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ISJA 2019 /2020

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LA BALANCE DES PAIEMENTS
La balance des paiements est un document comptable qui retrace l’ensemble des opérations qui
s’effectuent entre les agents économique résidents à l’intérieur d’un territoire et les non résidents au
cours d’une période donnée pour en faire ressortir le solde. Ces opérations peuvent être très
diverses. Il peut s’agir des échanges de biens et services, des échanges de capitaux ou encore des
transferts courants sans contrepartie. Les échanges de capitaux peuvent prendre la forme d’un IDE,
d’un placement financier, d’un crédit auprès d’une banque ou encore de vente de devises,…
La balance des paiements se compose de plusieurs sous-comptes qui s’emboîtent les uns dans les
autres. On peut y distinguer deux grandes parties :
- La balance des paiements courants (BPC)
- La balance des opérations en capital (BOC)
Après avoir passé en revue les différents sous-comptes de la balance des paiements, nous allons
étudier les différents indicateurs du commerce international et voir comment les pouvoirs publics
peuvent ajuster la balance des paiements en fonction des objectifs poursuivis.
I- Les différentes composantes de la balance des paiements
La balance des paiements enregistre l’ensemble des échanges entre un pays et le Reste du Monde.
Lorsqu’une opération se traduit par une entrée de devises pour le pays, on l’enregistre avec le signe
(+) ou tout simplement au crédit du compte concerné; dans le cas contraire, on l’enregistre avec le
signe (-) ou tout simplement au débit du compte concerné. L’enregistrement des opérations respecte
la règle d’équilibre comptable, autrement dit, chaque opération a une contrepartie qui vient
compenser le flux réel ou monétaire qu’elle engendre. Par exemple, le pétrole importé est payé en
devises ou par emprunt : l’achat du pétrole va s’enregistrer dans les comptes de transactions
courantes et le règlement en devises ou par emprunt dans le compte des opérations en capital.
La balance des paiements est composée de différents comptes qu’on peut regrouper en deux
grandes parties :
A- La balance des paiements courants
La balance des paiements courants est encore appelée balance des transactions courantes ou
balance des opérations courantes. Elle est un compte qui enregistre les opérations concernant les
échanges de biens et de services ainsi que les transferts de revenus des facteurs et les transferts
courants sans contrepartie entre un pays et le Reste du monde pour en faire ressortir le solde. Elle
est donc composée de la balance des biens communément appelée balance commerciale, de la
balance des services et de la balance des transferts de revenu ainsi que la balance des transferts
courants sans contrepartie.
Remarque :
Le solde d’un compte se détermine en faisant la différence entre le total des crédits et le total des
débits ou alors en faisant la somme des opérations enregistrées avec le signe(+) et les opérations
enregistrées avec le signe (-). Si le solde est positif on dit que la balance est excédentaire et si le solde
est négatif on dit que la balance est déficitaire.
1- La balance commerciale
La balance commerciale enregistre les échanges de biens entre un pays et l’Extérieur pour en faire
ressortir le solde.
Soit X, les exportations et M, les importations, le solde de ce compte se détermine en faisant la
différence entre les exportations et les importations.
BC= X – M
Si le solde est négatif (BC<0), on parle de déficit commercial ou de balance commerciale déficitaire.
Ce qui signifie que le pays a plus importé qu’il n’a exporté.
Si le solde est positif (BC>0), on parle d’excédent commercial ou de balance commerciale
excédentaire. Ce qui signifie que le pays a plus exporté qu’il n’a importé.
Si le solde est nul (BC=0), on parle d’équilibre commercial ou de balance commerciale équilibrée. Ce
qui signifie que les exportations sont égales aux importations.

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Remarque : les exportations sont souvent enregistrées FOB (Free on board), FAB (franco à bord) en
français, c’est-à-dire sans les coûts du transport et de l’assurance des marchandises jusqu’à
destination. Tandis que les importations peuvent être enregistrées FOB ou CAF (coût assurance et
fret). L’enregistrement CAF inclus les frais de transport et de l’assurance des marchandises.
2- La balance des services
La balance des services enregistre les échanges de services entre un pays et l’Extérieur pour en faire
ressortir le solde.
Le calcul du solde se fait selon le même principe (voir remarque en plus haut).
3- La balance des transferts de revenus et de transferts courants sans contrepartie
Cette balance enregistre les transferts de revenus et les transferts sans contrepartie entre un pays et
le reste du monde pour en faire ressortir le solde.
Remarques :
Dans la balance des transactions courantes, on peut constituer différentes combinaisons possibles de
sous-comptes. On peut, par exemple, constituer la balance des « biens et services » qui enregistre les
échanges de biens et services pour en faire ressortir le solde, on peut aussi constituer la « balance des
invisibles » qui enregistre les services, les revenus et les transferts sans contrepartie pour en faire
ressortir le solde.
Pour calculer le solde des transactions courantes on fait la somme des différents soldes qui le
composent (biens, services, revenus, transferts sans contrepartie). Un solde déficitaire des
transactions courantes signifie que pour l’ensemble de ses opérations sur biens, services, revenus et
transferts sans contrepartie, les pays importe plus qu’il n’exporte. Cette situation peut nécessiter des
financements extérieurs pour financer le déficit.
B- La balance des opérations en capital ou balance des capitaux
La balance des opérations en capital est constituée du compte de capital et du compte financier.
1- Le compte de capital
Dans ce compte, on enregistre les transferts en capital (remise de dette, aide à l’investissement), les
actifs non financiers (brevets, licence) pour en faire ressortir le solde.
2- Le compte financier
Dans ce compte, on enregistre les flux financiers entre un pays et le reste du monde pour en faire
ressortir le solde. Les flux financiers concernent les investissements directs étrangers, les
investissements de portefeuille et les crédits…
Un déficit de la balance des opérations en capital n’est forcément mauvais pour le pays, cela signifie
tout simplement que le pays a plus investit à l’étranger que l’étranger n’a investit chez lui. Il aura un
retour sur ces investissements qui viendra alimenter le compte des transactions courantes sous forme
de revenus du capital.

Remarque :
Cette présentation de la balance des paiements est celle de la comptabilité nationale européenne. Il
existe aussi d’autres nomenclatures avec des présentations différentes. Ainsi, certaines
nomenclatures distinguent dans la balance des capitaux la balance des capitaux à court terme (qui
enregistre les crédits à court terme) et la balance des capitaux à long terme (qui enregistre les IDE, les
investissements de portefeuille et les crédits à moyen et long terme).

C- Erreurs et omissions
En plus des deux grandes parties, la balance des paiements est composée d’un poste « Erreurs et
omissions » qui est un poste d’ajustements lié aux difficultés statistiques d’enregistrement des
transactions entre les pays.

D- Le solde global
Le solde global s’obtient par addition des différents soldes qui composent la balance des paiements.
Le solde global est encore appelé balance globale ou tout simplement balance des paiements.

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SG= STC + BK + EO
SG : solde global
STC : solde des transactions courantes
EO : erreurs et omissions
E- La variation de la position monétaire extérieure (VPME)
Par construction, la balance des paiements est toujours équilibrée, puisque toutes les opérations
présentent une contrepartie d’une manière ou d’une autre. Par exemple, le riz importé est payé soit
en devises ou par emprunt ; ce qui va s’enregistrer simultanément dans le compte des transactions
courantes et dans le compte financier. Ainsi les déséquilibres des différents sous comptes sont
compensés par les avoirs de réserves (VPME). La VPME peut alors être considéré comme une
« caisse » regroupant les moyens de financement destinés à équilibrer la balance des paiements.
Ainsi, on observe que le solde globale et les avoirs de réserve sont toujours égaux en valeur absolue
et de signe opposé, ce qui donne cette égalité : SG = - VPME
VPME : variation de la position monétaire extérieure encore appelée variation des avoirs de réserve.
SG : solde globale.

Exemple type de balance des paiements


Postes Débits Crédits Solde
Les transactions courantes
 Biens ( par exemple exportations ou importations
de biens)
 Services ( par exemple transports des marchandises,
assurance, tourisme…)
 Revenus des facteurs (par exemple salaire d’un
frontalier, dividende d’un actionnaire non résident,
…)
 Transferts courants sans contrepartie ( par exemple
envoie d’argent des immigrés à leur famille)
Les opérations en capital
 Le compte de capital
Transfert en capital (par exemple les remises de
dette)
Actifs non financiers ( par exemple acquisition ou
cession de brevets , de licence)
 Le compte financier
IDE
Investissements de portefeuille
Produits financiers dérivés
Autres investissements…

Erreurs et omissions
Solde global
Avoirs de réserve

Remarque :
Comme nous l’avons dit plus haut, les opérations entraînant une entrée de devises sont celles
enregistrées au crédit ; celles entraînant une sortie de devises sont enregistrées au débit. Le solde
pour chaque compte est la différence entre le crédit et le débit.
Par exemple si le Sénégal exporte de l’arachide vers la Chine pour un montant de 25 millions de FCFA,
cette opération sera enregistrée au crédit du compte des biens. Quand la Chine va payer et puisqu’il

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faut changer le yuan en FCFA, on va l’enregistrer dans les avoirs de réserve. Ce qui équilibre au final,
la balance des paiements

Exercice d’application
Vous disposez des données suivantes concernant la balance des paiements d’un pays imaginaire en
2005, en milliards de FCFA.
Postes Soldes
Biens -25,9
Brevets +0,1
Services +8,1
IDE -41,9
Revenus +13,1
Transferts courants -22,2
Transfert en capital +0,4
Produits financiers dérivés +8,1
Investissements de portefeuille -9,2
Avoirs de réserve +7,1
Erreurs et omissions +41,6
Autres investissements +20,7

Questions
1- Reconstituez les grands comptes de la balance des paiements.
2- Montrez que cette balance des paiements est équilibrée.

Comment interpréter les différents soldes de la balance des paiements ?


Par construction la balance des paiements est toujours équilibrée. Mais elle est composée de soldes
intermédiaires qui peuvent être excédentaires ou déficitaires. Il est donc important de connaître leur
signification.
 La balance des transactions courantes : si le solde des transactions courantes est déficitaire,
cela signifie que pour l’ensemble de ses opérations sur les biens, les services, les revenus et
les transferts courants, le pays importe plus qu’il n’exporte. Ce déficit peut être du
essentiellement au sous-compte des biens ou des services, ou encore des revenus ou des
transferts courants. Cela peut être aussi du à deux ou plusieurs sous-comptes à la fois. Dans
tous les cas, l’interprétation du solde de la balance des transactions courantes doit se faire
en examinant les soldes des différents comptes qui la composent. Le déficit du compte des
transactions courantes nécessite un financement extérieur ou alors le pays doit puiser dans
ses réserves de change.
Le solde des transactions courantes est un indicateur de compétitivité économique d’un pays. Il
permet de voir la capacité du pays à faire face à la concurrence étrangère. En effet, un solde
déficitaire signifie que le pays achète plus qu’il ne vend à l’extérieur tandis qu’un solde excédentaire
des transactions courantes signifie que le pays arrive à vendre plus à l’extérieur que l’extérieur
n’arrive à vendre chez lui.

TAF : Faites l’interprétation d’un solde excédentaire des transactions courantes.

 La balance des opérations en capital : si le solde des opérations en capital est déficitaire, cela
signifie que le pays a plus investit à l’étranger que l’étranger n’a fait chez lui. Donc ce n’est
une mauvaise chose pour le pays, au contraire c’est une bonne chose car il aura le retour sur
ses investissements sous formes de revenus de capitaux qui viendront alimenter le compte
des transactions courantes.

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TAF : Faites l’interprétation d’un solde excédentaire des opérations en capital.

II- Les indicateurs du commerce international


Les indicateurs du commerce international sont des outils qui permettent de connaître l’état des
relations commerciales d’un pays avec le reste du monde. Ce qui permet de savoir si un pays est plus
ou moins dépendant vis-à-vis de l’extérieur.
Les indicateurs le plus souvent utilisés sont le taux de couverture, le taux d’ouverture, le taux de
pénétration, les indices des termes de l’échange, les élasticités des exportations et des importations
par rapport à la production, les solde des transactions courantes, …

A- Les différents soldes de la balance des paiements (la balance commerciale, la balance
des transactions courantes,…), voir la section précédente : comment interpréter les
différents soldes de la balance des paiements ?
B- Le taux de couverture
C’est un indicateur qui permet de savoir dans quelle mesure les exportations permettraient de
financer les importations. Il est mesuré par le rapport entre les exportations et les importations.
Tc=(X/M)x100 (en %)
Tc : taux de couverture
X : Exportations
M : Importations

Exemple 1 : Les exportations et les importations du Sénégal en 2004 s’élevaient respectivement à


797,4 et 1318,6 milliards de FCFA. Calculez son taux de couverture et interprétez le résultat obtenu.
Réponse
Tc=(797,4/1318,6)x100= 60,47%, ce qui signifie qu’au Sénégal en 2004, les exportations pourraient
financer 60,47% des importations.

C- Le taux d’ouverture
C’est un indicateur qui permet de savoir la part du produit intérieur consacré au commerce
international. Il est mesuré par le rapport entre la moyenne des exportations et importations et le
PIB.
To= [(X+M)/2PIB]x100 (en %)
To: taux d’ouverture

Exemple 2 : En 2004, le PIB nominal du Sénégal s’élevait à 4023,70 milliards de FCFA. Calculez le taux
d’ouverture en prenant les données de l’exemple 1 sur les exportations et les importations.
Interprétez le résultat on tenu.
Réponse :
To= [(797,4 + 1318,6)/2x4023,70]x100 = 26,30%, ce qui signifie le commerce international représente
26,30% du PIB du Sénégal en2004. Ou que 26,30% du PIB du Sénégal est consacré au commerce
international en 2004.

D- Le taux de pénétration
C’est un indicateur qui permet de mesurer la part des importations dans le marché intérieur. Il
permet de déterminer la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur. Il est mesuré par le rapport
entre les importations et la demande intérieure. Le marché intérieur est mesuré par la demande
intérieure qui est égale à : DI= PIB + M - X

Tp=[M/(PIB+M-X)]x100 (en %)
Tp : taux de pénétration

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Exemple 3 : En vous basant sur les données des exemples 1 et 2, calculez le taux de pénétration et
interprétez le résultat obtenu.
Réponse :
Tp= [1318,6/(4023,70 + 1318,6 – 797,4)]x100 = 29,01%, ce qui signifie qu’au Sénégal en 2004, 29% de
la demande intérieure est satisfaite par les importations. Ou que le marché intérieur est couvert à
29% par les importations.

Remarque : on peut calculer le taux de pénétration par produit importé ou pour l’ensemble des
importations.

E- Effort d’exportation
C’est un indicateur qui permet de mesurer la part du produit intérieur destinés à l’exportation. C’est
indicateur qui permet aussi de déterminer la compétitivité du pays vis-à-vis de l’extérieur.
Ex= (X/PIB)x100 (en %)
Ex : effort d’exportation

Exemple 4 : A partir des données des exemples 1 et 2, calculez l’effort d’exportation et interprétez le
résultat obtenu.
Réponse :
Ex= (797,4/4023,70)x100= 19,82%, ce qui signifie qu’en 2004, 19,82% du PIB sénégalais est consacré
à l’exportation.

F- Indice des termes de l’échange


C’est indicateur qui permet de comparer l’évolution des prix à l’exportation et l’évolution des prix à
l’importation. Il est mesuré par le rapport entre l’indice des prix à l’exportation et l’indice des prix à
l’importation.

It= (Indice des prix à l’exportation/Indice des prix à l’importation) x 100 (n’a pas d’unité)
It : indice des termes de l’échange

- Si It >100, cela signifie que les prix des produits exportés augmentent plus vite que les prix
des produits importés, on dit qu’il y a amélioration des termes de l’échange.
- Si It <100, cela signifie que les prix des produits importés augmentent plus vite que les prix
des produits exportés, on dit qu’il y a détérioration des termes de l’échange.
- Si It=100, les prix à l’exportation augmente au même rythme que les prix à l’importation, on
dit qu’il y équilibre des termes de l’échange.

Exemple 5 :
Supposons que pour un pays donné, l’indice des prix à l’exportation est passé de la base 100 en 2010
à 120 en 2015. Dans le même temps, l’indice des prix à l’importation passe de la base 100 à 130.
Calculez l’indice des termes de l’échange de ca pays en 2015.
Réponse :
It = (120/130) x 100 = 92,30. Cet indice est inférieur à 100, ce qui signifie que les prix des produits
importés augmentent plus vite que les prix des produis exportés, il y a donc détérioration des termes
de l’échange pour ce pays en 2015 par rapport à 2010.

G- Elasticité des exportations et des importations par rapport à la production


Ce sont des indicateurs qui permettent de déterminer la sensibilité des exportations ou des
importations à la variation de la production.
1- Elasticité des exportations
Elle permet de déterminer la sensibilité des exportations à la variation du PIB. Elle est mesurée par le
rapport entre le taux de variation des exportations et le taux de variation du PIB.

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Ex=[ (X2- X1) /X1] / [(PIB2 – PIB1)/PIB1] (n’a pas d’unité)
2- Elasticité des importations
Elle permet de déterminer la sensibilité des importations à la variation du PIB. Elle est mesurée par le
rapport entre le taux de variation des importations et le taux de variation du PIB.
Em=[(M2 – M1)/M1] / [(PIB2 – PIB1)/PIB1] (n’a pas d’unité)

Interprétations
Par exemple, si Ex=0,6, cela signifie que si le PIB augmente de 1%, les exportations augmentent de
0,6%. On peut aussi interpréter à partir des résultats intermédiaires des taux de variation des
exportations et du PIB (par exemple si le taux de variation est de 20% pour les exportations et de
30% pour le PIB, on dit que si le PIB augmente de 30%, les exportations augmentent de 20%).

Exemple 6 : En 2010, les exportations mondiales en volume ont augmenté de 14% tandis que le PIB
réel augmentait de 4%. Calculez l’élasticité des exportations mondiales en 2010 et interprétez le
résultat obtenu.
Réponse :
Ex = 14/4 = 3,5, ce qui signifie que si le PIB réel mondial augmente de 1%, les exportations mondiales
en volume augmentent de 3,5%. Ou bien si le PIB augmente de 4%, les exportations augmentent de
14%.

Remarque : si l’élasticité est positive, les deux variables évoluent dans le même sens (par exemple, si
le PIB augmente, les exportations augmentent ou si le PIB diminue, les exportations diminuent). Si
l’élasticité est négative, les deux variables évoluent en sens inverse (par exemple, si le PIB augmente,
les exportations diminuent ou bien si le PIB diminue, les exportations augmentent)
(Revoir le cours de première sur la notion d’élasticité)

III- Les ajustements de la balance des paiements


La balance des paiements est composée de différents sous-comptes dont les soldes peuvent être
excédentaires ou déficitaires. Pour orienter la balance des paiements dans un sens ou dans un autre
en fonction des objectifs poursuivis, les pouvoirs publics disposent de divers instruments parmi
lesquels les règlementations commerciales et la modification du taux de change.
A- Les réglementations commerciales
Pour rappel, les Etats peuvent agir sur les flux des importations en mettant en place des barrières
tarifaires ou non tarifaires. Les barrières tarifaires consistent à mettre des droits de douanes sur les
biens et/ou les services entrant sur le territoire. Les barrières non tarifaires regroupent un ensemble
très hétérogène de mesures telles que les normes techniques, environnementales, les visas… qui
freinent et à l’extrême empêchent l’entrée des produits étrangers sur le territoire.
(Confère la partie du cours sur les instruments du protectionnisme pour plus de détail)

B- La modification des taux de change


Le taux de change est la valeur de la monnaie nationale en monnaie étrangère. Dans un système de
change flexible ou flottant, le taux de change se fixe sur les marchés des changes où les devises sont
offertes et demandées contre la monnaie nationale. Mais dans un système de change fixe, le taux de
change est fixé par les pouvoirs publics.
Notons que dans un pays, les offres de devises (ici les monnaies étrangères) proviennent des
exportations et des entrées de capitaux car ces opérations nécessitent la conversion des devises en
monnaie nationale. Tandis que les demandes de devises proviennent des importations et des sorties
de capitaux car ces opérations nécessitent la conversion de la monnaie nationale en devises). Dès
lors, un pays peut utiliser le taux de change comme moyen d’agir sur les flux d’exportation et
d’importation. En effet, en dévaluant la monnaie nationale (la baisse de sa valeur en devise), les
produits exportés deviennent moins chère à l’étranger, ce qui les rend plus compétitifs et fait
augmenter le volume des exportations. A l’inverse, les produits importés vont revenir plus cher à

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l’intérieur du pays, ce qui décourage leur consommation et fait baisser le volume des importations.
Les autorités publiques espèrent ainsi améliorer le solde extérieur. Cet instrument est le plus souvent
utiliser par la Chine pour rendre compétitif ses produits à l’étranger.

Quelques définitions
La compétitivité : la capacité d’une entreprise, d’un secteur économique ou d’un pays à faire face à la
concurrence. On distingue la compétitivité-prix et la compétitivité hors-prix. Dans la compétitivité
l’entreprise cherche à vendre au prix le plus bas pour gagner des parts de marché. Dans la
compétitivité hors-prix, l’entreprise cherche à gagner des parts de marché indépendamment du prix,
en jouant sur la qualité du produit, la différenciation du produit, l’image de marque, les services après
vente, …
La dévaluation est la baisse de la valeur d’une monnaie décidée par les pouvoirs publics. Le contraire
est la réévaluation (hausse de la valeur de la monnaie décidée par les pouvoirs publics).
Ces deux notions sont à distinguer de la dépréciation et de l’appréciation.
La dépréciation est la baisse de la valeur de la monnaie imposée par le marché. En effet, dans un
système de change flexible, lorsqu’une monnaie n’est pas fortement demandée, en raison de la loi de
l’offre et de la demande, son cours baisse. A l’inverse, si la monnaie est fortement demandée, son
cours augmente, entraînant son appréciation (hausse de la valeur de la monnaie imposée par le
marché).

Exercice
Supposons que le taux de change dollar/FCFA évolue comme suit : 2016 : 1$= 450FCFA, 2017 :
1$=550FCFA
1- Que peut-on dire sur la valeur du FCFA quand on passe de 2016 à 2107 ?
2- Imaginons que le Sénégal vend du poisson aux Etats-Unis à 3500FCFA le kilo. Quel est son
prix en dollar en 2016 ? en 2017 ?
3- Comment les variations des taux de change peuvent-elles affecter les prix des produits
exportés ? importés ?

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