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Nadia Lakli
Introduction :
1. les injonctions
2. les amendes
B. la procédure de « clémence »
A-la nullité
Introduction :
Le droit de la concurrence cherche à protéger le marché des pratiques qui portent atteinte à la
concurrence en limitant l’efficacité économique. Cette protection se manifeste par le biais de
prohibition des pratiques anticoncurrentielles, qui sont des comportements collectifs ou
individuels d’entreprises sur un marché pertinent, tendant à limiter la concurrence.
On peut distinguer deux grands types de sanctions pouvant être utilisées distinctement ou
conjointement : les sanctions administratives prononcées par l’autorité de la concurrence, et les
sanctions judiciaires prononcées soit par les juridictions civiles soit par les juridictions pénales.
Cette dualité de sanction vise le même objectif – remédier au trouble concurrentiel- sans
utilises le même moyen .
Le conseil de la concurrence est une autorité administrative- indépendante- et non pas une
juridiction, il ne peut donc prononcer que les sanctions administratives.
1.les injonctions :
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Le pouvoir d’injonction est le premier mode d’intervenir du conseil1. Cette sanction s’avère
très utile lorsqu’il ne s’agit pas d’une entreprise mais une association ou une organisation
professionnelle qui dispose de ressources limitées.
Elle est aussi efficace quand l’atteinte à la concurrence résulte d’une disposition contractuelle,
car elle est considérée comme étant une « technique de remodelage » du contrat2 .
Le conseil de la concurrence dispose d’un pouvoir très large en matière d’injonction. Il peut
ordonner aux opérateurs intéressés de mettre fin aux pratiques, dans le délai qu’il détermine, ou
il impose des conditions particulières. Il s’agit donc d’un véritable moyen de rétablissement de
la concurrence entre les mains du conseil de la concurrence qui présente un caractère de «
réparation et de prévention »3, les injonctions peuvent d’ailleurs intervenir avant toute décision.
1
M-C. Boutard Labarde, G. Canivet, E. Claudel, V. Michel-Amsellem, J. Vialens, L’application en France du
droit des pratiques anticoncurrentielles, L.G.D.J.2008, p.482.
2
M. Chagny, Droit de la concurrence et droit commun des obligations, Dalloz 2004, p.414.
3
L. Arcelin, Droit de la concurrence : les pratiques anticoncurrentielles en droit interne et communautaire,
P.U.R. 2009, p.213.
4
M-C. Boutard Labarde, G. Canivet, E. Claudel, V. Michel-Amsellem, J. Vialens, pré.cit., p.486
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conseil de la concurrence ne peut prendre que les mesures nécessaires pour faire face à
l’urgence.
En cas d’irrespect des injonctions, le conseil de la concurrence peut prononcer des sanctions
pécuniaires1.
2.les amendes :
Dotée bien évidemment d’un aspect punitif, l’amende présente un fort caractère dissuasif
2
.Plus le montant de l’amende est élevé, moins les agents économiques sont enclins à porter
atteinte à la concurrence.
Selon le conseil de la concurrence français3, la sanction pécuniaire a une double nature :
punitive et préventive. C’est pour cela, l’amende doit être fixée à un montant suffisamment
dissuasif.
A-les critères de fixation de l’amende :
Quelques critères doivent être pris en considération par le conseil de la concurrence pour fixer
le montant de l’amende. L’appréciation du montant de l’amende se fait en fonction de la gravité
des faits reprochés, c'est-à-dire de l’importance du dommage concurrentiel, ou de la situation de
l’entreprise sanctionnée.
Quant à la gravité des pratiques, le conseil de la concurrence prends en considération
l’importance du dommage causé à l’économie. On entends par « dommage à l’économie », la
gravité de l’atteinte à la concurrence par les pratiques prohibée.
L’autorité de la concurrence française considère que ce dommage « peut s’analyser
théoriquement comme la conséquence d’une allocation sous optimale des ressources et un
détournement de tout ou partie d’un surplus collectif au profit des auteurs des pratiques
anticoncurrentielles. »4.
La situation de l’entreprise concernée peut être prise en considération par le conseil de la
concurrence pour déterminer l’amende. Et pour apprécier cette situation, le conseil tiens compte
de la taille de l’entreprise5et de sa situation financière.
La situation financière de l’entreprise peut justifier l’absence de sanction, il en est ainsi par
exemple lorsque la société concernée est en redressement ou en liquidation judicaire6.
1
Art L.464-3 c.com.fr. et art.
2
L. Arcelin, pré. cit. p. 216.
3
V. rapport du conseil pour 2005, Etude thématique consacrée aux sanctions pécuniaires et aux injonctions, p.
102.
4
Rapport 1997
5
Le facteur le plus représentatif étant son chiffre d’affaires.
6
M-C. Boutard Labarde, G. Canivet, E. Claudel, V. Michel-Amsellem, J. Vialens, pré.cit., p.512.
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1
Les autorités américaines puis françaises et nationales.
2
Rapport du conseil de la concurrence français pour 2005, p. 142.
3
Art. 101§2 du T.U.E, art. L.420-3 du code de com. Fr. et art. 13 de l’ordonnance 03-03 relative à la
concurrence (dr.algérien) .
4
M-C. Boutard Labarde, G. Canivet, E. Claudel, V. Michel-Amsellem, J. Vialens, pré.cit.,p.581.
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1
M. Chagny, préc. cité., p.65.
2
M-C. Boutard Labarde, G. Canivet, E. Claudel, V. Michel-Amsellem, J. Vialens, pré.cit., p.594.
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Cette participation peut être constatée par plusieurs éléments : participation à des réunions
portant des points anticoncurrentiels, coups téléphoniques, signature d’un document,
transmission d’informations sur les prix,…ect…
-la participation déterminante :
Cette condition est difficile à apprécier par les juges, car elle dépend du degré de l’atteinte à la
concurrence, autrement dit, du préjudice concurrentiel.
Selon un auteur, cette condition peut être appréciée en calculant « l’efficience économique »,
c'est-à-dire « sans l’intervention de la personne incriminée, l’entente n’aurait pu être réalisé »1.
-la participation frauduleuse :
Cette condition est certainement « la clé de l’incrimination », c’est le caractère frauduleux de
la pratique qui justifie la sanction pénale2.
Cette condition permet d’exclure la simple négligence de la personne incriminée, quant à la
détermination du sens exact de cette condition reste un point de vue. Cette condition doit donc
être apprécier par le juge lui-même. Mais on peu citer un exemple très courant en matière des
ententes anticoncurrentielles celui de « parallélisme de comportement s », où les auteurs de
l’entente essayent de dissimuler leur pratique prohibée par le biais de comportements similaires
sans conclure aucune convention. C’est le cas de pratiques concertés.
Conclusion :
Que se soit les sanctions administratives prononcées par le conseil de la concurrence, ou bien
les sanctions judiciaires prononcées par le juge civil ou pénal, les juridictions spécialisées
visent à protéger la concurrence sur le marché.
Nous avons constaté que la nature de la sanction dépend de la nature de la juridiction
spécialisée. Le conseil de la concurrence a des attributions limitées vis-à-vis sa nature
administrative, c’est sa nature d’ailleurs qui le rend « rigide » par rapport aux attributions
autorisée aux juridictions judiciaires.
N’empêche que le rôle de l’autorité de la concurrence reste incontestable en matière des
pratiques anticoncurrentiells.
Mais la prohibition des pratiques anticoncurrentielles n’est pas absolue, car il existe en droit de
la concurrence des causes d’exemption qui entraine la justification de ces pratiques.
Les textes disposent clairement que certaines pratiques ne sont pas soumises à la prohibition
lorsqu’elles résultent d’un texte législatif ou d’un décret pris pour les pratiques ; et si ces
pratiques contribuent au progrès économique. 1
1
M. Pédaman, Droit commercial, Dalloz, 2000, p. 465.
2
M-C. Boutard Labarde, G. Canivet, E. Claudel, V. Michel-Amsellem, J. Vialens, pré.cit., p.618.
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Les ouvrages :
• L. Arcelin, Droit de la concurrence : les pratiques anticoncurrentielles en droit interne et communautaire,
P.U.R. 2009.
• M-C. Boutard Labarde, G. Canivet, E. Claudel, V. Michel-Amsellem, J. Vialens, L’application en France
du droit des pratiques anticoncurrentielles, L.G.D.J. 2008.
• M. Chagny, Droit de la concurrence et droit commun des obligations, Dalloz 2004.
• M. Pédaman, Droit commercial, Dalloz, 2000.
2336-0615@@@Z@@@ Dد
1
Art 101§3 du T.U.E, art L.420.4 du c.com.fr. et art. 9 de l’ordonnance 03-03 relative à la concurrence «( dr.
Algérien).
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