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Chapitre i METHODES DE CARACTERISATION DES MATERIAUX La science des matériaux est ’écude des relations qui existent entre leur structure et leurs proprié- 1és générales. Avant d’étudier la structure d’un matériau, ses propriétés et son comportement, ilest cependant nécessaire de savoir comment le caractériser. Pour étre en mesure d'utiliser un matériau de fagon rationnelle, Pingénieur doit @abord connaitre ses caractéristiques fonctionnelles et sa structure, ce qui lui permertra de comprendre, voire de pré- dire, son comportement en service. Afin de caractériser le comportement mécanique d’un matériau soumis & des forces extérieures qui engendrent des contraintes et des déformations, on a recours & un certain nombre dessais normalisés ; ces essais permettent de déterminer des valeurs (limite @Elasticité, résistance a la traction, dureté, etc.) que les ingénieurs utilisent ensuite dans leurs calculs. Il existe également des méthodes de caractérisation de la structure des matériaux. Toutes ces méthodes expérimentales permettent d’établir des relations entre structure et propriétés. Dans ce premier chapitre, nous allons done faire le point sur les méthodes de caractérisation des matériaux. Aprés avoir établi les relations qui existent entre les contraintes et les déformations, nous décrirons les essais mécaniques les plus courants et les principales méthodes d’étude et d’ob- servation des structures et des microstructures. 1.1 CONTRAINTES ET DEFORMATIONS Z Quand un corps est soumis & l'action de forces extéricures, des contraintes s’établissent, par réac~ ton, 3 Pintérieur de ce corps. Aux contraintes sont associées des déformations. Tant que le com- portement du corps se situe dans le domaine élastique, les relations existant entre les contraintes et les déformations sont définies par la théorie de I’élasticité linéaire des milicux continus. Les deux principales hypotheses de cette théorie sont : a) que les propriétés du corps sont homogtnes et ne varient pas d'un point & l'autre ; b) qu’elles sont les mémes dans toutes les directions. Cette seconde hypothese implique que le milieu est isotrope. 2 Chapitre 1 Dans le domaine élastique, les déformations sont entitrement réversibles : quand les forces sont appliquées sur le corps, celui-ci change de forme, mais retrouve sa forme initiale quand les forces extérieures sont retirées. ‘Avant d'aborder le cas général d'un coxps soumis 4 un ensemble de forces quelconques et les déformations qui en résultent (art, 1.1.3), nous étudierons deux cas simples : la traction et la torsion. 1.1.1 Traction simple Un corps cylindrique soumis & deux forces F, et F, colinéaires, de valeur égale mais de signe con- traire (F = |F;| = |Fy|) et dont la ligne action passe par 'axe du cylindre, est en traction sim- ple (fig. 11a). Si ce corps est coupé par un plan m perpendiculaire @ la ligne d'action des forces {axe de traction), il faut, pour le maintenir en équilibre, exercer sur la surface de coupe $ une série de forces dF dont la somme est égale 4 F (fig. 1.1b). Dans ces conditions, la section S délimitée parle plan me est soumise & une contrainte de tension o définie par la relation : nde =5 (1) fot Ps J ods (1.2) ldF=F af eu F (b) Figure 1.1 2) Corps soumis & une traction simple ; b) forces s‘exercant sur Ja surface $ coupée selon le plan m perpendiculaire ala ligne @action des forces F (axe de traction). Méthodes de caractérisation des matériaux 3 Dans le cas d’une traction simple, la valeur de la contrainte o est la méme sur toute la surface S, et Péquation 1.1 devient alors : F . (1.3) Sous Feffet d'une traction simple, les corps s’allongent dans le sens de la traction. Considérons un élément de maitre, soit un parallélépipéde de cOtés u,v et w, découpé dans le plan S de la figure 1.1b, avec Paxe Oz paralléle a Paxe de traction (fig. 1.28). Apris la mise en traction du corps, cet ment est déformé dans les trois directions (fig. 1.2b) : dans le sens de lxe Oz, ily un allonge- ment do et, dans les directions Ox et Oy, des accourcissements égaux dus et dv (contractions laté- rales). On considéze les accourcissements comme des allongements négatifs, On appelle déformation €le rapport des allongements 3 la longueur initiale, Ainsi: ae (14) dF _ dF Lodo @) @)* Figure 1.2 a) Elément wow : axe Oz est paralléle a 'axe de traction ; b) quand le corps est en traction simple, élément est soumis & une contrainte 6, qui s’exerce sur le plan xOy, evil en résulte des changements de longueur du, dv et dw selon les axes Ox, Oy et Oz. 4 Chapitre 1 a= ee (1.5) ae rs (1.6) En traction simple, méme si les contraintes 6, et o, (contraintes paralléles Ox et 8 Oy) sont nulles, les déformations g, et &, ne le sont pas ; dans ce tas, les trois déformations sont liées entre elles par le coefficient de Poisson, V2 (17) Si, sous Peffet de la contrainte oj, les déformations de Pélément wow n’entrainent pas de change- ment de volume, le coefficient de Poisson v est égal 3 0,5 : c'est le cas de certains polymeres (élas- tomtres). Par contre, pour les métaux, le coefficient v est inférieur a cette valeur : il est voisin de 0,3, ce qui signifie qu’en traction, ces matériaux augmentent légérement de volume, La contrainte 6, est proportionnelle a la déformation ¢, (loi de Hooke), et la constante de propor- tionnalité E est le modile d’Young (appelé aussi module d’élasticité en traction) : op ies, (1.8) En combinant les relations 1.7 et 1.8, nous obtenons : (19) Le module d’Young E est une propriété fondamentale des matériaux ; sa grandeur dépend, comme nous le verrons au chapitre 2, de Pintensité des liaisons atomiques. 1.1.2 Torsion simple Considérons un corps cylindrique (fig. 1.3a) et prenons un élément # 0 w a sa surface. Laxe Oz est paralléle a Paxe du cylindre. $i nous appliquons un couple C aux extrémités du cylindre (fig. 1.3b), celui-ci est en torsion : une génératrice ab se déplace en ab’, et Pangle bab’ est noté 7. Considérons maintenant P’élément 0, les forces qui agissent dessus ainsi que les déformations gui en résultent, Sur chacune des faces paralléles & Paxe Or s’exercent des forces dT, et dT, (fig. 13b). Comme Pélément doit étze en équilibre, dT-y = dT-y, La force dT,y agit parallélement au planay, etl contrainte qui en résulte est une cision, ty Méthodes de caractérisation des matériaux 5 (1.10) Les contraintes de tension o agissent perpendiculairement 4 une surface, alors que les contraintes de cission 7 agissent parallélement & une surface. b) Figure 1.3.) Corps cylindrique et élément wow découpé & sa surface, avec Paxe Oz paralléle & une génératrice ab ; b) le corps cylindrique est soumis a un couple C : la génératrice ab se déplace en ab’, et Y’élément wow est soumis 3 un ensemble de forces dT. 6 — Chapitre 1 Sous leffet des forces appliquées, Pélément se déforme : le point B se déplace en B’ d'une valeur do, Cette déformation est un cisaillement 7; dans le cas présent : a tye (tt) A une contrainte de tension o correspond done un allongement ¢ et 4 une contrainte de cission correspond un cisaillement ¥ Le cisaillement y, est relié 4 la cission t qui le produit par la relation : Ty = OFe (1.12) od G est une constante d’élasticité appelée module de cisaillement ou module de Coulomb. 1.1.3 Cas général : corps soumis & un ensemble de forces Le corps illustré & la figure 1.4a est soumis a un ensemble de forces extérieures Fy, Fy) un Fy 5 s'il est coupé par un plan xOy, il faut, pour que Péquilibre soit maintenu, qu’une force résultante Fp s‘exerce sur la surface de coupe S (fig, 1.4b). Selon les trois axes de référence, cette force Fp se décompose en trois composantes : Pune, F,, est normale au plan de la surface S, et les deux autres, Fz, ¢t Fy sont contenues dans le plan. xO) La figure 1.4c représente Pensemble des contraintes qui agissent sur un élément du corps. Les contraintes en un point situé a ’intérieur du corps se composent de trois tensions o et de six cissions 7, appliquées aux faces de Pélément entourant ce point ; elles servent 4 définir le tenseur des contiaintes : Oy Tay Uae Tn Oy Tye ? y (1.13) Ns aoa ye eT, 3 Qa Ces neuf contraintes ne sont pas indépendantes : pour que élément soit en équilibre, le moment résultant par rapport aux trois axes doit étre nul, ce qui conduit & la relation : q i = Bi (1.14) Lensemble des contraintes en un point consiste donc en trois tensions (gj, ¢, et 6) et en trois cissions (typ hy €t - Lélément soumis a Pensemble de ces contraintes se déforme : le point C se déplace en C’, et les composantes du vecteur CC’ par rapport aux axes Ox, Oy et Oz sont respectivement du, do et dw, Nous pouvons déduire de ces déplacements les déformations suivantes : Méthodes de caractérisation des matériaux is ow | wv Ye = + a _ du, ow Yo ae 1, = (1.18) ae Figure 1.4 a) Corps soumis a un ensemble de forces extérieures F), Fy, .-. Fb) force de réac- tion Fp sur la surface § et décomposition de Fg selon les trois axes Ox, Oy et Oz 5 ©) ensemble des contraintes sur un élément du corps ; d) déformation de élément soumis 3 ’ensemble des contraintes : le centre C se déplace en C’, 8 Chapitre 1 Les neuf contraintes mentionnées & Péquation 1.13 et les six déformations indiquées aux équa- tions 1.15 sont reliées par les constantes ¢élasticité définies plus haut, soit E, G et v; ona les relations : (1.16) et Ty = GY, Ty, = CY Tey = Gy (1.17) Le module d’Young E, le module de Coulomb G et le coefficient de Poisson v sont liés entre eux par la relation suivante : E 2(1+ ¥) PAIR La connaissance de deux de ces constantes d’élasticité permet donc de définir complétement les relations qui existent entre les contraintes et les déformations d’un corps. Jusqu’ici, nous avons supposé que les contraintes en un point d’un corps se déduisaient unique- ment des forces extérieures appliquées & ce corps. En réalité, les contraintes en un point peuvent étre la somme des contraintes qui se développent sous Peffer des forces extérieures et des contraintes internes qui proviennent d'un état hétérogene du matériau (gradient thermique provoquant des dilatations non homogénes, déformations plastiques localisées, contraintes inter- nes élastiques, etc). II faut noter que, si le corps n’est pas soumis a des forces extérieures mais que des contraintes élastiques internes y sont présentes, la somme algébrique de ces contraintes inter- nes est nulle (sinon, le corps serait en mouvement!). 1.2 CARACTERISATION DES PROPRIETES MECANIQUES Lingénieur ne peut calculer une pice ni déterminer les charges admissibles sans connaftre les caractéristiques mécaniques du matériau qu'il compte utiliser. Entre autres, il doit savoir a partir de quelle charge la pice commence se déformer de facon irréversible, entrainant ainsi une modi- fication de sa géométrie, et a partir de quelle charge il y a risque de rupture. Le but des essais mécaniques est dobtenir des valeurs des propriétés qui seront utilisables dans les calculs de résis- tance des matériaux ou qui permettront @apprécier le comportement d’un matériau en service. Méthodes de caractérisation des matéviaux 9 En regle générale, pour étre valables et donner des mesures significatives, les essais mécaniques doivent mettre en jeu des états de contrainte simples et connus, d'interprétation facile et non Gauivoque, De plus, ils doivent étre reproductibles : les résultats obtenus par un laboratoive doivent étre utilisables de facon universelle et avoir partout la méme signification, C'est pourquoi des organismes nationaux et internationaux normalisent ces essais. Citons, 3 ttre aexemples, les erganismes de normalisation suivants : FASTM (American Society for Testing and Mecerials, USA), FACNOR (Association canadienne de normalisation), le BNQ (Bureati de normalisation du Québec), PAFNOR (Association frangaise de normalisation) et PISO (International Standardization Organization), La normalisation des essais porte sur la géométtie des épronvetres déformation plastique striction —+! homogine domaine de déformation élastique —>| rupture striction Contrainte o, Déformation € Figure 1.9. Représentation une courbe de traction (matériau ductile). 14 Chapitre 1 Lexploitation de la courbe de traction nous permet d’obrenir les valeurs suivantes des caractéristi- ques mécaniques d’un matériau : — la limite d’élasticité vraie R, (ou limite de proportionnalité) et la limite conventionnelle élasti- cité Rog s — larésistance a la traction Ry $ — Pallongement é la rupture A: — lastriction a la rupture Z. Limite d'élasticité. En route rigueur, la limite d’élasticité vraie R, correspond a la contrainte & partir de laquelle le comportement du matériau s’écarte de la loi de Hooke, c’est-2-dire au moment oii apparait la premitre déformation plastique irréversible. La limite d’élasticité devrait done correspondre, sur la courbe de la figure 1.10, & la contrainte & partir de laquelle il n'y a plus Proportionnalité entre contrainte et déformation. En pratique, méme si sa définition est simple, une telle limite de proportionnalité est trés difficile & apprécier, car le passage du domaine élisti. que au domaine plastique se fait de facon progressive ; la limite de proportionnalité, ou limite A élasticité vraie R,, dépend donc de la précision que Pon a sur la mesure de Vallongement, On leve toute ambiguité en définissant une limite conventionnelle d’élastcité @ 0,2 %, notée Rea Rag est Ja contrainte & laquelle correspond une déformation plastique permanente égale 3 0,2 % La construction graphique permettant la mesure de Rig apparait ila figure 1.10, ‘nom (MPa) 8 Contrainte o, 0 0,2 08 1,0 0,4 0,6 Déformation ¢ (%) Figure 1.10 Détermination de la limite conventionnelle d’élasticité & 0,2 % (Riga) dPun alliage aluminium. La valeur de R,o est définie par Pintersection de la courbe de traction ct d'une droite paralléle & la pente élastique de la courbe de traction et passant par le point d'abscisse 0,2 % ; ici, Rig = 160 MPa. La limite de proportionnalité R, serait de 100 MPa ou moins, selon la précision de la mesure des allongements, Méthodes de caractérisation des matériaux 15 Certains alliages — c’est le cas en particulier des aciers doux — ont un comportement en traction différent de ceux étudiés jusqu’ici : la transition entre les domaines élastique et plastique est discontinue (fig, 1.11). Dans ces cas, la limite d’élastici définies comme la valeur inférieure de la discontinuité, R, et la limite conventionnelle Rig, sont Résistance a la traction. La résistance @ la traction Ry, se définit comme la contrainte maximale atteinte durant Pessai de traction. Dans exemple de la courbe de traction de la figure 1.11, la résistance & la traction R,,, est égale & 450 MPa. Les matériaux fragiles n’ont pas de domaine de déformation plastique (fig. 1.8a) : dans ce cas, la limite d’élasticité et la résistance a la traction sont confondues. Allongement a la rupture. Lallongement @ la rupture peut Gtre lu directement sur la courbe de traction ou mesuré sur Péprouvette rompue. A la figure 1.11, par exemple, A = 27 %, Si pest la distance entre les repéres aprés rupture (les surfaces de rupture érant mises en contact), Pallonge- ment permanent aprés rupture A est : Bie we: A Eo 100% (1.25) 0 Lallongement permanent aprés rupture est une mesure de la ductilité; il est nul pour les maté- riaux fragiles, 500} 400} Contrainte 0, (MPa) 3 9 10, 20 30 Déformation ¢ (%) Figure 1.11 Courbe de traction d’un acier doux (Fe-0,15 % C) présentant une discontinuité a la limite d’élasticité. Dans ce cas, R, = R,o2 = 210 MPa, Ry, = 450 MPa, A = 27%, 16 Chapitre 1 Striction a la rupture, La striction est la variation de la section a Pendroit ott la rupture s'est pro- duite ; elle est donnée par la relation : (1.26) od So = section initiale de Péprouvewte Sj = section finale de la surface de rupture Comme lallongement 4 la rupture, la striction donne une indication de la ductilité du matériau, Energie de déformation. Laire sous la courbe de traction est homogine & une énergie de déforma- tion par unité de volume (fig. 1.12a) ; en effet, d’aprés les définitions de la contrainte nominale Oyom et de la déformation € (équat. 1.23 et 1.24), Paire W sous la courbe de traction est donnée par Péquation suivante : W = J oun de = =(2)- Le terme | Fd (Al) de cette équation représente lénergie dépensée (le travail fait) au cours de J ra) = a! Fd(al) (427) essai de tfaction pour rompre Péchantillon. Pour toute valeur de la contrainte (fig. 1.12b), la déformation totale du matériau g (segment 0B) est la somme d'une déformation plastique irzéversible €, (segment OA) et d'une déforma- tion élastique réversible gy (segment AB). Lénergie totale de déformation W peut donc étre Contrainte o, Contrainte o, Déformation € pe Déformation (a) (b) Figure 1.12 _ a) Vaire sous la courbe de traction est homogéne 4 une énergie par unité de volume du matériau ; b) énergie W, de déformation plastique et Pénergie W, de déforma- tion élastique. Méthodes de caractérisation des matériaux 17 décomposée en une énergie de déformation plastique Wy dépensée de fagon irréversible pour déformer de fagon permanente le matériau, et en une énergie de déformation élastique Wy qui est restituable si la contrainte est supprimée. Cette énergie de déformation élastique Wg est égale 3 Freire du triangle AMB et, compte tenu de la loi de Hooke (équat. 1.8), on trouve sa valeur grace aux égalités suivantes : Wy == (1.28) Fe, gt i 2 1 | From4Ea = 5 OF = 1.2.2 Essai de compression Lessai de compression consiste a soumertre une éprouvette de forme cylindrique A deux forces axiales opposées en la placant entre les plateaux d'une presse (fig, 1.13a). Bien que Pessai paraisse assez simple, sa réalisation n’en comporte pas moins deux difficultés qui limitent son emploi et exploitation des résultats expérimentaurx. $i Péprouvette est trop haute par rapport 3 son diamé- ure, ily a risque d’apparition d’une instabilité élastique, le flumbage (fig, 1.13b). En résistance des matériaux, on montre que la charge de flambage n’est fonction que de la géométrie de l’éprouvette et du module d’Young du matériau utilisé. Pour éviter ce probléme, le rapport b/d est maintenu inférieur & 3. La seconde difficulté provient du frottement qui s‘exerce entre les faces @appui de Péprouvette et les plateaux de la machine d’essai. Ce frottement s’oppose 3 augmentation du dia- mbtre de Péprouverte quand sa hauteur diminue. Il en résulte des déformations hétérogenes qui conférent & ’éprouvette une forme de tonneau (déformation en barillet, fig. 1.13c). lr fa al |F @ Figure 1.13 a) Essai de compression ; b) flambage de P’éprouvette ; c) déformation hétérogene causée par les forces de frottement f- 18 Chapitre 1 Lessai de compression ne permet pas @atteindre la rupture si le matériau éeudié est ductile, La figure 1.14 montre la rupture fragile dune éprouvette de béton et la déformation plastique impor- tante @’éprouvettes de laiton (alliage Cu-Zn) essayées en compression. (b) Figure 1.14) Eprouvette de béton rompue en compression ; b) éprouvettes de laiton défor- mées plastiquement en compression. Meéthodes de caractérisation des matériaux 19 Les essais de compression sont surtout utilisés pour déterminer la contrainte de rupture des maté- riaux fragiles (bétons, céramiques), qui, du fait des défauts qu’ils comportent, résistent mal a la traction. Ces matériaux sont souvent trés durs, et il est trés difficile, voire impossible, de les u ner. Tl est donc plus facile @obtenir des éprouvertes de géométrie simple, a section constante, qui se prétent bien aux essais de compression, plutdt que de réaliser des essais de traction pour les- quels existent des risques de rupture fragile des tétes de Péprouverte dans les mors. 1.2.3 Essai de flexion Lessai de flexion & trois points et la distribution des contraintes dans le plan ott le moment fléchis- sant est maximal sont schématisés a la figure 1.15a. Les contraintes varient de facon continue de part et d’autre de Paxe neutre, sur lequel elles sont nulles : du cdté concave de Pépronvette, elles sont en compression alors que du cété convexe, elles sont en tension. La valeur maximale de la contrainte sur les faces extéricures d'une éprouvette & section rectangulaire est donnée, en valeur absolue, par l’équation : FL |mnax| lel (1.29) oi F = charge appliquée en son centre b = largeur de ’éprouvette b = hauteur de Péprouvette L = distance entre les appuis On utilise aussi Pessai de flexion & quatre points (fig. 1.15b) qui permet d’avoir, entre les appuis du centre, distants de /, une répartition uniforme des contraintes de flexion ; la valeur maximale de la contrainte sur les faces de Péprouverte est alors donnée par ’équation suivante : : 3(F(L-2) max] = 5 Ee (1.30) Tout comme Pessai de compression, essai de flexion ne permet généralement pas datteindre la rupture des matériaux ductiles. Les essais de flexion sont normalisés et sont couramment utilisés pour effectuer des contrdles de qualité ou pour déterminer la contrainte de rupture (résistance 3 la flexion) des matériaux fragiles. La simplicité du montage de ’éprouvette (absence de problémes de fixation) et celle de sa géométrie (peu ou pas d’usinage) constituent les principaux avantages de cet essai. lcompression tension. Figure 1.15 a) Représentation schématique de Pessai de flexion & trois points et répartition des contraintes ; b) essai de flexion & quatre points. 1.2.4 Essais de dureté La dureté est Ja mesure de la résistance d’un matériau 4 la pénétration. La pénétration met en jeu une série de facteurs dont les principaux sont : les déformations élastique et plastique, le frottement entre le pénétrateur et le matériau, la géométrie du pénétrateur, ses propriétés mécani- ques et la charge qui y est appliquée. Le tableau 1.1 résume les caractéristiques des principales méthodes de mesure de la dureté utilisées : la dureté Brinell (HB), la dureté Vickers (HV), les duretés Rockwell C et Rockwell B (HRC et HRB). Bien que les valeurs de dureté soient données sans dimensions, on remarque que, de par leur définition (cabl. 1.1), les duretés Brinell et Vickers sont homogénes 4 des contraintes. 2 Méthodes de caractérisation des matériaux (Z) P00 =A “ off eue saupiiony 2 pape anb ‘fia o1 9p \(‘waerp ap ur ¢¢*1)} a ia ap mapnoyerg adrund amapy foSieypgig | MPRPEP AMIE | MeOH oi 2 syst ed 5 (Z)f = OMH arufazdura,| 74 OL 9P ap rouuos | [PaPoy mrp fonepng | oes juvuretp ap 2u95) ? (Booores J = AH | aS siammposon) | .9¢} 09soddo_] saayyy THB e sx corte | seme soy anu aruroadur a are road aseq e aueureip ap aqeuotercy ap apruresd. compa ” (csp ap ur of) frm OOP ayurardusay a ST000€ | sungavs ap nosnp | ys qe op ourguaerc no 006 s2inep a pines anayengued ressop prang ahigureain yessaq ap adioursg TBI | npamnpuozg | apoyn7W giainp Y[ ap aansatu ap sopoxrgut sajediourad sap sanbrs ovreQ) |] neayqey, a 22 Chapitre 1 Les mesures de dureté sont simples & mettre en ceuvre et sont d'exécution rapide ; leur reprodue- tibilité est élevée. Ces mesures sont suffisamment sensibles pour détecter et quantifier de faibles modifications de structure. Dans certaines conditions, elles sont faites sur des pices finies, ce qui fait des essais de dureté des essais non destructifs. I existe des corrélations empiriques entre la dureté et la résistance & la traction. La figure 1.16 présente une telle relation établie pour les aciers au carbone et les aciers faiblement alliés ce sont d’ailleurs & peu pres les seuls alliages pour lesquels on a pu établir une telle relation, 57 600 oO zr 50 500 8 a 10 400 30 300 20 + 100 sof 200 30) 2 70. Z60F 100 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 Résistance a la traction (MPa) Figure 1.16 Relation entre les échelles de dureté Brinell, Rockwell C et Rockwell B, et la résis- tance a Ja traction des aciers au carbone et des aciers faiblement alliés. 1.2.5 Auires essais Il existe de nombreux autres essais que ceux que nous venons de déctire et qui permettent de mesurer et de quantifier des caractéristiques des matériaux soit dans des conditions utilisation particuliares (essai de fatigue sous charges variables ; essais 3 haute température sous charge cons- tante appelés essais de fluage ; comportement au choc : essais de résilience), soit pour satisfaire des opérations de mise en forme spécifiques (essais d’emboutissabilité, de soudabilité, ... Nous y reviendrons dans des chapitres ultérieurs. 1.3 CARACTERISATION DE LA MICROSTRUCTURE Les propriétés mécaniques (Ryo Ry» A) dépendent dans une tres large mesure de la constitution du matériau, c’est-a-dire non seulement de sa composition chimique, mais aussi de Porganisation des diverses phases présentes (leur taille, leur forme, leur distribution), done de sa microstructure,

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