Mali Mining Magazine Avril 2021 1

2 Mali Mining Magazine Avril 2021

 SOMMAIRE

06 ECONOMIE
10 ECONOMIE
Interview du CEO de Barrick AFEMINE: Quand les aides sont
Gold Corporation plus dures à trouver que les
pierres

12
RÉGLEMENTATION
14 OPPORTUNITÉS
MINIÈRE DE BUSINESS
Le nouveau code minier Société malienne de patrimoine
2019 résumé en 19 points minier : Encourager les activités
d'innovation connexes à l'exploitation

16
ACTUALITÉ
2ÈME ÉDITION DU MALI
MINING EVENT : Le contenu
local, moteur de développement
économique

Mali Mining Magazine Avril 2021 3

 L'EDITO
Le contenu local !

Pour la fervente défenseuse que je suis du Made in Mali en général, cette

thématique a de quoi me ravir et vous aussi, d’ailleurs, il en sera largement
question dans ce magazine, dans ce numéro et les prochains.

Avec comme thématique « Contenu Local, moteur de croissance pour le

développement économique » le panel de la 2ème édition du Mali Mining Event,
que vous trouverez résumé dans cette édition, a été l’occasion de mettre en
exergue ce que les acteurs attendent du gouvernement, malgré les acquis , et ce
en présence du Ministre de tutelle afin que chaque partie soit entendue.

Des opportunités d’affaires concrètes qui, elles aussi, vont contribuer à l’économie
malienne, si l’on réduit la proportion de ce que l’on importe et que l’on produit
localement à plusieurs niveaux, sont partagées dans ce magazine ; magazine qui
a eu droit à une intéressante conversation dont vous verrez le détail dans les
pages suivantes, avec le seul et unique monsieur Mark Bristow.

Enfin, quelque chose m’interpelle, moi, femme qui observe le secteur minier. Il
s’agit de la difficulté d’obtenir des financements pour des acteurs qui font la
promotion du Made in Mali, à travers la mise en valeur de minerais extraits chez
nous !

Le secteur aurifère représente 400 milliards de francs CFA et 10% du PIB.

Félicitations à tous ceux qui y contribuent. Et si nous faisions en plus, des bijoux
magnifiquement taillés, ornés de pierres issues de notre sol qui se vendraient
comme des petits pains au lieu de les acheter à l’étranger ?

Déjà que les femmes souffrent des restrictions en termes de recrutement, aidons
celles qui les extraient, puisque c’est en fait d’elles dont je vous parle. Soutenons-
les dans leurs efforts pour contribuer au développement économique du pays, à
la promotion de nos ressources naturelles et à l’amélioration de leurs conditions
de vie.

Je vous interpelle aussi, Mesdames et Messieurs en vos rangs et fonctions,

contribuons au développement par les faits. Quelle sera votre contribution ?

Nabou Touré
Rédactrice en chef

4 Mali Mining Magazine Avril 2021

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 ECONOMIE
INTERVIEW DU CEO DE BARRICK
GOLD CORPORATION
Le saviez-vous ?
95% DU PERSONNEL
DE LOULO EST MALIEN
Mark Bristow « le Papa » du monde minier
au Mali n’est plus à présenter. Fondateur
de Randgold et CEO du géant canadien
Barrick Gold, ses accomplissements,
sa vision managériale, en somme son
apport à l’industrie extractive forcent
l’admiration dans le secteur.
Nous l’avons rencontré le 06 Février
dernier au complexe de Loulo-Gounkoto
dans le cadre du Conseil d’Administration
de la société aurifère.
Quel bilan faites-vous de votre contribution
en tant qu’entreprise minière au
développement économique du Mali ?
Loulo-Gounkoto est une des seules grosses
entreprises en termes de revenus et de
personnes (employées) qui contribuent à
6 Mali Mining Magazine Avril 2021
5% à 7% du PIB dépendamment du prix de
l’or. Comme vous le savez c’est un très gros
chiffre qui représente environ 1 personne
sur 12 au Mali impactée par la mine de
Loulo-Gounkoto.
Nous employons des personnes très
qualifiées, des docteurs, des ingénieurs. Le
secteur minier c’est surtout une question
de logistique et si l’on se concentre sur les
prestataires de services, les différentes
entreprises et les Maliens à travers la chaîne
d’approvisionnement, tout le monde y trouve
son compte.
« MORILA EST LA MINE
QUI A FAIT L’ENTREPRISE »
Vous avez décidé de céder la mine de
Morila à l’Australien Firefinch Ltd. C’était
votre première mine au Mali, qu’est-ce qui
vous a poussé à prendre cette décision ?
Vous savez, les mines sont comme les
personnes, elles naissent (la découverte),
puis elles grandissent (vous les développez),
elles vieillissent et elles meurent. Mais nous
à Barrick, anciennement Randgold, avons
des critères très spécifiques concernant
nos investissements, nous utilisons un
prix objectif sur le long terme de 1 200
dollars et nous cherchons un retour sur
investissement de 15%.
Morila était plus que la 1ère mine, c’était
celle qui a « fait » l’entreprise et elle a très
bien marché pour Randgold et l’Etat malien,
puis nous avons commencé à réduire
 ECONOMIE
l’activité pour la fermer. Cela ne veut pas
dire qu’elle ne peut pas continuer à opérer
sur d’autres bases.
Avec un prix de l’or élevé, les acquéreurs
ont décidé qu’avec leurs projets satellites
autour de cette infrastructure ils pouvaient
la racheter et l’utiliser dans ce sens. Il s’agit
de faire du neuf avec de l’ancien qui sera
profitable à 1 500 dollars mais au niveau de
Randgold et maintenant Barrick ce n’est pas
une base sur laquelle nous procédons.
Et c’est important car ils ont une équipe
managériale que nous avons formée, ils
disposent d’un gisement de lithium qui est
un matériau stratégique pour les batteries
de téléphone. Acheter cette infrastructure,
même si la mine ne marchait plus avait du
sens pour eux, ils s’y sont installés, il y a des
générateurs, l’eau et le courant, cela a donné
une nouvelle durée de vie à Morila, une vie
différente certes mais une nouvelle durée de
vie tout de même. Et donc pour nous c’était
une autre contribution.
Avec la vente de Morila, le complexe Loulo-
Gounkoto est votre seule mine restante
au Mali, que projetez-vous de faire avec
celle-ci ?
Loulo fonctionne depuis 15 ans, nous l’avons
acheté aux Australiens, il y avait un demi-
million d’onces lorsque nous avons acheté
la première phase de Loulo en 2005, nous
n’étions qu’à 1, 5 million d’onces de réserve.
Nous avons produit 6 millions d’onces, nous
avons encore 8 millions d’onces de réserve
et il nous reste au moins 10 ans d’activité.
Cette année nous remplacerons l’or que nous
avons extrait en 2020, ce qui nous permet de
prolonger de 10 ans à chaque fois.
Le complexe de Loulo-Gounkoto est une
très grosse mine, parmi les TR1, c’est l’une
des 10 plus grosses au monde elle a un
énorme potentiel pour étendre sa durée de
vie, ce que Morila n’avait pas.
Nous construisons une 3ème mine
souterraine à Gounkoto en plus de Gara
et Yalea. Et nous avons des opportunités
géologiques très intéressantes tout près de
l’ancienne fosse de Yalea. Nous retraçons
cette minéralisation vers le sud.
Nous continuons de découvrir des choses
car une grande partie de la région de Loulo
est couverte par des matériaux de la rivière
Falémé, donc c’est plus difficile de savoir ce
qu’il y a en dessous. Nous avons découvert
Gounkoto seulement 15 ans après le début
du projet ici puis il nous a fallu 10 ans pour
construire le site. Pour trouver plus, il nous
a fallu percer profondément au niveau de
Yaléa.
Faut-il comprendre qu’il n’y a rien de
vraiment sûr ?
Ce qui est sûr c'est que nous avons plus de
10 ans devant nous. Est-ce 20 ans ? Est-ce
30 ?
Vous savez, il y a très peu de mines d'or en
dehors de l'Afrique du Sud dans lesquelles
vous pouvez trouver plusieurs générations
qui travaillent sur la même mine et ici nous
avons la 2e et il y en aura une troisième
et une quatrième. C'est une de nos mines
vedettes et nous explorons toujours.
Je discutais avec le Ministre malien des
Mines de l'Energie et de l'Eau et je lui disais
que mon plus grand rêve est de construire
une autre mine au Mali et j'essayerai.
Différentes études montrent que le Nord du
Mali est très riche en ressources naturelles
telles que l’or ou le pétrole, comme l’a
confirmé le Ministre de tutelle dans le
précédent numéro, quelle est votre opinion ?
Le Mali a parlé de lithium au centre du Mali
et du bassin de Taoudéni où il y aurait une
prospective pour du pétrole. Il doit toujours
être prouvé à quel point il y a du pétrole. Il y
en a sûrement, mais est-ce viable ?
Mali Mining Magazine Avril 2021 7
 ECONOMIE
Nous avons du calcaire ; ce qui veut dire
que le Mali pourrait être autosuffisant en
production de ciment. Il y a également de
très bonnes mines de zinc au Burkina Faso,
la géologie est la même mais personne n’a
encore exploré pour d’autres minerais.
Je demandais aujourd’hui au Ministre
comment nous pourrions travailler ensemble
pour créer plus de données et attirer plus
d’investisseurs. Le code minier, au lieu
d’attirer des investisseurs, a constamment
verrouillé les choses pour prendre plus des
mines. Nous n’avons plus vu de grandes
découvertes depuis Fekola par B2Gold. Et il
faut au Mali plus d’exploration sinon nous
ne pourrons plus remplacer l’or.
Vous savez, le Mali a cette place très spéciale
dans l’industrie extractive mondiale. C’est
un pays à haut risque où les gens se sentent
en sécurité malgré la crise au nord. Le
peuple malien est spécial, il travaille fort et
apprend vite et c’est un environnement qui
attire. Dans l’investissement moderne il faut
se sentir à l’aise et c’est pour cela que les
gens investissent et c’est pour cela que le
Mali est maintenant le 3e producteur d’or en
Afrique.
BARRICK GOLD OU LA
PROMOTION DU CONTENU LOCAL
Le secteur doit faire face à de nombreux
challenges justement à cause de la crise
politique et sécuritaire. Quel est l’impact
de la crise sécuritaire ou politique sur le
secteur minier ?
A notre niveau aucun, car nous employons
des Maliens. Le soir, ils rentrent chez eux
et ils ne partent pas car ils sont chez eux.
Tandis que si vous avez trop d’étrangers et
qu’il y a une crise, ils partent et là vous avez
un problème.
Lors du 1er coup d’Etat (ndlr : 2012) nous
étions la seule mine qui a continué à
travailler car les autres ont dû rapatrier tous
8 Mali Mining Magazine Avril 2021
les expatriés et n’avaient plus personne
pour diriger leurs mines. Donc je pense que
ce que Barrick, et précédemment Randgold,
a appris à l’industrie extractive est que si
vous voulez venir faire de l’exploitation au
Mali ou ailleurs comme en Amérique du
sud, vous devez investir dans le personnel
local. Vous ne pouvez pas venir ici avec
tout plein d’expatriés. Nous en employons
pour des raisons spécifiques, tout comme la
meilleure équipe de football emploie un ou
2 footballeurs professionnels pour atteindre
le top de la ligue. Ils le font parce que ce
sont des personnes avec des compétences
particulières. Si nous voulions atteindre le
haut niveau au Mali, nous devions avoir des
compétences de l’étranger car il n’y avait pas
de compétences liées aux mines, mais nous
l’avons fait. Aujourd’hui c’est intéressant
car le Responsable Affaires de Barrick pour
l’Afrique de l’Est est un Malien qui vient de
Loulo. Chiaka Berthé est le responsable
des opérations Afrique de l’Ouest et il est
un Malien, le directeur général Afrique de
l'Ouest est malien. Le Directeur pays, pour la
Tanzanie, est malien.
Nous avons des Maliens dans d’autres
parties du monde comme l’Amérique et
l’Amérique du Sud. Nous les avons formés
et maintenant ils ont cet ADN, donc nous
les envoyons autour du monde pour qu’ils
puissent enseigner notre culture.
Cela est propre à Barrick, mais pour
les autres entreprises minières quels
challenges voyez-vous ?
On me parle souvent du risque. Randgold
pendant 15 ans a été l’entreprise aurifère la
plus profitable au monde. On m’a demandé
« Comment pouvez-vous avoir une telle
valeur sur le marché tout en étant en Afrique
Subsaharienne où les gens ne veulent même
pas aller en vacances ? » La différence est
au niveau de la qualité des actifs et de la
façon dont vous dirigez. Notre approche est
simple, nous combinons les meilleurs actifs
 ECONOMIE
miniers avec le meilleur personnel. Ce qui
permet d’obtenir des rendements supérieurs
à ceux des autres sur le marché et cela est
apprécié.
Aucun propriétaire ne demande à un
locataire de partir s’il paye bien son loyer.
Si vous êtes une mine qui a de nombreux
actifs de qualité et que vous payez vos
taxes, vous payez donc « le loyer » et vous
faites une contribution, vous devenez un
bon citoyen. C’est notre travail et L’Afrique
a besoin d’attirer les investissements. Sa
pire faiblesse, c’est son obsession pour la
nationalisation et c’est comme une maladie.
Vous voyez en Asie et d’autres pays du
monde, il s’agit d’attirer les investissements
et particulièrement dans le secteur minier
car on ne peut pas prendre sa mine et partir
avec. Quand vous avez investi et construit
une mine, cela reste dans le pays et vous
devez la faire fonctionner.
L’Afrique a tant de potentiel. A la fin de cette
décennie, il y aura plus de gens de moins
de 30 ans que sur n’importe quel autre
continent. C’est la future Asie du monde.
Dans la partie centrale de l’Afrique il y a
assez de rivières pour générer suffisamment
d’énergie renouvelable pour tout le continent,
elle est dotée de toutes les ressources
naturelles nécessaires pour construire
une centrale électrique globale qui serait
une contribution majeure à l’économie
mondiale, et c’est sans fil. Les politiciens
doivent réaliser que ce qu’ils doivent faire
c’est construire des routes cela va créer des
opportunités et les entrepreneurs vont faire
le reste.
Le Mali Mining Event, que pensez-vous de
l’initiative ?
Si vous pouvez encourager une conversation
nationale, c’est quelque chose qui manque
et qui est tellement importante car le
véritable savoir est ce dont l’industrie
minière a besoin à l’international car tout
ce qui nous entoure, téléphones, bijoux,
constructions, est issu du secteur minier.
Mais tout le monde critique le secteur minier
car il n’y a pas de vraie compréhension du
secteur. C’est pourquoi une conversation
qui sera une plateforme pour promouvoir
l’industrie extractive permet à la population
de challenger l’industrie extractive et
son environnement politique. Et cela est
toujours une chose saine. La plus grande
faiblesse du monde minier est qu’il vit dans
le déni et la peur de la critique et des défis
venant des personnes réticentes. Or, le Mali
en a besoin. Quand on interroge quelqu’un
dans la rue à propos de notre secteur,
les gens ne comprennent pas et pensent
que c’est une industrie exploitante alors
qu’elle a été d’une énorme contribution au
Mali. Quand je venais ici en 1992 après la
libération de Mandela, il n’y avait jamais
d’embouteillages car il n’y avait pas autant
de voitures qu’aujourd’hui. Il n’y avait peut-
être qu’une dizaine de 4X4 Land Cruiser aux
abords de l’hôtel de l’Amitié. Et ce n’est qu’un
exemple ; tout cela a été majoritairement
impacté par l’industrie minière.
Votre initiative a un fort potentiel et doit se
jouer sur le long terme et il y a un grand
nombre de personnes qui veulent aider
le Mali. Il y avait un excellent ministre
dans le temps Cheickna Diarra, géologue
très qualifié, au tout départ lorsque j’ai
commencé et que le Mali n’avait aucune
idée de son potentiel. Il savait accueillir les
investisseurs et je dois dire que le nouveau
Ministre a ramené cela.
Si vous élargissez la conversation, c’est une
opportunité très sérieuse. Et bien sûr nous
soutiendrons tout ce qui est utile à l’industrie
minière et je serai présent personnellement
lorsque mon programme me le permettra.
Propos recueillis par Nabou Touré
Mali Mining Magazine Avril 2021 9
 ECONOMIE
AFEMINE:
QUAND LES AIDES SONT PLUS
DURES À TROUVER QUE LES PIERRES
L’industrie minière ce n’est pas que des
hommes mais également beaucoup de
femmes qui vivent de ce secteur.
FOCUS SUR L’AFEMINE, ASSOCIATION DES FEMMES MINIÈRES DU MALI.
C
réée le 04 Janvier 2002 l’AFEMINE
est composée de 5 755 femmes
qui œuvrent dans les domaines
de l’exploitation et de l’extraction
minière, de pierres fines, de gravier, de
carrière de sable et de l’orpaillage de Kayes
à Kidal.
Avec pour objectif de participer au
développement du secteur minier, défendre
les intérêts socio-économiques et moraux
de ses membres, concevoir des stratégies
de mise en œuvre d’activités contribuant à
la lutte contre la pauvreté et la protection
de l’environnement ou encore contribuer
à l’organisation et au développement des
capacités locales par la convergence des
connaissances géologiques et des savoir-
faire, l’AFEMINE a fait beaucoup en 19 ans
d’existence.
10 Mali Mining Magazine Avril 2021
Parmi ses acquis, figurent le renforcement
des capacités des membres de l’Association
AFEMINE sur la création d’entreprises, des
formations sur l’entrepreneuriat féminin
dans le secteur minier, la réhabilitation de
1500 hectares sur les sites d’orpaillage
dans les trois régions aurifères du Mali
(Kayes, Koulikoro, Sikasso). L’AFEMINE
compte également à son actif la réalisation
de 150 Bosquets villageois à Bamako et à
l’intérieur du pays ; et surtout, la réalisation
d’une unité de taillerie de pierres précieuses
et semi-précieuses à Diakon dans le cercle
de Bafoulabé, inaugurée en 2015. 2 500 sont
concentrées sur ce projet financé par la
Banque Mondiale.
En plus de l’extraction et de la
commercialisation, et des autres domaines
dans lesquels l’association travaille, elle
 ECONOMIE
forme les femmes à la taille des pierres
semi-précieuses à Diagon. L’AFEMINE Mali
exploite de la prehnite, de l’opale, du grenat,
de l’onyx, de l’agate, parfois de l’améthyste
ou encore du rubis.
En son temps, l’ex-présidente, feue Madame
Camara Anne Marie, dans le cadre de sa
société minière Somika, en association avec
d’autres acteurs, a aidé les femmes à investir
dans cette mine, elles disposent ainsi d’un
titre minier sur une superficie de 104 km2 à
Fatoumatene dans le cercle de Bafoulabé.
Mais une des questions qui vient rapidement
à l’esprit lorsqu’il s’agit de femmes sur
le terrain est : dans quelles conditions
évoluent-elles ?
Selon l’Afemine, les conditions de vie
des femmes dans les mines sont très
déplorables. L’association dénombre de
multiples violations des droits des femmes
parmi lesquelles, l’exposition aux maladies
et infections, l’exploitation par les hommes,
des violences sexuelles et autres violences
basées sur le genre et des grossesses
précoces.
A ces défis auxquels les femmes
font face s’ajoute la persistante
difficulté à obtenir des aides au Mali.
Malgré le soutien de ses différents
partenaires et l’acquisition d’équipement
complet pour une unité de taillerie, financé
par ONUFEMMES MALI à hauteur de 120
millions de francs CFA en novembre dernier,
pour Zeinab Camara, lapidaire joaillier
experte en pierre précieuses et secrétaire
chargée aux mines au sein de l’AFEMINE,
les besoins sont nombreux. « Nous
manquons de gros équipement d’extraction
et d’équipement de protection. Par exemple,
sur les sites d’orpaillage les femmes n’ont
pas le matériel adéquat. Elles demandent
à travailler mais n’ont pas accès à cela et
pourtant si elles cessent, elles se retrouvent
sans activité. Et nous n’avons toujours pas
à Bamako de local pour pouvoir nous lancer,
mais financièrement il nous faut de quoi
construire notre unité. » poursuit-elle.
Après 19 ans d’existence, l’AFEMINE dit ne
pas avoir reçu d’aide significative de l’État.
« Rien qu’au niveau du reboisement, nous
agissons en luttant contre la désertification,
ce qui est dans l’ère du temps. L’AFEMINE
souhaiterait être vue par l’État, nous
sommes des femmes, nous nous sommes
battues, maintenant nous avons besoin d’un
coup de pouce pour construire notre local
pour la taille des pierres. Nous avons tenu
bon pendant longtemps et avons eu des
aides d’ailleurs mais pas d’ici. Quand nous
frappons aux portes on ne nous dit pas non
mais il n’y a pas d’aboutissement. »
Zeinab Camara s’adresse aux investisseurs
en ces termes : « Nous mettons en valeur
les pierres du Mali, nous avons besoin de
nous faire encore plus connaître et faire
connaître les vertus des pierres que nous
avons. AFEMINE ne veut pas entrer dans
le système qui consiste à faire partir notre
produit brut à l’étranger qui nous revient en
produit fini. Nous sommes nous-mêmes
dans la transformation et la mise en valeur
de nos trésors. Nous devrions être aidées
dans notre démarche de faire connaitre les
richesses de notre pays ».
L’Association des Femmes Minières du
Mali fait quelques recommandations
supplémentaires, notamment : La promotion
de l’égalité des genres, l’adoption de
mesures fortes pour protéger les femmes du
harcèlement et des violences basées sur le
genre, et enfin la réforme des politiques de
recrutement de façon à lever les barrières
qui pénalisent les femmes.
Mali Mining Magazine Avril 2021 11
 RÉGLEMENTATION MINIÈRE

LE NOUVEAU CODE MINIER

2019 RÉSUMÉ EN 19 POINTS
D'INNOVATION

RÉSUMÉ
L’Ordonnance N°2019-022/P-RM du 27 Septembre
2019 portant au Code Minier en République du Mali
a apporté les innovations suivantes :

• La réduction de la durée de la • Le réaménagement des groupes

période de stabilité qui passe de de substances minérales afin de
trente ans à dix ans promouvoir la diversification

• la redéfinition du nombre de titres • La clarification du domaine de

miniers par la suppression de l’exploitation artisanale, mécanisée
l’autorisation de prospection et à petite échelle

• La clarification des concepts de : • L’interdiction du dragage et de

sous-traitants, prestataires, société toute autre forme d’exploitation
affiliée et fournisseurs dans les lits des cours d’eau

• L’extension des obligations de • L’introduction dans le code des

protection de l’environnement à la principes de transparence tels que
phase de recherche

12 Mali Mining Magazine Avril 2021

 RÉGLEMENTATION MINIÈRE
l’initiative pour la transparence des
industries extractives (ITIE) et le
Processus de Kimberley (PK)
• L’introduction d’une disposition
relative à la mise en place d’un
compte séquestre pour garantir
l’après-mine
• La redéfinition des modalités de
taxation des plus-values de cession
ou de transmission réalisées
directement ou indirectement et de
la surproduction
• La suppression de l’exonération
sur la tva pendant la phase de
production
• La suppression des avantages
douaniers et fiscaux liés aux
investissements portant sur les
infrastructures et installations
d’hébergement, de restauration,
d’éducation, de santé et de loisirs
• L’introduction de la possibilité
d’attribution des titres miniers par
appel d’offres
• La clarification des dispositions
concernant les obligations
sociétales des entreprises minières
par la création d’un fonds minier
de développement local, alimenté à
hauteur de 20% des revenus tirées
des mines et à 0,5% du chiffre
d’affaires des sociétés minières
• L’introduction de nouvelles
dispositions régissant
l’approvisionnement local, l’emploi
et la sous-traitance
• Le paiement des droits de douane
au taux de 5% et de la taxe
intérieure sur les produits pétroliers
(TIPP) à partir du démarrage de
production et la suppression de
l’exonération sur les machines,
équipements, outillages, pièces de
rechange et matériaux à partir du
démarrage de la production
• La création d’un fonds de
réhabilitation, de sécurisation
des sites miniers artisanaux et de
lutte contre l’usage des produits
chimiques prohibés
• L’introduction de nouvelles
dispositions régissant les délais de
dépôts des rapports périodiques
(rapport annuel, au plus tard le
15 février ; rapport trimestriel, au
plus tard le 15 du mois suivant le
trimestre) ;
• L’introduction d’un nouveau
dispositif relatif à l’arbitrage des
différends (La Cour Africaine
de Justice (C.A.J) à la place du
C.I.R.D.I de Paris).
Souleymane Toumany SANGARE
Juriste à là Direction Nationale de la
Géologie et des Mines (DNGM)
Mali Mining Magazine Avril 2021 13
 OPPORTUNITÉS DE BUSINESS

SOCIÉTÉ MALIENNE DE
PATRIMOINE MINIER :
ENCOURAGER LES ACTIVITÉS
CONNEXES À L'EXPLOITATION
Si ailleurs, comme en Guinée ou encore
au Niger une société de patrimoine
minier est une réalité, au Mali cela fait
un bon moment qu’il en est question.
Ce qu’il y a de nouveau c’est que le code
minier dit qu’elle peut désormais être
créée et la bonne nouvelle, c’est qu’elle
va aussi permettre de nombreuses
opportunités qui ont la capacité de
renforcer notre économie.
du capital, il faudra alors y investir 100%.
Mais l’État ne met pas 20% actuellement, il
a 10% gratuits parce qu’on considère qu’on
exploite une ressource qui appartient au
peuple et depuis 1991, il y a la possibilité
d’acquérir 20% complémentaires. Cela dit,
on vient de faire un code minier en 2019 et
ce sont toujours les mêmes 20% qui sont en
vigueur. Dans le fond, le pourcentage dans
le capital n’est pas important mais c’est
surtout ce qui en est fait qui importe. »

M
Concernant la société de patrimoine minier,
ais que disent concrètement les
Monsieur Samaké estime qu’il est temps
textes ? Dans le code minier de
de faire appel à des experts qui ont déjà
2019 l’article 66 stipule que : « L’État
eu à faire quelque chose de ce genre et qui
peut apporter ses participations
peuvent servir de consultants. « Les mines
dans les différentes sociétés d’exploitation
peuvent aider, en aidant le Mali nous nous
minière à une société de patrimoine contrôlée
aidons ; malheureusement, aujourd’hui on
par l’État. Cette société de patrimoine peut
parle beaucoup plus de qui va gérer la chose
faire des prises de participations dans des
au lieu de la créer. » dit-il.
sociétés ayant un objet similaire à celui des
sociétés minières et servir de moyens pour
l’investissement par des nationaux dans les « L’or seul ne peut pas
sociétés minières qui opèrent au Mali. »
développer le Mali. »
Donc sur 6 mines en exploitation, nous
savons que 20% va à l’état, il s’agit alors de
Selon le Directeur Afrique du géant canadien,
créer une société qui aura 6 fois 20% de la
on rend les mines responsables de faire
production d’or du Mali comme garantie.
briller l’or pour tout le monde ; ce n’est pas
Ce qui lui permet de lever des fonds sur
leur rôle. Elles doivent faire briller l’or pour
n’importe quel marché et de faire des
leurs actionnaires qui ont accepté d’investir.
investissements.
Lorsqu’on parle de mine, poursuit-il, il y a
des activités connexes qui n’intéressent
Toutefois au sujet des 20% qui reviennent pas les investisseurs dont le métier, après
à l’Etat, Mahamadou Samaké, Directeur investissement pour exploitation, est de
Afrique de l’Ouest de Barrick Gold clarifie : « rechercher et produire l’or. Quand on va
On dit souvent que 20% c’est peu, mais il est dans une mine, la nourriture (catering) et
possible de créer une société et d’avoir 100% l’entretien des chambres est sous-traité. Il

14 Mali Mining Magazine Avril 2021

 OPPORTUNITÉS DE BUSINESS
y a des consommables comme l’acide, la
chaux, le ciment. Barrick consomme 120
tonnes de ciment par jour mais ne parvient
pas à les trouver au Mali ».
Des domaines d’activités qui sont de réelles
opportunités d’affaires et qui pourraient
même être gérés par cette société de
patrimoine minier, générant alors des
revenus non négligeables pour le pays.
Promouvant le contenu local, le code dit que
à qualité et à prix égal, les sociétés minières
doivent s’approvisionner au Mali, mais en
ce qui concerne l’application, Mamadou
Samaké estime que c’est plus dur à évaluer,
selon lui l’État doit se doter de structures
pour y veiller. Il relève que le code minier dit
que si le projet est intéressant il peut être
nationalisé. Monsieur Samaké reconnaît
alors que le Mali est en avance sur beaucoup
de pays, mais qu’il y a aussi beaucoup plus
de sérieux dans les autres pays.
« En construisant une mine dans la région de
Kéniéba, le Sénégal gagne plus que le Mali
pendant la phase de construction. Le ciment
et le fer viennent de là-bas car ils ont déjà ces
petites industries déjà implantées. En Côte
d’Ivoire c’est pareil. Ici, si on ne trouve pas
de ciment, pourquoi donner le marché à un
Malien si son seul rôle est d’aller en acheter,
le ramener et y appliquer sa marge ? Autant
le faire nous-mêmes, cela nous coûte moins
cher et dans les mines le prix est important
car celui qui produit l’or ne fixe pas le prix de
l’or. Il faut donc agir sur les coûts. C’est un
aspect qui n’est pas développé. »
En faisant fonctionner toutes les synergies
autour des mines, au niveau national, au
lieu de les importer (pour celles qui sont
disponibles localement) qu’il s’agisse de
consommables ou de ressources humaines,
cela constitue de la richesse qui reste au
Mali. Et nombreuses sont les retombées
annexes que l’on peut obtenir à partir de
l’exploitation de l’or.
« Ce qui est important c’est que les gisements
d’or du Mali et leur exploitation puissent
donner au Mali les revenus nécessaires à
son développement. Et tant que l’or est sous
terre, ce n’est pas de l’or c’est une ressource.
L’or seul ne peut pas développer le Mali. »
conclut Mahamadou Samaké.
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 ACTUALITE
2ème ÉDITION DU MALI
MINING EVENT :
LE CONTENU LOCAL, MOTEUR DE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
La discussion de cette deuxième édition
du Mali Mining Event, du 25 mars 2021,
a porté sur le contenu local, moteur de
développement économique. Ce concept
qui vise à promouvoir les ressources
maliennes à de multiples niveaux, fait
beaucoup parler de lui parmi les acteurs
du secteur.
A
cette occasion, pour aller plus
en détails dans les voies et
moyens d’améliorer les acquis,
nous avons reçu monsieur
Chérif Mohamed Haïdara, CEO de AIOG
(African Iron Ore Group), Président du
Conseil Supérieur de la diaspora Malienne,
fondateur de plusieurs sociétés minières et
16 Mali Mining Magazine Avril 2021
spécialiste de l’ingénierie de financement
des infrastructures minières ; madame
Fatoumata Latifa Traoré, Directrice
Commerciale d’ETASI, spécialisé dans la
location d’engins ; et l’avocat Me Ibrahim
Sory Berthé, collaborateur chez Satis
Partners, spécialiste des affaires minières.
Me Berthé souligne en premier lieu que
contrairement au code minier de 2012,
le code minier de 2019 définit ce qu’est
le contenu local. Il le divise en deux
composantes : l’approvisionnement local et
l’emploi local.
En ce qui concerne l’approvisionnement
local, le code minier donne deux indications
que Me Berthé estime contradictoires à
 ACTUALITE
savoir la liberté du choix tout en ayant
le devoir de privilégier les entreprises
maliennes si elles sont compétitives « au
niveau du prix, de la qualité, de la garantie
et aussi des délais de livraisons ». L’objectif
est d’aller à 30 ou 35% de biens et services
attribués aux sociétés maliennes. Pour
l’emploi local, il s’agit tout simplement de
privilégier du personnel malien dans les
sociétés minières, la préférence nationale.
L’objectif à partir de la 11ème année d’une
mine, est d’avoir 90% de Maliens à la
direction et jusqu’à 100% de Maliens pour
les emplois non qualifiés.
Pour Mme Traoré, de la société sous-
traitante locale ETASI, il faut remercier
l’Etat malien d’avoir légiféré sur la
question du contenu local en faveur des
entreprises maliennes. « Le Mali, étant le
3ème pays producteur d’or, a vraiment des
potentialités à développer ce secteur, c’est
une opportunité de développement pour les
sociétés, c’est une opportunité de formation,
d’expertise et de savoir-faire. Et c’est une
opportunité de démontrer notre savoir-faire
aux structures internationales qui viennent
opérer au Mali. »
Quant à M. Haïdara, il pense que l’Etat doit
aller plus loin que la définition de simple
pourcentage de locaux et mettre l’accent
sur les centres de formations. La plupart
des experts dans les mines maliennes
viennent d’ailleurs, parce qu’ils ont bénéficié
d’une bonne formation, précise-t-il. Ce
contenu local est donc indispensable dans
le développement du secteur minier, dans un
pays comme le Mali.
Le concept de contenu local n’est pas
encore totalement appliqué aujourd’hui.
Qu’en est-il des blocages et lacunes ?
Quelles sont les difficultés sur le terrain ?
M. Haïdara nous rappelle la nécessité de
raffiner l’or au Mali plutôt que de faire de
l’exportation de matière brute, il rappelle
ainsi les mots du Président de la transition
« L’or malien doit briller pour les Maliens ».
Selon lui, il faut créer la Société Malienne
de patrimoine minier, créer des centres
de développement minier et aller vers
l’installation d’une raffinerie qui permettra
de raffiner les exploitations. Les grandes
sociétés minières au Mali doivent pouvoir
s’adapter à cela.
Mme Traoré souligne que même si le
contenu local n’est pas exécuté à 100%, il
reste une réalité intéressante pour beaucoup
d’entreprises locales. Elle tient à noter
qu’importer est très souvent moins coûteux
que d’acheter avec un sous-traitant ou un
fournisseur et il faut avouer que beaucoup
d’entreprises n’ont pas encore la taille et les
financements leur permettant d’exploiter
des mines à 80% ou 90%. D’où la nécessité
d’un effort supplémentaire de l’Etat pour un
accompagnement financier pour relever le
défi. « Nous, sociétés privées, sommes des
produits maliens, l’argent que nous allons
acquérir des travaux resteront au Mali, ce
sont des Maliens qui travailleront pour nous
et ceci est très important car nous créons
des emplois et supportons des familles. »
Selon elle, il faut également des lois pour
encourager les Maliens détenteurs de permis
miniers à développer leurs structures, tant
au niveau financier et fiscal qu’au niveau de
la visibilité et de la formation.
La formation au Mali.
« Malheureusement, l’État n’a pas encore
annoncé la création d’un centre de
formation, ni d’une école minière à Kayes ou
à Sikasso, or cela est nécessaire pour avoir
une ressource humaine locale et capable. La
Guinée en est un exemple avec la création
du CPDM (centre de développement minier)
et la mise en avant du contenu local dans
son nouveau code minier, regrette Monsieur
Haidara.
Mali Mining Magazine Avril 2021 17
 ACTUALITE
Et tout comme lui, Me Berthé reconnaît
qu’un investissement de l’État est vivement
attendu pour améliorer le secteur, et pas
seulement sur le contenu local mais
également au niveau fiscal pour aider les
entreprises maliennes à faire face à la
concurrence internationale.
Sujet sensible, surtout pour les sous-
traitants, la présence des exploitants
illégaux à proximité des mines.
Le nouveau code minier apporte une police
des mines et des dispositions comme la
menace d’emprisonnement, de 1 à 3 ans,
et de 1 à 5 millions FCFA d’amende comme
l’explique Me Berthé. Cependant, il estime
que leur nature même et le manque de suivi
rendent ces dispositions peu dissuasives.
Madame Traoré regrette le nombre croissant
d’installations illégales à proximité des
mines, créant de ce fait un impact négatif sur
l’économie et l’environnement du Mali. Elle
rappelle néanmoins que le gouvernement de
transition a pu voir directement la situation,
et elle espère une réponse rapide. Enfin,
à ce problème, monsieur Haidara voit la
possibilité de lier l’agriculture à la mine
comme solution, permettant aux orpailleurs
en recherche d’or de se tourner facilement
vers l’agriculture en cas de difficultés ou
d'échecs.
Dernière question : Comment faire
respecter le contenu local ?
D’après monsieur Haïdara, il faut une volonté
politique et surtout une vaste campagne
de sensibilisation pour que chacun puisse
connaître les lois qu’il doit respecter.
Pour clore ce panel, Son Excellence Monsieur
le Ministre Lamine Seydou Traoré qui a
assisté aux échanges est venu apporter
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quelques éclaircissements à la discussion. Il
précise tout d’abord que le code minier entré
en vigueur en 2019 n’a pu être opérationnel
que récemment car le décret d’application
n’avait pas été adopté. Il affirme également
la volonté de l’État de jouer son rôle pour
la compétitivité des entreprises d’une part,
et pour la formation de l’autre. Un appel
d'offres a été lancé pour la construction de
l’école africaine des mines.
Et enfin, il soutient que le contenu local sera
respecté, non à cause des contraintes ou des
lois, mais parce que les entreprises étaient
partie prenante du processus d’élaboration
du contenu. En ce qui concerne à la création
d’une raffinerie d’État, il explique que le défi
sera surtout d’obtenir la certification FBMI
au niveau international et que dans toute
l’Afrique il n’y a que l’Afrique du Sud qui
dispose d’unité d’affinage, de ce certificat,
de ce label.
La soirée se termine sur la question d’un
membre du public qui interpelle le ministre
des Mines de l’Energie et de l’Eau sur le
sujet de l’environnement. Le ministre dit
partager l’inquiétude du participant, surtout
concernant l’orpaillage traditionnel, désigné
grand coupable. Il rappelle que la question
de l’environnement est présente dans le code
minier de 2019 mais que des villages entiers
sont nés de cet orpaillage, cela prendra du
temps, notamment en ce qui concerne le
dragage. Des mesures sont mises en place
et plus d’une centaine de personnes sont en
prison et plus de 300 engins ont été saisis.
« Ce qui se passait autrefois, c’est qu’au
Mali, les gens n’agissaient pas où quand ils
agissaient, il y avait toujours quelqu’un qui
venaient négocier et on passait. À longueur
de journée je reçois des interventions mais
ça ne passera pas, tout simplement parce
qu’il faut combattre ce fléau et on y arrivera.
» a-t-il conclu.
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