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UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS ANNEE UNIVERSITAIRE : 2022 – 2023

UFR DE SCIENCES JURIDIQUE ET POLITIQUE MASTER I DROIT PUBLIC


SECTION COLLECTIVITES LOCALES COURS : Dr. P.F. KANTE
T.D. : MM. A. K. A. KOINI & M. TALL

TRAVAUX DIRIGES

DROIT DES ENTREPRISES PUBLIQUES


Fiche N° 2 / Semestre II
THEME : Les établissements publics

I. Note introductive

Le législateur sénégalais, par le biais de la loi d’orientation n° 2022 – 08 du 19 avril


2022 relative au secteur parapublic, au suivi du portefeuille de l’Etat et au contrôle
des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la
puissance publique a procédé à une classification des composantes du secteur
parapublic. Parmi ces organismes, nous avons les établissements publics. Ces derniers
se caractérisent, par une hétérogénéité de leurs formes juridiques et une diversité de
leurs domaines et modes d’intervention notamment. Pour autant, en raison de leur
appartenance au secteur public, ils présentent un certain nombre de similitudes.
L’objectif de cette séance est, par une démarche comparative de tenter de mettre en
exergue les spécificités de chacune de ces deux catégories d’organismes publics.

II/BIBLIOGRAPHIE
1- Loi d’orientation n° 2022 – 08 du 19 avril 2022 relative au secteur parapublic, au suivi du
portefeuille de l’Etat et au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du
concours financier de la puissance publique.

2-COLSON (J-P), IDOUX (P), droit public économique, 6èm édition, LGDJ, 2012.
3-Delion, (A), le droit des entreprises et participations publiques, Paris, LGDJ, 2003.
4-VLACHOS, (G) droit public économique français et communautaire, Paris, ARMAND
COLIN, 1996.
5-Jean Du Bois DE GAUDUSSON : Les formes juridiques des entreprises publiques.
Encyclopédie juridique de l’Afrique, T. 7, NEA. 1982.
6- DUFAU, (J) : Les entreprises publiques. Edition de l’Actualité juridique, 1973.
Encyclopédie juridique de l’Afrique. Tome 7.
II/DOCUMENTS REMIS

DOCUMENT 1 : Loi n°201421 du 7 mai 2014 portant création d’un établissement public à
caractère industriel et commercial (EPIC) dénommé Laboratoire national d’Analyses et de
Contrôle (LANAC)

1
EXPOSE DES MOTIFS
Le laboratoire de la Direction du Commerce intérieur a été institué pour répondre au souci de
veille et de contrôle de la qualité et de la sécurité des produits destinés à la consommation
humaine et animale. A cet effet, le laboratoire effectue des analyses sur les produits fabriqués au
Sénégal et les produits importés par rapport aux normes de qualité et de sécurité aptes à assurer
la protection des consommateurs. Dans le contexte national et international actuel, marqué par la
mondialisation des échanges et l’accroissement des exigences de qualité, de sécurité et de
compétitivité des produits et services, la nécessité de se doter d’un laboratoire performant et
crédible, apte d’une part à accompagner les entreprises dans leurs démarches qualité et d’autre
part à assurer le service public de contrôle de la qualité et de sécurité des produits, s’avère
cruciale. Cependant, le statut juridique actuel du laboratoire, qui correspond à un service
administratif rattaché au Directeur du Commerce Intérieur, ne permet pas de mobiliser les
ressources humaines et financières nécessaires au fonctionnement efficient du laboratoire et de
relever les défis rappelés, ci-dessus. Il est en effet confronté à des difficultés liées à : la prise en
charge de la maintenance ; l’entretien des locaux ; l’acquisition des réactifs, consommables et
milieux de culture ; les coûts afférents à la démarche qualité. Pour tout ce qui précède, il est
devenu impératif de réviser le statut du laboratoire, en l’érigeant en établissement public
industriel et commercial. Cette réforme permettra au laboratoire : de se doter d’une autonomie
financière et de gestion ; d’améliorer les ressources générées par les prestations offertes aux
clients (entreprises, administrations, etc) ; de continuer à bénéficier de la coopération des
partenaires techniques et financiers tels que l’Union Européenne et la Coopération belge qui ont
contribué à doter le laboratoire d’un plateau technique moderne ; de bénéficier de la
reconnaissance internationale de sa compétence technique à produire des résultats fiables et
incontestables grâce à l’accréditation aux normes internationales notamment, la norme ISO-
CEI17025 fixant les exigences générales concernant la compétence des laboratoires
d’étalonnages et d’essais. Par ailleurs, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain
(UEMOA), dans la mise en œuvre du Programme Qualité Afrique de l’Ouest a fortement
recommandé aux états membres de confier les activités d’évaluation de la conformité (analyses,
essais, certification, inspection, etc…) à des structures indépendantes dotées de la personnalité
juridique et jouissant d’une autonomie financière. Le présent projet de la loi a ainsi pour objet
d’autoriser la création de cet établissement public, conformément aux dispositions de la loi 9007
du 26 juin 1990 relative à l’organisation, au contrôle des entreprises du secteur parapublic et au
contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance
publique. Telle est l’économie de la présente loi L’Assemblée nationale a adopté en sa séance du
jeudi 24 avril 2014 ; Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit : Article
premier. Est autorisé l’érection du Laboratoire de la Direction du Commerce Intérieur en
Etablissement public à caractère industriel et commercial dénommé Laboratoire national
d’analyses et de Contrôle (LANAC). Le Laboratoire national d’analyses et de Contrôle
(LANAC) est régi par des dispositions de la loi n°9007 du 26 juin 1990 relative à l’organisation
et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et au contrôle des personnes morales de droit
privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique.
Art. 2. Le Laboratoire national d’analyses et de Contrôle est doté de la personnalité morale de
droit public, de l’autorité financière et de gestion. Il est placé sous la tutelle financière du
Ministère chargé des Finances et sous la tutelle technique du Ministère chargé du Commerce. Ar.
3. Le Laboratoire National d’analyses et de Contrôle (LANAC) a pour mission le contrôle
officiel de la qualité des produits alimentaires et non alimentaires aux stades de la production, de
la commercialisation, de l’importation et de l’exportation. A ce titre, il est chargé notamment :
27/4/2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DU SENEGAL
http://www.jo.gouv.sn/spip.php?page=imprimer&id_article=10208 2/2 de réaliser les analyses
microbiologiques et physicochimiques dans le cadre du contrôle officiel et de l’autocontrôle
exigé par la réglementation nationale en matière d’hygiène, de qualité et de sécurité des produits,
en particulier des produits alimentaires destinés aux marchés nationaux, à l’importation, à

2
l’exportation ou à la réexportation ; de répondre à toute demande d’expertise scientifique ou
technique dans les domaines de sa compétence, en particulier de l’hygiène alimentaire et de la
sécurité sanitaire des aliments du Ministère de tutelle ou d’autres institutions ; de proposer des
programmes de formation et d’apporter un appui conseil ; d’appuyer les services compétents de
la douane, de l’agriculture, de l’hydraulique, de la pêche et de l’élevage dans leur mission de
contrôle officiel de la qualité des produits ; de contribuer à la performance des secteurs
productifs nationaux en fournissant un service d’appui et de conseil technologique notamment
par l’assistance en conseil sur le contrôle de la qualité des produits ; d’assurer, à la demande de
l’Etat, des juridictions, de personnes morales de droit public ou de particuliers, les opérations
d’expertises et d’analyses de tous produits et marchandises, conformément aux textes législatifs
et règlementaires l’habitant à cet effet ; d’émettre un avis technique à l’occasion de l’élaboration
et de la règlementation en matière de contrôle de la qualité, de métrologie et de répression des
fraudes. Art. 4. Les règles d’organisation et de fonctionnement du Laboratoire national
d’Analyses et de Contrôle (LANAC) sont fixées par décret. Art. 5. L’Etat met à la disposition
du Laboratoire nationale d’Analyses et de Contrôle (LANAC) les biens immobiliers nécessaires
à la réalisation de sa mission. Art. 6. Les biens meubles affectés par l’Etat à l’ancien Laboratoire
de la Direction du Commerce Intérieur et nécessaires au nouvel établissement pour remplir les
missions qui lui sont dévolues, lui sont transférés à titre gracieux. De même, le personnel du
Laboratoire de la Direction du Commerce Intérieur est transféré au Laboratoire national
d’Analyses et de Contrôle (LANAC). Art. 7. Sont abrogées toutes les dispositions contraires à la
présente loi. La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat. Fait à Dakar, le 7 mai 2014 Par le
Président de la République : Macky SALL. Le Premier Ministre, Aminata TOURE.

DOCUMENT 2 : Pierre-Laurent FRIER et Jacques PETIT, Droit administratif, 12 e Ed.,


Précis Domat, 2018-2019, pp. 301-306.
Établissement public et autres personnes publiques
Traditionnellement, à côté de l’État et des collectivités locales, le droit public français ne
connaissait qu’une troisième catégorie de personne publique, les établissements publics, malgré
les questions qui s’étaient posées à l’occasion de l’arrêt Monpeurt (v. infra, no 563). Désormais,
l’existence d’autres personnes publiques spécialisées de droit public est avérée.
Types d’établissements publics. – Les types d’établissements publics, qui peuvent d’ailleurs se
recouper, se sont multipliés dans les très nombreux domaines de l’intervention publique :
— établissements publics administratifs traditionnels (Musée du Louvre ou de Versailles,
hôpitaux, lycées et collèges, centres communaux d’action sociale, service départemental
d’incendie et de secours, etc.) ;
— établissements publics industriels et commerciaux, et notamment entreprises publiques
nationales (v. infra, no 413 ; RATP, par exemple) ; toutefois, au cours des dernières années,
nombre de ces établissements publics ont été transformés en sociétés à capital public v. infra, n°
410) :

— établissements publics à caractère scientifique et technologique dans le secteur de la


recherche, tels que le CNRS ;

— établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel


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(EPSCP) dont certaines « grandes écoles » et les universités ;

— établissements publics de coopération culturelle (EPCC) ;

— établissements publics territoriaux (v. supra, no 196 et 331 et s.) ;

— établissements publics locaux tels qu’offices de tourisme ou caisses des écoles.

Ces différents établissements présentent des spécificités quant à leur mission, à leur organisation,
au statut de leurs personnels ou des usagers, ce qui entraîne une forte diversification de leurs
régimes.
(…) L’établissement public est une personne morale de droit public, autonome et titulaire en
conséquence de droits et d’obligations. C’est pour cette raison essentielle qu’il a été créé. Deux
types d’établissements publics, dans la ligne des oppositions faites par Hauriou, peuvent être
distingués de ce point de vue, non sans interférences d’ailleurs.
Les premiers, corporatifs, ont un caractère « existentialiste » : ils vivent en quelque sorte avant
d’en avoir le statut. S’est mise en place, pour diverses raisons, une véritable communauté qui, au
sein de la société, a acquis de facto une réelle autonomie et qui appelle ainsi la personnalité
morale. L’institution d’un établissement public par décision des pouvoirs publics, pour prendre
en charge le service public en cause, ne fait en quelque sorte que concrétiser sur le plan
juridique, la réalité d’un phénomène préexistant. Ainsi, les universités ont, de longue date, une
tradition d’autonomie et de liberté (les franchises universitaires). De même, les organismes
professionnels tels que les chambres de commerce et d’industrie, d’agriculture etc. (sur les
ordres professionnels, v. infra, no 409) « reprennent » la tradition autonomiste des anciennes
corporations.
L’autre raison, et c’est de loin la principale, est d’utiliser cette formule pour donner à un service
public une plus grande souplesse de gestion : l’établissement public, fondatif, n’est, ici, qu’un
procédé technique qui permet de simplifier les règles administratives. La création d’une personne
morale présente, en effet, de nombreux intérêts.
Le premier est d’ordre financier. L’existence d’un organisme autonome facilite les libéralités
qui, autrement, en raison du principe de l’universalité budgétaire iraient se fondre dans la masse
du budget de l’État, notamment. La constitution des hôpitaux, au XIXe siècle, sous forme
d’établissements publics, permit ainsi d’obtenir des dons et legs de la part de personnes
désireuses de faire des actions de type caritatif. De façon plus générale, elle constitue un procédé
d’affectation de recettes propres à un certain type de dépenses. Ainsi les droits d’entrée dans les
musées sont affectés en partie au financement de certains musées, établissements publics eux-
mêmes (Louvre, Versailles, etc.), et en partie à un établissement public commun : la Réunion des
musées nationaux qui finance, de ce fait, des expositions ou concourt à l’achat d’œuvres. Enfin,
4
l’établissement public facilite la débudgétisation qui fait « sortir » un certain nombre de dépenses
du budget de l’État, ce qui présente l’intérêt de minorer le déficit prévu par la loi de finances.
(…) La question est plus complexe pour les établissements publics industriels et commerciaux,
et en particulier celles des entreprises publiques organisées selon ce statut. La logique financière
du monde économique actuel conduit à des mécanismes d’intégration globale, ce qui rend
souvent nécessaire la création de diverses filiales et sous-filiales ou la prise de participations
financières. La spécialité est donc entendue dans un sens plus large, mais elle subsiste
néanmoins. Le Conseil d’État, dans un avis du 7 juillet 1994, admet ainsi qu’au-delà de la
spécialité stricte, l’institution se livre à d’autres activités annexes, à la double condition qu’elles
soient techniquement et commercialement le complément normal de la mission principale et que
« ces activités soient à la fois d’intérêt général et directement utiles à l’établissement public... » .
Ainsi, la SNCF, selon l’article 18 de la loi du 30 décembre 1982, exerce « toutes activités qui se
rattachent directement ou indirectement » à sa mission principale, ce qui lui permet de créer
toute filiale ou de prendre toute participation connexe ou complémentaire, et notamment –
important paradoxe a priori – d’assurer le transport des voyageurs ou des marchandises par le
biais de filiales d’autocars ou de camions (SERNAM, notamment).
(…) En principe, les établissements publics doivent être rattachés à une autre personne publique
car ils en constituent en quelque sorte le prolongement personnalisé. Il existe ainsi des
établissements publics nationaux, relevant de l’État, comme, par exemple, les Universités ou des
entreprises nationales (SNCF). Les établissements locaux, comme les collèges (établissement
départemental) et les lycées (établissement régional) sont eux rattachés aux diverses collectivités
locales.
III/ TRAVAIL A FAIRE : Commentaire de disposition législative

Extrait de la loi N°2022-08 du 19 avril 2022 (Sénégal) relative au secteur parapublic, au


suivi du portefeuille de l'État et au contrôle des personnes morales de droit privé
bénéficiant du concours financier de la puissance publique, JO N°7516.
Article 6 : Établissement public à caractère industriel et commercial
Les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) sont des personnes
morales de droit public investies d'une mission de service public présentant un caractère
marchand ou exercée avec contrepartie financière.
Les EPIC ont vocation à réaliser un profit. Les EPIC peuvent, après avis conforme du comité de
suivi du secteur parapublic visé à l'article 47 de la présente loi, prendre des participations dans
les sociétés privées. Leurs ressources proviennent essentiellement de leurs activités propres. Les
EPIC peuvent bénéficier de subventions publiques.

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