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DICTIONNAIRE D'ARGOT
FIN-DE-SIÈCLE
DU MEME AUTEUR

PARIS-DOCUMENTAIRE
VOLUMES PARUS
1. Paris-oublié. VII. Paris-Police.
II. Paris-qui-s'efface. VIII. Paris-Escarpe.
III. Paris Canard. IX. Paris-Boursicotier.
IV. Paris-Palette. X. Paris-Galant.
V. Paris-Impur. XI. Paris-Médaillé.
VI. Paris-Cocu. XII. Paris-Croque-Mort.

VOLUMES A PARAITRE
Paris la-Nuil. Paris-Prison.
Paris Ambulant. Paris-Escrime.
Paris Dompteur. Paris-qui-s'éveille.
M
Paris as troque t. Paris-Toqué.
Paris Brasserie. Paris-Musicien.
Paris Bastringue. Paris-Huissier.
Paris Cabotin. Paris-Etudiant.
Paris Palais. Paris-Domestique.
Paris Brocanteur, Paris-Gavroche.
Paris Gargantua. Paris-Borgia.
Paris Canotier. Paris-Badaud.
Paris Tripot. Paris-Cafard.
Paris à-Table. Paris-Portière.
Paris Mendigo. Paris-Bourgeois.

VOLUMES DIVERS EPUISES


La Commune de Paris, Les Virtuoses du Trottoir.
1870-1871. Les Curiosités de Paris.
Les Maisons comi- Les Sauterelles rouges.
ques. Ces Dames du grand
Mémoires secrets de monde.
Troppmann. Les Jeux et les Joueurs.
A Fniiicisqne SARCEY

HOMMAGE RESPECTUEUX

Ch. virmaitre.
DICTIONNAIRE
d'Argot
FlH-lDE-SI]Èel:iE
PAR

Charles VIRMAITRE

PARIS
A. CHARLES, LIBRAIRE
8, RUE MONSIEUR-LE-PRI\CE, 8

1894
, ,
A MON CHER ET HONORE CONFRERE

^ln^\ FRANCISQUE SARCEY

Permettez— moi de vous prier d'accepter l'hom-


mage de ce volume. Je suis persuadé que le nom du
maître critique lui portera bonheur.
J'ai essayé de faire juste, sans, comme mes devan-
ciers^ écarter volontairement des termes risqués.
Je les ai écrits comme ils sont employés dans les
milieux auxquels je les e?nprunte.

Pour écrire mes précédents ouvrages ^j' ai dû vivre


dans ces milieux, depuis l'atelier jusquaux bouges

les plus infects, inconnus des chercheurs^ et oîi^ d'ail-


leurs, nul n'oserait s' aventurer sans danger.
C'est donc un Dictionnaire vécti, étudié sur le vif
S'il n'est pas aussi savant que ceux de MM. Jean
Rigaud, Alfred Delvau et Lorédan Larchey, il a au
moins le mérite de n'être pas fantaisiste ; il n'est

pas l'écho atténué par une pudibonderie par trop


Bérengeriste des expressions en usage depuis des
siècles.

Des dames à un certain bal célèbre, mirent leur


chemise au vestiaire, j'ai fait comme elles, ce sera

moins beau sûrement, mais c'est aussi nature.

TO BE OR MOT TO BE
Veuillez agréer, mon cher Maître, mes remercie-
ment s^etJL£x^res sion de mes sentiments de confrater -

nité.'\^Vi
'
/^ n ^t^^x
'
-f >, CH. VIRMAITRE.
Moti cher Confrère^

Vous ni'ûve^ fait grand plaisir en vous


souvenant du goût que fai toujours mon-
tré pour études de linguistique. J\j' me
les

les locutions d'argot^ dont beaucoup sont


très pittoresques ; au lieu de les proscrire
toutes, comme font les dégoûtés, nous de-
vrions avoir à cœur de choisir les plus
expressives et de les introduire dans la con-
versation de la bonne compagnie, d^oii elles
passeraient dans le Dictionnaire de V Aca-
démie, qui leur donnerait ainsi leurs lettres
de naturalisation.

Je vous remercie et vous serre la main.

FRANCISQUE SARCEY.
PRÉFACE

Avant que les bonnes feuilles de ce Diction-


naire ne me tombassent sous les yeux, je ne
connaissais guère, je dois le dire à ma honte,
que Targot de Métcnier et celui de Bruant. Je
dois confesser que mon éducation était in-
complète. Et comme je crois que beaucoup
sont dans mon cas, il est de toute évidence
que ce Dictionnaire est destiné à rendre les

plus grands services aux femmes du monde


qui vont, au cabaret du Mirliton, quérir des
émotions un peu faisandées, et qui en revien-
nent mélancolieuses, oh ! combien ! et le

cœur tout en pantenne, les pauvres chères !

de ce qu'elles n'ont pas goûté, n'ayant pas


compris, toute la boue dont, à leur passage
II
DICTIONNAIRE D ARGOT

dans son bouge, les éclaboussa l'habile cabot-


limonadier.

Quel beau livre, quel livre puissant, de


quel haut intérêt, et de quelle portée morale,
philosophique et sociale, il y aurait à écrire
sur l'argot ! Quels coins de voile il soulève
sur ce monde mystérieux, inconnu, inquié-
tant, si loin de notre société bourgeoise, sur
ce monde du crime, où le vol et l'assassinat
portent cyniquement le même nom que la

retape de la fdlasse : le turbin î Le turbin


c'est-à-dire le Travail ! ! !

Ah nos lois nos règlements nos conven-


! ! !

tions Ah nos morales! nos vertus nos de-


! ! !

voirs Ah !nos Godes, nos gendarmes


! A î

quels antipodes î

y a dans l'argot l'histoire de tout uft


Il

monde, il y a la psychique de tout un peuple


qui pense, croit et agit tout contradictoire-
ment à nous, de même qu'il parle une autre
langue que nous, une langue difficile à saisir.
PREFACE XI

en dépit de tous les dictionnaires, parce que


sa mobilité est en raison directe des efYorts

faits par les profanes pour la pénétrer.

Je n'ai ni le temps, ni l'autorité qu'il siérait


pour essayer d'écrire, en tête de ce livre, le

(Commentaire qu'il faudrait. Je ne veux, je ne


puis que tenter quelques considérations sur
ce qu'est l'argot, au point de vue philolo-
gique, et sur la manière dont se forme et se
déforme, encore aujourd'hui, ou plutôt se
transforme en se déformant ce vocabulaire
d'une richesse si colorée et si sapidement et

intensément pittoresque.

Les dictionnaires d'argot, publiés jusqu'à


présent, n'ont pas assez, me semble-t-il, in-

sisté sur les modes de recrutement et de


transformation des vocables argotiques. Or,
précisément, ce côté philologique m'a tout
de suite paru, à moi, profane, comporter un
intérêt de premier ordre. Je sais bien qu'il
faudrait tout un livre pour écrire, expliquer
et commenter la longue et si accidentée bis-
XII DICTIONNAIRE D'ARGOT

toire philologique de l'argot, dont les com-


pétents font remonter les origines jusqu'au
xn^ siècle.
Toutefois, à défaut de cette étude savante
il y a tout au moins à donner la formule de
la mobilité de cette langue, qui, à dix ans
de distance, devient presque méconnaissable
et quasi incompréhensible pour qui n'en suit
pas les évolutions et n'en connaît pas le

mécanisme.

L'argot est un langage artificiel, un voca-


bulaire de convention.
Riche d'un fond de vieux mots français,
latins, ou d'importation étrangère (par le fait,

par exemple, des guerres), rargot,je le répète,

est une langue essentiellement bougeante et

fugace.
Cette mobilité est obtenue par divers prin-
cipaux procédés, tels que : déformation de
mots existants, substitution de mots, apport
de suffixes divers.
Le procédé de déformation le plus curieux
est celui qui consiste à remplacer la pre-
PREFACE XIII

mière lettre d'un mot par la lettre /, à la re-


jeter à la fin du mot, et à terminer le mot
par un suffixe, comme oqiiCj iqiie, ème, onche,
iichc.

C'est ainsi que le mot « fou ^) a produit loufo-


que. Uf de fou, remplacée par un / et pas-
sant à la fin du mot, a formé louf radical
auquel est venu s'ajouter le suffixe oque, soit
loufoque. C'est pareillement que linvé vient
de viugt, le z^ remplacé par 1'/, est passé à
la fin du mot, et le / est disparu euphonique-
incnt.

Quelquefois le suffixe s'intercale dans le

mot. Caler, mourir, devient calancher, par


l'addition du suffixe anche, qui est un suf-
fixe courant en argot, comme ique et oque.
Exemple: l)outique, x[ui fait boutoqueel bou-
ianche.

Un autre suffixe, qu'on retrouve un peu


partout, est la syllable(/w//ï. Roux — rouquin.
Lance, eau, fait lancequine et lancequiner
pleuvoir.

Le suffixe go entre dans la composition de


l)eaucoup de mots : icigo pour ici, remplaçant
XIV DICTIONNAIRE D ARGOT

icicaille qui est très vieux ; sergot^ mendi-


got, etc.

L'argot s'enrichit de mots nouveaux par la


méthode des synonymes et par métaphores.
C'est à dire, à plus exactement parler, que
les choses et les gens sont désignés par une
de leurs propriétés, une de leurs fonctions,
la plus saillante: une montre devient une
toquante, parce qu'elle fait toc, toc ;
un juge
s'appelle un endormi, un avocat un bavard ;

l'avocat général V avocat bêcheur ,


une corde
ligottante.

Les dérivations par synonymes, donnent


parfois des résultats qui déconcertent de
prime abord. Comment expliquer que taupe,
femme, vient de marmite, qui désigne égale-
ment la femme. C'est que marmite, par subs-
titution de finale est devenue marmotte, et

que marmotte, ayant éveillé l'idée d'animal


qui dort sous terre, est un terme cousin
germain de taupe.
Une des conséquences à laquelle, par ce
procédé, on arrive vite, est le calembourg.
PREFACE XV

I/argot y a aussi recours pour se mo-


difier. C'est ainsi que ^^ini-Esprit devient
Sdinie-Essence, le portier cloporte, les la-

trines le numéro 100.

Suivant cet ordre d'idée, l'expression pas-


sera tabac, doit venir logiquement de r/ïzV/z/^'

qui en argot signifie l)attre] chiquer ùxeiW'dni


tout naturellement l'idée de tabac.

N'y aurait-il pas tout un chapitre à écrire


sur la poésie de certaines expressions, telle
que hlanchetle qui veut dire hiver, telle que
hrouillotte qui signifie la nuit? Et sur l'esprit

de certaines locutions imagées? Coucher sur


la plume de Beauce, n'est-ce pas joli pour
dire m coucher sur de la paille » ! Quand la

fille qui fait la retape rechasse les passants


(les reluque si vous voulez) pour les allumer,
on dit qu'elle distribue son prospectus.
Et combien d'autres ?

Ce Dictionnaire vient à son heure, il est


expression exacte de la langue actuelle
XVI DICTIONNAIRE D ARGOT

qu'on parle couramment dans les bouges. Il

émane de la plume d'un qui a beaucoup


retenu, après avoir beaucoup vu. Virmaitre
est plus qu'un écrivain documentaire, c'est le

Document lui même. Il est le seul homme de


Paris qui a été partout, là même, là surtout,

où la police, éventée à distance, n'entre pas.


Il a rapporté de cette ballade de touriste
dans le tréfond de Paris, tout une œuvre
d'un arôme spécial. Que si ces clichés pho-
tographiques effarouchent quelques pudeurs,
au moins ont-ils pour eux d'être d'une exac-

titude absolue, puisqu'ils ont été pris sur

le vif.

Ce Dictionnaire d Argot fin-desiède, en


dépit, et peut-être à cause, du cynisme de
certains vocables, et du pittoresque violent
de certaines locutions, n'est pas le moins
curieux morceau de sa collection.

Léo Trézenik.

I
EXPLICATIONS

Il est inutile de chercher les origines de l'argot,


car tous les auteurs qui ont essayé de les décou-
vrir sont en parfait désaccord.
D'ailleurs, où commence l'argot, où finit-il?

Chaque jour ce langage se forme, se déforme


<'l se transforme.

Ce qu'il faut reconnaître et simplement consta-


ter, c'est qu'il est des plus anciens. Il existe depuis
la création des associations de filous, de voleurs
et de mendiants ; ils avaient en effet besoin d'un
langage conventionnel pour se comprendre entre
<Mix, sans que le vulgaire non initié pût saisir le

véritable sens de leurs conversations.

Le moi Argot dérive-t-il du grec Argos, d'Argus


emblème de la vigilance ; de la vieille expression
.

XVIII DICTIONNAIRE D'ARGOT

Narqiiot (mendiant), de Ragot, truand du


XYi" siècle, du mot Argu, finesse, etc., etc?

Gela importe peu. Ce qu'il faut considérer c'est


que l'usage de l'argot est passé dans nos mœurs,
dans toutes les classes de la société ; on en retrouve
des expressions dans la langue courante.
Nous avons l'argot des voleurs, des soiiieneiirs

des filles de la rue et du demi-monde, des ateliers,


des bouchers, des coulisses, An peuple, des trou-
piers, des bohèmes, des gens de lettres, des saltim-

banques, des Joueurs, des boursiers, des typogra-


phes, des bourgeois, des musiciens^ des mendiants,
etc.. etc.

Si les expressions employées dans ces divers


milieux diffèrent sensiblement comme étymologie
et comme sens, tout en signifiant la môme chose,

c'est que cette langue est très riche ; elle est si

riche que pour exprimer le mot tête, par exemple,


il existe plus de vingt vocables : Trogne, caboche.,
bobine, fiole, caillou, bouillotte, cafetière, coiia-

che, poire, hure, sorbonne, olive, nord, baptême,


trompette, globe, binette, cabéche, etc.. etc.
i

* * ;

L'étude de l'argot a tenté de grands écrivains,


EXPLICATIONS XIX

mais ils n'ont pu réussir à pénétrer dans les pro-

fondeurs de ce mystérieux langage.


Vidocq, le célèbre voleur, fut, dans notre siècle,
lo premier initiateur populaire de l'argot ; il était

placé pour cela, il avait vécu dans le monde des


prisons, au bagne, à la Force, et pendant qu'il fut
chef de la sûreté, il vit défder devant lui tous les
<liefs de bandes célèbres.
Après lui sont venus MM. Alfred Delvau, Jean
Uioraud et Loredan Larchev.
.le ne parle pas des auteurs qui n'ont fait qu'em-
prunter les expressions de nos devanciers, en
commettant de grossières erreurs sur le sens et la

A aleur des mots, erreurs qui prouvent qu'ils n'ont


rien pris sur le vif, et qu'ils se sont contentés d'em-

l)loyer les mots tels qu'ils les avaient entendus.


Ainsi, l'un d'eux dit cadelle pour cadenne
•haîne); />roff/e/' (manger), ipouv prou ter (colère),
r/est à l'infini.

Au XVI'" siècle, l'argot avait pris une telle exten-


sion que l'on songea à modifier ce langage et à

I unifier. Ce travail fut confié aux arcin-suppofs,


litre que prenaient les ca^owx, principaux officiers

du roi des Truands.


Voici ce que dit à ce sujet Ollivier Chereau ;
XX DICTIONNAIRE D ARGOT

« ... En un mot, ce sont les plus scavants, les


« plus habiles marpauts de toiitime V argot ^
qui
« sont des escoliers desbauchez et quelques rati-
« chons de ces coureurs qui enseignent le jargon
« a rouscailler bigorne qui ostent, retranchent,
« réforment l'arg-ot, ainsi qu'ils veulent, et ont
« ainsi une puissance de triicher sur le loutime

« sans ficher floutière. »

La méthode suivie par mes devanciers a ceci de


particulier : c'est qu'ils se sont évertués à aitribuer

à telles ou telles personnalités la paternité des


expressions nouvelles. Gela n'est pas juste, car
l'argot ne s'étudie pas dans les livres, il s'étudie

dans les rues, dans les ateliers, dans les bouges,


en un mot dans tous les mondes où il est la langue
usuelle.

C'est le peuple qui est le véritable créateur de

la langue verte , c'est lui qui trouve chaque jour


des mots nouveaux pour exprimer sa pensée ; ce
qu'il recherche avant tout, c'est la figure qui
frappe, l'image qui détermine l'objet ou la chose
qii'il veut désigner, voilà la raison pour laquelle
l'argot est si pittoresque, ne repose sur aucune
EXPLICATIONS XXI

règle fixe et n'appartient à personne parce qu'il


apparlienl à tous, à la masse.

Dans un atelier, deux ouvriers causent, l'un dit

à l'autre :

— Tu ne finiras pas ton travail?


L'autre lui répond :

- Non, c'est que je tousse.

L'apprenti (pii a entendu dans les faubourgs


dire d'un homme i[\ùj)cle : « Il est enrhumé » trans-

forme l'expression ; au lieu de dire : cest que je


tousse, il dit : cest que je pète.
Les deux expressions restent, la dernière com-
plète la première, et toutes deux sont dans la

circulation pour exprimer la môme pensée.


A qui appartiennent-elles? à tout le monde.
Qu'importe au peuple que les étymologistes se
torturent la cervelle pour prouver que gogo vient
de gaudium et baragouiner du Bas- Breton ?

Pour lui gogo est un imbécile, voilà tout.

Dans ce Dictionnaire cFArgot ]dii procédé d'une


toute autre manière que mes prédécesseurs ;
je
ne cite personne, parce que, je le répète, c'est le
XXII DICTIONNAIRE D'ARGOT

peuple qui est l'auteur de tous les mots d'argot


en usage.
Depuis dix ans que je travaille à ce Dictionnaire,

j'en ai étudié les expressions sur le vif, dans \v<

prisons, dans les ateliers, dans les bas-fonds, dans

le monde des filles de la rue et des filles de la haute,


et ailleurs; j'ai acquis la certitude qu'attribuera
quelqu'un telles ou telles expressions c'est con-
traire à la vérité. Je me contente d'indiquer à la

suite de chaque mot à quel argot il est emprunte


et dans quel milieu il est en usage.

Certainement, j'ai employé des expressions bru-


tales, grossières, mais je n'en suis pas cause pour ;

être un photographe fidèle, je ne devais pas tour-


ner autour du pot, je ne devais pas hésiter à sou
lever le couvercle.
C'est ce que j'ai fait.

Le parfum du fricot ne sera peut-être pas du


goût de tout le monde, je le regrette; il y en a qui
aiment l'odeur de la peau d'Espagne et d'autres

qui lui préfèrent celle du vidangeur.


Toutes deux sont aussi bonnes l'une que l'autre,

la peau d'Espagne a fait la fortune du parfumeur,


et la merde celle du vidangeur.
EXPLICATIONS XXIII

D'ailleurs, une expression n'est grossière que


lorsqu'elle est voulue ;
quand elle employée pour
déterminer un objet, un fait, un individu elle perd
sa grossièreté pour passer à l'état d'image, et

dans cinquante ans ce qui paraît brutal aujour-


dluii paraîtra sûrement anodin.

Si, à l'époque où l'on poursuivait 3/ac/ame^oi'ar//


on nous avait dit qu'en 1894, l'Académie fran-
(jaise accorderait quatorze voix à l'auteur de Ger-
minal, de Xana et de V Assommoir, on aurait
conspué l'audacieux prophète.
V tout il faut s'attendre pour ne s'étonner de rien.
Je remercie mes collaborateurs du concours
([uils ont bien voulu me prôter pour accomplir ce
travail ; pour être conséquent avec mon système,,
je n'eu nomme aucun, car il en est qui ne\ou-
draient pas voir figurer leurs noms à côté de ceux
de Gamahut, d'Abadie et d'autres célèbres vo-
leurs et assassins qui ont été pour moi des lexico-

graphes.
Cil. VmMAITRE.
NOUVEAU
Dictionnaire d'Argot

SIGNES ABRÉVIATIFS
l.ci< noms suivis des mitiulcs L L .lunueiit, les oxplicaliuns do
M. Lorédan Larchey ; A i) celles de M. Alfred Delvau.
Les erreurs des autres auteurs cités par
ces messieurs ne va-
lant pas la peine d'être relevées,
je les passe sous silence.
Toutes les expressions nouvelles, ou celles l\ qui j'ai restitué
leur véritable sens sont suivies de lu lettre N.

ABATTUE : Faire des dettes, ABADIS ou ABADIE : V.


L.L. Trépe.
Abattre veut dire faire beau-
eoup d'ouvrage. C'est — ABAT-RELUrr : Cette ex-
un ouvrier habile, il en abat pression désigne la visière
en un jour plus que ses coni- placée sur la casquette des
|Kignoi)s en une semaine vieillards ou des gens
Argot du peuple). lai blés de vue pour adou-
la
cir l'intensité de la lumière
ABATTAGE (En recevoir un)
:
(Argot des voleurs].
être grondé à en être
abattu. Equivalent à rece- ABATIS : Les pieds ou les
voir ur. gras, un suif, en un mains.
"lot, à être enlecé (Argot
Dans le peuple, oYi dit d'un
du peuple). X. individu mal conformé 11 :

ABATTAGE : (en avoir) être a des abatis canailles, ou


grand, fort, d'une taille à encore il a des abatis à la
l'uniner. — a de Vabat-
Il manque.
'fje, il peut frapper lort Quand deux hommes se
Argot du peuple). JSf. battent, la Ibule dit du plus
. . . .

ABE ABH

faible : il peut numéroter d'hôtel ou


nourrice :

ses ahatis (Argot du peuple) elles donnent


becquée.la
Cette expression s'appli-
ABATTOIR où l'on : Lieu que depuis peu uux voleuses
ahat animaux
les les ; qui dévalisent les magasins
prisonniers ont donné ce de nouveautés en se servant
nom au cachot. des condam- d'un enfant.
nés à mort (Argot des Ce vol nécessite trois
voleurs) personnages : la mère, la
nourrice et le momignard.
ABBAYE DE S'OFFRE- Tous trois entrent dans
A-TOUS : V. Bocard. un magasin. La mère se fait
montrer les étoffes. Elle
ABBAYE DE MONTE-A- détourne l'attention du com-
REGRET La guillotine. : mis par un manège quel-
«;onque. Profilant de ce mo-
L'expression peut se pas- ment, elle fait tomber à
ser d'explications ceux qui : terre une pièce d'étofl»?. La
y montent le font sûrement nourrice se baisse, connue
à regret (Argot des voleurs). pour y déposer l'enfant un
instant, et cache preste-
ABBAYE DE CINQ PIER- ment l'objet sous la pelisse
RES Les cinq dalles de
: du petit. Aussitôt elle le
granit placées devant la Ro- pince fortement.
L'enfant
quette, sur lesquelles on crie comme un possédé.
monte l'échafaud Elle Jiiit semblant d'essayer
Lacenaire dédia ces stro- de le calmer, mais elle le
phes à ces cinq dalles : pince encore plus fort. Ses
cris redoublent. Alors la
Oh!je vous connais bien, dalles
[qui faites place mère témoigne ime impa-
Aux quatre jîieds de l'échafaud. tience très vive.
Dalles de pierres blanches ou
[ne reste plus trace
— Te tairas-tu, lui dit-
Du sang versé par le bourreau. elle ; allez-vous en, nour-
rice. Nous reviendrons une
ABBAYE RUFFIANTE :
autre fois.

Four chaud, dans lequel Leur manière d'opérer


les vêlements des prison- se nomme le volà la nour-
ni( rs sont passés au soufr > rice (Argot des voleurs) A''. .

pour détruire la vermine


(Argot des voleurs) ABBESSE : Maîtresse d'une
maison de tolérance.
J ABÉQUELSE : Maîtresse Allusion aux filles qui
AHO ACC

xoiilcloîlivesc(»nmi«Mlaiisuu la mise à prix des objets à


couvent (Ai'got du peuple). adjuger (Argot des voleurs).

AlîKTl : Lourd, pâteux, nou- ABUEUVOIIl La boutique


:

clialaiit. du marchand de vins où les


iMot à mot : abruti par ouvriers ont l'habitude cha-
des pratiques personnelles que matin de boire la goutte.
ou de naissanec (Ar^ol du Quand la station a été
peui)le). X. trop prolongée, que l'homme
AIÎLOQUKK: Aclielerenlas, rentre au logis éméchéà'A\\'&
en bloc. lesgrandes largeurs, la mé-
Les brocanteurs bloquent nagère lui dit d'un ton ro-
un tas de marchandises les gne As-tu assez abreucé
:

plus disparates (Argot des ton cochon ? (Argot du peu-


V. recidage. pie).
camelots).

AliOXNÉ AU GIIGXON :
ACCAGNAfiDIR (s'j : Être
Déveine persistante, qu'au- indolent qui s'amuse à des
bagatelles, qui piétine sur
»uu ell'ort ne peut con-
jiu-er.
place et dormirait, comme
On dit aussi : « 11 a si
dit le proverbe, le cul dans
}>eu de chance (pi'il se noie- par dix degrés au-
la rivière

rait dans un crachat (Ar-


dessous de zéro (Argot du
peuple).
got du peuple).

AHOULEU : Se dit dans le ACCIDEiNTIEK Voleur qui


:

peuple d'un récalcitrant qui profite des accidents, et


ne veut pas payer «-ffôow/^r sait au besoin les faire
la monnaie. naître pour dévaliser ceux
— Aboulez donc, mon qui en sont les victimes.
vieux, fimt y passer. Le voleur s'empresse au-
On dit aussi à quelqu'un tour du blessé, et pendant
qui attend : Un peu
de pa- que lui et un de ses com-
tience, il va abouler (Ar- plices le portent chez le

got du peuple). pharmacien, ils dévalisent


le pauvre diable en route.
AROYEUR Nom : donné dans Ce genre de vol est nou-
lesprisons à l'auxiliaire veau (Argot des voleurs).
chargé d'appeler les détenus
à voix haute pour le greflé
ou pour l'instruction. ACCORDAILLES : Syno-
Ce nom est également nyme de fiançailles ; il y a
donné aux crieurs qui, dans toutefois une légère nuance :

les ventes publiques, a5of(?«^ elles se font généralement


ACH AFF

sans le secours du maire ; Mot à mot prendre un in


:
-

les conjoints ne sont pas dividu pour un imbécile.


liés [)ar l'écliarpe niunici- Acheter à la course.
[»ale (Ai'got du peuple). A^. voler en passant un objet
quelconque à un étalage
ACCORDEUR DE FLUTES :
(Argot du peuple).
Juge de paix (Argot du
peuple). Y. Bidon. ACRÉE ou ACRIER ou
ACRE : prends
Méfie-toi,
ACCOUCHER : Avouer, par- garde, il y a du pet (dan-
ler. ger), voilà la rousse (Argol
Quand un prévenu garde des voleurs).
un mutisme obstiné, les
agents chargés de le « cui-
ACTEUR : La tournure que
portent les femmes [)our
siner » lui disent : Accou-
faire bouffer leur robe.
che donc, puisque c'est le
Celle tournure est ainsi
même prix (Argot des vo-
nommée parce qu'elle e>t
leurs).
au-dessus du trou du souf-
ACCOUPLÉES Expression :
fleur (Argot du peuple). X.
qui désigne dans un monde ACTIE Ne se prend pas, dans
:

spécial les habituées du le monde où ce mot est


Rat Mort, de la Souris employé, dans le sens à\ic-
ou du Hanneton, deux ticité.
iennnes qui s'aiment avec H veut dire que V actif
une ardente passion et en est l'amant du passif (Ar-
conséquence détestent les got des pédérastes). V. Pas-
hommes (Argot des filles). sif.
V Gougnottes. A".
AFFALER SON GRELOT :

ACCROCHER SON PALE- Se taire.


TOT : Yoleur qui, chez le Dans le peuple, on dit
juge d'instruction, farde d'une femme bavarde (ju'elle
la vérité. est un moulin à paroles.
Mol à mot : Mentir (Ar- Quand elle bavarde trop ,

got des voleurs). A'. bruyamment, on lui con-


seille de mettre du papier
ACCUREUSE : Commode dans sa sonnette.
(Argot des voleurs). A^. L'image est fort juste, la
sonnette ne tinte plus (Ar-
ACHETER QUELQU'UN : Se
moquer, got du peuple). A^.
lui faire croire des
choses insensées, se payer AFFAMÉE (1') :La bouche.
sa tête. Allusion à la k\m\ ou à
A FF AFF

la l'einme hystérique af- Xaffranchisseur des chats,


famée do baisers (Ar^ot comme le chanoine Fulhert
(les voleurs). N. le fut pour Abélard (Argot
du peuple).
\FFR (P) : L'àme.
Son affe se débine. AFFRANCHTSSEUR : Vo-
Mot à mot il rend : rame leur qui pousse un hon-
(Ar^ot des voleurs). N. nête homme pressé par le

AFKUHriHK M H SES besoin à voler 'Argot des


voleurs).
ANCUKS : Fille pnl)lique
([uirenâcle sur le turbin AFFUR ou AFFILE: Profit,
\)onr faire tortorer son
bénéfice.
souteneur.
Cette expression ancienne
— J'ai mon fade d'affure
(part de vol ou d'une opé-
est fré juemment employée, ration quelconque) (Argot
car l'image est frappante.
des voleurs).
Affburchée. i m mobile
comme le vaisseau amarré AFFIIRER : Tromper, faire
dans le port. un profit illicite. A I).
Sur ses ancres, sm* ses Cette expression signifie :

Jani'tes. gagner.
Fa lille ne trimarde i^a^^ L'argent que les croupiers
(Argot des souteneurs). étouffent sur la cagnotte,
les sous que l'enfant dé-
AFFRANCHI fètre) : Ne rien
tourne d'une commission ;
craindre.
It^ conducteur d'omnibus
On dit dans le peuple
qui oublie de sonner un
d'une lille qui a perdu son
voyageur, c'est de Vaffure
capital elle est affran-
:

(Argot des voleurs).


chie (Argot du peuple).

AFFRANCHIR : Exciter un AFFUTER : Tromper. A D.


individu mâle ou femelle an
J'ignore où pu en-
il a

vice ou au vol.
tendre que ce mot avait
cette signification, il est
S''affranchir d'une tu-
telle gênante (Argot des vo-
pourtant depuis longtemps
leurs).
en usage dans le monde des
ouvriers.
AFFRANCHIR : Châtrer, ^y^î^^^r un outil, le passer
faire des parties
ablation sur la meule pour le rendre
génitales h un animal quel- tranchant.
confjue. Quand, dans les ateliers,
Fç tondeur de chiens est on embauche un ouvrier.
AID AÏM

il attend sa paye du samedi par trois chevaux, on dil :

ou de la fin du mois pour ménage à trois.


être affûté^ savoir ce qu'il Allusion à ce qu'ils tireiit
gagnera (Argot du peuple). les uns après les autres
N- (Argot du peuple). N.

AFFUTER DP:S PINCETTES AIGLE BLANC Chef de :

(s') : Courir, se
sauver à bande de voleurs.
grande vitesse (Argot des Sans doute parce que
voleurs). l'aigle vole haut (Argot des
voleurs). V. Méqiiard. N-
AGENOUILLÉE : du
Fille
demi-monde et même du AIGLON : Apprenti voleur
(Argot des voleurs). N-
demi-quart qui a des apti-
tudes spéciales. AIGUILLE : Fausse clé (Ar-
L'expression est suffi- got des voleurs).
samment expliquée par la po-
sition d'être agenouillée...
AIGUILLEUR Vol au moyen :

de fausses clés (Argot des


pas sur les dalles d'une
voleurs).
église pour prier le bon
Dieu (Argot des filles). N.
AILERONS ou AILE : Bras.

AGOBILLES: Outils employés


— Mademoiselle, voulez-
vous accepter mon aile.
par les malfaiteurs pour
Couvrir une femme d'une
voler
aile protectrice.
Ce mot
(Argot des voleurs).
est très ancien
— Prends mon aile, s'y
te touche, je le crève (Ar-
AGITA ou AGOUA Eau. : got du peuple). y.Ahatis.
Corruption du mot latin
AIMER A CRÉDIT : Ê(re
aqua (Argot des voleurs).
l'amant de cœur d'une
AGUALURO : Jeter, bannir.
femme.
On emploie celte expres- Nepayer qu'en nature.
la

sion pour envoyer promener De des maque-


la famille

quelqu'un loin de soi (Argot reaux (Argot des filles).


des voleurs). AIMER POUR PEAU DE
AIDE-MARI L'amant.
:
BALLE Aimer pour
: rien
Perdre son temps et sa
Il aide à la besogne con-

jugale, sans en avoir les


jeunesse, amour qui ne
désagréments. rapporte pas (Argot des
On dit aussi Vautre. filles). N.
Pour les omnibus traînés AIMER AU CHASSE: Aimer
ALI ALL

à l'œil, l'aire une (jneue à lierté : Hein ! conune c'es


son souteneui' avec un pas- aligné.
sant galbeux (Argot des Quand il s'agit d'argent.
lilles). N. aligner est synonyme d'al-
hiiiger (Arçot des voleurs).
\LARM1STKS : Ci»ien <lr

garde. ALFA : Cheveux blonds.


1/animal donne Yaîarme On saitque Xalfa plante
à ses maîtres. textile nui sert h fabriquer
En 18i8, les alarmistes la pâte au papier, a abso-
étaient des bourgeois ([ni lunuml l'aspect d'un pa-
répandaient chaque jour des quet de filasse.
mauvaises nouvelles (Argot Allusion de fait et de
des voleurs). couleur (Argot des voleurs).
N.
ALB.VCJIK : Faux nom, en
donner un. ALLEZ VOUS ASSEOIR :

On nonune ainsi 1«' vo- Terme employé pour en-


leur qui donne un faux nom voyer promener un individu
pour dissinniler son iden- ennuyeux.
tité (Argot des voleurs). X. Cette expression an-
cienne a servi à un chan-
ALBOCIIE : Allemand. sonnier de I8i8 pour com-
Autrefois les ouvriers di- poser une chanson dont le
saient hoche, pour qualifier refrain Allez vous asseoir
:

un lourdoau, al a été ajouté est resté célèbre (Argot du


l)our désigner les Alle- peuple).
mands en général (Argot
du peuple). N. ALLER A DACIIE: Mot îi

mot allez vous faire voir,


AEP]NTOIR : Aux environs, vous m'ennuyez (Argot du
aux alentours. peuple).
— Nib de Tronche fait
I le 'pet aux alenloirs pen- ALLER A DAME Etre as- :

dant que les aminches, ra- sommé coups de poings


à
tiboisent la cambroiissedii et tomber comme une
garnaffler (Argot des vo- masse sur le pavé (Argot
leurs). du peuple). V. Fluxion de
pavé.
ALIGNER fs') : Les duellistes
s'alignent pour se battre. ALLER A NIORT. Nier.
Quand un travail est (rès Recommandation qu'ont
soigné l'onvrior dit avec soin de faire les voleurs à
.

ALL ALL

leurs complices quand ils ALLIANCES : Poucettes.


v.;iit h l'inslrucliou. V Les gendarmes mettent
lis souviennent du
se X^'^poiicettes aux prisonniers
mot du boucher Avinain pour les conduire de bri-
qui, la tète sous le couteau, gade en brigade. (Argot des
cria: N'avouez jamais (Ar- voleurs) V. Cabriolet.
i<ot des voleurs).
ALLUMAGE (professeur d') :

ALLER AU RAPPORT SANS Grec qui apprend


à ses
ARME Moucharder ses ca-
: élèves le moyen à o^mployer
marades. pour allumer les joueurs
Expression employée dans naïfs.
les ateliers pour indiquer Il y avait anciennement
que l'un des leurs va cha- au boulevard du Temple, un
que jour au rapport, chez café où se rencontraient les
le patron pour lui raconter grecs, il était connu sous le
ce qui se passe et même ce nom de café d'allumage
qui ne se passe pas (Argot (Argot des grecs). V. Snil-
du peuple). fart.

ALLER AU REFIL : Dénon-


ALLUMER : Faire de l'œil à
cer un complice (Argot des un passant.
voleurs). ^ .Mouton N- Chautïér une salle d(^
ALLER OU LE ROI VA A théâtre ou une réunion pu-
PIED : Satisfaire un besoin
blique pour faire éclater
dans le silence d'un cabinet
l'enthousiasme et assurer le
qui n*a rien de ministériel. succès.
L'allusion est juste; mal-
Frapper ses animaux à
gré sa grandeur, le roi ne coups de f. net poiu* les
pourrait y aller en voiture exciter.
(Argot du peuple.) Compères chargés dans
ALLER VOIR DËFILER les salles de ventes d'allu-
LES DRAGONS : Ne pas mer les acheteurs (Argdi
manger. du peuple).
Etre de Ja revue signifie
la même chose (Argot du ALLUMER LAQUITOURNE :

Fille qui fait la fenêtre, qui


peuple)
raccroche en chambre.
ALLEZ VOIR LA-RAS SI A la tombée de la nuit
J'I^SUIS Ce qui veut dire
: elle allume sa lampe. Comme
nettement à une personne : elle la tourne de laçons dif-
Foutez-moi le camp (Argot férentes pour signaler aux
du peuple). passants qu'elle est lihvc
ALP AME

ou occupée, de Ih, la qui- ALTftQUE : beau, plus que


tovrne (Argot des filles.) beau (Argot des voleurs).

ALïA.MFilR SONPKTROr.K: ALZINCl'E : Même significa-


Rendre quelqu'un amou- tion i\\\\ilpague.
reux.
Mot à mol XenfUihimer. AMANDES DE PAINS D'I^-
— grand done pla-
ï.e l'a
PICE. V. Dominos.
(juée?
— Comme un pet. AMARRK; Allusion aux «;w«r-
:

— T'a pas su -^enflammer res qui fixent les bateaux


sur la jetée, dans les ports.
h' péti'v/e (Argot des tilles).
Amarrer quelqu'un, se
AIJAIMKUR Agent provoca-
: l'attacher.
teur chargé d'organiser un — J'ai amarré nn chouette
eonqdol politique quaud le gonce (pii casque tout le
gouvernement a besoin d'el- temps (Argot du peuple.)
IVayer la population pour
laire voler une loi réac- AMRILANTE : Fille qui va
tionnaire. de cafésen cafés tan- ,

(hi en trouve un curieux tôt à Montmartre tan lut à


<'\enq)le dans les Mémoires Grenelle. C'est générale-
(le Claude, à propos de ment une fille rangée qui
Y I nier nationale et des n'a pas de soiiteneur. Elle

allumeurs de la rue des passe dans son quartier


(iravilliers. (Arnot du peu- pour une laborieuse ouvrière
([ui va travailler au loin.
ide;,
ne ramène jamais
Elle
ALPAGl K : Abréviation d'a/- chez elle (x\rgot du peuple).
paija. N.
— Je vais me halader,
N'iiii passe-moi mon alpa- AMÈRE (la trouver mauvaise).
(jue (Argot du peuple). Les voleurs principale-
ment trouvent toujours leurs
ALPHONSE : Souteneur. condamnations amères.
Ou a attribué cette ex- Synonyme de il faut
pression à M. Alexandre avaler la pilule (Argot du
Dumas (jui en a lait le titre
peuple).
d'une pièce elle était con-
;

nue d -puis plus de vingt AMÉniCAINE fVolàl'). Ce


ans par la chanson si popu- vol fut iiiventé par llurand,
laire de Lacombe Al- : qui en 184 i, était détenu à
phonse du Gros-Caillou la prison de la Force.
^Vrgot du peuple). On sait en quoi consiste
1.
10 ANG ANI

ce vol qui est fréquemment sieurs commis attachés à un


pratiqué. cabinet spécial. Il remarqua
Il a donné naissance au à différentes reprises que
vol au charriage qui se di- l'un d'eux arrivait depuis
vise en plusieurs catégories. quelques matin, deux heures
(Argot des valeurs). V. au moins avant ses col-
Charriage. lègues.
L'empereur intrigué lui
AMINCllE: Ami. en demanda les motifs.
Quand deux
associés ils sont
voleui's sont
aminches
— Sire, répondit le com-
mis c'est à cause des an-
d'aff'. (Argot des voleurs).
glais.

AMINCITES D'AFF : Amis


— Je ne vous comprends
pas.
d'affaires.
Un vol pour un voleur
— Sire , les anglais
est une affaire, comme sont vos ennemis mes
,

créanciers sont les miens.


voler c'est travailler (Ar-
got des voleurs),
— Bien, fit l'Empereur,
donnez m'en la liste, je vous
AMOCHER : Recevoir des en débarrasserai comme ,

coups. moi des autres.


Quant deils laissent Le mot est resté et est
fortes on dit que
traces employé fréquemment (Ar-
l'ami a été rudement amo- got du peuple).
ché (Argot du peuple). V.
ANGLAIS (ils débarquent).
Trinquer.
Il est aussi brave,
ANDOUILLE MAL FICE- Que sensible amant.
Des anglais il brave,
LEE Individu déguin-
:
Le débarquement.
gandé. à la démarche traî-
(Argot du peuple), V.
nante.
Bande sur l'affiche.
Se dit surtout de quel-
qu'un mal habillé, ayant ANGLUCE : Oie (Argot des
(les allures ridicules. voleurs). V. Ornichon.
On dit aussi }\^\ fagoté
(Argot du peuple).
:

ANGOULÈME : La bouche
(Argot des voleurs). V. Af'
ANGLAIS Créancier.
: famée.
Celte expression se trouve
dans Marot, elle était tombée
ANGUILLE : Ceinture.
Allusion à sa souplesse
en désuétude lorsqu'elle
(Argot des voleurs).
revit le jour vers 1804.
Napoléon I^'" avait plu- ANITERGE : Mouchoir (Ar-
ANT AQU 11

^ot (les voleurs). V. BJa- d'une baleine enduite de


vi/i. glu (Argot des voleurs).

ANTIF ou ANTII Fl.t: : Mai- APASCLINER (s') : S'ac-


chor. climater.
— Que fiiit la uiôme? \jaminche s'apascHne
— Klle bal \ antif ^our doucettenu^nt à tmiobé (Ar-
défjoter un îniché CArçot got des voleurs), N.
des souteneiu> .

APPACIIOiNNER : Attirer à
ANTIFFE : Eglise ^Ai-gol des
voleurs). V. Aiitonne. — J'ai appachonné un
rnortiiigiie dans la valade
ANTIUIITÉ : Vieille femme d'jm (joncier pendant (pii
Au teuips de sa jeunesse baillait devant signes les
Théophile Gautier, en eom- de la Boutmtche d'un ha-
|>ai^nie d'un de ses amis, se
hinceur de braise (Ai-got
promenail dans le jardin des des voleurs). N'
Tuileries. 11 avisa une
vieille femme velue d'une APOTRES : Les doigts (Ar-
robe à ramaj^es qui dalait got des voleurs). V. J//-
au moins du Directoire. nistre de l' Intérieur.
11 s'approcha d'elle, le
tliapeau à la main. AQUARIUM : Lieu oîi se réu-
— Madame, lui dil-il, je nissent les souteneurs.
des antiquités, vou-
raftblt^ Allusion auxK poisso
poissons
lez-vous me permettre de Aq^^ariu : ta Chuunbn
baiser le bas de votre robt des députés
Elle réjjondit fièrement : Celte expression n'esi
— Si monsieur veut pas très polie pour ces mes-
embrasser mon cul, il a sieurs, qui assurément ne
vingt cinq ans de plus que sont pas tous des poissons,
ma robe (Argot du peuple) mais comme elle est d'ori-
gine anarchiste, elle ne
surprendra personne (Ar^ot
ANTONNE : Eglise.
du peuple). N.
Du
vieux mot Antie :

Ai^ot des voleurs). AQUIGER : Battre, blesser.


On par corruption de
dit
ANTONNEUR : Voleur qui a celui qui est battu il est :

la spécialité de dévaliser altigé (Argot du peuple).


les églises.
Il vole l'aident contenu AQUIGER : Prendre.
dans les troncs à l'aide Aquiger n'est pas le vrai
12 ARD ARM

mot, c'est qiiiger (Argot des ARDOISE (boire h 1'): Il exis-


voleurs). tait autrefois un marchand
de vin à la barrière iMont-
AQUKïEL'R Voleur qui cher-
:

parnasse le patron ne sa-


;
che quereUe h un passant.
chant ni lire ni écrire, les
Pendant qu'il le bat, un
clients marquaient eux-
complice le dévalise pro-
mêmes leurs dépenses sur
prement et lestement (Ar-
une ardoise à 1 aide d'un
got des voleurs).
morceau de craie.
ARAIGNËE DANS LE PLA- Un jour le brave homme
FOND (avoir une) Syno- :
s'aperçut que les consom-
nyme de loufoque. mateurs s'entendaient, et
Avoir la cervelle détra- que le dernier qui marquait
quée (Argol du peuple). etï'açait avec sa manche,
comme par mégarde, les
ARCASINEUR : Voleur au
comptes précédents.
trésor caché.
Il coupa le crédit, mais
Le voleur se nomme ar- l'expression de boire à l'ar-
casien parce qu'il procède
doise est restée (Ai-got du
au moyen d'une lettre (ar<^
peuple). V. Marquer à la
cai) écrite d'une prison
fourchette. N.
quelconque à l'individu
qu'il s'agit d'escroquer. ARLEQUINS Détritus de
:

L'aixat indique généra- toutes sortes de mets que


lement un trésor caché à les cuisiniers des restau-

l'étranger. Des naifs mordent rants vendent à des mar-


to ijours dans l'espoir d'un chandes des Halles.
gros gain (Argot des vo- Ces débris sont triés avec
leurs) .
soin, et elles en font des
que les
assiettes assorties
ARCO Avare (Argot des vo-
:
malheureux achètent un ou
leurs). V. Grippe-sous.
deux sous.
ARÇONNIER : Celui qui Cette expression vient de
donne le signal de l'alarme l'habit à' Arlequin, qui esi
convenu entre les voleurs. composé d'étoifes de di lié-
Au temps de Vidocq, le rentes couleurs (Argot (!;i
(' ligure à l'aide du pouce peuple).
sur la joue droite signiJiait :
ARMOIRE A CLACE : Sac
])rene/-garde voilà la l'ousse
du troupier (Argot du trou-
(Argot des voleins). pier). V. As de CMrreau.
ARDENTS : Les yeux (Argot ARMOIRE A RICIIER : Le
des voleurs). ventre.
'
ARX ARP 13

Allusion aux nialièivs f»'- et c.dui (jui gagne reçoit


cales que conlionnent les dix fois sa mise.
inleslins (Ar^'ot du peiplei. Kn évidence, sur la table,
ily a des paquets de tabac,
ARNACIIK : A^eiU de poliee. des cigares, des pipes et
A.D. autres objets, mais c'est
Arnache : trompeur. L. pour la frime, le tenancier
L, du jeu gagnant en
paie le

Les voleurs disent : .4/*- nioiuiaie. Ce jeu est un vol.


naque. Autour de la table, il y
Cette expression vient du a toujours deux ou trois
vieux mot français har- :
engayeurs, ils sont de pré-
Macher ; il est employé, férence à cbacpie bout (la
sans doute, par les voleurs, table est un carré long) au ;

parce que h's agents les moment oîi la plume va


» harwichenl eu
Uml, avee les allian-
soit
les ligot- s'arrêter sur
un mouvement impercep-
une case, par

ces, soit avec le cabriolet


tible, un des engaijeurs
(Argot des voleurs). s'appuie sur la planche mo-
bile du milieu, la plume
AUNAQUE : Nom d'un jeu dévie et le tour est joué ; si
(jui se joue sur la voie pu- c'est un engayeur qui ga-
blique et sur les boulevards gne, il partage avec ses
extérieurs; il est connu éga- complices (Argot des came-
lement sous l(^ nom de lots). N.
tourne-vire.
Ce jeu consiste en une ARPETTE : Apprenti de n'im-
roue posée à piaf sur un porte quel métier.
pivot, la table est composée Ce mot se prend aussi
de trois planches mobiles, dans lesens de petit, mouf-
supportées par deux tré- flet^ diminutif de moutard
teaux ces planches sont
;
I Argot du peuple).
recouvertes d'une toile cirée;
cette toile est divisée eu ARPIONS : Vieille expression

«carrés qui forment cases, ([ui veut dire pieds. :

ces cases se distinguent par .fean lliroux disait au


des emblèmes ditïerents, ])résideat des assises :

les quat: e rois trèfle, cœur, : — Je demande qu'on


pique et carreau, une an- fasse sortir le gendarme, il

crei un cœur, un dé et un plombe des arpions.


soleil. Les joueurs misent — Gendarme, répondit
sur une case, la roue tourne le président, remuez vos
14 ARR AS

pieds dans vos bottes d'or- gement par Arton }ioiu'


donnance. l'affaire du Panama.
Prévenu, la punition com- Martingaler son enjeu
mence (Argot des voleurs). c'estarroser le tapis (Ar-
got du peuple). JV.
ARRACHER UN PAVÉ : V.
Rouscailler. ARROSEURDE VERDOUZE :

Jardinier (Argot d-s vo-


ARRACHEUR DE CHIEN- leurs),
DENT Voleur qui cherche
:

une occasion de voler (Ar- ARTIE DE MEULAN : Pain


got des voleurs). blanc.
Allusion à la blancheur
ARRANGEMANN : Arranger. des farines produites par
Arranger quelqu'un en les moulins de celte ville
lui fiiisant faire une opéra- (Argot des voleurs).
tion ruineuse.
Les grues arrangent les ARTIE DU GROS GUIL-
pan tes. LAUME Painabominahle-
:

Une femme arrange un ment noir qui rappelle celui


homme en lui communi- du siège de Paris, en 1870.
(juant un mal vénérien. qui contenait de tout, ex-
On arrange un homme cepté de la farine (Arg{.t
en le battant à plate cou- des voleurs).
ture. ARTIE V. Bricheton.
— Il e^l arrangemannie
:

gonce, il ne rebiffera pas, ARTICHE (1') Le derrière.


— Je
:

il foutu d'en crapser


est vais t'enlever Var-
(Argot des souteneurs). N. tiche.
On nomme artiches, par
ARRONDIE Montre. :
abréviation à' artichauts,
Allusi n à sa forme ronde les barres de fer pointues
(Argot des voleurs). et hérissées qui couronnent
ARROSER : Donner un ac- les murs et les grilles des

compte sur une dette. prisons (Argot des voleurs)


Un huissier cesse les pour-
suites commencées quand
1(^ débiteur arrose.
AS DE CARREAU Sac du :

fantassin (Argot du trou-


Donner de l'argent à un
pier). V. Armoire à glace.
fonctionnaire pour obtenir
un privilège , c'est Var- AS DE PIQUE : Se dit d'nn(!
roser. femme qui possède abon-
Nos députés le furent lar- damment ce que d'autres
ASS ATO

iionl que très peu... (Aryol vait de litière, des pavés


(lu peuple). V. Fourni- servaient d'oreillers.
tures. Celle chambre s'appelait
la Morgue (Argot du peu-
ASPllALTFXSE : Fille qui ple).
raccroche sur le trot-
loir. ASTIQUE Bien avant que
:

X asphalte eu
Elle foule lesAztèques ne vinssent
tous sens (Argot des filles). du fond du Brésil, celte
expression servait à dési-
ASPERGE MONTEE : (îraïuie gner les êtres chélifs et
lenuiio eu jambes,
toute malingres (Argot du peu-
maigre et sèclie coujiue \m })le). V. Acorton,
copeau.
()ii dit aussi longue : ATTACHER LE BIDON Dé- :

comuie un jour sans pain noncer un camarade.


(Ai^ol dn pouide). Synonyme de remuer la
casserole (Ai^ot des vo-
ASPIC : Avare. leurs).
Aspic signifie anssi mau-
ASTICOT Vermicelle (Argot
:

vaise langue, langue de vi-


des voleurs). N.
père.
ASTICOT Fille publique.
:

Cette expression est em-


Asticot personne mince :

pruntée au proverbe Mieux :


conune un fil (Argot du peu-
vaut un coup d'épée qu'un
ple).
coup de langue (Argot du
peuple). N. ASTICOT DANS LA NOI-
SETTE Personne qui a
:

ASSOMMOIR : Boutique où
des absences de mémoire.
Ton vend des liqueurs vî- On sait que Vasticot dé-
.triolées qui assomment les
vore l'amande de ce fruit,
buveurs. par analogie il dévore la
liC premier assoinmoir,
cervelle (Argot du peuple).
bien avant celui du fameux
Paul Niquet, fut créé vers
1810, rue de la Corderie,
près du Temple, par un Avoir des atouts dans
nommé Montier. son jeu.
Cet empoisonneur chari- Un zouave rencontre son
table avait fait établir dans capitaine accompagné de sa
son arrière-boutique une femme, il leur lance au nez
chambre spéciale pour les un pet à tout casser en
assommés; la paille ser- criant Atout. Le capi-
:
.

IC) ATT AU S

taine, se retournant, lui qui tàtent la viande chez V


envoie ini magistral coup boucher pour s'assurer d«?
de pied dans le cul en di- son degré de fraîcheiu' (Ar-
sant Je coii^pe. Le soldat
: got des filles).

répond Ah je ne savais
: !

pas que vous aviez la dame ATTRIQUER: Acheter des


effets volés, sans pour cela
seconde !

être un receleur habituel :

Ilecevoir un atout être :

sérieusement blessé. Fourgat ou Meunier (Ar-


got des voleurs).
C'est sans doute (Vatout
que, par corruption, on a ATTRIQUELÎSE: Vendre des
lait attiger (Ar^ot du objets volés (Argot des vo-
peuple). N. leurs).

ATTIGNOLES : Rognures de
ATTRISTÉ Voleur qui ne
:

viandes hachées et vendues


travaille que
la nuit, sans
sous forme de boulettes.
se soucier des pendus gla-
L'expression est nor-
c/5(Becs de gazj (Argot des
mande, mais elle est de- voleurs).
venue parisienne en s'éloi-
gnant du sens primitif. AUBERT : Argent (Argot des
Dans le peuple, pour ex- voleurs).
primer qu'un individu a été
fortement endommagé dans AUMONIER : Vol à \au-
imerixe, on dit Il a reçu : mône.
de rudes attignoles (Argot Autrefois, cette expres-
du peuple). N. siom désignait les dévali-
seurs de bijoutiers
ATTOUCHEMENTS : Être
Le voleur marc'handait
assez indiscret pour vouloir
des bijoux, un mendiant
s'assurer si unefemmejolie
survenait et sollicitait une
porte un pantalon et met
aumône.
ses jarretières au-dessus
L'attention du bijoutier
du genou: était détournée pendant
Synonyme àepehter (Ar- qu'on lui dévalisait ses vi-
got du peuple) V. Bai- trines ;
quand ii s'aperce-
aeiises. vait du vol, les voleurs
étaient loin (Argot des vo-
ATTOUCflEUSE: Fille pu-
leurs).
blique.
Le mot est suffisamment AUSEICxNOT : Auxiliaire.
expressif. Détenu qui par faveur et
Allusion aux ménagères moyennant une modique
AVA AVA

n''ti"il)Uti()ii, remplit dans la genre de vol assez original.


prison lesloiutioiis les plus I^e voleur se fait montrer
^rossières (Argot des vo- par le bijoutier d<'s diamants
leurs). non montés, sur carte ; il

jiaraît avoir vue basse, il


la
\l TEL DE BESOIN Femme :
les regarde de près et d'im
ou lille.
coup de langue habile il
Allusion à Pliôtel qui
en ff77«/('(pielques-uns (.\r-
s'ouvre pour ecuv qui
got des voleurs).
paient.
Avtel surlecpiel l'Iionune AVALER LE f.lRON: Com-
sacritiepar nécessité. munier,
Se dit souvent dans le On dit aussi : acater
pfuple d'une femme légi- /'^?/rrryw«/, parce que sans
time (Artîotdes souteneurs). doute, comme lui, Dieu
n'est ni liomme ni femme
AITOR ET D'ACIIÂIID (d) : (Argot des voleurs).
Abréviation ^'autorité et
(Vac/iaj'i/ement. AVALER SA CUILLER :

Lorsque deux jouein's Mourir.


l'ont une partie d'éearlé et Etre moins heureux que
que l'un demande des car- le commis des Magasins du

tes à son adversaires, l'au- Print«^mps il est vrai qu'il


;

tre répond
lui : Non, j'y n'avait avalé qu'une four-
vais iVautor et d'achard chette (Argot du peuple).
(Arçol du peuple).
AVALER LE PEPIN : Etre
enceinte.
AlVERPIN Auvergnat.
:

On flit aussi Auverpfum :


— Elle en aune de bedaine
la frangine. Qu'a-t-elle
et Bovffuat l'ArLtot du
donc mangé ?
peuple).
—Elle a avalé le pépin
(Argot du peuple).
AVA[J:-Ta T-CnU : Syno-
nyme de Va de fa gueiife, AVALER SA CHIQUE : Mou-
Gueulard, Bouffe-tout et rir.
Ventre a tous fjrains. Allusion au chiqueur qui
Ces expressions, dnns le
en avalant son
s'étoufferait
peuple, signitient : (îros
pruneau (Argot du peuple).
mangeur.
Lue certaine catégorie A VALOIR : La gorge.
de voleurs se sont emparés Elle avale tout en effet,

de l'expression Amile- : fArgot du peuple). V.


frn'f-rri' pf)Mi' dt'signer un
.
Dalle.
18 AVO AVO

AVANT-COURRIER : Mèche PERSIENNE: Voir ci-dos-


en acier dont se servent les sus.
voleurs pour percer les de- AVOIR SA PISTACHE : Etre
vantures des boutiques de complètement gris (Argot
bijoutiers (Argot des vo- du peuple). N.
leurs). V. VriUeurs.
AVOIR DU PAIN SUR LA
AVANT-SCÈNE Les seins.
:
PLANCHE Etre riche et:

ne pas avoir à s'occuper du


Ils avancent, en effet,
lendemain.
quand... il y en a. (Argot
Etre condamné à un cer-
du peuple). V. Capiton-
tain nombre d'années de
née.
prison (Argot du peuple).

AVANTAGE Les seins.


:
AVOIR LE NEZ SALE :

Avantage, oui, quand il


Avoir trop bu.
fait Froid, mais pendant les
Quand au lendemain du
grandes chaleurs ? (Argot lundi un ouvrier dort sur
du peuple). V. Capiton- son travail, les amis lui di-
née. sent Tu t'es sali le nez
:

hein (Argot du peuple.)


!

AVOIR PERDU SA CLÉ :

Etre atteint d'une foire à AVOIR LA GUEULE DE


tout inonder et ne pouvoir ROIS : S'être pochardé la
se retenir. veille.
On comprend (ju'il s'agit L'ivrogne boit de l'eau
d'une clé que le serrurier le lendemain pour éteindre
ne peut remplacer (Argot le feu qui lui dessèche la
du peuple). gorge.
Mot à mot : Ila la gueule
AVOIR UN PÉPIN : Aimer. sèche (Argot du peuple.)
En tenir momentané-
ment pour quelqu'un (Ar- AVOIR MANGÉ LA SOUPE
got du peuple). A LA QUÉ-QUÉTE V. :

Avaler le pépiii
AVOIR LE VENTRE EN AC- AVOIR MANGÉ DES POIS
CORDÉON : F'emme dé- PAS CUITS V. Araler :

formée qui a eu des masses le pépin.


d'enfants.
Allusion au plissage du AVOIR QUELQU'UN A LA
ventre (Argot du peuple). DONNE : Etre très cama-
rade, ne jamais se quitter,
vivre comme deux frères
AVOIR LE VENTRE EN (Argot du peuple.)
.

AVO AZO 19

AVOIR DEUX ŒUFS SUR AVOIR UN POLICHINELLE


LE PLAT omploie
: On DANS LE TIROIR V. :

cette expression pour une Avaler leprpin.


l'emme qui a des seins à
l'état de soupçon.
AVOIR UN POT DE CIIAM-
Ce à (juoi elle répond :
RRE CASSÉ DANS L'ES-
J'en ai assez pour un hon-
TOMAC: V. Trouilhter
nête homme (Âruot du de la hurletie.
[Hupie). A^. AVOIR UNE CAROTTE
DANS LE PLOMB V. :

AVOIR UN PET DE TRA- ci-dessus.


VERS Se dit d'un j>er-
:

sonnajjçe grincheux que l'on AVOIR SON COMPTE : Etre


ne sait jamais par quel Ijoul pochard.
prendre et qui gémit sans Avoir reçu une formi-
cesse, du matin au soir et
dalde volée dans une ba-
(hi soir au matin (Argot du
taille (Argot du peuple).
peuple). A".
AVOIR UN PALETOT SANS
AVOIR UN RÉGUIN Etre
:
MANCHES : Etre clnué
coi Hé de quelqu'un ou dans un cercueil (Argot
de (juelqu'une. du peuple).
S'aimer à l'œil, ce qui
ne fait pas bouillir la mar- AVOILVUPÉTER LE LOUP
mite. SUR UNE PIERRE DE
ROIS : Les Lyonnais em-
C'est pas ['béguin qui fait
[bouillir la soupe. ploient cette expression
J'te vas coller un pain. pour dire qu'une fille a
])erdu tout droit à la fleur
(Argot des souteneurs).
d'oranger (Argot du peu-
AVOIR SON PAIN CUIT : ].le). À^
Mourir (Argot des boulan-
gers). AVORTON Etre difforme,
:

petit adversaire (Argot du


AVOIR QUELQU'UN DANS peuple)
LE SANG Aimer violem-
:

iiKMit (Argot des lilles). AZOR : V. As de carreau.


20 RAB BAC

BABANQUER : Vivre. BABILLARDE : Lettre.


Synonyme de bie7i ban- — T'en du chi-chi fais
queter (Arijot des voleurs). dans la menteuse de babil-
N. lards (Argot des voleurs).
BABII.LARD : Aumônier de BABILLARDER : Ecrire (At-
prison. got des voleurs).
Allusion à ce qu'il bahil-
BABILLEl SE (la) : BiMio-
larde sans cesse sans que
thèque.
son inlerloculeur lui ré-
Allusion aux livres ba-
ponde (Argot des voleurs).
billards qu'elle contient
A".
(Argot des voleurs).
BABILLARD : Tjvre im-
BAfJÏE : Casquette.
primé. comme
Elle al)rite la îête
On dit aussi ; bavard \{\ bâche \q'?< voitures (Argoi
(Argot des voleurs).
des voleurs).

BABILLARDE Montre.:
BACHER : Se eouclier Argol (

Allusion à son tic-tac


des voleurs.
(jui malgré sa monotonie
babille et égaie la solitude BACCANTE : Barhe, favoris.
(Argot des voleurs). Il en est <|ui écrivent :
i;A(
liAF

f'«'st rorllio- expression est renq)lacée


bocchantes,
domio esl par celle-ci :

lii-aplu'

i;i 1)011111'.
Hiiejo (jui
— Je vais te coller un
on dit pain sur la gueule.
aussi
Pour
côtetettes
:
lavoris,
(Aigot — Je vais le loiurer ime
bè(j7ie (pie lu n'eu verras
des voleurs I. X-
(pi- du feu lArgol du peu-
lîACCON : (îoilion (Ari;ol ple!. N
dos voleurs I.
Manger avec une
lîAFFUFU :

grande avidité (Argot du


iiÂCLEK Faire vile, ii h.
:

hàle une eliose ([ui d 'Uian- peui)lei.

derail à èlre soi^e.ée. lu Faire


DACATFLLF (taire laj :

maire pressé bucle un


l'am ur.
mariage, un médecin hade Quand la maquilleuse de
un pansement, un auleur brèmes lire les cartes^ à
dr.unalKiue bcich une pièee. une jeune tille et que l'as
Mot \\\\\u\b:iclcr s«> dé- :
de pique sort, elle lui an-

ptH-her (Argot du peuple.,) nonc(; ([u'elle fera la ba-

BADUiKONNKR LA FKMMK gatelle (Argot des tilles).

AU IHITS Farder la :
DACLNOLF Bouge, masure.
:

vérité. On sait (pie la vérité Se dit ('gaiement d'uiu!


sortnue d'un puils ; la ba- vi(3ille voilure qui gémit
diijeonner c'est mentir (Ar- sur ses ressorts njuillés et
got des voleurs). cabote le voyageur (Argot
du peuplej. ^V.
BAFOIILLFU : S'embar-
quer dans un discours et BA(U ENAl DER : Flâner,
uiélauger les phrases de errer par les chemins sans
iaron à les rendre incom- avoir un but déterminé.
prélieusibles. Etre longtemps sans ou-
Vouloir faire le beau par- vrage (Argot du peuple).
leur et s'exprimer diltici-
BAGNENALDES : Poches.
Icment. usitée chez
Expression
Dans peuple ou ap-
le
les marbriers, surtout les
pelle celui qui bafouille un
samedis avanl la paye.
hafoiiilleur et ou lui ollre
un démêloir lArgot du
— J'ai dix ronds (jui se
baladent dans mes bifjue-
p.MipI.-
naudes, les mettons-nous
.

r.AI'FlîK lu coup de poing


:
dans le commerce ? (chez le
sur la ligure. mastroquet voisin) (Argot
Dans le peuple, cette du i)cuple).
BAL BAL

BAIGNEDANSLEBELIIKE: quées au coin d'une rue ;


On sait que le maquereau de loin, ils voient passer
maître d'hôtel est appelé un garçon de recettes, une
par les ménagères la mort : lourde sacoche sur l'épaule.
au beurre. — Quel dommage, dit
baigne
Kotliscliild aussi l'un, que l'on ne puissse
dans le leurre, mais par eft'aroncker son pognon
la richesse (Argot du peu- Je balancerai mes alênes
pie). et j'irai vivre lionnête dans
mon patelin (Argot des
BAIC.NOIRE A BON DIEU :
voleurs).
Le calice.
Cette tigure peint bien BALANÇON : Marteau.
riiostie consacrée baignant Pour frapper vigoureu-
dans le saint-ciboire (Argot sement il faut balancer son
des voleurs). marteau par le manche (Ar-
BAISER LE CUL DE LA got des voleurs) . N>
VIEIL F.E Joueur dévei-:

nard qui perd la partie


BALANCEUR DE BRAISE :

Changeur.
sans marquer un point.
Allusion à l'argent ipii ne
Dans le peuple on dit
fait que passer par ses
aussi : passer sous la table
mains, il le balance aussi
(Argot (lu peuple).
facilement qu'il le reçoit
BAJOUES : La face. (Argot des voleurs). ]S[.

Les voleurs emploient


cette expression pour gri- BALANCEURDE LAZA(;NE:
maces (Argot des voleurs). Ecrire une lettre d'une pri-
son et l'adresser à quel-
BALANCÉ : Etre renvoyé de qu'un (Argot des voleurs).
sa place. Y. Arcasineiir.
— J'ai balancé ma femme
elle était par trop rasante BALANCEUR DE TINET-
(Argot du peuple). N.- TES Auxiliaires des pri-
:

sons qui vident les tinettes.


BALANCER SON RONDIN :

Quand elles sont pleines


Aller au cabinet.
de rnoiiscaille, elles sont
Allusion à la forme ronde
lourdes ils impriment un
;
des excréments (Argot du
balancement i>our les vi-
peuple). ÎV^.
der Une, deux et trois.
:

BALANCER SES ALÊNES : C'est fait.

Quitter le métier de voleur. Les troupiers disent :

Deux escarpes sont embus- Passer la jambe a Jules.


.

\\\[. BAN

Qiiaïul la liiiolle déborde La coutume perpé-


s'est
un loustic s'écrie : tuée dans le peuple des :

— Prenez-la par les outils et la blouse de tra-


oreilles. vail en paquet composent
Dans le peu[)l<î on dit : un baluchon (Argot du
Passer la Jambe à Tho- peuple).
:ias (Argot du peuple).
BANC DE TEKllE NELVE :

. vLAXSÏIQUEH: Jeter.
De la Bastille à la Made-
leine, et de Belleville à
( i'est une aniplilication de
Montparnasse, on y pèclie
balancer se débarrasser
:

la morue sans hameçons


de quelque cbose qui gène,
(Argot du peuple).
ou d'une personne dont on
a assez (Ai"got des voleurs). BANDE A L'AISE N'en
:

N. prendre <[u'à son tenq)s el


n'en laire qu'à sa volonté.
n.VLCON (Avoir du monde
^ au) : Fennne qui possède Dans le peuple on em-
des seins volumineux (Ar-
ploie cette expression par
ironie vis à vis d'un vieil-
^
got du peuple). V. Capi-
tonnée.
lard qui, au lieu de remiser
^on fiacre court après les
BALLE : Celle femme me lilles (Ai-got du peuple). M-

boite, ma halle
elle fait
:

' (Ai^ot du peuple). Y. i^/o/.


BANDE A PAPiT (Faire) :

Fuir ses camarades d'ate-


BALLON Prison. : lier, aller boire el manger
Allusion à la forme splié- seuL
rique de Mazas (Ai-got des Synonyme à' ours (Argot
voleurs). N^. du peuple).

1>\1.1J)\ : Postérieur co- BANDE SUR L'AFFICHE :

pieux. Bande de papier que les di-

Je vais t'enlever le bal- recteurs font coller sur


/o7i, pour coup de pied dans l'aftiche, annonçant le spec-
le derrière( Argot du peuple) tacle du jour, atin d'indi-
quer au public un change-
P>ALLC1I0N : Petit paquet ment i)ar suite de Yindis-
que les compagnons por- position subite d'un artiste
taient jadis au bout d'un ou parfois relâche.
bâton sur l'épaule, en fai- Se dit par analogie dans
sant leur lourde France. le peuple pour indiquer
Ce baluchon contenait qu'une femme a son échéance
leurs vêtements. de fin de mois.
HA.\ HAO

Il y a U7ie bande sur promène en chemise : il

l'affiche pour relâche (Ai-- se trimballe en bannière.


gol du peuple) N- . Allusioji aux pans de la
chemise qui flottent au
liANQUE grande)
(la Ba- :

vent.
raque des grands i'oi'ains
dans le monde des saltim-
On dit aussi : Se \\\'i^-

banques qui a, connue pai- mener eji ^«^«az5 (Argot du


[leuple).
loul, ses matadors et ses
miséreux (Argot des saltim- BAPTÊME La : tète.
banques). Le ruastroquet baptise
son vin.
BANQUE (la laire) : Le sa-
Le peuple, (pii a horrciu'
medi, les ouvriers typo-
de des vins bai)-
l'eau, dit
graphes se partagent le
tisés Ils sont
: chréliens
prix du travail de la se-
Le buveur lait sa tèlc
maine (Argiit d'inq)rimeri(^).
(Argot du peuple). A".
BANQUE : Les volcuis qui
BAPTISÉ D'EAU DE MO-
se partagent le produit d'un
RUE Ne pas avoir (h'
:

vol emploient cette expi-es-


chance.
siou (Argot des voleurs).
Homme ou femme à (pii

BANQUE (en une) tailler :


rien ne peut réussir.

Tenir les cartes au jeu de Ce qui équivaut à de-


baccara. veine salée, par allusion à
Mot à mot: Etre le bau- l'eaudans laquelle la mo-
qider (Argot des joueurs). rue a été dessalée fArgol
du peuple;^. N.
BANQUETTU: Le menton.
Allusion à ce qu'il avance BAPTISÉ AU SÉCATEUR :

Juif.
sur le visage (Argot du
peuple). N' Allusion à l'opération de
la circoncision que subis-
BANQUISTE : Charlatan sent les nouveaux-nés sui-
Tous ceux qui fardent vant le rit«' juif (Argot du
la vérité sont des ban-
peuple). A^.
quistes, à quelque class(;
de la société qu'ils appar-
BAQUET : Blanchisseuse

tiennent.
On dit aussi : Baquet
Tous
insolent. On sait que ces
banqitistes ne
les
dames ne mâchent pas leurs
sont pas sur des tréteaux
paroles.
f Argot du peuple).
Quand une ménagère, par
BANNIÈRE : Sac. économie, va laver son
On dit de celui (jui se linge au lavoir, les proies-
,

HA1\ n\\\

sionnellos rappelleul : Vienl-elle de ce qu'ils


graillouneuse ou noyeme burbolte?it les prisoimiers
d'clrons Ce sont les plus conliés à leur garde? (Ar-
uiij^iioniies de leurs déjec- got des voleurs). A'.
lioiis (Ai'got du peuple). lîAUBK : Beau mâle, gars
IIAII.VQUE Maison oons- solide.
— Mon
:

Iruite en plaire, en loirhis, honnue est un


piovisoireinent. . rude barbe.
Maison où la patronne 11 y a des barbes qui,
va par détiance au niarelié dans certains quartiers, sont
avec sa bomie. en réputation comme autre-
Maison où l'on enferme fois les terreurs (Argot des
le vin et les licpieurs. iilles et des souteneurs).

Maison où l'on chipote


BAKBl': Vieux.
:

sur lout, où l'on rogne


Par corruption on dit :

même la nourriture.
— Tenez, voilî* mon ta-
bh'be.
On appelle les vieux de
blier, je n'en veux plus de
18i8 qui survivent : des
votre baraque, j'en ai plein
vieilles barbes (Argot du
le dos (Argot du peuple).
peuple).
BAUHAQLE : Jeu de hasard.
Ce jeu se joue sur un bil- BARBE (en prendre une; Se :

lard ordinaire avec un ap- pocharder.


l)areil spécial. Un joueur Dans les imprimeries
lient la queue, les parieurs quand un camarade a pris
sont divisés en deux camps une bai'be, on dit aussi
;

il de mettre une bille


s'agit
qu'il était chargé à
cul.

désignée dans une des cavi- Allusion au cheval qui ne


tés de l'appareil.
peut pas avancer quand sa
La harraqiie est un jeu charge est trop lourde (Ar-
prohibé parce que l'on peut got d'imprimerie).
avec liîtbileté voler facile- BARBICIION : Capucin.
ment (Argotdesjoueurs). A". Allusion à ce que ces re-
nAllDAQUE : Viande (Argot ligieux laissent croître leur
des voleurs). V. Bidoche. barbe (Argot des voleurs).
A^.
liARIîAUTIKKS : Gardiens
de prison. BARBILLON Souteneur.
:

Cette expri'ssion vient- Diminutif de brochet


elle de ce qu'ils sont char- quoitju'ils soient aussi vo-
gés de garder les barboi- races l'un que l'autre pour
(eicrsl dévorer la recette de la
o
26 BAR BAR

marmite (Argot des soiile- La ménagère souvent la


neurs). nuit,pendant que son mari
sommeille, pratique, sans
BARBILI.ON DE BEAUCE :
mandat, une visite domi-
Légumes. ciliaire dans les poches du
Les voleurs disent égale- dormeur (Argot du peuplfi.
ment larhUlon de Va-
:

renne pour naxiel. BARBOTTIER: CanapéfArgot


Celte dernière expression des voleurs). JV.
est des plus anciennes; on BARBUE : Plume.
lit en edet dans le diction- Allusion à la barbe des
naire d'Olivier Chéreau :
anciennes plumes d'oie (Ar-
harbillons de Varanne got des voleurs).
(Argot des voleurs).
BARON DE LA GRASSE :

BARBISE : Apprenti soute- Individu malpropre, sale,


neur. puant, dégoûtant, ne se
Il en existe qui n'ont pas débarbouillant, suivant une
quinze ans et qui macrotent vieille expression, que lors-
déjà les petites bouquetiè- qu'il pleut (Argot du peu-
res, quelquefois leurs sœurs pie).
(Argot des souteneurs). iSf.
BARRE : Aiguille (Argol des
BARBISET Diminutif de
:
voleurs). A^.
barbe.
Plus jeune et moins en BARRE : Taisez-vous, en
faveur (Argot des voleurs). voilà assez.

N. Fermez çà, barre.

BARBOIS : Voleurs. Barrée (la rue est). Elle


J^a romance du pègre l'est, en ellet, pour ceux
dit : qui n'y peuvent passer à
Pègres et barbais, rappliquez au cause d'un créancier récal-
I
Sauvage citrant.
Et sans traquer livrez vous au
iplaisir. On dit aussi : on pace
On aurait tort de vouloir être sage (Argot du peuple).
Puisau'après tout on sait qu'il
]faut mourir. RARRÉ (Etre) : Individu bou-
(Argot des voleurs). ché, crédule, ignorant, qui
comprend diflicilement.
iîARBOTTER EouiUer : les
Mol à mot il a la cerv^'Ue
:

poches de quelqu'un.
barrée (Argol du peuple).
C'est une spécialité (pii
demande une certaine BARRÉE (La) Échelle. :

adresse. Allusion aux échelons qu


BAS liAT

l'onnenl banvaiix (Argot dos — Je basarde ma maî-


voleurs). V. Montante. tresse (Argot du peuple).

IIAS PERCÉ:
Etre à fond de BASTRINGUE: Bal de bas
cale, à bout de ressources. étage où se doime rendez-
Allusion aux bas percés vous la canaille du quartier
qui indiquent la misère (Ar- dans lequel il est situé.
got du peuple). V. Lac. Bastringue faire du
,

bruit, du ta|)age,
IIASANE: Peau. Quand Tbomme rentre au
f jes tabliers des foi*gerons logis, un peu humecté et
se nomment basane (A^d^^^ qu'il casse la vaisselle, la
du peuple). ménagère, furieuse, lui dit :

IIASCL'LE : La guillotine.
— T'as pas bientôt lini

ion bastringue, sale cha-


planche qui
Allusion à la
meau? (Argot du peuple).
bascule pour pousser le
condamné sous la lunette BASSE (La): La terre.
I
Argot des voleurs). Pour qualilier un fainéant
qui ne veut pas travailler
liASCULES : Épaules (Argot
on dit il
: a les eôtes en
des voleurs). V. Porte
long, ce qui l'empêche de
turbin. ^.
se baisser,
r.AS DU CUL: Petite femme. La terre est trop basse
Dans
peuple, pour bien
le (Argot du peuple). N.
caractériser sa petitesse, on
dit quand elle pèle elle
:
BASSIN :Insipide, ennuyeux

faitdes ronds dans le sable. (Ai'got du peuple). V. Bas-


(Argot du peuple). sinoire.

BASSINOIRE Individu qui


:

r.AS DE BUFFET: Injure à répète cent fois la même


l'adresse des vieilles fem- chose pour ne rien dire (Ar-
mes prétentieuses qui se
got du peuple).
maquillent outrageusement.
Pour accentuer on dit : BATACLAN : Outils de mal-
vieux bas de buffet f Argot faiteurs (Argot des voleurs)
(\\\ peuple). Y. Agobilles.

lîASARDER Vendre.: BATACLAN : Mobilier.


— Je hasarde mes frus- Les jours de terme les
ques, mon mobilier. ouvriers disent :

hasarder veut dire aus- — Nous déménageons le


si rcHVovcM' : bataclan, ou bien : nous
28 BAT BAT

enlevons le Saint-Frus- — J'ai une rouillarde


qiiin (Argot du peuple). en hatouse toute battante
BATAILLE DES JESUITES :
(neuve) (Argot des voleurs).
Habitudes de masturbation. WRomllarde.
Dans les ateliers, quand
un apprenti reste trop long-
BATOUSIER: Voleur de toile
ou de linge que les blan-
temps au cabinet, un ou-
chisseurs de la campagne
vrier dit à un autre appren-
font sécher dans les prairies
ti :

— Vas doncvoir s'il ne


ou sur les haies (Argot des
voleurs).
se fait pas sauter la cer-
velle.
BATTAGE: Se moquer de
L'allusion est transpa-
quelqu'un, dire ce que l'on
rente (Argot du peuple).
ne pense pas.
BATII AU PIEU Femme : qui — du battage il
C'est
a des qualités extraordinai- n'estpas plus malade que
res au lit (pieu), moi (Argot du peuple).
Terme employé par les
passionnés qui, générale- BATTANT: Le cœur (Argot
ment, s'y connaissent (Ar- des voleurs ). V, (7r«^?^/ res-
got des souteneiu's). sort.

BATH AUX POMiMES : Tout BATTANT L'estomac.


:

ce qu'il y a de mieux, le — le ventre creux,


J'ai
nec 2^lus ultra en toutes rien a me coller dans le
choses (Argot du peuple). battant (\rgoi du peuple i.

fîATIF ou BATIVE Beau : tout


BATTANT,BATTANTE:Chose
ce qu'il y a d'admirable, de
neuve.
supérieur, de merveilleux.
— On dil dans le peu-
un homme, y en
J'ai
ple a tout bout de champ

:

a pas de pareil, il est batk


Elle est battante,
(Argot des tilles).
neuve C'est un double em-
BATIR SUR LE DEVANT: ploi (Argotdu peuple). A\
fttre enceinte.
— L'allusion est facile à BATTANCOURT: Soulier( Ar-

saisir (Argot du peuple). V. got des voleurs). V. Ripa-


A va fer le pépin. tons.

BATON Juge de paix (Argot


:
BATTANDIER Mendier (Ar-
:

des voleurs). N. got des voleurs). V. Aller à


BATOUSE: Toile neuve, de la chasse avec un fusil de
hatousier (tisserand) toile.
.

BAT BAT 29

r.ATTOIRS: Les mains, allu- lorsquelle vient de coucher


sion au bruit que lonl les avecson amant et qu'ellejure
hianchisseuses a vee leur ifl:/- à son uiarien rentrant qu'elle
toir quand les claqueurs
; lui est lidèle (Argot du peu-
applaudissent troj) hruyani- ple).
nient, les voyons au
loj^és
ponlaillei' erient : Remisez
RATTRE ENTIEEE : Fair(> le
niais, l'imbécile.
donc vos battoirs
peuple).
CAi'iïot du
— Tu battras entijfe
(juant le quart te deman-
HATTRE UNE RASANE: dera comment tu as rousti
(i«'ste familier aux gamins la tocante à ta dabe (Ar-
qui se frappent la cuisse du got des voleurs)
revers delà main droite.
Ce iijeste veux dire : Merde
RATTRE LA SEMELLE :

Dans grands froids les


les
(Argot du peuple).
trou[)iers battent la semelle
IJATTRELERRIQlETrErot- pour se réchauller les pieds,
ter en marchant les deux soit qu'ils, frappent sur le
jamlies de son pantalon sol, soit qu'ils frappent en
l'une contre l'autre (Argot cadence semelles contre
du peuple). semelles (Argot des trou-
piers)
r.ATTRE LACOl VERTl RE :

Ne savoir que faire et rester RATTRE LA SEMELLE: Ar-


couché toute penter le trottoir, faire les
la journée (Ar-
got des troupiers). cent pas en attendant quel-
qu'un (Argot du peuple)
IJATTRE LE.TOR: Y. Battre RATTRE SEMELLE:
LA
coïDtois.
Se dit d'une femme sans
HATTRE COMTOIS: Un com- homme qui, à l'instar de
père bat comtois en deman- certain photographe, opère
dant un gant devant une elle même.
baracjue de lutteur. Elle bat la semelle mais
Les spectateurs le prennent ne frappe pas aussi fort que le
pour un adversaire sérieux: cordonnier sur son pavé
dans l'arène il se laisse tom- (Argot du peuple). N
ber. RATTRE DE LA FAUSSE
Un accusé bat comtois M( )NNAIE Rat tre sa femme
:

en leigr.ant de ne ])as com- (Argot du peuple). N.


prendre les quesîions du
juc-e d'instruction, RATTRE UN DIG - DIG :

Une femme bat corntois Simuler une fausse atiaque

2.
30 BEC BEC

d'épilepsie sur la voie publi- à' étouffer


un glacis (Argot
que. des souteneurs). N.
L'homme qui pratique ce
truc pour donner à l'atta- BEC DE GAZ : A la maïiille
que simulée l'apparence de aux enchères, quand le
la vérité, se met préalable- joueur auquel le point est
ment dans la bouche un adjugé rencontre un jeu sur
morceau de savon. En le lequel il ne comptait pas
mâchonnant le savon mousse dans les mains d'un de ses
et lui amène l'écume aux adversaires, il dit : J'ai
lèvres comme si l'attaque rencontré un bec de gaz
était naturelle. (Argot du peuple). N.
Les batteurs de dig-dig
font souvent de fortes re- BÉCANE : Mauvaise machine
celtes (Argot des voleurs). à vapeur rafistolée par les
Auvergnats de la rue
BAUCE ou BAUSSE : Patron. de Lappe, qui marche
Dans toutes les chapelleries
comme une montre réparée
de France on emploie ce par un charron (Argot (\\\
terme (Argot des chape- peuple). V. Seringue.
liers).

BAVASSER Personnage qui


:
BECHER EN DOUCE Bla- :

guer un ami doucettement


ne sait ce qu'il dit, qui ha-
mais lui dire de dures véri-
rasse \i tort et à travers.
tés sous des apparences de
Mot à mot baver des pa-
bonhomie (Argot du peu-
roles vides de sens (Argot du
ple).
peuple). iV^.

BAVAROISE AU LARD: Ab- BECHEUR : Avocat général.


sinthe épaisse à couper au II bêche prévenu pour
le
couteau (Argot du peuple). le faire condamner quand
N. même.
Pour V avocat bêcheur il
BAVER DES CLIGNOTS :
n'y a pas d'innocents.
Pleurer.
Le peuple plus expressif Ou le bêcheur commence à
Jaspiner.
dit chier des chasses (Ar-
:
(

(Argot des voleurs).


got du peuple). V. ce mot.

BEC DE GAZ : Sergent de BËCOT : Bouche, baiser.


ville. — Mon petit homme,
éclaire les malfaiteurs
Il donne-moi un bécot.
quand il n'est pas chez le Embrasse-moi (Arffotdes
marchand de vins en train fdles).
BEL BEC 31

r.KGOTTER : Embrasser. BELLE DE NUIT : Fille pu-


— C'est dégoûtant ! Ces blique déjà vieille qui rac-
jeunes mariés se bécottenl croche la nuit parce que
toute la journée (Argot du la mtit tous les chats sont
peuple). gris.
Celte expression est an-
liKCQlETER : iManger. on
— encore cent ronds
J'ai
cienne. 1850,
chantait dans un
Vers
revue in- •

à becqueter. Viens-tu inan-


tiiulée Vice la Joie et
:

(jer une Triture à Anieuil


les Pommes de terre re-
(Argot du peuple).
présentée aux Folies-Dra-
IJEDON Gros ventre.
:
matiques, à l'ancien boule-
En Normandie on dit be- vard du Temple.
dolle pour bedon (Argot
Tous les soirs l'amateur
du peuple). I
contemple
Les belles de nuit qui sïunt
r.EFFEUR (C'est un) : homme I
voir,
((ui fait des dupes. Sur le boulevard du Temple.
Honime d'à liai res marron (Ai-got du peuple).
Ses clients le sont plus
souvent que lui (Arçot des BÉNISSEUR : Homme qui
voleurs). tronvc; toujours tout très
bien et n'a jamais une pa-
IIÉGUIN : Petit serre-tête en
role amère pour personne.
toile (jue l'on met sur la
Le critique IL de La-
tète des enfants nouveau- pommeraye fut et restera
nés (Argot des nourrices). bénisseur
le plus illustre
V. Acoir un béguin.
du siècle (Argot du peuple).
liKGUIN CARABINÉ Avoir :

tni amour de première force


BENOIT Maquereau.
:

Benoit, (lans le langage


auquel il est impossible de
populaire, est synonyme
résister (Argot du peuple).
d'imbécile, de niais, n'en
déplaise à ceux qui portent
15ELETTE V. Blanchis- ce nom.
se use. Il veut dire aussi ma-
quereau, dans le monde
HELLE (faire la) : Jouer une des filles (Argot des soute-
troisième partie qui déci- neurs). N.
dera quel sera le vainqueur
des deux adversaires ayant BÉQUILLARDS(Les): Vieil-
perdu chacun une manche lards infirmes et mendiants
(Ai^ot du peuple). que -la police arrête quoti-
32 RER RET

dieniiemenl et qu'elle est On dit aussi Bernique


forcée de relâcher faille Sansonnet (Argot .du peu-
de délit. ple). V. Brenide.
Ainsi nommés parce
qu'ils ont des béquilles ou
BESSONS : Les deux seins
(Argot des voleurs).
qu'ils boitent s'appuyant
sur une canne (Argot des BERTELO Un : franc (Argot
voleurs). A^. des voleursj,.

REIIDOUILLE : Ventre. BÉTA : Niais, crétin, super-


— Que houIottes-U\ donc, latif d'imbécile (Argot du
mon vieux, pour avoir une peuple).
sacrée berdouiUe comme
ça?
BÊTASSE : Mou, flasque
(Argot du peuple).
On dit aussi bedaine
(ArgOc du peuple). BÊTE A CHAGRIN : Une
femme légitime.
BERCE : Brigadier.
Quand elle est acariâtre,
Pour distinguer un sous- et elle l'est souvent par les
ordre, on ne dit pas un
nécessités de la vie, on lui
sous-brigadier^ mais par donne ce nom peu aimable
abréviation un S. B. (Ar-
(Argot du peuple). N.
got des agents de policel. A'^.
BEliGE : Année. BÉTE A BON DIEU : Y.
— Je cinq berges à la
tire Bête à pain.
Centrousse de Melun (Ar-
BÊTE A CORNES : Four-
got des voleurs).
chette (Argot des voleurs).
BERGERONNETTE : Année. N.
Diminutif de berge (Ar-
BÊTE A PAIN : Homme bon
got des voleurs).
et simple.
BÉQUILLER : Manger (Ar- Mot à mot : bon comme
got des voleurs). V. BêC- du bon pain (Ai^ot du
ter. peuple).

BERLINE : Couverture (Ar- BETINET : Queue rouge.


got des voleurs). N. Le donne ce nom
peu[)le
aux paillasses qui font le
BERLINE DE COMMERCE :

boniment sur les plact^s pu-


Commis-voyageur (Argot
bliques ou devant les ba-
des voleurs).
ra^jues de saltimbanques
BERNIQUE : Non. Je ne pour amasser la foule.
veux pas. L'un d'eux lut célèbre
Hin me 33

sous le nom de Bétinet, de HIHASSOX, BIBASSIEll :

IcSiO à ISrJO, sur la place Vieillard (Argot du peuple).


(le la Hasiille. Il était re- V. Birbe.
iionmié pour ses bêtises
BIBERON : Pochard qui boit
sîupétianles (Argot du peu-
comme une éponge, sans
pie).
soif.

III. IMPLANT Café chantant


:
iMot à mot : il tète ou
o!i les spectateurs chantent suce tous les liquides j)os-

«'u chd'ur avec les artistes. sibles (Argot du pen[)lej.

Les deux plus célèbres V. Suce-Canel/e.


lurent le Beuglant de la cam-
BIBI : Instrument de
lue Contrescarpe et le Di-
brioleur (Argot des voleurs).
ran japonais de Jehan V. Tàteuse.
Sarrazin (Argot du peuple).
BIBINE : Assommoir de bas
lU.lGLKK : Enfixnt qui crie étage, où tous les liquides
à en perdre haleine. les j)lus étranges, connue
— As-tu de beugler, fini
jadis à la bibi^ie
blanc^ chez le père Mauras,
du Lapin
horrible crapaud (Argot du
sont servis aux consonnna-
peuple).
leurs (Argot du peuple). V.
RKl RUE PANS LES ÉPl- Assommoir.
NAllDS (en avoir ou en BICHER Ça prend, ça mord.
:

mettre) : Bourgeois qui Dupe qui, comme le pois-


augmente sa fortune par son, mord à l'hameçon (Ar-
tous les moyens possibles. got des gens d'à flaires et
On sait qur» les cuisiniers des pêcheurs).
appellent les épinards la
mort au beurre, parce qu'ils BICIIET : Mensonge (Argot
tu absorbent considérable- des voleurs).
ment. BICHON : Petit chien à tout
L'allusion est facile à faire.
comprendre (Argot du peu- Cet animal est fort afl'ec-
ple). tionné des dames d'un cer-
tain monde
qui évitent avec
lîlIîASSE Vieille femme.
:
lui les accidents et les ma-
Arrivée à un certain âge, ladies de neuf mois (Argot
la femme c'est comme les des filles).
vieux souliers, ça boit ; elle
hibasse dans les bars (Ar- BICHON Outil de chapeHer.
:

Udl du peuple). C'est une sorte de petit


34 BID BIF

tampon de soie ou de ve- allusion au bidet sur lequel


lours qui sert à bichonner monte le cavalier madame ;

les chapeaux de soie et à se met à cheml dessus, et


leur donner le coup de fion généralement l'eau ne pour-
(Argot des chapeliers). rait servir qu'à faire du Thé
de la Caravane r\ri.mt des
BICIIONiNER (se) : Homme filles). i\^.
qui a grand soin de lui-
même et qui se hicJionne BIDET : La ficelle qui sert
comme une petite maîtresse aux prisonniers pour se
(Argot du peuple). V. Pom- transmettre leurs corres-
madin. pondances d'étages en éta-

BICIIONNET Menton. ges.


:

Ce mot exprime bien Allusion au bidet de


l'habitude qu'ont certaines poste (Argot des voleurs).
gens de se passer à tout V. Postillon.
moment main sur le
la BIDOCHE Viande. :

menton pour se bichonner Cette expression est con-


(se caresser) (Argot du peu- nue depuis 1830.
ple). V. Banquette. Le nom de la mère Bi-
BIGLER : Pour cligner de doche avait été donné à la
l'œil. marchande de soupe qui te-
Bicler est une très vieille nait le restaurant des Pieds
expression (Argot des vo- humides à l'ancien marché
leurs) V. Guigne à gauche. des Innocents, aux Halles.
Le mot est resté dans le
RIDARD Heureux, veinard.
: peuple, ((ui dit aussi quand
C'estun nommé Bidard la bidoche est trop dure :

qui gagna \m gros lot à une c'est de la carne (Argot du


loterie quelconque. peuple).
On en fit une chanson
qui courut les rues :
BIDON Ventre.
:

Corruption de .bedo?i;
Le père Bidard, la mère
on dit aussi hidoiiard.
Bidard, etc. Depuis ce
S'emplir le bidon chez
temps, les chançards sont
le mastroquet boire (Ari :
des Bidards (Argot du
got du peuple).
peuple). N-
BIEFxVRD Bourgeois (Argot
:
BIDET Yase intime que l'on
:

des voleurs).
rencontre dans les cabinets
de toilette un peu chics. BEEFSTEACK A CORBEAU
Bidet, ainsi noimné par Vieille fille publique qui î
lilL BIX

stTvi (le litière à tout un BHjEANCER : Condamné qui


régiment de cuirassiers (Ar- a lait sa prison.
-lot du peuple). N'. C'est la corruption de
billancher, payer en
lîEEFSTEACK A MAC- ;

prisonnier qui a fait


elfet, le
QUART.
sa prison a payé sa dette
Macquart est réqiiarris-
seur qui a la spécialité d'a-
(Argot des voleurs). N.
battre les vieux chevaux, BILLANCHER : Payer.
les carnes hors de service — C'est dégoûtant, il
(Arjj;ot du peuple). faut toujours billancher
IFFIX : Chinounier. (Argot du peuple).
Ainsi dénommé
par le
[ peuple à cause de son cro- BILLER : Diminutif de bil-
chet qui lui sert à deua;
lancher.
à se délendre et à
Même signification (Ar-
fins :

got du peuple).
travailler.
Depuis 18i8, on dit d'un
BILLET DE LOGEMENT :

chiflbimier qu'il eslmembre


Quand les tilles vont à Mon-
du comité de recherches. tretout (la visite sanitaire),
Allusion à ce qu'il fouille
si elles sont malades, elles
dans d'ordures pour
les tas
sont retenues et dirigées
y trouver sa vie (Argot du sur l'inlirmerie de Saint-
peuple).
Lazare; le médecin inscrit
RII-FETON : Billet. lanature de la maladie sur
Quelques-uns écrivent un bulletin dont la couleur
HiiffetoUj c'est une er- varie suivant la gravité du
reur (Argot des camelots). cas.

iîi.I()i:tier sur le ge- Une fois installées dans


leur lit, le bulletin est placé
nou : Savetier.
Allusion aux clous nom- à la tète du lit dans un
petit cadre spécial.
més bijoux avec lescjuels
il ferre les semelles des De là le nom de billet de
souliers (Argot du peuple). logement (Argot des lilles).
V. Gniaff.

HIEBOQUET : grosse femme. BINELLE : Faillite.


Il paraît pourtant impos- — Il est tombé en bi~
siblede jongler avec elle. nelle, mais si lesAnglais
C'est sans doute par al- se tapent., il a carré \o-
lusion à la houle du bilbo- seille {Xr'^ot des voleurs).
quet (Argot des voleurs).
36 BLA BLA

BIKBE : Vieillard (Argot du BLANCHISSEUR : Avoc:.i.


peuple). Ce mol date du procès
du fameux empoisonneur
BIRIBI (dés) : Ce jeu se joue
Couty de Laponmierais.
dans les foires et dans les
Dans les couloirs du pa-
fêtes publiques. C'est un
lais, avant l'audience des
vol audacieux. (Argot des
assises, on discutait lacon-
camelots).
damnation ou l'acquitte-
BISOT : Ami (Argot des vo- ment; la majorité des avocats
leurs). V. Aminches. étaient d'avis qu'il serait
acquitté parce que Lachaud
BISTOURNE Cor de chasse.
:
blanchit.
Allusion à la forme tour- Lachaud était le défen-
née de l'instrument (Argot seur de Lapommerais.
du peuple). Les voleurs se souvien-
nent du calembour (Argot
BISTRO Marchand de vins.
:

On dit aussi des petits


des voleurs). N.
commis des magasins de BLANCHISSEUSE DE TU-
nouveautés qu'ils sont des YAUX DE PIPES Blan- :

bistros (Ai^'ot du peuple). chisseuse qui ne blanchit


jamais rien, elle n'a que
BlTURE(s'en flanquer une): Se
l'apparence.
saouler comme un cochon
Elle habite géné^lement
(Argot du peuple).
aux environs des hôtels,
BLAIRE Nez. : pour avoir la clientèle des
Cette expression est en commis-voyagenrs qui dé-
usage depuis plus de cin- sirent être servis à la mi-
quante ans dans L s fau- nute (Argot du peuple).
bourgs, où les terreurs à la
sortie des bals publics se BLANCHOUILLARDE: Hiver
bouffaient le blaire (Argot Diminutif de blanchette
des souteneurs). (Argot des voleurs).

BLANCIIETTE Hiver. : RLAGUE A TABAC : Vieilles


Allusion à la neige cl au tétasses molles et flasques
givre qui couvre les rues et qui tombent outrageuse-
d'une nappe blaii-
les toits ment (Argot du peuple).
cheikv^Qi des voleurs). N.
BLANQUETTE Aigenl(Mie
:

BLANCIIISSELSE Pièce de
: (Argot des voleurs). N.
cinquante centimes (Argot BLAVE : La cravate (Argot
des voleurs). JSf. des voleurs). N-
.

BLE BOB 37

HLAVIN : Mouchoir. Se dit de tous les hommes


Une vieille ciiaiisou dil : qui arrivent au régiment.
Ils sont bleii juscpi'à ce
\.Q parrain care sâfrime dans
son blaoin. qu'ils soient passés à l'école
I

de peloton (Argot des trou-


Argot des voleurs). Y
piers).
Aniterge.

r.l.AVlMSTE : Voleur (pii a


BLEU (J'en suis): Etre étonné,
la spécialité de faire le b/a-
ne rien eompnndre, en res-
ter ébahi (Argot du peuple).
vi)l (Mouchoir I i \ruoi des
voleurs).
ULEU (N'y voir que du) :

lU.AZE : Numéro (Argot des Etre volé sans s'en aperce-


voir (Argot du peuple).
voleurs). N.
lîLÉ Aident monnayé (Ar-
:
BLEUET : Billet de banipie.
got des voleurs), V. Aubert. Allusion à la couleur ô/^/^^
des précieux papiers (Ar-
lîLÉClIARD : Laid, disgràeié got des voleurs). V. 2'al-
(le la nature. biu d'altèqiie.
Dans fauhourgs ou dil
les
(l'une femme dans ce cas : BLOKAUS : Chapeau haut
— Elle est rien blèche de forme (Argot dii peuple).
Argot du i)euple). Y. Bloiuii.

r.LÉCnARDE: C'est le super- BLOUM : Même signiûcation


latif de bléchard. que précédemment (Argot
Pour bien accentuer on du peuple).
ajoule qu'elle a une gueule à
faii'e tourner la soup au *
BLOT (C'est mon blot)_:

lait (Argot du peuple). J'ai ce que je désire, elle


fait bien mon blot.

lu. EU (Passer au bleu): Faire Ça fait le blot, ça fait le


disparaître un objet ({uel- compte (Argot du peuple).
conque. Y. Balle. N.
Le samedi de paye quand
BOBËCIION (Se monter le) :
l'ouvrier care un peu de
On dit aussi se monter le
ménagère dit
fjaltouze, la :

— Mon vieux tu m'as fait


bourrichon.
passer cent sous au bleu Croire qu'une chose fausse
(Arçot du peuple). est vraie et prendre un dé-
sir pour une réalité (Argot
I5LEU : Jeune soldat. du peuple). lY.

3
..

38 BOI BOI

BOBINE : Tête (Argot du assez profonde (Argot du


peuple). V. Tronche. peuple).

BOBINCUE : L'ancien théâtre BOIT SANS SOIF : Ivrogne


Bohino. (Argot du peuple). V. Sac
Les étudiants disaient à vin.
Bohinsky (Argot des étu- BOITE (La grande) : La pré-
diants).
fecture de police (Ai^ol des
BOBINO : iMontre (Argot des voleurs). V. Tour poin-
voleurs). V. Babillarde. tue.
BOBINO EN JONC : Montre
BOITE A CORNES : Cha-
en or (Argot des voleurs).
peau.
BOBINO EN PLATBE: Mon- Allusion aux cocus qui y
tre en argent (Argot des
cachent leurs cornes (Ar-
voleurs)
got du peuple).

BOCAUD Maison de tolé-


: BOITE A OUVRAGE : L'ou-
rance (Argot du i^euple). tilavec lequel les lilles ga-
V. Magasin de Uanc. gnent leur vie.
Quand l'une d'elles va
BOGUE Allemand (Ai-got du
:
au Dispensaire, elle dit
peuple). V. Alboche. qu'elle va faire voir sa boUe
à outrage (Aii^^ot des
BOG EN JONC Montre en or :
filles). N.
Quelques-uns écrivent
bogues et baube, mais ce BOITE AUX CAILLOUX :

n'est pas exact (Argot des Prison où l'on couche sur


voleurs) la dure.
Allusion aux matelas qui
BOILAÎID : Le temps (Argot sont rembourrés avec des
des volem*s). noyaux de pêches (Argot
des voleurs). A'^.
BOIRE DU LAIT Etre con- :

tent. Se réjouir du mal qui BOITE A DOMINO : Bran-


arrive à un card couvert qui sert dans
du peuple). les hôpitaux à transporter
les morts de leur lit à l'am-
BOIRE A LA GRANDE phithéâtre.
TASSE : Se jeter dans la
Allusion de foi'me (Argot
Seine.
du peuple).
En efïet, l'homme qui se
noie peut boire à son aise, BOITE A DOMINOS : La
la tasse est assez large et bouche.
- .

BOI BOM 39

Allusion à blancheur
la BOITE A YÉUOLE : Fille de
di^s (lents et à forme
leur barrières ou rôdeuse de
(|ui ressemble aux dés (Ai casernes qui s'allranchit d(î
i^ot du peuple). la visite sanitaire et en fait
d'eau ne connaît que l'eau
nom: a LAIT: Les seins. d'art" (Argot du peuple).
L'allusion est jolie. Les
seins d'une jolie fennne BOITE A VIANDE : Cer-
soîit certainement des boi- cueil.
le.s à lait à même les- Ce n'est pas une bt^le
(juelles on voudrait boire de conserve (Argot des vo-
(Argot des voleurs). N. leurs). iV.

BOITE A PANDORE : C'ost BOISSEAU : Chapeau haut


u;ie boîteronde qui a la de forme.
lorme exacte d'une montre Allusion de forme et
ordinaire. Elle contient une aussi à la grandeur de cer-
(lie molle très u»alléable tains cliapeaux (jui, assuré-
j) réparée pour prendre les ment, pourraient servir à
empreintes des serrures niesurer des pommes de
(les maisons marquées pour terre (Argot du peuple). V.
être dévalisées. B/ouili.
Ce travail est fait parh's
larbiniers qui préparent la BOITEUX D'UN CHASSE :

beso^^nie des cambrioleurs Borgne.


LVrgot des voleurs). Manchot eiit été plus
juste (Ai*got des voleurs).
BOITE A PANTES : Maison
V. Caliborgne.
de tolérance.
Cette expression n'est
BOMBE : Mesure non classée
pas juste il n'est pas né-
;
qui contient environ un de-
cessaire d'èire un pante,
mi-litre de vin.
c'est-à-dire un imbécile,
l>our s'oHrir une satisfaction
Quand un ouvrier en a
avec CD. G. (Argot des
bu un certain nombre, ses
camarades disent Il est en :
voleurs). V. Bocard.
bombe.
BOITE A SIGUES : Gilet. Quand il rentre au logis,
Allusion aux poches qui la ménagère fait une scène
X ivent à mettre des pièces épouvantable les
; voisins
fie vingt francs [sif/ues]. . . entendant le ^(/^artZ disent :

(jiiand on en a (Argot des la ôowi^(? éclate, gare (Ar- !

voleurs). N'. got du peuple). N


40 BON BON

BON A NIB : î\.ressj:ix. net ({ue portaient les grena-


Mot à mol : bon à rien diers et les sapeurs.
(Argot des voleurs). Cette coiffure a été sup-
primée. On l'applique à un
BONBON A LIQUEURS :
tout autre objet (Argot
Bouton qui suinte constam-
du peuple). V. As de
ment une humeur liquide.
pique. N'.
Individu qui a des
écrouelles (Argot du peu- BONNETEAU : Jeu des trois
ple). AT.
cartes.
BONBONNIÈRE: Tonneau de Ce jeu ou plutôt ce voj
vidange. s'exécute à Auteuil, Saint-
Allusion, sans doute, à Ouen et dans les Avagons
ce qu'en l'ouvrant on prend de chemin de fer.
une prise. M. Marcel Schwob, pour
Dansle peuple on dit arriver à expliquer l'expres-
d'un vidangeur qu'il en sion de
bomieteiii\ dit
prend plus avec son nez qu'il passer par des
faut
qu'avec une pelle (Argot intermédiaires bonnet. :

du peuple). bo7ineteur, lingerie.


Bannet, dans les «le-
BONBONNIÈRE AEILOUS :
liers, signifie se réunir plu-
Omnibus.
sieurs pour former une co-
Les voyageurs sont ser-
terie, résister au patron ou
rés, le vol à la tire est fa-
aux autres camarades.
cile; y a des voleurs qui
il
Los bonneteurs sont ;4v'-
n'ont que la spécialité de
néralement trois pouro^M'-
voler les morlingues en rer : le bonneleur i\;v\\ù'^\n
hotibonnière (Argot des
le jeu, Yengayeur «{ui
voleurs). ^V. ponte pour allécher les

BONDE : Prison Centrale. naïfs, le nonneur qui est

Dans les prisons, le fro- en ga/fe pour avertir si la

mage réglementaire est le


rousse décale.
bondon, sorte de fromage Ce trio forme donc bien
rond qui se fabrique à Neuf- un bonnet, et bonnetenr
chàtel. en dérive tout naturclle-
La portion, une moitié, se menr, et il n'est nullement
nomme un sijslènte. question de lingerie.
Par corruption, on a fait Bonneûel bonneteur sont
bonde (Argot des voleurs). deux expressions en circu-
lation depuis plus de cin-
BONNET A POIL : Le bon- quante ans ; Vldocq en parie
BON BOU 41

dans ses Voleurs (ArL^ot clé sur la porte, il entre


(lu peuple). doucement. Si le dormeur
s'éveille, lui souhaite le
r.ONNKTDE IT TristeM ;
il

bonjour et s'excuse de s'ê-


connue un bonnet de nuit. tre trompé de porte; au cas
Iloninjclacilurne, uiélan-
contraire, il vole rapide-
(oli(pie, dont la tristesse ment ce (pii lui tombe sous
est eonnnunicalive, sa pré-
la main et s'esquive.
sence dans une réunion
11 y a six mois, on arrêta
jette nu froid (Arj^ot du une bande de bonjouriers
[)euple).
^
qui avaient la spécialité de

IIOMMKNT : Discours pour voler les souliers des loca-


taires.
attirer la foule.
Forains, orateurs de réu- Ils avaient sous le bras
nions puMicpies, hommes une serviette d'avocat gon-
llée de vieux journaux ils
[toiitiques et autres soni de ;

les jetaient dans un coin du


rudes bonimcnteurs.
Quand un boniment est couloir et les remplaçaient

par trop fort, on dit dans par les bottines et les sou-
liers (Argot des voleurs).
le peuple c'est un bo7ii-
:

ncnt à la graisse de che-


vaux de bois (Argot du peu-
BOQUABELLE : La boucjie
(Argot des voleurs). V. Af-
pie).
famce.
BUNNIR : Parler.
On appelle le pitre qui fait
BOUCAN : Bruit, tapage,

le boniment le bonnisseur chahut, scandale.


(Argot des camelots). Un boucan s'organise
pour empêcher un orateur
BONMR Ql E PEAU : Etre de parler ou un acteur de
nuiet connne une carpe (Ar- remplir son rôle.
got des voleurs). Les étudiants sont passés
maîtres dans l'art d'orga-
BONJOURIER : Vol au bon-
niser un boucan (Argot du
jour.
peuple).
Ce vol se praiiqne dans les
clianii)res d'hùtels. BOUCARD : Boutique (Argot
Le bonjourier monteles- des voleurs). V. Bon tan-
tenient les escaliers comme che. N.
s'il allait faire nne visite,
généralement matin à le BOUCARDIER : Le petit pé-
l'heure à laquelle les gens griot qui s'introduit dans
dorment encore il voit une ; la boutique pour aider son
42 BOU BOU

complice à voler (Argot des moyens possibles pour ne


voleurs). V. Raton. pas travailler.
Fille publique qui ne
BOUCHER : Chirurgien.
veut [)his tîirbiner pour
On dit aussi charcutier. son souteneur. Dans la fa-
Il charcute les chairs du meuse chanson Lamenta- :

patient (Argot du peuple).


tions d'un souteneur, on
BOUCHON : Mauvaise gar- lit :

gote où l'on vend du vin Quoi? C'est éteint... Tu r"bu.tes


au flanche,
sans raisin. j

Y'a pu de trottinage à la clé,


Allusion h l'usage ancien Des dattes pour que tu fass'la
de placer comme enseigne, I
planclie,
L'anse de la marmite est cassé.
au-dessus de la porte d'en-
Pour parer c'gnon qui ni"met
trée, une branche de sapin I
su'l' sable,
ou de houx cela se nomme
; Comme ta peau
n'veut plus
quTeignanter,
un bouchon (Argot du peu- I

J'vas me rcoller avec ta dabe,


ple). Qui ne r'toul' pas pour turbiner.

BOUCHON DE PAHJ.E :
(Argot des souteneurs).
Objets à vendre.
()n place un bouchon de
BOUDINOTS : Cuisses (Argot

paille au collier ou à la
des voleurs). N-
cpieue d'un chien (pie l'on
BOUILLON DE ONZE HEU-
désire vendre.
RES Dans le peuple, on
:

On de certains indi-
dit
est persuadé que l'on vous
vidus dont la moralité est administre dans les hôpi-
plus que douteuse Ils ont :
taux un bouillon qui lait
un bouchon de paille à la mourir.
conscience.
Cette légende vient de ce
Mot à mot : elle est à
qu'un malade à qui on
vendre (Argot du peuple). donna un bouillon à onze
N. heures mourut à midi.
BOUCLER Enfermer.
:
Quand il arrive quelque
Dans les prisons, on bou- chose de désagréable à quel-
cle les prisonniers chaque qu'un, on lui dit :

soir dans leurs cellules.


— Comment trouves-tu
le bouillon"^ (Argot du
On boucle la lourde
(fermer la porte) (Argot des peuple).
voleurs).
BOUÏS-BOUIS : Endroit mal
BOUDER AU TURBIN : Ou- famé.
vrier qui cherche tous les Se dit d'un café comme
BOU BOU 43

d'un théâtre do dernier or- ne pas toucher (Argot du


dre (Argot du peujde). peuple).

ilOlFKARDE : Pipe. BOUFFER DES BRIQUES


Allusion à la bouffée de A LA SAUCE AUX CAIL-
fumée (juo le l'unieur tire
LOl'X : Se dit par ironie.
par intervalles de sa pipe Mot à mol n'avoir rien à
et ianee dans le vide (Argol
se mettre sous la dent (Ar-

du peuple). got du peuple). A^

BOUFFI: Noyé.
l'.orFFE-TOl T : Il est des
Allusion à l'eau qui
individus atteints de Xwhou-
gonlle la lace de l'individu
limie, (pii mangent tout ee
qui reste longtemps im-
((ui se présente.
mergé (Argot du peuple).
Thomas l'Ours, le mo-
dèle bien connu de Mont- BOUFFI : Êtrejoulllu.
martre, mangeait en guise D'un vaniteux on dit
de hors^l'œuvre huit livn's qu'il est bouffi d'orgueil.
de pain en buvant un se:!U On dit aussi ironique-
de vin. ment : tu l'as dit bouffi,
J.es rapins racontent en- dans le sens i\\} grosse bête.
core qu'un jour de lamine Bouffi est le synonyme (Ar-
Thomas l'Ours avait dévoré got du peuple).
un poêle de laïence (Argot
BOUGE : Endroit infect.
du peuple).
Bouge vient certaine-
BOUFFER LA ment de b'iuge où les co-
BOTTE :

Amour platonique...
chons se Vautrent dans la
faute
de mieux (Argot du peu-
boue et dans leurs excré-
ple).
ments.
C'est dans les bouges
BOUFFER SON CRAN :Ne que se réunissent les vo-
pas être leurs de bas étage (Argot
content, mar-
ronner. des voleurs). V. Bagnole.
On dit aussi : bouffer B0UX;NAT : Charbonnier.
son bœuf (Argot d'impri- Ily a fort peu de temps
merie).
que cette expression est en
usage, depuis la liberté des
BOUFFER A L'AS : Dîner par
cœur. marchands de vin (Argot
du peuple). V. Auverpin.
Même signification que
passer à passer de-
l'as, BOUILLOTTE : La tète.
vant Chevet, regarder mais Dans le peuple pour ex-
.

44 BOU BOU

primer que Ton a une forte — Il a un durillon


migraine on dit Ma c^r- : dans le dos.
velle bout. Les troupiers disent d'un
Bouillotte est la consé- bossu :

quence (Argot du peuple). — Il a le sac au dos


Y. Tronche. (Argot du peuple).

BOULE DE LOTO Gros :


BOULER : Envoyer prome-
yeux presque à ileur de ner quelqu'un.
tète (Argot du peuple). Sabouler veut dir •
la

BOULE DE SON même chose.


Pain.
Ainsi nonuiié à cause de
:

—Je l'ai salement sa-


boulé ce pierrot-là (Argot
sa forme ronde et de sa
du peu])le).
couleur, car autrement il
n'entre pas de son dans la
B )ULET : Femme légitime.
confection du pain de mu-
nition, pas plus que dans
— Tu toujours ton
traînes
boulet mon vieux JBoireau ?
celui qui se fabrique à la
boulangerie centrale de
— Mon Dieu oui, elle
ne veut pas crever.
Saint-Lazare pour les pri-
sons de la Seine (Argot des
— Fous-lui un lavement
au verre pilé.
voleurs)
Boulet.'AWmion au forçat
BOULEAU : Travail. condamné aux travaux for-
Ce mot a pris naissance cés qui en traînait un autre-
chez les sculpteurs sur bois, fois pendant la durée de sa
parce que tout morceau de peine (Argot du peuple).
bois à travailler est un Y. Paillasse.
louleau.
Cette expression s'est BOULETTE : Commettre une
étendue à tous les corps de erreur, se tromper.
métiers qui disent :
— J'ai fait une rude
— Je cherche du bouleau houlette en me mariant.
— Quelle boulette j'ai
(Argot du peuple). N-
faite en quittant ma place.
BOULENDOS Bossu.
:
La dernière boulette est
On dit aussi boscando.
:
de mourir (Argot du peu-
Dans" le peuple par allusion pie).
à la gibbosité on dit éi^ale-
ment : BOULETTES : Billes de bil-
— Il a volé îm pain. lard.
— Il a un orgue de Allusion à la forme ronde
Barbarie dans le dos. (Argot des voleurs). N.
,

Bor roi: 45

BOILKTTE : Mélange de BOULOTTEK : Faire ses pe-


cliair à saucisse et de bœul" tites allaires.
bouilli, liaehé menu. Quant ya va bien on dit :

Elles sont rondes, de \h : ça boulotte douce,


à la
boulette {Sv'^oi du peuple). comme le marchand de ce-
V. AttifjnoUes. rises.
On sait que ce dernier
BOri;MICllE : Abréviation
])Our annoncer sa marchan-
de boulevard Saint-Michel
dise crie :
(Argot des étudiants).
—A la douce, à la dou-
lîOl'LIX Perche de sapin qui
:
ce (Argot du peuple).
sert au maçon pour cons- BOITIBEUX : Paysan.
truire ses échafaudages (Ar- Allusion à ce que pen-
got du peuple). dant la saison des pluies il
UOriJNE Cette expression
:
est toujours couvert de houe
désigne une vieille coutume (Argot des voleurs). V. Pê-
en usage dans les petites trousquin.
listes locales. BOURSICOTIER : Agioteur
Les camelots qui
font qui boursicote des valeurs
ces letes sa cotisent pour qui n'en ont pas.
produire une certaine sonmie Tripoteur, qui vend et
elle est destinée à faire boire achète des résidus au war-
le garde -champêtre pour ché des pieds humides à
détourner sa surveillance tous les négociants qui
ou à l'indemniser s'il y con- voulant faire une jolie fail-
sent pendant qu'un des lite, achètent des valeurs
compères qui lient un jeu tombées pour justifier de
de hasanl vole les paysans, grosses pertes vis-à-vis du
Bouliner, faire le tour syndic (Argot des bour-
de la bouline (Argot des siers).
camelots).
BOURDON : Fille qui fait le
BOULOTTAGE : Nourriture trottoir.
(Argot du peuple). Cette expression vient de
ce que les fdies chantent
BOULOTTE : Femme ronde-
sans cesse, ce qui produit
lette, grassouillette, bien
en chair, ayant du monde
aux oreilles des passants
devant et derrière (Ai'got
un bourdonnement sem-
du peuple). Y. blable à celui du petit in-
secte que l'on nomme bour-
BOULOTTER : Manger (Ar- don ( Argot des soute -
got du peuple). neurs).
. .

46 BOU BOU

BOURGUIG.^ON : Le soleil. une montre en or pour deux


Il (ait mûrir
bons vins
les sous, prennent des jjillels
de Bourgogne (Argot des mais ils ne gagnent jamais.
voleurs). Les dés sont plombés
(Argot des voleurs).
BOURRASQUE : Rafle faite
par des agents. BOUSCULADE (Vol àla) Ce :

— Ne vas pas ce soir au vol est une variété du vol à


bistro, il y aura une bour- Vesbrouffe.
rasque à cause du gonce Ily a quelques années,
estoiirbi par la Saucisse. un facteurlut victime, pla-
Bourrasque })eint bien ce de la Bourse, du vol
les agents arrivant sur les d'un pli chargé contenant
boulevards et les balayant quarante mille francs.
comme une trombe, ou pé- Ce vol est très commun
nétrant dans une maison (Argot des voleurs). V. Es-
comme un ouragan (Argot broiiffe.
des voleurs). N-
BOU SI LLER : Fia iier,gouaper
BOURRE-COQUIN : Haricots Mettre quinze jours sur un
(Argot des voleurs). ouvrage 6ù il en faudrait
deux et ensuite le terminer
BOURREUR DE PÈGRES :
rapidement avec une mal
Le Code pénal
façon (Argot du peuple).
Généralement les figures V. Saboter.
employées sont plus exac-
tes; mieux vaudrait dire BOUSILLEUR : Ouvrier qui
bousille (Argot du peuple).
bourreur de bondes, car
c'est d'après le Code que BOUT COUPÉ : Juif (Argot
les prisons sont bourrées du peuple). V. Baptisé au
et non lea pègres (Argot des sécateur.
voleurs).
BOU-CI BOU-LA : Deux nu-
BOURRIQUE : Indicateur (Ar- méros tète-bêche
got des voleurs). A^. 0)
CD
BOUTERNIÈRE (La) : C'est (Argot du peuple).
une voleuse qui, dans les foi-
res de villages, expose dans BOUTANCIIE : Boutique.
une vitrine nommée bouter- Quelques-uns disent que
ne des bijoux véritaljles. boutanche veut dire bou-
Les paysans, alléchés de teille, c'est une erreur.

courir la chance de gagner Boutanche veut dire


BOY BRA 47

boutique (Argot (1<'< m^- bot/au de vide pour soi /fer


\G\\Yh).S . Botœard. (Argot du peuple). V. Poi-
vrot.
nOlTIQUEA SI IIPIUSKS:
Maisons (|ui, on appariMico, BOX ON Maison de tolérance.
:

vendent (les livres, des ta- Maison 7>ial famée, dit


bleaux ou de la parfumerie le sénateur Bérenger, sans

et chez lesquelles l'aelieleur doute i)arce qu'il y a de fort


trouve tout autre eliose (jue Jo/ies femmes.
lamari'liandise annoncée. (^)ueslion d'appréciation
Ces maisons ne sont pas (Argot du peuple). V. Bo-
au coin du (juai, on ne rend card.
pas l'argent si le client n'est
BBAGQUEMAUD : Pennis.
pas content (Argot des ÏA-
V. Paf.
les). N. (Argot du peuple).
nOTTOClIE: Fusil (Ai^'ot des BIIAIS^: Argent.
:

voleurs). N. Allusion à la braise du


boulanger (pii enllammetrès
HOUSSOr.E : Tèle.
vite le charbon ou le bois.
La tète, comme la bous-
Doniuu' de la braise à
sole, dirige (Argot du peu-
une lille c'est Tenllammer.
ple).
La braise passe vite dans
BOUTORD : Tabac à chiquer. les deux cas (Argot des
Ou sait que ce qui atlecte filles).

le plus le prisonnier c'est la


privation du tabac.
BUANDILLANTE: Sonnette.

Une chanson célèbre dans Par le mouvement que


les prisons centrales : Pour lui imprime le cjrdon, elle

(lu tabac, dit ceci :


brandille (Argot des vo-
leurs). iV".
Pour du tabac, disait un nègre.
Et pour trois pouces de Saint- BRANCARDS : Jambes.
I
Père,
.l'ai hasardé ma viande hier. Elles traînent le corps.
Et j'ai turbiné comme un no,'re Cette expression a donné
Pour un petit bout de bouturd. naissance à une autre.
Je vends ma bonde et mon pain
I
même Se mettre dans les bra^i-
Et, bourreau de mon pauvre cards.
I
corps,
Je suis doublement au système La situation explique le
Pour du tabac, pour du tabac. fait, surtout si on ajoute
(Argot du peuple). iV. d'une femme passionnée :

elle rue dam les brancards


nOYAU : 11 a toujours un (Argot des souteneurs). iV.
48 BRE BRI

BRANLEUSE DE GENDAR- BRICULE: Officier de paix


MES Allusion au fer à re-
: (Argot des voleurs).
passer qui porte ce nom.
Les blanchisseuses bran-
BRIDE : Chaîne de montre.
Elle bride le gilet (Argot
lent pour repasser ce fer
des voleurs). V. Cordelettes.
toute la journée (Ai"got des
blanchisseuses). BRIDOUX : Fou (Argot d»s
BRA*^SEUR DE FAFFES :
voleurs).
Fabricant de faux papiers à
l'usage des filles de maisons
BRIFFE : Pain (Argot des
voleurs). V. Bricheton.
et des voleurs (Argot des
voleurs). V. Lopheur. BRIFFER : Manger.
BREDOUILLE Suivre une
:
Vient de briffe (Argot
femme et ne pas réussir à du peuple).
la lever.
BRIGEANT Cheveux (Argol
:

Aller à la chasse et re-


des voleurs). Y. Alfa.
venir bredouille (n'avoir
rien tué). BRIGEANTE Perruque. :

Aller chercher de l'ar- On dit réchauf-


aussi
gent et n'en pas recevoir. fante, en effet, elle préserve
Mot à mot, bredouille les cheveux du froid (Argol
est le sy.ionyme de rater des voleurs). N.'
(Argot du peuple),
BRIGNOLET: Pain (Argot
BRÈME DE FOND : Pièce du peuple). V. Bricheton.
de cinq francs en argv-nt.
(Argot du peuple). IILLA]
francs.
BRÈMES : Les cartes (Argot Elle brille (Argot des
des filles).
voleurs^ V. Signes.
BRÈME DE PATELINS :
BRINGUE : Grande femme
Cartes de pays.
haute en jambes.
Elles servent aux rabat-
Quand elle est mal ficelée
teurs de sorgues pour se mal habillée, c'est une
guider (Argot des voleurs).
bringue {kv^oi du peuple).
BREMER Jouer aux cartes
;
V. Asperge montée.
(Argot des voleurs).
BRISEURS Bande noire.:

BRENICLE : Non. Cette bande est compo-


C'est une corruption de sée de plusieurs Auvergnats
bernique (Argot des vo- qui achètent des marchan-
leurs). iV. dises neuves et qui les
lîRl lUR 49

ùrisc'/il pour les revendre carie vue par les joueurs


eiisuiie à la leiTaille connue (Argot des voleurs).
iH a r c 11 an dise s d'occasion
(Argot des voleurs).
BRULE-GUEULE Pipe dont :

le tuyau est très court.


lUlOCIIET Marlou, soute-
:
En fumant, la pipe vous
neur (Argot du peuple). brûle la gueule (Xv'^oi du
V. Barbillon. peuple). V. Bouffarde.

l'.l'.OQUE : Un sou (Argot BRULER LE PÉGRIOT :

des voleurs). Faire disparaître les tra-


ces d'un vol (Argot des
I5H0QI ILLE : Minutes (Ar-
voleurs).
got des voleurs).

imOQriLLEl RS : Les vo-


BRULOTTE : Lanterne (Ar-
got des voleurs).
leurs qui portent ce nom
pratiquent le col à l' éti- BRUNETTE : La nuit (Arçot
quette. des voleurs). V. Brouil-
Ce vol consiste à faire lotte. N.
fabricpier des bagues en
BUCIIE Imbécile.
:
toc ornées de pierres lausses
Borné, bête, grossier
( t à les substituer adroite-
ment aux vraies
comme une bûche.
dans les
écrins que niontrentles bi-
Bûche une ligure, dame,
:

roiou valet, qui ne compte


jout'ers aux Taux aclieleurs
pas au jeu de baccara.
'
Ai-got des voleurs). N. (Argot des voleurs).
liliOlILLÉAVEC LE DI- BUCHER : Travailler.
RECTEUR DE LA MON- — Je suis dans mon dîu\
NAIE N'avoir pas le sou
:
je bûche ferme.
(Argot du peuple), V. Les (Argot du peuple).
toiles se touchent.
BUCHER : F'rapper fort,
BROUILLOTTE : La nuit allusion au bûcheron.
(Argot des voleurs). V. Bru- Biicher (se) Se : battre
nette.
avec acharnement.
BRÛLÉ : Affaire manquée. Bûcher le bouleau, : atta-

Se dit plus communé-


quer avec énergie une pièce
ment d'un agent chargé de bois (Argot des sculp-
teurs). JV.
d'une surveillance, lorsqu'il
est éventé par le surveillé BUREAU DES PIEDS : Salle
il est brûlé. du Dépôt de la Préfecture
On brûle paiement une de Police où xVI. Bertillon
50 BUQ BUT

fait passer les ilctonus à la sous le prétexte de deman-


mensuration pour recon- der de la monnaie (Argot
naître leur identité (Argot des voleurs).
des voleurs). ÎV.
BUTTE (Monter à la) Quand
:

BURETTE : Visage (Argot réchalaud avait treize mar-


des voleurs). iV- ches, celte expression était
juste, aujourd'hui qu'il est
BURLINGUE Bureau. :
de plein-pied, elle n'a plus
J'ai été au hurlingiie du de raison d'être (Argot des
qua7't (Argot des voleurs). voleurs).

BUQUER : Voleurs qui BUTTER : Tuer (Argot des


dévalisent dans les boutiques voleurs).
.

CAB GAB 51

^
(A (11 a Se dit de quel-
(le) : CABOMBE : La chandelle.
(lu'iinqui possède beaucoup Quelques-uns écrivent c«-
(hirgenl. lombeow calbombe le vrai ;

Les filles, pour vauterles mot est cahomhe (Argot


aijfréments d'un homme, di- du peuple)
sent // a de rà
: mais ce ;
CABOT : Chien (Argot du
n'est pas d'argent qu'il s'a-
peuple). V. Alarmiste.
git (Argot du peuple).

CAHASSEl'Il : Cancanier ou
CABOT FEURË : Gendarme.
cancanière.
Allusion aux
clous qui
garnissent semelles de
les
Argot du peuple).
bottes des gendarmes (Ar-
( ABASSER : Bavarder sans got des voleurs). V. Hiron-
c.'sse à tort et à travers delle de potence.
Argot du peuple).
CABOT : Chien du commis-
CAiJESTAN : OlfiGierde paix.
saire de police.
Il fait virer ses sous-
ordres (Argot des voleurs). Par abréviation on dit
V. Bricule.
simplement le cahot du
quart (Argot du peuple).
r. A BOCHE: Tète (Argot des
voleursj. CABRIOLET : Corde de bovau
52 CAD (CAF

de chat, ou forte ficelle de forçats qui autrefois par-


fouet, terminée par deux taient de Bicètre po'ii' les
chevilles. bagnes de Brest ou de Tou-
Les gardes et les agents lon.
passent le cabriolet au Cette expression est res-
poignet des prisonniers tée (Argot des voleurs).
pour prévenir les évasions
et empêcher les récalcitrants CADET : Le postérieur.
de se révolter. — Viens ici, bibi, qii?
(Argot des voleurs). je torche ton petit cadet.

GABOULOT : Cabaret de bas


— Tu as une ligure qui
étage.
ressemble à mon cadet (Ar-
Brasserie où les consom-
got du peuple).
mateurs sont servis par des
CADETS : Outils de voleurs
femmes.
(Argot des voleurs). V.
CahoiUot n'est pas juste,
Agobilles.
on devrait dire maison to-
lérée. CADRAN SOLAIRE : Le der-
Cette expression a pour rière.
berceau le quartier latin Allusion à sa forme ronde.
(Argot du peupli'). Cette expression vient du
CACHALOT : Femme qui a Pont cassé, pièce repré-
des aptitudes spéciales. sentée au théâtre Séraphin,
Elle rend par le nez ce au Palais-Royal.
qu'elle a avalé par la bou- Nicolas, le comique de la
che (Argot des lilles). N- troupe de marionnettes, ré-
pondait il l'ofticier, le jeune
CAGIIE-FRLXGUES : Ar- premier, qui lui demandait
moire (Argot des voleurs).
l'heure, en lui montrant son
N. derrière.
CACHET DE M. LE MAIRE : En même temps il lui

Tache à chemise, der-


la chantait :

rière, ce qui indique l'oubli Voilà le cadran solaire.


Tire lire, lire....
du papier traditionnel (Ar-
(Argot du peuple).
got du peuple).

CADENi^^E : Chaîne de mon- CAFARD Individu qui af-


:

tre. fecte des dehors religieux.


Quelques-uns écrivent Hypocrite qui n'en croit
cadelle, mais c'est bien pas un traître mot et ex-
cadenne, car on appelait ploite la crédulité publique.
ainsi la grande chaîne de Cafard est employé
CAL CAL 53

comine terme de mépris CALEBASSE : Seins.


(Ai'got du peuple). iV. Se dit quand les mal-
heureux sont sans consis-
(VFARD Ouvrier qui, daus
: tance, qu'ils pendent et se
les caple la coii-
ateliers, répandent (Argot du peii-
tiauce de ses camarades ple).
pour ia[)porler aux patrous
t'O-^cju'ils peiiseut elceciu'ils
CAEÈGflE DU PRÉFET :

Ee panier à salade qui trans-


disent (Argot du peuple).
porte les voleurs des postes
de police au Dépôt de la
CAFARDE : La lune (Argot prélecture (Argot des vo-
des voleurs). V. Mou- leurs).
charde.
CALENDRLNER SUR LE
CAFARDER : iMoucharder,
SABLE Être dans une :

dénoncer (Argot du peuple). misère noire (Argot des vo-


leurs).
\.
CAFIOT Mauvais ca'é lait
:
CALER On :cale un meuble
avec un coin de bois.
avec de la chicorée ou avec
Un homme riche est cale.
des résidus de vieux nuire
de café déjà épuisés (Argot
Les typogra'jhes em-
ploient cette "expression
du peuple). V. de cha- Jm pour dire qu'ils attendent
peau.
de la copie, ils calent (Ar-
CAILLOF :Tète. got du peuple).
Il a rien un sale caillou
(Argot du peuple).
CALER LES JOUES : Bien
boire et bien manger.
CAISSE D'ÉPARGNE : Le Allusion aux joues qui
marchand de vin. gonflent lorsqu'elles sont
C'est là, en eft'et, (jue pleines (Argot du peuple).
les ouvriers placent non
seidenient leurs économies,
CALIRORGNE ouGALIBOR-
mais souvent l'argent de la
G\ON Rorgne (Argot des
:

paie (Argot du peuple). JV".


voleurs). V. Guigne à gau-
che.
CALANGIIER : Mourir. CALOQUET : Chapeau (Ar-
Pour indiquer qu'un oh- got du peuple). V. Bloum.
jet pas d'aplomh, on
n'est CALOTS : Les yeux mau-
dit calanche (penche) à
: il vais.
droite ou à gauche (Argot Calots à la manque
du peuple). (Argot des voleurs).
54 CAM CAM

CALOT : Grosse avec


bille Le quart-d'œil lui jabotte :

laquelle les enfants jouent


Mange sur tes nonneurs ;

Lui une carotte.


tire
à la poucette (Argot du Lui montrant la couleur.
peuple). L'on vient, l'on me ligoite,
Adieu, ma cainbrioite,
CALTER : S'ew aller.
Mon beau jjieu. mes dardan(.<.
Je monte à la Cigogne.
Calter est synonyme de On me gerbe à la grotte,
débiner; on dit à quel- Au tup et pour douze ans (1).
qu'un en danger calle au :

plus vite ou bien débine-


CAMBROUSIER : Escarpe
qui vole tout ce qui lui
toi (Argot du peuple).
tombe sous la main en par-
CAMARDE : La mort. '
courant la France.
Mais si la grice, Ce nom
lui vient de ce
Parfois arrive, qu'ilopère dans les ca/iu-
Pour nous seruir,
Nous sw'cre ou nous courir, bronsses (maison) (Argot
Cont' la camarde. des voleurs)
Toujours en garde,
On a bien soin, CAMBUSE : Maison qui lu'
De jouer du surin. tient pas debout, bâtie avec
{Ifoinance du Pègre).
de la boue et du cracha L
(Argot des voleurs).
Cambuse : cabaret oii

CAMARLUCIIE : Camarade l'on sertmal et de mau-


(Ai^ot du peuple). vaise marchandise (Argot
du peuple).
CAMAROS : Même significa-
tion. Même argot. CAMBUSIER : Le maître de
la cambuse.
CAMBOLA : Faux épilep-
Cambusier : qui tient la
tique (Argot des voleurs).
cantine au bagne ou à bor>l
V. Battre un dig-difj. (Argot du peuple).

CAMBRIOLEUR : Vol à la CAMELOTTE : Marchandise.


camt)riotte. Pour qualifier q:ielque
Ce vol l'ut célébré par B. chose d'inférieur on dit :

Maurice :
c'est de la camelotte (Ar-
Travaillant d'ordinaire, got du peuple).
La sorgue dans Pantin,
Pour mainte et mainte alïaire, CAMOUFLE Chandelle (Ar-
:

Faisant très bon chopin. got du peuple). V. Ca-


Ma gente canibriotte,
bombe.
Rendoablée de camelotte,
De la dcdle au finquet.
Je vivais sans disgrâce, (1) La traduction de tontes ces
Sans regout ni morace, expressi<.ins est dans le Dfction-
Sans ta'fet sans regret. naire.
CAN CAN 55

( \MOrFLER(se) : Changer ecrevisses mises par n^


(le eostiimos et de physio- mauvais plaisatit dans un
nomie afin (le n'tMic |):is bénitier de l'église Notre-
reconnu (Argot des soute- Dame-de-Lorette et qui re-
neurs ef
tournèrent à la Seine en
Sûreté). descendant par les ruisseaux
CAMOUFLER : Réparer. delà rue I)r<)U()l jns(ju'au ;

fameux canard belge.


On camoufle mi décor
Lu huissier à l'aide d'une
(Argot des artistes).
ficelle pécha vingt canards
(lANAPK : Femme copieuse- qui s'enfilèrent suecessiv(;-
ment douée du coté des ment, connue Trufaldin dans
fesses. les Folies Espagnoles da

Le mot est en usage Pignault Lebrun, il fut en-


chez h^s |)édérastes qui ne levé dans les airs, mais la
recherchent pas cet avan- ficelle se cassa et il Unnhw
tage (hi coté féminin (Ar- dans un étang ou il se noya.
got des voleurs). Ce canard fit le tour du
monde arrangé ou plutôt
(ANARD Mauvais journaL
:
dérangé par chacun, il y a
Quand un journal est à peinte quelques années
mal rédigé, mal imprimé, qu'il était reproduit par un
pas même bon pour certain journal, mais la lin était
usage, car le papier se dé- moins tragique, l'huissier
chire, c'est un canard [kv- étaitsauvé par un membre
got du peuple et des jour- de la Société des Sauve-
nalistes). leurs ù qui on décernait
une médaille de 1'° classe.
(ANARD : Terme de mépris
employé dans les ateliers
Pour sauver un huissier
on aurait dû lui fourrer dix
vis-à-vis d'un mauvais ca-
ans de prison (Argot du
marade.

Bec salé, c'est un peuple).

sale canard (Argot du CANARDER SANS FAFFS :

peuple). X. Braconner sans port d'ar-


CANARD Nouvelle fausse
:
mes (Argot des voleurs).

ou exagérée.
Ce système est employé CANASSON Vieux
: cheval
par certains journaux aux liors de service.
at ois. On appelle aussi les
On
pourrait en citer cin- vieillards canasson (Argot
:

quante exemples depuis les du peuple). V. Gaye.


. . .

56 CAN CAR

CANFOUINE Domicile (Ar- : CAPISTON Capitaine (Ar-


:

got des voleurs). got des troupiers).

CANICHE : Ballot à oreilles. CAPITONNÉE : Femme bien


Allusion aux longues en chair, qui a une gorge
oreilles de chien-mouton bien développée, qui se
(Argot des voleurs). iV. tient ferme sans le secours
du corset.
CANER : Avoir peur, reculer.
On dit aussi qu'elle est
Caner : synonyme de
meublée.
làcliettj (Argot du peuple).
—Ah Gugusse, mince
!

de viande, ça ferait rien un


CANER LA PEGRENNE :

bath traver:
Mourir de faim (Argot des
voleurs)
peuple). N.

CANNE D'AVEUGEE : Bou- CAPSULE Chapeau (Argot


:

gie. du peuple). S Bloum .

Allusion à la forme droite


comme la canne sur la-
CARAMBOLAGE Choc de :

deux voitures dans la rue.


quelle s'appuie Vaveugle
Les voyous que cela
(Argot des voleurs).
amuse disent :

CANON Verre de vin.


:
— Ah zut, mince de
Allusion à la forme splié- de caram])olage (Argot du
ri(iue du verre (Argot du peuple)
peuple)
CARAMBOLER : Au billard,
CANONNER Boire des ca- : fairetoucher les trois billes
nons sur le zinc du mas- (Argot du peuple). N.
troquet (Argot du peuple).
CARAMBOLER : Y Rous-
CANONNIER DE LA PIÈCE cailler.
HUMIDE Soldat infirmier:

opère sur les derrières


c[ui
CARCAGNOT : Brocanteur,
usurier, juif qui achète tout
de l'armée (Argot du peu-
à vil prix sans s'occuper de
pie).
la provenance (Argot des
CANONNIER Les cambrio- : voleurs). N.
leurs. V. ce mot.
CARCASSER Tousser. :

CANTON : Prison. — Carcasse-àowQ, ton


Le prisonnier y est en dernier poumon tu ne nous
effet cantonné (Argot des emmerderas plus la nuit
voleurs). (Argot du peuple).
CAR CAR 57

CAK!<: (Vol à la care)


: Les : CARNE : Viande dure.
careuses entrent clans un On dit d'un lionnue im-
magasin pi'inci|)alen!ent pitoyal)le :
,

dans les hureaiix «le tabacs — 11 est dur connue


et demandent à changer des une vieille carne.
pièces d'un certain millé- E'ouvrier qui ne veut
sime contre d'autres. rien faire est également une
Prulilant de l'inattention carne (Argot du peuple).
des commerçants, elles es-
camotent une partie des CAROTTE : Mensonge pour
pièces (Argot des voleurs j. ti'omper ou duper ([uel-
qu'un.
CAUGOT : Cantinier. Tirer une carotte : em-
Ce n'est pas une corrup- prunter de l'argent.
tion,de (jarfjotier.CAV d'a- 'ï'wvA'wwQ carotte de lon-
près les règlements des pri- gueur: la préparer de lon-
sons le cargot ne fait pas gue main.
de cuisine et ne vend que Le troupier tire une ca-
des aliments froids, du fro- rotte à sa famille quand il
mage et de la cliarcuterie. lui écrit qu'il a perdu la
Comme les cantiniers clé du champ de uianœu-
sont arabes, qu'ils étran- vre, ou qu'il a cassé une
glent le plus qu'ils peuvent, de canon (Argot du
l)ièce
on les a baptisés du nom de peuple).
cargot, à'usu- synonyme
rier, abréviation de carca- CAROTTIER Homme qui :

gnot (Ai-gotdes voleurs). X. fait métier d'en tirer


le
pour vivre (Argot du peu-
CARRÉMENT N'aie pas
:
ple).
})eur, vas-y carrément.
CARRE DES PETITES GER-
Maintenant que tu n'as plus RES : La police correc-
chemise, [
q'ta tionnelle (Argot des vo-
Tu poux y aller carrément. leurs).
(Argot du peuple).
CARRÉ DE RERECTAGE :

CARME Argent (Argot des


:
La Cour de cassation.
souteneurs). V, Aubert. Quelquefois elle diminue
peine du condamné ou
CARME A L'ESTORCIE :
la

l'acquitte complètement.
Fausse monnaie (Argot des
11 est rebecqueté.
voleurs).
Rebecqueté se dit pour
C ARMER : Payer (Ai^ot des raccommoder, se rapprocher
voleurs). V. Billancher. (Argot des voleurs).
58 CAS CAS

CARREAUX : Les yeux (Argot CASUEL : Vente de hasard


des voleurs). sur laquelle on ne comptait
pas.
CARREAUX Outils spéciaux
:
Casuel : ce que les ma-
des malfaiteurs (Argot des
riages, les baptêmes et les
voleurs). V. Tateiise.
enterrements ra])porlent
CARREAUX : Fer à repas- aux curés.
ser dont se servent les tail- Casuel : le miche que
leurs pour aplatir les cou- fait la en dehors de
fille

tures (Argot du peuple). son entreteneur (Argot du


peuple). N.
CAROUBLE employée : Clé
par lescarroubleurs (Argot CASSANTES dents
des voleurs). (Argot du peuple). V. Do-
minos.
CAROUBLEUR : Vol à l'em-
preinte à l'aide de fausses
CASSER LA IIANE : Cou-
p(U' la bourse (Argot des
clés (Argot des voleurs).
voleurs).
V. Boile de Pandore.
CASSER DU SUCRE : Dé-
CARRUCHE Prison (Argot :

noncer.
des voleurs). V. Gerh:.
Casser du sucre sur
CASIMIR : Gilet.
quelqu'un en dire du mal
:

(Argot des voleurs). V.


Allusion à l'étolfe (x\rgot
des voleurs). V. BoU^e à Mouton.
Signe. Mau-
CASSE -POITRINE :

CASQUE (Avo'rle): Être ma- vaise eau-de-vie.


lin, savoir profiter des oc- En effet, elle casse ru-
casions, les saisir aux clie- dement la poitrine de ceux
veux, même lorsqu'elles qui en boivent (Argot du
sont chauves. peuple). V. Eau d'aff.
Acoir son casque : avoir
bu en être saturé.
a
CASSER SA CANNE Rom- :


Il a son casque, il
})re sa surveillance.
Casser sa camie : mou-
en a plein la peau (Argot du
rir.
peuple).
Casser une canne :

CASQUER : Payer (Ai'got des dormir (Argot du peuple).


tilles). V. Billanclier. V. Sonjûer.

CASTU : Infirmerie, hôpital CASSER SA PIPE : Mourir.


(Argot des voleurs). On donne pour origine à
CAÏ CER 59

cetlo expression qu'un f;i- CATICIIE : Diminutif de ca-


nu'ui',atUil)lé dans un caba- tin (Argot du peuple).
ivt, uioiu'iil stibilenient. Sa
pipe lui loniba des lèvres GAVALER : Se sauver.
el se cassa. Quand on le re- — Cacale-io'i v'ia la

leva, un des assistants s'é- roiisse (Ai^'ot du peuple).


cria :

CAVE lloninie.
—Tiens il a cassé sa
:

Allusion à- l'estomac de
pipe (Ai^ol du peuple). riionnne qui emmagasine
une foule de choses (Argot
CASSER UNE LOIRDE :
des voleurs).
Briser une porte (Ai^ot des
Toleurs). CELLOTTE : Cellule (Ai-got
des Yoleirs).
CASSER SA FICELLE : S'é-
vader de la pristm. CENT PIEDS DE MERDE
Allusion au hanneton qui (Je voudrais te voir dans) :

s'évade ([uand le fil qu'il a à Souhait d'un gendre à sa


la p;itte se brise (Ai'gol des belle-mere féroce ou à une
voleurs). X. femme crampon (Ar^got du
peuple). A'.
CASSER SON VERRE DE
MONTRE : Tomber sur le CENTRE Nom. :

derrière (Argot du peuple). Quant une pcr^oinie


V. Tomber pile. donne un faux nom, c'est
un centre à Vestor(jue\kx-
< ASSEROLE (La remuer) :
got des voleurs).
Dénoncer. Mot à mot cuisi- :

ne)' (faire pailer). Allusion


CENTROUSSE : Maison cen-
trale (Argot des voleurs).
au cuisinier qui remue
lu casserole (Argot des
CERF- VOLANT : Jouet d'en-
voleurs).
fant composé de baguettes
d'osier, recouvertes de
C.VTIN : Fille publique.
feuilles de papier, -cjne les
Catin petite poupes.:
gamins enlèventen l'air avec
Câlin nom d'amitié :
une ficelle.
donné à une maîtresse. FjCs voleuses qui dans
C'est aujourd'hui la St-Crépin les jardins publics s'em-
Les savetiers se frisent parent des boucles d'oreilles
Mon cousin ira vuir catin. des jeunes enfants se nom-
ment des cerf - volants^
Argot du p uple). l)arce que le vol accompli
. .

GO CHA CHA

elle se sauvent en courant un potin du


infernal (Argot
c mme un cerf (Argot des peuple). V. Chambarder.
voleurs).
CHAMBARDER : Tout cas-
CES MESSIEURS : Agents ser, tout démolir, boule-
de police. verser une maison de fond

Ne vous hasardez pas en comble, renouveler son
ce soir sur le trottoir, ces personnel.
messieurs y seront (Argot Mot à mot : faire halai
des filles).
neuf (Argot du peuple).

C'EST PLUS FORTQUE DE CHAMBERTER : S'amuseï


JOUER AU DOUCHON Quant les troupiers met-
AVEC DES PAINS A CA- tent les lits en bascules,
CHETER DANS SIX qu'ils chahutent toute la
PIEDS DE NEIGE Ex- :
chambrée, ils chamhertent
pression employée pour (Argot du
les camarades
inanpier le comble de l'éton-
troupier).
nement.
On dit aussi c'est fort CHAMP DE NAVET : Ci-
de café (Argot du peuple). metière d'Ivry
N. Il est ainsi nommé })arce
qu'il est sur l'emplacement
CHARANNAIS : Faire du la-
de champs dans lesquels
page, du bruit.

Allons, viens boire le
jadis les paysans cultivaient
des navets.
dernier verre,
—Y a pas de pet, la Au Château d'Eau sur
bourgeoise ferait un rude l'emplacement de la ca-
chabannais. serne du prince Eugène (ci-
Faire du chahannais devant) il existait un bal
dans une assemblée trou-
:
qui se nommait aussi pour
bler l'ordre (Argot du les mêmes raisons , vers

peuple). 185^), le Champ de Nac et


(Argot du peuple).
CIIABLER : Lancer des
pierres dans un arbre pour CHANDELLE (Moucher la) :

en abattre les fruits. On au moutard qui


dit cela

Chahler est le synonyme laisse pendre sous son nez

de ^«z^/(?r (Argot du peuple) un filet de morve.


N. On appelait autrefois
chandelle les troupiers qui
CIIAMBARD (En faire): Faire faisaient le service des
-

dix CHA Gl

|)osles (le Paris pour con- FRANÇOIS : Chaîne qui


duire les voleurs aux bu- sert à attacher les condam-
reaux (les commissaires de nés.
[)olice. C'est un chapûlet ([ue
— conduit entre
J'ai élc volontiers ils n 'égrèneraient
quatre chandelles. bien jjas (Argot des voleurs).
Allusion à la raideur du
lusil (Argot du peuple). CHAPELLE RLANGHE : Le
lit.

CHANGER SON POISSON Allusion à la blancheur


D'EAU : Aller pisser. des draps (Argot du peuple).
L'allusion est claire (Ar- N.
got du peuple).
CHAPELURE SUR LE JAM-
(;iian(;ek sonklsild'é- BONNEAU (Pas de) Ab- :

PAl LE : Changer d'avis sence complète de cheveux.


ou d'opinion. (jcnou hors ligne.
On dit pour exprimer la On dit aussi : pas de
UK^'uie chose mettre son :
cresson sur le caillou,
drapeau dans sa poche. (Argot du peuple).
Ou bien encore retour- :

ner sa veste (Argot du CHAPERONNER : Prott-er


peuple). (piekiu'un.
Mot à mot lui servir de :

CHANGEUR chez
: Le fripier chaperon pour le couvrir
le(|uel les voleurs vont se (Argot du peuple).
cainoufler moyennant un
abouuemenl tout comme:
CHARGÉ : Quand une iille

les avocats chez le costu- fait un miche elle dit :

mier du bari*eau.
— : J'ai chargé.
Ils trouvent là tous les Dans la nuit elle fait le

costumes nécessaires pour contraire elle décharge le

leurs transformations (Ar- de son morlingue (Argot


got des voleurs), des filles). N.

CHAPARDER : Aller à la
CHARGÉ PARLACULASSE:
Prendre un lavement.
maraude (Argot des trou-
Les passifs se chargent
piers).
également par le même
CHAPARDEUR : Qui cha- C(jté.

parde (Même argot). Allusion aux canons (Ar-


got du peuple). V. Pas-
CHAPELET DE SAINT sifs.
.

62 CHA CHA

GHAKLEMAGNE (faire) Se : éloigné. En chemin, ils

mettre au jeu avec peu d'ar- avisent un terrain vague,


gent, gagner une certaine l'un des deux voleurs ex-
sonune et se retirer de la prime à ses compagnons la
partie sans donner de re- crainte d'être volé car il
vanche (Argot des joueurs). porte sur lui une grosse
sonune. Devant eux il la ca-
GIIATELLERAULT : Cou- che dans le pot qu'il en-
teau .
terre. Plus loin il se ravise
Allusion à la ville re- et dit aunaïf d'aller déterrer
nommée pour sa fabrication. l'argent caché, mais aupa-
On pourrait aussi bien ravant il lui fait donner ce
dire TJmrs ou Noniron qu'il a sur lui. Le naïf part,
(Argot des voleurs). V. ne trouve que des rouleaux
Lingre. de plomb dans le pot et
quand il revient les voleurs
CHARRIAGE A LA MÉCA-
sont loin ( Argot des voleurs j.
NIQUE Ce genre de vol
:

est l'enfance de l'art ; un CHARRIAGE AU COFFRET :

mouchoir suffît. Le voleur le


Ce vol là est plus drôle.
jette au cou d'un |)assant,
Un individu, ayant l'as-
il l'étrangle à moitié, le
pect d'un anglais s'adresse
charge sur son épaule pen- à la dame de comptoir d'un
dant qu'un complice le dé- grand café, et lui confie un
valise.
coffret y mais avant de le
C'est exactement le coup fermer à clé il lui fait voir
dît père François, toutefois qu'il contientune quantité
pour exécuter celui-ci les
de rouleaux d'or. Il le
voleurs d'une
se servent ferme, la damt^e serre pré-
courroie llexible ou d'un
cieusement. Dans la soirée,
foidard de soie (Argot des il revient dire qu'il a perdu
voleiH's)
sa clé, et lui emprunte
(|uelques centaines de francs.
CHARRIAGE AU POT : Ne
Sans crainte (elle est ga-
demande pas non plus un
rantie), elle les lui donne,
grand effort d'imagination :

et ne le revoit jiius. Fina-


un pot et un imbécile aussi
lement, on fait ouvrir le cof-
bête que lui suflisent.
fret, il n'y a (|ue des je-
Deux voleurs abordent un
tons de cercles (Argot des
individu à l'air naïf. Après
voleurs).
quelques stations dans les
cabarets, ils lui oH'rent de CHARRIER : Signifie se mo-
le conduire dans un hocard quer de quelqu'un.
CHA Cil A 03

wSyiJonyme de mener en —Elle chie des yeux


bateau (Argot du peuplo). (Argot du peuple).

CHAR LOT Le bourreau


: CHASSER AVEC IN ELSIL
(Argot des voleurs). DE TOILE Mendier dans :

les campagnes.
CnARLOTTK : Pince (Ai-got Allusion à la besace de
(les voleurs). V. Monsei- toile que portent les men-
(jneiir. diants pour y mettre ce
qu'on leur donne (Argot des
CIlARIBOTKi: : Kii avoir sa
voleurs).
charge.
Cela veut aussi dire CHATAIGNE : Soufllet.
beaucoup.
— Elle a une charibotée
— Je vais te coller une
châtaigne, ou je vais te
d'enfants (Arçot du peuple). plaquer un marron (Argot
V. Tiolée. du peuple).
CHARMANTE : La gàle.
CIL\TTE : Homme aimé des
Par allusion aux vives
l)édérastes pour ses ma-
(léniangeaisons (jue cause nières câlines.
celle maladie, on la nomme La fenmie aussi est c/i«^/^;
aussi la frotte (Argot du si elle est câline à ses
peuple). heures, à d'autres elle sait

CriAROGNE : Individu ru- g ri/fer (Argot du peupl»»).

gueux, diilieile à vivre, être


N.
insociable. CHAUD (Il est) : Malin, rusé,
( )n dit aussi de quelqu'un méfiant.
([ui seul mauvais :
Se dit de quelqu'un dif-
— Tu pues comme urie ficile à tromper (Argot du
charogne. peuple).
De charogne on a f;»it

charognard. CHAUD DE LA PINCE :

Généralement patrons les Hommes pour qui toutes


ou les contremaîtres qui les femmes sont bonnes.
commandent durement sont On dit d'un homme
qualiliés tels par les ou- chaud :

vriers (Argot du peuple). — Chien enragé mord


X. partout (Argot du peuple).

CHASSES : Les yeux. CHAUDE LANCE : Maladie


On dit d'une femme qui qui se soigne à l'hôpital
pleure : Ricord, ou chez les charla-
.

64 CHA CITE

tans qui vantent leurs spé- CHAUSSETTES RUSSES :

cifiques dans les pissotières. Etre nu-pieds dans ses sou-


— Traitement facile à liers (Argot du peuple).
suivre, en secret, même en
voyage guéri son radicale
,
CHAUSSON : Putain.
sans rechute (Argot du Femme pour qui tout
peuple). homme est bon.
On dit putain comme
CHAUDE COMME BRAISE :

chausson, parce que le


Femme hystérique qui aime
chausson prête beaucoup
tous les hommes (Argot du
et va à tous les pieds (Ar-
peuple).
got du peuple).
CHAUFFE LA COUCHE :

Homme qui fait dans son CHAUSSURE A SON PIED :

ménage Touvrage de la Femme laide et défectueuse


femme. qui trouve quand même un
Il soigne les enfants, il amant on à se ,marier.
cliaujfe la couche (Argot Elle a trouvé chaussure
du peuple). à son pied (Argot du peu-
CHAUFFE GRIPPARD :
ple). N.
Chaulferette (Argot du peu- CHELINGOTER DE LA
ple). GUEULE: Puer de la bou-
che (Argot du peuple). V.
CHAUFFER On cliai^jfe une
:

pièce poTU' la faire réussir


Trouilloter de lahurletle.
et obtenir un succès.
Chauffer une réunion pu-
CHENILLE : Femme laide
(Argot du peuple). i\^.
blique.
Chauler une femme : la
CHEVALIER GRIMPANT :

serrer de près, lui faire une


Les cambrioleurs.
cour assidue.
Allnsion à ce que les vo-
On disait autrefois cou- :

leurs opèrent aux étages su-


cher une femme en joue.
périeurs des maisons et
On ajoute de nos jours, par qu'ils gravissent tous les
ironie :

— ïu ne tireras i)as,
la
escaliers (Ar^ot des voleurs)

ou bien encore Ce n'est


:
CHEVALIER DE LA GRI-
pas pour toi que le four PETTE Homme qui suit
:

chauffe. les femmes (Ai^ot du peu-


Chauffer une affaire pour file). N.
attirer les actionnaires (Ar-
got du peuple). CHEVRONNÉ : Voleur ré-
.

cm cm 65

cidivisle qui a lail [)liisiiNU-s modestes, elles ne dépen-


congés en prison. sèrent à elles deux que
Allusion aux anciens im- quinze francs.
cards de l'armée qui por- Quand le ministi'e de-
I taient des cJiecrons sur h; manda la note, il lit la moue.
Ee soir même il leur en lit
le reproche et leur dit :

ClIIAr.KR : Pleurer.
Vous mancpiez de chic, pjs
Ou dit aussi :
y aller de de chic.
sa larme (Argot du peujjle).
Quelques jours plus tard
il renvoya deux autres dan-
CIIIAHD Petitenlant.
:

seuses souper au même res-


Allusion à ce qu'il fait
taurant. Elles dépensèrent
dans ses couches (Argot du
peuple). .V.
cinq cents francs. Quand il

paya il litune grimace sé-


CIIIASSF (Avoir la) : Avoir rieuse : Tro|) de chic^ trop
peur. de chic, fit-il.

Mot à mot : se lâcher Le mot fit fortune dans


dans sa culotte (Ai-gol du les coulisses et est resté
peuple). V. 2'af. (Argot des filles).

CIIIASSE : Vieille fdle pu- CHICANE (Crinchir à lai:


blique. Variété du vol à la
C'est le dernier dc^gré de rencontre.
l'abaissement (Argot des Chicaner un individu
souteneurs). pour le battre, pendant
qu'un complice le dévalise
CIIICAN: Marteau (Argot des
(Argot des voleurs). V.
voleurs). V. Balançon.
Aquigeurs.
^ IllC
bien
: Il a du chic, il est
CIIICIIE :'
Avare de son ar-
C'est une femme c^î'c, un gent, lésineur qui tondrait
beau porte-manteau, sa toi- un (i'uf.

lette est bien accrochée. Chiche de ses pas, de sa


L'origine de celte expres- personne, qni ne rendrait
sion n'est pas éloignée. jamais un service à qui que
Un ministre de l'Empire, ce soit.
habitué des coulisses de Chiche veut aussi dire:
l'Opéra, envoya deux dan- défier quelqu'un de faire
seuses du corps de liallet quelque chose.
souper à ses irais chez le — Chiche de faire ça
restaurateur Maire. Très (Argot du peuple).

4.
G6 CHI CHI

CIIIE TOUT DEBOUT : Se Synonyme de pisser à


dit d'un ouvrier indolent, l'anglaise (Arçot du peu-
nonchalant, ple).iY.
Synonyme de dort de-
bout (Argot du peuple). ^Y. CIIIER DES CORDES A
PUITS Individu qui est
:

CHIEN TOUT PUR Eau-de- : tellement constipé qu'il reste


vie. une heure sur la tinette en
Allusion au buveur qui a poussant des soupirs à fen-
la voix rauque et aboie en dre l'âme (Argot du peuple).
])arlant (Argot du peuple).
Y. Ecm d'ajf.
CIIIER DES YEUX Pleurer :

CHIEN Posséder
(Avoir du) : (Argot du peuple). Y. Ba-
un aplomb remarquable. ver des clignots.
Femme qui n'est pas
belle, mais qui a beaucoup CHIEUR D'ENCRE Ecrivain :

d'audace et plaît quand (Argot du peuple). Y. Cul


même. de plomb.
Elle a du chien (Argot
du peuple). CllIFFARDE : Pipe (Argot
du peuple). V. Bouffarde.
CHIÉE (En avoir une) : Avoir
une ckiée d'enfants. CHINER : Blaguer quelqu'un.
Avoir une chiée d'ennuis — Il est tellement chi-
h ne savoir oîi donner de la neur que tout le monde
tète (Argot du peuple). JV. passe à la chimie (Argot du
peuple). iA^.
CIIIER (Tu me fais) : Tu m'en-
nuies (Argot du peuple).
CHINER Courir les rues ou
:

CIIIER DANS MON PANIER les canqiagnes pour vendre


JUSQU'A L'ANSE (Il a) :
sa carnelotte.
Je n'en veux plus, j'en ai Chiner est synonyme de
plein le dos. fouiner.
Ou dit aussi : il a chié Conuue superlatif on dit
dans ma malle (Argot du chignoler (Argot du peu-
peuple). N. ple).

CIIIER DU POIVRE : Se CHINEUR Genre de voleurs


:

sauver des mains des dont les procédés se rap-


agents. prochent de ceux des char-
S'en aller sans tambour rieurs.
ni trompette. Ils sont pour la plupart
.

CIIO cm G7

originaires du Midi (Argot elle est laide (Argot du


(les voleurs). peuple).
CIIIPKR : Prendre (Argot du
CIRIGE : Cigarette (Argot du
llfU|.l.'..
peuple).

ClIlKnEK: Marchander.
CKÎOGNE : Le Dépôt de la
Chipoler dans son as- l*réfecture de police (Argot
siette avant de manger (Ar-
des voleurs).
got du peuple). ^Y.
CINGLER LE BLAIRE (Se) :

ClilQL ER-CONTRK WBat- : Se saouler.


ire comtois. Se pi({uer le nez (Argot
du peuple).
CULASSE Saoul à ne pas
:

ItMiir debout (Argot dos sou- CIPAL : Abréviation de mu-


teneurs). X. nicipal.
Il est franc et loyal,
CIIOPLN (Faire un) : Bonne Y craint pas le cipal.
allaire.
(Argot du peuple).
Mettre main sur une
la
femme qui possède des qua- CL\Q CONTRE UN : Y. Ba-
lités exeeptionnelles. taille des jésuites.
Si la chose faite ne vaut
rien, on dit :
CINQ ET TROIS FONT
— Tu as fait un sale . HUIT Boiteux. :

Chopin (Argot du peuple). On dit aussi han-han.


Allusion au balancement
ClIOrCROUTMANN AUe- du boiteux en marchant
mand. (Argot du peuple).

Allusion au mangeur de CIREUX Qui a de la cire


:

choucroute (Argot du peu- aux yeux


ple). N. Dans le peuple on dit de
celui qui est afiligé de cette
CHOUETTE : Superlatif de infirmité qu'il fournit les
tout ce qu'il y a de plus cierges au Sacré-Cœur (Ar-
beau, le sui)rème de l'admi- got du peuple).
ration.
Chouette (être fait) : être CIREUR Yol à la cire.
:

arrêté par les agents. Yoleur qui barbotte les


Ce n'est pas chouette : couverts dans les rares res-
ce n'est pas bien. taurants où l'on se sert
Elle n'est pas chouette : encore d'argenterie.
68 CLA CLO

Il s'attable, déjeune tran- CLAQUER DU BEC : Avoir


quillement, puis, profitant faim et ne rien avoir à se
du mouvement occasionné mettre sous la dent.
par le service, il colle adroi- La faim donne la fièvre,
tement avec de la cire un les dents claquent (Argot
couvert sous la table, puis du peuple).
s'en va tranquillement.
Quelques instants plus CLAQUEURS : Applaudis-
tard un complice vient s'as- seurs à gages (Argot du
seoir à la même table et peuple). V. Romains.
fourre le couvert dans sa CLAVINS : Clous.
poche.
Les voleurs ne connais-
Ce vol est sans danger, sent pourtant guère le lai in.
si on s'aperçoit de la sous-
Clavin vient de clacus
traction, le voleur demande
(Argot des voleurs).
que l'on le fouille, comme
on ne trouve rien on lui CLICNOTS : Yeux (Argot des
fait des excuses (Argot des voleurs). V. Chasses.
voleurs).
CLIQUETTES : Oreilles (Ar-
CITRON : Se dit d'un indivi- got du peuple). V. Es-
du qui n'a jamais à la bou- gourdes.
che que des paroles amères
pour tous (Ariïol du peuple). CLOCHE DE BOIS : Démé-
N. nager furtivement sans pré-
venir son propriétaire.
CLAQUE : Maison de tolé- Quand le déménagement
rance. s'opère par la fenêtre on
Abréviation de claqne- dit : déménager à la fi-
dents (Argot du peuple). celle.
Brûler ses meubles, c'est
CLAQUER : Donner une cla- déménager par la chemi-
que sur la figure ou sur le née.
contraire. On dit aussi : déménager
Synonyme de gifle. a la cloche de cuir ou à la
Allusion au bruit que sonnette de bois.
produit la main (Argot du
peuple), CLOU : Le mont-dc-piété.
On va, les jours de dè-
CLAQUER : Mourir. che, y accrocher ses habits.
Allusion à un objet qui On dit aussi aller chez :

claque, qui casse (Argot ma tant'., mon oncle en


du peuple). aura soin.
COL COL 09

On dit également : au colbasse pas plus que col-


plan (Argot du peuple). hack.
Ce mol est employé par
CLOUS Fausses clés (Argot
: les vieux briscards qni
des voleurs). V. Carou- n'aiment [)as les bleus.
bles. également par les
11 l'est

anciens marions pour dési-


CLOUS : Terme de mépris gner les jeunes souteneurs
employé dans les ateliers. inexpérinlentés (Argot des
— Tu n'es qu'un chu souteneurs).
(Argot du i>euple).
COLLE : Mensonge.
COCU Pourquoi diable fait-
:
Synonyme de craque.
on dériver cor» de coucou'} — Tu penses que l'on ne
Si Ton suivait la véritable croit pas à tes craques
étyniologie du mot, ce n'est (Argot du peuple).
pas le mari, mais bien
y amant qu'on devrait ap- COLLlil (Être) Vivre mari-
:

peler cocii\ en elfet. la lé- talement avec une femme


gende veut (|ne le coucou sans avoir passé par la
tasse ses petits dans le nid niairie (Argot du peuple).
des autres oiseaux.
t.Hiicinquante ans aura vécu COLLÉ (Être) à un examen.
i:t jeune femme éi)Ousera, Avoir sa bille au billard,
S'il est galeux se grattera collée sous bande.
Avec les ongles d'un cocu. Être collé être pris en
:

(Ai-got du peuple;. ilagrant délit de mensonge


(Argot du peuple).
COGNE (gendarme (Argot
:

des voleurs). V. Hiron- COLLÈGE : Prison.


delle de potence. Cetteexpressionest d'une
grande justesse; c'est, en
COIFFÉ Être né coi/fé,
ellél, en prison que les vo-
:

avoir de la chance, rénssir leurs se perfectionnent dans


toutes ses entreprises. leur art et que nos grands
Coiffé de quelque chose financiers du jour appren-
ou de quekpi'un (Argot du nent à ne plus se faire re-
peuple). V, Béguin. pincer (Ai^'ot des voleurs).

COHIF Ferme ou métairie ou


:
COLIS : Les courti-rs
(Argot des voleurs). racolent les
qui
placeurs
femmes sur la voie publi-
COLBACF Conscrit. :

que pour les expédier dans


C'est une erreur d'écrire
.

70 COM CON

les maisons de tolérance; faire un journal (Argot d'im-


nomment les femmes des primeriej.
colis :

— J'ai à vous expédier COMPTER SOI^ LINGE Vo- :

un colis de 50 kilos (Argot mir (Argot du peuple). V.


des souteneurs). N. Mettre du cœur sur du
carreau.
COLIFICHET Pain (Argot :

des voleurs), y .Bricheton.


CONGE DE CASTU: Infir-

COLLIGNON mier d'hôpital,


: Cocher de
fiacre.
Couce doit être une cor-
ruption de gonce (Argot
Cette expression date de
l'assassinat de M. Juge par
des voleurs).
un cocher de fiacre nommé
Coingnon, qui fut arrêté CONDÉ (Avoir un; Indivi lu :

par l^roudiiou , qui obtient l'autorisation de


rue de
tenir un jeu ou une bouti-
l'Ouest.
Collignon fut exécuté.
que ambulante sur la voie

Ce nom j)ublique, à condition de


esl resté im
rendre des services à la
terme de mépris (Argot du
peuple).
préfecture de police.
Avoir un condé c'est
COMBERGE Aller à con-
: être protégé et ce
faire
fesse (Argot des voleurs), que les autres ne peuvent
pas (Argot des camelots)
COMBERGO (Aller à) : V.
Comberge. CONASSE Fille peu
: au
courant du métier, qui rac-
COMPAS (L'a voir dans l'œil) :
croche à n'importe quel
Ouvrier qui a coup d'œil le
prix (Argotdes souteneurs).
juste, qui réussit une pièce
d'un coup comme s'il avait
pris ses mesures avec un CONNERIE : Bêtise,
compas (Argot du peuple).
N.
— Tu dcconnes, tu ne sais
pas ce que tu dis.

COMPLET (Il est) : Avoir lui


Mot à mot : tu es un
outre mesure (Aigol du c-o-n, pantoufle, un cré-
tin.
peuple). N>
Ce mot ancien vient de
COMMANDITE Association : conard.
d'un certain nombre d'ou- Il est enqiloyé dans le
vriers compositeurs pour peuple pour désigner un
.

COP COR 71

autre objet lAi};;ol du peu- M. Lorédan Larchey, c'est


ple). un dérivé du vieux mot
français coinpain g.
CONSOLATION (S'en cH'iir
Copaille pour copain
inie) : Aller boire un coup (Argot des voleurs).
et même phisieurs cliez le
marchand de vin pour faire COQUER : Dénoncer (Argot
passer un chagrin réel ou des voleiu-s). V. Mouton.
imaginaire.
l'n assommoir de Belle- COQl ER DE RIFLE : Allu-
ville avait pris C(>tte ensei- mer une femme.
gne ; lesbuveurs se conso- S'enllammer en la regar-
laient en s'empoisoimant dant (Argot des voleurs).
Argot du peuple)
COQl ER LA LOFFITLDE :

CONSOLATION leu qui se :


Prêtre qui donne l'absolu-
joue dans les wagons de tion.
eliemins de Ter au relour — J'ai été à comberge
(les courses. et le ratichon m'a coque
Les ho7i')ieieurs offrent
la ïoffitude (Argot des vo-
la consolation aux jou<>urs
leurs).
malheureux, qui ont celle
(le se voir enc(jredépouil- CORDEAU : Frère ignoranliji.
lés (Argot des camelot s). Quand lesgamins ren-
contrent uu frère, ils crient :

CONTRE-COLP : Contre- Couac l couac! imitant le


mai tre. croassement du corijeau
Quand un ouvrier fait un (Argot du peuple).
loup (manque une pièce),
c'est le contremaître (pii CORBILLARD : On écrivait

re<:oit contre-coup du
le autrefois corbeillard, par-
patron (Argot du peuple). ce ([ue ce mot désignait le

iV.
coche d'eau qui faisait le
service entre Paris et Cor-
:.CONVALESCENCE (Être beil.
en) : Sous la surveillance On a écrit également
de haute police (Argot des
la corbillas et corbillat.
voleurs). V. Surbine. Goulfé a chanté la lugu-
bre voilure :
COPAIN Camarade de col-
:

lège, compagnon. Que j'aime à voir un corbillard;


Ce goùt-là vous étotine?-
(>e mot d'appartient pas Mais il faut partir tôt ou tard,
à ]]d. About, connue le dit Le sort ainsi l'ordonne
. ..

72 COR COU

]*]t lu n de craincl;"e l'avenir, de cornette (Argot d u peu-


Moi de cette aventure
ple;
Je n'aperçois que le plaisir
D'aller en voiture.
COSQSIS : ^ Balanceur de
.

L'expression de corhil- tinettes.


hcrd date de 1793, époque
de la création de ces voilu- COSTEL ou CAUSTEL : Sou-
res (x\rgot du peuple). N. teneur.
Balance moi-là; et ne sois plus
CORBUCIÏE LOFF : Faux I
causteL,
ulcère. Casser des lourdes vaut mieux
que... des chats.
Les mendiants, pour ex- I

citer la charité publique, (Argot des souteneurs).


employent toutes sortes de
moyens ; ils se font man- COTES EN LONG : Fainéant
chots, culs-de-jatte, boi- (Argot du peuple). V. la
teux, etc. Basse.
Le truc le plus usité est COTELETTE DE PERRU-
celui des Ihux ulcères une ;
QUIER Deux sous de Iro-
:

simple mouche de Milan


mage de Brie (Argot du
suflit pour
produire une
peu|>le)
plaie arliiicielle qui peut
disparaître par un simple COTTERET : Forçat libéré.
lavage. Cotteret : Petit fagot de
Les troupiers carottiers bois.
pratiquent ce moyen pour Cotteret de bordel :

aller à l'intirmerie (Argot Paquet de petites bûchettes


des voleurs). A^. qui coûte dix centimes el
s'allume instantanément.
GORCIFË : La prison de la Allusion à la courte du-
Conciergerie (Argot des vo- rée de la passe qui ne dure
leurs). pas plus que le petit pa-
quet de bois (Argot du
CORDELETTE Chaîne de :
peuple)
montre (Argot des voleurs).
V. Cadenne. GOUACHE : Tète (Argot des
voleurs).
CORNARD Vient de cor- :

nette, de la cornette des COUCHE (En avoir une) :

femmes. Être bête à manger du


Autref is, un mari qui foin.
se laissait tromper })ar sa Allusion à la couche à^ïw-
femme était appelé jjor^^^r mier que niellent les maraî-
cou cou 73

cliei'sdans leurs cliàssis COULER UN ENEANT :Faire


pour hâtivement pous-
faire avorter une l\'nune (Argot
ser les melons; plus la du peuple I.
couche est (;'paisse, meil-
leur est le résultat (Ar^'ot
COULER ULKLUL'UN :

Collier un individu dans


<ui peuple), .y.
l'esprit de quehpi'un en
(OICIIER A LA BELLE disant de lui |)is que pen-
ETOILE : Dormir dans les
dre le perdre dans l'es-
;

champs. time d'autrui (Argot du


j)euple).
On dit aussi : coucher
dans le lit aux pois certs
COULEURS (En faire voir de
(Ai-got du peuple).
toutes les) : Mentir, trom-
per.
tCOUlLLE EN BATON (De Faire à quehpi'un tous
la) :C'est une bêtise.
les tours possibles (Argot
Mot à mot ce n'est :

du peuple).
rien (Argot du peuple).

COUILLONADE : Il ne faut
COUILLON Imbécile, peu- :
pas faire attention à ce
reux (Argot du peuple). qu'il dit, ne raconte ja-
il

mais que des coidllonades


COULAGE (Avoir du) Ne :
(Argot du peuple).
pas surveiller ses ouvriers.
Perdre sur une com- COUP : Procédé secret et
mande ou sur une vente. particulier (Argot des vo-
Couler le patron le :
leurs) .

ruiner petit à petit (Ai-got


du peuple). COUP DE BAS : Coup dan-
gereux.
COULE (Être à la) Malin :
Achever quelqu'un, le

qui croit que personne ne finir (Argot des voleurs).


peut le tromper.
On dit : // la connaît
COUP DE FLAN : Voler an
hasard (Argot des vo-
dans les coins ;
pas moyen
leurs).
de lui introduire : il est à
la coule (Ai^ot du peuple). COUP DE FUSIL Vendre à :

n'importe quel prix (Argot


^ULER DOUCE (Se la) : des camelots).
Faire le moins de travail
possible et vivre pour le COUP A MONTER : Piège à
mieux (Argot du peuple). tendre.
74 COU cou

Tromper quelqu'un (Ar- reconduit en vous éclairant


got des voleurs). (c'est à charge de revan-
che), on lui donne généra-
COUP DE LA BOUFFÉE :
lement un pourboire; elle
Genre de vol pratiqué chez vous remercie gracieuse-
les grands bijoutiers.
ment, en ajoutant comme
Le voleur l'urne un énorme Bilboquet :

cigare, il lance au visage


de la bijoutière un formi-
— Si vous êtes coulent
et satisfait, envoyez-nous
dable jet de fumée aveu- ;
du monde.
glée, elle ne voit pas les
C'est le coup du chan-
mains du voleur travailler '"?r (Argot des lilles).
(Argot des voleurs).

COUP DE CHASSES : Coup


COUP DU LAPIN Achever :

un adversaire, lui donner


d'œil.
le coup suprême.
Système employé par
Le bourreau donne le
certaines filles pour raccro-
cher les passants.
coup du lapin au con-

Tu ne marches pas, as-
damné à mort (Argot des
voleurs).
tu vu ce coup de chasses ?
(Argot du peuple).
COUP DU MALADE Le vo- :

COUP DE CANIF DANS LE leur va chez un bijoutier


choisir des bijoux; il de-
CONTRAT Homme qui :

lrom[)e sa femme ou femme mande qu'on lui porte sa


qui trompe son mari. commande à son apparte-
On quand une
dit aussi, ment ; il s'en va, et, aus-
sitôt rentré, il se couche
femme une masse d'a-
a
mants, que le contrat est en attendant le commis et
criblé de coups de sabre sinuile un mal subit.
(Argot du peuple). Quand le commis arrive
il trouve l'acheteur entouré
COUP DE FION Terminer : de lioles et de pommades,
un ouvrage (Argot du peu- gémissant, il paraît soufti'ir
ple). V. Fignoler. mille douleurs.
Il renvoie le commis cher-

COUP DU CHANDELIER cher un autre objet qu'il dit


(Le) Dans les maisons de
: avoir commandé la veille ;

rendez-vous ou chez les le commis part sans dé-


femmes publiques un peu fiance en laissant les bijoux
cossues, une fois la séance sur la cheminée; aussitôt le
terminée, la bonne vous malade se lève et se sauve
p
cou cou 75

:iii plus vile. Qiiaïul le com- Pour faire le coup ûu Père


François,
mis revient, visage de bois "Vous prenez un Ibulard de soie;
I

(Argot des voleurs). Prés du client en tapinois


Vous vous glissez sans qu'il
COUP DE MARTEAU : Fou I
vous voie
Et crac vous
! lui coupez la voix.
par instant (Argot du peu- Sitôt qu'il est devenu de bois
ple). V. Mailloche. Vous lui prenez son os. ses noix.
Et c'est ainsi qu'un Pantinois
Peut faire fortune avec ses
( OUP DU MOINEAU : Un I
doigts.
in'griot a un pierrot ap-
privoisé ; il avise une bouti-
COUP DE POUCE System-^ :

em|)loy6 par certains com-


(pie etlaehe son oiseau; ce-
merçants pour aider la ba-
lui-ci se sauve derrière les
lance à pencher du côté de
sacs ; il entre, pleure, se
la pesée.
désole :

— Mon pierrot, mon Les bouchers jouissent


d'une grande habileté pour
[lierrot.
le coup de pouce (Argot
Ues garçons, le patron, la
du peuple).
[)atronne, tout le monde est
après le pierrot. Lepégriol COUP DE SOLEIL : Avoir
profile de cette chasse im- trop bu du petit bourgui-
provisée pour fouiller dans
gnon.
le comptoir et prendre une On dit aussi un coup de
|>oignée de monnaie. siroj) (Argot du peuple).
Le pierrot est pris, le
i^amin se sauve en remer- COUPE SIFFLET : Couteau
ciant, le tour est joué (Ar- (Argot des voleurs). V.
ot des voleurs). V. f7'e.

LOUP DU PÈRE FRAN- COUPER Echapper.


:

ÇOIS : Ce coup est très — Tu


ji'y échapperas
ancien. Aulrei'ois les déte- pas, tu n'y couperas pas.
nus remployaient pour se On coupe à une corvée,
débarrasser d'un person- à une obligation quelcon-
nage qui moutonnait. que (Argot du peuple).

Il consiste simplement à COURIR (D'une peur et d'une


l'Uangler un passant à l'aide envie de) Voleur qui
:

d'un ibulard de soie. s'offreun paletot à l'étalage


Louis le Bull-Dogue, sans s'occuper du prix.
'•lève du père François — Te voilà bien rupin,
<xplique ainsi la manière ma vieille branche, combien
d'opérer : que la pelure te coûte?
CRA CRA

— Un peur et une en-


' tresse qui ne vous lâche
vie de courir (Argot du pas et dont rien ne peut
peuple). V. Foire d'em- vous débarrasser pas même
poigne. N. la mort — quand on en
rêve (x\rgot du peuple)
COURTAUD DE BOUÏAN-
GHE Lourdaud de bouti-
: CRAMPONNER (Être) : V.
que. Co-ampon.
Synonyme de calicot
(Argot des voleurs). CRAN (Être à craiij : Être
furieux.
COURTIER Voleur (jui pré-
: On dit aussi : être à crin
pare le coup à faire (Argot (Argot du peuple).
des voleurs). V. Nourris-
seiir de poupard. CRANEUR (Faire le): Honnne
qui se fait plus fort qu'il
CRACHER DANS LE SAC :
ne l'est, au physique connue
Allusion à la tête du con- au moral.
damné à mort qui tombe Un souteneur qui veut
dans le sac de sciure. tenir le haut du pavé, est un
On dit aussi élernuer
:
crâneur (Argot du peuple).
dans le sac (Argot des vo-
leurs). CRAPAUD : Cadenas (Argot
des voleurs).
CRACHER DES PIÈCES DE
QUATRE SOUS Avoir la :
CRAPAUD : Moutard (Argot
gorge sèche au lendemain du peuple).
d'une soulographie.
Allusion à l'absence de CRAPSER : Mourir.
salive (Argot du peuple). D'aucuns écrivent
V. Gueule de bois. clarnser ou krapser. C'est
crapser qui e:^t le vrai
CRACHER AU BASSINET :
mot (Argol des voleurs).
Faire cracker (payer) un
débiteur dur à la détente CRAPULARD : Superlatif
(Argot du peuple). de crapule.
CRAIE D'AUVERPIN: Char- Synonyme de canaille,
bon (Argot du peupl<>). gredin, scélérat.
Injure adressée à des
CRAMPE (La tirer) : V. individus assez adroits pour
Rouscailler. conmiettre des délits sans
tomber sous l'application
CRAMPON Femme : ou maî- des lois.
CRE CRO

Ternie très usité dans le une fenuiie maigre (Argot


peuple (Ai'Lrol (\\\ peuple I, dubonlevard 1. V. Agenouil-
lée.

(IIAQIELH Menteur (Ar-


: CRIBLER A LA GRIVE :

iiot du peuple). Crier à la garde. Appeler


au secours (Argot des vo-
(.HKME : C'est une cré7)ie leurs).
d'homme pour dire : i/ est
hou. CRIBLEUR DEVERDOUZE:
Même signilication que :
Marchand des quatre sai-
c'est un beurre sons (Ai^ot des voleurs).
Lts bourgeois pour ex-
primer (pf un être est beau CRIBLEUR DE ERUSQUES :

(lisent également :
Marchand d'habits (Argot
— C'est une crêrae. des voleurs).
— C'est une bonne pâte CRIER AUX PETITS PA-
d'homme (Argot du peuple).
TES Eemme qui accouche
:

nîF:PER LE CHIGNON difficilement et qui crie


'
Se) Se
de deux fem-
: dit comme une baleine (Argot
mes qui se battent avec du peuple).
aeharnenement.
C'est le contraire qu'il CRIGNE : Viande dure comme
faudrait dire, car après la une vieillesemelle (Argot
bataille, le cliignoyi est plus des voleiirs) V. Bidoche.
(pie décrêpé (Argot du peu-
CRIGNOLIER : Boucher.
Marchand de crigne (Ar-
CRESSON SUR LE CAIL- g )t du peuple).
LOU (N'en plus en avoir):
Homme chauve (Argot du CRIN (Être comme un) :

peuple). Homme sans cesse furieux.


Individu plus gênant que
CREVER LE BOCAL (S'en gêné (Argot du peuple).
faire) Avoir trop mangé.
:

S'être bourré au point CRIN-CRIN Violon.


:

que le bocal (ventre) en Allusion au grincement


crève (Argot du peuple). . de l'archet sur les cordes
(Argot du peuple).
CREVETTE Nom
donné aux
:

tilles du demi-monde. CROCHETTES: Clés (Argot


On appelle aussi crevette des voleurs). V. Caro%bIe.
78 CRO GUI

CROMPER LA TANTE : Dé- CROUSTILLAGE : Nourri-


tenuqui s'emploie pour ture (Argot du peuple). N.
faire évader un de ses ca-
marades (Argot des vo- CROUSTILLANT : Quelque
leurs). chose qui croustille sous la
dent.
CRONÉE : Écuelle.
Pain appétissant, bien
Une cronée àeharMllons cuit.
de Beauce, voilà h pitance Jolie fdle dont les appâts
à la Centroiisse.
sont pleins de promesses.
Un récit vif, animé, plein
CROQUE-MORT : Porteur de
de situations égrillardes, est
mort.
croustillant.
Monsieur le Mort, laissez- Paul de Kock et Pigault
vous faire,
Il ne s'agit
I

que du salaire. Lebrun sont restés les maî-


tres du genre (Ai^ot du
Le croque-mort est gé- peuple).
néralement joyeux, il a
toujours le 'petit mort pour C ROUTER Casser la croûte.
:

rire. C'est l'un d'eux qui a Le matin, avant de com-


trouvé que la meilleure bière mencer journée et à qua-
la
est celle de sapin (Argot tre heures,
les ouvriers
du peuple). mangent un morceau sur le
pouce.
CROQUANT: Paysan (Argot Ils cassent une croûte.
du peuple). V. Pétronsquin. On dit aussi : l'heure de
la croustille (kv^^Qi An peu-
CROQUENEAUX VER- ple). N.
NEAUX : Souliers vernis
(Argot du peuple). CROUTON : Vieillard bon à
rien (Argot du peuple). V.
CROSSEUR L'avocat géné-
:

Birhe.
ral (Argot des voleurs). Y.
Bêcheur.
CRU DU CHATEAU LA
CROTTE DE PIE Pièce de :
POMPE : Eau.
cinquante centimes (Argot Se dit par ironie (Argot
des voleurs) du peuple).

CROTTE D'ERMITE Poire CUILLER DANS LA TASSE


cuite. (L'avoir laissée) Femme :

Allusion à la forjne (Ar enceinte (Argot du peuple).


got des voleurs). V. Avaler le pt
. .

CUL COEU 79

(".riR : Peau (Argot du peu- CUL DE PLOMB : Employ


ple). rivé h son lauleuil d'un
bout de l'année à l'autre
Cl IR A RASOIR : Tétasses (Argot du peuple).
d'une vieille femme dont la
peau est dure comme du CULOTTE (En prendre une) :

cuir. Être abominableriient po-


On pourrait repasser ses chard
rasoirs dessus (Argot du On dit également il est :

peuple). V. Calebasse. cuit, a trop


il chatiffé le

C USINER : Quand un pri-


four (Arçot du peuple).
sonnier ne veut pas avouer,
les agents le « cuisinent »
CULOTTE (Prendre une) :

Perdre une grosse somme


pendant trois ou (piatre
au jeu (Argot des joueurs).
heures s'il le faut.
Ils réussissent presque
toujours, et le prisonnier
CUL TERREUX: Paysan.
L'allusion transpa-est
ne trouve jamais cette cui-
rente (Arçot du peuple). V.
sine à son goût (Argot des
Pétronsquin.
voleurs).

CUITE (En prendre une) Se :


CURE DE CAMPAGNE :

saouler royalement (Argot Femme à tout faire, qui


du peuple).' V. Culotte. sait se retourner à l'occa
sion (Argot des filles).
CILBUTE OU CULBUTANT :

Pantalon (Argot du peuple). CURIEUX : Juge (Argot des


V. Fahar. voleurs). V. Palpeurs.
CULBUTE (Faire la) : Négo-
ciant qui lait faillite COEUR SUR LE CARREAU
-^
Il fait la liltéralement (Mettre le) : Vomir (Argot
culbute (Argot du peuple). du peuple).
80 DAN DAX

DAB ou DABE : Père (Argot un coup de pouce à la to-


du peuple). cante du singe.
Mot à mot la cloche
:

DAB DES RENIFLEI RS :


clandille (Argot du peuple).
Préfet de police (Argot des
voleurs). DAiN DINETTE Diminutif de
:

danse, battre légèrement.


DABIER : Père (Argot du
Dandinette est une cor-
peuple).
rection infligée à un enfant
désobéissant ( Argot du
DADA (Avoir un). V. 3fa-
peuple).
rotte.

DAIM : Imbécile (Argot du DANDILLER : Sonner.


peuple). V. Coiiillon. Les faubouriens en ont
fait dardillei\ de dard.
DANDILLANTE : La cloche. — Je dardille pour une
Dans les usines, la cloche belle fille (Argot du peuple).
sonne les heures d'entrées N.
et de sorties et aussi l'heure
des repas. DANSE (En donner une) :

— Si je suis en retard Battre un individu.


c'est parce que tu as tbutu Entrer en danse, entrer
DAU DEB 81

dans une alïaire. apparaître DAUDÉE (Passer à la) Sou- :

(Argot (lu peuple). teneur qui floppe sa mar-


mite quand elle ne rapporte
DANSER : Faire danser pas de pognon (Argot (h^s
qaeKjifun. souteneurs). ]S[.
Synonyme de faire payer
(Ai^ot du peuple). DÉBÂCHER LA ROULOTTE :

Changer la voiture de phice.*


DANSER DU BEC Puer de :
Les forains emploient
labouche (Ai'gotdu peuple). cette expression pour indi-
V. Trouiilotter delà hur- quer qu'il vont d'une ville
lette. à une autre. (Argot des sal-
timbanques).
DANSER L'ANSE DE PA-
NIER (La faire) Donics- :
DÉliAGOULER: Cetteexpres-
liquc qui majore les denrées
sion est usitt'c dans h's lau-
(pi'elle achète et lait payer
bourgs pour qualifier un
cent sous à la patronne ce
orateur de réunion publique
qui en vaut quarante (Ar-
qui débagoiile sou boni-
got du peuple). ment (Argot du peuple).
DARDANTS : Mes amours (Ar- DÉBALLAGE :Etalage par
got des voleurs).
les camelots de marchan-
dise sur la voie publique ou
DARDUNNE : Cinq francs
dans des boutiques louées
(Argot des voleurs). V.
au mois.
Time.
Déballage se dit aussi
DARIOLE : Soufflet, coup de dans le peuple d'une femme
poing. A. D. avec qui on couche pour la
La dariole est une pâtis- première fois.
serie commune
qui se vend — Tu la crois dodue,
dans les fêtes publiques. bien faite tu vas la voir
Le pâtissier se nomme au déballage ; elle a été
darioleur (Argot du peu- moulée dans un cor de
ple). N. chasse (Argot du peuple).

DARON : V. Dahe. DÉBALLER Soulager ses


entrailles pour quinze cen
DARONNE Mère ; dans le
: times, ce que ne pouvait
peuple on dit la dahiiche digérer Villemessant qui
(Ai^ot du peuple). trouvait exorbitant d'être
forcé de donner trois sous
DAUF : V. Paf. pour restituer un petit pain

5.
82 DÉB DÉB

qui n'en coûtait qu'un et — Il déboule subito (Ar-


tncore en laissant la mar- got du peuple).
chandise (Argot du peuple).
DEBOULER Femme : qui ac-
DÉBALLONNER (Se) : S'é-
couche.
vader.
Allusion de forme ; en-
Mot à mot: se sauver du ceinte à pleines ceintures,
ballon (prison).
elle est ronde comme une
Déballonner accoucher. :
boule ; accouchant elle dé-
Se défaire de son ballon
boule (Argot du peuple).
ou mieux du lève-jupes
(Argot des voleurs). DÉBOULONNER SA CO-
LONNE Mourir.:

DÉBINE : Se prend de ma-


Cette expression n'est
nières différentes.
employée que depuis 1871,
Etre dans la misère la
lorsque les communards je-
plus complète.
tèrent la colonne Yendôme
—Je suis dans la dé-
par terre parce qu'elle
bine.
gênait Courbet (Argot du

Je m'en vais, je me
peuple).
sauve, je me débine (Argot
du peuple). DÉBOURRER SA PIPE : V.
Déballer.
DÉBINER : Dire du mal de
quelqu'un.
DÉBRIDOIRE
— Nous l'ayons tellement
malfaiteurs
Outil de
(Argot des vo-
:

débiné qu'il n'a \m réussir leurs). V. Tâteuse.


(Argot du peuple).

DÉBINER LE TRUC : Com- DÉBOUTONNER : Parler,


avouer.
père mécontent qui révèle le
secret de son associé (Ar-
— Tu peux le débou-
got des voleurs).
tonner mon vieux, il faut
que nous sachions ce que
DÉBOUCLER SA VALISE :
tu as dans le ventre.
Mourir.
On devrait plutôt dire On dit aussi : Déculotte
boucler car voyage est
le tapetisée[k.T^oiàvi peuple).
assez long (Argot des com-
mis voyageurs). DÉBROUILLARD Individu :

qui sait se débrouiller au


DÉBOULER Arrivée subite
: milieu des ennuis de la vie
de quelqu'un que l'on n'at- et qui en sort victorieux.
tendait pas. On emploie, dans les aie-
.

DEC DEC 83

Hors, celle imago caracté- — beau me décarcas-


J'ai
ristique, mais p(Mi parl'u- ne suis pas plus avancé
ser,]*?
mée : une année que l'autre (Ar-
— II sortirait de cent got du peuple).
pieds de merde (Arçot du
peuple). DÉCARRER DE RELLE :

Sortir de prison à la suite


DÉCALITRE : Ciiapeau.
d'une ordonnance de non-
Il a, eu elVet, la forme
lieu.
d'un boisseau (Ariiot du
Mot à mot : Je l'échappe
peuple)
l)(>lle (Argot des voleurs).

DÉCAMPER SAXS TAM-


ROl R M TROMPETTE :
DÉCARTONNER Mourir de :

consomption.
Lâcher une femme ou un
Les conunères disent :
patron sans les prévenir.
mourir à petit feu.
Fausser compagnie à
Décarlonner est syno-
cpielqu'un.
Laisser une affaire
nyme de décoller (Argot
en
plan (Argot du peuple).
du peuple).

DECANILLER : Se lever de DÉCIIARD : Qui est dans la


sa chaise ou de son lit. dèche (Argot du peuple).
— Allons, paresseux, dé-
canille plus vile que ça DÉCHE : Synonyme de dé-
(Ai^otdu peuple). bine.
Cette expression est due
DÉCARADE : S'en aller au à une circonstance cu-
plus vite. rieuse :

En un mot, décarrer, Un colosse, nommé Ha-


partir. che, marchand de riboiiis
Une vieille chanson dit : au marché du Temple, avait
Allons, Flipote, la passion du théâtre ; il

Met ta capote, figuraitau cirque de l'an-


Et puis, décarrons-ï[o\x%.
cien l)oidevard du Temple.
(Argot du peuple). Il occupait l'emploi de tam-
bour-major de la garde ;

DÉCARCASSER (Se) : S'é- c'était insufiisant pour son


chiner à faire un travail ambition il voulait^parler.
:

qui produit peu. A force d'obsessions, il ob-


Se décarcasser à courir tint de Laloue de dire un
pour arriver à l'heure de la mot dans une pièce. Il de-
cloche. vait dire à Napoléon :
84 DEC DEC

— Quel échec, mon Em- vail se nomment des fai-


pereur ! seuses d'anges (Argot du
La langue lui fourcha, il peuple). N.
avait oublié sa phrase.
x\lors, à tout hasard, il DÉCROCHER LA LUNE
s'écria :
AVEC LES DENTS Vou- :

— Sire, ah ! cpielle loir accomplir une chose


dècTie !
impossible.
L'expression est resiée, Expression employée par
et,dans le peuple, quand ironie (Argot du peuple).
on veut indiquer un grand,
malheur elle est employée
DÉCROCHER LATIMBALE :

Arriver bon premier, réus-


(Ai^ot du peuple).
sir.
Allusion au mât de co-
DÉGJIIRER SA TOILE : Pes-
cagne, où le premier arrivé
ter.
au sommet décroche le pre-
Allusion au bruit qui sou-
mier prix qui est générale-
vent ressemble à un déchi-
ment une timbale.
rement (Argot du peuple).
Cette expression est po-
V. Peaiij courte.
pulaire depuis la représen-
tation de la pièce intitulée
DÉCORS Bijoux. :
la Timbale (Argot du peu-
L'expression est jolie. On
ple). N.
dit dans le peuple, d'une
femme chargée de bijoux :
DÉCROCHEZ-MOI ÇA : Vê-
Elle est décorative (Argot tements fripés que vendent
du peuple). les marchandes à la toi-
lette.
DÉCRASSER Les filles dé- :
Comme les vêtements
crassent un homme en le sont accrochés Qi étiquetés,
débauchant d'abord, en le inutile de marchander; on
ruinant ensuite. n'a qu'à dire à la vendeuse :

Les voleurs décrassent Décrochez-moi ça.


un pante en le volant. Toute personne mal ha-
Décrasser, dans un autre billéesent le décrochez-
sens, est synonyme de dé- moi ça {kv%QX du peuple).
niaiser (Argot du peuple).
DÉCROCHER SES TA-
DÉCROCHER UN LARDON : BLEAUX Individu
: qui
Faire avorter une femme. sans cesse se fourre les
Les spécialistes qui se doigts dans le nez [)0ur en
livrent à cl* ijenre de tra- retirer les oriluies.
DÉF DEG 85

— Tu reçois donc du — Allons, défilez la


inonde que tu décroches tes parade, et plus vite que
tableaux ? (Ai-got du pini- «:a (Argot du peuple).
ple).
hl.GlLOTTK : Homme qui DÉFLEURIR ou DÉFLOUER
a mis son mobilier ou son LA PICOUSE Voler le :

oonnnerce au nom de sa linge sèche dans les


qui
femme. campagnes, sur des haies
Il ne porte plus la cu- (Ai^got des voleurs). V. Ba-
lotte. tousier.
Déculotté aussi quand
la fenmie est maîtresse au DÉFOURAGER : S'en aller,
logis elle porte les cu-
:
quitter un endroi t pour un au-
lottes (Argot du peuple). tre.

DJ< FARGUER : Pâlir.



Je défourage de la
Centrousse pour renquil-
Le parrain fargue, ler à Pantin (Argot des
Le bêcheur détargue.
voleurs). ^
dit une vieille chanson (Ar-
got des voleurs).
DÉGLINGUE (Tomber dans
la) Être tout à fait par
DKFARGUER : Les joueurs
:

terre.
disent cela d'une carte qui
Plus misérable que les
les gêne.
misérables (Argot du peu-
knpolignac ih ^e défai'-
gue^it du valet de pique
ple). N.
(Argot des voleurs). ^V.
DÉGOBILLER : Vomir (Ar-
DÉFENDRE SA QUEUE :
got du peuple). V. Mettre
Défendre sa peau dans une du cœur sur le carreau.
bataille.
Quand deux chiens se
DÉGOTTER Se dit de quel-
:

battent dans la qu'un mal habillé.


spectateurs crient :
rue, les

Tu la dégottes mal.
— Jolo, défend ta queue. Dégotter, signifie égale-
Défendre sa queue, c'est ment trouver.
défendre ses intérêts de
— 11 ya deux mois que je

toutes manières (Argot du la cherche, j'ai fini par la

peuple). iégotter.
2)^'^o/'^^r quelqu'un : faire
DÉFILER LA PARADE : Se quelque chose mieux que
dit à quelqu'un que l'on lui.
chasse. Vietor-ITugo, parexemple
DÉG DEM

dégotte Sarrazin, le poète DÉGUEULAS, DÉGUEULA-


aux olives (Argot du peuple). TIF, DÉGUEULDIF, DÉ-
GOUTATIF ET EMMER-
DÉGOURDI : Se dit par iro-
DATOIRE Individu à l'as-
:

nie d'un homme lourd et pect tellement dtîgoûtant


pâteux. que sa vue soulève le cœur
— J'ai froid, je vais mar- et donne envie de vomir
(Argot du peuple). iV.
cher vite pour me dégour-
dir les jambes.
On dit d'une gamine qui DÉGUISER EN CERF (Sej :

connaît à six ans ce qu'elle Se sauver le plus rapide-


devrait ignorer à quinze
ment possible.

elle est dégourdie pour son


:

— Je t'invite à un bal

Age (Argot du peuple). masqué, quel costume pren-


dras-tu ?

DËGHAISSEUR : Le garçon
— Je me déguise en
cerf.
de banque qui à chaque
iMot à mot Je n'y vais :
échéance vient dégraisser
pas (Argot du peuple). iV^.
les débiteurs (Argot du
peuple). N.
DÉMARQUEUR DE LINGE :

DÉGRINGOLADE. V. Dé- Homme de lettres qui pille

gringoler. ses confrères sans façon.


Démarquer un article
de journal changer simple-
DÉGRINGOLADE A LA :

FLUTE : Vol commis par


ment les phrases.
Allusion aux voleurs qui
une fille sur un miche de
passage.
déniarquent le linge avant
de le bazarder au fourgat
L'expression p^ûie est (x\rgot du peuple).
assez significative (Argot
des voleurs). DEMI-AUNE : Le bras.
Les mendiants disent :

DÉGRINGOLER : Tomber — Je tends la demi-


d'une haute situation dans aune.
la misère. C'est une façon de ne
Dégringoler un 'j^ante : pas avoir l'air que l'on
tuer un bourgeois. ten<l la main (Argot des
Dégringoler des hau- mendiants.
teurs d'un succès pour tom-
ber dans la médiocrité (Ar- DEMI-RÉCOLTE : Personne
got du peuple). petite, naine, chélive.
DEM DEP 87

On (lit dans le peuple : DEMURGER : Fuir.


— Sa mère devait élre Cette expression est fré-
quenunent employée par
conciei^'C, un locataire aura
les souteneurs au cours
demandé le cordon au bon
moment (Argot du peuple).
d'une bataille :

V. Bas du cuL
— Yoilh la rousse, de-
murge. ou y vont te faire
DEMOISELLE DE PAYEUR :
choucUe. La copaille va
Sorte de pilon en bois gar- rendre Vaffe, il est saigné
ni à sa base d'un fort uior- au bon coin (Argot des
ceau de fer. Il sert à enlon- voleurs).
cer les pavés pour égaliser
la rue. DÉNICHEUR DE FAUVET-
Ce deux anses en
pilon a TES Terme ironique em-
:

forme de bras pour le sou-


;
ployé pour se moquer d'un
lever, les paveurs le jtren- individu qui se vante de
nent par les bras. prendre la virginité des
Allusion au bras que lilles (Argot du peuple). V.

l'on donne aux demoiselles Dépticeleur de nourrices.


Elles sont généralement
moins dures à soulever que
lademoiselle du paveur (Ar-
DÉPAILLER: Jusqu'ici celte
expression élait employée
got du peuple). N.
pour dire qu'une chaise n'a-
vait plus de paille elle
DÉMONTER SON CIIOU- :

était dépaillée.
BERSKI Mourir.
:

L'expression n'est pas


Dans les quartiers pau-
vres, les ouvriers n'ont gé-
juste, on devrait plutôt
néralement pas de som-
dire : 7nonter son ckou-
miers ils couchent sur des
herski, car chacun sait que ;

paillasses^avmQ^ défaille
ce poêle n'ariende conunun
avec l'elixir de longue vie de seigle quand un proprié-
;

taire, un vautour impi-


(Argot du peuple). N.
toyable, veut les faire ex-
pulser, ils disent
DEMORGANER Accepter :

:

une observation. Tu peux cher- aller


cher le quart et tous ses
Comprendre que la mor-
sergots. tu ne me feras pas
gue est inutile (Argot du
peuple). démailler.
Mot à mot : abandonner
DMMORRE : Homme (Argot ma paille (Argot du peu-
des voleurs). ple). N.
. .

88 DÉP d?:p

DÉFENDEUR D'ANDOUIL- dépoté, prenant la Cham-


LES Homme grand comme
: bre pour un pot
une perche à houblon. Ou bien :

Allusion à ce qu'il pour- — Les électeurs l'ont


rait sans échelle dépendre enfin déporté (Argot du
les andoviUes suspendues peuple). A^.
au plafond (Argot du peuple)
DÉPLANQUER : Quand un
voleur est en prison, est
DÉPENSER SA SALIVE :
il

Orateur qui parle à un au- en planque.


Il est également enplan-
ditoire distrait il parle en ;

pure perte et dépense sa que quand il est filé par


salive inutilement.
un agent quand il sort de
;

prison ou quand il grille


On dépense sa salive à
l'agent, il se déplanqiie
vouloir convaincre quelqu'un
(Argot des voleurs). V. Dé-
qui ne veut rien savoir (Ar-
got du peuple). N. planqueiir.

DÉPLANQUEUR : Complice
DÉPIAUTER : Synonyme de qui déterre les objets volés
dépouiller.
pendant que son camarade
Terme commun.
— Je me déshabille, je
subit sa peine.
C'est un usage chez les
me dépiaute.
voleurs d'enterrer pour les
Quand les voleurs s'en
soustraire à la justice, les
veulent pour un motif quel-
objets volés au moins s'ils
;
conque, ils tentent de 5'«r-
subissent une peine ils ne
racher la peau. font pas du plan de couil lé
Mot à mot se dépiauter:
(Argot des voleurs).
comme un lapin (Argot des
souteneurs). DÉPONER :levare ventris
omis. Â. D.
DEPITE : Ennuyé, éprouver Nous voilà suffisamment
du dépit., dans le sens de renseigné si on ajoute pour
déception. comprendre que déponer
Dans le peuple on appli- vient de ponant, derrière,
que cette expression aux et que déponer est syno-
députés non réélus. nyme de débourrer.
Le mot français est de- Quand un individu vous
venu un mot d'argot. cramponne par trop, on
—C'est un dépité de la l'envoie... déponer sur la
Seine ou d'ailleurs. plancMe où il met son pain
On dit encore qu'il a été (Argot du peuple).
di:p DES 89

DÉPOTOIR : Confessionnal. DÉRONDINER : Un sou se


C'est en efl'et un
bien nommant un rond^ de là
dépotoiry puisque l'on y l'expression pour indiquer
laisse ses ordures, une fois que l'on s'en sépare en
l'absolution reçue. (Arçot payant :

(les voleurs). V. Comberge. — Je me dérondine tous


les jours pour sorguer
DKPOT : Prison située sous (Argot du peuple).
le Palais de Justice, où l'on
conduit par le panier à sa- DÉROUILLER Recouvrer :

lade tous les individus ar- sa souplesse, mettre au se


rêtés par les agents. tait d'un service Z. L.
C'est un lieu infect, in- Dérouiller: enlever la
difjne de noire éjwque, en rouille d'une pièce de fer
laison de la promiscuité des ou d'acier.
déteiuis et de l'absence Dérouiller perdre ses :

d'air et de lumière. habitudes casanières pour


Ce pas dépôt que
n'est reprendre ses relations.
mais bien
l'on devrait dire, Dérouiller a dans le
dépotoir, car il y passe peuple une autre significa-
annuellement 67,000 indi- tion .
vidus. Pour dérouiller, ce n'est
Environ 13,000 vaga- pas le papier émeri qui est
bonds et 22,000 filles pu- employé, mais la première
bliques. femme venue (Argot du
Je ne compte pas les vo-
peuple). N-
leurs qui ont horreur de ce
lieu de détention surnommé
DÉSATILLER : Châtrer (Ar-
got des voleurs).
la Cigogne (Arçot des vo-
leurs). N.
DESCENDRE LA GARDE :

Mourir (Argot du peuple).


DÉPUCELECR DE NOUR-
RICE Fanfaron qui s'i-
:

magine avoir trouvé la pie DESCENDRE A LA CRÉ-


au nid et qui y trouve sou- MERIE : Cette expression
vent une chose désagréable. est employée par les filles

(Argot du peuple). qui n'aiment pas les hommes;


elle est suffisamment claire.

DÉPLCELEUR DE FEMME Par la satisfaction qu'el-


ENCEINTE. V. Enfon- leséprouvent, elles boivent
ce^ir déporte ouverte. du lait non écrémé (Argot
,

90 DES DÉT

des filles). V. Accouplée. Martin les passants attar-


N. dés.
Ils les dépouillaient d'a-
DESCENTE DE GOSIER :
bord et les jetaient ensuite
Avoir une soif perpétuelle
à l'eau.
Pochard jamais rassasié
Le lendemain matin ils
(Argot du peuple).
arrivaient comme par, ha-
sard sur la
DESCENTE DE LIT Femme :
berge, armés
d'un croc et repêchaient le
facile, qui se couche au
moindre signe. dessalé poar avoir la prime.
Synonyme de paillasse L'opération était double-
(Argot du peuple). ment fructueuse.
i\^.
La bande fut arrêtée et
DËSENFLAQUER : Se tirer condamnée. L'expression est
d'un mauvais pas. restée dans le peuple ; tout
Mot à mot : sortir de la noijé pour lui est un des-
merde. salé (Argot du peuple). T.
Un prisonnier est en/la-
qué; désenflaquer c'est
le ^
DÉTACHER LE DOUCIION :

lui rendre la liberté (Argot Vider ses intestins.


des voleurs). Allusion à la bouteille qui
se vide le bouchon retiré
DËSENTIFLAGE : Rompre (Argot du peuple). V. Dé-
avec quelqu'un avec qui on bourrer sa pipe.
était lié.
Mot à mot : se désenti- DETOCE : Détresse, misère.
fler, se quitter, se séparer. ^
Quand les amijicàes
C'est l'opération
con- n'ont plus à'os, ils sont
traire à celle d'entifler (Ar- dans la détoce (Argot du
got du peuple). peuple).

DESSALÉ : Noyé que l'on DÉTOURNE UR : Voleur.


retire de l'eau Détourner un objet de
Allusion à la morue sa destination (Argot du
que ménagères font des-
les voleurs).
saler avant de la manger
(Argot du peuple). DÉTOURNEUSE : Voleuse
qui opère spécialement dans
DESSALEURS : C'était une les grands magasins de
compagnie qui d'assasins nouveautés.
attendaient sur les quais Il y a bien des manières
déserts du canal Saint- de pratiquer ce vol, elles
. .

DÉV DIL 91

sont expliquées à leur place Moyaux de ftiire


n'y a plus
(Argot des voleurs). une partie de Billoir
quand on joue Troppnann
Dl^LRNEUSE AU MOMI- (Argot du peuple).
GNARD : V. Abéqueuse.
DIADLE Agent provocateur.
:

DF.UX SŒURS (mes) : Dans Malgré que ce mot fasse


le peu|»le, par abrévialion, partie du vocabulaire des
on (lit : mes deux pour te voleurs, il n'est pas d'usage
fiiire une paire de lunettes que les agents de la sûreté
Ce n'est pas des fesses provoquent les voleurs ^
qu'il s'agit, comme le dit commettre uii vol; ils n'ont
Delvau, mais des testicules. pas besoin d'être stimulés
On appelle aussi deux pour cela.
sœurs, les deux nattes de En politique c'est un fait
cheveux que les femmes constant, car, sous l'Em-
portent sur leurs épaules pire, jamais il n'y a eu un
(Argot du peuple). complot sans que, parmi les
pseudo-conspirateurs, il n'y
1H:VIDAGE A L'ESTOR-
se soient trouvés plusieurs
GUE : Acte d'accusation
agents de la préfecture de
lu en cours d'assises par
police.
le grelïier.
Il y en eut même un du
Dévider : parler : h l'es-
service du fameux Lagrange
torgue, faussement (Argot
dans l'alîaire des bombes
des voleurs).
d'Orsini.
Déviderpromenade en
:

dévidoir que font les pri- Dans le peuple on dit


sonniers sur le préau (Ar- simplement mouchard (Ar-
got des voleurs). V. Queue got du peuple).
de cervelas.
DIGELETTES ou DÉGE-
DÉVIDER SON CHAPELET: LETTES Ragues (Argot
:

du peuple).
Les portières se chargent
de cette opération en can- DILIGENCE DE LYON :

canant sur les locataires (La promettre).


(Argot du peuple).
Chose invraisemblable que
DÉVISSER SON RILLARD :
promit un jour une fdle à
Mourir. un client de hasard.
Quand le hiUard est Elle mourut subitement
dévissé, adieu la partie. avant d'avoir réalisé sa
Un à peu près dit qu'il promesse
.

92 DIS DON

C'était, à ce qu'il paraît, des vieilles coutumes du


vraiment fantastique : il moyen-àge, où les ribaudes
fallait cin({uante mètres de étaient parquées dans les
cable, une ancre de marine clapiers de la Cité.
en acier fondu, cinq kilos xMot à mot maison dans :

de chandelles-des-six, un un district (Argot des sou-


tonneau de mélasse, un teneurs). V. Bocard.
kilo d'essence de géranium,
trente éponges, la graisse DIX-lILIT : Ce mot est né
d'un guillotiné, un fémur d'un calem bourg.
de fille vierge, dix lilres de Un soulier ressemelé est
pétrole, deux cartouches de deux fois neuf.
dynamite.... â fois 9 18 (Argot du
Le client parcourut le peuple).
monde entier à la recherche
de la diligence de Lyon, DOIGT DANS L'OEIL (Se
il mourut à son tour sans fourrer le) : Prendre ses
la rencontrer (Ar^ot des désirs pour la réalité, croire
fdles). N. que s'est arrivé
S'imaginer être aimé
DINDORNIER DE CASTU : pour soi-même.
Infirmier. Se figurer avoir du ta-
Prisonnier employé lent (Argot du peuple).
comme auxiliaire pour rem-
plir ces fonctions dans les DOMREUR : Pince qui sert
infirmeries des prisons (Ar- aux voleurs pour fracturer
got des voleurs). N. les portes (Argot des vo-
leurs). V. Monseigneur.
DINGUER : Envoyer din-
guer quelqu'un, c'est l'en- DONNER Dénoncer.
:

voyer promener. Les nonneurs en dénon-


Quand deux hommes se çant, mot à mot donnent :

battent et que l'un tombe (livrent) leurs complices à


sur le pavé, sa tète din- la justice (Argot des vo-
gue. leurs).
Synonyme de sonner
(Argot du peuple).
DONNEZ-LA : Prenez garde,
il y adu danger.
DISTRICT : Maison de tolé- Mot d'avertissement pour
rance. prévenir de l'arrivée de la

Ces maisons sont par- police.


quées dans des quartiers Synonyme Sacrée (Ar-
spéciaux. C'est un restant got des voleurs).
. .

DOR DOR 03

DONNER UN COUI> DE ]/uni((ue salle avait à


PILON Les niondianls
: pe;iprès vingt mètres de
qui ont une jambe de bois long sur (rois mètres de
comment eetle jambe un largeur. Dans toute la lon-
pilon. gueur, une grosse corde
L'allusion de lornie est était tendue A\^ était ter-
;

juste. minée par deux forts an-


Quand ils vont mendier neaux (juila fixaient àchaque
à une porte, ilsont soin de extrémité.
l'aire voir leur inlirmité, de Les clients, la ])lupar(
là l'expression donner un des giverneurs, payaient
coup de pilon (Arj^ot des trois sous d'entrée; cette
mendiants). iV^. somme leur donnait le droit
de s'accroupir les bras sur
DONNER A LA BOURBON- lacorde et de dormir
NAISE (La) : Cinquante environ pou-
Vouloir du nud à un indi- vaient)' trouver place.
vidu, n'oser lui en faire, ne A cinq heiu'es du matin
lui rien dire, mais le regar- le père Jean sonnait le ré-
der d'un maucais œil. veil en tapant avec un mor-
— Qu'est-ce que tu as ceau de 1er sur une vieille
donc que tu la donnes à la casserole.
Bourbonnaise sur le har- Parmi dormeurs il y
les
bauttierl en avait dont le sommeil
—Y
m'a loutu Xmûjornes était dur ils ne se levaient
:

de fra7ic carreau (Argot pas. Alors le père Jean dé-


des voleurs). crochait la corde et les
dormeurs tombaient sur les
DORANCHER : Pour dorer, dalles.
par extension comme hil-
Dormir à la corde est
l anche r pour M lier. resté légendaire (Argot du
Ontrouve fréquemment . peuple). N.
dans l'argot du peuple un
changement de finale pour DORMIR DANS L'AUGE :

exprimer un mot (Argot du Paresseux pour qui le tra-


peuple)
vail est un supplice.

DORMIR A LA CORDE : Allusion au cochon, qui,


Avant l'invention d«^s refu- lorsqu'il est gavé, s'endor!
ges municipaux (les haras dans son auge (Argot du
(le lavermine) il existait, peuple). N.
rue des Trois- Bornes, un
bouge tenu parle père Jean. DORMIR EN CHIEN DE
94 DOR DOU

FUSIL Dormir en cer-


: pendant ce temps-là il ne
ceau . travaille pas.
Allusion à la forme de Cette expression s'appli-
l'ancien chien de fusil à que surtout aux maçons qui
pislon (Argot du peuple.) restent accroupis jusqu'à ce
que les jambes leur fassent
DORMIR D'UN OEIL : Faire mal.
semblant de dormir, avoir Dans le peuple on dit :

Vœil ouvert et l'oreille aux — Tu chies comme le^


aguets. maçons (Argot du peuple).
Le prévenu enfermé dans N'
sa cellule avec un mouton
ne dorl que d'ion œil pour
DOURLE-SIX : Nègre (Argot
des voleurs).
ne pas, pendant son som-
meil, laisser écriapper des
DOUBLEUR DE SORGUE :

révélations.
Voleur de nuit.
On dit aussi dormir en Il double la journée (Ar-
gendarme (être en éveil) got des voleurs). V.J./M.s^^'.
(Argot du peuple).
DOS VERT : Maquereau.
DORMIR SUR LE PAN DE Ce poisson, en elfet, est
LA CHEMISE DE SA mélangé de plusieurs cou-
FEMME Quand un ou- : leurs sur le dos.
vrier arrive en relard à l'a- L'allusion est transpa-
telier, les camarades le rente. (Argot du peuple).
plaisantent et le saluent
par cette phrase, qui a un DOSSIÈRÊ : Chaise (Argot
sens caché. du peuple). N-
— 'Tu as dormi sur le pan
de la chernise de ta femme DOUCE (S'en offrir une) : V.
(Argot du peuple. N. Bataille des Jésuites. N.

DORMIR SUR LE ROTI: DOUCETTE : V. Mordante.


Être couché avec sa femme
DOUILLARD : Peut s'enten-
et s'endormir au moment
dre de deux manières.
psychologique.
Clovis Hugues a beau-
'^'i^' endormir sur son tra-
coup de douilles (che-
vail (Argot du peuple). N.
veux).
DORT EN CIIIANT : Ouvrier Rothschild a beaucoup de
qui va fréquemment au ca- douilles (ai'gent) (Argot du
binet et y reste longtemps : peuple).
DRO DUR 9d

DOILOUREUSE (La) : La potu' la peau (Argot du peu-


carte à payer. ple et des voleurs).
Quand on paye c'est tou-
jours douloureux, c'est l'é- DROGUEURDE LA HAUTE :

ternelquart d'heure de Voleur du grand monde


Rabelais (Argot du peu- (Argot des voleurs).
ple).
DUC DE GUICHE : Guiche-
DOllLLLS : Cheveux (Argot tier.

«lu peuple). V. Alfa. A l'instar des anciens ducs


féodaux il
, règne sur ses
DOUILLES SAVONNÉES : vassaux : —
les prisonniers
Cheveux blancs. (Argot des voleurs).
Lorsque les cheveux com-
uïoncent à grisonner, la DUCONNEAU : Être niais,
chevelure est poicre et sel — Tu es plus bète que
(Argot du peuple). N. celui d'où tu sors (Argot
du peuple). N.
DOL'SSIN : Plomb (Argot des
voleurs). V. Gras double. DU MÊME TONNEAU : La
même chose.
DRAGEOIRES : Les joues Un homme politique veut
(Argot des voleurs). V. tout réformer , il fait de
Jaffles. belles promesse à ses élec-
teurs et ne fait pas mieux
DRAGUE Le médecin.
: que ses devanciers.
Allusion à la drague qui C'est du même tonneau.
nettoyé la Seine. Du vin à douze ou du
Le médecin de prison vin à seize, Bordeaux ou
<iui a le purgatif facile, dra- Bourgogne :

gue des mala-


les intestins C'est du même tonneau
des qui sont au castu (Ar- (Argot du peuple). 1^.
got des voleurs).
DUO D'AMOUR : Yeux po-
DRLNGUE Pièce de cinq
:
chés (Argot des voleurs). iV".
francs en argent (Argot des
voleurs). V. Tune. DUR n est au
: dur : en pri-
son).
DROGUER Demander.
: C'est dur: pénible, diffi-
Allusion à droguer, at- cile.
tendre. C'est dur à digérer :
—Voilà deux heures que ce grosse sottise ou blague im-
pierrot-là me fait droguer possible à avaler.
96 DUR DUR

Dur à cidre: vieux trou- Les vagabonds, (pii y


pier qui ne ressent rien. couchent souvent, savent
Dur (être dans son) : par expérience qu elle n'a
être ce jour-là plus coura- pas la mollesse d'un lit de
geux qu'à Tordinaire (Argot plume (Argot des voleurs».
des voleurs).

pURAlLLE :
DURÈME : Fromage blanc
(Argot des voleurs),
des voleurs).

DIjRAILLE sur mince : DURINER Ferrer.


:

Diamant sur carte (Argot Allusion à la dureté des


des voleurs). N- chaînes avec lesquelles au-
trefois on ferrait les for-
DURE (La) : Terre. çats (Argot des voleurs).
EAi: ECL 97

I
Vi: D'AFF Eau-de-vie
: ECARTER DU FUSIL :

Argot du peuple). Lancer en parlant des jets


de salive.
1 AU DE SAVON : Absinthe. On dit aussi : lancer des
Allusion à l'eau troublée postillons
par la dissolution qui res- Quand quelqu'un a cette
semble à de Veau de sa- infirmité on ouvre son pa-
von surtout l'absinthe blan- rapluie* en l'écoutant et on
che (Ai-got du peuple). Y. ajoute :

Poileuse. — Tu baves et tu dis


qu'il pleut (Argot du peu-
KAUX BASSES Les eaux
: ple).
sont basses quand arrive la
lin de la semaine. ÉCHAPPÉ DE CAPOTE :

Quand la rivière est Chétif, malingi'e (Argot du


basse les bateaux ne circu- peuple). V. Acorton.
lent pas, quand les eaux
sont basses qu'il n'y a plus ÉCLAIRER : Payer.
d'argent pas mèche de na- — C'est mon vieu.v qui
viguer (Argot du peuple). tient le flambeau,.
Mot à mot qui éclaire.

6
.

ECU ÉGR

ÉCOPPER : Épuiser Teaii Autrefois les écureuils \

d'un bateau avec une réunissaient au carré Saint


écoppe. Martin ; c'était un ramassis
de toute la fripouille pari-
Écopper recevoir un
: sienne; depuis que la ma-
mauvais coup dans une ba- chine à vapeur s'est vulga-
garre. risée ils ont presque dis-
Dans les faubourgs on paru.
dit par ironie : On les nomme ausïi
— Tu boiras de l'anis chiens de cloutier.
dans une écoppe. C'est une allusion au
D* écopper par corrup-
y pauvre animal qui tourne la
tion, on dit de celui qui est roue toute la journée pour
blessé il esiescloppé (Ar-
: actionner les soufilets de
got du peuple). forge, allusion également à
l'écureuil qui tourne sans
ÉCORNER LES BOUTAN- cesse dans sa cage (Argot
CIIES :Forcer les portes du peuple). N.
des boutiques.
Cela indique bien Fac- EFFAROUCHER : Prendre,
tion de la pince-monseigneur s'évanouir sur la monnaie.
qui fait éclater le bois par Cela arrive fréquemment
la pesée (Argot des voleurs) dans les cercles, où Ton a
remplacé l'expression effa-
ÉCREYISSE DANS LA roucher par celle d' appri-
TOURTE (Avoir une) Être :
voiser.
à moitié toqué (Argot du — J'ai apprivoisé un
peuple).
signe.

ÉCURER LE CHAUDRON :

Aller à confesse (Argot des ÉGRUGEOIR (1') : Une tri-

voleurs). V. Comberge et bune quelconque.


Dépotoir. L'orateur égruge ses pa-
roles.
ÉCUREUIL (Faire 1') : Faire Égrugeoir : la chaire à
une besogne mar- inutile, prêcher.
cher sans avancer. A. D. Égrugeoir : les petites
On nomme écureuil les boîtes qui ressemblent à un
ouvriers tournent la
qui comptoir dans lequel se
roue chez les petits tour- tiennent les sœurs qui font
neurs en bois ; c'est au con- la lecture aux prisonnières
traire un métier extrême- de Saint-Lazare.
ment fatiguant. Allusion h l'antique
EMB EMM 99

égntgeoir qui sert à piler mot à mot : entrer dans la


le sel (Argot du peuple). N. botte.
— Je vais V emboîter (te
ELLK KST ENCEINTK D'UN battre) (Argot du peuple).
PET ELLE ACCOUCHERA .¥.
IVUNE MERDE DEMAIN :

Se dit d'une femme qui a EMBRASSADE (Le vol à 1') :

\m gros ventre sans pour Le voleur de recon-


feint

cela être enceinte (Argot naître un ami dans un


(lu peuple). N- homme qui vient de faire
un encaissement ; il se jette
EMBALLEUR : Les agents dans ses bras et l'embrasse
de la sûreté. chaleureusement.
Rs emballent en effet les En un tour de main il lui
prisonniers dans le panier vole son portefeuille ou son
à salade. porte monnaie: il s'excuse
de l'erreur qu'il a conmise
[BARDER Entrer dans
:
grâce à une ressemi)lance
me affaire (Argot du peu- extraordinaire, puis il file
)le). lestement.
Ce toup s'exécute aux
IBAUDER : Voler de force, environs de la Banque de
rd'aulorité. France et des grandes mai-
W est évident que per- sons de crédit (Argot des
, sonne ne se laisse voler de voleurs),
onne volonté, mais il est
les voleurs qui reculent ÉMÉCIIÉ (Être) N'avoir pas
:

levant l'emploi de la force. assez bu pour être pochard


mais suffisamment pour
Emhauder : signifie vo-
avoir une légère pointe ;
leurque rien n'arrête, pas
être allumé.
lême la police et qui assas-
Allusion à la rougeur du
[sine à l'occasion (Argot des
visage (Argot du peuple).
roleups).

IBOITÉ (R est) : Suivi ou


EMMAILLOTER UN MOME :

Combiner un vol.
^arrêté.
C'est une redondance de
On embolie le pas à nou7'rir un poupard (Ar-
fquelqu'ui pour le suivre
got des voleurs).
[sans le perdre.
Être e^nboUé dans une EMMANCHÉ : Individu qui
affaire. se tient raide comme un
Emboîté, embauché ;
pieu.
.

100 EMP END

Dans le peuple, on dit un cochon (Argot du ])eu-


qu'il à un manche à balai pie).
de cassé quelque part.
On emmanche une af-
EMPOUSTEUR: Truc tns
faire.
commun employé par des
placiers.
Emmanché se dit aussi
Ils déposent chez des
dans une autre sens
— J'ai emmanché la
commerçants des mauvaisi's
marchandises, à condition ;
gosse (Argot du peuple).
des compères les achètent ;
EMMERDi;: : Eètre jusqu'à les marchands alléchés pren-

lagarde. nent de nouveaux dépôts


N'avoir plus rien à es- qui, cette fois, leur restent
pérer. pour compte (Argot des vo-
C'est un démenti au dic- leurs).

ton po[)ulaire qui prétend


que marcher dans la merde
EMPROSEUR Variété de pé-
:

déraste (Argot des voleurs).


cela porte bonheur (Argot
du peuple). ENCALDOSSÉ : Superlatif
(Vendossé (Argot des vo-
EMMERDEMENT : J'en
leurs). Y. Passif.
éprouve un à cinquante francs
par têtes. ENCHTIBÉ (Il est) : Être
Se dit de tous les ennuis pris, arrêté (Argot des vo-
possibles. leurs).
Travailler, par exemple,
est un emmerdement i)er- ENCLOUÉ : Allusion au ca-
pétuel (Argot du peuple). non dont on encloue la lu-
mière (Argot des voleui'S).
ÉMOUCHEUR : V. Bêle à V. Passif.
chagrin.
EMPAVES : Drap de lit. ENDORMI Juge.
:

— Je vais m'empaver Allusion à ce que les


dans mon pieu (Argot des juges dorment dans leur
voleurs). i\^,
fauteuil pendant que les
avocats plaident (Argot des
EMPAILLÉ : Imbécile qui ne voleurs), N.
remue pas plus que s'il

étaitempaillé dans une vi- ENDORMEl R Individu qui:

trinedu Musée^ zoologique sans cesse promet une


(Argot du peuple). chose et ne la tient jamais.
Endormir est aussi sy-
EMPIFFRER : Manger comme nonvme de voler.
ENF ENQ 101

— II s'est endormi sur ENFONCEUR Ranquier ([ui:

(Jes bijoux (Argot des vo- promet 50 0(0 par mois


leurs). aux imbéciles et qui ter-
mine ses opérations en em-
INDORMEIR : Voleur qui l)ortant la grenouille à
opère au moyen d'un nar- l'étranger (Argot du peu-
cotique. ple).
Les romanichels se ser-
vent pour ce geine de vol ENFONCEUR DE PORTE
d'une décoction de datura OUVERTE Homme qui :

stramonium. se vante d'avoir pris la vir-


Ce vol se pratique en ginité d'une liUe alors
wagon. Le voleur profite du (lu'elle enceinte de
était
sonmieil d'un voyageur pour six mois (Ai-got du peuple).
lui couvrir le visage d'un
N.
mouchoir imbibé de chloro-
forme. ENFRliMER ou ENFRI-
Les voleurs qui ont cette MOUSSER : Dévisager
spécialité forment une secte quelqu'un.
à part (Arç;ot des voleurs). Les agents de la Sûreté
enfriment les voleurs pour
I:NDR0GUER Chercher un :
reconnaître les récidivistes
coup à faire.
(Argot des voleurs).
Le voleur drogue (at-
tend) sur le trottoir l'occa-
ENGAYEUR : Complice qui
sion favorable (Ai*got des attire trèpe (la foule)
le
voleurs). V. Arracheur pendant que son complice
de chiendent. explore les poches des ba-
dauds.
ENFIGNEUR : Tient de /?-
gnoion. Vengayeur est indis-
Ce dernier mot en dit pensable à tous les came-
assez C'est \ actif an 'pas-
. lots c'est lui qui le pre-
;

sif (Argot du peuple). mier achète l'objet mis en


vente, pour entraîner les
ENFLAQUÉ(Être): Enfermé, acheteurs.
emprisonné (Argot des vo- Vengayeur est le com-
leurs). plice du bonneteur ; il mise
pour engager pontes à les
ENFLÉE : Femme enceinte. jouer (Argot des camelots).
On dit aussi : avoir une
fluxion de neuf mois (Ar- ENQUILLER : Ehtrer.
got du peuple). — 11 y a longtemps que

6.
.

102 ENT ENT

je cherche à m'enquiller pour les reprendre au sor


dans cette boîte (\rgot du ''
tir de prison (Argot des
'

peuple). leurs).

ExNQUILLEUSE Voleuse
:

qui opère dans les grands


ENTERREMENT : Morceau
de gras-double, de lard et
magasins de nouveautés.
de pain que les femmes
Elle enquille la mar-
vendent aux environs des
chandise volée entre ses
halles.
cuisses.
On les appelle Mesdames
Il faut vraiment être orga-
la po"le, parce qu'elles
nisée particulièrement pour
font frire leur marchandise
cacher un coupon de ^soie
dans cet instrument de cui-
à cet endroit-là (Argot des
sine.
voleurs).
Un enterrement de pre-
mière classe coûte trois
ENRHUMÉ DU CERVEAU :
sous, de deuxième deux
Allusion au nez qui coule
sous, de troisième un sou
sans cesse.
Ces femmes gagnent de
Mais ce n'est pas du nez
dix à douze francs par jour
qu'il s'agit (Argot du peu-
(Argot du peuple). iV.
ple). V. Lazzi-loff.

ENTAILLER : Tuer quel- ENTOILE : Emprisonné.


qu'un. Synonyme à^enflaqxic.
C'est en effet une fameuse Cette expression vient de
entaille. ce que dans les camps, la
AvinainetBilloir étaient sallede pohce est sons une
deux rudes entaillettrs tente-abri de là entoilé.:

(Argot des prisons). Mot à mot : emprisonné


sous la toile.
ENTAULER Entrer dans
:
Sa' entoiler : se coucher,
une taule (maison) (Argot se fourrer dans ses draps
des voleurs). (Argot du peuple). iV".

ENTAULER A LA PLAN- ENTRAVES Les cordes et les


:

QUE Entrer dans une ca-


:
courroies qui ligottent les
chette pour se soustraire condamnés à mort pour en-
aux recherches de la po- traver leurs mouvements
lice. quand ils marchent à l'é-
On entaule aussi à la chafaud (Argot des vo-
planque des objets volés leurs).
. ..

ENV ÉPA 103

ENTRAVER : Empêcher une Envoyer promener quel-


a Ha ire. qu'un.
Meltre des bâtons dans
les roues.
On dit aussi envoyer h

Entraver comprendre.
:
la balançoire, ou va te
— J'entrave bigorne. baigner
Y. Dingner.
(^Argot du peuple)
Mot à mot : Je com-
prends l'argot et non pas
je \e parle. ENVOYER A LA COUILLE:
Jeter quelque chose en
Entraver a un double
sens :
au hasard.
l'air,

— J'entrave nihergiie Jeter une poignée de sous


à des enfants (Argot du
ou niente.
peuple)
Je n'entends rien, je ne
comprends pas (Argot des
voleurs).
EPARGNER LE POITOU :

Cette expression se com-


prend peu; en elfet, Poitou
ENTRECOTE DE BRODEU-
veut dire public, or, il n'est
SE L'ne saucisse de deux
:

as d'usage que les voleurs


sous ou une côtelette panOe
F épargnent, puisque c'est
que les charcutiers tiennent
lui justement qui forme
au chaud dans des boîtes
toute sa clientèle.
de fer blanc, et que les ou-
Poitou veut aussi dire
vrières mangent pour leur
déjeuner — pas la boîte,
non
mais la côtelette (Argot du
EPASTROUILLANT : Extra-
peuplcy.
ordinaire (Argot du peuple)

ENTROLER : Emporter des


objets volés. ÉPATANT M. Jean Rigaud,
:

l'ro/Z^r serait plus exact, dans ^awDictionnaired'' ar-


car ce mot signifie porter got moderne (1881) dit à
(Argot des voleurs). ce propos du mot épater :

— Epater, épate et
ENVOYER UNE LETTRE leurs dérivés viennent du
CHARGÉE AU PAPE :
mot épenter, qui signifiait
Allusion au papier employé au XVIII- siècle intimider.
qui est en elFet chargé Il y a quelques années,
d'un singulier cachet (Argot M. Francisque Sarcey écri-
du peuple). V. Déballer. vait que le vocable apparte-
nait à Edmond About, qu'il
ENVOYER AUXPELOTTES : avait été dit par Pradeau
.

104 EPA ÉPO

dans le Savetier et le Fi- Catelin, sans le savoir,


nancier^ pièce représentée se servait du mot épaté
en 1877 aux Bouffes Pari- qui est en usage depuis des
siens ; le savant écrivain siècles dans les verreries,
ajoutait que huit jours parmi les ouvriers verriers
après, le « Tout-Paris» ré- Ils disent d'un verre sans
pétait ce mot. pied, mis à la refonte pour
Cette expression, n'en ce motif, il est épaté.
déplaise au maître critique Epaté signifie étonne-
et à M. Jean Rigaud, n'pp- ment (Argot de tout le
partient ni au XVIIP siècle monde). N.
ni àEdmond About, elle a
cinquante quatre ans seu- ËPLNGLE AU COL(En mettre
lement d'existence. une) Avaler un demi se-
:

Elle a pris naissance au tierd'un seul trait.


Café Saint-Louis rue , On dit aussi mettre une :

Saint-Louis, au Marais (au- épingle à sa cravate (Ar-


jourd'hui rue de Turenne). got du peuple). N,
Des ouvriers ciseleurs sur
bronze jouaient au billard ÉPOILANT : Plus fort que
une partie de doublé. A la tout ce que l'on peut rêver.
la suite d'un hlcc fumant., Pourtant la source de ce
Catelin, une contrebasse du mot est des plus simples et
Petit Lazzari , qui avait ne signifiait au début rien
parié pour un des joueurs d'extraordinaire.
et qui perdait par ce coup, A l'école de Saumur, en
se leva furieux, et d'un faisant un dans le
travail
brusque mouvement fit tom- manège, un cheval tomba
ber son verre sur la table et se couronna les deux
de marbre. genoux. En le relevant,
Le verre se décolla net. l'élève dit :

— Tiens, dit Catelin, mon — Mon pauvre cheval


verre est é^gaté — le verre est époilé.
n'avait plus de pied. L'expression est restée,
A chaque coup, les joueurs mais elle est autrement ap-

répétaient à l'adversaire :
pliquée (Argot du peuple).
tu es épaté et, quand la N.
partie se termina par un
coup merveilleux, un des ÉPOUFFER : Saisir à l'im-
joueurs dit au vainqueur proviste un passant par

:

nous sommes épatés,


Si derrière, comme cela se
lu es épatant. pratique pour exécuter le
. . ,

ESB ESC 105

coup du père François ESBROUEEE (En faire) :

(Argot (les voleurs) Faire des embarras, du


vent, de la mousse.
EPOUSER LA VEUVE :
Eshroîi/fe est un vieux
fltre guillotiné. mot qui vient iVesbouffer,
C'est Chariot ((ui rem- éclabousser.
plit roflice (le maire et les C'est Théophile Gautier
aides servent de témoins
i\w\ qui a transformé ce mot
pour ce mariage forcé (Ar- dans le sens de ve7it et de
got des voleurs). mousse.
Les escarpes se sont em-
i';f>ouser la foucandii:- parés du mot esbroît/l'er
HE : Quand un voleur est j)our désigner un genre de
pris par les agents en fla- vol assez répandu.
grant délit, en se sauvant, Ce vol consiste à bous-
il jette sur la voie pu- Ciiler un passant dans la
hlicpie ou dans les égouts, rue, à profiter de sa sur-
s'il le peut, l(^s objets vo- prise pour le voler et s'ex-
lés, afin de se débarrasser cuser ensuite (Argot des
des preuves compromet- voleurs).
tantes (Argot des voleurs).
ESBROUEFER : Dire des
i;PPRENER : Appeler quel- sottises à quelqu'un, le se-
qu'un. couer vertement (Argot du
Xj'anseigyiot vient dV^))- peuple).
prener hancalo pour aller
au rastue (grefle) (Argot ESBROUFFEUR : Qui fait
des voleurs). N des esbrou/l'es.
Voleur à Vesbrou/feiXr-
ERMITE : Voleur de grands got des voleurs).
cliemins.
Ainsi nommé parce qu'il
opère généralement seul.
ESCABRANTE Echelle (Ar-
:

* On dit aussi un 56)/i7«î><?


got des voleurs) V. Mo7i-
tante^.
(Argot des voleurs).

ESBlGNER(s') Se sauver. :
ESCARGOT : Vagabonds, les

Dans les faul ourgs habitués des refuges, les


quand un voyou sait qu'il gouapeurs des halles, les
va recevoir une maîtresse hirondelles du Pont-
correction, il s'eshigne[kv- Neuf.
got du peuple). Dans la pièce des Bohé-
.

106 ESC ESP

miens de Paris, Golbnm wSjr les deux mots il


y
chantait : en a un de trop, capahut
co.nme escarpe voulant dire
Sur mon dos comme un limaçon, assassin (Argot des voleurs).
Portant mon bagage.
Mon mobilier et ma maison. N.
(Argot du peuple).
ESCOFFIER Rlesser ou tuer
:

ESCARGOT Casquette que : quelqu'un.


portaient les souteneurs Se dit également au point
avant la david, laquelle vue moral.
fut à son tour détrônée —Je l'ai rudement es-
par la casquette à trois coffié dans l'estime de ses
ponts (Argot des soute- amis (Argot du peuple).
neurs). N-
ESCOLE Trois francs (Ar-
:

ESCARGOT D'HIVER : Vieil-


got des voleurs).
lard impuissant.
L'allusion est on ne peut
ESCLOTS : Sabots (Argot
mieux trouvée. des voleurs).
Comme l'escargot il ren-
tre dans sa coquille (Argot
ESCRACIIE : Passeport, pa-
du peuple) N.
.
pier. Z. L.
ESCARPE : Voleur, assassin. Escrache veut dire vo-
A. Delvau pense que cette leur c'est le synonyme d'es-
;

exprer.sioH vient de scar'p carpe et de fripotdlle (Ar-


mot allemand qui signifie got du peuple) iV
instrument tranchant et
aigu ou bien du couteau ESGOURDES ou ESGOUR-
d'escalpe {du scalp des sau- NES a-eilles.
:

vages). Quand elles sont déme-


C'est aller chercher bien surées on dit : Ah ! quelles
loin une étymologie bien feuilles de chou.
simple On dit également plat :

Les voleurs et les assas- a harhe.


sins travaillent dans des en- Les voleurs disent: cli-
droits isolés, escarpés (Ar- quettes.
got des voleurs).
ESPATROUILLANT : Cette
ESCARPER UN ZIGUE A expression est employée pour
LA CAPAHUT Assassi- : exprimer le comble de l'ad-
ner un complice pour lui miration.
voler sa part de butin. C'est le mot épaté al-
ESS ETO 107

longé (Argot du peuple). ÉTALER SA BIDOCHE : Se


décolleter par en haut.
Raccourcir ses jupes par
i:SQUINE : Le temps (Argot en bas.
des voleurs). V. Boilard. Mot à mot étaler sa :

viande.
ESQUINTÉ : Fatigué, moulu, Les fdles appellent cette
rompu. manière de s'habiller ou
L'ouvrierqui iravaille
plutôt de se déshabiller Vé-
mal esquinte son ouvrage. loqiienee de la chair car
Quand deux individus se elles ne pratiquent pas le
battent, le plus fort esquinté proverbe A bon vin pas
:

son adversaire. d'enseigne (Argot du peu-


Dans une polémique, on ple). N.
esquinte son contradicteur
pour avoir raison (Argot du ETEIGNOIR : Cafard qui
peuple). éteint l'intelligence des en-
fants qu'il est chargé d'ins-
ESTAFFIOUouESTAFFION : truire.
Chat. Eteignoir individu mo- :

Estaffiou veut dire aussi rose qui éteint toute gaieté


./lie, bal "
dans une réunion.
voleurs). Eteignoir nez monu- :

mental.
ESTAMPER : Tromper quel- — Dérange donc ton nez
qu'un. que je voie la tour Eifl'el
Emprunter de l'argent (Argot du peuple).
sens rendre, c'est estam-
le

per le prêteur. ÉTOUFFER : Du vieux mot


Allusion au balancier de estou/fer, prendre, cacher,
machine qui frappe. faire disparaître (Argot du

L'estampeur tape (Ar- peuple). V. É touffeur.


got du peuple).
ETOUFFEUR : On étouffe
ESTAMPEUR. Y. Estamper. une affaire, un scandale.
Un libraire étouffe un
ESTOURBIR : Tuer un in- ne sait pas lancer.
livre qu'il
dividu par surprise (Ar- Le caissier qui vole son
got des voleurs). patron étouffé la monnaie.
C'est surtout dans les
ESSENCE DE CHAUSSET- cercles que les croupiers
TES Sueur des pieds (Ar-
: étouffent les jetons.
got du peuple). On et ou ffenw perroquet.
108 ETT EXP

Fiou/fer^en un mot, est — Elle Saint-La-


est à
le synonyme de voler (Ar- zare qui bat du
beurre;
got du peuple). quand elle battra de la
ËTOUFFOIR : Agence d'af- merde la crème sera pour
fairesou de renseignements toi.

(Argot des voleurs). iV. — Et ta sœur^



— Elle est couverte d'ar-
doises, les crapauds ne mon-
ÊTRE CHARGÉ A CUL :

tent pas dessus.


Être saoul comme la bour-
rique à Robespierre.
— Et ta sœur}
Allusion à une voiture
— Elle est à Saint-La-
zare qui fait de lacharpie
chargée à cul qui ne peut
avancer l'ivrogne fait de pour la tienne.
;

même (Argot du peuple). — Et ta sœur}


— Elle est au Panthéon
qui prie le bon Dieu pour
ÊTRE EN FINE PÉGRAINE :

Être sur point de mourir.


le
que tu soies moins.. melon. .

— Le raticlion vient d'être On pourrait varier à l'in-


epp'éné au castir, pour fini ces citations (Argot du

l'aire avaler le père la Tuile peuple). JSf.


au frisé, il va tourner de
l'œil (Argot des voleurs). ETUI : V. Cuir.

ET TA SOEUR? Façon iro- EUSTACIIE Couteau (Ar-


:

nique de répondre à une got du peuple). V. Lingre.


question ennuyeuse.
Il arrive fréquemment que EXPULSER UN LOCA-
la réponse est raide. TAIRE GÊNANT Péter :

— Et ta sœuri (Argot du peuple).


PAC FAI' 109

lABE : Poches (Argot des poste tous à la fois pour


voleurs). V. Fouilleuse. aller boire chez le marchand
de vin, ils laissent le verre
FAIJRIQUÉ : Fait, cuit, pris. dt! chaque camarade au
Fabriquer quelqu'un le :
comptoir, le bistro donne
prentlre dans un piège sans un jeton\ quand le cama-
(pi'il s'en doute. rade vient boire son verre,
Fabriquer est synonyme il relève le factionnaire,
de voler (Argot du peuple).
A la fin de la journée le
N. jeton souvent répété devient
FACE : Argent. une contremarque pour la
Allusion à l'elligie des sorgue car la soulographie
pièces de monnaie. est complète (Argot du peu-

— As-tu des faces, nous


ple). N.
irons voir jouer la misloque
FAFFES A L'ESTORGUE :

(Argot des voleurs).


Faux papiers.

^\GTIONNAIRES (En rele- Il faut que les filles aient


ver un) : vingt-et-un ans pour être
Aux Halles, les porteurs admises dans les maisons
ne peuvent abandonner leur de tolérance il existe des
;

4
.

110 FAF FAI

fabriques de faux papiers Allusion aux billets d(

pour maquiller les étais banque ou à ordre qu'il ma-


civils (l'uue brune on en
;
nie sans
fait une blonde, d'une Mar- voleurs).
seillaise on en fait une Lil-
loise (Argot des souteneurs).
FAFFLARDD'EMRALLACE:
y Lopheur. N.
.
Même signilication que fa-
fiot à piper (Argot des vo-
FAFIOT A PIPER : Mandat leurs) .

d'amener délivré par le

juge d'instruction.
FAGOTS (En débiter) Pas- :

ser son temps à dire des


Ce sont les agents de hi niaiseries, à raconter des
sûreté qui sont chargés du histoires grand'mères
de
mandat à prendre. (Argot du peuple).
Mot à mot fafiot, ])a- :

pier; pipé, pris (Argot des FAIBLARD Un homme en


:

voleurs] convalescence après une


longue maladie, est fai-
FAFIOTS A PARER : Pa- blard.
piers en règle. Un article de journal mat
Il est à remarquer qu'il conçu, mal écrit, sans con-
n'y a que
gens qui n'ont
les clusion, est faiblard.

pas la conscience nette qui Faiblard : synonyme de


sont toujours munis des rachitique.

meilleurs papiers (Argot On dit aussi quelquefois,

des voleurs). pourexprimer la même pen-


sée.

FAFIOT SEC : Livret. — C'est faiblot (Argot


du peuple). iV-
Fajiot à rouloiter :

l)apier pour circuler.


FAIRE ALLER EN RATEAU :

Fafiot à rouloiter :
TrimJialler quelqu'un et le
papier à cigarettes. remettre toujours au lejide-
Fafiot garaté : billet main (Argot du peuple;.
de banque, quand c'était
M. Garât qui les signait. FAIRE CHAPELLE : Il

existe une catégorie d'indi-


Fafiot du Bourg ui-
vidus certainement malades
gnon : quand il était signé
du cerveau, car leur passion
Soleil (Argot des voleurs).
idiote ne peut autrement
V. Talbin d'altèipuc.
s'expliquer.

FAFIOTEUR : Ranquier. Ils s'arrêtent devant la


:

FAI FAI 111

(It'vanliire des nia^^asiiis ou Synonyme (k' piquer sou


Iravailloiit les jeunes lilles, fard (Ai-got du peuple).
généralenjcnt des modistes,
ils enlr'ouvrent leur pale- FAIRE DES YEUX DE HA-
tot, en tenant un pan de RENGS : Crever les yeux
chaque main et font voir ce à quelqu'un au moyen d'un
(jue contient leur culotte coup bien connu des vo-
déboutonnée. leurs.

Ces cochons opèrent éga- Allusion à l'œil vide du ha-


lement dans les jardins pu- reng (piand il arrive des ports
l'iics ou jouent les petites
de mer sur nos marchés
lilles.
(Argot du peuple).
Ce n'est pas la police cor-
FAIRE DES PETITS PAINS :

rectionnelle qu'il leur fau-


Faire des manières.
drait mais bien un cabanon
à Charenton. Prendre des airs mysté-
On les nomme aussi des
rieux pour causer avec
quelqu'un, lui dire des
exhibitio7i7iistes, de ce
riens et avoir l'air de lui
(ju'ils font une exhibition
parler de choses intéres-
(Ai-got du peuple).
santes.
FAIRE CHAPELLE: Ecarter Faire la cour à une
lesjambes et retrousser ses fenmie c'est faire des pe-
jupes pour se chauffer de- tits pains (Argot du
vant le feu. peuple] . A^.
Une accouplée se chauffe
FAIRE DU POTIN Faire du
:
(le manière, l'autre
cette
bruit, du tapage (Argot du
regarde lui dit
(|ui la :


Fais -le assez cuire car
peuple).

je ne l'aime pas saignant


•Argot des filles). N.
FAIRE ÉTERNUER SON
CYCLOPE : Inscrire cent
sous sur son carnet de dé-
FAIIIE CHIBIS : S'enfuir
(Tune prison avec le con- penses sous cette rubrique
significative
cours d'un camarade, sans ;

piévenir le gardien. On pas de bois


n'est !

C'est briller la politesse


(Argot du peuple). iV.
:tii directeur (Argot des vo-
FAIRE FAUX-BOND A L'F%
li'urs).
CHÉANCE
FAIRE CUIRE SON HO- Manquer à un rendez-
MARD : Rougir subite- vous, nepas payer une
ment. traite (Argot du peuple).
. .

112 FAI FAI

FAIRE L'EGARD : Gyrder la FAIRE LE JACQUES : Faii.


part d'un vol qui revient à l'imbécile.
un complice. On .fait le Jacques au-
Ce derrait être plutôt près d'une femme pendant
faire V écart, à moins que qu'elle est la maîtresse d'un
ce ne soit pris dans le sens autre (Argot du peuple). A'.
de manquer d'égard en ne
partageant pas (Argot des FAIRE LE LÉZARD : Ralii.'
voleurs). sa flemme sur l'iierbe, le
ventre au soleil.
FAIRE DE L'IIARMONE :
On dit aussi : manger
Parler bruyamment dans un une soupe à l'herbe (Ar-
lieu public. got du peuple), V. Zou-
Abréviation d'harmonie peur.
(Argot du peuple).
FAIRE LE POIREAU At-
FAIRE LA GRANDE SOU- :

tendre longtemps quelqu' ui


LASSE Assassiner tous
:
i

si la personne ne vient pas.


les habitants d'une maison
celui qiii attend est planté
(Argot des voleurs)
là pour reverdir.
FAIRE LA NIQUE Se mo- :
On dit aussi : poiroter.
querde quelqu'un au moyen Synonyme de Attends- :

d'un geste familier aux moi sous Vorme (Argot du


voyous (Argot du peuple). peuple).
^^ Battre ïine hasane.
FAIRE NONNE Se rendre
FAIRE LA PAIRE
:
(Sej : Se
le complice d'un vol pré-
sauver à toutes jambes.
paré de longue main par 1('
Ou dit aussi : se tirer nonneur lui-même (Argot
des deux (Argot du peu- des voleurs).
ple).
FAIRE SA GUEULE Fain :

FAIRE LA SOURIS : Fille une figure renfrognée.


qui vole son client pendant l]tre mécontent sans en
qu'il dort. rien dire (Argot du peuple).
Albert Glatigny a dit à N.
ce sujet :

FAIRE SA MERDE Faiseur :

En robes plus ou moins poni-


peuses, d'embarras.
I

Elles vont comme des soaris. Les gascons ont ce pri-


Ce sont les jeunes retapeuses vilège (Argot du peuple».
Qui font la gloire de Paris.
(Argot des fdles). FAIRE SA POIRE : Ne ja-
.

FAI FAX 113

mais rien Irouver de bien ; rades (Argot du peuple).


s'iniaginer êlre au-dessns Y. Oitrs.
(le tout et de tous (Argot
FAIRE UN HOMME Action :

du peuple). I^.
de tecer au bal ou ailleurs
FAIRE SA SOPHIE : Faire un individu à la recherche
le dt^'oùlé, h table ne man- (Vime bonne ou d'une mau-
vaise fortune, i\ l'heure, à
^'t'r ([ue du bout des lèvres.
la course ou à la nuit (Ar-
Mot à n«ot : faire des
manières. got des filles).
Synonyme de chipie Ar- (
FAIRE UN RKIOLO : Vol
i;ol du peuple). i\^.
identique h celui (pie l'on

I VIHE SES ORGES : Grat-


nomme V embrassade.
L'homme volé n'a guère
Irr.
envie (h7'igo/eroi ne trouve
Faire danser /'anse du
[)as rif/o/o le vol dont il est
panier.
victime (Ai^got des voleurs).
Engraisser poches
ses
aux dépens de celles des FAIRE UN TROU DANS LA
autres (Arçot du peuple). LUNE Faire banqueroute
:

(Argot du peuple).
FAIRE SON BEURRE a la

même signilication. FALOURDE ENGOURDIE :

Un cadavre.
I AIRE SUER : Faire suer
Allusion à la rigidité
une atl'aire, lui laire rendre
(Argot du peuple).
liinpossible.
Faire suer, expression FANAL : La gorge.
employée par les cuisiniers — Viens -tu nous arroser
pour faire revenir certaines lefanal.
viandes très légèrement 1/ivrogne, en buvant son
dans la casserole. premier verre de vin, s'é-
Dire à quelqu'un Vous : crie:
me faites suer, signilie : — Place-
toi bien, mon
VoîiS m'embêtez f Ai^ot du vieux, y aura foule ce
il

peuple; soir (Argot du peuple). ]V.

FAIRE SUER LE CIIÈNE : FALZAR : Pantalon (Argot


Tuer un homme (Argot des des voleurs).
voleurs).
FANANDEL : Ami.
FAIRE SUISSE : Ouvrier Expression usitée dans
qui boit seul et ne frater- les prisons (Argot des vo-
nise jamais avec ses cama- leurs).
.

114 FAR FAU

FANEE Tabatière
: (Argot Être dans la purée la plus
des voleurs). complète.
Par abréviation, on dit
FANTABOCIIE Fantassin :
être à la faridon (Argot
(Argot du peuple).
du peuple).
FANTAISIE SUR LA TRIN-
CLE V. Bataille
: des FAUCHANTS : Les ciseauv
Jésuites. N. (Argot des voleurs).

FARAUDENE : Madame (Ar- FAUCHÉ : Guillotiné.


got des voleurs) Par allusion au supplicié
qui est sans tête, on dit
FARAUDEC : Mademoiselle. d'un homme sans le sou,
Ce mot vient àa faraude ; qui n'a pas de faces dans
c'est un simple changement ses poches :

de finale
leurs).
(Argot des vo- — Il est fauché (Argot
des voleurs).
FARCHER DANS LE PONT :
FAUCIIE-ARDENTS Los :

Tomber dans
piège un
mouchettes.
tendu par les agents (Ar-
Les mouchettes cou-
got des voleurs).
pent, en effet, la mèche de
la chandelle (Argot des vo-
FARFOUILLARD pour FAR-
FOUILLEUR leurs) .
Individu :

obstiné et méticuleux qui


FAUCIIEMANN : Fauche.
cherche sans cesse ce qu'il
ne trouve jamais, excepté
— Je suis fauchemauii

(juand il farfouille les po- (Argot des souteneurs). A'.

ches d'un homme cossu.


On dit également
FAUCHEUR : Le bournmi
il cherche
;

(Argot des voleurs).


la petite-bête. (Argot du
})euple). FAUX-BLAZE Donner un :

faux numéro (Argot des vo-


FARFOUILLER DANS SES leurs).
ESGOURDES (Se) Net- :

toyer ses oreilles pour en FAUSSE COUCHE : Homme


enlever les mucosités (Ar- petit, chétif, qui n'a pas
got du peuple). été terminé.

FARGUER : Rougir (Argot Terme de mépris em-


des voleurs). ployé dans les ateliers (Ar-
got du peuple). V. Avor-
FARIDONDAINE (Étreà la) : ton.
FEN FER 115

! AUVKTTEATÉTENOIRK : — Prends garde, tu vas


Gendarme. te fendre f arche.
Allusion au chapeau bi- Couper une carte de son
corne (Arj^ot des voleurs). adversaire, c'est lui fendre
V. Hirondelle de Potence. r arche (Argot du peuple).

; !':r: atx yeux verts FEiNDRE L'OREILLE Mise :

(La) : Absinthe. à la de quelqu'un,


retraite
charme les buveurs,
Klle lùnctionnaire, ofiicier ou
(|ni ne savent se soustraire employé avant l'âge révolu.
à son inllu —Sacré nom de Dieu,
boulevard). les cochons m'ont fendu
r oreille : J'ai pourtant en-
KEICNANT : Propre à rien. core du sang.
Lâche, poltron, paresseux. Allusion à la coutume de

Ucscends-donc deton cheval, fendre l'oreille aux che-


eh! feignant! vaux mis à la réforme (Ar-
I

got des troupiers).


Apostrophe d'im voyou
charitable à Henri IV sur FENÊTRE : V. Carreau.
le Pont-Neuf pour lui offrir
un canon. FERLAMPIER : Homme à
On dit également fei- qui tous les métiers sont
gnasse (Argot du peuple). bons.
Mendiant, voleur, sou-
VVAA\ Toqué, un peu fou.
:
teneur
— Il a le coco fêlé. '
leurs).
(Argot des vo-

Allusion à une marmite

I fêlée, elle fuit; par la fê- FERME ÇA Ferme : ta bouche


lure de la tête, la mé- (Argot du peuple).
moire s'en va (Argot du
|)euple). FERMÉ SON VASISTAS
(Avoir) : Mourir (Ai'got du
FENDRE A S'ËCORCÏIER peuple).
(Se) Dépenser tout son
:

argent sans profit. FERRÉ A GLACE Sachant



:

Albîis fends - toi parfaitement ce qu'il doit


d'une tournée (Argot du savoir. A. D.
peuple). Dans le peuple, cette ex-
expression signifie être
1 I:NDRE L'ARCHE : Quand affranchi, ne rien craindre.
un homme pressé marche C'est la conséquence d'un
vile, les vovous lui crient : vieux proverbe :
116 FEU FIG

— Il est ferré à glace. FICELÉ : Se dit de quelqu'un


il ne craint ni putain ni bien habillé, à quatre tiré
garce (Argot du peuple). A^. épingles (Argot du peuple i.

FERTANCE ou FERTILLE : FICELEUSE : La ceinture


\a\ paille. (Argot du peuple). V. An-
—Dans mon garno à guille.
quatre ronds la sorgue^ y
a (les pégoces dans
la fer-
FICELLE : Être ficelle, ma-
lin, rusé, employer toutes
tance (Argot des voleurs).
sortes déficelles pour réus-
FESTILLANTE La queue sir dans une affaire.

du chien ; il la
:

remue pour —Je la connais, vous


son
• êtes trop ficelle pour ma
témoigner sa joie à
cuisine.
maître.
Elle frétille.
— Vous ne me trompe-
rez pas, je vois la ficelle
Festillante est cor- la
(Argot du peuple).
ruption de frétillante (Ar-
got des voleurs).
FIÈVRE CÉRÉBRALE :

FESTONNER : Puchard qui Condamné à mort.


Il meurt en effet subite-
ne lient pas sur ses jambes.
Il festonne en marchant
ment (Argot des voleurs).
pour essayer de maintenir
FIGNE : Le ^odex (Argot
son équilibre (Argot du
des voleurs).
peuple).
FIGNOL : Joli (Argot des vo-
FESSER LA MESSE : Prêtre
leurs).
qui expédie à vapeur une
la
messe d'enterrement de FIGNOLER : Polir une pit.N»
dernière classe. d'ouvrage, l'achever avec
— Le ratichon a fessé un soin tout particulier
sa messe en xîinq secs (Ar- (Argot du peuple).
got du peuple).
FIGNOTON : Derrière (Argoi
FEUILLES DE CHOUX :
du peuple). N.
Oreilles (Argot du peuple).
FIGURE DE CAMPAGNE :

V. Esgourdes. Faire ses nécessités en


plein air.
FEUILLE DE CHOU : Mau-
vais journal qui ne se vend On comprend quelle fi-

qu'au poids (Argot d'im- gure est au vent (Argot du


primerie). peuple).
.

FIG Fir. 117

FIGURANTS DU SALON : —
Il ne tient pas debout
('orlaines maîtresses de avec sa figure de papier
luaisons de lolérance pour mâché (Argot du peuple).
l'aire croire à une clienlèle
choisie, paient clKupie soir FIL A LA PATTE (En avoir
[)lusieurs individus (jui jigu- un) : Etre gêné par quel-
rent au Salon. qu'un.
Rue Sainte- Âppoline,
Être entravé dans ses
une de ces maisons eut affaires, n'avoir pas ses
pour figurants pendant coudées franches.
plusieurs années deux ac-
Une femme crampon est

teurs devenus très célè-


un rude fil à la patte (Ar-
bres (4i^ot du peuple). N. got du peuple).

FIGURE A CLAQUES : Yi- FIL A RETORDRE (Avoir


saiïe ingrat, pas précisé- du) : Peiner pour réussir
ment laid, mais antipalhi- une affaire.
({ue de prime abord. Essayer de convenir un
Dans le peuple, tout in- incrédule.
dividu qui ne vous regarde — Pasmoyen de venir
l)as en face, franchement, à bout de celte mauvaise
comme on dit Tœil dans tète d'Alfred. En voilà un
l'œil, est une figure à cla- enfant qui m'a donné du
ques. fil à retordre (Argot du
— Tiens, Va me dégoûtes, peuple)

ta gueule appelle la claque


FILATURE : Terme employé
(Argot du peuple).
par les agents de la sûreté
FIGURE D'ECUMOIRE pour indiquer qu'ils filent
:

Homme affreusement grêlé un voleur (Argot des vo-


leurs).
(Argot du peuple). V. Poêle
à marrons.
FIL DE SOIE : Filou, vo-
FK.URE DE PAPIER M ACIIÉ leur (Argot du peuple).

Personne sans couleur, aux


joues creuses et à visage
FIL EN QUATRE : Eau-de-
vie supérieure (Argot du
pâle.
peuple).
Le peuple,
sans pitié,
ne manque jamais d'em- FILER : Suivre.
ployer eelteexpression pour Pour organiser une fila-
un malheureux qui meurt ture, les agents se mettent
de consomption. deux, l'un devant le filé,

4.

L
118 FIL FLA

l'autre derrière, de façon c'est finir en queue de


à ce qu'il ne puisse échap- poisson (Argot du peuple;.
per.
Il y a des filatures qui FLAC D'AL : Sacoche à ar-
sonl extrêmement mouve- gent.
mentées, c'est une véritable Flac sac, dal argent :

chasse où toutes les ruses abréviation A'altèque.


sont mises en œuvre. Pour flaquer, on dit

Le gibier cherche toutes anssi je vais à flacdal (Ar-


les occasions de se dérober got du peuple).
pour éviter le sapement
(Argot des voleurs).
FLAGORNER : Flatter quel-
qu'un bassement.
FILER LA COMÈTE Mal- :
Trouver une croûte, une
heureux qui n'a pas de do- œuvre de maître.
micile et qui marche toute Comparer un mauvais
la nuit pour
vaudevilliste à Molière ou à
éviter d'être
emballé par les agents. Legouvé.
Quand il n'y a pas de
Mol à mot : prodiguer
comète il file^ les étoiles des éloges tarifés ou inté-
quand il n'est pas filé lui- ressés (Argot du peuple).
même (Argot du peuple).
FLAGORNEUR : Flatteur,
FILER UN SINVE Filer, : Race assez commune. Il

suivre, sinve, homme fa- y en a toujours au moins un


cile à duper. dans un atelier.
Mot à mot : le filer jus- Le flagorneur descend
qu'au moment favorable pour sans vergogne au rôle de
le dévaliser sans danger mouchard (Argot du peuple).
(Argot des voleurs).
FLAMAND : Amis (Argot des
FILOCHE : Bourse. voleurs). V. Aminche.
Avoir sa floche à jeun,
FLAMBEAU (En avoir un)
— Je
:
c'est être sans le sou (Ar-
connais le flam-
got du peuple).
beau, c'est-à-dire je con-
FINIR EN QUEUE DE nais la chose.
POISSON : Chose qui Faire une belle. invention
commence bien et finit mal c'est avoir un chouette
ou pas du tout. flambeau.
Un livre qui commence — Tu ne me monteras
en empoignant ses lecteurs pas le coup, mon vieux, je
et se termine bêtement, sais ou est le flambeau.
.

FLA FLI 119

Être très habile dans un FLAQUER : V. Déballer.


métier c'est avoir le flam-
FLAQUET : L'endroit ou le
beau
dos change de nom.
Flambeau, dans le peu-
Dans le peuple on ne
ple, veut dire être supé-
l)rend pas de mitaine pour
rieur aux gens de sa pro-
donner au flaque t son vrai
fession.
nom (Argot du peuple).
Francisque Sarcey, Bou-
guereau, Ambroise Tlion^as, FLEMME : Maladie que la
Clovis Hugues, sont des plupart des ouvriers ont les
flambeaux. lundis.
Emile de Cirardin, Victor Ondil battre une flemme.
:

llui^o, Lamartine, Diaz,


Bien souvent la flemme, la
etc., étaient des flambeaux I
flemme.
(Argot du p(Miple). N- Bien souvent la flemme me
I
prend.
En hiver comme en été,
FLANCHER : Avoir peur (Ar- Elle ne m'a jamais quitté.
got du peuple).
(Arçotdu peuple).
KLÂXCIlEïl Jouer sur les
:
FLEURE-FESSES : Homme
places publiques au bou- qui moucharde ses compa-
rhon {radin) on à V anglaise gnons d'alelier et est sans
I
iiionac). cesse derrière le patron
En général de tous jeux (Argot du peuple). \. Lèche-
on dit flancher (Argoi du cul.
peuple)
FLEUR DE SACRISTIE :

FLANXIIEÏ : Pari de vol.


Calotin qui fréquente les
Lot qui échoit à un bro- églises sans en croire un
canteur. mot.
Morceau de viande qui C'est un commerce comme
lorme la poinle dans l'in- un autre.
térieur du bœuf (Divers ar- On dit aussi o^at de :

gots). sacristie (Argot du peu-


ple). iV.
FLANCIIEUR : Qui flanche
(Argot du peuple). FLIQUE ou FLICK: Sergent
de ville (Argot du peuple).
FLANELLE Entrer
(Faire) :
V. Bec de gaz.
dans une maison de tolé-
rance, peloter le personnel FLIC A DARD : Sergent de
-ans consommer (Argot des ville.

>()Uteneurs). Allusion à ce que dans


120 FLO FLO

les manifestations, ils met- —Ses membres flottent .

tent sabre au clair, ils lar- Toute la flotte (l'ate-


dent les manifestants. lier en entier) a été manger
Dans le peuple, le mot une friture.
est soudé, on dit flicadard Nous étions une flotte
(Argot du peuple). N. pour nous étions un tas
(Argot du peuple). N.
FLINGOT : Fusil (Argot des
troupiers). V. Boltoche. FLOTTANT : Bal où se réu-
nissent les souteneurs du
FLOME : Femme. quartier.
Cette expression est nou-
Toute la flotte s'y donne
velle dans les faubyurgs.
rendez- vous.
D'où vient-elle ?
Les souteneurs n'ont pas
Probablement de ce que
de préjugés, une expression
les iemmes d'ouvriers, pen-
même injurieuse glisse sur
dant que leurs maris tra-
les oreilles de ces messieurs.
vaillent, flentmcnt chez les Ils savent très bien que
voisines.
le mot flottant vient de
Fl(jme e^iune corruption flotte, eau, or les
poissons
de flemme, comme flem- sont dans leur élément (Ar-
mard pour paresseux, et got des souteneurs). iV.
une adjonction de finale à
flemme (Argot du peuple). FLOUMANN Floueur, lilou.
:

Mann, en allemand veut


dire homme. Mot à mol,
FLOPPÉE : En donner une en retournant la finale,
ou la recevoir. cela fait homme floueur.
Être battu ou battre vio- Etre floué, est synonyme
lemment. d'être trompé.
Quand la marmite du Ainsi, un homme épouse
souteneur ne rapporte pas, une femme qu'il croyait
elle reçoit une floppée. vierge, elle sort de la ma-
Allusion au cordonnier ternité.
qui bat son cuir pour l'as-
souplir il le floppe (Argot
— Il est floué {kr^o{ du
:
peuple). N.
des souteneurs).
FLOUPLN : Diminutif de
Fr.OTTE : Eau.
flomnann, comme pégriot
La rivière flotte. l'est àa pègre.
On dit d'une personne Un floupin est un petit
mince dans des vêtements filouqui travaille dans les
trop larges : bas prix.
.

FOI FOR 121


Il vole un niouelioir ;
ler à la force du poignet
le floitmann vole des mil- (Argot des voleurs).
lions (Ai'gol (lu peuple)..V.
EOIUEUX : Poltron.
I IX>rT!i:i{K: Hien. On dit aussi : foirejtx
Au XVI*^ siècle on cri ti- comme un geai.
quait les aiehi-suppôts L'ami Mac-Nab nous a
chaînés de réformer le lan-
laissé une cbanson connue,
i^age (l'argot) en usage dans à ce sujet :

les iours des Miracles on ;


Ilreste les Napoléon,
(lisait d'eux... sans ficher Des mulfs qu'a toujours la
flontière . I
colique
Et qui foire dans ses pan-
l.e mot est resté en
talons
usage (Argot du peuple).
I

Pour em... bèter la Répu-


1 blique.
KLITES : Jambes.
Allusion à la fuite de
On dit d'une femme mai-
Craint-plomb, pendant la
gre : Elle a volé les flûtes
guerre de Crimée (Ai^got du
du boulanger.
peuple).
FliUe, synonyme de zut
(Je ne veux ])as) (Argot du FOIRON : Le derrière (Ar-
peuple) got du i)euple).

I-Ll TENCUL : Pbarmacien. FOND DE PECHE : Le nom-


Bonjour Mam'/.elleZirzabelle
bril (Argot des voleurs). A^
J'vous apporte uup"tit lave- FONDRIÈRES : Les poches.
ment,
Ça Vous r'I'ra le tempérament.
I
Allusion à leur profon-
Allons, tournez-vuus, mam' deur (Argot du peuple).
i
zelle.
Fi! Monsieur, pas tant FORTANCHE : Fortune.
l
d'raideur, C'est un chang(Mnent (h;
(Jar jamais apothicaire
Ne verra c'que par pudeur finale comme boutanche
Je n'fais voir qu'à ma chère pour boutique, dorancher
I
mèrr-! pour dorer, brodancher
(Argot du peuple). pour broder, etc., etc.

I ï IJXION DE PAVÉS : Po-


— Turbiner, c'est bon
pour les pantes, j'ai fait
ebard qui tombe et s'abime
ma fortanche à la foire
la ligure : elle enlle comme d'empoigne (Argot des vo-
s'il avait mal aux di^nts.
leurs). iV.
De là Fexpression (Ar-
got du peuple). FORT EN GUEULE Crier :

beaucoup.
FOIHE D'EMPOIGNE : Vo- Les poissardes bavardes
122 FOU FOU

et insolentes sont fortes en FOUR (En faire un) Man-


:

gueule (Argot du peuple). quer une affaire (Argot du


peupl ).
FOU : Marteau (Argot du
peuple). V. Balançon. FOURBI : Piège, malice. .1.
/>.
i GUETTER DU BEC Avoir :
C'est une erreur. Cette
une haleine fétide qui ex- expression très usitée vient
hale une odeur d'égout (Ar- du régiment, où le caporal
got du peuplej. chargé de l'ordinaire gratte
sur la nourriture des lioni-
FOUILLE AU POT : Petit
mes.
cuisinier qui sert les ou-
Fourhi signifie bénéfice
vriers dans les gargotes. "

— fouille aiiyot pour


11
(Argot du peuple). i\^.

en retirer les légumes (Ar- FOURCHETTE : Voleur à la

got du peuple). tire.


Allusion à ce que les vo-
FOUILLE MERDE : Tatillon
leurs qui ont cette spécia-
qui fourre son nez partout lité,ne se servent que des
(Argot du peuple). deux doigts de la main
droite qui forment four-
FOUILLER (Tu peux te) : Tu
chette pour extraire les
n'auras rien, ou il ne reste
porte-monnaies des poches
rien (Argot du peuple).
des badauds (Argot des vo-
FOriLLEUSES: Poches (Ar- leurs). iY.

got du peuple).
FOURGAT Receleur qui
:

FOUINETTE : Juge. achète les objets volés (Ar-


Diminutif de fouinard, got des voleurs). V. Meu-
malin, rusé, chercheur (Ar- nier.
got des voleurs). V. Pal- FOURGUER : Vendre des
peur. objets volés (Ai-got des vo-
leurs).
FOULER (Ne pas se) Ou- : :

vrier ou employé jamais FOURLINES Voleurs et


:

pressé, plus exact à la meurtriers à l'occasion (Ar-


soupe qu'au travail. got des voleurs).

Tu vas te fouler la
rate. FOURMILLON Marché. :

— Prends garde de te La fourmille


foule en- :

casser. droit propice pour les vo-


Même signification (Argot leurs.
du peuple). — 11 y a un riche coup h
FOU FRA 123

(aire sur la placarde du donner du goût et la parer


fourmilion (Arçot des vo- (Argot du peuple). V. As
leurs). de pique.

FOURNAISE On sait que


:
FOURRACIION : Le lit (Ar-
les mornifleurs-tarte sont got des voleurs). V. Jvge
réunis en tierce i^^v trois). de paix.
Le rnornifleur, le faux
nionnayeur, le gaffe qui FOUTAISE : Rien.
délient la réserve des pièces — Tu m'offres cent sous
fausses, et l'émettenr qui d'acomple sur mille francs
écoule les pièces chez les la 11 elle foutaise.
commerçants. — Tu nous en raconte
L'émettenr se nomme la des /b«^aî5^5. On dit aussi :

fournaise. —C'est de la fouterie


.

L'allusion est juste, car de pauvre (Argot du peu-


il est dans le feu, courant ple).
à chaque minute le risque
d'élre pincé. FOUTIMASSER : S'applatir
Mot à mot : il est dans sur un
ouvrage, le faire
la gue%ile du loup (Argot traîner en longueur.
des voleurs). N. C'est une corruption de
deux mots accouplés foutîi,
KOURNE AU : Vagabond men- ,
mauvais, rnasseîtr. travail-
diant habitué du fourneau leur (Argot du peuple). N.
de charité. Z. L.
Fourneau, signifie cré- FRANC CARREAU : Quand
tin, imbécile. un prisonnier est incorri-
Quand on imprime dans gible il est mis au cachot.
les journaux que nos mi- On lui enlève sa literie,
nistres et nos députés sont ilcouche alors sur le franc
des fourneaux ils ne sont carreau (Argot des voleurs).
pas je pense habitués des N.
asiles de nuit (Argot du
FRACASSÉ : Être vêtu d'un
peuple). N. habit, d'un frac.
FOURNEAUTLN :Diminutif C'est un mauvais calem-
de fourneau (Argot du bour.
peuple). N. — J'en ai du frac assez.
Il me rappelle la célè-
FOURNITURE : Allusion aux bre scie d'atelier sur le
fines herbes que l'on met mot Afrique :

dans la salade pour lui — J'ai de la fricassée,


. .

124 FRI FRI

du fracandeau, de la fri- Ainsi nommé à cause du


pouille, de la friture, bruit que produit l'outil «*n

etc., etc. (Argot des ate- fracturant les portes (Ar-


liers). got des voleurs).

FRANC DE COLLIER: Che- FRICADIER : Un son.


val qui remplit sa besogne C'était l'expression fi!-
en conscience. vorile de Pradier, le cé-
Homme franc , ouvert, lèbre bàtonniste qui tra-
loyal. vaillaitdevant l'Institut (sur
—Il est franc du collier la place) (Argot du peuple i.
(Argot du peuple). N.
FRICASSÉE DE MUSEAU :

FRANGIN : Frère (Ai^ot du S'embrasser mutuellement.


peuple). Cela indique bien le frot-
tement de deux visages.
FRANGINE Sœur (Argot : des Mot à mol s'embrasser:

voleurs).
avec effusion (Argot du
FRÈRE FRAPPART peuple).
: Mar-
teau.
FRIMASSARD Le froid (Ar-
:

L'allusion est frappante


got des voleurs). V. Frisbi.
(Argot des forgerons). V.
Balançon. FRIME La
: figure.
Tomber en frime, se
FRÈRE JACQUES Pince
:
rencontrer face à Aice avec
(Argot des voleurs). V.
quelqu'un (Argot du peuple)
Monseigneur.

FPiÉROT DE LA CAQUE
FRIME (Pour la): Pour rien.
:
Faire semblant (Argot du
Filou (Argot des voleurs).
peuple).
FRÉTILLON : Grisette chan- Frimer : Faire de l'em-
tée par Réranger. barras.
L'expression est heu- — Il est bien mis, il
reuse, rien de plus frétil- />*/w(? (Argot du peuple).
lant en effet qu'une tille du
peuple qui s'a.nuse et aime
FRIMOUSSE : Vieille ex-
pression qui veut dire vi-
pour son compte (Argot des
sage.
bourgeois). V. Grisette.
On la trouve dans la
FRIAUCIIE : V. Aller au ffenriade travestie (Argot
rebectaye du peuple).

FRIC-FRAC (Vol au). FRINGUER : S'habiller.


.

FRI F Ri: i>:

Rabelais dans Panta- FRISE : Juif (Argot des vo-


gruel écrit fringuez (Ar- leurs).
got du peuple).
FRISER SON NAZ : Être
KlUPE : Nourriture. mécontent.
— L'heure de la fripe Friser son naz est une
va sonner (Argot d'inipri- variai! t(;de la vieille ex-
merie^ pression, même adressée à
un chauve :

, FRIPES
ments que
Mauvais
: vête-
revendent les
—Ça te défrise, mon
vieux (Apgot du peuple). iV.
fripiers sur le carreau du
'
Temple (Argol du pouplo).
FROMGY : Fromage (Argot
V. Loques.
\?
du peuple).
FlîlPOUILLE : Rien de hou.
FHOrrE-ROTTES : Domes-
Dans le peuj)le, ipiand
li(pie (Argot du peuph'),
on a dit d'un homme c'est
une fripouille, c'est tout FROTTÉE : Recevoir une
dire. bonne ou la don-
frottée
Fripouille est certaine- ner.
ment une corruption de Se battre (Argot du peu-
friperie, donc ou avait ple).
fait fripaille (Argot du
peuple). FROTTER : Faire la cour à
une lêmme.
FRIQFET:
Z. L.
Mouchard, ^.i).
— Elle est rien raide,
faut pas s'y frotter (Argot
C'est une erreur, friquei
du peuple). N.
est un moineau, c'est une
variété du pierrot parisien,
FROTTIN : Billar<l.
l'eflronté gavroche de la
gent ailée (Argot du peu-
— Yiens-tu faire une
partie de frottin^. (Argot du
pie).
peuple).
l RISBI : Froid.
Ou dit aussi : il fait
FROUSSàRI) : Individu (pn
a peur (Argot du peuple).
fridt, frisquet, et conuiie
superlatif :
N.
— Nom de Dieu, que ça FROUSSE : V. Taf.
pince il gèle à pierre feiite
(pour fendre) (Argot du FRUSQUES Vêtements. :

p«'nple>. Pour indiquer des habits


126 FUM FUN

en mauvais état, on dit des fume dans la rue en allant


frusques houlinées. à l'école.
Quand ils sont tout à — Comment tu fumes
fait on dit que
eltilochés, saie crapaud?
Ton pourrait y accrocher — Mais oui.
toute une batterie de cui- — Tu as raison les étrons
sine (Argot du peuple). fument bien! (Argot du
peuple). N.

FUITE DE GAZ (En avoir FUMIER DE LAPIN : Bon


une) Laisser échapper un
:
à rien, individu inutile.
pet en sourdine si on ne ; On dit aussi il ne vaut :

l'entend pas, on le sent. pas un 'pet de lapin (Ar-


Allusion à l'odeur insup- got du peuple). N.
portable du gaz, quand un
conduit est crevé (Argot FUMISTE : Farceur, mysti-
du peuple). ficateur, qui cherche toutes
les occasions possibles de
FUMER SANS TABAC : Être
faire des blagues.
lurieux, fumer de colère
Les plus grands fumistes
(Argot du peuple). A'.
des temps passés furent
Romieu et Sapeck.
FUMER SES TERRES: Être
Ils sont remplacés par
enterré dans sa propriété.
Lem ice- Terrieux .

Épouser une fille riche A pro[)os de Sapeck dont


((uand on n'a pas le sou.
la réputation est encore
Déposer dans son jardin grande au quartier latin ; la
ce que l'on dépose pour
fameuse farce des bougies
trois sous dans un chàlel
coupées ne lui appartient
de nécessité (Argot du peu- pas, elle fut faite quarante
ple). N. ans avant lui. on la raconte
dans nue brochure intitulée
FUMERONS : Les jambes. :

— Il est à moitié décati,


Les mystères de la Tou,r
de N
estes (Paris 183.*>).
il ne tient plus sur ses fu-
(Argot du peuple). N-
merons.
Pour exprimer la même
idée, on dit aussi :
FUNICULÉ (Être) : Refuser
— tremble sur ses
Il de marcher ou de tra-
de fer (Argot du peu- vailler.
fils
ple). Allusion au funiculaire
de Belleville, qui marche
FUMERON : Calopin qui quand il veut.
FUS Fl'S 127

Funiculé remplace le Allusion à ce que la dé-


mot capricieux et modi- jection retombe en gerbe.
fiera le dicton : capricieux Quand elles se suivent,
comme une jolie femme. on dit dans le peuple :

— Cette jolie femme est — Quel riche feu d'arti-


funiculée (Argot du })eu- lice, voilà le bouquet (Ar-
j)le). N. got du peuple).

FUSAIN Curé.
:
FUSEU Fusée d'un autre
:

genre qui ne s'envole pas


Allusion au vêlement
par le même côté.
noir (Arçot du peuple).
—Où donc qu'il est, Du-
manet ?
FUSEAUX
comme
: Jambes minces
des baguettes de fu-
— est en train de fu-
Il

ser (Argot des troupiers).


sil.

Dans le peuple, on dit :


FUSILLER Donner : un mau-
Minces du bas, fines du vais dîner. A. D.
haut.
Fusiller se dit des sol-
On dit également :

deurs (pli fusillent des


J[/îWC(? d'aiguilles à trico-
marchandises volées.
ler (Argot du peuple). N.
Ils les vendent à n'im-

FUSEE (En lâclter une): porte quel prix.


(Juand un ivrogne a Iroj) On les nomme des fu-
bu, il soulage son estomac silleurs (Argot des came-
en lâchant une fusée. lots). N.
.

128 GAG TiAF

GABARI Perdre au jeu, jar-


:
font de même (Argot du
peuple).
gon des ouvriers de fer.
i. L.
GACHEUR : Le président de
Le gahari est une pla-
la Cour d'assises.
que de ou de zinc tail-
tôle
lée sur un modèle donné Quand il condamne, il

gâche la vie des gens (Ar-


pour que l'ouvrier mécani-
cien ou menuisier puisse
got des voleurs). i\^.

confectionner exactement sa
pièce.
GADIN : Vieux chapeau. L. L.
Le gadhi est im bouchon
Avant l'invention de la
Le jeu qui consiste à
machine à diviser, une roue
abattre le bouchon chargé
d'engrenage ne pouvait être
de gros sous se nomme
juste sans le secours du
gadiner.
gahari pour aligner les
dents (Argot des ouvriers). n y a plus de cinquante
ans que cette expression
N.
est populaire (Argot du
(.ACFIER DU GROS : Aller peuple). N.
pisser comme les poules.
Allusion aux maçons qui GAFFE (En commettre une) :

mangent énormément et qui Dire ou faire une bêtise.


. .

(;a( (iAM 14'J

parler trop et à côté (Arj^'ol ple). V. Quinte, quatorze


j;ol (lu peuple). et le point.

(iAFFE Faire le guet pour


: GAILLARDES Joues (Argot :

avertir des complices de des voleurs). V. Jaffles.


Tarrivée de la rousse ou des
j)assants qui pourraient les GAJARD : Gros homme (Ar-
déranger (Argot des vo- got des voleurs). N.
leurs).
GALDELX Avoir du galbe,:

CAFFE DE SORGUE : (.ar- posséder un visage correct


dieii de marché ou surveil- et avenant.
lant de maisons en cons- On dit d'une jolie fille :

truction. — Elle est galbeuse.


Autrefois, c'étaient 'des Au superlatif : elle est
invalides qui remplissaient truffée de galbe (Argot des
ces fonctions (Argot des liUes).
voleurs).
GALETTE : Ai^'ent (Argot
tiAFFELR : Qui commet des du peuple). V. Aubert.
gaffes.
Il y en a de célèbres,
(iALOURET (En avoir) :

Posséder une belle voix ou


par exemple, dire au maî-
crier bien fort.
tre de la maison dans la-
quelle on est invité
On dit d'un chanteur
:

— Qui est donc cette


émérite
— Il
:

a un rude galou-
vilaine bossue qui fait tant
bet.
de grimaces.
— Monsieur, c'est ma GALTOUZE : Argent (Argot
femme (Argot du peuj)le) du peuple). V. Aubert.
CAGNER LE GROS LOT :
GALURIN : Chapeau.
C'est assez extraordinaire On dit quand il a une
de ne pas mettre à une lo- hauteur exagérée :

terie et d'avoir cette chan-


ce.
—Mince de galure
(Argot du peuple). Y.
Ce gros lot se gagne sans Bloum
billet.
I.a garde qui veille aux barriè- GAMBETTES Jambes.

:

[res du Louvre Elle est bien molle-


N'en défend pas les rois.
tonnée (montée en gam-
On dit aussi : je suis as- bettes) (Argot du peuple).
saiso/uié (Argot du peu- V. Brancards.
130 GAM GAR

GAMBILLER : Danser. GAMELLE (En attacher une) :

Mot à mot
marcher : faire Quitter une femme avec la-
ses gambettes (Argot du quelle on est collé, sans la

peuple). prévenir.
Rendre son tablier sans

GAMBILLEUPi: Danseur (Ar- faire ses huit jours (Argot


got du peuple). du peuple).

GAMBIELEUR DE TOUR- GANGE : Bande.


TOUSE Danseur de corde.
:
Association de malfai-
Gamùii 1er, dnïi&er, tow'- teurs (Argot des. voleurs).
iouse, corde.
GANDIN D'ALTÈQUE :

Cette expression servait Homme décoré d'un ruban


autrefois à désigner la cor- quelconque.
de employée par le bour- Homme portant une par-
reau pour expédier ses ticule (Argot du peuple).
clients dans l'autre monde.
L'image est juste le , GANTS (Pour mes) Pour- :

i^.owàiimné gamhi'lle au bout boire sous quelque forme


de la tourtouseJ^kY^aV des que ce soit.
voleurs). Cette expression, néan-
moins, est plus générale-
(GAMELLES : Seins. ment employée pour les
Les troupiers, dans les qui réclament un sup-
tilles

jardins publics, se placent plément au prix con verni.


de préférence sur les bancs, Gant est synonyme d'r-
à côté des nourrices qui pingle (Argot des filles)
allaitent leurs nourrissons.
Ils se pourléchent les lè-
GANTER : Il ou elle me
gante.
vres à la vue des nichons
Synonyme de chausse.
blancs et volumineux.
— Mademoiselle, en voilà
— Cethomme me gante,
il a une rude pointure.
un heureux gaillard de Pas d'explications su-
manger à une pareille ga- perflues (Argot des filles).
melle.
Quand il y en a pour un, GARÇON : Les hôtes habi-
il y en a pour deusse. tuels des prisons appellent
Le camarade se penche : garçon un voleur.
« Il y en aurait bien pour Le garçon de campagne
troisse » (Argot des trou- est un vol ur de grand che-
piers). iV. min, qui a pour spécialité
(;ar GAT 131

(le dévaliser les garnaff'es. placée par celles plus mo-


V. ce mol l'Argot «les vo- dernes de dalle, sifflet
lriii'>>. cmiloir (Arçot du peuple).

CARDl': NATIONAL : l'a(itiel (JARCOINE : La bouche.


(le couennes. Par abréviation la gar-
:

On dit aussi «tewi/d'épée, gue.


Allusion à la forme (Argot Quehpies - uns écrivent
des charcutiers). gargouenne (Argot du
peuple). V. Affamée.
(VliDE NATIONALK (En
I
Ire) : Fennne pour femme CARCOTER : Cuisinière qui
Argot des filles). V. Ac- rate tous ses ragoûts.
ouplées. Mot à mot : faire de la

mauvaise cuisine, de la
MIE A FAFFl.AUDS :
gargote.
Uureau.
Gargoter un travail ou
Allusion à Tutilité de ce
le savater, le gâcher en
meuble pour garer ses pa-
mi mot (Argot du peuple).
piers.
Garer, seri-ei-, faf/lards C ARC LE La bouche (Argot
:

papiers (Argot des voleurs), du peuple).

(VKER SON PITON : Mettre CATE-SAUCE : Gar(.on pâ-


-on nez à Tahri des coups tissier. A. D.
pi'il pourrait r.'cevoir.

Gàte-sauceno. s'emploie
Cette précaution est né- pas exclusivement pour
cessaire dans les quartiers désigner un garçon pâtis-
excentriques où les soute- sier, cette expression s'ap-
neurs mangent sans l'aire de plique à tous les métiers.
iaçon, le piton du bour- Dire à un mari qu'il est
geois qui n'apprécie pas les cocu et troubler la félicité
charmes de leurs mar- des amants, c'est gâter la
mites. sauce.
Avant l'annexion de la Quand un commissaire
banlieue à Paris, Belleville de police tombe comme un
et la Villette étaient renom- aréolithe au milieu d'un
més pour ce genre d'exer- tripot, la sauce est gâtée
cice (Argot des soute- pour les joueurs.
neurs). Dans le peuple, de tout,
ce qui va mal, la sauce
IGAMELLE : Le gosier.
une très vieille se gâte.
C'est
^jipression qui a été rem- Le synonyme est : ça
132 G EN (iJ-:R

tourne au vinaigre (Ar- Gêné dans ses en tour-


got du peuple). nures : être habillé trop
étroitement.
GAULES DE SCriTAilI) :
GVw^f par quelqu'un n'a- :

Barreau de prison. voir pas ses coudées fran-


Gaule : allusion à la ri- ches, être tenu en laisse.
gidité du fer (Argot des Gêné être mal à l'aise
:

voleurs). dans un milieu auquel on


n'est pas habitué.
GAU PICANDI : Pou qui
Dans le peuple, gêné a
pique.
une signification toute dif-
Quand il j)rovoque des
férente.
démangeaisons trop vives,
({M^W jpique trop fort, comme Quand une femme a un
amant, elle lui dit au mo-
aux joiu's par d'orages,
exemple, pour s'en débar- ment psychologique :

rasser on le tue cela s'ap- ;


— Fais comme mon
pelle basourdir un gau
:
mari, gêne -toi (Argot
(Argot du peuple). du peuple). N.

GAVIOT : Le gosier. GÉNÉRAL PAYÉ : Les filles

Serrer le gaviot faire : publiques qui arpentent les


passer le goût du pain. rues du malin au soir à la
Mot à mot étrangler un : recherche de clients sont
individu (Argot du peuple). entretenues par ce général,
V. Qîci-Qui. qui est souvent bien dur
pour elles.
GAYE : Cheval. L'allusion est claire (Ar-
Quand le cheval est vi(ieux got du peuple). N-
on dit qu'il est une rc 'osse
(Argot des maquignons). GERBE : Prison.
Gerbe condamné. :

GENDARME : Fer à repas- Gerbe à vioc être con- :

ser.
damné aux travaux forcés
Gendarme est le nom à perpétuité.
du fiibricant le plus re- Gerbe à la passe con- :

nommé (Argot des blanchis- damné à mort (Argot Ac^


seuses). voleurs).

GÊNE : Malheureux momen- GERBIER : président de la

tanément, embarrassé dans Cour d'assises (Argot des


ses affaires. voleurs).
GIG GIL 133

CKBCE : Feiiiine (Arj^ol du a déjà jeté son IrhuicI par


peuple). dessus la Tour Eillel.

La (jigolelte travaille
CKUMLNVSEll: Membre (l'un pour l'amour de l'art.
cercle catholique qui cher- (iOnnmî elle fré<piente les
che à pénélier dans un bals publics où elle yigotle
centre ouvrier. avec frénésie, l'expression
La conchunnation qui gigolette est indiquée (Ar-
frappa un personnage cé- got du peuple).
lèbre reconnu coupable d'un
délit, qui n'était assurément
(iUîOLO : L'amoureux de la
([u'un acte de folie erotique
gigolette. Un vieux re-
a donné uaissance à cette
frain très po[)uIaire, dit :

expression devenue popu-


Si tu veux être gigolette ma
laire (Argot du peuple). Moi, je serai ton gigoio.

CIBKLOTTK DE Gigolo s'aj)plique aussi


(;OUT-
à un individu peu ainiable.
TIÈHE Il : existe
dustriels qui, la nuit, vont
des in-
— Qu'est-ce qui nous
a foutu un gigolo aussi bas-
chasser les chais !

siiiant (pie toi (Argot du


Ils les fourrent dans un
peuple).
sac de toile, les dépouil-
lent, ])uis les vendent aux
restaui'aleurs de bas-étage
GKjOTS : Les cuisses.
qui les transforment en
—Mon cher elle a des
lapin sauté ou en lapin gigots épastrouillants ,

c'est de la bidoche première


chasseur.
catégorie (Argot du peuple).
Ils les préparent plus
V. Boudinots.
parliculièrement en gibe-
lotte parce que le vin et les
GIBIER DE POTENCE : Fi-
épices atténuent un peu
souteneur tous
lou, voleur, ;

l'odeur sauvage du chat-


ceux qui, en un' mot, se
lapin .
mettent en dehors des lois
Dans les portions servies
et sont justiciables de la
au public, jamais il n'y a de
planche à pain ou du
tète ; elle ferait reconnaître
carré des petites gerbes
facilement la nature du
(Argot du peuple).
lapin {kv^oi du peuple).
GILET La poitrine.
:

(ilGOLETTE : Fille des fau- On dit d'une fenune qui


bourgs qui, à l'âge ou les en possède une copieuse :

autres vont encore à l'école, — La nature à rien été


.

134 GIR GLA

généreuse, ])W^ àonc le Allusion aux cinq doigts


bath devant de gilet. (Argot du peuple). V. Sal-
Oii dit également : sifits.
— Elle a un rude plas-
tron. GIROLLE : Soit, volontiers,
Cela a donné naissance je marche.
à un jeu de mois que les Par abréviation on dit
farceurs ne manquent jamais simplement :

de faire. A Tépoque des —Gy, mon ange (Argot


éleclions, ils arrêtent une des voleurs).
fille dans la rue et lui de-

mandent :
GIRONDE : Relie fennue.
— Mademoiselle, pour Le souteneur qui
men le lorsqu'elle
se la-
vieillit, lui
qui vos tétons'^
Une autre plaisanterie chante :

est encore commune : Dans ce temps-là t'étais rien


— Mademoiselle qu'avez- gironde.
Maint'nant tu toquardes de la
I

vous donc dans votre cor-


frime I

set ? T'es comme une planche tou-


— Du foin pour amuser jours en bombe,
T'es même des mois sans chan-
j

les ânes? (Argot du peuple). ger de lime. I

N.
(Argot des souteneurs).

CINGLARD, GUINGLET ou GIVERNEUR : Vagabond ha-


REGINGLARD : Petit vin bitué des refuges munici-
aigre, il faut se crampon- paux et de la bouchée de
ner à la table pour le boire. pain.
Une vieille chanson dit :
Quand le giverneur ne
C'est un nectar, un vrai chas- trouve ])as à coucher, il
selas la comète (Argot des
I
file
Ça vous coupe la gueule à quinze
voleurs)
I
pas.

Ce petit vin tire son nom GLACE : Verre.


d'un clos très ancien qui On également glacis.
dit
était situe sur les hauteurs —Allons-nous sucer un
du Mesnil-Montant : il ap- glacis ? (Argot du peuple).
partenait au XVI'^ siècle à
un nommé Guinguet (Argot GLAVIOT : Crachat.
du peuple). N' Un poitrinaire qin crac/ie
ses poumons lâche son gla-
GIROFLÉE A CINQ FEUIL- viot.
LES Gide. : Dans les ateliers, par
GLr GNO 435

plaisanterie, on compte les GLUAU (En


poser un):
glaciots ; arrivés à onze, Quand agents tendent
les
les ouvriers, sans pitié, di- un piège pour prendre des
sent an malheureux : voleurs, ils posent un
— Il n'en faut plus qu'un gluau.
pour faire la douzaine de Allusion au chasseur qui
Portugaises. pose des gluaux dans les
Pas ragoûtant pour les arlires pour prendre les pe-
amateurs d'huîtres (Argot tits oiseaux.
du peuple). N. — Ne va pas rôder avec
la fine, vous allez vous
GLlERrLe diable. faire poser un gluau.
Quandquelqu'un vous Mot à mot ne va pas :

ciubèle par trop, on dit avec l"s autres, vous allez


(huis le peuple : vous faire mettre en prison
— Va-L'en aux cinq (Argot des voleurs).
icnis diables,
GNIAF
— Que le diable t'em-
Plusieurs degrés au-
:

dessous du savetier.
porte.
— Que On apj)elle gniaf tout
le diable te pa-
individu qui gâte un ou-
tafiole.
vrage
Dans le monde des pri-
Se conduire comme un
sons on dit :

— Queglier Venta le
le
gniaf commettre des
:

bassesses (Argot du peu-


en son patelin.
pie).
Patelin (l'enfer) , le
pays du diable (Argot des (;MAFFERIE (En faire une):
voleurs). Faire une malpropreté à un
camarade.
GLISSER (Se laisser) ^Mou- :
Mot à mot : se conduire
rir (Argot du peuple). vis à vis de lui comme un
goujat.
GLOBE : La tête.
Allusion de forme (Argot GNIASou GNIASSE: Soi-
des voleurs). même.
LU AU Lâcher son)
—Pas mèche de me
t; I : Débal- gerber, il n'y a que 7iib sur
ler.
mon gniasse (Argot des
Pisser son gluau ac- :
voleurs)
coucher.
Allusion à l'aspect gélati- GNOLLE ou GNOLE : Imbé-
neux du nouveau-né (Argot cile aussi niais qu'il est
du peuple). possible de l'être,
13G CxOR GOR

— point de côté
Si ton GOBER LA CHÈVRE : Être
savaitque nous pagnotons furieux d'une chose qui va
ensemble, il te carderait de travers.
le cuir. On dit aussi pour ex-
— Y a pas de pet, il est primer la même idée :

trop gnolle, il a de la bouffer son bœuf


merde dans les chasses Ce que font souvent les
(Argot du peuple). typographes quand les cas-
ses sont embrouillées et
GNON : Donner un coup ou que les lettres de différents
le recevoir. corps y sont mélangés.
— Ce pauvre Léon, il Rs gobent aussi la chè-
est crapsé du gnon que vre quand un auteur méti-
lui a foutu sa poi^ffiace culeux, qui ne connaît pas
(Argot des souteneurs). le métier, se mêle de leur
donner des conseils (Argot
(;N0UGN01JTTE Cette ex- :
d'imprimerie). ,

pression est employée par


les filles dont ce n'esl pas GOBER la pilule.
la profession (Vaimer à Gober une aventure ex-
crédit. traordinaire.
Pas de galette, pas de
Gober (se) : s'imaginer
gnougnoutte.
valoir plus que les autres
L'expression est claire :
(Argot du peuple).
pas d'argent, pas de viande
(Argot des fdles).
GORET : Morceau de viande,
GOBE MOUCIIP: Planeur bœuf ou mouton entier.

(|ui s'arrête à
:

chaque bou-
— Je ne veux pas de
cette viande coupée, elle a
tique.
été tripotée.
Allusion à ce qu'il bait/e
ébahi (Argot du peuple).
— Je vais vous en cou-
per dans un gobet, répond
GOBE-SON Le calice. : le boucher (Argot des bou-
A l'élévation le prêtre chers).
gobe son hostie (Argot des
voleurs). V. Baignoire à GOBEÏTE: Gobelet de fer-
J)ondieu.
blanc qui mesure 33 centi-
litres.

GOBER Aimer quelqu'un.


: Ce gobelet sert aux dé-
Gober croire à quel-
: tenus dans les prisons pour
cjue chose, même à une prendre une ration de vin
chose fausse. à la cantine où ils ont droit
GOD GOl 137

à trois (johetles par jour, des vohîurs), V. Boule de


en payant, i)ien enlenihi. loto.
Passer à
gohelte,la
prendre une tournée
st prench'e
c'est
GODILLER : Se réjouir, être

marchand de vin
îz le marc!
chez content. A. D.
(Argot des voleurs). N. Godiller veut dire con-
voiter une fenmie.
r.OBEUR Individu qui avale
:
Ce couplet de la célèbre
tout, même les bourdes les
chanson d'Alphonse du
plus impossibles (Argot du
Gros Caillou me dispen-
peuple).
sera d'explication :

GODAILLER : Courir les ca- Pourtant, des fois, fallait


barets. I
être solide
un souvenir Le 15 août, Tète de l'empe-
Ce verbe est
reur.
de l'occupation de Paris
I

C'était chez nous tout rem-


par les Anglais, amateurs I
pli d'invalides,

de good aie. A. Z>. De fantassins, de dragons,


d'artilleurs,
Godailler est synonyme
I

Dame! Ce jour-là, ce que


d'èlre en 'patrouille et le soldat (^oc^/Y^e!
I

aussi de flâner. Eh bien tout ça sortait con-


. tent de chez nous
Manquer un travail, c'est
I

le fjodailler.
r Godille vient du mot an-
Godailler, c'est ne ja-
cien gaudille (Argot du
mais se trouver bien nulle
peuple).
part.
— On n'en fera jamais GODINETTE : Grisette.
rien, c'est un mauvais ou- gode pour tous les
Elle
vrier, il godaille sans hommes (Argot du peuple).
cesse (Argot du peuple). iV^.
GOGUENOT : Pot de cham-
GODAN (Donner dans le) : bre.
Croire à un mensonge. Le locataire de la table
Synonyme de couper de nuit (Argot du peuple).
dans le pont (Argot du
peuple). GOINFRE : Gourmand qui
mange à en crever.
GODAN (Le connaître) : On dit aussi : goulaffe
Éventer le mensonge et ne (Argot du peuple).
pas se laisser tromper (Ar-
got du peuple). GOINFRE: Chantre.
Sans doute parce qu'ils
GODETS: Les yeux (Argot ouvrent, pour chanter, des

5
.

138 GOU GOU

bouches aussi grandes que chanson, la chanter, goua-


des fours. 1er, cela va de soi (Argot
On y engamerait un du peuple).
pain de deux livres (Argot
des voleurs). N. GOUAPEUR : Individu qui
ne travaille jamais (Argot
GOLGOTHE : Martyr imagi-
du peuple). V. Loupeur.
naire.
Ceux qui sontatteints du
GOUGNOTTE : Femme qui
délirede la persécution gol-
déleste hommes
les et qui
gothent sans cesse (Argot
a des mœurs à part.
du peuple)
On dit aussi gousse (Ar-
GONCE, GONCIER : Bour- got des filles). V. Accou-
geois facile à tromper (Argot plées.
des voleurs).
GOULU : Dévorer ses ali-

GONDOLER (Se) : Se tordre ments (Argot du peuple).


de rire. V. Bajfrer.
Riro à s'en mordre l'œil.
C'est gondolant (Argot GOUPINER Voler.
:

du peuple). N- On applique également


ce mot à quelqu'un de mal
GONGONNER : Terme em- babdlé.
ployé dans les ménages —Est-il goiipinét (Argot
d'ouvriers lyonnais et aussi des voleurs).
par Gnaff'ron dans les Gui-
gnols : GOUPINEURS Voleurs qui :

— Ma colombe
vieille
ont de dévali-
la spécialité
ser les pochards qui s'en-
go7igonne toujours quand je
licàe une chopine. dorment sur la voie pu-
— Tais-toi donc, vieux blique.
Ils goupinent les pro-
g ong on.
Gongonner, synonyme fondes (Argot des voleurs).
de bougonner et de o^on-
chonner (Argot du peuple). GOUPLL\E: Litre de vin.

N. — C'est pas malin que


nous étions chlasse ; à qua-
GOUALER : Chanter. tre, nous avons étranglé
On se souvient de la douze gouplines de gin-
goualeuse des Mystères glard à Charonne, au Pe-
de Paris. tit Bonhomme qui chie
La goualante signifiant (Argot du peuple). N.
GRA GRA 139

(iOURDE : Homme pàleux, gère qui va laver acciden-


paysan mal dégrossi. tellement son linge au lavoir
Au superhilif : crème (Argot des blanchisseuses).
de gourde (Argot du peu- V. Baquet.
ple).A^.
GRAISSER : Je vais dégrais-
(iOURDIFFLOT : Petite ser, te battre.
gourde (Argot du peuple). Graisser les poches de
quelqu'un: y mettre de l'ar-
gent.
(iOUREURS : Les goureiirs
Graisser sa femme : allu-
sont des individus qui se
sion au graissage de l'es-
déguisent en marins étran-
sieu pour que la voiture
gers venant des pays loin-
roule mieux (Argotdes sou-
tains.
teneurs) .

Ils offrent au public des


marchandises qu'ils ont soi-
GRAISSER LES ROTTES :

disant rapportées de l'Inde


Mourir. L. L.
ou de la Perse, et qui pro-
Graisser les hottes :

viennent tout bonnement


l'exlrème-onction.
d'un bazar quelconque (Ar-
Mot à mot : graisser les
got des voleurs).
hottes pour le voyage loin-
tain (Argot du peuple). N.
(;0U\ ERNEMENT : Ëpée à
l'École Polytechnique. A.
J).
GRAND PRÉ (Le) : Ragne.
Les voleurs, autrefois,
Gouvernement La :

appelaient ainsi Toulon et


femme dans les ménages
Rrest ; depuis ils disent la
d'ouvriers.
— Mon vieux, pas Wî^c/^^ Nouvelle (Argot des vo-
leurs).
d'aller gouaper avec toi,
mon gouvernement est tel-
lement rosse que je serais
GRAND RESSORT : Le
cœur.
engtieiilé toute la semaine
C'est en effet le grand
(Argot du peuple). N.
ressort de la vie.
GRAILLON : Cuisinière, la- Quand un individu meurt
veuse de vaisselle. on dit: le grand ressort
Fille sale qui pue la est cassé (Argot du peuple).
mauvaise graisse (Argot du
peuple). GRAS (Il y a) : Il y a beau-
coup d'argent.
(iRAILLONNEUSE : Ména- — Nous pouvons net-
liO GRA GRE

loyer gonce, il y a gras


le aux écritures (Argot du
flans sa cambrousse. peuple). V.Chieur d'en-
C'est de cette expression, cre.
gras, qu'est née celle de
dégraisseur (le gai^-on de GRATTE (En faire) : Chiper
banque), pour exprimer sa patronne en majorant les
qu'il enlève le gras (Argot achats (Argot du peuple).
des voleurs). N- V. Gratter.

GliAS DOUBLE: Ploml) (Ar- GRATTER: Rattrequelqu'un.


got des voleurs). V. Li- — .levais \ç^ gratter.

mousinier. Gratter prendre, gra- :

piller sur tout pour gros-


GRATIN Il y a
: du gratin, sir son lopin (Argot du
il y a de quoi. peuple).
Il est gratin : il est à la
mode. GRATTER LA COUENNE
Pour un homme du (Se faire) Se faire raser
:

monde, on dit C'est un : (Argot du peuple).


homme du gratift.
On traduit dans le peu- GREFFER : Attendre (Argot
ple persomia grata par
: des voleurs).
personne gratinée, àw gra-
tin. GREFFIER : Chat (Argot ihi

Les moutards préfèrent peuple).


manger le gratin qui s'at-
tache à la casserole, quand
GRÊLE : Patron.
II tombe souvent sur le
la mère prépare la bouillie
dos des ouvriers comme hi
du petit frère (Argot du
grêle sur les vignes.
peuple). N- — Attention, gare la

CHATOUILLE: La gale (Ar- g7'êle.


got du peuple). V. Char- Signal pour prévenir les
mante. camarades (Argot du peu-
ple). N.
CHATTE-CUL : Vieille femme
repoussante, laide à faire GRELOT La voix (Argot
:

peur. du peuple). V. Affaler son


— Elle est laide comme grelot.
un cul gratté à deux
mains (Argot du peuple). GRENADIER : Pou énorme.
Allusion à l'expression
GRATTE-PAPIER : Employé populaire qui dit d'un
(iH[ (;ri 141

(Mifanl poiiilU'ux : il a une GIÎIEEE (Jeter de la) Ar- :

rude i^arnison. rêter un ûidividu au nom


Grenadier : pou d'élite. de la loi.
(^ Argot du peu[)le). — 11 n'y a pas de grille
(il n'y a pas de danger) (Ar-
GRENAFE Grange.
: got du peuple).
Les Hiondiaiits qui voya-
i^^ent couchent <lans les yre- GRILLEUSES DE BLANC :

?iafes. Les repasseuses sont sou-


Cela vient de ce que vent distraites par les pas-
la
sants qui admirent leurs
grange abrite les gre-
bras blancs alors, si le fer;
iiail/es (Argot des voleurs).
est trop chaud, tant pis
(.liENOUïLLE : Femme de pour la chemise elle est
rien (Argot du peuple). grillée (Argot du peuple).

(.lUACIIES : Seaux qui GRIMPANT: Pantalon (Argot


étaient dans les cellules des «lu peuple). Y. Falzar.
|>risonniers et dans lesquels
ils faisaient leurs ordures. GRINCHE : Voler (Argot des
Ce ferme était employé voleurs).
dans les prisons vers 1790;
on le trouve dans un rap- GRINClllSSEUR : Voleur
port sur la Conciergerie, (Ai^ot des voleurs).
adressé au roi, qui voulait
détruire l'horrible infection GRINCIIISSEUSE A LA MI-
({ui empoisonnait les mal- TAINE Voler avec les
:

îieurcux (Argot des pri- pieds.


sons). La voleuse laisse tomler
un objet qu'elle cache pres-
CIllB'LOGE : Individu qui se tement dans son soulier
plaint lorsqu'il est battu sans empeigne (Argot des
Argot des voleurs). voleurs).

(.HILLE : Une affaire est


GRINGALE : Pain (Argot des
voleurs). V. Bricheton.
(jrillée quand on n'en peut
plus rien tirer.
GRINGALET Mièvre, ma-:

Un agent est grille quand lingre, enfant pas réussi


il est démasqué par ceux (Argotdu peuple). V. Avor-
qu'il est chaîné de pour- ton.
suivre (Argot des voleurs).
V. BnMé, GRIPPARD et non Griffard:
142 GRI GRO

Chat (Argot du peuple). V. Type charmant, grisette sémLl-


iante,
Greffier. Au frais minois, sous un pi-
I

I
quant bonnet
GRIPPE-SAUCISSES : Ap- Où donc es-tu, genlille étu-
prenti qui va cherclier le I
diante
Reine sans fard de nos bals
déjeuner des ouvriers et qui sans apprêts.
I

en chemin égratigne un petit


la chan-
Ainsi s'exprime
morceau de chaque sau- son en vogue autrefois au
cisse (Argot du peuple] A^. .
quartier latin (Argot du
peuple).
GRIPPE-SOIIS : Avare qui
pousse sa passion jusqu'à se GRIVIER : Soldat de la
relover la nuit pour mettre ligne (Argot du peuple). Y.
un bouchon dans la douille Lignard.
de son soufflet pour en éco-
nomiser le vent (Argot du GROSSE CULOTTE : Ivro-
gne, beau L. L.
parleur.
peuple). N'
Grosse culotte est en-
GRIS COMME UN CORDE- core en usage dans les ate-
liers de forgerons.
LIER Saoul à n'en plus
:

pouvoir, incapable de re- C'est une expression con-


trouver sa maison et être nue. Chez les compagnons
obligé de s'asseoir sur une forgerons depuis la création
borne pour attendre qu'elle du compagnonnage, on
passe. l'applique à l'ouvrier le
plus habile de la partie, à
Gris, allusion à la cou-
celui qui était appelé à tinir
leur de la robe de ces reli-
les grosses pièces avant l'in-
gieux (Argot du peuple).
vention des marteaux pi-
lons.
GRISAILLE : Sœur de cha-
Deux d'entre eux furent
rité (Argot des voleurs).
célèbres, on s'en souvient,
V. Pampine.
encore dans les ateliers ;

ils se nommaient Dany et


GRISETTE : Jeune tille, ou-
vrière plumassière, fleu-
Pierre Yirmaitre, dit Bour-
guignon.
riste, modiste ou polis-
Grosse culotte est tou-
seuse qui lit la joie de nos
jours un terme consacré
pères et le désespoir des
(Argot des ouvriers). N.
leurs.
Depuis qu'elle a passé GROSSES LÉGUMES: Gens
les ce n'est plus
ponts, millionnaires, magistrats
qu'une vulgaire cocotte. élevés, généraux, etc.
. .

GUE GUE 143

Quand, sous la Goin- — Il peut manger la


iiiuue, un voyou demandait soupe avec une cuiller à pot
il être noninié général, à (Argot du peuple).
outrer dans les grosses lê-
ijumes, il donnait pourrai- Cl EULE D'EAlPEICNE Pa- :

son qu'une de plus ou de lais babitué aux liqueurs


moins dans le las ça ne fortes. Z. Z.
paraîtrait pas f Argot du Dans tous les ateliers de
(teupltt). N. de France, gueule d'em-
peigne bavard inta-
signilie
GROSSES UtVHKS : La ti- rissable qui a verbe haut, le
nette. (pii gueule constamment.
Allusion aux rebords (Ar- C'est un sobi'i(pnt géné-
got des voleurs). N. ralement donné aux Pari-
siens qui Ibnt partie du
(.liOTTE : Prison (Arçol des compagnonnage (Argot du
voleurs). V. Gerbe. peuple). K.

'^KUE : Fille publique, jolie (;UETTE AU TROU Sage- :

mais bête à manger du femme (Argot du peuple).


loin.
De cette allusion est né Cl'EUSARD : Rideau (Argot
un mauvais caleni bourg :
des voleurs). N.
Les camelots crient De- :
CUEUX : Misérable.
mandez V Indicateur des
Tout le monde connaît la
ijrues de Paris pour rues
chanson de Déranger :

(Argot du peuple).
Les gueux, les gueux
Sont des gens heureux,
<.ri::NlLLON : Femme mal lis s'aident entre eux,
habillée. Vivent les gueux !

Traîneuse des rues. (Argot du peuple).


On dit aussi : vieille

Huenipe (Argot du peuple). GUEUX : Coquin, canaille,


gredin.
(lELLE EN CUL DE — Vous êtes un gueux
POLLE Individu mâle ou
: d'avoir commis une aussi
l'emell(? qui en faisant la mauvaise action (Argot du
moue serre les lèvres (Ar- peuple)
got du peuple)
(iCEUX : Petit vase en argihï
(.lEULE EN COLl» DE <pii sert de chaufferette aux
SABRE : Bouclie léndue portières ou aux marchandes
jusqu'aux oreilles. des halles.
Ul GIJ C.Ul

(Vesl la cliaufl'erctte pii- GU1(;NE a GAUCHE: Se dit


luitive. d'une personne qui louche.
Le gueux a donné nais- Dans le peuple, on dit
sance à une plaisanterie de celui qui est affligé d'une
assez clrùle. semblable infirmité, qu'il
A la foire de Sainl-Ro- trempe la soupe et renverse
main, qui a lieu à Rouen les légumes dans les cendres,
tous les ans le l^^" novem- ou bien qu'il regarde «ii
bre, une marchande, pour Bourgogne si la Champagne
utiliser son feu, fait cuire brûle (Argot du peuple). X.
des harengs; elle a son
gueux sous ses jupons, un GUINAL : Juif (Argot des
gamin lui crie : voleurs). Y. Bout coupé.

lié ? la mère, tes ha-
rengs vont brûler. (iUINCHE Bal de barrière

:

A pas peur, petit, j'ai (Argot du peuple).


:eil c

peuple). GUINCHER et non Guin-


guer : Danser, fréquenter
GUIBOLLES : Jambes (Argot la gimiche (Argot du peu-
dvi peuple). V. Brancards. ple).

GUICHES Les cheveux que


:
GUITARE : Soulïlet dont se
les souteneurs ramènent sur servent les plombiers.
les tempes. Allusion de forme (Ai"got
On
dit aussi rouffla- du peuple).
quettes (Argot du peuple).
.

HAR HIB 145

HABIT A QUEUE DE MO- Les voleurs disent plus


RUE :Habit de soirée. connnunément d'un prison-
Les pans ressemblent, en nier qui s'ennuie :

effet, à une queue de oiiorue — pince de la guitare


Il

(Argot du peuple) à travers ses barreaux (Ar-


got des voleurs).
HABIT A QUEUE DE PIE :

Même signification (Même HAUTOCHER : Monter à une


ai-got). certaine hauteur.

J'ai ^aw^0C/^(? jusqu'au
HABILLÉ DE SOIE : Cochon sixième (Argot des voleurs).
ou sanglier.
Allusion à la [)eau dont HERBE A LA VACHE L'as :

les soies servent aux cor- de trèfle (Argot du peuple).


donniers pour préparer leur
fil (Argot du peuple).
HERBE SAINTE : L'absinthe
(Ai-got du peuple).
HARICOT VERT Voleur en
:

grande réputation dans le


monde des prisons (Argot HIBOU Voleur solitaire qui
:

ne travaille que la nuit (Ar-


des voleurs).
got des voleurs). V. At-
HARPE : Barreau de prison. tristée

y
146 HOS HUS

HIRONDELLES : Les mous- HOTEL DES QUATRE CO-


taches. LONNES (L') Salle com- :

Les voleurs emploient mune du Dépôt de la pré-


généralement l'expression fecture de police où sont
plus caractéristique d'om- enfermés les prévenus, vo-
ôreuses (Argot des voleurs.) leurs, souteneurs et vaga-
bonds.
HIRONDELLES D'HIVER :
La raison de ce nom est
Les ramoneurs et les mar- que quatre colonnes sup-
chands de marrons. portent les voûtes de cette
Quand les hirondelles salle (Argot des voleurs). N.
partent pour un climat plus
doux, on les voit arriver HUGREiMENT Deaucoup.
:

(Argot du peuple). Corruption de l'expres-


sion bougrement qui signi-
HIRONDELLES DE POTEN- fie beaucoup
,

(Argot du
CE : Les gendarmes (Argot peuple).
des voleurs).
HUMILIÉ (L') Le dos. :

HIRONDELLES DU PONT- On dit d'un homme qui


NEUF Messieurs les Gi-
:
^'humilie : il baisse le dos
verneurs viennent l'été cou- (Argot des voleurs). iV-
cher sous le pont ; ils y font
fréquemment de bonnes ri-
HURE : La tête (Argot du
pailles avec les produits
peuple). V* Tro7iche.
des vols de la journée (Ar-
got du peuple).
HUS -MUS : Grand merci
HOMELETTE : Homme tout (Argot des voleurs).
petit.
La ménagère n'a pas mis HUSSARDS DE LA VEUVE :

la quantité d'œufs néces- Les gendarmes ou garde la


républicaine qui entourent
saire (Argot du peuple). N-
l'échafaud les matins où l'on
HOSTO : Prison (Argot des exécute un condamné à mort
voleurs). (Ai-got des voleurs).
ILP IMP 147

ger pénèlre dans un atelier


ICICO : Ici.
de compositeurs- typogra--
On dit aussi icicaiUe.
phes, les ouvriers crient :

Icicaille est un vieux


il pleut pour avertir.
mot français ; on le trouve
Il pleut veut dire : si-
en effet dans une édition
lence.
du Jargon, imprimée à
Ce mot est en usage chez
Troyes, de 1686 à 1711.
les forains ; quand un pitre
Icicaille est le théâtre allonge par trop son boni-
Du petit Dardant. patron
ment, le lui dit :

On avait attribué cet — Ecoute s'il pleut (si-


opuscule à Cartouche, le lence).
célèbre voleur, mais M.Mar- // fleut est également
cel Schwob détruit cette lé- un terme ironique, une
gende. façon de répondre négati-
Il faut croire que les vo- vement à une demande :

leurs ont le respect de la Prête-moi cent sous.


tradition, puisque le mot —Il pleut.
icicaille est encore en (Argot du peuple). N.
usage (Argot des voleurs).
IMPAIR : Commettre un im-
IL PLEUT Quand : un étran- pair : se couper dans un
148 INS INV

iuleiTogatoire vA dire ce lontairement de la visite


qu'il ne faudrait pas. sanitaire imposée par le
Faire un impair à quel- règlement.
qu'un, c'est lui manquer Les insoumises sont très
de respect. nombreuses à Paris et for-
Impair commettre une
: ment la majeure partie du
faute, se tromper dans l'ap- personnel de la prostitu-
préciation de la valeur tion (Argot des filles). N.
d'une aftaire.
un peu trop de l'a-
Aller INSPECTER LES PAVÉS :

vant, commettre un
c'est
Fille qui raccroche à la
impair (Argot du peuple). jlan (au hasard).
Elle espère voir sui'gir
N.
des clients (Argot des tilles).
INGONOHRÉ : Inconnu ou
étranger.
On dit aussi : incommau INSPIRÉ : Le front (Ai^ot
bataillon (Argot des vo- des voleurs). N.
leurs) .

INTERMITTENTE : Fennne
INSEPARABLE: Cigare à qui fréquente par intervalle
irrégulier, suivant les be-
sept centimes et demi.
Petites perruches. soins de son ménage, les
Femmes qui s'aiment maisons de rendez-vous ; ,

(Argot du peuple). V. Ac- elle est toujours servie

couplée. comme nouvelle aux étran-


gers (Argot des filles) . N-
INSINUANT Pharmacien.
: m
Malgré l'invention du doc- ISOLEE : Fille publique qui

teur Eguisier, qui permet dans les rues,


travaille seule

avec le petit appareil que loin de son quartier, et


l'on sait, d'opérer seul, le qui n'a pas de souteneur.
mot insinuant est resté Visolée fait les bureaux
pour caractériser le phar- d'omnibus, les jardins pu-
macien, descendant de l'a- blics, les églises et les ci-

pathicaire Flutencid, qui metières. (Argot des filles).

insinuait la canule de la
seringue dans le derrière
du malade (Argot du peu-
ITALO : Abréviation d'Ita-
lien (Argot du peuple;.
ple).

INSOUMISE : Fille en INVALO : Invalide. i


carte qui s'allVanchit vo- Il est k remarquer que

i
INV I\V 149

l'ai^ot moderne a une len- Ce procédé est des plus


dance h transformer la finale simples ; il suffit de couper
de la plupart des exprès- le mot et d' v ajouler le suf-
sions sergent, sergot\
: tixe o : invalide, invalo
mendiant, mendigot Saint-; (Argot du peuple). A''.
l.azare, Sftivt-T/iqo. etc.
150 JAG JAC

JABOT : La gorge. petite Jacqueline (Argot


Allusion au jabot du din- du peuple). A^.
don.
Dans Targot des voleurs, JACQUOT : Niais, bavard im-
on dit aussi ^'/«/, sans doute portun. A. D.
par analogie avec Vétal du Jacquot : mollet (Ai^ot
boucher, sur lequel il passe du peuple). A".
toutes sortes de viandes
(Argot des voleurs) . N. JACOBIN Pince à l'usage des
:

cambrioleurs (Argot des vo-


JABOT (S'arroser le) :. Boire. leurs). V. Monseigneur.
— Toute la tine s'arrose N.
\e Jabot (Argot des voleurs).
JACTE : Crie (Argot des vo-
leurs).

peuple). V. Fricadier. JACTER : Parler, crier.


Jacques : mollets (Argot Si quelque pante
du peuple). V. Jacquots, Se glisse et entre
Et se permet
Chez nous de faire ^npet
JACQUELINE : Grisette. On ïsaigne, on VfroUe,
— J'ai été promener ma Et c'est fini par là.
JAM JAV 151

S'il se caoale et jade dans la des jambes de laine : il fla-


rue
I
geole.
Pour ameuter tous les daims
I
contre nous. Autrefois on disait, pour
exprimer la même image :

dit une des plus vieilles


jambes de coton (Argot du
chansons d'argot connue.
peuple). iV^.
Jacier vient sûrement
de yac^â^;v (Argot des vo- JAMBONNEAU : Les cuisses
leurs] .
(Argot du peuple) . V. Boii-
dinots.
JAFFLES ou JAFFES : Les
JOUPS. JARDINER Médire de quel-
:

En Normandie, on dit qu'un, fouiller dans sa vie,


îaffe pour soufflet (Argot comme \çi jardinier fouille
du peuple). dans la terre pour en mettre
à jour les coins les plus se-
JAMBES EN L'AIR: Potence. crets.
A.D. Jardiner est synonyme
Il est vrai que le pendu de bêcher (Argot du peu-
a les jmnhes en l'air ; mais ple). N.
le peuple ne donne pas du
tout le même sens à celte JARDINIER Nom donné au :

expression quand il dit : complice des voleurs à Va-


faire une partie dejambes méricaine (Argot des vo-
en Vair. leurs).
Généralement cette par-
tie se joue sans témoins. JARNAFFLEou JARNAFFE:
Ce jeu est connu chez Jarretière (Argot des vo-
tous les peuples (Argot du leurs).
peuple). iV.
JASANTE Prière. :

JAMBES EN MANCHE DE — Y me fait suer le rati-


VESTE: Individu mal bâti, chon avec sa jasante en
tordu, qui festonne en mar- lalimpem (Argot des vo-
chant (Argot du peuple). leurs).

N. JASPINER Signe convenu


:

d'aboyer sur la voie pu-


JAMBES DE LAINE Indi-
:
blique pendant que des
vidu peu solide sur ses dévalisent
complices les
jambes. poches des badauds (Argot
Quand un homme sort de des voleurs).
l'hôpital, il a généralement J A YARD :Lin que les pay-
152 JES JEU

sans mettent en javelles en 1570, ont introduit le


avant le rouissage (Argot dindon en France mais ;

des voleurs). N. tous ceux qui ont été leurs


victimes ne pensent pas
J'MENFOUTISTE : Gens qui comme les voleurs (Argot
se fouteiil de tout et de des voleurs).
tous.
Cette catégori'^ devient homme
JÉSUS : Jeune à l'as-
chaque jour de plus en pect efféminé, frisé, parfu-
plus nombreuse. mé, qui sert d'appât pour
—Que pensez-vous de attirer les individus à pas-
la politique?
sions honteuses.
— J'm'en fous. Souvent il travaille réel-
— Votre femme vous lement pour son compte
trompe. (Argot des voleurs).
— J'ifrien fous (Argot
du peuple). N- JETER SON BONNET PAR
JE ME LA BRISE: Je m'en
DESSUS LES MOULINS:
Traîner sa tleur d'oranger
vais.
dans les ruisseaux (Argot
Quand un individu vous
du peuple).
ennuie, dans le peuple on
lui dit sans façon :

-^ Tu peux te la briser^ JETER UN FROID: Au mi-


il y aura moins de perte lieu d'une soirée joyeuse,
qu'une pièce de vin (Argot raconter une histoire ma-
(lu peuple) cabre.
. A''.
L'invité au maître de la
J'EN AI MON PIED : J'en ai maison :

assez. — Quelle est donc cette


Yen ai soupe signifie la horrible femme, laide, vieille,
même chose. sèche et revêche qui fait
J'ai soupe de ta fiole, tapisserie.
de même.
Donne-moi mon pied
— C'est ma sœur.
Voilà qui s'appelle jeter
veut dire Donnez-moi ma
:

un froid (Argot du peuple).


part.
Ça ïii\{\Qpied, synonyme JEUNE HOMME (Avoir son) :

de ça fait \ejoi7it (l'affaire) Être ivre (Argot du


(Argot des voleurs). iV. peuple).

JÉSUITE Dindon.
: JEUNEHOMME(Suivez-moi):
Ce sont les jésuites qui, Rubans que les femmes
.

JOU JOU 153

laissentpendre sur leur dos CHAUDE Être guillotiné.


:

(Argot du peuple). iV. Celte expression n'est


plus juste, car, comme au-
JONC : Or (Argot des vo- trefois, le condamné ne
leurs). s'agenouille plus pour re-
cevoir le coup fatal, il est
JONCS Lit des prisonniers.
:
couché sur la planche.
Allusion à la duret(^ de
On dit // fait la :

des matelas (Argot


la paille
planche (Argot des vo-
des voleurs). V. Plumes
leurs). iV".
de beaxice.

JONQUILLE : Cocu. JOUER UN AIR DE VIO-


Allusion à la couleur LON Prisonnier qui scie
:

jaune qui est l'emblème des les barreaux de sa cellule


prédestinés (Argot du peu- pour s'évader (Argot des
pie). voleurs)

JORNE : Le jour (Argot des JOUER UN PIED DE CO-


voleurs). A^. CHON Jouer un bon tour
:

à quelqu'un; s'en aller, le


JOSEPH Homme : trop chaste.
laisser en plan au moment
A.D. de payer son écot, sachant
Joseph^ dans le peuple,
qu'il est sans le sou (Argot
est le patron des cocus.
du peuple). .Y.
On ne dit pas : tu fais
ton Joseph, mais bien tti :
JOUR DE LA SAINT-JEAN-
es un Joseph^ à celui qui a
BAPTISTE (Le) : Le jour
assez de cornes sur la tête
de l'exécution d'un con-
pour alimenter de manches
damné.
une fabrique de couteaux
(Ai^ot du peuple). iV.
A la prison de la Roquette,
le jour d'une exécution, les
JOSÉPHINE : Mijaurée, bé- prisonniers ne descendent
gueule.A. D. pas à l'atelier à l'heure
Joséphine est le nom réglementaire, ils savent ce
donné à la tête de carton que cela veut dire c'est le :

sur laquelle les modistes jour de la Saint-Jean-


essayent l'elfet des chapeaux Bapiisie on décolle un
:

avant de les ajuster sur la copain (Argot des voleurs).


tète de la cliente (Argot du
peuple). iV. JOURNAILLE La journée. :

On d'un paresseux
dit
JOUER A LA MAIN qu'il trouve la journaille

9.
154 JUG JUT

plus longue que la queue contenant trois dés, la par-


au pain (Argot du peuple). tie qui se nomme Zanzibar
se joue sur le comptoir du
JOURNALISÏESARICHER: marchand de vins.
Les vidangeurs. Ce jeu est ainsi appelé
Cette expression vient parce qu'il met les joueurs
d'un mauvais calembour. d'accord (Argot du peuple).
Lesjournalistes pu- N.
blient souvent desfausses
nouvelles. JUGEOTTE (En avoir) :

Les vidangeurs recher- Bien juger les choses,


chent les fosses nouvelles avoir wn jugement sain (Ar-
(Argot du peuple). iV. got du peuple).

JUDÉE : La préfecture de
JULES Pot de chambre
:

police.
(Argot du peuple). V. Qo-
Ce mot n'est plus en
circulation depuis la démo-
JUS DE CHAPEAU: Mauvais
lition de la rue de Jérusa-
café,, celui que les femmes
lem (Argot des voleurs).
vendent le matin au coin
des rues, aux ouvriers qui
JUGE DE PAIX : Le lit.
se rendent à leur travail.
Dans le peuple, on trouve
qu'après une dispute et
Quand il pleut sur un

même chapeau, le jus a exacte-


une bataille, le lit
est un instrument de rac- ment la couleur de ce café
(Argot du peuple).
comodement.
Cette expression vient
d'une enseigne d'un mar-
JUTEUX : Il a du jus, il est

chand de meubles établi rupin.


boulevard de Belle ville.
Une affaire e?,i juteuse,
quand elle donne beaucoup
L'enseigne figurait un
lit complet, et sur l'oreiller
de bénéfices.
placé au milieu, il y avait
Tomber à l'eau, c*est

cette inscription
tomber dans \%jus.
:

Boire du vin, llcher un


Ai« tlug-c de Paix. coup de jus.
(Argot du peuple). N. Faire du jus^ faire de
l'embarras (Argot du peu-
JUGE DE PAIX : Un cornet ple). i\r.
KAN KLÉ 155

KANGUROO (Le vol au) : KLÉBER : Manger.


Ce vol consiste à englou-
Ce mot vient du russe
dentelles ou les cou-
tir les
lileh (manger).
pons volés aux étalages
dans une vaste poche dis-
Nos soldats l'ont rap-
simulée sous la robe (Ar-
porté de la guerre de Cri-
got des voleurs).
mée, et il est resté en usage
dans le peuple (Argot du
KILO : Litre (Argot du peu-
peuple).
ple). iV.
136 LAC LAC

LAC (Être dans le) : Être LACHER LA BONDE Se :

pendu. L. L. comprend ded<^ux manières.


Être dans le lac, c'est Lâcher la bonde taire
:

ne plus rien avoir à espérer, ses besoins.


être aussi bas que possi- Lâcher la honde à son
ble. tempérament: donner cours
Lac, ici, est synonyme à sa violence, à son mau\ais
de lacet, être enlacé, pris caractère.
par la misère, enserré dans Dans les ateliers, quand
les filets d'une femme ou le contre-coup gueule trop
d'un usurier, comme le fort, on dit Gare, il a lâ-
:

pauvre oiseau dans le lac ché sa honde (Argot du


du braconnier (Argot du peuple). N.
peuple). N'
LACHEZ-MOI D'UN CRAN :

LACETS : Menottes. Allez- vous en.


Le gendarme ou l'agent Compliment peu flatteur
sont des marchands àe. pas- faithabituellement aux gens
se-lacets (Argot des vo- qui vous importunent.
leurs). V. Alliances, On lâche sa ceinture
LACHARD : Diamant de vi- d'un cran quand on a trop
trier (Argot des voleurs. mangé.
N. On la serre d'un cran
LAC LAI 15:

quand on a faim. répand une odeur qui ne


On lâche sa femme ou rappelle pas précisément la
sa maîtresse d'un cran rose (Argot du peuple).
([uand elle est par trop em-
bêtante. LACHER UNE SOURNOISE:
Mourir, c'est lâcher la Vesser en sourdine.
vie d'u7icran. Pet avorté (Argot (hi
Quand un homme est peuple).
uiaussade en société, on lui
dit :
LACHETON : Diamant de
— Allons, lâchtz-voiis vitrier (Argot du peuple).
. d'un cran, déboutonnez- V. Lachard.
vous.
Ce à quoi un farceur ré- LAFEE : Soupe.
pond —
Ah non il y a
. ! ,
On dit aussi : mouise,
des dames. tamhouille.
On dit aussi remonter :
Les maçons disent mor-
d'un cran dans l'estime tier, parce qu'ils empilent
du monde (Argot du peu- du pain dans le bol tant
ple). JSf.
qu'ilen peut tenir, ce qui
forme une pîUée épaisse qui
LACHER LES ÉCLUSES : ressemble à du mortier
Pisser. (Argot du peuple) iV. .

L'allusion est juste, mal-


gré que cela ne fasse pas LAISSEZ PISSER LE MÉ-
monter la Seine. RINOS Ne vous tour-
:

On dit aussi : mon pan- mentez pas, laissez mar-


talon ne tient pas l'eau (Ar- cher les choses, elles vont
got du peuple). N- bien.
Autrefois on disait :

LACHER LA RAMPE: Mou- Laissez pisser le mou-


rir (Argot des serruriers). ton, ce qui est absolument
LACHER SON GAZ : Éter- la même chose (Argot du

nuer bruyamment par en peuple)


bas.
Quand cela arrive à quel-
LAISSER TOMBER UNE
qu'un dans la rue, les ga- PERLE : Ces ;perles-\k ne
pourraient guère se mettre
mins lui disent :

—Dieu vous bénisse !


aux oreilles des dames car
elles n'ont pas le parfum
(Argot du peuple). N'
de celles de la gazelle (Ar-
LACHER UNE TUBÉ- got du peuple). V. Pousser
REUSE •
Pet foireux qui sa moulure.
158 LAI LAN

LAIT A BRODER : Encre. che aux caractères qui de-


Dans les prisons, quand viennent lisibles.
le lazagneur écrit une Autrefois dans les pri-
lettre pour un camarade, il sons on se servait d'oi-
dit qu'il se sert du lait à gnons, mais le truc fut dé-
hrodancher pour attendrir couvert, on n'en vend plus
celui à qui on écrit. dans les cantines, tandis
Brodancher pour bro- que l'on y trouve du lait
der. (Argot des voleurs). A^.

Encre est ici une figure,


LAMPISTRON Lanterne.
:

car souvent c'est le lait


Vient de lampiste, c'est
qui en sert.
le mot déformé (Argot des
Dans les prisons on sait
voleurs), V. Brulotte. N.
que toutes les lettres des'dé-
tenus adressées à des pa- LANCE Eau, pluie.
:

rents ou à des amis passent — tombe de la lance


Il
par le greffe. à ne pas mettre un chien
Le
greffier ou le direc- dehors.
teur lit la lettre et si elle Le peuple a emprunté ce
ne contient rien de con- mot à l'argot des voleurs.
traire au règlement il la
vise par ce signe : V . LANCIER DU PRÉFET :

Le
plus grand souci des Balayeur.
prisonniers est d'éviter cette Allusion au long manche
formalité gênante surtout du balai qui ressemble à
si la lettre est adressée à celui de la lance des lan-
un complice. ciers (Argot du peuple).

Alors ils emploient le


LANGUE DE CHAT: Petit
lait pour écrire entre les
morceau de savon très
lignes écrites à V encre. mince, en forme de langue
Pour cela il faut du lait de chat, que les vagabonds
écrémé et du papier non portent constamment dans
glacé, parce que l'écriture leur poche.
serait grasse, brillante et On nomme aussi langue
la supercherie serait appa- de chat, une sorte de petit
rente. gâteau sec que l'on mange
Pour faire apparaître en buvant du thé (Argot du
l'écriture il suffit de frapper peuple). N.
fortement la lettre avec un
chausson plein de pous- LAN SQU AILLER Faire ses
sière ; la poussière s'atta- besoins.
.

LAN LAT 159

' viens de un
mettre clans toutes les marchandises de-
trou rond I
vaient payer un droit fixe,
({u'uu jour avec impudence
ministre Thiers sur un bal- des employés étaient pré-
con I posés pour le percevoir ; les
Fit voir aux citoyens de France.
haudeurs nombreux les
Ce quatrain est de Gé- nommaient les tandiers.
laril de Nerval (Argot des Dans le [)euple, on dit
voleurs). des (jabelous, en souvenir
de ia gabelle (Argot du
I.VXSQUINE : Eau. pluie peuple)
(Argot du peuple). V.
Zance. r.ANDIÈRE : Roulique do
marchand forain.
lANSQUINER: Pleuvoir. Ce mol est également un
— II lansquine à tor- souvenir de la célèbre foire
rent. du landit où les escholiers
Lansquiner des chasses: de la rue du Fouarre allaient
Pleurer. en procession s'approvi-
Ea pluie tombe des yeux sionner de papier.
(^ Argot du peuple). Une chronique du temps
dit que la tète de la colonne
LANSQUINEUR: Petit men- était à la Plaine-Saint-De-
diant qui semblant de
fait nis, alors que la queue était
pleurer à ehaudes larmes encore sur le parvis Notre-
sur la voie publique pour Dame (Arçot des forains).
attendrir les passants (Ar-
got du peuple). LANTIPONNER : Synonyme
de rasoir et de bassinant.
LANTERNER : Faire une Généralement, les con-
chose mollement, accomplir cierges passent leur temps
un travail à regret lanter- : à lanti'ponner c'est-à-
,

ner pour l'achever. dire à bavarder (Argot du


Lanterner : synonyme peuple).
de muser (abréviation de
^'amuser). Marcher comme LAPIN (En poser un) Pro- :

un chien qu'on fouette (Ar- mettre cinq louis à une


got du peuple). fdle, ne pas les lui donner
et lui faire son mouchoir.

LANDIER : Employé de l'oc- Faire attendre quelqu'un


troi. dans la rue par dix degrés
Autrefois, lorsque la foire de froid (Argot des filles).
du landit battait son plein,
160 LAR LAR

LAPIN FERRÉ : Gendarme à sance pour préparer le vol


cheval (Argot des voleurs). (Argot des voleurs).

LAPIN (Un
rude) Homme :
LARD (Vieux) : Terme de mé-
fort, un
risque tout, en pris employé pour qualifier
tout et en toutes choses. les vieilles rouleuses.
Dans le peuple, une Superlatif Vieux lard
:

lenuiie dit :
rance (Argot du peuple).

Mon homme est un N.
rude lapin (Argot du peu-
ple). A^. LARDON Enfant.
:

Diminutif de la7'd.
LAPIN DE COLLIDOR Do- :
Dans le peuple, pour la
mestique .
chair de l'homme ou de la
Quand une femme vient
femme, on dit le lard; :

aux halles accompagnée d'un comme V enfant est le pro-


larhin, les marchandes, en
duit des deux sexes, de là,
remettant les achats au do-
lardon.
mestique pour les porter à Quand quelqu'un, dans
la voiture, lui disent :
une conversation, vous pi-
— Tiens, mon vieux lapin que à chaque moment, on
de collidor (Argot du peu-
dit:
ple). N. — As-tu bientôt fini de
LAPINEUR Genre de vol
:
me larder ?
Allusion au veau que le
accompli par le conducteur
charcutier pique de lardons
d'omnibus qui oublie de
sonner les voyageurs. (Argot du peuple). N-
Zajpineur y lenl sans doute
du nom du voyageur, qu'on LARGUE : Femme publique.

désignait jadis sous le nom Les voleurs disent /«r-


de lapin (Argot des vo- guepé par une adjonction
leurs). .
de finale.
M. Marcel Schwob dit
LARBIN Domestique (Argot
:
que largue s'explique par
du peuple). marqué (Villon. /. de
Varg.), qu'on a eu las-
LARBINIER : Complice qui quemé^ puis que la finale
se déguise en domestique î??(9' est tombée; de là largue.

pendant que le cambrioleur Ilalbert d'Angers donne


opère. largue ou lasque.
C'est le larbinier qui va C'est largue qui a sub-
préalablement en reconnais- sisté (Argot des voleurs).
.

LAT LAV 161

des pantalons fendus j>ar


LAIIMON : Etain (Argot des
derrière, on en comprend la
voleurs). iV.
raison.

I . ARTIF o» LARTILLE Pain :


Quand le moutard a fait
ses besoins, il oublie d«>
(Argot des voleurs). V. Bri-
rentrer sa chemise ; il en
cheton.
passe toujours un lambeau,
I.ARTON : Pain (Argot des souvent taché de moutar-
voleurs). V. Bricheton. de les gamins lui crient :

— La table
;

est mise.
LVRTONNIER Voleur qui a
: Allusion à la nappe (Ar-
pour spécialité de dévaliser got du peuple). A''.

les boutiques de boulangers.


Lartonnier est impro- LATIF : Linge blanc (Argot
pre on devrait dire lar-
;
des voleurs).
tonneur (Argot des voleurs)
LAUMIR Perdre. :

N. — a laumi son pognon


Il

LASQUÉ Vingt centimes


:
(Argot des voleurs).
(Argot des voleurs). iV.
LAVER : Vendre ses frus-

LA SEMAINE DES QUATRE


JEUDIS On dit d'une per- :
On dit a(.ssi nettoyer
sonne sale crasseuse
et son complet (Argot du peu-
ple).
qu'elle se débarbouille la
semaine des quatre jeudis,
LAVER LA VAISSELLE: V.
c'est-à-dire jamais.
Descendre à la crémerie,
Un paresseux ne travaille
jamais que celte semaine- LAVER SON LINGE (Avoir) :

là.
Le condamné qui a subi sa
— Quand allez-vous me peine a lavé son linge.
payer mon terme ? demande Il sort de prison blanc
im propriétaire à son loca- comme neige (Argot des vo-
taire.
— La semaine des qua- leurs) .

tre jeudis. LAVER SON LINGE SALE


Cette expression est sy- EN FAMILLE Se dispu- :

nonyme de remettre aux ter dans son intérieur, se


cale7ides grecques (Argot faire des reproches san-
du peuple). N. glants (Argot du peuple).

LA TAREE EST xMISE : Les


enfants du peuple portent LAVEU'R Complice : qui vend
162 LEC LEO

aux receleurs les efîejs vo- — Quand me paierez-


lés (Argot des voleurs). vous? (Argot du peuple).
N.
LAVETTE : Langue.
Dans le peuple, cette LÉCIIARD ; Jeune homme
expresssion veut dire mou. (Argot des voleurs). iV.
On dit aussi : Mou LÈCIIE-CUL (V. Fleitre-
comme une chiffe, apocope
fesse.
de chiffon rouge, langue
(Argot des voleurs). N- LÉCHER : Peindre un ta-
bleau avec un soin méticu-
LAVOIR Confessionnal.
:
leux .

Mot à mot, on y lave sa Dans les ateliers, on dit


conscience (Argot des vo- d'un peintre lécheur qu'il
leurs). V. Planche à lave- fait de la peinture de de-
ment. moiselle (Argot des artistes
peintres). iV.
LAZAGNE : Lettre (Argot
des voleurs).
LECTURE (Être en): Femme
occupée sur sa chaise lon-
LAZAGNEUR: Prisonnier gue (Argot des filles). ]<[.
qui écrit pour ses camarades
de prison (Argot des vo- LËDÉ Dix centimes (Argot
:

leurs). des voleurs). Isf.

LAZZLLOFF: M.Prudhomme LÈGRE : Foire, marché (Ar-


tient son par la main,
fils got des voleurs). V. Lé-
un collégien de quinze ans, greur.
rue Notre - Dame - de - Lo-
LEGRER Lever, tromper
:

rette il hèle l'omnibus Ra-


;
(Argot des voleurs). ]Sf.
tignoUes-Clichy-Odéon :

— Gond uctem% vous pas- LÉGREUR (Le) Est un fo- :

sez rue de Tournon, de- rain qui tient un jeu dans


vant chez Ricord ? les foires et qui annonce,
— Oui, Monsieur. pour allécher le public, des
Alors, poussant son fils lots imaginaires (Argot des
dans la voiture : voleurs). N,
— Montez, petit cochon !

(Argotdu peuple). V. LÉON : Le président de la

Chaude-lance. cour d'assises.


— Quelle tapette, \e léon
LE 36 DU MOIS Réponse à : de la planche à pain.
un créancier qui demande : Léon, dans le peuple, est
LES LEV 163

employé à tout propos :


— sont huit ou dix à la file,
— Vas y Z5'ow,lape dessus. quand ils passent, le peuple
Tiens
(Argot du peuple). dit par allusion : !

/es vingt-huit jours ! (Ar-


LENTILLE Punaise (Argot
: got du peuple). N-
des voleurs). N-
LESSIVANT : Avocat d'of-

LESBONDE : V. Accouplée, fice (Argot des voleurs).

LES ROUTES SONT SURES LESSIVEUR : Avocat.


ICI, ON NE VERSE PAS Il y a souvent des clients
SOUVENT Exclamation
: qui en ont besoin d'une
d'un ivrogne dans une mai- rude de lessive pour blan-
son où l'on verse à boire chir leur conscience. V.
avec parcimonie (Argot du Blanchisseur.
peuple). N'
LESSIVEUR DE PÉTROUS-
LES TOILES SE TOU- QUIN Voleur qui dévalise
:

CHENT :Cette expression les paysans. Motàmotrll


.signifie ne pas avoir d'ar- les lessive (Argot des vo-

gent :les toiles des poches leurs).


se touchent (Argot du peu-
ple). .V.
LEVAGE AU CRACHOIR
(Un) :

LES VINGT-HUIT JOURS : Lever une femme par


Quand les réservistes par- une faconde intarissable,
tent, ils emportent géné- l'éblouir par un luxe de
ralement dans un mouchoir paroles, pour l'empêcher
quelques menus objets de de songer à la galette (Ar-
toilette. got du peuple).
Quand les agents arrê-
tent un individu, on le con- LEVANQUÉ : Deux francs

duit au poste de police où (Argot des voleurs). N.


on le fouille très minutieu- LÈVE-PIEDS : V. 3fon-
sement; les objets qu'il lante.
possède sont enveloppés
dans un mouchoir. Quand LEVER : Lever une affaire,
le lendemain, à 9 heures laprendre à un autre.
du matin, on le conduit au Lever im homme au café
bureau du commissaire de ou sur une promenade pu-
police, l'agent qui le tient blique.
porte le paquet
petit ;
—A quelle heure vous
comme généralement ils levez-^ow'?^ ?
164 LÏG LIM

- Quand on me couche. rJMACE : V. Rôdeuse.


(Argot des filles).

LL\IAGE : Chemise (Argot du


LEVER LA LETTRE : Pren- peuple).
dre les lettres dans la casse
pour aligner les mots dans LLMANDE : Plate comme un '

le composteur et former limande.


les phrases (Argot d'im- —Prends garde, la li-
primerie). mande va te couper dans
le pieu.
LEVER LE CLL DEVANT On dit également d'une
(S'être) Eti-e de mauvaise
:
femme qui a la figure en
humeur.
lame de couteau :

On dit aussi il est de


mauvais poil (Argot du peu-
:
— Elle a une gueule de
limande.
ple).
Quand elle grimace :

LEVER LE PIED :V.3/^//n^ — une gueule de


Elle a
raie (Argot du peuple). V.
la dé sous la porte.
. Sac à os.
[JCHANCE : Repas épatant
LIME Diminutif de limace
:

où les convives repus rou-


(Argot des souteneurs).
lent sous la table.

A la noce de mon cousin LIMER Fait qui se produit
:

Ro-bosse. il y a eu une si après trente ans de mariagf


balh lichance, que j'en ai (Argot du peuple).
boulotte pour quinze jours
(Argot du peuple). LIMONADE : Eau.
Tomber dans la limo-
LICIIE-FRITE : Pommes
de nade, ce n'est pas « se lais-
terre frites (Argot du peu- ser choir dans l'eau »,
ple). comme le dit A. Delvau,
c'est tomber dans la mi-
LIGNARD : V. Fantahoche.

sère : Il est tombé dans

LIGOTTANTE : La corde la limonade.

(Argot des voleurs). Il existe à ce -^ujet une


chanson :

LIGOTTER : Attacher les Ah il est tombé dans la


!

limonade
mains. I

(Argot du peuple). N.
Quand le prisonnier est
trop récalcitrant, on le LIMOrSINIER Voleur de :

ficèle comme un saucisson tuyaux de plomb dans hs


(Argot du peuple). maisons en construction.
LIN LOC 165

Il se noiniiie V'J?'»^^'"
car elle signifie inspecteur
iiieul \o\euv(\e f/rasdoub/e, et non prince (Argot des
jiînce ((lie les feuilles de bouchers).
[ilouib ou (le ziuc roulées
ressenihlent aux rouleaux LLWÉ : Un franc (Ai-got des

(le tripes que l'ou voit k voleurs). N.


lï'lalage des tripiers (Argot
du peuple).
LIQUETTE : V. Limace.

LIQUIDE DE BACCIIUS
MNCÉ : Vingt-cinq cenliines
Vin (Arçot du peuple).
:

(Ai-got des voleurs).

LIQUIDE DE CANARI) :

LLNGE liAVÉ (Avoir sou) :


Eau (Argot du peuple). V.
Les voleurs en prison Lance.
connue les troupiers, n'ont
plus à s'occuper de la blan- LIRE AUX ASTRES : Syno-
chisseuse (Ai^jjot des vo- nyme de bailler à la lune,
leurs). ujettre trois heures pour
faire une course de cinq mi-
IJNCOT : Forain qui met de nutes (Argot du peuple).
la porcelaine ou de la ver- V. Gohe-7nouches.
rerie en loterie.
La roue qui tourne pour LISDRÉ : V. Fricadier.
indiquer le nuuKJro gagnant
se nomme un /itif/ol (Ai^got LITARGE : V. Lance.
des forains). iV.
LIVRAISON DE BOIS DE-
LINGRE Couteau.
:
VANT LA PORTE : V. Ca-
Quelques auteurs disent pito7inée.
lingue, c'est une erreur,
LOCANDIER : V. Bonjon-
lingre est une corruption
rier.
de Langres, ville renom-
mée pour la fabrication de LOCANDIER : Variété de
ses couteaux (Argot des vo- voleur au bonjour (Argot
leurs). des voleurs). V. Bonjou-
rier.
LINGRELK Assassin qui:

tue à l'aide d'un couteau LOCHE : Oreilles (Argot des


(Arçot des voleurs). voleurs). V. Esgourdes.

LLNSPRE ou L'L\SAPRÉ: LOCHE : Paresseux, fainéant.


C'est plutôt celte dernière Allusion à la loche qui se
expression qui est la vraie, traîne péniblement.
..

166 LOP LOU

On dit égaleiuenl Pa- LOQUES : Vieux vêlements


resseux comme un loir. usés jusqu'à la corde.
Le loir dort au soleil Cette expression s'ap-
(Argot du peuple). N. plique également aux vieux
morceaux de ferrailles qui
LOCIIER ; Branler, tomber. servent d'enjeu aux enfants
— Tu branles dans le (Argot du peuple).
manche, tu vas être renvoyé
de ta place.
LORCEFÉ DES PONIFEES :

Ce quoi à les farceurs Prison de Saint-Lazare


répondent :
(Argot des filles).
— Tout ce qui branle ne LORGNE : Borgne.
tombe pas (Argot du peu-
On dit aussi : lorgne-
ple). N. bé. Le borgne ne lorgne
que d'un œil.
LOGER RUE DU CROIS-
On dit aussi 11 ne peut
SANT : Si tous
maris les
:

voir que à^un bon œil (Ar-


cocus devaient rester rue du
got du peuple).
Croissant, il faudrait pro-
longer cette rue jusqu'à LOUCIIONNE : La cuillère
Vincennes (Argot du peuple) (Argot des voleurs). N.
V. Joseph. N.
LOU F Abréviation de lou-
:

LOITÉ : Quinze centimes (Ar- foque (Argot du peuple).


got des voleurs). ISf.
LOUFIARDER : Vesser sour-
LONG DU MUR (Le) Les : dement (Argot du peuple).
murs sont blancs; quand on N.
s'y frotte, on blanchit ses
elïéts. LOUFOQUE : Fou (Argot
Allusion à une bonne qui, des bouchers).
avant d'entrer en place, de-
mande ce qu'elle gagnera LOUP : V. Contre-coup.
— Nourrie,vingt francs
:

LOUPEUR Mauvais ouvrier


par mois, un jour de sortie. :

—Et blanchie ?
qui flâne, qui tue le temps
— Le long des murs
en loupant pour attendre
l'heure de la sortie et qui
(Argot du peuple). iV".
a plus souvent les yeux
LONGE : V. Berge. fixés sur la pendule que
sur son ouvrage.
LOPHEUR Fabricant de faux
:
En 18i8, un marchand
papiers (Argot des voleurs) de vins, boulevard de Bel-
LUI LUS 167

leville, avait pris pour en- LUISARD : V. Bourguignon.


seigne Aie camp de la
:

hiipe, tenu par Feigyiant LUiMIGNON : V. Bourgui-


(Argot du peuple). gnon.

l.OUPEUR Désigne le vo-


: LUNE (La faire voir) ; Mon-
leur qui, à la tombée de la trer son cul :

nuit, vole des diamants chez Quand j'étais petit je n'étais


les bijoutiers au moyen I ^)as grand
d'une loupe à deux bran- Je montrais mon cul a tous les
(
passants.
ches (Argot des voleurs).
Allusion à la rondeur ; fa-

I.OUP-CERVIER cile à comprendre (Argot


Alors que :

les boîirsiers seréunissaient


du peuple).
devant Tortoni, on les nom-
LUQUELR Voleur qui es-
:

mait ainsi.
croque les gens à l'aide de
Aujourd'hui, l'expression
faux papiers (Argot des
n'est plus eu vogue, mais le
voleurs).
boursier est toujours syno-
nyme de loup-cervier (Ar- LUSQUINEUR : Voleur qui
got des boursiers). s'habille en charbonnier pour
dévaliser les baquets des
KOUPIOT : Enfant (Argot du véritables charbonniers.
peuple). C'est une variété du rou-
lottier (Argot des voleurs).
i.OLRDIEK V. Pessi-
(Le) :

gner les lourdes. LUSQUIN : Charbon (Argot


des voleurs).
LUISANT : Le jour (Argot
des voleurs). iV. LUSTRE : V. Palpeurs.
168 MAI- MAC

MAC : Diiniimlir de n);i((ue- MACARONER: Vient (\e ma-


reau. caron.
Quelques- nus écrivent Macaron dans le peu-
mec, d'autres mecque. ])le veut dire huissier ;

C'est mac qui est le dans l'argot des voleurs, il

vrai mot (Aruot des soute- veut dire traître.


II est vrai qu'il n'y a
pas grande différence entre
MACADAM : Accoster les
les deux.
hommes. L. L. Un voleur est traître en
On voit d'ici les filles
dénonçant ses complices ;
faire le macadam
qui est
un huissier est traitre vis-
la chaussée des houlevards,
à-vis des malheureux (Ar-
pour raccrocher sans doute
got des voleurs). N.
les omnibus, les fiacres et
les becs de gaz.
Macadam est le nom MACÉDOINE : Combustible.

un vin blanc épais,


L. L.
rlonné à
venant soi-disant de Mont- Macédoine est une sa-

bazillac, qui estvendu par lade composée de toutes


les mastroquets au moment sortes de légumes on la ;

des vendanges (Argot du nomme salade russe.


peuple). N' Macédoine est égale-
MAD MA( \{\\)

ment syiiouyiut; d'arlequin leurs dernières nippes( Argot


(Ai^çîot du peuple). A'. du peuple).

MACIŒK LES MOTS uNe MADEMOISELLE DU lil-


pas) Dire ean'énieut à
: TUME Péripatétitienne
:

(|uelqu'un ee (jue l'on pense. qui foule le bitume du ma-


Parler gros.sièrenient :
tin au soir.
ainsi, dansle peu[)le, quanti Le bitume, c'est son
on (lit vierde à quelqu'un, atelier, sou champ de nia-
on r('pontl : mâche (Arj,M>t meuvres, elle y règne en
(lu peuple). X- souveraine, elle l'a conquis
à la pointe de ses bottines
MACUOTIN : Petit nuMpie- ( Ai-got du peuple).
leau d'oceasion (jui j^dane
par-ei par-là quelques sous, MADEMOISELLE DU PONT
en attendant qu'il soit assez NEUF Fille publique.
:

ioit pour avoir une mar- L'allusion est typique.


mite à lui seul. Connue sur le Pont-neuf
Le petit macrotin coni- tout le monde y passe libre-
nienee généralement à être ment, avec cette dillérence
ratoji et pégriot (Argot toutefois que h^ pont est à
des souteneurs). N. péage (Argot du peuple).
N.
MACCiL\BÉE : Cadavre.
Se dit plus parliculière- MADKICE : Finesse.
ment d'un noyé que les ma- Vient de madré,
riniers retirent de l'eau. — lia roulé le palpeur.
Les croque-morts diseni il est rieixmadrice, lego/tce
aussi du mort qu'ils vont (Argot des voleurs).
enlever :

—Emballons vivement MAGASLN DE BLANC : Mai-


lemacchabée, il fouette à son de tolérance.
en ci'ever (Ai-got du peu- Il est assez difficile d'ex-

ple). V. Bouffi. pliquer le pourquoi de cette


expression ; elle vient sans
.\L\DAME LA HESSOLRCE : doute de ce que dans le
La marchande à la toilette, ))euple, tous ceux qui vi-
la brocanteuse, le mont-de- vent de la fennne sont des
piété (ma tante), tous ces mangeurs de blanc.
rongeurs sont madame la La maquerelle est dans
Ressource pour les pauvres ce cas (Argot du peuple).
gens qui venden t ou engagent N.
10 .
. .

170 MAI MAL

MAGNES : Abréviation de Le maître chanteur qui


manières. se sert d'un Jésus pour
Magne est ici pour fa- l'aire chanter l'homme à
çon. passions contre nature,
— Ne fais donc pas tant Il y a des maîtres chan-

de magnes, il fout y aller teurs dans toutes les clas-


carrément. ses de la société (Argot du
— Tu fais des magnes peuple)
ma vieille, ça ne prend pas
Argot du peuple). A^. MAITRESSE DE PIANO :

Professeur qui apprend aux


MAILLOCHE (Il est) :Syno- cocottes illettrées le moyen
nyme d'avoir reçu un coup de tirer des carottes par
de marteau. correspondance à leurs
On connaît la légende de amants.
Martin et Martine, de l'hor- En fait de musique elle
loge de Cambrai, qui a coupe les cors et tire les
donné naissance au dicton cartes.
populaire pour qualifier un Elle procure au besoin
être déséquilibré :
(Argot des filles).
— Il a passé à Cambrai,
il a reçu un coup de mar-
MAJOR DE TABLE D'HOTE :

teau.
Individu à tout faire, qui
Mot à mot il est tim- :
est maquereau à l'occasion.
bré (Argot du peuple). A^.
Le major a toutes les

MAILLOCHONS apparences d'un militaire


: Les pieds.
en retraite il porte à la
Allusion au bruit que ;

boutonnière une rosette mul-


font les pieds en marchant.
—Ils frappent le pavé,
ticolore d'ordres exotiques.
Le major de table d'hôte
ce qui produit des coups de
mailloche (Argot des vo- est un rastaqiiouère de
leurs). A^.
premier ordre (Argot du
peuple et des filles)
MAITRES CHANTEURS: In-
dividus qui font payer des MAL BLANCHI : Nègre.
imbéciles pour acheter leur {}nQ plaisanterie popu-
silence. laire très usitée consiste à
Il y en a de différentes dire à un nègre :

catégories. — on te conduit chez


Si
Le maître chanteur fi- le commissaire, je ne te
nancier qui fait chanter les vois pas blanc (Argot du
sociétés financières. peuple). N.
. .

MAN MAN 171

MALADIE : Emprisoiiiu (Ai- des hôpitaux (Argot des


gol des voleui's). voleurs). iV.

MALTAISE : Pièce de viiigl MANCHE A MANCHE :

francs (Argot des voleurs) Quand deux adversaires ont


V. Signe. perdu chacun une partie, ils
sont manche à manche
MALTOUSE : Contrebande. (Argot des voleurs). V.ii^//^.
Ilalbert d'Angers dit j:>a6-
quiner la maltoiise. MANCHON (Avoir des vers
C'est une erreur; c'est dans son) Avoir le crâne
:

pastiquer, parce que ce dénudé par place.


mot veut dire passer. Allusion aux mites qui
Mot à mot, pasHquer la font des stries dans les étof-
maltouse passer de la
fes de laine (Argot du peu-
:

contrebande, faire la fraude ple).


sur des objets soumis aux
droits de roclroi (Argot des
MANDOLLE (Eu jeter une) :

voleurs)
Donner un soufllet à quel-
MAMAX-MACA : Maquerelle qu'un (Argot des voleurs).
qui lient une maison de to- V, Giroflée à cinq feuilles.
lérance.
Les pensionnaires appel- MANGER LA GRENOUILLE:
lent la tenancière maman; Caissier qui mange le con-
quand elle est vieille, ce qui tenu de la caisse.
est fréquent, elles joi- Notaire qui vole les fonds
y
gnent le mot maca, abré- qui lui sont confiés.
viation de macaque qui, Sergent-major qui lève
dans le peuple , signilie le pied avec la solde de sa

vieille guenon (Argot des compagnie.


tilles). N. Se dit en général de tous
ceux qui mangeyit l'argent
MANCHE (Faire la) : Mendier, qui ne leur appartient pas.
quêter. Cette expression vient de
Les voleurs restés en li- ce que, en Hollande, les
berté font la manche pour banquiers avaient pour em-
venir en aide à un cama- blème prolecteur, sur la
rade qui est en prison. serrure de leur coffre-fort,
Les sœurs de charité une grenouille en bronze ;

font la manche dans les lorsque le colfre-fbrt était


maisons aisées pour soulager fracturé, la grenouille était
les pauvres et les malades déplacée. De là; manger la
172 MAN MAQ

grenouille (Argot du peu- ment des femmes qui se li-


ple). N. vrent à la prostitution.
L'allusion est suffisam-
MANGER LE MORCEAU : ment claire pour se passer
Dénoncer ses complices, ou d'explication (Argot du peu-
avouer ses méfaits (Argol ple).
«les voleurs). V. Mouton.
MANGEUSE DE MANDE
MANGER DE LA VACHE CRUE Cette figure dégoû-
:

ENRAGÉE Malheureux qui


: tante, mais très caractéris-
ne mange pas tous les jours. tique, désigne une fille pu-
— Ah tu ne veux pas
! blique qui a une certaine
travailler, propre à rien, tu spécialité (Argot des soute-
vas foutre le camp, tu man- neurs).
geras de la vache enragée
(Argol du peuple). MANNEQUIN (Tu n'es qu'un):
Pas grand'chose de bon.
MANGER DU PALN ET DU Mannequin : indivirlu
FROMAGE Repas de fu-:
guindé, habillé à la der-
nérailles. nière mode.
C'est une vieille coutume. Mot à mot, qui ressem-
Quand on enterre un ca- ble à un mannequin expos«''
marade, on mange du pain à la porte d'un tailleur.
et du fromage, ou on casse Mannequin : liotte «le
la gueule à un lapin en sou- chiffonnier (Argot «lu peu-
venir du mort (Argot du ple).
peuple).

MANGER LE BON DIEU :


MANNEQUIN DE MACHA-
Communier. BÉES : Corbillard.

L'allusion est claire (Ar- Allusion au panier dans


got du peuple). lequel est jeté le condamné
après l'exécution (Argot des
MANGER SUR L'ORGUE : voleurs). V. Omnibus de
Charger un complice. coni.
Mot à mot lui mettre
:

ses méfaits sur le dos pour MAQUEREAU : Les uns


essayer de s'en décharger croient que ce mot vient de
(Argot des voleurs). l'hébreu machar., qui si-
gnifie vendre, parce que
MANGEUR DE BLANC : c'est le métier de ces sortes
Homme qui vit aux dépens de gens de vendre les fti-
des autres, et particulière- veurs des filles.
MAQ MAO 173

D'autres font dériver maisons de tolérance ou de


celte expression à'aquarius maisons de rendez -vous,
ou iVaquario/as, parce que femme qui vit du travail
chez les Romains les por- des filles (Argot du peuple),
teurs d'eau étaient les in- V. Maraan-Maca.
termédiaires de la prosli tu-
lion, d'où nous avons fait, MAQUECÉE Abbesse d'une
:

en ajoutant la J/,lettre maison de tolérance.


Maqnariohis. et que de là Vient des deux mots :

s'est formé le nom de ma- maq, abréviation de maqiie-


quereau. relle, et de ce, femme d'ar-
D'autres encore affirment gent; de là maquecée (Ar-
que ce mot vient du latin got des souteneurs). iV.
macalarellus, parce que
dans les anciennes comédies,
MAQUILLER : Se farder le
à Rome, les proxénètes de
visage.
la débauche portaient des
ils étayent
habits bizarres,et Pour réparer des nuits l'irrépa-
rable outrage.
leur opinion sur ce que ce I

nom n'a été donné à l'un Quand un ouvrage est


de nos poissons de mer que raté, on le maquille pour
parce qu'il est mélangé de le faire accepter.
plusieurs couleurs dans le Maquiller un tableau.
dos (Dassessart, Diction- 11 existe des peintres spé-
naire de police, Bnlenger ciaux qui font du vieux
opuscul.) avec du neuf.
Quoi qu'il en soit, la si- Une toile est fabriquée
gnification du mot maque- par un rapin quelconque,
reau est de vivre aux dé- une signature de maître
pens de quelqu'un, mais figure au bas, Xemaqnilleur
l'expression s'applique plus lui donne l'aspect de la
généralement à ceux qui vétusté, et un amateur naïf
vivent de la prostitution l'achète.
des femmes. Il y a comme cela des

Soute7ieur, qui vit des Velasquez peints à Mont-


filles publiques, ou mari martre (Argot des filles et
qui laisse sa femme se pros- des peintres). i\r.

unmaqîce-
tituer, lequel est
reau légitime (Argot du MAQUILLEUSE DE BRÈ-
peuple). MES La tireuse de cartes.
:

en existe de célèbres
Il
MAQUERELLE: Maîtresse de dans le monde des filles.

10.
.

174 MAR MAR

Elles font des recettes fruc- moyens de tuer un homme


tueuses. proprement.
La maquilleuse de brè- Le bourreau coupe la

mes ne se borne pas à tirer tète du condamné pour lui

les cartes, elle procure pour apprendre à vivre (Argot du


les deux sexes. peuple). iV.

Généralement, c'est une MARCHER DEDANS : Mettre


ancienne fille sur le retour les pieds sur une senti-
qui ne peut plus peloter nelle.
que le valet de cœur (Argot Marcher dans la merde,
des filles). suivant un dicton populaire,
cela porte bonheur.
MARBRE : Ainsi nommé parce On dit d'un homme heu-
que c'est une table en fonte. reux en toutes choses, à qui
Table sur laquelle les ty- tout réussit :

pographes alignent les ^a- — C'est pas possible, il

^W(?^5 corn posant les articles. a marché dans la merde


Avoir un article sur le On dit également :

marbre : attendre son tour —


Il a écrasé un colora-

pour être imprimé. bin (Argot du peuple), N.


Quand un article reste
trop longtemps sur le mar- MARCHER SUR LE DER-
bre, il faut le distribuer. NIER QUARTIER User •

de ses souliers
le restant
Marbre estune ironie
pour
Par dérision, on dit à
les pauvres journa-
un homme dont les souliers
listes.
boivent l'eau du ruisseau :

Leurs articles
dissent sur le marbre (Ar-
refroi- —Tes 'pafs sont fo-
chards.
got d'imprimerie). iV. On encore
dit :

MARCANDIER : Cette ex-


— Tu
vas t'enrhumer,
tes rigodons ont un cou-
pression désigne les mar-
rant d'air (Argot du peuple).
chands, quel que soit leur
N.
commerce (Argot des vo-
leurs). MARCHEUSE Belle
: femme
qui figure à l'Opéra,
MARCHAND DE MORT SU- Marcheiise : la femme
BITE : Le maître d'armes qui appelait les passants en
et le bourreau.
termes très engageants elle ;

Le maître d'armes ap- avec complaisance


détaillait
prend à ses élèves les les charmes de la marchan-
.

MXW MAR 175

(lise qui était dans l'iiiU!- Rincer la margouletle


l'ieiir de la maison. h un ami, c'est lui payer à
La marcheuse était gé- boire (Argot du peuple).
néralement un heefteack à X.
corbeau hors d'âge et de
service. MARGOUf.lN Débiteur de
:

Les marcheioses furent mauvaises boissons. .

supprimées à la porte dos Marchand de vin qui a


maisons de tolérance par une fontaine dans sa cave
arrêté de M. Andrieux, pré- pour fabriquer le fameux
fet de police, en 1881 (Ar- cru de Château la Poinpe.
got des souteneurs). Margoulin : méchant;
ouvrier, fainéant, grossier,
MARGOT Femme : de peu. brutal, qui lève plus sou-
— Tu n'es qu'une sale vent le coude qu'un mar-
Margot. teau.
l*ourquoi chercher dans C'est, dans le peuple, un
Margot le diminutif de gros terme de mépris que
Marguerite"^ de dire h un individu :

Toutes les Marguerites —Tu n'es qu'un mar-


ne sont pas de Bourgogne. goulin 1 (Argot du peu-
11 y en a qu'on aimerait ple). N.
à effeuiller.
On dit aussi Margoton MARIAGE A LA DÉ-
(Argot du peuple). iV. TREMPE : Mariage à la
colle. Quand elle est trop
MARGOULETTE : La bou- détrempée, le papier ne
che. tient pas.
Il existe en Boui^ogne Autrefois, avant l'an-
des vases en terre vernissée nexion de la banlieue à Pa-
qui ont un goulot sem- ris, on disait :

blable à la bouche. Pour — Ils sont mariés au


cette raison, on appelle ces treizième arrondissement
vases des gouleltes. Parce qu'il n'y en avait
Mar a tout simplement que douze.
été ajouté, déformant le Aujourd'hui on dit au
mot primitif pour en for- vingt et unième, parce qu'il
mer un autre qui a le même n'y en a que vingt (Argot
sens, car les nourrices di- du peuple). N-
sent aux enfants :

— Viens que j'embrasse MARIE -COUCHE-TOI- LA :

ta petite goulette. Femme qui se met sur le


176 MAR MAR

dos pour un oui ou un non. Tant qu'il y aura des


pantes.
Rôdeuse de caserne (Ar- Les marioles
I

buulotte-
got des troupiers). iV. I
ront.

(Argot du peuple et des


MARIE-SAG-AU-DOS :

souteneurs). N.
Femme toujours prête.
Allusion aux troupiers MARKOUSE Carte mar- :

qui, quand le quartier est quée visiblement par le


consigné en vue d'un évé-
honneteur . Mais aussitôt
nement quelconque, cam- qu'elle a été vue par la dupe,
pent dans la cour de la ca- elle est démarquée.
serne sac au dos, 'prêts à Il la devine, mais ce n'est
partir (Argot des troupiers). plus la même (Argot des
V. Rem'par denses. N. camelots).

MARIE-PIQUE- REMPART :
MARLOU : Individu qui vit
Femme qui rôde la nuit sur de la prostitution des
les remparts, aux environs femmes.
des postes de soldats.
Marlou vient du vieux
On devine ce qu'elle cher' mot mar lier, avec un chan-
che un gîte et un restant
:
gement de finale (Argot des
de soupe. filles).
Huit ou dix jours plus
tard, le troupier sait ce MARLOU A LA MIE DE
qu'elle a apporté (Argot PAIN Marlou qui ne sait
:

des troupiers). iV. pas faire travailler sa mar-


onite ou qui en a une récal-
MARIOLE : Malin, rusé, rou-
citrante.
blard.
Je lis dans les Lamenta-
On est mariole ou on le
tions d'un souteneur :

fait.

Dans les ateliers, un ma- Quoi ? C'est éteint... tu


r'buttes au flanche.
riole passe pour un phé- Y'a pu
I

de trottinage à la
nix. I
clé.

Mariole doit être pris Des dattes pour aue tu


fass'la planche,
ici comme synonyme de L'anse
I

de la marmite est
marlou. cassée.
— Tu
!

pas coupé la
n'as (Argot des souteneurs). N.
patte à coco, tu n'es pas
si tnarioleqneça, on pour •
MARLOUPliN : Jeune mar-
rait bien te river ton clou. lou qui fait son apprentis-
11 existe une chanson qui sage dans les bals publics.
dit : On dit aussi goussepin :
MAU M Ali 177

petit vagabond dont la pre- Quand elle fait la noec


mière étape est la petite Ro- jtour son compte, qu'ell.» ne
({uotte et la dernière sou- rapporte pas, il y a un
vent, la grande. crêpe sur lamarmite (Ar-
Goussepin gouspiné : got du peuple). N.
voler (Argot des voleurs).
MARMITE AXARCmSTE :

MAULOIJSIER : Malin, rusé, Comme la précédente, celle-


diniinutirde marlou (Ar- là ne rapporte pas ; elle fait

got des soulen'urs). sauter —


pas les écus, mais
les maisons.

MARMITE : D'après M. Lo- C'est une marmite qui


rédan Larchey, c'est une n'est guère en faveur, car

lille publique nourrissant elle fait perdre la tète (Argot


son souteneur. du peuple). N.
Un souteneur sans sa
MARMITEUX : Homme qui
marmite un ouvrier sans
est
cesse larme à
a sans la
ouvrage, dit Canler.
l'œil.
La marmite de terre est Corruption par exten-
une prostituée qui ne gagne
sion du mot miteux (qui a
pas de pognon à son soute-
la cire aux yeux) (Argot du
neur.
peuple). N.
La marmite de fer com-
mence à être cotée; elle
MARMITON DE D0MAN(;E :

gagne un peu de galette.


Vidangeur.
La marmite de cuivre^ marmiton
On dit aussi :

suivant Halhert, c'est une


de Richer (Argot du peu-
mine d'or.
ple).
J/«rwî7^, d'après Pierre,
est une femme
qui n'aban- MARMOTTE Madras que
:

ilonne pas son mari ou son les marchandes portent en-


amant en prison et lui porte core sur la tète en guise de
des secours. coiffure.
Le peuple qui ne cherche Marmotte : diminutif de
ni si haut ni si loin, consi- marmite.
dère tout tranquillement la —
Tu n'es qu'une sale
femme comme une mar- marmotte (Argoi du peu-
iiiite. ple).
Quand elle trompe son
mari avec son consente- MARMOUSET : Le pot au
ment, elle fait bouillir la feu.
marmite. — Amène-ta morue ce
.

178 MAR MAR

soir, nous boiùlotierons, Tous les collectionneurs


mince de hidoche dans le sont des gens à marotte.
marmouset: Marotte est synonyme
Allusion au bruit que fait de dada.
l'eau en bouillant elle : Marotte signifie égale-
marmoiise (Argot des vo- ment chanter.
leurs). — A toi, la Saucisse,
c'est ton tour de raarotte
MARNER : Signifie travailler.
(Argot des voleurs). N.
Les voleurs disent éga-
lement marner pour voler, MARRON Livre imprimé
:

puisque voler est pour eux clandestinement (Argot d'im-


travailler. primerie).
Marner est une variété
du vol à V embrassade ^ à MARRONNER UN GRIN-
l'exception toutefois qu'il CHISSAGE Celte expres-
:

est généralement pratiqué sion n'estpas juste, car


par des femmes (Argot des marronner veut dire en
voleurs). vieux français 'pirate.^ et, en
même temps, bouder, mur-
MARNEUSES Filles publi- :

murer entre ses dents.


ques qui travaillent au bord
Les voleurs l'emploient
des rivières
pour dire qu'ils ont man-
On dit aussi : jponiffes et
qué un Dol (Argot des vo-
magneiises.
leurs). N'
Cette dernière expres-
sion indique une spécialité
MARQUE-MAL Se dit de:

(Argot des souteneurs). quelqu'un qui a un vilain


MARNOIS : Souliers énor- aspect (Argot du peuple).
mes.
Synonyme de péniche MARQUÉ OU MARQUETS :

('Argot des voleurs). Mois (Argot des voleurs).

MARRAINE : Témoin femelle MARQUÉ (Il est) Être gra- :

(Argot des voleurs). vé par la petite vérole (Ar-


MARRÉ : En avoir assez, got du peuple). V. Poêle à
s'ennuyer d'être en prison. marrons.
— jfe vais me marrer
MARQUÉ Être ridé comme
:

pendant cinq berges (Argot


une vieille pomme (Argot
des voleurs)
du peuple).
MAROTTE (Avoir une) Idée :

fixe qui varie suivant les MARQUE DE CE : Femme


tempéraments, légitime de voleur.
MAS MAT 179

Femme d'ai^'ent (Ai^ot par corruption zmgue ,

(les voleurs). comptoir (Ai^ot du peuple).


V. Bistro.
MVKQUER (Ne plus) : Fem-
me qui n'a plus d'échéance MASSEPAIN : Ce nom se
à chaque fin de mois (Ai-got doime généralement à une
(hi peuple). sorte de gâteau que l'on
vend dans les Ibires; il a
MARQUER A LA l'OlR- aujourd'hui une signitiea-
CHETTE: Marchand de vin tion bien autrement « fin-
(|ui majore ses notes.
de-siècle »; il sert à dési-
Allusion aux quatre dents
gner la catégorie d'indivi-
<1(* la Iburchette; il fait qua-
dus qui ont à Paris des sa-
tre raies à la fois (Argot
lons d'essayages pour da-
(lu peuple),
mes, avant de les expédi<M'
dans les maisons hospita-
MARQUIS DE LA BOURSE
lières de France ou de l'é-
PLATE Homme absolu-
:

tranger (Argot des soute-


ment sans le sou (Argot du
neurs). iV^.
peuple). V. les toiles se
1 lichen û.
MASSER : Travailler, peiner
MASTIC : Terme usité en im- ferme.
primerie pour indiquer qu'il Allusion au cantonnier
qui casse avec une masse
y a erreur dans le classe-
ment des phrases et des les cailloux sur les routes.

alinéas, ce qui rend l'arli- Il n'existe pas de métier

cle tout à fait incompréhen- plus pénible, il est vrai


.sible (Argot d'imprimeur). qu'ils n'en prennent qu'à

ï leur aise, car la sueur des


cantonniers n'a pas de prix.
MASTIC (Péter sur le) Le : Ce n'est sûrement pas
peintre en bâtiment qui, le eux qui ont créé la fameuse
lundi, veut llàner, emploie légende que les riches
,

cette expression pour dire mangeaient la sueur du peu-


qu'ilne veut pas travailler :
ple (Argot du peuple). N.

.le péie sur le mastic

(Argot du peuple). N- MASTARDIER: Faire le wza^-


tar au gras double (Argot
MASTROQUET : Marchand des voleurs). V. Limousi-
(le vin. nier.
Dernière transformation
(lu mot mannezingue. MATADOR Homme : riche ou
Mann, homme, zinc, qui en a les apparences.
180 MAL MEL

— Tu fais le matador, MEC pour meg : Chef, pa-


pour Tu fais rudement tes
: tron, Dieu, le mec plus ul-
embarras (Argot du peuple). tra (Argot des voleurs).

iMATADOR : Partie de domi- MEC A LA COLLE FORTE


nos. Se d'un voleur redouta-
dit

Les gros dés double-six, :


ble,par opposition au mec
double-cinq, etc., sont les à la mie de pain.
matadors (Argot du bou- Voleur de rien (Argot des
levard). A". voleurs).

MATELASSÉE : Femme qui


MÈCHE : Les mauvais ou-
vriers qui voyagent sans
a des seins énormes.
cesse demandent mèche
Son estomac est mate- dans les ateliers qu'ils ren-
lassé. contrent sur leur routt; :

Quand c'est une fille et —Y a-t-il mèche de tra-


qu'elle maigrit, son soute- vailler ?
neur lui dit :
Mèche pour moyen (Ar-
—Tu t'débines des mate- got du peuple).

Quand une femme est MÉDAILLE ou MÉDAILLON :

plate comme une limande Y. Pièce de dix sous.


elle sematelasse en bour-
rant son corset d'assez de MÉDAILLON : Derrière.
coton pour donner l'illu- Les joueurs de manille
sion. appellent ainsi les as, par
Les femmes fin-de-siècle corruption de maniflnu]
en })ortenl en caoutchouc quelques-uns disent le mer-
qu'elles gontlen t chaque ma- daillon (Argot du peuple).
tin (Argot des souteneurs).

MEC DE LA ROUSSE (Le


MATIIURINS Dés pipés qui: grand) : Le préfet de police
servent aux camelots pour (Argot des voleurs). V.
voler au 7, au passe- dix Dabe des reniflews.
et à la consolation (Argot
des camelots). MÉLASSE (Être dans la]
Dans misère jusqu'au cou
la
xMAZAGRAN Café servi dans
: (Argot du peuple) Y. Pu-
un verre. rée.
Par abréviation on dit un
rnazag. (Argot du peuple). MÊLÉ CASS.: Mélange d'eau-
MEiN MER 181

cle-vio et de cassis (jue les MENOUILLE : Monnaie (Ar-


ouvriers boiveiil le matin got du peuple).
sur le zinc pour tuer le
rer. MFNTON DE GALOCHE :

On dit dans le peuple :


Menton qui avance comme
— Faire ses dévotions à celui du classique Polichi-
Notre-Dame de Mélé-Cassis nelle.
(Argot du peuple). A^. On de celui ou de
dit
celle qui possède un menton
MIXEÏ : Petit, petite (Argot
semblable qu'il lait carna-
des voleurs).
val avec son nez (Argot du
MENKE : Une douzaine. peuple).
— Nous étions une me-
née pour ratiboiser ]e (/on- MÉQl^'ARD : Commandant
de r ;pas mèche d'en venir d'ime bande de voleurs (Ar-
à bout, c'était un ri(de la- got des voleurs).
pin (Argot des voleurs).
MERCE : Pour merci (Arçot
MENDIGOT : Mendiant. des voleurs).
D'un petit mendiant on
dit qu'ilmendigotte. MERDAILLON Moins que :

Mendigotj changement rien, une sous-merde (Ar-


detinale (Argot du peuple). got du peuple). V. Avor-
ton.
MKNER PAS LARGE (N'en):
Être fort mal à son aise.
iMot à mot serrer les :
MERDE A : bout d'ai-gument,
dans le peuple, on dit :

fesses ou n'être pas dans


ses petits papiers. — Merde, est-ce fran-
Le condamné qui va être çais ?

exécuté 7i'en mène pas C'est-à-dire : Me com-


large (Argot du peuple. prends-tu ?

Ce à quoi on répond :

MtNESSE Femme
: (Ai^ot
— Goûtes paroles. tes
des souteneurs).
— Tu peux retourner te
MENTEUSE : Langue. et temettre à table.
On dit par opposition — pleuvait de
S'il la
d'une langue d'animal : njerde et que chacun en ait
— Allons manger une suivant son grade, t'en au-
langue qui n'a jamais menti. rais un rude paquet, car tu
Parce qu'elle ne parle pas es le colonel des imbéciles
(Argot du peuple). (Argot du peuple). N.
n
182 MES MET

MÈRE AU BLEU : La guillo- perd un tiers ou une demie


tine.Les voleurs veulent faire journée ;il va pendant ce
croire que c'est le chemin temps boire des canons sur
du ciel. A. D. le zijic, l'autel des pochards;
Pas du tout, c'est parce le mastroquet officie.
que le condamné n'y voit De là, aller à la 7nesse
que du hleu (Argot des vo- (Argot du peuple).
leurs).
METTRE A L'OMBRE : Aller
MÈRE D'OCCASION : Les en prison.
mendiantes louent à des En effet, on ne craint pas
industriels du quartier l'ardeur du soleil (Argot du
MoulFetard des en- petits peuple).
fants qu'elles Iraînent dans
les rues pour exciter la cha-
METTRE AU CHAUD V.
rité publique.
Rouscailler.
Ces enfants changent
METTRE DANS LE MILLE:
chaque jour de'iuère; de là.
Réussir une affaire du pre-
mère d'occasion ou de ren- mier coup.
contre (Argot du peuple).
Terme usité chez les pé-
N. dérastes; raille: podexi^r-
MERLAN (Rouler des yeux de got du peuple).
merlan frit).

Homme langoureux el
METTRE EN BRINDE-
timide qui, n'osant adresser ZINGUE (Se) : Faire îa

la parole à une femme, la


noce.
regarde en roulant des yeux Être dans les hrinde-
(Argot du peuple). N. zingues: être pochard (Ar-
got du peuple). N.
MERLAN : Coiftl-ur perru-
quier.
METTRE EN BRINGUE :

Quand perruquier met


le
Mettre en morceaux, bri-

de la poudre de riz à son ser. A. D.


client, il l'enfariné comme Bringue, signifie femme
merlan avant d'être mis maigre, l'expression est
le
dans la poêle à frire (Argot donc fausse.
du peuple). Mettre en bringue, est
synonyme de brindezin giie
MESSE (Être à la) : Quand (Argot du peuple). N.
un ouvrier arrive à l'atelier
cinq minutes après la clo- METTRE EN PATE : Les
che, la porte est fermée, il compositeurs lient les pa^
.

MET M EU 183

qmts lie caractères avec un morceau sur le pouce, à


une ficelle. la hâte.
Quand \e paquet est mal Cette expression est em-
lié ou que bout de le la ployée pour tout ce qui est
ficelle est emprisonné, le fait précipitamment (Argot
metteur en pages met le du peuple).
paquet en/;a^e, c'est-h-dire
(jue les caractères se mé- METTRE DU PAPIER DANS
langent et qu'il faut recom-
SA SONNETTE V. Affa- :

ler son grelot.


poser.
Quand, dans lupaquet^W. METTRE SUR LES FONDS
y a des lettres qui ne sont DE BAPTÊME (Se): Quand
pas du corps, ou que le pa-
le nourrisseur de pou-
quet n'a pas été assez pard a mal renseigné ses
mouillé, en le déliant, si les
complices et qu'ils sont
It'ttres tournent, on appelle
dans une position difficile,
cela faire un soleil (Ar-
:
pour se sauver et n'être
got d'imprimerie). .Y.
pas paumés marrons :

METTRE LA TÈTE A LA
— sont sur les fonds
Ils
de baptême (Argot des vo-
FENÊTRE Condamné à :
leurs).
mort qui passe la tète dans
la lunette (Argot des vo- METTRE UNE ÉPINGLE A
leurs). SA CRAVATE S'enfiler :

un demi-selier (Argot du
METTRE LA CLEF SOUS peuple). N-
LA PORTE Se sauver, :

déménager furtivement MEULARD : Veau.


Se dit communément d'un Allusion à la mollesse de
connnerçant qui, ne faisant la viande.
pas ses affaires, abandonne On dit aussi un bœuf :

sa boutique (Argot du en bas âge (Argot du peu-


peuple). ple). N.
METTRE LA CLEF SOLS MEULE : Vide.
LE PAILLASSON. V. C'est veule qu'il faudrait
Mettre la clef sous la dire,veule signifie mou.
porte. Meule
Q%\. une corruption

(Argot des souteneurs). N,


METTRE LES BOLCllÉES
DOUBLES Se dépêcher : MEUNIER Receleur qui a
:

de faire quelque chose. la aux


spécialité d'acheter
Synonyme de manger mastardiers ou voleurs de
, .

184 MIE MIR

(jras double, le [»loiu!>, MIE DE PAIN Pou. :

Tétaiii ou le zine, volés dans On sait combien une mie


les maisons en consli'uclion de pain est désagréable sur
( Ai'got des voleurs). la peau le poio occasionne
;

une démangeaison sem-


MEZIGUE : Moi. blable (Argot des voleurs).
On dit aussi medgo ( Ai'-
got des voleurs). MIJOU (Faire le) Simuler :

une maladie (Argot des vo-


MICIIÉ : Homme qui monte leurs).
avec une tille, en payant,
ou qui y couche. MILLED : Billet de mille francs
Miche était déjà connu (Argot des voleurs). N.
en 1764. Merard de Saint-
Just dit ceci :
MILLERIE : Loterie que tien-
nent camelots dans les
les
D'où vient qu'on appelle miche
Quiconque va de nuit et se glisse fêlespubliques (Argot des
en cachette j
camelots).
Chez des filles d'amour, Barbe,
Rose ou Fanchette
I
^ MINCE Rien.
:

(Argot des souteneurs). dans le peuple,


Mais,
cette expression sert à ma-
MlCIlÉ DE CAftTON Homme :
nifester Télonnement.
à qui une fille demande — Ah ! mince alors, elle
cinq louis et qui lui ollre en a une
nichée dans la
quarante sous. paillasse (Argot du peuple).
On dit aussi : rniché à
la mie de pain (Argot des MINETTE : V. Descendre à
lilles). la crémerie.

MICHETON : Petit miche MINISTRE DE L'INTÉ-


qui raie sur le prix des fa- RIEUR Doigt.:

veurs des filles (Argot des Allusion à ime coutume


souteneurs) très en usage dans les cou^
vents de jeunes filles (Argot
MIE DE PAIN : Moins que du peuple).
rien
Les typos, par la grande MIOU : Enf-mt.
habitude, savent, du pre- Allusion au miaou du
mier coup d'œil, discerner jeune chat (Argot du peu-
un bon article d'un mau- ple).
vais.
MIRADOU : V. Mirante.
Le mauvais, c'est de la
mie de pain (Argot d'im- IIÎANTE : La glace (Argot
1 rimerie). des voleurs.
. . .

:mis MOL 185

MIRETTES : Les yeux (Argot MITARD : Cachot (Argot des


voleurs). voleurs)
(les

MJROIH A PUTAINS : Joli MI-TEMPS : Milieu.

i^arçon qui s'en croit beau- A. Delvau écrit mitan,


coup, une espèce de « Ni- (•(> n'est pas exact (Argot du

colas » (le faubourg. peuple).

Dis-lui qu'un miroir à putain MITRE : Cachot.


^^JU^ dompter le pays latin Allusion à la mitre de
Ksi un fort mauvais personnage.
l'évèque, qui est un signe
Celle expression triait em- de dignité.
ployée au temps de Searron
Être au cachot, pour un
(Argot du peuple).
voleur, est un titre à la con-
MUIULIN :Bonnet. sidération de ses pareils.
— J'aivu une (jerce au —
Où donc est Barbe-à-
rastue de Saint-Layo Poux ?


;

elle t'tait rudement gironde est mitre pour huit


11

avec sou melet mirquin; jornes (Argot des voleurs)


il y manquait un ra?/07t
de miel (Argot des vo-
MOINE Qu'une épreuve ty-
:

pographique soit faite à la


leurs). .Y
brosse ou à la machine, la
MlFiZALES Boucles d'oreilles
: partit' qui ne prend pas
(Argot des voleurs). l'encre se nomme un moine
(Argot d'imprimerie).
MISE-BAS : Quand une
(îquipe de compositeurs est MOISSONNEUR : Le com-
mécontenie pour ime raison missaire de police.
ou pour une autre, elle met En effet, il moissonne
bas, elle quitte le travail ceux qui sont amenés à son
(Argot d'imprimerie) hurlingue.
Mot à mot il les fauche :

MISÉREUX : Malheureux.
qui est dans une
comme des blés murs. pour . .

Homme
laprison (Argot des voleurs).
profonde misère (Argot du
V. Q,uart d'œil.
peuple). iV.
MOEARD : Cracher des mu-
MISLOQUE : Théâtre (Argot
cosités qui fdent comme du
des voleurs).
macaroni.
MISTOUFLES Fairedes mi- :
Graitlonner salement.
sères, causer des désagré- Quand un large crachat
ments à quelqu'un (Argot s'étale sur un trottoir, on

du peuple). dit:
186 MOM MON

— Quel beau molard fameux procès Germiny (Ar-


(Argot du peuple). got du peuple). N.

MOLETTE La bouche.
:
MOMIGNARD : Diminutif de
Je ne vois pas bien qui a môme.
pu donner naissance à cette Petit enfant (Argot des
expression. voleurs). V. Abéquense.
La molette sert à un
éperon, elle sert aussi à MOMINETTE : Absinte ser-
couper pâte pour une
la
vie dans petit un
verre
certaine espèce de gâteau ; mousseline.
enfin, quoi qu'il en soit, ce Allusion à la petitesse
mot est usuel (Argot des du verre, qui est un mô)/ie,
voleurs). N. en le comparant à un grand
verre (Argot du peuple). iV.
MOME : Petit.

On appelle aussi une MONSEIGNELiR(Pince) Ou- :

tilqui sert spécialement à


femme la môme.
fracturer les portes ; il est
11 y en a de célèbres : la
tout spécialement employé
Môme-FromageM Môme-
par les cambrioleurs.
Goutte-de-Sperme, la Mô-
Cet outil en acier me-
me-Caca.
sure 45 centimètres de hau-
On dit aussi momaque
teur et 23 millimètres de
(Argot du peuple). iV.
circonférence.
est connu depuis le
MOME D'ALTËQUE : Jeune
11

xvni° siècle.
homme beau et efféminé
C'était un des princi-
que l'on rencontre vêtu
paux instnnnents dont se
d'un ça ne te gêne pas
servait le légendaire Car-
da7is le /)«rc (veston), d'un
touche (Argot des voleurs).
pantalon collant gris clair,
d'une cravate voyante à MONTANT : Paiitalon.
larges bouts, et maquillé la Il monte en effel le long
plupart du temps, des jambes.
Op le rencontre dans la Le montant à pattes
galerie d'Orléans, au Pa- d'éléphant depuis des
est,
lais-Royal, ou au passage années, le signe distinctif
Jouffroy. des citoyens à trois ponts
Ce n'est pas l'omnibus (Argot (les souteneurs). Y.
qu'il attend.
Falzar. N.
On les nomme aussi
chouard. en souvenir du MONTANTE : Échelle.
MON MON 187

faut-y qu'il soit poire (Ar-


L'image est frappante.
got du peuple) N-
Quand, autrefois, l'écha-
.

iauil était élevé de treize MONTER LE JOB (Se) : Se


marches (pie le condanmé coup.
monter le
devait gravir, on nonmiait
Croire que c'est arrivé
lesmarches la montante du ou vouloir le faire croire à
catraire (Argot des vo- un autre (Argot du peu-
leurs). .V. ple).
''

MONTE EN L'AIR l<"s MONTER A L'ÉCHELLE


cambrioleurs. Être guillotiné.
Ils sont ainsi nommés Mot à mot mont-
: r à

parce que ces voleurs opè- l'échelle de l'échafaud. L.


rent généralement dans les L.
chambres de domestiques Monter à l'échelle a

situées aux étages supé- une toute autre significa-

rieurs. tion dans le peuple ; cela


\hmontent en Vair (Ar- veut dire: faire mettre quel-
got des voleurs). N. qu'un en colère.
_ n a la tête près du
MONTER UN BATEAU: Faire bonnet, il s'enlève comme
croire à une atlaire ima- une soîipe au lait.

ginaire; présenter à des On dit aussi :

îiiais un projet de mise en


— 11 a un si sale carac-
actions pour exploiter une grimpe à tout
tère qu'il
fonderie de pavés ou une fi- bout de champ (Argot du
lature de pains de sucre. peuple). N.
Monter un bateau, sy-
nonyme de inonter le coup
MONTER UN SCIITOSSE :

Mentir..
(Argot du peuple) N. .

Svnonyme de monter le

MONTER LE VERRE EN coup à quelqu'un.


FLEUR (Se) Se mo7iter :
Sloss en allemand veut
soi-même. S'illu- dire coup.
le conp à
Ce mot s'est francisé et
sionner sur toutes choses.
S'imaginer être aimé par court les ateliers.
désintéiessement.
— Pour faire le lundi et
ne pas avoir son sac, on
En un mot, croire que
c'est arrivé
monte un schiosse au pa-

Mon tniché ({111 s'est tron en lui disant que Ton

monté le verre en fleur va à l'enterrement de son


que j'y allais de mon voyage, père.
188 MOR MOR

Il en est qui ont enterré MORDANTE : Lime.


leur père autant qu'il y a de On dit d'un individu fiel-
jours dans l'année (Argot du leux, qui ne peut prononcer
peuple). iV. une parole sans dire une
méchanceté, qu'il est mor-
MONNAIE DE SINGE : Une dant comme une râpe Ar- ^

monnaie qui n'a pas cours à got des voleurs).


la Banque de France, car
lesgarçons de recette n'ac- MORFE Repas.
:

cepteraientpas des (jri- Refaite du matin, déjeu-


maces en paiement (Argot ner.
du peuple). Refaite du jorne, dîner.
Refaite à^ sorgue, souper.
MONTRETOUT (Aller à) :

Refaite exprime bien


Quand au dis-
les tilles vont
l'action de se refaire l'es-
pensaire, tous les quinze
tomac.
jours, pour passer la visite
Morfer est ici pour man-
sanitaire, elles montrent
ger (Argot des voleurs).
tout au docteur (Argot des
filles). MORFIAILLER Manger. :

Vieux mot employé par


MORACE : Cri.
— Si le pante morace
Rabelais au Propos des
Beuveurs.
et que les hecs de gaz ac-
courent, lingre le pour ne
Où dial)le les escarpes
ont-ils été dénicher cette
pas être paumé (Argot des
expression ? (Argot des vo-
voleurs). N.
leurs).

MORBAC : Moutard désagréa- MORFILLER LE DARDANT


ble. (Se) : Se faire du mauvais
Morhac, diminutif de sang, se manger le cœur.
morpion (Argot du peu- A. D.
ple). Morfiller veut bien dire
manger, mais dardant si-
MORCEAU DE GRUYÈRE :
gnifie amour.
Individu grêlé dont le visage C'est morfiller le ver-
est percé de trous comme
meil (sang) ou \e palpitant
une passoire. (cœur) (Argot des voleurs).
Morceau de gruyère est
une allusion aux innom- MORLINGUE : Porte-mon-
brables trous dont ce li'o- naie.
mage est percé (Argot du D'aucuns disent mor-
peuple). N.
MGR MOU 189

Il serait plus juste de beurre avec et te le porter


dire mornillinque, puisque à ton poussier (Argot du
momifie veutc^ire monnaie peuple).
(Argot des voleurs). iV.
MOUCOMMEUNECIIIQUE:
MORNANTE Bergerie (Argot
:
Homme de peu de consis-
des voleurs). tance, sans volonté, qui tra-
vaille mollement.
MORNIFFLE : Gille. Allusion au morceau de
— Je vais te plaquer tabac qne le chiqueur a
uue moniiffle sur la hure mâché toute une journée il :

si tu m'emmerdes longtemps est mou.


(Argot du peuple). Y. Giro- De là, mou comme une
flée à cinq feuilles. chique (Argot du peuple).

MORMFFLELR Fabricant :
MOU POUR TON CHAT :

de monnaie, argent,
finisse
Quand on regarde avec in-
or, ou billets de banque que
sistance une jolie fille et
(Argoc des voleurs). ne lui plaît pas, elle
cela

MORNOS La bouche. répond



:
:

Manger une bouchée, 'ava- Ça, mon vieux, c'est


1er une mornée (Argot des
pas du mou pour ton chat.
voleurs).
D'aucunes, plus expres-
sives, disent :

MORPION : Insecte qui occa- — Tu peux regarder, c'est


sionne des démangeaisons pas de la ciande pour ton
fort désagréables. serin (Argot du peuple). N.
Par analogie, on dit de
quelqu'un dont on se débar- MOUCHARDE : La lune.
rasse difTicilement :
Elle montre souvent
se
— 11 colle comme un fort mal à propos pour dé-
morpion. ranger messieurs les voleurs
On dit également mille :
dans leurs expéditions noc-
pattes (Argot du peuple). turnes (Argot des voleurs).
N.
MORUE :Terme employé par
les femmes des halles pour MOUCHE : Laid, bête, ridi-
répondre aux râleuses qui cule.
leur ofTrent un prix déri- — Elle est rien mouche,
soire de leurs marchan- la môme à Poil-aux-pattes
dises. (Argot du peuple).
— Va donc, morue, fau-
drait-y pas te foutre du MOUCHES (Tuer les) : On dit

11,
.

190 MOU MOU

de quelqu'un qui a une ba- MOULE EST CASSÉ (Le) :

leine infecte : Se dit d'un personnage ex-


— Il tue les mouches à ceptionnel, inimilaile. L-L.
quinze pas (Argot du peu- Celte expression n'est
ple). V. Pot de chambre pas prise dans ce sens par-
cassé dans Vestomac. mi le peuple ; elle est em-
])loyée pour dire d'une
MOUCHER LE QUINQUET iemme qui a passé l'âge,
(Se faire) : Recevoir une
qui wQmarque plus, qu'elle
verte correction, une for-
ne peut plus faire d'enfants :

midable volée (Argot dii


le moule est cassé (Argot
peuple).
du peuple). N.
MOUCIIIQUE : Laid à faire
MOULIN ; Boutique du rece-
peur.
leur.
Vient du mot russe me-
C'est pour cette raison,
jiks (Argot du peuple). N. sans doute, que l'on nomme
MOUCIIIQUE A LA SEC- le receleur, le 'ineunier[\i'-

TION Mal noté dans son


:
got des voleurs). iV.
quartier.
MOULIN A MERDE : La
Quartier est synonyme de
bouche.
section,depuis la division
En mangeant, elle tra-
des arrondissements en sec- Richer (Argoi
vaille poiu'
tions pour les votes (Argot du peuple).
du peuple). N.
MOULIN A PAROLES :

MOULE A GAUFRE : Indi-


Femme bavarde qui ne ta-
vidu dont le visage a été
rit pas, qui parle avec vo-
ravagé par la petite vérole.
lubilité.
Allusion au moule employé paroles
Elle broie les
par les gaufriers (Argot du comme le moulin, le café
peuple). N. (Argot du peuple).
MOULE A PETS : Homme MOULIN A VENT : Le der-
qui se làcbe facilement. rière.
Dans le peuple on dit :
Dans la Chanson du
—Avec un vent pareil, Propriétaire on trouve :

il va pleuvoir de la merde.
Moulin à eau par devant,
On dit également :
Moulin à vent pur derrière.
— Si on chante comme ça
(Argot du peuple). .V.
à ton enterrement, il y aura
plus de cochons que de cu- MOUILLANTE : La soupe
rés (Argot du peuple). iV^. ( Argot du peuple) . V . Laff'e
MOU MUF 191

MOUSCAILLE La : marchan- MOUTON : Matelas.


dise que l'on abandonne Quand il est plus que
avec salisfaclion dans les plat,on dit galette (Ar- :

cliàlets de nécessité. got du peuple).


Monscailler : faire ses
besoins (Argot du peuple).
^R)UVETTl: : Indicateur qui
fournit des indications à la
MOUSQrKT.URE (iRlS : police.
Pou. C'est généralement un
Allusion à couleur dela camelot ; il se meut d'un
cet horribleanimal que point à un autre, suivant
pourtant certains adorent. les cas (Argot des voleurs).
Un amateur marchande N.
un pou à un chillonnier il ;

lui ollïv d'un pou magni- MUETTE (Avoir une puce à


fique un prix dérisoire. 1/é- la) : Condamné qui a des
leveur le remet délicate- remords.
ment dans sa chemise en lui On dit aussi : jouer à la

chantant le relrain célèbre :


muette (ne pas parler) (Ar-

Tu n'en veux pas ! J'I'remets


got du peuple).
dans ma chemise.
MUFFÉE
I

Ça n'mange pas il'pain. (En avoir une) :

(Argot du peuple). N. S'être empiffré jusqu'à en


étouffer.
MOUSSANTE : Bière (Argot Avoir une soulographie
du peuple). numéro un.
3Iuffée : n'en plus pou-
MOUSSERIE : Fosse d'ai- voir (Argot du peuple). N-
sance des prisons (Argot
des voleurs). MUFFLE: Communément, ce
sont les maçons qu'on ap-
MOUSTIQUE DANS LA pelle ainsi.
BOITE AU SEL V. .4.?^?- :
La chanson dit :

cot dans la noisette.


Tous les muffles que nous
connaissons
MOUTON :Dénonciateur qui
Ne sont pas à
I

la grève.
vend ses complices.
Prisonnier qu'on place En effet, il y a plusieurs
dans une cellule avec un genres de muffles :

autre prévenu pour le mou- Tout individu qui se con-


tonner. duit mal avec quelqu'un est
C'est-à-dire le faire un mu ffie.
avouer dans la conversation Muffle est synonyme de
(Ai^otdes voleurs). goujat (Argot du peuple).
192 MUS MUS

MURON : Sel. MUSETTE (Couper la) : Em-


Muronnière : la salière pêcher quelqu'un de par-
(Argot des voleurs). ler.

MUSETTE (S'en faire jouer


On dit aussi lui couper
:

Expression em- la chique (Argot du peu-


un air) :

ple).
ployée dans les maisons de
rendez-vous pour désigner
un certain travail très esti-
MUSICIEN : V. Mouton.
mé des écoliers (Argot dès
filles).
NEP NEP 193

NAZ : Nez. NEG AU PETIT CROCH :

On (lit aussi 7iase. Chiffonnier.


C'est certainement une I\^eg est une aliréviation
abréviation de naseau (Ar- de néyocia7it, et croch de
içot du peuple). crochet, outil indispensable
aux chiffonniers (Argot du
m: pas attacher son peuple).
chien avec des sau-
CISSES : Avare. NÈ(ïRE : Heure de minuit, à
C'est une expression très laquelle l'obscurité est la

populaire, superlatif de plus profonde (Argot des


chien, (/rippe-soiis. voleurs).
On ne peut rien dire plus
d'im homme Argot du (
NÉGRESSE : Puce.
Allusion de couleur (Ar-
peuple). iV.
got du peuple).
NE KIEN AVOIR DANS LE
FUSIL
NÉGRESSE : Bouteille.

vide.
: Avoir le ventre
—Allons-nous étouffer
une négresse de ginglard
L'allusion est facile à sai-
à Argenteuil? (Argot du
sir :

peuple).
.l'sens l'paquet d'tripes qui s'ca-
I
vale. NEP Rastaquouère vendant
:

(Argot du peuple). aux imbéciles des décora-


194 NIB NIP

lions exotiques (Argot fies qualifierun nez énorme, nih


voleurs). devient synonyme At mince
qui veut dire beaucoup (Ar-
NETTOYÉ : N'avoir plus rien, got du peuple). N.
être absolument à sec.
Nettoyé, être à l'agonie, NIB DE BRAISE : Pas d'ar-
se sentir mourir. gent.
— Le médecin m'a dit que
— Par un houryiiignon
pareil tu restes à la 'piaule,
j'étais nettoyé (Argot du
peuple). allons décanille.
— Nib de
braise, les
NEZ CULOTTÉ : Nez d'ivro- valades sont dégraissées
gne. (Argot des voleurs).
Dans le peuple on dit

:
NICHE A SEINS : Corset.
Si on lui pressait le
Allusion à ce qu'il sou-
piton il en sortirait du vin.
tient les forts,augmente le
Le nez culotté a été cé-
volume des faibles, disci-
lébré par Ch. Colmance :
pline les vagabonds et pro-
Un nez culotté; tège les égarés (Argot- du
Piquante parure,
Gracieuseté peuple). N.
De dame nature.
Heureux l'elTronté doté NICHONS : Les seins.
D'un nez culotté. — Laissez-moi tàter vos
11 y a des nez culottés
jolis nichons.
qui coûtent plus cher que — Combien qu'tu payes?
s'ils étaient en or (Argot (Argot du peuple).
du peuple).
NIÈRE Homme : quelconque,
lui.
NEZ RETROUSSÉ
narines larges et ouvertes.
: Nez à — Le g oncea rudement


11 va te pleuvoir dans
le tr.acpour son nière.
On dit aussi mon nière :

le nez.
bobécUon pour moi.
— Elle se pleure dans le
Bobéchon, ici, fait dou-
nez quand elle a du chagrin ble emploi (Argot des vo-
(Argot du peuple).
leurs).

NIB : Signifie rien. NIE : Non (Argot des vo-


expression n'est
Ce'.te leurs).
pourtant pas toujours prise NIPPÉ : Bien habillé.
dans ce sens. — J'avais olus rien, les
Quand on dit nib de : requins m'avaient bazar-
blaire, par exemple, pour dée pour payer mon pro-
NON NOU 19:

bloque^ j'ai dégoilénn mi- les poches, et souvent la


che qui m'a renippée, à moisson est féconde.
j)ivscnt je suis rupine je Quand l'un d'eux est
|)eux trimardcr (Arçjot du ju'is et qu'il se met à table,

peuple) on dit qu'il mange sur ses


nonneurs (complices) (Ar-
MQLE DE MÈCHE : N'avoir got des voleurs).
pas (le complice.

J'ai fait mon coup de NON N EL R S : Complices de
vogue saos nique de mèche voleurs, plus parliculière-
(Argot des voleurs). nieiit des pick-pockets (Ar-
got des voleurs).
MQIE DE MÈCME : Refus
d'un complice de partager NORD : Tèlc.
le produit d'un vol. Dans le peuj)le, du dit
— Xique de mèche, je souvent de quelqu'un qui
ne fade pas le pognon devient fou :

(Argot des voleurs). — Il perd le nord (Ar-

got du peupKO-
MORTE: Viande (Argot des
voleurs"^. V. Crig ne. NOZIÈRES : Qui ? (Argot
des voleurs). N.
NOCE DE TAILLEUR :

NOURISSEUR DE POU-
Faire une) Se promener
:
DARDS Complice qui
:

le long des berges et faire


prépare les vols à accom-
des ronds dans l'eau avec
plir.
des cailloux f Ai-got du peu-
Un bon nourrisseur de
ple). N. pohpards est très recher-

NOIX (En avoir) Avoir :


ché par les voleurs (Argot
beaucoup de bijoux (Argot des voleurs).
des voleurs).
NOUSAILLES Nous. :

Nosigues beaucoup est


.NONNE (Faire) Faire la
plus usité (Argot des vo-
foule.
leurs).
Rien de plus simple :

les nonneurs (complices) NOUVELLE (La): Le bagne.


se groupent
autour de Abrévfation de Nouvelle
l'un d'eux, qui simule un Calédonie.
mal subit, de prélérence Autrefois, quand les ba-
dans une rue barrée les ; gnes étaient à Rrest et à
badauds s'amassent, le ti- Toulon, on disait \q grand
reur peut à l'aise explorer pré.
196 NOY NU A

— Il est sapé à faucher Allusion aux déjections


h grand pré à perpète des bébés qui souillent les
(Argot des voleurs). couches (Argot du peuple).

NOYEUSE D'ÉTRONS: Mère NUAGE : La tournure que


de famille qui va au lavoir portent les femmes ; ainsi
public laver le linge de ses nommé parce qu'il cache la
enfants. Itine (Argot du peuple). A^.
OEI OKI 19:

\
ŒU. A LA COQrE : Ueco- si le mari est là (Ai^ot du
voir sur l'a 'il un iormi- peuple).
(lalde coup de poing qui le
poche et en fait un œil me ŒIL QUI DIT MERDE A
beurre noir. L'AUTRE : Deux yeux qui
La violence du coup fait ne vivent pas en bonne in-
extravaser le sang et le telligence, qui se regardent
lendemain, l'œil est couvert en chiens de faïence (Argot
par une large lâche noire. du peuple). V. Guigne à
On appelle alors le blessé : gauche.
fape à l'œil (Argot du peu-
ple).
OEIL (Faire de l') : Les filles

font de Vœil aux passants


OLIL EN COULISSE : Re- qu'elles veulent raccrocher:

garder quelqu'un amoureu- Ses deux beaux chasses vous


rembroquaient
sement, tendrement, avoir !

Puis à la piaule tous lesgonces


l'air de lui dire : rappliquaient.
— Veux-tu ?
I

Faire le genou à sa dit la chanson du marlou


voisine sous la table, est (Argot des filles),

aussi significatif et beau-


coup moins visible, surtout OEIL (Faire 1') : Avoir à cré-
198 OIS ONG

dit chez les fournisseurs. laisse pas un petit dans la

Dans peuple, quand


le cage.
on oublie de payer, le four- —
Elle a perdu son oi-
nisseur refuse crédit alors ; seau (Argot du peuple). .Y.
on dit que Yœil est crev6
(Argot du peuple). OLIVIER DE SAVETIER :

Navet.
0.PRESSE La procureuse
: Comme ils sont écononxs
ou la proxénète, bouquetière pour la plupart, ils se ser-
ou marchande à la toilette ; vent de l'huile de nai'eltc
elle donne cent sous aux qui se vend bon marché
tilles quand elle touche pour assaisonner leur sa-
viiîgt francs, elle leur vend lade.
mille francs ce qui vaut C'estexactement la

cent francs. même chose que pour les


Mot à mot : V ogresse les pommes déterre; on dit des
mange toutes crues (Argot oranges de limousins
des filles). (Argot du peuple).

OCxRESSE : Eemme friande OMNIBUS : Femme à tous.


de chair fraîche appartenant On dit aussi : wagons
à son sexe (Argot des filles). et omnibusardes.
V. Accouplées. Fréquemment, ces omni-
bus là donnent une corres-
OIGNON (L') : Il s'appelle pondance pour l'hôpital (îu
aussi trou de halle (Argot Midi (Argot du peuple).
des souteneurs). V. Figne.
N. OMNIBUS A CONI: Voi-
lure qui emporte le guillo-
OICNON Montre énorme.
:
tiné du lieu d'exécution au
Argot du peuple qui dit :
cimetière (Argot des vo-
ognon. leurs).
— Ton ognon marque-t-
il l'heure et le linge ? (Ar- ONCLE : Le guichetier qui
got du peuple). garde première
la porte
d'entrée d'une prison.
OISEAU : Ilélas ! quand il Je ne vois pas trop pour-
est envolé c'est pour long- quoi on l'appelle mon oncle
temps et les regrets si car il n'a guère de tendresse
amers qu'ils soient sont pour les visiteurs, à moins
super (lus. que ce ne soit un à peu près.
Heureux encore s'il ne Quand on va au clou, mon
.

ORG ORP 199

oncle proiid soin dos objets ORGIE (Jouer de T) : Ronfler.


déposés (Arj,'ot dos prisons). Il roidle comme un tuyau
iVorgue.
ONGLES CROCHES (Les Il ronlle comme une tou-

avoir) Ce sont généraU*-


:
pie d'Allemagne.
lement les Normands qui Allusion au ronflement
ont cette spécialité, car on sonore que fait la toupie en
souvent d'un grippe-
dit très tournant sur elle-même (Ar-
sous (pie Ton pourrait le got du peuple).
jeter au plalond (ju'il ne
le tomberait i)as.
ORNICHON : Oie, volaille.
Les voleurs qui ont la
Avoir ongles crèches
les
spécialité de dévaliser les
est synonyme de poser zéro
poulaillers dans les cam-
et de retenir tout (Argot
pagnes se nomment des
du peuple).
nettoyeurs d'ornic/ions
(Argot des voleurs). V, An-
(HIANGERDE SAVETIER:
gluce.
Pied de sarriette, que les
savetiers placent dans leur
ORNIE DE BALLE : Dindiu.
échoppe à côté d'eux f Argot
(Argot des voleurs).
du peuple.
ORPHELIN DE MURAILLE:
OUDLNAIRE : La soupe et le
Les élrons qui s'alignent le
bœuf que les ouvriers man-
long des murs isolés.
gent le malin.
Pourquoi orphelins ?
Comme presque toute
Us sont parfois en nom-
l'année c'est la nourriture
breuse société et beaucoup
ordinaire, de là, le nom
ne peuvent être pris pour
(Argot du peuple).
des vagabonds étant munis
de papiers (Argot du peuple)
ORDINAIRE : Homme habi-
tué à heure et h
venir à ORPHELIN Bout de cigare
:

jour tixe chez une lille. ou de cigarette que le fu-


C'est un protecteur inter- meur abandonne dédaigneu-
mittent (Argot des filles. sement.
Ils sont aussitôt recueillis
ORCUE Homme. :
par le ranmsseur de mégots
Mon orgue, moi. qui leur fait un sort (Ar-
Ton orgue, toi. got du pe iple).
Son orgue, lui.
Leur orgue, eux. ORPHELIN Verre de vin à
:

(Argot.des voleurs). moitié bu que le buveur


200 OSE oss

abandonne sur le comptoir tulée : Vous me la faites à


du maslroquet. l'oseille. ho\x\2ivA,Vhomrûe
Quand un consommateur à la vessie la chantait en-
boit seul sans trinquer, il core en 1848, place de la
étouffe %m orphelin. Bastille.

Dans les bars, ii ne man- Voici un couplet de cette


que pas de Saint-Vincent- chanson :

de-Paul pour les recueillir Comme papa j'suis resté gar-


(Argot du peuple). I
çon
Tour bonne j'ai pris Gervaise.
Elle est maîtresse à la maison
OSEILLE : La faire à l'o- Je la troiwe mauoaise
seille. De la cave au grenier
Jouer un tour désagréable La danse du panier
Que c'est une merveille.
à quelqu'un. A. D. Ellemange à son goût
11 attribue ce mot à un Mes meilleurs ragoûts.
cabotin habitué d'une petite Vous me la faites à l'ossille.

gargote de la rue de Malte Comme on


il y a le voit,
où mangeaient les artistes plus de cinquante ans que
des théâtres du boulevard Ton connaît cette expres-
et du Temple. sion (Argot du peuple j. .V.
Selon lui, ce mot date de
1861 environ. OS Argent, or ou monnaie.
:

Comme cette locution: la —


J'ai de Vos à moelle
faire à l'oseille est très dans ma poche (plusieurs
répandue, il est bon de ré- pièces de cent sous) (Ai-got
tablir son origine. du peuple).
Le petit père Vinet, mort
il y a deux ans dans un OSEILLE : Argent (Argot du
taudis de la rue de Tour- peuple). V. Aubert.
tille, à Belleville, était
vers 1840 un chansonnier OSEILLE (La faire à l'i :

en vogue. Réussir un bon vol qui a


Il avait été sauvage au été bien nourri.
Caveau des Aveugles, au Sûrement c'est la faire
Palais-Royal, avant le père à l'oseille à celui qui a été
Blondelet ; il mangeait dans dévalisé.
la gargote citée par Del- Les voleurs sont quel-
vau. quefois facétieux (Argot des
La gargote était non rue voleurs).
de Malte, mais rue de la
Tour. Un après-déjeuner, il OSSELETS Les cinq doigts.
:

composa une chanson inti- lies gamins jouent un jeu


OUR OUV 201

Mari qui renqilil ses de-


(jui se noinnie osselet avec
voirs conjugaux comme un
(les os de pied de mouton
( Ai*gol du peuple). V. Apô-
ours (Argot du peuple). .V.
tres. OUTIL : Vieille lénune.
Objet de reliul qui ne
01 KLER LE BEC : Besogne
peut servir à aucun usage.
terminée
Quand un ouvriergraveui" Terme de mépiis fré-
(jucmment employé :
met sa signature au bas de
sa planclie ou de son l)ois,
— Sale outil (Argot du
peuple).
le bec est ourlé (Argot d'a-

telier). 01 TIL DE BESOIX : Fennne


ou fille.
()l RS llonnne sombre, triste.
:
Elles ne deviennent oî/iîV
Dans les ateliers, on dit que par l'habit ide de la co-
d'un ouvrier qui fuit ses habitation.
eama rades c'est un ours. :
Un souteneur qui n'a [)as
En ours mal
réalité,
de poigne pour défendre sa
léché est synonyme de
marmite est également un
ïïiufle (Argot du peuple).
outil de besoin... jusqu'à
temps qu'elle en trouve un
OLRS : Mauvais livre qui
autre (Argot du peuple).
reste pour compte à l'édi-
teur. OUVRIR SA SOUPAPE :

Mauvais manuscrit de Péter bruyamment.


pièce qui dort dans les car- Allusion à la soupape de
tons du directeur. la chaudière qui se soulève
En un mot, tout ce qui pour laisser échapper la va-
ne vaut rien, qui est raté, peur quand la pression est
est un ours (Argot du peu- trop haute.
pie). On crie à celui qui s'ou-
blie aussi fort
OURS (En poser un) Quit- :


:

raser un Ferme ta soupape,


ter sa casse pour
ça pue (Argot du peuple».
copain la séance se pro-
;

longeant, les camarades N.


crient :

— Mince d'onrs (Argot OUVRIR SA TABATIÈRE :

Péter.
d'imprimerie).
Par allusion à l'odeur,
OURSER : \\ est très difficile on dit Quelle rude prise
: !

d'expliquer le sens brutal On en prend plus avec son


de ce mol autrement que nez qu'avec une pelle (Ar-
conmie ceci : got du peuple). N.
202 PAF PAG

PAF Celle expression dé-


: soirque c'en est dégoûtant.
signe Tobjel qui distingue — Paf, (;a y est.
l'homme de la femme. Chose accomplie. Syno-
Ce sont les voyous qui nyme de : J'en ai mon
ont inventé le mot. pied. (Argot du peuple).

Quand un tenaneier d'une PAFFS : Souliers.


maison de tolérance se re- C'est à peu près le meil-
tiredes affaires et qu'il se leur mot d'argot pour dési-
l'aitconstruire une maison gner le que fait le
bruit
à la campagne, s'il éprouve, marcheur en frappant le
par vanité, le besoin de sol du pied.
mettre au fronton de sa C'est une image pa^! :

maison un écusson, il peut y paffl (Argot du peuple).


ajouter cette devise qui ex-
plique le mot paf :
PAGNE : Lit.
Allusion au pagne qui
Pêne erexit dom uni entoure la taille des sau-
(Argot du peuple]. iV. vages ; les draps cachent
également la nudité de
PAF (Être) : Être gris. l'homme et de la femme
— Je me suis pd/fë hier (Argot du peuple). A^.
PAI PAL •203

PAGNE : Provision. Paillass', mon ami,


N'saui' pas à demi.
On n'ics but'jilus, car c'est un Saute pour tout le monde.
mauvaiïj Hanche,
I

^ tn a toujours qui sont pau- (Ai-got du peuple).


j
niés marrons,
Mais sans r'niftler, pour eux on
I
fait la manche, PAILLE (C'est une) Signe :

' 'v leur envoie le pagne au d'étonnement qui veut dire


I
violon. beaucoup, trop gros fardeau
Argot des voleurs). à porter :

C'est une paille que de


PAGNOTER (Se) : Se coii-
porter ça là bas (Argot du
(Iier.
peuple). iV.
Maliçré le double eiiiploi,
ou dit dans le peuple : PAILLE AL CUL (Avoir la):

Je vais me paynotc)' Être mis à la réforme. Z.
dans mon pieu avec mes Z
dardants (Argot du peu- S'en aller la paille au
ple). Ctily c'est quitter le régi-
ment en ayant encore de la
PAILLASSE Femme. :
salle de police ou de la
Ln homme se promène, prison à faire.
sa femme au bras ; il est Allusion à la paille sur
rencontré par un ami :
laquelle couchent les pri-
—Tiens, lu déjnénages, sonniers (Argot des trou-
Chariot? piers).
—Pourquoi donc?
iV.

— Puisque t'as ta pail- PALABRE : Discours en-


lasse sous le bras (Argot nuveux, prudhommesque.
du peuple). V. Boulet.
Palabra^ en langue es-
PAILLASSE A SOLDAT: pagnole, parole,
signifie
Fenmie smr laquelle tout
il est vrai, mais ce n'est
un régiment couche.
pas le sens dans le langage
Mot à mot qui sert de :

populaire.
liuillasse (Argot du peu-
Palabre trembleuse :
pie). N. figure de bourgeois qui
PAILLASSE : Pitre qui lait tremble à propos de rien,
leboniment devant les ba- qui a peur de son ombre,
raques de saltimbanques. qui se cache au moindre
Paillasses les hommes : bruit.
f)olitiques qui servent tous Palabre signifie figure :

es gouvernements, pourvu —Le bi/fard a telle-


qu'ils paient. ment la frousse que sa
.

204 PAM PAN

palabre défargue (Argot PANAMISTE : Cette expres-


(lu peuple). A^. sion date de 1892.
Ce sont les dénonciations
PALAIS : Pièce (•in<|
faites M. Andrieux
par
francs.
contre les lOi députés qui
Allusion à la forme plaie
auraient touché des chèques
du palais qui sert pour
à la caisse du Panama qui
jouer au tonneau (Argot du
ont donné naissance à ce
peuple]. V. Tune.
mot (Argot du peuple). A^.
PALLAS : Discours.
— Tu ne vas pas bien-
PANADE Soupe de pain
:

qui mijote lentement sur un


tôt nous coude
lâcher le
feu doux.
avec ton pallas à dormir
debout.
Dans le })euple, être dans
— \'iens-tu
entendre le
la panade, c'est être dans,
la misère.
bénisseur, il va pallasser
sur la tombe de son ami
Allusion à ce que la pa-
(Argot des voleurs).
nade est généralement faite
avec des croûtes de pain
PALLASSEUR Individu qui: (Argot du peuple). A^.
parle d'abondance, longue-
ment, sur tout ce qu'il ne PANAIS Pan de chemise.
:

sait pas. Être en panais, être en


—Gare aux inondations !
chemise.
lepallasseur a ouvert son Dans le peuple, pafiais
robinet (Argot du peuple). est employé comme néga-
tion.
PALPEUR Juge d'inslruc- — Veux-tu me prêter
lion. cent sous?
11 palpe en effet les pri- — Des parlais, tu le
sonniers pour les faire fouterais de ma fiole (Ar-
avouer. got du peuple). A^.
Cette expression est plus
jolie que l'ancienne cu- PANIER: Lit.
rieua; (Argot des voleurs).
:

— Mon petit homme,


N. veux-tu venir avec moi
faire une séance de panier,
PALPITANT : Le cœur (Ar- tu verras comme je suis. .

got des voleurs). V. Grand aimable (Arçot des filles).


ressort. I^.
PANIER A SALADE Voi- :

PAMPLNE: Sœur de charité lure pour con-


cellulaire
(Argot des voleurs). duire les prisonniers des
PAN PAR 203

posles (le police au Dépôt PANTKE AKGOTÉ : Imbé-


(le la préroeliire, ainsi cile de la pire esp(^ce, plus
Momnu'e parce (pi'aulrel'ois Itéte (pie ses pieds ; être
celte voiture était à claire- facile -A lronq»er (AipH des
voie (Arjiol (li's voleurs). v( (leurs j.

I»ANIKU A DKl X ANSKS :


PANTKE AUNAlî : Mot à
Avoir une lennne à chaque mot: individu qui renaude,
liras (Argot du peuple). (pii marronne en s'aperc(v
vanl (pi'il vient d'être vic-
PANIER V¥J\Œ : llonnne
time d'un vol (Arçot des
(pii n'a rien à lui.
voleurs'.
Allusion au panier sans
Ibnd que jamais on ne peut PANUCIIE : Femme élégam-
emplir (Argot du peuple). ment mise, Z. Z.
PANSU Terme de mépris
:
Panucàe eai la maîtresse
d'une maison de tolérance
employé par le peuple; i)our
(pialitier un bourgeois qui
(Argot des souteneurs). V.
lait un dieu de stm ventre
Maman-maca.
et qui a une panst' arron- PAPILLON : Blanchisseur de
die. campagne (Argot des vo-
Pansu : égoïste qui ne
leurs).
songe qu'à lui (Argot du
peuple). N. PAPILLON : Vol à la mar-
que.
PANTIN : Paris.
Il se pratique dans les
Quancï on a bien hillanclté
voitures de blanchisseu-
pour son compte,
I

On defourage et renquiUe à ses qui viennent de la cam-


Pantin. I pagne et contient leurs voi-
L'iong du triinard, beqial-
son décompte, tures à la garde d'un
lant I

De gueule en gueule on enfant (Argot des voleurs).


pique vm gai refrain.
I

Pantin: Argot du peu- PAQUET : Homme ou femme


gros, court sur pattes, sans
ple.
Pantruche : Argot des élt^gance, ressemblant à un
voleurs. ^paquet de chair (Argot du
peuple).
PANTE : Imbécile qui se
laisse facilement duper. PARANGONNER Arranger :

Inutile, je pense, de dire au moyen d'interlignes des


{\\w panle vient d(! pantin: caractères de différents
gens de Paris (Argot des corps (Argol d'imprime-
voleurs). rie).
. -

206 PAR PAS

PARAPHE (l<:n délacliei' uuj: entre lesquelles sont enfer-


Donner un souftlet à quel- més les visiteurs et les pri-
qu'un. sonniers (Argot des vo-
On dit aussi : leurs).

Je vais te poser un
PAROUFLE La paroisse. :
cachet .

un sale parou-
C'est
Détacher un paraphe
est rarement employé, c'est
flard pour sale paroissien
;

(Argot des voleurs). N".


trop long ; hègne vaut
mieux (Argot du peuple). PARRAIN : Avocat.
Il sert en elfet de par-
PARC AUX HUITRES :

rain à l'accusé, il le tient


Mouchoir.
sur les fonds baptismaux en
L'allusion n'est pas tout
cour d'ar.sises (Argot des
ce qu'il y a de plus distin-
voleurs). iV.
gué, mais l'image est juste
(Argot du peuple). N. PASCAILLER : Passer.

PARFAIT AMOUR DE CHIF- — Le go?ice a pascaillé


avant toi au carré des pe-
FONNIER Eau-de-vie :

tites gerbes, il est enfla


vendue dans les assom-
qiié pour dix berges.
moirs (Argot du peuple).
Pascailler veut dire éga-
PARFUMEUR Avocat. : lement prendre le tour ou
Mot à mot : il couvre son la place de quelqu'un.
client de lleurs (Argot du —
rtxipascaiiléh 31orne
peuple). V. Blanchisseur. Livarot au Rouquin (Ar-
got des voleurs). N.
PARISIEN A GROS DEC :

Quand, dans les ateliers, un PAS CUIT : Un courtier de-


provincial laitde l'embar- mande à un
un livre libraire
ras, qu'il prend des airs ou une revue s'ils ne sont ;

casseurs, qu'il fait le crâne pas })arus, on lui répond


et dit : nous autres Pari- laconiquement pas cuit :

siens, parce qu'il habite la Mot à mot


ils sont en- :

capitale depuis &ix mois, on core au four (en confection)


lui répond : (Argot des libraires). N.
— Tu n'es
qu'un Pari-
PAS SI CHER : Silence,
sien à gros bec (Argot du
parlez plus bas, on nous
peuple). N.
écoule.
PARLOIR DES SINGES : Expression employée
Parloir des prisons. dans les prisons pour signa-
Allusion aux trois grilles ler l'arrivée d'un gardien
.

PAS PAS •207

([ui punirait les causeurs. On le passe (i la pipe.


Synonyme de : il pleut, Mot à mot il est fumé.
:

employé dans les imprime- Synonyme de passer à


ries quand le proie ou le tabac (Argot du peuple).
patron entre à l'atelier (Ar-
got des voleurs). PASSER DE RELLE (Se) :

Ne pas recevoir sa part


PAS MÈCHE : Impossible d'un vol ou d'une affaire.
de réussir. Il s\m passe de belles :

Mèche |)Our moyen. homme qui vit joyeuse-


— J'ai l)eau la chauffer, ment.
pas mèche d'y arriver (Ar- Mot à mot : qui passe de
got du peuple). belles journées.
Il s'en 2^asse de belles
PASSE (Être gerhé à lai :
pour exprimer que dans tel
Mauvaise allaire pour celui endroit il se ^a56'<? de ci-
qui est dans ce cas-là. laines choses.
Être (jerbé à la passe, Il en fait de belles :

c'est être condamné à mort. commettre de mauvaises


La passe, c'est la guil- actions.
lotine (Argot des voleurs) — Il en fait de belles
ton vilain sujet, il crèvera
PASSE (Faire une) Fille :
sur l'échalaufl (Argot du
qui raccroche sur la voie
publique et conduit ses
peuple et des voleurs). N.
clients de hasard au pre-
PASSER DEVAMLEFOUR
mier hôtel venu.
DU BOULANGER Voilà :

Elle ne fait que passer.


une expression qui n'est
Faire une passe vient
pas banale et qui est très
aussi de faire un passant
usitée.
(Argot des filles). Quand un gamin ou une
PASSE-BOURGEOISE :
gamine sont trop précoces,
qu'ils ont l'esprit plus
Femme mariée, habituée
éveillé qu'il ne faudrait, on
des maisons tle rendez-
emploie ce mot.
vous et qui, par ses passes,
Mais il est plus typique
aide à faire bouillir la mar-
dans ce sens.
mite (Argot du peuple).
Quand une toute jeune fille
PASSER A LA PIPE Quand : a avalé sonpépinel qu'elle
un individu est arrêté et pose quand même pour la
conduit dans un poste, les vertu, on lui dit :

agents h; battent. — Ne fais donc pas


.

208 PAS IWT

tant ta gueule, tu as passé tre dans l'art de faire des


devant le four du bou- grimaces et de se contor-
langer. sionner.
Mot à mot, elle a vu en- Synonyme de souplesse
fourner (Argot du peuple). et d'agilité.
N. — Il est donc passé-
singe qu'il a pu cromper
PASSER LE GOUT DU la tant', malgré V oncle et
PAIN : Etrangler un indi- les barbaultiers (Argot
vidu, lui faire passer le des voleurs). 2Ç'.
(joïU du pain (Argot du
peuple). PASSE VANTERNE: Échelle.
Mot à mot passer par
PASSER DEVANT LA :

fenêtre f'Argol des


la vo-
GLACE Payer. :

leurs).
Allusion à la glace qui
est toujours derrière le PASSIFS : Souliers.
comptoir, chez le marchand en est peu, en effet,
Il
de vin (Argot du peuple). qui résistent au mauvais
PASSER L'ARME A GAU- temps, surtout depuis l'in-
CHE Mourir (Argot du
:
vention des semelles en cuir
factice (Ai^ot du peuple).
peuple)

PASSER L'ÉPONGE : Ou- PASSIF: Homme pour homme,


blier, pardonner. celui qui subit.
Mot à mot laver le passé
:
Habitué des latrines de
(Argot du peuple). la berge du Pont-Neuf, des
bains de la rue de Penihiè-
PASSER A TABAC Cette : vre ou des pissotières des
expression est toute récente. Champs-Elysées.
Quand un individu est Dans le peuple on dit :

arrêté et conduit dans \m —


Il va ramasser des
poste de police, il est sou- marrons dans l'allée des
vent frappé par la police, Veuves.
de là passer à tabac (Ar-
: L'allusion est claire (Ar-
got du peuple). got du peuple).

PASSÉ-SINGE : V^oné.A.D. PATAPOUF Homme gros


:

Singe ne doit pas ici être et court sur jambes, qui


pris dans le sens de patron ;
peut à peine soufller en mar-
singe est l'animal de ce chant.
nom. Dans le peuple on dit :

Passé-singe, passé maî- — Ce patapouf souflle


.

PAT PA\^ 209

comme un phoque (Argot du PATRICOTAGE : Les dan-


peuple). seurs patricotent des jam-
bes.
PATELIN Pays. : On dit aussi :

Corrupliou' du vieux mot — Il a patricoté dans la


pasqiielin, qui signifiait la caisse.
même chose (Argot du peu- Patricoter est ici pour
ple). tricoter (Argot du peuple).
N.
PATINER Se sauver.
(Se) :

—Je me ^«^/«^ parce que PAUMER


— Tu
: Perdre.
fais une drôle de
je suis en relard.
Allusion aux patineurs gueule.
(pii avancent ra[>idement. — J'avais deux sigues
Patiner veut aussi dire d'amure et j'en paume
se dépécher de terminer quatre, y a de quoi.
une besogne.
—Fallait pas jouer (Ar-

— Je me patine de finir gol des voleurs). A^.


ma pièce, autrement samedi PAUMÉ : Être pris, empoi-
pas de galette.
gné.
Patiner du chiffon Les agents arrêtent un
rouge, se patiner de la
voleur en lui mettant géné-
langue parler vite (Argot
:
ralement la paume de la
du peuple). N. main sur Tépaule.
PATOUILLER : Manier. L'allusion est claire.
— Vous n'avez pas bien- Être empaumé : être

tôt fini de me patouiller fourré en prison (Argot des


avec vos sales pattes ? voleurs).

On patoviUe dans un
PAUMÉ MARRON Paumé, :

coft're-forl
pris, marron, l'être.
On dit également ^a^rî-
Je suis marron signifie
fouillcr.
— Ce cochon de quart
être refait.
Vn gogo est marron
d'œil a passé deux heures dans une affaire qui rate.
à pairifouiller dans mes — On m'a pris ma place,
frusques pour trouver de marron.
je suis
quoi me faire sapé, mais il Synonyme de rester en
est grinchi. C'était au
panne (Argot des voleurs).
moulin.
A".
Patrifouiller est le su-
perlatif de fouiller (Ar- PAVE (On) : Rue dans la-

got des voleurs). K- quelle on ne peut passer à

12.
.

210 PÉG PEL

cause d'un créancier (Argot nent sur son cuir (Argot des
du peuple). voleurs).

PAYEPt UN HOMME (Se) : PÈGRES : Voleurs.


Moyen que possèdent toutes Les pègres forment deux
les femmes sans débourser catégories la haute et la
:

d'argent. basse pègre (Argot des


Cette expression est gé- voleurs).
nf^ralement employée par
les femmes à caprices.
PÉGRÏOT : Petit voleur.

— Elle se ^aye autant


Diminutif de ^(^^r^.
Le pégriot est d'une
d' hommes i}^\W\'à change de
très grande utilité pour les
chemises (Argot des fillt^s).
ratiboiseurs de boutan-
N.
ches^ qui pratiquent le vol
PEAU COUPxTE (Avoir laj : au radin (Argot des vo-
Accident qui arrive à ceux leurs).
qui mangent trop de hari-
cots. PEIGNER UN DIARLE QUI
Mol à mot : 'peter f Argot N'A PAS DE CHEVEUX :

du peuple). Réponse d'un débiteur


malheureux à un créancier
PEAU DE LAPIN : Nom obstiné (Argot du peuple).
donné aux ouvrières car-
tonnières : PEIGNE-CUL Homme vil,
— Jamais mes 'peaux de
:

bas, tlatteur.
lapins ne turbinent le Mot à mot : homme de
lundi (Argot du peuple). rien.
N. Terme de profond mé-
pris, enusage dans les ate-
PÉDÉRASTE : Ce mot est
liers,pour qualitier un ou-
trop connu pour avoir be-
vrier qui donne toujours
soin de l'expliquer autre-
raison au patron (Argot du
ment que j)ar ceci homme :

peuple;
qui commet volontairement
des erreurs de grammaire
et met au masculin ce qui
PÉLAGO : La prison de
Sain if -Pélagie.
devrait être au féminin
(Argot du peuple). Cette expression est une
défiguratîondu moi Pélagie
PÉGOCE: Pou. par l'emploi du suffixe go.
On dit aussi gau. Ce fait se produit sou-
Abasourdir des gaux: vent en argot (Argot des
tuer les poux qui morga- voleurs).
PEX PEN •211

l»KLO Sou.:
PENDL (Se payer un) On :

— Je suis dans une sait que les brocantem-s

dèche carabinée, <loj)uis pendent à lem* étalage les


un<' semaine je n'ai pas vêtements qu'ils ont h ven-
loiiclié un pélo (Argot du dre.
peuple). Ils passent les manches
dans un bâton, ce qui
PELOTER LE CARME : On donne l'aspect des bras.
sait que les changeurs, pour Vu d'un j)eu loin, on ju-
attirer les regards, placent rerait un pendu.
dans leurs vitrines des sé- Se payer un pendu,
biles remplies d'or ; les c'est acheter ce vêtement
pauvres diables s'arrêtent (Argot du peuple).
a contempler ces richesses
comme le savoyard mange PENDU GLACÉ : Le candé-
son pain à l'odeur des cui- labre en forme de potence
sines du Café Anglais. qui supporte le bec de gaz.
Ils pelotent le carme... Les voleurs n'aiment pas
moralement (Argot du peu- beaucoup ces ^^W6?«5-là.
pie). — été paumé pour
J'ai
avoir barbotté un pante,
PELURE : Paletot ou ves- sans ce chameau de pendu
ton .
glacé, je me cavalais à la
— J'enquille ma pe- frime du sergot (Argot des
lure à manger le rôti (Ar- voleurs). N.
got du peuple).
PENDULARD : Voleur de
PENDARDS : Seins qui pen-
pendules.
dent comme de vieilles ves-
Les Allemands, en 1870,
sies .
nous ont donné un joli
Celte expression est at-
échantillon de leur savoir
tribuée à Talleyrand.
faire dans ce genre de vol.
Il assistait à la toilette
Ce sont les bonjouriers
d'une grande dame. Il re-
qui pratiquent ce vol, prin-
gardait une femme de
cipalement dans les loges
chambre lui lacer son cor-
de concierges (Argot des
set elle lui dit en minau-
;
voleurs). Ù.
dant :

— Vous regardez mes PENDULE A PLUMES : Le


petits coquins ? coq qui chante chaque ma-
—Vous pourriez dire tin à heures tixes.
vos grands pendards (Ar- On dit également réveil-
got du peuple). matin.
212 PER PER

C'en est un très écono- — Vous perciez donc


mique qui n'a pas besoin vos bas, mon vieux ?
d'être remonté et qui a Ici le sens est ironique.
l'avantage de pouvoir être On dit aussi :

mangé quand il a cessé de — Tu fais dans tes bas.


plaire (Argot du peuple). Pour Tu te moques de
:

moi (Argot du peuple).


PÉNICHES : Souliers, lors-
qu'ils sont d'une dimension PÈRE PEINARD (En) Y :

démesurée (Argot du peu- aller doucement, sans se


ple). presser, sans se faire de
bile.
PÉPÈTES : Sous.
— Ça commence à être
Les agents arrivent
Père Peinard pour sur-
en

rudement rasant, pas un


prendre un voleur en flagrant
pé-pète à la clé (Argot du
délit (Argot du peuple). X.
peuple).

Pt]PIN : Avoir un pépin, ai-


PERLOT : Tabac —dérivé
de semper. L. L.
mer quelqu'un.
Se dit aussi à la
poule
Semper s'écrit Sainl-
qui sejoue au billard.
Père dans toutes les pri-
sons.
Quand un joueur a derrière
k\2iCentroîisseàe Melun,
lui un adversaire maladroit,
on chante depuis des années :
il est protégé par un pépin,

il est couvert. Pour du tabac, disait un pègre,


Fépin, par le même Et pour trois pouces de Saint-
I
Père.
motif, signifie parapluie
(Argot des voleurs).
(Argot du peuple). N.
PERCHER : Lojjer au ha- PERSIL : Faire le persil,
sard, tantôt ici, tantôt là.
aller au persil: raccrocher.
Allusion à l'oiseau qui On n'est pas iixé sur l'o-

perche rigine et la valeur de cette


tantôt sur une
branche tantôt sur une au- expression. Francisque Mi-
tre (Argot du peuple). chel la fait venir de pes-
ciller ;Delvau dit qu'elle a
PERDRE SES BAS: Oublier. pour motif que les filles
— Tu perds donc tes raccrochent dans les terrains
bas, que tu manques au vagues où pousse le persil;
rendez-vous que tu m'as le peuple, qui ne connaît ni
donné ? l'un ni l'autre, applique cette
— Prêtez- moi mille expression aussi bien aux
francs. filles de la rue qu'à celles
PES pi<:t •213

(lu boulevard, parce que la Pour les voleurs, ce sont


lille trotte rians la houe et des pestes; ils ont ajouté la
((u'ello a les pieds sales; or, finale de railles, l'ancien
depuis plus de cinquaute mol, et n'en ont fait qu'un
:ius, on dit d'une fdle qui a (Argot des voleurs). N'
les pieds nialproi)res :

— Elle a du persil dans


PET Signal convenu pour
:

prévenir ses complices qu'il


les pieds ; de là : faire sou
y a du danger.
persil ('.\rt,'o! (W< soute-
— Pet, pet^ v'Ia les pes-
tait les.
IM'.JIIIOQEET: Absiullie. On dit également :

Allusion à la couleur verte — Au


bastringue du Pou
de la liqueur, qui ressemble Volant, il y aura du pet ce
à celle du {«'rroquel (Argot soir (Argot des voleurs).
du peuple). V. Poileuse.
PET A VLNGT ONGLES :

l'KPilUQEE Enfant nouveau-né (Argot


: Vieille perru-
(/ne, vieux honiuie serin,
du peuple).
qui n'cbt pas fin-de-sièc/e. PÉTARD : Sou.
Perruque (En une) faire : du
C'est une corruption
Vendre des matériaux qui mot patard, expression
appartiennent à autrui (Ar- employée par François Vil-
KOt des entrepreneurs). lon.
En Suisse, il y a des
IMSCILLER D'ESBROUF- siècles, patard était une
l"T. : Prendre d'autorité. monnaie divisionnaire ; en
Le voleur Xeshroiiffe à terme de mépris, on disait :

p esc if le de celte (îiçon le un patard de vache (Argot


portefeuille ou le porle-
du peuple). N.
inonnaie du bourgeois (Ar-
i^ot des voleurs). V. Vol à PÉTARD : E.e derrière.
l^eshrouffe. — Crois-tu qu elle est
bien en viande? Quel riche
PESSIGXEH ou PESSI- pétard On en mangerait
!

<:rER : Ouvrir. une tranche.


— une carouhle qui
J'ai L'allusion se devine sou- ;

pessigne tc-utes les lourdes vent il tire des feux d'arti-


vans fric-frac (Argot des tice (Argot du peuple). N.
\oIeurs).
PÉTARDIER , PÉTARDIÉ-
IM.STAILLES Ageuts de la
: RE Faire
: du tapage, du
iireié ou sergents de ville. bruit.
214 PÉT PET

—Ah tu sais, il ne faut


! Justice (Argot des voleurs).
pas remmener quand il a le N.
nez sale, c'est un yétardier
(Argot du peuple). PÉTER LA SOUS -VEN-
TRIÈRE (S'en faire) Teime :

PÉTASE : Chapeau ridicule ironique employé pour dire


comme en portent les pay- à quelqu'un qui vous fait
sans les jours de fête. une demande saugrenue :

Ce chapeau se transmet —
Tu t'en ferais péter
de père en fils, tant pis si la sons-ventrière.
la tête est plus ou moins Synonyme de : Tu n'en
forte. poudrais pas.
11 en est qui datent du Avoir mangé à s'en faire
siècle dernier (Argot du péter la sous-ventrière
-

peuple). (Argot du peuple). N.

PËTASSE : Vieille femme PÉTER PLUS HAUT QUE


avachie qui perd ?>e?,vestiges LE CUL Yvàve de l'em-
:

en marchant. barras, de l'esbroulle, vou-


Putain et soularde (Argot loir prouver que l'on est
des souteneurs). riche lorsque l'on n'a pas
le sou.

PKTE-SEC (Monsieur) Indi- :


Homme ou femme qui
vidu qui ne rit jamais et s'hatiille élégamment en se
paraît toujours en colère. privant sur la nourriture :

Surnom donné au régi- —Ils veulent j9(?'/^r plvs

ment aux ofliciers dont la haut qu'ils n'ont le cul.

rigueur est proverhiale (Ar- C'est le cas des fdles de


got du peuple). boutique et des commis de
magasins.
PÉTER : Se plaindre. Dans le peuple, par iro-
— Ah mon vieil amin-
!
nie, on les appelle :

che, comme ta frime est Tout sur le dos, rien


toquarde, tu as les douilles dans l'estomac (Argot du
savonnées, d'où que tu peuple). N.
sors ? .

— De la boUe aux cail- PÉTEUR : Dénonciateur.


loux.. A cause d'un mec qui Comme pour dénoncer
a pelé Siu moissonneur, ]i\\ il faut parler, le mot je-
paisse à la planche à pain. teur doit être pris dans le
Péter, mot à mot : faire sens de péter du hec (Ar-
à^pet, se plaindre à la got des voleurs).
.

PET PÉZ 215

IM/riT MONDE : Lentille. Ce n'est donc pas de là,


Oïl (lit aussi par allusion que vient l'expression.
(le (orme et presque de Pétrousquin, ne vien-
couleur : punaise (Argot drait-il pas de Pétrus, avec
• les voleurs). une finale ajoutée (Argot
du peuple).
I M PILLARDS Diamants. :

Pétiller est dit pour l'ETSOUILLE : Cette expres-


hriller. C'en est le super- sion est sulïisammentclaire.
latif. Elle désigne un jardi-
— durailles de la
I-ies nier liabitué à travailler la
lonzesse sont pétillants terre elle est un ternie de
;

aux pendus glacés (Argot mépris lorsqu'elle est em-


des voleurs). N. ployée vis-à-vis d'un bour-
geois (Argot du peuple).
»ÊTIT SALÉ: Petit enfant.
— Tu ne vas pas faire PÈRE LA TUILE (Le): Dieu.
taire ton salé ; fous-y Il n'est pourtant jamais
donc sa gamelle pourquoi tomhé sur persom^e.
ne chialle plus (Argot du Cette expression est en
peuple). usage dans le monde des
prisons.
PETITE FILLE
>illo.
: Demi-bou-
— As- lu entendu le ra-
— Viens- lu boire une
ticJionbalancer sa ja-
sante au Père la Tuile
mteille ?

— Non , une petile-


(Argot des voleurs).

llle surtira (Argot du peu-


PÈZE ou PÈSE Argent.:

le).
L'expression est due à
Frédérick-Lemaître
'ROLE : Mauvaise eau-
vie servie dans les as- Il jouait avec Clarisse Mi-
tommoirs. roy à la Porte-Saint-Mar-
Elle brûle l'estomac (Ar- lin sous la direction Ilarel.
)t du peuple). iV. Ce dernier n'aimait pas
payer ; un soir qu'il était
ÎTROLSQLIN : La partie en retard avec les appoin-
[du corps sur laquelle on tements du grand artiste,
[lombele plus souvent. A D. . celui-ci ne voulut pas entrer
Pétrousquin, paysan. en scène avant d'être réglé.
Malgré la croyance po- Il envoya Clarisse à la
hpulaire, le paysan n'est ])as caisse; elle en revint peu
[aussi cul qu'il le paraît. après avec un énorme sac
216 PIA PIE

(le pièces de cent sous. Elle cassetin aux apostrophes.


le tend il à Frederick. En ce cas', elle ne sert
— Tiens, pèse ? pas souvent, car nos cama-
Depuis ce temps, on dit rades, les typos, nous res-
dans le peuple : semblent, le travail ne les

As-tu àxxpèset (Ar- enrichit guère (Argot d'im-
got du peuple). primerie). N.
PlIILÉMON- BALCIS PIAULE La maison.

: :

Quand deux bourgeois Y a pas, faut rapp/i-


jouent aux dominos, et que querk la piaule (\eh\daùe,
Tun d'eux se dé!)arrasse du sans ça pas de houlotlage à
double -six, il s'écrie en la clé.
riant : Pourquoi piaule ?
— Filez mon beau six Delvau dit que c'est
(Argot des bourgeois). une allusion aux nondjreux
entants qui piaillent dans
PIANO DU PAUVRE (Le; :
la maison. Ne serait-ce
Des haricots. ])as plutôt à cause àiMpieu
Allusion au bruit du (lit) dont par déforn)atioa.4
lendemain (Argot du peu- on a fait piaule ?
pie). C'est plus que probable
(Argot du peuple).
PIAU : Cette expression est
employée dans les ateliers PICIIENET : Petit vin aigre
^
de composition en réponse à que l'on boit à Argenteuil
une question indiscrète ou (Argot du peuple).
ridicule. Piau, c'est tout
dire.
Quand on ne veut pas chemins.
répondre, on se contente de Le picorage est le vdU
dire :
commis au hasard sur le i
— Il est derrière lejjjêle passant qui e^i picoré, ou-
chez Cosson. C'est tout. dans les fermes isolées.
Si l'insistance est trop Le voleur picore comme-"^
grande, on dit :
la poule, dans les armoires;*
— Va donc chier dans le il y trouve plus de butin
cassetin aux apostrophes. que sur le fumier (Argot
Cette dernière expression des voleurs).
est également employée
(juand un camarade devient PIED DE DICIIE : Pince^
riciie : (Argot des voleurs). V.''
— // a chié dans le Monseigneur. \
. .

PIG PIL 217

IMKDS FLMCLLÉS A voir i PKiE : l^x pression employée


les) :Refuser de marcher. dans imprimeries pour
les
Allusion au funiculaire constater quel est celui des
(le Belleville ((ui marche compositeurs (pii lève le
quand il veut (Argot du plus de lignes à l'heure
peuple). N. (Argot des imprimeurs).

IMEURK A AFFl TEll : Le PIGE : Employé par les en-


[)ain fants quand ils jouent aux
En le coupant, cela n'af- billes; à Taide d'une paille
fûte pourtant pas le cou- ou d'un petit morceau de
teau, mais c'est une allu- b is, ils mesurent la dis-
sion au va et vient du cou- tance de la bille la phis près
teau sur la pierre à repas- du but pour trancher le
ser, quand le rémouleur dillérend (Argot du peuple)
lui donne le fil, ou quand
le boucher l'aiguise sur PIGEON : Homme facile à
son fusil (Argot du peuple). plumer.
Plumer un pigeon, c'est
PIERREUSE publique : Fille plumer un individu qui a
qui bat son quart dans les un béguin pour une fille.
lerrains vagues, où il se — Je liens mon pigeon,
trouve plus de cailloux il laissera sinAcvmîiVQ plume
que d'herbe (Argot des dans mon alcôve (Argot des
souteueurs). filles).

PIEU : Le lit.
PIGNOCIIER : Terme em-
Se fourrer au pieu. ployé dans les ateliers de
Se coller dans le pieu. peintres pour désigner un
Allusion à ce que l'on artiste qui piint à petits
s'yenlonce comme le pieu coups de pinceau.
s'enlonce dans la terre (Ar- Il pignoche sa toile.
got du peuple). Meissonier était le roi
des pignocheurs {Argoldes
PIÈCE DE DIX SOUS Mon- :

artistes).
naie alFectionnée par les pé-
dérastes. PIGNOUF Un r/iické qui
:

préfèrent particu-
Ils la pose un lapin à une tille est
lièrement quand elle est un pignouf (Argot des
neuve (Argot du peuple). N. filles).

PIGE : Année. PILE (En recevoir une) Être :

Synonyme de berge CAr- battu à plate couture (Ar-


got des voleurs j. got du peuple).

13
218 PIL PIX

PILE (Une) Cent Irancs (Ar-


: Soulard qui ne quille pas
got des voleurs). le mastroquet.
C'est, en ellet, une des
PILER DU POIVRE : Indi- colonnes de la boutique.
vidu ({iil a des chaussures Les ménagères emploient
neuves qui lui font niai il ; souvent cette expression
niarclie sur la pointe des (juand leur mari rentre "^'àx
pieds. trop imbibé (Argot du peu-
11 'pile du poivre. ple).
On dit également :

— II est dans la prison PILIER DE COUR D'AS-


de Saint-Crcpin. SISES Récidiviste qui a
:

Quand une personne st (


subi plusieurs condamna-
tions.
absente et que Ton médit
d'elle, on pile du poivre
Cheval de retour (Argot
sur son compte.
du peuple).
On connaît cette anecd(jte
PINCEAU : Balai.
de Tortoni :

11 y avait une vingtaine


— Quel riche coup de pin-
ceau (Argot du peuple).
de journalistes réunis. Cha-
que fois que l'un s'en allait,
PINCE-CUL Bal de bas
:

aussitôt il était arrangé de


étage où l'on pelote la mar-
belle façon, et ainsi de suite
chandise avant de l'emme-
jusqu'au dernier. ner hacher (Argot des sou-
Celui-là, en partant, se teneurs).
dit :au moins on ne pilera
pas de poivre sur mon PINCÉ : Être pincé ^ être
compte je reste seul.
; pris.
Le garçon l'accompagna Etre pincé : être amou-
et dit en fermant la porte :
reux.
— Quel crétin que ce coco- — Je suis pincé pour
là, il se croit l'égal de Vic- Nana. Je n'en dors plus.
tor Hugo et il est plus bête En pincer pour quel-
que trente-six cochons. qu'un, c'est avoir un ardent
Le garçon pilait du désir (Argot du peuple). .Y.
poivre.
Faire piler du poivre PINCER DE LA ^iUITARE : .
à quelqu'un lui casser la :
Toutes les fenêtres des cel- r
tète sur le pavé (Argot du Iules des prisonniers sont

peuple). N- garnies de barreaux de fer.


Ih pincent de la guitare
PILIER DE CABARET : avec les barreaux. .
PIN IMP 210

Allusionaux cordes de mois de plus ça fera un ;

la guitare (Argol des vo- an (Argol (hi peuple).


leurs).
PIXGHE : Avare qui rai)ine
FMNCE-LOQUES : Aiguille, sur tout.
l/aiguille, en ellet. sert Ee roi des pingres était
à repriser les loques, à les un nommé Crétin, un des
raccommoder. Klle raj)j>ro- plus riches j)ropriétaires de
clie les trous, elle les phice Lyon ; il déchij-ait les mar-
i\i"gotdes voleurs). ges blanches des afliches
ap|K)sées sur les murs, pour
IMNCER DES ERÉTIE- en laire des quittances pour
EANÏES : Danser.
toucher ses loyers.
L'image est jolie, les
Quand il jileuvait, il lâ-
jambes fréiillent.
chait ses poules dans les
Quand la Goulue pince champs ; elles lui rappor-
des frétillantes dans un
taient à leurs pattes la
cavalier seul distingué, elle
terre du voisin ! (Ar^ot du
pince le pas du hareng peuple).
saur en détresse (Ai^oi du
peuple). PIOCHER : Travailler dur et
hn'me.
PINCETTES Jambes, quand
:

Je pioche mon exa-
elles sont minces.
— Tu fais sécher les
men.
Piocher est synonyme de
bas sur des mncettes (Ar-
fouiller.
got du peuple).
Allusion à l'ouvrier qui
PINGAUD (Il est) : Il est joli, fouille la terre en la pio-
bien élevé. chant (Argot du peuple).
— Ah ! Madame, le joli
enfant que vous avez là. PIONCER Dormir à poings
:


Fais voir à Madame fermés (Ai^ot du peuple).
que tu es pingaud ; sou-
haite-lui le bonjour.
PIPE (Tète de) : La tête.

— Est-ce que con- je la Allusion à ce que la plu-


nais, c'te vache-là. part de nos grands hommes
— Oh !
y Dieu pos-
c'est ont eu l'honneur d'être mou-
sible,un enftmt que j'ai lés en terre de pipe et fu-

porté neuf mois dans mon més par le peuple, culottés


sein ... quelquefois.
— Fous-moi le cul dans ta Il existe une chanson sur
hotte, tu me porteras trois ce sujet :
2-20 PIO PIS

Ilsdis"nten le voyant picter lin (la bouche) (Argot du


Sa pipe enfin commence à
s'ciiluiter.
peuple). N.
I

Ou dit d'un individu gro- PIQUER SON FARD Rougir :

tesque qu'il a une tête de en entendant un propos


pipe (Argot du peuple). grossier (Argot du peuple).

PIPÉ : Château. PIQUE-VERT : Petite scie


Il est presque impossible fabriquéeavec un ressort
de trouver le pourquoi des de montre (Argot des vo-
principales expressions em- leurs).

ployées par les voleurs pour


PIQUETTE : Fourchette.
désigner des choses spé-
L'allusion est claire (Ar-
ciales, telles que bergerie,
got des voleurs). N.
grange, ferrae, etc., etc.
J'en ai questionné un cer- PISSER DE L'OEIL: Pleurer.
tain nombre, tous m'ont ré- —
Depuis que mon homme
pondu : a foutu le camp, je pisse
— Ça s'appelle comme de l'œil comme une ion laine
ça, voilà tout (Argot des Wallace (Argot du peuple).
voleurs). N.
PIQUE-PRUNE: Ouvrier PISSE - FROID : Homme
tailleur. Allusion à la mar- guindé, raide, froid, dont
che (le l'aiguille. l'aspect vous glace.
On dit aussi : Tique- Homme qui, en parlant,
puce ai pique-poux. laisse tomber ses mots avec
C'est un terme de métier une lenteur monotone.
(Argot du peuple). Se dit de tout homme à
l'aspect peu sympathique
PIQUER UNE ROMANCE : (Argot du peuple).
Dormir.
Allusion au ronllement du PISSER COMME LES POU-
dormeur qui est une sorte LES Aller au cabinet.
:

de chansoa en laux-bour- Pour qualitier un individu


très niais, on dit
don (Argot du peuple). :

— une gueule à me-


Il a
PIQUER LENEZ(Se):Se payer ner les poules pisser (Ar-
une belle soulographie (Ar- got (kl peuple).
got du jie.iple).
PISSER DES LAMES DE
PIQUER SON MOULIN : Sa- RXSOIR EN TRAVERS:
lade trop épicée. Celui qui est dans ce cas-là
Elle vous pique le mou- n'est pas heureux.
^ PIS PIV •J-21

L'image est juste pour être à la pistole, à la Con-


indiquer les douleurs .cui- ciergerie, les prisonniers
santes ([u'éprouvent les pau- payaient pour un lit 27 li-
vres diables qui ont reçu vres 12 sous le premier
un coup de pied de Vémis. mois, et 25 livres 10 sous
Pour témoigner à une les mois suivants.
personne qu'elle vous impa- Sous la Terreur, les pri-
tiente, on lui dit : Vous sonniers payaientio livres
nie faites pisser des lames par nuit. Chaque lit rap-
de rasoir en travers (Ar- portait 22,000 livres par
got du peuple). mois.
Alboize et A. Maquel qui
pissi':r une côtelette :
me donnent ces chiflh sdans
Accoucher.
leur Histoire des prisons
On dit aussi :

— Elle pisse des os.


de r Europe, ajoutent que
la Conciergerie élait le pre-
Pisser une côtelette est
mier hôtel garni de Paris.
une allusion à la légende
Les détenus qui sont à la
biblique d'Adam et Eve
pistole s'appellent des pis-
(Ai^got du peuple).
toliers (Argot des voleurs).

PISSER A L'ANGLAISE :

S'en aller subrepticement


PITON : Nez extraordinaire
qui se rapproche de la
sans payer son écot.
trompe de l'éléphant.
Pisser à l'anglaise
quitter un salon sans sa-
:

— Monsieur, ôtez vo-


tre nez de là, Gavroche dit
luer les maîtres de la mai-
à un homme affligé d'un pi-
son pour ne pas jeter le
ton phénoménal, pour que
trouble dans la réunion. . .

je voie l'heure à Notre-


ou parce que l'on s'embête
à quarante Irancs par tête
Dame (Argot du peuple).
(Argot du peuple).
PIVE : Vin (Argot des vo-
>ISTOLE Pièce de
: dix francs leurs). V. Pivois.
dans l'argot des maquignons
et des bouchers. PI VOIS Vin rouge.
:

La pis tôle, dans les pri- Je ne vois guère qu'une


sons, est une chambre à raison à celte expression :

part où les détenus, par fa- c'est une allusion de cou-


veur et moyennant une re- leur.
devance quotidienne, jouis- Pivois vient certaine-
sent de quelques douceurs. ment de pivoine (Argot du
Sous la Révolution, pour peuple).
. .

222 PLA PLA

PI VOIS DE BLANCIIIMONT : mèche de faire chibis ;


Vin blanc (Argot des vo- où on ne boulotte que
leurs). des bourres-coquins et où
onxw. lampe (\\x<à an sirop de
PLACARDE La : place.
macchabée ? y a pas de pet.
Non pas
comme
seulement
A. Delvau la
le dit

Je te donne la paire
de sigues, mais tu ne bon-
place oîi se font les exécu- ni-ras que peau.
tions, mais bien n'importe
laquelle.
— Tes sigues, c'est du
carme à Vestorgue.
La placarde du four- — Non, c'est du bath.
milion la place du mar-
:

ché (Argol des voleurs).


— C'est pas assez, car
si les palpeurs me Ibutent

PLACE D'ARMES : La poi- deuxbergesde Centrousse,


trine (Argot du peuple). ça serait du plan de
couillé.
PLAN DE COUILLE : Faire Mot à mot de la prison
:

de pour un autre.
la prison pour rien (Argot des vo-
Faire de la prison sans leurs).
avoir joui du produit de son
vol.
PLAN Le Mont-de-Piélé.
:

Allusionà la planche
Coiiillé est le diminulil'
sur laquelle on emmagasine
de couillon.
les etfets engagés (Argot du
Dialogue au Dépôt :

— •
Pourquoi que t'es
peuple).

ici? PLAN Prison.


— pas de piaule
J'ai — Je

:

tire dix berges de


pour pagnoter. plan
— Je comète
file la ;
j'ai
Tomber en plan: se
été fabriqué par \\n sale
faire arrêter.
s ergot. Etre en plan rester en
— Et ton 7iière ?
gage pour un écot
:

— Mon orgue ? J'étais Laisser sa lémme en pi a n


méquard de la bande à c'est synonyme delà lâcher
Bibi. (Argot dupeiiple).
— Alors tu vas aller au
carré des petites gerbes. PLANTEUSE DE BOIS :

—Veux-tu me désen- Femme qui fait son mari


flaquer et m'aider h casser cocu.
la ficelle^. Motàmot: elle luiplanie
— Pour aller à la hotte du bois sur la lèle (Argol
aux cailloîoœ, où y a pas (bi peuple). N»
IMA PLA '2-23

PLANCHE A PAIN : Cour PLANTER UN DRAPEAU :

(l'assises. Autrefois on disait faire an


Se (lit aussi (Vune fem-
me maigre (Argot des vo- Les ouvriers et les petits
leurs). iV".
employés ont Thahitude de
manger à la semaine ou ati
PLANCHE A LAVEMENT :
mois chez leur restaurateur;
Le conlessionnal. frécpicmment quand ils
On y lave sa conscience ; quittent leur place, ils ne
pour certains, il faudrait pavent pas le gargotier.
une rude lessive (Argot des '_. Pourquoi ne passes-
voleurs). lu pas par-là ?

— J'ai planté un dra-


PLANQLE (En ^faire une) :
peau.
Agent i[n\ s^i' planque pour Allusion au drapeau
surveiller des individus. planté par les cantonniers
Être en planque, être
sur la voie publique qu'ils
filé. réparent pour avertir qu'il
Mot à mot planque,
:
ne faut pas passer là (Argot
attendre. du peuple). N.
La chanson des mecs
dit :
PLATRE (En avoir) : Possé-
Jadis pour une plusfille, la der beaucoup d'argent.
chouette des catins
I Allusion au propriétaire
Tous les mecs se niettaieiu en
planque qui fait construire une mai-
I

C'qui dont cas-


lui valait le flac son : il a du plâtre (Argot
quaieni les rupins
I
du peuple).
Sans les grinchiv ni d7rac ni
ni ^'banque.i
PLAT-CUL : Tomber sur le
(Argot des voleurs). côté pile.
Les typographes disent
PLANQUE A LARBIN : Bu-
sur le côté de deux.
n^au de placement spécial Allusion à l'envers de la
pour les domestiques (Ar- page (Argot du peuple).
got des voleurs). V. Suce-
larbin. PLATS A BARBE : Oreilles
démesurées, se détachant
PLANQUER : Cacher. du visage.
— Pour dépister la — Faudrait un balai
rousse, ]Q\A\smQ planquer pour nettoyer tes plats à
un marqué chezun garnaf- barbe (Argot du peuple).
fier de mes aminches (Ar-
got des voleurs). I»LAT DU JOUR : Femme
224 PLO PLU

nouvelle servie aux habi- petit verre d'un seul coup.


tués des maisons de ren- — Ah! dit Théophile
dez-vous avant qu'elle ne Gautier, lu jettes ça dans
serve au public (Argot des le plomb (Argot du peu-
filles). N. ple). N.
PLAT DE CHAT : Il ne s'a- PLOMBÉ : Ivre; l'homme
git pas de la gibelotte de ivre est lourd comme du
goiàtière servie chez les plomb. L. L.
Borgias à vingt-trois sous Plombé veut dire atteint
(Argol des filles). V. Ac- d'une maladie qui a fait la
couplées. fortune de Charles Albert.
PLAT- GUEUX : Homme —Elle m'a plom.bé jus-
lâche (Argot du peuple). V. qu'à la moelle (Argot du peu-
Plat-ventre. ple). N.
PLAT-VENTRE (Se mettre PLOMBES : Heures.
à) :Se dit de quelqu'un — Voilà dix plombes i\\\\
qui rampe devant un su- se décrochent au tinta-
périeur. marre de Vantonne; le ra-
Se mettre à plat ventre, ticho7i vagrimper à son
c'est le comble de l'humi- zinc pour débagouler sa
de l'abaissement
liation et jasante au père la Tuile.
(Argot du peuple). Plombes, allusion au
marteau qui tombe d" aplomb
PLEL\ COMME UN BOU- sur la cloche (Argot des
DIN Être repu
(Être) : voleurs).
de nourriture et de bois- PLOMBER DE LA GAR-
son.
GUE Sentir mauvais de
:

Mot mot avoir mangé


à :
bouche. Tuer les mou-
la
comme un cochon (Argot ches au vol (Argot du peu-
du peuple). pie).

PLOMB (Avoir une carotte


PLUMARD : Lit de plumes.
dans le) : Puer de la un simple change-
C'est
bouche.
ment de tinale, comme pour
Plomb est une expres-
épicemar et frimard (Ar-
sion déjà ancienne.
got du peuple).
Théophile Gautier fai-
sant goûter à Alexandre PLUMES : Cheveux.
Dumas père de la fine — Tu veux toujours pa-
Champagne excessivement raître jeune, mais lu te dé-
rare, celui-ci avala son plumés.
POC POI 22;

— Tu as rudement grandi; POÊLE A MARRONS :

ta tète dépasse tes cheveux Homme grêlé.


(Argot du peuple). Allusion à la poêle pe cée
de trous (Argot du peupIeV
IMllMES DE BEAUCE :
N.
Bottes de paille.
On que les plaines
sait POGNON : Argent, monnaie.
(le Beauce sont îertiles
la Allusion à l'argent mis à
en graminées le blé, le ;
même la poche et que l'on
seigle et l'avoine y sont prend à poignée.
cultivés avec soin. Une poignée d'argent ;

Dans prisons où les


les de là, pognon (Argot des
détenus n'ont pour literie souteneurs).
qu'une simple paillasse, ils
POIGNE (Avoir de la) Raide,
:

(lisent, par ironie, qu'ils


dur comme une barre de
couchent sur de la plume
fer.
(le Beauce (Argot des pri-
Diriger une affaire avec
sons).
énergie, commander avec
PLUMER : Dépouiller. rudesse.
Allusion queà l'oiseau Cette expression date de
la cimnnQve plume pour le l'Empire, qui inventa les
faire rôtir. préfets à poigne (Argot du
Ruiner un individu, lui peuple).
prendre jusqu'à sa dernière
POIL DE BRIQUE Femme :

plume.
ou homme à cheveux rou-
—Il faut à tout prix que
ges, rou/ttin.
vous sortiez de celte af-
On dit dans le peuple,
faire, vous y laisseriez vos
par allusion à la couleur :

plumes (Argot du peuple). — Trois jours de plus


POCHETTES : Les joues. dans le ventre de sa mère,
elle était rôtie (Argot du
Comme les poches, elles
peuple). N'.
se gontlent (Argot du peu-
ple).
POIL (En avoir quelque part) :

POCHETÉE (Avoir une) :


Homme courageux qui ne
redoute rien.
Avoir une forte dose de
Dans le peuple, on dit le

¥ bêtise.

che tée.
Il en a une rude po-
mot carrément (Argot du
peuple).

Synonyme de gourde POIL (En recevoir un) : Être


(Argot du peuple). fortement grondé.

13.
.

226 POI POI

Chi dit aussi recevoir un et peut servir à deux usa-


galop ou un gras. ges à caroubier les por-
:

Ce mot remplace suif tes ou h pratiquer une pe-


(Argot du peuple) sée pour faire sauter les
gâches des serrures (Argot
POILS (Être à) : Être dans des voleurs).
un costume primitif, comme
Geneviève de Brabant, avoir POINT DE COTÉ : Créancier.
ses cheveux pour vêtement,
Maître-chanteur exploitant
ou, comme au bal des Qua-
les hommes qui ont un cer-
tr'z'Arts, avoir laissé sa
tain vice.
chemise au vestiaire (Argot
Allusion à la gène cau-
du peuple).
sée par le mal de ce nom.

POIL DANS LA MAIN (En L.L.


Point de côté tiers gê- :
avoir un) : Paresseux qui
neur. Celui qui, par exem-
ne veut pas travailler, qui
ple, vous empêche, par sa
lesijours la Sainte-
fête tous les ;

présence, de lecer une


Flemme.
— Il une rude
faudrait
iémme et de l'emmener
après l'avoir levée. A. I).
paire de ciseaux pour lui
Point de côté, mari gê-
couper le poil qu'il a dans
nant, ombrageux, jaloux,
la main (Argot du peuple).
qui surveille sa femme
POILEUSE Absinthe. comme Bartholo sa nièce :

Dans assommoirs où
les
:


Je ne peux pas sortir,
l'on débite de l'absinthe mon point de côté est à la
commune à la mesure, on maison, il ne me lâche pas
emploie celte expression. d'une semelle (Argot du
Elle ce que
vient de peuple). N-
riiomme, abruti par cette
boisson, ne peut plus tra- POIRE : Tête.
vailler est poileux.
; il On dit d'un homme naïf
Mot à mot il a un poil : et simple :

(Argot du peuple). N. — 11 a une bonne poire,


il est facile à acheter.
POINCELETS : Clés fabri- —
Vous n'allez pas long-
quées d'une certaine ma- temps vous moquer de ma
nière. poire, je suppose?
Au lieu d'avoir un an- Se payer la têt£ de
neau à son extrémité comme (juelqu'un est synonyme de
les clés ordinaires, lepoin- se payer sa poire (Argot
celet se termine en poitite du peuple).
POI POI 227

POIKOTËK: V. Faire le poi- C'est assez difficile h ac-


reau. corder. Qui a raison des
deux auteurs?
POISSE Volour. A. D.
:
Moi, je crois que poitoîc
C'est absolument, tout le veut dire silence, prenez-
contraire ; un poisse est un garde, car ce mot est em-
a^^ent de la sûreté.
ployé dans les prisons à
La poix du cordonnier l'arrivée d'un surveillant
s'attache aux mains en (Argot des voleurs). N'.
poissant le lii; Tarent s'at-
tache au voleur, il le poisse. POIVRE ET SEL : Cheveux
Il le lait bon pour qui commencent à grison-
Poissy. ner.
Nous seinmes poissés : L'allusion est claire (Ar-
nous sommes pris [Argot got du peuple).
des voleurs). N.
POIVRER : Quand la cuisi-
I>OISSÉ SUR LE TAS : Être nière poivre trop ses mets,
pris en flagrant délit de elle met le feu au i>alais
vol. des convives.
Poissé de poisse., agent ;
Quand une femme poivre
tas, terrain (Argot des vo- un homme, le poivré mau-
leurs). iV. dit Christophe Colomb
comme F'rançois I^"" la belle

POISSER DES PHILIPPES: Ferronnière (Argot du peu-


Poisser^ voler; philippes. pie).

pièces de cinq francs.


POIVRIER : Voleur qui dé-
Mot à mot voler des :
valise les ivrognes qui s'en-
pièces de cinq francs (Ar-
dorment sur les bancs ou
got du peuple).
sur l'herbe des fortifica-
tions.
POISSON SOUFFLEUR :

Ce vol est connu sous le


Rendre par les narines,
comme le font
nom de vol au poivrier
certains fu-
(Argot des voleurs).
meurs de cigarettes, ce qui
est aspiré par la bouche.
POIVROT : Ivrogne qui se
Se prend dans deux sens
colle des hitures à tout
(Arçot du peuple).
casser.
POITOU Non. A. D.
: Poivrot vient sûrement
Poitou Public. A. D.
: de ce que dans les assoiïi-
Poitou : Nulle chose. moirs, on débite de l'eau-
Z. Z. de-vie qui ressemble à une
228 POM POM

flécoclion de poivre long. POMPER : Boire comme un


Il est saoul, il est poi- trou.
vré, de là poivrot (A.rgot Dialogue devant le comp-
du peuple). toir d'un marchand de vins :

— Voulez- vous, en bu-


POLOCHON : Le traversin vant, ressembler à deux
qui complète' la fourniture empereurs romains ?

du troupier à la caserne. — Comment?


Quand on a bu un coup —
Soyez César et pom-
de trop, on a reçu un coup pez (Argot des bourgeois
de polochon. facétieux). ISf.

Allusion à la farce qui se


fait dans les chambrées aux POMPER : Travailler ferme.
jeimes conscrits on les :
Quand le travail se ra-

'étovrdit à coups de polo- lentit, le metteur en pages


dit
chon (Argot des troupiers). :

— Allons, les amis, en-


POMMADEUR Piéparateur
:
core un petit coup de

de vieux meubles à qui il pompe (Argot des typo-


donne l'apparence du neuf graphes).
en les truquant avec de la
POMPEZ,SEIGNEUR,POUR
cire et de la gomme laque
LES BIENSDELA TERRE
(Argot du peuple).
ET LE REPOS DU PAU-
VRE MILITAIRE.
POMMADEUR t Flatteur.
Fomper signifie pleu-
Passer de la pommade à
voir ; alors le soldat coupe
quelqu'un, lui trouver tou-
à la corvée ou à la revue
tes les qualités possibles.
(Argot des troupiers).
Dire à un bossu, par
exemple, qu'il est droit POMPON (Vieux) : Se dit
comme un cierge. On en a d'un vieux soldat :

fait ce calembour la louange :


Le soldat est comme son
comme le tonnerre fout I
pompon
droit (Arg;>t du peuple). rius il devient vieux, plus
I
il devient... melon.
(Argot des troupiers).
POMMADIN :. Individu infa-
tué de lui-même, qui ne POMPON (En avoir un) : Être
songe qu'à soigner sa tète. abominablement gris.
Mot à mot qui ressem-
: Avoir la face rouge comme
ble à une poupée de coif- une pivoine.
feur C Argot du peuple). Allusion à la couleur
.

POR POS 229

ro'ige du pompo)i des gre- PORTEFEUILLE : Le lit.

nadiers (Argot du peuple). — Je vais me fourrer


dans mon porteléuille.
PONTES POUR L'AFF :
Allusion de lorme (Argot
Ponte doit être pris dans du peuple j.
lesensde bailleur de fmds
assemblés pour lancer une PORTER LE BÉGUIN : Pâ-
affaire plus ou moins vé- lir,perdre sa fraîcheur.
reuse. Celui des deux jeunes
On sait que le yonte mariés qui est le moins ro-
(joueur) généralement
est buste ou le plus gourmand,
peu scrupuleux (Argot des porte le béguin le premier
boursiers). (Arçot du peuple).

POXAME: Fille publique. PORTER LES CULOTTES :

On dit également yonette Virago qui traite son mari


quand elle est jeune (Arçot comme un petit garçon (Ar-
des voleurs). iV^. got du peuple). V. Décu-
lotté.
ïM)MFLE : Raccrocheuse de
bas étage. PORTE-MORNIFLE Porte- :

Ponifle est le diminutif monnaie (Argot des vo-


de poni/ler, aimer (Argot leurs). V. Morlingue.
des souteneurs).
PORTION: Fille publique.

PORC-ËPIC: L'ostensoir. Allusion à l'heure de la

Allusion aux rayons qui soupe


l'entourent (Argot des vo- Quand le soldat a faim,

leurs). il tombe sur la bidoche (Ar-


got des troupiers).
PORTE-BONHEUR : Le ca-
POSE TA CHIQUE ET FAIS
briolet que les agents pas-
sent aux poignets des pri-
LE MORT: Reste tran-
quille et ne parle pas (Ar-
sonniers.
got du peuple).
Allusion de forme (Argot
des voleurs). iV. POSER UN GLUAU Ce : ne
sont pas les oiseaux qui se
l'ORTE-EFFETS, PORTE- prennent dans ce gluaii-h^
TURBIN mais le plus souvent les pieds
Porte-tiirhin est une ex- (Ai^ot du peuple).
pression heureuse ; elle dé-
signe à merveille les épaii- POSTICHE :Quand, dans un
les du coltineur (Argot des atelier do composition, un
voleurs). V. Bascules. JSf. compagnon raconte une his-
.

230 POT POU

toire à dormir debout, on POT A TABAC: Homme énor-


lui crie : mément gros et court, par
— A Chaillot le posti- analogie avec le cochon
cheur. gras.
Postiche : faire un boni- On dit aussi dans le peii-
ment sur la voie publique ple : bon à tuer (Argot du
pour amasser le trèpe (la [)euple).
foule).
Les
saltimbanques qui POT DE VIN Argent donné :

font des tours de caries ou pour obtenir un privilège,


jonglent avec des poids sur un monopole, une adjudica-
les places publiques, font tion en dehors des voies lé-
une postiche. légales.

Postiche travail (Argots


:
Un maître maçon donne
divers). N. un pot de vin à un archi-
tecte pour obtenir des tra-
POSTILLON Baver en par-
:
vaux (Argot (lu peuple).
lant, c'est lancer des pos-
tillons (Argot du peuple).
POT DE VINARD Qui ac- :

cepte pot devin.


le
Nous en avons eu un
POSTILLON Boulette de
:

triste exemple dans l'alfaire


mie de pain dans laquelle
du Panama (Argot du peu-
est un billet laconique.
ple).
Cette boulette est lancée
dans la cour où se trouve le POTEAU : Ami.
prisonnier que l'on veut La figure en juste un ;

prévenir qu'un de ses com- poteau soutient.


plices s'est mis à table. Poteau veut dire aussi
complice (Argot des vo-
Le postillon est aussitôt
leurs).
ramassé, et ouvert le bil- ;

let est collé sur la muraille ;


POTEAUX : Jambes énormes,
quand les gardiens s'aper- comme disent les vojous :

çoivent du coup, il est trop grosses du bas et énormes


tard (Argot des voleurs). du haut (Argot du peuple).

POSTILLON D'EAU POUBELLE (La) Boîte à ;

CHAUDE : Infirmier (Ar- ordures qui lire son nom


got du peuple). V. Canon- du préfet de la Seine qui en
nier de la pièce humide. a ordonné l'usage.
Avant, les ordures étaient
POT A COLLE : Ouvrier me- jetées en tas dans la rue
nuisier (Ai^ot du peuple) (Ai"got du peuple). A^-
POl PRE 231

POIFFIACE : Fille publi- ronde qu'il faut pousser


(jiu' avariée. avec ellbrt sous le 1erdu
On dit aussi : chameau, rabot (Argot du |)euple).
rhiasse, camelolte (Ar^'ot
(les souleneurs).
POUSSER A LA PEAU :

Femme de amoureuse,
l'eu,

POULE D'EAU : Blanchis- ciiaude comme braise dont


eliisseuse. l'ensemble parle aux sens.
Elle est bien nommée, Elle pousse à la peau
j)uis!jirelle passe sa vie à (Argot du peuple).
l'eau (Arçot du peuple).
POUSSIER Lit malpropre.
:

POULET DE CARftME : Poussier^ cbambre pau-


Hareng saur. vre, en désordre.
C'est un triste poulet qui — Comment peux -tu
pourtant t'ait le bonlieur vivre dans un pareil pous-
(l'un las de pauvres j^ens. sier"^
Le hareng se nomme aussi Synonyme de taudis (S^v-
un gendai^me (Argot du got du i)euple).
peuple).
PRÉ AU DAR COURT TOU-
l^OUSSAII : Homme gros, JOURS Prison de Mazas
:

ventripotent, qui a peine à (Argot des voleurs).


i rainer son corps dillornie
sur ses jambes courtes (Ar- PRÉFECTANCE : La Préf. c-
got du peuple). ture.
Quelques-uns écrivent :

POUSSE-MOULLN : Eau. Préfectanche (Argot du


Allusion à ce que Teau peuple).
sert de moteur pour faire
tourner la roue du moulin PRENDRE LE COLLIER DE
(Argot du peuple). MISÈRE : Aller travailler.
L'établi est bien un col-
POUSSE-FAUTEUIL : Valit lier de misère, c'est même
(Ai^ot du peuple). un collier de force, car
l'ouvrier ne peut le laclier, il
POUSSE-MOU Homme mou :
subit ce ca/'ca;r jusqu'à la
qui travaille avec mollesse,
tombe.
sans courage (Argot du
peuple). Ce qui fait dire quand
l'un d'eux meurt :

POUSSER SA MOULURE : — II a quitté le collier


Faire ses besoins. de misère (Ai-got du peu-
Allusion à la moulure ple).
232 PRO PRU

PRENDRI] LA VACHE PAR si profondes., que l'on ne


LES (ce que porle le peut parvenir à y trouver
taureau entier) Prendre
: le moindre maravédis (Ar-
les choses au rebours, com- got du peuple).
mencer quelque chose par
la fin (Argot du peuple). PROLO : Abréviationde^ro-
létaire.
PRENDRE UN PLAT : V. Travailleur de n'importe
Rouscailler. quel métier qui n'a d'au-
PRÊTER LOCHE : Prête tres ressources que ses dix
moi ton oreille. doigts pour vivre (Argot du
Écoute bien ce que je peuple). N.
vais te dire (Argot des vo-
leurs),
PROPRIO : Abréviation de
propriétaire (Argot du peu-
PRINCESSE : pour
Vivre ple).

rien. Vivre aux de la frais


princesse (Argot du peu-
PROUTER Marronner, ne
:

pas être content (Argot du


ple).
peuple). V. A cran.
PRORLOQUE Propriétaire
:

(Argot du peuple). iV.


PROXÉNÈTE : Ou maque-
relle ; c'est la même chose.
PROCUREUSE : Ancienne La proxénète eslîx l'affût
fillepublique qui fait mé- de toutes les misères pour
tier de procurer sur com- livrer les malheureuses à la
mande des jeunes filles aux prostitution.
vi ux cochons. Celle-là ne connaît pas
Elle alimente les maisons grève des mineures.
la
clandestines. Elle revêt toutes les
Souvent, c'est une mar- formes, depuis la grande
chande à la toilette qui
dame qui a « eu des mal-
masque sa honteuse pro- heurs », qui tient une
fession sous les apparences
agence dramatique, jus-
de son commerce (Argot du qu'à l'ancienne cuisinière
peuple). qui tient un bureau dépla-
PRODUISANTE : La terre. cement (Argot du peuple).
L'allusion est juste : la
terre produit (Argot des
PRUNEAU : Tabac en ca-

voleurs).
rotte qui se nomme gross<^
ou petite ficelle ; il se chi-
PROFONDES : Poches. que. Gomme le morceau,
Elles sont, hélas ! parfois une fois mâché, est noir et
PUX PUT V33

juteux, on le nomme un — Au Rois, lui dit-elle.


'pruneau CArgol du peu- — Au bois de lit, pu-
ple). naise, fait le gamin.
Le mot e
IMIUSSIEN : Leclenière.
du peuple).
Je vais le fourrer un
-*

coup pied dans le prus-


(le PURÉE (Être dans 1:,^ : V.
sien (Argot du peuple). Mélasse.

PUCE DE MEUNIER :\.P/- PURÉE : Absinthe.


(loce.
Quand elle est forte, la

I LCE TRAVAILLEUSE :
liqueur épaisse ressemble,
(l'est l'ancienne expression en effet, à une purée de
pour désigner les femmes pois cassés (Argot du peu-
pour femmeSi ple).

C'est dans les maisons de


PURGATION : Quand un
rende/.-vous, où il y a des
avocat plaide en cour d'as-
coijeurs (voyez ce mot),
sises ou en police correc-
que ce travail s'accomplit,
tionnelle, les voleurs de pro-
à la grande satisfaction des
tession appellent sa plai-
vieux érotomanes qui vien-
doirie unepurgation.
nent là, chercher par les
yeux un spectacle écœurant
— As-tu entendu mon
blanchisseur ; ce qu'il a
pour émoustillercequi leur
assis l'amcal bêcheur et
reste de sens.
les Honneurs. Quelle pur-
Les femmes qui opèrent
gation! (Argot des vo-
dans ces maisons sont payées
leurs).
à la séance (Argot du peu-
ple). PUROTAIN Qui est dans la
:

PUCELAGE Petit
purée (Argot du peuple) V.
: oiseau
qui s'envole quand Mélasse.
il lui
pousse une queue.
On sait que les petits PUTAIN : Femme qui va à
tous, soit à l'œil, soit par
sortent du nid quand cet
métier.
appendice caudal arrive à
point (Argot du peuple). N. La putain est vieille
comme le monde depuis le ;

PI NAISE : Cette expression lupanar antique elle existe.


date de 1862 elle est due
; Malgré la brutalité de
à un voyou. Sur le boule- cette expression, on la re-
vard Montmartre, une tille trouve chez tous les poètes
hèle un cocher. anciens.
!234 PUT PUT

r.e Dict des rues de Paris, Une femme vi destrecié


Pour pignier qui me donna
toi
par Guillot (1270), publié Au bon vin ma voix a donné
on 175i par I'al)b6 Fleurv . Où l'on trouve bien por denier
Femmes, par son cors sulacier
Où il a maintes tencheresses

Y maison Luce
entrai dans la
Qui ont maint homme pris au
brai.
Qui maint en la rue Tyron.
Des Dames hymnes vous diron, (Argot du peuple).
OUA OUA 235

Ql'ANTKS? BuMivenuo que


: dix : révéler le secret. ^4.
paie un ouvrier nouvelie- D.
ntent embauché dans uu Le quatre-vingt-dix est
aUïlier. une loterie composée de
Tant qu'il n'a pas satis- quatre-vingt-dix billets
fait à cette vieille coutume, qui sont contenus dans un
qui date du compagnon- sac ; le 90 gagne le gros
nage, les camarades lui lot. Les 90 numéros sont
crient quanùèsf (Argot
: divisés par 30 cartons qui
du peuple). K. sont placés dans le public,
deux compères (engayeurs)
QUART D'OEIL Commis-
:
prennent deux cartons le ;

saire de du
police (Argot tenancier du jeu s'arrange
peuple) V. Moissonneur de façon à les faire gagner
par un truc ingénieux le
ULART DE MARQUF Se- ;

public volé n'y voit que du


main\
ien (Argot des saltimban-
Le quart du mois [mar-
ques). À^.
qué) (Argot des voleurs).

QUATRE-VINGT-DIX : Truc, QUATRE-COINS : Mouchoir.


secret de métier. La figure coule de source.
Vendre le quatre-vingt- Il y a aussi un jeu cpii
,

236 OUI OUO

se nomme les quatre-coins On répond en chœur :

il faut èlre cinq pour le — Ache (Argot d'impri-


jouer. merie).
Chaque joueur se place
à l'angle du carré, le cin- QULMPER: Tomber (Argot
quième au milieu fait le pot des voleurs).
(le chambre, et essaye de
QUINTE ET QUATORZE ET
prendre un des coins s'il ;
LE POINT V. Plombé. :

y arrive, celui qui a perdu


sa place prend la sienne QUIQUI Rognures de viandes
:

(Argot du peuple). ramassées par les chiffon-


niers dans les ordures.
QUELPOIQUE : Rien (Argot Ils les revendent aux
des voleurs). Borgias à 1 fr. 13 qui eu
font des potages (Argot du
QUEUE : Faire une queue à
peuple).
sa femme : la tromper avec
une autre et réciproque- QUI-QUI : Le col.
ment. —
Si tu rebiffes, je vais
On fait également une te serrer le qui-qui. (Argot
queue à un fournisseur, en du peuple).
achetant chez sou concur-
rent.
QUINQUET: Les yeux. La
marmotte allumeXt pante
une queue ne
Laisser :
du quinquet (Argot des
donner qu'un acompte sur
souteneurs). V. Chasses.
une dette.
Se tirer la queue, se... QUOQUANTE: Armoire à
battre (Argot du peuple). glace (Argot des voleurs).
N.
QUEUE DE CERVELAS
(Faire la) : Promenade QUOQUARD : Arbre.
dans promenoirs des
les — J'ai flanqué
la gal-
])risons (Argot des voleurs). touze sous premier quo-
le
V. Dévidage. quard à gauche de la gar-
naffe (Argot des voleurs).
QUI A DU ONZE CORPS- iV.
BEAU Quand un curé
? :

entre dans un atelier de QUOQUERET : Rideau (Ar-


composition, cette question got des voleurs). V. Gueu-
salue son apparition. sard.
UAB UAH •237

RAFiATTEURS : Individus RABIAGE : En avoir, c'est


qui font le métier de rabat- posséder des renies (Argot
tre les filles pour les hom- des voleurs).
mes et les hommes poul-
ies filles. RABIBOCHER : Quand un
On peut lire la monogra- ménage est en désaccord et
phie curieuse de cette ca- qu'un raccomodage a lieu,
tégorie d'individus dans il est rabiboché.

Trottoirs et Lupanars Le rabibochage n'est le


(Argot des souteneurs). N. plus souvent qu'un replâ-
trage.
RABATTEURS A LA SOR- Quand les enfants jouent
GUE Voleurs qui opèrent
: aux billes, ceux qui ont
la niiil. perdu disent au gagnant :

C'est redoublement
un — Veux-tu nous rabibo-
de syllabe; ils ne rabattent cher'^
pas, ils s' abattent sur les C'est-à-dire nous rendre
maisons à dévaliser. quelques billes (Argot du
Les rabatteurs sont les peuple).
complices qui nourrissent
le poiipard (Ai^got des RABIOT : Faire plus de temps
voleurs). qu'il n'a été convenu.
238 RAC RAC

Au régiment, un lionim '


rise la iéledca individus qui
puni fait autant de jours de ressemblent à cette racin«;
présence en plus qu'il a eu (Argot du peuple). N".
de jours de punition.
Avoir dîù rahiot: avoir
RACAILLE : Moins que rien.
Terme suprême de mé-
du bon, toucher un reliquat
pris plus fort que crapide
sur lequel on ne comptait ;

résidu de tout ce qu'il y a


pas (Argot du peuple).
de plus abjet.
RABOTÉ : Synonyme de net- — Tu n'es qu'une sale
toyé, plus rien. racaille {kv^oi du peuple).
On dit aussi d'une lemme
mince :
RACOLER: Fille qui racole

— Elle a été rabotée


les passants
souteneurs).
(Argot des
(Argot du peuple)

RABOTER LE SIFFLET(Se): RACCROCHER A LA FLAN :

Fille qui n'a pas de poste


Boire un verre d'eau-de-vie
fixe ; elle part de chez elle
qui gratte si fort le gosier
à l'aventure.
qu'il semble en emporter
Elle raccroche à la
des lambeaux.
flan, au hasard (Argot des
L'eau-de-vie, qui joue le
souteneurs).
rôle du fer du rabot, enlève
des copeaux dans le sifflet RACCOURCIR :Se dit d'un
du buveur (Argot du peu- condamné à mort à qui on
ple). N. coupe la tête. Il est en ellet
raccourci d'autant.
RABOUIN : Le diable (Argot
Le mot est vieux il date
;
des voleurs).
de Martinville.
RAGLNE DE BUIS : Dents. Il était devant le tribu-

Ainsi nommées lorsqu'elles nal révolutionnaire. Fou-


quier-Tinville lui dit :
sont sales et noires.
Vesinier, membre de la
— Citoyen de Martin-
ville, qu'as-lu à répondre,
Commune en 1871, fut sur-
nommé par Henri Roche-
— Je ne suis pas ici pour
mais pour
i\\\'oum''allo7ige,
forl racine de buis, par
qu'on me raccourcisse (Ar-
:

allusion à la racine de et c
got des voleurs).
arbuste qui est noueuse avec
des protubérances qui res- RACLETTE : Agent de police
semblent à des verrues dif- de la Sûreté ou sergent de
formes. ville.
Racine de huis caracté- Allusion à la raclette du
HAD RAF 239

l'anioiieiir i|ui enlève la din parce qu'il leid'ernie


suie des elieminées. des radis (sous) (Argot des
Les agents raclent les voleurs).
niallaiteurs qui sont la suie
(1<» la société (Argot des vo- RADURER Repasser son
:

leurs). iV. couteau sur une meule.


—Je radure mon lin-
1;AI)E ou radeau Tiroir : yr^ afin que le pante soit
de comptoir oîi sont les ra- fait d'un coup et qu'il n'ait
pas le temps de cribler à
Signifie aussi boutique. la y rù'^ (Argot des voleurs).

Ce n'est ni rade ni ra- RAFFALE (Je suis dans lu) :

deau, c'est radin. Etre au plus mal, près di;


IA.D. Le vol au radin est cé- mourir (Argot des voleurs).
lèbre; ceux qui le prati-
qu nt se nonniient le radi- RAFFALÉS Être dans la
:

neur et le raton (Argot des misère, emporté par la


Toleurs). iV. rajfale de la dèche (Argot
des voleurs).
RADICAILLE : Ceux qui
professent des opinions ra-
RAFLE, RAFLER : Pren-
dicales (Argot au peuple).
dre.

RADIS : V. Fricadier. Quand un crime est com-


mis et (pie les auteurs sont
RADIS NOIR Prêtre. :
introuvables, la police or-
Allusion à la robe noire. ganise des rafles dans les
Cette expression date du lieux suspects et dans les
temps où l'on jouait à l'Am- endroits où se réunissent
bigu la pièce des Mystères les vagabonds.

de Paris. On nomme ces rafles


Rodin, célèbre type de un coiiy d'êperdier, parce
canaille, mangeait pour son que l'on y prend générale-
dîner un plat àç^ radis noir ment beaucoup de pois-
Argot du peuple). iV- sons.
Quand les filles publiques
RADIXER : Revenir. deviennent par trop encom-
— Je radihe à la piaule. brantes, on les rafle en
Radiner: faire le radin, masse.
voler le tiroir-caisse d'un Le croupier o'afle l'ar-
' omptoir. gent des joueurs.
Ce tiroir est nommé ra- Le voleur rafle l'argent
.

240 RAI RAM

des passants (Argot des sur le trimard (Argot des


souteneurs). voleurs).

RAFFURER : Regagner. RAMASSER : Se faire ra-


C'est le redoublement masser, c'est se faire ar-
rêter.
à'affure (gagner).
— raffuré du ter-
J'ai
un
Quand un individu tient
langage imprudent ou
rain sur les pescailles qui
qu'il dit des bêtises, il se
voulaient me paumer (Ar-
got des voleurs). fait ramasser (rappeler à
l'ordre)

RA(;OUT Soupçon. Dans le peuple, on dit :

— J'ai
:

du ragoût sur —Nous l'avons relevé


sézières, il s' esl mis à table
du péché de paresse.
sur mon orgue. On également à une
dit
— Fais attention de ne femme

qui vous embête :

^2i's, faire deragoia,\Qqîmrt


Allons, rainasse tes
nous a au chasse (Argot cliques et les claques et
des voleurs). fous le camp (Argot du peu-
ple). N.
RAGOUT DE POITRINE :
RAMASSEUR DE MÉGOTS :
Femme ragoûtante qui a
Ramasseur de bouts de ci-
sur la poitrine des tétons
gares et de débris de ciga-
volumineux (Argot du peu-
rettes.
ple). V. Capitonnée.
Ces mégots sont séchés,
RAIDIR triés,hachés, puis vendus
: Mourir (Argot des
par paquets aux ouvriers.
voleurs).
La bourse aux mégots se
RAILLE : Cette expression tient place Maubert, au
est ancienne, elle se trouve pied de la statue d'Etienne
dans les Mystères de Pa- Dolet (Argot du peuple).
ris (Argot des voleurs). V.
Arnaque. RAMASSER UNE PELLE :

Être certain de roussir une


RAIGUISÉ : Avoir tout perdu. affaire et la rater.
Mot à mot il est ré-
:
Faire la cour six mois à -

guisé, il va mourir (Argot une fénnne au bout des- ^,

du peuple). quels elle vous envoie pro-


mener.
I
RAISINÉ : Sang. Ramasser une pelle, ses
— J'ai lin gré le
gonce, dit de tout ce qui manquel
il a répandu son raisiné (Argot du peuple). iY. 1
RAN RAP 241

|{AMASTIULi:i K Désigne : . RANCARD Renseignements.


:

de vol qui consiste


io j;enre .
— d'un ran-
J'ai besoin
à 7'amasser à terre un bi- card sur un tel.
jou faux qu'un compère a — Le rancard du 'pro-
préalablement laissé tom- bloque est tout ce qu'il y a
ber (Argot des voleurs). V. de i)lus mouche.
Trouceiirs. Le rancard est un terme
convenu pour la correspon-
HAMENEUH : Homme qui dance des tenanciers de
n'a que quelques cheveux claquedents avec les pla-
et lesramène en avant sur ciers qui les alimentent de
son front ponr faire croire
camelotles (Argot des sou-
à une chevelure abondante
teneurs).
(Argot du peuple).

UAMENEUSE : Fille puMi-


RAPAPILLOTER : Un mé-
nage désuni se rapajjil-
(jue qui ramène les hom-
lotte.
mes qu'elle raccroche à sou
garni.
Mot à mot : se raccoia-

— J'ai une chouette


i II ode.
La chanson populaire
fjosse, hier elle a ramené
dit :
<lix fois (Argot des soute-
neurs). Je me rapapiUote
Avec Charlotte.
KAMOIXOT : Honnne /ï/- (Argot du peuple). A^.
consistance, qui
inolli,%'A\\<>
rabâche vingt fois la même RAPE : Le dos.
chose.
Râpe, avare.
Le capitaine Ramollot
a fait rire tout Paris.

Il est dur comme la

L'exj)ression est récente râpe du menuisier.


(Argot du peuple). C'est de râpe qu'on a
N.
fait rapiat pour désigner
KANCARD ou RANCART. •
les auvergnats, qui, comme
Mettre quelque chose ou on le sait n'attachent pas

quc'Iqu'uu dont Oii ne veut leur chien avec des saucisses


plus au rancart de cùlé. (Argot des voleurs et du
Un coup de rancart est peuple). N-
aussi une chose imprévue,
comme le fait par exemj)le RAPER : Chanter.
de raccrocher u le lemme expression de
Vieille
!;ms lui lieu public (Argot goguolle pour qualitiei- un-
ies souleueurs). chanteur qui écorchait les
14
242 RAT \\\r

oreilles de ses auditeurs. sort que la nuit pour chas-


Mot àmot il râpait sa: ,ser le rat, excepté qu'ici
chanson (Argot du peuple). -
il faut retourner le l'ait,
A^. c'est le rat qui chasse le
chat — le passant (Argot
lUPPFJQUER : Revenir. des voleurs). N.-
— Depuis huit jornes
que je suis en horclée, je RAT DE PRISON : Avocat.
rapplique à la piaule, Allusion à ce que ces mes-
mince de siiifsi la clé (Ar- sieurs grignottent à i)elles
got du peuple). dents l'argent, des prison-
niers qui ont besoin de leurs
llÂPIOTiai : Fouiller dans services.
les puches de quelqu'un. Sangsue serait plus juste
Ce devrait être dépioter que rat (Argot des voleurs).
puisque l'on le fouille dans
l'intention de le dévaliser. RAT DE PALAIS : Clerc
Cette expression est d'huissier qui attend les
néanmoins employée par malheureux avant l'audience
les voleurs. des référés pour accrocher
Les ouvriers tailleurs une pièce de cent sous.
sont plus logiques. Vom ra- Hommes d'affaires véreux
piécer (mettre une pièce), qui passent leur existence
ils disent rapioter (Argot dans la salle des Pas-Per-
des voleurs et des tail- dus à la recherche d'un
leurs) .
imbécile.
Rat de palais, en un
RAPPOINTIS : Morceau de mot tous les rongeurs qui
fer pointu, forgé par un rongent les plaideurs (Argot
apprenti. du peuple). A^.
On appelle ainsi les ché-
tifs (Argot du peuple). A'. RATATOUILLE (En recevoir
Avorton. N. une) : Être battu.
— Je vais te fiiutre une
RASEUR ennuyeux,
: Être ratatouille, numéro un.
qui vous raconte des riens On dit également :

pendant des heures en- —Je vais te tremper


tières (Argot du boulevard) une-soiipe (Argot du peu-
V. Crampon. ple). .V.

RAT (Courir le) : Voler la RATÉ Manquer une affaire,


:

nuit. rater un coup... de fusil,


Allusion au chat qui ne un examen.
.

RAT RXT 243

D'un homme petit, on cahot (Argot des voleurs).


(lit : il est raté. N.
En lilléralnre, en mu- RATIBOISEUR DE LAN-
sique, en peinture, une DAU A BALEINES Vo- :

œuvre est ratée lorsqu'elle leur de parapluies.


est incomplète. On les nomme aussi dès
Un homme qui donnait ratiboiseurs à réchange.
(le belles espérances et qui Le voleur entre dans un
n'arrive à rien est un raté. grand café, il a un mauvais
En un mot, j'aie se dit parapluie à la main, il le
(letoutce qui n'est pas l)ien place au porte-parapluie,
(Argot du peuple). au milieu des autres. Il
s'assied h c(*)té ptjur gui-
KATEAU : Agents de police. gner de l'œil le plus beau,
ratissent les voleurs
Ils il paye sa consommation,
(Ai^got des voleurs). se lève sans afieclation en
emportant le parapluie sur
KATIBOISÉ : Plus le sou. qui il a jeté son dévolu.
— Je n'ai plus le sou, je Si l'on s'aperçoit de
n'ai plus de criîdit et pas l'échange, il s'excuse de
envie de bien laire, je suis s'être trompé, puis s'en va
ratiboisé (Argot du peuple) tranquillement.
Il est rare que ce vol ne
RATIBOISEUR DE CABOT : réjssisse pas (Argot du
Voleur de chiens. peuple). N.
C'est une industrie toute
spéciale, elle est florissante
RATICIION : Curé.
au printemps quand les Ratichon est un mot an-
chiennes sont amoureuses. cien. On trouve dans Oli-
le
vier Chéreau à propos des
Les chiens une lois volés,
sont tondus, maquillés pour Arche-Suppots chargés de
les rendre méconnaissables,
réformer le langage, mais là,
puis expédiés en Angle- il n'est pas pris dans le

, terre à une association afli- sens de prêtre (Argot des


voleurs).
li(;e aux voleurs parisiens.
Ce vol est des plus sim- RATISSER : Voler, retour-
ples, il deux pour
faut être ner la poche d'un individu,
l'accomplir. Pendant que le ratisser avec autant de
l'un lait cour à la boi::ie
la soin que le jardinier en
qui promène Tom ou Mirza, met à ratisser ses allées
le complice profite de son (Argot du peuple).
V inattention, il enlève le RATISSER LE BAS DES
.

241 RAV RER

REINS AVEC UNE BRI- ^- Tu reviens imbécile


QUE : Ceguère ré- n'est (Argot des voleurs).
créatif, c'est pourtant ce que
l'on dit aux personnes qui RAVIGNOLET (Se payer un) :

s'ennuient. V. Bataille des fésitites.


— Ah comme ! je m'en-
nuie. REBIFFE (Il y a de la) Re- :

— Ratissez-vous bas le venir à la charge, retomber


des reins avec une brique. sur un adversaire plus fort
Ou bien encore : que soi
— Bàclez-vous les os Se rebiffer contre une
des jambes avec un tesson autorité quelconque (Argot
de bouteille (Argot du peu- du peuple).
ple).
REBONNETER : Amadouer
RATON Apprenti voleur qui
: un individu pour le fourrer
s'introduit par l'inipuste dans une affaire.
dans une boutique et se Cacher ses griffes sous
cache dans un coin. Quand un gant de velours, faire le
tout bruit a cessé, il ouvre patelin pour mieux trom-
la porte à son complice per.
(Argot des voleurs). — As-tu rebonneté le

pante pour l'afft


RAVAGEUR : Individu qui, — Oui, est boni il

aux bords de la Seine, re- Rebonneter dans le peu-


cherche les débris de fer- ple veut direraccommoder
railles et d'os. (Argot du peuple). N.
Autrefois les ravaneurs
formaient une puissante cor- REBONNETEUR : Le confes-
poration ils opéraient dans
; seur.
les ruisseaux qui coulaient Il rebonnète le pécheur
au milieu des rues de Paris avec Dieu.
(Argot du peuple). iMot à mot ; il le récon-
cilie dans la 'planche à
RAVIGNOLE : Récidiviste. lavement (Argot des vo-
Ce doit être une corrup- leurs).
tion de revignole.
Gnole yQwiàivQ imbécile, REBOUISER DU CORRI-
de revient oa a fait revi DOR : Sentir affreusement
on y a soudé gnok., de là mauvais de la bouche.
l'expression. — Ce cochon-là pue tel-

Mot à mot : lement qu'il fait tourner le


.

lŒC REC 245

bouillon (Argot du peuple). — As-tu vu ce coup de


.¥. chasse 1

Les tilles rechassent les


IlEBROUSSE-POIL (A) :
passants pour les dlliimer.
Prendre les choses de tra-
Cela se nomme distri- :

vers, à l'envers, du côté où


buer son prospectus. (Ar-
ça n'est pas vrai.
got des tilles).
Ne pas savoir prendre
les gens par leur côté lai-
RÉCHAUFFANTE : Perru-
ble
que.
iMot à mot : les prendre à
chaud h la tête
Elle tient
rebrousse-poil (Argot du
et ceux qui en portent ne
peuple).
craignent pas de se prendie
aux cheveux.
lïEBUTTER : Ne plus vou-
Un coilleur de la rue de
loir.
Bondy avait pris celle en-
Synonyme de refouler
seigne :

et de renifler.
On rebutte sur un ou- D'Abdalon pendu par la
I
nuque,
vrage qui déplaît ou qui Passants, contemplez la
dure trop longtemps (Ar- duuleur! I

S'il avait porté perruque.


got du peuple).
11 eût eviié ce malheur.

(Argot du peuple).
IIÉCALCITRANT : Coftre-
lorl. RECHAUFFÉ (C'est du) :

Les voleurs éprouvent Quand un individu fait un


souvent de la résistance discours émaillé de lieux
à l'ouvrir ; de là l'expres- communs, ou raconte une
sion (Argot des voleurs). histoire à dormir debout,
N. c'estdu réchauffé.
Allusion aux mets ré-
RECEVOm UN SAVON OU chauffés qui ne valent plus
EN DONNER UN Gron- : rien.
der quelqu'un, être grondé. On également
dit :

— Quand un ouvrage est —


Lâche-non^ avec tes
mal fait, on reçoit un sa- boniments c'est de; la
von. vingtième resucée (Argot

Attends un peu mon du peuple).
neveu, je vais te savonner
la tète (Argot du peuple) RÈCHE Sou :

— Pas
un rèche dans
RECHASSER : Regarder mes profondes je ne suis ;

quelqu'un ou quelque chose. pas réchard.

14,
24G RED REF

Rèche veut aussi dire : REDINGUE : Abréviation de


femme qui a un caractère redingote (Argot du })eu-
cassant. ple).
— Elle est tellement
mauvaise que Ton ne peut REDOUBLEMENT DE FIÈ-
pas la toucher avec des VRE Fièvre^ révélation.
:

pincettes (Argot du peuple). Quand un voleur a été


dénoncé, ila la fièvre.
RECONOBRER : Recon- Une nouvelle révélation
naître. à sa charge lui occasionne
Quelques - uns écrivent un redoiiblement de fièvre
conobrer. Ce n'est pas (Argot des voleurs).
exact. Conobrer veut dire
connaître et non recon- REDRESSE (Être à la).

naître (Argot des voleurs). — Il est à la redresse le


mec, pas moyen de lui
RECORDER : Reconcilier. monter le verre en fteiir ;
L. L. il la connaît, c'est lui (jui a
Recorder veut dire inventé queues de bil-
les
prévenir, remonter le mo- lard cintrées pour faire les
ral à un
désespéré lui ; elfets dans les coins.
apprendre ce qu'il doit Être à la redresse ru- ,

faire (Argot du peuple). sé, malin.


N. On dit aussi : être à la
hauteur (Argot du peuple).
RECOURIR A L'ËiMÉTI-
QUE Escompter de faux
: REFILER: Veut dire: donne-
billets (Argot du peuple). moi.
Le souteneur dit à sa
RÉDAM Grâce.
: marmite :

Comme ledit A. Delvau, — Refile-mo\ le po-


redam ne peut venir de
rédemption. Refiler quelqu'un c'est :

C'est une corruption de le suivre ou


le rechercher.
retam. — J'ai eu beau le re-
Allusion à la casserole filer, c'est comme si j'a-
qui est neuoe lorsqu'elle vais une aiguille
cherché
est étamée. dans une botte de foin (Ar-
Dans le peuple on dit got des voleurs). N-
rétamé pour étamé le vo- :

leur gracié est rétamé, il REFROIDIR : Tuer un indi-


est remis à neuf (Argot des vidu.
voleurs). N. Refroidi : Allusion au
RE(i HEL 247

ciidaYre (jui, aiissilùl la llegon est une corrup-


mort, (leviciil froid comme tion de regout (rancune).
le inarl)ro (Ai|,'(>l des vo- Quand un voleur a été
leurs).
donné par un nonneur, il
a du regout, de la rancune,
REFLCiES Les croyants
:
il a coulracté une dette de
disent au péclieur ref'ti- :
haine qu'il lui paiera tôt ou
(/iez-yons dans le sein de lard (Argot (les voleurs).
Dien.
N.
C'est un refuge qui est
l»oui,'i'enienl haut. REGOUT : Rancune.
Ees giccrneurs préfèren t Avoir du regout contre
de beaucoup les refuges quelqu'un, lui vouloir du
niuiiieipaux et d'autres, mal.
inconnus de la masse des Les voleurs ont du re-
I*arisiens rue Galande, rue
: gout contre un complice
.lui ien-le- Pauvre, rue St- qui les a dénoncés.
Denisetrue Sl-Séverin, où — Je renqiiille dans
l'on couche pour quatre Pantin sans regout ni mo-
sous, sur un liane, avec une race.
soupe par dessus le mar- Mot à mot Je rentre à:

ché. Paris sans colère, sans ran-


Ces refuges oni pour en- cune et sans cri (Argot des
seigne Crémerie. Je ne
: voleurs). iV".

conseille pas aux lecteurs


de s'y aventurer, s'ils ne RÉJOUISSANCE : Qui ne
veulent pas être saignés réjouit pas du tout la mé-
(Argot du peuple). N. nagère, lorsque le boucher
luidonne plus d'os que de
RÉGLER SONTRIMESTRE : viande(Argot des bouchers).
Rallre quelqu'un.
Synonyme de régler son RELEVEUR DE CHANDE-
compte. LIER : Quand un miche
Quand une marmite ne monte avec une lille, il ne
rend pas, le souteneur dit lui donne pas toujours l'ar-

:

Je vais lui régler son gent de la main à la main;


trimestre. discrètement, avant de s*;
Pour certaines de ces mettre en chantier, il lait
malheureuses, le trimestre sa mise sous \q chandelier;
est tous les jours (Argot aussitôt partis, le souteneur
des souteneurs). JSf. arrive et relève la monnaie
qui est sous le chandelier
REGON : Dette» (Argot des souteneurs).
248 REM REM

RELEVEURDE PESOCIIE: la vue ni le poil de dessus,


Garçon de banque qui la la môme est rerubrocable.
relève les l^r^15^1 30 de Mot à mot tu peux la :

chaque mois. regarder^ elle vaut la se-


La pesoche est le sac où cousse (Argot des voleurs).
il enferme la monnaie (Ar-
got, des voleurs). REMBROQUAGE DE PAR-
I{AI^' : Confrontation avec
RELUQUER Regarder.
: le 'parrain fargiieur (té-
— Qu'avez- vous donc à moin à charge).
me reluquer comme ça, Le parrain rembroque
est-ce qne je vous ai vendu (regarde) le détenu pour
des pois qui n'ont pas vou- voir s'il le r
lu cuire? du peuple).
-moi un peu
ce canard, en a-t-il une REMBROQUER : Regarder.
trompette (Argot du peu- Ses deux beaux chasses vous
ple). rembroquaient,(

Puis à la piaule tous le» go"ces


la refilaient.
RELICHERSONMORVIAU :
Elle fit mince casquer
I

les mar-
Voilà une image qui n'est lous,
I

pas propre.
Dans peuple on dit à
le dit chanson du 7nac de
la

un enfant qui ne se mouche Grenelle (Argot des soute-


pas et qui de son nez laisse neurs).
pendre deux chandelles :

—Reliche ton mor- REMÈDE A L'AMOUR :

viau (Argot du peuple). N- Femme laide à faire reculer


même le plus intrépide.
RELUIT : L'œil (Argot des — Quelle bouillotte ,

voleurs). V. Ahal-relmt. mon vieux, s'il n'y avait


qu'elle etmoi sur terre nous
REMRINER : Quand on a ne ferions pas de petits.
bien débiné un individu, Elle guérirait de l'a-
on le rembine. mour pour la vie (Argot du
Rembiner est synonyme peuple).
de rebonneter (Argot' du
peuple). REMONTER SA PENDULE:
Battre sa femme, mot à
REMBROCARLE (Elle est) : mot : la faire marcher. Z.
Beau visage que Ton peut L.
regarder. Remonter sa pendule se
— Tu n'en perdras pas dit d'une personne qui re-
REN RE\ 21!)

nifle pour remonter sa ches à quelqu'un, c'est lui


morve et éviter de se mou- pousser un renand.
cher. — Y m'en a foutu \\\\ de
Remonter le moral A' yine renaiid h l'inslruction, y
personne désespérée (Argot m'a dit que je crapserai
du peujtle). N. d'une fièvre cérébrale soi-
gnée par Chariot (Argot
RlvMOrCIIER Regarder. : des voleurs).

Remouche moi cette
[»elile gueule-là, elle rcrail RENAUDER : Ne pas être
relever un morl. content.
On dit aussi :
Ce mot vient du verbe
—Je vais te remeiicher arnaiider.
poiu' : te battre (Ai^ot du Avoir du renaud contre
peuple). quelqu'un veut également
dire avoir de la rancune.
:

HE.MPARDEUSE : Fille qui Synonyme de l'expression


fait les soldats autour des être à feu (Argot du peuple).
casernes, sur les glacis ou
dans les fossés des furtili- RENDEZ-MOI (Le vol au) ;

calions (Argot des trou- C'est très simple. L'un des


piers). complices jette un louis sur
le comptoir; pendant que le
RENACIIÉ : Fromage (Argot marchand rend la monnaie,
«les voleurs). l'autre ramasse pièce et
monnaie et se sauve.
RFNARD (Le hkher) : Dé- Cette manière de procé-
gueuler.
der se nomme par abrévia-
Expression ancienne; dans tion : le rendent [Argot des
les ateliers, quand un ou- voleurs).
vrier a trop bu, il lâche son
renard; un camarade cha- RENDOUBLÉE : Signifie
ritable dit alors quand il plusieurs choses.
est copieux : il en a une Dans le peuple on dit :
de queue. ReJidoublée de putain,
Une vieille chanson de pour exprimer qu'il est
compagnon dit : impossible de l'être davan-
tage.
Quand je sens que ça me çar-
I
gouille, On dit d'une femme en-
Je lâche le renard. ceinte :

(Argot du peuple). — Elle estrendoublée


pour doublée (Argot du
RENAUD : Faire des repro- peuple).
250 REN REX

RErsDRE L'AME : Mourir. gré soi, c'est avoir un ren-


Rendre sou àme à Dieu cœur (Argot du peuple).
ou au diable.
On dit aussi d'un po- RENFONCEMENT Vigou- :

cliard qui a le renard fa- reux coup de poing appli-


cile : qué sur un chapeau haut
— Il a rendu tripes et de forme.
boyaux jusqu'à son âme. Quand les voyous se
Là, il n'en meurt pas., il battent, coup du ren-
le
recommence le lendemain foncement., c'est un coup
(Argot du peuple). ^
de tète donné en pleine
poitrine (Argot du peuj)lej.
RENCARD A : l'écart.

On met un objet au ren- RENGAINER SON COM-


card quand on en a assez. PLIMENT ; Faire du plat
La faire au rencard :
à ,une femme, elle vous
lever une femme qui est envoie 'aVouts, ren- il faut
seule sur un banc, dans un gainer son compliment.
square, ou sur une prome- Être en tête-à-tèle avec
nade publique. une femme mariée pour la
Les courtiers qui lèvent première ibis ; au iiioment
les bonnes pour les placer psychologique, lemari ar-
dans les maisons de tolé- rive... il faut rengainer
rance disent : son compliment (Ai-got du
— J'ai fait la môme peuple). N'
au rencard (Argot des
souteneurs). N- RENIFLANTES : Des bot-
tes.
RENCOEUR : En avoir gros L'image est heureuse :

sur le cœur contre quel- quand un pauvre diable a


qu'un des bottes éculées et per-
Ne pouvoir avaler ou cées, elles reniflent l'eau
digérer une affaire. des ruisseaux (Arçot du
Synonyme de la locution peuple).
très populaire :

— Je travaille à contre- RENIFLER


loir faire.
: Ne rien vou-
cœur.
— Je n'y vais pas de — Tu renifles sur le

Ion cœur, je n'y vais pas truc.


avec courage. Mot à mot ; rebuter
Epouser un homme mal- (Argot des voleurs).
UKN UEP 251

UKMtLK.lHS : Agents de qui rencersaient la mar-


la sùrelé. mite pour indiquer qu'ils
Il faut avoir im certain se mettaient en étal d'in-
nez, un certain llair, pour surrection.
laire ce métier. Nous avons, c'esi le pro-
grès,la marmite à re7t-
Quand les agents arrê-
versement des anarchistes
tent un voleur, ils le re-
(Argot du j)euple). N.
diflent (Argol des vo-
leurs).
REPASSE : N'avoir plus
rien.
IIKMFLEIK DE CÂVIE-
Quand un créancier te-
EOTTE A LA FLANC :

nace importune son débi-


Voleur qui flâne au hasard
teur, ce dernier par ironie
pour dévaliser le premier
lui dit :
étalage qui se présente à
lui (Argot des voleurs).
— Vous repasserez.
C'est le créancier qui est
KENQLILLER : Rentrer. repassé quand on ne le
—Je renqiiille à la paye pas (Argot du peuple).
piaule.
Renquiller veut dire REPÉSIGNÉ : Arrêté de
aussi retourner. nouveau. A. D.
—Je renquille au pa- Résigner veut dire
telin (Argot du peuple). ouvrir.
Il donc prendre le
faut
:NQLILLER Faire for- : mot repésigner dans le
tune, devenir gros et gras sens de voir ouvrir à nou-
(Argot d'imprimerie). veau la porte de la prison
et non dans celui d'arrêter
INVERSER SA CHAUF- (Argot des voleurs).
FERETTE Mourir. :

Synonyme à^éteindre sa REPIGER : Je vais te repi-


braise (Argot du peuple). ger au demi-cercle.
On dit de quelqu'un qui
RENVERSER SA MAR- a été pigé — pris une
MITE Mourir.
: première ibis :

Renverser la marmite : —Je vais te repiger


ne plus tenir table ouverte, une seconde (Argot du peu-
évincer les parasites. pic).
Renverser la marmite :

refuser le service. REPIQUER : Deux joueurs


Allusion aux Janissaires font une partie ; l'un joue
25-2 REP RES

re- cj/a>^^/'^(Argotdesvovous).
'pique, l'autre répond :

pique. N.
Repiquer de riffe rap-
:

(Argot
REPOUSSER DU PARLE-
pliquer d'aulorité
MENT V. TrouiUoter de
:

du peui)le). la hurlette.

REPIQUERAI TRUC : Re-


REQUIN DE TERRE : Huis-
venir à la charge. sier.
Avoir été chassé par la Voilà un nom qui n'est
porte et rentrer par la Ce-
pas volé. En effet, comme
lle tre. le requin dont on trouva
Demander à crédit et se
dans le ventre une paire de
le voir refuser, le rede-
botles, une araioire à glace
mander nouveau, c'est
à et un poêle de iaVence,
repiquer au truc (Argot Vhuissier dévore tout (Ar-
du peuple). N' got du peuple). N.

REPORTER SON OU- RESSAUT (Avoir du) : Être


VRAGE Dans le peuple,
:
surpris à en ressauter.
quand un médecin suit le Une proposition saugre-
convoi d'un malade qu'il a nue fait ressauter d'élon-
soigné, les voyous disent :
nement celui à qui elle est

Tiens, le docteur qui faite.
reporte son ouvrage (Ar- On
ressaute à la pen-
got du peuple). sée de faii'e une chose qui

ne plait pas (Argot des sou-


REPOUSSER DU GOULOT: teneurs). N.
Puer de la bouche.
L'image est typique ; RESTANT DE SOUPER :

ceux qui sont affligés de Terme de mépris employé


cette infirmité repoussent dans le peuple à l'égard
en effet tous ceux qui les d'une fille qui a roulé peu- .

approchent (Argot du peu- dant vingt ans les restau-


ple). rants de nuit.
Restant de souper, mot
REPOUSSER LES URINES : à mot tout le monde a
:

Il est, je pense, inutile mangé sur son cuir.


d'expliquer expres-cette On également pour
dit
sion ; sa rend
l-rulalilé la exprimer une idée phis
très compréhensible. basse: roj?iures d'abattoir',
Allusion au piston qui c'est le sujU'è ne debout
repomse la viai)eur dans le (Argot du peuple). N'.

I
KET i{i:v •253

UÉSL'IUIECTION (Laj : RETOLRNEK LA MOLLE :

Prison de Saint-Lazare. V. Avaler le pépin.


Allusion biblique à La-
zare le ressuscité. Z. Z. RETOURNER SA VESTE :

En quoi cette prison d'où Changer d'opinion.


les femmes sortent plus Reproche fait souvent à
pourries moralement qu'à laplupart de nos hommes
leur entrée peut -elle è^--^ politiques par le peuple qui
ime résîinrcHo7i? ne connaît pas le mot de
Ce n'est une résitrrec-
Thiers :

/ioJi que pour celles qui


— n
n'y a que l'Iiomme

sortent guéries de l'inlirme-


absurde qui ne change ja-
rie, parce qu'elles peuvent mais (Argot du peuple). N.
recommencer leur com -
merce (Argot du peuple). RETOURNER (Savoir se) :

Se tirer d'embarras. L. L.
K ETAPE : On retape un S'en retourner , c'est
vieillir.
vieux chapeau pour lui don-
ner l'aspect d'un neuf. Dans ex-
le peuple, cette
pression pas prise
n'est
On relape une seconde
fois un ami déjà tapé une dans ce sens; ceux qui font
première. métier de se retourner,
Les tilles du trottoir re- ont pour atelier Xqa Champs-
Elysées.
tapent les hommes, mais
l>as pour les rendre neufs,
On les appelle plus com-
car quelquefois elles laissent
munément des ramasseurs
des souvenirs qui ne sont de marrons (Argot du peu-
ple).
pas tapés.
Mot à mot
retaper,
:

raccrocher (Ai^ol des sou-


REVENDRE : Révéler un se-
cret confié.
teneurs).
Commerson disait à ce
Il ETl RATION (Être en) Ou- : sujet que secrets c'est
les
vi'ier typographe qui com- le contraire des fruits, que
mence à vieillir et qui trouve ce n'est pas ceux qu'on
difficilement de l'ouvrage. veut garder qu'on confie.
Le progrès n'a pas encore Revendre commettre:

inventé la machine à tuer une indiscrétion qui amène


ceux qui ne peuvent plus l'arrestation de quelqu'un.
\ travailler après avoir fait la
fortune des patrons (Argot
— Il est
police (Argot des voleurs),
revendu à la

d'imprimerie). N.
15
254 REV RIF

KEVIDAGE Recision des


: riâtre (Argot des volenrs).
marchandises achetées par N.
les brocanteurs dans les
ventes publiques. RIBOLIS Souliers.
:

La reDîsion consiste en Au carreau du Temple,


ceci c'est une spécialité.

:

Pour nepas faire Les ribouiseurs achè-


monter les enchères et tent toutes les vieilles
acheter bon marché, un ou chaussures ils ont des ou-
;

deux de la bande noire vriers qu'on nomme des


pousse les enchères. Les ob- jpassifleurs, ils les ri-
jets en vente sont, par ce bouisent si bien que sou-
système, généralement ad- vent on les prend pour du
jugés à vil prix. neuf, pas les jours de pluie
La vente terminée, ils par exemple, car les mal-
se réunissent dans le cabi- heureux qui les chaussent
net d'un marchand de vin rentrent chez eux sans ser
voisin etils procèdent au melles (Argot du peuple).
revidage, c'est-à-dire à de
nouvelles enchères.
RIC-A-RAC Avoir du res-
:

Chacun prend alors le saut pour payer.


lot de marchandises qu'il
Payer ric-à-rac par :

acomptes, prolonger la dette


peut écouler dans sa bouti-
le plus longtemps possible
que, et la différence entre
(Argot du peuple).
le totalde la vente publi-
que et l'opération du revi-
RIGIIONNER : Rire.
dage est partagée égale-
ment.
— Tu richonnes à te
mordre l'œil, ce n'est pour-
Cette opération illicite
tant pas richonnant (Ar-
est défendue, c'est pour-
got des voleurs).
quoi elle se pratique au
grand jour (Argot des l)ro- RIFFAUDER : Brûler.
canteurs). Riffaudante llamme. :

Une vieille chanson qui


REVISER : V. Revidage.
date au moins de cinquante
ans, bien connue des voleurs,
REVOLVER : Femme légi-
dit :

time.
L'autre jour, fumant ma haya-
Les voleurs qui emploient I
daise,
cette expression estiment Je rifflatidais, la lumant dans
un coin.
qu'elle suicide son mari I

quand elle est par trop aca- Rifflauder voudrait donc


.

IIIF RIG •255

(lire sonmieiller (Argot des peuple était accablé. Il fau-


voleurs). drait pouvoir ci 1er la scène
où Rif/lard est amené de-
|;IF ouRIFLt: : Feu.
— Passe-moi un peu de
vant un magistrat qu'il ap-
pelle Maclieibin :

l'if que j'allume Joséphine


(Argot du peuple). Comment te nomme-t-oti .'

Rifflard,
Tout norry de pois et de lard.
i'.iFFE : Prendre de force,
(l'autorité. Plus tai-d, le mot rifflard
— Il a pris une fille de fut appliqué aux sergents,

rilfe. ainsi que nous le voyons par


Synonyme de violer (Ar- une charte citée par Du-
got des voleurs) cange.
Picard, en appelant, dans
KIFFLARD : Parapluie. sa comédie de la Petite
Le mol date de Picard et Ville, un de ses person-
Petite Ville, comédie
(le la nages François Rifflard,
dans laquelle il y a un per- n'a fait qu'emprunter, ce
sonnage nommé Rifflard, (ju'ignorait sans doute Del-
(pii ne raarclie qu'escorté vau, ce nom au mystère
d'un parapluie. A. D. d'Arnould Gresban (Argot
Au quinzièm siècle, on '
du peuple).
trouve déjà ce mol employé
dans des comédies ou mys- RIFLER : Brûler (Argot du
tères avec un sens satirique peuple).
et boullbii. RifilanL houf-
f'ard, narinard, dentard RIFFLER : Veut également
étaient des épitliètes bur- dire brûler.
lesques que les acteurs se Riffier est aussi le syno-
renvoyaient constamment — nyme de soitffl r prendre. :

même quand elles n'étaient En ce cas, c'est une cor-


pas dans leur rôle. ruption de rafler (Argot
Le personnage le plus du peuple).
important de la Passion,
mystère d'Arnould Gresban, RIGODON (En pincer un) :

bacli lier en théologie, qui Vieux mot qui veut dire


fut joué avec un immense danser (Argot du peuple).
succès au quinzième siècle,
resl im berger nommé Rif- RIGODONS : Souliers.
flard, qui se plaint amère- Dans peuple, on dit
le

ment et impudemment des d'un homme qui a ses sou-


impôts excessifs dont le liers percés et éculés :
t>56 UIG RIO

— Ses rigolons engueu- — Elle est rigolotte (Ar-


lent le pavé. got du peuple). N.
On dit également des ri-
gadins (Argot du peuple). RIGOLO : Attaque nocturno.
L. L.
RIGOLARD : Chose très amu- Rigolo terme employé
:

sante (Argot du peuple). dans pour qua-


les ateliers
lifier un camarade qui ri-
RIGOLBOGIIE : Quelque
gole sans cesse, qui amu>c
chose de supérieurement les autres.
amusant, beaucoup plus fort
Ilyeut.enl866, un muld
que rigolo. qui portait cenom au Cirque-
Rigolboche était connue Napoléon il fit courir tout
;
à Bullier sous le nom de Paris, tant il était amusant,
Marie la Huguenote ; ce
rigolo (Argot du peuple). K.
nom lui venait de ce qu'elle
protestait sans cesse quand RIGOLO Sinapisme de farine
:

le municipal la rappelait à de moutarde.


l'ordre ou plutôt à la dé- Rigolo^ c'est le nom de
cence. l'inventeur.
Elle débuta aux Délasse- Autrement, cette appel-
ments-Comiques en 1860 une amère iro-
lation serait
sous le nom de Rigolboche. nie, car un sinapisme n'est
On la nommait aussi Bo- pas plus rigolo que d'avoir
hoche. un clou planté dans les fesses
Ce n'est pas elle l'inven- (Argot du peuple). N.
teur de ce mot; il était connu
dans les ateliers depuis RIGOLO Pince.
:

1840. Si ellefait rigoler quel-


On dit également, pour qu'un, ce n'est certainement
affirmer que l'on s'est bien pas la victime du vol avec
amusé : effraction.

Nous avons rudement Elle est rigolo pour le
rigolboche (Argot du peu- voleur, car avec l'argent
ple). volé il peut se payer de la
rigolade (Argot des vo-
RIGOLETTE Nom donné : par leurs). V. Monseigneur.
Eugène Sue un des per- à
sonnages des Mystères de RIGOUILLARD : Chosedrùlc,
Paris c'est plus fort que rigolo.
Ce nom est resté pour C'est tellement rigouil-
désigner une jeune fille lard qu'il y a de quoi s'en
joyeuse. tamponner le coquillard,
RIP RIO

c'est à se tordre, c'est cre- RIPER : Embrasser tendre-


vant (Argot du peuple). iV. ment. A. D.
C'est une singulière fa-
PilNXÉ Être rincé comme
:
çon d'embrasser tendre-
un verre à bière, n'avoir plus ment les gens que de les
lien. voler car riper dans le
Recevoir une rincée: être peuple signifie 'prendre. :

battucomme des œufs h la —


Je lui ai ripé sa ga-
neige. lette (Argot du peuple). iV.
Rincer quelqu'un : le
voler jusqu'à son dernier
RIPOPÉE : Quelque choso
sou (Ài'got du peuple). V. qui ne vaut rien.
Raboté. Synonyme de rata-
LA DALLE touille.
IIINCER (Se
laire) Se faire
: régaler par On dit aussi :

-— Ton Borgia à 23
un camarade.
— Je lui ai tellement sous ne nous
que de la
boulotter
fait
ragougnace (Ar-
rincé la dalle qu'il n'a pas
une dent dans la gueule qui got du peuple). N.
ne me coûte au moins vingt
francs (Argot du peuple). RIQUET : Tout petit.
Sobriquet donné dans les
RIOLE Ruisseau ou rivière
:
ateliers aux apprentis mal
dans l'argot des voleurs. formés.
Riole se dit aussi dans —Viens ici, mon petit

le peuple de quelqu'un qui riquet.


est pochard :
C'est un pléonasme d'ac-
— Il est en riole. coupler ces deux mots iden-
Ce n'est pourtant pas tiques, mais dans le peu-
dans la rivière que le vin ple, on n'y regarde pas de
a été puisé (Argot du peu- si près (Argot du peuple).
pie). N.
RIPATINS : Brodequins (Ar- RIQLIQUI Mauvaise : eau-de-
got des voleurs). vie.

RIPATONS Riquiqui est générale-


: Souliers (Argot
du peuple). ment employé peur peindre
quelque chose de mesquin,
RIPATONNER Le passi-
: de petit, d'élroit.
fleur qui racommode les — Son esprit est comme
vieux souliers, ripatonne sa taille, c'est riquiqui.
(Argot du peuple). — Ah ! regardez- moi
258 RIR RIV

cette toilette, est-elle assez RISETTE Surnom donné


: Ji

riqiiiqui ? une jeune fille rieuse et ai-


Il existait jadis une li- mable quia toujours leson-
queur appelée riquiqui\ ou rire sur les lèvres.
ne la connaît plus (Argol C'est un vieux boniment
du peuple). enq)loyé dans les foires :

— Entrez, mesdames cl
RIRE COMME UN CUL : messieurs, vous verrez la
Rire sans desserrer les femme colosse; cent kilos
dents. sur l'estomac et le sourire
Veut dire aussi rir(> sur les lèvres.
comme im imbécile, sans Quand une amie est fâ-
savoir pourquoi. chée, qu'elle boude, on l'em-
Être cul, dit M. Lorédan brasse et on lui dit :

Larchey, c'est être bêle et — Allons, fais une petite


grossier. risette à papa, il revient
Ce pauvre cnl n'a vrai- d'Afrique.
ment pas de chance, car, Quand une femme vous
non content d'en faire le fait des risettes, on peut y
synonyme de tout ce qui aller carrément (Argot du
«.'St sale, on en fait le syno- peuple). N-
nyme de tout ce qui esthète
et ridicule. RISQUER LE PAQUET :

pouvait répondre au-


S'il Synonyme de tout risqii^\

trement qu'en pétant! (Ai- c'est-à-dire de tenter l'a-

got du peuple). N. venture.


— Tu n'oses pas ! risque
RIRE JAUNE N'être pas
: donc le 'paquet (Argot du
content et être forcé derire peuple).
quand même avoir les
;

larmes dans les yeux et le


RIVANCHER : Aimer (Ar-
got des voleurs).
cœur gros et être forcé de
paraître joyeux. RIVER SON CLOU Quand :

On dit aussi : un bavard intarissable


-- rire est jon-
Son ennuie quelqu'un par un
quille. Allusion au cocu discours filandreux, on lu'
qui rit y«?f^^ quand la sage- rive son cloto en lui disant
femme lai présente son der- carrément :

nier en lui disant : — Tais ta gueule ou j

C'est tout d'son père,


le portrait
Quel cochon d'enfant !
chie dedans.
Mot à mot river le:
^i
(Argot du peuple). clou, c'est empêcher d'allei
R0( ROM 259

plus loin (Arç;ot du peuple). R0CIIP:T : Evêquc.


iV. Allusion au rochet que
porte ce dignitaire de l'église
IlIVETTE Prostituée,
: du (Argot des voleurs).
verbe rioancher, se livrer
à l'amour. Z. L. RODEUSE Fille publique
:

Cette expression ne s'ap- qui n'a pas de poste fixe,


plique pas aux femmes (pli fait son persil dans les
(Argot des pédérastes). V. terrains vagues.
Passif. On l'appelle ainsi pour
cette raison (Argot des
IlOBE DE ClIAiMBRE : Cer- souteneurs).
cueil.
Ce n'est pas un vête- ROGNOLER Marronner.:

ment bien ouaté, surtout Ne jamais trouver rien


([uand c'est la bière des de bien (Argot du peuple).
imuvres (Argot du peuple). V. Ronchonner.

nOBIGXOLE : Mot employé ROGNURE DE SOUFFRICE :

comme superlatif d'admira- Terme employé dans le peu-


tion pour une chose extra- ple, pour qualifier une
ordinaire « qui dépasse vieille fille publique.
nation. » L'usine Soulfrice a le

Une évasion auda- monopole de faire des


cieuse, c'est rohignoL graisses avec les rognures
— La môme est rohi- pourries des animaux noyés
gnoU elle gouale sans qui viennent s'échouer sur
cesse. lesbords de la Seine (Ai^ot
RohignoU en ce cas, est du peuple). N.
pour joyeux et joyeuse (Ar-
got dès voleurs). ROGUE : Se de quel-
dit
qu'un qui des allures
a
ROCAMBOLE : Moins que hautaines, cassantes il a :

rien. l'airrngue.
— Finis-donc avec tes On trouve cette expres-
7'ocamholes, nous ne cou- sion en Normandie. Les
pons pas dans le pont. marchandes de harengs vous
Rocamhole, synonyme de disent il est rogué pour
.

hlagiie, en de
souvenir œuvé ("Argot du peuple).
Ponson du Terrail et de N.
son célèbre roman qui porte
ce titre ("Argot du peuple). ROMAGNOLouROMAGNONt
260 RON ROS

Trésor caché (Argot des Dans le peuple on dit


voleurs). d'une femme qui possède
ROMAINS : Individus qui, des qualités surprenantes :

moyennant un faible sa- — Elle est rondouil-


laire , applaudissent les larde.
acteurs (A'got des coulis- Quand houloUe,
elle est
ses). ronde., on également
dit
par allusion à la forme :

ROMPEZ Allez-vous en,


:

foutez-moi le camp.
— Elle est rondoidl-
larde (Argot du peuple).
Allusion au commande-
N.
ment de rom/pez les rangs
(Argot du peuple). RONFLAN C'est ron/lau,
:

beau, bien, chouette, tapé


RONCHONNER : Père ron- (Argot du peuple). ?i.
chon qui trouve à redire à
tout. RONFLER DU BOURRE-
Le colonel Ronchonot LET : Péter longuement.
est célèbre depuis quelques Le Pétomane célèbre I
années (Argot du peuple). chantait du bourrelet
(Argot du peuple).
ROND-DE-GUIR : Employé
de bureau. ROSSARD : De rosse, dur.
Allusion au rond de cuir cruel (Argot du troupier).
ou de caoutchouc que les
employés mettent sur leurs ROSSIGNANTE : Flûte (Ar-
chaises pour économiser got des voleurs).
leur fond de culotte (Argot
ROSSIGNOL : Marchandises
du peuple).
défraîchies ou hors de sai-

ROND COMME UNE BOULE :


son.
Être pochard à rouler par Dans les magasins, les

terre (Argot du peuple). iV^. commis qui écoulent les


rossignols touchent une
RONDINS: Les seins... quand prime qui se nomme la
ils sont ronds (Argot du (jiielte (Argot des bour-
peuple) V. Capitonnée. geois).

RONDIN JAUNE : Pièce de ROSSIGNOL : Fausse clef


vingt francs. (Argot des voleurs).
Allusion à la forme ronde
(Argot des voleurs).
ROSSIGNOL A GLAND : Un
cochon.
RONDOUILLARD : Plus que Quand un individu a la
beau. manie, dans une société, de
ROU ROU 261

vouloir toujours chanter, et ROUCm Homme : sans con-


qu'il le lait comme une cré- science, pour qui le Code
celle, on lui dit : est un bréviaire.
— Ali! ferme ta boUe, iu Terme méprisant très en
|i chantes conmie un rossigiiol usage (Argot du peuple).
à gland (Arçot du peuple).
N. ROUCIIIE : Femme avachie,
usée.
ROTIN Sou.
— Je
:
Vient de mauvais cheval :

suis à fond de cale,


rouchi.
pas un rotin (Argot du Quand une fille est trop
peuple).
vieille, qu'elle a rendu trop
de services à l'humanité
ROUBIGNOLE : Petite boule
sou(rrante,qu'ellenerue plus
de liège dont roubigno-les
dans les brancards, c'est
leui'S se servent pour le
une rouchie (Ai^ot des
jeu de cocange, jeu qui
souteneurs).
vole les paysans dans les
foires (Arçot des voleurs).
ROUE DE DERRIÈRE :

Pièce de cinq francs en ar-


R0UBIGN0LLES:V.5'œMr5. gent.
Quand on n'en possède
ROUBION : publique
Fille
qu'une, la voilure va cahin-
laide comme les sept péchés
caha, mais, quand il y en a
capitaux (Argot des soute-
plusieurs, on roule vive-
neurs).
ment (Argot du peuple).
ROUBLARD : Les voleurs
ROUE (Être à la) : Malin,
disent d'un homme aifreu-
roublard (Argot du peuple).
sement laid qu'il est un
N.
roublard. A. D.
Ce n'est pas le vrai sens ROUFFLÉ : Battre un indi-
aujourd'hui. vidu à coups de pieds et à
Roublard veut dire ma- coups de poings.
lin, lincomme un renard. —
Je vais te foutre une
Un homme qui sait habi- bath rouffié (Argot des vo-
lement se tirer d'un mauvais leurs).
pas est un roublard.
Roublard : homme qui ROUGET : Cuivre (Argot des
cache soigneusement sa pen- voleurs).
sée, qui est pétri de rou-
blardise (Argot du peuple). ROU LANCE : Quand une
N. équipe de compositeurs ty-
15.
262 ROU ROU

pogi'ii plies est mécontente, mais ne tient jamais (Argot


ses membres le manifestent du peuple).
en frappant tous à la fois la
casse avec un outil quel- ROULOTTE : Voiture.
conque le bruit
; produit Les voleurs qui prati-
une sorte de roulement, quent le vol à la roulotte
de là, rouiance{Xrgoi d'im- disent :

})rimerie).
— Grinchir une rou-
lotte en salade (Argot des
ROUILLARDE : Rlouse. voleur sL
On sait que la blouse est
le vêtement favori des roît- ROULOTTIERS : Vol à la

roulotte.
liers, de là l'expression
rouillarde.
Quand un camionneur dé-
charge une livraison, le
Les voleurs disent souil-
roulottier, vêtu comme un
laude (Argot des voleurs).
employé des messageries,
N.
prend un ballot un com- ;

ROULER SA ROSSE : Ou- plice est à quelques pas


vrier trimardeur qui plus loin, avec une voiture
,

n'a pas de domicile fixe, qui à bras, toujours au détour


roule sa bosse de ville en d'une rue il charge le bal-
;

ville. lot sur sa voiture, et en

C'est un mendiant dé- route (Argot des voleurs >.


guisé qui cherche de l'ou- V. Fusilleurs.
vrage et prie le bon Dieu
de n'en pas trouvei' Aii^ol
ROUPIE DE SINGE : Mau-
(

vais café qui a la couleur de


du peuple).
laroupie qui pend au nez
du priseur (Argot du peu-
ROULER SA VIANDE DANS ple).
LE TORCHON Se cou- :

cher. ROUPILLER : Dormir.


On dit plus communé- Quand on ne dort que
ment :
quelques instants, on
— Je vais remiser ma un petit roupillon.
fait

viande .(Argot du peuple). — Il est tellement goua-


peur roupille sur son
qu'il
ROULEUSE Fille publique.
: ouvrage (Argot du peuple).
Elle roule partout pour
trouver pratique. ROUSCAILLER : Voulait
Elle roule ses clients de dire autrefois parler.
hasard, car elle promet Les voleurs en ont fait
.

ROI RUE 263

le synonyme iV aimer, mais ROUSTISSURE : Mauvaise


pas dans le sens platonique plaisanterie. A. D.
(Argot des voleurs). MoHstissîcre, dont par
corruption on a fait roics-
UOUSSELETTE : Moins que
tenpanne, veut dire moins
rien (Arçot des souteneurs'^.
que rien (Argot du peuple).
V. Came lot te. V. Rousselette.
UOUSSIN Tous ceux qui
:
ROUSPÉTANCE (Fairede la).
appartiennent, de près ou
V. Rouspéter.
de loin, à la police, sont des
roiissins. ROUSPÉTER : Récriminer,
Autrefois, agents en les {•MVQàwpet, du bruit (Ar-
bourgeois étaient vêtus de got des voleurs).
la redingote sombre, d'un
ton roussâtre. De Va est ROYAUME DES TAUPES.
née l'expression : V. Les pissenlits pousser
— Voila les roiisses ! par la racine.
(Argot des voleurs).
RUBIS SUR L'ONGLE :Être
IlOl SSINFR : Faire arrêter régulier, payer recta ses
par la pulice. L. L. dettes à l'écliéance.
Roussiner veut dire^/- Boire son verre jusqu'à
ter mollement et puer forte- la dernière goutte.
ment. — Il a séché son glacis
— roiissme à faire ro-
Il rubis sur V ongle (Argot du
i' r un vidangeur (Argot du peuple). N.
peuple). N.
RUER DANS LES BRAN-
ROUSPANT : Homme qui CARDS Femme amoureuse
:

fournit des sujets aux tan- qui, au moment psycholo-


fes. gique, se démène furieuse-
C'est le procureur des ment, comme le cheval em-
'dérast( ballé.
teneurs). La figure peut se passer
de commentaires (Argot du
ROUSTENPANNE : iMoins
peuple). N.
que rien (Argot du peuple).
RUE AIT PAIN (La) : Le
gosier.
ROUSTIR : Prendre, s'ap- Le pain y passe.
proprier le bien d'autrui. Mauvaise affaire quand la
Être rousti être : pris rue est barrée (Argot du
Argot des voleurs). peuple)
.

264 RUP RUT

RUE DU BEC DÉPAVÉ : La RUTIÈRE : Voleuse ou fill»'

bouche, quand elle n'a plus publique, souvent les deux


de dents. à la fois (Argot des voleurs).
Elle ne peut guère ali-
menter sa voisine, la rue RUTILANT, RUTILANTE :

au pain (Argot du peuple). Il est rutilant (joyeux).


Elle est rîUi/ante, res-
RUPIN : Homme riche, calé, plendissante de fraîcheur et
cossu. de beauté.
Au fiuperhûf mpin-sko/f, Une chose est rutilante
alors c'est unhommQpoîcrri (éclatante)
de chic. Ce mot est très français,
Les souteneurs disent à mais il employé par le
est
leur marmite : peuple dans un tout autre
— Lève donc le go7ice, sens que celui indiqué par
il esl rupin il doit
^ être au les dictionnaires classiques
sac (Argot des souteneurs). (Argot du peuple). N'.
SAB SAR 265

SABIR : Bois, forêt. SABOT : Barque.


Quelques-uns écrivent : — Nous
allons embar-
sah7n. quer dans le sabot pour la
C'est la finale retournée Nouvelle^ disent les vo-
(Argot des voleurs). leurs.
Dans peuple on dit
le
SABLER : Il est des voleurs d'un hommequ'un coup de
qui se servent d'un os de canon ne réveillerait pas :

mouton^ arme dangereuse, — Il dort comme un sa-


pour estourbir le pante. bot.
Gela laisse des traces très Allusion à la toupie que
faciles à constater. les enfants nomment sabot y

Un autre moyen a été laquelle ronfle comme un


imaginé. tuyau d'orgue (Argot des
On remplit de sable fin. voleurs et du peuple).
ou (le grès pulvérisé, un sac
(?n peau, et on assomme le SABOTER : Ouvrage mal f\»it,

client avec. gâché.


Quand on le relève, on le Allusion au sabotier, qui
déclare mort d'une conges- travaille son bois à gi*ands
tion ou d'une attaque d'apo- coups de sabre pour l'é-
plexie (Argot des voleurs). quarrir.
Un ouvrage saboté est
266 SAC SAC

bien près d'èlre im loup Être laide ou jolie, c'est


(Argot du peuple). être ou n'être pas dans le
sac.
SABOULER : Décrotter. A. Il y a une vieille chanson
D. là-dessus :

Sahouler veut dire chas-


ser.
EU' n'est pas mal
Pour foutre clans l'canal.

Je l'ai sahoiUé de la Elle est encore mieux
piaule avec perte et fracas. Pour fouir' clans les lieux.

On saboule un ouvrier (Argot du peuple).


qui ne fait pas l'affaire (ne
sait pas travailler) (Argot du SAC (Avoir le) Posséder :

peuple). N. beaucouj) d'argent.


— Il a un Ibrt sac.
SABOULETTE
lette.
: Table de toi- — 11 est au sae.

Avoir un sac dans lequel


Elle supporte le savon et
il y a une mauvaise pierre,
les brosses qui saboiUent c'est être condamné par les
la crasse.
médecins (Argot du peuple).
C'est ainsi que les voleurs
nomment les lavabos com- SAC A OS Femme maigre.
:

muns qui leur servent dans On dit dans le peuple :

les prisons (Argot des vo- — On peut lire son jour-


leurs). N. nal au travers.
Il y eut longtemps, il y
SABRE : Bâton.
a une trentaine d'années,
Sabre : être gris. A. D. une lémme diaphane qui se
C'est sas qu'il faudrait faisait voir dans une baraque
dire.
à la foire aux pains d'é-
Être sas, être blùidé i pices.
saoul, est un vieux mot nor- Le pitre pour exciter la
mand très fréquemment em- foule à entrer, disait :

ployé dans le peuple. — Avec une chandelle,


— Q.miie-nousle coude, on peut lui compter les côtes
t'essas comme une bour- (Argot du peuple).
rique (Argot du peuple).
SAC A MERDE : Le ventre.
SAC : L'affaire est dans le L'image n'est pas propre,
sac, elle est conclue. mais elle exprime bien le
fait.
Être pris en flagrant délit
de vol, c'est avoir son affaire On se souvient de ce gé-
dans le sac. néral du premier Empire à
SAF SAI 267

qui Napoléon avait recom- — Il a h Jaunisse toute


mandé le plus grand silence l'année (Ai^ot du peuple).
:i un grand dîner.
Le général se tint coi, SAIGNER : Synonyme de
comme il promis,
l'avait bufer.
mais au dessert il ne put ré- Cette expression est gé-
sister, il frappa sur le ventre néralement employée par
(le son voisiîi, un archi<luc, les bouchers qui conservent

en lui disant : dans la vie les habitudes de


— Eh bien mon vienx, !
l'abattoir (Argot des bou-

maintenant que t'as bien chers).


mangé, y en a beaucoup là-
dedans ? (Argot du peuple). SAIGNER : Emprunter de
l'argent à quelqu'un.
S\C PLFIN (Avoir le) : Être Mot à mot laire une :

ivre. A. D. saignée à s n porte-mon-


Avoir le sac plein se naie ou à son coîlVe-fort.
ditd'une femme sur le point Faire une saignée blan-
d'accoucher (Argot du peu- che ce n'est pas un méde-
:

ple). iV. cin qui est chargé de faire


celte opération à moins que
SAC A VIN : Ivrogne pour ce ne soil une doctoresse
(jui toutes les boissons s(mt (Argot du peuple). ^Y.
bonnes.
Mot à mot : il engloutit SAINT-DOMINGUE : Tal ac.
tous les li(juides dans son Dans les prisons, par
sac (Argot du peuple). abréviation, on dit : Saint-
Dome.
SACRISTAIN Maître d'une :
Saint-Domingue, allu-
maison de tolérance.
sion au pays où prospèrent
Mol à mot : il est le
plantations de tabac
les
sacristain de V abhay eàowi
(Argot des voleurs). N.
sa femme est l'abbesse,
puisque c'est elle qui, d'a- SAINT- FRUSQUIN : Lot
près le règlement, est la ou de mobilier
d'objets
propriétaire du livre {kv^oi (Argot du peuple).
des souteneurs).
SAINT- LAGO : Abréviation
SAFRAN Mari trompé, voué
: de Saint-Lazare; les filles
au jonquille comme on disentégalement *S'«^w^Zc^.
voue les enfants au bleu. Quand elles sont dans
On dit aussi d'un mari cette prison, elles disent
dans ce cas : qu'elles .sont à \2i campagne.
268 SAI SAL

— Tiens, voilà six mois désigner les liens qui ser-


que Ton ne le voit plus ? vent pour ligotter le con-
— J'étais en villégiature, damné à mort au moment
je sors de ma campagne. de la toilette.
On sait ce que cela veut Il y a de quoi en effet
dire (Argot des tilles). être saisi (Argot des vo-
leurs).
SAINT-PÈRE : Tabac à fu-
mer (Argot des voleurs). SALÉE (La) La mer (Argot
:

des voleurs).
SAINT- VINCENT-DE-
PAUL Les ramasseurs
:
SALÉ A LA BANQUE (En
de mégots. demander) Demander au
:

sont les Saint-Vin-


Ils metteur en pages ou au
cent-de-Paul des orphe- prote une avance sur la se-
lins qui traînent devant maine.
les terrasses des cafés Salé : travail payé d'a-
(Argot du peuple). vance.
Saler une note: addition-
SAINTE-TOUCHE (Le jourde ner le numéro du cabinet
la) :La paye de chaque avec la carte (Argot d'im-
semaine ou de^ fin du mois. primerie] .

La Sainte Espérance
est la veille de la Sainte- SALIÈRES : Une femme qui
Touche. a la poitrine creuse, a
C'est une sainte bien des salières, c'est-à-dire
fêtée par les ouvriers (Ar- des trous en guise de seins.
got du peuple). On dit également qu'elle
a les tétons dans le dos
SAINT-JEAN : Signal con- (Argot du peuple).
venu entre les voleurs ])our
avertir un complice. SALIVERNE : Gamelle ou
Ce signal consiste à lever écuelle qui sert dans les
l'index et le médium. On dit hôpitaux aux malades pour
aussi d'un individu qui n'est cracher.
pas à la hauteur pour faire Ils salivent dedans (Ar-?
(|uelque chose : gol des voleurs).
-- Il est de la Saint-
Jean (Argot du peuple). SALLE A MANGER : La
N. bouche.
Pour indiquer qu'un in- ^

SAISISSEMENT : Terme em- dividu n'a pas de j^dents, on


ployé par les voleurs pour dit dans le peuple :
'
.

SAP SAU 2G9


Il n'a plus de tabou- Sapin : cercueil
dans la salle à manger
rets Sapin plancher (Argot
:

Argot du peuple). du peuple et argot des vo-


leurs).
SAI.SIFITS Doigts. :

Les voyous disent : SAQUÉ On m'a dit de pas-


:

— Je vais te coller une serau bureau pour y régler


[>oignée de salsifits sur la mon compte.
luire (Argot du peuple). L'expression vient des
corporations où bs ouvriers
SANG DE NAVET : Homme lournissent leurs outils ; ils
sans courage, pas qui n'a les mettent généralement
(le sang dans les veines. dans un sac quand ils ;

On dit également :
quittent
— Il a les fuies blancs remportent
l'atelier,

; ils reprennent
ils les

(Argot du peuple). N. leuri'ac; de là, saqué (kv^ol


SViNS BLAGUE : C'est
du peuple).
vrai, je ne mens pas (Argot SARRAZIN : Les ouvriers
du peuple).
typographes qui travaillent
au-dessous du tarif réglé
SANS-FEUILLE : La po-
par la Société et qui sont
tence (Argot des voleurs).
souvent la proie du syndi-
s VXS-GÈNE : Indiscret, mal cat, lequel les considère
élevé. misérablement (Argot d'im-
Cracher par terre dans primerie) .

un saion, ôler ses bottes


dans un wagon, se moucher
SARRAZINEUR Ouvrier :

qui va d'un atelier à un au-


avec ses doigts (Argot du
tre, suivant sa fantaisie
peuple).
ou les exigences du travail
SAPÉ : Condamné. (Argot d'imprimerie).
Allusion au bûcheron
qui, de sa cognée, sape un SATOU : Bâton (Argot des
arbre (Ai^ot des voleurs). voleurs).

SAPEMENT SAUMON Homme : riche.

got des voleurs). V. Sapé.


: Jugement (Ar-
— Emballons le samnon
avec précaution ; il y a du
SAPEUR. V. As dépique. pèze (Argot des croque-
morts).
SAPIN Sentir le sapin.
:

Etre sur le point de mou- SAUT DE COU: Foulard


rir. (Argot des voleurs).
270 SAIT SCH

SAUTE-AU-KRACK : Sur- une sorte de probité que


nom donné aux filles pu- l'on ne trouve pas chez cer-
bliques audacieuses (Argot tains qui se disent honnêtes
des souteneurs). gens (Argot des voleurs).

SAUTE-MOUTON (Le coup SAUTER LA CERVELLE


du) : Ce sont les remisiers (Se faire). V. Bataille des
pour (lames (les tripo- jésuites.
teuses du marché des pieds
humides) qui le prati- SAUTER A LA PERCHE :

quent. Avoir très faim.


La joueuse vend mille En ce cas on est plus lé-
francs de rente. Le remi- ger que de coutume et on
sier pour dames exécute peut sauter facilement.
cet ordre il vend immédia- Synonymede:y^«ï'(?«/^'rc?
;

tement, mais il attend la (Argot du peuple). .V.


iermeture de la Bourse pour
en informer sa cliente. S'il
SAUTEUSE : Puce.
Elle saute, en effet, sans
y a baisse, comme il a ven-
cesse (Argot du peuple).
du ferme, il encaisse tran-
(juillement la différence ; SAUVAGE (S'habiller en) :

si la rente reste au même Etre dans un costume pri-


taux, il lui raconte qu'il y mitif, n'avrir pas même la
a écart de deux ou trois
feuille de vigne si chère à
centimes; dans tous les cas M. Bérenger, le Caton mo-
elle est volée (Argot des derne (Argot du peuple).
boursiers). N.
SAVOIR LIRE: Être au cou-
SAUTE-RONDEf.LES. V. rant de toutes les ruses du
Fafioleur. métier.
Connaître tous les Irues
SAUTE-RULSSEAU : Petit
pour voler (Argot des vo-
clerc d'huissier ou de no-
leurs).
taire qui porte à domicile
les pièces de l'étude (Argot SAVOYARDE Malle. :

du peuple). Allusion aux commission-


naires, tous savoyards pour
SAUTER A LA CAPAIÏUT :
la plupart, qui transpor-
Tuer un complice pour ne tent les malles sur leur dos
pas lui donner sa part de (Argot des voleurs).
vol.
C'est un fait assez rare, SCIINOC : Quand on ne veut
car chez les voleurs il existe pas dire à un individu c-o-n
SEC SEN 271

pantoufle, on emploie cette f)cuple d'une danseuse dé-


expression qui est un terme ïanchée qui fait le contraire
(le mépris : vieux schnoc de la danse du ventre, et
(Argot du peuple). N. remue les fesses agréai dé-
ment (Argot du peuple).
SCÏINOFFE (Deux ronds de):
Deux sous de tabac h priser SECOUSSE Dans le peu-
:

I
Argot du peuple). N. ple, on dit d'une jolie lille
pour indiquer qu'on cou-
SCIIPHOMME : Faire du
cherait volontiers avec elle:
tapage dans un endroit
ellevaut la secousse. C'est
public (Arçot du peMi|)le').
suflisamment clair (Argot
SCIITIGNER du peuple). N.
: Puer (Argot
(hi peuple). A^.
SEIGNEUR A MUSIQUE :

Assassin (Argot des vo-


St'IE : Femme légitime.
leurs).
Quand un ouvrier me-
nuisier porte sa scie, les SE METTRE A TAREE Dé- :

voyous lui disent : noncer, manger sur le dos


—Tu trimballes la légi- d'un c ;mplice (Argot des
time. voleurs). V. Mouton.
Scier quelqu'un : l'en-
nuyer, le raser (Argot du SE METTRE LA CORDE AU
peuple). COU : Se marier.
Le peuple se souvient
SCION : V. Lîoigre. de la vieille chanson :

Pan, pan, mariez-vous,


SCIONNER : Tuer quelqu'un
Mettez-vous dans la misère;
avec un couteau (Argot des Pan, pan, mariez-vous,
voleurs). Mettez-vous la corde au
I
cou.
SKCIIÉ : Au lendemain d'une (Argot du peuple).
forte soulographie, l'ivro-
gne est séché (Argot du S'EMBROCIIINER: Se coller

peuple). avec une femme.


Synonyme de s'acoqui-
SIXOUER LES PUCES : ner (Argot du peuple).
Stimuler un endormi, le
secouer du péché de pa- SENTIR MAUVAIS : Quand
resse (Argot du peuple). un voleur est sur le point
d'être pris, quand on éveille
SECOUER SON PANIER A un condamné à mort pour
CROTTES Se dit dans le : sauter le pas, quand on
.

SEN SER

est embarqué dans une sale


SERINGUE Machine à va-
:

peur qui fonctionne mal


affaire, cela sent mauvais ;

allusion au bruit du piston


(Argot du peuple). N.
(x\rgot des ouvriers).
SENTIR LE LAPIN : Après
avoir dansé toute une nuit,
SERINER : Divulguer. L. L.
une femme sue des aisselles Seriner : Apprendre
quelque chose à quelqu'un
et d'ailleurs ; elle sent le
qui a la tête dure, en lui
lapin.
serina^it sans cesse.
On sait que lorsqu'on
ouvre Vient d'un petit instru-
le ventre de cet ani-
mal, une odeur chaude et ment qui n'a qu'un air la :

nauséabonde vous prend au serinette.


nez et à la gorge (Argot du
On serine un merle, un
peuple).
geai, un chanteur ignorant
la musique, une leçon, un

S'EN FOUTRE COMME discours ; en un mol seri-


UN POISSON D'UNE ner veut dire apprendre
POMME Se moquer de
: (Argot du peuple). N.
tout et de tous.
Mettre l'opinion et le
SERINETTE Jouer un air
:

quand dira-l-on sous ses de serinette à quelqu'un


(Argot des voleurs j. V.
pieds (Argot du peuple).
Maîtres chanteurs.
S'EN FOUTRE COMME
D'UNE GUIGNE Se mo- :
SERRÉ: V. QerU.
quer de tout.
SERRER SA CEINTURE
On dit également Je :
D'UN CRAN Compression :

m'en moque comme de ma du ventre, afin d'empêcher


première chemise. les intestins de crier la-
C'est une nouvelle secte
mine (Argot du peuple).
créée par les indifférents :

les fmen foutistes (Argot


SERRER LA CUILLÈRE
du peuple). N. Poignéede main.
(Se) :

SENTINELLES Élrons dé-:


Par on dit
al.réviation, :

posés le, long des murs par je te la serre, ou bien en- .

des passants pressés (Argot core :serre-xm\ la pince


du peuple) Argot du peuple).

SENTIR LE ROUSSI : Sy- SERRER LA VIS : Etran-


nonyme de sentir mauvais gler quelqu'un (Argot du
(Argot du peuple). 1S[. peuple).
.

sni SLN

SERCOT : V. Bec de gaz. J'ai clierclié en vain la

raison de celte expression,


SERI>ILLi:ilK : Soutane du elle n'a pu m'élre expliquée,
curé (Ar^ot dos voleurs). mémo par des récédivistes;
SKIIPII.UKUK : Tabiior des eonune elle est usuelle, je

caiabins. la «loniie (Argot des voleurs).


(Argol des voleurs).
SIMONE (La) : Vol à la tire-

SKKVIK DE HELEE: Dé- lire.

nonce!'un cou»[)lice faus- Ce vol est pratiqué pai*


sement (Argot des voleurs). (le faux vidangeurs On
nomme ces voleurs des
SERVIR (Faire) : Faire arrê- simonneurs parce ((ue ce
ter quelqu'un (Argot des truc fut inventé par un
voleurs). nommé Simon (Argot des
voleurs).
SEZIÈRES : Lui (Argot des
voleurs). SINGE: Patron.
Presque tous les corps
SIFFLER AU DISQUE : De- de métiers, à l'exception des
mander de l'argent à quel- chapeliers, nonmient leur
qu'un ; le .solliciter d'ouvrir patron un singe.
son porte-monnaie. Singe, ouvrier composi-
Allusion au mécanicien teur.
qui sifjle au disque pour Ce n'est pourtant pas
demander l'ouverture de la dans un atelier de typogra-
voie (Argot du peuple). phie qu'il faut chercher des
grimaces (Argot du peuple).
SIFFLET D'ÉBÈNE Y. Ha- :

bit à queue de morue. SING LEURS : Les doigts


(Argot du peuple). V. Salsi-
SIGNER DES ORTEILS :

fits.
Le pendu, dans ses der-
niers tressaillements, agile SINVE : Bonne tète, bon à
les pieds (Argot du peuple). fabriquer.
Synonyme de patite ar-
SIGUE Pièce de vingt francs
:
gotê.
(Argot des voleurs)
Affranchir un since :

rendre un imbécile, canaille


SIGUE (Un
demi) Pièce :

et voleur.
de dix francs (Argot des
Il u'yasouventpasgrande
voleurs).
besogne à faire (Argot des
SLME : Patrouille. voleurs).
274 SOL SON

SIROP DEMACGUABÉE: Ton achète sur parole, on


Allusion aux gens qui se
emploie cette phrase :
noient.
Solirsiir le verbe (Argot
Ils sirotent bien malgré des voleurs).
eux Veati. de la rivière (Ar-
got des voleurs).
SOLLICEUR DE ZIF : Com-
mis-voyageur marron qui
SKATING A MOUCHE La
:
vend sur faux échantillons.
tète.
C'est une variété du
Les mouches quand
,
goiireur .
riiomnie est chauve,
y pa- Zif veut dire marchan-
tinent à leur aise (Argot
dise imaginaire.
du peuple). JS'.
Le solliceur à la po-
SOIFFARD : Ilonune qui a
(/nô est le frère du solli-

toujours soif. ceur de zif (Argot des vo-


Dans le peuple, leurs).
comme
superlatif, on dit : 11 boirait
la mer et les poissons (Ar- SONDEUR : Avocat. L. L.
got du peuple). Sondeur, sonder quel-
qu'un pour savoir ce qu'il a
S(JIFFER :Boire comme une dans le ventre.
éponge (Argot du peuple). Allusion au sondage d'un
terrain pour en reconnaître
SOISSONNAIS Dos : liaricols la nature (Argot du peuple).
(Argot des voleurs).

SOLDE ; .Quand un négo- SONNER Quand un client


:

ciant veut liquider, il solde fait du tapage dans une


le restant de ses marchan- maison de tolérance, le \

dises. garçon le jette à la porte,


Elles sont généralement et s'il se rehilfe,il lui casse

achetées par des juifs qui, la tète sur l'angle du trot-


à leur tour les soldent, par- toir la tête a sonné (Ar-
;

tout où
peuvent en y
ils got des souteneurs). iV.
joignant souvent des mar-
chandises volées (Argot du SONNETTES : Pièce de cent
peuple). SOUS-^
Allusion au tintement que
SOLIR : Vendre. produisent en se heurtant
Ce mot a donné naissance les pièces, dans la poche
à une expression des plus du pantalon (Argot du peu-
piltoresques. Pour dire que ple).

sou sou

SO^^ET^ES : Giigneuaudes santerie l'aile à un cama-


«le houe qui pendent aux rade, la réponse est- la
poils des chiens. A. D uiênie.
^S'o^^^i^/Z^s'appliqueùtou- L'expression sorte vient
les les yriynenandes qu'el- de ce que, lorsqu'il man-
les soient de boue ou d'autres que des caractères dans un<'
matières. casse, la sorte est absente.
Inutile d'insister (Argot Sortier, celui qui lait
du peuple). des sortes (Argot d'impri-
merie).
SOKBONiNP:: Tête.
Vieille expression ;on lit SORLOTS : Souliers (Argot
en ellet, dans la chanson du peuple). V. Rijjatons.
du Camtel :

Iles réflexions m'trottaient dans


STRAPONTIiN : Femme qui a
la Sorbonne. I
l'estomac bien garni.
(Argot des voleurs). Elle possède un strapon-
poniin supérieurement rem-
SOliGUE : La nuit (Argotdes bourré —
ce n'est pourtant
voleurs). pas une place pour s'asseoir.
Ou appelle aussi stra-
SORGUER : Dormir. pontin la tournure que les
C'est une très vieille ex- femmes njettent sous leurs
pression. jupons, peur paraître avoir
D'autres écrivent sor(jne\ un postérieur engageant
i;"cst une erreur {Argot des (Argot du peuple). iV-
voleurs).
SOUBASSEMENT : Lespieds.
SOUGUEK A LA PAIRE :
Ils supportent le corps
Coucher à deux (Argot des
comme le soubassement
voleurs).
d'un piédestal supporte la

SORGUELIR : Voleur de nuit statue (Arçot du peuple).


(Argot des voleurs).
SOUFFLt^.T (Le vol au) : Ce
SORTE : Quand un camarade genre de vol est très origi-
quitte son O'ang pour aller nal, il est à la portée de
raconter à un copain une tous et ne demande ni ins-
histoire de brigand inventée trument ni apprentissage. Il
de toutes pièces, l'autre lui s'agit simplement d'entrer
répond : dans un magasin au moment
— Laisse-moi avec ta où une femme tire son porte-
monnaie de sa poche pour
Pour une mauvaise plai- solder une empiète, de se
27(; sol: SOI

précipiter en lui llanquanl un plus il est saoul (Argot du


soufflet à en voir trente- peuple). A^.
six chandelles, en lui disant
à voix haute : SOULOIRDESRATICIIONS:
— Ah ! coquine, voilà Autel sur lequel le prèlri;
où passe l'argent du mé- dit la messe.
nage. La figure est fausse; c'« st

Pendant que la femme le ciboire qui contient le


revient de sa surprise, le vin qui est le souloir (Ar-
faux mari est loin (Argot got des voleurs).
des voleurs).
SOUPAPE Casquette (Argot
:

SOUFFLET : Le derrière. des souteneurs).


Il ne fait guère bon être

sous le vent qu'il produit SOUPE A L'HERBE (En


(Argot du peuple). manger une) Aller gouaper
:

dans les champs sans avoir


SOUFFLEUR DE BOUDLN :
le so'j et s'allonger sur
Individu à visage bour- l'herbe pour dormir :

souflé, joufflu.
Allusion au compagnon
—Qui dort dîne (Argot
du peuple) N. .

charcutier dont les joues


gonflent quand il souffle SOUPE ET LE BOEUF : La
dans boyau.
le femme dit cela du mari et,
Cette expression est éga- naturellement, le mari de
lement employée d'une au- sa femme.
tre manière, sous forme de ^^wousmQàcpot-au-feu.
proposition (Argot du Cette expression a donné
peuple). N. naissance à un dicton qui
est très ancien
SOUFFRANTES PERLÉES :

Allumettes (Argot des vo-


:


Toujours du bouilli,
jamais de rôti (Argot du
leurs) .

peuple). A^.
SOULOGRAPIIE : Pochard
qui prend trop souvent la
SOUPE DE TA FIOLE : Jai
assez de ta figure (Argot du
harhe.
peuple). N.
Soulographie (en avoir
une belle) être pochard
(Argot d'imprimerie).
:

SOUS PRESSE Femme : très


occupée sur sa chaise longue
SOULOIR : Un verre. à écouter le récit d'un ex-
L'allusion est claire; plus plorateur (Argot des filles).
le pochard boit de verres y
sou suc iLll

l RICIKUK Est une


(La) :
— As-tu vu le quart-
iiinexe la Pré-
du Dépôt de d'œil avec sa sous- ven-
Icclure de Police; les pré- trière, y la dé(jotte mal ?
venus passent là avant de Allusion à la sous-ven-
»oniparaî Ire devant les trière du cheval (Argot du
«liambres coiTectionnelles ;
peuple).
ils Y repassent après juge-

ment pour monter en panier STORES : Paupières qui s'a-


baissent et se relèvent à
a salade et être dirigés sur
l(^sprisons où ils doivent volonté (Argot des voleurs).
>ubir leur peine.
STUC : Part de vol.
La souricière est aussi
Synonyme de fade.
appelée les trente-six car-
comme stuquer (partager)
reaux, parce que chaque
l'est de fader.
ienèlre a ce nombre de vi-
Stuquer est encore pris
tres.
dans sens d'étrenner
le :

On dit 'A\x?,û: établir une


recevoir des coups.
souricière pour pincer les
complices qui viennent au
— La gosse a stuqué
(Argot du peuple). iV".
gîte (Argot des voleurs).

SOURICIÈRE : Cabaret con- SURLIMER : Travailler alors

tenu par un que les autres dorment.


nu de la police,
patron ([ui nomie sur l'o?'-
Il faut, en eiïét, être su-
tjv.e le ses clien ts dont la plu- blime de courage.
sont des voleurs. Cela ne se voit guère de
l)arl
La pèche se fait là nos jours, où huit heures de
travail c'est encore de trop,
sans hameçon (Argot des
voleurs). ce qui n'empêche pas les
poètes de chanter le su-
SOURD OC HE Lanterne
:
blime ouvrier (Argot du
sourde (Argot des voleurs). peuple).
'
)UTENEUR Individu qui
:
SUCE-CANELLE : Ivrogne
vit des fdies qui se livrent
invétéré qui suce jusqu'à
à la proslituti )n, fainéant,
la dernière goutte.
voleur et assassin si l'occa-
Une vieille chanson que
se présente; on le
sion
le pitre de Moreau, le tireur
trouve en haut comme en
de cartes, récitait sur la
[bas de l'échelle sociale (Ar-
place de la Rastille, vers
[got du peuple).
1848-18i9, dit :

>US-VEiMRIÈRE : Ëcbar- Si je meurs que l'on m'enterre


ipe. Dans la cave où est le vin,

16
.

278 SIX SUR

Le ne/, contre Ja muraille qui sert à fracturer les por-


Et la tètesous le robin.
S'il en reste une goutte encore, tes.
(Je
Et
sera pour
si le
me
tonneau défonce,
rafraîchir, —
Avant de cavahr as-
sure-loi queton sucre de
J'en boirai à mon loisir.
pomme poui-ra pessigner la
(Argot du peui)le).
lourde (Argot des volein-s).
SLGE-LAIIBIN Bureau de:
N.
placement (Argot des vo-
leurs).
SUCRE : Se dit d'une feimnc
mijaurée : elle fait sa .v^'-

SUCER LA PRALmE : Il crée.


est absolument impossible Se croire plus Si'<-r-'
d'e.xpliquer cette expression qu'un autre s'imaginer lui :

(Argot (les filles). V. Ac- être supérieur.


cou^lées. Il a été sucré [)oviv sa/é.

Les joueurs ont adopié


SUCER LA POMME (Se) :

cette expression pour mar-


S'embrasser.
quer les points avec des je-
Allusion au moutard qui
suce ime pomme avant de
tons il faut sucrer
: mon-
sieur (Argot du peuple) X. .

la manger (Argot du peu-


pie]. N.
SllFFART Grec habile à
:

SUCER UNE PÊCHE : Boire corriger le hasard, voletu'


un coup (Argot du peuple). cosmopolite qu'on rencontre
dans tous les endroits où
SUÇON : Faire une consom- l'on joue.
mation fantastique de sucres Il connu sous dillé-
est
d'orge. L. Z. rents noms
graisseur, :

Suçon : en faire un sur bédouin, philosophe (Argot


l'épaule ou sur la gorge des joueurs)
d'une jolie femme, ce n'est
pas précisément sucer du SUIVEUR Homme tenace
:

sucre d'orge, c'est lui faire qui suit les femmes dans
venir le sang à la peau. Ce la rue ; quand il tombe sur

qui adonné naissance à cette une vierge il la sidt jusqu'à


expression ce n'est pas de
:
temps qu'il la perde (Argot
l'amour, c'est de la rage, du peuple). N.
pour ceux qui embrassent
de cette manière (Argol du SURBINE Surveillance. Ètrr
:

en surhine élre surveille.


peuple). N. :

Rompre sa surhine :

SUCRE DE POMME : Pince quitter la ville où l'on était

I
SUR SYS 279

(Il surveillance poui- aller plaet! celle de chonriner


dans une autre ville. (Argot des voleurs).
Autrefois on disait : ro7n-
re son banc; c'est vieux
SOEURS (Les deux) Nattes :

'
Ml (Argot des voleurs).
de ciieveux que les femmes
portent tressées sur leurs
épaules.
S! liFIXE : Sœur de charité
Argot des voleurs). N. Mes deux sœurs, pour :

lest icules(Argot des voyous i.

SI IIGEKBER : Être con-


SYDOME : La tête de car-
damné en appel (Argot des
ton, ou le mannequin sur
voleurs).
lesquels la modiste et la
couturière essayent leurs
sriUiN : Couteau. chapeaux et leurs robes
Surin m net canne plom- :
(Argot du peuple). N.
bée ; elle surine sans îruit.

SYSTÈME : Portion servie


SI lllXER Assassinera coups
:
aux prisonniers dans les
de eoul au. maisons centrales (Argot
Celle expression rein- des» voleurs). V. Bonde.

I
.

280 TAF TAL

TABAC Misère.
:
— Il est tellement lafjeur
— Je suis dans le tabac ([ue l'on ne lui fourrerait
mistoufle (Argot du peuple) pas une feuille de papier à
cigarette entre les fes^^es
TABAR : Manteau. (Argot du peuple). iV.
Cette expression est con-
nue depuis le XV^ siècle TAILLER UNE PLUME : Il

(Argot des voleurs). est desemployés qui se ser-


vent encore de plumes d'oie ;

TABLE RASE : Faire un à la lin du mois,


vont ils

nettoyage complet dans s'en faire tailler chez des


une maison, liquider un spécialistes (Argot du peu-
arriéré, renouveler un per- ple). N.
sonnel après avoir fait table
TALBIN : Billet.
rase (Argot du peuple).
Talbin d'altèque, billet

TAF : Individu qui a peur de de banque.


son ombre. Un billet de faveur pour
Qui a le trac, qui serre un théâtre quelconque, se

les fesses à la moindre nomme un talbin d'enca-


alerte (Argot du peuple). rade.
Mot à mot : billet d'en-
TAFFEUR : Poltron. trée.
TAM TAN U81

Los voleurs disent aussi TANNANT : Assommant, en-


(le l'ordre du Parquet, de nuyeux.
l'ordre de les écrouer à
A Corbeil, on devait un
Mazas ou au Dépôt :
dimanche jouer les Mous-
—Milice de hiffeton quetaires la troupe y don- ;

d'encarade (Argot des vo- nait des représentations de-


leurs). N. puis environ un mois.

TALBIN : Huissier.
L'actrice chargée des
grands pre.niers rôles, était
Allusion ce à qu'il talhine
un prévenu ou un témoin
mauvaise à faire ronfler un
pour l'assigner en police bec de gaz. Au moment du
correctionnelle.
lever du rideau, le régisseur
dut faire une aimonce. L'ac-
Talbiner, synonyme d'as-
signer (Argot des voleurs)
trice avait dû partir précipi-
tanmient pour enterrer son
N.
père.
TALONS COURTS (Avoir les): Il annonça son départ
Fille ou femme qui suc- ainsi :

combe sans résistance. Madame X ne pourra . .


.
,

L'image n'est pas exacte jouer ce est à soir, elle


;

ce fiùt ne se produit généra- Nantes, pour les obsèques


lement que lorsqu'une lemme de son père.
porte des talons hauts; elle Un loustic du parterre
perd alors l'équilibre facile- s'écria

:

ment (Argot du peuple). Il y a longtemps qu'elle

est tannante.
TAMBOUILLE : Ragoût, fri- Ouf ! (Argot du peuple).
cot. N.
Faire la tambouille,
faire sa cuisine. A. D. TANNER LE CUIR : Battre
Tamhoiàlle : battre. q„el^.
ju'un.
— Je vais te foutre une Allusion au tanneur qui
tambouille que le tonnerre bat la peau pour la rendre
de Dieu en prendra les souple (Argot du peuple).
armes (Argot du peuple). A''.
TANTE Pédéraste, homme
:

TAMPONNER Donner ou
:
à double fac qui retourne •

recevoir un coup de tam- volontiers la tète du tôle du


pon —
un coup de poing. mur (Argot du peuple). JSf.
Allusion au choc de deux
trains qui se tamponnent TANTE : Le Mont-de-Piété
(Argot du peuple). JSf. — Je porte ma toquant
16.
282 TAP ÏAP

chez ma tante, mon oncle nion de personnes. A. D.


en aura soin (Argot du Tapée veut dire beau-
peuple). coup, il est vrai, mais ce
n'est pas le sens que lui
TAP Se disait autrefois des
:
donne le peuple.
condamnés à être exposés Tapée se dit d'une jolie
publiquement et marqués femme :

au fer rouge. — Elle est tapée.


Travaux forcés à temps, Une phrase bien écrite ou
T. F. T. bien dite :

Travaux forcés à perpé- —


C'est tapé (Argot du
tuité T. F. p. peuple). N.
Faire le tapin c'était
être exposé (Argot des vo- TAPER : Taper quelqu'un,
leurs). N. lui emprunter de l'argent.
On lui refuse en lui di-
TAPANCÈ : Maîtresse ou sant également :

femme légitime. — Tu peux te taper.


Les typographes nom- Synonyme de Tu peux :

ment ainsi la lemme parce te fouiller (Argot du peu-


qu'elletape souvent à la ple).
poche ou... autrement.
La tapance du mec, c'est TAPER A TOUR DE BRAS :

la femme du patron. Cogner vigoureusement.




Elle est rien râleuse — J'ai beau taper ma
la tapance du mec, elle femme a tour de bras,
boufferait des cadratins à quand elle me fait un im-
la sauce blanche (Argot pair, elle me gobe tout de
d'imprimerie). N- même (Argot du peuple).

TAPE (En recevoir une) Re- : TAPER DANS LE TAS :

cevoir un coup ou le don- Prendre une femme au ha-


ner. sard.
Voir ses espérances s'ef- 2\iper dans le tas at- :

fondrer. taquer un ouvrage avec vi-


Recevoir une tape mo- gueur.
ralement (Argot du peu- Taper dans le tas :

ple). frapper dans le tas d'une


bande de rôdeurs qui vous
TAPE A L'OEIL : V. Œil au attaquant (Argot du peu-
leurre noir. ple).

TAPÉE : Foule, 'grande réu- TAPETTE : Pédéraste ^«55//*,


TAR TAS 283

il se fait taper dans le las TAROQUAGE : Piquer les


!
\rç;ot du peuple). N- cartes d'un signe impercep-
tible.
TAPETTHl : Homme qui parle
Ce truc fut employé pour
sans cesse.
— Il en a une rude ta-
la
meux
preniière fois, par
grec Garcia
le fa-
(Argot
;)ette .
des grecs).
On dit aussi : (orle p/a-
ine (Argot du peuple). TAUOQUE : La marque du
linge.
i A PIQUER : Habiter (Argot Quand les voleurs ont
(les voleurs). dévalisé la voilure d'un pa-
pillon, détaroqiient le
ils
TAPIS DE iMALADES : Can- linge pourrevendre aux
le
liiies des prisons (Argot des meuniers (Argot des vo-
(tleurs). V. Cargols. leurs"). N.
iA«,)UINER LE GOUJON : TARTINES : Souliers avachis
Lt^ pêcheur à la ligne /«- el éculés.
!iiuie le goujon. — Ah! mon vieux, quel-
11 est eu elFet taquiné les sales tartines f Argot rhi
tPèlre pris à ITiameçon (Ar- peuple).
l;oi du peuple).
TARTIR : Vider ses iules-
TAQUINER LE CARTON: lins.
Jouer aux cartes. Quand la marchandise est
Je ne sais pas si les car- molle, elle s'aplatit en rond,
ies sont taquinées d'être comme une tarte, dont,
/nillues, mais le joueur Test d'ailleurs, elle a la couleur.
rudement quand il perd (Ar- Dans le peuple, on dit :

got du peuple). iV. — Je viens de faire une


tarte bourbonnaise.
TAHAUDÉE : En mécanique. Encore un emprunt à Ra-
tarauder un écrou ou un belais (Argot des voleurs).
boulon, c'est faire un pas
de vis. TAS (Être sur le) : Être à
On
a appliqué cette ex- l'ouvrage.
pression pour dire que l'on —Nous avons un tas d»'
bal quelqu'un. besogne pour beaucoup.
—Je lui ai foutu une — J'ai un tas de choses à
rude taraudée. vous écrire, pour quantité.

Je vais te tarauderiez — Ma marmite est sur le
côtes (Argot du peuple). N'. tas.
284 TAU TEN

Pour indiquer qu'elle TAULE ou TOLE : La mai-


est couchée avec un miche son.
(Argot du peuple et des Les maîtres de maisons
souteneurs). N- de tolérance sont appelés
des tôliers.
TASSO Nez. :
C'est une allusion

Je vais te houffer le
tôle qui barde les portes de
à hi

tasso (Argot du peuple). V.


ces maisons dans quelqiiis
Blaire. villes de province, pour h s

défendre contre les tajia-


TATA : Les enfants, les pe-
geurs.
tites lilles disent de Tune
C'est tôle qui est le vrai
d'elles qui fait des maniè-
res :
mot (Argot des souteneurs .

— Elle ftnt sa tata.


Dans le mondes des équi-
voques une tata, c'est le
TAUPER: Travailler. Z. Z.
Tauper veut dire accos-
passif.
ter.
11 existe un chanson sur
Quand les compagnons
ce sujet :

faisaient le tour de France,


C'est nous qui sommes les tatas
et que deux marchaient en
(Argot du peuple). sens inverse sur la grande
route, ils s'interpellaient :

TATE-MINETTE : Sage- — Tojje.^ pays, quelle


femme (Argot du peuple). vocation ?

TATEUSE — Serrurier.
Fausse clé.
Ce nom indique bien l'ac-
:

— Passe au large.

tion avec une fausse clé,


;
S'ils étaient du même
sibien faite soit elle, il faut métier, ou dé la même so-
que le voleur taie la ser- ciété, ils fraternisaient, au-
rure avant de l'ouvrir (Ar- trement ils se battaient.
got des voleurs). Cela s'écrit toper et non
tauper. Toper veut aussi
TAUDION : Chambre mal- dire : conclure.
propre, infecte. — Affaire %ilé, tope-Và
—N'entrez pas dans (Argot du peuple).
mon iaudion, un chat n'y
trouverait pas ses petits. TENDEUR : Homme qui est
— Sa chambre est un toujours prêt à satisfaire
taudis. une femme gourmande et
On dit aussi un chenil passionnée (Argot du peu-
(Argot du peuple). ple).
Tirr TET •285

TERRER : Tuer. Dans le peuple, on dit


Mot à mot : préparer les aussi : il a été sculpté dans
gens pour la terre. un marron d'Inde, quand
C'est cette expression qui l'individu à qui cette ex-
a donné naissance au mot pression s'adresse est laid
enfouissage pour les libre- à faire peur (Argot du peu-
penseurs qui ne passent pas pie).
par Téglise (Argot des vo-
leurs et du peuple). N. TÈTE DE CARTON Visage :

sans expression.
TERREUR Nom donné aux
: Allusion à la poupée (Jo-
maquereaux dans les an- séphine) des modistes (Argot
ciennes banlieues de Paris ; du peuple).
il y a généralement une
terreur par quartier (Argot TÈTE DE CHOUCROUTE :

des souteneurs). V. Alboche.

TER RI ÈRE : Raccrocheuse TÈTE DE PIOCHE : Individu


qui pousse son persil dans à la tête dure qui ne veut
les terrains vagues (Argot rien apprendre.
des souteneurs). Allusion à la dureté de
l'acier trempé de la pioche
TESIÈRE : Toi. (Argot du peuple). N.
Il y a plusieurs variantes
de ce mot tesigiie, te-:
TÉTER UNE GOUTTE : Faire
aigo et téshigard. téter une goutte, à quel-
I'^5?<?r<? est l'expression la qu'un : le battre.

plus usitée. Boire une goutte : se


— La Môme-Livarot a noyer.
un béguin carabiné pour Au régiment quand un
lesière (Ai^ot des soute- soldat est atteint de la nos-
neurs). talgie, les camarades lui
disent :

TETASSES Seins qui pen-


: — Tu voudrais bien aller
dent jusque dans les bas de téter une goutte.
celles qui les possèdent (Ar- Téter une goutte, boire
got du peuple). V. Cale- un verre sur le zinc (Argot
basse, du peuple). N.
TÈTE CARRÉE : V. Albo-
che. TÈTES DE CLOUS : Carac-
tères usés, qui n'en peu-
TÈTE DE ROIS : Visage peu vent plus.
expressif. — Il est rien dégueiUbif,
286 TIN TIR

le canard que nous compo- est due à « quelques Vau-


sons avec des têtes de clous gelas de la Roquette », que
(Argot d'imprimerie). le vrai mot est ligne.
Pas le moins du monde ;

TIC HE Bénéfices.
: dans le peuple on dit :

Synonyme de guette. TigneAé, pour le pren- :

Prime que les directeurs dre par les cheveux.


de magasins de nouveautés ligner est également
donnent aux commis qui synonyme de rechigner
parviennent à vendre de la (Argot des voleurs). N.
marchandise avariée ou des
rossignols, TIOLÉE (En avoir une) Se :

Tiche. en ce cas, est de la dit dans le peuple d'une


même famille ({\\aff'ure lamille qui a de no.nbreux
(part de vol) (Argot des ca- enfants :

licots) .
Ils sont toute une tiolée.
C'est une corruption du
TIERCE (La) : Association mot tôle qui veut dire mai-
de faux monnayeurs comme ; son.
ils sont généralement trois :
Il y en a plein la tôle
le fahricateur, \ émetteur (Argot du peuple). N-
et un complice de réserve,
de ce nombre, la tierce TIRANTES : Jarretières. A.
(Argot des voleurs), D.
Le mot est impropre ;
TIFFES Les cheveux.
:
c'est serrantes.
Ti(fe est une corruption
En elïet, la jarretière
de tignasse (Argot des vo-
serre la jambe ou la cuisse
leurs). A^-
suivant la façon dont elle
est placée.
TIGNER D'ESBROUFFE :

Il est vrai qu'elle tire


V. Riffe.
le mais c'est en le
bas,
TIMBRÉ : A moitié fou. serrant (Argot des vo-
Avoir reçu un coup de leurs).
marteau (Argot du peuple).
V. Mailloche. TIRANTS : Bas.
Tirants radoucis : bas
TINE : La foule. de soie.
Réunion desouteneurs Tirants de tremilet :

etde voleurs. bas de fd.


Delvau dit dédaigneuse- Tirants de ftlsangue :

ment que cette expression bas de filoselle.


TIR TOC 287

Tirants à la maïKjnc : La misère ne les lâche


bas déchirés. pas.
Allusioi) aux inailles qui Ce pauvre diable, depuis
manquent (Argot des vo- le temps que l'on la lui
leurs) . tire , n'en devrait plus
avoir (Argot du peuple).
TIRE-JIS Mouchoir.
:

Le mot n'est pas ragoû- TIRER UN BOUCHON :

tant, mais il exprime bien Voleur qui t'ait dix ans du


le fait de tirer le fus des pi'ison (Argot des voleurs).
narines (Argot du peuple).
TIRER LA LANGUE: Courir
à en perdre haleine.
TlHEiJHE : La tète. Faire tirer la langue
Allusion à la bouche ((ui à un débiteur en lui pro-
représente exactement l'ou- mettant de l'argent.
verturc par laquelle on Tirer la langue
avoir :

introduit les pièces de faim,attendre après quel-


) monnaies dans une tii'eiire.
Tirelire veut aussi dire
que chose qui ne vient ja-
mais (Arçot du peuple).
le contraire de la tète, mais
N.
celle-là ne contient que de
la monnaie pour la compa- TOC : Bijoux de mauvais
gnie Richer (Argot du peu- aloi.
ple). N. Personnage contrelait se ;

(iitde tout ce qui n'est ni


TIHELIUE Toutes les lilles
:
bien ni correct (Argot du
publiques mettent l'argent
peuple)
que les miches leur don-
nent pour leurs gants,
TOCASSE : Méchant.
dans leurs bas. On dit également tocas-
Leurs bas sont des tire- serie pour méchanceté.
iires{Xrgo[ des souteneurs) Tocasserie est assuré-
X. ment une corruption ^etra-
TIRE-MONDE (Madamei. Y. casserie (Argot des vo-
Guette au trou. leurs).

TIRER LE DL4BLE PAR TOC AS SON Fille qui de-


:

LA QUELE 11 y en a (la : puis des années est dans la


moitié de Paris) qui passent circulation, qui veut conser-
leur temps à celle b sogne. ver dos airs de jeunesse et
sans être jamais avancés un se l'efuse k dételer %o\\
irmr pln«; qn<^ r.-iijtrp. vieux fiacre.
.

288 TOM TOO

—Crois-Ui que c'est pas on dit : tomber le nez des-


dégoûtant, la mère Tocas- sus (\rgot du peuple). N
son qui ti'ime encore à 72
herges (Argot des tilles). TOMBER A PIC : On va se
mettre à table, vous tom-
bez à pic.
TOILETTE (La) : Avant le
Mot à mot : Vous arri-
règne de M. Deibler, la
vez bien.
toilette des condamnés à
mort durait une grande de-
— J'étais dans la purée,
ma tante vient de claquer
mi-heure, une éternité ;
Cl pic (Argot du peuple).
aujourd'hui, le mot est
resté,mais pour la forme
TOMBER PILE : Tomber sur
seulement, car on ne la leur
le cul.
fait plus.
Les ouvriers typographes
Chaque semaine, les con- disent :

damnés sont rasés et ont


les cheveux coupés : on leur
— Il est tombé sur le côté
de deux (Argot du peu-
épargne ainsi une torture
ple].
inutile.

Ileindrich, l'avant-der- TOMBER SUR LE DOS ET


nier bourreau, recomman- SE FAIRE UNE BOSSE
dait toujours à ses aides de AU VENTRE Cela pa- :

se dépêcher pour ne pas raît être un fait extraordi-


laisser le condamné vieillir naire ;
pourtant rien n'est
(Argot des voleurs). •
plus commun.
C'est la secousse qui
TOLLARD Bureau. A. D.
:
est cause de ce phénomène
C'est une grave erreur. qui dure neuf mois (Argot
Tollard, dans les prisons du peuple).
centrales, veut dire bour- :

reau. TOMBEUR Homme : fort.

Bureau, c'est hurlin- Lutteur qui tombe tous


gue (Argot des voleurs). ses adversaires.
N. Tomber une femme : la
séduire, la faire céder.
TOMBER MALADE: Être Dans les cercles, le crou-
arrêté, alors qu'on se croyait pier dit : cinq louis qui
en sûreté. tombent (Argot du peuple).
Si l'arrestation a lieu à
la rencontre, c'est-à-dire si TOQUANTE : Montre de peu
on rencontre fortuitement de valeur.
l'agent qui vous recherchait, Double sens : elle fait
TOR TOR 289

iic-ioc et elle est en toc TORPILLE D'OCCASION :

(Argot des voleurs). Eille publique.


Ainsi nommée
parce
TOQUARD A. Delvau et
: qu'elle lait sauter
bourse la
M. Loredan Larchey écri- des pautes (Argot des sou-
vent tocard. teneurs).
Ces écrivains, pas plus
que moi, n'ont inventé l'ex- TORTILLAxNÏE : Le cep de
pression ;
j)our trouver la vigne qui pousse en espa-
véritable orthographe, il lier devant les maisons
était donc inutile de remon- dans campagnes.
les
ter à la source. Allusion au bois qui se
Je trouve dans une vieille tortille de mille façons.
chanson ceci :
Claude Tillicr a écrit dans
toquardes
un de ses pamphlets :
Maiiit'nant tu
I
i'

de la frime, — Nos pères étaient faits


Tes deux oranges tombent de ce bois noueux et tor-
dans tes bas. I

tillé dont on fait les forts


T'es des mois sans chan-
I
ger de lime, (Argot du peuple). .

Va mènre des mois qu'tu


I
n'en a pas. TORTILLARD : Fil de fer

C'est donc toquard qui (Argot des voleurs).


est le vrai mot (Argot du
TORTILLER : Manger.
peuple),
— un mor-
Il te tortille

DE ceaii de lartif en une bro-


TOKCHKR LE CUL
quille.
MEKDE (Se) Ce : n'est
pas comble de la pro-
le
Se tortiller pour ne pas
vouloir dire la vérité :
preté, mais cette expres-
sion caractéristique dit bien
chercher des faux-
fuyants.
le peu de cas que l'on fait
de quelqu'un et combien on
— As-tu vu comme elle

le méprise (Argot du peu-


tortille des fesses en mar-
chant ?
ple).
— Il n'y a ipi\s h tortiller
TORD BOYAUX : Mauvaise du ciol, il faut que tu
eau-de-vie. avoues.
Elle corrode l'estomac — ne faut pas tortiller,
Il

et tord littéralement les faut y passer (Argot du


J)oyaux des malheureux peuple).
abrutis qui recherchent cet
horrible breuvage (Argot du TORTU : Le vin.

peuple). — Allons, raastroquet,

17
290 TOU TOU

sers-nous deux choleltes de TOURBE : La lie du peuple.


tortu. Populace, plus bas qu'il
le
Cholette chopine, tor-
: soit possible de l'imaginer
tu : le vin, en souvenir du (Argot du peuple).
bois torti(> qui produit le
raisin (Argot du peuple). TOURLADE Les
: forçats,
autrefois, quand le bagne
TORTORER : Manger (Ar- était à 2'oîclon, appelaieni
got des souteneurs). cette ville Tourlade. Chan-
gement d.' finale (Argot d<'s
TORTORENT Gargote où :
voleurs).
l'on mange (Argot des sou
teneurs), TOURNANTE : Clé.
Elle fait en elfet tourner
TOUILLER : Remuer.
— Touille ton café pour le pêne dans la serrure (Ar-
got des voleurs).
faire fondre le sucre (Ar-
got du peuple). N'. TOURNANTE: V. Anguille.

TOUPET (Avoir du) Avoir :


TOURNE-YIS : V. Hiron-
un aplomb formidable. delle de potence.
Se payer de toupet pour
affronter quelqu'un. TOURNE-YIS: Chapeau ^

On dit dans le peuple : cornes que portent les gen-


— 11 a plus de toupet darmes.
que de cheveux (Argot du Ce terme s'est généra
peuple). lise, il employé pour
est
tous les chapeaux quelles que
TOUR (LA) : La Conciergerie soient leurs lormes (Argot
et le Palais de justice.
du peuple).
Allusion à la tour de
l'horloge. TOURNER DE L'OEIL :

A
ce propos, une légende Mourir (Argot du peuple).
populaire veut que cette
horloge ait sonné l'heure du TOURNIGUE : V. Blaire.
signal pour le massacre de
TOURTOUSE : La corde.
la Sainl-Rarthélémy (Argot
Tourtoiiser lier. :

du peuple). le cordier
Tourtoiisier :

TOUR POINTUE (La) : Pré- (Argot des voleurs).


fecture de police (Argot
TOURTOUSINE : La ficelle.
des voyous). torsion du
Allusion à la

TOURBE (Être dans la). V. chanvre par le cordier (Ar-


Purée. got du peuple).
TRA TRE 291

FRAC : Peur. On dit aussi : un vmgt-


Tracquer : avoir peiu'. deux (Argot du peuple).
— J'ai un Irac à tout
TRANCHE: Le visage.
casser (Ai'u<>l 'lu jMMipIc).
Tranche est aussi un
V. Taf.
terme d'amitié et de fami-
liarité :
THAIN 11 (Le) Les jambes. :
— Tiens, comment vas-
Ctlui qui ne peut pas se
tu, ma vieille tranche ?
l)ayerdo voilure, liacre ou
(Argot du peuple). N'-
omnibus, prend le train
II. TRAVAILLER DANS LE
Quand on joue au lolo, RATLMENT Voler avec :

celui qui ap[)elle les numé- ellraction dans les maisons.


ros, (piand il tire le nu- L'expression est pitto-
méro 11, crie : resque (Argot des voleurs).
— 11, les deux jambes
ÏRAVIOLES Avoir des in-
à ma tante (Argot du peu- :

quiétudes. Z. L.
ple).
Tramoles de tra-•
aller
vers, pochard festonne.
TRAÎNÉE Fille publique qui
: (\\\\
Celui-là est loin d'avoir des
traîne partout à la recher-
inquiétudes, car il ne pense
che de clients.
Traînée est un gros guère au lendemain.
terme de mépris employé Lue jeune tille qui dé-
par le peuple vis-à-vis d'une raille et devient rosière de
lemme. la Maternité, va de tra-
synonyme de violes, de travers dans la
Ti'aînée :

vie (Argot du peuple). N.


rouleuse (Argot du peu-
pie).
TRÈFLE : Tabac (Argot du
ÏRAINELSE : V. Rôdeuse. peuple).

TRÉFOIN : Tabac.
TRALNEUSE : Robe. Ce mot est très vieux; il
Allusion à la traîne de employé par Eugène Sue
est
la robe qui balaye les trot-
dans les Mystères de Pa-
toirs.
ris.
On également
dit
balayeuse (Argot du
: une
peu-
— Pas de tréfoin à
mettre dans ma chi/furde.
ple).
(Argot des voleurs).

TRA.\CIIE-LARD :Couteau. TREMBLOTTE : La fièvre.


Allusion au couteau du Allusion au trembleme7it
charcutier. qu'elle produit.
292 TRI TRI

On dit d'un homme qui a Trifouillée, c'est trois


peur de la moindre des cho- fois fouiller, mais le peuple
ses : il a la tremhlotte. ne donne pas ce sens à cette
C'est aussi un truc em- expression.
ployé par les mendiants Trifouillée veut dire
pour exciter la charité pu- battre.
blique ils font semblant de
; — .Je vais te colbr une
tremhler. trifouillée en cm({ sec (Ar-
Mot à mot de grelotter : got du peuple). N.
(Argot du peuple). N-
TRIMARD : Chemin.
TliÈPE :Ne veut pas dire la Grand trimard : grande
foule, comme le disent les route (Argot des voleurs).
dictionnaires d'argot ; ce
mot veut dire clientèle,
TRIMARDER : Voyager.
d'après LoysseL
Qimnd un apprenti a ap-
pris son état, pour se for-
Faut pas blaguer, le trépe est mer, il fait son tour de
haih
Dans ce taucUon,
f
France.
i s"ti'ouve des
I
rupins Il trimarde, mais en
Si queuq's gonciers traînent la travaillant.
savate
J'en ai r'buurré qu'ont d'scar-
I

Mot à mot parcourir :

I
pins. les grandes routes.
(Argot des voleurs). Ceux qui trimardent ne
sont autre chose que des
TliESSER DES CHAUS- vagabonds ils ont une pro- ;

SONS DE LISIÈRES : fession, mais ne travaillent


Occupation des prisonniers jamais. Cette profession
dans les maisons centrales. leur sert pour mendier.

A tresser des chaus- Le truc est des plus sim-
sons de lisières pendant ples :

dix berges j'ai a/f'uré ,


Le trimardeur, suppo-
quatre signes! (Argot des sons le compositeur typo-
voleurs). graphe, entre dans un ate-
lier avec la quasi-certitude
TRICIIARD : Tricheur.
({u'il ne
sera pas embauché,
Voler au jeu (Argot du
c'est ce qu'il souhaite. 11
peuple).
demande wzf<?/^^; on lui ré-
TRICHER pond qu'il n'y a pas de
: V. Gêné.
place vacante, alors il lâche
TRIEOUILLÉE : Remuer, son boniment :

chercher en bousculant tout. — Il vient de loin, de


A. D Paris ; il a été malade en
.

TRI TRI 293

chemin, il est dans la plus dire travailler, c'est le vrai


aflreuse misère, il sollicite sens du mot.
la permission de l'aire la — Je trime d'un bout
cpiète. Le patron donne, les de l'année à l'autre pour
compagnons donnent aussi ;
élever mes gosses, et je
il savent bien (pie c'est un n'en suis pas plus avancé.
fainéant, mais les typos ont Trimer veut dire tra-
bon cœur, ils préfèrent être vailler péniblement (Argot
volés dix fois que d'en re- du peuple). iV.
fuser une à une misère vé-
ritable.
TRINQUER Boire en cho-
:

quant son verre.


Avec ce métier, les tri-
Trinquer recevoir une :
mardeiirs sont les gens les
volée (Argot du peuple).
plus heureux du monde
(Ai^got d'imprimerie). N. TRIPAILLE Enfant (Argot
:

des voleurs). V. Loiipiau.


TRIMARDEUSE : Fille pu-
N.
blicpie qui fait le trottoir.
L'asphalte n'est pas la TRIPATROUILLAGE : Tripo-
grande route, on l'appelle ter dans les poches de quel-
néanmoins le triinard qu'un.
parce que la lille y trime Tricoter dans une caisse
(Argot des souteneurs). ou un tiroir.
— Vous n'allez pas bien-
TRL>L\NCHER Marcher. : tôt finir de me tripatrouil-
Même signification que ler, vous allez me chif-
trimarder (Argot (bi peu- fonner (Argot du peuple).
ple). N.
ÏRIMRALLEUR DE RE- TRIPES : Tétons déformés,
FROIDIS : Le cocher qui élastiques comme un mor-
conduit les corbillards. ceau de caoutchouc.
— Ce qui m'emmerde, Allusion au morceau de
quand je serai refroidi^ tripe que les tripiers nom-
c'est d'être trimballé par ment le bonnet : c'est la
Voranibus à coni (Argot des panse (Argot du peuple).
voleurs).
TRIPOTÉE : (En donner ou
1T{IMER : Aller et venir inu- en recevoir une).
tilement, se morfondre. A. — Il a reçu une rude
D. tripotée.
De trimer on a fait tri- On dit aussi tripotée
raards raccrocher, c'est-à- pour beaucoup.
294 TRO TRO

— raiune tripotée d'en- TROLLER : Porter. A. D.


fiints qui me font perdre la Troller veut dire mar-
lète (Argot du peuple). cher.

TRIPOTEURS : Individu qui


— On te voit troller
une femme. partout, tu ne travailles
t7'ipote
Boursier qui tripote, à
donc pas?
laBourse, des affaires mal- n existe au faubourg An -
toine des ouvriers ébénistes
propres et louches.
On dit AUSSI pairicoter en chambre qui confection-
nent des meubles pour leur
(Argot du peuple) N'. .

compte.
ÏRIQUE : Surveillance. Ils troUent pour les
Casser sa trique, rom- *n'endre depuis la rue de la
pre sa surveillance. Muette jusqu'à la Bastille,
Tripier (Être) être : généralement le samedi ;

condamné à la surveillance. ce jour-là, le trottoir se


Allusion ancienne, quand nomme la trolle (Ai^ot des
autrefois les condamnés ébénistes). N-
étaient pendant cinq ou dix
ans sous la trique des ar- TROMBILLE : Bête, quelle'

gousins (Argot des voleurs). que soit sa race (Argot des


voleurs).
TROGNE Le visage.
:

Quand un individu a la
TROMBOLEER Aimer au- :

trogne couperosée, dans le trement que platonique-


peuple, on lui lance cette ment.
plaisanterie
— Je vais tromboller
— C'est ta
:

femme qui ma gonzesse (Argot des


boit, et c'est toi souteneurs).
qui a le
nez rouge.
TROMPE-LA-MORT Indi- :

Avoir une trogne de vin


vidu condamné par les mé-
de Bourgogne, c'est une
decins, qui n'en meurt pas
trogne d'ivrogne (Argot
plus vite pour cela.
du peuple). — Il trompe la mort
TROGNON Expression de
:
qui le guette.
tendresse, comme mon pe- On dit également :

tit chat, mon petit lapin


— Il a repris du poil de
la bête.
bleu.
Cette expression ; trompe
Qu'il est joli, qu'il est mignon,
Qu'il est gentil mon p'tit tro- la mort, date de 18i8.
I
gnon, Un ouvrier forgeron, ar-
(Argot du peuple). rêté sur une barricade, lors
TRO TRO 295

de l'insurrection de Juin, — Tiens ! voilà Trompe


fut conduit, avec un groupe la mort.
(le coml)atlants, à la tom- Il l'avait rudement trom-
bée de la nuit, au Champ pée, car il ne mourut qu'en
de Mars, où se faisaient en 1888, à l'âge de quatre-
masse les exécutions som- vingts ans.
maires. On fusillait les mal- Trompe la mort (Argot
lieureux rang par rang. du peuple).
11 au second rang;
était
par une présence d'esprit TRONCHE : Tête (Argot des
incroyable, à ce moment voltîurs).

suprême, il tomba en même


temps que le premier rang;
TRONCHE DE REFROIDI :

Fromage de Hollande, connu


on n'y lit pas attention.
plus généralement sous le
Vers onze heures du soir,
nom de têle de mort (Ar-
l'exécution terminée, des
got des voleurs).
tond)ereaux vinrent enlever
les cadavres pour les trans- TRONCHER : Le vocable
porter au cimetière Mont- s'explique suffisamment par
martre et les jeter dans la ceci :

fosse commune. — Ribi a tronche h môme,


On ne les recouvrait j)as elle a avalé le pépin (Ar-
de terre, afin que les fa- got du peuple).
milles puissent les recon-
naître le lendemain. TRONE (Être sur le) Être :

L'ouvrier avait eu la assis sur la lunette des


nialechance d'être jeté au chiottes.
fond du tombereau; il était Quand ça va bien, sûre-
inondé du sang qui coulait ment, on est plus heureux
sur lui. qu'un roi assis sur le trône
Pendant le trajet, après (Argot du peuple).
des efforts inouïs, il parvint
à se hisser au-dessus des TROP CUIT : Femme ayant
cadavres; il sauta h bas des cheveux rouges.
de la lugubre voiture sans — Elle a été trop long-
être aperçu, et alla se ca- temps enfournée, elle est
cher chez un ami. trop cuite (Argot du peu-
Le calme revenu, ren- il
ple). N.
tra à l'atelier. Stupéfaction TROP TOT VELE Enfant :

générale. Les camarades, venu avant terme.


qui connaissaient l'aventure, Allusion au veau mort-
lui crièrent : né.
.

296 TRO TRO

Avorton chétif et ma- — Les putains préfèrent


lingre (Argot du peuple). lepont pour voir le vélum
(Ai^ot des filles). N.
TROTTEUSE : Montre qui
marque les minutes. TROU DE BALLE : Le der-
Trottevse-. fille publique rière.
infatigable qui trotte du On dit aussi : la lu-
soir au malin pour raccro- mière (Argot du peuple).
cher (Argot des soute-
neurs). TROUFFION: Petit trou-
pier ( Argot du peuple) . N.
TROTTIN Apprenti modiste
:

que l'on rencontre arpen- TROUILLE : Domestique


tant les rues de Paris, por- malpropre, femme du peu-
tant une petite boîte qui ple rougeaude et avachie.
contient un chapeau. A.D.
C'est le gavroche fe- Trouille ne se prend pas
melle des ateliers de mo- en ce sens cela veut diie
; :

distes. tu n'as pas j;(?%r.


Le mot n'est pas nou- Trouille est synonyme
veau. Scarron dit quelque de hardiesse.
part : — Tu n'as pas la
Ensuite il appelle un ^rcz^«7/^ d'entreprendre une
I
trottin. tâche aussi diflicile (Argot
(Argot du peuple). du peuple). N.

TROTTINETTES Bottines :
TROUILLOTER DE LA HUR-
(Argot des voleurs). LETTE Puer de la bou-
:

che (Argot du peuple). i\^"


TROTTOIR : S'entend de
deux façons. TROUVER MAUVAISE (La):
Faire le trottoir, rac- Quand, par un verglas abo-
crocher. minable, on se casse la fi-
Il n'est pas nécessaire gure, elle est mauvaise.
pour faire le trottoir d'être Quand votre femme vous
sur le trottoir. pond un gosse tous les ans,
Le trottoir est partout elle est înauvaise
où la femme lève l'homme. Quand on a acheté cent
Pendant l'Exposition de mille francs de Panama,
1889, le trottoir de ces elle est mauvaise.
dames é(ait le pont de En un mot on trouve
l'Aima. mauvais tout ce qui vous
A ce sujet, on avait fait arrive de désagréable dans
ce calem bourg : la vie (Argot du peuple). iST.
.. .

TR[I TRU V97

TIIOLVEUR OU PART A TRUFF'É : Grétin, niais, im-


DEUX. V. Ramastiq^ieur bécile.
Synonyme d'andouille.
TROUVEURS-FAUX VEN- On dit dans le peuple :

DEURS: Genre de vol pra-


tiqué aux environs des ga-
— Il est ^rw//^/ de bêtise,
il arrive de son patelin., il
res de chemins de 1er.
n'est pas dessalé (il n'est
Il consiste à feindre de pas dégrossi).
trouver une bague en cui- On dit également :

vre placée à l'avance par


un complice dans un en-
— Il est truffe à' 2iV%eni.
Truffé, pour beaucoup :

droit désigné, et à la vendre


(Argot du peuple).
comme de Tor à un naïf
qui débarque (Argot des vo- TRUFFE DE SAVETIER:
leurs). V. Ramastiqueurs Des marrons.
X. Le marron remplace la

truffé chez le savetier,


TUl G :Gonnaître le triic^
être malin.
comme la pomme de terre
remplace Voraiige pour le
Avoir du t7'uc, avoir les
Limousin (Arçot du peu-
moyens de réussir.
ple).
Truc machine de théâ-
:

tre employée dans les fée-


TRUMEAU Gomédie ou vau-
:

ries pour un changement de


deville Louis XV. A. D.
décors à vue.
Trumeau signifie vieille
Trîic moyen secret que
:
femme.
possède un individu de faire
On dit dans le peuple :

quelque chose (Argot des


camelots et des saltimban-
— Sale trumeau, ta
gueule est bonne à loutre
ques).
dans les lieux pour faire
TRUGHE Est une manière chier les gens de peur
N
:

spéciale de voler. (Argot du peuple).


Le voleur qui la pratique
est un truchehr (Argot des TRUQUAGE Se dit d'un:

voleurs). meuble, d'im tableau ou


d'un objet d'art qui a subi
TRUFFE : Nez, lorsqu'il est un truquage pour lui don-
gros eu forme de groin. ner l'apparence de la vé-
Allusion au cochon qui tusté ou le style d'une épo-
s'en sert pour cheicher des que.
truffes. Il y a des truquages cé-
Ue peuple dit aussi pi- : lèbres qui ont trompé les
ton (Argot du peuple). plus grands amateurs.

17.
298 TUB TUI

Un des i)lus souvent mys- On dit aussi tuyau de


:

tifiés est M. de Rosthscliiïd. 'poêle (Argot du peuple).


Tout le monde a présent
à la mémoire le fameux TUBE Le gosier.
:

bouclier acheté 100,000 fr., Dans le peuple, on dit do


comme datant du XV° siè- celui qui a le ventre creux

:

cle, lequel avait été déni- 11 n'a rien à se mettre


ché à Rome chez un bro- dans le tube.
canteur. Boire un bon coup, c'est
Ce bouclier avait été fa- se rincer le tuhe.
briqué de toutes pièces dans — Il est quatre heures,

une cave de la rue Bourg- je vais me coller un peu de


Labbô, et ne valait pas cent fripe dans le tuhe.
sous (Argot des artistes Mot mot à : je vais man-
peintres). JV. ger (Argot du peuple).

TRUQUEUR: Le truqueur TUER LE VER : Boire la


est un fdou qui va de vil- goutte, le matin, ou un
lage en village et de foire en verre de vin blanc.
foire, avec un petit jeu de Quand on suppose que le
hasard qu'il exploite habile- ver est solitaire (dur à tuer),
ment. les ouvriers boivent plu-
Ce jeu est généralement sieurs tournées, alors ce
un chandelier lait avec les n'est pas le ver qui est tué,
débris d'un vieux chapeau ;
mais bien le buveur.
il met un sou sur le chan- Les voleurs disent éga-
delier qui est placé dans lement qu'ils ont tué le ver
une assiette. Il s'agit, au lorsqu'ils ont des remords.
moyen d'une longue ba- Ils ne le tuent pas sou-
guette d'osier, de fttire tom- vent (Argot du peuple et
ber le chandelier et que le des voleursj.
sou reste dans l'assiette.
Cela n'arrive jamais, à TUILE : Malheur qui arrive à
moins de connaître le truc. quelqu'un.
Il y a une masse de tru- — J'ai perdu mon porte-
queurs, surtout en cette monnaie, quelle tuile !
fin-de-siècle oti tout est Quand il arrive inopiné-
truc pour gagner sa vie. ment une douzaine de per-
(Argot du peuple). ISf. sonnes à diner, lorsqu'il n'y
en a que pour deux, la mé-
TUBE : Chapeau haut de nagère dit :

forme. — Quelle tuile nous


Tl R TUY 299

tombe sur la lète (Argot du TL'RNE Poussier, taudis,


:

peuple). logement malpropre et in-


Il NE : Pièce de 5 francs en salubre, sans air ni lumière.
;u'j,'ent (Argot du peuple). — Si lu restes éternel-
V. Brème de fonds. lement dans ta turne, lu ne
Irouveras jamais rien à
rUNE : Bicrlre, l'ancien briffer.
refuj^e naturel des sujets du — Comment peux-tu res-
roi de Thunes. A. D. terdans une pareille turne !

Ce n'est pas le mot Ume (Argot du peuple).


qui est vrai.
C'est tunobe. TU-TU :Petit paquet de
[a\ prison de la Force, mousseline cliargé de ca-
démolie en 1830, était ainsi cher ce que le maillot col-
appelée par les prisonniers. lant indique trop —
pour le
Dans autres diction-
les père la Pudeur —
alias
naires d'ai^ot, on ne trouve M. Bérenger-Calon.
que iuneço7iy expression La vieille chanson dit :

qui ne veut rien dire (Argot


(les voleurs). N. Son maillot en s'déchirant
A laisse voir son... événement
Ça d'vait la gêner su' Tmoment.
TlNEIl Mendier. :

Tuneur : mendiant. Ça ne gêne pas la Môme


Il est pourtant rare qu'on Fromage Grille d'E-
ni
donne une tune à un men- gout, moi non plus (Argot
diant. du peuple).
Tuner^ c'est l'apocope
du mot importuner (Argot TU T'EN FERAIS MOURIR :

des voleurs). .Y. Réponse ironique à une


question saugrenue.
IIRBIN : Tout travail, quel — Payes-tu à déjeuner ?
qu'il soit. prêtez -moi conl francs;
Turbiner c'est dure- , avance-moi mon mois ; viens
ment travailler. coucher avec moi ?
Aller aiL turbin, c'est — Tu t'en ferais mou-
aller à l'atelier. -
rir.
Turbineiir : celui qui Mot à mot : Tu ne vou-
travaille. drais pas (Argot du peuple).
Turbineur qui met en :
N.
mouvement la turbine, de
là, turbin, turbiner (Ar- TUYAU: Le gosier.
got du peuple). Le tuyau est bouché,
,

300 TYP TYP

pas mèche de boiUotter Avoir un bon type, ù\oir


(Argot du peuple). un bon enfant qui se laisse
faire (Argot des lilles). N.
TUYAUX : Renseignements
confidentiels.
Cette expression est en TYPOTE Femme employée
:

usage dans le monde qui depuis peu d'années dans


fréquente les champs de les ateliers de composition.

courses. C'est un compagnon au


Un bookmaker qui a un même titre que les ouvriers
cheval chargé de paris fait typographes néanmoins
;

donner par un émissaire un quand les typotes sont nom-


faux tuyau sur une rosse breuses, on se croirait plus
;

les imbéciles
s'empressent volontiers dans une volière
de prendre ce cheval, qui du Jardin d'Acclimatation
n'arrive jamais (Argot des que dans un atelier de com-
bookmakers). N. position.

Généralement, la typote
TUYAU DE POÊLE : Chapeau est plus habile à soigner un
haut de forme.
pot-au-feu et à raccommo-
Allusion juste, car il a la
der ses bas qu'à leDe?- la
forme et la couleur d'un
lettre.
tuyau (Argot du peuple).
Enfin, il est dit qu'il faut
TYPE : Individu quelconque. que la femme
lève quelque
— J'ai un type qui me chose (Argot d'imprimerie).
cramponne. iV.
URG URS 301

T'N DE PLUS : Homme qui a blicspour cote?' un homme.


(lesmalheurs conjugaux. Un homme qui ne donne
Encore \u\ de plus dans que trois urges est un
la grande confrérie.
miche de carton, celui qui
— Mon vieux, lu en fois donne six urges est pour
le moins un prince russe
tm de plus.
— Il vaut mieux être (Argot des tilles).

cocic qu'aveugle; on peut


voir ses confrères (Ai'got du URLE : Parloir de prison.
peuple). L.L.
Ce n'est pas urle qui est
l'RFE : Homme chic. en usage, c'est urloir.
— J'ai leoé un miche qui En sont
efîet, les visiteurs
«^sl rien iirfe. forcés, à cause des grilles
Une chose îirfe est une qui les séparent des déte-
belle chose, supérieure (Ar- nus, de hurler pour se faire
got des tilles). N". entendre et converser (Argot
des voleurs). V. Parloir
URGE : Expression de con- des singes. N.
vention entre les filles qui
fréquentent les restaurants URSULE : Vieille fille qui a
de nuit et certains bals pu- doublé le cap delà cinquan-
302 URS VT

laine et a par conséquent UT : Quand les compagnons


coitFé deux fois Ste-Cathe- typographes portent 1 a
rine. santé d'un des leurs, ils

Gomme sa patronne Ur- disent : ui.


sule, martyr à Cologne, Ut tibi prosit : que cela
elle est martyr d'une vir- te profite (Argot d'impri-
ginité rentrée et martyrise merie) .

les autres par son caractère


acariâtre (Argot du peuple).
iV.
\\c \\c 303

\ AC i lE Expression fréquem-
: tu passes ta vie à faire des
iiioiU employée dans le vacheries (Argot du peu-
j)onple ponr qualifier une ple).
tcmnie qui se livre au pre-
mier veim. VACHE Sergent de
: ville ou
Dans le peuple, quand on agent de la sûreté.
a dit d'une femme c'est :
Bans les prisons, malgré
une pache, il est impossible les règlements et la surveil-

(le rien dire de plus.


lance active pour les faire
Quand un homme épouse observer, les détenus écri-
une femme enceinte, on lui vent leurs pensées sur les
dit :
murs.
— Tu prends vache
la
Les plus communes sont
celles-ci
veau (Argot du peu- :
et le
— Mort aux vaches.
])le).
— Quand je seraidésen-
flaqtié, gare à la vache qui
\ ACHE : Homme mou, bon
m'a fait chouette et qui
à rien.
m'a Aiit tirer un bouchon
Vache, quand il dénonce
ses camarades ou travaille
(Argot des voleurs). N.
au rabais. VACHE A LAIT : Homme

Tu n'es qu'un cochon. riche, qui a le louis facile
, .

304 VAC VAD

et que les tapeurs trayent consommateurs sont servis


jusqu'à extinction. par des femmes.
Vache à lait : gogo qui Le mot est juste, car
souscrit à toutes les émis- elles sontde véritables va-
sions véreuses sans se ches, pas à lait, par exem-
lasser jamais ple (Argot du peuple). N.
Pour le souteneur, la
marmite est une bonne va- VADE : Foule, rassemble-
che à lait. ment.
Une affaire qui rend bien, Synonyme de trépe.
qui rapporte beaucoup, sans Le camelot fait un vade
risques et sans efïbrts, est pendant que des complices
une vache à lait. fabriquent les profondes
Allusion à la vache lai- des badauds (Argot des
tière qui est une fortune voleurs).
inépuisable (Argot du peu-
ple).
VA CHERCHER UN DÉMÊ-
LOIR Se dit de quelqu'un
:

VACHER : Individu grossier qui parle d'une façon em-


en paroles ou en gestes. brouillée; on ne peut dé-
— Il est grossier comme mêler ce qu'il veut dire
du pain d'orge, on dirait (Argot du peuple).
qu'il a été élevé derrière le
cul des vaches VA T'ASSEOIR SUR LE
Allusion aux vachers BOUCHON Quand un in- :

qui jurent toute la journée. dividu vous rase, on lui dit


(Argot du peuple). d'aller s'asseoir; s'il in-
siste, on l'envoie s'asseoir
VACHERIES : Saletés, co- sur le houchon (Argot du
chonneries faites à quel- peuple).
qu'un.
Prendre la femme d'un VA-TE-LAVER (Un) : Souf-
camarade et surtout la lui flet.

rendre, c'est une vacherie. On emploie aussi celle


Emprunter les effets expression pour envoyer
d'un ami, les coller chez promener un gêneur (Argot
ma tante et ensuite laver (kl peuple).
la reconnaissance, c'est lui

faire une vacherie (Argot VADROUILLE Celte ex- :

du peuple). N. pression dans la marine si-


gnifie : brosse à plancher.
VACHERIES : On nomme Elle s'applique aux filles
ainsi les brasseries où les qui traînent dans les ports
.

VAL \\L 305

(le mer (Argot des soute- VALANT Pince à usage des


:

neurs). cambrioleurs (Argot des


voleurs). S .Monseigneur.
VADROUILLE : Faire une N.
radrouille, en pousser
une. VALSER : Battre quelqu'un.
Vadrouiller : se dé- — Je vais te faire valser
ranger de ses habitudes, sans musique.
rôder dans des milieux aux- Ce qui arrive souvent le
(juels on n'est pas habitué samedi de i)aye, quand le
(Argot du peuple). mari rentre au logis plus
qae'me'càé il lait faire un
:

\ AGUE (En pousser une) : tour de valse à sa ména-


Synonyme à'arracReiir de gère si elle ronchon7ie
chiendent, aîler au hasard, (Argot du peuple)
vagueme7it, avec l'inten-
tion de voler n'importe qui
VALTREUSE : Valise.
C'est un simple change-
ou n'importe quoi (Argot
ment de finale (Argot du
des voleurs).
peuple).
\ AGUE : Les filles qui rac-
crochent donnent un coup VALTREUSIER : Voleur de
valise.
de vague, elles font leurs
atlaires.
Ce vol est pratiqué sur
Vaguer,promener au une grande échelle dans les

hasard, est une corruption salles d'attente des gares


du mot français vaquer de chemins de fer.
Il est des plus simples :
(Ai"got des souteneurs).
Le valtreusier aune va-
VAISSELLE DE POCHE :
lise à la main qui paraît
C'est une vaisselle que gonllée; pour compléter son
les ou\riers aiment bien à apparence de voyageur, il
casser, surtout les jours de porte une couverture de
Sainte-Flemme (Argot du voyage. Il .se promène ayant
peuple). l'air mais en
indifférent,
réalité guigne un voya-
il

VALADE La poche. geur assis à côté d'une va-



:

J'avais caré deux lise respectable. Sans affec-


signes dans une valade de tation, il s'assied à ses côtés
mon falzar, ma scie les a et engage la conversation.
dénichés, je vais crapser Au moment de prendre un
de la pépie pendant tout le billet, le voyageur se dirige
marqué {kv^oi(\e?> voleurs). vers le guichet et laisse sa
306 VAN VEI

valise à la garde de son M. Lorédan Larchey, d'a-


compagnon ; aussitôt celiii- près IL Monnier, dit que le
ci se lève, change de valise vanternier, au lieu d'en-
et s'en va tranquillement. trer par la lourde, préfère
Neuf fois sur dix, le volé ne s'introduire par la fenêtre.
s'aperçoit de la substi- Vanterne n'a jamais été
tution qu'à son arrivée à une lanterne, pas plus ([ue
destination la valise ne : vanterne n'est une fenêtre.
contient en fait de linge que V. Venter ne.
des cailloux (Argot des vo-
leurs). VASEUX : Paysan.
Il vaseux parce qu'il
est
VANNAGE Tendre un piège,
:
vit dans la vase quand il
amorcer un individu par pleut (Argot du peuple). ]S[.
des promesses alléchantes
pour le duper ])lus facile- VEAU Toute jeune fille qui
:

ment. n'a pas grand chemin à faire


M. Loredan Larchey dit pour devenir vache.
Il existe à ce sujet une
que c'est une comparaison
de l'escroc au meunier qui vieille chanson qu'il serait

lâche un peu d'eau de sa impossible de citer en en-


tier
vanne pour faire tourner :

le moulin (Argot des vo- Un jour, à la barrière,


leurs). Un veau,
Un veau,
Tortillant du derrière.
VANNE : Mot cher aux came- Fort beau,
lots. Fort beau.
Ils disent faire un vanne Je la ... sur parole.
.

lorsqu'ilsvendent un jour- Neuf jours plus tard, le


nal qui annonce une fausse camarade était au Midi (Ar-
nouvelle à sensation (Argot got du peuple).
des camelots). iV-
VEAU Femme de barrière,
:

VANNÉ : Avoir trop fait la rôdeuse de caserne (Argot


noce et l'amour. des voyous).
Vanné: n'avoir plus rien
dans le ventre, synonyme VEINARD Homme qui a de
:

la chance.
de vidé.'
Il a de la veine, tout lui
Vanné par excès de tra-
réussi.
vail (Argot, du peuple). N.
Il a trouvé une bonne
VANTERNE : Lanterne. veine, tout lui réussira.
Vanterne sans loches. Il existe un vieux pro-
A. D. verbe à ce sujet :
.

VEN VES 307

— Qui voit ses veines, VENTOUSE : V. Venterne.


voit ses j)^/«^5 (Argot du
peuple). iY. VERONE : Pays ou ville.
Vidocq dit :

Vi:i\ARnE : Fille qui a la — J'ai roulé de vergne


main litMuruse et tombe sur en vergne pour apprendre


(les miches qui se fendent à goupiner.
i;«Miéreusement (Argot des A. Delvau dit :

tilles). — Deux plombes cros-


sent à la vergne (deux
\I:L0: Postillon. heures sonnent à la ville)
Vient de véloce, poste (Argot des voleurs).
aux chevaux.
Nos vélocipédistes mo- VER-RON(.EUR : Un fiacre.

dernes qui portent une cra- Lorsqu'on le lait attendre


vache et des éperons ])0ur longtemps à la porte d'une
ressembler à quel pi'un, maison, l'heure s'écoule; au
ignorent certainement ce vo- moment de le payer il ,

cable ancien (Argot des vo- ronge le porte-monnaie (Ar-


leurs). got du peuple).

VERMINE Avocat.:

VKLOCIPÉDISTE : Im'x'cile
Les voleurs ont raison,
à deux ro.ies (Argot du les avocats sont des ver-
peuple).
mines qui rongent encore
plus que les huissiers (Ar-
\ KNTERNE [.a lenètre (Ar-
:
got des voleurs).
got des voleurs).
VERTE (La) : L'absinthe.
Vi:NTl':RNIER(Le):Ley^;i- Quatre heures , c'est
ter)iier est une variété du l'heure de la verte.
cambrioleur^ avec celte Allusion de couleur (Ar-
diflerence qu'au
toutefois got du peuple).
lieu d'entrer par la lourde.
il entre par la venterne. VERVER : Pleurer (Argot des
Le mnternier opère gé- voleurs).
néralement dans les cham-
VESSE : Peur.
bres situées aux étages su-
Lâcher une vesse : péter
périeurs il grimpe sur les
;
sournoisement.
toits et entre dans les cham-
Vesser un pet : mou (Ar-
bres par les fenêtres à ta-
got du peuple).
batières.
Ces voleurs sont nom- VESSIE : Femme avariée,
breux (Argot des voleurs) grasse à lard.
308 VEU VIA

Allusion aux vessies de Le violet tant estimé


Entre vos couleurs singu-
graisse que l'on vend à la
I
lières.
foire au jambon. Vous ne l'avez jamais aimé
Il existe une chanson à Que pour les deux lettres
premières.
ce sujet, elle n'est pas des I

plus propres. A la prison de St-Lazare.


La voici comme docu- une fille atteinte d'une ma-
ment :
ladie épouvantable, était in-

Catau, catau, catau,


carcérée à l'Infirmerie. La
Vessie, pourriture et cha- sœur l'exhortait à changer
rogne, I de vie elle lui citait des
;
Catau, catau, catau.
Vessie, pourriture et cha-
exemples de conversions ab-
I
nieau. solument édifiantes. La ma-
(Argot du peuple). lude, impatientée, lui répon-
dit :

VESTE: Remporter un et?^5^^. — Ma


sœur, il est trop
Avoir compté sur un lard pour changer de vie,
succès et faire un four com-
il fallait me dire cela quinze
plet. jours plutôt; je ne serais
Se d'une pièce mal
dit
pas ici (Argot du peuple).
accueillieau théâtre, d'une
opération ratée, en un mot
de tout insuccès (Argot du VIANDE Chair. :

peuple). A.- Delvau trouve que


cette expression est frois-
VESTIGES Légumes que
:
sante pour l'orgueil hu-
mangent les prisonniers.
main.
Dans le peuple, on dit
Pourquoi donc ?
d'un passif qui pratique
Est-ce que la chair hu-
depuis longtemps :
maine n'est pas de la viande
—Tu perds tes légumes. au même titre que celle de
Dans les prisons :

—Tu perds tes vestiges.


n'importe quel animal?
Quand une femme a une
Cette explication suffit
belle carnation, rose, fraî-
(Argot des voleurs).
che, c'est un hommage que
VEUVE (La) La guillotine: lui rend le langage populaire
(Argot des voleurs). en disant :

VEUVE POIGNET (En soirée


— Ah ! la belle viande,
on en mangerait.
chez la) V. Bataille des
:
C'est assez rare en cette
Jésuites.
fin-de-siècle, pour que ce
VI :Voici ce que dit MathU' mot soit accepté comme
rin Régnier : une louange et non coniUK^
. ,

vie VI D 309

une grossièreté (Ai^got du YICELOT Gavroche qui a


:

[)eui)le). tous les vices en germe ; il


est trop jeune pour qu'ils
\l\ll»EU : Oublier tVéquom- soient déveloj)pés.
nieiit le clieuiin de l'atelier Dans les ateliers, on dit
|M)ur viauper eliez les nuir- du gosse :

clinnds de vins.

— Il est si vicelot qu'il
Que iiiit la lille ?
en remontrerait à père et
— Ali ! ne m'en jmrle mère (Ai^ot du peuple).
|)as ; viaiipe
elle avec
Pierre et Paul. VICTOIRE : Chemise.
Mot à mot : ciawper faire Ce mot n'est pas em-
la vie. ployé, comme A. le dit
Faire la vie à quehiu'un, Del va u, pour consacrer le
c'est lui faire une scène souvenir d'une marchande
désagréable. qui fournissait les chiffon-
[.ui rendre la vie dure, niers.
c'est le tourmenter, lui re- —Victoire! J'ai enlin
tuser à manger, être cruel j)u gagner de quoi m'acheler
(Argot du peuple). uni' limace pour balancer
celle que je porte depuis
VIDANGE : Accouclieujent. six niois (Ai-got des chif-
— Ma femme est en vi- fonniers),
dange
Mot à mot elle se vide. :
VIDER SA POCHE A FIEL :

Elle est en vidange, car Soulager son cœur, dire


il faut qu'il se passe quel- tout ce que l'on pense sans
({ues semaines avant de ménager ses expressions
la remplir à nouveau (Argot (Argot du peuple). N.
du peuple). }( VIDER SON PANIER A
VICE (En
CROTTES : Satisfaire un
avoir) : Roué qui
besoin. Il agréa-
est aussi
la coimaîl dans les coins.
— On ne me la fera pas,
ble de Tider son panier que
de l'emplir (Argot du peu-
j'ai trop de vice.
pie).
Gela est la cause d'un
mauvais calembourg par à VIDER SON PETIT POR-
peu près : TEUR D'EAU Expression :

— Les serruriers sont employée dans les couvents


malins
les ouvriers les plus par les jeunes filles, pour
du monde, parce qu'ils ne dire qu'elles ont un petit
manquent jamais de vis besoin à satisfaire (Argot du
(Argot du peuple). peuple). iV.
, . .

310 VIE VIL

VIDER UN HOMME : 11 y a duite déréglée, se saouler,


plusieurs manières de le vi- courir la gueuse, se battre;
der. en un mot, mener une vie
On lui vide son porte- désordonnée.
monnaie On sait que le polichi-
On le vide en le surme- nelle du guignol lyonnais
nant. est le type parfait du ham-
Une maîtresse amoureuse hocheur (Argot du [teu-
le vide, et quand il rentre ple). .V.
au domicile conjugal, sa
'

femme peut le Ibuiller ... et VIEILLE PEAU : Expression


elle aussi (Argot du peuple). méprisante employée dans
N. le peuple, même vis-à-vis
d'une personne jeune.
VIDOURSER : Terme em- On dit d'un vieillard qui
ployé dans les ateliers pour se donne des allures juvé-
qualifier un peintre qui ne niles :

se préoccupe, en peignant — C'est un jeune homme


son tableau, ni du ton ni de dans une vieille peau
la perspective. Vieille peau signifie
Il le vidourse, il le lime
aussi vieille putain (Ar-
:

il le lèche: got du peuple).


Allusion à la fameuse ex-
pression :
VIGNES (Être dans les m-
Il est poli comme un vi gnes du Seigneur) Être :

d'ours. pocliard.
De là : vidourser (Argot Dans le peuple, on dit
des artistes). ISf. d'un homme qui est tou-
jours entre deux vijis :

VIE DE PATACHON Mettre


:
— 11 ne peut plus boire ;
les petits plats dans les
il est saoul avec un pet de
grands.
vigneron.
Mener la vie à grandes
L'expression : être dans
guides.
les vignes., est très vieille
Faire une vie de hâtons
et usitée en Bourgogne (Ar-
de chaises.
got du peuple).
Mot à mot faire ufie vie :

de chien, comme si la vie


n'avait pas de lendemain VILAIN MERLE : Homme
laid.
(Argot du peuple). N.
— Tu vas te marier avec
VIE DE POLICHINELLE ce vilain merle-la\ tu
(Faire une) : Avoir une con- ])ourras chanter au roi des
VIO VIR au

oiseaux : lu auras uu beau oublié et qu'il n'a pas neigé


merle au cuL sur sa chevelure... quand
Vilain merle : niéclianl il a des cheveux (Ai-got des
homme, bilieux, fielletix, lilles). N'.
qui veut du mal k tout le
moiule (Argot du peuple). VIOCIIARD : Fauteuil.

Allusion au fauieîdl dans


VINASSE : Mauvais vin la- lequel s'accroupissent les
> briqué avec du bois de vieillards devant un bon
campèche. leu, en
attendant que la
Se dit couuniUKMuent carlitie vienne frapper à la
quand le marchand de vin a l)orte (Argot des voleurs).
eu la main trop lourde pour iV.
-
mouiller le vin (Argot du
^ peuple).
VIOLON : Cellule du poste
de police.
VINGT-DEUX Couteau. :
Vieux jeu de mots qui
Jouer cingt-deux, la date du temps où c'était
donner des coups de cou- Varcher qui vous condui-
teau. sait au violon (Argot du

Vingt-deux : les deux peuple).


cocottes.
Vingt-deux quand le :
VIOLON (Le sentir) : Un in-
compagnon placé le plus dividu sans le sou, sans do-
près de la porte voit entrer micile, vagabond, sent le
le proie dans l'atelier de violon (Argot du peuple).
composition, il crie :

— Vingt-deux! VIRGULE : Déranger explique


Synonyme d'attention. ce mot :

Quand c'est le patron, il


Ah ! prions Dieu pour ceux qui
crie : n'en ont guère.
— Q,uarante-quatre
I

! Ah ! prions Dieu pour ceux qui


n'en ont pas. j
En
I

raison de l'importance
du si?ige, le chillre est Virgule : allusion à la
doublé (Argot d'imprime- forme; ce n'est ni guère,
rie). N, m pas, c'est un peu, comme
on dit dans le peuple :

VIOCH : Vieillard. —
Pas de quoi faire dé-
Vieux galanlin qui se jeuner le chat.
croit toujours jeune, qui se (Argot du peuple). iV.
maquille comme une vieille
roue de carrosse pour faire VIRGULE : Dans presque
croire que le bon Dieu l'a tous les lieux d'aisances
312 VIS VIT

des maisons populeuses et sur l'autre de ne pas faire


des ateliers, il y a au mur de grimaces (Argot du peu-
des virgules qui sont au- ple).
tant de signatures des co-
chons qui y passent. VISAGE DE BOIS Se cas- :

Ce qui a inspiré à un ser le nez contre une porte


rimeur d'occasion :
ferinée.
Éprouver une déception
Vous qui venez ici soulager vos
entrailles, à laquelle on ne s'attendait
I

Léchez plutôt vos doigts que pas.


I
de salir les murailles. Aller dîner en ville et ne
(Argot du peuple). lY. trouver personne visage :

de bois.
VIS Serrer la vis à quel-
:
On dit également : rester
qu'un, c'est l'étrangler. en figure (Argot du peuple).
Opération qui n'a rien
d'agréable à subir au point VISCOPE Casquette à lon-
:

de vue physique. gue comme en por-


visière,
Au point de vue moral tent les gens faibles de la
non plus, car serrer la vis vue.
à un individu, c'est l'étran- Un képi de troupier se
gler au point de vue de nomme également une vis-
l'existence. cope.
Être dur, injuste, ne rien On dit aussi un abat-jour
jamais trouver de bien de (Argot du peuple).
ce que fait un individu,
c'est lui serrer la vis (Argot
VISE AU TRÈFLE : Infir-
mier.
du peuple).
L'allusion est amusante
VISAGE SANS NEZ: Le der- (Argot du peuple).
rière.
C'est un visage qui n'est VITELOTTE : Nez.
pas désagréable à voir, sur- Quand un individu a bu
tout lorsqu'il est blanc, beaucoup dans sa vie, son
jeune, dodu et ferme. nez devient rouge et tuber-
Voiture était de cet avis : culeux.
.... Ce visage gracieux Allusion à la pomme de
Qui peut faire pâlir le nôtre, terre que l'on nomme vite-
Contre moi n'ayant point d'ap-
lotte, ou plutôt que l'on
pas, I

Vous m'en avez voir un fait nommait, car elle a disparu


autre I
entièrement, au grand déses-
Duquel je ne nie gardois pas. poir des amateurs de gibe-
Ce visage a l'avantage lotte.
VIT VOl 313

Encore un carreau il' cassé,


Klle était la sauce du lapin
V'iâ l'vitrier qui passe.
(Argot du peuple). N- Encore un carreau d' cassé,
V'ià vitrier passé.
VITIIKS : Les yeux. (Argot du peuple). N.
Vitre : le lorgnon ; \l

aide à voir (Art;ot du peu- VOILA LE MARCHAND DE


ple). SABLE Dans ie peuple, :

quand un enlant s'endort à


VniUKUS : Les chasseurs de table, on dit

:

Vincennes. Ils portèrent — Voilà le marchand de


d'abord des sacs en cuir sable qui passe (Ai-tçot du
verni reluisant au soleil peuple).
comme la pièce de verre
(pie les citriers portent sur VOIK LA LLWE: Quand une
leur dos. L. L. femme a vu cet astre, sa
Ce n'est pas cette cause ileur d'oranger n'existe plus.
(pii a donné à ces soldats le On dit, et c'est plus
nom de vUriers. juste :

En 1848, aux journées — Elle a vu la comète.


de Juin, lesgardes mobiles Inutile d'insister (Argot
et les chasseurs de Vin- du peuple.
cennes furent lancés aux
endroits les plus périlleux VOIR LES PISSENLITS
dans les faubourgs, notam- POUSSER PAR LA RA-
mml faubourg dn Temple, CINE Être sous terre.
:

Ilsprirent toutes les barri- Dans le peuple, on dit


cades avec un entrain extra- également :

ordinaire, mais sans cruauté Aller dans le royaume


inutile, la plupart de ces des taupes (Argot du peu-
soldats étant des enfants de ple).
Paris.
Au lieu de tirer sur les VOIR LA EEUILLE A L'EN-
insurgés, ils s'amusèrent à VERS : Pour la voir, il ne
casser les carreaux sur tout faut certes pas être sur le
leur passage. ventre.
Depuis le boulevard du Il existe plusieurs chan-
Temple jusqu'à la Courlillé, sons qui célèbrent les joies
il ne resta pas une seule de voir la feuille à l'en-
vitre aux fenêtres. vers :

On lit une chanson à ce


Sitôt, par un doux badinage,
sujet: elle est restée très Il la jeta sur le gazon.
populaire : — Ne fais pas, dit-il, la sauvage,
18
. .

314 VOL VOU

Jouis de la belle saison. letsde flanelle et six paires


-Pour toi, le tendre amour mVn-
de bas.
... I 8^Se,
Et pour toi je porte ses fers. Ce n'était plus qu'une
Ne faut-il pas, clans le jeune âge. planche, j'étais volé (Argot
Voir un peu la feuille àl'enoem i
(ftestif de la Bretonne,
du peuple). N.
Les Jolies rieuses.) C
Un autre auteur a écrit VOLÉE (En recevoir ou en
sur le même sujet :
donner une) Battre ou :

être battu.

Oh Recevoir une volée de


! la drôle de chanson
Que chantaient Biaise et Toinon. bois verts fortement
: être
grondé.
(Argot du peuple).
Être éreinté par un ar-
ticle de journal (Argot du
VOIR SOPHIE Cette très :
peuple)
désagréable Sojihie ne rend
visite aux femmes qu'à cha- VOLEUR AU CROQUAM :

que lin de mois. Voleur qui dévalise les pay-


Elle vient sans être an- sans.
noncée (Argot des filles). Ce sont les grincMs-
seurs de camhroiisse. (Ar-
VOLANT : Manteau. got des voleurs)
Allusion à ce qu'il oole à
tous les vents (Argot des VOLIGE Femme d'une
:

voleurs). maigreur telle qu'il est im-


possible de la toucher sans
VOLE : Trompé dans ses es- se couper.
pérances Allusion
h planche

.
la
Je comptais toucher nommée volige qui est la
un grosse somme, rien, je plus mince connue en me-
suis volé. nuiserie (Argot du peuple).
—Je rencontre une
femme qui me paraissait VOUS N'AVEZ RIEN ? Dans
dpdue, avoir de l'œil, de la le peuple on nomme ainsi
dent, des seins et des mol- les employés qui d'octroi
lets. Quand pour le soir, inspectent les passants aux
nous coucher elle se désha- barrières, parce que leur
bille, elle met un œil de phrase consacrée est celle-
verre et son râtelier sur la ci :

table de nuit, elle relire sa — Yous n'avez rien à


réchauffante', des tétons en déclarer ?
caoutchouc garnissaient son — Si, leurrépond quel-
corset, elle portait dix gi- quefois un passant facétieux,
.

VOY VRI 3i:

jo déclare que j'ai bien dé- ordurières s'étalent (Argot


jeuné (Argol du peuple). des lilles). JSf.

VOUSAILLE : Vous (Argot VOYOU : Le voyou n'est pas


des voleurs). à comparer à l'ancien titi,
VOYAGE (Le) Les saltim- :
au gamin, au gavroche.
banques qui l'ont le tour de C'est une petite crapule

France dans leur roulotte qui a en lui les germes de


toutes les passions, de tous
voyagent conslamnient.
les vices et de tous les
On dit de ceux qui con-
naissent parfaitenjent leur
crimes imaginables.
topographie :
Le gamin de Paris est

— connaissent en
Ils se
gouailleur, cou-
rageux, susccplible de dé-
spirituel,

voyage. (Argot des saltim-


banques). vouement, il est flâneur,
c'est vrai, mais sa llànerie
VOYAGEUR : X'engayeur est innocente.
(juihat comtois, qui lait le Le voyou a un langage
eonij)ère à la porte des ba- à part comme lemoineau
;

ra(|ues de lutteurs se nomme franc, il a les instincts pil-


le voyageur (Argot des lards, est sans cœur,
il
saltimbanques). n'aime rien et convoite tout
\()YAGEUKS : Pou, puce, pu- (Argot du peuple).
naise ou morpion.
VOYOUTE La femelle du
:

Ces insectes désagréables voyou\ seulement, en plus,


voyagent sur le corps du elle est putain à l'âge où
jtauvre bougre qui en est
l'on vaencore à l'école.
allligé (Argot du peuple).
Adouze ans, la voyoute
VOYEURS : 11 existe des est déjà une petite mar-

voyeurs poiu* hommes et mite qui gagne an pog7i07i


pour femmes. à son voyou-soutejieur
Ce sont des trous imper- (Argot du peuple).
ceptibles pratiqués dans VRILLE Femme pour
:

une tapisserie, qui per-


femme.
mettent aux spectateurs de
Pourquoi vrille ?
voir sans être vus.
Elle ne perce rien (Argot
Il y a des maisons de des souteneurs).
rendez-vous célèbres, où
les blasés payent cinq louis VRILLEURS : hesvrilleurs
pour repaître leurs yeux sont des voleurs de nuit
d'un spectacle ignoble, où qui dévalisent les boutiques
i<.ni.K: |,.^ lubricités lesplus des bijoutiers
316 VRI VRI

Ce vol nécessite une les débris ne fassent pas


audace extraordinaire. de bruit en tombant; préa-
Avec V avant-courrier lablement, ils appliquent
(mèche), ils percent la de- sur la partie coupée un
vanture en tôle de plu- fort tampon de mastic,
sieurs trous en carré ; avec après quoi, à l'aide d'une
une scie fine introduite tringle d'acier, ils attirent
dans l'un des trous, ils à eux tous les bijoux qu'ils
scient la tôle et pratiquent peuvent.
une ouverture assez large Ils en est qui raflenl
pour y passer le bras. tout un étalage en quelques
A
l'aide d'un diamant, minutes (Argot des vff-
ilscoupent la glace en leurs). N.
carré également, ])0ur que
. .

AYA AVA 317

w
WAGON Chez certains mar-
: On dit aussi vieux com-
chands de vin, il y a des parliiïient (il y a dix pla-
buveurs attitrés qui ont des ces).
verres qui contiennent une On peut entrer chez elle
chopine et même un litre de avec une voiture à bras
vin. (Argol du peuple)
Celui qui ne l'avale pas
d'un coup —
pas le verre, WATERLOO Quand une af-

:

le vin perd la tournée. faire ne réussit pas, qu'elle


On nomme également ce rate en un mot, celui qui
verre un omnibus (Argot l'a entreprise ou conçue
du peuple). N. éprouve une défaite.
Allusion à la fameuse ba-
\\'AGON : Vieille femme, usée,
taille du 18 juin 1815.
avachie.
Vieille raccrocheuse de Il en est qui se consolent
bas étage. facilement et s'écrient
Waijon de troisième . comme Cambronne ,

classe, parce qu'il n'y en a — Merde ! (Argot du


pas de quatrième. peuple)

18.
318

X : Inconnu, secret ; sert h X : Ce mystérieux X a fait


désigner un polytechnicien, parler de lui pendant six
ou une personne qui a des mois à propos de l'affaire
dispositions pour les mathé- du Panama.
matiques :

X, l'inconnu, c'est tout


Sur l'affreux chevalet des a? et le monde et ce n'est per-
des y
l
sonne (Argot du peuple).
a dit Victor Hugo (Argot
des gens de lettres).
YTO YOU 319

Y ALLER DE SON VOYAGE : — Quand il dégottera


Quand quelqu'un vous ra- Frederick Lemaître dit
,

conte une histoire à dormir Achille , y tombera du


debout et que Ton Técoute boudin grillé.
attentivement, on y va de C'est-à-dire jamais (Ar-
son voyage. got du peuple). iV^.
Y aller de son voyage
est pris, dans le peuple, YEUX SUR LE PLAT :

dans un sens tout dillêrend Quand un individu fait des



:

... Ma femme y va en- yeux blancs, que la pru-


core de son voyage (Argot nelle remonte dans l'orbite,
du peuple). N. on dit il fait des yeux sur
:

le plat.
V TOMBERA DU BOUDIN
C'est un jeu de mots fort
r.RILLÉ.
juste (Argotdu peuple).
Vieille formule qui veut
dire c'est impossible.
Elle est due à Achille, un YOUPIN : Juif.

acteur du petit Lazzari. Celte expression depuis


Un acteur du tiiéàtre des peu remplace dans le peu*
Folies-Dramatiques se van- pie celle de youtre.
lait d'avoir un talent énor- C'est le superlatif du
me. mépris :
.

320 YOU YOU

— Tu n'es qu'un sale gogue quand tous les juifs


youpin (Argot du peuple). y sont réunis.

YOUTRE : Juif.
Youtrerie est synonyme
Dans peuple on ne dit
le
de ladrerie, d'avarice, d'a-
preté.
pas y outre, mais youte.
Vient du mot allemand Ce mot peint bien les
jude (Argot du peuple). F. estimables rogneurs de piè-
Baptisé au sécateur. N. ces de six liards (Argot du
peuple)
YOUTRERIE (La): La Syna-
.

ZKZ ZIG 3-21

/ PIIIR : Quand un troupier petite zezeite de trois sous


iiKJiscipliné envoyé on
t^st (Argot des blanchisseuses)
AIrique, aux compagnies de .¥.
discipline, pour casser des
cailloux sur les routes, il ZIP : Marchandises imagi-
devient, de par son incor- naires (pi'un commerçant
poration, un zéphir. fait figurer sur son cata-

Quand il fait un vent logue pour avoir Tair d'être


doux, on dit : bien assorti (Argot des
— Quel doux zéphir. bourgeois).
Quand un malpropre lâche
une tubéreuse, c'est un ZIG ou ZIGUE: Un homme
sale zéphir pour celui qui est un bon ou un mauvais
est sous le vent (Argot du camarade.
peuple). C'est un bon zig ou un
mauvais zig. (Argot du
ZEZETTE : Une petite ab- peuple),
sinlhe.
Dans les cantines de la- ZIG A LA REBIFFE Voleur :

voir, les blanchisseuses qui hon enfant qui revient au


ne crachent pas dessus s'of- liout de quelques jours k
IVent à quatre heur.'s une la prison.
322 ZIN ZUT

Il rehiffe, il récidive (Ar- sur le rable (Argot du peu-


got des voleurs), ple). N.
ZL\G Argent monnayé.
: ZINC DES RATICHONS :

— J'ai du zinc dans ma L'autel du prêtre.


profonde, nous pouvons En effet, pour célébrer la
aller de l'avant (Argot du messe, il boit un coup de
peuple). pive (Argot des voleurs).

ZINC : Le comptoir du mas- ZIOTER : Regarder.


troquet. — donc, le
Qu'a-t-il
Allusion au plomb qui mec ne fait que me zio-
? Il

couvre le comptoir. ter (Argot du peuple). N.


Boire sur le zinc, c'est
boire debout. ZOZOTÏE : Argent.
— Viens-tu licher un — Pas moyen de trim-
glacis sur le zinc, j'ai dix baller ma bidoche, j'ai pas
ronds d'affure (Argot du de zozotte.
peuple). Zozotte a aussi une aulre
signification dans le même
ZINC (Avoir du) : On ne dit argot :

plus chic, à ce qu'il pa- — As-tu bien passé la


raît. C'est rococo. C'est première nuit de tes noces ?
bourgeois. Et quand une —Mon cochon était tel-
femme du genre et de l'é-
a lement poivre qu'il apion-
légance, on dit qu'elle a du ce comme une marmotte
zinc. A. D. toute la nuit.
Avoir du zinc ne vient —Alors, pas de zozotte'?
pas du tout de là. (Argot des blanchisseuses).
Les fonctionnaires, offi- N.
ciers de paix, commissaires
de police et prétêts portent ZUT C'est fini, je prends
:

des habits brodés d'argent ;


congé. J'en ai assez.
les préfets surtout en ont Que mes lecteurs ne pren-
sur toutes les coutures les ;
nent pas ce mot dans un
jours de cérémonie, ils sor- mauvais sens. Je voudrais
tent leur zinc. qn'ils le traduisent de celte
— As-tu vu le dabe des manière :

renifteurs, mince de zinc — Au revoir!


Acn AFF 323

PETIT SUPPLEMENT

Au fur et à mesure decomposition du diction-


la
naire, de nouvelles expressions m'ont été adressées
par d'aimables correspondants, il a été impossible
de les placer à leur lettre respective pour être aussi ;

complet que possible on les trouvera par lettre


,

alphabétique dans ce Petit Supplément, où le lec-


teur pourra facilement se reconnaître.

n'ai pas à'acheloires (Argot


du peuple).
ACOEURER : Y aller de bon
ACCESSOIRES : Objets de
cœur.
théâtre.
Assommer un individu,
Dans le peuple, on donne
l'accommoder à la sauce
à cemot un tout autre sens :

pavé, le frapper avec en-


accessoires, les testicules
Iraiu (Argot des voleurs).
(Argot du peuple). N.
AGHETOIRES : Monnaie.
AFFAIRE : Pour les voleurs,
Cette expression est très
tous genres de vols sont des
usitée dans le peuple.
affaires (Arçot des voleurs).
Le père ne travaille pas,
tout est au most-de-piété, AFFE : La vie.

pas de feu dans le poêle, Les voleurs vivant dans


l'enfant pleure : des transes continuelles,
— Maman, maman, j'ai comme le mourant, ils ont
froid, j'ai faim. des affres.
— Mon pauvre petit, je Affres en français signi-
324 AVO hXL

fie angoisses (Argot des Avoir le fil, être au cou-


voleurs). V. A^e {Dicl.). rant de toutes choses et être
AGACER UiN POLICHI- constamment en éveil (Ar-
NELLE SUR LE ZINC :
got du peuple). N.
On nomme polichinelle un AVOIR L'ÉTRENNE : S'olfrir
verre d'eau-de-vie, environ une chose neuve.
un cinquième de litre, que Elle me dit : Mon vieux,
certains pochards abrutis Pâme-toi si tu veux,
Tu n'en auras pas Vétrenne.
boivent sur le zinc.
Faire étrenner un cama-
Il en est qui agacent
rade ; lui flanquer une bonne
jusqu'à cinq polichinelles
volée (Argot du peuple). N.
dans une matinée (Argot du
peuple). N' AV OIR xMANGÉ SES PIEDS :

Plier de la bouche (Argot


APPUYER Abaisser un dé-
:

du peuple).
cor, le faire descendre des
frises sur la scène. A. D.
Appuyer est pris dans
un autre sens : RAISSER UNE ESPACE QUI
— Je vais m' appuyer' LÈVE : Dans les ateliers
six heures de chemin. de typographie, quand un
—Je vais m'uppuyer ce camarade envoie chercher
vieux birbe sur l'eslomac, un litre par l'apprenti, il le
quelle corvée ! met sous son rang le —
— Je vais m'appuger prote n'aime pas que l'on
une chopine (Argot du peu- boive pendant le travail ; —
ple). N. il verse une rasade et fait

dire au copain qu'il veut


ARTONNER : Tromper la
régaler :
police.
C'est l'insaisissable Ai'-
— Viens donc baisser
ton à qui revient l'honneur une espace qui lève.
Synonyn^e de lever le
de ce mot.
-^ Depuis six marqués, coude (Argot d'imprimerie).
fartonne l'arnaque (Argot N.
N.
des voleurs). RALAYÉ : On balaye une
AVOIR LE FIL Un : couteau foule à coups de canon.
qui coupe bien a le fil. On balaye des ouvriers
Un individu malin, rusé, qui ne font pas l'affaire du
possède le fil. patron.
— a pas moyen de lui
Y On balaye la femme
mettre à ce g once là, il a quand elle devient par trop
lefiL gênante.
BAT BIB 3-25

Balayé : synonyme de la campa g7ie (Argot du


netloijage (Argot du peu- peuple).
ple). N. RiaiENGF'RISME : En être
I5AIIBE A POLX : Barbe de atteint, c'est une maladie
capucin, barbe en bi'ous- bien désagréable.
saille, longue, sale el cras- Le Père la Pudeur (pii
seuse, dans laquelle jamais lonclionne au bal de l'Ely-
le peigne ne [)énclre ; les séc-Montmarln; bérengé-
poux peuvent y niciier à rise les danseuses qui lèvent
Taise sans crainte d'être la jand)e à hauteur de r<eil,
dérangés {Ai*got du peuple). sans pantalon :

N. — Veux-tucacher ton
BAROMtTRE : La médaille prospectus ? dit le vieil em-
})écheur de danser en rond.
des députés.
Pour le eoilVeiu' ou Tou-

Ça m'est recommandé
jtar mon médecin de lui
vrier clia[)elier (pii «piitte
laire prendre l'air, répond
son rasoir ou balance son
la Môme Cer celas (Argot
tablier par un caprice du
sulVrage universel, la mé- du peuple). N.
daille qu'il a dans sa poche BÉQUET : Le passi/teur met
marque le beau tixe pendant dttabéquets, des pièces, aux
quatre ans. vieux souliers ; il en existe
Elle est pour lui le baro- qui arrivent à une perfection
être du bonheur
71) (Argot si grande qu'il est impos-
du peuple). N. sible de découvrir la pièce
BATTRE LA BRELOQUE: (Argot du peuple).
Les tapins^ au régiment, BÉQUET : Terme d'imprime-
battent la breloque \>oy\v rie.
annoncer l'heure de la soupe. paquets de com-
Petits
Une pendule détraquée position pour ajouter ou
qui marche comme les mon- compléter un grand paquet.
tres marseillaises, lesquelles En corrigeant un article,
abattent l'heure en quarante- on ajoute des. petits béquets
cinq minutes, bat la bre- à droite et à gauche pour le
loque. corser (Argot d'imprime-
Avoir le coco fêlé, ne rie).
plus savoir ce que l'on fait,
avoir des moments d'ab- BIBARDER : Vieillir.

sence, c'est battre la bre- — C'est extraordinaire


loque. comme les chagrins te font
On dit également : battre bibarder.
19
326 BOU BOU

Bibarder veut aussi dire un mauvais acteur, c'est un


boire. bouif {kv^oi du peuple).
— Bibardons-nous une BOULANGER (Le): Le diable
tasse ? (Argot du peuple).
(Argot des voleurs).
iîlF.N DE LA MAISON
(Es- BOULANGER QUI MET LES
lu) Expression employée
:
AMES AU FOUR (Le): Le
au jeu de manille. diable qui fait cuire les gens
Dans la partie à quatre, en enfer (Argot des voleurs).
les sont deux à
joueurs
deux ils se questionnent à
BOULE DE SUIF: Homme
;
ou femme gras à lard (Argot
Yoix haute pour savoir com-
des voleurs).
ment diriger leur jeu

:

Es-tu bien de la BOULOÏTER DE LA CALI-


maison ? As-tu beaucoup JATTE : Cette expression
d'atout ? (Argot du peuple). très pittoresque aune saveur
iV^.
toute particulière ; elle est
connue depuis peu.
DINAISE : Abréviation du
Boulotter manger ca~ : ;
mot combinaison.
lijatte : secret.
Binais e tirer un plan :

Mot à mot : manger du


pour quelque chose.
faire
— Faisons une binaise
secret.
On que la cellule est
sait
pour nous olli'ir un kilo
la terreur du plus grand
(Argot d'imprimerie). N.
nombre des détenus, mais
BOEUF (Avoir un màie) Être :
elle est un paradis relatif
forten colère. quand il n'est pas au secret.
Superlatif de bouffer son Être au secret est un
bœuf (Argot d'imprimerie). supplice épouvantable. On
BOUCHON : Bourse. comprend que les plus en-
Allusion à l'argent qu'elle durcis voleurs redoutent
contient, qui sei-t à boucher cette torture; cela explique
des trous. qu'ils sont parfois empêchés
Pour payer une dette, on de commettre un acte cri-
(lit bouclier un trou (Ar-
: minel ou qu'ils avouent tout
got du peuple). ce qu'on leur demande pour
BOUIF : Mauvais ouvrier. éviter de boulotter de la

On disait cela primitive- calijatte pendant de lon-


ment des ouvriers cordon- gues semaines (Argot des
niers, mais depuis, cette voleurs). N.
expression s'est étendue à BOUQUET Quand un noîir-
:

tous les corps de métiers. risseur de poupard a bien


Un mauvais écrivain ou préparé une alfaire, et (pie
.

r>pj CAP) 3v'7

le vol a élé rriicUieux. il teur en page frappe sur sa


reçoit une prime de ses casse avec un taqicoir.
complices, quelcpietois qua- Ce signal veut dire c'est :

laiile pour ceul.; cela se fini, brisez (Argot d'impri-

nomme recevoir un bouquet merie).


( Ari,'ot des voleurs). lUiODEUSE : Homme et

liOrUDON : Quand le met- lénnue à la fois.

teur en page ne s'aperçoit De la lamille des pédé-


pas qu'un mot a élé oublié rastes (Argot du peuple).
en conq)osant un article, ce nnULER LA CHANDELLE
dernier devient incompré- PAU LES DEUX DOl ÏS :

hensible. Individu qui dépense sans


S'il s'en aperçoit et qu'il compter, qui jette son ar-
faille remanier le paquet, gent par les fenêtres.
c'est enlever le bourdon —ïu brûles la chan-
- (Argot d'imprimerie). delle par les deux bouts
I BRANCAPiD Un vieil adage
:
(Argot du peuple). N
dit que les femmes c'est BUSTIXGUE : Garni.
conune les souliers quand : Il en existe un célèbre
c'est vieux, ça boit. dans la rue de Flandre, à
Toutes ne boivent pas ;
la Villette. C'est là que
ilen est qui, trop vieilles descendent les saltimban-
pour continuer leur profes- ques et les phénomènes qui
sion, instruisent les jeunes viennent se faire engager.
et leur apprennent les se- On nomme bustingue
crets du métier. tous les garnis où logent
-^lot à mot brancard,
: les ambulants (Argot des
aller traîner les appren- voleurs).
tiesputains sur le iHmard
(Argot des lilles).
lUUCOLE A CHEVEUX : Le
peigne ou l'épingle qui fixe ÇA NE VA QUE D'UNE
le chignon d'une femme FESSE Chose qui va mal.
:

(Argot des voleurs). N. Besogne accomplie avec


répugnance.
lîllISER : S'en aller.
— Mon vieux, il est
Être très malade (Argot
du peuple). iV.
l'heure de la mouise, je me
la brise au galop. CABARET DES SIX-FES-
Quand une commandite SES : Auberge tenue par
d'ouvriers compositenrs a trois femmes (Argot du peu-
achevé son travail, le met- ple). iY.
328 CAR CAR

CACHET DE LA RÉPUBLI- De carcan : vieux che-


QUE C'est un coup de
:
val (Argot des filles).
pied canaille.
Quand deux hommes se CARIBENER : Vol à la carr.

battent, le plus fort, d'un Le voleur qui a cette

coup de talon, écrase la fi- spécialité se nomme un ca-


gure de son adversaire. ribeneiir (Argot des vo-
leurs).
Il Impose le cachet (Ar-

irot du peuple). CARLINE (La) : La mort.


Ce mot est usité dans
CAILLÉ : Poisson cpielle que
les bagnes pour désigner
soit sa nature.
cette vilaine personne.
11 est caillé, il a des
Allusion au personnage
écailles fArgot des vo-
de Carlin dont le visage
leurs).
est couvert d'un masque
CALLOT : Teigneux noir (Argot des voleurs).
Vient de calabre, teigne
(Argot des voleurs), CARRELEUR DE SOU-
L1I']RS Ouvrier lorrain
CAMBROU : Domestique
:

qui vient tous les étés par-


mâle.
courir nos campagnes avec
Il garde la camhrouse
sa hotte sur le dos.
(Argot des voleurs).
Il raccommode les sou-
CAMELOTTE EN POCNE ;
liers.
Voler un objet quelconque
Ce nom lui vient de ce
dans la main de quel {u'un qu'il crie : carreleur de
(Argot des voleurs).
souliers.
CANULE Petit instrument:
Ce à quoi les gamins ré-
placé au bout d'une serin-
pondent :

gue, d'un irrigateur. — Gare l'aut' soulier !

Canule Être ennuyeux. : (Argot du peuple).


— Ah ! làclie-nous, voilà
CAROTTE FILANDREUSE :

une heure que tu nous ca-


Carotte tirée de longueur,
nules (Argot du peuple).
nais peu claire comme
CANELLE La de Caen.
; ville
explications.
— Il y a un hath chopin
Allusion à une vieille ca-
à faire à Candie, en es-lu ?
rotte pleine de filaments.
(Argot des voleurs). qui ne se digère pas facile-
CAPOU Écrivain public (Ar-
: ment.
got des voleurs). — Ça ne prend pas, la
CARCAN A STRAPONTIN :
'

carotte est filandreuse


Vieille fille publique. (Argot du peuple). N,
CHI DÉB 329

C.VZIN Partie debillaid qui


:
ma chiffarde, pas de saint-
se .joue avec une quille au père (Argot du peuple).
milieu du lapis (Argol du CIROULOT : La tète.
jieuple). JV. Perdre le ciboulot : per-
CAZINER Jouer au cazin.
:
dre la tète.
Se làire sauter le cibou-
taire toucher par la bande
lot se brûler la cervelle.
les billes, en jouant avec la
:

rouge (Argot du peuple).


— Son ciboulot est vidé
(Argot du peuple). N.
CHAT (Mon petit) : Ternie
d'amilié employé souvent CLAIR COMME DE L'EAU
vis-à-vis d'une jeune lille. DE ROUDIN Affaire obs- :

cure, end)rouillée.
Chat... (Argot du peu-
ple). V. Tàte-minette. N. Mot à mot : aflaire téné-
breuse.
CUATOLILLE (Une) : Ine
Allusion à la noirceur de
cliansonnette.
Veau qui sert aux charcu-
Vieux terme degoguelle:
tiers pour faire cuire le bou-
— Allons, déffoise-nous
din (Argot du peuple). N,
ta petite chatouille (Argot
du peuple). N. COUP DOUBLE : Deux ju-
meaux.
CilENAH.LER Faire des :
Ce mot peut se passer
reproches à quehpi'nn.
d'exi)lications (Argot du
C'est une latjon polie pour
peuple). N.
ne pas dire engueuler.
— Je ne t'ai pourlant
rien fait pour que tu soies
toujours à me chenaillcr
(Argot du peuple). iV^.
DARONNE DU DARDANT :

La déesse Vénus.
CIIÉQUARDS Les députés, :
Baronne, mère ; dar-
ou, du moins, les Cent- dant, amour.
Quatre à qui on reprocha Mot à mot la mère des :

si vivement d'avoir reçu amours (Argot des voleurs).


des chèques du baron de
Reinach et du fameux Ar-
DARONNE DU GRAND
AURE La Sainte Vierge.
:

ton (Argot du peuple). N.


Je n'ai pu trouver nulle
CHEVALIER DE LA RO- part la signification du mot
SETTE Homme qui aime
: a%ire (Argot des voleurs).
son sexe (Argot du peu- DËBRICADRAQUÉ Un bric- :

N.
ple). à-brac monte boutique sa
CliirFARDE La pipe.
: de bric et de broque, ric-
— Pas mèche de fumer à-rac (petit à petit).

19.
. .

330 FAG FIN

On construit une pièce FAGOT A PERTE DE VUE :

avec morceaux,
di lièrent s Condamné aux travaux for-
un béqtoet par-ci, un bcqiiet cés à perpétuité.
par-là. Si elle ne plaît pas Par abréviation on dit :

au directeur, il laut que gerbe à perpète (Argot des


l'auteur la retape, qu'il la voleurs).
débricahraque
Mot mol
FAIRE Les bouchers font
:
à : dé-
qu'il la
un animal à l'abattoir.
molisse pour la rebrica-
Faire tuer, voler.
:
braqi^er (Argot du peuple).
Faire quelqu'un le : le-
ver.
DËCADENER : Quand le gen- Faire : synonyme de fa-
darme Ole le cabriolet d'un briquer (Argot du peu[)le
prisonnier, il le décadène. et des voleurs).
Mol à mot : il le de-
chaîne.
FAIRE LA TORTUE : Ne
rien manger,
On également dédu-
dit
railler (Argot des voleurs).
Jeûner volontairement
ou par la force des choses
DËFILER SON CHAPELET :
(Argot des voleurs). N.
Quand deux commères se
disputent, c'est un déluge FEMMEDECARÈME:Femm.
de paroles et d'épilliètes outrageusement maigre
interminable. Un hareng saur en ju-
— As-tu vu comme je
pons (Argot du peuple). .Y.
lui ai défilé mon
chapelet ? FERME TA GUEULE OU JE
Allusion au chapelet SAUTE DEDANS Ou : dit
qu'une dévote fait tourner cela à un individu qui haiile
toute sa vie dans ses mains à se démantibuler la mâ-
sans en trouver la fin (Argot choire, ou qui braille à
du peuple). N. vous assourdir (Argot (hi

DEGUI Abréviation de dé-


:
peuple). N.
guisement (Argot des vo- FIN-DE-SIÈCLE Celte ex-
:

leurs). pression nouvelle veut dire


bien (les choses.
Un chapeau excentrique
est fin-de-siècle.
FAGOT AFFRANCHI : Forçai Une chanteuse comme
libéré. Yvelte, une danseuse jiomme
Mot à mol il est affran- : la Goulue., un livre ou une
chi de ses fers (Argot des pièce où les expressions
voleurs). sont ce qu'il y a de plus
FON IIOT 331

réaliste, tout cela est fin- pustuleux qui suintent sans


de-siècle (Argots divers). cesse.
N. On dit il a des bon-
:

FLAMSIK Flamand.
:
bons fondants (Argot du
C'est une corruption du peuple). N>
mot flahut (Argot des vo- FOUINARD : Individu qiii
leurs). fouine partout, qui fourre
ILAXCIIE : Alï'aire. son nez dans les allaires des
— Si tu veux, uïon vieil autres.

aininche, nous avons un Fouinard date de la

rude flanche en vue? pièce de Lesurques ; c'était

—Je le connais ton l'acteur Alexandre qui jouait


le rôle de ce personnage
flanche à la manque (Argot
des voleurs). (Argot du peuple).

l'LAC'l'l'^T : Le gousset du FOUKLINE: Vient de fmr-


pantalon, ou la poche du loureur . Ce mot signitie à

gilet. la fois voleur et asssassin


C'est là généralement ou (Argot des voleurs).
on met son argent. FRICOTEUR Agent : d'allai-
Flac^ sac ou argent, de res, synonyme de tripo-
là flaquet (Argot des vo- teur.
leurs) .
Au régiment, les trou-
I LEUR DE CONNERIE : piers qui coupent aux exer-
Suprême imbécile, crème cices, aux corvées, en un
de crétin. mot au service, sont des
Mot à mot le roi des : fricote urs (Argot du i)eu-
gaffeurs (Argoi du peuple). ple).
N,
FLOIE La foule.
:
H
Quand la foule est nom-
breuse, les voleurs peuvent
HUILE DANS LA LAMPE
travailler à leur aise (Argot
(N'avoir plus d') Mourir. :

des voleurs).
Allusion à la lampe qui
FONXÉE Une mariée est
: déteint faute d'huile (Argot
en bla7ic le matin, le soir du peuple). N.
elle change de costume, les
IIOTEL-DIDEROT : La [)ii-
loustics disent qu'elle est
son de Mazas.
en foncée (Argot du peu-
On dit également J/«2:a,s-
ple). .Y.
les-Bains (Argot du j)ea-
FONDANTS : Des bonbons ple). N.
332 MON MOT

M battent, celui qui est vaincu


dit qu'il a son linge lacé.
iMALHEUREUX (Être) : C'est Etre arrêté a la même
l'état de pauvreté, en fran- signification (Argot des vo-
çais.
leurs) .

En typographie , celte
expression a une autre si-
MOULIN A CAFÉ : Le tri-
bunal correctionnel.
gnification.
Allusion à la vitesse avec
Dans une équipe, chacun,
laquelle les juges expédient
à tour de rôle, a son
les affaires.
tour de malheureux, la
Les prévenus sont con-
listeen est affichée dans
damnés à la vapeur (Argot
Tatelier de composition.
du palais). N.
Les malheureux restent
après les autres pour corri- MOUILLER SES BIBE-
ger, faire les 7» or as s es et LOTS Pisser dans son
:

serrer les formes (Argot pantalon (Argot du peuple).


d'imprimerie). JV.

MANCHE (Avoir son) Être :


MOTS A QUEUE : C'est une
plaisanterie d'atelier fort
fornjidablement en colère.
amusante.
Un compositeur typogra-
piie qui a de la mauvaise
C'est un homme deVar-
copie (la mienne par exem- tichaud Colas.
ple) qu'il ne peut lire, a
On en a fait des à-peu-
son manche contre l'auteur. près tout aussi drôles sur
les heures.
Heureusement que ce
Il est une heure, [teneur
n'est pas celui du balai. \

Synonyme d'avoir sa chè- de livres.

vre (Argot (rim})rimerie), Deux heures, {deux


sœurs) de charité.
Trois heures [toiseur)
MESSIÈRES : Victimes. vérificateur.
Cet mot est très vieux; il
Quatre heures , {car-
a été employé par Eugène deur) de matelas.
Sué, à propos du person- Cinq heures, {zingueur)
nage du 3Iailre d'école, à plombier.
qui la Chouette dit :
Six heures, [ciseleur)
— Ma vieille fourline, sur métaux.
attention, v'ia le's messiè- Sept heures (<?(?/^^ heure)
res (Argot des voleurs). est la mienne.
MON LINGE EST LAVÉ : Huit heures, {huîtres)
Quand deux individus se d'Osten.le.
NOI PLU 333

Neuf heures, {neveu) —Son âme est noire


de son oncle. comme le cul du diable.
Dix lieures, (diseur) de Se dit aussi d'une aftaire
bonne aventure. embrouillée, dans laquelle
Onze lieures. {on se) ré- personne ne voit goutte
unira à la maison njor- (Argot du peuple).
tuaire pour midi (Argot
des ateliers).

N PATTE DE VELOURS
N'KX JKTKZ PLIS, LA (Faire) Avoir envie de
:

COLll EST 1MJ:L\E : De dire des injures à quel-


18 IS 18G0, il exista un
1
qu'un et au contraire lui
faire risette..
homme mystérieux qui
chantait dans les cours ; Avoir envie à'égrati-
son élégance et sa distinc- gner et au contraire cares-

tion l'avait fait surnommer ser.


Allusion au chat qui
le marquis.
Avec une rentre ses griffes quand il
chantait réper- est content :
aille,
toire
il

de Désaugiers.
le
— H fait patte de ve-
Aussitôt qu'il arrivait, lours (Argot du peuple).
les sous commen(,\iient à N,
pleuvoir drus comme grêle, PHILOSOPHES : Des sou-
il s'arrêtait avant d'enta- liers.
mer une nouvelle chanson Ils sont bien forcés d'ac-
et criait : cepter le temps comme il
— N'en jetez plus, la est, boue ou neige, et le
cour est pleine. pied qui les chausse.
I/ex pression est restée On appelle également
comme synonyme de : j'en philosophes des grecs qui
ai assez {kv^oi du peuple). opèrent seuls dans les cer-
N. cles et dans les tripots.

NOIRE COMME LE CUL Le philosophe d'allu-


DU DL\BLE Se dit d'une :
mage est celui qui prépare

femme brune, presque mo- les pontes, qui en ce cas


ricaude. deviennent des pantes
On dit également de (Argot du peuple). N.
quelqu'un qui a la cons- PLUS DE GAZ DANS SON
cience chargée de nombreux COMPTEUR Mourir. :

méfaits :
I^e robinet de la vie est
,

334 SCI STO

fermé, les yeux sont éteints SE PAYER UN COUP DE


(Argot du peuple). N. VEUVE : S'offrir une sa-
PUTAINS DES PAUVRES :
tisfaction personnelle soli-

Les députés tairement.


Cette expression nou- La veuve, c'est madame
velle n'est pas très polie Poignet.
pour les Bidards du suf- Quand un assassin lùigrc
frage universel, on s'en
si m\ pante, il s'oftre un covi)
rapporte à la légende de de veuve, seulement c'est
Sainte-Thérèse. Chariot qui opère à sa
Seulement cela ne doit place, et la satisfaction

pas être pris dans le même n'est synonyme de


pas
sens, car si les députés sont jouissance (Argot du peu-
putains ce n'est pas par ple). N.
charité (Argot du i)euple).
SI MA TANTE ÉTAIT UN
N. HOMME.
Cette expression est em-
Q ployée communément dans
le peuple pour exprimer
QUENOTTES : Les dents. l'absence de la virilité de
— Fais voir, mon petit la femme :

ami, tes jolies quenottes — Si ma tante en avait


(Argot du peuple). elle serait colonel dans la
garde nationale (Argot du
S peuple). N-
STOPPER : Stopper, arrê-
SANGLIER : Le prêtre.
ter.
Pourquoi ? Le mécanicien arrête la
Le prêtre n'a pourtant machine, il stoppe.
rien du sanglier, ni les al-
On dit à un orateur qui
lures, ni la rudesse, car il
fait un discours maladroit :

ne tient pas tête à ceux qui sens de


stoppez, dans le
le combattent (Argot des taisez- vous.
voleurs).
La science du tailleur a
SCIER SON ARMOIRE : créé le stoppeur, celui qui
Quand le contrebassiste reprise les accrocs aux vê-
dans un orchestre, fait sa tements.
partie, les voyous disent Il est regrettable que

:

Il scie son armoire. son aiguille habile ne puisse


Allusion de forme (Argot repriser les consciences, il
<hi peuple). N. aurait eu un J'ude ouvniLie
ta:m TRO 335

au Palais-Bourbon (Argot imitent le roulemeut du


(lu peuple). tambour.
E'expression alarmiste.,
SUIF (En Être
reeevoir un) :

citée plus haut, est plus


forlement réprimandé par
juste (Argot des voleurs).
le patron.
On (lit également rece- ÏABTE : Chose de mauvaise
voir un gras qualité.
— J'ai perdu un tiers, (:e Les i'aux-monnayeurs sont
(pu' le contre-coup n\'A des morni fleurs-tarte.
graissé, c'est un vrai Ils écoulent de mauvais
beurre. argent.
Deux mots pour expri- Allusion aux tartes faites
mer le même objet (Argot avec de la vieille graisse et
(lu peuple). de la l'arine avariéi; que l'on
SI KETTE : Pomme. vend dans les têtes foraines
Allusion à l'acidité de ce (Argot des voleurs). N.
IVuit cpie Ton rencontre en TEMB LA CHANDELLE :

Normandie sur les grandes


Mari complaisant qui sait
roules (Argot des voleurs). que sa fenune le trompe et
SYMBOLE (Avoir un) : qui accepte ça très tranquil-
Avoir un compte ouvert lement.
ehez le mastroquet (Argot I/amant de cœur d'une
d'imprimerie). lille entretenue.
Ils tiennent la chan-
delle (Argot du \)euple).
TIBE-BOGEE Voleur à la :

tire qui a la spécialité de


lABLEAU-RADIS : Toile cpie faire les montres (Argot
le marchand n'a pu Vendre. des voleurs).
Quand il retient à l'ale-
mon tableau-
TOILE D'EMBALLAGE: Lin-
lier"!! on dit :

ceul.
radis.
Cette expression est tou-
On en dit autant d'un
toujours en usage, malgré
livre un Hcre-radis.
:
h(jpitaux on
que dans les
Allusion au radis rose
n'ensevelisse plus les morts
ou noir qui occasionne des
dans des serpillières (Ar-
renvois (Argot d'atelier).
got du peuple).
lAMBOUR Chien. :

Quand un étranger pé- TROU AUX POMMES DE


nètre dans une maison, les
TERRE La bouche (Argot
:

aboiementsréitérés du chien du peuple).


.

336 VIO VOL

VERTU NAUFRAGÉE: d'un fil d'archal, ils ap-


Jeune qui ne pourrait
fille puient le pivot du foret sur
plus être couronnée ro- une plaque de fer assujétie
sière, même laïque ; sa sur l'estomac ; cette plaque
vertu a fait naufrage sur se nomme conscience, la
le gazon ou ailleurs (Argot tige d'acier se nomme un
du peuple). N archet. Par leva et vient
VIDER LE PLANCHER :
du foret, l'ouvrier joue un
S'en aller. air de violon (Argot du
— Mon ça ne mar-
p'iit, peuple). iV.
che plus, tu vas vider le VOITURE A BRAS : Vieille
plancher (Argot du peu- femme.
ple). Celte expression est em-
VIOLON : Les serruriers, ployée pour dire qu'elle est
pour percer des petits une vieille charrette qui
trous, se servent d'un foret a traîné la moitié du Paris
emmanché dans une bobine masculin (Argot du peuple).
})our l'activer ; ils ont une VOLE-AU-VENT : Plume
tige d'acier llexiljle, garnie

FIN

Ail moment d'imprimer celle dernière feuille, il

m'arrive une série d'expressions nouvelles qui seront,


pour compléter ce volume, publiées en supplément,
à part.

Imp. Lambert, Épinette et Cie, 231, rue Championnet. Pariï


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UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY

PC Virmaitre, Charles
3741 Dictionnaire d'argot
V3 fin-de -siècle

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