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PLAN DU COURS

INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 2
CHAPITRE I. DEFINITION, OBJET, DIFFERENTS CONCEPTS DU PRODUIT NATIONAL ............................... 7
CHAPITRE II. TYPES DES TRANSACTIONS ET COMPTES FONDAMENTAUX DE LA COMPTABILITE ......... 11
CHAPITRE III. LE TABLEAU ENTREE – SORTIE ......................................................................................... 22
CHAPITRE IV. GRANDEURS MACROECONOMIQUES ET RATIOS ............................................................ 30
CHAPITRE V. EQUILIBRE COMPTABLE, CROISSANCE ET INFLATION ...................................................... 51
CHAPITRE VI. LA BALANCE DES PAIEMENTS .......................................................................................... 56
CHAPITRE VII. COMPTE FINANCIER ET LE TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES ........................... 65
CHAPITRE VIII. LE TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE (TEE) ............................................................ 72
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INTRODUCTION
La comptabilité nationale a un objet descriptif tandis que la macroéconomie a
un objet explicatif. En d’autres termes, la comptabilité nationale décrit et la
macroéconomie explique, fait l’analyse. Ces disciplines sont distinctes mais en réalité, sur
le plan pratique, elles sont profondément liées à cause de l’approche globale de l’économie
qu’elle préconise. Cette approche est justifiée en termes d’une représentation sous forme
d’un circuit. Cette représentation commune peut être illustrée à travers l’émergence de la
macroéconomie, les principes de la comptabilité nationale et la spécificité de l’approche
comptable qui apparaît à travers l’évolution historique de la comptabilité nationale.

0. L’EMERGENCE DE LA MACROECONOMIE

Nous pouvons distinguer 3 grandes étapes :

1ère étape : C’est avec François QUESNAY et le circuit d’une économie précapitaliste
agricole.

2ème étape : Karl MARX et le circuit du capitalisme industriel.

3ème étape : John Maynard KEYNES et le circuit d’une économie monétaire de production.

a) François QUESNAY (1694-1774)

C’est un médecin français, fondateur de l’école physiocrate et auteur en 1758


du tableau économique.Ce dernier est la première représentation globale de l’économie
sous forme d’un circuit. Il a fourni, à travers la quantification des flux de revenu et de
dépense entre les trois classes constituant la société à savoir : les cultivateurs, les
propriétaires fonciers et les commerciaux ou artisans,un embryon du modèle
macroéconomique. Ces trois classes constituant la société peuvent être détaillées comme
suit :

1ère classe : constituée des fermiers, elle est considérée comme la classe productive c’est-
à-dire qui crée la richesse en exploitant la terre (F) ;

2ème classe : celle des propriétaires terriens. C’est une classe qui vit grâce au revenu versé
par les fermiers (P).

3ème classe : constituée des commerçants, qualifiés par les physiocrates de classe stérile,
car ne faisant que transformer les richesses extraites du sol en richesses ayant un montant
strictement identique (biens manufacturés).

Schématiquement, nous pouvons présenter les trois classes sous forme d’un
circuit de la manière suivante :
Achat des
biens de
consommation
(2)
3

Autoconsommation (2)
Achat F
outillage
Fermage

Achat alimentaire (1)

A P

Achat des biens manufacturés (1)

Ce circuit proposé par QUESNAY peut être jugé de fondamental à plusieurs


niveaux :

➢ Au 1er niveau : sa présentation est très simplifiée. Il a voulu démontrer qu’il existe
une corrélation entre les trois classes sociales ;
➢ Au 2ème niveau, il met l’accent sur la notion de production et il démontre comment
une classe peut créer une richesse et comment une autre classe peut s’accaparer
de cette richesse. C’est à partir de là que Quesnay a créé une brèche pour la théorie
de la plus-value de Karl MARX ;
➢ Au 3ème niveau, il a été l’un des premiers économistes à parler de la valeur ajoutée
qui est une notion capitale en comptabilité nationale.

Il a essayé de modéliser pour la première fois la dynamique macroéconomique sous forme


d’une succession de séquence temporelle.

b) Karl MARX

Cet auteur a pris à son actif l’approche macroéconomique en termes


d’interdépendance socioéconomique présenté dans le circuit économique.

Dans sa démarche d’analyse, il a voulu présenter l’anatomie du mode de


production capitaliste et a voulu comprendre l’articulation de trois fonctions essentielles
à savoir :

✓ La création des valeurs c’est-à-dire des richesses, sa répartition et son


accumulation ;
✓ L’analyse en termes du circuit global hiérarchisé au lieu d’approche en termes de
marché (équilibre entre l’offre et la demande) et la régulation par les prix, tout ceci
reposant sur les composantes individuelles ;
✓ L’accent mis sur la relation AMA (Agent Marchandise Argent).

c) John Maynard KEYNES (circuit d’une économie monétaire de production)


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Keynes propose une rupture décisive vis-à-vis de la microéconomie et il veut


faire de la théorie classique, qu’il considère comme standard, un cas particulier de sa
théorie générale. Il s’est lancé dans une entreprise de déconstructions des postulats
microéconomiques mis en œuvre par Jean Baptiste SAY et trop rarementrediscutés
pendant plus d’un siècle.

Les postulats de Keynes sont simples, abandonner le raisonnement en termes


d’économie réelle pour leur substituer une économie monétaire de production, car la
monnaie revêt une importance aussi grande que les biens dans l’activité économique. car
c’est seulement la monnaie qui intéresse la comptabilité nationale.

Keynes met alors l’accent sur la macroéconomie et il introduit l’Etat dans le


circuit économique à travers la macroéconomie. Au lieu de raisonner tout simplement en
termes de marché où l’équilibre s’opère à travers l’offre et la demande, et la régulation
par les prix où l’accent est mis sur le comportement individuel, Keynes met l’accent sur
l’approche de la dynamique de l’évolution économique qui va prendre la place de
l’équilibre de la théorie de marché, qu’il considère comme une théorie statique c’est-à-
dire qui n’évolue pas.

Ces nouvelles disciplines, à savoir la comptabilité nationale et la


macroéconomie, ont besoin d’avoir de nouveaux concepts appelés les agrégats
macroéconomiques qui vont directement agir sur l’activité économique dans ses
principaux aspects à savoir : la production, la répartition et la dépense au niveau global.
Ainsi, les agrégats vont permettre de mesurer la production nationale, la consommation
finale nationale, l’investissement national d’un pays,…

Ces instruments étant inédits, leur estimation nécessite le recours à un


appareillage statistique qu’il faut reconstruire. D’où le développement de la comptabilité
nationale qui s’en suivra sous les effets conjugués de l’impulsion keynésienne et de la crise
de 1929,cette dernière ayant contribué à accréditer l’approche keynésienne de
l’économie.Dans ce circuit keynésien, les banques ont un rôle premier par l’impulsion
monétaire qu’elle déclenche vis-à-vis de la production.

Keynes considère qu’il y a des agents économiques qu’il appelle les agents
globaux lesquels sont les pôles fonctionnels du circuit keynésien, c’est-à-dire purement
représentatifs de fonctions : les banques (B) ont pour fonction la création monétaire et le
financement des entreprises ; les entreprises (E) la production ; les ménages (M) la
consommation. Les opérations (financer, produire, verser des revenus, dépenser) en sont
les flux, mesurés par des agrégats.

Ce qui nous ramène à un circuit économique, étant équilibré à chaque pôle par
l’égalité des flux monétaires entrants et des flux sortants, que nous pouvons schématiser
de la manière suivante :
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S F

Y I+U

M E
C
F : Financement des entreprises par les crédits bancaires (investissement) ;
B : Banque ;
M : Ménage ;
S : Epargne des ménages ;
Y : Revenu des ménages qui peut être décomposable en salaire et revenu de la propriété
et de l’entreprise qu’on appelle profit (Π) et salaire (W) ;
C : Consommation finale ;
U : Coût d’usage de la production représenté par la consommation intermédiaire et
l’amortissement.

Le schéma fait bien apparaître qu’il y a donc 3 pôles : Banque, Ménages et


Entreprise.

Au niveau de chaque pôle, il y a des équilibres :

o Pôle Banque (B) : F=S


o Pôle Entreprise (E) : I+U+Y=U+I+C+F
o Pôle Ménages (M) : Y=C+S

A partir de ces trois pôles, on mettra plus tard en évidence l’identité qui lie les
trois optiques de lecture des activités économiques :

▪ La formation du revenu, Y=W+Π


▪ L’utilisation du revenu, Y=C+S
▪ L’optique de dépense c’est-à-dire qui repose sur la demande, Y=C+F

De ces égalités, on peut tirer la relation qui lie épargne (S) et financement (F) :

F=Y – C – S

La comptabilité nationale a donc un but descriptif c’est-à-dire elle rassemble


dans un cadre comptable cohérent toutes les opérations effectuées par les agents
économiques d’une économie nationale au cours d’une année en vue de construire et de
synthétiser la situation de cette économie.

Par contre, la macroéconomie est consacrée à l’analyse des facteurs qui


déterminent le niveau de l’activité globale d’une économie.En termes clairs, la
macroéconomie a pour but d’expliquer les conditions d’équilibre des flux globaux c’est-à-
dire les opérations s’établissant entre les agents économiques.
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Notons que les deux disciplines sont profondément complémentaires. D’une


part, la comptabilité nationale est l’outil de la mise en œuvre de la macroéconomie car elle
peut rendre saine la traduction des variables macroéconomiques en grandeurs observées.
La comptabilité nationale est en quelque sorte le cœur du système d’information
économique dont une nation doit se doter.

En définitive, dans ces deux disciplines, les agents macroéconomiques sont les
pôles du circuit et les opérations économiques qui mettent en relation les agents
macroéconomiques sont les flux du circuit.

Au niveau de la comptabilité nationale, nous allons utiliser un système de


comptabilité à partie double c’est-à-dire le circuit doit toujours être équilibré c’est-à-dire
la somme des flux entrants doit être égale à la somme des flux sortants. Dans la
comptabilité nationale, nous allons utiliser les données des statistiques
macroéconomiques qui sont les données issues des estimations.

En somme, c’est seulement dans les pays qui sont statistiquement bien équipés
en infrastructures que les données macroéconomiques ont une grande signification.
Lorsque le secteur informel est important et mal connu, cela a un impact défavorable au
niveau des données macroéconomiques.A partir de là, la statistique macroéconomique
n’a pas beaucoup de valeurs et souvent les données sont sous-estimées.

Au niveau de la collecte des données statistiques, on peut avoir des difficultés


géographiques telles que l’urbanisation, facteurs politique, administratif, économique,
etc. et certains problèmes sont spécifiques tels que les statistiques d’économie non
monétaire, la sous-estimation des revenus fiscaux, le marché parallèle, les transactions
fictives,…

Ces difficultés conduisent entre autre à des questionnements tels que


« comment estimer la consommation des ménages dans certains pays en
développement ? ».

Aussi, les différents éléments mentionnés ci-haut doivent demeurer à l’esprit


lorsqu’on parle de la comptabilité nationale.
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CHAPITRE I. DEFINITION, OBJET, DIFFERENTS CONCEPTS DU


PRODUIT NATIONAL
I.1. DEFINITION ET OBJET

La comptabilité nationale enregistre les transactions entre les grandes entités


économiques c’est-à-dire les entreprises, les ménages, le pouvoir public et le reste du
monde (RDM).La comptabilité permet de mesurer le produit national ainsi que sa
répartition. Il s’agit ici de la répartition du revenu ainsi que de son affectation.

A partir de cette définition, retenons que lorsqu’on parle des transactions, on


pense aux transactions monétaires et financières. Mais ce qui nous intéresse, c’est le
courant financier.

On peut schématiser la répartition et l’affectation des revenus de la manière


suivante :
Transfert des revenus
Ménages Transfert des revenus Reste du Monde
Rémunération, allocation familiale

Impôt + contribution sociale

X M

Subvention
Pouvoir Public Impôt sur le bénéfice Entreprise

La comptabilité nationale se rapporte à une période donnée. Cette période


peut être annuelle, semestrielle, etc. et peut être établie à prix courant (prix du marché)
ou à prix constant. Lorsqu’on raisonne en termes de prix constant, on tient compte de
l’inflation.En comptabilité nationale, les opérations sont enregistrées sous leur aspect de
transactions monétaires et non en tant que transactions matérielles.

En comptabilité nationale, c’est seulement les transactions qui influencent le


niveau du patrimoine national qui sont pris en compte. Comme toute comptabilité, la
comptabilité nationale est à partie double c’est-à-dire chaque opération doit apparaître
deux fois : une première fois en tant que recette, on peut alors citer crédit ou ressource ;
et une deuxième fois en tant que dépense, on peut alors parler de débit ou emploi. Le
nombre de compte est donc de quatre au minimum à savoir les ménages, les entreprises,
l’Etat et le reste du monde (RDM). Il est toujours possible de déconsolider les comptes
existants en fonction des besoins de la comptabilité nationale.
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La comptabilité nationale est un outil indispensable pour la planification


économique. Elle nous renseigne également sur la structure économique et l’évolution
des grandeurs macroéconomiques dans le temps.

II.2. DIFFERENTS CONCEPTS DU PRODUIT NATIONAL

II.2.1. Le Produit National (PN)

Il mesure tout simplement la richesse produite par un pays pendant une


période donnée. En termes clair, il s’agit de la somme des valeurs ajoutées créées par les
entreprises, productrices des biens et services, ainsi que le pouvoir public et le RDM
pendant une période déterminée.

1) La Valeur Ajoutée (VA)

C’est la nouvelle valeur qui s’ajoute à la valeur existante grâce à l’activité


économique. Il s’agit d’une richesse créée grâce à l’activité économique.

Nous pouvons illustrer la notion de VA dans le domaine industriel de la


manière suivante :

Achat des biens et services auprès d’autres entreprises,


valeur 150 Produit manufacturé, valeur marchande 1000

Input Output

Valeur ajoutée =10000-1500=8500

Qui se décomposent en :

- Rémunération 5000
- Impôts divers 1000
- Amortissement 750
- Bénéfice et perte ?

Bénéfice = 8500 – 5000 – 1000 – 750 = 1750

Pour la valeur ajoutée nette, il faut soustraire les amortissements.

Valeur ajoutée nette =8500- 750 = 7750

2) Les Prix du marché

Il s’agit des prix tels qu’ils peuvent être recensés sur le marché pendant une
période donnée. Ce concept « prix du marché » peut être exprimé en termes de prix
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courants et prix constants. Les prix courants sont les prix pratiqués sur le marché, tandis
que les prix constants sont les prix fictifs obtenus en diminuant les prix courants de l’effet
de l’augmentation du coût de la vie c’est-à-dire de l’inflation.

II.2.2. Le Produit National Brut (PNB)

Le PNB couvre tous les biens et services. On y inclut les biens de production
produits à la substitution des biens ou des produits usés ou économiquement vieillis
(amortissables).

On peut distinguer le PIB du PNB.

Le PIB tient compte de critère de résidence tandis que le PNB tient compte de
du critère de nationalité. En effet, le PNB représente la richesse produite par les nationaux
qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays tandis que le PIB porte sur la richesse
produite par les résidents d’un pays, qu’ils soient Congolais ou étrangers.

II.2.3. Le Produit National Net (PNN)

PNN=PNB-Valeur des biens qui ont vieilli (amortissements)

II.2.4. Le Revenu National (RN)

Le RN est le total de revenu rémunéré, dans une période déterminée, au


titulaire des facteurs de production en échange des biens et services produits. Ceci étant,
le RN=Produit National aux prix des facteurs.

Le RN est donc la contrepartie du produit national et vice-versa. On parle aussi


du RN aux prix courants et du RN aux prix constants.

Le RN réel s’attache aux prix constants et devient un indicateur du progrès et


du bien-être. Il convient de noter que beaucoup de statistiques internationales sont
basées sur le RN par tête d’habitant c’est-à-dire le RN divisé par le nombre d’habitants du
pays.

Il faut aussi relever que le RN est un indicateur défectueux car il ne met pas
l’accent sur la répartition effective du RN sur l’ensemble de la population.

II.2.5. Le Revenu National des Particuliers (RNP)

C’est la partie du RN qui revient aux individus sous la forme de salaires et


traitements, de bénéfices distribués, d’intérêts augmentés par le paiement des transferts
aux particuliers de la part du pouvoir public.

En soustrayant de ce total les impôts directs et les contributions sociales et en


additionnant les allocations sociales diverses, on obtient le Revenu National Disponible
des Particuliers (RNDP).
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En définitive, notons que nous pouvons calculer toutes ces grandeurs


macroéconomiques à partir de la comptabilité nationale.

Le PNB est la grandeur macroéconomique la plus utilisée. Il reflète l’activité


économique du pays et indique en même temps l’importance économique du pays vis-à-
vis des autres pays.

A partir du PIB, nous pouvons déterminer la croissance économique du pays


(g).
PIBt – PIBt−1
g= ∗ 100
PIBt−1

Le RN est également très important pour des comparaisons dans l’espace et


dans le temps. Sa moyenne peut nous donner sous certaines réserves un indice du bien-
être.
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CHAPITRE II. TYPES DES TRANSACTIONS ET COMPTES


FONDAMENTAUX DE LA COMPTABILITE
II.1. TYPES DES TRANSACTIONS

La comptabilité nationale enregistre les transactions sous leur aspect


monétaire.

Exemple : Soit une économie dotée de deux agents économiques : les ménages et les
entreprises. Entre ces derniers, des transactions en biens de consommation peuvent être
schématisées comme suit :

Ménages→Entreprises : achat des biens de consommation par les ménages aux


entreprises.

Entreprises→ Ménages : vente des biens de consommation aux ménages par les
entreprises.

Ménages Entreprises
Ménages Entreprises
R M
R M
Achat des Vente des
biens biens

Chaque dépense sur un compte donne lieu à une recette équivalente sur un
autre compte, exception faite pour les recettes et les dépenses amputées.

Nous pouvons distinguer les types de transactions suivantes :

• L’achat et la vente de biens et services


• La rémunération
• Le transfert

II.1.1. ACHAT ET VENTE DES BIENS ET SERVICES

Ce premier type de transactions peut être illustré à travers les opérations suivantes :

1°) Achat auprès des entreprises des biens de consommation par les ménages (120) ;

2°) Les ménages achètent au RDM (achat d’un véhicule en Belgique 540) ;

3°) Les entreprises vendent au RDM (exportation du café vers la Belgique 820) ;

4°) Les entreprises achètent des biens d’équipement au RDM (1240) ;


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5°) L’Etat achète auprès des entreprises (620).

Question : Dresser les différents comptes de la comptabilité nationale.


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Ménages (M)Entreprises
R (E) D
- Vente au PP 620 (5)
- Achat biens 120 (1) -Vente biens aux M120(1)- Achat équipement 1240(4)
- Achat véhicule 540 (2) -Export café 820 (3)

PP RDM

- Achat auprès de E620(5) -Vente véhicules 540(2) -Import café 820(3)


-Vente équipements 1240(4)
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II.1.2. REMUNERATION

En comptabilité nationale, on a trois types de rémunération :

• La rémunération du travail
• La rémunération du capital
• La rémunération mixte (capital + travail)

1) La rémunération du travail

Illustration

- Les entreprises paient le salaire 980 ;


- Le pouvoir public paie les allocations familiales aux ménages 325 ;
- Le RDM paie aux ménages 180 ;
- Le RDM paie aux entreprises 280.

Question : Dresser les différents comptes de la comptabilité nationale.

Ménages (M) Entreprises (E)

-Salaires reçus des E 980 (1) Revenus reçus du 280 (4) Salaires versés aux M 980 (1)
-Alloc familiales 325 (2) RDM
reçues du PP
-Revenus reçus du 180 (3)
RDM

PP RDM

Alloc familiales 325 (2) -Transfert des revenus 180 (3)


versées aux M aux M
-Transfert des revenus 280 (4)
aux E

2) La rémunération du capital

Illustration

- Le revenu du capital payé aux ménages par les entreprises 760 ;


- Les entreprises paient du revenu au RDM 1180 ;
- Le revenu du RDM aux entreprises 515.

Question : Dresser les comptes


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Ménages (M) Entreprises (E)

Revenus reçus des E 760 Revenus reçus 515 -Revenus versés aux M 760 (1)
(1) (3) -Revenus versés 1180 (2)
du RDM au RDM

RDM

Revenus reçus des E 1180 Revenus versés aux E 715 (3)


(2)

3) La Rémunération mixte (Capital + Travail)

L’exemple porte sur la profession libérale, l’agriculture, l’artisanat et le commerce.

Exemple : (1) Les ménages reçoivent un revenu mixte des entreprises 420.

Ménages Entreprises

Revenus reçus 420 Revenus versés 420


(1) (1)

N.B : Un médecin ou un avocat, lorsqu’il exerce une activité professionnelle c’est-à-dire il


a un cabinet, est assimilé aux entreprises. Il devient un particulier c’est-à-dire le ménage
lorsqu’il reçoit son revenu et le dépense, car le ménage ne produit pas mais consomme.

Chaque compte présentera un solde qui peut être positif ou négatif. Si les
dépenses sont plus élevées que les recettes, cela signifie une désépargne (épargne
négative). Si les recettes sont plus élevées que les dépenses, cela signifie qu’il y a une
épargne. Nous allons faire ressortir ces éléments après avoir mis l’accent sur le transfert.

II.1.3. LE TRANSFERT

Il s’agit d’une transaction monétaire mais qui n’est pas assimilée à une
transaction économique. En d’autres termes, ce sont les opérations qui n’ont pas de liens
avec l’activité économique (les impôts, les subsides, les dons, les opérations de sécurité
sociale, la contribution internationale).

N.B : Les intérêts de la dette publique sont un transfert très important.Ils sont enregistrés
en recettes pour le RDM et en dépenses pour le pays.

Exemple : Dresser les comptes nationaux sur base des éléments ci-dessous :
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1) Le pouvoir public paie les allocations sociales aux ménages 320 ;


2) Les ménages paient les impôts au pouvoir public 330 ;
3) Les entreprises paient les impôts 275 ;
4) Les entreprises de transport reçoivent des subsides 620 ;
5) Les ménages paient les cotisations sociales 80 ;
6) La contribution du pouvoir public à une organisation internationale 1 195 ;
7) La France donne un don de médicaments à la RDC 2 850.

Question :Dresser les comptes nationaux

Ménages (M) Entreprises (E)


Allocations sociales 320 (1) -Impôt payé au PP 330 (2) Subsides 620 (4) Impôts payés au PP 275 (3)
-Cotisations sociales 80 (5)

PP RDM
-Impôts perçus 330 (2) -Allocations sociales 320 (1)
C.O.I reçue 1195 (6) Don accordé 2850 (7)
-Impôts reçus 275 (3) -Subsides aux E 620 (4)
-Cotisations sociales 80 (5) -C.O.I versée 1195 (5)
des M
-Don reçu de la 2850 (7)
France

C.O.I : Contribution du pouvoir public à une Organisation Internationale

N.B : Les intérêts de la dette publique constituent un transfert très important. Ils sont
enregistrés en recettes pour le RDM et en dépenses pour le pays.

II.2. LES QUATRE COMPTES FONDAMENTAUX

Il s’agit des comptes Entreprises, Ménages, Pouvoir Public et Reste Du Monde. Nous allons,
dans les lignes qui suivent, entrer en détail de chacun de ces comptes.

II.2.1. ENTREPRISES
Les entreprises produisent des biens et services en vue de les vendre sur le
marché à un prix qui couvre au moins le coût de production. Le compte entreprise inclut
toutes les entreprises quelles que soient leurs formes juridiques (entreprises
individuelles, coopératives, SPRL, SARL, entreprises publiques, entreprises mixtes…).

Si nous devons y voir plus clair, le compte Entreprise peut être déconsolidé en
fonction du désidérata spécifique de l’analyse.
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II.2.2. LES MENAGES

Ils comprennent entre autres les particuliers, les communautés religieuses, les
associations sans but lucratif, etc.Les ménages ne produisent pas mais consomment ; les
autres auto-producteurs sont assimilés aux entreprises.

II.2.3. LE POUVOIR PUBLIC

Ce secteur hétérogène produit des services dont certains sont consommés


involontairement ou inconsciemment, comme par exemple la défense nationale,
l’enseignement, l’autorité judiciaire,…

Il comprend le pouvoir central, l’administration, l’enseignement, la défense


nationale, le para stata. Les entreprises publiques sont inclues dans le compte entreprise.
Dans le compte pouvoir public, il faut y inclure le pouvoir décentralisé appelé en RDC
Entités Territoriales Décentralisées (ETD) et la sécurité sociale.

Ici également, on peut déconsolider le compte pouvoir public en un certain


nombre des sous comptes.

II.2.4. LE RDM

Il correspond aux opérations courantes de la balance des paiements plus les


transferts de capital. La plupart des opérations de capital de la balance des paiements
n’intéressent pas la comptabilité nationale puisque ces opérations n’affectent pas le
patrimoine national.

Dans ce compte ne sont enregistrées que les opérations courantes qui


modifient le patrimoine national.

II.3. LES OPERATIONS DE CAPITAL

La comptabilité nationale n’enregistre pas les transactions à l’intérieur d’un


même secteur. Les ventes d’une entreprise à une autre entreprise par exemple se
neutralisent, car il y aura un même montant des recettes et des dépenses. Pour cela, il
faudrait faire une déconsolidation plus poussée comme le tableau entrée-sortie.

Il est toutefois extrêmement important pour un économiste de pouvoir


apprécier une catégorie de ventes ou d’achats très particulière inter-entreprises,
notamment les investissements. Pour le faire apparaître, il faut déconsolider le compte
entreprise en le remplaçant par le compte entreprise pour les opérations courantes et le
compte entreprise pour les opérations de capital c’est-à-dire investissement et
amortissement.

On aura ainsi deux comptes : entreprise opération courante et entreprise opération de


capital.
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Ese op. courante (E.O.Cou) Ese op. du capital (E.O.Cap)

Exemple : L’entreprise achète un équipement de production à 1800 et l’amortissement


150.

E.O.Cou E.O.Cap

Vente équipement 1800 (1) Amortissement 150 (2) Amortissement 150 (2) Investissement 1800 (1)

1) Il s’agit de vente des biens d’équipement et c’est une opération inter-entreprises.


2) Amortissement :Ce compte fonctionne de 2 côtés, il y a un côté dépense pour une
opération courante(dans notre cas 150) et pour les opérations de capital 150 qui
constitue une épargne.

Cependant, ce ne sont pas seulement les entreprises qui investissent, le pouvoir public
investit, les particuliers également investissent en construisant des habitations. Dans ce
dernier cas, ils sont aussi considérés comme des entreprises.

Pour résoudre tous ces problèmes, il faut créer un cinquième compte


fondamental qui est le compte des opérations du capital qui nous permettra de
comptabiliser à chaque temps les investissements du pouvoir public, des entreprises, en
habitations, les variations en stock, les amortissements et autres moyens de financement
d’investissement.

C Opération de capital D
(E) Amortissement entreprise Investissement entreprise (A)
(F) Amortissement de PP Investissement PP (B)
(G) Epargne des entreprises Investissement ménages (C)
(H) Epargne des ménages Variation de stock du capital (D)
(I) Epargne de PP
Solde du compte RDM
Total Total

N.B : Pour ce 5ème compte, on ne va pas raisonner en termes de recettes – dépensesmais


plutôt en crédit–débit. Du côté crédit, on mettra les amortissements.

Les opérations A, B, C et D se trouvent en recettes au compte entreprise car


lorsqu’il s’agit d’un investissement, celui-ci est enregistré directement au compte
Entreprise. L’opération E se trouve en dépense au compte Entreprise. L’opération F se
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trouve en dépense du compte Pouvoir Public. Les opérations G, H, I et J se trouvent en


solde des différents comptes.

N.B : Les ménages ne produisent pas mais consomment.Par conséquent, on ne peut pas
les amortir. A partir de ces opérations, nous pouvons dégager les règles de
comptabilisation suivantes :

1) Les investissements des entreprises et les variations des stocks sont comptabilisés
en recettes au compte « entreprise » et au débit du compte « capital ».
2) Les investissements de pouvoir public sont comptabilisés en recettes au compte
« entreprise » et au débit du compte « capital ».
3) Les investissements en habitation sont comptabilisés en recettes au compte
« entreprise » et au débit du compte « capital ».
4) Les amortissements des entreprises sont comptabilisés en dépenses au compte
« entreprise » et au crédit du compte « capital ».
5) Les amortissements de pouvoir public sont comptabilisés en dépenses au compte
« pouvoir public » et au crédit du compte « capital ».
6) Le solde est égal à l’épargne positive ou négative des différents comptes et est
comptabilisé au crédit plus (+) et au débit (-) du compte capital.

En résumé, le compte d’opération en capital peut se présenter de la manière suivante :

C Opération de capital D
S (épargne) Ie (y compris Δs)
Sg (épargne publique) Ig
Sp (épargne privée) Ih
Solde RDM Δs (variation des stocks)
Amortissement
Epargne (S)=Investissement (I)

En macroéconomie,

• Si S=I on parle d’un équilibre ;


• Si S>I, il y a une capacité de financement ;
• Si S<I, il y a un besoin de financement.

Il y a trois sources de financement qui sont la dette intérieure, la dette extérieure et la


planche à billet.

N.B : Pour le RDM, on ne parle pas d’épargne ou de désépargne mais plutôt du prêt net du
RDM.
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II.4. LA COMPOSITION DE CINQ COMPTES FONDAMENTAUX

II.4.1. ENTREPRISE (E)

Recettes Dépenses
- Vente aux ménages ; - Achat à l’étranger ;
- Vente au PP ; - Rémunération payée aux ménages ;
- Vente au RDM ; - Rémunération payée à l’étranger ;
- Investissement des entreprises ; - Revenu mixte des ménages ;
- Investissement de PP ; - Revenu mixte des entreprises
- Investissement en habitat ; publiques ;
- Variation de stocks ; - Revenu payé au RDM ;
- Intérêt de la dette publique ; - Revenu capitalistique des
- Subsides du PP ménages ;
- Revenu provenant de l’étranger ; - Impôt direct ;
- Transfert provenant de l’étranger - Impôt indirect ;
- Amortissements divers ;
- Transferts divers ;
- Epargne (S) des entreprises (+)
Total recettes courantes Total dépenses courantes

II.4.2. POUVOIR PUBLIC (PP)

Recettes Dépenses

- Impôt direct entreprises et - Achat des biens et services auprès


ménages ; des entreprises ;
- Impôts indirects ; - Rémunération du personnel ;
- Cotisations sociales ; - Allocations sociales ;
- Revenu des entreprises publiques ; - Subsides aux entreprises ;
- Transferts divers ; - Intérêts de la dette intérieure
- Epargne de pouvoir public (-) (ménages et entreprises) ;
- Intérêts de la dette extérieure ;
- Transferts divers au RDM ;
- Epargne de pouvoir public (+)

Total recettes courantes Total dépenses courantes


21

II.4.3. LES MENAGES (M)

Recettes Dépenses

- Rémunération provenant des - Achat des biens et services


entreprises ; (entreprises, RDM, Tourisme) ;
- Revenu mixte en provenance des - Consommation privée ;
entreprises ; - Impôt indirect et direct (TVA et
- Revenu capitalistique en impôt sur le revenu) ;
provenance des entreprises ; - Cotisations sociales ;
- Rémunération en provenance du - Transferts du RDM ;
pouvoir public ; - Epargne des particuliers (+)
- Rémunération du RDM ;
- Allocation sociale ;
- Transfert du RDM ;
- Intérêts de la dette publique ;
- Epargne des particuliers (-)
Total des recettes courantes Total des dépenses courantes

II.4.4. LE RDM
Recettes Dépenses

- Vente des biens et services - Achat des biens et services


(importation nationale) ; (exportation nationale) ;
- Rémunération et autres revenus - Rémunération et autres revenus
des facteurs en provenance des des facteurs (ménages et
entreprises ; entreprises) ;
- Transferts en provenance des - Transferts (ménages, entreprises
ménages et du pouvoir public et pouvoir public) ;
(intérêts de la dette publique) ; - Solde de RDM (prêt net de RDM ou
- Solde RDM (emprunt net ou prêt emprunt net à l’extérieur)
net à l’étranger)
Total des recettes courantes Total des dépenses courantes

II.4.5. LE COMPTE OPERATION DE CAPITAL


Recettes Dépenses

- Epargne des ménages (+) ; - Formation brute du capital fixe


- Epargne des entreprises (+) ; (entreprises, pouvoir public et
- Epargne de pouvoir public (+) ; habitation) ;
- Transferts des capitaux (+) ; - Variation des stocks ;
- Emprunt net à l’extérieur (solde du - Emprunt net à l’étranger ;
RDM +); - Solde du compte RDM (-) ;
- Amortissement des entreprises ; - Transferts des capitaux (-)
- Amortissement de pouvoir public

Total des moyens de financement, Total des investissements (I)


épargne (S)
22

CHAPITRE III. LE TABLEAU ENTREE – SORTIE


III.1. INTRODUCTION

Le tableau entrée-sortie (TES) a été mis au point par Wassily Leontief sur base
de la théorie générale de l’équilibre de Léon WALRAS. D’après cette théorie, la production
d’un secteur individuel trouve des débouchés dans d’autres branches d’activité et dans la
demande finale : Cp+ Cg+ Ie+ Ig+ Ih± Δs+ X.

Ce tableau est à l’origine d’un tableau des transactions interindustrielles


établies sur base de compte sectoriel. Le compte sectoriel découle d’une consolidation
poussée de compte entreprise. Ainsi, les transactions entre ce secteur peuvent être
enregistrées sans se neutraliser.

Le tableau Input-Output permet donc de :

▪ enregistrer les achats de chaque secteur d’activité auprès des autres secteurs ;
▪ enregistrer les ventes de chaque secteur d’activité auprès des autres secteurs ;
▪ enregistrer les ventes de chaque secteur d’activité aux demandeurs finaux.

Les transactions intra sectoriels sont parfois considérées négligeables. Par conséquent,
on suppose qu’elles se neutralisent ; ceci étant, elles ne sont pas souvent enregistrées.

Notons que, pour l’ensemble des secteurs déconsolidés, la somme des achats
intersectoriels est égale à la somme des ventes intersectorielles et est égale à la demande
intermédiaire.

III.2. PRESENTATION GENERALE DU TABLEAU INPUT-OUTPUT

Le tableau entrée-sortie est composé de 3 cadrans :

DI / CI DF OUTPUT
1 2 DF OUTPUT
CI /DI Total DI Total DF Total Output
3
INPUT Total Input

A l’aide de ce tableau, on peut établir une matrice de transaction


intersectorielle (matrice de Leontief).

Le nombre de secteurs dépend du but poursuivi et des statistiques disponibles.


Leur définition est formalisée. La présentation générale est la suivante :

Cadran 1 : Matrice intersectorielle (achats et ventes intermédiaires)


23

N.B : La diagonale principale reste parfois ou généralement vide car les transactions intra
sectorielles sont négligées et la dernière colonne donne les demandes intermédiaires
sectorielles.

Cadran 2 : Il s’agit des composantes de la demande finale à savoir : Cp, Cg, Ig, Ie, Ih, Δs et X.

Les deux dernières colonnes donnent la demande finale et les outputs sectoriels.

Cadran 3 : Les composantes de l’input qui sont l’importation, la valeur ajoutée


(VA=Rémunération salariale+ Amortissement+ Impôt direct), les impôts indirects et les
subsides, les inputs sectoriels.

Le PNB ou le PIB peut se lire au 3 ème cadran comme la somme des valeurs
ajoutées.La somme de tous les inputs sectoriels est égale à la somme de tous les outputs
sectoriels.

Les grandeurs macroéconomiques se lisent sur la ligne de totaux des


composantes de la demande finale Cp, Cg, Ie, Ig, Ih, Δs, X et sur la colonne de totaux du 3 ème
cadran (M, PNB, PIB).

Le tableau input-output peut être établi à prix courant ou à prix constant.

N.B : Pour déterminer les inputs, il faut soustraire les subsides de la colonne des chiffres
s’ils existent. On les soustrait car ce n’est pas généré par l’activité économique, mais plutôt
par l’Etat qui le donne pour soutenir une entreprise en difficulté.

INPUT=∑DI+M+VA+Impôt indirect – Subsides

OUTPUT=∑DI+DF

On peut établir un tableau de coefficients techniques en partant du cadran 1 et


du cadran 3 et des inputs. En termes clairs, on divise les éléments du cadran 1 par les
inputs sectoriels correspondants.

Le coefficient technique
Pour faire de la matrice des flux entrant et sortant un outil exploitable pour la
planification ou l’analyse, une hypothèse essentielle s’impose : si l’on admet que le
rapport des achats et de la VA à la production totale est fixé pour chaque secteur et sera
valable à l’avenir, la comptabilité instantanée des coûts se transforme en une fonction de
production d’économie comportant des coefficients déterminés. Il indique que pour tout
secteur d’activité, les entrants et le coût doivent augmenter une proportion de la
production. On peut convertir la matrice des flux en une matrice de rapport, c’est ce qu’on
appelle le coefficient technique.

C’est ce que nous pouvons faire en nous servant des données du tableau
précédent cadrans 1 et 3. Chaque colonne de ce tableau doit être divisée par son total.
24

Pour mettre en exergue ces éléments, le tableau entrée-sortie peut se


présenter donc de la manière suivante :

Secteur Biens de Biens Services DI DF Output


primaire consommation d’équipement
1 Secteur 20 75 50 0 145 255 400
primaire

2 Biens de 0 30 0 0 30 270 300


consommation

3 Biens
d’équipement 60 60 75 0 195 55 250

4 Services 40 15 50 70 175 175 350


DI 120 180 175 70 545 755 1300
VA 280 120 75 280 755
Input 400 300 250 350 1300

Questions :

- Compléter le tableau entrée-sortie


- Calculer le PIB selon les 3 approches
- Calculer la matrice de coefficient technique
- Déterminer la production par secteur d’activité
- Calculer le coefficient de dispersion
- Déterminer le secteur qui a plus des effets propagateurs

Solution

• Voir le tableau

• - Approche de la production : PIB=∑VA=755


- Approche de la demande : PIB= C+ I± Δs+(X-M) où C+ I± Δs+ X=DF
D’où PIB=DF-M, DF=755 et M=0 alors PIB=755-0=755
-Approche du revenu
PIB=RS+(T-Subventions) +EBE
Ici RS+(T-Sub) +EBE=VA ; d’où PIB=755

• La matrice du coefficient technique

Pour calculer le coefficient technique c’est-à-dire avoir la matrice de


coefficient technique, nous devons partir des échanges intersectoriels et on va diviser
chaque élément de ces échanges par les inputs sectoriels correspondants. Ce qui donne la
matrice suivante :
25

0,05 0,25 0,20 0


0 0,10 0 0
[ ]
0,15 0,20 0,30 0
0,10 0,05 0,20 0,20

Si on prend par exemple la 3ème colonne, nous pouvons lire que pour produire
les biens d’équipement, cela nécessite 20% de la production en provenance du secteur
primaire, 0% des biens de consommation, 30% en provenance du même secteur c’est-à-
dire échange intra-sectoriel et 20% en provenance du secteur des services.

La lecture en colonne montre ce dont le secteur a besoin en provenance des


autres secteurs. En colonne, on a donc les échanges intra-sectoriels et, en ligne, on a sa
production et ce qu’il donne aux autres secteurs pour son fonctionnement (échange
intersectoriel).

On peut voir dans la matrice de coefficients techniques, que l’on appelle la


matrice A, un ensemble de fonctions de production pour chaque secteur présenté dans les
colonnes. Ces fonctions de production à coefficient déterminé sont appelées fonctions de
production de Leontief. Les éléments de la matrice entrée – sortieque nous appelons ici
les coefficients sont habituellement désignés par aij c’est-à-dire les indices se rapportant
dans l’ordre à la rangée i pour les intrants et à la colonne j pour les produits.

Ainsi dans le cadre de notre exemple, nous pouvons établir la matrice


suivante :

a11 a12 a13 a14

a21 a22 a23 a24

a31 a32 a33 a34

a41 a42 a43 a44

a12 par exemple représente les unités du primaire d’un montant de 0,25 requises pour
produire une unité de biens de consommation et a43 par exemple représente les unités
des services, qui sont de 0,20, requises pour produire une unité des biens d’équipement
manufacturés.

La matrice de Leontief dont nous faisons allusion convient particulièrement


pour résoudre les types des problèmes suivants :

1°) Par exemple, au niveau de la planification, on peut évaluer un état des biens finaux
produits et services achetés par les consommateurs privés, les investisseurs, le pouvoir
public et les importateurs étrangers pour lesquels il y aura une demande à un niveau élevé
du revenu.
26

2°) Au niveau de la production, on peut chercher à savoir quel sera approximativement la


production nécessaire de chaque branche du secteur d’activité pour réaliser cet ensemble
de biens finaux.

L’analyse des échanges intersectoriels apporte à ces préoccupations, ainsi qu’à


d’autres non évoqués, des réponses extrêmement globales et ne contient pas d’orientation
précise ni détaillée à l’intention de la planification. Toutefois, le résultat obtenu constitue
des indicateurs ou des orientations utiles pour une planification plus spécifique des
projets d’investissement.

On peut se poser une autre question entrant dans le cadre de notre exemple
pour un niveau quelconque de production de quatre branches que nous définissons
désormais de X1 à X4, quelle quantité d’un produit de base X1 faudra-t-il ?

La réponse est X1=a11X1+a12X2+a13X3+a14X4+F1

F1 représente la demande finale, il s’agit de celle du premier secteur.

Cette équation signifie qu’il faut produire une quantité suffisante de X 1 pour
satisfaire la demande d’intrants de chacun des secteurs de production donné par le
coefficient d’entrée et de sortie, multiplié par le niveau de production que nous notons
tout simplement aijXj et auquel nous ajoutons la quantité X1 requise pour la demande
finale F1.

Le même calcul reste valable pour chacun des autres secteurs (produits). On
arrive ainsi à :

X2=a21X1+a22X2+a23X3+a24X4+F2

X3=a31X1+a32X2+a33X3+a34X4+F3

X4=a41X1+a42X2+a43X3+a44X4+F4

F1 à F4 sont des biens finaux que nous appelons la demande finale (DF)
répondant à nos objectifs de croissance.

Comme nous avons quatre équations et quatre inconnues, nous pouvons


résoudre cette série d’équations simultanées pour chaque production et obtenir une
réponse à la question posée.

Pour cette série d’équations, nous devons inverser la matrice I-A (1ère
démarche) où I représente la matrice identité et A la matrice de Leontief. Ce qui va nous
permettre d’arriver à une matrice des coefficients d’intrants directs et indirects
représentés par rijque nous appelons tout simplement l’inverse de Leontief.

N.B : Nous devons calculer les cofacteurs (détermination de la matrice des cofacteurs) et
ces derniersne seront pas négatifs parce que nous partons de la matrice I-A.
27

1°) On doit donc calculer le déterminant à partir de la matrice I-A.

1 0 0 0 0,05 0,25 0,20 0 0,95 −0,25 −0,20 0


0 1 0 0 0 0,10 0 0 0 0,90 0 0
[ ]-[ ]=[ ]
0 0 1 0 0,15 0,20 0,30 0 −0,15 −0,20 0,70 0
0 0 0 1 0,10 0,05 0,20 0,20 −0,10 −0,05 −0,20 0,80

0,95 −0,25 −0,20 0,95 −0,25


Dét. = 0,80 x [ 0 0,90 0 ] 0 0,90
−0,15 −0,20 0,70 −0,15 −0,20

= 0,80 (0,5985-0,027)

= 0,80 x 0,5715

Dét.= 0,4572

2°) Calcul des cofacteurs

En les calculant, nous obtenons :

a11=0,504; a12=0; a13=0,108; a14=0, 09

a21=0,172; a22=0,508; a23=0,182; a24=0, 09875

a31=0,144; a32=0; a33=0,684;a34=0,189

a41=0; a42=0; a43=0; a44=0, 5715

Du calcul des cofacteurs, nous pouvons alors determiner la matrice y associée:

0,504 0 0,108 0,09


0,172 0,508 0,182 0,09875
Matrice des cofacteurs = [ ]
0,144 0 0,684 0,189
0 0 0 0,5715

3°) Détermination de l’adjointe de I – A.

0,504 0,172 0,144 0


0 0,508 0 0
Adj. (I – A) = [ ]
0,108 0,182 0,684 0
0,09 0,09875 0,189 0,5715
28

4°) Détermination de (I – A)-1


1
(I – A)-1 = 𝐷é𝑡. x Adj. (I – A)

1,10236 0,37571 0,31456 0


0 1,1111 0 0
=[ ]
0,23622 0,39808 1,49606 0
0,19685 0,21599 0,41339 1,25

5°) Calcul de la production

X= (I-A)-1 x DF

0,10236 0,37571 0,31456 0 255


0 1,1111 0 0 270
X=[ ]x[ ]
0,23622 0,39808 1,49606 0 55
0,19685 0,21599 0,41339 1,25 175
399,9986
299,9997
=[ ]
250,001
350,0005

Si la demande finale est de 255, la production générée par le secteur primaire


serait de 399,9986, ainsi de suite…

Détermination du secteur ayant plus d’effets propagateurs sur le reste de l’économie


L’intégration industrielle peut aussi être mesurée par le coefficient de
dispersion qui tient à la fois compte des effets directs et indirects. Ce coefficient noté P j
montre comment l’accroissement de la production d’un secteur donné se propage à
travers tous les autres secteurs.

Si Pj est inférieur à1, nous disons que le secteur considéré ne produit que de faibles
stimulants pour l’économie.

Si Pjest supérieur à 1, cela signifie que le secteur considéré génère des effets propagateurs
plus élevés.

Ce coefficient de dispersion Pjest calculé à l’aide de la formule suivante :


∑𝒓𝒊𝒋
𝒏 ∑𝒓𝒊𝒋
Pj= ∑𝒓𝒊𝒋
𝒏
= ∑∑𝒓𝒊𝒋 Où n= nombre des colonnes
𝒏

N.B : r.j=∑rij

r.1=1,10236+0+0,23622+0,19685=1,53543
r.2=2,10089
r.3=2,22441
29

r.4=1,25

Tous nos calculs ont été faits à partir de la matrice inverse de Leontief (I-A)-1.

Calculons les coefficients de dispersion pour avoir le secteur ayant des effets
propagateurs sur le reste de l’économie.
4 𝑥 1,53543 6,14172
P1= = 7,11122 = 0,8637 Avec ∑∑𝒓𝒊𝒋= r.1+r.2+r.3+r.4=7,11122
7,11122

4 𝑥 2,10138 8,40552
P2= = 7,11122 = 1,182
7,11122

4 𝑥 2,22441 8,89764
P3= = =1,25121
7,11122 7,11122

4 𝑥 1,25 5
P4= = =0,703
7,11122 7,11122

Conclusion

Il faut privilégier le secteur 3 c’est-à-dire celui des biens d’équipement dont le


coefficient de dispersion est le plus élevé. C’est un secteur qui a un effet d’entraînement
plus grand ou plus élevé. L’investissement dans ce secteur d’économie peut entraîner les
autres secteurs vers la croissance. Toutefois, pour le fonctionnement de ce secteur, on
aura besoin des entreprises de sous-traitance.

En définitive, disons que la relance économique de ce pays X ne peut passer


que par le secteur des biens d’équipement considéré à juste titre comme le poumon de
cette économie.
30

CHAPITREIV. GRANDEURS MACROECONOMIQUES ET RATIOS


Dans ce chapitre, nous allons dans un premier temps schématiser l’activité économique
en mettant l’accent sur le circuit économique.

La démarche de l’analyse de l’activité économique va se faire en trois étapes en mettant


l’accent sur les différents agents économiques. C’est à partir de cette schématisation que
nous allons dégager les grandeurs macroéconomiques c’est-à-dire les agrégats et les
différents rations que nous aurons à analyser.

IV.1. La schématisation de l’économie nationale

Dans cette schématisation, nous allons considérer trois types d’économie à savoir :

• Une économie à deux agents


• Une économie à trois agents
• Une économie ouverte sur l’extérieur

IV.1.1. Une économie à deux agents

Les agents pris en compte dans cette première schématisation sont les
entreprises et les ménages. Nous pouvons dans ce cas proposer deux schémas d’analyse.
Dans le premier cas, nous considérons que les ménages consomment tout le revenu et,
dans le second cas, ils constituent une épargne.

A. Les ménages consomment tout leur revenu

Considérons une économie dans laquelle les entreprises versent sous forme de salaire
toute la valeur qu’elles produisent et les ménages consomment tout ce qu’ils gagnent.

Le schéma suivant résume les échanges qui se nouent entre les ménages et les entreprises.
31

Marché des Revenus Y = 1000


facteurs de
Offre de travail
production

Ménages Entreprises

Marché des
biens &
Biens & services services Production

Consommation C = 1000

: flux monétaire

: flux réel

Dans ce schéma :

• Les entreprises produisent des biens et services (produits alimentaires, voitures,


etc.). Cette production constitue ce que nous appelons le flux réel des biens &
services ;
• Les ménages consomment (achètent) les biens & services grâce au revenu de 1000
versé par les entreprises comme rémunération salariale. Ces achats constituent la
dépense de consommation, ils représentent ce que nous appelons le flux
monétaire ;
• Pour produire les biens de consommation de la valeur de 1000, les entreprises
recourent aux facteurs de production (facteur travail = main d’œuvre, facteur
capital). Pour ce faire, les ménages vendent leur force de travail et bénéficient en
contrepartie d’un revenu de 1000 qui leur permet de consommer la production de
l’entreprise.

Partant des hypothèses retenues ou émises à savoir :

1) Les ménages utilisent tout leur revenu pour consommer ;


2) Les entreprises versent sous forme de salaire toute la valeur de leur
production,

nous pouvons conclure ce qui suit :


32

Revenu = Y = Valeur du travail fourni

= Consommation de biens & services

= Dépenses de consommation (C)

Ce qui implique que Y = C .

Par déduction, nous avons :

Production = Consommation

Production = Revenu

Le circuit des échanges peut être appréhendé sous deux optiques différentes :

• L’optique de la production qui prend en considération les flux réels ;


• L’optique du revenu qui prend en considération les flux monétaires, le revenu est
égal aux dépenses de consommation.

Les produits consommés sont les biens et services achetés sur le marché.

B. Les ménages ne consomment pas tout leur revenu

Par définition, ce qui n’est pas consommé est épargné. Dans ce cas, il y a apparition de
l’investissement.

En effet, l’épargne constituée peut soit s’orienter vers des investissements en habitation,
en mobilier, en actions et obligations émises par les entreprises non financières (titres),
soit être placée dans une institution financière (banque). Cette dernière prête cette
épargne aux entreprises qui, à leur tour, vont investir.

A partir de ces éléments, nous pouvons décomposer les revenus des ménages en deux
emplois :

• La consommation (750) ;
• L’épargne (250)

Schématiquement, le cas où les ménages ne consomment pas tout leur revenu peut se
présenter de la manière suivante :
33

Marché des Revenus Y = 1000


facteurs de
Offre de travail
production

Ménages Marché des Entreprises


Epargne (250) Investissement (250)
capitaux

Biens & services Marché des Production


biens &
Consommation C = 750
services

: flux monétaire

: flux réel

L’égalité de l’épargne et de l’investissement découle de la définition précédente :

Production – Consommation = Investissement

Or, Production = Revenu

⇒ Revenu – Consommation = Investissement

⇒ Epargne = Investissement

Cette égalité signifie que les investissements sont financés par l’épargne générée par les
entreprises et les ménages. L’épargne des entreprises leur permet de financer les
investissements et celle des ménages doit être empruntée.

En économie, les investissements sont les biens achetés par les entreprises pour produire
les biens de consommation. On distingue deux catégories d’investissement :

• L’investissement en capital fixe qui porte sur l’achat des bâtiments et des machines
par exemple ;
• La formation des stocks (variation des stocks) : il s’agit des produits qui n’ont pas
été utilisés ou n’ont pas été vendus à la fin d’une période donnée, par exemple les
matières premières, les biens de consommation, etc.

Les produits en stock sont considérés comme un investissement car les entreprises y ont
mobilisées de l’argent. Si nous reprenons les deux optiques du circuit des échanges, à
savoir la production et le revenu, nous pouvons écrire :
34

Production = Y = Revenu (1)

L’égalité (1) peut être détaillée de la manière ci-après :

• lorsqu’on raisonne en termes de production, il y aura la demande des biens de


consommation (C) et des biens d’investissement (I) ;
• lorsqu’on raisonne en termes de revenu, il y aura achat des biens de consommation
et constitution de l’épargne (S).

Partant de l’égalité (1) et des détails y associés, nous pouvons obtenir ce qui suit :

Production = Y = Revenu

C + I = C + S (2)

Dans le cas de notre exemple (cfr circuit), nous avons donc :

750 + 250 = 1000 = 750 + 250

De cette égalité, il apparaît que :

• la production des biens de consommation et d’investissement est égale à la


demande de ces catégories de biens ;
• la valeur de la production est égale au revenu distribué pour assurer la
rémunération des facteurs de production ;
• les revenus permettent d’acheter des biens de consommation et de constituer une
épargne.

L’égalité (2) peut être reformulée pour faire apparaître l’égalité entre l’épargne et
l’investissement.

C+I=C+S⇒I=S

Cette épargne constitue les emprunts qui permettent aux entreprises de financer leurs
investissements car l’autofinancement est généralement inférieur à 100%.

IV.1.2. Une économie à trois agents

L’Etat est le troisième acteur introduit dans le circuit économique. L’introduction de ce


troisième acteur a pour conséquence de modifier le circuit et l’activité économique dans
la mesure où :

L’Etat va prélever l’impôt, noté T, sur les ménages. Dans notre exemple, T = 150 ;

L’Etat va effectuer deux types de dépense :

L’achat des biens et services auprès des entreprises (achat des fournitures de bureau,
d’armes, d’avions militaires, des chars de combat, d’ordinateurs, etc.). Ces achats
constituent la dépense publique ou la demande publique. Ils génèrent une activité de
35

production et sont à l’origine d’une demande derevenu. Ces dépenses publiques sont
notées G et sont égales à 100 dans notre exemple (G = 100) ;

Les transferts en faveur des ménages, notés F. Parmi les transferts, nous pouvons
énumérer les allocations familiales, les indemnités de chômage, etc. Dans notre exemple,

F = 50.

Revenus Y = 1000 Marché des


facteurs de
production

F = 50 (Transferts)

T = 150 (Impôts) G = 100 (Achats publics)


Ménages Etat Entreprises

Marché des
Epargne = 250 capitaux I = 250 (Investissement)

Marché des C = 650 (Consommation)


biens &
services

: flux monétaire

Du circuit économique ci-dessus, il ressort que l’Etat modifie la situation des ménages
pour un montant net de – 100 (+50 – 150). En supposant qu’elle soit la seule variable
affectée, la consommation passe de 750 à 650.
36

L’égalité découlant des deux optiques permettant d’appréhender le circuit des échanges
est désormais :

Production = Y = Revenu

C+I+G=C+S+T–F

Dans le cas de notre exemple (cfr circuit), nous avons donc :

650 + 250 + 100 = 1000 = 650 + 250 + 150 – 50

L’intégration de l’Etat modifie le circuit des échanges. En effet, la production fait


maintenant l’objet de trois emplois qui constituent les trois composantes de la demande
finale.

Les revenus issus de la production et des transferts permettent d’acheter les biens de
consommation, de payer les impôts et de constituer l’épargne. Nous avons donc :

Y+F=C+T+S

Cette relation peut également s’écrire comme suit :

Y=C+T+S–F

Dans cette dernière relation, les transferts sont traités comme des impôts négatifs.

IV.1.3. Une économie ouverte sur l’extérieur

Dans cette économie ouverte, nous prenons en considération les exportations et les
importations des biens et services entre la nation et l’ensemble des autres pays. Il s’agit
d’une économie qui est en relation avec le reste du monde.

Les deux optiques permettant d’appréhender le circuit des échanges ne sont pas
strictement modifiées. Cependant, l’introduction des relations commerciales et
financières avec le reste du monde fait légèrement évoluer le circuit.

Production = Y = Revenu

Demande des biens de consommation + demande des biens d’investissements +


demande publique + demande étrangère

Achat des biens de consommation d’origine nationale et étrangère + épargne nationale


et étrangère + impôts nationaux accrus du solde net des impôts avec l’étranger

Les exportations X sont des biens et services produits sur le territoire national et vendus
à l’extérieur, elles créent des revenus dans l’économie nationale. Par contre, elles ne font
pas partie des dépenses de consommation ou d’investissement intérieur. Elles constituent
37

une demande étrangère. Ceci étant, les exportations sont un emploi de la demande
extérieure.

Les importations M sont des biens et services qui augmentent la production intérieure
(PIB) mais qui ne créent pas des revenus dans l’économie nationale.

Si les exportations sont supérieures aux importations c’est-à-dire le solde net X – M > 0,
cela accroît la production et le revenu intérieur. Si le solde net X – M < 0, cela réduit la
production et le revenu intérieur. En langage économique, on dit que le pays importe plus
qu’il n’exporte. Cela donne lieu à un déficit appelé déficit commercial.

Les exportations nettes des importations sont une composante de la demande finale que
nous formulons de la manière suivante :

Y = C + I + G + (X – M)

Cette conceptualisation d’un circuit économique, même si elle est nécessaire, ne saura pas
satisfaire ceux qui sont chargés d’orienter la politique économique d’un pays. Les
responsables politiques ne peuvent agir que s’ils disposent des concepts opérationnels et
mesurables.

C’est cet aspect de chose qui va conduire au développement des agrégats


macroéconomiques qui mesurent l’activité économique nationale.

IV.2. La mesure de l’activité économique nationale

La comptabilité nationale a été élaborée à la fin de la seconde guerre mondiale par les
grands pays développés. Elle est une technique qui permet de mesurer les activités de
production et d’échanges. Depuis son émergence, la comptabilité nationale n’a cessé
d’être perfectionnée.

IV.2.1. Les principaux agrégats macroéconomiques

Il s’agit de :

• Produit Intérieur Brut (PIB)


• Revenu national (RN)
• La Consommation (C)
• La Formation Brute du Capital Fixe (FBCF)
• L’épargne (S)

A. Le Produit Intérieur Brut

Cet agrégat mesure la production c’est-à-dire la somme des valeurs ajoutées dégagées par
les agents économiques résidents.
38

B. Le Revenu National

Cet agrégat évalue l’ensemble des revenus perçus par les agents économiques nationaux.

C. La consommation

Il s’agit de la consommation finale qui représente la valeur des biens et services utilisés
pour la satisfaction directe des besoins humains, qu’ils soient individuels ou collectifs.

D. La Formation Brute du Capital Fixe

Cet agrégat mesure la valeur des biens durables acquis par le producteur pour être utilisés
dans le processus de production. Cet agrégat correspond à l’investissement.

E. L’épargne

Il s’agit de la part des ressources (revenus) courantes qui restent disponibles pour
accumuler les actifs réels (immobilisations) et les actifs financiers (actions, obligations).

Pour ce qui est des dépenses publiques, elles sont évaluées à partir des comptes des
administrations publiques fournis par la comptabilité nationale. Elles ne sont pas
mesurées en tant qu’agrégat distinct au niveau de la comptabilité nationale.

IV.2.2. Le Produit Intérieur Brut

Le Produit Intérieur Brut est la valeur des biens et services produits dans une économie
au cours d’une période donnée, généralement l’année. Il est mesuré selon trois optiques
différentes mais complémentaires, à savoir :

• l’optique de la production
• l’optique du revenu
• l’optique de la dépense

Il comprend une composante marchande et une composante non marchande. Son


évaluation peut se faire à prix courant ou à prix constant.

A. Le Produit Intérieur Brut est une somme des valeurs ajoutées

Il s’agit de la valeur ajoutée (VA) créée par une entreprise pendant une période donnée.
La valeur ajoutée est la différence entre la valeur des biens et services produits et la valeur
des biens et services utilisés au cours du processus de production.

Nous pouvons recourir à deux exemples pour faciliter la compréhension de cette notion.

Exemple 1

Un pays comprend deux entreprises A et B produisant respectivement de la fonte et de


l’acier.
39

a) L’entreprise A produit mille tonnes de fonte à 5$ la tonne.

b) L’entreprise B produit au cours de la même période 1500 tonnes d’acier à 10$ la tonne.

Quelle est la valeur ajoutée créée dans ce pays ?

Dans le cadre de cette analyse, nous allons mettre l’accent sur trois hypothèses de travail :

1° Les deux entreprises n’effectuent aucune transaction l’une avec l’autre (transaction
intra sectorielle) c’est-à-dire industrielle. La valeur ajoutée dans cette hypothèse sera
assimilée à la production de ces deux entreprises. Nous aurons donc :

VAA = 5000$

VAB = 15000$

VAtotale = 5000 + 15000 = 20000$

2° Les deux entreprises procèdent à des échanges commerciaux. L’entreprise B par


exemple achète à l’entreprise A une partie de sa production de fonte, notée XA. Si tel est
le cas, la valeur ajoutée nationale ne peut plus être égale à 20000$ parce que nous
risquerons de comptabiliser deux fois la production de la fonte.

Pour calculer la Valeur Ajoutée, nous devons retrancher la quantité de la fonte utilisée par
l’entreprise B dans la production de l’acier. Il en découle l’égalité suivante :

VA = A + B – XA,

qui représente la Valeur Ajoutée créée par les deux entreprises.

Supposons que l’entreprise B ait acheté 700 tonnes de fonte à 5$ la tonne.

VAB = (1500 x 10) – (700 x 5) = 15000 – 3500 = 11500

⇒ VAtotale = VAA + VAB = 5000 + 11500 = 16500

3° Partons du schéma suivant :


40

Matières premières Matières premières

4000 5500

Livraison 3500
A B

5000 (fonte) 15000 (acier)

Ce schéma montre que l’usine produisant de la fonte a acheté 4000$ de matières


premières et l’entreprise B a acheté 3500$ de fonte à l’entreprise A et a consommé 5500$
de matières premières. Quelles est la Valeur Ajoutée de A et B ?

VA = Production (P) – Consommation intermédiaire (CI)

Dans le cadre de notre schéma, nous avons donc :

VAA = 5000 – 4000 = 1000$

VAB = 15000 – 5500 – 3500 = 6000$

PIB = ƩP – ƩCI = ΣVA

⇒ PIB = (5000 + 15000) – (4000 + 3500 + 5500) = 7000$ = (1000 + 6000)

Exemple 2

Le processus de production d’un pain vendu à 3$ au consommateur final et qui fait


intervenir un agriculteur, un meunier et un boulanger. L’agriculteur produit, à l’aide d’un
seul facteur (le travail), du blé qu’il vend à 50 cents. Il ajoute donc une valeur de 50
centimes à sa terre. Cette valeur ajoutée correspond à sa production et, comme il n’a rien
acheté, son revenu est de 50 cents.

La valeur ajoutée de l’agriculteur = production totale de l’agriculteur, qui est égale au


revenu = 50 centimes.
41

Le meunier se procure du blé pour 50 centimes et produit de la farine à 1,50$. La valeur


qu’il ajoute à son achat est de 1$ (1,50 – 0,50 = 1$).

VAMeunier = Production totaleMeunier – Achat du blé

L’achat du blé par le meunier est une consommation intermédiaire ou une demande
intermédiaire et le revenu du meunier est égal à la différence entre la valeur de sa
production et l’achat du blé.

Revenu = Production – Achat de blé = 1,50 – 0,50 = 1

De manière schématique, cela se présente de la manière suivante :

0,5 0,5
1) Agriculteur 1,5
(blé)

2) Meunier 1
0,5 1 1,5
(farine)

3) Boulanger
0,5 1 1,5
(pain) 1,5 1
VA totale

Le boulanger achète 1,50$ de farine et produit du pain qu’il vend à 3$. Si nous appliquons
le même raisonnement au boulanger, sa valeur ajoutée est de 1,50$ et son revenu est égal
à sa valeur ajoutée.

La valeur ajoutée correspond au revenu créé à chaque stade.


VA = 0,5 + 1,5 + 3 – (0,5 + 1,5) = 5 – 2 = 3 (PIB)

Le PIB de ce micro pays comprend trois producteurs et le PIB ici est égal à la somme des
valeurs ajoutées. Ce PIB est égal à la somme des revenus perçus par l’agriculteur, le
meunier et le boulanger. Ce qui est vrai au niveau d’un bien (le pain) peut être étendu à
l’ensemble des biens et services consommés.
Ce qui est vrai pour les biens et services constituant la consommation finale (CF), l’est
également pour les biens d’investissement constituant la formation brute du capital fixe
(FBCF) et les exportations.
⇒ PIB = CF + FBCF + Exportations – Importations
PIB + Importations = CF + FBCF + Exportations

Dans plusieurs comptes nationaux, on ne comptabilise pas les variations de stock dans la
formation brute du capital fixe. C’est la raison pour laquelle nous avons :
PIB = CF + I + ΔS + X – M
42

Avec :
FBCF = Investissement (I)
FBC = I + ΔS + Cessions et acquisitions (FBC : formation brute du capital)

B. Les mesures du PIB selon les trois optiques

Les trois optiques du PIB peuvent être présentées dans un tableau de la manière suivante :

PIB (optique de la production) 1648,40


Valeur ajoutée au prix de base 1478,20
+ Impôts sur les produits 188,50
- Subventions sur les produits -18,40
PIB (optique de la demande) 1648,40
Dépense de consommation finale 1318,70
+ Formation Brute du Capital (I ± ΔS) 325,50
+ Exportations 428,10
- Importations - 424,00
PIB (optique du revenu) 1648,40
Rémunérations salariales 857,90
+ EBE et Revenu Mixte Brut 566,60
+ Impôt sur la production et les importations 258,20
- Subventions - 34,40

C. Le PIB marchand et non marchand

La production est marchande lorsqu’elle est écoulée ou destinée à être écoulée sur le
marché. Elle comprend le produit c’est-à-dire le bien ou le service vendu à un prix
économiquement significatif couvrant 50% des coûts de production.

Si tous les biens sont considérés comme marchand, tel n’est pas le cas pour le service. Un
service est considéré comme marchand s’il est vendu à un prix couvrant plus de 50% du
coût de production mais s’il est vendu à un prix couvrant moins de 50% du coût de
production, on le classe dans la catégorie des produits vendus à titre gratuit ou quasi-
gratuit et un tel service est considéré comme non marchand.

D. Evaluation des agrégats à prix courant et à prix constant

Le PIB est un agrégat qui peut être évalué au prix du marché. Cette évaluation peut se faire
à prix courant ou à prix constant.

D.1. Evaluation à prix courant

Si nous prenons par exemple l’année 2014, la notion d’évaluation à prix courant du PIB
renvoie au PIB d’une année évaluée au prix de la même année (2014).
43

Le PIB de 2014 à prix courant est égal à la quantité des biens et services produits en 2014
multipliée par leur prix en 2014. On parle alors de PIB en valeur ou PIB nominal et on
note :

PIBnominal = Q2014 x P2014

Dans le tableau précédent, si nous raisonnons en termes nominal, nous avons :

PIBnominal = 1648,40 en 2014

D.2. Evaluation à prix constant

Cette évaluation élimine la hausse des prix c’est-à-dire l’inflation entre deux périodes et
mesure l’enrichissement effectif ou réel du pays. On parle alors de PIB en volume ou PIB
réel.

Deux méthodes d’évaluation peuvent être utilisées :

• la première méthode calcule le PIB pour un ensemble d’années au prix d’une année
fixe appelée année de base ou année de référence ;
• la seconde méthode calcule de chaque année au prix de l’année précédente.

Exemple : le PIB réel de 2014 au prix de 2010.

PIBréel2014 = Q2014 x P2010

A partir de cette méthode, on peut déduire le concept de l’indice de prix du PIB ou l’indice
du volume du PIB.

L’indice de prix du PIB est égal au rapport du PIB en valeur 2014 (on parle également du
prix implicite du PIB ou du déflateur du PIB) au PIB réel de 2010 évalué au prix de l’année
2013. On peut écrire cela de la manière suivante :

𝑃𝐼𝐵 𝑒𝑛 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 2014


𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙 𝑑𝑒 2010 𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 2013

Indice de prix = [(Q2014 x P2014)/(Q2010 x P2013)] x 100

La multiplication de ce rapport par 100 fourni la hausse du prix du PIB c’est-à-dire le taux
d’inflation entre 2013 et 2014.

L’indice de volume du PIB dégage les augmentations des quantités produites (volume). Il
est égal au rapport du PIB réel de l’année 2014, évalué au prix de l’année de base 2010,
au PIB en valeur de 2010.

𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙 𝑑𝑒 2014 𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑎𝑛𝑛é𝑒 2010


𝑃𝐼𝐵 𝑒𝑛 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 2010
Indice de volume = (Q2014 x P2010)/(Q2010 x P2010)
44

La multiplication de ce rapport par 100 fournit la croissance réelle ou en volume du PIB.

L’évaluation au prix d’une année de base n’est pas satisfaisante parce que le prix relatif
varie parfois fortement. Par exemple, le prix des matériels informatiques ont beaucoup
baissé pendant plusieurs années.

En effet, si l’année de base est trop ancienne, le poids donné à ce produit est
artificiellement élevé. C’est la raison pour laquelle on privilégie aujourd’hui une
évaluation au prix de l’année précédente (indice en chaîne ou chaînage).

IV.2.3. Le Revenu National

Le revenu national est appréhendé de deux manières :

• la première l’assimile à une somme des revenus primaires ;


• la seconde : on ajoute au revenu primaire le revenu résultant des opérations de
redistribution1.

Revenu issu de la répartition de la


VA
+ Revenus résultant des opérations
+
de redistribution
Revenus de la propriété
=
Revenus primaires

RNDB

A. Le Revenu National = Somme des revenus primaires

Il existe deux catégories de revenus primaires :

• les revenus qui sont la contrepartie d’une activité productive. Exemple : le salaire,
l’impôt sur la production (TVA), l’EBE ;
• les revenus de la propriété : dividende, intérêt, etc.

On doit inclure dans les deux catégories les revenus en provenance du RDM diminué du
même revenu versé au RDM.

B. Le Revenu National Disponible Brut (RNDB)

Le RNDB est la somme des revenus primaires présentés précédemment et des revenus
provenant des opérations de redistribution des revenus et de la richesse. Ces derniers

1 Conception à retenir car elle est la plus significative sur le plan économique.
45

portent essentiellement sur les impôts sur les revenus, les cotisations sociales et les
prestations sociales ainsi que, comme pour le revenu précédent (somme des revenus
primaires), sur les opérations de redistribution des revenus nets provenant du RDM.

Le revenu national est qualifié de disponible parce qu’il est le revenu qui permet aux
agents économiques de consommer et d’épargner.

IV.2.4. Le Produit National Brut (PNB)

Le PNB est un agrégat employé par certaines organisations internationales à des fins de
comparaison entre les pays. Il diffère du PIB par la prise en compte des revenus reçus du
RDM et/ou versés au RDM.

PNB = PIB + Revenus du travail, de la propriété reçus du RDM net des Revenus de même
nature versés au RDM

Statistiquement, la différence entre le PIB et le PNB est inférieure à 1% si bien que, en


analyse économique, parler du produit ou de la production s’applique indifféremment au
PIB ou au PNB.

IV.2.5. La Dépense Intérieure Brute (DIB)

Cet agrégat représente les emplois des biens et services effectués par les
agents économiques résidents. Dans cette dépense, nous pouvons recenser la
consommation finale notée (CF) et l’effort d’investir des agents, noté FBC.Ceci étant

DIB= FBC+CF

En somme, nous avons trois agrégats de production à savoir : le PIB, le PNB et


la DIB. Ils représentent trois pôles du circuit économique, lesquels peuvent être
schématisés de la manière suivante lorsque nous nous retrouvons dans une économie
fermée :
PIB

CF
RNDB DIB

EB
✓ Selon l’optique du revenu déjà analysée, le PIB est distribué sous forme de revenu
aux agents résidents. Dans ce cas, nous pouvons noter :
PIB=RNDB=RM+ (IT+ Sub) +EB

✓ Selon l’optique d’utilisation, nous avons :


46

RNDB= CF+EB

Cela signifie que le revenu est soit consommé ou épargné.

✓ Selon l’optique de la demande, nous avons :


RNDB=CF+FBC

Le revenu peut être dépensé en biens de consommation ou en biens d’investissement.

La condition d’équilibre du marché des biens et des services dans ce contexte


est égale à :

EB=FBC, noté tout simplement S=I (dans une économie fermée).

Mais en situation d’une économie ouverte, il faut tenir compte de la relation entre les
résidents et les non-résidents.

Ceci étant, la formation du PIB peut être formulée de la manière suivante :

✓ Selon l’optique du revenu

RNDB=PIB+ revenus primaires reçus du RDM – revenus versés au RDM

✓ Selon l’optique d’utilisation du revenu

RNDB=CF+EB

✓ Selon l’optique de la demande

DIB=CF+FBC

On peut obtenir à partir des comptes de capital de l’économie nationale la


condition d’équilibre du marché des biens et services dans une économie ouverte qui est
EB plus transferts en capital net vis-à-vis de RDM qui est égal à FBC (en ne tenant pas
compte des acquisitions, cessions d’actifs non financiers, non produits qui ne figurent pas
dans la formation brute du capital, dont la valeur est faible) plus la capacité de
financement (CFt) (+) c’est-à-dire on a un excédent moins le besoin de financement (BF t)
(-).

En terme clair, la condition d’équilibre s’écrit comme suit :

FBC=EB + Transferts en capital vis-à-vis du RDM (Tr) -𝑪𝑭𝒕⁄𝑩𝑭𝒕.

Nous mettons ainsi en évidence qu’une capacité de financement national est


une fraction de son épargne qui est fournie au RDM et qu’un besoin de financement
représente un apport d’épargne du RDM à la nation.

Schématiquement et en partant du circuit dans une économie fermée, nous


pouvons schématiser le circuit dans une économie ouverte de la manière suivante :
47

PIB X (+)

M (-)

CF
RNDB DIB=CF+FBC

-CFt/BFt de la nation
EB
+ Transfert en capital net vis-à-vis du RDM

En définitive, la DIB représente, au niveau de cette analyse, l’ensemble des


emplois finaux des ressources disponibles au sein de l’économie nationale et s’identifie
par :

DIB=CF+FBC = CF+EB+ les transferts nets en capital vis-à-vis du RDM - 𝑪𝑭𝒕⁄𝑩𝑭𝒕.

A partir de la DIB, on peut retrouver le PIB comme suit :

PIB=CF+FBC+X – M=DIB+X – M

IV.3. LES RATIOS

Au niveau des ratios en comptabilité nationale, nous pouvons distinguer les


ratios critiques et les ratios de comportement.

IV.3.1. Les Ratios de comportement

Ils décrivent le comportement d’une catégorie d’agents économiques. Parmi ces ratios,
nous pouvons distinguer :

➢ La Propension Moyenne à Consommer


𝑪𝑭𝒎é𝒏
PMC=𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏

➢ La Propension Moyenne à Epargner


𝑬𝑩𝒎é𝒏
PMS=1 – PMC=
𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏
48

➢ La Propension Marginale à Consommer

∆𝑪𝑭𝒎é𝒏 𝑪𝑭𝒕𝒏−𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
C=∆𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏=𝑹𝑫𝑩𝒕𝒏−𝑹𝑫𝑩𝒕𝒏−𝟏

Ce ratio constitue un agrégat important, car il indique de combien la consommation


augmente quand le revenu augmente d’une unité.

➢ Le Taux d’Epargne Financière

𝑪𝑭𝒎é𝒏
TEF=𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏

Ce ratio représente la part du revenu investi en épargne financière, le reste étant soit
consommé, soit investi autrement qu’en épargne financière.

N.B : Tous ces ratios dépendent du secteur des ménages.

Un autre groupe des rations est celui relatif au Secteur Non Financier (SNF). Parmi ces
ratios, nous avons :

1) Taux de Valeur Ajoutée du SNF

𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝑩𝒓𝒖𝒕𝒆
TVASNF= 𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏

Ce ratio représente la part de la richesse créée par le SNF à partir de leur activité
productive.

2) Taux d’Investissement du SNF

𝑭𝑩𝑪𝑭 𝑰𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕
TISNF= 𝑽𝑨𝑩 = 𝑽𝑨𝑩

Ce ratio représente la part de la richesse créée par le SNF destinée à l’investissement.

3) Taux d’Epargne du SNF

𝑬𝑩
TESNF=𝑽𝑨𝑩

Ce ratio représente la part des richesses créées par le SNF destinée à l’épargne.

4) Taux d’Autofinancement du SNF

Nous devons prendre en considération deux scénarios :


𝑬𝑩
Au sens strict, TA=𝑭𝑩𝑪𝑭

𝑬𝑩 + 𝑻𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒆𝒓𝒕 𝒆𝒏 𝒄𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒍 𝒏𝒆𝒕


Au sens large, TA= 𝑭𝑩𝑪
49

Le Taux d’Autofinancement du SNF mesure la capacité des entreprises à investir sans


recourir au financement extérieur.

5) Taux de Marge du SNF

𝑬𝑩𝑬
TMSNF=𝑽𝑨𝑩

Ce ratio est un indicateur de partage du salaire/profit.

IV.3.2. Les ratios critiques

Ils servent à décrire un état général de l’économie. On les calcule à partir du compte de
capital. Parmi ces ratios, nous avons :

1. Taux d’Epargne de la Nation

𝑬𝑩
TEN=𝑷𝑰𝑩

2. Taux d’Investissement
𝑭𝑩𝑪𝑭
TINV= 𝑷𝑰𝑩

Ce ratio exprime la contribution de l’investissement au PIB.

3. Ratio Critique Keynésien

𝑭𝑵𝑪𝑭𝒔𝒏𝒇
RCK= où FNCF : Formation Nette du Capital Fixe
𝑩𝑭𝒔𝒏𝒇

Ce ratio permet d’appréhender, à partir de la FNCF, l’autofinancement net.

On peut également recourir à d’autres ratios pour faire une évaluation de la situation
extérieure de la nation.Parmi ces ratios, nous pouvons retenir :

❖ Le Taux de couverture des importations par les exportations

𝑿
R=𝑴

❖ Le ratio d’endettement extérieur

𝑩𝑭𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏
R= où BF représente le besoin en financement de la nation
𝑷𝑰𝑩

On peut également calculer les ratios relatifs au poids du secteur public dans l’économie
d’un pays. Parmi ces ratios, nous pouvons retenir :

✓ Le Taux de Pression Fiscale


50

𝑬𝒏𝒔𝒆𝒎𝒃𝒍𝒆𝒅𝒆𝒔𝒊𝒎𝒑ô𝒕𝒔𝒓𝒆ç𝒖𝒔𝒑𝒂𝒓𝒍′ 𝒂𝒅𝒎𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆
TPF= 𝑷𝑰𝑩

Notons que lorsqu’on parle d’impôt, on met l’accent sur deux types d’impôts, à savoir :

• Les impôts spécifiques (droit des douanes, la TVA, le droit d’accises).


• Les impôts généraux directs payés par les entreprises et l’impôt payé par
les ménages appelé Contribution Personnelle Minimum (CPM).

✓ Le Taux de Prélèvement Obligatoire

𝑬𝒏𝒔𝒆𝒎𝒃𝒍𝒆𝒅𝒆𝒔𝒊𝒎𝒑ô𝒕𝒔 + 𝑪𝒐𝒕𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔𝒔𝒐𝒄𝒊𝒂𝒍𝒆𝒔
TPO= 𝑷𝑰𝑩

En définitive, ces ratios sont qualifiés de « critiques » parce qu’ils permettent de


signaler une éventuelle entrée dans une situation critique d’un point de vue sectoriel ou
global. Toutefois, la détermination de ces seuils critiques pose problème tant du point de
vue de la théorie économique que des études empiriques.
51

CHAPITRE V. EQUILIBRE COMPTABLE, CROISSANCE ET


INFLATION
Les agrégats et les ratios étudiés dans le chapitre précédent ont permis
d’apporter une appréciation synthétique sur les flux et les performances d’une économie
nationale.

Cependant, l’utilisation et la compréhension plus poussée des informations


fournies par les comptes nationaux nécessitent le maniement des concepts de base tels
que le taux de croissance ou d’indices (1), de déflateurs (2) ou d’analyse des contributions
à la croissance (3).

V.1. TAUX DE CROISSANCE ET INDICES

La croissance, envisagée d’un point de vue quantitatif, est définie comme la


progression soutenuedans le temps d’une grandeur considérée comme représentative
des richesses d’une économie nationale : le PIB.

La croissance économique peut être déterminée à partir de la production


intérieure brute en termes de taux de variation d’un part et en termes d’indices d’autre
part.

V.1.1. LE RECOURS AU TAUX DE VARIATION

Le calcul du taux de variation consiste à comparer la valeur finale d’une grandeur


à la date tn à sa valeur initiale à la date to. Ainsi, le taux de variation du PIB permet de
déterminer le taux de croissance que nous notons g d’une économie entre deux dates
données.

Dans ce cas,
∆ 𝑷𝑰𝑩 𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏
g = 𝑷𝑰𝑩 = x 100
𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏

Exemple : Le PIB du pays A en 2013 est de 1463,7 ; en 2012, il était de 1416,9. Calculer la
croissance économique de ce pays en 2013.
1463,7−1416,9
g2013= =0,033 x 100=3,3%
1416,9

V.1.2. LE RECOURS AUX INDICES

Un indice (Ind) est un nombre exprimant le rapport entre deux grandeurs


quelconques permettant d’en faire apparaître l’évolution.

En général, l’indice d’une grandeur donnée à une date t npar rapport à une date
to servant d’année de référence (ou année de base), s’écrit (base 100 =to) :
52

𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒙 (𝒕𝒏)
Ind X (tn/to)=𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒙 (𝒕𝒐) x 100

Pour notre exemple, nous aurons :


1463,7
Ind X(13/12) = 1416,9 𝑥 100 = 103,3

Avec la base 100 qui est égale à l’année 2012, ce résultat peut être interprété
de deux manières :

1) Si l’on donne au PIB de 2012 la valeur 100, le PIB atteint la valeur de 103,3 en
2013 ;
2) Le pourcentage d’augmentation entre les deux dates est de 3,3%.

En conséquence, l’indice d’une année donne la variation relative enregistrée


par rapport à l’année de référence choisie.

Soit: Ind PIB(13/12)=Ind PIB12x (1+g), avec g = taux de croissance de 2013 par rapport à
2012.

En généralisant, si g est égal au taux de croissance sur la période to à tn, on peut


écrire :

Ind X ( tn/to)=Ind Xto x (1+g)

N.B : L’année de référence n’est pas nécessairement l’année précédente mais peut être
éloignée dans le temps.

Dans ce cas, si l’on connait le taux de croissance de la période (n années) , on


peut évaluer le taux de croissance annuelle à partir du calcul de la moyenne géométrique :

1+ g annuel= 𝒏√𝟏 + 𝒈 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆

V.2. EVALUATIONS MONETAIRES ET DEFLATEURS

V.2.1. DES PRINCIPES AUX REALITES

Si nous prenons le cas d’un indice égal à 100 en to et qui passe à 120 en tn, cela
signifie que les prix ont augmenté de 20% dans cet intervalle de temps. Cela signifie
également que 100 unités monétaires au temps t opermettraient d’acquérir le même
panier des biens et services que 120 unités monétaires au temps tn. La comparaison des
agrégats suppose que l’on élimine l’influence de la variation des prix entre deux dates.

Nous partons de l’hypothèse selon laquelle l’évolution de la valeur d’un


agrégat, c’est-à-dire à prix courants, résulte de la combinaison de plusieurs effets. Il y a un
effet prix que l’indice des prix permet d’isoler ; il y a un effet volume qui résume à lui seul
les effets de tous les autres facteurs, à savoir : la quantité, la qualité, les nouveaux produits.
53

Ceci étant, les indices de prix permettent ou servent à réaliser la conversion


d’évaluation faite à prix courants ou en valeur, c’est-à-dire aux prix de l’année observée, à
prix constants ou en volume, c’est-à-dire aux prix de l’année initiale ou prix de l’année de
base.

Plusieurs organisations élaborent plusieurs types d’indices de prix selon les


analyses que l’on souhaite faire :

▪ L’indice de prix à la consommation permet d’évaluer les incidences de l’inflation


sur le pouvoir d’achat des ménages.
▪ L’indice des prix du PIB permet d’évaluer l’influence plus générale de l’inflation
sur l’économie dans la mesure où il est une moyenne pondérée des prix de tous les
biens du PIB. La pondération est fonction du poids de chaque catégorie des biens
dans le PIB.

Exemple : Soit l’évolution de prix en CDF des produits de base suivants :

Prix 2012 Prix 2013 % Taux


Sac manioc 42000 45000 107,14 7,14
5 litres huile 7500 8400 112 12
1Rchamchand 18000 21000 116,67 16,67
5kgs sucre 4500 7500 166,67 66,67
Inflation 25,62

V.2.2. DES EVALUATIONS EN VALEUR AUX EVALUATIONS EN VOLUME

Les évaluations à prix constants (en volume) sont égales aux évaluations à prix
courants (en valeur) divisées par l’indice des prix. Elles indiquent la valeur qu’aurait prise
un agrégat si le prix était resté identique. On peut alors écrire agrégat en volume = agrégat
en valeur sur l’indice des prix multiplié par 100.

𝑨𝒈𝒓é𝒈𝒂𝒕 𝒆𝒏 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓
Agrégat en volume= 𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒙

N.B. : Ce calcul peut être indifféremment effectué sur les agrégats évalués à l’unité
monétaire ou par des indices.

Dans ce dernier cas, on peut écrire :


𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒆𝒏 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓
Indice en volume= 𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒙 x 100

V.2.3. DU PIB NOMINAL AU PIB REEL

Le PIB mesure la valeur des biens et services produits c’est-à-dire il au prix du


marché. Pour évaluer l’évolution de la production dans le temps, nous devons nous
assurer que les prix eux-mêmes n’ont pas varié dans le temps. Pour cela, nous devons
calculer le PIB réel en utilisant l’indice des prix du PIB.
54

Si nous posons p=indice des prix ou déflateur du PIB et si nous considérons le


PIB nominal ou PIB à prix courants, un autre type de PIB, qualifié de réel ou de PIB à prix
constants, peut être déterminé comme suit :
𝑷𝑰𝑩 à 𝒑𝒓𝒊𝒙 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕 (𝑷𝑰𝑩 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍)
PIB réel= 𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝒑

Exemple : L’indice des prix en 2012 était de 100 et de 120 en 2013. Le PIB nominal en
2012 était de 10 milliards et en 2013 de 20 milliards. Quel est le niveau réel du PIB en
2013 ?
20 𝑥 100
PIB réel= =16,67 milliards en termes réels
120

Le PIB réel a certes augmenté entre 2012 et 2013 (de 66,70%) mais pas dans les mêmes
proportions que le PIB nominal (de 100%) du fait de la variation des prix entre 2012 et
2013.

V.3. EQUILIBRE COMPTABLE ET CONTRIBUTION A LA CROISSANCE

L’équilibre comptable est réalisé quand les ressources sont égales aux emplois
en biens et services. Cet équilibre sur le marché des biens et services est exprimé par
l’égalité comptable suivante qui détermine le PIB.

PIB= CF +FBCF ± Δs+(X-M) où

CF : dépenses de consommation finale

FBCF : Formation Brute du Capital Fixe

Δs : Variation des stocks

X : Exportation

M : Importation

Notons également que FBCF ±Δs =FBC (Formation Brute du Capital)

X – Mreprésente le solde commercial.

Cet équilibre est une identité comptable observée une fois que toutes les
opérations ont été effectuées. Il exprime le fait que toute production nette a forcément un
emploi.

En d’autres termes, les biens produits sont soit consommés par les ménages
ou par les administrations publiques (au titre de consommation finale), soit investis par
les différents secteurs institutionnels résidents (au titre d’investissement et de variation
des stocks), soit par l’extérieur (les exportations nettes des importances).
55

Il est possible de calculer, à partir de cet équilibre comptable, la part (en %) de


différentes composantes de la demande globale dans le PIB. On peut également
déterminer, à partir des taux de croissance de différentes variables, la contribution de
chaque élément de la demande globale ou finale à la croissance du PIB.

En terme clair, la contribution d’un élément à la croissance du PIB en t n est


égale à son taux de croissance de tn-1 à tn multiplié par sa part dans le PIB de l’année tn-1.

On peut ainsi obtenir par exemple pour la consommation finale (CF) :

𝑪𝑭𝒕𝒏 − 𝑪𝑭𝒕𝒏 − 𝟏 𝑪𝑭𝒕𝒏 − 𝟏


𝒙
𝑪𝑭𝒕𝒏 − 𝟏 𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏 − 𝟏
𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
avec PCFtn-1=𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏 qui représente la part de la consommation finale dans le PIB au t n-1

𝑪𝑭𝒕𝒏−𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
et gCFtn= 𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏

gCFtn représente le taux de croissance de la consommation finale entre t et t-1.

Ainsi, le taux de croissance du PIB sera égal à la somme des taux de croissance
de différents emplois pondérés par la part de chaque élément dans le PIB de l’année
précédente.

N.B : Pour obtenir des évaluations non biaisées par l’inflation, les calculs sont effectués
sur des données en volume.
56

CHAPITRE VI. LA BALANCE DES PAIEMENTS


VI.1. Présentation de la balance des paiements

La balance des paiements donne un aperçu de toutes les transactions économiques des
résidents d’un pays et le Reste du monde pendant une période bien déterminée. Les
opérations économiques ne se limitent pas aux transactions commerciales, tous les
transferts y sont inclus. La balance des paiements enregistre donc les flux monétaires et
est basée sur la technique de la comptabilité à partie double.

Toute opération est enregistrée une fois au crédit et une fois au débit de la balance des
paiements. La balance des paiements est toujours en équilibre.

Schématiquement, la balance des paiements se présente de la manière suivante :

Actif Passif
1. Balance commerciale
Exportations Importations
Excédent commercial (X > M) Déficit commercial (X < M)
2. Balance des services
Services rendus (transport, tourisme) Services payés (transport, tourisme)
Revenus des capitaux investis à l’étranger Revenus des capitaux investis
Redevances perçues pour brevets et Redevances versées pour brevets et
licences étrangères licences étrangères
3. Transport (public et privé)
Revenus des immigrés Sorties des économies des travailleurs
Bons faits à l’étranger (public & privé) expatriés
4. Capitaux à long terme
Investissements et crédits publics en Investissements réalisés à l’étranger et
provenance de l’étranger crédits publics accordés
Balance courante = 1 + 2 + 3. Elle détermine la structure de production d’un pays. Elle
montre aussi s’il y a surévaluation de la monnaie
Balance de base = 1 + 2 + 3 + 4
5. Capitaux à court terme non bancaire
Engagements du secteur non bancaire Prêts du secteur privé non bancaire
Balance des mouvements des capitaux non bancaire = 1 + 2 + 3 + 4 + 5
6. Capitaux à court terme bancaire
Engagements du secteur bancaire Avoirs du secteur bancaire
Balance des règlements officiels = 1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6
7. Avoirs et engagements du secteur
officiel
Endettements vis-à-vis des Banques Augmentation des réserves (or, devises,
centrales DTS, etc.)
57

VI.2. Les soldes significatifs de la balance des paiements

VI.2.1. La balance commerciale

Elle est la différence entre la valeur des exportations FOB (free on board) et les
importations FOB. Ce solde est particulièrement significatif dans l’analyse de l’influence
extérieure sur l’activité intérieure, du moins à court terme.

VI.2.2. La balance des services

Elle est égale au précédent solde augmenté du solde des échanges de services. Son
interprétation est très délicate parce que certains postes sont liés au commerce extérieur,
d’autres au mouvement des capitaux des périodes antérieures, d’autres encore sont
autonomes.

VI.2.3. Le solde des opérations courantes

Ce solde se définit comme le solde des biens et services augmenté des transactions
unilatérales (transferts). Ce solde constitue le bilan de toutes les opérations considérées
comme définitives et irrévocables.

Il est en outre égal à l’opposé du solde de l’ensemble des opérations financières et


constitue ainsi un bon indicateur sur une longue période de l’équilibre du pays.

VI.2.4. La balance de base

Elle est composée des placements courants et des mouvements des capitaux à long terme.
Elle récapitule toutes les opérations qui ont un impact sur l’économie réelle et
l’investissement.

VI.2.5. La balance générale

Appelée aussi balance des opérations non monétaires, elle vise à exclure les opérations
considérées comme totalement induit c’est-à-dire la variation des avoirs extérieurs des
secteurs bancaire et public.

Elle constitue un bon indicateur de l’équilibre financier à court terme du pays et de


l’incidence des échanges extérieurs sur la liquidité intérieure. Elle est en outre
particulièrement adaptée aux pays dont le gouvernement contrôle étroitement les
activités de banque, elle a pour contrepartie la position monétaire extérieure qui
regroupe les positions extérieures à court terme des secteurs publics et privés.

VI.2.6. La balance des règlements officiels

Elle est destinée à apprécier la situation des autorités monétaires et de leur réserve
d’échanges qui constitue le dernier recours en cas de déséquilibre des autres opérations
y compris les variations de la position extérieure de banque.
58

Toutefois, les réserves officielles nettes d’échanges ne suffisent pas à apprécier la


solvabilité d’un pays, il faut y ajouter les réserves empruntées et les possibilités
d’emprunt non utilisées.

VI.3. Eléments d’analyse de la balance commerciale

La balance commerciale se prête à trois niveaux d’analyse :

• globale
• structurelle (long terme)
• conjoncturelle (court terme)

VI.3.1. Analyse globale

Elle nécessite que l’on place les importations et les exportations dans le cadre général de
l’économie nationale. A cet effet, nous pouvons considérer que la variation d’une
économie en termes réels est absorbée par les éléments internes d’une part, c’est-à-dire
à la consommation, l’investissement privé, les dépenses publiques et d’un élément
externe, l’excédent de la balance commerciale. Un déficit de cette balance peut être
considéré comme un supplément réel apporté à l’économie nationale.

Ce raisonnement peut être concrétisé de la manière suivante :

Y = C + I + G + (X – M)

On constate bien dans cette équation que lorsque X < M, cela constitue un supplément à Y
en provenance de l’extérieur, supplément qui devra être réglé financièrement d’une
manière ou d’une autre. Si X > M, cela représente un excédent commercial qui procure une
créance sur l’extérieur et qui sera encaissé financièrement d’une manière ou d’une autre.

VI.3.2. Analyse structurelle

C’est dans la structure sectorielle et géographique que se reflète de la façon la plus neutre
l’état de l’économie nationale et de son orientation.

A. La structure sectorielle

Il s’agit de la structure sectorielle des importations et des exportations, caractérisée par


des richesses naturelles, des activités multiples et des sous-balances sectorielles dont
l’analyse peut être utilisée.

Parmi ces sous-balances sectorielles, nous en retenons quatre à titre d’exemple :

• Secteur agricole
• Secteur énergétique
• Matières premières
• Produits manufacturés
59

Nous pouvons tout simplement observer l’évolution de chacune de ces sous-balances et


ses composantes (exportations – importations) et on peut facilement voir le secteur dans
lequel le pays est plus ou moins tributaire de l’extérieur.

On peut également voir les atouts dont dispose le pays dans le cadre de la compétition
internationale. Egalement, on peut déterminer le niveau de développement économique
du pays qui peut être mesuré entre les importations de matières, d’activités et de produits
manufacturés, ainsi qu’on peut juger la compétitivité des industries nationales.

B. La structure géographique

Il s’agit de la structure géographique des importations et des exportations qui est


révélatrice de la politique commerciale du pays et du degré de vulnérabilité de ses
ressources d’approvisionnement et des débouchés.

En somme, l’agressivité commerciale des exportateurs nationaux va en général de pair


avec une plus large diversification des pays clients.

VI.3.3. Analyse conjoncturelle

Le solde commercial, dans une orientation à court terme, est conditionné par l’évolution
conjoncturelle qui est à la fois interne au pays considéré et externe au partenaire
extérieur. C’est à ce niveau que la balance commerciale a fait l’objet des recherches
théoriques plus élaborées et parfois aux polémiques les plus aigües.

Pour cela, nous allons mettre l’accent entre la balance commerciale et l’équilibre des prix.
Ces interactions apparaissent a priori évidentes si l’on considère selon les principes de
base de l’économie du marché que les prix des importations et des exportations
conditionnent leur volume. Pourtant, l’évolution ou la variation des exportations et des
importations peut être influencé par deux facteurs distincts, d’une part le niveau de prix
au niveau interne et externe et la variation du taux de change.

Ceci étant, on peut réaliser les liaisons classiques entre prix et commerce extérieur. A ce
niveau d’analyse, on peut tout d’abord se poser la question des élasticités-prix ou de la
relation directe entre la variation du prix d’une part et de la variation de la quantité
d’autre part.

Dans de nombreux cas, la hausse ou la baisse relative du prix d’un produit n’aura qu’une
faible influence sur les quantités échangées. Les raisons peuvent être diverses. Ainsi,
certains produits sont de la concurrence internationale ou à la possibilité de la
substitution des importations par les produits nationaux.

Une part substantielle du commerce extérieur est alors élastique au prix c’est-à-dire la
baisse relative des prix internes n’entraînera qu’une faible variation des quantités
importées ou exportées en valeur. Une telle situation va se traduire par la hausse des
60

recettes d’exportations et une hausse des dépenses d’importations, résultat inverse de


celui qui aurait dû apparaître du fait de la relation traditionnelle prix – quantité – valeur.

Enfin, l’ensemble de ces éléments évoqués, pour lesquels apparaissent des effets
cumulatifs pervers contraires au principe traditionnel du marché, peuvent entraîner un
déclenchement des effets cumulatifs capables d’entraîner un pays dans un cercle vicieux
du commerce extérieur. En simplifiant le raisonnement, ce cercle vicieux se caractérise
par l’enchaînement suivant :

« une hausse des prix internes c’est-à-dire l’inflation laquelle va entraîner le déficit
commercial qui, à son tour, va provoquer une hausse du taux de change qui va
engendrer à son tour une hausse des prix internes ».

En définitive, la relation entre le niveau d’activité économique d’un pays et sa balance


commerciale est inscrite dans la formule déjà présentée :

Y = C + I + G + (X – M)

On peut voir dans la lecture de cette relation que tout accroissement du produit national
Y (de l’activité économique) devrait normalement se traduire dans l’accroissement de la
balance commerciale lorsque les dépenses internes (C + I + G) restent constantes.

Inversement, les variations de X – M devraient influencer de façon directe la valeur de Y


si C + I + G ne varie pas. Ainsi, comme pour le prix, la relation produit national – commerce
extérieur apparaît réciproque dans la mesure où chacun des éléments peuvent influencer
d'autres selon le cas.

Certains facteurs peuvent influencer la balance commerciale dans sa présentation et la


balance courante malgré l’ouverture du pays. On peut citer :

• le laxisme dans la gestion financière publique


• les termes de l’échange
• l’étroitesse dans la structure de production rendant impossible tout
investissement dépendant des ressources extérieures

Dans le cas où la balance commerciale est déficitaire de manière chronique, il est conseillé
du point de vue économique afin de stimuler les activités d’exportation.

Ainsi, le déséquilibre et la dépendance pourraient très vite diminuer. C’est dans ce cadre
que s’inscrit la démarche du Fonds Monétaire International (FMI).

VI.4. Structure d’ensemble de la balance des paiements et notion d’équilibre

La balance des paiements, sur le plan statique et pour un exercice donné, présentera
toujours un équilibre qui reflètera pour la période considérée les éléments structurels et
conjoncturels des relations avec l’extérieur.
61

Aucun critère ne peut permettre a priori de définir cet équilibre comme favorable ou
défavorable, encore faudra-t-il préciser dans quel domaine et à quel égard ce jugement
peut être apporté. En fait, c’est l’évolution d’une période d’équilibre à l’autre qui permet
d’apprécier l’orientation favorable ou défavorable de la dite situation.

VI.5. Evolution de l’équilibre global de la balance des paiements

C’est le plus souvent en termes relatif ou comparatif que la structure de la balance des
paiements peut être jugée. La balance des paiements idéalement équilibré n’existe pas.
Cependant, on peut l’apprécier en fonction des portées, des évolutions constatées à
l’égard des objectifs économiques souhaités par chaque pays.

Ces objectifs sont :

• le plein emploi
• la stabilité des prix
• la croissance économique
• le taux de chômage faible
• le taux d’inflation plus bas
• la balance des paiements rapportée au PIB positif

Ces objectifs se rapportent au carré magique de Kaldor.


62

En définitive, les échanges extérieurs sont ceux qui normalement favorisent le plein
emploi, les réserves extérieures, une hausse du cours de change, la production, la stabilité
des prix, l’endettement extérieur soutenable. La balance des paiements est un instrument
qui est intégré à l’économie globale et présente un ensemble d’alarmes dont le
fonctionnement attire l’attention.

Elle peut indiquer la nécessité d’intervenir ou du moins de prendre en compte le risque


signalé. De ce fait, la politique de la balance des paiements doit être menée à ce titre avec
une extrême prudence et surtout en tenant compte de toutes les variables impliquées.

Exercice d’application

1. Un fabricant allemand achète du matériel électrique d’une usine américaine pour


500000$, paiement par création d’un dépôt bancaire en Frankfurt (Allemagne) en
faveur d’une Banque américaine ;
2. Des firmes américaines importent des bananes de l’Equateur pour 425000$ et
paient avec des chèques en dollars sur une banque de New-York ;
3. Des frais de transport de 43000$ sont à charge des firmes précédentes, paiement
à la compagnie maritime panaméenne avec des chèques en $ sur des banques à
New-York ;
4. Des frais d’assurance concernant l’importation des bananes de 2000$ en faveur
d’une compagnie britannique, paiement par chèque en $ sur des banques à New-
York ;
5. Dépenses touristiques d’Américains séjournant en Italie pour 30000$, ils
obtiennent des euros en échange de leurs traveller’s checks dans des banques
italiennes, ces dernières augmentent ainsi leurs comptes courants à New-York ;
6. Les firmes américaines touchent des dividendes et intérêts grâce à leurs
investissements en France (75000$), paiement par accroissement de leurs
comptes auprès des banques parisiennes ;
7. Les Américains contribuent 10000$ pour la restauration d’œuvres d’art italiens,
paiement par diminution des dépôts en euros détenus par les banques américaines
à Rome ;
8. Le gouvernement américain fait un don de 100000$ à l’Inde ;
9. Le gouvernement belge vend 200000$ d’obligations d’Etat sur le marché des
capitaux de New-York et augmente ainsi ses avoirs officiels qu’il détient ;
10. Des entreprises américaines exportent des machines pour 150000$ afin de
développer leurs affaires au Japon ;
11. Des banques allemandes transfèrent 50000$ de dépôts détenus à New-York à la
Banque centrale allemande en échange de dépôts en euros de Frankfurt ;
12. La Banque centrale de France achète de l’or pour 75000$ auprès du Trésor
américain, en payant par chèque sur ses dépôts en dollars auprès des banques à
New-York ;
13. Des sociétés américaines transfèrent 100000$ de dépôts détenus à New-York vers
des banques du marché euro-dollars à Londres ;
63

14. La Banque centrale d’Italie transfère 50000$ de ses réserves officielles détenues
dans les banques à New-York vers des banques du marché euro-dollars de
Londres ;
15. Les USA reçoivent des DTS du FMI pour 100000$ ;
16. La Banque centrale du Japon accroit ses avoirs officiels en dollars à New-York de
90000$ en échange d’un montant similaire de DTS.

Etablissez la balance des paiements des USA.

Solution de l’exercice

La balance des paiements

ACTIF PASSIF
Exportations 500000 (1)
100000 (8)
150000 (10)
Importations 425000 (2)
1. Balance commerciale (325000)
Exportation de services (intérêts et dividendes) 75000 (6)
Frais de transport maritime 43000 (3)
Frais d’assurance 2000 (4)
Tourisme 30000 (5)
Transferts unilatéraux
Transfert privé 10000 (7)
Transfert public 100000 (8)
2. Balance des opérations courantes (215000)
3. Capitaux à long terme
Investissement 200000 (9)
Investissement 150000 (10)
Balance de base (960000)
Octroi de DTS 100000 (15)
Mct à CT 500000 (1)
75000 (6)
Mouvements à court terme 10000 (7) 100000 (13)
Etrangers (privés) 425000 (2)
Passif USA ⇒ privé 43000 (3)
Actif privé ⇒ 2000 (4)
30000 (5)
100000 (13)
50000 (14) 50000 (11)
4. Paiements compensatoires
Mouvements des capitaux à court terme 75000 (12)
Mouvements étrangers officiels 200000 (9) 50000 (14)
50000 (11)
90000 (16)

Réserves internationales et or 75000 (12)


100000 (15)
64

90000 (16)
2000000 2000000
65

CHAPITRE VII. COMPTE FINANCIER ET LE TABLEAU DES


OPERATIONS FINANCIERES
VII.1. CADRE COMPTABLE, AGENTS ET OPERATIONS

VII.1.1. LE SECTEUR INSTITUTIONNEL

En comptabilité nationale, on compte cinq secteurs institutionnels résidents


auxquels on ajoute un sixième secteur institutionnel, le reste du monde2. Ces cinq secteurs
institutionnels sontdonc les sociétés non financières (SNF), les sociétés financières (SF),
les administrations publiques (APU ou PP), les ménages, les institutions sans but lucratif
au service du ménage (ASBLM) et le RDM.

On peut présenter ces différentes institutions dans un tableau comme suit :

Secteur institutionnel (SI) Fonctions principales Ressources principales


1. Secteur non Production des biens et Montant de la vente
financier services non financiers
marchands
2. Secteur financier Intermédiation financière Fonds provenant des
et/ou activités financières engagements financiers
auxiliaires contractés (cas de dépôt,
prime contractuelle ou
cotisation volontaire
3. Administrations -Production d’autres biens Versement obligatoire
publiques et services non marchands effectué par les utilisateurs
destinés à la ou par d’autres unités
consommation institutionnelles émanant
individuelle et collective d’autres secteurs
-Réalisation d’opération de
redistribution de revenu et
de la richesse nationale
4. Ménages La consommation, la -La rémunération des
production des biens et facteurs de production
services marchands et des -Transfert effectué par
biens et services pour leur d’autres secteurs
usage final propre -On peut ajouter le produit
de vente
5. Institutions sans but Production et fournitures -Une contribution
lucratif au service d’autres biens et services volontaire en nature ou en
des ménages ou non marchands destinés à espèces des ménages, de
ASBL la consommation pouvoir public
individuelle -Produit de vente
occasionnel
6. RDM, c’est le regroupement de l’ensemble des opérations des unités résidentes
avec les unités non résidentes. Ce secteur ne représente pas un véritable secteur
institutionnel. Il enregistre uniquement les opérations et les unités
2 Le RDM ne représente pas en soi un véritable secteur institutionnel.
66

institutionnelles résidentes (UIR) qu’un pays a eu avec les unités


institutionnelles non résidentes.

17. LE SECTEUR NON FINANCIER

Ce secteur comprend l’ensemble des unités dotées de la personnalité juridique


qui sont des producteurs marchands et dont leur activité principale consiste à produire
des biens et services non financiers. Il s’agit ici des sociétés et des quasi-sociétés, qu’elles
soient privées ou publiques.

N.B : Lorsqu’on parle d’une société, il peut aussi s’agir d’une société contrôlée et
majoritairement financée par l’administration publique. On peut ajouter aussi les
associations et les institutions sans but lucratif.

Le SNF est subdivisé en trois sous-secteurs :

➢ Sociétés non financières publiques ;


➢ Sociétés non financières privées nationales ;
➢ Sociétés non financières sous contrôle étranger.

18. LES SOCIETES FINANCIERES

Il regroupe trois sous-secteurs :

❖ Les institutions financières : ce sont des institutions qui fournissent des services
d’intermédiation financière. On y trouve par exemple, dans le cadre de la RDC, la
BCC et les banques de second rang.
Bref, les autres institutions financières monétaires telles que les caisses d’épargne,
les sociétés de crédit-bail, les sociétés financières spécialisées ;
❖ Les auxiliaires financiers : il s’agit ici des courtiers (agence de voyage), des sociétés
de gestion de portefeuille, des bureaux de change ;
❖ Les sociétés d’assurance et les fonds de pension dont l’activité principale est la
mutualisation des risques. Exemple : INSS, SONAS

19. LES ADMINISTRATION PUBLIQUES

Il s’agit de :

- l’administration centrale c’est-à-dire l’Etat et d’autres administrations ;


- l’administration publique locale (ETD) ;
- l’administration de sécurité sociale : leur activité principale est de fournir les
prestations sociales (hôpitaux, les homes des vieillards,…).

20. LES MENAGES

Nous devons distinguer les ménages purs des autres ménages.


67

✓ Les ménages purs sont des ménages ordinaires qui occupent une même habitation
ou les populations des institutions par exemple les militaires de contingent. On y
ajoute encore les entrepreneurs individuels qui possèdent une unité économique,
mais qui n’a pas une personnalité juridique distincte de la personnalité physique.
Ex : les artisans, les agriculteurs.

Ce secteur comprend sous-secteurs :


- Les employeurs ;
- Les salariés ;
- Les bénéficiaires du revenu de la propriété ;
- Les bénéficiaires de pension (retraités) ;
- Les bénéficiaires d’autres revenus de transfert.
✓ Les autres ménages : il s’agit de toutes les personnes qui vivent en permanence en
collectivité.

21. LES ASBL ET ISBL

Ce secteur regroupe les unités dotées de la personnalité juridique. On y trouve


les partis politiques, les syndicats de salariés, les associations et fondations.

N.B : - Lorsque ces institutions sont de faible importance, leurs opérations restent
confondues avec celles des ménages.

- Lorsque les ISBLM ou ASBLM sont des structures dont plus de la moitié des ressources
sont publiques, on va les classer dans les administrations publiques (APU).

- Si plus de la moitié des coûts de production sont couverts par les produits de
vente, l’unité sera considérée comme secteur marchand, on va dès lors les classer dans les
sociétés financières.

VII.1.2. LES OPERATIONS FINANCIERES

Il y a sept opérations financières qui reprennent les actifs et les passifs


financiers. Ces sept catégories d’opérations financières se distinguent en fonction du
degré de liquidité des actifs ou de leurs caractères juridiques.

Parmi les opérations financières, nous avons :

1) Or monétaire et DTS

Cette catégorie, comme son nom l’indique, comprend l’or monétaire et les
droits de tirage spéciaux (DTS), qui sont les deux seuls actifs qui n’ont pas de passifs en
contrepartie. On peut y mettre dans cette catégorie :

▪ l’or détenu au titre de réserve officielle par les autorités monétaires ou par les
organismes soumis à leur contrôle effectif ;
68

▪ les Droits de Tirages Spéciaux (DTS) qui sont des actifs internationaux de réserve
créées par le FMI et qui sont en règle générale détenus exclusivement par les
Banques centrales.

2) Numéraires et dépôts

Il s’agit des opérations concernant la monnaie en circulation (billets et pièces


considérées comme moyens de paiement et les devises). On peut y ajouter les dépôts de
toute nature en monnaie nationale ou étrangère. Exemple : les dépôts à vue, les dépôts
d’épargne, les dépôts à terme.

N.B : Le numéraire s’il peut être détenu par l’ensemble des secteurs, ne peut être émis que
par les autorités monétaires nationales ou internationales.

3) Titres autres qu’actions

Cette catégorie comprend les opérations sur des titres qui donnent le droit de
percevoir sans condition, les revenus monétaires sous forme de coupons, à des dates
prédéterminées ainsi que des opérations sur produits financiers dérivés. Ceci étant, cette
catégorie regroupe les actifs financiers négociables tels que titres du marché monétaire,
obligations, papiers commerciaux et les produits financiers dérivés. On y trouve
également le contrat d’option, le contrat de souscription (Ex : le Warrant), le contrat de
garantie de taux.

4) Les crédits

Il s’agit des crédits à court terme et des crédits à long terme. D’une manière
générale, ces crédits sont des dettes non matérialisées par un document ou par un
document non négociable.

5) Actions et autres participations

On y trouve les actifs financiers qui représentent des droits sur la propriété de
sociétés ou de quasi-sociétés, à savoir les actions cotées, les actions non cotées, les autres
participations ainsi que les parts d’organismes de placement collectif.

6) Provisions techniques d’assurance

Cette catégorie regroupe les provisions constituées par les sociétés


d’assurance et les fonds de pension à l’égard des titulaires de polices d’assurance.

7) Autres comptes à recevoir/à payer

On y trouve les actifs servant de contrepartie aux opérations pour lesquelles


un décalage est observé entre le moment de la réalisation de l’opération et celui du
paiement correspondant. Cette catégorie englobe les crédits commerciaux et avances
consenties,pour les premiers, par les fournisseurs aux acheteurset, pour les seconds, par
69

les acheteurs aux producteurs,ainsi que les décalages comptables (il s’agit de toutes les
sommes à payer, telles que loyers, impôts, salaires et traitements, dividendes et intérêts).

VII.2. LES COMPTES FINANCIERS

Les comptes financiers en flux retracent les opérations financières effectuées


par les agents économiques. Ils s’insèrent à la suite de la séquence des comptes de
secteurs institutionnels, l’articulation se faisant au niveau du compte capital (capacité ou
besoin de financement).

En théorie, la capacité ou le besoin de financement devrait ainsi correspondre


au solde du compte financier (solde des créances et des dettes), c’est-à-dire à l’excédent
des acquisitions d’actifs financiers sur les ressources résultant des emprunts ou d’autres
formes d’apport de fonds.

Les comptes financiers en cours ou comptes de patrimoine financier


présentent les stocks ou encours d’actifs et de passifs financiers en fin d’année. Les actifs
financiers sont des actifs économiques qui se présentent sous la forme d’un moyen de
paiement ou de créances financières. Les passifs financiers sont les dettes. Ces actifs et ces
passifs constituent le patrimoine financier d’une unité ou d’un secteur et leur solde est la
valeur financière nette.

Les comptes financiers comptent en emplois et en ressources 4 comptes :

Le compte d’utilisation du revenu ;


Le compte d’accumulation ;
Le compte de capital ;
Le compte financier.

L’information peut être résumée dans un tableau comme suit :


70

N° EMPLOIS RESSOURCES
1 Compte d’utilisation RDB Compte d’utilisation
du revenu CF du revenu
EB
2 Compte d’accumulation
Variation des actifs Variation des passifs et
de la valeur nette
EB
3
FBC
Transfert en capital à recevoir
Compte de capital Transfert en capital à payer Compte de capital

capacité de financement
4 Compte financier Acquisition nette d’actif financier Compte financier
Accroissement net de passif
Or monétaire et DTS
Numéraires et dépôts
Titres autres qu’actions
Crédits
Actions et autres participations
Provisions techniques d’assurance
Autres comptes à recevoir/à payer

VII.3. LE TABLEAU D’OPERATIONS FINANCIERES (TOF)

Dans le tableau ci-dessus, les comptes financiers des différents secteurs et du


RDM sont regroupés pour une année donnée dans ce qu’on appelle le tableau des
opérations financières. Ce tableau synthétise les opérations financières en prenant en
compte 14 sous-secteurs (le secteur des sociétés financières est désagrégé en six sous-
secteurs et celui des administrations publiques en quatre) et 50 opérations financières,
classées par ordre de liquidité décroissante.

Les secteurs institutionnels sont inscrits en colonne tandis que les opérations sont
inscrites en ligne.La partie gauche du TOF représente les flux net de créances (variations
des actifs), c’est-à-dire comment a été placée l’épargne financière des secteurs au cours
de l’année. La partie droite concerne les flux nets de dettes, à savoir comment est satisfait
le besoin de financement du secteur.

Une variation représente la différence entre les accroissements et les


diminutions du poste considéré.

N.B : Le TOF comme le TEE est construit selon le principe du compte écran. Cela signifie
que les comptes financiers en flux sont enregistrés en variation d’actifs et de passifs et
non pas en ressources et emplois. Le terme variation indique qu’il s’agit des acquisitions
71

d’actifs et de passifs financiers diminuées de cessions d’actifs ou de passifs financiers. En


fin de compte, l’opération est précédée du signe plus (+) et du signe moins (-) dans le cas
contraire.

OPCVM : Organisme de Placement Collectif des Valeurs Mobilières

En définitive, les comptes financiers nationaux servent à la compréhension et


à l’interprétation des phénomènes monétaires et financiers de l’économie. Ils peuvent
être analysés chaque année.
72

CHAPITRE VIII. LE TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE (TEE)


Le TEE entre dans la catégorie des comptes économiques intégrés (CEI). Les
CEI décrivent et font la synthèse des opérations effectuées par les différents secteurs
institutionnels,de la production à la formation de leur patrimoine en passant par leurs
comptes financiers. Ils rassemblent dans un même tableau les comptes de secteurs en
portant les secteurs institutionnels en colonnes et les opérations (financières ou non) en
lignes.

Dans le cadre de ce chapitre, nous allons mettre l’accent sur le principe des
comptes d’opération, complémentaire du principe des comptes de secteur (principe du
compte écran et principe du compte miroir) ; puis nous allons faire une synthèse des flux
non financiers (comptes courants et comptes de capital) effectuée dans le TEE.

VIII.1. LE COMPTE D’OPERATIONS

Un compte d’opérations regroupe tous les secteurs institutionnels concernés


par une opération donnée. La comptabilisation en ligne repose sur deux principes ou
conventions à savoir : le principe du compte écran et le principe du compte miroir.

VIII.1.1. LE PRINCIPE DU COMPTE ECRAN

Dans le compte écran, chaque opération donne lieu à une double écriture. Ce
qui est un emploi pour un secteur institutionnel est une ressource pour un autre secteur.

En théorie, si l’on prend l’ensemble de grandes catégories d’opérations et de


répartition entre les six secteurs institutionnels, il y a 648 flux qu’il faudra représenter.
Or, il est impossible de visualiser un tel nombre de flux dans un seul tableau.

Pour cette raison, et pour tant d’autres pratiques, surtout de la disponibilité


des données statistiques, le compte d’opérations va être simplifié et on retiendra, pour
chaque secteur institutionnel, que le total des flux reçus ou versés, quelle que soit leur
destination ou leur provenance. C’est ce qu’on appelle le principe du compte écran.

En terme clair, deux flux seront inscrits : le flux total des revenus reçus (sans
tenir compte de l’origine de ces fonds) et le flux total des revenus versés (sans que l’on
sache à qui ces fonds sont versés).

On peut formuler comme critique à ce principe du compte écran qu’il y a une


perte d’information à deux niveaux :

✓ Au premier niveau, on ne connait pas l’origine des fonds ;


✓ Au deuxième niveau, on ne connait pas à qui ces fonds sont destinés.

Néanmoins, ce principe nous permet de représenter le flux sur une même ligne.
73

VIII.1.2. LE PRINCIPE DU COMPTE MIROIR

Selon ce principe, l’équilibre emplois -ressourcesligne par ligne, c’est-à-dire


opération par opération, doit toujours être vérifié. Les emplois d’un secteur sont
nécessairement une ressource d’un autre secteur. En revanche, si l’équilibre emplois –
ressources pour les biens et services est bien vérifié sur l’ensemble des opérations, il ne
l’est pas ligne par ligne. Ceci est dû au fait que les opérations sur produit n’ont pas le même
nom selon qu’elles sont comptabilisées en emplois ou en ressources.

Ainsi, par exemple, la production d’une machine sera inscrite en ressources


sur une ligne de production et en emplois sur une ligne formation brute du capital fixe.

Pour les opérations sur produit, l’équilibre ligne par ligne va exister qu’au prix
d’une convention comptable : la création d’un septième secteur institutionnel fictif, une
sorte de marché des biens et services. On suppose que ce marché achète dans un premier
temps ce qui est produit ou importé (ce qui est inscrit en ressources en opérations de
production ou d’importation est inscrit sur la même ligne en emploisdu compte des biens
et services), et le revend plus tard, pour la consommation, l’investissement, etc. Ces
opérations sont alors inscrites en ressources du compte des biens et services.

VIII.2. LA PRESENTATION DU TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE


Le Tableau Economique d’Ensemble (TEE) donne une synthèse des flux de
toute nature (produits, revenus, financiers, etc…) entre secteur institutionnel ainsi qu’une
présentation des comptes du patrimoine et de leur variation. Le TEE emprunte une partie
de ses informations contenues dans deux autres tableaux de synthèse, respectivement le
Tableau Entrée-Sortie (TES) et le Tableau d’Opérations Financières (TOF).

Le TEE représente donc un double avantage de synthétiser la totalité des flux


d’une économie donnée tout en permettant d’effectuer des liens entre des tableaux de
synthèse de constitution différente.

Ce tableau a pour spécificité de récapituler dans un même tableau l’ensemble


des comptes de flux des secteurs institutionnels, dont l’inscription se fait en colonnes.De
même que pour les comptes de secteur, on inscrit les emplois des comptes courants et les
variations d’actif des comptes d’accumulation (ou les actifs des comptes de patrimoine)
sur la partie gauche du TEE, et les ressources des comptes courants et les variations de
passifs des comptes d’accumulation (ou les passifs des comptes de patrimoine) sur sa
partie droite. Chacune de ces parties comporte donc dix colonnes, une par secteur
institutionnel (cinq secteurs institutionnels résidents et le RDM ; la colonne « économie
nationale » ; la colonne « non vétillée » ; la colonne « biens et services » ; et la colonne
« totale » qui représente la somme de l’économie nationale, du RDM et des biens et
services.

Ces comptes de l’économie nationale sont obtenus par agrégation des comptes
du secteur institutionnel résidents, sachant que les informations contenues dans la
74

colonne « non ventilé » doivent être rajoutées au montant obtenu par la sommation des
données des secteurs institutionnels résidents. Notons que la colonne « économie
nationale » permet de lire directement un certain nombre d’agrégats relatifs à l’économie
nationale.

Concrètement, le Tableau Economique d’Ensemble peut être présenté comme


suit :
75

Tableau Economique d’Ensemble

Comptes des opérations courantes


Emplois Ressources
SNF MEN APU B&S Total Opérations SNF MEN APU B&S Total
Production Production Production
CI
VAB Exploitation
Exploitation Salaires Affectation des revenus
EBE/RMB primaires
Affectation des revenus Revenus de la propriété
primaires SRP Distribution secondaire du
Distribution secondaire du Impôts courants revenu
revenu RDB Utilisation du revenu
Utilisation du revenu CF
EB
Comptes d’accumulation
Variations des actifs Variations des actifs et de la valeur nette
Capital EB Capital
FBCF
Variation des stocks
CFt (+)/BFt (-)
76

Table des matières


INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 2
CHAPITRE I. DEFINITION, OBJET, DIFFERENTS CONCEPTS DU PRODUIT NATIONAL ............................... 7
I.1. DEFINITION ET OBJET ..................................................................................................................... 7
II.2. DIFFERENTS CONCEPTS DU PRODUIT NATIONAL ......................................................................... 8
II.2.1. Le Produit National (PN) ........................................................................................................ 8
II.2.2. Le Produit National Brut (PNB) .............................................................................................. 9
II.2.3. Le Produit National Net (PNN) ............................................................................................... 9
II.2.4. Le Revenu National (RN) ........................................................................................................ 9
II.2.5. Le Revenu National des Particuliers (RNP) ............................................................................ 9
CHAPITRE II. TYPES DES TRANSACTIONS ET COMPTES FONDAMENTAUX DE LA COMPTABILITE ......... 11
II.1. TYPES DES TRANSACTIONS .......................................................................................................... 11
II.1.1. ACHAT ET VENTE DES BIENS ET SERVICES............................................................................ 11
II.1.2. REMUNERATION .................................................................................................................. 14
II.1.3. LE TRANSFERT ...................................................................................................................... 15
II.2. LES QUATRE COMPTES FONDAMENTAUX .................................................................................. 16
II.2.1. ENTREPRISES ........................................................................................................................ 16
II.2.2. LES MENAGES ....................................................................................................................... 17
II.2.3. LE POUVOIR PUBLIC ............................................................................................................. 17
II.2.4. LE RDM ................................................................................................................................. 17
II.3. LES OPERATIONS DE CAPITAL...................................................................................................... 17
II.4. LA COMPOSITION DE CINQ COMPTES FONDAMENTAUX ........................................................... 20
II.4.1. ENTREPRISE (E) ..................................................................................................................... 20
II.4.2. POUVOIR PUBLIC (PP) .......................................................................................................... 20
II.4.3. LES MENAGES (M) ................................................................................................................ 21
II.4.4. LE RDM ................................................................................................................................. 21
II.4.5. LE COMPTE OPERATION DE CAPITAL ................................................................................... 21
CHAPITRE III. LE TABLEAU ENTREE – SORTIE ......................................................................................... 22
III.1. INTRODUCTION .......................................................................................................................... 22
III.2. PRESENTATION GENERALE DU TABLEAU INPUT-OUTPUT ......................................................... 22
Le coefficient technique ................................................................................................................. 23
Détermination du secteur ayant plus d’effets propagateurs sur le reste de l’économie ............. 28
CHAPITRE IV. GRANDEURS MACROECONOMIQUES ET RATIOS ............................................................ 30
77

IV.1. La schématisation de l’économie nationale .............................................................................. 30


IV.1.1. Une économie à deux agents ............................................................................................. 30
IV.1.2. Une économie à trois agents .............................................................................................. 34
IV.1.3. Une économie ouverte sur l’extérieur................................................................................ 36
IV.2. La mesure de l’activité économique nationale .......................................................................... 37
IV.2.1. Les principaux agrégats macroéconomiques ..................................................................... 37
IV.2.2. Le Produit Intérieur Brut ..................................................................................................... 38
IV.2.3. Le Revenu National ............................................................................................................. 44
IV.2.4. Le Produit National Brut (PNB) ........................................................................................... 45
IV.2.5. La Dépense Intérieure Brute (DIB) ...................................................................................... 45
IV.3. LES RATIOS ................................................................................................................................. 47
IV.3.1. Les Ratios de comportement .............................................................................................. 47
IV.3.2. Les ratios critiques .............................................................................................................. 49
CHAPITRE V. EQUILIBRE COMPTABLE, CROISSANCE ET INFLATION ...................................................... 51
V.1. TAUX DE CROISSANCE ET INDICES .............................................................................................. 51
V.1.1. LE RECOURS AU TAUX DE VARIATION ................................................................................. 51
V.1.2. LE RECOURS AUX INDICES.................................................................................................... 51
V.2. EVALUATIONS MONETAIRES ET DEFLATEURS ............................................................................ 52
V.2.1. DES PRINCIPES AUX REALITES .............................................................................................. 52
V.2.2. DES EVALUATIONS EN VALEUR AUX EVALUATIONS EN VOLUME ....................................... 53
V.2.3. DU PIB NOMINAL AU PIB REEL............................................................................................. 53
V.3. EQUILIBRE COMPTABLE ET CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ................................................. 54
CHAPITRE VI. LA BALANCE DES PAIEMENTS .......................................................................................... 56
VI.1. Présentation de la balance des paiements ................................................................................ 56
VI.2. Les soldes significatifs de la balance des paiements ................................................................. 57
VI.2.1. La balance commerciale ..................................................................................................... 57
VI.2.2. La balance des services ....................................................................................................... 57
VI.2.3. Le solde des opérations courantes ..................................................................................... 57
VI.2.4. La balance de base .............................................................................................................. 57
VI.2.5. La balance générale ............................................................................................................ 57
VI.2.6. La balance des règlements officiels .................................................................................... 57
VI.3. Eléments d’analyse de la balance commerciale ........................................................................ 58
VI.3.1. Analyse globale ................................................................................................................... 58
VI.3.2. Analyse structurelle ............................................................................................................ 58
78

VI.3.3. Analyse conjoncturelle........................................................................................................ 59


VI.4. Structure d’ensemble de la balance des paiements et notion d’équilibre ............................... 60
VI.5. Evolution de l’équilibre global de la balance des paiements .................................................... 61
CHAPITRE VII. COMPTE FINANCIER ET LE TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES ........................... 65
VII.1. CADRE COMPTABLE, AGENTS ET OPERATIONS ........................................................................ 65
VII.1.1. LE SECTEUR INSTITUTIONNEL ............................................................................................ 65
VII.1.2. LES OPERATIONS FINANCIERES.......................................................................................... 67
VII.2. LES COMPTES FINANCIERS ........................................................................................................ 69
VII.3. LE TABLEAU D’OPERATIONS FINANCIERES (TOF) ..................................................................... 70
CHAPITRE VIII. LE TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE (TEE) ............................................................ 72
VIII.1. LE COMPTE D’OPERATIONS ..................................................................................................... 72
VIII.1.1. LE PRINCIPE DU COMPTE ECRAN ...................................................................................... 72
VIII.1.2. LE PRINCIPE DU COMPTE MIROIR..................................................................................... 73
VIII.2. LA PRESENTATION DU TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE ............................................... 73

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