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By Aurélien Bamdé
In Droit commercial, Droit des sociétés
Posted Fév 28, 2016
Bien que subtile en apparence, la distinction entre l’obligation à la dette et la
contribution aux pertes constitue la principale ligne de démarcation entre les
les sociétés à risque illimité (SNC, Société civile) et les sociétés à risque
limité (SARL, SA, SAS).
Tandis que dans les premières, les associés sont tenus à l’obligation à la dette,
sans possibilités pour eux de s’y soustraire ‒ à tout le moins à l’égard des tiers ‒
dans les secondes cette obligation n’échoit pas aux associés. Ces derniers sont
seulement tenus de contribuer aux pertes.
Ainsi, pour résumer :
Dans les sociétés à risque illimité les associés sont tenus à l’obligation à la
dette
Dans les sociétés à risque limité, les associés ne sont pas tenus à
l’obligation à la dette
Dans les deux formes de sociétés, les associés sont tenus de contribuer
aux pertes
Afin de mieux cerner cette distinction entre l’obligation à la dette et la
contribution aux pertes, envisageons chacune de ces obligations prises
séparément.
I) L’obligation à la dette
A) Contenu du principe
L’obligation à la dette détermine l’étendue du droit de poursuite des créanciers
sociaux, au cours de la vie sociale, quant aux créances qu’ils détiennent à
l’encontre de la société.
L’obligation à la dette sociale fait donc naître une créance au profit des tiers
contre la société.
Les règles relatives à l’obligation à la dette régissent les rapports entre les
créanciers de la société et les associés.
La mise en œuvre du droit de poursuite des créanciers est néanmoins
conditionnée par le respect du principe de subsidiarité.
Autrement dit, les créanciers sociaux doivent, d’abord, solliciter le paiement de
leur créance auprès de la société, après quoi seulement, en cas d’échec de leurs
poursuites, ils sont fondés à diligenter une action en recouvrement contre les
associés.
Ainsi, l’obligation aux dettes sociales ne joue que dans les sociétés à
responsabilité illimitée.
Et pour cause, dans les sociétés à risque limité, la société forme un écran
parfaitement étanche entre les associés et les créanciers sociaux.
Tel n’est pas le cas pour les sociétés à risque illimité dans lesquelles les associés
sont tenus à l’obligation à la dette.
Une distinction doit néanmoins être opérée entre les sociétés civiles et les
sociétés commerciales :
Les tiers visés à l’article 1857 peuvent tous être qualifié de créancier
Les créanciers de l’article 1858 ne seraient pas tous des tiers
La Cour pose ainsi, par une interprétation combinée des textes en présence, une
double condition quant à la mise en œuvre de l’obligation aux dettes sociales des
associés.
Pour être fondé à agir contre les associés d’une société sur le fondement de
l’obligation à la dette il faut :