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Le contentieux fiscal est l’ensemble des règles applicables aux litiges qui peuvent survenir à

l’occasion de l’assiette, de la liquidation ou du recouvrement des impositions. " Le contentieux fiscal


n'existe qu'au travers des moyens offerts aux justiciables, État ou particuliers, pour faire valoir leurs
droits ", Cette procédure vise toute procédure engagée, soit après contestation du contribuable, soit
à l’initiative de l’administration, et ayant pour objet la réparation d’erreurs dans l’application de la
loi, en matière de détermination des bases d’imposition ou de liquidation de l’impôt.

Le contentieux fiscal en matière d’imposition et de liquidation de l’impôt se déroule en 2 phases :

 Soit une phase administrative ou intervient les commissions de taxation suite à la procédure
contradictoire de rectification, ou dans le cadre d’une procédure de réclamation ou de recours
gracieux.

 Soit une procédure judiciaire ou intervient, le cas échéant, le tribunal administratif du ressort du
siége social ou du principal établissement du contribuable qui décide d’y recourir.

L’administration fiscale, dans le but de protéger les deniers publics, s’est vue reconnaître par le
législateur le droit de contester les nouvelles bases d’imposition, arrêtées par l’administration,
devant les commissions de taxation. Ces commissions constituent, dans le cadre de la réforme du
système fiscal, l’une des garanties réelles accordées au contribuable. C’est ce que la Cour Suprême,
elle-même, a confirmé en déclarant que « l’objectif de leur création est d’attribuer au redevable de
l’impôt professionnel des garanties supplémentaires… »

Conditions d’intervention et saisine de la cnrf

Conditions d’intervention

En vertu de l’article 220 du CGI, les décisions de la commission locale de taxation peuvent faire
l’objet d’un recours, soit par le contribuable, soit par l’administration, devant la commission
nationale du recours fiscal, prévue à l’article 226 du CGI. Le principe est que la commission nationale
du recours fiscal, qui est une commission nationale permanente, n’intervient, en appel, qu’après
décision de la commission locale de taxation, mais l’article 225 du CGI porte une dérogation à ce
principe. En effet, lorsque à l’expiration du délai de 24 mois prévue par l’article 225 alinéa 2 du CGI,
la CLT n’a pas pris de décision, l’inspecteur informe le contribuable, dans les formes prévues à
l’article 219 du CGI, de l’expiration du délai de 24 mois et de la possibilité d’introduire un recours
devant la C N R F, dans un délai de 60 jours, suivant la date de réception de l’avis.

Sur le plan formel, le recours doit faire l’objet aussi bien de la part du contribuable que du directeur
général des impôts, d’une requête par lettre recommandée avec accusé de réception en ce qui
concerne le contribuable et dans les formes prévues à l’article 219 par l’administration fiscale,
adressée directement à la commission nationale, cette requête doit définir l’objet du désaccord et
contenir un exposé des arguments invoqués.

Saisine de la cnrf

La CNRF est ouverte au contribuable et à l'administration. L'une ou l'autre partie peut demander y
recourir contre les décisions de la CLT. La demande de pourvoi doit être formulée par écrit et dans
un délai de soixante (60) jours à compter de la date de réception de la décision de la CLT. Elle doit
être adressée directement au président de la CNRF qui en informe la partie adverse.

Un recours non sollicité ou déclaré irrecevable23(*), engendre plusieurs conséquences :


- si les deux parties du litige n'ont pas demandés le recours devant la CNRF, l'administration établi
alors l'émission de l'impôt et taxes qui résultent de la décision de la CLT. Dans ce cas, le non recours
du contribuable est assimilé à un accord tacite de la décision de la CLT ;

- si seul le contribuable a demandé le pourvoi devant la CNRF, les décisions de celle ci ne peuvent
alors dépasser les bases arrêtées par la CLT ;

- si seule l'administration a saisie la CNRF ; le non recours du contribuable est considéré comme un
accord tacite de la décision de la CLT. L'administration peut constater les droits et taxes qui en
découlent, tout en sauvegardant son droit de recours contre la partie des redressements rejetés par
la CLT ;

- au cas où les deux parties ont demandés le recours qui s'assimile à celui où seule l'administration a
saisie la CNRF, la décision de celle-ci est étendue aux bases d'impositions contenues dans la 2ème
lettre de notification de l'administration (la CNFR n'est pas tenue de la décision de la CLT).

Compétence de la cnrf

Compétence d’attribution

La CNRF est habilitée à statuer sur tous les litiges portés devant elle, se rapportant à la
détermination des bases des impôts, droits et taxes et doit se déclarer incompétente sur les
questions liées à l'interprétation des dispositions réglementaires. Elle lui appartient ainsi, de statuer
et se prononcer sur les questions de fait, sur les infractions relevées, de fixer les redressements dans
la limite des montants notifiés. Elle intervient, en appel sur les requêtes formulées contre les
décisions de la CLT, comme elle peut intervenir en première instance en cas de défaut de
délibération de celle-ci dans le délai lui est imparti de vingt-quatre (24) mois.

Compétences territoriale

La compétente territoriale de la CNRF s'étend à tout le territoire national. La C.N.R.F. siège en


permanence à Rabat et traite des recours des contribuables ou de l’administration. Sa compétence
territoriale couvre tout le territoire national.

Composition de la cnrf

Présidence de la commission

Conformément aux dispositions de l’article 226 – II du CGIM, la commission nationale est présidée
par un magistrat, désigné par le Premier ministre sur proposition du ministre de la justice, qui peut
déléguer cette fonction à un président de sous-commission qu’il désigne chaque année. Précisons ici
que la commission nationale, au regard de son fonctionnement, se subdivise en cinq sous-
commissions délibérantes. Cette dernière disposition qui vise à éviter toute interruption dans le
fonctionnement de la commission nationale trouve particulièrement à s’appliquer lorsque les
affaires pendantes devant la commission exigent une solution rapide et que les délais de reprise des
impositions litigieuses y afférentes sont menacés par la prescription. Toutefois ces dispositions, à
l’instar du régime de la procédure suivie devant la commission locale, ne donnent aucune indication
sur l’appartenance professionnelle du magistrat désigné aux fonctions de président de la
commission nationale. Il est à déplorer ici le fait que la loi ne désigne pas d’emblée un magistrat
relevant de l’ordre administratif qui préside la commission nationale et qui présente sans doute une
garantie de compétence pour appliquer sa juridiction sur les recours dont il est saisi.

Les représentants siégeant à la cnrf


- Les représentants de l’administration : L’article 226 – III du CGIM prévoit la représentation
de l’administration au sein de l’organisme paritaire. Il énonce en effet que chaque sous-
commission délibérante comprend « deux fonctionnaires tirés au sort parmi ceux qui n’ont
pas instruit le dossier soumis à délibération ». Toutefois, il ne précise pas les conditions de
participation des membres fonctionnaires de la sous-commission délibérante et encore
moins les cas d’incompatibilités eu égard à leur participation pouvant vicier la délibération
de la sous-commission et entraîner de ce fait la nullité de l’avis subséquent.

- Les représentants des contribuables : L’article 226 du CGIM prévoit un régime général qui
organise la représentation professionnelle du contribuable au sein de la commission
nationale. Conformément aux dispositions du texte précité, la parité numérique afférente à
la représentation du contribuable a été fixée à deux représentants.
Ces derniers sont choisis parmi les membres des organisations professionnelles les
plus représentatives et désignés par décision du Premier ministre selon les
propositions initiées par les ministères de tutelles.
L’engagement de la procédure et la convocation des parties

le législateur a cherché ici à marquer la procédure devant la commission d’une volonté de


transparence et de clarté de débat qui permet, soit de mettre fin au différend, soit du moins
d’éclairer les développements ultérieurs d’un avis émis par une instance qui, sans être
totalement étrangère aux parties en présence, présente cependant une garantie de
neutralité.
-L’engagement de la procédure

L’engagement de la procédure par le contribuable.


La procédure de consultation devant la commission nationale peut être initiée par le
contribuable.
La commission compétente peut être saisie en effet d’un recours du contribuable qui obéit,
notamment pour ce qui est de sa recevabilité, à des conditions de forme précédemment
évoquées.
Précisons néanmoins ici que ce recours est présenté sous la forme d’une requête par
laquelle le contribuable constate son désaccord eu égard au redressement envisagé par
l’administration et précise ses conclusions.

. L’engagement de la procédure par l’administration.

La procédure devant la commission nationale peut être engagée également à l’initiative de


l’administration, conformément aux dispositions de l’article 227 du CGI.

Celle-ci peut saisir en effet la commission compétente d’un recours présenté, notamment
par le directeur des impôts, sous forme d’une requête en contestation d’un avis rendu, en
premier ressort, par la commission locale communale.

Il n’est pas indifférent de constater ici que la loi n'interdit pas l’administration de saisir la
commission nationale dans les autres cas notamment les recours pour lesquels les
commissions locales de taxation n’ont pas pris de décision dans le délai de (12) douze mois.
-Convocation des parties

L’article 226-II du CGI prévoit que le président de la commission nationale de recours fiscale répartit
les dossiers entre les sous-commissions.

Par ailleurs, la sous-commission désignée convoque obligatoirement le ou les représentants du


contribuable et le ou les représentants de l’administration, désignés à cet effet, aux fins de leur
audition.

Il résulte de ces dispositions que la convocation du contribuable ou de son représentant et le ou les


représentants de l’administration est obligatoire.

Leur audition est nécessaire dans la mesure où elle permet d’apporter des éclaircissements utiles
dans le cadre d’un débat oral contradictoire.

Conformément aux dispositions de l’article 226-II du CGI, Le secrétaire rapporteur de la commission


nationale informe les deux parties de la date à laquelle elle tient sa réunion, trente (30) jours au
moins avant cette date.

Le respect de ce délai est une formalité substantielle. Il s’agit de permettre au contribuable et


l'administration de préparer leur audition, de désigner le mandataire pouvant l’accompagner devant
la commission et de consulter les documents soumis à son droit à l’information.

C’est ainsi que le forfait fixé par la commission sans que le contribuable ait été mis à même de
prendre connaissance de son dossier et de faire connaître ses observations ne peut être regardé
comme établi suivant une procédure contradictoire.

La procédure suivie, en l’occurrence, serait irrégulière et l’imposition qui en résulte doit être annulée
en principe.

Le contribuable doit satisfaire ici à une obligation, notamment celle de prendre toutes les
dispositions pour recevoir la convocation qui lui a été notifié par la commission dans les formes
prescrites par la loi.

Il s’ensuit que le caractère contradictoire inhérent à la procédure devant la commission est respecté
dès lors que le contribuable ou son représentant a pris connaissance en temps utile de son dossier. Il
peut donc envisager de se présenter à la séance de la commission, accompagné de son mandataire
aux fins de son audition.

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