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0. INTRODUCTION GENERALE
0.1 PROBLEMATIQUE
1
BAKANDEJA, W., Droit minier et des hydrocarbures en Afrique centrale : pour une gestion rationnelle,
formalisée et transparente des ressources naturelles, Paris, Larcier., 2009, p. 48.
2
entreprises au budget de l’Etat s’élevait respectivement à 83,7%, 86,8% des recettes en devise
de l’Etat2. La contribution du secteur minier dans son ensemble au titre de redevance, droits
impôts et taxes représente en moyenne 14,32% pour la période de 2010 à 2017, par rapport au
budget national cette contribution n’est que de 8,22% pour la période de production de 2011 à
2016.
2
. SONDJI, M., « Le projet de révision du code minier de la RDC : de l’incitation à la dissuasion ? », in Egmont
paper 63, n° 1754, Bruxelles, Academiapress., janvier 2014, p. 22.
3
. Banque mondiale, République démocratique du Congo. Révision du code minier : examen, observations, et
analyse comparative, Rapport No. 104759-ZR., avril 2016, p.1.
3
faire de Congo un espace exportateur net des richesses, et une économie avec une balance de
paiement à tendance structurelle déficitaire. Une économie d’écumoire, ou de prédation4 ».
4
. KABEYA, T., Introduction à l’Economie des pays en développement : le sous-développement congolais,
Kinshasa, IRES/Shiloango, 2012, p. 119.
5
. MUHIGIRWA, R., Une bonne gouvernance des ressources naturelles : ce qu’il faut savoir du nouveau code
minier de la RD Congo, Kinshasa, CEPAS., 2010, p. 99.
4
L’étude que nous abordons dans ce travail de fin de premier cycle universitaire
porte sur « la description de la gestion de production du secteur minier en rapport avec sa
contribution à l’économie de la RDC ». Il s’agit d’une recherche qui se préoccupe d’abord,
de déterminer l’apport de production minière à l’économie congolaise et, d’identifier les
facteurs qui caractérisent les problèmes et faiblesses de gestion du secteur minier, afin
d’expliquer pourquoi et comment la situation paradoxale du pays exceptionnellement riche en
minerais mais reste plongé dans la pauvreté persiste, mettant en mal l’essor du développement
économique et social du pays.
0.4 HYPOTHESES
Toute chose restant égale par ailleurs, le faible rapatriement des capitaux provenant de
l’exportation des ressources minières et l’inefficacité de mobilisation des recettes d’extraction-
exportation des minerais par les régies financières de l’Etat expliquent la faible contribution en
valeur réelle de la production du secteur minier au budget de l’Etat et au PIB de l’économie
Congolaise.
5
Toute chose restant égale par ailleurs, la structure extravertie du marché économique
national et la faillite des entreprises publiques minières suite à la mauvaise gestion
gouvernementale du secteur minier font que le potentiel de rente de la production minière soit
insuffisant par rapport à son apport au développement économique du pays.
Une des étapes cruciales d’une recherche scientifique réside dans le choix
des méthodes et techniques. La première décrit la démarche ou le processus de résolution d’une
recherche tandis que la seconde est un ensemble de moyens, de procédés, d’instruments qu’un
chercheur utilise pour récolter les informations de sa recherche.
0.5.1 METHODES
Dans le cadre de notre recherche nous allons utiliser les méthodes suivantes :
La méthode descriptive qui est un groupe de méthodes qui nous permettra de décrireou
donner les détails sur l’ampleur de la production du secteur minier dans son apport à
l’économie congolaise ;
Méthode structurelle qui fait partie de méthode descriptive qui consistera à décrire les
facteurs identifiés par les relations qu’ils entretiennent avec la gestion du secteur minier
dans la structure économique congolaise.
0.5.2 TECHNIQUES
Scientifique dans la mesure où parmi les problèmes actuels auxquels est confrontée la
République Démocratique du Congo, figure celui de la mobilisation de recette via
différents secteurs de la vie économique du pays dont le secteur minier est un grand
pilier, cette étude vient s’ajouter dans la littérature scientifique, en apportant un travail
descriptif sur le secteur minier congolais ;
6
Alors l’intérêt pratique de l’étude se justifie par le fait que les observations de ce travail
peuvent aider les décideurs tant politiques qu’économiques d’instaurer une bonne
gouvernance du secteur minier pouvant améliorer la situation économique des
populations et, aux chercheurs de se référer pour leur travail de recherche.
0.7 DELIMITATION
0.8 CANEVAS
Ce chapitre permet d’offrir une vue panoramique des concepts clés de ce sujet
de travail. Il nous parait extrêmement important d’enlever toute équivoque pour la
compréhension des concepts utilisés dans ce travail, afin d’exprimer des réalités économiques,
sociales et physiques.
Ne voulant pas tout embrasser, ce chapitre va examiner en sections, les concepts suivants :
contribution, production, notions minières, économie et les variables de l’hypothèse.
Section 1 : CONTRIBUTION
Notre étude consiste à nous montrer le vrai sens de la contribution à la quelle nous faisons
allusion. Il s’agit de la contribution définie comme :
a). une participation financière à une action commune c’est-à-dire la part que donne chacune
des composantes d’un groupe à une dépense et à une charge commune.
b). un prélèvement opéré par l’Etat sur les revenus ou la fortune des personnes morales et
physiques en vue de pouvoir faire face à ses dépenses c’est-à-dire une charge imposée à une
communauté par des prélèvements effectués par l’Etat pour financer ses dépenses publiques.
La Contribution est un concours obligatoire ou non à quelque chose, la simple illustration peut
être celle du secteur minier à l’économie congolaise, donc la part financière du secteur minier
à l’économie de la RDC.
8
Section 2 : PRODUCTION
2.1. Définition
Elle est une activité humaine consistant à créer des biens et des services propres à satisfaire des
besoins individuels et collectifs.
L’industrie : ensemble des activités économiques ayant pour objet l’exploitation des
richesses minérales et de diverses sources d’énergie ainsi que la transformation des
matières premières en produits fabriqués.
Extraction : action d’extraire, de retirer (une chose) du lieu où elle se trouve enfouie ou
enfoncée en vue de son utilisation.
Exportation : action d’exporter, sortie de marchandises nationales vendues à un pays
étranger.
Revenu : c’est la part de la production qui revient au sujet économique individuel ou
collectif, comme rémunération de son travail et/ou fruit de son capital. Les grandes
catégories de revenu sont le salaire, l’intérêt et la rente.
6
DALLOZ, Lexique d’Economie, Paris, DALLOZ 13e édition. 2014, p.686.
9
Un indicateur est une notion générale désignant un outil de mesure ou un critère d’appréciation
de l’état d’un phénomène à un moment donné. Dans ce chapitre, il s’agit des indicateurs de
production : seule l’évolution de la Production en volumedes mineraismesurée en tonnes,
kilogrammes et carats qui seront utilisée comme indicateur.
La production qu’il s’agit dans ce travail fait allusion à l’opération qui consiste à extraire les
minerais du gisement, à les traiter en vue de l’obtention d’un produit marchand et à conditionner
celui-ci en vue de sa commercialisation par l’exportation.
3.1. Définitions
a. Mine :
La notion de mine est définie par le code minier comme tout gisement
exploitable à ciel ouvert ou en souterrain avec l’usine comprise de traitement ou de
transformation des produits issus de cette exploitation et se trouvant dans le périmètre minier,
y compris les installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés à l’exploitation7.
b. Minerai :
C’est toute substance minérale utile qui contient notamment un métal qu’on
peut isoler ou extraire ; il se définit aussi comme roche ou un minéral contenant des minéraux
ou des substances utiles en proportion économiquement intéressante pour justifier
l'exploitation, et nécessitant une transformation pour être utilisé par l'industrie. Dans le minerai,
il y a une catégorisation des minerais, ici nous évoquons que :
- Les métaux non-ferreux : métaux de base auxquels peuvent être ajoutés certains métaux
rares et semi-précieux comme le titane, le cobalt, le vanadium et le molybdène. Ces métaux
entrent dans la composition des alliages ne contenant que très peu ou pas de fer ;
7
Journal officiel, République Démocratique du Congo., Loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant
la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier, Kinshasa, journal officiel n° spécial. 2018, p. 11.
10
h. projet ou Projet minier : tout projet mis sur pied par le titulaire, visant une ou
plusieurs activités minières ou de carrières, en vue de la découverte ou de l’exploitation d’un
gisement et la commercialisation des produits marchands.
Dans ce point, il s’agit de préciser les filières auxquelles sera basé notre travail de recherche,
pour ne pas tout aborder, nous utiliserons les données de production et d’exportation du secteur
minier dans les filières ci-après :
Pour ce secteur nous utiliserons comme indicateur, l’évolution des données de la production
et de l’exportation minière.
Nul n’ignore que le secteur minier occupe une place de choix dans l’économie congolaise dans
la mesure où une part importante des recettes d’exportations provient de la production minière.
8
Poulard, F., Kister, P., Charles N., Lexique collection « la mine en France » tome 13, Paris, collection « la mine
en France », 2017., p. 26.
12
Ainsi, il a été impérieux d’aborder quelques concepts dans ce vaste secteur pour une meilleure
compréhension de la suite du travail.
Section 4.Economie
4.1. Définition
a). économie: c’est l’ensemble des ressources (objet, argent) dont l’usage est retardé dans le
temps. Dans ce sens, le terme est utilisé au pluriel pour désigner l’épargne, par exemple les
économies de poche.
b). économie ; il s’agit de l’ensemble des connaissances scientifiques sur les conditions
matérielles dans lesquelles une communauté humaine produit, distribue, consomme et reproduit
les richesses. Dans ce sens économie est considérée comme une théorie.
c). économie: il s’agit ici de l’ensemble des conditions matérielles dans lesquelles vit une
communauté humaine. Cet ensemble regroupe des infrastructures matérielles, des hommes
consommateurs, et producteurs, des équipements, des matériels et matériaux, des moyens
financiers et des monnaies utilisées ; ce sens renvoie à l’organisation de la production, de la
répartition, de la circulation et de la consommation des biens, ainsi qu’à l’épargne9.
Dans ce travail, c’est le troisième sens de l’économie considéré comme système qui est à retenir.
Car il est l’approche qui se rapproche de la définition de Jean baptiste SAY pour qui, l’économie
étudie la production, la répartition, la distribution et la consommation des richesses dans une
société. C’est de l’économie-système que nous pouvons nommer pour notre contexte de
l’économie congolaise, afin d’analyser l’organisation des conditions de production,
d’extraction, et d’exportation des minerais, ainsi que de la contribution minière dans laquelle
dépende et vit notre pays.
9
KABEYA, T., op. cit., p. 20-21.
13
Ce point, nous permettra de présenter les différents systèmes économiques de notre pays :
10
DALLOZ, op. cit., p.396.
14
11
KABEYA, T., op. cit., p. 82.
15
En effet, Les causes de la récession mondiale de 2008 se situaient à l’origine dans la crise
des Subprimes aux Etats-Unis. Il s’agit de prêts hypothécaires à taux variables d’une prime
substantielle de risque ayant particulièrement bénéficié aux ménages à faible revenu.
L’augmentation exponentielle de la demande de l’immobilier aux USA a conduit à un
relèvement important des cours des prix dans ce secteur, lequel, par effet de contagion, a touché
tous les autres secteurs notamment les matières premières, les obligations, les actions… Cette
phase qui a commencé en août 2007 s’est globalement terminée en juillet 2008. Est venue
ensuite la deuxième phase, laquelle a consisté en l’éclatement de la bulle financière causée par
la faillite des bénéficiaires des subprimes à la suite de la montée des taux d’intérêt. Cette
situation a entraîné au passage la chute des prix des matières premières ainsi que des valeurs et
capitalisations financières des entreprises cotées en bourse. Ces dernières ont été contraintes,
soit à la fermeture soit au dégraissage de leur personnel. Ainsi, outre la baisse de la demande
dans les pays à économies avancées a sensiblement baissé. Or, leur demande est constituée de
la consommation, des investissements et des importations. La baisse de cette demande a été à
la base du recul de leur PIB réel. D’où la récession.
12
Agir en chrétiens informés/RDC, ONG., Exploitation minières au Katanga : un atout pour le développement ou
une colonisation économique ?, ACI/RDC. Lubumbashi, rapport juillet 2009, p.5
16
Faible rapatriement des capitaux d’exportation minière : retour en petite quantité sur
le territoire national des revenus financiers provenant de la vente des produits miniers à
l’étranger;
Inefficacité de mobilisation des recettes minières : manque d’efficacité ou manque
d’effet souhaité dans le recouvrement total des sommes d’argent reçues sur les produits
miniers exploités localement et ceux exportés à l’’étranger;
Faible contribution de la production minière : faible participation financière de
l’activité productrice et commerciale des produits miniers marchands à l’économie
nationale;
Ce sont ces trois variables que nous mettrons en relation pour vérifier la première hypothèse de
notre problématique de travail.
Ce sont les variables qui nous permettrons dans leur mise en relation de vérifier la deuxième
hypothèse.
18
Selon MANGALU MOBHE : « Construire un cadre conceptuel revient à préciser les relations
entre les différents concepts, entre les différentes variables et entre les différentes hypothèses.
En effet, devant le caractère global et total des phénomènes sociaux, il est généralement utile
de combiner plusieurs variables et hypothèses pour couvrir le maximum d’aspects du
phénomène étudié13 ».
13
MANGALU, M., notes de cours de méthode de recherche en sciences sociales de G2A économie, UNIKIN. 2017-
2018, p.30.
19
La république démocratique du Congo est un pays à vocation minière comme nous l’avons dit
ci-haut, elle regorge d’énormes potentialités minières dont l’exploitation est porteuse de grands
espoirs de développement économique. En tout lieu, le secteur minier est régi par un cadre légal
que nous abordons au point suivant.
Le secteur des mines en République Démocratique du Congo a connu une évolution législative
graduelle allant de la période du Congo belge (législation coloniale) à la période du Congo
indépendant (législation postcoloniale).
La législation coloniale dans le secteur des mines commence par le Décret du 16 décembre
1910 modifié et complété par le Décret du 16 avril 1919 lequel réglemente la recherche et
l’exploitation minière uniquement dans le Katanga. Il a fallu attendre 1937 pour avoir une
législation minière englobant l’ensemble du Territoire national avec la promulgation du Décret
du 24 mars 1937. Cette législation était l’émanation du Gouvernement du Congo belge.
14
MULAMBA, K., constitution et vie d’une société minière en république démocratique du Congo à la lumière des
règles spéciales de constitution des sociétés à statut particulier en droit en l’Ohada, Barreau de
KINSHASA/MATETE, 2017, p. 2.
20
Le champ d’application de la réforme du cadre juridique mise en place par l’Etat congolais à
travers ce nouveau Code concerne uniquement la recherche, l’exploitation, la transformation,
le transport et la commercialisation des substances minérales classées en mines ou en carrières
ainsi que sur l’exploitation artisanale des substances et à la commercialisation de celles-ci. Les
domaines des hydrocarbures et les eaux thermales ou minérales sont régis par des législations
particulières15.
Par ce nouveau cadre juridique, l’Etat congolais a voulu offrir aux investisseurs, personnes
physiques ou morales, un environnement juridique, fiscal, douanier et de change favorable au
développement de leurs activités dans ce secteur des mines16.
Comme il ressort de l’exposé des motifs de ce Code minier, le législateur a tenu à mettre sur
pied une législation incitative avec des procédures d’octroi des droits miniers ou de carrières
objectives, rapides et transparentes.
Son application de juillet 2002 au 31 décembre 2016 a été à la base de l’augmentation sensible
du nombre des sociétés minières et des droits miniers et des carrières ainsi que de
l’accroissement de la production minière en République Démocratique du Congo.
15
Voir l’exposé des motifs de la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier, Journal Officiel de la R.D.C,
43eme année, Numéro spécial, 15 juillet 2002.
16
E. MUKENDI WAFWANA, Le Droit minier, Vol. 1, Principes de gestion du domaine minier, éd. JuricongoBruylant,
2005, p. 8.
21
Néanmoins, l’essor du secteur minier, censé rapporter à l’Etat des recettes substantielles pour
son développement économique et social, n’a pas su rencontrer ces attentes.
Cette situation insatisfaisante a conduit à reconsidérer ce Code minier et son application. Cette
reconsidération a été justifiée par un certain nombre des lacunes et faiblesses dans son chef.
D’où la nécessité d’une révision. Celle-ci est motivée, d’une part, par le souci d’accroître le
niveau de contrôle de la gestion du domaine minier de l’Etat, des titres miniers et des carrières,
de repréciser les éléments relatifs à la responsabilité sociale et environnementale des entreprises
minières à l’égard des communautés affectées par leurs projets, ainsi que d’équilibrer le régime
fiscal, douanier et de change dans le cadre du partenariat entre l’Etat et les opérateurs miniers
et, d’autre part, le besoin législatif de conformer le Code minier à l’évolution du contexte
politico-administratif, marquée par l’avènement d’une nouvelle Constitution en 2006 mettant
en jeu de nouveaux intervenants dans la gestion du Code. Ainsi depuis le 28 mars 2018 il a été
promulgué, la Loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la Loi n° 007/2002 du 11
juillet 2002 portant Code minier qui régit le secteur minier.
La RDC offre un potentiel minier diversifié et éparpillé dans toutes ses provinces. La gamme
extrêmement variée des minerais offre ainsi des possibilités énormes d’exploitation. La RDC
est connue pour son potentiel minier représentant 1100 différents substances minérales. Nous
présentons dans ce point, les réserves géologiques et les potentialités des richesses minières que
compte la république démocratique du Congo, ainsi que la cartographie des gisements de
l’espace minier congolais17 :
17
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère de l’Economie nationale. Opportunités dans le secteur
minier, Kinshasa : Ministère de l’Economie nationale. 2016, p.1.
22
Tableau 1.: Les réserves géologiques pour quelques substances de la R.D. Congo
N° Substances minérales Quantités (tonnes)
1 Cuivre 75 000 000
2 Lithium 31 000 000
3 Niobium 30 000 000
4 Manganèse 7 000 000
5 Zinc 7 000 000
6 Cobalt 4 500 000
7 Fer (plus de 60%) 1 000 000
8 Cassitérite 450 000
9 Or 600
10 Diamant (carats) 206 000 000
Source : www.cami.cd
Provinces Minéraux
Kasaï Oriental Diamant, fer, argent, nickel, étain, argile, chrome, cobalt, cuivre, or,
kaolin, talc
Kasaï Diamant, or, manganèse, chrome, nickel, argile, cobalt, platine,
Occidental cuivre, fer, kaolin, plomb
23
En dépit de la longue expérience relative de la RDC en tant que pays producteur minier, les
institutions et services de l’Etat chargés de la supervision du secteur minier sont restés faibles
et inefficaces. Dans le passé, la Générale de carrières et des mines (GECAMINES), l’Office
des mines de Kilomoto (OKIMO), la Compagnie minière de Bakwanga (MIBA) et d’autres
entreprises parapubliques fonctionnaient comme des Etats dans l’Etat. Etant donné qu’elles
étaient les seules titulaires de droits miniers, elles exerçaient leur autorité sur le secteur, malgré
la présence d’une structure publique de tutelle dans les provinces.
Par-dessus le marché, le nouveau Code minier détermine les institutions de l’Etat responsables
de l’application de la loi et de la supervision générale du secteur. La structure organisationnelle
est théoriquement cohérente, en rapport avec les pratiques au niveau international. En pratique,
le Gouvernement est confronté au défi important de renforcer les institutions aux niveaux
central et provincial pour qu’elles puissent remplir efficacement leur mission. Il s’agit entre
autres des institutions - clés suivantes :
• Ministère de mines ;
• Secrétaire du ministère de mines ;
• CAMI, Cadastre Minier;
• SAESSCAM (Service d’Assistance et d’Encadrement du Small-ScaleMining);
• CEEC (Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances
minérales précieuses et semi-précieuses);
• CTCPM (Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière);
• Commissions indépendantes sous la tutelle du Ministre (telle que la Commission
du Processus de Kimberley)
• Services concernés par le recouvrement des impôts miniers (DGDA, DGRAD,
DGI, OCC);
• Ministère de la Recherche scientifique, chargé de la cartographie géologique, de
la géophysique et des sciences de la terre.
Les institutions et services gouvernementaux chargés de la régulation et de la supervision du
secteur minier sont :
Le Ministère des Mines : fixe les lignes générales de la politique minière du pays. Sur la base
du Code minier national, il dirige les activités du secteur. Dans lepaysage administratif du
26
Le Secrétariat Général des Mines : est subordonné au ministère des Mines. Ses divisions sont
chargées des missions classiques d’un service géologique (Direction des Mines, de la
Géologie, de la Protection de l’Environnement, des Investigations, des Études et de la
Planification). Outre ce Secrétariat Général des Mines à Kinshasa, il existe des autorités
provinciales responsables du contrôle au niveau local (Division Provinciale). Ces divisions
régionales souffrent également d’un manque de personnel et ne disposent pas de l’équipement
technique nécessaire à leur mission. Le Secrétariat Général des Mines, qui manque dans
l’ensemble de capacité d’exercice, est secondaire dans la structure générale du secteur.
Le CAMI a été créé en 2003 par le Code minier comme une agence semi autonome du ministère
des Mines chargée de la gestion des droits miniers et de la tenue du registre de ces droits. En
RDC comme dans d’autres pays, le service de gestion des titres miniers est l’agence clé dans le
processus de délivrance des droits miniers conformément aux Code et règlement miniers. Il doit
fonctionner de manière satisfaisante, transparente et impartiale, pour assurer la sécurité pour les
titulaires des concessions minières.
Le SAESSCAM a été créé en 2003 pour offrir des services de vulgarisation et d’encadrement
aux exploitants miniers artisanaux et de la petite mine. Aujourd’hui, le SAESSCAM emploie
120 personnes et est présent dans la quasi-totalité des provinces. Il est curieusement présent
dans les chefs-lieux et non sur les sites d’exploitation minière artisanale. L’évaluation de ses
performances par les parties prenantes présente sur le terrain, s’est avérée non concluante. Il est
évident que le SAESSCAM pourrait jouer un rôle clé pour l’encadrement et l’organisation des
exploitants miniers artisanaux en coopératives et pour l’enregistrement adéquat de la production
dans ce secteur.
Le CEEC est une institution de l’Etat créée en 2003 chargée de l’évaluation de la valeur et de
la certification des diamants. Ainsi, il est un élément essentiel de la mise en œuvre effective du
Processus de Kimberley. Il s’emploie à s’assurer que l’Etat est rémunéré à la juste valeur vénale
pour ses exportations de diamants et d’or. Contrairement à toutes les attentes, le CEEC n’arrive
pas à évaluer correctement les productions vouées à l’exportation. La plupart des évaluateurs
du CEEC proviennent des comptoirs privés d’achat de diamants ou ils ont travaillé dans le
27
passé. Par ailleurs, l’Etat devrait envisager de recruter un cabinet international pour réaliser une
contre-expertise des exportations de diamants de la RDC.
CTCPM créée depuis 1978, organe de conseil d’études et de coordination des activités du
secteur minier. Au-delà de ce rôle, la CTCPM est aussi chargée : de la conception des politiques
et stratégiques visant l’optimisation de l’exploitation des ressources minérales de la RDC, de
l’harmonisation et la coordination entre intéressés à la solution des problèmes miniers, de la
programmation des activités minières nationales liées à la recherche, à la valorisation des
indices miniers, à la production, au traitement, au transport et à la commercialisation des
produits miniers18.
18
Banque mondiale, République démocratique du Congo. La bonne gouvernance dans le secteur minier comme
facteur de croissance, Rapport n° 43402-ZR., Mai 2008, p. 40-42.
28
Depuis l’ère coloniale, le secteur minier est la clé de voûte de l’économie de la RDC,
fournissant entre 70 et 80 pour cent des recettes d’exportation et environ 8 pour cent du PIB.
Toutefois, depuis le début des années 90, la production minière industrielle a connu une chute
drastique à cause de : la guerre civile, la mauvaise gestion des entreprises publiques et le repli
des prix des produits de base sur les marchés internationaux. Le déclin de grands producteurs
industriels a eu des répercussions significatives non seulement sur l’économie nationale, mais
aussi sur les provinces et les communautés vivant dans les zones ou s’opèrent les activités
minières. Les sociétés n’ont pas été particulièrement capables de maintenir leur précédent
niveau d’appui aux diverses infrastructures et d’assistance aux activités à caractère social
menées dans ces communautés19. Malgré tout ce qui précède, l’exploitation minière est toujours
une activité qui attire plus d’investissement dans l’économie congolaise.
Dans cette section nous aborderons la question des zones d’exploitation minière et de
l’investissement dans le secteur minier.
Dans ce point, nous présentons les zones d’exploitation par filière minière retenue pour ce
travail de recherche :
19
Banque mondiale, République démocratique du Congo. op. cit., n° 43402-ZR, p. 11.
29
et 6 millions de tonnes métriques de zinc ( représentant trois pour cent des réserves mondiales).
La production de cette filière a pour destination Chine, Malaisie, Inde et Afrique du Sud.
Filière aurifère : Or
De riches gisements aurifères ont été exploités dans les districts de Kilo et Moto, tous deux
situés dans la province de l’Ituri. L’or a aussi été exploité dans les Provinces du Kivu et de
Maniema, qui renferment encore des gisements de classe internationale. Le district de Moto
renferme des ressources estimées approximativement à 500 tonnes d’or. Dans le district de
Kilo, les ressources sont difficiles à estimer, mais sont supposées de bien meilleure qualité que
celles du district de Moto. Dans les provinces du Kivu et de Maniema, les ressources et grades
disponibles et identifiés sont suffisants pour plusieurs opérations d’exploitation à ciel ouvert.
Les trois principaux gisements aurifères industriels qui font actuellement l’objet de recherches
contiennent approximativement 850 tonnes d’or de toutes catégories de ressources. La
production industrielle de l’Or est issue des sociétés suivantes : KIBALI GOLD, TWANGIZA
et NAMOYA. La plus grande destination de la production aurifère reste pour l’Afrique du Sud.
L’étain, le coltan et d’autres minéraux proviennent des gîtes alluvionnaires et des gisements
primaires de cassitérites, tantalite, colombite (coltan) et wolframite situés dans la partie Est du
pays (les Kivu, Maniema et le nord du Katanga). La plupart des opérations de recherche et
d’exportation se font soit à petite échelle, soit de façon artisanale. La production reste artisanale.
Les exportations qui ont pour destinations Malaisie, Luxembourg, Belgique, Suisse et la chine.
La République Démocratique du Congo, après la grande crise qu’elle a subie entre 2008-2009
suite à la crise financière mondiale vue précédemment, s’est retrouvé dans une situation de
quasi crise du fait de l’effondrement des cours des matières premières et du ralentissement de
la croissance chinoise. En septembre 2015, la décision de Kamoto Copper Company (KCC),
une des principales entreprises extractives du pays, de suspendre ses activités minières pendant
18 mois a contribué à détériorer la situation. Cette décision pèse sur 17% de la production de
cuivre et 9,3% des exportations totales de ressources naturelles du pays20.
Malgré toutes ces situations, les entreprises extractives continuent d’investir dans le secteur
minier en RDC et malgré les risques et difficultés auxquels il est confronté.
20
Banque mondiale, Op. Cit., No. 104759-ZR., avril 2016, p. 10.
31
secteur minier en RDC a l’avantage d’être plus faible que dans les autres pays riches en minerais
comme l’Afrique du Sud. L’instabilité politique et le climat incertain des affaires en RDC
viennent toutefois ternir ce tableau, et, même s’il est très rentable, l’investissement dans le
secteur minier est à haut risque. La chute des cours des métaux et le manque d’électricité
n’arrangent pas les choses.
Les investisseurs étrangers ont davantage profité du boom du secteur des ressources naturelles
à partir de 2007 que le gouvernement et les producteurs locaux.La valeur des exportations
pétrolière et minérales a plus que doublé entre 2007 et 2014, passant de 5 milliards de dollars à
11,7 milliards (soit 33% du PIB). Sur la même période, le revenu des facteurs dans la balance
des paiements a augmenté plus de 17 fois. Cet écart entre la dynamique des exportations et celle
du revenu des facteurs de production reflète l’entrée de gros investisseurs industriels dans le
secteur minier. Ces investisseurs ont remplacé les EAPE (Exploitation artisanale et à petite
échelle) qui produisaient la plus grande partie des exportations minières de la RDC jusqu’en
2010 (dont une grande partie était toutefois des « minerais de conflits »). En effet, les flux
sortants de revenus des facteurs, hors paiements d’intérêts, ont augmenté de 172 millions de
dollars en 2007 à 3,1 milliards de dollars (soit 8,5% du PIB) en 2014. Ces revenus des facteurs
correspondent essentiellement à la rémunération des IDE (investissement direct étranger) dans
le secteur des ressources naturelles, et le ratio de ces revenus ramené aux exportations de pétrole
et minerais a augmenté de 3,4% à 26%21.
Actuellement, il existe environ trois cents entreprises minières en RDC dont une dizaine cotée
en Bourse. Voici les entreprises minières les plus en vue (Mupepele Monti, 2012)22 :Ces
entreprises minières industrielles proviennent aussi bien d’Europe (Belgique, Grande-Bretagne,
Suisse, Kazakhstan) que d’Amérique du Nord (Canada, États-Unis), d’Asie (Chine),
d’Amérique latine (Brésil) et d’Afrique (Afrique du Sud).
21
Banque mondiale, République démocratique du Congo. op. cit.,No. 104759-ZR, p. 13.
22
MUHIGIRWA, R., op. Cit., p. 101-102.
32
Mines) calcaire,
Kambove,
zinc,
Kipushi,
germanium
Lubumbashi)
OKIMO (Office des Ituri Or 83 000 km2 49 PE 2 664, dont 1 317
Mines d’Or de Mongwalu et sont en attente de
Kilomoto paiement final des
Watsa
indemnités
MIBA (Minière de 2 Kasaï Diamants 62 000 km² 65 PER 5 802
Bakwanga) 151 PE
80% Etat
20% MwanaAfrica
SOMINKI (Société Kivu, Cassitérite, 9 008 Km2 40 PE 4 209
Minière et Industrielle Kalima, Wolframite
du Kamituga ,
Kivu) Punia Coltan, Or,
Monazite
EMK-Mn (Entreprise Kisenge Manganèse 1 940 Ha 1 PE 444
Minière de Kisenge -
Manganèse)
SODIMICO (Société Katanga Cuivre, 827,23 km2 5 PE 2 811
de Développement (Musoshi, Alliages de
Industriel et Minier du Kinsenda et cuivre,
Congo) cobalt
Kimpe)
Grâce à la richesse de ses ressources géologiques, la RDC est considérée comme un des pays
potentiellement les plus attractifs pour les investisseurs dans le secteur minier. Pour la vaste
majorité des investisseurs, la RDC possède un « fort » potentiel minier : selon l’Indice du
potentiel minier mis au point par l’institut Fraser, plus de 80% des investisseurs sondés ont
déclaré que la RDC constituerait une opportunité très intéressante pour les investisseurs miniers
si le pays instaurait des politiques proches des meilleures pratiques internationales.
C’est pour cela que la RDC a perdu quelques-uns des avantages en termes
d’emplois et de revenus que lui procurait l’EAPE informelle, le budget de l’État n’a pas gagné
les revenus de rente attendus de l’industrie minière formelle et non liée aux conflits. Cela tient
aux limites du Code minier, à l’incapacité de l’administration de le faire appliquer et à recouvrer
des recettes auprès des différents producteurs, et aux faiblesses institutionnelles qui laissent le
secteur et sa rente être captés par des intérêts privés. Il faut remédier à tous ces aspects pour
accroitre la résilience de l’économie de la RDC.
23
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Op. cit.,No. 104759-ZR, p. 13.
35
Le fort taux de croissance du PIB enregistré au cours de ces dernières années a essentiellement
été tiré par le dynamisme du secteur minier. En 2014, la croissance du PIB a atteint un taux
record de 9,0% après avoir enregistré en moyenne un taux de 7,5% entre les années 2010 et
201524.
La croissance économique du pays est tirée par le secteur minier ; depuis 2018 cette croissance
est remontée à 4,1% après avoir chuté de 6,9% en 2015 à 2,4% en 2016, suite à la baisse des
cours de matière première d’exportation du pays ; une progression qui s’explique par la hausse
des cours de matière première et de l’augmentation de la production minière nationale et
notamment du cuivre et du cobalt qui assure 80% des recettes d’exportation.
Cependant, le secteur minier est confronté aujourd’hui à des différentes faiblesses et problèmes
dans son exploitation.
En plus de cela, la quasi-totalité des infrastructures ont été pensées, tracées et construites au
Congo pendant la période coloniale. Elles ont été installées non pas en fonction de l’intégration
économique nationale, mais plutôt dans une tout autre logique : le souci et l’objectif étaient
d’expédier au moindre coût à l’extérieur du pays toutes les produits susceptibles d’être exploités
sur le territoire congolais. Le système colonial a installé sur le territoire congolais des
infrastructures d’extraversion, des enclaves industrielles d’extraction-exportation et certains de
leurs centres d’approvisionnements et de leurs institutions de financement25.de rechange, frets,
24
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Utiliser la rente des industries extractives pour
promouvoir la croissance et le développement, Rapport n° 115288-ZR., septembre 2017, p. 2.
25
KABEYA, T., Op. Cit., p. 166.
36
intérêts sur les emprunts, et divers approvisionnements)26. Ainsi, Le secteur minier repose
aujourd’hui sur de gros investisseurs privés et, comme pour tous les investisseurs privés, leur
principale motivation est le profit.
La faillite voilée des toutes les entreprises minières de l’Etat et l’inefficacité de mobilisation
des recettes d’extraction-exportation des minerais par les régies financières témoignent la
faiblesse des structures minières de l’économie congolaise. L’administration fiscale n’est pas
suffisamment équipée pour déterminer et recouvrer à tout moment le montant de recettes
taxables des industries minières. Par ailleurs, les déficits dans le recouvrement des impôts et
des droits de douane par la marge de manœuvre de la DGDA, responsable de la perception des
taxes à l’importation et à l’exportation et des impôts à la consommation, est limitée. Il a été
constaté que de nombreux postes douaniers ne disposent d’aucun système d’informations et ne
peuvent donc pas établir de statistiques correctes.
En effet, les institutions minières ne disposent pas des moyens financiers nécessaires à
l’exercice de ses fonctions et ses structures manquent de transparence. Cela a pour
conséquences : la faible contribution du secteur au PIB malgré son fort potentiel ; la faible
contribution du secteur minier au budget de l’État. Il faut que ces structures fonctionnent pour
mettre en œuvre les choix de politiques et traduire la multitude de recommandations en actions
concrètes au quotidien.
26
KABEYA, T., Op. cit., p. 84.
37
Par-dessus tout, ces faiblesses expliquent pourquoi la RDC qui est un exportateur majeur de
produits miniers, et ayant les rentes des ressources naturelles les plus importantes dans le PIB,
cependant, le pays se trouve dans une situation paradoxale avec d’une part, un potentiel de rente
des ressources minières et naturelles parmi les plus élevés au monde et, d’autre part, des recettes
domestiques et des indicateurs du développement parmi les plus faibles28.
27
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Op. cit.,No. 104759-ZR, p. 14.
28
Banque mondiale, République démocratique du Congo.Op., cit., n° 115288-ZR., p. 1.
38
Exploitation artisanale qui est constituée des personnes physiques, des coopératives et
des entités de traitement ; les minerais exploités sont : diamant, or, cuivre, cobalt,
cassitérite, coltan et wolframite ;
Exploitation industrielle qui est constituée des sociétés privées, des entreprises d’Etat et
des sociétés mixtes ; les minerais exploités sont : cuivre, cobalt, zinc, diamant et or.
1. Filière diamantifère
Tableau 4.1. : Production et exportations de diamant de 2010-2018
Ecart
Exportations en
Année Production en carats Quantité en
carats %
carats
2010 20 166 220,14 16 963 396,77 3 202 823, 37 16,00%
20000000,00
15000000,00
Carats
10000000,00
5000000,00
0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
2. Filière stannifère
A. Cassitérite
Ecart
Année Production en tonne Exportations en tonne Quantité en
%
tonne
2010 11 943,33 13 414,99 -1471,66 -12%
2011 8 920,56 9 267,27 -346,71 -4%
2012 7 188,85 8 018,21 -829,36 -12%
2013 6 209,67 8 406,81 -2197,14 -35%
2014 7 295,37 7 198,84 96,53 1%
2015 8 303,59 7 470,45 833,14 10%
2016 11 824,34 9 465,55 2358,79 20%
2017 18 892,89 12 536,45 6356,43 34%
2018 16 273,06 13 354,74 2918,32 18%
Source : Ministère des mines, statistiques minières
15000
Tonnes
10000
5000
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
Après l’année 2010, il a été enregistré une chute drastique de la production et des exportations
à cause des mesures de suspension des activités à l’Est de la République suite à l’insécurité
récurrente, la contrebande et la fraude, bref suite à l’embargo contre les minerais en provenance
de l’Est de la République Démocratique du Congo en application de la Loi Dodd-Franck29.A
partir de 2016, la tendance jusqu’à ce jour est haussière.
B. Coltan
Tableau 4.3. : Production et exportations de coltan de 2010-2018
Ecart
Exportations en
Année Production en tonnes Quantité en
tonnes %
tonnes
2010 492,09 439,78 52,31 11%
2011 20 199,43 536,44 1 662,99 76%
2012 574,62 585,53 -10,91 -2%
2013 358,36 698,14 -339,78 -95%
2014 1 140,44 1 158,91 -18,47 -2%
2015 2 101,94 1 292,72 809,23 38%
2016 2414 1 786,59 627,41 26%
2017 2 174,23 1 358,51 815,72 37%
2018 1 838,77 2 190,18 -351,41 -19%
Source : Ministère des mines, statistiques minières
20000
Tonnes
15000
10000
5000
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
29
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. Statistiques minières de 2003 à 2012,
Kinshasa : Ministère des mines. Septembre 2013, p.6.
42
La production de Coltan a atteint son point culminant en 2011 avec 20 199,43 tonnes.
Après cette période, les niveaux de la production et de l’exportation ont sévèrement baissé à
cause des mesures évoquées ci-haut pour les minerais de l’Est de la RDC
C. Wolframite
Tableau 4.4. : Production et exportations de wolframite de 2010-2018
Ecart
Exportations en
Année Production en tonnes Quantité en
tonnes %
tonnes
2010 44,45 45,16 -0,71 -2%
2011 84,24 86,63 -2,39 -3%
2012 196,60 71,00 125,60 64%
2013 57,09 95,24 -38,15 -67%
2014 16,28 17,50 -1,22 -7%
2015 106,36 13,91 92,45 87%
2016 153,88 90,27 63,61 60%
2017 251,69 197,31 54,38 22%
2018 310,34 248,77 61,57 20%
Source : Ministère des mines, statistiques minières
200,00
150,00
100,00
50,00
0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
Avec le wolframite, c’est depuis 2016 que la production et l’exportation connaissent une
tendance haussière. Le niveau de baisse enregistré pour les années précédentes est dû aux
mesures qui frappent les minerais de l’Est de la RDC.
43
3. Filière aurifère
Tableau 4.5. : Production et exportations de l’or de 2010-2018
Ecart
Année Production en kg Exportations en kg Quantité en
%
kg
2010 151,13 177,9 -26,77 -18%
40000
35000
30000
Kilogrammes
25000
20000
15000
10000
5000
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
Production en Kg Exportations en Kg
4. Filière cupro-cobaltifère
A. Cuivre
Tableau 4.6. : Production et exportations de cuivre de 2010-2018
Ecart
Production en Exportations en
Année Quantité en
tonnes tonnes %
tonnes
2010 437 755,00 423 981,33 13 773,67 3%
2011 499 198,00 488 115,58 11 082,42 2%
2012 619 942,00 604 101,71 15 840,29 3%
2013 922 016,47 878 025,45 43 991,02 5%
2014 1 065 744,39 1 030 129,25 35 615,14 3%
2015 1 069 038,63 1 021 116,39 47 922,24 4%
2016 1 035 631,11 1 023 686,66 11 944,57 1%
2017 1 141 376,11 1 094 637,63 46 738,48 4%
2018 1 239 058,72 1 221 647,63 17 411,09 1%
Source : Ministère des mines, statistiques minières
1 000 000,00
tonnes
500 000,00
0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
30
REPUUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère des mines. op. cit., p.8.
45
Comme le graphique l’indique, la production et les exportations du cuivre sont dans leur phase
ascendante. Cette croissance a été boostée par l’entrée en production des grands projets miniers
de nombreuses sociétés multinationales.
B. Cobalt
Tableau 4.7. : Production et exportations de cobalt de 2010-2018
60 000,00
40 000,00
20 000,00
0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
Le cobalt comme le cuivre ont des productions et exportations à tendance ascendante, malgré
les situations de fluctuation de prix au niveau de marché international de ces minerais. Le cobalt
connait une bonne allure commerciale à la hausse.
46
C. Zinc
Tableau 4.8. : Production et exportations de zinc de 2010-2018
Exportations en Ecart
Année Production en tonnes
tonnes Quantité en tonnes %
2010 10 191,00 10 191,00 0,00 0%
2011 14 758,00 14 758,00 0,00 0%
2012 11 623,00 11 623,00 0,00 0%
2013 12 113,61 12 410,55 -296,94 -2%
2014 12 736,81 12 736,81 0,00 0%
2015 12 675,12 12 675,12 0,00 0%
2016 12 587,02 12 587,02 0,00 0%
2017 12 337,32 12 337,32 0,00 0%
2018 1 046,67 1 129,22 -82,55 -8%
Source ; Ministère des mines, statistiques minières
8 000,00
6 000,00
4 000,00
2 000,00
0,00
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Années
Comme le graphique l’indique, le zinc a connu une baisse drastique dans sa production et ses
exportations en 2018, après une évolution haussière prolifique des années précédentes.
du public et celles fournies au Fonds Monétaire International et à la Banque mondiale sont mal
présentées, incomplètes et d’une fiabilité douteuse. Cela est dû en partie à la confusion des
missions des services responsables de la collecte des taxes fiscales, et à leur manque de
capacités et de soutien logistique. Ceci a comme conséquence, le fait qu’aucune institution ne
maitrise avec un certain degré de certitude, la valeur de la production et des recettes fiscales
tirées du secteur minier, ou les montants effectivement recouvrés et enregistrés dans les livres
de la Banque centrale31.
La fiscalité minière est une matière complexe qui nécessite, dans le chef de l’Etat, une
compétence profonde. La haute ingénierie fiscale à laquelle recourent les grandes sociétés
minières surpasse grandement les compétences de l’administration congolaise. D’autre part, la
pratique fiscale des investisseurs privés étrangers se situe dans une logique de maximisation et
de rapatriement du bénéfice de leurs investissements. La réduction de la base imposable est,
dès lors, une impérieuse constante.
Malgré tous ces beaux chiffres, sur l’évolution de la production minière, la contribution aux
recettes du Trésor est très faible par rapport au potentiel, comme le démontre les graphiques ci-
dessous :
31
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Op. Cit., p.26.
32
. SONDJI, M., Op. Cit., p. 22.
48
30
30,3
20
21,2
10 15,1 14,7 16,5
14,2
9 9,13 9,41
0
2010 2011 2012 2103 2014 2015 2016 2017 2018
Par rapport aux recettes propres générées par l’activité économique, la contribution du secteur
minier dans son ensemble au titre de redevance, droits, impôts et taxes, représente en moyenne
15,50% pour la période 2010 à 2018.
Par rapport au budget national, cette contribution n’est que de 8,22% pour la période de 2011 à
2016
L’Etat congolais et les entreprises publiques propriétaires de titres miniers n’étant plus en
mesure d’exploiter elles-mêmes leurs concessions ont vendu des actifs miniers et des
participations à des investisseurs étrangers ou s’y sont associés afin de pallier la mauvaise
exploitation du sous-sol. Les entreprises minières publiques qui disposent encore un potentiel
minier important, sont à la base de l’hécatombe par l’arrêt de leur production.
49
Ainsi qu’il a déjà été relevé, sous l’empire du Code minier de 2002 que la rente minière en
faveur de l’Etat ne correspond pas à la reprise de l’activité minière constat.
La croissance économique du pays est tirée par le secteur minier ; depuis 2018
cette croissance est remontée à 4,1% après avoir chuté de 6,9% en 2015 à 2,4% en 2016, suite
à la baisse des cours de matière première d’exportation du pays après le fort taux de croissance
du PIB enregistré au cours des années 2010 et 2014 ; et la reprise de la progression s’explique
par la hausse des cours de matière première et de l’augmentation de la production minière
nationale et notamment du cuivre et du cobalt qui assure 80% des recettes d’exportation.
Années 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Taux de
7,1 6,9 7,1 8,5 9,5 6,9 2,4 3,7 4,1
croissance %
Source : Banque Centrale du Congo
Cependant la forte croissance observée entre 2010 et 2015 qui s’est établie en moyenne à 7,5%
n’a pas entrainé un développement des capacités productives, ni une transformation structurelle
de l’économie. Sur cette même période, la croissance du secteur extractif a atteint en moyenne
17,2%. De ce fait, la production minière et les investissements dans ce secteur sont les
principaux moteurs de la croissance soutenue. La forte croissance économique a eu peu d’effets
50
33
Banque mondiale, République démocratique du Congo. Op. Cit., n° 115288-ZR., septembre 2017, p. 5.
51
CONCLUSION GENERALE
Il est anormal qu’un pays dont les exportations de pétrole et de minerais se sont élevées pendant
le super-cycle de la production minière industrielle (2010-2014) paye la grand part des revenus
pour rémunérer les investisseurs, reçoive une petite part de recettes, et se retrouve dans une
situation de quasi crise avec une baisse de ses réserves et des recettes insuffisantes. Cela prouve
à suffisance que le pays a des problèmes dans l’organisation institutionnelle, fonctionnelle et
structurelle de la gestion du secteur minier et de l’économie nationale dans son ensemble. Cette
description de la gestion du secteur minier vient affirmer nos hypothèses qui stipulent en
premier lieu que : la faible contribution du secteur minier au budget de l’Etat et au PIB de
l’économie Congolaise est causé par le faible rapatriement des capitaux provenant de
l’exportation des ressources minières et l’inefficacité de mobilisation des recettes d’extraction-
52
exportation des minerais par les régies financières de l’Etat. Et en second lieu que : la rente de
la production minière est insuffisante en son apport au développement économique du pays à
cause de la structure extravertie du marché économique national et de la faillite des entreprises
publiques minières. Cela démontre que le choix de recourir à des industries multinationales
exerçant dans le secteur formel n’a pas produit les retombées escomptées pour l’État.
RECOMMANDATIONS
Pour assurer la bonne gouvernance du secteur et mettre en valeur de façon optimale les
ressources et le territoire. Nous formulons les recommandations suivantes à l’égard des autorités
tant politiques, administratives, législatives qu’économiques du pays :
Sur le plan fiscal et de la production nous recommandons :
La lutte contre la fraude fiscale, douanière dans les secteurs économique,
La création d’un impôt spécifique sur la rente de ressources naturelles est la
principale nouveauté de la fiscalité minière.
L’augmentation des redevances et de l’impôt sur les bénéfices des sociétés est en
ligne avec les taux observés dans les autres pays d’Afrique subsaharienne.
La diversification de la production minière en s’appuyant sur les minerais
polymétalliques de l’Est, l’or et les terres rares
construire des installations de traitement et de transformation des minerais, afin
d’augmenter la valeur ajoutée des produits miniers avant leur commercialisation
sur le marché international. Cela comprendrait notamment des installations de taille
des pierres précieuses, d’affinage de l’or, des raffineries de traitement et des
fonderies de métaux comme la cassitérite
Le gouvernement devrait renforcer la production minière et les revenus qu’elle
génère doivent contribuer activement à la stratégie de réduction de la pauvreté.
Cette réalité doit être intégrée dans le programme des grandes compagnies minières
présentes en RDC, et doit être également admise au niveau des compagnies
intermédiaires, des entreprises de moindre taille et des négociants en minerais
relancer de la production des entreprises publiques telle que la Gécamines pour
profiter du boum cobalt par l’exploitation des gisements faciles (rejets) avec un
financement propre afin d’investir davantage dans la mise en valeur de ses
ressources minérales, en l’occurrence les métaux de base (Cu, Co, Zn et Ni), les
métaux précieux et les pierres précieuses;
La RDC devrait regrouper plutôt les individus en coopératives ou sous d’autres
formes de structures professionnelles et Il faudrait élargir la délivrance des permis
d’EAPE aux petits exploitants miniers indépendants.
54
BIBLIOGRAPHIE
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rationnelle, formalisée et transparente des ressources naturelles, Paris, Larcier., 2009.
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VI. WEBOGRAPHIE
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www.budget.gouv.cd
www.cami.cd
www.chambresdesminesrdc.com
www.mines-rdc.cd
www.mining.cd
58
Epigraphe…………………………………………………………………i
In memoriam…………………………………………………………………………..ii
Dédicace……………………………………………………………………………… iii
Remerciements………………………………………………………………………..iv
Liste des abréviations…………………………………………………………………vi
Liste des tableaux……………………………………………………………………..vii
Liste des graphiques…………………………………………………………………..viii
1. Introduction générale………………………………………………...01
1.1 Problématique…………………………………………………………………….01
1.2 Objet d’étude……………………………………………………………………..04
1.3 Objectifs de l’étude………………………………………………………………04
1.4 Hypothèses……………………………………………………………………….04
1.5 Méthodes et techniques…………………………………………………………..05
1.5.1 Méthodes……………………………………………………………………..05
1.5.2 Techniques…………………………………………………………………...05
1.6 Intérêt de l’étude…………………………………………………………………06
1.7 Délimitation……………………………………………………………………...06
1.8 Canevas…………………………………………………………………………..06
Chapitre I : généralités conceptuelles……………………………………………07
Section 1 : contribution……………………………………………………...07
Section 2 : production……………………………………………………….08
2.1. Définition………………………………………………………………08
2.2. Sortes de production……………………………………………………………08
2.3. Concepts connexes à la production…………………………………………….08
2.4. Indicateurs de production………………………………………………………09
Section 3 : notions minières………………………………………………………...09
3.1. Définitions……………………………………………………………...09
3.2. Concepts connexes…………………………………………………………10
3.3. Filières minières du travail……………………………………………..10
3.4. Indicateurs du secteur minier…………………………………………..11
59
Section 4. Economie………………………………………………………………………12
4.1. Définition……………………………………………………………………...........12
4.2. Sortes d’économie…………………………………………………………………….13
4.3. Concepts connexes……………………………………………………………………14
4.4. Principales causes de la crise de 2008 et ses conséquences en économie congolaise...15
4.5. Indicateurs économiques……………………………………………………………...16
Section 5. Cadre conceptuel des variables des hypothèses………………………………..17
5. 1. Définition des variables conceptuelles………………………………………………17
Chapitre II : description du secteur minier congolais…………………………………….19
Section 1. Présentation du secteur minier………………………………………………...19
6.1. Cadre juridique régissant le secteur minier en RDC………………………………...20
A. Législation minière coloniale ………………………………………………………...20
Bibliographie…………………………………………………………………………..55
I.Ouvrage………………………………………………………………………………55
II.notes des cours………………………………………………………………...........55
III.documents officiels………………………………………………………………...55
IV. rapports et articles……………………………………………………………….....56
V.TFC, mémoires thèse…………………………………………………………….... 56
VI.webographie……………………………………………………………………….57
Table des matières……………………………………………………………………..58