Le droit de la concurrence regroupe l’ensemble des dispositions législatives et
Réglementaires visant à garantir le respect du principe de la liberté du commerce et de l’industrie ». La concurrence se définit comme la compétition économique qui se joue sur un même marché pour atteindre une fin économique déterminée. Champ d’Application de loi 104.12 : « Cette loi s’applique à toutes les activités de production, de distribution et de services ». La loi 104.12 a pour principales finalités : D’organiser la libre concurrence (qui représente le meilleur processus de régulation de l’économie de marché et le meilleur moyen de mise à niveau de l’économie marocaine. « concurrence déloyale » : Les ententes; L’abus de positions dominantes; L’exploitation abusive d’une situation de dépendance économique; Les pratiques restrictives de la concurrence comme le refus de vente. Les opérations de concentration économique : Une Opération de concentration est réalisée : - Lorsque deux ou plusieurs entreprises antérieurement indépendantes fusionnent, - Lorsqu’une ou plusieurs personnes détenant déjà le contrôle d’une entreprise au moins, acquièrent, directement ou indirectement, que ce soit par prise de participation au capital ou achat d’éléments actifs, contrat ou tout autre moyen. - Les Etablissements de crédit et les Etablissements de paiement sont soumis, avant l’exercice de leur activité, à l’exigence d’un agrément préalable par le Wali de Bank Al Maghrib (BAM), après avis du Comité des Etablissements de Crédit. Les entreprises d’assurances et de réassurances ne peuvent procéder à des opérations de fusion, de scission ou d’absorption que par l’agrément : accord préalable de l’Autorité, donné après avis de la commission de régulation. Le conseil de la concurrence est tenu de se prononcer sur toute opération de concentration dans un délai ne dépassant pas : Toute demande restée sans réponse au terme d’un délai de soixante (60) jours courant à compter de la saisine de l’Autorité est considérée comme acceptée. En conclusion, le contrôle des concentrations dans le secteur des assurances répond à des objectifs qui ne convergent pas avec ceux de la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence. Le conseil de la concurrence est une : Quasi juridiction fonctionnant selon la même logique qu’un tribunal classique avec quelques spécificités et c’est l’organe charge de l’application du principe de la concurrence « Le conseil est une institution indépendante chargée, dans le cadre de l’organisation d’une concurrence libre et loyale, d’assurer la transparence et l’équité dans les relations économiques, notamment à travers l’analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, Le conseil n’a pas toujours besoin d’être saisi pour agir, il est habilité à s’autosaisir de toutes les pratiques « susceptibles d’affecter le libre jeu de la concurrence » et aussi à enquêter et à prononcer des sanctions. « Le conseil est une institution indépendante chargée, dans le cadre de l’organisation d’une concurrence libre et loyale, d’assurer la transparence et l’équité dans les relations économiques. La vocation du conseil de la concurrence est de : n’a pas pour vocation de régler les litiges entre les entreprises, son rôle consiste à prendre des décisions pour rétablir le libre jeu de la concurrence sur un marché au bénéfice de toutes les parties concernées en vue d’éradiquer les pratiques qui nuisent à la libre concurrence. Les ressources financières du conseil de la concurrence : a. En recettes : - Une dotation du budget de l’Etat ; Les dons ; Les revenus de ses biens meubles et immeubles ; b. En dépenses : Les dépenses de fonctionnement ; Les dépenses d’équipement Un comptable détaché auprès du conseil par décision de l’autorité gouvernementale chargée des finances. L’exécution du budget du conseil est soumise au contrôle de la Cour des comptes. « ….le conseil est chargé d’assurer ….le contrôle des pratiques anti- concurrentielles, des pratiques commerciales déloyales et des opérations de concentration économiques et de monopoles » Le contrôle des concentrations économiques relève en bonne partie, de la compétence du conseil de la concurrence Toute opération de concentration doit être notifiée au conseil de la concurrence par les entreprises et les parties concernées, avant sa réalisation. Cette obligation s’applique lorsqu’une des trois conditions ci-dessous est réalisée : Traitement des opérations de concentration : a. Le conseil publie sur son site internet et dans un journal d’annonces légales, un communiqué comportant : - Les informations sur ladite opération - Les noms des entreprises - La nature de l’opération - Le secteur économique concerné b. Le conseil est tenu de se prononcer sur l’opération dans un délai ne dépassant pas soixante (60) jours, à compter de la date de notification. le gouvernement n’est pas tenu de suivre la décision du conseil de la concurrence, dans la mesure où il a la possibilité au terme de la loi (104.12) sur la liberté des prix et de la concurrence Sanctions prévues par la loi en cas de non-exécution : En cas de non exécution des décisions du conseil de la concurrence ou du non respect des engagements souscrits, le conseil peut prononcer des sanctions pécuniaires très lourdes : La gravité des faits reprochés ; L’importance des dommages causés à l’économie ;( Le montant peut atteindre 10% du chiffre d’affaire mondial ou national de l’entreprise.) Le conseil de la concurrence est considéré comme une véritable autorité de régulation en raison de : .Son indépendance statutaire ; Son pouvoir décisionnel très étendu. Le commissaire du gouvernement : Il représente le gouvernement auprès du conseil. Nommé par décret sur proposition de l’autorité chargée de la concurrence. Le décret précise qu’il s’agit de l’autorité gouvernementale chargée des affaires générales et de la gouvernance Les Attributions du conseil : a. Les Attributions contentieuses : Le Pouvoir d’auto-saisine : Le conseil peut se saisir d’office, sur proposition de son rapporteur général, de toutes les pratiques susceptibles d’affecter le libre jeu de la concurrence Le Pouvoir d’enquête : Le conseil de la concurrence peut effectuer toutes les enquêtes de concurrence sur les affaires de pratiques anticoncurrentielles à fort potentiel pour la régulation de la concurrence Le Pouvoir décisionnel : Toutes les décisions qui étaient reconnues au chef du gouvernement par loi 6.99 ont été transférées au conseil de la concurrence. Le conseil ne peut valablement siéger et délibérer en formation plénière que si au moins huit (8) membres dont un membre magistrat sont présents. Le procès-verbal : Le procès verbal de visite et de saisie clôt les opérations, rappelle la procédure de notification et décrit le déroulement de la visite tant en ce qui concerne les locaux visités que les incidences survenus (départ de l’occupant des lieux, suspension de visite, appel du juge…) il est signalé par l’occupant des lieux ou son représentant, le ou les officiers de la police judiciaire et les enquêteurs. Une copie est remise à l’entreprise. Les originaux du procès verbal et de l’inventaire sont transmis au procureur du roi qui a autorité la visite. Copie en est délivrée à l’intéressé. Afin d’éviter les problèmes de chevauchement de compétences, la loi 20.13 a cherché à garantir la collaboration et la coopération entre le conseil de la concurrence et les autorités administratives et les juridictions. La régulation sectorielle a pour finalité première l’ouverture à la concurrence des monopoles d’Etat tels que les Télécommunications, la poste, l’audiovisuel ou encore l’électricité, le gaz, l’eau et les chemins de fer. Elle peut donner naissance à de nouvelles obligations légales destinées aux acteurs du marché (par exemple le prix d’accès à une infrastructure). « Le conseil recueille l’avis des instances de régulation sectorielle concernées sur les questions de concurrence relatives aux secteurs d’activité dont elles ont la charge, dans un délai qu’il fixe, sans que ce délai soit inférieur à trente (30) jours. Le conseil peut le cas échéant, faire appel à leurs compétences et expertises pour les besoins de l’enquête ou de l’instruction dans un cadre conventionnel » en application des dispositions relatives aux pratiques anticoncurrentielles et aux opérations de concentration économique prévues par la loi régissant la concurrence, de litiges concernant, directement ou indirectement, un établissement de crédit ou organisme assimilé, il requiert, au préalable, l’avis de Bank Al Maghrib ». L’avis motivé de Bank Al Maghrib est transmis au conseil de la concurrence dans un délai maximum d’un mois à compter de la date de la réception de la demande d’avis. L’ANRT : « l’Agence nationale de réglementation des télécommunications est chargée de veiller au respect de la concurrence loyale dans le secteur de télécommunications et tranche les litiges y afférents, le droit des télécommunications n’a pas instauré une collaboration entre l’ANRT et le conseil de la concurrence. Seule la notification des décisions prises en matière de concurrence est prévue : « L’ANRT informe le Conseil de la concurrence des décisions prises Si l’entente affecte la concurrence sur un marché local,qui est compétent pour intervenir : L’autorité gouvernementale chargée de la concurrence, L’autorité sectorielle chargée de la concurrence, ::: » A cet effet, l’autorité gouvernementale chargée de la concurrence informe le conseil de la concurrence des investigations qu’elle souhaite entreprendre sur des faits susceptibles de constituer : Une entente, Un abus de position dominante, Une pratique de prix abusivement bas, Les rapports entre le conseil de la concurrence et le juge : Le juge participe à l’activité de régulation économique, directement ou indirectement. En tant que contrôleur des décisions du conseil de la concurrence, a. La régulation du premier niveau : Il s’agit notamment des dispositions relatives aux sanctions pénales et aux sanctions civiles. La sanction civile des pratiques anticoncurrentielles. Le juge est compétent pour prononcer : - La nullité d’une pratique anticoncurrentielle, - Accorder la réparation du dommage à l’occasion d’une action en dommages et intérêts déclenchée par la victime, La Nullité : «Tout engagement, convention ou clause contractuelle se rapportant à une pratique prohibée en application des articles 6 et 7 sont nuls de plein droit ». « Lorsque le conseil de la concurrence procède, de sa propre initiative, à des études afférentes aux établissements de crédit et organismes assimilés agrées, ou est saisi, en application des dispositions relatives aux pratiques anticoncurrentielles et aux opérations de concentration économique prévues par la loi régissant la concurrence, il requiert, au préalable, l’avis de Bank Al Maghrib ». L’avis motivé de Bank Al Maghrib est transmis au conseil de la concurrence dans un délai maximum d’un mois à compter de la date de la réception de la demande d’avis. Concernant les opérations de concentration, « Le conseil de la concurrence transmet son avis motivé à Bank Al Maghrib dans un délai maximum d’un mois à compter de la date de la réception de l’avis précité ».