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TD n°3 – 4

Question 1 :

- Définir le contrat administratif

Administration : personne morale de droit public qui peut disposer de pouvoirs de sanctions
dans l’exécution du contrat administratif.
Le pouvoir de sanction est un des 4 pouvoirs de l’administration (pouvoir de direction et de
contrôle, pouvoir de résiliation, pouvoir de modification).

Si le cocontractant commet des fautes dans l’exécution du contrat, l’administration peut


sanctionner les manquements à l’exécution du contrat, en dehors de toute prévision
contractuelle.

Lorsqu’elle constate un manquement, l’administration doit faire savoir au cocontractant que


celui-ci a commit une erreur (lettre de mise en demeure avec accusé de réception). Si ces
manquements persistent, les sanctions sont :

- Pécuniaires : Payer des pénalités ou verser des dommages et intérêts (faute légère).

- Coercitives : On va parler de mise en régie. La mise en régie correspond à la faculté pour la


personne publique de faire exécuter, après mise en demeure du titulaire, les prestations que
ce dernier s’est engagé à réaliser conformément aux stipulations du contrat, aux frais et
risques de son cocontractant, par une entreprise tierce ou par lui-même. La mise en régie a
pour objectif de surmonter l’inertie, les manquements graves et répétés du titulaire
lorsqu’ils entravent l’exécution du marché.

- Résiliation unilatérale du contrat : En cas de faute grave, le juge prononce la sanction.

La sanction doit obligatoirement être motivée. Le juge administratif contrôle la nécessité des
sanctions. Si la résiliation est licite, le contractant n’a droit à aucune indemnité. Par contre si
elle est illicite, il peut demander une indemnité pour le préjudice subi.

Document 1 : CE, 15 septembre 2004, Ministre de l’aménagement du territoire

Mots-clé : Contrats administratifs, Critère organique, Construction d’autoroutes.

Faits : La société Peyrot souhaitait faire constater par décision de justice des manœuvres
dolosivesqui, selon elle, auraient été commises par une société d’autoroute afin de la faire
renoncer au contrat qu’elle avait passé avec elle.

Procédure : elle a donc saisi le tribunal de grande instance, mais en appel la Cour s’est
déclarée incompétente au profit de la juridiction administrative. Celle-ci, constatant
également son incompétence, a saisi le TC.
Motifs : - Il n’y a pas lieu de distinguer entre exécution directe ou concession.

Question de droit : Est-ce que le contrat liant la société Peyrot à la société privée
d’autoroutes est un contrat administratif ?

- La construction des routes a le caractère de travaux publics et appartient par nature à


l’état. Les marchés passés pour cette exécution sont soumis aux règles du droit public.

Portée : Remise en cause de la jurisprudence qui cumulait le critère organique et le critère


matériel. Ouverture de la possibilité pour deux personnes privées d’être liées par un contrat
administratif.

Résumé́ : La construction des routes nationales ayant le caractère de travaux publics, les
marchés passés par le maître de l'ouvrage sont soumis aux règles du droit public, sans qu'il
en soit autrement pour la construction d'autoroutes dans les conditions prévues par la loi du
18 avril 1955, que la construction soit assurée par l'État ou par un concessionnaire, pers
morale de droit public ou société d'économie mixte.

Document 9 : TC, 9 mars 2015, Société des Autoroutes du Sud de la France

Mots-clé : Contrats administratifs - Critère organique

Procédure : Renvoi devant le TC par la Cour administrative d’appel.

Faits : La Société concessionnaire des autoroutes du Sud de la France avait conclu avec Mme
Rispal, sculpteur, un contrat la chargeant d’établir trois esquisses devant permettre à la
société de choisir l’œuvre à créer, puis de réaliser la maquette d’une sculpture monumentale
que la société envisageait d’implanter sur le futur tracé de l’autoroute A 89, projet que la
société d’autoroute décida d’abandonner.

Question de droit : Une société concessionnaire d'autoroute qui conclut avec une autre
personne privée un contrat ayant pour objet la construction, l'exploitation ou l'entretien de
l'autoroute peut-elle en l'absence de conditions particulières, être regardée comme ayant
agi pour le compte de l'État.

Motifs :

- « La nature juridique d'un contrat s'appréciant à la date à laquelle il a été conclu, ceux qui
l'ont été antérieurement par une société concessionnaire d'autoroute sous le régime des
contrats administratifs demeurent. »

- « L’implantation sur une aire de repos d'une œuvre monumentale à la réalisation de


laquelle la société concessionnaire était tenue de consacrer une part du coût des travaux,
présentait un lien direct avec la construction de l'autoroute ; le litige ressortit dès lors à la
compétence de la juridiction administrative. »

Portée : Revirement de jurisprudence par rapport à TC, 8 juillet 1963,Société Entreprise


Peyrot c. Société de l’autoroute Estérel-Côte d’Azur.
Résumé : Une société concessionnaire d'autoroute qui conclut avec une autre personne
privée un contrat ayant pour objet la construction, l'exploitation ou l'entretien de
l'autoroute ne peut, en l'absence de conditions particulières, être regardée comme ayant agi
pour le compte d l'État. Les litiges nés de l'exécution de ce contrat ressortissent à la
compétence des juridictions de l'ordre judiciaire.

Document 10 : CE, 7 avril 1999, Commune de Guilherand-Granges

Document 11 : CE, 30 jui n 1999, SMITOM Centre Ouest Seine-et-Marnais

Mots-clé : Ordures, Délégation de service public, Critère, Marché public

Faits : Le SMITOM avait émis un avis dans le bulletin des marchés publics en vue de pourvoir
une délégation de SP relative à l’exploitation d’une filière d’ordures ménagères. La
commission d’appel d’offre chargée, selon l’article L1411-1 CGCT d’examiner les garanties
fournies par les différents candidats pour établir la liste des candidats parmi lesquelles le
SMITOM serait amené à choisir, n’avait pas retenu certains candidats qui pourtant
remplissaient ce critère.

Procédure : Référé précontractuel de la part d’une des sociétés évincées. Le juge des référés
annule en se fondant sur l’absence de mention dans l’avis publié des règles de mise en
concours. Cassation devant le CE.

Question de droit : Est-ce que le contrat passé par le SMITOM s’analyse en marché public ou
en délégation de SP ?

Motifs : C’est une délégation de SP. En effet, la part du financement liée au résultat
d’exploitation est substantielle. Le CE élabore ainsi sa solution par rapport à l’arrêt de 1996
Préfet des Bouches-du-Rhône c/ Commune de Lambesc : une part de 30% est « substantielle
»

Résumé :La rémunération prévue pour le cocontractant étant substantiellement assurée par
le résultat de l'exploitation du service, le contrat de régie intéressée que le syndicat mixte de
traitement de ordures ménagères souhaitait conclure pour l'exploitation des éléments d'une
filière de traitement des déchets ménagers devait être analysé non comme un marché, mais
comme une délégation de service public.

Document 12 : CE, 30 septembre 1983, Comexp

C’est un arrêt de la SARL COMEXP contre la ville de SAINT-TROPEZ. La ville a confié à la


société la gestion d’une usine de traitement des déchets qui se trouve sur la commune de La
Mole Var.

La société a commis des erreurs dans l’exécution du contrat et n’a pas répondu à ses
obligations contractuelles. La ville a donc rompu son contrat avec cette société et demande à
la société d’évacuer ses résidus de composte et ordures.La société demande l’annulation de
cette rupture et le règlement de dommages et intérêts.Le maire se pourvoi également en
cassation et demande également des dommages et intérêts.
La personne publique peut-elle résilier le contrat alors que cela n’est pas prévu au contrat ?

Le juge condamne la société à payer des dommages et intérêts car les motifs de rupture sont
graves (incendies) et la société n’a pas fait d’investissements sur le site et donc n’est pas
fondée à demander des dommages et intérêts.

Document 13 : CE, 11 mars 1910, Compagnie générale française des tramways.

Mots-clé : Contrats administratifs, Principe de mutabilité, Tramways, Résiliation unilatérale.

Faits : Le préfet des Bouches-du-Rhône avait pris, en application du 6 août 1881, un arrêté
qui modifiait le nombre de trains affectés au service du public. La compagnie s’opposait à cet
arrêté en se fondant notamment sur le cahier des charges contractuel.

Procédure : La compagnie a saisi le conseil de préfecture en interprétation du cahier des


charges, mais celui-ci a déclaré la demande irrecevable.

Question de droit : Est-ce que l’autorité administrative dispose du droit de modifier


unilatéralement le contrat administratif ? Quelles sont les prérogatives du concessionnaire ?

Motifs :

- L’administration dispose d’un droit de modification unilatéral dans l’intérêt du service


public. Il y a donc une limite imposée par le juge à ce pouvoir.

- Le concessionnaire dispose en retour d’un droit à demander une indemnité pour


l’aggravation des charges.

Portée :

- Confirme la jurisprudence Gaz de Déville-lès-Rouen.

- Préfigure le droit de résiliation unilatéral dans l’intérêt du service public

Lié :

- CE 2 mai 1958 Distillerie de Magnac-Laval

- CE 10 janvier 1902 Compagnie du Gaz de Déville-lès-Rouen.

Résumé : L'Etat ayant concédé une ligne de tramways, le préfet tient-il de l'article 33 du
règlement d'administration publique du 6 août 1881 le droit de prendre un arrêté imposant
à la Compagnie concessionnaire, en ce qui touche le nombre et les heures de départ des
trains, un service différent de celui qui avait été prévu par le cahier des charges ? .

- sauf la faculté pour la Compagnie de demander une indemnité en réparation du préjudice


qui lui aurait été causé par une aggravation ainsi apportée aux charges de l'exploitation.
Document 14 : CE, Ass., 2 mai 1958, Distillerie de Magnac-Laval

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