Vous êtes sur la page 1sur 7

Cas pratique : responsabilité pour faute de l’administration

1er cas : la responsabilité de la commune d'Antony


En l’espèce, une commune construit un nouveau stade sur son domaine public. Toutefois, lors
d’un match, une personne publique fait effondrer la tribune ce qui cause un dommage à un
tiers.

La responsabilité de la commune d'Antony relève-t-elle du juge judiciaire ou du juge


administratif ?

La responsabilité extra-contractuelle des personnes publiques relève du droit administratif et


de la compétence du juge administratif : TC, 1873, Blanco.
TC, 1921 Bac d’Eloka : les services publics administratifs relèvent de la compétence du juge
administratif qui gèrent des activités appartenant par nature à l'État ou à une administration
publique.
En revanche, le contentieux de la responsabilité des personnes privées relève de la
compétence du juge judiciaire et même si elles sont chargées d’une mission de service public
(TC, 1978, Bernardi) ou de la gestion d’un domaine privé (CE, sect 28 nov 1975 ONF contre
Abamonte).
L’article 4 loi du 28 pluviôse an VIII dispose que tout le contentieux des travaux publics est
attribué au juge administratif.

En l’espèce, la commune d’antony construit un stade sur son domaine public. Le président
(personne physique de droit public) a causé un dommage à un tiers (un architecte, une
personne privée) car il à piétiné la tribune qui venait à peine d’être construite et donc elle
s’est effondrée tout en blessant l’architecte.
Ici, on peut faire application de l’arrêt Blanco car on a bien une personne morale de droit
publique qui cause un dommage à un tiers. De plus, il s’agit d’un service public administratif
et non pas d’un service public industriel et commercial car le stade est affecté à l'usage du
public appartenant au domaine public communal. Ensuite, l’article 4 de la loi du 28 pluviôse
an VIII s’applique aussi car le cas d’espèce est relatif à des travaux publics en l'occurrence à
la construction d’un stade et d’une tribune qui ont été effectuées par la commune.

Par conséquent la responsabilité extra-contractuelle de la commune relève de la compétence


du juge administratif.

En l’absence de faute simple ou lourde de la commune quel est le régime de responsabilité


qui peut s’appliquer à l’égard de la commune d'Antony ?

Dans certaines situations, le juge renverse la charge de la preuve, afin que le doute profite à la
victime. Grâce au système de la présomption de faute, qui peut être d’origine légale ou
jurisprudentielle, la victime doit seulement établir le lien de causalité entre le fait du service
public et le préjudice. L’administration doit démontrer l’absence de faute de sa part.
Le juge semble instituer une présomption irréfragable de défaut d’entretien normal, en
relevant que, par sa seule survenance, l’accident révèle un tel défaut d’entretien. Par exemple
: CE, 15 mars 1978, Min. de l'équipement c/Champetier : l'effondrement d’un mur de
soutènement d’une route sous le poids d’un véhicule qui s’était rangé sur le bas-côté.

En l’espèce, il y a bien une présomption réfragable de défaut d’entretien normal du stade car
les responsables du stade ainsi que la victime sont convaincus qu’il s’agissait d’un écrou mal
vissé qui aurait causé la blessure du technicien. La structure était parfaitement équilibrée dans
ses proportions et un seul homme n’aurait jamais pu, à lui seul, fragiliser un tel édifice.

Par conséquent la responsabilité de la commune pourra être engagée pour faute simple et
présumée.

Qu’elles sont les voies de recours possibles pour la commune ?

L’administration doit démontrer l’absence de faute de sa part, le maître d’ouvrage doit


rapporter la preuve qui lui incombe, de l’absence de défaut d’entretien normal de l’ouvrage
public (CE, 22 avr. 1966, Ville de Marseille). Si elle n’y parvient pas, le doute bénéficie à la
victime.

En l’espèce, la commune pourra apporter la preuve de son absence de faute dans l’entretien
du stade.

Par conséquent la présomption réfragable peut s’appliquer.

2ème cas : la responsabilité du centre hospitalier de Clermont Ferrand


A. Le régime juridique de la responsabilité extra-contractuelle de la commune

En l’espèce, une administré à subit un dommage en marchant dans la rue, en effet, il y avait
une excavation sur le trottoir.

Quel est le régime de responsabilité applicable au cas d’espèce ?

La responsabilité extra-contractuelle des personnes publiques relève du droit administratif et


de la compétence du juge administratif : TC, 1873, Blanco.
TC, 1921 Bac d’Eloka : les services publics administratifs relèvent de la compétence du juge
administratif qui gèrent des activités appartenant par nature à l'État ou à une administration
publique.
En revanche, le contentieux de la responsabilité des personnes privées relève de la
compétence du juge judiciaire et même si elles sont chargées d’une mission de service public
(TC, 1978, Bernardi) ou de la gestion d’un domaine privé (CE, sect 28 nov 1975 ONF contre
Abamonte).
L’article 4 loi du 28 pluviôse an VIII dispose que tout le contentieux des travaux publics est
attribué au juge administratif.
En l’espèce, la commune de Saint-Genès-Champanelle a effectuée des travaux sur un trottoir.
Toutefois, en raison de défauts d’excavation, une usager à glissé malencontreusement et s’est
fracturée le pied. La commune (personne physique de droit public) a causé un dommage à un
tiers. Ici, on peut faire application de l’arrêt Blanco car on a bien une personne morale de
droit publique qui cause un dommage à un tiers. De plus, il s’agit d’un service public
administratif et non pas d’un service public industriel et commercial. Ensuite, l’article 4 de la
loi du 28 pluviôse an VIII s’applique aussi car le cas d’espèce est relatif à des travaux publics
en l'occurrence à l’entretien d’un trottoir qui relève de la compétence de la commune.

Par conséquent la responsabilité extracontractuelle de la commune relève de la compétence


du juge administratif.

B. La responsabilité du centre hospitalier de Clermont-Ferrand


En l’espèce, suite à l’accident, l’administré subit une opération dans un centre hospitalier.
Toutefois, un autre medecin révèle que la fracture de métatarse n’a pas été correctement
réduite lorsqu’elle s’est fait soigner par le service des urgences.

Quel est le type de faute imputable du centre hospitalier de Clermont-Ferrand ?

De même, en matière médicale, l’exigence d’une faute lourde a disparu. Seule la faute simple
est requise, tant pour l’organisation et le fonctionnement du service public hospitalier que
pour les activités médicales et chirurgicales (Conseil d'Etat, n° 79027, Assemblée, 10 avril
1992, Epoux V.).

En l’espèce, il s’agit d’une faute simple de l’administration car le dommage causé à la


victime résulte d’une faute d’un centre hospitalier.

Par conséquent, la faute simple va s’appliquer.

La victime à-t-elle subi un dommage de la part de l’hôpital ?

Dans le service public hospitalier, il est parfois difficile d’établir avec certitude la cause d’un
dommage. La jurisprudence admet donc de réparer les conséquences dommageables
anormales d’une hospitalisation, qui révèlent l’existence d’une faute. L’arrêt : CE, Ass., 10
avril 1992, époux V précise que “les erreurs ainsi commises, qui ont été selon les rapports
d'expertise la cause de l'accident survenu (...) constituent une faute médicale de nature à
engager la responsabilité de l'hôpital”.
Art. 1142-1 du Code de la santé publique : “les professionnels de santé (...) ainsi que tout
établissement, service ou organisme dans lesquels sont réalisés des actes individuels de
prévention, de diagnostic ou de soins ne sont responsables des conséquences dommageables
d'actes de prévention, de diagnostic ou de soins qu'en cas de faute”.

En l’espèce, Madame Gouban se promenait dans les rues de Saint-Genès-Champanelle tout


en regardant les étoiles lorsqu’elle glissa malencontreusement. Elle est prise en charge par le
service d’urgence du CHU de clermont ferrand, toutefois, sa fracture n’a pas été
convenablement soignée. Cela a eu pour conséquence de faire naître des lésions musculaires
internes. Le CHU à donc commis une faute à l’égard de la victime et cela est de nature à
engager sa responsabilité.
Par conséquent, Madame Gouban à bien subi un dommage de la part de l'hôpital.

Mme Gouban est-elle tenue d’établir un lien de causalité entre la faute de l'hôpital et sa
fracture ?
Pour que l’administration puisse voir sa responsabilité engagée, une faute de service doit
avoir été commise. La victime doit seulement établir le lien de causalité entre le fait du
service public et le préjudice.
Le juge administratif utilise la théorie de la causalité adéquate, aussi appelée théorie des
conséquences normales : la causalité du dommage est attribuée à celui des faits qui a eu
vocation particulière à provoquer ce dommage, celui dont l’intervention a eu un rôle
déterminant dans la survenance du dommage.

En l’espèce, Mme Gouban devra apporter la preuve d’un lien de causalité entre la faute du
centre hospitalier et sa fracture. La faute du centre hospitalier est engagée car la requérante
est victime de lésions musculaires. Elle doit prouver que c’est en raison de son opération qui
à échouée qu'elle à subi cette lésion musculaire. Son médecin traitant qui lui prescrit des
radiographies relève que la fracture de métatarse n’a pas été correctement réduite lorsqu’elle
s’est fait soigner par le service des urgences du CHU de Clermont-Ferrand.

Par conséquent la victime pourra engager la responsabilité de l'hôpital pour faute.

A quel type d’indemnisation peut-elle avoir droit ? et qu’elles sont les voies de recours de
l'hôpital ?

La décision du conseil d’état : CE, Ass., 10 avril 1992, époux V dispose que M. et Mme V.
ont droit aux intérêts des indemnités qui leur sont accordées. L’article. 1142-1 al 3 du Code
de la santé publique dispose que : “Ouvre droit à réparation des préjudices au titre de la
solidarité nationale un taux d'atteinte permanente à l'intégrité physique ou psychique”. En
principe, la présomption qui pèse sur les centres hospitaliers est irréfragable. Toutefois, Art.
1142-1 al 2 du Code de la santé publique pose une atténuation : “Les établissements, services
et organismes susmentionnés sont responsables des dommages résultant d'infections
nosocomiales, sauf s'ils rapportent la preuve d'une cause étrangère”.
En l’espèce, Mme Gouban pourra demander des dommages et intérêts à l'hôpital
conformément à la jurisprudence précitée. Depuis, conformément au code de la santé
publique, elle pourra aussi demander la réparation de son préjudice au titre d’atteinte à son
intégrité physique. L'hôpital pourra apporter la preuve d’une cause étrangère, un cas de force
majeure.
Par conséquent, Mme Gouban pourra être indemnisée et l'hôpital pourra s’exonérer de sa
responsabilité.

3ème cas : la responsabilité de l’établissement scolaire


A. Le régime juridique de la responsabilité extracontractuelle de l’établissement scolaire

En l’espèce, un élève assiste à son premier cours et sa professeur à des opinions sur le cours
qui sont différentes des siennes, elle porte un coup violent sur le bureau ce qui blesse son
élève.

La responsabilité de l’établissement relève-t-elle du juge judiciaire ou du juge administratif ?

La responsabilité extra-contractuelle des personnes publiques relève du droit administratif et


de la compétence du juge administratif : TC, 1873, Blanco.
TC, 1921 Bac d’Eloka : les services publics administratifs relèvent de la compétence du juge
administratif qui gèrent des activités appartenant par nature à l'État ou à une administration
publique.
En revanche, le contentieux de la responsabilité des personnes privées relève de la
compétence du juge judiciaire et même si elles sont chargées d’une mission de service public
(TC, 1978, Bernardi) ou de la gestion d’un domaine privé (CE, sect 28 nov 1975 ONF contre
Abamonte).
Le service public de l’éducation est un service public administratif qualifié par la loi à
l'article L1111-1 du code de l’éducation “l'éducation est la première priorité nationale”.

En l’espèce, la responsabilité extractuelle de la professeure sera engagée car il s’agit d’une


personne morale de droit public soumis au droit administratif qui agit dans le cadre de ses
fonctions. Elle cause un dommage à un tiers (l’un des ses élèves).
Ici, on peut faire application de l’arrêt Blanco car on a bien une personne morale de droit
publique qui cause un dommage à un tiers. De plus, il s’agit d’un service public administratif
et non pas d’un service public industriel et commercial car le service public de l’éducation à
été défini comme tel par la loi précitée.

Par conséquent la responsabilité extracontractuelle de la commune relève de la compétence


du juge administratif.

B. la responsabilité personnelle de la professeure


La faute personnelle commise par la professeure est-elle de nature à engager sa responsabilité
?

En principe, les agents publics sont au service de l'intérêt général. Mais ils trouvent parfois
dans l'exercice de leurs fonctions le moyen de satisfaire un intérêt privé. Dans cette
hypothèse, leurs agissements fautifs sont jugés détachables des fonctions, au regard des
mobiles qui y ont présidé. Par exemple classique le détournement de fonds opéré par une
receveuse des postes, faute personnelle commise dans l'exercice de ses fonctions (CE, 21 avr.
1937, n° 54.934, Delle Quesnel, Rec. CE 1937, p. 413).

En l’espèce, une professeur de philosophie exerce sa profession dans un établissement


scolaire. En effet, elle agit dans le cadre de ses fonctions, toutefois, elle défend un intérêt
privé car l’un de ses élèves M. Rouleaux ne partage pas le même avis qu’elle sur la
philosophie de Nietzche, donc cette dernière invite Mme Roulleaux à venir la voir à la fin du
cours.

Par conséquent en cas de dommage subi par M. Roulleaux, sa professeur sera seule
responsable de ses actes car elle agit en défense d’un intérêt privé et non d’intérêt général.

Qu’elle est la nature du dommage subi par M. Rouleaux ?

Il s’agit d’une faute personnelle qui se détache objectivement des fonctions, parce que le
comportement reproché à l'agent s'écarte par trop des « pratiques administratives normales ».
Par exemple, la jurisprudence fournit aussi des exemples de propos injurieux ou calomnieux,
de violence physique et brutalité injustifiées, qui relèvent de cette catégorie.

En l’espèce, lors de cette entrevue, qui se tient dans la salle de classe, le ton monte entre les
deux et la professeure s’emporte, donne un violent coup dans son bureau, qui en se renversant
casse le verre se trouvant dessus, des éclats blessent Monsieur Roulleaux au visage.
Ce dernier à subi un dommage physique car il à été blessé au visage par sa professeure en
raison d' un excès de colère de sa part.

Par conséquent, la responsabilité pour faute personnelle du professeur pourra être engagée
par la victime.

Le cumul de responsabilité pour faute personnelle et de service peut-il s'appliquer au cas


d’espèce ?

L’arrêt TC 1873 Pelletier opère une distinction entre la faute personnelle (seul le juge
judiciaire était compétent) et celle de service (seul le juge administratif était compétent).
Ensuite, dans un arrêt CE 1918 Lemonnier, le conseil d'État admet le cumul de
responsabilités : “puisque cette faute personnelle a des liens avec le service, la responsabilité
de l’administration peut donc être engagée (en plus de la responsabilité personnelle de l’agent
devant le juge judiciaire) devant les juridictions administratives”.

En l’espèce, il ya bien une faute personnelle de la professeure de M. Rouleaux car elle n’agit
pas dans le cadre de ses fonctions car elle dépend le fait que l’élève n’ait pas les mêmes
convictions philosophiques qu’elle. Elle à personnellement causé un préjudice à son élève.
De plus, la faute personnelle de la professeure à été commise dans le cadre du service (c’est
après le cours qu’elle l’a interpellé) la responsabilité de l’administration peut être aussi
engagée.
M.Rouleaux aura le choix entre mettre en cause la responsabilité de l’état devant le juge
administratif ou alors mettre en cause la responsabilité de l’état devant le juge judiciaire. Il
peut cumuler les deux devant le juge administratif.

Par conséquent, M.Rouleaux aura le choix entre car le cumul de responsabilité s’applique.

M. Rouleaux est-il tenu d'établir un lien de causalité entre le dommage et la faute du


professeur ?

Le juge administratif utilise la théorie de la causalité adéquate, aussi appelée théorie des
conséquences normales : la causalité du dommage est attribuée à celui des faits qui a eu
vocation particulière à provoquer ce dommage, celui dont l’intervention a eu un rôle
déterminant dans la survenance du dommage. Par exemple, CE, 23 juil. 2003, David B., n°
204200, AJDA 2003 p. 2274 concl. de Silva : l’accident subi par un lycéen alors qu’il
pratiquait l’escalade n’est pas la conséquence directe d’un défaut d’organisation imputable au
lycée, mais de sa propre imprudence et d’une erreur commise par sa coéquipière.

En l’espèce, les faits sont de nature à causer le dommage de l’élève car c’est parce que sa
professeur à donnée un coup violent à son bureau qui, en se renversant casse le verre se
trouvant dessus et que des éclats blessent Monsieur Roulleaux au visage. Sans cet événement
il n’aurait pas été blessé.

Par conséquent, il y a bien un lien de causalité entre le fait générateur (le coup violent) et le
dommage de la victime (sa blessure). Il pourra obtenir la réparation de son préjudice
physique.

Quel type de dommage pourra être réparé ?

Le conseil d’état : CE, 10 oct. 2012, Beaupère, req. n° 350426 : “le manquement des
médecins à leur obligation d'informer le patient des risques courus ouvre pour l'intéressé,
lorsque ces risques se réalisent, le droit d'obtenir réparation des troubles qu'il a pu subir du
fait qu'il n'a pas pu se préparer à cette éventualité”.
La juridiction administrative a fini par reconnaître le préjudice d'anxiété ou d'angoisse, en
tant que préjudice moral, concernant d'abord la contamination par le virus de l'hépatite C dans
un autre arrêt : CE, 27 mai 2015, M. A., n° 371697.

En l’espèce, M.Rouleaux pourra obtenir la réparation devant le juge administratif de son


préjudice moral car depuis cette altercation, Monsieur Roulleaux ne parvient plus à aller à ses
cours de philosophie car il souffre de crises d’angoisse.

Par conséquent, le professeur devra réparer le préjudice de la victime.

Vous aimerez peut-être aussi