Géographie.

L’accès aux ressources pour produire, consommer, se loger et se déplacer

Comment mieux ménager et gérer les ressources afin de rendre leur accès plus équitable et durable ?

1/ Les ressources mondiales sous pression

A. Des besoins mondiaux en augmentation

À l'échelle mondiale, les besoins sont en constante augmentation à la fois pour les ressources fossiles
(pétrole, gaz naturel, charbon, minerais) et les ressources renouvelables (hydraulique, géothermique,
solaire, éolienne). Depuis 1950, les prélèvements en eau ont triplé et la consommation d'énergie a quadruplé
dans le monde. Cette évolution s'explique par la forte croissance démographique, l'urbanisation mais aussi
le développement social et humain. La croissance économique et l'augmentation globale des niveaux de vie
ont en effet généré une plus forte pression sur les ressources de tous types. Actuellement, l'humanité
consomme davantage de ressources naturelles que la Terre ne peut produire en un an. L'appropriation des
ressources est un enjeu à toutes les échelles (mondiale, régionale, locale) et peut être à l'origine de tensions
entre plusieurs pays ou entre différents usagers : agriculteurs, industriels, urbains, ruraux, écologistes…

B. Des ressources et des milieux sous pression

Ce phénomène de pression sur les ressources pose la question de leur disponibilité en quantité et en
qualité. À l'échelle mondiale, des milieux sont davantage dotés en ressources comme les milieux équatoriaux
pour l'eau, les milieux fluviaux pour leur potentiel hydroélectrique ou encore les milieux montagnards pour
la ressource en bois. Les énergies fossiles sont très concentrées, comme les réserves d'hydrocarbures (États-
Unis, Canada, Russie...) ou de charbon (Chine, Inde, États-Unis...). L'inégale répartition des ressources et
surtout les difficultés d'accessibilité des ressources accentuent les tensions entre les pays dits du « Nord »
et ceux du « Sud ». En fonction de leur niveau de développement, les états sont capables d'investir ou non
dans des aménagements parfois coûteux. Plus largement, l'utilisation croissante de ressources non
renouvelables et leur raréfaction conduisent non seulement à des conflits d'usage mais aussi à des
problèmes environnementaux. La surpêche (pêche intensive) est à l'origine de la disparition de certaines
espèces, les exploitations d'hydrocarbures dévastent des milieux parfois fragiles. Des phénomènes tels que
la désertification (comme dans les pays du Sahel, en Afrique) ou les incendies (Australie, Amazonie) montrent
que la dégradation de la biodiversité et le changement climatique entraînent des changements globaux.

Vocabulaire et notions :
• Ressource : élément considéré comme une richesse nécessaire au fonctionnement d'un territoire, d'une économie
ou encore de sa population. Il peut s'agir de ressources qui se régénèrent à l'échelle d'une vie humaine (ressources
renouvelables) ou non (ressources fossiles).

• Disponibilité : fait référence à la quantité de ressource renouvelable et à la pression exercée par le nombre
d'habitants.
• Accessibilité : plus ou moins grande facilité avec laquelle une ressource peut être atteinte en fonction de critères
spatiaux ou socio-économiques.

• Conflit d'usage : rivalité entre les différents usagers d'un même espace ou d'une même ressource pour son
appropriation, sa gestion ou son exploitation.

• Changement global : ensemble de modifications planétaires, de certains équilibres qui ont un impact sur les
écosystèmes.

2/ Penser de nouvelles formes d’habiter la planète

A. Produire, consommer, se loger et se déplacer autrement

Face à la crainte de l'épuisement des ressources naturelles et leur dégradation, les sociétés prennent
conscience de la nécessité de changer leurs modes de vie. Afin de s'adapter à ces changements et à leurs
conséquences sur l'organisation des territoires, des réflexions émergent pour penser de nouvelles formes
d'habiter et concevoir différemment l'aménagement des territoires dans une logique de développement
durable. De nombreux États encouragent les énergies renouvelables (eau, vent, soleil, sol) pour réduire les
énergies fossiles polluantes ou le nucléaire qui soulève des problèmes de déchets radioactifs.
Les mobilités douces sont encouragées pour réduire les distances de déplacement car elles sont peu
polluantes et plus respectueuses de l'environnement.
Des modes de production et de consommation plus sains sont souvent au cœur de ces projets. Des initiatives
d'agriculture durable et équitable se développent avec les circuits courts ou le développement de
l'agriculture biologique. Cependant, des oppositions subsistent entre les défenseurs de la croissance à tout
prix, les partisans du développement durable et les militants de la décroissance.

B. Une prise de conscience mondiale : la nécessité d'un développement durable

Il apparaît dès lors nécessaire, pour faire face à l'épuisement progressif des ressources naturelles, de
faire coexister la protection de l'environnement avec le développement humain et la résolution des
inégalités. Il s'agit de concilier les enjeux économiques, sociaux, culturels, environnementaux et civiques,
tout en garantissant un développement satisfaisant pour les générations futures. Pour faire face aux défis
du changement global, les Nations unies ont adopté, en 2015, un nouveau programme à mettre en place
d'ici à 2030 à l'échelle mondiale. Les 17 objectifs de développement durable (ODD) « donnent la marche à
suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous » (ONU). Ils permettent de répondre aux
défis mondiaux auxquels les sociétés sont confrontées : inégalités, changement climatique, dégradation de
l'environnement, progrès économiques et sociaux... Mais, à l'échelle mondiale, les états n'ont pas tous le
même niveau de développement pour mettre en œuvre les ODD.

Vocabulaire et notions :
• Habiter : processus par lequel l'espace influence le mode de vie des individus et des sociétés mais aussi la manière
dont les individus et les sociétés modèlent cet espace.

Aménagement du territoire : politiques et interventions programmées de l'État ou des collectivités territoriales sur un
territoire donné dans le dessein de le façonner.
• Mobilité : ensemble des déplacements de personnes qui entraînent un changement de résidence (migration) ou non
(mobilité quotidienne, mobilité touristique).

• Changement global : ensemble de modifications planétaires, de certains équilibres qui ont un impact sur les
écosystèmes.

• 17 objectifs de développement durable : énoncés par l'ONU, ces objectifs visent à réconcilier les progrès
économiques, la cohésion sociale et la préservation de l'environnement.

3/Répondre à toutes les échelles aux défis du changement global

A. De l'échelle mondiale à l'échelle locale, une multiplicité d'acteurs et d'actrices

À l'échelle mondiale, de grandes conférences sont organisées sous l'égide de l'ONU pour définir les
grandes lignes des actions à mener et répondre aux défis du changement global. Le Sommet de la Terre de
Rio (Brésil, 1992) a fixé pour la première fois des conventions sur le changement climatique et la protection
de la biodiversité, et mis en place des Agendas 21 pour que les mesures soient appliquées à toutes les
échelles. Aujourd'hui, de nombreux États se sont engagés à suivre les objectifs développement durable
énoncés par l'ONU. Le protocole de Kyoto (Japon, 1997) été renforcé en 2015 par l'Accord de Paris (COP21).
Les 195 pays signataires s'engagent à contenir l'augmentation de la température moyenne en dessous de
2°C d'ici la fin du XXIe siècle.
De nombreux acteurs sont impliqués dans la mise en œuvre du développement durable et la recherche
de solutions pour répondre aux défis du changement global : les états, les citoyens, les organisations non
gouvernementales (ONG) ou encore les entreprises.

B. En France, une réflexion et des projets à toutes les échelles

En France, l'engagement pour répondre aux défis du changement global s'effectue à plusieurs échelles.
L'Union européenne s'est saisie de ces questions en finançant notamment des projets de transport
respectueux de l'environnement. Le Pacte vert, adopté par l'Union européenne en 2020, aborde les
questions de consommation et de sécurité alimentaire à travers le développement de l'agriculture
biologique, la lutte contre le gaspillage et le bien-être animal.
L'État et les collectivités territoriales développent des politiques d'aménagement des territoires à toutes les
échelles : régions, départements, communes. Certaines régions développent des projets de mobilité durable,
d'économie sociale et solidaire en favorisant, par exemple, les circuits courts de production agricole.
Localement, de nombreuses villes mettent en place un Agenda 21 ou aménagent des écoquartiers dans
l'esprit d'un développement urbain durable.
Instituée dès la maternelle, l'éducation au développement durable figure dans nombre d'enseignements afin
d'amener les jeunes enfants à prendre conscience des enjeux du développement durable. La société civile
est en effet une actrice du développement durable. Ainsi, en 2020, une « Convention citoyenne pour le
climat » regroupant 150 citoyens français tirés au sort s'est réunie pour formuler des propositions à mettre
en place pour une transition écologique en France.

Vocabulaire et notions :
• Agenda 21 : programme de mesures concrètes d'aménagement local visant à mettre en œuvre le développement
durable.

• Accord de Paris : premier accord mondial sur le climat (COP21, 2015) engageant les pays signataires à agir contre le
réchauffement climatique.

• Collectivité territoriale : structure administrative à différentes échelles (régions, départements, communes...) qui
prend en charge les intérêts de la population (éducation, transports...) sur un territoire donné grâce à des
représentants élus. Par exemple : la région, le département, la commune.

• Écoquartier : quartier d'une ville relevant d'un projet d'aménagement visant à intégrer des objectifs de
développement durable.

• Transition écologique : ensemble des principes et des pratiques ayant comme objectif le développement durable.

Annexe :

Les 17 objectifs de développement durable :

Bilan / Je retiens l’essentiel