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Arrêté n°310/MFEBP du 20 février 1995 fixant les modalités

de création de fonctionnement et de contrôle des régies


310/MFEBP - 20/02/1995

Arrêté n° 310/MFEBP du 20 février 1995 fixant les modalités de création, de


fonctionnement et de contrôle des régies.

Article 1er : - Le présent arrêté fixe les conditions dans lesquelles les régies de recettes et
d'avances peuvent être instituées dans les formes prévues par les articles 48 à 50 et 72 à 76 de la
loi n° 5/85 du 27 juin 1985 portant règlement général sur la comptabilité publique de l'État. Il
détermine en outre les modalités de fonctionnement et de contrôle ainsi que les règles de prise en
compte des opérations desdites régies.

Article 2 : - Une régie de recettes est un poste d'encaissement de recettes publiques répétitives
de faible montant et présentant un caractère d'urgence.

Article 3 : - Une régie d'avances est un poste de règlement de menues dépenses publiques à
caractère urgent.

Article 4 : - Les régies de recettes et d'avances créées par les établissements publics nationaux et
les collectivités locales sont soumises mutatis mutandis aux mêmes règles de gestion que les
régies de l'État.

Chapitre premier : - Dispositions générales.

Article 5 : - Les régies de recettes et d'avances ne peuvent être instituées que dans les cas
énumérés ci-après :

a) dans les services réalisant au comptant et au jour le jour, d'une manière répétitive, des recettes
de faible importance;

b) dans les services effectuant le règlement de menues dépenses à caractère urgent, tels que les
hôpitaux, les hospices, les internats, les casernes, les maisons d'arrêt, etc.,

c) dans les missions diplomatiques et consulaires non dotées d'un poste comptable du trésor.

Article 6 : - Le montant des menues dépenses payées sous forme de régie ne peut excéder
l'encaisse autorisée d'un poste comptable du trésor de dernière catégorie (vingt-cinq millions de
francs CFA).

Article 7 : - Les régies de recettes et d'avances sont rattachées directement à la gestion du


trésorier-payeur général pour le compte duquel les opérations de recettes et de dépenses sont
effectuées.

Elles peuvent toutefois être rattachées à la gestion d'un comptable secondaire du trésor
dénommé comptable assignataire, désigné par l'arrêté institutif de la régie.
Article 8 : - Les régies de recettes et d'avances sont instituées par arrêté du ministre chargé des
finances.

Les régies d'avances font l'objet d'une proposition motivée du ministre dépensier.

Article 9 : - Les régisseurs d'avances et de recettes sont nommés par décision du ministre chargé
des finances, sur proposition du ministre intéressé.

La décision de nomination comporte le nom, la qualité et le numéro matricule solde du


régisseur. Cette décision rappelle le montant du cautionnement auquel est soumis le régisseur.

Article 10 : - Les fonctions de membre du gouvernement, président des corps constitués, général
de corps, directeur général ou toutes les autres fonctions électives ou de représentation sont
incompatibles avec la gestion d'une régie de recettes ou d'avances.

Article 11 : - En application des dispositions des articles 16 et 17 de la loi n° 5/85 précitée, les
régisseurs de recettes et d'avances sont personnellement et pécuniairement responsables des
fonds et valeurs qui leur sont confiés au même titre que les comptables publics. Ils peuvent se
faire assister d'un mandataire de leur choix, nommé par décision du ministre chargé des finances.
Le mandataire doit être accrédité auprès du comptable assignataire.

Article 12 : - Les comptables du trésor de rattachement et assignataires peuvent toutefois être


rendus responsables des actes de ces derniers dans les cas ci-après :

- lorsque le comptable a accepté sans réserve des opérations irrégulièrement effectuées, sauf dans
le cas où les pièces justificatives produites n'auront pas permis de déceler l'irrégularité;

- lorsqu'une faute ou négligence caractérisée est relevée à la charge du comptable public dans
l'exercice du contrôle sur place et sur pièces.

Article 13 : - Les régisseurs sont tenus de réaliser un cautionnement avant d'entrer en fonction.
Le montant du cautionnement des régisseurs de recettes est fonction du plafond de l'encaisse
autorisée.

Le montant du cautionnement des régisseurs d'avances est équivalent à celui d'un poste
comptable secondaire du trésor.

Le ministre des finances peut toutefois dispenser le régisseur de constituer le cautionnement


lorsqu'il s'agit d'une régie ouverte à l'occasion d'une manifestation ponctuelle colloque,
conférence, fêtes. Cette dispense sera mentionnée sur l'arrêté constitutif de la régie.

Article 14 : - Le cautionnement peut être réalisé soit par un versement en numéraire, soit par un
chèque certifié par la banque ou par le centre de chèques postaux, soit conformément aux
modalités prévues par l'article 29 alinéas 3 et 4 du décret n° 110/PR/MINECOFIN susvisé.

La nature des garanties constituées par les régisseurs ne peut être modifiée pendant la durée de
leurs fonctions, sauf en cas d'augmentation de l'importance de la régie par arrêté du ministre des
finances.
Article 15 : - Les recettes encaissées sous forme de régies ou les avances reçues peuvent être
déposées dans un compte bancaire ou postal ouvert au nom de la régie. Ce dépôt doit être
exceptionnel et autorisé par l'arrêté institutif. Dans ce cas, le régisseur doit communiquer au
comptable assignataire le numéro du compte de la régie. Le compte postal ou bancaire de la régie
doit être libellé au nom de la régie figurant sur l'arrêté institutif.

Article 16 : - Le comptable assignataire peut à tout moment vérifier le compte de la régie. Il peut
ordonner son blocage ou sa clôture en cas d'irrégularité.

Article 17 : - Les régisseurs perçoivent l'indemnité de responsabilité prévue en faveur des


comptables publics. Le montant de cette indemnité est fixé par l'arrêté institutif de la régie, en
fonction du volume et de l'importance actuelle ou prévisible des opérations effectuées.

Elle ne peut excéder l'indemnité allouée au comptable direct du trésor gérant une caisse
équivalente à celle de la régie. La dispense de cautionnement prévue à l'article 11 ci-dessus ne
fait pas obstacle à l'attribution de l'indemnité de responsabilité.

Article 18 : - En cas de cessation de fonctions ou d'absence prolongée du régisseur titulaire,


lorsqu'il n'a pas été constitué de mandataire, le ministre de tutelle ou l'autorité dont dépend le
service doté de la régie peut proposer la désignation d'un agent intérimaire.

La passation de service entre le régisseur et l'agent intérimaire est organisée conjointement par
le comptable assignataire et l'autorité de tutelle ou hiérarchique.

Article 19 : - Les agents intérimaires sont soumis aux mêmes conditions d'agrément et de
responsabilité que les titulaires. Ils perçoivent l'indemnité de responsabilité prévue à l'article 17
ci-dessus, mais sont dispensés de l'obligation de fournir un cautionnement. La période d'intérim
ne peut excéder six mois. Au-delà de cette durée, le comptable assignataire est tenu de rendre
compte au ministre des finances.

Article 20 : - En cas de mutation ou de cessation prolongée de fonctions, le régisseur sortant


peut obtenir un certificat de libération provisoire s'il a versé au comptable assignataire la totalité
des recettes encaissées par ses soins ou justifié l'emploi intégral des avances mises à sa
disposition et s'il n'a pas, dans tous les cas, été mis en débet.

Le certificat de libération provisoire est délivré sur la demande du régisseur par le trésorier-
payeur général.

Le trésorier-payeur général dispose d'un délai de trois mois pour se prononcer sur la demande.
Passé ce délai, il ne peut refuser la délivrance du certificat que s'il propose au ministre des
finances la mise en débet du régisseur. Dans ce cas, le certificat de libération provisoire ne sera
accordé au régisseur qu'après apurement du débet.

La libération définitive des garanties éventuellement constituées par le régisseur qui a cessé
définitivement ses fonctions est réalisée dans les conditions fixées par le décret n°
110/PR/MINECOFIN susvisé.

Article 21 : - Les opérations effectuées par les régisseurs sont retracées dans une comptabilité en
partie simple arrêtée au jour le jour.
La comptabilité des régisseurs d'avances enregistre en recettes les fonds mis à leur disposition
et en dépenses les décaissements réalisés sur les avances reçues.

La comptabilité des régisseurs de recettes enregistre en recettes le montant des produits


encaissés et en dépenses les versements au trésor public.

Le comptable de rattachement vérifie la comptabilité des régisseurs au moins le 31 décembre


de chaque année.

Article 22 : - Les régisseurs de recettes et d'avances sont soumis aux contrôles prévus par la loi
portant règlement sur la comptabilité publique, notamment celui du trésorier-payeur général et
du contrôleur financier et éventuellement aux vérifications sur place et sur pièces des corps
d'inspection ou de contrôle compétents.

Chapitre deuxième : - Des régies de recettes.

Article 23 : - Conformément à la définition de la régie de recettes donnée à l'article 2 ci-dessus,


les impôts, taxes ou redevances prévus par le code général des impôts directs et indirects, le code
des douanes ou le code domanial, ne peuvent faire l'objet d'une régie de recettes.

Article 24 : - Les arrêtés institutifs des régies de recettes déterminent de manière formelle :

 l'intitulé de la régie ;
 la nature des produits à encaisser ;
 le plafond de l'encaisse ;
 le comptable de rattachement ;
 le montant du cautionnement ;
 la périodicité des versements ;
 l'autorisation éventuelle d'ouvrir un compte bancaire ou postal ;
 le montant de l'indemnité de responsabilité allouée au régisseur.

Article 25 : - Les recettes des régies doivent être rigoureusement conformes à la nature définie
par l'arrêté institutif sous peine de concussion. Elles sont perçues au moyen d'un registre à
souches coté, paraphé et délivré par le trésorier-payeur général ou éventuellement par le
comptable assignataire.

Les encaissements peuvent être cependant effectués sans délivrance de quittance, en échange
de tickets ou de tout autre titre à valeur faciale pré imprimée, tels que timbres, vignettes ou
cartes. Ces valeurs font, dans ce cas, l'objet d'un compte d'emploi.

Article 26 : - La perception des recettes des régies est effectuée au comptant, en numéraire ou
par chèque certifié libellé à l'ordre du trésor public.

Article 27 : - Les versements au comptable assignataire interviennent conformément aux


dispositions de l'arrêté institutif, chaque jour, décadairement, et, dans tous les cas, au 31
décembre de chaque année.
Article 28 : - Ces versements sont imputés à un compte ouvert dans les écritures du trésorier
payeur général et réimputés, après répartition, dans les comptes bénéficiaires au vu d'ordres de
recettes. Aucune compensation ne peut être effectuée entre les recettes des régies et une
quelconque dépense.

Chapitre troisième : - Des régies d'avances.

Article 29 : - Les arrêtés institutifs des régies d'avances telles que définies à l'article 3
déterminent de manière formelle :

 l'intitulé de la régi ;
 le caractère renouvelable ou non renouvelable de la régie ;
 la nature exacte des dépenses à payer imputées sur un article budgétaire unique ;
 le montant des dépenses à prévoir au titre de la régie d'avance ;
 le rythme d'exécution des dépenses prévues par la régie ;
 la périodicité de production des pièces justificatives, conformément aux dispositions de
l'article 37 du présent arrêté ;
 le comptable de rattachement ;
 le montant du cautionnement ;
 l'autorisation éventuelle d'ouvrir un compte bancaire ou postal ;
 le montant de l'indemnité de responsabilité allouée au régisseur.

Article 30 : - Les dépenses d'un montant maximum de dix mille francs CFA peuvent être
justifiées par la production d'un simple état récapitulatif approuvé et justifié par le chef du
service intéressé. Ce type de justificatif ne peut dépasser un pour cent du montant des
justifications produites.

Article 31 : - Le montant de la régie est porté au crédit d'un compte régisseurs d'avances ouvert
dans les écritures du trésorier-payeur général, au vu d'un ordre de virement interne appuyé de
l'arrêté institutif de la régie et de l'ordonnance de paiement. Le montant maximum de l'avance
initiale susceptible d'être versée au régisseur représente une fraction du montant global de la
régie.

Article 32 : - Les retraits de fonds au compte avance aux régisseurs sont effectués au moyen d'un
mandat de trésorerie établi au vu d'une demande appuyée des pièces justificatives des avances
antérieures acceptées par le comptable.

Article 33 : - Aucun retrait ne peut être supérieur au quart du montant global de la régie ni
excéder le montant des justificatifs de la tranche antérieure acceptée par le comptable, sauf dans
les cas prévus à l'article 34 du présent arrêté.

Article 34 : - Les régies d'avances sont en principe renouvelables.

Toutefois, une régie non renouvelable peut être accordée dans les cas suivants :
1) lors des déplacements exceptionnels des chefs de missions diplomatiques ou consulaires ;

2) en vue de faciliter le règlement de certaines dépenses occasionnées par un événement ou une


manifestation temporaire ;

3) pour la réalisation de menues dépenses en vue de l'acquisition rapide de petit matériel ou de


denrées pour lesquelles la procédure de mandatement direct est jugée inadaptée en raison de leur
faible montant.

Le montant desdites régies doit être fixé conjointement par le ministre de tutelle et le ministre
des finances.

Article 35 : - Aucune demande de création ou de renouvellement de régie d'avances n'est


recevable lorsqu'elle émane d'un ministère ou d'une institution n'ayant pas justifié une précédente
avance.

Le renouvellement des avances par les services ordonnateurs se fait au vu du quitus ou du


récépissé du dépôt des pièces délivrées par le comptable assignataire conformément à l'article 36
ci-après.

Article 36 : - Les dépenses payées au titre des régies d'avances sont justifiées auprès du
comptable de rattachement qui donne quitus au régisseur après acceptation et vérification des
pièces justificatives.

Le dépôt des pièces appuyées d'un état récapitulatif en deux exemplaires donne lieu à
délivrance d'un récépissé par le comptable.

Les montants des pièces non acceptées par le comptable donnent lieu à rejet aux fins de
régularisation.

En cas de non-régularisation dans un délai d'un mois, le régisseur est mis en demeure de
couvrir de ses propres deniers le montant des pièces non acceptées. À défaut, le comptable
engage la procédure de mise en débet.

Article 37 : - L'avance consentie doit être justifiée dans les délais prévus obligatoirement par
l'arrêté institutif. Ces délais ne peuvent en aucun cas excéder trois mois ou le 31 décembre de
l'année concernée. Le titre de dépenses correspondant à la première avance de l'année suivante
sera justifié par le récépissé de dépôt ou le quitus délivré par le comptable de rattachement et
éventuellement par la quittance attestant le reversement au trésor de toutes les sommes avancées
et non justifiées au cours de l'année précédente.

Article 38 : - Le quitus du comptable de rattachement atteste que les justifications produites ont
été reconnues exactes sur le plan comptable et réglementaire. Il est appuyé d'un double de l'état
récapitulatif des pièces justificatives dûment visé par le régisseur et contresigné par le comptable
de rattachement.

Article 39 : - Sont abrogées toutes dispositions antérieures au présent arrêté, notamment celles
de l'arrêté n° 323 du 9 mars 1978.
Article 40 : - Le directeur général du budget, le directeur général du contrôle financier et le
trésorier payeur général sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application du présent
arrêté qui prend effet à compter de la date de signature et qui sera publié au Journal officiel et
communiqué partout où besoin sera.

Fait à Libreville, le 20 février 1995

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