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LES PRATIQUES
ANTICONCURRENTIELLE
S COLLECTIVES
I-/ LES ENTENTES
• Les ententes sont sanctionnées en droit sénégalais sur le fondement de loi n°94-
63 du 22 août 1994 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique:
• « Sont prohibées, lorsqu'elles ont pour objet ou peuvent avoir pour effet
d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché,
les actions concertées, conventions, ententes expresses ou tacites ou coalitions,
notamment lorsqu'elles tendent à :
- - Limiter l'accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d'autres entreprises;
- - Faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant
artificiellement leur hausse ou leur baisse;
- - Entraver le progrès économique ;
- - Limiter l’exercice de la libre concurrence. ».
- Telles sont les dispositions de l’article 24 de la loi n°94-63 du 22 août 1994 sur les prix, la
concurrence et le contentieux économique.
- Le droit communautaire pose également le principe selon lequel certaines pratiques du fait
de leur incompatibilité avec le fonctionnement normal du marché. En effet, dispose le
Règlement n° 02/2002/CM/UEMOA du 23 mai 2002: « Sont incompatibles avec le
Marché Commun et interdits, tous accords entre entreprises, décisions d’associations
d’entreprises et pratiques concertées entre entreprises, ayant pour objet ou pour effet de
restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l’intérieur de l’Union »
B-/ LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE
L’ENTENTE
- Il faut identifier les ententes d’une part et d’autre mettre en relief les
considérations sur les parties à l’entente.
- 1-/ IDENTIFICATION DES ENTENTES
• Il faut faire la démonstration d’une action concertée par une pluralité de parties,
c’est-à-dire d’entité économiques, agissant de manière indépendante. La
prohibition des ententes anticoncurrentielles révèle alors, une difficulté
particulière s’agissant de la détermination des parties, à travers ce qu’on appelle
les ententes de groupe¸ c’est-à-dire au sein d’un groupe de sociétés. D’une façon
générale, le droit de la concurrence exclut les ententes réalisées entre des parties
sans indépendance.
3-/ L’EFFET ANTICONCURRENTIEL
L'entente n'est pas condamnée en soi. Elle ne l'est que en raison de ses effets
néfastes sur le marché, de l'effet ou de l'objet anticoncurrentiel de l'entente. Il
convient donc, nécessairement, de repérer ces effets néfastes, ces effets restrictifs de
concurrence.
Il peut s'agir de réglementations professionnelles, comme l'obligation faite à
l'acquéreur d'une entreprise d'adhérer à un groupement professionnel. Ainsi, la
clause d'un règlement intérieur d'une organisation professionnelle imposant aux
professionnels de respecter une « obligation de délicatesse » lors de toute offre de
service à la clientèle d'un confrère avait été considérée par le conseil de la
concurrence a comme une restriction à l'autonomie de décision des membres de
l'organisation professionnelle
Les clauses d’exclusivité sont également soupçonnées de fausser le jeu de la concurrence.
Les clauses d’exclusivité. Ces clauses ont en effet pour principal effet de produire une
répartition des marchés dans la mesure où, comme son nom l'indique, la clause d'exclusivité
a pour objet d'exclure des opérateurs qui pourraient pourtant accéder à ce marché. On les
trouve très fréquemment dans des contrats de distribution.
Il peut s'agir de restriction de concurrence résultant d'accords de restriction de production ou
de quota dans la mesure où ces ententes parviennent à contrôler la production et ses
débouchés. De cette façon, chaque entreprise partie à l'entente se voit attribuer un
pourcentage du marché ou de chiffre d'affaires sur un secteur concerné, en fonction
généralement de la part du marché qu'elle détient au moment de l'accord, et qui est donc
destiné à ne pas évoluer.
Les ententes sur les prix constituent l'autre catégorie de restriction de concurrence, qu'il
s'agisse d'ententes favorisant la hausse ou la baisse des prix. Il s'agit très souvent d'ententes
visant à déterminer un mode de prix ou son calcul ou la plage de remises à accorder ou un
prix minimum.
Ententes anticoncurrentielles
- Accords de restriction de
- Échange d’information sur les
production
- Clause d’exclusivité prix
- Recommandations sur les tarifs
- Ententes de boycott
- Clause de non concurrence à pratiquer
La prohibition des ententes n’est pas absolue. Ces comportements sont tolérés lorsqu’ils
contribuent au progrès économique et à la création ou au maintien de l’emploi. Ce progrès
doit être réel et les profits qui en résultent doivent être partagés utilement entre les
participants.
En principe, cette observation constitue la première branche du raisonnement consistant à «
racheter » une entente par la technique du « bilan économique ». On opposera, alors, à ces
effets néfastes, les effets fastes sur la concurrence.
Ainsi, on peut considérer que le contrat de distribution sélective est certes restrictif de
concurrence dans la mesure où s'opère une sélection des distributeurs, mais ce contrat permet
en même temps d'assurer l'amélioration de la distribution des produits qui en sont l'objet par
les services rendus aux consommateurs.
II- / LES ABUS DE POSITION
DOMINANTE
« Est incompatible avec le Marché Commun et interdit, le fait pour une ou plusieurs entreprises
d’exploiter de façon abusive une position dominante sur le Marché Commun ou dans une partie
significative de celui-ci.
Sont frappées de la même interdiction, les pratiques assimilables à l’exploitation abusive d’une
position dominante, mises en œuvre par une ou plusieurs. ». Une telle incompatibilité est posée
par le Règlement n° 02/2002/CM/UEMOA du 23 mai 2002.
La notion de position dominante est définie comme « une situation de puissance économique
détenue par une entreprise qui lui donne le pouvoir de faire obstacle au maintien d'une
concurrence effective sur le marché en cause en lui fournissant la possibilité de comportements
indépendants dans une mesure appréciable vis-à-vis de ses concurrences, de ses clients, et,
finalement, des consommateurs ». arrêt Hoffman-La Roche (CJCE 13 févr. 1979.
C'est donc un pouvoir d'action, un pouvoir de marché par une influence sur ses concurrents et
en même temps une force d'inertie car l'entreprise en position dominante échappe à l'influence
de ces concurrents. Plus en entreprise est en position dominante et plus elle peut obtenir un
comportement indépendant, augmenter ses prix sans craindre de baisse de ses parts de marché
par exemple.
Ces abus peuvent, notamment, consister en refus de vente, en ventes liées ou en conditions
de ventes discriminatoires ainsi que dans la rupture de relations commerciales établies, au
seul motif que le partenaire refuse de se soumettre à des conditions commerciales
injustifiées.
Ce n’est pas la position dominante qui est en soi répréhensible, c’est son abus.
Trois éléments doivent être mis en exergue pour retenir l’abus de position dominante. le
constat qu'une entreprise ou d'un groupe d'entreprises est, sur un marché pertinent, en
situation de domination.
A/ UNE ENTREPRISE OU UN GROUPE D’ENTREPRISES
• Il doit donc s'agir d'une entreprise c'est-à-dire d'une entité juridique exerçant une «
activité commerciale, économique ou spéculative », bref une activité professionnelle.
• La position dominante peut être détenue par un groupe d'entreprises. Plus précisément,
il peut s'agir d'un groupe d'entreprises liées entre elles. Il s'agit alors d'entreprises
organisées en sociétés et soumises à un contrôle commun, des filiales d'un groupe. La
position dominante résulte ainsi de l'importance économique de l'ensemble constitué
par une société mère et ses filiales.
• La notion de groupe d'entreprise renvoie également à celle de groupe d'entreprises non
liées entre elles. On parle alors de « position dominante collective ».
B-: L’EXISTENCE D’UN MARCHÉ
PERTINENT
• La notion de marché pertinent est une notion très complexe que l’on peine à
définir. Elle importe pour l’ensemble des règles du droit de la concurrence,
interne et communautaire, pour le droit des ententes, des abus de domination et
des concentrations. C’est la prohibition des abus de domination qui recourait de
façon la plus fondamentale à cette notion dans la mesure où la notion de marché
est associée à celle de pouvoir de marché et donc celle de pouvoir de monopole.
Tous les textes en matière de droit de la concurrence font appel à la notion de
marché
• Le marché pertinent permettant d’analyser la position économique d’une entreprise est
celui sur lequel on constate qu’il n’existe pas de produits ou de services substituables à
ceux de l’entreprise dont la position dominante est soupçonnée. La notion de «
substituabilité » ou d’ « interchangeabilité », notions purement économiques, est au centre
de la détermination de la dimension économique du marché. Un marché de produits est
déterminé comme comprenant l’ensemble des produits ou services qu’un utilisateur
considère comme substituables en raison de leurs caractéristiques, de leur prix ou de leur
usage.
• La dimension géographique intervient également dans l’appréciation du marché pertinent.
Il s’agit du territoire sur lequel les entreprises sont engagées dans l’offre des biens et
services et sur lequel les conditions de concurrence sont suffisamment homogènes et qui
peut être distingué de zones géographiques voisines parce que les conditions de
concurrence y diffèrent de manière appréciable.
C-/ UNE DOMINATION SUR UN MARCHÉ