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Mélange et leur comportement 195 Figure 5.19 Vue en perspective d'un diagramme ternare. Les températures sont portées sur des axes perpendiculaires au plan des concentrations On comprend qu'une telle représentation n'est pas tes facile d'emploi lorsqu’on veut faire une analyse précise des équiibres entre les phases (températures et compositions). On préfere pluto projeter, sur le plan des concentrations, des surfaces comme celles des liquidus (fig. 5.20) ou avoir recours & des coupes isothermes (plan de coupe parlléle au plan des concentrations) comme celles de la figure 5.21 196 Chapitre 5 iJ "Teneur en C idus du diagramme de la figure 5.19 sur le plan «ee fishesindiqe les température décroissantes, Figure 5.20 Projection des surfaces des liqui compositions. Le sens ‘Teneur en C—> Teneur en Cm @ ) Figure 5.21 Représentation du diagramme ternaire A~B-C (fig. 5.19) : a) isotherme comes pondant & une température supérieure & celle Op, de l'eutectique ternaire E,; b) isotherme & @< Oz,. Une autre fagon de représenter '6quilibre d’un systéme tertiaire consiste a conserver une conse tration constante de l'un des éléments. Le diagramme ainsi obtenu est une coupe du prisme trid- mensionnel par un plan paralléle 3 l'un des c6tés du triangle des concentrations. Par exemple plan passant par la droite ST et perpendiculaire au plan des concentrations (fig. 5.18) permet de représenter l'équilibre du syst#me A~B-C contenant 10 % de A. La figure §.22 consttve unt représentation de ce gente pour un alliage Fe-Cr-C, la teneur en Cr tant ici fixée 313 %. Detes ——_—_———————_— — ve Mélanges et leur comportement 197 ammes sont appeléspreudo-binaires et om remy s a : sL+8+ ye purement binaire, us 7) qui ne peuvent exister sur un dig 1600 ] 7 fi T+8 jeer ee | A | To | 1400 PP 8 +7 aby | De | ebir| | ] “tlie Lty | A | 1200 - g ] 5, y | g Al % E y+ Ce ® 1000 7 7+} | . | | je | aty+e, 800 ! ytO4+Q | ie atytG } e+e ett, aha | 60 1 i Werle’ | Fe-13%Cr 1 2 ‘Teneur en C (%) Figure 522 Diagramme ¢’équilibre du systéme ternaire (Fe-13 % Cr)-C. C, et Cy sont des carbures complexes de Fe et de Cr. C, : (Fe, Cr)axCg et Cp: (Fe, Cr) C3. 5.3. Transfert et mouvements d’atomes Les diagrammes d'équilibre nous indiquent l'état d'équilibre d'un systéme dans des conditions données (température et composition du mélange) ainsi que les transformations qui prennent place dans le mélange quand la température change (solidification, transformations eutectique et eutectoide). état d’équilibre d'un systéme correspond 3 son niveau d'énergie libre le plus bas 198 Chapice 5 atomes pour migrer, se ceil nest atene que sion alo toute srps vol 28 2 Pequilbre ne 6g atcinde sins ce nie Sener ie US gees rel vitesse quel sigue dela réactiOM> ‘cependant aucune indication sur la cinctigue de 3 Fequilibre. Les transformations ga ‘. is enir & formation se prod oe temps a a le soa un mouvement d avons décrites exigent une redistribution du solu St eR Se om tant A Pérat Hiquide qu’a 'éa solide : pendant la soi enon ‘on alliage, ee eam? sition du liquide et celle du solide doivent consinuellement changer FONE Ne Saullbre soit, tenu ; au cours du refroidissement, il y a une modification ok Tee cade em Ott ° i que les transfor chacune des phases en équilibre l'une avec Faure. De méme, pour qi rMations § pe solide se produisent (par exemple, précipitation d'une pee ‘ seconde phase rézetion eutecroide) ldo y avoir redistribution du soluté et m “odifcation locale de la composition. “Toutes ces transformations mettent en jeu un déplacement des atomes et ne peuvent aij. que par difixsion, 5.3.1 Mécanismes de diffusion Sauf au 2éro absolu, les atomes d'un corps solide sont en vibration autour de leur post, moyenne d’équilibre, et leur énergie cinétique moyenne est une mesure de la température. Toy les atomes cependant nont pas la méme énergie; il existe une distribution des énergies comme Pillustre la figure 5.23. Si un atome posséde une énergie suffisante, Q, par exemple, il pourra can. ger de position dans le réseau crstallin, se déplacer d’au moins une distance interatomique, 0, emarque ala figure 5.23 que plus la température est élevée, plus le nombre datomes ayant Péne. gic Q, est grand ; la diffusion est un phénoméne thermiguement activé, c'est , une énergie Ey. n Mélanges et leur comportement 19 4311, Solutions soides de substitution + yne solution solide de substitution, la diffus puns Ia diffusion se fait par lintermé ipa lomate ¢ fait par Vintermeédiaire r fn nom de dif Un atome change de po. ar iene alatel cae a . "ahéma de la figure 5.24aillustre un tel saut Si eto ae % ut. Sur cette figure, Fatome X peut ace dele hoe Sanita santero ion X quren position L, énergie pote de aad est ne Hele Glgpi aac, me doit d'abord écarter les deux atomes 1 et 2 de leur , i ; irement, une énergie supérie 4a Pénergh ele comespondat Sune poston seus (hy 82) Care eorex Neve ejoation de la diffusion. C'est Pénergie minimale eee eo fae postion. 'gié minimale qu'un atome doit posséder pour pouvoir yyant une énergie cinéti aPagi ‘Tout atome ay e © cinétique Q, due a Vagitation thermique ne change pas nécessaire- ‘nt de position ; encore fautil quil soit voisin dnen : . ne in dune lcune et qu'il puisse se déplacer dans la vente de Brobsbilté de saut pour tous les atomes vabtts Fle laine ae tate, Cece probabil est €gale 8 Fnverse du nombre de premiers vosins de Fatome dan la structure crsaline considérée. Par exemple, cete probabil est égale 41/12 dans les structures cfc. et jhe,a 1/8 dans la structure c.c. et 1/4 dans la structure diamant. Comme le nombre de lacunes dans un cristal dépend de la temy é costa tph ages ata ree aaa ‘voisine d’ ‘un atome ayant Pénergie Q, soit libre est égale a la concentration en lacunes. En outre, pls température est levée, pls grand est le nombre datomes ayant énergie Q, (fig. 523). La diffusion est un phénomene thermiquement activé : sa vitesse est fonction de a température. A ¥oL 5 Position @ ) Figure 524 a) Mécanisme de la diffusion lacunaire : Patome X peut prendre la place de la lacune Lt ainsi se déplacer d'une distance interatomique vers la droite. Aux positions X et L, son énergie est minimale, Pour pouvoir effectuer le sau, i dot, en position jntermédiaire, écarter les atomes 1 et 2. b) Variation de 'énergie potentielle de Patome X entre les positions X et L. = 200 Chapitve 5 5.3.1.2. Solutions solides d’insertion i sea ne Fequiert pas la py La diffusion de solution d'insertion dans un ré Présep, iffusion des atomes en naar ele montre la figure 5S eet ch lees se ait un ite 3B, Corn ere 525 ‘ Se ee ae pm dc pease une SORE SCTE Eo Doing Se ae tn oe el ose des ation Seon Tay semble voi, Dane ce prea rn Pa exon e [ents i sont es plas proces vine du te ozupé pr Tate EEE. TE Seo dy structure c.f.c., un site octaédrique a douze sites ort restonel es atoinea! tous ig cas, a dffosion est la somme vectorielle des mouvements Energie Position @) (b) Figure 525 a) Diffusion d'un arome en solution d'insertion ; b) & la position intermeédiaie 2 correspond tun maximum d'énergie de latome en insertion ; Q, est Pénergie dace vation nécessaire au saut @’une position A une autre. 5.3.2 Lois de la diffusion La figure 5.26 illustre l’évolution de la concentration d’un élément A dans un élément B au cous du temps. Un tel systéme A-B s'appelle un couple de diffision. Au temps t = 0, les deux corps et B sont mis en contact et, apres un temps infin, il y a un mélange homogene de A dans B,i condition routefois que les composants A et B soient entierement miscibles comme le sont, pr exemple, le cuivre et le nickel (fig. $3). ‘Mélenges et ler comportement 201 o : Cy t 1 : os \ 3 0” " @ ©) Figure 3.26 Sebtina de Vévolution de la concentration C, dans un couple de diffusion A-B en fonction du temps. Les composants A et B sont entitrement miscibles & l'état solide, Les aromes A diffusent dans le sens des x, vers la droite. Aprés un temps infini, la composition de léchantillon est uniforme ; ce traitement correspond & une homogénéisation, Lévolution de ce systéme exige que des atomes de I’élément A se déplacent vers la droite et traver- sent le plan P. Comme nous V'avons vu plus haut, le déplacement des atomes par diffusion est le résultat d'un grand nombre de sauts d'atomes dans des directions aléatoires. Avant que Péquilibre ne soit ateint il ya plus d'atomes de A & gauche du plan P quill n'y en a droite ;en route proba- bilite ily aura alors plus d’atomes de A qui traverseront le plan P en se ditigeant vers la droite qu'il n'y en aura en sens inverse. Ilya donc un flix nec datomes de A qui traversént le plan P dans le sens des x. On détermine ce flux net, J, par unité de surface et de temps [at/(m?-s)] grace & la premire loi de Fick + (6.6) cit Dy est le coefficient de diffusion (m?/s) de P’slément A dans B et dC,/dx, le gradient de con- centration de A mesuré au plan P ; ici la concentration est donnée en nombre d'atomes par unité de volume (at/m}), et-le gradient est caleulé selon la direction du flux J4. Le signe négatif de Véquation 5.6 vient du fait que le flux de diffusion se fat d'une zone riche & une zone pauvre en soluté: quand le gradient de concentration dC, /d est négatif e flux net se produit dans le sens des x posiifs, 202 Chapitre 5 ane (fig, 5234), dCy/ey 1 ilox net atoms AS vont Sen + parfaiteme! fait plus, mais que ni, le comps €5 de A qui traversent le plan P dans : ne se ft aurant atoms Quand, apres un temps infi cela ne signe pas que la diffusion plan P devient nul : il y a maintenam que dans Vautre. 4 $ cas de diffusion en régime stationnaire, C'est-idire temps. A titre dexem, k roe nt Se cae iter le éation d’un gaz au travel ; ide (pre Scam Bn a) pede Soy brane étant différentes mais gardant une valeur ‘constante jon joue un role primordial, on ne retrouye Dans la majorité des cas industrels ota diffusion joue a yacentration en un point partie tions d'équilibre définies ci-dessuis et le gradient de concentration en un point pari one ae a safes alors bors collect faut tenis compe Pinfluence du temps pour connaitre la concentration en esprce is teat donag solide, Ce sone des es féquents dans Pinus, [menionnons Ja cémetation ov nit, des aciers en atmosphere gazeuse (art. 1033.2), le dopage a oa (art. 9.2.73) 5 dézincification des aitons sous vide, etc. La premiere loi de Fick (Guat .6) est alors inappe. ble et c'est la seconde loi de Fick qui permet de connaitre la variation de concentration de espn. diffusante en fonction du temps et dela distance : La premitre loi de Fick s'applique a gradient de concentration en un point ee Men, 67, Si le coefficient de diffusion D est indépendant de la composition — ce qui est a vérifier, cate n'est pas toujours le cas -, on peut simplifier Péquation 5.7 et I'écrire comme suit : 68) Léquation 5.8 est une équation aux dérivées pantelles de second ordre. Sa résolution compte. uiert la connaissance de deux conditions (conditions initiales et conditions aux limites). On dgja étabi les solutions correspondant & un grand nombre de cas, car 'équation 5.8 est formelle ment identique & Péquation de la chaleur (Equation de Fourier), bien connue des thermiciens. Prenons un exemple pratique de grand intérét, soit la cémentation d'une pice en acie (at. 10.3.3.2), oi la concentration Cp de Vespice diffusante (ici, le carbone) est maintenue constane au cours du temps i la surface du solide semi-infini (ici, la pitce d'acier). Par solide semi-infinion entend le cas oit la concentration initiale Co de lesptce diffusante dans le solide reste constane dans le temps, partir d'une certaine distance / de la surface. La figure 5.27 illustre la variation ée Ja concentration C, de espe diffusante dans le solide semi-infini au cours du temps. — ‘Mélenges et leur comportement 203 (C,-C) Concentration C, Distance x —> Figure 5.27 Profils de concentration de espace diffusante en fonction de la distance et du temps dans le cas oi les concentrations C, et Cp sont constantes dans le temps. Ala figure 5.27, la distance x a comme origine la surface et est portée le long de la normale & la surface du solide semi-infini ; le temps t = 0 est Vinstant oi le phénomigne de diffusion début. Dans ce cas de figure, les conditions aux limites sont les suivantes : Pourt = Pourt > 0, C= Copourdsx Ty Gs > Gz). Au-dessous de la température de fusion, cependant, ces amas peuvent devenir stables et constituer des germes solides. Examinons les conditions de stabilité des germes solides au sein du liquide. Supposons que, dans le liquide en surfusion (7 < Tp, il existe un germe sphérique de rayon r. Si AG représente la variation d’énergie libre par unité de volume entre la phase liquide et la phase solide (Gy = Gs—G,), Fapparition d'un germe solide de rayon r entrainera une diminution de Péner- gic libre du systtme, car a T < Tp, G, > Gs. Cette diminution d’énergie AG, est proportionnelle auvolume du germe : AG AG tap (6.15) Dans le bilan énergétique global, un second terme doit cependant étre ajouté : le germe solide est séparé du liquide par une interface. Si. est énergie surfacique de cette inerfae, ln pré- sence du germe augmente Pénergie libre du systéme d'une valeur AG) proportionnele la surface du germe + 210 Chapive 5 26, = 15-1 (47) Big wre du systéme, causée par apparition d'un germe de La variation globale 4G de l’énergie lib ae 1, correspond donc ala somme des relations 5.15 et 43 2 AG = AGy 5 495-147 61 relation 5.17, un germe n’est stable q's : Yaprés I i 1a Figure 5.30 représente cate relation, Dupes I ean on Gir = Oe Gua du moment od son rayon atteint une valeur critique 2Ys-1 Gy En combinant cette relation avec la relation 5.14, on obtient : 2ys-Tf LAT Guy ‘it L est la chaleur latente de solidification et AT, la surfusion (Tj— 7). Nuc = AG, + AG, \ AG, = AG, 4/327 Figure 5.30 Relation entre le rayon d’un germe et la variation de énergie libre AG du systéme L-S due a la présence de ce germe ; r* est le rayon critique du germe, et AG" b barrigre de potentiel que le germe doit franchir pour atteindre sa taille iiqu®& tre en mesure de croitre sila surfusion AT est suffisante. ‘Mélanges et leur comportement 241 me dont le rayon est supérieur au rayon criti Un gymon rayon entraine une diminution de Méne mrs, le germe aura tendance a se dissoudre dan i re co T; (AT = 0) et que le rayon critique Jetson AT. Voici un exemple dordres de grandeur, dans le cas du cuivre : 4 un rayon critique de 0,01 um correspond une surfusion de 30° et un rayon erique de pm, une pchcne ie 03°. On se rend alors compte que la notion de «rayon de Courbure infini», ow interface plane, est toute rela- give La figure 5.31 donne la relation entre le rayon critique d'un germe de cuivre tle ection, Pou les métaus, dune surfusion AT donnée, a taille critique des germes est toujours dy meme edce de grandeur. ique r* a tendance a croitre, tie libre du systeme (f s le liquide. On remarque, d'un germe est inversement car une augmenta- 30). Par contre, si par la relation 5.18, t proportionnel a la Pour atcindre la alle critique r*, un germe doit franchir la barritre de potentel 4G® représentée aa figure 530. Afin dobtenir cexte valeur AG*; il suffit de remplacer, dans la rlaion 317, AGy par sa valeur définie grice aa relation 5.14 et par sa valeur critique * donnée pala relation 5.18, Lavaleur 4G* de a barritre de potemtiel est ainsi donnée pat la relation seivance 3 7 ‘agen tomy, Ty A, 3B lar? Gu) On remarque que cette barritre de potentiel AG* est inversement proportionnelle au carré de la surfusion AT, cest-i-dire qu'elle décrott rapidement quand la surfusion AT augmente. 00101. 110 100 1000 AT(K) Figure 5.31 Valeurs du rayon critique r* des germes de cuivre solide en fonet AT. mn de la surfusion 212 Chapite 5 donné, un certs: aun instant donné, un certain iquide contient, & un liquide Tomb il ide (fig. 3.6). Tant que la tai) bre ‘On peut considérer qu’a Tela spond ee du solide (fig, 3.6) ave la aie amas datomes dont la structure ae eae doe le il ne peut y avoir solidification, er % cq ‘eure 3 la taille ertique r® d'un germe, i ie aleideoe# ands est supéries amas reste inférieure & la taille critig eraure est tele que fa taille détermine si un jee", disparaissent. Cependant, si la températ croissance, Le crtére qui deat tt liquide uuille critique r*, il y a germination, puis arelation entre la taille du plus gros amas ‘Meurer en surfusion (état métastable) est donc ke. Ordon, et le diamétre critique & la température considérée. ate sprite pproxination on peut consider qu dans un métallique, le coetiieny 4, premire approximation, sion D et la vis i dit, . re m nin ton indfpendans delete. Le arb Se fers S dig forment au hasard dans le liquide est alors & peu prés basa schématse sg, mination spontanée quand la relation 5,18 sera satisfaive, Cet état ae a Figur, 32 Dans ces conditions, on comprend que le taux de germination (nom id Sermes ayant Je mi, re critique par unité de temps, dN*/dt) dans un métal liquide suive, en fonction de AT, allure |a courbe de la figure 5.334, A AT™, le taux de germination homogene devient tres love pt Contre, dans un liquide comme le verre, la viscosité et le coefficient de diffusion varien, fortemen Quand la température s'abaisse (augmentation de la viscosité et diminution du Coefficient de diffe sion), Le tau ination natein jamais alors des valeurs tr2s importan 4 ns d'obtenir un solide amorphe a température a tes (fig, 5.33b), et ture ambiante, Dan. reer rout des vitesses de ee ES i de 108°C/s. Dans ce cas, ce n'est pas tant la germina : men croissance des germes, ‘Mélanges et leur comportement. 213 AN* [dt AN / de @ aT ar g ar () Figure 533 Variation du taux de germination dN*/dt en fonction de AT : a) cas des métaux 5 ») cas d'un liquide visqueux comme le verre. ‘Dans les métaux, le degré critique de surfusion nécessaire & la germination homogene est de ordre de 0,2 Tp. A cette température, le germe a un rayon critique d’environ 1 nm et contient approximativement 300 atomes. C’est ce qui explique que la so tion des métaux ne se fait germination homogne que dans des circonstances exceptionnelles, od on doit éviter tout gutre mode de germination, Germination hétérogéne. En pratique, la surfusion dépasse rarement quelques degeés avant que ne débute la solidification : il n’y a pas alors de germination homogine cele-cise fait soit sur des srtcules dimpureté, sot la surface du moule. On dit qu’ily a germination hétérogene. ‘Avlieu de se former spontanément au sein du liquide, le germe se forme 3 la surface d'un substrat. 1a forme du germe n’est plus une sphére, comme dans le cas de la germination homogene, mais une calorte sphérique de rayon r*. Langle de contact entre le germe et le substrat dépend des pro- priéés de surface entre le liquide, le germe solide et le substat. La figure 5.34 représente un tel germe, Quand le rayon du germe atteint la valeur critique r* il peut croitre, et cest le début de la solidification. La subilité d'un germe dépend du rayon de courbure de linterface liquide-solide et non du nom- bre total d’atomes du germe. Ainsi, la probabilité de formation d'un germe ayant la forme d'une calotte sphérique de rayon r* est beaucoup plus grande que celle de la formation dun germe sphé= rique de méme rayon, car dans le second cas, le nombre d'aromes du germe est nettement plus grand, Par exemple, si les amas de solide qui se forment spontanément dans le liquide contiennent environ 300 atomes, le rayon critique du germe de forme sphérique sera d’environ 1 nm dans le cas d'une germination homogéne, et la surfusion est d’environ 300 K (pour le cuivre) ; par contre, sile méme nombre d'atomes forme, par germination hétérogene, une calotte sphérique dont Pan- gle de contact avec le substrat est de 15° le rayon de cette calotte est de 10 nm environ, et la surfu- sion requise n’est plus que d’une trentaine de degrés (fig, 5.31). 214 Chapitre5 Figure 5.34 Germination hétérogine sur un substrat solide ; a est Pangle de contact care germe et le substrat sur lequel se fait la germination hétérogéne, Une fois a geination mort, ls gees croissent teu rayon augment cui fit eng que la température equilib interface augment ass éduisant dautant la surfusion, Te rayon des particules solide atteint quelques dizaines de micrometres, on peut & toutes fy utiles les considérer comme ayant un rayon infin, et la solidification se poursuit la tempetiy de fusion 7. La figure 5.35 illuste Pévolution de la température du liquide au cours de esol cation, La germination se produit au point A avec une surfusion AT, et, entre A et B, les germ croissent. Pendant cette éape la chaleur ltene de solidification est évacuée dans le ligide surfusion, dont la température augmente pour atteindre Tj au point B. En C, la solidification ox terminée, 7 Figure 5.35 Evolution de la température au cours de la soli en A avec une surfusion AT ; de BA de fusion Ty, fication. La germination e pros Cla solidification se poursuic& la tempén™® Melangs et eur comportement 215 ‘comprend l'importance de la germination hétéro covene par unité de volume du liquide est dleve, cere chaque gee forme un grain dans le solid, omgouvent [ors de la coulée des métaux, i ste. gene : plus le nombre de sites de germination plus le nombre de germes formés est grand ; oe ae Brains est alors d’autant plus pe- mination. Ces impuretés sont appeles des inocalanty pir sented rane a oe bane Yaluminium, du ferrosilcium dans les fonte et du ziconivmn dane nore tated jams est de prod des structures grain fins isiachcnient les pbc ineigus (at 61-2). ce qui améliore nettement les propriétés 42 Solidification des alliages Ce que nous venons de décrire s'applique également aux alliages : avant que la solidification ne it y avoir germi débute, il doit J avoir germiation. Dans ce cas, cependant, ls solidification doit simulkanément accompagner stribution de soluté entre le solide et le liquide. la ee ee alliage eprops telle que nous Pavons décrite a l'article 5.2.2, est une solidification qui se poursuit toralement 3 Péquilibre :& toute température 6, comprise dans Pin- tena de solidification (6, ~ 65) [fig 5.2}, rout le solide al counhin yet cout eligi, a composition C. Une fois la solidification terminée, tout alliage est homogene, et sa composi- con, en tout point, est Co, En pratique, une solidification entigrement & Péquilibr,telle que nous Tavions dérite, ne peut jamais se produie : le temps requis pour que la composition du solide suniformise continuellement par diffusion du sohité serait excessivement long. Nous avons vu, par exemple, que la diffusion dans le solide ala température de fusion permet aux atomes de so juté de parcourir environ 1 mm en 1 mois! De acon tout 8 fait raisonnable, nous pouvons admettre que dans le solide en cours de solidifica- tion la diffusion a un effet négligeable sur la redistribution du soluté. Cette hypothése est tout & fui vérifiée dans le cas des solutions de substitution (Ds ~ 10"! m/s). Par contre, dans le liquide, ladiffusion doit se produire (D, ~ 10°? m?/s), car & tout moment les compositions du solide et du liquide en contact & Pinterface de solidification doivent étre Cs et Cy. Dans de telles conditions de solidification, il y a apparition de differences de concentration dans le solide. Il faut alors considé- rer deux cas distincts : soit la composition du liquide est toujours uniforme et la distribution du soluté dans le liquide se fait tant par diffusion que par convection, soit composition du liquide varie partir de interface ct la distribution du soluté ne sy fait que par diffusion. Diffusion et convection dans le liquide. Considérons un alliage A-B (voit le diagramme d’équi libre de la figure 5.36) de composition Co et & P'état liquide. Au cours du refroidissement, quand ensemble atteint la température @,, les germes solides qui se forment ont une composition C, A.une température @;, la composition du solide a Pincerface est Cs, et celle de rout le liquide qui entoure est C,. Comme la composition du solide ne varie presque pas une fois qu'il s'est formé, la composition moyenne du solide doit étre comprise entre C, et Cs 5 elle est représentée par le int B la figure 5.36. La solidification est termine quand la composition moyenne du solide est égile & Cy, cest-A-dire au point C. Dans ces conditions, on remarque que la composition du solide 216 Chapitre 5 ; ala fin de la solidification, p fication, & Cp, 3 la fin de © plus, fe de sliifcae de se termine 3 comme le pre, sempérature Of inférieure & 6, varie de Cy, obtenue en début valle de solidification se trouve augmenté £24, 7 gramme d'équilbre, la solidification se termine» du solide entre le centre un gran gin join de grain formé par la renconr it bord. Une telle hétérogéndng gt 2m, La figure 5,37 représente la variation de composition difié et le point od la solidification sestterminées 0 grains. Iy a eu rejet de soluté du centre du grain vers son position s'appelle ségrégation. Teneur en B (%) Figure 5.36 Evolution de la composition moyenne du solide en cours de solidification selon ligne AC (cas ot la composition du liquide est uniforme).. Caf déburdela Distance = ind solidification = solidification Figure 5.37 Variation de a composition du solide aps solidification ( liquide est uniforme) & partir du centre du grain. cas ob ‘Mélangeset leur comportement 247 pation seule dans Te guide. Dans ce as, ese rrllson sn ily i de come ‘omposition des premiers Looe poy ferme de sold apparie eC, Cependant ene cement a composition mi liquide reste éyale A Co, & Pexception d'une fable couche de Stason 0 gn J. suptiare. La composition mopeane da solde ae a y u solide est également Cp Tourclois, pour que Péquilibre thermodyna : Gate tC pee "ti or jecomenration dans guide dean Ie front de stifion ne ee sess usuelles de solidification, la couche de difusion a une épuseut de Ferdre de Oa bons [afgure 839 représent variation dela composiion dun ainsi solding nem liificati i and la solidification se poursuit de cette fagon, et c'est le eas général il se produit, en avant du Pent de solidification, une suision stale {eso a cmpoion dis tig bombeditee cao ing qe température du His de alae AB varie de 3 dans esheets = as ome Cependan terpéaue eed Tgaide perverts Pa? lead y enant Pall ésentb droite. Sar une distance xs en avant d fron de sldfinion lk onperes led ee est infieure a température du liquidus : c'est la zone ot ly a snfsionstructrale. La distance ras dépend des conditions de refroidissement silemétal est caulé dans un moule dont a conduc: tig thermique est élevGe (moule métallique), le gradient réel de température dans le hquide (pene de a droite) est elevé tla surfusion structurale nese manifste que sur une courte dis tance; par contre, dans un moule isolant (moule en sable ou en plitre, par exemple), le gradient ext tr faible et la distance xs, importante. De méme, la valeur de ce gradient de rempérarure diminve au fur et mesure que la solidification progress dans le temps. os solide- liquide couche de diffusion Distance — Figure 5.38 Variation de la concentration du soluté Cy dans le liquide devant le front de soli fication (diffusion seule dans le liquide, régime permanent), 218 Chapinve 5 Cy o Distance —— Figure 5.39 Variation de la composition entre le centre et le bord d'un grain (diffusion sey dans le liquide). o % Distance de l’interface S-L ‘Teneur en B Distance de interface $-L @ © © Figure 540 Représentation de la surfusion structurale : a) variation de la concentration C; du soluté en avant du front de solidification ; b) diagramme d’équilibre du systine A-B 5) variation des températures autour du front de solidification. Les phénomenes de ségrégation et la surfusion structurale accompagnant la solidification desl ges ont une trés grande influence sur les structures et les propriétés des pigces de fonder 5.4.3 Structures de solidification Le gradient de température & lntérieur du liquide et, partant, la distance sur laquelle se prodit surfusion structurale ont une influence marquee sur la morphologie du métal soldifg. A cause Ja surfusion structurale les alliages se soidifient en formant une structure particuliée, la srl dendritique.

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