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Niveau I
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Dr. TOUAIBA TIRMOU Alice
Indications Bibliographiques
-AKUETE PEDRO SANTOS, et Jean YADO TOE, OHADA, Droit commercial général,
collection Droit uniforme africain, JURISCOPE, 2002 ;
-Josette NGUEBOU, Le Droit commercial général dans l’Acte uniforme OHADA, 1998,
PUA ;
-Mamadou KONE, Le nouveau droit commercial des pays de la zone OHADA, comparaisons
avec le droit français, LGDJ, 2003 ;
- Alain FENEON et Jean René GOMEZ, OHADA Droit commercial général, commentaires,
1999, FFA ;
-Paul Gérard POUGOUE et Sylvain SOREL KUATE TAMEGHE, Les grands arrêts de la
CCJA, l’Harmattan, 2010 (identifier les décisions phares de la CCJA) ;
-Jack BUSSY, Droit des affaires, 2e édition, Presse de Science Politique et Dalloz, 2004 ;
-Yves GUYON, Droit des affaires, Droit commercial général et des sociétés, 11e édition,
2001, Tome 1.
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INTRODUCTION GENERALE
Il importe de préciser la place prépondérante d’un texte de type nouveau institué dans
le domaine des affaires : l’Acte uniforme OHADA portant Droit commercial général
(AUDCG). En effet, faisant suite au Traité de l’OHADA signé le 17 octobre 1993 à Port-
Louis en Ile-Maurice entré en vigueur en 1995, il a été adopté un Acte Uniforme spécialement
conçu pour régir le DCG. A cet effet, le premier texte est entré en vigueur le 1 er Janvier 1998,
mais pour des raisons diverses dont son inadaptation aux activités visées, celui-ci a été
modifié et remplacé par un second A.U adopté le 15 décembre 2010 à Lomé au TOGO.
Ainsi présenté, il conviendra pour une bonne maitrise de la matière d’aborder les actes
de commerce et les principaux acteurs (première partie) ainsi que le fonds de commerce et les
principaux contrats commerciaux règlementés (deuxième partie).
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CHAPITRE I- LES ACTES DE COMMERCE
La nature civile ou commerciale du gage dépend de celle du contrat car il s’agit d’un
contrat garantissant l’exécution d’un autre contrat qui est généralement un contrat de prêt
(contrat principal).La règle commerciale s’applique si le contrat principal est commercial pour
le débiteur. Le gage civil est régi par les articles 2073 à 2084 du code civil, alors que le gage
commercial est régi par les dispositions de l’Acte uniforme portant Droit Commercial
Général. La différence entre les 2 types de gage existe aussi bien au niveau de la constitution
que de l’exécution.
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-au plan de la constitution du gage, alors que le gage civil est subordonné au-delà de la
somme de 5000 fcfa à la rédaction d’un écrit, cette exigence n’existe pas dans le gage
commercial.
-au plan de l’exécution, lorsque le gage est commercial, le créancier gagiste (bénéficiaire du
gage) faute de paiement par le débiteur est dispensé de s’adresser à la justice pour obtenir la
mise en vente du bien. Une simple signification avec délai de 08 jours est suffisante, alors
qu’en matière civile, le créancier ne saurait obtenir la mise en vente du bien sans s’adresser à
la justice.
En matière commerciale, les preuves sont gouvernées par des règles générales qui
admettent quelques restrictions.
Sur le plan général, l’art 5 de l’AUDCG est clair et précisément son al 1er : « Les actes
de commerce se prouvent par tous moyens même par voie électronique à l’égard des
commerçants ». L’expression « tous moyens » signifie que l’on peut faire recours à divers
procédés pour prouver l’existence d’un acte de commerce : écrits, témoins, téléphone, fax,
télécopie… (libertés des preuves). Cette latitude s’oppose aux méthodes de Droit civil selon
lesquelles la preuve des actes juridiques doit être rapportée par écrit dès lors que l’intérêt du
litige porte sur une somme supérieure à 5000 FCFA.
En marge des intérêts résultant des textes, d’autres intérêts ont pour fondement la
coutume commerciale. Ce sont la solidarité et la mise en demeure.
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Concernant la solidarité, à la suite d’une coutume bien ancrée en matière
commerciale, les commerçants qui ont concouru au même acte sont solidaires du paiement ;
cette solidarité est présumée et n’a pas à être prouvée. En droit commun (en matière civil) par
contre, précisément à l’article 1202 du code civil, cette solidarité doit nécessairement et
obligatoirement être prouvée.
Ce sont des actes qui sont dits commerciaux même s’ils sont accomplis en dehors
d’une entreprise commerciale. L’article 3 de l’AUDCG définit l’acte de commerce par nature
comme l’acte par lequel une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit
ou qu’elle acheté ou par lequel elle fournit des prestations ou des services avec l’intention
d’en tirer un profit pécuniaire.
La présentation des actes de commerce par nature commence par l’achat des biens meubles
ou immeubles en vue de leur revente. Cette opération portant sur l’acte de commerce par
excellence, la distingue des autres catégories d’acte de commerce par nature.
Trois conditions doivent être réunies ici : l’achat, l’achat d’un bien meuble ou
immeuble et la revente du bien.
1-L’achat ou la production
Au sens du DCG, l’achat ne doit pas être entendu simplement comme une acquisition
moyennant un prix payable en argent. En visant l’achat, le législateur a voulu englober tous
les modes d’acquisition avec contrepartie. C’est la raison pour laquelle on exclut de ce cercle,
toute acquisition à titre gratuit notamment par donation, succession ou par legs. Autrement
dit, le bénéficiaire d’une libéralité qui la met en vente n’accomplit pas un acte de commerce.
La nécessité de l’achat amène à exclure aussi du domaine du Droit Commercial, les activités
suivantes :
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-les productions intellectuelles. A cet effet, l’auteur d’une œuvre littéraire ou artistique
(sculpteur, musicien, peintre…) qui vend son œuvre ne fait pas d’acte de commerce. Par
contre l’éditeur ou le producteur de ces œuvres accomplit les actes de commerce (parce qu’il
spécule/cherche un bénéfice sur cette activité c’est-à-dire s’entremet entre le public et
l’auteur).
-les activités des professions libérales. Les membres des professions libérales ne sont pas
considérés comme accomplissant des actes de commerce parce qu’ils accomplissent des
prestations d’ordre intellectuel. Ceci est valable notamment pour les huissiers, les notaires, les
avocats, les architectes, les médecins, etc. Ceux-ci ont plutôt la qualité d’entreprenant.
Par contre les pharmaciens d’officine qui achètent et revendent accomplissent des
actes de commerce contrairement aux pharmaciens de laboratoire qui n’achètent pas mais
peuvent vendre leurs produits.
L'opération d'achat pour revendre doit avoir pour objet les meubles corporels (denrées,
marchandises, etc.) ou incorporels (créances, brevet d'invention, fonds de commerce, etc.) ou
les immeubles.
3-L'intention de revendre
L’achat n’est acte de commerce que s’il a été effectué en vue de la revente. Il s’agit de
la revente avec ou sans transformation. L’intention de revente suffit. Il y a acte de commerce
même si la revente n’a pas pu se réaliser (produits périssables) ou si elle n’a pas été suivie de
bénéfices (produits démodés).
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Ce sont des actes qui sont commerciaux non en raison de leur nature mais en vertu de
la forme qu’ils revêtent. Ces actes qui ne visent pas à conférer la commercialité à leurs
auteurs, mais uniquement à faire appliquer le Droit Commercial sont régis par l’art. 4 de
l’AUDCG qui en donne 3 variétés (ou instruments de paiement) : la lettre de change ; le billet
à ordre ; le warrant
Encore appelée traite, la lettre de change est un écrit rédigé sous forme de lettre par
lequel une personne, le tireur donne l’ordre à une autre personne, le tiré, de payer une somme
déterminée à une troisième personne appelée bénéficiaire ou preneur.
B- LE BILLET A ORDRE
C-LE WARRANT
C’est une forme de billet à ordre souscrite par un commerçant et garantie par des
marchandises déposées dans un magasin général ou qu’il s’engage à garder par devers lui. Au
même titre que le billet à l’ordre, le warrant est un acte de commerce par la forme parce qu’il
est utilisé pour des transactions dans le domaine commercial.
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lien avec son activité professionnelle. Sur la base de ces critères, la jurisprudence a estimé
que, pourraient avoir la qualité d’acte de commerce par accessoire :
*quasi-contrats
Ce sont ceux qui ont un caractère hybride c’est-à-dire un caractère commercial pour
l’une des parties et civil pour l’autre. Exemple : L’achat d’un téléphone portable par un
étudiant a un caractère civil pour celui-ci et commercial pour le commençant dans la mesure
où ce dernier l’a au préalable acheté en vue de sa revente. La question se pose de savoir, quel
est le régime juridique des actes mixtes ? Quel droit leur appliquer ? La réponse est dominée
par un principe (A) qui admet toutefois quelques nuances (B).
D’après le principe, il faut autant que possible appliquer au commerçant les règles de
Droit commercial et au civil les règles de Droit civil. Ceci est vrai par rapport à la juridiction
compétente, aux modes de preuve et aux modes d’exécution. (Chacun doit devoir appliquer
son droit selon la qualité du demandeur ou du défendeur).
1- La compétence du tribunal
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La détermination du tribunal compètent est fondée de la qualité de défendeur (celui
contre qui l’action est intentée). Si c’est le civil qui est défendeur, le caractère civil de l’acte
domine et Il ne peut être assigné que devant le tribunal civil. Par contre si c’est le
commerçant qui est défendeur, le civil a une option. : Il peut poursuivre le commerçant soit
devant le tribunal de commerce soit devant le tribunal civil (parce que devant le commerçant
a deux vies : commerciale et civile alors que le civil n’est que civil).
En droit camerounais, une même chambre est chargée de connaitre des affaires civiles
et commerciales. Mais en fonction de la nature du litige, de la qualité de défendeur, l’on
applique l’un ou l’autre droit.
En matière commerciale, la preuve des contrats est libre alors qu’en matière civile, elle
obéit à un formalisme bien établi.
En matière d’acte mixte, le système est bien plus complexe. Pour la jurisprudence qui
a fait une application de la théorie défendue par THALLER, il y a indivisibilité entre la
juridiction et la preuve. Plus concrètement, si le litige est soumis à un tribunal civil, la preuve
doit aussi s’effectuer conformément au droit civil. Mais si le civil a exercé son droit d’option
en saisissant le tribunal de commerce, il conserve la latitude d’apporter la preuve de ses
allégations en utilisant tantôt, les techniques du droit commercial, tantôt celles du droit civil.
Cependant, à partir du moment où il aurait choisi le terrain du droit civil, le commerçant a le
droit de se défendre en utilisant les techniques du droit civil (S’il choisit le terrain
commercial, le commerçant se défend avec les techniques commerciales).
Dans certaines hypothèses, il n’est pas possible d’appliquer les solutions dualistes,
c’est-à-dire le droit commercial pour une partie et le droit civil pour l’autre. Il en est ainsi à
propos de la prescription et de la clause compromissoire.
Il s’agit d’une clause insérée dans un contrat et à travers laquelle les parties au litige
éventuellement né doivent porter celui-ci devant un arbitre et non devant un juge. Une telle
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clause, susceptible d’être utilisée dans un contrat civil ou dans un contrat commercial n’est
pas admise en matière d’acte mixte (au cas où les parties désirent passer par un arbitre, il faut
un compromis).
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CHAPITRE II - LES PRINCIPAUX ACTEURS
Avec l’Acte uniforme de 1998, seuls les commerçants étaient considérés comme des
acteurs. Ce n’est qu’après la révision de l’AU portant DCG consacré le 15 décembre 2010 à
Lomé au Togo, que le législateur a intégré un nouveau statut : celui de l’entreprenant. Ce sont
ces 2 types de professionnels qui constituent aujourd’hui les principaux acteurs dans le cadre
de l’AUDCG. Ils demandent à être examinés l’un après l’autre.
SECTION 1 - LE COMMERCANT
A partir des dispositions de l’art 2 précité, force est de noter que pour avoir la qualité
de commerçant, il faut accomplir les actes de commerce par nature et le faire à titre
professionnel.
Les Actes de Commerce par nature sont ceux présentés à l’art 3 de l’AU et dont
l’étude a été faite plus haut. Cette exigence exclut l’accomplissement des Actes de
Commerce par la forme et des Actes de Commerce en vertu de la théorie de l’accessoire (un
morceau de bois jeté dans l’eau ne sera jamais poisson). Ce n’est pas l’acte qui confère une
qualité à une personne. Ces actes ne visent pas à conférer la commercialité à leurs auteurs,
mais uniquement à faire appliquer le Droit Commercial.
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L’art 2 de l’AUDCG n’évoque pas de façon expresse cette condition. Mais elle mérite
d’être retenue comme complétant celles énumérées. En effet, le commerçant doit être entendu
non seulement comme une personne qui accomplit les Actes de Commerce par nature à titre
professionnel, mais également comme une personne qui assume les risques de son
exploitation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le commerçant est classé parmi les
professionnels dits indépendants.
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1-Les incompatibilités
-les experts comptables, les comptables agréés, les commissaires aux comptes, les
commissaires aux apports, les conseillers juridiques et courtiers maritimes.
-plus généralement toute profession dont l’exercice fait l’objet d’une règlementation
interdisant le cumul de cette activité avec l’exercice d’une activité commerciale.
2-La déchéance
Plusieurs hypothèses de déchéances ont été envisagées par l’AUDCG en son art 10. Il
s’agit de :
-L’interdiction générale, définitive ou temporaire prononcée par une juridiction de l’un des
états membres de l’OHADA, que cette interdiction soit prononcée comme sanction principale
ou peine complémentaire
-La condamnation définitive à une peine privative de liberté pour un crime de droit commun
ou à une peine d’au moins 3 mois d’emprisonnement non assortie de sursis pour un délit
contre les biens ou une infraction en matière économique ou financière.
3-Les interdictions
Ce sont des prohibitions faites par rapport à l’exercice de certaines activités. Les motifs
sont variées : l’ordre public, la moralité publique, la santé publique….. Ainsi, la vente de
certains produits pharmaceutiques est interdite, des stupéfiants, des corps humains, certaines
boissons, etc.
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B-LES RESTRICTIONS AYANT POUR BUT LA PROTECTION
DE CERTAINES PERSONNES
L’exercice d’une activité commerciale par certaines personnes pose quelques problèmes
particuliers. Ce particularisme peut être dû aux facultés mentales de l’intéressé, à son âge, à
son statut matrimonial ou à sa nationalité.
En fonction du degré d’altération des facultés mentales d’un majeur, celui-ci peut être
soumis à un régime de tutelle ou à un régime de curatelle.
Les incapables majeurs en tutelle sont ceux dont les facultés mentales sont altérées à
tel point qu’ils ont besoin d’être représentés de manière continue pour les actes de la vie
civile. Si une telle incapacité est déclarée alors qu’il est déjà commerçant, son fonds de
commerce est soit vendu soit cédé à un tiers, soit mis en location-gérance (par ses proches).
Les incapables majeurs en curatelle sont ceux qui ont simplement besoin d’être
assistés pour les actes de la vie civile. Ils restent donc à la tête de leurs affaires, le rôle
curateur consistant simplement à les orienter.
L’AUDCG de 2010 a considérablement allégé les exigences. Aux termes de son art 7,
il est clairement indiqué que le mineur, sauf s’il est émancipé ne peut avoir la qualité de
commerçant ni effectuer des actes de commerce. La seule condition désormais requise est
l’émancipation. On sait que le mineur est émancipé de plein droit par le mariage ; Il l’est par
ses parents lorsqu’il a 16 ans révolus, s’il est sans père ni mère, il peut être émancipé par le
conseil de famille, mais à l’âge de 18 ans révolus (tout ceci par une lettre adressée au
président du tribunal compétent).
En plus des conditions à caractère général présentées, les étrangers qui désirent exercer
une activité commerciale au Cameroun sont astreints à une condition supplémentaire :
l’obtention d’un agrément préalable délivré par le ministère en charge du commerce. Mais, il
est possible qu’un étranger exerce son activité commerciale au Cameroun sans agrément si les
camerounais ont la latitude d’exercer l’activité commerciale dans les pays de ceux-ci sans
agrément : on parle de la réciprocité.
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PIII -LES PRINCIPALES OBLIGATIONS PROFESSIONNELLES DU
COMMERÇANT
A- LE PATRIMOINE DU COMMERÇANT
L’on peut définir le patrimoine comme un ensemble (de biens) d’une personne. Le
commerçant a nécessairement un patrimoine constitué de l’actif et du passif. La particularité
du commerçant, personne physique est qu’il a un seul patrimoine comportant l’ensemble de
ses actifs et de ses passifs. La conséquence en est qu’il répond nécessairement sur la totalité
de son patrimoine, des dettes qu’il contracte à l’occasion de l’exercice de sa profession (son
patrimoine est le gage de tout bien du commerçant. Il peut être saisi pour cause d’unicité du
patrimoine).
-il faut éviter de faire croire à une société notamment par l’emploi des mots « et
compagnie » ;
-il faut éviter de causer un préjudice à un tiers notamment à travers la confusion créée.
C- LE DOMICILE COMMERCIAL
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E- L’OUVERTURE D’UN COMPTE BANCAIRE
F- L’IMMATRICULATION AU RCCM
Tout commerçant a l’obligation de tenir dans son propre intérêt et pour des raisons
d’intérêt général un certain nombre de documents généralement utilisés comme moyens de
preuve à l’occasion d’éventuel procès.
Certains documents encore appelés livres sont obligatoires et d’autres facultatifs. Les
livres obligatoires sont :
-Le livre journal : c’est un livre dans lequel sont récapitulées et enregistrées opération par
opération et jour après jour les activités commerciales. Exemple : achat de marchandises,
paiement de facture, de salaire, etc.
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-Le grand livre : c’est celui dans lequel le commerçant mentionne séparément les différents
comptes individuels de chaque client ou de chaque fournisseur.
-Le livre d’Inventaire : c’est celui dans lequel est inscrit annuellement le bilan des éléments
actifs et passifs du commerçant. Dans ce livre, le commerçant est tenu d’arrêter l’ensemble de
ses comptes en vue d’établir son bilan et le compte de ses pertes et profits.
En plus des livres obligatoires, le commerçant a la latitude d’exercer tout autre livre de
nature à lui permettre de mener à bien son activité. Exemple : créer le livre de caisse qui est
un document dans lequel peuvent figurer les entrées et sorties en numéraires (en argent).
Les livres de commerce peuvent servir comme éléments de preuve à l’occasion d’un
procès dans lequel se trouve impliqué un commerçant. On dit qu’ils ont une « force
probante ». Cette force a un régime juridique variable selon les modalités de présentation du
titre en justice.
-Lorsque les livres de commerce sont invoqués contre celui qui les a tenus (commerçant), les
livres font entièrement preuve contre lui.
-Les livres de commerce peuvent aussi être invoqués par la personne qui les a tenus. Si les
deux parties sont des commerçants, chacun d’eux a la latitude d’apporter la preuve contre son
adversaire en se fondant sur son propre livre de commerce, à condition que celui-ci soit
régulièrement tenu (art 15 de l’AUDCG). Si le livre de commerce est invoqué contre un, il
n’aura aucune force probante dans la mesure où le non-commerçant se trouve dans
l’impossibilité de se défendre contre les livres du commerçant. Il s’ensuit alors que les parties
doivent faire usage des techniques de preuve du Droit civil.
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L’acquisition de la qualité d’entreprenant suppose une déclaration d’activité et la
satisfaction d’autres conditions laissées à la compétence de chaque législateur national
L’unique condition consiste à faire une simple déclaration. L’entreprenant est tenue
d’accomplir une formalité spéciale dénommée déclaration d’activité au RCCM. Cette
déclaration s’effectue d’après l’art 62 de l’AU, au moyen d’un formulaire prévu à l’art 39 de
l’AU précité qui indique soigneusement que la déclaration peut se réaliser au moyen d’un
support papier ou par voie électronique. Les éléments à fournir lors de la déclaration d’activité
sont énumérés aux articles 62 et 63 de l’AU (nom, prénom, etc). En comparant ces éléments
avec ceux que produit un commerçant personne physique lors de son immatriculation au
RCCM, le constat est qu’elles sont allégées par rapport aux informations demandé désirant
accéder à la profession de commerçant qui semble être plus rigide.
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en distinguant les règlements en espèce des autres modes de règlement d’une part, la
destination et le montant de ses emplois d’autre part (il s’apparente au livre journal).
Pour ce qui est des autres obligations, l’art. 30 de l’AUDCG souligne en son alinéa 7
que chaque Etat partie a le droit d’édicter des obligations professionnelles supplémentaires
pour l’entreprenant. Tout ce qui est recommandé est que ces obligations soient fixées dans
l’optique d’inciter le maximum de professionnels à adhérer audit statut. Il doit en être ainsi en
matière d’imposition fiscale, d’assujettissement aux charges sociales ou d’autres obligations.
Pour plus de précision par rapport au statut de l’entreprenant voir Athanase FOKO,
« la consécration d’un nouveau statut professionnel dans l’espace OHADA : le cas de
l’entreprenant » dans la revue de la recherche juridique droit prospectif. Aix-Marseille,
France, 2012 n°03.
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DEUXIEME PARTIE : LE FONDS DE COMMERCE ET LES PRINCIPAUX
CONTRATS COMMERCIAUX REGLEMENTES
Dans le nouvel AUDCG du 15 décembre 2010, le fonds de commerce est régi par les
articles 135 à 168. D’après l’article 135 définit la notion de fonds de commerce comme un
ensemble de moyens qui permettant au commerçant d’attirer et de conserver la clientèle. Par
rapport à cette définition, on peut mener une double étude, l’une consacrée aux éléments et à
la nature du fonds de commerce (section I), l’autre à l’exploitation et à la disposition du fonds
de commerce (section II).
1-La clientèle.
Dans son sens littérale, la clientèle renvoie à diverses réalités : ensemble des clients d’un
praticien (avocat), ensemble de personnes qui fréquente habituellement un milieu d’exécution
du bail, le fait d’être client, le fait d’acheter, ensemble d’acheteurs, etc.
Dans son sens juridiques, on peut retenir de la clientèle que c’est un ensemble de
personnes qui sont en relation d’affaire avec un commerçant dont ils acquirent la marchandise
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ou requirent les services. De façon générale, la clientèle suppose une certaine stabilité, c’est la
raison pour laquelle elle est différente de l’achalandage (passer à côté d’un magasin et
admirer les produits ou acheter que de manière exceptionnelle). En effet l’achalandage est une
sorte de clientèle de passage. Elle est constituée par l’ensemble des personnes attirées par la
commodité ou la proximité de l’établissement.
3-L’enseigne
C’est un signe extérieur qui permet d’individualiser un fonds de commerce. Elle peut
être constituée par un nom de personne qui n’est pas nécessairement celui de l’exploitant.
Elle peut par ailleurs être constituée par une dénomination de fantaisie. Elle peut par ailleurs
être constituée par un emblème (Ex : la vache qui rit), par une appellation rappelant
l’emplacement du commerce (Ex : call box du petit marché), ou enfin par une image à l’instar
de celle d’un animal.
Dans les éléments incorporels, on peut avoir : le droit au bail, les licences
d’exploitation, les propriétés industrielles.
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Le fonds de commerce étant constitué de la clientèle en tant qu’élément central, il
constitue un bien incorporel (parce que la clientèle est incorporelle). De même il a une nature
mobilière dans la mesure où ses éléments constitutifs excluent les immeubles. Il a enfin une
nature commerciale car il est mis sur pied dans l’optique d’exploiter une action commerciale.
Ainsi, le fonds de commerce fonds de commerce est un meuble incorporel de nature
commerciale.
Une fois constitué, le fonds de commerce doit être exploité en vue d’attirer et de
conserver la clientèle qui y est attachée. Mais pour une raison quelconque, le titulaire du fonds
peut être amené à le céder à une tierce personne. Ceci pose le problème de la disposition du
fonds de commerce.
Le fonds de commerce peut être exploité, soit directement, soit de façon indirecte à
travers le procédé dit de la location gérance
Le plus souvent, cette exploitation est assurée à titre personnel par le commerçant.
Mais, elle peut aussi être assurée par un gérant salarié.
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propriétaire du fonds de commerce, attribue la gestion à une personne physique ou morale,
qui l’exploite à ses risque et périls. Une telle convention a ses conditions et ses effets.
S’appliquant au fonds de commerce l’art 141 de l’AUDCG ajoute que la personne qui
concède une location-gérance doit avoir exploité pendant 2 ans au moins en qualité de
commerçant, le fonds mis en gérance. Ce délai peut être réduits par le président de la
juridiction compétente, notamment lorsque la personne apporte la preuve qu’elle s’est trouvée
dans l’impossibilité d’exploiter son fonds personnellement ou par l’intermédiaire des
préposés.
Cette exigence fixée à l’art 141 ne s’appliquent pas lorsqu’un fonds de commerce doit
être mis en location-gérance par l’ETAT, les collectivités territoriales décentralisées, les
établissements publics ou les incapables en ce qui concerne le fonds dont ils était propriétaire
avant la survenance de leur incapacité, par les héritiers ou légataire d’un commerçant décédé
en ce qui concerne le fonds exploité par ce dernier et enfin par les mandataires de justice
chargés à quelque titre que ce soit de l’administration d’un fonds de commerce.
On peut relever des effets entre les parties et à l’égard des tiers.
Le locataire-gérant est tenu de payer les loyers ou les redevances prévues, de continuer
les contrats de travail qui avaient été conclus. Il ne peut disposer du fonds, le vendre ou le
donner en nantissement (en garantie). Le contrat étant conclu intuitu personae, il ne peut sous-
louer le fonds à une autre personne ni le céder à un tiers sans l’accord du bailleur.
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dans sa jouissance, ni lui faire concurrence (par exemple ouvrir un même fonds de commerce
à côté). Il ne peut modifier unilatéralement les conditions d’exploitation prévues au contrat
initial.
En tant que contrat, la vente fonds de commerce doit en principe respecter les
règles du droit commun contenu à l’article 1108 du CC (consentement, capacité, objet, cause),
sous réserve des règles spécifiques à l’exercice de certaines activités commerciales.
Aux termes de l’art. 149 de l’AUDCG, la vente d’un F.C peut être réalisée soit
par un acte sous-seing privé, soit par acte authentique (les parties ont le choix). En tout état de
cause, le contrat de vente d’un fonds de commerce doit préciser :
-pour les personnes physiques : l’état civil complet du vendeur et de l’acheteur (nom, date lieu
de naissance, domicile…). Pour les personnes morales : leur nom, (leur dénomination sociale)
leur forme juridique, l’adresse de leur siège ;
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-s’il y a lieu l’origine du fonds au regard du titulaire qui a précédé le vendeur ;
-le chiffre d’affaires réalisé au cours de chacune des trois dernières années d’exploitation ;
-les résultats commerciaux réalisés pendant la même période (est-ce qu’on a gagné ou perdu) ;
-le bail annexé à l’acte avec l’indication de sa date, de sa durée, du nom et l’adresse du
bailleur et du cédant s’il y a lieu ;
Si le vendeur est payé en totalité, il est tenu de mettre le fonds cédé à la disposition
de l’acheteur à la date prévue dans l’acte de cession. Dès lors que le fonds est cédé il est tenu
d’assurer à celui-ci une possession paisible de la chose vendue (ne pas le gêner dans la
jouissance de l’exploitation et le garantir contre les droits que d’autres personnes
prétendraient faire valoir sur le fonds vendu). Si le vendeur n’est pas payé, il a le droit de
demander la résolution de la vente conformément au droit commun.
Celui-ci a pour principal objectif de payer le prix au jour et lieu fixés dans l’acte de
vente entre les mains du Notaire ou de l’établissement bancaire désigné d’un commun accord
par les parties. L’acheteur a également l’obligation de continuer les contrats de travail avec le
personnel qui exerce son activité dans le cadre du fonds de commerce (art 42 du code du
travail sauf s’il y a amélioration du fonds de commerce et que le personnel n’est plus
qualifié). L’acquéreur peut demander la résolution de la vente s’il découvre des vices-cachés.
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CHAPITRE II- LES PRINCIPAUX CONTRATS COMMERCIAX REGLEMENTES
Les principaux contrats commerciaux organisés par l’AUDCG sont le bail à usage
professionnel (section I) et la vente commerciale (section II).
-Locaux accessoires dépendant d’un local ou d’un immeuble à usage commercial, industriel,
artisanal ou à tout autre usage professionnel à la condition si ces locaux appartiennent à des
propriétaires différents, que la dépendance ait été construite pour le même but que le
principal.
-Terrains nus sur lesquels ont été édifiés avant ou après la conclusion du bail, des
constructions à usage industriel, commercial ou à tout autre usage professionnel avec le
consentement exprès du propriétaire.
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Avant l’entrée en vigueur du droit OHADA, une certaine confusion régnait en matière
d’exécution du bail. Le législateur a apporté à cet effet des clarifications aussi bien par rapport
à la durée du bail qu’au montant du bail.
-la durée du bail : la nouvelle législation prévoit aux articles 103 et 104 de l’AU DCG
que le contrat peut être à durée déterminée ou indéterminée. Tout dépend de la volonté des
parties. A défaut de précision à cet effet, le bail est réputé conclu pour une durée
indéterminée.
Lorsque les parties ne parviennent pas à s’entendre par rapport au montant du loyer
révisé, il appartient au juge de le fixer. A cet égard, il prend en considération un certain
nombre d’éléments dont : le lieu de situation des locaux, leur superficie, leur état de vétusté
(neuf ou vieux) et le prix des loyers commerciaux courant pratiqués dans le voisinage pour
des locaux similaires.
- L’obligation de délivrance : c’est la mise des lieux ou des locaux à la disposition du preneur
en vue de sa jouissance. L’objectif de délivrance s’exécute par rapport à l’ensemble de la
matière convenue entre les parties, c’est-à-dire la chose elle-même et les accessoires,
indispensables à son utilisation. En cas de contestation sur l’exécution de cette obligation, il
appartient au bailleur de prouver qu’il a satisfait intégralement à son objectif.
-L’obligation d’entretien : le bailleur est tenu de faire procéder à ses frais dans les lieux loués
à toutes les grosses réparations devenues nécessaires et urgentes.
-La garantie des troubles de jouissance : le bailleur est responsable envers le preneur du
trouble de jouissance survenu de son fait ou du fait de ses ayants-droit ou de ses préposés.
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- L’obligation de payer le loyer : une fois le contrat de bail régulièrement conclu entre les
parties, le preneur est tenu de payer le loyer aux termes convenus, entre les mains du bailleur
ou celles de son représentant désigné au bail. L’art 112 alinéa 2 de l’AUDCG ajoute que le
paiement peut être effectué par correspondance ou par voie électronique.
-L’obligation d’exploiter les locaux donnés à bail en bon père de famille et conformément à la
destination prévue au bail au risque de la résiliation du bail.
-L’obligation de conserver les lieux loués : le preneur est tenu des réparations d’entretien. Il
répond des dégradations ou des dommages dus à un défaut d’entretien au cours du bail. Mais,
il ne répond pas des cas où les dégradations et les dommages résulteraient des situations de
force majeure ou de vétusté.
Sans avoir nécessairement un contenu identique, les prérogatives du preneur trouvent leur
terrain de prédilection en matière de cession et de sous-location.
a)-La cession du bail est l’acte par lequel le titulaire du bail appelé cédant en transmet le
bénéfice à un tiers appelé cessionnaire soit moyennant un prix. Selon l’art 118 de l’AUDCG,
toute cession du bail doit être portée à la connaissance du bailleur par signification d’huissier
de Justice ou notification par tout autre moyen écrit mentionnant l’identité complète du
cessionnaire, son adresse et éventuellement son numéro d’ immatriculation au RCCM. A
défaut d’accomplissement de ces formalités, la cession est inopposable au bailleur lequel
dispose d’ailleurs, même en cas de notification, d’un délai d’un mois pour s’y opposer (cela se
justifie par l’intuitu personae).
b)-La sous-location du bail quant à elle consiste pour un locataire principal à devenir à
son tour bailleur et à recevoir d’une autre personne, le sous-locataire, un loyer alors qu’il
continue à payer le loyer principal au propriétaire du local. La sous-location peut être totale
ou partielle. En matière civile, elle est autorisée (article 1717 code civil) mais en matière
commerciale sauf stipulation contraire, elle est interdite. La raison est simple : il est possible
qu’elle aboutisse à la fixation d’un sous- loyer supérieur au loyer principal, procurant par
conséquent au preneur un profit injustifié (enrichissement sans cause. On interdit de spéculer
sur le dos du bailleur).
Lorsque les parties concluent un bail de nature commerciale, c’est généralement avec
une indication précise du type d’activité à exercer dans les locaux loués. Le locataire se doit
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alors de respecter la désignation prévue au bail. Il ne peut en principe, procéder à une
modification ou à un changement de ladite désignation. En réalité se pose le problème de la
déspécialisation du bail qui reçoit des solutions variables selon qu’elle est partielle ou totale :
-La déspécialisation totale ou renforcée ou générale est celle dans laquelle le locataire
choisit de changer complètement la nature de l’activité exercée. Dans la législation OHADA,
cette situation est possible à condition que le preneur obtienne l’accord préalable du bailleur.
Plus précisément, l’article 113 alinéa 3 de l’AUDCG dispose à cet égard en cas de
changement de l’activité prévue au contrat, que le preneur doit obtenir l’accord préalable et
exprès du bailleur qui peut s’y opposer pour des motifs sérieux. Si les deux ne s’entendent
pas, il appartient au juge de trancher.
Le régime juridique applicable ici est organisé par les dispositions des articles 235 à
237 de l’AUDCG. Selon le premier texte qui procède par exclusion, les dispositions prévues
ne s’appliquent pas : -1) aux ventes de marchandises achetées pour un usage personnel,
familial ou domestique à moins que le vendeur à un moment quelconque avant la conclusion
du contrat n’ait pas su que ces marchandises étaient achetées pour un tel usage.
Toujours, dans le sens de la précision des matières non régies par les règles applicables
à la vente commerciale, l’article 236 de l’A.U ajoute que sont également exclus dudit régime :
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1-les ventes aux enchères ;
2-les ventes sur saisie ;
3-les ventes de valeurs mobilières, d’effet de commerce ou de monnaie ;
4-les mobilisations et autres opérations sur créance ou instrument financier ;
B- LE CHAMP TERRITORIAL
Sauf stipulation conventionnelle contraire, le contrat de vente commerciale est régi par
les dispositions prévues de l’A.U dès lors que les contractants ont le siège de leurs activités
dans l’un des Etats parties à l’OHADA ou lorsque les règles du Droit international privé
conduisent à l’application de la loi d’un Etat partie. Plus précisément le Droit OHADA de la
vente commerciale est en principe applicable dès lors que les parties ont leurs établissements
respectifs dans au moins l’un des Etats de l’espace OHADA. Rien n’empêche toutefois que
les parties conviennent de la loi applicable en écartant le Droit OHADA au profit d’une autre
législation.
Deux principes sont affirmés par le législateur OHADA par rapport à la négociation
contractuelle.
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Au total, la formation du contrat de vente passe par une négociation au cours de
laquelle chacune des parties doit montrer sa bonne volonté d’aboutir à la convention
envisagée.
1- La négociation de l’offre
1e condition: l’offre doit être déterminée c’est-à-dire adressée à une personne bien identifiée
;
2e condition : l’offre doit être suffisamment précise. Il en est ainsi lorsqu’elle désigne les
indications de la quantité et du prix.
3e condition: l’offre doit être ferme. Elle est dite ferme lorsqu’elle est sans équivoque sur la
volonté de l’offrant d’être lié en cas d’acception pure et simple du destinataire.
L’offre ne doit normalement pas être révoquée (principe : elle est irrévocable). D’après
l’article 242 de l’A.U, l’offre est irrévocable si elle indique en fixant un délai déterminé pour
l’acceptation qu’elle est irrévocable ou si le destinataire était raisonnablement fondé à croire
que l’offre était irrévocable et a agi en conséquence.
3- Les conditions de l’acceptation
L’acceptation doit donc être expresse. L’article 246 de l’A.U a prévu des règles plus
générales relatives au point de départ du délai d’acceptation. Ainsi, le délai d’acceptation fixé
par l’auteur de l’offre commence à courir au moment où l’offre est présumée être celle de son
expédition, à moins que les circonstances n’indiquent le contraire. Le délai court donc à partir
de l’accomplissement de l’offre. A quel moment le contrat est –il conclu ?
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C- LES OBLIGATIONS DES PARTIES
Dans le contrat de vente commerciale, le vendeur est astreint aux trois obligations ci-
après :
a)-L’obligation de livraison
b)-L’obligation de conformité
Aux termes de l’article 255 de l’AUDCG, le vendeur doit livrer les marchandises en
quantité, qualité, spécification et conditionnement conformes aux stipulations du contrat.
L’alinéa 2 de cet article, précise que dans le silence du contrat, le vendeur est tenu de livrer
des marchandises conformes aux usages auxquels elles servent habituellement, ou dotées des
mêmes qualités que les échantillons ou modèles présentés (on livre selon ce que prévoit la
coutume/ pratique).
c)L’obligation de garantie
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