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Monsieur Géttéi a acheté une voiture de sport étrangère. Deux mois après l’avoir achetée, il
découvre qu’il doit payer une taxe supplémentaire de 1000 euros. Cette taxe concerne les voitures
étrangères d’une certaine puissance. Elle a été votée par une loi du 23 décembre 2023. Il vous
consulte :
1) Il vous demande s’il peut demander au tribunal de déclarer la loi de décembre 2023
inconstitutionnelle dès lors qu’elle contrevient au principe d’égalité des citoyens devant l’impôt
(principe constitutionnel).
Monsieur Géttéi peut contester la constitutionnalité de la loi de décembre 2023 en invoquant le
principe d’égalité devant l’impôt, qui est un principe à valeur constitutionnelle reconnu par le
Conseil constitutionnel1. Ce principe implique que les contribuables placés dans une situation
identique soient traités de manière identique par la loi fiscale, sauf si une différence de traitement
est justifiée par un motif d’intérêt général et en rapport direct avec l’objet de la loi2. En l’espèce, la
loi de décembre 2023 instaure une taxe spécifique pour les voitures étrangères d’une certaine
puissance, ce qui crée une différence de traitement entre les propriétaires de ces véhicules et les
autres contribuables. Il faudrait donc vérifier si cette différence de traitement repose sur un motif
d’intérêt général, par exemple la protection de l’environnement ou la promotion de l’industrie
automobile nationale, et si elle est proportionnée au but poursuivi. Si ce n’est pas le cas, la loi
pourrait être déclarée inconstitutionnelle par le Conseil constitutionnel, saisi par la voie de la
question prioritaire de constitutionnalité (QPC) devant le juge administratif ou judiciaire3.
3) Il vous demande également s’il peut invoquer devant le tribunal le fait que la loi de décembre
2023 est contraire au Traité de l’UE qui consacre la libre circulation des marchandises et interdit à ce
titre toute mesure discriminatoire qu’un Etat serait tenté de prendre pour favoriser ses produits
nationaux.
Monsieur Géttéi peut également invoquer devant le tribunal le fait que la loi de décembre 2023 est
contraire au Traité de l’UE, qui garantit la libre circulation des marchandises entre les États
membres6. Ce principe interdit toute mesure d’effet équivalent à une restriction quantitative aux
échanges, c’est-à-dire toute mesure qui, sans être une restriction quantitative proprement dite, est
susceptible d’entraver directement ou indirectement, actuellement ou potentiellement, le
commerce intracommunautaire[7][7]. Il s’agit notamment des mesures discriminatoires, qui
traitent différemment les produits nationaux et les produits importés, ou des mesures non
discriminatoires, qui s’appliquent indistinctement aux produits nationaux et aux produits
importés, mais qui ont un effet restrictif sur le commerce intracommunautaire8. En l’espèce, la loi
de décembre 2023 semble constituer une mesure discriminatoire, car elle impose une taxe
supplémentaire aux seules voitures étrangères d’une certaine puissance, ce qui crée un
désavantage pour ces produits par rapport aux produits nationaux. Il faudrait donc vérifier si cette
mesure peut être justifiée par une raison impérieuse d’intérêt général, telle que la protection de
l’environnement, la sécurité routière ou la cohésion sociale, et si elle respecte le principe de
proportionnalité, c’est-à-dire si elle est appropriée et nécessaire pour atteindre l’objectif
poursuivi9. Si ce n’est pas le cas, la loi pourrait être déclarée contraire au droit de l’UE par le juge
national, qui a l’obligation de garantir l’effectivité du droit de l’UE et de ne pas appliquer une
disposition nationale incompatible avec celui-ci
Cas pratique :
Mademoiselle Marguerite fait collection de coquillages. Chaque année, elle s’adonne à sa passion
sur les plages de Bretagne. Or, elle a été étonnée de constater l’année dernière qu’en vertu d’un
arrêté du maire en date du 24 avril 2023, le ramassage de coquillages était interdit du 20 juin au 30
septembre 2023.
Afin de continuer sa collection, Mademoiselle Marguerite souhaite intenter une action en justice et
En ce moment, elle dort très mal depuis plusieurs mois, réveillée par le coq du poulailler de son
voisin ?
Cas pratique :
Monsieur Pierre tient un magasin de prêt à porter depuis 8 ans dans un quartier très
commerçant de Brest. Il a quelques soucis qu’il vous confie. Un conflit l’oppose depuis plusieurs mois
avec l’un de ses fournisseurs parisiens : Il a passé une commande importante d’une valeur de 16 000
euros pour la collection hiver. Il a comme d’habitude, réglé 50% à la commande. Connaissant de
graves difficultés commerciales, son fournisseur ne livrera pas la commande. Monsieur Pierre l’a déjà
à plusieurs reprises, relancé sans succès. Il songe désormais à l’assigner en justice. Le contrat
comportait une clause attributive désignant les tribunaux parisiens.
Monsieur Pierre ne peut pas saisir directement le tribunal pour régler son litige avec
son fournisseur. Il doit d’abord respecter la clause attributive de compétence qui figure
dans le contrat. Cette clause permet aux parties de désigner par avance le tribunal
compétent en cas de litige, en dérogeant aux règles de compétence générale1. Dans le
cas de Monsieur Pierre, il s’agit d’une clause attributive de compétence territoriale, qui
désigne les tribunaux parisiens. Monsieur Pierre doit donc saisir le tribunal de
commerce de Paris, qui est compétent pour les litiges commerciaux entre
commerçants2. Toutefois, avant d’engager une action en justice, il peut tenter de
trouver une solution amiable avec son fournisseur, par exemple en faisant appel à un
conciliateur de justice ou à un médiateur3.
Une autre solution possible pour Monsieur Pierre est de demander l’annulation de la
clause attributive de compétence, si celle-ci est abusive ou contraire à l’ordre public.
Par exemple, si la clause a été imposée par le fournisseur sans négociation, ou si elle
crée un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties, ou si elle
porte atteinte à la compétence exclusive d’un autre tribunal4. Dans ce cas, Monsieur
Pierre pourrait saisir le tribunal de commerce de Brest, qui est normalement
compétent selon le lieu du siège social du défendeur5.
Monsieur Pierre a fait l’objet, l’année dernière d’un léger redressement fiscal. Il conteste
certains éléments du contrôle. Ayant échoué dans sa tentative de conciliation avec l’inspecteur des
impôts, il souhaite engager une procédure contentieuse.
Un troisième litige l’oppose à une de ses salariées. Il souhaite se séparer d’elle pour des
raisons économiques. Il craint cependant que celle-ci ne conteste le motif de licenciement.
En outre, il lui loue un appartement depuis plusieurs années et celle-ci ne paye plus ses
loyers depuis 5 mois. Le loyer mensuel s’élève à 700 euros.
Pour se séparer de sa salariée pour motif économique, Monsieur Pierre doit respecter
la procédure de licenciement prévue par le code du travail, qui implique notamment de
justifier le motif économique, de rechercher un reclassement, de convoquer la salariée
à un entretien préalable, de lui notifier le licenciement par lettre recommandée, et de
lui verser les indemnités légales8. Si la salariée conteste le licenciement, elle peut saisir
le conseil de prud’hommes du lieu où est situé l’établissement qui l’emploie, qui est
compétent pour les litiges individuels du travail9.
Pour le litige relatif aux impayés de loyer, Monsieur Pierre doit d’abord adresser à sa locataire une
mise en demeure de payer par lettre recommandée avec accusé de réception. S’il n’obtient pas de
réponse, il peut ensuite délivrer un commandement de payer par huissier de justice, qui met en jeu
la clause résolutoire du bail. Si la locataire ne régularise pas sa situation dans un délai de deux
mois, Monsieur Pierre peut alors saisir le tribunal judiciaire du lieu où se situe le logement, qui est
compétent pour les litiges locatifs10.