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ELE1VIENTS
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GEOLOGIE MAROCAINE
En couverture : (recto) :
Le « Foum , d'lcht : une cluse
dans le Jbel Bani, vue du Sud,
depuis un « Rich , synclinal dé·
vonien. à l'Est de Foum·el·Hassane.
www.amzaz.info www.geojamal.com
ROYAUME DU MAROC
MINISTERE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE, DES MINES ET DE LA MARINE MARCHANDE
DlRECTION DES MINES, DE LA GEOLOGIE ET DE L'ENERGIE
DIVISION DE LA GEOLOGIE
par
ANDRÉ MICHARD
RABAT
1976
ROYAUME DU MARCX:
MINISTERE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE, DES MINES ET DE LA MARINE MARCHANDE
DIRECTION DES MINES, DE LA GEOLOGIE ET DE L'ENERGIE
DIVISION DE LA GEOLOGIE
par
André MICHARD
RABAT
1976
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Volcans basaltiqu es(Attant,que),ou miatas
(Alrlillu)
Remerciements
La mise au point des divers chapitres de ce livre a bénéficié des cnt1-
ques de G. BEAUDET et A. RuELLAN (Quaternaire), J. DESTOMBES et H. HOL
LARD (Sud, Méséta), R. DU DRESNAY !(Atlas), G. SUTER (Rif).
Divers documents inédits ou sous presse ont été obligeamment commu
niqués par ces collègues ainsi que par P. HlNELIN, P. LESPINASSE, H.-M. SH
VAN. Pour la Méséta, de nombreux documents ou renseignements viennent des
collaborateurs de !'Equipe de recherche 382 (Géologie structurale et Analyse
tectonique, associée au CNRS) : Y. CAILLEUX, Ch. HoEPFFNER, P. JENNY,
A. PIQUE ainsi que G. COGNEY. Pour !'Anti-Atlas, M. BONHOMME, N. CLAUER,
B. HASSENFORDER, D. JEANNETTE, J.-P. ScHAER ont fourni des avis précieux.
Diverses indications viennent de J. AGARD, M. BENSAÏD, J. LUCAS, J. MARTIN,
H. MSOUGAR, N. TRAUTH, S. WILLEFERT.
La rédaction de ce précis s'est faite parallèlement à une recherche géo
logique en Méséta marocaine et a bénéficié à ce titre du soutien des organis
mes suiv.ants :
- Division de la Géologie, Service de la Carte géologique, Rabat ;
- Faculté des Sciences, Département de Géologie, Rabat ;
- Université Louis-Pasteur, Institut de Géologie, Strasbourg ;
- Centre National de la Recherche Scientifique, Paris.
Mme L. RoussELLE, MM. A. BEN ABDELJELIL, M. DIOURI, M. SAADI, E.-A.
HILALI, Y. ENNADIFI et A. BoUDDA m'ont accordé une aide efficace à Rabat.
A l'origine de ce livre, il y a mes étudiants de Rabat et de Stra,bourg,
INTRODUCTION 13
Plio-Quaternaire
(avec Pluviaux
et Interpl.) 4 -1
alpin Trias à Pliocène Miocène supérieur 10-8
Oligocène inférieur 35
Eocène moyen 45
Crétacé sup. (fin et début) 100-70
Jurassique sup. (id.) et Eocrétacé 160-140
Lias m oyen - Jurassique moyen 180-170
PRESENTATION GEOLOGIQUE
ET GEOMORPHOLOGIQUE. DU MAROC
Comme on l'a indiqué plus haut, le territoire sous la dépendance des phases tectoniques les plus
marocain correspond au coin nord-ouest de la récentes. Parmi celles-ci, les phases plio-quatemai
plate-forme saharienne, prise en écharpe par deux res sont directement responsables du relief des do
zones mobiles très différentes, méditerranéenne et maines considérés, qui sont appelés, dès lors, des
atlantique (fig. 1). domaines géomorphologiques, des c régions natu
relles >.
Les plus anciennes roches qu'on y connaisse
ont fourni des âges de 2 000 millions d'années en En définitive, la délimitation précise de ces
viron et l'on peut faire débuter dans cette loin domai�s structuraux dépend avant tout du cycle
taine époque précambrienne !'Histoire géologique alpin. Dans la définition globale de chacun d'eux
du Maroc. on doit faire entrer la description du socle qu'ils
Cette histoire se déroule ensuite tout au long montrent et qui, parfois, constitue l'essentiel des
d'étapes variées et contrastées. Modelant ce terri affleurements. Mais les caractères propres au socle
toire, des c maquettes structurales >, des dispo anté-alpin ne sont généralement pas homogènes à
sitifs paléogéographiques et tectoniques s'édifient, l'intérieur d'un même domaine. Par exemple, telle
fonctionnent durant quelques dizaines ou centaines zone structurale hercynienne peut se suivre « en
de millions d'années, puis semblent effacés au gré des pointillé > dans plusieurs domaines structuraux.
orogenèses successives. Aux cycles orogéniques pré D'une manière générale, les maquettes structurales
cambriens (2 cycles principaux), succèdent un cycle des cycles récents recoupent à l'emporte-pièce cel
« calédono-hercynien >Oe cycle calédonien n'étant les des cycles antérieurs.
guère individualisé ici, sauf peut-être dans le Nord Néanmoins, certains phénomènes d'héritage peu
Ouest et le Rif interne) et un cycle alpin (tabl. 1). vent être constatés, et d'abord du cycle calédono
Alors que ce dernier cycle a marqué de son em hercynien au cycle alpin. Il peut s'agir d'héritages
preinte le Maroc tout entier, les précédents ne directs mais localisés, comme la réactivation d'une
nous sont connus qu'à partir d'affleurements d'au cassure. Plus intéressant est un phénomène diffus,
tant plus limités qu'ils sont plus anciens (fig. 2 mais à l'échelle du pays tout entier : les zones
et 3). bien déformées durant le cycle alpin coïncident
grossièrement avec celles que l'orogenèse hercy
Le déroulement chronologique de cette longue nienne avait intensément affectées. Des directions
histoire peut constituer un canevas pour une étude générales se retrouvent même d'un cycle à l'autre,
essentiellement stratigraphique. A l'inverse, ce plan que l'on peut nommer c atlantique > et « médi
ne conviendrait pas à une présentation concrète des terranéenne > (NNE-SSW et E-W).
caractères du sous-sol dans les différentes régions
du pays. On peut remonter plus loin dans le temps avec
G. Choubert (1963, 1967, etc.) et R. Caby (1970).
On a donc choisi ici un plan différent, où le Considérons la figure 27 : la marge de la plate
Maroc est d'abord divisé en domaines structuraux. forme saharienne correspond au Maroc à celle d'un
Chacun est constitué d'un certain matériel, résul vaste fragment continental inerte depuis le Pré
tant d'une certaine histoire géologique, marquée par cambrien ancien, le craton de l'Ouest-africain. Dans
telle ou telle phase orogénique. A son tour, ce le secteur marocain, les orogenèses du Précambrien
matériel présente une certaine disposition, qui est moyen(?) - supérieur, du Paléozoïque et du
16 PRÉSENTATION GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPROLOGIQUE
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Pm. 1. - Extension des terrains an�mésozoïq11es à l'affle11 rement (pointillé); position de ces massifs anciens par rapport
à l'oçog�ne alpin (fond cartographique: Carte tectonique internationale de l'Afrique). Dans les affle11rements
antb-mésozoiques domine le Primaire, le Précam brie.a ne prenant de l'importance que vers le Sud : com
parer avec la fig. 3. Cette comparaison montre aussi que les limites des reliefs d'âge alpin, en particulier
des Atlas, ne con-espondcnt généralement pas à des limites de zones struct11rales hercyniennes, mais qu'un
c h6ritage > global apparaît, nota,mment au long de la ligne sud-atlasique. Dans le Rif, le Primaire est
essesiliellement repr6senté dans les nappes géanti clinales, fi81lr6es tout au Nord.
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FIG. 3 Extension du Précambrien plissé et des c mo Lasses > volcano-détritiques du oi. Précambrien III >, affleu
rant au sein de la série Infracambrien supérieur (Adoudounien) - Primaire, el zones structurales majeure
de L'orogenèse hercynienne. Nota bene : On a fait abstraction de la couverture post-hercynienne, ce qui rend
certaines extensions et prolongements hypothétiques. Fond cartographique : carte tectonique internationa'e
de l'Afrique.
1 : Précambrien sensu loto, depuis !'Archéen éven tuel « P.0 :,, jusqu'au « Précambrien III • ou Infracambrien
inférieur. Seul celui du bouclier Reguibate est in demne de toute reprise ultérieure.
2 : Série de couverture Infracambrien supérieur - Primaire. non déformée (plate-forme), appuyée sur le bouc'.ier
Reguibate et. plus à l'Est. sur celui du Hoggar.
3 : Idem faiblement plissée de l'Ougarta, subdivi sant la plate-forme.
4 :Série primaire, avec Infracarnbrien supérieur (A doudounien) seulement dans !'Anti-Atlas et le Haut Atlas
occidentaux. modérément plissée et faillée, avec développement d'une scbistosité sub-verlicale. Dans la pro
vince de Tarfaya et !'Anti-Atlas occidental, cette zone se présente comme l'avant-pays des Mauritanides, dont
le prolongement est focalisé très hypothétiquement. Au long de la ligne sud-atlasique. cette zone (4') paraît
correspondre à un couloir de décrochement vrai semblablement en partie hercynien. Une zone structuralement
comparable (4") constitue un « môle côtier mésé tien >, qui ne se rattache à rien de connu, actueltement.
5 : Série Primaire fortement plissée et granitisée, zone géosynclinale calédono-hercynienne, à flyschs dinantiens
(ceux-ci sont aussi présents dans 'a zone 4 sud-alla sique, entre Skoura et Béchar). Rares pointements précam
briens au Sud du Massif central. Certains des gra nites (Rehamna, Jbel Ticbka), intrusifs en partie dans du
c Géorgien >. sont l'indice de la remobilisation d'un Précambrien s.l. immédiatement sous-jacent. La présence du
socle précambrien en profondeur doit être générale. Sous les Hauts-Plateaux, !e socle est peut-être à rattacher
à la zone 4'.
6 : Sous le Rif externe, ennoyage progressif du so cle. Le Primaire et un. Précambrien probable réapparaissent
tout au Nord, en nappes de charriages.
18 PRÉSENTATION GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPHOLOGIQUE
synthétiques tendent à remédier à ce défaut. Par cuités, ce plan régional a paru le plus adapté au
ailleurs, il arrive que certaines étapes de l'histoire but choisi : c'est, comme on l'a dit plus haut, celui
alpine soient très analogues dans deux ou plusieurs qui permet le mieux l'étude concrète de la géo
des domaines considérés : d'où, là encore, certains logie du pays, cartes en main et sur le terrain. En
paragraphes synthétiques ; c'est dans cet esprit que outre, le cycle alpin, dont les effets sont omnipré
l'on donne ci-après des indications générales sur le sents, n'est-il pas à la fois le mieux connu et le
Quaternaire marocain. Malgré ces quelques diffi- plus important de tous ?
A les définir dans la perspective générale indi Pour éviter les ambiguïtés, on réservera Je nom
quée ci-dessus, leur nombre va dépendre du degré de « domaine structural » à quatre régions suffi
de synthèse recherché, du détail des critères rete
nus. En d'autres termes, la peinture que l'on peut samment homogènes et de surface comparable (fig. 4
faire du visage alpin du Maroc dépend du recul et tabl. 2), utilisant le terme d' « ensemble struc
adopté. tural » pour des regroupements plus vastes.
TABLEAU 2
Les domaines structuraux du Maroc et de ses confins sahariens;
représentation schématique de leur évolution tectonique
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A une échelle très générale, deux ensembles mine sur la façade ouest (transgression triasico
seulement méritent d'être opposés, dont la super liasique et surtout éocrétacée, stabilité relative au
ficie est très inégale (fig. 1 et 4). 'fertiaire).
Au Nord, le « Maroc méditerranéen » englobe Son socle comporte un Primaii::e plus ou moins
les chaînes rifaines, les collines qui bordent leur violemment affecté par l'orogenèse hercynienne, où
arc vers l'extérieur et les unités géologiques qui l'on reconnaît déjà des directions méditerranéenne
s'y rattachent. C'est le classique domaine rifain et atlantique. Cette dernière est surtout marquée
(Choubert & Marçais, 1952). en Méséta côtière et méridionale ainsi que dans le
Haut Atlas et l'Anti-Atlas occidentaux. Sur son
Se prolongeant vers le Nord par les chaînes prolongement sud-est se situe l'orogène hercynien
bétiques, vers l'Est par les chaînes telliennes et des Mauritanides ; sur la rive opposée de l'Atlan
kabyles, ce domaine fait partie du vaste système tique, l'orogène calédonien et hercynien des Appa
orogénique proprement alpin, qui ourle la Mé laches s'allonge avec la même direction générale :
diterranée occidentale et festonne l'Europe entière la zone mobile atlantique se définit par un com
(fig. 1) ; il est caractérisé par une instabilité maxi portement orogénique durant le Primaire. Les mou
mum de l'écorce, typique d'un régime géosynclinal vements calédoniens s. str. et taconiques n'ont laissé
(orthogéosynclinal) : contrastes internes vigoureux, à peu près que des traces stratigraphiques dans le
durant les périodes préparatoires de l'orogenèse, Maroc africain ; il est significatif que ces traces
entre des fosses et des hauts-fonds géanticlinaux ; conduisent à envisager une terre calédonienne vers
tectogenèse violente avec métamorphisme et char l'Ouest.
riages. Seuls les cortèges de roches vertes (ophioli
tes) font défaut à cet orogène imparfaitement alpi Enfin, sous le Primaire, le Précambrien révèle
notype. encore l'intervention d'orogenèses plus anciennes.
Quant à son socle, il n'est connu que sous On en dénombre essentiellement deux dans les larges
forme d'unités disjointes, où l'on reconnaît des élé affleurements précambriens du Sud marocain. La
ments hercyniens, calédoniens (?) et précambriens. superposition des orogenèst;1, dans le Maroc afri
cain évoque ainsi l'emboîtement des poupées-gigo
Au milieu et au Sud, le « Maroc africain » gnes ; à la fin du démontage, au cœur de certaines
est au contraire un vaste ensemble directement struc·ures de l'Anti-Atlas, on découvre des roches
rattaché à l'Afrique occidentale, dont il a conservé, de 2 000 millions d'années environ : c'est l' << ef
pour l'essentiel, la rigidité structurale tout au long figie » du craton de l'Ouest-africain.
du cycle alpin. Il comporte des zones tabulaires
plus ou moins surélevées : Méséta, Hauts-Plateaux, La Carte tectonique internationale de l'Afrique G1968)
ainsi que la Carte métallogénique dressée par A. Em
Sud marocain et des zones fortement soulevées, où berger (1969) qualifient d' « africain » le seul domaine
la couverture est plissée: les Atlas. .Globalement, anti-atlasique, d' « alpin » ou « méditerranéen » le Moyen
on peut le considérer comme la marge plus ou Maroc. Il a paru plus opportun ici de souligner l'oppo
moins déformée de la plate-forme saharienne post sition majeure entre les styles structuraux du Rif et de
tout le reste du Maroc. On ne doit pas sous-estimer no n
hercynienne (cf. Fabre, 1969), marge localement plus les ressemblance, entre telles et telles parties des
paragéosynclinale (Atlas) et faisant office d' « avant domaines mésétiens, atlasiques (s. str.) et anti-atlasiques,
pays » pour l'orthogéosynclinal rifain. Cependant, t8nt en ce qui regarde leur couverture et sa déformation
alors que l'influence mésogéenne domine dans l'Est alpine que leur soubassement primaire et précambrien.
D'une manière générale, d'ailleurs, ni les déformations
et le centre (transgression jurassique, géodynamique alpines germanotypes, ni la tectogenèse calédono-hercy
rifo-atlasique), c'est l'influence atlantique qui do- nienne ne sont des inconnues en Afrique.
A pousser plus loin l'analyse, on peut distin Il est assez homogène pour être défini comme un
guer deux parties dans le « Maroc africain ». domaine structural, domaine anti-atlasique ou do
maine de l'Anti-Atlas (Choubert & Marcais, 1952).
Le Sud marocain, par sa position juste au Nord
du craton de l'Ouest-africain (fig. 27) et son évo Durant le cycle alpin, seule la brève transgres
lution propre t(tabl. 2), mérite le qualificatif de sion du Cénomano-Turonien l'a largement recou
« péri-cratonique ». D'une stabilité crustale pres vert. Les· déformations ultérieures n'ont été que
qu'irréprochable durant le cycle alpin, ce secteur des failles et des gauchissements.
est, pour ainsi dire, l'antipode géologique du Rif. La stabilité du secteur vis-à-vis du cycle pri-
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SAHARIENNE
FIG. 4
1.2. LES DOMAINES STRUCTURAUX 21
maire a été beaucoup moins parfaite. Une cou males, inverses ou de décrochement), plis juras
verture souvent fort épaisse s'est alors accumulée, siens dans certaines parties de la couverture. L'am
avec quelques différenciations de rides et de sil pleur de cette orogenèse varie beaucoup suivant les
lons. La tectonique hercynienne a souvent laissé sec�eurs.
aux couches primaires une disposition sub-tabulaire Au cours du cycle antérieur, le Moyen-Maroc
mais a créé ailleurs des plis à schistosité verticale, a accueilli une sédimentation assez analogue à celle
des écaillages. Les structures hercyniennes présen du Sud marocain mais avec, vers la fin, des
tent schématiquement une direction atlantique dans flyschs abondants et quelques roches vertes. La
l'Ouest ( « Bani plissé » ), mésogéenne au centre, géodynamique hercynienne l'a affecté avec une
et enfin « ougartienne » (NW-SE) dans l'Est. Le intensité très variable, parfois aussi modérée qu'au
Sud marocain est hétérogène vis-à-vis du cycle calé Sud, .ailleurs bien plus vive, avec plis couchés, che
dono-hercynien. vauchements, métamorphisme et granitisation. Les
Les longues périodes d'érosion secondaires et mouvements calédoniens sont nets surtout sur la
tertiaires ont enfin permis la mise à jour, sous le frange occidentale.
Primaire, de vastes « boutonnières » de Précam Les affleurements d'Infracambrien sont très
brien. exigus, le Précambrien lui-même ne se montre pas,
Leur extension dans l'axe montagneux de l'Anti-Atlas, on ne peut préciser le comportement de ces régions
est une des caractéristiques les plus typiques du Sud ma avant le Primaire. Les indices disponibles laissent
rocain. Bien entendu, il ne s'agit pas d'une caractéris
tique propre au Précambrien, celui-ci existe également plus croire du moins à un Précambrien profond ana
au Nord; s'il n'y affleure guère cela ne dépend que de logue à celui du Sud.
l'histoire géologique ultérieure. La limite entre ces deux domaines est conven
Le Moyen-Maroc présente un type « quasi tionneeement fixée au niveau d'un faisceau de fail
cratonique » ; il se distingue du Sud marocain par les courant au Sud de !'Atlas : l'accident sud-atla
une plus grande mobilité, au moins durant les sique. Bien entendu, le passage d'un domaine à
cycles du Phanérozoïque. l'autre n'a pas toujours été aussi brutal et ne s'est
Au cours du cycle le plus récent, il est carac pas toujours situé au même endroit.
térisé par une subsidence très inégale suivant les Néanmoins, un accident majeur existe à ce ni
secteurs et suivant les époques, puis par une oro veau au moins depuis l'orogenèse hercynienne, à
genèse « germanotype » : failles dans le socle (nor- l'occasion de laquelle il a joué en décrochement.
1.2.3. Le domaine mésétien et lf' domaine de la :::haine atlasique, subdivisions
du Moyen-Maroc
Le Moyen-Maroc correspond à ce que G. Chou laire posée sur un socle primaire pénéplané. Mais
bert & J. Marçais (1952) ont défini sous le nom la série secondaire et tertiaire est ici plus déve
de « domaine atlasique ». Mais en suivant les cri loppée, en général, que dans le Sud: Trias de la
tères indiqués ci-dessus, on est .amené à diviser cet Méséta côtière et septentrionale, Jurassique infé
ensemble en deux domaines structuraux, plus diffé rieur-moyen du Nord du Massif central - aux
rents entre eux que l'un d'eux du domaine anti confins du Rif et du Moyen Atlas - Jurassique
atlasique. Ils correspondent d'ailleurs à des régions supérieur et Crétacé inférieur des bassins de Safi
géographiquement bien distinctes. Le domaine mé et Essaouira aux confins du Haut Atlas occidental,
sétien, ce sont les plaines et les plateaux atlanti Crétacé supérieur - Eocène généralisé, constituant
ques (Méséta côtière et méridionale), avec les mas essentiel des riches plateaux miniers des Oulad
sifs surbaissés du Maroc central, des Rehamna et Abdoun ( « Plateau des Phosphates ») et des Gann
des Jbilet ; le domaine de la chaîne atlasique, ce tour. Sur la frange nord-est du domaine, les pla
sont les longues barrières du Haut et du Moyen teaux triasico-liasiques tels le Causse moyen-atla
Atlas et les Hauts-Plateaux qu'elles enserrent sique, bien que tabulaires, seront rattachés au do
(fig. 4 et 4 bis). maine des Atlas, du fait de leur histoire commune
jusqu'au début du Tertiaire ; les << Rides prérifai
Le domaine mésétien offre de notables analo nes », chaînons tectonisés bordant le Rif au
gies structurales avec le domaine anti-atlasique, Nord de Meknès, seront étudiées avec le domaine
montrant comme lui une couverture alpine tabu- rifain.
Fm. 4 - A : Les quatre domaines structuraux du Maroc et les ensembles qui les regroupent. Le tableau 2 constitue
la légende de cette carte. Outre les domaines struc turaux, on a délimité ici (trame horizonta�e) les bassins côtiers
atlantiques, subsidents durant le Crétacé : c'est un exemple de zone structurale à direction « atlantique »,
prenant en écharpe les 3 domaines du « Maroc africain "· Voir en hors-texte la carte structurale du
Maroc au ,1/3 000 000, ainsi que les deux coupes schématiques de la figure suivante.
B: La division du Maroc en trois domaines (Choubert & Marçais, i1952) est fréquemment utilisée. Elle est à
la base du « code structural ,, retenu par le Ser vice Géologique du Maroc (1973), dont la carte complète
est reproduite en hors-texte, tandis que le schéma ci-contre en indique les limites essentielles.
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Fm, 4 bis - Deux coupes géologiques généralisées au tra vers du Maroc et des territoires avoisinants. La localisation
des coupes est indiquée sur un extrait de la fig. 1. Leur 4'essin ellt fait essentiel'.ement d'après les fig.
des chapitres suivants (chaîne Bétique d'après Biju-Duval, 1974; Atlantique d'après Bonnin & al., 1975).
1 : Manteau supérieur (lithosphère inférieure). 2 : Discontinuité de Mohorovicic (localisation indicative,
d'après la gravimétrie (cf. fig. chap. 6) et les données générales sur l'écorce terrestre). 3 : Croûte conti
nentale précambrienne. 4 : Infracambrien et Paléozoïque tabulaire ou faiblement plissé. 5 : Idem p'issé
et métamorphisé, avec granitell intrusifs (cycle calédono-hercynien). 6 : Couverture du Secondaire et du
Tertiaire, tabulaire à très déformée et méta morphisée (Rif). 7 : Néogène détritique, molasses continen
ta'.es ou marines, écoulements marneux à olis tostromes (Prérif, plaines abyssales). 8 : Volcans néogènes et
quaternaires.
Orogène rifo-bétique - FI : nappes des flys chs; D.c. : dorsa:'e calcaire; N.p.c. : Nappes paléozoïques (Gho
marides) et cristallophylliennes (Sebtides, à u'.tra basites); Al-NF : Alpujarrides et Nevado-Filabrides; Ma :
Malaguides.
1.2. LES DOMAINES STRUCTURAUX 23
D'une façon générale, les mouvements d'âge crétacé à l'Ouest : d'un côté du « seuil » de Mar
alpin ont été plus intem�es dans le domaine mésé rakech, les transgressions furent surtout mésogéen
tien que dans celui de l'Anti-Atlas et l'ont dé nes, de l'autre, atlantiques. La sédimentation dans
coupé en divers blocs dénivelés. C'est ainsi que le ce paragéosynclinal, tout en présentant toujours un
soulèvement des Jbilet est tel qu'on a pu consi caractère épicontinental (sans flysch), fut donc très
dérer ce chaînon comme un rameau de la chaîne inégale et variable, plus encore que l'orogenè!ie
atlasique (Choubert & Marçais, 1952). Sa position germanotype qui la clôtura.
par rapport à la paléogéographie alpine, voire mê
me ses structures hercyniennes en font cependant Quant au socle de ce domaine, il est lui aussi
bien un chaînon mésétien (Choubert & Faure-Muret, variable suivant les secteurs. Ses caractères géné
1960-62). raux sont les ·mêmes que pour le domaine mésé
Le socle anté-alpin offre des caractères géné tien, pour autant qu'on en juge d'après les quel
raux qui sont ceux que l'on vient de définir pour ques zones où il affleure. Dans le socle de l'Atlas
le Moyen-Maroc tout entier, tantôt semblables, occidental dominent les directions atlantiques, re
tantôt opposés à œux du Sud. La Méséta côtière coupées à 45 ° par les structures atlasiques majeu
occidentale est aussi peu déformée que l'Anti res ; un bloc ouest plissé et métamorphique, se
Atlas, qu'elle évoque donc par son socle comme rattachant à la Méséta occidentale, s'oppose à un
par sa couverture. Par contre, la Méséta méridio bloc est sub-tabulaire à soubassement précambrien
nale, orientale et centrale, porte l'empreinte d'une largement visible, quasiment continu avec celui de
orogenèse hercynienne vigoureuse. l'Anti-Atlas. Dans l'Atlas oriental et le Moyen
Atlas, le Primaire présente plutôt des directions
Le domaine de la chaîne atlasique est d'abord mésogéennes (au Nord) ou ougartiennes (au Sud).
caractérisé par sa forte surrection, liée à des mou
vements verticaux au long de grandes cassures du Peut-on rattacher à des particularités de leurs socles,
socle. Une certaine compression et des coulisse les comportements différents du domaine mésétien et du
ments horizontaux y déterminent le plissement de domaine de la chaîne atlasique durant le cycle alpin ?
Apparemment non, d'après les affleurements disponibles,
la couverture suivant un style jurassien. Des pan discontinus il est vrai, mais assez bien répartis, même
neaux plus ou moins vastes échappe'nt cependant dans les Atlas. Relier l'orogène atlasique à une zone
à cett e déformation discontinue, dont les Hauts de moindre « induration » hercynienne est une hypo
Plateaux et les cuvettes de la Haute-Moulouya. thèse que contredit un fait déjà noté : les lignes struc
turales du cycle alpin recoupent souvent à l'emporte-pièce
L'épaisseur de la couverture est importante, sauf celles du cycle calédono-hercynien. La différence entre les
dans certains secteurs où le socle a pu être large deux domaines paraît plutôt relever de leur position dif
ment dénudé : massif ancien du Haut Atlas central, férente; alors que l'un participe, durant le Secondaire et
Tamele1 t, Haute-Moulouya, etc. Cette couverture le Tertiaire, à l'évolution de l'Atlantique Nord, l'autre
subit plutôt les effets de la géodynamique mésogéenne,
est essentiellement d'âge jurassique inférieur et mo Les influences de ces deux zones géodynamiques majeures
yen à l'Est de Marrakech, jurassique supérieur et n'ont pas manqué, bien sûr, d'interférer.
Des zones déprimées, siège d'un enfoncement ment d'effondrement dans sa partie ouest, y a dé
plus ou moins actif durant les dernières phases terminé la formation d'une vaste plaine alluviale,
orogéniques (du Miocène supérieur au Quaternaire), le Rharb.
séparent le plus souvent les chaînes (rifaines ou
atlasiques) des p1 ates-formes (mésétienne ou anti Les Sillons nord-atlasiques du Tadla, du Haouz,
atlasique). Les produits de l'érosion des chaînes de la Haute-Moulouya, sont de plus modestes fos
viennent s'y accumuler, séries molassiques marines sés molassiques, situés au pied nord du Haut Atlas.
ou continent.ales suivant les cas. Tout en mention Les Sillons sud-atlasiques (Souss, Ouarzazate, Bou
nant ces zones d'effondrement à propos des domai denib), encore moins subsidents, jalonnent « en
nes de plate-forme à la marge desquels elles s'ins pointillé » le pied sud du même Haut Atlas (chap.
tallent, on étudiera plutôt leur fonctionnement avec 4).
celui des chaînes dont elles dépendent. Certaines
dépressions sont d'ailleurs « intramontanes » (Hau En fait, la région où s'est produit, durant le
te-Moulouya). Néogène supérieur et le Quaternaire, l'effondrement
maximum n'est autre que la mer d'Alboran, parfois
Le Silloln sud-rifain, effondrement du Nord du profonde de 2 000 m (chap. 5). Le détroit de Gi
Moyen-Maroc au d�vant de l'orogène rifain braltar, qui en dépend, s'est ouvert au Pontien
qui s'y déverse (chap. 5), a été la plus subsidente (Miocène terminal). Le plateau continental atlanti
de ces dépressions durant le Mio-Pliocène. La per que ne révèle, quant à lui, que de modestes défor
sistance, durant tout le Quaternaire, du mouve- mations récentes (chap. 1, ci-après).
PALIER I NFERIEUR
Ploreo ux schiste\n à doyos
Corniche
E 1corp1m1nt
Crête
C:,éte culm,nonft
Ploteoua 171oss1f1
oron1t1ques
Plateau• lo n1éré1
Ploteoùa volconlQuH 11
volcan1
INTERMEDIAIRE
Pl ateau.-. 9ron1t1quDs
F10. 5 - Carte géomorphologique d'un secteur central du Maroc : la Méséta septentrionale. D'après les cartes fig. 2
et 3 de Beaudet, 1969.
1.3. LE QUATERNAIRE ET LA GÉOMORPHOLOGIE 25
Une reg10n servira 1c1 a présenter le princip� déformée durant le Tertiaire et le Quaternaire,
'l'organisation du Quaternaire marocain et plu, où des secteurs variés montrent tout un éventail
généralement, des formes du relief - qu'elles soient de formes, région d'autant plus intéressante, en
quaternaires ou héritées : c'est la Méséta septen fin, qu'elle s'offre la première au géologue nou
trionale (fig. 5), région « ni trop, ni trop peu » veau venu, comme à l'étudiant de Rabat.
Outre le plateau continental, caché sous l'Océan paraît également limité aux marges des plateaux
et qui mérite d'être étudié à part (§ 1.3.4.), trois crétacés.
zones de relief différent apparaissent dans cette
partie du domaine mésétien prise comme exem Néanmoins, on peut considérer qu'en dérive la
ple: la Méséta côtière et le Massif central mésé surface éocène qui, selon G. Beaudet (1969, p. 185)
tien, d'une part (fig. 6 et 7) ; la plaine du Rharb se retrouve encore, dégradée en pénéplaine, dans
d'autre part (fig. 13 et 17). les plateaux les plus élevés du haut-pays (Oulmès
et Zguit, Telt et Ment, Fourhal). Elle a pu être
La Méséta côtière offre un relief très p'at, préparée, à partir de la surface infra-cénomanienne,
que l'on nommerait plaine n'étaient les profondes par une longue période d'altération chimique, con
entailles des oueds descendant du Massif central temporaine de la sédimentation de la série phos
(Bou-Regreg, Ykem, Cherrat, Nefifikh, Mellah, phatée dans les golfes voisins ; puis une période
entre Rabat et Casablanca) ou du Moyen Atlas d'érosion active a achevé son aplanissement, dont
(Oum-er-Rbia). Le terme de « plateau » rend témoignent quelques accumulations d'Eocène-Oli
compte de sa morphologie mais non de sa géo gocène continental (chap. 4).
logie. Au contraire, celui de « méséta » rend
compte du fait que cette « petite table » (en es Emboîtée dans cette haute surface (fig. 7),
pagnol) est faite de Primaire plissé puis arasé, celle des paliers intermédiaire et, surtout infé
recouvert d'une épaisseur faible ou nulle de dépôts rieur, s'est d'abord réalisée au cours de !'Oligo
subhorizontaux. cène et du Miocène après l'intervention des pre
miers mouvements orogéniques dans le Moyen
Le Massif central mésétien est aussi appelé Maroc. Cette surface miocène immense est bien
« Plateau central '>, mais c'est plutôt un ensem datée, sur le nord du palier inférieur, par la trans
ble de plateaux et de paliers à différents niveaux, gression de la molasse tortonienne, qui marque
largement dilacérés par des vallées encaissées, voire le début du remplissage du Rharb (voir chap. 3).
remplacés, là où un affouillement suffisant a dé
gagé en crêtes les seules roches résistantes d'un L'orogenèse fini-miocène se poursuivant durant
pays plissé, par des cuvettes à relief « appala le Pliocène et le Villafranchien inférieur-moyen, va
chien ». de nouveau compromettre cette surface dans de
vastes secteurs. Haut-pays et palier intermédiaire
De quand datent ces surfaces planes ? Com sont soulevés et l'érosion s'y déclenche, alimentant
ment et quand s'est fait leur creusement ? Depuis alentour une sédimentation détritique mais aussi
quand se comble la monotone plaine inondable calcaire (Pliocène et Plio-Villafranchien du Tadla,
du Rharb? du Saïs). Au Nord-Ouest, la mer se retire du Sil
Un premier aplanissement général du bâti lon sud-rifain à la fin du Pliocène. Presqu'en mê
hercynien eut lieu avant la transgression du Trias ; me temps, semble-t-il, elle investit la frange atlan
maintes fois reprise depuis, la surface infra-tria tique du Maroc, y permettant le dépôt de sables
sique n'est plus visible qu'au pied de certains talus coquilliers: c'est le Moghrébien. A la charnière,
triasiques, où son exhumation est récente (c'est en entre plateau côtier immergé et paliers internes
particulier le cas sur le versant nord-est du haut soulevés, le centre et l'Ouest du palier inférieur
massif, sous le Causse moyen-atlasique d'Agou demeurent stables et ne seront recreusés qu'après
raï). le Villafranchien (fig. 7 B).
Un exhaussement général intervint à la fin Le Villafranchien supérieur se présente com
du Jurassique moyen, qui permit l'aménagement me une période de simple retouche à des pay
d'une surface infra-cénomanienne probablement sages plans variés. Tout le palier inférieur, de
imparfaite, en partie scellée par la transgression la Chaouïa au Saïs, est alors une plaine parfaite
du Crétacé supérieur. Son rôle dans les paysages où divaguent les chenaux fluviatiles. Cest ce qu'in-
HW SE
Flexure
post - m ,o cène
FIG. 6 - Coupe généralisée de la Méséta septentrionale (principalement d'après Gigout & Le Coz, 1952 et Beaudet,
1969). Les aplanissements successifs et le creuse ment principal post-villafranchien.
1 : Quaternaire récent marin (plages emboîtées) -2 : Crétacé supérieur (oued Mellah) recouvrant une sur
face infra-crétacée 3 : Moghrébien: Villafranchien inférieur marin, remanié en dunes - 4 : Miocène supé
rieur marneux - 5 : Villafranchien supérieur conti nental (pointillés) : sables de la Mamora, etc. - 6 : Flysch
dinantien - 7 : Glacis-terrasses quaternaires - 8 : Miocène supér,eur molassique - 9 : Aplanissement surtout
miocène, retouché au Villafranchien - 10: Basaltes et argiles du Trias, fossi'isant la strrface infra-triasique - 13 :
Granite des Zaër (intrusion asturienne) - 14 : Cornéennes - 15 : Westphalien supérieur de Sidi-Kassem mo
lassique.
NW\ St:.
C. d 'El
Rabot Sehoul Maa1i1 J. Mc�chchène Telt Mrirt Hammam
Oulmh
0 50 100 150km
A Miocène supérieur
NW SE
Oulmès
Rabat Sehaul Maaz.1z J. Mouchchène Telt Mrirt
7---------
0 50 100 150km
B Pliocène
SE
Oulmès Telt
NW J M ouchchène
Maaz1z
Sehoul
Rabat
( Coupe de Ja Mamora
voir D )
0 50 100 150km
C Pléistocène (post-villafranchien)
sw ., NE
o Statio n de pompage
0,
:t
consolidée ., - ,,,... , , ,. -)1'1 ... "' �- �
D Niveau �e la mer
1
c o upe du Foua rot
-_-_-_-_-_T _ Galerie de captage
{Momoro,30km
au N E de Ra bat ) llloghreblen
l, \-
�able• et gris \ Marnes sana fossile&
Sables er grès coq1.11llers
( Pl ,oci,ne)
(Calabrien) (Turonien)
FIG. 7 - Formation et évolution des principales surfaces d'aplanissement en Méséta septentrionale. A, B, C : extrait
de Beaudet, 1969; D : de Arambourg, 1969.
28 PRÉSENTATION GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPHOLOGJQUE
diquent les épandages alluviaux dispersés sur le Ainsi le relief de cette Méséta septentrionale,
Moghrébien, le Tortonien, ou les couches plus prise comme exemple moyen, porte d'une part la
anciennes (fig. 7 C). La Méséta intérieure, plus marque de son histoire proprement c géologique »
élevée, voit se former de larges couloirs fluvia (sous la forme de vieilles surfaces, de tables struc
tiles dont subsistent aujourd'hui de vastes glacis turales, de reliefs appalachiens), d'autre part cel
terrasses ; des glacis empâtent également les crê le de son histoire quaternaire. Celle-ci, et même
tes des reliefs .appalachiens. les phases les plus récentes de l'évolution tertiaire
(depuis la fin du Miocène) présentent des carac
Ensuite débute le Quaternaire au sens res tères très monotones à l'échelle de tout le Ma
treint, marqué par une reprise vigoureuse des mou roc ; il intervient en effet des facteurs aussi géné
vements épeirogéniques (fig. 7 C). raux que le climat et le niveau des mers ; les
mouvements épeirogéniques eux-mêmes dépendent
En général, c'est un soulèvement souvent très peu de l'histoire géologique antérieure. C'est pour
fort qui intervient. On en juge aisément par l'en quoi on a placé cette étude géomorphologique en
caissement des vallées dans le palier inférieur dehors de l'étude des divers domaines structuraux ;
(fig. 6), d'une soixantaine de mètres à proximité à propos de ceux-ci et notamment pour le Rif,
du littoral actuel, de quelque 300 m près du Mas quelques indications complémentaires seront don
sif central. Les dépôts colluviaux et alluviaux, nées.
accumulés en glacis-terrasses au fond de oes val
lées à l'occasion de périodes climatiques favora Les méthodes du géomorphologue et celles du géo
logue sont souvent différentes et la « géologie du Qua
bles, sont emboîtés les uns dans les autres. On ternaire » (y compris la pédologie) a une vie largement
reconnaît un étagement de 6 niveaux au-dessus indépendante de la géologie proprement dite. Il est clair
du lit actuel, du moins dans les vallées assez larges cependant que la limite est conventionnelle. Les lignes
qui précèdent montrent assez la continuité des phénomè
des secteurs assez exhaussés (fig. 15). nes morphogénétiques du Tertiaire (voire du Secondaire)
à !'Actuel. Aussi bien la tendance est au moins, à l'édifi
Cependant, d'autres sec'eurs restèrent en posi cation de nombreux liens méthodologiques entre les deux
tion basse, ou même s'enfoncèrent plus ou moins : groupes de disciplines - et cela tout particulièrement au
les dépôts quaternaires n'y sont pas emboîtés, mais Maroc.
bien superposés. C'est le cas de certaines parties On vient de présenter les lignes générales du
des bassins d'effondrement néogènes, et tout par Quaternaire mésétien, pris pour type moyen du
ticulièrement du Rharb. Quaternaire marocain, et de dégager son rôle dé
terminant (mais non exclusif) pour la forma tion
Enfin, le littoral est marqué, pendant la même du relief. Les paragraphes qui suivent fournis
période, par les transgressions et régressions ma sent quelques précisions sur le Quaternaire ma
rines. liées elles-aussi aux vicissitudes mondiales rin, puis continental. Toutes ces données, bien
du climat quaternaire. Leurs traces sont échelon sommaires par rapport à la complexité de cette
nées, étagées, dans une région à soulèvement per période, sont pour la plupart empruntées à une
sistant comme celle de Casablanca (fig. 8). Elles revue critique récente (Beaudet, Maurer & Ruellan,
sont condensées dans une région quasi-immobile 1967) ainsi qu'aux trois thèses des mêmes auteurs ;
comme celle de Rabat (fig. 9 à 12), superposées le lecteur y trouvera toutes les références et pré
dans une région subsidente comme le Rharb (cf. cisions souhaitables (voir aussi G. Beaudet, 1972,
fig. 13). résumé de thèse).
Les mouvements récents ont été si intenses au dant à celle, beaucoup plus étalée, du Moghré
long des côtes rifaines que les niveaux marins, bien et toutes échelonnées sur une quinzaine de
érodés, dénivelés, discontinus, y sont spécialement km de large à partir du rivage actuel. Sauf la
difficiles à étudier (chap. 5). Aussi fera-t-on seu plus récente, oes pulsations marines ont d'abord
lement état ici de données recueillies sur la côte permis l'accumulation des dépôts de plage : sables,
atlantique, plus précisément en bordure de la Mé ga'ets, coquilles ; à la régression suivante, le sable
séta septentrionale, prise encore comme secteur coquillier de la plage se trouvait remanié en
type. Les conclusions obtenues ont cependant une dunes parallèles au rivage ; celles-ci étaient bientôt
valeur générale, résumées par le tableau 3. consolidées en « grès calcaires » ou calcarénites,
La région casablancaise offre une sorte de à stratifications obliques entrecroisées, puis recou
<<frottis » des transgressions quaternaires (fig. 8). vertes, au moins dans les creux interdunaires, par
On en compte 6 d'âge post-villafranchien, succé- des dépôts franchements continentaux. La limite
TABLEAU 3
« Etages » conti-
« Etages » nentaux = pluvial
marins à l'amont, fini- Faune et Flore Hommes et Ages radiomé-
atlantiques = pluvial à l'aval, Corrélations probables avec Faune marine continentales Industries lithi- triques
interpluviaux interpluvial le Quaternaire le Quaternaire ques dominants. (en années)
..
à l'embouchure alpin méd:terranéen
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Historique
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10
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15 km
10
Fm. 8 - Coupe des dépôts marins quaternaires dans la banlieue sud-ouest de Casablanca, d'après Beaudet (1969)
et Biberson (1970).
1 à 5 : Rivages messaoudien, maarifien, anfatien, harounien (plate-forme), ouljien - 6 : Mogbrébien
(dunes du Villafranchien inférieur remanié) - 7 à 10 : Dépôts des transgressions successives (messaou
dienne, etc.) remaniés en dunes lors de la ré gression suivante (dunes fini-messaoudiennes, etc.).
prec1se atteinte par les mers post-villafr.anchiennes Aussi la stratigraphie des niveaux marocains fait-elle
est marquée chaque fois par une falaise encochée l'objet de nombreuses discussions. Le Moghrébien, notam
ment, représente le Pliocène régressif pour G. Lecointre,
à sa base. M. Gigout, P. Biberson (voir G. Beaudet, 1969, p. 70
et 300). Au contraire, à la suite de G. Choubert et R.
La nomenclature et l'âge de ces « étages > Ambroggi (1953), G. Beaudet et des auteurs comme C.
marins sont indiqués sur le tableau 3. Chaque Arambourg (1969) et Ph. Brébion (1970) considèrent qu'il
régression correspond à une période glaciaire re s'agit bien de Villafranchien (Calabrien). Ses poudingues
de base contiennent, au Sud de Rabat, des restes de
connue en Europe, fixant l'eau dans les inlandsis ; Vertébrés continentaux du Villafranchien inférieur et ra
chaque transgression correspond à un intergla vinent plus ou moins le Pliocène (fig. 7D). Cette attri
ciaire. L'étude du plateau continental (cf. ci-après) bution - adoptée ici - retentit évidemment sur la data
a montré qu'une glaciation comrpe celle du Würm tion des niveaux post-moghrébiens; on trouvera dans les
dernières publications citées plus de détails sur ces ques
a dû .abaisser de 150 m environ le niveau marin. f ons et les références bihl,ographiques nécessaires.
Par contre, les transgressions post-villafranchien
Notons que pour Ph. Brébion (1973), le Moghrébien
nes ne durent guère s'élever au-dessus du niveau comporte en fait deux niveaux : à la base le Fouaratien
actuel de la mer, sauf semble-t-il, celle de l'Anfa de G. Lecointre, à gastéropodes encore pliocènes avec ap
tien. L'altitude actuelle des dépôts dépend pres parition de Purpurea plessisi; au-dessus l' « Inframessaou
qu'uniquement de l'épeirogenèse du secteur de côte dien » à faune de gastéropodes presque quaternaire et
plus littorale (voir aussi Brébion, 1975).
considéré - la comparaison avec les coupes de
Rabat (ci-après) le montre à l'évidence : aussi ces De Casablanca aux abords de Rabat, le littoral
altitudes n'ont pas été portées dans le tableau. offre une disposition nouvelle et très régulière
(fig. 9). Vers l'intérieur, une falaise morte entame,
A cause de ces variations d'altitude, la cor en général, les calcarénites du Moghrébien (for
rélation à distance des niveaux marins, et en par tement diagénisées et lapiazées). A son pied s'al
ticulier les équivalences avec les niveaux méditer longe une dépression, l' « oulja », qu'un cordon
ranéens (tabl. 3) ne peuvent guère être at•eintes de dunes généralement anciennes et cimentées sé
que par l'étude de leurs faunes, par les fossiles pare enfin de l'Océan. De place en place, le cor
ou industries lithiques des dépôts continentaux in don dunaire est rompu, l'oulja maraîchère est rem
tercalés ou enfin. par des datations radiométri p!acée par une sorte de lagune plus ou moins
ques. En ce qui concerne les faunes marines, on ouverte et souvent balnéaire. Certains des dépôts
est malheureusement ,gêné par la plus grande iner marins anciens de l'oulja (fig. 9 et 10) et l'en
tie thermique de l'Océan, opposé à la Méditerra coche de la falaise morte elle-même ont servi à
née : mis à part le refroidissement du Mindel, définir l'Ouljien (Gigout, 1975), les dunes con
traduit par des faunes froides à la fin du Maa solidées littorales étant attribuées à la régression
rifien et au début de l' Anfatien, les faunes atlan postérieure. Il semble en réalité (Beaudet, 1969,
tiques ont évolué régulièrement depuis le Plio p. 310) que la mer ouljienne ait investi un creux
cène, alors que celles de Méditerranée connais interdunaire d'une morphologie antérieure - d'où
saient de profonds renouvellements. le mélange, dans certains de ses dépôts gréseux
30 PRÉSENTATION GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPHOLOGIQUE
NW
0 100 200m
r\�:
a
4
s 1
4
des dunes actuelles qui bordent les longues pla
ges du Rharb subsident. Une étape intermédiaire
�--v<:«
1
de cet ennoyage est illustrée par la figure 13.
&O 100m
NW SE NE sw
Douar
Doum 5 6 m
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0 10 km
Croquis d e s 1t u ot Ion
0
10
0
Fm. 11 - Profil longitudinal de la basse vallée du Bou- Regreg, en rive gauche (A) et en nve jro1te ( B), d'après
Beaudet (1969).
l : Niveau ouljien - 2 : Rabatien (« petite du ne ,>) - 3 : Anfatien (<< grande dune " " Homo, - 3' : An
fatien ? - 4 : Pléistocène ancien, marin et dunaire (en sondage) 5 : Villafranchien supérieur et locale
ment Villafranchien moyen (épandages caillouteux des plateaux) - 6 '. Villafranchien inférieur = Moghré
bien (poudingues et calcarénites dunaires) - 7 : Tortonien à Pliocène : marnes bleues - 8 : Tortonien :
molasses - 9 : Primaire.
s E.
gression aurait succédé au retrait villafranchien et aurait
précédé l'épandage des formations continentales du Gri
maldien ; dans cette hypothèse, une déformation tecto
nique de la zone littorale, la flexure continentale, expli
querait que les dépôts marins de la trangression unique
se trouvent à des altitudes variées, donnant ainsi l'illusion
de niveaux distincts ».
Les paragraphes précédents ont montré qu'on arrive
aujourd'hui à une interprétation en quelque sorte mixte :
il y eut effectivement une suite de pulsations marines mon
diales, en relation avec les glaciations; mais les niveaux
maximaux après le Villafranchien n'ont jamais été très
différents de celui d'aujourd'hui et l'altitude relative des
plages dépend avant tout de l'épeirogenèse continentale.
Cependant, celle-ci n'est pas une simple « flexure conti Fm. 12 - Falaise polycyclique à 1,5 km de Kebibat
nentale » mais un jeu complexe de basculement et de (ban!iooe sud de Rabat) d'après Beaudet,
gauchissement, très variable selon les secteurs. 1969.
Un dernier intérêt des rivages que l'on vient de dé 1 : Grès fin rouge-brique à Pourpres = Oul
crire réside dans le détail de leur morphologie actuelle : jien - 2 : Grès lumachellique gris clair à
lapiez côtiers, plates-formes à vasques des falaises cal nombreux lits de gravillons roulés = Raba
caires; profil des plages sableuses et leurs sinuosités, in tien - 3 : Grès dunaire gris feuilleté= fini
duites par les dangereux courants de déchirure; schorre Anfatien - 4 : Lumachelle à Pourpres con
et slikke des estuaires, etc. On consultera sur ces sujets cassés (quelques cm) = Anfatien - 5 : Grès
A. Guilcher & F. Joly, 1954; H. Gantes, 1968 et, sur un dunaire massif gris-rose = Pléistocène ancien
estuaire typique, celui du Bou-Regreg, la thèse récente + Moghrébien - 6 : Sable argileux rouge
de B. Elkaïm (1972). profond = Soltanien et Rharbien.
Forêt de I a
PI age D u ne s sableus e s Dunes consolidées et falaises mortes Mamoro
route
lac saumâtre
de Rabat-Kenitra
2 S1d1-Bou-Rhaba 4 50m
5 40m
j
30m
7
20 m
6
HMVE
-- ,- ------·eMM
1 ; haute -
: estran:
plage
a b C d
FIG 13 --- Les complexes dunaires quaternaires à la limite sud du Rharb, près de Mehdia (d'après Le Coz, 1964,
modifié). Longueur de la coupe : 6 km; échelle approximative et exagérée verticalement.
HMM et BMM : hautes et basses mers moyennes - HMVE : hautes mers de vives eaux. Dunes de
haute-plage et escargotières - 2 : Dune blanche mobile - 3 : Dune grise fixée post-mellahienne - 4 : Dune
peu consolidée, à lapiez dentelés : anté- ou post- ouljienne, avec entaille ouljienne ou mellah·enne - 5 : Dunes
très consolidées, à lapiez en colonnes : Moghré bien et (ou) Pléistocène ancien - 6 : Sables et argiles rouges :
Soltanien - 7 : Formations rouges de la Mamora, conglomératiques : Villafranchien (moyen-) supérieur.
Peup'ements végétaux : a : Euphorbes et Grami nées littorales - b : Juniperaie et ses dégradations : matorral
à genêt, mimosa, doum - c : Erme à asphodèles et cultures - d : Subéraie (chênes-lièges).
1.3. LE QUATERNAIRE ET LA GÉOMORPHOLOGIE 33
Lui aussi traduit, à sa manière, le jeu com 2c). On note d'ailleurs l'emboîtement du Moghré
plexe des mouvements épeirogéniques et des va bien dans la hamada néogène de Tarfaya (Chou
riations du climat. La position des dépôts et leur bert & Faure-Muret, 1961-1965). On doit, dans
recreuseme'nt dépendent en outre, à chaque moment, cette perspective, envisager pour cette période une
de l'altitude relative de la mer - du moins dans altération chimique en climat assez chaud et ar
les basses vallées où eUe constitue le « niveau rosé, sur un relief peut-être déjà marqué mais
de base ». Le climat intervient donc d'une ma protégé par une couverture végétale susceptible
nière complexe, déterminant d'une part la couver de ralentir l'érosion mécanique.
ture végétale, la puissance du ruissellement, éven Ce climat tropical semble avoir régné jusqu'à
tuellement les actions nivales ou glaciaires, donc la fin du Villafranchien moyen, pour céder la
les caractères de l'érosion - d'autre part le ni place, au Villafranchien supérieur, à un climat
veau général de la mer. Dans l'extrême sud, il règle semi-aride plus frais.
le phénomène de désertification, entrecoupé de ré
Des dépôts de cet âge constituent notamment
missions, durant les périodes pluviales (voir G.
Conrad, 1971). les « sables et argiles rouges de la Mamora »,
recouvrant les calcarénites moghrébiennes (fig. 14).
Comme on l'a vu plus haut (§ 1.3.1.), deux en Les couches inférieures ont fourni des outils de
sembles peuvent être (schématiquement) opposés, type « pebble culture » archaïque (Douar Doum)
qu'on envisagera successivement. Leur datation par et sont à rapporter au Villafranchien « moyen » ;
rapport à la stratigraphie européenne ne laisse on y discerne les traces d'une évolution pédolo
pas de poser quelques problèmes, en particulier gique tropicale (sols rouges profonds à kaolinite,
du fait que les variations de climat, moins fran altération des galets, lapiazation du calcaire sous
ches qu'en Europe, n'ont pas ici entraîné de pro jacent). Les couches supérieures ( « Salétien » de
fond renouvellement dans la faune à caractère Salé) ont au contraire livré des restes de « peb
« éthiopico-hindou » (Biberson, 1970 ; Arambourg, ble culture » évoluée de type Oldoway : il s'agit
1969). d'un Villafranchien « supérieur » ou « terminal »
(Beaudet, 1969, p. 100, 202, 299).
1.3.3.1. LE PLIO-VJLLAFRANCHIEN ET Ce que l'on appelle le « Villafranchien supé
LE VILLAFRANCHIEN rieur » (sans trop de précision stratigra:phique)
est en général caractérisé par le remaniement de
C'est une époque d'épandage assez généralisé galets patinés grossiers, voire de blocaille, sur de
à la périphérie des secteurs en cours de surrec vastes surfaces de ruissellement en nappe ; les
tion. sols antérieurs s'y sont trouvés remaniés, d'où la
kaolinite qu'on y trouve (Beaudet, 1969, p. 99
Les premiers dépôts de ce type sont, dans le et 193).
Nord du pays, ceux du Saïs (fig. 5 et chap. 3).
Ils débutent localement (Fès) par un premier ni C'est également au Villafranchien supérieur que
l'on attribue le Moulouyen du Maroc oriental.
veau de calcaire lacustre, suivi par des « sables
fauves » fluvio-marins, concordants sur les sables Il est caractérisé, dès qu'un amont calcaire est
fauves ,et les marnes miocènes, à microfaune ma présent - et c'est le cas général - par un fort
encroûtement calcaire développarut souvent une
rine pélagique. Ils se terminent par une deuxième
dalle de « calcaires lacustres du Sdi,s » (Meknès), dalle métrique. Un tel encroûtement (fort gênant
dalle de 10 à 100 m d'épaisseur, au faciès aussi pour l'agriculture) caractérise un climat méditer
ranéen ou soudano-sahélien, guère différent, en
variable que l'épaisseur et qui se seraient formés
dans un lac ennoyant une topographie dunaire définitive, de l'actuel (Ruellan, 1970). Le léger
(cf. le lac de Beauce sur les sables de Fontaine encroûtement. ferrugineux noté dans certaines cou
bleau; réf. in G. Beaudet, 1969, p. 71). Si les pre pes de la M.amora (fig. 14 B) est un phénomène
miers calcaires et les sables fauves sus-jacents pa analogue mais plus tardif (?), salétien, en pays
raissent bien devoir être rangés dans le Pliocène non calcaire. Dans le Rif, G. Maurer (1968,
(Suter, 1971, obs. J. Martin et J.J. Jaeger), les p. 447) attribue la formation des encroûtements
calcaires supérieurs sont difficiles à dater : Plio calcaires à un épisode plus récent que le Mou
cène supérieur ou Plio-Villafranchien (cf. op. cit.) ? louyen, le Regréguien.
Or il est loisible d'assimiler ces calcaires du Saïs
(l'un ou l'autre, ou les deux ?) à ceux du Tadla et, 1.3.3.2. LE QUATERNAIRE POST-VILLA
au Sud de l'Atlas, à ceux des hamadas du Guir, FRANCHIEN
du Dra et de Tarfaya, essentiellement attribués Il offre des caractères très différents, non pas
par G. Conrad (1971) au Pliocène (voir § 2.6.1. tant du fait de la reprise des mouvements épei-
34 PRÉSENTATION GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPHOLOGJQUE
A B
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rogéniques que du fait du changement climatique via! nord-africain. Durant une telle période se
profond. Amorcé au Villafranchien supérieur, ce produit une régression eustatique, abaissant le ni
changement conduit à l'instauration d'un climat veau de base général ; les oueds entaillent leur
méditerranéen « oscillant » tantôt plus humide vallée, où ils sont précisément fixés par le déve
et froid qu'aujourd'hui, tantôt très semblable, mais loppement d'une riche couverture végétale. C'est
désormais jamais tropical. En ce sens, le Villa dans l'essentiel du Maroc « humide », une épo
franchien se rattache plus ici au Tertiaire qu'au que << biostasique » de pédogenèse et d'érosion
Quaternaire (Beaudet, 1969, p. 195). linéaire. Seule la haute montagne dénudée subit
une érosion périglaciaire déterminant une active
Pour l'interprétation de ces dépôts, de leur morphogenèse, ainsi que les secteurs très arides
agencement réciproque et de leur raccord avec les (le Sud, notamment), à tapis végétal trop ouvert.
dépôts marins, le schéma classique est de faire
correspondre à chaque pluvial, écho nord-africain A la fin de la période pluviale et glaciaire,
d'une époque glaciaire d'Europe, une terrasse al lors du réchauffement et de l'aridification « cata
luviale ; au contraire, les terrasses marines, cor pluviale », !a mer remonte peu à peu, cependant
respondant à des transgressions, s'édifient durant qu� la couverture végétale tend, génér:fl.ement, à
un interpluvial. Cependant, un schéma plus nuancé s'éclaircir ( « rhexistasie ») : l'érosion aréolaire
a été proposé, qui tient compte des conditions pré peut se donner libre cours sur les interfluves du
cises de l'érosion dans les différents secteurs d'al Maroc nord et ouest et permet l'accumulation de
titude, et du rôle de la couverture végétale com nappes alluviales importantes, qui se raccordent
me « médiateur » du facteur climatique du moins (par en-dessous) aux plages marines trans,gressives.
dans toute la partie du Maroc aujourd'hui encore La haute montagne, au contraire, colonisée par la
relativement humide (Beaudet & al., 1967). végétation, entre en période de pédogenès,e et de
creusement linéaire. Les masses de colluvions pé
En voici brièvement le principe. A chaque riglaciaires ou, localement, de moraines, auxquel
période glaciaire européenne correspond un plu- les s'adossent les terrasses vers l'amont, se sont
1.3, LE QUATERNAIRE ET LA GÉOMORPHOLOGIE 35
donc formées antérieurement à elles (terrasses Le « Pléistocène ancien », groupant les éta
catapluviales sur périglaciaire pluvial). Les sec. ges Regréguien et Salétien, fut une période humide
teurs arides voient aussi les maigres écoulements e généralement forestière, coupée de deux pha
se concentrer dans les vallées. ses plus sèches peu marquées. De la sorte, le
Enfin, après l'optimum interpluvial, en rentrant creusement des secteurs surélevés fut le plus sou
en période « ana:pluviale », la pédogenèse reprend vent continu jusqu'à l'Amirien (fig. 15 A); les ni
ses droits sur l'essentiel du Maroc; elle marque veaux regréguien et salétien ne sdnt que rare
en particulier de son empreinte les terrasses fraî ment identifiables (fig. 15 B). Sur le palier infé
chement déposées, que l'érosion linéaire entaille rieur de la Méséta, c'est à cette époque que sem
peu à peu (en profitant, dans les zones côtières, ble s'être fait l'engorgement colluvial des val1ées
de la régression eustatique). peu entaillées du plateau villafranchien, origine
de ses nombreuses « <layas ».
Six niveaux stratigraphiques sont généralement
reconnus dans le Quaternaire post-villafranchien La limite entre « Villafranchien » et « post-Villafran
du Maroc. Le tableau 3, qui en donne la liste et chien » pose divers problèmes. Selon G. Maurer (1968,
quelques caractères, indique leurs rapports chro p. 448), le Regréguien, discordant sur le Moulouyen ou
emboîté en contrebas, est le siège d'un encroûtement cal
nologiques avec les phénomènes glaciaires euro caire important, qu'il serait erroné d'attribuer systéma
péens et avec les niveaux marins en fonction du tiquement au Villafranchien supérieur. Le même auteur
schéma interprétatif que l'on vient de dire. Avec constate que le Regréguien est riche en vermiculite (cli
G. Beaudet (op. cit.) on peut y distinguer 4 en mat tempéré océanique) alors que le Villafranchien supé
rieur remanie, à l'Ouest, la kaolinite (climat tropical humi
<;embles. de), à l'Est, la montmorillonite (climat semi-aride).
w E
280m
s N
La datation du « Salétien » pose une difficulté d'un morte (cf. fig. 9) ; des restes d'industrie lithique
autre ordre : près de Salé, le niveau éponyme (fig. l4B)
a livré une industrie de type Oldoway et des restes d'Elé
y datent la phase tardi-glaciaire d'Europe. M.ais
phant (E. recki progressif ?) ce qui en ferait un Villa on peut redouter que certains dépôts « soltaniens »
franchien supérieur ou terminal (Beaudet, op. cit. ci-dessus; contiennent des industries plus anciennes qu'eux,
Arambourg, 1969; Biberson, 1970). à l'état remanié.
Le « Pléistocène moyen » connut au contraire A la partie inférieure des limons, un outillage atérien
des variations climatiques vigoureuses. Le pluvial indique le Paléolithique supérieur. Plus haut se trouve un
amirien semble avoir été le plus marqué et le plus « Moustérien décadent », suivi d'un Néolithique à tra
froid ; à basse .altitude, les dépôts (fini)-amiriens dition ibéro-maurusienne » (Ruhlmann, 1951, cité par G.
forment des terrasses assez rouges, très argileuses Beaudet op. cit., p. 310). L'Epipaléolithique a été daté de
12 000 ans dans la grotte de Taforalt, dans :es Beni-Snas
mais à cailloux grossiers (remaniement des lon sene, au Nord-Est du Maroc (Roche, 1958-59, id.). La grotte
gues altérations du Pléistocène ancien et du plu du Jbel Irhoud (Géorgien des Jbilet occidentales) a fourni
vial amirien). Au contraire, le pluvial tensiftien des restes de Néanderthaliens et un outillage moustérien
semble avoir été bref ; les sédiments « pédo (Ennouchi, 1963) associés à une faune de Rongeurs du
Pléistocène supérieur (Jaeger, 11970).
chromes » de l.a terrasse (fini)-tensiftienne sont
plus gris, moins argileux (Be.audet, op. cit., p. 194). D'après P. Biberson (1961, 1970) et à sa suite divers
Sur ces basses terrasses d'alors, la pédogenèse con auteurs comme G,. Choubert & al (1965, 1970), un Pré
soltanien correspondant à un stade Würm I s'intercalerait
temporaine du pluvial suivant a souvent développé entre l'Ouljien (interstade Würm) et le Rabatien (inter
des encroûtements calcaires qui lui donnent une glaciaire Riss-Würm). Un Moustérien « à tradition acheu
bonne tenue. léenne » le caractériserait. Une interprétation différente
a été retenue sur le tableau 3 d'après G. Beaudet.
L'ampleur des fluctuations climatiques est attestée no
tamment par le renouvellement des faunes de Rongeurs,
entre le Pléistocène inférieur et le Pléistocène moyen, dû L'Holocène, enfin, est représenté juste avant
à l'invasion d'espèces asiatiques adaptées aux steppes (Jae les dépô_t:;. actuels, par la banquette du Rharbien.
ger, 1970). Très différent des niveaux précédents, le Rhar
Un problème de nomenclature se pose à propos de bien est constitué en général de limons gris peu
l'Amirien : son « stratotype » a été pris dans des sols évolués, à peine recreusés par le lit actuel des
des Beni-Amir (Tadla) vraisemblab'ement fini-pliocènes cours d'eau. D'âge historique, ils semblent avoir
(Beaudet, 1969, p. 203). emprunté leur matière organique et minérale aux
Le « Pléistocène récent » correspond au Sol sols forestiers ou steppiques dégradés par suite de
tanien, avec un pluvial moins froid que les pré l'activité humaine, conjuguée peut-être avec un
cédents, autorisant le maintien de la forêt en certain réchauffement. Dans la cuvette subsidente
montagne ; un passage progressif à l'interpluvial du Rharb, leur bassin éponyme, ces limons cons
serait l'explication de la rubéfaction fréquente des tituent les « levées » des cours d'eau. Entre elles
limons (fini-) soltaniens. Sur le littoral (fig. 16), et aux dépens d'argiles plus anciennes se sont
ils se raccordent au Mellahien inférieur et dra formés <:les sols noirs montmorillonitiques (ver
pent les falaises mortes ouljiennes ou polycycliques tisols) appelés « tirs », sous l'influence des condi
(ra1!atien et ouljien). Leur type a été pris à Dar tions hydromorphes. Superposé aux dépôts qua
es-So'tane, peu au Sud de Rabat, où ils rem ternaires plus anciens, le Rharbien se continue sans
blaient une grotte encochée au pied de la falaise hiatus par les dépôts actuels d'inondation. Le seul
Rharbien est ici épais d'une dizaine de mètres et
s h ses dépôts sont jalonnés par des industries puni
ques, romaines et médiévales. L'épaisseur totale
0 Melah 5
1,
du Quaternaire post-villafranchien atteint 400 m
d.ans le centre de la cuvette.
Continuité de l'évolution géologique, continuité
de l'évolution humaine également. On ne saurait
" ... terminer ce paragraphe sans évoquer la mémoire
de nos ancêtres, sans souligner l'intérêt prometteur
des études sur l'hom,np fossile au Maroc. En ef
FIG. 16 - Le Pléistocène récent de la basse vallée de fet, si les premiers habitants dressés et industrieux
l'Oued Mellah (ou Melah) (d'après Beaudet du pays ne nous sont connus que par leur outil
& al., 1960, in Beaudet, 1969). lage rudimentaire dispersé ( « pebble culture »,
1 : Sable limoneux gris alluvial, Rharbien -
2 : Vases bleues marines : Mellahien supé voir tableau 3), les suivants sont représentés non
rieur - 3 : Sab!e marin à Cardium, Mella seulement par leurs industries lithiques (idem) mais
hien infériellll1 - 4 : Sable argileux rouge aussi par quelques ossements, en particulier des
soltanien, continental - 5 : Croûte calcaire -
6 : Dune feuilletée grise, fini-anfatienne ou restes de crânes et de mâchoires (cf. Sauville,
fini-rabatienne - 7 : Quartzite cambrien. 1973).
Etage de montagne NW- SE
Sols polygonaux
périgl ac1ai es
E tag e
Xérorcnkers
Etages a r I de et sub- aride Etage sub - humide Etage (ex Moyen Atlas)
(ex Meseta côtière) (ex Moyen Atlas, Massif-Central)
Rharb
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taches
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FIG. 17 - Chaînes typiques de sols marocains, d'après Ruellan, schéma inédit, 1968. Les coupes !, 2, 3 et 4 s'en
chaînent (schématiquement) du NW au SE.
Légende des figurés dans les sols : hachures obli ques, horizon humifère; verticales : accumulations ferriques;
hachures tiretées verticales : id. ferreuses; xxx : id. calcaires (t : taches; n : nodules. c : croûte; d : dalles);
( ) : argiles montmorillonitiques; � � : dreikan ters.
38 PRÉSENT A TION GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPHOLOGIQUE
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FIG. 18
1.3. LE QUATERNAIRE ET LA GÉOMORPHOLOGIE 39
Les plus vieux de ces ossements appartiennent et non du géologue. Néanmoins, il est particuliè
à des Pithécanthropes, distingués de ceux d'Asie rement intéressant pour ce dernier d'avoir une
et d'Afrique orientale sous le nom d'Homo erectus idée des sols actuels du Maroc, du fait que les
mauritanicus, ou Atlanthrope. Ce sont les « pré évolutions pédologiques, au cours du Quaternaire
néanderthaliens » découverts très tôt dans les post-villafranchien, se sont ici presque toujours dé
« grès » (calcarénites) de Rabat, de Casablanca roulées dans des conditions voisines de celles d'au
et de Temara. Tout dernièrement, les ouvriers jourd'hui (Ruellan, 1970).
d'une carrière 10 km au Nord de Rabat ont mis
à jour un crâne qu e J.-J. Jaeger (1973) définit On se limitera ici à la pré5entation très sché
comme celui d'un Pithécanthrope évolué : âgé matique, condensée sur la figure 17, de la chaîne
d'environ 200 000 ans (études en cours) il pour standard des sols marocains, tels qu'ils semblent
rait marquer un jalon évolutif vers l'Homo sapiens évoluer actuellement en équilibre avec les divers
lui-même, tel qu'il est représenté par exemple dans étages bio-climatiques. Par rapport à cet étage
les grottes du Jbel Irhoud (40 à 70 000 ans). ment, les oscillations climatiques pléistocènes ont
surtout eu pour effet de déplacer les limites d•atti
tude et de latitude, de provoquer des glissements
1.3.3.3. REMARQUES SUR LES SOLS MA d'ensemble vers le pôle aride. Sans qu'apparais
ROCAINS sent de nouveaux ·grands types climatiques (le
Maroc étant resté fondamentalement méditerra
La partie superficielle des dépôts quaternaires, néen), ces glissements quantitatifs ont suffi pour
et accessoirement des formations (meubles ou non) provoquer des sauts qualitatifs dans l'équilibre
plus anciennes mises à l'affleurement, sont trans biorhexistasique des différentes zones (Beaud'et &
formées en « sols », objets d'étude du pédologue al., 1967 ; .Beaudet, 1969 ; Ruellan, 1970).
Fm. 18 - Quelques profils de sismique-réflexion dans le plateau continental atlantique. Profils 3 et 7 extraits de
Mc Master & Lachance (1969); autres profils extraits de Summerhayes & al. (1971); tous sont perpendicu
laires au rivage sauf le profil 3.
Graduations verticales : temps de parcours aller-retour, en dixièmes de seconde, soit environ 75 m dans
l'eau et 100 m dans les sédiments. Numérotation du Sud au Nord au large de :
1 : Tarfaya : plateau interne rocheux; plateau externe d'accumulation avec terrasse jusqu'au début, abrupt,
de la pente continentale (à 110 m de fond). Au large, un relief raide (relativement : attention à l'exagération
verticale de l'ordre de 13) est d'origine volcanique (anomalie magnétique), comme les îles Canaries voisines.
En dragages, M : Miocène supérieur; P : Pliocène remanié. Sous la terrasse, traces de slumpings.
2 et 3 : Agadir (Souss) : le profil 3 est parallèle au rivage; à plus grande échelle que 2, il montre bien un
anticlinal attribuable aux mouvements plio-quaternaires et recouvert en discordance par les sédiments quater
naires. Le profil 2 montre la même discordance et, en outre, une discordance plus ancienne, anté-oligocène.
La marge continentale se situe maintenant vers 150 m de fond.
4 et 5 : Cap Tafelney et Sud du Cap Sim (Haut Atlas) : le plateau montre des affleurements de Crétacé
supérieur (étoiles) et Eocène (pastilles noires), phosphatés (points noirs) ou autres (points blancs), forte
ment plissés, faillés et arasés. Un conglomérat glauconieux et phosphaté, d'âge miocène, les recouvre sou
vent (pastilles blanches). Sous la pente continentale se trouvent des sédiments légèrement déformés, recou
vrant deux discordances (Oligocène et Miocène ?J; il en dépasse une ride anticlinale (peut-être diapirique, cf.
les structures de l'oued Tidsi), privée de sédi ments mous. On note peu au Sud de ce secteur (cap Rhir)
plusieurs canons sous-marins.
6 : Mohammedia (Méséta côtière) : le socle pri maire est détecté sous le plateau interne (avec quelques paléo
reliefs ?); il est recouvert par des dépôts non déformés, mio-pliocènes (en dragage); les couches les plus
jeune!!, sur la pente continentale, sont affectées par quelques slumpîngs. La construction du plateau par
accumulation prograde est ici particulièrement claire.
7 : Kénitra (Rharb) : Ici, l'accumulation des dé pôts récents a été perturbée par une faille, dont le gradin
a été ensuite recouvert (détail).
40 PRÉSENTATION GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPHOLOGIQUE
La côte méditerranéenne, déformée par une Lachance, 1969; Summerhayes & al., 1971). On
néotectonique intense (voir chapitre 5) ne pré y retrouve des périodes d'aplanissement ancien
sente pas de véritable plateau continental. Par nes, en particulier oligo-miocènes (profil 4 et 5)
contre, tout le long de la côte atlantique s'étend et plia-quaternaires (profil 1 et 2). On y observe
un tel plateau sous-marin peu profond, large de aussi des phénomènes d'accumulation prograde des
30 à 50 km en moyenne. Il est utile d'en dire
sédiments récents, mio-plio-quaternaires (profils 1,
ici quelques mots, car le plateau fait partie inté
grante du domaine continental, et non du do 2, 6, 7) ; il s'agit d'ailleurs de sédiments analogues
maine océanique. C'est d'ailleurs pourquoi les tra à ceux des plages et basses plaines actuelles :
vaux de recherche en géophysique et les sondages s'y sables surtout coquilliers, sablons et argiles ; sur
sont depuis peu multipliés. Ils visent à y trouver les hauts-fonds et surtout dans les dépôts mio
des structures favorables à l'accumulation du pé cènes et pliocènes, la glauconie est fréquente ; on
trole, dans le prolongement des domaines reconnus connaît quelques faciès coralligènes mais le cou
propices sur la terre ferme. rant des Canaries refroidit trop la mer pour que
prospèrent des récifs, malgré la latitude. Enfin,
Ce prolongement est clairement reco'nnaissa
ble sur les profils de la figure 18, obtenus par tout le plateau s'est trouvé modelé et érodé à l'air
sismique-réflexion, sondage continu et dragages. libre lors des grandes régressions eustatiques liées
Le profil 1 prolonge en mer les structures en aux g1aciations quaternaires. Il n'a pas été épar
pente douce et flexures du bassin de Tarfaya. Les gné par les déformations épeirogéniques dont on
profils 2 et 3 correspondent au sillon de subsi a vu l'action sur les terres émergées. Ainsi, l'in
dence récente du Souss et les sédiments quater clinaison générale du plateau continental maro
naires y sont bien représentés ; il en est de même cain (13 à 27 minutes d'angle) et la profondeur
dans le profi'l 7, correspondant au Rharb. Les de sa marge externe (150 m) sont plus fortes que
profils 4 et 5 montrent l'extension des plis atla celles du plateau mauritanien (5 à 9', 110 m) : ceci
siques (diapiriques ?) jusque sous la pente con et la comparaison avec la moyenne mondiale de
tinentale. Le profil 6 montre au contraire la per 130 m donnée pour les plateaux, indiqueraient
manence du !ityle tabulaire de la Méséta jusqu'à
un gauchissement négatif récent de la marge con
la même limite.
tinent.ale maroc�ine, contrastant aveo un gau
La formation du plateau résulte de phéno- chissement positif de la marge du bouclier saha
mènes divers d'un secteur à l'autre i(Mc Master & rien occidental.
CHAPITRE 2
LE SUD MAROCAIN :
ANTJ,,ATLAS ET DOMAINE ANTJ...ATLASIQUE
Le domaine anti-atlasique est la terre d'élec la chaîne montagneuse, elle correspond à un vaste
tion pour étudier le socle du Maroc (Rif mis à bombement de l'écorce ( « pli de fond >) qui fait
part). Dans sa partie méridionale et orientale af apparaître le soubassement de ces séries primaires
fleure largement la série du Paléozoïque. Quant à (fig. 19 et 20).
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Série schJ3to. ca/ca/rtl , Arc!Meocyathldtla Cak.airer +
et Tri/oh/tes 225� 1up1rteur1
FIG. 19 - A la limite inférieure du Primaire. A: Les Calcaires de l'Anti-Atlas occidental, à l'Ouest d'Akka. Vue
aér enne des couches de l'Adoudounien et du Cambrien inférieur, en série monoclinale appuyées sur le Pré
cambrien de la Tagragra d'Akka. Remarquer le relief appalachien. Emprunté à Choubert (1963).
a, b, c : Géorgien - a : « Série schisteuse » à Trilobites (couronnée par les « Grès terminaux »); b : cal
caires « scoriacés >> et calcaires subrécifaux, à Archaeocyathus; c : limite inférieure du Cambrien fossi
lifère - d à g : Adoudounien - d : Dolomies de l'Adoudounien supérieur (l'essentiel des « Calcaires supé
rieurs » b + d); e : « Calcaires » lités à intercalations de pélites violacées (passage à f); f : « Série lie
de-vin », pélitique, de l'Adoudounien moyen, formant une combe; g : Dolomies de l'Adoudounien inférieur
(« Calcaires inférieurs »); h : « Boutonnière » précambrienne, déblayée dans des schistes et des granites.
B : Coupe au toit des Calcaires supérieurs, 1 km à l'Ouest d'Amouslek, · d'après Choubert (1952, 1963) et
Hupé (1952).
NW SE
A N T A T L A s z 0 N E p A L E 0 z 0 ï Q u E p L s s E E B A s s N DE
Boutonnière occ1dentole TINDOUF
Boutonn1 ère (E,t d'Assa)
(A1 t- Bou- Nouh) de la Togroro d'Akko _ (Sidi bou Addi) J bel Bani Adrar-Zouggar J. Tazout
/
du Kerdous Feijos ------�r - -,' ---
11
2 +
4 ./
---
:) 4--1-------5..--------,1-0--------------2-lo-------- - ----:37:0::-- -----------�4:i:0::--------------�5:;10.km
Carte Foum-el-Hanen-Assa 1/200000, Serv Géol Maroc 1963-1969 Coupo A M 1971
Fm. 20 Le versant sud-est de l'Anti-Atlas occidental (rartie moyenne) : coupe généralisée de la sene infracambrienne Or3 Schistes du Tachilla, Llanvirn.
-et primaire et des structures hercyniennes. Situation de la coupe : voir fig. 36. Cette coupe est construite Or4 Grès et quartzites du· 1er Bani, Llande1lo.
essentiellement à partir de la carte géologique au 1L200 000 Foum-el-Hassane Assa (1963-1969), dont elle Or5 Formations du Ktaoua inférieur et de Rouid-Aïssol, schisto-gréseuses, Caradoc.
uti.ise les mdiccs stratigraphiques. Un a projeté cy,mdnquemcnt sur le pian-dio coupe des dont!èes ob,er Or6 Ktaoua supérieur, Ashgit (pro parte).
vables jusqu'à 20 km au NE ou au SW (voire m"me a 50 km pour les accidents affectant le Dinantien Or-S Grès terminaux du 2è Bani, Ashgill (pr0 parte).
à l'Est d'Assa, en pomti]é dans l'atmosphère). La part d'interprétation est encore plus importante pour la S Silurien
structure profonde du socle et la disposition de la schi,tos1té dans la base de la couverture. Sl Argilo-pé:ites à Graptolithes : Llandovery, Tarannon, Wenlock p.p.
Pl : Précambrien ancien non subdivisé (schistes cristallins, granites, roches vertes et peut-être résidus arcMens). S2,3 Idem avec, ven; le haut, lits calcaires à nautiloï des orthocônes, Gardiola, crinoïdes... Lud'.ow p.p.
Plus au Nord apparaît le Précambrien II, moyen (?) - supérieur (quartzites, gabbros). S-d Argilo-pélites et grès à pistes, couches de passa ge Ludlow-Dévonien inférieur.
Pll-lll : Précambrien supérieur = série d'Anezi à rhyolite, et andésites puis pélites, grès et conglomérats. di : Dévonien inférieur
Ad : Adoudounien (lnfracambrien supérieur) dil Schistes et calcaires gréseux, ferrugineux, Gédin nien Siegenien p.p. (Lochkovien).
Ad la : Série de base de l'Adoudounien, conglomératique. di2,3 1er et 2ème Rich (Assa et Mersakhsaï), chacun fait d'une trilogie ca'caire - argiles pélitiques - grès
Adl Adoudounien inférieur : c Calcaires (dolomies) in férieurs de l'Anti-At:as >. et lumachelles; Siegenien supérieur (?) - Emsien inférieur (Praguien).
Ad2 Aaoudoumen moyen : < Série lie-de-vin ,. di4 3ème Rich (El-Ansar), Emsien supérieur.
Ad3 « Calcaires (dolomies) supérieurs > pro parte. dm : Dévonien moyen
Ki : Cambrien inférieur = c Géorgien > daté paléontologiquement dm 1,2: Schistes, marnes, calcaires gréseux ou non : Eife lien puis Givétien.
Kil A : Calcaires à Archaeocyatha dolomies et schistes.
B : <: Scrie schisto-calcaire > à Tri:obites, avec prédo minance gréso-pélitique. ds : Dévonien supérieur
C: Idem avec prédominance de calcaires à Archa, ocya tha. ds.1 �ch,stes et calcaires du Frasnien.
Ki2 Biohermes à Archaeocyatha et « Calcaires scoria cés >, puis « Schistes supérieurs >. ds2 : Argiles à intercalations calcaires ou gréseuse3 : Fa mennien.
Ki3 « Grès terminaux ,>. Grès pyroc'astiques puis grès grossiers à Tigillites. d-h Grès inférieurs du Tazout, Strunien.
Le sommet du Cambrien inférieur est un peu au- dessus, à la base de Ksl (niveau d'Ouriken n'Ourmast). h : Carbonifère
Ks : Cambrien moyen (partie moyenne) hT Grès supérieurs du Tazout et schistes de base de la Betaïna, Tournaisien.
Ksl : Schistes à Paradoxides, greywackeux, verts. hT-Vi: Schistes et grès de la Betaïna : sommet du Tour naisien et Viséen inféneur.
Ks2 : Grès à Conocoryphe et Lingu'.es. hVs : Ouarkziz gréseux, Viséen supérieur p.p.
Or : Ordovicien hV-N: Ouarkziz calcaire, suite du Viséen supérieur et Na murien inférieur; dans la partie sommitale, couches
Orl Grès blanc Trémadoc ? marno-gypseu:,es.
Or2 Schistes de Fezouata et Grès du Zini à intercalations argileuses, Trémadoc supérieur ? Arenig hsa Base de !a Série de la Betana : grès continentaux du Namurien supérieur. La série se poursuit par
inférieur et moyen. des molasses continentales du Westpha:ien-Stépha nien.
2.1. RE PÈRES GÉOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX 43
Dans ces très vieux terrains de l'Anti-Atlas, les et de P. Pruvost, 1951 ; voir P. Hupé et G. Chou
fossiles font généralement défaut - même dans bert, op. cit.) ;
les séries sédimentaires peu déformées. En dehors
des datations isotopiques, d'interprétation délicate - le plus ancien est séparé du Cambrien ou
(§ 2.3.3.), leur stratigraphie ne peut guère s'appu de l'Infracambrien par une discordance angulaire
yer que sur des corrélations de faciès lithologiques majeure : on le désignera sous le nom de « Pré
et sur des critères structuraux - notamment sur cambrien » ; il affleure à la faveur de c boutonniè
l'observation des discordances. On est ainsi con res » anticlinales.
duit à établir la stratigraphie anti-atlasique en c re A son tour, chacun de ces ensembles apparaît
montant le temps > à partir des plus vieux des ni comp'exe. L'lnfracambrien supérieur (§ 2.2.l) est
veaux datés paléontologiquement. un système à dominante calcaire, parfaitement con
Or ce sont des couches à Trilobites du Cam tinu avec le « Géorgien > sus-jacent ; par contre,
l'lnfracambrien inférieur (§ 2.2.2) est volcano-dé
brien inférieur - aussi nommé « Géorgien », mais
ce nom est discuté - qui fournissent ce premier tritique et une discordance cartographique ou mê
repère sûr. Elles sont particulièrement développées me localement angulaire le sépare du précédent.
dans l'Ouest du domaine, notamment à la marge Le Précambrien ancien (§ 2.3-2 et 3) est très plissé
nord de la chaîne anti-atlasique (Amouslek) mais et métamorphique ; par contre le Précambrien mo
yen (?) et supérieur (§ 2.3.1) comporte, au-dessus
aussi dans des synclinaux internes (lssafene). L'étu
de détaillée des formes de Trilobites a même fait de terrains fortement déformés, un système volca
apparaître un caractère particulièrement archaïque no-détritique modérément plissé.
pour les plus anciennes d'entre elles, par compa On voit les problèmes de limite qui surgissent.
raison à toutes les formes connues ailleurs dans L'Infracambrien inférieur participe par certains cô
le monde (voir § 2.4.1.1-): l' « étage d'Amouslek > tés du Précambrien. De fait, il est couramment dé
représente un horizon ancien du Cambrien infé signé sous le nom de « Précambrien III ». L'In
rieur (Hupé, 1952, 1960 : Choubert, f952, 1970). fracambrien supérieur, aussi nommé Adoudounien,
Le problème de l'âge des séries sous-jacentes n'est finalement distinct des premières couches da
n'est pas réglé pour autant. On peut y distinguer tées du Cambrien inférieur que parce qu'on n'y
deux ensembles majeurs: a pas trouvé de Trilobites. Sa limite supérieure,
étant artificielle, a pu être modifiée depuis 1 a créa
- le plus récent n'est séparé par aucune dis tion du nom (voir fig. 21) et de récentes trouvail
cordance angulaire fondamentale du Cambrien les de Trilobites pourraient conduire à la modifier
inférieur à Trilobites: on peut donc le nommer de nouveau (Boudda & Choubert, 1972, voir ci
« lnfracambrien > (au sens de N. Menchikoff, 1949 après).
2.2. L'INFRACAMBRŒN
L'Anti-Atlas occidental est essentiellement fait sédimentaire du Sud marocain sous des couches à
d'une épaisse série de calcaires et de dolomies - Trilobites du Cambrien inférieur (fig. 19 et 20).
les Calcaires de l'Anti-Atlas - ceinturant des
« boutonnières » de rhyolites, de quartzites, de mi C'est une série puissante, atteignant quelques
caschistes, de granites, etc. telles celleg d'Ifni, de 2 000 m, où dominent les calcaires dolomitiques
Tafraout (Kerdous) et d'Irherm (carte h.-t. et fig. en bancs souvent épais. Des niveaux détritiques per
19). mettent d'y introduire des subdivisions. La « Série
On prit d'abord les Calcaires de l'Anti-Atlas de base » comporte des conglomérats grossiers, des
pour la simple réapparition, à la marge sud du arkoses. La « Série lie-de-vin >, riche en pélites
Souss, des calcaires crétacés qui en forment la violacées et en grès, sépare la série calcaro-dolo
marge nord, haut-atlasique. Confusion piquante, si mitique principale en deux membres : « Calcaires
l'on songe que ces Calcaires de l'Anti-Atlas sont inférieurs » et « Calcaires supérieurs », sauf tout
parmi les plus vieilles séries carbonatées d'Afrique. à l'Ouest du massif (Tiznit), où la sédimentation
Ils sont en effet situés à l'extrême base de la série carbonatée a été continue (fig. 21).
44 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
A
Anti-Atlas
occidentol
de Tikirt
- volcan trochy-ande'11tiqua
d'Alougoum
t-V
0
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1 �OOOm
z Dolomi es 11 té 8 S
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de I' Ad ou d o u n 1 e n petits bancs l zerzer
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(partie inférieure )
z
C IJJ
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ii:---- Tozolokht,Agoujgol
::, - -- -
Q. Dolomies de To mjout 1mlnlrfi,Ouorenldoz
C T1m)ich,Mel-Moden
a:: u,- a n uamone
IL. lminirfi, Tlmpch
z série de base Totoout,Azerbullou
To1fst,Aoukerclo,
ozolakht,Assif lmld
AJlous, Totaou t
Ass1f lm1der
Pm
A ll ous
Schistes, Gneiss
Quartzites Totoo ut
Roches t!rupt,ves
BI e, da
RhYohte Filon
intrusive cuprifère
Cuprifère
FIG. 21 - La transgression des Calcaires de l'Anti-Atlas. A : Schéma des variations de faciès dans l'lnfracambrien sup�
rieur (Adoudounien) et le Cambrien inférieur (« Géorgien »), d'après Choubert & al. (1970). La nomen
clature stratigraphique est celle de Choubert (1963); les indices « 1963 » correspondent aux cartes du Sud
marocain au 1/200 000 (maquettes 1963 et ac-delà, parution 1968 et au-delà); les indices « 1952 » entre
parenthèses sont ceux de la carte au 1/500 000 (maquettes 1952, parution 1955 et au-delà). I à VIII :
zones de Tri'.obites.
B : Minéralisations cuprifères à la base de la transgression et dans l'lnfracambrien inférieur. d'après Saadi (1968).
2.2. INFRACAMBRIEN 45
Pendant longtemps, toute la formation fut at et notamment des résultats de l'étude paléontologi
tribuée au Cambrien inférieur, ou « Géorgien » que des Trilobites, il a paru préférable de conser
(voir encore R. Ambroggi & L. Neltner, 1952). ver ici la limite Cambrien-Infr.acambrien retenue au
Mais elle ne montre généralement pas d'autre fos paravant.
si:e que des encroûtements algaires mamelonnés,
stromatolites appelés Collenia (dont certains, du De toutes manières, on doit souligner que le
reste, ne seraient que des m icroplis : M. Leblanc, Cambrien inférieur et l'Adoudounien de l'Anti-Atlas
1972). L'idée est donc venue de distinguer dans forment un ensemble sédimentologique remarqua
la série une partie supérieure « géorgienne > s. str., blement continu, déposé dans un même bassin ma
datée par ses fossiles, et une partie inférieure non rin épicontinental. Les dolomies à grain fin, à
datée, « infracambrienne ». C'est ainsi que G. Chou fentes de dessiccation, à encroûtements algaires (mat
bert définit en 1952 l' « Adoudounien > (du nom tes sur vases intercotidales) évoquent des eaux tem
de l'oued Adoudou) pour y ranger la Série de base p5rées et des apports détri igues faibles ou nuls.
et les Calcaires inférieurs (voir aussi G. Choubert, L'épisode << lie-de-vin )> semble cependant faire ex
1956 et la Carte géologique au 1 /500 000). Plus ception. Correspond-il à certains des épisodes gla
tard, la limite inférieure du « Géorgien » sera même ciaires connus au Hoggar, en Mauritanie ou au
remontée, de sorte que presque toute la formation Sénégal vers la base des séries cambriennes? G.
sera rangée dans l'Adoudounien (Choubert, 1963 ; Choubert & al., (1966, 1968), en avançant cette
Choubert & al., 1968, 1970 ; cartes �éologiques au hypothèse, concluent que l'Adoudounien inférieur
1/200 000). Les Trilobites rencontrés au toit des doit être rangé dans le Précambrien supérieur,
Calcaires supérieurs, à la marge sud du Souss (fig. l'Adoudounien supérieur seul rentrant dans l'In
19 B) indiquent en effet, par leurs caractères ar fracambrien ( « Eocambrien » ). Pourtant la Série
chaïques. un Cambrien inférieur déjà ancien (Zones Iie-de-vin passe latéralement à des dolomies
I à III de P. Hupé, 1952). Des Archaeocyathidés, identiques à celles qui l'encadrent. Contenant elle
organismes constructeurs voisins des Spongiaires, même des gypses et des moulages de cubes de sel,
leur sont associés, et la base du Cambrien a donc cette série rouge ne porte pas l'empreinte d'un vif
été placée juste .au-dessous des premiers calcaires refroidissement. Cette remarque, également avancée
à Archaeocyathus, qui apparaissent en lentilles dans par H. Hollard et J.-P. Schaer (1972), conduit G.
des bancs de calcaires noirs. tout en haut des Cal Choubert & al. 1(1973) à décrire les tillites de Mau
caires supérieurs. ritanie et du Sénégal (bassin de Taoudenni) comme
des moraines de piémont, compatibles avec un cli
Cette stratigraphie est aujourd'hui remise en mat tempéré au Maroc. D'autre<; arguments con
question par la découverte de nouveaux gisements duisent plutôt à faire correspondre aux tillites
de Trilobites, dans le synclinal de l'Ounein, c'est éocambriennes du bassin de Taoudenni des niveaux
à-dire aux confins de l'Anti-Atlas occidental et du plus anciens que l'Adoudounien: base de l'infra
Haut Atlas. Selon A. Boudda & G. Choubert (1972), cambrien inférieur (Caby, 1972 ; Sougv, 1972) ou
oes Trilobites sont situés dans une série schisto même du Précambrien TI-III (Michard & Sougv,
calcaire venant directement au toit de la Série 1974-75). Quoi qu'il en soit, ni la Série lie-de
lie-de-vin et remplaçant ainsi les Calcaires supé vin, ni les Calcaires inférieurs 'ne semblent
rieurs présents plus au Sud, au 1ong du Souss. Pour tant tectoniquement que sédimentologiquement
les auteurs. ce chan°ement latéra1 de facit>s refl�te séparés d'une manière décisive, des Calcaires sus
le passa11:e des conditions de plate-forme au Sud, à jacents. On pourrait les ranger tous dans le Cam
des conditio'ns « géosynclinales » au Nord (ce qua brien pour rendre compte de cette continuité (Caby,
lificatif de « géosynclinal » est discuté par H. Hol 1970). En l'absence de fossiles, il paraît cependant
lard & J .-P. Schaer, 1972). Un passage latéral du préférable de les désigner comme infracambriens.
même type était connu entre le Nord de l'Anti-Atlas Suivant la définition de plusieurs auteurs (voir en
occidental (Amouslek) et le centre (Issafene), où dernier M. Leblanc, 1968, 1973 c, 1975 : Clavel &
le faciès calcaires ne cède qu'avec la zone IV (Hupé, Leblanc, 1971, etc.), il s'agit même seulement de
1952 ; voir fig. 21). Les Trilobites des niveaux l' « Jnfracambrien supérieur '>, succédant aux ter
inférieurs de l'Ounein, encore à l'étude, sont voi mes volcano-détritiques et continentaux de l' « In
sins de formes connues dans la zone I de l'Anti fracambrien inférieur )> (§ suivan•).
Atlas. Ainsi. concluent A. Boudda 8, G. Choubert,
la base du Cambrien inférieur de !'Anti-Atlas doit Il est intéressant de noter l'origine « atlanti
être redescendue et placée au toit de la Série lie que » de la transgression infracambrienne. On remar
de-vin, sous les Calcaires supérieurs. que en effet l'amincissement de la série Adoudou
nien- « Géorgien » <l'Ouest en Est et le remplace
Ces trouvailles paléontologiques soulèvent donc ment progressif des faciès carbonatés et pélitiques
des problèmes importants de corrélation latérale de par des faciès terrigènes de plus en plus grossiers,
faciès. Dans l'attente de données supplémentaires dont les Grès de Tikirt (fig. 21). Dans la zone de
46 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
variation de faciès de l'Adoudounicn inférieur-mo abondent plus au Nord dans le Cambrien inférieur
yen se trouve l'important complexe volcanique du Haut Atlas occidental (§ 4.2.2.1 ).
d'Alougoum (fig. 22). Nanti d'un culot syénitique La base de l'Adoudounien, souvent gréseuse et
et d'un réseau filonien, ce volcan a alimenté de conglomér.atique, est localement minéralisée en cui
nombr�uses coulées ou projections tufacées de com vre et uranium, comme il est fréquent pour les for
position trachy-andésitique. On notera qu'un volca mations remaniant un vieux socle granitisé (cf.
nisme analogue est connu vers la base du Cambrien Saadi, 1968). C'est le cas en quelques points de
inférieur de l'Ounein (zone IV, Boudda & Choubert, la Série de base ou dans les premiers niveaux
1972) et dans l'Adoudounien du même secteui des Calcaires inférieurs, à intercalations d'arkoses
(Sc!i.a':'.r, 1964 ; tufs, laves et brèches andésiciques t(série de Tamjout, Chazan, 1954) *·
sw Volcon d'AIOUQOUm NE
( J. Bokho)
Adz 1560 m
PllHR
0 2km
Fm. 22 - Coupe schématique du volcan infracambrien d'Alougoum, selon Choubert (1970). Indices stratigrap hiques : voir
fig. 21 (indices 1963 ); en outre, t : alternances de tufs, lapillis et dolomies dans les Calcaires inférieurs :
ix : andésites; -r : trachytes; v : syénite; Pl: orthogneiss de !'Oued Assemli'.; 8,yII : diorite quartzitique du Pré
cambrien II, intrusif dans des schistes amph1boliques PU; PUI : rhyolites, andésites, etc. du Précambrien HL
Sous l'Infracambrien supérieur tel qu'il vient 1952). Quant au reste, le Précambrien III est fait
d'être défini (Adoudounien) se trouvent parfois des de masses considérables de roches volcaniques aci
séries fortement plissées, séparées des dolomies des ou intermédiaires : rhyolites, .andésites, dacites,
adoudouniennes par une discordance très nette. De trachy-andésites, sous formes de coulées épaisses,
tels contacts définissent alors clairement ces séries surtout ignimbritiques, de masses tufacées et bré
plissées comme précambriennes. On en a un exem chiques, de dykes et de necks.
ple au Tizi n'Taratine (au Sud du Jbel Siroua :
fig. 23 A, B). On remarque localement l'association des volca
nites acides à des granites annulaires subvolcaniques,
Mais le plus souvent l'Adoudounien repose avec à tendance granophyrique (par exemple à la marge
une discordance faible ou nulle (fig. 24, fig. 23 A ncrd-ouest de la boutonnière de Bou-Azzer-El
à droite) sur une série qui, elle, s'appuie en dis Graara, Clavel & Leblanc, 1969 ; Leblanc, 1973 c
cordance franche sur les terrains précambriens plis ou dans celle de Tazenakht). Ce sont là des mani
sés et plus ou moins métamorphisés. La série in festations typiques d'un magmatisme tardi-orogéni
termédiaire entre ces terrains et l'Adoudounien cons que, sortes de séquelles de la dernière orogenèse
titue le « Précambrien III » classique (voir G. du Précambrien sous-jacent.
Choubert & al., 1956), ou Pr. III s. str. Le « Pré
cambrien III », typique au Sud d'Ouarzazate, est La stratigraphie du « Précambrien III » est
une série volcano-détritique, succédant à une oro parfois très complexe (voir la carte géologique au
genèse majeure, la dernière du Précambrien. On y 1/200 000 de Ouarzazate). A Bou-Skhour (Jbel
trouve d'abord des termes détritiques rouges, argilo Sarhro ), M. Tixeront (1971 ), à la suite de J. Hin
gréseux ou conglomératiques. Très localement, des dermeyer (cf. in Choubert & al., 1952), distin°u.:
colonies d'Algues bleues ont pu prospérer dans des un « Pr. III inférieur '> essentiellement rhyoliti
lacs : elles sont responsables, par exemple, du gise que, suivi en faible discordance par un << Pr. III
ment de stromatolites (Collenia) d'Amane-n'Tou supérieur » volcano-détritique ; l'ensemble est re
rharte, entre Ouarzazate et Agdz (Choubert & al., coupé par des filons basiques et acides. On re-
* Les minéralisations cuprifères pénéconcordantes du Siroua proviendraient en partie du remaniement du socle sous
jacent, mais cel les de !'Anti-Atlas occidental dériveraient surtout d'apports en solution, d'origine continentale, fixés
dans un niveau intertidal réd ucteur durant la diagenèse; quant à celles du Sarhro, elles résulteraient plutôt de
circulafions entraînant le cuivre du socle vers la couver ture (E'sass, 197 5).
Pro. 23 - Les deux discordances majeures du Tizi,n'Tarhatine, d'après '.es clichés de Neltner (1938). Voir texte § 2.2.2 et
2.3.2.
A : Vue vers Je Sud, à gauche, près du col, la voiture donne ;'échelle. B : Près d'Agourmi, au Nord du col.
C : Vue ver� Je Nord, depuis le col.
48 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
trouve une sene volcano-détritique du même type nement précoce connu dans l'orogène katanruien
dans le Kerdous (Hassenforder & Jeannette, 1974 ; et daté là de 750 Ma. Les mêmes auteurs ont par
voir ci-de<ssous § 2.3.1). la suite (1970) envisagé des âges plus jeunes, la
discordance post-Pr. III pouvant avoir moins de
Pas plus que l'âge de l'Adoudounien, celui du
« Précambrien III » n'est encore connu de manière 600 Ma, et ultérieurement des âges plus anciens, de
satisfaisante. R. Charlot (1968) le qualifie de « Pré l'ordre de 8 à 900 Ma (Choubert & al., 1973). Mais
cambrien récent », G. Choubert & A. Faure-Muret pour M. Clavel et M. Leblanc (1969) et M. Leblanc
(1972) de « Précambrien terminal ». Auparavant, (1973 c), cette discordance n'est pas significative
la partie inférieure de l'Adoudounien ( « Calcaires d'une phase de déformation : les pendages obser
inférieurs ») et le Précambrien III avaient été re vés dans l' « Infr.acambrien inférieur » sont des pen
groupés par ces derniers auteurs sous le nom de dages originels (fig. 24) et la transgressivité de
« Précambrien supérieur » ou « Précambrien A » l'Adoudounien traduit seulement le comblement pro
(Choubert & Faure-Muret, 1 967), la légère discor gressif d'un relief précambrien incomplètement ara
dance qui les sépare étant parallélisée avec un évé- sé.
/
/ I
Fm. 24 - Discordance de l'Adoudounien inférieur (série de base, dolomies, laves du complexe d'Alougoum)
sur le Précambrien III près de Bou-Azzer. Il s'agit d'une faible discordance de ravinement, l'incli
naison des tufs et ignimbrites du Pr. Ill pou vant être originelle et non tectonique (Leblanc, comm.
orale, I 968).
Allant plus loin dans le même sens, R. Caby de tillites sûres) si l'on admet l'âge de 570 Ma
(1970) qualifie le Précambrien III de « molasse pour la base du Cambrien (Harland & al., 1964,
cambrienne », en l'assimilant à la Série pourprée 1967). Mais une incertitude pèse sur cette dernière
inférieure du Hoggar occidental (Ahnet). Cette sé datation (N. Clauer, comm. pers.) ; l'étude géochro
rie se caractérise, selon S. Beuf & al. (1971 ), nologique du problème dans l'Anti-Atlas lui-même
R. Caby (1970), etc., par plusieurs formations ne peut pas être considérée comme achevée ; en
glaciaires (tillites) indiquant des chaines de mon fin, la datation de la Série pourprée est imprécise,
tagnes et des glaciers de piémont. Elle est liée comme les corrélations des épisodes glaciaires : se
à une intense activité volcanique acide (avec grani lon R. Trompette (1972) par exemple, il existe deux
tes subvolcaniques) et présente des faciès de plate glaciations principales dans la chaîne dahomeyen
forme, non déformée (Ouest) et des faciès de sillon, ne, l'une au Précambrien supérieur, l'autre au
déformés et recristallisés i(phase· s terminales de Cambrien, et seule la première est représentée à
l'orogenèse pharusienne). Un âge de 550-530 Ma la marge ouest du Bassin de Taoudenni. Elle y est
est avancé ou même moins : les rhvolites d'In connue sous le nom de « tillite éocambrienne >> et
Zize sont datées de 530 Ma par C. Allègre & caractérisée, comme dans la chaîne dahomeyenne,
R. Caby (1972) ce qui équivaut à environ 500 par la « triade » tillite-calcaire à barytine-silexite
Ma avec la constante de désintégration utilisée (voir aussi M. Deynoux & R. Trompette, 1971, etc-).
par R. Charlot & al. (1970). Cette triade tillitique doit-elle être correliée avec le
Dans l'Anti-Atlas, un âge isotopique du mê· Pr. III (Caby, 1972, Sougy, 1972) ou avec le Pr.
me ordre a été obtenu pour le granite de Tafraout, II-III (Michard & Sougy, 1974)? Faute d'une da
juste antérieur au Précambrien III (Charlot & tation chronostratigraphique sûre, la définition du
al., 1970). L'âge éocambrien du « Pr. III » est « Précambrien III » comme Infracambrien inférieur
alors justifié (bien qu'on n'y ait pas trouvé à la suite de N. Menchikoff, G. Jouravsky, M.
2.3. SÉRIES PLISSÉES DES OROGÈNES PRÉCAMBRIENS 49
L�blanc et autres paraît encore la plus justifiée ravsky & Destombes, 1961). Ce sont d'abord des
(cf. G. Choubert, 1958) *. filons et des minéralisations stratiformes volcano
Il est remarquable que des séries évoquant le gènes de manganèse (ceux de Tiouine aujourd'hui
« Pr. III » et aussi le « Pr. 11-111 » sous-jacent se épuisés, furent célèbres). En outre, l'altération hydro
rencontrent tant sur la ma:rge ouest de l'Europe thermale de divers tufs rhyolitiques a fourni des
(Méséta ibérique, Bretagne...) que de l'autre côté masses de pyrophyllite exploitée par l'artisanat lo
de l'Atlantique (marge est des Appalaches). On y cal dans l'Ougnat et à l'ENE du Jbel Siroua, aux
revient ci-après (§ 2.3.1 ; voir aussi 6.1). confins du Haut Atlas i(Caïa & al., 1968). On re
marque que des roches très semblables se sont aussi
Divers gisements de substances utiles sont tribu formées à l'intérieur du Précambrien moyen du
taires du Précambrien III (Agard & al., 1965 ; Jou- Graara oriental (Leblanc, 1970).
2.3. LES SERIES PLISSEES DES OROGENES PRECAMBRIENS
Elles forment le cœur des boutonnières de l'Anti chés, localement séparées par des discordances ma
Atlas. On y reconnaît diverses séries, aux caractè jeures.
res lithostratigraphiques et métamorphiques tran-
2.3.1. Précambrien supérieur et moyen (?)
On peut d'abord reconnaître des séries dites tales » de R. Charlot & al., 1970). Ce sont des séries
« Précambrien Il-Ill » p!us ou moins plissées, et riches en conglomérats, couches volcano-détritiques
même schistosées dans l'Est ( « Anti-Atlasides orien- et localement tillites ou flysch à tilloïdes 1(?). La
* Récemment A. Juery & al. (1974) ont en effet obtenu des âges de 580 ± 20 Ma
par la méthode U-Th/Pb sur des zircons des volcanites du « Pr. III » haut -atlasique.
1400m
conglomérat
0 500m
B
( Hauteur; eaaqéree!.)
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Fm. 25 bis - La tectonique pan-africaine dans la boutonniè re du Kerdous, d'après B. Hassenforder et D. Jeannette, 1974
(A et B) et B. Hassenforder, 1974, rapport inédit (C).
A et B : Marges nord et ouest de la cuvette d'Anezi : la tectonique tardive. 1 : Précambrien II-III gréso
pyroclastique. 2 : Groupe 2 d'Anela : a : brè ches; b : ignimbrites; c : grès tufacés; d : grès calcareux;
e : tufs et grès; f : grès rouges et conglomé rats. 3-4 : Adoudounien en discordance cartographique (B.
Hassenforder, corn. pers.).3 : Série de base : a : grès conglomératiques tufacés;; b : dolomies; c : pélites.
4 : Calcaires (dolomies) inférieurs. 1
C : La vallée des Ameln : :a tectonique principale et la granitisation tardi-tectonique.
2.3. SÉRIES PLISSÉES DES OROGÈNES PRÉCAMBRIENS 51
Série de Tidiline en est le type qui, 2,5 km au SW caires siliceux (Leblanc, 1973, 1975 ; voir Caby
du centre de Bou-Azzer (Leblanc, 1973 b), repose & Leb'anc, 1973) (fig. 26). Les gisements de co
en discordance sur un « Précambrien II » schisto balt et de nickel de Bou-Azzer-El-Graara doivent
quartzitique (fig. 25) ; à son toit, elle est couverte leur existence à ces masses ophiolitiques. Des intru
en discordance par le « Pr. III ,, rlzyolitique. La sions basiques et acides sont l'écho de cette évo-
Série d'Anezi (Kerdous) en est l'équivalent occi
dental. C'est une série gréso-pyroclastique et con
glomératique plissée et schistosée, discordante sur
la chaîne des schistes et quartzites du Précam
brien II et recouverte à son tour en discordance
par l'Infracambrien inférieur puis l'Adoudounien
( Ha�senforder [: Jeannette, 1974 ; l'Infracambril"n
inférieur était jusqu'à cette date confondu avec la
Série d'Anezi s. str.). On rattache encore à la Séri,e
de Tidiline certaines assises du Siroua, également
décrites comme discordantes sur le « Précam
brien II ».
Le Précambrien li (s.s.) est défini classiquement
par ses puissants quartzites (divers points culmi
nants comme le Jbel Lkest) intercalés dans une série
schisto-quartzitique où apparaissent localement des Jw E
calcaires. Ceux-ci contiennent les fossiles les plus galets de Jaspes
vieux du Maroc, modestes encroûtements oncoli et de cb Roches carbonatées (cb)
tiques où l'on a déterminé divers organismes algai à galets et occidents
res (Zhuravleva, in Choubert & al., 1970). On en siliceux
C
2m
-�---<
à traces de v-::rs (fig. 25 A).
Outre ces termes sédimentaires, le Pr. II com
porte d'importantes masses de roches vertes, basi
f'Ogglomérots rhyo
ques et ultra-basiques, ainsi que des diorites et l1t1ques,tufs,
diorites quartziques. Les diabases, spilites, kérato
phyres et andésites sont le résultat d'un volcanisme
�,ans doute sous-marin (coupe de Tachdamt). Les
roches ultra-basiques (serpentines, pyroxénolites) et
les gabbros de Bou-Azzer sont présentés comme le
0 ..>Om
résultat d'intrusions répétées (Choubert) ou de la
mise en place d'un cortège ophiolitique de type al
pin, associé à des intrusions dioritiques et à un Fm. 26 - Roches vertes et gisements de cobalt de Bou
volcanisme basaltique et recouvert de jaspes er cal- Azzer--El-Graara, selon Clavel & Leblanc in
Choubert & al., 1970 et (26D) selon Leblanc,
1973.
1-Ar--t
' N
A : Carte schématique des filons 7 et 5 de
Bou-Azzer.
1
B : Bloc-diagramme du gisement d'Aghbar;
écorché du massif de serpentines (u) sous les
rhyolites du Pr. III (en b'.anc). j : niveau jaspo
carbonaté; une carapace quartzo-carbonatée et
minéralisée de quelques mètres à quelques di
D Bou-Azzer
zaines de mètres recouvre les serpentines, qui
auraient constitué un pa!éorelief avant le dépôt
Diorite quorh 1qut 0
du Pr. III.
lution « océanique » dans le bord du craton voisin accidents SW-NE obliques par rapport à la bande des
ou dans les fragments de socle inclus dans l'orogène serpentines.
La minéralisation est localisée, en bordure des serpen
(El-Graara). tines, dans des roches quartzo-carbonatées plus ou moins
Le « complexe ophiolitique » est identifié par M. recristallisées. A notre sens, celles-ci correspondent à un
Leblanc (op. cit.) dans le socle du J. Siroua (Khzama au niveau sédimentaire de jaspes rouges et de calcaires dolo
Nord, N'Kob au Sud) mais surtout dans la « bouton mitiques qui s'est déposé sur les serpentines et les roches
nière » de Bou-Azzer-El-Graara *· de leur contexte. Ce niveau parfois peu plissé (Ambed)
est le plus souvent redressé et pincé tectoniquement en
Il s'agit là d'un célèbre district métallogénique, dont synclinaux ou coincements aigus dans les terrains du com
les lignes suivantes, empruntées à une mise au point récente plexe ophiolit;que précambrien. Les produits volcaniques,
�Clavel & Leblanc, 1970), donnent les principaux carac souvent ignimbritiques, de la formation subhorizontale
tères : << Les gîtes et les indices minéralisés en cobalt et d'Ouarzazate (Précambrien supérieur ou lnfracambrien in
en nickel sont connus sur une longueur de 50 km dans férieur) recouvrent ultérieurement le tout en discordance
l'axe de la boutonnière, où ils sont localisés sur les majeure. Enfin, une tectonique post-cambrienne (hercy
bords ou à proximité immédiate d'une large bande de nienne ?) affecte fortement les gisements situés sur la bor
serpentines précambriennes faisant partie d'un complexe dure écaillée de la boutonnière (Aghbar). L'origine et
de type ophiolitique. Les gisements ont été exploités sur l'âge des mises en places de la minéralisation ne peuvent
tout pour le cobalt, le nickel et l'or ne constituant que faire pour le moment que l'objet d'hypothèses diverses »
des sous-produits; ils sont, tels qu'on les connaît à ce jour, (op. cit., p. 220). Tout le « linéament ophiolitique " au
d'importance très variable. Il faut noter ici la localisation tour du craton ouest-africain est jalonné de telles occu
de deux des trois plus gros gisements sur des grands rences cuprifères (Leblanc, cl973b).
Ch alpine
Ch. hrrcymenn..
0 5CX)km
Chaines de l'orogenèse
panafncaine ( 600 ma)
( - 550 )
Cra!ons d'âge 2000 ma ri
iones reprises à 600 ma.
\
\
Fm. 27 - La place du Précambrien de !'Anti-Atlas dans le contexte de l'Afrique occidentale, d'après Caby (19701
et Fabre (1971).
54 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
Ajoutons ici qu'une mesure radiométrique a fourni pour d'El�Graara SE, qui auraient fourni des galets dans
une brannérite associée (titanate d'U et Th) un âge de le Pr. II-III) ; son âge, déterminé indirectement, se
240 ± 10 Ma (cité par G. Choubert & al., 1970, p. 114).
rait d'environ 1 450 Ma (Charlot & al., 1969 ; Chou
Le district a aussi fourni de l'amiante et contient des bert & al., 1970), mais le système d'EI-Graara au
gîtes de cuivre intéressants (cf. Soulié, 1975). rait pu subir une première orogenèse vers 1 600
Ma. Un sillon géosync:maI se serait constitué au
Selon R. Charlot & al. (1969) et G. Choubert début de cette période (système d'El-Graara) à la
& al., (1970), ce « Pr. II » au sens large est con marge nord du « craton de l'Ouest-africain ». On
sidéré comme « Précambrien moyen » sous le en retrouve la cica•rice sous la forme de l' « acci
« Précambrien récent » Pr. II-III (Choubert & dent majeur de l'Anti-Atlas » (carte fig. 36 et 27).
Faure-Muret, 1972) ; il devrait être subdivisé en Ce faisceau tectonisé à roches ultrabasiques (fig. 25)
<< Pr. 112 » = système des calcaires à oncolites connaîtra des r�jeux (jusqu'à l'époque tertiaire (fig.
et des quartzites ( « Anti-Atlasides occidentales ») 28, § 2.5.2.3). Le système des calcaires et quartzi
et Pr. 11 1 = système d'El-Graara ( « Anti-Atlasides tes est plutôt de type « couverture de plate-forme ».
centrales » ), constitué surtout de volcanites basi Il est peu déformé dans tout le Sud-Ouest de l'Anti
ques et de quelques métasédiments (dont, à la Atlas, où les calcaires font généralement défaut
base, des « oligistoschistes » qui seraient des ita (Kerdous, Tizi ,:�aratine, Adrar-Izazen ; pour cette
birites). Certains granites devraient être attribués dernière boutonnière voir J.-Cl. Horrenberger & M.
à l'orogenèse « Pr. IP » (granodiorite en lame Salem, 1974).
ENE
Tlzi J. Zagora (ouest)
Ternata n' Tatilalt J.Zagora (est) 971 Fe ouata
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Fm. 28 - Sur le trajet de l' « acc:dent majeur » le graben de Zagora, vu en enfilade depuis l'ex·
trémité ouest du Jbel Zagora. Ce relief est déterminé par les quartzites du Bani (a) effon
drés au niveau des Schistes des Feijas externes (b). Le même graben s'exprime au con
traire par un col (Tizi-n'Tafilalt) là où il coupe la crête du Bani. Emprunté à Choubert
(1963).
La tectonique du Précambrien moyen ? - supérieur fait La distinction de deux cycles dans le « Pr. Il s.s. »
l'objet de nouvelles études (Choubert & Faure-Muret, n'est pas retenue par M. Leblanc ( 1970. 1975) :
1973; Hassenforder & Jeannette, 1974; M. Leblanc,
1975; etc.). En l'état actuel des travaux, on peut déjà pour lui, les calcaires et quartzites de la plate
mentionner dans l'orogenèse post-Pr. II 1e rôle joué par forme sud-occidentale sont les équivalents latéraux
de grands accidents E-W du socle ancien (décrochements des roches vertes du sillon nord-oriental ( « suture
et chevauchements) ainsi que celui des intrusions basi ophiolitique » péri-cratonique) ; à Bou-Azzer (Bleï
ques en partie syn-tectoniques, facilitant le décollement
entre la couverture Pr. II et le socle Pr. I. La tecto da, Tachdamt), on voit les premiers supporter Un
nique post- Pr. II-HI se résume en général en un rejeu comp'lexe spilitique ; à N'Kob et au Nord de Bleïda,
des accidents antérieurs. Alors que la première tecto on les voit au contraire au-dessus des roches vertes.
nique (phase panafricaine majeure) fournit généralement L'interprétation de certaines coupes, vue la possi
des plis synschisteux dans le faciès des schistes verts,
la seconde ne fournit que des plis droits souvent très bilité de rapprochements tectoniques entre des en
larges, avec ou sans schistosité. La mise en place des sembles distinc�s, pose cependant encore des pro
granites s'est poursuivie, ,emble-t-il, jusque dans cette blèmes. R. Caby (1970) estime même que « les
phase tardive (granite de Tafraoute ?). preuves d'une discontinuité ... (entre « Pr. II s.s. »
L'âge de ces divers systèmes, leur séparation et et « Pr. 11-111 ») n'ont pas été données » (op. cit.,
leur contenu même sont actuellement controversés. p. 319) et envisage une évolution mono-orogéni-
2.3. SÉRIES PLISSÉES DES OROGÈNES PRÉCAMBRIENS 55
que. Cependant, M. Leblanc (1973 b) note la dis la plus séduisante, mais qui demande encore
cordance du Pr. II-III sur le Pr. Il dans la région de nouvelles démonstrations, est que les Anti-Atla
de Bou-Azzer, de même que dans le Kerdous B. sides au sens large représentent le passage, à la
Hassenforder et D. Jeannette (1974) ; selon M. marge nord du craton ouest-africain, vieux de 2
L�b]anc, ophiolites et calcaires ont d'abord été af milliards d'années environ, d'une chaîne beaucoup
fectés d'une tectonique tangentielle synmétamorphi plus jeune, dont l'orogenèse s'est essentiellement
que (épizone) dirigée vers le Sud ; puis, après le dé déroulée à l'extrême fin du Précambrien et à l'aube
pôt de la « molasse » de Tidiline, l'ensemble a du Cambrien, et qui court, en une « grandiose anas
été repris par des plis déversés et écaillés vers le tomose » (Rodgers, 1972) tout autour des cratons
SW, avec schistosité de fracture. A que:Ie époque gondwaniens : la chaîne pan-africaine (fig. 27).
remontent le début et la fin de cette évolution, qu'el Dans le cadre des théories actuelles sur la dé
le soit mono-ou poly-orogénique ? rive des continents (§ 6.1.), il est satisfaisant de
Pour G. Choubert & al. (1970, etc.), l'orogenèse post retrouver également des orogenèses du Précambrien
« Pr. II-III » daterait d'environ 1 000 Ma et serait équi terminal-Eocambri,en de l'autre côté de l'Atlantique,
valente de l'orogenèse Grenville du Canada; l'accumula
tion du Pr. II débuterait, quant à elle, avant 11 600°1 700 dans la << chaîne » avalonienne, ainsi que sur la
Ma. marge ouest de l'Europe (Péninsule ibérique, Bre
Pour d'autres auteurs et notamment pour R. Caby tagne, etc.). Les travaux se multiplient sur ce sui"t
( 1970), la tectonique post- Pr. II-III est nettement plus depuis le Colloque consacré récemment au Pré
récente, et assimilable à l'orogenèse pan-africaine de 600- cambrien de !'Anti-Atlas (Choubert & al., 1970).
550 Ma environ. Les Anti-Atlasides se rattacheraient di
rectement à la chaîne pharusienne, segment de l'orogène La « chaîne » avalonienne (Rodgers, 1970, 1972;
pan-africain caractérisant le Hoggar (Ahaggar) occidental Hughes & al., 1971; Schenk, 1971) peut être repérée, de
(fig. 27). La série du Pr. Il aurait débuté plus ou moins façon discontinue, depuis l'Est de Terre-Neuve (péninsule
longtemps après l'orogenèse du craton ouest-africain, datée d'Avalon) jusqu'au soubassement de la Floride (voir les
de 2000 Ma et nulle orogenèse ne l'aurait affectée ensuite, figures du � 6.1). Dans certaines parties de la chaîne,
avant la pan-africaine. des couches d'âge cambrien inférieur (à faune d' « affi
Dans le Hoggar occidental, des mesures récentes (Al nité atlantique » et non « pacifique ») reposent, tantôt
lègre & Caby, 1972) placent le début de l'accumulation en concordance, tantôt en discordance sur une épaisse série
pharusienne vers 1 100 Ma et confirment l'absence d'oro volcano-détritique, où l'on note des tillites; par dessous,
genèse entre 2 090-1 960 (Suggarien s. str.) et 640-580 Ma en discordance, on trouve une série de métavolcanites re
(Pharusien); le volcanisme subséquent est daté 530 Ma coupées par des granitoïdes. Ailleurs, les strates cambrien
(rhyolites d'In-Zize) *. nes reposent en discordance sur des métasédiments (mar
bres, quartzites ....) et des granitoïdes. Un âge de 550 Ma
Dans !'Anti-Atlas lui-même, certaines datations ré est avancé pour les granitoïdes et les roches qui les ac
centes (Clauer, à paraître) sont également en faveur d'un compagnent.
âge « éocambrien » de l'orogenèse post- Pr. II-III, et d'une
série Pr. II relativement jeune. Puisque l'existence d'une Cette « chaîne » avalonienne dériverait d'un aligne
discordance importante entre Pr. II et Pr. II-III est dé ment insulaire volcanique, édifié entre deux sillons d'un
montrée, peut-être faudra-t-il envisager de placer à ce « proto-Atlantique ». Vers le Sud, elle pouvait se pro
niveau l'orogenèse pan-africaine proprement dite; le Pr. longer dans la chaîne pan-africaine de Sierra Leone (Rod
11-111 serait alors assimilable à une partie inférieure de gers, op. cit.). A l'Est, on retrouverait des structures homo
la « Série Pourprée » éocambrienne, qui est localement logues, en tous cas des chaînes contemporaines. non seu
très déformée par des répliques tardives de l'orogenèse lement au Maroc mais dans le socle de la chaîne hercy
(� précédent). On y a d'ailleurs décrit d'éventuelles tillites nienne ibérique (Bard & al., 1971; Parga & Vegas, 1972)
(fig. 25). Dans cette perspective, on peut correlier le Pr. II et dans le Briovérien de Bretagne (Cogné, 1972). On
.1 ..1/r. avec la « série 1 » du Bassin de Taoudenni (grès notera cependant dans ces deux derniers cas l'importance
f't calcaires à stromatolites), le Pr. II-III avec la « série des roches basiques et l'existence d'ultrabasites dans la
2 » modérément discordante et débutant par des tilrtes base du Précambrien supérieur ibérique (Parga & Vegas).
(Michard & Sougy, ,1974). Signalons que les zones internes de la chaîne rifo-béti
que comportent aussi, semble-t-il, un Précambrien à ultra
Le problème reste actuellement ouvert. L'idée basites (§ 5.4.1.2).
* Par contre, dans le Hoggar central, J.M. Bertrand (1974) puis J.M. Bertrand et M. Lasserre (1975) montrent l'inter
vention d'une orogenèse kibarienne (vers 1 000 Ma) entre 'e cycle éburnéen et la chaîne pharusienne.
56 DOMAINE DE t'ANTI-ATLAS
<1. Le Tizi n'Taratine est connu dans la littérature géo dans le Kerdous, etc., ont pu être attribués hypo
logique du Maroc parce que c'est à ce col que L. Neltner thétiquement à diverses phases d'une même oro
a pu observer pour la première fois la discordance des
quartzites « algonkiens » (Précambrien Il) sur les micas genèse du Précambrien I, sur la base de diverses
chistes « archéens » (Précambrien 1). mesures géochronologiques.
La route descend dans ces micaschistes traversés par
des pegmatites à tourmaline et la discordance angulaire M1casch1stes et
est admirablement visible en face, au pied de la mon
tagne quartzitique.
Les quartzites débutent par un petit niveau de con
glomérat. Les premiers bancs de quartzites qui le sur
montent, comportent des mudcracks. Cependant, la photo
graphie aérienne montre que le massif quartzitique de
Taratine est constitué d'une série d'au moins cinq plis
anticlinaux aigus ou cassés, affectant la même assise quart
zitique. Il y a donc, en plus de la discordance, un décol
lement de la couverture quartzitique par rapport au socle
du Précambrien I.
Au Nord de la route, les dolomies adoudouniennes,
avec leur conglomérat de base, reposent en discordance 0 101"11
1--------<
sur les quartzites. Par contre, au Sud de la route, où les
dolomies viennent directement sur les micaschistes du
Précambrien I, une coulée d'ignimbrite accompagnée de FIG. 29 - LentiJJe pegmatit1que d'Angarf-sud, dans la
quelques tufs et conglomérats s'intercale sous l'Adoudou plaine de Tazenakht (boutonnière des Zenaga)
nien » (Choubert & al., 1970, p. 97). se'.on Morin (1952). On distingue les 5 amas
de béryl et (en noir) des amas de phosphates
L. Neltner (1938) signale en outre des décolle de fer et manganèse, dans la zone feldspa
ments disharmoniques entre les quartzites et la thique. Longtemps considérée comme posté
série calcaire, séparés peu au Nord du col par rieure au granite de Tazenakht, cette pegmatite
une série schisto-conglomératique. Il semble donc serait plutôt à rattacher au granite d'Azgue
merzi, plus ancien, d'après des mesures géo
que des phénomènes tectoniques viennent notable chronologiques (Choubert & al., 1970).
ment compliquer les relatidns entre les trois en
sembles lithologiques reconnus dans ce site célè Cette orogenèse dite des « Berbérides > aurait
bre. débuté vers 1950 Ma pour s'achever vers 1 750 Ma
La discordance des quartzites Pr. II (couverture (Charlot & al., 1969 ; Choubert & al., 1970). Mais
de plate-forme) sur les métamorphites Pr. I (socle souvent les schistes cristallins attribuables au Pré
ancien) est bien visible en divers points au Sud-Ouest cambrien I sont rétromorphosés. Il s'agit pour une
du précédent : ainsi dans la boutonnière Adrar part de cristallisations rétromorphiques de la fin
Izazen-Agadir-Melloul (Horrenherger & Salem, du « cycle » ancien lui-même (Horrenberger, 1973;
1974) Choubert & al., 1974) mais aussi de l'effet des cy
Le Précambrien ancien est constitué par des mi cles postérieurs, notamment du Précambrien mo
caschistes à grenat, sillimanite, etc., avec de rares yen ? - supérieur. Les âges géochronologiques en
amphibolites, ainsi que par des mi�aschistes moins sont plus ou moins affectés et la subdivision du
métamorphiques (Schistes du Kerdous, partie est). Précambrien ancien, est problématique. On retien
Dans divers secteurs, ils passent à des migma dra seulement ici l'existence d'un socle continental
tites hétérogènes puis homogènes en relation, ancien, d'âge proche de 2 000 Ma : c'est l'âge ap
dans les Zenaga, avec le granite d'Azguemerzi, mon proximatif de la consolidation générale du « Craton
zonitique, et surtout avec celui, plus récent, de Ta de l'Ouest-africain » (cf. Fabre, 1969, 1970; Caby,
zenakht, leucocr.ate et au riche chevelu filonien 1970 ; « orogenèse suggarienne » de Allègre &
( « diadysites » ). Diverses lentilles pegmatitiques ont Caby, 1972, etc.), dont la marge s'est trouvée plus
donné lieu à l'exploitation du béryl et des micas ou moins reprise par la tectonique précambrienne
(fig. 29). Ces granites, comme celui de Tasserhirt plus récente (fig. 27).
L'extension de ces éventuels résidus archéens du moins des événements plus récents que 450 Ma
n'est pas connue avec précision. Faut-il y intégrer sont inscrits dans le socle du Hoggar (Allègre &
tous les schistes du Kerdous (Choubert & al., 1970, Caby 1972), tandis que des cristallisations à 400
p. 10 et 17), les micaschistes des Ida-ou-Zekri, Ida Ma seraient présentes dans !'Anti-Atlas central (Es
ou-Zeddoute au Nord-Ouest d'Irherm (Choubert & quevin & Menendez, 1974). La riche moisson des
al., 1973), etc., en une vaste chaîne des Zagorides ? mesures déjà accumulée ne prendra donc sa pleine
La géochronologie n'a pas permis de répondre à valeur qu'assortie d'études structurales approfor:
cette question. Pour l'heure, on n'a proposé d'âge dies. Celles-ci se développent actuellement (travaux
archéen que pour deux points des granites de l'Oued en cours de B. Hassenforder, D. Jeannette, P. Mas
Amarhous et de Tazeroualt (Kerdous). Ces grani sacrier, etc.) ; leur intérêt, en même temps que
tes, s'ils sont archéens, ont été ensuite englobés celui des corrélations à moyenne et longue distan
dans les orogènes ultérieurs et, par des palingenèses c�. a été souligné lors du Colloque international
plus ou moins complètes, ont << repris vie » au cours de 1970.
du Pr- I et, peut-être, ultérieurement. C'est pour
quoi leurs âges géochronologiques s'étaleraient en De premières conclusions sont présentées par
tre 2 600 Ma et... 470 Ma. Il se pourrait que les G. Choubert & al., (1974) :
âges supposés proches de 2 600 Ma soient déjà
modifiés, « rajeunis » : !'Archéen du Hoggar (môle - dans le Kerdous comme dans les Zenaga,
le Précambrien ancien présente des séries lithostra
d'In-Ouzzal) est daté 3 300 Ma (Allègre & Caby,
1972). tigraphiquement équivalentes, où l'on peut retracer
une histoire tectono-métamorphique analogue, avec
De semblables « rajeunissements » entravent deux phases majeures accompagnées chacune d'une
considérablement l'utilisation géologique des données granitisation (anatectique pour la première, intru
isotopiques. Ils peuvent en effet intervenir aussi bien sive pour la seconde de ces phases) ;
sous l'effet de véritables rajeunissements pétrogra - cette double structuration, antérieure au Pré
phiques (pa1 ingenèses) que sous l'effet de subtiles
cambrien Il, est antérieure à 1 750-1 900 Ma (âge
transformations hydrothermales ou quasi-diagénéti
ques. C'est ainsi que diverses rhyolites du Pr. III, des granites intrusifs) ;
peu plissées sous le Cambrien fossilifère, ont fourni - ce matériel précambrien ancien peut donc
des âges variés entre 600 et 300 Ma environ et que être désigné comme Précambrien I ; son âge archéen
les laves du volcan d'Alougoum, interstratifiées dans éventuel reste en discussion (avec en sa faveur seu
l' Adoudounien, ont fourni 290 Ma (Charlot & al., lement quelques mesures géochronologiques ponc
1970 ; Choubert & al., 1972). La tectonique hercy tuelles et des nodules silicatés comparés à ceux de
nienne qui fait souv.ent apparaître une schistosité l' Archéen du Canada). Dans l'atten•e des rémltats
dans le Paléozoïque inférieur, a donc été associée nouveaux que l'on peut escompter pour les pro
à un net réchauffement régional, suffisant pour per chaines années, il n'a pas paru souhaitable de déve
turber les âges géochronologiques. Un événement lopper davantage ici la description du Précambrien
thermique calédonien peut également être envisagé ; an'i-atlasique.
2.4.1. Le Cambrien
Les zones suivantes sont bien définies au con la plate-forme saharienne (Dorsale reguibate, Hog
traire, par leurs faunes de Trilobites. P. Hupé gar), et du régime de sédimentation, dans la mer
(1952, 1960) a pu en distinguer huit et s'en servir du Sud marocain.
pour une subdivision en étages du Cambrien infé
Il est difficile d'établir une corrélation chronologique
rieur. G. Choubert, de son côté, propose un regrou entre le changement observé dans le bassin de sédimenta
pement des zones qui tient compte de la :itho tion sud-marocain et les phénomènes d'érosion dans le
stratigraphie et distingue (cf. Choubert & Faure domaine continental saharien. Ceux-ci ont été étudiés en
Muret, 1970; Boudda & al., 1972): déta:t dernièrement par S. Beuf & al., (1971), qui décri
vent en particulier une pédiplaine infratassilienne d'une
- à la base, la « Série schisto-calcaire » ou planéité remarquable, aménagée sous un climat à la foit
humide et désertique (vu l'absence de plantes terrestres à
« Etage d'Amouslek », avec les zones I à III de cette époque). Cette pédiplaine, précédant les dépôts gré
Trilobites, de nombreux Brachiopodes inarticulés, seux continentaux des Tassilis internes du « Cambro-Ordo
des Archaeocyathidés pouvan : t fournir des bioher vicien », est imparfaitement datée : 540 à 500 Ma ? S.
mes. Cette série devient très calcaire à Issafene, où Beuf & al., (op. cit., p. 28) suggèrent que cette surface
passerait, vers le Nord-Ouest, au-dessus du Cambrien mo
les premiers Trilobites connus sont de la zone IV ; yen. On peut se demander si elle ne passerait olutôt som
et dans l'Adoudounien-Géorgien, dont les calêaires s'ac
- plus haut, la « Série schisteuse » ou « Etage corderaient avec une morphologie surbaissée du continent
d'Issafrne », également avec trois biozones, IV à voisin ?
VI. Sur le flanc nord de !'Anti-Atlas, cette série
est envahie de << Calcaires scoriacés » et ne com
2.4.1.2. LE CAMBRIEN MOYEN
porte pas de Trilobites. Dans l'Ounein, les niveaux
volcaniques abondent; L'Acadien est transgressif par rapport aux « Grè�
- au-dessus vient la « Série des Grès termi terminaux )) et peut reposer sur des termes plus an
naux )), ou << Etage d'Asrhir )) (près d: Goulimine) ciens, allant jusqu'au Précambrien III (Jbel Ougnat::;
avec la zone VII de Trilobites. Les grès sont déve voir également dans k Bloc ancien du Haut Atlas :
loppés sur le flanc sud de la chaîne avec des con fig. 87). Cependant, la base de la série transgressiv;;
glomérats, des tigillites ; sur le flanc nord dominent contient parfois des Trilobites de la fin du « Géor
les tufs, écho de l'important volcanisme trachy-an gien )> (voir ci-dessus). C'est en particulier le cas
désitique qui continue alors à sévir dans le Haut de la « Brèche à Micmacca » (Ouriken-n'Ourmast,
Atla� et jusqu'en Méséta. sur la route d'Agdz) et des « Schistes à Proto
lenidés » d'Amouslek (au Sud de Tarondannt). Au
Les « Grès terminaux )> marquent la fin de ce dessus se développe la puissante série d�s « Schis
premier grand cycle sédimentaire, mais non du tes à Paradoxides )>, gréso-pélites chloriteuses à élé
« Géorgien )>. Des Trilobites de la fin du Cambrien ments pyroclastiques (greywack::s). Enfin, les ap
inférieur (rnne VIII) se rencontrent encore, dans ports terrigènes en provenance des massifs sahariens
diverses coupes, à la base du cycle transgressif sui d:?venant plus grossiers, les faciès gréso-quartziti
vant, c'est-à-dire des « Schistes à Paradoxides )> ques dominent dans le haut de la série, plus épais
acadiens. Selon A. Boudda & al. (1974), une lacu au Sud-Ouest (500 m) qu'au Nord-Est (100 m) : ce
ne doit exister entre les zones VII et VIII, par sont les << Grès à Conocoryphe et Lingules )>.
comparaison avec les séries sibériennes. La série présente des variations sur les « ailes » ouest
et est du domaine. Vers le Sud-Ouest se dévelopT'ent dr;s
Le Cambrien inférieur marocain offre ainsi une niveaux gréseux dans les Schistes à Paradoxides (banc de
remarquable échelle de zones paléontologiques, d'au Goulimine, notamment). Vers l'Est de !'Anti-Atlas central
et dans !'Anti-Atlas oriental, la moitié supérieure deb
tant plus intéressante que s'y mélangent les faunes Schistes devient tout entière gréseuse et se confond mor
d�s deux grandes provinces connues pour cette phologiquement avec les Grès à Conocoryphe.
époque : province à Olenellus acado-baltique (nord L'épaisseur du Cambrien moyen varie de 1 200-1 300 m
atlantique) et provinoe à Redlichia !(ouest-pacifique) dans la Province de Tarfaya à 300-400 m au flanc sud
(Hupé, 1952). En outre, les Olenellidés des zones de l'Ougnate.
inférieures de !'Anti-Atlas paraissent plus primi Comme il en allait pour les p:rès l'éorn:iens. hi
tifs - plus anciens - que ceux de tout le reste fin de la sédimentation grossière et greywackeuse
du monde (voir aussi le � 2.2.1). ne correspond en rien à la limite de l'étage. Sous
le nouveau cycle transgressif (cartographiquement
A la fin de cette période « éocambrienne » à discordant), il n'y a pratiquement pas, non plus,
dépôts carbonatés dominants débute, dans l'Anti de discordance angulaire, autre que très faible et
Atlas et dans tout le Maroc, une longue période de locale. Il y eut parfois émersion, probablement, mais
sédimentation essentiellement terrigène. Par la suite, surtout, semble-t-il, un brusque ralentissement de
jusqu'au Dévonien inférieur, les calcaires seront des la sédimentation (possibilités de non-dépôt, ou
raretés (Ashgill, Ludl ow : fig. 20). Ainsi, vers la d'érosion précoce) et en même temps, un ·change
fin du « Géorgien )> se réalise un changement com ment de faciès annoncant les dépôt� de !'Ordovi
plet du régime d'érosion, sur les massifs émergés de cien inférieur - et cela, dès !'Acadien moyen.
2.4. LE PALÉOZOÏQUE 59
D'après J. Destombes (comm. pers.) qui a étudié permet de retrouver aisément, dans une morpho
récemment les séries de passage du Cambrien moyen à logie de type appalachien, la continuité des princi
!'Ordovicien, une discordance de ravinement, faible mais
générale, sépare les séries détritiques du Cambr en moy.:n paux niveaux stratigraphiques (fig. 20). Aux Sch;s
de celles, argilo-pélitiques, de !'Ordovicien inférieur trans• tes à Paradoxides correspondent, dans l'Ouest, où
gressif. Les sédiments cambriens les plus récents, d'âge ils sont assez épais (800 m à Tan-Tan, 400 m à
encore cambrien moyen (présence de Paradaxididae), ont Zagora) des dépressions allongées nommées « fei
été conservés dans !'Anti-Atlas central sous !'Ordovicien
transgressif, tandis que celui-ci entame plus profondément j.as ». Ce sont pour les géologues, les << feijas in
les sédiments d'âge cambrien moyen dans !'Anti-Atlas ternes », longeant l'Anti-Atlas (encore que les
oriental. Le Cambrien supérieur, s'il s'est déposé, ne Schistes et Calcaires géorgiens forment souvent aus
semble avoir été nulle part conservé et paraît totalement
absent de !'Anti-Atlas et du reste du Maroc. si une petite feija encore plus interne) et limitées
vers le Sud par la crête des Grès à Conocoryphe.
« Dans !'Anti-Atlas oriental (Jbel Siguenit). d�s niveaux
pyroclastiques basaltiques importants sont intercalés à la
On connaît cette crête sous le nom de Tabanit
limite du Cambrien et de !'Ordovicien et témoigneraient (Berbère : petit Bani). En effet, elle court en contre
de mouvements rapportables à la phase sarde » (O,es bas des hautes crêtes du !bel Bani ordovicien. En
tombes, 1970. p. 162-163). tre Tabanit et Bani, les « feijas externes » sont
elles-mêmes essentiellement ordoviciennes. Ce sont
2.4.1.3. REMARQUES SUR LA MORPHO les seules feijas bien marquées dans l'Anti-Atlas
LOGIE oriental, où la réduction des faciès tendres dans les
Schistes à Paradoxides ( 100 à 200 m) efface le,
L� rajeunissement quaternaire de la pénéplaine feijas in 1 ernes et incorpore tout l'Acadien moyen à
polygénique recoupant les vastes plis primaires, la zone montagneuse.
0 100
0 10 50 IOOm
Fm. 30 - Coupe légèrement schématisée de !'Ordovicien supeneur dans !'Anti-Atlas central (entre Foum-Zguid et le
M'hamid), avec coupe générale de situation (en haut); extrait de Destombes, 1968 (légèrement modifié d'après
comm. pers.).
1 :Quartz;tes sombres à grands Brachiopodes et rares Calymenella - 2 : Argilites noires et vertes (oolithes
ferrugineuses à leur base) passant à des grès argileux à nodules carbonatés, avec Echinodermes, Brachiopodes
et calcaires à Bryozoaires - 3 : Grès et quartzites - 4 : Argiles gréso-conglomératiques vertes, à rares galets de
granite ou rhyolite - 5 : Argilites fines vertes - 6: : cf. 5. les galets sont souvent polyédriques; galets mous •
7 : Grès grossiers micacés jaunes à stratifica tions entrecroisées - 8 : Quartzites grossiers ferrugineux -
9 : Grès verts grossiers à galets phosphatés - 10 : Argi:ites versicolores à Graptolithes - 11 : Grès plaqueté à
Graptolithes - 12 : Argilites grises à Graptolithes des plaines du Dra.
60 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
2.4.2. L'Ordovicien
leur épaisseur, qui passe de 300-400 m à _5� 2.4.2.5. LES GRES DU DEUXIEME BANI
A
100 m. Par .ailleurs, dans l'extreme Sud-Ouest (Zm1), Ils ne sont bien individualisés que là où le
les érosions liées à la phase taconique intra-Ashgill
Caradoc-Ashgill est avant tout argileux, c'est-à-dire
en ont fait disparaître la plus grande partie. dans les environs du Ktaoua ; leur épaisseur atteint
Leur base est souvent marquée par un niveau là I 00 m. Ailleurs, ils ne constituent plus que la
de fer oolithique, qui prend une certaine puissance dalle terminale d'un « deuxième Bani » au sens
dans le Tafilalt (gisement de Tourza, etc.) et qui .mge.
peut reposer localement en discordance angulaire
sur lt:s schistes du Tachilla. La formation du deuxième Bani (sensu stricto)
On note, vers la base de la série à dominante est tout entière d'âge ashgill supérieur. Dans l'Anti
gréseuse et quartzitique, que1 ques lumachelles cal Atlas central, elle succède donc sans lacune dis
careuses à Trilobites, cependant que les Cystoïdes tincte aux Schistes supérieurs du Ktaoua (fig. 30).
(Echinodermes primitifs) sont assez fréquents à Néanmoins une discordance de ravinement se si
tous les niveaux. tue dans la formation qui prend toute son impor
tance dans les secteurs Nord-Est et surtout Sud
Ouest. Au Jbel Zini, le deuxième Bani (15 à 70 m)
2.4.2.4. LES SCHISTES DU KTAOUA repose directement sur le Llanvirn schisteux.
Le « Group:: du Ktaoua » est caractéristique dans
la région du Bani central, entre Zagora et le Correspondant, dans la nomenclat11:re �las�iqu;,
M'Hamid. Là, des argilites finement gréseuses très à une phase taconique précoce, une cnse eperroge
blanches à la base, forment le substratum de la nique importante marque donc le début de cette
vaste plaine qui sépare le « premier Bani » du période. C'est l'écho, la manifest.ati�n mar��ale
« deuxième Bani » et porte la palmeraie du Ktaoua. d'une pha<e orogénique ayant affecte le� reg1on�
Leur àge va du Caradoc inférieur à l' Ash �ill supé plus méridionales. Cette. �bas� intra-A�h�1ll a �e�1
rieur pro parte ; leur épaisseur atteint 400 m. d'original qu'elle est smv1e d une glaciation gene
ralisée à un large domaine de l'Afrique occidentale :
Mais lorsqu'on s'éloigne de cette région centrale on en a retrouvé la trace souvent spectaculaire en
soit vers l'Est, soit vers l'Ouest, on voit s'indivi Mauritanie (tillites discordantes du Zemmour noir),
dualiser quelques niveaux gréseux. A l'Est, ce sont dans l'Ougarta, au Hoggar (Beuf & al., 1971) et
les Grès de Tiouririne, inférieurs (intercalés dans la aussi dans le Sud de l'Espagne, en Sierra Morena
« formation argilo-gréseuse inférieure du Ktaoua », (Arbey & Tamain, 1971 ; Ta �ai�, 1 97�) et en
Caradoc inférieur et moyen) et supérieurs (Cara _
Normandie (cf. fig. 209). Des depots glac10-manns
doc supérieur) ; à l'Ouest, se développent en cor d'âge analogue sont d'ailleurs connus outre-Atlan
respondance les grès de Foum-Zguid, Bou-Hajaj tique, à Terre-Neuve et en Nouvelle-Angleterre
et ceux de Rouïd-Aïssa (trois barres sur la fig. 30). (Mc Can'l & Kennedy, 1974), voire en Amérique
Les grès inférieurs sont souvent lumachelliques et du Sud (Berry & BoÙcot, 1973). _Dans le Su? ma
calcaires (Bryozoaires, Brachiopodes) dans les ré roc;1in, cet âge glaciaire se mamfeste de diverses
gions orientales. Quant à la « formation gréseuse manières. La figure 30 en montre les effets dans
supérieure de Tiouririne et de Rouïd-Aïssa », elle la zone la plus subsidente de l'Anti-Atlas.
présente une granulométrie de plus en plus grossière
au fur et à mesure que l'on s'éloigne du Ktaoua, Succédant à des grès à Brachiopodes (niveau 3 de
et les grès peuvent localement passer à des con la figure), dépôts de mer très p�u profon?e indiquant une
glomérats (Tafilalt occidental). Ces grès grossiers régression par rapport a�x . a,rg1h�es sous 1acentes aux�ue)
les ils passent en contmmte (mveau 2), la pha�e epe1-
et ces conglomérats reposent localement en discor rogénique, de très vaste ext�n sion sur toute l'Afr�9ue . du
dance de ravinement, parfois en discordance angu ,
Nord a une importance cons1derable : elle permet 1 eros1on
laire sur les couches plus anciennes (à l'Est d'Er de vastes portions soulevées sur �e�quelles la �ouverture
foud en particulier). Une épeirogenèse a donc af de sédiments d'environnement glacrn!fe va se deposer.
fecté le Sud marocain durant le Caradoc, avec une Cette couverture glaciaire, fluvio-glaciaire puis glacio
intensité maximale très localisée dans le Tafilalt. marine s'étend ici sur les couches supérieures gréseuses
La transgression d'âge caradoc supérieur a vu l'éta du niveau 3, provoquant des arrachements, des stries,
lement de masses détritiques considérables ; seules des cannelures or.ientées N-S à NNW-SSE. Les dépôts
recouvrant ce plancher glaciaire ont des caractères de
quelques zones abritées ont permis le développe tillites (niveau 4 et 6 : argiles conglomératiques hé!é_ro
ment de biostromes calcaires à Bryozoaires (Tafi granulaires avec galets à facettes) ou de varves (arg1htes
lalt). Ensuite se déposa une « formation argileuse finement litées). Puis, à des couches gréseuses à fines
supérieure du Ktaoua » à granulométrie beaucoup �tratificat•ons entrecroisées, succèdent des quartzite� gros
siers ferrugineux à Calymenella et Brachiopodes, indiquant
p1 us fine, parfois très fossilifère (Ashgill), suivie à la fin de la sédimentation de !'Ordovicien, de nouvelles
localement (Anti-Atlas central) de grès bioturbés et influence marines.
de grès quartzeux riches en Brachiopodes de l'Ash Une émersion générale se produit ensuite de sorte que
gill supérieur. le Silurien inférieur est transgressif sur !'Ordovicien.
62 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
2.4.3. Le Silurien
Ses caractères sont résumés dans un article ré· sous). Le phénomène reste local et l'on peut con
cent de H. Hollard i(1970l utilisant notamment clure que durant cette période, aucun plissement
les études paléontologiques de S. Willefert sur les calédonien n'a affecté cette vaste région.
faunes de Graptolithes (1963 et bravaux ,en cours). Une certaine instabilité crustale est cependant indiquée
par les épisodes sableux interca' és et surtout par les iné
Essentiellement argileux ou ampéliteux, il cons galités d'épaisseur de la série et de ses différents termes.
titue, .avec le Gédinnien-Siegénien, le soubassement Puissante en moyenne de 1 000 m dans les plaines du
de la partie des plaines du Dra, comprise entre Dra, elle atteint 1 500 m autour de l'Adrar-Zouggar mai�
se réduit à 200 m vers l'Est (Tafilalt), où le Wenlock
!'Ordovicien du Jbel Bani et le Dévonien inférieur est absent. Ainsi se trouve esquissé le canevas paléogéo
des « Rich » ; très couvert, il n'affleure guère que graphique du Dévonien inférieur et moyen.
le long des terrasses quaternaires des oueds les Le Silurien se présente donc comme une longue
plus profonds. On le retrouve à l'Oues,t, beaucriup p�riode de sédimentation calme dans une mer trans
plus mince, autour des anticlinaux de I'Anti-Atlas gressive. Ce!a n'est pas seulement vrai du Sud
oriental et du Tafilalt. marocain : la mer recouvrit alors un domaine im
Sous le faciès de « Schistes à Graptolithes », ses mense, de la Norvège au Sahara méridional et du
premiers niveaux sont datés de la base du Llando Moyen-Orient aux Amériques du Nord et du Sud
very inférieur à l'Est et à l'Ouest de !'Anti-Atlas. (cf. Berry & Boucot, 1973). Il s'agit là d'un bel
Mais, progressant peut-être sur un relief hérité de exemple de transgression glacio-eustatique, réalisée
la glaciation ordovicienne et des déformations con presque instantanément (à l'échelle des temps géo
temporaines (Destombes, 1970), la transgression ne logiques) par suite de la fonte des inlandsis et
se généralise qu'au Llandovery moyen-supérieur. Des autres glaciers de la fin de !'Ordovicien.
grès en plaquettes correspondent à cette transgres S. Beuf & al. (1971) interprètent ainsi les étapes de la
sion, suivis de schistes noirs à Graptolithes. transgression post-glaciaire dans le Tassili des Ajjers :
« - d'abord une submersion rapide, par glacio-eusta
Plus haut, au même faciès dominant s'associent tisme, des inégalités topographiques de détail laissées par
des apports sableux et, en bancs ou en miches, des le remblaiement périglaciaire ;
calcaires noirs ou ocres à « Orthocères à Cardiola
l), - puis un soulèvement isostatique entraînant un rema
interrupta (Wenlock et surtout Ludlow inférieur). niement superficiel des dépôts glaciaires en rivages suc
cessifs;
Les calcaires crinoïdiques rouges (à Scyphocrinites), - ensuite une période d'émersion avec stagnation des
les grès, les argiles sulfurées (pyrite ou gypse d'al eaux entre les niveaux de plage, formation de sols poly
tération) se multiplient vers le haut de la série gonaux et égalisation des derniers accidents topographi
(Ludlow supérieur), révélant une tendance régres ques;
- enfin l'installation définitive et rapide de la mer
sive. Une émersion est apparemment intervenue çà à la suite d'un glacio-eustatisme généralisé » (op. cit.,
et là avant le Dévonien (Lochkovien ; voir ci-des- p. 92).
2.4.4. Le Dévonien
2.4.4.1. PALEOGEOGRAPHIE GENERALE palaches (voir § 6.1), des terres émergées semblent
également avoir existé durant cette période. Ces
Une grande diversité de faciès et d'épaisseur émersions appartiennent au cycle orogénique calé
règne dans les séries dévoniennes, révélant une donien (s.l.).
paléogéographie complexe et changeante. Sa des
cription sera empruntée, pour l'essentiel, aux tra Dans le bassin sud-marocain, resté immergé, des
vaux de H. Hollard (1963, 1967, 1970, 197 4). mouvements ont déterminé des régressions et des
transgressions, une sédimentation inégale sur des ri
La mer dévonienne du Sud marocain n'était des, des plateaux, des sillons sous-marins. D'une
qu'une partie d'un bassin beaucoup plus vaste. Il façon généralie, les séries occidentales (v.allé� du
procède directement du bassin marin silurien, mais Dra) sont beaucoup plus épaisses et plus riches en
fortement réduit, au Sud, par l'émersion du craton grès ou pélites que les séries orientales (Tafilalt), à
ouest-africain et du Hoggar méridional (Beuf & al., dominante calcaire. Plus à l'Est encore, dans les
1971). Cette émersion s'est réalisée au cours du Dé mon·s d'Ougarta, les séries redeviennent épaisses
vonien inférieur par toute une série de secousses et terrigènes.
épeirogéniques, qui se sont inscrites par de nom
breuses discontinuités dans les Grès continentaux La répartition des faunes révèle, elle aussi, l'exis
des Tassilis externes. Sur le bord sud du bassin de tence de faciès distincts. A !'Ouest dominent des
Tindouf, il semble bien que l'émersion ait débuté faunes ardennaises (pays des Rich), au Nord-Est,
au Ludlow (Hollard). Au Nord-Ouest, vers les Ap- des faunes hercyno-bohémiennes (Tafilalt). Plus loin
2.4. LE PALÉOZOÏQUE 63
au Sud (Zemmour, bord sud du bassin de Tin les lignes isopiques étaient de direction dominan e
douf), certains éléments de faunes endémiques amé SSW-NNE à l'Ouest, NW-SE ou E-W à l'Est. A
ricaines ont pu pénétrer, soudainement, semble-t-il, partir du Frasnien supérieur, elles deviennent WSW
à partir de l'Emsien terminal et durant le Dévo ENE à l'Ouest, N-S ou NW-SE à l'Est, cependant
nien moyen. Leur arrivée peut s'e�liquer soit par que le contraste entre rides et sillons s'accentue bru
la disparition de terres occidentales, soit par une talement.
modification des courants marins ; la fermeture du
Proto-Atlantique, rapprochant les plates-formes amé 2.4.4.2. LE LOCHKOVIEN ET LA QUES
ricaines et africaines, a pu favoriser la migration TION DE LA CHAINE CALEDO
de ces faunes benthiques (Hollard, in litt.). Pen NIENNE
dant les maxima de transgression (Emsien terminal,
Givétien, Frasnien supérieur) les faunes des troi'> Cet étage est admis comme équivalent du Gé
provinces ont souvent cohabité, ce qui autorise dinnien, du Siegénien inférieur et du Siegénien mo
les corrélations entre les diverses séries. yen. Cette première partie du Dévonien inférieur
ne se distingue guère, par son faciès, des couches
Parmi toutes les phases de mouvement du sous siluriennes sous-jacentes avec lesquelles elle est
sol qui jalonnent cette longue période, celles qui sui d'ordinaire continue. On note cependant l'abondance
vent le Frasnien inférieur et précèdent le Famennien du fer oxydé, la fossilisation de nombreux Brachio
supérieur relèvent d'une véritable phase tectonique podes et Trilobites, enfin le renouvellement géné
précoce de l'orogenèse hercynienne. Ce sont les pre ral de la faune. La transgressivité du Lochkovien
mières à déterminer des plis, suivis d'érosion et de ne s'observe qu'au bord sud du bassin de Tindouf
transgression avec discordance angulaire. Elles bous et, peu marquée, à l 'Est des plaines du Dra.
culent le canevas paléogéographique antérieur,
créant celui qui dirigera l'histoire stratigraphique La coupe d'Aïn-Deliouine, au Sud-Ouest de
jusqu'aux phases hercyniennes paroxysmales. Durant !'Anti-Atlas, montre par exemple 700 m d'argilites
le Dévonien inférieur et moyen, les limites de faciès. plus ou moins siltemes à Grap�olithes. à lits gré-
dm
Hauteur des
pinacles récifaux
'.Je l'ordre de 50m
seux 1(ripple-marks, stratifications obliques), à bancs Le Praguien est considéré comme l'équivalent appro
ou nodules calcaires, à Nautiloïdes orthocônes, à ximatif du Siegén:en supérieur et de l'Ernsien inférieur.
Il est transgressif sur le Lochkovien, une lacune plus ou
Crinoïdes, Brachiopcdes, Trilobites. moins longue les séparant, et même sur le Silurien dans
Dans le Tafilalt, la série se trouve condensée diverses régions centrales. Vers l'Est (Tafilalt-Maïdère),
il est représenté par de minces couches calcaires ou argilo
en guère plus de 100 m de schistes et calcaires calcaires (10 à 30 m). A l'Ouest, au contraire, se déve
noirs. Localement, des pépérites basaltiques, dues loppe une sédimentation terrigène atteignant 400 m sui
à des éruptions d'âge lochkovien supérieur, ont vant des « gouttières » subsidentes. Les dépôts corres
formé dès cette époque u n haut-fond autour duquel pondants forment certaines de ces crêtes rocheuses ap
pelées ici « Rich » : pour les géologues, c'est le premier
les argiles à nodules continuaient à se déposer Rich, ou Rich d'Assa, et le second Rich, de Mersakhsaï.
(fig. 31).
Les Rich suivants se développent jusqu'au Cou
A la fin du Lochkovien intervient une large vinien dans la même province occidentale mais dans
régression, marquée par une lacune de durée mal de nouvelles gouttières, encore décalées les unes
précisée et probablement variable d'un domaine à par rapport aux autres.
l'autre. Des altérations d'origine continentale la
soulignent localement, mais nulle discordance an C'est le troisième Rich, d'El-Ansar correspondant à
l'Erns·en supérieur, et un dernier Rich, entre Tighirt (Zem
gulaire significative n'a é <é observée jusqu'ici. mour) et le Jbel Maïfid (NE d'Assa), correspondant au
Ainsi, aucune discordance majeure n'est connue Couvinien (Eifelien). Dans chacun des Rich, la série est
schématiquement constituée d'un cycle de 200 à 400 m
au début ou à la fin du Lochkovien dans le Sud d'épaisseur comportant une « trilogie » : calcaire (plus ou
marocain. Il n'y a donc pas eu de véritable plisse moins gréseux à sa base) - silts argileux puis gréseux -
ment calédonien dans ces régions, mais de simples grès et lumachelles à Brachiopodes. Le troisième Rich
mouvements épeirogéniques. Certaines observations s'assortit de niveaux ferrugineux, homologues rudimen
taires du gisement de Gara Jebilet, au Sud du bassin de
dans le Haut Atlas (§ 4.2-2.1) ou la Méséta Tindouf.
(� 3.3.4 3.) et la rénartition des faciès terrigènes et
pélagiques de cet âge dans l'ensemble du Maroc Pendant toute cette période, la province orien
plaident par contre en faveur de l'existence d'une tale n'accueille qu'une sédimentation calcaire ou
terre émergée occidentale. Ceci est important dans argilo-calcaire relativement mince, mais localement
la perspective d'une proximité, à cette époque, de épaissie par des récifs.
la chaîne des Appalaches (§ 6.1). Il s'agit en général de faciès pélagiques lités, marneux
où, à partir de l'Emsien supérieur, des Goniatites abon
Notons que, plus au Sud, selon J. Sougy (1969), dent. Mais certains hauts-fonds permettent l'installation de
un troncon de chaine calédonienne existe au moins colonies d'animaux à fort squelette calcaire : d'où accu
dans la partie méridionale des Mauritanides, sur le mulation de calcaires bioclastiques, à Crmoïdes, ou même
de calcaires construits à Polypiers. C'est ainsi que les pina
quel se rnneroosent les plissements hercyniens (voir cles de Hamar-Laghdad, à l'Est d'Erfoud, ont pu s'édifier
aussi Michard & Sougy, 1974). pendant l'Emsien supérieur à l'aplomb des masses pyroclas
tiques lochkoviennes (fig. 31), à la manière des pinacles
Par ailleurs, dans l'Anti-Atlas lui-même, « un et atolls du Pacifique actuel. L'absence d'éléments détri
grand nombre d'analyses radiométriques ... a permis tiques grossi ers dans cette zone paraît s'expliquer par leur
de définir une vaste zone de rajeunissement de « piégeage » dans les gouttières subsidentes occidentales.
400 à 450 M.a = phase taconique ou calédonienne » On trouvera une étude sédimentologique des phénomènes
récifaux si remarquables du Dévonien marocain (voir leur
(Choubert � al., 1970. p. 33 ; cf. aussi p. 38, développement en Méséta au § 3.3.4.2 ci-après) dans un
ainsi que Esquevin ,r, Menendez, 1974). On re trou travail de C. Gendrot �1973).
ve cet événement dans !e Hoggar occidental (Allègre
& Cabv. 1972). Une ph@e d'lwmogénhsation temporaire des fa
ciès de l'Est à l'Ouest s'observe cependant dans
2.4.4.3. DU PRAGUIEN AU FRASNIEN l'Emsien terminal - Eifélien inférieur. Un faciès
INFERIEUR pélagique de calcaires à Goniatites (Sellanarcestes)
s'étend sur tout le domaine durant ce maximum de
Cette période comprend le Dévonien inférieur transgression. Sous une mince épaisseur se trouvent
proprement dit (mis à part le Lochkovien), le Dé conden: sées plusieurs zones de Goniatites, ialonnant
vonien moyen et, avec le Frasnien inférieur, la base un passage très continu du Dévonien inférieur au
du Dévonien supérieur. C'est une époque d'insta Dévonien moyen.
bilité modérée du fond marin, durant laquelle s'op
posent souvent une province occidentale et une L'Eifélien supérieur - Givétien inférieur est une
province orientale (voir le § 2.4.4.1 et les figures nouvelle époque d'homogénéité des faciès, à peine
altérée par quelques faciès terrigènes à l'Ouest et
20 et 32).
quelques faciès construits dans le Maïdère - mais
Mince et cale.aire à l'Est, le Praguien constitue la différenciation des séries va ensuite s'accentuer.
à l'Ouest les deux premiers << Rich », épais, gréso C'est aussi du Givétien que semble dater la pre
silteux et calcaires. mière surrection de !'Anti-Atlas par rapport au bas-
2.4. LE PALÉOZOÏQUE 65
s:n de Tindouf. Cette « inversion de relief » s'amor Ma'der) est attribuable au Famennien selon H. Hol
çant au front de la plate-forme saharienne semble lard (in Hailwood, 1974).
à paralléliser avec la « phase acadienne » des
Appaiaches (Hollard, 1974). Les premiers mouvements se manifestent vers la fin du
Frasnien inférieur. Le Maïdère et le Tafilalt émergent.
Les faciès construits prennent un grand développement, L'érosion y sculpte un relief que la transgression du
durant le Givétien moyen-supérieur, dans la même zone Frasnien supérieur recouvre bientôt. Les creux sont d'abord
du Maïdère; elle se comporte alors comme un haut-fond remp'is de calcaires pélagiques à Goniatites (Manticoceras),
subsident (200 m de récifs à Polypiers, à Algues, à Stro massifs lorsqu'ils sont transgressifs sur des plis érodés (loca
matopores) entre des bassins plus profonds où se déposent lement jusqu'au Dévonien inférieur), intercalés dans des
lentement une soixantaine de mètres d'argiles et calcaires argiles lorsqu'ils suivent les couches du Frasnien infé
noirs à Céphalopodes pyriteux (Goniatites, Orthocères) et rieur.
Tentaculites (Ptéropodes planctoniques). Au Frasnien in
férieur, le Maïdère semble émerger tandis que le Tafilalt Le dépôt des couches du Famennien inférieur s'ac
se comporte encore en haut-fond sous-marin mais (à cause compagne de mouvements importants. Les plaines du Dra,
d'une profondeur légèrement trop grande ?) seule une mince fortement subsidentes, accueillent un millier de mètres
croûte de calcaire rougeâtre et bréchique s'y dépose. Ail d'argiles quelque peu sableuses vers le Sud. Dans le mê
leurs (Dra) se déposent des schistes et des calcaires noirs me temps, le Tafilalt n'est recouvert que de quelques
souvent en miches (parfois énormes), avec de minces lits mètres de calcaires et argiles à Goniatites pyriteuses et à
gréseux, continuellement jusqu'au Famennien. Arthrodires (poissons cuirassés, indicateurs possibles de
faciès côtiers; ils ont fait l'objet d'une étude de J.-P.
Des précisions sur la limite Givétien-Frasnien sont ap Lehman en 1955). Quant au Maïdère, jusqu'alors peu
portées par M. Bensaïd (1973, 1974). subsident, sa partie orientale se creuse, dès la fin du
Frasnien el durant le Famennien inférieur, d'un sillon
assez profond et fortement subsident. Au même moment
2.4.4.4. LE DEVONIEN S V P ER 1 E V R s'exondent la zone comprise entre le Tafilalt et le Maï
APRES LE FRASNIEN INFERIEUR dère ainsi que l'Ouest de cette région, ces soulèvements
s'accompagnant de plis et de fractures. Dans le sillon peut
Une succession de mouvements tectoniques im s'accumuler le premier flysch hercynien : sur plus de
1 300 m se superposent, à une sédimentation pélagique
portants marque le début du Dévonien supérieur continue, des décharges détritiques dévalant les talus sous
dans la région orientale. Un nouveau schéma paléo marins et alimentées par l'érosion des reliefs voisins.
géographique contrasté apparaît avec rides géanti
Les mouvements et l'érosion furent tels que le
clinales à griottes (fig. 32) et sillons géosynclinaux
Famennien supérieur arrive en discordance jusque
à fly,ch ou pré-flysch. On entre dans la période
sur le Silurien (Maïdère occidental) ou !'Ordovicien
active de l'orogenèse hercynienne.
(Sud du Tafilalt). On peut se demander si ces mou
L'intrusion gabbroïque (norite) de Msissi, à mi ments du Dévonien supérieur ne sont pas, en partie
chemin entre Ougnate et Maïdère (ou mieux: au moins, à l'origine de l'aspect discordant de
N s
quaternaire
/
0 100 200m 1
Fm. 32 - La « butte d'Erfoud :,, : coupe d'une série condensée du Dévonien supérieur dans le Taf:lalt, d'après Hol
lard (1966, inédit, comm. pers.).
66 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
l'Ouarkziz carbon;fère, par rapport aux Rich dévo grès argileux. Certains endroits émergent ( « mud
niens ; mais l'hypothèse d'un décrochement peut cracks ») ; un delta s'étale sur le Maïdère et la
aussi rendre compte de ce dispositif (fig. 36 et région de Taouz (Hollard, in litt.). Ces dépôts ter
§ 2-5.2.4). rigènes sont contemporains d'une régression affec
tant la plate-forme saharienne (Est de l'Ahnet, etc.);
Les couches transgressives ont généralement un faciès selon J. Fabre & A. Moussine-Pouchkine (1971),
de calcaire griotte rouge à Clyménies (Ammonoïdés), péné
trant parfois profondément dans des fissures des calcaires il s'agirait d'un phénomène d'eustatisme, lié à la
frasniens ou givétiens. On trouve également des faciès première glaciation carbonifère du Gondwana
assez massifs et à très nombreux fossiles ( « Orthocères », (fig. 209).
Clyménies, Goniatites), actuellement exploités comme mar
bres près d'Erfoud. Par contre les zones subsidentes du L'épaisseur du « Strunien » gréseux ou argilo-gréseux
Famennien inférieur continuent à fonctionner : 400 m avoisine généralement 100 m; dans le Sud-Est du Tafilalt
d'argiles à nodules ferrugineux dans le Maïdère central elle dépasserait 300 m; son absence locale (Tafilalt Nord)
oriental ; 500 m d'argiles gréseuses et lumachelles dans paraît résulter de la transgression viséenne. Inséparable
le Dra et le Zemoul. du Famennien supérieur, le « Strunien » ménage égale
ment un passage très continu avec le Tournaisien. Ainsi,
Le Dévonien ,y compris la « zane d'Etroeungt » dans les plaines du Dra et du Zemou', sur les trois
barres du Jbel Tazout (Assa), les deux premières sont
se termine dans l'ensemble du Sud marocain et mê famenno-struniennes, la dernière est tournaisienne ainsi
me du Maroc entier par de vastes épandages de que les pélites qui la supportent.
2.4.5. Le Carbonifè�e
2.4.5.1. LE DINANT/EN dée et accompagnée de mouvements importants, pré
ludes à la phase majeure de la tectonique hercy
Le début du Carbonifère inférieur est une épo nienne. C'est une série largement transgressive, vers
que paisible, tectoniquement parlant. La sédimen
la plate-forme saharienne (fig. 209 ; voir discussion
tation argilo-gréseuse est continue avec celle du au § suivant) comme sur les premiers plis hercy-
Dévonien supérieur (Zone d'Etroeungt, voir ci-des niens.
sus). Elle n'est troublée que par une oscillation mi
neure des lignes de rivage, entre Tournaisien supé Dans le domaine occidental, c'est une puissante
rieur et Viséen inférieur, dont les couches de base série molassique qui s'accumule alors. Elle constitue
sont très faiblement discordantes. aujourd'hui la longue muraille du !bel Ouarkziz..
Les dépôts du Tournai,1ien, comme on l'a dit plus haut,
succèdent sans guère de hiatus à ceux du « Strunien », Sur 800 m se succèdent des cycles assez réguliers, as
lesquels sont inséparables des couches du Famermien supé wciant des grès tendres (dont la base montre parfois des
rieur (Hollard, 1970). Le Tournaisien apparaît comme polygones de dessiccation), des argiles sableuses et des
calcaires bioclastiques (débris de Polypiers, Brachiopo
l'époque d'extension maximum d'une transgression ayant
débuté au Famennien supérieur, ayant marqué un temps des, Encrines... ). Ce sont des dépôts de plate-forme peu
d'arrêt à la fin du Strunien, et s'étendant maintenant à profonde.
l'ensemble du domaine, du bassin de Reggane à celui de
Tindouf. Son absence apparente à Erfoud est peut-être liée Les calcaires de la Zousfana en sont les correspondants
à la régression anté-viséenne. orientaux (Pareyn, ,1961).
La fin du Tournaisien (troisième barre gréseuse du Par contre, un fossé s'individualise à cheval sur
Tazout) a correspondu à une régression affectant surtout le Tafilalt et le Maïdère, où s'amonce1 le un flvsch
la moitié ouest et 'e Sud du bas•in de Tindouf. Elle à dominante argilo-gréseuse. Vers l'Est, ce flysch
semble pouvoir être comprise surtout comme un recul de
la mer lié à l'accumulation détritique venant du Sud-Ouest. abrite de grosses lentilles récifales à Polypiers et
Au Viséen inférieur s'est manifesté une nouvelle trans Gigantoproductus ; ont-elles prospéré sur place ou
gression venant du Nord-Est et marquée par le retour des s'agit-il de masses glissées, depuis les plates-formes
dPp6ts pélag·ques à Goniatites, légèrement di•cordants. Ils à sédimentation carbonatée, au long des talus du
forment l'essentiel du sous-sol de la plaine d� la Betaïna
(fig. 20). Localement s'y développent des calcaires réci sillon, raides parce que faillés ? L'existence d'une
faux (Jbel Begaâ à l'Est de Taouz, Tafilalt). Vers le Sud paléofaille déterminant l'éboulement d'énormes blocs
Ouest et à son toit apparaissent des barres de grès qui a été démontrée au Jbel Begaâ (fig. 33) ; elle est
appartiennent peut-être déjà au Viséen supérieur ( «Ouarkziz de la fin du Viséen inférieur. Mais c'est dans le
occidental » de la province de Tarfaya).
flvsch du Viséen supérieur de Ben-Zireg, au Nord
Le V iséen supérieur a correspondu à une nette du bassin de Béchar, que sont connus les glisse
recrudescence de l'instabilité crustale. Sa sédimen ments synsédimentaires les plus spectaculaires (fig.
tation, contrastée d'une zone à l'autre, fut précé- 34) *·
* Sur cette zone charnière de l'orogène hercynien, des pré cisions stratigraphiques et tectoniques nouvelles sont apportées
par C. Pareyn, Y. Lemosquet et M. Weyant (1975), cependant que E. Ball & al. (1975) y mettent en évidence
des chevauchements plats pluri-ki'ométriques, affectant le Namurien avant Je dépôt du « Bachkirien » discordant;
dirigés vers le Sud-Est, ces chevauchements évoquent par leur style ceux des Montagnes Rocheuses.
2.4. LE PALÉOZOÏQUE 67
NW
J bel Be11aa
0
915m
VI 1
-=-----:---
1/1 r
717m
- - ---
0,5 1km F Tn Q
Fm. 33 - Le Viséen à récifs et à blocs exotiques du, jbel Begâa (Tafilalt Sud) d'après Hol"ard, 1970 d'après Pareyn,
1961.
Tn : Toun:aisicn; g : gréseux (Aoufital); s : schis teux - Vi: Viséen inférieur; s : schisteux gris, à nodules;
r : récifal; I : lité, organoclastique ou néri-récifal - a: Blocs exotiques de grès tournaisiens encastrés dans les
lits supérieurs des calcaires - F: Faille dérivant probablement d'une paléofaille viséenne.
L'anticlinal Est-Ouest de Ben-Zireg (fig. 34a) com caire récifale et subrécifale de 200 m d'épaisseur recouvre
porte un Carbon:fère inférieur de 3 000 m de puissance, le flysch : la mer a perdu alors toute profondeur. Elle
deux fois plus épais que celui de la Zousfana voisine. Sa en retrouve ensuite, la subsidence reprenant activement, et
base est datée de la partie inférieure du Viséen supé accueille 1 800 m d'argilo-pélites vertes. Puis nouvel épi
sieur, son sommet du Namurien. La série de base (fig. sode récifa'., suivi de nouveau de « schistes à Goniatites »
34b) est faite de quelques mètres d'argiles à fossiles ma On entre alors dans le Namurien; l'histoire mouvementée
rins (Po·ssons, petits Lamellibranches, Goniatites) et de du Yiséen supérieur est terminée.
croûtes ferrugineuses. Généralement, elle est concordante
sur les griottes famenniens, mais elle peut les recouper
en disccrdance (fig. 34c). On peut y voir des dépôts 2.4.5.2. LE CARBONIFERE SUPERIEUR
subaériens (Pareyn, 1961, p. 236) ou songer à des fonds ET L'AUTUNIEN
durcis et autres niveaux condensés sous-marins.
C'est durant cette période que la mer, chassée
Par-dessus ,e développe le flysch de Ben-Zireg. Son par l'orogenèse hercynienne, quitte pour des dizai
épaisseur principale est faite de strates banales d'arg,lites nes de millions d'années la région entière ; on sait
vertes, de pélites, de grès plus ou moins grossiers, avec
quelques poudingues. Traits particuliers, les bancs gros qu'e'.le avait abandonné sans dou�e une partie de
siers sont souvent granoclassés et les argilo-pélites mon l'Anti-At1 as dès le Dévonien moyen-supérieur (Hol
trent de fréquentes dispositions contournées, révélant des lard. 1974).
gl"ssements sur le talus de sédimentation. C'est dans la
partie inférieure de ce flysch que s'intercalent les niveaux Tout d'abord (Hollard. 1967, 1970), la sédimen
chaotiques qui en font l'originalité (fig. 34d). Ils donnent tation demeure marine, au moins dans les bassins
des « dépressions où règne la plus grande anarchie. Qu'on où on la connaît. Il n'y a pas de rupture majeure
imagine un paysage chaotique, hérissé de blocs de la ta;lle
d'une maison (parfois plus encore), de dalles litées s'allon en•re Viséen supérieur et Namurien inférieur. Ce
geant sur plusieurs centaines de mètres et brusquement in lui-ci présente des faunes néritiques et des dépôts
terrompues ». Ces blocs énormes aussi bien que les pavés gypseux dans le bassin de Tindouf, ce qui dénote
de dimension décimétrique, emballés comme eux dans des une tendance à l'isolement de ce bassin marin. Par
masses boueuses, sont peu arrondis, juste émoussés le plus
souvent; les plus gros atte·gnent 500 m de long. Ils se contre, il reste des Goniatites plus au Nord-Est,
sont mis en place par glissement sur les vases sous-marines, d:rns le Tafilalt méridional et le bassin de Kenadza
avec ou sans basculement et ils n'ét1ient pas plus tôt Béchar.
imm0bi!isés que l'accumulation des vases et des sables
du Viséen supérieur les ensevelissait. Ce sont typiquement Le premier bassin émergé, rendu au continent
des « klippes sédimentaires » de « wildflysch », issues du saharien, est celui de Tindouf (série de la Betana,
démantèlement d'une cordillère probablement sous-marine. derrière l'Ouarkziz). Au Namurien supérieur se
Sur cette cordillère prospéraient en effet Crinoïdes et
Polypiers, que l'on retrouve ici dans de nombreux blocs
produi� une arrivée massive de grès continentaux
calcaires remaniés. Les autres klippes sont ,urtout faites (Jbel Reou:na). Sous ces grès, J. Conrad (1972)
de griottes famenniens dans les prem·ers niveaux de wild a découvert localement un pa'.éosol formé aux d�
flysch; mais plus on monte dans la série viséenne, plus pens des argiles et calcaires namuriens (fig. 35). Puis
ces griottes deviennent rares tandis que se multiplient les
blocs plus anciens. Il y a un classement des âges des blocs se dépose une épaisse série argilo-gréseuse rouge
exotiques, inverse de l'ordre stratigraphique et révélânt (Merkala), renfermant des débris de fougères- La
l'érosion progressive de la cordilfère. Certains blocs, em présence de Pecopteris cf. polymorpha (Westphalien
ballés dans des coulées boueuses dont la matière même supérieur D ou Stéphanien) et les comparaisons avec
est exoti(!ue (Dévonien inférieur ou Silurien). méritent typi
quement le nom d'o/istolites, la coulée à blocs s'appelant les autres bassins de la plate-forme saharienne mi
alors olistostrome ( « olisth » : glissé; « stroma » : cou litent en faveur d'un âge stéphanien ou stéphano
verture, couche). autunien (Fabre, 1970). Ce remblaiement est ali
Après cette sédimentation si spéciale, la série se pour menté par le Sud (plate-forme saharienne) et le
suit par des dépôts plus ordinaires. Une formation cal- Nord (Anti-Atlas, à nouveau plissé et surélevé).
A
\ 0 300 600 90Jm
SE
NW 10
1
Legende de I a co u p e B
10)Grand pan de colcaire elfe'!1sn .!'mt'all� d�ns �!:
Flysch I { sllta fin•
9)Alternonce-:de •ch1s�s ver� et de sllh beiges
8) . " 11 et d,:, pe+1t, :Jonc.:
gre�eux f'OUl!lfere; (Lamell1b·anch&e)
7)Arglle1 blanches t'Olii1l1t�re1
8
10 m 6) GI 01 a e no I r;tre
5) Croûte ferruglneuae
4) Lit di, nodules blGncr,âtres (griotte; remon1,es;
3)Croûte ferrugineuse, 1rlts
F/ysch Cove/tes ds base Fome n n , e n
2) Griottes d1Gt."l1..1.6o&11 011.:fr�e-1
Fomenn1en l)Grandet da!l.?1 �i!' ca1r,-,r,�- rr1,1ne. d•
1:: 1 IIÎè! r1.. J J� 0, l ,:j 1,, t,
D!ltoil C
N NW
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Coupe prrse li 100m vert l'Ouest
Hauteurs doubhi1s
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(Dévonien moyen)
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Le bassin de Kenadza-Béchar reste par contre Merkala. Tout au plus peut-on parler d'un bascule
marin jusqu'au Westphalien (Moscovien) moyen-su ment régional interrompant la sédimentation dans
périeur (Le<Irand-Blain. 1967). Dè< le Namurien in ces bassins, au début ou au cours du Stéphanien, ou
férieur, cependant, une instabilité orogénique avec à l'Autunien. Des pendages de l'ordre de 10° s'ob
jeu de prrnneaux faillés se manifeste entre les va 1 - servent à la base de la série.
Jées du Guir et de la Zousfana : remplacement des
calcaires à Goniatites par d":s grès, émersions tem Par contre, dans le bassin de Béchar, près de
poraires avec paléokarst, chenaux profonds parfois la ligne sud-atlasique et des monts d'Ougarta, des
de 150 m, conglomérats et troncs de Ptéridophytes plisf �ments parfois serrés et schistosés affectent le
(Pareyn ,et al., 1971). Le bassin de Béchar accueille Pa'éozoïque tout entier. Ils ont dû se produire au
donc au Carbonifère supérieur une sédimentation où ccurs du Permien supérieur, voire au Trias (Fabre,
se mêlent les influenc�s marines et continentales, 1969).
avec des couches de charbon (exploitées jusqu'à une L'ampleur du i:hénomène régressif namurien et
date récente) ; c'est un bassin houiller paralique, à westphalo-stéphanien est frappant�. comme celle de
l'inverse du bassin limnique de Tindouf. Après un la transgression néo-viséenne qui l'avait précédée.
épisC'de conglomératique, la série (5 000 m au to Les mouvements des lignes de rivages atteignent
tal) se termine par des couches rouges du Stéphano des milliers de kilomètres, à l'échelle de toute la
Autunien probab1 e (Fabre, 1969) *. plate-forme saharienne. Suivant J. Fabre & A. Mous
Tous ces dépôts sont de type molassique; ce sine-Pouchkine (1971) il y a lieu de faire au moins
sont des accumulations détritiques succédant à une une large part à une variation glacio-eustatique du
phase orogénique namurienne et mises en place sous niveau marin, comme dans le cas, cité plus haut,
forme de cônes de déjection coalescents. conti de la régression strunienne (fig. 209).
nentaux ou littoraux. Dans le bassin de Tindouf, Des calottes glaciaires se sont en effet installées dans
ils ne sont pratiquement pas plissés, en dehors du les régions australes du Gondwana, immobilisant de gran
Zemoul e· d'un bombement entre l'Ouarkziz et des masses d'eau à leur apogée, les libérant lors de leur
* La sédimentologie du bassin de Béchar fait l'objet de nouvelles recherches : Y. Lemosquet et C. Pareyn (1975) mon
trent notamment que le paléokarst s'est formé au sein d'une même zone de Conodontes du Namurien.
70 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
fonte. Les premières, d'âge dévono-carbonifère, ont pu Silurien et au Quaternaire - on doit souligner qu'ils ne
causer la régression strunienne. Après un long intergla sont pas exclusifs de mouvements crustaux. Les mouve
ciaire, entraînant la transgression néo-viséenne, les in ments épeirogéniques sont difficiles à prouver, mais les
landsis permo-carbonifères (Dwyka) déterminèrent l'ample mouvements proprement tectoniques sont attestés par des
régression de cette époque. Leur fusion permettra ulté discordances dans les domaines mobiles. Ceux qui se
rieurement la transgression triasique.
placent après le Viséen supérieur (et Namurien ?) et avant
Sans méconnaître l'influence de ces phénomènes glacio le Westphalien supérieur sont en tout cas suffisants pour
eustatiques - qu'on voit aussi à l'œuvre à l'Ashgill- expliquer l'émersion de tout le Moyen-Maroc.
Très peu dérangés depuis la fin du Précambrien effets : les couches de la série primaire n'y sont
jusqu'au Dévonien supérieur, les territoires anti
pas « intactes » comme celles qui drapent la plate
atlasiques ont également peu souffert de l'oroge
nèse hercynienne. Ils en ont cependant ressenti les forme saharienne autour des boucliers précambriens.
L'étude stratigraphique qui précède a permis de dynamique calédonienne s. str., qui semble avoir cree vers
mettre en évidence un certain nombre de périodes l'Ouest des terres émergées (en rapport avec les Appala
ches ?). Le climat s'est peu à peu réchauffé au cours du
« troublées » par des manifestations plus ou moins Silurien et du Lochkovien. Mouvements durant Je Dévonien
vigoureuses de la géodynamique interne. Elles s'éche inférieur-moyen (phase « acadienne »), qui précisent la déli
lonnent d'une manière inégale tout au long des 300 mitation des ensembles structuraux proprement hercy
millions d'années (Ma) qu'a duré le Paléozoïque. mens.
Les discordances qu'elles entraînent ne sont, jus Vers 360 Ma : Début du Dévonien supérieur (Frasnien
qu'au Dévonien moyen inclus, que des discordances inférieur puis Famennien supérieur) : phase orogénique avec
plissements, différenciation de rides (séries réduites) et de
cartographiques, sauf exceptions locales (pha,e ta sillons (pré-flyschs). C'est la première phase tectonique
conique) ; la première discordance angu!aire date précoce du cycle hercynien. On peut la qualifier de
du Dévonien supérieur : c'est une phase hercynien « phase bretonne précoce ». L'émersion des massif5 anti
ne précoce. La succession se résume ainsi (âges atlasiques s'accentue.
absolus indiqués sous toute réserve) : Ver.1 340 Ma: fin du Tournaisien - début du Viséen,
oscillation des lignes de rivage peut-être sans signification
Vers 530 Ma : à la fin de :·orogenèse pan-africaine tectonique, mais peut-être écho de la « phase bretonne
(§ 2.3.1), accumulation (irrégulière ?) de molasses et vol tardive » qui intervient semb'e-t-il, en Méséta.
canisme rhyolitique-andésitique (lnfracambrien inférieur)
puis transgression dans l'Ouest (lnfracambrien supérieur Vers 330 et 320 Ma : du début à la fin du Viséen
Géorgien) avec volcanisme trachy-andésitique. supeneur, mouvements tectoniques généralement sous
marins, notamment le long de la ligne sud-atlasique.
Vers 520 Ma (?) : à la fin du Géorgien, installation L'émersion n'affecte le bassin non plissé de Tindouf
d'une sédimentation madne détritique et volcano-détritiquel qu'après le début du Namurien. On peut parler de « phase
Ces diverses perturbations (épeirogenèse, volcanisme) sont sudète précoce ».
attribuables à des « phases posthumes » de l'orogenèse
pan-africaine. Vers 305 Ma : vers le milieu du Westphalien ? les
dépôts détritiques grossiers et l'émersion se généralisent;
Vers 515 Ma : vers la fin du Cambrien moyen (Aca les dépôts marins francs du bassin de Béchar cèdent
dien moyen) et peut-être ensuite, durant le Cambrien supé la place à des couches de type paralique. Cf. la « phase
rieur (Potsdamien). Phase << sarde » très discrète, réduite asturienne précoce » de la Méséta ?
à une simple épeirogenèse.
Vers 295 Ma: vers le début du Stéphanien, l'émer
Vers 480, 460 et 445 Ma : Ordovicien inférieur, moyen, sion est totale même à l'Est; molasses rouges grossières
supérieur : secousses épeirogéniques sur les ailes est et jusqu'à l'Autunien. Cf. la « phase asturienne s. str. de la
ouest de !'Anti-Atlas, avant le Llanvirn, le Llandeilo, Méséta. Début, peut-être, du plissement de l'Ougarta.
le Caradoc. Sorte de « préparation » de la phase suivante.
Vers 270-265 Ma: vers la fin de l'Autunien, mouve
Vers 440 Ma : Ordovicien terminal (intra-Asghill): ma ments tardifs (« saaliens » s.l.), importants dans l'Ougarta
nifestation marginale d'une orogenèse taconique, active (plis) et sur la ligne sud-atlasique (décrochement). La sédi
plus au Sud et surtout plus à l'Ouest (Appalaches). Ré mentation cesse dans les bassins.
gression, glaciation, nouvelle régression à la base du
Silurien. Il apparaît donc que l'orogenèse hercynienne
Vers 400 et 380 Ma : Au début du Dévonien infé s'est ici appliquée à une série primaire restée toute
rieur, Lochkovien parfois transgressif et plus ou moins entière, jusqu'au Dévonien supérieur au moins, à
terrigène. Mais surtout, à la fin du Lochkovien, large
émersion �peirogénique, associée localement à des érup·
l'état de couverture sédimentaire de plate-forme
tions volcaniques. Ce sont (avec certains événements subsidente. Son « matériel neuf » comporte celui
géochronologiques) des manifestations discrètes de la géo- qui appartient, là où elle existe, à la chaîne calé-
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FIO. 36 - Carte structurale schématique et provisoire de la chaîne calédono-hercynienne du Sud marocain. Docu
ments utilisés : cartes structurales de Choubert (1963, 1970) et de Fabre (1969); cartes géologiques au
1/500 000 et au 1/200 000.
1 : Plis majeurs dans la couverture paléozoïq ue, généralement jurassiens, schistosés f'Il profondeur dans
l'Ouest - 2 : Failles diverses, généralement normales, certaines injectées de dolérites (Trias?) et parfois
très tardives ( jusqu'au Tertiaire supérieur) - 3 : Faisceau faillé dit « accident majeur de !'Anti-Atlas >
(Choubert), formant graben près de Zagora, avec écailles chevauchantes plus à l'Ouest; lié à un coulisse
ment? - 4 : Décrochements dextres majeurs, hy pothétiques ( voir texte) - 5 : Paléozoïque fortement déformé
souvent très métamorphique Gusqu'au faciès am phibolite à staurotide et disthène) et granitisé vers la fin
du Carbonifère. Cette zone fait partie du do maine mésétien; son interruption contre la ligne sud-atlasique
conduit à envisager là un décrochement dextre d'environ 200 km - 6 : Limite orientale approximative de
la zone subsidente adoudounienne et géorgienne - 7 : Astroblème (?) de l'Ouarkziz - 8 : Coupe générale,
fig. 20.
Abréviations : A. Zoug. : Adrar-Zouggar; J. H ams. : Jbel Hamsaïlikh.
72 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
donienne : d'où le terme de << cycle calédono toniques vont secouer l'Anti-Atlas entier, de ses
_ hercynien » (cf. Choubert & Marçais, 1952). tréfonds précambriens jusqu'aux derniers sédiments
Après une longue histoire relativement peu déposés. Tout se passera en quelques dizaines de
mouvementée, après une période préparatoire mar millions d'années du Dévonien supérieur au Per
quée par une instabilité croissante, les efforts tee- mien.
Il n'a fait l'objet, jusqu'à présent, d'aucune étude de la couverture à des fractures de socle jouant en
systématique. On peut seulement s'en faire une claveaux indépendants (voir l'analyse d'un style de
idée et avancer quelques hypothèses d'après un cer déformation comparable, quoique plus atténué, dans
tain nombre de travaux particuliers et surtout d'après les Tassilis, par D. Massa & al., 1972).
ks excellentes cartes disponibles, au 1/500 000 Néanmoins, le socle a subi un début de défor
(feuiJ!es Marrakech et Ouarzazate) et au 1/200 000 mation intime (mouvements pénétratifs) même dans
(feuilles Foum-el-Hassane - Assa, Akka - Tata. sa partie haute, affleur.ante: le Précambrien vol
Ouarzazate - Alougoum, Agadir-Tissinnt - Oued canique de certains anticlinaux présente w1e schis
Zemoul, etc.). tosité de fracture et systématiquement, des âges
K/Ar de l'ordre de 300 Ma.
2.5.2.1. TROIS REGIONS
Dans le bassin de Béchar, près de « l'ombilic
Le style et les directions majeures des défor d'Abadla », les plis rnnt amples. Vers les marges
mations hercyniennes varient d'une région à l'au N et NE, près de la ligne sud-atlasique, ils passent
tre du domaine. Grosso modo, on peut distinguer à des plis aigus NE ou E-W, faillés, parfois che
trois régions (fig. 36), disposées en une sorte d'arc : vauchants au Sud ou Sud-Es•. Le� plis E-W de Ben
- une région orientale marquée par des plis Zireg possèdent une schis"osité sur la fürne sud
de direction « ougartienne » NW-SE, sauf à pro a'lasique qui présente à Figuig une ramification vers
ximité de la ligne sud-atlasique, où ils passent à Béchar et l'Ougnat (?). Pour M. Donzeau (1972),
la direction SW-NE. des plis E-W et NW-SE se seraient développts si
- une région occidentale où les plis, souvent multanément dans l'Ougarta.
plus serrés, affectent la direction « atlantique » Les derniers plis paraissent reJ.ever d'une phase
SW-NE. tardive, du Permien supérieur ou même du Trias(?):
- une région centrale, intermédiaire et subta dans le bassin, ils affe ctent le Paléozoïque tout en
tier, et on ne retrouve aucune des roches plissées
bulaire où les dwx directions précédentes parais
sent interférer, dans des structures au demeurant de l'Ougarta en débris dans le Stéphano-Permien
d'Ahadla.
peu vigoureuses, hors des faisceaux d'acc;dents.
Avec sa sene primaire relativement épaisse,
En outre, il est possible que l'âge du plissement nettement subsidente au cours du Dévonien moyen
(ou de son achèvement) ne soit pas exactement le supérieur ( «Sillon de la Saoura» ), et sa position entre
même à l'Est et à l'Ouest: les plis NW-SE parais d<'llx domaines subtabulaires, la chaîne surbaissée
sent en partie plus tardifs oue les plis SW-NE d'Ougart.a a J.es caractères d'un « aulacogène ». Il
(Fabre, 1969 ; Leblanc, 1972). est « inséré comme un coin dans la plate-forme
africaine, suivant une direction apparemment aber
2.5.2.2. LA REGION ORIENTALE rante par rapport :mx directions hercyniennes du
Maghreb... (et se place) entre le vieux craton de
Son corps principal est fait par le bombement l'Afrique occidentale et celui, plus jeune, du Sahara
de l'Ougarta, entre les dépressions de Kenadza-Bé central » (Fabre. 1969, p. 54). C'est cette localisa
char et Timimoun au NE, de l'Erg Cherch au SW tion de l'aulaco!!ène entre le craton ouest-africain
(Fabre, 1969). On peut, semb1e-t-il, y rattacher le
et le « bouclier targui » qui en explique le style
Tafilalt, le Mâidère et l'Ougnat, du moins sa partie tectoniquf', selon M. Donzeau (1974): on y revient
sud-ouest, ainsi que l'Est du Sarhro. au § suivant.
Selon J. Fabre (op. cit.), l'Ougarta montre une
série de plis larges, en voûtes tendant vers le type 2.5.2.3. LA REGION CENTRALE
coffré ; cependant, dans certains synclinaux, le Dé
vonien inférieur peut présenter des ondulations mul Elle comporte le vaste môle précambrien du
tiples coaxiales. Dans plusieurs cas, la terminaison Sarhro, le faisceau tectonisé de Bou-Azzer-EI
périclinale est << camuse », les couches paraissent Graara et l'immense zone de Pa'.éozoïque très peu
rebrou,sées par quelqu'accident transversal. « L'al pliss� qui s'étend au Sud et Sud-Est de ces « bou
lure générale de ces plis suggère une adaptation tonnières ».
2.5. CYCLE CALÉDONO-HERCYNIEN ET TECTONIQUE HERCYNIENNE 73
Les plis, dans la couverture, affectent en géné Les directions SW-NE se retrouvent, peu mar
ral un style en dômes et cuvettes peu accentués aux quées, dans toute cette région (concourant, prec1-
grands axes disposés NW-SE: cuvettes du Maïdère sément, à déterminer la structure en dômes et cu
ou d.:: Tafechna-Tazarine (N de Zagora) ; dômes du veltes)- Elles sont plus visibles vers l'Ouest, entre
Zemoui ou de la « crosse » du Bani (Zagora-Mha Foum-Zguid et Ouarzazate (Jbel Hamsai1ikh, bou
mid), etc. Ils sont un peu serrés dans la région
d'Agdz (synclinal perché du Jbel Kissane), avec tonnière des Zenaga et du Tifernine, aux confins
tendance à la forme « coffrée », et dans le Zegdou du Sarhro et du Siroua) et l'on passe au style struc
et le Tafilal', par où ils se raccordent aux faisceaux tural de la région occidentale apparemment sans
d'Ougarta. hiatus.
O �km
w E
-- n
/
B
0 2 km
Fm. 37 - La tectonique hercynienne à la base de la couverture primaire et infracambrienne, dans la région de Bou
Azzer, d'après Leblanc (] 972).
A : Brachysynclinal dissymétrique moulé sur les blocs du socle; écorché des dolomies supérieures adoudou
niennes montrant les décrochements, les plis coniques, les replis mineurs.
B : Structure chevauchante du Jbel Hassel (dolomies et grès adoudouniens) écorché des dolomies inférieu-
res, avec plis en éventail et plis coniques.
C : Pli chevauchant complexe du « Figuier » (Bou-Azzer) dessiné par les do"omies inférieures : plis
coniques, plis courbes, injection de serpentine pré cambrienne.
74 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
t-il, qu'au Sud de l'embouchure du Dra. Elle est, du Souss. Elles sont brusquement remplacées par de.,
par contre, oblique aux structures générales entre structures complexes, métamorphiques et granitisées
ces deux secteurs. Ceci pourrait résulter d'une dé (voir § 4.2.2), aboutissement et fin de la zone
chirure WSW-ENE dans la couverture, courant pa tectonique de la Méséta moyenne (§ 3.4.3).
rallèlement au Tazout au sein des argilo-pélites du
Dévonien supérieur et correspondant à un décro On serait donc conduit à admettre (cf. Rod,
1962) l'existence d'un décrochement nord-anti-atla
chement dans le socle. La disposition des plis au
Nord de cette limite et leur inflexion sensible à son s ·aw', parallèle approximativemet1t à 1 a liwe sud
atlasique, mais plus précisément identifiable à
approche vers sa propre direction Oes axes passent
I' « accident du Nfis » (§ 4.2.2.2.). Compte-tenu
de N 45 à N 60) indiqueraient un décrochement
dextre. C'est également une hypothèse formulée par de l'obliquité des plis NNE sur cette direction de
J. Fabre (1971) ; on y revient plus loin. Cepen décrochement ENE, on peut lui supposer un rejet
dant l'hypothèse de plis d'âge en partie (?) dévo dextre - comme pour la structure parallèle envi
nien supérieur doit être aussi envisagée (§ 2.4.4.4.). sagée dans le Bas Dra (ci-dessus). L'accident E-W
de Tata, sur lequel paraissent buter les plis du
Au plissement paraît associé le développement Bani et des Rich, pourrait être de même nature.
d'une schistosi1é et d'un métamorphisme léger; as Dès lors, les plis de !'Anti-Atlas occidental pour
sociation dont G. Chennaux & al. (1970) ont sou raient être précisément l'expression, dans la cou
ligné la généralité à l'échelle de la plate-forme saha verture sédimentaire, d'une tectonique essentielle
rienne. Les niveaux cambro-ordoviciens de l'Adrar ment cassante dans le socle. Au niveau de celui-ci,
Zouggar, par exemple, sont épimétamorphiques, le raccourcissement se serait principalement fait
avec pour seules argiles, des ch�orites ,et illites bien par cou'.issement de blocs au long d'accidents E-W
cristallisées (Dunoyer de Segonzac, 1969). A Aïn dextres (cf. interprétation par Wegmann des plis
Deliouine, le Silurien lui-même est schistosé (H. jurassiens. appliquée à l'Atlas (§ 4.4.2.3) avec des
Hollard, comm. orale). Au Sud d'Ifni, la schisto composantes verticales plus ou moins importantes.
sité est_ particulièrement marquée (Choubert, 1963, Ceci n'exclut pas des coulissements plus tardifs que
p. 681. La recristallisation des sédiments se serait les plis au long de certaines de ces fractures. M.
déroulée au cours de deux épisodes, le olm im Mattauer & al. (1972), qui décrivent par ailleurs
portant vers 400 Ma (phase calédonienne), l'autre le décrochement nord-anti-atlasique sous le nom de
vers 290 Ma (phase hercynienne), d'après J. Es « décrochement du Tizi-n'Test ». admettent pour
ouevin et R. Menende7'. (1974) aui s'appuient sur lui un âge essentiellement tardi-hercynien ; il se pro
des datations Rb/Sr d'échantillons du sondage de lon (Terait jllsque dans les Appalaches (§ 6.1 ).
l'Adrar-Zouggar. Une ét11d<' comparative d<' la çfrat ,:?raphie du Primaire
au Nord et au Sud du décrochement pourrait permettre
Enfin. des chevauchements ont été décrits dam d'en apprécier l'ampleur. Notons déjà:
l'extrême Sud-Ouest où les plis sont particulière - dans le Cambrien inférieur, l'importance considé
ment vigoureux. Au Jbel Khannfra (Sud du Zini), rable que prend le volcanisme du côté nord (Haut Atlas,
on voit le déversement d'un pli vers l'Est-Sud-Est Méséta);
s'accentuer peu à peu du Nord au Sud ; un cisail - dans le Dévonien inférieur. l'intensité des mouve
lement intervient finalement et permet à l'Ordo ments calédoniens sur la marge occidentale du même
vicien de venir chevaucher le Dévonien, avec des compartiment nord (conglomérats rouges discordants du
Haut Atlas occidental et des Rehamna).
pendages renversés atteignant 10 ° (Destombes, Ho�
lard, comm. orale). J.-P. Mazéas & G. Pouit i(l 968) Il est significatif qu'au Nord du décrochement le socle
ont pensé avoir décelé certains chevauchements au présente ainsi des caractères plus proches de ceux de la
chaîne appalachienne qu'au Sud.
bord sud-est de la boutonnière du Bas oued Dra,
mais ces dernières observations ont été ultérieur�ment Il est possible que les plis de direction ougartien
contestées (Choubert & Faure-Muret. 1969 ; Hol ne se soient faits ou aient continué à se faire anrès
lard, in litt.). les autres ; ceci expliquerait les brusques relève
ments ou ennoyages axiaux qui marquent les Rich
2.5.2.5. LE CONTEXTE ET L'INTERPRE ou le Bani et déterminent aussi, pour une part,
TATION GENERALE les limites E-W des boutonnières. L'allongement et
le bombement de l' Anti-Atlas lui-même, permettant
Dans l',ensemble, les plis de l'Anti-Atlas occi la large mise à jour de l'Infracambrien et du Pré
dental prolongent bien ceux du Zemmour maure, cambrien, dériveraient pour l'essentiel de cette
c'es·-à-dire, plus généralement, les zanes externes époque fini-hercynienne, après une amorce néo
des Mauritanides (Sougy, 1969 : Fabre, 1969 : Mi dévoni,enne (Hollard, 197 4).
chard & Sougy, 1974 ; �oir ci-dessus les figures 27 et
36). Par contre. on ne peut guère les prolonirer �ans Les surrectiom récentes, postérieur�s. à la série
hiatus vers le Nord, au-delà de l'effondrement alpin du Crétacé supérieur - Eocène, eurent surtout pour
76 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
rôle de modifier les altitudes et d'autoriser le dé Dans le cadre du Maroc tout entier et de ses
capage de la couverture mésozoïque et tertiaire dis confins algériens (fig. 3), le Sud marocain apparaît
cordante. donc vis-à-vis du cycle calédono-hercy�ien, comme:
la bordure nord-ouest de la plate-forme saharienne,
On admettra néanmoins que le partage entre mouve
ments hercyniens et alpins n'est pas toujours aisé à faire. imparfaitement subdivisée par une zone de déforma
en particulier en ce qui concerne les failles. Même si tion modérée NW-SE, la chaîne ougartienne. Cet en
des témoins de couverture apparaissent faillés, s'agit-il semble est cerné par des zones proprement oro
d'un accident essentiellement hercyn·en à rejeu posthume géniques hercyniennes. A l'Ouest, ce sont les Mau
alpin ou d'un accident purement alpin ? Le problème
se pose notamment pour l'accident nord-anti-atlasique, ritanides dont les plis anti-atlasiques occiden:aux
qui se confond avec l'accident sud-atlasique à définition paraissent prolonger l'avant-pays. Au Nord, c'est
alpine. Il est vraisemblable qu'au long de cette même la zone mobile nord-africaine, à tendance « P.éo
« ligne » s'est produit déjà durant l'orogenèse hercynienne synclinale » ; un linéament (accident permanent)
et à son issue un coulissement dextre (ci-dessus) mais une
récidive du même mouvement est probable durant l'oro sud-atlasique, siège probable d'un cou'issement dex
genèse atlasique (chapitre 4). tre d'au moins 100 km, la sépare de la plate-forme.
2.6.1. Stratigraphie
En amont, cette fois, de la palmeraie de Tinerhir, moins caillouteux, les « hamadas », creusées d'in
la vallée du Todra !(affluent du Rheris) permet nombrables « <layas )> (dolines) et constituant trois
d'étudier une autre coupe au Sillon sud-atlasiquc: niveaux principaux, localement superposés : de bas
(fig. 38 B). Ici se dégage, sous un Tertiaire infé en bau', la hamada de Meski-Aoufous, celle de Bou
rieur marin semb 1 able au précédent (avec des cal d;';nib et, enfin, les immenses hamadas du Guir et
cair<.'.s à Oursins), une série crétacée que l'on va du Dra.
r·;';trouver presqu'identique dans de vastes secteurs Sur la marge atlantique, la couverture comporte,
du Sud marocain. C'est la série crétacée des hama sous la séri,e hamadienne, des termes jurassiques et
das décrites ci-dessous. triasiques, découverts récemment en sondages. C'est
le bassin côtier de Tarfaya.
2.6.1.2. LES HAMADAS INTERIEURES ET
LE BASSIN COTIER DE TARFA YA A. LE TRIAS ET LE JURASSIQUE
Dans l'intérieur de la plate-forme, la couverture
Dans le domaine anti-atlasique proprement dit
typique est faite de vastes plaques de dépôts dont (en dehors des marges sub-atlasiques), le Trias et
l'âge va du Crétacé au Quaternaire. Ces « chapes » le Jurassique ne sont connus que tout au Sud-Ouest,
sédimentaires sont armées de dalles calcaires que sur l'extrême frange atlantique, et seulement en
sépare, nt des talus marna-gréseux et posées, sub sondage �Choubert & al., 1966). Ils constituent la
horizontales, sur le Primaire arasé. Les dalles prin base du remplissage d'un de ces bassins côtiers
cipales se trouvent dégagées en plateaux plus ou du littoral atlantique de l'Afrique, bassin du Rio
Bureou11.
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FIG. 39 - La couverture anti-atlasique à la marge occidentale du massif et le passage au bassin côtier de Tarfaya.
Coupe interprétative extraite de Choubert & al, 1968. Pour Sougy (Michard & Sougy, 1974), les schistes
cristallins rencontrés en sondage pourraient appartenir aux nappes internes des Mauritan'des, charriées sur
l'avant-pays anti-atlasique (cp ?).
de Oro ou d'El-Aïoun ou de Tarfaya, dont l'autre du Cénomanien (Choubert, 1970). Tout cet ensem
exemple marocain est le bassin d'Agadir-Essaouira ble, appelé souvent « Infracénomanien », est ana
(Haha-Doukkala). logue de la partie supérieure du « Continental in
tercalaire » du dom.aine saharien. Ces dépôts con
A la différence de son homologue atlasique et
tinentaux, mais déjà typiques de plaines basses et
mésé.ien, le bassin de Tarfaya comporte un Crétacé souvent inondées, et ces couches « lagunaires » ou
inférieur essentiellement continental et non pas ma
de bassins marins confinés sont suivis par les dé
rin. Par contre, le Trias et le Jurassique qu'on y
pôts franchement marins du Cénomano-Turonien.
a reconnu sont semblables dans les deux cas (sans
être identiques) : La table de la hamada inférieure est en effet
constituée de calcaires marins. Les premiers con
- Trias détritique rouge avec une intercalation tiennent d'innombrables Huîtres (Exogyra, Alec
de basalte doléritique. tryonia) et autres Lamellibranches, des Gastéropodes
- Lias et Dogger réduits, lacunaires, surtout également littoraux (Nerinea, Natica), des Oursins,
calcaro-dolomitiques. familiers des faciès récifaux (Hemicidaris, etc.). des
Polypiers enfin. C'est encore le Cénomanien. Il est
- Jurassique supérieur marno-calcaire, plus ra suivi par un Turonien également sub-récifal, riche
rement gréëeux (sans gypse à Tarfaya ; compar ,'r en' Rudistes. L'épaisseur de toute cett� dalle ca'.
avec la série des Haha décrite au chapitre 4). caire atteint 75 m dans la vallée du Ziz, à l'aval
Sur cette série, le Crétacé inférieur continental de Ksar-es-Souk. La transgr,ession marine qui a
est fortement discordant (fig. 39) ; il constitue la permis son dépôt sur la plate-forme saharienne bien
base de la série hamadienne décde ci-dessous. ap1 anie n'a épargné que quelques ma<;sifs, débor
dant, on l'a vu, les limites de l'Infracénomanien.
B. CRÉTACÉ Son extension et ses relations avec l'Atlantique d'une
La hamada inférieure, dite (au moins dans l'Est) part, la Méditerranée de l'autre, prêtent à discus
de Meski-Aoufous, est la hamada crétacée, dont sion. Selon G Ch,m'.JCrè & A. Faure-Mur� (np_
la coupr de Tinerhir (fig. 3 8) montre, en somme, cit.), elle a occupé le futur Sillon sud-atlasique,
un échai.tillon restreint. alors à peu près indistinct, reliant ainsi l'Atlan
tique à la Méditerranée. Noyant à partir de là une
Son talus, de couleur rouge-rosé, est fait d'abord partie de l'Anti-Atlas, un golfe s'étendait vers le
de grès grossiers et conglomératiques, puis de grès Sud jusqu'à l'actuel Kem-Kem. Un autre golfe
plus fins, calcareux, associés à des marnes pana s'étalait vers le précédent en partant du bassin côtier
chées, à des gypses, à des calcaires gris. Les grès de Tarfaya, au moins jusqu'au milieu de la synéclise
inférieurs, au moins vers l'Ouest, débutent dans le d� Tindouf. Dans la région de Zegdou, les calcaires
Crétacé inférieur (intercalation de calcaire marin s'effilent en biseau au sein de grès rouges. Par
aptien au bord nord du Souss). Au-dessus, quelques contre, selon R. A. Reyment (1971), « Téthys »
Mollusques indiquent localement un Cénomanien et A1lantique n'auraient pas été reliés d'E en W
laguno-deltaïque (Gauthier, 1957). Plus remarqua au niveau du Maroc durant le Cénomano-Turo
bles sont les gisements de Vertébrés (Lavocat, 1954) nien (arguments paléobiologiques), mais de façon
qui, sur 250 km de talus hamadien au Sud d'Er très éohémère suivant une liaison N-S aboutis
foud, offrent une profusion de dents et ossements f.ant dans le golfe de la Bénoué.
de poissons-scie, dipneustes, crocodiles, sauropodes
géants et autres dinosaures également « en faveur » Ce fut l'apogée de la transgression. Le Séno-
2.6. PÉRIODE POST-HERCYNIENNE 79
nien voit les mêmes golfes se restreindre et se trou des niveaux calcaires (Santonien) ou marneux de
ver envahis par des faciès de mer confinée (gypse, mer franche (voir Haut Atlas occidental). Le Maes
sel) et par des dépôts détritiques rouges. De fortes trichtien marin n'est connu que dans le Souss occi
accumulations gréseuses et gypsifères ;ont connuc:s dental : la majeure partie des territoires émergés
dans la région de Boudenib au Nord (avec 500 m à 1 a fin du Sénonien reste hors d'eau.
de sel gemme vers Béchar - cf. G. Choubert, 1970),
de Zegdou au Sud. Dans le golfe de Tarfaya, existe C. LE TERTIAIRE ET LE QUATERNAIRE
une abondance remarquable de dépôts silicifiés, et La transgression paléocène et éocène dépassa à
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Calca,res à Clovator,,
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Cla11ot9r�
D moyens
Plloce'ne CI or o 1'1:1 r
tÎ P/10· V/l/afranch1�n
C
colca,re �ur
(, COie /, .J:ll..
n.u.,r,, moy,n)
peine celle du Maestrichtien. Des terrains de cet Pliocène ou Plio-Villafranchien plus septentrional
âge sont connus sur la marge sub-atlasique du do (voir § 1.3.3.1.). En Sahara algérien, G. Conrad
maine, série phosphatée de la région d'Ouarzazate (1971) attribue au Pliocène les grandes hamadas,
Tinerhir (fig. 38), faciès à Huîtres ou Oursins du de petites hamadas dérivant plus tard de la sédi
Souss ou de l'Est du Sillon d'Ouarzazate. A l'in mentation fluvio-lacustre plio-villafranchienne et vil
térieur même du Sud marocain, !'Eocène n'est re lafranchienne.
présenté que par le dépôt, bien développé près de L'époque ponta-pliocène, qui vit le dépôt du
Kenadza, d'un calcain! lacustre à Ceratodes (Gas talus gréseux de ces grandes hamadas, est une
téropodes pulmonés). Les formations des hamadas époqu e de mouvements orogéniques (Dadès) à la
moyennes et supérieures, qui s'étalent ensuite lar bordure de l'Atlas (voir fig. 133 et � 4.3.6.3). Des
gement sur de vastes territoires, sont également cassures jouèrent également dans le domaine anti
continentales, lacustres ou fluviatiles. atlasique (cf. fig. 40).
La hamada moyenne, ou petite hamada de Bou
denib (fig. 40) est faite de grès rouges et de cal L'époque pliocène est ensuite une époque de
caires lacustres à Clavator et Melanatria (Gastéro pénéplanation : les vastes tables de calcaires lacus
podes dulçaquicoles), attribuab1 es à l'Aquitanien tres reflètent un équilibre biostasique prolongé. Mais
(Oligocène supérieur). Les calcaires à Limicolaria l'époque quaternaire voit cet équilibre rompu. Un
(id.) en seraient l'équivalent au Sud de Taouz (fig. raj ëunissement du relief intervient par étapes (voir
40 D). On remarque que des gauchissements se sont chapitre 1). Le premier soulèvement permet au Vil
produits avant et après le dépôt de ces couches : lafranchien inférieur, l'emboîtement des calcarénites
avant, puisqu'elles peuvent reposer directement sur moghrébiennes dans la hamada de Tarfaya
le Primaire, en dehors des bassins subsidents du (� 1.3.3-1) ou celui des petites hamadas villafran
Crétacé : après, puisque le Ponta-Pliocène hori chiennes du Sud algérien CConrad, 1971). Les sur
zontal recouvre parfois des calcaires aquitaniens f.aces villafranchienne, plio-villafranchienne, « pré
ployés. hamadienne » (éo-oligocène) et anté-crét::icée se
Les hamadas supérieures (Guir, Daoura, Dra, trouvent soumises à une érosion différentielle. Peu
Tarfaya) sont mal datées car on n'y connaît que à peu se dégage le relief « appalachien » que nous
des Gastéropodes d'eau douce. Leur talus de grès connaissons aujourd'hui. Les glacis-terrasses for
fins et rosés peut comporter le Pontien (Miocène ment des niveaux emboîtés (dont les surfaces sont
terminal) ; leur calcaire silicifié sommital repré ma;ntenant autant de regs) qui jalonnent l'histoire
sen•e peut-être l'équivalent des dalles calcaires du de c-ette période (fig. 41) *.
* La géomorpho'.ogie de l'Anti-Atlas occidental est marquée par l'ampleur des mouvements récents et la relative humi
dité de ces' montagnes, sorte d' « enclave bioclimatique méditerranéenne ». P. Oliva (1972) y a montré l'extension
des croûtes calcaires jusque sur les substrats rhyolitiques. Voir aussi du même auteu.r (1975) les deux cartes géo
morphologiques des plaines de l'Anti-Atlas occidental au 100 OOOè : Plaines de Tiznit et du Massa et bordures;
Plaine de Gou'.imine, feijas occidentales et massifs de bordure.
H AU T
_______________....------.___. -
A T L A s
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4--
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FIG. 41 - Les regs emboîtés d'un oued sud-atlasique, à l'Est de Ouarzazate. Croquis d'après diapositive; âge des
niveaux d'après Riser, 1971 (corn. orale). Comparer avec les terrasses des oueds mésétiens et rifains, fig. 15.
82 DOMAINE DE L'ANTI-ATLAS
pitre 4. Le magmatisme basaltique et sous-saturé telle cheminée qui serait restée aveugle. Il s'agirait plu
du Ponto-Plio-Quaternaire est en rapport avec cette tôt, d'après J. Fabre & al. (1970) d'un impact de mé
téor.te (astroblème) antérieur au Tertiaire, voire au Cré
tectonique récente (ci-après). tacé.
Èn dehors de ces marges actives, la tectonique Faute de datation géologique précise, on a re
post-hercynienne du domaine anti-atlasique est des cherché pour ces dolérites des datations isotopi
plus modestes, limitée à des failles vertioales nor ques. Des mesures K/Ar fournissent un âge de 185
males, pouvant induire des flexures dans la couver Ma, c'est-à-dire du Trias terminal et les mesures
ture, ou à des gauchissements d'ensemble. Il s'agit de paléomagnétisme sont en accord avec un tel
de phénomènes épeirogéniques, dont les phases sont âge (Hailwood & Mitche!I, 1971). Dès lors, ce mag
indiquées par l'étude stratigraphique (ci-dessus). Les matisme serait à peu près contemporain des vas
failles ne présentent de rejet appréciable que dans tes épanchemen s basaltiques du Trias - Lias atla
le Nord de l'Anti-Atlas, du Siroua et du Sarhro. siqu�, mésétien et prérifain, au Nord. Il serait éga
Plus au Sud, on a affaire à un régime de plate lement l'homologue des dolérites et coulées basal
forme à très peu près stable. tiques d'Abadla (bassin de Béchar) et peut-être de
celles du champ d'Hassi-Rmel, intercalées encore
2.6.2.2. LE MAGMATISME TRIAS/CO-LIA plus à l'Est entre Stéphano-Autunien et Tri.as mo
SIQUE yen (Fabre, 1969) ou de celles que les sondages
Il s'agit des « dolérites de l'Anti-Atlas », long ont révélé tout à l'Ouest à Tarfaya. L'ampleur de
temps attribuées au cycle hercynien, mais que ce magmatisme fissurai basaltique est remarquable;
maints argum�nts conduisent à rajeunir. II se il se développe sur les deux marges, africaine et
manifeste essentiellement par des sills et des dykes américaine, de l'Atlantique (fig. 210) et paraît de
doléritiques (s.l. ). Les critères stratigraphiques per voir être mis en rapport avec l'ouverture progres
mettent seulement de dire que ce magmatisme est sive de ce futur océan aux alentours du Trias (au
antérieur .au Crétacé (couverture discordante) et teurs cités et May, 1971). Le phénomène d'étire
postérieur au dépôt du Viséen supérieur (dernier ment a pu se manifester plus ou moins tôt suivant
terrain recoupé avec métamorphisme de contact). les zones (dans le bassin de Taoudenni, les do
Mais l'étude structurale de ces champs filoniens, lérites sont datées du Permo-Trias par Lay & Rei
appuyée sur une cartographie détaillée, montre que chelt, 1971).
leur mise en place est postérieure au plissement de l'attribution au Trias-supérieur - Lias des dolérites
du Sud marocain est encore rejetée par G. Choubert
la série primaire et sans doute à son érosion par & A. Faure-Muret (1974), pour qu; ces intrusions sont
tielle (Hollard, 1973). contemporaines du plissement hercynien. Néanmoins, tou
tes les datations KIAr présentées dernièrement sont en
Les sills (ou filons-couches) sont infiltrés de préfé faveur d'un âge triasico-liasique. A dix datations éche
rence dans des niveaux de disharmonie mécanique entre lonnées Pntre 181 et 187 Ma, A. Bonifay & B. Sichler
des strates de compétence différente. Ces strates étant déjà (1975) ajoutent un autre argument tiré du paléomagné
plissées lors de l'injection (plis à grand rayon de cour tisme. Ayant échantillonné sur les deux flancs d'un s 11
bure), les sills ont également une forme ployée : c'est ce apparemment anticlinal, ces auteurs déterminent des direc
qui les avait fait croire antérieurs au plissement hercy ti<'ns paléomagnétiques très bien groupées (indiquant un
nien; en fait, les dolérites de ces sills ne sont pas dé pôle classique pour le Trias africain; voir chap 6), qui
formées, non plus que les dykes qui font communiquer se d'�persent au contraire en deux groupes par l'appli
les sills injectés à des niveaux stratigraphiques différents cation des corrections de pendage : l'aimantation stable
(exemp'e du Jbel Hamsaïlikh). H. Hollard (op. cit.) fait est donc postérieure à l'acouisition des pendag<>, anticli ·
également remarquer que les sills sont logés dans des naux (l'injection et le rt'froidissement se sont fait, dans
niveaux stratigraphiques de plus en plus récents du Nord des séries sédimentaires déjà plissées).
(Dévonien inférieur) au Sud (Dinantien) : ils se seraient
mis en place après érosion du Primaire plissé (orogenèse 2.6.2.3. LE VOLCANISME PONTO-PLTO
particulièrement forte au Nord) et à peu près partout à
la même profondeur (sous la même surcharge, comman QUATERNAIRE
dant la possibilité de décollement et injection). Il est lié aux cassures survenues à proximité du
La répartition des dykes est plus large; ils peuvent Haut Atlas. Certaines alimentèrent un volcanisme
recouper même les plis serrés. Le grand dyke de Foum basaltique et phonolitique intense, à tendance sous
Zguid, avec ses 300 km de long et ses parties gabbroï saturée. Les coulées d'ankaratrites de Foum-el-Kous
ques centrales (Leblanc, 1973e) et les autres dykes
SW-NE de l'Anti-Atlas occidental recoupent tout ce qui (fig. 42 A) sont un exemple (commode à observer)
est anté-crétacé, du socle précambrien au Carbonifère de ce volcanisme récent. Le Jbel Sirou� est d'une
supérieur. tout .autre ampleur, édifice complexe ôe coulées,
Les dolérites forment aussi des affleurements de projections, de brèches, de filons variés, en som
circu1 aires exigus (au cœur du Zemoul, etc.) qui me strato-volcan comparable au Mont-Dore auver
apparaissent comme des sections de necks, remplis �at. Le volcanisme phonolitique y est daté de 10
sages de cheminées verticales ayant contribué à à 6 millions d'années (Messinien, in Choubert, 1970).
l'alimentation des sills voisins. Rappelons qu'une faille faisant rejouer l' « acci
L'accident circulaire ou « rond » de l'Ouarkziz (fig. dent majeur de l'Anti-Atlas » (§ 2.5.2.3) affecte
42b) a été envisagé comme un dôme à l'aplomb d'une ces coulées, avec un rejet dépassant 500 m.
l'"Ol.l"'l-�I- Kou�
:won4e abandonnée Vallée achfelle de
Cheminée !'Oued lmlter,01,1
pied du Jbel sarttr°'-.,
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LE DOMAINE MESETIEN
3.1. REPERES GEOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX
Ce que l'on appelle, à strictement parler; Mé Phosph,ates (Oulad-Abdoun), puis réapparaît en Mé
séta marocaine (carte h.-t. 1) est plus restreint que séta méridionale dans le massif surbaissé des Re
le domaine mésétien marocain - comme il en va hamna, à son tour recouvert par le Plateau des
de !'Anti-Atlas par rapport au domaine anti-atla Ganntour. Les Jbilet, plus au Sud, forment un petit
sique (chap. 2). Le domaine envisagé ici dans son chaînon primaire culminant vers 1 000 m et allongé
entier correspond aussi bien aux plaines qu'aux Est-Ouest. Le climat, de semi-aride devient aride en
plateaux ou aux chaînons et massifs, d'altitude gé Méséta méridionale et dans les Jbilet. Vers le Nord
néralement modérée, qui se disposent entre l'At Est, le Massif central s'ennoie sous le Causse mo
lantique, les Atlas et les premières collines rifai yen-atlasique, par-dessous lequel émergent ensuite
nes. les sommets boisés du Tazekka. Ce dernier massif
sera envisagé en même temps que ks boutonnières
Sa définition structurale a été donnée au cha primaires du Maroc oriental (Chaîne des Horsts)
pitre 1. Dam: le Moyen-Maroc quasi cratonique, dont beaucoup de caractères le rapprochent (§ 4.2.4).
c'est la partie la moins déformée durant le cycle De même, la couverture jurassique du Causse mo
alpin (atlasique) : on a affaire à une plate-forme yen-atlasique mérite d'être considérée avec le do
alpine sub-tabulaire. L'influence directrice (structu maine atlasique s. str.
rale) y est « atlantique » plus que mésogéenne. Le
socle calédono-hercynien, montrant localement son Au pied de cet ensemble axial, comme une
soubassement précambrien, y est sub-tabulaire, épi sorte de gradin doucement incliné vers l'Océan,
zonal ou mésozonal ; pénéplané, il est recouvert par s'étend la Méséta côtière. Le socle y affleure sur
une couverture où dominent le Trias supérieur et tout .au Nord. Un « palier intermédiaire » peut être
Je Crétacé supérieur - Eocène inférieur. distingué entre le Haut-Pays du Massif central et
ies Bas-plateaux de la Méséta côtière elle-même
Si cet ensemble est structuralement homogène, (fig. 5). Les plaines, plus ou moins surélevées, sont
sa géomorphologie est assez variée ; l'inégalité des en général semi-arides, hormis la .partie nord de
soulèvements récents introduit en effet un relief la frange côtière, subhumides à partir de Rabat. Les
contrasté, d'où il résulte aussi des climats locaux plus vastes correspondent à des bassins où le socle
très différenciés. L'étude du Quaternaire en a déjà primaire supporte une couverture sédimentaire plus
donné une idée (§ 1.3). ou moins épaisse (bassins côtiers atlantiques) :
Chaouïa (subsidence à peine marquée) et surtout
L' « épine dorsale » du domaine est formée par Doukkala, correspondant au bassin de Safi. Le bas
la Méséta intérieure, allongée en direction NE-SW. sin d'Essaouira qui lui succède au Sud, fait transi
Elle culmine au NE dans le Massif central maro
tion avec le Haut Atlas occidental (bassin d'Agadir
cain (1 400 à 1 600 m), appelé aussi Plateau central Essaouira, § 4.3.5).
(Beaudet, 1969). Ce sont des montagnes tabulaires
semi-arides à subhumides, au sous-sol fait de Pri Dernières unités morphologiques majeures, les
maire plissé et granitisé. Vers le Sud-Ouest, le Pri sillons ou dépressions d'enfoncement récent qui bor
maire s'ennoie d'abord sous le haut Plateau des dent le domaine mésétien au Nord et au Sud. Au
86 DOMAINE MÉSÉTIEN
Nord, c'est le sillon sud-rifain, dont on décrit ail maine mésétien. Semi-aride à subhumide, le sillon
leurs les dépôts récents (Saïs et Mamora, § 1.3.3.1 ; sud-rifain est aussi fertile que les plaines de Mé
Kharb, § 5.2.3.1). Au Sud, ce sont les sillons du séta côtière. Les sillons méridionaux sont autrement
Haouz et du Tadla (§ 4.3.6.3), ce dernier se pro arides; ils ne doivent leur agriculture qu'à l'irri
longeant par la Bahira à l'intérieur même du do- gation à partir des eaux de l'Atlas.
Les principaux fleuves descendent précisément Mellah, qui fournissent les principales coupes géo
des Atlas, mais un réseau important prend aussi logiques entre Rabat et Casablanca ;
sa source dans le Massif central, pour se jeter direc - l'oued Oum-er-Rbia, le plus long de tous,
tement à l'Océan ou pour aller grossir les grands qui part du Moyen Atlas ; contourne le Maroc cen
oueds atlasiques. Du Nord au Sud, on trouve (voir tral ; entaille les Rehamna après avoir grossi ses
carte h.-t.): eaux de celles des oueds El-Abid et Tessaoute issus
- l'oued Sebou, moyen-atlasique, qui s'alimente des neiges haut-atlasiques ; rejoint enfin l'Océan au
encore dans le Rif (oued Ouerrha) aussi bien qu'en pied d'Azemmour ;
Maroc central ( oued Beth) ; - l'oued Tensift, qui collecte plusieurs oueds
dégringolant du Haut Atlas central ; Rdat, Ourika,
- l'oued Bou-Regreg et ses affluents Grou et Nfis ; il donne à Marrakech sa palmeraie puis s'en
Khorifla, drainant le Massif central ; caisse entre les plateaux Chiadma (rive gauche) et
- les oueds côtiers Ykem, Cherrat, Nefifikh, Abda (rive droite) avant de rejoindre )'Océan .
•
Khern1ssel
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-PE
�dh Devon, en supérieur et S tru nr en
Terrains sédimentaires à ép1métamorph1gues C:I]h1 flysch Dinontren oon subdlVlsé dons 1·ont1cfonoriumKhourlbqo
schistes et loves "Préc am bri en 111" - rv Oulmès et ta Meseta cot,ère rv· roches vertes
lffllll!llk, schistes et calcaires " G é or 9 I en'' fZZ2jhvs colcoires et flysch VI s é en supérieur à l'est
[gks1 schlsta..,greywockes et ores Ac ad I an moyen ( à 1 'ouest) i;ghrJ f lysch oreseu,. V, s é en su périeur (ut N omurl en?)
C1]ks2 quartzites· Acadien term,nol à l'ouest �hW grès et COnglom&rOts we stphO 10 • OU t u n 1 90 S
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(::::Jko scn1stes et quomrtes Combro-Ordovlc,en noo subdtv1sé à l E etouN
GJo schistes et quortz,tes Ordovlc ren complet à l'W(Meselo cot,ère)
Terrains eruptifs et métamorphiques
• Boujod
[:;TI o,m schistes mlcoeés Ordovicien tmir et moyent dons lanticlrnorrum CJe rhyolites Né 09 è n e
Fla. 43
D
LEGENDE
Oévono· Oinant1en '?
Quaternaire lNéov1séen-Namur? l Roches vertes nkviséen
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� Crétacé·Eocène Slluro-Oévonien ,
� Crètocè lnf épais (Ludlow ci � v moy+ Nécd1 L Pegmatites ,m,crogronites
D.
a congloml' méSOdlévon
Ooc1to1des (filons)
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L3Ordov,c 1nf • moyen Métamorphisme de conioct
U,m,te de l'ondolouslte l
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•... ...., Westphalo·Autunien � Cambrien moyen Métamorphisme syn- a
tordl-tectonlque ( limite
des biotites et grenats l
• Vlséen sup.(et Nomur.11 • Cambrien inférieur
t Occurence de disthène
-f- Séries renversées
0 5 10
Echell e:
Oued ,routes principales
Documents utilis.!s levers de A.Michord,·
C A Piqué, P Jenny , Ch Hoepffner, 196 7 à
1974 Secteur SW ( Lokhdor· Ben Gue-
q • ml d'après M.G,oout 1954
. .--- km
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E:S. Brikilne
• 1-
GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE
MASSIF DES REHAMNA
88 DOMAINE MÉSÉTIEN
séparés par un << horst » n'est pas établie sur une recoupe les structures dominan'.es NNE-SSW et évo
analyse tectonique suffisante). Au Nord, cette zone que ainsi la structure Rabat-Tiflet. Les granites post
synclinoriale est limitée par l' « anticlinorium Ra tectoniques sont bien développés, comme dans
bat-Tiflet », remarquable structure orientée E-W, où l'anticlinorium Khouribga-Oulmès dont on a peut
des granitoïdes et des roches métamorphiques af être ici la terminaison.
fleurent à la faveur d'accidents ;
Dans les Jbilet, ensemble le plus méridional
- encore plus à l'Est, le Massif central pro (fig. 45), l'allongement E-W du chaînon permet de
prement dit débute par l' anticlinorium central Khou recouper encore plusieurs zones structurales varis
ribga-Oulmès. Il est surtout fait de schistes et quart ques:
zites ordoviciens et siluriens en plis plus ou moins
- les Jbilet occidentales offrent une structure
serrés et schistosés, s'ennoyant au NW sous le Dé
comparable à celle des Rehamna occidentaux ; c'est
vonien et le Dinantien. Deux granites y sont in
exclusivement le Cambrien qui affleure, sauf à leur
trusifs, celui des Zaër et celui d'Oulmès. Le Car
marge orientale où apparaît !'Ordovicien ;
bonifère supérieur discordant et l'Eopermien sont
représentés respectivement à Sidi-Kassem et à Bou - les Jbilet centrales sont marquées par le dé
Achouch; veloppement de la granitisation et du métamorphis
me, affectant des séries où des flyschs néo-viséens
- au milieu du Massif central court la zane à roches vertes jouent le rôle principal ; on peut y
synclinoriale axiale, ou du Fourhal-Telt, occupée
v01r la suite des Rehamna centraux, au Sud de la
par des flyschs néo-viséens. Sa marge orientale est
culmination qui caractérise ce massif ;
percée par l'intrusion granitique du Ment. Au Sud
du Grou, se présente le bassin stéphano-autunien - les Jbilet orientales voient le flysch viséen
des Chougrane; recouvert par une nappe du Paléozoïque .ancien et
moyen; cette constitution évoque celle de l'Est du
- tout à l'Est, en Pays Zaïan, la zone Kasba Pays Zaïan.
Tadla-Azrou était classiquement considérée com
me un simple anticlinorium. Mais des travaux ré
3.1.3.2. PROBLEME DES ZONES STRUC
cents (voir plus loin) ont montré qu'à un autochtone
TURALES MAJEURES ET DE LA
fait d'anticlinaux surtout cambro-ordoviciens (Zaïan),
CHRONOLOGIE DES PHASES
à couverture viséenne, s'associent des na,ppes diver
ses (Khénifra, Ziar-Mrirt). L'Infracambrien semble On peut constater que, d'un massif mésétien à
affleurer dans certains anticlinaux autochtones (J. l'autre, la zone la plus occidentale où domine le
Hadid, Bou-Acila). Cambro-Ordovicien faiblement plissé se suit sans
ambiguïté. Par opposition aux zones orogéniques
Dans le bloc primaire médian, Méséta côtière
beaucoup plus déformées qui s'étendent essentielle
méridionale - Rehamna (fig. 44), deux parties bien
ment en Méséta intérieure, on peut l'appeler « môle
différentes s'opposent de part et d'autre d'une
côtier mésétien » (Michard, 1969) ou « môle occi
« faille médiane » NNE-SSW : dental de la Méséta marocaine ». L'originalité de
- la partie ouest montre le prolongement des ce secteur avait été notée déjà par G. Lecointre
structures de Casablanca et du Rhebar. C'est une (1926, P· 99).
zone de plis peu accentués où domine le Paléozoï
que ancien : anticlinal â'El-Jadida (Mazagan), qui Quant aux autres zones, leur continuité est, dans
fait même .affleurer le Précambrien; synclinorium de le détail, beaucoup plus difficile à savoir. Elle est
Bir-Jdid-Oulad Saïd-Oulad-Abbou (ex-Foucauld), de toute manière obscurcie par le phénomène de
abritant jusqu'au Dévonien supérieur; anticlinorium culmination axiale caractérisant les Rehamna cen
traux, ainsi que par J.es accidents transversaux Est
des Rehamna occidentaux, prolongeant directement
celui de Casablanca et où quelques synclinaux ordo Ouest.
viciens (lmfout) interrompent l'extension du Cam Il est cependant possible d'envisager, au moins
brien; à titre d'hypothèse de travail, le groupement des
- la partie est montre une structure beaucoup zones tectoniques de Méséta intérieure en deux en
plus complexe et les terrains y sont touchés, sauf le sembles dont la disposition et quelques subdivisions
Westphalo-Autunien tardi-tectonique (fossé de Mech sont schématisées (à titre d'essai provisoire) sur la
ra-b�n-Abbou), par un métamorphisme qui atteint fig. 213:
te faciès amphibolite à staurotide et disthène (Re - zones tectoniques de Méséta moyenne, com
hamna centraux). C'est une zone de culmination portant l'Ouest du Massif central (du synclinorium
structurale et métamorphique. Des flyschs néo-vi axial à la zone de Ben-Slimane), les Rehamna cen
séens discordants y indiqueraient le prolongement du traux et orientaux, les Jbilet centrales. Les struc
fossé Ben-Slimane-Ben-Ahmed. La structure E-W tures y sont actuellement décrites comme autochto
chevauchante du ]bel Kharrou (Rehamna orientaux) hes ou parautochtones ;
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édition, des terrains ordoviciens (quartzites des Zaïan) à niveaux de tufs basiques. A. Allary (1972) suit Ph. Mo
entourés de synclinoriums viséens. En réalité, comme des rm (1962) dans l'attribution des métarhyolites au « Pré
études ultérieures l'ont montré (Morin, 1960, 1962), ce cambrien III ». Par contre, il assigne le même âge à la
sont surtout des terrains cambriens et infracambriens, qui, série sous-jacente, considérant son métamorphisme comme
dans cette partie de l'anticlinorium, apparaissent sous le hercynien, alors que Ph. Morin estimait ces « séric·toschis
Viséen discordant. tes » beaucoup plus métamorphiques que le Cambrien
A Bou-Acila (fig. 47 b, c), sous des marbres attribua sus-jacent et hésitait entre un âge « Précambrien II » ou
bles au « Géorgien :i, affleure une série schisto-volcanique « Ill ».
et volcanique (andésites) épimétamorphique, attribuable au Il existe en outre localement, sous les formations pré
« Précambrien III ». Au Jbel Hadid, les calcaires mar cédentes, des pointements de granite rétromorphosé (Ber
morisés sont discontinus (fai'les); par-dessous se présen rada, au Sud - Sud-Ouest de Goaïda) qu'on retrouve en
tent des métarhyolites puis une série de métagreywackes galets dans les calcaires sus-jacents, vraisemblablement
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°""/ _ rbrEr�. �Gsorgien" 1 1 000 m
géorgiens (fig. 47d). Ces granites sont attribués au « Pr. Ainsi, le Précambrien récent ou plus ancien a
UT » par A. Allary, alors que Ph. Morin réservait là été reconnu en quelques points du domaine mésé
anssi la possibilité d'un âge « Pr. II ».
tien, surtout dans ses régions médianes (d'El-Jadida
au Pays Zaïan). Ailleurs, sa présence plus ou moins
En dehors de ces affleurements, et de leur ex
tension probable « à fleur de peau » sous les profonde se fait sentir de deux manières : exten
sion des séries calcaro-dolomitiques et surtout ter
môles ou anticlinoriaux cambriens, la présence d'un
rigènes du Cambrien inférieur ou moyen ; forte gra
socle précambrien peut être pressentie dans les zo
nitisation et style tectonique plus ou moins rigide.
nes fort,ement granitisées, notamment là où les gra
On notera en outre la rareté des roches vertes
nites sont intrusifs vers la base du Cambra-Ordo
dans 1 � Paléozoïque *. Il apparaît très probab!e
vicien. Ces granites pourraient tirer leur origine
que l'oro�ène hercynien de la Méséta marocaine
d'une remise en mouvement partie1 le du socle pré
s'est édifié entièrement ou presqu'entièrement au
cambrien durant l'orogenèse hercynienne. C'est en
dessus d'un socle formé lui-même d'un ou de plu
tout cas l'hypothèse qui a pu être avancée pour le
sieurs orogènes pr6cambriens et non pas au-dessus
vaste b.atholi'e des Rehamna occidentaux (Michard,
d'un soubassement non plissé, peut-être océanique
1967), qui, géométriquement remplace les porphyres
ou resté particulièrement « souple » vis-à-vis des
du Précambrien III sous le << Géorgien ». Cette
hvpothèse pourrait être étendue, en particulier, au efforts tec·oniques. Cette superposition des orogè
nes à des socles déjà orogéniques est d'ailleurs
granite d'Oulmès.
très générale (Michot, 1963).
Le granite de l'anticlinorium Rabat-Tiflet (fig. Analogie du socle, analogie également de la
59) pourrait avoir une origine analogue, mais plus série primaire, comme on va le voir, entre Méséta
précoce, puisqu'il s'agirait d'un granite calédonien et Anti-Atlas ; il n'y avait pas entre eux de bar
d'environ 415 Ma (Wippern, 1955; Charlot & al., rière at1 asique pendant l'époque calédono-hercynien
1973). ne.
* Dans un secteur où les roches vertes dinantiennes sont re lativement développées, celui des Jbilet centra ··es, l'indice
d'un socle continental est encore fourni par des enclaves de granitoïdes et gneiss granulitiques à sillimanite et hercy
nite, remontées par les fi'ons de « microdiorite » tardi- hercynien (Huvelin, 1975, p. 85-86).
3.3. STRATIGRAPHIE DU PRIMAIRE 93
..
Des sch·stes et greywackes géorgiens ou acadiens (fos 0
s]ifèrt:s seulement plus haut; voir Gigout, 1951) font suite E --·�
à ce Géorgien calcaire. Des couches de passage à alter C
nances calcaro-pélitiques fournissent ici, par plissotements "O
synschisteux, un faciès de « schistes troués » (fig. 69). C
u
J_
Cl(
L'Acad1en affleure beaucoup plus largement que
le << Géorgien », et son épaisseur avoisine 1 500 m
au Nord, mais le double ou le triple au Sud, dans
les Jbilet. La stratigraphie et la sédimentologie de -·-_· ._,_._. .
.. . . . . . . . . . . . . . . . . .
.....
cette série volcano-détritique ont été surtout étudiées
des Rehamna à la Méséta côtière (Gigout, 1951, C
C ...........
Q>
1956, 1956 c; Destombes & Jeannette, 1955, "O
1966). C> C
u
On y distingu;: d'abord (fig. 49 et 65) un ,.,
0
Cl(
::,
- - - ·�-
-
Phvllad.-s infhieurrs
T
clastique, les « Schistes à Paradoxides » de G. Le 1
cointre (1926).
Ce sont surtout des « siltstones » verts, argilo-chlcri Couches dr passage
teux et micacés, où les grains feldspathiques ne sont pas <Il
rares. Ils ne sont pas toujours schistosés, en fait (fig. 49). ..0
Par contre, sur la marge orientale déformée du môle C
e
..0
côtier et dans tout l'Ouest des Jbilet, une schistosité sub
verticale ou déversée s'y développe (cf. fig. 69) : c'est à Q. l
cause d'elle que les << Schistes de Bouznika » avaient été Calcaires marmoréen,. calrschist.-,
:
séparés de !'Acadien par G. Lecointre et attribués, à tort,
au Potsdamien (1926) puis à !'Ordovicien (1950). •
C
dolomies
...
.5j
OI
Vers leur base, ils montrent des intercalations volca 0
n ·011n franches, notamment dans l'oued Rhebar (fig. 65) � 0
et à Sidi-Saïd-Maachou (Gigout, 1956 c). On trouve là des
coulées et projections trachy-andésitiques relevant d'un
volcanisme vraisemblablement sous-marin. Les niveaux FIG. 48 - Colonne stratigraphique de, niveaux inférieurs
pyroclastiques ne sont d'ailleurs pas rares dans les Schistes du Cambrien des Rehamna occidentaux, d'après
à Paradoxides, ni les silicifications. P qué 1972. Les Phyllades supérieures corres
pondent aux "- Schistes à Paradoxides » de
Vers le haut, les « schistes » passent au moins locale !'Anti-Atlas; au-dessous, les grès verts pour
ment à des « psammites à arén:coles » (Lecointre, 1926), raient représenter les « Grès terminaux » du
où l'on reconnaît en fait une série de greywackes à litage « Géorgien » ? Les « couches de passage >
plus ou moins perturbé par les figures de slumping et de prennent un aspect caractéristique de « schis
charge (Destombes & Jeannette, 1955, 1966). tes à trous >> dans les zones schistosées.
L'ensemble supérieur est essentiellement carac morphologique important, dont l'épaisseur est ce
térisé par les « Quartzites d'El-Hank », nommés pendant irrégulière: 200 m au phare d'El-Hank;
d'après 'e phare de Casablanca. C'est un repère 150 m à l'Oued Nefifikh (fig. 49) ; 100 m à Man-
1/'W SE
Tr•nchie Rouh pr,nc:i/Jale
-•rtt - feu
1 CI J rblrrica -Rabat
1
0 100
FIG. 49 - Coupe le long de la rive droite du bas Oued Nefifikh, par Destombes
& Jeannette (1966) : !'Acadien moyen et l'Arenig inférieur.
94 DOMAINE MÉSÉTJEN
3.3.2. L'Ordcv'cien
fisants pour amener la sédimentation de conglomé Oulmès et les Rehamna. Au contraire, la fin de cet
rats ou grès grossiers transgressifs, surtout en Mé étage est marquée, on le sait (§ 2-4.2.5), par les
séta côtière. mouvements taconiques et la glaciation de l'Afrique
nord-occidentale : des grès grossiers, quartzites et
La mer de l' Ashgill semble d'abord avoir é�é argiles microconglomératiques se déposent alors de
plus profonde, en tout cas a-t-elle été moins détri façon générale en Méséta, correspondant au « 2e
tique : des argiles plus ou moins fines succèdent aux Bani » de l'Anti-Atlas.
grès caradociens dans l'anticlinorium Khouribga-
3 3.2.2. SERIES OCCIDENTALES
Schistes noir, à Grapl.
Cale. fnrug. à Orthor. La Méséta côtière offre de bonnes coupes d'un
Ordovicien peu déformé, tant au Nord qu'au Sud
Crf's groSbirr
Oz de Casablanca.
(,;Ps miearPs, congl. mlra
formationnrls On pourra prendre comme référence la coupe de
(;r;,.., · qz rrnw� + rongl l'Oued Nefifikh (fig. 49 et 50). En bref, trois ensem
� !===-- ��.�--,-T
- (;n�s pr-.am. ù Brachiop., bles lithostratigraphiques s'y succèdent de bas en
� Orthoc., (;aslt:r., Bno.. Trilo
....
1 ·.;.__:.; ..
_: ·-���·
·T (;1(·s, con�I., slrali. Oblique� haut, respec�ivement épais de 500, 300 et 200 m
t 900 -, Fn oolithiqut·, grè� frrrug. environ.
1--�--...--+:::::c ()z
a o (;ri·!-- len<ln·� - Arenig gréso-pélitique et micacé, aux couche, sou
�, vent bioturbées et panachées.
.,,! 100
(Jz - Llanvirn-L!andeilo gréseux, psammitique ou quartzi
<'-' (;rf's, fpr oolithiquP tique avec quelques niveaux de grès calcareux fossilifères
g Qz ro,rs à Trilob. <'l Brach et une couche de fer oolithique.
Cri·:- - qz. [P'f's nucacés
- Caradoc (moyen-supérieur) gréso-quartzitique, gros·
�rh. el f,'fe\ w ack,·, ù sier surtout vers sa base, qui paraît transgressive (conglo
m1cll1's calé· .. à Trilob
()z miraré, mérats. lumachelle,. ooLthes ferrugineuses, grès micro·
�ch. ntH'ac,:s vers1eolores conglomératiques).
à Ari'nitolcs
()z el gris
Une série complète affleure aussi dans le syn
clinorium de Bir-Jdid-Keradid (coupe d'Aïn-Tar
ga) La série y est assez analogue (voir in J. Des
Sch. micaet��_gris-,erl à tombes, 1971). Le vaste synclinal d'lmfout, plus
Trilobites f"I Erhin.
au Sud-Est, est érodé, en son axe, au niveau du
Llandeilo inférieur (fig. 51).
Dans les Jbilet occidentales, l'Arenig s'observe
au-dessus des quar"zites acadiens, dans les syncli
naux des jbe'.s Dalla et Aleb, avec des caractères
analogues à celui de l'Oued Nefifikh (op. cit.).
L'Ordovicien est le terrain le mieux représenté
à l'affleurement dans l'anticlinorium Khouribga
Oulmès. C'est d'ailleurs là qu'il a été découvert
()z ro::,rs pou; la première fois au Maroc, en 1927, par H.
Termier, qui data le Llandeilo à Ouljet-bou-Khemis.
Succédant à la thèse de cet auteur (1936), les tra
vaux de W. van Leckwijck & al. (1955), etc., pré
Srh. b"is micacé, à cisèrent la coupe de !'Ordovicien (cf. fig. 52), que
Graptolites complète Y. Cailleux (1974) dans la région des
Smaala.
Arenig (p.p. ?) : « Schistes de Tergou », gréso-micacés,
"' "'
CJ CJ
EL•
0 Fer uol,thique gréseux
()z de l'Ank-el-Jmel épais d'environ 1 700 m (exagéré ?).
"
èi
Psammiles à Arénicolf's Llanvirn supérieur: Grès et grauwacke d'El-Harcha.
"
u
Llandeilo (p.p.) : Schistes siliceux bleu-vert, en dalles,
avec grès et fer oolithique vers le haut.
FIG. 50 - Colonne stratigraphique de l'Ordovicien de Llandeilo sup. ou Caradoc inf.: Sch·stes argilo-mi
!'Oued Nefifikh, selon Destombes & Jeannette cacés gris-bleu, pyriteux (encroûtement ferrugineux des ter
(1966) et Destombes (1971). N.B. : Qz = rasses quaternaires, en « kercha »), dits d'Ouljet-bou
quartzite blanc ou << bleu >, Khemis (« O.B.K »); 200 à 500 m d'épaisseur.
96 DOMAINE MÉSÉTIEN
''
Ac ad1en moyen
NNW
�oulaouane
Ordov1c1en ( et Gêorg1en terminal ? ) ESE
\ /mfout
\ ·r i l
Géorgien carbonatti7
__.. -i-- -i-- • .... + .... ...._ ..,. +-
------+-------< 3km
....
....
+lfi + ..
....
Fw. 51 - Le Cambra Ordovicien d'lmfout, d'après Gigout, 1951, Michard 1967, Destombes 1971.
C'est la marge orientale déformée du môle CÔ'.i·�r mésétien. Elle est limitée à l'Est par la faille de !'Oued
Tarfa, injectée d' « orthophyres >> (w) et effondrant les poudingues westphalo-autuniens de Mechra-ben
Abbou (mba) au niveau du Cambrien.
Les niveaux inférieurs de celui-ci affleurent dans les anticlinaux de Lalla-Mouchaa, plus au Sud (fig. 48 et 69)
Dans le synclinal d'lmfout, noter l'éventail inverse de schistosité (niveau 2) et les chevrons et cisaillements
couche-sur-couche (4 et 5).
Le cœur de l'anticlinal central est sans doute ri saillé (cf. études de J.-C. Guezou sur le J. Lakhdar).
1 : quartzites d'El-Hank, repérant le sommet de !'Acadien moyen; le début des schistes 2 appartient peut
être encore à cet étage.
2 : schistes gris verdâtres, plus gréso-p�ammiti ques et bioturbés vers le haut; à la partie supérieure, nodules
à A,aphes, Orthocères, Gastéropodes, puis que' ques couches gréseuses : Arenig inférieur-moyen.
3 : argil"tes micacées blanches puis schistes argilo-gréseux à nodules ferrugineux.
4 : premier ensemble gréseux, à couches lenticulaires en grand (appui du barrage d'Jmfout) puis argilites
gréseuses.
5 : second ensemble gréseux, massif, à faciès versicolores vers la base, à Calymenidés etc.; il paraît s'agir
déjà du Llanvirn.
6 : troisième ensemble gréseux, couronné par des quartzites roses.
7 : séquence argilo-gréseuse blanchâtre, terminée par des grès ferrugineux lumachelliques : ce niveau som
mital appartient vraisemblablement au début du Llandeilo.
N.B. - Les dolérites altérées visibles dans !'Acadien sont intrusives -et attribu:.ib·es
au Trias (recherches en cours).
Caradoc: Quartzites avec les dalles du Tirmah-Bedouz, du môle côtier mais plus épaisse (2 500 m ?), avec
grès et schistes gréseux (Caradoc moyen) puis quartzites un développement remarquable des quartzites vers
lités du Sid·-saïd (Caradoc sup.). Série des Oulad-Fennane
(Smaala) puis quartzites inférieurs de Chaaf. le haut (quartzites des Zaër) et. par contre, un ca
Asghill : Schistes argileux gris foncé; grès microconglo ractère essentiellement argilo-gréseux des niveaux
mératiques et quartzites supérieurs de Chaaf (l'équivalent sous-jace'nts. L'abondance du fer est frappante, avec
des « Grès du 2è Bani ». pmbablement). notamment un niveau de fer oolithique dans le Llan
Il s':1git :m total d'une série analogue à celle virn-Llandeilo inférieur, comme en Méséta côtière.
NW
Terrain de Jbel B e douz
Sldi Kassem
Trlq-el- Re lem OuedE 1- Brel Oued Grou
Carbon.
su p. ---,..,.,.
'/
e n
500m
Fm. 52 - Coupe schématique dans l'anticLnorium central à l'Est d'Ezzhiliga, d'après Termier (1936), van Leckwijk
& al. (1955) et Destombes (1971).
ORDOVICIEN : 1 : L/andeilo sup. - Caradoc in/. :schistes argilo-micacés gris-bleu d'Ouljet-bou-Khemis, avec
vers le haut des niveaux quartzitiques et passage à des schistes verdâtres.
2 Caradoc moyen': barre quartzitique du Tirmah-Bedouz, puis combe schisto-gréseuse.
3 : Caradoc supérieur: quartzites lités du Sidi-Saïd.
4 : Ashgill : schistes argileux gris.
SILURIEN : Ampélites à Graptolithes, avec nodules à « Orthocères », intercalàtions de calcaires crinoïd ques
et de quartzites : du Llandovery supérieur au Ludlow identifiés.
DÉVONIEN INFÉRIEUR : Lochkovien, de faciès analogue à ceux du Silurien.
CARBONIF!RE SUPÉRIEUR : molasse rouge du Westphalien C (et D ?),
3.3. STRATIGRAPHIE DU PRIMAIRE 97
s Plateau crétacé
N
.
d'Oue d Z em
Vole ferrée
Puits
uartzltes
-.,.....,...,
_ _...chistes quartzeux
,
-""" schistes 9rls mlcaçes
�- d nollules
- Fer uollth I que
100m ..__schistes noirs chlorlteu,
Fm. 53 - Le i:isement de fer des Aït-Amar, d'après Agard & al. (1952 et 1965) : une intercalation
oolithique dans le Llandeilo. Oolithe et ciment chloriteux partiellement substitués par la
magné tite, sidérite, hématite, etc. C'est le second gisement oolithique du Maroc (6 millions
de tonnes extraites jusqu'en 1963). Te neur en Fe: 43 à 48 %; en Si02 : 11 à 17 %.
Il a été exploité aux mines des Aït Amar, dans le C'est le caractère de !'Ordovicien autochtone re
« Pays des Sokhret », peu au Nord d'Oued-Zem couvrant les quartzites acadiens des Zdian. Il est
(fig. 53). On retrouve ce niveau, avec un contexte constitué par les Schistes d' Asfar (Morin, 1960,
analogue, dans l'extrémité est de l'anticlinorium 1962), contenant des Brachiopodes de !'Ordovicien
Rabat-Tiflet (Destombes, 1954). supérieur à leur partie sommitale.
Une autre coupe, plus méridionale, s'apparente C'est aussi le caractère de !'Ordovicien autoch
étroitement à celle qu'on vient de décrire : elle se tone et allochtone situé plus à l'Est, dans les ré
présente au Jbel Kharrou, dans les Rehamna orien gions d'Azrou, Mrirt, Ziar et Khenifra (Agard, Mo
taux. Les complications tectoniques (fig. 72) y lais rin & Termier, 1955 ; Allary & al., 1972).
sent cependant retrouver une série complète de !'Or
dovicien probable au Silurien (:Gigout, 1951 ; Mi C'est également le type de }'Ordovicien engagé
chard, 1969 ; Destombes, 1971 ; Hoepffner, 1974; dans les nappes des Jbilet orientales (Huvelin, 1967,
Hoepffner & al., 1975). La lithologie des niveaux 1970 b). Au-dessus de leur semelle de chevauche
inférieurs de l'Ordovicien est intermédiaire entre ce ment, on rencontre jusqu'à 800 m de schistes psam
qu'elle est à Imfout, où les grès sont plus abon mitiques bioturbés suivis de 4 à 200 m d'argiles
dants, et dans la zon e Khouribga-Oulmès, où ils gréseuses, schistes microconglomératiques et grès
sont plus rares. Notons que dans les Rehamna cen conglomératiques ; on a daté l' Asghill dans ces ni
traux un Ordovicien comparable se présente sous veaux supérieurs et le Llandeilo peu au-dessous
des faciès plus ou moins métamorphiques (§ 3.5.2). d'eux.
3.3.3. Le Silurien
On l'a dit (§ 2.4.3), le Silurien correspond à apports détritiques -plus ou moins importants. Dans
une époque de transgression glacio-eustatique aux le détail, la série est assez variable mais évoque
dépôts monotones. Aussi ce système se présente une paléogéographie de type euxinique, une mer
en Méséta sous des faciès peu différents de ceux assez profonde aux eaux passablement confinées (du
qui le caractérisent dans le Sud marocain : argili moins en profondeur). Plus encore que dans !'Ordo
tes et ampélites à Graptolithes, souvent en nodules vicien, ce sont les Graptolithes qui permettent la
ou bancs calcaires à « Orthocères » et Cardiola subdivision stratigraphique du système (travaux de
interrupta (Lamellibr.anche), avec localement des S. Willefert).
98 DOMAINE MÉSÉTIEN
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Sup� ,e • 1 lnf� e I 1 A LA BOHËME
Sup( L·
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EMSIEN lnf" GE O I N N E
l N O S f L U OL O W L U O L O V IE N 1
� AUX tTAGESCLAS�S
Fm. 54 - Le Silurien et son passage au Dévonien dans le haut Oued Nefifikh, près de l'Aïn-Sidi-Larbi; extrait de
Destombes & Jeannette, 1966.
En Méséta côtière, (fig. 50 et 54), le Silurien férieur fait défaut dans diverses coupes (lacune du
supérieur et les couches de passage au Dévonien Llandovery ; Wenlock ou Ludlow transgressif : voir
inférieur ( « Post-Ludlow ») se développent sur fig. citées).
une centaine de mètres seulement ; le Silurien in- Les argiles à Graptolithes sont également bien
supér.
éolc Jaune
(voir déta,IJ
= Eifel,en
transgress1f
représentées dans le synclinorium de Bir-Jdid (Gi Ribeyrolles, 1972). Cette sene schisto-grés euse et
gout, 1951 ; Backer, 1965). litée est comprise entre des contacts anormaux, dont
le plus haut est visible sur la figure 55. Ce n'est
En Méséta intérieure, on rencontre des séries que dans la région du Jbel Aouam que l'on con
analogues mais qui semblent parfois plus épaisses naît le passage entre les grès et quartzites grossiers
(fig. 52). Cependant, selon P. Huvelin (1970a), de !'Ordovicien terminal et les schistes en plaquet
l'épaisseur de certaines coupes a été surestimée faute tes de Mokattam, peu épais, d'âge llandovery mo
d'études structurales suffisantes : partout où elle yen (Agard & al., 1958 ; Destombes, 1971).
est mesurable entre les Jbilet et Oujda, l'épaisseur
de la série siluro-lochkovienne ne dépasse pas Dans le massif du Jbel Kharrou (Rehamna
250 m. En particulier, la série « flyschoïde » d'EI orientaux : voir le § précédent), la série du Gou
Krad, au Sud-Ouest de Mrirt, ne devrait plus être libet-El-Mesrane es� datée du même âge Ashgill
attribuée au Silurien inférieur (Morin in Willefert, à Silurien inférieur (Destombes, 1971 ; Hoepffner
1963) mais à !'Ordovicien supérieur (voir aussi M. & al., 1975).
3.3.4. Le Dévonien
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i,chisteull et silex. ( «Princeps-Kalb ).
·-
Fm. 56 - Schéma des variations de faciès dans le Dévonien inférieur de l'anticlinorium Rabat
Tiflet, selon Alberti (1969). Localisation des lieux cités sur les deux figures sui
vantes, ainsi que fig. 43. Les bled Safsaf et Rechoua sont situés dans l'Ouest de
l'anticlinorium de Tiflet, en rives gauche et droite du Grou, au Sud des aorges
dévoniennes du Khaloua.
3.3. STRATIGRAPHIE DU PRIMAIRE 101
vien est transgressif sur le Ludlow, par l'intermédiaire d'un 1936). Plus au Sud-Ouest les faciès calcaires zoogènes
banc dolomitique. dominent (Oulad-Abbou, Mechra-ben-Abbou).
Dans les secondes (mêmes références), le Lockhovien Le Givétien présente également un faciès récifal dans
paraît continu avec le Ludlow à Graptolithes, sous la le Nord des Rehamna (récifs dolomitisés de Mechra-ben
forme d'une épaisse série argilo-silteuse à niveaux de cal Abbou), dans le Nord de la Méséta côtière (« Marbres >
caires crinoïdiques rouges ; mais, localement, des grès de l'oued Ykem, riches en Stringocéphales) et du Massif
conglomératiques à Plantes s'y intercalent. central (calcaires à Polypiers et Stromatopores de Tilioui
ne), ainsi que dans certaines coupes orientales (Jbel Bou
Le Praguien est généralement transgressif (jus Khemis près de Dechra-Aït-Abdallah).
que sur le Silurien). Il voit se développer les faciès
En Méséta méridionale, on connaît dans les Rehamna
calcaires, avec les premières constructions récifales. centraux une série conglomératique rouge d'âge dévonien
Les apports argileux restent importants, mais ré ,moyen (et inférieur ?). i:ossilifère près de la Skhira-Slimane,
gressent à l'Emsien supérieur. On note des chan en haut Oued Tarfa (G1gout, 1951, 1956; Hoeppfner & al.,
gements latéraux, dans le Praguien, entre des fa 1972), cette molasse épaisse se retrouve, très affectée par
le métamorphisme, au cœur des Rehamna centraux (Kef
ciès hémipélagiques à Tentaculites et Céphalopodes el-Mouneb, voir ci-après § 3.5.2), où elle paraît discor
et des faciès périrécifaux à Crinoïdes et Brachiopo dante sur le Cambro-Ordovicien probable. Peut-être la
des (fig. 56). même série se retrouve-t-elle dans les Jbi/et (Skhirat)
où P. Huvelin décrit par ailleurs diverses coupes d;
Les calcaires noduleux puis lités du ]bel Meghrane (au Dévonien, en particulier engagé dans les nappes orien
Nord d'Oulmès) ont fourni une faune praguienne de Tri tales. On pourrait en retrouver aussi l'équivalent à la
lobites et Tentaculites, d'affinité bohémienne. Dans la zone Ko11d;at Mzoudia (= jbel Ardouz). émergeant du Haouz
du Cherrat (fig. 67) des calcaires à Brachiopodes du Pra au Sud des Jbilet centra'.JX (Hol'ard, 1972: Huvdin, 1975.
guien passent latéralement à des récifs à Polypiers. Les p. 28).
calcaires crinoïdiques à Brachiopodes et Trilobites de l'oued
Akrech, près de Rabat, de Sidi-Ahroun au NW d'Oulmès,
débutent dès le Praguien mais se développent à l'Emsien 3.3.4.3. LE PROBLEME DE LA CHAINE
supérieur. Les calcaires s !iceux à Brachiopodes de Ben CALEDONIENNE
hamed ont de cet âge, ainsi que le5 calcaires zoogènes
0
d'Aïn-Targa (Ou'ed-Abbou) ou les grès calcareux de Les données précédentes permettent de poser
Mou/ay-Hassane (NE d'Oulmès, Ccgney, J 967) avec H. Hollard (1967) le problème de la chaîne
calédonienne au Maroc et, surtout, dans son voi
Le Dévonien moyen est transgressif plus ou sinage occidental.
moins nettement. Dans l'anticlinorium Kasba
Tadla-Azrou, une régression s'est produite après A considérer d'abord le Lochkovien « aucune
le Lochkovien et la transgression dévonienne ne discordance majeure n'ayant été reconnu'e au début
s'est avancée qu'à la fin de l'Emsien et à l'Eifé o� à la fin de cette période, il n'y a aucune preuve
lien inférieur. Les faciès calcaires, à Goniatites, à d!fecte de la surrection d'une chaîne plissée à la fin
Brachiopodes ou à Polypiers, dominent sur les ar d� Silurie�. Cependant certaines observations pour
giles surtout durant le Givétien. Des Flores conti raient plaider en faveur de la proximité d'une telle
nentales s'y intercalent. A la marge ouest du Mas chaîne. La répartition des conglomérats et grès
sif central, des grès à Végétaux terrestres sont éga rouges à Végétaux terrestres, celle des puissances
lement associés aux faciès argilo-calcaires. Enfin, maximales des sédiments détritiques et celles des
dans les Rehamna centraux, un Dévonien moyen faciès suggèrent l'existence, à l'Ouest du Maroc,
conglomératique rouge repose en discordance sur d'une zone de subsidence active allongée du Zem
l'Ordovicien-Si1 urien, alors que vers le Nord du mê mour à Mechra-ben-Abbou, bordée à l'Est soit par
me massif, Eifélien et Givétien sont essentiellement un plateau à sédimentation lente, soit directement
récifaux. L'extension des phénomènes récifaux est par le bassin marin à Graptolithes. A l'Ouest de
donc considérable dans le Dévonien inférieur-moyen cette zone, le Lochkovien est transgressif sur le
du Maroc. 'ant en Méséta que dans le Sud : ceci Ludlow à Oulad-Abbou ; à Talmakent (Massif an
explique qu'une étude paléogéographique particulière cien du Haut Atlas occidental), le conglomérat du
leur ait été récemment consacré� (Gendrot, 1973), Gédinnien inférieùr est en contact avec une barre
vu le caractère favorable des milieux récifaux dans de quartzites ordoviciens visiblement soulevée en
la genèse et l'accumulation des hydrocarbures. falaise à ce moment (Schaer, 1967) ; la pro
ximité nécessaire de terres émergées indiquée par
En ce qui concerne les coupes orientales, au Bou les sédiments du Haut Atlas, des Jbilet et des Re
Nebdou (entre Khénifra et Azrou), comme à Touchchent hamna, vient appuyer l'hypothèse que celles-ci bor
(fig. 5 5), l'Eifélien calcaire puis argilo-gréseux repose direc
tement sur '.e Lochkovien; il est suivi du Givétien (?) daient à l'Ouest la zone subsidente définie ci-dessus
argilo-calcaire pélagique. A Dechra-Aït-Abdallah (20 km (Hollard, 1967, p. 236).
plus au Nord), l'Emsien supérieur est présent sous un Eifé
lien d'où une riche flore terrestre a été extraite, mais d'un La considération de la suite du Dévonien in
faciès à Tentaculites (G. & H. Termier, 1947). férieur et du Dévonien moyen incline à penser que
cette terre occidentale dût continuer d'exister au
Au Nord et à l'Ouest du Massif central (régions d'Oul
mès et Rabat), l'Eifélien est argilo-calcaire, des « grès delà du Lochkovien. Le développement des faciès
à végétaux terrestres » étant localement cités (Termier, récifaux surtout à l'Ouest, la présence <l'intercala-
102 DOMAINE MÉSÉTIEN
tions à Végétaux terrestres et surtout les molasses ckes à Brachiopodes, de grès à Plantes et argiles. Le
rouges grossières et discordantes des Rehamna cen sommet des dolomies givétiennes, sous la transgression,
est creusé, fissuré, taraudé (coupes in Jenny, 1 974). La
traux plaident en ce sens. série superposée n'excède guère 50 m d'épaisseur (Backer
« Il est permis de douter », souligne H. Hol & al., op. cit.).
lard, « que cette terre probable fût une chaîne La ride du Frasnien-Famennien inférieur iden
plissée », mais on soulignera avec lui « que l'ar tifiable à Mechr.a-ben-Abbou s'étendait peut-être -
rangement décrit rappelle le schéma théorique d'un soulignons qu'il s'agit d'une hypothèse - en direc
géosynclinal ou de son voisinage » (idem). On doit tion du NNE jusqu'à la zone du Cherr.at (fig. 61,67)
souligner en outre qu'un ·granite a pu être attribué et pouvait marquer la limite occidentale d'un nou
à un e phase calédonienne, qui affleure au Nord veau sillon.
Ouest de la Méséta : c'est le granite de Rabat Un élément septentrional de ride. On connaît, 10 km
au Nord de Bouznika, au Bled-Sguina (près Skhirat) un
Tiflet, métamorphisant une série vraisemblablement calcaire récifal d'âge frasnien. Inclus ici dans la zone
cambro-ordovicienne (§ 3.5.1). Ces observations viséenne de Ben-Slimane, ce calcaire pourrait aussi cou
sont évidemment d'un grand intérêt pour la dis ronner, dans la zone du Cherrat, les récifs p.p. givétiens
cussion des rapports entre Afrique et Amérique du de l'oued Ykem (Hollard, op. cit.). Il n'est pas exclu que
le haut-fond qu'indique ce « faciès particulier ne soit le
Nord avant l'ouverture de l'Atlantique (voir chap. 6). prolongement de la ride de Mechra, où le Givétien est
Elles complètent et renforcent celles, d'ordre strati également récifal ( « ride Mechra-Cherrat :1> ?).
graphique et aussi d'ordre géochronologique, que Un élément de talus? Le Dévonien supérieur de l'oued
l'on peut faire dans le Sud marocain (§ 2.4.4.2). Khibane, quelques kilomètres à l'Est de Mechra-ben-Abbou
s'oppose cuneusement à celui de cette localité-même. Il
On en revient donc - mais avec des retouches essen est fait d'une série flyschoïde mince dont la base a livré
tielles - à une idée il y a peu de temps encore fort des Lamellibranches à test fn (Buchiola) du Famennien
décriée..., pour avoir été d'abord avancée sur des bases inférieur, tandis que le sommet passe à une série de bancs
erronées. G. Beaudet (1969) rappelle en ces termes quartzitiques du Famenno-Strunien (Gigout, 1951, 1956;
l' « aventure » de la chaîne calédonienne au Maroc: Backer & al., 1965; Jenny, 1974). La série, épaisse
« L'attribution initiale des conglomérats de Sidi-Kassem seulement de 300 à 400 m, évoque une marge de sillon.
(en réalité westphaliens: voir § 3.3.5.2) au Dévonien, con Cette marge pourrait se retrouver au bord occidental de
sidérée comme une preuve de mouvements tectoniques la zone de Sidi Bettache, où le Famennien semb'.e trans
calédoniens (Termier, 1930), a d'ailleurs trouvé un écho gressif sur le Givétien (fig. 67) *.
parmi les géologues du Maroc. W. van Leckwijck (1951)
rapportait les barres quartzitiques du Sud d'Ezzhiliga au Un sillon semble en effet avoir existé, durant
Gédinnien, qui aurait été discordant sur le Silurien; la la fin du Dévonien supérieur, à l'emplacement du
même discordance était alors mentionnée dans le Jbel fossé de Sidi-Bettache, qui continuera (contraire
Berkane et aux environs de Moulay-bou-Azza (Colo, Mo
rin & Suter, 195.1). Depuis, tous les quartzites en question ment, semble-t-il, au sillon de Safi-Oulad-Abbou)
se sont avérés appartenir au même étage caradocien (Chou à fonctionner au Dinantien (fig. 57, 58, 65 et 67).
bert, Hupé, van Leckwijck & Suter, 1956), la prétendue Le Famennien (avec le Frasnien supérieur?) s'y
discordance n'était qu'une complication tectonique » ... (op. développe sur une forte épaisseur, évoquant les
cit., p. 49).
séries de Safi mais avec un cachet de flysch plus
3.3.4.4. LE DEVONIEN SUPERIEUR net. Des brèches de talus (?) y font leur apparition.
La coupe du bassin reste malheureusement mal
Les coupes que l'on connaît sont, on l'a dit, connu e (voir A. Piqué, travaux en cours).
assez contrastées et permettent d'envisager, du moins Elle comprendrait de bas en haut (Lecointre, 1926;
globalement, une paléogéographie en rides et sil Choubert & Faure-Muret, 1961; Carte géologique au
lons. 1/200 000 Benahmed-El-Borouj) : des schistes argileux
=
pyriteux du Frasnien-Famennien inférieur (à Goniatites et
C'est ainsi qu'au Sud-Ouest on peut opposer « Ha/ore/la » Dzied11,1zyckia, un Brachiopode Rhyncho
l'épaisse série flyschoïde de Méséta côtière méri nillidé); un flysch schisto-gréseux à Plantes, puissant -�t fin
dionale à la série réduite argilo-grauwackeuse des au S, arkosique et mince au NW : des schistes à Gonia
Rehamna septentrionaux. tites et Clyménies du Famennien supérieur (oued Aricha)
avec parfois des calcaires rouges, et des niveaux à con
Un sillon. Le synclinal des Ouled-Abbou montre une glomérats et schistes rouges; des grès et quartzites stru
série épaisse d'âge frasnien à strunien. Elle n'est connue niens. Ce sont ces dernières roches qui constituent les
en entier que par sondage au NE de Safi (Backer & al., petites arêtes rocheuses ou « skhirat » près de la plage
1965). Au-dessus des calcaires du Dévonien moyen vien qui porte ce nom. C'est aussi le quartzite strunien qui sup
nent quelques mètres d'argilites et calcaires à faune du porte en rive gauche le pont suspendu de l'oued Cherrat.
Frasnien et Famennien inférieur. Par-dessus s'empi'ent Les quartzites du pont suspendu de l'oued Ykem (rive
500 m d'argilo-pélites noires à minces lits gréseux, puis droite) représentent au contraire, selon G. Leco;ntre (1926)
600 m de couches analogues mais où les bancs gréseux des niveaux de base du Dévonien supérieur transgressif.
et quartzitiques dominent de plus en plus sur les interlits Les schistes du Famennien supérieur abritent en divers
argileux: soit 1 100 m de couches famenno-struniennes. points des niveaux conglomératiques. On les observe à
Une ride. Les environs de Mechra-ben-Abbou mon proximité d'Aïn-el-Aouda, peu au Sud de Rabat (fig. 57),
trent, directement transgressif sur les dolomies dévonien près de Tiflet (« conglomérat calcaire " de G. Lecointre
nes, un Famennien tout à fait supérieur fait de grauwa- & G. Delépine, 1933) et surtout dans la région de Kha-
* La « koudiat » de Tamesloht (El-Moussira) offre une coupe analogue 15 km au Sud-Ouest de Marrakech (Jenny,
1974, fig. 9).
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F10. 57 - Carte géologique simplifiée du Primaire des environs de Rabat, vers le Sud-Est, d'après
Cogney, 1957; Choubert & Faure-Muret, 1961; Hamel. 1968; Alberti, 1969 et avec les indications
de Piqué (à paraitre). Voir la coupe inter prétative de la partie nord ci-après, fig. 58. Au Sud du
conf:uent Grou-Korifla, Lecointre 1926) admettait la présence de Dévonien supérieur (cf. Carte
géol. du Maroc au 1/500 -000, feuille Ra bat ( 1954). non identifié par la suite.
En blanc : plateaux molassiques. Primaire : sa: séricitoscbistes, quartzites et arkoses métamorphi
ques : Ordovicien et Précambrien ?; dim : Dévonien inférieur et moyen : calcaires; Silurien: am
pélites; dsa : arkoses et conglomérats du Famenoien (avec gisement fossilifère); dh : quartzites
du Strunieo probable; h 1 a : schistes du Famennien terminal et schistes à Goniatites du Tour
naisien (de part et d'autre de db); sp : scbis tes à intercalations de brèches et de roches vertes
(Dévonien terminal à Carbonifère ?); h J-2a : Oysch du Korifla attribué au Tournaisien • Viséen
inférieur; b 2ac ? : Conglomérats de Koudiat-Rouina (K.P.) et du Jbe! Bakach (gisements de
flores attribuées au Viséeo inférieur); h 2b: flysch de Kassem-Rahal, Viséen supérieur (p.p. au
moins); 'Y : granitoïde mylonitisé du Bou- Regreg (calédonien à Précambrien ?); fJ : basaltes en
coussins, < dolérites >, etc.
104 DOMAINE MÉSÉTIEN
NNE SSW
J Bokoch Plateau d'Aïn-Dick
Oued Bou-Regreg Oued Bou-Regreg
146m (rive 9ouchc Grou)
(9ross, par ro Grou J (confluence avec l'O Grou)
152m
12m
Mogrone
(rive droite Grou)
Ql+V
FIG. 58 Coupe de l' « anticlinorium de Rabat-Tiflet » et de la marge nord du bassin de Sidi-Bettache près de la
confluence des oueds Grou et Bou-Regreg (voir la carte de 'a figure précédente) d'après Cogney (1957),
Cogney & Danzé-Corsin (1960), Choubert & Faure Muret (1961), Hamel (1968), Alberti G. (1969), Piqué (à
paraître).
Qa Alluvions
QI + V Quaternaire limoneux et Villafranchien supérieur
Mo Moghrébien (calcarénites}
Mi Miocène supérieur (marnes bleues et molasses}
h2ac Conglomérats du Jbe'. Bakach, à Flore du Viséen inférieur probable
hl-2a ? Tournaisien ou Viséen inférieur possibles (passant vers le Sud au flysch du Korifla ?)
h2b Viséen supérieur à lentilles calcaires fossilifères (imites ?)
ds Dévonien supérieur (schistes, arkoses et conglomé rats) connu seulement plus au Sud (O. Akrech)
dm Eifélien (argilo-pélites)
di2-3 Emsien supérieur (marbres et dolomies de l'O. Akrt>ch) et Praguien (calcaires bioclas1iques lités)
dü Lochkovien (calcaires bitumineux lités à silexites, argiles gréseuses sombres)
s Silurien (ampélites à Graptolithes, lits et nodules cale.).
Terrains non datéé :
O? : Ordovicien possible
Sp : schistes pélito-gréseux à intercalations de roches vertes (� : basaltes en coussins, etc ) et de brèches
chaotiques (br). Jusqu'alors attribués au Pa léozoïque ancien à moyen, ces schistes sont, d'après A. Piqué,
postérieurs au granite et probablement dévo no-carbonifères (travaux en cours).
sa séricitoschistes arkosiques et quartzitiques, af fectés par un métamorphisme à andalousite-cordiérite (µ.)
au contact du granitoïde. Attribuables au Paléozoïque ancien, voire au Précambr·en.
y granitoïde mylonitisé, assimilable au granite calédonien de Tiflet (éventuellement plus ancien, précam
brien?)
toua!, au cœur du bassin dévono-dinantien. Connus dans quents, ainsi que d'autres types de sédimentation
cette région sous ·e nom de « Conglomérats de Biar-S�tla »
(Termier, 1936, p. 420), ils se signalent par l'association
condensée, opposés à quelques pré-flyschs peu dé
de brèches fines grano-classées, de brèches grossières len veloppés. Les grès struniens ne dépassent pas la
ticulaires et de brèches chaotiques hétérométriques. Le région d'Oulmès vers l'Est (mais l'érosion ayant
passage latéral des faciès fins aux faciès chaotiques peut précédé la transgression du Viséen supérieur a pu
dans certains cas être observé (Lecointre, 1926, p. 34).
Les éléments de ces derniers sont généralement des cal
les faire disparaître).
caires et dolomies du Dévonien moyen ; ils atteignent Le Frasnien inférieur n'est pas connu. Le Frasnien
plusieurs centaines de mètres cubes et sont emballés dans supérieur très réduit passe en continuité à un Famennien
des argilo-pélites froissées. inférieur également très mince. A Moulay-Hassane (NE
Considérés jusqu'à présent comme des signes de régres d'Oulmès), on trouve des argiles à Goniatites pyriteuses,
sion ou transgression, ils pourraient plutôt représenter des calcaires noduleux et des griottes (Cogney, 11967). Au
le résultat de glissements sous-marins (coulées boueuses Bou-Nebdou, ces niveaux sont représentés par des cal
à blocs, coulées turb"des) dévalant d'une ride (émergée ou caires grumeleux ou griottes (Hollard, 1967). Un peu p'us
non, éventuellement récifale) dans un sillon. Les données au Sud, à Touchchent (Agard, Morin & Termier, 1955;
actuelles sont insuffisantes pour préciser la localisation Morin in Willefert, 1963; Hollard & al., 1970), le Fras
de cette ride ou de ces rides; l'âge des divers ensembles nien supérieur montre un faciès griotte, dénotant une
conglomératiques n'est lui-même pas toujours sûr : il n'est sédimentation condensée sur une ride peut-être encore assez
pas exclu que certains soient dinantiens (A. Piqué, tra profonde; puis se présente une lumachelle à Dzieduszy
vaux en cours). ckia (= Halorella), Brachiopode du Famennien inférieur,
révélant plutôt une sédimentation dans la zone d'action
Un équivalent possible de ces faciès chaotiques des vagues.
néodévoniens vient d'être signalé dans la zone mé Le comportement des diverses zones varie ensuite. A
tamorphique des Rehamna (fig. 59). Moulay-Hassane, un « flysch » gréseux suivi d'arkoses
semble représenter le Famenno-Strunien. Au Bou-Nebdou,
Plus à l'Est, les coupes connues font penser à la sédimentation calcaire se poursuit durant le Famennien
un bassin irrégulier mais où la sédimentation est supérieur. A Touchchent, la surrection amorcée se pour
suit dans une partie de la ride, déterminant des éboule
en général peu abondante, même dans les sillons ments de falaises (émergées ou non) avec des glissements
relatifs. Les faciès griotte (fig. 60) sont fré- chaotiques et coulées bréchiques dans les parties restées
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Fm. 59 - Conglomérats dévoniens et conglomérats westphalo-autuniens au bord nord des Rehamna centraux, d'après
Piqué, 1972 et Hoepffner & al., 1972 (Localisation : voir fig. 44).
A : Carte localisant les affleurements des deux séries et précisant la direction des paléo-chenaux dans la
formation de Mechra-ben-Abbou (Daïa-el-Hamra).
B : Colonne stratigraphique des conglomérats déformés du Dévonien moyen (et inférieur ?) et des schistes
à blocs attribuables au Dévon:en supérieur (?).
C : Colonne stratigraphique schématique de la formation de Mechra-ben-Abbou attribuable au Westphalo
Autunien, à proximité du lieu de définition même; d'après Gigout, 1951 et Michard, 1968, inédit.
106 DOMAINE MÉSÉTIEN
basses. L'âge des brèches ainsi formées n'est pas plus clai sous-marin font leur apparition. Bien qu'il puisse
rement fixé que celui de leurs homologues apparents,
les « conglomérats de Biar-Setla » cités plus haut. On
s'agir essentiellement de mouvements verticaux
retrouve jusque dans le Sud du Pays Zaïan, au Bou (éventuellement associés à des décrochements?),
Tazert (Hollard & Morin, 1973) des conglomérats hété leur ampleur et leurs effets en font déjà des mou
rogènes à blocs de calcaires à Dzieduszyckia. vements tectoniques hercyniens : ils définissent une
Ainsi, comme dans le Sud marocain, le Néodé véritabk phase orogénique précoce. Pour A. Allary
& al., (1972), il s'agirait même de la « phase hercy
vonien voit se différencier des rides et des sillons
dans un bassin mésétien à bathymétrie relativement nienne majeure » (§ 3.4.4.2 et 3.S.1) mais elle peut
uniforme jusque là- Le Frasnien inférieur n'est daté n'être que son début.
nulle part, ce qui laisse à penser que la partie su En l'état présent des connaissances, il est dif
périeure de l'étage pourrait être transgressive com ficile de préciser l'orientation des zones isopiques
me elle l'est dans le Sud. Les mouvements, qui et structurales de cette période. Du moins un
auraient donc débuté avec le Frasnien, se pour couple de sillons séparés par une ride semblent-ils
suivent durant le Famennien, délimitant des rides s'être disposés en direction sub-méridienne dans
à sédimentation récifale ou condensée et présentant l'Ouest du domaine. Ce dispositif préfigure les
des lacunes et des sillons à << préflysch ». Dans structures carbonifères, qui en seront cependant
ces derniers, les brèches chaotiques de glissements distinctes.
B
273�k-
��.,.., �' ',.;
3. 3. 5. Le Carbonifère et le Perm.ien
Les dépôts de cet âge, les roches magmatiques nombreux, leur datation est souvent imparfaite. En
mises en place durant cette période reflètent à leur effet, les flyschs sont toujours pauvres en macro
manière, dans l'étage structural superficiel, la suc fossiles et ceux du Primaire n'offrent guère de mi
cession des phases tectoniques hercyniennes sur crofaune en compensation ; les datations sont ici
venant en profondeur. appuyées sur quelques Goniatites, quelques Lamel
libranches de mer profonde (Posidonomya beoheri)
Les mouvements dont on a vu l'entrée en jeu
ou sur des Plantes flottées.
au début du Dévonien supérieur, reprennent du
rant le Carbonifère inférieur ou Dinantien, abou
tissant à une discordance majeure du Viséen supé B. LE TOURNAISIEN ET LE VISÉEN INFÉRIEUR
rieur. Les séries de cet âge (molasses, flyschs abon On ne connaît de niveaux de cet âge que dans
dants, rares roches vertes) sont épaisses et large la zone de Sidi-Bettache (Khatouat-Korifla) et
ment réparties dans le centre et l'Est du domaine. dans son extension nord-orientale vers le Massif
Leur bassin de sédimentation ne devait guère éviter central (Tiflet-Tiddas). Il s'agit de termes argilo
que le môle côtier, qui pouvait participer à l'ali pélitiques, de quelques faciès molassiques et sur
mentation détritique du bassin, concurremment à la tout de flysch. Les figures 57, 58 et 65 donnent
plate-forme saharienne. une idée de la disposition de ces couches à pro
Les dépôts du Carbonifère supérieur ou Houiller ximité de Rabat, et des complications tectoniques
sont séparés des précédents par une discordance na qui se présentent, encore mal connues, aux marges
murienne ou éowestphalienne. Ils comportent des du << fossé ». La délimitation des couches tournai
molasses du Westpbalien supérieur, encore sensible siennes est encore imprécise. Quoi qu'il en soit,
ment plissées, et du Stéphano-Autunien, à peine elles sont suivies d'une série viséenne complète,
gauchies. qui est d'abord molassique puis flyscheuse, les
flyschs montant probablement jusqu'au Namurien.
Quant au Néopermien, il n'a jamais été daté. On a affaire à un sillon particulièrement subsident
La connaissance de cette stratigraphie permettra de l'orogène hercynien.
ultérieurement (§ 3.4 et 3.5) de dater, avec plus
Dans ce « fossé » de Sidi-Bettache et au-dessus du
ou moins de précision, les différentes phases de « Flysch schisteux » famennien où para'ssent interstra
déformation, de métamorphisme et de granitisa tifiées les formations bréchiques de Biar-Setla (voir plus
tion. haut), on observe quelques barres gréseuses et quartziti
ques attribuées au Strunien. La stratigraphie des forma
tions successives, telle qu'on l'admet actuellement (Chou
3.3.5.J. LE DINANTIEN bert & Faure-Muret, 1961), est ensuite différente suivant
que l'on considère les parties sud ou nord du fossé.
A. CARACTÈRES GÉNÉRAUX Vers le Nord, on décrit quelques centaines de mètres
de schistes à Goniatites tournaisiens (cf. sortie Nord d'Aïn
Deux types de faciès représentent ce sous-sys el-Aouda, fig. 57), suivis d'un épais flysch du Korif!a
tème. Un type molassique s.l., riche en calcaires tournaiso-viséen (quelques faunes tournaisiennes ou dou
teuses, une flore attribuée au Viséen inférieur). Par-dessus
construits ou bioclastiques, en grès calcareux à vient encore du flysch, bien daté, lui, du Viséen supérieur
Brachiopodes, en grès-quartzites divers, caractérise par des niveaux calcaires à Productus, etc. (Kassem
des périodes et des zones de mer peu profonde. Il Rahal).
s'agit en général de Viséen inférieur, moyen et sur Vers le Sud-Est, c'est le « Strunien » qui s'enflerait
tout supérieur, bien daté par ses nombreux fossi pour donner le flysch du Khatouat, tandis qu'au Sud
les. Un type flyscheux, tantôt à dominante argilo Ouest, resté mince, il supporterait la transgression d'une
série dinantienne complète, faite de flysch et de molasse.
pé'itique, tantôt à dominante gréseuse, caractérise On peut se demander dans quelle mesure le flysch du
des époques et des zones de mer profonde. On Khatouat, non daté et se présentant comme le prolon
le rencontre essentiellement dans le Tournaisien gement méridional de celui du Korifla, ne pourrait pas
Viséen inférieur et dans le Viséen supérieur - Namu être lui aussi dinantien.
rien (?). Dans cet équivalent du Culm européen s'in
tercalent localement des brèches chaotiques, ébou C. LA TRANSGRESSION DU VISÉEN SUPÉRIEUR
lées, semble-t-il, au front de nappes de glissement,
Partout ailleurs le Tournaisien et le Viséen in
ainsi que diverses roches magmatiques, surtout de férieur sont inconnus, tant vers l'Ouest, dans la zone
la série basique.
de Ben-Slimane, au-delà de la zone du Cherrat,
L'interprétation paléogéographique de ces épais que vers l'Est, dans le Massif central, et le Sud,
ses séries de flysch, fortement plissées et parfois dans les Jbilet et les Rehamna. Dans cette dernière
métamorphisées, ne laisse pas de poser encore nom région, on a seulement retrouvé le Toumaisien en
bre de problèmes. Faute de fossiles suffisamment galets dans le Westphalo-Autunien, à Mechta-ben-
108 DOMAINE MÉSÉTIEN
Abbou (in Roch, 1950). La sene dinantienne com tions cro1sees, des pélites à Brachiopodes, des grès, etc.,
mence en général par des dépôts molassiques du évoquant un faciès transgressif. La série comporte en
suite des calcaires et dolomies à Polypiers ou à grands
Viséen supérieur, posés, avec ou sans discordance, Productus et des quartzites (« skhour ,. de la forêt de
sur des niveaux plus ou moins anciens de la série Ben-Slimane) alternant avec des grès et pélites à Plantes.
antérieure. Ces niveaux de base passent ensuite à C'est seulement au-dessus que la sédimentation prend un
un flysch qui est typique surtout vers l'Est et le cachet flyschoïde (Culm à empreintes végétales). L'épais
seur totale de la série à dominante molassique appro
Sud (§ D). Dans le cas du fossé de Ben-Slimane, cherait 2 000 m.
un Tournaisien quartzitique existerait peut-être, là
où l'on admet seulement, avec G. Lecointre (1926) Des mouvements tectoniques importants se sont
l'existence de Strunien (fig. 61). donc produits avant le Viséen supérieur. On peut
penser qu'ils ont au moins commencé avant le Vi
Ainsi, au pont suspendu de l'oued Cherrat, au Sud séen inférieur. G. Cogney & P. Danzé-Corsin (1960)
de Rabat, le Viséen supérieur paraît reposer sur des
quartzites du « Strunien � (ou Tournaisien ?); il débute attribuent en effet cet âge aux conglomérats défor
par des calcaires gréseux pseudo-oolitiques à stratifica- més du Jbel Bakach, à l'Ouest de Rabat (fig. 58),
NNW SSE
M Ô Ie côtie r F o s se d e Be n - Sl1mane
Pont Pont S1di Abd- Mechro
Embouchure Pont - M�oïet
rou1t! côtière
·,\\ 1 \ ,\
8
carbon, fères
0 500m
Fm. 61 - Coupe du bas oued Cherrat: la marge orien tale du môle côtier et la moitié occidentale du fossé carbo
nifère de Ben-Slimane d'après Destombes & Jean nette (1966) et Lecointre (1926). Détail des couches dans
le fossé : 1. Quartzites des Skhirat =
Strunien; 2. Grès grossiers conglomératiques puis grès fins calcareux;
3. Pélites grises à Spir;Jer striatus, etc. : Viséen élevé, sans doute supérieur; 4. Argilo-pélites, grès et lits
calcaro-dolomitiques; 5. Quartzites ruiniformes en bancs épais; 6. Schistes ardoisiers; 7. Calcaire marmoréen
rose; 8. Alternances de grès-quartzite et d'argilo- pélites (Flysch ?).
qui sont discordants sur un Paléozoïque mal déter carbonifères, avec une profonde discordance qui le
miné. Pour G. Choubert & A. Faure-Muret (1961), place jusque sur le Cambrien dans le Pays Zaïan.
les poudingues du Bled Rouina (fig. 57) en seraient,
peu au Sud, les équivalents, placés entre le flysch Or, cette grande transgression du Viséen supé
du Korifla et le flysch néoviséen. rieur paraît elle-même composite. En l'étudiant
du moins dans la partie orientale du Massif central,
On observe, dans ce secteur Akrech-Bou-Regreg
Grou, la juxtaposition de deux séries bien différentes. Au Ph. Morin (1958) a été amené à y discerner deux
Sud, c'est celle de la zone de Sidi-Bettache, où le Viséen pulsations principales.
succède plus ou moins continuement (avec une discor
dance pour G. Choubert & A. Faure-Muret, mais non pour « La transgression viséenne, d'abord timide, n'a déposé,
Ch. Hamel, fig. 58) au Tournaisien et au Néodévonien. dnas [un] cong'omérat de base [discontinu] que des élé
Au Nord, c'est au contraire une série où un Viséen mo ments empruntés sur place [son mimétisme avec les fo 0 -
lassique transgresse directement un socle nettement plus mations sous-jacentes explique qu'il soit si souvent passé
anc:en, semble-t-il. Peut-être l'anticlinorium Rabat-Tiflet inaperçu... ]; puis, après [des dépôts divers; pélites de
s'est-il trouvé ébauché dès avant le Viséen inférieur (mais puissance très variable, calcaire sub-récifal lenticulaire
après le Tournaisien ?) sous forme d'une « ride des à Productus, passées gréseuses), une seconde poussée trans
Sehoul » ? Une nouvelle étude de ce secteur serait parti gressive fut caractérisée par des apports souvent considé
culièrement souhaitable (A. Piqué, en cours). rables de matériel détritique a"lochtone » (op. cit.,
p. 271).
On est donc conduit à envisager plusieurs « pha
ses » de mouvements encadrant ou occupant le La généralité de ce dispositif (Jbel Tabaïnout
Viséen inférieur. Il en va peut-être de même du au SE de la plaine d'Asfar (voir N. Chanton-Güvenc
Viséen moyen. Celui-ci pourrait être présent au NE & Ph. Morin, 1973), Bou-Ousel près de Khénifra,
d'Oulmès, ou au SE d'Azrou (in Roch, 1950, p. 189) Dechra-Aït-Abdallah, Ito tout au Nord... ) amène
sous le Viséen supérieur. Mais c'est en général ce l'auteur à conclure << à un profond changement des
dernier qui recouvre directement les terrains anté- conditions paléogéographiques et qui est certaine-
3.3. STRATIGRAPHIE DU PRIMAIRE 109
ment le reflet de mouvements orogéniques impor qu'une discordance cartographique entre les deux
tants au Viséen supérieur > . séries du Viséen supérieur. Mais ces interprétations
P. Huvelin (I 969, 1973b) a pu confirmer cette �ont contestées par A. Allary (1972), pour qui exis
idée et préciser l'existence d'une discordance an tent seulement des failles dans une série viséenne
gu' aire entre des séries « Viséen supérieur 1 et 2 > unique.
au Jbel Hadid (fig. 62). Il l'interprète comme le La série supérieure débute, suivant M. Esterle, par une
résultat du soulèv�ment d'un « paléo-horst du Jbel brèche épaisse où sont remaniés sans classement des élé
Hadid » après le dépôt du Viséen supérieur 1, ments du socle cambro-ordovicien atteignant parfois 1 m3.
Elle passe insensiblement, vers le haut, à des grès et
avant ou, mieux, pendan t la transgression princi pélites à cailloutis lités, puis à des conglomérats, schistes
pale du Viséen supérieur 2 (âge intra- « V3c supé noirs à lits calcaires ou gréseux mixtes, à lentilles de
rieur » d'après les déterminations paléontologiques calc:iire mas.<if... Comme P. Huvelin, M. Esterle voit
de N. Chanton-Güvenç & al., 1970). Néanmoins. dan·; cette brèche le signe d'une émersion suivie d'une
dès le flanc sud du Jbel Hadid la surrection du t, ansgress:on rapide. Pourrait-il s'agir d'une brèche chao
tique de genèse entièrement sous-marine (brèche de cor
-;,alé,,-horst n'a entraîné selon M. Esterle (1971), dillère, olistostrome probablement autochtone) ? Des ob-
WSW ENE.
V s e
'
Combro-Ordov.; e n s u p e r e u
Bou-! berodène Aourroche
h VS 1
qz hvs 2 b
\-:- \
,. '
,,\' . \
1000m
FIG. 62 - La transgression du Viséen supeneur sur le socle cambro-ordovicien du Jbel Hadid, d'après Esterle, 1971
(stratigraphie du Viséen) et Allary, 1972 (struc turc du socle). La coupe est tracée à la marge sud du
c horst > (voir fig. 73).
qz quartzites; sqp : schistes quartzo-psammitiques
hvsl pélites, grès verts, microbrèches, calcaires bioclastiques en petits bancs; c cailloutis de base > très locaux.
hvs2a brèches passant localement et vers le haut à une série schisto-conglomératique.
schistes noirs à petits lits gréseux et à lentilles calcaires; conglomérats à la base : qz;sAq
servations plaident en faveur d'une profondeur en tout mésétien. L'existence de faciès c wildflysch > à
cas très faible : le conglomérat de base de la série supé peu près contemporains en est un autre indice
rieure passe localement à un calcaire à Polypiers, Encrines
et Brachiopodes (Chanton-Güvenç & al., 1970). (§ D). On cite d'ailleurs plus au NE, dans le
Une activité volcanique doléritique aurait accompagné Tazekka et la Chaîne des Horsts, une discordance
les mouvements intra-viséen supérieur et pourrait avoir notable probablement de même âge (§ 4.2.4) *.
dirigé la minéralisation en fer et barytine autour du
horst (Huvelin, 1973b). D. LES FLYSCHS DU VISÉEN SUPÉRIEUR
- NAMURIEN(?)
En fait, bien des coupes, dans le Maroc central
lui-même ou dans les Rehamna septentrionaux, à Ils présentent une e�ension considérable dans
Lalla-el-Gara par exemple (Gigout, 1951, 1955, le domaine mésétien, beaucoup plus large que celle
Backer & al., 1965) ne montrent pas la superpo des flyschs et pré-flyschs éodinantiens ou des pré
sition tranchée de deux épisodes grossiers, mais flyschs néodévoniens, la subsidence gagnant prin
une formation molassique irrégulière à la bas,e du cipalement vers l'Est et le Sud. Non seulement ils
flysch (calcaire récifal ou dolomie de base, puis terminent le remplissage de la zone de Sidi-Betta
grès plus ou moins grossiers et calcaires divers). che et de son extension de Rom.mani (ex-Mar
Mais même si l'on récuse l'idée de deux phases net chand) - Tiddas (fedders) mais en outre ils occu
tement séparées au début du Viséen supérieur, il est pent en transgression de vastes bassins supplémen
incontestable que des mouvements notables ont pu taires. A l'Ouest on trouve un Viséen supérieur
alors affecter, et le cadre, et le tréfond du bassin épais dans la zone de Ben-Slimane ; il semble ce-
* G. Kel!ing et P.R. Mullin (1975) confirment l'existence d'un bref cyc'.e transgressif-régressif à la base du Visécn
supérieur d'lzroutène (Jbel Hadid). Dans cette coupe corn me dans celle d'Afroug (Azrou) et de l'Oued Cherrat (rive
gauche). on a affaire à des dépôts de plate-forme peu pro fonde où les calcaires granoclassés et les c couplets > cal
caire-grès se seraient mis en place par courants de tempête au sein des vases fines.
110 DOMAINE MÉSÉTIEN
pendant avoir plus les caractères d'une molasse que avec peut-êtr.c: un appoint à partir de !'Anti-Atlas
d'un flysch (§ C). A l'Est, par contre, les flyschs occidental (?) et (peut-être ?) de l'Ouest (môle côtier
néodinantiens sont typiques dans le synclinorium et terres plus à l'Ouest encore ?). Des études sédi
axial Fourhal-Telt, l'ennoyage au Nord-Est de la mentologiques permettraient d'éclairer ce problè
zone Khouribga-Oulmès, de vastes parties du Pays me.
Zaïan et de certaines nappes orientales. Au Sud, Ce que l'on sait actuellement du point de vue
on retrouve ces flyschs dans les Rehamna et sur sédimentologique est réduit et disparate. Au-dessus
tout dans les Jbilet centrales et orientales. des termes molassiques transgressifs ou, dans le cas
Il est probable qu'en dehors peut-être du môle du fossé de Sidi-Bettache, au-dessus de termes plus
côtier, tout le domaine mésétien s'est trouvé re ou moins développés à cachet molassique (§ B et C),
couvert par le dépôt de ces flyschs (ou des faciès le « Viséo-Namurien > présente divers faciès de
latéraux à cachet molassique). Du reste, ils se flyschs, dont la succession paraît varier d'une zone
retrouvent aussi dans les massifs anciens atlasiques à l'autre.
de Marrakech à Oujda (§ 4-2), jusque dans le bas Dans l'Est du Massif central, on trouve d'abord
sin anti-atlasique Maïdère-Ben-Zireg (§ 2.4.5-1) des « schistes à Goniatites et Posidonomyes >, à
et même dans le Rif interne (§ 5.4.2.2). C'est dire passées gréseuses centimétriques. Ce faciès est con
que l'alimentatio'n en détritiques de ce bassin ne nu sous les noms de « schistes de Sidi-Lamine >,
peut guère se faire que de tout au Sud, au-delà de « Tiouzinine », etc. (Morin, 1959) e, se re
.du bassin de Tindouf occupé par des calcaires, et trouve aussi dans le Massif du Khatouat. Il peut
SSE NNW
NAPPE A
A
0 200m
NW
Tiguert SE
8
0 500:n
se comprendre comme un flysch argilo-pélitique fin. du Viséen supérieur. Il se termine par un ensemble bré
C'est au-dessus que s'accumule, dans les zones syn chique à faciès chaotique qui atteint plusieurs dizaines
de mètres d'épaisseur. Il s'agit d'une brèche de glissement
clinoriales (Fourhal, etc.), le flysch argilo-gréseux sous-marin ou « olistostrome » (s.l.) contenant, dans une
le plus typique, à lits gréseux décimétriques. matrice sch steuse à couches contournées, des éléments
de toutes dimensions (du gravier au millier de mètres
Il débute souvent par de multiples niveaux de conglo cubes) où l'on note : des calcaires dévoniens, des ampé
mérats et parfois la limite est aussi soulignée par d�s lites siluriennes, des psammites ordoviciens (rares�, des
lentilles calcaires (Morin, 1959; Beaudet, 1969). Il serait grès du flysch lui-même, et enfin des calcaires b1oclas
intéressant d'examiner ce qui peut relever ici des phéno tiques du Viséen supérieur, parfois oolithiques et souvent
mènes d'olistostromes, dont on notera ailleurs l'impor conglomératiques. La coupe est interrompue en général par
tance. la superposition à ce « wildflysch » d'unités allochtones
constituées de Paléozoïque inférieur-moyen, le même que
l'on retrouve en blocs au-dessous : Ordovicien, Silurien,
Au-dessus vient une alternance monotone de lits péla Dévonien à griottes.
giques argileux, de laminations pélitiques et de bancs
gréseux décimétriques; c'est le « faciès de Fourhal » de Mais vers l'Ouest des Jbilet (au-delà de la route prin
H. Termier (1936). Les bases des bancs gréseux sont mar cipale Casablanca-Marrakech), le flysch oriental est sur
quées de nombreuses figures de charge, de glissement monté par l'épaisse formation des « Schistes du Sarhlef ».
et surtout de courant. L'étude de celles-ci pourrait ren Ce,ix-ci sont indiqués en « Primaire indéterrr.in� ,> sur
se gner sur les directions d'apport de la fraction détri la Carte géologique au 1/500 000 (édition de 1956) mais
tique grossière. Toutes ces figures, indiquant la polarité datés du Viséen supérieur (et Namurien ?) par Posido
de� couches, permettent de constater l'existence de nom nomya becheri et d'autres fossiles (Huvelin, 1961). Des
breux plis déversés et même couchés, qui déterminent niveaux de calcaires bioc'astiques marquent la base de
l'épaississement apparent des séries. Les couches gréseuses cette formation, qui abrite d'abondantes roches magma
sont parfois grossières et épaisses (métriques) mais conser tiques (voir ci-après). Aux schistes verdâtres du faciès
vent une bonne continuité latérale. banal s'ajoutent des jaspes et cinérites du cortège magma
tique, et quelques niveaux calcareux fossilifères. Le maa
Ce flysch supérieur a livré des Plantes et des morphisme affecte la partie moyenne de ce domame, que
faunes littorales (H. & G. Termier, 1951, 1970) plusieurs granites intrusifs traversent, plus ou moins grei
senifiés.
mais aussi des Goniatites (in Morin, 1959) : il mon
terait jusqu'au début du Namurien. Cette datation Pour P. Huvelin, les relations observées entre
est actuellement réétudiée (M. Bensaïd, corn. pers.); les diverses formations et les caractères particuliers
des Goniatites du genre Eumorphoceras indiquant le de l'olis•ostrome s'interprètent par la mise en place
Namurien inférieur ont cependant été récemment au cours même du Viséen supérieur d'une nappe de
récoltées dans la région des Smaala (Cailleux, 1974; glissement dans le bassin du flysch.
déterm. H. Hollard). L'épaisseur de ce flysch, dif
ficile à évaluer à cause des replis qui l'affectent, En effet, « la formation de la brèche (chaotique)
dépasserait 2 000 m. Tout à l'Est du massif, dans paraît liée à la mise en place de la nappe... A l'Ouest
la région de Ziar-Mrirt, l e flysch viséen supérieur de la zone d'affleurement des terrains allochtones, l'épaisse
série des schistes du Sarhlef... surmonte immédiatement
banal, autochtone, est recouvert d'un autre faciès: la série flysch près de Sidi-bou-Othmane et sa base
un << wildflysch » apparemment concordant (Agard comprend des lentilles du même calcaire bioclastique sans
& al., 1955 ; Huvelin, 1969, 1970; H & G. Ter présence de brèche ni de lame al)o�htone tandis qu'à
mier 1970 ; Allary & al., 1972). C'est un dépôt proximité, à l'Est de la route de S1d1-bou-Othmane vers
Marrakech la brèche apparaît encore, recouverte de ter
chaotique où des blocs exotiques offrent, outre rains ordo�iciens ». La brèche, « spatialement liée à la
divers types de métadolérites (Ribeyrolles, 1972), couverture allochtone... se serait formée au fur et à me
un échantillonnage du Dévonien de la nappe infé sure de l'avancée du front (de la nappe), en incorpo
rieure de Ziar, qui le recouvre en général (fig. 63). rant les blocs du calcaire bioclastique sédimenté au-delà...
ainsi que des paquets de (Silurien) et de Dévonien, ou
C'est le dispositif que l'on retrouve 200 km au Sud « klippes sédimentaires » issus du dos de la nappe...
Ouest, comme on va le voir. La mise en place de la nappe paraît contemporaine de
la grande transgression du Viséen supérieur » (l'une et
l'autre relevant probablement de la même activité tecto
Dans le centre et l'Est des Jbilet, les flyschs néo nique générale) (op. cit., p. 1040).
viséens tiennent une place essentielle. Selon P. Hu
velin ,.'J 961, 1967, 1970 b) il faut y distinguer deux On notera avec P. Huvelin, qu'un indice ana
complexes principaux. L'un, à l'Est, est caractérisé logue de l'activité orogénique de cette époque est
par ses wildflyschs sommitaux, supportant des re fourni par le wildflysch de Ben-Zireg (§ 2.4.5.1) ;
couvrements allochtones. L'autre, à l'Ouest, pré mais ce'ui-ci ne paraît pas lié à des chevauchements
sente une dominante schisteuse et abrite d'abon (plutôt à un accident vertical, peut-être un décro
dantes roches magmatiques surtout basiques ; il est chement?), contrairement à celui des Jbilet, ou
postérieur aux flyschs orientaux et aux nappes qui de Ziar.
les couvrent.
Dans les Rehamna, enfin, le flysch néoviséen
Le flysch oriental (flysch de Karrouba) est un Culm
gréseux, ayant livré à son toit Posidonomya becheri et n'est daté qu'aux environs de Mechra-ben-Abbou,
surtout Goniatites crenistr:a qui date la partie inférieure en dehors de la zone métamorphique. La coupe de
112 DOMAINE MÉSÉTIEN
Lalla-el-Gara-Gada-Jenabia montre (fig. 64), au Dans le Sud-Est du même massif, on a pu propo
dessus des niveaux molassiques déjà cités (§ C) un ser d'attribuer au flyieh viséen à olistolites et roches
flysch finement lité où s'intercalent des roches du v�rtes, les schistes métamorphiques des Ouled
cortège basique (ci-après § E). C'est, semble-t-il, Hassine, avec leurs faciès chaotiques, leurs calcai
l'équivalent réduit de la séàe du Sarhlef ou peut res, conglomérats et amphibolites. Mais la sépara
être seulement du flysch de Karrouba, où apparais tion d'avec les schistes à blocs attribuables au Dé
sent les roches vertes (Huvelin, 1971) : ici cette sé vonien pose un réel problème (Hoepffner & al.,
rie est en tout cas directement posée sur les mo 1972). On peut retenir en tout cas la grande proba
lasses de base de la transgression. bilité d'un âge néoviséen à namurien pour les schis-
'NNW
Chabet Dai
Crtitaci
A suptlr, eur
Leff a id
0 50m 100
FIG. 64 - Le Viséen supen,:ur (Namurien ?) à roches vertes de la Gada Jenabia, dans le Nord des Rehamna, d'après
Biicker & al., 1965 et des observations inédites.
Le Néoviséen est discordant sur un soubassement siluro-dévonien; le Namurien est éventuellement présent vers
le haut de la coupe, qui n'a pas été daté. Le Crétacé transgressif présente des faciès littoraux dans ses
couches inférieures, qui se biseautent sur les paléo re!iefs.
1. Ludlow-Gédinnien inférieur: argilites et pélites rougeâtres, ca'.caires à Entroques (Scyphocrinites, avec lobo
lites) et « Orthocères », quartzites à pistes.
2. Siegénie11 supérieur : argilites et grès grisâtres, calcaires noirs ou ocres à Entroques, Brachiopodes, etc. (cf.
« Assise d'Assa », déterm. H. Hollard).
3. Viséen supérieur (?) : Calcaire gris, ou dolomie calcifère, banc massif péri-récifal à Bryozoaires. Polypiers,
Algues, passant à un calcaire dolomitique lité à patine jaune.
4. Viséen supérieur - 4A : Alternances de calcaires dolomitiques fossilifères (Crinoïdes, Lamellibr., microfaune
néoviséenne), et de grès psammitiques, quartzites ou pélites rouge, gris, vert. - 4B : Développement de bancs
lenticulaires de quartzites gris. - 4C : Développement de masses calcaires probablement récifales, avec brèches
périphériques; localement, conglomérat rouge.
5. Viséen supérieur - 5A : Intercalations de tufs doléritiques massifs ou rubanés, dont l'un a livré des Bra
chiopodes, dans une série cf. 4A; vers le haut, un banc de calcarénite gréseuse rougeâtre à stratifications
obliques. - 5B : argilites et grès, blocs de quartzites isolés (Silurien remanié ?). - 5C : Calcaires mass· fs
lenticulaires, probablement récifaux; sur la lentille principale, recouvrement de quartzite gris. Dans la coupe
à l'Ouest de Lalla-el-Gara, on rencontre à ce ni veau des brèches volcaniques.
6. Viséen supérieur : Calcaire dolomitique lité à silex, avec Brachiopodes (Productus, etc.), Encrines, Fenes
telles, etc.; localement dédoub'.é par des lits gréseux (replis isoclinaux ?). Barre très fossilifère plus au Nord
(coupe de Lalla-el-Gara), où elle est datée du « V3a et b » (déterm. H. Hollard & al., in Baëcker, op. cit.).
La suite de la coupe n'a pas livré de fossiles, mais des termes semblables contiennent Posidonomya becheri
du Viséen supérieur dans les Jbilet.
7. Ophite massive (au-dessus de lits pélitiques) avec, à Lalla-el-Gara, variolites et faciès tufacés à son toit.
8. Pélites noires plaquettées, schistosées à rares lits de calcaire siliceux et dolomitique microcristallin, et
niveaux tufacés verts.
9. Spilites localement variolitiques, avec croûtes microcristallines à leur toit et/ou à leur mur, intercalées dans
la série pélitique (flysch fin).
10. Autres niveaux de roches vertes, avec intercalations de jaspes parfois disloquées (niveau inférieur), d'autre
fois bien litées (sous la coulée supérieure). Quelques niveaux en coussins ou boudins ?
11. Crétacé : Infracénomanien marno-gréseux couleur saumon, avec une barre calcaro-dolomitique médiane,
transgressive; puis marno-calcaires blancs du Cénomano-Turonien et barre turonienne sommitale.
3.3. STRATIGRAPHIE DU PRIMAIRE 113
tes à amphibolites (métabasites), porphyroïdes des coulées basaltiques à débit en coussins. Leur
(quartz-kératophyres) et calcaires subordonnés de âge est discuté ; selon A. Piqué (travaux en cours),
Lalla-Tittaf (Jenny, 1974 ; Hoepffner, 1974; il s'agirait d'un magmatisme dinantien ou fini-dé
Hoepffner & al., 1975). vonien, alors que P.M. Hurley & al. (1974) attri
buent les coulées du Bou-Regreg au Paléozoïque
E. LE MAGMA TISME INITIAL
moyen. Les deux sys•èmes pourraient être pré
sents ; en outre existent des serpentinites coincées
Il s'agit d'un magmatisme essentiellement basi dans l'accident Est-Ouest du même secteur du
que, d'âge néoviséen à namurien. Ce sont le plus Bou-Regreg et d'âge anté-dévonien probable.
souvent des intrusions mais aussi des coulées et des Enfin, dans le Massif central, le magmatisme
tufs de roches vertes gabbroïques, et rarement de basique est particulièrement développé suivant l'axe
roches rhyolitiques, accompagnées de cinérites et de Boujad-Agouraï (synclinorium axial). S'il est clair
jaspes. Ce cortège n'est guère développé que sui que certaines de ces roches vertes sont intrusives,
vant l'axe Jbilet centrales - Rehamna - synclino sécantes par rapport aux bancs sédimentaires du
rium de Sidi-Bettache et en outre, mais ici les Viséen supérieur, il apparaît que la plupart sont
données sont moins claires, dans le synclinorium interstratifiées et pourraient bien s'être mises en
du Fourhal-Telt. place sous formes de coulées sous-marines (Ter
C'est dans les Jbilet, au sein des schistes du mier, 1936, p. 1477). De toute manière, ce mag
Sarhlef, qu'il connaît son développement le plus matisme basique est antérieur aux intrusions aci
typique (Huvelin, 1970e). des : les dolérites sont plus ou moins métamorphi
s�es et tourmalinisées à proximité du granite du
« On y observe des coulées sous-marines et surtout Ment (Termier, 1936, p. 1478; Morin, 1951,
des sills de roches sub-volcaniques ou volcaniques mon
trant des faciès variés parmi lesquels ont été reconnus p. 176).
des gabbros (des dolérites), des microgranites et des rhyo
lites, des tufs volcaniques acides et basiques alternés; (la On doit rapprocher ce magmatisme initial de
série) renferme également des cinérites, des jaspes, des celui qui sévit, à la même époque, dans la région
lentilles ou des amas de sulfures massifs (pyrrhotine de d'Oujda-Jerada (§ 4.2.4). Le cortège volcanique
Kettara), (génétiquement '.iés à l'activité magmatique pré
coce). L'ensemble de ces formations a subi (un méta oriental est cependant plus acide que le cortège mé
morphisme régional de faible intensité et) les plissements sétien, avec une dominante andésitique et non dolé
qui se sont produits avant la mise en place des granites ri'ique. Aucun des deux, du reste, n'est un magma
hercyniens » (op. c t., p. 2517). tisme eugéosynclinal, puisqu'ils ne sont liés à au
Comme le remarque encore P. Huvelin (1971), cune ultrabasite. De fait, ils se mettent en place
on a affaire à un indice supplémentaire de l'activité dans un flysch - et non sous un pré-flysch - et
crustale duran• le Viséen supérieur - Namurien. Le s'ils précèdent les phases tectoniques du Houiller,
magmatisme s'est manifesté avant ou pendant le ils succèdent à ceEes, fort importantes, du Néodé
glissement de la nappe des Jbilet orientales, « puis vonien et surtout du Dinantien. C'est dire que le
que des roches volcaniques basiques forment dans socle continental acide (dont on a vu plus haut la
la partie terminale du flysch des lentilles concor présence probable sous tout le domaine) a pu se
dantes dont on retrouve des blocs dans la brèche trouver dès cette époque .assez remobilisé pour con
de glissement à la base de la nappe » (op. cit., taminer plus ou moins largement les magmas pro
p. 28). fonds basiques. Sa remobilisation se poursuivra jus
qu'au S"éphanien (§ 3.5).
Dans les Rehamna septentrionaux, les roches
vertes de la Gada-Jenabia (fig. 64) sont des vario
lites, des ophites, des tufs spilitiques dont l'un a 3.3.5.2. LE CARBONIFERE SUPERIEUR
livré des moules de Brachiopodes (Hoepffner & al-, ET LE PERMIEN
1975). Le toit des intercalations de ces roches
vertes est souvent fait de jaspes et de calcaires si Les dépôts de cette période ne montent appa
liceux microcristallins (faciès marin pélagique). On remment que jusqu'à l'Autunien. Ils n'ont qu'une
aurait peut-être un équivalent très métamorphique faible extension. D'une part, ils n'ont pas dû s'ac
de ces formations dans les amphibolites du Sud du cumuler partout mais seulement dans des bassins
massif (voir ci-dessus § D) associées, rappelons-le, subsidents relativement restreints ; il s'agit en effet
à quelques roches acides. de molasses grossières, alimentées à faible distance
par l'érosion des chaînes fraîchement érigées. D'au
Dans le Nord de la zone de Sidi-Bettache on tre part, ces niveaux superficiels ont été les pre
connaît des roches basiques à l'intérieur du flysch miers à être déblayés lors des érosions permo-car
du Korifla et des schistes à blocs du Bou Regreg bonifères, permo-triasiques et ultérieures : il n'en
(fig. 57 et 58). Certaines pourraient être des dolé reste que des « échantillons » dans des fossés d'ef
rites intrusives (Garcia, 1961) mais d'autres sont fondrement.
114 DOMAINE MÉSfTIEN
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d'EI-Jad1da
Fm. 65 - Coupes senees dans la Méséta côtière septentrionale, d'après les coupes et la carte au 1/50 000 de
Destombes & Jeannette 1965-66, ainsi que d'après Lecointre 1926 (coupe 1, zone de Sidi-Bettache).
Ac : Acadien moyen; 1 : « Schistes à Paradoxi des » et Schistes de Bouznika; 2 : Quartzites d'El-Hank;
,o: : trachy-andé1te - Or : Ordovicien; 2-3 : Are nig inférieur-moyen ; 4 : L\anvirn-Llandeilcs; 5-6 : Caradoc. -
s: Silurien - d : Dévonien, im : inférieur moyen; s : supérieur - dh : Strunien quartzitique - d\:-ds? : Stru
nien (?) flyschoïde - hl : Tournaisien (limites ?) - '12: Viséen supérieur, molassique puis flyscheux.
Ts: Trias supérieur (et moyen ?) arg;Jo-salifère. Cim: Crétacé inférieur et moyen. Qd : Quaternaire ancien
et Moghrébien dunaire.
FM : Failles marginales du môle côtier. F et F' : Failles-limites de la zone du Cherrat. F : Faille avec filon
de microdiorit·� quartzifère (marge W de l'anticli na! du Khellata).
Localisation des coupes : Fig. 43. Des coupes dé taillées correspondent approximativement aux points indiqués
(a), (b) elc.; ce sont respectivement les figures 49, 54, 61, 67 A et B, 67 C, D et E.
Sy n c 1 , n or I u m de B i r J d , d
S a h e 1 Plaine de
-Chavent Berrech1d
El Jadida
Ain Tar(JO
Qu lad Abbou
Accident
Ain Tolmest Ourn- de Doourof d1
0 () km (Echelle des hauteurs 2C: -. ---�- .
aoprcx I mati vement
e:1:ogérée 5fo1s)
I ----��::"��
FIG. 66 - Deux coupes générales dans la Méséta côti�re méridionale, d'après Gigout, 1951. Légende des lettres voir
fig. précédente; en plus, Mi : Miocène marin; Cs : Crétacé supérieur (Maestricht1en exc"u); Gé : « Géor-
gien » dolomitique; Pr. TIi : Rhyolites du Précam b··ien suptrieur (lnfracambnen ? voir fig. 46).
118 DOMAINE MÉSÉTIEN
et par la géophysique (Henry & al., comm. pers.) argilo-gréseux. On notera dans celui-ci la déflection de
lui appartient probablement. la sch.stosité en 4. éventail inverse » par rapport au plan
axial. Ceci caractérise un niveau incompétent pris entre
Le Primaire n'est affecté ici que par des plis deux barres compétentes.
concentriques ( « parallèles ») à plan axial vertical. Bien des points restent à préciser ici : cartographie
La schistosité y est inconnue, même dans le Cam exacte de la zone à schistosité vraie, existence d'une zone
brien, dont on peut cependant penser qu'il fut à schistosité de fracture, corrélation avec l'évolution pétro·
graphique (anchi-et épimétamorphisme), etc.
recouvert par environ 3 000 m de couches (Cam
brien à Dévonien supérieur).
Les plis ont un rayon de courbure plurikilo 3.4.2.3. LA LIMITE AVEC LES ZONES
métrique dans les couches les plus profondes : an TECTONIQUES DE MESETA MO
ticlinorium de Casablanca (fig. 65 et 49), anticli YENNE
naux d'El-Jadida et de Boulaouane (fig. 66 et 46).
Par contre, on peut trouver quelques replis en che Elle est en général marquée par des failles.
vrons dans les couches récentes au creux des syn C'est en particulier ce que l'on observe en Méséta
clinaux (Oulad-Abbou, Daourat). C'est une varia côtière septentrionale (fig. 43 et fig. 65, 1 et 2).
tion de style déjà rencontrée dans l'Anti-Atlas (fig. Dans les Rehamna (fig. 44), on peut placer
20), avec lequel le môle côtier a effectivement de cette limite le long de la « faille médiane , . Dans
remarquables analogies. sa partie nord, cette faille est rendue très visible
Les directions axiales sont sub-méridiennes par un rejeu tardif qui juxtapose Cambra-Ordovi
(N 00 à N 20), ainsi, d'ailleurs, que dans l'Anti cien schistosé et Westphalo-Autunien non schis
Atlas occidental. tosé (fig. 51). Au Sud, la faille court entre des ter
rains également déformés et métamorphiques, les
uns cambriens (Ouest), les autres (à l'Est), ordovi
3.4.2.2. LA MARGE DEFORMEE ORIEN ciens à dévoniens (fig. 69). Elle paraît donc avoir
TALE joué avant et pendant le plissement et le métamor
phisme (Michard, 1969 ; Piqué, 1972). Quelques
Sans changer d'orientation ni d'attitude générale, kilomètres à l'Est de la faille médiane et paral
les structures de la marge ESE du môle voient lèlement à elle court l'accident des Ouled-Zednes
apparaître la schistosité (schistosité vraie, de flux). plus ou moins chevauchant (Michard, 1969; Jenny:
1974; Hoepffner & al., 1974, 1975; voir plus loin
C'est ainsi que le « horst du Rhebar », aux § 3.4.3.2).
environs de Bouznika (fig. 65), est affectée d'une
schistosité subverticale serrée (Destombes & Jean On remarque ici que la séparation entre môle
ne'.te, 1966). De même, entre Boulaouane et lm et zones tectoniques de Méséta moyenne, bien que
fout (fig. 51), on constate l'apparition de la schis faillée, n'est pas exempte d'une certaine progres
tosité dans le Cambro-Ordovicien, en même temps sivité : les anticlinaux géorgiens (?) de Lalla-Mou
que l'on voit s'accentuer son plissement. chaa (fig. 69) appartiennent au môle côtier mais
présentent un style et des phases de déformation
Cette corrélation reflète classiquement un lien généti
que : l'accentuation des plis s'est faite grâce à l'entrée
identiques à ce que l'on observe plus à l'Est. L'ex
en jeu du mécanisme de l'aplatissement « pénétratif » des trême marge du môle a été affectée en même temps
roches, qui se traduit par leur débit schisteux. La possi que les zones tectoniques voisines par les compres
bilité même de cette déformation intime des roches est sions synmétamorphiques et la granitisation tar
vraisemblablement liée à leur réchauffement plus fort
ici qu'à l'Ouest. Ceci étant observable à l'intérieur d'un
dive.
même niveau stratigraphique (c'est-à-dire à peu près à Dans les Jbilet (fig. 45), le prolongement des
profondeur constante lors du plissement) traduit l'interven
tion d'un gradient thermique régional non pas vertical zones des Rehamna centraux s'observe de part
mais oblique. C'est une manifestation du phénomène de et d'autre du massif du Jbel Bou-Gader. P. Huve
« dôme ou échine therm;que » que l'on retrouvera à lin (travaux en cours) montre que le môle au
propos du métamorphisme (Michard 1967, 1968; Piqué,
1972).
tochtone occidental est chevauché par la série du
Bou-Oader (parautochtone ?), d'âge probable Cam
La coupe d'lmfout a l'intérêt de montrer la « décom brien inférieur (pro parte). La position tectonique
position » du gradient oblique en ses deux composantes des unités des Skhirat, à matériel silurien et dévo
horizontales et verticales. La première se manifeste par
l'accentuation progressive de la schistosité, d'Ouest en Est, nien, est discutée : la bande située à l'Est du Jbel
au sein du même Acadien. La seconde se remarque à la Bou-Gader (fig. 45) vient chevaucher les terrains
disparition de la schistosité dans les niveaux les plus cambriens, mais quelle est l'ampleur du chevau
récents au creux du synclinal. Les caractères lithologi chement ? Les phénomènes de cisaillement et dé
ques de l'Arenig moyen-supérieur (grès, psammites, quart
zites) interviennent évidemment pour la localisation précise crochement paraissent jouer un rôle important, peut
du « front de la schistosité » au toit de l'Arenig inférieur être analogue à celui qu'ils ont dans les Rehamna.
Cette marge orientale du môle côtier corres- cynien. Il est vraisemblable qu'elle ait joué en
pond donc à une zone de fracture majeure, qui décrochement dextre durant le plissement paro-
paraît avoir joué aux diverses étapes du cycle her- xysmal, mais son étude détaillée reste à faire.
3.4.3. J.es zones tectoniques de Méséta moyenne
3.4.3.1. L'OUEST DU MASSIF CENTRAL grosso modo, que dans la partie nord de la zone,
ET SES BORDURES proche de la côte ; ailleurs dominent les axes NW
SE (voir la carte au 1/50 000 de J. Des·ombes &
On regroupe ici un faisceau de zones structu A. Jeannette, 1965). Cette obliquité des plis par
rales assez variées, disposées en une sorte d'éven rapport aux failles bordières et notamment par rap
tail (fig. 43 et 213), à l'Est du môle côtier. Aux port à celles de la marge du môle côtier, p�ait
directions méridiennes et NE se combinent des acci indiquer pour celles-ci un jeu en décrochement
dents E-W. La zone la plus orientale de cet en dextre (voir ci-dessus).
semble est celle dite du « synclinorium Fourhal
Telt » : au-delà débute la zone des nappes orien La zone du Cherrat (fig. 65 et 67) est classi
tales (autochtone Zaïan, nappes de Khénifra, quement qualifiée de « horst :i>. Elle est en effet
Mrirt, etc.). On ne dispose d'aucune .analyse tec constituée de terrains d'âge silurien, dévonien infé
tonique récente qui couvre entièrement cet en rieur et dévonien moyen, entre des « fossés > à
semble : bien des données essentielles manquent couches plus récentes. Mais la disposition fréquente
dans l'inventaire qui suit (Piqué et Cailleux, tra des couches en monoclinal sub-vertical ou renversé
vaux en cours). vers l'Ouest, le caractère au moins localement che
vauchant de la faille bordière occidentale, la dis
A. LE SYNCLINORIUM OCCIDENTAL semblance (soulignée par G. Lecointre en 1926) des
ET SES MARGES
séries affleurant de part et d'autre de cette struc
La zone de Ben-Slimane (fig. 61 et 65) est al ture, donnent à penser qu'elle ne présente pas un
longée du N au S entre le môle côtier et la zone simple << horst ». A titre d'hypothèse de travail,
du Cherrat. Les couches viséennes y sont en géné on peut y voir une zone de flanc inverse cisaillé à
ral fort redressées et l'on note des charnières en la base d'une zone de Sidi-Bettache chevauchante,
chevron (sans schistosité ?). Il est à remarquer que poussée vers l'Ouest (l'idée d'une racine de nappe
les couches et les axes ne semblent orientés N-S, est avancée par G. Lecointre, 1926, p. 102).
NW SE Localisation : voir fig. 65.
Estuaire Fa I a I s es de V10,duc 1 : Calcaires noirs réglés, à « Orthocères »
(coupe 3) = Lochkovien (Silurien ?). - 2 :
F'?
Fm. 67 - Coupes dans ia « zone de l'oued Cherrat » A l'Ouest de la faille occidentale F, dans la
et à sa marge est (coupe E) empruntées à zone de Ben-Slimane (ex-Boulhaut), on note :
Lecointre �1926). Ces coupes, déjà anciennes, gV : grauwacke viséenne; qz : quartzites; s :
mériteraient d'être réétudiées en détail. « A " schistes froissés. F', faille orientale de la
est plutôt une « coupe panoramique :.. Les zone du Cherrat, fait !a limite avec la « zone
attributions stratigraphiques originales de Le de Sidi-Bettache ». A Sidi-Amar : m = mo
cointre sont modifiées d'après Hol'.ard (1967), lasse néogène à huîtres.
120 DOMAINE MÉSÉTIEN
.. ..
chevrons dans les schistes tournaisiens d'Aïn-el-Aouda,
dans le flysch tournaiso-viséen du Korifla plus au Sud;
au Nord-Ouest de Rommani (ex-Marchand), des strates
de flysch dirigées E-W présentent une schistosité sub z
verticale déversée au N, ainsi que des flexures (postérieu
res) d'axe NE. La direction E-W à ENE est à la fois
celle de la zone Rabat-Tiflet et du bord sud de la
zone Rommani-Tiddas (prolongement oriental d cel'e de
0
les secondes on compte les synclinaux d'Et-Tnine un parautochtone v1seen et enfin un allochtone
Chaaf-Jbel Kranez, d'Ezzehiliga-Sidi-Arhoun, constitué par le flysch viséo-namurien déjà plissé
avec le « fossé » de Sidi-Kassem où est conservé le à deux reprises (Cailleux, 1974, 1975).
Westphalien, et enfin !'ensellement de Moulay-Bou
Azza. Près de cette dernière ville se trouve un petit Ce flysch allochtone des Sm.aala appartient à la
massif granitique, mais les grands batholites sont zone du Fourhal-Telt (fig. 43) qui présente donc
installés dans Ies zones anticlinales : granite d'Oul une tectonique plus complexe que ne le laissait
mès et de l'Achmèche au Nord-Est, granite des Zaër supposer sa cartographie ancienne (cf. carte du
à l'Ouest (§ 3.5.3). Au Sud-Ouest de ce dernier, le Maroc au 1/500 000). Dans les Smaala (région mi
« Pays des Sokhret » et le Sud-Ouest des Smaala néralisée d'Enta), Y. Caineux y décrit une pre
offrent un relief appalachien relativement peu sur mière génération de plis sub-isoclinaux associés à
creusé et vont disparaître bientôt sous le Plateau une schistosité de flux (tectonique de glissement à
des Phosphates. rapprocher de Ia phase « 3 » orientale, ci-dessous
3.5.3.1) ; puis une deuxième génération de plis,
Ainsi l'anticlinorium est-il classiquement pré cette fois-ci du type chevrons déversés au NW avec
senté comme un ensemble relativement simple de schistosité de fracture ou de crénulation. C'est le
plis droits (fig. 52) affecté d'ensellements, de relais, début du mouvement des unités supérieures vers
de déviations axiales. Probablement a-t-on affaire, l'W et le NW ; il va se poursuivre par les che
en fait, à des structures polyphasées (voir � 3.5.1). vauchements cisaillants déjà indiqués. Le décroche
L'analyse des tectoniques superposées reste ici à ment dextre des Smaala intervient ensuite, provo
faire, et pas seulement à l'aide des petites struc quant encore dans le flysch diverses déformations,
tures. La tectonique infra ou éoviséenne (phase notamment des plis à axes subverticaux. Ces mou
bretonne) paraît importante, responsable d'un plis vements de failles sont peut-être « tardi-hercyniens >
sement synschisteux. puisque peu à l'Est ils affectent le Westphalo- Au
tunien (?) des Chougrane.
Au Nord-Ouest du granite des Zaër, G. Vandenven
(1969) a noté la superposition de schistosités, dont la pre
mière au moins est régionale. Des schistosités sub-hori Sur son bord est, la zone du Fourhal paraît
zontales reprises par des plis droits sont visibles en s'appuyer normalement sur les s!ructures « autochto
divers points dans l'Ordovicien d'Oulmès, mais aussi dans nes » de la zone Kasba-Tadla-Azrou, c'est-à-dire
le flysch au Nord ou au Sud-Est de cette localité. La essentiellement sur les quartzites des Zaïan et le
discordance du Viséen supérieur sur le Dévonien supé « horst » du Jbel Hadid. Par la périphérie de ces
rieur près de Tiliouine semble montrer que la phase tec structures, le flysch de la zone Fourhal-Telt semble
tonique anté-viséenne est ici infra ou éoviséenne, el se raccorder au flysch autochtone de la zone des
?ron infra famenienne (Cogney, travaux en cours). Enfin,
les jeux de décrochements paraissent revêtir une impor
nappes orientales. Le granite du Ment est intrusif
tance capitale dans les discontinuités affectant les axes de part et d'autre de la limite du flysch Fourhal
de plis (par exemple dans les Smaala: Y. Cailleux, 1974), Telt et du petit massif cambra-ordovicien de Beten
sans qu'on doive a priori exclure, dans d'autres cas, l'exis Aïch, annexe de celui des Zaïan.
tence de failles plates (idem).
NW SE
m Koud1at el Arneb 440 D1abat
5001
1km
NW HaJar el Hamar B A SE
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0 ;.__
m NW Koud1at Morhref
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IT-...:·::,·/ grès rntermédl�rre,
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Acadien pp
]:': :::�::-j
schistes et greywackes rnfér j ou Cambrien
inférieur
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� de passage
CJ calcaires dolom,tlques
et c alcsch I ate s
Cambrien
rnférra�r
.#' mlcrogranlte
c
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FIG. 69 - Variation du style de plissement dans le Cambrien des Rehamna occidentaux d'après Piqué
(1972); on complètera les coupes sériées par celles des structures d'lmfout, 15 km au Nord (fig.
51). Localisation : fig. 44.
Détails :
A : figures de flanc normal dans les couches de passage
B : figures de flanc inverse (« schistes à trous >)
C : allure du plissement, isoclinal (puis
= =
du « Géorgien >. replissé par la suite) dans les calcaires dolomitiques
En A, B, C : blanc calcaire; pointillé métagreywacke.
3.4. TECTONIQUE HERCYNIENNE 123
F1G. 70 A - Variation de la déformation suivant le degré de métamorphisme dans les Rehamna centraux; dessins
de P. Jenny, 1974.
Zone des phyllades
Déformation dans le faciès schistes verts supé rieurs : les plis concentriques-aplatis de Bir Jdid-Cherfa,
dans )'Ordovicien inférieur - Cambrien des Sk.hour. So : stratification; S 1 : schistosité de première phase
faiblement cisaillée durant la deuxième pha se.
1 : Vue générale d'un couple décamétrique an ticlinal cisailJé - synclinal.
2 : Détail (encadré sur 1) dans un flanc nor mal; réfraction de la S 1 entre bancs quartzitiques (clairs)
et phylladiques.
3 : Plis mineurs dans un niveau phylladique voisin: éventails de S1 normal (en bas à droite) el inverse
(en haut à gauche); les mouvements de ci saillement dans la sch1stosité provoquent la dilacération des
petites charnières gréseuses.
4 : Plis mineurs dans des strates quartzophyl ladiques: flambage et meneaux.
124 DOMAINE MÉSÉTIEN
Fia. 70 B - Variation de la déformation suivant Je degré de métamorphisme dans les Rebamna centraux: dessin�
de P. Jenny, 1974.
Zone des micaschistes
Déformation dans le faciès amphibolite à gre nal : les plis isoclinaux cisaillés et le� plis tardifs.
1 : Pli intrafoliaire à peine repérable dans un affleurement roicaschisteux (Kam-_Kou�l:
2 : Sur un échantillon de micaschiste à stratification contrastée, on observe l'mtens1te . .
des c1sa11lements
intrafoliaires et glissements de phase 2 (selon l'axe a?), qui accompagnent la formation de plis '.! crénu
lants (en haut) et la dilacération des charnières I (Kam-Koum).
3 : Un échantillon de calcschiste montre la reprise d'un pli isoclinal du type précédent par un pli
flexural associé à une schistosité de crénu Jation fruste (S:i),
3.4. TECTONIQUE HERCYNIENNE 125
- dans l'Est du massif, une phase D4 déter Broumi se retrouve dans le secteur du Guelb-Zraïkem,
mine alors le déversement et l'écaillage du Jbel avec les mêmes caractéristiques (op. cit.).
Kharrou qui vient chevaucher vers le SSW les uni Il traduit pendant la phase ,1, le déversement vers
tés métamorphiques centrales (fig. 72). Dans des l'Ouest des plis couchés orientaux, cette déformation se
fractures associées ou postérieures se met en place réalisant en cond.tions épizonales.
tout un chevelu filonien de dacitoïdes. Les effets de la phase 2 sur cet accident sont les
mêmes que sur les deux unités en contact.
Ces phases - ou épisodes - D1 à D4 sont an - Tout cet ensemble est pris en écharpe par l'accident
térieures au Westphalo-Autunien, dont la molasse d,s 011/ed-Zednes. Il s'agit d'une zone faillée qui s'élargit
est discordante sur les structures qu'elles ont créées. vers le Nord et où affleurent des terrains dévoniens et
Ces structures sont observables à diverses échelles. éventuellement viséens, en pincée synclinale.
Les tectoniques successives D1 à D4 sont analysa La limite occidentale recoupe en oblique les plis des
bles surtout grâce à l'observation des structures mé Skhour; elle correspond à un décrochement ayant peut
so- et microscopiques : analyse géométrique des être déjà fonctionné lors de la phase I et en tout cas
petites structures à l'affleurement, par l'emploi sys lors de la phase 2 (cisaillements internes des P 1 mineurs);
ce décrochement a peut-être utilisé une discordance méso
tématique de la projection stéréographique (voir les dévonienne ou antéviséenne verticalisée lors de la phase 1.
thèses de Piqué, Jenny, Hoepffner) ; pétrographie
structurale en lame mince (§ 3.5.2). Mais ce sont La limite orientale est plus nettement du type pli
également ces phases tectoniques qui ont indivi faille chevauchant vers l'Ouest, au moins dans sa partie
nord. Toute la bande des Ouled-Zednes et ses marges
dualisé et mis en place les grands ensembles struc immédiates sont le siège de cisaillements intenses durant
turaux (fig. 44 et 74). Pour leur description ré la phase 2. Dans ce couloir l'effet cumulé des cisa:lle
sumée, on ci•era P. Jenny (1974) : ments est un décrochement dont le sens dextre est in
diqué par la dissymétrie des replis 2 associés.
« A l'Ouest, c'est le Cambra-Ordovicien des Skhour,
de structure très homogène jusqu'à la « faille médiane » Pendant la phase 3, cet accident a rejoué en décro
et portant quelques résidus de terrains dévoniens discor chement dextre; de nombreux crochons associés à des dé
dants (conglomérats métamorphiques du Kef-el-Mouneb: crochements dextres N 140 se greffent sur cet accident
Piqué, 1972). dont ils paraissent être des structures d'ordre supérieur.
Cette unité se présente comme une lanière marginale Les rejets respectifs de ces 2 épisodes de décrochement
bordant le môle occidental de la Méséta côtière (Michard, peuvent être évalués en considérant le décalage des iso
1969). Les structures I y sont peu déversées et la phase 2 grades de part et d'autre de l'accident. Les isogrades de
s'y marque presque exclusivement par des glissements et phase 1 sont décalés d'environ 20 km (de Sidi-Abdallah
cisaillements dans S 1 . Les décrochements 3 sont surtout au Nord, à la Koudiat-el-Mizane au Sud); celle de phase 2
vioibles au Nord du secteur. d'environ 3 km (de Sidi-Aïssa au Nord à Kam-Koum au
Sud). Ce dernier décalage est entièrement imputable à
On retrouve au NE une unité à ossature cambra-ordo la phase 3; le décalage propre à la phase 2 est donc de
vicienne: c'est le mass./ du Jorj-Ahmar-Jbel Kharrou, 17 km ».
étudié par C. Hoepffner (1974) dans sa partie est, où
la série monte jusqu'au Silurien moyen. Si l'on admet que Après l'érosion des structures édifiées pendant
cette unité représente le soc'e de la région de Merhra cette tectogenèse, le dépôt des molasses westphalo
ben-Abbou, sa série monterait jusqu'au Viséen supérieur.
L'unité cambra-silurienne elle-même se caractérise par des autuniennes et la mise en place de vastes coulées
plis 1 synschisteux plus ouverts que dans le massif des acides (latites et trachy-andésites), des plis à grand
Skhour, sauf dans la terminaison périclinale SW; la phase 2 rayon de courbure et des failles interviennent en
se manifeste par des cisaillements parallèles à S 1 et de core, qui terminent le cycle hercynien (mouvements
plus en plus vifs vers la marge 01J,est de l'unité. La ph0 se
3, très marquée, provoque la torsion de la terminaison tardi-hc:rcyniens, notamment décrochements dextres
périclinale; plus à l'Est, elle amène le massif du Kharrou sub-méridiens bien identifiabks au Nord, dans la
en direction N 120 (op. cil.). région de Mechra-ben-Abbou).
Un troisième ensemble majeur occupe le SE du sec On notera l'intérêt du massif des Rehamna
teur : les micaschistes des Rehamna orientaux, qui se pour
suivent largement vers l'Est. Leur âge s'échelonne -- du pour l'étude des relations entre le style des défor
mcins d'après les comparaisons \ithostratigraphiques pro mations et, d'une part, le régime tectonique local
posées - d1J, Dévonien inférieur au Viséen sunérieur - (délimitant des couloirs hautement cisaillés le long
Namurien? Grâce au niveau repère calcaro-détritique at de décrochements permanents) ; d'autre part, le de
ttibué au Dévonien moyen, il semble possible d'y recon
m:ître une structure en plis couchés datant de la phase 1 gré de recristallisation métamorphique. Celui-ci s'est
(Hoepffner, op. cit.). Les plans de glissement 2 étant très pro!lressivement (?) élevé sous l'influence d'un dô
obliques sur S 1 , les plis 2 à déversement W prennent un me thermique syntectonique (cf. fig. 75, § 3.5.2) ;
développement important. La phase 3 détermine des dé
crochements dextres de grande ampleur. l'obliquité du gradient géothermique a déjà été si
gnalée à propos de la disposition du front de la
- L'accident du Broumi superpose les micaschistes schistosité au NW du massif (§ 3.4.2.2). Le bom
dévonc-dinantiens en série inverse au Silurien du massif bement des isogrades a ensuite été accentué par
du Jorf-Ahmar en série normale. Cette interprétation est
corroborée par les observations que l'on peut faire plus les phénomènes tectoniques tardifs, déterminant la
à l'Est: après un décrochement E-W dextre, l'accident du surélévation du cœur du massif.
126 DOMAINE MÉSÉTIEN
1 km
L---�--.1
0
--fi L�l�a Regraga
//
C
K�Mesmouto •D
24
1�
i
t--,-----"2�,------4-- l /e
D
c=J0uartzltes :Caradoc-Llandallo
FIG '11
3.4. TECTONIQUE HERCYNIENNE 127
3.4.3.3. LES JBILET CENTRALES monté dans le centre en continuité par le flysch
à roches vertes du Sarhlef (§ 3.3.5.1 D et E).
A l'Est du faisceau de failles signalé plus haut
(§ 3.4.2.3) et jusqu'aux environs de la route prin Peu de données sont actuellement publiées sur
cipale Casablanca-Marrakech s'étend, dans les Jbi la tectonique des Jbilets centrales, P. Huvelin
(1970 a, 1971) y note des plis serrés, réalisés avant
Iet, un secteur assez homogène (fig. 45). C'est ce
la mise en place des granites (§ 3.5.3.1) et ac
que l'on désigne comme « Jbilet centrales ». On compagnés d'un métamorphisme régional faible ;
voit que sa limite vers les Jbilet orientales n'est au moins deux phases de plissement se sont succé
pas tranchée. Selon P. Huvelin (1970 a, b), toutes dées. On remarquera que la direction des plisse
deux possèdent le même substratum de flysch du ments les plus apparents cartographiquement est ici
Viséen supérieur autochtone mais alors que des méridienne, comme plus à l'Ouest, alors que dans
nappes recouvrent ce flysch dans l'Est, il est sur- les Jbilet orientales, elle est E-NE.
..____.
(Caradoc supérieur) , 05 : Formation du Goulibet-,,1-Mesrane : pélitcs.
B
• EI-Mesrane B'
Jbel Kharrou
1 Jbel Allahla
BCIO
• lllln
Fm. 72 - Le chevauchement du Jbel K.harrou, dans les Rehamna orientaux, selon Hoepffner (1974); déversement
et écaillage (avec troncature basale très nette) sont rapportés à un épisode tardif (D4).
FIG. 71 - Zonéographie métamorphique et déformation des conglomérats dévoniens dans les Rehamna centraux, autour
de Kef-el-Mouneb, selon Piqué (1972).
Carte zonéograph;que : Noter que l'apparition des minéraux dépend non seulement de la température
mais aussi de la composition des roches; les limites indiquées ne sont pas des isogrades s. str.
En cartouches :
A : Croquis de localisation (voir aus5i la carte structurale fig. 44): K.M. : Kef-el-Mouneb; S.S.:
Skhirat-es-Slimane; tirets : limite phyllades (au Nord), micaschistes à biotite et grenat (au Sud).
B : galet typique de Skhirat-es-Slimane.
C : galet moyen au NE du Kef-el-Mouneb.
D : idem au SW; le graphique indique l'étirement statistique de ces « cigares » spectaculaires (voir
aussi Gigout, 1956 b). Noter qu'à 10 km à l'Est de Skhirat-es-Slimane (Sidi-Abdallah), c'est au con
traire la forme en « galette » qui domine, révélant un autre régime de déformation synmétamor
phique.
128 DOMAINE MÉSÉTIEN
Fm. 73 - La tectonique de la zone des nappes orien tales, dans le Maroc central, d'après Allary & al., .1972,
Al'ary. 1972 et Ribeyrolles, 1972.
A : Carte structurale.
B : Coupe dans la partie nord du secteur : les nappes de Ziar-Mrirt et le bassin de Khenifra
(extrémité nord).
Co11.1titution des nappes :
Nappe A : schistes argileux du Lochkovien, calcaires noduleux et flyschs du Dévonien moyen
supérieur.
Nappe B : quartzites, schistes et calcaires d'.l Viséen supérieur (faciès analogue à celui du Jbel
Aouam).
Nappe C : Ordovicien, Silurien et Dévonien (voir les coupes du plateau d'Ahallal, ou Akellal,
aux fig. 55 et 60).
C : Coupe composite dans les structures méridionales : la nappe de Khénifra et l'autochtone
du Bou-Guergour.
N.B. : Voir également les coupes dans l'autochtone du Jbel Hadid aux figures 47 (C et D) et
62, ainsi que des coupes détaillées à la base des nappes de Ziar-Mrirt : fig. 63.
A . ,:
!���! Volcoosme rOC&'lt
�Jurossioue
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�
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•OIQU8
NAPPES OE ZIAR·MRIRT
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NAPPE OE KHENIFRA
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l-:Z.Aord. 7
/4' S3
AUTOCHTONE
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-,-1-14 -,-
(letr,as coté sc�,stos,t6)
-"'Plis'!
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J Bou Guargour
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S1
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Zaïan) mais on peut compter que les unités décrites Analysant les nombreuses failles verticales de
au milieu s'y prolongent d'une manière ou d'une la région de Khénifra (orientation en réseau, zones
autre (voir la carte structurale, fig. 44, ainsi que broyé�s linéaires, stries très souvent horizoni'.iles,
les travaux de Ph. Morin & al. cités plus haut). décalage de, axes de plis tel3 que « a-a -� sur la
fig. 73, filons et cassures annexes), A Allary &
A. Allary & al. (1972) reconnaissent donc dans al. (1972a) ont <:onclu qu'il s'agit là de décroche
la région de Khènifr1 (fig. 73) une suite complexe ments, indiquant un raccourcissement NW-SE. Une
de déformations : partie de œ·te tectonique cas:;:mte :' est réalisée
- plissement 1, « anté-vis.Sen )>, accompagné avant le Visi:en :mpérleur; une partie apr�s cet étage
par une schistosité S 1 plus ou moins couchée ; mais sans Joute avant l'Autunien. Un rejeu s'est
l'axe de cette phase est proche du N-S ; anté effectué aussi après le Crétacé, qui a pu intervenir
rieure au Vis�en supérîeur, cette phase p:iraît pos dans la tedonique du Moyen Atla:; (cf. ·� 4A.4.2).
térieure au moim au Dévonien moyen ; On notera avec Ph_ Morin (1958), P. Huve-Jin (1969)
et M. Es·erle (1971), que des mouvements verticaux
- plissement 2, anté-viséen, post-schisteux peu importants se �,1nt pwduits aussi le ïong de cer
important et de même axe que Je premier ; taines de ces failles au cours même du Viséen supé
- phase cassante anté-viséenne, comportant des rieur (paléo-horst Ju Jbcl Hadid).
décrochements importants ;
Quant aux chevauchements, A. Allary & al.
- plissement 3, dit << post-viséen » (et anté (t972b) en dis!inguent deux types (fig. 73).
permien), mais caractérisé comme intervenant au
cours du Visôen supérieur, avec une direction pro La nappe de Khénifra est faite de Viséen supé
che d'E-W et un� schistosité « S 3 )> déversée. Des rieur et d'un matériel probablement ordovîcien, re
nappes �c mettent en p!ace p.::ndant cette phase posan� sur un Viséen autochtone (lui-même dis
ou peu après ; cordant sur un Cambra-Ordovicien :::lus profond).
Son front es� un anticlinal couché de pha:;e 3, phase
- plissement 4, post-visé:n et anté-permien,
corr2spondant ù des plis NE-SW bien visibles, avec qui s.: marque au��i par de nombreux plis mineurs
parfois une schi,tosité S 4 subver!icale ; dans la nappe d dans l',:mtochtonc : la nappe se
Sé:rait déplacée vers Je NNW par compression vers
- phase cassante successive ; la fin de la µhase 3 ; après la formation de la
- plis peu acc�ntués et failles post-permienncs « S 3 ", la napp� a encore avancé de quelques
et anté-triasiqucs, affectant le bassin de Khénifra et ki'.omètrès 1(décalage du front de S 3) mais son
non 1: Mésozoïque. déplacement tqtal atteint 20 km au moins.
Ce5 auteurs décrivent donc trois schi,tosités succes Les :nappes de Ziar-Mrirt comportent un maté
sives, numérotée, 1, 3 et 4. Seules les rlenx <lcrnières riel varié (Ordovicien, Silurien, Dévonien, Visé:n)
affectent le Viséen supérieur. L'exi,tence d'une ,chisto dont le faciès diffère de celui de Lrntochtone (no
sité ant.:, ieure à cet étage est claire là où le Viséen
non schiswsé transgr�sse sur des terrains schistosés. tamment pour le Viséen supérieur et le Dévonien).
E 1 les snnt pelliculaires et leur contact basal est en
Ain·..i au Jbel Hadid, P. Huvcïn (1969, 1973 b) et M.
Esterle i 1971) signalent comme A. Allary ( 1972) une g�néral parallèle aux couches du Viséen autochtone,
schistosité q11asd1orizontale dam le soubassement du Vi ne tronquant que rarement des structurë:s 3. Ce
séen sub-tabula1re (voir aussi H. & G. Term·er, 1972). contact tronque par contre ks couches allochtones.
Elle e,t as,ociée à ùes plis couchés d'axe E-W. la data
tion de ce phfoomène est ici incertaine. Les derniers Au Nord-Ouest, sous le contact, le flysch üutochtone
terrains affectés par cette « S 1 ,, sont, au-dessus du Pré se termine par un « wildflysch )> (voir les travaux
cambrien ,upérieur, un ,< Cambro-Ordovic:en ,l mal daté. de P. Huvelin, etc., ci'és plus haut) dont les olisto
Plm an Nord, dans les montagnes quartzitiques du lites sont formés par du matériel de la nappe infé
Pays Zaïan (Bou-Dobra, etc.), M. Ribeyrolles (1972) décrit rieure « A ,>. Les nappes reposeraient donc sur une
des plis « 1 » sub-mfridiens à plan axial dévers�; les plis
du Siluro-Dévonien du Jbel Bouchot. sous le Viséen d's surface d'érosion passant vers le NW à un bassin
ccrdant, aont attribuable, à cette ,, phase 1 ,,. qui est de sédimentation et se seraient mises en place par
donc ici post-dévonien moyen et anté-vi,éen supérieur. gravité (du moins en partie ?). L'absence de Dévo
On observera que dans cet intervalle de temps, les défor
mations ont pu se dérouler en plusieurs étapes. Les varia nien autochtone à l'Ouest des nappes, et certains
tions dans la d'rection de ces structures anté-viséennes détails ·ectoniques (stries, plis d'entraînement) sont
sont imput�es, peur une part au moins, au jeu des décro en accord avec un déplacement vers le NW, d'au
chements ultérieurs.
moins 20 km. Le serrage de la phase 4 succède à
L'équipe de Montpellier a porté une attention ces différents charriages. P. Huvelin (1970 a) a re
particulière aux structures de décrochement et de connu une schistosité sub-verticale postérieure aux
ohevauchement. charriages dans la région NE du Bou-Irhial.
3.5. PÉTROGENÈSE PROFONDE HERCYNIENNE 131
La géodynamique interne hercynienne, dont on Biotite du gr:.:nik des Zaèr (K/A, 1965) .... 284 ± 15
vient de voir les effets tectoniques, s'-est assortie en Mu�cuvik, filons ,tannifère� du granite d"Oul-
profondeur de phénomènes pétrog(0nè:1ques : méta m�s (id) . . . . , ... , , , ............ . 290 ± 7
morphisme, magmatisme tardi� et post--orn2,lnique Muscovite d'une apophyse granitique du Ment
(le magmaiisme <, initial » a été envisag6 au (id) ... , ... ' ... '' ..'...• '' ........... . 261 ± 10
§3.3.5 1 E). La corrélatior1 étroite. entre tectonique Biot1lé', du gr :mite de Moulay-bou-Azza (Rb/
et pétrogenèse profonde a déjà élè illustrée plus Sr. 19 57) , ....... , .. , .. , ............ . 280 ± 10
haut (§ 3.4.2.2 et 3.4.3.2). A h:chelle générale, Biotites du gr ani!e des Jbilet (isochrone Rb/
elle est indiquée par la quasi-absenc� de- schistosité Sr. 1967) ........................... . 296 ± 3
synmétamorphi4utè dans le Primalr� même- le plus Roche totale, même granite (Rb/Sr, 1967)
273 et 367 ± 20
ancien du môle cbtier occidental, zone sul1-tabulaire.
6 résultats pour le mélssif des Rehamna (Rb/Sir, 1972):
Dans les auires zones, siÈ-gts d'unë- tectonique, plus
intense, une ou plusieur� &chistosité-� s'observent - b otite du granitiè occidental . ... ...... 291 ± 9
toujours, au moins localement. La granihsation se - musc;ovitf du granite crntral de- Ras-el-
Abiod ............... , ... .... .. ... 276 ± 8
limi,e aux zones de la Mésèta moyrnnc et à leurs
marge5. Le5 m�,nifc:stations filonienne� sont répan - regmatitc- du mêmt;; .. ....... . . ..... 292 ± 9
du�s jusque dans les zones orientales de nappes - pegmatite de Ben-Gue1ir ... . .. . ..... 272 ± 8
(Mrirt). - microgranite de la Frrme Prioux (gra-
nite W) . . ..... . .. ...... ...... ... . 297 ± 12
La chronologie des phénomènes pétrogénétiques - micaschistes dtc, Ou!ed-Slimane (Re-
hamna centraux) ........ ... .... ... 287 ± 3
p�ut se déduire des relations de remplacement
entre les cristallisations successives (voir ci-dessous) Ces résultats, donnés sous toute réserve, offrent
et de leurs relations avec les struc-tm e.s tectoniques. déjà une neLe dominante vers 290 Ma : cela signi
Par ces méthodes on peut conclure que la pétro fierait que le refroidissement du bâti était achevé
genèse profonde hercynienne a connu une suite de vers la fin du W.:s:phalien. Certains âges anciens
phases: (Jbilet) pourraient refléter une origine palingénéti
- phase (s) antérieure (s) au Viséen supérieur que. Des âges récents, proches de 270 Ma, comme
(cf. § 3.4.4.2) ; ceux du Ment, de Ras-el-Abiod (granite muscovi
teux). pegmatite de Ben-Guerir, traduiraient une
- phas-es postérieures à celui-ci mais antérieu cristallisation (partielle ?) plus tardive, éopermienne,
res au Wes!phalien supérieur. ou un réchauffement suffisant à cette époque.
Dans les Rehamna, zone de culmination du mé Ainsi la granitisation mésétienne semble s'être
tamorphisme hercynien, on peut montrer (§ 3.5.2) achevée pour l'essentiel durant la « phase astu
qu'à une évolution initiale dynamo-thermique inté rienne s. str. >> (Eostéphanien, 29 5 Ma), avec des
ressant une r�gion très vaste succède une évolu séquelles <, saaliennes >> possibles (Eopermien, 270
tion syn- à tardi-tectonique à plus haute tempéra Ma). Mais la fin de l'évoluîon métamorphique qui
ture dans un secteur plus restreint et, enfin, des la précède est namuro-éowestphalienne, « sudète
recristallisations « chaudes » substatiques encore tardiv,e » ou contemporaine de la « phase de !'Erz
plus localisées au contact de granites circonscrits. gebirge >> ou simplement << asturienne précoce »
dans la terminologie européenne (Harland, 1969).
L'âge des granites mésétiens - qui sont tous Quant aux premiers stades, ils se placent entre le
de type voisin, sinon identique - est d'abord dé Dévonien moyen et le Viséen supérieur. Il s'agirait
fini par les arguments géologiques classiques. Cer essentiellement de la tectonique du Dévonien su
tains granites recoupent le Visé-en supérieur (et périeur, selon A. Allary & al. (1972). Mais on peut
Namurien?) plissé et schistosé (Ment, Jbilet ... ) ; éga'.ement envisag�r un âge infra ou éoviséen. Cet
on cite un filon granitique dans le Westphalien su te recristallisation syntectonique précoce est parti
périeur de Sidi-Kassem ; les premiers galets de tour culièrement marquée dans la zone mésétienne orien
malinite de contact sont remaniés dans le Stéphano tak (op. cit.). Dans le Nord-Est de l'anticlinorium
Autunien. De plus, des mesures isotopiques ont été occidental, la discordance du Viséen supérieur sur
effectuées (Choubert & al., 196 5 ; Charlot & al-, le Dévonien supérieur tend à montrer que l'essen
1967 ; Tisserant in Piqué, 1972). Parmi les résul tiel de cette structuration précoce est post-dévo
tats de ces mesures, encore trop dispersées, on re nienne, infra ou éoviséenne 1(Cogney, en prépara
tiendra les suivants (en millions d'années) : tion).
132 DOMAINE MÉSÉTIEN
Notons enfin que des phénomènes de granitisa• isochrone Rb/Sr sur 8 échantillons du granitoïde
tion ont pu intervenir plus anciennement dans cer· de Rabat-Tiflet, dont J. Wippem (1955) a noté
taines zones (phases taconiques ?) ; un âge de 415 qu'on le trouve remanié dans le Dévonien moyen
Ma a été rencontré par R. Charlot & al. (1973) par ou supérieur (conglomérat calcaire).
C'est dans le centre des Rehamna que se ren lithostatique, il faut admettre, comme à l'Ouest des Re
contrent les faciès les plus métamorphiques de la hamna (cf. § 3.4.2.2),. une accentuation du gradient géo
thermique vers le Sud pendant le plissement correspon
Méséta. Dans tout l'orogène hercynien du Maroc, dant.
les seuls faciès de degré analogue se trouvent dans
le massif du Jbel Tichka (§ 4.2.2.2). Ces deux Les paragenèses métamorphiques de faible degré
culminations métamorphiques forment des « ta· ont une extension générale dans le massif, en de·
ches :» sur la ceinture tecto·métamorphique qui hors des molasses tardi-orogéniques de Mechra-ben
court à la marge du môle côtier (§ 3.4.2.) et sur Abbou et en dehors de la zone centrale micaschis·
son homologue du Haut Atlas (fig. 213) ; le dis teuse (fig. 71). Elles définissent le faciès des schis
thène n'y est connu que dans les Rehamna. tes verts supérieurs et les cristallisations, couchées
En décrivant la tectonique de ce secteur dans la foliation des roches, sont contemporaines de
(§ 3.4.3.2) on a souligné le lien entre la déforma
l'aplatissement des plis.
tion polyphasée du bâti et sa recristallisation ; on Ces paragenèses à quartz-(albite)-muscovite-chlorite sont
a aussi noté que l'agencement des zones de méta. celles des Schistes à Paradoxides occidentaux, des Skhour,
morphisme découle de l'intervention de deux types etc. Les cristaux sont de petite dimension vers l'extérieur
de phénomènes, d'une part un front thermique syn• du massif (roches du type c schistes >), mieux développés
vers l'intérieur (phyllades, quartzophyllades...). Aux mar
tectonique, d'autre part un bombement tardif. On bres et calcschistes géorgiens (?) sont associés des méta
donnera ici quelques précisions sur les observations greywackes; les quartzites sont fréquents.
pétro-structurales qui conduisent à ces conclusions,
toujours d'après les travaux de l'équipe de Stras Les paragenèses de plus haut degré ne sont ob
bourg. servables que dans le centre et le Sud du massif.
Les limites d'apparition des minéraux symptomati
ques (surfaces isogrades approximatives) recoupent,
3.5.2.1. LES CRISTALLISATIONS DU ME à l'échelle du massif (fig. 44 et 74) les axes tecto
TAMORPHISME REGIONAL niques sub-méridiens et certains ensembles strati
graphiques (ex. : les conglomérats du Kef-el-Mou
A. DISPOSITIONS DES ZONES ISOGRADES ET ÉTA· neb, fig. 71) : on retrouve le dispositif rencontré
PES SUCCESSIVES DE CRISTALLISATION entre anchi- et épizone, qui conduit à envisager un
La limite supérieure du métamorphisme n'a été dôme thermique syn- à tardi-tectonique. Cependant,
étudiée ici que sous l'angle structural (§ 3.4.2.2) les surfaces « isogrades > paraissent déformées, no
et la zone de l'anchimétamorphisme reste à décrire. tamment décrochées au voisinage de certains acci·
On possède cependant des données sur le passage dents : c'est là l'indice des mouvements tardifs
anchizone-épizone dans l'Est des Rehamna (massif (d. § 3.4.3.2).
du Jbel Kharrou). En s'appuyant sur l'analyse de la On rencontre successivement des associations
fraction argileuse aux rayons X, qui permet de minérales du faciès schistes verts inférieurs, puis
définir la limite inférieure de l'anchizone à partir du faciès amphibolite à almandin, sous-faciès à
de la cristallinité de l'illite (cf. Dunoyer de Segon staurotide et disthène. Mais les minéraux caracté
zac, 1969), Ch. Hoepffner (1974) a pu faire appa ristiques de ces associations (biotite, chloritoïde,
raître ici aussi l'intervention d'un front thermique staurotide, disthène, grenat, plus rarement horn
syntectonique. blende et plagioclase calcique) sont généralement
L'auteur distingue à l'intérieur des mêmes formations individualisés sous forme de phénoblastes assez peu
ordoviciennes : orientés, recoupant à l'emporte-pièce un tissu mi
- un domaine anchizonal au NE, avec une schistosité caschisteux fin. Certains cristaux, surtout les gre
de type fracture ou flux-fracture ; nats, présentent des structures rotationnelles : des
- un domaine épizonal au SW, avec une schistosité mouvements de glissement dans la schistosité (ci·
de type flux, dans le plan de laquelle cristallisent les
micas. saillement intrafoliaire) accompagnés ou non de
La limite entre anchi- et épizone recoupe les plis,
replis se sont effectués durant leur croissance. Cel
orientés NE-SW; comme cette variation du métamorphis le-ci se termine tantôt ava:at (grenats), tantôt après
me ne peut pas s'expliquer par celle de la surcharge (certains staurotides, surtout dans l'Est du massif)
3.5. PÉTROGENÈsE PROFONDE HERCYNIENNE 133
wsw ENE
Kef-el-Mouneb
Lalla Mouchoa
-
... ....
� .. ,
Fm. 74 - Essai d'interprétation de la structure profonde des Rehamna, en relation avec les phénomènes pétrogé
nétiques (d'après les observations de l'auteur et les thèses de A. Piqué, P. Jenny et Ch. Hoepffner).
les mouvements de cet épisode D2 (cf. § 3.4.3.2). Le disthène est présent dans les micaschistes à stau
rot'de de Sidi-Salah ainsi que dans le ciment des conglo
Dans ces zones centrales, deux stades de cris mérats du Kef-el-Mouneb. Il est plus apparent sous forme
tallogenèse se sont donc succédés ; d'abord une de prismes et rosettes centimétriques, à l'intérieur des
lentilles de quartz d'exsudation intercalées dans les micas
cristallogenèse synschisteuse du même type que chistes (Agard & Permingeat, 1954).
dans les zones plus externes ; ensuite une cristallo
genèse de haut degré, limitée aux zones centrales. Le staurotide lui est associé en abondance (croisettes,
pr;smes simples de 2 cm) à Sidi-Salah et à Lalla-Titaf,
Cette dernière cristallogenèse paraît liée au dôme en moindre quantité au Kef-el-Mouneb. On le retrouve
thermique défini plus haut, d'extension restreinte seul beaucoup plus à l'Est, dans une autre « tache » à
et dont la figure 75 donne un modèle possible. La haut degré de métamorphisme (Hoepffner). Dans quelques
première cristallogenèse peut être rapportée à un échantillons, Je chloritoïde s'associe à lui sous forme de
petits prismes dispersés, sans qu'apparaissent de clairs
front thermique beaucoup plus vaste, et probable rapports de remplacement entre les deux minéraux : leur
ment moins oblique sur les axes structuraux. Cette cristallisation s'est réalisée là dans des conditions proches
première étape du métamorphisme a accompagné de l'isograde supérieur des faciès à staurotide.
l'épisode de plissement D1 , la deuxième a accom
pagné et juste suivi l'épisode D2 (§ 3.4.3.2) : on
soulignera l'association du métamorphisme de r'roloncuur O,ml
:40 °/�m
(Hoepffner & al., 1974).
·t
i
La zone à muscovite et biotite phénoblastiques seules
(sans grenat) est généralement étroite (moins de mille mè
tres, sauf au NW de Skhour). ,1
150 D/km
-------
Schlstos1té
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(75 01�[1"1
Sch1s te,-:. e rti"'-- --- ---
' 1�0:-------- ---
B- QUELQUES DÉTAILS SUR LES ROCHES ET
LES MINÉRAUX
,_l:mphlhol1tes
N C du -.
sont des micaschistes. De teinte dominante verte à 10600 75�0 .�,oo�--�--- --;;;;:,p;�
l'Ouest de l'accident des Ouled-Zednes (faciès àes
Ouled-Slimane), ils dériveraient du Cambrien mo FIO. 75 - Un modèle de dôme thermique, pour rendre
yen - Ordovicien inférieur ; noirâtres et riches en compte du métamorphisme des Rehamna cen
staurotide ou chloritoïde à l'Est (faciès des Ouled trawc, d'après Piqué (1972) modifié. La pro
fondeur de la structure thermique pourrait
Hassine), ils seraient là d'âge viséen supérieur - na être fixée à des valeurs différentes, peut-être
murien et dévonien. sensiblement moindres.
134 DOMAINE MÉSÉTIEN
Le chloritoïde et le staurotide ne se développent pas § 3.4.3.2), a smv1 avec un certain décalage les cristal
partout, compte tenu de leurs exigences chimiques. Ils lisations du faciès cornéenne (Hoepffner, 1974; Jenny,
réclament en effet des milieux très alumineux, très pau 1974).
vres en alcalino-terreux et moyennement riches en fer La zone de haut métamorphisme ne comporte
(sédiments à argiles kaoliniques). Même à l'intérieur de
la formation des Ouled-Hassine, qui lui est « propice », pas que des micaschistes. On y trouve encore quel
le staurotide ne se trouve généralement pas dans les mê ques quartzites (rares, surtout parce que ceux de
mes lits que les grenats (almandins), qui réclament des !'Ordovicien ont été érodés avant le Dévonien mo
compositions ch;miques plus équilibrées. Leur tendance à
la disjonction même à cette échelle révèle le caractère yen : voir les § 3.3.4.2 et 3), des marbres à sili
essentiellement topochimique du métamorphisme. cates, des porphyroïdes, des amphibolites. Les con
glomérats du Kef-el-Mouneb et leurs équivalents
Dans le détail, il apparaît que l'andalousite elle-même
est souvent déformée et séricitisée : l'épisode pneumato orientaux doivent à ce métamorphisme leurs défor
lytique, accompagné de derniers mouvements (D3 : cf. mations spectaculaires (§ 3.4.3.2).
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faciès
des
schistes
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200,u
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andalousite
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1------1
chlorlto·1de 85
minéraux phylllteux
200,u.
84
d'oltérot,on
A ces conglomérats, attribuables au Dévonien infé Les granites orientaux, muscovitisés et même locale
rieur (?) - moyen et précisément nourris par l'érosion des ment greisenifiés (Chauris & Huvelin, 1964), se présentent
quartzites ordoviciens, sont souvent associés des calcaires comme de petits apex à tendance pneumatolytique, dépen
dolomitiques marmorisés parfois conglomératiques (Ouled dant probablement d'un même batholite. Le pointement
Zednes, etc.). Les marbres de la Koudiat-Tement sont de la Koudiat-er-Rmel perce les phyllades et s'y entoure
riches en sphène. d'une mince auréole de schistes à andalousite : les deux
Des amphibo/ites quartziques à grenat sont intercalées autres sont intrusifs au sein des micaschistes de Sidi
dans les micaschistes verts sous forme de lits et de filon Salah et y induisent de remarquables phénomènes de poly
nets. Il pourrait s'agir de niveaux tufacés du Cambrien métamorphisme (sensu lato). Les phénoblastes de stauro
moyen (cf. Jbilet : Huvelin, 1975). Mais la masse prin tide sont remplacés, en partie ou en totalité, par des épi
cipale d'amphibolites et schistes amphiboliques s'observe génies phylliteuses à granules ferrugineux, montrant par
dans les micaschistes en staurotide et grenat du sanctuaire fois des inclusions sigmoïdes fantômes; les grenats, les
de Lalla-Titaf. Elles sont assimilables hypothétiquement biotites, sont plus ou moins chloritisés, pendant qu'appa·
aux roches vertes viséennes de la Gada-Jenabia ou du missent des andalousites néogénétiques (chiastolites de
Sarhlef (§ 3.3.5.1 E). 10 cm parfois) ou des myriades d'aiguilles de tourmaline,
attestant l'importance de la pneumatolyse. Un apex caché
Les porphyroïdes de Sidi-Bahilil sont associés à des paraît responsable de la minéralisation en wolfram qui
quartzites granulaires micacés. Ces « gneiss » (Gigout, fut exploitée à Raïchet. Les filons de pegmatite sont fré
1951) seraient d'anciennes arkoses (et leurs feldspaths quents; à Ras-el-Abiod, ils contiennent du béryl et de la
potassiques des héritages et non des néogenèses métamor niobite (Huvelin & Lévy, 11969).
phiques) comme il en existe dans le Cambrien plus à
l'Ouest. Certains porphyroïdes de Lalla-Tittaf paraissent De même, le batholite occidental, qui doit être subdi
quant à eux attribuables à des roches volcaniques acides visé, au moins par son système de joints, en un apex
(avec quartz sub-automorphes corrodés), probablement des nord et un corps principal sud, pénètre par son bord sud
kératophyres quartziques, également représentés au Jbel est en zone mica.schisteuse et par l'ouest dans la zone vhyl
Sarhlef. ladique. Il est entouré d'une auréole de cornéennes à an·
dalousite et cordiérite. Les calcaires dolomitiques du
Les minéraux de haut degré sont affectés fré « Géorgien » fournissent des skarns à quartz - calcite -
quemment par des cristallisations rétromorphiques, diopside ± scapolite ± idocrase ± trémolite.
définissant une paragenèse tardive à quartz-albite
muscovite (séricite) - chlorite. Elle apparaît liée à La mise en place de ces granites peut se com
des flexurations tardives, créant un clivage fruste prendre comme l'acte final des phénomènes thermi
redressé. ques révélés par le métamorphisme régional. La
L'enchaînement de ces phases régionales e5t zone micaschisteuse pourrait en particulier représen
schématisé sur la figure 76. Localement s'y ajou ter « l'auréole dynamique » d'un granite syntecto
tent les effets de la granitisation intrusive. nique en lame, niveau de glissement mésostructural,
non dégagé par l'érosion et qui constitue peut-être
la base commune des « verrues » batholitiques
3.5.2.2. LES GRANITES INTRUSIFS ET
(fig. 74). Un certain délai se serait écoulé entre la
LEURS AUREOLES
mobilisation d'un tel granite en profondeur et l'ar
La carte de la figure 44 montre l'exteasion des rivée des batholites dans les superstructures. L'exa
granites dans les Rehamna. Leurs contours circons gération régionale du gradient géothermique, res
crits, déviant et recoupant les axes structuraux ; leur ponsable à la fois de la fusion palingénétique du
système de joints (concentriques, rayonnants, obli tréfond précambrien, de l'extension du métamorphis
ques) ; leur mince auréole de contact sont typiques me épizonal et de la montée de l'échine thermique
des granites intrusifs supra-crustaux, de mise en mésozonale, est un caractère typique de cette zone
place finale post-tectonique. Là où ces granites tectonique marginale de la Méséta moyenne. La
traversent les micaschistes, les recristallisations de libération d'énormes énergies mécaniques dans cette
c,ontact remplacent partiellement ou effacent les pa zone est éventuellement un des facteurs de cet
ragenèses du métamorphisme régional, ce qui con échauffement régional. L'empilement des plis et des
firme le caractère tardif de la mise en place finale écailles, sinon de nappes, est à l'origine des pres
des granites. Des filons de pegmatites et de micro sions élevées requises par le staurotide et le dis
granite leur sont associés. thène.
3.5.3.1. METAMORPHISME GENERAL marquées. Elles sont surtout sensibles dans l'en
Partout ailleurs en Méséta moyenne ou orien tourage des massifs granitiques, mais il faut les
tale, le métamorphisme général est plus discret que distinguer des phénomènes de contact, comme il en
dans les Rehamna et n'a guère été décrit jusqu'à va dans les Rehamna et comme G. Vandenven
présent. Il semble s'agir exclusivement de cristalli (1969) a pu le montrer au Nord-Ouest du granite
sations épizonales synschisteuses plus ou moins des Zaër (fig. 77).
3.5. PÉTROGENÈSE PROFONDE HERCYNIENNE 137
Entre les Zaër et Rabat, A. Piqué (1975) met en «- au centre du terrain considéré, les mmeraux arg leux
évidence l'intervention de fronts thermiques syntectoniques, indiquent une évolution diagénétique peu accentuée :
en s'appuyant sur une cartographie tectonique et méta illite peu cristalline, kaolinite, montmorillonite (rare),
morphique du flysch dinantien : interstratifiés irréguliers;
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Zo n es d'lsofac ès
métamorphisme régio-1 métamorphisme de contact (2) superposé a ( 1)
nal seul (1) 1
muscov
muscovite I andalouslte andal.
(ondol)
-t albite 1 + feldsp. I<
albite
-ol igoclase
plagia
pla9i11cl cordillrite cordiér.
épidote ( cl
FIG. 77 - Les terrains métamorphiques au contact du granite des Zaër dans la région de Sibara, selon
Vandenven (1969). Superposition des cristallisations de contact (2) à celles du métamor
phisme régional synschisteux (1) pendant les déformations. En cartouche, croquis de
lame mince légèrement modifié par rapport à l'original de Vandenven pour faire apparaître
la poursuite des mouvements après la cristallisation de l'andalousite (observ. inédites,
Piqué, 1974). En bas : paragenèses minérales dans les zones successives de l'auréole.
138 DOMAINE MÉSÉTIEN
au Nord et au Sud, la diagenèse a été plus forte, richesse en muscovite, excluant parfois la biotite, avec
ainsi qu'en témoignent une illite plus cristalline, la raréfaction concomitante des feldspaths, abondance de
diminution de la kaolinite et de la montmorillonite, tourmaline. Dans les Jbilet on trouve de véritables gre:
l'apparition de la chlorite, la régularisation de l'in sens (Jbel Bramram). Le batholite du Ment présente sou
terstratifié; vent un grain très fin, quasi microgranitique, porphy
roïde ou non.
- plus au Sud encore, on rencontre l'anchizone puis
le sommet de l'épizone : kaolinite et montmorillonite Tous ces granites sont supracrustaux, mais leur
ont disparu, la chlorite et ril:ite bien cristalline
forment l'essentiel de la paragenèse.
profondeur de mise en place varie. Ainsi le granite
de Ment est intrusif dans le flysch du Viséen supé
Cette agradation diagénétique et métamorphique est rieur (et Namurien?) affecté par la schistosité S4
contemporaine de l'apparition et du développement de
la schistosité. Les terrains dinantiens ayant été portés à
(Ribeyrolles, 1972) ; lors de la mise en p'ace du
des profondeurs comparables au cours du plissement, il granite, l'épaisseur des terrains surincombants n'ex
1i'ensuit que le facteur essentiel des transformations diagé cédait probablement pas 3 000 m, ce qui s'accorde
nétiques et métamorphiques est thermique, et que deux avec sa tendance microgranitique. Au contraire, le
secteurs ont connu un flux thermique plus accentué :
la bande de Rabat au Nord, siège d'importants cisaille granite d'Oulmès (fig. 78) affleure tout à l.a base
ments, et le futur centre de granitisation des Zaër au de la série primaire ; au moins 6 000 m de terrains
Sud l>.
Les Jbilet centrales sont affectées par un méta
morphisme général relativement intense puisque mê
me le Viséen supérieur y est fortement recristallisé
�1 'i
(Schistes du Sarhlef; voir P. Huvelin, 1970 et à \
paraître). La gr.anitisation y est d'ailleurs active
(ci-après) et il est logique de voir ici le prolonge
m.;:'nt de la zone t,ecto-métamorphique des Rehamna
œntraux.
On rappellera que le métamorphisme de certains schis
tes du Pays Zaïan est attribué à une phase hercynienne • 1
précoce après avoir été attribué au Précambrien (§ 3.2). ,· 1
L'âge de celui qui affecte les schistes et quartzites du Bou
Regreg (Garcia, 1961) pourrait être calédonien précoce
(taconique), comme le granite voisin (fig. 57 et 58 ; Char ;/
lot & al., 1973).
§ 3.5.1). Leurs caractères pétrographiques et leur � granite s ;:[!]J ondalous1te , b1ot1te brune
taille varient pour une part en fonction de leur S=sdl,man,te � 1
genèse propre, pour une part aussi suivant leur pro " ;: chlonte et .----, schistes ép,
/
pnnc,paui filons
U....... _j_J b1otrte verte
fondeur d'érosion. On mettra cependant à part, dan� L..___J 10nch1)ml!tamar minllral,sés
l
i
I I l
anchizone ép,z one. mésozone à biat1 te
supérieure I nfér1 eu re et andalousite
If-
sommet base
Extensio n de la crénulat1o n S 3 : - - - -
1
S1
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Zone à biotite et andalousite
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isotherme
Sa-1
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--.
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;t- ft Jr\
B I \
FIG 78 bt- - Rapports entre cristallisations et déformations à Oulmès, selon A. Piqué, à paraître.
A : Style des plis et de la schistosité sur une coupe NW-SE allant d'El-Harcha à la maison forestière
d'Assouel (voir carte précédente). Seules sont figurées les structures synmétamorphiques découlant des
« phases ,;, 1 et 2.
B : Interprétation du dispositif structural en coupole. Coupes schématiques NW-SE durant les trois
« phases :i> distinguées :
1 : au debut du plissement
2 : au cours de la montée du granite
3 : fin de la mise en place, par diapirisme et voussure.
140 DOMAINE MÉSÉTIEN
L'étude d'une coupe générale de la Mését.a cô te couverture : une série subhorizontale mince, où
tière nous a donné l'occasion, à propos du Qua dominent les dépôts d'âge triasique, crétacé supé
ternaire marocain (§ 1.3), de définir brièvement cet- rieur, miocène et plio-quaternaire. !La coupe de la
3.6. COUVERTURE POST-HERCYNIENNE ET SA TECTONIQUE 141
figure 79 en est un exemple typique (encor.:! que ticuliers (3.6.4. et 5), étendus à l'ensemble du Mo
la discordance du Crétacé sur le Trias soit d'ordi yen-Maroc (comme le furent les bassins de ces épo
naire invisible, si ce n'est cartographiquement). ques). Le Néogène, lui, après l'émersion éocène
Souvent les termes les plus anciens font défaut, oligocène, a vu la sédimentation marine limitée aux
tandis que le Lias est présent sur les marges est et marges nord et ouest de la Méséta. C'est l'époque
sud. Le Miocène présente des variations latérales de du Miocène sud-rifain (§ 1.3.1., fig. 7; § 1.3.3.1. ;
faciès qui indiquent l'essoufflement de sa transgres § 5.1.4.1).
sion vers l'intérieur de la Méséta : son absence en Pendant la même période, le reste du domaine
Méséta côtière méridionale et dans le Massif central mésétien a été soumis à l'érosion, sauf dans quel
résulte d'une lacune de sédimentation. Il n'en va ques sillons intramontanes qui accueillirent une sé
pas de même des couches du Trias et du Crétacé dimentation continentale : conglomérats, limons ar
supérieur dont l'extension a été certainement beau gileux, calcaires lacustres pontiens ou ponta-plio
coup plus considérable qu'il ne semble aujourd'hui, cènes (voir § 1.3.3). Il s'agit essentiellement des
après les érosions jurassiques (pour le Trias), ter sillons du Haouz et du Tadla, avec leur annexe, la
tiaires et quaternaires (pour l'ensemble). Bahira. Leur subsidence et leur remplissage dépen
La sédimentation du Trias et celle du Crétacé dant essentiellement de la surrection des Atlas, ils
supérieur-Eocène feront l'objet de paragraphes par- seront étudiés avec ces derniers (§ 4.3.6.3).
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FIG 80 - L'ennoyage de la Méséta au Nord du Maroc cen1ral : bassin triasioue salifère de Boufekrane; Lias atla
sique; Miocène sud-rifain; Plio-Quaternaire du Saïs (d'après le Bur. Rech. Part. Min. 1965, el la feuille
EI-Hajeb au 1/100 000, 1975).
m4a : Miocène moyen (c Tononien mf.!rie111 ,); m5 : Tortoni�n /mola�se� conl!lomératique,, marnes bleues);
m5-6 : Tortonien supérieur-Me,sinien: p : Pliocène. s: �ables fauves f'.f'.; Cl : Calcaires lacustres 1 et 2
(2 = Plio-Villafranch'en ?); Al : alluvial: Trl-2 : Travertins plio-quaternaires; q6 : Quaternaire ancien alluvial.
F10. 81 - Les basaltes triasiques du bassin de Maaziz, d'après G. Gogney & al., 1974, et des observations personneUes
(croquis A).
A: Affleurement 1 km à l'Est de Merzaga. en bord de route.
B : Stratigraphie de la série basaltique de Merzaga (sauf ks 40 derniers mè1res. peu différenciés).
C : Un cous�in à Bir-1zem. Diamètre : 50 cm. 1 : nucleus basaltique à quartz géodique; 2 : basalte vacuo
.. ,rp ,1 1•1be,; �,liccux et fissures radiaires; 3 : basalte \'Îlreux; 4 : cortex \IÏlreux noir; 5 : byaloclastite
altérée (?).
NB.: 1 a c:oupc A est interprét�e rnr G. Cogney & al. (1974) comme le résultat d'une coulée dont seule la
ba�e était immergée, dans une faib'e tranche d'eau. L'allure du contact laisse plutôt penser à la succession de
'2 coulées, l'une sous-aquatique, l'autre aérienne, ravinant la première dé.jà peut-être érodée. l.e contexte paléo
géographique_ est . �q!1(�a'ent. �a pétrographie _des intercalations sédimentaires (calc:aires inter- à supratidaux
plLl'i ou moins s1hc1f1cs) confirme la tres faible profondeur de ces eaux incon\tan1es (Cogney & Fau�ères - '
1975).
PI a te au des Ou I ad - Abd ou n
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marneux
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Socle he rcynien
FIG. 82 - Coupe schématique de la couverture des régions centrales de la Méséta, d'après Gigout, 1951, 1952 et
l'auteur.
A la base de la série, Trias argilo-gréseux rouge, puis couches pro parte continenta'es gréso-silteuses et argi
leuses rose saumon, avec conglomérats « de base > et intercalation calcaro-dolomitique. Cette intercalation ma
rins de Mechra, attribuée par L. Gentil au Lias, a été datée du Néocomien par M. Gigout.
Les bassins sédimentaires triasiques (fig. 83) sont 3.6.4.1. LA SERIE DETRITIQUE ET AR
développés à cheval sur ce qui se diversifiera seu GILO-SALIFERE INFERIEURE
lement au Lias en deux domaines distincts, celui de
la Méséta et celui des Atlas. Aussi est-il intéres C'est une alternance de ·grès, conglomérats, pé
sant d'envisager le Trias dans le cadre du Moyen lites rouges, passant à des argiles rouges salifères.
Maroc tout entier (Choubert & Faure-Muret, 1960- Les sels sont généralement du gypse, de l'anhy
62 ; Salvan, 1968, 1974). Il n'est pas jusqu'au Trias drite et du sel gemme (plus rare). Il s'y associe des
du Rif externe qui n'appartienne à la même zone sels de potasse dans certains bassins subsidents
paléogéographique, des faciès nouveaux n'apparais (Berrechid, fig. 65 ; Khemisset et Boufekrane, fig.
sant que dans la Chaîne calcaire (§ 5.4.3). En de 80). Généralement plus épaisse que les termes su
hors de cette région d'obédience méditerranéenne, périeurs, cette série s'enfle, surtout par ses termes
le Trias marocain présente généralement l'associa gréso-pélitiques, dans les bassins du Haut Atlas
tion de trois termes : détritique et argilo-salifère à central et occidental (Argana). Elle y a fourni des
la base, basaltique au milieu, argilo-salifère au som Flores à Voltzia, des Estheria et surtout de remar
met. Mais l'essentiel semble appartenir au Trias quables gisements de Vertébrés indiquant le Trias
supérieur, sans que soit exclue la présence du Trias supérieur.
moyen vers la base, et surtout de l'Infralias au som D'abord signalés par C. Arambourg & F Duffaud (1960)
met. L'ensemble constitue la première série large qui les découvrit, puis exploités systématiquement par J.-M.
ment transgressive sur l'orogène calédono-hercynien Dutuit (1966, 1970...), les principaux gisements de Ver
cratonisé (ou quasi), le premier « cycle '> si l'on tébrés se trouvent dans la vallée de l'lrohalène, peu au
SW d'Imi-n'Tanout. Plus de 50 tonnes de plaques gréseu
admet une régression, non démontrée, avant le ses portant des squelettes fossiles plus ou moins fragmen
Lias calcaro-dolomitique (§ 4.3.3). tés ont été extraites, après protection par collage et plâtrage.
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'lntermédlalre"F:-:-:) Faciès à argile s r ouges (lu tltes)
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... . _..,
. Foc lés Faciès salifère franc (holite) • sels polossiques c•.. )
marins
�
� Faciès sulfaté ( anhydrite + gypse l
Fm. 83 - Schéma de répartition des faciès du Trias sup� rieur du Maroc, d"après Sa Ivan (avec la collaboration de
du Dre.snay, 1972). E11 cartouche : position des bassins maroca'ns dans le cadre des « ceintures salifères >
de l'Afrique au Trias, d'aprè.s Machens (1970).
N s SSE NNW
��--
m
100
roo t3
0
0 lM8
00 a:>Om
sw ' NE
0 2 4 6km
1 1 1 t
1
WZl2l TB Aréno-lut1tes salifères, avec basaltes
Oiill T6-7 Grès roses(T6) et bruns(T7)
2
D T5 Grès et orglles rouges
D T4 Aréno-lutites brunes et grès
B T 3 Conglomérats
� T 2 GrH rouge-brique, conglomérats
- P Paléozoïque indifférencié
Morphologie des minéralisations
--- strotlformes
... , , ··· pénéconcordante s
4
0 Quaternaire
B
FIG. 83 bis - Les mouvements de blocs dans le socle atlasique durant le Trias et la disposition des minéralisations
en U et Cu, d'après Tixeront, 1973.
Les discordances internes (A) et les variations de faciès dans les séries triasiques du Couloir d'Argana
révèlent des mouvements de horsts et grabens. Exemple: le horst de Tirkou, 20 km au SW d'Argana (B).
146 DOMAINE MÉSÉTIEN
Plusieurs grands groupes s'y côtoient. Les Dipneustes Busson, 1968). Le climat était propice, l'Afrique se
(« poissons à poumons »), souvent associés à des Inver trouvant décalée vers le Sud par rapport à aujour
tébrés Phyllopodes, localement à des poissons Actinopté
rygiens, pourraient indiquer un milieu à salinité variable. d'hui : d'où la « ceinture salifère nord-africaine >
Les Reptiles sont représentés par des Phytosaures, occu (fig. 83) à laquelle une « ceinture sud » faisait
pant, au Trias, la « niche écologique » des Crocodiliens pendant (Machens, 1970).
ultérieurs; des Dinosaures Prosauropodes et Théropodes,
reptiles terrestres « ancêtres » des géants jurassiques On trouvera dans un travail récent de H.M. Salvan
(§ 4.3.3.5 B); des Dicynodontes, grands herbivores de la C1974) l'exposé des modèles génétiques envisagés pour les
lignée mammalienne. Enfin, les Amphibiens abondent, en séries salifères marocaines, chacun étant plus ou moins
l'espèce : les Stégocéphales; ces animaux piscivores attei justifié pour les divers cas d'espèce : confinement dyna
gnaient 2,5 m de long. mique sur une plate-forme sans seuil; confinement pro
fond dans des bassins individualisés par leur subsidence
C'est également dans le bassin d'Argana que propre; diagenèse dans des séries argileuses.
des mouvements synsédimentaires, de horsts et de
grabens (fig. 83 bis), ont été clairement mis en 3.6.4.2. LE COMPLEXE BASALTIQUE
évidence (Tixeront, 1973), tectonique triasique (s.l.)
dont P. Huvelin (1973) retrouve aussi la trace dans Il est pétrographiquement mal connu, car très
l'Ouest des Jbilet. altéré : globules de céladonite (une argile glauco
nieuse), de calcédoine, de calcite; géodes de calcite
Dans le « couloir » d'Argana, la puissance de la et prehnite, filonnets e t géodes de quartz parfois
succession « permo-triasique » varie de 2 500 à plus de
6 000 m. M. Tixeront y distingue trois séries séparées améthyste, argiles diverses. Une étude concernant
par deux discordances (pouvant être des discordances an essentiellement !'Atlas de Marrakech (Bertrand, à
gulaires); une dernière discordance les sépare du Juras paraître) indique qu'il s'agit de basaltes tholéiti
sique sub-tabulaire (Lias sup. et Infra-Lias sup. ?). La ques ayant subi divers types d' « altération »,
« série inférieure » est la plus grossière; son terme basal,
conglomératique, est azoïque : peut-être appartient-il au pouvant se superposer : hydrothermale précoce, mé
Permien ? mais les grès surincombants contiennent déjà tamorphique (jusque dans le faciès prehnite - pum
des Voltzia triasiques. La « série intermédiaire » silto pellyite), superficielle. Leur mise en place apparaît
gréseuse est celle qui abrite, vers son sommet, les gise tantôt effusive, tantôt intrusive. G. Cogney & al.
ments de Vertébrés. Quant à la « série supérieure » où
des Phyllopodes indiquent le Keuper moyen, elle est (1974) ont reconnu, dans les basaltes de Bir-lzem,
caractérisée par des coulées de basaltes au sein de cou entre les oueds Grou et Bou-Regreg, un débit en
ches argilo-gréseuses (cf. les § 3.6.4.2 et 3 ci-après). coussin (fig. 81). Le cœur des « pil!ows » est un
Discordances et variations de faciès et d'épaisseur per basalte typique, devenant vacuolaire vers la périphé
mettent de mettre en lumière des mouvements de blocs rie que limite un cortex vitreux. J. Verdier (1971 a)
dans le socle primaire durant la sédimentation (fig. 83 décrit au barrage des Aït-Aadel sur la Tessaoute une
bis). Les sens des apports détritiques en sont perturbés succession de faciès dans un complexe épais
(apports orientaux dans les deux premières séries, méri
dionaux dans la dernière). Cette étude a été particulière (200 m) : microgabbros souvent ophitique à la base,
ment poussée du fait du lien entre cette sédimentation et puis alternance de ces mêmes roches avec des ba
la minéralisation en uranium et cuivre (types Kupferschie· saltes noirs ; les argiles au toit de la série englobent
fer et red beds), stratiforme, provenant d'une accumulation
syngénétique à partir du remaniement de sols en période des éléments bréchiqu es de basalte.
de « biostasie évolutive » (op. cit.). Ces particularités structurales, ainsi que l'alté
Pour parvenir à une bonne reconstitution ration profonde de ces roches, plaident en faveur
paléogéographique de ce secteur atlasique occi d'une mise en place généralement sous-aquatique.
dental, des recherches sédimentologiques et stra Néanmoins, à en juger par la présence locale d'or
tigraphiques sont encore nécessaires malgré les gues (Maaziz), G. Cogney & al. (op. cit.) admet
travaux e'ntrepris par A. Avertchenko (1971). tent l'existence de coulées à l'air libre ; un cas de
Des gisements de Phyllopodes, Ostracodes et coulée en coussins à la base, prismée au sommet,
Lamellibranches sont à l'étude. Mais déjà, la est attribué à un épanchement dans une étendue
faune de Vertébrés, à spectre assez large, évoque d'eau très peu profonde (fig. 81, avec discus
selon J.-M. Dutuit (op. cit.) un paysage de piedmont sion). Mais l'injection de sills précoces, dans la
humide et chaud, boisé et marécageux, vaste plaine partie supérieure des vases triasiques en cours de
côtière en pente douce au pied d'un Anti-Atlas compaction, peut également être invoquée (Le
érodé. Vers le Nord, on passait à un domaine marin vêque, 1961 ; Bertrand, à paraître ; un léger mé
se présentant essentiellement comme une plate-for tamorphisme de l'encaissant peut alors être re
me creusée de bassins inégaux, séparés probable connu. Quoi qu'il en soit, l'association stra
ment par des seuils et ainsi isolés de la mer ou tigraphique de ce complexe basaltique et des séries
verte (Salvan, 1968). L'évaporation pouvait con argilo-salifères est étroite, comme le montrent par
centrer les eaux non seulement grâce à ces seuils exemple, les interstratifications basaltes-argiles ren
possibles mais aussi, semble-t-il, grâce à la len contrées à Khémisset (fig. 83). Dans l'Est du Pays
teur de la circulation de l'eau sur l'immense p!ate de Skoura, on rencontre de même dans le basalte
forme épicontinentale ( « confinement dynamique », des lentilles de calcaire à Foraminifères, spicules
3.6. COUVERTURE POST-HERCYNIENNE ET SA TECI._ONIQUE 147
"" G. Cogney & al. (1975) montrent la présence de stro matolites, brèches de tempête, figures de dessication dans
les intercalations calcaires des basaltes du Nord du Massif central : autant d'indices de milieu inter- à supracotidal.
P. 1-luveLn 1 975. "· 68), par contre, note des radio laires <h-c · 10 ·,;,. tri'siques des Jbi'.et occidentales.
** Dans les Jbilet occidentales, un granite monzonitique peut s'observer au sein des dolérites (Huvelin 1975, p. 67).
.,.. Le lac Zima, sebkha continentale à l'Ouest de Chemaia, paraît alimenté en sel par la nappe phréatique léchant des
diapirs triasiques souterrains (op. cit., p . 257).
148 DOMAINE MÉSÉTIEN
A
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marins probables,
Indéterminés
réduits et lacuneux
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marins, péloQlques
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On rencontre d'abord une sene marno-calcaire et Essaouira) qui paraissent avoir été séparés par
'blanchâtre ennoyant les derniers paJéoreliefs (Re quelque haut-fond axial (Cunéolines cénomaniennea
hamna centraux). Les strates sont souvent gypsi remaniées à la base du Santonien, voir § 4.3.5.3).
fères dans le Céoomanien et particulièrement cal Une partie du fumr Haut Atlas a pu être ainsi
caires dans le Turonien (Ammonites, Oursins). C'est surélevée (mais pas forcément émergée) dès cette
la série la plus monotone; même son épaisseur époque. Au Sud (§ 2.6.1.2) et sur !'Atlas oriental
varie peu (100 à 150 m). (§ 4.3.4.4) se sont répandus des apports continen
taux rubéfiés ; la concentration des eaux aidant,
Au-dessus vient un Sénonien marneux et jaune il s'est ainsi déposé un Sénonien rouge argilo-dé
verdâtre, coupé de quelques barres calcaires. n est tritique gypsifère et parfois salifère.
assez varié, en épaisseur et en faciès. Epais de 50
.à 100 m en Méséta, il atteint 750 m dans le Haut Puis s'observe le complexe phosphaté lui-même,
Atlas occidental, du moins dans deux sillons (Agadir dont les termes s'échelonnent typiquement du Maes-
3.6, COUVERTURE POST-HERCYNIENNE ET SA TECTONIQUE 151
trichtien à l'Yprésien inclusivement. C'est un en ci sont occupés par des faciès à Oursins (Ouarza
semble sédimentologique remarquable : calcaires mi zate), à Nautiles et pinces de crabes (calcaire de
crocristallins plus ou moins phosphatés ou siliceux Timhadite en Moyen Atlas, § 4.3.4.4), etc.
parfois dolomitiques ; phosphate oolithique où abon
dent les dents et os de Sélaciens (bien conservés L'interprétation de ces extraordinaires et béné
dans une telle concentration de phosphate de cal fiques accumulations de phosphate tricalcique pose
cium) ; silex et cherts incluant les oolithes phospha des problèmes d'autant plus intéressants qu'ils con
tées ; rares lits argileux où dominent les montmoril cernent tout un chapelet de bassins échelonnés sur
lonites et les argiles fibreuses (attapulgites, sépio les marges atlantique et méditerranéenne de l'Afri
lites). Il s'agit donc d'une sédimentation chimique que. En bref, il semble que plusieurs facteurs doi
et biochimique (Spongiaires, Foraminifères, Radio vent se combiner (voir Reyre, 1964; Agard & al.,
laires et Diatomées), dont on notera le caractère 1965 ; Beaudet, 1969; Boujo, 1972, etc.): stabilité
condensé (épaisseur totale de l'ordre de 30 m dans du continent où dominait une altération latéritique;
les Oulad-Abdoun, de 100 m dans les Ganntour). confinement relatif des golfes où le lessiv�ge du
continent déterminait l'apparition de conditions ba
Les variations présentées par cette série por siques ; remontées d'eaux océaniques profondes
tent d'abord sur l'épaisseur, le développement rela ( « upwelling » ), eaux froides et azoïques donc ri
tif de certains niveaux, la présence de matière or ches en phosphates dissous, jusqu'au niveau du pla
ganique. teau continental; là, chimiquement et biologique
L'épaisseur atteint 180 m à l'Ouest des Ganntour, ment (?), ce phosphate pouvait se trouver fixé et
s'abaissant à 1110 m à l'Est; la variation n'est pas régu accumulé mécaniquement.
lière ni homogène dans les divers étages (Boujo, 1968,
1972; Boujo & Rahhali, 1971). Les niveaux phosphatés eux Notons qu'à l'époque actuelle, le phosphate ren
mêmes ont en général une allure lenticulaire, évoquant des
phénomènes de remaniement sur un fond irrégulier. L'abon contré dans une partie des sédiments du plateau
dance de matière organique est considérable dans la zone continental atlantique, tout au long de l'Afrique
mérid;onale des Ganntour (op. cit.), où les phosphates nord-occidentale, est d'origine détritique, remanié
bitumineux sont gris à noirs. Le phénomène serait en partie à partir des dépôts du Crétacé-Eocène (Summerha
lié à ]'accumulation des Algues et (ou) du microplanc
ton. yes & al., 1972).
Mais la variation la plus intéressante porte sur La fin de la série phosphatée est marquée par
l'intensité de la phosphatogenèse. On constate que une dalle calcaire à Thersitées (Gastéropodes), plus
la zone où elle est maximum tend à migrer peu à ou moins siliceuse encore et datée du Lutétien. On
peu vers le NE : aussi bien exploite-t-on le phos voit localement cette dalle reposer en transgres
phate dans le Montien à Youssoufia (sous le « cal sion directement sur le Primaire, à la marge nord
caire à Cardita », encore Montien), et dans l'Ypré des Jbilet i(Huvelin, 1973 a). Le faciès à Thersitées
sien à Khouribga (sous la dalle à Thersitées, du est remplacé vers l'Est par des calcaires à Huîtres
Lutétien). En fait, les colonnes stratigraphiques ré ou Turritelles. Plus à l'Est encore, on passe aux
vèlent de grandes irrégularités dans cette évolu faciès lacustres, commençant parfois dès !'Eocène
tion globale et une indépendance assez nette de inférieur (Lac à Ceratodes de Kenadza, § 4.3.6.1).
l'évolution de chaque étage (Boujo, 1968, cf. fig. Ces dépôts annoncent en quelque sorte la régression
85 et 86). Dans tous les cas on note que la phos générale qui suit l'Eocène moyen et introduit le
phatogenèse évite les fonds de golfe orientaux. Ceux- cycle des mouvements .alpins paroxysmaux.
général de la Méséta intervint, n'épargnant que ses Il est clair que la Méséta ne pouvait rester inerte
marges méditerranéenne et atlantique (à l'Ouest, alors que toute l'Afrique du Nord se trouvait ébran
au Nord et au Sud-Est) et s'accentuant à la fin lée. Coincée entre le Rif et les Atlas elle s'est trou
du Dogger (Jurassique moyen). L'érosion des ter vée découpée par des failles en une mosaïque de
res émergées alimenta une sédimentation détritique bassins et de massifs, blocs inégalement surélevés
dans le sillon rifain externe. P. Huvelin (1973 a) et coulissants plus ou moins les uns contre les au
souligne l'importance des mouvements post-triasi tres. Nombre de failles de rejet modeste échappent
ques et anté-kimméridgiens dans les Jbilet occiden sans doute à l'observation ou sont confondues avec
taux comme dans le Haut Atlas à l'Ouest de Mar des failles hercyniennes faute de dépôts repères. On
rakech ; des plis d'axe NNE semblent bien liés à en a mis en évidence tout un réseau dans le Plateau
une tectonique de horsts et grabens. des Phosphates ; elles n'ont que des rejets métriques,
mais suffisent déjà à gêner l'extraction mécanique
Durant le Crétacé inférieur, seule la partie sud des sables phosphatés.
de la marge atlantique actuellement visible s'ef
fondra au-dessous du niveau de la mer. Par contre,
au Crétacé supérieur, la transgression gagna l'es 3.6.6.3. VOLCANISME PONTO-PLIO-QUA
sentiel de la Méséta (§ 3.6.5.1), pour se restreindre TERNAIRE
ensuite à un ensemble de vastes golfes. On peut
voir là le résultat d'une élévation générale du ni Enfin, cette tectonique ponto-plio-quaternaire
veau des mers, mais aussi de l'arrêt de toute sur s'est assortie d'un volcanisme notable (H. & G. Ter
rection mésétienne. C'est une époque de calme tec mier, 1956; Beaudet, 1969). Il se développe sur
tonique que cette période ultime du Secondaire, tout suivant les axes Khénifra-Tiddas (Tedders) et
précédant les « tempêtes » du Tertiaire. ltzer-El-Hajeb, ce dernier axe recoupant le Mo
yen Atlas et les confins de la Méséta et de l'Atlas
3.6.6.2. TECTONIQUE TERTIAIRE (Causse moyen-atlasique). Les laves les plus ancien
nes paraissent être les rhyolites ignimbritiques ou
La Méséta n'est d'abord affectée que par d'am dacitiques de Tiddas et de Khénifra (grande coulée
ples mouvements épeirogéniques, !'exondant entiè et dykes de Tala-Mechta!, voir fig. 73). Les andé
rement à partir de !'Eocène moyen, effondrant ses sites de Tiddas et de Taztot (au Nord-Est de Mou
marges nord et ouest durant le Miocène supérieur. lay-bou-Azza) pourraient être de la même époque
La tectonique ponto-plio-quaternaire paraît plus ponta-pliocène.
vive. Elle s'assortit de failles importantes qui dé
limitent les unités géomorphologiques actuelles Ensuite se sont surtout épanchés des basaltes.
(§ 3.1.3). Ce sont d'abord les immenses cheires des plateaux
de Ment et d'Azrou (celui-ci à cheval sur le Moyen
Cette tectonique est particulièrement accentuée Atlas). Puis se formèrent les longues coulées des
dans les Jbilet (fig. 45). Ce chaînon se présente vallées, durant un Quaternaire plus récent encore,
comme un horst dissymétrique Est-Ouest, s'enno dont la plus spectaculaire est celle de l'Oum-er
yant en pente douce sous le Mésozoïque et le Néo Rbia (100 km environ à partir du Jbel Tamaracoït
gène au Sud et à l'Ouest, mais bordé au Nord par dans le Moyen Atlas).
une faille dont le rejet avoisine le millier de mè
tres. Dissimulée sous les glacis quaternaires, elle Des roches alcalines diverses participent à ce
sépare les Jbilet de la plaine néogène de la Bahira. volcanisme récent : phonolites à leucite, à néphé
Des failles post-triasiques dont certaines semblent Iine, à haüyne de la région d'Oulmès (voir notam
des décrochements, recoupent obliquement le chaî ment la coulée de Maza sur la route de Tiddas à
non. Une telle structure rapproche beaucoup les Oulmès, à 25 km de ce bourg); basanites limbur
Jbilet de l'Atlas voisin, dont elles sont une sorte gitiques du Ment, d'Azrou ; ankaratrites de la ré
de réplique au Nord du sillon du Haouz *. gion d'Oulmès (voir P. Huvelin, 1973 et ci-après
le § 4.3.6.3).
On note aussi l.a présence de grandes failles
sur les marges du Massif central, en bordure du L'ensemble de ce volcanisme s'apparente à ce
Saïs (fig. 80 ; voir le Miocène redressé à 60° le lui du Massif central français. Comme lui, il se pré
long d'une telle faille entre Tiddas et Oulmès) ou sente comme une manifestation tardi- et post-oro
de la Méséta côtière (fig. 7, 47, 44, 65, 66). L'évo génique, séquelle de l'orogenèse alpine (rifo-atl.a
lution de ces failles peut, dans une certaine me sique) apparaissant dans l'avant-pays du géosyncli
sure, être reconstituée à partir de l'étude des sur nal rifain. Il s'étend, au travers du Moyen Atlas
faces d'érosion et des dépôts corrélatifs (§ 1.3.1). (§ 4.3.4.4) jusqu'aux confins sahariens (§ 2.6.1.2 C) .
• Ce sillon est lui-même faillé, ainsi que la Bahira (bords septentrionaux des massifs de Guemassa et Douar-Rhirat,
respectivement) et ces diverses failles atlasiques sont tou tes déversées au Nord (Huvelin, 1975).
CHAPITRE 4
Le Haut Atlas constitue la pièce maîtresse de Vue de face, le plus souvent, la barrière atla
ce domaine. C'est une barrière montagneuse beau sique s'élève brusquement au-dessus d'une plaine
coup plus longue que large (800 km de long, bordière, suivant un front rectiligne qui indique
40 à 80 km de large). Bien que les sommets déjà le rôle des failles récentes dans cette oroge
proches de 4 000 m n'y soient pas rares (c'est nèse. Ainsi se présente à Marrakech le célèbre
la chaîne la plus élevée de toute l'Afrique du paysage de l' « Adrar-n'Dren » (la montagne des
Nord), la chaîne conserve un aspect lourd, massif. montagnes en berbère) dominant au loin la pal
Les vallées restent étroites, les crêtes culminent meraie et fermant l'horizon du Haouz, du Levant
à des altitudes qui varient très progressivement jusqu'au Sud-Ouest. Si cette longue barrière est
d'un bout à l'autre du mur montagneux. peu découpée, c'est qu'elle a été à peine effleurée
par l'érosion glaciaire. Les neiges s'y accumulent
Les géographes y ont cependant distingué trois volontiers l'hiver, mais il n'en est pas aujourd'hui
parties, de longueur comparable. Le Haut Atlas d'éternelles et, durant les périodes quaternaires
occidental s'élève depuis la côte atlantique jus les plus fraîches, elles n'y nourrirent que de mo
qu'au segment le plus haut de toute la chaîne, destes glaciers suspendus. Aussi les cols ( « Tizi »,
culminant au Jbel Toubkal (4 165 m). Relative en berbère) carossables sont-ils rares dans cette
ment bien arrosé, c'est un « pays paysan » (cul chaîne massive: Tizi-Maachou (1 100 m) entre
tures de vallées et de terrains) opposé au « pays la plaine de Chichaoua et le couloir d'Argana ;
pastoral » (élevage nomade) du Haut Atlas cen Tizi-n'Test (2 100 m) et Tizi-n'Tichka (2 200 m)
tral et oriental. En effet, vers l'Est se renforce à l'Ouest et à l'Est du Haut Massif de Marrakech
la sécheresse : on ne relève plus que 2 à 600 mm (Adrar-n'Dren), Tizi-n'Talrhemt (2 000 m) aux
de pluie ou neige suivant l'altitude, sauf sur la confins du Haut Atlas central et du Haut Atlas
lisière nord qui reçoit jusqu'à 7 à 800 mm, alors oriental.
que dans !'Atlas occidental il tombe partout plus
de 900 mm. On fait commencer le Haut Atlas La plaine de Tamlelt ouvre par càntre un
central à l'Est des vallées du Rdat et de l'Imini large passage entre Bou-Arfa et Talzaza, entre
(massif culminant : J. Mgoun 4 071 m), cependant les Hauts-Plateaux sub-tabulaires au Nord et le
que sa limite orientale, plus fluctuante au gré des domaine présaharien au Sud, dans une zone d'ail
auteurs, correspond grosso modo à la vallée du leurs ambiguë où les limites des différents do
Ziz. Au-delà, le Haut Atlas oriental présente des maines structuraux sont particulièrement floues
altitudes généralement plus modestes sauf vers (§ 4.4.1.1).
sa lisière nord-ouest (prolongement oriental du
massif du J. Ayachi, 3 751 m) ; il tend à se ré De nombreuses sources et oueds permanents
soudre en chaînons séparés par de larges pla dépendent du Haut Atlas, qui partage avec le
teaux et s'ennoie finalement dans les Hauts-Pla Moyen Atlas le rôle de « château d'eau » prin
teaux et la plaine de Tamlelt. Au-delà de celle-ci, cipal du Maroc. On a déjà énuméré les princi
s'a1 longeant surtout en territoire algérien, l'Atlas paux cours d'eau méridionaux (§ 2. l.3) et nord
saharien (Monts des Kçours) prend le relai de occidentaux (§ 3.1.3). Il faut y ajouter au Nord
l'Atlas oriental, .avec un aspect comparable. Ouest l'oued Moulouya, mitoyen avec le Moyen
154 DOMAINE DES ATLAS
Atlas, et son affluent plus oriental encore et, par sorte << volées » au Sebou, par un réseau sou
tant, bien plus maigre, l'oued-el-Haï. terrain.
Occupant le Nord-Est du domaine, le Moyen Les Hauts-Plateaux orientaux forment des éten
Atlas se rattache obliqueme11Jt au Haut Atlas cen dues monotones, arides ou sub-arides, entre 1 000
tral, dans la région de Ksiba et Beni-Mellal. Les et 1 500 m d'altitude. Vers l'Est, en Algérie, ils
« cuvettes » de la Haute-Moulouya les séparent se prolongent longuement dans les vastes Hauts
progressivement vers l'Est. La montagne est ici Plateaux oranais (parfois l'ensemble est nommé
moins élevée (J. Bou-Nasseur 3 340 m, Bou-lblane « Méséta oranaise » ce qui est assez impropre).
3 172 m, J. Tichoukt 2 796 m), plus découpée Vers le Sud et le Sud-Ouest, ils passent progressi
(Col du Zad 2 178 m, entre Azrou et Midelt). Les vement à la zone montagneuse du Haut Atlas
fleuves, grossis par des pluies et des neiges abon oriental. Vers l'Ouest, dans le Rekkame, ils s'incli
dantes (climat humide à subhumide, 1 m à Ifrane), nent jusqu'à la cuvette de la Moyenne-Moulouya.
y creusent de larges vallées. Ce sont en particulier Enfin, une marge nord à peine rehaussée, dite
l'oued Guigou, qui devient l'oued Sebou avant « Chdine des horsts » ou Monts d'Oujda les sépare
Fès, et l'oued Oum-er-Rbia s'en allant vers le des plaines (Guercif, Oujda, Zebr.a et Triffa) et des
Tadla ; la Moulouya reçoit du Moyen Atlas une petits massifs (Temi-Mazgout, Beni-Snassene, Keb
partie de son alimentation. L'hydrogéologie du Mo dana... ) du Nord-Est du Maroc, région de la Basse
yen At1 as est en réalité compliquée par les phéno Moulouya au sens large. Là, l'aridité générale est
mènes karstiques et l'écoulement en profondeur tempérée par les influences marines: la montagne
est souvent distinct de l'écoulement superficiel. des Beni-Snassene (1 532 m) reçoit plus de 630 mm
C'est ainsi que l'Oum-er-Rbia, avant qu'il ne d'eau, mais la plaine de Zebra, sous le vent du
quitte le Causse vers le Sud-Ouest, est grossi par chaînon des Kebdana, n'en reçoit que 270 (d'où
une quarantaine de sources dont les eaux sont sou un intéressant modèle pédologique : voir Ruellan,
tirées au bassin du Guigou, donc en quelques 1970).
Par l'âge et la structure du matériel qui les y perd beaucoup de son épaisseur, cependant que
constitue, diverses zones s'opposent à l'intérieur les affleurements de socle hercynien y retrouvent
du domaine de la chaîne atlasique. un développement notable.
Les parties moyennes du Haut Atlas, où se ras De l'autre côté, le Haut Atlas occidental cal
semblent les points culminants de la chaîne mon caire, séparé du Massif ancien par le couloir tria
tagneuse et qui sont relativement homogènes, par sique d'Argana, offre une série où, après un Trias
conséquent, en ce qui concerne l'orographie, com épais, dominent le Jurassique supérieur « laguno
portent deux grandes unités structurales (carte marin » et le Crétacé inférieur marin, suivis du
hors-texte). Le Massif ancien du Haut Atlas occi Crétacé supérieur et de l'Eocène. Cette série du
dental (dit aussi Massif central atlasique ou Atlas bassin d'Agadir-Essaouira, d'obédience atlantique, se
de Marrakech ; voir E. Roch, 1950) est constitué rattache à celle du bassin franchement mésétien
d'un socle précambrien et de terrains primaires de Safi mais elle est plus nettement plissée (sur
p'issés et granitisés durant l'orogenèse hercynien tout au Sud du cap Tafelney) et traversée de dia
ne ; sa couverture n'y est guère épaisse là où elle pirs triasiques.
n'est pas érodée, sauf en ce qui regarde le Per
mien et le Trias. En somme, c'est un domaine mé Le Moyen Atlas, pour sa part, est analogue à
sétien qui aurait « mal tourné » pendant le Ter l'Atlas central calcaire, à ceci près que le Crétacé
tiaire supérieur. Au contraire, le Haut Atlas cen et le Tertiaire y jouent un rôle notable dans les
tral, prolongeant vers l'Est le précédent massif, synclinaux. Faut-il le faire commencer, au Sud
comporte une épaisse série marine d'âge jurassique Est, par l'Atlas de Beni-Mellal, au Nord des syn
inférieur et moyen, à dominante calcaire, coupée clinaux crétacés de l'oued El-Abid (barrage de
de synclinaux crétacés (surtout marginaux) et d'an Bine-el-Ouidane) ? ou seulement à partir d'El
ticlinaux triasiques. Le Primaire ne se montre Ksiba, où s'accentuent les déversements vers le
qu'exceptionnellement sous la couverture plissée, Nord-Ouest ?
sauf au Sud-Ouest, à proximité du Massif ancien : Vers le Nord-Est, le Moyen Atlas s'ennoie pro
Pays de Skoura (avec Précambrien). boutonnières visoirement sous le Mio-Pliocène sud-rifain (plaine
anticlinales de la Tessaout : Ait-Tamellil, Aït de Guercif) pour réapparaître, émietté, sous la for
Mdioulal (= Aït-Mdioual). me des petits massifs qui encadrent le couloir Taza
On retrouve les traces de la même subsidence Oujda : Mazgout, Beni-Snassene, Kebdana pro
jurassique dans le Haut Atlas oriental, mais le Trias parte au Nord ; « Chaîne des Horsts > au Sud.
4.2. LE SOCLE 155
l\�::i;s le dcmaine considéré ne comporte pas On rnt•,· .b, d'ord1I1aire aux Hauts-Plateat"'{ le
que des chaînes plissées et surélevées : le tiers de trapèzf." limité par ces chaînons et par l'Atlas ;
sa surface environ. correspond à des plateaux néanmoins il est accidenté par plusieurs plis, no
(d'altitude encore élevée mais inférieure à celle tamment par le dôme d e Tendrara et le mono
des Atlas) et à des cuvettes tabulaires effondrées. clinal du Chott Tigri (Médioni, 1969, 1970), si
bien que E. Roch (1950) proposait déjà de l'inclure
Ainsi, le Moyen Atlas est compris entre le à l'Atlas. Au Nord-Ouest du Jbel Mechkakour,
Causse moyen-atlasique (dit aussi Moyen Atlas les « plis marginaux » et le Dahra font transition
tabulaire) et les cuvettes de Haute et Moyenne vers le Rekkame et les Hauts-Plateaux tabulaires.
Moulouya. Le Causse est appuyé sur la Méséta A l'Est de Aïn-Beni-Mathar (Berguent), néanmoins,
centrale au Sud de Meknès ; son socle surgit de le même axe structural SW-NE se manifeste par
nouveau dans le massif du T azekka, dont on a un 8nticlinal en plein Hauts-Plateaux (Sidi-el
des équivalents plus à l'Est dans le Boudoufoud Abecl).
(Mazgout) et les Beni-Snassene. Les couches sub
tabulaires des cuvettes de Moulouya se soulèvent
vers l'Est, où s'étendent les Hauts-Plateaux. Aux chaînes atlasiques surélevées correspon
dent des dépressions sub-atlasiques où vont décan
La surrection de ceux-ci dans leur partie nord ter les oueds et s'accumuler la partie grossière des
ouest est assez forte pour qu'affleure largement le produits d'érosion de la chaîne. Ces sillons dépri
socle dans le Debdou et l e Mekkam, annonçant més sont formés, au long du Haut Atlas, par le
la Chaîne des Horsts. Vers le Sud, les Hauts-Pla fléchissement du socle des domaines voisins, mé
teaux sont bordés par le Haut Atlas oriental. La sétien et anti-atlasique : c'est le Haouz et le Tadla
limite entre ces deux ensembles est souvent floue ; au Nord, le Souss et les sillons d'Ouarzazate et
les zones tabulaires ne manquent pas plus dans Boudenib au Sud. Les cuvettes de Haute et Mo
l' Atlas que les accidents tectoniques dans les Pla �1enne Moulouya constituent des dépressions intra
teaux. Le c'.1aînon SW-NE du J. Mechkakour se montanes, communes au Haut et Moyen Atlas. Ce
sépare obliquement de l'Atlas pour aller se per dernier a alimenté au Nord une partie du combl�
dre dan� 1 es Hauts-Plateaux sous forme de plis ment du sillon sud-rifain, dépendant surtout du
E-W << en chenilles processionnaires », les Trarit. Rif (Chap. 5).
4.2. LE SOCLE
4.2.1. Données générales
Pour autant qu'on en juge d'après ses zones schisteux (Précambrien II?). Plus au Nord, en
d'affleurement, il est très semblable au socle de Haute Tessaout et sous la masse synclinale du
!'Anti-Atlas et plus encore à celui du domaine Rhat, le pays des Aït-Tamellil-Aït-Mdioulal mon
mésétien (chap. 3). tre surtout le Silurien, le Dévonien et le Viséen
Sous les couches mésozoïques et tertiaires plis fortement plissés. Le Stéphano-Permien est large
sées par l'orogenèse alpine (ce qualificatif étant ment développé dans tout ce secteur ainsi que dans
pris au sens chronologique le plus· général) appa le Massif ancien.
raissent des éléments de la chazne hercynienne dont Les émergences du socle at1 asique dans le Ma
oertains montrent même leur soubassement pré
cambrien : des orogènes gigognes, en quelque sorte. roc oriental offrent des séries moins complètes.
C'est le cas notamment dans le Massif ancien du Celles de !'Atlas lui-même, J. Bou-Dahar, Tamlelt,
Haut Atlas occidental où, vers l'Est ( « bloc orien etc., mon·rent surtout de !'Ordovicien et du Silu
tal »), le Précambrien affleure largement, prolon rien, avec très Iocaleme,nt des schistes attribuables
geant celui de l'Anti-Atlas et supportant une série au Précambrien !(deux affleurements à Grapto
primaire en général peu plissée, cependant que lithes ordoviciens sont connus, au Foum Zabel sur
vers l'Ouest ( « bloc accidentai ») le Paléozoïque la route de l'oued Ziz : voir fig. 136, ainsi qu'au
est profondrmen 1 affecté par la tectonique et le J. Ti soufra (du Dresnay & Willefert, 1960). Celles
métarnorphi5me hercyniens. sous le Trias discor du Nord-Est atlasique montrent divers niveaux du
dant. Le Haut Atlas de Demnate montre encore Carbonifère, ainsi que quelques granites : Tazekka,
de vastes « boutonnières > anticlinales de terrains Boudoufoud, Debdou, Mekkam, Jerada, Beni-Snas
du socle, dans la zone d'ennoyage du Massif an sene.
cien sous la couverture mésozoïque du Haut Atlas
central, de plus en plus épaisse. Le « Pays de Enfin le socle affleure largement en Haute
Skoura > montre essentiellement un Cambra-Ordo Moulouya, sous la forme de granites et de séries
vicien peu plissé discordant sur un Précambrien métamorphiques mal datées (voir fig. 94).
156 DOMAINE DES ATLAS
L'orogène atlasique s'est développé en surimpo ment localisées dans la même zone marginale, voire
sition sur la chaîne hercynienne pénéplanée, aussi même angulaire de la plate-forme précambrienne
bien sur des secteurs peu affectés par l'orogenèse d'Afrique, zone peut-être restée c fragile >, en
du Carbonifère (Bloc oriental du Massif ancien, tout cas zone 1a plus exposée aux cassures et aux
Pays de Skoura et plus à l'Est peut-être jusqu'à frottemen:s entre plaques lithosphériques.
Tamlelt) que sur des secteurs très tectonisés à
cette époque (Bloc occidental du Massif ancien, Cett� semi-indépendance entre les deux oroge
Massifs du Nord-Est atlasique). On sait que le nèses - celle d'il y a 300 Ma et celle d'il y a
domaine mésétien présente également dans son 40 Ma - se constate aussi lorsqu'on examine leurs
socle des contrastes importants entre môles peu directions structurales. Les failles atlasiqu�s ma
déformés et sillons plissés, métamorphisés, etc. jeures est-ouest (direction méditerranéenne) recou
Dans le domaine anti-atlasique lui-même, le socle pent les plis hercyniens sub-méridiens (direction
présente des caractères structuraux analogues, sur atlantique) dans le Massif ancien occidental. Par
tout vers le Nord du Bassin de Béchar ou le contre plis hercyniens et plis alpins sont subpa
centre et l'Ouest de l'Anti-Atlas. On doit donc rallè' es dans l'Atlas oriental et le Moyen Atlas.
conclure qu'à l'échelle régionale il y a une com Dans les paragraphes qui suivent, on ne don
plète indépendance entre l'intensité de l'orogenèse nera que quelques indications sur les particularités
atlasique et celle de l'orogenèse hercynienne. essentielles du socle atlasique, renvoyant au cha
Par contre, à l'échelle générale, on doit cons pitre 6 pour l'étude générale de l'orogène hercy
tater que les deux orogenèses se son! essenttellc- nien au Maroc.
Adrar n'Gout
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0 200 400m
Fm. 87 - Le Paléowïque de !'Atlas au Sud-Est de Marra kech: schéma composite, complétant la coupe Tizi-n'Tichka
Adrar-n'Gout (d'après Gigout, 1937; Roch, 1950; Choubert & al., 1970; Destombes, comm. pers.) par celle
des Ait-Mdioulal (d'après Lévêque, 1961).
L'échel'.e indiquée est plutôt sous-estimée; d'a près la Soc. Chérif. des Pétroles (1966, in Laville 1975),
le Cambro-Ordovicien du Pays de Skoura peu à l'Est dépasse 2 000 m d'épaisseur.
1 : Rhyolites (ignimbrites) tufs et conglomérats rhyortiques : Précambrien III (?) - 2 : Conglomérats lenti
culaires schistosés, à galets et blocs de Précam brien - 3 : Calcaires roses à débris de Trilobites et de
Brachiopodes : fin du Cambrien inférieur équi valent de la c brèche à Micmacca > d'Ouriken-n'Ourmast)
1 à 3 m. - 4 : Graywackes et pélites vert-olive; avec débris de Trilobites: « Schistes à Paradoxides » de
!'Acadien moyen 250 m. - 5 : Pélites micacées bariolées azoïques: Cambrien ou Ordovicien 100 m (?). - 6 :
Grès à petits galets de rhyolite. - 7 : Pélites psa mmitiques à cone-in-cone, Arenig p.p. - 8 : Gréso-pélites
vertes à concrétions carbonatées, grès micacés à lits d'hématite oolithique, pélites noires : Llandeilo-Caradoc.
9 : Grès et quartzites cong'omératiques (Ashgill) - 10: Grès grossier à Monograptus du Tarannon (Llandovery
terminal). - 11 : Pélites et grès, argilites noires à Monograptus du Wenlock; argilites à nodules calcaires
(Orthocères, Gardiola interrupta) et Trilobites du Ludlow, qui montent jusqu'aux permiers bancs calcaires du
niveau 12 •. - 12 : Calcaire crinoidiques, à Hercy ne/la dans les niveaux supérieurs : Lochkovien. - 13 : Argiles
grises et jaunes, calcaires à Conodontes, marnes fossilifères; Eifelien recouvert à I' Adrar-n'Gout par des pélites
micacées vertes à nodules : Dévonien ou Viséen 7 - 14: Flysch du Viséen (supérieur), avec barres calcaires dis
continues, conglomérats lenticulaires, blocs de grès cambnH>rdoviciens et de calcaires viséens. Discor
dance cartographique jusque sur le Cambrien. - 15 : Grès à plantes : Namurien et peut-être Westphalien. -
---- 16 : Grès conglomératiques rouges du Stéphano- Permien puis du Trias.
• D�ns les Ai!-Mdioo.!al, le Silurien débute dès le Llandovery inf. avec des schistes noirs à Akidograptus acuminatus
pws des schistes micacés à Orthograptus vesiculosus; le reste du Llandovery et le Tarannon sont phtanitiques, le
Wenlock et la base du Ludlow sont scbistosés à Grapto lithes déformés (révision des faunes citées par P. Lévêque,
1961 et E. Roch, 1950, par S. Willefert).
4.2. LE SOCLE 157
* Ces laves et granites du Pr. III ont été datés de 580 ± 12 Ma tandis que les granodiorites du Pr. II ont fourn,
610 ± 15 Ma; quant aux gneiss du Pr. I de l'Ourika, '.eurs âges apparents oscillent entre ces valeurs, ce qui montre
l'importance des phénomènes thermiques pan-africains, Jue ry & al., 1975).
On notera cependant l'importance des faciès b'e, localement, à la base du Viséen supérieur du
« Vieux grès rouges » avec des conglomérats à versant nord du Massif (fig. 88).
blocs de quartz, dans le Lochkovien occidental
Sur la route de Marrakech au Tizi-n'Test, à 5 km
(Schaer, 1966 ; Hollard, 1967 : couches rouges d'Asni, un conglomérat à gros blocs quartz tiques recou
et conglomérats de Talmakent ) ; ks mouvements vre en discordance des pélites et psammites de type
calédoniens sont particulièrement nets dans cette cambro-ordovicien (Huvelin, 1970 c). Au-dessus du pou
région occiden'ale (cf. § 3.3.4.3). dingue, des grès néritiques, puis (« bande de Moulay
Brahim ») une épaisse série de << schistes à Plantes ».
La première discordance hercynienne est visi� à Productidés, à Posidonomya becheri : c'est le Viséen
N s
LEGENDE
lJ.22].. RT II Perme - Tr IOS 11 {Trios sup�ricur probable)
Aut.: Autunien
St Assise stérile
}stephanien
Pr Assise productive 1 km
P · Primaire ancien indéterminé
NW SE
-:
. .. ... .. . . ·.· ·.. : ·
· Grès rouges
z Schistes noirs fins à fau : : . . · .':·. ::-. �.· .
w ne, en minces bancs,
..
.. . .· · .· ...
Schistes noirs fins
Nrveaux à calcaires dolo-
z
::::,�
avec grès vert s ,parfois
dolomit iques
.•: .. . :- ·: . .. · mitiques
Schistes bariolés
1-
::::, . .-:,.-· .. . Grès verts
cf . : .· _.:
:
...
'/· .. .. .
··
. · . ..· ..-· . . . .. ,. ..:-_::
Grès rouges, verts ou
. �· .. .. - · v1olac4s
-
. .
- · ... · --�-:-_:_:
. . .
-
Grès argileux à patine
-
. . -.. ·- -
� Grès argileux à patine . ·.·... · . . . .. .. . verdâtre, quelques
. : :- :-�.·�:.:�;.;&
murs de vtlgétation
� verd6tre
·--:-.·.·�.
z ...
+
.. . . . . .. ....
w . . · . . . . . : ... : �· ..
à
N1veoux à Leaia dans ...·. •, .... · · . r-.-----r:: .··: ; ':""'"._ ···.·:.
Nombreux toits
parfois à
plantes,
coqu illes;
:-�· . ·.·=�� .. ·.
schistes fins - =
.. . . .. .·:.-� : ; ..... ·,··,::, veinu les de houille.
Murs de v4gétotion ·
·.. :· .. , :- -·· · ..
.· ·.· .-: Murs de végétation
==- =ilE_�
-
abond ants
Fm. 89 - Le Stéphano-Autunien des lda-ou-Zal, au Nord du Souss (extrait de Feys & Gréber, 1963).
En haut : Coupe schématique des divers compartiments du bassin, limités par des failles atla
siques (noter la « pincée » triasique). En bas : Schéma des variations longitudinales de faciès.
4.2. LE SOCLE 159
supeneur à caractère de flysch, où l'on note des brè brien (fig. 90). Une étude approfondie de ce mas
ches intraformationnelles. sif vient d'être publiée par H. & G. Termier (to
Il semble qu'une terre émergée se soit trouvée au m e I: 1971); on empruntera à H. Termier (1971)
Sud de cette mer viséenne sub-atlasique (Proust, 1973);
les reconstitutions paléogéographiques sont en fait hypo les lignes suivantes, qui résument les caractères de
théquées par les décrochements tardi- et post-paléozoï ce remarquable « laboratoire pétrologique » :
ques (§ 2.5.2.5 et chap. 6).
Structure du massif et de l'encaissant
Le Stéphano-Autunien des lda-ou-Zal cons
« Le massif est un dôme cerné par le mouvement
titue, en bordure du Souss, un intéressant bassin tournant des calcaires à Archéocyathes du Cambrien
houiller post-tectonique (fig. 89). inférieur à l'E, au S et à l'W. Plus à l'E, affleurent
R. Feys & Ch. Gréber (1963) soulignent qu'il s'agit des niveaux appartenant probablement au Cambrien mo
yen. Il est caractérisé par trois particularités remarqua
du bassin limnique à F'.ore euraméricaine le plus au Sud
que l'on connaisse de cet âge en Afrique, avant les gise bles :
ments du Congo à Flore gondwanienne. Le Stéphanien y - dans sa partie NE il a émis quatre feuillets péri
débute par des conglomérats discordants sur le Primaire batlzolitiques, grandes lames de granite qui ont tra
plissé, se poursuit par une série « productive » (inex versé l'auréole métamorphique et dont l'une atteint 12 km
ploitée) qui passe progressivement à une série stérile; le de long;
sommet de celle-ci est autunien. L'ensemble a pu être -il renferme d'immenses bandes de terrains sédimen
affecté de quelques déformations posthumes du cycle taires encagées dans le granite, par exemple celle de
hercyn.en (comme le Stéphano-Autunien de Khénifra, voir i'Ade,ic.ha-Akoui-ou-Khider (SW), qui dépasse 5 km
§ 3.3.5.3) mais la tectonique la plus visible est d'âge de long, et celle d'Iskimoula, qui atteint 2,5 km ;
tertiaire.
- dans sa moitié méridionale, il montre une cu
Le Stéphano-Autunien est aussi représenté dans rieuse structure zébrée, formée par l'alternance de bandes
la base du « Permo-Trias » de l'Atlas de Marra de granite et de bandes de diorite.
kech. Ch. Gréber & F. Proust (1958) ont signalé une Les terrains coupés, métamorphisés 011 digérés par le
flore à Walchia cf. piniformis à la base des fa granite appartiennent à quatre termes successifs :
laises gréso-conglomératiques de l'Ourika. Le joint - des andésites et des agglomérats andésitiques b'en
serait ainsi fait avec les épais dépôts du Stéphano déve!opp�s dans le bled Igoudachène. La partie haute des
agglomérats alterne avec les premiers calcaires:
Permien de la Tessa.out (Lévêque, 1961 ; voir
- rhyolite (perlite) de Tikfilt et je/site du Bou-Ou
§ 4.2.3 ci-dessous). founas, postérieure à la masse principale des calcaires
qu'elle ne traverse en aucun pomt:
4.2.2.2. OROGENESE HERCYNIENNE
- sch stes servant également de substratum aux cal
Elle est malaisée à déchiffrer, du fait de la caires;
monotonie de certaines formations primaires (no - calcaires à Archéocyathes, très fossilifères dans le
tamment cambriennes) et du morcellement qu'in bled Ifouzarène et renfermant, dans le bled Aït-Anzal,
troduisen� 1,es failles tertiaires. Ce que l'on en sait un organisme très primitif mais très net (Anzalia cere
briformis). Il faut noter qu'en certains endroits les cal
aujourd'hui fait déjà ressortir une opposition sen caires sont fortement conglomératiques et renferment de
sible entre l'Est et l'Ouest du Massif ancien. Alors nombreux galets de roches volcaniques.
que le plissement paraît très modéré vers l'Est et Le massif a été découpé par de mu/t"pfes cassures.
le style quasi .anti-atlasique, on rencontre à l'Ouest Il y a des faille� verticales dont l'orientation va depuis
les effe'.s d'une vigoureuse dynamique hercynienne. le NW jusqu'au kNE : celle de Tizi-n'Tifirelt a 12 km
Dans le << bloc oriental », la discordance anté de long. Certaines d'entre elles datent probablement de
la tecton'que v:irisque. Il existe aussi des failles verti
viséenne est importante, mais paraît surtout liée à cales ou très redressées E-W, comme celle des Tizi Agour1
des mouvements épeirogéniques plus ou moins éche ( 10 km de long). Certaines d'entre elles offrent des mi
lonnés ; le plissement anté-triasique du Carbonifère roirs d'une ampleur extraordinaire (à Amguerd-n'Drassit
es+ faible, le Stéphanien généralement concordant on peut voir un miroir de 875 m de distance verticale).
Il faut remarquer une convergence des failles vers Asdim
sur le Viséen et le Permien sur le Stéphanien et vers Targa-Oufella.
(Proust, 1973). Au contraire, tant par sa position
géographique que par son style tectonique et son Pétrographie
métamorphisme, la partie ouest du Massif ancien Au point de vue pétrographique, nous mettons à part
la région NW de notre carte où les terrains sédimen
paraît prolonger la zane de fracture profonde taires ont subi un métamorphisme régional antérieur au
(couloir de déformation) de Méséta occidentale. granite et pas de métamorphisme de contact. Les deux
faciès principaux sont les séricitoschistes et les chlo
On y retrouve un plissement synschisteux as ritoschistes mais, dans le détail, il y a des types très
socié à un métamorphisme de degré variable. Des divers, correspondant les uns aux « greenschist facies >
paragenèses de type « schistes verts » sont rem d'Eskola. les autres à l' « amphibolit facies -,, de Win
placées localement par des paragenèses à grenat, kler, Turner et autres auteurs contemporains.
staurotide, amphibole verte (Schaer, 1962, 1964). Dans le reste du massif et de sa périphérie, il y a
Dans la base de la série se met en place le massif eu le plus souvent superposition des deux métamorphis
granito-dioritique du Jbel Tichka, issu probable mes et les plutonites homogènes appartiennent aux famil
les du granite, du granodiorite, du diorite et du gabbro.
me-n� pour une large part de la pa!ingenèse des Le granite offre un grand nombre de variétés parmi les
granites et rhyolites du Précambrien et de l'Eocam- quelles du granite orbiculaire (deux de ses gisements ont
160 DOMAINE DES ATLAS
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{••..-..,+j granite
-dtor1te
fIG. 90 - Trois panoramas dans le massif granito-gneissique du Jbel Tichka, d'après H. & G. Termier (1971).
A : Les apophyses granitiques ('Y), le diorite Œ) et les roches métamorphiques à la marge SW du massif.
La « tisrouimite » est une cornéenne charbon neuse à grain fin, à prehnite et andalousite. K : calcaires
métamorphiques (Cambrien infér:eur), SS : Schist es sériciteux; CB : complexe à biotite (micaschistes, etc.);
CA : complexe à amphibole; Fb : filons basi ques.
B : Un réseau de filons basiques (fb) - surtout microdioritiques et acides (fa), à l'extrémité N du
massif. Autres lettres : voir A.
C : Les relations complexes du granite et des diorites dans le centre du massif structure « zébrée ))
évoquant une transformation presque in situ de strates sédimentaires en plutonites (op. cit., p. 93).
4.2. LE SOCLE 161
été trouvés par J.-P. Schaer) et du granite à amphibole 318 ± 10 Ma et un âge de 305 ± 10 Ma dans deux
où un premier stade a formé des feldspaths calcosodiques granites à biotite.
et un second stade, venu en continuité, a donné du mi Nous pensons que les réactions dans le solide ont
crocline souvent épitaxique avec les plagioclases. s·gna régné dans tout le domaine métamorphique jusques et y
lons qu'un granite à pyroxène et amphibole nous a fourni compris les terrains enclavés, où la présence de wollas
une petite écaille d'Echinoderme du Cambrien, incluse tonite ind:que des températures voisines de 600°C. En
dans un feldspath (cas unique dans la littérature géo revanche, Je cœur du massif est constitué par des pluto
logique). Les rhyolites franches sont des perlites et, sou nites homogènes et l'on peut estimer que leur température
m·ses au métamorphisme de contact, elles sont devenues de formation est comprise entre 700 et S00°C. Pour
des felsites. Les granodiorites sont très développés. La nous, le granite représente le terme ultime de l'évolution
plupart des diorites sont quartzifères et micacées. (métamorphisme, puis fusion au moins partielle) de la
Nous avons observé trois venues andésitiques : les la séquence pélitique tandis que la diorite représente le
ves, tufs et brèches antérieurs au calcaire à Archéocya terme ultime de la séquence carbonatée (calcaires et
thes; des sills et des filons transformés en métaandésite dolomies) *.
par Je métamorphisme régional. donc antér'eurs au f;r;::
nite; des filons d'andésite antérieurs à la microdiorite, Minéralisation
postérieurs au granite. Le massif est minéralisé sur sa périphérie et au sein
On rencontre des amas de gabbro à olil'ine, souvent des bandes de terrains métamorphiques enclavées dans
subordonnés à la diorite, et beaucoup de filons de dolé- le granite. Cette minéralisation est disposée e n écorces
rite. succe,s·ves, à savoir du granite vers l'extérieur :
Les roches métamorphiques sont prodigieusement va 1. la pyrrlzotine en dépôt pyrométasomatique au con
riées : micaschistes à biotite et andalousite, à grenat; cor tact d'un granite à deux micas avec les cipolins et les
néennes à biotite et sillimanite; micagrès; schistes char grenatites;
bonneux à dipyre, tisrouimite; gneiss très divers et migma 2. la molybdé11ite, minerai principal, en gîtes pneuma
tites. tolytiques, en relation avec les Ieucogranites et des veines
La séquence carbonatée fournit des calcaires chlo ùe pegmatite et d'aplite;
riteux, d=s cipolins roses et verts (ornementaux), des cipo 3. du misp·ckel aurifère dans les filons de quartz cou
lins à grenats, des grenatites, des tactites et des skarns pant les terrains métamorphiques;
à diopside et grenat, des wollastonitites à grenat, des
amph"bolites très diverses et des hornblendites. 4. des cui1·res gris (surtout panabase) et de la chalco
pyrite, associés à de la sidérose;
Pétrogenèse 5. de la blende et de la galène dans les calcaires.
La mise en place du massif s'est faite au cours de Ces tro's derniers gîtes sont hydrothermaux. Enfin, un
l'orogenèse varisque. F. Leutwein a déterminé un âge de peu partout, on rencontre de l'oligiste >>. (op. cil. p. 37
"' L'intrusion de magmas distincts est souvent invoquée pour rendre compte de dispositifs analogues à celui du J. Tichka.
Pour Th. A. Vogel & al. (1975), il s'agirait ici non pas d'intrusions successives ma.is d'un p'.utonisme simultanément
acide et basique (magmas non miscibles par suite de leurs viscosités différentes).
+ + + + + + G
+ + + + + +
+ + + + + +
===c R E T A
0
-------'------1
100 200m
Fm. 91 La mine d'Azegour, un gîte pyro métasomatique à W, Mo, Cu, Be; carte
géologique d'après Permingeat (1957), in Agard & al. (1965). Entre '.e gra
nite intrusif et la couverture crétacée sont figurés : 1 : Cipolins; 2 : Schistes
cambriens; 3 : Roches volcaniques; 4 : Tactiles (grenatites, idocrasites, amphi
bolites, pyroxénites, wollastonitites minéralisées); 5 : porphyres.
162 DOMAINE DES ATLAS
._-·x
·. . \
0
c,:,a
e,.,,a,
§ dévonien
carnbro-ordovicien
� du secteur occidental
� carnbro-ordovicien
&�
� préc;unbrien
�
Fm. 91 bis - Coe.trastes tectoniques et paléogéographie dans les boutonnières at'asiques au Sud-Est de Marrakech, d'après
Laville (1975).
En haut : opposition de 3 secteurs : boutonnière des Aït-Tamellilt, avec plissement à tendance isoclinale repre
nant des écaillages post-viséen supérieur (cf. nappes possibles selon P. Huvelin, 1970 b); secteur oriental de �a
boutonnière de Skoura, à plissement synschisteux ouvert également post-viséen (avec une phase antérieure ?).
secteur occidental sub-tabulaire.
En btl3 : l'origine du dispositif actuel est un dé coupage précoce, traduit dans la sédimentation du Viséen
supérieur (noter les termes détritiques transgressifs en A, charnière des secteurs E et W).
4.2. LE SOCLE 163
à 40; voir aussi H. & G. Termier, 1970, 1971; id. paraissent exister, parfois délicats à distinguer de
& al., 1972; Pinet & al., 1972). recouvrements tertiaires locaux (ainsi à l'Est du
couloir d'Argana, sur la bordure du Souss, dans le
Le granite d' Azgour, sur le versant nord de secteur étudié par G. de Koning en 1957). Dans
l'Atlas, donne également li,eu à une intéressante le centre du Massif, on note des décollements de
minéralisation pyrométasomatique (fig. 91). Quel la série siluro-dévonienne, reposant en contact
ques mesures par la méthode Rb/Sr ont conduit à anormal sur le « Géorgien » (Schaer, 1962, 1964).
une isochrone de 269 ± 11 Ma (Charlot & al., Il s'y ajoute des décrochements de direction Est
1967), qui indiquerait une phase stéphano-autu Ouest, dont le rejet dextre atteint au moins 3 ou
nienne. 4 km : on est là à proximité de l'accident nord
En outre, les chevauchements d'âge hercynien anti-atlasique (§ 2.5.2.5 et 4.4.2.4).
rie houillère paralique d'âge wes,phalien, e�ploitée recommence la sédimentation de type jlysch, avec quel
à Jerada. L'Autunien est connu dans le Tazekka ques récurrences calcaires. Celles-ci se présentent au
mo ns localement sous la forme de calcarénites ou de
oriental. blocs exotiques qui paraissent avoir été alimentés par
Le flysch le plus ancien, à dominante argilo-pélitique, l'érosion sous-marine de hauts-fonds néritiques. Les ni
veaux les plus élevés de ce Culm (dont l'épaisseur peut
est connu sous le nom de « schistes de Debdou et du atteindre 5 000 m) contiennent des Goniatites namurien
Mckkarn »; noir ou vert-violacé, à rares niveaux grey nes.
wackeux, sa sch·stification s'est généralement accompa
gnée d'un discret métamorphisme sériciteux. Dans le Ta Le Westphalien lui succède sans discordance. Tout
zekka on l'a attribué avec doute au Viséen inférieur; en restant marine, la sédimentation perd son caractère
quelques végétaux trouvés dans les boutonnières orien de flysch pour prendre le type molassique riche en conglo
t8les incitent à en faire du Viséen supérieur (Médioni, mérats, en grès argileux non classés, en psammites à
1967) mais un âge viséen inférieur, voire tournaisien Plantes fossiles auxquels s'ajoutent bientôt des niveaux
pour la base, est aussi possible (Morin, 1973). calcaires à fossiles marins, des veines de houille, des
pélites à faune d'eau douce (Owodenko, 1946).
La série successive d'âge viséen supérieur certain,
serait discordante par-dessus ces schistes. Les conglomé L'orogenèse hercynienne se manifeste par le
rats qui en marquent la base contiendraient même des d§veloppement de plis qu'une schistosité et même
galets des schistes précédents, remaniés alors qu'ils étaient un épimétamorphisme accompagnent, au moins dans
déjà épimétamorphiques (Morin, 196Gb, 1973; Médioni,
1967). Une telle succession pose le problème de la sur les niveaux assez profonds !(schistes de Debdou
charge nécessaire à l'épimétamorphisme des schistes de et du Mekkam, flysch du Viséen supérieur à Je
Debdou. Quoi qu'il en soit, ces conglomérats s'associent rada, voir fig. 92 et 93). Un plissement synschis
à des calcaires à Encrines, Po'ypiers, Productidés, attes teux est post- ou de la fin du westphalien au moins à
tant la réalisation de conditions récifales au moins sur
certains hauts-fonds. Près d'Oujda (Jorf-el-Ouazène, Zek Jerada mais il a été précédé de phase de la fin du
kara) des olistostromes et écailles comportant du maté hamurien et, peut-être, intra-viséennes, sur le style
riel ordovicien à dévonien semblent s'être mis en place desquelles on est peu documenté. L'Autunien du
à cette époque du Viséen supérieur (Huvelin , 197Gb). A Tazekka n'est affecté que par un faible plissement
ces niveaux succède un complexe volcano-sédimentaire où
pélites, greywackes et phtanites alternent avec des tufs, posthume (sur ce massif, voir Ch. Hoepffner, tra
cinérites et brèches andésitiques ou dacitiques. Par-dessus vaux en cours).
\ 1'-�
'1 1 ··
0 0,5 1km
Sch1stos1té verticale ENE-WSW
Fm. 92 - Le Carbonifère de Jerada : coupe le long de la route Oujda-Aïn-Beni-Mathar (ex. Berguent) (d'après
Horon, 1952 et Owodenko, 1952, avec quelques additions). 1 : Tufs et brèches andésitiques, cinérites; 2 :
Flysch argilo-calcaire et pyroclastique (pélites à Goniaùes; turbidites bioclastiques ± pyroclastiques; blocs
exoti (:J.ues calcaires ou dolomitiques. 3 : Flysch pélitique à Goniatites; 4 : 1er conglomérat à galets de
phtanites siluriens; 5 : Grès ± pyroclastiques + argilopélites à Goniatites; 6 : lères veines de houille et
niveaux à Fougères; 7 : Niveau marin (calcaire crinoïdique + Goniatites); 8 : id. (calcaire à Productus);
9 : id. (à Goniatites); 10 : Assise de Jerada : 5 veines d'anthracite dans stérile paralique (quelques niveaux
à Goniatites, pélites à Plantes, à faune limnique, etc.).
s N :v1��en
v,seen supér i e u r ; (supll
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___ 1000m
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Fm. 93 - Coupe du Carbonifère du Mekkam, selon Mé dioni (1967).
1 : Schistes de Debdou et du Mekkam; f1ysch fin épimétamorphique + Dolérites; 2 : Calcaires à Encrines
et Prod�ctidés; 3 : Série v?'.c11no-sédim�ntaire : pé lites, phtanites... + tufs et brèches andésitiques, dacitiques ....
4 : Schu,tes rouges et noirs; 5 : Schistes rouges à Goniatites gr. striatus, Posidomya becheri; 6 : Culm :
flysch fin grayw�ckeux, à rares récurrences calcaires; 7 : Zone granitisée : filons de greisen, de microgranites.
de quartz a, wo.fram.
4.2. LE SOCLE 165
50
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, o,.oMidl!lt
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550 560 570 580
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w (;ranlies eoleo- ale al ,n
et al cal ,n
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§ Pont1co-P110cène Permo-Trlos
81]
Amphibolltes
�
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/ Fracture
/ My lonlte 0 10km
Pm. 94 - La boutonnière d'Aouli, en Haute-Moulouya� carte géologique généralisée par Emberger (1965).
schistes verts de l'Arenig et des quartzites atlribués au des schistes satinés attribuables au « Précambrien
Llandeilo-Caradoc. Le Silurien est transgressif (Llando- If » (Aïn-Cbaïr).
very à phtanites et schistes noirs à Graptolithes; Wen
\ock. à Ludlow calcaires). Le Dévonien et le Viséen, bien Ainsi la constitution du massif de Tamlelt, com
représentés dans le bassin de Béchar juste au Sud, ici me sa taiJJe et sa position, en font pour l'essentiel
sont pratiquement absents, comme si les transgressions une sorte d'équivalent oriental du massif ancien du
correspondantes s'étaient arrêtées plus au Sud; la pré
sence de faciès chaotiques à certains niveaux du flysch Haut Atlas (spécialement du c bloc oriental > et
viséen de Ben-Zireg a été mise en rapport avec la sur de son prolongement vers le Pays de Skoura). Pour
rection du haut-fond du Tamlelt (Pareyn, 1961). tant, son comportement durant les phases tecto
Cette serte cambro-siJurienne repose sur un niques les plus récentes a été tout différent: au
soubassement précambrien. On y reconnaît un com lieu de se surélever, le Tamlelt s'est légèrement
plexe volcano-détritique acide attribuable au « Pré effondré; sa limite sud est marquée par une z.one
cambrien Il! » et particulièrement développé dans de failles encore actives au Quaternaire.
le massif du Bou-Kaïs. C.elui-ci, à vrai dire, peut
aussi être considéré comme une unité aoti-atlasi 4.2.5.3. LE MASSIF DE HAUTE-MOU-
que (marge nord-ouest du bassin de Béchar) ef LOUYA
fleurée par la tectonique atlasique. Dans l'Ouest Le socle de la boutonnière d'Aouli (fig. 94)
du massif de Tamlelt lui-même affleurent en outre a surtout été étudié et cartographié (Emberger,
4.3. LA COUVERTURE 167
1965) en tant que soubassement du district plom dans certains cas). La cartographie de ces niveaux repères
bifère de la Haute-Moulouya. L'interprétation et (op. cit., carte hors-texte au l/200 000) semble faire ap
paraître des plis isoclinaux dont la schistosité serait le
la datation des séries métamorphiques et des gra plan axial. A. Emberger (op. cit., p. 170) considère que
nites qui le constituent ne sont pas encore clai « la mise en place du granite est antérieure à la phase
rement établies. de métamorphisme général, probablement hercynienne
qui a provoqué une rétromorphose de l'auréole de méta
Toute la partie ouest-nord-ouest de la boutonnière morphisme de contact (cornéenne à muscovite, schistes
est occupée par un massif granitique s.l. (« granite » à taches de chlorite et séricite) ».
de la Moulouya) où l'on reconnaît des faciès de plus en
plus acides vers le haut : dior;tes et granodiorites (apo Néanmoins, les premiers résultats d'une étude de géo
physe d'El-Hassia); granites monzonitiques souvent por chronologie isotopique Rb/Sr (Tisserant, 1968, Rapp.
phyro ïdes. et, vers le sommet, feui'lets subhorizontaux médit S.C.G.M , p. 129-131) ne s'accordent pas avec
de granite aplitique rosé, alcalin. Deux << sills » de l'interprétation précédente. En effet, le granite calco
granite muscoviteux apparaissent isolés dans les sch:s alcalin a fourni une isochrone bien définie à 311 ± 8
tes. millions d'années et les autres faciès, moins b:en datés,
fournissent des âges généralement voisins. Les feldspaths
Ceux-ci sont essentiellement des schistes à chlorite et des pegmatites ont indiqué des âges proches de 290 Ma.
séricite, localement biotitiques, avec des quartzites et des Les schistes cristallins, hors de la zone de contact,
amphiboloschistes et amphibolites (anciennes dolérites indiqueraient 333 ± 40 Ma.
Le domaine atlasique comporte deux parties que guère de celle du domaine atlasique principal
aussi dissemblables au regard de la sédimentation si ce n'est qu'elle reste plus à l'écart de l'orogenèse
et du magmatisme post-hercyniens qu'inégales rifaine (pas de grande transgression marine ni de
quant à leur ex•ension. trachy-andésites miocènes) et qu'elle est prise en
écharpe par de modestes transgressions littorales
D'une part, c'est le domaine atlasique central plio-quaternaires.
et oriental, s'étendant depuis l'Est du Massif an
cien haut-atlasique (Atlas de Marrakech) jusqu'à Cette dualité de l'évolution du domaine atlasi
l'Ouest oranais et à la Méditerranée (avec le Haut que est donc essentiellement mésozoïque mais plu
Atlas central et oriental, le Moyen-Atlas ; les tôt post-triasique : d'où le plan retenu ci-dessous.
Hauts-Plateaux et le Nord-Est marocain). Il est Une sorte de « no man's land », de zone
fondamentalement caractérisé par une subsidence charnière, sépare les deux domaines que l'on vient
sous-marine impor•ante durant le Jurassique infé d'opposer. Le territoire du Massif ancien du Haut
rieur et moyen, par une orogenèse précoce juras Atlas occidental est resté à l'écart de toute sub
sique et éocrétacée, suivie d'une évolution ulté sidence liasico-médiojurassique ou neo3urassique
rieure: surtout continentale ou épicontinentale, ana éocrétacée. Le plus clair de sa série de couverture
logue à celle de la Méséta voisine. est d'âge triasique. A-t-il été constamment émergé
par la suite ? ou a-t-il accueilli quelques minces
D'autre part, c'est le Haut Atlas occidental cal dépôts, sinon durant le Jurassique (faciès particu
caire, entre le massif ancien et l'Atlantique. La sub lièrement néritiques tout autour de lui), du moins
sidence, relativement accentuée durant le Trias su durant le Crétacé supérieur-Eocène, dépôts ulté
périeur, s'y instaure de nouveau à partir du Juras rieurement érodés ? Il est remarquable que malgré
sique moyen et jusqu'au Crétacé supérieur, sous la une his�oire anté-orogénique si particulière, exempte
dépendance de l'Atlantique en voie d'expansion et de toute subsidence post-triasique notable, ce seg
non de la Méditerranée. Par contre à partir de ment de l'Atlas ait été soulevé, à la fin du Ter
!'Eocène, l'évolution de cette région ne se démar- tiaire, autant, voire davantage que ses voisins.
qu'y prend la « sene de base », antérieure aux saltes est très réduite, voire nulle (fig. 100). La
basaltes. En réalité, si l'importance des couches discordance cartographique des basaltes et de la
terrigènes d'âge triasique est vérifiée dans l'Ouest série argileuse supérieure sur les terrains plus an
de ce:te zone (Trias supérieur fossilifère du cou ciens s'explique autant par un comblement pro
loir d'Argana), elle ne peut pas être admise sans gressif d'un relief résiduel que par des mcuve
restriction vers l'Est : la distinction entre ce qui ments synsédimentaires triasiques (cf. § 3.6.6). Une
est triasique et ce qui est stéphano-permien doit « phase saalienne » existe sans doute à la fin
en effet être faite. Ainsi, dans la vallée de l'Ou du Stéphano-Permien, mais ne doit pas être sures
rika, la base des hautes séries rouges a fourni des timée (Lévêque, 1961).
Walclzia cf. piniformis (ci-dessus § 4.2.2.1). Plus à
l'Est, dans le Haut Atlas de Demnate, P. Lévêque Une paléogéographie en massifs et bassins peut
(1961) a pu distinguer un Stéphano-Permien gros localement être envisagée à cette époque : ainsi
sier (§ 4.2.3) d'un Trias à sédimentation généra dans la région d'Itzer, une série « permo-triasique »
lement plus fine, légèrement discordant sur la sene de plus de 100 m a sans doute été alimentée en
stéphano-permienne et dont le haut n'est pas daté détritique à partir du massif de Bou-Mia (Arsi
et pourrait être déjà triasique (?). cault, 1973).
Dans l'Atlas oriental ou sur les marges du La fin de la série marine triasique est discutée
Moyen Atlas, la série argileuse inférieure aux ba- ci-dessous.
Fm. 95 - Paléogéographie du golfe atlasique mésogéen, et des territoires voisins au cours du Jurassique inférieur et
moyen; deux étapes, selon du Dresnay (1971).
A : Lias moyen (Carixien et Domérien p.p.)
B : Aalénien - Bajocien inférieur.
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Fm. 95
170 DOMAINE DE:S ATLAS
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Continent saharien
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Re�....,,,latlono iec�elle tons uage'.rcrtlon ort,cole
FIG. 96 - Le remplissage jurassique du sillon haut-atlasique coupe schématique, au droit de la vallée du Ziz, selon
du Dresnay (croquis inédit, 1966).
où le Jurassique est relativement mince, lacuneux, 1 200 m), à nombreux appareils récifaux (bioher
représenté surtout par des faciès calcaro-dolomiti mes) disposés à proximité des rivages ou parfois
ques et des dépôts terrigènes rouges : le paléoseuil sur des hauts-fonds. Le Lias supérieur (3 à 800 m),
de la Haute Moulouya. surtout marneux et pélitique, se termine par des
calcaires déposés eux aussi en eaux peu profondes.
Ce paléoseuil était le trait d'union entre la Terre Le Dogger {N Jurassique moyen, 1 200 à 1 800 m)
du Massif mésétien et les hauts-fonds orientaux, est surtout constitué de marnes où les intercala
correspondant aux actuels Hauts-Plateaux. Le Mo tions calcaires, souvent récifales aussi, indiquent
yen Atlas s'est constitué à partir d'un deuxième encore une bathymétrie des plus modestes. Il se
sillon, disposé entre le bord nord-ouest de ces termine par des couches deltaïques ou saumâtres
hauts-fonds et la marge sud-est de la péninsule englobant le Dogger supérieur et la base du Juras
mésétienne. sique supérieur (500 à 1 000 m). Ainsi, en dépit
Ces sillons subsidents accueillirent une sédi de la puissance des sédiments déposés, il est clair
mentation dont la figure 97 résume la constitution que la profondeur des sillons n'a jamais été con
type. Le premier terme en est un complexe car sidérable, même aux périodes de dépôt des cal
bonaté du Lias inférieur et moyen (l 000 à caires à Ammonites les mieux lités (Lias moyen)
4.3. LA COUVERTURE 171
ca1c"réc1fal à �pong101res
11
l Lothor1n g1en
N---• s Cole en dalles a cha1lle�
Cale en dalles
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(Sinêm s./ sup,)
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Toor�1t1n·Marnes pé!1t1ques
= Jurassique moyen
Ordov1c1en 1nf)
( Hettong1en pp 1 J
1000m !...é__i_u (moyen 7- sup )
Etllelle opproxlmaflf'e
FIG. 97 - Coupe stratigraphique-type dans l'axe du Haut Atlas, au droit de la va'lée du Ziz; schéma de du Dresnay
(1966, inédit).
ou des marnes les plus épaisses (Dogger inférieur). est resté continental. Parler d' « ophiolites éo
Elle a oscillé probablement, pour fixer les idées, jurassiques » (Dewey & al., 1973) semble impropre,
entre O et 500 m, restant celle d'une mer épiconti en l'état actuel des descriptions (cf. chap. 6 et
nentale. Le terme de « fosse », parfois employé, Michard § al., 1975). *
paraît donc inopportun pour désigner de telles
zones subsidentes, en cela qu'il tend à faire at 4.3.3.3. LE LIAS INFERIEUR ET LE LIAS
tribuer une profondeur excessive aux mers qui les MOYEN
occupèrent, par assimilation ou comparaison aux
« fosses océaniques » actuelles (ou encore aux A. ASPECT GÉNÉRAL
fosses eugéosynclinales). Le terme de « sillon sub
sident » (du Dresnay, 1967, réutilisant un terme Ces époques sont caractérisées par une sédi
de Marc Sanguier, 1890) assez imprécis à dire vrai, mentation presqu'exclusivement carbonatée, plus
n'implique pas, en tout cas, une telle profondeur ou moins puissante suivant la subsidence de la
marine. Le terme de paragéosynclinal pourrait éga zone considérée. Constatation valable à l'échelle
lement être utilisé, à condition de n'y attacher au du Maroc tout entier, d'ailleurs, qu'il soit atlasique
cune indication de profondeur déjà importante. Du ou rifain. L'ablation chimique dominait donc sur
reste, pour un géosynclinal, l'épaisseur de la pile !,es terres émergées, probablement basses. Pendant
sédimentaire est ici relativement faible. C'est que le même temps, dans la mer, un climat et des
le paragéosynclinal atlasique avorta à la fin du courants chauds favorisaient la croissance des or
Dogger. La mer se retira alors et, plus tard, la ganismes à squelette ou encroûtement calcaire. C'est
transgression du Crétacé supérieur ne fut accom une période « biostasique » dans l'ensemble du
pagnée d'aucune subsidence notable. On notera Maroc. Néanmoins, des faciès terrigènes sont con
que le fonctionnement jurassique des sillons est une nus à proximité des reliefs émergés ; l'exemple le
subsidence active, tectonique : la puissante accumu plus notable est fourni par le Domérien gréso
lation de faciès subcotidaux et intercotidaux, par conglomératique (galets de quartzites et de rhyo
fois supracotidaux, implique le jeu de failles nor lites du socle) de la Haute Tessaoute et de l'oued
males en bordure des sillons (cf. le linéament sud El-Abid (avec gypse), dans la régio'n des paléo
atlasique), donnant à cette mer un type intermé rivages orientaux du Massif ancien haut-atlasique
diaire entre la Mer Rouge et le Golfe Persique (Lévêque, 1961).
actuels (du Dresnay, in litt.). Si des phénomènes
d'ex•ension ont nécessairement accompagné la sub B. LA SÉRIE TYPE DES AXES DE SILLON
sidence de ce sillon, permettant peut-être une cer
taine remontée des magmas basiques, ils n'ont pas C'est une série épaisse, essentiellement calcaire
été suffisants pour y former des fonds de type et marna-calcaire, bien stratifiée sauf vers la base
océanique : les seules roches vertes identifiées à et dans les intercalations récifales, qui caractérise
ce jour sont des roches intrusives ou effusives ju les parties les plus creuses des sillons. La figure
rassico-éocrétacées (§ 4.3.4.2) et le socle du sillon 97 en résume la stratigraphie.
"' Pour Evans & al., 1914, la profondeur du sillon haut-at1asique central dut dépasser 1 000 m au cours du Jurassique
inférieur : d'où l'importance des glissements synsédimentaires sur les talus marginaux (blocs, slumping, turbidites).
172 DOMAINE DES ATLAS
Elle repose en concordance apparente sur le Trias font p rogressivement plus fréquentes. On y distingue,
et l'on gnore si une lacune les sépare réellement (voir grâce à elles, le Sinémurien supérieur (Lotharin�ien) et
ci-dessus � 4.3 .2). Viennent d'abord des barres calcaires le Carixien (Pliensbach en inférieur ou, approximative
ou dolomitique3 massives, smv1es de calcaires massifs ment, Pliensbachien au sens restreint de E. Haug; voir
souvent à silex, attribuables au Sinémurien (s.l.) infé la discussion de cette nomenclature ,n R. du Dresnay,
rieur et moyen (Sinémurien s. str.). Ce sont ensuite, typi 1969). La partie supérieure de la série montre une sédi
quement, des calcaires mieux lités où les Ammonite� se mentation rythmique, où bancs calcaires et l ts argileux
Surface durcie
A s I hc.ause sur un
apporei I rl!cifa 1 Ammonitico-rosso (base Domérien}
concentrant du Mn et d'autres �léments métalliques
NIVEAU MARIN A LA
FIN DU LIAS MOYEN
20.,
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"- t. /� �-.::;:-:.·-
du Domérien inf. et moyen / m infér.
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C calcoire \recifa 1
eT calcaires I ités
n
LI as inférie ur
Fm. 98 - Le récif haut-atlasiqùe du Bou-Arhous, selon M. blanc (1968). Ce récif est situé dans le Haut Oued Guir,
entre ceux de Tagount et du Bou-ûahar (fig. suivantes) et probablement sur la même ride qu'eux.
A : Reconstitution schématique avant son ennoiement total, noter la localisation de diverses concentrations
chimiques.
B : Un détail des variations de faciès du Sinémurien (entrée nord du Khang-el-Rhar).
C : Détail des couches condensées et de !'ennoyage; discordance du Toarcien.
4.3. LA COUVERTURE 173
alternent. On passe ainsi au Domérien (Pliensbachien su gions par les Ammonites mésogéennes. En outr,e,
périeur) dont les dépôts sont représentés soit par des cal si certains coraux solitaires peuvent vivre à forte
caires à Céphalopodes, à sédimentation rythm. que très
caractéristique ( « calcaire en petits bancs ») dans les profondeur, les constructions coralliennes ne se
zones les plus « profondes » des bassins marins), soit développent bien qu'à de très faibles profondeurs,
par des constructions récifales (avec leurs apophyses et leur crête se trouvant généralement à fleur d'eau :
leurs environnements bioclastique,) dans les parties les o�tte exigence bio'ogique en fait de précieux indi
plus proches des zones de bordure ou sur les hauts
fonds des sillons mar 1 ns. Dans le Lotharingien et tout le cateurs bathymétriques.
Lias moyen, si/icifications (chailles, cherts lités) et glis Ils s'épanouissent aussi bien dans le Moyen
sements synsédimenta.res ( « slumping ») ne sont pas ra
res, spécialement vers les marges, les taius de ces partie, Atlas que dans le Haut Atlas ; dans cette dernière
axiales, autour des récifs ( § C. ci-dessous). région, ils apparaissent dans les parties marginales
du sillon et aussi le long de certains axes (rides
Les silicifications fréquentes dans ces couches
ou paléoreliefs) courant en son sein même. Leur
résultent tantôt de la dissolution des spicules de
présence confirme que, dans son ensemble, ce
spongiaires, dans certaines zones à biohermes du
golfe ne devait pas at'eindre de bien grandes pro
Haut Atlas central, tantôt directement de la disso
fondeurs.
lution de la silice par altération autour de certains
paléoreliefs. Ainsi aux environs de Bou-Arfa (voir Les récifs marginaux sont. par exemple, ceux de la
région de Tounfite, Jaffar, Foum Ikiss (fig. 96) en bor
§ D.), on note le passage latéral, dans des cou dure du paléoseuil de Moulouya; ceux des gorges du
ches liasiques de même âge, d'arkoses à des dolo Tcdra ou du Z1z (Aït-Atmane, même tig.J et ceux du
mies à graviers, puis à des calcaires à silex (du J. Daït, du Tizi-n'Oumzour, le long du continent saha
Dresnay, 1965a, p. 125). De nombreux troncs sili rien; ceux d'El-Ksiba-Foum-el-Anseur à la lim:te de la
terre mésétienne (Rolley, J 973a). Les récifs internes sont
cifiés (du Dresnay, 1969) se rencontrent dans le notamment ceux d'Azourki-Ahansal à l'Ouest, du Bou
Moyen Atlas, dispersés dans les argiles à silex de Dahar, Bou-Arhous, Tagount à l'Est.
la haute surface (pré-pliocène ?). Ils proviennent D'un récif à l'autre, l'époque principale de
très probablement de l'érosion du Lias moyen, où construction et les organismes constructeurs peu
l'un d'eux a été trouvé en place (Arsicault, 1965). vent varier : leur forme même (bioherme proémi
On ne confondra pas ces bois fossiles avec ceux nent, biostromes plus plats et banquettes) est fonc
du Jurassique moyen de Skoura-El-Mers (ci-après tion de la nat ure des organismes constructeurs.
§ 4.3.3.5.B.) ni avec ceux, minéralisés en cuivre, Ceux-ci sont des Polypiers, des Algues ,encroûtan
qu'abritent parfois les basaltes triasiques (Ito), ni tes, de grands Lamellibranches (Megalodontidés,
avec ceux remaniés dans l'Oligocène (?), du J. Lithiotis, Durga) et Gastéropodes, des Oursins Ci
Hayane i(§ 4.3.6.1.). daridés, tous organismes à armature calcaire épais
se. Au Lias inférieur, les organismes responsables
C. LES PHÉNOMÈNES RÉCIFAUX sont surtout des Spone:iaires Hexactinellides, dont
les spicu!es siliceux, dissous après la mort, alimen
Dans certaines zones du golfe jurassique, des tent les calcaires en chailles et autres silicifications
récifs coralliens se sont édifiés à diverses reprises, surtout marginales (fig. 97, 98). Parfois une forte
et notamment pendant le Lias moyen (du Dresnay, recris�allisation, liée à une circulation intense des
1971). Leur apparition souligne la tiédeur rela eaux souterraines dans ces édifices poreux a ef
tive des eaux marines, déjà indiquée dans ces ré- facé les restes de ces organismes constructeurs. Une
s roiJi nements
et slumpings
1\1
\ / n
- Oomérien : t 3
Fm. 99 - Les pinacles récifaux de Tagount et leur minéralisation sulfurée, selon Bazin
(1968). Ils sont situés sur la c ride du Tizi-n'Firest >, que l'oued Ziz recoupe
au Foum-Zabel, et à environ 12 km à l'Ouest de cette cluse.
174 DOMAINE DES ATLAS
dolomitisation intervient fréquemment, tantôt sur Le rée f est à nouveau sous les eaux durant le reste du
L as moyen, assez englouti pour que la construction orga
les parties centrales du récif, tantôt sur sa péri nogène ne reprenne pas, mais assez surélevé pour être
phérie (fig. 98 A). balayé par ks courants sous-marins bien oxygénés et
épargné par l'accumulation vaseuse environnante, en eaux
L'âge du récif, c'est-à-dire l'époque à laquelle réductrices. Il est de nouveau émergé à la fin du Lias
il s'est édifié, n'est pas tant indiqué par les fos moyen, pui,que c'est le Toarcien moyen qui transgresse
siles qu'il contient (faunes souvent particulières au-dessus.
au Maroc) qu e par ceux des couches qui k recou
Les pinacles récifaux du Tagount présentent des carac
vrent ou qui passent latéralement à l'édifice récifal tères analogues (fig. 99); la périphérie de cette zone
par des changements de faciès souvent rapides récifale a cessé de croître au Lotharingien supérieur, son
(fig. 98 à 100). centre durant le Carixien. Le massif b ostromal des Aït
Atman, à grands Lame'libranches couchés (et non en
Par exemple, le récif du Bou-Arhous s'est édifié plutôt position de vie), Algues et Spongiomorphidés, montre
à la fin du Lias inférieur : ses faciès construits passent son toit au long de la route du Ziz. D'âge domérien,
latéralement au Sinémurien s. str. ou au Lotharingien il est recouvert avec une légère discordance de ravine
lité (fig. 98 B et C); ils sont recouverts par des couches ment (fossiles tronqués) par le Toarcien moyen (zone à
condensées, griottes ( « ammonitico rosso ») ou fo,1ds H:!dcceras à p�u de distance du contact).
durcis ( « hard ground ,, ) d'âge domérien inférieur et
moyen (fig. 98C); le Carixien n'est représenté que sur Au Fo11111 lkiss (au Sud de Midelt; commun. pers. de
les marges du récif, par des couches transgress'ives, riches H. Msougar; voir G. Dubar, 1932), un récif domérien
en débr,s et traces de glissements (fig. 98A). Ici, à une <lolomihsé a t!lé cremé de poches et fissures de type
période de construction récifale sur haut-fond subsident, karstique, avec des parois curieusement cannelées,
couvrant l'essentiel du Lias inférieur. a succédé un mou avant la transgression du Lias supérieur. Il en résulte
vement de surrection et de gauchissement, faisant émer que le Toarcien moyen (et inférieur ?) s'infiltre en « fi
ger faiblement le récif durant le début du Lias moyen. lons » sédimentaire, dans le récif sous-jacent (poches à
A Colcoire5 lités et
Orb1tor,s�llo
Calcaires massifs récrfaux
pa"1'01s ool1th1que'5 ou l1t-'s Lias ,upér1eur
toarc1en,001énlen et
0 500 1000m
0 6 krr-,
Surrection
Subsidence
l
C Sud 1
Recrf - barrière
Nord
Calcaires 001it1'11ques
d foram1n1fCres
FIG. 100 - Récif frangeant et récif barrière du Bou-D:ihar, d'après Agard & du Dresnay (1965).
A : Coupe stratigraphique schématisée, mettant en évidence quatre diiicordances ou phases de transgression
ou ravinements successifs (DO à D3).
B et C : Essai de rccom�itutil'n au Domérien inférieur (carte et coupe).
Situé dans le Haut At1as oriental, ce massif voit affleurer le socle de la ride récifa'e déjà illustrée, plus
à l'Ouest, par les figures précédentes.
4.3. LA COUVERTURE 175
innombrables Bélemnites, remplissage rouge à Algues bancs massifs souvent « homogénéisés » par la
filamenteuses, encroûtements de type hard-ground). dolomitisation. Aux dépôts bioclastiques se mê
Un cas remarquable de récif ceinturant une île lent parfois des faciès à tendance évaporitique
de la mer domérienne est offert par le J. Bou de dolomies rubanées (Stromatolites), localement
Dahar (fig. 100). Frangeant la côte nord de ce de gypse, et quelques apports terrigènes rouges.
paléorelief, la plate-forme biohermale (construc La marge saharienne en offre des exemples
tion biologique de 40 x 15 km) devient récif
près de Ks.ar-es-Souk (fig. 96) ou de Telouet, au
barrière vers le Sud, isolant ainsi un lagon entre
fond sud-orient al du golfe liasique (fig. 101). La
elle-même et l'île. Les sédiments internes de ce
lagon sont de faciès intercotidal : birds-eyes, po�y marge mésétienne est largement investie par de
gones de dessiccation, etc. (du Dresnay, 1972). La tels faciès dans le Causse moyen-atlasique.
paléographie « polynésienne » de cette île d'il y Les plates-formes internes présentent des senes
a 170 millions d'années est aujourd'hui inscrite du même type, dont le caractère transgressif ap
dans les faciès sédimentaires qui entourent le petit paraît dans plusieurs régions. Ce'te transgressivité
massif primaire du Sebbab. est particulièrement nette dans la « Chaîne des
Les pa; tculür tés géo;:;himiques de ces dispositifs réci Horsts », dont l'immersion complète attendit le Lias
faux dépassent le cadre de la sédimentologie (silicifi supérieur (fig. 102). Le paléoseuil de Haute
cations et dolomitisation déjà citées) et concernent éga Moulouya montre des faciès réduits à interstra
lement la méta/logénie. Les fonds durcis y sont enrichis tifications argileuses rouges et vertes (faciès d'It
en fer, en manganèse et souvent en plomb et zinc (mou
ches de galène) comme l'indiquent les figures précédentes. zer-Bou-Mia) (fig. 103). Dans la région de Bou
Une telle concentration est considérée par beaucoup com Arfa, à la limite sud des Hauts-Plateaux orien
me précoce, sous-marine. Mais, outre ces enrichissements taux, des arkoses représentent le Lias moyen et
« syngénétiques >>, sont intervenues des minéralisations sup�rieur (fig. 104), at'estant l'érosion d'une île
rlus tardives, épigénétiques, particulièrement abondantes
dans ces massifs r,chement fracturés (filons de galène, primaire à c,ette époque (cf. J. Bou Dahar, fig.
r,oches à galène et oxydes de zinc). 100).
Khela Tamkhart
E Ruines
(2545) w
Oued Tidili
(affluent de l'O. !mini)
Route
1860
100
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sw NE
JOrf el Khorob El GRANNZA-RAl<NA
-�-- -
m
2
'::+l-��-��-,
0 5km
1
FIG. 102 - Les transgressions jurassiques sur le socle hercynien dans la regwn de Debdou. Coupe et carte
schématiques de Médioni (1966). - l : Socle hercynien, schi5tes viséens et granite, formant paléo
relief; 2 : Trias argilo-gréseux rouge; 3 : Pliensbachien : calcaires crinoïdiques ou sub-récifamc, ±
gréseux; 4 : Lias moyen indéterminé : dolo mies, intercalation de calcaire graveleux- oolithique à Fora
minifères; 5 : Toarcien : marnes versicolores, dolom·es roses; 6 : Aaléno-bajocien : dalle des Hauts
Plateaux, dolomitique.
4.3. LA COUVERTURE 177
Nord-Ouest, au Ghar-Rouban (G. Lucas, 1942), le Toar cracks se multiplient, avec des conglomérats à éléments
cien ravine plus ou moins le Lias moyen; il le dépasse de Pr:maire.
parfo's pour reposer directement sur le Primaire et, non
loin, le îoarcien se charge de galets de schistes, de dolé Dans la partie centrale des s:llons (Est du Haut Atlas;
rites, de Lias moyen, il se remanie lui-même. Dans le Nord du Moyen Atlas), le Toarcien montre des faciès
couloir de Taza à Oujda, près de Taourirt, la base du marneux sombres, parfois à manganèse (Nord du Mo
Toarcien est parfois gypsifère, parfois chargée de débr:s yen Atlas, Colo, 1961), à lits de calcaires marneux et
végétaux. Les « marnes chocolat » du Lias supérieur à Ammonites. Des calcaires fossilifères marquent parfois
de Ouaouizarth et Bine-el-Ouidane, vers le Sud-Ouest du la transgression du Toarcien moyen sur les récifs pliens
golfe liasique, sont des marnes sableuses à gros bancs bachiens émergés et f;ssurés (Bou-Dahar, Foum Ikiss,
de grès, pauvres en fossiles. Vers le Sud-Ouest (région avec leurs filons sédimentaires). Mais les marnes sableu
du Mgoun), les niveaux « laguno-continentaux » à mud- ses et les lits gréseux à fines laminations sont fréquents,
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Fm. 103 - Le paléoseuil de la Haute-Moulouya et sa miné raliiation, selon Emberger (1965). Localisation fig. 94.
A : Coupe schématisée (échelle très approximative; longueur totale de la coupe : environ 10 km; épais
seur maximum de la couverture triasico-jurass1que : environ 200 m).
B : Superposition de filons barytiques, postérieurs au Permo-Trias, à un filon quartzeux antérieur. Zeïda, S
des Aït-Rhiat.
C : Minéralisation stratiforme, type galène associée à la barytine pierreuse, dans une séquence sédimentaire.
Mibladen, chantier Anne-Marie.
NW SE
Joint org1lo-hématiteux Calcaire à "mud-cracks" à la base
/
©
� Conglom4rot rose {''orkose• sup = Lias moyen
� e1 Toorc1en pro parle
....
Minéralls a tian s :
1
� série d Ai"n Belda. calcaire et arglle
Niaeau repère d 'Momaroouet et traces dons 10
LiO
,
ser,e d'A1n Be1do
\)
S � Sarre d' Hamaraouet dolomie et colcolre
/
Oolom,e en petits bancs avec Joints ou lits org1ieu1 V
lnfér� Gypse
Argile rouge
,.,.,
140
120
100
BO
o,� km
----- - - -
- Cuvette _ _ _ _
_ _l___ Bombement __J _ __ C 1Jve1'te --�- H� fond __J
Fm. 104 - Le haut-fond et le bassin liasique de Bou- Arfa, dans !' Atlas oriental; stratigraphie et localisation des
minéralisations dans la séquence lithologique, d'après Pouit & Jouravsky (1965}.
A: Esquisse cartographique et localisation des coupes, d'a près une carte géologique de R. du Dresnay.
B : Stratigraphie et lithologie restituées.
C: Coupe de < canaux i> minéralisés d'Aïn-Beïda.
4.3. LA COUVERTURE 179
surtout dans le Toarcien inférieur, évoquant des accu Ils semblent s'être déposés à une profondeur mo
mulations deltaïques sous-marines (couches à lignite du dérée.
J. Azourki, « flysch » du Sud du J. Ayachi, etc.).
Ce sont des calcaires bleus, bien lités, à interlits
Les faciès marna-calcaires du Toarcien su marneux et dont les plaques portent d'innombrables
périeur se prolongent en général sans discontinuité « traces en coups de balai :i>. L'origine de ce type de
dans la partie inférieure de l' Aalénien, étage an fossile (Cancellophycus, Zoophycon) a fait l'objet d'in
ciennement individualisé mais que l'on tend au terprétations diverses : moulages d'Algues, traces de cou
rants, empreintes d'Alcyonaires (G. Lucas, 1938), de
jourd'hui à intégrer au Bajocien (Jurassique mo prostomium de Sabe'.lidés (Plicka, 1969), ou traces d'ac
yen). Quant aux faunes d'Ammonites qui autori tivité de Vers fouisseurs (en dernier, voir Webby, 1969).
sent les divers découpages stratigraphiques, on Il semble que dans tous les cas les grands peuplements
de ces fossiles caractérisent des profondeurs moyennes,
notera leur constance du Nord au Sud du golfe. correspondant peut-être au talus continental, où le rythme
Cette homogénéisation paléobiologique s'observe de la sédimentation est rapide. Pour fragile que soit
d'ailleurs du Midi de la France aux rives du Sa cette indication bathymétrique, on peut constater qu'elle
hara (Dubar, 1960-62). s'accorde avec ce que l'on sait des faciès marginaux de
même âge.
Cependant, on doit noter en même temps l'ap Sur les marges des sillons et notamment, à la
parition de faunes d'Ammonites particulières de
limite des Hauts-Plateaux, on observe souvent le
la Province arabo-malgache, qui correspondent au
passage latéral des calcaires lités aaléno-bajociens
peuplement de la Téthys orientale. Amorcée par
à des masses récifales dolomitisées puis à des do
l'arrivée de quelques rares exemplaires (Blaison,
lomies litées transgressives. Ainsi, ce qui constitue
1968, p. 45) au Toarcien inférieur et moyen (où
aujourd'hui l'ossature du J. Mechkakour (fig. 105 ;
l'on note aussi des affinités faunistiques avec le voir R. Bouchta, 1967) constituait, à l'aube du
Japon), cette tendance se développera au Bajocien
Jurassique moyen, un récif-barrière séparant la
supérieur, par la présence d'Ermoceras et de Tham
mer ouverte d'un vaste lagon chaud et peu pro
bites, connues principalement dans le Nord de la
fond. Ce'ui-ci accueillait un dépôt de vase car
péninsule du Sinaï, en Arabie et au Belouchistan
bonatée qui, dans ces conditions évaporitiques,
(Arkell & G. Lucas, 1953 ; du Dresnay, 1964 et
se trouva bientôt transformée en dolomie litée :
1969).
c'est la formation connue sous le nom de « dalle
L'épeirogenèse (sensu lato) du Lias supérieur - des Hauts-Plateaux ».
fin du Lias moyen a eu une grosse importance
sur J.e tracé ultérieur des plis atlasiques (du Dres Le rôle vraisemblable d'une émersion post-récifale
dans la dolomit:sation de cette formation mérite d'être
nay, 1962-64) ; on y revient au § 4.4.4.2. G. souligné (du Dresnay, 1962-64, p. 906). Néanmoins,
Dubar (1938) a le premier signalé la formation des l'hypothèse d'une dolomitisation plus tardive, postérieure
rides à l'Aalénien et au Bajocien dans le Haut à l'Infracénomanien, a pu être aussi avancée du fait que
Atlas de Midelt. ces derniers terrains, au Sud du Rekkame d'où ils se.ri
blent avoir reçu leurs apports détritiques, ne contiennent
pas de galets dolomitiques (Caia, 1969, p. 109).
4.3.3.5. LE JURASSIQUE MOYEN ET On remarquera que cette dalle dolomitique est large
SUPERIEUR ment transgressive sur les parties précédemment émer
gées des Hauts-Plateaux : par exemple à Bou-Arfa (fig.
A. LES DÉPÔTS MARINS 104) ou sur la chaîne des Horsts (fig. 102). Le J.
Akrabou (fig. 96) en bordure sud du seuil de Haute
S'il se termine par une régression quasi géné Moulouya de même que les J. Jellabib, J. Haouanite, J.
Klakh. au Nord du paléoseuil de Tamlelt, paraissent être
rale, le Jurassique moyen (cf. Dogger) voit d'abord homologues au J. Mechkakour. En bordure nord du paléo
le golfe atlasique réinstallé à peu près dans son seuil de la Haute-Moulouya, la zone de changement de
extension maximum. A l'inverse, dans l'Est, des faciès, moins bien connue, paraît se situer sur les flancs
terres jusqu'alors émergées vont se trouver no orientaux des J. Bou-Naçeur et Arhesdis, pour aboutir
finalement dans le pays des Horsts au J. Narguechoum.
yées. Divers territoires restent cependant émergés, Mais la Haute-Moulouya elle-même n'a été recouverte
notamment la partie sud de l'Atlas de Demn.ate qu'un peu plus t3rd et seulement sur ses marges lors
(on voit l'épaisseur du Dogger se réduire de d•1 dépôt des marnes bajociennes (fig. 103). De même, à
200 m à quelques mètres sur 7 km de distance Foum Ikiss, le récif domérien ou sa croûte toarcienne
sont drapés par ces mêmes marnes.
dans les Aït-Iouariden, selon P. Lévêque, 1961).
Les marnes baiociennes, dites de Boulemane
Succédant aux émersions de la fin du Domé (voir G. Choubert & al., 1956) dans le Moyen Atlas
rien, la transgression inaugurée avec le Toarcien (fig. 135), de Talsint dans le Haut Atlas (fig. 96
moyen et supérieur s'affirme avec l'A/éno-Bajo et 97), se sont accumulées sur des épaisseurs no
cien. tables dans les parties centrales des sillons. Faciès
Dans les parties centrales des sillons, des cal beaucoup plus argileux que les précédents, riche
caires à Cancellophycus, épais de quelques dizai en Lamellibranches pélagiques à test très fin, les
nes de mètres, représentent cette période (fig. 96). Posidonomyes (Posidomya alpina Gros =Bositra
180 DOMAINE DES ATLAS
Shelf ccntinentol
FIG. 105 - Variation des faciès du Jurassique moyen à la limite des hauts-fonds orientaux et du sillon haut-atlasique
selon du Dresnay (1963, 1967). - 1 : passages latéraux isochrones. 2 : ennoyage post-récifal : aux (?)
éboulements post-récifaux ou brèches périrécifa les; 3 : fissures de dissolution aérienne et 4 : débris rubéfiés,
traces de l'émersion éobajocienne.
buchi Roemer), il n'indique pas nécessairement pour sion qui n'épargnera que le Nord du golfe atlasi
autant un bassin profond. Les barres de calcaire que, à la marge du sillon rifain externe. Cette ré
qui s'y interstratifient en sont la preuve. Offrant gression se lit dans la variation des faciès et des
souvent un faciès bioclastique ou même construit, faunes depuis le Bajocien supérieur jusqu'au Cal
certaines se signalent par de pittoresques mame lovien. Ses effets se font sentir plus tôt dans le
lons récifaux : les renflements du Jbel Ograne Sud du golfe ; c'est ainsi que les Ammonites sem
ont été décrits récemment comme de petits plis blent disparaître du Haut Atlas, dès le Baj.ocien
parasites, mais cette nouvelle interprétation n'a moyen, alors qu'on en rencontre encore du Callo
pas reçu confirmation ; il s'agit plutôt de petits vien dans le bassin de Guercif et dans le pays
pinacles disséminés suivant une loi indéterminée des Horsts (dans le Moyen Atlas, on ne connaît
(du Dresnay, 1971 et corn. person.). Sur les marges encore qu'une seule ammonite callovienne ... ).
des sillons, les marnes s'appuient sur les récifs an
térieurs (Foum Ikiss). Elles passent à des faciès Au-dessus du « calcaire-corniche » reprend
calcaires sur les flancs sud du sillon haut-atlasique d'abord une sédimentation marneuse à intercala
(gorges du Ziz, fig. 96). Les seuils de Moulouya tions calcaires. Mais les marnes sont maintenant
et probablement des Hauts-Plateaux restèrent pour versicolores, alors que de telles variations de cou
l'essentiel émergés durant cette période (fig. 105). leurs étaient rares dans les marnes à Posidono
myes (à dominante verte). D'abord limités à des
La fin de la formation des marnes à Posido argiles, les apports terrigènes deviennent argilo
nomyes est marquée par une sé:'ie calcaire encore gréseux à partir du Bathonien moyen. Quant aux
bajocienne. Souvent érodée dans le Haut Atlas, calcaires, ils contiennent des RhynchoneHes, des
elle n'y est conservée que dans les synclinaux les Huîtres, Moules, Corbules, Nucules, des Oursins,
plus creux (J. Tazigzaout, par exemple, sur la des Gastéropodes.
fig. 97). Elle a, au contraire, un rôle morphologi
que important dans le Moyen Atlas, où elle a L'adaptation de ces faunes aux écarts de sali
reçu le nom de « calcaire-corniche ». Les faciès nités .:_ faunes « saumâtres », ou, mieux eury
néritiques ou récifaux qu'on y rencontre témoi halines (Rousselle, 1965 ; Mongin, 1967) - in
gnent encore de la faible profondeur marine. Ces dique l'installation d'une paléogéographie deltdi
faciès marins mais peu profonds annoncent les que (H. Termier, 1936 ; G. & H. Termier, 1967).
faciès saumâtres et continentaux ultérieurs. Les gauchissements du fond marin s'accentuent
B. LA RÉGRESSION pendant la même période. A El-Mers (fig. 106),
après avoir fait naître des inégalités sensibles dans
La fin du Dogger voit se produire une régres- l'épaisseur des dépôts ainsi que des discordances
4.3. LA COUVERTURE 181
Fm 106 - Variations d'épaisseur du Jurassique moyen et discordance intra-bathonienne dans le Moyen Atlas coupe
schématique des synclinaux d'El-Mers et Skoura, d'après du Dresnay 1963 et 1969.
intraformationnelles, ils provoquent même une les coulées basaltiques du J. Sgat, où l'épaisseur des
émersion temporaire des bords de la cuvette sub pélites et des grès et même du Bathonien sous-jacent
varie assez rapidement entre le centre et le bord de
sidente, soulignée par des faciès à pistes de vers la cuvette (esqu · sse ancienne du mouvement synclinal),
(G. & H. Termier, 1967, les décrivent comme des la base de la série rouge a fourni des vertèbres, frag
slikkes estuariennes). Le basculement fut suffisant ments de fémur, etc., de Sauropodes de très grande taille,
pour amener en discordance sur l'anticlinal liasi d'affinité jurassique (Bourcairt, Lapparent & Termier,
1942) : d'où l'idée d'un âge jurassique pour cette série
que du J. Tichoukt la dernière de ces formations. d'Isseksi-Taguelft (Bourcart, 1942; cet auteur admet par
Celle-ci, la « formation d'El-Mers », se présente contre l'existence de l'lnfracénomanien détritique à Oua
comme une molasse marna-gréseuse avec niveaux ou,zarht, au-dessus du Bathonien rouge). Mais selon G.
calcaires et lits de lignites. Les faunes malacolo Dubar (1952, p. 24), même si ces ossements sont juras
siques, ils pourraient être remaniés à la base du Crétacé,
giques euryhalines, les bois silicifiés, les ossements au même titre que les nombreux galets de ces niveaux
de Dinosaures, y révèlent les influences contra conglomératiques.
dictoires de la mer et du continent dans un pay
Dans !'Atlas de Demnate, les couches terrigènes rou.
sage de deltas à demi émergés. Ce décor semble ges des Aït-Iouariden sont célèbres pour leurs empreintes
être resté en place au moins jusqu'à la fin du de pas de Dinosaures. Des couches gréseuses analogues
Callovien (dernière Ammonite !) dans ces régions. ont livré dans les Guettioua quelques bois fossiles (Lévê
que, 1961). Or, la datation de ces séries rouges a donné
La même sédimentation molassique, continen lieu à des d:scussions que résume R. du Dresnay (1969).
Elles furent d'abord attribuées respectivement au Lias
tale à saumâtre, semble avoir caractérisé la plus supérieur et au Dogger (Roch, Bourcart). Puis toutes
grande part de l'ancien sillon haut-atlasique durant deux furent placées dans le Crétacé, mis à part les hori
cette période du Jurassique moyen. Des couches zons de base, inférieurs à un niveau calcaire du Dogger
rouges à ossements et traces de Dinosaures (Dem (Choubert, Faure-Muret & Lévêque, 1956). Un argument
important était l'attribution des bois fossiles des Guettioua
nate), à magnifiques troncs silicifiés (Anoual) sont au Crétacé. Mais R. du Dresnay souligne que les mêmes
conservées dans de nombreux synclinaux (du Dres bois sont maintenant connus dans le Jurassique moyen,
nay, 1969). Néanmoins on hésite assez souvent à Skoura (groupe d'EI-Mers) notamment. Ceci et divers
sur l'âge à assigner au sommet de ces formations autres arguments conduisent à conserver un âge jurassi
que à ces couches rouges (Jurassique moyen et peut
rouges, voire même à leur corps principal. Un être, à la base, Lias supérieur). Diverses données sont
type de sédimentation détritique assez voisin, quoi ajoutées au dossier des bois fossiles marocains par G.
que moins pélitique, caractérise en effet le Crétacé Choubert (1973), qui souligne la nécessité de nouvelles
inférieur des mêmes régions. études sur les couches détritiques rouges du Jurassico
Crétacé *.
Ce problème se pose par exemple dans les cuvettes Dans !'Atlas or:ental, les synclinaux d'Anoual mon
de Ouaouizarht et de Taguelft (Atlas de Beni-Melia'). trent la superposition de deux séries rouges, séparées par
Dans la première, selon G. Dubar (1952, p. 14-15), on une discorùa1'ce (du Dresnay, 1956, 1969). L'une est com
peut seulement rapporter au Jurassique (Bathonien ?) des parab!e à la série d'El-Mers. L'autre, transgressive appar
marnes vertes avec calcaires et grès en plaquettes à t;e nt au Crftacé. U;,e discord2nce du même type est visi
Myti/us, peu épaisses, succédant à la dernière falaise de ble peu au Nord-Est, dans les Hauts-Plateaux (fig. 107).
calcaire à Rhynchonelles. Les grès et pélites qui les re
couvrent en concordance apparente sont à rapporter au Dans la région des « plis marginaux », c'est-à-dire
Crétacé; elles sont discordantes à l'Est de Ouaouizarht peu à l'Ouest de la région d'Anoual, J. Caia (1969a) a pu
et liées, en leur milieu et à leur sommet, au Crétacé de même opposer une série inférieure, attribuée au Juras
a faune marine (avec notamment une intercaration cal sique continental, à une série infracénomanienne, en uti
caire à Ammonites, à Huîtres et Oursins du Crétacé lisant notamment les directions de courants (chenaux,
inférieur). Dans la cuvette de Taguelft, couronnée par stratifications croisées). La série inférieure, faite d'ar-
"' Du point de vue climatique, on notera que selon J.-Ph. Lefranc (1975), la silicification des troncs serait intervenue
in vivo, sur des sols riches en silice dissoute et grâce à un climat tropical.
182 DOMAINE DES ATLAS
sw NE
mornes rouges,sOb/euses,o gypse-Con I a CI en
���==....,....� -����
-.-:__�
1500 colcs1/1ceuxb/oncs1 à ostortes -Cénomano-Turon,en
- lnfrocénomon1en
1400
- Bathonien continental
Fm. 107 - Discordance du Crétacé sur le Dogger à l'extrémité SW du synclinal de Tendrara, selon Médioni (1968).
giles et grès rouges et verts (0 à 250 m d'épaisseur), mon est r,ecouverte par le Kimméridgien calcaire (Ben
tre des paléocourants E-W. La série supérieure montre zaquen & al., 1969). Les « grès du Zehroun »
surtout des directions N-S, avec néanmoins des chenaux
ESE-WNW près de Meriia. Ces observations permettent sont l'équivalent partiel de ces séries gréseuses
de montrer le caractère progressif de la déformation orientales dans les rides prérifaines, au Nord de
dans ce secteur (fig. 141 ). Meknès.
Enfin et à l'inverse des précédentes, des couches rouges Le reste du Kimméridgien et le Portlandien
comme celles du synclinal des Aït-lfous (barrage de Foum
Rhiour sur le Ziz) doivent être attribuées entièrement au sont essentiellement calcaro-dolomitiques. On y
Crétacé (du Dresnay, !969). voit des faciès déposés par quelques mètres ou
dizaines de mètres de fond ; l'épaisseur considé
Au contraire, la mer continua alors d'occuper rable de ces calcaires (de l'ordre de 1 500 m) in
l'extrême Nord-Est du golfe atlasique, zone de dique donc une forte subsidence du fond marin.
transition vers le sillon rifain externe. Dans l'avant Localement existent des accumulations gypseuses
pays rifain du Maroc oriental (Terni-Masgout, d'âge oxfordien ou, dans le Terni, kimméridgien ;
Beni-Snassene, Gareb, Kebdana pro parte) on celles que l'on connaît dans le synclinal moyen
trouve, et le Jurassique moyen, et le Jurassique atlasique de Skoura pourraient être d'âge bathono
supérieur, sous forme de dépôts marins épais. Il callovien (du Dresnay, 1963 ; Martin, 1968) et
s'agit d'abord (Hamel, 1967) d'une série gréseuse représenter l'équivalent latéral de la formation d'El
carbonatée, à Echinodermes et Mollusques, avec Mers i(Choubert & Faure-Muret, 1967 b).
des Polypiers vers le sommet. Son âge va du Ba
thonien au Kimméridgien inférieur. Dans le Terni, Ainsi la mer s'est-elle maintenue durant tout
on distingue deux formations gréseuses séparées le Jurassique supérieur dans la région nord-est du
par une discordance : la plus basse appartient au domaine atlasique. Mais elle se retire dans le do
Bathonien, la plus haute débute au Callovien et maine rifain à la fin du Jurassique.
Dans le domaine atlasique central et oriental, occidentaux (transgressions atlantiques) sont plus
en dehors du Haut Atlas occidental calcaire (§ ou moins durablement reconquis par la mer.
4.3.5.), la stratigraphie du Crétacé et de l'Eocène Au NE, le Gareb et les Kebdana sont franchement ma
est comparable avec quelques différences, à ce rins à l'Hauterivien et à l'Aptien. La coupe-type est celle
qu'elle est dans le domaine mésétien : à une série du J. Hamzah (Gareb oriental) que l'on peut résumer ainsi
gréseuse rouge principalement continentale du d'après Ch. Hamel (1967) :
Crétacé inférieur - Infracénomanien, succède une sé - Néocomien marno-gréseux rougeâtre, à Echinides
rie calcaréo-phosphatée marine du Crétacé supé du Valanginien-Hauterivien. Transgressif, avec lacune ba
sale pcssible, mais sans discordance généralisée.
rieur - Eocène inférieur et moyen. On a décrit
les grandes lignes de cette stratigraphie au § 3.6.7. Barrémien calcaire, sableux à la base.
Barrémo-Aptien calcaro-marneux à Orbitolines et
autres fossiles benthiques.
4.3.4.1. LE CRETACE INFERIEUR, EPO
Albien (?) calcaro-sableux rouge régressif.
QUE D'EMERSION ET DE SEDI
MENTAT/ON DETRITIQUE DO L'épaisseur de l'ensemble est de l'ordre de 500 m.
MINANTES
La mer Méditerranée s'avance jusque sur la
Au Crétacé imérieur et jusqu'au Cénomanien marge orientale des Hauts-Plateaux, en territoire
inférieur, seuls les territoires les plus orientaux algérien : marno-calcaires des Monts de Tkmcen
(transgressioRs rifaines et mésogéennes) et les plus et de leur revers sud ; grès blancs du J. Amour
4.3. LA COUVERTURE 183
-
__,,,. Direction de poléocouronts. à I' lnfrocénomonien
Pb en'1 nuoges 11 E
24
16
B 0 1�m
FIG. 108 - Sédimentologie et minéralisation (Pb, Zn, Cu) de l'Infracénomanien dans les « plis marginaux » de
l'Est atlasique, selon Caia (1969).
A: Carte schématique. B : Coupe généralisée : le plomb (galène et cérusite) est situé dans les paléoche
naux, le cuivre dans les seuils interchenaux. Les stratifications obliques de la couche gréso-conglomératique
traduisent des courants Sud-Nord, celles des grès verts du Jurassique continental des courants Est-Ouest.
Le matériel détritique de la couche gréso-con g'omératique est plus grossier dans les cheaaux.
184 DOMAINE DES ATLAS
dans l'Atlas saharien (dont on peut cependant se début du Lias moyen (du Dresnay, 1962-64). Une
demander s'ils sont marins ou continentaux). discordance est parfois signalée entre les grès cré
tacés et les couches rouges du Jurassique (mo
Quant à l'influence atlantique, elle se marque yen?), dans l'Atlas oriental (§ 4.3.3.5 B).
par l'intercalation de couches marines d'âge ap
tien supérieur da'ns la série infracénomanienne af Une étude sédim<::ntologique en même temps que mé
tallogénique a été consacrée à l'lnfracénomanien conti
fleurant au Sud du Haouz (fig. 126 A) et au nental par J. Caia (1969a), dans la région des « plis mar
Nord du Souss. Interprétation : deux golfes se ginaux » à la bordure nord du Haut Atlas oriental. La
seraient formés à cette époque, à partir du bassin série, discordante sur le Jurassique moyen ou super
d'Agadir-Essaouira au Nord et au Sud du Massif pos�e à un Jurassique continental probable (fig. 108),
y débute par 20 à 50 m de grès blancs où les stratifi
ancien haut-atlasique (§ 4.3.5.3) ; le golfe Nord cations croisées et les chenaux indiquent des apports mé
se serait étiré le plus loin à l'Est, sur 350 km, ridionaux (sable quartzeux, grains et galets de calcaire
jusqu'à l'Atlas de Beni-Mellal. jurass:que) et un régime de piédmont. Vers le Nord,
les apports septentrionaux (Rekkame) dominent (cf.
Cependant, on peut s'interroger sur l'extension § 4.3.3. .51 B). A ces couches basales succèdent les cou
et la durée réelles qu'eurent ces golfes et, en géné ches rouges argilo-gréseuses, atteignant 600 m d'épaisseur
ral, sur la nature continentale de certains niveaux au Sud, se biseautant au Nord. Il s'y intercale des cou
des formations gréseuses « infracénomaniennes » ches de gypse et des calcaires à Ostracodes (sebkhas ?).
Une minéralisation plombo-cupro-zincifère s'observe dans
(dits « grès de Wansero » près d'Asni). J. Bour la série de base; l'auteur la considère comme « péné
cart (1942) a signalé de la glauconie, des granules syngénétique ».
phosphatés et des Foraminifères roulés dans les
grès infracrétacés des synclinaux du Haut Tadla 4.3.4.2. LE MAGMATISME JURASSICO
et de Ouaouizarth. EOCRETACE
J .-P. Rolley (1971) retrouve l' Aptien à Ammonites
jusque dans la région d'El-Ksiba-Naour. Sous la cor La géodynamique jurassico-éocrétacée ne saurait
niche cénomano-turonienne, il décrit la succession : se décrire seulement en termes de régression,
- Albo-Cénomanien : marnes vertes gypsifères, mar d'érosion et de discordances. Dans le Haut Atlas
nes rouges gréseuses: calcaire, entre la transversale de Demnate et celle
- Aptien : calcaires marneux et marnes jaunes à de Talsinnt, elle se traduit en outre par la mise
huîtres; en place de tout un cortège de roches magmati
- Infra-Aptien : pélites gréseuses et conglomérats, ques, principalement basiques mais aussi alcalines.
gypse, basaltes. Aucune des descriptions actuellement disponibles
Dans les fonn.ations détritiques du Crétacé ne permet d'y voir des « ophiolites » (cf. § 4.3.3.2).
inférieur, qu'elles soient marines ou plus géné
ralement continentales, le matériel remanié vient A. LES BASALTES
pour une large part de la plate-forme saharienne.
mais il comporte aussi des éléments jurassiques. Les seuls qui soient clairement datés sont
Ceux-ci révèlent que certaines parties de l'Atlas les basaltes, dont les coulées sont interstratifiées
sont alors soumises à l'érosion : leur démantèle dans le Crétacé inférieur en divers lieux.
ment progressif fournit des galets de plus en plus Ainsi en observe-t-on dans le bassin d'Ouaouizarht,
anciens aux « molasses » continentales voisines. ici sous la forme d'une <{ nappe » de 5 à 10 m d'épais
Il est donc loisible d'imaginer que des plis étaient seur (Dubar, 1952, p. 15) ailleurs sous forme de deux
déjà fonnés dans l'Atlas au début de cette période. coulées superposées (id. p. 24). Plus au NE, près d'El
Ksiba, vers le pont de Naour, le basalte s'est accumulé
Quand s'étaient-ils formés? sur une épaisseur d'une centaine de mètres; certaines
coulées épaisses sont doléritiques (ibid. p. 27). Plus à
La stratigraphie atlasique permet seulement l'Est encore, sur la piste de Bou-Mia, la coupe d'Arh
d'indiquer comme dernière période possible l'es bala montre de tels basaltes (Agard, 1960). Vers le Sud,
sentiel du Jurassique supérieur (après le Callo on en observe jusque dans les gorges du Dadès (fig.
vien) et le début du Crétacé inférieur. Par réfé 133).
rence au Rif, on tend à envisager parfois des mou Des mesures géochronologiques K/Ar vic,nnent
vements kimméridgiens mais un âge néocomien d'être rendues publiques (Thuizat, à paraître), con
inférieur est peut-être plus vraisemblable : une cernant quelques coulées du Haut Atlas de Beni
phase importante de cet âge a été reconnue dans Mellal; elles indiquent effectivement des âges éche
le J. Haouz et les Bokkoya (§ 5.4.3.1). Il s'agit lonnés entre le Jurassique terminal et l'Aptien (Aït
d'ailleurs sans doute de mouvements assez étalés Attab: 148 Ma; Naour: 136 à 129 Ma; Ouaoui
dans le temps. En outre, il apparaît que les pli� zarth : 108 à 100 Ma).
atlasiques de cette époque peuvent hériter d'ébau
ches plus anciennes, résultant des mouvements dont B. LES ROCHES INTRUSIVES
on a en particulier noté l'importance dans le Ba
thonien, à l'aube du Li.as supérieur et même au Elles sont moins précisément datées. Les dé-
4.3. LA COUVERTURE 185
pôts les plus récents qu'elles pénètrent sont géné étude récente de J. Caia ( 1968). Ils comportent essen
ralement d'âge jurassique moyen. Certains massifs, tiellement les roches suivantes (fig. 109) :
tel celui de Tassent (Haut Atlas de Midelt) et celui - des gabbros, disposés surtout à la périphérie des
de Tabanast, près d'Imilchil, sont recouverts en massifs, et comportant des types mélanocrates, riches en
discordance par l'Infracénomanien continental oliv ne (troctolites de E. Jérémine) et des types ordi
naires, mésocrates, à texture souvent ophitique. Ces
(Rapport inédit de R. Moussu & al., cité in G. roches sont riches en hornblende brune et en biotite.
Choubert & A. Faure-Muret, 1960-62, p. 473 Elles sont fortement altérfes en surface (boules et arè
et in J. Caia, 1968, p. 12). Il est donc logi nes),
que de considérer ces manifestations magma - des diorites, se partageant avec les gabbros le volu
tiques comme relevant du même grand cycle que me principal des intrusions et présentant également des
le volcanisme néocrétacé de la même région, c'est types mésocrates, riches en pyrnxènes, à plagioclases for
tement calciques et des types leucocrates, à hornblende
à-dire contemporaines ou « peu , antérieures à lui. verte abondante, à p'agioclases surtout sodiques. Riches en
La nature pétrographique des intrusions ne s'op plagioclases, ces roches sont plus altérées encore que les
pose pas a priori à une telle datation globale : il précédentes,
s'agit essentiellement de gabbros et de diorites, avec - dts épisyénites hololeucocrates = plagioclas.tes =
différenciations basiques à olivine (troctolites), ou anortlwsites, en aiguilles ou filons recoupant les précé
inversement avec différenciations Ieucocrates, de type dentes, parfois en différenciat ons diffuses. La roche est
syénitique. Cette datation est enfin corroborée par essentiellement faite de plagioclases sodiques (oligoclase);
les feldspaths potassiques sont rares, les inclusions d'apa
les âges K/Ar récemment mesurés : environ 155 tite abondantes. On remarque dans les aiguilles la fré
Ma (Jurassique supérieur) pour le gabbro de Tas quence des miaroles, cavités centimétriques tapissées de
sent et 130 à 120 Ma (Crétacé inférieur) pour di magnétite octaédrique, de rares pyroxènes et amphiboles,
vers dykes (Hailwood & Mitchell, 1971). Dans d'épidote, de grenats noirs ...
!'Atlas de Beni-Mellal, le sill d'Ouzoud a fourni Des épisyénites vertes forment généralement une au
114 Ma (Thuizat, à paraître). réole de transition entre ces roches et les gabbros ou
dicrites. Elles sont riches en épidote. On y remarque
Dans le SE du Haut Atlas de Midelt, les deux massifs la présence de scapolite, s·gne de circulations pneuma
intrusifs de la région de Tirrhist ont fait l'objet d'une tolytiques.
Gabbros et froctol1tes
0 100cm
Fm. 109 - Les intrusions basiques et leucocrates de Tirr hist, Haut At'.as de Midelt, d'après Caia (1968).
A : Coupes sériées. B Détail d'un filonnet d'épisyénite hololeucocrate recoupant des troctolites.
186 DOMAINE DES ATLAS
Le cortège gabbros-diorites a d'abord été mis en place zert (fig. 110) - connu aussi sous le nom de
par intrusion (métamorphisant ses épontes jurassiques ou
triasiques, d'où les marbres à pyrite, cipolins à pyro massif de syénites néphéliniques du J. Bou-Agrao
xène etc., visibles çà et là). Puis se sont mises en place, - une grande variété de roches se sont formées
à un stade tardi-magmatique, les épisyénites hololeuco successivement, durant une évolution magmatique
crates. Les contacts ont été déformés pendant l'orogenèse probablement assez longue (Agard, 1959). Si les
tertia· re.
derniers dykes de roches volcaniques sous-saturées
C. UN MASSIF COMPLEXE, recoupant le massif peuvent être attribués au Ter
LE TAMAZERT-BOU-AGRAO tiaire avec quelque vraisemblance, la formation
des syénites néphéliniques, qui serait métasoma
Dans le massif de roches alcalines du Tama- tique, pourrait être à peine plus récente que l'in-
0 !!km
Pendage
y
<<<< Ligne de crête de l'Atlos
R.T. Ros-Tis�illt
D
�
D.
§
0
Quater noire
Pontico-Pliocène
Eocène-Oligocène?
Créta cé
-
OIIIJ Pl1ensboch1en(Lz)et Lias lnf. (L1)--- niveau repère
Trios
Corbonotites brécho"1de>
Metosyénltes
corbonotites
Ensemble de roches recou·
Roches holo mélànocrotes recoupées de filons de} pées de dykes d'olnoi"tes,
tinguoites, trochytas
m
-
trusion des gabbros (post-Dogger-anté-Crétacé). mènes : des plissements, dont les effets stratigra
Entre ces deux phénomènes, à deux époques suc phiques ont été évoqués plus haut, et les processus
cessives inconnues, se sont formées des carbona magmatiques qu'on vient de décrire. Les premiers
tites et roches à silicates et carbonates associées, phénomènes ont entraîné une émersion, une lacune
par des processus considérés également comme et des discordances parfois sensibles ; ils semblent
métasomatiques. Les seules mesures de géochro dater du Jurassique supérieur ou du tout début
nologie isotopique actuellement disponibles confir du Crétacé. Les seconds comportent la mise en
ment !',existence de phénomènes thermiques autour place intrusive ou effusive de roches basiques ou
de 40 millions d'années, soit vers la fin de l'Eocène alcalines ; ils paraissent d'âge éocrétacé un peu
(biotites, Rb/Sr et K/Ar ; Charlot & al., Rapport plus réoe'nt que les plis (encore que cela ne soit
inédit, 1967). peut-être pas général). On a donc bien affaire
Célèbre par ses beaux minéraux et ses curiosités à une « phase névadienne » assez marquée, se si
pétrographiques, le massif du Tamazert-Bou-Agrao est gnalant par des plis, une orogenèse s. str. et un
en outre intéressant par les potentialités économiques de magmatisme basique.
ses carbonatites (minéraux du niobium et des terres
rares) voire de ses syénites néphél niques (comme mi La rareté et la discrétion de la discordance
nerai d'aluminium : Cherotzky, 1970). D'après la des de l'/nfracrétacé-Jnfracénomanien sur le Jurassique
cription détaillée qu'en donne J. Agard (1959), la masse
principale syénitique alcaline, logée en grands lobes dans ne doivent pas faire illusion. Elles sont en effet bien
un anliclinal lias.que, comporte deux séries p€trographi conciliables avec l'hypothèse d'un plissement de
ques. La première part des cipolins (calcaires et marno style éjectif. Dans un tel plissement, où de vastes
calcaires métamorphisés sur quelques dizaines de mi'tres bassins synclinaux séparent d'étroits anticlinaux,
autour des roches cristallines, ou en blocs enclavés dans
celles-ci) et aboutit par étapes à une syénite néphélini les discordances n'apparaissent guère que sur ces
que mésocrate (haüyne, néphéline, sodalite, augite aegy derniers. Mais ces anticlinaux sont rehaussés lors
rinique, sphène, etc.). L'autre part de roches ho/oméla des phases ultérieures du Tertiaire et les érosions
nocratcs analogue, à des jacup,rangites (porphyroides, à consécutives font alors disparaître, avec les cou
biotite, hornblende barkevicite, augite aegyrinque, olivine,
,phène. etc.) et aboutit aux mêmes syénites néphéliniques. ches crétacées, les discordances infracrétacées,
Dans les deux cas il s'agirait de la même métasomatose c'est-à-dire les preuves essentielles du plissement
(n ° 1 ). Des filons de pegmatites recoupent toutes ces ancien.
roches, riches en minéraux remarquables (orthose, aegy
rine en baguettes vertes, néphéline rosée, cancrinite Il reste que le socle atlasique, de nature con
c.tron, fluorine violette...). Les cipolins renferment éga tinentale, n'a subi durant cette orogenèse aucune
lement des richesses minéralogiques (grenats calciques,
vésuviamte verte, diopside en étoile ...). palingenèse apparente, à en juger par la compo
La formation des carbonatites les plus anciennes est
sition chimique des magmas mis en p!aoe. Le socle
précédée par l' « altération » locale des roches alcalines dut rester rigide et cassant et se déformer par
en métasyénites (feldspaths potassiques jaune-rosé, mus le biais de failles, réexploitant probablement des
covite, oxydes de fer) sous l'influence de solutions de cassures anciennes : tardi-hercyniennes, triasiques
type pneumatolyt1que. Puis se réalisent des amas et filons
de roches à silicates et carbonates associés, surtout des et liasiques, à rejet en partie horizo'ntal (cf. � 4.4,
grenatites noires (schorlomite, néphéline rose, apatite, chap. 6 et Michard & al., 1974).
hydrobiotite, calcite ...) et des pyroxénites vertes (augite
aegyriniqee etc.) à nombreux filonnets calcitiques. De
structure souvent bréchoïde, ces roches sont à leur tour 4.3.4.4. DU CRET ACE SUPERIEUR A
recoupées par des filons de carbonatites à gros grain L'EOCENE MOYEN, EPOQUE DE
(calcite, vermiculite, zircon, pyrochlore, apatite, pyrite SEDIMENTATION CHIMIQUE ET
abondante. carbonates et ,ulfates divers, etc.). de forma
ti r n hydrothermale. L'ensemble de ces roches est repris DE PENEPLANATION DOMINAN
d:rns des brèches (diatrèmes volcan·ques ?) plus ou moins TES
homogénéisres en carbonates à grain fin par une méta
�omato,e ultérieure. Après la phase orogemque jurassico-éocrétacée
Enfin trois générations de dykes subvolcaniques se et dépassant les incursions marines du Crétacé in
succèdent, recoupant les roches précédentes. Ce sont, dans férieur, la mer réoccupe l'essentiel des domaines
l'ordre indiqué par leur relation de recoupement : des atlasique et mésétien au cours du Cénomanien
trachytes, des alnoïtes (porphyroïdes, mélanocrates sous
0
aturées, riches en biotite) et des fnguaïtes (à néphéline, (§ 3.6.5.4) (fig. 84). On a vu qu'elle s'étale même
pseudo-leucite ou analcime, etc.). largement sur le domaine pré-saharien (§ 2.7). Il
Peut-être est-il possible d'attribuer à l'évolution d'un
s,emble que certaines parties septentrionales du
même réservoir magmatique profond cette succession de domaine atlasique (Moyen Atlas au Nord de Bou
phénomènes pétrogénétiques. En tout cas, il s'agit d'une lemane, Basse-Moulouya, Nord des Hauts-Pla
longue histoire évolutive. teaux) aient échappé à l'inondation. Avec le mas
sif central mésétien, ces régions ont pu constituer,
4.3.4.3. L'OROGENESE JURASSICO - EO- au moins au Sénonien, une « Terre sud-rifaine »
CRETACEE, OU NEVADIENNE ( « Terre des Idrissides » de G. Choubert & A.
Elle est caractérisée par deux types de phéno- Faure-Muret, 1960-62, p. 483) séparant le géo-
188 DOMAINE DES ATLAS
synclinal rifain du bassin atlasique et mésétien, de sique) sont à leur tour recouverts par ceux de
type épicontinental. !'Eocène, plus transgressif encore et de faciès gé
néralement néritique (voir § 3.6.7. ainsi que les
Tel est en effet le caractère de ce bassin, où coupes du Dadès et des Aït-Ourir, sur les marges
la sédimentation, d'épaisseur modeste, est surtout sud et nord-atlasiques, fig. 133 et 126).
argileuse ou calcaire, temporairement bitumineuse
ou phosphatée, localement évaporitique. Vers la marge des bassins atteints par ces
transgressions, on remarque la discordance des dé
C'est pendant le Cénomano-Turonien que l' ex pôts sur leur substratum. L'existence d'une phase
tension marine est maximum. Au-dessus des der d'érosion (pénéplanation) anté-maestrichtienne est
niers grès rouges se déposent d'abord des marnes généralement admise et s'accorde avec ce que l'on
à gypse, puis des calcaires blancs à Ammonites, sait des tendances régressives du Sénonien. Par
Oursins, etc. (avec des faciès côtiers à rudistes dans contre, l'intervention d'une phase anté-éocène dis
la région de Haute-Moulouya et Tendrara). Sous tincte de la phase anté-maestrichtienne est discu
la barre calcaire du Turonien existent en plusieurs table (du Dresnay 1963, 1969). L'exemple du syn
points des calcaires bitumineux. A Arhbala, par clinal crétacé-tertiaire de Bou-Angueur (fig. 111)
exemple, à la marge sud-ouest de la cuvette de est typique à cet égard, où la discordance angu
Haute-Moulouya, un pli marginal du Haut Atlas, laire entre Eocène et Lias est sans doute exclu
déversé au Nord, fait affleurer des calcaires bitu sivement héritée de mouvements antérieurs au Maes
mineux noirs à patine blanche, pétris d'Inocéra trichtien et remontant même jusqu'au Lias.
mes (Agard, 1960).
La coupe du J. Hayane (du Dresnay, 1969) est obser
Le Sénonien est régressif : la mer abandonne vable à la bordure ouest du synclinal. On est là sur la
une part importante du Haut Atlas ainsi que du première ride anticlinale du Moyen Atlas plissé, bordée
Moyen Atlas. Des marnes et grès rouges se dé sur son flanc NW par un accident post-éocène. Cette
posent dans le sillon sud-atlasique à l'Est d'Ouar structure, jalonnée par les affleurements liasiques du Tizi
n'Laafit, du Foum Kheneg (cluse de la route Azrou
zazate ainsi que dans le Haut Atlas oriental. Des Midelt) etc., se raccorde à la ride du J. Tichoukt (fig.
faciès laguno-continentaux s'observent aussi au 106), dont on a vu qu'elle faisait déjà relief à la fin
fond du golfe du Haouz, au Sud-Est de Marrakech. du Lias. Son plissement s'est trouvé accentué au cours
Ailleurs se rencontrent des marnes diverses, avec du Jurassique moyen puis durant la tectonique jurassico
éocrétacée (§ 4.3.3.5.B), donnant naissance à une topo
des bancs de calcaires néritiques intercalés. Souli graphie accidentée. Celle-ci a été recouverte en d:scor
gnons que pour être épicontinentaux, ces faciès dance. à partir du Crétacé moyen, par les différents cycles
n'en sont pas moins épais : en plusieurs régions crétacés et tertiaires dont les couches furent ensuite plo
ils excèdent 1 000 m (Souss, Tadla). A la marge yées par la tectonique tertiaire, cependant que s'accen
tuait encore la ride jurassique, bientôt largement dénu
sud des Hauts-Plateaux, un Sénonien conglomé dée.
ratique (J. Lakhdar, Chott-Tigri) semble avoir été
alimenté par l'érosion d'un Haut Atlas en surrec Le Cénomanien et le Turon:en sont représentés sur
le flanc est du synclinal, le Sénonien à l'Ouest du J.
tion (du Dresnay, 1969; Médioni, 1970). Hayane (voir I. Rahhali, 1970), le Maestrichtien quel
ques kilomètres au Nord, au Foum-Kheneg. Ces dépôts
Le Maestr:chtien est derechef transgressif et sont légèrement discordants les uns sur les autres et des
ses dépôts calcaire, s (phosphatés dans l'Ouest atla- gauchissements sont probablement intervenus entre cha-
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Cycle C du C,ernee ri.:.)al'I et 1.upér,e1.1r Accident nord
vis, ,Je� ,.:.d,-c/�me�1 ) moyen otlos1que
(01,go-Mlocène?)
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Pro. 111 - Le Tertiaire du Jbel Hayane au NW du syn clinal crétacé-tertiaire de Bou-Angueur (Moyen Atlas); coupe
passant un peu au Nord du sommet, d'après du Dresnay (1969).
4.3. LA COUVERTURE 189
cun d'eux. Par contre, entre Maestrichtien et Eocène, siques et éocrétacés (subsidence et gauchissements
il semble y avoir eu continu:té de sédimentation, la trans liasiques, émersion, déformations et magmatisme de
gressivité de !'Eocène s'expliquant seulement par l'enva
sement progressif du paléorelief. Ce cycle débute au Foum la fin et post-dogger) et les phases paroxysmales
Kheneg par des calcaires graveleux phosph'.ltés à dents du Tertiairè plus récent. Entre les âges où domi
de Sélaciens. Ce niveau maestrichtien est suivi en con nèrent la subsidence, l'accumulation sédimentaire
tinu.té par le Paléocène (Rahhali, op. cit.) et !'Eocène. et ceux où vont dominer la surrection et l'érosion
On distingue, dans la région de Timhadite (synclinal au
Nord de la ride), un horizon montien à Foraminifères mécanique, c'est une sorte de période neutre où se
et Characées, suivi de lumachelles pu·s de calcaires réalise le renversement de tendance, avec une sédi
roses à pinces de Crabes et Nautiles de l'Eocène infé mentation épicontinentale et des pénéplanations
neur, enfin de marno-calcaires à Gastéropodes et Lamel par une érosion surtout chimique. La disparition
libranches silicifiés du Lutétien. D'autres faciès de cet
âge sont représentés au J. Hayane (fig. 111). La partie de la mer à l'issue du Lutétien en marque la
�upérieure de ce cycle, plus argileuse, correspond au fin.
niveau à Vicentinia (Gastéropode) du flanc sud du syn
clinal (Eocène inférieur-moyen). Cependant, toute « tranquille » que soit cette
période par rapport à celles qui l'e ncadrent, elle
Au total, cette période crétacée-éocène infé ne laisse pas d'être jalonnée par diverses discor
rieur et moyen est un moment tectoniquement pai dances : la déformation générale de l'écorce atlasi
sible, une accalmie entre les mouvements juras- que continue à se réaliser.
Le Haut Atlas occidental s'érige au Tertiaire Il lui fait suite une série « régressive » à couches
à partir de la moitié sud ( « bassin des Haha >) rouges puis une série dolomitique à moules de Bivalves
et de Gastéropodes (Lias moyen ?) enfin de nouvelles
d'un bassin sédimentaire s'étendant aussi sur le couches rouges ou calcaires où une faune de Brachio
Sud-Ouest du domaine mésétien : le bassin côtier podes indiquerait ('.') le Toarc,en-Aalénien (cf. Ambroggi,
atlantique d' Agadir-Essaouira. 1963).
Au-dessus, le Dogger comporte d'abord une série dé
4.3.5.1. SUBSIDENCE TRIASIQUE DU BAS tri tique rouge (conglomérats, grès, marnes à Pholadomya)
puis des niveaux dolomitiques. L'épaisseur de tout cet
SIN D'AGADIR-ESSAOVIRA ensemble du Jurassique inférieur et moyen varie de
200 à 600 m.
Cette région ne commence à se distinguer du
reste du domaine atlasique que durant le Trias. Au Jurassique supérieur s'instaure un régime
Les dépôts salifères rouges et les basaltes de cet plus franchement marin et moins détritique que
âge y sont analogues à ce qu'ils sont plus à l'Est le précédent, (alors que, dans le même temps, la
(§ 4.3.1), mais cependant sous une épaisseur par mer abandonne pœsqu'en!ièrement le domaine atla
ticulièrement importante (fig. 112). On peut voir sique central et oriental). Bien qu'atteignant pres
ici, comme dans les bassins triasiques épais de Mé que 1 000 m d'épaisseur, la série reste de type
séta côtière et septentrionale, l'effet de l'ouverture épicontinental : calcaiœs organogènes, souvent ré
progressive de l'Atlantique (chap. 6). cif.aux, coupés de niveaux évaporitiques, parfois
de niveaux remaniés et détritiques. Les faciès sont
4.3.5.2. DIFFERENCIATION JURASSIQUE plus épais et surtout plus franchement marins à
DU BASSIN D'AGADIR-ESSAOUI l'Ouest qu'à l'Est.
RA La zone littorale (au sens large) s'étendait de
Pendant le Lias et le Jurassique moyen, un Safi à l'Anti-Atlas, léchant l'Ouest des Jbilet, du
régime « épicontinental » est établi, où se com Haouz et du bloc ancien haut-atlasique. Les mou
battent les apports terrigènes deltaïques ou allu vements de cette zone instable irrégulièrement sub
viaux (domaine saharien au Sud, Terre du Massif sidente, sont particulièrement accentués vers le
hercynien central à l'Est, § 4.3.2.1) et les dépôts milieu du Lusitanien : le Séquanien (probable) est
marins organogènes ou évaporitiques. L'Atlanti largement transgressif.
que, plus largement ouvert, transgressait périodi Selon F. Duffaud (1960) et R. Ambroggi (1963) la
quement sur le Continent africain. success:on est, en bref, la suivante (épaisseurs moyen
Une bonne coupe du Jurassique est celle du J. Amsit nes) :
tène (Roch, 1930; Ambroggi & Neltner, 1952, p. 28; Duf Callovien (50 m) : calcaire pseudo-oolithique et lu
faud, 1960, p. 730). Le Lias y débuterait par un faciès dit machellique à Ammonites;
« récifal à périrécifa.l " (Brachiopodes, Crinoïdes) passant
vers l'Est à un mince ca�caire noir et datant déjà du Oxfordien (20 m) : marnes versicolores, lumachelles,
Lotharingien. dolomies;
190 DOMAINE DES ATLAS
« Argov:en » (40 m) : calcaro-dolomitiq, : dans la faux, puis sene rouge arg.lo-gréseuse, enfin nouveaux
« zone moyenne », calcaro-marneux dans 11:t « zone calcaires néritiques et algaires.
profonde », avec faciès épirécifaux à Polypiers, Nérinées,
Diceratidés; Barrémien (40 m) : poursuite de la sédimentation
calcaire organogène ou marneuse.
« Rauracien » (60 m) : calcaires sublithographiques
dans la « zone moyenne », calcaires récifaux ou zoo Bédoulien (20 m) : épisode « régressif » à grès dolo
gènes (Nérinées) dans la « zone profonde » (en fait mitiques, marnes rouges, réc:fs à l'Ouest.
zone peu profonde - à récifs barrières - séparant du Gargaso-Albien (290 m) : essentiellement marneux
large la zone du lagon à dépôts microcristallins). Vers (marno-calcaire et marno-gréseux à la base).
le haut, remaniements intraformationnels et faciès à Cha
tacées; Vraconien (Albo-Cénomanien) (150 m) : calcaires do
lomitiques gréseux à la base, néritiques.
« Séquanien » ? (120 m) : marnes et grès rouges,
calcaires algaires à Characées et Ostracodes : c'est-à Au Crétacé supérieur, après une période ré
dire faciès deltaïques-lagunaires;
gressive qui chevauche la fin de l'Albien et le
« Kimméridgien » ? (120 m) : deux barres de cal
ca;res dolomitiques encadrant des marnes à anhydrite :
début du Cénomanien, la mer envahit largement
régime évaporitique; l'ensemble du Maroc (§ 2.7, 3.6.7 et 4.3.4.4).
La période de transgression maximum, qui recou
Portlandien ? (60 à 70 m) : nouvelle formation
marno-dolomitique riche en anhydrite (affleurement'3 gyp vre une partie du Cénomanien et le Turonien, voit
seux au long de la route Safi-Essaouira, à la traversée ici comme ailleurs se déposer des marnes et cal
du Tensift); caires néritiques divers ( « dalle à Astartes » ). Il
Portlandien-Berr asien (200 m) : calcaires et mar lui fait suite une période instable, où des arrivées
nes plus ou moins dolomitiques avec faciè s pseudo-Ooli terrigènes rouges et des dépôts évaporitiques pa
thiques, Algues et Foraminifères, etc., se terminant par raissent révéler des soulèvements épeirogéniques,
un fond durci à Ammonites, seul niveau bien daté de livrant des terres à l'érosion et confinant les bas
tout ce « Jurassico-Crétacé » post-rauracien.
sins marins résiduels. Dès cette époque sénonienne
(Duffaud, 1960; Choubert & Faure-Muret, 1960-
4.3.5.3. LA SUBSIDENCE DU BASSIN CO 62), le Haut Atlas semble avoir été émergé à l'ex
TIER D'AGADIR-ESSAOUIRA AU ception de ses marges nord et sud et de quelques
CRETACE ennoyages transverses (Telouet ?, Atlas oriental).
La transgression du Maestrichtien-Paléocène (§ 4.3)
Durant le Crétacé, le bassin d' Agadir-Essaouira empruntera les mêmes sillons subsidents. Dans la
(ainsi que, plus au Nord, celui de Safi : § 3.6.4) zone d'Agadir, où la subsidence fut la plus ré
fonctionne à l'instar de tous les bassins qui, jus gulière, l'épaisseur de la série du Crétacé supé
qu'en Angola, festonnent la côte Atlantique de rieur avoisine 1 000 m (fig. 113).
l'Afrique.
La coupe du Crétacé supérieur peut se résumer ainsi
Le Crétacé inférieur est caractérisé par un ré d'après les auteurs cités.
gime essentiellement marin, à calcaires néritiques Cénomanien (300 m) : marnes et calcaires lumachel
et marnes, où quelques épisodes à couches rouges liques (avec dolomies gréseuses à la base); faute d'Am
(régressifs ou en tout cas terrigènes) alternent avec monites, il est daté par sa riche microfaune.
des poussées transgressives de plus en plus effi Turonien (60 m) : dalle de calcaires lités à chailles
caces. Au Barrémien, la mer atteint le plateau de et calcaires dolomitiques. La base de la corniche con
Kik (Asni) ; à l'A,ptien supérieur, le synclinal tient encore une faune cénomanienne.
d'Ouaouizarht au Nord, la route du Tizi-n'Test Con'acien (150 m) : calcaires lumachelliques, calcai
dans le Souss (cf. Choubert & Faure-Muret 1960- res dolcmitiques, enfin épisode « régressif » de marnes
62, et ci-dessus § 4.3.4.1). Dans la zone côtière, rouges gypsifères.
la série dépasse 800 m d'épaisseur. Variations de Santonien ? (150 m) : mêmes types de calcaires et
faciès et variations de puissance s,ont importantes marna-dolomies; près d'Agadir, on y remarque des Cu
néolines cénomaniennes remaniées.
depuis cette zone occidentale jusqu'à la marge
orientale du bassin, où un golfe méridional s'in Campanien (100 m) : nouvel épisode détritique-évapo
dividualise (fig. 113). ritique à marnes grésa-dolomitiques et marnes rouges
gypsifères (avec microfaune marine près d'Agadir).
D'après F. Duffaud (1960) et R. Ambroggi (1963), Maestrichtien (200 m, près d'Agadir) : dans cette
on peut résumer ainsi la succession typique :
région côtière il débute par une barre de calcaire luma
Valangin:en (20 m) : calcaires marneux lumachelli chell 'que silicifié, puis succède une série marno-siliceuse
ques à Echinides. Ces dépôts, ainsi que ceux du Ber et mamo-dolomitique. La série comporte de rares Bacu
riasien, sont souvent remaniés dans l'Hauterivien. Des lites cf. anceps, Alectryonia et autres coquilles marines,
lacunes et des variations de puissance s'observent dam mais aussi des empreintes de pas de Dinosauriens, Lacer
les flancs des diapirs (zone d'Essaouira), dont la mise tiliens, et Oiseaux (passage à l'Eocène ?). Les faciès phos
en place a pu commencer au cours de cette période. phatés, plus m:nces, caractérisent le « fond » du golfe du
Souss (Erguita, Taroudannt) et le golfe d'Imi-n'Tanout.
Hauterivien (250 m) : série transgrossive gréseuse et
marno-dolomitique, puis calcaires lumachelliques et réci- Ainsi la série épicontinentale secondaire post-
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6000
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i----r---.r---�---+7000
Fm. 112 - La série mésozoïque du Haut Atlas occidental : coupe schématique de la bordure sud de !'Atlas, p, ss«nt
par Agadir, d'après Duffaud (1962)
I : Lias calcaro-dolomitique à couches rouges; JI-IV : Dogger détritique rouge à dolomies; J3-1 : Cal:ovien
Rauracien calcaro-m,1rneux; CVI-J4: Séquanien- Berriasien : calcaires et évaporites; Cil-V: Valanginien
Bédoulien : marnes, lumachelles, calcaires; C2-1: Gargasien-Albien marneux. C3 : Vraconien calcaro-do'omi
tique; C5-4 : Cénomamen marno-calcaire; C6: Turonien : calcaires lités à chailles; C7 : Coniacien-San
tonien · lumachelles; CS: Campanien : marnes gréso-dolomitiques gypsifères; C9 : Maestrichtien: calca'res
et marnes silicifiés; 0 : Oligocène supérieur : grès blancs; m ? : Miocène (?) marneux; pl : P'.iocène in
férieur marno-sableux: p2 : Moghrébien : calca rénites: q : Quaternaire.
192 DOMAINE DES ATLAS
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FIG. ] 13 - Va riations d'é pa!sseur et de faciès du Va 1anginie 'a_u Ba rrémien, inclus dans
' lfa, d'apr;' s 1a Société Ch�ri f ienne des Petroles, 1966.
le bassin d'Agad!f-Essaou·
·
lAs pet't . mdiquent les ndages .
1 s cerc'es
4.3. LA COUVERTURE 193
triasique approche-t-elle dans cette région, de marnes siliceuses, enfin dalle à Thersitées se suc
3 000 m d'épaisseur partagés en trois parties à cèdent.
peu près égales entre le Jurassique, le Crétacé in Sans doute ne s'est-il pas déposé entre ces
férieur et le Crétacé supérieur. Cette épaisseur ex golfes nord et sud-atlasiques - pas plus que le
cède à peine celle de la série triasique. Pourtant Maestrichtien : l'Atlas était déjà différencié (§ ci
le Trias (32 millions d'années) a duré quatre fois dessus). On peut penser cependant que l'extension
moins longtemps que le Jurassique et le Crétacé des golfes éocènes était plus grande qu'il ne paraît,
(130 Ma). compte-tenu des érosions anté-oligocènes et posté
rieures, qui obscurcissent grandement la paléogéo
4.3.5.4. LE DEBUT DU TERTIAIRE DANS graphie (Soc. Chérif. Pétroles, 1966).
LE BASSIN D'AGADIR-ESSAOUI Parmi les faciès continentaux, on distingue assez
RA bien ceux qui sont anté-tortoniens de ceux, plus
Le Paléocène-Eocène inférieur et moyen n'est fortement discordants, qui sont de la fin ou post-tor
connu, au-dessus du Maestrichtien, que dans la zone tonien. Mais dans le premier ensemble, objet du
nord-atlasique, de Chichaoua au J. Amsittene, et présent paragraphe, la distinction entre un « cycle
dans la zone sud-atlasique, au Nord de Tarou éocène-oligocène » et un « cycle oligo-miocène »
dannt. Il se présente sous un faciès de mer peu (Choubert & Faure-Muret, 1960-62) reste impré
profonde : calcaires, marnes, grès dulomitiques et cise.
ceuses à partir des massifs de Crétacé inférieur voi Le M.ocène du « Golfe de Skoura » (fig. 114) offre
sin; en particulier des faciès de grès molassiques à Huîtres
les calcaires lacustres à silex des Hauts-Plateaux géantes, Pectinidés, Oursins..., des calcaires à Madrépo
méridionaux. Ils montrent parfois des Ostracodes et des res, des marnes, gypseuses ou non, des conglomérats et
tiges de Characées et sont légèrement discordants sur le m1croconglomérats. Cette formation, d'âge tortonien (som
Crétacé supérieur. Au J. Trarhit, 40 m de calca res à met pliocène ?), est discordante sur le Jurassique; vers
silex reposent sur 30 m d'argiles sableuses rouges con l'amont, la même surface de discordance est plaquée de
cordantes (Médioni, 1968). La formation d'El-Anaguer, calcaires tufacés lacustres ou de conglomérats continen
qui remanie le Sénon:en du Chott Tigri, est analogue taux. Mais, souligne J. Martin (1968), à en juger par
et probablement contemporaine (Médioni, 1970). On a les pendages respectifs du Miocène et de son substra
considéré les conglomérats du J. Lakhdar (voir la carte tum le plissement anté-tortonien a été ici beaucoup moins
géologique au 1/200 000 du Haut Atlas oriental, à l'Ouest vigoureux que la phase post-tortonienne. La discordance
de Bou-Arfa), comme du même âge, mais ils seraient est plus marquée dans le Sud-Ouest du Moyen Atlas :
séncniens (§ 4.3.4.4). cette phase n'agit pas partout avec la même intensité.
Pendant le Tortonien lui-même, des mouvements se sont
On range enfin dans l'Oligo-Miocène un certain produits : la zone subsidente s'est progressivement éten
dépôt marin affleurant à la lisière sud-ouest du due du SE au NW au gré de la déformation de la surface
Haut Atlas occidental : le « conglomérat blanc » anté-miocène. Ces déformations d'âge tortonien supérieur
paraissent avoir été du type faille ou flexure. Locale
d'Agadir (Allard & al., 1958 ; in Choubert & al., ment (sources du Sebou) la molasse miocène, cassée par
1960-62 ; Ambroggi, 1963). Ce dépôt repose tantôt une faille à rejeu récent, repose d'un côté de la faille
en légère discordance sur le Maestrichtien (fig. sur du Lias, de l'autre sur une brèche révélant un jeu
1 12), tantôt en concordance sur l'Eocène supé « anté-molasse » de la faille.
rieur continental (?) du Souss oriental (Erguita). Dans la région de Guercif, les marnes tortoniennes
sont couronnées par des séries « laguno-lacustres » à
4.3.6.2. LES DEPOTS MARINS DU MIO lignites (Khandek-el-Ouaïch) et à argiles smectiques (Mel
CENE SUPERIEUR PLIOCENE ka-el-Ouidane, ex. Camp-Berteaux) (A. Jeannette, 1952).
Celles-ci (argiles à foulon montmorillonitiques), dérivent
ANCIEN ET LA SURFACE COR de l'évolution de c:nérites et sont l'écho du volcani�me
RESPONDANTE andésitique qui sévissait alors dans le Rif oriental
S'avançant sur une surface d'érosion anté-mio (§ 4.3.6.4 B). La formation qui les contient a livré des
restes de Mastodontes et d'Hipparion. Il s'agirait, d'après
cène emboîtée dans la surface anté-maestrichtien une dent d'H pparion déterminée par C. Arambourg com
ne et anté-éocène, la transgression miocène a in me H. africanum, de Miocène terminal ou Pikermien
vesti, à partir du domaine prérifain, une large (Choubert & Faure-Muret, 1961a, p. 23).
frange de l' « avant-pays » rifain. C'est au Tor La faune de rongeurs de Khandek-el-Ouaïch (Turo
lien élevé) et la datation des cinérites de Melka-el-Oui
tonien (Vindobonien) que s'est individualisé ce dane (7,4 ± 1,2 Ma = limite Tortonien-Messinien) con
sillon sud-rifdin dont on a déjà décrit la partie firment cet âge relativement récent (Jaeger & al., 1973).
occidenta'e mésétienne (§ 3.6.5). La partie orien Des couches à Huîtres géantes recouvrent encore '.ocale
tale s'est étalée sur le domaine atlasique, occupant ment ces niveaux laguno-continentaux.
tout le couloir Taza-Oujda, la Basse-Moulouya, et Dans l'Oranais voisin, J. Delfaut & J. Revert (1974)
jusqu'au synclinal de Skoura, au cœur du Moyen montrent que des mouvements flexuraux se produisaient
Atlas. Cependant, tout un archipel paraît avoir en durant la sédimentation; des calcaires à Stromatolithes
combré la mer de la molasse dans ces régions marquent le biseau de transgression, passant latéralement
à des faciès évaporitiques. Dans des baies fermées et peu
orientales : les îles d'alors (mais peut-être ne s'agis profondes, Diatomées et Silicoflagellés pouvaient pros
sait-il que de hauts-fonds? cf. � 5.2.3.1) auraient pérer grâce au climat sub-tropical (Baudrimont & Degio
donné naissance aux massifs du Tazekka, de Terni vanni, 1974).
Masgout, des Beni-Snassene. Moins profonde, la Outre cette importante transgression septentrionale,
mer orientale semble avoir été également assé de modestes avancées marines effleuraient le domaine
chée plus tôt : les derniers dépôts marins sont en atlasique tout à fait à l'Ouest, en bordure de l'Atlanti
que, formant notamment de petits golfes à E/-Jadida et
core miocènes au Sud-Est et à l'Est de Taza, alors Agadir. Dans cette dernière région, il s'agit précisément
que vers l'Ouest, les faluns et sables fauves couron de Pliocène ancien (Plaisancien-Astien), selon R. Am
nant les marnes tortoniennes montent, eux, dans broggi (1963).
le Pliocène.
Ce sillon périphérique qui, à l'aube du Vindo 4.3.6.3. LES DEPOTS CONTINENTAUX DU
honien, se déprime autour du bombement orogé NEOGENE RECENT
nique rifain, va fonctionner comme un « grand Alors que se déposaient les molasses du sillon
col1ecteur » de détritus. Son remplissage est es marin sud-rifain, que se passait-il dans l'essentiel
sentiellement détritique ; il s'y adjoint des apports du domaine atlasique, au Sud des rivages torto
calcaires divers - débris organiques, sédiments niens ? Il semble que l'érosion ait alors affecté de
néritiques, Foraminifères - autorisés par la fai vastes terri'oires en cours de surrection, dans les
ble profondeur du sillon : leurs faciès évoquent
1
zones anticlinoriales, cependant qu'une sédimenta
ceux d'une molasse typique et sont particulière tion continentale s'accumulait dans les dépressions
ment variés dans l'Est du sillon, précisément là subsidentes. Celles-ci se localisèrent essentiellement
où ils recouvrent le domaine atlasique. à la marge des chaînes atlasiques : sillons du
4.3. LA COUVERTURE 195
NW JS1d1Abdollat1ouAl1
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route de Sefrou à Skouro Pl,ocl!ne.
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FIG. 1 14 - Le bassin moyen-atlasique de Skoura; défor matior> des assises néogènes successives, selon Martin (1968).
A : Coupe transversale du bassin de Miocène marm; discordance des poudingues pliocènes.
B : Coupe de la terminaison sud du bassin; emboîtement du Villafranchien dans le Pliocène déformé.
Souss, d'Ouarzazate, du Haouz, du Tadla ou en C'est pourquoi ces molasses sont souven� désignées
trè les faisceaux haut et moyen-atlasiques : cuvet comme « pontiennes s.l. » ou « pontico-pliocènes ».
tes de la Moulouya. Les dépôts détritiques qu'on Par contre, une région-charnière comme celle de
trouve dans ces sillons marginaux ou intramon Skoura dans le Moyen Atlas, permet d'observer
tanes sont des molasses continentales homologues l'articulation du Miocène décrit ci-dessus (voir fig.
des molasses marines sud-rifaines. Elles << transgres 114) et du Pliocène, séparés par la phase tecto
saient » largement vers le Sud, à partir des sillons nique majeure de la fin du Miocène.
sud-atlasiques, vers les territoires pré-sahariens
A Skoura (Martin, 1968), la dépression molassique
i(§ 2.6-1.2). Mais la sédimentation continentale ne miocène s'est trouvée plissée avec tout son cadre à la
cessa pas définitivement dans ces régions à la fin fin du Tortonien ou au début du Pliocène. Une éro
du Miocène ou au début du Pliocène, comme il s· on prolongée a ensuite entaillé dans ces nouveaux
advint plus .au Nord de la sédimentation marine. reliefs une vaste surface d'aplanissement bientôt recouverte
par une épaisse couche conglomératique. Ces « poudin
Des dépôts analogues s'accumulèrent durant le gues de Skoura » comportent des faciès quasi chaotiques,
Pliocène, parfois aussi pendant le Villafranchien et avec des blocs dépassant le mètre cube : les reliefs avoi
le Qua•ernaire s. str. sinants étaient alors vigoureux (J. Tichoukt). Des mouve
ments postérieurs ont gauchi la masse conglomératique,
surélevé les anticlinaux et permis l'emboîtement du Villa
franchien à l'Ouest et sa superposition. à l'Est par les
A. PONTIEN (PONTICO-PLIOCÈNE) poudingues. Ceux-ci datent donc du Pliocène.
ET PLIOCÈNE
C'est aussi dans le Moyen Atlas, mais plus au
La distinction entre dépôts miocènes et dépôts Nord, dans le Causse de Sefrou, qu'a été daté ré
pliocènes n'est pas chose aisée dans les faciès pu cemment le Pantien s.l. inférieur (Vallésien), à la
rement continentaux, pauvres en fossiles significa base des marno-calcaires lacustres de l'oued Zra
tifs, d'autant plus que la stabilité tectonique de ces (Jaeger & Martin, 1971); leur position par rap
zones d'épandage a généralement été telle que les port au Tortonien supérieur marin, connu à quel
dépôts y sont tous tabulaires. parallèles entre eux. ques kilomètres de là, n'a malheureusement pu être
196 DOMAINE DES ATLAS
NW Oued (Akko)
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! 825 ATLAS
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FIG. 115 - La marge nord-atlasique (« dir ») à l'Ouest de Beni-Mellal, d'après Choubert & Faure-Muret (1961a). Ecail
lage et chevauchement du « Pontico-Pliocène ». Le signe c fossiles > conventionnel localise le gisement de
Rongeurs, Insectivores, Cheiroptères etc., décrit par Lavocat (1961), d'âge miocène supérieur '.égèrement
antérieur au Vallésien selon Jaeger & Martin (1971).
Il s'agirait même de la partie supérieure du Mio cène moyen suivant les dernières études (Jaeger & al., 1973).
directement prec1see, mais un basalte situé à la Tout ceci indique que les mouvements ayant pré
base des couches continentales fossilifères a fourni cédé le dépôt de cette série ont été relativement
un âge K/A de 10 millions d'années, qui corres modérés. La phase essentielle de la tectonique est
pond au milieu du Tortonien (Jaeger & al., 1973). postérieure, elle affecte le « Pontico-pliocène »
Les molasses du Tadla paraissent attribuables, dont les strates plissées (fig. 116) sont parfois recou
pour l'essentiel de leur épaisseur et sans autre pré vertes en discordance par des conglomérats attri
cision à un « Pontico-Pliocène ». On connaît vers buables au Pliocène (fig. 118).
leur base (fig. 115) un gisement de Vertébrés, qui Les conglomérats de « la Cathédrale » (Zaouia
indiquerait un âge un peu plus ancien que le Val Ahensal) sont célèbres par le beau rocher qu'ils consti
lésien (op. cit.) : il s'agirait de Miocène moyen-su tuent. Ils occupent plusieurs cuvettes synclinales de l'Atlas
de Beni-Mellal. Néanmoins, leur âge est mal connu.
périeur (Serravallien élevé, environ 14 Ma) suivant
les auteurs cités. La phase tectonique déversant
B. Du Pua-VILLAFRANCHIEN AU QUATERNAIRE
l'Atlas de Beni-Mellal sur les molasses du Tadla
pourrait être contemporaine de celle qui, au tout La distinction entre Pliocène et Villafranchien
début du Pliocène selon J. Martin (1968), réalise n'est pas plus aisée, dans le cas général, c'est-à
le déversement du J. Tichoukt. dir.e en domaine continental, que celle que l'on
vient d'étudier entre Miocène et Pliocène.
A la marge nord de l'Atlas de Demnate, P.
Lévêque (1961) remarque que le « Pontico-Plio On définit communément comme « Plio-Villa
cène » comporte surtout des galets jurassiques, franchien » les calcaires lacustres , associés à des
avec de rares dolérites du Trias, et qu'il est sou marnes sableuses et à des conglomérats, qui occu
vent en pseudo-concordance sur le Lias. Les ni pent de vastes régions subsidentes du Maroc. Ceux
veaux à grain fin (limons roses) n'y sont pas rares. du Saïs, du Tadla, des Hamadas supérieures (Guir,
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Entre les mmes des Atf.el.Kolfeb el T1d1//
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Fm. 116 - Le marge nord-atlasique à l'Ouest de Demnate, selon Lévêque (1961). Plissement du Néogène continental.
4.3. LA COlNERTURE 197
etc.) en sont les exemples typiques (§ 1.3.3.1, rieur au premier niveau « plio-villafranchien >
2.6.1.2 et 3.6.5). Il peut s'.agir en fait essentielle PVo;
ment de Pliocène (cf. G. Conrad, 1971). Une coupe
telle que celle du plateau de Seffoula, annexe des - flexuration et failles entre PV0 et PV1 ;
plateaux de Moyenne-Moulouya (fig. 117) montre - accentuation de ces flexures et failles entre
bien la continuité de la sédimentation continentale PV1 et PV2 amenant même les massifs atlasiques
dans les bassins néogènes. à chevaucher les deux premiers niveaux « plio
Par contre, dans une zone tectoniquement plus villafranchiens » (avec miroirs striés pendant à 60°
active comme le bassin moyen-atlasique de Skoura, au SE : fig. 118 A) ; plissement à grands rayons
le Pliocène conglomératique est nettement déformé; de courbure (cluse du Lakhdar, fig. 118 B) ;
une formation de tufs travertineux et de calcaires - poursuite de la surrection atlasique et de
lacus!res lui succède, disposée soit en emboîtement, la subsidence bordière jusqu'après la fin du Villa
soit en superposition et suffisamment indépendante franchien.
pour qu'on la distingue sous le nom de Villafran
chien (voir § 4.3.6.3.A) *. Il semble donc que le début de l'époque plio
villafranchienne ait été marqué par des dépôts con
A la marge nord du Haut Atlas de Demnate et glomératiques limités, pour l'essentiel, aux environs
de Marrakech, toutes ces formations récentes sont des reliefs en cours de formation. Puis une période
essentiellement conglomératiques, à c.ause de la de relative stabilité se serait instaurée, avec fré
surrection récente très intense de la chaîne. Sui quents dépôts calcaires ( « PV1 » ou Villafranchien
vant P. Huvelin (1966, 1970 d, 1973 a) qui a repris ancien ?). Enfin, la reprise des mouvements orogé
récemment cette question (voir aussi J. Dresch, niques et un certain refroidissement du climat au
1941 ; P. Lévêque, 1961 ), on peut distinguer qua
raient déterminé la suite des phases d'érosion et de
tre niveaux dans le Pliocène et le Villafranchien, sédimentation durant le Villafranchien et le Qua
emboîtés à l'intérieur de la chaîne mais superpo ternaire s. str. (cf. chap. 1).
sés dans les cuve:tes subsidentes du Haouz (fig.
118 A): A la marge sud du Haut Atlas, une succession
- PV0 correspond au plateau de la Tessaout, nive assez semblable est décrite par G. Couvreur (1973)
lant les plis du « Mio-Pliocène » (= Pontico-Pliocène) dans le « synclinal des Khelas » et ses voisins,
et constitué d'une blocaille de p:émont. au pied de la chaîne du Mgoun.
- PV1 , conglomérat du niveau d'Igmir (cluse du
Lakhdar), très grossier et souvent encroûté; il forme la Les dépôts du Mio-Pliocène (= « Pontien » ou « Pon
plus haute terrasse des vallées et passe dans le Haouz tico-Pliocène ») sont souvent assez fins (limons, marnes,
à des cônes déformés. grès) mais comportent des conglomérats déposés en éven
t<1ils par des précurseurs des cours d'eau actuels. Ces
- PV "' nettement emboîté dans les vallées, ne se dépôts sont déformés par des p'.is ou surtout des flexures.
distingue pas du niveau suivant dans la plaine. Après une érosion profonde, se déposent en discordance
des éventails plus grossiers et moins épais du Plio-Villa
- V est le niveau de remblaiement le plus récent, franrh'en, comportant parfois deux parties. Les glacis
considéré comme de la fin du Villafranchien : cônes de quaternaires s'y emboîtent à la faveur des érosions suc
déjection majeurs se raccordant au niveau moyen de la cessives. Les mouvements de flexure continuent à se ma
p'aine. nifrster durant le Plio-Villafrancbien et le Quaternaire.
Ces formations conglomératiques permettent de
jalonner les étapes de la déformation atlasique ; La frange occidentale du domaine atlasique se
distingue du reste du domaine, pendant cette pé
- plissement post- « mio-pliocène », anté- riode. Elle subit en effet au cours du Villafran-
1< De même, le Néogène du bassin de Guercif porte la marque de mouvements de la fin du Pliocène (avec injections
diapiriques) et q:1aternaires (dépôts grossiers et volcanisme) (Colletta & al., 1975).
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et conolomérats
Fm. 117 - Le Pontico-Pliocène et le Villafranchien du pla teau de Seffoula (N de Rekkame, coure de R. Médioni, 1968).
198 DOMAINE DES ATLAS
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50km
chien une transgression marine (cycle « m,oghré et 2.6.1.2.B). Cependant, il est surtout développé
bien » de G. Choubert & A. Faure-Muret, 1960- dans les régions nord-orientales, du Massif cen
62) qui dépose une couche de sables coquilliers tral marocain à la Moulouya.
sur une largeur de plusieurs kilomètres. Les sables
de cette transgression sont ensuite modelés en du A. INTRUSIONS PALÉOGÈNES
nes, durant la régression ultérieure. Puis les oscilla Il s'agit essentiellement d'un ensemble de dy
tions eustatiques quaternaires, superposées à la kes et de sills, groupés dans le Nord du Maroc
lente remontée du socle atlasique, vont sculpter oriental et constitués de roches basiques déficitai
dans la côte des niveaux étagés (Cap Rhir). On a res en silice (à néphéline) et à tendance lampro
donné au chapitre 1 quelques indications générales phyrique (biotite). Les plus typiques ont reçu les
sur ces phénomènes, desquels dépend la morpho noms d'aïounites et de mestigmérites, d'après deux
logie de la pittoresque côte ouest-atlasique. localités entre Oujda et Taourirt.
Les aïoun tes forment divers filons dans la région de
4.3.6.4. LE VOLCANISME TERTIAIRE ET Taourirt-Mestigmer-El-Aïoun, traversant le Jurassique
QUATERNAIRE et le Crétacé inférieur et moyen. Des filons affleurent
Déjà durant le Trias et à l'aube du Crétacé, dans !'Oued Za au Nord de Taourirt près de la Ferme
Dubois, près de laquelle les conglomérats miocènes en
le domaine atlasique a été le siège de phénomènes contiennent des galets. On en trouve encore dans la
magmatiques (§ 4.3.1 et 4.3.4.2). Quant au mag fenêtre mésorifaine du Tamda (J. Marçais) avec égale
matisme récent, il se manifeste surtout par des ment des galets remaniés dans le Miocène. Quant aux
mestigmér"tes, un de leurs principaux affleurements est
épanchements volcaniques qui s'étendent, on l'a vu, logé dans le Lias du J. Tirremi, près de la Ferme
aux domaines mésétien et pré-saharien (§ 3.6.6.3 Dubois.
4.3. LA COUVERTURE 199
Du point de vue pétrographique (H. & G. Termier, doivent leur apparition à la réactivation profonde
1955, p. 558), les aïounites sont des roches grenues à de l'écorce sous l'influence de l'orogenèse rifaine
augite, biotite, néphéline englobant des microlites d'au
gite, d'olivine serpentinisée et de magnétite. Les mestigmé (§ 5.1.3.5).
rites sont mieux cristallisées, plus sodiques et lampro Les sources thermales que l'on peut considérer
phyriques, avec hornblende brune, augite, biotite, hydro
néphéline, magnétite, apatite, sphène. Ce sont des phéno comme les séquelles de ce volcanisme ne sont pas
ijolites à composition de théralites (biotite). rares. Par contre les ressources en énergie géo
L'âge de ces roches a pu être précisé par des me
thermique semblent restreintes (Alsac & al., 1969).
sures radiochronologiques (Charlot & al., 1964) : il est
de l'ordre de 57 millions d'années vers le Sud du district, Le complexe volcanique du Guilliz offre une
de 37 Ma plus près du Rif par suite d'un rajeunissement. bonne illustration du volcanisme de l'avant-pays
Grosso modo, c'est un âge éocène. On notera que, pré rifain oriental (Jérémine & Marçais, 1960-62).
cisément, quelques épanchements très basiques sont con
nus dans !'Eocène du Prérif oriental (Marçais, 1932). Les premières coulées sont des andésites - certaines
sont vitreuses, à aspect d'obsidienne - et des trachytes,
Quelques dykes d'aïounites existent également à la dont certaines sont des dômites. Elles sont localement
marge du Moyen Atlas, au Sud de Khénifra (Arsicault, recouvertes par des couches tortoniennes comportant des
1963); dans le complexe du Tamazert, relativement pro marnes et sables marins, des cinérites, des argiles smec
che ( § 4.3 .4.2. C), les dykes d'alnoïtes 'eur sont compa tiques (cf. argiles de Camp-Berteaux, § 4.3.4.2). Il est loi
rables. sible de penser que les premières coulées furent sous
marines mais elles se développèrent surtout à l'air libre
(cinér.tes, absence de coussins). Les « complexes » �t,p�
B. VOLCANISME NÉOGÈNE ET QUATERNAIRE
rieurs sont des andésites, trachytes, trachyandésites, cer
C'est l'homologue marocain du volcanisme au taines en couîées assez allongées (1 à 2 km), d'autres
en accumulations moins fluides, en pitons, d'autres en
vergnat et provençal. On reconnaît des centres à projections (tufs à lapilli). Sur ces roches acides et inter
fonctionnement prolongé, où s'édifient des strato médiaires sont d sposés des plateaux basaltiques (deux
volcans complexes : cas de l'avant-pays rifain orien plateaux étagés ?J cependant que des coulées basaltiques
tal, et des zones à volcanisme basaltique plus sim descendent jusque dans la plaine. Leur étagement (200,
100 et 50 m au-dessus de la plaine) permet de les rap
ple : cas du Moyen Atlas. Les strato-volcans com porter au Plio-Villafranchien et au Quaternaire ancien et
mencent à fonctionner vers la fin du Miocène su moyen (300 000 à 250 000 ans). Les basaltes à olivine qui
périeur par l'émission de roches trachy-andésitiques les constituent ont été émis par des fissures, matérialisées
parfois par des feuillets basaltiques *.
potassiques ; leurs édifices sont couronnés et en
tourés par des épanchements basaltiques (s.l.) plio A la même province appartiennent les volcans
quaternaires ; un volcanisme sous-saturé à roches du Cabo Quilates, du Cap des Trois-Fourches. du
néphéliniques (phonolites et surtout basanites et Gourrougou et des Beni-Bou-Ifrour, avec également
ankaratrites) se développe souvent vers le milieu deux « lignées » magmatiques (Alsac & al., 1969).
de cette évolution, surtout au Pliocène et au Au Ras-Tarf (Cabo Quilates) au-dessus de ciné
Villafranchien. rites blanches terminant les formations volcani
Ainsi, le Guilliz, le Gourrougou (Guelayas) et ques, on remarque plusieurs couches métriques de
leurs voisins du Maroc nord-oriental évoquent le kieselguhr (diatomites) à la base d'une série argi
Mont-Dore, le Cantal. Le Moyen Atlas, avec ses leuse dont le haut est s.ablo-gypsifère ; ces dépôts
cratères, égueulés ou non, ses diatrèmes, ses basal sont attribués au Miocène précédant juste le Pon
tes des plateaux et des vallées, évoque l'Auvergne tien (Hilali & Nataf, 1970). Le Gourrougou (mas
des Puys et des cheires. sif principal des Guelayas), est édifié au-dessus
du massif de l'Ouichane, connu par ses gise ments
Ce volcanisme néogène s'étend vers l'Est jus de fer (Nador) qui voisinent avec des intrusions
qu'aux Hauts-Plateaux (Rekkame : piton du Tis de microdiorite quartzique (fig. 119). Le volcanisme
kemit, Chott Tigri ; à l'Ouest, au Massif central de ce même massif du Gourrougou est actuelle
(rhyolites de Khénifra et Tedders, phonoli:es d'Oul ment ré-étudié : J. Hernandez (1975) montre que
mès, basaltes et ankaratrites du Ment, etc. : § ses andésites ont un caractère shoshonitique très
3.6.3.3) ; vers le Sud, à la marge pré-saharienne accusé, caractéristique des marges continentales ;
(vaste strato-volcan du J. Siroua, ankaratrite de oette richesse en potasse s'observe tout le long de
Foum-el-Kouss, etc. : § 2.6.2.3). la façade méditerranéenne de l'Afrique du Nord
La répartition des centres éruptifs dépend de (Tell oranais, Chenoua, Constantinois).
failles distensives généralement tardives (plio-qua Intrusives dans les calcaires tithoniques (minéralisa
ternaires) par rapport à l'orogenèse atlasique tions) et le flysch du Crétacé inférieur, en filons ram·
(§ 4.4.4.1) sauf en ce qui concerne les volcans fiés ou en laccolites à tendance grenue, les microdiorites
sont recoupées à leur tour par des filons de micromon
trachy-andésitiques (localement rhyolitiques) de zonites en rapport avec le volcan du Gourrougou : ce
l'avant-pays rifain : plus précoces (miocènes), ils
,,.....,-�
qui donne pour la datation des microdior:tes une « four-
* Deux coulées de ces basaltes, ainsi que deux autres si tuées dans les Guelayas, montrent des polarités inverses qui,
vu leur position, ,les placent dans la « période Matuyama >, entre 0,7 et 2,3 Ma (Hamzeh & Westpha', 1973).
200 DOMAINE DES ATLAS
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0 600m
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Fro. J 19 - Le g·sement de 1er de Ouichane (Nador), dans le massif volcanique du Gourrougou; coupe de N.H.
Rhoden, 1961.
cheue > encore bien large. Les rhyodacilcs de la base gine du fer pourrait être trouvée dans les microdiorites
du volcan ont été datées de 7 ,S millions d'années, c'cst elles-mêmes, dont les amph boles sont largement alté
à-dire de la limite mio-pliocène (Alsac & al., p. 15; cf. rées, même en profondeur : d'où la locali�ation de ce
Hernandez, 1975 : 8 ± 0,5 Ma). minerai. de substitution des calcaires, au front et au toit
des roches intrusives.
Dans ce vaste ensemble volcanique du Rif oord
orienwl, on rencontre une grande var.été de laves et
de roches pyroclastiques (voir G. Cherotzky, 1971 a). Plus à l'Est encore, dans la reg1011 d'Oujda se
Selon J .-C. Viland ( 1966), les laves potassiques acides rencontrent diverses coulées plio-quaternaires de
des Beni-Bou-lfrour sont les équivalents effusifs des ro basaltes sous-saturés à néphéline et surtout anal
ches filon.ennes voisines, mais sous des faciès plus variés,
avec une évolution depuis des rhyodacites à amphibole cime (CherotzJ...-y, 1971b). Des laves mélanocrates
jusqu'à des rhyodacites à pyroxène, légèrement moins analogues, ankaratrites généralement néphéliniques,
acides. La minéraiisation parait liée à l'arrivée de solu présentent un développement notable dans Je Rek
tions bydrothermales en rapport avec le volcanisme et kame, sous forme de coulées, de necks et culots
non pa,s directement avec les intrusions granodioritiques
plus anciennes. Celles-ci n'onl développé de metamor variés. En ou re, il apparaît dans cette région un
phisme de contact que sur une faible épaisseur (un mètre grand nombre de diatrèmes, dépressions circulaires
de cornéenne à anorthite, spinelle, diopside, grenat). Puis ou elliptiques résultant soit d'explosions essentiel
se sont développées des cristallisations pneumatolytique . lement gazeuses, soit plus vraisemblablement, d'ef
hydrothermaJes à actinote. phlogop.te, dipyre, épidote,
magnétite, pyrite, essentiellement dans les calcaires sus fondrements, au toit des réservoirs magmatiques
ceptibles de dissolution par les solutions acides. L'ori- succédant à l'émission des laves (fig. 120). R.
1200
0 tkm
Fm. 120 - Les diatrèmes de Mbrijiba (A) et de Takrount (B), dans le Rekkame (voir fig. 138c), d'après Médioni
(1968). • 18-jlb : calcaires et dolomies des Hauts-Plateaux; cl : marnes cénomaniennes; ftmp: culots
d'ankaratrite; q5-2: Quaternaire moyen et an cien: terrasses encroûtées; ql : basse terrasse hmoneuse; e :
recouvrement des pentes : lapillis, cendres, etc.
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 201
Médioni (1968) note dans cette région l'interstra Moulouya, seraient d'âge villatranch1en (Dubar,
tification de coulées d'ankaratrites et de cendres Jérémine, Raynal). Il i::i1 serait de même en Moyen
dans les conglomérats attribuables au Pontico Atlas, où l'on citera particulièrement les ankara•
Pliocène. Ce serait aussi l'âge du volcanisme du trites du volcan de Talzast (fig. 121).
Elle, entourent deux masses d'une rocne grenue et
même pegmatitoïde, sorte d'ijolitoïde (meltéigite) à augite
titanifère, biotite, néphéline, apatite, etc., qui a reçu
le nom de talzastite (fermier & Jouravsky. 1948). Il ne
s'agit pas d'une véritable ijolite, comme le laisse croire
sa composit10n minéralogique, car sa composition chi
mique est celle d'une théral.te, plus alumineuse (Ché
rotzky, 1969).
Les indications du paragraphe 4.1.2, concernant La géométrie d'une couche-repère n'ayant subi
les grands traits structuraux du domaine atlasique que cette tectonique, c'est-à-dire une couche d'âge
et définissant les ensembles qu'on y peut distinguer, tertiaire ancien ou secondaire, voire permien, peut
montrent déjà que la tectonique atlasique est d'un se comprendre assez aisément, du moins dans ses
type général assez simple. grandes lignes, et se décrire en termes de plis con-
202 DOMAINE DES ATLAS
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Plo. 122 - Deux coupes générales à travers !'Atlas de Marrakech, d'après Ambwggi et Neltner (1952) et la carte géo
logique du Maroc au 1/500 000 (1956-1959).
A : Par le milieu du Massif ancien (b'.oc orien tal ) : la transversale de l'Oukaïmeden.
B : Près de !'ennoyage oriental du Massif an cien : la transversa'.e du Tizi-n'Tichk.a.
Tant à cause de leur échelle que par manque de données, ces coupes sont très schématiques. On n'ou
bliera pas qu'en coupe, seuls les rejets verti eaux sont visibles : cela n'empêche pas les rejets horizontaux
d'être éventuellement bien supérieurs (faisceau d'accidents Tizi-n'Test-Nfis).
Pli : Précambrien Il schisteux (B) ou surtout granitique (A).
PUI : Précambrien récent volcano-détritique. P- Ki : Adoudounien et Cambrien inférieur; Km : Cambrien
moyén: Or : Ordovicien; Si (-D) : Silurien et Dévonien inf.; Hi : Carbonifère inférieur; rt : Permien
et Trias, non subdivisés; fJ : Basaltes triasiques; L : Lias. Ci, Cm, Cs : Crétacé inférieur, moyen, supérieur;
E : Eocène inférieur-moyen marin; M-P : Mio- Pliocène continental.
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUI'. 203
Comme on l'a souligné plus haut, on a affaire - la zone axiale, où n'affleure que le socle
1c1 à une zone de culmination axiale de la chaîne (Primaire plissé ou Précambrien), sauf quelques té
atlasique, dont l'intérêt est particulièrement grand moins stéphano-permiens. C'est la zone qui a été
pour la connaissance du socle de cette chaîne et la plus surélevée et la plus érodée mais qui
notamment de sa tec�onique. demeure la plus haute,
4.4.2.1. AGENCEMENT GENERAL E N - les zones sub-atlasiques, septentrionales et
HORST A DOUBLE DEVERSE méridionales, où la couverture post-hercynienne
MENT constitue l'essentiel des affleurements. La zone
Sur un� transversale, c'est-à-dire grosso modo sub-atlasique septentrionale se subdivise généra�e
suivant un méridien, la structure de la chaîne est ment en plusieurs gradins, les plus internes (et plus
grossièrement symétrique : une chaîne s'élevant par hauts) faisant affleurer les couches les plus an
gradins successifs entre deux plaines (fig. 122 ; ciennes de la couverture.
voir également F. Proust, 1973). Ces gradins sont séparés par des failles sub
Le versant sud est en général moins déprimé verticales surélevant en général les compartiments
que le versant nord. Cette tendance à la dissy les plus internes et souvent déversées vers l'exté
métrie est maximale entre Marrakech et le Siroua. rieur ce qui les qualifie comme failles inverses.
Elle est générale dans toute la chaîne atlasique D'autres failles découpent la zone axiale elle-mêm,�
et se traduit aussi par un déversement des struc Entre les plus hauts sommets de la zone axiale,
tures en moyenne plus accentué vers le N-NW où la pénéplaine anté-permienne a été portée à
que vers le S-SE. plus de 4 000 m, et le Haouz où elle se trouve
Le versant nord de !'Atlas de Marrakech est cons
près du niveau de la mer, leur rejet vertical cu
tamment bordé par la plaine de Haouz, sorte de sillon mulé est d'environ 4 km. Ceci ne préjuge en rien
de sùbsidence récente où le socle et sa couverture ma de leur rejet horizontal, dont on discute plus
rine tabulaire sont enfouis sous un Néogène et un Qua loin.
ternaire continentaux. L'épaisseur de ces derniers, maxi
male près de la chaîne, n'excède pas quelques centai
nes de mètres et s'annule même sur quelques « seuils » 4.4.2.2. LE SOCLE RIGIDE ET SON RE
faiblement surélevés (Guemassa, cf. fig. 118 D). SEA V DE FAILLES
Au contraire, la plaine du Souss, correspondant mé La rigidité du socle atlasique vis-à-vis de l'oro
ridional du Haouz, bien développée de l'Atlantique jus
qu'à Taroudannt, s'étrangle non loin vers l'Est. Le socle genèse tertiaire n'est pas une simple hypothèse
anti-atlasique du Siroua semble ici se prolonger dans le invérifiable. Cette notion importante est au con
socle atlasique du Haut-Tifnout et de l'Ouzellarh : seule traire clairement démontrée par l'existence de vas
les sépare une dénivellation de 1 000 à 2 000 m. Au tes placages de couverture adhérant au socle et
delà réapparaît un simple « couloir triasique » puis la
bande d'affieurements mésozoïques s'élargit mais le Néo demeurée tabulaire : tels sont les plateaux permiens
gène épais ne réapparaît pas avant le sillon de Ouar de la figure 123 (Yagour) ou ceux, d'âge çrétacé
zazate, sensiblement moins surbaissé que le Haouz. tertiaire, schématisés sur la figure 124 (bloc du
Sur une transversale complète et typique telle J. Tiradine et d'Azegour, 3 et 4). J.-P. Schaer
que celle de la figure 122, on recoupe les zones (1967) en donne aussi pour preuve plus générale
longitudinales suivantes : la pr-éservation de belles surfaces de pénéplaine
Basotlrs du
______ L----
/ 1
FIG. 123 - Coupe du versant nord de l'Atlas suivant la vallée de l'Ourika, au Sud de Marrakech, d'après du Dresnay et
Proust, 1952 (in Ambroggi & Neltner, 1952), la carte géologique du Maroc au 1/500 000 (feuille Marra
kech, 1955-56) et Proust (1962).
204 DOMAINE DES ATLAS
couverture
X )( )( )( X 1': X
X x X X X X X X
X X X X X X )( X X
)( ), )( Socle )(X)(:i,/x)
X X X X )( X X X X
Fm. 124 - La tectonique cassante à rejet vertical dans le socle atlasique et son rôle dans :e plissement de la couverture.
A: Bloc-diagramme schématique de J.-P. Schaer (1967) représentant le versant nord de I'Atlas occidental
au Sud-Ouest de Marrakech.
B: Représentation théorique de l'évolution pro gressive d'une faille inverse sub-verticale en faille plate che
vauchante, dans le temps (deux stades 1 et 2) et l'espace (de la profondeur à la surface), et plis associés,
d'après Phipps & Reeve (1969).
qui se rencontrent un peu partout dans le Massif diatement la zone axiale. Cependant, sous le nom
ancien. Les plus significatives et aussi les plus d'accident sud-atlasique (ou sud-atlasien, etc.), on
parfaites sant celles qui se raccordent à des hori entend plus généralement depuis P. Russo (1934)
zons de n;vellement anciens, triasiques ou créta la ligne de failles ou flexures qui sépare la chaîne
cés (fig. 124, 6 et 7). Le fait que ces très ancien plissée des dépressions pré-sahariennes et s'étire
nes pénéplaines soient encore de nos jours par d'Ag:adir à Gabès, en Tunisie.
faitement planes montre qu'il n'y a pas eu ici de
plissement ou de gauchissement appréciable du L'accident sud-atlasique, au long du Souss, est
socle. Tout a bougé en blocs séparés par des acci une gra!1dc faille verticale (Tizi-n'Test) ou inverse,
dents cassants. Les mouvements se sont produit� doublée de failles auxiliaires et qui peut occasion
dans des zones limitées, une faille ou un complexe ner des chevauchements modestes sur le Crétacé
de failles grossièremen! para1 lèles, de quelques retourné (fig. 125). Au droit de Te!ouet (Tizi
centaines de mètres d'épaisseur au maximum. n'Tichka) il occasionne une flexure verticale dans
Une nuance doit être appcrtée à cette règle g:néra!e : le Primaire. Plus à l'Est, il reprend un déverse
la série sédimentaire primaire, surtout là où sa tectoni ment sensible. La position moyenne de cet acci
sation hercynienne a été discrète, est susceptible de pré
senter localement des déformations atlasiques souples. dent est assez fixe et court près du bord méri
C'est par exemple le cas pour !'Ordovicien flexuré de dional de la chaîne. Sa direction est E-W ou NE
Telouet (accident sud-atlasique). On en trouve d'autres SW ou ENE, bissectrice des deux précédentes,
exemples plus à l'Est. cette dernière direction ENE étant aussi celle de
Suivant la définition restrictive donnée par R. la résultante des deux et cela est valable jusqu'en
Ambroggi & L. Neltner (1952), on désigne sous Algérie, voire même �u Cap Bon tunisien. Il arri
les noms d'accidents nord et sud-atla�iques, les ve souvent que d'un segment ENE se détache obli
failles ou faisceaux de failles qui bordent immé- quement, en direction NE, une faille pénétrant dans
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 205
NNW SSE
A Jbe l Tazzarine Haute Plaine
-.....
Mamelon sud de Laouah d u So u ss
n' Gui nous
2793m ... -- - - -
CAMBRIEN Colco,res
{
INFÉRIEUR Schistes
0 5km
NNE B ssw
Accident de l'Adror
n 'Ouoougdim
/
/ SÉNONIEN I
1h
Ill
I .., "" CÉNOMANO-TURONIEN CENOMANIEN ::,
�
g
0
Cl)
� CAMBRIEN
série gréso-iatlleusa
50 à 150m
la chaine atlasique. C'est en particulier le cas de perd dans les accidents de la moitié sud de la
l'accident du Nfis (fig. 127 bis) que suit la route chaîne plissée. Son rejet vertical est du même ordre
de Tizi-n'Test (un cas très analogue s'observe à de grandeur que celm d'autres accidents plus sep
l'Est du Haut Atlas central: c'est l'accident du tentrionaux, et notamment des accidents bordiers
Tizi-n'Firest : fig. 137 et 140). Inversement, des nord-atlasiques, séparant la zone sub-atlasique ou
failles E-W peuvent se détacher de l'accident sud d'une manière générale la chaîne du sillon du
atlasique en direction de l'Anti-Atlas (fig. 125 B). Haouz (fig. 123 et 124). Plus à l'Est, d'ailleurs,
Dam le Précambrien du Haut-Tifnout, l'accident au long du Tadla, ces accidents bordiers sont les
semble « éclater » en failles multiples de direction seuls à présenter un rejet vertical, particulièrement
dominante NE. fort au Nord de l'Atlas de Beni-Mellal. Les failles
qui tracent le bord nord de l'Atlas et d'une façon
L'accident nord-atlasique, défini comme marge générale, les accidents nord-atlasiques présentent,
nord de la zone axiale, ne joue pas aussi cons à la manière des accidents sud, des directions E-W,
tamment que son homologue sud le rôle de limite WSW et NE-SW. Cette dernière tend à dominer
majeure de la chaine entière. Sa position par rap les deux autres. On note enfin des accidents trans
port à la largeur de la chame est variable : proche versaux (NNW-SSE) qui, lorsque l'on suit le bord
du bord septentrional lorsqu'il longe le bloc occi atlasique <l'Ouest en Est, le décalent soudainement
dental du Massif ancien (fig. 122 A et 123), il vers le Nord. Cette organisation est d'ailleurs cons
est, plus à l'Est, presque au milieu de la chaîne tante à l'échelle de toute la chaîne atlasique (cf.
(fig. 122 B) puis, vers l' Atlas de Demnate, se fig. 127). Sa marge nord, dont la direction-enve-
206 DOMAINE DES ATLAS
loppe est proche du NE, s'écarte peu à peu de sa jeurs : ainsi la marge interne du Crétacé sub
marge sud, de sorte que le domaine atlasique s'élar atlasique est-elle souvent rebroussée et renversée
git vers l'Est. au long des accidents nord-atlasiques (fig. 124)
ou sud-atlasique (fig. 125).
On reviendra plus loin sur le fonctionnement
de ces failles (4.4.2). On notera encore ici trois La disposition en plan de ces plis fait appa
de leurs caractéristiques : raître d'autres caractères significatifs : tendance à
- leur pendage est souvent variable : inclinées la disposition en échelon (peu visible dans les
généralement de 45 à 60 ° vers l'intérieur de la « bandes » sub-atlasiques, on l'observe mieux dans
chaî,ne, e!les deviennent progressivement sub-verti !'Atlas central calcaire), existence d'axes croisés
cales tandis que leur rejet vertical s'annule : éven (des plis voisins et de style analogue présentant des
tuellement elles s'inclinent même dans l'autre sens directions axiales diverses, voire perpendicul:üres)
tout en restant inverses (Proust, 1973) ; ou d'axes courbes (passage progressif d'une direc
- elles coincent souvent entre elles de min tion à l'autre). En outre, il apparaît fréquemment
ces bandes de terrains plus anciens ( « montées ») des décrochements (fail!es ou flexures) recoupant
ou plus récents ( << pincées ») que les compani obliquement les plis (cluse du Zat, fig. 126).
ments voisins (bandes de quelques dizaines de mè Les déformations affectant en chaque lieu cette
tres d'épaisseur sur quelques centaines de long, mince couverture post-permienne ne sont rien d'au
op. cit.) ; tres que l'écho, à ce niveau, des déformations
- en plan ces accidents déterminent, grâce affectant le socle sous-jacent ou immédiatement
à la diversité de leurs directions, une sorte de voisin, déformations cassantes dont on a vu plus
réseau plus ou moins curviligne de failles, décou haut l'intensité.
pant I.e socle en prismes à section losangique ou
triangulaire, diversement dénivelés les uns par rap La couverture doit s'adapter aux mouvemenls
ports aux autres. On est loin de l'image simple verticaux. Un petit horst du socle peut donner
des « marches d'escalier » ou << touches de piano >' naissance, dans la couverture qui se moule sur
en prismes rectangles parallèles à la chaîne. lui, à une forme anticlina!e coffrée (fig. 126). La
surélévation des blocs internes vis-à-vis des blocs
4.4.2.3. LES PLISSEMENTS DE LA COU externes par des failles inverses, indiquant un
VERTURE; ROLE DU SOCLE rée;ime compressif, perm'ë!t de comprendre (Schaer.
1967) l'apparition le long de ces accidents de
Le phénomène de plissement ne se développe, flexures ou de plis déversés, voire couchés, à axes
à vrai dire, que dans la partie post-permienne de éventuellement croisés (fig. 124 A). Il est classique
la couverture, c'est-à-dire dans la série allant du que dans une tectonique de ce style, les failles in
Trias à !'Eocène inférieur (et au Pont(}-Pliocènc verses limitant les blocs soient courbes, se déver
rnr les marges). Quand elle existe, la base per sent vers le haut et passent ou s'associent à des
mienne (stéphano-permienne) de la couverture reste failles plates chevauchant des plis déversés (fig.
tabulaire et solidaire du socle, dont el!e souli_1me 124 B). Une telle tectonique peut rendre compte,
bien la rigidité (§ ci-dessus). Un décollement dis dans l'At1 as, de structures telle'> que celles des
harmonique intervient donc au niveau du com figures 125 A, 131, etc.
plexe argilo-salifère triasique. La série plissée n'est
jamais très épaisse. Dans ce secteur de l'Atlas, si Mais les mouvements verticaux du socle 11.e
le Permien peut avoir un grand développement sauraient cependant expliquer l'ensemble des plis
(1 000 m), le Secondaire et le Tertiaire ancie'l de la couverture. D'une part, ils ne créent aucun
n'excèdent guère 5 à 600 m de puissance. Souli rétrécissement général de la surface offerte à b
gnons encore que les niveaux calcaires de !'Eocène couverture. D'autre part, l'hypothèse d'un « tasse
moyen, marquant le haut de la série marine plis ment » dé' la couverture par glissement sur les
sée, ne devaient supporter qu'une très faible sur blocs du socle surélevé (hypothèse dont on a
charge lorsque se déroulèrent les étapes principales souvent souligné ailleurs l'invraisemblance méca
du p!issement (surcharge de quelques dizaines ou nique) ne saurait être retenue dès que l'on con
d'une centaine de mètres ?). sidère l'ensemble de la chaîne atlasique: un tel
phéno:mène impliquerait l'existence d'une vaste
Dans ces conditions, le style général des plis zone de socle dénudé, introuvable pour l'Atlas
sub-atlasiques, tel qu'il est visible par exemple dans central, le Moyen Atlas ou l'Atlas occidental cal
la région des Aït-Ourir (fig. 126), est caractérisé caire.
par des synclinaux en cuvette, peu allongés à fond
plat, à flancs raides et par des anticlinaux coffrés Suivant une hypothèse exprimée par Wegmann
(Igourdane) ou éjecti.fs (Adenndin). Les plis peu (1961) a propos du Jura, on doit plutôt envisager
vent être déversés à la limite des << gradins « ma- l'intervention de coulissements horizontaux, par
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 207
'•
Coup� B
0 2 kro \
\',,
NNW SSE
�:11
Tosrhimout O.Zat lgaurdane lrhis n'Ouaamau
Coupe A Ouaerka
1 CmT
C1-/
700
500
N
lrhls n'Tafllelt Tamag uert Jb.Arguloun
":î
:J
Or Oo Oo
Coupe B
0 2km
FIG. 126 - Les plis sub-atlasiques des Aït-Ourir, à l'Est de Marrakech. Carte géomorphologique et coupes géologi
ques simplifiées, dessinées par P. Jenny (1970) d'après les documents existants. - Qr, Qa: Quaternaire récent,
ancien; PVc: Plio (?) - Villafranchien conglomératique à gros blocs; em : Eocène moyen, grès et marnes;
ei : Eocène inférieur, calcaires et marnes phosphatées; Csc : Sénonien « continental », marnes rouges
gypsifères; CmT: Cénomano-Turonien calcaro-marneux à Rudistes (signe « fossiles » du Tasrhimout, voir
Ambroggi & Neltner, 1952); Ci-1 : Crétacé inférieur - Lias argilo-gréseux rouge-saumon. fJ : Basaltes du
Trias; rt : Trias supérieur puis r : Permien (?).
208 DOMAINE DES ATLAS
FIG. 127 - Rejets horizontaux et rejets verticaux opposés polygéniques : hypothèses sur les failles atlasiques.
A à C : Schémas théoriques de Wegmann (1961) pour les p:issements jurassiens.
A : Couverture sédimentaire contenant un horizon de décollement reposant sur un socle. B : Glissement
inégal de tranches du socle produisant un anticlinal dans la couverture. C : Disposition nature'le plus
complexe des failles dans le socle; combinaison des mouvements verticaux et horizontaux. D : Renver
sement de rejet d'une faille, d'après Proust (1962) : à une époque d'extension (1) succède une époqu·�
de compression réa'.isant les dispositifs (2) ou (3).
glissement latéral des blocs de socle les uns contre c'est qu:! les décrochements d'âge alpin ont sou
les autres (fig. 127). On sait que toute zone de vent rfotilisé des failles hercyniennes ayant déjà
décrochement s'assortit de plis dont les axes son! joué en décrochement.
obliques sur sa direction et souvent arqués (Pa
voni, 1961; Tanner, 1962 ...). Mouvements verti 4.4.2.4. LE FONCTIONNEMENT POLYPHA
caux et horizontaux peuvent bien entendu se com SE DES ACCIDENTS
biner (Phipps & Reeve, 1969, etc.). La déforma
tion générale d'une large bande de socle par de Un cas typique de rejeu atlasique d'un décro
multiples décrochements, se cumulant avec des mou chement hercynien est fourni par l'accident du
vements verticaux dans un mime régime de com Nfis, localisé ci-dessus (§ 4.4.2.2). R. Ambroggi &
pression, telle paraît être la clé du plissement de L. Neltner (1952) le considéraient comme un an
la couverture atlasique (interprétation générale : cf. cien faisceau de failles normales d'âge permien -
chap. 6). ayant alors délimité un fossé détritique - qui
aurait rejoué durant l'orogenèse atlasique, en partie
On en aura d'autres indices dans les paragra en décrochement. Nous avons vu (§ 2.5.2.5) qu'il
phes suivants, indices bien incomplets faute d'étude correspond, au moins en partie, à un décroche
·détaillée des fractures, des stries, etc. Mais ce ment majeur dextre du socle calédono-hercynien,
qui apparaît bien déjà dans !'Atlas de Marrakech, séparant les structures peu déformées de l'Anti-
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 209
..
,·,· :.
1 /
0 20 km
N--------
0 Acc,oe"t du J.T•.r.er,emr
D crlt.1ci
D
W11
D p•Uot.o1que de h boutonnU.te
dit: Sl-our•
�
� prfc.u1br I ea
Fm. 127 bis - Les failles de !'Atlas au Sud de Marrakech, <l'a.près F. Proust et P. Tapponnier, E. Laville, J.-L. Lesage
et J.-P. Petit, in Laville, 1975.
En haut : Carte schématique des accidents majeurs.
Figurés : 1 : Failles inverses alpines; 2 : Dé collcment alpin (nappe de Toundout); pointillé lâche : Pcrmo
Trias; pointillé serré : Paléozoïque p:issé et schistosé; croix: granite du Jbel Tichka; TnT : accident
du Tizi-n'Test {décrochement dextre tardi-hercynien, sénestre alpin). F : fenêtres de Crétacé supérieur
sous le Trias-Jurassique. Traces des coupes 1, 2 et 3 : voir fig. 133 bis.
En bas : Bloc diagramme schéma1.ique au versant sud du Haut Atlas de Demnatc.
210 DOMAINE DES ATLAS
Atlas de celles, très déformées et métamorphi avec !'existence d'une série permienne gréseuse for
ques, de la zone Haut Atlas occidental - Méséta tement épaissie dans l'Atlas (plus de 1 000 m) par
moyenne. Ce « décrochement nord-anti-atlasique » rapport à ses bordures. Plus à l'Est, la subsidence
a pu jouer en partie durant les plissements hercy particulière de la future chaîne est surtout liasi
niens, en partie après. L'accident du Nfis appara�t que (fig. 96) ; plus à l'Ouest, elle est jurassico
comme l'expression atlasique (à rejeu horizontal crétacée (fig. 112). Dans tous les cas, une zone
et vertical) d'un de ses rameaux. M. Mattauer subsidente anté-tertiaire bordée par des fZexures ou
& al. (1972 et études en cours) décrivent par ail des failles (une sorte de graben) est remplacée par
leurs cet accident sous le nom de « décrochement une clwÎne (un horst. dans l'ensemble) durant les
tardi-hercynien du Tizi-n'Test » et lui accordent phases tertiaires et quaternaires.
un rejet horizontal d'au moins 100 km, probable
ment de 200 km, contre un rejet atlasique avant A propos d'un accident nord-atlas1que, celui de Sidi
tout vertical (4 km) ; il est cependant vraisem Fars (voir fig. 123), on peut donner la démonstra
tion que deux rejets en sens opposés se sont bien suc
blable qu'il ait encore rejoué en décrochement au cédés. « C'est une faille redressée à plongement sud,
Secondaire et au Tertiaire (Michard & al., 1975 ; mettant en contact le Viséen au Nord et le Permo-Trias
cf. ci-après chap. 6) *. au Sud. On pourrait penser qu'il s'agit d'une faille nor
male; en fait, des témoins de la couverture crétacée,
On a identifié d'autres failles atlasiques à « pas reposant sur le Permo-Trias au Sud et directement sur
sé hercynien ». J.-P. Schaer (1967) en don'ne un le Viséen au Nord à une altitude par ailleurs nettement
plus basse, montrent que le rejet post-crétacé est celui
exemple (fig. 124) : les blocs du J. Tirardine (3) d'une faille inverse, superposée à une faille normale anté
et d'Azegour (4) sont séparés par une faille sub crétacée. Le rebroussement des couches permo-triasiques
méridienne de 700 m de rejet vertical récent : au contact confirme cette manière de voir.
cette faille se superpose presque parfaitement aux De même, le versant sud de !'Atlas montre la juxta
zones d'injections filoniennes et aux plis schistosés rosition de failles parallèles. les unes inverses à rejet
liés au granite tardi-hercynien d'Azegour. Autre important (4 000 m au total). les autres normales et
exemple : dans la coupe de l'Ourika (fig. 123), à nettement anté-crétacées : il e5t tentant de considérer
l'aval de l'accident nord-atlasique, le Permien re que. dans un ensemble de failles normales anté-crétacées,
quelques-unes, et plm préci,ément le, plus couchées d'en
pose sur le Carbonifère ; à l'amont, sur le Pré tre elle,, ont rejoué plus tard en fa:lles inverses, lors de
cambrien. la pha,e de compres,ion qui a fait surgir le horst atla
sique » (Proust, 1962, p. JO).
Mais un phénomène propre à l'histoire atlasi
que des failles est la succession de deux rejets Une remarque supplémentaire peut être faite à propc,
verticaux de sens opposé. Il concerne surtout les de l'accident de Sidi-Fars : le rejet « normal » anté
crétacé semble avoir été lui-même précédé d'un rejet in
grandes failles marginales et comporte d'abord un verse anté-perm1en, dont on indiqua:t ci-des,us la vrai
fonctionnement en faille normale, avec effondre semblance.
ment des parties axiales de la future chaîne, en
régime d'extension; ensuite un fonctionnement en Quelque fondée que soit l'idée d'un rejet ver
faille inverse, avec surélévation du « horst » axial, tical s'inversant au cours de l'évolution atlasique,
en régime de compression. F. Proust (1962, 1973) elle n·exclut nullement celle de rejets horizontaux
a montré qu'une telle histoire explique à la fois importants. Les caractères des failles atlasiques
les données géométriques et stratigraphiques. Géo (fig. 127 bis) et des plis de couvertuœ associés sont
métriquement, elle rend compte de la présence favorables à cette hvpothèse (cf. § 4.4.4.2, chap. 6,
fréquente, dans les failles, de « pincées » de ter et Michard & al., 1975). Il est vraisemblable que
rains plus récents que les deux lèvres, ou de les mouvements au long de certaines (au moins)
« montées » de terrains plus .anciens (schéma fig. de ces fail les se soient échelonnés sur tout le Se
127 D). Stratigraphiquement, l'hypothèse s'accorde condaire (cf. § 4.4.3.3).
4.4.3.1. UNE CHAINE PLISSEE SIMPLE disposition générale simple, analogue à celle de
DONT LE SOCLE AFFLEURE AU !'Atlas de Marrakech : entre deux plaines effon
SUD-OUEST drées, un ruban montagneux avec une zone de
Il s'agit ici de cette partie tout à fait centrale surrection maximale (zone axiale à boutonnières
du Haut Atlas, qui s'étend depuis l'Est du Massif primaires) plus proche du bord sud que du bord
ancien jusqu'à !'Atlas de Beni-Mellal et du Pla nord. Particularités nouvelles : le « ruban » s'élar
teau des Lacs, en passant par !'Atlas de Demnate git brusquement à l'Est de Demnate (fig. 128) ; il
et de la Haute-Tessaout. La chaîne offre ici une est essentiellement constitué à l'affleurement, d'une
* La figure 127 bis montre la position de cet accident au sein du dense réseau des failles atlasiques.
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUB 211
OCEAN
�, -t'+++ 7
Oz c:: g
�3 �9
D• -,
o
�!t
Oc 5Km
__.
Fro. 128 - Carte structurale schématique de !'Atlas de Demnale. selon Verdier (1972).
l : Paléozoïque; 2: Mésozoïque; 3 : Lias subsident; 4 : cuvette de Jurassique-Crétacé (?)
contineotal; 5 : Miocène; 6: Quaternaire; 7 : axe anticlinal: 8 : zone synclinale; 9 :
contact anormal; JO: faille.
Les deux traits de coupe marquent \es profils de la figure suivante.
couverture plissée et non plus d'un socle faiUé déplacer plus ou moins au-dessus du socle rigide.
sans que celui-ci soit entièrement invisible. Ce décollement est généralement sous la dépendance
du Trias ; il peut aussi se développer dans le Sé
L'ennoyage progressif du socle sous la cou nonien sud-atlasique où se développent également
verture s'observe dans de bonnes conditions à l'Est les facièc; argilo-salifères (fig. 129 A, Timassinine).
de la culmination axiale de Marrakech, dans !'Atlas
de Demnate. On peut y constater que la tectonique En troisième lieu, le fait que ]'ennoyage du
essentiellement cassante du socle se poursuit sous socle se fasse essentiellement dans l'axe de la chaîne
la couverture avec les mêmes caractères que clans plissée (ou obliquement) montre bien qu'il n'y
la culmination (ci-dessus). La coupe générale fig. a ici (wc1111 phénomène de dénudation tectonique,
129 B montre par exemple ùes failles inverses bor mais une simple dénudation par érosion (facilitée
dant l'axe paléozoïque du Pays de Skoura. par la minceur relative de la couverture). L'hypo
thèse d'un rétrécissement de la couverture par glis
En second lieu cette disposition permet d'ob sement sur le socle soulevé ne saurait être rete
server que la traduction directe des accidents du nue.
socle sous forme de plis dans la couverture n'in
tervient guère que là où la série argilo-salifère du 4.4.3.2. LES STRUCTURES DANS LA
Trias est nulle ou peu épaisse : cas de Ja Haute CHAINE ET SUR SES BORDURES;
Tcssaout et du Mgoun ou encore de l'accident sud LA DEFORMATION DV SOCLE
atlasique sur une partie de sa longueur (exemple :
fig. 129 B, Timizlit). Ailleurs intervient un décol Le ré1récissemen1 de la couverture est pourtant
lement disharmonique, que l'on ne confondra pas sensible, bien qu'inégalement réparti. D'après les
avec une indépendance absolue mais qui permet plis, parfois déversés, voire cbevauchants, dispo
à la couverture de se plisser souplement et de se sés à l'intérieur de la chaîne, et d'après le déver-
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FIG 129 - Deux coupes à travers l'Atlas de Demnate, d'après Lévêque (1961). - mp : « Pontico-Pliocène », con
glomérats sablo-argileux; es: Eocène supérieur (?) gréseux gypsifère; e : Paléocène et Eocène inférieur et
moyen marins; Cs: Crétacé supérieur, Sénonien rouge gypsifère; Jsc : Jurassique supérieur, grès et microgrès
rouges continentaux; Jm : Dogger, calcaires et marnes; Ls : Lias supérieur: marnes sableuses, calcaires
marneux. Lm: Lias moyen, Pliensbachien et Do mérien : calcaires, dolomies et marnes; Li: Lias inférieur:
marnes plus ou moins calcaires; t : Trias : argi les et marnes rouges à sel et à gypse; f3t : Trias : dolérites
basaltes doléritiques; h-r: Stéphano-Permien : grès rouge; hi : Viséen : conglomérats, flysch; Si3 : Wenlock:
schistes et psammites; Si2 : Tarannon schis tes et psammites; Sil : Llandovery : schistes et psammites;
K-0: Cambrien, Cambro-Ordovicien et Ordovi cien : schistes. psammites, quartzites, conglomérats à la
base; PII: Précambrien II (?).
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 213
sement fréquent des bordures vers les plaines ef haut pour la zone sub-atlasique de Marrakech, bien
fondrées marginales, on peut l'estimer à environ que la série plissée soit ici plus épaisse, dépassant
10 % de la largeur initiale, soit 5 à 10 km suivant la 2 000 m. Des comp'.ications interviennent qui résul
transversale. A la marge sud de la boutonnière de tent de l'accentuation des phénomènes diapiriques,
Skoura, suivant E. Laville & al. (1973, travaux en du moins dans la partie nord de la chai.ne, où le
cours), le Lias de la « nappe de Toundoute » che Tr:as est épa:s. Le chaînon Kerroul-Irhil n'Aït
vauche le Crétacé-Eocène sub-atlasique avec une Ziad (fig. 130) iilustre le comportement de ces cou
flèche minimum de 15 km i(fig. 133 bis). ches triasiques argilo-salifères à intercalations ba
s:ilf qucs. S'inspirant d'idées avancées par L. Glan
Les plis présentent dans la chaîne un style juras geaud à propos du Jura, P. Lévêque (1961) pro
sien assez semblable à celui que l'on a décrit plus pose de voir ici un cas d� « fa!l!e-p!i » ; résultat
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17
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1400
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1700m s
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Fm. 130 - L'accident du Jbel Guiber (ou Kerroul, ou Keroual) dans I' Atlas de Demnate (carte: voir fig. 128). - A
et B: deux aspects de fai'.le-pli extrusif selon Lévêque (1961); C: coupe selon Verdier (1972) : interven
tion du phénomène de « collapse ».
T : Trias; Li : Lias inférieur. - a : argilo-cajcaire; d : calcaro-dolomitique. Ls : Lias supérieur marneux, D :
Dogger calcaro-marneux. GG : Jurassique continental (grès rouges des Guettioua); E : éboulis; C: collape;
TQ : tufs quaternaires.
de l'évolution d'une faille ancienne, sous l'influence chement. J. Verdier (1972) scaligne l'importance
du plissement ultérieur et du diapirisme. Celui-ci de cette ligne de faille, accident ancien puisqu'il
intervient pour déso!"ganiser le cœur anticlinal, l'in limite au SW une zone à Lias subsident, accident
jecter vers le haut, faciliter la mise en position à rejet horizontal (dextre) puisque les axes des plis
extrusive des dalles calcaires et aider au chevau- du compartiment ouest s'incurvent en l'atteignant
214 DOMAINE DES ATLAS
(fig. 128). Mais en outre, cet auteur fait jouer par exemple le cas près de Beni-Mellal (fig. 115)
un rôle important à la gravité pour l'aménage ou dans les gorges inférieures du Todra (fig. 38).
ment final de la structure chevauchante : il s'agit Mais sur de nombreux segments elles montrent des
pour lui d'une collapse structure, décoiffement in déversements plus ou moins importants et des che
tervenant lors de la surrection quaternaire, après vauchements vers l'extérieur de la chaîne. Il peut
les phases de compression. Le chevauchement du s'agir de plis multiples déversés, comme dans la ré
Rnim est un autre exemple de structure cisaillante gion des Aït-Fellalat, à l'Ouest de Demnate (fig.
observable entre Beni-Mellal et Ouaouizarht ; il 129 B et 116) où le plissement est favorisé par
est également situé en un point singulier où les la minceur de la dalle calcaire liasique. Ailleurs,
structures changent de direction (Dubar, 1952, ce seront des écailles, typiques dans la région d'El
p. 16-18). Ksiba (fig. 131) et, symétriquement, dans celle du
Kerdouss de Goulmima (fig. 132 A). Dans les gorges
Les bordures atlasiques présentent souvent des du Dadès (fig. 133) s'observent à la fois une
structures subverticales, failles, flexures brusques, écaille liasique (Aït-lbrhirene) et des plis plus ex
avec éventuellement un pli à peine basculé. C'est ternes.
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Fm. 131 - Les écailles d'El-Ksiba, sur la bordure nord-atlasique (voir coupe générale fig. 132 A) d'après Benzaquen
(1963). Des écailles comme celles de la coupe du bas peuvent se comprendre comme des plis-failles
épiglyptiques, formés à partir d'anticlinaux éro dés du type de ceux de la coupe du haut. - m-p : « Pon
tien � ou Mio-Pliocène; o-m: molasse rouge, Oligo-Miocène ?; ei : Eocène inférieur; es-cm: Sénonien,
Cénomano-Turonien ; Cénomanien marneux; ci-le: lnfracénomanien et Crétacé inférieur discordants. Lias :
lmc : do'.omies et calcaires du Lias moyen; ds : dolomies saccharoïdes; do : dolomies à restes d'oolithes.
dm : dolomies massives; lb : série basale du Lias; t : Trias supérieur argilo-salifère à grès et ophites,
On reviendra plus loin sur les indications d'or blocs et l'ensemble se déroulant en régime de com
dre chronologique qu'apportent ces coupes. Ce qui pression cisaillante régionale.
importe ici est de constater l'importance du rétré La bande du Haut Atlas central ici considérée
cissement qui doit nécessairement affecter le socle paraît << coincée » entre le socle anti-atlasique du
sous une couverture atlasique ainsi plissée, écaillée Sarhro et le socle mésétien. Le rétrécissement du
et « débordant » sur ses marges. socle fracturé de cette bande a pu intervenir par
Comment concevoir ce rétrécissement au niveau une tendance à l' « expulsion » longitudinale de
coins de socle. Nous verrons que ce modèle paraît
du socle - au moins de toute sa partie supérieure s'accorder avec les données concernant l'ensemble
rigide et cassante ? On est derechef amené à ap de la tectonique atlasique (chap. 6). La disposition
pliquer à l'Atlas les hypothèses développées par cartographique des accidents de la couverture est
Wegmann à propos du Jura, ainsi qu'il a été dit cohérente avec cette interprétation. On remarquera
pour l'Atlas de Marrakech (§ 4.4.2.3). Le plisse notamment (fig. 127) l'obliquité des plis du Rhat,
ment, le gauchissement de la couverture résulteraient du Thil etc., sur l'axe paléozoïque de la Haute
du coulissement de coins de socle, les structures se Tessaout, les axes courbes du bas Oued-el-Abid,
compliquant du fait de la surrection inégale des les axes transverses qui correspondent entre ces
NW SE: NNW SSE
C1Jvett e èu Tadla ( Chaînons rac cor dés Ha ut At I as central cal c alre 1 S i11 on 1 Anti-Atlas
a u Moy e n-Atl as) préafrica in oriental
Synclinal du S y ncli nal Synclinal Synclinal
Massif c entral S yn c l in al Synclinal Synclinal
plateau des lacs d'Amdrhau s du Kerdaus d'lfer Fïanc nord
her c ynien J bou de Ben Cher ra de Tass ent LacT,sl,t
de Semrhir du J. Sorhro
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Accident orient al
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Ecailles de J 1tcheraf1n e saharienne"
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0 Moulouya Plaine de
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4000 : M1ssour 1 000 1630 1500 1150
2000 900: '1-P
M·P C1
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-4000 l dol.
B 0 10 20km
FIG. 132 - Deux coupes schématiques du Haut Atlas, d'après Choubert (1964), modifié en ce qui concerne la figuration
du socle; massif d'El-Bour, d'après Caia (1969). - M-P: Mio-Pliocène continental (« Pontien »); H. M-P:
Hammada du Guir {« Pontien ») et calcaires lacustres pliocènes à plio-villafranchiens; 0-M : Oligo-Mio
cène continental (« Aquitanien »); H. 0-M: Hammada de Boudenib (ca'.caires lacustres à Clavator); et :
Eocène: calcaires phosphatés; Cs : Crétacé supérieur (au Sud: grès rouges); Cm : Cénomanien « lagunaire »
et Cénomano-Turonien marin. Ci : Infracénomanien : grès rouges; e : gabbros (Jurassico-Crétacé); js : Juras
sique (supérieur ?) continental; jm : Jurassique moyen (essentiellement Bajoc·en) : marnes et calcaires; j dol :
Jurassique moyen dolomitique (Moulouya); ls : Lias supérieur : marnes et calcaires lités, marnes rouges;
lm: Lias moyen : marno-calcaires et calcaireslités: li : Lias inférieur : calcaires lités et massifs; 1 dol :
Lias dolom:tique (Moulouya, Ksiba et flanc sud): rt + f3 : Permo (?) - Trias salifère et basaltes, grès rouges
(Moulouya), indéterminés; hN ?, hW: Namurien et Westphalien (?); hT, hV: Tournaisien et Viséen
schistes et grès; d : Dévonien réduit, surtout calcaire: S : Silurien : schistes à Graptolithes; Or : Ordo
vicien : grès et sch·stes; Km: Cambrien moyen : grès et schistes. Ki : Cambrien inférieur (?); PUI : Pré
cambrien III : rhyolites, andésites; PII : granite précambrien moyen.
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUB 215
Aqq� n'Ouss
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Koudlot Arentebo
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FIO. 133 - Les accidents sud-atlasiques dans les gorges inférieures du Dadès, d'a,près Gauthier ( 1957); aux failles et
plis longitudinaux s'ajoutent des accidents transversaux (décrochement à l'entrée aval des gorges) ou obliques
(faille sud de Ja Koudfat Arentebo, séparant les coupes C et D). Sur Je croquis situant les coupes on
a indiqué en outre les variations de faciès du c Pontien , (Mio-Pliocène), selon le même auteur.
deux régions à l'ennoyage oriental du coin de socle lisées d'un seul coup. Dans les zones de bordure,
Jbilet-Haouz, etc. on peut analyser la succession des phases récentes
grâce à la présence de terrains néogènes et quater
Enfin, un autre mécanisme de raccourcisse naires. Ces phases ont été énumérées plus haut
ment du socle est envisagé par E. Laville & al. (§ 4.3.6) et se résument schématiquement à une tec
(1973), celui de l'écrasement d'anciens grabens per tomque de la fin du Pontico-Pliocène, suivie de
miens. Ce mécanisme n'est pas exclusif du précé soulèvements et gauchissements plio-quaternaires.
dent (fig. 133 ter). Ces derniers mouvements sont susceptibles d'avoir
provoqué les phénomènes de « col/apse >, accen
4.4.3.3. PLURALITE DES PHASES ATLA tuant le déversement des plis et des écailles, réalisés
SIQUES lors de la phase précédente, ou créant même des
replis disbarmoniques déversés ou des chevauche
Les structures atlasiques ne se sont pas réa- ments locaux.
216 DOMATNE DES ATLAS
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7.L.utéLil.!n. 8.Foci.·1w sup._ 9.formations du l'olénrl'lil•f 1111st-&oci.·nl.! sup.
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F10. 133 bis - Le front de la nappe de Toundout (1 et 2) et l'accident sud-atlasique (3) au Nord
de Ouarzazate (boutonnière de Skoura). Extrait de Laville, 1975. Localisation : voir
fig. 127 bis.
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 217
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Fm. 133 ter - Evolution du versant sud du Haut Atlas dans le secteur de Skoura du Dadès, d'après E. Laville
et J.-L. Lesage (irr Laville, 1975). A partir de l'état initial A (Crétacé moyen), 5 stades
d'une tectonique probablement continue sont représentés : B : fin du Crétacé; C : Eocène mo
yen; D : Eocène supérieur; E : Miocène supérieur; P : Plio-Quaternaire.
218 DOMAINE DES ATLAS
Mais à son tour, la phase du Pontico-Pliocène sens large) qui s'est étalée dans le Jurassique su
final a été précédée d'une tectonique de la fin de périeur et le début du Crétacé inférieur, ou phase
l' « Oligo-Miocène >. Elle est responsable d'abord (s.l.) jurassico-éocrétacée, a laissé ici des traces
du faciès conglomératique du Pontico-Pliocène et nettes, non seulement sous forme de discordances
de sa discordance fréquente sur les terrains anté mais aussi sous forme d'intrusions gabbroïques
rieurs. Il n'est pas improbable que ces mouvements (§ 4.3.4.3). La localisation très fréquente de ces
se soient poursuivis durant le dépôt du Pontico intrusions dans l'axe des anticlinaux semble indi
Pliocène, à en juger par l'épaisseur et la grossiè quer que ceux-ci étaient alors ébauchés ; les mag
reté particulière de cette formation à la marge mas auraient profité de lignes particulièrement frac
même de l'Atlas. Cette même phase a créé (ou ac turées pour monter, en accentuant encore les pen
centué) des voûtes anticlinales que l'érosion a im dages anticlinaux sur leurs flancs ; les mouvements
médiatement attaquées (alimentant les conglomé ultérieurs ont moulé les couches sur_ ces noyaux
rats pontico-pliocènes) : d'où affaiblissement vis-à résistants. Les observations préliminaires de J.-P.
vis des efforts tectoniques ultérieurs. La phase du Schaer & L. Kiraly (1973) dans un secteur plus
Pontico-Pliocène final pourra transformer en écail oriental, vont dans le même sens (voir ci-après).
les chevauchantes les flancs surélevés de ces anticli
naux crevés (fig. 131) : c'est un exemple de tecto Les plis ébauchés par la phase jur_assico-éocré
nique épiglyptique évoquant ceux dont L. Lutaud tacée paraissent avoir été encore plus marqués vers
prit le type en Provence ou aussi bien ceux qui l'Est de l'Atlas central (§ 4.4.4.2) ; de même les
peuvent être décrits dans le Jura. traces des mouvements intrabathoniens et liasiques
La tectonique oligo-miocène a elle-même les y semblent plus nettes. Dans le secteur qui nous
caractères d'une tectonique épiglyptique : elle suc occupe, les déformations de cette période et sur
cède à la longue émersion post-lutétienne liée aux tout du Lias interviennent essentiellement au long
mouvements de l'Eocène supérieur - Oligocène. des marges atlasiques et déterminent un phéno
Suivant E. Laville & al. (1973, résultats préliminai mène dont on a noté le rôle à propos de !'Atlas de
res), sur la bordure sud du Haut Atlas central, la Marrakech (§ 4.4.2.4) : l'inversion de tendances
tectonique majeure est de la fin du Crétacé : la orogéniques. Ce processus (nommé ailleurs « ren
c: nappe de Toundoute > t(fig. 133 bis e t ter) est versement de subsidence > par F. Ellenberger)
interstratifiée dans l'Eocène ; elle a été replissée transforme les flexures ou failles normales du sillon
ensuite durant une déformation fondamentalement atlasique en accidents inverses limitant la chaîne
contin�e. tertiaire-quaternaire.
L'étude stratigraphique nous a montré l'inter P. Huvelin (1973 a) insiste également sur la
vention, durant le Mésozoïque, de mouvements plus multiplicité des phases « pré-atlasiques ». En fait,
ou moins accentués conduisant à des discordances il s'agit d'étapes, retenues par l'enregistrement sédi
localement très marquées. On regroupera ces phé mentaire, d'un mouvement qui a peut-être été beau
nomènes sous le nom de phases paléotectoniques coup plus continu. On remarquera que les défor
ou embryonnaires. mations ont généralement repris les mêmes acci
Celle qui s'est déroulée vers la fin du Cré dents : déjà la répartition des récifs liasiques fait
tacé supérieur, ou phase (s.l.) anté-maestrichtienne, apparaitre le découpage « losangique ». du socle de
semble avoir eu peu d'influence sur l'élaboration l'Atlas (cf. fig. 95). On revient au chap. 6 sur
des structures (néanmoins les conglomérats du l'interprétation générale de cette évolution (cf.
Lakhdar sont imposants). Par contre, la phase (au Michard & al., 1975).
4.4.4.1. CARACTERES GENERAUX DES chef vers l'Est à leur extrémité nord (carte hors
STRUCTURES texte). Dans les losanges ainsi délimités se présen
tent des zones tabulaires. Ce dispositif d'ensemble
L'Est du Haut Atlas central et le Haut Atlas possède son équivalent à une échelle plus petite
oriental, le Moyen Atlas et les Hauts-Plateaux for dans la disposition des plis à l'intérieur des chaî
ment un ensemble structural dont il est intéressant nes et même des Hauts-Plateaux.
d'étudier globalement la tectonique. Le dispositif Une coupe d'ensemble du domaine considéré
en plan est celui d'une chaîne haut-atlasique allon peut être observée commodément au long de la
gée E-W à partir de laquelle divergent vers route principale qui joint Meknès au Tafilalt, via
le Nord-Est les faisceaux plissés du Moyen Atlas Midelt (fig. 134 à 136). La coupe 132 B concerne
et des plis marginaux-Dahra, s'infléchissant dere- une transversale plus orientale, tandis que la coupe
ANTI - ATLAS
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1 Mldel1 1 (Ou;noft)
d'Aaull-Mlbloden Rich
M•knês ( El HaJeb) ( lfrone) (2200) 1600 1 2800 \ Ksar-es-Souk
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(500) 1700
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F10. 134 - Coupe générale du domaine at'.asique des confins rifains à la plate-forme saharienne. Cette figure sché
matise les données des figures 135 (Moyen ALias) et 136 (Haut Atlas); sillon sud-rifain, d'après la carte
d'E'.-Hajeb au 1/100 000; cuvette de Midelt d'iiprès la carte au 1/500 000 (feuille Rabat); socle antb
triasique très hypothétique.
PC: Précambrien; C : Cambrien moyen; sx : schistes métamorphiques non datés; hvs : Viséen supérieur;
t : Trias argïo-salifère à b:1saltes; 1 : Lias inf.-mo yen surtout calcaire; j : Lias supérieur et surtout Jurassique
moyen, marneux el calcaire; Il : dolérites et gabbros jurassico-crétacés; c : Crétacé (i : inférieur conti
nental; m : moyen, marin, calcaire; s : supé rieur détritique) : e : Eocène inférieur-moyen, laguno-marin;
m-p : Miocène sup.-Pliocène marin (nord) ou continentaux (centre); f1 : Basaltes sous-saturés quaternaires.
NW SE
s A ï s C A u s s E s ATLA S P LISSE
A
CAUSSE O'EL HAJEB
Meknès J iiourirt
J Ahmor 1 lto)
SE
NW DEPRESSION ORIENTALE MOYEN AT LAS PLIS$�
B
DU PLATEAU CENTRAL CAUSSE O'AÏN LEUH
CAUSSE 0'.4GOURAÏ (Azrou) 1111
O.Admer
• Item
J.Koubbole
(Bekrll· Aar• Ne&soo
SAÎS J lrhoud
Cuireg Ti"""'dlt) (Col du
Zod) A,t Oufello
2000� A9ouroï
,oooJ1 �. ./
0 J
' '
0 50 100km
Fto. 135 - Deux coupes générales dans le Moyen Atlas, établies par J. Martin (in André, Beaudet & Martin, 1970).
N.B. : hauteurs exagérées.
220 DOMAINE DES ATLAS
2000
1526
1000
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dat,r,t,quc.S
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B Corl,len 0
1
A de la même figure concerne la zone de rat.a sités axiales et les décrochements à l'intérieur de
chement du Moyen Atlas au Haut Atlas. chaque chaîne sont monnaie courante (fig. l 37).
On y retrouve, d'une manière générale, un p!!s Chacune des chaî.nes majeures que franchit la
sement de type jurassien, défini par des caractères coupe présen e un double déversement dissymétri
déjà rencontrés plus à l'Ouest (§ 4.4.2.3 et 4.4.3.2). que, comme il en allait du Haut Atlas plus à
Ceci est vrai non seulement pour le profil des plis l'Ouest. Mais ici la zone axiale baut-atlasique est
et le type de fail!es qui leur sont associées, mais plus proche du bord nord (J. Ayachi, boutonnière
aussi pour la disposition cartographique des acci primaire de Mougueur-EI-Bour) que du bord sud.
dents: l'obliquité des plis moyen-atlasiques sur les Par ailleurs, dans le Moyen Atlas, le déversement
plis baut-atlasiques, l ?S courbures, voire les sinuo- au Sud-Est est très peu marqué (accident des Ait-
4.4. TECTONlQUE ATLASJQUB 221
=t==
I
N
,...
F10. 137 - Disposition croisée des accidents atlasiques à diverses échelles, selon de Sitter (1956), augmenté. - K-0:
Cambra-Ordovicien du massif d'El-Bour; t: Trias argilo-salifère; jil : Lias inférieur: ji2-3 : Lias moyen-supé
rieur; jml : Bajocien avec c.c. : calcaires corniches.
Oufella, fig. 135 B) et le passage est progressif Plateaux ont conservé leur structure tabulaire ? On
vers le Nord-Ouest entre chaîne plissée et Causse remarquera qu'ils sont cependant parcourus par de
tabulaire (couverture du socle mésétien). minces faisceaux plissés et faillés (plis « en che
nilles processionnaires , des Trarit, fig. 138, par
Entre les deux chaînes s'étend la cuvette de exemple) ou ondulés par de vastes dômes et syn
Haute-Moulouya, zone à couverture d'épaisseur clinaux (Tendrara. fig. 138). En plan, ces acci
réduite, restée tabulaire (fig. 134). On remarque dents se disposent en « plis croisés , suivant les
ici une bonne corrélation entre subsidence post
directions SW-NE et E-W (Médioni, 1969).
hercynienne anté-crétacée el orogenèse at/asique.
C'est le phénomène déjà rencontré dans l'Atlas cen La zone des plis marginaux et du Dahra est
tral et, moins caractéristique, dans l' Atlas de Mar établie sur un ancien territoire subsident, où Trias
rakech (où la subsidence est surtout permienne) et Jurassique atteignent presque 3 000 m (Médioni,
avec son corrolaire, l'inversion du sens de rejet 1968). Les plis y sont cependant modérés et es
des accidents marginaux. pacés (fig. 138 B et 139) peut-être encore à cause
Plus à l'Est, les Hauts-Plateaux désobéissent de la rigidité du Jurassique, riche en dolomies.
quelque peu à cette règle générale. Essentielle Le Rek.k:ame, ancienne -zone de seuil, se signale
ment tabulaires (fig. 138), ils comportent bien une par son style tabulaire et sa fracturation en réseau
couverture jurassique mince, en gros réduite à la orthogonal SW-NE et NW-SE (op. cil.). La chaîne
« dalle dolomitique > de l'Aaléoien-Bajocieo; par des Horsts, enfin, et les massifs du Mazgout, des
contre la subsidence triasique y fut intense dans de Beni-Snassene et des Kebdana retrouvent une tecto
vastes secteurs : plusieurs sondages ont révélé en nique de plus en plus accentuée au fur et à me
viron mille mètres de Trias argilo-salifère (Mé sure que l'on se rapproche du sillon rifain externe
dioni, 1969, p. 22). Peut-être est-ce grâce à un et que la subsidence du Jurassique moyen-supé
mécanisme de « dalle flottante > que les Hauts- rieur, notamment, se manifeste.
NW
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0 20 40 100km
F10 138 - La zone tabulaire el sub-Labulaire orientale, des Hauts-Plateaux au Rekkame, d'après Médioni (1968, 1969).
Les hauteurs sont exagérées 3 fois en B et C. 5 fois en A. Sur le croquis de sifuation ; q = Quater
naire et Néogène; c = Crétacé; j = Jurassique: en noir : socle primaire.
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 223
N s
Puits
-
coie 950
-·-
Fm. 139 - Tectonique d'extension dans, le Maroc nord-oriental. Compartimentage du gisement plombo-zincifère de
Touissit en horsts et grabens, selon Samson (1965).
L'épaisseur des couches argilo-salifères du Trias de Saf-Saf sur le versant saharien, contiennent dans leurs
autorise le développement du diapirisme dans le conglomérats des galets de phtanites siluriens du Tam
Ielt, inconnus dans les faciès siluriens situés plus au Sud,
bassin de Guercif, où les diapirs s'alignent sensi ce qui prouve que l'écoulement du Tamlelt se faisait
blement selon les rides anticlinales du Moyen Atlas alors par le Sud. tandis qu'actuellement, la subsidence
(Cola, 1961). Certains au moins sont encore en ayant joué et la partie au Sud du Tamlelt étant limitée
ascension, comme celui de Khorgia qui déforme par des seuils rocheux, l'écoulement superficiel se fait
vers l'Ouest >> (op, cil.) *.
les terrasses vil!afranchiennes de la Moulouya (cf.
Salvan, 1974; Colletta & al., 1975). Sans doute faut-il mettre en rapport avec de
tels mouvements de faille en extension le déve
Il est intéressant de noter dans ce secteur une
loppement du volcanisme plia-quaternaire dans tout
tectonique d'effondrements en extension; elle pro
le Maroc oriental et le Moyen Atlas (voir § 4.3.6.4).
voque « l'émiettement » du Moyen Atlas, recoupé
par les diverses plaines du couloir Taza-Oujda et de R. Médioni (1968) a pu montrer dans le Rekkame
Basse et Moyenne-Moulouya, et des structures en que les diatrèmes et culots volcaniques se dispo
sent de préférence à l'intersection des lignes de
horst et graben avec failles antithétiques et synthé
fracture.
tiques (fig. 139). Il s'agit d'effondrements tardifs,
plia-quaternaires, succédant aux surrections mio
pliocènes. De tels mouvements ont été mis en 4.4.4.2. L'ENCHAINEMENT DES PHASES
avant par R. du Dresnay (cf. ci-dessus § 4.2.4.2) TECTONIQUES
pour expliquer la structure particulière du Tamlelt, On ne connaît pas, à cet égard, de différence
cette dépr<;:ssion intramontane aux confins Atlas notable entre le secteur concerné et les sec
oriental - Monts des Ksour. teurs plus occidentaux décrits précédemment (voir
« L'orogenèse atlasique... l'a vraisemblablement élevé § 4.4.3.3, notamment).
assez haut comme en témc-ignent les éboulements de
dolomie5 jurassiques (collapse structure) que l'on observe Les premières déformations de la couverture
actuellement sur le ,.ommet de la chaîne bordière nord atlasique se font jour dès le début de son accu
(J. Haouanite), alors qu'aujourd'hui leurs affleurements mulation, durant le Lias. Les failles ou flexures qui
se trouvent au Sud en contrebas » (du Dresnay, 1965b,
p. 133). Le Tamlelt a été débarrassé de la majeure partie déterminent la paléogéographie contrastée de cette
c'e �'" couvertnre jura�'.:i :�ut gd'ice it la 111in:et1! re:::ùiYc époque rejoueront par la suite, souvent avec un
de celle-ci mais surtout grâce à cette phase de surrec rejet inverse. C'est ce qui explique l'aspect des
tion, suivie de l'effondrement de la partie culminante, accidents bordiers des chaînes plissées, ou encore
effondrement se pour,uivanL encore actuellement.
la Jocalis:ition de plis-failles à l'endroit de change
Comme preuves de cette subsidence actuelle, on ment, d� faciès internes aux chaînes (fig. 140).
peut citer :
- l'existence de failles quaternaires longitudinales Les déformatio'ns d'âge jurassique moyen s'amor
(du Cresnay, 1954), au Nord et au Sud de cette plaine; cent dans le Toarcien qui est la grande coupure,
celle du Sud atteint 80 km de long : cette d.sposition et entra:.nent la restriction progressive du bassin
rappelle celle de certains bassins intramontanes des Mon marin, accentuant dans le même temps les anticli
tagnes Rocheuses;
naux préexistants, dont on suivra l'évolution jus
- l'enfoncement des glacis d'accumulation encroû
tes, au piedmont sud de la chame bordière nord, sous qu'au Quaternaire (fig. 106 et 114).
le recouvrement récent du Tamlelt;
en outre, les grandes hamadas du Tertiaire conti La tectonique névadienne du Jurassique supé
nental qui forment au Sud-Ouest et au Sud le cirque rieur - Eocrétacé joue ensuite un rôle notable,
* L'accident nord du Tamlelt (ou Tamlalet) est jalonné de minéralisations. Celles de Bou-Arfa (Mn; cf. fig. 104 ci-
de0�..-' .,..,o,- · le rô1e' des concentrations syngénétiques. Celles du J. Klakh (sulfurées à Cu-Fe) dépendent, selon
A. Salahan (1975), de concentrations très tardives dans des poches karstiques.
224 DOMAINE DES ATLAS
même si les discordances sont rares sous le Cré dans un style probablement le plus souvent éjectif ;
tacé inférieur continental (§ 4.3.4.3). Des anticli leur érosion alimentera en partie les molasses éo
naux: se forment ou s'accentuent alors dans l'Atlas, crétacées (§ 4.3.4.1 et fig. 141). Il s'ensuit que
A
SSE B
Entablements du
NNW .t.,·n-el-Kellah
Ziz
J. 1 rf Azougor : JsC
0 2 3 4
FIO. 140 - Accidents atlasiques et faciès du Lias: la « ride » du Tizi-n'Firest, selon Bazin (1968). Localisation générale
(voir fig. 137). L'accident du Tizi-n'Firest est un rameau de l'accident sud-atlasique, long de 150 km. La coupe
A passe à 1O km à l'Est de la vallée du Ziz, B à 2 km; la coupe de la vallée elle-même (Foum-Zabel)
est donnée fig. 136 B. Remarquer l'importance du resserrement transversal à l'accident, avec forme « en champi
gnon > (A) ou dissymétrique, avec chevauchement (B). Les coupes C font ressortir le lien entre les accidents
observés et les changements de faciès dans le Lias.
t: Trias (fJ : basaltes); 11-2 : Sinémurien à Lotharingien moyen; 12b : Lotharingien sup.; 13 : Carixien et Do
mérien; 14-5 : Toarcien et Aalénien p.p.; jl-3: Bajocien (et Aalénien p.p.); JsC : Jurassique supérieur (et
moyen ?) continental, gréseux et rouge.
les plis des assises crétacées seront moins aigus, fin de l'Eocène (phase « pyrénéo-provençale ») et
en général, que ceux des séries plus anciennes. Les de l'Oligo--Miocène ( « alpine précoce » ), comme le
intrusions gabbroïques jurassico-éocrétacées se met montre l'étude stratigraphique (§ 4.3.6.1). Cette
tent généralement en p!ace dans les ch�rnières frac dernière phase fut responsable de plis préparant
turées de ces plis (fig. 109 et 132), dont la forme le terrain pour la tectonique épiglyptique du Pontien
en a probablement été modifiée. (6.4.4.3 c) et même d'écailles chevauchantes. C'est
la conclusion à laquelle on parvient, avec H. Gau
Les déformations et la fracturation des calc�ires thier, dans la zone sud-atlasique du Dadès (fig.
viennent d'être analysées, dans le secteur de Rich, 133), dès le moment qu'on admet l'âge « oligo
par J.-P. Schaer et L. Kiraly (1973). Ces auteurs miocène » des conglomérats des Aït-Ibrhirène et
avancent l'idée que les intrusions ont joué un rôle le chevauchement anté-pontien du Lias atlasique
essentiel dans le décollement de la couverture. La par-dessus eux. Cette même phase présente déjà
preuve d'un réchauffement sensible aux abords de un caractère épiglyptique : elle succède à une lon
ces masses magmatiques est fournie par une schis gue période d'érosion consécutive à l'émersion gé
\osité sub-verticale dans les calcaires voisins. néralisée post-lutétienne.
Des mouvements laramiens de la fin du Crétacé, Enfin les phases ponto-plio-quaternaires ( « al
sont connus (discordance du Foum-Kheneg. con pines récentes ») se superposent à tout cela, plis
glomérats du J. Lakhdar) mais relativement peu sant et écaillant les molasses « pontiennes » (fig.
marqués (§ 4.3.4.4). Les premières phases atlasi 115, 131, 133...) déformant les poudingues plio
ques tertiaires, mal datées, interviennent vers la cènes (fig. 114) et plia-villafranchiens (fig. 118).
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 225
Le jeu vertical des failles de cette époque suré quant la disposition des plis atlasiques en « axes
lève la chaîne, effondre ses marges ou certains croisés > (fig. 137), L.U. de Sitter (1956) y voyait
bassins internes, là en compression, ici en exten l'interférence de deux systèmes de plis successifs,
sion (fig. 139). résultants le premier de compressions NW-SE post
Les structures réalisées à chaque phase de cette éocène, le second de poussées N-$ post-miocè
ne. On ignore en fait l'orientation des contraintes
longue histoire influencent fortement celles que principales correspondant à ces périodes succes
réalise la phase suivante. Mais l'héritage le plus sives. Une hypothèse plus simple est de considérer
ancien est essentiellement hercyni,en et tardi-hercy que cette orientation n'a guère varié (conclusion
nien, inscrit dans le socle. à laquelle J.-P. Schaer et L. Kiraly, op. cit., abou
Comme pour les secteurs plus occidentaux du tissent de leur côté pour l'étude de la fracturat�on)
domaine (§ 4.4.2.3 et 4.4.3.2) on peut en effet et que la disposition « croisée > des plis traduit
concevoir que le mécanisme du raccourcissement fondamentalement la structuration du s,ocle et sa
atlasique réside dans le coulissement de « tran déformation par coulissement de blocs, comme in
ches > et de « coins > de socle (fig.127). Remar- diqué. De fait, certaines cartes de détail (fig. 142)
Rekkame
Haut Atlas oriental R'glon des plis marginaux Hauts Plateaux
1
(terminaison nord 1 ( terminaison
Partie sud 1 Partie nord sud)
o1rect,on Bou-Sellam
Merlja
1
Ksor-Kaddou Direction d.. oPO«ts
_.!!!!•�ne• N·S
oon,
"" Formation d, boN - ' ?
de I' lnfradnom. .• Houis-Pli
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Fm. 141 - Allure des confins septentrionaux du « paléo-Atlas > oriental au début du Crétacé, selon Caia (1969).
Coupe schématique; les plis « névadiens > de l'Atlas ont été ici dessinés plus ouverts que , sur la coupe
originale de Caia.
font apparaître des axes non pas « croises >, mais principal est l'accident sud-atlasique. La traductiQ,n
arqués et raccordés obliquement sur un même acci de cet héritage hercynien dans la couverture n'est
dent, suivant des dispositions propres aux zones d'ailleurs pas seulement tertiaire, mais également
de décrochement. La même disposition se retrouve mésozoïque. Le rejeu des accidents mésétiens est
à grande échelle. Le rôle directeur est joué, dans bien observable : A. Allary & al. (1972a) notent le
cette hypothèse, par l'orientation des accidents rejeu horizontal post-autunien et au moins en partie
hercyniens précoces et tardifs, qui, justement, sont post-crétacé des accidents NE-SW dans le Moyen
approximativement orientés NE-SW et E-W. Le Atlas et le Plateau des Phosphates.
Entre le Massif ancien de l'Atlas de Marrakech Cest le Sud de ce bassin qui a fourni la
(§ 4.4.2) et l'Océan, plus exactement entre le cou chaîne plissée. Les accidents sud-atl�iques corres
loir permien et permo (?)-triasique d' Argana et les pondent grosso-modo à la marge sud du bassin
terrasses marines plia-quaternaires s'étend l'Atlas méso- et cénozoïque ; le sillon molassiquç du Souss
occidental calcaire. Il correspond à la partie la s'est effondré à cet endroit (fig. 142, 143 A). On
plus plissée et globalement surélevée d'un bassin distingue (assez conventionnellement) une zone
sédimentaire bien plus vaste, le bassin côtier d'Aga sub-atlasique méridionale entre les deux principaux
dir-Essaouira (§ 4.3.5). accidents, dont l'importance respective varie, en fait,
226 l>OMAINB D:BS ATLAS
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Fm. 142 - L'accident du Jbel Bou-Arhous et les plis qui s'y raccordent. Coupe et carte structurale schématique de M.
Leblanc (1968). Cet accident se localise dans le prolongement oriental de celui du Tizi-n'Firest (fig. 140),
à l'Est de l'Oued Guir; plus à l'Est encore il se raccorde à :•accident nord du Bou-Dahar-Sebab (fig. 100).
Sur les faciès liasiques du Bou-Arhous et leur minéralisation : voir fig. 98. Le dispositif cartographique
suggère un rejet en décrochement dextre le long de l'accident.
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Si 11 on
d \.l 10 20km
Fm. 143 - Carte structurale schématique du Haut Atlas occidental, d'après Ambroggi (1963), avec indication des isoséis
tes (tirets) du séisme ayant détruit Agadir en 1960, d'après Rothé, 1962. Croix : axes anticlinaux; Points
axes synclinaux; Demi-croix : flexures. On a aussi localisé les coupes représentées sur les figures suivantes.
Celle-ci est typique vers le Nord de la « zone axiale » elle,même, le plissement généralisé de la
sub-atlasique septentrionale >. Il s'est formé, dans couverture (fig. 144 B-C) dépend du décollement
ce secteur sub-tabulaire, des diapirs bien caracté- de celle-ci au-dessus du socle, grâce à l'épaisse
risés comme celui de l'oued Tidsi, ou comme le assise triasique incompétente. C'est ce qui permet
petit dôme diapirique de Sidi-Rhalem. l'apparition d'anticlinaux coffrés, à couches pres
La tectonique du dôme de Sidi-Rhalem a été étu
qu'accolées à l'intrados, déversés ou droits, parfois
diée en détail dernièrement (Ruhland & al., 1973 et en champigntJtis (fig. 145).
à paraître). Ceci a conduit en particulier à la mise
en évidence, tout autour du dôme, de plis coniques à Quant aux particularités du reste de la série
axes rayonnants associés à des ondulations concentri stratigraphique - et notamment l'existence de cou
ques, ainsi qu'à une connaissance précise de la frac ches compétentes assez minces au sein de séries
turation des roches. Une telle description structurale stratifiées incompétentes - elles interviennent non
est importante pour l'exploitant pétrolier. Le diapir de
Sidi-Rhalem est aujourd'hui presqu'épuisé (Kanouni, 1972) seulement dans la forme des plis mais aussi dans
mais il peut jouer le rôle de modèle, dans une région la réalisation de diverses structures de morpho
par ail'.eurs prometteuse (Jeer et Kechoula - fig. 113 - : tectonique, dont la figure 146 donne une idée.
48 millions de ms de gaz en 1973, contre 32 dans les
puits du Rharb) (Alem in Niood, 1974) . On ne reviendra pas ici sur l'interprétation des
Plus au Sud s'observent des plis à noyau per relations socle-couverture dans la mécanique du
çant, comme celui du J. Amsitten. Dans la c zone plissement local, n,on plus que sur l'âge des mou-
li'
N ! Chaîne plissée pi·s
5 U b- 1 s
1 Plis diapirs et pl a teaux crétac4s des Haha 1urass1• co-crétacéel 1
!ossin créta cé-éocène atlasiques sud Sillon du Souss
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Acc1dantsud-atlas1que ÔU -sousS
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ATLAS. 1 A.d"lmouzzerdes lda-ou-Tanone A. d 'Anklout A.du Lgouz A.du Tagragra A cc• pnlo s,que
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NW A. du Cap Rhir A.du Tazenarkt Accident sud-o tlas1que
A. d'Aït Lamine A.cr Agadlr-Co9tlàh
Acc1d�pt préatlestque 1 mér1d1onal
C
J Asso ugmer (A ssors&lf·Ait Abbào) 'AGADIR
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1001;1dar . Tolb?r! '
lrhrzer Ouoroud
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A Tamohart
51 'f' JDber Co 1boh
1
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O Tlld1
0
10 20 30km
f Tria& Cv-v1 Be rr1 aslen ,Valang l n1eo et Houterlvl en Intérieur
� Limi1e Trio s- Lias (basalta1) O Oligocène probable
C11-1v Haut@ rlv1en supérieur. B0rrém1en et Apt1en
11 Liai inférieur c, Alblen Inférieur P Pliocène an cien
I& supéri eur C2 super1eur
Dogger
C C al abr1en (Mo ghrébierd
Jm C 5-3 céno monlen
V VIiiafr anc hien (:fo r m at i on du Sousù
J4-1 Callov1en, Oxfo rd1en I Argov1en et Rauroclan-Séquon,en Cs Turonien
K1mer 1 dgien inférieur (morna!t cho c olat} q a Qu atern a ire anci en
C7 Con1ocl1n-San tonle n
supéri e ur et Po rtl an dien C9-8 Ca mpanlen-r.1oegtric htien
FIG. 144 - Trois coupes méridiennes du domaine de la chaîne atlasique en bordure de l'Atlantique.
A : Coupe schématique d'ensemble de l'ancien bassin côtier Agadir-Essaouira : l'Atlas et les zones sub
tabulaires plus ou moins déprimées qui le bordent; d'après une coupe de Ambroggi (1963), mo-
difiée.
B et C: Coupes de la chaîne plissée dans sa partie moyenne (B) et le long de la côte (C) selon
Ambroggi (1963).
4.4. TECTONIQUE ATLASIQUE 229
6 J CIi
--
4 -: -----
A
-
/
------------ --- --- Agadir lrhozi
'
1
---
- - -
� - -
--i
0 2 3 4 5km
( hauteurs faiblement exagérées)
Fm. 145 - Coupes senees dans l'anticlinal du Lgouz, entre les deux coupes générales B et C, figure prece
dente. Relèvement axial progressif <l'Ouest (A) en Est (D), avec forme coffrée (B), déversement au
Nord (en C), puis au Sud (coupe générale C), avec double déversement intermédiaire (D). D'après
Ambroggi (1963). Lettre comme sur les coupes générales précédentes.
vements successifs. Ce qui a été exposé pour l'Atlas du Villafranchien et du Quaternaire sont égale
central-oriental (§ 4.4.4.2 par ex.) peut s'appliquer ment nettes à la marge sud-atlasique (même coupe
ici. La différenciation progressive de la chaîne au et également fig. 112). Il semble que ce soit un
Crétacé supérieur et au Tertiaire a été signalée rejeu de cette ligne d'accident qui ait provoqué
aux § 4.3.5.3. et 4. La seule particularité - il en 1960 le séisme catastrophique d'Agadir.
est vrai de taille - est ici }'ennoyage rapide des
structures côtières vers /'Océan, par plongement Les courbes isoséites indiquées sur la fig. 143 sont
axial, flexures et failles transversales. Constaté éloquentes à cet égard (Duffaud, 1962). Le foyer se si
tuait dans les couches verticales de la flexure entre le
sur la terre ferme (voir fig. 143), le phénomène se port et la Casbah (voir la coupe fig. 112), à une PiO
poursuit sous le plateau continental (voir chap. 1, fondeur de 1,3 à 2 km. La magnitude du séisme fut
fig. 18). L'existence de vastes placages surélevés assez faible (5,5 à 6) mais la faible profondeur du
de Moghrébien (calcarénites souvent modelées en foyer et sa position sous la ville elle-même le rendi
rent très destructeur. Des destructions sévères ont été
dunes ; fig. 144 B) montre l'ampleur des déforma aussi observées le long de la flexure nord de l'anticlinal
tions récentes près du littoral. Ces déformations des Aït-Lamine.
230 DOMAINE DES ATLAS
N --------------'
:t s
500[
300�
NW
2 411111
B
0 200
Fm. 146 - Détails de phénomènes morphotectoniques selon Ambroggi (1963). Légende des lettres
comme précédemment.
A : Décoiffement (en haut) et collapse probable (en bas) sur le flanc sud de l'anticlinal
du Lgouz (fig. précédente).
B : Collapse ou fauchage à grande échelle au flanc sud de l'anticlinal d'lmouzzer
(coupe générale B précédente).
Eléments de Géologie morocoine _A.Mi chord
1li
Durand Del go �to/.1962,Suter 1968, Mourer 1968 N appe du Trsfrène
�
. Nappe d 'Aknouf
E:Ï:J Ri<les p rérlfolnes
ULTRA
Nappe du Chouomatp CE)
et de Melousa(Wl Zo n e "Fenêtres''p.p.métomorphlques
RIFAINES � DEPOTS RECENTS
Nappe des Bni- ldère
( 1) � méso� Zone de c ouverture � Miocène post-noppe, Pliocène
tarti aire
C:J
1�
DOMAINE
ê9 Chaînes calc aires rltoin e Autochtone oriental
p.p. mtltam orp hîques Quoternolre
MEDIAN
�+ N appes poltlozaïques
t-=--::j
-
Nopye prérlf olne et nopp,i
d Ouezzane non stlporees
Volcanisme mio- pliocène et quoternai re
(1 ) Zones metamorphiques Zone
prérifoine Uone des sof A,8 : direction des coupn génèroles
�
DOMAINE Unité de Kt ama ( 1) : dan, l'interprci,atlon de Durand Oelga
et Mattauer, 1959, 1962.
EXTERNE //
Zone intro- � Un fté de Tange r
rifaine ,,,,,,,
////// Unlté du Loukkos
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cie locolisotlon
territoire représenté
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100
Fro. 147 - Carte structurale du Rif, d'après les cartes et travaux de Durand-De'.ga & al., 1962; Suter, 1968; Maurer, 1968, etc.
ÛIAPITRE 5
LE DOMAINE RIFAIN
5 .1.1. Limites
Le domaine rifain correspond au « Maroc mé toute la difficulté de son interprétation géodyna
diterranéen > ,o u « Maroc géosynclinal » (chap. I, mique. Vers le Sud, si l'on arrête le domaine rifain
fig. 4), c'est-à-dire à cette partie nord du Maroc au front des unités charriées les plus méridio
qui porte l'empreinte géographique et, plus encore, nales, on ne doit pas perdre de vue que certaines
géologique, de son obédience méditerranéenne. parties de ce front ne sont que des limites d'éro
Constituée par la frontière algérienne, sa limite sion récente des nappes, ni qu'une série comme
orientale en direction des chaînes telliennes est à le Miocène sud-rifain, largement transgressive sur
peine plus conventionnelle que ses autres limites. l'avant-pays rifain, se trouve par là rattachée aux
Son immersion sous les eaux de la Méditerranée dcmaines mésétien et atlasique. Enfin, à l'Ouest,
au Nord, ne saurait dissimuler son prolongement vers les éléments majeurs du domaine rifain peuvent être
les chaînes bétiques au moins jusqu'à Gibraltar : suivis long·emps sous les eaux profondes du Golfe
cette continuité même de l'Arc de Gibraltar fait de Cadix.
Au sens strict, le nom désigne une partie de La chaîne rifaine elle-même n'est pas très éle
la côte proche d'Al-Hoceïma et son arrière pays vée, son altitude n'excédant guère 2 000 m. Une
montagneux (fig. 147) mais il est généralement impression de relief accentué est néanmoins don
entendu dans un sens plus large, englobant toutes née par l'enfoncement des vallées : les oueds n'ont
les montagnes qui s'étt:ndent en arc de cercle du qu'un bref parcours pour atteindre le niveau de la
Détroit de Gibraltar jusqu'à la Basse Moulouya ; mer au Nord ou celui des basses plaines atlan
en somme: << l'Atlas minor » de Ptolémée, opposé tiques au Sud-Sud-Est. Vers la Méditerranée s'écou
aux Moyen et Haut Atlas. On trouvera dans la lent de courts fleuves côtiers, dont les principaux
thèse récente de G. Maurer (1968) un exposé dé sont, du Nord à l'Est, le Rio Martil (cluse de Té
taillé de géographie rifaine. touan), l'oued Lao (recoupant aussi en cluse toute
Cette chaîne constitue l'ossature du domaine la haute chaîne), l'oued Mter au milieu de l'arc
géologique rifain. Vers le Nord ou le Nord-Est, montagneux, l'oued Rhiss et l'oued Nekkor tout
elle dégringole directement dans la Méditerranée, à l'Est. Vers l'Atlantique, les eaux sont drainées
par une côte généralement rocheuse. Vers le Sud directement par l'oued Loukkos, et surtout par
ou Sud-Ouest, elle s'abaisse insensiblement vers l'oued Ouerrha et ses affluents, tributaires de
le domaine des collines prérifaines, elles-mêmes l'oued Sebou.
bordées par un avant-pays, plat à l'Ouest : plaine
du Rharb, plateau du Saïs ; montagneux à l'Est : CLIMAT ET ÉROSION
Tazekk:a, Moyen Atlas. Tout à fait à l'Est, vers
la Basse-Moulouya, la chaîne s'émiette en petits Tous ces cours d'eau présentent un regime tor
chaînons, dont le plus oriental est celui des Keb rentiel et entretiennent une vive érosion. Les pluies
danL 1 sont en effet abondantes Oeur hauteur dépassant
232 DOMAINE RIF AIN
souvent 1 m, voire 1,50 m sur les sommets cul humide, sub-humide ou semi-aride ne concernent
minants) et leur répartition est de type méditer que le Rif central et occidental ; les régions orien
ranéen. Par suite de la dégradation du couvert
forestier initial, les ravinements et glissements de tales, à l'Est de Targuist et Al-Hoceïma, sont
versant sont intenses. Ces caractères de montagne semi-arides ou franchement arides.
5.1.3.1. LE RIF, CHAINE GEOSYNCLINA soudre - on dirait presque : sans espoir de solu
LE ALPINE tion définitive. Les pages suivantes se font l'écho
des discussions passionnées auxquelles prennent
Le Rif est une chaîne alpine par son âge com part actuellement géologues et géophysiciens. On
me par son style. en trouve un compte-rendu plus direct dans le
Son âge : il comporte, au-dessus d'éléments de numéro spécial du Bulletin de la Société géologique
socle ancien, une série sédimentaire secondaire et de France (15/2, 1973), sur l'Arc de Gibraltar,
tertiaire, affectée par des plissements paroxysmaux numéro qui offre également de précieux guides
du Tertiaire. pour des excursions dans le Rif aussi bien que
dans les Cmdillères Bétiques.
Son style : il présente non seulement des plis
sements multiples et intenses, souvent accompagnés Du reste le Rif n'est qu'un segment de l'en
de métamorphisme, mais aussi des phénomènes de semble bien plus vaste des chaînes alpines médi
charriages, d'ampleur et de mode variés. terranéennes (fig. 1). Plus particulièrement il ap
partient au sous-ensemble bético-rifo-tellien qui
A ce titre, la chaîne rifaine pose encore des frange la Méditerranée sud-occidentale (fig. 148)
problèmes aussi fondamentaux que difficiles à ré- et se raccorde, par la Sicile, à !'Apennin.
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F10. 148 - Schéma tectonique indiquant la place du Rif dans l'arc alpin de Gibraltar et l'ensemble bético-rifo
tellien. Traits lâches : zones plissées externes sans schistosité; traits serrés : zones externes à schistosité;
pointillé : nappes des zones internes; en blanc à la périphérie de l'arc: nappes de glissement. D'après
Durand-Delga, 1969 et Andrieux & al., 1971. Prolongement sous-marin des nappes de glissement d'après
Bonnin & al., 1975.
5.1. REPÈRES GÉOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX 233
Sou W N ou E
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Ride R1!0-Kcbyle
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d'i'Dt � Miocène 1nf -moyen
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-Phases
A ctu e 1
Andésites
et basaltes
0 100 200km
Comme les autres éléments de cette longue chaî de la croûte. Les roches vertes ou ophiolites sont
ne, le Rif présente des caractères d'orogène géo ici presqu'absentes (§ 5.3.1.2), contrairement à ce
synclinal. Caractères du style tectonique tel que qui s'observe dans les Alpes elles-mêmes, dans
l'on vient de le décrire, mais aussi caractères de !'Apennin ou plus à l'Est. Cependant le manteau
l'évolution tout au long du cycle orogénique (fig. supérieur est impliqué dans les zones internes, où
149): il forme un « corps des Bni-Bouchra » peut-être
mouvements orogéniques répétés en plu comparable au << corps d'lvrée » des Alpes occi
sieurs phases, précoces, préparoxysmales, paroxys dentales (Demnati, 1972).
males, tardives, phases dont l'enchaînement continu
est probable au moins pour les dernières, La quasi-absence d'ophiolites (basaltes, gabbros, péri
dotites serpentinisées, avec séries sédimentaires associées)
- manifestations magmatiques tardi- et post à l'affleurement n'empêche pas que la chaîne du Rif mé
tectoniques importantes, andésitiques et basalti rite le qualificatif de géosynclinal (Debelmas & al., ,1966).
ques. On n'est d'ailleurs pas certain qu'il n'en existe pas, dissi
mulées sous la mer d'Alboran : que verrait-on des ophio
Il s'agit bien d'une zone d'instabilité maximum lites, dans les Alpes occidentales, si les Schistes lustrés
234 DOMAINE RIFAIN
piémontais se trouvaient sous les eaux (Aubouin in Coll. à-dire essentiellement la stratigraphie de ces zones
A.T.P. 1973, p. 187) ? internes et externes permet aussi de les opposer,
Dans les zones émergées les plu� internes du Rif, com moins radicalement cependant que les critères struc
me dans leurs correspondantes bétiques, on connaît un ma turaux.
tériel primaire et peut-être précambrien, faisant penser
à une croûte continentale amincie ou croûte intermédiaire, A y regarder de près, on peut distinguer dans
avec remontée locale du manteau à l'affleurement. Mais l'arc rifain deux virgations (Andrieux, 1971, p. 17).
les ultrabasites ont-elles été remontées pour l'essentiel par
la tectonique précambrienne (Kornprobst, 1971-1974, pour La principale conduit du Rif central jusqu'au Dé
les Bni-Bouchra) ou tertiaire (Loomis, 1972, pour la Sierra troit de Gibraltar (et aux Cordillères Bétiques) ;
de Ronda en Esp��ne)? Par quels processus la croûte e'.le montre des déversements divergents. L'autre
s'est-elle amincie ? Y a-t-il eu formation de croûte océa caractérise le Rif oriental, où les déversements
nique véritable vers l'intérieur du domaine, et si oui,
quand ? Autant de questions débattues aujourd'hui à propos convergent en se moulant sur une avancée du môle
de l'Arc de Gibraltar et de la mer d'Alboran, en fonction atlasique (fig. 148).
des données géophysiques ou géologiques et des concepts
de la tectonique des plaques. On y revient plus loin (no
tamment § 5.1.4.2 et chap. 6). 5.1.3.2. LE RIF SEPTENTRIONAL
Les phases tectoniques tertiaires transforment A l'intérieur de l'arc montagneux, une zone
le géosynclinal rifain en un orogène complexe, géomorphologique tranche sur toutes les autres : la
beaucoup moins large que le domaine paléogéogra Chaîne calcaire, alignement de hauts sommets dont
phique initial, à cause des plis et surtout des che l'armature calcaro-dolomitique est d'âge triasico
vauchements multiples. Les mouvements tardifs liasique. Au Nord de la cluse de Tétouan, c'est le
nous rendent observable, en la soulevant en mon chaînon du Haou,z, se terminant par le massif
tagne, une grande partie de l'orogène, mais ils es du J. Musa ( « colonne d'Hercule » de la rive afri
camotent le reste sous les eaux de la Méditerra caine du détroit, en face du Rocher de Gibraltar).
née. Au Sud de la même cluse, c'est la Dorsale calcaire
proprement dite, avec le massif du J. Kelti puis,
Dans la chaîne se reconnaît une organisation en au-delà de l'oued Lao, ceux du J. Tizouka (domi
zones longitudinales discontinues et courbées carto nant Chéchaouène) et du J. Lechchab (au-dessus
graphiquement - caractère habituel des chaînes d� Bab-Taza). Effondrée et décrochée entre ce
alpinotypes. Il s'agit de zones structurales, dérivant dernier massif et la Pointe des Pêcheurs (décro
plus ou moins directement des rides et sillons chement sénestre de Jebha), la Chaîne calcaire réap
initiaux. Ces zones sont grossièrement parallèles au paraît plus à l'Est dans les Bokkoya, puis dispa
relief montagneux et se distinguent bien par leurs raît en mer à Al-Hoceima (on ne la retrouve bien
caractères géomorphologiques. développée qu'en Kabylie, à 600 km de là).
Enfin, transversalement à ce dispositif en zones Bordant en général au Nord-Est la Chaîne cal
structurales allongées, il est loisible de définir une caire, la « Zone paléozaïque et cristallophyllien
polarité, ce qui est également de règle dans ce type ne » constitue le deuxième élément géomorpholo
d'orogène. gique majeur du Rif septentrional. C'est une zone
de montagnes basses descendant jusqu'à la mer,
La forme arquée du relief général permet déjà où elle forme des caps comme celui de Sebta
de définir un côté interne, vers la mer d'Alboran, (Ceuta), le Cabo Negro, Ras Akai1i ou la Pointe
et un côté externe vers la terre ferme, ou, dans des Pêcheurs. Le massif des Bni-Bouchra se si
la région de Tanger, vers l'Atlantique. gnale oar de vastes affleurements de roches ultra
basiques. Vers l'Est on retrouve des éléments de
Les structures géologiques permettent aussi de la zone dans les Bokkoya et, au-delà d'Al-Hoceï
définir une polarité transversale à la chaîne, mais ma, dans les Beni-Saïd et au Cap des Trois-Four
d'une manière plus ambiguë. Elles présentent un ches (Mellila).
déversement (plis, écailles profondes) et un écou
lement (nappes superficielles) qui se font dans le A cause de leur série jurassico-crétacée et éocè
même sens général : les zones internes se déver ne peu épaisse, « condensée », souvent très la
sent, s'écoulent vers les zones externes. Il existe cuneuse et contrastant donc avec celle des sil
cependant des structures déversées en sens con lons voisins (ou : du sillon voisin), Chaîne cal
traire, simples renversements locaux ou même, dans caire et Zone paléozoïque et cristallophyllienne
certaines interprétations, phénomènes primaires de sont regroupées sous le nom de «Zone géanticlinale»,
grande ampleur (Durand-Delga, 1965 ; Kornprobst, A. Faure-Muret & G. Choubert (1965-66, 1971)
1971). Autre gradient, le degré de déformation ont forgé pour elle le nom de « Rifides ». Sa
tectonique et de recristallisation métamorphique « tendance positive » s'estompe à l'Oligocène, aux
tend à diminuer de l'intérieur de la chaîne jusqu'à dépôts flyschoïdes assez épais. Admettant pour
l'avant-pays. Enfin, l'histoire pré-orogénique, c'est- cette zone, avec de nombreux auteurs. une oosi-
5.1. REPÈRES GÉOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX 235
�ide géantoclonale
A m•d,ane
z "• I é. z
Avant pays
S , 11 on e x terne .:,�,_Il, j Cft calcaire
PlilOPPt•
Nappes de Ou11r.an1, du HObt e,t d'Aknoul
I d'origine superflcle11e r ifo1n11
Napp11 du M i ocène blanc }
Avancée d11 Cho1ne, colcoire1 et Zone poléoz01que.cr1sta11o,11,111enne
6 Ch1vouch1m1nt secondaire des Nappes paléazorque, sur 111 Chafne, co lcairei
1 Chevoucriement dts nappes "ultra"
8 Lambeau du Jb11 Ztm- Zerri (ré11du de nappes" ultra")
B z Poléoz
C calca,ra et crlstoll
Avant pays
Sillon externe Flyschs "ex ultra"
------�----=--
- --�--,=-=_=.=_
�--� �-
avant les phases maJeures
Ch calcaire
0
Flyschs 8' ultra"
f 1 • fly1ch1 ,nterne,
f • • fl1u:tu ••t•rne1
0 10 20
FI9. 150 - Hypothèses interprétant la paléogéogra�hie rifaine (bético-rifo-tellienne) et particulièrement l'origine des
flyschs allochtones.
A: Hypothèse « ultra :i, admettant un sillon interne, ,1ùra-rifain (Durand-Delga & Mattauer, 1960). On a
ici figuré une seule chaîne calcaire; un autre modèle est indiqué sur la figure précédente.
B: Hypothèse de la < succion :i,, plaçant le sil lon des flyschs en position externe (Durand-Delga, 1963,
1969). (A et B : schémas de Suter, 1967).
C : Comparaison des deux hypothèses précédentes (a et b) et ,d'une théorie « mixte » (c) admettant deux
sillons de flyschs, interne et externe (Caire, 1963b). Voir aussi, en fin de chapitre, la figure donnée par
Delteil & al., 1971, ainsi que celle que propose J.-F. Raoult, 1975 (fig. 204 et 204 bis).
N.B. : En A4, au lieu de c Miocène b!anc >, lire < type Tsoul > (cf. D. u:blanc, 1975).
Zone méso rif a ine Zo n e intrarrfain e joorsale calcaire 1 Z paléozo·rque et NE
ou des Fenêtre s et Flyschs allo ch tones, u l trarrfarns? cristallop hyllien ne·
(et nap pes rifarnes)
,N numrdi enne
Haouz
A (1 } NE
Forêt d' lz ,arène
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T•rt101r1 d•
Mollhri'int
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1 Noppts
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post nop� Chouarr.ot- T1s1rine su pllr. marneux
Ju,01\,que
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-Avant-pays Préri f M4c " superlaur
avant-fosse autochtone Zone du Ti fe l o ues t et
1 (anhi-nappes au post-nappas)
et 11pseudo-ollochtone Un,té de Ketama
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des Fenêtre s
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--------------
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N. des
- - .. N. d'Aknoul Senhadja
Mésorif
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11
Tsoul"
Prérif
NAPPE DES ZONE INTRARIF AINE ZONE MÉSORIFAINE ZONE PRtRIFAINE AVANT-PAYS
FLYSCHS
'N.des N. de
- - - - -- -
1
Fm. 151 bis - Structure et évolution du Rif externe orien tal selon D. Leblanc (1975). Coupes très simplifiées' à
l'Eocène inférieur, au début du Miocène moyen et au Tortonien supérieur (de haut en bas).
238 DOMAINE RIFAIN
tion initiale (avant la tectogenèse du Tertiaire) en quelque part entre Rif et Cordillères Bétiques.
tre deux sillons de sédimentation, l'un externe, Les piles sédimentaires issues de ce sillon lors des
l'autre plus interne, dit « ultra » (fig. 150), on compressions tertiaires forment aujourd'hui les uni
pourrait aussi la qualifier de << zone médiane » ou tés « ultra-rifaines », posées sur le matériel rifain
« ride médiane ». Mais certains auteurs mettent externe (fig. 149, fig. 150 A). Le lambeau du J.
en doute une telle reconstitution paléogéographi Zem-Zem semble un témoin de cette migration
que (cf. § 5.3.2.2). Pour eux, le géanticlinal mé par-dessus le géanticlinal médian, puisqu'il est fait
rite seul le qualitatif d' « interne » et il n'y a pas d'un matériel « ultra », posé sur les nappes paléo
eu de sillon Ïnterne (fig. 150 B). zoïques. Cependant, certains auteurs rejettent
l'idée d'une origine « ultra » pour ces diverses
Sous la même étiquette géanticlinale se rangent unités allochtones et les considèrent comme issues
en réalité des zanes structurales diverses (fig. 151), d'une portion très interne du sillon externe ou sil
plus diverses encore que la géomorphologie ne le lon << infra » (Coll. A.T.P. 1973), dit en Algérie
laisse d'abord supposer et dont la disposition anté sillon << citrakabyle » (Raoult, 1975), dont le socle
tectonique prête à discussion. La chaîne calcaire aurait disparu par « succion » (fig. 150 B),
paraît devoir être en général divisée en une chaîne sous-charriage ou subduction (fig. 150 C ou
calcaire externe Gadis située à la marge du sillon 190 A2). On revient au § 5.3.2.2 sur cette théo
externe) et une cluûne calcaire interne qui serait rie.
« ultra » par rapport à la zone paléozoïque et
cristallophyllienne (cf. fig. 149). Celle-ci doit être Quoi qu'il en soit, l'allochtone généralement
subdivisée en nappes paléozoïques ou « Ghomari considéré comme « ultra-rifain » est constitué de
des » et nappes cristal/ophylliennes ou « Sebtides » séries où dominent les faciès pélagiques et, sur
(Durand-Delga & Kornprobst, 1963). Ces derniè tout les faciès flyschs. Il est fragmenté en diverses
res seraient les témoins de la « croûte méso nappes, dont les principales sont la nappe des
géenne » (Glangeaud, 1961-62, 1971), soubassement Beni-ldère (corps principal = molasse ou flysch
du « bloc d'Alboran » (Andrieux, 1971 ; Korn fin d'âge oligocène), bien développée à l'Est et
probst, 1971) commun au Rif et aux Cordillères au Sud de Tanger; la nappe du Tisirène (flysch du
Bétiques et aujourd'hui largement effondré, ou Crétacé inférieur), typique au Jbel du même nom
encore des témo-ins du « bloc des zones internes » (2 100 m) et s'étendant largement au Sud et à
fragmenté (Olivet & al., 1973). C'est dans les Seb l'Ouest des Bokkoya : les nappes de Chouamate
tides que se localisent les ultrabasites. M elousa (Crétacé moyen et supérieur) et, enfin,
Ajoutant encore à la diversité du Rif septen la nappe numidienne (flysch grossier de l'Oligo
trional, le lambeau allochtone du J. Zem-Zem est Miocène) dont les masses gréseuses semblent avoir
est un élément étranger au domaine géanticlinal, migré souven ' t plus loin que les autres nappes
issu d'un sillon des flyschs que définit le para « ultras » et forment des crêtes élevées à l'écart
graphe suivant. de la chaîne principale : J. Sougna (1 700 m) et
J. Rhesana (idem) de part et d'autre des sources
du Loukkos ; J. Outka (1 600 m) vers le milieu
5.1.3.3. LE RIF CENTRAL de l'arc ; J. Berkane (1 700 m) dans le Rif orien
tal. En Algérie, la position allochtone du Numi
Ce domaine complexe entoure l'arc calcaire, dien est cependant mise en doute (Bouillin &
paléozoïque et cristallophyllien à l'Ouest et au Raoult, 1971 ; Raoult, 1975), ou à tout le
Sud. Il correspond, au Nord des collines préri moins l'unicité de cette nappe, qui devrait être
faines, à ce que les anciens auteurs appelaient subdivisée en Numidien externe et Numidien in
« Zone marno-schisteuse ». Il faut en réalité y terne (Delteil & al., 1971). Un métamorphisme
,distinguer deux ensembles majeurs (fig. 151). épizonal à chloritoïde s'est développé dans les
L'un dérive du remplissage de l'ancien sillon unités de couverture des Sebtides, probablement
externe, ou du moins de sa partie principale. Il est aiprès les charriages éocènes et avant l'Aquitanien
constitué par les unités « intrarifaines » et, à leur (Kornprobst, 1971-74).
marge externe, par les unités « mésorifaines » au Dans les unités << intrarifaines », on peut dis
sens de G. Suter (1965), souvent regroupées sous tinguer trois parties. Au Nord-Ouest, un domaine
le nom d'unités « rifaines » (Durand-Delga & de marnes et calcaires marneux du Crétacé supé
al., 1960-62; Vidal, 1971). Ces unités sont en partie rieur. C'est essentiellement l'unité de Tanger, dont
enracinées et parautochtones, en partie décollées les terrains, très tendres, affleUFent généralement
et charriées vers l'extérieur. en contrebas de nappes ultra-rifaines charriées par
L'autre ensemble est entièrement allochtone et, dessus. Vers l'Est, surgissant de sous l'unité de
dans l'esprit de nombreux géologues, représente Tanger, l'unité de Ketama est essentiellement cons
le remplissage d'un ancien sillon interne, situé tituée de Crétacé inférieur. Son flysch gréseux
5.1. REPÈRES GÉOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX 239
albo-aptien arme les hautes crêtes du J. Tidirhine être interprété comme un olistostrome, un écoule
(2 452 m, point culminant du Rif). Enfin, tout un ment boueux chaotique ayant glissé, avec sa sur
ensemble de terrains dont l'âge v.a du Paléozoïque charge de nappes rifaines, sur la pente nord d'une
au Miocène moyen se sont trouvés charriés vers avant-fosse d'âge miocène supérieur, une contro
l'extérieur et constituent aujourd'hui les diffé verse porte sur l'ampleur et l'origine du phéno
rentes nappes rifaines: napp es du Habt, d'Ouez mène (§ 5.2.3.D.
zane, des Senhaja, d'Aknoul, etc. Les derniers té
moins de ces nappes s'égrènent jusque dans les Ensuite, le comblement de l'avant-fosse s'acheva
Kerker et les Kebdana. Leur origine est à recher par la sédimentation du « Miocène post-nappes >
cher soit au Sud, soit plutôt au Nord de l'unité (Tortonien supérieur à Pliocène), transgressif jus
parautochtone de Ketama !(Andrieux, 1971), ou que sur la zone mésorifaine : c'est la sédimentation
encore en partie au Nord, en partie au Sud peut caractéristique du « détroit > ou « couloir sud
être (D. Leblanc, 1973, 1975). rifain > (en somme : le stade final de l'avant-fosse
prérifaine).
Quant à la zone « mésorifaine > elle se dis Des plissements tardifs ont isolé des syncli
tingue surtout par sa position habituelle en fenê naux de Miocène post-nappes à l'intérieur des do
tre sous les nappes préc..'.:dentes: d'où son nom de maines pré- et méso-rifain (synclinaux du Moyen
« zane des fenêtres ,. Les p!us typiques sont cel Ouerrha notamment). Les mêmes mouvements ont
les du Nekkor, du J. Kouine, du Tamda, du Tife provoqué la surrection d'anticlinaux où l'érosion
louest (avec sa structure interne compliquée) et a mis à jour, sous la « nappe > prérifaine, l'au
enfin, tout au Nord-Ouest, Je la Forêt d'lzzarène. tochtone jurassico-crétacé et sa croûte de molasse
Par ses flyschs gréseux juras�ico-crétacés ainsi que tortonienne anté-nappes: telle est l'origine des Ri
par son Tertiaire (sous-zone Je Zoumi), elle pré des prérifaines, au Nord de Meknès.
sente incontestablement un air de famille avec le
domaine intrarifain. Sa série 1ie termine avec 1e 5.1.3.5. LES VOLCANS DU RIF ORIEN
Miocène inférieur-moyen (la nomenclature utilisée T AL
pour le Miocène est indiquée figure 170).
C'est éga!ement à partir des « événements >
Un métamorphisme épizonal d affecté l'auto du Miocène supérieur qu'ont commencé à s'édifier
chtone ou parautochtone rifain central et oriental les volcans rhyolitiques et trachy-andésitiques ou,
(fig. 176 : unité de Ketama, Est de la zone des mieux, shoshonitiques (Hernandez, 1975) connus
fenêtres, Temsamane), postérieurement au Mio dans !'Oriental, à cheval entre le Rif et son avant
cène inférieur-moyen (qui est affecté) et antérieu pays. Le volcan du Cabo Quilates et plus· encore ce
rement à un rejeu de l'accident du Nekkor et lui des Trois Fourches sont installés très à l'intérieur
aux charriages rifains d'âge tortonien (Andrieux, de la chaîne, par-dessus des éléments du géanti
1971, 1973 ; D. Leblanc, 1975). clinal. Les volcans de Nador (Gourougou = Gue
layas centraux) et des Beni-Bou-Ifrour, associés à
5.1.3.4. LE PRERIF ET LE SILLON SUD des intrusions granodioritiques et à des minérali
RIFAIN sations ferrugineuses, sont plus externes, posés sur
de vastes fenêtres de l'avant..pays. Ce volcanisme
A l'extérieur de l'ensemble montagneux rifain, du Ponta-Pliocène a été étudié à propos du do
vient un domaine de collines au relief générale maine atlasique (voir § 4.3.6.4 B). On sait que se
ment mou, à dominante argilo-marneuse : c'est la développe ultérieurement un important volcanisme
zone prérifaine (fig. 147 et 151). Dans le Prérif basaltique plia-quaternaire, à tendance d'abord
interne, les terrains jurassiques et crétacés tien sous-saturée et que des basanites et aïounites étaient
nent encore une place importante : c'est la ligne apparues dès le Paléocène (cf. D. Leblanc, 1975).
des sofs, arêtes rocheuses discontinues - on pour
rait traduire « klippes > - à matériel jurassique. On a là une bonne illustration de la succes
Le problème se pose de savoir si ce sont des sion classique : volcanisme et magmatisme tardi
écailles du soubassement prérifain ou des éléments orogénique, probablement en rapport avec une
rifains charriés (§ 5.2.2.1). fusion anatectique locale de l'écorce ; volcanisme
post-orogJnique, lié à la montée « directe > de mag
De td, éléments rifains sont en tout cas iden mas basaltiques par les fissures d'une écorce refroi
tifiables dans des nappes à matériel tertiaire, essen die. L' « archipel volcanique > du Miocène supé
tiellement Miocène inférieur et moyen : naJ>pe rieur (G. & H. Termier, 1956-57 ; p. 757), à la
d'Ouezzane, nappe du type Tsoul, etc., qui se re lisière de la chaîne géosynclinale, n'est pas sans évo
trouvent jusque dans le Prérif externe. Ces nap quer le dispositif des arcs insulaires (type péri-Paci
pes reposent en général sur un Complexe prérifain fique). Dans l'optique de la tectonique des plaques
qui se caractérise par l'importance des remanie (cf. chap. 6), on envisagerait alors une subduction
ments sédimentaires à toutes les échelles. Il a pu vers le Sud, semblable à celle que suggère à titre
240 DOMAINE RIFAIN
d'hypothèse J. Andrieux (1973) pour rendre compte l'évolution du géosynclinal rifain (fig. 149 et 152).
du métamorphisme des ,zones intra- et méso-rifai On le fera suivant l'interprétation paléogéographi
nes (fig. 176), à peine plus précoce (Miocène mo que classique (fig. 149 ou 150 A), mais la trans
yen au lieu de Miocène supérieur). Néanmoins, on cription est aisée à faire dans le langage de l'hypo-
ne saurait se faire une juste idée de la répartition thèse opposée (fig. 150 B). . - -
des volcans rifains sans considérer ceux qui par
sèment la Méditerranée d'Alboran (§ 5.1.4.2). Le géosynclinal rifain, à l'exception, peut-être,
de son sillon « ultra >, s'installe sur une écorce
5.1.3.6. CHRONOLOGIE GENERALE DE continentale ayant subi en dernier une orogenèse
L'OROGENESE hercynienne plus ou moins accentuée (cf. 5.1.3.1).
La différenciation entre avant-pays, sillon externe
Sans entrer ici dans les détails (voir les § sui et géanticlinal médian s'esquisse au Trias puis
vants), il est utile d'indiquer les gr..ndes dates de s'affirme au Jurassique (moyen) - supérieur. Le sil-
!Domaine interne
Do main e ext erne 1 Oomoine médian \
Nappe, de la
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- du Torton1en
C Etat actuel
Fm. 152 - Coupes schématiques retraçant l'évolution du Rif, d'après Andrieux (1971). Voir in fine les autres syn
thèses possibles présentées à propos de l'Algérie (fig. 204 et 204 bis) et, pour le Rif externe, voir la figure
précédente.
Ion �ra s'oppose au géanticlinal essentiellement les zones internes et la partie interne du sillon
à partir du Crétacé inférieur (avec discordances extt;rne.
locales, § 5.4.2.3).
La période se termine par une nouvelle tecto
Ce type de paléogéographie (sillon-ride-sillon) nisation des zones internes avec plissement puis
est bouleversé par une suite de mouvements éocè
nes (Paléocène et surtout fin de l'Eocène moyen). charriage (ou suite du charriage) des nappes ultras
Leurs effets cumulés déterminent une discordance et des nappes rifaines vers les zones· 1es plus exter
prononcée de l'Eocène supérieur - OHgocène sur nes entrées en subsidence. Au Miocène moyen
l'ex-géanticlinal, maintenant effondré. La période supérieur, le sillon migre en effet vers la bordure
qui s'ouvre voit se déposer des séries flyscho-mo mésétienne et donne l'avant-fosse prérifaine. Le
lassiques, d'âge priabono-oligo-miocène sur toutes « charriage � prérifain puis la sédimentation mo-
5.1. REPÈRES GÉOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX 241
lassique banale comblent l'avant-fosse du Miocène tardifs. Alors débute l'évolution (ponto)-plio-qua
supérieur, bientôt déformée par des plissements ternaire conduisant au relief actuel.
L'étude des formes du relief et des dépôts les directement la mer de 600 m dans les Bokkoya,
plus récents (formations de pente, alluvions, ph1- alors qu'elle se situe vers 1 100 m à Tamnrr,tp et
ges soulevées), bref, la géomorphologie permet de Bab-Berred (au pied du J. Tisirène), vers 1 600 m
se faire une idée des mouvements tardifs, essen au « Grand Issakène de Ketama » (fig. 153). C'est
tiellement plio-quaternaires, ayant affecté l'oro donc par une surrection postérieure au Pliocène
gène rifain après les derniers plis pontiens. Cette que la montagne rifaine prend l'altitude notable
approche géomorphologique permet du moins de que nous lui connaissons.
connaître la composante verticale de cette « néo
tectonique ». Elle doit être complétée par l'océano Dès le début du Villafranchien interviennent une
graphie géophysique des mers avoisinantes, dont forte surrection et des basculements. Le Villafran
la topographie et les dépôts mous sont aussi sous chien inférieur rouge remb!aie les creux cle la
la dépendance de cette néotectonique, mais qui nouvelle topographie, redistribuant les matériaux
portent aussi l'héritage d'une histoire plus ancienne meubles du man·eau d'altération préexistant. Le
(Olivet & al., 1973). climat tropical semble d'ailleurs se maintenir. Sur
les rivages atlantiques, la transgression moghrébien
ne à faune chaude se situe vers la fin de cette
5.1.4.1. LES DONNEES DE LA GEOMOR époque, mais le Calabrien méditerranéen connu
PHOLOGIE plus à l'Est (Oranais) et plus ou moins contem
On a déjà retenu des études de G. Maurer porain contient déjà des éléments froids.
(chap. I) diverses conclusions concernant les carac Le changement climatique est acquis au Villa
tères et l'évolution du relief. Résumant, d'après le franchien supérieur, en même temps qu'une rec1-
même auteur la succession des « visages » du dive des soulèvements permet l'emboîtement local
Rif, on fera maintenant ressortir l'influence du des nouveaux dépôts dans les précédents (fig. 154).
second des facteurs géomorphologiques ,essentiels : Il s'agit maintenant d'accumulations dét,ritiques
l'intervention des mouvements orogéniques s.l. grossières, en vastes glacis à blocs peu émoussés
(néotectonique). (cf. les « rafias » d'Espagne méridionale), s'orga
Au Pontien, une topographie molle est réalisée nisant en larges chenaux caillouteux qui se réu
par l'érosion des plis (modérés) du Tortonien ter nissent en épandages immenses dans les basses
minal ; les dépôts continentaux jalonnant cette plaines du Rharb et du Loukkos. C'est là que l'on
« surface d'aplanissement imparfaite » ne sont rencontre des traces de « pebble culture » archaï
conservés qu'en quelques points du lit t.oral mé que. Il semble que le climat ait été celui d'un pre
diterranéen (1968, p. 443). Les conglomérats et mier Pluvial à fonte neigeuse et à pluies brutales
calcaires lacustres de Kebdani (Rif oriental) sont de printemps.
tantôt concordants, tantôt discordants sur le Mes A la fin du Villafranchien interviennent dans
sinien (Barathon & Maurer, 1973). le Rif (comme dans tout le reste du Maroc, cf.
Au Pliocène, un certain soulèvement de la § 1.1.2 et 4.4.3.3) des déformations tectoniques
future chaîne intervient d'abord, entraînant l'em importantes.
boîtement local de Pliocène marin dans la surface « Le Villafranchien rifain, et tout particulièrement le
précéden•e ( << cluses » de l'oued Lao et de Té Villafranchien supérieur, est déformé à la fois par des
touan). tandis qu'en dehors de la frange côtière fractures ou des plis et par des mouvements à grand
rayon de courbure. Les premiers existent dans toutes les
la dégradation de la surface pontienne se fait par régions; les glac·s d'accumulation de l'W sont basculés et
de larges vallons à versants convexes. La topogra faillés; dès la vallée moyenne de l'Ouerrha, plis aigus ou
phie reste molle, l'altération étant surtout chimique plis lâches, cassures, font que les restes de la couverture
sous un climat tropical humide (surtout à l'Ouest : caillouteuse se retrouvent dans les positions topographiques
les plus diverses; à l'Est des blocs soulevés et basculés
prédominance de la kaolinite, remplacée par la affectent les bassins intérieurs, plus encore les bassins
montmorillonite dans le Rif Oriental). côtiers comme ceux de Boudinar et du bas oued Rhiss.
C'est enfin grâce à des mouvements à grand rayon de
Des témoins de cette surface « ponto-plio courbure succédant à ceux du Ponfen que la montagne
cène », plus ou moins encombrée de dépôts ulté 1prend son volume à peu près définitif, soulèvements que
rieurs, sont visibles aujourd'hui à des altitudes l'on peut estimer dans le bassin de l'oued Rhiss à plus
de 500 m si l'on en juge par la brutale dénivelée des
variées, par suite des mouvements vertieaux plio formations détritiques de cet âge et à la situation très
quaternaires. C'est ainsi qu'on la trouve dominant déprimée des plus hautes terrasses alluviales à l'endroit
242 DOMAINE RIFAIN
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Fm. 153 - Emboîtement des formes de relief dans le haut bassin de l'Oued Ouringa. Extrait de Maurer, 1968.
de la charnière. Toutes ces manifestations tectoniques n'ont que se sont formées les dalles de type moulouyen
d'ailleurs rien d'original et sont très répandues dans le (cf. § 1.3.1).
bassin méditerranéen où elles ont été particulièrement étu
diées. Elles ont, cependant, un rôle morphologique de Au long des vallées, il succède typiquement à
première importance car l'écoulement se faisant jusqu'alors la haute terrasse régréguienne (150 m), cinq au
sous forme de chenaux, plus ou moins larges, se con tres terrasses quaternaires dont on a déjà indiqué
centre tandis que s'organise, enfin, le réseau hydrographi la nomenclature et les altitudes moyennes (§ 1.3.2.3).
,que tel qu'il apparaît de nos jours » (Maurer, 1968,
p. 447). Mais leur disposition varie en fonction des mou
vements quaternaires.
L'histoire proprement quaternaire débute en « La tectonique quaternaire, en multipliant les secteurs
suite par la formation des aplanissements, glacis de subsidence explique également la diminution locale du
nombre des niveaux et parfois même leur disparition
d'érosion et très hautes terrasses du Régréguien. totale : Rharb, bas Loukkos, vallée moyenne du Nekkor,
Ces formes recoupent parfois à 45 ° les dépôts bassin du Kerte supérieur. Les systèmes de terrasses sont
villafranchiens ou s'y emboîtent d'une centaine de au complet et atteignent leur déboîtement maximum sur
les bordures de la montagne. Relativement voisins les uns
mètres. Les dépôts détritiques fins évoquent un des autres à l'amont, se rapprochant à nouveau plus
climat tempéré océanique (galets calcaires, vermi ou moins rapidement à l'aval, près des basses plaines
culite). Un encroûtement se développe à la fin de alluviales, ils s'individualisent remarquablement au sortir
des secteurs les plus élevés de la montagne. Le fait se
la période (calcaire ou ferrugineux suivant les ma vérife sur l'oued Sra, appartenant au réseau de l'Ouer
tériaux) et selon G. Maurer c'est à cette époque rha, sur l'oued Rhiss moyen. On constate qu'il s'agit es-
5.1, REPÈRES GÉOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX 243
FIG. 154 - L'emboîtement des formes quaternaires dans le Jbel Sougna, à l'Ouest de Chechaouène.
Carte de G. Maurer, 1968.
sentiellement de secteurs charnières où les déformations siftien (1 800 m) et du Salétien (1 600 m). Elles
pontiennes et villafranchiennes ont été les plus sensibles, correspondent respectivement aux périodes finales
ce qui permet de supposer une prolongation de ces mou
vements à grand rayon de courbure au Quaternaire s.s. » du Würm, du Riss et du Günz ; des coulées de
(Maurer, 1968, p. 450). blocailles rattachent ces niches aux terrasses corres
pondantes.
Les hauts versants sont en outre modelés, sur
tout dans l'Ouest du Rif, par des niches de niva Quant aux niveaux marins, dont l'organisation
tion, des coulées de blocailles ou des accumula générale a été exposée au § 1.2 sur la base des
tions de grèzes, phénomènes liés aux périodes les observations concernant le littoral atlantique, on
plus froides. On reconnaît essentiellement (Maurer, peu� en observer également cinq au long du Rif
1968, p. 451) trois niveaux de niches datées du méditerranéen. Leurs rapports avec les terrasses
Soltanien (fonds de niche vers 2 000 m), du Ten- alluviales à la lisière du continental sont con-
244 OOMAINE RIFAIN
MARIN CONTINENTAL
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LJ V1llof ronchi11n
0 5km
FIO. 155 - Esquisse morphologique de la basse plaine alluviale des oueds Rhiss et Nekkor et de l'extrémité nord-est
des Bokkoya, d'après Maurer, 1968.
formes à ce qui a été exposé au chap. I (§ 1.3.2 tales, jusque là continus et en pente régulière, sont, au
avec figures). Mais ces rapports ne sont plus obser voisinage des côtes, très perturbés; en plusieurs points
vables que dans quelques secteurs privilégiés (exem elles plongent rapidement sous des plaines alluviales cô·
tières, Rharb, plaine d'Al-Hoceïma ou même directement
ple : fig. 155) du fait des importantes déforma llOUs la mer comme à Jebha.
tions ayant affecté les rivages durant le Quater
naire. Ailleurs, au contraire, elles se poursuivent jusqu'à la
ligne de rivage qui est alors directement dominée par
« C'est ainsi que les systèmes de terrasses continen· leur étagement et dont les falaises donnent la coupe :
5.1. REPÈRES GÉOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX 245
oued Tiguissas, oued Lao (Beaudet & Maurer, 1961). Ail 5.1.4.2. LES DONNEES DE L'OCEANO
leurs, enfin, les accidents locaux de détail sont très nom GRAPHIE GEOPHYSIQUE
breux, notamment dans les niveaux les plus élevés qui
sont, soit brusquement dénivelés, soit inclinés ou relevés C'est sous la Méditerranée d'Alboran, le Dé
en direction de la mer. troit de Gibraltar et le Golfe de Cadix qu'il faut
Ce sont également ces déformations tectoniques qui poursuivre l'enquête précédente pour rechercher les
perturbent la disposition des niveaux marins; les plates effets de la néotectonique mais ég.alement, dans la
formes d'abrasion sont ondulées longitudinalement et trans faible mesure du possible, des données sur les pro
versalement, tandis que les pieds de falaise se situent à
des altitudes très variables. Au total chacun des secteurs longements des zones internes vers le Nord. Les
de la ligne de rivage, qu'elle soit atlantique ou méditer données d'océanographie géophysique sont malheu
ranéenne, est ainsi affecté par une tectonique récente et reusement beaucoup moins détaillées que celles de
présente une disposition originale » (Maurer, 1968, p. 455). la géomorphologie. Leur interprétation dépend mê
De nouvelles recherches sont actuellement con me pour une large part des données recueillies
duites sur la néotectonique rifaine. C'est ainsi que sur la terre ferme, puisqu'il s'agit essentiellement
l'analyse du bassin de Boudinar a montré l'im de profils par « sismique réflexion continue > et
portance des mouvements d'âge p0st-maarifien pro de relevés gravimétriques et magnétiques, les carot
tages et les dragages étant beaucoup plus rares, et
bable (Houzay & al., 1975), succédant aux mouve
ments du Tortonien suoérieur, rl la fin .-111 1\,1'
0 0� 0;_
a fortiori les sondages de quelque profondeur. Néan
moins, elles permettent déjà de faire ressortir l'im
nien et de la fin du Pliocène (Caire & al., 1974).
portance des failles d'effondrement et peut-être de
En Algérie, de même, G. Thomas (1974) montre
coulissement (failles transformantes) qui, depuis au
l'intervention de plis à l'aplomb d'anciennes failles
moins le Miocène supérieur, ont recoupé à l'em
normales rejouant en décrochements et failles in
porte-pièce les structures rifaines - ou mieux, les
verses ; le Villafranchien et le Quaternaire moyen
structures rifo-bétiques, antérieurement connexes.
sont affectés. Les mouvements du Quaternaire ré
cent, repérés le long du littoral rifain par le com Le Détroit de Gibraltar est typique à cet égard.
portement des rivages anfatien ou ouljien, sont iné Sur une carte tectonique ou géologique où figurent
gaux suivant les secteurs, mais remarquablement à la fois le Sud de l'Espagne et le Nord du Maroc,
symétriques de ceux des rives andalouses, de l'au il apparaît à l'évidence comme un effondrement
tre côté de la mer d'Alboran (Gigout & al., 1975 ; tardif, post-tectonique, un fossé faillé (fig. 156 et
Pierre, 1975 ; Bousquet & al., 1975). 157), coupant à angle droit les structures rifo-
0 5011m
1 • 1
+ + +
Fm. .156 - Les failles et le volcanisme ponto- plio-quaternaire de la mer d'Alboran, selon Gier
mann & al., 1968.
246 DOMAINE RIFAIN
1
9
1 1
...��Vallées
-- Crêtes
• Epicentres 1,
-�iJ- Isobathes du socle 1 ,/;/),
c(:\ Bau�n: �t.':; , ' -----::<:fL.. �-f-'::�"'-'�
n
36
-34 9 8
bétiques. Ses fonds sabla-rocheux, balayés en per 1973) y a rencontré, sous des vases bleues quater
manence par le courant de sortie des eaux salées naires et des turbidites pliocènes, des marnes con
de la Méditerranée, ont été dragués et carottés solidées du Miocène supérieur et enfin une brèche
(Giermann & al., 1968 ; Berthois, 1968). On y tor·onienne à débris de schistes et de gneiss sem
rencontre des roches rifo-bétiques diverses (grès blables à ceux de Sebta. Cette brèche, située sur
numidiens, etc.) et des calcaires bioclastiques mio le « socle ,, sismique, pourrait effectivement re
pliocènes, déposés à faible profondeur et sembla présenter la transgression du Tortonien sur une
bles à ceux qui affleurent sur le littoral mais ef unité des Sebtides, mais le sondage n'a pas été pour
fondrés, eux, à 3 ou 400 m sous l'eau. L'effon suivi assez loin pour qu'on en soit sûr !(Coll. A.T.P.
drement du Détroit paraît postérieur à la t,ectoni 1973, p. 167). Dans ce même sondage, la lacune
que du Miocène inférieur. Il peut s'être accompa du Messinien pourrait dénoter une phase d'érosion
gné d'un jeu (ou rejeu) décrochant dextr e pluri à la base du Pliocène (Winnock, obs. à Olivet &
kilométrique (Didon, 1973). al., 1973). Cependant, cette interprétation vient
d'être rejetée par Ch. Montenat, G. et J.J. Bizon
La mer d'Alboran, dans son ensemble (fig. 156), (1975) qui écrivent: « Le Miocène traversé par
présente une évolution récente du même type mais [ce forage] appartient en totalité au Miocène ter
peut-être son origine est-elle plus ancienne, au minal, c'est-à-dire à la biozone à Globorotalia duter
moins pour certaines parties nord-orientales. D'après trei de Bolli, ou zone N 17 de Blow (= Messinien
ce que l'on sait de son remplissage sédimentaire pars auct.), transgressif sur le substratum et non pas
et de son volcanisme récent, ainsi que de sa topo au Tortonien (biozone à Globorotalia acostaensis ou -
graphie sous-marine (seuils et bassins), on peut en zone N 16 de Blow)... L'absence d'évaporites n'im
visager qu'elle a subi un effondrement par failles plique donc nullement une lacune du « Messinien >
durant la période tortonienne à plia-quaternaire. qui est bien caractérisé par de riches faunes planc
Un forage « Joides > de 864 m (Nesteroff & Ryan, toniques... [Cela] amène à s'interroger sur l'éven-
5.1. REPÈRES GÉOGRAPHIQUES ET STRUCTURAUX 247
... ••
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Fm. 158 - Deux profils sismiques continus ( « Air gun ») �ulls la Méditerranee d'Alboran, au l;,r g.: des Bokkoya (1)
et des Trois-Fourches (2), d'après Glangeaud & al., 1967. En ordonnée : temps de parcours aller et retour
(vitesse des ondes dans l'eau de mer : environ 1,6 km/s; dans les sédiments mous: de l'ordre de 2.2
km/s). En abscisse : progression du navire (10 km/h environ). Interprétation: A. : Plio-Quaternaire peu
déformé. - B : <, Pontien » (dépôts continentaux, évaporites...), discordant sur... C et D: Miocène déformé
et séries plus anciennes. - V: Format ons volcaniques ponto-pliocènes.
tu alité d'un détroit d' Alboran assurant, dès le Mio Des profils sismiques continus (Glangeaud & al., 1967)
cène terminal, les communications entre l' Atlanti au Nord du Rif oriental (fig. 158) font apparaître un
rempLssage, peu déformé, bien stratifié (nombreux réflec
'lue et la Méditerranée ». De leur côté, J.M. Au· teurs réguliers) attribuable au Plio-Quaternaire et recou
zende & al. (1975) montrent l'existence du Messi vrant des dépôts grossiers mal stratifiés, discordants sur
nien salifère en mer d'Alboran, mais réparti dans leur soubassement et attr1buables au « Pontien :o. Ces
des bassins irréguliers, séparés par des seuils p!us niveaux sont en relation avec les formations volcaniques
ou moins marqués : le forage 121 aurait touché une ponto-pliocènes de l'île d'Alboran et des caps de !'Orien
tal, notamment le niveau inférieur. Celui-ci comporte des
de ces zones surélevées. niveaux continentaux, d'après certains carottages; en outre
des évaporites s'intercalent dans le « Pontien » volcanique
Les bassins méditerranéens du Rif oriental des îles Habibas (Oran).
(Boudinar, Kerte) semblent commencer à fonction
ner au tout début du Messinien (Feinberg, 1971), L'étude détaillée de la marge continentale ri/a-kabyle
plus tardifs que le sillon atlantique et indépendants a été réalisée beaucoup plus à l'Est, au large de Bougie
de lui; selon E. Caire & al. (1974), ces bassins (au (Auzende & Pautot, 1970). Elle indique (fig. 159) qu'après
moins Boudinar) se creuseraient dès le Tortonien leur émersion au Miocène moyen, ces zones internes de
supérieur; le volcanisme s'y développe pendant la l'orogène ont commencé à s'enfoncer au Miocène supé
rieur, dont les dépôts se term·nent par une série évapo
même période. Plus à l'Est encore, le long des ritique. Celle-ci semble largement répandue en Méditer
côtes algériennes orientales, les phénomènes de ranée occidentale (cf. Montadert & al., 1970) et son im
subsidence post-tectonique ont commencé dès le portance pourrait être économiquement considérable dans
Miocène supérieur, la série miocène se terminant l'avenir. Après son dépôt, la subsidence reprit brusquement
par une n·marquable formation évaporitique mes au début du Pliocène, déterminant des phénomènes de glis
sinienne (fig. 159). sement sur la pente continentale rajeun·e. Une période
plus calme s'instaura ensuite, bientôt rompue par un phé
On sait que de larges édifices volcaniques à andésites nomène de flexure, entraînant au début du Quaternaire
et basaltes existent dans le Rif oriental, qui ont commencé l'érosion intense des chaînes côtières et l'approfondisse
à fonctionner au Tortonien supérieur pour s'ériger surtout ment de la marge où vont pouvoir s'accumuler d'épais
au cours du Plio-Quaternaire (§ 5.1.3.5). Sous la mer glacis détritiques. Dans le bassin d'Alboran, le rythme
d'Alboran, ils se reconnaissent sous la forme de monts de la sédimentation atteint 40 cm/1000 ans, durant le
sous-marins à sommets aplatis (guyots) ou à caldeira, ou Quaternaire récent; des « slumpings :> et des turbidites
avec une aiguille extrusive. Les dragues ramènent surtout
révèlent l'instabilité des talus (Bartolini & al., 1972).
des andésit•s (Giermann & al., 1968). La disposition de
ces anciens cônes volcaniques le long de grandes failles
apparaît assez bien sur la figure 156. Non seulement au Maroc et en Algérie mais
248 DOMAINE RIFAIN
s N
ils se seraient formés à la faveur de la dérive vers
q1 _ -qoti-
- no vlgot ton
zoïque - Chaîne calcaire - Zone mamo-schisteuse, de vives controverses, dont l'enjeu, en fait, est l'in
mais considérait les deux premières zones comme terprétation de toute la Méditerranée occidentale
le soubassement parautochtone de la dernière. (cf. Coll. A.T.P., 1973 etc., signalé ci-dessus
§ 5.1.3, et les exposés ci-après, en particulier
C'est sur ces bases que fut dressée la syn- § 5.3.2.2 et 6.4.6) *.
5.2. LES ZONES EXTERNES
On ne parlera ici que des unités rifaines et pré Les hypothèses sur la paléogéographie du sil
rifaines, laissant de côté un « sillon des flyschs > lon externe sont grevées par ces incertitudes. Un
éventuellement situé à leur marge interne (voir le essai préliminaire a été proposé par G. Suter (1965,
§ 5.3.2.2). L'interprétation des seules zones exter 1969) ; établi dans l'hypothèse d'une Zone préri
nes s. str. ne laisse pas, elle-même, de prêter ac faine parautochtone, il conduit à l'image d'un sil
tuellement à discussion. Les problèmes surgissent à lon externe dont la série s'épaissit continuement
propos, d'une part, des nappes rifaines : leur ori vers le Nord (fig. 164), du Prérif à l'unité de
Ketama. Si au contraire on suit les vues de M.
gine est-elle externe ou interne par rapport à !'Unité Mattauer (1963-64) et J.-C. Vidal (1971), le vérita
de Ketama ? et, d'autre part, du Prérif : est-ce son ble sillon externe Gurassico-crétacé et tertiaire)
soubassement qui affleure dans les massifs méso correspond essentiellement aux Zones rifaines, intra
zoïques d'un Prérif interne parautochtone, ou s'agit et mésorifaines, le Prérif fait surtout figure d'avant
il là d'éléments rifains glissés dans l'avant-fosse fosse tardive, effondrée à la marge de l'avant-pays
miocène? atlasique.
* A la liste des thèses récentes vient de s'ajouter celle de D. Leblanc (1975), ainsi que, plus récemment encore, celles
de P. Lespinasse (1975), M. Nold (1976), J. Uttinger (1976) et W. Wildi (1976) <!_ont il n'a pas été possible d'intégrer
ici les résultats.
250 DOMAINE RIFAIN
Le substratum anté-triasique est presqu'inconnu. qui l'ont injectée à tous les niveaux de la couver
On cite quelques débris plus ou moins métamor ture et jusqu'à la surface du sol.
phiques entraînés dans des diapirs triasiques (par On connaît à Tissa, dans la Zone prérifaine, 47 km
ex. dans le Prérif interne au Sud de Taïneste : J. au Nord de Fès, un bel exemple de << montagne de sel ».
Marçais & G. Suter, 1966). Quelques repères ont été Sous un « cap-rock » argilo-gypseux. toute une colline
obtenus par sondage sous l'avant-foss·e : granite est faite de sel gemme rouge, gris ou verdâtre, où l'exploi
tation par dissolution découpe d'étranges draperies. La
de Sidi-Slimane, « Permien » de Kcebia (voir coupe colonne diapir.que a entraîné des ophites, un bloc de cal
fig. 151). Les éléments paléozoïques les plus vastes caire jurassique (extrémité SW) et de rares schistes pri
sont connus dans la nappe prérifaine inférieure. Ils maires.
affleurent de Boured à l'embouchure du Kiss : D'autres masses salifères importantes sont visibles à
l'air libre à l'Ouest de Fès, dans '.es vallées des oueds
• schistes noirs à Annularia (Culm) du Tizra Mellah (« salé », en arabe) et Mikkes, jusqu'à leur con
Tichemlaline, avec des conglomérats violacés de fluent avec le Sebou. Des brèches à éléments triasiques
type « Verrucano » ; (arg les rouges salifères, cargneules, ophites...) injectent
J)ar ailleurs d'innombrables accidents. Enfin, certaines for
• schistes violets, cipolins, quartzites, calcaires Înations miocènes (voir ci-après) sont « truffées » de mas
ses triasiques, dont il semble qu'une partie au moins dérive
avec un fossile dévonien, et « Verrucano » du J. de la resédimentation d'un Tr·as remonté par un diapi
Khebala (Haut-Kerte) et du J. Baïo ; risme contemporain ou un peu antérieur (des phénomènes
de ce type ont été décrits dans les Babors, en Algérie, par
• lambeaux divers sur les Kebdana, etc. M. Leikine, 1969).
On a des raisons de penser, pour ces éléments Le Lias des « sc.fs » (prérifains ou rifains ?)
de la « nappe des Senhadja orientaux », à une ou des unités rifaines offre, comme le Trias, de
origine rdativement interne, entre domaine géan grandes ressemblances avec celui du Maroc atlasi
ticlinal et sillon externe. On doit encore ajouter
,· _
que. Mis à part les dolomies hettangiennes embal
que des lames de gneiss œillé et de granite sont en lées parfois dans les mass,es triasiques (ci-dessus),
gagées à la base de diverses unités allochtones des le Lias comporte d'abord une série calcaro-dolomi
Senhadja sud-occidentaux. tique de quelques centaines de mètres d'épaisseur,
Les fragments de roches métamorphiques entraînés
dans Je Trias gypso-salin montrent un échantillonnage
1
d'assemblages minéraux depuis le fa�iès des sc�iste�
verts jusqu'au faciès granuJ;te; ce ��rmer est represeI?t� -+ 1000m Grt'.s:, c-ak.srh1stes, conrr;l.omérals sch1stt'UX
Miocènr mf
dans des orthodérivés de type nontique ou anorthos1t1-
que; on y note parfois le développement tar�if d'�m-l?h! Ohgoct"ne termma.l =-=-- raka1res grf'irU'\ à Pectens et Clypéastres
- _o.!! -Conglomér.il à Lf'p1docychnes
boles à pléochroïsme de glaucophane; peut-etre s agit-Il
de témoins de la marge africaine (Boivin & al., 1975) ?
Yalangmien
Berrias1en
-�=; Calr·,;;,dustr-s et pehtes
- · ..=.--:...
----- ===
.-=----=-:-. r�
Le Trias est constitué de grès et surtout de 1ithomque <'.i.l<a1rcs à grain fm
marnes rouges salifères, avec du sel et du gypse
en quantité important,e ; à ces roches sédimentai :' !
J Fh i.{'h JUras..-ique supérieur
res sont associées fréquemment des ophites ou 1 ;1
spilites (fig. 160 à 162). C'est en somme le faciès
que l'on connaît dans le Maroc atlasique et mésé
tien : un Trias dé·ritique et salifère, assorti de ro Péhtes bleu-Hrt flammées
ches basaltiques. Il est, au contraire, très différent
de celui qui caractérise les zones géanticlinales du Caksch1stes à fl1.ame11ts et Pos,àonomres
Rif septentrional (§ 5.4.1.4). La série rouge du Rif
est-elle en partie plus récente que celle du Maroc AlternanC'f's dr :
calcaire marneu). gris à. FU"é
atlasique et mésétien ? On a reconnu ici le Keuper cJ.lcsch1.stes
et des plaquettes de dolomie noire associées à ce
terrain ont même fourni des fossiles de l'Hettan
0
A
�=�- calcam::i. noduleu,: {rares)
Calc3chh1tes
Fm. 161 - Colonne stratigraphique de l'Unité de Ketama (Zone intrarifaine), selon Andrieux (1971).
A : Le Trias et le Jurassique (cluse de )'Oued Ouerrha).
B : Tithonique et Crétacé inférieur (région du J. Tizerhine).
C : Fin du Crétacé inférieur et Crétacé supé rieur, au Nord de l'Unité (région de )'Oued Rhis).
Bartonîcn
Marnes noires à septaria orangés
J
Lutétien
supérieur
Cale.chiite&, pélite1
Lutétien -�--- Marnes
Calcaires détritiques en .,. miches calcaires jaunu
Eocène Sénon1en
plaquettes
inférieur
100 (Nummulites)
Tlthonique Calcaires à 8fain rm 't noduleux Tceux
Turonien Calcaires + phtanites
Marnes gm sale
-·-
"a.. -- 0
! + filons «cone-m-conr>
Doaer Calc1Chiltea à Posidonomyes : .,. miches calcaires à patine Jaune ,..,C Calcaires à grain fin gris bleu sombre
A 8 C
Fm. 162 - Colonnes stratigraphiques des nappes rifaines, selon Andrieux (1971).
A : Nappes inférieures (colonne composite des nappes c Senhaja > ).
B : Nappes moyennes, cf. c nappe d'Aknoul » (N et E de Tahar-Souk).
C: Nappe rifaine supérieure (J. Tameddit, Rhodrene, Bab-Talmest).
N.B. : D. Leblanc (1975) décrit des séries essentiellement jurassico-crétacées
(cf. A partie supérieure) mais avec Eocène et Miocène inférieur discordants,
sous le nom de nappe du Bou-Haddoud.
A gauche, en bas de la colonne A, lire Trias au lieu de Malm.
5.2. ZONES EXTERNES 253
dolomitisée surtout à la base. Vers le haut, on a terrigènes. La série débute par des couches argilo
daté le Carixien et le Domérien. pélitiques jaunes, puis se poursuit par une forma
tion argile-gréseuse, souvent bariolée, ayant des af
Au-dessus de ce Lias inférieur (?) - moyen, finités avec un flysch. Ces couches, accumulées sur
le Lias supérieur présente un faciès plus variable, plus de 1 00-0 m de puissance, forment de vastes
en général marneux, riche en Ammonites. Il ne structures anticlinales dans les Zones mésorifaine
forme, le plus souvent, que de maigres affl eur� (Forêt d'Izzarène, fig. 151 A) et rifaine (fig. 161).
ments, laminés au toit du Lias calcaro-dolomiti On retrouve ces faciès dans les nappes rifaines
que (fig. 160 à 163). (fig. 160 A) et dans les sofs prérifains - peut
Le Dogger n'est pas mieux représenté, jusqu'au être eux aussi d'origine rifaine.
Bathonien inférieur du moins. On reconnaît, no Durant toute cette première période du Secon
tamment dans le Prérif interne (J. Amergou, fig. daire, du Trias à la partie supérieure du Malm,
163), un Bajocien calcaire de faciès « ammonitico les variations de faciès paraissent peu importantes
rosso ». Le Bathonien inférieur, plus marneux à l'intérieur du domaine externe. On retrouve la
( « schistes à Posidonomyes »), admet encore en même séquence dans les anticlinaux parautochto
certains points de grosses lentilles de calcaires néri nes et dans les éléments charriés, où seul le méta
tiques (Clypeus), souvent oolithiques (fig. 160 à morphisme introduit des différences (calcaires mués
163). en « cipolins », etc.). Les similitudes sont même
Le Bathonien supérieur et l'essentiel du Malm considérables avec la série atlasique. On note ce
�""t ::111 contraire fort épais et riches rn apports pendant le facies plus pélagique du Dogger et la
-- PRÉ RI F EXTER N E
N
--PRER I F I NTERNE-------- -ZONE MESOR I FAI NE--jz.tNTRARIF.
- ••• U.deTanger
J. Ouazlr--_i ...... ..
0 10km
FIG. 163 - Coupe schématique des zones externes du Rif occidental-central entre les reg1ons de Fès et de Tafrannt
de,-l'Ouerrha, selon Suter 1967). La coupe est présentée en trois sections avec raccords superposables.
Légende des lettres : voir fig. suivante. Comparer cette interprétation du Prérif externe, avec sofs enracinés,
à celle schématisée selon Vidal (1971) dans la coupe générale B, fig. 151.
Voir dans D. Leblanc (1975) les coupes d6 taillées d'un secteur plus oriental (structure générale : voir
ici fig. 151 bis).
254 DOMAINE RIF AIN
présence d'un épais « flysch » du Jurassique supé de coulissements plus anciens, que rien ne paraît ex
rieur, absent de l'avant-pays : ces faciès doivent clure.
donc apparaître soit dans la Zone prérifaine, soit Mais la zone-charn:ère la plus intéressante est
dans la Zone des fenêtres. celle du Maroc oriental. Là, le domaine sédimen
Concernant les changements de faciès entre Rif taire rifain empiète, en quelque sorte, sur ce que
et Atlas, à cette époque, il convient aussi de rele l'on considère comm:: l'avant-pays. Absent dans le
ver l'existence, dans les Rides prérifaines, de puis Moyen Atlas (ou quasi : voir § 4.3.5.2), le Juras
sants grès et conglomérats du Dogger. Ces << Grès sique supérieur apparaît, sous un faciès marno
du Zerhoun », terminant avec le Bajocien supé gréseux déjà épa:s, dans 1� Terni-M.asgout, se déve
rieur la série jurassique locale (Faugères & Rous loppe dans les Bccn'.-Bou-Yahi et les Beni-Snassène
selle, 1972), traduisent la proximité des rivages occidrntaux, ad0ple enfin un faciès flyschoïde dans
sud du sillon rifain externe à cette époque, et la les Beni-Bou-Ifrour (Ouichane). Le passage latéral
tendance à la surrection affectant ces terres bordiè entre ces form.aticns a été étudié par Ch. Hamel
res avant le secteur des Rides elles-mêmes. Dans (1967) dans les chaînons bordant au Sud les plaines
le détail, J.-C. Faugères & J.-C. Vidal (1974) du Kerte et du Gareb (Sierra de Driouch, J. Naach,
ont pu montrer que la répartition des faciès sédi Kerker). Si les massifs septentrionaux peuvent être
mentaires et la direction des apports terrigènes se rattachés à l'avant-pays par continuité, ils peuvent
sont trouvées guidées par des failles NE-SW. Or il aussi être assimilés à la Zone prérifaine interne ou
est important de noter avec ces auteurs que ces mésorifaine, par leur stratigraphie et aussi par le
mêmes failles ont en fait dirigé toute l'histoire tec fait qu'ils supportent ou ont supporté des éléments
tono-sédimentaire de ce secteur, d'abord au Trias de nappes intrarifaines.
(cf. extension NE-SW des bassins de Khemisset Un problème paléogéographique se pose à pro
Maaziz et de Boufekrane : § 3.6.4), au Lias et au pos de l'origine des apports détritiques durant le
Dogger, puis, après une longue émersion, au Mio Jurassique supérieur. Dans la partie principale du
Pliocène (voir aussi Faugères, 1974). sillon, on peut envisager une origine méridionale,
Une telle continuité dans l'activité d'accidents de socle les domaines atlasique et mésétien étant émergés
NE-SW s'accorde bien avec l'idée d'une déformat'on pro et érodés. Par contre, dans !'Oriental où une plate
gressive du domaine atlaso-mésétien par coulissement de forme à sédimentation calcaire borde, vers le Sud,
blocs (§ 4.4.3.2 et 3, etc., chap. 6 et Michard & al., 1975). la zone d'accumulation flyscheuse, on est amené à
J.-C. Faugères et J.-C. Vida' n'envisagent de rejet hori
zontal au long de ces accident, qu'à partir du Miocène envisager une alimentation septentrionale (Hamel,
« supérieur ». Il serait intéressant de rechercher la trace 1967) ou latérale.
Entre la plate-forme atlasique et le sillon rifain, effet un Eocène prérifain, dont le type néritique et
u ne variation de faciès s'est établie au Jurassique. l'extension irrégulière résulteraient du jeu d'une
Elle va s'accentuer au Crétacé et au Tertiaire. ride précoce (fig. 151 bis), un Oligocène marno
Pendant cette période, le comportement des Zones gréseux et un Miocène inférieur-moyen transgres
prérif.aine, mésorifaine et intrarifaine sera suffisam sif.
ment distinct pour qu'il soit préférable de les étu Dans le Prérif externe, la série se complète par
dier une à une. un Miocène supérieur (Tortonien s. str.) marneux,
riche, lui aussi, en c corps étrangers », notamment
5.2.2.1. LA ZONE PRERIFAINE en mass,es argileuses du Crétacé et du Trias, mê
lées au Miocène par une << tectonique boueuse ,,
Pour G. Suter t(fig. 164), le socle du Prérif (par opposition à la « tectonique cassante », ex
interne est visible dans divers massifs parautoch trusive, du soubassement : Suter, 1965). Sur les
tones (sofs, etc.). On peut y trouver, outre le séries prérifaines ainsi décrites chevauchent des
Jurassique épais déjà décrit, le Tithonique sous éléments d'origine plus interne : nappe d'Ouezzane
la forme de calcaires noduleux à Ammonites. Un (Paléocène, Miocène inférieur et moyen) et nappes
Crétacé surtout marneux lui succède. Le Tertiaire analogues, du type Tsoul ou En-Nehir (D. Leblanc,
débute avec des marnes sableuses du Miocène mo 1975), pouvant être considérées comme des nap
yen transgressif, reposant jusque sur le Lias. Mais pes rifaines (§ 5.2.2.3). L'ensemble Oes séries pré
ce Miocène abrite des masses remaniées de cal rifaines et leur surcharge de nappes internes) ou
caires à Nummulites et de marnes où l'on a re au moins la partie supérieure marneuse de cet en
connu !'Eocène moyen-supérieur, !'Oligocène et le semble a glissé vers l'extérieur, de sorte qu'on le
Miocène inférieur. couche s qui se seraient donc voit reposer à sa marge sud sur les marnes torto
déposées à proximité. D. Leblanc (1975) décrit en niennes du Sillon sud-rifain - c'est-à-dire de la
5.2. ZONES EXTERNES 255
partie la plus externe du sillon prérifain. Peu au leur route par gravité, dans le sillon prérifain, qui
Nord de Meknès, le soubassement de ce sillon ap se creuse à partir du Miocène supérieur.
paraît localement, à la faveur de plis anticli Dans cette conception, le phénomène de glis
naux tardifs : il forme les Rides prérifaines (fig. sement des nappes est directement lié à la subsi
168). La série stratigraphique qui le constitue n'est dence et au comblement sédimentaire de cette avant
autre que celle de l'avant-pays atlasique et mésé fosse post-tectonique. Le Miocène supérieur qui la
tien. Succédant au Jurassique (§ 5.2.1), on peut remplit comporte, outre les marnes grises ou bleues
trouver un Crétacé moyen, néritique et transgres banales qui passent aux molasses discordantes de
sif, un Sénonien marneux, une couche phosphatée l'avant-pays, des faciès chaotiques où l'on peut
de !'Eocène inférieur (Daguin, 1927; Lévy &
voir l'indice d'amples glissements sous-marins :
Tilloy, 1952). Par-dessus se rencontre localement
une intercalation rouge continentaie, attribuée à Ils forment « un ensemble chaotique à matrice mar
neuse, où sont mêlés des éléments de toutes tailles (depuis
l'Aquitanien mais peut-être plus jeune, d'âge Mio celle du Foramin fère à celle du lambeau de nappe de
cène moyen (G. Suter, in litt.). Plus généralement, plusieurs centaines de milliers de mètres cubes), appar
la molasse marine miocène recouvre directement tenant à tous les terrains connus dans les nappes. Les
en discordance les terrains secondaires; d'abord éléments durs sont arrondis ou très émoussés, les éléments
marneux ont un aspect disloqué très caractéristique. On
grossière, elle passe vers le haut aux « marnes trouve tous les intermédiaires entre des formations mar
blanches de Beni-Amar », puis aux marnes bleues neuses bien stratifiées et des format ons entièrement chao
sud-rifaines classiques - éventuellement « encom tiques. Le caractère sédimentaire de celles-ci est attesté
par la présence au voisinage de leur extrémité de niveaux
brées » par la nappe prérifaine. L'âge de la trans d�tritiques stratifiés et par leur interstratif cation dans les
gression molassique (Suter, 1969) est considéré sédiments marneux. Ces caractéristiques de l'ensemble chao
comme déjà Tortonien (on l'a longtemps donné tique montrent que sa genèse ne peut être expliquée, ni
Burdigalien). par des phénomènes tectoniques (tectonique boueuse, for
mation de brèche tectonique à la base des nappes), ni par
La sédimentation des molasses marno-sableu des phénomènes sédimentaires banaux. Il s'agit d'o/istos
ses sud-rifaines s'est poursuivie jusqu'au Pliocène tromes, accumulations chaotiques de matériel varié amené
par des glissements sous-marins. Ces olisto,tromes sont
moyen, au moins dans l'Ouest du sillon (Feinberg liés au glissement des nappes, puisqu'on n'y trouve que
& Lorenz, 1970; voir les § 3.6.5 et 4.3.6). Elle a du matériel et des lambeaux de ces dernières. Comme
recouvert la nappe prérifaine et s'est étalée vers ,les nappes, ils se sont mis en place par glissement sous
le Nord sur toutes les structures tectoniques pré l'effet de la gravité; ainsi les nappes et les olistostromes
eeraient deux manifestations légèrement différentes et
rifaines, jusqu'à la marge de la zone rifaine (méso presque synchrones du même phénomène » •.
rifaine). C'est le << Miocène post-nappes », (Mio
Pliocène) conservé dans de larges synclinaux qu'un 5.2.2.2. LA ZONE MESORJFAINE
plissement tardif a modelés. Ici la série est plus variée, stratigraphiquement
La description que J.-C. Vidal (1971) propose et lithologiquement (fig. 160). Au-dessus du Malm
de la zone prérifaine est différente, essentiellement déjà décrit, un Tithonique à faciès peut-être plus
en ce qui concerne sa partie interne. Pour lui, profond que celui qu'on attribue au Prérif ; les cal
et au moins sur la transversale qu'il a étudiée (fig. caires noduleux sont remplacés par des calcaires
151 B), ce n'est pas le socle parautochtone que à Calpionelles et Aptychus, accompagnés de con
montrent les « sofs >> du Prérif, mais des éléments glomérats intraformationnels (brèches monogem
glissés de grande taille, des nappes ou fragments ques). Le Néocomien, présent depuis le Sud du
de nappes ayant la même origine rifaine que les Pr�rif interne sous un faciès marneux, devient ici
nappes à matériel tertiaire décrites par G. Suter nettement plus calcaire. Caractère plus typique en
(Ouezzane, Miocène blanc). On y retrouve les core. il apparaît une puissante formation à faciès
mêmes constituants que dans les nappes rifaines f!ysch, d'âge albo-aptien. Inconnue (ou presque)
posées sur la zone des fenêtres (§ 5.2.3.2) : nap dans le Prérif, épanouie au contraire dans la zone
pes à matériel jurassique, nappes à matériel cré rifaine (Unité de Ketama, voir ci-après), cette for
tacé-paléocène, et les nappes à matériel tertiaire mation est ici légèrement discordan•e sur le flysch
complètent la série stratigra:phique du domaine jurassique (Forêt d'Izzarène, fig. 151 A).
d'origine. Celui-ci était situé soit au Sud, soit plu On remarquera que dans l'Oriental, la trans
tôt au Nord de la zone intrarifaine (Andrieux, gression du Crétacé inférieur vers le Sud s'est ar
1971). Ces éléments intrarifains ont glissé d'abord rêtée à l'emplacement de la chaîne du Gareb (voir
jusque sur la zone des fenêtres, dont les terrains § 4.3.4.1), c'est-à-dire dans la zone même où le
les plus jeunes sont datés du Miocène moyen. Jurassique supérieur calcaro-gréseux cède la place
Puis, selon J.-C. Vidal, ces nappes ont poursuivi au Jurassique flyscheux de type rifain.
* Cette conception est contestée par D. Leblanc (1975) : pour lui le « comp'.exe prérifain » est bien un olistostrome
d'�ge fin du Miocène moy�n - ',f<;>rt?nien inférieur, mais déposé en continuité avec le Miocène moyen blanc au
t01t et au front de la sene prenfame, alors que celle- ci, à la faveur de déco'.lement dans le Trias e1 le Sénonien
se trouvait plissée et charriée vers le Sud (cf. ci-dessus fig. 151 bis).
DETROIT RIDES ZONE INTRARIFAINE
SUD- RIFAIN PRÉRIFAINES ZONE P RÉR IFAI NE ZONE MÉSOR IFAINE ET NAPPES R IFAINES
Epaisseurs cumulées(mètres)
Ketama 3500
Tanger-Loukkos 1500
Ouezzane, etc. 1000
6000
�
Q.
"'-+ C
C.
Il)
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0 -1
P Pl I o C4! n 1 ( c1lc. Infer., salllN fauves) � :,
El
morno-gréseux
FIO. 164 - Schéma élémentaire de la stratigraphie du sil Ion rifain externe d'après Suter (1965, 1967).
Voir les colonnes stratigraphiques détai'lées du Rif externe oriental in D. Leblanc, 1975.
5.2. ZONES EXTERNES 257
* Selon D. Leblanc (1975), le Miocène moyen schistosé et chaotique est suivi, là où il n'y a pas de nappe, par un
« compTexe mésorifain > non schistosé, très semblable à oelui du Prérif mais peut-être un peu plus vieux.
258 DOMAINE RIFAIN
4 Al Hoceïmo
Méditerranée
1
Dorsale
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calcaire
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\ C ouronts Q)( IOUX Courants transverses
FIG. 165 - Les directions de courant dans les flyschs crétacés du Rif central, d'après Andrieux, 1971. Courants
axiaux et transverses sont distingués par les caractères des fute casts et les figmes associées (slumpini;:s.
ripple marks, groove casts). Les mesures concernent le Néocomien dans la nappe du Tisirène, l'Albo
Aptien dans l'Unité de Ketama et les Fenêtres.
silex, appartenant à cette couverture. Néanmoins, lui correspond plus à l'Est, en fenêtre sous le front de
l'essentiel de l'unité de Ketama semble avoir été l'unité de Ketama.
tectoniquement << dénudé » par le dép.art des ter Les nappes rifaines présentent des séries anté
mes post-albiens, entrant dans la constitution des tertiaires analogues à celles du parautochtone intra
diverses nappes rifaines. rifain (fig. 162). Le Trias et le Jurassique ainsi
que des éléments de socle plus ancien (§ 5.2.1)
L'unité de Tanger fait pendant à celle de Ke caractérisent les nappes inférieures, classiquement
tama, dans la partie nord-ouest de l'arc intrari décrites sous le nom de « nappes des Senhadja »
fain. Elle est essentiellement constituée de Crétacé (Marçais, 1937). A l'Est d'Aïn-Médiouna, el!es
supérieur marneux, correspondant au Cénomanien montrent d'intéressantes roches vertes anté-créta
Turonien et au Sénonien. Aussi bien dans la partie cées (hornblendites, etc.), actuellement à l'étude.
moyenne de l'arc voit-on le Crétacé supérieur « de La « nappe d'Aknoul » correspondant aux « nap
Tanger » venir recouvrir le Crétacé inférieur « de p 0 s noyennes » de J. Andrieux, est surtout faite
Ketama », qui plonge par-dessous lui vers l'Ouest. d'un Crétacé de type intrarifain, suivi de l'Eocène
Dans le Crétacé de l'unité de Tanger, des faciès rela décrit ci-après. D. Leblanc (1973) y distingue deux
tivement variés apparaissent vers la marge interne; on unités d'après les faciès sénoniens et éocènes. En
note en particulier des conglomérats et blocs exotiques
de calca·res à Orbitolines (Dar-Chaoui) ainsi que des fin, des lames plus élevées, la nappe supérieure
phtanites d'âge turonien (Bab-Berred) Vers la marge ex de J. Andrieux, montrent un Turonien à phtani
terne du domaine, l'unité du Loukkos est une sorte tes corresponda'nt à leur origine plus interne *.
d'intermédiaire entre intra- et mésorifain, caractérisé par
un Cénomanien à dominante calcaire et un Eocène à Num Ces nappes s'étalent à la marge sud de la Zone
mulites (Lespinasse, 1972). L'anticlinal du J. Beni-Ounaï intrarifaine et sur la zone mésorifaine. Selon l'in-
1
• D. Leblanc (1975) la rapproche de la nappe d'Aknoul s. str. et définit une nappe du Bou-Haddoud, rapprochée de
celle des Senhadja (voir fig. 162).
5.2. ZONES EXTERNES 259
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FIG. 166 - Filons clast ques dans le flysch albo- aptien de !'Unité de Ketama selon Andrieux.
1967. En haut: croquis d'affleure ment; Route des Crêtes p.km. Chaouen 86.2.
En dessous : Interprétation du phé nomène, à trois stades de la diagenèse; A :
Formation de cassures conjuguées (1) et de fentes d'extension (2) dans la série gréso
pélitique; ellipsoïde des déformations correspondant. B : Injection de matériel gréseux
dans les surfaces de discontinuité; C : Plissement ptygmatique et rotation interne du
plan des filons : ellipsoïde des défor mations correspondant.
terprétation de M. Mattauer et de J.-C. Vidal (voir précédent conservent une liaison avec un Crétacé
§ 5.2.2.1), ce sont elles que l'on retrouve glissées supérieur, voire un Cré·acé inférieur semblables à
dans la Zone prérifaine. Dans cette hypothèse, les celui de la Zone intrarifaine (fig. 162 B).
faciès de Crétacé inférieur marneux à Ammonites
pyri'euses ne seraient pas prérifains, comme le pro Bien des précisions mériteraient d'être apportées à ce
schéma. Notons d'abord que des restes d'une série ter
pose G. Suter (1965), mais plus internes que le tiaire sont localement conservés sur la zone intrarifaine
Crétacé inférieur gréseux et flyschoïde de Ketama, moyenne : c'est le cas du Tertiaire de Mokhrisset, appuyé
ce qui s'accorde avec l'idée d'apports détritiques au Nord du Miocène de Zoum sur l'unité du Loukkos.
méridionaux. Selon J. Lespinasse (1972) on aurait là trois types de sénes
éocènes, dont l'une est remaniée dans un olistostrome
Quant au Tertiaire, le plus souvent l,e parau aquit..mo-burdigalien.
tochtone intrarifain n'en comporte pas et on ne Quant au Tertiaire migré, notons que l' « Oligo-Mio
le re�rouve que dans les nappes. Ainsi admet-on cène » du Habt est en général plus grossier que le Mio
que J.es marnes blanches à silex de !'Eocène infé cène nférieur type Ouezzane : le faciès est ici celui
rieur, souvent puissantes, !'Oligocène marna-gréseux des « grè� de Larache ». Signalons encore que la série
d'Ouezzane monte jusque dans l'Helvétien ou même le
localement reconnu (voir fig. 163), et le Burdiga Tortonien basal, alors qu'au contraire, les séries d'Aknoul
lien flyschoïde qui constituent la Nappe d'Ouez ne dépassent pas !'Eocène supérieur - Oligocène. Les termes
zane, formaient à l'origine la couverture tertiaire plus élevù semblent avoir pris une « avance tectonique »
de l'unité de Tanger. Aux deux extrémités de la et se retrouver dans les unités de type Ouezzane. C'est
ainsi que Y. Ennadif, (1970) considère le Miocène infé
chaîne, dans les nappes du Habt, à l'Ouest, et rieur du J. Binete (fig. 167) comme la couverture ter
d'Aknoul, à l'Est, des séries tertiaires du type tiaire de la nappe d'Aknoul •.
� Pour D. Leblanc (1975), l'interruption des séries Aknoul avant !'Eocène s'explique par l'émersion de leur patrie
probable, « ultra_-Ketama >, tandis que les nappes rifaines à matérie'. tertiaire sont plus externes (fig. 151 bis). Celle
du Bou-Haddoud s'enracinerait en1re les zones intra- et mésorifaine, celle du type Tsoul entre les zones méso- et
prérifaine. Quant aux grès du J. Binete, ils pourraient appartenir au Tortonien post-nappes.
260 DOMAINE RIF AIN
LEGENDE
� NAPPE O'OUEZZANE
NAPPE D'AKNOUL
� r,11ocène du J. Bi
E;:Jcrétacé-Eocène
f'.ZazoNE PRERIFAINE
AVANT-PAYS:
�Miocàne du sillon aud rifain
�Jurass�� fo ��osse
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.Binotte; quaternaires
0 1 2 3 4 ...
sw NE
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J. r,rroulln, J Bln11t
2km
FIG. 167 - Carte et coupe de la d;verticula tion tertiaire du Jbel Binete (Binet), selon En
nadifi, 1970.
N.B. : Des études en cours condui raient à rattacher les grès du J. Binetc au
Miocène post-nappes (D. Leblanc, 1975).
WNW ESE
Plaine du Rharb Ride du Tsertat
MZ2 OR2 OR1
JBt
A
NW SE
B
0 250 �00 1000m
,___,_______.L...._______.j
moyen (G. Suter in litt.) lacustre dans les Rides lier de mètres de profondeur (études biostratigra
prérifaines (fig. 168). A peu près dans le même phiques de M. Dardenne, in J.-J. Burger & al.,
temps l'essentiel de la Zone mésorifaine émerge, 1960-62). C'est .alors que se développe une sorte
ainsi qu'une partie au moins de la Zone intrari de glissement de terrain généralisé, affectant une
faine (fig. 164), sous l'influence de plissements vi épaisseur plus ou moins importante de la série pré
goureux (phase II schistosante). rifaine ; l'aspect chaotique du Miocène s'acc:entue
d'autant. Les nappes rifaines déjà superposées au
Au Miocène supérieur (Tortonien), l'inversion Miocène prérifain ou qui le bordaient directement,
de relief est complète : le sillon prérifain s.l. s'ef suivent le mouvement de la « nappe prérifaine ».
fondre au long d'un domaine rifain surélevé. L'éro
sion attaque la chaîne ; d'énormes volumes d'ar Celle-ci s'écoule à son front en olistostrome
giles et de sables commencent à se déverser dans sur les vases du Tortonien plus externes. Dans
le nouveau sillon, « .avant-fosse » où se retrouvent l'Ouest, la flèche de ce recouvrement très particu
en menus fragments un échantillonnage de tous les lier atteint au moins 30 km, suivant les observa
terrains rifains. Des fragments plus gros des blocs, tions directes et surtout les sondages (fig. 169). On
des lames glissées ou des coulées argilo-salifères admet classiquement que le Prérif interne au moins
s'accumulent peut-être déjà à la marge nord du est parautochtone (fig. 163, par exemple) et que
sillon, au pied des reliefs. Or, le soulèvement de son soubassement apparaît dans des « sofs > se
la chaîne rifaine s'accentue encore, cependant que présentant comme des écailles extrusives. C'est
le sillon se creuse particulièrement dans sa partie l'hypothèse retenue par G. Suter (1965), qui in
méridionale sud-rifaine, atteignant près d'un mil- terprète le Prérif interne en termes de « tectonique
262 DOMAINE RIFAIN
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.....141-1--------HH-C:
• Salltèro
Fm. 169 - Le front de la nappe prérifaine et ses digitations dans le Miocène supeneur du sillon sud-rifain, d'après
les sondages de la Société Chérifienne des Pé troles au Sud-Est de Sidi-Slimane. Extrait de Burger, Housse
& Lévy, 1960-62. La coupe est établie par corrélation des diagraphies électriques réalisées dans les son
dages (voir exemple à droite).
cassante » pour le soubassement, de « tectonique phases de glissement (Burger & al., 1960-62). Les mouve
boueuse > pour le Crétacé et le Miocène inférieur ments de glissement se sont du reste étalés assez largement
dans le temps, à l'échelle de tout l'orogène rifo-tellien. On
moyen. Cependant, selon J.-C. Vidal (1971) le peut le préciser au prix d'études minutieuses des microfau
Prérif tout entier (au moins sur les transversales nes dans les terrains miocènes anté- et post-nappes, c'est-à
orientales, fig. 151 B) est constitué par un gigan dire aux prix de milliers de c lavages >. C Addadi & al.
tesque écoulement, glissé sur un « autochtone (1968), proposent un essai d'illustration de cet hétéro
chronisme (fig. 170) : les 4. nappes > prérifaines y appa
vrai > à structures simples. L'intérêt de cette hypo raissent comme relativement tardives, intra-tortoniennes
thèse n'est pas purement académique, car de telles (voir Hottinger in Choubert & al., 1964; Leblanc & Fein
structures simples, cachées sous un voile marneux, berg, 1967, et surtout D. Leblanc, 1975, p. 72).
pourraient constituer des pièges à hydrocarbures. Tout est bientôt scellé par un manteau vaseux
Diverses observatio'ns stratigraphiques et tectoniques et molassique du Tortonien supérieur « post-nap
amènent cependant D. Leblanc (1975) à rejeter pes > dont la transgression s'étend largement sur
cette hypothèse au profit d'un schéma voisin de le Prérif et même jusqu'à la Zone mésorifaine
celui de G. Suter: voir ci-dessus § 5.2.2.1 in fine Ouerrha, Nekkor) ; dans cette extension interne et
et fig. 151 bis. tardive de l'avant-fosse, les dépôts sont particulière
Le glissement de la nappe prérifaine - quel que ment grossiers. Les dépôts se poursuivent durant
soit le niveau de décollement qui intervien'ne - est le Messinien et même le début du Pliocène, au
progressif, étalé sur des dizaines, des centaines de moins dans le Sud-Ouest du sillon (Rharb et Ma
milliers d'années. Là où ne parvient pas la « nap rnera : voir Feinberg & Lorenz, 1970). Puis de
pe » marneuse, vers le Sud et l'Ouest du sillon, nouveaux mouvements interviennent. L'avant-fosse
la vase tortonienne poursuit sa sédimentation sans s'assèche et, mis à part l'Ouest du Rharb, se dé
discontinuité. Là, au contraire, où atteint la « nap forme, se faille, se plisse. La frange interne de
pe ,, , la vase tortonienne poursuit sa sédimentation l'avant-fosse est la plus affectée (fig. 152 et 163)',
sur le dos de « l'allochtone », qui se retrouve Vers la marge externe se forment alors les Rides
interstratifié, approximativement, dans le bassin sé prérifaines (fig. 168). L'érosion de ces anticlinaux
dimentaire où il s'est écoulé. Le glissem�nt n° la faillés à cœur diapirique a porté à l'affleurement
« nappe > prérifaine et de sa surcharge de nappes la « nappe > et son autochtone. Elle a réalisé des
rifaines est un phénomène sous-marin. demi-fenêtres d'avant-pays, ceinturées par un front
L'aspect diverticulé du front prérifain, révélé par cer d'érosion de l'allochtone ou mieux, du « para
tains sondages (fig. 169) indique la succession de plusieurs allochtone >. La discordance angulaire du Torto-
5.2. ZONES EXTERNES 263
m2 m3 m4 a m4 b ms a msb
Zones au Maroc m1 (prfréclt ffi4 C)
micro-
1
rol�onto-
giques ADDADI et al. a b C 1 d e f
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Nord-Kabylie (Dellysien)
1
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Couloir sud-rifain 1
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FIG. 170 - Nomenclature utilisée suivant Suter (1969 et in litt.), Vidal (1971) et d'après Feinberg & Lorenz (1970),
pour '.e Miocène marocain, avec un essai montrant l'extension des formations miocènes de différentes rég ons
d'Afrique du Nord et la variation de l'âge de mise en place des « nappes », selon Addadi & al., 1968.
N.B.: Au Miocène supérieur succède le Miocène terminal M6 (« Messinien ») puis le Pliocène (inférieur.
moyen, supérieur).
K : klippes sédimentaires; N : mise en place des nappes; gros traits hachurés : sédimentation anté-nappes; gros
trait plein : sédimentation post-nappes; tireté vertical : apparition des Orbulines.
nien anté-nappes sur le Secondaire de ces Rides Alors que dans les cas précédents comme pres
montre que leur disposition anticlinale était déjà que par'out dans la chaîne rifaine, ce sont les mar
amorcée avant le plissement post-nappes. nes bleues tortoniennes qui supportent le front
Amorcé dès avant le Miocène, le diapir sme du Trias des unités charriées ks plus méridionales, au Nord
s'est trouvé accentué par l'augmentation de la surcharge
durant le Miocène supérieur. Il est favorisé par l'épaisseur du Tazzeka, cas particulier, les nappes reposent
de la série salifère : on est là à proximité des bassins sur les niveaux détritiques de la base de la trans
de Khemisset-Meknès. gression tortonienne et viennent même mordre sur
En ce qu concerne la production d'hydrocarbures, les b Paléozoïque sous-jacent suivan· une disposition
espoirs fondés sur la nature géologiquement propice de ce
domaine (avant-fcs;e faiblement plissée) ont été jusqu'à
que l'on retrouve encore p!us à l'Est, au-delà de
présent médiocrement satisfaits. En 1934, un jaillissement la frontière algérienne (fig. 171 ).
spectaculaire eut lieu au J. Tselfat. Des structures produc
tives ont ensuite été exploitées plus au SW, sur les bords Cette disposition est visible au col du Touahar (route
de l'oued Beth (118 000 tonnes en 1954) jusques et y Taza-Guercif). Elle peut être interprétée, se'on D. Leblanc
compris dans le gran·te altéré et fracturé (les marnes mio & J.-C. Vidal (1970 ) en admettant que l·e Massif du
cènes et la nappe prérifaine assurant la fermeture supé Tazzeka formait durant le Torton·en un haut-fond son s
rieure des poches). En 1966, J 1 millions de m3 de gaz marin plutôt qu'une île (hypothèse fondée sur la nature des
ont été produits par les puits du Rharb, mais seulement dépôts transgressifs sur sa périphérie : seules les couches
27 000 tonnes de brut, les réserves s'amenuisant rapide de base contiennent des débris des schistes autochtones).
ment (Mines et Géologie, n ° 25). En 1971, la production Le front des masses charriées, glissant au fond de la
a été d'environ 10 millions de m 3 de gaz (Har;cha, Douar mer, a pu remonter légèrement sur le flanc du haut
Jabar), contre 38 aux puits proches d'Essaouira (Kanouni, fond. là où les marnes bleues, voire les grès d.- base
(1972); en 1973, 32 contre 48 (Alem in Nicod, 1974). ne s'étaient pas déposés ( cf. fig. 5 in D. Leblanc, 197 5).
264 DOMAINE RIFAIN
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0 1km
FIG. t71 - Rapports des nappes avec l'avant-pays rifo-tellien aux confins algéro-maroca ns. Deux coupes, en
Algérie, selon Guardia, 1967. A: Coupe du cap Noé au Tadjera; B : Coupe N-S dans les Sou
halia.
1 à 8 : Autochtone; 9 à 11 : Allochtone; c:p1 : surface de charriage; c:p2: accident post-nappe.
1 : Pliocène; 2: marnes gréseuses et poudingue de base du Miocène anté-nappe; 3 : argiles silteuses
du Jurassique; 4 : calcaires organo-détritiques du Lias; 5 : grès et poudingues rubéfiés du Permien; 6 :
sch stes primaires; 7: filons de microgranite;8 : métamorphisme de contact; 9 : calcaires cristallins;
10: calcschistes; 11 : « Trias » et roches vertes.
Les divers recouvrements allochtones superpo riel plus ancien existe aussi dans d'autres nappes
sés à la « nappe » prérifaine sont envisagés ci (voir § 5.2.2.1), généralement en position plus in
après, avec les autres unités rifaines. ternes que les précédentes et surtout développées
au-dessus de la Zone mésorifaine (§ suivant) : ce
5.2.3.2. LES ZONES MESO- ET INTRARI son1: les nappes rifaines s. str.
FAINES, LES NAPPES RIFAINES Les structures actuelles résultent probablement
ET ASSIMILEES de la succession de différentes phases tectoniques
A. LES ÉLÉMENTS (s.l.). On s'expliquerait mal les phénomènes de tron
cature basale qui s'observent souvent sous les lam
La Zone prérifaine est largement masquée par beaux de la nappe d'Ouezzane (fig. 163 et 167) si
des recouvrements allochtones ; certains, du type une phase de plissement et une phase de cisaille
nappe d'Ouezzane, dont on admet l'origine intra ment n'avaient pas précédé la phase de glissement
rifaine, sont principalement étalés sur le Prérif in sous-marin décrite ci-dessus. Enfin, la phase plio
terne. D'autres, et c'est le cas de la nappe du cène se manifeste par des plis à grand rayon de
type Tsoul (D. Leblanc, 1975), pourraient être courbure, qui isolent des synclinaux de Miocène
prérifains et sont générale ment placés sur le Prérif post-nappes (discordants sur les nappes et leur subs
externe. L'existence de lambeaux charriés à carac tratum) et qui sont aussi responsables - au moins
tère mix·e (J. Chaouachi au Nord de Fès : Miocène en partie - du morcellement de ces nappes en
moyen blanc sur un Helvétien-Burdigalien de type 1am beaux synclinaux *.
Ouezzane) donne cependant à penser qu'une liai
son paléogéographique étroite dut exister entre ces B. LES FENÊTRES ET LES UNITÉS PARAUTOCHTONES
deux séries. Leur charriage en unités indépendan RIFAINES
tes résulterait donc d'une sorte de diverticulation Le Prérif se trouve bordé vers l'intérieur par
du Tertiaire frtra, méso et prérifain. Mais un maté- un domaine où s'opposent des structures enraci-
* D. Leblanc (1975, fig. 45) montre en particulier que les nappes Senhadje et Bou-Haddoud se sont individualisées par
cisaillement compressif, contestant l'interprétation purement gravitative de J. Andrieux.
A Zo ne d u T ifel o u es t U nité deKetama
N
T�tlt1cllt
s Tithonique
L i os sup.-Dogger
( F: du J. Tizer,1neJ
0 2 km
Untté d eK etam a
Nappes rifai nes moy en nes -s
J u pérteures / lN
B s -inférieures
des fenêtres Lias-Doooer
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du N'Kor
&up.
FIO 172 - Coupes senees dans les nappes rifaines et les <'rfim intra- et mésorifains dans le Rif central, selon
Andrieux ( 1971). A : A :'Ouest d� Taha--Souk: B : entre Tahar-Souk et Boured; C : à l'Est de Bou,ed.
0
266 DOMAINE RIF AIN
nées et des nappes. On quitte ici le domaine de A l'Est de la même zone surgissent des ni
l'avant-fosse du Miocène supérieur pour entrer dans veaux plus profonds : c'est l'unité de Ketama,
celui du sillon externe proprement dit, dont la organisée en vas:es plis synschisteux déversés, voire
sédimentation s'achève au Miocène moyen (peut couchés, que recoupent divers cisaillements (fig.
être au Tortonien inférieur : D. Leblanc, 1975). 151 B et 174 ). Des éléments marneux de type
Parmi les structures enracinées, les plus ex'.er « Tanger » sont conservés localement en pincées
nes sont autochtones ou quasi, classiquement : les synclinales, surtout vers l'intérieur de l'unité. L'ana
« Fenêtres » mésorifaines. Elles émergent d'au lyse de la tectonique intrarifaine requiert ici l'ob
dessous des nappes rifaines à la faveur d'anticli servation des petites structures (§ D suivant).
naux qui sont non seulement d'âge « post-nappes »
mais même « post-Miocène post-nappes » (fig. C. LES NAPPES
151 B, 163, 172), c'est-à-dire pontiens et pliocènes. Quant aux nappes qui recouvrent les structures
C-pendant des structures majeures plus anciennes enracinées mésa- et intrarifaines, on doit en dis
y apparaissent, surtout v-ers l'intérieur de la zone, tinguer deux types. Les plus hautes et les plus
tels les plis couchés du Tifelouet (fig. 173). On internes sont des nappes de flysch vraisemblable
remarque qu'ils correspondent à des rides précoces ment « ultras », c'est-à-dire originaires d'un sillon
(fig. 152). L'analyse des phases successives de plis interne (fig. 150 et 151) ; on les étudie au § 5.3.
sement ne peut se faire qu'en usant des petites Les autres sont les nappes rifaines, posées sur les
structures, en l'occurence surtout de la schistosité, structures mésorifaines et, de part et d'autre de
qui fait ici son apparition : on y revient plus loin. cdles-ci, sur les unités intrarifaines et sur le Pré
Quant à l'autochtonie de la zone dans son en rif (fig. 172). Des élémen'.s « ultras » les couron
semble, el'.e est révoquée en doute par D. Leblanc nent parfois (Numidien du J. Berkane). Leur stra
(1975) : pour lui la Zone mésorifaine chevauche tigraphie et leur nomenclature ont été résumées au
largement le Prérif (fig. 151 bis). § 5.2.2.3.
Ces structures enracinées mésorif.aines sont rela Quelles sont les patries de ces nappes rifai
yées vers l'intérieur par les unités intrarifaines, nes? On a vu (au même §) que certaines d'entre
en position « parautochtone ». Elles sont plus ou elles peuvent provenir de la dénudation tectoni
moins poussées sur les structures mésorifaines (fig. que de la Zone intrarifaine (nappes du Habt ; nap
151 B) et parfois les chevauchent (fig. 163). Elles pe d'Ouizzane : nappe d'Aknoul pro parte?) no
paraissent même chevaucher les nappes rifaines tamment de sa marge interne (nappe rifaine supé
dans les Temsamane (Choubert & Faur e-Muret, rieure). Le matériel Senhadja (nappe rifaine infé
1971 a). Leur structure apparente varie beaucoup rieure), provient-il du front de l'unité de Ketama
suivant que l'on considère la partie nord-occiden comme le pensait J. Marçais (1960-62), l'accident
tale ou la partie orientale. triasique du Nekkor en représentant la racine (fig.
175 A)? A la suite de M. Mattauer, J. Andrieux
s
N
(1968, 1971) lui attribue (au moins pour l'essentiel)
une origine plus int·erne, correspondant à la marge
interne du sillon externe (fig. 175 B). La racine
du matériel Senhadja et, pro parte, Aknoul, serait
donc cette importante cicatrice par laquelle les uni
tés gfanticlinales chevauchent l'unité de Ketama.
Ainsi s'expliquerait mieux la présence de lambeaux
Senhadja reposant localement sur l'unité de Keta
ma. Une origine mixte (ultra ou infra-Ketama, sui
vant les napp�s) pourrait être envisagée, d'après
D. Leblanc (1973, 1975) : cf. fig. 151 bis.
FIG. 173 - Le front de l'Un:té supeneure du Tifelouest,
pli couché de phase 1. replissé en « tête Pour J. Andrieux (1971, p. 31), il est possible en efüt
plongeante » lors de la phase 2. Extrait que certains lambeaux liasiques de la Nappe des Senhadja
de Andrieux, 1971. (essentiellement « ultra-Ketama ») aient été arrachés à la
zone du Tifelouest et des Fenêtres; les nappes se seraient
Au �1ord-Ouest, l'unité de Tanger est un com déplacées sur une surface d'érosion qui pouvait avoir mis
plcx� marneux assez confus, décollé et glissé vers à nu localernent le Lias mésorifain.
l'extérieur. Une unité particulière s'individualise Quant à l'accident du Nekkor, ce serait pour 1� mêIPe
entr� unité de Tanger et fenêtres mésorifaines, auteur un décrochement sénestre anté-nappes (fig. 176), ana
chevauchant ces dernières en replis multiples : c'est logue à ct>lui de Jebha (ce dernier étant part culière'.Tient
l'unité du Loukkos (fig. 151 A). Sur les marnes de repris par les compressions post-nappes). H. Demnati (1972)
a montré par la géophysique l'importance considérable de
l'unité de Tanger flottent d'énormes « plaques » cet accident auquel correspond plus à l'W l'accident du
de nappes supposées d'origine « ultra ». Rharb-Sud, également orienté NE-SW.
5.2, ZONES EXTERNES 267
D. Leblanc (1973, 1975) admet quant à :ui une ongme D. ANALYSE DES PHASES TECTONIQUES
ultra (ou supra) Ketama pour l'un.té supérieure d'Aknoul SUPERPOSÉES
(s. str.). Par contre les unités « Aknoul inférieur > et
< Senhadja inf. "' représentent probablement la diverticu Elle peut se faire essentiellement grâce à l'étu
lation d'un seul ensemble « Bou-Haddoud "· lié au Sen
hadja s. str. qui le recouvre, avec des écailles de socle ;
de des petites structures dont, au premier chef,
ces unités proviendraient de la cicatrice entre l'Unité de les schistosités.
Ketama et la Zone mésorifaine, ainsi que de l'arrière
de celle-ci. La cicatrice du Nekkor est avant tout un che Les unités considérées portent en effet l'em
vauchement. preinte de mouvements pénétrati/s et de recristal-
� Miocènesupérieur
D Nappes u ltrarifalnu
� Sofs
CJ Unité da Ketama
...=-- Décrochement
Ecaille
I I
ph a se d e p lisse ment
Axes de plis
(avec p•ndage duplonculal)
ant1cll"al s1ncl.
Schisto11tés . ....o... + +
p)on990nte hor11ontale 'i'êrtlcole
im•
2 - phase d e pllssem e nt
.. 1-'
:' • I
Schistos,tés: - .t.. -
...
Pl is· , '
,..:
F10. 174 - Schéma structural de la partie centrale de l'unité de Ketama, selon Andrieux (1967, 1971).
lisations métamorphiques, en gros dans toute la nières métriques ou hectométriques de type concentrique
moitié est du Rif. Leur étude a été faite par J. plus ou moins aplati, cependant que les argilo-pélites, for
tement schistosées, bourrent les charnières en plis c simi
Andrieux (1967, 1968, 1971) au Nord du Haut laires » ou en replis « en accordéon > (fig. 178); la
Ouerrha (fig. 172 à 180). Des conclusions dis Route de l'unité offre de beaux exemples de ces structu
tinctes sont avancées par G. Choubert & A. Faure res.
Muret (1971 a) à propos d'un secteur plus oriental,
les Temsamane. Des décrochements recoupent ces plis (fig. 17 4 et 17 5),
parallèles ou conjugués à ceux du Nekkor et de Jebha et
Selon J. Andrieux, l'unité de Ketama est affectée par concourent à un allongement axial de la chaîne. La même
deux phases tectoniques principales (fig. 177). La première phase 1 se retrouve dans les nappes rifaines (fig. 172,
pha�e associée à un métamorphisme épizonal à séricite et 173, 177) mais les axes L 1 sont ici très désordonnés,
chlorite, détermine des plis à tendance isoclinale (f:g. 17 5), dispersés, semble-t-il, par le glissement inégal des nappes;
d'axe moyen ENE, déversés au Sud, avec une schistosité de plus, des unités à S 1 très marquée se superposent à
de plan axial S 1 souvent très couchée. des unités à S 1 moins nette; la mise en place des nappes
rifaines est ici postérieure à la tectonique de plissement
Les bancs de quartzites dessinent de nombreuses char- paroxysmal synmétamorphique de la Zone intrarifaine.
268 OOMAINE RIF AIN
----- ------------
;. -- ,,..
-_-........
... -,;::;.
... 25 ...
Fm. 176 - Tectonique et métamorphisme des zones externes dans le centre et l'Est du Rif.
En haut: Allure possible des grands décrochements anté-nappes selon Andrieux, 1971.
En bas, à gauche : Situation du métamorphisme externe dans l'autochtone (sur le métamorphisme
dans les nappes : voir fig. 177).
a : Chaîne calcaire, nappes paléozoïques et cristallophylliennes; b : nappes de glissement; c : autoch
tone non métamorphique; d : autochtone métamorphique (entre eux, le tireté indique le front de la
schistosité).
En bas à droite: Allure des zones de métamorphisme et d'iso-déformation, depuis les plis isocl:naux
avec écoulement des calcaires (au centre) jusqu'aux plis à schistosité de flux naissante.
5.2. ZONES EXTERNES 269
Accident Nord
Accident du N Kor dw T1felouest
Fm. 177 - Mise en évidence des nappes rifaines à partir des seuls arguments géométriques et structuraux, selon An-
drieux 1971). I"
SSE NNW
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82
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A� -:
FIG. 178 - Exemples de plis de 1ère phase dans les alternances de grès-quartzites et
pélites (flysch a'.bo-aptien) de l'Unité de Ketama. Plis en chevron et schis
tosité de fracture dans les quartzites, aplatissement et schistosité de flux
dans les pélites. Le banc quartzitique de la charnière BI est dégagé en
« tuyau anticlinal >; les cisai'.lements conjugués et veines de tension qu'il
montre sont représentés en B2, le pli étant supposé déroulé. Début de trans
position tectonique en C. Extrait de Andrieux (1971).
après la phase 2. Il est alors remarquable que, sous une sements synschisteux. Comment se sont-elles dépla
faible surcharge, le Miocène des Fenêtres ait pu acquéri1 cées ? L'auteur y voit des glissements épiglypti
sa schistosité et sa sér;cite de métamorphisme. Peut-être ques par gravité, d'après l'existence d'une semelle
la phase 2 succède-t-elle aux charriages et la limite infé
rieure des nappes correspond-elle au front supérieur de la de Keuper à l'allure chaotique, la minceur des
schistosité S 2 (semelle de Trias plastique ; compétence lames charriées, la prés.ence de failles normales et
plus grande des éléments charriés par rapport au Miocène autres figures d'extension. Cependant, une tectoni
encore mal consolidé; disjonction des plaques allochtones que compressive par cisaillements après délestage
inaptes à être comprimées... ) ? • (style épidermique épiglyptique) peut éventuelle
ment être envisagée, au moins dans la zone de dé
Ainsi, selon J. Andrieux, dans les regions cen part des nappes. Les mêmes incertitudes sur les
trales qu'il a étudiées, le charriage des nappes ri mécanismes se présentent à propos des nappes
faines succède à une, voire à deux phases de plis- « ultrarifaines > (§ 5.3.2).
• C'est précisément une conclu1-ion de cet ordre que retient de son côté D. Leblanc (1975).
270 DOMAINE RIF AIN
WNW ESE
ontrclrnal
d! �hose 1
, ,
B NW "50- ,oo
1 cm
I"/ /////
rom
C
ha� E
FIG. 179 - Plis de 2e phase dans le Rif centra', selon Andrieux (1971). A, B, C : Nord de !'Unité de Ketama.
A et B : Plis en genou déversés au Nord, affectant un anticl;nal de phase 1 à cœur d'Albien (région de
l'O. Rhis).
C : Anticlinal sub-isoclinal de phase 1 replissé à la phase 2. Albien.
D: Sud de la même unité. Micropli de phase 2 dans les calcschistes néocomiens, région de Bab-Astout.
L'importance de l'aplatissement et la transpos.tion tectonique donnent a, ce p:i le style des plis 1. Mais
on observe encore S 1, replissée en même temps que So, Ce pli a même direction (N 80) que les struc
tures de phase 1.
E: Plis majeurs dans la Fenêtre de l'Aïn-el-Hamra.
Quel est l'âge des derniers phénomènes ? Intra l':'.chève;nent de la sédimentation, l'ememble est métamor
miocène, probablement intra�helvétien ou tortonien, phisé et déformé en plis couch�s. C'est ensu;te seuleme'.lt
qu'arrivent les nappes rifa nes et de Ketama, non méta
d'après l'âge miocène inférieur-moyen des terrains morphiques.
les plus jeunes des Fenêtres. Une forte érosion Des déformations tardives ont affecté les do
leur succède, puis la transgression du Tortonien maines intra- et mésorifain après la mise en place
molassique post-nappes. des nappes et le dépôt des molasses grossières post
Dans les Temsamane, une chronologie diffé nappes. Suivant J. Andrieux, elles sont de deux
rente est proposée par G. Choubert & A Faure-. types.
Muret (1971 a) faisant intervenir une nappe anté Il s'agit d'abord de plissements à grand rayon
métamorphique. de courbure (cf. § 5.2.3.1) mais suffisamment in
tenses pour que les couches soient souvent verti
Il s'a�t de la « nappe de Sidi-Messaoud » qui (déjà
schistosée ?) semble s'être mise en place au cours de la cales et parfois renversées (fig. 180). Un tronçon
sédimentation du Miocène dit « anté-nappes ». Aprèi nement des galets, un clivage de fracture etc., ac-
5.3. NAPPES DE FLYSCH « INFRA > OU « ULTRARIFAINES » 271
*� ·Î
140
°
J,:'5
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180 200
ENE t i
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B
Piste Zaou·10 , S.!. Ali ben Dooud
compagnent souvent ces structures de compres selon J. Andrieux, diverses écailles « post-nappes
sion tardi-tortoniennes ( « pontiennes »). Leur di ultras » ne doit pas être sous-estimée.
rection est assez voisine. curieusement, de certains
plis attribués à la phase 2 (Andrieux, 1971, pl. II). Ensuite, se sont des mouvements verticaux par
Il semble que soient de cet âge les écaillages tardifs failles, en régime de distension, qui ont laissé des
des Bokkoya et de la Dorsale calcaire sur le do traces, sous forme de surfaces perchées et em
maine externe, qui réalisent l'encapuchonnement boîtées. On a déjà indiqué les effets importants
de l'arrière des nappes « ultras » (fig. 152). L'im de cette néotectonique ponto - plio - quaternaire
portance de cette compression déterminant encore (§ 5.1.4).
Les nappes des flyschs dits « ultrarifains » phique eût été d'étudier d'abord le géanticlinal mé
forment de vastes recouvrements au-dessus des dian, dans la mesure où l'on souscrit à l'hypothèse
unités rifaines s.s. (intrarifaines). Leur rôle mor « ultra », qui considère ces flyschs comme charriés
phologique est important dans le domaine de à partir d'un sillon interne par dessus la ride
l'Unité de Tanger, au Nord de l'Unité de Ketama géanticlinale. Par contre, le plan suivi correspond
(entre Dorsale calcaire et Bokkoya) et des élé non seulement à la géomorphologie actuelle mais
ments s'en retrouvent jusque sur la nappe d'Aknoul aussi à la paléogéographie postulée dans l'hypothèse
(s.l.). C'est pourquoi on les étudiera ici, bien qu'une de flyschs « infras >, dits aussi « citras >, issus
progression plus logique sur le plan paléogéogra- de la partie interne du sillon externe.
Nappe des Bni-Idère Nappe du Tisirènè Nappe du )bel Chouamat Nappe 'numidienne
(J.Bni Salah) au Net à l'W de Targui,;! rl1ms les Brni Chehoun (J. Khizana = Jesana)
Oll;o-Mloc•n•
..
Eocàne.!. l; rès numidirns
C \licrobrèchrs à Nummulites
...
sénonlen f\larnrs colorées + cakalrf'S à w-ain fin
..
...
E
Grè& + grès calcaires
+ m1nobrèche.s à H.osahnes
1tamles
Calcaires marnru, oints bltumr) Aqultanlen
..
C o nxn,:..:..;==.:.t à Orb1tolines
�1arno-calcairr.; + se�1slrs bleus
••
SC'h1i-les bleus à calcaires m1nerâl1ses
0 011 qocène
, Altrrnancrs gréso-S<'h1:.teust•:,
0
(M1crobrèches à .\ptyrhu,
dans la région côl1<'re)
C -=- ==:-: _z _Pél1tcs bigarrées, cale.
0
gré<euA(à Tanger.
argiles à Tubolomaculum)
0
>
Marno-calcaires à Calp1011rllcs
Rad,olantcs
-e��!el"-- Longlomérab l'i 111\rau, volrdWl·
.-.échmenta1rr5
Calcaires grJ,rlcu, cl �1l1·\1le,;;
CalcaJrf's marneu:,. à lïlamrnts
Fm. 181 - Colonnes stratigraphiques dans les nappes de flyschs dits « u"trarifains ». Les colonnes centrales sont
données d'après Andrieux (1971), les deux au tres d'après Lespinasse (.n litt. 1972). La nappe de Me-
lousa a une constitution semblable à celle du Chouamat.
5.3. NAPPES DE FLYSCH « INFRA > OU « ULTRARIFAINES > 273
Comme on l'a déjà indiqué (§ 5.1.3.3), quatre Melousa) - Chouamat, celle du Tisirène, celle
nappes principales peuvent être distinguées, soit de (ou celles?) du Numidien. Les unités numidiennes
la plus basse à la plus haute (tectoniquement par sont représentées plus loin vers l'extérieur que les
lant), la nappe des Beni-Idère, celle de Meloussa (ou autres (voir les figures 147 et 151).
semblent comporter quelques couches tertiaires (fig. faire appel à des datations fournies par d'autres
181). Une telle série complète donc vers le haut régions du vaste ensemble bético-rifo-tellien. Elles
la série stratigraphique représentée dans la nappe conduisent à encadrer les grès numidiens par des
du Tisirène, du moins jusqu'à l'Eocène moyen ; argiles sous-numidiennes débutant dans l'Oligocène
les éléments tertiaires manquants peuvent être moyen ou avant, et par des marno-calcaires supra
trouvés dans les nappes des Beni-Idère ou, com numidiens montant au moins dans le Burdigalien
me on va le voir, du Numidien. inférieur. Cependant, selon J.F. Raoult 1(1975), l'âge
de la base de la série numidienne reste discutable.
5.3.1.3. LA NAPPE NUMIDIENNE
Ainsi le flysch de l'Algibe, en Andalousie, a livré des
Elle flotte le plus souvent sur le Crétacé supé microfaunes de !'Oligocène et du Miocène inférieur (Aqui
rieur de la Zone intrarifaine ou des nappes rifaines tanien), ce dernier niveau étant reconnaissable dès la base
des grès (iÎz Chauve, 1968, p. 216). En Tun:sie, G. Glaçon
(fig. 151 et 172) mais s'observe aussi superposée & H. Rouvier (in Magné & Raymond, 1972) trouvent
à la nappe des Beni-Idèœ (voir sur la carte struc des microfaunes de !'Oligocène moyen dans los argiles
turale, fig. 1, le synclinal de nappe numidienne - sous-numidiennes, du Burdigalien moyen (au moins) dans
découpée en sous unités - à l'Est du Cap Mala les couches supra-numidiennes. J. Magné et D. Raymond
(op. cit.) découvrent, au Nord de la Grande Kabylie, des
bata ; voir aussi la marge interne du massif du J. associations de !'Oligocène moyen, voire inférieur, dans les
Sougna, etc.). On ne la rencontre pas, faut-il re argiles à T11botomacul11111, de l'Aquitanien terminal - Bur
marquer, au-dessus de la nappe du Tisirène. Un d1galien inférieur dans les marno-calcaires supranumi
affleurement très particulier, dont la signification diens. Le même âge est déterminé en Sicile dans des
marnes à silex tes intercalées dans les premiers grès à
structurale est importante (§ 5.3.2.2), est celui du dragées du Numidien interne (Andreieff & al., 1975).
J. Zem-Zem, entre Tétouan et Ceuta (fig. 184).
La question de l'âge des argiles à Tubotomaculum est
Le constituant typique est un flysch gréseux importante pour apprécier la position tectonique du Numi
grossier d'âge oligocène-miocène inférieur (fig. dien (voir plus loin). Pour J.F. Raoult ( 1974, 1975), les
datations disponibles restent discutables et la sédimen
181). tation de la série numidienne pourrait ne débuter
Ses particularités : de gros bancs de grès quartzeux, qu'à !'Oligocène terminal - Miocène, prenant le relai
pratiquement sans feldspaths ni micas mais cependant immédiat de celle de l' « Oligo-Miocène kabyle ».
grossiers, à gros grains, voire à dragées de quartz, à ci
ment �iliceux parfois ferrugineux, mais non calcareux. Si la datation des argiles numidienaes reste con
Entre les bancs, des couches d'argilites à pet.ts lits gréso troversée, c'est surtout à cause des remaniements
pélitiques, couches qui favorisent les glissements en masse de microfaunes homogènes qui peuvent exister dans
sur les versants. Au total, les plaques de nappe numi ce type de dépôts : il pourrait en effet s'agir d'une
dienne forment, grâce à leurs grès siliceux, des sommets
relativement hauts, mais entourés, drapés de vastes glacis sédimentation profonde, au bas d'une marge conti
de solifluxion à blocs (fig. 154). La route de Tétouan nentale sur le glacis ou dans une fosse (Pautot
à Larache offre une coupe commode de ces faciès (55 km & al., 1975).
de Larache).
Son âge propre n'est pas connu avec prec1- Les Tubotomaculum, par leur forme et leur aspect
pustuleux, comme par leur richesse en fer et manga
sion. A sa base, on trouve des « argiles numidien nèse, sont comparables aux nodules polymétalliques des
nes » versicolores à nodules polymétaUiques (Tubo océans actuels; ils s'en distinguent par une relative pau
tomaculum) ; leur âge est mal fixé. vreté en cuivre, nickel, cobalt, ce qui peut s'expliquer
par une absence de volcanisme dans le bassin d'origi11e.
- dans les environs de Tanger, c'est une série argileuse Des courants profonds balayaient sans doute le fond,
de ce type contenant une microfaune oligocène assez permettant le lent concrétionnement des nodules ou
pauvre; son épaisseur n'excède pas 200 m. Le passage au des plaques de type << hard-ground ».
faciès numid.en est progressif.
- à l'Ouest de Chechaouène, on rencontre à la base On notera que ces massifs dispersés sur les
du Numid en des marnes sableuses rougeâtres, plus ou marnes crétacées rifaines étaient naguère attribué5
moins micacées, avec lits calcaro-gréseux dont certains
sont pétris de petites Nummulites. C'est un Eocène supé à un Crétacé terminal gréseux (Carte géologique
rieur qui évoque celui des Beni-Ictère et, de fait. appar au 1/500 000, édition 1956). Les découvertes mi
tient peut-être à cette nappe. cropaléontologiques et les observations t;ectoniques
Le sommet de la série gréseuse (le premier éro (troncatures basales) ont été déterminantes pour
dé en général) n'a pas été décrit. Il est utile de établir leur véritable nature.
5.3.2.1. STYLE ET STRUCTURE DES NAP près, si les limites inférieures et éventuellement
PES« ULTRA » supérieures de ces panneaux restent subhorizoata
Elles forment de grands panneaux d'allure as les ou faibl,ement ployées, les pendages, dans ces
sez tranquille (fig. 151). A y regarder de plus flyschs, sont souvent vifs et des plissements inter-
5.3. NAPPES DE FLYSCH « INFRA » OU « ULTRARIFAINES » 275
1000
N 25°W 111111 Rodlolorltes et colcolres ( Juross. sup)
Nappe du J. Chouomot
0
§ Mornes et colcolres ( Crêt sup. \
Unité de Ketomo
SID°E
J. Tlmouzoï 0
t
1-1 ---�---,
2km
Fm. 182 - Trois coupes dans la partie frontale des nappes de flyschs, considérées comme ultrarifaines, ,elcn An-
drieux ( 1971); région entre Jbel Chouamat et farguist.
nes peuvent être reconnus (fig. 182). Il s'agit de reconstitue une série mésozoïque et tertiaire quas1-
nappes limitées par des troncatures basales et éven complète. Ainsi l'on trouve comme élément essen
tuellement sommitales. tiel : le Malm et le Néocomien dans la nappe du
Tisirène ; la fin du Crétacé inférieur, le Crétacé
Ces troncatures cisaillantes découpent des lames supérieur et le début de l'Eocène dans celle du
d'épaisseur modeste, voire pelliculaire. Les nappes Chouamat; !'Eocène supérieur et l'Oligo-Miocène
elles-mêmes ne dépassent guère 1 000 m d'épais dans celles des Beni-Idère et du Numidien. On en
seur et sont le plus souvent découpées en sous vient donc à considérer ces nappes comme résul
unités de quelques centaines de mètres. tant, grosso modo, de la diverticulation d'un même
Ou·re les troncatures qui délimitent ainsi les sillon sédimentaire (fig. 183), en une ou plusieurs
diverses unités et sous-unités et se présentent com phases (voir plus loin).
me des failles plates, il existe des failles à fort pen Le problème se pose de la position de ce sil
dage. Les unes décalent les cisaillements plats (fig. lon. S'agit-il simplement de la marge interne du
182 a) ; ces failles « post-nappes » sont généra sillon externe, comme le propose actuellement M.
lement des failles inverses, at<ribuables aux com Durand-Delga (1963, 1969, 1973) et d'autres géo
pressions d'âge de la fin du Miocène (§ 5.2.3.2 d). logues de son école, ainsi que des géophysiciens
Les autres sont surtout des failles normales et sont comme J. Bonnin (Coll. A.T.P. 1973, p. 175)?
tronquées par les failles plates (fig. 182 b) ; il Ou s'agit-il d'un sillon distinct, interne par rapport
s'agit d'accidents « anté-nappes » ou, selon J. à la ride gé.anticlinale (fig. 150), comme on l'a
Andrieux (1971), de structures « synchro-nappes » admis après les travaux de M. Durand-Delga &
révélant un régime général de dis:ension durant M. Mattauer (1959 c, 1960) ?
le charriage.
Les arguments sont forts en faveur de cette
On revient plus loin sur ces problèmes de mé dernière hypothèse, qui a conduit à qualifier d'ultra
canique générale des charriages ultrarifains. rifains les flyschs envisagés ici (Durand-Delga &
al., 1960-62 ; Mattauer, 1963).
5.3.2.2. ORIGINE PALEOGEOGRAPHIQUE
On ne peut guère J.es trouver dans l'étude du
Bien qu'obliques aux strates, les cisaillements contact entre la zone géanticlinale et ces flyschs.
u!trarifains tendent à séparer des séquences strati
Localement, les nappes Beni-Jdère et Tisirène peuvent
graphiques incomplètes, représentant chacune une reposer sur les éléments de la Chaîne Calcaire (SE de
certaine « tranche d'âge » et dont l'ensemble seul Punta Cires, au long du Haouz); ailleurs la nappe du Tisi-
27f.. DOMAINE RIFAIN
r- - -- N
(�:JsdeCC,krn'Jl0r
ultrar1fa-,n ---
Siil o_�---------- ge)
) --.--- - , _j ::; ____ � - l
- -·------------ ------,--.--1·
;W.. :,ene ,nf_,,,cur-[Ncp p e des "
Nappe num1d1e:nne
C l ' g C : :.,; n G l =-c:::--..::---=· _- - -- -- ----- - - - - - :
-
- ---"' - --,--=-c=.- c
[:·;()]{�����- , ,, - -
,,?_
N G pp� du Chouamat -�
- ......
Céno_,..,anien-Aib,cr ---
[
)crétacé intérieur
•
___ Nappe du Tisirène
�-�-�-'-- ·----;
o
f--------+----------------=-..:--......,�---�=-=::-:--------�
Jurassique supérieur ----
Juross. moyen - Lias
- - - �'O
F10. 183 - Une reconstitution de la stratigraphie du sillon des flyschs, dans l'hypothè,e d'un seul
s-illon en pos.tion interne (Andrieux & Mattauer, 1963, modifié d'après Andrieux, 1971)
Voir une autre hypothèse, en fin de chapitre, dans la figure donnée par Delteil & al.,
(fig. 204). Voir aussi l'hypothèse de J.-F. Raoult, fig. 204 bis.
rene est largement recouverte par les unités calcaires (Bok figure 183 est une des reconstitutions possibles de ce sillon
koya) et dans le reste des cas, le contact entre les deux jadis bien indiv.dualisé, aujourd'hui diverticulé. La pré
domaines oat sub-vertical (fig. 151). sence (certes locale) de roches vertes à la base du flysch
du Tisirène (?) est encore en faveur d'une origine interne
Les arguments stratigraphiques et sédimentolo pour cette nappe. De même, le Malm du Tisirène, péla
gi.q_ues sont autrement importants. gique alors que celui du sillon externe est flyscheux, peut
logiquement s'être trouvé protégé des apports détritiques
On remarque en particulier que l'Oligo-Miocène des mér dionaux par la ride géanticlinale naissante, si l'on
Beni-Idère ne peut guère avoir reçu son abondant matériel admet pour lui une sédimentation dans un sillon « ultra ».
cristal!ophyllien qu'à partir de l'érosion de massifs méta Une sédimentation détritique caractérise au contraire le
morph,ques appartenant à la ride géanticlinale ou de Néocomien de la même nappe alimentée depuis le Sud
massifs plus internes encore, aujourd'hui disparus sous la ou l'Est, d'après les directions de flute castss, ripple marks,
Mer d'Alboran (on ne connaît pas de tels massifs dans etc., observées dans ce flysch (fig. 165). Or, dans le sillon
les Zones externes). Or durant .J'Oligocène, le domaine des externe, le début de cette pér.ode (Néocomien) est carac
Chaînes Calcaires (notamment les unités externes, cf. térisé par une sédimentation pélagique; les apports détri
§ 5.4.6.3 B) et une partie du sillon externe voyaient '.e tiques dans le sillon du Tisirène se seront donc faits à
dépôt d'une série à dominante marneuse, où un bassin partir de la ride géanticlinale.
à faciès Beni-ldère trouverait difficilement place.
Cependant M. Durand-Delga (in Coll. cité) conteste la
Un raisonnement analogue peut être fait pour l'Oli valeur de ces arguments, les courants détritiques pouvant
iO-Miocène numidien; celui-ci apparaît comme un faciès avo·r emprunté des chenaux au travers du talus marneux
latéral du Beni-Idère, plus interne encore que lui; la vrai externe.
semblance de ce passage est renforcée par l'existence de
lentilles à faciès numidien dans le « flysch » Beni Enfin, un dernier argument de poids est avancé
ldère. par les tenants de l'origine « ultra » : c'est l'e.xis
En faveur de l'alimentation « ultra » du Numidien tence du lambeau du J. Zem-Zem, mas.se numi
d'Algérie et de Sicile, A. Caire & P. Coiffait (1970) ont dienne à semelle de Beni-Idère posée (= aban
tenté apporter une argumentation nouvelle, qui s'appuie sur donnée dans leur hypothèse) à l'intérieur du do
les propriétés thermoluminescentes des quartz. En bref, la
voici : les quartz des socles kabyles et péloritains ou maine géanticlinal, sur les nappes paléozoïques
sahariens présentent des courbes d'émission thermolumi (fig. 184).
nescente plates ou à un seul pic; les quartz du Numidien
présentent des oourbes à deux pics, identiques à celles L'origine « ultra » de ces nappes est cependant
du socle de Sardaigne ou du Verrucano (Permo-Trias) qui révoquée en doute par M. Durand-Delga (1963 à
le recouvre; donc « les dragées de quartz du flysch nu 1969) sur la base d'observations nouvelles d'ordre
midien viennent de la province sarde, et non pas de la stratigraphique. Pour lui, les flyschs internes ne
province saharienne "· Mais la suite des études a conduit
à abandonner cette piste séduisante: « à l'expérience, seraient pas « ultras », mais « infras » (suivant un
c'est le même quartz partout » (Caire in Coll. A.T.P. 1973, terme nouvellement forgé, in Coll. A.T.P. 1973,
p. 169). p. 163) ; ils se seraient sédimentés entre la Zone
Le caractère de la sédimentation numidienne (grès à intrarifaine et les Chaînes Calcaires ; la disparition
dragées, « pachystrates '>) serait néanmoins en faveur d'une de leur socle résulterait d'un phénomène de succion
alimentation proche et multiple, s'accordant mieux avec vers la profondeur (fig. 150 B), de sous-charriage
une origine ultra, selon W.D. Nesteroff, plutôt qu'avec
une alimentation saharienne, même à la manière supposée ou de subduction suivant d'autres schémas possi
par F.C. Wezel (remaniement des grès crétacés : discus bles (ex. : fig. 150 C), le socle externe disparais
sion in Coll. A.T.P. 1973, p. 169). sant sous les zones internes.
Quant aux nappes crétacées-jurassiques, on est con M. Durand-Delga retrouve, dans la région entre Tan
duit à en faire la base stratigraphique de ces séries ter ger et Chéchaouène et notamment dans la nappe de Me
tiaires ou d'une pe.rtie d'entre elles. Le schéma de la lousa, tous les passage� stratigraphiques et les faciès in-
5.3. NAPPES DE FLYSCH « INFRA > OU « ULTRARIFAINES » 277
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de la Nappe Polêozoique s,.,o.r ,•ùre .._.,.� !!'
Fm. 184 - Le lambeau du Jbel Zem-Zem: flyschs en po �ition « ultra ». Croquis de terrain; légende d'après Durand
Delga, 1964.
termédiaires entre !'Unité de Tanger interne et les nappes par rapport à la Dorsale kabyle (ou Chaîne calcaire), au
de Beni-Idère, du Tisirène et du Numidien (un exemple : N de celle-ci, le socle kabyle plus nterne est resté émergé
présence de phtanites du Turonien dans les deux premiers pendant le Mésozoïque et le Paléogène. Après la phase de
de ces ensembles). la fin du Lutétien, des molasses ,et des flyschs gré1,o-micacés
du Nummulitique II (Lutétien terminal à Oligocène supé
« De même - l'argumentat on essent:elle e,t en Al rieur) se déposent sur les unités de la Dorsale et du flysch
gérie et en Espagne - le matériel des unités de flysch maurétanien. La zone de sédimentation migre ensuite
les plus internes ( « unités péri-dorsaliennes ») paraît etroi vers le N. et le soc e kabyle est alors recouvert en
tement apparenté à celui de la Dorsale vo sine, la plm partie par des molasses défin ssant l'Oligo-Miocène kabyle
externe » (in Coll. A.T.P., 1973, p. 163). (Oligocène terminal - Aquitanien inférieur). Au cours de la
Cet auteur étend donc au Rif des conclusions aux phase de la fin de l'Oïgocène, les charriages vers le S re
quelles lui et ses élèves aboutissent par ailleurs, dans la prennent et, par ailleurs, des nappes de Cyschs glis.,ent vers
Cordillère bétique ainsi que dans le Tell. Dans son hypo le N ( « rétro-glissements » ), avec formation d un olis
thèse, la cicatrice entre domame externe (comprenant les tostrome au toit de l'Ohgo-Miocène. C'est sur ces un tés
f\yschs allochtones << ex-ultras ») et domaine interne (ré que la série numidienne se dépose, une partie au mcim
duit aux unités géant,clinales) prend une signification nou des quartz venant du N; le Numidien est une formation
velle. Tout se passerait comme si le bât africarn €tait post-nappes par rapport à la tectonique tangentieîe de la
aspiré vers cette ligne, le substratum des flyschs et /'éven fin de !'Oligocène et l'on doit écarter la conception d'un
t11elle « zone cristalline >> qui aurait nourri ces derniers Numidien toujours allo:htone et re;:résentant la na;Jre b
ayant été engloutis. Systémat1quemP.nt. mais probabiement plm haute » (Raoult, 1957).
lors d'un épisode plus ancien, le bâti interne de la chdîne
aura t été sous-charrié symétriquement en direction de la L'allochtonie souvent constatée du Numidien relève
même « zone cicatricielle » (Durand -Delga, 1966). La simulement, dans cette interprétation, des mouvements
figure 150 B schématise cette interprétation. tangentiels du Miocène moyen supérieur. Pour régler le
Délicat à expliquer dans une telle persp ctive, le /a111- 0 problème de l'alimentation en quartz du f\ysch maurf
hea11 du Zem-Zem serait le témoin d'un d'versement des tanien (cf. Guerrouch, cf. Tisirène) durant 1� Crétacé n
flysch, vers l'intérieur. doublant lc-calement leur déverse férieur (surtout Aptien-Albien), l'auteur envisage que d�,
ment ord naire vers l'extérieur. Ce lambeau a de vastes chenaux traversaient la Dorsale calcaire, en provenance
homologues algériens au Nord de la Grande Kabylie, ïOur du socle kabyle situé plus au Nord et sans guère y laisser
lesquels on est également condnit à envisager. dam c�ttf' de dépôt. Le flysch massylien (cf. Melousa) aura:t ét�
hypothèse, qu'ils ont été charriés du Sud vers le Nord alimenté par un « socle pré-kabyle » le séparant, vers
(cf. Gélard, 1971). le Nord, du flysch maurétanien.
sagée au long de cet'e limite, dans une phase tar externe et interne, selon les travaux de G. Duée
dive de la tectogenèse (voir fig. 213). et de P. Broquet), A. Caire (1963 b) laisse la porte
ouverte à l'idée de deux sillons des flyschs allochto
Parler de « sous·charriages » au lieu de charriages
(« sur-charriage >>) ne change rien, en fait, aux mouve nes en Afrique du Nord, de part et d'autre du
ments relatifs des unités internes et externes; cela cor domaine rifo-kabyle (fig. 150 C), du moins après
respond seulement à des conceptions différentes sur l'évo la phase tec!onique de !'Eocène moyen. C'e st l'in
lution de la Mer d'Alboran : dans le premier cas on terprétation admise en Algérie par J. Delteil &
suppose que l'emplacement méditerranéen actuel était libre
avant les charr ages, dans le second, qu'il était (en par al. (1971) ; on y revient ci-dessous, ainsi qu'à
tie ?) occupé par les unités internes (in Coll. cité, p. 163). propos de la ride géanticlinale (fig. 204). Pour
En fait, l'opposition est incomplète. La nouvelle vogue J.F. Raoult (1975) enfin, l'opposition ultra-infra
des termes de « sous-chan· age » et de « subduction »
découle de l'introduction des concepts de la tectonique est en réalité dépassée et il faut raisonner en
des plaques (� 6.1). Comme le souligne R. Trümpy ( n termes de paléogéographies superposées, comme
Coll. cité, p. U 0), leur emploi et notamment celui de on vient de le résumer.
« subduction » entraîne une confusion dangereuse entre
des échelles différentes, entre lesquelles les phénomènes
ne sont probablement pas simplement homothétiques : un 5.3.2.3. AGE ET MODE DE MISE EN
géophys"cien parlant de subduction pense à un plan de PLACE
Benioff plongeant à plus de 100 km de profondeur entre
des plaques lithospheriques de plus de 70 km d'épaisseur, L'âge et surtout le mode de formation de ces
avec au-dessus du plan, dans la plaque haute, un volca charriages, prêtent autant à discussion que leur ori
nisme andésitique; un géologue pense à des mouvements gine paléogéographique. Leur mise en place sur
cisaillants intéressant seulement la croûte continentale ou
une partie haute de celle-ci (subduction au sens employé le Crétacé supérieur de Tanger es• postérieure au
par A. Amstutz pour les Alpes va'aisannes). peut-être à départ de la couverture tertiaire de ce domaine
la faveur de d sjonctions all niveau de vit�·�e sismique dont ils ont en quelque sorte pris la place -
réduite, vers 10-15 km de profondeur, ou du Moho, vers exemple typique de substitution de couverture.
30 km.
Cette substitution est, a fortiori, postérieure au
A l'encontre de la théorie << infra », outre Miocène inférieur, voire au Tortonien inférieur
l'exirtence des flyschs en position « nord-Dorsale » (terme supérieur du Tertiaire rifain anté-nappes).
i(Zem-Zem et équivalents algériens), outre les argu Elle est an·érieure au Tortonien élevé post-nappes
ments d'ordre paléogéographique et sédimentolo et aux déformations ponto-pliocènes successives.
gique cités plus haut, divers argument s d'ordre tec
tonique peuvent être avancés, que développe J. Cette mi�e en place « méso-tortonienne » re
Andrièux dans sa thèse (1971, p. 21 et 143) : présente seulement la phase finale de mise en place.
absence de complication tecton :que particulière Elle succède à des mouvements plus anciens, sur
dans les nappes près de la zone d'expulsion allé tout si l'on admet l'origine ultrarifaine des nappes.
guée, absence fréquente de trace de cicatrice, etc. Pour M. Mattauer (1963-64), un énorme bombement
a remplacé, à la fin de !'Oligocène (voire au début
Un argument de poids a été apporté récemment en
Algérie, en faveur de la provenance « ultra » de5 flyschs du Miocène si on admet que la série numidienne
tithoniques-néocomiens (Guerrouch, équivalent du Tisirène) comporte du Miocène inférieur), le sillon interne ;
et quartzito-pélitique (équivalent du Chouamat) : c'est la y interrompant la sédimentation, il suit ou accom
découverte de lambeaux exotiques appartenant à la Chaîne pagne peut-être une phase de plissement.
calcaire et coincés à la base des flyschs allochtones; sans
dn1te au�cmt-ils été arrachés au passage sur le géanticli L'importance de celle-ci peut être précisée par l'étude
nal (Delteil & Lepvrier, 1968). M. Durand-Delga propose de la tectonique interne des nappes. Par exemple, J. An
d'y vioir plutôt des copeaux telliens (externes), m3is J. drieux (1971, p. 71) décrit au J. Boukarda (fig. 182)
Delteil & al. (1971) estiment cette attribution difficile. Une les restes d'un « gigantesque flanc inverse » d'un pli cou
polémique serrée entoure ces études algériennes (Raoult, ché. Ailleurs � rencontrent des plis subméridiens en che
1973; Delteil & al., 1973). vrons à schistosité phyll"teuse. Ces structures compressives
sont coupées par les surfaces-limites des nappes, dont la
En ce qui concerne l'absence de déformation particu mise en place est donc postérieure à ces plis-là. Elle
lière dans les unités de flysch proches de la cicatrice e•t aussi postérieure aux plis de !'Unité de Ketama (An
majeure all6mée, M. Durand-Delga nie la valeur de cet drieux. p. 69). p11isque la schistcsité de cetîe unit' par�tt
argument négatif; les flyschs iiffleurants ont pu se décoller tranch�e par la base d'une nappe de Chouamat à peine
au -dessus des niveaux très déformés, dont certaines fenê satinée.
tres de Pet te Kabylie montreraient des échantillons (in
Coll. cité. p. 172). Les nappes traversent le domaine géanticlinal,
Cependant J.F. Raoult (1975) souligne lui-même cette au milieu du Miocène (voir sur la figure 184, le
difficulté de l'hypothèse qu'il nomme, quant à lui, citra lambeau du Zem-Zem reposant sur l'Oligo-Mio
kabyle : « pour que ces unités (en position actuelle c supra
kabyle ») soient placées sur la pente qui descendait vers cène de la nappe paléozoïque supérieure). Mais
le bassin de l'Oligo- Miocène kabyle, il a fallu que des suivant J. Delteil & al. (1971) et du moins en ce
écaillages vers le N se produisent; les traces de ces qui concerne l'All'érie, une première phase de di
rétro-chevauchements n'ont pu encore être trouvées ». verticulation aurait affecté le sillon « ultra » dès
Mais faut-il qu'une théorie exclue l'autre? Sur le Lutétien. Les dépôts oligo-miocènes flyscho
la base des découvertes faites en Sicile (Numidien molassiques succèdent, dans leur interprétation,
5.3. NAPPES DE FLYSCH « INFRA » OU « ULTRARIFAINES » 279
aux premiers charriages internes ; les uns sont Le mécanisme de la progression des nappes au
encore internes par rapport à la Dorsale (Numi dessus des domaines plus externes doit être dis
dien externe). L'ensemble est ensuite affecté par les tingué du mécanisme de leur délimitation initiale.
phases miocènes. Dans la zone d'origine des nappes, des cisaille
En Algér·e, il semble en effet que les nappes aient
ments en compression ont pu intervenir, tandis que
« séjourné » durant un certain laps de temps, au cours la propagation « au long cours » des nappes relè
du Miocène inférieur, dans la région-charnière entre ride verait ensuite d'un simple glissement gravitation
et sillon externe. En effet, elles supportent localement du nel.
Miocène inférieur discordant et charrié avec elles; or la
nature des galets et l'allure des variations de faciès de La caractéristique des nappes « ultra » (comme des
ce Miocène indiquent qu'il s'est déposé non au Nord mais nappes rifaines) est de présenter ce qu'en termes pure
au Sud de la Chaîne Calcaire (Mattauer, 1958, cité in ment descriptifs, non génétiques, on peut appeler des tron
Mattauer, 1963, p. 300). catures basales (Ellenberger, 1963) ou biseautages basaux
(Caire, 1963b). Leur soubassement présente un biseautage
Au Maroc, Y. Ennadifi (1970) a montré la présence (une troncature sommital (e) beaucoup moins accentués (e)
de galets de Numidien remaniés dans le Tortonien infé en général). En Algérie, M. Mattauer ( 1963-64) et à sa suite
rieur du J. Binete, couverture décollée de la Nappe d'Ak J. Andrieux (1971) dans le Rif tendent à interpréter ces
noul. La nappe numidienne était donc proche du bassin structures comme dérivant d'abord de simples failles de
r · fain durant cette période. glissement par gravité en extension (cf. faïles « pana
Dans le cadre de « l'hypothèse de la succion », méennes » des glissements de terrain) aménagées par « ra
botage basal » (et sommital); une fois formée de cette
les interprétations sont bien entendu différentes. manière au flanc d'un vaste bombement, la nappe pro'.;res
En Algérie, J.-P. Bouillin & J.-F. Raoult (1971) serait éventuellement sur une surface d'érosion, toujours
reconstituent ainsi le film des événements : par gravité.
- sur l'Oligo-Miocène kabyle ou sur le Nummuli Or, comme le relève A. Caire (1963b, 1965b) à propos
tique II (couverture de la Dorsale et du Maurétanien des nappes telliennes, le « rabotage » avec product,on de
septentrional) se sont avancées, du SE vers le NW, des « copeaux » est généralement insuffisant pour expliquer
nappes de flyschs crétacés-nummulitiques (Maurétanien la planéité des surfaces de charriage. On peut interpréter
et surtout Massylien), flyschs qui sont alors tous d'ort J'anlanissement de l'autochtone relatif par une érosion juste
gine externe par rapport à la Dorsale; antfrieure au charriage : c'est le ,, [:!lacis mobile » de
- cette mise en place s'est faite pendant l'Aquitanien A. Caire, se poursuivant éventuellement par une surface
de sédimentation sous-marine (cas de la nappe prérifaine,
(postérieurement à l'apparition du genre Globigerinoides)
� 5.2.3.1). Quant aux troncatures basales qui tranchent de
et s'est accompagnée du dépôt d'un olistostrome;
manière si spectaculaire les plis des nappes, on est tenté
- sur l'édifice ainsi obtenu s'est déposée la série d'y voir. comme le pmpose F. Ellenberger (1967) à propos
num1dienH rargiles à Tubotomarnlum puis grès) qui est des écailles languedociennes de Saint-Chinian, le résultat
alors la couvertnre néo-autochtone des flyschs kabyles sur d'ultimes compressions agissant sur un édifice déjà plissé
laquelle, après une phase orogénique (plis et failles), se et induré puis délesté par éros;on : il y apparaît des
sc'lt déposées en discordance des formations marines dont c;<a 1/ements tectoniques, souvent indifférents à la nature
la base est un Burdigalien plus ou moins élevé; des strates mais qui peuvent aussi profiter, sur une cer
- dans les domaines plus externes, au S de la Dorsale, taine longueur, de niveaux de décollement préférentiels.
de nouvelles phases tectoniques vont intervenir et la série J. Andrieux présente diverses observations favorables à
n;;:nidienne pourra être à son tour plus ou moins déplacée,
l'idPe d'une « d"stension synchro-nappe », liée au glisse
sa position antérieure étant alors masquée. Néanmoins,
la rév:sion des données stratigraphiques sur le Numidien ment sous l'effet de la gravité (fig. 182a). Mais, à propos
entraînerait nécessairement l'abandon de son interpréta d'aL1 tres charriages du Rif, également caractérisés par leurs
tion comme « néo-autochtone déplacé » (Magné & Ray troncatures, il admet (p. 140) que certaines nappes des
mond, 1972) s'il venait à être prouvé que la base du Bokkoya r�lèvent d'une « tectoniqL'e de compression »
Numidien est plus ancienne que l'Oligo-Miocène kabyle et reconnaît (p. 256) que le moteur initial du glissement
qu'il recouvre. J.F. Raoult (1975) estime que cette preuve des nappes rifaines peut aussi être recherché dans une
n'est toujours pas apportée. phase de serrage. On peut penser d'une man.ère plus géné
rale que la ira,·ité ·ntervient plutôt dans la migration des
Ainsi le long voyage des nappes (de l'ordre nappes que dans leur genèse init"ale. Par contre l'érosion
de 100 kilomètres dans l'hypothèse << ultra ») intnvient à tous les stades; en cela ces charriages sont
épig/yptiques *.
aurait duré quelques millions d'années durant le
Miocène inférieur et moyen avec peut-être une pre Les tenants de l'hypothèse « infra » estiment
mière phase d'âge éocène moyen pour les nappes irrecevable cette théorie du dép1 acement des flyschs
Tisirène et Chouamat-Melousa. Ensuite intervient par )!ravité à partir d'un bombement de l'écorce,
le resserrement post-nappes du domaine rifain, qui thforie dite « mécanisme de l'ascenseur » (in Coll.
porte le géan•iclinal à chevaucher le sillon externe, cité, p. 170 - ce qui, du reste, laisse trop peu de
pinçant éventuellement l'arrière des nappes de part à la tectonisation initiale du sillon interne
flyschs allochtones et les poussant encore un peu ou, pour ainsi dire, de la cabine de l'asoenseur).
de l'avant (fig. 152). C'est la dernière phase tec La crédibilité des charriages par gravité, en tant
toniaue affectant les nappes « ultras », à la fin que phénomène tectonique commun, mériterait en
du Tortonien. fait des études fondamentales (il y a de bonnes
_,.. D. Leblanc (1975) arrive à une conclusion du même or dre pour les nappes rifaines (cf. note au § 5.2.3.2 A).
280 DOMAINE RIFAIN
raisons de leur faire jouer un rôle important à de la complexité des tectoniques superposées rifo
certaines phases de l'évolution de nombreuses chaî bétiques, on conçoit qu'un colloque sur ces pro
nes : ainsi pour les flyschs crétacés des Alpes occi blèmes se termine aujourd'hui par « une discus
dent.ales). Faute de telles études, et compte tenu sion houleuse et générale » (op. cit., p. 172).
Peu de choses sont connues sur les petits mas- lienne. Leurs caractères generaux ont été définis
sifs paléozoïques des Beni-Saïd et des Trois-Four- en introduction (§ 5.1.3.2) et l'on a souligné, en
ches. Aussi sera-t-il seulement question ici des af- . .
fleurements plus occidentaux : Bokkoya, Dorsale particulier, leur grande complexité structurale, tant
calcaire, Haouz, Zone paléozoïque et cristallophyl- s·ratigraphique que tectonique.
5.4.1.1. STRUCTURE GENERALE ET EX mettent des corrélations (fig. 185). D'où l'idée
TENSION d'un << bloc d'Alboran » commun aux deux do
maines (Didon & al., 1973 ; cf. § 5.1.3.2. et
Ce sont les unités les plus basses du Rif sep 6.4.6.2).
tentrional et l'on ignore leur soubassement. Leur
toit, lui, est constitué par les nappes paléozoïques Vers l'Est, les noyaux kabyles représentent,
ou Ghomarides. Définies d'abord dans la région semble-t-il, l'équivalent du socle cristallophyllien
de Ceuta (Durand-Delga & Kornprobst, 1963), elles du Rif septentrional, mais les études comparatives
ont été dernièrement l'objet d'une étude approfon sont ici peu avancées.
die, étendue en particulier aux Beni-Bouchra, de
5.4. l .2. LE SOCLE
la part de J. Kornprobst (1969, 1971-74).
A. EXTENSION ET CONSTITUTION
Suivant cet auteur on doit distinguer dans les
Sebtides deux ensembles (fig. 151) : Il s'étend surtout au Sud du Rif septentrional.
- en bas, un socle composite ( << unités Bé!ni dans les Beni-Bouchra, entre le Ras-Targa et la
Bouchra et Filali » ), où des ultrabasites paraissent Punta Nekor (fig. 186). Au Nord, il réapparaît au
représenter un fragment de manteau supérieur, sous Cabo Negro (Ras-Tarf ou Koudiat Taïfor) et à
une carapace cristallophyllienne. Sebta (fig. 147).
- au-dessus, sa couverture probable ( « unités On doit y distinguer deux « unités » (fig. 151
Federico » ), sous forme d'unités écaillées où les et 186), selon J. Kornprobst 1(1971-74).
terrains les plus jeunes sont triasiques, et les plus
anciens considérés comme carbonifères. +-
l
K at Tizian Paléozoïque des
0 , 2 3 Km
l__ _...._____,c_____, �
l
Hni llozmar ) Ghomarides (r. sédi
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Fm. 186 - Le massif ultrabasique des Beni-Bouchra et son cadre structural, d'après Kornprobst (1969 et 1971-74).
282 DOMAINE RIFAIN
La plus basse, dite << des Beni-Bouchra » (Beni réalisées à la partie supérieure du manteau du globe. Par
Bousera), est essentiellement constituée de roches ailleurs, la composition chimique globale du massif ultra
hasique, telle que l'on peut l'évaluer, est voisine de celle
ul-rabasiques : c'est le massif de péridotites (et de certaines pér"dotites à grenat, modèles proposés par de
roches affines) des Beni-Bouchra, auquel font pen nombreux auteurs pour représenter le manteau supérieur.
dant l' « intercalation serpentineuse » de Sebta Mais. contrairement à ce qui a été publié antérieurement,
et sans doute des affleurements immergés au Ras il n'existe pas de péridotite à grenat dans les Beni
Bouchra » (Kornprobst, 1969).
Tarf (op. cit. p. 111). L'enveloppe propre de
l'unité est faite d'une assise peu épaisse de roches L'histoire de la mise en place de ces ultraba
cristallophylliennes où dominent les kinzigites. sites peut être précisée en étudiant leurs petites
structures et celles des schistes cristallins encais
A u-dessus vient une série gneissique (surtout
sants (fig. 187), où les paragenèses granulitiques
à sa partie inférieure) et micaschisteuse, dite « unité
indiquent un étage tectonique particulièrement pro
du Filali > (plus exactement du J. Sidi-M01-,..,,.,.,,1_
fond.
el-Filali). Elle ceinture les Beni-Bouchra et, au
Nord, réapparaît au Cabo Negro et peut-être au
M. Racho (op. cit., 1971, carte 1). On y trouve des
roches cristallophylliennes variées, y compris des
kinzigites, des amphibolites et des pyroxénites
semblables à celles de l' « unité » sous-jacente. Se
lon les dernières observations de J. Komprobst (in
Didon & al.. 1973), les gneiss du M. Racho appar
tiennent à une unité plus basse que celle des Beni
Bouchra et développée surtout dans les Alpujar
rides.
Les ultrabasites des Beni-Bouchra son� parti Fm. 187 - Les structures fondamentales et le mode de
culièrement intéressantes à étudier (fig. 186). C'est gisement des leptynites à almandin, sillimanite
en effet un massif de péridotites de type alpin, et cordiérite, dans les kinzigites de Sebta.
que l'on peut interpréter comme un fragment du Croquis d'affleurement extrait de Kornprobst
L (1971-74).
rr..,m eau supérieur, entraîné tectoniquement à la
base de la croûte (Kornprobst, 1969, 1971).
« Le massif des Beni-Bouchra paraît relativement homo « Les roches ultrabas·ques apparaissent sous une série
gène, aucune zonation n'ayant pu être mise en évidence. métamorphique dont la base est constituée par des kin
Ses bordures cependant ne sont jamais constituées de roches zigites, auxquelles sont associées des pyroxénites, des cor
ultrabasiques fraîches et ses contacts avec les roches en diéritites à grenat, des marbres à chondrodite, et, excep
ca:ssantes paraissent toujours mécaniques : entre les péri tionnellement des enstatitites à olivine, amphiboles et phlo
dotites « saines » et la série cristallophyllienne sus-jacente, gopite. Les r�hes qui const"tuent cette série ont été sou
il existe des roches ultraba�iques qui paraissent d'autant mises à plusieurs phases de métamorphisme; de nombreu;l
plu, broyées et serpentinisées que l'on se rapproche des échantillons de kinzigite montrent un assemblage car�cte
gne:ss. ristique : grenat riche en pyrope - f�ldspa�h_ potassique
perthitique - oligoclase largement ant1perth1t_1que - d:s
Un niveau kinzigitique. peu épais, constitue une au thène - sil! manite prismatique tardive - graphite - quartz;
réole presque continue autour des péridotites; l'apparence la biotite, parfois assez fréque!lte dans ces roches, Y est
d'une dispcsif on concentrique des faciès métamorphiques nettement secondaire. L'association de ces a�semb!ages per
sus-jacents à cette série a conduit Y. Milliard (1959, met de penser que l'ensemble _ de cett� série � . subi un
P- 151) à envisagP� une mise en place « plutonique » de métamorphisme dans les condit ons qm caracten< ent un
la péridotite, accompagnée de métamorphisme de contact. champ de haute pression du faciès granulite » (Kornprobst,
Cette �tructure correspond en fait à un anticlinal tardif 1969).
à {?rand rayon de courbure, pli de fond au cœur duque1
apparaissent les péridotites :1>. Plus précisément, on peut distinguer (Kornprobst, 1971-
74, p. 212) un premier méta�orphisme de ce ;YPe a�com
A l'intérieur du mass/, un litage peut s'observer pra _
pagné de structures « P-S tres fugittves » et d u11e !T'igma
tiquement partout. « Il est déterminé par la disposition tis2tion « M 1 » basale, et un r.econd métamorphisme d_e
en niveaux parallèles de faciès pétrographiques divers (du même faciès, accompagné de structures « Pl-SI » �plis
nite, saxonite, lherzolite, pyroxénolite) et souligné par isoclinaux or:entés vers le SSW et foliation de plan axial :
des flammes ou des niveaux serpentineux. Les roches qui fig 187) et d'une migmatisation « M2 ». Ce cycle se serait
'e constituent, paraissent avoir cristallisé sous de fortes terminé à basse pression dans le champ de stabilité de
pressions (15 à 20 kb) et à des températures élevées (plus l'andalousite.
de 1 000 ° ); elles contiennent en effet des pyroxènes riches
en alumine et comportent des assemblages minéralogiques Or, dans le massif de péridotites, des struc
qui appartiennent au sub--faciès « ariégite » du faciès
« lherzolite à spinelle ». Les conditions physiques dans tures Pl-Sl semblables à celles de kinzigites ap
lesquelles de tels assemb,ages peuvent se développer sont paraissent avec la même orientation (fig. 188).
5.4. ZONES INTERNES GÉANTICLINALES 283
.: Près des contacts, les pendages du litage sont con pagnés d'une schistosité fruste S'2, suivent immédiatement
formes à ceux de la schistosité des gneiss sus-jacents. Cer ces déformations.
tains bancs montrent d'importantes var ations d'épaisseur;
ils peuvent parfois s'effiler complètement. Des plis isocli Ces événements tectoniques se produ:sent dans un cli
naux aigus les affectent ayant tout à fait l'apparence de mat métamorphique correspondant au faciès amphibolite,
plis « synschisteux »; dans le lit de !'Oued Mejahedid, leurs montrant une importante évolution dans le temps des
axes plcngent modérément vers le secteur compris entre conditions
_ physiques.
_ Les premières recr.stallisations, syn
le 160 et le 200 (SSE à SSW). En lame mince une orien sch1steuses, se situent dans la zone à sillimanite/almandin
taticn souvent très nette est déterm · née par l'alignement mais en dehors des zones d'anatexie, l'abondance de 1;
de cristaux de pyroxène, par une disposition en « cha biotite dénotant une certaine activité de l'eau. Une dim -
pelet » de grains de spinelle, par l'alternance de niveaux nution régulière des conditions de température et de pres
plus ou moins largement cristallisés ou présentant un degré sion, liée à une relaxation des contraintes, conduit ensu te
variable de serpentinisation (au sein desquels on devine à des assemblages tardi- ou post-schisteux à disthène
parfois des pJ"s très aigus), par l'allongement enfin de staurotide ou sillimanite-staurot;de, puis à des assemblages
certains cristaux, d'orthopyroxène surtout, qui peuvent avoir à andalousite, les associations métastables sillimanite-dis
une longueur démesurée par rapport à leur largeur. La thène-andalousite-staurotide-almandin étant fréquentes »
p�t!part d�s crfs!aux sont fortement c ataclasés, parfois plis (Kornprobst, 1971-74, p. 214).
_
ses; certams elements de grande taille sont fracturés et Les veines pegmatitiques à andalousite rose, class•ques
�erpentinisés suivant des surfaces courbes concentriques, dans les micaschistes du Ras-Tarf (R.P. km Sebta 27) ap
evoquant une rotation de ces éléments parallèlement à partiendraient par contre à la phase finale du 1er cycle'
la schistosité ». puisqu'elles sont repri�es par les plis 2.
Or les phases 1 et 2 sont certainement anté
rieures au Viséen supérieur-Namurien : il a été
trouvé (Milliard, 1959, in op. cit.) des galets carac
téristiques de kinzigites polystructurales dans des
conglomérats carbonifères de la nappe paléozoï
que des Beni-Hozmar. En outre, on rencontre en
abondance, dans des greywackes anté-Llandovery
(nappe d' Akaïli), des rutiles qui pourraient prove
nir de kinzigites semblables à celles des Beni
- pyroiiinollt•
brienne (?), des péridotites issues du manteau, dans zoïques, peuvent venir s'appuyer sur les unités
la croûte continentale. calcaires de la Dorsale (fig. 151 A) - ou au
contraire se trouver tronquées et plus ou moins
Ceci n'exclut pas que cette croûte ancienne
chc:vauchées par celles-ci (Haouz, fig. 189).
avec sc:s péridotites, après avoir été eRfouie sous
les séries primaires (ou d'une partie du Primaire)
et postérieures, n'ait pas dû subir une nouvelle B. STRATIGRAPHIE
r�montée tectonique, durant la tectogenèse ter
La constitution des « unités Federico " est bien
tiaire, pour que les péridotites, ré-insérées dans la
illustrée par les coupes des Beni-Mezala, où un
superstructure, puissent de nouveau .affleurer au
anticlinal post-nappes les fait affleurer en fonêtre
jourd'hui. La forme de cette remontée peut être
sous les naippes paléozoïques (Durand-Delga &
envisagée grâce aux données de la géophysique.
Kornprobst, 1963) ; c'est dans cette région que
En s'appuyant sur les relevés aéromagnétique Y. M;lliard (1959) avait d'abord défini la « série
et gravimétrique du Maroc septentrional, H. Demnati de F�derico » (in Durand-Delga & al., 1960-62).
(1972 et in Réun. extr. Soc. géol. Fr. 1973, Trois unités principales peuvent être distinguées,
p. 155) a calculé un modèle crustal où les pérido dont la stratigraphie est peu différente (Kornprobst,
tites des Beni-Bouchra forment une lame sub 1971-74).
verticale enracinée jusqu'à la discontinuité de Mo
Un Carbonifère probable est représenté par d.:::s
horovicic (fig. 214). Les anomalies gravimétriques
schistes et greywackes, avec quelques horizons
et magnétiques se répartissent suivant un dispo
conglomératiques et restes de plantes.
sitif régional semblable à celui que l'on rencontre
dans la zone d'lvrée des Alpes occidental·es. Il est Un Permien lui succède en continuité, fait de
loisible d'envisager alors le « corps des Bni-Bou schistes noir-violacé dans les unités basses ( << phyl
chra », à la manière de celui d'lvrée, comme la lites couleur de fumée » avec localement des roches
bas,e de l'écorce du bloc d'Alboran, poussée contre spilitiques), violet « zinzolin » dans l'unité mo
le socle atlaso-mésétien, estime J. Kornprobst (in yenne, rouge dans l'unité hau•e.
Réun. extr. Soc. géol. Fr. 1973, p. 155). Mais
cc:tte conclusion s'oppose à celle de T.P. Loomis Le Werfénien est reconnaissable dans une barre
(1972), qui cons;dère les péridotites de Ronda (ho d: quartzites rubanés blancs à vert pâle, avec ni
m0logues des précédentes, de l'autre côté de la veaux schisteux et, vers le haut, lits calcaires inter
mer d'Alboran, cf. fig. 185) comme des in·rusions stratifiés.
tertiaires diapiriques, issues du manteau. Le Trias moyen (et supérieur ?) est constitué
Du moins la mise en place à haute température (supé enfin par une assise calcaro-dolomi•ique (calcaires
rieure à 800 °C), est-elle confirmée par J.S.J. Dickey et marmoréens à lits phylliteux puis surtout dolomies)
M. Obata (1974). Ces auteurs se fondent sur la miné qui a livré localement (Hafa-el-Uest, fiq. 189,
ralogie des cornéennes graph'teuses en « dykes » dans coupe B) des Gvroporelles de l'Anisien (in Durand
l<"s péridotites de Ronda; ils les assimilent à d'anciennes
boues carburées, métamorphisées par des péridotites chau Delga & al., 1960-62).
des. qu'elles soient intrusives ou extrusives.
On a donc affaire à une série d'abord détritique
L'âge de la mise en place n 'a pas encore pu être puis carbonatée et intercotidale (Diplopores), fort
prhisé radiochronologiquement; un âge de 437 Ma e�t semblable aux séries post-hercyniennes des autres
seulement c'té pour le Rif (Choubert & Faure-Muret,
1973). chaînes de Méditerranée occidentale (Cordillères
bétiques, Alpes franco-italiennes et Toscane no
tamment). Le Pé'rmien s.l. évoque en particulier le
5.4.1.3. LA COUVERTURE PROBABLE fac i ès « Verrucano » des auteurs.
..
L1.1.:-. mO\ en a Paleoccnt' du �usa
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• FI) !!1Ch • oligucent" de Urhounu.
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Unité de
0 - IIO(hn
F10. 189 - Carte structurale et coupes du Rif interne dans la région de Sebta (Ceuta) et du Jbel Musa, d'après Durand
Delga & Kornprobst, 1963; Durand-Delga & Vuillaumey, 1963; Kornprobst, 197.1-74.
A : Coupe générale schématique.
B : Coupe de détail le long de la piste Fnideq- Souk-el-Tleta. Explication des lettres :
Houiller (h) sg-cg schistes gris et greywackes avec conglomérats à galets étirés (quartz, lydienn ° )
Permo-Trias scf schistes " couleur de fumée » et grès noirs violacés
(rt) sz schistes « zinzolin » (cf. scf plus rouges), à rares lits gréseux (à chloritoïde)
et niveau cong!omératique.
sr-cgqz schistes rouges violacés, à intercalations de conglomérats quartzitiques et de grès
blancs (gb)
Werfénien (w) qz quartzites clairs, blanchâtres ou jaunâ tres, et schistes quartzitiques (sqz)
Trias moyen C calcaires bleus (b), jaunâtres (j)
(et supér. ?) d dolomies grises (g), noir-bleuté (n), blan ches (b)
(td)
br brèche, à ciment marneux (m)
Lias inférieur (li) calcaire. Lias moyen à Paléo cène (lm-li) condensé. Flysch de Bni Ounis (Beliounis) oligo
cène (f.ol.).
286 DOMAINE RIF AIN
schistes verts à chloritoïde. Le « noircissement >> « La surcharge nécessaire pour rendre compte des pres
du Permien (transformation de l'hématite en oli s ·ans qui ont régné lors du métamorphisme des Beni
Mezala... peut être trouvée dans le matériel des unités Gho
giste ?) semble lié à cette accentuation du méta marides qui se seraient alors superposées aux unités Fede
morphisme. rico >>, sous forme de 3 imbrications (dont le découpage
daterait aussi de cette période). La figure 190 A schéma
Signalant le phénomène. M. Durand-Delga & J. Korn tise cette théorie.
probst (1963, p. 1057) conclua·ent à un métamorphisme
antérieur aux charriages. J. Kornprobst (1971-74, p. 174) ne Le métamorphisme des unités Federico est de
retient pas cette conclusion : « Quelle que soit l'ongine
primitive de ces terrains, couverture normale de l'unité du toute manière polyphasé. Si certaines cristallisa
Filali ou nappe de charriage, un fait reste établi : ces tions sont contemporaines de plis isoclinaux « P3-
assises de Feder:co étaient en place sur les micaschistes
lorsqu'elles ont été plissées et transformées ». Cependant, S3 » d'axe moyen NW-SE et apparimment déver
le même auteur admet hypothétiquement dans sa recons sés au NE (fig. 190 B) d'autres accompagnent les
titution générale de l'orogenèse locale (p. 218) que le mé plis « P'3-S'3 » presque co-axiaux, d'autres encore
tamorphisme est ici lié à des plis isoclina11x déversés vers
le NE et à des mou\'ements tangentiels dirigés vers /'in sont postérieures à tous ces plis (Kornprobst,
térie11r de la chaîne. 1971-74).
A1
Unité dis
Bnl-Bouchra
Parmo•Werfén I en
Carbomtère
SW
B
sw - - - ', F?r- .,NE
, -
Permo- Trias ..,_ -
Bob d •
SI OC h
par S3
, o o'"
Fm. 190 - A: Un essai d'interprétation des structures observées dans '.a zone interne du Rif, représenté par Kornprobst
(1971-74): sous-charriage du SW vers le NE du socle Nord-marocain sous le bloc d'Alboran, ou « croûte
mésogéenne » de Glangeaud.
Al : Paléogéographie du Lias.
A2 : Tectogenèse tertiaire.
Flèches il un barbelé: première phase tectonique tangentielle (Lutét:en supeneur probable); déplacement
souple vers le NE, et intumescence à l'W de la zone considérée, du bloc N-marocain. Charriage sur
le bloc d'Alboran (unités des Beni-Bouchra et du Filali) des diverses covvertures (unités de Federico.
Ghomarides, Dorsale). Flèches à deux barbelés :seconde phase tectonique tangentielle (Burdigalien). Cas,ure
au niveau des socles; charriage du bloc d'Alboran et des couvertures, en une seule masse, sur le socle
Nord-marocain, le long d'une surface de cisaillement indiquée par un trait double (<:p 2).
B : Coupe locale montrant le caractère synschisteux des plis « P3 » déversés au NE, affectant le Permo
Trias et, partiellement, le socle.
5.4, ZONES INTERNES GÉANTICLINALES 287
Ce serait en particul er le cas de certain chloritoïde peaux de socle plus profond, traînés par les unités Federico
en rosettes de l'unité de Boquete de Andjera. Contenu sur les unités Filali. Par ailleurs, c'est probablement le
dans des amandes vertes au sein des « schistes zinzolin », même métamorphisme qui a « rajeuni » les muscovites
ce minéral paraît s'être développé préférentiellement dans d'une pegmatite du socle ayant donné (KIAr) un âge
des niveaux à rapport Fe0/Fe20� relativement élevé de 35 ± 5 millions d'années (Choubert & al., 1965,
(semblables aux lits verts connus dans le Permien rouge p. 54).
de l'unité sus-jacente) et postérieurement à toute déforma
tion (Kornprobst. 1965). « Il faut cependant noter que les Par contre ces événements n'ont laissé aucune
tablettes ne sont généralement pas disposées franchement
perpendiculairement à S'3 » (Kornprobst, 1971-74, p. 168). trace dans ks unités Ghomarides. Ce fait s'ac
corde mal (l'auteur lui-même le souligne, op. cit.,
Les mêmes évènements tectono-métamorphiques p. 175) avec la théorie de J. Kornprobst qui admet,
affec·ent généralement la partie supérieure du socle comme on l'a dit ci-dessus, une genèse simultanée
sous-jacent, étirant fortement les phénoblastes tar des unités Federico et Ghomarid�s durant la
difs de l'ancien métamorphisme et plaçant en ac phase 3(fig. 197). Quoi qu'il en soit, les chevau
cordance(fig. 190) des terrains antérieurement en chements ghomarides semblent essentiellement réa
discordance (probablement discordance de trans !isés entre l'Eocène moyen-supérieur et l'Aquitanien
gression, mais peut-ê•re aussi discordance tecto transgressif(§ 5.4.2.3 D). Le métamorphisme du
nique, au moins en partie). Rif septentrional qui en est grossièrement contem
porain s'il n'est pas antérieur, est donc anté-aqui
Des schistes « tachetés >> à rognons quartzeux conte tanien (op. cit. p. 218) : il est plus ancien que
n:rnt du disthène-relique se trouvent ainsi fréquemment
au-dessous de l'unité des Beni-Mezala. J. Kornprobst (1971- celui du Rif externe central et oriental, qui affecte
74, p. 173) les considère hypothétiquement comme des co- le Miocène moyen.
0,____ts
___s0____�100..
...
A Carte d'affleurement
Croûte calcaire (Quaternaire rndél.)
PERMIEN et TRIAS
hl� Dolomies jaunes du Musch,lkalk
g · ..'. :·.;._·. Gypse
rt:>·.-/(: Grès rt ronglomérats ptnno-tr1as1quts
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il' \ Conglomérat HsérR
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PALEOZOIQCE
.,. dd� Dolom1rs dé,·omrnm·�
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Ph Phtamt,. (bancs prinripau,)
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Fm. 191 - Une écaille de la nappe d'Al-Hoceïma (Bokkoya orientaux, Est du Jbel Malmusi); asso
ciation phtanites - griottes dans le Silurien supérieur, selon Mégard, 1969.
Principalement d'après certaines différences micrœtruc Certaines coupes des Bokkoya montrent des niveaux
turales entre le bas et le haut de cette série, J. Kornprobst schisteux ocres ou verts, carbonatés, plus ou moins gré
envisage l'existence d'une tectonique calédonienne dans les seux, au-dessus des griottes à Orthocères. Ces niveaux
Ghomarides (qui serait la phase 2 des Sebtides ?) mais sont souvent absents, soit pour des raisons tectoniques
.admet que l'hypothèse n'a que des « bases fragi'.es » (1971- (décollement) soit par suite de la transgression du Dévo
74, p. 195). nien m?yen.
5.4. ZONES INTERNES GÉANTICLINALES 289
Le Dévonten moyen est connu sous deux faciès, psammitiql•es, d'argilites sableuses ou des bancs épais
l'un récifal transgressif, l'autre à tendance péla de conglomérats à galets de quartz blancs et roses, de
lydiennes, etc. On y connaît aussi quelques masses de tra
gique. chyandési tes altérées (Tala-Yussef dam, les Bokkoya; 400 m
Au J. Malmusi-Morro Viejo, dans les Bokkoya, on ren au Sud du carrefour des routes Fnideq-Sebta et Fnideq
contre un calcaire crinoïdique bleu massif, plus ou moins Souk-el-Tleta dans la nappe d' Akaïli).
dolomitisé et qui renferme de nombreux Tétracorall.aires, Dans la nappe de Koud al-Tizian, cette série a livré
Tabulés et Stromatopores. Il est daté du Givétien moyen. des Walchia piniformis. 11 est possible cependant que les
Les calcaires à Favosites du lambeau de Talambot lui niveaux supérieurs soient déjà triasiques; il y apparaît des
sont comparables. Ce faciès récifal ou sub-récifal paraît grès jaunâtres (synclinal Hadu-Fnideq), voire du gypse
pouvoir reposer en transgression sur le Silurien (Mégard, (Bokkoya).
1969, fig. 12).
Ailleurs, dans la nappe des Beni-Hozmar, on connaît B. TECTONIQUE HERCYNIENNE
des calca res en plaquettes, intercalés dans une série schisto
phtanitique. Des Tentaculites et des Conodontes y md1- On a souligné ci-dessus divers signes d'une
quent non seulement le Givétien mais aussi le Frasnien orogenèse hercynienne : « Culm » dévonien supé
et le Famennien : on passe au Culm dévono-dinantien.
rieur (et dinantien ?), Viséen supérieur transgressif
Le Dévonien supérieur (et Dinantien pro-parte?) comme en Méséta, Permien rouge conglomérati
est constitué par un puissant <t Culm » à « cal que. Quelle fut l'importance des mouvements her
caires contournés ». cyniens dans cette région? J. Kornprobst (1971-74,
C'est une épaisse série à caractère flysch plus ou moins
p. 195) « n'envisage pas l'existence d'une pu·s
net, où alternent des niveaux argilo- sch steux, gréseux, sante tec·onique » de cet âge, « sans la nier for
microbréchiques, greywackeux, conglomératiques, calcaires, t.:-ment non plus ».
tous micacés. Vu cette lithologie, la série est le plus sou
vent plissotée : d'où le nom des calizas alabeada.1. Ceux-ci Pourtant la discordance du Permien paraît forte,
sont surtout développés vers la base de la série. Dam les même si elle est rarement observable et si certaines
Bokkoya occidentaux, des dolérites et des 1yd ennes alter
nent avec des calcaires et des schistes volcano-séd1men fois il ne s'agit i(op. cit., p. 195-196) que de pseudo
taires. au-d·essus des « calizas alabeadas » (Andrieux, discordances de disharmonie durant les mouve
1 971, p. 45). Des restes de plantes sont fréquents. Cano ments tertiaires. J. Andrieux (1971) décrit du
dontes et Tentaculites y ont indiqué localement le Fras Permien recouvrant un Dévono-Dinantien renversé
nien (Beni-Hozmar) et le Famennien (Beni-Hozmar; nappe
d'Akaïli, à l'Est du J. Zem-Zem). (fig. 192). Entre les Sebtides et les Ghomarides
(dont on peut admettre le voisinage original) le
Le Viséen supérieur - Namurien est transgres même Permien repose sur des assises fort diver
sif. Avec le faciès flysch du Dévonien supérieur ses.
(Dinantien?), c'est un autre argument pour ad
mettre une géodynamique hercynienne notable dans
ce domaine. s Lias 1nf8r ·moyen
Colco,r,. massif
N
Dans la nappe d'Aka1li et dans celle des Beni-Hozmar
on rencontre un Carbon fère transgressif dont la base est
faite par des lentilles de calcaires récifaux à Polypiers.
Des conglomérats succèdent aux calcaires (comme il en V"I
dam le domaine mésétien): ils contiennent des galets de
roches métamorphiques, notamment de kinz gites analo
gues à celles des Beni-Bouchra - observation capitale pour
la datation de ce cycle métamorphique catazonal
(§ 5.4.1.2 C).
Localement (Beni-Hozmar, Akaïli et sans doute aussi
Koudiat-Tizian, selon lfornprobst, 1971-74, p. 183). des Pro. 192 - Le Paléozoïque à l'Ouest de Tigza (Bok
couches schisto-gréseuses flyscho-molassiques succèdent à ces koya occidentaux) : discordance du Permien
niveaux de base; elles contiennent encore des récurrences rouge sur le Dévono (?) - Dinantien renversé,
conglomératiques. Dans les Bokkoya, on ne connaît que selon Andrieux, 1971.
quelques conglomérats écrasés, remaniant des calcaires
du Dévonien moyen. D'autre part, diverses mesures géochronologi
Le Permien s.l., par son faciès « verrucano », ques ont fourni des âges à 230-300 Ma dans les
analogue à celui des « Sebtides », confirme en schistes cristallins des socles sebtide, bétique et
core l'idée d'une orogenèse hercynienne largement kabyle (in Kornprobst, 1971-74, p. 196), dont l'es
étendue dans ce secteur. sentiel du métamorphisme apparaît cependant an
térieur (§ 5 .4.1.2 C).
Toutes les nappes paléozoïques présentent un Permien
rouge gréso-conglomératique, transgressif sur les terraira Au total, même si l'orogenèse hercynienne n'a
plus anciens. On a vu que des séries semblables existent pas eu ici l'intensité de celle (s) du Précambrien
aussi dans les unités Federico (§ 3.4.1.3), également suivies
par le Wcrfénien gréso-qmutzitique. Il s'agit de sch"stes et éventuellement du Paléozoïque inférieur, elle ne
roug• ou violacés admettant des intercalations d• grès doit pail être sous-estimée. Des études plus détail-
290 DOMAINE RIF AIN
lées seront nécessaires pour distinguer les petites Dans la nappe d'Al-Hoceïma, le Muschelkalk,
structures et les recristallisations qui lui sont pro sous un faciès de dolomies litées jaunâtres, a été
pres de celles qui relèvent de la tectonique ter daté par des Myophories. Le Trias supérieur serait
tiaire - tâche difficile selon J. Andrieux (1971, mixte : grès rouges et conglomérats, lentilles de
p. 81) et J. Komprobst (1971-74, p. 196). dolomies et cargneules.
Quel était le socle de cette superstructure her C. LES DEUX MODE:S DE DÉNUDATION
cynienne que l'on retrouve aujourd'hui dans les
DES NAPPES PALÉOZOÏQUES :
« Ghomarides » ? Une hypothèse est de supposer
qu'il ressemblait à celui des unités Sebtides, puis ÉROSION ET TECTONIQUE, USURE LENTE
qu'on retrouve là des termes permiens et triasi ET SCALP BRUTAL
ques semblables à ceux des Ghomarides. Il semble A part les niveaux inférieurs du Trias dont on
cependant que les Sebtides ne comportent pas de vient de parler et qui sont déjà plutôt sporadiques,
Paléozoïque inférieur si du moins l'on admet que les nappes paléozoïques ne montrent que rarement
les phases de métamorphisme de haut degré qui des couches secondaires ou tertiaires en position
les affectent sont antécambriennes. Dès lors, Seb stratigraphique normale par-dessus le Primaire.
tides et Ghomarides seraient deux domaines fort
différents du socle anté-alpin, respectivement une Il y a deux raisons à cela.
ride et un sillon de l'orogène paléozoïque et rien D'une part le domaine correspondant, après
ne peut être avancé concernant la base des Gho avoir été transgressé par les mers triasico-liasiques
marides. e!, localement, par celles du Jurassico-Crétacé,
s'est trouvé soumis à des érosions profondes à di
5.4.2.3. LA COUVERTURE SECONDAIRE verses reprises durant le Tertiaire (et bien entendu
ET TERTIAIRE le Quaternaire). Certaines nappes paléozoïques
montrent des reliques de couverture triasico-liasi
que sous des couches de Nummulitique transgres
A. LE TRIAS INFÉRIEUR : WERFÉNIEN « ALPIN » sif (Durand-Delga & al., 1964a et b). Dans les cas
Le Permo-Trias précédent se poursuit, du moins correspondants, la dénudation ressortit d'une usure
dans un certain nombre de coupes (unités de Fe lente, progressive, répétée.
derico, de Hadu-Fnideq), par une barre de quart D'autre part, le domaine des nappes paléozoï
zites ou grès-quartzites clairs, souvent blancs ou ques a été soumis à une tectonique tertiaire fertile
vert pâle, rubanés. C'est le Werfénien alpin clas en décollements, en cisaillements, en charriages.
sique ; il atteint 400 m d'épaisseur dans l'unité Si les nappes paléozoïques << manquent » de cou
de Federico. verture, les nappes de la Chaîne Calcaire voisine
·1 ,ddnquent », elles, de socle primaire. On es,
Ainsi se termine la sédimentation détritique
post-hercynienne ; grossière et continentale durant amené à concevoir que celles-ci ont pu recouvrir
le Permo-Trias - qui fait déjà partie, du point une partie de celles-là. Par exemple, dans les Bok
de vue structural, de la couverture du Primaire koya orientaux, il y a de bonnes raisons d'admet
plissé - elle est en bonne partie marine dès le tre avec F. Mégard (1969) que la nappe du J.
Werfénien. Amekran représente la couverture de la nappe d'Al
Hoceïma, décollée et glissée au-devant d'elle (voir
B. LE TRIAS MOYEN CALCARO-DOLOMITIQUE ci-après § 5.4.3.2). Dans l'Ouest des Bokkoya,
ET LE TRIAS SUPÉRIEUR d'ailleurs, Paléozoïque et « Lias blanc » ont par
fois conservé leurs liens originels.
A la sédimentation détritique succèdent des
dépôts calcaro-dolomitiques de mer peu profon On étudiera dans le paragraphe suivant la cou
de. verture propre à certaines unités paléozoïques, en
tre Sebta et Tétouan (d'après M. Durand-Delga
Dans l'unité de Federico, l,e passage paraît & al., 1964a, b). Mais il ne faut pas perdre de vue
continu (Durand-Delga & Kornprobst, 1963). On qu'une partie de la couverture des unités paléo
note d'abord un faisceau de schistes calcareux, zoïques se retrouve vraisemblablement dans une
alternant avec des lits quartzitiques, puis des cal partie des unités calcaires .aujourd'hui plus exter
caires dolomitiques ou marmoréens avec des luma nes.
chelles et des faciès vermiculés : faciès classiques
du Muschelkalk, épais ici d'une trentaine de mè D. LES ÉLÉMENTS DE COUVERTURE POST-TRIASIQUE
tres. La série se poursuit par des calcaires dolo AU NORD DE TÉTOUAN
mitiques gris massifs, de 3 à 400 m d'épaisseur,
où peut se trouver le Trias supérieur, voire le Lias On trouve là de nombreux lambeaux hectomé
inférieur. triques de couches calcaro-dolomitiques, posés sur
5.4. ZONES INTERNES GÉANTICLINALES 291
le Primaire ou coincés entre des unités écaillées. d'âge oligocène supérieur ou oligo-miocène (Du
Certains d'entre eux au moins apparaissent com rand-Delga & al., 1964b). C'est dire la longueur
me des éléments transgressifs sur le Permien, plus des lacunes dans ce dom.aine géanticlinal.
rarement sur le Dévono-Carbonifère. Suivant M. L'Yprésien et le Lutétien sont connus sous un faciès
Durand-Delga & al. (1964a), on peut y reconnaî de calcaires à gros Foram nifères, souvent gréseux ou mê
tre: me conglomératiques; ils sont parfois encadrés par des
couches du Paléocène et de !'Eocène supérieur (fig. 193).
- à la base, des dolomies grises du Lias in
férieur (ou Trias supérieur?), précédées parfois de Le long de la route de Fnideq à Souk-el-Tleta, juste
à l'Ouest de la Maison cantonnière d'Aïn-Ruhabia, une
couches marno-gréso-dolomitiques évoquant le Rhé masse calcalfe est pincée dans le Permien. Elle est faite
tien; de calcaire liasique surmonté d'un calcaire gréseux à
Alvéo:ines, Flosculines, Opertorbitolites, Assilines, Milio
- puis des calcaires massifs clairs, débutant les, etc.; c'est l'Yprésien transgressif.
parfois par une sorte de gravier ; ils contiennent L'Eocène moyen paraît, pour l'essentiel, antérieur à
des Bélemnites, des Brachiopodes, des Algues et tous les charriages rifains. Par contre, !'Oligocène - Mio
une microfaune indiquant la fin du Lias inférieur, cène inférieur, s'il précède certainement les charriages des
le Lias moyen et peut-être le début du Lias supé flyschs (fig. 184), paraît succéder aux charriages ghoma
rides (Kornprobst, 1971-74, p. 188). On le trouve sous un
rieur ; on y a signalé un niveau rouge à Ammo faciès marno-g1 éseux qui est plus une molasse qu'un
nites ; flysch.
Le synclinal de Playa Benitez - Fnideq (recoup� par
enfin des calcaires lités vert-violacé, fine la route précédente), montre des marnes sableuses jaunes,
ment détritiques, évoquant les faciès analogues du conglomératiques vers leur base, comportant des lits gréseux
Domérien-Toarcien à Ammonites de la nappe de et une lentille marno-calcaire à Bryozoaires, Oursins, La
Malaga. mellibranches, Lépidocyclines, Miogypsines et aussi Num
mulites remaniées. Des fac ès analogues mais non fossili
Les autres élémen!s de couverture anté-tectoni fères se présentent sous le lambeau exotique du J. Zem
Zem. D'autres pincées synclinales sont connues plus au
que ou syntectonique sont tertiaires : localement, St:d vers Tétouan. Dans tous les cas, ces « molasses » (?)
d'âge yprésien à éocène supérieur ; plus souvent, sont transgressives sur le Carbonifère, le Permien ou le
Lias; cette d�rnière situation se retrouve dans la Dorsale
calcaire. Dans les conglomérats, à côté des galets de Cris
tallorhyllien, de Primaire ou dt> Lias . on remarque par
fois des galets de calcaires à Alvéolines.
sw NE
,. l
,LIAS INF.- MOYEN
J'"'' co1caro-dolomltiQ11e PAL[OCE:NE
L'Oligo-Miocène (Aquitanien p.p.) n'est jamais
brlc1tlftff
��:::!iwmEOClNE INF.
EOC�NE SUP
l1111baeu,; de très coincé dans les contacts des nappes paléozoïques
cale blanc mo•1' !
: et MOYEN ,,,. •• ,.,,rnu,
u
qu'il semble au contraire sceller dans cer'.ains cas
�o�;o��� to�!';�i�;,t�::·.
o lc
• Vpré111n -
/�: P� l : ;:n"/,n
' {11.1 SEJ (Kornprobst, 1971-74, p. 188). En Algérie, J. Delteil
& al. (1971) attribuent également les premiers char
PERMIEN riages kabyles à la phase lutétienne, mais considère
300 en outre que certaines nappes « ultras » ont déjà
franchi la ride lors de cette phase. Il existe enfin
quelques dépô·s de Néogène marin post-tectonique.
Dans la cluse de Tétouan, tant au Nord-Est de la
0 2�m anw ville. sur le Paléozoïque, qu'à l'Ouest sur le flysch
des Beni-Idère, on connaît des marnes et grès co
qui llers à conglomérats polygéniques. Les Huîtres,
Frn. 193 - Une écaille secondaire et tertiaire dans les
unités paléozoïques nord-occidentales ( « unité
Pectens, et autres Lamellibranches qu'ils contien
de Buluazen », à la marge du Haouz cen nent indiquent le Miocène terminal ou plus pro
tral), d'après Raoult, 1966. bablement le Pliocène (Leikine, 1969).
me zone géanticlinale). C'est l'ensemble de ces que les charriages se sont faits, en général, de l'in
nappes qui chevauche (généralement) le sillon ex térieur vers l'extérieur.
terne et les flyschs allochtones superposés (fig.
Restituer la paléogéographie anté-nappes du
151).
géanticlinal signifierait avoir une vue complète, et
Chaque nappe représente une ancienne sous de la stratigraphie de chaque unité, et du chemin
zone paléogéographique (ou une partie d'une sous qu'elle a parcouru par rapport à ses voisines. Or
zone) d'une largeur initiale de l'ordre de la dizaine les phénomènes d' « avance tectonique », de
de kilomètres, différenciée au sein d'un domaine diverticulation, de reprise secondaire des charria
géanticlinal à couverture calcaire, dont la largeur ges, de rétrocharriage, brouillent considérablement
primitive peut ainsi être estimée à plus d'une cin les cartes. Certaines des nappes les plus élevées
quantaine de kilomètres (contre 1 à 20 aujourd'hui). ont pu glisser plus loin que toutes les autres et,
Dans le cadre de la théorie « ultra » (§ 5.1.3.2.) de ce fait, se trouvent aujourd'hui les plus externes.
la nappe est d'autant plus élevée dans l'édifice Ainsi la nappe Amekran a-t-elle dépassé la nappe
tectonique que sa patrie était plus interne, puis- Busicur dans les Bokkoya (voir fig. 194) alors que
s Nappe du J Amekron N
Nappe d' Al Hocelma
({) 1 -
I' 0 1km
�-�
N
"Paléozo·,que-Lias blanc" 1 à Silex" 13,2,1)
s Nappes
Nop�e supérieure \ Nappes moyennes \ Nappe Inférieure
Nappes"Lias
�
Sud Nord
I
B Sem�lie tertiaire
sa patrie était plus interne. Un autre exemple se D'autres semblent la couverture décollée de nap
rait, au Sud de la Dorsale, le massif du Lexchab pes paléozoïques dénudées (dans la même région,
Bouhalla, assimilable selon M. Mattauer (in Du la nappe Amekran aurait eu pour socle le Pri
rand-Delga & al., 1960-62) à une tête plongc:ante maire d'A1-Hoceïma). Mais beaucoup de nappes
cisaillée (voir profil fig. 151 A). Le Haouz pose primaires ont leur propre couverture, extrêmement
un problème particulier, où sont intervenus, sem réduite (§ précédent). D'autres unités calcaires, en
ble-t-il, des rétrocharriages tardifs. fin, pourraient avoir été plus internes que l'axe le
plus surélevé du géanticlinal, assimilé aux nappes
C'est dans ce contexte que se présente la ques paléozoïques et cristallophylliennes. M. Mattauer
tion des rapports initiaux entre unités calcaires et (1963-64) envisagerait une telle origine «ultra» pour
unités paléozoïques et cristallophylliennes. Certai des chaînons du Haouz, par exemple ; pour lui,
nes unités calcaires semblent bien externes par du Rif aux Kabylies, « il existe au moins deux chaî
rapport aux unités paléozoïques qui les chevau nes calcaires, l'une d'origine externe et l'autre
chent (voir ci-après, dans les Bokkoya, la nappe d'origine plus interne », par rapport à l'axe paléo
Busicur chevauchée par la nappe d'Al-Hoceïma). zoïque (1963-64, p. 311).
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l )olomif's J!rt,es li tfrs
De gauchi' à droite � Gré, blanc,
5.4.3.2. LES NAPPES SECONDAIRES ET • Du Lias moyen au Malm, sur le talus méridional,
TERTIAIRES DES BOKKOYA continu;;; à se déposer la même fu.-mation des calcaires
à silex dont l'épaisseur totale avoi.,:ne 400 m. Pendant ce
temps, le domaine septentr:onal montre un comportement
Dans le massif des Bokkoya, segment oriental varié mai5 à tend:mce nettement géanticlinale. Au dessus
,du domaine géanticlinal rifain, on peut distinguer des quelque cent mètres de Lias inférieur, on ne trouve
deux groupes de nappes de couverture secondaire que 10 à 30 m de Jurassique plus récent. Un « hard
ground » noduleux rouge à nombreuses Ammonites et
tertiaire, suivant l'analyse de F. Mégard (1969) et Btiemnites représ-ente une partie du Lias moyen et supé
de J. Andrieux (1971). rieur ( au moins le Domérien inférieur et moyen). Le Dog
&er paraît ent èrement absent. Le Malm, concordant, est re
Le premier groupe comprend les deux nappes présenté par des calcaires et marnes finement lités, où
les plus basses de tout l'édifice (fig. 194) : nappe quelques quartz anguleux et muscovites flottées évoquent
éo-oligocène ( = « semelle tertiaire des Bokkoya » discrètement l'érosion de certains hauts-fonds voisins. La
microfaune, les spicules de Si:ongiaires, les Radiolaires
in J. Andrieux) et, par-dessus elle, nappe du !. indi4uënt 1c: un milieu essentUlement pélagique.
Busicur (= « Lias à silex »). Le second groupe
ou nappe du J. Amekran (s.l.) comprend les unités • Le passage au Crétacé est continu dans les deux
parties du domaine. Sur le tah's précSdent se �,ursuit
des J. Sedun et Amekran, et les « unités supé la sédimentation calcaréo-siliceuse, mais les racliolarites
rieures ». Entre ces deux ensembles s'intercale la et les microbrèches prennent cependant plus d'; , 1rtance
nappe d'Al-Hoceïma, à matériel paléozoïque (voir et le rythme même de sédimentation paraît se !'alentir :
plus haut), dont on a de bonnes raisons de faire T thonique et Crétacé sont condensés en une cinqu:..ntaine
de mètres.
la base stratigraphique originelle de la napp,e du
J. Amekran. J. Andrieux rassemble ce second Sur la plate-forme septentrionale, l'instabilité continue
groupe sous le nom de « napp·es Paléozoïque - d'abord à se manifester - d'où des conglomérats intra
fcrm..1tionnels dans le Berriasien (quelques mètres). Puis des
Lias blanc ». dépôts marneux pélagiques représentent le Crétacé moyen
supér:eur (Globotruncana) sous une épaisseur de i'ordre
Or l'agencement tectonique de ces nappes in de 50 m, ici aussi.
dique des charriages dirigés, ici, du Nord vers le
Sud, comme dans le domaine rifain externe. Il en • A /'Eocène se produisent des mouvements orogéni
ques précoces déterminant érosions et discordances.
résulte que les unités les plus « basses » (structu
ralement parlant) aujourd'hui étaient, avant la tec Dans l'aire « Busicur », relat;vement subsidente, le Pa
tonique de charriage, les p�us méridionales ; et les léocène est présent (50 m d'épaisseur maximum), sous un
faciès marin ou dessalé (Microcodium). Vers le Nord, il
plus « hautes », les plus septentrionales. Ainsi, semble s'être déposé mais a été presqu'entièrement érodé
la nappe éo-oligocène et celle du J. Busicur repré à la suite de l'émersion de l'ensemble du domaine.
sentent-elles la marge externe du dom.aine géanti
L'Eocène inférieur-moyen, transgressif, ramène de min
clinal, aux confins du sillon externe, cependant que ces dépôts calcaires néritiques. Le Priabonien qui lui suc
la nappe du J. Amekran permet de se figurer la cède voit le dépôt de faciès variés où des conglomérats
stratigraphie des parties centrales du géanticlinal. indiquent (par la nature de leurs galets) que des reliefs
J. Andrieux (1971, p. 54) envisage cependant une sont alors attaqués jusqu'au Trias inférieur à tout le
moins. C'est à cette époque « priabono-o/igoc'ène » qu'un
origine « ultra » pour la nappe éo-oligocène. bouleversement paléogéographique ntervient. Le géanticli
nal émerge provisoirement. entre le sillon externe et le sil
La constitution stratigraphique de ces diverses lon interne (hypothèse « ultra ») où la sédimentation
nappes est résumée par la figure 195, à laque lle on semble continuer. Puis s'accumule une série détritique à
dominante marneuse, qui a rarement conservé sa conti
ajoutera quelques commentaires. nu té avec son substratum (fig. 195). Elle forme en par
• Au Trias moyen-supérieur, la mer investit l'essentiel ticulier une nappe indépendante en position basse, d'ori
du domaine, à l'exception peut-être de certains territoires gine externe pour F. Mégard (1969), « ultra » poUT J.
durant le Trias supérieur. En effet, à cette époque, les Andrieux (1971). C'est un ensemble marno-gréseux com
grès dolomitiques et les conglomérats de la nar,pe d'Al plexe où se rencontrent des flyschs, des microbrèches, et
Hoce"ima sont encadr�s par dps dolomies épaisses tant au quelques faciès de grès grossiers à cachet numidien. Cette
Nord: unités supér·eures, qu'au Sud: unités Busicur (les fo�mation ccmprend, à son sommet, le Chattien et l'Aqui
dolomies triasiques y dépassent 300 m d'épaisseur). Bien tanien, J. Andrieux (1971, p. 54) y décrit de nombreux
que largement immergé et fort subsident sauf au centre, « o/isto/ites », parmi lesquels :
le domaine reste peu profond (dolomies rubanées à grain - des calcaires et radiolarites jurassiques,
fin, awïques, évaporitiques : cf. Michard, 1969).
des dolérites et pillows associés (cf. § 5.3.1.2),
• Au Lias inférieur, deux aires de sédimentat:on s'éta des calcschistes néocomiens,
blissent : des blocs de grè3 numidiens; cependant, l'auteur
- l'aire centrale et septentrionale se présente comme n'exclut pas que certains vastes affleurements de grès
une plate-forme, où des calcaires néritiques se déposent, numidiens ne so· ent de véritables interstratifications. C'est
-à riche flore algaire, Gastéropodes et Foraminifères ben en partie pour interpréter ces « olisto ites », considérés
thiques, gravelles et oolithes; comme anté-nappes, que l'auteur tend à placer la « se
melle tertiaire des Bokkoya » en position « ultra » avant
- l'aire méridionale, après la transition néritique du 'les charriages. L'interprétation en olisto'.ites de certains
Rhétien, fonctionne comme un talus sous-marin, incliné de ces « paquets ,, est cependant considérée comme con
vers le sillon externe. jecturale par M. Durand-Delga (1971).
5.4. ZONES INTERNES GÉANTICLINALES 295
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FIG. 196 - Coupe de la Dorsale calcaire méridionale, passant par la fenêtre de l'v.Jt:d
Asaki (région d'Asifane), d'après Gutnic (1963). - td : dolomie triasique; sd :
alternances calcaro-dolomitiques rhétiennes; cm : calcaire massif hettangien;
csi : calcaires à silex liasiques; e marnes roses priaboniennes.
L'un té inférieure, tronquée tectoniquement à son som A l'Ouest de la regzon d'Asifane, le Massif
met (fig. 196) ne montre que des niveaux triasiques et L "Xchab-Bouhalla se dresse au-dessus de Bab-Taza,
liasiques, fort analogues à ceux de l'unité superposée.
marquant le « coin » sud-ouest de la Dorsale. La
La stratigraphie de celle-ci présente certames origina route des Crêtes longe le pied de cet ensemble
lités par rapport à la nappe << Busicur >> des Bokkoya, à calcaire, le frôlant à Cherafat (écailles de Néoco
laquelle sa position sous les nappes paléozoïques la rend mien, Malm rouge et conglomérat nummulitique)
stru.;turalement comparable (fig. 194). On notera d'abord
I' mportance des phénomènes de dolomitisation pouvant et, plus à l'Est. offre un panorama sur le massif
affecter le Rhétien. Mais surtout l'absence comoJ::t, de (fig. 197). Une piste monte de Bab-Taza vers les
Dogger, Malm et Crétacé sous le Paléocère à Microcodium c§dra:es du Lexchab : elle permet de r,econnaître
ou sous ['Eocène-Oligocène marno-gr€seux rose. Cette lon
gue lacune peut aussi englober la p.irtie supérieure du
une coupe typique de la série géanticlinale.
Lias.
C'tte coupe (fig. 197) n'a malheur,�usement pas
On connaît en outre ici des masses de Juras fait l'objet de publication nouvelle depuis P. Fal
sique à Radiolarites, mais à l'état isolé entre Eo lot & A. Marin (1952).
O!igocène et flyschs « ultras ». S'agit-il de copeaux On a affaire ici à une série moins lacuneuse que ::elle
tectoniques ou de masses resédimentées durant le d'Asifane, assez comparable aux un'tés externes des Bok
Nummulitique ? La question se pose égal.'!ment au kC'y'1. (Busicur) nar son Lias à silex (cependant moins
épais) et ses radiolarites du Malm-Néocomien; les marnes
sujet des nombreux blocs ou klippes liasiques em crétJcées. la disparition du Paléocène-Eocène inférieur sous
ballés. dans la série marno-grése\ise (où existent le « flysch » éo-oligorène évoquent davantage les séries
aussi des lentilles de calcaires nummulitiques). M. int�rnes de� Bokkoya (J. Sedun). Le comportement de
Durand-Delga (1971) doute que les klippes visibles ch,que sotJs-zone géanticl'nale a été variable et capricieux
d'une épcque à l'autre.
à l'Est de Cherafat (fig. 197) soient des olisto
lites. La cluse de Tétouan, par son accès commode
296 OOMAINE RIFAIN
A J. Lexch a b
M. Megusa
Unités d'Asifane
NNE
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J be I Lexchab
1 1
Uta-el-Melaaib
8S
ssw
:Mo� N1t'ocomien
B
0 2am
FIG. 197 - Le massif du Lexchab (Dorsale méridionale); deux croquis inédits (excursion dtrigée par O. Choubert et
A. Faure-Muret, 1966).
A: Vue générale de son flanc sud-est, depuis le p. km. Chaouène 51,5 de la route des Crêtes (d'après diapo
sitive). C'est la terminaison transversale abrupte de !•:i. Dorsale, correspondant au décrochement de Jebha
d'Andrieux (1971).
B : Coupe de la couverture de la dalle calcaire, au long de la piste forestière de Bab-Taza au Lexchab. -
d : dolomies à grain fin; sd : calcaires do'omi tiques lités; csi : calcaires gris à chailles, cherts et calcaires
lités; ra : radiolarites; c. Apt : calcaires micro cristallins à Aptychus, Neocomites gr. neocomiensis, Lisso
ceras grasi, Belemnites (selon Fallot & Marin, 1952); c Calp: Calcaires pélagiques blancs à Calpione!les;
mg : marnes jaunes ou rougeâtres; br : brèches; eg : grès de !'Eocène sup. (Fallot & Marin) ; cli :
klippe de calcaire liasique ?
et par les coupes profondes qu'elles offre dans de dolomies alternantes représentant le Werfénien et le
le Nord de la Dorsale et le Sud du Haouz, a tenté Rot (fig. 199 C). Les dolomies grises en bancs ont livré
plus au Sud, dans la région de Chaouène, des Diplopores
particulièrement les géologues. J.-C. Griffon (1966) qui n'ont pas perm·s, cependant, de préciser davantage leur
a repris l'étude de sa rive sud, M. Leikine 1(1969) stratigraphie.
de sa rive nord. Sa <, série condensée », plus ou moins écaillée, com
La Dorsale calcaire au Sud de Tétouan est porte en quelques dizaines de mètres le Lias supérieur (à
Ammonites), te Tithonique-Berria�ien (calcaires pélagiques),
constituée par trois unités majeures (fig. 198) le Crétacé infér·eur (pélagique à brè,:hes) et supérieur (mar
<l'Ouest en Est, Hafa-en-Nator, Hafa-Ferkennix, neux) passant au Paléocène. Un Priabonien congloméra
J. Gorguès - et différentes écailles et copeaux. tique la recouvre en discordance, contenant des blocs
de calcaires à 1.:randes Nummulitc>s du Cuisien.
Les colonnes stratigraphiques de ces unités (fig.
199) portent toutes le sceau de leur obédience L'unité de Ta Hafa-Ferkennix présente une ossature
géanticlinale sous la forme d'une série condensée tria�ico-liasique semblable à celle de l'unité précédente,
q_ucique plus épa·sse. Des radiolarites vertes et rouges sont
et lacuneuse entre Lias moyen et Eocène supé fréquentes dans les divers niveaux condensés, postérieurs
rieur. Par contre l'épaisseur et le faciès de la série au Lias moyen (fig. 199 B). L'Eocène supérieur-Oligocène
triasico-liasique varient très sensiblement des unités recouvre en discordance n'importe quel terme de l'1mité;
inférieures (originellement externes) aux unités su débutant par des conglomérats polygéniques, la formation
,e poursuit par un « flysch roux » marneux qui a livré
périeures (internes). Ces dernières sont beaucoup en un point une Ill·crofaune de !'Oligocène supérieur.
plus minces, comme il en va des unités « Ame
kran » vis-à-vis des unités « Busicur » dans les L'unité de Ta Hafa-en-Nator est caractérisée par son
Rhétien où alternent des bancs calcaires, dolomitiques et
Bokkoya. Néanmoins, ici, toutes les unités « Dor marneux, avec Algues, coprolites de Crustacés, etc.; son
sale » sont structuralement sous les nappes paléo Lias moyen relativement bien développé, sous le faciès
zoïques. de calcaires à silex (le faciès débutant dès le Sinémurien
dans le pli-faille de Saaden), est localement très riche
L'unité du J. Gorguès est intéressante en cela qu'elle en Ammonites. On trouve (Griffon, 1966) dés faunes
montre la base permo-triasique des dolomies du Trias d'Arnioceras du Sinémurien s.l., des Tropidoceras du Pliens
moyen-supérieur, avec des couches d'argiles, de grès et bachien, des Fuciniceras du Domérien inférieur, des Arie-
5.4. ZONES INTERNES GÉANTICLINALES 297
h : Paléozoique (Ghomarides)
r : Permo-Trias (N du Jhel Gorguès)
t-j: Dalles calcaro-dolomitiquPs du Trias-Lias
Po: Eocène-Oligoci-ne marno-gréseux
"'
fo. Fl\'sch oligocPne dP, !-lm I,inP 2001
E w
(altitude)
E
Nappe s N a p p e s C a c a r e s
w
paléozoïques
y. du J. Gor g u è s
Ec.,?1 lie de Gaz,
U de la Ha f a - Nappe des
e n - ,Nat o r Bn 1 ,1 der
'
1
'' ' 1
1
\Eco1ll�s
1t,ron�11,
,'i' :
t ceras du Doménen moyen : les parentés avec les faunes !age des structures et le changement de disposition
italiennes sont frappantes. La « série condensée » de cette tectonique au droit de la cluse : le bord interne
unité se caractérise par une extrême réduction (fig. 199 Al.
Le Lias moyen-,upérieur et le Dogger (?), avec ses luma de la Chaîne calcaire chevauche maintenant les
chelles à Posidonomya ( « filaments » ), tendent vers le nappes paléozoïques (fig. 200).
faciès « fond durci »; le Crétacé inférieur n'est pas iden
t fié. L'unité du J. Dersa elle-même, découpée en plusieurs
écailles, est principalement faite d'une série triasico-lias que
analogue à celle de la Hafa-en-Nator, du fait de la pré
5.4.3.4. LE HAOUZ ET LE !BEL MUSA sence, au toit du Trias d'un Rhétien lité calcaro-dolo
mitique. P. Fallot y a découvert une lumachelle à Dimyop
Au Nord de Tétouan, en�re cette ville et Uad sis intu!>Striata et A vicula conforta. Par-dessus viennent des
el-Lil, la partie méridionale du chaînon calcaire calcaires clairs du début du Lias inférieur, puis des cal
caires lités à silex noirs, du Sinémurien s.l., terminés par
du Haouz est essentiellement constituée par le mas des faciès évoquant un « Ammonitico rosso » du Lotha
sif du J. Dersa. M. Leikine (1969) y décrit des ring en.
séquences stratigraphiques fort semblables à celles
L'unité de la Hafa-Uestia (fig. 200) évoque celle du
de la Dorsale elle-même, dont le Haouz apparaît J. Gorguès par sa position haute et par l'absence du
bien comme le prolongement nord, ma!gré le déca- Rh�tien à « alternances calcaro-dolomitiques >.
298 DOMAINE RIF AIN
E
m Do ml!rien
1800 infér. '.Lia5 moyen.
-Dogger M 0 m : , , Eoc. -
, Neocom.:
01 igoc.
f------ : Sénonfe"'.
1600
A
1400
B
1200
Werfénien sup.
C
1000 Permo-Trias
• 0 4 ..
400
200
-v V V "
�V v
de Saade11
0
Unité de la H a f a - e n - N a t o r Unité de la Hafa Unltll du
Fe rke nn ix J. Gorguè&
FIG. 199 - Stratigraphie de la Dorsale calcaire au Sud de Tétouan, selon Griffon, 1966.
Les « logs » montrent la variation de faciès et d'épaisseur de la série trias co-lia 0 ique.
01 : Oligocène; Es : Eocène sup.; L. : Lutétien; Z : séries condensées, Lias moyen à
Eocène (co : en « copeaux »); Lm : Lias moyen; Li: Lias inf.; Sin : Sinémurien; Rh :
Rhétien; T : Trias; R: Permien (ou Permo-Trias).
Les coupes montrent Je détail local des séries condensées (A et B) et du Trias infé
rieur (C).
A - 1 : calcaires argileux clairs faible ment détritiques, marnes jaune-rosé et radiolarites.
2 : c/.1, avec pseudo-brèches ca'.caires à délits bleutés; " filaments » abondants dans ces
calcaires (tests fins de Lamelïbranches pélagiques). 3 calcaires ferrugineux et siliceux,
à Saccocamidae et Globochaete alpina, radiolarites. 4 : calcaires argileux lités et marn�s
claires. 5 : Marnes claires à Globotrun cana.
B - 1: calcaires mal stratifiés, âge en tre Jurassique moyen et Néocomien. 2 : calcaires
lités à silex, pélagiques (Bélemnites, Radio'aires, Nannoconus; 3 : marnes claires à rares
lits calcaro- marneux, à G/obotmncana; 4 : marnes détritiques à Globigérines.
C - 1 : Permien gréseux, rouge-violacé; 2 : dolomies jaunâtres, ± broyées; 3 : alternance
de bancs (0 à 20 cm) de dolomies argileuses claires à grain fin et d'argiles sableuses
violacées; 4 : argiles lie-de-vin à passées verdâtres et rares bancs discontinus de dolo
mie; 5 : argiles vers·colores; 6 : <lolo mies argileuses litées à patine jaunâtre; 7 : dolo
mies grises à grain fin, à patine blan che ou brunâtre.
:'i.4. ZONES INTERNES GFANTICLINALES 299
15 -----------------.
Uni té du J be I Der s a
lnfrallos
Unité de la Hafa Uestla N
Alternances
Trias sup. colçaréo-dolcnitiques
Dolomle
tx;une
. Conglomérat
Trias sup.!
�
erosée
LI as�
Cale. blanc
�Ire
'
. •/'. .., ..
.
.
Marne ollg�cl!ne
. .. ,.
Grès. �-�:
LonC)Ueur de la coupe: 300m
carbonlfàie
NW SE
\
1
sw NE sw
FIG. 200 - Le renversement de la Chaîne calcaire sur les nappes paléozoïques dans le Sud du Haouz,
se'on Leikine (1969).
En haut : coupe au Nord-Ouest d'El-Soror; noter la troncature basale des unités cal
caires.
En bas : trois attitudes du contact; coupes sériées du NW au SE, à partir d'El-Soror
(unité du J. Dersa).
Quant au Jurassique moyen-supérieur et au Crétacé, v�,s p0ints de la Dorsale et des Bokkoya (Amekran); ici
ils sont réduits respectivement à quelques affleurements de leur développement est remarquable et les gros blocs
radiolarites et de marno-calcaires vert et gris. peu émoussés qui se mêlent aux petits éléments traduisent
une érosion brutale, peut-être sous-marine puisque le cime,nt
Enf n, le Nummulitique est représenté par quelques en est un calcaire pélagique. Le Nummulitique, en deux
dizaines de mètres de conglomérats et calcaires organo cycles, est de type classique.
gènes (Eocène infé:.cur à moyen-supérieur) suivis de quel
ques dizaines de mètres de conglomérats, marnes et cal Les « Ecailles Dersa » prolongent celles du J. Dersa
caires (Eocène supérieur-Oligocène). lui-même. Il est intéressant d'y constater la dolomit sation
croissante, d'Puest en Est, des calcaires rhétiens et hettan
Au Nord du secteur précédent, la partie cen giens-sinémuriens, ainsi que l'existence d'une discordance
trale de la chaîne du Haouz montre le prolonge infra-néocomienne (sur les phénomènes de dolomitisation,
ment des unités plus méridionales et l'apparition cf. Michard, 1969).
de nouveaux ensembles (Raoult, 1966). La net L' ,, unité centrale », plus à l'Est, présente des carac
teté de la phase éocrétacée, la verticalisation des téri�tiques semblables, ma· s le Lias calcaire est ici entiè
rement absent Le Tertiaire repose, en général, directe
écailles et leur rétrodéversement caractérisent ce ment sur le Lias inférieur dolomitique.
secteur (fig. 201).
L'unité Uestia déjà visible plus au Sud, se développe
L'unité Turrant-El-Queddan est la plus occidentale. Elle ici en trois écailles d:fférant par leurs termes post-siné
présente un Lias inférieur-moyen b en développé, avec Rhé muriens et anté-éocènes. Le Permo-Trias est visible à leur
tien fossilifère (fig. 201 B). La lacune du Malm, sinon base comme dans l'unité du J. Gorguès. L'écaille de
celle du Dogger et du Lias supérieur, résulte d'une érosion Buluazen, tout à l'Est, se signale par son Tertia;re bien
importante lors d'une phase orogénique au début du Néo développé; elle peut déjà être rangée dans la couverture
comien. Des conglomérats néocomiens sont connus en di- ghomaride (§ 5.4.2.3 D).
300 DOMAINE RIF AIN
w 1 E
Ut1t1a Ecolllt dt
1 : Buluazen
1 1
Sillon
externe 1 1
etFlyschl:
E
w soo 1 :
alternances calc.-dolom. :PoleoaJrdito, NucuJa
2 : cale. massif à coprolithes± dolomitisé
3 : cale. lités verdâtres ( combe inf.)
4 : cale. bréchiques monogéniques
Eocène El Oueddan OO 5 :
cale. fins à Rhynchonellines (combe sup.)
cnt.su,.
6 : cale. à silex, à «filaments• et congl. intraformationnel
7 : congl. polygéniqu es à blocs de Tithoni e
qu
8 : mamo-<'alc. à galets ; l..mne/Joptychus, l'seudobehls
400 9 : marnes saumon
; Globotrunama
lO : marnes bicolores, cale. à Orthophragmines
0 !10 100m 11 : marnes rouges, cale. congl. à Lépidocyclines
300
Plus au Nord encore, on constate avec J. Korn Cette reconstitution implique une discussion
probst (1966) le prolongement des principales uni tectonique (§ 5.4.4) qui laisse la place (pour l'ins
tés du Haouz central-méridional : unités d'El-Qued tant ?) à deux attitudes opposées, compte tenu
dan, du J. Dersa et de la Hafa-el-Uestia. Mais vers de ce que les écailles et unités de ce chaînon sont
l'Est on voit apparaître de nouvelles unités : Hafa plus juxtaposées que supeiposées : leurs limites
Queddana, Hafa-el-Dohor, Oued Zarjan, caracté montrent un pendage tantôt à l'Est, tantôt à l'Ouest,
risées par un régime relativement moins profond tantôt vertical. Pour M. Mattauer (1960) et à sa
dans le Lias. Le Tertiaire est toujours fortement suite J. Kornprobst (1966, p. 50, 52), les unités
discordant, et surtout l'Eo-Oligocène, localement sont aujourd'hui dans l'ordre inverse de ce qu'el
riche en gigantesques klippes sédimentaires (Du les é"aient avant charriage (mais non les écailles
rand-Delga, 1971). Tout à l'Ouest, à la limite des à l'intérieur des unités) et l'ensemble est « ultra »
flyschs << ultra », on rencontre une « unité ex par rapport aux nappes paléozoïques. Pour J.-F.
terne » assez mal définie, comportant des faciès Raoult (1966, p. 126) au contraire, le chaînon
jurassiques et néocomiens évoquant ceux du J. J\tf 1sa
1 du Haouz se présente comme un empilement
(voir ci-dessous) et un Tertiaire où des grès gros d'écailles (et unités) charriées vers l'Ouest sans
siers évoquent les séries numidiennes (cf. nappe modification de la situation relative des domaines
Eo-Oligocène des Bokkoya) ; les contacts anor de sédimentation correspondant à chacune d'elles.
maux n'y manquent sans doute pas (fig. 20"\ Le dispositif serait ensuite perturbé par un « sous
charriage » des nappes paléozoïques sous le chaî
Il est évidemment capital pour la reconstitu non, équivalent à un rétrocharriage de celui-ci sur
tion p.aléogéographique de ce domainci cle savoir celles-là : d'où le renversement partiel des unités
dans quel ordre se disposaieBt les unités distin (fig. 201) mais aucun bouleversement dans leur
guées, avant la tectonique paroxysmale (fig. 203). ordre (nonnal ou inversé) acquis lors du charriage.
5.4. ZONES INTERNES GÉANTICLINALES 301
Dans les deux hypothèses, cette vision polyphasée supérieur, de !'Eocène inférieur (à Microcodium)
des phénomènes (charriage-rétrocharriage) est con et de !'Oligocène ( « flysch de Beliounis », avec
forme à ce que l'on connailt dans des cas anah grès grossiers de type numidien, mais glauconieux).
gues (limite Briançonnais-schistes lustrés, dans les L'unité qu'ils constituent évoque l' « unité exter
Alpes franco-italiennes). Si on adopte l'hypothèse ne » du Haouz central (Kornprobst, 1966) et la
de J.-F. Raoult, un schéma tel que celui-ci (fig. nappe éo-oligocène des Bokkoya externes (Mé
1 99 et 203) représente, en bonne orientation, les gard, 1969) définies plus haut : leur origine n'est
changements de faciès dans le géanticlinal du pas précisée ; ils chevauchent localement le groupe
Haouz ; ceci s'accorde bien avec c e que l'on a vu du Musa.
dans la Dorsale ou les Bokkoya : les faciès de
viennent plus massifs, plus dolomitiques, moins Quant à celui-ci, sa stratigraphie est semblable
siliceux vers l'intérieur du géanticlinal (ici, vers à celle qu'on connaît dans la Dorsale, encore
l'Est). qu'avec une certaine originalité dans la combinai
son de faciès par ailleurs classique.
Deux autres hypothèses, bien distinctes des
précédentes, conduisent curieusement au même ré Selon M. Durand-Delga & J.-C. Villiaumey (1963), la
sultat paléogéographique, à ne considérer du moins série débute au Trias supérieur ou à l'Infralias par des
que les unités Dorsales. Tou•es deux consistent à argiles colorées à hts dolom1tiques, puis se poursuit par un
considérer comme initial le charriage de la Dor pl!issant complexe dolomitique (200-300 m) ptù calcaire
(300 m) du Lias inférieur. 5() m de calcaires lités et
sale vers les zones plus internes. Dans l'interpré marno-calcaires viennent ensuite. avec des Ammomtes du
tation récente de J. Kornprobst (1971) (fig. 185), Domérien, du Lias supérieur de l'Aaléno-Bajocien (à Posi
comme dans la théorie de la succion présentée donomyes) et du Bathono-Oxfordien. Au-dessus, des rad o
par M. Durand-Delga (fig. 150 B), l'ordre actuel larites représentent le reste du Jurassique en quelques di
zaines de mètres: puis viennent des calcaires pélagiques
des unités calcaires reflète leur ordre ancien. du Néocomien et des argiles colorées du Crétacé supé
rieur-Paléocène. Le Nummulitique est classique (Priabonien
L'extrémité nord de la chaîne du Haouz, enfin, cakarc-ccnglomératique, 01" gocène marno-calcaireJ.
présente un dispositif particulier (fig. 189). Le mas
sif du J. Fahies se présente comme le prolonge S'agit-il d'une variante interne ou externe du
ment du Haouz septentrional dévié, très aminci domaine géanticlinal ? On note en tout cas la res
et même entièrement laminé sur quelques kilo semblance de la stratigraphie et même, semble
mètres. Un groupe de montagnes calcaires jouxte t-il, de la position structurale du J. Musa, « colon
le J. Fahies vers le Nord-Ouest, sans lui être direc ne d'Hercule :1> méridionale, avec son correspon
tement rattaché : c'est le groupe du J. Musa, en dant septentrional, le Rocher de Gibraltar. Pour
tièrement flottant sur le Crétacé supérieur de Tan J. Didon & al. (1973), on aurait là une ride acci
ger et séparé du Fahies par un faisceau de dentant le sillon Tisirène-Beni-Idère ( « ride tari
flyschs. quide »), bordée à l'intérieur par un « sillon péri
dorsalien », à l'extérieur par les sillons « Melousa
Ces flyschs comportent des termes du Crétacé et Numidien ».
à base permienne) ou sene calcaire, série tertiaire L'importance de ce trait structural ne se dé
(na�9es inférieures des Bokkoya). ment ni vers le Nord (chevauchement des nappes
bétiques) ni vers l'Est. Selon M. Mattauer (1963-64),
L'ensemble présente un style tectonique de
superstructure haute, si ce n'est épidermique pour « le chevauchement vers le Sud de la ride kabyle
est un des accidents tectoniques majeurs des chai
les unités les p�us élevées. Néanmoins, les unités
nes [nord-africaines. Si l'on schématise, ce che
paléozoïques les plus profondes ont été atteintes
vauchement correspond à une imposante écaille de
par un métamorphisme épizonal alpin, polyphasé,
socle (cristallin), déplacée de plusieurs dizaines
grossièrement syntectonique (§ 5.4-1.3. C). de kilomètres et limitée par un contact assez plat;
En réalité, on ne peut interpréter les structures cette écaille de socle supporte une série sédimen
complexes actuelles qu'en tenant compte de ce taire (paléozoïque, mésa et cénozoïque) dont le
que, comme d'ordinaire, la tectogenèse est poly comportement varie depuis celui d'un « revê!e
phasée. La mise en place des nappes succède à ment » collé au socle jusqu'à celui d'une « cou
plusieurs phases de plissement : d'où les tronca verture » entièrement désolidarisée de son subs
tures (voir la discussion de ce problème à propos tratum »...
des nappes << ultra », § 5.3.2.2). A leur tour, les Dans leur charriage vers le Sud et l'Ouest, les
charriages sont suivis d'une compression généra éléments de la ride viennent donc reposer sur les
trice de plis : d'où les anticlinaux et synclinaux de flyschs allochtones et, par leur intermédiaire, sur
nappes (fig. 151 A, 196, etc.) et peut-être certains les unités externes. Une hypothèse simple est alors
dispositifs en « tête plongeante » (fig. 151 A). La de considérer les flyschs comme déposés précisé
verticalisation des unités du Haouz et leur renver ment entre les unités externes et la ride, à la marge
sement partiel vers l'Est (ré�rocharriage, ou << sous externe de celle-ci. Le socle des flyschs aurait dis
charriage » de la zone paléozoïque vers l'Ouest ? paru par « succion » (fig. 150 et § 5.3), ou sous
cf. ci-dessus) sont peut-être des phénomènes con le charriage de la ride. Peut-être les xénolites de
temporains de ce serrage tardif. norite et anorthosite métamorphisés dans le faciès
A ces phénomènes tectogénétiques se superpo granulite et à amphiboles violettes, que l'on récolte
sent des mouvements essentiellement verticaux, dans le Trias externe gypsosalin, représentent-ils des
surrections et effondrements tardifs, « post-tectoni échantillons de cette « marge africaine » (Boivin &
ques ». Ces mouvements sont, dans une large me al., 1975)?
sure, indépendants du canevas structural antérieur,
comme on l'a vu au § 5 .1.4. Néanmoins, on l'a dit aussi, de nombreux
arguments conduisent à placer le sillon des flyschs
à la marge interne de la ride géanticlinale, c'es!-à
5.4.4.2. RAP PORTS STR UCTURAUX DE dire à considérer les nappes de flysch comme d'ori
L'ENSEMBLE GE ANTJCLJNAL gine « ultrarifaine ». L'un de ces arguments est
AVEC L ES UNITES DEOSYNCLJ la présence d'un lambeau de ces nappes posé -
NALES ET PROBLEMES PALEO abandonné -, au J. Zem-Zem, sur les plus inter
GEOGRAPHIQUES nes des unités géanticlinales (fig. 182). L'hypo
Dans leur ensemble, les nappes géanticlinales thèse « ultra » implique qu'après le passage des
sont poussées sur les séries parautochtones intra nappes par-dessus la ride géanticlinale et, après
rifaines, relevant du sillon externe, et sur les nap leur mise en place sur le sillon externe, le chevau
pes de flysch qu'elles supportent. On se rend bien chement de la ride sur ce sillon ait joué ou plutôt
comp'e de ce dispositif grâce à une cluse comme rejoué. L'hypothèse d'une sédimentation dans un
celle de Tétouan (fig. 198), à des lambeaux de sillon externe (ou dans un ensemble de sillons ex
charriage comme celui du Musa (fig. 189), ou à ternes) peut aussi être limitée aux seuls flyschs
l'allure « persillée » du front des unités géanticli crétacés, les « flyschs » (ou molasses) tertiaires
nales au-dessus des flyschs (Bokkoya). relevant de paléogéographies entièrement distinctes.
Dans ce cas, le géanticlinal est poussé sur le do
L'ampleur du chevauchement observable n'est maine externe une première fois lors de la phase
que de quelques kilomètres mais la flèche vérita fini-oligocène, qui détermine également le rétro
ble est probablement bien plus importante. Il n'est écoulement sous-marin des flyschs au sommet de
pour s'en persuader que d'observer l'opposition l'Oligo-Miocène kabyle (§ 5.3.2.3 et fig. 204 bis).
radicale entre les épaisses séries intrarifaines (Ke
tama, Tanger, Ouezzane) et les séries du géanticli On touche ici du doigt les incertitudes de la
nal, condensées du Dogger à !'Eocène. La cica géologie rifaine à l'endroit du sens de déplace
trice importante qui sépare les deux domaines peut ment des nappes. Cette incertitude pèse sur les
d'ailleurs être considérée comme la zone radicale reconstitutions paléogéographiques que l'on peut
des nappes des Senhadja, à écailles granitiques et proposer. De tels problèmes ne se posent pas seu
primaires (§ 5.2.3.2. C). lement au sujet des rapports entre géanticlinal et
5.4. ZONES INTERNES GÉANTICLINALES 303
'
w 'Un I té u nI t é du J beI Ders a Unité de la H afa Quedanna E
;externe : Série de la H Quedanna
.. �r --..__
• ;
/ Série de Fohz-ed-Dohor' rt
et do l<oudiat
Tuila
500 IOOOm
Fro. 202 - Coupe semi-schématique du Haouz septentrional. entre la Hafa-Quedanna et les environs de Souk-el-Tleta,
d'après Kornprobst (1966). - dh : Paléozoïque supérieur; rt : Permo-Trias gréseux rouge; ts : Trias supé
rieur (et moyen ?), dolomies brunes; Li : Lias inférieur, calcaires clairs; Li-m : Lias inférieur et moyen :
calcaires clairs à l'Est, calcaires lités à silex à l'Ouest; ci : calcaires pélagiques néocomiens. e-ol : Eocène
sup. - Oligocène : conglomérats, marnes jaunes gréseuses; ol.g. : intercalations (?) à faciès numid.en.
/\ 1 /\
5.4.4.3. CHRONOLOGIE MOUVE-
.,..----
.,,. /'
(\ (\
DES 1
MENTS /\ /\ i1i (\ /\
/\ /\
/\ (\ 1 A.
§ alternances
On n'est guère mieux renseigné sur la chrono /\ /\
cale - dolom.
stratigraphique des unités géanticlinales fait res ffl cale à silex c;:J dolomie
sortir l'intervention de plusieurs phases orogéni
ques (s.l.) précoces :
- instabilité des fonds marins durant le Lias Paléogéographie (en réduisant par 5 les hauteurs)
moyen et le Malm (cf. par exemple Bokkoya) ; Mattou er 1960, Kornprobst1966
- paléotectonique accentuée du Crétacé infé
rieur, accompagnée localement d'une discordance
:i.ed : Hafo Quedd ona : Jbel Oersa
-Dollar
I
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JT
Socle autochtone
Fm. 204 - Coupes « païnspatiques » du domaine rifo-tellien (s.l.) en Algérie kabyle. 2, passe à I' lorsque !'ensellement est moin� accentué. B, et B' :
nord-occidentale, retraçant son évolution de !'Eocène moyen à !'Actuel, séries sénono-éocènes sud-kabyles; B' est plus interne que B. A : f!yschs
se'on Delteil & al. (1971). sud-kabyles (Crétacé inférieur et moyen) passant au Crétacé des Hauts
Plateaux. B : Coupe à /'Eocène moyen supérieur. B' : est toujours
On comparera cette reconstitution à celles qu'illustrent les premières allochtone. B. : est allochtone 011 autochtone et passe latéralement aux
figures de ce chapitre, propos.:es par d'autres auteurs, ainsi qu'à celle format ans crétacées des Hauts-Plateaux. C : Coupe à l'Aquitanien.
de la fiiure suivante. L'Eocène supérieur n'est pas distingué de !'Oligocène. La limite d'exten
A : Coupe à /'Eocène moyen (afin de ne pas surcharger les schémas, sion du flysch tithonique-néocomien dans 'e Dahra se situ•e au tiers
le Trias n'a pas été représenté). La Chaîne calcaire peut être discon gauche de cette coupe. OGM : molasse oligocène gréso-micacée. JCC :
tinue sur le socle. 1, passe à l' dans les ensellements du domaine blocs juras�iques de la Chaîne calcaire. D : Coupe à l'état actuel.
N s
Une image hypothétique
du sillon maurétapien
au Crétacé inférieur.
s
.<,up€rpo.:.,t1on!> doc�
i l,1, ph f1n1 lutét ? _
et .a la te.c.t ol,9ot.enC!.
o 1 2 km
IIa F Mr - fly.sch maurét.an1tn
�=----..=:::j F M6 - flyHh m.auyl1en
rehel/e d�s h,;wte.urs UT - un1lé,5, ultr...-teH,enne•,
et épa,ue.urJ ��.a9ire'11 CN - Crêt.ac.a du mêil• nér1t1cp.1e.
du Con!>tantrno,s
lf - chevauche.ment.a lié� à la
phoH. fin,- lutét,e.nne
t- 91,utmtnt.s S•Jr OMk dt, fly.c.hJ
m1.1 en pos1t1011 .)upr.11- kabyle
{ph.1..se. f1n1- 0!19ocè"'e)
't', If' - c1.sa.d!e.ment rna.Je.ur Lit. .à.
la p h.ait f1n1- ol,90c.ene.
,'
c.op�au1t S"-, OMk // Sur ce.s c.oupe.s, I' 1"1porl.1"'lc.t de. 1.:.
FM!>, tn te.ctonu�ut lard,,.,e JI ité ridu1te
Fm. 204 bis Une interprétation c infra > (== c citra >) de la structure des chaînes littorales nord-africaines (c chaîne
numidique >). Extrait de Raoult, 1975.
306 DOMAINE RIF AIN
tras » (dont certaines comportent des termes oligo Il est clair que ce canevas chronologique com
miocènes) franchissent le domaine géanticlinal as porte encore bien des inconnues, à l'instar du cane
séché. Peut-être leur progression a-t-elle commen vas structural et paléogéographique évoqué plus
cée dès l'Eocène moyen, pour ce qui est des ter haut. Aussi bien les reconstitutions proposées par
mes an'.érieurs (Delteil & al., 1971)? Elles sem les auteurs sont-elles souvent radicalement opposées,
blent parvenir toutes à la marge interne du sillon qu'il s'agisse du Rif ou plus généralement des chaî
externe dès la fin du Miocène inférieur et y obser nes rifo-kabyles. On a explicité ces oppositions au
ver une période d'arrêt, avec localement immer long de divers paragraphes précédents. Notam
sion, du moins en Algérie (Mattauer, cf. § 5.3.2.3). ment, dans le cadre d'une hypothèse « citra »
(= << infra >) à paléogéographies superposées, les
Dans le Rif externe, on sait (§ 5.2.3.2 D) que effets des phases fini-lutétienne et fini-oligocène
des mouvements ont lieu au cours du Miocène sont envisagés d'une manière très différente de ce
moyen puis supérieur, provoquant la migration de qui vient d'être dit par J.F. Raoult (1974, 1975),
l'axe sédimen'aire externe vers la zone prérifaine, comme on l'a rappelé ci-dessus (§ 5.4.2.2 ; voir
un plissement synmétamorphique postérieur au Tor aussi § 5.3.2.2: Bouillin & Raoult, 1971). L'oppo
tonien inférieur et la mise en place des nappes sition entre une telle conception et une reconstitu
rifaines puis prérifaines sur le Tortonien inférieur tion de type « ultra > apparaît clairement en com
(fenêtres) ou supérieur (avant-fosse). C'est sans parant les schémas synthétiques des fig. 204 et
doute en même temps que rejoue le chevauche 204 bis. Bien des recherches seront nécessaires, à
ment de la ride géanticlinale, qui peut recouvrir la fois d'ordre structural et d'ordre stratigraphique,
de ce fait l'arrière des nappes de flyschs ; que s'ac d'ordre géophysique en même temps que paléogéo
centuent les charriages homozonaux dans la ride graphique, avant qu'une théorie générale des chaî
elle-même ; enfin que se produisent les resserre nes rifo-kabyles, depuis leur état initial (paléogéo
ments et le renversement de « rétrocharriage ». graphie) jusqu'à leur état final (tectonique) puisse
emporter sass réserve la conviction de chacun.
L'édifice ainsi bâti est ensuite livré aux mou
vements verticaux de la néotectonique ponto-plio On reviendra au chapitre 6 sur la tectonique
quaternaire (§ 5.1.4) qui lui donne son visage ac de l'ensemble du Rif dans le cadre plus général
tuel. de l'évolution géologique du Maroc tout entier.
CHAPITRE 6
Nul secteur de l'écorce terrestre n'évolue in l'hémisphè;e occidental. Elle est liée à celle de
dép2ndamm;:nt de ses voisins et, en définitive, du trois continents : Afrique, Europe, Amérique, et
globe entier. S'agissant du Maroc, son histoire des mers qui les séparent, Méditerranée et Atlan
doit être du moins envisagée dans le cadre de tique.
L'idée de relations étroites entœ l'Afrique et vu l'accumulation des arguments. Il n'en était pas
l'Europe ne surprend pas, tant sont proches le .ainsi avant les années 1960, bien qu'on disposât
Maroc et l'Espagne. En fait, elles s'analysent au dès 1935, par les études de B. Choubert, d'une
jourd'hui en même temps que les re'ations de ces reconstruction géologique qui, sur bien des points,
continents avec l'Amérique, dans le cadre de ce n'a aucunement vieilli (ajustage utilisant la dor
qu'il est convenu d'appeler la « tectonique des pla sale média-atlantique ; existence d'un paléo-At�an
ques )> (cf. Le Pichon & al., 1973). tique avant les orogenèses primaires ; ouverture de
l'Atlantique lui-même signalée par k volcanisme
Cette nouvelle théorie de la tectonique du basaltique du Trias, etc.).
g·obe est, on le sait, la forme moderne des con
cc:pts classiques de dérive des continents et de La reconstitution des rapports initiaux de ces
mobilisme crustal. Intégrant les arguments géo blocs continentaux prête à discussion et peut s'en
graphiques, stratigraphiques, paléoclimatologiques, visager suivant diverses hypothèses. Dans k sec
paléontologiques et tec'oniques des anciens au teur qui nous in'éresse, le rapprochement mini
teurs (Wegener, Argand ...), elle s'appuie en outre, mum des continents est celui que fournit l'acco
sur les découvertes de la géophysique : paléoma lement des « anomalies magnétiques limites )> de
gnétisme, expansion des fonds océaniques, struc l'Atlantique Nord ; alors que les anomalies-limi
ture et tectonique .actuelle de la croûte et du tes, les plus éloignées de la dorsale médio-atlan
manteau supérieur. Elle débouche sur l'idée que tique étaient celles du Crétacé supérieur (72 et
l'Amérique et !'Eurafrique étaient beaucoup plus 81 Ma), on était conduit à un,e reconstruction telle
proches l'une de l'autre au début des temps méso que celle de Drake & al., 1968 (fig. 205 B) ; de
zoïques, l'Atlantique n'existant pas du tout, il y a puis, le progrès des études a permis de découvrir
230 millions d'années, à la fin du Primaire. Cette d� anomalies magnétiques plus anciennes, d'âge
idée est aujourd'hui unanimement admise (ou quasi) jurassique (155 Ma) et plus proches des côtes
AFRIQUE
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--;:::-2
B --3
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-60" o•
•
-90" -75" -30" -15°
f 60"
45• 45 °
30°
15° ,5•
-90" -75° -60" -45• -30° -15•
FIG. 205 - Reconstruction de la disposition des continents bordant l'Atlantique aux premier, :-.tades de l'expaus10n oe
cet océan.
A: Avant toute ouverture : ajustage de Bullard& al. (1965), rapprochant les continents au long de J'ii;obathe
500 brasses (près de :1 000 m).
B: Reconstruction de Drake & al. (1969), ajus tant les anoma'ies les plus anciennes alors connues (Crétacé
supérieur: figuré 1). On a aussi indiqué un décrochement transatlantique (2) correspondant, en Afrique,
à la ligne sud-atlasique (cf. Mattauer & al., 1972) et l'allure des chaînes paléozoïques (3). En bas :
Reconstruction de Pitman & Talwani (1972), utilisant les dernières anomalies découvertes. En noir : position
actuelle des continents; en trames : positions an térieures, dont les âges sont notés entre parenthèses, à côté
du n ° de l'anomalie correspondante. Les isoba thes 200 et 1 000 m sont indiqués pour l'âge 81 Ma. Les
flèches indiquent le chemin de l'Afrique et de l'Europe par rapport à l'Amérique du Nord. La ligne AB
entre Gibraltar et Tanger fait ressortir les mou vements relatifs entre Afrique et Europe, impliqués par
cette reconstruction. C'est à cette séparation en tre Afrique et Europe que correspond la ligne Açores
Gibraltar.
6.1. LE CADRE MÉGATECTONIQUE 309
+ . . '"""'r . .....
+ ....
FIG. 206 - Un autre ajustage possible au long de la cote - 1 000 brasses (l 850 m),
d'après Dietz & al.
A: Disposition des continents à la fin du Primaire (Dietz & Holden, 1970).
310 tvoLtITION STRUCTURALE
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FIG. 206 B
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Frn. 207 - Un essai de reconstruction des orogènes paléozoïques avant l'ouverture de l'Atlantique (Bard & al., 1970-71,
prolongement du décrochement sud-atlasique vers l'Ouest d'après Mattauer & al., 1972).
Orogène calédono-hercynien : 1 : Plissements du Cambrien supérieur et du début de !'Ordovicien (470-480
Ma). 2 : P:issements du Silurien supérieur (laconiques) (430-450 Ma); 3 : Kïppes taconiques; 4 : Plissements
du Dévonien moyen (acadiens) (350-380 Ma); 5 : Plissements post-westphaliens (orogène Alleghany è. 250
Ma); 6 : Carbonifère moyen non déformé; 7 : Chaîne d'Ougarta : déformations post-Stéphanien inférieur;
8 : Plissements hercyniens précoces p<ist-Dévonien moyen ou supérieur et anté-Viséen (bretons); 9 : Plisse
ments hercyniens tardifs post-Westphalien B et anté-Stéphanien (asturiens); 10 : Dépôts carbonifères marins
à Fusulines.
N.B. : Les flèches indiquent les sens de déversement des structurres.
Autres symboles :
11 : Zones lacunaires dans la reconstitution de Bullard sensiblement modifiée en ce qui concerne la p<isition
de la péninsule Ibérique (limites du p'.ateau continental à 500 brasses).
FC Front des Calédonides
FV Front des Variscides
FL Faille du Labrador-Biscaye
FNF Faille du Sud de Terre-Neuve
FSA F�il e sud-atlasique
SH Faille du sillon houiller.
Mais si les socles s'ajustaient si étroitement à passant par divers avatars. Un « film » très
la fin des plissements paléozoïques, les chaînes hypothétique du phénomène a été schématisé par
étant grossièrement parallèles aux limites des deux P.E. Schenk (1971) de la façon suivante (fig.
blocs, il fallait qu'ils fussent écartés avant ces 208), film dont H. Ho11ard & J.-P. Schaer (1973)
p'issements et séparés par un « Proto » - ou ont souligné les imperfections (il faut le pren
« Paléo-Atlantique ». L'idée de J. T. Wilson (1966), dre comme un premier essai). J. Rodgers (1972)
reprise par Bird & Dewey (1970), est que ce env;sage d'une façon assez analogue la fermeture
« Paléo-Atlan�ique » résulta d'une déchirure dans des sillons océaniques qui encalraient la chaîne
un socle d'abord continu, puis se referma .::,n insu'aire avalonienne , avec subduction de leur
A
Péninsule de Nouveau Cap Nouvelle At las Anll-Atlos
Long Ronge Bru nswick Breton Ecou e
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Fm 208 - Quelqu- , 1aµ:s de l'évolution de l'Atlantique Nord et de se:s marges, u apn:,.. Schenk (1971).
A : Après la dernière grande orogenèse précambrienne, accumulation de molasses volcanisées (arcs insu
laires du Précambrien supérieur - Infracambrien inférieur), début de l'ouverture du Paléo-Atlantique.
B : Orogenèse taconique; compression affectant surtout les « micro-continents > margina,ux.
C : Fin du Carbonifère : cicatrisation complète du Paléo-Atlantique; dépôt molassiques continentaux.
D : Réouverture mésrozoïque, naissance de l'At !antique.
6.1. LE CADRE MÉGATECTONIQUE 313
croû'e au cours des diverses phases paléozoïques Soulignons que cette reconstitution concerne
(notamment « taconique » = de !'Ordovicien su le seul Atlantique septentrional et central : l'Amé-
périeur et « acadienne » = du Dévonien infé rique du Sud et l'Afrique sont restées accolées
rieur-moyen). La fermeture peut n'être pas simul durant le Paléozoïque, à l'intérieur du « Gond
tanée du Nord au Sud de la suture : divers mo
dè!es sont proposés, sur des bases encore insuffi wana ». C'est ce qui a permis aux glaciations or
santes, ce qui en fait plutôt des hypothèses de tra doviciennes puis dévono-carbonifères d'y prendre
vail (Dewey & Kidd, 1974 ; Riding, 1974 ; Gra tant d'ampleur (fig. 209). Leur séparation n'in
ham & al., 1975). terviendra qu'au Jurassique.
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FIG. 209 - Les glaciations de !'Ordovicien supérieur (A) et du Dévono-Dinantien (B) dans le bloc continental gond
wanien, respectivement d'après Beuf & a.'. (1971) et Fabre & Moussine-Pouchkine (1971).
Hachures: Extension reconnue des inlandsis. Hachures croisées (A) : marge fluctuante de l'inlandsis saharien.
Flèches: direction d'écoulement de ses glaces. Astérisques.: tillites probables hors du Sahara (voir aussi
Arbey & Tarnain, 1971 pour l'Espagne du Sud). Triangle plein : pôle des glaces ordoviciennes. Triangles
vides: pôles magnétiques; en B : 3 pôles, dé terminés d'après les échantillons d'Afrique, d'Amérique latine
et d'Australie. Limite en tirets (B): régression strunienne; en cro.x: transgression néoviséenne.
Au Carbonifère supérieur, le pôle prend la posi tion australienne indiquée; les inlandsis se développent vers
l'Est.
S'agissant du Maroc, on doit s'interroger sur (faciès cale.aires), mais aussi dans le Moyen-Maroc,
l'époque à laquelle débuta l'ouverture de l'Atlan sous des faciès généralement salifères, parfois car
tique Nord. Pour G. Choubert & al. (1971), la bonatés de faible profondeur.
présence de Trias continental tant au Maroc qu'en De plus, c'est au Trias supérieur que se géné
Nouvelle-Ecosse indique au moins dans ce secteur ralisent l'épanchement fissurai des basaltes et l'in
une ouverture post-triasique, apparemment liasi jection d'innombrables dykes sur les deux rives
que. A. Hallam (1971) admet aussi que la mer de l'Atlantique (fig. 210 A). On peut donc .avancer
ne s'installa qu'avec le Lias inférieur-moyen. En que dès cette époque un premier « chenal » ma
fait, on a noté (§ 3.6.4) que dès le Trias supé rin est installé par distension crustale, réalisant
rieur, des dépôts marins s'étalent sur la p'us gran une sorte de « stade Mer Rouge » de l'ouver
de partie du Maroc : non seulement dans le Rif ture de l'Atlantique central (cf. X. Le Pichon,
314 ÉVOLUTION STRUCTURALE
1971). C'est également à 200 Ma (Trias moyen) et atti�udes de ces continents aux diverses étapes
que Philips & Forsyth (1972) font débuter la de leur déplacement (fig. 212).
séparation de l'Amérique du Nord et de l'Afri L'cuverture de la partie septentrionale de l'At
que ; l'utilisation des mesures de paléomagnétisme lantique Nord semble plus récente (surtout crétacée
sur les laves (et certains sédiments) des divers e'. tertiaire) que celle de la partie méridionale,
âges sur les continents bordant l'Atlantique per ce qui s'accorde avec l'existence de fractures trans
m.:t à ces auteurs de çréciser les paléolatitud.]s verses importantes (fig. 211 A). Panni celles-ci,
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MAURITANIE
FIG. 210 - Les dykes doléritiques d'âge (permo)-triasico-jurassique de part et d'autre de l'Atlan
tique moyen d'après May, 1971 (complété pour le Maroc d'après Hailwood & Mitchell,
-1971 et !a carte géologique; âge des dolérites du Mali : voir Lay & Reichelt, 197 l ).
A : Disposition des dykes sur les marges des continents; ceux-ci sont remis dans leur
agencement supposé avant la dérive mésozoïque.
B : Le réseau des contraintes triasico-jurassiques déduit de cette disposition. Les lignes
perpendiculaires aux tensions maximums sont convexes vers le Sud; celles qui sont per
pendiculaires aux compressions maximums, vers le Nord. Tiretés : décrochements pc<
sibles. L'ensemble résulterait de mouvements du manteau supérieur déclenchant l'expan
sion du futur océan Atlantique (un « point chaud » du manteau : cf. Dietz & Hol
den, 1973).
6.1. LE CADRE MÉGATECTONIQUE 315
la Faille des Açores put jouer un rôle important Mais la reconstitution détaillée de ces mouvements
dans les déplacements réciproques des Mésétas prête à bien des discussions. Le bloc ibérique a
marocaine et ibérique. Plus généralement, ks dif t-il tourné de 35 ° ou seulement de 15 ° (Mat
férences dans l'âge et aussi dans l'orien:ation des tauer & Séguret, 1971) ? a-t-il ripé, au long des
glissements des plaques Afrique et Europe pendant Pyrénées, suivant un décrochement dextre (Mat
l'expansion atlantique retentissent sur l'histoire du tauer, 1968 ; Matte, 1968) ou sénestre (Le Pi
bassin méditerranéen et des orogènes cénozoïques chon & al., 1970 ; Bard & al., 1971), et à quelle
qui l'ourlent (fig. 211 B; voir Vogt & al., 1971 période? Dewey & al. (1973) ont ainsi pu pro
Ryan & al., 1970; Glangeaud & al., 1967 à 1971; poser un e reconstitution générale, encore large
Smith, 1971). ment hypothétique, des mouvements des blocs
Une rotation sénes·re de l'Afrique (dans le majeurs et mineurs de tout le système alpin péri
sens inverse des aiguilles d'une montre) l'amène méditerranéen, d'après l�s concepts de la tecto
à affronter l'Europe plus tôt et plus intensément nique des plaques.
à l'Est qu'à l'Ouest (Dietz & Holden, 1970). Les
fragments méridionaux de l'Europe que sont la Tel est le cadre, encore bien mal connu, dans
Péninsule ibérique, l'ensemble corso-sarde, les lequel s'inscrit l'histoire géologique du Maroc;
Alpes du Sud, subissent aussi des rotations sé tels sont en bref les mouvements généraux de
nestres - si l'on en croit notamment les données l'écorce qui ont sans doute joué un rôle déter
paléomagnétiques - combinées à des coulissages. minant dans la succession, ici, des orogenèses.
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Les données dont on dispose sur cette période Dans le Sud marocain, des « boutonnières »
sont extrêmement fragmentaires, surtout au Nord ouvertes par l'érosion dans la couverture paléo
de la ligne sad-atlasique ; beaucoup sont en cours zoïque plissée font affleurer assez largement le
de révision, aussi ce paragraphe sera-t-il bref. Précambrien (fig. 3 et carte h.-t.). On y reconnaît
316 ÉVOLUTION STRUCTURALE
F
FIG. 212 - Les mouvements des continents bordant l'Atlantique depuis 200 millions d'années
d'après les données du paléomagnétisme (Phillips & Forsyth; 1972). Ces cartes mon
trent les paléolatitudes, en petits cercles tracés autour du pôle moyen de !'époque
(ceux des âges 130 Ma et 65 Ma sont interpolés); l'étoile indique le pôle géographi
que actuel.
A: Trias moyen; B : Jurassique sup.; C : Crétacé inf.. D: Paléocène; E : Oligocène;
F: Actuel.
6.3. ÉVOLUTION PALÉOZOÏQUE 317
la trace d'orogenèses superposées, dont la succes canisme subséquent acide constituent le « Pr. III »
sion exacte est encore difficile à préciser. ou Infracambrien inférieur, mais des faciès ana
logues existent déjà dans le « Pr. II-III » plissé.
Le matériel le plus ancien, et en général aussi
le plus métamorphique, paraît bien procéder d'une Cette période du Précambrien terminal-Eocam
croûte continentale archéenne, vieille de quelque brien est enfin caractérisée par un climat très froid
3 milliards d'années, totalement reprise (ou quasi) et humide. Des glaciations répétées ont été bien
dans des événements tectoniques et métamorphi identifiées sinon au Maroc, du moins plus au Sud,
ques plus « jeunes », c'est-à-dire relevant seule dans les séries sahariennes et voltaïques de cet
ment d'un Précambrien _ancien: 2 milliards d'an âge, ainsi que, chose remarquable, dans le Pré
nées environ. On interprète ainsi le « Précam cambrien supérieur de Terre-Neuve.
brien I » et l'ex- « Précambrien O » comme des
fragments du Craton de l'Ouest africain, qui af Dans le Maroc atlasique et mésétien s'étendait
fleure largement plus au Sud dans le Boucli.;:r probablement, à l'aube du Paléozoïque, une croû'.e
R'guibate (carte h.-t.). continentale de nature analogue à celle de l'Anti
Atlas. Les seuls affleurements de ce socle sont
Là, ainsi que sous le bassin de Tindouf qui ceux du Haut Atlas occidental (Ouzellarh, etc.)
s'étale à son bord nord, cette croûte ancienne et oriental (Tamlelt) et ceux, très exigus, de Mé
est res•ée stable, rigide, jusqu'à nos jours. Par séta (El-Jadida, J. Hadid...), mais les indices in
contre, dans !'Anti-Atlas et notamment dans ses directs sont nombreux.
parties septentrionales et centrales, cette croûte a
été engagée dans une « zone mobi1 e », don� l'oro Vers le futur domaine rifain, ce même socle
genèse (mono- ou polyphasée) s'est essentiellement se prolongeait probablement sous une partie de
déroulée, semble-t-il, à la fin du Précambrien su l'actue1 sillon externe. Mais au-delà ? On ne re
périeur et au tout début du Cambrien. C'est l'in trouve de Précambrien probable que dans les nap
terprétation du « Précambrien II » s.s. et du pes septentrionales des Sebtides (et dans leurs
« Précambrien II-III » (Anti-Atlasides) comme homologues des Cordillères bétiques). L'importance
s<:>gmen•s de la chaîne pan-africaine, édifiée vers des péridotites et le métamorphisme catazonal lui
650-550 Ma et contemporaine (voisine aussi) des confèrent un caractère particulier : peut-être s'agit
chaînes avalonienne, briovérienne, etc. (voir fig. 27 il de fragments du manteau, déformés lors d'une
et 207). Les molasses rouges discordantes et le vol- orogenèse du Précambrien supérieur.
De 550 à 400 Ma
d'âge cambrien supérieur n'ont jamais été obser proximi é de la plate-forme saharienn@ qm emerge
vés même dans l'Anti-Atlas, et !'Ordovicien basal alors. Des planchers d'érosion sous-glaciaire, re
manque en génér-al. Cette épeirogenèse probable couverts de dépôts de tillites et de varves, se rencon
peut être rapprochée de la « phase sarde ». trent même dans la zone centrale de l'Anti-Atlas,
L'Ordovicien est avant tout détritique, l'alimen zone la plus subsidente du Sud marocain ; sur les
tation du bassin marocain se faisant à partir de ailes nord-est et surtout sud-ouest, la discordance
l'Ouest et du Sud-Est. La transgression s'étend est importante. Dans tout le Moyen-Maroc et jus
durant le Trémadoc puis l'Arenig ; elle atteindra qu'à la région d'Oujda s,e rencontrent des dépôts
le Hoggar (Tassilis internes) et le Nord de la « microconglomératiques » post-glaciaires, très
Dorsale R'guibate. Les « schistes » (pélites, caractéristiques. Une émersion semble les séparer
silts) et les grès-quartzites, plus ou moins che des dépôts siluriens.
nalisés, alternent. Les calcaires (Bryozoaires, Bra
chiopodes) sont rares ; du fer oolithique s'ac C'est le premier épisode calédonien, bien mar
cumule à plusieurs niveaux. Les faunes (Grap qué. Il lui succède la grande transgression du
toli'hes, Trilobites, Brachiopodes, Echinides) mon Silurien, après une lacune plus ou moins brève
trent, malgré des caractères particuliers, une selon le relief hérité des mouvements précédents.
grande affinité avec celles de Bohême, de la Mon Transgression mondiale, glacio-eustatique : gonflée
tagne Noire, de Grande-Bretagne et de Scandinavie, par la fonte des inlandsis et glaciers de monta
donc des correspondances avec les faunes « atlan gne, la mer investit de larges domaines continen
tiques» des Appalaches internes (Sud-Est). Des taux, gagnant-jusqu'au Sud de la plate-forme saha
schistes et greywackes attribuables à !'Ordovicien rienne, malgré les mouvements de remontée isos
sont présents dans les nappes du Rif septentrional tatique qui peuvent contrarier provisoirement son
(cf. Llanvirn de Grande Kabylie). avancée. Les dépôts de cette période se retrou
vent avec des faciès souvent analogues du Maroc
Après une longue et monotone subsidence, au à la Norvège et aux Appalaches. Les argiloschis
cours de l'Ashgill, le bassin ordovicien du Maroc tes à Graptolithes s'observent partout au Maroc,
enregistre les effets d'une phase orogénique « ta y compris dans le Rif interne, associés à divers
conique » et de la glaciation qui l'accompagne. autres faciès, détritiques (Sud, Méséta) ou pélagi
Ces effets sont surtout marqués dans le Sud, à ques (Rif).
De 400 à 360 Ma
nvec le début du Paléozoïque récent, au cours récifaux du Dévonien inférieur-moyen, sorte d'équi
du Dévonien inférieur, se déroulent de nouveaux valent marin du faciès « Vieux Grès Rouges ».
épisodes calédoniens, à mettre en parallèle avec Dans le Sud marocain, au Sud du décrochement
les phases « ardennaise » ou « acadienne ». nord-anti-atlasique (§ 2.5.2.5), il n'y a pas de
Ils sont essentieUement marqués dans l'Ouest discordance, mais une tr.ansgressivité du Lochko
du Moyen-Maroc (Haut-Atlas occidental, môle vien dans l'Est, des apports détritiques abondants
côtier mésétien). Le Lochkovien y est transgres dans l'Ouest et une régression à la fin de l'étage,
sif, parfois sous le faciès de « Vieux Grès Rou accompagnée de volcanisme dans le Tafilalt.
ges » conglomératiques (Talmakent), à moins que Les mouvements se poursuivent jusqu'à la fin
la transgression soit plus tardive : dans les Re du Dévonien inférieur. Dans le Moyen-Maroc et
hamna centraux, des conglomérats grossiers du jusque dans le Rif, l'Emsien et surtout le Dévonien
D.Svonien moyen (et inférieur à la base?) repo moyen sont transgressifs et comportent nombre de
sent en discordance angulaire jusque sur le Cam calcaires récifaux, témoignant de larges zones de
brien. Un granite même a pu être mis en place hauts-fonds. Les débris de végétaux terrestres sont
durant cette période, celui de Rabat-Tiflet, dans des fréquents dans l'Eifélien de la Méséta orientale,
schistes et quartzites d'âge peut-être cambro transgressif sur le Lochkovien à Touchchent. Dans
ordovicien ; on le retrouve en galets dans le Dé le Sud, une province orientale (Tafilalt) accueille
vonien moyen-supérieur et son âge isotopique est une sédimentation calcaire, d'épaisseur faible sur
proche de 415 Ma (Silurien inférieur). Au-dessus tout là où s'édifièrent les pinacles récifaux (Hamar
de ce « témoin » de chaîne calédonienne que Laghdad) ; par contre la province occidentale se
constitue le môle des Sehoul, les premiers dépôts creuse pour accueillir des apports terrigènes im
discordants sont des calcaires récifaux ou sub- portant:!! : c'est la série cyclique des « Rich ». On
6,3. ÉVOLUTION PALÉOZOÏQUE 319
notera que beaucoup plus loin au Sud-Est, les Grès se ») est particulièrement marquée dans l'Ouest
continentaux des Tassilis externes montrent aussi mésétien et atlasique. Cependant, leur importance
la trace de mouvements épeirogéniques répétés, n'est pas telle, surtout à l'échelle du Maroc tout
exondant puis surélevant la plate-forme saharien entier, que la série primaire se trouve coupée en
ne. deux ou trois étages structuraux très différents
vis-à-vis de l'orogenèse hercynienne : c'est pour
On voit qu'au total des mouvements relevant quoi on peut parler d'un cycle (majeur) calédono
de l' « orogenèse calédonienne » sont bien recon hercynien.
naissables au Maroc. Qu'il s'agisse de la « phase »
de la fin de !'Ordovicien, ou de celle (ou celles) Quant aux faunes, on note une dominance des
du début du Dévonien, ces phas,es de mouvements faunes rhéno-ardennais·es et bohémiennes, surtout
paraissent à peu près contemporaines de celles qui au cours du Dévonien inférieur : ce sont les mê
caractérisent la chaîne appalachienne « interne » mes que dans la province « atlantique » des Ap
(Sud-Est) ; elles méritent ainsi les qualifica!ifs de palaches internes (Nouvelle-Ecosse). Les faunes
« taconique » et « acadienne ». Cette dernière américaines pénètrent soudainement au Maroc à
(équivalent approximatif de la phase « ardennai- la fin du Dévonien inférieur.
De 360 à 340 Ma
des couches tournaiso-viséennes minces ont pu Il est difficile de faire la part de l'une et de
être déblayées avant la transgression néo-viséenne. l'autre des « phases bretonnes » dans la struc
A grande échelle, il semble qu'une paléogéogra turation du Paléozoïque ancien des diverses ré
phie en rides et sillons ait pu exister, en partie gions du Maroc. Une hypothèse vraisemblable est
héritée de ce'le du Dévonien supérieur. Des mou d'ailleurs de leur supposer un déroulement continu.
vements tectoniques (s.l.) interviennent avant et L'affinement des datations est nécessaire pour en
décider.
surtout pendant cette période et jusqu'à son issue
(émersion probablement précoce de la Méséta cô Cette structuration hercynienne antéviséenne
tière : conglomérats rouges transgressifs du Viséen est importante au moins dans l'Est et le centre
inférieur à l'Est de Rabat ; « molasses » et flyschs du Massif central. Dans le pays Zaïan, notamment,
éo-viséens de la zone de Sidi-Bettache, conglo diverses coupes montrent un Viséen supérieur non
mérats à la limite Viséen inférieur - Viséen supé schistosé (déformé seulement par de grands plis
rieur dans !'Oued Akrech, etc.). droits), discordant sur un Cambro-Ordovicien
qu'une schistosité et des plis plus ou moins dé
versés affectent. Localement (J. Bouchot), la dis
Cette tectonique « éocarbonifère » (éoviséen cordance se fait sur le Dévonien inférieur-moyen,
ne ?), que l'on peut ranger sous l'étiquette « phase affecté de plis probablement congénères bien que
bre.onne » (tardive ?), va cumuler ses effets avec non schistosés. Une discordance sur le Dévonien
ceux de la phase néodévonienne (éofamennien supérieur, en cours d'étude dans le Nord de l'an
ne), « phase bretonne précoce ». L'émersion puis ticlinorium occidental, tend à montrer que cette
l'érosion des vastes territoires sont réalisées, sur les tectonique « bretonne » est principalement infra
quels les dépôts du Viséen supérieur pourront ou éoviséenne. Dans le pays Zaïan, ses directions
transgresser ; la mer demeure seulement dans sont essentiellement sub-méridiennes ; des décro
certains bassins subsidents : bassin des flyschs de chements importants jouent dès cette époque. Peut
la zone de Sidi-Bettache, partie nord du bassin être les plis de l'Anti-Atlas occidental ont-ils évolués
de Tindouf... aussi durant cette période (voir ci-après).
La nappe de Khénifra, bien qu'aucun olistos le Namurien dans le « Culm » de Jerada alors
trome ne lui soit associé, semble pratiquement con qu'il n'est que localement daté 'dans le d�maine
temporaine de ses voisines de Ziar-Mrirt. Par sa atlaso-mésétien.
structure interne, elle révèle l'importance des plis
La régression vers l'Est caractérise, approxi
sements et cisaillements dans la zone d'origine de
de ces charriages. Ces nappes paraissent toutes mativement à la même époque, le Sud marocain.
avoir glissé vers le N-NW. Leur zone radicale, On voit la mer quitter le bassin de Tindouf au
cordillère sous-marine ou émergée, se situait donc cours du Namurien (paléosol et grès fluviatiles
au Sud-Est de leur position actuelle, c'est-à-dire namuriens, au-dessus de couches marines du Na
que1 que part sous le Moyen Atlas ? ( ). Notons murien inférieur), tandis qu'el.e demeure, avec
qu'à l'extrémité nord-est de celui-ci, les « schistes néanmoins des périodes d'émersion dans le bas
de Debdou et du Mekkam » pourraient constituer sin de Béchar. Il se peut que se soient alors
un témoin de cette cordillère. conjugués la tectonique et le glacio-eustatisme. La
réinstallation des inlandsis dans le Sud du Gond
wana a pu faire baisser à cette époque le niveau
L'âge de ces phénomènes tectoniques et tectono général des mers. Mais l'orogenèse a joué son
sédimentaires n'est autre que celui des flyschs im rôle du moins dans la zone mobile, peut-être même
p liqués, c'est-à-dire néoviséen tardif, à éonamu sur la plate-forme saharienne - ce qui explique
rien, encore que le Namurien n'ait été caractérisé rait la dissymétrie de la régression entre l'Ou:st
que localement au sommet des flyschs mésétiens. et l'Est.
Il s'y ajoute des phénomènes volcaniques.
ches » le faciès amphibolite à almandin et stau rer que ces épisodes tectoniques et pétrogénéti
rotid e (J. Tichka, Rehamna centraux), avec loca ques se sont dérou'és en're le Westphalien termi
lement sub-faciès à disthène (Rehamna). Ce « cou nal et un certain niveau du Stéphanien, et les
loir » contras•,e avec un << môle » peu déformé, rassembler sous le nom de phase « westphalo
qui s'étend plus à l'Ouest, le << môle côtier mésé stéphanienne », ou « phase asturienne >> s. str.
tien » ; dans la région casab'ancaise, où sa struc
ture est particulièrement rigide, le Cambrien lui Dès lors, si l'on admet la filiation serrage syn
même n'e st pas schistosé. Cette disposition struc schisteux - fronts thermiques tardi-tectoniques -
turaJ,e a çrobablement une origine ancienne, peut granites intrusifs, cette « phase asturienne >> est
être calédonienne. C'est dans les flyschs de ce cou probablement plus proche, dans le temps, de la
k,ir que ks roches vertes néo-viséennes prennent phase namuro-westphalienne que celle-ci de la
que'qu'importance. Après les plissements et cou phase tardi-viséenne. C'est ce qui inclinerait à
lissements de la tectonique paroxysmale (postérieu qualifier la phase namuro-westphalienne de « phase
re à ces flyschs), après la montée des fronts ther asturienne précoce >> plutôt que de phase « sudète
miques tardi-tcc oniques ( « taches » de haut degré tardive >> ou << Erzgebirge ».
de métamorphisme), les structures du couloir et
de la marge du môle ont été poinçonnées par La tectonique asturienne s. str. n'est pas la
plusieurs intrusions granitiques. L'idée d'un couloir dernière phase hercynienne de la Méséta ; les mo
unique peut cependant être remplacée par celle de lasses stéphano-permiennes sont affectées par des
deux couloirs, l'un sub-méridien, au bord du môle fai les et des flexures parfois déversées (Chougrane,
côtier, l'autre ENE-WSW, au bord de la plate Khénifra) qui n'intéressent pas le Trias supérieur
forme africaine (fig. 213-214). transgressif, base de la couverture secondaire. Ces
mouvements hercyniens tardifs peuvent dater du
La datation de ces étapes orogéniques peut Néo-permien ou du Trias inférieur. L'âge le plus
s'appuyer d'une part sur les rares dépôts mo'assi ancien ( « phase saalienne >> ?) est le plus vrai
ques conservés, d'au·re part sur quelques mesures semblable. Il pourrait marquer le début d'une sé
géochronologiques. dimentation détritique dans les zones internes rifo
bétiques. L'érosion des montagnes hercyniennes,
entamée dès leur émersion au début du Houiller,
La tectonique de serrage synschisteux paraît poursuivie alors que plissements et grani'isation
antérieure au Westphalien supérieur. Une flore de affrctaient les tréfonds, va se parachever avant
cet âge caract�ri�e en effet le « terrain de Sidi le Trias supérieur.
Kassem », série conglomératique rouge discor
dant� sur tous les terrains du Silurien au Viséen,
dans le Massif central. Les conglomérats de Me 6.3.4.3. L'EST ET LE SUD DURANT LA
chra-ben-A bbou pourraient en être les équivalents
méridionaux. La tectonique qui les précède est MEME PERTODE
donc « namuro-westphalienne », sans qu'on puisse
préciser le délai qui la sépare de la phase précé DE 320 A 250 (?) Ma
dente, « tardi-viséenne ». Toutes deux sont peut
Dans l'Est du Moyen-Maroc, la tectogène
êtr�, assimilables à d0s épisodes « sudètes », res
pectivement précoces et tardifs. Mais les derniers néo-carbonifère - autant qu'on le sache - com
pourraien! se rapprocher de la « phase de !'Erzge mence plus tard que dans l'Ouest. La mer est
birge >> ou plutôt. comme on va le voir, se rat présente en tout cas dans le bassin de Jerada
tad>e-r à une « phase asturienne précoce >>. jusqu'au Westphalien inclus. Des couches de cet
âge succèdent au flysch namurien avec un
faciès molassique de bassin houi11 er paralique. Le
En effet, la molasse du Westphalien supeneur phsement (synschisteux localement) n'intervient
est à son tour déformée par des plis assez accen qu'après, ainsi que la granitisation. En somme,
tués et des failles. Cette déformation est peut-être seule la phase as+urienne s. str. paraît ici représen
la même que certains plis secondaires qui défor tée, Ja phase plus précoce faisant défaut.
ment les schistosités antérieures. Les granites achè
vent alors leur mise en place et se figent peu Dans les zones in&?rnes du Rif (Ghomarides,
après. Or ces déformations ,et la granitisation sont comparables aux Malaguides) peut-être le plisse
antérieures à un nouvel épandage mo'assique, tou ment post-viséen est-il de même âge, voire plus
jours continental, daté du Stéphano-Autunien. En tardif ? On décrit localement une forte discordance
effet, les molasses de cet âge (Khénifra, Icla-ou angulaire à la base du Permien détritique poly
Zal, etc.) sont sensiblement moins déformées que chrome (Néo-permien?). Quelques âges isotopiques
les précédentes et contiennent des galets de gra de 280-300 Ma ont été œlevés dans les schistes
nite, jusque là absents. On peut donc considé- des unités sebtides sous-jacentes.
6.3. ÉVOLUTION PALÉOZOÏQUE 323
Quant au Sud marocain il montre, comme lé! séta occidentale, et on pourrait penser qu'ils sont
Moy.:!n-Maroc, une dualité structurale vis-à-vis de contêmporains. En fait ils ne les prolongent pas.
l'évolution hercynienne réoente : la tectonique pa
raît plus jeune à l'Est qu'à l'Ouest. Néanmoins, Un décrochement majeur, nord-anti-atlasique ou
tout ce domaine est séparé du Moyen-Maroc par du Tizi-n'Test, jux'apose brutalement les plis « ju
un décrochement hercynien majeur, « nord-anti rassiens » de l'Anti-Atlas et le couloir (s.l.) de défor
atlasique », voisin de la « ligne sud-atlasique >>. mation Haut Atlas - Méséta occidentale, métamor
phique et granitisé. Le rejet de ce décrochement
Le secteur oriental est caractérisé par la per très vrais.:!mblablement dex re excède 100 km, voire
manence de la mer jusqu'au Westphalien supérieur 200. L'essentiel du mouvement est tardi-hercynien,
dans le bassin de Béchar. Au-dessus des séries mais le coulissement a pu débuter pendant les plis
houillères paraliques, le remplissage du bassin se sements de l'Anti-At as. Il rejouer.a au Secondaire
termine par des couches continentales du Stéphano et au Tertiaire t(voir ci-après).
Autunien. Les plis qui aHectent ce bassin sont
très tardifs, permiens ou triasiques. Sur les mar Mais quel est l'âge de ces plis ? Compte 'enu
ges du bassin, frange sud-at asique au Nord, Ou du décrochement, un âge néo-carbonifère ne s'im
garta à l'Ouest, ils ont pu commencer leur évo pose pas et l'on pourrait supposer que les plis
lution un peu avant, au début du Stéphanien. Loca anti-atlasiques prolongent les plis néo-dévoniens à
lement ils déforment des charriages post-namu éo-viséens, bien connus en Méséta orientale, cù ils
riens. ont des directions sub-méridiennes convenables. Un
plissement néo-dévonien rendrait même compte de
La limi:e nord de ce secteur oriental est diffi la discordance apparente qui sépare, sur les car'es,
cik à caractériser, du fait de la sédimentation et les Rich dévoniens plissés, du Tazout strunien sub
de la tectonique atlasique. Elle semble marquée par tabulaire. Mais un décrochement « sud-anti-atlasi
diverses fail'.es et plis parallèles à la « ligne sud que » caché entre eux sous les plaines du Dra
at asique ». Les plis NW-SE qui caractérisent l'Ou pourrait aussi r,endre compte de cette séparation
garta viennent buter sur cette limite et ne se entre Anti-Atlas plissé et bassin de Tindouf tabu
r;;trouvent pas en Méséta. On a déjà noté le jeu laire'. De surcroît, rien n'exclut que les plis aient
probable de cet accident durant la sédimentation commencé à se former dès Je Famennien, pour
néo-viséenne. s'achevër au Carbonifè;-e supérieur, probablement
Le plissement de l'Anti-Atlas occidental paraît dès la phase namuro-westphalienne (des molasses
plus ancien que celui du secteur oriental, mais continentales empïssent le bassin de Tinfouf à
l'absence de Dinantien dans la zone plissée gêne partit du Namurien moven) et avant les plis ou
la datation. Il s'agit de plis sub-méridiens à NE gartiens. On ci·e dans l'Anti-Atlas central, où les
SW, généralement droits et peu schistosés, affec structures des secteurs extrêmes interfèrent, des
tant le Primair,e jusqu'au Dévonien moyen inc'us cas de plis sub-méridiens repris par des plis ougar
(les Rich). Ces plis ont la direction et le style des tiens ; mais ceci n'est pas démonstratif car les deux
plis post-visèens communément rencontrés en Mé- directions sont peut-être en fait congénères.
Le Maroc est le seul pays d'Afrique du Nord 6.3.5.1. LES STRUCTURES HERCYNIEN
dont le bâti hercynien affleure assez largement ; NES DU MAROC AFRICAIN
vers l'Est, les seuls massifs anciens visibles sont
les noyaux kabyles, mais on peut penser que la Leur style reflète leur édification à partir d'une
transversale marocaine est à peu près représen•a épaisse série sédimentaire (sauf exception, pas de
tive des Hercynides nord-africaines. Cette « cou coupure calédonienne majeure) reposant sur un
pe » précieuse ne peut cependant pas faire au socle de nature continentale (au moins en pre
jourd'hui l'objet d'une description synthétique sa mière approximation) faiblement et localement re
tisfaisante, du fait : mobilisé.
- du petit nombre d'études structurales réalisées ; L'existence d'un tel socle précambrien poly
- des difficultés particulières à l'étude de ce bâti, orogénique se constate directement à la marge sud
exposé en massifs isolés et, de plus, fragmenté en de la chaîne, dans le domaine péricratonique (cf.
blocs disjoints et déplacés durant les temps tardi § 1.2., tabl. 2) de l'Anti-Atlas. Son existence sous
et post-hercyniens. le domaine orogénique atlaso-mésétien est con
SaFls préjuger des résultats des travaux en cours, testée par P.M. Hurley & al. (1974). On peut
on se limitera ici à quelques remarques essentiel la déduire cependant :
les, concernant d'abord le « Maroc africain ». - de quelques pointements de Précambrien supé-
324 �VOLUTION STRUCTURALE
rieur - lnfracambrien inférieur (El-Jadida, Paya Les unités tectoniques ainsi délimitées sont légè
Zaïan); rement obliques à la marge péricratonique saha
- des faciès épicontinentaux observés dans le rienne, tendant à se disposer en échelon sur sa
Cambrien inférieur lorsqu'il existe (calcaires dolo limite nord (fig. 213). Vers l'Ouest, elles sont bor
mitiques analogues à ceux de l'Anti-Atlas) et de dées par une vaste unité relativement peu défor
la transgressivité du Cambrien moyen ; mée, le « môle côtier mésétien ». Mais la confi
- de la rareté des roches vertes dévono-dinantien guration de cette mosaïque devait être différente
nes anté-tectoniques : quelques coulées en coussins à la fin de l'orogenèse varisque : dans l'hypothèse
et quelques sills et filons, notamment dans l'axe des rotations et translations post-triasiques exposée
Jbilet - Rehamna - Méséta NW ; norite de ailleurs (Michard & al., 1975 ; voir ci-après
Msissi, etc. ; des vulcanites acides (kératophyres ?) § 6.4.6.3.), la configuration triasique serait gros
accompagnent les métabasites (gabbros, « dolé sièrement celle de la figure 214 et il faudrait en
rites », spilites) dans le district à amas sulfuré de core la modifier pour tenir compte des déplace
Kettara; ments « tardi-hercyniens » (décrochement dextre
d'environ 100 km le long du Tizi-n'Test).
- dans le Nord-Est (Tazzeka, Jerada ...), de l'exis
tence d'un volcanisme andésitique néo-viséen ; Plis et nappes montrent le plus souvent un
- dans les Jbilet, d'enclaves de gneiss granitoï déversement ou glissement vers le Nord-Ouest,
des remontées par les microdiorites post-tectoniques mais des déversements contraires s'observent éga
(Huvelin, 1975) ; lement (Méséta NW, massif de Skoura, Anti-Atlas).
- de l'abondance des diapirs granitiques, mis en Il n'apparaît pas de polarité tectonique unique vers
place tardi- à post-tectoniquement jusque dans la « l'avant-pays » saharien.
superstructure dinantienne, à partir des anticlino
riums cambriens ;
- enfin du style tectonique lui-même. 6.3.5.2. L'AGE DES DEFORMATIONS
Ce style est marqué, on pourrait dire à toutes L'intervention des « phases > calédoniennes
les échelles, par un découpage en blocs et lanières (taconique à acadienne) est importante dans l'Ouest
séparés par de longs couloirs de décrochement, du bâti (voir § 6.3.2.). Elle a sans doute laissé des
sièges privilégiés des déformations pénétratives syn traces dans l'Est, ne serait-ce qu'en modifiant le
métamorphiques (fig. 213). Au-dessus des blocs de type de sédimentation et la bathymétrie (extension
socle r, estés plus ou moins rigides, les niveaux supé des faciès sub-récifaux du Dévonien inférieur-mo
rieurs de la couverture et notamment les flyschs yen). Les premières « phases » hercyniennes s. str.
sont susceptibles de se décoller en nappes. L'af s'enchaînent directement sur les mouvements aca
frontement des blocs peut fournir des cisaillements diens et vont se succéder du Dévonien supérieur
et écaillages d'importance variable. Le plissement au Trias; inégalement marquées suivant les unités,
de la couverture est imposé par cette tectonique elles sont sans doute des enregistrements discon
de blocs dans le socle. On peut constater ces phé tinus d'une évolution continue.
nomènes dans des régions et contextes divers :
Rehamna (Michard, 1969 ; Hoepffner & al., 1974), Au contraire, il paraît difficile d'envisager un
Sud-Est du Maroc central (Allary & al., 1972 a) ou continuum orogénique du Précambrien supéri�ur
Ouest (Piqué, 1975; Cailleux & Piqué, en prépJ, au Permo-Carbonifère (Hurley & al., 1974), tant
boutonnière atlasique de Skoura (Laville, 1975), diffèrent les plans des chaînes pan-africaine et
Ougarta (Collomb & Donzeau, 1974), Nord du bas calédono-hercynienne (cf. fig. 27, 205 et 207).
sin de Béchar (Pareyn & al., 1975), Anti-Atlas Avec les restrictions indiquées, on peut distinguer
central ou occidental (M. Leblanc, 1975 ; Hassen dans l'évolution varisque les étapes suivantes (cf.
forder, en prép.), etc. ci-dessus § 6.3.4.) :
Les accidents découpant le socle hercynien re • « phases bretonnes », précoce (néo-dévo
jouent généralement à diverses époques : avant et nienne) et tardive (éo-viséenne ?), bien marquées,
pendant le Viséen supérieur, pendant le paroxysme par exemple, en Méséta orientale, mais présentes
namuro-westphalien, pendant les phases « tardi partout,
hercyniennes » (Permien) mais aussi, à des degrés • « phase sudète précoce » (néo-viséenne à
divers, durant le Secondaire et le Tertiaire. Un tardi-viséenne) également nette en Méséta orien
exemple important est celui de la « ligne sud tale et plus .au Nord-Est, ainsi qu'au long du
atlasique », réutilisant du Trias au Quaternaire di décrochement sud-atlasique,
vers accidents hercyniens de ce type, notamment
l'accident du Tizi-n'Test (Mattauer & al., 1972; • « phase asturienne précoce ? » (namuro
Petit & al., 1975) ou accident nord-anti-atlasique westphalienne), générale dans le centre et surtout
(ci-dessus § 2.5.2.5.). l'Ouest de la zone mobile,
6.3. fVOLUTION PALÉOZOÏQUE 325
• « phase asturienne s. str. :. (westphalo que les études ultérieures amènent des précisions
stéphanienne), gagnant les reg10ns orientales où sur les raccords possibles entre ces socles, en rela
s'était réfugiée la mer, donc générale dans toute tion avec ce que postulent les reconstitutions géné
la zone mobile, présente aussi au Sud (mais plus rales (cf. fig. 205 à 208). Un schéma concernant
atténuée), les stades tardifs d'âge westphalo-permien (système
• « phase saalienne s.l. » (permo-triasique), de décrochements tardi-hercyniens) vient d'être pro
marquée surtout au Sud-Est (Ougarta), ainsi que posé par F. Arthaud & al., 1975.
par le jeu du décrochement sud-atlasiqm:: et d'au
tres cassures plus au Nord. Vers le Sud, le raccord avec les Maurüanides,
s'il est simple, à quelques nuances près, en ce qui
concerne l' « avant-pays » (la plate-forme saharien
6.3.5.3. LE CONTEXTE OROGENIQUE ne et sa marge faiblement déformée : Anti-Atlas,
Zemmour maure, etc.) n'est pas possible si l'on en
Vers l'Est, on l'a dit, le même type de bâti visage les structures « internes > (Michard & Sougy,
hercynien devait se prolonge r tout au long de 1974). Leur matériel et l'âge des phases reconnues
l'Afrique du Nord, les unités tectoniques se mou dans les Mauritanides sont compatibles avec ceux
lant (plus ou moins en échelon ?) sur la plate-forme des Hercynides marocaines, mais le style structural
saharienne (cf. Fabre, 1969). On doit cependant est entièrement distinct. Ici (comme dans les Calé
souligner le maintien prolongé, dans l'Est, de la donides scandinaves), le socle et sa couverture sont
Téthys permo-carbonifère (Permien à Fusulines du impliqués dans une tectonique de nappes souvent
Jbel Tebaga, dans le Sud tunisien). peiliculaires, poussées sur l'avant-pays et secondai
Vers le Nord le bâti mésétien s'ennoie sous le rement replissées ; on n'y connaît aucun granite
1
Rif externe (cf. § 5.2.1.). Dans les éléments dis hercynien. La jonction entre les deux chaînes, voilée
joints et charriés du socle interne rifo-kabyle, on sous les recouvrements récents du bassin de Tarfaya
ne retrouve plus les grandes structures anté-triasi et sous les eaux et dépôts côtiers atlantiques, de
ques. On note seulement l'existence d'un soubas vait donc être un accident tectonique majeur. Peut
sement métamorphique anté-Llanvirn complexe, être s'agit-il du faisceau des accidents sud-atl.asi
comportant un socle catazonal et une couverture ques, dont on a vu l'importance et la perma
(Bossière & Raymond, 1972 ; voir § 5 .4.1.2), puis nence.
des caractères évoquant les zones atlaso-mésétien
nes nord-orientales : La conclusion de ce paragraphe sera empruntée
à la publication déjà citée (Michard & Sougy,
- fréquence des faciès pélagiques dans le Silurien 1974) : on ne peut espérer éclairer davantage ce
et le Dévonien ; prob;ème sans examiner les relations entre ces
- importance de la phase bretonne (flyschs dé chaînes et leurs vis-à-vis américaines, les Appala
vono-dinantiens, discordance viséo-namurienne) ; ches et les monts Alleghany et Ouachita (fig. 27,
- âge probablement tardif des phases finales (Per 205 à 208). « Déjà discuté par d'autres (Wilson,
mo-Trias discordant). 1966; Bard & al., 1971 ; Rodgers, 1972, etc.),
ce problème ne sera pas étudié ici en détail. No
Si ce socle interne se raccorde .assez bien avec tons seulement que les différences d'âge et surtout
celui des unités bétiques correspondantes (cf. de structuration entre Mauritanides et Hercynides
§ 5.4.1.1), à l'intérieur d'un « bloc d'Alboran » marocaines peuvent résulter en partie de la dé
détruit par la tectogenèse alpine, le raccord reste coupe irrégulière des plaques venant s'affronter,
obscur entr� cet ensemble et les b�ocs mésétiens c'est-à-dire de la forme de leur marge (ne serait-ce
qu'il affronte: Méséta marocaine au Sud, Méséta que de la forme du craton Ouest-africain), comme
ibérique au Nord - et du même coup le raccord k suggèrent Dewey & Kidd (1974) à propos d'un
entre ces deux Mését.a. Les points communs entre autre secteur. D'une « co'.lision » franche au long
elles ne manquent pas, cependant, qu'il s'agisse des Mauritanides, avec abduction sur l'Afrique, on
de la chronologie varisque, du type de sédimentation passerait à un coulissement dextre en compression
(par exemple dans le Cambro-Ordovicien, ou dans le long des Hercynides nord-africaines.
les flyschs dévono-dinantiens, avec district à spili
tes-kératophyres et amas sulfurés, etc.), du style de Ce coulissement hercynien affectant une bande
la tectonique et de son accompagnement métamor assez large n'est pas incompatible avec la subduc
phique et magmatique. L'édification de la chaîne tion sous l'Afrique proposée par Hudey & al.
varisque est marquée en Espagne (Bard & al., (1974), mais, si elle a existé, cette subduction vers
1970-71, 1973 ; Vegas, 1975 ; Arthaud & al., le SE aura sans doute été localisée et temporaire,
1975) comme au Maroc par l'existence d'un socle à en juger par le peu de place tenu dans tout ce
d'origine continentale compartimenté par de grands secteur par le volcanisme calco-alcalin, confiné
accidents à rejeu polyphasé. On peut souhaiter dans le Viséen supérieur du Maroc nord-oriental.
100km
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FIG. 213
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1 1
Fio. 214 - kestitution de la position éventuelle des unités structurales hercyniennes à la fin du Primaire, dans l'hypo
thèse des rotations et translations atlaso-mésé tiennes post-triasiques exposée par Michard, Westphal & al.,
1975. Figurés: cf. fig. 213.
Pour finir, nos conclusions sont en partie con être un fragment d'une « microplaque > homologue
ciliables avec le modèle général proposé tout der de celle que cet auteur définit en Espagne du Nord.
nièrement par Riding (1974) pour la chaîne hercy Cependant, le modèle de Riding ne rend pas compte
nienne nord-atlantique. Les Hercynides nord-afri des déformations précoces de la marge africaine
caines, que, du reste, l'auteur ne prend pratique occidentale (mouvements taconiques, acadiens, bre
ment pas en considération, se placent précisément tons et sudètes) ni non plus de leur fin également
à la charnière entre les deux segments majeurs qu'il précoce ; les descriptions qui précèdent montrent
distingue (collision Afrique-Amérique au SW ; sub qu'on ne peut pas réduire l'interprétation de l'oro
duction vers le NW de la plaque téthysienne sous g�nèse paléozoïque sur cette marge à une collision
l'Amérique - Europe du Nord et collisions com avec l'Amérique et l'Europe durant la phase astu
plexe s au NE). Le môle côtier marocain pourrait rienne ».
Fm. 213 - Carte structurale schématique des Hercynides du' « Maroc africain ». En dehors des zones d'affleurement,
délimitées par un pointillé (cf. fig. 1), les pro :ongements des unités structurales sont plus ou moins hypo
thétiques suivant les secteurs.
Dal:e saharienne : 1 : Bassins tabulaires (Ouest) à sub-tabulaires (Est).
Marge péricratonique non déformée après le Trias : 2 : Chaîne d'Ougarta et zone de jonction avec 3 et 4. -
3 : Anti-Atlas s. str.; a : « boutonnières » de Précambrien ancien et moyen (?) - supérieur plissé. - 4 :
Massifs anti-atlasiques nord-orientaux, sauf Ougnat et Talzaza (rattachés à 5 ?).
Hercynides atlaso-mésétiennes : 5 : Marge sud == massifs haut-atlasiques à l'Est de Marrakech et frange
anti-at'.asique NE (caractères péricratoniques). - 6: Marge ouest =môle côtier de Méséta occidentale. - 7
à 9 : Unités orogéniques s. str. : 7 : Zone synclinoria'es dévono-dinantiennes (a), supportant des nappes en
Méséta orientale (b). - 8 : nones anticlinoriales et zone de Rabat-Tiflet - 9 : a : Couloir f de métamor-
phisme de la marge ouest; b : granite; c : molasses ·continentales post-orogéniques. - 10 : f ocs métamor
phiques de la marge sud. - 11 : Sondage ayant atteint un soc'e granitisé.
Limites de zones structurales : 12 : dans la marge péricratonique (décrochements p.p.); 13 : dans les Hercy
nides atlaso-mésétiennes (décrochements p.p.); 14 : chevaP,hements : a : hercynien; b : rifain.
Abréviations : A.T. == Aït-Tamelilt. B = =
Bé <'h'lr; B SI. Ben-Slimane; Bloc occ. et or. == B'ocs occi
dental et oriental du Haut Atlas de Marrakech; J.S. = Jbel Sarh'ef; J.Ti. = Jbel Tichka; K = Kenadza.
M.b.A. = Mechra-ben-Abbou; O.Ch. == Oued Cherrat; Ouz. = Ouzellarh; S.B. = Sidi-Bettache; S.K. =
Sidi-Kassem. TnT = Tizi-n'Test.
328 ÉVOLUTION STRUCTURALE
près des seuils internes au golfe (ou autour d'eux), internes sont différentes : un géan°iclinal s'indi
des faciès dolomitiques, ou détritiques rouges ap vidualise peu à peu, qui fournira les nappes paléo
paraissent. A la charnière entre ces deux types zoïques et cristallophylliennes ainsi que les nap
de faciès, des calcaires ou dolomies massives tra pes calcaires, décollées des premières. Le Rhé
duisent d'anciens cordons de récifs-barrières ; ail tien calcaro-dolomitique et le Lias inférieur cal
leurs on décrit des récifs frangeants, des atolls, caro-siliceux sont bien développés dans certain:.!s
des pinacles... On en retrouve au début du Dogger unités, réduits dans d'autres, et, par-dessus, vien
jusque dans les sillons, dont la profondeur s'atté nent les minces dépô·s pé'agiques d'une sédimen
nue de plus en plus. tation condensée ( « ammonitico rosso », calcaires
En effet le golfe s'assèche au Bathonien. Des fins à Posidonomyes, Radiolarites...). Ce régime de
sables rouges s'accumulent dans l'ancien sillon hauts-lfonœ pélagiques s'insta:ure au Lias mo
haut-atlasique, où déambulent maintenant les yen (?)-supérieur ; il se poursuivra jusqu'au Ter
grands reptiles. Le si lon moyen-atlasique se voit
1 tiaire. Plus loin au Nord, si telle est la patrie des
comblé par des couches estuariennes. La mer fran nappes de Flyschs, on ignore ce qui se passait
che ne demeure que plus au Nord-Est, aux con au Lias. Leur série débute avec le Dogger péla
fins du Rif. gique de la nappe du Tisirène : ce serait le début
Le domaine rifain appartient en effet pour long de l'individualisation du sillon des flyschs allochto
temps encore à la Mésogée, ou Téthys, Méditer nes, qœ beaucoup d'indices conduisent à placer
ranée primitive. Ses zones externes présentent une en position très interne, « ultra-rifaine », mais
sédimentation assez comparable à celle de l'avant que certains auteurs placent à la marge externe
pays atlasique durant la période considérée, ou du gé?.nticlinal (fig. 150 B, C), en position « in
plus subsidente : c'est le sillon externe. Les zones fra » dite aussi « citra )>.
fin du Crétacé, le Paléocène étant discordant non connaît des marnes blanches à silex dans diverses
seulement sur des plis mais aussi sur une nappe unités du Rif externe. Des calcaires à Microco
de Trias et Lias (Toundoute) ; la progression de ce dium révèlent une émersion paléocène dans cer
même décollement se poursuit durant !'Eocène, ré taines unités du géanticlinal et même dans une
vélée par des « discordances progressives » spec partie du sillon « ultra » (?). Des calcaires sou
taculaires. vent gréseux, où de grands Foraminifères incü
quent !'Eocène inférieur et moyen, sont connus
Pendant le même temps, la sédimentation ri dans plusieurs unités externes et dans le géanticli
faine n'est pas fondamentalement différente. On nal : faciès de mer peu profonde accidentée d'îles.
Durant cette dernière période majeure de l'évo géanticlinale, avant la transgression oligo-miocène.
lution géologique marocaine, le domaine géosyn Des phénomènes magmatiques s'observent essen
clinal rifain va enregistrer une suite de défor tiellement dans l'avant-p�s oriental (aioUjl1.Îtes,
mations très intenses. Il en résultera la chaîne ri etc.). Selon certains auteurs, les flyschs mésozoï
faine, élément du vaste ensemble bético-rifo-tel ques « ultras » auraient, dans la même phase,
lien aux structures complexes. Dans l'avant-pays traversé la ride géanticlinale.
de cette chaîne, les Atlas vont dans le même
temps s'ériger, avec des structures beaucoup plus Latéralement aux dépôts plutôt molassiques de
simples. Rif « alpinotype » (sensu lato) au Nord l'ancienne ride se déposent des couches à faciès
et Atlas « germanotype » au Sud sont les ex flysch plus prononcé, voire typique. Elles cons
pressions marocain,es de la géodynamique alpine, tituent aujourd'hui diverses nappes : « semelle
qui ébranle alors tout le bassin méditerranéen. Les tertiaire » des Bokkoya, « flysch Dorsale Eo
domaines mésétien et anti-atlasique résisteront à Oligocène �, flysch de Beliounis, nappe des Beni
peu près à cette lente tourmente, dont on aura Idère, nappe numidienne. Cette dernièœ nap
garde d'oublier qu'elle n'est, en fait, que le der pe a migré beaucoup plus loin que les autres
nier acte d'une évolution entamée dès le Trias. vers l'extérieur. On y distingue une semelle de
marnes rouges et argiles à nodules, Eocène supé
L'histoire de cette orogenèse ne peut qu'im rieur - Oligocène inférieur à moyen, puis un épais
parfaitement être retracée à partir des « enre flysch à gros bancs de grès et dragées de quartz,
gistrements » sédimentaires, soit que les dépôts bien distinct de la molasse gréso-micacée de la
manquent, soit que leur datation demeure incer nappe des Beni-Idère. La position initiale de ces
taine (faunes remaniées en milieu marin, faunes dépôts prête à discussion - comme celle des flyschs
rares en milieu continent.al... ). Par ailleurs l'ana jurassico-crétacés - et l'on peut envisager (fig. 150
lyse des déformations superposées n'en est qu'à et 204) soit un sillon « ultra », soit un sillon
ses débu ts. Il en résulte une certaine imprécision, externe, soit une disposition mixte. Leur âge irait
que la difficulté des reconstitutions paléogéogra jusqu'au Miocène inférieur.
phiques dans un Rif aux multiples charriages ne
fait qu'accroître. Quoi qu'il �n soit, une abondante sédimenta
tion terrigène s'amoncelle dans les zones internes
Des événements tectogénétiques importants se du géosynclinal rifain après cette première grande
déroulent dès la fin de !'Eocène moyen. La sédi phase tectogénique. L'origine du matériel détriti
mentation change rapidement dans le Rif interne. que peut en partie être recherchée dans une terre
On connaît des conglomérats discordants d'âge abîmée sous la Méditerranée. Mais des participa
priabonien dans la Dorsale calcaire. Une tecto tions locales (ride tectonisée) et surtout méridio
nique de plis et d'écaillage (vers le Sud? vers le nale doivent aussi être envisagées.
Nord? l'unanimité n'est pas faite sur ce point)
affecte les Ghomarides et les Sebtides dès cette En effet, l'essentiel du Prérif et tout l'avant
période, semble-t-il. En effet les dépôts flyscho pays rifain - Maroc atlasique et mésétien -
molassiques d'âge oligo-miocène, discordants sur ainsi que plus loin au Sud les régions pré-saha
ces unités, n'ont jamais été observés entre les rienne et saharienne, sont dès la fin du Lutétien
nappes de cette zone. Un métamorphisme épizonal rendus au domaine continental. Des conglomérats,
(paragenèses à chloritoïde ; il y a du glaucophane des grès rutilants indiquent l'importance de l'éro
dans la Cordillère bétique) affecte dans le même sion sur certains chaînons atlasiques, tandis que
temps les unités inférieures de l'ancienne ride des gypses et des calcaires lacustres, qui domi-
332 ÉVOLUTION STRUCTURALE
nent vers la fin de cette période éocène supérieur durant le Miocène supeneur (Tortonien s.s.). C'est
à oligo-miocène, révèlent l'installation de vastes un sillon marin marginal installé entre les nou
étendues lacustres. Le plissement atlasique peut velles terres rifaines et les terres atlasiques et
avorr subi alors une accentuation notable, encore mésétiennes, et qui va coîlect6r tous les éléments
que les mouvements aient sans doute été globa détritiques arrachés aux unes et aux autres. De
lement continus : là où des dépôts sont présents, p us, à partir de zones nfaines plus internes en
une étude détaillée peut révéler un enchaînement surrection, ce sont des gilssements en masse de
constamment renouvelé de déplacements tectoni terrains argilo-marneux et des nappes entières qui
ques et d'accumulations grossières, synorogéniques vont descendre sur les vases en cours de dépôt.
{écaillage frontal de la nappe de décollement de Ces glissements exotiques s� combinent à des g!is
Toundoute). sements du soubass·�ment prérifain lui-même, dé
Dans le domaine rifain, la tectonique ne sem collé à divers niveaux. S'écoulant vers l'avant-pays,
ble pas connaître d'accalmie, après la phase de l'olistostrome qui .:-n résulte s'interstr.atifie dans le
l'Eocèœ moyen-supérieur (phase « pyrénéenne > ). Tortonien.
La subsidence active des zones internes à flyschs Cette « progression en tiroir » des nappes
et surtout la présence de nombreux olistolites à vers l'extérieur s'achève cependant avant la fin
l'intérieur de certains des sillons qui bordaient du Miocène supérieur. La mer de l'avant-fosse
directement l'ancienne ride, montrent l'interven gagne quelque peu vers le Nord, de sorte que
tion de mouvements dura.nt l'Oligo-Miocène. A la des dépô'.s molassiques viennent sceller les limi
fin de cette période, au début ou au cours du tes de nappes jusque dans la zone mésorifaine.
Miocène inférieur (Burdigalien), la sédimentation C'est le « Miocène post-nappes », incluant sou
paraît s'interrompre dans ces zones internes pour vent le début du Pliocène ; celui-ci est en tout cas
se concentrer dans le sillon externe, dans ses zones identifié dans le sillon sud-rifain (Saïs, Rharb),
sud, dites mésorifaine et intrarifaine , car l'Intrarif qui s'ouvrait sur l'Atlantique à l'Ouest.
reste encore émergé. Ce sillon marin externe s'em
plit d'un flysch en partie contemporain des flyschs Aux molasses marines de cette avant-fosse cor
plus internes, mais dont la sédimentation va se respondent des sortes de molasses continentales
poursuivre plus longtemps, durant tout le Burdi dans le domaine atlasique plus au Sud. C'est le
galien et le Miocène moyen. On le retrouve dans « Pontien » ou « Mio-Pliocène » développé no
les nappes du Habt et d'Ouezzane, dans les Fe tamment dans les sillons marginaux nord et sud
nêtres ( « Miocène anté-nappes » ), etc. Les olis du Haut Atlas, les Hauts-Plateaux et de larges
tostromes y sont fréqu.::nts, révélant l'instabilité secteurs pré-sahariens. En général peu discordan
des fonds ou des rivages ; une nappe de glisse tes, ces molasses sont cependant particulièrement
ment semble s'y interca1 er dans l'Es• (Temsama gros�ières, cong'omératiques, à proximité des plis
ne). D� fait, les zones internes subissent proba atlasiques, ce qui laisse envisager une accentua
blement durant cette période une tectonique in tion de ces plis au cours du Miocène moyen. Des
tense, sans doute un plissement, puis des cisaille plis et même des écaillages (Aït-Ibrhirène) se sont
ments et un bombement entraînent le départ des en tout cas réalisés entre l'Aquitanien et le « Pon
napµes d� flysch vers l'extérieur (ou, pour les flyschs tien ».
mésozoïques, la poursuite de leur voyage : ceci,
dans le cadre de l'hypothèse « ultra » ). Un dernier serrage intervient après cela, qui
Dans le courant du Miocène moyen ( « Hel va déformer les molasses mio-pliocènes marines
vé'ien », « Tortonien inférieur ») le sillon externe ou continentales et leur soubassement. On parle
est à son tour affecté par une tectonique intense de phase ponta-pliocène ou mieux, pliocène. Le
et po'yphasée, qui sera sa tectonique paroxys Maroc presque tout entier est concerné. Dans le
male. Un premier plissement, synmétamorphique, Rif, les nappes géanticlinales viennent chevau
déversé au Sud, se marque surtout dans la zone cher l'arrière des nappes « ultras » (?) et le parau
intrarifaine (faciès schistes verts supérieurs dans tochtone intrarifain ; des rétrodéversements peu
l'Unité de Ketama). « Poussées » ou accompa vent aussi intervenir (Est du J. Haouz). Plus à
.1mées par les nappes des flyschs « ultras » (?), l'extérieur, des plis se forment, dont l'érosion ulté
les nappes intrarifaines migrent alors vers la zone rieure ouvrira les << fenêtres » de la zone mésori
mésorifaine, qu'un plissement synschisteux de faine. La déformation ne s'atténue qu'au Sud des
deuxième phase vient d'affecter (ou va affecter « rides prérifaines » faillées au sein du cou
alors?). loir sud-rifain, qui émerge sans se plisser. Dans
les Atlas, la déformation est également importante
La mer se trouve ainsi renvoyée plus au Sud, et les chaînons marginaux forment souvent des
et c'es� l'inauguration de l'avant-fosse prérifaine écaiJl es chevauchantes au-dessus des molasses
et sud-rifaine, qui va fonctionner essentiellement « pontiennes ,, .
6.4. ÉVOLUTION SECONDAIRE ET TERTIAIRE 333
C'est pendant cette phase que se déclenchent biostatique >. Le jeu des failles plio-quaternaires
les phénomènes volcaniques ponto-plio-quaternai va le détruire, en se conjuguant de surcroît à une
res. Les plus précoces, datés du Ponto-Pliocène, détérioration du climat, de moins en m oins favo
sont à dominante rhyo-andésitiq_ue (palingenèse rable à la couverture végétale. Les hautes cha"mes
du socle) et s'épanouissent dans l'avant-pays ri se surélèvent, dominant de plus en plus les sillons
fain oriental ainsi que dans le J. Siroua, sud-atla molassiques. L'Anti-Atlas se bombe aussi pendant
sique, et en Méséta. Ensuite se répandent surtout cette période, ainsi que la Méséta. La mer d'Al
des basaltes sous-saturés, ankaratrites, etc... Leur boran creusée sans doute dès le Tortonien s'ef
épanchement correspond d'ailleurs à une tectoni fondre au contraire, le détroit de Gibraltar, en
que de failles plia-quaternaires, très importante s'ouvrant, introduit une rupture fictive entre le Rif
pour la réalisation du relief actuel. et les Cordillères bétiques. Sur la frange atlanti
que, la transgression « moghrébienne » dépose
En effet, si les mouvements du début du Plio un voile de sables coquillers que l'on retrouve
cène ont réalisé l'émersion complète du Maroc, bientôt soulevé au sec et modelé en dunes. Seule
ils n'ont peut-être pas donné aux chaînes, notam la plaine du Rharb continue la subsidence sud
ment aux Atlas, la fière altitude qu'on leur voit. rifaine. L'histoire tectonique et climatique du Qua
Des conglomérats pliocènes grossiers discordants ternaire, déjà retracée au chapitre 1, conduit fina
sur le Mio-Pliocène .attestent l'existence de reliefs lement au Maroc actuel,
notables, mais on voit à proximité s'installer de
vastes lacs où ne se déposent que des calcaires. Ces L'Homme y évolue depuis 2 millions d'années
dépôts calcaires (Saïs, Tadla, grandes hamadas du et passe tardivement de l'état d'objet de la Géo
Sud... ) indiquent au moins un certain « équilibre logie à celui d'acteur de !'Histoire ...
Les schémas mégatectoniques que l'on peut verticaux modestes, en extension ou compression,
proposer pour rendre compte de la genèse d'une avec peut-être des coulissements. Débutant au Trias
chaîne de montagne comportent toujours une large elle se termine au Jurassique supérieur. Elle permet
part d'interprétation. A fortiori lorsque la chaîne l'installation d'une paléogéographie géosynclinale
est complexe et insuffisamment connue sur les dans le Rif.
plans géologique et géophysique. Ceci explique
que l'orogène rifo-atlasique fasse actuellement l'ob Une phase tectonique assez marquée (plis, mag
jet de synthèses contradictoires. Le problème géo matisme) prend place vers la limite Jurassique
dynamique est d'autant plus complexe qu'il faut Crétacé : on peut la qualifier de « phase néva
rendre compte d'un dispositif non pas linéaire mais dienne » ; sa durée est mal connue.
courbe, l'arc de G1braltar ; les chaînes rifo-tellien Un régime analogue au précédent reprend en
nes ne sont pas séparables, à cette échelle, des suite, qui durera pr,esqu'au·ant, environ 90 Ma,
Cordil'ères bétiques. jusqu'à l'Eocène moyen. Le fonctionnement du
Aussi, dans le cadre de ce précis se limitera géosynclinal rifain évoque ainsi celui du géosyn
t-on à quelques remarques générales sur la der clinal alpin, à ceci près (cf. Debelmas & al., 1966)
nière des orogenèses ayant affecté le Maroc, et que les flyschs s'y aGcumulent plus précocement
à de brèves indications sur les théories en pré (Malm à Albieu) et que les plus anciens figurent
sence. dans le sillon externe (Jurassique supérieur méso
rifain). Des mouvements localement importants se
manifestent dès la fin du Crétacé, tant dans le Rif
6.4.6.1. L'ENCHAINEMENT DES « PHA que dans I' Atlas.
SES>
Puis, la tectonique rifaine se précipite en
Depuis le Trias, la sédimentation a enregistré une quarantaine de millions d'années, entre !'Eo
un nombre relativement grand de « phases > de cène moyen et le Pliocène. La « phase > éocène
mouvement de l'écorce. La discontinuité de ces (environ - 45 Ma) est essentielle pour la struc
« phases » peut certes être mise en doute ; néan turation et le métamorphisme des zones internes.
moins des régimes tectoniques différents se succè Elle établit un canevas paléogéographique nou
dent, qu'il est commode de jalonner par des étapes, veau, qui évolue durant !'Oligocène et le Miocène
des moments décisifs marqués dans les superstruc moyen (- 15 Ma). La tectonique qui intervient
tures. alors est paroxysmale pour les zones externes (méta
On peut d'abord distinguer une longue période morphisme, charriages). Un serrage tardif inter
d'environ 100 Ma où dominent des mouvements vient encore au tout début du Pliocène (- 6 Ma
334 ÉVOLUTION STRUCTURALE
environ). Durant toute cette évolution tertiaire, le sion peuvent encore se produire au long de cer
sillon longitudinal subsident ne cesse de migrer taines structur,es : des calculs effectués sur les bases
vers l'extérieur, étape par étape (?). Cette évo de la théorie des plaques conduisent à admettre
lution rappelle celle des Alpes occidentales, et, un rapprochement Afrique-Espagne de 2 cm en
plus encore, de l'Apennin (cf. Caire, 1965 a). Le viron par an (Le Pichon, 1968 ; voir fig. 211).
rétrécissement du paragéosynclinal atlasique paraît La néotectonique n'est pas bien sûr, purement ver
globalement continu durant toute cett,e période. ticale (pas plus que les mouvements antérieurs
n'étaient purement tangentiels). On relève des che
Enfin inlerviennent des mouvements à compo vauchements sur les bordures de l'Atlas, des cisail
sante verticale importante durant le Plio-Quater lements dans les bassins plio-quaternaires (Ouarza
naire (depuis 5 ou 6 Ma environ), " néotecto zate Guercif) ; un mécanisme de décrochement
nique » de surrection ou d'effondrement (mer dextre a été déterminé pour un séisme sous le
d'Alhoran). En fait, des mouvements de compres- Moyen Atlas.
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A B
....... ...
FIG. 215 A, B, C, D, E - Quelques données géophys·- 1/ \
-
ques sur :e Maroc, d'après Demnati (1972), van geme5s11n
den Bosch (1971) et Duvergé (1969).
�
A à C: Coupes gravimétriques; en haut, profil
,, �
'\ I
\ -··
\/
·50 I gerectanel
/
de l'anomalie de Bouguer observée (trait plein) I
et calculée pour le modèle (tirets); en bas, le 1/
\
modèle crustal correspondant, avec les densités 1
- ==-= .
I
�
choisies (2,4 2,6: roches sédimentaires; 2,7 : -100 -100
-
I
_J
schistes crista lins et granites; 2,9 : roches basal-
.
1/
tiques, gabbroïques, granulitiques; discontinuité
de Mohorovicic puis 3,2 : manteau supérieur). C
-ISO
..
C
C
Les trois profils se croisent dans le Rharb onen-
.,=
jFz: · · · · ...... -f"
�.
� :,: "' :,:
!Km) 0
C
6.4. ÉVOLUTION SECONDAIRE ET TERTIAIRE 335
FIG. 215 D - Carte de l'anomalie gravimétrique de Bouguer, d'après van den Bosch (1971).
336 ÉVOLUTION STRUCTURALE
Nekkor. Par contre, une limite majeure existe qui Beni-Bouchera par H. Demnati et J. Kornprobst:
correspond à la marge externe de la ride géan voir Coll. A.T.P., 1973). Quant au socle des nap
ticlinale : là, ainsi qu'à l'intérieur même de la ride pes de flyschs, il est inconnu. A-t-il disparu à la
le socle s'est trouvé fortement raccourci (de 2 à marge externe du géanticlinal ? Est-il caché sous
5 fois), notamment par écaillage, et c'est ce qui la mer d'Alboran, après avoir été simplement dé
a permis l'empilement de nappes de couverture. nudé, peut-être? C'est l'opposition entre les théo
Le socle interne vient chevaucher en profondeur ries « infra » et « ultra », déjà exposée (cf.
le socle externe (interprétation des péridotites des fig. 150 et 204).
••
o·
••
•• .•
• •••
35•
•
•
-· -
31.'
'
a
32
1
a
A '
30
FIG. 215 E - Carte de la séismicité marocaine (cercle clair : séisme profond de 600 km,
épicentr• au Sud de Grenade) mettant en lumière l'activité des accidents
atlasiques, rifains, méditerranéens et du golfe de Cadix (ligne Açores
Gibraltar). Carte originale : Duvergé, 1969.
6.4 ÉVOLUTION SECONDAIRE ET TERTIAIRE 337
6.4.6.3. STRUCTURATION ET MOUVE & al., 1973 ; Bo_ssert & al., 1973 ; Hamzeh
MENTS DU SOCLE & al., 1973; Westphal & al., 1974; Daly & al.,
1974) et leur interprétation en fonction des don
On a recherché dès longtemps les lignes struc nées géologiques, conduisent à un modèle où les
turales majeures du socle rifo-atlasique, suscepti coulissements horizontaux entre blocs de socle
bles d'avoir guidé ses mouvements, et envisagé jouent un rôle esseintiel (Michard & al., 1974-75).
l'orientation de ceux-ci dans le cadre des rapports
de l'Afrique et de l'Europe. Un large échantillonnage des basaltes et dolé
rites triasico-liasiques de la Méséta et du Nord
La notion d' << accidents transversaux » NE-SW se de !'Atlas c� ntral, ainsi qu.� des basaltes éocré·a
combinant aux << accidents d rectionnels » E-W pour
découper tout le socle nord-africain en panneaux a cés de ce dernier secteur a permis de définir les
d'abord été introduite par L. Glangeaud ( I 951 ). G. déclinaisons et inclinaisons magnétiques de ces ré
Dubourdieu (1960-62) systématisa ce découpage par des ac gions pour ces deux périodes. Or, schématique
cidents NE-SW, les interprétant, fait nouveau, comme ment, les pôles « marocains » que définissent ces
au.tant de décrochements sénestres. Le décroch�ment du
Nfis (Tizi-n'Test) serait l'un d'eux, ce qu. peut s'accord?r m':sures pov· le Trias-Infralias et pour le Crétacé
avec l'idée d'un important décrochement dextre post inférieur ne coïncident pas avec les pôles con'em
hercyn en, à laquelle conduit l'observation de, structures porains déterminés dans divers secteurs de l'Afri
du socle (§ 6.3.4.3.). Par contre, l'idée avanc�·è par G.
Dubourdieu, d'une rotation générale de l'Afriqu,� com que crrntinentale. On est amené à envisager une
me cause de ces décrochements, se retrouve dans le� rotation horaire d'environ 15 ° de la Mésé' a et
concepts actuels, mai� le sens de rotation est oppcsé. d'nnP nartie de !'Atlas par rapport au reste de
1'1\fr·,,u�
Les travaux récents s'attachent à décrir � ce te
évolution crustale en tenant compte des données Le modèle explicatif suivant (fig. 217) a été
de la géophysique moderne sm le comport-:mënt p:oposé, où le socle du domaine des Atlas se
du manteau et des plaques li hosphériques (� 6.1). déforme', durant tout le Secondaire et le Tertiaire,
On retrouve dans la thèse de J. Andrieux (1971) r ar coulissrment des lanières d des losanges gé
l'idée d'un découpage de l'Afrique du Nord par néralement pré�xistants. Ce mécanisme n'implique
des décrochements NE-SW sénestres (Dubourdieu), aucunement la disjonction de la croûte con'inen
mais l'auteur y ajoute des cassures NW-SE dextres tale en plaques indépendantes, disjonction envi
(voir aussi Devaux, 1969). C:s décrochements se sagée par Dew,y & al. (1973) mais que rend in
conjuguent, suivant l'auteur, pour étirer l'Afrique v;ais 'mblable l'absence, jusqu'à plus ample infor
du Nord en réponse à une compression N-S an mé, de vraies ophiolites dans !'Atlas. Ici, on en
•érieure au glissement des nappes (Miocène supé visa!!è un� fragmentation de la marge de la croûte
rieur). continentale africaine ; parmi les fragments res
';:,TJt j0intifs. le plus vaste est le bloc mésétien ;
Le découpage du socle du Maroc « africain > s n d�placement par rapport à la plaque afri
0
(au Sud du Rif) par des failles non seulement cc1inr ne se fait pas suivant un accid,nt sud
NE-SW (direction atlantique) mais également E-W atla5;riu� linéaire. image as<ez abstraite, mais sui
(direction méditerranéenne) est une donnée essen "::int w1" Jan,� hande frac ur�e, correspondant con
ti-elle (cf. Saadi, 1972) pour comprendre son évo crè'em,nt à la chaîne atlasique.
lution durant tout le cvcle alpin. Héritées du cycle
hercynien, ei!es ont guidé constamment la séd; La validité de ce modèle sera précisém�nt te0 tée
mentation et les déformations, comme on l'a sou sur �es conséquences dans la structure et l'évC'Ju·ion
hmé plus haut à propos du Trias mésétirn et tectr100-séclimentaire des Atlas *. Ainsi, J -P. Petit
atlasique, du Jurassique inf.-moyen atlasique ou & al. (1975) ont confirmé l'intervention d'un dé
des rides prérifaines, du Jurassico-Crétacé atlasi croch�ment pos•-triasique dextre d'au moins 10 km
que, enfin de la tectonique tertiaire. De te1 les obser au long: de l'accident du Tizi-n'Test. E. Laville
vations conduisent Kanes & al. à envisager la tec & al. i(} 973) montrent l'importance du rétrécis
tcnique de ce secteur imqu'au Jurassique suné s�ment transversal du Haut Atlas cen'ra! et
rieur comme une tectonique de h0rsts et grabens en même temps la continuité de ce processus du
(fig. 216) dans un processus d'extension à la marge rant les derniers 70 millions d'années. D. Hatzfeld
dê: la croûte con•inental-e africaine, expression, I'· al. (1975) soulignent l'importance de la séis-
en milieu continental, des processus contemporains 1111cité le long des failles moy�n-atla<;iquec; et v
d'expansion océanique. Cependant. la prise en cnn diterminent un mécanisme au foyer de cisaillement
sidération des données paléomagnétiqu'.'s (Bardrn dextre.
*' D'après les dernières données paléomagnétiques récoltées, M. Westphal (1975) estime cependant que l'essrntiP] cles
relations de blocs se serait effectué durant le Trias supérieur - lnfralias, pendant le développement du volcanisme.
A
B ATLAN Tl QUE
sw
km1
Morge Continentale MA ROC
Européenne
Détroit de
Gibraltar
ESPAGNE
NE
2:
/
0
Hiotu s
Mésogéen
. MANTEAU SUP�RIEUR
PERTUR�t�·
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AoEo
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E
CJ5 �6 �7
B. F. AM
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Af2
... AfJ.4
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p
�
� ,o
o--+-11 -12 -13 -14
FIG. 216 - La tectogenèse rifo-bétique dans l'hypothèse d'un « hiatus mésogéen » et d'un
« pseudo-arc » tardif à Gibraltar : deux figures empruntées à Glangeaud & al.,
1970.
A : Bloc-diagramme schématique imaginant l'état du « hiatus » au Jurassique moyen.
Figurés - 1 : Manteau supérieur; 2 : Croûte; 3 : Front le du voussoir de la
zone I (écailles paléozoïques et liasiques); 4 : Dômes et diapirs de la mer
Hespérienne et de la mer d'Alboran. 5 : Cr;stallin de la Sierra Nevada; 6 : Pro
longement de la Sierra Nevada vers la marge atlantique (séries autochtones du front
espagnol); 7 : Bordure de la marge atlantique (Pénibétique); 8 : Subbétique; 9 :
Prébétique; 10 : Rift probable avec montée de roches basiques injectées dans le
Trias et le Jurassique; 11 : Courant de convection au-dessous de la mer Tyr
rhénienne avec rameaux <Roller) probables entre la Sardaigne et la Tunisie; 12 :
B"seau frontal africain. . 11
N.B. : L'âge des diapirs (4) est douteux : tous ceux dont on a pu faire l'étude
précise sont apparus formés d'évaporites messiniennes (voir § 5.1.4.2.).
B : Coupe schématique interprétant l'état actuel.
Figurés - 1 : Manteau supérieur; 2 : Croûte des blocs africain et européen; 3 :
Crioûte de la Mésogée; 4 : « Biseau » frontal africain (Al + AOM de la
figure 1 *); 5 : Couverture du socle cristallin de la Sierra Nevada; 6 : Nappes
inférieures (anté-éocènes ?) provenant du bourrelet frontal (BF) et autres zones
(fig. 1); 7 : Pénibétique et Rondaïde; 8 : Primaire et Secondaire de la marge
atlantique péri-continentale (At 2); 9 : Dépôts tertiaires (en grande partie oligo
miocènes) et quaternaires de la marge atlantique péri-continentale (At 3-4); 10 : Lam
beaux de glissement du Rif passant latéralement aux formations oligo-miocènes (9);
11 : Mouvements relatifs du bloc africain, du biseau frontal kabylien et du bloc
européen: 12 : l'vfn,""ements vers le Nnrcf-Fst du bnnrre·et frontal (BF). On n'a pu
figurer, ici, le cisaillement vers le su d-ouest de l'unité Al; 13 : Premiers écoulements
vers le nord-ouest des lambeaux de s,ernent �vant !'Oligocène; 14 : Ecoulement
périphérique (nord-ouest, ouest, sud-est) post-oligocène des lambeaux éjectés et de
la nappe numidienne formant l' « arc » post-tectonique de Gibraltar.
* La figure 1 appelée ci-dessus est celle de Glangeaud & al., 1970, p. 474.
6.4, ÉVOLUTION SECONDAIRE ET TERTIAIRE 339
IZo 8
A
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0
FIG. 217 - La tectogenèse rifo-bétique dans l'hypothèse d'une « sous-plaque d'Alboran » et d'une
disposition en arc primitive à Gibraltar : figures empruntées à Andrieux & al., 1971.
En haut : Coupe schématique N-S (hauteurs légèrement exagérées dans les zones de
plis et nappes).
Au milieu : La forme générale actuelle de la sous-plaque d'Alboran (A) et sa
forme probable, au début du Miocène (B). Pointillé léger : zones plissées alpines des
plaques européenne et africaine; Pointillé fort : sous-plaque d' Alboran.
En bas : Le modèle géométrique explicatif de l'arc de Gibraltar. 1 : avant déplace
ment des plaques; 2 : recouvrement des plaques Europe et Afrique par la sous
plaque d'Alboran; 3 : le recouvr ement est suivi par le p'issement des bordu
res de la sous-plaque d'Alboran.
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Hauts plateaux 'Haut Atlas!��
Meseta Atfa--s-
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1
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� Zones internes d AfrlQue du Nord
l[ j ] Socle alrica,"
---- 2
Pro. 220 - La Méditerranée occidentale et son évolution oligo-miocène, selon Auzende & al., 1973 (B) et 1974 (A
et C). Pour une description résumée des don nées géologiques et structurales sur la Méditerranée et son
cadr� alpin, voir B. Biju-Duvat. 1974.
A : Etat actuel (schéma structural). 1 : Unités paléozoïques et cristallophylliennes du domaine interne :
les croix indiquent l'extension possible de ce domaine; 2 : domaine externe; 3 : nappe numidienne; 4 :
extension marine du socle continental; 5 : vol canisme; 6 : limites structurales faillées; 7 : isochrones (en
secondes, temps double) du socle acoustique; a : zone de fracture de l'Emile Baudot; b : zone de fracture
d'Alboran; c : zone de fracture nord-tunisienne; GK : Grande Kabylie; LK : Petite Kabylie; E : Edough;
P: Peloritains. En cartouche : coupe à travers l'Afrique du Nord suivant AB (d'après Durand-Delga,
1969).
B : Ouverture miocène (schéma général).
C : Evolution de la partie centrale. A gauche, situation avant le Miocène inférieur-moyen. A droite, situa
tion après ouverture. A : zone de fracture Baléares-Sardaigne; B : zone de fracture de !'Emile Baudot;
C : zone de fracture nord-tunisienne; BF : bassin des fyschs mésozoïques et cénozoïques. 1 : sens de
déplacement des différents blocs. L'Europe est considérée comme fixe. La flèche discontinue indique la
direction de dérive du bloc sarde au cours de l'pligocène; 2 � contact entre la plaque des zones internes
et la marge africaine; 3 : limite d'extension de la nappe numidienne; 4 : limite des domaines continental
et océanique; 5 : zone de plongement (subduction) de la plaque africaine sous la plaque des zones in
terne,. La direction pr6ciae da mouTemeat cle l'Afrique, la forme des marges continentales et l'extension
de la plaque dei zones internC3 sont appreximativea.
342 ÉVOLUTION STRUCTURALE
A
N.W.
; . s f.
Km
100
200
'1 5D
K� L
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:.-h/·V· ·. '
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Km
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.:MARO-C . · · >-- . .. .:-· ..
. ·._:_. ., . . · . Zone de Benioff
C
-1,enveloppe houle supposee.
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( � -::enveloppe bosse
-·-·-·-J
1 lie d Al �oron. 2. Ros -Tor f. 3 Tra,, Faure hes. 4 Gau rougou.
5: Gvil! i t .. 6: Littoral oranois 10
7 Prov,n,i,du Cobod!;' Cota 6,Province de M 1.•rcie-,.u•tlim
ite dilots
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K3 (Zone3)
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55 60 65 70 1 \
B D
1 1
B. __
\ / Ci ( Zen e f)
:Andesites Do cites Rh vol i fe s
Andesites
, ..... /
53 56 62 68 2 3 4 5 6
No2o-
E
� Zone des microplaques
< I
[II] Croûte océanique subductée
européenne et la plaque africaine s'intercale vers entre les phénomènes considérés (plaques lithos
rEst la « sous-plaque » d'Alboran, tandis qu'à phériques et manteau d'une part, niveaux supé
l'Ouest les deux plaques coulissent directement rieurs de la croûte de l'autre : voir les remarques
l'une contre l'autre, le long de la ligne Açores au § 5.3.2.2). D'autres encore, de la superposition
Gibraltar. La compression liée aux mouvements de dispositifs structuraux différents dont les plus
des plaques majeures (avec remontée de l'Afrique jeunes effacent les plus anciens. '
vers l'Europe, cf. fig. 205 C) affecte particulière Un exemple de ce type de difficultés est offert
ment la sous-plaque et surtout ses marges, où par l'interprétation d'un simple << détail » de l'édi
naissent des plis et chevauchements courbés en fice bético-rifain : son volcanisme mio-pliocène.
virgation. Ch. Delarue et R. Brousse (1974) montrent que
D'autres modèles sont actuellement à l'étude. les séries volcaniques rifo-telliennes de cet âge sont
M. Durand-Delga (1973) suppose une évolution de plus en plus potassiques (à égale teneur de silice)
polyphasée où la courbure de Gibraltar se déve vers le Sud-Est; par comparaison avec les marges
loppe secondairement. La pointe du bloc d'Albo de subduction actuelles, ils en déduisent l'existence
ran, « bourrelet liminaire » de la plaque africaine, au Miocène terminal d'un plan de Benioff plon
aurait subi des compressions E-W du fait de la geant ici au Sud-Est (conformément à l'hypothèse
plaque européenne; les structures d'axe N-S se avancée par J. Andrieux, 1973, pour rendre compte
seraient formées, puis, la dérive de l'Europe vers du métamorphisme miocène), avec un dispositif
l'Est s'accentuant, auraient été courbées sur un probablement inverse sous les Bétiques. Ces plon
accident majeur, localisé entre Internides et Ex gements sont donc opposés à ceux qu'envisagent
ternides bétiques (ainsi s'expliqueraient diverses dis J. Andrieux & al. (1971), pour leur modèle essen
symétries de l'arc). Cherchant à rendre compte tiellement relatif, il est vrai, aux temps anté-torto
de la structure profonde de la mer d'Alboran, niens. On serait conduit à supposer des « flîps »
J.-L. Olivet & al. (1973) proposent un modèle du plan de Benioff au Tortonien. Mais le modèle
compatible avec le précédent, en cela que tous de Delarue & Brousse s'oppose aussi presqu'entiè
deux comportent un sillon « infra » pour les rement à celui de Arafia & Vegas (1974).
flyschs. Ils envisagent (fig. 220) des glissements Pour ces auteurs, le volcanisme shoshonitique, de
de blocs internes, au long de failles transformantes type arc insulaire, est lié à la subduction de l'Afri
NE-SW, ces blocs affrontant l'Afrique au long que sous l'Espagne dès le Miocène inférieur, avant
d'un « plan de Benioff » à pendage nord (§ 5.1.4.2). l'ouverture présumée de la mer d'Alboran; un seul
Dans ce modèle, un peu comme dans le précé plan de Benioff, à pendage nord, un seul gradient
dent, l'arc de Gibraltar est considéré comme le géochimique sont ici envisagés. Il faut attendre
résultat de la dislocation de l'extrémité ouest du de nouveaux travaux {fig. 221).
bloc des zones internes. On retrouve une descrip L'arc de Gibraltar est un « point chaud » de
tion analogue, intégrée dans son cadre le plus la géologie méditerranéenne. Ce n'est pas le seul
général, dans la fresque proposée par Dewey & problème d'actualité pour la géologie marocaine :
al. (1973) de l'évolution de la Téthys et du sys le lecteur en aura noté bien d'autres au fil de ce
tème alpin depuis le Trias. En fait, l'application livre, don· la fin sera cette ouverture sur de nou
des concepts de la tectonique des plaques, qui velles recherches. vers une meilleure connai'S�
sont à la base de ces derniers modèles, aux s•ruc sance, pour une plus grande richesse du Maroc.
tures rifo-bétiques, se heurte à de nombreuses diffi
cultés. Les moindres ne viennent pas des insuf Manuscrit reçu le 8 avril 1973
fisances de la connaissance géologique de ces sec Mis à jour sur épreuves
teurs. D'autres surgissent de la différence d'échelie juin et octobre 1975
TABLEAU 4
Cale. à !E :
Arc11aeocya- lld. mince,
thu� lou lacune,
lou faciès
A TL AS
Schistes pyroclastiques et
MESETA
Nappes cristallophyllien
nes des Sebtides, mal da
tées :
----------- Atlas
Infracambrien
D olomies !
détritiques
------------------------------1------------- _____________ ? _____________ Pays Zaïan)
micaschistes, amphibolites
et gneiss du Filali
supérieur 1 ) Série lie de vin l Grès de Ti- (anté,.Llanvirn : Calédo
ou
(
(Adoud. sup,)
l
kirt, ou la- Schistes lie de vin, nien ? Eocambrien ?)
:cune
------------------------------:-------------
« A.doudou- Calcaires (dolomies) !Lacune ou f. dolomies, intercalations
nien > inférieurs de !'Anti-Atlas I1 détritiques volcano-détritiques, andési
(Adoud. inf.) 1 tiques (Agoundis)
Intercal. pyroclastiques
Volcan andés. d'Alougoum
(Eocambrien ?) Dolomies de Tamjout dolomies (Tamlelt)
Série de base
N.B. Selon A. Boudda & G. Choubert (1972), la base du Cambrien est située en (I); voir le § 2.2. 1.
TABLEAU 6
.-�.,...
Bettache à conglomérats ±
Argiles et grès du Dra et du Zemoul; chaotiques ( Biar-Setla, Tiflet)
P.
::,
flysch du Maïdère; cale. pélagiques et et arkoses; des Ouled-Abbou;
V)
couches à Arthrodires du Tafilalt de Moulay- Hassane._ , beadas (cale. contournés)
i::: L umachelles et breches pela- Sch. et phtanites
· 0i:::� g1ques de Touchchent; Grau- (Beni-Hozmar)
wackes transgr. de Mechra-
.;; ben- Abbou
0-------- ----------------1 _ _ _
_________ 1 -
- ------- - ---
Frasnien Schistes et cale. en miches du Dra; Argilo-pélites des Ouled-Abbou;
cale. pélagiques et griottes du Tafilalt marbres deSkhirat; griottes de
Moulay-Hassane
cale.) Assa
1
1
ques Cale. du Bou-Regreg, du Grou,
·@
1
1 de Ghtira, Rechoua, Tiflet.
,;;---------11---------- 11 ------ -
1
-1- -- - - - - ----1
C1 1
1
Sch. et cal. de Hossei; cale.
Lochkovien (avec grès vers l'W) 11 Volcanisme Conglom. rouges de de Mograne; Sch. du Zem
Argilo - sch. et cale.:1 Talmakent mour (Rabat), deTouchchent.
1 Sch. et cale. des Ouled Ab
1
1
1
bou, de Mechra- ben-Abbou.
TABLEAU 7
LES PRINCIPALES FORMATIONS MESOZOIQUES DISTINGUEES AU MAROC
JURAS Lacune sauf SW Lacune sauf NE (avant Cale. marneux, Lacune (Dorsale Prérif. (?) cf. Z. mé Ch. Cale. :
SIQUE (bassin de Tarfaya): pays rifain); cale. et cale. organogenes, mésétienne) sorifaine ? Cale. tithon. + Radio
marno-cale., grès dolomies, grès, gypses évaporites Z. rifaine : Cale. pé
lag. = Tithoni,que;
SUPERIEUR larites du Malm, ±
(Terni-Masgout, Beni condensé
Snassene, Gareb) et cou « Flysch » argilo Tisirène : Cale. à Cal
ches rouges p.p. 1 gréseux = Malm (lz pionelles (Tith.) et ra
zarene; base bario
lée = Bathon sup.)
diolarites (Malm); rares
roches vertes ?
Bathonien Lacune sauf - Couches deltaïques Dolomies Lacune sauf aux
- SW (Tarfaya) : d'El-Mers, couches,
cale. et dol. rouges de Demnate
- mariie atlasique des Guettioua, Prérif. (?) : cf. Z. Ch. Cale. :
- Juras. rouge du d'Anoual; cale. gré mésorifaine ? Cale. c à filaments >
� seux du NE (Gareb, Rides prérifaines : (Posidonomya alpina) ou
;,.; Kerdous p.p. ?
etc.) voir Méséta lacune
ll.l Bajocien - Marnes de Talsint et confins rifains : Z. rifaine : Bathon. Tisirène : idem
(Ksar-es-Souk) de Boulemane et cal Grès du Zehroun inf. : Sch. à Posido
;::,
caires - corniches (ré nomyes, cale. nériti
g' Aaœno cifal au Jbel Ogra ques.-Bajoc. cale.
Bajocien ne) ammonitico
� - Cale. à Caneellophy,
-eus, cale. massif du Grès et conglomé
..... rats rouges, marnes
Ziz, dalle des Hauts
Plateaux, dolom. du à Pholadomyes
Mechkakour, etc.
Silurien
Ludlow
Wenlock
Schistes ampélitiques à Grapto- Cf. Anti-Atlas Nappes paléozoïques =
lithes des Plaines du Dra, à (mêmes coupes que )'Ordovicien Ghr,marides : griottes à
Llandovery nodules et bancs calcaires et en général) vers la base : Schis Orthocères, phtanites, schis·
grès tes de Mokattam tes du Llandovery sup.
Lacune à la base
?--- ?--
Grès du Deuxième Bani : grès Q?artzites grossiers, grès ruba Cf. Anti-Atlas et Atlas : Jbi Schistes et greywackes,
grossiers et argiles microconglo nes et argiles microconglo. let. Rehamna (Kharrou), Smaala Conglom. à galets étirés
mératiques Adrar
( n'Dgout, J. Bou-Dahar, (Chaaf), Méséta côtière
Tazzeka, Mts d'Oujda)
Ashgill ? - -- ?---
Schistes du Ktaoua supérieurs à Schistes et grès flyschoïdes d'El
lentilles carbonatées Krad (nappes de Ziar) et du
Goulibet (Rehamna)
---
- - ----------
Grès et quartzites de Rouïd Schiites et grès (H. Atlas cen Grès et quartz. d'Allahia sup.
sup. Aïssa tral) et du Kharrou; de Feddan-Tabba;
Caradoc Quartzites à Scolithes T ( am de Sidi-Saïd et du Tirmah
lelt)
u inf. moyen Schistes (et grès) du Ktaoua Schistes psammitiques p.p.
Beddouz. Sch. et grès desOuled
.... inférieurs O
( ujda)
FeI1nane, d'Asfar (p.p. ?) de
Khénifra (?) - Schistes cOBK» ...
>------- -
--1 -- ------- - ---·--------------------------------
-- -
0 Grès et quartzites (coupes : ...d'Ouljet-Bou-Khemis. Grès et
Grès et quartzites du Premier qz. d' lmfout (sup.), d'Allahia
Cl Llandeilo Bani (avec lumachelles; fer ooli cf. Ordov. inf.) inf.; schistes en dalles desSmaa
Ili'. thique à la base) la; grès des Ouled-Bahloul.
0----------•---------------
Llanvirn Schistes du Tachilla 'tl Cil
Grauwackes d'EI-Harcha; argiles
----------, ___ __ ____ _ ___ __ g:g. gréseuses de Demja; psamm·tes
n a· Ii __ _
Grès et quartzites du Zini Il>
en �
-·
Schistes et grès verts et rouges _d_e_S_idi_ _- Kh
_ _ _ _ -- __ _
...>4 "'
"p.
Arenig à pistes (ldarou-;zal, Adrar Schistes et grès ,
(à l'Ouest) micacés biotur
Sch. du Fezouata sup. n'Dgout, Skoura, FoumZabel,
- bés (Jbilet, Rehamna, lmfout) :
------ ----- ------
- - - ---- ;� Mougueur, Sebbab-Kébir... ) sch. du Tergou; de Chabet- el Nappes cristalloplzylliennes
Sch. du Fezouata inf. � Oukaref; Sch. et qz. des Zaïan :::: Sebtide.J : anté-Llanvirn
Tremadoc Grès ou lacune basale (partie sup. ?) (voir tableau précédent)
----- ------
-
Cale. néritiques sub-atla Cale. à Vieentinia Cale. à Thersitées Z. rifaine : Marnes blan Ch. Cale. et Nappes pa
siques (Ouarzazate) à Cale. à Cythérées Série phosphatée ches à silex, cale. num léoz. :
Eocène moyen grands Foraminif., à Our Cale. de Bekrit-Timhadit (Yprésien_ à Montien) : mulitiques Cale. gréseux-congl. à
sins Cale. et grès (golfe sud Oulad-Abdoun, Ganntour, grands Foramin., discor•
inférieur Cale. à Cératodes (Ke atlasique) Meskala. dants
nadza) Cale. à Characées et Lu Cale. à Cardita Vo'.canisme sous-saturé Cale. à Mierocodium
Paléocène machelles à Cardita (aïounite...) : Prérif et N. des Beni-Jdère : Cou
Intrus1'f : Tamazert Volcanisme: cf. Rif ext. avant-pays orientaux ches à Mieroeod."um.
N.B. : Pour les formations quaternaires, voir le tableau 3, § 1,3.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
arrêtées à 1975
(premier semestre)
et non exhaustive, surtout avant 1970 (compléter par Morin, 1965, 1970)
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VOGEL Th. A. & WALKER B.M. (1975) : The Tichka Mas- Maroc, 12, 125, p. 8-85.
CARTES GÉOLOGIQUES : Le lecteur trouvera la liste et le plan d'assemblage des cartes géo
logiques disponibles dans le Catalogue des publications de la Division de la
Géologie, Rabat (Chellah). Voir aussi les références données in Morin (1965,
1970).
INDEX DES MA TI ÈRES 369
Remarques: Pour une documentation sur une << matière », il y a souvent lieu
de rechercher plusieurs mots-clés s'y rapportant. Exemple :
Erosion - Ablation - Altération - Rhe xistasie...
La « matière » est souvent explicitée encore sur la ou les pages qui
suivent celle qui est indexée.
Les noms stratigraphiques (étages, époques...) ne sont pas indexés : v01r
les tableaux 3 à 8 et les chapitres correspondants.
Les termes trop généraux (tectonique, stratigraphie ...) ne sont pas relc-
vés.
On a noté soit le substantif, soit le qualificatif, pour une même matière.
370 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
Chloritoïde 132-134, 135, 286, 287 Crinoïde 62, 64, 98, 101, 112. 156, Dip'opore 284, 296
ChondJJO<lite 282 15� 164, 18� 176 Dipneuste 78
Cidaridé 173 Crista'logenèse 133, 134, 135 Dipyre (voir aussi scapolite) 161, 200
Cinérite 111, 113, 194, 199 Cristallophyl'ien (voir métamorphisme, Dir 196
Cipo'in (voir marbre) 92, 122, 140, mésozone, etc.) Direction de courant 183, 258, 275
161, 185, 253 Discontinuité (gooph.) 278, 284
Cisaillement 121, 269, 275, 279 Critère de polarité (cf. figure de base, Discontinuité de Mohorovicic 22, 334
Cisaillements conjugués 269, 271 ripple-marks, etc.)
Discordance 43-44, 46, 47, 48, 50,
Cisaillement intrafoliaire 123, 124, 127, Crocodilien 146 51, 55-56, 59, 63, 64, 65, 79,
132 Croissants de plage 180 91, 96, 101, 109, 112, 141, 144,
Croûte 22 145, 157, 182, 187, 189, 195,
CJivage (voir aussi schistosité) 136 Croûte (ca'c.) : cf. encroûtement
Cluse 41, 298 215, 261, 289
Croûte ferrugineuse (voir hard-ground)
Clyménie 66, 102 Croûte (géoph.) 282, 284, 307, 334 Discordance intraformationnelle 180
Clypéastre 244, 257 Disharmonie 56, 74, 82, 206, 211,
Cobat 51, 52 Cuivre 44, 46, 54, 140, 145, 161, 173,
183, 223 250, 289, 301
Collapse 213, 223, 230 Distension (cf. extension)
Collision (plaques) 325-327, 339-343 Culm 164, 250, 289
Combe 60 Culmination 124, 132, 202 Disthène 132, 133, 135, 282, 287
Compétence (tect.) 74 Cunéolines 151 , 190 Diverticulation 257, 259, 262, 264, 275
Compétent (et in - : tectonique) 96, Cycle 15, 18, 58 Dolérite 113, 147, 164, 184, 273, 289
118, 227, 269 Cycle orogénique 233 Doline 77, 201
Cyc'e sédimentaire 168 Dolomie (et dolomitisation) 42-45, 76,
Compression (tect.) 208, 225, 279 Cystoïde 61
Condensée (sédim.) 294-298 77, 101, 109, 144, 150, 170, 172,
Condensée (série) 151 174-179, 190, 221, 250, 284, 288,
Cône al'.uvial 197, 244 D 290, 294, 299.
Cône de déjection fossile 69 Dômes et cuvettes (tect.) 73, 74, 221
Confiné (bassin) 78, 79, 97, 146, 147, Dacite (et Dacitoïde) 46, 125, 152, Dôme thermique 118, 127, 132, 133,
151, 180, 190, 191 157, 164, 200 137
Dalle (tect.) 221
Conglomérat 43-44-46, 51, 56, 101, Datation isotopique (voir géochrono Dômite 199
102-104, 109, 114, 145, 158, 164, logie) Dorsale 22, 60
177, 193, 283, 299 Datation radiométrique (voir géochron. Dorsa'e océanique 10, 307, 315
Conglomérat chaotique 195 isotop.) Dragage 245
Conodonte 69, 106, 156, 163, 288 Dune 27, 28, 32, 41, 198
Datation relative (métam.) 283 Dunite 52, 282
Construit (faciès) 173 Daya 35, 77
Contamination (magma) 113, 161 Décoiffement 213, 230 Dyke 44, 46, 71. 82, 140, 147, 152,
Continental (sédim.) 193-197, 241 185, 187, 198-200, 284
Continentaux (dépê,ts) (voir aussi la- Décollement (voir disharmonie) 54, 56,
custre, alluvial) 58, 69, 78, 80 82, 206, 211, 224, 227-228, 250,
279, 283, 301 E
Contournées (couches) (voir aussi slum-
ping) Décrochement 54, 71, 74, 75, 120, Ecaille 71, 74, 121, 127, 214, 280,
Copro'ite 298, 300 121, 127-130, 165, 207, 208, 211, 287, 301
Corallien (voir aussi récif, etc.) 17 3 213, 246, 266 Ecaille de socle 302
Cordiérite 136, 282 Déformation pénétrative (voir pli, Echelon (plis en) 206, 208, 211
Cordillère 67 schistosité...) 126, 267 Ecbinide (cf. Oursin) ,182, 190, 261
Cornéenne 92, 134, 136, 137-140, Deltaïque 143, 146, 170, 179, 181, Echinoderme (voir aussi Crinoïde), 61,
16,1, 200 189 77
Corniche J 81 Dents (voir aussi Vertébré) 151 Ecoulement (cf. nappe humide)
Corps (géophys.) 233, 284, 334 Dénudation (tect.) 257, 290 Ejectif (style) 187, 207, 224
Corrélation (stratigr.) 99, 195, 262 Dérive des continents 53, 55, 307, 316 Embryonnaire (tect.) 218, 223
Couches contournées (voir glissements, Dessication (voir mudcracks) 66 Emboîtement (cf. terrasse alluviale)
sl1Jlffiping) 67, 68 Dessication (figures de) 147, 175, 177 197, 241, 244
Couches rouges (voir formation rouge) Détritique (apports) 44-45-46, 66, 110, Emersion (voir régression) 61, 62
69, 76 146 Encapuchonnement 271
Coulée 46, 83, 143, 146, 152, 184, Détritique (sédim.) (cf. terrigène) 182, Enclave 92, 187
199-201 254 Encrines (voir Crinoïdes) 66
Coulée boueuse 68 Encroûtement 33, 36, 95, 242, 288
Déversement 204, 214, 220 Endoréisme 41
Cou'issement (voir décrochement) Diabase 51, 52
Couloir de déformation 126 Ennoyage 121, 142, 229
Diaclase 269 Ennoyage axial 75
Courant de densité (voir aussi turbi- Diadysite 56
dite, etc.) 163 Enracinement 260
Diagenèse 137. 146, 173 Epeirogenèse 28, 31, 33, 39, 60, 61,
Courant (océanog.) 246, 248 Diagrapbie 262 62, 64, 70, 151, 179
Courant de tempête 109 Diapir 147, 190, 197, 213, 223, 226- Epicontinental (bassin, mer) 45, 60,
Coussin de lave (voir pillow) 228, 248, 250, 261, 284 76, ,147, 170, 189
Couverture 21, 23, 144, 155, 201, Diatomée 151, 194 Epidote, 185, 200
228, 301 Diatomite 199 Epigénétique 175-178
Couverture (de plate-forme) 70, 76-80 Diatrème 187, 199, 200 Epiglyptique (tect.) 214, 218
Crabe 151, 189 Dicynodonte .146 Epimétamorphisme 75
Cratère (cf. volcan) Dinosaure 78, 146, 181, 190 Episyénite 185
Craton 15, 18, 52, 53 Diopside 136, 161, 187, 200 Epitaxie 159
Crénulation 121, 134-135, 268-270 Diorite (quartzique) 49, 51, 52, 160, Epizone 123-127, 132, 135, 159, 239,
Crête 59, 243 167, 185 257, 268, 280, 284
372 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
Eponte 186 Flysch (et pré-flysch) 49, 65, 66, 97, Granite intrusif 92, 94, 131, 133,
Erg 41 102, 107, 109, 121, 163, 251, 255, 136-140, 160, 165, 166
Erosion-sédimentation (voir aussi b10- 257, 272-279, 301 Granite syntectonique 136
rhexistasie) 58, 65, 67 Foïation 132, 134-135, 138, 282 Granitoïde 55, 58, 92, 120, 157
Etain 140 Fond durci (cf. hard ground) Granoclassement 67, 109
Estuaire 31 Forage 246 Granodiorite 54, 166
Etage 29, 43, 58 Foraminifère 76, 151, 184, 189, 291, Granophyres 46, 140
Euryhalin 180 294 Granu'.ite 92, 250, 282, 302
Eustatique 62, 66, 69, 97, 180 Graphite 140, 282, 284
Eustatisme 30, 39 Formations rouges 27, 45, 46
Formation (stratigr.) 60 Graptolithes 59, 60, 63, 95, 97, 98,
Euxinique 97 156, 165, 288
Evaporite (et faciès) 76, 175, 179, Fossé 121
Fougères 67 Grauwacke (de décalcification) 95, 102
188-190, 247, 294 Gravimétrie : cf. anomalie grav. 335
Eventail (déjection) 248 Foum 41
Fracturation 221, 225, 227 Greisen 136, .138, 164
Eventail de schistosité (voir aussi sch·s- Grenat 56, 132, 134, 135, 159, 185,
tosité) 96. 118, 123. 270 Frangeant (récif) 174
Front (nappe) 262 187, 200, 282
Exoréisme 41
ExpanSlion océanique 307, 315, 343 Front de schistosité (voir aussi schis Grenatite 140, 161, 187
tosité) 96, 118, 129, 132, 232, Grès 27, 31, 42-44, 58, 60, 66, 67,
Extension (tect ) 171, 210, 223, 269, 69, 94, 95, 141, 143, 156, 183,
275 269
197, 257, 259, 272, 274
Extension 213 Grès à plantes : voir aussi molasse et
G
continentaux (dépôts) 101, 108,
F Gabbro 51, 52, 65, 82, 113, 159, 185 114, 144, 156, 284, 289
Galène 140, 161, 175-177, 183 Greywacke 58, 93, 156, 157, 284, 288
Faciès (et variation de) (roches sédim.)
43-46, 58, 99, 100. 107, 141-146, Galet (voir aussi alluvions, conglo Grèze 243
158, 168 mérats... ) 59, 61, 196, 289, 291 Griotte 66-68, 104, 174, 288, 294
Galets déformés 125, 126, 270 Grotte 172
Faciès métamorphiqu� 132, 159, 283 Groupe (stratigr.) 60
Fail:e 71, 74. 76, 91, 96, 121, 151, Gastéropode 78, 80, 151, 173, 189,
158, 166, 202 193, 294 Gypse 45, 62, 67, 77. 78, 79, 144,
Faille inverse (cf. faille, rejet) 74, 195, Gauchissement (voir pli de fond, épei- 147, 171, 175, 182, 184, 190, 193,
198, 203, 205, 212, 275 199. 244, 288
rogenèse) 80, 82
Faille normale (cf. fail'e, rejet) 80, Gaz 227
82, 208, 223, 275 Géanticlinal 234-238, 291, 295 H
Fail1e plate 66, 206, 275, 302 Géochimie des traces 52
Faille-p'i 213 Hamada 33, 41, 77-80
Faille transformante 245 Géochrono'ogie (isotopique) 48, 55-57, Hard-ground 172-17 4, 294
Falaise 29, 30. 36, 245 64, 131, 147, 157, 161, 165, 167, Harzburgite 52
Fasinite 201 184, 185, 187, 196, 199, 200, 284, Haut-fond (voir aussi ride, paléoseuil,
Fauchage 230 287, 289 géantic'inal) 65, 172, 295
Faune 28, 33, 36, 55, 62-64, 99, 174, Géode 146, 175 Hedenbergite 140
1179 Géodynamique 21, 23 Hématite 97, J 78, 286
Feija 41, 42, 59 Géologie régionale .15 Hercynite 92
Feldspath 56, 187 Géologie structurale 15 Héritages structuraux, géomorphologi-
Felsite 159 Géomorphologie 25, 28, 59, 231, 234, ques 15, 25, 156, 184. 208, 224
Fenêtre (tecton.) 128, 239, 262, 266, 241-2..4 Hétérochronisme 263
285 Géophysique 39, 245, 284 Hipparion 194
"Fentes de dessication 45 Géosynclinal (ortho, para) 23, 171 Histoire de la géologie 86, 102. 249
Fer 56, 63, 64, 66, 109, 199, 274 Géothermie 199 Historique des recherches 9-11
Fer oolithique (voir aussi oolithe 3ermanotype (tect.) 19. 21, 202, 226 Homme fossile 36-40
oo'ite) 95. 96, 97 Gigantostracé 163 Hornblende (brune) 199
Ferrugineux 34, 52 Guyot 247 Hornblende (verte) ,132, 159, 185
Figure de base de banc 93, 111, 270, Gisement 49, 52 Hornblendite 52, 161, 258, 273
273 Glaciaire 33-36, 45, 48, 59-61 Horst 74, 119, 121, 152. 203, 223
Filon 44, 82, 92, 125. 131, 138, 157, Glaciation (voir g'.aciaire) 66, 95 Houille 158, 164
160, 177, 187, 198 Glacis 241 Huître 78, 80. 143, 151. 180, 194,
Filon clastique 174, 259 Glacis-terrasse (voir terrasse, alluvion) 291
Filons sédimentaires 174, 259 80, 81 Hydrocarbure 101, 227, 263
Fissurai (magmatisme) 82 Glauconie 39, 60, 146, 184, 301 Hydrogéologie 11
Flexure 74, 76, 77, 80, 82, 194, 197, G'aucophane 250, 302 Hydrographie 41, 151, 232, 242
206, 214, 227, 247 Glissement (ligne, plan de -) 125 Hydrothermal (gîte) 49, 57, 161, 187,
Flexure continentale 31 Glissement synsédimentaire 66-68 200
Flore terrestre (voir aussi grès à p'an Globigérine 298
tes, fougère, charbon) 101, 114, Gneiss 49-50, 136, 157, 281-283
144, 158 Gondwana 69
Goniatite 63-67, 101, 102, 111, 164 Tdocrase 136, 140, 161
Fluorine 140, 187 Graben 54, 71, 74, ,152, 223
Flute cast (cf. figure de base) 257 lgnimbrite (voir aussi rhyolite) 46, 152,
Fluvio-glaciaire 61 Gradient géothermique 132, 268, 282, 156
Fluvio-marin 33 284 ljolite 199, 201
Flux thermique (voir aussi gradient, Granite 50 l'.lite 75, 132, 137, 147
dôme) 138 Granites annulaires 46 Injection (tect.) 73, 74
INDEX DES MATIÈRES 373
Inlandsis (voir glaciation) 62, 69, 70 Linéament 52, 76 Minéralisations (voir aussi gîtes) 44,
Inocérame 188, 251, 272 Lingule 165 46, 140, 161, 175, 200, 205, 223
Insectivore 196 Lithographique (calcaire) 190 Minéralogie 11
Intensité (tecton.) 194 Lithostratigraphie 49, 58 Miogypsines 257, 291
In1erootidal 45, 147, 171, 175, 284 Log (stratigr.) 251, 272, 298 Miroir (faille) 159, 197
Intramontane (dépression) 23 Longueur d'onde (pli) 74 Mispickel 161
Intrusion 199, 224 Lumache'.le 31, 60, 189, 290, 297 Mobilisation (soc'e) 92, 113
Intrusion acide 50, 52, 54, 57 Lutite 145 Moho (voir discontinuité)
Intrusion basique 52, 54, 65, 185 Lydienne 285, 288
Isobathe 246, carte str. h.-t. Molasse (série) (calcaire) 23, 25, 48,
Isochrone 161, 167 66, 69, 96, 101, 107, 123, 127,
M 164, 171, 1 81, 194
Isogrades 125, 126, 132
Isopache (anisopache) (voir aussi faciès) Madrépore 194 Molybdénite 140, 161
93, 94 Monoclinal 42, 57
Magma sous saturé 80 Montée (tect.) 208
Isopique 63 Magmatisme 46, 131, 147. 161, 184.
Tsostasie 62 Montmori'.lonite 36, 137, 193, 195,
199 241
Itabirite 54 Magnétite 97, 185, 200 Monzonite 56, 147, 167, 199
Magnésium 172 Moraines 34, 45
J Malacofaune 180-181 Morphotectonique (cf. collapse) 227,
Jacupirangite I 86 Mammifère 146 230
Jaspe 51, 52, 111. 112. 113, 272 Manganèse 49, 56, 69, 76. 77, 172, Moule 180
Jaspéroïde 172 175, 176, 205, 274 Mudcracks (voir dessication) 56, 66
Joint 136 Manteau 22. 233, 280, 282, 307, 334 Mur (couche) 158
Jurassien (style) 202, 226 Marbres (cf. cipolins) 91, l 01, 132. Muscovite 132, 133, 135, 138, 187
134, 136, 140, 282 Mylonite 51, 166
K Marge continentale 199, 247 Myophorie 290
Marnes 31, 64, 78, 141, 171, 176,
Kaolinite 33, 133, 137, 241 180, 194, 255, 257, 296
Karst 141, 201 N
Kératophyre 51, 52. 136 Mastodonte 194
Nappes alluviales 41
Kieselguhr 199 Mattes algaires 45
Mécanisme au foyer 248 Nappe de charriage 235-239, 274-279,
Kinzigite 280-282 287, 291. 301
K'ippe 239, 295, 296. 300 Mégalodontidé 173
Klippe sédimentaire 67, 68 Mégatectonique 307 Nappe de cisaïlement 129, 130, 213,
Knick 74 Mélanocrate 18 5 275
Kupferschiefer 146 Melteigite 201 Nappe d'écoulement (synsédimentai
Meneau 123 re = « humide »). 107, 110, 232.
Méséta 25 246, 254, 261, 264
L Mésocrate 185 Nappe épiglyptique 266, 269, 279
Laccolite 199 Mésostructures 123-125, 267, 280-283 Nappe de glissement (cf. écoulement,
Lacertiliens (traces) 190 Mésozone 123-127, 132, 135, 159 nappe humide, nappe épiglyptique)
Lacune 58-60, 64, 94, 95, 115, 141, Mestigmérite 198 258, 259, 265, 274
147, 168, 246, 291, 295, 299 Métacong'omérats 125, 126, 289
Métagreywackes 91, 92, 132 Nappe phréatique 147
Lac'Jne (gap, géoph.) 309 Nappe - pli couché 266, 268
Lacustre (calcaire) 33, 80 Métallogénie 52, 175, 184
Lagon 174, 179, 190 Métamorphisme de contact 50, 92, 122, Nappe post-schisteuse 257, 259, 262,
Lagunaire 78, 168, 190, 194 131, 134, 136-140, 186, 200 264
Lambeau de charriage 238, 264, 276, Métamorphisme syntectonique (cf. syn- Nautile 151, 189
287 métamorph.) 127, 131-138, 286 Nautiloïdes (voir orthocères) 64
Néanderthalien (voir aussi Homme fos-
Lambeau de poussée 278 Métasomatose 186 sile) 92
Lamellibranche 67. 97, 102, 164, 170, Mftéorite (voir astroblème)
Miarole 185 Neck 46, 200, 247
173, 179, 189, 291
Lamination 111 (contournée) 257 Mica 56 Néo-autochtone 279
Lamprophyre 140, 198 Mica flotté 60 Néphéline 152, 187, 198-201
Lapiez 30, 31 Micaschistes 50, 56, 124, 132-138, Néotectonique 194, I 97, 223, 229,
Lapilli 46, 199, 201 161, 282-283 241-248
Latérite 151 Miche 60, 62, 65, 272 Nérinée 190
La.tite 114 Microbrèche (voir aussi brèche) I 09,
Lava (cf. coulée) 200-20] Néritique (voir benthique, bioclastiqu-.:!)
272, 294 67, 158, 180, 189, 294
Lavage 262
Lépidocyclines 250, 257, 273, 291 Microcodium 273, 294-296 Niche nivale 243
Leptynite 285 Microconglomérat 95, 194 Nickel 52
Lessivage 151 Microdiorite 201
Niobite 136, 187
Leucite 152, 187 Microfaune 170, 190, 236, 262, 274,
291 Niveau de base 33
Leucocrate 56, 185
Lev,ées 36 Microgabbro 146 Nodu'e (cf. tubotomaculum) 57, 59,
Lherzolite 282 Microgranite 136, 138, 140, 160, 164 64, 66, 97, 98, 274
Lignite 179, 181, 194 Microtectonique 125, 267, 283 Norite 65, 250, 302
Limburgite 152 Migmatite 56, 161, 282 Nummulites 76, 254, 257-258, 272,
Limon 36, 37, 196 Milio'e 291 274, 291, 296
374 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
Rejet (voir aussi fai'.le) 152, 203, Sï:ex 151, 17 1, 237, 257, 273, 294 Surrection (voir épeirogenèse) 60, 64,
210, 271 Silexite 48 241
Rejeu tectonique 54, 60, 74, 76, 125, Silicification 79, 80, 172, 173, 181 Suture ophiolitique 54
165, 208, 224 Silicoflagellé 194 Syénite 46, 185
Renversement de subsidence 60, 210, Sill 82, 113, 140, 147, 160, 198-200 Syénite néphélinique 186
218, 221, 248, 260 Sillimanite 56, 92, 138, 140, 161, 282 Synclinal 255
Remaniement (fossile) 62, 150, 181, Sillon 23, 26, 62, 63, 65, 70, 75-76, Synclinal perché 64, 73
184, 190, 274 102, .142, 150, 170, 180, 194-198, Syncïnorium 86, 88, 120-121
203, 236, 240, 249, 256 Sym'.clise 53, 74
Reprise tectonique 56 Syngénétique 175-178, 184
Reptile 146 Si'.t 44, 63, 64, 68, 93, 251
Resédimentation 250, 254, 295 Similaire : cf. pli subisoclinal Synmétamorphique (tect.) 55, 125, 132,
Rétromorphose 56, 125, 136 Sismique réflexion 39, 40, 245-248 267, 283, 286
Rétrocharriage 292, 300 Skarn 92, 136, 140, 161 Synsédimentaire (tect.) (cf. slumping,
Revêtement 302 Skhour 102, 108 nappes de glissement, olistolite...)
Rhassoul 193 Skhirat (voir Skhour) 145, 174, 248, 254
Rhexistasie 34, 176 S'ikke 18.! Syntectonique (cristal.) : cf. synmétam.
Rhynchonnelles 180, 261 Slmnping 39, 93, 96, 173, 247 tect.)
Rhyolite 44, 50, 113, 152, 156, 159, Smectite 194, 199
Synthétique (fail'e) '.:.23
199, 239, 247 Socle 21, 23, 42, 46, 144, 155, 165, 202,
Ride 39, 62, 63, 65, 70, 102, 165, 228, 280-283, 301
1L3, 173, 234-236, 240 Sodalite 187 T
Ring dyke 49 Sof 239, 250, 253, 265 Tabulaire (et sub-) (zone) 115, 141,
Ripple-marks 59, 64, 257 Sokhret (voir skhour) 203, 222
Roches vertes 50, 51, 52, 54, 112, Solifluxion 243, 274 Tactite 161
113, 171, 258, 28? Sols 33, 36, 37 Talus 66, 172, 294
Rodingite 52 So's polygonaux 62 Talzastite 201
Rongeur 194, 196 Sondage 39, 77, 245, 262 Tassili 58
Rouge (série, couches, formation) 101, SoJTrce thermale 199
102, 105, 114, 146, 150, 157, Tectogenèse (cf. .,-hase tect.) 286, 302,
Sm..s-charriage (voir subduction) 323, 333
163, 168, 181, 189, 250, 273 Sous-saturé (magma) 186, 198-201
Rosa'ines 272, 294 Sphène 136, 187, 199 Tectonique de couverture 72, 73-75
Rubéfaction 36 Spicule 172. 173, 294 Tectonique de gravité (cf. nappe de
Rudiste 188, 190, 207 Spilite 51, 52. 54, 113, 250, 284 glissement) 255, 269, 279
Rutilant (voir rouge) Spinelle 200, 282, 283 Tectonique des plaques 307-343
Rutile 283 Spongiaire 151, 172, 173. 294 Tectonique de soc'.e 72, 74, 75
Spongiomorphidé 174 Tectoniques superposées 15, 18, 19, 55,
s Staurotide 132-134, 135, 159, 283 57
Tectonique tangentielle 55
Stégocéphale 146
Sables 25, 27, 31, 33, 39, 182, 198 Stéréogramme 125 Teepee 147, 168
Sablon (voir silt) 60 Stevensite 193 Tégument (tect.) 206
Salifère (voir aussi évaporite) 142, Stibine 140 Tentaculite 65, 101, 163, 288
144, 150, 247 Stratifications croisées 108. 181, 183 Terrasses alluviales 28, 35, 36, 95,
Saumâtre 170, 180 Stratifications ob'iques 64 241-244
Sauropode 78, 146, 181 Stratiforme 146, 178
Saxonite 282 Terrasses marines 28, 29, 31, 198,
Stratiforme (minerai) 77 229, 241, 244
Scapo'ite 136, 185 Stratotype 36
Schistes 42, 93, 132, 159 Strato-volcan 82, 199 Terrasse sous-marine 248
Schiste à blocs : voir Wildflysch Terres rares 52, 187
Stries 130, 197 Terrigène 45, 58, 60, 171, 175, 176,
Schistes sériciteux 49
Schistes tachetés 92 136 Stromatolithe 45, 51, 1 47, 157, 165, 253
Schistes à trous 92, '93, 122 175, 194 Tête plongeante 266, 292, 296
Schistes verts 132 Stromatopore 65, 101, 289 Tétracora:'.liaire 289
Schistosité 54, 57, 72, 75, 96, 118, Structure 11, 15, 39, 41 Théralite 199, 201
121, 224, 267-270 Style tectonique 72, 202, 226, 232 Thermoluminescence 276
Sédimentation 171, 193, 247 Subduction 276-278, 325, 339-343 Théropode 146
Sebkha 147, 168 Subcotidal 171 Thersitée 151, 191
Séisme 227, 229, 246, 248 Subsidence 23, 30, 60, 64, 65, 107, Tholéite 52
Sel 45 147, 165, 167, 170, .182, 194, Tigillite 58, 94
Sel gemme (voir évaporite) 79, 144, 294 Tillites 45, 48, 49, 61
250 Substitution de couverture 278, 287 Til'.oïdes 49
Sélacien 151 Substitution (minerai) 20( Tinguaïte 186
Séricite 134, 267 Succion 235, 276, 302 Tirs 36
Série condensée 64, 65 Sulfuré (minér.) 176, 223 Toit (couche) J58, 200
Série rouge (voir Formation rouge) Superposition 195, 197 Topochimique (métam.) 134, 287
Serpentine 49, 51, 52, 273, 282 Superstructure 202, 290, 302 Tourmaline 56, 113, 131, 136, 138
Serpentinisation 199 Supracotidal ,147, 168 Traces 51
Seuil (paléogr.) (cf. paléoseuil) 146, 170 Surcharge (tect.) 82 Traces fossiles 179, 181, 190
Shelf 180 Surface d'aplanissement 241 Trachy-andésite 199, 239, 289
Shoshonite 199, 239 Surface morpho'.ogique 25, 27 Trachyte 44, 46, 186
Shorlomite 187 Surface perchée 242, 271 Transgression 25, 28, 44-45, 60, 62,
Sidérite 97 Surimposition tectonique 156 63, 65, 76, 78, 97, 102, 107, 112,
Sidérose 161 Surpression 136 144, 147, 176, 178, 182, 189
376 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
INDEX GEOGRAPHIQUE
CLASSEMENT ALPHABÉTIQUE
Les toponymes constitués de plusieurs mots sont classés dans l'ordre
alphabétique comme s'ils étaient d'un seul tenant. Ex. : Bou-Chmil, Bou
chot. ..
Seuls les substantifs géographiques arabes les plus communs sont ren
voyés après le nom propre, comme leurs correspondants français : jbel, oued.
Ex. : Cherrat t(Oued). Exception, lorsqu'une ville est désignée ; ex. : Ou::d
Zem.
Par contre, on cherchera Tizi-n'Tichka, bien que « Tizi » signifie
« col » (berbère), etc.
378 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
Anti-Atlas, 1.2.1., 1.2.2., 1.2.3., chap. 2, Assif CM-Ameln, fig. 25 bis Atlas Saharien, 4.1.1., 4.2 "i.2., 4.3.4.1.
3.1.1., 3.2., 3.3.1., 3.3.1.1., Assif Oumeniane, fig. 144 Atlasique Moyen (Causses moyen-atla
3.3.2. 1 ., 3.4.2.,1., 3.6.4.1., 3.6.5.1., Assouel (Maison Forestière). fig. "8, siques, Moyen Atlas tabulaire),
4.2.1., 4.2.2.1., 4.3.5.2.; fig. 113, 78 bis 1.2.3., 1.3. 1 ., 3.1.1., 3.6.2., 3.6.6:3.,
122, 134, 144, 207, 210, 213, Assoue'. (Oued), fig. 167 4.1.2., 4.3.3.1., 4.3.3.3. (D), 4.3.3:4. ,
216 Assougmer (Jbel), ,1 44 4.3.6.3.(A), 4.3.6.4.(B), 4.4.1.; fig.
Anti-Atlas central, 2.3.3., 2.4.1.2., Asteg (Oued), 133 80, 134, 1 35, 1 47
2.4.2.1., 2.4.2.2., 2.4.2.5., 3.3.1., Atchane (Jbel), 3.4.3.1. (B) Atlasique Nord (Accident nord-atlasi
3.3.2. 1 ., 4.2,1.; fig. 30 Atchinouagel, fig. 154 que), 4.4.2.2., 4.4.2.3., 4.4.2.4.; fig.
Anti-Atlas occidental : 1.2.1., 2.2.1., Atlantique, 2.6.1.2.(B), 3.6.6.1., 4.3.5.1., 1 22, 123, 1 24, 134, 136
2.4.1.1., 2.5.2.3., 2.5.2.4., 2.5:2.5., 4.3.5.2., 5. 1 .2.; chap. 6; fig. 65,
2.6.1.2. (c), 2.6.2.3., 3.3.2.1. , 143, 157, 205 à 212 Atlasique Nord (Sillons nord-atlasiques),
3.4.2.1., 4.2. 1 .; fig. 1 9 (A), 20, Atlantique (Bassins côtiers), 2.6.1.2.(A); 1.2.4., 4.1.2.
(suite fig.) 21 (A) fig. 39, 143, 1 44 Atlasique (Sub ou pré-atlasique : zone,
Anti-Atlas oriental : 2.4.1.2., 2.4. 1 .3., Atlantique (côte, plateau continental), plis, écailles), fig. 1 22, 123, 131,
2.4.3.; fig. 21 (A), 132 1 .2.4., 1.3.,1., 1 .3.2., 1.3.4., 2.6.2.,
143, 144
Anti-Atlas septentrional, 2.6.2 3.6.5.2.; fig. 6, 8 à 10, 18 Atlasique Sud (Accident sud-atlasique),
Anti-atlasique (Accident majeur Anti Atlas (grand Atlas), 2.1.2. 1.2.2., 2.5.2.5., 2.6.2., 4.3.3.1.,
atlasique), 2.3.1., 2.5.2.3., 2.6.1.2. 4.4.2.2., 4.4.3.1., 4.4.5.; fig: 27,
Atlas (et/ou Haut Atlas), 1.2.1., 1.2.3 ., 36, 122, 128, 132, 133 bis, 134,
(C) 1 .2.4., 2.:1.1., 2.1.2., 2. 1 .3., 2.2:2., 1 36, 143, 144, 207
Anti-atlasique (Accident nord Anti- 2.4. 1 . 1 ., 2.4.4.2., 2.5. 1 ., 2.6.1.l.;
atlasique), 2.5.2.5., 4.4.2.4. 2.6.1.2. (C), 2.6.2., 3.1. 1 ., 3.1:2:, Atlasique Sud (Sillons sud-atlasique),
Aori, fig. 129 3.3.1.1., 3.3.1.2., 3.3.2.1., 3.3:4.3:, 1.2.4., 2.6.1. 1 ., 2.6.1.2. (B), 4.1.2.,
Aouam (Jbel), 3.3.3., 3.5.3.2.. fig. 43 3.3.5.2., 3.6.4., 3.6.6.2:, 3.6.6.3., 4.3.6.1.; fig. 134, 143
Aouddim, fig. 1 31 chap. 4, 5.2. 1 .; fig. 95(A), 95(B), Atlasique (zone axiale), fig. 122, 123,
Aoudour (Oued), fig. 1147 1 34, 207, 2 1 5 (C), 216 1 43, 144
Aoufouss, 2.6.1.2.; fig. 83 Ava'.on, 2.2.2.
Atlas central (et/ou Haut Atlas cen Ayachi (Jbel), 4.1.1., 4.3.3.4., 4.4.4. 1 .;
Aouine, fig. 144 tral), 1.2.3., 2.4.2. 1 ., 3.1.2., 3.3.2.3.,
Aoukerda, fig. 2 1 (B) 3.6.4.1., 4.1.1., 4.1.2., 4.2.1., fig. 95 (A)
Aouli, 4.2.5. 1 ., 4.2.5.3., 4.3.3.3. (D); Azarar, '1.5.3.2.
4.3.1., 4.4.2.2., 4.4.2.3., 4.4.3.1., Azegour, 4.2.2.2., 4.4.2.2., 4.4.2.4.;
fig. 94, 103, 1 34 4.4.3.2., 4.4.4. 1 .; fig. 41, 97, 132,
Aoulime-n'Tiouigline, fig. 90 133 ter fig. 91, 124
Aourrache, fig. 62, 73 Azegra (Jbel), fig. <JO
Atlas (Moyen Atlas), 1.2.3., 1.3.1., Azel, fig. 127 bis
Appalaches, 1 .2.1., 2.2.2., 2.3.1., 3.1.2., 3.4.4.2., 3.6.5.2., 3.6.6.3., Azemmour, 3. 1 .2., 3.6.3.. fig. 66
2.4.4.1., 2.4.4.2., 2.5.1.; chap. 6; chap. 4, 5.1.2., 5.2.1., 5.2.2.1..
fig. 1, 207, 208 Azerba.llou, fig. 2 1 (B)
fig. 17, 86, 95(A), 95(B), 1 06, Azguemerzi, 2.3.2.; fig. 29
Arbaou, fig. 147 132, 134, 1 35, 215(C)
Ardouz (Jbel), 3.3.4.2. Azilal, fig. 95 (B)
Arg (Oued), fig. 133 Atlas occidental (et/ou Haut Atlas oc Azourki (Jbel), 4.3.3.3. (c), à 3.3.4.;
Argana, 3.6.4. 1 ., 4. 1 .1., 4.1.2., 4.2.2.2., cidental) (en généra'.), 1.2.3., fig. 95 (B), 128
4.3.2.; fig. 83, 83 bis, 1,13, 143, 2.6.1.2. (B), 3.1.1., 3.6.4.1., 3.6.5.2., Azrar, fig. 36
216 4.1. 1 ., 4.1.2., 4.3.5.; fig. 1 1 3, 143 Azrou, 3.1.3.1., 3.1.3.2., 3.2., 3.3.2.3.,
Argoub-Besba, 3.4.3.1. (A) Atlas occidental (et/ou Haut Atlas oc 3.3.4.2., 3.3.5. 1 . (c), 3.4.3.1. (B),
Argoub-e'.-Hafid, fig. 6, 11 cidental : Blocs anciens & massif 3.4.4.2., 3.6.6.3., 4.1.1., 4.3.4.4.,
Arguioun (Jbel), fig. 126 ancien), 1.2. 1 ., 2.4.1.2., 3.1.3.1., 4.3.6.4. (B); fig. 43, 95 (A), 135
Arhbala, 4.3.4.2. (AJ, 4.3.4.4.; fig. 83 3.1.3.2., 3.3.4. 1 ., 3.3.4.3., 4.1:2:, Azrou-Akchar (Jbel), fig. 1 47
Arhbalou, fig. 123 4.2.1., 4.2.2., 4.2.2.2., 4.2.5.1.,
Arhendis (Jbel), 4.3.3.5. (A) 4.2.5.2., 4.3.1., 4.3.2., 4.3.3.1.,
4.3.3.3. (A), 4.3.5.2.; fig. 127 bis B
Arhesdis (Jbel), fig. 95 (B)
Arhori, fig. 129 Atlas occidental (et/ou Haut Atlas oc Bab-Berred, 5.1.4.1., 5.2.2.3.
Aricha (Oued), 3.3.4.4. cidental : calcaire), 4.1.2., 4.3.1., Bab-Boumegait, fig. 154
Asaki (Oued), fig. 196 4.3.4., 4.4.2.3. Bab-Talmest, fig. 162
Aseloum, fig. 129 Atlas oriental (et/ou Haut Atlas orien Bab-Taza, 5.1.3.2., 5.2.2.3., 5.4.3.3.;
Asfar, 3.3.2.3., 3.3.5.1. (C); fig. 5, 73 tal), 1.2.3., 3.6.5.2., 4.1.1., 4.1.2.. fig. 197
Asgar, fig. 155 4.2.1., 4.2.5., 4.2.5.1., 4.2.5:2.. Bab-Tizi-Ichène, fig. 153
Asif Ali-Amen, fig. 143 4.3.1., 4.3.2., 4.3.3.5. (B), 4.3.4:1., Bab-Tizi-Ntaka, fig. 1 53
Asifane, 5.4.3.3.; fig. 147, 196, 197 4.3.5.3., 4.4.4.1.; fig. 132. 138, Bahira, 3.1.1., 3.6.1., 3.6.6.2.; fig: 85,
Asif Assersif, fig. 112 141
Asif n'Tarhia, fig. 129 11 8
Atlas de Beni-Mellal, 4.1.1., 4.1.2.,
Asif n'Tirhli, fig. ,129 4.3.3.5. (B), 4.3.4.1., 4.3.4.2. (A, B), Baro (Jbel), 5.2.1.
Asif Sremt, fig, 129 4.3.6.3. {A), 4.4.2.2., 4.4.3. 1 ., Bakach (Jbel), 3.3.5.1. (C); fig. 57, 58
Asif Tamghart, fig. 112, 143, 145 4.4.3.2.; fig. 115, 118 Bamoussa, fig. 73
Asif Tinkert, fig. 143 Atlas de Demnate, 3.3.5.2. (D), 4.2.1., Bani (Crosse du), 2.4.2.1., 2.4.2.3.,
Asilab, fig. 147 4.2.3., 4.3.2., 4.3.3.5. (A), 4.3.3:5. 2.5.2.3.. fig. 28, 36
Askouti, fig. 144 (B), 4.3.6.3., 4.4.2.2., 4.4.3.1.; fig. Bani (Grès du te•), 2.4.2. 1 ., 2.4.2.3.,
Asni, 4.2.2.1., 4.3.5.3.. �- 88, 122 91 bis, 116, 128, 129 2.4.2.4.; fig. 30
Assa, 2.5.2.4.; fig. 20, 3-.i Atlas de Marrakech, 4.1.2,, 4.2.2.1., Bani (Grès du 2e), 2.4.2.1., 2.4.2.4.,
Assa (Rich), 2.4.4.3. 4.3.1., 4.3.6.3 (B), 4.4.1., 4.4.2., 2.4.2.5., 3.3.2.1., 3.3.2.2.; fig. 30
Assaka, fig. 128 4.4.2.1., 4.4.3. (& subdiv.); fig. Bani (Jbel), 1.2.2., 2.1.2., 2.1.3., 2.4.1.3.,
Assemlil, fig. 22 87, 88, 122, 123 2.4.3., 2.5.2.3., 2.5.2.4., 2.5.2.5.;
Assersif (Oued), fig. 143, 144, 145 Atlas de Midelt, 4.3.4.2. (B) (voir aussi fig. 20, 30, 36, 213
Assif Imider, fig. 21 (B) Mide'.t) Batene-Zita, fig. 71
380 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
Béchar (Bassin de), 2.1.2., 2.1.4., Bni - Hozmar, 5.4.1.2. (C), 5.4.2.1., Bou-Hajaj, 2.4.2.4.; fig. 30
2.4.5.1., 2.4.5.2.. 2.5.1., 2.5.2.2., 5.4.2.2. (A) Bouhamed, fig. 1 54
2.6.1.1., 2.6.1.2 (B, C), 2.6.6.2., Bni-Idère, 5.1.3.3., 5.3., 5.3.1. (subdiv.), Bou-Hamid (Jbel), fig. 137
3.6.5.2., 4.2.1., 4.2.5.2.; fig. 34, 5.3.2.2., 5.3.2.3., 5.4.2.3. (D), Bou-Hassoussène, fig. 5
36, 209, 213 5.4.3.4.; fig. 147, 151, 165, 181 Bou-Ibenrhar, fig. 47
Béchar (localité), fig. 36 183, 198 Bou-Iberadène, fig. 62
Bedouz (Jbel), 3.3.2.2.; fig. 52 Bni-Malek (ou Beni-Malek), 5.3.1.2. Bou-Iblane (Jbel), 4.1.1.; fig. 95 (A)
Begâa (Jbel), 2.4.5.1.. fig. 33 Bni-Mellal (At'as de) Voir Atlas de Bou-Idame (Volcan), fig. 94
Bekrit, fig. 86, 111, ,135 Bni-Mellal ; Bni-Mellal (localité Bou Ifrah (Oued), fig. 182
Be'-Freissal, fig. 138 ou (Beni Mellal), fig. 85, 95 (A), Bou-Irhial, 3.4.4.2.
Beliounis (voir Bni-Ounes) 95 (B) Boujad, 3.3.5.1. (E), 3.3.5.2. (C). fig.
Bel-Rbiada, fig. 138 43
. Bni-Mezla, 5.4.1.3. (A), 5.4.1.3. (B) Bou-Kaïs, 4.2.5.1., 4.2.5.2.
Ben-Ahmed, 3. 1 .3.1., 3.3.4.2.; fig. 5, 43 Bni-Ounaï (Jbel), 5.2.2.3.; fig. 147
Ben-Cherra, fig. 132 Bni-Ounes, fig. 189 Bou-Kandi! (Jbel), fig. ,1 37, 140
Ben-Guérir, 3.5.1.; fig. 36, 44, 85, 86 Bni-Saïd, 5.1.3.2., 5.2.2.2., 5.4.; fig. Boukarda (Jbel), 5.3.2.3.
Beni (voir Bni) 147 Bou-Khella'a, fig. 77
Ben-Sïmane, 3.1.3.1., 3.1.3.2, 3.3.4.�., Bou-Khemis Obel), 3.3.4.2., 3.4.4.2.;
Bni-Salah (Jbel), fig. 18,l fig. 43
3.3.5.1. (C, D). 3.4.3.1. (A); fig. Bni-Snassène, 1 .3.3.2., 4.1.1., 4.1.2.,
43, 61, 65, 2 1 3 4.2. l ., 4.2.4., 4.3.3.5. (B), 4.3.6.2.; Boulaajoul (Oued), fig. 94
Ben-Zireg, 2.4.5.1., 2.5.2.2., 3.3.5.1.(D), fig. 147, 213 Boulaouane, 3.4.2. 1 ., 3.4.2.2., 3.6.3.;
4.2.5.2.; fig. 34, 36, 213 fig. 51
Bokho (Jbel), fig. 22 4.3.4.4.,
Berguent (voir Aïn-Beni-Mathar) Boulemane, 4.3.3.5. (A),
Bokkoya, 5. 1 .3.2., 5.1.3.3., 5.1.4.1., 4.3.6. 1 .; fig. 106, 1 1 4, 135
Berkane (Jbel), 5.1.3.3., 5.2.3.2. (C); 5.2.3.2. (D), 5.3., 5.3.1.2., 5.3.2.2.,
fig. 147 5.3.2.3., 5.4., 5.4.2.1., 5.4.2.2. (A), Boulhaut (voir Ben-Slimane)
Berkane (ville, plaine des Triffa) (voir 5.4.2.3. (c), 5.4.3. (subdiv.), 5.4.4. Boumalne du Dadès, fig. 83, 1 28, 133
Triffa) (subdiv.); fig. 147, 155, 1 58. 165. Bou-Marhara, 3.4.4.,1.
191, 192 . 194, 195 Bou-Me'Joul, fig. 40
Berkine, fig. 95 (B) Bou-Mia, 4.2.5.1., 4.3.3.3. (D), 4.3.4.2.
Ber-Rabeh, fig. 54 Hoqueta de Andjera, 5.4.1.3. (B); fig. (A), 4.3.6.4 (B)
Berrechid, 3.6.3., 3.6.4.1.; fig. 65, 66, 189
85 Bou-Mokhta (Jbel). fig. 95 (A)
Bou-Achouch. 3. 1 .3.1., 3.3.5.2. ( B); Bou-Nasseur (Jbel) (ou Bou-Naceur),
Berreda (Berrada). 3.2., 3.5.3.2. fig. 53
Betaïna, 2.4.5. 1 .; fig. 20 4. 1 . 1 .. 4.3.3.5. (A); fig. 95 (B)
Betana, fig. 20 Bou-Acila, 3.1.3. 1 ., 3.2.; fig. 43, 47 Bou-Nebdou (ou Bou-Nebedou), 3.3.4.2 .,
Beten-Aïch, 3.4.3. 1 . (B) Bou-Agrao (Jbel). 4.3.4.2. (c); fig. 110 3.3.4.4.
Beth (Oued), 3.1.2., 5.2.3. l.; fig. 5. Bou-Akrabène, fig. 106 Bou-Ourhioul (Jbel), 4.2.2. l.; fig. 87,
43, 85, 147 Bou-Anane, 4.2.5. 1 .; fig. 95 (A), 95 (B) 1 2�
Bou-Angueur, 4.3.4.4., 4.3.6.1.; fig.
Bétique (chaîne, cordillère), 1.2.1., 111 Bou-Ouse!, 3.3.5.1. (C)
5.1.1., 5. 1 .3. 1 .. 5.1.3.2., 5.1.5., Bou-Arfa, 4.1.1., 4.2.5.2., 4.3.I. I., Bou-Ouslou, fig. 110
5.3.2.2., 5.4.1.3. (B), 5.4.2.1., chap. 4.3.3.3. (B), 4.3.3.3. (D), 4:3.3:4., Bou-R'Dim. fig. 95 (A)
6; fig. , 1 48, 157, 218 à 221 4.3.3.5. (A); fig. 95 (A), 104, 138 Boured. 5.2. 1 .; fig. 1 47, 1 65, 172,
Bétique (zone Sub.), fig. 148, 157 174
Bou·Arhous (Jbe'.), 4.3.3.3. (C); fig.
Biar-Setla. 3.3.4.4., 3.3.5.1. (B) 94 (A), 98, 142 Bou-Regreg (Oued), 1 .3.1., 1 .3.2., 3. 1 .2.,
Bigoudine, fig. 1 43 Bou-Azzer. 2.2.2., 2.3.1., 2.3.3., 2.5.2.3.; 3.3.4.2., 3.3.5.1. (Cl, 3.3.5.1. (E),
Bin-el-Ouidane, 4. 1 .2., 4._3.3.4. fig. 24, 25, 26 (A), 26 (D), 37. 3.5.3. 1 ., 3.6.4.2.; fig. 5. 11, 43,
Binete (Jbel) (ou Bmet), 5.2.2.3., 213 56, 57, 58. 81
5.3.2.3.; fig. 167 Bou-Chmil, 3.4.3.1. (B); fi_g. 43 Bou-Rkia, fig. 114
Bir-e'-Haj, fig. 71 Bouchot (Jbel), 3.4.4.2.; fig. 43, 73 Bou-Sellam, fig. 108. 138, 1 41
Bir-Izem, 3.6.4.2.; fig. 81 Bou-Dahar (Jbel), 4.2.1., 4.2.5.1 Bou-Tichïlt, fig. 110
Bir-Jdid (Doukkala), 3.1.3.1. 3.3 2.2.. '1.2.5.2., 4.3.3.1., 4.3.3.3. (C, D). Boutrarar, fig. 1 33
3.3.3., 3.3.4. l.; fig. 66 4.3.3.4.; fig. 95 (A), 98, 100 Bou-Yacoubat, fig. 83
Bouzineb, fig. 174
Bir-Jdid-Cherfa (Rehamna), fig. 70 Boudenib (Bled, Bassin, Sillon), 1.2.�..
Bisgarne. fig. 146 Bouznika, 3. 1 .3.1., 3.3.1. 1 ., 3.3.4.4.,
2. 1 .2., 2.6.1.2. (B). 4. 1 .2.; fig.
Bled-Amaïdchat, fig. 65 132 3.4.2.2., 3.4.3. 1 . (A); fig. 5. 43,
Bled-Nertène, fig. 135 6 1 , 65, 68
Boudenib (Hamada de), 2. 1 .2., 2.6. 1 .2.,
Bled-Rouina (voir Koudiat-Rouina) 2.6.1.2. (Cl. 4.3.6. 1 .; fig. 40, 132 Bramram (ou Ramram) Obel), 3.5.3.2.
Bled-Sguina, 3.3.4.4. Broumi (Oued). 3.4.3.2.
Boudinar, 5. 1 .4.1., 5.1.4.2. Bsabis, fig. 213
Bled-Smala (voir Smaala) Bou-Dobra, 3.4.4.2.; fig. 73
Bleida, fig. 21(B) Boudoufoud, 4.1.2., 4.2.1., 4.2.4.
Buluazen, 5.4.3.4.; fig. 1 93, 20 1
Bni-Abbes (ou Beni-Abbès), fig. 36 Bou-Draa, fig. 1 68 Busicur, 5.4.3.1., 5.4.3.2., 5.4.3.3.; fig:
Bni-Amir, ,1.3.3.2. Bou-el-Maden. fig. 94 194.
Bni-Ammarh, fig. 174 Boufekrane, 3.6.2., 3.6.4.1.; fig. 80
Bni-Bouchra, 5.1.3. 1 ., 5.1.3.2., 5.4.1.1., Bou-Gader (Jbel, série du). 3.3.1.1., C
5.4.1.2. (A, B, C), 5.4.,1.3. (A), 3.3.4.2., 3.3.5.l. (D), 3.4.2.3.; fig.
5.4.2. 1 ., 5.4.2.2. (A); fig. 147, 45 Cadix (ville. golfe de), 5.1. 1 • 5.1.4.2.;
151, 186, 187, 188, 190, 215(B) Bou-Garda Obel), fig. 182 fig. 148, 156, 157
Bni-Bou-lfrour, 4.3.6.4. (B) , 5.2. 1 .; fig. B0ugie. 5.1.4.2. Camp-Berteaux (voir Melka-el-OL:idan,)
147 Bou-Guennous (Jbel), fig. 132 Casablanca (région et vil'e), 1 .3.1.,
Bni-Bousera (voir Bni-Bouchra) Bou-Guergour (Jbel), fig. 73 1.3.2., 3. 1 .3.1., 3.2., 3.3.1.1.,
Bni-Bou-Yahi, 5.2. 1 . Bou-Haddoud, 5.2.2.3., 5.2.3.2.; fig. 3.3.2.2., 3.4.2.1., 3.4.3.3., 3.6.3.;
Bni-Cheboun, fig. 181 151 bis fig. 8, 43, 65, 85, 213
INDEX GÉOGRAPHIQUE 381
Causses moyen-atlasiques (voir : Atla Daourat (Barrage, Méséta, 3.4.2.1. ; El-Graara, 2.2.2., 2.3.,1., 2.5.2.3.; fig.
sique-Moyen) fig. 66 24, 25, 26 (B-C), 36
Ceuta (ville, Cap de), 5.1.3.2., 5.3.1.3., Dar-Chaoui, 5.2.2.3. El-Grannza-Rakna, fig. 102
5.4.1.1., 5:4:1.2: (A), 5.4:2.1:, Dar-es-So'tane, 1.3.3.2.; fig. 9 El-Had-Brachoua, fig. 5. 6
5.4.2.2. (A), 5.4.2.3. (C); fig. 147, Dar-Lkhach, fig. 94 El-Had de Msilah, 5.2.2. l.
184. 185, 189 Dar-M'Ter, fig. 186 El-Haï (Oued), 4.1.1.
Chabet-el-Liga, fig. 67 Dchar-Aït-Abdallah (voir Dechra) El-Hajeb, 3.6.2.. 3.6.6.3.; fig. 5, 43,
Chabet-el-Oukaref, fig. 49, 50 Debdou, 4.1.2., 4.2.1. ,4.2.4.; fig. 93, 80, 134, 135
Chajara (Oued), fig. 80 95 (A, B), 102, 138 El-Hammam, fig. 7
Chaouène (ou Chechaouène), 5.1.3.2., Debichette. fig. 15 El-Hank (Casablanca), 3.3.1.1., 3.3.l.2.,
5.3.1. (subdiv.), 5.3.2.2., 5.4.3.3.; Dechra (ou Dchar... ) Ait-Abdallah, 3.3.2.3.; fig. 49, 65
fig. 147, 154 3.3.4.2., 3.3.5.1. (C), 3.4.4.2.
Chaouïa, 1.3.1., 3.,1.1., 3.4.3.1. (A) Defali (Oued), fig. 80 El-Hank (Taoudenni), fig. 27
Chaouïa (Basse), fig. 5 Dehdouh (Jbel), fig. 1 53 El-Harcha, 3.3.2.2.; fig. 43, 78 bis
Chat-Lacjal, fig. 196 Demnate lvoir aussi Atlas de Dem El-Hassia, 4.2.5.3.
Chavent, fig. 66 nate), 4.3.3.5. (B), 4.3.4.2., 4.4.3. l., El-Jadida, 3.1.3.1., 3.2., 3.3.1.1.,
Chebeika, fig. 39 4.4.3.2.; fig. 45. 118, 128, 129. 3.4.2.1., 4.3.6.2.; fig. 46, 65, 66,
Chebka-Oudrar, fig. 138 213 85, 213
Chebket-Tiouli, fig. 95 (B) Dersa (Jbel), 5.4.3.4.; fig. 198, 200, El-Ka'aa, fig. 114
Chech (Erg), 2.5.2.2.; fig. 36 201, 202. 203 E'-Kansera (Lac d'), fig. 5, 147
Chechaouène (voir Chaouène) Dar-Sma-el-outa. fig. 54 El-Karit, fig. 78
Che'lah, fig. 11 Dir, fig. 123 El-Kelaa des Mgouna. fig. 1 33
Cheœ2Ïa, 3.6.4.3.; fig. 45, 83 Diebilet (voir Jbïete) El-Kelaa des Srarhna, 3.4.4.1.; fig.
Cherafat, 5.4.3.3.. fig. 197 Djenat-el-Kheil, fig. 85 45, 85, 118
Cherrat (Oued), 1.3.1., 3.1.2., 3.1.3. 1 ., Djerada (voir Jerada) El-Kléa, fig. 143
3.3.4.1., 3.3.4.2., 3.3.4.4., 3.3.5.l. Do:-,ale atlantique : voir atlantique El-Krad, 3.3.3.; fig. 55, 73
(c), 3.4.3.1 . (A); fig. 5. 61. 65, 67. (océan et ouverture) El-Krama, fig. 77
68, 213 Dor�ale (chaîne calcaire) (voir aussi E:-Ksiba, 4.1.1., 4.1.2., 4.3.4.1., 4.4.3.2.;
Chiadma (Plateau), 3.l.2. Rif septentrional), 5. 1 .3.2., 5.2.3.2. fig. 83, 131, 132
Chichaoua (Oued), 4.1.1., 4.3.5.4.; fig (D), 5.3., 5.3.2.3., 5.4., 5.4.1.3. <A), Ellouizia, fig. 65
45 5.4.2.1 ., 5.4.3.1., 5.4.3.3., 5.4.3.4., El-Maïdère (voir Maïdère)
Chichacua (localité), fig. 85, !13, 118 5.4.4.1.; fig. 147, 148, 150, 151, El-Marsa, fig. 189
Chiej, fig. 64 1 65, 189, 190, 196, 198, 1 99 El-Mers, 4.3.3.3. (B), 4.3.3.5. (B):
Chiker (Jbel, Daïa), fig. 95 (A) Dorsa ·e Kabyle, 5.3.2.2.; fig. 204, 204 fig. 106
Chott Tigri, 4.1.2., 4.3.4.4., 4.3.6. 1 ., bi� El-Mesrane, 3.3.3.; fig. 44. 72
4.3.6.4. (B): fig. 95 (A), 95 (B) Dorsale r'guibate (voir Reguibate) El-Mhas>eur, fig. 144
Chouachi (Jbel), 5.2.3.2. (A) Douar-Caïd-Abdallah. fig. 130 El-Moussira, 3.3.4.4.
Chcuama. 5.1.3.3., 5.3., 5.3.1.1:, El-Mta:, fig. 83
Douar-Caïd-Ouriki. fig. 123
5.3.2.2., 5.3.2.3.; fig. 147, 151 , Douar-Doum, 1.3.3.1.; fig. 11, 1 4 El-Ouager, 4.3.6.1.
152. 1 65, 181, 182, 183 Douar-Rhirat, 3.6.6.2.: fig. 45, 85, 86 El-Ouata, fig. 86
Chougrane (Ba�sin des), 3. 1 .3.1.. 3.3.5.2. Doukkala, 2.6.1.2. (A), 3.1.1., 3.3.4. 1 ., El-Queddan, fig. 201
(B, C), 3.4.3.1. (B); fig. 5, 43 3.6.3.. fig. 66 El-Touaine (et Oued), fig. 77
Chrarda, fig. 143 Endt, fig. 110
Chrichira, fig. 80 Dra (Hamada et calcaires du). 1.3.3.1..
2.1.2., 2.4.4.3., 2.6.1.2. En-Nehir, 5.2.2.1.
Christian (voir Ez-Zehiliga) Enta, 3.4.3.1. (B)
Chrita (Jbel), fig. t 63 Dra (Plaines du), 2.,1.2., 2.4.3., 2.4.4.2..
2.4.4.4.; fig. 20, 30, 213 Erdouz, fig. 124
Citra-Kabyle, 5.3.2.2.. 5.4.2.3. Erfoud, 2.4.4.3., 2.4.5.1., 2.6.1.2. (B);
Citra-rifain, 5.3.2.2.. 5.4.2.3. Dra (Oued & vallée), 2.1.3., 2.3.1.,
2.4.2.2., 2.4.4.1., 2.5.2.4., 2.5.2 5.. fig. 31. 32
Cobba del Quescas. fig. 198 Erguita, 4.3.5.3., 4.3.6.,1 : fig. 113
Co'omb-Béchar (voir Béchar) 2.6.2.; fig. 36, 85
Condesa- fig. 189 Draa-el-Asse!, fig. 154 Er-Rou;dat. fig. 65
Constantinois, 5.3.2.2.: fig. 204 bis Driouch (Sierra de), 5.2.1. Essaouira, t.2.3., 3.1.1., 3.6.3., 3.6.5.1.,
CrN�� (Ro11te des). 5.2.2.3.. 5.4.3.3 : 4.3.5. (subdiv.), 4.3.6.2., 4.4.5.:
fig. 153 E fig. 18, 85, 95 (A, B), 113, 144
Cristallophyllienne (Nappes) (voir Seb Estepona, fig. 185
tides) Eg'ab, fig. 27 Et-Tnine. 3.4.3.,1. (B)
Cudia Dimarchan. fig. 196 Einzorène, fig. 155 Ez-Zehiliga (ou Ezzhilig8) (ou Ez-Zil
Cudia Tansichan, fig. 196 El-Abio<l ou (El-Abid) (Oued), 3.1.2., Jigha), 3.3.4.3., 3.3.5.2. (A), 3.4.3.1.
4.1.2., 4.4.3.2., 4.3.3.3. (A); fig. (B). fig. 5, 6, 43, 52, 77
D
1118, 132
El-Aïoun du Dra, 2.6.1.2. (A): fig. 36, F
Dadès, 2.1.3 . 2.6.1.2. (C), 4.3.4.2. (A), 213
4.3.4.4., 4.3.6.1.. 4.4.3.2.. 4.4.4.2.: El-Aïoun (Maroc oriental), 4.3.6.4. (A) Fahies (Jbe'.), 5.4.3.4.; fig. 184, 189
fig. 133 El-Amra, fig. 39 Fahz-ed-Dohor, fig. 202
Dahar-Cedra, fig. 67 El-Ansar (Rich d'), 2.4.4.3. Feddc>.n-Taba, fig. 50, 65
Dahar-el-Ma, fig. 202 El-Atchane (Oued), fig. 106 Federico (Unité de), 5.4.1.1.. 5.4.1.3.
Dahar-N'Sour, 3.6.2.; fig. 83 El-Borouj, 3.5.3.2.; fig. 85 (A, B), 5.4.2.1., 5.4.2.2 (A),
Dahra, 4.1.2., 4.4.4.1. El-Bour (MassiO, 4.2.5.1., 4.2.5.2., 5.4.2.3. (A, B); fig. 15,1, 189.
Daïdia, fig. 77 4.4.4.l.; fig. 132 190
Daït (Jbel), fig. 95 (A) El-Brel (Oued), fig. 52 Fégalo (Cap), fig. 156
Dalla (Jbel), 3.3.2.2. E'-Gara, fig. 43, 65 Feijas, 2.4.1.3., 2.4.2.1., 2.4.2.2.; fig. 20
Daoura (Oued, Hamada de la), 2.1.2., EI-Gouirat, fig. 81 Feleddi, 4.3.6.1.
2. t.3 .. fig. 40 El-Goumt, fig. 133 Ferme Prioux, 3.5.1.; fig. 44
382 RÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
Fenêtres (zone des), 5.1.3.3., 5.2.3.2. Gour Mohan, fig. 40 Haouanite (]be'), 4.3.3.5. (A), 4.4.4.1.;
(B, C, D); fig. 147, ,151, 172, 175, Gourrama, fig. 132 fig. 95 (A), 95 (B), 138
176, 177 Gourrougou (ou Gourougou) (Jbel), Haouz (Jbel), 5.1.3.2., 5.3.2.2., 5.4.,
Fès, 4.1.1., 4.3.3.1., 5.2.1.; fig. 95 4.3.6.4.; fig. 119, 147 5.4.1.3. (A), 5.4.2.1., 5.4.3.1:,
(A), 95 (B), 147, ,163 Grou (Oued), 3.1.2., 3.1.3.1., 3.3.5.1. 5.4.3.3., 5.4.3.4., 5.4.4. 1., 5.4.4.3.,
Fezouata, 2.4.2.2.; fig. 28, 36 (C, E), 3.3.5.2. (C), 3.4.3.1. (B), fig, 147, 151, 184, 193, 200, 201,
Figri-Haut, fig. 90 3.6.4.2.; fig. 5, 6, 43, 52, 56, 57, 202
Figuig, fig. 36, 95 (A), 95 (B) 58, 81, 85 Haouz de Marrakech (plaine, sillon
Filali (voir Sidi-Mohamed-el-Filali) Groulmane, fig. 90 du), 1.2.4., 3.1.1., 3.1.3.1., 3.3.4.2.,
Fouch, fig. 102 Guadalquivir, 5.1.4.2. 3.3.5.2. (B), 3.6.6.2., 4.1.l., 4.1.2.,
Fnideq, 5.4.2.2. (A), 5.4.2.3. (D) ; Guelaou, fig. 90 4.2:3:, 4.3.4.4., 4.3.5.2., 4.3.6.3.;
fig. 189 Guelayas (massif des), 4.3.6.4. (B) 4.3.6.3. (B), 4.4.2.1., 4.4.2.2.,
Fouarat, fig. 7 Guelb-et-Tour, fig. 142 4.4.3.2., -4.4.5.. fig. 116, 118, 122,
Foucault (voir Oulad-Abdou) (Siouk- Gu.elb-Zerga, fig. 138 123, 128, 129
ej-Jmaa) Guelb-Zraïkern, fig. 44
Foum-Aggaï, fig, 138 Guéliz (Marrakech), 3.5.3.2.; fig. 118 Harchet-bni-Mellal, fig. 5
Foum-el-Hassane, fig. 20, 36 Guernassa, 3.6.6.2.; fig. 118, 124, 213 Harracate, fig. 154
Foum-el-Kous, 2.6.1.2. (C), 4.3 .6.4. (B); Guercif, 4.1.1., 4.1.2., 4.3.3.5. (B); Hassi-Ouaousthioun, fig. 140
fig. 42 (A), 133 4.3.6.2., 4.3.6.3. (B); fig. 83, 95 Hassi-Rmel, 2.6.2.2.
Foum-Ikiss. 4.3.3.3. (C), 4.3.3.4., 4.3.3.5. (,1.), 95 (B), 138, 147, 215 (A) Hauta-Bajannu, fig. 196
(A)
Haut Atlas (et dérivés) (voir Atlas)
Guerraouaou, fig. 147
Foum-Kheneg, 4.3 .4.4.. fig. 1i11 Guerrouch, 5.3.2.2. Hauts-P:ateaux, 1.2.1., 1.2.2., -4.1.1.,
Foum-n'Zala, fig. 136, 137 Guers, fig. 126 4.1.2., 4.2.5.2., 4.3.1., 4.3.3.2.,
Fourn-Rhiour. 4.3.3.5. (B); fig, 136 Guettioua, 4.3.3.5. (B). fig. 128, 130 4.3.3.3. (D), 4.3.3.4., 4.3.3.5. (A,
Foum-Ti'licht, fig. 136, 137 Guiber (ou Kerroul) (Jbel), 4.4.3.2.; B), 4.3.4.l., 4.3.4.4., 4.3.6.4: (B),
Foum-Zabel, 4.2.1., 4.2.5.2.; fig. 96, fig. 128, 129, .130 4.4.4.1.; fig. 95 (A), 95 (B), 105,
97, ,136, 137 136, 137, 215 (A), 216
Guigou (Oued), 4 1.1.; fig. 95 (A), 114,
Foum-Zguid, 2.4.2.4., 2.5.2.3., 2.6.2.2.; 135 Hauts-Plateaux méridionaux, 4.3.6. l.;
fig. 21 (A) Guilliz, 4.3.6.4. (B); fig. 147 fig. 138, 141
Founti, fig. 112 Guir (Calcaires. Hamada du) 1.3.3.1., Hayane Obel), 4.3.3.3. (B), 4.3.4.4.,
2.1.2., 2.6.l.2., 4.3.6.3. (B); fig. 40. 4.3.6.1.; fig. Ill, 135
Fourhal, 1.3.1., 3.1.3.1., 3.3.5.1. (D, Hebri (Jbel), 4.3.6.4. (B)
E). 3.4.3.1., 3.4.3.1. (B); fig. 5, 132
Hoggar (ou Ahaggar), 2.4.l.l., 2.4.2.l.,
43, 213 Guir (Oued), 2.1.3.; fig. 95 (A), 95 (B), 2.4.2.5.
Fousdouzene. fig. 90 98, 132 Horsts (Chaîne, Pays des), 3.1.l.,
Frag-el-Ma, 3.5.3.2. 3.3.5.1. (C), 4.1.2., 4.2.4., 4.3.3.1.,
H 4.3.3.3. (D), 4.3.3.4.. 4.3.3.5.,
G Habibas (Iles), 5. l.4.2.
4.4.4.1.; fig. 92, 138, 213, 216
Hossein, fig. 56, 57
Gada Jenabia, 3.3.5.1. (D, E), 3.3.5.2. Habt (nappes du), 5.1.3.3., 5.2.2.3.,
(C), 3.4.3.2., 3.5.2.1.; fig. 44, 5.2.3.2. (C)
64 Racho (Monte), 5.4.1.2. (A); fig. 184,
189 Ibenrhar (Jbe]), fig. 73
Ganntour, 1.2.3., 3.1.,1., 3.6.5.l., Hadid (Jbe:), 3.1.3.1., 3.2., 3.3.1.5. (C),
3.6.5.2.; fig. 45, 85, 86, ll8 Ich-el-Fej, fig. 95 (A)
3.4.3.1. (B), 3.4.4.2; fig. 43, 47, 62, Ich-ou-Mellal. 3.5.3.2.
Ganntour-Sghrir, fig. 44 73, 113, 144, 213
Gara Aguendouz, fig. 94 Icht, fig. 20
Gara-Jebilet (ou Djebilet), 2.4.4.3. Hadu-Fnideq (voir Fnideq) Ich-Timella'.ine, fig. 106
Gara Midelt {voir Midelt) Hafa-el-Dohor, 5.4.3.4.; fig. 203 Ida-ou-Tanane, fig. 144
Gara Tiriatine, fig. 40 Hafa-el-Uest, 5.4.l.3. (B). fig. 189 lda-ou-Zal, 2.6.1.1., 3.3.5.2. (D); fig.
Gareb, 4.3.3.5. (B), 4.3.4.l., 5.2.1., Hafa-en-Nator, 5.4.3.3., 5.4.3.4.; fig. 89, 143
5.2.2.2.; fig. 147 198, 199 Ida-ou-Zeddoute. 2.3.3.
Gata (Cap, Cabo de), fig. 156 Hafa-Ferkennix. 5.4.3.3.; fig. 198, 199 lda-ou-Zekri, 2.3.3.
Gazi, fig. ,198 Hafa-Keddana. 5.4.3.4.; fig. 202, 203 Ida-ou-Ziki, fig. 143
Ghar-Rouban, 4.3.3.4; fig. 95 (A), Hafate-el-Hamra. fig. 154 ldourane, fig. 112
95 (B) Hafa-Uestia, 5.4.3.4.; fig. 200 Idrissides (Terre des), 4.3.4.4.
Ghir (Cap) (voir Rhir) Haffaïs-Ouled-bou-Rebbia, fig. 143 Iferkhès, fig. 143, 144
Ghomarides : voir Paléozoïques (Nap Haha, 2.6.1.2. (A), 3.6.3.; fig. 143. Ifesfassen, fig. 144
pes. zone) 144 Ifni, 2.2.1., 2.5.2.4., 2.6.2.; fig. 36.
Haïmer (Jbel). fig. 95 (A) 206 (B), 213
Ghtira, fig. 56
Gibraltar, 5.1.1., 5.1.3.2., 5.1.4.2.,
Hajar-el-Hamar, fig. 69 lfrane. 4.1.1., 4.3.6.4. (B); fig. 95 (A),
Haloua-Richa (Jbel), fig. 102 134. 135
5.4.3.4.; fig. 148, 156, 185 Hamadas (voir aussi les noms propres Ifri, fig. 146
Gibraltar (Détroit de), 1.2-4., 5.1.2., aux diverses Hamadas), 1.3.3.1,, Ifrine-ou-Khalifa, fig. 129
5.1.3.1., 5.1.4.2., chap. 6; fig. 156, 2.6.1.2. (B, C), 3.6.5.1. lgherm (Haut Atlas), fig. 101
157, 189, 216 Hamaraouet, fig. ,l 04 Igmir, 4·.3.6.3. (B)
Gnadiz, fig. 5, 43 Hamar-Laghdad, 2.4.4.3.; fig. 31 lgoudamène, fig. 129
Goaïda, 3.2., 3.3.1.2.; fig. 43, 47, 73 Hamdoun (Jbel), fig. 132 Igoudar, fig. 144
Gorguès (Jbel), 5.4.3.3., 5.4.3.4., 5.4.4.l.; Hammama (Oued), fig. 43 Jgougadine, fig. 46
fig, 198, 199 Hammane (Jbel), fig. 147, 165, 174 lgourdane, 4.4.2.3.; fig, 126
Goulibet, 3.3.3., 3.4.3.2. Hams (Jbel), fig. 36 Ihchech, fig. 113
Goulimine, 2.4.1.2.; fig. 36 Hamsailikh (Jbel), 2.5.2.3., 2.6.2.2.; Imaghène, fig. 83
Gounna, fig. 143 fig. 36 Imejdaoun (Jbel), fig. 144
Gour (Jbel), fig. 81 Hamzah (Jbel), 4.3.4.1. Imellalene, fig. 90
INDEX GÉOGRAPlilQUB 383
Imfout, 3.1.3.1., 3.3.l.1.. 3.3.2.2., Jbi'.et centrales, 3.1.3.1., 3.1.3.2., Ketama (Unité de), 5.2.2.2., 5».2.2.3.,
3.4.2.2., 3.5.2.1.. fig. 44, 51 3.3.4.2., 3.3.5.1. (D, E), 3.4.3.3., 5.2.3.2. (B, C, D); fig. 147. 151 à
Imilchi\ 4.3.4.2. (B); fig. 132 3.4.4.1., 3.5.3.1. ,153, 161, 164 à 166, 172, 178,
Jbilet occidentales, 1.3.3.2., 3.1.3.1., 182
Imi-n'Erreva, fig. 126
3.2., 3.3.1 .1., 3.3.2.2., 3.6.4 .2. Khaloua (Jbe'.), fig. 5, 56
Imini (Oued & localité), 2.1.3., 2.6.1.1., Khandek-el-Ouaïch, 4.3.6.2., 4.3.6.4. (B)
4.1.1.; fig. 38 (A), 122 Jbilet orientales, 3.1.3.1., 3.1.3.2..
3.3.2.3., 3.3.4.1., 3.3.5.1. (D, E), Khang-el-Rhar, fig. 98
Iminirfi, fig. 21 (B) 3.4.3.3., 3.4.4.1. Khanguet-en-Nmer, fig. 67
Imi-n'Tabert, fig. 123 Khannfra (Jbel), 2.5.2.4.
Imi-n'Tanout, 3.6.4.1., 4.3.5.3.; fig. 85, Jebel El-Kest (voir Lkest) Kharrou (Jbel), 3.1.3.1., 3.3.2.2., 3.3.3..
118 Jebha, 5.1.3.2., 5.1.4.1., 5.2.3.2. (C, D); 3.4.3.2., 3.5.2.1.; fig. 44, 72, 2 1 3
lmi-n'Tarbia, fig. 129 fig. 147, 165, 176, 185 , 186
Khatouat, 3.1.3.1 ., 3.3.4.4., 3.3.5.1. (B,
Imi-n'Tarzhout, fig. 144 Jeer, 4.4.5.; fig. 113 D), 3.4.3.1. (A); fig. 5. 43
Imiter, fig. 42 (A), ,133 Jellabib (Jbel), 4.3.3.5. (A); fig. 95 (A), Khebaba (Jbel), 5.2.1.
Imlil, fig. 90 95 (B) Khela-Tamkhart, 2.6.1.l.; fig. 101, 122
Immouzer des Ida-ou-Tanane, 4.4.5.; Jema-el-Lah (Jbel), fig. 182 Khe'lata (Oued), 3.4.3.1. (A); fig . 65
fig. 143, 144, 1 46 Khemira (Oued), fig. 63
Jennabia (Jbel), fig. 43
Immouzer des Marmoucha (Moyen At- Jerada, 3.3.5.1. (E), 3.6.4.2., 4.2.1., Khemisset (Bassin de), 3.5.3.2., 3.6.2.,
las) (voir carte h.-t.) 4.2.4.; fig. 92, 95 (A), 213 3.6.4.1., 3.6.4.2., 5.2.3.1.; fig. 5,
Imoufrahr (Jbel), fig. ,153 Jesana (Jbel) (voir Khizana) 43, 83
Inaouène (Oued), fig. 147 Jnannich, fig. 1 86 Khenifra, 3.1.3.1., 3.3.2.3., 3.3.4.2.,
Intrarifain (zone) (e), 5.1.3.3., 5.1.3.4., Jorf-Ahmar, 3.4.3.2. 3.3.5.1 . (C), 3.3.5.2. (B, C), 3.4.3.1 .,
5.2.2.3., 5.2.3. (& subdiv); fig. 1 51, Jorf-el-Khorab, fig. 102 3.4.3.1. (A, B), 3.4 4.2., 3.5.3.2.,
163, 164 3.6.6.3., 4.2.2 1.; fig. 43, 73
Jouaridène. fig. 130
Jrf-Azougar, fig. 140 K Khetem (Jbel), fig. 73
Khibane (Oued), 3.3.4.4.; fig. 44
Jrherf, fig. ,123 Kabyles (chaînes, Ride, Noyau) (voir Khizana (Jbel) (ou Jesana), fig. 181
Irherm (Anti-Atlas), 2.2.1., 2.3.3., fig. aussi Citra-Kabyles, .Rifo-Kabyles), Khorifla (voir Korifla)
36 1.2.1., chap. 6; fig. 148, 204, Khouribga, 3.1.3.1., 3.3. 1 .2., 3.3.2. 1 .,
Irhil-Mgoun. fig. 128 220 3.3.2.2., 3.3.4.1., 3.3.5.1. (D),
Irhil-n' Aït-Ziad, 4.4.3.2. Kadoussa, fig. 95 (A) 3.4.3.l. (A. B); fig. 5, 85, 86,
Jrhi'-n'Tissent, fig. 132 Kafs, fig. 147
Jrhil-Ouaougoulzat, fig. 1 28 213
Kam-Koum, 3.4.3.2.; fig. 70
Irhis-n'Ouaamoun, fig. 1 26 Kannoufa (Jbel), fig. 80, 1 34 Kickh (Jbel), 95 (A)
Irhis-n'Tafilalt, fig. 126 Karrouba (Jbel), 3.3.5.1. (D), 3.4.3.1. Kik (Plateau de). 4.3.5.3.; fig. 118
Trhoud (Jbel). (Jbilete), 1.3.3.2., 3.3.1.1.; (B); fig. 45 Kiss (Oued), 5.2.1.
fig. 45 Kasba-Tadla, 3.1.3.1., 3.1.3.2., 3.2., Kissane (Jbel), 2.5.2.3.
3.3.4.2., 3.4.3.1. (B), 3.4.4.2.; fig. Klakh (Jbel), 4.3.3.5. (A), 4.4.4.1.;
Jrhoud Obel) (Moyen At'as), fig. 135 fig. 95 (B)
Jrhrzer-Amayane, fig. 144 85
Irhrzer-Ougroud, fig. 144 Kassem-Rahal, 3.3.5.1. (B); fig. 57 Knitra (voir Kenitra)
Irhzer-n'Isli, fig. 90 Kcebia, 5.2.1.; fig. 151 Korifla (Oued), 3.1.2., 3.1.3.1., 3.3.5.1.
Irohalène (Oued), 3.6.4.1. Kebdana, 4.1 .1., 4.1.2., 4.3.3.5. (B), (B, C, E), 3.4.3.1. (A); fig. 5, 6,
Isli (Oued), fig . 1 55 4.3.4.1., 4.4.4.1., 5.1 .2., 5,1.3.3:, 15, 43, 57
lssafène, fig. 21 (A) 5.2. 1 .; fig. 147 Koubbat (Jbe"), fig. 135
Issakène de Ketama, fig. 153 Kebibat, fig. 12 Koudiat-Arentebo, fig. 133
Isseksi, 4.3.3.5. (B) Kebibicha (Jbel), fig. 102 Koudiate (Jbel), fig. 135
Issen (Oued), fig. 143 Kechkech, fig. 147 Koudiat-el-Adam, fig. 72
Issil-Izouikha, fig. 126 Kechoula, 4.4 .5.; fig. 113 Koudiat-el-Arneb, fig. 69
Issli-n'Jennane, fig. 126 Kecht, fig. 144 Koudiat-Karbost, fig. 1 86
lssoumar, fig. 114 Kef-el-Hammam, fig. 65 Koudiate-Louameur, fig. 15
Itcherafine, fig. 132 Kel - el - Mouneb. 3.3.4.2., 3.4.3.2., Koudiat-e'-Mizane, 3.4.3.2.
Ito, 3.3.5.1. (C), 4.3.3.3. (B); fig. 135 3.5.2:1:; fig. 44, 71, 74, 75 Koudiat-el-Louz, fig. 43
Itzer, 3.6.6.3., 4.3.3.1 ., 4.3.3.3. (D), Kell (Oued), fig. 5 Koudiat-er-Rmel, 3.5.2.2.
4.3.6.4. (B); fig. 134 Kelti (Jbe'), 5.1.3.2.; fig. 147 Koudiat-Mesmonta, fig. 7 1
Tzerbi, fig. 36 Kem-Kem (Plateau, Hamada, du), Koudiat-Morhref, fig. 69
Izerzer, fig. 21 (B) 2.1.2., 2.6.1.2. (B) Koudiat-Mzoudia, 3.3.4.2.
Jzli-Ouareg, fig. 135 Kenadza (localité, bassin de) (voir aus Koudiat-Ouzrene, fig. 44
Jzroutène, 3.3.5.1. (D). fig. 47, 73 si Béchar), 2.1.2., 2.4.5.2., 2.5.2.2.; Koudiat-Rouina, 3.3.5.1. (C); fig. 57
Jzzarène, 5.1.3 .3., 5.2.1., 5.2.2.2;; fig. fig. 36, 213 Koudiat-Taïfor, 5.4.1.2. (A); fig. 147
147. 151 Kenitra, fig. 18, 147, 157 Koudiat-Tement, 3.5.2.1.; fig. 202
Keradid, 3.3.2.2.
Kerdous (Anti-Atlas occ.), 2.2.1., 2.3.3., Koudiat-Tizan, 5. 4.2.1., 5.4.2.2. (A);
J 4.3.3.1.; fig. 20, 25 bis, 36, ,123 fig. 190
Kerdous de Goulmina, 4.4.3.2.; fig. Koudiat-Tuila, fig. 202
Jaffar, 4.3.3.3. (C); fig. 96 Kouif-Sidi-Aïssa, fig. 138
96, 132
Jaiffa, fig. 64 Kerker, 5.1.3.3., 5.2.1. Kouine (Jbel), 5.1.3.3.; fig. 147
Jbilet (ou Jbilete), 1.2.3., 3.1.1 ., 3.1.3.1., Kerrando (Reg de), fig. 140 Kranez (Jbel), 3.4.3.1. (B)
3.3.1.1., 3.3.2.1., 3.3.3., 3.3.4.2., Kerroul (voir Guiber) (Jbel) Ksar-el-Kebir, fig. 147
3.3.5.1. (C), 3.3.5.2. (C), 3.4.2:3., Kert (Oued, ou région). 5.1.4.1., Ksar-esSouk, 2.1.2., 2.6.1 .2.(B), 4.3.3.1.;
3.5.1., 3.5.3.2., 3.6.5.2., 3.6.6.2., 5.1.4.2., 5.2.1.; fig. ,147 4.3.3.3. (D); fig. 36, 42 (A), 95 (A),
4.3.5.2., 4.4.3.2.; fig. 45, 85, 1.13, Ketama, 5.1.3.3., 5.1.4.1., 5.2.2.3., 95 (B), 96, 134, 136
118, 213 5.3.1.2. Ksar-Kaddou, fig. 141
384 m.m.ŒNTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
Ksiba (voir El-Ksiba) Maroc (pré-Saharien), chap. 2; fig. 1 7 Melah (Oued) (ou Mellah) (Méséta),
Ksiksou (Oued), fig. 5 Maroc (oriental), 1 .3.3.1., 3.1.1., 4:2;1., 1.3.1., 3.1.2., 3.6.3.; fig. 5, 16,
Ksours (Monts des), 4.1.1., 4.4.4. 1 . 4.3.1., 5.2,1 . 43, 65, 79
Ktama (voir Ketama) Maroc (du Sud ou Sud-Marocain), Mel'.ah (Oued, Prérif), 5.2,11 .
Ktaoua, 2.4.2. 1 ., 2.4.2.4., 2.4.2.5.; 1.2. 1 . 1.2.2., chap. 2, 3.3.3., Mellah (Oued; Atlas de Marrakech),
fig. 30 3.3.4.1., 3.3.4.3., 3.3.4.4·.• 3.6.4.2., fig. 126
4.3.2.; fig. 2 à 4, 36 Meli.la, 4.3.6.4. (B), 5.1.3.2.; fig. 147,
L Marrakech (voir aussi : Atlas de, et 156
Gué'.iz de), 1.2.3., 3. 1 .2., 3.3.4.4., Melka.-e!-Ouidane, 4.3.6.2.
Lahouar, fig. 1 43 3.3.5,1. (D), 3.4.3.3., 3.5.3.2 , Mel-Maden, fig. 21 (B}
Lakhdar (Jbel) (Hauts - Plateaux), 4. 1 . 1 ., 4.2.2.1.; fig. 36, 45, 85, 118, Mélouin, fig. 90
4.3.4.4., 4.3.6.1. 1 27 bis, 2 1 3 Meloussa (ou Melousa), 5. 1 .3.3., 5.3.,
Lakhdar (Jbel) (Rehamna), fig. 44 5.3,1.2., 5.3.2.2., 5.3.2.3.
Lakhdar (Oued), 4.3.6.3. (B). fig. 118, Marsa de Taura,, fig. 189 Mengoub (Plaine), 4.2.5.2.
128 Marti! (Oued), fig..147 Ment, 1.3. 1 ., 3.1.3.1., 3.3.5.1. (E),
Masgout (Mazgout), 4. 1 .1., 4.1.2., 3.4.3.1. (B), 3.5.1., 3.5.3.2., 3.6.6.3.;
Lalla-el-Gara, 3.3.5.1. (C, D); fig. 64 4.3.3.5. (B), 4.3.6.2., 4.4.4.1., 5.2.l.;
Lalla-Mouchaa, 3.4.2.3.; fig. 74 fig. 5, 43, 73
fig. 1 47, 1 67
Lalla-Regraga, fig. 7. 1 Merchouch, fig. 5, 6
Lalla-Titaf, 3.4.3.2., 3.5.2. 1 ., 3.5.2.l. (B); Massa (Oued), 2. 1 .3. Merija, 4.3.3.5. (B); fig. 1 08, 138,
fig. 44 Massif (Plateau) central marocain 141
Lao (Oued), 5. 1 .2., 5.1.4.1.; fig. 147, (= rnésétien) (ou Massif central Merka'a, 2.4.5.2.
1 54 tout court), 1 .3.1., 3.1.l., 3.1.2., Mersakhsaï (Rich de), 2.4.4.3.
3.1.3.l., 3.3. 1 .2., 3.3.2.l., 3.3.4 2., Mersitki (Oued), fig. 110
Laouah-n'Guinous, fig. 125 3.3.5.1. (B, C, D, E), 3.3.5.2. (C),
Larache, 5.2.2.3., 5.3.1.3.; fig. 147 Merzaga, fig. 81
3.4.3. 1 ., 3.4.4.2., 3.5.3.2., 3.6. l., Méséta · (Méséta marocaine), 1.2. l.,
Lebene (Oued), fig. 147 3.6.6.2., 4.1.2., 4.3.3.1., 4.3.3.2.,
Lechchab (Jbel (voir Lexchab ) 1.2.4., 1.3.4., 1.3.3.2., 2.4.1. 1 .,
Lechmine-n'lkettane, 4.3.6.4. (B) 4.3.4.4., 4.3.6.4. (B); fig. 5, 6. 17, 2.4.2. 1 ., 2.4.4.2., chap. 3, 4.3.1.,
43, 73, 85, 135, 213 5.4.2.2. (B); fig. 1 27, 207, 2 l 5(8),
Leffaid, fig. 64
L'Engoub (Oued), fig. 41 Massylien (fysch), 5.3.2.2.; fig. 204 bis 216
Lexchab (ou Lech-Chab) Jbel & Massif Matarka, fig. 138 Méséta centrale (intérieure) ( voir Mas
Lexchab-Bouhalla, 5.1.3.2., 5.4.3.L Maurétanien (flysch), 5.3.2.2.: fig. 2 04 sif Central marocain)
5.4.3.3., 5.4.4.1.; fig. 147, 151, 197 bis Méséta côtière (M. occidentale) (voir
Lgouz, fig. 113, 1 43, 144, 1 45, .146 Mauritanides, 1.2.,1., 2.4.4.2., 2.5.2.5., aussi : Môte côtier mésétien), 1 .2.1.,
Lixinx, fig. 147 chap. 6; fig. 27, 39. 207 1.2.3., 1.3.1., 1.3.2., 2,5.2.5., 3.1.1.,
Lkest (Jbel), 2.3.1.; fig. 25 bis Mauritanie, fig. 210 3.1.3.1., 3.3.1.1., 3.3.1.2., 3.3.2.
Loukko� (Oued), 5.1.2., 5.1.4.1.: fig. Maza, 3.6.6.3. (subdiv.), 3.3.3., 3.3.4. 1 ., 3.3.4.2.,
147 Mazagan (voir El..Jadida) 3.3.4.4., 3.3.5., 3.4.2. 1 ., 3.4.2.3..
Loukkos (Unité du), 5.2.2.3., 5 2.3.2. Mazagan (Cap), fig. 46 3.6. 1 ., 3.6.6.2., 4.2.2.2,, 4.3.5.1.;
(B); fig. 147, 151, 154, 164 Mazgout (voir Masgout) fig. 6, 17, 43, 65, 66, 213
Mazzer, fig. 108 Méséta ibérique, chap. 6; fig. 1 48, 207
M Mdez (Oued), fig. 1 14 Méséta méridionale (voir aussi Reham
Mechkakour (Jbel), 4.1.2., 4.3.3.5. ( A): na, Jbilet). 1 .2.1., 1.2.3., 3.1.1.,
Maaziz, 3.6.4.2.; fig. 5, 7, 43, 81 fig. 95 (A), 95 (B). 105, 108, 3.3.4.2., 3.6.3., 3.6.5. 1 .
l\1'ader (voir Maïdère) 138 Méséta moyenne, 3.1.3.2., 3.4 2.3.,
Magoura, fig. 83 3.4.3.2., 3.5. 1 ., 3.5.2.2., 3.5.3.1.
Mechra (Oued). fig. 5 Méséta orientale (voir aussi Massif
Mahirija, fig. 138
Mahrouf (Plaine de), fig. 102 Mechra-ben-Abbou, 3.1.3.1., 3.3.4. 2 ., Centra\ partie est), 3.5.3.1.
Maïdère (ou M'ader), 2. 1 .2., 2.1.3., 3.3.4.3., 3.3.4.4., 3.3.5.1. (C. D). Méséta septentrionale, 1.2.3., 1.3. 1 .,
2.4.2.3., 2.4.2.4., 2.4.4.3., 2.4.4.4., 3.3.5.2. (A, C), 3.4.3.2., 3.5.2.1., 1.3.2., 3.1.3.1., 3.5.3.2., 3.6.2 .
3.6.5.2.: fig. 44, 51, 59, 64, 82, 4.3.5. 1 .: fig. 5, 7. 43
2.4.5.1., 2.5.2.2.. 2.5.2.3., 3.3.5. 1 .
(D); fig. 36
213 Méséta oranaise (voir Hauts-Plateaux)
Mechra-el-Kraker, fig. 67 Mésétien (Domaine), 1.2.3., chap. 3:
Maïdnet, fig. 67 Mechra-Mraïet, fig. 61 fie. 4A, 122
Maïfid (Jbel), 2.4.4.3. Mediouna, 3.6.3.; fig. 65 Mesguina, fig. 143
Malabata (Cap), 5.3.1.3.; fig. 1 47 Meski (Hamada de). 2.,1.2., 2.6.1.2.,
Malaga, fig. 1 48, 1 56, 1 85 Méditerranée, 1.2.1., 1.3.2., 1.3.4.,
2.6.1.2.(B). 5.1.2., 5.1.3.1., 5.1.4.2.; 2.6. 1 . 2. (B); fig. 136
Malmnoi (Jbe1), 5.4.2.2. (A); fig. 191 Mésorifain (es) (zone, Nappes), 5. 1 3.3 ,
Malouchene (Jbel), 3.4.3.l. (B) 5.4. 1 .3. (B) et chap. 6; fig. 159,
165, 186, 2 1 1, 220 5.2.2.2., 5.2.3.1., 5 2.3.2., 5.2.3.2.
Mamora (Plaine, Forêt), 1 .3.3.1., 3. 1 .1., (B, C); fig. 151. 163, 164
3.6.2.; fig. 5, 6, 7, 13 Méditerranée d'Alboran (voir Alboran)
Mesrouh-Tafrara, 4.2.5.2.
Mansouriah, 3.3.1.1.. fig. 65 Méditerranéen (Climat). 1.3.3.1., 1.3.3. 2 .
Mestigmer, 4 3.6.4. (A)
Marchand (voir Rommani) Meghrane (Jbel), 3.3.4.2.
Mehareg (Jbel), fig. 1 38 Mezguitem, fig. 167
Maroc (africain), 1 .2. 1 ., 1.2.2., 3.3.5.2. M'Gorn Obel), fig. 95 (A)
(D), chap. 2. 3. 4. (et 6); fig. 2 Mehdia, fig. 13 Mgoun Obel). 4.1.1., 4.3.3.4.. 4 4.3.1.:
à 4 Mejahedid (Oued), 5.4.1.2. (B)
Mekhasane (Oued), fig. 1 47 fig. 95 A, 129
Maroc (central) (voir Massif central Mgoun (Oued, Assif); fig. 128, 133
marocain) Mekkam, 4.1.2., 4.2. 1 ., 4.2.4.; fig. 93,
1138, 213 Mguedh (Jbel), 3.4.4.2.
Maroc (médi1erranéen), 1 .2. 1 ., chap. 5 M'Hamid, 2.4.2.4.. 2.5.2.3.. fig. 30, 36
(et 6); fig. 2 à 4 Meknès, 3.6.2., 4.1.2., 4.3.3.5. (B), Mha<seur (Oued), fig. 129
Maroc (Maroc Moyen), l.2.1., 1 .2.2., 4.4.4. 1 ., 5.1.3.4., 5.1.5., 5.2.3. 1 .; Mhrijiba, fig. 120
1.2.3., 1.3.1., 2.5.2.5, chap. 3, 4 fig. 5, 80, 95 (A), 134, ,1 35 Mibladen, 4.3.3.3. (D): fig. 94, 96,
(et 6). fig. 2 à 4 Meksem-Chtayba, fig. 138 103, 1 34
INDEX GÉOGRAPHIQUE 38�
Midelt, 4.1.1., 4.3.3.3. (C), 4.3.4.4., N Ouezzane (nappes d'), 5.1.3.3., 5.1.3.4.,
4.4.4.1.; fig. 94, 95 (A), 95 (B), 5.2.2.2., 5.2.2.3., 5.2.3.2. (A. C),
134, 136, 213 Naach (Jbel), 5.2.1. 5.4.4.2.. fig. 151, 163, 164
Mikk.es (Oued), 5.2.1. Nador, 4.3.6.4. (B), 5.1.3.5.; fig. 119,
147 Ouezzane (localité), fig. ,147
Miramar, fig. ,10 Ougarta (Monts d'), 2.1.2., 2.4., 2.4.2.1.,
Mischlifen, fig. 135 Naour, 4.3.4.1., 4.3.4.2. (A)
Marguechoum (Jbel) 4.3.3.5. (A); 2.4.2.5., 2.4.4.1., 2.4.5.2., 2.5.2 2.,
Missour, fig. 83, 95 (A) ,95 (B), 2.5.2.3., 2.5.2.5., 2.6.1.; fig. 27,
132, 138 fig. 95 (A), 95 (B)
Nefifikh (Oued), 1.3.1., 3.1.2., 3.3.1.1., 207, 213
Mogador (voir Essaouira)
Mograne, fig. 56, 57, 5'8 3.3.2.2.; fig. 5, 43, 49, 50, 54, Ougarta (localité), fig. 36
Mchammedia, 3.3.1.1., 3.4.2.1.; fig. 5, 65 Ougnate (Ougnat), 2.1.2., 2.2.2., 2.4.1.2.,
18, 43, 65 Negro (Cap, Cabo), 5.1.3.2., 5.4. 1 .2. 2.4.4.4., 2.5.2.2.; fig. 21 (A), 36,
Mokattam, 3.3.3. (A); fig. 14 7 134 , 213
Mokhrsiset, 5.2.2.3.; fig. ,1 51 Nekkor (Oued) (Nekor ou N'kor), Ouichan-e (Oued, massif), 4.3.6.4. (B);
5.1.2., 5.1.3.3., 5.1.4.1., 5.2.3.1., fig. li 9
Môle côtier mésétien, 3.1.3.1., 3.1.3.2.,
3.2., 3.3.1.1.. 3.3.1.2., 3.3.2.2., 5.2.3.2. (C, D); fig. 147, 155, 165, Ouislane (Oued), fig. 110
3.3.4.1., 3.3.5., 3.4.2.1., 3.4.2 3., 172 Oujda (P:aine, ville d'), 3.3.3., 3.3.5.1.
3.4.3.1., 3.4.3. 1 . (A). 3.4.3.2., 3.5.2.; Nfis (Accident, Faisceau du), 2.5.2.5., (D. E), 4. 1 .1., 4.1.2 , 4.3.3.4.,
4.3.6.2., 4.3.6.4. (A, B), 4.4.4: l.;
fig. 51, 61, 65 4.4.2.2., 4.4.2.3., 4.4.2 4.; fig. 1 22
fig. 92, 95 (A), 95 (B)
Montagnes Rocheuses, 2.4.5. Nfis (Oued), 3.1.2; fig. 45, 118
Morro Viejo, 5.4.2.2. (A); fig. 91 Nkheila, fig. 6 Oujjite (Jbel), fig. 95 (A)
Motri], fig. 156 Oukaimeden, fig. 122
N'Kor (Oued) (voir Nekkor) Ouknori fig. 144
Mouchchène (Jbel), fig. 5, 7 Noun (Oued), 2.1.3.
Moufrès (Jbel) (ou Moufras), 3.4.3.1. Oulad-Abdoun (ou Ouled), 1.2.3.. 3.1.1 ,
NTalzast (voir Ta'zast) 3. 1 .3.l., 3.3.4.2., 3.6.5.1., 3.6.5.2.;
(B); fig. 5, 43 Numidien (Nappes), 5. 1 .3.3., 5.3.1.3., fig 82, 85, 86
Mougueur, 4.2.5.1., 4.2.5.2., 4.4.4.1.; 5.3.2.2.. 5.3., 5.3.1.3., 5.3.2.2.,
fig. 95 (A), 138, 213 Oulad-el-Bahloul, fig. 50
5.3.2.3.; fig. 147, 150, 182, 189, Oulad-Saïd, 3.1.3.1.
Mouissat, fig. 45, 85 204, 204 bis Oulad-Taïer, fig. 102
Moulay-Ali des Tigouga, fig. 90 Nzala, fig. 96, 136 Ouled-Abbou, 3.1.3.1., 3.3.4. (sèlbdiv.);
Moulay-bou-Azza, 3.3.4.3 .. 3.4.3.1. (B', Nzalet-el-Hararcha, fig. 86 fig. 66
3.5.1., 3.5.3.2 .. 3.6.6.3.. fig. 5, 43 Ouled-Hassine, 3.3.5.1. (D), 3.4.3.2.,
Moulay-Brahim, 4.2.2.1.; fig. 122 0 3.5.2.1.; fig. 44
Moulay-Hassane. 3.3.4.2., 3.3.4.4. Ouled-Khalouk, 3.4.3.1. (B)
Mou'ay-Idriss, fig. l 47 Ograne ()bel), 4.3.3.5. (A); fig. 97, 136, Ouled-Slimane, 3.5.1., 3.5.2.1.; fig. 71
Moulouya (Basse-Moulouya), 4. 1 .1.. 137 Ouled-Teïma, fig. 143
4.1.2., 4.3.4.4., 4.3.6.2., 4.4.4.1., Oran, 5.1.4.2.; fig. 148, 156 Ouled-Zednes, 3.4.2.3., 3.4 3.2., 3.5.2.1..
5.1.2. Oranais (Sud-Oranais), 4.3.6.2.; fig. 34 fig. 44, 47
Moulouya (Haute-Moulouya), 1.2.3., Oranaise (Méséta-Oranaise) (voir Hauts- Oulja, 1.3.2
4. 1 .1., 4.1.2., 4.2.1., 4.2.4., 4.2.5., Plateaux) Ou'jet-bou-Kemis, 3.3.2.2.; fig. 52
4 2.5.1., 4.3.3. 1 ., 4.3.3.2., 4.3.3.3. Ouaerko, fig. 126 Ouljet-es-Soltane, 3.3.5.2. (B), 3.4.3.1.
(C, D), 4.3.3.4., 4.3.3.5. (A), Ouankrim, fig. 144 (B); fig. 43
4.3.4.4.. 4.3.6.4. (B), 4.4.1., 4 4.3., Ouansimi, fig. 21 (B) Oulmès, 1.3.1., 3.1.3.l., 3.3.2.1., 3.3.2.2.,
4.4.4.1.; fig. 94, 1 03, 134, 2 I 3 Ouaouizarth, 4.3 3.4., 4.3.3.5. (B), 3.3.4.1.. 3.3.4.2., 3.3.4.4., 3.3.5.1.
Moulouya (Haute-Moulouya, Terre 4.3.4.1., 4.3.4.2., 4.3.4.2. (A), (C, D), 3.4.3. l. (A, B), 3.5.3.2.,
de, Paléoseuil), 3.3.2.1., 4.3.3.1., 4.3.5.3. 4.4.3.2. 3.6.6.2., 4.3.6.4. (B,); fig. 5, 7, 43,
4.3.3.2., 4.3.3.3. (D), 4.3.3.4., Ouarchakou (Jbel), fig. 80 78, 78 bis, 213
4.3.3.5. (A); fig. 95 (A). 95 (B), Ouardane, 3.3.1.2.; fig. 73 Oulmès (Granite). 3.2., 3.3.1.2.. 3.3.5.2.
96 Ouaremdaz. fig. 21 (B) (B), 3.5.l.; fig. 78, 78 bis
Moulouya (Moyenne-Moulouya). 4.1.2.. Ouarkziz (Jbe'), 2.1.2., 2.4.5. (subdiv.), Oultana, fig. 128
4.2.5.1., 4.3.6.1., 4.3.6.3. (B), 2.6.2.2.; fig. 20, 35. 36 Oumenas, fig. 83
4.4.4.1.; fig. 108 Ouarkziz (Rond de l'), 2.4.5.2.; fig. Oum-er-Rbia (Oued) 1.3.1., 3. 1 .2.,
42 (B) 3. 4.2.1., 3.6.6.3., 4.1.1.. 4.3.6.4.
Moulouya (voir Haute-Moulouya et (B); fig. 43, 44, 66, 85, 95 (A),
Aouli) Ouarzazate (région et localité), 1.2.4., 95 (B), 132
Moulouya, (Oued), 4.1.1., 4.1.2., 4.3.6.3., 2.1.2.. 2.1.3., 2.2.2., 2.3.1., 2.3.2.,
2.5.2.3., 3.6 5.2., 4.1.2., 4.3.4.4., Cumlilna. fig. 90
4.3.6.4.; fig. 85, 94, 95 (A), 95 (B), Ounein, 2.2.1., 4.2.2.1.
102. 132, 138, 147 4.3.6 1.; fig. 36, 41, 85. 127 bis Ourika (Oued), 3.1.2., 4.2.2.1.. 4.3 2.,
Moul-Rhedem (massif), fig. 1 1 8 Ouarzazate (Sillon d'). 2 6.1.2. (C), 4.4.2 4.; fig 118, 122, 1 23, 216
Moyen Atlas (voir Atlas) (Moyen) 4.1.2.. 4.3.6.3., 4.4.2. L fig 42 (A), ()uriken-n'Ourmast 2 4.1.2.
Mrirt, 3.1.3.1., 3.3.2.3., 3.3.3., 3.3.4.2., 122 Onrimrn (Oued), fig. 153
3.3.5.1. (D), 3.4.3.1., 3.4.4.2., Ouarzirez (Jbel), fig. 147, 1 63 Ou-Saïd. fig. 5
3.5. 1 ., 3.5.3.2.; fig. 7, 43. 60, 213 Ouchkett (Oued), fig. 5 011M (Oned). fig. 94
Mrizig, fig. 85 Oudaïas, fig. 11 o,,11<at (Jb.,n. 5 U.3. fig. 147
Mserser, 3.4.3.1. (B) Oudiksou, 4.3.6.1.; fig. 135 ()11znud. 4 3 4 2. ( A.1
Msissi, 2.4.4.4. Oued-el-Li' (voir Uad) Ouzzelarh, 4.2.2.1., 4.4 2. 1 .: fü. 2 1 3
Msoun (Oued), fig. 147 Oued Zem (vire. réj!ion), fig. '.i, 53 85
Mter (Oued), 5.1.2.; fig. 1 47, 186 Ouerrha (ou Ouergha) (Oued), 3.1.2.,
5.1.2., 5.1.4.1., 5.1.5., 5 2.3.L p
Mtourzgan.. (Jbel). fig. 5, 43
Musa (Jbel), 5.1.3.2., 5.4.3.4., 5.4.4.2.; 5.2.3.2. (D); fig. 15, 147, 161, 163, Pa'éozoïque (zone, Nanpes) (Ghomar;
fig. 1 47. 189 172, 174 des), 5.1.3.2., 5.4.2.2. (A, B, C.
Mzile, fig. 40 Ouest-Africain (Craton). 2.3.2.; fig. 27 D), 5.4.3.1., 5.4.4.1., 5.4.4.2.; fig.
386 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
20, 147, 148, 150, 151, 189, 190, Rehamna, 1.2.3., 3.1.1., 3.1.2., 3.1.3.1., Rif interne, 5.2.1. fig. 147 (voir ses
198, 201 3.3.1.1., 3.3.1.2., 3.3.4. (subdiv.), constituants)
Petitjean (voir Sidi-Kacem) 3.3.5. 1 . (C, D, E), 3.3.5.2. (C, D), Rif (Pré-) (voir Prérif)
Plateau central Marocain (voir massif 3.4.2.3., 3.4.3.2., 3.5.1., 3.5.2. Rifain (es) (Côtes rifaines), 1.3.2., 5.1.
central Marocain) 3.5.3.l., 3.5.3.2., 3.6.3.; fig. 44, Rifain (Domaine), chap. 5; fig. 147
85, 1 1 8, 213
P'.ateau des Lacs, 4.4.3.1.. fig. 1 32 Rifain (es) (nappes), 5.2.2. (subdiv.),
Plateau des Phosphates, 1.2.3., 3. 1 .1., Rehamna centraux, 3.1.3.1., 3. l.3.2., 5.2.3. 1 ., 5.2.3.1. (& subdiv.), 5.3.1.3.,
3.4.3.1. (B), 3.6.3.; fig. 5 3.3.1.2., 3.3.2.2., 3.3.4.2., 3.3 4.3., 5.3.2.3., 5.4.4.4.; fig. 150, 151,
3.4.3.2., 3.5.1., 3.5.3.1., 3.6.5.2.; 162, 164, 165, 172, 1 74, 177,
Playa.-Benitez, 5.4.2.3. (D); fig. 189 fig. 59, 70, 71, 74, 75, 76
Plis marginaux (du Haut Atlas); fig. 179, 180. 213
Rehamna occidentaux, 3. 1 .3.1., 3.1.3.2.,
108, 138, 141 3.2., 3.3.Ll., 3.3. 1 .2., 3.4.2.3.; fig. Rifain (sillon ou détroit sud-rifain),
Pointe des Pêcheurs (Cap), 5.1.3.2., 48, 69 1.2.4., 1.3.1., 3,1.l., 3.6.2., 4.1.2.,
5.4.2.1.; fig. 147 Rehamna occidentaux (quartzites), 4.3.6.2.. 5. 1 .3.4.; fig. 134, 163,
Pointe Jaegerschmidt (Cap); fig. 151 3.3. 1 .2. 164, 169
Prérif (région, nappes, sillon), 4.3.3.1., Rehamna orientaux, 3.1.3.1., 3.1.3.2., Rifain (e) (Terre sud rifaine), 4.3.4.4..
5.1.2., 5. 1 .3.4., 5.1.5., 5.2.1., 3.3.1.2., 3.3.2.2., 3.3.3., 3.4.3.2.; fig. 151
5.2.2.1., 5.2.2.2., 5.2.3.1., 5.2.3.2. fig. 72 Rifo-Kabyle (Marge, Ride), 5.1.4.2.;
(A, B, C); fig. 1 47, 1 5 1 , 163, Rehamna septentrionaux (voir aussi fig. 149, 150
164, 169, 213, 215 (A), 215 (B), Mechra-ben-Abbou), 3.3.5.1. (C), Rifain (Citra, Intra, Méso, Ultra) (voir
2 1 5 (C) 3.3.5.1. (E); fig. 64 respectivement : Citrarifain, lntra
Prérif oriental, 4.3.6.4. (A, B), 5.2.2.1. Rekkame, 4.Ll., 4.1.2., 4.3.3.5. (A), rifain, Mésorifain, Ultrarifain)
4.3.4.1., 4.3.6.4. (B), 4.4.4.1.; fig. Rio de Om. 2.6. 1 .2. A
Prérifain (es) (Rides), 1.2.3., 5.1.3.4., 108, 117, 120, 138. 141
5.2.1., 5.2.3.1., 5.4.4.3,; fig. 80, Rio Marti!, 5.1.2.: fig. 198
Reouina (Jbel), 2.4.5.2.; fig. 35
134, 164, 168 Reraia (Oued), fig. 118 Rnim (Jbel), 4.4.3.2.
Puerto Cansado, fig. 39 Restinga, fig. 151, 184, 189 Rommani, 3. 1 .3.1., 3.3.5.1. (D), 3.4.3.1.
Punta Afraou, fig. 147 Rhafsaï, fig. 147 (A), 3.6.2.; fig. 5, 6, 15, 43
Punta Benzu, fig. 1 89 Rharb (Plaine), 1.2.4., 1.3.1., 1 .3 2., Ronda, 5.4.1.2.
Punta Bermeia, fig. 189 1.3.3.2., .1.3.4., 3.1.1., 3.6.2., 5.1.2., Rouïd-Aïssa, 2.4.2.4.; fig. 30
Punta Blanca, fig. 189 5.1.4.1., 5.2.3.1.; fig. 1 3, 17, 18
Punta Cirès, 5.3.2.2. 147, 151, 168, 169, 215 (B)
Punta Nekor, 5.4.1.2. (A) Rhat (Jbel), 4.2. 1 ., 4.2.3., 4.4.3.2.;
fig. 128
s
Rhebar (Horst, Oued), 3.1.3.1., 3.3.1.1.,
Q 3.4.2.2.. fig. 65 Saaden, fig. 198
Safi (Bassin, région), 1.2.3., 3.1.1.,
Rheris (Oued), 2.1.3., 2.6. 1 .1. 3.3.4.4., 3.4.2.1., 3.6.3., 3.6.5.2.,
Quilates (Cap, Cabo, volcan), 4.3.6.4. Rhesana (Jbel), fig. 1 47, 1 51
(B), 5.1.3.5. 4.1.2., 4.3.5.2., 4.3.5.3.; fig. 85,
Rhir (Cap) (ou Ghir), 4.3.6.3. (B), 95 (A), 95 (B)
4.4.5.; fig. 113, 1 43, 1 44
Rhiss (Oued), 5.1.2., 5.1.4. l.; fig. 147, Saf-Saf, 4.4.4.1.; fig. 56
R 155, 1 61, 1 74 Sahara occidental (nord), 2.1.1., 2.1.2.
Rhodrane, fig. 162 Saharien (continent, P'ate-forme), 1.2.1.,
Rabat (ville, région de), .1.3.1., 1.3.2., Rhodjama, 4.2.3. 2.4.1.1., 2.4.5.2., 2.5., 2.6.1.2. (B),
1.3.3.2., 3.1.1., 3.1.2., 3.1.3.1., Rhoualem, fig. 5 3.3.5., 4.3.3.1., 4.3.3.2., 4.3.3.3. (C);
3.2., 3.3.1.2., 3.3.2.2., 3.3.4.1., Rhzef (Oued), fig. 128, 130 fig. 96
3.3.4.2., 3.3.4.4., 3.3.5.1. (B, C), Rich (Anti-Atlas), 2.4.3., 2.4 4. 1 ., Sahel, fig. 66
3.4.3.1. (A), 3.5.3.1., 3.5.3.2., 3.6.2.; Sahem-Ahmida, fig. 64
fig. 5, 6, 7, 9, 1 0, 11, 12, 43, 2.4.4.3., 2.5.2.4., 2.5.2.5.; fig. 20
Rich (Haut At'as), fig. 134, 136, Saïs (calcaires & sables), 1.3.3.1., 3.1.1.,
56, 58, 68, 213
137 4.3.6.3. (B)
Raïchet, 3.5.2.2.
Ramram (voir Bramram) (Jbel) Rif (ou chaîne rifaine), 1.2. 1 ., 1 .2.2., Saïs (Plateau), 1.3.1., 3.6.6.2.; fig. 5,
Ras-Akaili (Cap), 5.1.3.2.; fig. 147 1.2.3., 1.2.4., 1.3.1., 1.3.3.1., 3.1.2., 80, 134, 135, 147, 163
Ras-Araben, fig. 1 51. ,186 3.3.5.1. (D), 4.3.3.1., chap. 5, Salboune (Oued), fig. 1 55
Ras-e'-Abiod, 3.5.2.2.; fig. 44 chap. 6; fig. 147, 215 (B), 215 Salé, 1.3.3. 1 ., 1.3.3.2.; fig. 5, 1 1, 14,
Ras-Recheg, fig. 83, 108 (C) 43
Ras-Tarf, 4.3.6.4. (B), 5.4.1.2. (A), Rif central (ou Rif moyen), 5.1.3.1., Saoura (Oued), 2.1.3.
5.4.1.2. (C); fig. 147, 155 5.1.3.3., 5.3.1.2., 5.4.1.3. (B); fig.
147, 163, 1 76 Sarhlef (Jbel), 3.3.5.1. (D, E), 3.4.2.3.,
Ras-Targa, 5.4.1.2. (A) 3.4.3.3., 3.5.2.1., 3.5.2.1. (B),
Ras-Tissilit, fig. 110 Rif oriental, 5.1.3.1., 5.1.3.3:; 5. 1 .3.5., 3.5.3.1.; fig. 45, 213
R'cifa, fig. 106 5.1.4.1., 5.1.4.2., 5.4.1.3. (B); fig.
147, 155, 171, 191 Sarhro (Jbel), 2.1.2., 2.1.3., 2.2.1.,
Rdat (Oued), 3.1.2., 4.1.1.; fig. 45, 2.4.1.2., 2.4.2.1., 2.5.2.2., 2.5:2.3.,
118, 122 Rif septentrional (ou Rif occidental), 2.6.2., 4.4.3.2.; fig. 21 (A). 36, 42
R'dom (Oued), fig. 169 5.1.3.2., 5.1.3.5., 5. 1 .5., 5.2.1., (A), 132, 213
Rechida, fig. 102 5.4.1.1., 5.4.1.2. (A), 5.4. 1 .3. (B);
fig. 147, 184 à 190 (voir aussi : Sebbab (Massif). 4.2.5.1., 4.2.5.2.,
Rechoua, fig. 56 4.3.3. (C); fig. 213
Dorsale calcaire, Jbel Haouz, etc.)
Refaïa (Oued), fig. 33 Sebou (Oued), 31.2., 4. 1 .1., 4.3.6.2.,
Rif externe (si'.lon, avant-pays) (voir
Reggane, 2.4.5.,1.; _fig. 209 aussi : PrériO, 3.6.4., 3.6.4.2., 5.1.2., 5.2.1.; fig. 17, 1 47, ,163
Reguibat (ou R'guibate) (dorsale, bou 3.6.6.1., 4.3.2., 5.2., 5.2.3.; fig. 15, Sebta (voir Ceuta)
c'.ier), 2.4.1.1., 2.4.2.1.; fig. 27 152, 160 à 180 Sebt-Brykine, fig. 44
INDEX GÉOGRAPHIQUE 387
Talmakent, 3.3.4.3., 4.2.2.1. Tasrhimout, fir;. 126 Tiddiline (ou Tidiline), 2.3. 1 .; fig. 25,
T11.lmeste, fig. 95 (A) Tassent, 4.3.4.2. (B); fig. 132 26 (C)
Talsint, 4.3.3.5. (A), 4.3.4.2.; fig. 96, Tasserhirt, 2.3.3. Tidili (Oued), fig. 101
97, 138 Tassili des Ajjer, 2.4.1.1.; fig. 27 Tidilt, fig. 116
Talzast, 4.3.6.4. (B); fig. 1 21, 13 5 Tata , 2.4.2.2., 2.5.2.4., 2.5.2.5.; fig. Tidirhine (Jbel), 5.1.3.3.; fig. 147, 165
Talzaza, 4.2.5. 1.; fig. 213 21 (A), 36, 213 Tidouine, fig. 153
Tamag,uert, fig. 126 Tata (Oued), 2.1.3 Tids, fig. 113
Tamakant, fig. 106 Tataout, fig. 21 (B) Tidsi (Oued), 4.4.5.; fig. 144
Tamaloukt (Maison Forestière de), fig. Taza, 4.1.2., 4.3.3.4., 4.3.6.2:. 4:4.1., Tifelouest, 5.1.3.3., 5.2.2.2., 5.2.3.2.
144 5.2.2.1.; fig. 95 (Al, 147 Œ, C, D); fig. 147, 151, 152,
Tamanar (localité), fig. 144 Tazalakht, fig. 21 (B) 160, 172, 1 73, 1 74, 1 75, 176,
Tamanart (Oued), 2.1.3. Tazarine (Oued), fig. 154 177
Tamaracoït (Jbe'), 3.6.6.3., 4.3.6.4. (B) Tazarine (Zagora), 2.5.2.3. Tifernine, 2.5 .2.3.; fig. 36
Tamaxert (Massif du), 4.3.4.2. (c), Tazzarine (Jbel), fig. 125 Tiffurst (Jbel), fig. 132
4.3.6.4. (A); fig. 110 Tazenakht (ou Tazenaght), 2.2.2., 2.3.2.; Tiflet, 3.1.3.1., 3.2., 3.3.1.2., 3.3.2.2.,
Tamda, 4.3.6.4. (A), 5. 1 .3.3.; fig. 1 47, fig. 29, 37 3.3.4.1., 3.3.4.2., 3.3.4.4:. 3.3.5. L
15 1 Tazenakht (Jbel), fig. 143, 144 (B, C). 3.4.3.1. (A), 3.5.Ù.; fig. 5,
Tamdafe!t, fig. 83 Tazerehount, fig. 73 43, 56, 58
Tameddit (Jbel), fig. 162 Tazeroualt, 2.3.3. Tifnout (Haut-Tifnout), 4.4.2.1., 4.4.2.2..
Tameslent, fig. 132 Tazerzemt, fig. 127 bis fig. 122
Tamesloht, 3.3.4.4. Tazigzaout (Jbel), 4.3.3.5. (A); fig. 97, Tighirt, 2.4.4.3.
Tamezrar, fig. 19 (A) 137 Tiguert (Maroc central); fig. 63, 73
Tamghart, fig. 143, 144 Tazout (Jbel), 2.4.4.4., 2.4.5. 1., 2. 5.2.4.; Tiguert (Atlas occ.); fig. 1 44
Tamgounsi, fig. 126 fig. 20, 213 Tiguissas (Oued), 5.1.4.1.
Tamjdout, fig. 122 Taztot, 3.6.6.3. Tigza. fig. 192
Tamjout, fig. 2 1 (B) Tazuka (Jbell, 3.1 1., 3.3. 5. 1 . (C), Tihirdent, fig. 142
Tamkadout, fig. 90 4.1.2., 4.2.I., 4.2.4, 4.3.6.2., 5.1.2., Tikirt, fig. 21 (A)
Tamlelt (ou Tamalet) (Plaine, massif 5.2.3. 1.; fig. 95 (A), 147, 213 Tïdi (Oued), fig. 143, 144
Tazzougueurt, fig. 132 Tilcuine, 3.3.4.2.; fig. 43
de), 1.2.3., 3.3.2.3., 4.1.1., 4.2.1., Tirnassinine, 4.4.3.1.; fig. 128, 129
4.2.5.1., 4.2.5.2., 4.3.3.5. (A), T�dd rs (voir Tiddas)
0
Tizi-Ifri, fig. 174 Trarit (Jbel) (ou Trarhit), 4.1.2., Zaïan (pays), 3.1.3.1., 3.2., 3.3.1.2.,
Tizi-Imediaoune, fig. 90 4.3.6.1., 4.4.4.1.; fig. 108 3.3.2.1., 3.3.5.1. (C, D), 3.4.3.1.,
Tizi-Issoutène, fig. 106 Tratt (Jbel), fig. 147, 163 3.4.4.2.; fig. 43, 213
Tizi-Itchène, fig. 174 Triffa (Plaine), 4.1.1.; fig. 147 Zaïan (quartzites, schistes), 3.2., 3.3.1.2.,
Tizi-Maachou, 4.1.1., 4.4.2.3. Trois-Fourches (Cap des), 4.3.6.4. (B), 3.3.2.3., 3.4.3.1. (B), 3.5.3.1.
Tizi-Mersitki, fig. 110 5.1.3.2., 5.1.3.5., 5.4.; fig. 147, 158 Za'.agb (Jbel), fig. 147
Tizi-Moulay-Ali, fig. 90 Trougroute (Oued), fig. 155 Zamrine (Oued), fig. 5
Tizi-n'Firest, 4.4.2.2.; fig. 99, 137, Tselfat (Jbel), 5.2.3.1.; fig. 147, ,168 Zaouia-Arg, fig. 122
140, 142 Tsiouant (Jbel), 4.3.3.5. (A) Zarjan (Oued), 5.4.3.4.
Tizi-n'Igourramene, fig. 90
Tsoul, 5.1.3.4., 5.2.2.1., 5.2.2.3.. fig. Zat (Oued), fig. 118, 126
152 bis Zebra (Plaine), 4.1.1.. fig. 147
Tizi-n'Laafit, 4.3.4.4.; fig. 111 Turrant-el-Queddan (Unité), 5.4.3.4.;
Tizi-n'Oumzour, fig. 95 (A) Zebzat, fig. 110
fig, 201 Zegdou, 2.5.2.3., 2.6.1.2. (B); fig. 36
Tizi-n'Out�i, fig. 129
Tizi-n'Reçass, fig. 95 (A) Zehroun (Jbel), 4.3.3.5. (B), 5.2.1. ;
Tizi-n'Tafilalt, fig. 28 fig. 147
Tizi-n'Tafoukt, fig. 90 u Zeida, fig. 94, 103
Tizi-n'Talrhemt, 4.1.1.; fig. 96, 136 Uad-el-Lil, 5.4.3.4.; fig. 193 Zemmour (Maure), 2.4.2.5., 2.4.4.1.,
Tizi-n'Tarhatine, 2.2.2., 2.3.2.; frig. 23 Ultrarifain (es) (Unités, Nappes), 2.5.2.5., 2.6.2., 3.3.4.3.; fig. 27,
Tizi-n'Test, 4.1.1., 4.2.2.1., 4.3.5.3., 5.1.3.3., 5.2.3.2. (C), 5.3.1., 39, 56
4.4.2.2.; fig. 127 bis, 213 5.3.2. 1 ., 5.3.2.2.; fig. 151, 174, Zemmour (Maroc central), 3.3.4.3.; fig.
Tizi-n'Tichka, 4.1.1., 4.2.2.1., 4.3.3.1., 183, 202 5, 43, 56
4.4.2.2.; fig. 101, 122 Unité (Route de l'), 5.2.2.3., 5.2.3.2. Zemoul, 2.1.2., 2.4.4.4., 2.6.2.2.; fig.
(D); fig. 153 36, 213
Tizi-n'Tlist, fig. 123 Uta-el-Melaaïb, fig. 197
Tizi-n'Tourguine, fig. 90 Zem-Zem (Jbel), 5.1.3.2., 5.1.3.3.,
Tizi-n'Tretten, fig. 135 5.3.1.3., 5.3.2.2., 5.3.2.3:, 5.4.2.1.;
Tizi-Tagourzit, fig. 90 5.4.2.2. (A), 5.4.2.3. (D), 5.4;4.2.;
Tiznit, 2.4.2.2. V fig. 147, 151, 184
Tizouka (Jbel), 5.1.3.2. Volubilis, fig. 147 .Zenaga (PJaiine des), 2.3.1., 2.3.2.,
Tizra-Tichemlaline, 5.2.1. 2.5.2.3.; fig. 29, 36, 213
Tizroutine, fig. 167 Zerekten, fig. 122
Tizzal, fig. 129 y Zerkat, fig. 17 4
Tlemcen (Monts de), 4.3.4.1. Zguid (Oued), 1.3.1., 2.1.3.
Todra (Oued) (ou Todrah), 2.6.1.1., Yagour. 4.4.2.2.; fig. 122, 123 Zguit (Plateau), 3.3.1.2., 3.4.3.1. (B).
4.3.3.3. (C), 4.4.3.2.; fig. 38 (B), Yetti, fig. 27 fig. 43
95 (A), ,132 Ykem (Oued) (ou Yquem), 1.3.1., 3.1.2.,
3.3.4.2., 3.3.4.4.; fig. 5, 43, 67, Ziar (ville, nappes de), 3.1.3.1., 3.3.2.3.,
Touahar (col), 5.2.3.1. 3.3.4.2., 3.3.5.1. (D), 3.4.4.2.; fig.
Touareg (Bouclier), fig. 27 68
Youssoufia, fig. 85, 86 43, 63, 73
Touazi't, fig. 142
Toubkal (Jbel), 4.1.1. Zima (lac), 3.6.4.3.; fig. 83
Touchchent, 3.3.4.2., 3.3.4.4.; fig. SS, Zini (Jbel), 2.4.2.4., 2.4.2.5., 2.5.2.4.;
60 z fig. 30, 36, 213
Toufeliat, fig. 122 Zini (grès du), 2.4.2.2., 2.4.2.3.
Toufsirt, fig. 73 Za (Oued), 4.3.6.4. (A) Ziz (Oued), 2.1.3., 2.6.1.2. (B), 4.1.1.,
Tougrou, fig. 144 Zad (Col), 4.1.1.; fig. 135 4.2.1., 4.3.3.1., 4.3.3.3. (C), 4.3.3.5.
Touissit (Bou-Beker), 4.3.3.3. (D); fig. Zaër (granite des), 3.4.3.1. (B), 3.5.1., (A. B); fig. 95 (A), 95 (B), 97,
95 (A), 95 (B), 139 3.5.3.1.; fig. 77 136, 137, .140
Toumzich, fig. 73 Zaër (pays, quartzites des), 3.1.3.1., Zouaoua, fig. 180
Toundout, fig. 127 bis, 1 33 bis, 133 ter 3.3.2.2., 3.5.3.2.; fig. 6, 43, 77 Zoumi, 5.1.3.3., 5.2.2.2.; fig. 147, 151
Tounfite. 4.3.3.3. (C) Zagora, 2.4.1.3., 2.4.2.1., 2.4.2.2., Zousfana (Oued, calcaires de la), 2.1.3.,
Tourza, 2.4.2.3. 2.4.2.4., 2.5.2.3.; fig. 28, 36 2.4.5. 1., 4.3.3.,1.
Tramiti, fig. 146 Zagorides (chaîne des), 2.3.3. Zra (Ou.cl), 4.3.G.3. (A)
390 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
CHAPITRE 1
Généralités - Quaternaire
PAGES
CHAPITRE 2
Domaine de l'Anü-Atlas
CHAPITRE 3
La Méséta
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
Le Rü
FIG. 147 Carte structurale du Rif ........................ 231
148 L'arc de Gibraltar et l'ensemble bético-rifo-tellien .. 232
149 L'évolution rifaine dans l'hypothèse « ultra » 233
150 Hypothèses contradictoires pour l'évolution du Rif .. 235
151 Deux coupes générales du Rif ................. . 236
151 bis Structure et évolution du Rif externe oriental ...... 237
152 L'évolution du Rif externe ..................... . 240
153 Emboîtement des topographies près de Ketama ...... 242
154 Emboîtement des glacis au J. Sougna .............. 243
155 Morphologie de la basse plaine du Nekkor ........ 244
156 Failles et volcanisme de la mer d'Alboran 245
157 Le golfe de Cadix ............................ 246
158 Deux profils sismiques dans la mer d'Alboran .... 247
159 La marge continentale nord-africaine (Bougie) ...... 248
160 Série stratigraphique mésorifaine ................. . 250
161 Série stratigraphique i'ntrarifaine 251
162 Stratigraphie des nappes rifaines 252
163 Coupe du Rif central externe .................... 253
164 Une reconstitution du sillon rifain externe ........ 256
165 Directions de courants dans les flyschs crétacés .... 258
166 Filons clastiques dans le flysch de Ketama ....... . 259
167 La diverticulation du J. Binete .................. 260
168 Les rides prérifaines .......................... 261
169 Le front de l'écoulement prérifain .............. 262
170 : -Age des écoulements rifo-telliens ............... . 263
171 Charriages externes sur l'avant-pays algéro-marocain 264
172 Coupes sériées dans les nappes rifai'nes ............ 265
173 La tête plongeante du Tifelouest ... ............... 266
174 Structure de l'Unité de Ketama 267
396 ÉLÉMENTS DE GÉOLOGIE MAROCAINE
CHAPITRE 6
Jaquette :
PAGE
Sommaire 5
Préface .................................................... 7
IntroducEon 9
Pourquoi ce livre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Remerciements ................................... ...... . . ... 12
1. Une boutonnière précambrienne de l'Anti-Atlas occidental : le Kerdous ; la vallée des Ameln et le Jbel Lkest, vus du SE.
La vallée s'ouvre dans les schistes du Précambrien I (arga 1iers dispersés sur les pentes, oasis irriguées au fond). Le Jbel Lkest
est constitué par les quartzites rosés du Précambrien II, où les dolérites et gabbros intrusifs font des taches sombres (en haut à
gauche). Vers la droite, les schistes-grès s'appuient en écailles sur les quartzites (voir coupe fig. 20).
2. Le Primaire de !'Anti-Atlas central, entre 1'Infracambrien d'Ouarzazate et le Jbe! Bani ordovicien ; relief appalachien sub-désertique,
vu vers le Sud depuis la route de Zagora.
Au premier plan, toit des Calcaires supérieurs ( « Géorgien ») �t base des schistes vt:rts acadiens transgressifs (entre eux : Brèche
à Micmacca) dans lesquels s'ouvre une plaine allongée, la Feija interne. Petites crêtes de grès acadiens puis, au fond, longue crête
et quartzites du Bani.
3. Un paysage paléorécifal dans le Primaire de l'Anti-Atlas oriental : le Dévonien de Hamar-Laghdad (Tafilalt).
Pinacles récifaux dolomitiques posés sur une sole de ca!caires (Dévonien inférieur) et ennoyés, vers la gauche (Sud) par des
terrains argileux du Dévonien moyen et supérieur (série condensée), que couronne une corniche de grès du Viséen transgressif.
Voir fig. 31. Lumière blanchâtre et visibilité médiocre, à la fin d'un vent de sable.
4. A la lim;ie de !'Anti-Atlas et de !'Atlas; l'accident sud-atlasique et la couverture anti-atlasique à Tinerhir.
Regard vers le Nord. Au premier plan, l'oasis et un des bordjs, dominés à droite et à gauche par les entablements de calcaires
éocènes sur talus sénonien. Au fond, muraille de calcaires et do lomies liasiques, dans lesquels sont taillées, vers la gauche, les gorges
de l'Oued Todra. Voir coupe fig. 38.
PLANCHE I
PLANCHE II
Le domaine de la Méséta
1. Relief appalachien dans le Sud du Massif central : la « forêt » des Smaala et la haute vallée du Grou.
Vue prise du Timissi-Sghira vers le Nord-Est. De la gauche v,ers le centre, route d'Oued-Zem à Moulay-bou-Azza. A droite,
maison forestière des Smaala. Au centre, à droite de la route, campement de semi-nomades 1(rhaïmas, enclos). A gauche de la
route, crêtes de quartzites caradociens, puis combe dans les schistes d'Ou!jet-bou-Khemis (avec une piste) et crêt des schistes en dalles
(Llandeilo). A droite, flysch viséo-namurien chevauchant, en collines arrondi,es (maison forestière et massif au-delà du Grou). Entre
les deux, zo'ne d'écailles, passant au premier plan.
2. Un massif de granite intrusif érodé en creux et son auréole en relief dans les Rehamna.
Regard vers le Sud. Le granite des Rehamna occidentaux est profondément arénisé. Cultures autour des douars (en haut à
droite), plantations de cactus (« figuiers de Barbarie », au premier plan). Auréole de cornéennes et de schistes et quartzites en
relief, au fond (à gauche : Koudiat-Ouzrène).
3. Molasses et transgression post-hercynienne près de Mechra-ben-Abbou (Nord des Rehamna).
Le groupe d'étudiants est assis sur des conglomérats en bancs lenticulaires dans les molasses argiJo-conglomératiques du « West
phalo-Autunien ». Ces molasses post-tectoniques sont basculées de 30 à 40 ° vers l'Est (c'est-à-dire vers la droite, sur la photo). Sur
ces terrains affectés par les mouvements tardi-hercyniens, la trans gressidn mésozoïque débute par des grès rouges sub-horizontaux,
visibles au second plan à droite i(T�ias-Jurassique ?). Par dessus, l'Infracénomanien argilo-sabk:ux de teinte saumon puis le Cénomano
Turonien jaunâtre, forme le talus du Plateau de Settat, visible en arrière-plan.
4. La couverture mésétienne et sa richesse minière : le phosphate ; une découverte à Sidi-Daoui (Khouribga).
Au fond, drag!ine géant enlevant le stérile (terrils à gauche). Plus près, pelle et camions exploitant et emportant le sable phos
phaté d'une couche yprésienne.
PLANC'llï: If
4
Î'LANCHE II!
Le domaine des Atlas
2
PLANCHE IV
Le domaine du Rif
• ...
PI.ANC!-lr IV
PLANCHE V
2
PLANCHE VI
,
En pochette ci-contre :
- Carte structurale du Maroc au I /3 OOU 800
Code structural du Maroc au I /3 000 000 utilisé
au Service géo�ogique
Adresse de l'aweur:
INSTITUT DE GEOLOGIE
Université Louis Pasteur
1, rue Blessig 67084 STRASBOURG FRANCE
ROYAUME OU MAROC
MINISTERE OU COMMERCE ,DE !.:INDUSTRIE
DES MINES ET DE LA MARINE MARCHANDE
J-�· .o-,J f
4-J J-.:J � ���.:.>la.li.,
.,...,..,, ..si.JI
D D
AP -Mauif hercynian central (ou Meseta marocaine nord) RI - Zones internes
APO- Région çÔtiire du nord-ouest RI M - Zones métamor phiques
APC-Antiçlinorium de Khouribga-Oulmès RI P - Nappes p aléozoïques
APE-Zonu oritnlalu- Fourhal t Antiçlinal Kasba-Tadla,Azrou RI C - Chaînes calcaires
D D
AC- Mneta çÔtiire RF - Nappes d�s flysçhs
ACN- Chaouïa (entre Oum er Rebia et Cherrai)
AC S - Abd a -Ooukkala
D D
AS - Meseta marocaine sud et zone synçlinale Bahira-Tadla RE - Zones ••ter nes
AS K - Plateau des phosphates (Khouribga) RER- Zones intrarilaines
ASR- Rehamna REN • Nappes d'origine lntrarifainea
ASY-Bahira-Ganntour ( Youssoufia) R E M - Zones mésorifaines et fenêtres
AST - Plaine du Tadla, Beni Amir et Beni Moussa RE P - Zones préri!aines
D
AJ - J ebilet ( Ojebilet) REFR-Rides prérifaines
AJH- J.Hadid et Ali Kourati RE T - Synçlinaux miocènes postn appea
D
AJ M- Mouissot RP - Avant Pays
AJ O- Jebilet oççidentoles loues!) RPG - Gharb
AJ C - Jebilet çentroles R P N - Néogene du Gharb, du couloir sud
AJ E- Jebilet orientales ( est) et des bassins méditertanéens
D
A E -Zone synçlinale d'Essaouira -Haouz RPO - Avant Pays oriental
AEO - Partie çÔtiere (ouest) RPT - Temsaman
A E M- Meskala RPV - Volcanisme oriental
A EH- Haouz de Marrakeçh
D
AH- Haut-Atlas
AHH - Région des Haho et couloir d'Argano
AHO- Haut Atlas paléozoïque occidenlal
AH U - Ounein et promontoire de l'Ouzellarh
AH T - Haul Allos de Telouet
AH C - Haul Allas central AOON
AHB - Allas deBeni Mellal--------e=:J
AHP - Tamleltlprimaire el préçambrien)
AH S - Haut Atlas saha rien
D
AM- Moyen All as . ·
AMC • Causse moyen otlosique
A MCA- Causse d'Agouraï
AOOS
-
A M T - Tazzeka
A M P- Moyen Atlas plissé
A M 1 - Causse d'ltze r
A MS· Chaînon de Midelt
A M B - Allos de Beni Mellal -- - -- - -c=:=J /
,.- .....
)
/ o-<... /
D
AO- Meseta oranaise
AOM - Bassin de la Moulouya
AOMS - Cuvelle de la Haute Moulouya
/ i;,.O /
( /
AOMA - Massifs primaires de Bou Mio el Aouli
AOME - Dépression d'ltzer à Enjil \ ..... /
AOMM - Bassin de la Moyenne Moulouya
ACfo • Hauts Plaleaux
AOON - Hauts Plateaux nord
AOOS - Houis Plateaux sud
AOO R • Rekkame
AOOM - Plis mo,çinaux du Haut Atlas
AOT • Dome de iendro•o
AOH - Chaîne des Horsts
AOP - Boulonnières primaires de l'oriental nord
D
AB- Couloir Taza-Oujda et plaines du NE
ABG - Bassin de G uerç if
ABT •
ABO-
Région de Taourirt
Région d'Oujda
SPZ
ABB - Région des Trillas lBerkane)
D
AN-Moss ifs paléozoïques et jurassiques du NE
AN P • Baudoufaut , Beoi Sna,sene
ANO • Masgout- Bouslah, Beni Ourimençh
ANB • 9eni Snassene
DOMAINE DE L'ANTJ-ATLAS
D
SP- Sillon p,éafricain
SPS - Souss
S PO- Bassin de Ouarzazate SG
S PK - Hamada de Ksar es Souk
S PG - Hamada de Baudenib à Bechar
S PT- Massif de Tal z o z o
SPZ- Region de la Zausfana
D
SA - Anti- Allas
SAG Massif s de Goulimine et Dra inférieur
SAO Anti-Atlas occidental (ouest)
SAC central
11 ..
D
SB-Ban,
SBZ - Zini
SBP- Ba n i plissé
SBM- Bani monoclinal
SBO • Adrar-Zougor
SB A- Addana-Gueliz
SBH- 'Hamsaïlikh
SBC • Crasse du Bani
§
SM - Moïder-Tofilall SE
S K -Kem-Kem
SG - Bassin de Kenadza-Bechar
D
SR - Plaines du Dra au Pays des Richs
SRL - Rich Leimhaguene
SRO- Riçh ouest
S RC- Rich centre
SR E-RÎçh est
D
S T- Bassin de .Ji�douf • .
.
STO -Reg1on occ1dentalelOua rkz,z de Messeied)
STC- Région centrale lOuarkziz et Betonal
STZ-Anticlinal z,maul à Tinfouchy
D
so- Chaînes d 'Ougarta
S OS- Saou ra
S 00-Ougarta
SOT - Kohol de Tabelbalo
50Z -Zegdou
S OB - Jbel Bel Tadjine
S OK - K hrettamia
D
S H- Hamadas
SHT - de Tindouf·
SHR- du Dra
SH 0- dt la Oaoura
SHG • du G u ir
D
SE- Grand Er9 occidental
SY- Tarfaya cotier
S HT
D'après les travaux des oéologues de 10 01v1s,on dt fo Géolo-Jie
•t plus portlc.uliirement
G. Sute, pour le domaine rifain
R du Ore 1noy POi.#' le domaine ollos,que•
H Hollard et J DestOl'nbfl �at.r i. dC>manl! œrAnti otlos
•
Coord1notion par l\ 8<Nddo et M. Saadi
TI NDOUF
Avtc lo colloborot1on du Ctnlr• National de documcnro1ion
Sommaire