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La mondialisation de l’économie

Le commerce international, la
division internationale du travail et
les stratégies internationales des
entreprises.
Qu’est ce que la mondialisation?
• La mondialisation est un phénomène déjà ancien,
mais qui tend à s'intensifier depuis 20 ans.

• Définie comme l'émergence et le renforcement


d'acteurs de marché et de régulation à l'échelle
mondiale, elle s'appuie sur la liberté de
circulation des biens, des services, des capitaux et
dans une moindre mesure, des hommes.
• Cette mondialisation met en avant le rôle majeur
des firmes multinationales, accentue la
concurrence entre les territoires, redistribue les
zones géographiques de production et favorise
une certaine homogénéisation culturelle.

• Elle s'appuie sur la circulation accélérée de


l'information par Internet et sur la mise en place
d'institutions internationales.
Un
aperçu des échanges
internationaux.
L’évolution du commerce mondial:

• 1) l’évolution historique: depuis 1800, le


commerce mondial (importations et
exportations) a été multiplié par 300. Seule les
années 1930-1945 se sont traduites par un
recul des échanges.
• 2) évolution récente:

• De 1948 à 2000, le commerce mondial a été


multiplié par plus de 1500. les deux chocs pétroliers
ont particulièrement marqué le commerce mondial,
d’où un recul en 1975 et en 1981-1982.

• Depuis les années 1960, la plupart des pays se sont


ouverts sur l’extérieur. Cette ouverture est mesurée
par l’indicateur appelé taux d’ouverture (ou taux
d’exportation)
• Les pays européens étaient relativement plus
ouverts car ils consacraient 25% de leur
production aux exportations. Par contre les
USA et le japon étaient fermés avec un taux
d’ouverture de 10%.
Les produits échangés

• Les produits primaires:

• Les produits primaires concernent les produits bruts,


c’est-à-dire les matières premières, les céréales, les
minéraux, etc. Ils représentaient les 2/3 du CI.
• Leurs parts ont baissé de moitié entre 1963 et 1997
en passant de 45% à 24%: c’est la remise en cause de
la DIT traditionnelle.
Les produits manufacturés:

• Sur la même période(1963-1997), les produits


manufacturés ou industriels augmentent
progressivement pour représenter 73% du total
mondial en 1997. Cette dernière situation
correspond au Nouvel ordre économique
International (NOEI).
• C’est-à-dire la redistribution de la carte économique
mondialisée avec la spécialisation de certains pays du
tiers–monde dans les produits manufacturés.

• Ce qui explique pourquoi le tiers-monde est entrain


de basculer de la DIT traditionnelle (spécialisation
dans les produits primaires) vers la DIT moderne
(spécialisation dans les produits manufacturés).
• De nos jours, leurs parts également connaissent une
baisse significative.
Les services
• Ils occupent de plus en plus une place
importante dans les échanges. Leurs parts
augmentent sans cesse .
• De nos jours, ils représentent plus de 35 % des
échanges mondiaux.
• Il s’agit entre autres du transport, tourisme,
assurance, système financier,
télécommunication….
La géopolitique de l’échange
international
La place des pays développés dans
le commerce mondial.
• Depuis toujours le commerce mondial est
concentré entre les mains d’une petite minorité à
savoir, d’une part, les USA, l’Allemagne et le
Japon qui assurent à eux seuls le tiers (soit 30%)
des exportations,

• et d’autre part la France, l’Angleterre, l’Italie et


le Canada qui réalisent 58,75% du commerce
mondial. Mais de nos jours, la part de ces pays
développés a tendance à décliner.
La place des pays en
développement dans l’échange
international

• Occupant initialement une place négligeable


dans le commerce mondial (moins de 12%),
les PED vont profiter du refroidissement des
échanges des PD pour enregistrer une percée
remarquable.
• En effet, avec l’avènement du NOEI à partir des
années 1970, les exportations asiatiques sont
passées de 13,6% en 1945 à 25% en 2001 avec
l’entrée des NPI d’Asie du Sud est (les 4 dragons:
Hong Kong, Corée du sud, Taiwan et Singapour) et
d’Amérique latine (Brésil, Mexique).

• A partir des années 1980, certains PED vont


emboiter le pas aux 4 Dragons tels que la Thaïlande,
Malaisie, Indonésie.
• Et à partir des années 1990-2000, d’autres PED
vont surgir ou réconforter leur position: on les
appelle pays émergents sous le vocable BRICS
(Brésil,Russie,Inde,Chine, Sud Afrique).
Cependant, les seuls pays d’Asie restant encore
en retard par rapport aux autres sont la
Birmanie,Bengladesh,la Mongolie.
Les théories de l’échange
international
Les Théories de l’échange
international cherchent:
• A démontrer que l’échange international est
favorable à l’économie de tous les pays qui
participent;
• A expliquer comment est déterminée la
division internationale du travail(DIT) c’est-à-
dire la répartition, donc la spécialisation, en
fonction des différents pays.
Les fondements (ou utilité) de la
division internationale du travail

• L’utilité du libre échange selon les


économistes libéraux
• L’entrée d’un pays dans la division internationale du
travail (DIT) est un véritable stimulant pour sa
croissance et son développement économique. En
effet, l’échange international permet au pays de
bénéficier de :

• L’approvisionnement en produits rares,


• Le transfert de technologie
• L’entrée de devises
• La compétitivité des entreprises nationales avec la
concurrence étrangère.

• Cependant pour participer à l’échange international,


il y a lieu de se spécialiser.
Deux théories s’affrontent:

• Les théories traditionnelles du commerce


international (C.I) ;

• Et les nouvelles théories du commerce


international(C.I).
La théorie des avantages absolus de A
Smith (1723-1790).

• Chaque pays doit se spécialiser dans les productions


où il est le meilleur (c’est-à-dire les produits qu’il sait
faire facilement en supportant moins de coûts: on
parle alors d’avantage absolus).

• Ainsi en ne retenant que quelques productions dans


lesquelles il est meilleur, il pourra vendre son surplus
pour acheter les produits dont il a abandonné la
fabrication.
• Par ailleurs, si un pays sait tout faire très bien
à lui seul, ou s’il est nul partout, doit-il
participer à l’échange international?

• C’est à cette question que David Ricardo


répond à travers sa théorie des avantages
comparatifs.
La théorie des avantages comparatifs
de Ricardo

Soit la capacité de production de 2 pays: Angleterre et Portugal


• On voit que le pays B (le Portugal) a un avantage
absolu dans les deux (2) productions.
• Malgré cela, selon Ricardo, le pays A (l’Angleterre) ne
doit pas rester à l’écart; car il y a une production où il
est relativement moins mauvais (la production de
drap en l’occurrence).

• Par conséquent, le pays B (à savoir le Portugal) doit


se spécialiser dans la production de vin (où il a des
avantages comparatifs) et laisser la production de
drap au pays A par solidarité. Ce faisant il supprime
un bien (ou une activité) et augmente la production
du bien retenu
La théorie des dotations factorielles
• Ou la vision néoclassique (Théorème Hecksher-Ohlin-
Samuelson HOS)

• Cette théorie développée par trois (3)


économistes:
• Deux suédois :Eli Hecksher (1 919), Bertil
Olhin (1 930) et un britanique Samuelson
appelée sous le vocable du théorème HOS
(Hecksher-Ohlin-Samuelson). Ils expliquent
l’échange international par:
L’ Abondance ou la rareté des facteurs
de production :
• Une main d’œuvre moins cher;

• de capital technique plus performant;

• de meilleures terres.
Le Théorème HOS:
• stipule que chaque pays doit se spécialiser
dans la fabrication des produits qui
incorporent les facteurs de production les plus
abondants et importer les produits
nécessitant les facteurs de production les plus
rares.
• Par exemple, la chine utilise sa main d’œuvre
et les USA leur capacité d’innovation
technologique.
HOS Face aux avantages comparatifs.
• Ils pensent que les avantages comparatifs ne
proviennent pas uniquement de la
productivité du travail, mais l’ensemble des
facteurs de production dont dispose un pays.
• Exemple du Canada et des USA;
L’analyse néofactorielle : le paradoxe
de Wassili Léontief.

• Léontief (1906 – 1999) a cherché une vérification


empirique du modèle HOS à partir de l’analyse des
échanges commerciaux des Etats-Unis il remarque
ainsi que les Etats-Unis exportent surtout des
produits à forte teneur en travail et non en capital.
Ce paradoxe semble contredire le théorème de HOS,
en réalité il ne fait que le prolonger.
• En effet, il faut aussi tenir compte de l’hétérogénéité
des facteurs de production. Ainsi, Leontief explique
son paradoxe en affirmant que le travailleur
américain, plus qualifié et plus productif, vaut trois
travailleurs étrangers.

• Le facteur travail doit être décomposé en plusieurs


niveaux de qualification ; le capital ne doit pas être
considéré comme un stock homogène car il faut tenir
compte du degré de technologie.
Les nouvelles théories du
commerce international.
Le courant technologique : Le cycle de
vie du produit de Raymond Vernon

• Il confronte en effet le « cycle de vie » d’un produit


au rythme et à la nature des échanges d’une nation
avec l’extérieur. Son analyse comprend alors quatre
phases :

• - Lors de l’apparition d’un nouveau produit (phase de


lancement), le marché national suffit aux débouchés
de l’entreprise qui s’adresse à l’élite, les exportations
sont donc inexistantes.
• - La phase de croissance du produit correspond à
une période d’élargissement des débouchés au
niveau national et à l’amorce d’exportations vers
l’extérieur pour toucher la demande constituée
par l’élite étrangère.
• - La phase de maturité entraîne l’apparition de la
concurrence au niveau international, l’entreprise
va donc installer progressivement des filiales à
l’étranger pour mieux se positionner par rapport
au marché de son produit, de fait les exportations
du produit diminuent.
• - La phase de déclin entraîne une montée
progressive des importations par le pays, de
produits nouveaux.
L’analyse de Helpman et Krugman
• En 1985, Elhanan Helpman et Paul Krugman
considèrent que trois caractéristiques du commerce
international contemporain ne sont pas expliquées
par la théorie traditionnelle :

• - Les échanges internationaux se développent le plus


rapidement entre les pays développés, qui
présentent des dotations factorielles très voisines,
contrairement aux attentes de la théorie HOS.
• - Le commerce intrabranche – échange de produits
similaires issus des mêmes branches – constitue une
part significative et en croissance des échanges
internationaux qui ne peut être expliquée ni par la
théorie ricardienne ni par la théorie HOS.

• - Au sein de la théorie traditionnelle, les firmes


multinationales ne peuvent exister, or elles sont à
l’origine d’une part importante des échanges entre
nations.
L’importance de la demande :
l’analyse de Staffan Burenstan Linder.
• Linder, économiste suédois, énonce sa théorie de la
« demande représentative », qui s’applique aux échanges
de biens manufacturés. Le niveau et la solvabilité de la
demande intérieure (demande représentative) détermine
la capacité du pays à exporter.

• Un grand marché intérieur est un facteur important pour


une participation réussie aux échanges internationaux.
« Le marché international n’est rien d’autre qu’une
extension au-delà des frontières nationales de la propre
activité économique d’un pays ».
• Ainsi, du point de Linder, un marché intérieur
important fait profiter le pays d’expériences, de savoir-
faire, d’économies d’échelle… la demande
représentative définit alors en partie la gamme de
produits exportables.

• Cette théorie est une critique du théorème HOS, qui


insiste sur les différences des produits – et non sur les
biens différenciés – pour expliquer l’échange.

• Linder démontre que le volume des échanges entre


pays est d’autant plus élevé que la structure de leur
demande (même niveau de vie) est proche. On a donc
bien une explication du commerce intrabranche.
La remise en cause de l’échange
international

• Selon certains penseurs en particulier (les marxistes


et les tiers-mondistes), le commerce mondial ne
profite pas de façon égale à tous les pays
participants. D’où la remise en cause de l’échange
international pour les raisons suivantes:
1) l’échange inégal (selon les tiers-
mondistes)

• Cette théorie est développée par Samir Amin et


Arghiri Emmanuel. Pour eux, les pays « du centre »
(du Nord) exploitent ceux de la « périphérie » (du
Sud). En effet, les salaires étant plus faibles dans les
PED et les spécialisations peu avantageuses, les PD
peuvent obtenir plus qu’ils n’en offrent en
échangeant avec les PED.
2) L’impérialisme (selon Rosa
Luxemburg et Lénine)
• Selon ces auteurs, le Sud finance le Nord. En effet, les
pays pauvres fournissent des matières premières
premières à bas prix aux pays riches et achètent leurs
produits manufacturés à des prix astronomiques (trop
élevés).

• En plus, les capitalistes exploitent les PED où les


perspectives de profits sont plus élevées. Cette
exploitation prend d’abord la forme d’exploitation de
capitaux, c’est-à-dire des IDE (investissement direct à
l’étranger) avant d’être plus violente avec des créations
de colonies.
3) Les effets de domination (d’après
François Perroux)

• Selon lui, les échanges internationaux sont régis par


un rapport de force: il y a des pays qui ont des
monopoles sur certaines technologies, tandis que
d’autres n’y ont pas accès. Ainsi, les PED qui veulent
rentrer sur le marché mondial se voient contrés par
les PD qui ont une certaine avance technologique.
Faut il choisir le libre échange ou le
protectionnisme?

• Vu les conséquences à la fois bénéfiques et


désastreuses de l’échange international, il nous
arrive souvent de nous demander s’il faut préférer le
libre échange ou s’il faut y renoncer en adoptant le
protectionnisme.
1) Définition du libre échange

• Le libre échange est l’ensemble des mesures


permettant d’assurer la libre circulation des
marchandises à travers la suppression des
barrières douanières.
2) Le protectionnisme

• Le protectionnisme est l’ensemble des


mesures qui permettent de protéger les
entreprises et les produits nationaux contre la
concurrence étrangère. Il revêt 2 formes:
a) Le protectionnisme tarifaire ou
traditionnel

• Il s’agit de l’application des droits de douanes


pour empêcher (dissuader) l’entrée des
produits étrangers sur le marché national.
b) Le protectionnisme non tarifaire ou
moderne (ou barrières non tarifaires)

• Ces obstacles ou barrières douanières non


tarifaires qui empêchent l’entrée des produits
étrangers prennent plusieurs formes:
• - la réglementation sanitaire, de sécurité, de
pollution;
• - l’instauration des normes;
• - le quota des contingentements;
• - le contrôle tatillon, les délais, les formulaires;
• - les subventions des entreprises nationales
3) Les fondements (ou l’utilité) du
protectionnisme

• En empêchant l’entrée des produits étrangers, cela


permet de soutenir les activités en difficultés, garder
l’indépendance des entreprises nationales,
encourager l’émergence ou la restructuration de
nouvelles activités.
• Cependant, pour que le protectionnisme soit
légitime, l’économiste Allemand Friederich LIST
préconise ce qu’il appelle un protectionnisme
éducateur, c’est-à-dire le protectionnisme sous
certaines conditions: cette protection doit être
sélective et temporaire pour permettre aux
entreprises sélectionnées d’obtenir la main d’œuvre
nécessaire, maitriser les techniques et acquérir une
certaine taille avant de livrer ces entreprises aux
concurrents étrangers (théories du protectionnisme
éducateur)
• Par ailleurs le recours au protectionnisme comporte
des risques tels que les mesures de rétorsion,
l’insuffisance ou le surcoût de produits fabriqués
localement.
• Le protectionnisme engendre aussi la léthargie et la
perte de dynamisme des entreprises nationales.
• En plus, la coupure avec les technologies étrangères
de pointe peut rendre l’appareil productif national
obsolète.
Les facteurs de la mondialisation
• La mondialisation de l’économie peut
s’expliquer par les facteurs suivants:
• - la multiplication des Etats indépendants
• - le progrès des transports;
• - la multinationalisation des firmes
• - la signature d’accords internationaux
A) Le rôle des firmes multinationales

• Une FMN est une entreprise qui a implanté une ou


plusieurs filiales à l’étranger. La taille de la
multinationale dépend de la quantité des IDE.
• Les multinationales se présentent sous plusieurs
formes:
1) Les multinationales primaires

• Elles s’occupent de l’exploitation des


ressources naturelles
2) Les multinationales à stratégies
productives

• Ces Firmes Multinationales ayant pour but de


produire des biens et services dans le pays d’accueil
bénéficient des avantages de la DIT tels que les
salaires peu élevés, la forte productivité du pays.
3) Les multinationales à stratégies
commerciales

• Elles ont pour but de distribuer (vendre)


uniquement leurs biens et services dans le
pays d’accueil.
B) Les facteurs de la
multinationalisation
1) Le problème d’approvisionnement

• Face à ce problème, une entreprise se


multinationalise afin de maitriser l’exportation
des ressources naturelles et de contrôler leur
distribution.
2) Le contournement des
réglementations

• La production dans le pays d’accueil évite les


barrières douanières et les quotas. En plus, la
multinationalisation permet de profiter des
paradis fiscaux.
3) l’augmentation des parts de
marché

• La dimension internationale permet d’élargir


la clientèle et accéder ainsi à des économies
d’échelle.
4) La réduction des risques

• Avec la diversification géographique, les


risques diminuent (on ne met pas tous les
œufs dans le même panier)
5) La baisse des coûts de production

• Cela consiste à diminuer les coûts de transport


en se rapprochant des consommateurs ou des
travailleurs à salaires peu élevés.
C) Les conséquences de la
multinationalisation
1) Les conséquences sur le pays d’accueil
Avantages Inconvénients
 Création d’emplois  Pillage des ressources naturelles
 Relance de la croissance économique  Concurrence possible des productions
 Apports de capitaux locales
 Apports de technologies et des  Rapatriement des bénéfices
techniciens  Emplois peu qualifiés
 Distribution de salaires  Pollution
 Rentrées fiscales  Acculturation (nouvelles normes de
consommation)
 Poids sur les finances publiques
(engagement de part de l’Etat d’implanter des
infrastructures)
 Mise en œuvre de techniques
capitalistiques entrainant une dépendance
et des importations massives
 Abus de pouvoir (les firmes multinationales
peuvent imposer leur politique à l’Etat)
2) Les conséquences sur le commerce
international
• Une grande partie du commerce mondial échappe
aux lois du marché. Le commerce intra-firmes ou
marché captif (représentant le 1/3 du commerce
mondial) fonctionne selon une logique propre aux
FMN: fixation des prix de transport, majoration ou
minoration des factures pour échapper à des taux
excessifs d’impôts et de droits de douane, transfert
de fonds plus discrets et rapatriement des dividendes.
• Les chiffres du commerce mondial dépendent de la
stratégie des FMN.

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