé à être présente à l’audience n’empêche
tions du paragraphe 2 de l’article 61. pas la Chambre préliminaire de recevoir de
2. La Chambre préliminaire peut tenir des cette personne des observations écrites
consultations avec le Procureur, à la de- sur les questions dont elle est saisie.
1021
Règle 125: Décision de tenir une charges sur lesquelles le Procureur entend
audience de confirmation des charges poursuivre le procès, cette personne est
en l’absence de la personne concernée renvoyée à la Chambre de première ins-
1. Après avoir tenu les consultations prévues tance constituée en application du para-
par les règles 123 et 124, la Chambre pré- graphe 11 de l’article 61. Si cela est né-
liminaire détermine s’il y a lieu de tenir cessaire pour assurer le fonctionnement
une audience de confirmation des charges efficace et équitable de cette Chambre,
en l’absence de la personne concernée et, l’intéressé peut lui demander par écrit de
dans l’affirmative, si cette personne peut soumettre des questions à la Chambre pré-
être représentée par son conseil. Le cas liminaire, conformément au paragraphe 4
échéant, elle fixe la date de l’audience et la de l’article 64.
rend publique.
Section VI:
2. La décision de la Chambre préliminaire est
Clôture de la phase préliminaire
notifiée au Procureur et, si possible, à la
personne concernée ou à son conseil. Règle 127: Procédure à suivre en cas de
3. Si la Chambre préliminaire décide de ne décisions différentes sur des charges
pas tenir d’audience de confirmation des multiples
charges en l’absence de la personne concer-
née et si celle-ci n’est pas à la disposition Dans l’hypothèse où la Chambre préliminaire
de la Cour, la confirmation des charges ne est prête à confirmer certaines charges mais
peut avoir lieu tant que l’intéressé n’est pas ajourne l’audience sur d’autres charges, comme
à la disposition de la Cour. La Chambre prévu à l’alinéa c) du paragraphe 7 de l’article
préliminaire peut reconsidérer sa décision 61, elle peut décider que le renvoi de l’inté-
à tout moment, à la demande du Procureur ressé devant la Chambre de première instance
ou de sa propre initiative. du chef des charges qu’elle est prête à confir-
mer sera différé dans l’attente de la poursuite
4. Si la Chambre préliminaire décide de
de l’audience. Elle peut alors fixer un délai au
ne pas tenir d’audience de confirmation
Procureur pour que celui-ci puisse procéder
des charges en l’absence de la personne
conformément aux sous-alinéas c) i) ou ii) du
concernée et si celle-ci est à la disposition
paragraphe 7 de l’article 61.
de la Cour, la Chambre ordonne sa compa-
rution.
Règle 128 Modification des charges
Règle 126: Audience de confirmation 1. Si le Procureur entend modifier des
des charges en l’absence de la personne charges déjà confirmées avant l’ouverture
concernée du procès en vertu de l’article 61, il en fait
1. Les dispositions des règles 121 et 122 s’ap- la demande par écrit à la Chambre prélimi-
pliquent mutatis mutandis à la préparation naire, qui en avise l’accusé.
et au déroulement de l’audience de confir- 2. Avant de statuer sur cette modification,
mation des charges en l’absence de la per- la Chambre préliminaire peut demander à
sonne concernée. l’accusé et au Procureur, des observations
2. Si la Chambre préliminaire a décidé que la écrites sur certaines questions de fait ou de
personne concernée sera représentée par droit.
un conseil, celui-ci doit avoir la possibilité 3. Si la Chambre préliminaire estime que les
d’exercer tous les droits de cette personne. modifications proposées par le Procureur
3. Lorsqu’une personne qui a pris la fuite peuvent être considérées comme des
est arrêtée et que la Cour a confirmé les charges nouvelles ou comme des charges
1022
plus graves, elle procède conformément cès. Elle peut, d’office ou à la demande du
aux règles 121 et 122 ou 123 à 126, selon le Procureur ou de la défense, repousser
cas. cette date. Elle notifie la date du procès à
tous ceux qui participent à la procédure.
Règle 129: Notification de la décision Elle veille à ce que cette date et tout report
relative à la confirmation des charges éventuel soient rendus publics.
La décision prise par la Chambre préliminaire 2. Pour faciliter le déroulement équitable et
quant à la confirmation des charges et au ren- diligent de la procédure, la Chambre de
voi de l’accusé devant la Chambre de première première instance peut consulter les par-
instance est notifiée, si possible, au Procureur, ties lors de conférences de mise en état
à l’intéressé et à son conseil. La décision et le tenues selon que de besoin.
dossier de la procédure devant la Chambre
préliminaire sont transmis à la Présidence. Règle 133: Exceptions d’incompétence
ou d’irrecevabilité
Règle 130: Constitution de la Chambre Les exceptions d’incompétence ou d’irreceva-
de première instance bilité soulevées à l’ouverture du procès, ou par
la suite avec l’autorisation de la Cour, sont exa-
Lorsqu’elle constitue la Chambre de première minées par le juge président et la Chambre de
instance et lui renvoie l’affaire, la Présidence première instance, conformément à la règle 58.
lui transmet la décision de la Chambre pré-
liminaire et le dossier de la procédure. Elle Règle 134: Requêtes se rapportant à la
peut également renvoyer l’affaire devant une procédure
chambre de première instance déjà constituée.
1. Avant l’ouverture du procès, la Chambre
de première instance peut, d’office ou à la
CHAPITRE 6 : demande du Procureur ou de la défense,
LE PROCÈS statuer sur toute question concernant le
déroulement de la procédure. Toute re-
Règle 131:Transmission du dossier de la quête du Procureur ou de la défense est
procédure par la Chambre préliminaire présentée par écrit et, à moins qu’elle n’ait
1. Le Greffier tient à jour le dossier de la pro- pour objet une procédure ex parte, elle est
communiquée à l’autre partie. L’autre par-
cédure transmis par la Chambre prélimi-
tie a la possibilité de présenter une réponse
naire, conformément à la disposition 10 de
à toute requête n’ayant pas pour objet une
la règle 121.
procédure ex parte.
2. Sous réserve, le cas échéant, des restrictions
2. À l’ouverture du procès, la Chambre de
assurant la confidentialité et la protection première instance demande au Procureur
de renseignements touchant à la sécurité et à la défense s’ils ont des exceptions à
nationale, le dossier peut être consulté par soulever ou des observations à présenter
le Procureur, la défense, les représentants concernant le déroulement de la procédure
des États qui participent à la procédure et postérieure à l’audience de confirmation.
les victimes ou leurs représentants légaux Ces exceptions ne peuvent être soulevées
qui y participent conformément aux règles et ces observations ne peuvent être pré-
89 à 91. sentées par la suite au cours du procès sans
l’autorisation de la Chambre de première
Règle 132 : Conférences de mise en état instance chargée de l’affaire.
1. Aussitôt après sa constitution, la Chambre 3. Après l’ouverture du procès, la Chambre
de première instance tient une conférence de première instance peut, d’office ou à la
de mise en état pour fixer la date du pro- demande du Procureur ou de la défense,
1023
statuer sur toute question qui se pose pen- Règle 137: Procès-verbal du procès
dant le déroulement du procès. 1. Conformément au paragraphe 10 de l’ar-
ticle 64, le Greffier fait établir et conser-
Règle 135: Examen médical de l’accusé
ver un procès-verbal intégral et fidèle de
1. La Chambre de première instance peut, l’ensemble des procédures, y compris les
pour répondre à l’obligation fixée à l’ali- transcriptions, les enregistrements sonores
néa a) du paragraphe 8 de l’article 64, ou et vidéo et les autres supports du son ou
pour toute autre raison, ou à la demande de l’image.
d’une partie, ordonner un examen médical,
2. Une chambre de première instance peut
psychiatrique ou psychologique de l’accusé,
dans les conditions fixées à la règle 113. ordonner la divulgation d’une partie ou de
la totalité du procès-verbal de procédures
2. La Chambre doit consigner par écrit les
motifs de cette décision. à huis clos si les motifs de la décision de la
non-divulgation ont disparu.
3. La Chambre désigne un ou plusieurs ex-
perts parmi ceux qui figurent sur la liste des 3. La Chambre de première instance peut au-
experts agréés par le Greffier, ou un expert toriser d’autres personnes que le Greffier
agréé par la Chambre de première instance à prendre des photographies, à procéder à
à la demande d’une partie. des enregistrements sonores ou vidéo ou
4. Lorsque la Chambre de première instance à utiliser d’autres supports du son ou de
estime que l’accusé n’est pas en état de l’image au procès.
passer en jugement, elle ordonne l’ajour-
nement du procès. Elle peut, d’office ou à Règle 138: Conservation des preuves
la demande du Procureur ou de la défense, Le Greffier assure, selon que de besoin, la
réexaminer le cas de l’accusé. En tout état conservation et la garde de tous les éléments
de cause, elle doit le faire tous les 120 jours, de preuve et autres pièces produits au pro-
sauf raisons contraires. cès, sous réserve de toute ordonnance de la
La Chambre peut, selon que de besoin, Chambre de première instance.
ordonner un nouvel examen de l’accusé.
Après s’être assurée que l’accusé est en Règle 139: Décision en cas d’aveu de
état de passer en jugement, la Chambre culpabilité
procède conformément à la règle 132.
1. Après avoir procédé conformément au
Règle 136: Jonction et disjonction d’ins- paragraphe 1 de l’article 65, la Chambre de
tances première instance peut, pour déterminer
1. Les accusés dont les charges ont été s’il convient de procéder conformément au
jointes sont jugés ensemble, à moins que la paragraphe 4 de l’article 65, solliciter l’avis
Chambre de première instance n’ordonne, du Procureur et de la défense.
d’office ou à la demande du Procureur ou 2. La Chambre de première instance statue
de la défense, des procès séparés pour ensuite sur l’aveu de culpabilité; elle indique
éviter de causer un préjudice grave aux les motifs de sa décision, qui sont consignés
accusés, dans l’intérêt de la justice ou parce au procès-verbal.
qu’un accusé, dont les charges avaient été
jointes à d’autres, a fait un aveu de culpabi- Règle 140: Instructions pour la conduite
lité et peut être poursuivi conformément des débats et les dépositions
au paragraphe 2 de l’article 65. 1. Lorsque le juge président de la Chambre
2. Lorsque les accusés sont jugés ensemble, de première instance ne donne pas les
chacun d’eux a les mêmes droits que s’il instructions qu’envisage le paragraphe 8
était jugé séparément. de l’article 64, le Procureur et la défense
1024
Règle 148: Ordonnances de transfert du 4. S’il n’est pas fait appel conformément aux
produit des amendes et des confisca- dispositions 1 à 3 ci-dessus, la décision de
tions la Chambre de première instance portant
Avant de rendre une ordonnance selon le para- condamnation ou acquittement, la peine
graphe 2 de l’article 79, les Chambres peuvent prononcée ou l’ordonnance de réparation
inviter les représentants du Fonds au profit des devient définitive.
victimes à leur soumettre des observations
écrites ou orales. Règle 151: Procédure d’appel
1. Dès qu’un appel a été formé en vertu de la
règle 150, le Greffier transmet à la Chambre
CHAPITRE 8: d’appel le dossier de la procédure.
APPEL ET RÉVISION
2. Le Greffier avise du dépôt de l’acte d’appel
Section première: tous ceux qui ont participé à la procédure
Dispositions générales devant la Chambre de première instance.
compter de la date de l’infraction s’il n’y a 3. Chaque atteinte est passible d’une amende
eu ni enquête ni poursuites pendant cette distincte; ces amendes peuvent se cumuler.
période. La prescription s’interrompt si une En aucun cas, leur total ne peut dépasser la
enquête ou des poursuites sont ouvertes moitié de la valeur des avoirs identifiables,
pendant cette période soit devant la Cour, liquides ou réalisables, et des biens de la
soit par un État Partie compétent pour personne condamnée, déduction faite d’un
connaître de l’infraction en vertu de l’alinéa montant suffisant pour répondre à ses be-
a) du paragraphe 4 de l’article 70. soins financiers et à ceux des personnes à
3. Les peines imposées en cas d’atteinte dé- sa charge.
finie à l’article 70 se prescrivent par dix 4. Lorsqu’elle impose une amende, la Cour
années à compter de la date à laquelle accorde à la personne condamnée un délai
elles deviennent définitives. La prescrip- de paiement raisonnable. Elle peut décider
tion s’interrompt pendant que la personne que l’amende sera payée en une seule fois
condamnée se trouve en détention ou en ou par versements échelonnés avant l’expi-
dehors du territoire des États Parties. ration du délai.
5. Si la personne condamnée ne paie pas
Règle 165: Enquête, poursuites et procès
l’amende imposée dans les conditions
1. Le Procureur peut de son propre chef fixées, selon la disposition 4 ci-dessus, la
engager et conduire des enquêtes sur les Cour prend des mesures appropriées en
atteintes définies à l’article 70 sur la base vertu des règles 217 à 222 et conformé-
des renseignements communiqués par une ment à l’article 109. En cas de refus per-
chambre ou toute autre source digne de foi. sistant de payer, si la Cour, agissant d’office
2. Les articles 53 et 59 et les règles qui en ou à la demande du Procureur, estime que
découlent ne sont pas applicables. toutes les mesures d’exécution utiles ont
3. Aux fins de l’article 61, la Chambre préli- été épuisées, elle peut, en dernier recours,
minaire peut trancher toute question visée prononcer une peine d’emprisonnement
dans ledit article, sur la base de conclusions en vertu du paragraphe 3 de l’article 70.
écrites et sans tenir d’audience, à moins Lorsqu’elle fixe cette peine d’emprisonne-
que l’intérêt de la justice n’exige qu’il en ment, la Cour tient compte du montant de
soit autrement. l’amende qui a déjà été payée.
4. Les Chambres de première instance
peuvent, au besoin et compte tenu des Règle 167: Coopération internationale
droits de la défense, ordonner la jonction et assistance judiciaire
des charges relevant de l’article 70 avec les 1. En cas d’atteinte définie à l’article 70, la
charges relevant des articles 5 à 8. Cour peut solliciter la coopération et l’as-
sistance judiciaire d’un État sous l’une des
Règle 166: Peines prononcées en applica- formes que prévoit le Chapitre IX.
tion de l’article 70
Elle indique alors qu’elle agit au titre d’une
1. Si la cour prononce une peine en applica- enquête ou de poursuites concernant une
tion de l’article 70, les dispositions de la telle atteinte.
présente règle sont applicables. 2. Les conditions dans lesquelles la coopéra-
2. L’article 77 et les règles qui en découlent ne tion internationale ou l’assistance judiciaire
sont pas applicables, à l’exception de toute sont fournies dans le cas des atteintes défi-
confiscation ordonnée en vertu de l’alinéa nies à l’article 70 sont celles qu’énonce le
b) du paragraphe 2 de l’article 77 qui peut paragraphe 2 dudit Article
s’ajouter à une peine d’emprisonnement, à
une amende ou aux deux.
1031
dans les conditions prévues à l’article 89 ou positions qu’elle juge appropriées pour
à l’article 92. le transfèrement de l’intéressé, en tenant
compte de son avis, dans un État qui est
Règle 183: Possibilité de remise à titre tenu de le recevoir, ou dans un autre État
temporaire qui accepte de le recevoir, ou dans un État
À la suite des consultations visées au paragraphe qui a demandé son extradition avec l’assen-
4 de l’article 89, l’État requis peut remettre la timent de l’État qui l’a remis initialement. En
personne recherchée à titre temporaire dans l’espèce, l’État hôte facilite le transfèrement
les conditions convenues entre l’État requis et conformément à l’accord visé au para-
la Cour. Dans ce cas, l’intéressé est placé en graphe 2 de l’article 3 et aux arrangements
détention pour la durée de sa présence devant y relatifs.
la Cour et transféré à l’État requis lorsque sa 2. Lorsqu’elle juge une affaire irrecevable
présence devant la Cour n’est plus nécessaire, au sens de l’alinéa a) du paragraphe 1 de
au plus tard lorsque la procédure s’est achevée. l’article 17, la Cour prend les dispositions
qu’elle juge appropriées pour faire trans-
Règle 184: Dispositions pour la remise férer l’intéressé dans l’État dont l’enquête
1. Lorsque la personne recherchée par la ou les poursuites ont fourni les motifs de
Cour peut être remise, l’État requis en in- l’irrecevabilité, sauf si l’État qui avait ini-
forme immédiatement le Greffier. tialement remis la personne à la Cour en
demande le retour.
2. L’intéressé est remis à la Cour à la date et
suivant les modalités convenues entre les Règle 186: Demandes concurrentes dans
autorités de l’État requis et le Greffier. le cadre d’une contestation de la receva-
3. Si les circonstances rendent la remise im- bilité d’une affaire
possible à la date convenue, les autorités
Dans la situation décrite au paragraphe 8 de
de l’État requis et le Greffier conviennent
l’article 90, l’État requis communique sa déci-
d’une nouvelle date et des modalités de la
sion au Procureur pour que celui-ci puisse agir
remise.
selon le paragraphe 10 de l’article 19.
4. Le Greffier se tient en rapport avec les
autorités de l’État hôte au sujet des dispo-
sitions à prendre pour la remise de la per-
sonne à la Cour. Section III:
Documents relatifs aux demandes
Règle 185: Mise en liberté d’une per- d’arrestation et de remise selon les
sonne détenue par la Cour pour une articles 91 et 92
raison autre que celle de l’exécution de
sa peine Règle 187: Traduction des documents
1. Sous réserve de la disposition 2 ci-dessous accompagnant les demandes de remise
lorsqu’une personne remise à la Cour est Aux fins de l’alinéa a) du paragraphe 1 de l’ar-
libérée parce que la Cour n’est pas compé- ticle 67, et conformément à la disposition 1 de
tente, que l’affaire est irrecevable au regard la règle 117, les demandes présentées en vertu
des alinéas b), c) ou d) du paragraphe 1 de de l’article 91 sont accompagnées d’une tra-
l’article 17, que les charges n’ont pas été duction du mandat d’arrêt ou du jugement de
confirmées au regard de l’article 61, que condamnation, selon le cas, et d’une traduction
la personne a été acquittée lors du procès de toutes les dispositions pertinentes du Statut
ou en appel, ou pour toute autre raison, la dans une langue que la personne comprend et
cour prend, aussitôt que possible, les dis- parle parfaitement.
1035
Règle 188: Délai de production des docu- est organisé par les autorités nationales
ments après l’arrestation provisoire concernées en liaison avec le Greffier et les
Aux fins du paragraphe 3 de l’article 92, le délai autorités de l’État hôte.
de réception par l’État requis de la demande 2. Le Greffier veille au bon déroulement du
de remise et des pièces justificatives est de 60 transfèrement, y compris la du détenu
jours à compter de la date de l’arrestation pro- lorsqu’il est sous la garde de la Cour.
visoire. 3. Une personne détenue par la Cour a le droit
de soulever devant la Chambre compétente
Règle 189:Transmission des documents des questions relatives aux conditions de sa
à l’appui de la demande détention.
Si une personne a consenti à être remise à la 4. Conformément à l’alinéa b) du paragraphe
Cour comme le prévoit le paragraphe 3 de 7 de l’article 93, une fois réalisées les fins
l’article 92 et que l’État requis procède à sa du transfèrement, le Greffier organise le
remise, la Cour n’est pas tenue de fournir les retour des intéressés à la garde de l’État
documents visés à l’article 91, sauf indication requis.
contraire de l’État requis.
Règle 193:Transfèrement temporaire de
l’État chargé de l’exécution de la peine
Section IV:
Coopération au titre 1. La Chambre saisie de l’affaire à ce moment-
de l’article 93 là peut ordonner le transfèrement tempo-
raire, de l’État chargé de l’exécution de la
Règle 190: Instruction concernant les peine au siège de la Cour, de toute per-
témoignages incriminant leur auteur sonne que la Cour a condamnée et dont
jointe aux citations le témoignage ou quelque autre assistance
Lorsqu’elle fait la demande envisagée à l’alinéa lui est nécessaire. Les dispositions du para-
e) du paragraphe 1 de l’article 93, la Cour y graphe 7 de l’article 93 ne s’appliquent pas.
joint une instruction concernant la règle 74 re- 2. Le Greffier veille au bon déroulement du
lative aux témoignages incriminant leur auteur, transfèrement en liaison avec les autorités
instruction adressée au témoin concerné et de l’État chargé de l’exécution de la peine
rédigée dans une langue que celui-ci comprend ainsi qu’avec les autorités de l’État hôte.
et parle parfaitement. Une fois réalisées les fins du transfèrement,
la Cour renvoie la personne condamnée
Règle 191: Assurance donnée par la dans l’État chargé de l’exécution de la peine.
Cour en vertu du paragraphe 2 de 3. La personne transférée est maintenue en
l’article 93 détention tout le temps que sa présence
devant la Cour est requise. La durée de la
La Chambre chargée de l’affaire peut décider,
détention au siège de la Cour est intégrale-
d’office ou à la demande du Procureur, de la
ment déduite de la peine à accomplir.
défense ou du témoin ou expert concerné, de
donner l’assurance prévue au paragraphe 2 de
Règle 194: Coopération demandée à la
l’article 93, après avoir entendu les observa-
Cour
tions du Procureur et du témoin ou de l’expert
concerné. 1. Conformément au paragraphe 10 de l’ar-
ticle 93 et, mutatis mutandis, de l’article 96,
Règle 192:Transfèrement des détenus un État peut transmettre à la Cour une
1. Le transfèrement des détenus à la Cour en demande de coopération ou d’assistance
application du paragraphe 7 de l’article 93 rédigée dans l’une des deux langues de tra-
1036
vail de la Cour ou accompagnée d’une tra- est nécessaire pour qu’une personne rele-
duction dans l’une de ces langues. vant de cet État soit remise à la Cour.
2. Les demandes visées dans la disposition 1
ci-dessus sont adressées au Greffier qui les
transmet, selon le cas, au Procureur ou à la Section VI:
Chambre concernée. Règle de la spécialité énoncée à
3. Si des mesures de protection ont été prises l’article 101
au titre de l’article 68, le Procureur ou la
Chambre, selon le cas, tient compte des Règle 196: Présentation d’observations
observations de la Chambre qui a ordonné relatives au paragraphe 1 de l’article 101
ces mesures ainsi que des observations de Toute personne remise à la Cour peut présen-
la victime ou du témoin concerné avant de ter des observations sur ce qu’elle estime être
se prononcer. une violation des dispositions du paragraphe 1
4. Si la demande a trait à des documents ou de l’article 101.
des éléments de preuve visés à l’alinéa b)
ii) du paragraphe 10 de l’article 93, le Pro- Règle 197: Extension de la remise
cureur ou la Chambre, selon le cas, obtient
Si la Cour a demandé une dérogation aux
le consentement écrit de l’État concerné
conditions posées au paragraphe 1 de l’article
avant de donner suite à la demande.
101, l’État requis peut la prier de recueillir et de
5. Si la Cour décide de faire droit à la demande
lui communiquer les observations présentées
de coopération ou d’assistance émanant
par la personne remise.
d’un État, elle procède dans la mesure du
possible suivant la procédure indiquée par
CHAPITRE 12:
l’État requérant dans sa demande et en pré-
sence des personnes désignées dans celle- EXÉCUTION
ci.
Section première:
Section V: Rôle des États dans l’exécution
Coopération au titre de l’article 98 des peines d’emprisonnement et
modification de la désignation de
Règle 195: Communication de rensei- l’État chargé de l’exécution selon
gnements
les articles 103 et 104
1. Un État requis, qui fait savoir à la Cour qu’une
demande de remise ou d’assistance soulève Règle 198: Communications entre la
un problème d’exécution au regard de l’ar- Cour et les États
ticle 98, lui fournit tous les renseignements Sauf si le contexte l’exclut, l’article 87 et les
utiles pour l’aider dans l’application de règles 176 à 180 s’appliquent selon qu’il
l’article 98. Tout État tiers ou État d’envoi convient aux communications entre la Cour et
concerné peut fournir des renseignements un État au sujet de l’exécution des peines.
supplémentaires pour aider la Cour.
2. La Cour ne peut poursuivre l’exécution Règle 199: Organe responsable pour
d’une demande de remise sans le consen- l’application du chapitre X
tement d’un État d’envoi si, en vertu du
Sauf disposition contraire du présent Règle-
paragraphe 2 de l’article 98, la demande de
ment, les fonctions de la Cour en vertu du
remise est incompatible avec les obligations
Chapitre X du Statut sont exercées par la Pré-
résultant d’accords internationaux selon
sidence.
lesquels le consentement de l’État d’envoi
1037
Règle 200: Liste des États chargés de Règle 202: Moment du transfèrement de
l’exécution la personne condamnée à l’État chargé
1. La liste des États qui se sont déclarés dispo- de l’exécution
sés à recevoir des personnes condamnées Le transfèrement d’une personne condamnée
est établie et tenue par le Greffier. de la Cour à l’État chargé de l’exécution dési-
2. La Présidence n’inscrit pas un État sur la gné n’a lieu qu’une fois que la décision sur la
liste visée au paragraphe 1 a) de l’article condamnation et la décision sur la peine sont
103, si elle n’approuve pas les conditions devenues définitives.
dont cet État assortit son acceptation. La
Règle 203: Observations de la personne
Présidence peut demander un complément
condamnée
d’information à cet État avant de prendre
une décision. 1. La Présidence avise par écrit la personne
3. Un État qui a assorti son acceptation de condamnée qu’elle est en voie de désigner
conditions peut retirer ces conditions à un État chargé de l’exécution. La personne
tout moment. Toute modification et tout condamnée lui soumet par écrit ses obser-
ajout doivent être confirmés par la Prési- vations sur la question dans le délai qu’elle
dence. lui prescrit.
4. Un État peut à tout moment aviser le Gref- 2. La Présidence peut autoriser la personne
condamnée à faire des représentations ora-
fier qu’il ne souhaite plus figurer sur la liste.
lement.
Le retrait est sans effet sur l’exécution des
peines des personnes que l’État a déjà ac- 3. La Présidence doit permettre à la personne
condamnée :
cepté de recevoir.
a) De se faire assister, au besoin, par un
5. La Cour peut conclure des arrangements
interprète compétent et de bénéficier
bilatéraux avec les États en vue d’établir
de toute traduction nécessaire à la pré-
un cadre pour la réception des personnes
sentation de ses observations;
qu’elle a condamnées. Ces arrangements
b) De disposer des délais et des moyens
sont conformes au Statut.
nécessaires pour préparer la présenta-
Règle 201: Principes de répartition équi- tion de ses observations.
table
Règle 204: Renseignements concernant
Les principes de répartition équitable men- la désignation
tionnés au paragraphe 3 de l’article 103 com-
prennent : Lorsque la Présidence notifie sa décision à
l’État désigné, elle lui transmet les renseigne-
a) Le principe de la répartition géographique ments et documents suivants :
équitable;
a) Le nom, la nationalité, la date et le lieu de
b) La nécessité de donner à chaque État ins-
naissance de la personne condamnée;
crit sur la liste la possibilité de recevoir des
b) La copie du jugement définitif de condam-
personnes condamnées;
nation et de la peine prononcée;
c) Le nombre de personnes condamnées déjà
c) La durée et la date du début de la peine et
reçues par cet État et par d’autres États
la durée de la peine restant à accomplir;
chargés de l’exécution de peines pronon-
d) Après consultation de la personne condam-
cées par la Cour;
née, tout renseignement utile sur l’état de
d) Tous autres facteurs pertinents. santé de celle-ci, y compris les traitements
qu’elle suit.
1038
c) Une copie de toute décision prononçant dans l’État chargé par la Cour de faire exé-
une peine, de tout mandat d’arrêt ou cuter la peine prononcée par elle ou être
autre document ayant la même force, extradée vers un État tiers qu’après avoir
ou de tout autre acte de justice dont accompli la totalité de la peine prononcée
l’État entend poursuivre l’exécution; par la Cour, sous réserve des dispositions
d) Un protocole contenant les obser- de l’article 110.
vations de la personne condamnée 3. La Présidence n’autorise l’extradition tem-
recueillies après que l’intéressé a été poraire de la personne condamnée vers
suffisamment informé de la procédure. un État tiers aux fins de poursuites qu’à la
2. En cas de demande d’extradition émanant condition d’avoir obtenu des assurances
d’un autre État, l’État chargé de l’exécu- qu’elle juge suffisantes que la personne
tion communique cette demande à la Pré- condamnée sera maintenue en détention
sidence sous sa forme intégrale, accom- dans l’État tiers et transférée de nouveau à
pagnée des observations de la personne l’État chargé de l’exécution de la peine pro-
condamnée recueillies après que celle-ci a noncée par la Cour à l’issue des poursuites.
été suffisamment informée de la demande
d’extradition. Règle 216: Renseignements concernant
l’exécution
3. La Présidence peut, dans tous les cas, sol-
liciter toute pièce ou tout renseignement La Présidence demande à l’État chargé de l’exé-
complémentaire de l’État chargé de l’exé- cution de l’informer de tout événement impor-
cution ou de l’État qui requiert l’extradi- tant concernant la personne condamnée et
tion. de toutes poursuites engagées contre celle-ci
4. Si la personne a été remise à la Cour par pour des faits postérieurs à son transfèrement.
un État autre que l’État d’exécution ou que
l’État demandant l’extradition, la Présidence Section IV:
consulte l’État qui a remis la personne et Paiement des amendes et exécution
prend ses vues en considération. des mesures de confiscation et des
5. Les pièces et renseignements communi- ordonnances de réparation
qués à la Présidence en application des dis-
positions 1 à 4 ci-dessus sont communiqués Règle 217: Coopération et mesures aux
au Procureur, qui peut formuler des obser- fins de l’exécution des peines d’amende,
vations. des mesures de confiscation ou des
6. La Présidence peut décider de tenir une ordonnances de réparation
audience. Aux fins de l’exécution des peines d’amende,
des mesures de confiscation ou des ordon-
Règle 215: Décision concernant une nances de réparation, la Présidence sollicite,
demande présentée aux fins l’ouverture selon le cas, une coopération et des mesures
de poursuites ou de l’exécution d’une d’exécution conformément aux dispositions
peine du Chapitre IX; elle communique copie des
1. La Présidence rend sa décision aussitôt que décisions pertinentes à tout État avec lequel
possible. Cette décision est notifiée à tous la personne condamnée semble avoir un lien
ceux qui ont participé à la procédure. direct en raison de sa nationalité, de son domi-
2. Si la demande soumise en application des cile, de sa résidence habituelle ou du lieu de
dispositions 1 ou 2 de la règle 214 concerne ses avoirs et de ses biens, ou avec lequel la vic-
l’exécution d’une peine, la personne time a un lien de ce type. La Présidence, selon
condamnée ne peut accomplir cette peine qu’il convient, informe l’État de toute demande
1041
présentée par un tiers ou du fait que les per- Règle 219: Non-modification des ordon-
sonnes qui ont reçu notification de procédures nances de réparation
conduites en application de l’article 75 n’ont Lorsqu’elle transmet copie des ordonnances
présenté aucune demande. de réparation aux États Parties en vertu de la
règle 217, la Présidence les informe qu’au mo-
Règle 218: Ordonnances de confiscation ment de donner effet à une ordonnance de ré-
et de réparation paration, leurs autorités nationales ne peuvent
1. Pour permettre aux États de lui donner modifier les réparations fixées par la Cour, ni
suite, une ordonnance de confiscation in- la nature ou l’ampleur des dommages, pertes
dique : ou préjudices telles que la Cour les a détermi-
a) L’identité de la personne contre laquelle nées, ni les principes énoncés dans la décision,
elle est émise; et qu’elles doivent en faciliter l’exécution.
b) Les revenus, biens et avoirs que la Cour
ordonne de confisquer; et Règle 220: Non-modification des juge-
ments imposant des amendes
c) Que si un État Partie n’est pas en me-
sure de donner effet à l’ordonnance de Lorsqu’elle transmet aux États Parties, aux fins
confiscation relative aux produits, biens d’exécution conformément à l’article 109 et à
ou avoirs spécifiés, il doit prendre des la règle 217, copie de jugements imposant des
mesures pour en récupérer la valeur. amendes, la Présidence les informe que leurs
2. Quand elle demande aux États leur coo- autorités nationales ne peuvent pas modifier
pération ou l’adoption de mesures d’exé- les amendes imposées au moment où elles font
cution, la Cour leur fournit également les exécuter le jugement.
informations dont elle dispose sur le lieu
où se trouvent les produits, biens et avoirs Règle 221: Décision concernant la dispo-
visés par l’ordonnance de confiscation. sition ou l’affectation de biens ou avoirs
3. Pour permettre aux États de lui donner 1. La Présidence, après avoir consulté selon
suite, une ordonnance de réparation in- qu’il convient le Procureur, la personne
dique : condamnée, les victimes ou leurs repré-
a) L’identité de la personne contre laquelle sentants légaux, les autorités nationales
elle est émise; de l’État chargé de l’exécution, tout tiers
b) S’agissant de réparations de caractère fi- concerné ou les représentants du Fonds au
nancier, l’identité des victimes à qui sont profit des victimes prévu à l’article 79, se
accordées des réparations à titre indivi- prononce sur toutes les questions concer-
duel ou, si le montant des réparations nant la liquidation ou l’affectation des biens
doit être versé au Fonds en faveur des ou avoirs réalisés en exécution d’une déci-
victimes, les coordonnées du compte sion de la Cour.
du Fonds où il doit être déposé; et 2. Lorsqu’elle décide de la liquidation ou
de l’affectation de biens, d’avoirs ou de
c) L’ampleur et la nature des réparations
sommes d’argent appartenant à la personne
ordonnées par la Cour, y compris, le cas
condamnée, la Présidence donne dans tous
échéant, les biens et avoirs dont la res-
les cas la priorité aux mesures de répara-
titution a été ordonnée.
tion prononcées en faveur des victimes.
4. Quand la Cour accorde des réparations à
titre individuel, une copie de l’ordonnance
est remise à la victime.
1042
Section VI:
Évasion
RÈGLEMENT DE LA COUR
Règle 225: Mesures au titre de l’article PÉNALE INTERNATIONALE
111 en cas d’évasion ADOPTÉ PAR LES JUGES DE
1. Si la personne condamnée s’est évadée, LA COUR LE 26 MAI 2004 ET
l’État chargé de l’exécution de la peine en AMENDÉ LE 9 MARS 2005
informe le Greffier, dans les meilleurs délais, (Documents officiels de la Cour pénale
par tout moyen laissant une trace écrite. La internationale ICC-BD/01-01-04/Rev.01-05)
Présidence procède alors conformément
au Chapitre IX. CHAPITRE PREMIER:
2. Toutefois, si l’État dans lequel se trouve DISPOSITIONS GÉNÉRALES
la personne condamnée accepte de la re-
mettre à l’État chargé de l’exécution de la Norme première: Adoption du présent
peine, soit en application d’accords inter- Règlement
nationaux, soit en application de sa législa- 1. Le présent Règlement a été adopté en
tion nationale, l’État chargé de l’exécution vertu de l’article 52 et est subordonné aux
de la peine en avise le Greffier par écrit. dispositions du Statut et du Règlement de
Il est procédé dans les meilleurs délais à procédure et de preuve.
la remise de l’intéressée à l’État chargé de
2. Le présent Règlement a été adopté en
l’exécution de la peine, au besoin en consul-
anglais et en français. Les traductions dans
tation avec le Greffier, qui prête toute assis-
les langues officielles de la Cour font égale-
tance nécessaire, en présentant au besoin
ment foi.
les demandes de transit aux États concer-
nés, conformément à la règle 207. Si aucun Norme 2: Emploi des termes
État ne les prend à sa charge, les frais liés à
la remise de la personne condamnée sont à 1. Dans le présent Règlement :
la charge de la Cour. – le terme « article » désigne un article
du Statut,
3. Si la personne condamnée est remise à la
Cour en application du Chapitre IX, celle- – le terme « Assemblée » désigne l’As-
ci procède à son transfèrement vers l’État semblée des États parties au Statut,
chargé de l’exécution de la peine. La Pré- – le terme «Bureau du Procureur» dé-
sidence peut toutefois, conformément à signe l’organe de la Cour visé à l’article
l’article 103 et aux règles 203 à 206, dési- 34,
1044
mation susceptible de présenter un risque devant la Cour sont approuvés par la Pré-
pour la sécurité de victimes, de témoins ou sidence. Celle-ci peut renvoyer au comité
d’autres personnes, ou encore de porter consultatif chargé de la révision des textes
atteinte à la sécurité nationale. toute question relative aux formulaires
9. L’enregistrement sonore et vidéo des au- standard et aux modèles de documents.
diences est mis à la disposition des parti- 3. Sous réserve de l’ordonnance d’une
cipants ainsi qu’à celle du public, confor- chambre, tout participant dépose avec
mément aux procédures énoncées dans chaque document la copie des sources juri-
le Règlement du Greffe, à moins que la diques sur lesquelles il se fonde ou, si cela
chambre n’en décide autrement. est approprié, des liens à des sites Inter-
net. Il n’est pas exigé des participants qu’ils
Norme 22 : Définition des documents déposent une copie des décisions ou des
Le terme « document » englobe les requêtes, ordonnances rendues par la Cour. Toute
demandes, réponses, répliques, observations, source est fournie sous forme de version
conclusions, et autres arguments présentés par faisant foi et, si l’original n’est pas rédigé
écrit à la Cour. dans l’une des deux langues de travail de la
Cour, une traduction dans au moins l’une
Norme 23 : Contenu des documents de ces deux langues est nécessaire.
1. À moins que le Statut, le Règlement de pro- Norme 24 : Réponses et répliques
cédure et de preuve ou le présent Règle-
ment n’en disposent autrement ou que la 1. Le Procureur et la Défense peuvent pré-
chambre n’en décide autrement, tout docu- senter une réponse à tout document dé-
ment déposé auprès de la Cour indique, posé par tout participant à la procédure,
dans la mesure du possible : conformément au Statut, au Règlement de
procédure et de preuve et au présent Rè-
a) l’identité de la personne qui dépose le
glement ainsi qu’à une ordonnance rendue
document,
par une chambre.
b) le numéro d’affaire ou le numéro de
2. Les victimes, ou leurs conseils, peuvent
situation et le nom de la personne à
présenter une réponse à tout document
laquelle s’applique le paragraphe 2 de
lorsqu’elles sont autorisées à participer à
l’article 55 ou l’article 58, de l’accusé ou
la procédure conformément au paragraphe
de la personne condamnée ou acquittée
3 de l’article 68 et à la disposition 1re de
et, le cas échéant, le nom du conseil ou
la règle 89, sous réserve d’une ordonnance
du représentant, ainsi que la chambre à
contraire rendue par la chambre.
laquelle la question a été assignée,
3. Les États participant à la procédure peuvent
c) un résumé succinct des raisons ayant présenter une réponse à tout document,
motivé le dépôt du document, autre sous réserve d’une ordonnance contraire
qu’une réponse ou qu’une réplique, et, rendue par la chambre.
le cas échéant, la mesure qui est solli-
4. Dans tous les cas prévus dans les disposi-
citée,
tions 1re à 3, aucune réponse ne peut être
d) toute question d’ordre juridique ou tout présentée à un document constituant lui-
fait pertinents assortis de détails sur les même une réponse ou une réplique.
articles, règles, normes ou autres élé-
5. Les participants ne peuvent déposer une ré-
ments de droit applicables sur lesquels
plique à une réponse qu’avec l’autorisation
se fonde la demande.
de la chambre, à moins qu’il n’en soit dis-
2. Tous les formulaires standard et les mo- posé autrement dans le présent Règlement.
dèles de documents destinés à la procédure
1050
lorsque celle-ci ne comprend ou ne parle Ladite chambre doit obtenir toutes les in-
parfaitement aucune des langues de travail formations nécessaires concernant l’affaire
dans lesquelles les décisions ou les ordon- relativement à laquelle lesdites mesures ont
nances rendues dans le cadre de son affaire été ordonnées pour la première fois.
sont rédigées. Le conseil est chargé d’infor- 4. Avant de statuer conformément à la dis-
mer la personne ou l’accusé de tout autre position 3, la chambre recherche, dans la
document relatif à son affaire. mesure du possible, le consentement de la
personne à laquelle s’applique la demande
Sous-section 5 : visant à obtenir l’annulation, la modification
Mesures de protection ou le renforcement des mesures de protec-
tion ordonnées.
Norme 41 : Division d’aide aux victimes
et aux témoins Sous-section 6 :
Preuve
Toute question concernant l’application des
mesures de protection ou des mesures spé- Norme 43 :Témoignages
ciales en vertu des règles 87 et 88 qui néces- Sous réserve des dispositions du Statut et du
site l’examen d’une chambre peut être portée Règlement de procédure et de preuve, le juge
à son attention par la Division d’aide aux vic- président détermine, en consultation avec les
times et aux témoins. autres juges de la chambre, les modalités de
l’audition des témoins et l’ordre dans lequel ils
Norme 42 : Application et modification déposent, ainsi que l’ordre dans lequel les élé-
des mesures de protection ments de preuve sont présentés, de manière à :
1. Les mesures de protection ordonnées en a) rendre l’audition des témoins et la présen-
faveur d’une victime ou d’un témoin dans le tation des éléments de preuve équitables et
cadre d’une affaire portée devant la Cour efficaces pour la manifestation de la vérité,
continuent de s’appliquer mutatis mutandis et
dans toute autre affaire portée devant la b) éviter tout retard et garantir une utilisation
Cour ainsi qu’à l’issue de toute procédure optimale du temps.
devant la Cour, sous réserve que lesdites
mesures soient révisées par une chambre. Norme 44 : Experts
2. Lorsque le Procureur s’acquitte de ses obli- 1. Le Greffier dresse et tient à jour une liste
gations de communication dans des procé- d’experts qui est mise à la disposition per-
dures ultérieures, il respecte les mesures de manente des organes de la Cour et de
protection qui ont été ordonnées lors de la l’ensemble des participants. Les experts
première procédure et informe la Défense sont inscrits sur cette liste après qu’il ait
à laquelle les informations sont communi- été indiqué qu’ils possèdent l’expertise du
quées de la nature des mesures de protec- domaine pertinent. Une personne peut de-
mander à la Présidence de réexaminer une
tion ordonnées.
décision de refus du Greffier.
3. Toute demande visant la modification
2. La chambre peut ordonner aux participants
des mesures ordonnées est soumise tout
de donner conjointement des instructions
d’abord à la chambre qui a ordonné les
à un expert.
premières mesures de protection. Si la
chambre en question a été dessaisie de 3. Dès réception du rapport d’expertise pré-
l’affaire, la demande est alors soumise à la paré par l’expert auquel des instructions
chambre devant laquelle la modification des ont été données conjointement, tout parti-
mesures ordonnées est demandée. cipant peut demander à la chambre l’auto-
risation de faire intervenir un autre expert.
1056
et des victimes, et des membres de leur c) un glossaire explicatif des noms de per-
famille, conformément au paragraphe 5 de sonnes, de lieux et d’institutions perti-
l’article 68. nents.
3. Aucune disposition de la présente norme
ne porte atteinte aux normes de confiden- Norme 50 : Délais spécifiques
tialité applicables en vertu des alinéas e) et 1. Les arguments présentés par les victimes
f) du paragraphe 3 de l’article 54. en vertu du paragraphe 3 de l’article 15 et
de la disposition 3 de la règle 50 sont dépo-
Norme 49 : Demande d’autorisation sés dans un délai de trente jours à compter
1. La demande présentée par le Procureur de la date à laquelle les victimes sont infor-
à une chambre préliminaire pour obtenir mées en vertu de la disposition 1re de la
l’autorisation d’ouvrir une enquête en ver- règle 50.
tu du paragraphe 3 de l’article 15 est pré- 2. Un État partie qui exprime ses vues relati-
sentée par écrit et comprend : vement à la requête présentée par le Pro-
a) une référence aux crimes dont le Pro- cureur pour demander à celui-ci l’autorisa-
cureur conclut qu’ils ont été commis tion de prendre certaines mesures sur son
ou sont en voie de l’être, ainsi qu’un territoire, conformément à la disposition 2
exposé des faits dont il est allégué qu’ils de la règle 115, dispose d’un délai de dix
jours à compter de la date de notification.
fournissent une base raisonnable per-
mettant de conclure que lesdits crimes Norme 51 : Décision de mise en liberté
ont été commis ou sont en voie de provisoire
l’être,
Aux fins d’une décision de mise en liberté pro-
b) une déclaration du Procureur exposant visoire, la Chambre préliminaire demande des
les raisons pour lesquelles les crimes observations à l’État hôte ainsi qu’à l’État sur le
énumérés relèvent de la compétence territoire duquel la personne demande à être
de la Cour. libérée.
2. L’exposé des faits visé à l’alinéa a) de la dis-
position 1re indique au moins : Norme 52 : Document indiquant les
a) les lieux où les crimes auraient été charges
commis, par exemple le pays, la ville, Le document indiquant les charges mention-
indiqués le plus précisément possible, nées à l’article 61 comprend :
b) quand les crimes allégués auraient été a) le nom complet de la personne et tout autre
commis ou la période à laquelle ils au- renseignement pertinent pour son identi-
raient été commis, et fication,
c) les personnes impliquées, si elles ont b) l’exposé des faits, indiquant notamment
été identifiées, ou la description des quand et où les crimes auraient été com-
personnes ou groupes de personnes mis, fournissant une base suffisante en droit
qui sont impliqués. et en fait pour traduire la ou les personnes
3. Les annexes jointes à la demande en justice et comprenant les faits pertinents
contiennent, dans la mesure du possible : au regard du déclenchement de la compé-
a) la chronologie des événements perti- tence de la Cour,
nents, c) la qualification juridique des faits qui doit
b) des cartes indiquant toute information concorder tant avec les crimes prévus aux
pertinente, notamment le lieu où des articles 6, 7 ou 8 qu’avec la forme précise
crimes auraient été commis, et de participation auxdits crimes prévue aux
articles 25 et 28.
1058
auquel cas, elle ordonne au partici- auquel il est ajouté au maximum vingt pages
pant concerné par la requête, déposée par personne condamnée ou acquittée sup-
en vertu de la disposition 1re, à la fois plémentaire.
de déposer une réponse exposant les 4. Le délai de dépôt d’une réponse consolidée
arguments relatifs à ladite requête et présentée par le Procureur commence à
de produire tout élément de preuve en courir à la date de la notification du dernier
réponse. document déposé à l’appui de l’appel par
3. Les réponses mentionnées à la disposition une personne condamnée dans une affaire
2 sont déposées dans le délai imparti par donnée.
la Chambre d’appel. Elles sont structurées
et numérotées, dans la mesure du possible, Norme 64 : Appels déposés en vertu de
dans le même ordre que celui de la requête la règle 154
aux fins de la présentation d’éléments de 1. Tout appel déposé en vertu de la règle 154
preuve. précise :
4. Si plusieurs accusés participent à l’appel, les a) l’intitulé et le numéro de l’affaire ou de
éléments de preuve admis au nom de l’un la situation,
d’entre eux seront, le cas échéant, exami- b) le titre et la date de la décision contre
nés au regard de la cause de chacun d’eux. laquelle l’appel est interjeté,
Norme 63 : Appels consolidés en vertu c) la disposition précise sur laquelle l’appel
de la règle 150 est fondé,
d) la mesure qui est sollicitée.
1. À moins que la Chambre d’appel n’en dé-
cide autrement, au cas où plusieurs appels 2. Sous réserve des dispositions 5 et 6, l’ap-
sont interjetés en vertu de la règle 150 : pelant dépose un document à l’appui de
l’appel, avec référence à l’appel, dans un
a) lorsque le Procureur interjette appel, il
délai de vingt-et-un jours à compter de la
dépose un document consolidé à l’ap-
date à laquelle la décision contestée a été
pui de tous les appels conformément à
notifiée. Le document déposé à l’appui de
la norme 58,
l’appel indique les motifs de l’appel ainsi
b) lorsque plus d’une personne condamnée que les arguments d’ordre juridique et/
dépose un document à l’appui de l’ap- ou factuel justifiant chacun de ces motifs.
pel, le Procureur dépose une réponse Chaque argument d’ordre juridique et/ou
consolidée conformément à la norme factuel est développé dans un paragraphe
59. distinct. S’agissant de toute question de fait,
2. La norme 60 s’applique mutatis mutandis et un renvoi est effectué à la partie pertinente
toute réplique déposée par le Procureur du dossier ou à tout autre document ou
doit l’être sous forme de réplique consoli- source d’information. Chaque argument ju-
dée. ridique est accompagné de renvois au droit
3. Pour tout document consolidé déposé à applicable, notamment aux articles, règles
l’appui de plus d’un appel et pour toute ou normes, et de toute source de droit
réponse consolidée visés à la disposition citée à l’appui. Le cas échéant, les consta-
1re, le nombre de pages n’excède pas cent, tations ou conclusions contestées figurant
auquel il est ajouté au maximum quarante dans la décision, sont identifiées à l’aide de
pages par personne condamnée ou acquit- références précises aux numéros de page
tée supplémentaire. Pour les répliques et de paragraphe.
consolidées visées à la disposition 2, le 3. Les motifs d’appel peuvent être invoqués
nombre de pages n’excède pas cinquante, de façon cumulative ou alternative.
1062
les raisons visées aux alinéas b) et c) du tibles avec la nature des fonctions qui sont
paragraphe 1er de l’article 84. Dans toute celles du conseil devant la Cour.
requête en révision, les faits invoqués s’ac-
compagnent, dans la mesure du possible, Norme 68 : Personnes assistant un
d’un engagement solennel de la part de la conseil
personne qui a connaissance desdits faits. Les personnes assistant un conseil comme pré-
La demande n’excède pas cent pages. vu à la disposition 1re de la règle 22 peuvent
2. Dans la mesure du possible, la requête en prêter leur assistance au conseil dans la pré-
révision est notifiée aux participants à la sentation d’une affaire devant une chambre.
procédure originale ainsi qu’à toute autre Les critères auxquels ces personnes doivent
personne ayant un intérêt direct pour la répondre sont énoncés dans le Règlement du
procédure en révision. Lesdits participants Greffe.
et personnes peuvent déposer une réponse
dans un délai de quarante jours à compter Norme 69 : Preuve et contrôle des cri-
de la date à laquelle la requête en révision tères auxquels le conseil doit répondre
a été notifiée. 1. Toute personne souhaitant figurer sur la
3. La réponse visée à la disposition 2 indique liste de conseils remplit les formulaires qui
l’intitulé et le numéro de l’affaire en pré- lui sont fournis à cette fin par le Greffier.
cisant les arguments à l’appui d’ordre juri- 2. Cette personne produit en outre les pièces
dique et/ou factuel. Les faits visant à nier justificatives suivantes :
ou à contredire l’existence des faits sur les-
a) un curriculum vitae détaillé,
quels la requête en révision est fondée sont
précisés dans la réponse et s’accompagnent b) les certificats délivrés par les barreaux dont
d’un engagement solennel de la part de la elle est membre et/ou par les services ad-
personne qui a connaissance desdits faits. ministratifs de contrôle compétents attes-
La réponse n’excède pas cent pages. tant ses qualifications, son droit d’exercer
et l’existence, le cas échéant, de sanctions
4. Lorsqu’elle considère que l’intérêt de la
disciplinaires ou de poursuites disciplinaires
justice le commande, la Chambre d’appel
en cours engagées contre elle, et
peut ordonner à l’appelant de déposer une
réplique dans le délai qu’elle aura fixé dans c) un extrait de casier judiciaire délivré par les
son ordonnance. services compétents de l’État ou des États
dont elle est ressortissante ou dans lesquels
CHAPITRE 4 : elle est domiciliée, indiquant, le cas échéant,
CONSEIL ET AIDE JUDICIAIRE l’existence de condamnations pénales.
3. Toute personne souhaitant figurer sur la
Section première : liste ou tout conseil y figurant déjà informe
Liste de conseils et conseils immédiatement le Greffier de toute modi-
de permanence fication notable concernant les renseigne-
ments fournis, notamment de l’engagement,
Norme 67 : Critères auxquels le conseil le cas échéant, de poursuites pénales ou
doit répondre disciplinaires à son encontre.
1. Le conseil doit avoir acquis au moins dix 4. Le Greffier peut, à tout moment, prendre des
années d’expérience telle que définie par la mesures pour vérifier les renseignements
règle 22. fournis par les personnes demandant à être
2. Le conseil doit n’avoir jamais été condamné inscrites sur la liste de conseils et par les
pour des infractions criminelles ou discipli- conseils y figurant déjà.
naires graves considérées comme incompa-
1064
devant la Cour ou pour se charger des inté- sur la liste de conseils et si le conseil choi-
rêts de la Défense. si est disposé et prêt à la représenter et
2. Lorsqu’une personne a besoin d’être à figurer sur ladite liste, le Greffier statue,
représentée de toute urgence et qu’elle conformément à la norme 70, sur l’éligibi-
n’a pas encore obtenu la désignation d’un lité dudit conseil et, après son inscription
conseil ou que celui-ci n’est pas disponible, sur la liste de conseils, facilite la délivrance
le Greffier peut désigner un conseil de per- d’une procuration. En attendant le dépôt
manence en tenant compte des souhaits de cette procuration, la personne habilitée
exprimés par cette personne, du critère de à bénéficier de l’aide judiciaire peut être
la proximité géographique et des langues représentée par un conseil de permanence
parlées par le conseil. en vertu de la norme 73.
4. Les conseils du Bureau du conseil public la règle 90 dans un délai de trente jours à
pour la Défense ont notamment pour tâche compter de la date à laquelle la décision du
de représenter et de protéger les droits de Greffier a été notifiée.
la Défense au stade initial de l’enquête, en
particulier en vue de l’application de l’alinéa Norme 80 : Désignation par une
d) du paragraphe 2 de l’article 56 et de la chambre des représentants légaux des
disposition 2 de la règle 47. victimes
5. Le Bureau du conseil public pour la Défense 1. Lorsque l’intérêt de la justice le commande,
fournit également aide et assistance aux une chambre peut, après avoir consulté le
conseils de la Défense et aux personnes Greffier, désigner un représentant légal des
habilitées à bénéficier de l’aide judiciaire, y victimes.
compris, le cas échéant : 2. La chambre peut désigner un conseil du
a) en effectuant des recherches et en don- Bureau du conseil public pour les victimes.
nant des avis juridiques, et
b) en comparaissant devant une chambre Norme 81 : Bureau du conseil public
dans le cadre de questions spécifiques. pour les victimes
1. Le Greffier constitue et développe un
Norme 78 : Retrait du conseil Bureau du conseil public pour les victimes
Avant de se retirer d’une affaire, les conseils chargé d’apporter l’assistance décrite à la
de la Défense demandent l’autorisation à la disposition 4.
chambre. 2. Le Bureau du conseil public pour les vic-
times relève du Greffe uniquement sur le
Section 3 : plan administratif et fonctionne comme un
Représentants légaux des victimes bureau totalement indépendant.
Les conseils et les assistants qui en sont
Norme 79 : Décision de la chambre re- membres travaillent de manière indépen-
lative aux représentants légaux des vic- dante.
times 3. Le Bureau du conseil public pour les vic-
1. La décision de la chambre visant à deman- times peut inclure un conseil qui possède
der aux victimes ou à des groupes particu- les qualifications définies à la règle 22 et à la
liers de victimes de choisir un ou plusieurs norme 67. Il inclut également des assistants,
représentants légaux communs peut être tel que prévu à la norme 68.
prise en liaison avec la décision relative à 4. Le Bureau du conseil public pour les vic-
la demande présentée par la victime ou les times fournit aide et assistance au repré-
victimes en vue de participer à la procé- sentant légal des victimes et aux victimes, y
dure. compris, le cas échant :
2. Pour le choix du représentant légal com- a) en effectuant des recherches et en don-
mun des victimes conformément à la dispo- nant des avis juridiques, et
sition 3 de la règle 90, il faut tenir compte b) en comparaissant devant une chambre
des avis des victimes ainsi que de la néces- dans le cadre de questions spécifiques.
sité de respecter les traditions locales et
d’aider des groupes de victimes spécifiques. Norme 82 : Retrait des représentants
3. Les victimes peuvent demander à la légaux des victimes
chambre concernée d’examiner le choix Avant de se retirer d’une affaire, les représen-
fait par le Greffier d’un représentant légal tants légaux des victimes demandent l’autorisa-
commun en vertu de la disposition 3 de tion à la chambre.
1067
ment à la disposition 1re de la règle 94. Il la naissance, ou toute autre qualité. Toute
aide les victimes à compléter leur demande. mesure appliquée en vertu du présent Rè-
Les demandes sont enregistrées puis archi- glement et du Règlement du Greffe afin de
vées sous forme électronique afin de pou- protéger les droits et le statut spécial de
voir être notifiées par l’unité visée à la dis- catégories spécifiques de personnes déte-
position 9 de la norme 86, conformément à nues n’est pas considérée comme étant dis-
la disposition 2 de la règle 94. criminatoire.
2. Si les documents mentionnés dans la dispo- dure donne à cette dernière le droit d’être
sition 1re ci-dessus ne sont pas immédia- entendue au sujet de toute infraction qui
tement disponibles et en attendant qu’une aurait été commise ainsi que le droit de
traduction en soit faite dans une langue que former un recours auprès de la Présidence.
la personne détenue comprend parfaite-
ment et parle couramment, ladite personne Norme 96 : Suspension des normes rela-
détenue est assistée d’un interprète. tives à la détention
1. Au cas où des troubles sérieux ou toute
Norme 94 : Inspection du quartier péni- autre situation d’urgence se produiraient
tentiaire dans le quartier pénitentiaire, le chef du
1. La Présidence peut, à tout moment, dési- quartier pénitentiaire pourrait prendre
gner un juge de la Cour aux fins d’inspecter immédiatement toute mesure nécessaire
le quartier pénitentiaire et d’établir un rap- pour assurer la sécurité des personnes
port sur les conditions de détention et sur détenues et du personnel, ou garantir la
l’administration du quartier pénitentiaire. sécurité du quartier pénitentiaire.
2. Des inspections sont effectuées périodi- 2. Toute mesure prise par le chef du quartier
quement et à l’improviste par une autorité pénitentiaire conformément à la disposition
d’inspection indépendante désignée par la 1re est immédiatement signalée au Greffier,
Présidence. Ladite autorité d’inspection a lequel, sous réserve de l’approbation de
pour mission de contrôler les conditions la Présidence, peut suspendre temporai-
de détention des personnes détenues et le rement l’application de tout ou partie des
traitement qui leur est réservé. dispositions du présent Règlement ou de
3. Suite à l’inspection effectuée conformé- celles du Règlement du Greffe portant sur
ment à la disposition 2, l’autorité d’inspec- les questions de détention, jusqu’à ce que
tion rédige à l’intention de la Présidence et l’ordre et la sécurité soient restaurés au
du Greffier un rapport confidentiel qui pré- sein du quartier pénitentiaire.
sente ses conclusions et recommandations.
4. Dès réception du rapport mentionné à la Section 2 :
disposition 3, le Greffier prend les mesures Droits de la personne détenue et
qu’il juge appropriées, au besoin en consul- conditions de détention
tation avec les autorités compétentes qui
ont mis le quartier pénitentiaire à la dispo- Norme 97 : Communication avec le
sition de la Cour. Si le Greffier n’approuve
conseil de la Défense
pas les recommandations formulées par
l’autorité d’inspection, il soumet à la Prési- 1. Toute personne détenue est informée
dence un rapport exposant ses raisons. de son droit de communiquer librement
5. La Présidence peut rendre toute décision avec son conseil ou avec les personnes
ou ordonnance qu’elle juge nécessaire. qui assistent ce dernier conformément à
la norme 68, avec l’aide d’un interprète si
Norme 95 : Discipline besoin est.
1. Le chef du quartier pénitentiaire maintient 2. Tout entretien entre une personne détenue
l’ordre et la discipline dans l’intérêt de la et son conseil ou les personnes qui assistent
sécurité et de la bonne administration du ce dernier conformément à la norme 68 et
quartier pénitentiaire. l’interprète a lieu sous le regard du person-
nel du quartier pénitentiaire, mais sans que
2. Les détails de la procédure disciplinaire appli-
ce personnel puisse écouter directement
cable à la personne détenue sont exposés
ou indirectement l’entretien.
dans le Règlement du Greffe. Ladite procé-
1072
ré que les voies de consultation avaient été 3. Avant de prendre acte du fait qu’un État n’a
épuisées, et dans un délai de quinze jours pas accédé à une demande de coopération
à compter de la date de cette déclaration. en application du paragraphe 7 de l’article
Dans le cas d’une demande aux termes du 87, la chambre entend l’État en question.
paragraphe 4 de l’article 99 et si aucune 4. Lorsqu’il a été pris acte du fait qu’un État
autre consultation n’est possible, l’État au- n’avait pas accédé à une demande de coo-
quel est adressée la demande peut solliciter pération en application du paragraphe 7 de
une décision dans un délai de quinze jours l’article 87, le Président renvoie la question
à compter de la date à laquelle il est infor- devant l’Assemblée des États parties ou le
mé ou a pris connaissance de l’exécution Conseil de sécurité conformément audit
directe. article et, concernant le Conseil de sécu-
3. Une requête présentée en vertu de la dis- rité, conformément à l’accord qui doit être
position 1re n’a d’effet suspensif que si la conclu en vertu de l’article 2.
chambre l’ordonne.
4. La chambre peut entendre les participants à Norme 110 : Coopération aux fins de la
la procédure sur cette question. notification par voie de signification à
5. Si la chambre rejette la requête prévue à la personne
disposition 1re, elle peut accorder un délai Aux fins de la notification par voie de significa-
supplémentaire à l’État auquel est adres- tion à personne décrite à la disposition 4 de la
sée la demande pour que celui-ci accède à norme 31, l’organe ou la chambre dont émane
la demande ou elle lève la suspension de la requête adresse, si nécessaire, une demande
l’exécution directe. de coopération à l’État concerné en vertu de
l’alinéa d) du paragraphe 1er de l’article 93 et
Norme 109 : Manquement à l’obligation du paragraphe 1er de l’article 99.
découlant d’une demande de coopéra-
tion Norme 111 : Informations sur les déci-
1. L’organe ou la chambre dont émane la re- sions relatives à la recevabilité
quête peut demander à la chambre com- Lorsqu’est transmise une demande d’arresta-
pétente de prendre acte de ce que l’État tion et de remise d’une personne en vertu du
n’accède pas à une demande de coopéra- paragraphe 1er de l’article 89, le Greffier y joint
tion aux termes du paragraphe 7 de l’ar- copie de toute décision pertinente de la Cour
ticle 87, soit lorsqu’ aucune requête n’a été relative à la recevabilité.
déposée en application de la norme 108 à
l’expiration du délai mentionné à la dispo- Norme 112 :Vues de l’État qui remet
sition 2 de ladite norme, soit lorsqu’une une personne pendant ou après la
requête a été déposée en application de la procédure sur la recevabilité
norme 108, à la suite d’une décision rendue
À tout moment avant que ne soit rendue la dé-
par la chambre compétente en application
cision relative à une exception d’irrecevabilité
de la disposition 5 de ladite norme, et, le cas
fondée sur les motifs définis à l’alinéa a) du pa-
échéant, à l’expiration du délai supplémen-
ragraphe 1er de l’article 17, la chambre entend
taire accordé par la chambre en application
l’État qui avait initialement remis la personne
de la disposition.
pour savoir s’il s’oppose à son transfert vers
2. Si une chambre a présenté une demande l’État dont émane l’exception d’irrecevabilité.
de coopération, la procédure visée au para-
graphe 7 de l’article 87 peut être engagée
par cette chambre. La disposition 1re s’ap-
plique mutatis mutandis.
1076
tion des membres de la Commission visée ce qui concerne les juges nommés à la pre-
à l’Article 12 ci-après, ne comportera mière élection de la Cour, les fonctions de
aucune distinction entre membres per- cinq juges prendront fin au bout de trois
manents et membres non permanents du ans, et celles de cinq autres juges pren-
Conseil de sécurité. dront fin au bout de six ans.
3. Au cas où le double scrutin de l’Assemblée 2. Les juges dont les fonctions prendront fin
générale et du Conseil de sécurité se por- au terme des périodes initiales de trois
terait sur plus d’un ressortissant du même et six ans mentionnées ci-dessus seront
État, le plus âgé est seul élu. désignés par tirage au sort effectué par le
Secrétaire général, immédiatement après
Article 11 : qu’il aura été procédé à la première élec-
Si, après la première séance d’élection, il reste tion.
encore des sièges à pourvoir, il est procédé, 3. Les membres de la Cour restent en fonc-
de la même manière, à une seconde et, s’il est tion jusqu’à leur remplacement. Après ce
nécessaire, à une troisième. remplacement, ils continuent de connaître
des affaires dont ils sont déjà saisis.
Article 12 : 4. En cas de démission d’un membre de la
1. Si, après la troisième séance d’élection, il Cour, la démission sera adressée au Pré-
reste encore des sièges à pourvoir, il peut sident de la Cour, pour être transmise au
être à tout moment formé, sur la demande Secrétaire général. Cette dernière notifica-
soit de l’Assemblée générale, soit du tion emporte vacance de siège.
Conseil de sécurité, une Commission mé-
diatrice de six membres, nommés trois par Article 14 :
l’Assemblée générale, trois par le Conseil Il est pourvu aux sièges devenus vacants selon
de sécurité, en vue de choisir par un vote à la méthode suivie pour la première élection,
la majorité absolue, pour chaque siège non sous réserve de la disposition ci-après : dans le
pourvu, un nom à présenter à l’adoption mois qui suivra la vacance, le Secrétaire général
séparée de l’Assemblée générale et du procédera à l’invitation prescrite par l’Article
Conseil de sécurité. 5, et la date d’élection sera fixée par le Conseil
2. La Commission médiatrice peut porter de sécurité.
sur sa liste le nom de toute personne
satisfaisant aux conditions requises et qui Article 15 :
recueille l’unanimité de ses suffrages, lors Le membre de la Cour élu en remplacement
même qu’il n’aurait pas figuré sur la liste de d’un membre dont le mandat n’est pas expiré
présentation visée à l’Article 7. achève le terme du mandat de son prédéces-
3. Si la Commission médiatrice constate seur.
qu’elle ne peut réussir à assurer l’élec-
tion, les membres de la Cour déjà nom- Article 16 :
més pourvoient aux sièges vacants, dans
un délai à fixer par le Conseil de sécurité, 1. Les membres de la Cour ne peuvent exer-
en choisissant parmi les personnes qui ont cer aucune fonction politique ou adminis-
obtenu des suffrages soit dans l’Assemblée trative, ni se livrer à aucune autre occupa-
générale, soit dans le Conseil de sécurité. tion de caractère professionnel.
4. Si, parmi les juges, il y a partage égal des 2. En cas de doute, la Cour décide.
voix, la voix du juge le plus âgé l’emporte.
Article 17 :
Article 13 : 1. Les membres de la Cour ne peuvent exer-
1. Les membres de la Cour sont élus pour cer les fonctions d’agent, de conseil ou
neuf ans et ils sont rééligibles; toutefois, en d’avocat dans aucune affaire.
1081
2. Ils ne peuvent participer au règlement les périodes et la durée sont fixées par la
d’aucune affaire dans laquelle ils sont an- Cour.
térieurement intervenus comme agents, 2. Les membres de la Cour ont droit à des
conseils ou avocats de l’une des parties, congés périodiques dont la date et la du-
membres d’un tribunal national ou inter- rée seront fixées par la Cour, en tenant
national, d’une commission d’enquête, ou à compte de la distance qui sépare La Haye
tout autre titre. de leurs foyers.
3. En cas de doute, la Cour décide. 3. Les membres de la Cour sont tenus, à
moins de congé, d’empêchement pour
Article 18 : cause de maladie ou autre motif grave dû-
1. Les membres de la Cour ne peuvent être ment justifié auprès du Président, d’être à
relevés de leurs fonctions que si, au juge- tout moment à la disposition de la Cour.
ment unanime des autres membres, ils ont Article 24 :
cessé de répondre aux conditions requises.
2. Le Secrétaire général en est officiellement 1. Si, pour une raison spéciale, l’un des
informé par le Greffier. membres de la Cour estime devoir ne pas
3. Cette communication emporte vacance de participer au jugement d’une affaire déter-
siège. minée, il en fait part au Président.
2. Si le Président estime qu’un des membres
Article 19 : de la Cour ne doit pas, pour une raison
Les membres de la Cour jouissent, dans l’exer- spéciale, siéger dans une affaire détermi-
cice de leurs fonctions, des privilèges et immu- née, il en avertit celui-ci.
nités diplomatiques. 3. Si, en pareils cas, le membre de la Cour
et le Président sont en désaccord, la Cour
décide.
Article 20 :
Tout membre de la Cour doit, avant d’entrer Article 25 :
en fonction, en séance publique, prendre l’enga- 1. Sauf exception expressément prévue par
gement solennel d’exercer ses attributions en le présent Statut, la Cour exerce ses attri-
pleine impartialité et en toute conscience. butions en séance plénière.
2. Sous la condition que le nombre des juges
Article 21 : disponibles pour constituer la Cour ne
1. La Cour nomme, pour trois ans, son Pré- soit pas réduit à moins de onze, le Règle-
sident et son Vice-président; ils sont réé- ment de la Cour pourra prévoir que, selon
ligibles. les circonstances et à tour de rôle, un ou
2. Elle nomme son Greffier et peut pourvoir plusieurs juges pourront être dispensés de
à la nomination de tels autres fonction- siéger.
naires qui seraient nécessaires. 3. Le quorum de neuf est suffisant pour
constituer la Cour.
Article 22 :
Article 26 :
1. Le siège de la Cour est fixé à La Haye. La
Cour peut toutefois siéger et exercer ses 1. La Cour peut, à toute époque, constituer
fonctions ailleurs lorsqu’elle le juge dési- une ou plusieurs chambres, composées de
rable. trois juges au moins selon ce qu’elle déci-
2. Le Président et le Greffier résident au dera, pour connaître de catégories déter-
siège de la Cour. minées d’affaires, par exemple d’affaires de
travail et d’affaires concernant le transit et
Article 23 : les communications.
1. La Cour reste toujours en fonction, excep- 2. La Cour peut, à toute époque, constituer
té pendant les vacances judiciaires, dont une chambre pour connaître d’une affaire
1082
déterminée. Le nombre des juges de cette 3. Si la Cour ne compte sur le siège aucun
chambre sera fixé par la Cour avec l’assen- juge de la nationalité des parties, chacune
timent des parties. de ces parties peut procéder à la désigna-
3. Les chambres prévues au présent Article tion d’un juge de la même manière qu’au
statueront, si les parties le demandent. paragraphe précédent.
4. Le présent Article s’applique dans le cas
Article 27 : des Articles 26 et 29. En pareils cas, le
Tout arrêt rendu par l’une des chambres pré- Président priera un, ou, s’il y a lieu, deux
vues aux Articles 26 et 29 sera considéré des membres de la Cour composant la
comme rendu par la Cour. chambre, de céder leur place aux membres
de la Cour de la nationalité des parties
Article 28 : intéressées et, à défaut ou en cas d’empê-
chement, aux juges spécialement désignés
Les chambres prévues aux Articles 26 et 29
par les parties.
peuvent, avec le consentement des parties, sié-
5. Lorsque plusieurs parties font cause com-
ger et exercer leurs fonctions ailleurs qu’à La
mune, elles ne comptent, pour l’application
Haye.
des dispositions qui précèdent, que pour
une seule. En cas de doute, la Cour décide.
Article 29 :
6. Les juges désignés comme il est dit aux
En vue de la prompte expédition des affaires, la paragraphes 2, 3 et 4 du présent Article
Cour compose annuellement une chambre de doivent satisfaire aux prescriptions des
cinq juges, appelés à statuer en procédure som- Articles 2, 17 (paragraphe 2), 20 et 24 du
maire lorsque les parties le demandent. Deux présent Statut. Ils participent à la décision
juges seront, en outre, désignés pour remplacer dans des conditions de complète égalité
celui des juges qui se trouverait dans l’impossi- avec leurs collègues.
bilité de siéger.
Article 32 :
Article 30 : 1. Les membres de la Cour reçoivent un trai-
1. La Cour détermine par un règlement le tement annuel.
mode suivant lequel elle exerce ses attri- 2. Le Président reçoit une allocation annuelle
butions. Elle règle notamment sa procé- spéciale.
dure. 3. Le Vice-président reçoit une allocation
2. Le Règlement de la Cour peut prévoir des spéciale pour chaque jour où il remplit les
assesseurs siégeant à la Cour ou dans ses fonctions de Président.
chambres, sans droit de vote. 4. Les juges désignés par application de l’Ar-
ticle 31, autres que les membres de la Cour,
Article 31 : reçoivent une indemnité pour chaque jour
1. Les juges de la nationalité de chacune des où ils exercent leurs fonctions.
parties conservent le droit de siéger dans 5. Ces traitements, allocations et indemnités
l’affaire dont la Cour est saisie. sont fixés par l’Assemblée générale. Ils ne
2. Si la Cour compte sur le siège un juge de peuvent être diminués pendant la durée
la nationalité d’une des parties, toute autre des fonctions.
partie peut désigner une personne de son 6. Le traitement du Greffier est fixé par l’As-
choix pour siéger en qualité de juge. Celle- semblée générale sur la proposition de la
ci devra être prise de préférence parmi les Cour.
personnes qui ont été l’objet d’une pré- 7. Un règlement adopté par l’Assemblée gé-
sentation en conformité des Articles 4 et nérale fixe les conditions dans lesquelles
5. des pensions sont allouées aux membres
1083
de la Cour et au Greffier, ainsi que les fixera la contribution aux frais de la Cour
conditions dans lesquelles les membres que cette partie devra supporter.Toutefois,
de la Cour et le Greffier reçoivent le rem- cette disposition ne s’appliquera pas si cet
boursement de leurs frais de voyage. État participe aux dépenses de la Cour.
8. Les traitements, allocations et indemnités
Article 36 :
sont exempts de tout impôt.
1. La compétence de la Cour s’étend à toutes
Article 33 : les affaires que les parties lui soumettront,
ainsi qu’à tous les cas spécialement prévus
Les frais de la Cour sont supportés par les
dans la Charte des Nations Unies ou dans
Nations Unies de la manière que l’Assemblée
les traités et conventions en vigueur.
générale décide. 2. Les États parties au présent Statut pour-
ront, à n’importe quel moment, déclarer
CHAPITRE II: reconnaître comme obligatoire de plein
COMPÉTENCE DE LA COUr droit et sans convention spéciale, à l’égard
de tout autre État acceptant la même obli-
Article 34 : gation, la juridiction de la Cour sur tous
1. Seuls les États ont qualité pour se présen- les différends d’ordre juridique ayant pour
ter devant la Cour. objet :
a. L’interprétation d’un traité;
2. La Cour, dans les conditions prescrites
b. Tout point de droit international;
par son Règlement, pourra demander aux
c. La réalité de tout fait qui, s’il était
organisations internationales publiques
établi, constituerait la violation d’un
des renseignements relatifs aux affaires engagement international;
portées devant elle, et recevra également d. La nature ou l’étendue de la répara-
lesdits renseignements qui lui seraient tion due pour la rupture d’un engage-
présentés par ces organisations de leur ment international.
propre initiative.
3. Les déclarations ci-dessus visées pourront
3. Lorsque l’interprétation de l’acte consti-
être faites purement et simplement ou
tutif d’une organisation internationale sous condition de réciprocité de la part de
publique ou celle d’une convention inter- plusieurs ou de certains États, ou pour un
nationale adoptée en vertu de cet acte est délai déterminé.
mise en question dans une affaire soumise 4. Ces déclarations seront remises au Secré-
à la Cour, le Greffier en avise cette orga- taire général des Nations Unies qui en
nisation et lui communique toute la procé- transmettra copie aux parties au présent
dure écrite. Statut ainsi qu’au Greffier de la Cour.
5. Les déclarations faites en application de
Article 35 : l’Article 36 du Statut de la Cour perma-
1. La Cour est ouverte aux États parties au nente de Justice internationale pour une
présent Statut. durée qui n’est pas encore expirée seront
2. Les conditions auxquelles elle est ouverte considérées, dans les rapports entre par-
aux autres États sont, sous réserve des ties au présent Statut, comme comportant
dispositions particulières des traités en acceptation de la juridiction obligatoire de
vigueur, réglées par le Conseil de sécurité, la Cour internationale de Justice pour la
et, dans tous les cas, sans qu’il puisse en durée restant à courir d’après ces décla-
résulter pour les parties aucune inégalité rations et conformément à leurs termes.
devant la Cour. 6. En cas de contestation sur le point de
3. Lorsqu’un État qui n’est pas Membre des savoir si la Cour est compétente, la Cour
Nations Unies est partie en cause, la Cour décide.
1084
Article 44 : Article 51 :
1. Pour toute notification à faire à d’autres Au cours des débats, toutes questions utiles
personnes que les agents, conseils et avo- sont posées aux témoins et experts dans les
cats, la Cour s’adresse directement au conditions que fixera la Cour dans le règlement
gouvernement de l’État sur le territoire visé à l’Article 30.
duquel la notification doit produire effet.
2. Il en est de même s’il s’agit de faire pro- Article 52 :
céder sur place à l’établissement de tous Après avoir reçu les preuves et témoignages
moyens de preuve. dans les délais déterminés par elle, la Cour
peut écarter toutes dépositions ou documents
Article 45 :
nouveaux qu’une des parties voudrait lui pré-
Les débats sont dirigés par le Président et, à senter sans l’assentiment de l’autre.
défaut de celui-ci, par le Vice-Président; en cas
d’empêchement, par le plus ancien des juges Article 53 :
présents.
1. Lorsqu’une des parties ne se présente pas,
Article 46 : ou s’abstient de faire valoir ses moyens,
l’autre partie peut demander à la Cour de
L’audience est publique, à moins qu’il n’en soit
lui adjuger ses conclusions.
autrement décidé par la Cour ou que les deux
2. La Cour, avant d’y faire droit, doit s’assu-
parties ne demandent que le public ne soit pas
rer non seulement qu’elle a compétence
admis.
aux termes des Articles 36 et 37, mais que
les conclusions sont fondées en fait et en
Article 47 :
droit.
1. Il est tenu de chaque audience un procès-
verbal signé par le Greffier et le Président. Article 54 :
2. Ce procès-verbal a seul caractère authen- 1. Quand les agents, conseils et avocats ont
tique. fait valoir, sous le contrôle de la Cour, tous
les moyens qu’ils jugent utiles, le Président
Article 48 :
prononce la clôture des débats.
La Cour rend des ordonnances pour la direc- 2. La Cour se retire en Chambre du conseil
tion du procès, la détermination des formes et pour délibérer.
délais dans lesquels chaque partie doit finale- 3. Les délibérations de la Cour sont et
ment conclure; elle prend toutes les mesures restent secrètes.
que comporte l’administration des preuves.
1086
formule, en termes précis, la question sur sitions du présent Statut qui s’appliquent en
laquelle l’avis de la Cour est demandé. Il y matière contentieuse dans la mesure où elle
est joint tout document pouvant servir à les reconnaîtra applicables.
élucider la question.
Article 66 : CHAPITRE V:
1. Le Greffier notifie immédiatement la re- AMENDEMENTS
quête demandant l’avis consultatif à tous
les États admis à ester en justice devant Article 69 :
la Cour. Les amendements au présent Statut seront
2. En outre, à tout État admis à ester devant effectués par la même procédure que celle
la Cour et à toute organisation internatio- prévue pour les amendements à la Charte
nale jugés par la Cour, ou par le Président des Nations Unies, sous réserve des disposi-
si elle ne siège pas, susceptibles de four- tions qu’adopterait l’Assemblée générale, sur
nir des renseignements sur la question, le la recommandation du Conseil de sécurité,
Greffier fait connaître, par communication pour régler la participation à cette procédure
spéciale et directe, que la Cour est dis- des États qui, tout en ayant accepté le présent
posée à recevoir des exposés écrits, dans Statut de la Cour, ne sont pas Membres des
un délai à fixer par le Président, ou à en- Nations Unies.
tendre des exposés oraux au cours d’une
audience publique tenue à cet effet. Article 70 :
3. Si un de ces États, n’ayant pas été l’objet La Cour pourra proposer les amendements
de la communication spéciale visée au qu’elle jugera nécessaire d’apporter au présent
paragraphe 2 du présent Article, exprime Statut, par la voie de communications écrites
le désir de soumettre un exposé écrit ou adressées au Secrétaire général, aux fins d’exa-
d’être entendu, la Cour statue. men conformément aux dispositions de l’Ar-
4. Les États ou organisations qui ont présenté ticle 69.
des exposés écrits ou oraux sont admis à
discuter les exposés faits par d’autres États
et organisations dans les formes, mesures
et délais fixés, dans chaque cas d’espèce,
par la Cour ou, si elle ne siège pas, par le
Président. A cet effet, le Greffier commu-
nique, en temps voulu, les exposés écrits
aux États ou organisations qui en ont eux-
mêmes présenté.
Article 67 :
La Cour prononcera ses avis consultatifs en
audience publique, le Secrétaire général et les
représentants des Membres des Nations Unies,
des autres États et des organisations interna-
tionales directement intéressés étant prévenus.
Article 68 :
Dans l’exercice de ses attributions consulta-
tives, la Cour s’inspirera en outre des dispo-
1088
XIème Partie :
ACCORDS ET TRAITES INTERNATIONAUX
EN MATIERE DE JUSTICE
(qui ont une incidence directe dans la distribution de la justice en RDC)
témoins bénéficieront des dispositions prévues Il sera donné suite à ces demandes, à moins
aux alinéas 2 et suivants de l’article 19 de la que des considérations particulières ne s’y op-
présente Convention. posent et sous la condition que lesdits témoins
détenus seront renvoyés sur le territoire de
Article 18 : l’État requis à bref délai.
L’exécution des commissions rogatoires ne
donne lieu au remboursement d’aucun frais, TITRE V :
sauf en ce qui concerne les honoraires d’ex- DU CASIER JUDICIAIRE
perts.
Article 21 :
TITRE IV : Les deux parties contractantes se donneront
DE LA COMPARUTION DES réciproquement avis des condamnations ins-
TÉMOINS ET DES EXPERTS, crites au casier judiciaire et prononcées par
EN MATIÈRE PÉNALE leurs juridictions respectives à l’encontre des
nationaux de l’autre partie et des personnes
Article 19 : nées sur le territoire de celle-ci.
Si dans une cause pénale, la comparution per- Les extraits du casier judiciaire s’échangent
sonnelle d’un témoin ou d’un expert est né- au niveau des parquets généraux de la Répu-
cessaire, l’État requis sur le territoire duquel blique près les cours suprêmes des deux États
réside le témoin ou cet expert l’engagera à se contractants.
rendre à l’invitation qui lui est faite.
Dans ce cas, les indemnités de voyage et de Article 22 :
séjour, calculées depuis la résidence du témoin En cas de poursuite pénale devant une juridic-
ou de l’expert, seront au moins égales à celles tion de l’un des États contractants, le parquet
accordées selon les tarifs et règlement en vi- près ladite juridiction s’adressera immédiate-
gueur dans l’État requérant. ment au procureur général de la République,
Il sera fait au témoin ou à l’expert, par les soins lequel procédera comme il est prévu à l’article
des autorités consulaires de l’État requérant, le 20, alinéa 2.
paiement à l’avance des frais de voyage et de Avis est donné aux autorités consulaires, dans
séjour. un délai de trente jours, de l’arrestation sur le
Tout témoin cité dans l’un des deux États et territoire d’une des parties contractantes d’un
comparaissant volontairement devant les juges ressortissant de l’autre partie.
de l’autre État ne pourra y être poursuivi ou
détenu pour des faits ou des condamnations Article 23 :
antérieures à son départ du territoire de l’État Hors le cas de poursuites répressives lorsque
requis. Cette immunité cessera trente jours les autorités judiciaires ou administratives de
après la date à laquelle sa déposition aura pris l’une des parties contractantes désireront se
fin et où son retour sur le territoire de l’État faire délivrer un extrait du casier judiciaire
requis aura été possible. tenu par les autorités judiciaires ou administra-
tives de l’autre partie, elles pourront l’obtenir
Article 20 : directement de ces autorités, dans les cas et les
Les demandes d’envoi de témoins détenus limites prévus par la législation interne.
seront adressées au parquet compétent par
l’intermédiaire du ministère de la Justice ou du
Conseil judiciaire des deux États contractants.
1092
l’État dans les circonscriptions territoriales quement les individus poursuivis ou condam-
desquelles a eu lieu la conclusion ou aura nés par leurs juridictions respectives.
lieu l’exécution de la convention;
• En matière d’aliments, la juridiction dans Article 34 :
le ressort de laquelle le demandeur a son Les parties contractantes n’extraderont pas
domicile; leurs nationaux respectifs, la qualité de natio-
• En matière de succession, les juridictions de nal s’appréciera à l’époque de l’infraction pour
l’État où s’est ouverte la succession; laquelle l’extradition est requise.
• En matière immobilière, les juridictions de Lorsqu’il sera saisi d’une demande accompa-
l’État où se situe l’immeuble; gnée d’un dossier et de pièces à conviction
• Les décisions portant sur des matières non- relatifs à la commission d’une infraction sur le
prévues par la présente Convention seront territoire de l’État requérant, l’État requis exer-
exécutées en conformité avec la législation cera des poursuites sur son territoire, contre
interne de l’État requis. ses nationaux qui en seront les auteurs, si les-
dites infractions sont punies par sa législation
Article 31 : comme crimes ou délits. L’État requérant sera
En cas de contestations relatives aux obliga- tenu informé de la suite qui aura été donnée à
tions nées d’un contrat ou d’un quasi-contrat, sa demande.
d’un délit ou d’un quasi-délit, les règles par
lesquelles la législation de l’un des deux États Article 35 :
contractants déclare ses juridictions com- Seront sujets à extradition:
pétentes uniquement en raison de la nationalité 1. Les individus qui sont poursuivis par l’État
du demandeur, ne seront pas opposables aux requérant pour les crimes ou délits punis
nationaux de l’autre État dans les cas suivants: par les lois de l’État requis d’une peine d’au
1. Le défendeur a son domicile ou sa rési- moins six mois d’emprisonnement;
dence dans l’État dont il est national; 2. Les individus qui, pour des crimes ou dé-
2. L’obligation objet du litige est née ou doit lits punis par la loi de l’État requis, sont
être exécutée dans l’État dont le défendeur condamnés contradictoirement ou par
est national. défaut par les tribunaux de l’État requérant
à une peine d’au moins deux mois d’empri-
Article 32 : sonnement.
L’exécution des décisions rendues en matière
Article 36 :
administrative sera poursuivie comme il est dit
au présent titre, sauf que le président de la juri- En matière de taxes, d’impôts, de douane et
diction compétente pour connaître des litiges de change, l’extradition sera accordée dans les
de plein contentieux sera substitué s’il y a lieu, conditions prévues par la présente Conven-
au président du tribunal de grande instance (ou tion, dans la mesure où, par simple échange de
de première instance). lettres, il en aura été ainsi décidé, pour chaque
infraction ou catégorie d’infractions pénale-
ment désignée.
TITRE VII :
DE L’EXTRADITION Article 37 :
Article 33 : L’extradition sera refusée:
1. Si les infractions à raison desquelles elle
Selon les règles et sous les conditions déter-
est demandée ont été commises dans l’État
minées par la présente Convention, les deux
requis;
États signataires s’engagent à se livrer récipro-
1094
2. Si les infractions invoquées par l’État re- Une particulière diligence sera apportée à l’ex-
quérant ont été jugées définitivement dans tradition de tout individu qui aura attenté à la
l’État requis; personne du chef de l’État de l’une des par-
3. Si la prescription de l’action publique ou de ties contractantes ou des membres de leurs
la peine est acquise d’après la législation de familles.
l’État requérant ou de l’État requis, lors de
la réception de la demande; Article 38 :
4. Si les infractions invoquées ont été com- La demande d’extradition sera adressée direc-
mises hors du territoire de l’État requérant tement au procureur général compétent de
par un étranger à cet État et si la législation l’État requis.
de l’État requis n’en autorise pas la pour-
Elle sera accompagnée de l’original ou de
suite;
l’expédition authentique soit d’une décision
5. Si une amnistie est intervenue dans l’État de condamnation exécutoire, soit d’un man-
requérant ou dans l’État requis, dans ce dat d’arrêt ou de toute note ayant la même
dernier cas, à la condition que l’infraction force et portant l’indication précise, d’une part,
soit au nombre de celles qui peuvent être de l’autorité judiciaire qui en est l’auteur et
poursuivies dans cet État, lorsqu’elles ont d’autre part des dispositions légales applicables,
été commises hors de son territoire par un du temps, lieu, circonstance et qualification des
étranger. faits.
L’extradition pourra être refusée Il y sera joint, dans la mesure du possible le si-
1. Si les infractions invoquées sont l’objet de gnalement de l’individu réclamé, ainsi que toute
poursuites dans l’État requis ou ont été indication de nature à déterminer son identité
jugées dans un État tiers; et sa nationalité.
2. Si les infractions poursuivies sont considé-
rées par l’État requis comme des infrac- Article 39
tions politiques ou qui leur sont connexes. Lorsque des renseignements complémentaires
lui seront indispensables pour s’assurer que les
Sont considérées comme infractions politiques
conditions requises par la présente Convention
par nature, au sens de la présente Conven-
sont réunies, l’État requis les réclamera à l’État
tion, les infractions uniquement attentatoires à
requérant avant de rejeter sa demande, dans le
l’ordre public, c’est-à-dire dirigées uniquement
cas où l’omission constatée paraîtra susceptible
contre l’existence, la forme ou la sécurité inté-
d’être réparée. Un délai pourra être fixé par
rieure ou extérieure de l’État envisagé en sa
l’État requis pour l’obtention de ces renseigne-
qualité de puissance politique.
ments.
Ne sont pas des infractions politiques exclu-
sives de l’extradition: les infractions de droit Article 40 :
commun par nature qui ne revêtent de carac-
En cas d’urgence, il sera procédé à l’arrestation
tère politique qu’en raison de leur connexité
provisoire en attendant l’arrivée de la demande
ou de leur concours idéal ou matériel, telles
d’extradition et des documents mentionnés
que l’assassinat, le meurtre, l’empoisonnement,
aux alinéas 2 et 3 de l’article 38.
les mutilations et les blessures graves volon-
taires et préméditées, les tentatives d’infrac- La demande d’arrestation provisoire sera
tions de ce genre et les attentats aux proprié- directement transmise par les autorités com-
tés par incendie, explosion, inondation, ainsi pétentes de l’État requérant aux autorités de
que les vols graves, notamment ceux qui sont l’État requis par voie postale ou télégraphique.
commis à main armée ou avec violence. Dans ce dernier cas, confirmation sera faite au
1095
article ne feront pas obstacle au transfèrement quérant audit État tiers. Les délais seront pro-
de l’intéressé pour comparaître devant les rogés d’office.
autorités judiciaires de l’État requérant sous Si la voie aérienne est utilisée, il sera fait appli-
la condition expresse qu’il sera renvoyé dès le cation des dispositions suivantes:
prononcé du jugement.
1. Lorsqu’une escale sera prévue, l’État requé-
rant adressera à l’État tiers sur le territoire
Article 46 :
duquel cette escale s’effectuera u ne de-
L’individu extradé ne pourra être ni poursuivi, mande de transit pour l’intéressé;
ni jugé, ni détenu pour une infraction anté- 2. Lorsque le territoire d’un État tiers sera
rieure et autre que celle ayant motivé l’extradi- survolé, l’État requérant est tenu d’en infor-
tion, sauf dans les cas suivants : mer les autorités politiques, de sorte qu’en
1. Lorsque ayant eu la liberté de le faire, l’in- cas d’atterrissage fortuit, elles procèdent à
dividu extradé n’a pas quitté le territoire l’arrestation provisoire de l’extradé.
de l’État requérant dans les 30 jours qui
suivent son élargissement définitif, ou s’il y
est retourné volontairement après l’avoir TITRE VIII :
fait; DE L’EXÉCUTION DES PEINES
2. Lorsque l’État qui l’a livré y consent.
Article 49 :
Une demande devra être présentée à cet
effet par l’État requérant à l’État requis, Chacun des deux États contractants s’engage à
accompagnée des documents énumérés à faire exécuter dans leurs établissements péni-
l’alinéa 2 de l’article 38 et d’un procès-ver- tentiaires, à la demande de l’État requérant, les
bal judiciaire consignant les déclarations de peines privatives de liberté, quelle qu’en soit
l’extradé sur l’extension de l’extradition et la durée, prononcées par les juridictions dudit
mentionnant la possibilité qui lui a été don- État contre tout individu de toute nationalité
née d’adresser un mémoire en défense aux qui sera trouvé sur le territoire de l’autre.
autorités de l’État requis. Sous réserve des dispositions qui précèdent,
l’exécution de ces peines est soumise aux
Lorsque la qualification donnée au fait incri-
règles et aux conditions de forme et de fond
miné sera modifiée en cours de procédure,
prévues en matière d’extradition aux articles
l’extradé ne sera poursuivi et jugé que dans la
35 à 38.
mesure où cette nouvelle qualification aurait
motivé l’extradition.
Article 50 :
Article 47 : Le gouvernement de l’un des deux États
contractants peut demander, au gouverne-
Sauf dans le cas où l’intéressé est resté ou est ment de l’autre, que son ressortissant qui a été
retourné sur le territoire de l’État requérant condamné à une peine d’emprisonnement sur
dans les conditions prévues à l’article précé- le territoire de ce dernier lui soit transféré. Le
dent, l’assentiment de l’État requis est néces- consentement exprès du condamné est exigé
saire pour permettre à l’État requérant de en ce cas.
livrer l’extradé à un État tiers. Le transfèrement peut également s’effectuer à
la demande du condamné.
Article 48 :
L’extradition nécessitant un transit sur le ter- Article 51 :
ritoire d’un État tiers est subordonnée à une La décision en matière de libération condition-
demande d’autorisation formelle par l’État re- nelle appartient à l’État où la peine est exécu-
1097
Article 52 : Article 56 :
La grâce et l’amnistie sont de la compétence À la demande de l’un des deux États contrac-
de l’État dont relève la juridiction de condam- tants, les experts congolais et zaïrois se réu-
nation. nissent pou r éventuellement adopter les
dispositions de la présente Convention à l’évo-
Article 53 : lution de leur droit respectif.
Lorsque la peine capitale est prononcée par
une juridiction d’un des deux États contre un Article 57 :
national de l’autre État, un recours en grâce La présente Convention sera ratifiée et les ins-
sera toujours introduit d’office et la représen- truments de ratification seront échangés dès
tation diplomatique de cet État en sera immé- que les deux États contractants seront en me-
diatement avisée. sure de le faire. Elle entrera en vigueur à la date
de l’échange des instruments de ratification.
Article 54 :
Les décisions de condamnation à des peines Article 58 :
pécuniaires sont exécutées sur demande des La présente Convention demeurera en vigueur
services financiers de l’État requérant. Ces jusqu’à l’expiration d’une année à compter du
demandes doivent être appuyées d’expédition jour où l’un des deux États contractants aura
des décisions et reproduire les textes appliqués déclaré vouloir en faire cesser les effets.
et ceux relatifs à la prescription.
Les services financiers de l’État requis, après
visa pour exécution du procureur général, pro-
cèdent au recouvrement pour le compte de CHARTE AFRICAINE DES
l’État requérant. DROITS DE L’HOMME ET DES
Il est fait application de la législation de l’État PEUPLES DU 26 JUIN 1981
requis relative à l’exécution des condamnations (J.O.Z., n° spécial, juin 1987, p. 7)
de même nature.
Préambule
Article 55 :
Les États africains membres de l’OUA, par-
Les frais résultant de l’application des disposi- ties à la présente Charte qui porte le titre de
tions de la présente Convention relative à l’ex- «Charte africaine des droits de l’homme et des
tradition, à l’exclusion des frais de procédure peuples».
et de détention, demeureront à la charge de
Rappelant la décision 115 (XVI) de la Confé-
l’État requérant.
rence des chefs d’État et de gouvernement, en
Les frais résultant de l’application des disposi- sa seizième session ordinaire tenue à Monro-
tions relatives à l’exécution des peines seront à via (Liberia) du 17 au 20 juillet 1979, relative
la charge de l’État requérant. à l’élaboration d’un avant-projet de Charte
africaine des droits de l’homme et des peuples,
prévoyant notamment l’institution d’organes
de promotion et de protection des droits de
l’homme et des peuples;
1098
par la loi, nécessaires pour protéger la sé- 2. Les États parties à la présente Charte s’en-
curité nationale, l’ordre public, la santé ou gagent à prendre les mesures nécessaires
la moralité publiques. en vue de protéger la santé de leurs popu-
3. Toute personne a le droit, en cas de persé- lations et de leur assurer l’assistance médi-
cution, de rechercher et de recevoir asile cale en cas de maladie.
en territoire étranger, conformément à la
loi de chaque pays et aux conventions in- Article 17 :
ternationales. 1. Toute personne a droit à l’éducation.
4. L’étranger légalement admis sur le terri- 2. Toute personne peut prendre part libre-
toire d’un État partie à la présente Charte ment à la vie culturelle de la communauté.
ne pourra en être expulsé qu’en vertu 3. La promotion et la protection de la morale
d’une décision conforme à la loi. et des valeurs traditionnelles reconnues
5. L’expulsion collective d’étrangers est in- par la communauté constituent un devoir
terdite. L’expulsion collective est celle qui de l’État dans le cadre de la sauvegarde des
vise globalement des groupes nationaux, droits de l’homme.
raciaux, ethniques ou religieux.
Article 18 :
Article 13 :
1. La famille est l’élément naturel et la base de
1. Tous les citoyens ont le droit de participer la société.
librement à la direction des affaires pu-
bliques de leur pays, soit directement, soit Elle doit être protégée par l’État qui doit
par l’intermédiaire de représentants libre- veiller à sa santé physique et morale.
ment choisis, ce, conformément aux règles 2. L’État a l’obligation d’assister la famille dans
édictées par la loi. sa mission de gardienne de la morale et
2. Tous les citoyens ont également le droit des valeurs traditionnelles reconnues par la
d’accéder aux fonctions publiques de leurs communauté.
pays. 3. L’ État a le devoir de veiller à l’élimination
3. Toute personne a le droit d’user des biens de toute discrimination contre la femme
et services publics dans la stricte égalité de et d’assurer la protection des droits de la
tous devant la loi. femme et de l’enfant tels que stipulés dans
les déclarations et conventions internatio-
Article 14 : nales.
Le droit de propriété est garanti. Il ne peut y 4. Les personnes âgées ou handicapées ont
être porté atteinte que par nécessité publique également droit à des mesures spécifiques
ou dans l’intérêt général de la collectivité, ce, de protection en rapport avec leurs besoins
conformément aux dispositions des lois appro- physiques ou moraux.
priées.
Article 19 :
Article 15 : Tous les peuples sont égaux; ils jouissent de la
Toute personne a le droit de travailler dans même dignité et ont les mêmes droits. Rien ne
des conditions équitables et satisfaisantes et de peut justifier la domination d’un peuple par un
percevoir un salaire égal pour un travail égal. autre.
Article 16 : Article 20 :
1. Toute personne a le droit de jouir du meil- 1. Tout peuple a droit à l’existence. Tout
leur état de santé physique et mentale peuple a un droit imprescriptible et inalié-
qu’elle soit capable d’atteindre. nable à l’autodétermination. Il détermine
1101
librement son statut politique et assure son le respect strict de leur liberté et de leur
développement économique et social selon identité, et à la jouissance égale du patri-
la voie qu’il a librement choisie. moine commun de l’humanité.
2. Les peuples colonisés ou opprimés ont le 2. Les États ont le devoir, séparément ou en
droit de se libérer de leur état de domina- coopération, d’assurer l’exercice du droit
tion en recourant à tous moyens reconnus au développement.
par la communauté internationale.
3. Tous les peuples ont droit à l’assistance des Article 23 :
États parties à la présente Charte, dans leur 1. Les peuples ont droit à la paix et à la sécu-
lutte de libération contre la domination rité tant sur le plan national que sur le plan
étrangère, qu’elle soit d’ordre politique, international. Le principe de solidarité et
économique ou culturel. de relations amicales affirmé implicitement
par la Charte de l’Organisation des Nations
Article 21 : unies et réaffirmé par celle de l’Organisa-
1. Les peuples ont la libre disposition de leurs tion de l’unité africaine est applicable aux
richesses et de leurs ressources naturelles. rapports entre les États.
Ce droit s’exerce dans l’intérêt exclusif des 2. Dans le but de renforcer la paix, la solidari-
populations. En aucun cas, un peuple ne té et les relations amicales, les États, parties
peut en être privé. à la présente Charte, s’engagent à interdire:
2. En cas de spoliation, le peuple spolié a droit a) qu’une personne jouissant du droit
à la légitime récupération de ses biens ainsi d’asile aux termes de l’article 12 de la
qu’à une indemnisation adéquate. présente Charte entreprenne une acti-
3. La libre disposition des richesses et des res- vité subversive dirigée contre son pays
sources naturelles s’exerce sans préjudice d’origine ou contre tout autre pays, par-
de l’obligation de promouvoir une coopé- ties à la présente Charte;
ration économique internationale fondée b) que leurs territoires soient utilisés
sur le respect mutuel, l’échange équitable comme base de départ d’activités sub-
et les principes du droit international. versives ou terroristes dirigées contre
4. Les États parties à la présente Charte s’en- le peuple de tout autre État, partie à la
gagent, tant individuellement que collective- présente Charte.
ment, à exercer le droit de libre disposition
de leurs richesses et de leurs ressources Article 24 :
naturelles, en vue de renforcer l’unité et la Tous les peuples ont droit à un environnement
solidarité africaines. satisfaisant et global, propice à leur développe-
5. Les États, parties à la présente Charte, ment.
s’engagent à éliminer toutes les formes
d’exploitation économique étrangère, no- Article 25 :
tamment celle qui est pratiquée par des Les États parties à la présente Charte ont le
monopoles internationaux, afin de per- devoir de promouvoir et d’assurer, par l’ensei-
mettre à la population de chaque pays de gnement, l’éducation et la diffusion, le respect
bénéficier pleinement des avantages prove- des droits et des libertés contenus dans la pré-
nant de ses ressources nationales. sente Charte, et de prendre des mesures en
vue de veiller à ce que ces libertés et droits
Article 22 :
soient compris de même que les obligations et
1. Tous les peuples ont droit à leur dévelop- devoirs correspondants.
pement économique, social et culturel, dans
1102
Article 28 :
Chaque individu a le devoir de respecter et de DEUXIÈME PARTIE :
considérer ses semblables sans discrimination DES MESURES DE
aucune, et d’entretenir avec eux des relations
SAUVEGARDE
qui permettent de promouvoir, de sauvegarder
et de renforcer le respect et la tolérance réci-
proques. CHAPITRE Ier :
DE LA COMPOSITION ET
Article 29 : DE L’ORGANISATION DE LA
COMMISSION AFRICAINE DES
L’individu a en outre le devoir:
DROITS DE L’HOMME
1. de préserver le développement harmo- ET DES PEUPLES
nieux de la famille et d’oeuvrer en faveur de
la cohésion et du respect de cette famille; Article 30 :
de respecter à tout moment ses parents, Il est créé auprès de l’Organisation de l’unité
de les nourrir, et de les assister en cas de africaine une Commission africaine des droits
nécessité; de l’homme et des peuples ci-dessous dénom-
2. de servir sa communauté nationale en mée «la Commission», chargée de promouvoir
mettant ses capacités physiques et intellec- les droits de l’homme et des peuples et d’assu-
tuelles à son service; rer leur protection en Afrique.
3. de ne pas compromettre la sécurité de
l’État dont il est national ou résident; Article 31 :
4. de préserver et de renforcer la solidarité 1. La Commission se compose de onze
sociale et nationale, singulièrement lorsque membres qui doivent être choisis parmi
celle-ci est menacée; les personnalités africaines jouissant de la
1103
nécessaires à l’exercice effectif des fonctions tionaux et locaux s’occupant des droits
attribuées à la Commission. L’OUA prend à de l’homme et des peuples et, le cas
sa charge le coût de ce personnel et de ces échéant, donner des avis ou faire des
moyens et services. recommandations aux gouvernements;
Article 42 : b) formuler et élaborer, en vue de servir
1. La Commission élit son président et son de base à l’adoption de textes législa-
vice-président pour une période de deux tifs par les gouvernements africains,
ans renouvelable. des principes et règles qui permettent
2. Elle établit son règlement intérieur. de résoudre les problèmes juridiques
relatifs à la jouissance des droits de
3. Le quorum est constitué par sept membres.
l’homme et des peuples et des libertés
4. En cas de partage des voix au cours des
fondamentales;
votes, la voix du président est prépondé-
rante. c) coopérer avec les autres institutions
5. Le secrétaire général de l’OUA peut assis- africaines ou internationales qui s’inté-
ter aux réunions de la Commission. ressent à la promotion et à la pro-
tection des droits de l’homme et des
Il ne participe ni aux délibérations, ni aux votes. peuples.
Il peut toutefois être invité par le président de 2. Assurer la protection des droits de
la Commission à y prendre la parole. l’homme et des peuples dans les conditions
fixées par la présente Charte.
Article 43 :
3. Interpréter toute disposition de la présente
Les membres de la Commission, dans l’exer- Charte à la demande d’un État partie, d’une
cice de leurs fonctions, jouissent des privi- Institution de l’OUA ou d’une organisation
lèges et immunités diplomatiques prévus par la africaine reconnue par l’OUA.
Convention sur les privilèges et immunités de
4. Exécuter toutes autres tâches qui lui seront
l’Organisation de l’unité africaine.
éventuellement confiées par la Conférence
des chefs d’État et de gouvernement.
Article 44 :
Les émoluments et allocations des membres de
la Commission sont prévus au budget régulier CHAPITRE III :
de l’Organisation de l’unité africaine. DE LA PROCÉDURE
DE LA COMMISSION
CHAPITRE II :
Article 46 :
DES COMPÉTENCES
DE LA COMMISSION La Commission peut recourir à toute méthode
d’investigation appropriée; elle peut notam-
Article 45 :
ment entendre le secrétaire général de l’OUA
La Commission a pour mission de: et toute personne susceptible de l’éclairer.
1. Promouvoir les droits de l’homme et des
peuples et notamment: Article 47 :
a) rassembler de la documentation, faire Si un État partie à la présente Charte a de
des études et des recherches sur les bonnes raisons de croire qu’un autre État éga-
problèmes africains dans le domaine lement partie à cette Charte a violé les dis-
des droits de l’homme et des peuples, positions de celle-ci, il peut appeler, par com-
organiser des séminaires, des colloques munication écrite, l’attention de cet État sur la
et des conférences, diffuser des infor- question. Cette communication sera également
mations, encourager les organismes na- adressée au secrétaire général de l’OUA et
1105
des règles de droit, les autres conventions in- réunion de la Commission au siège de l’Or-
ternationales, soit générales, soit spéciales, éta- ganisation. Par la suite, la Commission sera
blissant des règles expressément reconnues par convoquée chaque fois qu’il sera nécessaire
les États membres de l’Organisation de l’unité et au moins une fois par an par son prési-
africaine, les pratiques africaines conformes aux dent.
normes internationales relatives aux droits de
l’homme et des peuples, les coutumes géné- Article 65 :
ralement acceptées comme étant le droit, les Pour chacun des États qui ratifieront la pré-
principes généraux de droit reconnus par les sente Charte ou y adhéreront après son entrée
nations africaines ainsi que la jurisprudence et en vigueur, ladite Charte prendra
la doctrine.
effet trois mois après la date du dépôt par cet
Article 62 : État, de son instrument de ratification ou d’ad-
hésion.
Chaque État partie s’engage à présenter tous
les deux ans, à compter de la date d’entrée en
vigueur de la présente Charte, un rapport sur Article 66 :
les mesures d’ordre législatif ou autre, prises Des protocoles ou accords particuliers pour-
en vue de donner effet aux droits et libertés ront, en cas de besoin, compléter les disposi-
reconnus et garantis dans la présente Charte. tions de la présente Charte.
Article 63 : Article 67 :
1. La présente Charte sera ouverte à la signa- Le secrétaire général de l’Organisation de
ture, à la ratification ou à l’adhésion des l’unité africaine informera les États membres
États membres de l’Organisation de l’unité de l’Organisation de l’unité africaine du dépôt
africaine. de chaque instrument de ratification ou d’ad-
2. Les instruments de ratification ou d’adhé- hésion.
sion de la présente Charte seront déposés
auprès du secrétaire général de l’Organisa- Article 68 :
tion de l’unité africaine.
3. La présente Charte entrera en vigueur trois La présente Charte peut être amendée ou
mois après la réception par le secrétaire révisée si un État partie envoie à cet effet une
général, des instruments de ratification ou demande écrite au secrétaire général de l’Or-
d’adhésion de la majorité absolue des États ganisation de l’unité africaine. La conférence
membres de l’Organisation de l’unité afri- des chefs d’État et de gouvernement n’est sai-
caine. sie du projet d’amendement que lorsque tous
les États parties en auront été dûment avisés
et que la Commission aura donné son avis à la
TROISIÈME PARTIE :
diligence de l’État demandeur.
DISPOSITIONS DIVERSES
L’amendement doit être approuvé par la majo-
Article 64 : rité absolue des États parties. Il entre en vigueur
1. Dès l’entrée en vigueur de la présente pour chaque État qui l’aura accepté conformé-
Charte, il sera procédé à l’élection des ment à ses règles constitutionnelles trois mois
membres de la Commission dans les condi- après la notification de cette acceptation au
tions fixées par les dispositions des articles secrétaire général de l’Organisation de l’unité
pertinents de la présente Charte. africaine. Adoptée par la dix–huitième Confé-
2. Le secrétaire général de l’Organisation de rence des chefs d’État et de gouvernement juin
l’unité africaine convoquera la première 1981 – Nairobi, Kenya.
1108
Article 12 : Article 15 :
Les actes uniformes ne peuvent être modifiés Les pourvois en cassation prévus à l’article 14
que dans les conditions prévues par les articles ci-dessus sont portés devant la Cour Com-
7 à 9 ci-dessus, à la demande de tout Etat Partie mune de Justice et d’Arbitrage, soit directe-
ment par l’une des parties à l’instance, soit
TITRE III : sur renvoi d’une juridiction nationale statuant
LE CONTENTIEUX RELATIF en cassation saisie d’une affaire soulevant des
À L’INTERPRÉTATION ET À questions relatives à l’application des actes uni-
L’APPLICATION DES ACTES formes.
UNIFORMES
Article 16 :
Article 13 : La saisine de la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage suspend toute procédure de cassa-
Le contentieux relatif à l’application des actes
tion engagée devant une juridiction nationale
uniformes est réglé en première instance et en
contre la décision attaquée. Toutefois cette
appel par les juridictions des Etats Parties.
règle n’affecte pas les procédures d’exécution.
Article 14 : Une telle procédure ne peut reprendre
qu’après arrêt de la Cour Commune de Justice
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage
et d’Arbitrage se déclarant incompétente pour
assure dans les Etats Parties l’interprétation et
connaître de l’affaire.
l’application communes du présent Traité, des
règlements pris pour son application et des
Article 17 :
actes uniformes.
L’incompétence manifeste de la Cour Com-
La Cour peut être consultée par tout Etat Par-
mune de Justice et d’Arbitrage peut être sou-
tie ou par le Conseil des ministres sur toute
levée d’office ou par toute partie au litige in
question entrant dans le champ de l’alinéa
limine litis. La Cour se prononce dans les trente
précédent. La même faculté de solliciter l’avis
jours.
consultatif de la Cour est reconnue aux juridic-
tions nationales saisies en application de l’ar-
Article 18 :
ticle 13 ci-dessus.
Toute partie qui, après avoir soulevé l’incom-
Saisie par la voie du recours en cassation, la
pétence d’une juridiction nationale statuant en
Cour se prononce sur les décisions rendues
cassation estime que cette juridiction a, dans
par les juridictions d’Appel des Etats Parties
un litige la concernant, méconnu la compétence
dans toutes les affaires soulevant des questions
de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage
relatives à l’application des actes uniformes et
peut saisir cette dernière dans un délai de deux
des règlements prévus au présent Traité à l’ex-
mois à compter de la notification de la décision
ception des décisions appliquant des sanctions
contestée.
pénales.
La Cour se prononce sur sa compétence par
Elle se prononce dans les mêmes conditions sur
un arrêt qu’elle notifie tant aux parties qu’à la
les décisions non susceptibles d’appel rendues
juridiction en cause.
1111
Si la Cour décide que cette juridiction s’est du déroulement de l’instance, et examine les
déclarée compétente à tort, la décision rendue projets de sentences, conformément à l’article
par cette juridiction est réputée nulle et non 24 ci-après.
avenue.
Article 22 :
Article 19 : Le différend peut être tranché par un arbitre
La procédure devant la Cour Commune de Jus- unique ou par trois arbitres. Dans les articles
tice et d’Arbitrage est fixée par un Règlement suivants, l’expression « l’arbitre « vise indiffé-
adopté par le Conseil des ministres dans les remment le ou les arbitres.
conditions prévues à l’article 8 ci-dessus publié Lorsque les parties sont convenues que le dif-
au journal officiel de l’OHADA. Il est également férend sera tranché par un arbitre unique, elles
publié au journal officiel des Etats Parties ou peuvent le désigner d’un commun accord pour
par tout autre moyen approprié. confirmation par la Cour. Faute d’entente entre
Cette procédure est contradictoire. Le minis- les parties dans un délai de trente jours à partir
tère d’un avocat est obligatoire. L’audience est de la notification de la demande d’arbitrage à
publique. l’autre partie, l’arbitre sera nommé par la Cour.
Lorsque trois arbitres ont été prévus, chacune
Article 20 : des parties - dans la demande d’arbitrage ou
Les arrêts de la Cour Commune de Justice et dans la réponse à celle-ci - désigne un arbitre
d’Arbitrage ont l’autorité de la chose jugée et indépendant pour confirmation par la Cour.
la force exécutoire. Ils reçoivent sur le terri- Si l’une des parties s’abstient, la nomination
toire de chacun des Etats Parties une exécu- est faite par la Cour. Le troisième arbitre qui
assume la présidence du tribunal arbitral est
tion forcée dans les mêmes conditions que les
nommé par la Cour, à moins que les parties
décisions des juridictions nationales. Dans une
n’aient prévu que les arbitres qu’elles ont dési-
même affaire, aucune décision contraire à un
gnés devraient faire choix du troisième arbitre
arrêt de la Cour Commune de Justice et d’Ar-
dans un délai déterminé. Dans ce dernier cas, il
bitrage ne peut faire l’objet d’une exécution
appartient à la Cour de confirmer le troisième
forcée sur le territoire d’un Etat Partie.
arbitre. Si, à l’expiration du délai fixé par les par-
ties ou imparti par la Cour, les arbitres désignés
TITRE IV : par les parties n’ont pu se mettre d’accord, le
L’ARBITRAGE troisième arbitre est nommé par la Cour.
Si les parties n’ont pas fixé d’un commun ac-
Article 21 : cord le nombre des arbitres, la Cour nomme
En application d’une clause compromissoire un arbitre unique, à moins que le différend ne
ou d’un compromis d’arbitrage, toute partie à lui paraisse justifier la désignation de trois ar-
un contrat, soit que l’une des parties ait son bitres. Dans ce dernier cas, les parties dispose-
domicile ou sa résidence habituelle dans un des ront d’un délai de quinze jours pour procéder
Etats Parties, soit que le contrat soit exécuté à la désignation des arbitres.
ou à exécuter en tout ou partie sur le territoire Les arbitres peuvent être choisis sur la liste
d’un ou plusieurs Etats Parties, peut soumettre des arbitres établie par la Cour et mise à
un différend d’ordre contractuel à la procédure jour annuellement. Les membres de la Cour
d’arbitrage prévue par le présent titre. ne peuvent pas être inscrits sur cette liste.
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage En cas de récusation d’un arbitre par une par-
ne tranche pas elle-même les différends. Elle tie, la Cour statue. Sa décision n’est pas suscep-
nomme ou confirme les arbitres, est informée tible de recours.
1112
Il y a lieu à remplacement d’un arbitre lorsqu’il 3°) lorsque le principe de la procédure contra-
est décédé ou empêché, lorsqu’il doit se dé- dictoire n’a pas été respecté ;
mettre de ses fonctions à la suite d’une récu- 4°) si la sentence est contraire à l’ordre public
sation ou pour tout autre motif, ou lorsque international.
la Cour, après avoir recueilli ses observations,
constate qu’il ne remplit pas ses fonctions Article 26 :
conformément aux stipulations du présent Le Règlement d’arbitrage de la Cour Com-
titre ou du règlement d’arbitrage, ou dans les mune de Justice et d’Arbitrage est fixé par
délais impartis. Dans chacun de ces cas, il est le Conseil des ministres dans les conditions
procédé conformément aux deuxième et troi-
prévues à l’article 8 ci-dessus. Il est publié au
sième alinéas.
Journal Officiel de l’OHADA. Il est également
publié au Journal Officiel des Etats Parties ou
Article 23 :
par tout autre moyen approprié
Tout tribunal d’un Etat Partie saisi d’un litige
que les parties étaient convenues de soumettre
à l’arbitrage se déclarera incompétent si l’une TITRE V :
des parties le demande, et renverra le cas LES INSTITUTIONS
échéant à la procédure d’arbitrage prévue au
présent Traité. Article 27 :
Le Conseil des ministres est composé des
Article 24 : ministres chargés de la Justice et des ministres
Avant de signer une sentence partielle ou défi- chargés des Finances.
nitive, l’arbitre doit en soumettre le projet à la
La présidence est exercée à tour de rôle par
Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.
chaque Etat Partie pour une durée d’un an, dans
Celle-ci ne peut proposer que des modifica- l’ordre suivant : Bénin, Burkina Faso, Cameroun,
tions de pure forme. Centrafrique, Comores, Congo, Côte-d’Ivoire,
Gabon, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal,
Article 25 : Tchad, Togo.
Les sentences arbitrales rendues conformé- Si un Etat Partie ne peut exercer la présidence
ment aux stipulations du présent titre ont du Conseil des ministres pendant l’année où
l’autorité définitive de la chose jugée sur le elle lui revient, le Conseil désigne, pour exercer
territoire de chaque Etat Partie au même titre
cette présidence, l’Etat venant immédiatement
que les décisions rendues par les juridictions
après dans l’ordre prévu ci-dessus.
de l’Etat.
Elles peuvent faire l’objet d’une exécution for- Article 28 :
cée en vertu d’une décision d’exequatur.
Le Conseil des ministres se réunit au moins
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage a une fois par an sur convocation de son Pré-
seule compétence pour rendre une telle déci- sident, à l’initiative de celui-ci, ou du tiers des
sion. Etats Parties. Il ne peut valablement délibérer
L’exequatur ne peut être refusé que dans les que si les deux tiers au moins des Etats Parties
cas suivants : sont représentés.
1°) si l’arbitre a statué sans convention d’arbi-
trage ou sur une convention nulle ou expi- Article 29 :
rée ; Le Président du Conseil des ministres arrête
2°) si l’arbitre a statué sans se conformer à la l’ordre du jour du Conseil sur la proposition du
mission qui lui avait été conférée ; Secrétaire permanent.
1113
La Cour est renouvelée par septième chaque Dans chacun des cas prévus ci-dessus, le
année. Conseil des ministres procède, dans les condi-
tions prévues aux articles 32 et 33 ci-dessus,
La Cour ne peut comprendre plus d’un ressor- au remplacement du membre dont le siège est
tissant du même Etat. devenu vacant, pour la fraction du mandat res-
tant à courir, sauf si cette fraction est inférieure
Article 32 : à six mois.
Les membres de la Cour sont élus au scrutin
secret par le Conseil des ministres sur une liste Article 36 :
de personnes présentées à cet effet par les Les membres de la Cour sont inamovibles.
Etats Parties.
Tout membre de la Cour conserve son man-
Chaque Etat Partie peut présenter deux candi- dat jusqu’à la date d’entrée en fonction de son
dats au plus. successeur.
Article 33 : Article 37 :
Le Secrétaire permanent invite les Etats Par- La Cour élit en son sein, pour une durée de
ties à procéder, dans un délai d’au moins quatre trois ans et demi non renouvelable, son Prési-
mois, avant les élections, à la présentation des dent et ses deux Vice-Présidents. Les membres
candidats à la Cour. de la Cour dont le mandat restant à courir à
Le Secrétaire permanent dresse la liste alpha- la date de l’élection est inférieur à cette durée
bétique des personnes ainsi présentées et la peuvent être élus pour exercer ces fonctions
1114
jusqu’à l’expiration dudit mandat. Ils peuvent et au perfectionnement des magistrats et des
être renouvelés dans ces fonctions s’ils sont auxiliaires de justice des Etats Parties.
élus par le Conseil des ministres pour exercer Le Directeur de l’Ecole est nommé par le
un nouveau mandat de membre de la Cour. Au- Conseil des ministres.
cun membre de la Cour ne peut exercer des
fonctions politiques ou administratives. L’exer- L’organisation, le fonctionnement, les res-
cice de toute activité rémunérée doit être au- sources et les prestations de l’Ecole sont défi-
torisé par la Cour. nis par un règlement du Conseil des ministres
pris sur le rapport du directeur de l’Ecole.
Article 38 :
Article 42 :
La durée du mandat des sept juges nommés si-
multanément pour la constitution initiale de la Le français est la langue de travail de l’OHADA.
Cour sera respectivement de trois ans, quatre
ans, cinq ans, six ans, sept ans, huit ans et neuf
TITRE VI :
ans. Elle sera déterminée pour chacun d’eux
par tirage au sort effectué en Conseil des mi- DISPOSITIONS FINANCIÈRES
nistres par le Président du Conseil. Le premier
renouvellement de la Cour aura lieu trois ans Article 43 :
après la constitution initiale de celle-ci. Les ressources de l’OHADA sont composées
notamment :
Article 39 : a) des cotisations annuelles des Etats Parties ;
Le Président de la Cour Commune de Justice b) des concours prévus par les conventions
et d’Arbitrage nomme le greffier en chef de la conclues par l’OHADA avec des Etats ou
Cour après avis de celle-ci, parmi les greffiers des organisations internationales ;
en chefs ayant exercé leurs fonctions pendant c) de dons et legs.
au moins quinze ans et présentés par les Etats
Parties. Les cotisations annuelles des Etats Parties
sont arrêtées par le Conseil des ministres. Le
Il pourvoit, sur proposition du greffier en chef,
Conseil des ministres approuve les conventions
aux autres emplois de la Cour.
prévues au paragraphe b) et accepte les dons et
Le secrétariat de la Cour est assuré par le gref- legs prévus au paragraphe c).
fier en chef.
Article 44 :
Article 40 :
Le barème des tarifs de la procédure d’arbi-
Le Secrétaire permanent est nommé par le trage instituée par le présent Traité ainsi que la
Conseil des ministres pour une durée de répartition des recettes correspondantes sont
quatre ans renouvelables une fois. approuvés par le Conseil des ministres.
Il nomme ses collaborateurs conformément
aux critères de recrutement définis par le Article 45 :
Conseil des ministres et dans la limite des ef- Les budgets annuels de la Cour Commune de
fectifs prévus au budget. Justice et d’Arbitrage et du Secrétariat perma-
Il dirige le Secrétariat permanent. nent sont adoptés par le Conseil des ministres.
Les comptes de l’exercice clos sont certifiés
Article 41 : par des commissaires aux comptes désignés
Il est institué une Ecole régionale supérieure par le Conseil des ministres. Ils sont approuvés
de la Magistrature qui concourt à la formation par le Conseil des ministres.
1115
Article 60 :
Le gouvernement dépositaire avisera sans délai
tous les Etats signataires ou adhérents
1117
Article 3 : Article 6 :
Si la partie contre laquelle la sentence a été La présente convention ne s’applique qu’au
rendue établit qu’il existe d’après les règles de arbitrales rendues après la mise en vigueur du
droit applicables à la procédure d’arbitrage, une Protocole relatif aux clauses d’arbitrage, ouvert
cause, autre que celles visées à l’Article 1er litt. a à Genève depuis le 24 septembre 1923.
et c, et à l’Article 2 litt. b et c, qui lui permette
de contester en justice la validité de la sentence,
le juge pourra, s’il lui plaît, refuser la reconnais-
sance ou l’exécution, ou les suspendre en don- CONVENTION DE VIENNE
nant à la partie un délai raisonnable pour faire SUR LES RELATIONS
prononcer la nullité par le tribunal compétent. CONSULAIRES DU 24 AVRIL
1963 (J.O. n° 18 du 15/09/1972)
Article 4 :
La partie qui invoque la sentence ou qui en CHAPITRE II :
demande l’exécution, doit fournir notamment :
FACILITÉS, PRIVILÈGES ET
1° L’original de la sentence ou une copie réu-
IMMUNITÉS CONCERNANT LES
nissant, d’après la législation du pays où elle
POSTES CONSULAIRES, LES
a été rendue, les conditions requises pour
son authenticité ;
FONCTIONNAIRES DE CARRIÈRE
ET LES AUTRES MEMBRES D’UN
2° Les pièces et renseignements de nature à
POSTE CONSULAIRE
établir que la sentence est devenue défini-
tive, dans les sens déterminés à l’article 1er,
alinéa 1er et alinéa 2, litt. a et c, dans le pays Section II :
où elle a été rendue ; Facilités, privilèges et immunités
3° Le cas échéant, les pièces et renseignements concernant les fonctionnaires
de nature à établir que les conditions pré- consulaires de carrière et les autres
vues à l’article 1er , alinéa 1er et alinéa 2, litt. membres du poste consulaire
a et c, sont remplies.
Article 40 – Protection des fonction-
Il peut être exigé de la sentence et des autres naires consulaires
pièces mentionnées dans cet article une tra- L’Etat de résidence traitera les fonctionnaires
duction faite dans la langue officielle du pays où consulaires avec le respect qui leur est dû et
la sentence est invoquée. Cette traduction doit prendra mesures appropriées pour empêcher
être certifiée conforme par un agent diploma- toute atteinte à leur personne, leur liberté et
tique ou consulaire du pays auquel ressortit la leur dignité.
partie qui invoque la sentence ou par un tra-
ducteur assermenté du pays où la sentence est Article 41 – Inviolabilité personnelle des
invoquée. fonctionnaires consulaires
1) Les fonctionnaires consulaires ne peuvent
Article 5 : être mis en Etat d’arrestation ou de déten-
Les dispositions des articles précédents ne tion préventive qu’en cas de crime grave et
privent aucune partie intéressée du droit de à la suite d’une décision de l’autorité com-
se prévaloir d’une sentence arbitrale, de la pétente.
manière et dans la mesure admises par la légis- 2) A l’exception du cas prévu au paragraphe 1
lation ou les traités du pays où cette sentence du présent article, les fonctionnaires consu-
est invoquée. laires ne peuvent pas être incarcérés ni
1119
d’opinion politique ou de toute autre opi- dans le présent Pacte, sous réserve que ces
nion, d’origine nationale ou sociale, de for- mesures ne soient pas incompatibles avec
tune, de naissance ou de toute autre situa- les autres obligations que leur impose le
tion. droit international et qu’elles n’entraînent
2. Les États parties au présent Pacte s’en- pas une discrimination fondée uniquement
gagent à prendre, en accord avec leurs sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la
procédures constitutionnelles et avec les religion ou l’origine sociale.
dispositions du présent Pacte, les arran- 2. La disposition précédente n’autorise au-
gements devant permettre l’adoption de cune dérogation aux articles 6, 7, 8 (§ 1er et
telles mesures d’ordre législatif ou autre, 2), 11, 15, 16 et 18.
propres à donner effet aux droits reconnus 3. Les États parties au présent Pacte qui usent
dans le présent Pacte qui ne seraient pas du droit de dérogation doivent, par l’entre-
déjà en vigueur. mise du secrétaire général de l’Organisa-
3. Les États parties au présent Pacte s’en- tion des Nations unies, signaler aussitôt aux
gagent à: autres États parties les dispositions aux-
a) garantir que toute personne dont les quelles ils ont dérogé ainsi que les motifs
droits et libertés reconnus dans le pré- qui ont provoqué cette dérogation. Une
sent Pacte auront été violés disposera nouvelle communication sera faite par la
d’un recours utile, alors même que la même entremise, à la date à laquelle ils ont
violation aurait été commise par des mis fin à ces dérogations.
personnes agissant dans l’exercice de
leurs fonctions officielles; Article 5 :
b) garantir que l’autorité compétente, ju- 1. Aucune disposition du présent Pacte ne
diciaire, administrative ou législative, ou peut être interprétée comme impliquant
toute autre autorité compétente selon pour un État, un groupement ou un individu
la législation de l’État, statuera sur les un droit quelconque de se livrer à une acti-
droits de la personne qui forme le re- vité ou d’accomplir un acte visant à la des-
cours et développer les possibilités de truction des droits et des libertés reconnus
recours juridictionnel; dans le présent Pacte ou à des limitations
c) garantir la bonne suite donnée par les plus amples que celles prévues audit Pacte.
autorités compétentes à tout recours 2. Il ne peut être admis aucune restriction ou
qui aura été reconnu justifié. dérogation aux droits fondamentaux de
l’homme reconnus ou en vigueur dans tout
Article 3 : État partie au présent Pacte en application
Les États parties au présent Pacte s’engagent de lois, de conventions, de règlements ou
à assurer le droit égal des hommes et des de coutumes, sous prétexte que le présent
femmes de jouir de tous les droits civils et poli- Pacte ne les reconnaît pas ou les reconnaît
tiques énoncés dans le présent Pacte. à un moindre degré.
Article 4 :
TROISIÈME PARTIE :
1. Dans le cas où un danger public exception-
nel menace l’existence de la nation et est Article 6 :
proclamé par un acte officiel, les États par- 1. Le droit à la vie est inhérent à la personne
ties au présent Pacte peuvent prendre, dans humaine. Ce droit doit être protégé par la
la stricte mesure où la situation l’exige, des loi. Nul ne peut être arbitrairement privé
mesures dérogeant aux obligations prévues de la vie.
1122
2. Dans les pays où la peine de mort n’a pas 2. Nul ne sera tenu en servitude.
été abolie, une sentence de mort ne peut 3. a) Nul ne sera astreint à accomplir un tra-
être prononcée que pour les crimes les vail forcé ou obligatoire;
plus graves, conformément à la législation b) L’alinéa a) du présent paragraphe ne
en vigueur au moment où le crime a été saurait être interprété comme interdi-
commis et qui ne doit pas être en contra- sant, dans les pays où certains crimes
diction avec les dispositions du présent peuvent être punis de détention ac-
Pacte ni avec la Convention pour la préven- compagnée de travaux forcés, l’accom-
tion et la répression du crime de génocide. plissement d’une peine de travaux for-
Cette peine ne peut être appliquée qu’en cés, infligée par un tribunal compétent;
vertu d’un jugement définitif rendu par un c) N’est pas considéré comme ‘travail
tribunal compétent. forcé ou obligatoire’ au sens du présent
3. Lorsque la privation de la vie constitue le paragraphe:
crime de génocide, il est entendu qu’aucune
i) tout travail ou service, non visé
disposition du présent article n’autorise
à l’alinéa b, normalement requis
un État partie au présent Pacte à déroger
d’un individu qui est détenu en
d’aucune manière à une obligation quel-
vertu d’une décision de justice
conque assumée en vertu des dispositions
régulière ou qui, ayant fait l’objet
de la Convention pour la prévention et la
d’une telle décision, est libéré
répression du crime de génocide.
4. Tout condamné à mort a le droit de sollici- conditionnellement;
ter la grâce ou la commutation de la peine. ii) tout service de caractère militaire
L’amnistie, la grâce ou la commutation de et, dans les pays où l’objection de
la peine de mort peuvent dans tous les cas conscience est admise, tout ser-
être accordées. vice national exigé des objecteurs
5. Une sentence de mort ne peut être impo- de conscience en vertu de la loi;
sée pour des crimes commis par des per- iii) tout service exigé dans les cas de
sonnes âgées de moins de 18 ans et ne force majeure ou de sinistres qui
peut être exécutée contre des femmes menacent la vie ou le bien-être de
enceintes. la communauté;
iv) tout travail ou tout service formant
6. Aucune disposition du présent article ne
partie des obligations civiques
peut être invoquée pour retarder ou empê-
normales.
cher l’abolition de la peine capitale par un
État partie au présent Pacte. Article 9 :
Article 7 : 1. Tout individu a droit à la liberté et à la
sécurité de sa personne. Nul ne peut faire
Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines l’objet d’une arrestation ou d’une déten-
ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. tion arbitraire. Nul ne peut être privé de
En particulier, il est interdit de soumettre une sa liberté, si ce n’est pour des motifs, et
personne sans son libre consentement à une conformément à la procédure prévus par la
expérience médicale ou scientifique. loi.
2. Tout individu arrêté sera informé, au mo-
Article 8 :
ment de son arrestation, des raisons de
1. Nul ne sera tenu en esclavage; l’esclavage cette arrestation et recevra notification,
et la traite des esclaves, sous toutes leurs dans le plus court délai, de toute accusation
formes, sont interdits. portée contre lui.
1123
soit encore dans la mesure où le tribunal 4. La procédure applicable aux jeunes gens qui
l’estimera absolument nécessaire lorsqu’en ne sont pas encore majeurs au regard de la
raison des circonstances particulières de loi pénale tiendra compte de leur âge et de
l’affaire la publicité nuirait aux intérêts de l’intérêt que présente leur rééducation.
la justice; cependant, tout jugement rendu 5. Toute personne déclarée coupable d’une
en matière pénale ou civile sera public, sauf infraction a le droit de faire examiner par
si l’intérêt de mineurs exige qu’il en soit une juridiction supérieure la déclaration de
autrement ou si le procès porte sur des dif- culpabilité et la condamnation, conformé-
férends matrimoniaux ou sur la tutelle des ment à la loi.
enfants. 6. Lorsqu’une condamnation pénale définitive
2. Toute personne accusée d’une infraction est ultérieurement annulée ou lorsque la
pénale est présumée innocente jusqu’à ce grâce est accordée parce qu’un fait nouveau
que sa culpabilité ait été légalement établie. ou nouvellement révélé prouve qu’il s’est
3. Toute personne accusée d’une infraction produit une erreur judiciaire, la personne
pénale a droit, en pleine égalité, au moins qui a subi une peine en raison de cette
aux garanties suivantes: condamnation sera indemnisée, conformé-
a) à être informée, dans le plus court délai, ment à la loi, à moins qu’il ne soit prouvé
dans une langue qu’elle comprend et de que la non-révélation en temps utile du fait
façon détaillée, de la nature et des mo- inconnu lui est imputable en tout ou partie.
tifs de l’accusation portée contre elle; 7. Nul ne peut être poursuivi ou puni en rai-
b) à disposer du temps et des facilités né- son d’une infraction pour laquelle il a déjà
cessaires à la préparation de sa défense été acquitté ou condamné par un jugement
et à communiquer avec le conseil de définitif conformément à la loi et à la pro-
son choix; cédure pénale de chaque pays.
c) à être jugée sans retard excessif; Article 15 :
d) à être présente au procès et à se dé-
1. Nul ne sera condamné pour des actions
fendre elle-même ou à avoir l’assistance
ou omissions qui ne constituaient pas un
d’un défenseur de son choix; si elle
acte délictueux d’après le droit national
n’a pas de défenseur, à être informée
ou international au moment où elles ont
de son droit d’en avoir un, et, chaque
été commises. De même, il ne sera infligé
fois que l’intérêt de la justice l’exige, à
aucune peine plus forte que celle qui était
se voir attribuer d’office un défenseur,
applicable au moment où l’infraction a été
sans frais, si elle n’a pas les moyens de
commise. Si, postérieurement à cette infrac-
le rémunérer;
tion, la loi prévoit l’application d’une peine
e) à interroger ou faire interroger les plus légère, le délinquant doit en bénéficier.
témoins à charge et à obtenir la com- 2. Rien dans le présent article ne s’oppose
parution et l’interrogatoire des témoins au jugement ou à la condamnation de tout
à décharge dans les mêmes conditions individu en raison d’actes ou omissions qui,
que les témoins à charge; au moment où ils ont été commis, étaient
f) à se faire assister gratuitement d’un in- tenus pour criminels, d’après les principes
terprète si elle ne comprend pas ou généraux de droit reconnus par l’ensemble
ne parle pas la langue employée à l’au- des nations.
dience;
g) à ne pas être forcée de témoigner contre Article 16 :
elle-même ou de s’avouer coupable. Chacun a droit à la reconnaissance en tous
lieux de sa personnalité juridique.
1125
pas de soumettre à des restrictions légales a) de prendre part à la direction des affaires
l’exercice de ce droit par les membres des publiques, soit directement, soit par l’inter-
forces armées et de la police. médiaire de représentants librement choi-
3. Aucune disposition du présent article ne sis;
permet aux États parties à la Convention b) de voter et d’être élu, au cours d’élections
de 1948 de l’Organisation internationale du périodiques, honnêtes, au suffrage universel
travail concernant la liberté syndicale et la et égal et au scrutin secret, assurant l’ex-
protection du droit syndical de prendre des pression libre de la volonté des électeurs;
mesures législatives portant atteinte – ou
c) d’accéder, dans des conditions générales
d’appliquer la loi de façon à porter atteinte
d’égalité, aux fonctions publiques de son
– aux garanties prévues dans ladite conven-
tion. pays.
Article 23 : Article 26 :
1. La famille est l’élément naturel et fonda- Toutes les personnes sont égales devant la loi
mental de la société et a droit à la protec- et ont droit sans discrimination à une égale pro-
tion de la société et de l’État. tection de la loi. À cet égard, la loi doit inter-
2. Le droit de se marier et de fonder une fa- dire toute discrimination et garantir à toutes
mille est reconnu à l’homme et à la femme les personnes une protection égale et efficace
à partir de l’âge nubile. contre toute discrimination, notamment de
3. Nul mariage ne peut être conclu sans le race, de couleur, de sexe, de langue, de religion,
libre et plein consentement des futurs d’opinion politique et de toute autre opinion,
époux. d’origine nationale ou sociale, de fortune, de
4. Les États parties au présent Pacte pren- naissance ou de toute autre situation.
dront les mesures appropriées pour assu-
rer l’égalité de droits et de responsabilités Article 27 :
des époux au regard du mariage, durant le
Dans les États où il existe des minorités eth-
mariage et lors de sa dissolution. En cas de
dissolution, des dispositions seront prises niques, religieuses ou linguistiques, les per-
afin d’assurer aux enfants la protection sonnes appartenant à ces minorités ne peuvent
nécessaire. être privées du droit d’avoir, en commun avec
les autres membres de leur groupe, leur propre
Article 24 : vie culturelle, de professer et de pratiquer leur
1. Tout enfant, sans discrimination aucune fon- propre religion, ou d’employer leur propre
dée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, langue.
la religion, l’origine nationale ou sociale, la
fortune ou la naissance, a droit, de la part QUATRIÈME PARTIE :
de sa famille, de la société et de l’État, aux
mesures de protection qu’exige sa condi-
tion de mineur. Article 28 :
2. Tout enfant doit être enregistré immédiate- 1. Il est institué un Comité des droits de
ment après sa naissance et avoir un nom. l’homme (ci-après dénommé le Comité
3. Tout enfant a le droit d’acquérir une natio- dans le présent Pacte). Ce Comité est com-
nalité. posé de dix-huit membres et a les fonctions
définies ci-après.
Article 25 : 2. Le Comité est composé des ressortissants
Tout citoyen a le droit et la possibilité, sans des États parties au présent Pacte, qui
aucune des discriminations visées à l’article 2 doivent être des personnalités de haute
et sans restrictions déraisonnables: moralité et possédant une compétence
1127
reconnue dans le domaine des droits de le quorum est constitué par les deux tiers
l’homme. Il sera tenu compte de l’intérêt des États parties au présent Pacte, sont
que présente la participation aux travaux élus membres du Comité les candidats qui
du comité de quelques personnes ayant obtiennent le plus grand nombre de voix et
une expérience juridique. la majorité absolue des votes des représen-
3. Les membres du Comité sont élus et tants des États parties présents et votants.
siègent à titre individuel.
Article 31 :
Article 29 : 1. Le Comité ne peut comprendre plus d’un
1. Les membres du Comité sont élus au scru- ressortissant d’un même État.
tin secret sur une liste de personnes réu- 2. Pour les élections au comité, il est tenu
nissant les conditions prévues à l’article 28, compte d’une répartition géographique
et présentées à cet effet par les États par- équitable et de la représentation des di-
ties au présent Pacte. verses formes de civilisation ainsi que des
2. Chaque État partie au présent Pacte peut principaux systèmes juridiques.
présenter deux personnes au plus. Ces per-
sonnes doivent être des ressortissants de Article 32 :
l’État qui les présente. 1. Les membres du Comité sont élus pour
3. La même personne peut être présentée à quatre ans. Ils sont rééligibles s’ils sont pré-
nouveau. sentés à nouveau. Toutefois, le mandat de
neuf des membres élus lors de la première
Article 30 : élection prend fin au bout de deux ans; im-
1. La première élection aura lieu au plus tard médiatement après la première élection, les
six mois après la date d’entrée en vigueur noms de ces neuf membres sont tirés au
du présent Pacte. sort par le président de la réunion visée au
paragraphe 4 de l’article 30.
2. Quatre mois au moins avant la date de
toute élection au comité, autre qu’une 2. À l’expiration du mandat, les élections ont
élection en vue de pourvoir à une vacance lieu conformément aux dispositions des
déclarée conformément à l’article 34, le se- articles précédents de la présente partie du
crétaire général de l’Organisation des Na- Pacte.
tions unies invite par écrit les États parties Article 33 :
au présent Pacte à désigner, dans un délai
de trois mois, les candidats qu’ils proposent 1. Si, de l’avis unanime des autres membres, un
comme membres du comité. membre du Comité a cessé de remplir ses
fonctions pour toute cause autre qu’une
3. Le secrétaire général de l’Organisation des
absence de caractère temporaire, le pré-
Nations unies dresse la liste alphabétique
sident du Comité en informe le secrétaire
de toutes les personnes ainsi présentées
général de l’Organisation des Nations unies,
en mentionnant les États parties qui les
qui déclare alors vacant le siège qu’occupait
ont présentées et la communique aux États
ledit membre.
parties au présent Pacte au plus tard un
mois avant la date de chaque élection. 2. En cas de décès ou de démission d’un
membre du Comité, le président en in-
4. Les membres du Comité sont élus au cours
forme immédiatement le secrétaire géné-
d’une réunion des États parties au présent
ral de l’Organisation des Nations unies, qui
Pacte convoquée par le secrétaire géné-
déclare le siège vacant à compter de la date
ral de l’Organisation des Nations unies au
du décès ou de celle à laquelle la démission
siège de l’Organisation. À cette réunion, où
prend effet.
1128
h) Le Comité doit présenter un rapport lable des États parties intéressés, désigner
dans un délai de douze mois à compter une commission de conciliation ad hoc (ci-
du jour où il a reçu la notification visée après dénommée la commission). La com-
à l’alinéa b): mission met ses bons offices à la disposition
i) si une solution a pu être trouvée des États parties intéressés, afin de parvenir
conformément aux dispositions à une solution amiable de la question, fon-
de l’alinéa e), le Comité se borne, dée sur le respect du présent Pacte;
dans son rapport, à un bref expo- b) La commission est composée de cinq
sé des faits et de la solution inter- membres nommés avec l’accord des
venue; États parties intéressés. Si les États
ii) Si une solution n’a pu être trouvée parties intéressés ne parviennent pas
conformément aux dispositions à une entente sur tout ou partie de la
de l’alinéa e), le Comité se borne, composition de la commission dans un
dans son rapport, à un bref exposé délai de trois mois, les membres de la
des faits; le texte des observations commission au sujet desquels l’accord
écrites et le procès-verbal des ob- ne s’est pas fait sont élus au scrutin
servations orales présentées par secret parmi les membres du Comité, à
les États parties intéressés sont la majorité des deux tiers des membres
joints au rapport. du Comité.
Pour chaque affaire, le rapport 2. Les membres de la commission siègent à
est communiqué aux États parties titre individuel. Ils ne doivent être ressortis-
intéressés. sants ni des États parties intéressés, ni d’un
État qui n’est pas partie au présent Pacte, ni
2. Les dispositions du présent article entreront
d’un État partie qui n’a pas fait la déclara-
en vigueur lorsque dix États parties au pré-
tion prévue à l’article 41.
sent Pacte auront fait la déclaration prévue
au paragraphe 1 du présent Article Ladite 3. La commission élit son président et adopte
déclaration est déposée par l’État partie son règlement intérieur.
auprès du secrétaire général de l’Organisa- 4. La commission tient normalement ses réu-
tion des Nations unies, qui en communique nions au siège de l’Organisation des Na-
copie aux autres États parties. tions unies ou à l’office des Nations unies à
Genève.
Une déclaration peut être retirée à tout
moment au moyen d’une notification Toutefois, elle peut se réunir en tout autre
adressée au secrétaire général. Ce retrait lieu approprié que peut déterminer la com-
est sans préjudice de l’examen de toute mission en consultation avec le secrétaire
question qui fait l’objet d’une communica- général de l’Organisation des Nations unies
tion déjà transmise en vertu du présent ar- et les États parties intéressés.
ticle; aucune autre communication d’un État 5. Le secrétariat prévu à l’article 36 prête éga-
partie ne sera reçue après que le secrétaire lement ses services aux commissions dési-
général aura reçu notification du retrait de gnées en vertu du présent Article.
la déclaration, à moins que l’État partie inté- 6. Les renseignements obtenus et dépouillés
ressé n’ait fait une nouvelle déclaration. par le comité sont mis à la disposition de la
commission, et la commission peut deman-
Article 42 : der aux États parties intéressés de lui four-
nir tout renseignement complémentaire
1. a) Si une question soumise au Comité
pertinent.
conformément à l’article 41 n’est pas réglée
à la satisfaction des États parties intéressés, 7. Après avoir étudié la question sous tous
le Comité peut, avec l’assentiment préa- ses aspects, mais en tout cas dans un dé-
1131
lai maximum de douze mois après qu’elle ment en ait été effectué par les États parties
en aura été saisie, la commission soumet intéressés, conformément au paragraphe 9
un rapport au président du Comité qui le du présent Article.
communique aux États parties intéressés:
a) si la commission ne peut achever l’exa- Article 43 :
men de la question dans les douze mois, Les membres du Comité et les membres des
elle se borne à indiquer brièvement commissions de conciliation ad hoc qui pour-
dans son rapport où elle en est de raient être désignées conformément à l’article
l’examen de la question; 42 ont droit aux facilités, privilèges et immu-
b) si l’on est parvenu à un règlement nités reconnus aux experts en mission pour
amiable de la question, fondé sur le res- l’Organisation des Nations unies, tels qu’ils
pect des droits de l’homme reconnus sont énoncés dans les sections pertinentes de
dans le présent Pacte, la commission se la Convention sur les privilèges et immunités
borne à indiquer brièvement dans son des Nations unies.
rapport les faits et le règlement auquel
on est parvenu; Article 44 :
c) si l’on n’est pas parvenu à un règlement Les dispositions de mise en oeuvre du pré-
au sens de l’alinéa b), la commission fait sent Pacte s’appliquent sans préjudice des
figurer dans son rapport ses conclu- procédures instituées en matière de droits
sions sur tous les points de fait relatifs de l’homme aux termes ou en vertu des ins-
à la question débattue entre les États truments constitutifs et des conventions de
parties intéressés ainsi que ses consta- l’Organisation des Nations unies et des institu-
tations sur les possibilités de règlement tions spécialisées, et n’empêchent pas les États
amiable de l’affaire; le rapport renferme parties de recourir à d’autres procédures pour
également les observations écrites le règlement d’un différend conformément aux
et un procès-verbal des observations accords internationaux généraux ou spéciaux
orales présentées par les États parties qui les lient.
intéressés;
d) si le rapport de la commission est sou- Article 45 :
mis conformément à l’alinéa c), les États
parties intéressés font savoir au prési- Le Comité adresse chaque année à l’assemblée
dent du Comité, dans un délai de trois générale des Nations unies, par l’intermédiaire
mois après la réception du rapport, s’ils du Conseil économique et social, un rapport
acceptent ou non les termes du rapport sur ses travaux.
de la commission.
8. Les dispositions du présent article s’en- CINQUIÈME PARTIE :
tendent sans préjudice des attributions du
Comité prévues à l’article 41. Article 46 :
9. Toutes les dépenses des membres de la Aucune disposition du présent Pacte ne doit
commission sont réparties également entre être interprétée comme portant atteinte aux
les États parties intéressés, sur la base d’un dispositions de la Charte des Nations unies et
état estimatif établi par le secrétaire géné- des constitutions des institutions spécialisées
ral de l’Organisation des Nations unies. qui définissent les responsabilités respectives
10. Le secrétaire général de l’Organisation des des divers organes de l’Organisation des Na-
Nations unies est habilité, si besoin est, à tions unies et des institutions spécialisées en
défrayer les membres de la commission de ce qui concerne les questions traitées dans le
leurs dépenses avant que le rembourse- présent Pacte.
1132
Article 47 : Article 50 :
Aucune disposition du présent Pacte ne sera Les dispositions du présent Pacte s’appliquent,
interprétée comme portant atteinte au droit sans limitation ni exception aucune, à toutes les
inhérent de tous les peuples à profiter et à unités constitutives des États fédératifs.
user pleinement et librement de leur richesses
et ressourcesnaturelles. Article 51 :
1. Tout État partie au présent Pacte peut
SIXIÈME PARTIE : proposer un amendement et en déposer
le texte auprès du secrétaire général de
Article 48 : l’Organisation des Nations unies. Le se-
1. Le présent Pacte est ouvert à la signature de crétaire général transmet alors tous pro-
tout État membre de l’Organisation des Na- jets d’amendements aux États parties au
tions unies ou membre de l’une quelconque présent Pacte en leur demandant de lui
de ses institutions spécialisées, de tout État indiquer s’ils désirent voir convoquer une
partie au Statut de la Cour internationale conférence d’États parties pour examiner
de justice, ainsi que de tout autre État invité ces projets et les mettre aux voix. Si un tiers
par l’assemblée générale des Nations unies au moins des États se déclarent en faveur
à devenir partie au présent Pacte. de cette convocation, le secrétaire général
2. Le présent Pacte est sujet à ratification et convoque la conférence sous les auspices
les instruments de ratification seront dépo- de l’Organisation des Nations unies. Tout
sés auprès du secrétaire général de l’Orga- amendement adopté par la majorité des
nisation des Nations unies. États présents et votants à la conférence
3. Le présent Pacte sera ouvert à l’adhésion est soumis pour approbation à l’assemblée
de tout État visé au paragraphe 1 du pré- générale des Nations unies.
sent Article 2. Ces amendements entrent en vigueur
4. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instru- lorsqu’ils ont été approuvés par l’assem-
ment d’adhésion auprès du secrétaire géné- blée générale des Nations unies et accep-
ral de l’Organisation des Nations unies. tés, conformément à leurs règles consti-
5. Le secrétaire général de l’Organisation tutionnelles respectives, par une majorité
des Nations unies informe tous les États des deux tiers des États parties au présent
qui ont signé le présent Pacte ou qui y ont Pacte.
adhéré du dépôt de chaque instrument de 3. Lorsque ces amendements entrent en vi-
ratification ou d’adhésion.
gueur, ils sont obligatoires pour les États
Article 49 : parties qui les ont acceptés, les autres États
parties restant liés par les dispositions du
1. Le présent Pacte entrera en vigueur trois présent Pacte et par tout amendement an-
mois après la date du dépôt auprès du se-
térieur qu’ils ont accepté.
crétaire général de l’Organisation des Na-
tions unies du trente-cinquième instrument Article 52 :
de ratification ou d’adhésion.
2. Pour chacun des États qui ratifieront le pré- Indépendamment des notifications prévues au
sent Pacte ou y adhéreront après le dépôt paragraphe 5 de l’article 48, le secrétaire géné-
du trente-cinquième instrument de ratifica- ral de l’Organisation des Nations unies infor-
tion ou d’adhésion, ledit Pacte entrera en mera tous les États visés au paragraphe 1er
vigueur trois mois après la date du dépôt dudit article:
par cet État de son instrument de ratifica- a) des signatures apposées au présent Pacte et
tion ou d’adhésion. des instruments de ratification et d’adhé-
1133
sion déposés conformément à l’article 48; ou partie les différends qui peuvent surgir dudit
b) de la date à laquelle le présent Pacte entrera contrat, à un arbitrage, même si ledit arbitrage
en vigueur conformément à l’article 49 et doit avoir lieu dans un pays autre que celui à
de la date à laquelle entreront en vigueur la juridiction duquel est soumise chacune des
les amendements prévus à l’article 51. parties au contrat.
Chaque Etat contractant se réserve la liberté
Article 53 : de restreindre l’engagement visé ci-dessus aux
1. Le présent Pacte, dont les textes anglais, contrats qui sont considérés comme commer-
chinois, espagnol, français et russe font ciaux par son droit national. L’Etat contractant
également foi, sera déposé aux archives de qui fera usage de cette faculté en avisera le
l’Organisation des Nations unies. secrétaire général de la Société des nations aux
2. Le secrétaire général de l’Organisation des fins de communication aux autres contractants.
Nations unies transmettra une copie certi-
fiée conforme du présent Pacte à tous les Article 2 :
États visés à l’article 48. La procédure de l’arbitrage, y compris la
constitution du tribunal arbitral, est réglée par
la volonté des parties et par la loi du pays sur le
territoire duquel l’arbitrage a lieu.
PROTOCOLE DU 24 Les Etats contractants s’engagent à faciliter
les actes de procédure qui doivent intervenir
SEPTEMBRE 1923 RELATIF
conformément aux dispositions réglant, d’après
À LA VALIDITÉ DES CLAUSES leur législation, la procédure d’arbitrage par
D’ARBITRAGE DANS LES compromis.
CONTRATS COMMERCIAUX,
OUVERT À GENÈVE, Article 3 :
LE 24 SEPTEMBRE 1923, Tout Etat contractant s’engage à assurer l’exé-
cution, par ses autorités et conformément aux
APPROUVÉ PAR LA LOI dispositions visées à l’article 1er et comportant
DU 20 SEPTEMBRE 1923 un compromis ou une clause compromissoire
(B.O., 1925, p. 122) valable en vertu dudit article et susceptible
d’être mis en application, reverront les intéres-
sés, à la demande de l’un d’eu, au jugement des
Ce protocole cessera de produire ses effets arbitres.
entre les Etats contractants du jour et dans la
mesure où ceux-ci seront liés par la Conven- Ce renvoi ne préjudicie pas à la compétence
tion de New-York du 10 juin 1958, Article 7,2. des tribunaux au cas où, par un motif quel-
conque, le compromis, la cause compromis-
soire ou l’arbitrage sont devenus caducs ou
Article 1er :
inopérants.
Chacun des Etats contractants reconnaît la va-
lidité, entre parties soumisses respectivement
à la juridiction d’Etats contractants différents,
du compromis ainsi que de la clause compro-
missoire par laquelle les parties à un contrant
s’obligent, en matière commerciale ou en toute
autre matière susceptible d’être réglée par voie
d’arbitrage par compromis, à soumettre en tout
1134
Cette criminalité est qualifiée d’internationale blanchir leur argent « sale » et de faire encore
en raison de la dispersion géographique, sur le plus de profits. Elles appliquent aussi un grand
territoire de plusieurs Etats, de ses éléments nombre de leurs tactiques criminelles à leurs
constitutifs. affaires légales, n’hésitant pas à recourir à la
Elle est l’œuvre d’un groupe criminel organisé, violence ou au meurtre pour avoir l’avantage.
c’est-à-dire, d’un groupe structuré de trois Ces entreprises criminelles ne craignent pas de
personnes ou plus, existant depuis un certains travailler à l’échelle mondiale depuis tout pays
temps et agissant de concert dans le but de où des failles juridiques ou bureaucratiques leur
commettre une ou plusieurs infractions graves permettent de profiter du système.
pour en tirer directement ou indirectement un A l’instar des sociétés internationales, ces orga-
avantage matériel. nisations sont tout à fait disposées à collaborer
Par groupe structuré, il faut ici entendre un entre elles, faisant souvent des échanges pour
groupe qui ne s’est pas constitué au hasard mettre à profit leurs talents réciproques dans
pour commettre une infraction et qui n’a pas des cas particuliers, ou à conclure des ententes
nécessairement des rôles formellement définis à plus long terme répondant à leurs besoins.
pour ses membres, de continuité dans sa com- Véritables dangers mondiaux, elles ont fait
position ou de structure élaborée8. dire, au sommet de Birmingham (Angleterre)
Conséquence de la mondialisation des mar- en 1998, aux leaders du G-8 que la crimina-
chés, comme le rapporte le Service canadien lité transnationale était un des trois principaux
de renseignement de sécurité dans son rapport problèmes que le monde aurait à résoudre au
n° 2007/07, cette criminalité déborde des fron- XXIe siècle et les a poussés à s’engager à pour-
tières nationales. suivre la lutte contre elles parce qu’elles « me-
Grâce aux réseaux modernes des systèmes nacent de saper cette croissance (économique),
bancaires, financières, de télécommunications qu’elles portent atteinte à la primauté du droit
et de transports qui couvrent la planète, les et minent des vies humaines dans tous les pays
criminels disposent maintenant des outils du monde ».
nécessaires pour faire franchir les frontières Cette préoccupation est également celle des
aux gens, à l’argent et aux biens beaucoup plus Etats africains réunis du 29 au 30 octobre
facilement que par le passé. Les organisations 2002 à Alger sur fond de résolutions 55/25 du
criminelles internationales d’aujourd’hui sont 15 novembre 2000 et 55/255 du 31 mai 2001
devenues souples, complexes, extrêmement de l’Assemblée générale des Nations Unies
opportunistes et mêlées à toute une gamme par lesquelles elle a adopté la Convention des
d’activités légales et illégales. Nations Unies contre la criminalité transnationale
Véritables entreprises, leurs activités prennent organisée et ses trois protocoles additionnels
diverses formes : immigration clandestine, qui constituent des outils efficaces pour une
fraude bancaire, fraude dans le paiement de coopération internationale dans la lutte contre
la taxe sur le carburant, épuisement des res- la criminalité transnationale organisée.
sources naturelles, crime environnemental, cor- Préoccupés par l’impact négatif de la criminalité
ruption et fraude à l’assurance sur une grande transnationale organisée sur le développement
échelle. politique, social et économique, sur la sécurité
De plus, elles utilisent souvent l’argent qu’elles et la stabilité des Etats africains, ces Etats décla-
tirent de leurs activités illégales pour financer rent que la criminalité transnationale organisée
des activités légitimes, ce qui leur permet de requiert une réponse efficace et globale, une
coopération internationale et l’assistance tech-
8
Art. 2 de la Convention des nations Unies contre la nique et qu’elle a des liens avec le terrorisme.
criminalité transnationale organisée
1136
Le séminaire de Benoni organisé dans le cadre du Code pénal militaire, le terrorisme prévu et
de la SADEC et tenu du 20 au 23 octobre 2003 puni par l’article 157 du Code pénal militaire,
en Afrique du Sud sur le blanchement des capi- etc.
taux et le financement du terrorisme, et auquel Nous combattons également la criminalité
le Congo a pris une part active, est allé dans transnationale organisée à travers un effort
ce sens. législatif et réglementaire et à travers nos adhé-
sion, signature et ratification aux conventions
11. De la lutte contre la criminalité trans- internationales y relatives.
nationale en République démocra-
tique du Congo Cette lutte se fait par voie judiciaire et par voie
conventionnelle et légale. Nous allons donc,
dans la suite de cet exposé, développer briève-
Monsieur le Président, ment ces deux voies.
Messieurs les membres du Bureau,
Mesdames et messieurs 1. De la lutte contre la criminalité transna-
tionale par voie judiciaire
Ainsi définie, la criminalité transnationale n’est
pas inconnue en République démocratique du C’est une lutte de tous les jours que mènent
Congo. la police judiciaire, le parquet et les cours et
En effet, avec son étendue géographique conti- tribunaux civils et militaires.
nentale, ses frontières partagées avec neuf Etats, Elle consiste dans la recherche des infractions
le caractère informel dominant de son écono- en la matière et de leurs auteurs, dans l’instruc-
mie, ses richesses naturelles diverses, la sous tion des dossiers y afférents et dans le juge-
administration de son territoire aggravée par ment de leurs causes.
les conséquences d’une guerre à peine ache- La loi congolaise, tant civile que militaire, pré-
vée, notre pays constitue un terrain de prédi- voit et punit l’association des malfaiteurs qu’elle
lection pour la criminalité transnationale orga- définit comme un groupe organisé, sous le
nisée et un cadre où les crimes de lèse humanité commandement d’un de ses membres et fondé
côtoient le blanchiment des capitaux, le trafic pour porter atteinte à l’ordre public et en tirer
d’armes, et avec dans la moindre proportion, le directement ou indirectement un profit illicite.
trafic des drogues douces.
Prévue et punie par les articles 156 et suivants
Nous connaissons donc la criminalité transna- du code pénal, livre 2, la Cour suprême de jus-
tionale comme un fait social et non pas encore tice dit qu’elle est établie lorsqu’il y a entente
comme incrimination. même momentanée dans le but d’attenter aux
Mais nous le combattons dans ses formes déjà personnes ou à leurs propriétés, qu’il y ait non
érigées en infractions par le Code pénal telles attentat9.
que l’association des malfaiteurs prévues et pu- Jadis combattue dans le cadre de la convention
nies par les articles 156 et 158 du Code pénal judiciaire conclue en 1985 entre notre pays, le
– livre II, les meurtres et assassinats prévus et Rwanda et le Burundi, notamment pour répri-
punis par les articles 44 et 45 du Code pénal mer les vols à mains armées, cette forme de
– livre II, la prohibition, le trafic et la consom- criminalité est poursuivie dans le cadre de la
mation du chanvre à fumer prévus et punis par convention judiciaire qui lie notre pays à la
les articles 1 à 4 de l’ordonnance législative du Zambie pour lutter contre les vols organisés
22 janvier 1903 telle que modifiée par l’Or- des voitures et les fraudes fiscales et doua-
donnance-loi du 10 mars 1917, les crimes de nières.
guerre, les crimes contre l’humanité, le géno-
cide prévus et punis par les articles 161 à 175 9
Csj., 1er juillet 1980, RP. 319.
1137
III. Des mesures et des mécanismes de Une telle coopération ne deviendra efficace
renforcement de coopération entre qu’avec l’organisation des rencontres interna-
les services des poursuites tionales pour échange des informations :
- Sur des lois et des casiers judiciaires ;
Monsieur le Président, - Sur la formation continue des animateurs
Messieurs les membres du Bureau, des poursuites (magistrats du Ministère pu-
Mesdames et messieurs, blic et officiers de police judiciaire) ;
- Sur l’exclusion des privilèges et immunités
lors des poursuites de certains crimes ;
La volonté politique de combattre la criminalité - Sur l’assouplissement du secret bancaire ;
transnationale existe bel et bien en République Et bien entendu, sur la conclusion des
démocratique du Congo. accords de coopération judiciaire et d’ex-
Elle y bénéficie d’un contexte politique consen- traction des criminels de droit commun.
suel où s’exerce le pouvoir, d’une Constitution
de transition qui fait jouer à la Cour suprême Voilà pourquoi je salue les présentes assises et
de justice un véritable rôle d’arbitrage et d’une considère le sommet des Procureurs généraux
diversité d’opinions. du monde entier comme le point de départ
de cette coopération et de la définition d’une
Elle y bénéficie de l’éveil d’une magistrature en morale judiciaire, commune à tous les peuples,
conquête de son indépendance et des atten- parce que répondant au sens profond de la jus-
tions que lui prêtent les autres pouvoirs, des tice de chaque nation et à la sécurité de chacun
recyclages des magistrats et de leur équipe- de nos pays.
ment progressif en codes et ouvrages de droit.
Je vous remercie.
Néanmoins, nous pensons que cette lutte ne
deviendra effective qu’avec le concours des Sé/Le Procureur Général
autres nations, et ce, dans le cadre de l’entraide de la République,
judiciaire et des coopérations policière et judi-
TSHIMANGA MUKEBA
ciaire.
1139
ANNEXES
CARTE JUDICIAIRE
1140
DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
HAUTES JURIDICTIONS ET OFFICES DE LA RDC
ABBREVIATIONS
TRIPAIX : Tribunal de Paix
TPE : Tribunal Pour Enfants
TGI : Tribunal de Grande Instance
JURIDICTIONS ORDINAIRES
DE LA REPUBLIQUE
1142
DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DE BANDUNDU
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– Tripaix Popokabaka, Kutu et Kibi Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix
– Tribunal pour enfants de Bandundu, de Feshi, de Kasongo Bulungu Bagata Masimanimba Idiofa Gungu
Lunda, de Kenge, de Popokabaka, de Bagata, de Balungu,
de Gungu, d’Idiofa, de Masimanimba, de Bolobo, d’Inongo,
de Kiri, de Mushie, d’Oshwe, Kwamouth et Yumbi.
PROVINCE DU BAS-CONGO
TGI des
TGI de la TGI du Bas- Tribunal Tribunal de
Cataractes
Lukaya TGI de Matadi TGI de Boma Fleuve pour Enfants/ Commerce
à Mbanza-
(Inkisi) (à Tshéla) Matadi de Matadi
Ngungu
Tripaix
Tripaix
Tripaix Kimvula (non
Madimba Tripaix
Kasangulu opérationnel Tripaix Tripaix
(à Inkisi) de Sekebanza à
actuellement) Tshela Lukula
Kinzau-Mvuete
Tripaix
Tripaix Tripaix
de Mbanza-
de Songolo de Luozi
Ngungu
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
Tribunal pour enfants de Boma, Moanda, Lukala, Sekebanza, Tshela, Luozi, Mbanza-Ngungu, Songololo, Kasangulu, Kimvula et Madimba.
PROVINCE DE L’EQUATEUR
Tripaix Tripaix
de Zongo Bumba
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI Basankusu
– Tribunal de paix de Basankusu, Bikoro, Bolomba, Bomongo, Ingende, Lukolela, Makanza, Bongandonga, Lisala, Bosobolo, Mobayimbongo, Yakoma, Budjala,
Businga, Gemena, Kungu, Libenge, Befale, Boende, Bokungu, Djolu, Ikela et Monkoto.
– Tribunal pour enfants de Gbadolite, Zongo, Basankusu, Bikoro, Bolomba, Bomongo, Ingende, Lukolela, Makanza, Bongandanga, Bumba, Lisala, Bosobolo,
Businga, Mobay Mbongo,Yakoma, Budjala, Gemena, Kungu, Libenge, Befale, Boende, Bokungu, Djolu, Ikela et Monkoto
PROVINCE DU KASAI OCCIDENTAL
TGI/Kananga TGI/Luebo
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI Tshimbulu
– Tribunal de paix de Dekese, Luebo, Mweka, Demba, Dibenge, Dibelenge, Kazumba et Luiza.
– Tribunal pour enfants de Kananga, Tshikapa, Dekese, Ilebo, Kamonya, Luebo, Mweka, Demba, Dibaya, Dimbelenge, Kazumba et Luiza.
PROVINCE DU KASAI ORIENTAL
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI Tshilenge
– Tribunal de paix de Gandajika, Kabinda, Kamiji, Lubao, Katako-kombe, Kole, Lomela, Lubefu, Lusambo, Kabeya-Kamwanga, Katanda, Lupatapata, Miabi et
Tshilenge.
– Tribunal pour enfants de Mbuji-Mayi, Mwene-Ditu, Kabinda, Kamiji, Lubao, Luilu, Ngandajika, Katako-kombe, Kole, Lodja, Lomela, Lubefu, Lusambo, Kabeya
Kamuanga, Katanda, Lupatapata, Miabi et Tshilenge.
PROVINCE DU KATANGA
TPE/
TGI/Lubumbashi TGI/Kipushi TGI/Likasi TGI/Kolwezi TGI/Kamina TGI/Kalemie TGI/Kasaji
Lubumbashi
1148
Tripaix de Likasi
Tripaix de Pweto
Tripaix de Katuba
Tripaix de Lubudi
Tripaix de Sakania
Tripaix de Kolwezi
Tripaix de Bukama
Tripaix de Kongolo
Tripaix de Manono
Tripaix de Kambove
Tripaix de Kamalondo
Tripaix de Kasumbalesa
Tripaix de Malemba N’kulu
Tripaix de Ruashi/Kampemba
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI Lualaba
– Tribunal de paix de Lubudi, Mutshatsha, Kabongo, Kamina, Kaniama, Malemba-N’kulu, Kasenga, Kipushi, Dilolo, Kapanga, Sandoa, Kabalo, Kalemie, Moba et
Nyunzu.
– Tribunal pour enfants de Kolwezi, Likasi, Kambove, Kasenga, Kipushi, Mituaba, Pweto, Sakania, Bukama, Kabongo, Kamina, Kanyama, Malemba-N’kulu, Dilolo,
Kapanga, Sandoa, Kabalo, Kalemie, Kongolo, Manono, Moba, Nyunzu, Lubudi, Mutshatsha.
VILLE PROVINCE DE KINSHASA
TGI/Kindu
1151
Tripaix Tripaix
de Kasongo de Punia
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– Tribunal de paix de Kabambare, Kibombo, Lubutu et Pangi.
– Tribunal pour enfants de Kindu, Kabambare, Kailo, Kasongo, Lubutu, Pangi et Punia.
PROVINCE DU NORD-KIVU
TGI/Goma TPE/Goma
1152
TGI/Butembo TGI/Beni
Siège secondaire Siège secondaire
Tripaix Tripaix
de Butembo de Beni
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– Tribunal de paix de Lubero, Masisi, Rutshuru et Walikale.
– Tribunal pour enfants de Beni, Butembo, Oicha, Lubero, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et Walikale.
PROVINCE ORIENTALE
Note :
Les juridictions non encore opérationnelles :
– TGI/Tshopo
– Tribunal de paix de Poko, Buta, Bondo, Bambesa, Ango, Aketi, Rungu, Dungu, Niangara, Faradje, Monkoto, Ubundu, Opala, Isangi, Basoko, Bamalia, Bafwesende,
Mambasa, Irumu, Djugu et Yahuma.
– Tribunal pour enfants de Kisangani, Aketi, Ango, Bambesa, Bondo, Buta, Poko, Dungu, Faradje, Niangara, Rungu, Wamba, Watsha, Aru, Djugu, Irumbu, Mahagi,
Mambasa, Bafwasende, Banalia, Basoko, Isangi, Opala, Ubungu et Yahuma.
PROVINCE DU SUD-KIVU
TGI/Bukavu TGI/Uvira
1154
Tripaix Tripaix
de Fizi de d’Uvira
TGI/UVIRA TGI/UVIRA
Note : Siège secondaire Siège secondaire
de Kamituga de Kavumu
Les juridictions non encore opé-
rationnelles :
– Tripaix Idjwi et Kabare
– Tribunal pour enfants de Bukavu,
de Fizi, Idjwi, Kabare, Kalehe,
Tripaix Tripaix Tripaix Tripaix
Mwenga, Shabunda, Uvira et Wa-
de Mwenga de Shabunda de Kalehe de Walungu
lungu.
JURIDICTIONS MILITAIRES
DE LA REPUBLIQUE
1155
DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DE BANDUNDU
COUR MILITAIRE/BANDUNDU
de Garnison/Bandundu de Garnison/Kikwit
PROVINCE DU BAS-CONGO
COUR MILITAIRE/MANIEMA
Tribunal Militaire
de Garnison/Kindu
1163
PROVINCE DU NORD KIVU
de Garnison/Goma de Garnison/Béni
PROVINCE DU NORD KIVU
de Garnison/Goma de Garnison/Béni
PROVINCE ORIENTALE
de Garnison/Bukavu de Garnison/Uvira
OFFICES (PARQUETS)
1168
ORDINAIRES DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DE BANDUNDU
PS de Bolobo
PROVINCE DU BAS-CONGO
PS PS de Moanda
PS
PS de Songololo
de Kinzau-Mwete de Luozi
PROVINCE DE L’EQUATEUR
PGI/Kananga PGI/Luebo
PS de Tshikapa PS d’Ilebo
PROVINCE DU KASAÏ ORIENTAL
PGI/Kasaji
PS de Kambove
PGI/Kipushi
PS de Kasumbalesa
PS de Sakanya
PS de Pweto
PARQUET GENERAL DE LUBUMBASHI
PGI/Kalemie
PS de Kongolo
PROVINCE DU KATANGA
PS de Manono
PS de Ngunzu
PGI/Kamina
PS Bukama
PS de Malemba-Nkulu
PGI/Kolwezi
PS de Lubudi
PGI/Likasi
PGI/Lubumbashi
VILLE PROVINCE DE KINSHASA
PGI/Gombe PGI/Kalamu
VILLE PROVINCE DE KINSHASA
PGI/Kindu
1177
PS de Punia PS de Kasongo
PROVINCE DU NORD-KIVU
PGI/Goma
1178
PS de Beni PS de Butembo
PROVINCE ORIENTALE
PS / Aru
PROVINCE DU SUD-KIVU
PGI/Bukavu PGI/Uvira
1180
PS de Kamituga PS de Kavumu
OFFICES (PARQUETS) MILITAIRES
1181
DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
PROVINCE DE BANDUNDU
Parquet Militaire
détaché de Kenge
PROVINCE DU BAS-CONGO
Parquet Militaire
détaché de Kimpese
PROVINCE DE L’EQUATEUR
Parquet Militaire
détaché de Bumba
PROVINCE DU KASAÏ OCCIDENTAL
Parquet Militaire
détaché d’Ilebo
PROVINCE DU KASAÏ ORIENTAL
Auditorat Militaire de Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire Auditorat Militaire
Garnison/Lubumbashi de Garnison/Kipushi de Garnison/Likasi de Garnison/Kolwezi de Garnison/Kamina de Garnison/Kalemie
1187
Parquet Militaire
détaché/Kongolo
Parquet Militaire Parquet Militaire Parquet Militaire Parquet Militaire
détaché/Manono détaché/Pweto détaché/Kambove détaché/Kasumbalesa
VILLE PROVINCE DE KINSHASA
Auditorat Militaire
de Garnison/Kindu
1189
PROVINCE DU NORD KIVU
Parquet Militaire
détaché de Watsa
Parquet Militaire
détaché/Baraka
HAUTES JURIDICTIONS APRES ECLATEMENT
DE LA COUR SUPREME DE JUSTICE
COUR DE CASSATION
TRIBUNAUX TRIBUNAUX
DE PAIX MILITAIRES DE POLICE
JURIDICTIONS DE L’ORDRE ADMINISTRATIF
CONSEIL D’ETAT
1195
TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS
1196
1197
INDEX ALPHABETIQUE
arrestation 6, 7, 23, 94, 135, 143, 155, 158, 159, 165, 274, 277, 278, 279, 281, 282, 283, 287, 298,
180, 181, 182, 188, 196, 209, 210, 211, 212, 302, 304, 306, 309, 310, 315, 324, 330, 340,
213, 214, 215, 216, 217, 219, 260, 263, 266, 355, 366, 370, 386, 388, 389, 390, 391, 397,
267, 269, 270, 271, 273, 274, 282, 285, 289, 400, 404, 441, 442, 443, 444, 447, 448, 450,
290, 305, 310, 371, 422, 436, 437, 540, 541, 454, 458, 459, 463, 464, 465, 480, 482, 484,
545, 550, 555, 566, 576, 641, 642, 656, 661, 486, 487, 488, 490, 512, 514, 515, 516, 517,
1017, 1031, 1032, 1033, 1034, 1035, 1075, 531, 532, 539, 540, 541, 544, 546, 550, 555,
1091, 1094, 1095, 1096, 1118, 1119, 1122, 558, 562, 564, 566, 568, 569, 573, 574, 576,
1123 579, 582, 590, 596, 597, 601, 603, 606, 607,
arrestation immédiate 6, 7, 155, 158, 159, 209, 212, 610, 623, 637, 638, 639, 640, 641, 642, 644,
214, 215, 266, 269, 273, 371, 422, 436, 555, 646, 649, 650, 653, 654, 658, 659, 660, 662,
1031 666, 667, 669, 672, 681, 682, 684, 685, 694,
arrestation provisoire 6, 182, 209, 212, 214, 219, 696, 705, 706, 707, 710, 716, 718, 719, 720,
266, 269, 271, 656, 1035, 1094, 1095, 1096 724, 726, 729, 740, 822, 837, 850, 851, 857,
assemblée générale 13, 241, 276, 613, 704, 708, 709, 860, 871, 876, 902, 908, 909, 910, 911, 912,
727, 728, 729, 730, 731, 732, 734, 736, 737, 913, 931, 940, 941, 945, 949, 950, 951, 954,
740, 842, 843, 899, 900 959, 965, 981, 1017, 1018, 1033, 1069, 1071,
assemblée générale du conseil supérieur de la 1072, 1074, 1076, 1089, 1090, 1092, 1094,
magistrature 701, 702 1095, 1111, 1112, 1117, 1118, 1119, 1121,
assemblée mixte 66, 82, 83, 447 1123
assemblée plénière 81, 82, 83, 90, 416, 431, 452, avis 107, 183, 190, 193, 223, 355, 598, 655, 656, 666,
573, 585, 588, 819, 834, 865 939, 1010, 1086, 1091
assignation 318, 329, 330, 342, 343, 344, 346, 351, avis d’ouverture 7, 92, 94, 99, 101, 179, 180, 181,
352, 353, 354, 356, 359, 362, 365, 421, 427, 183, 188, 190, 191, 197, 210, 223, 224, 267,
436, 445, 470, 471, 549, 562, 894, 1056 341
audiences solennelles 12, 62, 81, 585, 587, 626, 627
avis d’ouverture d’instruction 107
auditorat 11, 527, 529, 537, 570, 571, 572, 573, 574,
avocats 181, 223, 522, 527, 528, 573, 683, 684, 686,
575, 576, 577, 578, 582, 587, 600, 610, 611,
841, 842, 843, 846, 849, 850, 852, 862, 871,
615, 616, 618, 622, 627, 703, 723, 1182, 1183,
873, 897, 899, 900
1184, 1185, 1186, 1187, 1188, 1189, 1190,
1191, 1192 B
auditorat de garnison 610
auditorat général 11, 527, 529, 537, 570, 571, 572, barreau 39, 181, 429, 627, 630, 632, 634, 703, 840,
573, 574, 577, 582, 587, 600, 611, 615, 616, 841, 842, 843, 844, 845, 846, 847, 848, 849,
622, 627, 703 850, 851, 852, 853, 854, 856, 857, 858, 860,
auditorat militaire supérieur de la province orien- 861, 862, 863, 864, 865, 866, 867, 868, 869,
tale 1191 871, 872, 873, 892, 896, 897, 898, 899, 900,
auditorat militaire supérieur de l’equateur 1184 901, 1113
auditorat militaire supérieur de maniema 1189 bâtonnier 14, 181, 627, 634, 841, 842, 843, 844, 845,
auditorat militaire supérieur du kasaï occidental 846, 847, 848, 849, 850, 851, 852, 853, 855,
1185 857, 858, 859, 860, 862, 863, 864, 865, 866,
auditorat militaire supérieur du kasaï oriental 1186 867, 869, 870, 871, 872, 878, 892, 896, 898,
auditorat militaire supérieur du katanga 1187 899, 900, 901, 902
auditorat supérieur 703 bibliothèque 106, 193, 453, 455, 584, 595, 660, 666,
autopsie scientifique 7, 222 871
autorité 17, 23, 24, 25, 28, 29, 33, 35, 36, 44, 50, 56, blanchiment des capitaux 7, 224
57, 58, 62, 69, 73, 77, 83, 88, 93, 97, 101, 109, bulletin de condamnation 102
111, 125, 127, 129, 136, 141, 142, 143, 146, bulletin des arrêts 419
164, 165, 166, 168, 171, 184, 186, 190, 202, bureau du conseil supérieur de la magistrature 320,
212, 213, 217, 219, 222, 223, 227, 229, 231, 428, 704, 731, 740, 741, 743
234, 235, 236, 239, 240, 242, 243, 257, 258,
259, 260, 262, 263, 264, 265, 269, 270, 272,
1199
867, 878, 897, 903, 905, 910, 912, 913, 923, convention de vienne 15, 1118
929, 932, 936, 942, 944, 945, 948, 957, 961, convocation 31, 52, 58, 83, 246, 249, 251, 358, 395,
963, 965, 967, 968, 969, 970, 971, 975, 976, 396, 397, 403, 419, 433, 471, 477, 551, 587,
977, 978, 979, 980, 981, 982, 983, 989, 994, 721, 826, 827, 835, 838, 842, 846, 848, 900,
997, 998, 1000, 1006, 1014, 1019, 1024, 1025, 948, 1092, 1112, 1132
1029, 1033, 1053, 1057, 1068, 1074, 1078, coopération internationale 15, 20, 225, 968, 1030,
1083, 1085, 1097, 1103, 1110, 1112, 1120, 1032, 1098, 1134, 1135, 1137
1126, 1129, 1133 correspondances 106, 175, 185, 187, 300, 304, 371,
compétence en matière administrative 77 403, 574, 578, 583, 594, 651, 652, 860, 945
compétence matérielle 60, 70, 71, 72, 73, 75, 77, cour administrative d’appel 457, 458, 459, 460, 461,
279, 293, 297, 303, 323, 399, 540, 611, 815 689, 701
compétence territoriale 1092 cour africaine des droits de l’homme et des peuples
concussion 423, 438, 463, 696, 715, 716 14, 963
condamné 6, 12, 23, 97, 104, 129, 130, 132, 145, 154, cour commune de justice et d’arbitrage d’ohada
155, 156, 158, 159, 160, 161, 164, 165, 166, (ccja) 940
177, 203, 212, 213, 215, 237, 238, 241, 259, cour constitutionnelle 1193
260, 261, 262, 263, 269, 273, 283, 324, 325, cour d’appel 5, 62, 63, 65, 67, 68, 69, 70, 71, 77, 78,
326, 327, 347, 349, 354, 356, 391, 422, 425, 82, 83, 84, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 93, 100, 101,
426, 436, 437, 438, 439, 440, 441, 445, 472, 102, 107, 108, 109, 112, 113, 133, 134, 135,
550, 551, 555, 557, 558, 559, 560, 561, 562, 167, 172, 178, 179, 180, 181, 183, 185, 186,
564, 565, 566, 583, 623, 624, 626, 641, 642, 187, 193, 199, 200, 245, 249, 260, 262, 266,
653, 654, 655, 656, 660, 662, 663, 680, 696, 267, 268, 303, 321, 325, 351, 352, 364, 365,
718, 738, 739, 822, 837, 844, 861, 866, 979, 387, 436, 440, 454, 461, 473, 476, 481, 482,
1031, 1063, 1095, 1096, 1099, 1122, 1124 512, 513, 537, 634, 684, 685, 686, 687, 689,
conférence des présidents 81, 82, 83, 585, 587, 588 701, 705, 709, 710, 711, 720, 725, 727, 735,
confiscation judiciaire 9, 369 738, 739, 743, 816, 819, 820, 822, 823, 824,
conflit d’attribution 448 825, 826, 827, 828, 831, 834, 836, 837, 838,
conflit de compétence 17 840, 841, 842, 846, 847, 848, 853, 854, 857,
connexité 61, 72, 432, 565, 929, 957, 1094 863, 866, 870, 895, 897, 898, 901
conseil de l’ordre 692, 817, 818, 819, 862 cour d’appel de bandundu 1143
conseil d’etat 18, 44, 45, 47, 59, 317, 320, 428, 457, cour d’appel de bukavu 1154
461, 681, 683, 684, 685, 687, 689, 690, 691, cour d’appel de goma 112
692, 693, 694, 697, 699, 700, 701, 720, 721, cour d’appel de kindu 112
722, 723, 724, 725, 727, 732, 734, 739 cour d’appel de kinshasa/gombe 113, 898
conseiller 65, 321, 351, 413, 430, 431, 432, 433, 441, cour d’appel de kinshasa/matete 113, 898
442, 452, 453, 456, 558, 559, 585, 586, 587, cour d’appel de kisangani 1153
589, 590, 591, 592, 593, 594, 596, 816, 821, cour d’appel de lubumbashi 1148
823, 837, 839, 927, 928, 932, 987, 1001 cour d’appel de mbandaka 1145
conseiller rapporteur 453 cour d’appel de mbuji-mayi 1147
conseil national de l’ordre 816, 818, 819, 820, 821, cour de cassation 10, 414, 423, 1193, 1194
822, 823, 824, 828, 829, 830, 831, 833, 834, cour de sûreté de l’etat 5, 59, 110, 266
835, 836, 877, 878, 892 cour internationale de justice 1083, 1084
conseil supérieur de la magistrature 13, 18, 32, 39, cour militaire de l’equateur 1158
44, 45, 46, 192, 681, 682, 683, 684, 685, 686, cour militaire du bas-congo 1157
688, 689, 690, 692, 693, 694, 695, 696, 697, cour militaire du kasaï occidental 1159
700, 701, 702, 705, 719, 720, 721, 722, 723, cour militaire du kasaï oriental 1160
724, 725, 726, 727, 728, 729, 730, 731, 732, cour militaire du katanga 1161
733, 734, 735, 736, 737, 738, 739, 740, 742, cour pénale internationale 15, 202, 902, 968
743 cours et tribunaux 7, 12, 23, 44, 45, 61, 62, 66, 67,
consignation 9, 380 69, 73, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 85, 87, 88, 90,
consultant coutumier 83 106, 107, 108, 134, 135, 163, 183, 201, 257,
contentieux électoral 10, 461, 844, 845 259, 261, 264, 311, 312, 329, 352, 366, 371,
1201
454, 465, 475, 522, 526, 527, 531, 532, 537, 585, 587, 589, 591, 592, 595, 603, 608, 615,
538, 556, 557, 571, 595, 596, 597, 606, 627, 616, 623, 635, 647, 650, 666, 674, 677, 685,
686, 720, 732, 815, 878, 1136 690, 691, 692, 711, 721, 728, 816, 822, 824,
cours militaires 523, 533, 1194 825, 826, 830, 832, 833, 835, 841, 842, 843,
cours militaires opérationnelles 522, 524, 530, 533, 845, 847, 850, 851, 852, 864, 866, 875, 898,
537, 556, 557 905, 906, 907, 908, 911, 922, 923, 928, 929,
cour suprême de justice 10, 107, 108, 109, 112, 179, 930, 931, 933, 934, 935, 936, 937, 938, 941,
186, 213, 223, 259, 261, 262, 270, 322, 371, 942, 943, 944, 945, 946, 947, 949, 950, 951,
372, 380, 403, 414, 415, 429, 462, 463, 465, 952, 954, 957, 958, 959, 960, 961, 962, 964,
702, 703, 709, 711, 712, 741 968, 976, 977, 979, 984, 985, 990, 991, 992,
993, 994, 995, 996, 997, 998, 1002, 1004,
D 1005, 1006, 1007, 1008, 1009, 1010, 1011,
1012, 1013, 1014, 1015, 1016, 1017, 1018,
débats 38, 67, 68, 69, 71, 72, 82, 87, 90, 106, 153, 1019, 1020, 1021, 1022, 1023, 1024, 1026,
154, 157, 169, 170, 266, 358, 397, 417, 425, 1027, 1029, 1030, 1031, 1032, 1033, 1034,
431, 432, 439, 440, 442, 447, 471, 472, 513, 1035, 1036, 1038, 1040, 1041, 1042, 1043,
526, 527, 534, 548, 549, 550, 551, 552, 553, 1044, 1045, 1047, 1048, 1049, 1050, 1051,
554, 555, 556, 561, 562, 573, 586, 696, 708, 1052, 1053, 1054, 1055, 1056, 1057, 1060,
729, 848, 858, 859, 883, 886, 893, 894, 908, 1062, 1063, 1064, 1066, 1067, 1068, 1069,
931, 939, 947, 948, 958, 993, 1023, 1029, 1070, 1072, 1074, 1075, 1076, 1080, 1084,
1048, 1058, 1085 1086, 1088, 1089, 1090, 1092, 1093, 1094,
début des audiences 7, 259 1095, 1096, 1097, 1104, 1105, 1107, 1109,
défenseurs judiciaires 14, 461, 530, 815, 816, 820, 1110, 1111, 1112, 1116, 1118, 1119, 1128,
821, 824, 836, 837, 838, 840, 874, 878, 892, 1133
896 demande reconventionnelle 76, 929, 933, 944, 945,
délais 31, 40, 41, 42, 68, 69, 103, 135, 146, 147, 149, 1119
156, 157, 158, 167, 215, 261, 282, 289, 293, déni de justice 423, 424, 438, 707
314, 326, 329, 346, 349, 350, 358, 361, 362, denrées alimentaires 1211
364, 371, 408, 416, 417, 418, 420, 421, 430, déport 68, 362, 475, 531, 696
431, 432, 434, 435, 441, 442, 448, 451, 465, détachement 11, 456, 535, 593, 596, 599, 610, 611,
467, 472, 473, 482, 483, 548, 562, 563, 564, 631, 688, 689, 690, 693, 697, 737
565, 567, 583, 607, 622, 693, 695, 707, 708, détachement judiciaire 11, 593, 599
718, 825, 897, 912, 930, 934, 935, 936, 939, détention 6, 7, 12, 23, 35, 83, 94, 99, 100, 102, 103,
942, 943, 944, 945, 946, 947, 956, 957, 961, 106, 130, 132, 136, 146, 147, 148, 149, 153,
962, 964, 996, 1004, 1006, 1012, 1014, 1018, 155, 158, 159, 160, 179, 180, 184, 186, 188,
1029, 1037, 1038, 1043, 1048, 1050, 1052, 197, 206, 209, 210, 211, 212, 213, 214, 215,
1056, 1085, 1087, 1096, 1112, 1129 225, 226, 227, 244, 252, 254, 265, 266, 267,
délibéré 33, 66, 69, 84, 85, 86, 87, 417, 431, 463, 464, 268, 269, 270, 271, 273, 275, 302, 311, 317,
465, 472, 478, 487, 488, 489, 491, 553, 588, 318, 320, 321, 330, 369, 370, 371, 409, 422,
859, 894, 939, 941, 951 425, 426, 427, 429, 436, 437, 445, 446, 515,
demande 37, 40, 42, 44, 46, 63, 69, 73, 74, 75, 76, 77, 544, 546, 547, 550, 559, 561, 564, 566, 567,
82, 83, 84, 85, 101, 130, 147, 155, 158, 160, 574, 576, 580, 582, 583, 612, 613, 614, 617,
182, 186, 187, 211, 212, 214, 220, 222, 230, 635, 636, 637, 638, 639, 640, 642, 643, 644,
231, 232, 235, 238, 239, 240, 241, 242, 243, 645, 646, 647, 648, 649, 650, 651, 652, 653,
244, 247, 249, 250, 251, 257, 263, 268, 269, 654, 655, 656, 657, 658, 659, 660, 661, 662,
270, 273, 280, 283, 311, 314, 326, 327, 342, 664, 667, 672, 678, 679, 970, 973, 1017, 1026,
343, 345, 346, 350, 351, 352, 353, 354, 355, 1030, 1032, 1034, 1035, 1038, 1039, 1040,
356, 358, 362, 363, 365, 382, 387, 388, 389, 1042, 1043, 1070, 1071, 1073, 1074, 1076,
390, 395, 396, 397, 398, 412, 415, 416, 417, 1097, 1118, 1119, 1122, 1123
424, 425, 426, 429, 430, 432, 439, 440, 444, détention préventive 6, 7, 94, 100, 103, 106, 146,
447, 448, 449, 452, 456, 459, 463, 464, 469, 147, 148, 149, 155, 158, 159, 179, 184, 186,
470, 471, 472, 477, 478, 483, 488, 489, 490, 188, 197, 209, 210, 211, 212, 213, 214, 215,
515, 530, 540, 550, 551, 552, 560, 561, 581,
1202
244, 265, 266, 267, 268, 269, 270, 271, 318, 248, 251, 256, 257, 260, 262, 263, 269, 271,
371, 422, 427, 436, 437, 445, 547, 564, 566, 272, 277, 279, 284, 293, 294, 295, 296, 297,
642, 644, 1118, 1119 299, 301, 303, 305, 307, 308, 319, 323, 324,
devoirs 18, 27, 29, 42, 62, 75, 91, 96, 97, 106, 108, 327, 329, 344, 345, 349, 350, 351, 352, 353,
109, 143, 146, 150, 156, 168, 169, 170, 172, 354, 355, 356, 358, 363, 364, 365, 367, 370,
174, 175, 176, 177, 224, 265, 280, 281, 283, 371, 372, 373, 381, 418, 420, 421, 422, 425,
293, 303, 323, 394, 395, 424, 425, 438, 440, 427, 432, 434, 435, 436, 440, 442, 444, 445,
441, 442, 446, 453, 475, 531, 542, 547, 575, 455, 466, 472, 473, 476, 483, 484, 490, 492,
578, 579, 596, 600, 605, 610, 616, 644, 647, 508, 513, 514, 519, 521, 527, 540, 541, 542,
672, 686, 693, 694, 702, 703, 707, 715, 718, 544, 545, 546, 561, 565, 566, 567, 568, 572,
818, 826, 830, 844, 849, 852, 856, 857, 858, 576, 577, 578, 579, 590, 591, 593, 594, 595,
860, 863, 875, 878, 896, 897, 903, 924, 932, 600, 601, 609, 610, 611, 616, 623, 637, 639,
940, 963, 965, 984, 990, 991, 1098, 1101, 640, 641, 642, 654, 657, 659, 660, 662, 663,
1102, 1120, 1125 664, 667, 672, 680, 686, 696, 708, 712, 731,
devoirs d’instruction 75, 91, 106, 175, 177, 323, 441, 733, 735, 736, 825, 833, 846, 850, 856, 857,
547, 575 858, 860, 868, 878, 890, 914, 920, 921, 922,
devoirs du magistrat 96, 175, 578 925, 934, 935, 937, 945, 949, 950, 958, 959,
direction générale de migration 8, 180 960, 961, 967, 980, 981, 994, 995, 1026, 1029,
disponibilité 144, 323, 475, 601, 603, 604, 605, 608, 1030, 1034, 1035, 1036, 1037, 1038, 1039,
688, 690, 691, 692, 697, 708, 717, 987, 1000, 1040, 1041, 1042, 1043, 1070, 1074, 1075,
1001, 1029, 1047 1076, 1086, 1091, 1092, 1093, 1096, 1097,
dissolution de la cour de sûreté de l’etat 5 1108, 1110, 1111, 1112, 1117, 1118, 1119,
distribution des affaires 174 1120, 1123, 1133
dol 352, 423, 438, 463, 580, 696 exécution abusive 6, 214
dommage exceptionnel 444 exécution capitale 262
exécution de jugements et arrêts 372
E expert 67, 142, 150, 275, 286, 288, 292, 293, 303,
347, 348, 388, 447, 531, 543, 562, 703, 928,
enfant 19, 184, 511, 512, 513, 1141, 1144 931, 932, 1009, 1016, 1023, 1024, 1035, 1055,
enfant en conflit avec la loi 184 1056, 1076, 1091, 1119
enquête 23, 42, 83, 91, 96, 97, 99, 108, 142, 166, 172, extradition 7, 39, 52, 240, 241, 242, 243, 244, 263,
175, 176, 182, 183, 184, 202, 217, 220, 234, 264, 1034, 1040, 1076, 1093, 1094, 1095,
235, 236, 239, 240, 280, 283, 284, 285, 286, 1096, 1097
287, 289, 291, 292, 293, 297, 298, 315, 323,
326, 346, 359, 383, 384, 385, 386, 397, 400, F
453, 539, 540, 578, 579, 602, 604, 610, 612,
614, 660, 680, 694, 695, 709, 833, 862, 868, financement de terrorisme 7, 224
871, 910, 912, 965, 966, 975, 976, 977, 978, frais de justice 6, 9, 90, 105, 203, 204, 206, 264, 283,
979, 980, 981, 992, 995, 996, 997, 1004, 1009, 325, 372, 567, 597, 651, 732
1012, 1013, 1014, 1016, 1029, 1030, 1034, frais et dépens 157, 419, 433, 873
1053, 1057, 1066, 1069, 1072, 1073, 1074,
1081, 1085 G
entité territoriale 659, 663
erreur 215, 313, 386, 423, 426, 440, 459, 462, 557, grade de magistrat 64
625, 908, 982, 1032, 1124 greffier 64, 65, 66, 67, 68, 73, 84, 85, 86, 87, 88, 103,
excès de pouvoir 78, 420, 836, 845 105, 127, 130, 131, 132, 137, 138, 147, 148,
exécution 6, 8, 9, 11, 12, 15, 28, 33, 40, 44, 54, 55, 56, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159,
60, 62, 72, 73, 75, 85, 86, 87, 89, 94, 95, 96, 98, 160, 161, 162, 163, 179, 189, 193, 194, 203,
108, 109, 110, 111, 112, 114, 115, 116, 125, 207, 261, 294, 295, 324, 342, 344, 345, 346,
128, 130, 131, 132, 135, 140, 147, 149, 155, 347, 348, 349, 350, 354, 357, 358, 359, 360,
156, 157, 158, 159, 160, 164, 176, 177, 178, 361, 366, 369, 370, 371, 382, 383, 384, 385,
189, 194, 208, 209, 212, 214, 215, 220, 226, 390, 393, 394, 395, 396, 397, 405, 430, 431,
230, 232, 233, 235, 239, 240, 243, 246, 247, 432, 433, 434, 437, 438, 441, 442, 443, 447,
1203
448, 453, 454, 455, 459, 462, 470, 471, 472, 100, 168, 176, 178, 179, 184, 189, 196, 197,
475, 476, 477, 485, 487, 513, 523, 524, 525, 223, 224, 232, 247, 249, 275, 279, 280, 293,
529, 548, 549, 551, 553, 554, 556, 558, 560, 297, 323, 324, 330, 333, 347, 372, 387, 540,
562, 566, 569, 586, 589, 596, 597, 600, 601, 553, 577, 578, 579, 581, 591, 610, 623, 627,
602, 603, 604, 605, 606, 628, 630, 632, 823, 723, 727, 729, 730, 731, 732, 737, 817, 829,
832, 925, 926, 991, 992, 1019, 1044, 1077, 830, 850, 852, 858, 874, 905, 912, 942, 948,
1078, 1092, 1114 986, 992, 997, 1004, 1007, 1014, 1015, 1037,
1039, 1048, 1051, 1056, 1057, 1059, 1060,
H 1061, 1069, 1099, 1105
infraction flagrante 141, 142, 143, 145, 146, 181,
habilitation et serment 279, 300 265, 282, 289, 290, 291, 295, 310
haute cour militaire 44, 429, 522, 523, 525, 526, 527, infraction intentionnelle flagrante 6, 7, 105, 106,
528, 529, 531, 532, 533, 534, 537, 538, 556, 209, 212, 265, 266, 269, 583
557, 558, 559, 560, 561, 564, 565, 570, 571, injonction 44, 62, 78, 79, 108, 109, 130, 179, 397,
573, 584, 585, 586, 587, 588, 589, 590, 591, 415, 420, 425, 434, 435, 440, 446, 528, 538,
592, 593, 594, 595, 596, 597, 598, 599, 600, 559, 560, 561, 685, 686, 854
608, 609, 610, 611, 613, 614, 616, 617, 619, injonction du ministre de la justice 78, 79, 108, 109,
622, 623, 625, 626, 627, 629, 630, 631, 632, 179, 415, 420, 425, 560, 561, 685, 686
633, 634, 635, 703, 720, 721, 722, 723, 724, inscription au rôle 83, 104, 416, 430, 459
725, 727, 732, 734, 743 inspection 6, 56, 62, 64, 67, 87, 91, 92, 94, 102, 108,
hautes juridictions 1141 109, 133, 134, 136, 137, 140, 172, 192, 261,
homologation 9, 380 302, 340, 385, 454, 456, 527, 572, 574, 576,
honoraires 14, 358, 401, 408, 473, 478, 818, 820, 595, 596, 610, 635, 636, 639, 644, 646, 647,
824, 831, 832, 842, 850, 851, 852, 853, 856, 649, 650, 653, 655, 656, 657, 660, 663, 664,
857, 858, 861, 865, 868, 870, 872, 874, 875, 665, 666, 667, 1071
876, 877, 878, 879, 880, 886, 887, 888, 890, inspection des parquets 109
891, 896, 897, 907, 949, 1067, 1091 inspectorat général 5, 86, 111, 611, 711
huissier 10, 67, 151, 342, 353, 354, 355, 356, 359, instruction 143, 196, 197, 538, 539, 540, 541, 559
372, 381, 401, 424, 430, 438, 463, 475, 477, interdiction agents benevoles 7, 271
598 interpellation 42, 275, 545
interprète 67, 97, 142, 150, 177, 217, 219, 288, 293,
I 298, 486, 531, 543, 579, 984, 1037, 1042,
1071, 1072, 1124
immunités et des incompatibilités 35
interrogatoire 348
impartialité 24, 705, 706, 707, 708, 715, 717, 913,
intervention 10, 86, 91, 110, 133, 166, 171, 172, 403,
924, 940, 952, 965, 966, 984, 988, 992, 996,
404, 413, 438, 442, 601, 655, 669, 670, 854,
1081, 1103, 1113, 1128
870, 872, 874, 890, 896, 936, 959, 964, 965,
inamovibilité du juge 681, 685
1008, 1086
incidents 417, 432, 552
itinérance 67, 475
incompétence 61, 78, 155, 158, 171, 177, 420, 435,
448, 557, 558, 692, 891, 948, 978, 998, 1022,
J
1053, 1110
inculpé 68, 71, 72, 99, 146, 147, 148, 149, 173, 175, jeux de hasard 1211
182, 183, 184, 196, 197, 206, 210, 212, 213, juge 11, 23, 44, 47, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 72,
214, 219, 223, 263, 267, 269, 270, 271, 273, 74, 75, 77, 79, 80, 81, 84, 85, 96, 97, 103, 104,
304, 318, 336, 427, 444, 543, 544, 545, 546, 105, 126, 127, 129, 130, 135, 137, 138, 144,
547, 575, 576, 578, 579, 580, 582, 693, 838, 145, 146, 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153,
862, 863, 864 154, 155, 156, 157, 158, 159, 160, 161, 163,
indépendance du magistrat 685, 705, 706 164, 166, 171, 172, 177, 183, 188, 189, 194,
indigence 7, 85, 130, 138, 160, 163, 264, 325, 359, 213, 214, 218, 220, 221, 222, 234, 235, 238,
361, 472, 478, 871, 896, 922, 1089 259, 261, 263, 264, 265, 270, 271, 294, 303,
indivisibilité 565 325, 326, 342, 343, 344, 346, 347, 348, 349,
information 7, 8, 24, 31, 41, 42, 57, 69, 96, 97, 99, 351, 352, 353, 354, 355, 356, 359, 360, 361,
1204
363, 365, 370, 381, 384, 385, 391, 392, 394, 199, 201, 223, 259, 261, 264, 266, 273, 274,
401, 402, 403, 405, 406, 407, 408, 409, 414, 277, 285, 299, 301, 303, 307, 308, 312, 319,
424, 425, 450, 462, 464, 468, 469, 470, 475, 323, 326, 331, 357, 370, 372, 380, 403, 414,
479, 485, 486, 487, 488, 489, 490, 491, 514, 422, 424, 427, 437, 439, 445, 449, 457, 458,
515, 517, 525, 526, 529, 530, 531, 532, 537, 459, 461, 462, 470, 476, 479, 522, 524, 525,
538, 543, 548, 552, 553, 560, 566, 570, 578, 526, 527, 528, 529, 530, 531, 532, 533, 534,
579, 588, 619, 624, 625, 626, 630, 637, 640, 535, 536, 537, 538, 539, 540, 542, 546, 547,
641, 642, 643, 654, 661, 662, 673, 681, 685, 549, 556, 557, 560, 562, 563, 565, 566, 567,
690, 691, 707, 720, 816, 849, 850, 860, 863, 568, 569, 591, 593, 595, 601, 606, 607, 608,
906, 908, 912, 914, 918, 930, 933, 936, 950, 610, 624, 626, 627, 678, 681, 683, 684, 685,
951, 952, 955, 956, 957, 958, 961, 962, 964, 686, 687, 689, 690, 691, 692, 693, 694, 695,
965, 966, 967, 968, 969, 976, 977, 983, 984, 697, 699, 700, 710, 711, 712, 720, 722, 723,
985, 986, 989, 991, 992, 993, 995, 1008, 1009, 724, 725, 728, 731, 734, 736, 738, 739, 815,
1012, 1013, 1014, 1018, 1019, 1020, 1022, 816, 819, 820, 821, 833, 834, 840, 855, 859,
1023, 1024, 1031, 1034, 1039, 1040, 1042, 864, 865, 867, 871, 892, 898, 949, 968, 969,
1044, 1045, 1046, 1047, 1048, 1055, 1056, 1089, 1091, 1092, 1093, 1096, 1099, 1110,
1071, 1073, 1077, 1078, 1080, 1081, 1082, 1111, 1112
1084, 1086, 1116, 1117, 1118, 1123, 1137 juridictions coutumières 6, 79, 94, 125, 133, 134,
juge du tribunal de grande instance 690 136, 138, 140, 175
juge du tribunal de paix 701 juridictions de l’ordre administratif 46, 59, 461
jugement 23, 66, 68, 69, 70, 76, 78, 80, 83, 84, 85, 86, juridictions de l’ordre judiciaire 18, 45, 47, 107, 169,
87, 94, 101, 102, 105, 106, 127, 128, 130, 131, 424
132, 133, 136, 138, 139, 142, 147, 149, 150, juridictions internationales 14, 923
151, 153, 155, 156, 157, 158, 159, 160, 161, juridictions militaires 11, 522, 538, 547, 623
162, 163, 186, 188, 190, 204, 211, 212, 213, juridictions ordinaires 285, 319, 323, 427, 445
214, 215, 241, 243, 263, 265, 266, 268, 269,
270, 271, 273, 297, 326, 344, 345, 346, 347, L
348, 349, 350, 351, 352, 353, 356, 357, 358,
359, 360, 361, 362, 363, 364, 365, 366, 371, libération conditionnelle 94, 104, 445, 571, 576, 583,
380, 381, 382, 385, 387, 388, 390, 393, 394, 623, 635, 638, 641, 654, 655, 661, 662, 663,
395, 396, 397, 401, 402, 404, 408, 418, 420, 680, 1096
421, 422, 423, 425, 426, 433, 434, 435, 436, liberté provisoire 146, 147, 148, 149, 150, 155, 158,
437, 438, 439, 440, 441, 448, 449, 453, 457, 159, 206, 209, 212, 213, 266, 269, 270, 273,
462, 463, 464, 472, 473, 476, 479, 483, 526, 422, 437, 547, 548, 555, 582, 1017, 1057
529, 550, 551, 552, 554, 555, 556, 557, 558, lutte contre l’impunité 7, 201, 272, 1137
559, 561, 563, 564, 565, 566, 567, 568, 576,
581, 582, 585, 586, 601, 607, 608, 619, 625, M
631, 637, 640, 641, 642, 644, 658, 662, 665,
magistrat du siège 44, 329, 468, 628, 684, 689, 691,
890, 908, 918, 923, 928, 929, 935, 937, 961,
692, 706, 707, 724
962, 973, 980, 1023, 1034, 1037, 1038, 1041,
magistrat instructeur 91, 96, 97, 99, 103, 147, 166,
1081, 1084, 1092, 1096, 1120, 1122, 1123,
172, 173, 174, 175, 176, 177, 178, 183, 184,
1124, 1133, 1136
185, 187, 191, 193, 196, 197, 206, 210, 211,
jugement avant dire droit 449
jugement définitif 23, 78, 241, 351, 420, 426, 434, 214, 221, 223, 267, 268, 270, 279, 531, 537,
440, 980, 1037, 1122, 1124 542, 543, 544, 545, 546, 547, 566, 575, 578,
juge pour enfants 487 579, 580, 581, 582, 651
juge rapporteur 81, 956 magistrats 13, 199, 205, 207, 324, 414, 523, 593, 594,
juridictions 6, 8, 12, 14, 18, 39, 44, 45, 46, 47, 59, 61, 680, 685, 703, 704, 709, 713
62, 63, 66, 67, 70, 71, 73, 76, 77, 79, 80, 81, magistrature 13, 14, 109, 112, 192, 206, 259, 261,
83, 87, 94, 107, 109, 110, 111, 112, 113, 115, 320, 371, 372, 380, 403, 428, 462, 463, 485,
125, 127, 128, 130, 132, 133, 134, 136, 138, 592, 594, 629, 683, 685, 696, 702, 703, 704,
140, 150, 157, 169, 170, 171, 172, 173, 175, 705, 708, 709, 710, 711, 712, 726, 728, 729,
1205
730, 731, 732, 733, 734, 735, 736, 738, 739, 204, 205, 206, 207, 232, 233, 234, 235, 238,
740, 741, 742, 743, 1109, 1114, 1115 240, 241, 243, 257, 259, 261, 262, 271, 272,
mandat 6, 18, 30, 31, 33, 34, 35, 36, 45, 46, 51, 56, 277, 278, 279, 280, 282, 283, 284, 285, 286,
100, 101, 130, 131, 142, 144, 145, 146, 148, 287, 288, 289, 290, 291, 292, 293, 294, 295,
149, 154, 186, 210, 211, 212, 213, 214, 216, 296, 297, 301, 302, 303, 314, 315, 316, 318,
217, 219, 221, 230, 245, 246, 263, 266, 267, 323, 327, 328, 345, 352, 355, 361, 364, 366,
269, 270, 271, 274, 277, 293, 295, 296, 305, 370, 382, 383, 384, 385, 386, 387, 388, 389,
322, 323, 344, 347, 358, 396, 468, 469, 474, 391, 392, 393, 394, 397, 413, 414, 415, 417,
475, 481, 482, 512, 540, 543, 544, 545, 546, 418, 419, 422, 424, 426, 429, 431, 433, 434,
547, 548, 569, 610, 611, 637, 642, 644, 659, 435, 436, 437, 439, 443, 444, 445, 446, 449,
665, 690, 708, 714, 715, 716, 717, 718, 720, 450, 451, 459, 469, 471, 472, 475, 478, 485,
725, 727, 728, 729, 730, 739, 827, 828, 829, 486, 488, 489, 490, 515, 523, 524, 525, 527,
830, 832, 847, 848, 856, 877, 902, 903, 904, 528, 530, 531, 538, 539, 540, 542, 543, 548,
905, 906, 907, 908, 910, 911, 914, 924, 925, 549, 551, 552, 553, 554, 555, 556, 557, 558,
926, 929, 951, 952, 953, 955, 957, 965, 966, 559, 560, 562, 563, 564, 565, 566, 569, 579,
978, 1015, 1017, 1018, 1020, 1034, 1040, 637, 640, 642, 644, 647, 651, 652, 653, 654,
1045, 1046, 1047, 1080, 1094, 1103, 1113, 655, 685, 686, 689, 690, 691, 693, 831, 894,
1114, 1127, 1128 897, 920, 1138
mandat d’amener 100, 130, 131, 142, 144, 145, 154, ministre de la justice 64, 69, 78, 79, 108, 109, 179,
186, 217, 293, 295, 296, 305, 347, 543, 544, 181, 232, 239, 242, 243, 248, 249, 372, 373,
610, 637, 642, 644, 659, 665 415, 420, 425, 468, 469, 470, 492, 507, 510,
mandat d’arrêt provisoire 6, 146, 148, 149, 210, 212, 513, 541, 559, 560, 561, 660, 685, 686, 703,
213, 214, 216, 221, 263, 266, 269, 270, 271, 704, 723
296, 544, 547, 569, 642 modèle 103, 106, 184, 191, 192, 197, 216, 217, 219,
mandat de comparution 144, 295, 296, 543, 544 294, 299, 300, 301, 330, 411, 412, 460, 514,
mandat de justice 540, 610 516, 518, 916
matière civile 89, 162, 178, 179, 204, 262, 360, 363,
394, 471, 476, 855, 859, 881, 890, 891, 894, N
932, 1090, 1092
nationalité 21, 188, 332, 333, 334
matière mobilière 74
notaires 228, 404, 917, 918, 919
matière pénale 6, 77, 95, 138, 178, 203, 204, 215,
notariat 886
321, 326, 327, 414, 436, 470, 473, 485, 696,
note de classement 9, 330
857, 1090, 1123, 1124
note de fin d’instruction 99, 107, 179, 183, 184, 190,
médecin 142, 144, 146, 150, 181, 222, 288, 290, 292,
191, 224, 545, 580, 584, 598
293, 311, 314, 515, 516, 518, 566, 639, 640,
641, 645, 646, 648, 649, 650, 654, 674, 677,
1001, 1073
O
médias 24, 39, 274, 591 objets saisis 95, 96, 103, 107, 108, 141, 145, 176,
médiation 11, 477, 483, 484, 490, 491, 511, 512, 513 189, 193, 206, 264, 286, 287, 288, 289, 291,
mémoire 202, 204, 206, 263, 264, 273, 413, 415, 416, 298, 299, 301, 310, 311, 312, 327, 354, 355,
418, 421, 423, 425, 429, 430, 432, 435, 437, 356, 368, 555, 572, 577, 578, 582, 598, 653,
440, 441, 448, 459, 462, 465, 552, 561, 710, 1095
888, 893, 929, 930, 957, 959, 961, 1096 offices 14, 53, 108, 133, 174, 175, 187, 202, 206, 264,
mesures provisoires 76, 362, 487, 491, 945, 967 275, 323, 325, 340, 414, 569, 575, 616, 622,
ministère de la justice 5, 8, 9, 80, 109, 190, 299, 358, 672, 675, 686, 687, 689, 694, 695, 710, 712,
359, 372, 492, 704 724, 731, 736, 864, 915, 917, 920, 921, 1129,
ministère public 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 1130
82, 86, 87, 90, 92, 94, 95, 96, 97, 99, 102, 103, offices militaires 11, 570, 1181
104, 105, 106, 107, 126, 127, 130, 131, 141, officier ministériel 860
142, 143, 144, 145, 146, 147, 148, 149, 150, officiers de police judiciaire 8, 12, 60, 63, 91, 96,
151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159, 106, 133, 135, 141, 143, 165, 168, 172, 175,
160, 163, 164, 169, 172, 173, 179, 187, 201, 176, 177, 182, 187, 189, 210, 216, 232, 267,
1206
272, 277, 278, 279, 280, 282, 283, 284, 285, organisation et compétence judiciaires 5, 134, 169,
286, 287, 288, 289, 290, 294, 295, 296, 297, 172
298, 299, 301, 302, 303, 304, 307, 308, 310, organisation intérieure des parquets 6, 172, 223,
323, 327, 466, 467, 529, 530, 539, 540, 541, 710
578, 579, 610, 613, 616, 1138
officiers du ministère public 109, 110, 167, 168, 169, P
170, 171, 172, 173, 177, 183, 188, 193, 194,
195, 216, 220, 303, 306, 307, 466, 578, 609, pacte international relatif aux droits civils et poli-
610, 612, 613, 635 tiques 241, 276
opposition 10, 21, 69, 70, 71, 84, 95, 101, 156, 157, parquet 12, 13, 32, 45, 64, 69, 71, 72, 83, 86, 87, 90,
160, 161, 162, 163, 186, 214, 215, 222, 233, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 100, 102, 105,
235, 239, 273, 297, 345, 349, 350, 351, 352, 106, 107, 109, 133, 135, 140, 145, 166, 167,
356, 357, 361, 364, 371, 393, 401, 402, 405, 168, 169, 170, 171, 173, 174, 175, 176, 177,
406, 407, 408, 421, 422, 435, 436, 442, 461, 178, 179, 185, 186, 187, 188, 189, 190, 191,
462, 472, 473, 476, 477, 483, 484, 489, 517, 193, 194, 198, 211, 212, 219, 221, 265, 268,
532, 533, 551, 556, 564, 565, 566, 577, 581, 269, 278, 281, 285, 286, 293, 296, 298, 300,
588, 597, 608, 852, 854, 887, 893, 894, 936, 301, 302, 303, 304, 317, 325, 331, 337, 366,
938, 950, 951, 960, 1092, 1117 367, 394, 433, 446, 447, 452, 455, 461, 516,
opposition politique 21 517, 518, 529, 530, 545, 570, 575, 576, 578,
ordonnance 5, 8, 11, 31, 32, 33, 43, 44, 46, 51, 52, 579, 581, 608, 618, 623, 628, 634, 651, 652,
65, 67, 68, 74, 78, 79, 81, 83, 85, 86, 103, 107, 658, 662, 663, 677, 689, 695, 706, 708, 710,
108, 110, 111, 112, 113, 114, 115, 116, 117, 719, 720, 721, 723, 724, 727, 738, 739, 920,
125, 134, 135, 136, 139, 140, 145, 146, 147,
1091, 1136
148, 149, 165, 166, 170, 172, 180, 181, 186,
parquet de grande instance 90, 92, 93, 94, 102, 105,
201, 203, 205, 208, 210, 212, 213, 217, 222,
174, 185, 189, 296, 298, 301, 302, 366, 367
233, 234, 238, 260, 261, 262, 263, 265, 266,
parquet général 69, 71, 83, 86, 90, 91, 92, 93, 95,
268, 269, 270, 274, 277, 278, 279, 290, 292,
293, 299, 300, 301, 302, 303, 304, 324, 343, 109, 173, 300, 446, 447, 452, 455, 738, 739
353, 354, 356, 357, 358, 364, 365, 366, 367, parquet général de la république 69, 83, 86, 90, 92,
369, 370, 389, 392, 393, 395, 396, 399, 402, 93, 95, 109, 446, 447, 452, 455
403, 404, 405, 406, 407, 408, 409, 410, 416, parquet secondaire 100, 581
431, 432, 433, 434, 436, 438, 439, 441, 442, partie civile 72, 153, 154, 155, 156, 157, 159, 160,
443, 447, 448, 451, 453, 456, 461, 462, 463, 161, 162, 261, 266, 283, 319, 371, 422, 426,
465, 471, 478, 479, 480, 487, 508, 511, 514, 427, 436, 440, 445, 532, 548, 549, 551, 553,
517, 518, 523, 524, 529, 546, 549, 584, 586, 556, 557, 626
589, 598, 600, 605, 612, 613, 614, 623, 627, partis politiques 21, 34, 35, 57
635, 637, 642, 651, 652, 656, 657, 658, 659, perquisitions 142, 143, 145, 176, 239, 265, 286, 292,
660, 661, 662, 663, 664, 665, 666, 667, 680, 293, 328, 330, 467, 539, 578
692, 693, 712, 815, 817, 819, 820, 821, 822, personnel judiciaire 60, 167, 304, 480, 522, 720, 726
826, 839, 840, 841, 845, 850, 856, 862, 865, personnel judiciaire 60, 167, 304, 480, 522, 720, 726
870, 873, 874, 875, 877, 878, 892, 897, 898, pillage 8, 275
899, 904, 908, 915, 917, 919, 920, 921, 922, police judiciaire 8, 12, 60, 61, 63, 67, 91, 92, 96, 97,
927, 928, 931, 933, 934, 935, 937, 938, 950, 98, 106, 109, 133, 135, 141, 142, 143, 165,
951, 955, 957, 960, 989, 1010, 1012, 1016, 166, 168, 172, 175, 176, 177, 178, 180, 182,
1023, 1026, 1027, 1041, 1042, 1043, 1049, 187, 188, 189, 192, 199, 204, 205, 210, 212,
1050, 1051, 1052, 1056, 1058, 1059, 1060, 213, 214, 216, 232, 265, 267, 269, 271, 272,
1063, 1068, 1070, 1071, 1073, 1074, 1076, 274, 275, 277, 278, 279, 280, 281, 282, 283,
1136 284, 285, 286, 287, 288, 289, 290, 291, 292,
ordre public 21, 22, 23, 24, 27, 45, 49, 56, 60, 73, 78, 293, 294, 295, 296, 297, 298, 299, 300, 301,
86, 129, 130, 131, 137, 138, 166, 167, 171, 302, 303, 304, 305, 306, 307, 308, 310, 314,
210, 227, 239, 257, 267, 273, 324, 370, 395, 318, 322, 323, 327, 329, 370, 386, 426, 444,
417, 421, 431, 432, 436, 468, 485, 513, 542, 445, 446, 466, 467, 486, 522, 523, 529, 530,
549, 560, 581, 664, 707, 895, 948, 950, 974, 531, 539, 540, 541, 542, 571, 572, 574, 578,
1089, 1090, 1092, 1094, 1099, 1100, 1112, 579, 605, 610, 611, 613, 614, 615, 616, 637,
1117, 1123, 1125, 1136 642, 659, 665, 712, 1136, 1138
1207
poursuites 7, 8, 23, 35, 48, 68, 71, 72, 76, 96, 97, 98, 924, 925, 926, 927, 928, 929, 930, 931, 932,
99, 100, 101, 102, 103, 109, 143, 153, 160, 934, 935, 938, 939, 940, 941, 942, 948, 950,
163, 169, 170, 171, 177, 178, 179, 180, 181, 951, 952, 953, 954, 955, 956, 957, 958, 959,
182, 183, 185, 186, 189, 190, 192, 193, 206, 960, 961, 962, 965, 966, 969, 983, 984, 985,
207, 223, 238, 239, 241, 242, 259, 261, 272, 986, 991, 992, 993, 1044, 1046, 1047, 1074,
274, 275, 285, 295, 306, 307, 309, 312, 313, 1075, 1076, 1080, 1081, 1082, 1085, 1086,
316, 317, 318, 319, 320, 321, 322, 323, 357, 1087, 1092, 1108, 1112, 1113, 1114, 1134,
360, 380, 414, 415, 426, 427, 428, 429, 438, 1136, 1137, 1138
444, 445, 446, 455, 487, 488, 528, 534, 540, président du conseil supérieur de la magistrature
541, 542, 546, 547, 555, 561, 562, 565, 578, 109, 629, 685, 703, 709, 712, 738, 741
579, 580, 582, 598, 601, 609, 612, 613, 623, prise à partie 10, 415, 424, 438, 439, 462, 473, 559,
640, 654, 695, 696, 708, 711, 712, 859, 863, 580, 696
867, 870, 877, 976, 977, 978, 980, 981, 983, privilège de juridiction 87, 151, 181, 261, 266, 323,
984, 990, 992, 996, 1002, 1009, 1013, 1014, 699
1029, 1030, 1034, 1039, 1040, 1063, 1069, procès-verbal 6, 83, 86, 96, 97, 100, 103, 127, 131,
1072, 1091, 1093, 1094, 1095, 1134, 1138 137, 138, 141, 142, 143, 153, 175, 177, 179,
pourvoi en cassation 266, 371, 415, 421, 423, 437, 185, 188, 194, 205, 212, 213, 216, 218, 219,
451, 473, 1117 221, 222, 261, 269, 279, 280, 281, 282, 283,
pouvoir exécutif 30, 38, 44, 109, 165, 205, 322, 706, 284, 285, 286, 287, 288, 289, 290, 291, 292,
719, 720, 726 293, 294, 295, 296, 297, 298, 299, 306, 310,
premier président de la cour d’appel 461, 512, 513, 314, 315, 316, 317, 318, 319, 327, 328, 330,
689, 701, 738, 743, 870, 898 346, 348, 354, 355, 357, 359, 362, 367, 368,
premier président de la cour de cassation 683, 684, 369, 381, 386, 400, 408, 409, 412, 413, 417,
422, 426, 428, 431, 437, 444, 445, 446, 447,
685, 688, 689, 690, 691, 692, 693, 694, 699,
457, 458, 460, 467, 475, 481, 483, 484, 515,
700, 720, 721, 722, 723, 724, 727, 728, 732,
516, 517, 526, 531, 541, 543, 544, 545, 550,
737
551, 555, 556, 562, 563, 564, 569, 578, 579,
premier président de la cour suprême de justice
580, 587, 602, 637, 638, 641, 642, 655, 656,
10, 112, 403, 709, 711, 712
659, 663, 665, 674, 694, 709, 735, 738, 739,
prescription 48, 131, 156, 238, 239, 312, 344, 420,
823, 832, 848, 851, 857, 868, 876, 898, 900,
425, 440, 473, 483, 546, 561, 564, 646, 650,
912, 932, 933, 947, 948, 955, 958, 999, 1000,
661, 696, 735, 1029, 1030, 1039, 1094, 1097
1014, 1015, 1023, 1024, 1085, 1096, 1130,
président 10, 13, 18, 19, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 37, 38,
1131
39, 40, 41, 42, 43, 44, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, procureur de la république 60, 61, 62, 63, 64, 86,
57, 58, 59, 109, 112, 134, 137, 169, 181, 193, 91, 92, 98, 99, 100, 101, 102, 104, 105, 133,
201, 202, 223, 224, 226, 232, 245, 246, 259, 168, 170, 171, 172, 173, 178, 182, 183, 184,
261, 272, 277, 278, 319, 320, 321, 322, 341, 185, 186, 188, 189, 190, 191, 192, 196, 197,
371, 372, 373, 380, 399, 400, 403, 415, 416, 211, 212, 268, 269, 279, 280, 281, 282, 283,
417, 419, 420, 428, 429, 458, 461, 462, 463, 287, 290, 298, 301, 302, 303, 367, 383, 384,
465, 468, 474, 475, 477, 478, 479, 483, 484, 385, 406, 407, 409, 657, 660, 661, 738, 835,
485, 492, 508, 511, 513, 519, 523, 524, 525, 837, 838
526, 527, 528, 529, 530, 531, 565, 567, 570, procureur général 108, 109, 110, 140, 172, 179, 181,
584, 585, 586, 587, 588, 589, 590, 591, 592, 182, 187, 190, 192, 193, 195, 202, 205, 207,
593, 594, 595, 596, 597, 598, 599, 605, 619, 214, 215, 220, 222, 223, 224, 239, 260, 271,
620, 625, 626, 627, 628, 629, 630, 631, 632, 272, 273, 274, 275, 307, 318, 319, 320, 323,
633, 634, 635, 678, 681, 683, 684, 685, 686, 324, 325, 331, 340, 341, 415, 416, 417, 418,
689, 690, 692, 693, 694, 695, 696, 697, 701, 419, 420, 421, 422, 423, 425, 426, 427, 428,
702, 703, 705, 709, 710, 711, 712, 713, 714, 465, 664, 678, 680, 710, 711, 1138
718, 719, 720, 721, 722, 723, 724, 726, 728, procureur général de la république 5, 6, 7, 8, 10, 13,
729, 730, 731, 732, 733, 734, 735, 737, 738, 107, 108, 109, 110, 133, 179, 182, 183, 184,
739, 740, 741, 742, 743, 815, 820, 821, 843, 185, 186, 187, 190, 193, 201, 203, 206, 210,
848, 849, 853, 854, 855, 863, 864, 865, 866, 223, 242, 257, 267, 271, 272, 274, 278, 279,
869, 870, 892, 897, 910, 911, 913, 922, 923,
1208
280, 281, 282, 283, 285, 286, 299, 302, 303, 732, 733, 736, 739, 742, 743, 823, 830, 846,
367, 368, 369, 413, 414, 461, 525, 679, 712, 847, 856, 863, 864, 866, 869, 870, 875, 878,
725, 734, 743, 818, 820, 831, 835, 836, 838, 902, 903, 906, 908, 912, 932, 934, 937, 956,
839, 840, 863, 864, 878 965, 967, 972, 977, 983, 990, 1017, 1034,
procureur général près la cour de cassation 44, 1038, 1039, 1045, 1055, 1056, 1065, 1069,
303, 685, 686, 700, 720, 721, 722, 727, 732, 1071, 1073, 1076, 1100, 1105, 1106, 1107,
734 1109, 1114, 1130, 1131, 1135
prononcé 12, 23, 38, 66, 76, 83, 84, 85, 87, 102, 105,
rapport d’inspection 109, 134, 136, 635, 660, 664
106, 131, 139, 142, 153, 154, 155, 156, 157,
159, 160, 164, 165, 188, 241, 243, 259, 260, recours 8, 23, 29, 42, 45, 47, 48, 68, 70, 77, 79, 84,
261, 345, 348, 358, 365, 366, 380, 393, 394, 86, 89, 94, 95, 96, 102, 103, 104, 139, 148,
397, 417, 419, 421, 422, 424, 425, 426, 433, 150, 155, 157, 158, 159, 162, 165, 166, 171,
436, 438, 440, 443, 452, 453, 472, 489, 490, 176, 202, 210, 215, 233, 243, 247, 256, 260,
529, 549, 555, 557, 559, 560, 561, 588, 603, 266, 275, 280, 281, 300, 306, 322, 324, 348,
624, 625, 634, 655, 663, 822, 824, 825, 833, 352, 360, 361, 362, 364, 371, 391, 394, 396,
838, 864, 872, 913, 933, 936, 950, 958, 960, 397, 400, 405, 419, 420, 426, 434, 440, 448,
962, 967, 1024, 1059, 1084, 1086, 1096, 1123 449, 450, 454, 457, 458, 459, 460, 461, 462,
province 20, 31, 35, 45, 47, 51, 52, 53, 55, 56, 65, 74, 464, 465, 466, 473, 487, 489, 532, 533, 538,
133, 150, 164, 165, 167, 186, 260, 262, 303, 542, 552, 555, 557, 558, 559, 560, 561, 562,
318, 344, 409, 461, 476, 483, 484, 514, 515, 563, 565, 571, 576, 577, 579, 582, 583, 585,
517, 518, 523, 627, 636, 637, 639, 640, 642, 588, 597, 603, 623, 625, 626, 684, 720, 722,
645, 646, 648, 649, 650, 655, 661, 723, 917, 726, 729, 735, 739, 820, 825, 828, 829, 833,
920 834, 836, 837, 839, 851, 864, 865, 870, 875,
916, 933, 934, 935, 936, 937, 940, 943, 944,
Q 951, 956, 957, 960, 961, 982, 1007, 1026,
qualité 60, 67, 100, 105, 150, 151, 152, 171, 180, 185, 1030, 1071, 1074, 1078, 1086, 1097, 1105,
194, 218, 232, 261, 274, 275, 279, 280, 282, 1106, 1108, 1110, 1111, 1121, 1123, 1129
283, 285, 297, 298, 300, 303, 307, 308, 314, récusation 67, 68, 362, 363, 438, 475, 478, 479, 531,
317, 323, 342, 343, 344, 349, 390, 405, 408, 696, 706, 867, 942, 943, 992, 993, 1111, 1112
415, 418, 419, 429, 432, 433, 459, 484, 522, régime des établissements de garde et d’éducation
525, 526, 530, 531, 535, 539, 540, 541, 542, de l’état 11, 514
543, 550, 558, 562, 567, 585, 601, 611, 613, régime disciplinaire 11, 37, 575, 600, 601, 605, 718,
619, 637, 652, 653, 660, 664, 666, 700, 705, 719, 722, 727
708, 715, 718, 728, 734, 736, 741, 820, 824, régime disciplinaire des magistrats 11, 575, 600,
829, 833, 838, 845, 846, 851, 852, 856, 857, 605, 722
858, 865, 898, 905, 918, 919, 927, 954, 955, régime général des biens 10, 380, 399, 464
964, 979, 981, 1001, 1002, 1045, 1046, 1047, régime pénitentiaire 13, 39, 53, 136, 140, 159, 612,
1070, 1077, 1082, 1083, 1089, 1090, 1093, 613, 614, 623, 635, 636, 638, 652, 657, 658,
1094, 1116 659, 678, 680, 1123
registre 9, 84, 86, 88, 89, 90, 94, 95, 96, 99, 102, 104,
R 105, 106, 131, 135, 138, 140, 148, 159, 179,
rapport 13, 27, 49, 81, 86, 87, 92, 102, 104, 106, 109, 182, 184, 187, 188, 189, 191, 228, 230, 231,
110, 111, 128, 133, 134, 136, 140, 150, 164, 299, 301, 324, 326, 357, 382, 383, 384, 385,
175, 191, 192, 197, 229, 232, 233, 235, 247, 387, 418, 433, 454, 455, 464, 469, 471, 477,
248, 250, 255, 256, 260, 272, 276, 277, 282, 514, 515, 516, 517, 518, 558, 576, 577, 578,
284, 290, 291, 292, 293, 298, 302, 347, 361, 580, 583, 584, 588, 597, 598, 638, 639, 640,
368, 372, 383, 384, 385, 388, 416, 419, 430, 641, 642, 643, 646, 649, 651, 653, 656, 658,
431, 433, 441, 447, 453, 467, 474, 489, 490, 660, 661, 662, 666, 674, 683, 711, 736, 865,
491, 513, 517, 518, 530, 543, 569, 572, 573, 866, 883, 886, 918, 929, 930, 954, 957, 959,
582, 586, 590, 592, 593, 594, 605, 610, 611, 987
612, 613, 614, 617, 622, 629, 635, 639, 640, registre des faits non infractionnels 9, 95, 324, 577
654, 657, 658, 659, 660, 662, 664, 667, 668, registre du ministère public 184, 187, 188, 189, 191,
669, 670, 672, 673, 677, 679, 680, 683, 694, 576, 577, 580, 583
695, 709, 711, 718, 720, 722, 725, 726, 731,
1209
règlement de juges 424, 439, 454, 565, 597 606, 611, 616, 622, 625, 627, 629, 640, 643,
règlement d’ordre intérieur 277, 330, 357, 430, 433, 653, 656, 657, 660, 680, 681, 694, 709, 710,
451, 481, 515, 516, 584, 633, 644, 645, 647, 720, 722, 725, 727, 728, 735, 738, 739, 820,
648, 650, 651, 652 824, 825, 826, 827, 831, 833, 836, 837, 841,
règlement intérieur 206, 319, 416, 419, 427, 627, 845, 850, 851, 854, 862, 863, 866, 867, 868,
632, 704, 713, 873, 964, 966, 967 869, 872, 875, 878, 897, 898, 917, 919, 920,
réhabilitation des condamnés 9, 325 921, 1093
renseignements 7, 47, 100, 101, 133, 135, 141, 184, révision 15, 19, 30, 36, 38, 40, 44, 51, 58, 59, 78, 89,
185, 187, 191, 197, 225, 226, 229, 230, 231, 94, 128, 130, 131, 138, 139, 169, 371, 400,
232, 233, 234, 235, 236, 237, 239, 242, 244, 415, 425, 426, 439, 440, 441, 454, 461, 473,
247, 250, 252, 254, 271, 275, 284, 292, 296, 489, 538, 557, 560, 561, 562, 573, 577, 585,
300, 307, 308, 309, 317, 323, 348, 395, 396, 588, 597, 598, 602, 696, 701, 728, 888, 893,
408, 409, 418, 432, 467, 516, 518, 552, 563, 935, 936, 951, 960, 961, 1027, 1028, 1029,
569, 572, 574, 581, 640, 654, 655, 658, 660, 1044, 1045, 1049, 1059, 1062, 1063, 1074,
663, 666, 667, 668, 824, 825, 828, 858, 860, 1086, 1116
869, 871, 925, 926, 930, 931, 953, 976, 977,
979, 986, 995, 996, 1001, 1003, 1004, 1005, S
1011, 1013, 1016, 1019, 1022, 1030, 1032,
1033, 1036, 1037, 1038, 1040, 1054, 1063, saisie 6, 9, 10, 31, 34, 39, 41, 42, 51, 61, 69, 76, 81, 82,
1064, 1069, 1083, 1087, 1090, 1094, 1118, 83, 85, 96, 97, 112, 135, 139, 141, 145, 149,
1130 150, 151, 153, 170, 176, 189, 193, 211, 212,
renvoi 5, 12, 40, 69, 76, 78, 84, 87, 89, 106, 112, 188, 213, 214, 216, 217, 221, 225, 227, 232, 233,
213, 263, 265, 266, 270, 414, 420, 424, 425, 234, 235, 240, 242, 243, 247, 264, 266, 268,
426, 435, 439, 440, 452, 454, 475, 547, 548, 269, 270, 271, 282, 286, 287, 288, 292, 295,
551, 553, 558, 559, 560, 561, 562, 575, 576, 299, 309, 310, 311, 312, 315, 316, 317, 327,
582, 597, 618, 624, 891, 918, 923, 937, 961, 350, 353, 354, 355, 356, 357, 358, 368, 369,
976, 994, 1021, 1022, 1059, 1061, 1084, 1110, 401, 402, 403, 408, 415, 424, 425, 429, 440,
1133 446, 447, 449, 450, 455, 459, 462, 467, 534,
renvoi de juridiction 112 540, 545, 546, 549, 550, 552, 558, 561, 562,
requête civile 352, 353, 364, 421, 435, 473, 888 563, 568, 569, 579, 587, 589, 590, 598, 609,
réquisition d’information 96, 97, 176, 280, 293, 297, 611, 620, 637, 642, 651, 659, 665, 723, 816,
323, 540, 578, 579 856, 875, 890, 905, 906, 910, 911, 927, 933,
réquisitoire 7, 169, 223, 224, 318, 319, 416, 420, 421, 941, 945, 948, 950, 956, 961, 964, 982, 989,
427, 428, 429, 430, 446, 558, 608 993, 994, 997, 1004, 1005, 1012, 1014, 1020,
ressort 5, 6, 45, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 1028, 1031, 1035, 1050, 1052, 1069, 1072,
71, 73, 75, 76, 77, 78, 79, 82, 83, 89, 91, 92, 93, 1073, 1082, 1095, 1105, 1107, 1110, 1131
94, 96, 98, 100, 104, 107, 108, 109, 112, 113, saisie-arrêt 353, 354
114, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, saisie de prévenu 6, 216, 217, 221, 637, 642, 659,
123, 124, 125, 126, 127, 128, 129, 130, 131, 665
132, 133, 135, 136, 137, 138, 139, 140, 148, saisie en matière répressive 9, 327
150, 165, 172, 176, 177, 178, 185, 199, 200, saisine 42, 47, 103, 142, 151, 153, 155, 158, 206, 223,
212, 214, 215, 221, 260, 268, 271, 278, 279, 235, 240, 254, 419, 434, 457, 458, 459, 460,
280, 281, 282, 285, 296, 298, 300, 301, 302, 461, 477, 486, 489, 491, 545, 548, 549, 552,
303, 305, 306, 308, 314, 317, 324, 326, 330, 582, 862, 946, 949, 956, 961, 1106, 1110
344, 352, 354, 364, 370, 382, 383, 384, 385, secrétariat du parquet 93, 94, 174, 366
386, 387, 392, 398, 401, 405, 406, 413, 414, secrétariat permanent du conseil supérieur de la
418, 424, 432, 436, 439, 449, 451, 458, 460, magistrature 44, 192, 682, 683, 688, 690,
461, 466, 467, 468, 469, 474, 475, 476, 477, 692, 693, 694, 695, 702, 736, 737, 739, 742
480, 481, 482, 483, 484, 485, 486, 487, 492, secret de l’instruction 283, 612, 614, 858
512, 518, 523, 524, 525, 528, 530, 532, 533, section administrative 465
534, 535, 538, 539, 544, 561, 564, 569, 571, section de législation 66, 78, 80, 447
574, 575, 576, 579, 581, 582, 583, 585, 597, section judiciaire 65, 66, 71, 78, 80, 92, 262, 435,
448, 449, 451, 452, 454
1210
sentences arbitrales 15, 364, 946, 949, 950, 951, 340, 342, 343, 344, 345, 346, 347, 348, 349,
1112, 1117 350, 351, 352, 353, 354, 355, 356, 358, 359,
service de documentation 455 361, 362, 363, 364, 370, 380, 381, 382, 383,
siège ordinaire 5, 6, 63, 64, 65, 67, 72, 82, 112, 114, 384, 385, 386, 387, 388, 389, 390, 391, 392,
115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 393, 394, 395, 396, 397, 398, 399, 401, 403,
124, 125, 261, 468, 485, 492, 523, 524 404, 405, 406, 407, 408, 414, 466, 468, 469,
siège secondaire 510, 1152, 1154 470, 471, 472, 473, 474, 475, 476, 477, 478,
signalement 11, 107, 193, 207, 221, 278, 281, 282, 479, 480, 481, 482, 485, 486, 489, 491, 492,
300, 516, 571, 583, 599, 600, 654, 660, 683, 493, 494, 495, 496, 497, 498, 499, 500, 501,
684, 687, 1094, 1095 502, 503, 504, 505, 506, 507, 510, 511, 512,
statistiques 12, 616 513, 518, 524, 525, 528, 529, 530, 531, 534,
statut des magistrats 12, 13, 39, 44, 60, 108, 470, 535, 538, 549, 551, 552, 553, 556, 574, 608,
599, 600, 627, 628, 681, 700, 701, 702, 704, 625, 627, 628, 629, 630, 631, 632, 633, 634,
705, 725, 728, 734, 735 636, 637, 639, 640, 641, 642, 643, 655, 656,
succession 75, 76, 252, 388, 398, 413, 414, 1093 660, 661, 662, 684, 690, 701, 738, 820, 827,
sûreté de l’etat 5, 59, 110, 266, 565, 567, 580 836, 837, 838, 870, 891, 918, 923, 937, 941,
suspicion légitime 5, 68, 69, 112, 475, 534, 867 942, 943, 944, 948, 949, 965, 973, 983, 1081,
syndic 837, 838 1092, 1093, 1111, 1112, 1117, 1118, 1122,
1123, 1124, 1133
T tribunal de commerce 1144
tribunal de grande instance 5, 62, 63, 64, 65, 68, 69,
témoin 67, 97, 144, 145, 154, 175, 177, 293, 298, 70, 72, 76, 77, 82, 83, 84, 86, 87, 88, 89, 90, 92,
305, 346, 347, 354, 363, 425, 439, 442, 478, 113, 114, 115, 138, 139, 148, 171, 172, 173,
531, 542, 543, 549, 551, 553, 562, 579, 716, 183, 279, 280, 282, 300, 303, 355, 380, 381,
905, 928, 931, 932, 978, 999, 1000, 1001, 382, 383, 384, 385, 386, 387, 388, 393, 394,
1002, 1003, 1004, 1005, 1006, 1007, 1008, 398, 399, 405, 480, 660, 738, 820, 827, 836,
1009, 1024, 1035, 1036, 1048, 1055, 1059, 837, 838, 1092, 1093
1091, 1119 tribunal de paix 61, 63, 64, 69, 70, 76, 92, 116, 117,
tenue de registres 9, 330 118, 121, 123, 125, 135, 136, 146, 148, 169,
tierce opposition 351 170, 172, 173, 174, 185, 187, 189, 213, 270,
torture 12, 25, 29, 217, 220, 304, 612, 613, 693, 970, 355, 380, 382, 384, 385, 388, 389, 390, 391,
971, 973, 1099, 1122 392, 393, 394, 395, 396, 397, 398, 399, 661,
traducteur 142, 150, 293, 543, 918, 984, 1118 662, 701
traité relatif à l’harmonisation en afrique du droit tribunal de police 105, 168, 171, 188, 636, 637, 639
des affaires 940 tribunal du travail 474, 475, 476, 477, 478, 479
transmission 12, 41, 42, 87, 91, 96, 99, 100, 101, 102, tribunal militaire de garnison 524, 525, 528, 531,
104, 105, 110, 177, 182, 184, 185, 186, 189, 534, 538, 556
190, 198, 232, 234, 247, 293, 302, 410, 441, tribunal militaire de police 525, 528, 535, 538, 556
465, 484, 531, 561, 575, 578, 581, 610, 616, tribunaux pour enfants 11, 72, 485, 492, 507, 508,
617, 618, 619, 629, 732, 735, 911, 919, 925, 519
946, 961, 986, 1032, 1033, 1077, 1090, 1105,
1137 V
tribunal 5, 23, 61, 62, 63, 64, 65, 68, 69, 70, 71, 72, 73,
75, 76, 77, 78, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, vacances 83, 453, 682, 687, 927, 939, 1081
91, 92, 96, 97, 103, 105, 106, 113, 114, 115, vacances judiciaires 927
116, 117, 118, 121, 123, 125, 126, 127, 128, vade-mecum 7, 251
129, 130, 131, 132, 134, 135, 136, 137, 138, vagabondage et mendicité 9, 272
139, 145, 146, 148, 149, 151, 152, 153, 154, vente publique 10, 403, 404, 409, 410, 411, 412, 569
155, 156, 168, 169, 170, 171, 172, 173, 174, viol d’enfants 9, 341
179, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 189, 195, violences sexuelles 22, 142, 143, 144, 154, 693, 987,
206, 210, 211, 212, 213, 214, 227, 238, 241, 998, 1000, 1006, 1007, 1015
261, 262, 265, 266, 267, 268, 269, 270, 271, visites des lieux 145, 472
279, 280, 282, 293, 300, 303, 306, 314, 327, visites des lieux 348
1211
INDEX CHRONOLOGIQUE
Lois, Ordonnances, Décrets, Arrêtés, Circulaires,
Année Mois Pages
Instructions, Résolutions et Directives
1898 09 avril Arrêté relatif aux exécutions capitales (R.M., 1898.59) 262
1959 06 août Décret portant Code de procédure pénale (B.O., 1959, p.1934) 141
1960 07 mars Décret portant Code de procédure civile (M.C., 1960 p. 1351) 342
2009 30 mars Circulaire n°HCM/002/2009 portant profil d’un juge assesseur 570
2011 27 septembre Note circulaire n°012 sur l’exécution des décisions judiciaires 370
318
Loi organique n°13/010 relative à la procédure devant la Cour de
2013 19 février et
cassation (J.O.R.D.C., n° spécial, 20 février 2013)
414
SOMMAIRE............................................................................................................................................ 5
Arrêté d’organisation judiciaire n° 108/78 du 22 avril 1978 portant rattachement de certains districts
administratifs au ressort des tribunaux de grande instance voisins ...............................................................113
Arrêté d’organisation judiciaire n° 117/78 du 26 avril 1978 portant rattachement de certains districts
administratifs au ressort des tribunaux de grande instance voisins ...............................................................113
Ordonnance d’organisation judiciaire n° 82-044 du 31 mars 1982 portant fixation du ressort
territorial des tribunaux de grande instance de la ville de Kinshasa .............................................................114
Ordonnance n° 87-006 du 9 janvier 1987 portant création d’un tribunal de grande instance
dans le district du Nord-Ubangi .............................................................................................................................115
Ordonnance d’organisation judiciaire n° 89-131 du 3 juin 1989 portant création des tribunaux
de grande instance .....................................................................................................................................................115
Tribunaux de paix.................................................................................................................................................................. 116
Ordonnance n° 79-105 du 4 mai 1979 fixant les sièges et ressorts des tribunaux de paix
de la ville de Kinshasa................................................................................................................................................116
Annexe à l’ordonnance n° 79-105 du 4 mai 1979 fixant les sièges et ressorts des tribunaux
de paix de la ville de Kinshasa..................................................................................................................................116
Ordonnance n° 79-218 du 28 septembre 1979 fixant le siège ordinaire et le ressort des tribunaux
de paix de la ville de Lubumbashi ...........................................................................................................................117
Annexe.................................................................................................................................................................................... 117
Ordonnance n° 79-290 du 27 décembre 1979 portant création des tribunaux de paix
de la ville de Kisangani et fixation de leur siège ordinaire et de leur ressort .............................................117
Annexe à l’ordonnance 79-290 du 27 décembre 1979 portant création des tribunaux de paix
de la ville de Kisangani et fixation de leur siège ordinaire et de leur ressort..............................................117
Ordonnance n° 89-13 du 23 juin 1989 portant création des tribunaux de paix dans les territoires
de la République .........................................................................................................................................................118
Juridictions coutumières......................................................................................................................................................125
Chapitre I : Institution, composition et surveillance................................................................................................ 125
Chapitre II : Compétence des tribunaux indigènes.................................................................................................. 127
Chapitre III : Des règles de fond applicables par les tribunaux indigènes........................................................... 129
Chapitre IV : Procédure.................................................................................................................................................. 130
Chapitre V : De la révision des jugements.................................................................................................................. 131
Chapitre VI : De l’annulation des jugements.............................................................................................................. 131
Chapitre VIII : Dispositions généraleS.................................................................................................................................132
Circulaire n° 7/008/IM/PGR/2011 relative à l’inspection des territoires et au contrôle
des juridictions coutumières....................................................................................................................................133
Chapitre Ier : Observations générales.......................................................................................................................... 133
Chapitre II: Forme du rapport d’inspection judiciaire de territoire..................................................................... 134
Section 1re: Généralités.............................................................................................................................................. 134
Section 2 : Tribunal de police................................................................................................................................... 134
I. Activités.................................................................................................................................................................. 134
2. Règlements relatifs au fonctionnement et au service d’ordre intérieur................................................ 134
1231
1. Examen attentif par le magistrat instructeur dès réception des procès-verbaux et des plaintes.... 175
2. Cas où tout acte d’instruction est superfétatoire....................................................................................... 175
3. Nécessité de prescrire tel ou tel devoir d’instruction............................................................................... 175
4. Désignation d’un gardien des biens des prévenus, récupération de ses salaires et sort des biens
saisis par l’officier de police judiciaire...................................................................................................... 176
5. Désignation de tout officier de police judiciaire pour accomplir certains devoirs d’instruction..... 177
6. Langue des prévenus et les témoins, langue dans laquelle les procès-verbaux sont rédigés............. 177
Section 3: Commissions rogatoires à exécuter à l’étranger.............................................................................. 177
Section 4 : Commissions rogatoires à exécuter en dehors du parquet chargé de l’instruction............... 178
Section 5 : Mandats d’amener à exécuter en dehors du parquet chargé de l’instruction.......................... 178
Section 6 : Frais occasionnés par l’exécution des commissions rogatoires émanant de l’étranger.......... 178
Chapitre IV: Exercice de l’action publique................................................................................................................. 179
Section 1re : Inscription des affaires au registre du Ministère public................................................................ 179
Section 2 : Classement des affaires.......................................................................................................................... 182
Section 3 : Décision d’exercer les poursuites....................................................................................................... 182
Section 4 : Poursuites après proposition d’une amende transactionnelle...................................................... 183
Section 5 : Avis d’ouverture et note de fin d’instruction................................................................................... 183
Section 6 : Enfant en conflit avec la loi................................................................................................................... 184
Chapitre V : Transmission des dossiers judiciaires.................................................................................................... 184
Section1re: Constitution des dossiers et transmission au Procureur général................................................ 184
Section 2: Transmission des dossiers d’un parquet à un autre......................................................................... 185
Chapitre VI: De l’avis à donner aux autorités politiques et administratives de l’ouverture
d’une instruction à charge des membres de leur personnel ou de tiers et
de la solution intervenue..................................................................................................................................... 185
Section 1re: Informations à donner......................................................................................................................... 185
Section 2: Transmission des copies de jugements............................................................................................... 186
Chapitre VII : Renseignement à fournir par les parquets et les tribunaux de police aux parties
et aux personnes intéressées.............................................................................................................................. 186
Section 1re: Délivrance de copies et communications des dossiers répressifs............................................ 186
Section 2: Renseignements à fournir aux parties................................................................................................. 187
Section 3: Correspondance de service des membres du parquet avec des tiers......................................... 187
Chapitre VIII : Registres à tenir aux parquets............................................................................................................ 187
Section 1re: Parquet près le tribunal de paix.......................................................................................................... 187
1. Un registre du Ministère public....................................................................................................................... 187
2. Un registre dénommé « Registre autres parquets » (R.A.P.).................................................................... 189
3. Un registre dénommé « Faits non infractionnels » (RFNI)....................................................................... 189
4. Un registre des objets saisis « ROS »............................................................................................................. 189
5. Un registre d’exécution des jugements......................................................................................................... 189
6. Un registre dénommé « registre des tutelles » (R.T.)................................................................................ 189
Section 2: Parquet de grande instance.................................................................................................................... 189
Section 3: Parquet général......................................................................................................................................... 189
Section 4 : Numéros d’ordre des registres............................................................................................................ 189
1234
Circulaire n° 008/IM/002/PGR/2004 du 11 mai 2004 relative aux amendes transactionnelles .......................... 203
Circulaire n° 006/D.008/IM/PGR/2006 du 03 octobre 2006 relative à la perception des amendes
transactionnelles et autres frais de justice ..........................................................................................................206
Amnistie.................................................................................................................................................................................. 207
Loi n° 05/023 du 19 décembre 2005 portant amnistie pour faits de guerre, infractions politiques
et d’opinion .................................................................................................................................................................207
Loi du 7 mai 2009 portant amnistie pour les faits de guerres et insurrectionnels commis
dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.....................................................................................................208
Arrestation et mise en detention preventive.................................................................................................................209
Circulaire n° 5.008/IM/PGR/2011 relative à l’arrestation, à la mise en détention préventive,
à l’arrestation immédiate à l’audience ainsi qu’à l’arrestation provisoire et à la mise
en détention préventive en cas d’infraction intentionnelle flagrante..............................................................209
Chapitre 1: Arrestation et mise en détention préventive....................................................................................... 209
Section 1re: Considérations générales................................................................................................................... 209
Section 2 : Directives ................................................................................................................................................. 211
Chapitre II: Arrestation immédiate à l’audience........................................................................................................ 212
Chapitre III : L’arrestation provisoire et la mise en détention préventive
en cas d’infraction intentionnelle flagrante...................................................................................................... 212
Circulaire n° 003/D08/I.M/PGR/2005 du 05 décembre 2005 relative à l’exécution abusive
de la mesure d’arrestation immédiate....................................................................................................................214
Circulaire n° 001/D008/I.M/PGR du 31 mars 2006 relative aux nouveaux modèles
de procès-verbal de saisie de prévenu et de mandat d’arrêt provisoire .......................................................216
Circulaire n° 001/D008/I.M/PGR/2007 du 12 juillet 2007 relative aux nouveaux modèles
de procès-verbal de saisie de prévenu et de mandat d’arrêt provisoire........................................................221
Autopsie scientifique............................................................................................................................................................222
Ordonnance n° 78-179 du 26 avril 1978 portant réglementation de l’autopsie scientifique..............................222
Avis d’ouverture d’information et requisitoire du PGR...............................................................................................223
Note de service n° 003/D.028/IM/PGR/2004 du 20 juillet 2004 relative à l’avis d’ouverture
d’information et au réquisitoire du Procureur général de la République......................................................223
Blanchiment des capitaux et financement de terrorisme............................................................................................224
Loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux
et le financement du terrorisme ............................................................................................................................224
Titre Ier Des dispositions générales.................................................................................................................................225
Titre II :De la prévention et de la détention du blanchiment de capitaux...............................................................225
Titre III : De la prévention et de la détention du financement du terrorisme........................................................225
Titre IV :Des mesures coercitives.....................................................................................................................................225
Titre V :De la Coopération Internationale......................................................................................................................226
1236
Loi n° 08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration
des provinces...............................................................................................................................................................321
Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement
des entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les provinces................................321
Circulaire n° 005/D.008/PGR/89 du 13 septembre 1989 relative à l’exercice des poursuites contre
les anciens membres du Conseil législatif ............................................................................................................322
Requisition d’informations..................................................................................................................................................323
Note de service n° D.008/I.M/27/PGR/SEC du 22 novembre 2003 relative aux réquisitions
d’information aux banques........................................................................................................................................323
Circulaire n° 001 du 26 août 2009 portant interdiction du recours aux réquisitions d’informations
aux fins de déguerpissement des personnes........................................................................................................324
Circulaire n° 002/2009 du 24/09/2009 interdisant l’instruction des dossiers inscrits au registre
des