Vous êtes sur la page 1sur 8

Le recours administratif : assiette et

recouvrement

Master ingénierie comptable, fiscale et financière

Réalisé par :
Encadré par :
GHILASS FOUZIA
Mme ABA NAIMA
MERIEME KASSIMI
Définition du recours administratif :

Le recours administratif est une voie de recours qui s’exerce dans les cas de
contestation de décisions rendues par l’administration fiscale .

Le recours administratif en matière d’assiette :

Le recours administratif en matière d'assiette fait référence à une procédure


permettant à un contribuable de contester une décision de l'administration fiscale
concernant le calcul ou la détermination de l'assiette de ses impôts. L'assiette fiscale
représente la base sur laquelle les impôts sont calculés (la base imposable).

L’accord à l’amiable :

Un accord à l'amiable est généralement envisagé dans des situations de litige fiscal,
lorsque les deux parties, le contribuable et l'administration fiscale, souhaitent
résoudre le différend de manière coopérative et moins conflictuelle. Cela peut se
produire lorsqu'il y a des désaccords sur l'interprétation de la loi fiscale ou sur les
montants dus ou sur la base imposable, et les deux parties cherchent à trouver une
solution mutuellement acceptable pour éviter un processus judiciaire prolongé.

Les étapes de l’accord à l’amiable :

La DGI a toujours privilégié le règlement des affaires soumises au contrôle fiscal par
voie d’accords à l’amiable. Cette politique a permis d’assurer la mobilisation des
recettes fiscales issues du contrôle fiscal (soit 97% des recettes du contrôle fiscal sur
place au titre de la période 2009 à 2014), de réduire les contentieux devant les
commissions et les tribunaux et enfin de renforcer la relation de confiance et de
partenariat avec les contribuables.

En effet, selon le conseil économique et social :

« le recours à un accord avec l’administration pour le règlement du litige est souvent


possible (sauf Finlande et Roumanie), mais un tel accord doit intervenir à un niveau
de la procédure au-delà duquel seules les voies du recours administratives ou
judiciaires permettront de trancher le litige ».

« la procédure du contrôle fiscal au Maroc s’inscrit dans les pratiques internationales


et gagnerait à être complétée par un dispositif régissant les accords amiables ».

La cour des comptes quant a elle a émis les observations suivantes :

Conclusion d’accords sans bases précises : L’examen d’un échantillon d’accords


amiables conclus entre la direction générale des impôts et les contribuables a montré
que ces accords ne contiennent pas les détails de l’imposition établie ni les bases de
conclusion des accords »

Signature d’accords sans vérification : Les services de l’administration fiscale


peuvent conclure des accords transactionnels sans que les redressements ne soient
notifiés aux contribuables. Dans certains cas, la vérification peut n’être faite qu’en
partie et même ne pas être réalisée. Cette situation concerne de manière particulière
le secteur de la promotion immobilière... ».

Rappel du dispositif légal:

Les accords en matière de contrôle fiscal sont régis par les dispositions de l’article
220-VI du CGI qui stipule que « sont immédiatement émis par voie de rôle, les droits
supplémentaires, les majorations, les amendes et les pénalités y afférentes découlant
des impositions établies :

après accord partiel ou total conclu par écrit entre les parties au cours de la
procédure de rectification ».

Ces dispositions ont été explicitées par la note circulaire n°717 relative au Code
Général des Impôts et par la charte du contribuable disposant que le contribuable ou
son représentant légal peut, au cours de la procédure, conclure un accord à l’amiable
avec l’administration sur les redressements acceptés par les deux parties.

Par ailleurs, il est à rappeler qu’en application des instructions de la note de service
N° 17 du 20/12/2000, les abandons de majorations dépassant 50% et/ou les seuils
fixés par les arrêtés de délégation de pouvoirs des Directeurs Régionaux et inter
préfectoraux sont soumis à l’avis de la Direction Générale, accompagnés des
justificatifs nécessaires.

En outre, par une note de service en date du 17/03/2003 sous n° 307, les directeurs
régionaux ont été invités à liquider, par voie d’accord à l’amiable, les dossiers en
cours de procédure.

De même, dans le cadre du suivi des accords, les DRI sont tenues d’adresser à la
Division des vérifications un état trimestriel détaillé des accords conclus (Cf. note n°
307 sus visée) ainsi qu’un rapport complémentaire et ce, en application de la note de
service du 10/01/2006 relative à l’organisation du circuit interne des documents de
vérification).

Or, il convient de signaler que ces notes ont un caractère général et ne précisent pas
les modalités de forme et de fond à respecter pour la conclusion des accords, ainsi
que les entités habilitées à les conclure. Ceci a favorisé le développement de
pratiques non harmonisées aux niveaux de la conclusion des accords et du
formalisme à respecter en la matière.

Procédures de conclusion des accords :

Champ d’application des accords:

En application des dispositions fiscales en vigueur, le contribuable ou son


représentant légal peut, au cours de la procédure de rectification, conclure un accord
à l’amiable avec l’administration sur les redressements acceptés par les deux parties.

Toutefois, et comme il a été exposé auparavant, le conseil économique et


social estime que le recours à un accord avec l’administration pour le règlement du
litige est souvent possible, mais un tel accord doit intervenir à un niveau de la
procédure au-delà duquel seules les voies de recours administratifs ou judiciaires
permettront de trancher le litige.

Aucun accord ne peut être conclu avec le contribuable avant de procéder au contrôle
et à la notification des redressements ;

Les accords avec les contribuables doivent être négociés et concrétisés avant que les
commissions ne prennent leur décision (décisions définitives de la CLT ou CNRF selon
le cas). Cette proposition est motivée par le fait que les délais de traitement des
dossiers devant les commissions sont largement suffisants, aussi bien pour
l’Administration que pour les contribuables, pour trouver une solution à l’amiable au
litige les opposant.

La conclusion d’accords postérieurement à la prise de décision de la CNRF doit être


exceptionnelle, notamment dans le cas d’absence du contribuable pour des raisons
indépendantes de sa volonté aux séances des commissions, et dans le cas où la
commission s’est déclarée incompétente pour statuer (question d’interprétation de la
loi) et ce, afin d’éviter que cette possibilité ne puisse être utilisée abusivement par
certains contribuables en vue de prolonger indéfiniment la procédure et
éventuellement organiser leur insolvabilité.

Enfin, aucun accord ne peut intervenir pour tout dossier faisant l’objet de jugement
ayant acquis la force de la chose jugée.

Validation des accords : Tous les accords doivent faire l’objet de validation. A cet
effet, le vérificateur est tenu d’établir une note à sa hiérarchie au niveau régional,
pour présenter le stade de la procédure, les justifications présentées par le
contribuable, sa position sur les chefs de redressement notifiés au vu des pièces
présentées et des arguments soulevées par le contribuable dans ses réponses aux
notifications.

Au vu de ces éléments, le vérificateur propose et argumente sa position concernant


les redressements à abandonner ou à maintenir et présente les scénarii possibles
pour aboutir à un accord à l’amiable, la remise gracieuse des majorations proposée et
l’échéancier de paiement des droits complémentaires le cas échéant.

Signature des accords :

L’accord doit être concrétisé par un écrit, signé par les deux parties et comportant :

-la date de la signature de l’accord ;

-le nom et la qualité des signataires :

- contribuable ou représentant légal ;

- Directeur du contrôle fiscal pour les dossiers vérifiés par la Division des vérifications
nationales et Directeur Régional en ce qui concerne les dossiers vérifiés par les
brigades régionales, aussi bien pour les dossiers relevant de la compétence régionale
que pour ceux relevant de la compétence centrale. A ce titre, le chef du service
chargé du suivi des vérifications du dossier en question est tenu d’informer par écrit
(via messagerie électronique) les responsables régionaux de la décision de la
commission centrale.

le montant des bases et des droits qui résultent de l’accord.

En outre, l’accord doit être établi en double exemplaire, suivant le modèle annexé à la
présente note, accompagné d’un état portant le détail par impôt, par exercice des
bases imposables et des droits complémentaires en principal et majorations.

Chaque accord doit être accompagné de la lettre de désistement de la part de


l’intéressé de tout recours actuel ou éventuel devant les commissions (C.L.T., C.N.R.F.),
l’administration ou le tribunal compétent, ainsi que de toute demande en restitution
concernant les chefs de redressement.

Un exemplaire du protocole d’accord est remis au contribuable contre décharge (ou


lui être adressé, éventuellement, par courrier recommandé) après la présentation par
celui-ci d’une copie de la lettre du désistement sus mentionnée, dûment
réceptionnée par la commission concernée (CLT ou CNRF) ou par le tribunal
Administratif le cas échéant.

 Remises des majorations : Toutes les remises de majorations accordées


doivent être motivées. Elles doivent être modulées en fonction des
circonstances objectives propres à chaque affaire.
 Etalement du paiement : des étalements de paiement peuvent être accordés
au contribuable, compte tenu notamment de leur capacité financière. Ils
doivent être assortis de garanties nécessaires et suffisantes conformément aux
dispositions de l’article 124 du code de recouvrement. Une copie de l’accord
est remise au receveur compétent.
 Emission des droits complémentaires : Sont émis immédiatement, dès la
signature de l’accord avec le contribuable, l’ensemble des titres de recettes
afférents aux droits complémentaires issus de l’accord, afin de permettre au
receveur compétent d’imputer définitivement les règlements convenus dès
leur encaissements effectifs. Etant précisé que les droits d’accord sont à
émettre majorations comprises. Les remises de majorations doivent faire
l’objet de titre d’annulation et/ou ordre de paiement.

Définition du recours gracieux :

Le recours fiscal gracieux est une démarche administrative permettant à un


contribuable de demander à l'administration fiscale une réduction ou une annulation
de son imposition. Cette procédure est utilisée en cas de difficultés financières ou en
présence d'erreurs matérielles. Elle se distingue des recours contentieux car elle ne se
base pas sur un désaccord concernant l'interprétation du droit fiscal, mais plutôt sur
une demande de clémence ou de révision gracieuse de la part du contribuable.

• Le recours gracieux permet d’accorder à la demande du contribuable et au vu des


circonstances invoquées, une remise ou modération des majorations, amendes et
pénalités prévues par la législation en vigueur.

• Le domaine du recours gracieux est limité à l’examen des demandes des


contribuables tendant à obtenir la remise ou modération des majorations, amendes
et pénalités, en dehors de toute invocation des règles légales.

• En conséquence, le principal des droits régulièrement dû ne peut faire l’objet d’une


demande en remise gracieuse ou modération de la part des contribuables.

• La demande de recours gracieux n’est soumise à aucune condition de délai et la


décision de l’administration n’est pas susceptible de recours judiciaire, du fait que les
décisions prises dans ce domaine relèvent du pouvoir d’appréciation de
l’administration.

Definition :
Le recours administratif en matière de recouvrement fiscal est une procédure
permettant au contribuable de contester une décision de l'administration fiscale liée
au recouvrement d'impôts. Après avoir reçu une notification de recouvrement, le
contribuable peut déposer une réclamation auprès de l'administration fiscale.

dans un délai spécifié. L'administration examine alors la réclamation, peut demander


des informations supplémentaires, et rend une décision administrative sur la validité
de la contestation. Si le contribuable n'est pas satisfait de cette décision, il peut
ensuite envisager des recours judiciaires en portant l'affaire devant les tribunaux
administratifs ou les cours de justice compétentes au Maroc. Le recours administratif
offre ainsi une étape préalable et non contentieuse pour résoudre les litiges de
recouvrement fiscal.
Les cas de litige administratifs spécifiques au recouvrement (régis par la loi 15-97) formant code de
recouvrement des créances publiques

. Il existe 5 cas de recours :

 Le contribuable conteste la régularité en la forme engagée

Lors du recouvrement à l’amiable ou forcé, l’administration fiscale n’a pas respecté les étapes
de la procédure à savoir : Avis sans frais, commandement, saisie, vente et enfin contrainte par
corps. Soit l’administration fiscale a omis une notification soit elle a brûlé une étape avant
d’aboutir au recouvrement forcé.

 L’administration fiscale n’a pas pris en compte des paiements déjà effectués

Lors de la procédure de recouvrement, le contribuable peut s’acquitter partiellement ou


totalement de ses impôts mais l’administration fiscale continue sa procédure sans tenir compte
de ces paiements. Il a le droit de faire prévaloir les dits paiements sur le reste de sa dette en
faisant ce recours

 Revendication par le contribuable d’objets insaisissables

Certains biens appartenant au contribuable poursuivi de recouvrement sont insaisissables :


comme ses effets personnels, livres, provisions nécessaires aux besoins vitaux d’un mois du
saisi et de sa famille, certains animaux , objets indispensables aux handicapés. S’il arrive que
l’administration fiscale, par mégarde ou pour combler sa dette, procède quand même à la
saisie de ces biens, le contribuable peut contester la dite saisie devant l’administration fiscale.

 Revendication d’objets appartenant à autrui

L’administration fiscale, en faisant la saisie du contribuable, n’a pas le moyen de s’assurer sur
le champ de la propriété juridique des biens saisis. Il en résulte que des biens appartenant à
des tiers et exploités par le redevable soient saisis par erreur. Le propriétaire peut en apportant
les preuves, éviter la vente de ces biens, en faisant un recours auprès de l’administration
fiscale.
 Demande de surseoir au paiement de l’impôt contesté

Le L.P.F. stipule dans son article 26

«La réclamation ne fait pas obstacle au recouvrement immédiat des sommes exigibles et, s’il
y a lieu, à l’engagement de la procédure de recouvrement forcé, sous réserve de restitution
totale ou partielle desdites sommes après décision ou jugement ».
c’est-à-dire aucune réclamation ne peut être faite sans le paiement de la dette du
contribuable. Mais le législateur a quand même donné la possibilité au redevable de surseoir
au paiement de l’impôt ou partie d’impôt contesté sous réserve que :
1 er La réclamation ait été faite dans les délais prévus par la loi.
2 ème Le redevable ait constitué des garanties propres à assurer le recouvrement des
impôts contestés
Cette réclamation fait l’objet d’un recours administratif
-La procédure judiciaire suite à une réclamation sur le recouvrement fait partie des cas de recours
au tribunal administratif :

Dans ce cas, les motifs qui déclenchent le recours judiciaire sont :

a. Lorsque l'administration fiscale refuse la demande du contribuable, ce dernier dispose d'un délai
de trente jours à compter de la date de notification du refus.

b. Lorsque l'administration fiscale n'a pas répondu à la réclamation du contribuable dans le délai de
soixante (60) jours, le contribuable dispose de trente (30) jours suivant la date d'expiration du délai.

c. Lorsque le contribuable fait appel au Tribunal administratif des référés pour arrêter la procédure
de saisie en raison de son caractère urgent.

Conclusion ;
le recours administratif en matière d'assiette et de recouvrement fiscal
constitue une étape cruciale dans le processus de résolution des litiges entre le
contribuable et l'administration fiscale au Maroc. Ce mécanisme offre au
contribuable la possibilité de contester une décision de l'administration, que ce
soit en lien avec le calcul de l'assiette fiscale ou les mesures de recouvrement.
En déposant une réclamation, le contribuable peut présenter ses arguments et
fournir des justifications, tout en bénéficiant d'une évaluation par
l'administration fiscale elle-même. Cette démarche non contentieuse favorise
la résolution amiable des différends avant d'envisager d'éventuels recours
judiciaires

Vous aimerez peut-être aussi