Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CONTRATS D’AFFAIRES
Quelles est la vente visée ici ? Quelles sont les obligations des parties et
comment s'opère la rupture du contrat ? Nous répondrons brièvement à
ces trois problématiques.
Art. 3 AUDCG « L’acte de commerce par nature est celui par lequel
une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle
produit ou achète ou par lequel elle fournit des prestations de
CONTRATS D’AFFAIRES - Leçon 2- Note de Cours – 1 ère Année de Master 2
Dr. Alfred KOUASSI
UNIVERSITE DES LAGUNES – Année Universitaire 2022-2023 –
Faculté des Sciences Juridiques Administratives et Politiques
Il suffit qu'une des parties ait le siège de son activité dans l'un des États
membres de l'OHADA pour que le texte trouve application. Mais, du fait
du caractère supplétif de ses règles, les parties, même situées sur ce
territoire, peuvent décider que les dispositions relatives à la vente
commerciale ne seront pas applicables à leur convention (AUDCG, art.
234 al. 2).
Art. 241 : « Le contrat se conclut soit par l’acceptation d’une offre, soit
par un comportement des parties qui indique suffisamment leur accord .
Une offre est suffisamment précise lorsqu’elle désigne les
marchandises et, expressément ou implicitement, fixe la quantité et le
prix ou donne des indications permettant de les déterminer.
Une proposition de conclure un contrat, adressée à une ou plusieurs
personnes déterminées, constitue une offre si elle est suffisamment
précise et si elle indique la volonté de son auteur d’être lié en cas
d’acceptation
Une proposition adressée à des personnes indéterminées est
considérée seulement comme une invitation à l’offre, à moins que la
personne qui à fait le proposition n’ait clairement indiqué le contraire »
C’est dire que l'offre peut être révoquée tant que le destinataire n'a pas
exprimé son acceptation. L' offre n'acquiert donc force obligatoire qu'à
compter de l'émission de l'acceptation.
L'offre peut toutefois être stipulée irrévocable. Dans ce cas, l'offre
doit expressément mentionner qu'elle est irrévocable mais également
fixée un délai déterminé pour son acceptation. Le délai d'acceptation
commencera à courir au moment où l'offre est exprimée.
Outre l'hypothèse d'une révocation de l'offre, il se peut que l'offre
cesse de produire ses effets en l’absence de toute manifestation de
volonté d’acceptation. On parle dans ce cas de caducité.
La caducité peut survenir dans plusieurs hypothèses :
- Premièrement l'offre devient caduque lorsque son refus parvient à
l'offrant et ce même si l'offre était irrévocable ;
- Ensuite, lorsque l'offre est assortie d'un délai déterminé pour son
acceptation, l'expiration de ce délai rend l'offre caduque.
- Enfin l'offre peut devenir caduque à la suite d'un événement
affectant l’offrant lui-même comme le décès l'incapacité la faillite ou
autre.
Qu’il s’en infère qu’est irrecevable toute action fondée sur un défaut de
conformité́ caché au jour de la livraison, lorsque celle-ci est intentée plus
d’une année après le jour où ce défaut a été constaté ou aurait dû l’être ;
Considérant qu’en l’espèce, il constant comme résultant de l’acte
d’assignation produit au dossier initial que la société SOGEA-SATOM CI a
saisi le tribunal de commerce d’Abidjan par exploit d’huissier en date du 06
février 2018 pour entendre dire et juger que la société BATIPRO BETON a
commis des fautes contractuelles en ne respectant pas les termes de l’accord
conclu entre elles et sollicité paiement de dommages et intérêts pour
préjudices matériels et moral par elle subis ;
Considérant qu’il est constant comme résultant des écritures produites par
ladite société tout au long de la procédure que celle-ci a fondé son action sur
la non- conformité du béton à elle livré et sur l’interruption de la livraison dudit
béton pendant trois semaines ;
Considérant cependant qu’il est établi comme découlant du courrier en date
du 02 septembre 2015 adressé par la société SOGEA-SATOM CI à la société
BATIPRO BETON produit au dossier, qu’à cette date, celle-ci a informé sa
cocontractante d’un défaut de conformité du béton livré comme suit :
«
Monsieur le Directeur Général,Suite à de nombreuses remarques et
courriers de notre client la SODECI et de notre maître d’ouvrage le
cabinet Merlin, nous vous alertons sur la qualité de vos BPE livré sur le
chantier de l’AEP de Songon. En effet, nous constatons une maturité
des bétons inférieure aux normes alors que la moyenne doit être à 27
bars et non à 25 bars et chacune supérieure à 21 bars à 28 jours, nous
avons donc un gros problème sur 60 % des bétons fournis par vous.
« Monsieur,
Nous venons par ce mail vous rassurer de la bonne qualité du béton que nous vous
livrons.
En effet, pour le béton CHF dosé à 385 kg/m3 nous vous garantissons une résistance
de 35,7 MPA à 90 jours. Car le CHF est un ciment dont la résistance au jeune âge
n'est pas élevée, (Veuillez trouver les détails joint à ce courrier un rapport avec les
explications de notre fournisseur SOCIMAT).
Toutes les autres réponses à vos différentes préoccupations seront aussi jointes à
notre courrier. Dans l’attente, veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général,
l’assurance de notre franche collaboration
PJ ; Dès que nous avons le rapport du laboratoire LBTP sur la qualité de notre
béton, nous nous empresserons de vous le tenir. » ;
Considérant que ce prétendu défaut de conformité ayant été constaté le 02 septembre
2015, point de départ de la computation du délai pour intenter l’action fondée sur une
telle cause, la société SOGEA-SATOM CI avait donc, conformément à l’article 259 de
l’acte uniforme susénoncé, jusqu’au 04 septembre 2016 pour saisir le tribunal à cet
effet, les délais prévus par le législateur communautaire étant francs ;
Que faute de l’avoir fait dans ce délai requis, c’est à tort que le premier juge a déclaré
son action fondée sur le défaut de conformité́ recevable ;
Qu’au regard de ce qui précède, il convient d’infirmer le jugement querellé sur ce
point et statuant à nouveau, déclarer irrecevable l’action de la société SOGEA SATOM
CI fondée sur ce défaut de conformité pour cause de prescription ;
Considérant toutefois que son action en paiement de dommages et intérêts fondée sur
l’interruption de la livraison ayant quant à elle été introduite dans le respect des
forme et délai légaux, c’est à juste titre que le premier juge l’a déclarée recevable ;
Qu’il convient de confirmer la décision querellée sur ce point ;
»
QUESTIONS :
1. Que pensez-vous du courrier de l’acheteur adressé au vendeur ?
2. Que pensez-vous de la réponse donnée par le vendeur ?
Que l’intimée s’y oppose, arguant qu’elle ne peut, sur la base de l’article 1644
du code civil, solliciter de la Cour la résolution de la vente et la restitution du
véhicule, car elle ne se trouve pas dans les cas prévus par les articles 1641 et
1643 dudit code ;
Considérant qu’aux termes de l’article 1641 du code civil, « Le vendeur est tenu
de la garantie à raison des vices cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à
l’usage auquel on la destine, ou qui diminue tellement cet usage, que l’acheteur ne
l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait connus ».
Que l’article 1643 du même code dispose en sus qu’« il est tenu des vices cachés,
quand même il ne les aurait pas connus, à moins que, dans ce cas, il n'ait stipulé qu'il
ne sera obligé à aucune garantie » ;
Quant à l’article 1644 dudit code, il précise que : « dans le cas des articles 1641 à
1643, l'acheteur a le choix de rendre la chose et de se faire restituer le prix, ou de garder
la chose et de se faire rendre une partie du prix, telle qu'elle sera arbitrée par experts » ;
Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que le tribunal a commis une
expertise à l'effet de :
« -procéder à l'examen du moteur du véhicule LAND ROVER Discovery Sport Pure 2.0
Essence de type 4X4 immatriculé sous le numéro 6604 JL 01 ;
-attester que ledit véhicule est oui ou non en état de fonctionner normalement » ;
Que l’expert indique dans son rapport que : « le moteur avarié a été remplacé avant
notre mission d’expertise ;
-le moteur avarié n'a pas été mis à notre disposition par la société IVOIRE MOTOR SA (ce
moteur selon la procédure LAND ROVER a été rebuté). En lieu et place il nous a été
présenté́ une photo des pistons endommagés provenant du moteur avarié selon M.
NIZETTE, Directeur Technique de IVOIRE MOTOR SA ;
-Nous n'avons pas obtenu de la société IVOIRE MOTOR SA les éléments suivants depuis
l'achat du véhicule :
Tous les Ordres de réparation, documents contractuels entre le client et le garage pour
toute intervention sur son véhicule et signé par les deux parties avant chacune des entrées
et sorties du véhicule en atelier ; seulement les ordres de réparation n02019/2041 du
18/12/2019 et n02019/1804 du 25/10/2019 sont remis (voir annexe n025 et 26) ;
Les fiches de travaux d'atelier répertoriant tous les types de travaux ou interventions
nécessaires à la remise en état du véhicule sur lesquelles sont mentionnés les travaux, les
pièces de rechange utiles, le temps mis pour l'exécution de ces travaux et les noms et
Matricules des différents intervenants, à ne pas confondre avec le listing informatique de
l'historique des interventions qui, lui, nous a été remis ;
Au vu de tout ce qui précède, nous sommes devant un manque de documents importants
qui devaient nous aider plus rapidement dans notre expertise.
Pour autant nous allons travailler sur les quelques documents récoltes, les photographies et
les informations obtenues au téléphone, par courriel et lors des entretiens (voir les annexes)
pour répondre au tribunal » ;
Qu’il s’infère ainsi de ce rapport que l’expert commis n’a pu effectuer la mission
principale à lui confiée consistant en l’examen du moteur défectueux, s’étant
contenté d’examiner des photos de pistons supposément provenir de ce moteur ;
de sorte que les conclusions auxquelles il a abouti ne peuvent être pris en compte,
comme l’a fait à tort le tribunal ;
Qu’il convient dès lors d’infirmer la décision entreprise sur ce point et, statuant de
nouveau, rejeter ce rapport d’expertise ;
Considérant qu’il ressort des productions et des déclarations des parties que
l’appelante a acquis en décembre 2018 un véhicule de marque LANDROVER «
DISCOVERY SPORT PURE 2.0 essence de type 4x4 immatriculé 6604 JL 01 d’un
montant de trente millions six cent mille Francs (30.600.000) CFA, mais qu’en
moins d’un an et avant même le délai imparti pour la première révision, prévue
après 100.000 km, celui-ci a connu des pannes liées toutes à son moteur ;
Qu’en effet, il a connu une panne de calculateur en mars 2019 dont l’intimée a pris
en charge les réparations dans ses ateliers ; quelques temps plus tard, suite à une
perte de puissance du moteur, le véhicule est retourné dans lesdits atelier du 06
novembre au 15 novembre 2019, mais la panne persistant, il y est retourné pour
un nouveau séjour du 16 novembre 2019 au 19 décembre 2019 ;
Considérant qu’il est constant que le véhicule litigieux, achet é́ neuf, a connu en
moins d’un an des pannes successives ayant abouti au changement du moteur ;
Que, par ailleurs, ce véhicule ayant été acquis par l’appelante pour ses besoins,
notamment pour ses activités de commerciale dans le milieu de l'immobilier
nécessitant des déplacements sur les sites à vendre ou à louer, est devenu
impropre à l’usage pour lequel il a été acquis ;
Qu’au demeurant, il est de jurisprudence constante que les avaries sur moteur
sont des vices cachés ;
Qu’ainsi, le vice caché étant caractérisé, en ce qu’il est antérieur à la vente, non
apparent et suffisamment grave, la garantie légale y associée doit jouer
automatiquement, et ce, contrairement aux allégations de l’intimée qui ne postule
qu’à la mise en œuvre de la garantie-constructeur, de laquelle elle se distingue ;
Aux termes de l'article 281 de l'AUDCG, la partie lésée par l'inexécution du contrat
peut en demander la résiliation au juge compétent. Il lui est aussi loisible de recourir
à la rupture unilatérale face à une inexécution essentielle.
La gravité exigée est une question de fait que le juge peut apprécier en cas de
saisine. Mais l'auteur d'une rupture unilatérale court le risque d'en supporter les
conséquences dommageables lorsque cette cessation du contrat est intempestive,
abusive ou injustifiée. Il peut, cependant, obtenir des dommages et intérêts en
réparation du préjudice qu'il a subi dans l'hypothèse où son action est bien fondée.
Qu'elle soit unilatérale ou judiciaire, la rupture du contrat de vente est une solution
ultime du fait que le législateur OHADA a prévu plusieurs correctifs en faveur de la
sauvegarde du contrat. Ainsi, chacune des parties peut obtenir du juge l'autorisation
de différer l'exécution de son obligation moyennant la fourniture d'une garantie. En
cas de non-conformité, outre la réparation des marchandises défectueuses, leur
remplacement par des marchandises conformes est possible. L'acheteur peut
également obtenir la réfaction ou la réduction du prix.
Bibliographie indicative
En ce qui les concerne, les locaux loués (preneur) ou fournis (bailleur) par
les Entreprises Publiques sont soumis à cette même disposition. Il en résulte que la
qualité d’Entreprise Publique n’a pas d’incidence en cette matière.
Il est en revanche exclu de la qualification de bail professionnel, le bail à usage
d’habitation, lequel relève d’une législation nationale spéciale.
Par ailleurs, la jurisprudence OHADA, a exclu de cette qualification :
En cas de renouvellement pour une durée indéterminée les parties doivent prévoir la
durée du préavis de congé qui ne peut être inférieure à six mois ».
Attendu qu’il est donc constant que le contrat qui a exist é́ entre les parties est
à durée déterminée et constaté par écrit ;
Attendu que les dispositions de l’article susvisé́ sont claires et d’ordre public,
le législateur de l’OHADA n’ayant laissé aucune marge à interprétation ;
Attendu qu’après avoir constaté́ que les parties ont continu é́ leurs relations
plus de 09 ans après expiration du bail, le premier juge n’a pas tir é́ toutes les
conséquences de sa propre constatation en soutenant que la commune
intention des cocontractants est celle d’un bail à durée indéterminée ; qu’au
regard de tout ce qui précède, il y a lieu de d’infirmer le jugement entrepris en
toutes ses dispositions sur ce point sans qu’il soit nécessaire de revenir sur
l’autre moyen ;
Attendu qu’il y a donc lieu de constater que le contrat conclu entre les parties
est bel et bien un contrat à durée déterminée ; il y a également lieu de
constater que ledit contrat est expiré le 1er mars 2006 sans que l’intimée ne
formule une demande de renouvellement et par voie de conséquence,
constate que le preneur est déchu de son droit au renouvellement et en
ordonner son expulsion pure et simple des lieux à elle donnés ainsi que de
tous occupants de son chef ;
Attendu que la partie qui succombe au procès est condamnée aux dépens ;
que l’intimée ayant succombé, il y a lieu de la condamner aux entiers
dépens ;
Somme toute, la perspective de percevoir des loyers est une option reluisante du
bailleur. Toutefois, il en résulte une certaine dépendance envers le preneur, compte
tenu du fait que ce dernier est protégé par une indemnité d’éviction entraînant
une incitation au droit de renouvellement du bail.
L'intermédiaire de commerce est, aux termes de l'article 169 AUDCG, « une personne
physique ou morale qui a le pouvoir d'agir ou entend agir habituellement et
professionnellement pour le compte d'une autre personne, commerçante., afin de
conclure avec un tiers un acte juridique à caractère commercial ».
La commission est un acte de commerce par nature, alors que le contrat de mandat est
un contrat civil. Le commissionnaire est donc un commerçant. Il se distingue du courtier
en ce que ce dernier n’est pas parti au contrat qu’il aide à conclure. Mais, en principe,
le commissionnaire ne peut se porter contrepartie, c’est-à-dire qu’il ne peut pas acheter
ou vendre lui-même la marchandise qu’il est chargé de vendre ou d’acheter à un tiers.
Il y aurait en pareil cas un risque de conflit d’intérêts. Cela n’empêche pas qu’il puisse
être prévu une stipulation contraire.
Le courtier est un commerçant qui met en rapport des personnes qui désirent
contracter. Il agit pour le compte d’un donneur d’ordres en lui trouvant des contractants.
Il est commerçant dans la mesure où il se livre de manière habituelle à une activité
d’entremise. D’ailleurs l’AUDCG l’a retenu comme tel. Il est tenu de garder son
indépendance vis-à-vis des parties et exerce sa profession à ses risques et périls. Sa
rémunération consiste en un pourcentage du montant de l’opération.
Le contrat qui lie l’agent commercial doit indiquer la qualité des deux parties
contractantes. Il peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée et
comporter, entre autres, une convention d’exclusivité, de ducroire, ou de consignation
de marchandises en vue de leur livraison à la clientèle.