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Tout le Mali – Histoires, Analyses et Perspectives

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 LIENS

 REMARQUES PRÉLIMINAIRES

 TABLE DES MATIÈRES

o I. GÉOGRAPHIE NATURELLE

 1. LOCALISATION

 2. FRONTIÈRES

 3. LE RELIEF

 4. GÉOLOGIE

 5. CLIMAT

 6. HYDROGRAPHIE

 7. LE DÉSERT
o III. HISTOIRE

 1. LA PRÉHISTOIRE

 3. L’EMPIRE DU GHANA

 4. L’EMPIRE DU MALI

 6. LA COLONISATION

4. Géologie
Statut : Draft v15.08.2016
Résumé : Le territoire du Mali est une terre de métallurgie depuis le néolithique. Sa
réputation internationale comme terre de production d’or est très ancienne. « Au
cours du pèlerinage à la Mecque de l’empereur Kankou Moussa, en 1324, sa
Caravane transportait plus de 8 tonnes d’or ! Le Mali a donc été un pays minier
pendant plus d’un demi-millénaire » (Comaguer 2013). Plus récemment, une
variété importante de minerais a pu être trouvée en différents points du territoire.
L’objectif de ce chapitre est d’analyser ce que représente cette géologie a priori
favorable pour le pays.
 Quelles sont ses ressources : les réserves estimées, les productions ? comment
se répartissent ces ressources minières, et quelle est leur importance ?
 Comment les ressources minières contribuent-elle à l’économie du Mali ?
 Au contraire, faut-il penser ces ressources géologiques de manière
fondamentalement différente que ce n’est fait actuellement, pour n’y voir
qu’une ressource complémentaire sinon marginale, et réfléchir dès lors à une
autre trajectoire de développement ? Dans ce cas, comment envisager le
développement du pays en l’absence des ressources minières ?
En conclusion, nous nous attacherons à montrer en quoi le Mali peut et doit
s’affranchir de la dépendance minière pour pouvoir développer une économie plus
mûre, plus indépendante, plus solide.

Le Mali, un pays minier


Un des sous-sols les plus riches d’Afrique. Une importante variété de pierres
précieuses et de matières fossiles fait de l’industrie minière une des principales
activités économiques du pays, et, à travers l’impôt, une des principales sources de
financement des dépenses publiques.
De l’or, mais pas seulement. La principale ressource minière reste l’or. Le Mali
exploite aussi d’autres ressources minérales comme la bauxite, le minerai de fer, le
diamant, le calcaire, le manganèse, le nickel, le pétrole, les phosphates, l’étain et
l’uranium.
Un poids économique considérable et encore très concentré sur
l’or. L’exploitation minière compte au total pour environ 10% du PIB et près de
80% des exportations. La production d’or à elle seule représente près de 8% du PIB
et 75 % des recettes d’exportation (FMI).
Un tiers des revenus de l’Etat. Toutes ces activités minières représentent une
source majeure de financement des dépenses de l’Etat. En 2013 ce sont ainsi 449
millions de dollars qui ont été encaissés comme revenus fiscaux, selon les chiffres
de l’exercice 2013 communiqués par l’État malien à l’Initiative pour la
transparence dans les industries extractives (ITIE). Soit un tiers des 1 007 milliards
de F CFA (1,7 milliard de dollars) qui étaient prévus par le budget de l’État la
même année.
Un pays stratégique pour ses ressources minières ? Pour de nombreux maliens,
la disponibilité de ces ressources minières importantes (et en particulier l’uranium,
le pétrole et l’or), font du Mali un terrain de chasse important pour des pays
étrangers. Les différentes actions de déstabilisation et d’appuis politiques
trouveraient en grande partie leurs justifications dans l’exploitation possible de ces
ressources. Ainsi de la France (cf figure 1, qui illustre cette vision de la réalité)
mais aussi de l’Algérie, du Maroc, de la Chine, etc… Il serait naïf de penser les
relations internationales à l’image des relations personnelles. En même temps, tous
les pays ont des ressources stratégiques potentielles suscitant les actions d’autres
pays : des îles, des brevets de recherche, des organisations fiscales, des données
informatiques, des positions territoriales, …. Le Mali doit dans sa diplomatie
comme tout pays responsable considérer ces ressources comme effectivement
stratégiques et les protéger de toutes les manières responsables : développer les
compétences nationales et les institutions souveraines avec des budgets suffisants,
identifier les ressources concernées et les cartographier de manière indépendante,
gérer la production d’information et de connaissances, contrôler la corruption
individuelle et le respect des procédures publiques normales, réaliser des audits et
des contrôle en permanence, lancer des actions en justice lorsque nécessaire, etc….

Les réserves : estimation et principaux


gisements
Or. Le pays a des gisements importants et répartis dans tout le pays. On estime
actuellement les réserves du pays à environ 800 T. En dehors des mines
actuellement exploitées (cf détail ci-dessous), de nombreuses explorations avancées
sont en cours.

Diamant. Le pays est en phase d’exploration, et ne dispose pas pour l’instant


d’estimation précise de ses réserves. À Kayes ont été découverts trente filons de
quimberlíticos. Environ huit petits diamants ont été trouvés à Sikasso.
Pierres précieuses. Plusieurs développements sont en cours:
 Nioro du Sahel et Bafoulabé : grenades et rares minéraux magnétiques
 Bougouni et Faleme : pegmatite
 Gourma : grenades et corindons
 Adrar des Ilforas : pegmatite et des minéraux en métamorphose
 Hombori Douentza : quartz et carbonates
Cuivre. Bafing Makan (région de l’Ouest) et Ouatagouna (région Nord) sont les
principaux sites prometteurs.
Marbre. On estime à 10,6 millions de tonnes les réserves de Selinkegny
(Bafoulabé). Des traces de minerai ont été par ailleurs trouvées à Madibaya.
Gypse. Les réserves totales du pays sont d’environ 36 MT. La quasi-totalité des
réserves se trouvent à Taoudenit (35 MT). Des indices ont été aussi trouvées à
Kereit (au nord de Tessalit) pour environ 0,4 MT.
Kaolin. Les réserves nationales sont estimées à environ 1MT. Le seul gisement
trouvé est à Gao (région Nord)
Lithium. Les réserves totales sont estimées à 4 MT. La quasi-totalité de ce
potentiel est à Bougouni (région sud). Des indices de minerai ont été identifiés à
Kayes (région de l’Ouest)
Schistes bitumineux. Le potentiel total est estimé à 870 MT. Des indices ont été
trouvés à Agamor et Almoustrat dans le Nord.
Lignite. Potentiel estimé à 1,3 millions de tonnes, indices à Bourem (région
Nord)
Sel gemme. Les réserves sont estimées à 53 MT. Le principal gisement est à
Taoudenit (région Nord).
Diatomite. Le potentiel national est estimé à plusieurs MT. Le principal gisement
est à Douna Behri (région Nord). Des travaux d’exploration visent aussi cinq
bassins sédimentaires dans le nord du pays : Taoudeni, Tamesna, Ilumenden, Nara
fossé et Gao.
Grenats. Les réserves sont importantes et variées. Les régions de Nioro et
Bafoulabé sont riches en grenats et en minéraux de métamorphisme de contact.
Dans le cercle de Bougouni et le bassin de la Falémé, on trouve des minéraux liés
aux pegmatites. Dans le Tilemsi à Bourem (région de Gao) ce sont des fossiles. Des
grenats et corindons dans le Gourma (Nord du Mali). La région de l’Adrar des
Ifoghas est riche en bois silicifiés et en minéraux liés aux pegmatites et aux
métamorphismes. Plus au sud, dans la zone de Hombori-Douentza, il y a du quartz
et des carbonates.
Pétrole. Le potentiel pétrolier du Mali a été confirmé au début des années 1970 à
travers quelques forages. Des indices de pétrole sont localisés dans le bassin de
Nara (région de Koulikoro). Ils se prolongent jusqu’à Gao.
Bauxite. La bauxite est à la base de la production d’aluminium. Les réserves du
pays sont estimées à 1,2 MT. On en trouve dans la région de Kayes à Kita, Kenieba
et Bafing Makana.
Phosphates. Les réserves totales du pays sont estimées à environ 55 MT. Parmi les
différents gisements, « le seul qui a été suffisamment étudié, le gisement de
Tamaguilelt, dispose de réserves d’environ 20 millions de tonnes. Il est exploité de
façon semi-industrielle depuis 1986 et a produit en moyenne 15 000 tonnes par an.
Ses activités ont été interrompues pendant la rébellion et actuellement sont arrêtées
depuis 1996 »[1]. Le potentiel a été ré-estimé depuis à la baisse à 12 MT. Il y a
quatre autres gisements potentiels dans le nord de 10 millions de tonnes.Des
phosphates ont été trouvés dans la vallée du Tillant.
Calcaire. Le calcaire sert à la production de carreaux de construction et de ciment.
Les réserves du pays sont estimées à plus de 122 MT. Les principaux gisements
sont à Goundam et à Bafoulabé.
Le marbre (granit et dolérite). Le pays dispose d’environ 11 MT de réserves.
Plomb et zinc. Trois grands gisements existent. Tessalit dans la région du Nord
correspond à environ 1,7 millions de tonnes de réserves estimées. Des traces ont été
identifiées dans le Bafing Makana (région de l’Ouest) et Fabrice (Nord).
Uranium. C’est un élément clé pour l’industrie nucléaire mondiale civile et
militaire. Le seul gisement exploité en Afrique de l’Ouest est celui du
Niger. Le potentiel du pays est estimé à environ 6000 tonnes. Au sud-ouest du
pays, un gisement potentiel se trouve dans le quartier de Fall, qui couvre une
superficie de 150 km2 du bassin nord Falea Guinée. Le potentiel uranifère de
Falea est de 5 000 tonnes. Au nord-est du pays, un deuxième gisement important a
été identifié dans la région de Kidal. D’une superficie de 19 930 kilomètres carrés,
le bassin correspond à une grande zone géologique cristalline (Adrar des Ifoghas).
Enfin, deux autres gisements existent à Samit et Gao. Leur potentiel d‘uranium est
estimé à 200 tonnes.
Minerai de fer et manganèse. Des ressources importantes existent, mais elles sont
encore non exploitées. Selon les estimations, le Mali a plus de 2 millions de tonnes
des réserves potentielles de minerai de fer situées dans les zones de Djidian,
Kenieba, Diamou et Bale. Des traces de manganèse ont été trouvées dans le Bafing
Makana, Tondibi et Tassiga.

Exploitation et production
Or. Aujourd’hui, avec environ 50T/an de production d’or, le Mali est le troisième
pays producteur en Afrique, derrière l’Afrique du sud et le Ghana. C’est une
industrie critique pour le pays, qui compte pour 15% de son PIB et environ 2/3 du
montant de ses exportations.Les premières mines ont été exploitées dans les années
80 mais l’industrie aurifère a pris son essor dans les années 90, en grande partie
avec l’implication des Les principaux spécialistes mondiaux du secteur : le sud-
africain Anglogold Ashanti, l’autralien Resolute Mining, le canadien IAM Gold ou
le britannique Randgold. L’Etat malien possède 20% de 8 des 9 mines exploitées.
Les neuf mines d’or actuellement en exploitation sont les suivantes :
1. Kalana (région de Sikasso). C’est la première mine d’or à avoir été exploitée
de manière industrielle moderne au Mali. L’extraction y a débuté en 1967 par
deux sociétés maliennes (Sonarem et Sogemork) avec l’aide de l’URSS. Le
lancement de la mine souterraine a été décidé en 1982, avec une mise en
exploitation en 1985. En 1991, l’effondrement de l’URSS a entraîné l’arrêt de
la coopération avec les Russes et l’arrêt de la production. La privatisation de la
mine a été réalisée en 1995. Elle donnera lieu après de nombreux
rebondissements à l’attribution en 2003 du permis d’exploitation à la société
Avnel Gold (80%), l’Etat malien conservant 20%. La production, arrêtée
depuis 1991, a été relancée en 2004. Elle a produit 6 265 tonnes cumulées à fin
2009.
2. Sadiola (région de Kayes), C’est la plus importante des mines maliennes et
l’une des plus anciennes. Elle produit environ 6 tonnes d’or par an (194 tonnes
cumulées jusqu’en 2009). Elle a ouvert en 1996. Elle est exploitée par la
Semos-SA. Mine à ciel ouvert, elle a été un temps très critiquée pour
l’utilisation qui y est faite de cyanure, avec des conséquences observées sur le
nombre de fausses couches. Ce problème semble avoir été maitrisée à partir de
2009. La rentabilité très forte de Sadiola a été un des facteurs déterminants
dans le développement de l’extraction de l’or au Mali.
3. Morila (région de Bamako), Elle a été mise en exploitation en 2001, et sa
production est la plus importante du pays avec près de 20 tonnes d’or par an
(191 tonnes de production cumulée jusqu’en 2009). Elle est exploitée par
Randgold Resources (40%), Anghold Ashanti Ltd (40%) et l’Etat malien
(20%).
4. Yatela (région de Kayes). Comme Sadiola, c’est une mine à ciel ouvert, et
comme Morila l’exploitation a démarré en 2001. Sa capacité est d’environ 40
tonnes d’or par an (64 tonnes de production cumulée à fin 2009).
5. Loulo (région de Kayes). C’est une mine récente, exploitée depuis 2005 par
Randgold. Elle a une production annuelle d’environ 7 tonnes d’or (33 tonnes en
cumulé jusqu’à fin 2009).
6. Tabakoto. C’est avec 3 929 tonnes d’or en cumulé à fin 2009, la mine la plus
petite.
7. Fekola. La mine devait être mise en exploitation en 2016. Elle se situe près de
la frontière avec le Sénégal, à 400 km à l’ouest de Bamako.
8. Yanfolila. Elle doit démarrer aussi en 2016. Elle se situe au sud, à la frontière
avec la Guinée.
La mine de Syama (région de Fourou) est maintenant arrêtée. Mine à ciel ouvert,
elle a été un des principaux sites de production du pays. Elle a produit 45
122 T jusqu’à 2009. Cette liste de 9 mines devrait évoluer rapidement, comme la
production totale d’or du pays : 19 sites sont en cours d’exploration avancée.
Le pétrole : très peu de forage d’exploration, des gisements potentiels, aucune
production prévue. Le Mali a cinq bassins prometteurs mais pas en phase
d’exploitation. L’Autorité pour la Promotion de la Recherche Pétrolière au Mali
(AUREP) a divisé le pays en 29 blocs dont 20 ont été confiés à des sociétés
étrangères. Les deux acteurs les plus sérieux sont l’italien ENI et l’algérien
SONATRACH par le biais de sa filère Sipex. Ils n’ont opéré aucun forage au Mali.
Le bassin de Taoudenni au nord-ouest du pays semble le plus avancé. C’est un
forage opéré par Total dans la partie mauritanienne du bassin. Jusqu’à présent côté
malien aucun forage n’a eu lieu côté malien.
L’uranium : des hypothèses, pas de mise en production prévue. Deux sites
semblent intéressants. Le premier est à la frontière guinéenne au sud-ouest du pays,
dans la région de Faléa. C’est un groupe canadien, Rockgate, qui poursuit ses
explorations à l’heure actuelle. Des dizaines de puits ont été creusés, avec des
réactions fortes de la part des agriculteurs locaux souhaitant protéger leurs terres.
L’autre site est au nord-est du pays dans la région de Kidal, dans une zone
d’implantation forte du groupe islamiste Ansar Dine. Depuis 2007, l’autralien Oklo
Uranium Limited explore la zone montagneuse de l’Adrar des Ifoghas. De
l’uranium y a été découvert mais n’est pas encore exploité.
Terres rares. Elles sont utilisées dans les disques durs des ordinateurs et les
moteurs électriques, dans les ampoules basse consommation, dans les tubes
cathodiques, les éoliennes, les panneaux solaires, les piles à combustibles… D’un
côté, la demande pour les terres rares augmente, de l’autre l’offre diminue. Compte
tenu de sa propre consommation, le leader mondial d’exploitation de ces minerais,
la Chine, a décidé de réduire ses exportations. Le Mali regorgerait de ces minerais
rares mais là encore il ne s’agit que d’un potentiel car l’exploitation n’a pas
commencé.

Des réserves globalement bien réparties sur le


territoire
Trois grandes régions minières. Globalement, trois grandes régions minières ont
pu être identifiées (Konaté 2009) :
 La région Nord (Tombouctou, Gao, Kidal). On y trouve de l’or, du
manganèse, du cuivre, du plomb, du zinc, du calcaire, du gypse, de l’uranium,
des sables de verrerie et du lignite.
 La région Ouest du Mali (Kayes et aux alentours). On y trouve de l’or, du
diamant, du fer, du calcaire.
 La région Sud (Sikasso et alentours). On y trouve de l’or, du platine, du
nickel, du plomb, du zinc, du lithium et du kaolin.
La région Nord. La découverte des gisements dans la région est indubitablement
un élément positif pour le futur de la région. Paradoxalement, à court terme et
compte tenu des conflits politiques et culturels pré-existants, la présence de
gisements miniers augmente les tensions entre acteurs locaux pour le contrôle des
revenus potentiels, d’autant plus que le rapport des peuples nomades à la terre n’est
pas celle. Le manque de sécurité dans la région rend tout développement
économique très incertain. Les principaux gisements de la région sont les suivants :
 Or. Un gisement d’or a été identifié à In-Darset à 30 km au sud de Tessalit. Les
réserves sont évaluées à 4 tonnes d’or métal.
 Manganèse. Un gisement a été identifié à Tassica (30 km au sud-est
d’Ansongo). Des indices de manganèse ont été aussi trouvés sur les sites de
Tondibi Agaula et d’Ofalikin respectivement situés à 20 et 60 km au sud-est et
au sud-ouest d’Ansongo.
 Cuivre. Des indices de présence de cuivre ont été trouvés sur les sites de
Ouatagouna et Labbézanga à 140 km au sud-est d’Ansongo
 Plomb-Zinc. Des gisements ont été identifiés à environ 10 km au nord de
Tessalit.
 Calcaire. Des gisements ont été trouvés à Bah El Héri (20 km au nord de
Goudam) et à Dimamou (30 km au nord de Hombori.
 Gypse. Des indices de gypse ont été identifiés à Taoudénit et à Kereit (80 km
au nord de Tessalit).
 Uranium. Des indices d’uranium sont signalés à Samit à 120 km au nord-est
de Gao dans l’arrondissement de Djebock.
 Sables de verrerie. Ils sont situés au nord du lac Faguibine près des villages
M’Bouna et Bintagoungou.
 Lignite. De la lignite à été identifiée à Bourem.
 Terres rares. Des indices de terre rare au niveau de Timétrine ont été trouvés à
80 km à l’ouest de Tessalit.
La région Ouest. Les gisements y sont variés et importants :
 Or. Dans cette région, il existe des gisements d’or à Sadiola, à Yatéla, à Loulo,
à Ségala, à Tabakoto, à Farabantourou (un permis de recherche situé au sud de
Kéniéba) en plus du gisement d’or de Médinandi situé à 35 km au sud ouest de
Kéniéba. Il existe aussi des indices d’or à Dioulafourou à 15 km au nord de
Kéniéba, autour de Wili-Wili Mamoudouya Komé à 65 km au sud de Kéniéba.
D’autres indices sont signalés à Dandogo notamment à Sitakiti et à
Diangounté.
 Diamant. Différents travaux ont abouti à la découverte de 20 pipes
kimberlitiques dans la région, dont 8 sont diamantifères.
 Fer. Il existe également le gisement de fer de Djidian à 30 km au nord-ouest de
Kéniéba avec 10 millions de tonnes à 40% Fe et 17% SiO2. Au sud-est de
Kayes, le gisement de Diamou (150 millions de tonnes de minerais de fer) est
situé à 50 km à l’ouest de Bafoulabé, le gisement de fer de Balé est à 100 km
au sud de Kita ; ses réserves sont estimées à 1,2 milliard de tonne de minerais.
 Uranium. L’uranium est signalé à Faléa à 80 km au sud de Kéniéba avec 5.000
tonnes d’U 308. Il est aussi signalé à Dabora et à Louto.
 Calcaire. Des gisements existent à Gangotery au nord de Bafoulabé avec 10
millions de tonnes. La production de ciment y est assurée par IMACO-SA.
Pour le gisement d’Astro, les réserves sont estimées à 30 millions de tonnes.
Un autre site existe enfin, celui de Djiguira Logo avec des réserves plus
faibles, destinées à la production de chaux magnésien.
 Marbre. Au nord de Bafoulabé notamment à Sélinkegny et à Madibaya
existent d’importantes réserves de marbres.
 Bauxite. Un gisement existe, à 100 km au sud ouest de Bamako et ce jusqu’à la
frontière guinéenne. Les réserves y sont estimées à 1,2 milliard de tonnes de
minerais.
La région Sud. On y répertorie les principaux gisements suivants :
 Or. Plusieurs gisements d’or sont actuellement en exploitation ou seulement à
l’état de signalement. A Kodièran au nord de Kalana, le gisement contient 81,2
tonnes d’or métal prouvées. Un permis d’exploitation a été attribué à la Société
Wassoul’or, la mise en exploitation devant démarrer en 2016. A Sagala (50 km
à l’ouest de la mine de Morila), ce sont des indices d’or qui ont été signalés.
Des traces d’or on été aussi trouvés à Kékoro (35km à l’ouest de la mine de
Morila), à Foulaboula (cercle de Yanfolila), à Pitangoma (sud de Misséni,
cercle de Kadiolo), à Narnpala et Darabougou (arrondissement de Finkolo). De
l’or a été aussi trouvé à Kalaka (nord de Kolondiéba), à Kobada (environ 40km
au sud de Kangaba) et à Banancoro au sud de Kangaba.
 Nickel. Des indices de nickel et platine sont localisés à Touban.
 Plomb-Zinc. Des indices de plomb-Zinc ont été trouvés à Dogo, à 60 km au
nord-est de Bougouni.
 Lithium. Un gisement a été identifié à Bougouni de part et d’autre du fleuve
Baoulé.
 Kaolin. Des couches ont été identifiées, qui varient entre 6 et 24 m à Balé dans
la zone de Yanfolila sur la rive gauche de la rivière Balé.

L’or – comment développer le Mali d’après ?


Seulement 2.5 années de PIB en réserves d’or. D’après des estimations
récentes (Jeune Afrique 2016), le sous-sol malien contient environ 800 tonnes de
réserves d’or, une réserve revue à la hausse par rapport aux 600-700 tonnes
estimées jusqu’alors. Au cours actuel de 39 000 dollars le kilogramme, les réserves
du pays représentent un revenu potentiel d’environ 31 milliards de dollars, à
rapprocher des 12 milliards de dollars du PIB 2014. Les réserves d’or, c’est environ
2.5 années de PIB – à la fois beaucoup et très peu comparé aux situations des pays
pétroliers du Golfe. Pour prendre un autre point d’entrée, l’or représente environ
1824 euros d’actifs potentiels pour chacun des 17.1 millions d’habitants. C’est très
peu. On le comprend aux chiffres précédents : le pays ne peut pas compter sur l’or
comme seul ressource pour les prochaines décennies. Il faut donc beaucoup
relativiser la richesse en or du pays, et surtout voir la ressource aurifère juste
comme un des facteurs positifs dans une transition économique. Le Mali ne peut
pas voir dans l’or son avenir. Il faut l’exploiter, mais surtout assurer que les
investissements qui en découlent sont suffisants pour la phase ultérieure de
développement.
Moins de 15 ans d’exploitation au rythme actuel. Quelques données clés sont
nécessaires pour situer l’importance du problème que le Mali va devoir surmonter :
 De 1985 jusqu’à 2009, l’industrie des mines d’or a produit 538.811 tonnes d’or
brut.
 Depuis 2002, le Mali est le troisième pays africain producteur d’or derrière
l’Afrique du Sud et le Ghana.
 La production annuelle moyenne est d’environ 50 tonnes d’or (49,8 tonnes en
2014, 47 tonnes en 2013, 50 tonnes en 2012).
 Les réserves connues correspondent donc à entre 13 et 15 ans d’exploitation,
moins si l’objectif officiel d’augmenter la production à 60 tonnes d’or par an
est effectivement réalisé.

La cartographie du sous-sol : un enjeu


stratégique majeur
Un héritage colonial positif. La cartographie du sous-sol a été initiée durant la
colonisation française, dans le cadre de la politique de valorisation générale et
d’exploitation des ressources des colonies.
Les développements en cours. Un effort important d’actualisation de ces cartes est
en cours depuis quelques années. S’appuyant sur une coopération forte avec la
Communauté Européenne (projet Sysmin dans le cadre du partenariat ACP-UE) et
la France, les cartes géologiques et géochimiques sont progressivement remises à
jour. L’objectif est de donner au pays une vue précise sur l’ensemble de ses
ressources minières.

Illustrations

Figure 1 – Un pays aux ressources stratégiques

Figure 2 – Pétrole et gaz


Figure 3 – Mines d’or en développement (Min Malien des Mines)

Bibliographie
Comaguer. «Le sous-sol malien.» 31 Janvier 2013. http://comaguer.over-
blog.com/article-le-sous-sol-malien-114909440.html (accès le Juillet 12, 2016).
Duhem, Vincent. «Mali : l’impossible contrôle des frontières.» Jeune Afrique, 1
Février 2013.
Jeune Afrique. «Mali : des réserves d’or revues à la hausse.» Jeune Afrique, Mars
2016.
Konaté, Dr. «Sous-sol malien : Un potentiel minier inexploité.» 21 Août
2009. http://ganfouda.e-monsite.com/pages/mali/presentation-du-sous-sol-
malien.html.
Sako, Idrissa. «RESSOURCES MINIERES AU MALI 1ère partie: Un potentiel
non négligeable .» Ouestaf.com. 21 Mars
2016. http://www.ouestaf.com/RESSOURCES-MINIERES-AU-MALI-1ere-partie-
Un-potentiel-non-negligeable_a2156.html.
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