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CHAPITRE 13 – LE CONTRÔLE DES SA

I. LE CONTRÔLE DES CONVENTIONS CONCLUES PAR LA SA


A. CLASSIFICATION DES CONVENTIONS

QUELLES SONT LES CONVENTIONS INTERDITES ?

 Les emprunts auprès de la société


Quoi ?  Les découverts en compte courant
 Les garanties personnelles (cautions ou avals) des engagements auprès des tiers

Qui ?  des dirigeants PP (MCA, DG, DGD, MCS, MD)


 des représentants permanents des PM MCA ou MCS
 de leurs conjoint, ascendants, descendants
 de toute personne interposée
Ne sont pas concernés les PM, les actionnaires

Exception : si la SA exploite un établissement financier.

Sanction Les conventions interdites sont frappées de nullité absolue


+ responsabilité civile voire pénale du bénéficiaire et juste motif de révocation du DG

QUELLES SONT LES CONVENTIONS RÉGLEMENTÉES ?

Sont réglementées les conventions, ni interdites, ni libres, conclues entre la SA et :


Qui ?  Ses dirigeants (PP ou PM),
 Ses actionnaires détenant plus de 10% des droits de vote
 Une société contrôlant l’un de ces actionnaires
 Une entreprise dont le propriétaire ou un dirigeant ou un associé indéfiniment
responsable, est aussi dirigeant de la SA
 même si ces personnes sont indirectement intéressées par ces conventions
Sont concernées les PM

Remarque : information sur les conventions conclues par une filiale avec un mandataire social ou un
actionnaire significatif de la société mère.

Exception : Les conventions à priori réglementées sont libres


1- si ce sont des opérations courantes (/ objet social) et si elles sont conclues à des
conditions normales (habituelles)
2- si elles sont conclues entre une société mère et sa filiale détenue directement ou
indirectement à 100%

LES CONVENTION LIBRES

LES OPÉRATION COURANTES ET CONCLUES À DES CONDITIONS NORMALES NE SONT PAS SOUMISES À LA PROCÉDURE DE
CONTRÔLE DES CONVENTIONS RÉGLEMENTÉ

LES CONV CONCLUES ENTRE UNE STÉ MEMRE ET SA FILIALE DÉTENU DIRECTEMENT OU
INDIRECTEMENT À 100% NE SONT PAS SOUMISES À LA PROCEDURE DE CONTRÔLE DES CONV
REGLEMENTE

1
B. LA PROCÉDURE DE CONTRÔLE DES CONVENTIONS RÉGLEMENTÉES

Avant de conclure la convention


INFORMATION ET AUTORISATION MOTIVEE1
AVANT PAR LE CA (CS)
Le cas échéant, l’intéressé est exclu du vote
Dans le mois suivant la conclusion de la convention,
le CA (CS), informe le CAC
APRES RAPPORT spécial du CAC, à défaut du PCA/PCS
noms des personnes concernées, nature, objet, prix, délais
de paiement de la convention
Remis 15 jours avant l’AG
Conventions soumises à L’APPROBATION DE L’AGO
Le cas échéant, l’intéressé est exclu du vote
Sanctions
 Si la convention n’a pas été approuvée par le CA
 Elle peut être annulée en cas de préjudice causé à la sté (agir dans les 3 ans)
 Elle peut être régularisée par un vote de l’AG sur rapport spécial du CAC circonstancié
 L’intéressé engage sa responsabilité civile pour le préjudice causé, le cas échéant
 Si la convention n’a pas été approuvée par l’AGO
 A l’égard des tiers, la convention reste valable
 Vis à vis de la société, l’intéressé, voire le CA (CS), est responsable des dommages causés

Réexamen annuel des Conventions courant sur plusieurs


ENSUITE exercices par le CA (CS)
+ communication au CAC pour son rapport spécial

II. LE CONTRÔLE PAR LE CAC & chap.4 du droit commun des sociétés

Procédure d’alerte par le CAC dans la SA

Si le CAC constate des faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation


Il informe le PCA (D) par LRAR sans délai.
Réponse du PCA (D) par LRAR sous 15 jours

Si la réponse n’est pas suffisante ou inexistante,


le CAC invite le PCA (D), par LRAR, à convoquer le CA (CS) dans
les 8 jours (+ copie au Pdt du TC).
Le CA (CS) doit se réunir dans les 15 jours en présence du CAC.
PV envoyé au Pdt TC et au CE

A défaut de réunion ou de mesures satisfaisantes,


le CAC établit un rapport d’alerte et invite le CA(CS), par LRAR,
à convoquer une AGO dans les 8 jours.
Le rapport est à la disposition des actionnaires.
Si le CA(CS) ne convoque pas l’AG sous 8 jrs, le CAC peut le faire.
L’AG délibère dans le mois suivant sur les mesures de redressement à
prendre.
1
décision motivée : justifier de l’intérêt (notamment financier) de la convention pour la SA.
2
Si les décisions sont insuffisantes, le CAC informe le Pdt du TC
qui pourra convoquer le DG (Pdt Dir) afin d’envisager les mesures de redressement

III. LE CONTRÔLE PAR L’EXPERT DE GESTION & chap.4

Quand l’intérêt social est menacé (ou intérêt du groupe), l’expertise de gestion peut être demandée en
justice par un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5% du capital. Au préalable, ils doivent
avoir posé par écrit des questions au PCA (D) restées sans réponse ou insuffisante.
Demande en référé pour que le président du tribunal de commerce désigne un ou plusieurs experts pour
présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion.
APPLICATIONS CHAPITRE 13 – LE CONTRÔLE DES SA

Situation pratique 1 : Émile de la Motte Chauvry, a été nommé président-directeur général (PDG). Il a découvert
un jeune artisan tanneur de talent, Éric Doyen. Il souhaiterait conclure avec lui un contrat-cadre de coopération
permettant à la SA d’acheter la majeure partie de la production d’Éric Doyen, qui accepterait en contrepartie, de
l’adapter spécifiquement à la nouvelle ligne « Spiritual ».
Son oncle Franck, membre du conseil d’administration, n’est pas hostile à la conclusion de ce nouveau type
d’accord mais fait pression sur son neveu pour que la SA se fournisse, plutôt, auprès d’une société dont il est
gérant, par contrat comportant une clause d’une durée de 20 ans, dérogatoire aux clauses généralement pratiquées
pour ce type de contrat.
Travail à faire
1. Le PDG peut-t-il conclure le contrat-cadre avec Éric Doyen ?
2. Quelle procédure particulière faudrait-il suivre si le PDG concluait le contrat avec la société gérée par son
oncle ?

Situation pratique 2 : La SA Moulin a été créée en 1983. Les 2500 actions sont ainsi réparties : M. Avan : 1866 ;
M. Jean : 200 ; SARL Rose : 260 ; M. Henri : 100 ; Mme Luce : 50 ; les deux autres actionnaires : 12 chacun. Le
CA se compose de M. Avan, PDG, M. Jean et M. Henri.
Diverses opérations ont été réalisées au cours de l’exercice précédent :

a) Hypothèque d’un immeuble pour garantir un emprunt contracté par M. Jean


b) Cautionnement d’un emprunt contracté par la SARL Rose
c) Cautionnement d’un emprunt contracté par Mme Luce
d) Hypothèque d’un immeuble pour garantir un emprunt contracté par la SA
e) Location de nouveaux entrepôts à la SARL Landry dans laquelle la SARL Rose est associée
f) Contrat de nettoyage avec la SARL Lebel gérée par M. Henri
g) Contrat de gardiennage avec la SA Desvans, associée majoritaire de la SARL Rose

1) Indiquez pour chaque opération s’il s’agit d’une convention interdite, d’une convention réglementée ou
si elle relève de l’art L225-35, ou si elle ne correspond à aucun de ces trois cas.
2) Précisez les conséquences de l’opération b) pour la SA Moulin et pour les créanciers.
3) Présentez la procédure applicable à l’opération c)

Annexes : Code de commerce


Article L225-35
Le conseil d'administration détermine les orientations de l'activité de la société et veille à leur mise en oeuvre. Sous
réserve des pouvoirs expressément attribués aux assemblées d'actionnaires et dans la limite de l'objet social, il se
saisit de toute question intéressant la bonne marche de la société et règle par ses délibérations les affaires qui la
concernent.
Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du conseil d'administration qui ne
relèvent pas de l'objet social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que l'acte dépassait cet objet ou qu'il ne
pouvait l'ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts suffise à constituer
cette preuve.

3
Le conseil d'administration procède aux contrôles et vérifications qu'il juge opportuns. Le président ou le directeur
général de la société est tenu de communiquer à chaque administrateur tous les documents et informations
nécessaires à l'accomplissement de sa mission.
Les cautions, avals et garanties donnés par des sociétés autres que celles exploitant des établissements bancaires ou
financiers font l'objet d'une autorisation du conseil dans les conditions déterminées par décret en Conseil d'Etat. Ce
décret détermine également les conditions dans lesquelles le dépassement de cette autorisation peut être opposé aux
tiers.

Article L225-38
Modifié par ORDONNANCE n°2014-863 du 31 juillet 2014 - art. 5
Toute convention intervenant directement ou par personne interposée entre la société et son directeur général, l'un
de ses directeurs généraux délégués, l'un de ses administrateurs, l'un de ses actionnaires disposant d'une fraction des
droits de vote supérieure à 10 % ou, s'il s'agit d'une société actionnaire, la société la contrôlant au sens de l'article L.
233-3, doit être soumise à l'autorisation préalable du conseil d'administration.
Il en est de même des conventions auxquelles une des personnes visées à l'alinéa précédent est indirectement
intéressée.
Sont également soumises à autorisation préalable les conventions intervenant entre la société et une entreprise, si le
directeur général, l'un des directeurs généraux délégués ou l'un des administrateurs de la société est propriétaire,
associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur, membre du conseil de surveillance ou, de façon générale,
dirigeant de cette entreprise.
L'autorisation préalable du conseil d'administration est motivée en justifiant de l'intérêt de la convention pour la
société, notamment en précisant les conditions financières qui y sont attachées.

Article L225-39
Modifié par ORDONNANCE n°2014-863 du 31 juillet 2014 - art. 6
Les dispositions de l'article L. 225-38 ne sont applicables ni aux conventions portant sur des opérations courantes et
conclues à des conditions normales ni aux conventions conclues entre deux sociétés dont l'une détient, directement
ou indirectement, la totalité du capital de l'autre, le cas échéant déduction faite du nombre minimum d'actions
requis pour satisfaire aux exigences de l'article 1832 du code civil ou des articles L. 225-1 et L. 226-1 du présent
code.

Article L225-40
Modifié par LOI n°2016-1691 du 9 décembre 2016 - art. 142
L'intéressé est tenu d'informer le conseil, dès qu'il a connaissance d'une convention à laquelle l'article L. 225-38
est applicable. Il ne peut prendre part au vote sur l'autorisation sollicitée.
Le président du conseil d'administration donne avis aux commissaires aux comptes de toutes les conventions
autorisées et conclues et soumet celles-ci à l'approbation de l'assemblée générale.
Les commissaires aux comptes présentent, sur ces conventions, un rapport spécial à l'assemblée, qui statue sur ce
rapport.
L'intéressé ne peut pas prendre part au vote et ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum
et de la majorité.

Article L225-40-1
Créé par ORDONNANCE n°2014-863 du 31 juillet 2014 - art. 7
Les conventions conclues et autorisées au cours d'exercices antérieurs dont l'exécution a été poursuivie au cours du
dernier exercice sont examinées chaque année par le conseil d'administration et communiquées au commissaire aux
comptes pour les besoins de l'établissement du rapport prévu au troisième alinéa de l'article L. 225-40.

Article L225-43
A peine de nullité du contrat, il est interdit aux administrateurs autres que les personnes morales de contracter, sous
quelque forme que ce soit, des emprunts auprès de la société, de se faire consentir par elle un découvert, en compte
courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements envers les tiers.
Toutefois, si la société exploite un établissement bancaire ou financier, cette interdiction ne s'applique pas aux
opérations courantes de ce commerce conclues à des conditions normales.
La même interdiction s'applique au directeur général, aux directeurs généraux délégués et aux représentants
permanents des personnes morales administrateurs. Elle s'applique également aux conjoint, ascendants et
descendants des personnes visées au présent article ainsi qu'à toute personne interposée.

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Question de cours : Les droits des actionnaires minoritaires (vous en profitez pour faire le lien avec les associés
minoritaires de la SARL)

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