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ARTICLE 84 AUDCG
(Cour d’Appel d’Abidjan, arrêt n° 350 du 25 mars 2003, Mlle AKA BELINDA C/LA
SOCIETE IVOIRIENNE DE PROMOTION DE SUPERMARCHE DITE PROSUMA).
LA COUR
Il ressort des énonciations de l'ordonnance attaquée que par exploit du 22 Janvier 2002
Mademoiselle AKA BELINDA ayant pour conseil Maître KOSSOUGRO SERY, Avocat à la
Cour, a fait servir assignation à la Société' Ivoirienne de Promotion du Supermarché dite
PROSUMA à l’effet de comparaître par devant la Juridiction Présidentielle du Tribunal
d'Abidjan pour voir ordonner la révision du loyer du local sis au II Plateaux " LE VALLON ",
sixième tranche, qu'elle loue depuis le 29-12-1995.à celle-ci moyennant un loyer total de 20
000 F les charges comprises pour le rez - de - chaussée, et 240 000 F les charges comprises
pour les appartements ;
Estimant que ses loyers ont été fixés au mépris intérêts, elle en demandait la révision, à la
hausse ;
Pour débouter la demanderesse de son action le Premier Juge a estimé qu'il' résulte de la
convention liant les parties que l'augmentation de loyer ne peut intervenir qu'à partir de la 7e
année, soit fin Décembre 2003, le 2003, le contrat ayant été signé fin Décembre 1995 ;
Au soutien de son appel, Mademoiselle AKA BELINDA expose que le contrat de bail
litigieux comporte des stipulatiol1s relatives aux loyers qui consacrent une variation
automatique des loyers, par paliers successifs Sans, que cette variation tienne compte des
éléments en relation directe avec le coût de la construction qui s'est élevée à 125.330.094 frs;
Pour elle ce contrat de bail est assorti d'une indexation illicite en ce sens que cette
indexation ne tient pas compte de la situation de l'immeuble ;
Elle estime donc que ces stipulations sont contraires aux dispositions de 1'article 7 du
Décret 79-715, du 2 octobre 1979 fixant les modalités d'application de la loi N° 77-995 du 18
Décembre 1977 réglementant les rapports entre bailleurs et locataires des locaux d’habitation
et à usage professionnel ;
Estimant que le loyer payé actuellement par PROSUMA frise le dol, l'appelante conclut à
l'infirmation de l'ordonnance et à la révision dudit loyer ;
Elle soutient qu'au lieu de viser la loi 77-995 du 18 Décembre 1977 et son Décret
d'application du 2 octobre 1979 l'appelante aurait dû invoquer l’article 84 de l'Acte Uniforme
portant Droit Commercial Général ;
DES MOTIFS
Par décision avant dire droit datée du 25-02-2003 l'appel de Mademoiselle AKA
BELINDA a été déclaré recevable ;
AU FOND
C'est à tort que l'appelante conteste l'ordonnance entreprise qui procède d'une saine
application du droit ;
En effet d'une part, s'agissant en l'espèce d'un bail à usage commercial, seules les
dispositions de l'Acte
Uniforme portant Droit Commercial Général sont applicables et non la loi, N°77-995 du
18-12-1977 réglementant les rapports entre bailleurs et locataires des locaux à usage
d'habitation et à usage professionnel et son décret d'application N°79-715 du 2 octobre 1979 ;
D'autre part, il résulte de l'examen du contrat de bail liant les parties que celui-ci stipule
dans la rubrique Il révision de loyer "que le loyer ci-dessus fixé sera révisable à l'expiration de
chaque période triennale dans les conditions prescrites par la loi 80 - 1069, du treize
Septembre mil neuf cent, quatre vingt et selon les variations de, l'indice prévu aux articles.29
et 34 de ladite loi concernant les loyers d’immeubles à, usage commercial, industriel ou :
artisanal ;
Il résulte de ce qui précède que le loyer du contrat de bail litigieux est révisable à
l'expiration de chaque période triennale en tenant compte de l'indice prévu aux articles 29 et
34 de la loi 80-1069 du 13/09/1980 ;
Il convient donc de 'rejeter son appel non fondé et de confirmer l'ordonnance entreprise en
substituant aux motifs invoqués par le Premier Juge, les motifs ci-dessus ;
L'appelante qui succombe doit être condamnée aux dépens en application de l’article 149
du code de procédure civile ;
PAR CES MOTIFS
AU FOND