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BACCALAURÉAT

Session 2018

Épreuve : Histoire-Géographie
Série L, ES

Durée de l’épreuve : 4 heures

PROPOSITION DE CORRIGÉ

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Eléments officiels à connaître pour évaluer votre copie :

• A titre purement indicatif : la première partie (majeure) peut être notée sur 12 points, la deuxième sur 8
points (mineure). Mais « l’évaluation de la copie du candidat est globale », de façon à ce qu’une prestation
brillante ici puisse compenser des faiblesses ailleurs.

• le barème de correction n’est pas un barème dégressif, avec des points en moins à mesure qu’on s’éloigne
d’une production idéale, mais au contraire cumulatif : le correcteur doit utiliser toute la palette de la
notation ; il devient donc possible, même avec quelques lacunes d’approcher (voire d’atteindre…) la note
maximale : 20/20 !

• La note prend en compte des éléments de valorisation, soit des contenus et qualités qui ne sont pas
attendus d’un candidat au baccalauréat. Ces éléments apportent des points supplémentaires par rapport à
la note globale :
- bonne compréhension du sujet, de la problématique et du contexte ;
- existence d’un raisonnement, d’un esprit critique, apport de connaissances précises.
- bonne maîtrise de l’expression écrite et du vocabulaire de la discipline
- présence d’un schéma, d’un croquis.

PREMIERE PARTIE
Sujet 1 – Sujet 1 - En vous appuyant sur le cas du
produit mondialisé étudié dans l’année, présentez les
processus, les flux et les acteurs de la mondialisation.
Le sujet

Il fallait éviter les 2 risques majeurs : aborder essentiellement le produit ou se fixer sur la mondialisation.
Vous deviez partir du produit étudié et l’illustrer avec des schémas et des exemples concrets.

Vous deviez dans tous les cas mentionner la division internationale du travail, la notion de puissance et
de marginalisation, la littoralisation, les firmes transnationales, la Triade.

Vous pouviez faire des schémas illustrant vos propos.

[Accroche possible]

Aujourd’hui, le monde s’est rétréci grâce à nos moyens de communication et de transports modernes.
Les hommes, les capitaux, les marchandises sont devenus très mobiles : le phénomène de la
mondialisation s’est très fortement intensifié avec le développement des moyens de communication.
C’est le développement de l’économie capitaliste à l’échelle mondiale qui a favorisé l’expansion des flux
mondiaux. Ces flux ont un impact sur les territoires, ils les modifient, les restructurent, mais aussi les
mettent en concurrence : les territoires vont tenter d’être plus attractifs que l’espace voisin, aménageant
de nouvelles structures, tout en créant des réseaux mondiaux.

[Définition du sujet]

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Produit mondialisé = vous avez travaillé cette année sur un produit mondialisé (le café, le cacao, le
pétrole, l’automobile, etc.).

Les processus : ce sont les moyens par lesquels s’organisent la mondialisation.

Les flux : ce sont les échanges entre les différents acteurs de la mondialisation.

Les acteurs de la mondialisation : ce sont les moteurs de la mondialisation, du consommateur en passant


par les Etats, et tous les acteurs qui favorisent les échanges sont concernés.

[Problématique]

La problématique doit ici tourner autour de la question du fonctionnement inégal de la mondialisation,


à la fois source de développement et d’une nouvelle hiérarchie économique, qui appelle à des remises
en cause des inégalités causées par l’essor économique mondial. [+ annonce du plan]

I. La mondialisation et ses acteurs


Comment agissent les acteurs de la mondialisation : les Etats, les firmes transnationales, les
capitales/villes et ports mondiaux, petits producteurs, les institutions internationales (FMI, OMC, etc.),
consommateurs.

Illustré de votre produit étudié, vous deviez évoquer l’essor des normes internationales du commerce
(OMC, libre-échange) qui ont permis la création de zones favorisant les échanges (l’Union Européenne,
le Mercosur, l’Alena, l’Asean,) ou les freinant (notamment les paradis fiscaux ou les pays « fermés »).
Vous deviez montrer que l’intensité des échanges hiérarchisent les territoires. De même, montrer que
les acteurs interagissent très largement entre eux et à tous les niveaux grâce aux moyens de
communication élargis. Montrer les acteurs majeurs et la monopolisation de certains d’entre eux sur les
marchés internationaux (des FTN hyperpuissantes et élargissant encore leur emprise sur certains
secteurs : vous deviez citer ceux de votre produit étudié, ex : le marché pharmaceutique, Bayer).

II. L’intensification des échanges mondiaux.

Il fallait parler de l’explosion des flux des produits mondialisés : développement très important des
échanges, surtout des produits manufacturés (automobiles, l’informatique et la téléphonie, le textile, etc.)
mais aussi des flux de matières premières, notamment les flux agricoles (café, cacao), migratoires (avec
des conflits armés persistants), financiers, de communication, stimulés par les investissements directs à
l'étranger, la Division Internationale du Travail et les délocalisations pour optimiser les coûts de
production.

III. L’inégalité des échanges et ses freins.


Parler de la mondialisation, sans aborder ses inégalités est indispensable.

Les produits faiblement manufacturés appartiennent aux pays pauvres, les produits hautement qualifiés
aux grandes puissances mondiales : cela entraîne un large déséquilibre.

De plus en plus, des contre-courants apparaissent pour aplanir ces inégalités : les institutions anti-
mondialistes / altermondialistes dont les voix avaient peu d’échos prennent de plus en plus d’ampleur –
entraînant une dissonance dans le courant de la mondialisation.

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La marginalisation de pays enclavés - les difficultés d’expansion des échanges liées aux contraintes
physiques des territoires – les choix de certains territoires de rester à l’écart de la mondialisation – les
tentations protectionnistes de certains Etats ou de grands marchés économiques (l’Union Européenne,
les Etats-Unis).

**************

En conclusion, il fallait montrer que votre produit étudié remplissait pleinement toutes les conditions
des critères de la mondialisation.

Sujet 2 – L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la


population et de la croissance
Le sujet

Ici il fallait faire une synthèse de vos cours de l’année

[Accroche possible]

Avec presque 4 milliards d’humains, l’Asie du Sud et de l’Est (Chine, Inde, Japon, les 4 Dragons et les
Tigres) représente plus de la moitié de l’humanité.

C’est aussi la 1ère zone de croissance économique mondiale, elle tend à supplanter les économies
occidentales de la Triade.

Toutefois, derrière cette croissance à deux chiffres et ce dynamisme, de fortes disparités existent : la
Chine capte une bonne part de cette croissance, au prix de sacrifices environnementaux, humains et
sociaux.

I. Une croissante démographique maîtrisée tournée vers la croissance.


A/ Le rythme des naissances maîtrisé

Avec plus de la moitié de l’humanité (1,3 et 1,2 milliards pour la Chine et l’Inde), c’est l’une des zones
les plus peuplées au monde.

- leur population pouvait être un poids, tout autant qu’un atout, ils ont dû opérer un tournant
démographique (pour la Chine et l’Inde avec des décisions pour certaines très autoritaires, notamment
la stérilisation forcée) dès les années 1960. Leur transition démographique est achevée, mais la masse
des habitants se réduit faiblement du fait de l’augmentation de l’espérance de vie et de la baisse de la
mortalité.

B/ Un « vivier » de travailleurs bon marché et docile

Les salariés asiatiques ont des caractéristiques variables d’un pays à un autre (par exemple entre un
ouvrier chinois et un cadre japonais), ils sont toutefois réputés pour leur docilité, leur endurance au
travail, et surtout leur faible coût. C’est aussi une main d’œuvre industrielle et tournée vers les
technologies.

Rôle fondamental de l’éducation : les petits Coréens, Chinois, Japonais sont éduquées avec une
discipline très stricte.

C/ Une urbanisation galopante

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La population à l’origine rurale et pratiquant l’auto subsistance alimentaire, a migré vers la ville
permettant le développement de l’Asie du Sud et de l’Est. Grâce à sa main d’œuvre, l’Asie s’est appuyée
sur son ouverture économique vers le reste du monde : les firmes transnationales ont délocalisé leur
fabrication (pratique de la division internationale du travail : DIT). Les ports (pour le fret maritime) se
sont développés, ainsi que les zones franches industrielles (ces zones bénéficient d’allégement douanier).

II. Les défis de la croissance économique et de l’environnement


A/ Nourrir l’humanité

C’est depuis les années 1950, que les Etats asiatiques ont entamé les efforts pour assurer leur
autosuffisance alimentaire en engageant des « révolutions agricoles et rurales » appelées « révolutions
vertes ». Ce sont les Etats (indiens, chinois notamment) qui lancent des programmes de modernisation
agricole :

- Irrigation : utilisation de techniques plus modernes,

- meilleure formation de la main d’œuvre,

- mécanisation des outils et apports de semences hybrides,

- encouragement à la propriété et à la productivité.

Les effets de cette politique ont permis d’assurer un degré d’autosuffisance élevé : l’Inde et la Chine sont
devenus des pays exportateurs de céréales (l'Inde avec 94 millions de tonnes (Mt), est le 2ème pays
producteur mondial de blé derrière la Chine, elle exporte depuis 2011 une partie de sa production).

B/ L’extraversion de l’économie

L’essor économique de l’Asie est surtout le fait du dirigisme étatique (particulièrement en Chine, Inde et
Japon), de la modernisation agricole qui a permis de nourrir les hommes et de se tourner vers
l’industrie. La main d’œuvre libérée des obligations agricoles a pu se tourner vers les usines, dans le
même temps, la hausse de la productivité a entraîné une hausse des revenus agricoles et ainsi de financer
l’industrialisation. Cette hausse des revenus a aussi développé les importations, puis d’élaborer eux-
mêmes les produits importés.

- Pratique de la « remontée de filière industrielle », devenant ainsi de véritables concurrents aux


industries de la triade dans tous les domaines.

- Evolution a débuté pour le Japon dans les années 1950, cela a entraîné un premier mouvement
d’industrialisation dans les 4 dragons, avec la délocalisation des industries japonaises peu évoluées
(textiles, jouets, bois, sidérurgie simple, etc.). Dès 1978, la Chine adopte à son tour, cette stratégie en
autorisant la création d’entreprises privées et de « joint ventures ».

Ce modèle a été adopté par les FTN étrangères qui ont délocalisé leur production en Asie afin
d’augmenter leurs chiffres d’affaires.

C/ La place de l’humain

Quel est la place du développement et de son bien-être dans cette conquête économique ? Cette
croissance économique ne rime pas forcément avec le développement humain, les indices IDH restent
encore en recul : le Japon est 12ème par son IDH (0.901), suivi par les 4 dragons : Hong Kong (0.898),
la Corée du sud (15ème avec 0.897), Singapour est 26ème avec 0.86, alors que la Chine et l’Inde sont
en net retrait, avec respectivement 101ème place et 0.687 et 134ème place et 0.547 pour l’Inde (le
classement compte 185 pays), le Bangladesh avec 142ème avec 0.558, est le dernier de la zone avec le
Népal (145ème).

Les inégalités de condition de vie restent très importantes, même si on voit « émerger » une classe

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moyenne.

III. Quelle voie pour assurer le développement ?


A/ La fragmentation spatiale

Le développement économique en Asie du Sud et de l’Est a apporté de forts contrastes spatiaux (tant
régionaux que sociaux). Au Japon, ainsi que les Dragons, et les Tigres (Thaïlande, Malaisie, Indonésie,
Vietnam, et Philippines), le développement a surtout profité aux zones littorales et urbaines, alors que
l’intérieur reste rural et se vide de sa population qui rejoint les zones attractives.

Polarisation des territoires en Chine/Inde/Japon autour des mégapoles littorales et portuaires : Shanghai,
Pékin, Canton, Mumbai, Delhi et Calcutta. Mais inégalité car hors de ces zones, le PIB chute fortement.

B/ L’environnement sacrifié

Question récente. La Chine et l’Inde n’étaient pas signataires du protocole de Kyoto (tout comme les
USA) pour réduire les gaz à effets de serre.

Pollution des sols, les nappes phréatiques et les ressources en eau, la déforestation massive (entraînant
l’érosion des sols, un dérèglement de la biodiversité), l’air irrespirable, l’absence de retraitement des
déchets détruit les sols.

C/ L’humain sacrifié

La qualité de l’environnement nuit fortement à la santé de ses habitants.

En Chine, les habitants suffoquent (des cancers des poumons sont diagnostiqués chez des enfants de 8
ans).

La santé publique et la pollution atmosphérique ne laissent évidemment pas indifférentes les autorités
chinoises, mais choix difficile entre économie et protection de l’environnement.

Choix à contre-courant : développement d’un programme nucléaire ambitieux, ou encore exploitation


des cultures OGM en plein champs.

On le constate avec ces derniers points, l’Asie du Sud et de l’Est se développe mais à quel prix ? Au prix
de la santé de ses populations. Le manque de vue des Etats par rapport à leur développement pénalise
très fortement les populations locales qui en subissent les ravages à outrance. Les nouveaux défis à venir
sont surtout écologiques. La préservation de l’environnement reste le pas décisif pour assurer la
pérennité du développement économique.

Deuxième partie
Sujet - Les permanences et les mutations de la puissance américaine au début des années 1990

NB : ne surtout pas commenter le document de façon linéaire ; un plan thématique est indispensable. Il
faut également utiliser les connaissances du cours pour éclairer le contenu du texte ou même se livrer à
une approche critique, qui sera valorisée.

Intro : donner la nature du document, cela a son importance (description à chaud des événements).

Dès 1991, lors de la 2ème guerre du golfe en Irak, les Etats-Unis prennent la tête d’une coalition
internationale, soutenue par l’ONU, pour défendre leurs intérêts pétroliers et défendre le Koweït

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(envahit par l’Irak de Saddam Hussein). C’est aussi en parallèle la fin de la guerre froide avec
l’effondrement de l’ex-URSS.

I. L’invasion du Koweït
A/ Une guerre pour l’or noir ?

La guerre du Golfe est associée à l’or noir.

Les Etats-Unis affichent la volonté de lutter contre la « menace Irakienne ». Saddam Hussein, allié d’hier
est devenu l’ennemi.

Août 1990 : l’Irak dirigé par le dictateur Saddam Hussein envahit le Koweït qui était autrefois une terre
Irakienne, mais devenue libre avec la colonisation.

Les Irakiens prennent prétexte « d’aider à la mise en place d’un gouvernement provisoire » mais volonté
d’appropriation des droits du pétrole.

Objectif : augmenter ses capacités de production et influer davantage sur les prix.

Mauvais choix chronologique pour Saddam Hussein : la fin de la guerre froide qui opposait les Etats-
Unis à l’Ex-Urss laissent les mains libres aux Américains.

B/ Un nouveau conflit armé pour les Etats-Unis

La guerre du Golfe rappelle avec effroi aux Américains la guerre du Vietnam. Pour le gouvernement
américain s’engager dans la guerre, la remporter serait une revanche sur l’échec de ce dernier conflit
armé.

L’opposition aux conflits armés est très forte.

Le déséquilibre des forces : Irak = 8 millions d’habitants – contre la superpuissance américaine.

II. Un conflit mondialisé


A/ L’offensive « Opération bouclier du désert »

C’est l’ONU qui ordonne à l’Irak de retirer ses troupes du territoire koweïtien - Refus d’obtempérer des
Irakiens, les alliés (Etats-Unis, France, Egypte, Arabie Saoudite et Grande Bretagne), se préparent à
intervenir militairement, cette opération défensive est nommée « Bouclier du désert » : 32 pays sont
mobilisés.

L’opération vise également à éviter que le conflit se propage à tout le Moyen et Proche-Orient.

B/ Une guerre pour montrer l’exemple : « Opération tempête du désert »

L’intervention américaine est légitimée par le refus que les annexions de territoire se multiplient dans
cette zone.

Conflit larvé : les alliés attendent 6 mois dans le désert pendant ce temps les Irakiens s’équipent
chimiquement.

Refus de l’ultimatum posé par l’ONU : 17 janvier 1991 est lancé l’opération « Tempête du désert »,
dirigée par le commandant général américain H. Schwarzkopf. Début des bombardements.

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III. Le rôle des Etats-Unis et de Georges Bush
A/ Une image présidentielle déclinante

George Bush souffre d’une image déclinante au démarrage de son mandat. Il joue un rôle actif au
niveau de la diplomatie : avec l'aval du Congrès et de l’ONU, G.Bush envoie des troupes dans le Golfe
persique et convainc les dirigeants saoudiens d'accepter sur leur sol des forces défensives nord-
américaines.

D'une formation défensive avec l’« opération bouclier du désert », la coalition passe à l'offensive
« opération tempête du désert » après quelques mois d'embargo économique total sur l'Irak destiné à
faire plier le dictateur irakien.

B/ Les Etats-Unis : l’unique superpuissance mondiale

Les États-Unis affirment par leur démonstration de force ce qui sera leur crédo au moins jusqu'à
l'élection de Barack Obama, en 2008 : « être les gendarmes du monde » et intervenir pour régler la vie
des États et des peuples.

En conclusion :

La guerre d’Irak est-elle un succès pour les Américains ? Si le conflit armé est un succès, et la victoire
obtenue assez facilement, la réponse ne peut être que non, la coalition s’est enlisée dans le conflit, le
conflit a favorisé l’apparition de groupes terroristes (Al Qaïda, notamment et entraîné 10 ans plus tard
les attentats du 11 septembre).

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