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République Tunisienne

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université de Sousse

Institut supérieur de finance et fiscalité Sousse

Projet n°15 : la charge de la preuve en matière fiscale.

Ilhem belgacem Elaborée par :

Chaftar tesnim
Année universitaire : 2022-2023
Plan :

Introduction

I. La charge de la preuve au détriment du contribuable

II. La charge de la preuve incombant à l'administration fiscale

Conclusion
Introduction :

La charge de la preuve se distingue de l’administration de la preuve


qui est ‘’la façon dont la partie a qui incomber la charge de la preuve,
apporte cette preuve’’ .Il faut préciser que l’administration de la
preuve recouvre les deux questions de l’objet et des moyens de la
preuve.

La notion de la charge de la preuve demeure une préoccupation


majeure des Avocats fiscalistes, chargés de défendre du mieux
possible les intérêts de leurs clients, notamment à l’occasion d’un
contrôle fiscal. Pour vous aider à comprendre les diverses subtilités
qui président en la matière, résultant de la Législation en vigueur, de
la doctrine administrative et de la jurisprudence.

I. La charge de la preuve au détriment


du contribuable

La généralisation du renversement la charge a la preuve incombant le


contribuable.

La charge de la preuve incombe au contribuable devant la juridiction


contentieuse, notamment dans les cas suivants :
.Si l'imposition contestée a été établie d'après les bases indiquées par le
contribuable dans sa déclaration souscrite ou d'après le contenu d'un
acte présenté par lui-même à la formalité d’enregistrement

.Lorsque, s'agissant d'un différend sur l'interprétation de la législation


fiscale, l'intéressé soutient que l'imposition incriminée a été établie en
méconnaissance d'une première décision le concernant et qui a été, à
l'époque, formellement admise par l'administration

.Si l'imposition contestée a été établie en application d'une présomption


légale, prévue particulièrement en matière de droits d'enregistrement,
d'impôt sur la fortune immobilière et d'impôts directs.

.Lorsque l'intéressé fait état dans sa déclaration de revenus de charges


ou de situations de fait entraînant par elles-mêmes un allégement de
l'impôt.

.En cas de litige concernant la réalité des éléments déclarés, la charge


de la preuve incombe au contribuable.

.Si l'intéressé entend, en matière de bénéfice industriel et commercial


(BIC), déduire de son résultat imposable, des pertes de créances, des
amortissements, des provisions, ou des dépenses portées en frais
généraux, quelle qu'ait été la procédure utilisée.
1. En cas de procédure de rectification contradictoire

.si l'intéressé a donné son accord dès lors que son acceptation n'était
assortie d'aucune réserve qui en limitait la portée ;

.ou s'il s'est abstenu de répondre dans le délai de trente jours,


éventuellement prorogé de trente jours.

Ainsi, dans l'hypothèse où le contribuable présente une comptabilité


comportant de graves irrégularités, la charge de la preuve lui incombe
si l'imposition a été établie conformément à l'avis de la Commission
ou du Comité consultatif.

En revanche, lorsque la base est finalement supérieure au chiffre


résultant de l'avis de ces Organismes consultatifs, la charge de la
preuve incombe à l'administration fiscale et également dans le cas où
celle-ci invoque de graves irrégularités commises par le contribuable
si le litige en cause est soumis au juge.

Mais si le contribuable n'a pas présenté de comptabilité ou de pièces


en tenant lieu, celui-ci supporte la charge de la preuve quel que soit
l'avis de la Commission ou du Comité consultatif.
Enfin, cette charge de la preuve incombe aussi au contribuable si la
base d’imposition est taxée d’office en application à l'issue d'un
examen contradictoire de la situation fiscale personnelle (ESFP),
même si elle n'est pas conforme à l'avis de la Commission.

2. En cas de procédure d’imposition d’office :

La charge de la preuve pèse sur le contribuable lorsque l'imposition


a été établie selon les procédures d’office ci-après :

.taxation d'office du revenu global.

.taxation d'office pour défaut de réponse à une demande de


justifications 

.taxation d'office pour défaut de déclaration de chiffre d'affaires et


d'impôt sur les sociétés.

.évaluation d'office du bénéfice industriel et commercial et du


bénéfice agricole dans le cadre du régime réel.

.évaluation d'office du bénéfice des entreprises placées sous le régime


des micro-entreprises sous certaines conditions.

.évaluation d'office du bénéfice imposable des fiducies qui n'ont pas


respecté leurs obligations déclaratives.

.évaluation d'office du bénéfice non commercial, qu'il relève du


régime de la déclaration contrôlée ou sous certaines conditions, du
régime déclaratif spécial.
.évaluation d'office des revenus fonciers des gains de cessions de
valeurs mobilières ou de droits sociaux ou des plus-values des
contribuables qui se sont abstenus de répondre aux demandes.

.évaluation d'office des bases d'imposition en matière d'impôts directs


et de taxes sur le chiffre d'affaires, en cas d’opposition à contrôle
fiscal.
II. l'administration fiscale La charge de
la preuve incombant à

La généralisation du renversement la charge a la preuve incombant

L’administration fiscale.

En l'absence de particularité propre à une procédure de contrôle, la


charge de la preuve incombe aux représentants du fisc dans les cas
suivants :

.Lorsque la réclamation contentieuse porte sur un impôt qui doit


normalement être établi sur la seule initiative du Service des impôts et
sans intervention d'une déclaration du contribuable ou d'un acte
présenté à la formalité de l'enregistrement ;

.Si l'impôt contesté devant normalement être établi d'après une


déclaration à souscrire ou un acte à présenter à l'enregistrement, le
contribuable soutient qu'il n'avait pas l'obligation de souscrire une
déclaration ou de soumettre un acte à la formalité. Néanmoins, en
matière d’IFI, il appartient au redevable présumé d’apporter la preuve
qu'il n'a pas à souscrire de déclaration.

. Pour apprécier le véritable caractère des actes opposés par les


contribuables à l'administration, le Comité de l'abus de droit fiscal n'a
pas été saisi ou a émis un avis défavorable à la mise en œuvre de la
procédure de l'abus de droit fiscal.
.Enfin, il est précisé qu’en cas de contestation des pénalités appliquées
aux rappels d’impôts, l’Administration fiscale supporte la charge de la
preuve pour démontrer la réalité de la mauvaise foi ou des
manœuvres frauduleuses dont le contribuable s’est rendu coupable.

Elle incombe également au fisc en cas de recours à une procédure


d'imposition d'office.

.Si dans cette hypothèse, les Agents des Finances publiques n’ont pas à
établir le bien-fondé de leurs impositions, ils restent tenus de justifier
de la régularité de la mise en œuvre de cette procédure. Ainsi, devant
le juge de l'impôt, ils doivent notamment être en mesure d'apporter la
preuve que le contribuable était bien dans la situation d'être imposé
d'office et que la mise en demeure et la notification prévues par la loi,
le cas échéant, ont bien été effectuées.

Enfin, la charge de la preuve pèse aussi sur l'Administration fiscale en


cas de recours à la procédure de l'abus de droit fiscal, que le Comité de
l'abus de droit fiscal ait été saisi ou non et quel que soit son avis.

Conclusion :

La preuve en droit fiscal est un sujet qui pose en soi le problème des
relations entre l’administration fiscale et les contribuables. L’étude du
régime juridique de la preuve montre que la relation entre,
l’administration fiscale et le contribuable tunisien n’a pas encore
réussi à rompre avec un passé mouvementé et singulièrement
défavorable à la réconciliation. Cette relation reste encore marquée
par une certaine défiance.

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