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0. INTRODUCTION GENERALE

0.1 PROBLEMATIQUE

La République Démocratique du Congo (RDC) est un pays à vocation


minière. L’histoire consacre cette affirmation. La nature a doté ce pays de ressources minières
importantes mais, mal connues par la population. Notre étude part du paradoxe suivant : la RDC
est un pays exceptionnellement riche en minerais mais dont la population reste à ce jour plongée
dans la pauvreté. Il convient de signaler que la RDC est un pays à dimension continentale de
par sa superficie de 2 345 410 Km2. Elle a la troisième grande population de toute l’Afrique
subsaharienne. Aussi, la RDC est un scandale géologique : elle dispose d’immenses ressources
naturelles notamment en minières, énergétiques, forêts, eau douce etc.

Du point de vue, ressources minières, la RDC dispose de plus de 1100 minerais


et métaux précieux. On peut citer parmi ces ressources : le diamant, le cuivre, le cobalt, l’étain,
l’or, le coltan, l’uranium, etc. Il faut dire que la croissance économique du pays est tirée par le
secteur minier. En 2018 cette croissance est remontée à 4,1% après avoir chuté de 6,9% en 2015
à 2,4% en 2016, suite à la baisse des cours de matières premières d’exportation du pays. La
progression connue en 2018 s’explique alors par la hausse des cours de matières premières et
l’augmentation de la production minière nationale, notamment du cuivre et du cobalt qui assure
80% des recettes d’exportation.

Déjà par le passé, l’Etat Indépendant du Congo (EIC), et ensuite le Congo-


belge, engagèrent et développèrent l’exploitation industrielle de ressources naturelles en
particulier minières. Et, depuis l’indépendance, les différents gouvernements successifs se sont
aussi appuyés sur le secteur minier pour mener leurs politiques économiques et sociales1. La
contribution de ce secteur minier au budget de l’Etat et sa place dans l’économie congolaise,
ont toujours été significatives et capitales. En 1970, par exemple la contribution du secteur
minier s’élevait à environ 50% du Produit Intérieur Brut (PIB) et à 80% des exportations.
Exprimée en valeur pour la même année, la contribution des entreprises minières s’élevait à
44,5% des recettes de l’Etat. Et pour les années 1978, 1979 et 1980, la contribution des

1
BAKANDEJA, W., Droit minier et des hydrocarbures en Afrique centrale : pour une gestion rationnelle,
formalisée et transparente des ressources naturelles, Paris, Larcier., 2009, p. 48.
2

entreprises au budget de l’Etat s’élevait respectivement à 83,7%, 86,8% des recettes en devise
de l’Etat2. La contribution du secteur minier dans son ensemble au titre de redevance, droits
impôts et taxes représente en moyenne 14,32% pour la période de 2010 à 2017, par rapport au
budget national cette contribution n’est que de 8,22% pour la période de production de 2011 à
2016.

Très souvent, le secteur minier est présenté comme porteur de croissance et


vecteur de développement et du bien-être des populations. Les entreprises minières ont
toujours été le pôle de développement autour des localités où elles étaient établies, cela a été le
cas des provinces telles que le Katanga avec la GECAMINE, le Kivu-Maniema avec l’espace
ex-SOMINKI, la Province orientale avec l’OKIMO, le Kasaï oriental avec la MIBA. Dans le
passé, le secteur minier représentait le moteur de l’économie Congolaise. Mais, au fil des
années, les recettes et autres retombés de ce secteur n’ont pas été utilisés d’une manière
rationnelle et durable. L’industrie minière, qui était le porte-étendard du pays, s’est effondrée.
A l’aube du nouveau millénaire, l’Etat congolais adopta deux règlementations, le code minier
en 2002 et le règlement minier en 2003, pour relancer ce secteur en mettant en place une
politique libérale favorisant les investissements étrangers.

Le secteur minier a connu une grande crise de 2008-2009, pour y remédier le


gouvernement avait accordé des allègements fiscaux pour attirer de nombreux investisseurs du
fait du faible coût d’exploitation de ses gisements. Cependant la forte croissance observée entre
2010 et 2015 qui s’est établie en moyenne à 7% n’a pas entrainé un développement des
capacités productives, ni une transformation structurelle de l’économie. Au sommet de ce super
cycle des matières premières, les exportations pétrolières et minières s’élevaient à 48,5 milliards
de dollars ; sur la même période la RDC avait déboursé 9,9 milliards de dollars pour payer les
investisseurs et avait recouvré seulement 6,9 milliards de dollars3. Et la chute brutale des prix
des matières premières en 2015 a fait rebasculer le pays dans une situation de quasi crise. Cette
situation va de pair avec la pensée de KABEYA TSHIKUKU qui affirme que : « les richesses
générées à l’intérieur de Congo-Kinshasa sont partagées avec le reste du monde. Dans ce cas
précis, la part des richesses revenant au reste du monde est la plus importante. Au point de

2
. SONDJI, M., « Le projet de révision du code minier de la RDC : de l’incitation à la dissuasion ? », in Egmont
paper 63, n° 1754, Bruxelles, Academiapress., janvier 2014, p. 22.

3
. Banque mondiale, République démocratique du Congo. Révision du code minier : examen, observations, et
analyse comparative, Rapport No. 104759-ZR., avril 2016, p.1.
3

faire de Congo un espace exportateur net des richesses, et une économie avec une balance de
paiement à tendance structurelle déficitaire. Une économie d’écumoire, ou de prédation4 ».

L’application du code minier de juillet 2002 au 31 décembre 2016 a été à la base de


l’augmentation sensible du nombre des sociétés minières et, des droits miniers et des carrières
ainsi que l’accroissement de la production minière en RDC, néanmoins l’essor du secteur
minier, censé rapporter à l’Etat des recettes substantielles pour son développement économique
et social, n’a pas rencontré ces attentes. Cette situation insatisfaisante a conduit à réviser ce
code et son application qui a été justifiée par un certain nombre de lacunes et faiblesses. Ce
contexte vient attester la réflexion de MUHIGIRWA RESEMBUKA Ferdinand qui affirme que
: « Le paradoxe de la RDC – pays scandaleusement riche en ressources naturelles où vit un
peuple scandaleusement pauvre – prend en grande partie racine dans une gestion du secteur
minier qui ne respecte ni le droit des Congolais de jouir des richesses nationales ni le devoir
de l’État de les redistribuer équitablement et de garantir le développement. D’où l’enjeu
fondamental d’instaurer une « bonne gouvernance » du secteur minier.5 »
Le potentiel minier doit être exploité rationnellement, en vue du
développement économique et social du pays. Cependant, le secteur minier est confronté
aujourd’hui à des différentes faiblesses et problèmes dans son exploitation :
 Obsolescence et vétusté de l’outil de production, fraude et contrebande minières;
 Évolution négative des cours mondiaux des substances minérales ;
 Faillite voilée des toutes les entreprises minières de l’Etat ;
 Manque de transparence et faible profit retiré par l’Etat congolais de
l’exploitation des substances minérales de son sol et de son sous-sol ;
 Faible contribution du secteur minier au budget de l’État.

De tout ce qui précède, nous nous posons les questions suivantes :


- Qu’est-ce qui est à la base de la faible contribution de la production du secteur minier
au budget de l’Etat et au PIB alors que l’économie congolaise est dépendante de ce
secteur ?

4
. KABEYA, T., Introduction à l’Economie des pays en développement : le sous-développement congolais,
Kinshasa, IRES/Shiloango, 2012, p. 119.
5
. MUHIGIRWA, R., Une bonne gouvernance des ressources naturelles : ce qu’il faut savoir du nouveau code
minier de la RD Congo, Kinshasa, CEPAS., 2010, p. 99.
4

- Pourquoi le potentiel de rente de la production minière en RDC est-il insuffisant par


rapport à sa contribution au développement économique, quels sont les facteurs qui
causent cette insuffisance ?

0.2 OBJET D’ETUDE

L’étude que nous abordons dans ce travail de fin de premier cycle universitaire
porte sur « la description de la gestion de production du secteur minier en rapport avec sa
contribution à l’économie de la RDC ». Il s’agit d’une recherche qui se préoccupe d’abord,
de déterminer l’apport de production minière à l’économie congolaise et, d’identifier les
facteurs qui caractérisent les problèmes et faiblesses de gestion du secteur minier, afin
d’expliquer pourquoi et comment la situation paradoxale du pays exceptionnellement riche en
minerais mais reste plongé dans la pauvreté persiste, mettant en mal l’essor du développement
économique et social du pays.

0.3 OBJECTIFS DE L’ETUDE

En menant cette étude, nous poursuivons les objectifs suivants :

- En premier, celui de déterminer la valeur de la part que donne la production minière au


budget et au PIB pour expliquer la dépendance de l’économie Congolaise au secteur
minier ;
- Et en second, celui d’identifier et d’expliquer les facteurs qui font que le potentiel de
rente de la production minière en RDC soit insuffisant par rapport à sa contribution au
développement économique ayant des indicateurs de développement faibles.

0.4 HYPOTHESES

Aux questions posées dans la problématique, nous émettons les hypothèses


suivantes pour y répondre :

Toute chose restant égale par ailleurs, le faible rapatriement des capitaux provenant de
l’exportation des ressources minières et l’inefficacité de mobilisation des recettes d’extraction-
exportation des minerais par les régies financières de l’Etat expliquent la faible contribution en
valeur réelle de la production du secteur minier au budget de l’Etat et au PIB de l’économie
Congolaise.
5

Toute chose restant égale par ailleurs, la structure extravertie du marché économique
national et la faillite des entreprises publiques minières suite à la mauvaise gestion
gouvernementale du secteur minier font que le potentiel de rente de la production minière soit
insuffisant par rapport à son apport au développement économique du pays.

0.5 METHODES ET TECHNIQUES

Une des étapes cruciales d’une recherche scientifique réside dans le choix
des méthodes et techniques. La première décrit la démarche ou le processus de résolution d’une
recherche tandis que la seconde est un ensemble de moyens, de procédés, d’instruments qu’un
chercheur utilise pour récolter les informations de sa recherche.

0.5.1 METHODES

Dans le cadre de notre recherche nous allons utiliser les méthodes suivantes :

 La méthode descriptive qui est un groupe de méthodes qui nous permettra de décrireou
donner les détails sur l’ampleur de la production du secteur minier dans son apport à
l’économie congolaise ;
 Méthode structurelle qui fait partie de méthode descriptive qui consistera à décrire les
facteurs identifiés par les relations qu’ils entretiennent avec la gestion du secteur minier
dans la structure économique congolaise.

0.5.2 TECHNIQUES

Dans le cadre de notre travail, nous privilégierons la technique documentaire,


parce qu’elle nous permettra de passer en revue quelques travaux déjà réalisés en rapport avec
notre étude en vue d’enrichir notre analyse sur la description de la gestion du secteur minier.

0.6 INTERET DE L’ETUDE

Cette étude nous présente un double intérêt : scientifique et pratique.

 Scientifique dans la mesure où parmi les problèmes actuels auxquels est confrontée la
République Démocratique du Congo, figure celui de la mobilisation de recette via
différents secteurs de la vie économique du pays dont le secteur minier est un grand
pilier, cette étude vient s’ajouter dans la littérature scientifique, en apportant un travail
descriptif sur le secteur minier congolais ;
6

 Alors l’intérêt pratique de l’étude se justifie par le fait que les observations de ce travail
peuvent aider les décideurs tant politiques qu’économiques d’instaurer une bonne
gouvernance du secteur minier pouvant améliorer la situation économique des
populations et, aux chercheurs de se référer pour leur travail de recherche.

0.7 DELIMITATION

Dans le temps : la période d’étude va de 2010 à 2018, presque une décennie


pour décrire l’évolution et l’apport du secteur minier à l’économie congolaise : après la grande
crise de 2008-2009, le ralentissement de 2015 suite à la chute des cours de matières premières
et la révision du code minier en mars 2018.

Dans l’espace : notre étude aura comme champs d’investigation la République


Démocratique du Congo pour décrire le contexte paradoxal de notre constat, pays
exceptionnellement riche en ressources minières mais reste plongé dans la pauvreté, où le
secteur minier est considéré comme vecteur de la croissance économique et du développement.

0.8 CANEVAS

Hormis, l’Introduction générale et la Conclusion générale, ce travail est


abordé en trois grandes parties qui composent les trois chapitres suivants :

- Premier chapitre : Généralités conceptuelles


- Deuxième chapitre : Description du secteur minier congolais
- Troisième chapitre : Exposition de la contribution minière à l’Economie congolaise.
7

CHAPITRE I : GENERALITES CONCEPTUELLES

Ce chapitre permet d’offrir une vue panoramique des concepts clés de ce sujet
de travail. Il nous parait extrêmement important d’enlever toute équivoque pour la
compréhension des concepts utilisés dans ce travail, afin d’exprimer des réalités économiques,
sociales et physiques.

Ne voulant pas tout embrasser, ce chapitre va examiner en sections, les concepts suivants :
contribution, production, notions minières, économie et les variables de l’hypothèse.

Section 1 : CONTRIBUTION

Notre étude consiste à nous montrer le vrai sens de la contribution à la quelle nous faisons
allusion. Il s’agit de la contribution définie comme :

a). une participation financière à une action commune c’est-à-dire la part que donne chacune
des composantes d’un groupe à une dépense et à une charge commune.

b). un prélèvement opéré par l’Etat sur les revenus ou la fortune des personnes morales et
physiques en vue de pouvoir faire face à ses dépenses c’est-à-dire une charge imposée à une
communauté par des prélèvements effectués par l’Etat pour financer ses dépenses publiques.

La Contribution est un concours obligatoire ou non à quelque chose, la simple illustration peut
être celle du secteur minier à l’économie congolaise, donc la part financière du secteur minier
à l’économie de la RDC.
8

Section 2 : PRODUCTION

2.1. Définition

La production est l’activité économique socialement organisée consistant en l’obtention de


biens et services destinés à la satisfaction directe et indirecte des besoins par la transformation
des biens intermédiaires en combinant du travail et du capital et donnant lieu à un revenu en
contrepartie6.

Elle est une activité humaine consistant à créer des biens et des services propres à satisfaire des
besoins individuels et collectifs.

2.2. Sortes de production

 Production nationale(ou intérieure) : ensemble de biens et services produits au cours


d’une période par les unités résidentes de l’économie nationale, à l’exclusion des
services des administrations publiques et les institutions financières.
 Production marchande est telle que l’offre est destinée à une demande solvable, la
répartition des produits étant effectuée par le mécanisme des prix établis par le marché
mais tels qu’ils visent au moins à couvrir les coûts de production.

2.3. Concepts connexes à la production

 L’industrie : ensemble des activités économiques ayant pour objet l’exploitation des
richesses minérales et de diverses sources d’énergie ainsi que la transformation des
matières premières en produits fabriqués.
 Extraction : action d’extraire, de retirer (une chose) du lieu où elle se trouve enfouie ou
enfoncée en vue de son utilisation.
 Exportation : action d’exporter, sortie de marchandises nationales vendues à un pays
étranger.
 Revenu : c’est la part de la production qui revient au sujet économique individuel ou
collectif, comme rémunération de son travail et/ou fruit de son capital. Les grandes
catégories de revenu sont le salaire, l’intérêt et la rente.

6
DALLOZ, Lexique d’Economie, Paris, DALLOZ 13e édition. 2014, p.686.
9

2.4. Indicateurs de production

Un indicateur est une notion générale désignant un outil de mesure ou un critère d’appréciation
de l’état d’un phénomène à un moment donné. Dans ce chapitre, il s’agit des indicateurs de
production : seule l’évolution de la Production en volumedes mineraismesurée en tonnes,
kilogrammes et carats qui seront utilisée comme indicateur.

La production qu’il s’agit dans ce travail fait allusion à l’opération qui consiste à extraire les
minerais du gisement, à les traiter en vue de l’obtention d’un produit marchand et à conditionner
celui-ci en vue de sa commercialisation par l’exportation.

Section 3 : Notions minières

3.1. Définitions

Les notions minières sont qui se rapportent aux mines :

a. Mine :

La notion de mine est définie par le code minier comme tout gisement
exploitable à ciel ouvert ou en souterrain avec l’usine comprise de traitement ou de
transformation des produits issus de cette exploitation et se trouvant dans le périmètre minier,
y compris les installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés à l’exploitation7.

b. Minerai :

C’est toute substance minérale utile qui contient notamment un métal qu’on
peut isoler ou extraire ; il se définit aussi comme roche ou un minéral contenant des minéraux
ou des substances utiles en proportion économiquement intéressante pour justifier
l'exploitation, et nécessitant une transformation pour être utilisé par l'industrie. Dans le minerai,
il y a une catégorisation des minerais, ici nous évoquons que :

- Les métaux non-ferreux : métaux de base auxquels peuvent être ajoutés certains métaux
rares et semi-précieux comme le titane, le cobalt, le vanadium et le molybdène. Ces métaux
entrent dans la composition des alliages ne contenant que très peu ou pas de fer ;

7
Journal officiel, République Démocratique du Congo., Loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant
la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier, Kinshasa, journal officiel n° spécial. 2018, p. 11.
10

- Les pierres précieuses : substances minérales précieuses constituées d’un ou de plusieurs


éléments chimiques et possédant les propriétés particulières qui leur donnent ainsi une
valeur marchande élevée. Il s’agit notamment de : diamant, émeraude, rubis, saphir,
chrysobéryl, topaze, andésine, tanzanite, corindon, tourmaline et toute autre pierre de
joaillerie de valeur comparable généralement négociée en carats ;
- Les Substances stratégiques : toute substance minérale qui, suivant la conjoncture
économique internationale du moment, à l’appréciation du Gouvernement, présente un
intérêt particulier au regard du caractère critique et du contexte géostratégique.

c. Produit minier marchand :


C’est tout produit élaboré à des fins commercialisables à partir des substances minérales
extraites et soumises aux traitements minéralurgiques ou métallurgiques ou à la transformation.
d. Secteur minier :
C’est l’ensemble d’entreprises exerçant la production et
l’exportation des minerais comme activité principale.
e. Droit minier d’exploitation :
C’est le permis d’exploitation, le permis d’exploitation des rejets ou le permis
d’exploitation de petite mine.
f. exploitation minière à petite échelle ou de petite mine :
C’est toute activité par laquelle une personne morale se livre à une exploitation de petite
taille et permanente, exigeant un minimum d’installations fixes, en utilisant des procédés semi-
industriels ou industriels, après la mise en évidence d’un gisement.

g. Administration des mines : ensemble des directions, divisions et autres services


publics des mines et des carrières.

h. projet ou Projet minier : tout projet mis sur pied par le titulaire, visant une ou
plusieurs activités minières ou de carrières, en vue de la découverte ou de l’exploitation d’un
gisement et la commercialisation des produits marchands.

3.2. Concepts connexes

Parmi les concepts connexes nous évoquons :

 Gisement : Ensemble des réserves d’une exploitation. Il s’agit d’un objet


géologico-économique.
11

 Infrastructure : 1) Améliorations matérielles destinées à appuyer des opérations


minières, telles que des bâtiments, des gazoducs, des aqueducs, des réseaux d’égout
et d’eau, des câbles téléphoniques et des réservoirs.
Elles peuvent également comprendre des routes, des voies ferrées, des aéroports,
des ponts et des câbles électriques.
(2) En mine souterraine, on parle également d’infrastructures pour désigner tous les
ouvrages d’accès aux différentes parties de l’exploitation (circulation d’engins et
de personnels, évacuation du minerai). Dans ce cas, synonyme : Ossature8.
 Réserve : Les réserves d’une exploitation minière représentent la part exploitable
des ressources concernées. En effet, l’ensemble des ressources n’est pas exploitable
à 100 %. Les réserves correspondent aux parties des ressources, techniquement et
économiquement exploitables, donc pour lesquelles la vente du métal récupéré
excède les frais d’exploitation. Les réserves prennent en compte nécessairement.

3.3. Filières minières du travail

Dans ce point, il s’agit de préciser les filières auxquelles sera basé notre travail de recherche,
pour ne pas tout aborder, nous utiliserons les données de production et d’exportation du secteur
minier dans les filières ci-après :

 Filière cupro-cobaltifère qui comprend le cuivre, le cobalt et le zinc ;


 Filière diamantifère comprend la production du diamant artisanal et industriel ;
 Filière aurifère comprend la production de l’or artisanal et industriel ;
 Filière stannifères qui comprend la cassitérite, le coltan et le wolframite.

3.4. Indicateurs du secteur minier

Pour ce secteur nous utiliserons comme indicateur, l’évolution des données de la production
et de l’exportation minière.

Nul n’ignore que le secteur minier occupe une place de choix dans l’économie congolaise dans
la mesure où une part importante des recettes d’exportations provient de la production minière.

8
Poulard, F., Kister, P., Charles N., Lexique collection « la mine en France » tome 13, Paris, collection « la mine
en France », 2017., p. 26.
12

Ainsi, il a été impérieux d’aborder quelques concepts dans ce vaste secteur pour une meilleure
compréhension de la suite du travail.

Section 4.Economie

4.1. Définition

Le terme économie a généralement trois sens, il y a :

a). économie: c’est l’ensemble des ressources (objet, argent) dont l’usage est retardé dans le
temps. Dans ce sens, le terme est utilisé au pluriel pour désigner l’épargne, par exemple les
économies de poche.

b). économie ; il s’agit de l’ensemble des connaissances scientifiques sur les conditions
matérielles dans lesquelles une communauté humaine produit, distribue, consomme et reproduit
les richesses. Dans ce sens économie est considérée comme une théorie.

c). économie: il s’agit ici de l’ensemble des conditions matérielles dans lesquelles vit une
communauté humaine. Cet ensemble regroupe des infrastructures matérielles, des hommes
consommateurs, et producteurs, des équipements, des matériels et matériaux, des moyens
financiers et des monnaies utilisées ; ce sens renvoie à l’organisation de la production, de la
répartition, de la circulation et de la consommation des biens, ainsi qu’à l’épargne9.

Dans ce travail, c’est le troisième sens de l’économie considéré comme système qui est à retenir.
Car il est l’approche qui se rapproche de la définition de Jean baptiste SAY pour qui, l’économie
étudie la production, la répartition, la distribution et la consommation des richesses dans une
société. C’est de l’économie-système que nous pouvons nommer pour notre contexte de
l’économie congolaise, afin d’analyser l’organisation des conditions de production,
d’extraction, et d’exportation des minerais, ainsi que de la contribution minière dans laquelle
dépende et vit notre pays.

9
KABEYA, T., op. cit., p. 20-21.
13

4.2. Sortes d’économie

Ce point, nous permettra de présenter les différents systèmes économiques de notre pays :

1) L’économie de marché qui est un système ou un régime économique dans lequel


l’allocation des ressources est réalisée sur base des prix établis sur les marchés où se
rencontrent librement et de manière décentralisée, les offreurs et les demandeurs des
biens et services. Pour notre cas, cette économie est visible dans la commercialisation
des produits miniers dans les marchés internationaux.
2) L’économie rentière : c’est une société dans laquelle les revenus proviennent
essentiellement de la rente obtenue de la seule exploitation des ressources naturelles
généralement minière et pétrolière. Ce système est le plus entretenu dans notre pays car
notre économie repose sur le secteur minier, le budget de l’Etat est fortement dépendant
de la contribution minière.
3) L’économie extravertie : situation d’un pays dont une part très importante de la
production nationale sert à payer les importations qui constituent l’essentiel de ses
ressources. La situation d’un tel pays est critique si les biens exportés sont peu
nombreux et sujets de fortes fluctuations de prix et lorsque le financement des
investissements est assuré par l’étranger. Ce modèle est très fragile puisque les
exportations ne reposent que sur quelques produits primaires de base, sujets à des
fluctuations erratiques des prix, et parfois à des tendances à la baisse à long terme10.
L’économie congolaise fait partie de ce système économique car les richesses générées
en RDC sont destinées à l’étranger notamment les produits miniers et l’essentiel des
investissements du secteur minier provient aussi de l’étranger, et ces revenus permettent
d’acquérir les produits finaux à l’étranger pour la consommation locale.

10
DALLOZ, op. cit., p.396.
14

4.3. Concepts connexes

Parmi les concepts connexes nous évoquerons :

 La croissance économique définit comme l’augmentation sur une longue période


du produit national brut réel par tête. C’est l’accroissement durable de la production
globale d’une économie ; c’est donc un phénomène quantitatif que l’on peut
mesurer. L’apparition de la croissance exige des structures mentales, économiques
et sociales aptes à la soutenir.
 La crise économique est le retournement brutal de la conjoncture économique se
traduisant par une récession et un déséquilibre économique entre l’offre et la
demande limitée, immédiatement suivie par la contraction de l’activité économique
qui s’oppose à l’expansion.
 Le commerce extérieur d’une nation désigne généralement l’ensemble des échanges
des biens et des services entre une nation et les autres pays. Ce commerce a lieu
parce qu’aucun pays ne dispose de toutes les ressources (matières premières) et
facteurs de production (terre, capital, travail, technologie) sur son propre territoire,
et aussi profiter des différences de coûts de production entre les pays.
 La croissance appauvrissante : cas particulier de lien entre la croissance
économique et l’échange international (J. Bhagwati). La croissance économique
peut entrainer dans un pays un appauvrissement, c’est-à-dire une moindre
consommation, par le biais de la détérioration des termes de l’échange. Ainsi un
pays dont les exportations sont essentiellement constituées par un produit primaire
et qui domine les exportations de ce produit pourra se trouver dans ce cas. En outre,
KABEYA TSHIKUKU vient affirmer ce qui suit : « aux mieux la croissance est une
condition nécessaire pour contrer la récession économique qui guette, mais elle est
largement insuffisante pour conjurer cette récession. Au pire, les indicateurs de
développement humains évoluent rapidement dans le sens négatif, malgré et, même
très souvent, à cause de la croissance elle-même11. ».

11
KABEYA, T., op. cit., p. 82.
15

4.4. Principales causes de la crise de 2008 et ses conséquences sur l’économie


congolaise

En effet, Les causes de la récession mondiale de 2008 se situaient à l’origine dans la crise
des Subprimes aux Etats-Unis. Il s’agit de prêts hypothécaires à taux variables d’une prime
substantielle de risque ayant particulièrement bénéficié aux ménages à faible revenu.
L’augmentation exponentielle de la demande de l’immobilier aux USA a conduit à un
relèvement important des cours des prix dans ce secteur, lequel, par effet de contagion, a touché
tous les autres secteurs notamment les matières premières, les obligations, les actions… Cette
phase qui a commencé en août 2007 s’est globalement terminée en juillet 2008. Est venue
ensuite la deuxième phase, laquelle a consisté en l’éclatement de la bulle financière causée par
la faillite des bénéficiaires des subprimes à la suite de la montée des taux d’intérêt. Cette
situation a entraîné au passage la chute des prix des matières premières ainsi que des valeurs et
capitalisations financières des entreprises cotées en bourse. Ces dernières ont été contraintes,
soit à la fermeture soit au dégraissage de leur personnel. Ainsi, outre la baisse de la demande
dans les pays à économies avancées a sensiblement baissé. Or, leur demande est constituée de
la consommation, des investissements et des importations. La baisse de cette demande a été à
la base du recul de leur PIB réel. D’où la récession.

L’économie de la République Démocratique du Congo est concernée par cette baisse de


la demande internationale, laquelle constitue le principal déterminant de sa croissance
économique, à travers le recul des importations et des investissements des partenaires. La
croissance économique de la RDC a été ramenée à 5.9% contre 10.8% précédemment pour
2008 et 5.8% contre 9% en 2009. En dehors du cuivre, du cobalt… la République Démocratique
du Congo est un pays plus d’importation que d’exportation, un pays plus de consommation que
de production ; ce qui fragilise plus l’économie de ce pays12.

12
Agir en chrétiens informés/RDC, ONG., Exploitation minières au Katanga : un atout pour le développement ou
une colonisation économique ?, ACI/RDC. Lubumbashi, rapport juillet 2009, p.5
16

4.5. Indicateurs économiques


Nous utiliserons l’indicateur suivant pour décrire le niveau de l’évolution de
l’économie congolaise :

Le taux de croissance qui est un indicateur qui sert à mesurer l’évolution de la


croissance économique d’un pays durant une année.
17

Section 5. Cadre conceptuel des variables de l’hypothèse

Dans cette section, il est question de construire le modèle ou le cadre


conceptuel pour préciser les relations entre les différentes variables des hypothèses de notre
travail. Nous procéderons par signifier les variables conceptuelles de ces deux hypothèses :

5. 1. Définition des variables conceptuelles

 Faible rapatriement des capitaux d’exportation minière : retour en petite quantité sur
le territoire national des revenus financiers provenant de la vente des produits miniers à
l’étranger;
 Inefficacité de mobilisation des recettes minières : manque d’efficacité ou manque
d’effet souhaité dans le recouvrement total des sommes d’argent reçues sur les produits
miniers exploités localement et ceux exportés à l’’étranger;
 Faible contribution de la production minière : faible participation financière de
l’activité productrice et commerciale des produits miniers marchands à l’économie
nationale;

Ce sont ces trois variables que nous mettrons en relation pour vérifier la première hypothèse de
notre problématique de travail.

 Structure extravertie du marché économique : c’est le système d’organisation des


opérations commerciales et financières qui a une forte dépendance aux échanges
internationales (avec les pays étrangers) pour l’ensemble de l’activité économique et
minière ;
 Faillite des entreprises publiques minières : c’est l’échec dans la cessation des
paiements des organismes publics chargés de réaliser les opérations de nature
commerciale en produisant et vendant les minerais au profit de l’Etat;
 Rente insuffisante de la production minière : c’est le revenu insuffisant provenant ou
retiré de l’extraction-production et exportation ainsi ques des placements en emprunts
publics dans le secteur minier congolais.

Ce sont les variables qui nous permettrons dans leur mise en relation de vérifier la deuxième
hypothèse.
18

Selon MANGALU MOBHE : « Construire un cadre conceptuel revient à préciser les relations
entre les différents concepts, entre les différentes variables et entre les différentes hypothèses.
En effet, devant le caractère global et total des phénomènes sociaux, il est généralement utile
de combiner plusieurs variables et hypothèses pour couvrir le maximum d’aspects du
phénomène étudié13 ».

D’où la raison de définir les différentes variables des hypothèses utiliser


dans ce travail pour analyser l’objet de notre étude qui porte sur la description de la gestion de
production du secteur minier en rapport avec sa contribution à l’économie de la RDC.

13
MANGALU, M., notes de cours de méthode de recherche en sciences sociales de G2A économie, UNIKIN. 2017-
2018, p.30.
19

CHAPITRE II : DESCRIPTION DU SECTEUR MINIER CONGOLAIS

Dans ce présent chapitre, le travail consiste à présenter le contexte de l’organisation


structurelle du secteur minier Congolais, ainsi que la conjoncture dans laquelle évolue ce
secteur au cours de l’espace temporel de notre travail.

Section 1. PRESENTATION DU SECTEUR MINIER

La république démocratique du Congo est un pays à vocation minière comme nous l’avons dit
ci-haut, elle regorge d’énormes potentialités minières dont l’exploitation est porteuse de grands
espoirs de développement économique. En tout lieu, le secteur minier est régi par un cadre légal
que nous abordons au point suivant.

1.1. CADRE JURIDIQUE REGISSANT LE SECTEUR MINIER EN REPUBLIQUE


DEMOCRATIQUE DU CONGO.

Le secteur des mines en République Démocratique du Congo a connu une évolution législative
graduelle allant de la période du Congo belge (législation coloniale) à la période du Congo
indépendant (législation postcoloniale).

A. LEGISLATION MINIERE COLONIALE

La législation coloniale dans le secteur des mines commence par le Décret du 16 décembre
1910 modifié et complété par le Décret du 16 avril 1919 lequel réglemente la recherche et
l’exploitation minière uniquement dans le Katanga. Il a fallu attendre 1937 pour avoir une
législation minière englobant l’ensemble du Territoire national avec la promulgation du Décret
du 24 mars 1937. Cette législation était l’émanation du Gouvernement du Congo belge.

Ce dernier décret a subsisté après l’indépendance du Congo le 30 juin 1960 et a accompagné le


pays pendant plus de trois ans14.

14
MULAMBA, K., constitution et vie d’une société minière en république démocratique du Congo à la lumière des
règles spéciales de constitution des sociétés à statut particulier en droit en l’Ohada, Barreau de
KINSHASA/MATETE, 2017, p. 2.
20

B. LEGISLATION MINIERE POSTCOLONIALE

Le Congo en tant qu’Etat indépendant connaitra sa première réglementation dans ce secteur


avec l’Ordonnance-Loi n° 67/231 du 03 mai 1967 portant législation générale sur les mines et
les hydrocarbures plus tard abrogée par l’Ordonnance-loi 81-013 du 02 avril 1981 portant
Législation générale sur les mines et les hydrocarbures. Cette législation est restée en vigueur
jusqu’en 2002, date à laquelle le Législateur a innové en mettant sur pied une nouvelle
législation incitative par la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier complétée
par ses mesures d’application contenues dans le Décret n° 038/2003 du 26 mars 2003 portant
Règlement minier. Ces deux derniers textes constituent la base du cadre juridique régissant le
secteur minier en RDC.

Le champ d’application de la réforme du cadre juridique mise en place par l’Etat congolais à
travers ce nouveau Code concerne uniquement la recherche, l’exploitation, la transformation,
le transport et la commercialisation des substances minérales classées en mines ou en carrières
ainsi que sur l’exploitation artisanale des substances et à la commercialisation de celles-ci. Les
domaines des hydrocarbures et les eaux thermales ou minérales sont régis par des législations
particulières15.

Par ce nouveau cadre juridique, l’Etat congolais a voulu offrir aux investisseurs, personnes
physiques ou morales, un environnement juridique, fiscal, douanier et de change favorable au
développement de leurs activités dans ce secteur des mines16.

Comme il ressort de l’exposé des motifs de ce Code minier, le législateur a tenu à mettre sur
pied une législation incitative avec des procédures d’octroi des droits miniers ou de carrières
objectives, rapides et transparentes.

Son application de juillet 2002 au 31 décembre 2016 a été à la base de l’augmentation sensible
du nombre des sociétés minières et des droits miniers et des carrières ainsi que de
l’accroissement de la production minière en République Démocratique du Congo.

15
Voir l’exposé des motifs de la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier, Journal Officiel de la R.D.C,
43eme année, Numéro spécial, 15 juillet 2002.
16
E. MUKENDI WAFWANA, Le Droit minier, Vol. 1, Principes de gestion du domaine minier, éd. JuricongoBruylant,
2005, p. 8.
21

Néanmoins, l’essor du secteur minier, censé rapporter à l’Etat des recettes substantielles pour
son développement économique et social, n’a pas su rencontrer ces attentes.

Cette situation insatisfaisante a conduit à reconsidérer ce Code minier et son application. Cette
reconsidération a été justifiée par un certain nombre des lacunes et faiblesses dans son chef.

D’où la nécessité d’une révision. Celle-ci est motivée, d’une part, par le souci d’accroître le
niveau de contrôle de la gestion du domaine minier de l’Etat, des titres miniers et des carrières,
de repréciser les éléments relatifs à la responsabilité sociale et environnementale des entreprises
minières à l’égard des communautés affectées par leurs projets, ainsi que d’équilibrer le régime
fiscal, douanier et de change dans le cadre du partenariat entre l’Etat et les opérateurs miniers
et, d’autre part, le besoin législatif de conformer le Code minier à l’évolution du contexte
politico-administratif, marquée par l’avènement d’une nouvelle Constitution en 2006 mettant
en jeu de nouveaux intervenants dans la gestion du Code. Ainsi depuis le 28 mars 2018 il a été
promulgué, la Loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la Loi n° 007/2002 du 11
juillet 2002 portant Code minier qui régit le secteur minier.

1.2 PRESENTATION DES RICHESSES MINIERES DE L’ESPACE CONGOLAIS

La RDC offre un potentiel minier diversifié et éparpillé dans toutes ses provinces. La gamme
extrêmement variée des minerais offre ainsi des possibilités énormes d’exploitation. La RDC
est connue pour son potentiel minier représentant 1100 différents substances minérales. Nous
présentons dans ce point, les réserves géologiques et les potentialités des richesses minières que
compte la république démocratique du Congo, ainsi que la cartographie des gisements de
l’espace minier congolais17 :

17
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère de l’Economie nationale. Opportunités dans le secteur
minier, Kinshasa : Ministère de l’Economie nationale. 2016, p.1.
22

A. RESERVES ET POTENTIALITES DES RICHESSES MINIERES

Tableau 1.: Les réserves géologiques pour quelques substances de la R.D. Congo
N° Substances minérales Quantités (tonnes)
1 Cuivre 75 000 000
2 Lithium 31 000 000
3 Niobium 30 000 000
4 Manganèse 7 000 000
5 Zinc 7 000 000
6 Cobalt 4 500 000
7 Fer (plus de 60%) 1 000 000
8 Cassitérite 450 000
9 Or 600
10 Diamant (carats) 206 000 000
Source : www.cami.cd

Tableau 2. : Les potentialités des richesses minières par province

Provinces Minéraux

Bandundu Diamant, pétrole, kaolin, argile.


Bas-Congo Bauxite, pyroschite, calcaire, phosphate, vanadium, diamant, or,
cuivre, plomb, zinc, manganèse, marbre, granite noire et rose, sel
gemme, fer, argile gypse, talc, silice, kaolin, baryte, schiste
bitumineux.
Equateur Fer, cuivre et minéraux associés, or, diamant, calcaire, kaolin, argile,
granite, niobium, ocre
Province Or, diamant, fer, argent, argile, cuivre, kaolin, niobium, ocre, schiste

Orientale bitumineux, talc

Kasaï Oriental Diamant, fer, argent, nickel, étain, argile, chrome, cobalt, cuivre, or,
kaolin, talc
Kasaï Diamant, or, manganèse, chrome, nickel, argile, cobalt, platine,
Occidental cuivre, fer, kaolin, plomb
23

Katanga Cuivre et métaux associés, cobalt, manganèse, calcaire, uranium,


charbon, niobium, or, platine, lithium, talc, tantale, wolfram, zinc,
argile, bismuth, cadmium, germanium, cassitérite, fer, granite, gypse,
kaolin, monazite, saline, béryl (émeraude), saphir
Nord-Kivu Or, niobium, tantalite, cassitérite, béryl, tungstène, manganite, argile,
bastnaésite, charbon, granite, monazite, niobium, platine, wolfram,
tantale
Sud-Kivu Or, niobium, tantalite, cassitérite, saphir, amblyogonite, argent, argile,
bastnaésite, béryl, bismuth, diamante, diatomite, monazite, wolfram,
zinc, tantale
Maniema Etain, diamant, cassitérite, or, amblyogonite, lithium, argile, cuivre,
fer, kaolin, manganèse, columbium, plomb, talc, tantale, wolfram
Kinshasa Argile, silice, kaolin, grès arkosique
Source : CTCPM, Guide de l’investisseur du secteur des mines et hydrocarbures, juin 2003.
24

B. CARTOGRAPHIE DU SECTEUR MINIER

L’emplacement des gisements de matières premières en RDC


25

1.3. INSTITUTIONS ET SERVICES ETATIQUES DU SECTEUR MINIER

En dépit de la longue expérience relative de la RDC en tant que pays producteur minier, les
institutions et services de l’Etat chargés de la supervision du secteur minier sont restés faibles
et inefficaces. Dans le passé, la Générale de carrières et des mines (GECAMINES), l’Office
des mines de Kilomoto (OKIMO), la Compagnie minière de Bakwanga (MIBA) et d’autres
entreprises parapubliques fonctionnaient comme des Etats dans l’Etat. Etant donné qu’elles
étaient les seules titulaires de droits miniers, elles exerçaient leur autorité sur le secteur, malgré
la présence d’une structure publique de tutelle dans les provinces.

Par-dessus le marché, le nouveau Code minier détermine les institutions de l’Etat responsables
de l’application de la loi et de la supervision générale du secteur. La structure organisationnelle
est théoriquement cohérente, en rapport avec les pratiques au niveau international. En pratique,
le Gouvernement est confronté au défi important de renforcer les institutions aux niveaux
central et provincial pour qu’elles puissent remplir efficacement leur mission. Il s’agit entre
autres des institutions - clés suivantes :

• Ministère de mines ;
• Secrétaire du ministère de mines ;
• CAMI, Cadastre Minier;
• SAESSCAM (Service d’Assistance et d’Encadrement du Small-ScaleMining);
• CEEC (Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances
minérales précieuses et semi-précieuses);
• CTCPM (Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière);
• Commissions indépendantes sous la tutelle du Ministre (telle que la Commission
du Processus de Kimberley)
• Services concernés par le recouvrement des impôts miniers (DGDA, DGRAD,
DGI, OCC);
• Ministère de la Recherche scientifique, chargé de la cartographie géologique, de
la géophysique et des sciences de la terre.
Les institutions et services gouvernementaux chargés de la régulation et de la supervision du
secteur minier sont :

Le Ministère des Mines : fixe les lignes générales de la politique minière du pays. Sur la base
du Code minier national, il dirige les activités du secteur. Dans lepaysage administratif du
26

secteur, il est courant de voir apparaître de nouvelles institutions chargées de nouvelles


missions, les attributions des organismes publics déjà en place n’étant ni adaptées ni élargies.
La jungle administrative qui en résulte permet aux parties prenantes de maintenir l’opacité des
flux financiers du secteur et de préserver leurs intérêts particuliers.

Le Secrétariat Général des Mines : est subordonné au ministère des Mines. Ses divisions sont
chargées des missions classiques d’un service géologique (Direction des Mines, de la
Géologie, de la Protection de l’Environnement, des Investigations, des Études et de la
Planification). Outre ce Secrétariat Général des Mines à Kinshasa, il existe des autorités
provinciales responsables du contrôle au niveau local (Division Provinciale). Ces divisions
régionales souffrent également d’un manque de personnel et ne disposent pas de l’équipement
technique nécessaire à leur mission. Le Secrétariat Général des Mines, qui manque dans
l’ensemble de capacité d’exercice, est secondaire dans la structure générale du secteur.

Le CAMI a été créé en 2003 par le Code minier comme une agence semi autonome du ministère
des Mines chargée de la gestion des droits miniers et de la tenue du registre de ces droits. En
RDC comme dans d’autres pays, le service de gestion des titres miniers est l’agence clé dans le
processus de délivrance des droits miniers conformément aux Code et règlement miniers. Il doit
fonctionner de manière satisfaisante, transparente et impartiale, pour assurer la sécurité pour les
titulaires des concessions minières.

Le SAESSCAM a été créé en 2003 pour offrir des services de vulgarisation et d’encadrement
aux exploitants miniers artisanaux et de la petite mine. Aujourd’hui, le SAESSCAM emploie
120 personnes et est présent dans la quasi-totalité des provinces. Il est curieusement présent
dans les chefs-lieux et non sur les sites d’exploitation minière artisanale. L’évaluation de ses
performances par les parties prenantes présente sur le terrain, s’est avérée non concluante. Il est
évident que le SAESSCAM pourrait jouer un rôle clé pour l’encadrement et l’organisation des
exploitants miniers artisanaux en coopératives et pour l’enregistrement adéquat de la production
dans ce secteur.

Le CEEC est une institution de l’Etat créée en 2003 chargée de l’évaluation de la valeur et de
la certification des diamants. Ainsi, il est un élément essentiel de la mise en œuvre effective du
Processus de Kimberley. Il s’emploie à s’assurer que l’Etat est rémunéré à la juste valeur vénale
pour ses exportations de diamants et d’or. Contrairement à toutes les attentes, le CEEC n’arrive
pas à évaluer correctement les productions vouées à l’exportation. La plupart des évaluateurs
du CEEC proviennent des comptoirs privés d’achat de diamants ou ils ont travaillé dans le
27

passé. Par ailleurs, l’Etat devrait envisager de recruter un cabinet international pour réaliser une
contre-expertise des exportations de diamants de la RDC.

Le ministère de la Recherche scientifique est chargé, entre autres, de la cartographie


géographique, de la géophysique et de la recherche sur les sciences de la terre. La mise à jour
et la finalisation de la base de données géologique du pays, et la localisation de nouveaux
gisements miniers, sont essentielles pour une croissance durable du secteur. La recherche
géologique est une mission conjointe des secteurs publics et privés. En général, les entreprises
privées s’intéressent à la recherche détaillée, dont le forage et la géophysique par vérification
au sol, sur des sites précis avec des minerais identifiés.

CTCPM créée depuis 1978, organe de conseil d’études et de coordination des activités du
secteur minier. Au-delà de ce rôle, la CTCPM est aussi chargée : de la conception des politiques
et stratégiques visant l’optimisation de l’exploitation des ressources minérales de la RDC, de
l’harmonisation et la coordination entre intéressés à la solution des problèmes miniers, de la
programmation des activités minières nationales liées à la recherche, à la valorisation des
indices miniers, à la production, au traitement, au transport et à la commercialisation des
produits miniers18.

18
Banque mondiale, République démocratique du Congo. La bonne gouvernance dans le secteur minier comme
facteur de croissance, Rapport n° 43402-ZR., Mai 2008, p. 40-42.
28

Section 2. EXPLOITATION MINIERE

La République démocratique du Congo (RDC) regorge d’énormes potentialités minières dont


l’exploitation est porteuse de grands espoirs de développement économique, et peut contribuer
à la réduction de la pauvreté comme cela a été le cas pour tous les pays de tradition minière.

Depuis l’ère coloniale, le secteur minier est la clé de voûte de l’économie de la RDC,
fournissant entre 70 et 80 pour cent des recettes d’exportation et environ 8 pour cent du PIB.
Toutefois, depuis le début des années 90, la production minière industrielle a connu une chute
drastique à cause de : la guerre civile, la mauvaise gestion des entreprises publiques et le repli
des prix des produits de base sur les marchés internationaux. Le déclin de grands producteurs
industriels a eu des répercussions significatives non seulement sur l’économie nationale, mais
aussi sur les provinces et les communautés vivant dans les zones ou s’opèrent les activités
minières. Les sociétés n’ont pas été particulièrement capables de maintenir leur précédent
niveau d’appui aux diverses infrastructures et d’assistance aux activités à caractère social
menées dans ces communautés19. Malgré tout ce qui précède, l’exploitation minière est toujours
une activité qui attire plus d’investissement dans l’économie congolaise.

Dans cette section nous aborderons la question des zones d’exploitation minière et de
l’investissement dans le secteur minier.

2.1. ZONES D’EXPLOITATION MINIERE PAR FILIERE

Dans ce point, nous présentons les zones d’exploitation par filière minière retenue pour ce
travail de recherche :

Filière cupro-cobaltifère : Cuivre, Cobalt, Zinc


La ceinture de cuivre de la province de l’ex-Katanga renferme des ressources de cuivre, de
cobalt, de zinc et d’uranium de classe internationale. Avec la mise en place de nouvelles co-
entreprises créées par des partenariats entre la GECAMINES et des sociétés minières
industrielles privées, et en addition de l’exploitation minière artisanale de cuivre et de cobalt.
Le Katanga dispose d’une réserve substantielle de métaux non ferreux. Les ressources
identifiées dans la Ceinture de cuivre sont estimées à 70 millions de tonnes métriques de cuivre,
5 millions de tonnes métriques de cobalt (la réserve de cobalt étant la plus importante du monde)

19
Banque mondiale, République démocratique du Congo. op. cit., n° 43402-ZR, p. 11.
29

et 6 millions de tonnes métriques de zinc ( représentant trois pour cent des réserves mondiales).
La production de cette filière a pour destination Chine, Malaisie, Inde et Afrique du Sud.

Filière diamantifère : Diamants


Dans les ex-provinces du Kasaï occidental et du Kasaï oriental, les diamants sont exploités à
partir de gisements alluvionnaires et détritiques (rejets) et de cheminées kimberlitiques. En
termes de carats, la RDC regorge des ressources diamantifères connues les plus importantes du
monde – environ 150 millions de carats, représentant 25 pour cent de la totalité des réserves
mondiales connues. Alors que 5 à 8 pour cent de la production à MbujiMayi est constituée de
diamant de joaillerie, la production artisanale autour de Tshikapa et Kananga est jugée de bien
meilleure qualité. La production artisanale de diamants représente 75 pour cent de la production
totale de RDC en termes de carats, et 62,5 pour cent en valeur. La production du diamant
provient des provinces suivantes : Kasaï Oriental, Kasaï, Kasaï Central, Kwango, Tshopo,
Sankuru. Les plus grandes destinations sont pour l’Union européenne et les Emirats Arabes
Unis.

Filière aurifère : Or
De riches gisements aurifères ont été exploités dans les districts de Kilo et Moto, tous deux
situés dans la province de l’Ituri. L’or a aussi été exploité dans les Provinces du Kivu et de
Maniema, qui renferment encore des gisements de classe internationale. Le district de Moto
renferme des ressources estimées approximativement à 500 tonnes d’or. Dans le district de
Kilo, les ressources sont difficiles à estimer, mais sont supposées de bien meilleure qualité que
celles du district de Moto. Dans les provinces du Kivu et de Maniema, les ressources et grades
disponibles et identifiés sont suffisants pour plusieurs opérations d’exploitation à ciel ouvert.
Les trois principaux gisements aurifères industriels qui font actuellement l’objet de recherches
contiennent approximativement 850 tonnes d’or de toutes catégories de ressources. La
production industrielle de l’Or est issue des sociétés suivantes : KIBALI GOLD, TWANGIZA
et NAMOYA. La plus grande destination de la production aurifère reste pour l’Afrique du Sud.

Filière stannifère : Cassitérite, coltan, wolframite et autres minéraux


30

L’étain, le coltan et d’autres minéraux proviennent des gîtes alluvionnaires et des gisements
primaires de cassitérites, tantalite, colombite (coltan) et wolframite situés dans la partie Est du
pays (les Kivu, Maniema et le nord du Katanga). La plupart des opérations de recherche et
d’exportation se font soit à petite échelle, soit de façon artisanale. La production reste artisanale.
Les exportations qui ont pour destinations Malaisie, Luxembourg, Belgique, Suisse et la chine.

La République Démocratique du Congo, après la grande crise qu’elle a subie entre 2008-2009
suite à la crise financière mondiale vue précédemment, s’est retrouvé dans une situation de
quasi crise du fait de l’effondrement des cours des matières premières et du ralentissement de
la croissance chinoise. En septembre 2015, la décision de Kamoto Copper Company (KCC),
une des principales entreprises extractives du pays, de suspendre ses activités minières pendant
18 mois a contribué à détériorer la situation. Cette décision pèse sur 17% de la production de
cuivre et 9,3% des exportations totales de ressources naturelles du pays20.
Malgré toutes ces situations, les entreprises extractives continuent d’investir dans le secteur
minier en RDC et malgré les risques et difficultés auxquels il est confronté.

2.2. LES INVESTISSEMENTS MINIERS EN RDC

En effet, malgré les risques et les difficultés, les compagnies minières


continuent d’investir du temps, de l’énergie et des ressources dans le secteur minier en RDC.
L’importance stratégique des matières premières ainsi que l’intérêt pour l’investissement
minier et l’extrême richesse géologique du sol congolais sont des critères déterminants pour les
investisseurs. Ces investisseurs sont présents en RDC même si certains « facteurs modificatifs
», tels que le cadre juridique ou règlementaire, fonctionnent de manière plus ou moins efficiente
et affectent directement certains aspects du secteur minier. Même en périodes de forte volatilité
économique pendant lesquels les marchés des minerais deviennent chaotiques et souvent
imprévisibles ; et en fonction des aléas du marché des minerais produits en RDC ; il existe
toujours de nombreux investisseurs se disputant les opportunités du secteur minier congolais.
Il est indispensable de reconnaître que la géologie très riche du pays, à la fois par sa variété et
sa complexité, constitue le facteur déterminant des décisions d’investissement en RDC.
Les nombreux gisements de minerais à haute teneur et leur faible coût d’exploitation attirent
les entreprises minières du monde entier vers la RDC. Par ailleurs, le coût d’exploitation du

20
Banque mondiale, Op. Cit., No. 104759-ZR., avril 2016, p. 10.
31

secteur minier en RDC a l’avantage d’être plus faible que dans les autres pays riches en minerais
comme l’Afrique du Sud. L’instabilité politique et le climat incertain des affaires en RDC
viennent toutefois ternir ce tableau, et, même s’il est très rentable, l’investissement dans le
secteur minier est à haut risque. La chute des cours des métaux et le manque d’électricité
n’arrangent pas les choses.

Les investisseurs étrangers ont davantage profité du boom du secteur des ressources naturelles
à partir de 2007 que le gouvernement et les producteurs locaux.La valeur des exportations
pétrolière et minérales a plus que doublé entre 2007 et 2014, passant de 5 milliards de dollars à
11,7 milliards (soit 33% du PIB). Sur la même période, le revenu des facteurs dans la balance
des paiements a augmenté plus de 17 fois. Cet écart entre la dynamique des exportations et celle
du revenu des facteurs de production reflète l’entrée de gros investisseurs industriels dans le
secteur minier. Ces investisseurs ont remplacé les EAPE (Exploitation artisanale et à petite
échelle) qui produisaient la plus grande partie des exportations minières de la RDC jusqu’en
2010 (dont une grande partie était toutefois des « minerais de conflits »). En effet, les flux
sortants de revenus des facteurs, hors paiements d’intérêts, ont augmenté de 172 millions de
dollars en 2007 à 3,1 milliards de dollars (soit 8,5% du PIB) en 2014. Ces revenus des facteurs
correspondent essentiellement à la rémunération des IDE (investissement direct étranger) dans
le secteur des ressources naturelles, et le ratio de ces revenus ramené aux exportations de pétrole
et minerais a augmenté de 3,4% à 26%21.

Actuellement, il existe environ trois cents entreprises minières en RDC dont une dizaine cotée
en Bourse. Voici les entreprises minières les plus en vue (Mupepele Monti, 2012)22 :Ces
entreprises minières industrielles proviennent aussi bien d’Europe (Belgique, Grande-Bretagne,
Suisse, Kazakhstan) que d’Amérique du Nord (Canada, États-Unis), d’Asie (Chine),
d’Amérique latine (Brésil) et d’Afrique (Afrique du Sud).

21
Banque mondiale, République démocratique du Congo. op. cit.,No. 104759-ZR, p. 13.
22
MUHIGIRWA, R., op. Cit., p. 101-102.
32

Tableau 3.1. : Principales entreprises privées présentes en RDC

Entreprises Pays d’origine Minerais exploités Localisation


AnvilMining Australie-Chine Cuivre, cobalt Kilwa, Katanga
Boss Mining Kazakhstan Cuivre, cobalt Kakanda
TFM Etats-Unis Cuivre, cobalt Lubumbashi
GTI/STI Finlande Cuivre, cobalt Kasumbalesa
KTM Canada-Kazakhstan Cuivre, cobalt Kolwezi
SICOMINES Chine-RDC Cuivre, cobalt Kolwezi
KCC Suisse Cuivre, cobalt Kolwezi
Comilu/comide Kazakhstan Cuivre, cobalt Kolwezi
Kalumines Chine Cuivre, cobalt Lupoto
Mukondomining Suisse Cuivre, cobalt Kolwezi
SPRL
Mumi Suisse Cuivre, cobalt Kolwezi
Ruashimining Chine-Afrique du Cuivre, cobalt Lubumbashi
Sud
Chabara Belgique Cuivre, cobalt Kolwezi
Congo Zing Chine Cuivre, cobalt Kolwezi
SMKK RDC Cuivre, cobalt Kakanda
Rio Tinto Brésil Fer Prov. Orientale
Banro Canada Or, cassitérite Twangiza
Kibali gold mining Afrique du sud Or Ituri
CluffMining Ltd. Grande-Bretagne Or Kisenge
AGK Afrique du sud Or Bunia-Ituri
SACIM Chine Diamant Mbuji-Mayi
Tenke- Etats-Unis, Cuivre, cobalt Tenke-Fungurume
FungurumeMining Angleterre
Sarl
Source : Ministère des mines
33

Tableau 3.2. : Principales entreprises publiques de RDC (2006)


Entreprise Site Produits Superficie de Droits Employés
la concession miniers
GÉCAMINES Katanga Cuivre, 21 500 km² 42 PER 13 359
(Générale (Kolwezi, cobalt, 59 PE
des Carrières et des Likasi, charbon,

Mines) calcaire,
Kambove,
zinc,
Kipushi,
germanium
Lubumbashi)
OKIMO (Office des Ituri Or 83 000 km2 49 PE 2 664, dont 1 317
Mines d’Or de Mongwalu et sont en attente de
Kilomoto paiement final des
Watsa
indemnités
MIBA (Minière de 2 Kasaï Diamants 62 000 km² 65 PER 5 802
Bakwanga) 151 PE
80% Etat
20% MwanaAfrica
SOMINKI (Société Kivu, Cassitérite, 9 008 Km2 40 PE 4 209
Minière et Industrielle Kalima, Wolframite
du Kamituga ,
Kivu) Punia Coltan, Or,
Monazite
EMK-Mn (Entreprise Kisenge Manganèse 1 940 Ha 1 PE 444
Minière de Kisenge -
Manganèse)
SODIMICO (Société Katanga Cuivre, 827,23 km2 5 PE 2 811
de Développement (Musoshi, Alliages de
Industriel et Minier du Kinsenda et cuivre,
Congo) cobalt
Kimpe)

Source: CAMI; PE = Permis d’exploitation / PER = Permis de recherche


34

Grâce à la richesse de ses ressources géologiques, la RDC est considérée comme un des pays
potentiellement les plus attractifs pour les investisseurs dans le secteur minier. Pour la vaste
majorité des investisseurs, la RDC possède un « fort » potentiel minier : selon l’Indice du
potentiel minier mis au point par l’institut Fraser, plus de 80% des investisseurs sondés ont
déclaré que la RDC constituerait une opportunité très intéressante pour les investisseurs miniers
si le pays instaurait des politiques proches des meilleures pratiques internationales.

Section 3. CONJONCTURE DU SECTEUR MINIER CONGOLAIS

Dans cette section, nous exposons la situation conjoncturelle du secteur minier à


l’économie Congolaise, les faiblesses et difficultés structurelles et fonctionnelles du secteur
minier.
3.1. CONJONCTURE MINIERE A L’ECONOMIE CONGOLAISE

En effet, le ralentissement de l’économie mondiale et la suspension de la production par


Glencore en 2015 donnent à la RDC l’occasion de revoir la gestion de son secteur extractif. Il
est anormal qu’un pays dont les exportations de pétrole et de minerais se sont élevées à 48,5
milliards de dollars pendant le super-cycle de la production minière industrielle (2010-2014)
paye 9,9 milliards de dollars pour rémunérer les investisseurs, reçoive 6,9 milliards de recettes,
et se retrouve dans une situation de quasi crise avec une baisse de ses réserves et des recettes
insuffisantes23. Cela démontre que le choix de recourir à des industries multinationales exerçant
dans le secteur formel n’a pas produit les retombées escomptées pour l’État.

C’est pour cela que la RDC a perdu quelques-uns des avantages en termes
d’emplois et de revenus que lui procurait l’EAPE informelle, le budget de l’État n’a pas gagné
les revenus de rente attendus de l’industrie minière formelle et non liée aux conflits. Cela tient
aux limites du Code minier, à l’incapacité de l’administration de le faire appliquer et à recouvrer
des recettes auprès des différents producteurs, et aux faiblesses institutionnelles qui laissent le
secteur et sa rente être captés par des intérêts privés. Il faut remédier à tous ces aspects pour
accroitre la résilience de l’économie de la RDC.

23
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Op. cit.,No. 104759-ZR, p. 13.
35

Le fort taux de croissance du PIB enregistré au cours de ces dernières années a essentiellement
été tiré par le dynamisme du secteur minier. En 2014, la croissance du PIB a atteint un taux
record de 9,0% après avoir enregistré en moyenne un taux de 7,5% entre les années 2010 et
201524.
La croissance économique du pays est tirée par le secteur minier ; depuis 2018 cette croissance
est remontée à 4,1% après avoir chuté de 6,9% en 2015 à 2,4% en 2016, suite à la baisse des
cours de matière première d’exportation du pays ; une progression qui s’explique par la hausse
des cours de matière première et de l’augmentation de la production minière nationale et
notamment du cuivre et du cobalt qui assure 80% des recettes d’exportation.
Cependant, le secteur minier est confronté aujourd’hui à des différentes faiblesses et problèmes
dans son exploitation.

3.2. FAIBLESSES ET DIFFICULTES DU SECTEUR MINIER


Le constat de vulnérabilité économique de la RDC dans le secteur minier repose sur ces
lacunes :
A. FAIBLESSES STRUCTURELLES
La structure économique du Congo est fortement extravertie c’est-à-dire une situation dans
laquelle une part très importante de la production nationale sert à payer les importations qui
constituent l’essentiel de ses ressources. Les produits miniers sont parmi les produits primaires
les plus exportés, et, ces produits sont sujets de fortes fluctuations de prix avec une évolution
négative des cours mondiaux des substances minérales ; et le financement des investissements
est assuré par l’étranger.

En plus de cela, la quasi-totalité des infrastructures ont été pensées, tracées et construites au
Congo pendant la période coloniale. Elles ont été installées non pas en fonction de l’intégration
économique nationale, mais plutôt dans une tout autre logique : le souci et l’objectif étaient
d’expédier au moindre coût à l’extérieur du pays toutes les produits susceptibles d’être exploités
sur le territoire congolais. Le système colonial a installé sur le territoire congolais des
infrastructures d’extraversion, des enclaves industrielles d’extraction-exportation et certains de
leurs centres d’approvisionnements et de leurs institutions de financement25.de rechange, frets,

24
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Utiliser la rente des industries extractives pour
promouvoir la croissance et le développement, Rapport n° 115288-ZR., septembre 2017, p. 2.
25
KABEYA, T., Op. Cit., p. 166.
36

intérêts sur les emprunts, et divers approvisionnements)26. Ainsi, Le secteur minier repose
aujourd’hui sur de gros investisseurs privés et, comme pour tous les investisseurs privés, leur
principale motivation est le profit.

La faillite voilée des toutes les entreprises minières de l’Etat et l’inefficacité de mobilisation
des recettes d’extraction-exportation des minerais par les régies financières témoignent la
faiblesse des structures minières de l’économie congolaise. L’administration fiscale n’est pas
suffisamment équipée pour déterminer et recouvrer à tout moment le montant de recettes
taxables des industries minières. Par ailleurs, les déficits dans le recouvrement des impôts et
des droits de douane par la marge de manœuvre de la DGDA, responsable de la perception des
taxes à l’importation et à l’exportation et des impôts à la consommation, est limitée. Il a été
constaté que de nombreux postes douaniers ne disposent d’aucun système d’informations et ne
peuvent donc pas établir de statistiques correctes.

En effet, les institutions minières ne disposent pas des moyens financiers nécessaires à
l’exercice de ses fonctions et ses structures manquent de transparence. Cela a pour
conséquences : la faible contribution du secteur au PIB malgré son fort potentiel ; la faible
contribution du secteur minier au budget de l’État. Il faut que ces structures fonctionnent pour
mettre en œuvre les choix de politiques et traduire la multitude de recommandations en actions
concrètes au quotidien.

B. DIFFICULTES DU SECTEUR MINIER

Nous présentons ci-après les conséquences du manque de capacité fonctionnelle de secteur


minier. Le gouvernement congolais a identifié les principaux problèmes et lacunes du secteur
minier grâce à une approche plus globale du secteur. Cette identification repose sur une analyse
détaillée de la situation, et constitue une première approche pour souligner les lacunes de ce
secteur. Parmi ces lacunes nous évoquons : (a) les faiblesses du cadre juridique et règlementaire
; (b) le déficit énergétique important ; (c) des connaissances géologiques et du sous-sol faibles,
voire quasi inexistantes dans certaines zones ; (d) des infrastructures de transport très
insuffisantes ; (e) les graves lacunes dans la recherche et le développement ; (f) l’arrêt ou le

26
KABEYA, T., Op. cit., p. 84.
37

ralentissement de la production de certains minerais ; (g) l’insuffisance d’une main-d’œuvre


formée aux besoins du secteur ; (h) le manque ou absence de collecte d’informations
stratégiques en temps réel pour aider à la prise de décisions ; (i) les droits de propriété mal
définis dans les concessions minières constituent un obstacle fondamental aux investissements;
(j) des pratiques administratives illégales favorisant la corruption et nuisant au climat des
affaires; et (k) Le manque de transparence dans l’exploitation des substances minérales de sol
et de sous-sol27.

Par-dessus tout, ces faiblesses expliquent pourquoi la RDC qui est un exportateur majeur de
produits miniers, et ayant les rentes des ressources naturelles les plus importantes dans le PIB,
cependant, le pays se trouve dans une situation paradoxale avec d’une part, un potentiel de rente
des ressources minières et naturelles parmi les plus élevés au monde et, d’autre part, des recettes
domestiques et des indicateurs du développement parmi les plus faibles28.

Ainsi, La faiblesse des structures administratives est à la base du développement des


mécanismes de l’économie de marché et favorisant la fraude dans ce secteur.

27
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Op. cit.,No. 104759-ZR, p. 14.
28
Banque mondiale, République démocratique du Congo.Op., cit., n° 115288-ZR., p. 1.
38

CHAPITRE III. EXPOSITION DE LA CONTRIBUTION MINIERE A L’ECONOMIE


CONGOLAISE

 Exploitation artisanale qui est constituée des personnes physiques, des coopératives et
des entités de traitement ; les minerais exploités sont : diamant, or, cuivre, cobalt,
cassitérite, coltan et wolframite ;
 Exploitation industrielle qui est constituée des sociétés privées, des entreprises d’Etat et
des sociétés mixtes ; les minerais exploités sont : cuivre, cobalt, zinc, diamant et or.

Ce chapitre sera abordé en trois sections qui nous renseignerons sur


l’évolution de production et exportation, sur la part du secteur minier à l’économie et au budget
de l’Etat et sur la croissance appauvrissante de l’économie congolaise.

Section 1. EVOLUTION DE LA PRODUCTION ET DES EXPORTATIONS MINIERES


Nul n’ignore que le secteur minier occupe une place de choix dans l’économie congolaise dans
la mesure où une part importante des recettes d’exportations provient de la production minière.
Nous allons aborder l’état de lieux des productions et des exportations selon les 4filières ci-
après :

 Filière cupro-cobaltifère qui comprend le cuivre, le cobalt et le zinc ;


 Filière diamantifère comprend la production et exportation du diamant artisanal et
industriel ;
 Filière aurifère comprend la production et exportation de l’or artisanal, semi-industriel
et industriel
 Filière stannifères qui comprend la cassitérite, le coltan et le wolframite.
39

1. Filière diamantifère
Tableau 4.1. : Production et exportations de diamant de 2010-2018

Ecart
Exportations en
Année Production en carats Quantité en
carats %
carats
2010 20 166 220,14 16 963 396,77 3 202 823, 37 16,00%

2011 19 249 057,46 18839050,01 410 007, 43 2%

2012 21 524 266,19 19558919,96 1 965 346, 23 9%

2013 15 514 090,3 15 614 335,95 -100 245,66 -1%

2014 14 906 680,68 14 932 875,56 -26 194,88 0%

2015 15 753 487,33 15 789 209,09 -35 721,76 0%

2016 15 559 447,19 14 746 354,23 813 092, 96 5%

2017 18 902 763,56 17 924 982,26 977 781, 30 5%

2018 15 131 209,75 15 635 447,46 -504 237,71 -3%


Source : Ministère des mines, statistiques minières

Graphique n°1 : Evolution du Diamant de 2010 à


2018( en carats)
25000000,00

20000000,00

15000000,00
Carats

10000000,00

5000000,00

0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années

Production en carats Exportations en carats

Les statistiques de production et des exportations de la filière diamantifère se rapportent aux


exportations du diamant de l’exploitation artisanale et industrielle dans son ensemble. Mais il
y a une nette prédominance de la production et des exportations du diamant issu de la
40

production artisanale. A partir de 2010, il y a eu relèvement de la production et des exportations.


Hormis la baisse générale observée à partir de 2013 à 2016 due probablement à la situation que
traversent la MIBA et le ralentissement des cours de matières premières en 2015. La tendance
a repris depuis 2017 à la hausse.

2. Filière stannifère

A. Cassitérite

Tableau 4.2. : Production et exportations de cassitérite de 2010-2018

Ecart
Année Production en tonne Exportations en tonne Quantité en
%
tonne
2010 11 943,33 13 414,99 -1471,66 -12%
2011 8 920,56 9 267,27 -346,71 -4%
2012 7 188,85 8 018,21 -829,36 -12%
2013 6 209,67 8 406,81 -2197,14 -35%
2014 7 295,37 7 198,84 96,53 1%
2015 8 303,59 7 470,45 833,14 10%
2016 11 824,34 9 465,55 2358,79 20%
2017 18 892,89 12 536,45 6356,43 34%
2018 16 273,06 13 354,74 2918,32 18%
Source : Ministère des mines, statistiques minières

Graphique n°2: Evolution de Cassitérite de 2010 à


2018( en tonnes)
20000

15000
Tonnes

10000

5000

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années

Production en tonnes Exportations en tonnes


41

Après l’année 2010, il a été enregistré une chute drastique de la production et des exportations
à cause des mesures de suspension des activités à l’Est de la République suite à l’insécurité
récurrente, la contrebande et la fraude, bref suite à l’embargo contre les minerais en provenance
de l’Est de la République Démocratique du Congo en application de la Loi Dodd-Franck29.A
partir de 2016, la tendance jusqu’à ce jour est haussière.

B. Coltan
Tableau 4.3. : Production et exportations de coltan de 2010-2018

Ecart
Exportations en
Année Production en tonnes Quantité en
tonnes %
tonnes
2010 492,09 439,78 52,31 11%
2011 20 199,43 536,44 1 662,99 76%
2012 574,62 585,53 -10,91 -2%
2013 358,36 698,14 -339,78 -95%
2014 1 140,44 1 158,91 -18,47 -2%
2015 2 101,94 1 292,72 809,23 38%
2016 2414 1 786,59 627,41 26%
2017 2 174,23 1 358,51 815,72 37%
2018 1 838,77 2 190,18 -351,41 -19%
Source : Ministère des mines, statistiques minières

Graphique n°3: Evolution de Coltan 2010 à 2018(


en tonnes)
25000

20000
Tonnes

15000

10000

5000

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années

Production en tonne Exportations en tonne

29
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières de 2003 à 2012,
Kinshasa : Ministère des mines. Septembre 2013, p.6.
42

La production de Coltan a atteint son point culminant en 2011 avec 20 199,43 tonnes.
Après cette période, les niveaux de la production et de l’exportation ont sévèrement baissé à
cause des mesures évoquées ci-haut pour les minerais de l’Est de la RDC

C. Wolframite
Tableau 4.4. : Production et exportations de wolframite de 2010-2018

Ecart
Exportations en
Année Production en tonnes Quantité en
tonnes %
tonnes
2010 44,45 45,16 -0,71 -2%
2011 84,24 86,63 -2,39 -3%
2012 196,60 71,00 125,60 64%
2013 57,09 95,24 -38,15 -67%
2014 16,28 17,50 -1,22 -7%
2015 106,36 13,91 92,45 87%
2016 153,88 90,27 63,61 60%
2017 251,69 197,31 54,38 22%
2018 310,34 248,77 61,57 20%
Source : Ministère des mines, statistiques minières

Graphique n°4 : Evolution de Wolframite de 2010


à 2018( en tonnes)
350,00
300,00
250,00
Tonnes

200,00
150,00
100,00
50,00
0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années

Production en tonne Exportations en tonne

Avec le wolframite, c’est depuis 2016 que la production et l’exportation connaissent une
tendance haussière. Le niveau de baisse enregistré pour les années précédentes est dû aux
mesures qui frappent les minerais de l’Est de la RDC.
43

3. Filière aurifère
Tableau 4.5. : Production et exportations de l’or de 2010-2018

Ecart
Année Production en kg Exportations en kg Quantité en
%
kg
2010 151,13 177,9 -26,77 -18%

2011 309,41 213,36 96,05 31%

2012 2 812,62 2 411,3 401,32 14%

2013 6 111,97 6 109,74 2,23 0%

2014 23 936,72 23 564,39 372,33 1%

2015 31 877,54 31 790,76 86,78 0%

2016 30 663,84 30 177,68 486,16 2%

2017 31 592,48 31 511,9 73,66 0%

2018 36 776,93 36 190,21 586,72 2%


Source : Ministère des mines, statistiques minières

Graphique n°5: Evolution de l'Or de 2010 à 2018


(en Kilogrammes)

40000
35000
30000
Kilogrammes

25000
20000
15000
10000
5000
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
Production en Kg Exportations en Kg

Jusqu’en 2010, Les statistiques concernaient essentiellement l'or de production artisanale,


l’exploitation industrielle n’étant pas opérationnelle au cours de cette période. Le bond observé
à partir de 2012 se justifie par l'entrée en production de la Société TWANGIZA MINING, filiale
44

de BANRO et de KIBALI GOLDMINES30. Avec le début de la production industrielle de l’or,


la République Démocratique du Congo commence petit à petit à se frayer le chemin parmi les
grands pays producteurs de l’or en Afrique. D’où la raison de la tendance haussière jusqu’à ce
jour.

4. Filière cupro-cobaltifère

A. Cuivre
Tableau 4.6. : Production et exportations de cuivre de 2010-2018

Ecart
Production en Exportations en
Année Quantité en
tonnes tonnes %
tonnes
2010 437 755,00 423 981,33 13 773,67 3%
2011 499 198,00 488 115,58 11 082,42 2%
2012 619 942,00 604 101,71 15 840,29 3%
2013 922 016,47 878 025,45 43 991,02 5%
2014 1 065 744,39 1 030 129,25 35 615,14 3%
2015 1 069 038,63 1 021 116,39 47 922,24 4%
2016 1 035 631,11 1 023 686,66 11 944,57 1%
2017 1 141 376,11 1 094 637,63 46 738,48 4%
2018 1 239 058,72 1 221 647,63 17 411,09 1%
Source : Ministère des mines, statistiques minières

Graphique n°6 : Evolution du Cuivre de 2010 à


2018 ( en tonnes)
1 500 000,00

1 000 000,00
tonnes

500 000,00

0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années

Production en tonne Exportations en tonne

30
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. op. cit., p.8.
45

Comme le graphique l’indique, la production et les exportations du cuivre sont dans leur phase
ascendante. Cette croissance a été boostée par l’entrée en production des grands projets miniers
de nombreuses sociétés multinationales.

B. Cobalt
Tableau 4.7. : Production et exportations de cobalt de 2010-2018

Production en Exportations en Ecart


Année
tonnes tonnes Quantité en tonnes %
2010 84 005,00 73 044,00 10 961,00 13%
2011 99 475,00 94 836,09 4 638,91 5%
2012 86 433,00 84 618,56 1 814,44 2%
2013 76 592,51 76 481,06 111,45 0%
2014 76 474,96 75 560,17 914,79 1%
2015 84 400,48 83 529,08 871,40 1%
2016 69 038,41 68 821,98 216,31 0%
2017 90 319,41 82 461,39 7 858,02 9%
2018 111 713,20 111 358,22 354,98 0%
Source : Ministère des mines, statistiques minières

Graphique n°7 : Evolution de Cobalt de 2010 à


2018 ( en tonnes)
120 000,00
100 000,00
80 000,00
Tonnes

60 000,00
40 000,00
20 000,00
0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années

Production en tonnes Exportations en tonnes

Le cobalt comme le cuivre ont des productions et exportations à tendance ascendante, malgré
les situations de fluctuation de prix au niveau de marché international de ces minerais. Le cobalt
connait une bonne allure commerciale à la hausse.
46

C. Zinc
Tableau 4.8. : Production et exportations de zinc de 2010-2018

Exportations en Ecart
Année Production en tonnes
tonnes Quantité en tonnes %
2010 10 191,00 10 191,00 0,00 0%
2011 14 758,00 14 758,00 0,00 0%
2012 11 623,00 11 623,00 0,00 0%
2013 12 113,61 12 410,55 -296,94 -2%
2014 12 736,81 12 736,81 0,00 0%
2015 12 675,12 12 675,12 0,00 0%
2016 12 587,02 12 587,02 0,00 0%
2017 12 337,32 12 337,32 0,00 0%
2018 1 046,67 1 129,22 -82,55 -8%
Source ; Ministère des mines, statistiques minières

Graphique n°8 : Evolution du Zinc de 2010 à 2018


( en tonnes)
16 000,00
14 000,00
12 000,00
10 000,00
Tonnes

8 000,00
6 000,00
4 000,00
2 000,00
0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années

Production en tonne Exportations en tonne

Comme le graphique l’indique, le zinc a connu une baisse drastique dans sa production et ses
exportations en 2018, après une évolution haussière prolifique des années précédentes.

En effet, il est impossible d’arrêter un montant définitif des recettes fiscales


générées par le secteur minier sauf si le gouvernement n’en collecte et enregistre pas assez. Par
le passé, les services publics produisaient des statistiques relativement fiables et précises sur les
impôts payés dans le secteur minier. Cela n’est plus le cas. Les statistiques mises à la disposition
47

du public et celles fournies au Fonds Monétaire International et à la Banque mondiale sont mal
présentées, incomplètes et d’une fiabilité douteuse. Cela est dû en partie à la confusion des
missions des services responsables de la collecte des taxes fiscales, et à leur manque de
capacités et de soutien logistique. Ceci a comme conséquence, le fait qu’aucune institution ne
maitrise avec un certain degré de certitude, la valeur de la production et des recettes fiscales
tirées du secteur minier, ou les montants effectivement recouvrés et enregistrés dans les livres
de la Banque centrale31.

Section 2. PART DU SECTEUR MINIER A L’ECONOMIE ET AU BUDGET DE


L’ETAT

La fiscalité minière est une matière complexe qui nécessite, dans le chef de l’Etat, une
compétence profonde. La haute ingénierie fiscale à laquelle recourent les grandes sociétés
minières surpasse grandement les compétences de l’administration congolaise. D’autre part, la
pratique fiscale des investisseurs privés étrangers se situe dans une logique de maximisation et
de rapatriement du bénéfice de leurs investissements. La réduction de la base imposable est,
dès lors, une impérieuse constante.

En effet, dans le passé, le secteur minier représentait le moteur de l’économie


Congolaise. En 1970, la contribution du secteur minier s’élevait environ à 50% du Produit
intérieur brut et à 80% des exportations. Exprimée en valeur pour la même année, la
contribution des entreprises minières s’élevait à 44,5% des recettes de l’Etat. Pour les années
1978, 1979 et 1980, la contribution des entreprises au budget de l’Etat s’élevait respectivement
à 83,7%, 86,8% des recettes en devise de l’Etat32. Mais, au fil des années, les recettes et autres
retombés de ce secteur n’ont pas été utilisés d’une manière rationnelle et durable.

Malgré tous ces beaux chiffres, sur l’évolution de la production minière, la contribution aux
recettes du Trésor est très faible par rapport au potentiel, comme le démontre les graphiques ci-
dessous :

Graphique n° 9 : Evolution de la contribution du secteur minier aux recettes propres du budget

31
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Op. Cit., p.26.
32
. SONDJI, M., Op. Cit., p. 22.
48

Evolution de la Contribution du secteur minier


aux recettes propres réalisées sur le budget
40

30
30,3
20
21,2
10 15,1 14,7 16,5
14,2
9 9,13 9,41
0
2010 2011 2012 2103 2014 2015 2016 2017 2018

recettes propres réalisées sur le budget en pourcentage

Par rapport aux recettes propres générées par l’activité économique, la contribution du secteur
minier dans son ensemble au titre de redevance, droits, impôts et taxes, représente en moyenne
15,50% pour la période 2010 à 2018.

Graphique n° 10 : Evolution de la contribution du secteur minier aux recettes totales au budget

Evolution de la Contribution du secteur


minier aux recettes totales au budget
14 12,24
12 10,3
10 8,38 8,8
8
5,32
6 4,28
4
2
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016

recettes totales du secteur minier au budget en %

Par rapport au budget national, cette contribution n’est que de 8,22% pour la période de 2011 à
2016

L’Etat congolais et les entreprises publiques propriétaires de titres miniers n’étant plus en
mesure d’exploiter elles-mêmes leurs concessions ont vendu des actifs miniers et des
participations à des investisseurs étrangers ou s’y sont associés afin de pallier la mauvaise
exploitation du sous-sol. Les entreprises minières publiques qui disposent encore un potentiel
minier important, sont à la base de l’hécatombe par l’arrêt de leur production.
49

Ainsi qu’il a déjà été relevé, sous l’empire du Code minier de 2002 que la rente minière en
faveur de l’Etat ne correspond pas à la reprise de l’activité minière constat.

Section 3. CROISSANCE APPAUVRISSANTE DE L’ECONOMIE CONGOLAISE

La croissance économique du pays est tirée par le secteur minier ; depuis 2018
cette croissance est remontée à 4,1% après avoir chuté de 6,9% en 2015 à 2,4% en 2016, suite
à la baisse des cours de matière première d’exportation du pays après le fort taux de croissance
du PIB enregistré au cours des années 2010 et 2014 ; et la reprise de la progression s’explique
par la hausse des cours de matière première et de l’augmentation de la production minière
nationale et notamment du cuivre et du cobalt qui assure 80% des recettes d’exportation.

Tableau 5. : Evolution du taux de croissance de 2010-2018

Années 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Taux de
7,1 6,9 7,1 8,5 9,5 6,9 2,4 3,7 4,1
croissance %
Source : Banque Centrale du Congo

Graphique n° 11: Evolution du taux de croissance


9,5
10
8,5
9
8 7,1 6,9 7,1 6,9
7
6
5 4,1
3,7
4
2,4
3
2
1
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

taux de croissance en pourcentage

Cependant la forte croissance observée entre 2010 et 2015 qui s’est établie en moyenne à 7,5%
n’a pas entrainé un développement des capacités productives, ni une transformation structurelle
de l’économie. Sur cette même période, la croissance du secteur extractif a atteint en moyenne
17,2%. De ce fait, la production minière et les investissements dans ce secteur sont les
principaux moteurs de la croissance soutenue. La forte croissance économique a eu peu d’effets
50

sur la réduction de la pauvreté, plusieurs mesures montrent que l’élasticité de la pauvreté à la


croissance du PIB ou de la consommation est restée faible en RDC. En effet, l’élasticité de la
réduction de la pauvreté à la croissance du PIB par tête était de -0,27(Banque mondiale, 2017).
Par conséquent, la RDC n’a pas pu conserver une plus grande partie de la richesse minière dans
l’économie domestique. Cela est vrai pour le revenu des travailleurs de la petite mine artisanale,
dont le nombre est en déclin et continuent à travailler dans de mauvaises conditions. Cela est
également valable pour les mines industrielles à forte intensité de capital, dont les transferts de
revenus vers le secteur public restent inférieurs au potentiel.

En effet, au point culminant du cycle des produits de base, la croissance de


PIB par tête a été en moyenne de 4,2% entre 2010 et 2014, tandis que la croissance du RNDB
par tête a été en moyenne de 2,7%. L’écart entre les deux s’explique par l’augmentation rapide
du revenu des facteurs payé au reste du monde pour rémunérer les IDE dans les industries
extractives. Or le RNDB est la contrepartie en ressources de la demande globale domestique,
et une augmentation à un rythme plus lent que le PIB signifie que le modèle de la croissance
n’a bénéficié que partiellement à la production du pays en termes d’augmentation de bien-être
et de consommation. En parallèle à la faible mobilisation des recettes domestiques, notamment
de la rente du secteur extractif en particulier minier, la provision des services de base reste sous
optimale. La pauvreté en RDC reste élevée et le 71,2% de la population vit sous le seuil de
pauvreté de 1,9 dollars US/jour en Parité de Pouvoir d’Achat(PPA)33. La persistance de faibles
niveaux de développement humain et de la pauvreté est liée aux insuffisances des services
sociaux et aux défaillances des infrastructures de base.

Ainsi, les insuffisances dans les secteurs de la santé et de l’éducation et les


défaillances des secteurs des transports routiers, de l’électricité et de l’eau, affectent l’activité
économique et le bien-être de la population. L’exploitation minière qui est censé contribuer au
développement économique et à la réduction de la pauvreté n’a pas rencontrée les attentes de
l’Etat congolais.

33
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Op. Cit., n° 115288-ZR., septembre 2017, p. 5.
51

CONCLUSION GENERALE

Tout au long de ce travail, nous avons procédé à l’examen de la contribution


de la production minière à l’économie congolaise. De toute évidence, le constat fait sur la
situation paradoxale du pays exceptionnellement riche en minerais mais reste plongé dans la
pauvreté.

Voilà qu’importe de remarquer qu’après la description de la gestion de


production du secteur minier en rapport avec sa contribution à l’économie de la RDC. Devant
le constat de vulnérabilité économique aux chocs exogènes de crises qu’a connu la RDC, le
gouvernement devrait amener le pays à se donner les moyens administratifs, juridiques et
institutionnels pour renforcer sa résilience à long terme. Le gouvernement doit être capable de
prévenir davantage les risques systémiques liés aux opérations minières de grande envergure.

Etant donné que le secteur minier est considéré comme le moteur de la


croissance économique de la RDC. Le fort taux de croissance du PIB enregistré au cours de ces
dernières années a essentiellement été tiré par le dynamisme du secteur minier. Cependant, La
croissance du secteur des ressources naturelles n’a pas entraîné un recouvrement important de
recettes pour le gouvernement ou une forte augmentation des réserves de devises étrangères .
Alors que l’activité extractive a crû rapidement (avec bien entendu des fluctuations), les recettes
provenant de ce secteur n’ont pas augmenté au même rythme. La faible contribution du secteur
minier à l’ensemble des recettes du pays demeure problématique ; pendant que le potentiel de
la rente des ressources naturelles en RDC est un des plus élevés au monde et en Afrique
subsaharienne, le pays affiche un des plus faibles niveaux de mobilisation des recettes.

Il est anormal qu’un pays dont les exportations de pétrole et de minerais se sont élevées pendant
le super-cycle de la production minière industrielle (2010-2014) paye la grand part des revenus
pour rémunérer les investisseurs, reçoive une petite part de recettes, et se retrouve dans une
situation de quasi crise avec une baisse de ses réserves et des recettes insuffisantes. Cela prouve
à suffisance que le pays a des problèmes dans l’organisation institutionnelle, fonctionnelle et
structurelle de la gestion du secteur minier et de l’économie nationale dans son ensemble. Cette
description de la gestion du secteur minier vient affirmer nos hypothèses qui stipulent en
premier lieu que : la faible contribution du secteur minier au budget de l’Etat et au PIB de
l’économie Congolaise est causé par le faible rapatriement des capitaux provenant de
l’exportation des ressources minières et l’inefficacité de mobilisation des recettes d’extraction-
52

exportation des minerais par les régies financières de l’Etat. Et en second lieu que : la rente de
la production minière est insuffisante en son apport au développement économique du pays à
cause de la structure extravertie du marché économique national et de la faillite des entreprises
publiques minières. Cela démontre que le choix de recourir à des industries multinationales
exerçant dans le secteur formel n’a pas produit les retombées escomptées pour l’État.

Le potentiel d’une diversité de substances minérales disséminées dans


presque toutes les provinces est géré dans un cadre institutionnel et réglementaire qui devra être
amélioré pour aider la relance du secteur. Notre travail descriptif a pu relever les faiblesses, les
forces, les opportunités et les menaces du secteur minier congolais. Les faiblesses et les
menaces se résument au manque d’investissements conséquents, faible contribution du secteur
minier au budget de l’État, insuffisance d’études géologiques et minières, insuffisance des
infrastructures de base, faible productivité des entreprises du portefeuille de l’État, évolution
négative des cours mondiaux des substances minérales ; insécurité dans les zones d’exploitation
minière due aux conflits armés. Et les forces et opportunités se résument en existence d’indices
de plusieurs substances minérales mettant en relief de réelles perspectives de découverte de
nouveaux gisements ; mise en application du nouveau code minier et mise en œuvre des
réformes pour l’amélioration du climat des affaires en RDC.

Compte tenu de l’importance que représente le secteur minier dans le


développement socio-économique du pays et des besoins en devise, la relance de l’exploitation
minière adéquate et l’assainissement financier de ce secteur doivent être au centre des
préoccupations politiques, économiques, législatives, scientifiques et de la population.
53

RECOMMANDATIONS

Pour assurer la bonne gouvernance du secteur et mettre en valeur de façon optimale les
ressources et le territoire. Nous formulons les recommandations suivantes à l’égard des autorités
tant politiques, administratives, législatives qu’économiques du pays :
Sur le plan fiscal et de la production nous recommandons :
 La lutte contre la fraude fiscale, douanière dans les secteurs économique,
 La création d’un impôt spécifique sur la rente de ressources naturelles est la
principale nouveauté de la fiscalité minière.
 L’augmentation des redevances et de l’impôt sur les bénéfices des sociétés est en
ligne avec les taux observés dans les autres pays d’Afrique subsaharienne.
 La diversification de la production minière en s’appuyant sur les minerais
polymétalliques de l’Est, l’or et les terres rares
 construire des installations de traitement et de transformation des minerais, afin
d’augmenter la valeur ajoutée des produits miniers avant leur commercialisation
sur le marché international. Cela comprendrait notamment des installations de taille
des pierres précieuses, d’affinage de l’or, des raffineries de traitement et des
fonderies de métaux comme la cassitérite
 Le gouvernement devrait renforcer la production minière et les revenus qu’elle
génère doivent contribuer activement à la stratégie de réduction de la pauvreté.
Cette réalité doit être intégrée dans le programme des grandes compagnies minières
présentes en RDC, et doit être également admise au niveau des compagnies
intermédiaires, des entreprises de moindre taille et des négociants en minerais
 relancer de la production des entreprises publiques telle que la Gécamines pour
profiter du boum cobalt par l’exploitation des gisements faciles (rejets) avec un
financement propre afin d’investir davantage dans la mise en valeur de ses
ressources minérales, en l’occurrence les métaux de base (Cu, Co, Zn et Ni), les
métaux précieux et les pierres précieuses;
 La RDC devrait regrouper plutôt les individus en coopératives ou sous d’autres
formes de structures professionnelles et Il faudrait élargir la délivrance des permis
d’EAPE aux petits exploitants miniers indépendants.
54

Sur le plan technique, organisationnel et juridique nous recommandons :


 augmenter la recherche et l’exploration géologique, minière et les études géophysiques
en RDC afin de découvrir de nouveaux gisements de minerais qui permettra de
multiplier les investissements sous la forme de partenariats public-privé (PPP) pour
renforcer les infrastructures essentielles au développement du secteur minier
(électricité, transports et communications).

 Renforcement des capacités institutionnelles ; et La certification des réserves minières

 Développement d’une industrie minière compétitive pour un développement durable et


création d’emplois ;
 Respecter les législations minières en vigueur et la mise en application du nouveau code
minier avec son régime fiscal douanier et des recettes non fiscales applicable aux
activités minières.
Sur le plan financier et d’investissement nous recommandons :
La stratégie appliquée par les autorités coloniales qui leur a permis de constituer un important
portefeuille public en accordant des concessions aux sociétés à charte. En retour, l’Etat obtenait,
sans engager des deniers publics, des participations dans le capital social des sociétés et se
faisait payer des impôts et taxes et des dividendes lui permettant de racheter des actions ou
d’étendre ses participations dans d’autres branches économiques, au départ des concessions
d’exploitation des mines.
Ainsi, un secteur minier florissant est un vecteur essentiel de la création
d’emplois, de l’augmentation des revenus de l’État et un solide appui au développement d’un
secteur secondaire de l’activité économique.
Le secteur des mines est capable de contribuer à la réalisation de la vision du Gouvernement de
faire de la RDC un pays émergent sur le plan économique. À cet effet, il faudra que le secteur
soit performant sur le plan institutionnel et technique, attrayant sur le plan législatif et
réglementaire pour réaliser cette grande ambition afin de permettre à l’État congolais de
bénéficier davantage de ses richesses minérales.
55

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

BAKANDEJA, W., Droit minier et des hydrocarbures en Afrique centrale : pour une gestion
rationnelle, formalisée et transparente des ressources naturelles, Paris, Larcier., 2009.
DALLOZ, Lexique d’Economie, Paris, DALLOZ 13e édition. 2014.

KABEYA, T., Introduction à l’Economie des pays en développement : le sous-développement


congolais, Kinshasa, IRES/Shiloango, 2012.
MUHIGIRWA, R., Une bonne gouvernance des ressources naturelles : ce qu’il faut savoir du
nouveau code minier de la RD Congo, Kinshasa, CEPAS., 2010.

MUKENDI WAFWANA E., Le Droit minier, Vol. 1, Principes de gestion du domaine minier,
éd. Juricongo Bruylant, 2005.

Poulard, F., Kister, P., Charles N., Lexique collection « la mine en France » tome 13, Paris,
collection « la mine en France », 2017.

SONDJI, M., « Le projet de révision du code minier de la RDC : de l’incitation à la


dissuasion ? », in Egmont paper 63, n° 1754, Bruxelles, Academiapress., janvier 2014.

II. NOTES DES COURS

GAMELA, O., « Gestion de la production », cours de 3eme graduat, UNIKIN, 2018-2019.


KABEYA, T., « Economie des pays en développement », cours de 2eme graduat, UNIKIN, 2017-
2018.
MANGALU, M., « Méthode de recherche en sciences sociales » cours de 2eme graduat,
UNIKIN. 2017-2018.

III. DOCUMENTS OFFICIELS


Journal officiel, République Démocratique du Congo., Loi n°007/2002 du 11 juillet 2002
portant code minier, Kinshasa, journal officiel numéro spécial, 15 juillet 2002.

Journal officiel, République Démocratique du Congo., Loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant
et complétant la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier, Kinshasa, journal officiel
n° spécial. 2018.

REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières


de 2003 à 2012, Kinshasa : Ministère des mines. Septembre 2013.
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières
de 2013, Kinshasa : Ministère des mines. Mars 2014.
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières
de 2014, Kinshasa : Ministère des mines. Avril 2015.
56

REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières


de 2015, Kinshasa : Ministère des mines. Mars 2016.
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières
de 2016, Kinshasa : Ministère des mines. Février 2017.
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières
de 2017, Kinshasa : Ministère des mines. 2018.
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières
de 2018, Kinshasa : Ministère des mines. 2019.

IV. RAPPORTS ET ARTICLES

Agir en chrétiens informés/RDC, ONG., Exploitation minières au Katanga : un atout pour le


développement ou une colonisation économique ?, ACI/RDC. Lubumbashi, rapport juillet
2009.
Banque mondiale, République démocratique du Congo. La bonne gouvernance dans le secteur
minier comme facteur de croissance, Rapport n° 43402-ZR., Mai 2008.

Banque mondiale, République démocratique du Congo. Révision du code minier : examen,


observations, et analyse comparative, Rapport No. 104759-ZR., avril 2016.

Banque mondiale, République démocratique du Congo. Utiliser la rente des industries


extractives pour promouvoir la croissance et le développement, Rapport n° 115288-ZR.,
septembre 2017.

KAMPATA, D., Exploitation minière pendant les dix dernières années et son impact sur le
développement, présentation du coordonnateur du CTCPM, Kolwezi, 2018.

MULAMBA, K., constitution et vie d’une société minière en république démocratique du


Congo à la lumière des règles spéciales de constitution des sociétés à statut particulier en
droit en l’Ohada, Barreau de KINSHASA/MATETE, 2017.

REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère de l’Economie nationale.


Opportunités dans le secteur minier, Kinshasa : Ministère de l’Economie nationale. 2016.

V. TFC, MEMOIRE ET THESE


SHAMBA. M., Contribution de l’industrie minière à la croissance économique en RDC. TFC
en économie, FASEG, Université de Kinshasa, 2015.

MAZALTO, M., Gouvernance du secteur minier et enjeux de développement en République


démocratique du Congo. Thèse en sociologie. Université du Québec à Montréal, 2010.
57

VI. WEBOGRAPHIE

www.bcc.cd
www.budget.gouv.cd
www.cami.cd
www.chambresdesminesrdc.com
www.mines-rdc.cd
www.mining.cd
58

TABLE DES MATIERES

Epigraphe…………………………………………………………………i
In memoriam…………………………………………………………………………..ii
Dédicace……………………………………………………………………………… iii
Remerciements………………………………………………………………………..iv
Liste des abréviations…………………………………………………………………vi
Liste des tableaux……………………………………………………………………..vii
Liste des graphiques…………………………………………………………………..viii

1. Introduction générale………………………………………………...01
1.1 Problématique…………………………………………………………………….01
1.2 Objet d’étude……………………………………………………………………..04
1.3 Objectifs de l’étude………………………………………………………………04
1.4 Hypothèses……………………………………………………………………….04
1.5 Méthodes et techniques…………………………………………………………..05
1.5.1 Méthodes……………………………………………………………………..05
1.5.2 Techniques…………………………………………………………………...05
1.6 Intérêt de l’étude…………………………………………………………………06
1.7 Délimitation……………………………………………………………………...06
1.8 Canevas…………………………………………………………………………..06
Chapitre I : généralités conceptuelles……………………………………………07
Section 1 : contribution……………………………………………………...07
Section 2 : production……………………………………………………….08
2.1. Définition………………………………………………………………08
2.2. Sortes de production……………………………………………………………08
2.3. Concepts connexes à la production…………………………………………….08
2.4. Indicateurs de production………………………………………………………09
Section 3 : notions minières………………………………………………………...09
3.1. Définitions……………………………………………………………...09
3.2. Concepts connexes…………………………………………………………10
3.3. Filières minières du travail……………………………………………..10
3.4. Indicateurs du secteur minier…………………………………………..11
59

Section 4. Economie………………………………………………………………………12
4.1. Définition……………………………………………………………………...........12
4.2. Sortes d’économie…………………………………………………………………….13
4.3. Concepts connexes……………………………………………………………………14
4.4. Principales causes de la crise de 2008 et ses conséquences en économie congolaise...15
4.5. Indicateurs économiques……………………………………………………………...16
Section 5. Cadre conceptuel des variables des hypothèses………………………………..17
5. 1. Définition des variables conceptuelles………………………………………………17
Chapitre II : description du secteur minier congolais…………………………………….19
Section 1. Présentation du secteur minier………………………………………………...19
6.1. Cadre juridique régissant le secteur minier en RDC………………………………...20
A. Législation minière coloniale ………………………………………………………...20

B. Législation minière postcoloniale…………………………………………………….20

1.2 Présentation des richesses minières de l’espace congolais……………………….21

A.Réserves et potentialités des richesses minières…………………………………..22

B. Cartographie du secteur minier………………………………………………………24


1.3. INSTITUTIONS ET SERVICES DU SECTEUR MINIER…………………………………….25
Section 2. Exploitation minière…………………………………………………………28
2.1. Zones d’exploitation minière par filière……………………………………………28
2.2. Les investissements miniers en RDC………………………………………………30
Section 3. Conjoncture du secteur minier congolais……………………………………34

3.1. Conjoncture minière à l’économie congolaise……………………………………..34


3.2. Faiblesses et difficultés du secteur minier………………………………………….35
Chapitre III. Exposition de la contribution minière à l’économie congolaise…………..38
Section 1. Evolution de la production et des exportations minières…………………….38

5. Filière diamantifère ……………………………………………………………..39


6. Filière stannifère………………………………………………………………....40
7. Filière aurifère…………………………………………………………………...43
8. Filière cupro-cobaltifere…………………………………………………………44
Section 2. Part du secteur minier à l’économie et au budget de l’Etat…………………..47
Section 3. Croissance appauvrissante de l’économie congolaise………………………..49
Conclusion générale……………………………………………………………………51
60

Bibliographie…………………………………………………………………………..55
I.Ouvrage………………………………………………………………………………55
II.notes des cours………………………………………………………………...........55
III.documents officiels………………………………………………………………...55
IV. rapports et articles……………………………………………………………….....56
V.TFC, mémoires thèse…………………………………………………………….... 56
VI.webographie……………………………………………………………………….57
Table des matières……………………………………………………………………..58

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