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DICTIONNAIRE
DE LA
LANGUE VERTE
Il a été tiré de cet ouvrage :
A LA MÊME LIBRAIRIE
ALFRED DELVAU
Prix : 12 francs
Dictionnaire
DE LA
LANGUE VERTE
NOUVELLE ÉDITION
Conforme à la dernière revue par l'Auteur
SUPPLÉMENT
*^ PAR
Gustave FUSTIER
PARIS
G. MARPON ET E. FLAMMARION, ÉDITEURS
1 A 9, GALERIE DE l'oDÉON ET RUE RACINE, 26
1883
Tous droits réservés
PC
s 741
m 6
PRÉFACE
l'Écriture.
a
II PREFACE
II
(1) « Le parler que i'ayme, c'est un parler simple et naïf, tel sur
le papier qu'à la bouche; un parler succulent et nerveux, court et
serré ; non tant délicat et peigné, comme véhément et brusque ;
III
n'est pas d'un métal très pur, tout cela est vrai; mais
elle sonne bien, argent ou cuivre, et cela suffit pour
qu'elle soit échangée comme monnaie courante de la
conversation.
lY
ment il y a cette différence entre eux que le premier est d'un fran-
çais moderne et le second d'un français ancien. Les vieux écrivains,
l'honneur de notre langue, écrivaient admonestation. De preuves, je
fais trop de cas de l'érudition de M. Jouvin pour lui en fournir
une seule.
qui, sous prétexte d'en rendre l'étude plus accessible, veulent qu'on
l'écrive comme on
la prononce, c'est-à-dire en supprimant toutes
aphones. Je renonce aux plaisanteries qu'il me serait facile
les lettres
de faire en objectant précisément la prononciation, que modi- —
fient, dit Pascal, trois degrés d'élévation du pôle,
et les accents —
de pays; je me contente de demander comment on reconnaîtrait
nuptiœ si on l'écrivait noss, cor si keur, teinpus si tan, maïus si mê,
testa si tett, hostia si osti, mansio si mêzon, etc. Refaire en 1835 ce
Toutes les fois que je l'ai pu, j'ai accroché aux mots
une étiquette constatant leur étymologie, leur origine,
payer des prix fous des bouquins sans autre valeur que leur rareté.
Nous savons que contemptible appartient à Malherbe, épigramme à
Baïf, pudeur à Desportes, coq-ti-rdno à Marot, avidité k Ronsard,
féliciter à Balzac, généralissime au cardinal de Richelieu, débrulah-
ser à lamarquise de Rambouillet, burlesque à Sarrazin, désenseigner
à Montaigne, esprité à Saint-Simon, prosateur à Ménage, escobartin
à Pascal, offenseur à Corneille, impardonnable à Scgrais, bravoure à
Mazarin, arrangé au père Bouhours, s'acclimater à Raynal, d'autres
mots encore à d'autres écrivains; mais le reste?
PRÉFACE XXIIl
usage plus fréquent sur les lèvres des voyous que dans
De même pour l'argot des filles, qui n'est pas Vargot des
YI
pour cette phrase qui traîne sur toutes les lèvres. Ap-
peler Azor signifiant pour tout le monde siffler un ac-
verte.
ALFRED DELVAU.
DICTIONNAIRE
LANGUE VERTE
1
. ,
ABE ABR
avoir fabrique ; on
pour être ah(dtus devant la porte s'imaginent
l'écrivait alors abaylarder, —
âe ce Newgate parisien.
avec la même signification, bien
Abattre (En) . Travailler entendu.
beaucoup, — dans l'argot des
Abéiiuer, v. a. Nourrir cpiel-
ouvriers et des gens de lettres.
qu'un, lui donner héquée,
la —
Abbaye, Four,s. dans
f. — dans l'argot du peuple, qui prend
l'argot des rôdeurs de nuit
qui, l'homme pour im oiseau.
il Y a une
quinzaine d'années, se
volontiers Abéqueuse, s. f. Nourrice ou
domiciliaient encore
dans les fours à plâtre des buttes maîtresse d'hôtel,
Chauniont, où ils chantaient ma- Abigfotir (S'), v. réfl. De-
tines avant l'arrivée des ouvriers hanter assidûment
bigot,
venir
chaufourniers.
les églises après avoir hanté non
Ahhuye ruffante. Four chaud, moins assidûment d'autres en-
— de riifurc, roussir. droits, — moins respectables.
veilleux, épatant, —
dans l'ar- boire l'absinthe, ou de la faire.
got des gens de lettres, qui ont Absinthe (Faire son). Ver-
emprunté cette expression à ïubra- ser de l'eau sur l'absinthe, afin de
cadabra du Romantisme. la précipiter et de développer en
elle cette odeur qui grise tant de
« Satan vous verra.
De vos inains grossières,
cerveaux aujourd'hui.
Parmi des poussières, Signifie aussi Cr-acher en par-
Ecrivez, sorcières, lant. On a dit à propos d'un
Abracadabra ! » homme de lettres connu par son
bavardage et ses postillons « X... :
dit Victor Hugo dans la pièce des demande son absinthe, on la lui
Odes et Ballades intitulée le Sab- apporte, il parle art ou politique
bat.
Cet abracadabra
pendant un quart d'heure, et —
était en effet son absinthe est faite. »
assez singulier, et je comprends
qu'on en en faisant im
l'ait raillé Absinthe (Heure de 1'). Le
adjectif, —
sans se douter que moment de la journée où les Pa-
depuis longtemps le peuple en risiens boivent de l'absiuthe dans
avait fait mi adverbe. les cafés et chez les liquoristes.
C'est de quatre à six heures.
Abreuvoir, s. m. Cabaret, —
d'où l'on sort plus altéré qu'on Absinther (S'), v. réfl. S'a-
n'y est entré. donner à l'absinthe, faire sa bois-
D'où l'expression proverbiale : son favorite de ce poison.
Un bon cheval va bien tout seul
Absiutheur, s. m. Buveur
à l'abreuvoir, pour dire : Un d'absinthe.
ivrogne n'a pas besoin d'y être in-
vité pour aller au cabaret. Absinthîcr, s. m. Débitant
.
AGA AGG
persil, et Persiller.
L'expression date de YHistoire
comique de Francien. Aller au pot. Prendre dans
les dominos restants. Argot des
Aller à l'arche, v. n. Al-
joueurs.
ler chercher de l'argent. Argot
des voyous.
On dit aussi Fouiller au pot.
Aller au safran, v. n. Man-
Aller à la retape,
Attendre quelqu'un sur une route
T. n.
ger son bien, —
dans l'argot des
bourgeois, qui disent cela depuis
pour l'assassiner. Argot des pri-
longtemps.
sons.
Aller au trot, v. n. Se dit —
Aller à l'astic. Astiquer son dans l'argot des faubouriens —
fourniment. Argot des soldats. d'une fille en toilette de combat
Aller à IVîort, v. a. Nier, — qui va « faire le boulevard ».
dans l'argot des voleurs, qui sem- Aller au Tice. Hanter les
blent avoir lu les Contes dEu- mauvais lieux, — dans l'argot
trapel. des bourgeois.
Aller à ses alTaîres. Ce que Aller aux pruneaux. Plai-
les Hébreux appellent hesich ra- santerie qu'on fait, à l'hôpital, à
glaw, les Anglais to shite, les Es- tout nouveau venu qui paraît un
pagnols caqar, les Flamands schy- peu naïf; elle consiste à l'engager
ten, les Itaiiens cacare, et les Grecs à aller demander son dessert dans
ime salle voisine, à tels ou tels
ALL ALL
Aller que d'une fesse (N'). On dit aussi Allez donc vous
Se dit —
dans le même argot — asseoir I
de quelqu'un qui n'est pas très Alliances, s. f. pi. Poucettes
bien portant, ou de quelque affaire aveclesquelles les gendarmes joi-
qui ne marche pas au souhait de gnent les mains des malfaiteurs
celui qui l'a entreprise. pour gêner leurs mouvements.
C'est l'ancienne expression, plus
noble N'aller que aune aile. Allonjsrer (S'). Payer se fen-
:
Allumer, v. a. Provoquer
raistre malades, » —
c'est-à-dire
pour amadouer et tromper les
l'admiration jeter le trouble dans
;
bonnes âmes.
le cœur d'un homme, comme font
certaines femmes avec certains Amadou, s. et adj. Homme
regards. qui prend aisément feu afin —
dit aussi du boniment que
Se d'être aimé amatus. Argot du
,
Allumer, v. a. et n. Voir,
Amadoué, s. m. Homme ma-
regarder, — dans l'argot des vo-
rié.
Allumeuse, Marcheuse,
fâche pas, —
trouvant au con-
s. f.
traire très glorieux d'avoir pour
— dans l'argot des filles.
rien ce que ses rivaux achètent
Alpag^a, s. m. Habit, — dans très cher. C'est une variété du
l'argot des voleurs et des faubou- Greluchon au xviir siècle.
riens. On disait autrefois Ami de :
cœur.
Alpiou, s. m. Homme
qui
au jeu, —
par allusion au Amateur, s. m. Bourgeois,
triche
nom donné autrefois à la marque
— dans l'argot des troupiers.
gue l'on faisait à sa carte en jouant Amateur, s. m. Homme du
a la bassette. monde qui ne fait pas payer sa
Altè«iue, adv. Beau, brave, copie. Argot dos gens de lettres.
excellent, —
dans l'argot des vo- Ambassadeur, s. m. Cor-
leurs, qui ont emprunté ce mot donnier ,
— dans l'argot des
(allus) à Virgile. voyous.
AMO AN G 11
trentaine d'années.
— dans l'argot des enfants.
Angolais, s. m. Entreteneur,
Année maçonnique, s. f.
(V. Paclin.)
un décor, le faire descendre des
frises sur la scène. Argot des cou-
Apic, s. m. Ai], — dans le lisses. {"\''. Charger.)
même argot.
Appuyer sur la chante-
Aplomber, v. a. Étonner, relle, V. n. Toucher quelqu'un
étourdir par son aplomb. Même où le bat le blesse ;
prendre la
argot. cigale par l'aile ; insister mala-
droitement sur une chose doulou-
Apoplexie de templier, s.
reuse, souligner une recomman-
f. Coup de sang provoqué par une
dation. Argot du peuple.
ingestion exagérée de liquides ca-
piteux. Argot du peuple. Aquigfer, v. a. Prendre, —
dans l'argot des faubouriens.
Apothicaire sans sucre, s.
m. Ouvrier qui est mal outillé Cependant ils disent plus vo-
;
marchand qui est mal fourni des lontiers quiger, et quelquefois ils
choses qui concernent son com- étendent le sens de ce verbe selon
Apôtres, m.
pi. Les doigts
Aquig^er, v. a. Battre, bles-
de la main, —
s.
dans l'argot des ser, — dans l'argot des voleurs.
voleurs, qui font semblant d'igno-
rer que les disciples du Christ
Aquiger, v. a. Faire, — dans
le même argot.
étaient douze.
Aquiger les brèmes. Faire une
Appareiller, v. n. Sortir, se marqué aux cartes à jouer, pour
14 ARC ARI
les reconnaître et les filer au be- ployé ce mot dans le même sens,
soin. en l'écrivant ainsi arresoner; je ;
se laisser aimer par des femmes dans l'argot des voleurs, qui font
entretenues. allusion à la couleur de cette dé-
coration.
Arthurine, s. f. Femme lé-
gère, —
la femelle naturelle de Asiuver, v. a. Abêtir quel-
l'Arthur. Argot du peuple. qu'un, — dans l'argot des vo-
leurs, pour qui les honnêtes gens
Articlier, s. m. Homme de
sont des sinves.
lettres parqué dans la spécialité
des articles de petits journaux. Asperge montée, s. f. Per-
Le mot a été créé par H. de sonne d'une grandeur démesurée,
Balzac. et, avec cela, maigre. Argot du
peuple.
Artie, s. m. Pain, dans l'ar- —
got des voleurs, d'aujourd'hui et Aspic, s. m. Avare, — dans
d'autrefois, ainsi qu'il résulte du l'argot des voleurs.
livre d'Olivier Chéreau, le Lan-
gage de l'argot réformé, publie Aspic, s. m. Mauvaise lan-
au xvi' siècle. gue, bavard indiscret. Argot du
peuple.
Artie de Meulan. Pain blanc.
Artie de Gros-Guillaume Pain . Asseoir (S'). Tomber.
noir. Envoyer quelqu'un s'asseoir. Le
Artie de Grimault. Pain chandi. renverser, le jeter à terre. Signifie
On dit aussi Arton et Lartie. aussi se débarrasser de lui, le
congédier.
Artilleur, s. m. Ivrogne,
homme qui boit beaucoup de c«- Assister, v. a. Porter le pa-
noiis. Argot des ouvriers. gne à un détenu, dans — l'argot
des voleurs et des filles.
Artilleur à genoux, s. m.
Infirmier militaire, dans l'argot — Associée, s. f. Femme légi-
du peuple, qui a entendu parler time. Argot des typographes.
des mousquetaires à genoux des
siècles précédents. Assommoir, s. m. Nom d'un
On dit aussi Artilleur de la cabaret de Belleville, qui est de-
pièce humide. venu celui de tous les cabarets de
bas étage, où le peuple boit des
Artiste, s. m. Médecin vété- liquides frelatés qui le tuent, —
rinaire, — dans l'argot des fau- sans remarquer l'éloquence si-
bouriens et des paysans. nistre de cette métaphore, que les
voleurs russes semblent lui avoir
Art royal, s.m. La Franc-
empruntée, en la retournant, pour
maçonnerie, — dans l'argot des
désigner un gourdin sous le nom
francs-maçons.
de vin de Champagne.
As de carreau, s. m. Le
Astèc, s. m. Avorton, homme
sac du troupier, à cause de sa
chétif, —dans l'argot du peuple.
forme.
On l'appelle aussi Azor, à — Adversaire méprisable, dans —
l'argot des gens de lettres.
cause de la peau de chien qui le
recouvre. C'est un souvenir du passage à
Paris, il y a quelques années, de
As «le carreau, s. m. Le ces petits monstres mexicains ex-
ruban de la Légion d'honneur, — hibés sous le nom d'atzecs.
ATO ATT 17
Attriiner, v. a. Prendre,
qu'on emploie, —
dans l'argot
sir. Argot des voleurs.
Sai-
des faubouriens, —
pour signifier:
Vivement, sans répliquer en ,
Etre riche, —
dans l'argot du ves, —dans l'argot des voleurs,
peuple. qui ontcertainement entendu
citer le proverbe juif « Si vous
L'expression se trouve dans
:
belais —
et sur les lèvres du peu- Bachelière, s. f. Femme da
ple. quartier latin, juste assez savant-e
24 BAD BAG
BAM BAN 27
faite par les banquistes d'une Journal où l'on est sévère pour la
tre spécialité que
au-
la leur.
copie, — dans l'argot des aspi-
rants-journalistes.
Banquet, s. m. Dîner, — dans Baraques à
1 argot des francs-maçons. CaTaijçnac
Le n" 44, dans l'argot des
(Les).
Banquette, Menton,
dans l'argot des voyous.
s. f. — joueurs de loto, dont l'allusion
consacre ainsi le nombre des ba-
raques construites en 1848 au Jar-
Banquiste, s. m. Charlatan ; din du Luxembourg, sous la dic-
clievaher d'industrie faiseur. Ar-
; tature du général Cavaignac.
got du peuple.
Baptême, —
Barbe, s. f. Ivresse, ~ dans
s. m. La tête, 1 argot des typographes.
dans 1 argot des faubouriens, Avoir sa barbe. Etre ivre.
qui
se souviennent de leur On dit aussi Prendre une barbe.
ondoiement.
Se griser.
Baptiser le Tin, v. a Le
noyer d'eau, —
dans l'argot iro- ,
^-^rbeau, s. m. souteneur
nique des cabaretiers, qui renou- ae lilles, honmie-poisson qui
sait
vellent trop souvent, à notre nager entre deux eaux, l'eau du
pré-
judice, le miracle des Noces vice et celle du
de vol.
Cana, en changeant l'eau en vin.
Barbeaudier, s. m. Con-
Baquet, s. m. Blanchisseuse, cierge, —
dans l'argot des voleurs.
— dans 1 argot des fauliouriens. Barbeaudier de castu. Gardien
On dit aussi Baquet d hôpital.
:
insolent,
et on a raison,
1 —
car je ne connais Barberot, s. m. Barbier, —
pas de créatures plus « fortes dans argot des forçats.
en 1
gueu e que les lavandières
..
il ;
semble qu'il leur reste aux Barbichon, s. m. Capucin,
quelques eclaboussures des
lèvres
ordu-
— dans 1 argot des voyous.
res humaines avec lesquelles
elles Barbille, s. m. Souteneur de
sont en contact permanent.
mies, — apprenti bai-beau.
Baquet de science, m Barbillon,
liaquet ou le cordonnier
s. s. m. Jeune sou-
met sa teneur de filles.
poix et les autres ingrédients
de
son métier. Argot du
peuple. Barbillons de Beauce, s
Bara^ouinag-e,
m. pi. Legmnes, — dans l'argot
°
s. m. Lan- du peuple.
ë^|e incohérent, confus, incom-
préhensible, -
dans rârgot du Barbillons de Tarenne, s.
peuple, mil dit cela surtout
à pro-
m. pi. Navets, —
dans l'argot des
pos des langues étrangères. voleurs, qui savent que ce
légimie
On pousse, volontiers, dans les
dit aussi Baragouin. terres
sablonneuses.
BAR BAS
en prison.
Tanner la basane. Battre quel-
On dit aussi Barbot. qu'un.
Barboter, v. a. Fouiller; vo-
ler. Argot des voleurs. Basane, s. f. Amadou, —
dans l'argot des voleurs.
Barboteur de campag^ne,
s. m. Voleur de nuit. Bas-bleu, s. m. Femme de
lettres, — dans l'argot des hom-
Barbotier, s. m. Guichetier mes de lettres, qui ont emprunté
chargé de la visite des prisonniers ce mot {blue stocking) à nos voi-
à leur entrée. sins d'Outre-Manche.
Barbue, s. f. Plume
à écrire, M. Alphonse Esquiros [Revue
— dans l'argot des voleurs. des Deux Mondes, avril 1860)
donne comme origine à cette ex-
Baron de la crasse, s. m. pression le club littéraire de lady
Homme gauche et ridicule en des Montagne, où venait assidûment
habits qu'il n'a pas l'habitude de
im certain M. Stilliugfleet, re-
porter, —dans l'argot du peuple, marquable par ses bas bleus.
qui se souvient de la comédie de
D'un autre côté, M. Barbey d'Aii-
Poisson.
revilly {Nain Jaune du 6 février
Baronifier, v. a. Créer quel- 1866) en attribue la paternité à
qu'un baron, — dans l'argot du Addison. Or, le club de lady Mon-
peuple, qui a vu mousser de près tague ne date que de 1780, et Ad-
la Savonnette Impériale. dison était mort en 1719. Auquel
entendre?
Barre, s. f. Aiguille, — dans
l'argot des voleurs. Bas-bleuisme, s. m. Mala-
die littéraire spéciale aux femmes
Barré, adj. et s. Simple d'es-
qui ont aimé et qui veulent le
prit, et même niais, —
dans l'ar- à tout le monde.
faire savoir
got du peuple, qui, sans doute,
Le mot a été créé récemment
veut faire allusion à une sorte de
par M. Barbey d'Aurevilly.
barrage intellectuel qui rend im-
propre à la conception. Bascule, s. f . Guillotine, —
dans l'argot des faubouriens.
Barrer, v. n. Abandonner
son travail. —dans l'argot des Basculer, v. a. Guillotiner.
marbriers de cimetière. Etre basculé. Etre exécuté.
Se bander. S'en aller.
Bas de buffet, s. m. Homme
Barrer, v. a. Réprimander, ou chose de peu d'importance.
— dans l'argot du peuple. Argot du peuple
30 BAS BAT
Battais^e, s. m. Tromperie ;
Battre «?ob, v. n. Dissimu-
mensonge ; menée astucieuse. Ar- ler, tromper. Môme argot.
got des ouvriers. Battre la caisse, v. n. Aller
Signifie aussi Accident arrivé à chercher de l'argent. Argot des
une chose, accroc à une robe, bri-
tambours de la garde nationale.
sure à un meuble, etc.
— Battre la couTcrte, v.
Battant, s. m. Le cœur, a. Dormir, — dans l'argot des
dans l'argot des voleurs. soldats.
Batterie, s. f. Menterie, — Battre l'antif, v. n. Mar-
dans le même
argot. cher, —dans l'argot des voleurs
Batterie douce. Plaisanterie ai- modernes.
mable. C'est le Battre l'estrade des
:
fourbe.
L'expression a une centaine
d'années, ce qui étonnera certai-
C'est plus spécialement le tiers
qui bat comtois pour lever lepante.
nement beaucoup de gens, à com-
mencer par ceux qui l'emploient.
Batteur d'antif, s. m. Indi- On dit aussi, dans le même ar-
cateur d'affaires, voleur qui ne got. S'en battre les fesses, — une
travaille que de la langue. Argot expression contemporaine de la
des prisons. précédente.
—
82 BAV BEB
piers.
Bauceresse Patronne.
.
Bauflrouiller, v. n. Filer,
Beau, s. m. Le gandin du
— dans le même argot.
premier Empire, avec cette diffé-
rence que s'il portait un corset,
Se dit aussi pour Fouet. au moins avait-il quelque cou-
Baug^e, f. Coffre,
s. dans — rage dessous.
l'argot des voleurs, qui ne crai- Ex-beau. Elégant en ruines,
gnent pas d'emprunter des ter- d'âge et de fortune.
mes aux habitudes des sangliers,
qui sont aussi les leurs. Beau blond, s. m. Le soleil,
bals.
l'argot des voleurs, qui savent à Même argot.
ce qu'il parait l'italien {biava, Bênéf, s.m. Apocope de Bé-
biada). néficr, — dans l'argot des bohè-
Ils disent aussi Gremeche. mes et du peuple.
Bég^uin, Tète,
s. m. — dans Beni-Mouffctard. s. m. Ha-
l'argot des faubouriens. bitant du faubourg Saint-Mar-
Béguin, s. m. Caprice, chose ceau, — dans l'argot des ou-
34 BEQ BER
bien élevée qui parle la langue tombe, — dans l'argot des mar-
briers de cimetière, qui croient
des filles.
que les morts ont besoin d'être
Benoitouner, V. a. Parler du
abrités soleil.
comme parleut les membres de la —
Famille Benoilon. Berdouille, s. f. Ventre,
Façon dans l'argot des faubouriens.
Benoitonnerie, s. f.
rière, — dans Tcirgot des chiffon- dans l'argot des petites dames.
niers. Bien mis, s. m. Bourgeois,
Bibon. s. m. Vieillard qu'on — daus l'argot du peuple,
ne respecte pas, parce qu'il ne se Bienséant, s. m. Le derrière
respecte pas lui-même. de l'honmie et de la femme, —
C'est une corruption péjorative daus l'argot des bourgeoises.
du mot burbon. Bicr, V. n. Aller, — daus l'ar-
Biche, s. f. Demoiselle de got des voleurs.
petite vertu, comme
Guyot variété de fille entretenue.
l'encre de
Bifin, s. m. Chiffonnier, —
dont le crochet sert à deux fins,
;
marmotter
v. n.
entre ses dents ; re- et après Balzac, Henri Murger —
chigner, — dans l'argot du peuple. dont ils ont fait la réputation.
celui à qui l'on fait faire la be- un joli succès, — dans l'argot des
sogne la plus ennuyeuse. Argot comédiens, assez chats.
des cordonniers. Itoire une goutte, v. a. Etre
Bœuf, adj. Énorme, extraor- sifflé. — dansle même argot.
dinaire, — dans l'argot des fau-
Payer une goutte. Siffler.
Bombé,
— dans l'argot des voleurs.
adj . et s. Bossu.
Bonisseur, s. m. Celui qui
Bon, s. m. Homme sur lequel boniment. Argot
fait l'annonce, le
on peut compter, —
dans l'argot des saltimbanques.
du peuple, à qui l'adjectif ne suf-
fisait pas, paraît-il.
Bonjour (Vol au), s. m. Es-
pèce de vol que son nom désigne
Bonbonnière à filous, s. f. clairement. Le chevalier d'indus-
Omnibus, —
dans l'argot des trie dont c'est la spécialité monte
voyous, qui savent mieux que pei'- de bonne heure dans un hôtel
sonne avec quelle facilité on peut garni, où on laisse volontiers les
barboter dans ces voitures publi- clés sur les portes, frappe au ha-
ques. sard à l'une de celles-ci, entre s'il
,
44 BON BOR
n'entend pas de réponse, et, pro- dans les fêtes des environs de Pa-
fitant du sommeil du locataire, ris, tient des jeux de cartes où
'
fait main basse sur tout ce qui l'on ne gagne jamais.
est à sa portée, —
quitte à lui Bonnetier, s. m. Homme
dire, s'il se réveille : « Bonjour, vulgaire, ridicule, —
dans l'argot
Monsieur ; est-ce ici que deineure des gens de lettres, qui mépri-
M. *" ? » sent les commerçants autant que
Ilonjourier, s. m. Voleur au les commerçants 'les méprisent.
Bonjour. Bonnet jaune, s. m. Pièce
On dit aussi : Chevalier çirim-
— par allusion aux escaliei's de vingt francs, — dans l'argot
jjunt, des filles.
que ce malfaiteur doit grimper.
Bon nez, s. m. Homme lin,
Bonjour maître, quel luc- qui devine ce qu'on veut lui ca-
tier Teux-tu être? Jeu d'en- cher, au figuré, ou qui, au pro-
fants qui consiste à interroger pre, devine qu'un excellent dîner
sur l'état qu'on voudrait Lien em- se prépare dans une maison, où
brasser on perd toutes les fois
; il s'empresse d'aller — quoique
qu'on en indique un déjà indiqué non invité.
par le joueur. Je voudrais bien C'est Volf'acit sagacissime de
me rappeler ceux que je choisis- Mathurin Cordier.
sais alors de préférence, pro- — Bonniclion, s. m. Petit bon-
bablement celui de rentier...
net d'ouvrière, — dans l'argot du
Bon motif,
s. m. Mariage, peuple.
— dans l'argot des bourgeois.
Bono, adj. Bon, passable, —
Bouue, s. f. Chose amusante dans l'argot des fau])Ouriens qui
ou étonnante, bonae à noter. ont servi dans l'armée d'Afrique.
En dire de bonnes. Raconter
des histoires folichonnes. Bon pied « Cela compte, »
!
charbonniers.
Bordelier, s. et adj. Homme Bouant, s. m. Cochon,— dans
l'argot des voyous, sans doute à
qui se plaît dans le libertinage.
cause de la houe qui sert de bauge
Le mot a plus de cinq cents ans
naturelle au porc.
de noblesse populaire, ainsi que
cela résulte de cette citation du Boubane, s. f. Perruque, —
Roman dp la Rose : dans l'argot des voleurs.
Bouc, s. m. Cocu, dans — le
« Li aultre en seront difaraé, même argot.
Ribaut ei bordelier clamé. »
Boucan, s. m. Vacarme ; rixe
Bor§rne, s. m. Le derrière de de cabaret, — dans l'argot du
l'homme et de la femme, dans — peuple.
l'argot des faubouriens. Faire du boucan. Faire du scan-
Borsrner, Regarder,
v. a. — dale, —ce que les Italiens appel-
dans l'argot des marbriers de ci- lent far bordello.
metièi'e, qui clignent un œil pour
Donner un boucan. Battre ou
mieux voir de l'autre. réprimander quelqu'un.
Borgpnesse. Femme bor- Boucanade, s. f. Corruption
gne, —
s. f.
46 BOU BOU
48 BOU BOU
52 BRA BRA
On Brigands,
dit aussi à — Brioche, s. f. Grosse bévue,
cause de la physiononaie rébarba- faute grossière, — dans l'argot
tive que vous donnent des che- des bourgeois.
veux ébouriffés.
Briolet, m. Petit vin su-
Bri^eton, Pain, s. m. — ret, — dans
s.
l'argot du peuple,
dans l'argot des faubouriens. que ce vin rend ebriolus tout
Brimade, s. f. Mauvaise comme si c'était du bourgogne.
plaisanterie, —
dans l'argot des Briquemoii, s. m. Briquet,
troupiers qui se plaisent à jouer — dans l'argot des voleurs.
des tours aux conscrits. Signifie aussi Sabre de cava-
Brimar, s. m. Briseur, — lerie.
dans l'argot des voleurs. Briser (Se la). Se retirer
Briui4>r, v. a. Faire subir à d'un lieu quelconque, qu'on s'y
un conscrit des épreuves désagréa- trouve mal ou bien. Argot des
bles, —
qu'il peut toujours s'épar- faubouriens.
gner en n'épargnant pas le vin à Briseur, s. m. Variété d'es-
ses camarades. crocs dont parle Vidocq.
Brindezinjs^ue, s. m. Etui Brisque, s. f. Année,— dans
en fer-blanc, d'un diamètre peu l'argot des voleurs.
considérable et de douze à quinze Brobuante, s. f. Bague, —
centimètres de longueur dans ,
le même argot.
dans
lequel les voleurs renferment une
lame d'acier purifié taillée en Brocante, Chose de peu
s. f .
domicile.
qui est un rien de temps. Argot Brug^e, s. m. Serrurier, —
des voleurs dans l'argot des voleurs.
Broquille, s. f. Bagae, — Brug^erie, s. f. Serrurerie,
dans le même
argot. parce que ronge vite
cela se
Signifie aussi Boucle d'oreille. (ppuyi))), dirait M. Lorédan Lar-
Brossée, s. f. Coups donnés chey dans son ardeur d'étymolo-
ou reçus, — dans l'argot du peu- giste.
ple. Brûlag^e, s. m. Déconfiture
Brosser, v. a. Donner des générale de l'homme brûlé.
coups. L'expression appartient à Bal-
Signifie aussi Gagner \me partie zac.
de billard. Brûlant, adj. Délicat, sca-
Se faire brosser, v. réfl. Se breux, difficile.
56 BRU BUQ
fait les planches au lieu de faire — dans l'argot ironique des fau-
le trottoir. bouriens.
Cabotiner, v. n. Aller de Donner un coup de cachemire
théâtre en théâtre et n'être engagé sur une table. L'essuyer.
nulle part. Cachemire d'osier, s. m.
Caboulot, s. m. Boutique de Hotte, — dans l'argot des chiffon-
niers.
liquoriste tenue par de belles filles
Ils disent aussi Cabriolet, et
bien habillées, qui n'ont pour uni-
deux sous du Carquois d'osier.
que profit que les
garçon. Cache-misère, s. m. Vête-
Le mot a une vingtaine d'an- ment ample, boutonné jusqu'au
nées. Au début, il a servi d'en- menton et dissimulant tant bien
seigne à un petit cabaret modeste que mal l'absence de la chemise.
du boulevard Montparnasse, puis Argot du peuple.
il a été jeté un jour, par fantaisie, Cachemite, s. f. Cachot, —
dans la circulation, appliqué à dans l'argot des voleurs.
toutes sortes de petits endroits à Cacher, v. a. et n. Manger,
jeunes filles et à jeuues gens, et dans l'argot des faubouriens.
il a fait son chemin.
Cachet de la R(*publique,
Cabrer (Se), v.réfl. Se fâcher, s.m. Coup de talon de botte sur
— dans l'argot des bourgeois. Argot des voyous.
la figure.
Cache,
Cadenue, s. f. Chaîn^^ de
se cache.
s. f. Endroit où l'on
Argot des enfants.
cou, —
dans l'argot des voleurs,
dont les pères ont jadis fait par-
Jouer il cuclœ-cache. Jouer à se tie de la Grande Cadcnne qui
cacher. allait de Paris à Toulon ou à
Cachemire, s. m. Torchon, Brest.
GAG GAI 61
à tous les gens assez simples d'es- listes ou dramaturges, pour arri-
prit, par exemple, pour s'imagi- ver à la fortune et à la réputation.
ner avoir 'STi hàtir la maison où C'est la courte-échelle appliquée
ils sont nés. à l'art et à la littérature, c'est-à-
Calinotade, s. f. Naïveté dire aux deux plus respectables
qui frise de près la niaiserie. choses qui soient au monde. —
les
Callot, s. m. Teigneux, — plus respectables et les moins res-
pectées, u Passe-moi la casse et
dans l'argot des voleurs.
je te passerai le séné. Dis que j'ai
Calme et inodore (Etre). du génie et je crierai partout que
Se conduire convenablement, — tu as du talent. »
dans l'argot du peuple.
Le mot est nouveau, dans ce
Caloquet, s. m. Chapeau. sens du moins, car les membres
Calorg'ne, s. m. Borgne, ou de la société de la casse et du séné,
seulement Bigle. souvent, ne sont que des associés
On dit aussi Caliborgne. et pas du tout des amis ils :
cane-à-son.
napé ».
Casser du g^rain, v. a. Ne
matelots.
rien faire de ce qui vous est de-
C'assantes^ s. f. pi. Les mandé. Argot du peuple.
dents, — dans l'argot des voleurs.
Casser du sucre, v. a. Faire
Casse, s. f. Ce que l'on casse. des cancans, — dans l'argot des
Argot des garçons de café. cabotins.
Casse-con, s. m. Homme Casser la g^ueule à son
hardi jusqu'à l'audace, audacieux porteur d'eau, v. a. Avoir
jusqu'à l'imprudence, jusqu'à la ses menses, — dans l'argot des
folie. Argot du peuple. voyous.
Casse-cul,s. m. Chute qu'on Casser la hane, v. a. Cou-
en glissant. Argot du peuple.
fait per la bourse, — dans l'argot des
Les enfants jouent souvent au voleurs.
casse-cul.
Casser la marmite, v. a.
C'asse-grueule, s. m. Bal de Se ruiner ; s'enlever, par une folie,
barrière, — dans l'argot des tout moyen d'existence. Argot des
faubouriens, qui s'y battent fré- faubouriens.
quemment.
Casser le cou à un chat,
Casse-museau, s. m. Coup V. a. Manger une gibelotte, —
de poing, — dans le même
argot. — dans l'argot du peuple.
C'est le nom d'une sorte de
pâtisserie dans l'ouest de la Casser le cou à une né-
France. Rabelais dit casse-musel. gresse, V. a. Vider une bou-
teille.
Cassc-uoisette, s. m. Fi-
gure grotesque, où nez et lele Casser le nez (Se), v. réfl.
menton sont sur point d'ac-
le Avoir une déception plus ou moins
complir le mariage projeté depuis amère, depuis celle qu'on éprouve
leur naissance. à trouver fermée une porte qu'on
s'attendait à trouver ouverte, jus-
Casse-poitrine, s. m. Eau- qu'à celle qu'on ressent à trouver
de-vie poivrée, — dans l'argot du un amant chez une femme qu'on
peuple. avait le droit de croire seule.
Casse-poitrine, s. m. pi.
Casser le sucre àla rousse.
Individus voués aux vices abjects,
Dénoncer un camarade ou plutôt
qui maniistupro dediti sunt, dit
un complice. Argot des voleurs.
le docteur Tardieu.
Casserole, Mouchard,
Casser, v. n. Mourir. ~ dans — dans le même
s. f.
argot.
l'argot des voleurs.
Casserole, s. f. L'H6pital
Casser, v. a. Couper, — dans du Midi, —
dans l'argot des fau-
l'argot des voyous.
bouriens.
Casser (Se la), v. réfl. S'en Passer à la casserole. Se faire
soigner par le docteur Ricord ;
aller de quelque part s'enfuir.
être soumis à un traitement dé-
;
Sévigné elle-même.
même argot.
Catiniser
Cavée, s. f. Église, — dans
(Se). De fille hon- l'argot des voleurs, qui redou-
nête devenir fille, tent les rhumatismes.
Cauchemarflânt, adj. En- Cayenne, s. m. Cimetière
nuyeux, importun, — dans l'ar- extra muras, —
dans l'argot du
got des faubouriens. peuple, pour qui il semble que ce
soit là une façon de lieu de dé-
Caueliemardcr^ v. a. En-
nuyer, obséder. portation.
Il dit aussi Champ de Navets,
Cause
sante à
{[irasse. Cause amu-
plaider et à entendre
— parce qu'il sait qu'avant
d'être utilisés pour les morts,
plaider, — dans l'argot des avo- ces endroits fmièbres ont été uti-
cats, héritiers des clercs de la lisés pour les vivants.
Basoche. Le chef-d'œuvre du
genre est l'affaire du sieur Gau- Cayenne, s. m. Atelier éloi-
don contre Ramponneau, M« A- gné (le Paris; fabrique située
rouet de Voltaire plaidant — la dans la banlieue. Argot des ou-
plume à la main. vriers.
Cimetière, —
dans l'argot des logis.
faubouriens, qui savent que les Chang^er de composteur.
morts empruntent aiLX vivants un Passer à un autre exercice,
terrain utilisé pour l'alimentation manger après avoir causé, rire
de ceux-ci. après avoir pleuré, etc. Argot
Champe, s. m. Apocope de des typographes et des ouvriers.
Champagne, — dans l'argot de Chang^er ses olires d'eau,
Breda-Street. V. n. Meiere, — dans l'argot des
fauiouriens.
Chamfleurisme , s . m .
élevé.
Chaud chaud
I ! Exclama-
Chauffer une pièce, v. a.
Lui un succès, la prôner
faire
tion du même argot, signifiant :
d'avance dans les journaux ou
Vite 1 dépèchez-vous !
geois.
Taper sur le chaudron. Jouer Chauffeur, s. m. Homme de
du piano, — dans l'argot du peu-
complexion amoureuse.
Se dit aussi de tout homme qui
ple.
amène la gaieté avec lui.
Chaudronner, v. a. Aimer
à acheter et à revendre toutes
Chauffeur, s. et adj. Hâ-
bleur, blagueur.
sortes de choses, comme si on y
était forcé. Chaumîr, v. a. Perdre, —
Chaudronnier, m. Ache- s.
— dans l'argot des voleurs.
fants les ressorts duue montre. dans l'argot des voleurs, qui sa-
Argot du peuple. vent que dans cet état, les plus
AA'oir trop dans
d'ingéniosité gueux se croient toujours heureux
l'esprit et dans s'amuser
le style, ut )-iches.
aux bagatelles de la phrase au Chevelu, s. m. Romantique,
lieu de s'occuper des voltiges sé-
rieuses de la pensée. Argot des
— dans l'argot des bourgeois de
1830.
gens de lettres.
Cheveu, s. m. Embarras su-
Chercher midi à quatorze bit, obstaclequelconque, plus ou
heures, v. a. Hésiter à faire
une chose, ou s'y prendre mala-
moins grave, —
dans l'argot du
droitement pour la faire, dans — peu^ile.
Je regrette de ne pouvoir don-
l'argot du peuple, ennemi des
ner une étymologie un peu noble
lambins.
à ce mot et le faire descendre soit
Signifie aussi Se casser la
:
des Croisades, soit du fameux
tète pour trouver une chose sim- cheveu rouge de Nisus auquel
ple.
les Destins avaient attaché le sa-
Chetar ou «letar, s. m. Pri- lut des Mégariens mais la vérité;
des airs de grande dame, et n'être Ce n'est pas tant chien. Cela
souvent qu'une petite dame. n'est pas trop désagréable.
Chicot, s. m. Petit morceau Chien de cour, s. m. Maî-
de dent, de pain, ou d'autre chose, tre d'études, — dans l'argot des
— dans l'argot du peuple. collégiens.
originalité, —
dans l'argot des m. Agent attaché au service du
gens de lettres et des artistes ; ba- commissaire celui qui, il y a
;
il formé du jour où
existait tout Chiez* dans le nassetin
le verbe lui-même l'avait été, et aux apostrophes, v. n. De-
l'on peut dire qu'il est né tout venir riche, —
dans l'argot des
d'une pièce. Il est regrettable que typographes, qui n'ont pas de
M. Charles Nisard ait fait une si fréquentes occasions de commettre
précieuse et si inutile dépense cette incongruité rabelaisienne.
d'ingéniosité à ce propos mais ;
d'esprit, —
dans l'argot du peu-
gamins de Paris, est chiaulit. Les ple.
gamins ont raison. » M. Nisard Chier de g'rosses crottes
a tort, qu'il me permette de le lui (Ne pas), V. a. Avoir mal dîné,
dire les gamins de Paris ont
:
ou n avoir pas dîné du tout.
toujours prononcé chie-en-lit.
Cette première hypothèse prou- Chier de petites crottes,
vée erronée, le reste s'écroule. Il V. a.Gagner peu d'argent, vivre
est vrai que les morceaux en sont dans la misère.
bons.
Chier îles carottes, v. a.
Chienlit (A la) Exclamation ! Se dit de toute personne gui non
injurieuse dont les voyous et les potest excernere, ou difflcillime
faubouriens poursuivent les mas- excernit, ou excernit sanguinem.
ques, dans les jours du carnaval,
— que ces masques soient élé-
Chier des châsses. Pleurer.
gants ou grotesques, propres ou
Argot des voyous.
malpropres. Chier des yeux. Avoir les
Ciiioiiner, v. n. Se dit — yeux chassieux. Argot du peuple.
dans l'onorgique argot du peuple Chier du poivre,
— femmes qui courent après
des
Manquer à une promesse,
v.
àun
n.
des faubouriens.
Balancer le chiffon rouge. Par-
ler.
On dit aussi Chinois de para-
Les voleurs anglais disent de vent.
même Red rag. Chinois, m.
Petite orange
s.
Chiffonner, V. a. Contrarier, verte, confite dans
l'eau-de-vie,
ennuyer, — dans l'argot des bour- qui est, à ce qu'il parait, le pro-
geois". duit d'un oranger particulier, le
citnis vidgains chinensis, le bi-
Chiffonnier, s. m. Homme garadier chinois.
qui se plaît dans le désordre.
Chinoiserie, s. f. Farce,
Chiffonnier, s. m. Voleur bon ou de mau-
de mouchoirs, —
qui sont des
plaisanterie de
vais goût.
chiffons pour ces gens-là.
Chiper, v. a. Dérober, —
Chiffonnier de la double dans l'argot des enfants; voler,
colline, s. m. Mauvais poète,
— dans l'argot des gens de let-
— dans l'argot des grandes per-
sonnes. Peccadille ici, délit là.
tres.
Génin donne à ce mot une ori-
Chiffornion, s. m. Foulard gine commune au mot chiffon,
loque chiffons,
;
— dans l'argot
;
muni- volonté.
Cipal, s. m. Garde
cipal, —
dans l'argot des voj'ous, Clampiner, v. n. Marcher
amis des aphérèses. paresseusement, flâner
Cocos, s. m.
Souliers, pi. — Cog'ne, s. m. Gendarme.
dans l'argot des enfants. La cogne. La gendarmerie.
Cocotte, s. f. Demoiselle qui Co^^ne, s. m. Apocope de Co-
COL COL 95
gnac, — dans l'argot des faubou- qui sait que ces mariages-là du-
riens. rent souvent plus longtemps que
les autres.
Cogner (Se), v. réfl. Échan-
ger des coups de pied et des Collant, adj. Ennuyeux, —
coups de poing, dans le même — dans l'argot des petites dames, qui
argot. n'aiment pas les gens qui ont l'air
Se dit aussi pour Prendre les :
de les trop aimer.
armes, descendre dans la rue et Colle, s. f. Examen prépara-
faire une émeute toireà un examen véritable, —
Coiffer, v. a. Donner un souf- dans l'argot des Polytechniciens.
flet, ime calotte.
Etre tangent à une colle. Etre
menacé d'un simulacre d'examen.
Coiffer, v. a. Trahir son
mari, — dans l'argot des bour- Colle, s. f . Mensonge, — dans
geoises. l'argot des faubouriens.
à propos de Newgate.
Colas, s. m. Cou, — dans le
même argot. CoUég^ien, s. m. Prisonnier.
On dit aussi le colin.
Coller, v. a. Donner, — dans
Colas, m.
Imbécile, ou seu-
s. l'argot des faubouriens, qui col-
lement homme timide, dans — lent souvent des soufflets sans se
l'argot du peuple, qui aime les douter que le verbe colaphizo
gens dégourdis. (•/.oÀà—co) signifie exactement la
Grand colas. Nigaud, qui a même chose.
laissé échapper une bonne for- Se coller. Se donner quelque
tune. chose.
Colback, s. m. Conscrit, — Coller, V. a. Mettre, placer,
dans l'argot des vieux troupiers, envoyer, — dans l'argot du peu-
pleins de mépris pour les débu- ple.
tants .
même argot.
ciens.
Conibrieu, s. m. Chapeau, —
Colleur, s. m. Homme qui se
dans l'argot des faubouriens.
lie trop facilement ;
importun ba- Ils disent aussi Cambrieu,,
vard qui, une fois qu'il vous tient,
plus conformément à l'étymologie,
ne vous lâche plus. qui est certainement cambré.
Colloyuer (Se), v. réfl. Se Combrousier, s. m. Paysan,
placer, s'asseoir, —
dans l'argot — dans l'argot des voleurs.
du peuple.
— Combustible (Du) ! Se dit,
Coloquinte, s. f. Tète, comme Chaud Chaud ! ! — dans
dans l'argot des faubouriens, qui l'argot du peuple, — pour ex-
ont trouvé dans certains individus citer quelqu'un à faire quelque
grotesques une ressemblance avec chose.
le cHcumis colocynthis,
Corne, s. m. Apocope de Com-
Coltin, Force, énergie,
s. f. merce, — dans l'argot des voyous.
— dans l'argot du peuple, qui tire
Comète, s. f. Vagabond, —
du cou dans presque tous ses tra-
vaux. dans l'argot des faubouriens.
bavards —
et même les éloquents. passe par toutes les transforma-
Signifie aussi : C'est usé ! Je tions sans que sa nature en su-
ne crois plus à ces choses-là ! bisse aucune variation.
COP COQ 99
Corneaude. Vache.
Coquer la camouffle. Présenter
la chandelle. Corner, v. a. Publier une
Coquer la loffitud'-. Donner
chose avec éclat; répéter une nou-
l'absolution. velle, fausse ou vraie, dans —
Coquer le poivre. Empoisonner. l'argot du peuple.
Coquer le taf. Faire peur. Corner une chose aux oreilles
Coqueur, s. m. Dénoncia- de quelqu'un. La lui répéter de
teur. façon à lui être désagréable.
Coqueur de bille, s. m. Corner, v. n. Puer, — dans
Bailleur de fonds. l'argot des faubouriens, qui font
t'oquillard, S. m. Pèlerin, probablement allusion à l'odeur
— dans l'argot des faubouriens. insupportable qu'exhale la corne
Coquille, s. f. Lettre mise à brûlée.
la place d'une autre, — dans l'ar-
Cornet, s. m. Estomac, —
got des typographes. dans le même argot.
Coquillou, s. m. Pou, — dans Se mettre quelque chose dans
des faubouriens, qui se le cornet. Manger.
l'argot
rappellent sans doute qu'on don- .N'avoir rien dans le cornet.
nait autrefois ce nom à un capu-
Être à jeun.
chon qui se relevait sur la tète. Cornet d'épîccs, s. m. Ca-
Corbeau, Frère de la
s. f. pucin, — dans l'argot des vo-
Doctrine chrétienne, dans l'ar- — leurs.
got des faubouriens, qui ont été
Corniche, s. f. Chapeau. Ar-
frappés de l'analogie d'allures
got des faubouriens.
qu'il y a entre ces honnêtes insti-
tuteurs de l'enfance et l'oiseau du Cornichon, s. m. Veau. Ar-
prophète Elle. got des voleurs.
Corbeau, s. m. Employé des Cornichon, et adj. Nigaud,
pompes funèbres, — dans le même homme
s.
qui respecte les
simple,
argot. femmes, —
dans l'argot de Breda-
Corbuche, Ulcère,
s. f.
— Street parfois imbécile,
;
dans —
dans l'argot des voleurs. l'argot du peuple, qui juge un peu
Corbuche-lof. Ulcère factice. comine les lilles, ses filles.
l'habitude du men-
Demi-ébriété, — dans l'argot du
peuple.
songe.
Avoir un coup de chasselas.
Monter une couleur. Mentir.
Etre en état d'ivresse.
Au XVII» siècle on disait : Sous
couleur de, ]}(i\i.v Sous prétexte de. Coup de chien, s. m. Traî-
Or, tout prétexte étant un men- trise, procédé déloyal et inattendu,
songe, il est naturel que tout — dans le même argot.
mensonge soit devenu une cou-
leur .
Coup lie feu, s. m. Moment
de presse.
Couleur, s. f. Opinion poli-
Même argot. Coup de feu de société, s.
tique.
Couleuvre, Femme
m. Dernier degré de l'ivresse, —
en-
s. f.
dans l'argot des typographes.
ceinte, —
dans l'argot des voyous,
qui, probablement, font allusion Coup de fourchette, s. m.
aux ligues serpentines de la taille Déjeuner. Argot des bourgeois.
d'une femme en cette « position Donner un coup de fourchette.
intéressante ». Manger.
Couliant, s. m. Lait, — dans Coup de fourcliette, s. m.
l'argot des voleurs. Vol à l'aide de deux doigts seule-
Couloir, s. m. Le gosier, — ment.
dans l'argot des faubouriens, qui
en lavent les parois à grands
Coup de fourchette, s. m.
Coup donné dans les deux yeux
coups de vin et d'eau-de-vie, sans
avec les deux doigts qui suivent
redouter l'himiidité.
le pouce de la main droite. Argot
CheUnguer du couloir. Feti- des faubouriens.
dum halitum emiltere.
Coupaillou,
Coup de gaz, s. m. Coup de
s. m. Coupeur \in. Argot des faubouriens.
maladroit, inexpérimenté. Argot
des tailleurs. Coup de pied de Jument,
104 COU COU
Crème, s. f. Superlatif de
Crevé, s. m. Homme mai-
Bon, de Beau, de Fort, — dans
gre, pâle,
d'ànie, —
ruiné
dans l'argot des
de corps et
ou-
l'argot des bourgeois.
vriers.
La crème des hommes. Le
meilleur des hommes. Crever, v. a. Battre, — à
Crémerie, s. f. Endroit où tuer, souvent. Argot des faubou-
l'on mange de tout, excepté de la riens.
crème. Argot des petites dames Crever, v. a. Congédier,
et des bohèmes. renvoyer, — dans l'argot des ty-
Crêper le chig^non (Se) pographes.
Se gourmer, échanger des coups, Crever (Se), v. réfl. Manger
s'arracher mutuellement les che-
— avec excès, à en mourir, — dans
veux, dans l'argot du peuple. l'argot du peuple.
Crépine, s. f. Bourse, — Crever l'œil au diable, v.
dans l'argot des voleurs, qui sa- a. Réussir malgré les envieux,
vent que les premières bourses faire du bien malgré les ingrats,
ont été des aumônières et que — dans le même argot.
saint Crépin est le patron du
cuir. Crevette, s. f. Petite dame
de Breda-Street.
Crétin, s. m. Rival littéraire
ou artistique, — dans l'argot des
Mot de création tout à
cente.
fait ré-
Criquet, s. m. Hqmme de
Cric-Croc ! A ta, ou A votre compte pas
santé ! —
dans l'argot du peuple
petite taille, qui ne
plus qu'un grillon, — dans l'ar-
et des voleurs.
got du peuple, qui s'incline vo-
Crier à la g^arde, v. n. Se lontiers devant la Force et mé-
plaindre mal à propos,— comme prise volontiers la Faiblesse.
les gens qui font déranger un
— Cris de merluche, s. m.
poste à propos de rien.
du peuple.
Argot pi. Cris épouvantables, — comme
ceux que poussait Mélusine, la
Crier au vinaigre, v. n. pauvre belle serpente dont Jean
Appeler au secours. d'Arras nous a conservé la tou-
chante histoire.
Crier aux petits pâtés, v. On Crier comme une
— dans le même argot
n. Se dit,
dit aussi
merlusine.
— d'une femme en mal d'enfant,
qui se plaint d'abord comme Cristalliser, v. n. Flâner,
Gargamelle, faisant le même se reposer, —
dans l'argot des
vœu impie qu'elle, et, après, re- Polytechniciens.
merciant Dieu et son Grandgou-
sier.
Crocher (Se), v. réfl. Se
battre à coups de poing et de
Crigne, Viande,
s. f. dans — pied, comme les crocheteurs ,
—
l'argot des voleurs et des filles. dans l'argot des bourgeois.
Ne serait-ce pas une contrac-
tion de carogne, mot dérivé du
Crocher une porte, v. a.
latin caro?
La crocheter, — dans l'argot du
peuple.
D'un autre côté, je trouve crie
et criolle dans le dictionnaire Crocodile, s. m. Homme de
d'Olivier Chéreau, et Bouchet lui mauvaise foi ou d'un commerce
CRO CRO 111
Croquer, v.
cuite, — dans l'argot des voleurs.
n. Crier, faire
du bruit en marchant, — dans Croupionner, v. n. Faire
l'argot des enfants et des ou- des de crinoline,
effets — dans
vriers. l'argot des faubouriens.
qui font allusion a son carquois der pour eux leurs petits se-
d'osier. crets.
On dit mieux Vieux Cupi- Cymbale, s. f. Lune, —
dans
don. le même argot. Sans doute par
Cupieux, s. m. Le juge d'ins- une ressemblance de forme et de
truction, —dans l'argot des vo- couleur entre cet astre et les gongs
leurs, qui, en effet, n'aiment pas de notre musique militaire.
à être interrogés et veulent gar- On l'appelle aussi Moucharde.
i
Dandinette, s. f. Correction.
— dans l'argot du peuple.
— dans l'argot du peuple, qui Danseur, s. m. Dindon, —
corrige ses enfants en les faisant dans l'argot des voyous.
danser. Dardant, s. m. L'amour, —
Danse, s. f. Coups donnés ou dans l'argot des voleurs, qui ai-
reçus, — dans le même argot. ment la femme avec excès.
Danse soignée. Batterie achar- Dardelle, s. f. Gros sou, —
née. dans l'argot des gamins, qui s'en
servent pour jouer au bouchon.
Danse, s. f. Combat. — dans
l'argot des troupiers. Dare-dare, interj. A la hâte,
dauphin. [tantes.
Un ange doublé d'un démon. »
Dé«^obillor, v. a. et n. a. Leruiner, —
dans Tnrgot des
Avoir une indigestion. petites dames, qui trouvent alors
qu'i/ «'(/ a pas gras dans ses
JOég^oiumade, s. f. Vieil- poches.
lesse, décrépitude naturelle ou
précoce, — dans l'argot du peu- I>é«^rmg^olade, s. f. Ruine,
débâcle de fortune, dans l'ar- —
ple.
got des bourgeois, témoins des
Dég'ommer, v. a. Destituer, croulemeuts fréquents des parve-
casser d'un grade, dans l'ar-— nus d'aujourd'hui.
got des troupiers.
Se défjonwiev. S'entre-tuer. Dégrossir, V. a. Découper des
viandes, — dans l'argot des
Oég^ommer (Se), v. réfl. francs-maçons.
Vieillir, perdre de ses cheveux,
de son élégance, de sa fraîcheur, Dég^ueulas, adj. Dégoûtant,
— au propre et au figuré. — dans l'argot des faubouriens,
qui disent cela à propos des gens
Dégottage, s. m. Action de et des choses.
surpasser quelqu'un en force ou
en talent, en esprit ou en beauté. Dégrueuler, v. a. etn. Avoir
Argot des fauLouriens. une indigestion, — dans l'argot
Signifie aussi Recherche cou- du peuple.
ronnée de succès. m. Résultat
Dég-ueulis, s.
Oég-otter, v. a. Surpasser, d'une indigestion.
faire mieux ou pis étonner, par
;
Dég^ui, s. m. Déguisement,
sa force ou par son esprit, des
gens malingres ou niais.
— dans l'argot des voleurs.
^
Signifie aussi Trouver ce que Déguiser en cerf (Se), v.
l'on cherche. réfl.Se retirer avec plus ou moins
Dég^ouliner^ V. n. Couler,
d'empressement, —
dans l'argot
tomber goutte à goutte des yeux des faubouriens.
et surtout de la bouche, — dans Déjelé, adj. Individu mal
le même argot. fait, laid, maigre, dégingandé,
Dé^ourdirs v. a. Émanciper — dans l'argot des ouvriers.
l'esprit ou les sens de quelqu'un, N'être pas trop déjeté. Etre
— dans le même argot. bien conservé.
1S2 DEM DEM
Dépendeur d'audouilles ,
mille vierges, —
dans l'argot du
S. m.Homme d'une taille exagé- peuple, qui n'aime pas les Gas-
rée, — dans Fargot du peuple. cons.
Desgrieux, m. Chevalier
s.
n'est rien ! — Même
lorsque c'est
quelque chose d'important, d'ex-
d'industrie et souteneur de Ma- cessivement important , fortime
rions, —
dans l'argot des gens de perdue ou coups reçus.
avec raison, ne peu-
lettres, qui,
vent pardonner à l'abbé Prévost Détaler, v. n. S'enfuir, s'en
d'avoir poétisé le vice et le vol. aller sans bruit, dans le — même
argot.
Déshabiller, v. a. Donner
des coups, battre quelqu'un à lui Détaroquer, v. a. Démar-
en déchirer ses vêtements, — quer du linge, — dans l'argot
dans l'argot des faiibouriens. des voleurs, qui ont bien le droit
de faire ce que certains vaude-
Désossé, adj. et s. Homme villistes font de certaines pièces.
extrêmement maigre, — dans
l'argot du peuple. Dételer, v. n. Renoncer aux
jeux de l'amour et du h isard, —
Dessalée, s. f. Fille ou dans l'argot des bourgeois, qui
femme de mauvaise vie. connaissent le Solve senescentem
Cette expression,
qui a plus d'Horace, mais qui ont de la
d'un siècle, signifie aussi femme peine à y obéir.
rusée, roublarde. On dit aussi Enrayer.
12G DEV DIA
détourne.
On dit aussi Entraver le jar.
Détourueur, euse, s. Indi- Dévideur, s. m. Bavard.
vidu qui pratique le grinchissage
à la détourne Dévierger, v. a. Séduire
une jeune fille et la rendre mère,
Deux cocottes
—
(Les). Le — dans l'argot du peuple.
numéro 22, dans l'argot des
joueurs de loto. Dévisager, v. a. Égratigner
le visage, le meurtrir de coups,
Deux d'amour, s. m. Le — dans le même argot.
numéro 2, — dans le même ar- Signifie aussi Regarder quel-
got. qu'un avec attention.
Deux sœurs, s. f. pi. Les Dévisser son billard, v. a.
nates de Martial, — dans l'argot Mourir, — dans l'argot des fau-
des faubouriens. bouriens.
Deux sous du garçon, s. Dévisseur, s. m. adj. Mé-
m. pi. Le pourboire que chaque disant, déhineur, —
dans l'argot
consommateur est forcé sous — des gens de lettres et des faubou-
peine d'être « mal servi » de — riens.
donner aux garçons de café, qui
s'achètent des établissements avec
Devoir une dette, v. a.
Avoir promis un rendez-vous
le produit capitalisé de cet im-
pôt direct.
d'amour, —
dans l'argot des filles,
qui sont brouillées avec la gram-
Devant de gilet, s. m. maire comme avec la vertu, et
Gorge de femme, — dans l'argot qui redoutent moins un pléonasme
des faubouriens. qu'un agent de police.
Déveine, s. f. « Malheur Dévorant, s. m. Compagnon
constant dans une série d'opéra- du Tour de France, — dans l'ar-
tions constantes. » got des ouvriers.
Etre en déveine. Perdre cons- Diable, s. m. Agent provo-
tamment au jeu. cateur, —dans l'argot des vo-
leurs, qui sont tentés devant lui
Dévergondée, s. f. Fille ou
du péché de colère.
femme qui a toute vergogne bue,
— dans l'argot des bourgeoises, Diable, s. m. L'attelabe, —
qui quelquefois donnent ce nom à dans l'argot des enfants, qui ont
une pauvre fille dont le seul été frappes de la couleur noire
crime est de n'avoir qu'un de cet insecte et de ses deux man-
amant. dibules cornées.
nuit.
Doubleur de sorgue. Voleur de Doussin, s. m. Plomb, —
dans l'argot des voleurs.
Doublure, s. f. Acteur se- Doux, s. m. Crème de men-
condaire, chargé de remplacer,
de doubler son chef d'emploi ma-
the, anisette, vespétro, etc., —
dans l'argot des bourgeoises.
lade ou absent. Argot des cou-
lisses. Doux larcin, s. m. Baiser,
Doublure de la
— dans l'argot des académiciens,
pièce, s.
qui traitent l'Amoar d' « aimable
f. « Ce qu'il y a sous le corsage voleur de cœurs
d'ime robe de femme », dans — ».
camelote, —
dans l'argot des prennent sur leurs maris, avec
bourgeois, qui se rappellent le leur fortune.
droguet de leurs pères.
Drôlichon, ne, adj. Amu-
llrog^ue, s. f. Femme aca- sant, drôle, — dans l'argot du
riâtre, et, déplus, laide, — dans peuple.
l'argot du peuple, qui a de la
peine à avaler ces créatures-là.
Duc de $Huiclie, s. m. Gui-
Se dit aussi d'un Homme diffi-
chetier, — dans l'argot des fau-
bouriens.
cile à vivre.
que de petite vérole, — dans l'ar- pour lui prouver qu'on est plus
got des faubouriens. fort que lui
Émotion inséparable, s.
petites affaires ; im importun sur-
vient qui trouble lintimité, qui
f. Cliché de l'argot des gens de
arrête l'expansion, qui glace le
lettres et de théâtre, qui sous-
entendent toujours d'un premier :
plaisir, — probablement comme
début.
un étranger tombant au milieu
d'enfants en train de danser une
Émoustillé, adj. Aiguillonné, ronde : c'est Vempccheur de dan-
égayé, éveillé, —
dans 1 argot du ser en rond.
peuple, qui connaît l'effet du vin
doux, du moût {mustum). Empêtrer (S'), v. réfl. S'em-
barrasser dans une affaire, sans
Émoustiiler (S'), v. réfl. Se savoir comment en sortir. Argot
remuer, changer de place. des bourgeois.
ÉmouTer (S'), v. réfl. Se re- Empifi'rer
muer, s'agiter, s'empresser, — ger gloutonnement, comme
(S'), v. réfl. Mcin-
un
dans l'argot du peuple, fidèle à animal plutôt que comme un
l'étjTiiologie (emovere), homme, —
dans l'argot du
Empaifes, s. m. pi. Draps peuple, qui emploie ce verbe de-
de lit, — dans l'argot des vo- puis longtemps.
leurs .
vertement un livre,
a. Critiquer
— dans l'ar- épousée, —
dans l'argot du
peuple, à qui ses boulangères
got des gens de lettres Siffler un
acteur ou une pièce, — dans
;
font volontiers crédit.
l'ar-
got des coulisses. Emu (Etre). Être gris à ne
plus pouvoir parler ni marcher,
Empoig^ner (Se faire). Se
— comme un homme à qui l'émo-
faire arrêter par un agent de po-
tion enlèverait l'usage de la pa-
lice.
role et des jambes.
Eiuporta^e à la côtelette, On dit aussi Être légèrement
s. m. Variété de vol, dont Vi- ému.
docq donne les détails. (V. Les
Voleurs, page 108.) , EnaToir plein le dos.
Etre excessivement ennuyé de
Emporter le chat, v. a. quelque chose ou par quelqu'un.
Se mêler d'une chose que l'on ne Argot du peuple.
connaît pas, et recevoir pour sa
peine une injure, —
ou pis en- Eubohémer (S'), v. réfl.
core. Argot du peuple. Perdre sa jeunesse, son esprit et
son argent dans les parlottes ar-
Emporter ses cliques et tistiques et littéraires.
ses claques, v. a. Emporter
ses outils. Eniconnetdeeotonner (S'),
Signifie aussi Mourir. V. réfl. Prendre des allures bour-
geoises, mesquines, vulgaires.
Emporteur, s. m. Filou qui Argot du peuple.
a pour spécialité de raccrocher
des provinciaux sous un prétexte Encag'cr, v. a. Emprison-
quelconque, et de les amener ner, — dans l'argot du peuple.
dans im estaminet borgne, où ils Il dit aussi Encoffrer.
sont plumés par le bacholteur et
la bête. (Voir, à propos de ce Encaisser un soufflet, v.
mot, le volume de Vidocq.) a. Le recevoir — sur la joue.
Même argot,
Empoté, s. et adj. Pares-
seux, maladroit, —
dans l'argot Encarrade, s. f. Entrée, —
du peuple, qui trouve volontiers dans l'argot des voleurs.
bête comme des pots tous les
gens qui n'ont pas ses biceps et
Encarrer, v. n. Entrer.
maladroit, timide,
des bourgeois. Encensoir, s. m. Fressure
END ENF 143
Enflaquer, v. a. Em...
mouracher, — dans le même
argot.
nuyer, — dans le même argot.
Eng^oncé, adj. Vêtu sans
Enflaquer, v. a. Mettre, goût ni grâce, — dans l'argot des
revêtir, endosser, — dans l'argot
bourgeois.
des voleurs.
Signifie aussi Qui a l'air d'a-
Signifie aussi Arrêter, empri- voir le cou dans les épaules.
sonner.
Eug^ouler, v. a. Manger
Enflé, s. m. Imbécile, homme
— goulûment, — dans l'argot du
dont on se moque, dans l'ar- peuple.
got des faubouriens.
Il dit aussi Engoulifrer.
Ohé ! l'enflé ! est une injure à la
mode. Eng^railler, v. a. Prendre,
— dans l'argot des voleurs.
Enflée, Vessie,
s. f. — dans Engrailler Vomie. Dévaliser
l'argot des voleurs. un poulailler.
Enfler^ v. n. Boire, — dans Eni^ueulementj s. m. In-
du peuple.
l'argot jure de parole, —
dans l'argot
Enfoncé, adj. Ruiné, blessé du peuple. Injure de plume, —
dans l'argot des gens de lettres.
mortellement, perdu sans rémis-
sion. Eng^ueuler, v. n. Avaler,
Signifie aussi Avoir perdu la manger, — dans l'argot du
partie, quand on joue. peuple.
On disait autrefois Engouler.
Enfoncer, v. a. Tromper,
faire tort duper.
; Eng^ueuler, v. a. Injurier
Signifie aussi Surpasser. grossièrement ;
provoquer, cher-
cher querelle.
Enfonceur^ s. m. Mercadet
gros ou petit, agent suspect d'af- Se faire engueuler. Se faire
attraper.
faires véreuses.
EnleTer, v. a. Débiter mi
val, d'une rosse, — dans l'argot
des maquignons.
rôle, ou passage d'un rôle, avec
feu, A'erve ou aplomb, dans — Entablement, s. m. Épaules,
l'argot des coulisses. — dans l'argot des fautiouriens
Enlerer (S'),
—
v. réfl. Souf- Entailler. Tuer, — dans
frirde la faim, dans l'argot l'argot des prisons.
des voleurs.
Entauler, v. n. Entrer dans
EnlcTcr le cul, v. a. Donner la taule, ou Même ar-
ailleurs.
un coup de pied à quelqu'un. Ar- got.
got du peuple.
Entauler à la planque. Entrer
On dit aussi Enlever le ballon. dans sa cachette.
EnleTCP quelque chose, v, Entendre de corne, v. n.
a. Donner un coup de pied au Entendre autre chose que ce
derrière de quelqu'im, dans — qu'on dit, — dans l'argot des
l'argot des bourgeois, qui n'osent bourgeois.
pas employer la précédente ex-
pression. Entendre que du Tent (N'y)
N'y rien entendre, — dans l'argot
Enleveur, s. m. Acteur qui du peuple.
joue ses rôles avec beaucoup d'a-
plomb. Enterrement, s. m. Morceau
de viande quelconque fourré dans
Enluminer (S'), v. réfl. un morceau de pain fendu, —
Commencer à ressentir les effets comme, par exemple, une tranche
de rivresse, qui colore le visage de gras-double revenu dans la
d'un fard intense. poêle et que la marchande vous
donne tout apprêté, tout enterré
Enluminure, s. f. Demi- dans une miche de pain de mar-
ivresse.
chand de vin.
Ennuyer (S'), v. réfl. Être
Enticher Se prendre
sur le point de mourir, dans — d'afi"ection pour
(S'}.
quelqu'un au
l'argot des bourgeois, que cela
point de gâter de caresses et
le
chagrine beaucoup.
d'amitiés. Argot des bourgeois.
Enquiller, v. a. Cacher, — Se dit aussi à propos des cho-
dans l'argot des voleurs. ses.
Enquiller une thune de came-
lotte. Cacher entre ses cuisses
Entiffer, v. n. Entrer, —
une pièce d'étoffe.
dans l'argot des faubouriens.
Entiffer, v. a. Enjôler, ru-
Enquiller, Entrer quel-
v. n.
ser, — dans l'argot des voleurs.
part comme une boule au jeu de
quilles, — dans l'argot du peu-
Ils disent aussi Entifler.
10
145 ENT ENT
rés sur le boulerard, pour faire pli du péritoine flotte sur les in-
croire aux passants, — ce qui testins.
n'existe pas. Signifie aussi Chemise.
Espalier, Galérien,
s. m. — ches.
dans l'argot du
, Être à la chancellerie. peuple.
Être pris de façon à ne pouvoir
se défendre,
—
° dans l'argot des
L'expression sort de la langue
romane.
lutteurs français et anglais.
Être avec une femme, v.
Être à la fête, v. n. Être Vivre maritalement avec elle,
de bonne humeur, —
dans l'argot
n.
— dans l'argot des ouvriers.
du peuple.
Etre arec un homme, v.
Etre à la manque^ v. n.
Tromper quelqu'un, le trahir, — n. Vivre en concubinage avec
— dans l'argot des grisettes.
lui,
à
Être à la paille
l'agonie, —
(En). Être
dans l'argot des
d'ivresse, — dans l'argot du
peuple.
faubouriens, qui font allusion à
la paille que l'on étale dans la Etre bien de son pays.
rue devant la maison où il y a Avoir de la naïveté, s'étonner de
un malade. tout et de rien, se fâcher au lieu
de rire. Argot du peuple.
Être à l'ombre, v. n. Être
en prison, — dans l'argot du Être bien portant. Être
peuple. libre, — dans l'argot des voleurs.
ETR ETR 155
Être bon là. Demander plus Être dans les vignes. Etre
qu'il n'estpermis. Manifester des complètement xwxq, — dans l'ar-
exigences ou des prétentions, — got du peuple .
coups, —
dans l'argot du peuple. entre deux choses pourtant si dif-
Signifie aussi Volei", surfaire férentes comme destination.
un prix, surcharger une addi-
tion. Eustache, s. m. Couteau, —
dans l'argot du peuple.
Étron, s. m. Ste7xus, —
dans le même argot. Éranouir (S'). S'en aller de
Signifie aussi mou, Homme quelque part, — dans l'argot des
sans consistance, sans valeur. faubouriens.
L'expression est ignoble, mais Évaporer, v. a. Voler quel-
elle a de nobles parrains. Rabe- que chose adroitement. dans le —
lais n'a-t-il pas dit, au chapitre même argot.
des Meurs et conditions de Pa-
nurge : « 11 fit une tartre bour- Eventail à bourrique, s.
bonnoise, composée de force de m. Bâton, — dans le même ar-
ailz,... d'estroncs tous chaulx, et
la destrempit en sanie de bosses
Evêque de campasfne, s.
. chancreuses ? »
m. Pendu, —
dans l'argot du
Étronner, v. n. Cacare, — peuple, qui veut dire que ces
dans l'argot des faubouriens. sortes de suicidés bénissent avec
les pieds.
Et ta sœur î Expression fré-
quemment employée par les fau- Excellent (Être). Puer de
bouriens, à tout propos et même Vaisselle, — dans l'argot des
sans propos, comme réponse à bourgeois, qui font des calem-
une importunité, à une demande bours par à peu près, et, pour
extravagante, ou pour se débar- faire celui-ci, sont forcés de pro-
rasser d'un fâcheux. noncer essellent.
On dit quelquefois aussi Et ta :
pique-nique.
l'argot du peuple, qui parle sans
s'en douter comme Ciceron. Mot de l'argot des voleurs qui
a passé dans l'argot des ouvriers.
Factionnaire, s. m. Insurgé Mais, avant d'appartenir au cant,
de Romilly. (V. ce mot.) appartenait à notre vieille
il
Poser un. factionnaire. Alvum langue « Saciés bien que se je
:
deponere.
eu muir, faide vos en sera de-
Factoton, s. m. Valet, mandée », dit Aucassin au vi-
homme à tout faire {factotum), comte de Beaucaire, qui lui a en-
IGO FAF PAT
11
1^ FAI FAI
la circulation générale.
Charlemagne. »
SJ non è l'ero... Je ne de-
Faire au luéine, v. a. mande pas mieux d'en croire Gé-
Tromper, prendre sa revanche de nin, mais jusqu'ici il m'avait
quelque chose, — dans l'argot semblé que Charlemagne n'avait
du peuple. pas autant fait C/iarlemae/ne que
Il dit aussi Refaire au rmhne. le dit le spirituel et regrettable
Faire la barbe, v. a. Se
Faire la souris, v. n. En-
moquer de quelqu'un, lever délicatement et sans bruit
lui jouer
un vilain tour, —
dans l'argot du son argent à un homme au mo-
ment où il doit y penser le moins.
peuple.
— dans l'argot des petites da-
Faire la bête, v. a. Faire mes qui ne craignent pas d'ajou-
des façons. ter le vol au vice.
FAI FAI lti5
ce qui est faire son eicart. d'une chanson récente qui a fait
son tour de Paris comme le dra-
Faire le gprand, v, a. Al-
vum deponere, —
dans l'argot
peau rouge, et qui est en train
de faire son tour du monde comme
des pensionnaires.
le drapeau tricolore.
Elles disent aussi Faire le
qrandtour. Faire nonne. Prêter la main
166 FAI FAT
velles en y démolissant de
et On dit aussi Cueillir le persil,
vieillesmaisons; mais les habi- Aller au persil, et Persiller.
tudes de misère et de vices, quand Faucheur, s. m. Le bour-
et comiment les démolira-t-on?
J'ai voulu laisser subsister
reau, — dans l'argot des prisons
où l'allégorie du Temps est une
cette définition, non, comme l'abbé
sinistre réalité.
Vertot, parce que mon siège
était fait et qu'il m'en covitait de Faucheux, s. m. Homme à
le défaire, mais parce que cette jambes longues et grêles comme
définition m'a semblé la meil- les pattes du Phalangium, —
leure. J'en demande pardon aux dans l'argot du peuple, qui ne
gens qui prétendent que quar- le laisse passer devant lui aucune
tier Saint-Marcel n'est appelé infirmité grave ou légère, sans
faubourg souffrant cpie parce la saluer d'une injure ou tout au
que les premières fabriques d'al- moins d'une épigramme.
lumettes soufrées ont été instal-
lées là avant d'être reculées ex-
Fauchure, s. f. Coupure.
tra-muros. Fausse-couche, s. f. Homme
Homme raté, sans courage, sans vertu,
Faubourien, s. m.
mal élevé, grossier, — dans l'ar-
sans talent, sans quoi que ce soit,
— dans l'argot du peuple.
got des bourgeois, qui voudraient
bien être un peu plus respectés Fauter, v. n. Commettre ime
du peuple qu'ils ne le sont. faute, — dans le même argot.
Fauchants, s. m. pi. Ci- Faux-bond, s. m. Manque
seaux, — dans l'argot des vo- de parole, — dans l'argot des
leurs. bourgeois.
Ils disent aussi Faucheux. Faire faux-bond à l'échéance.
Fauché (Être). Etre guillo- N'être pas en mesure de payer.
tiné au bagne. Faux-eol, s. m. La mousse
Fauche-ardent, s. m. Mou- d'une chope de bière, — dans
cbettes, — dans l'argot des vo- l'argot des faubouriens.
12
178 FIL FIL
dans
Filsangre, s. f. Filoselle, — Fini, adj. Qui atteint le plus
haut degré en bien ou en mal.
1 argot des voleurs.
Troupier fini. Soldat parfait.
Fils-de-fer, s. m, pi. Jam- Coquin fini. Drôle fieflfé.
180 FIQ FLA
gnon, loustic.
c J' dout' qu'à grinchir on s'enrichisse ;
Flibustier,
coloris vaporeux, dans l'argot —
s. m. Escroc. des artistes.
Flig^adier, s. m. Pièce de J'aurais volontiers été tenté de
cinq centimes, — dans l'argot des croire ce mot moderne et qu'il
n'était qu'une onomatopée de
voleurs
l'œil et de l'oreille, si je n'avais
Fliuiarot, s. m. Couteau, — pas lu dans François Villon :
sauver.
Floume, s. f. Femme, — Astiquer ses flûtes. Danser.
dans l'argot des voleurs et des
troupiers. Flûteur, s. m. Ivrogne.
Flume, s. m. Résultat, ex- Fogner, Alvum deponere, —
pectoré ou non, de la pituite, — dans l'argot des ouvriers, qui
dans l'argot du peuple, qui parlent comme écrivait Bonaven-
parle comme écrivait le poète ture Des Périers.
Eustache Deschamps :
Foin, ss m. SiTionj-me d'ar-
« Dieux scet que ma vieillesse endure gent, —
dans l'argot du peuple.
De froit et reume jour et nuict, Avoir du foin au râtelier. Avoir
De fleuQie, de toux et d'ordure. » de la fortune.
Mettre du foin dans ses bottes.
Fleume ou flume, c'est tout un. Amasser de l'argent, faire des
Avoir des ftumes. Etre d'un économies.
tempérament pituiteux. On dit
On dit aussi Avoir du foin dans
de même Avoir la poitrine ses bottes.
grasse.
avaler.
dance à faire une chose. Argot
des bourgeois.
On dit aussi Fort de café, fort
de moka et fort de chicorée. Fortuné, adj. Riche, à son
C'est plus fort que de jouer au aise, —
dans l'argot du peuple,
bouchon. C'est extrêmement éton- qui est trop persuadé que l'argent
nant. fait le bonheur « barbarisme :
pas très spirituel, très gai, très Fortune du pot (A la), adv.
aimable, ou très honnête. Au hasard, au petit bonheur, —
perdrix aux choux ou choux sans
Forte, s. f. Chose inouïe, in- perdrix.
croyahle.
Èa dire de fortes. Raconter des Fosse aux lions, s. f. Loge
histoires invraisemblables, men- d'avant-scène, à l'Opéra, où se
tir. tenaient, il y a une vingtaine
En faire de fortes. Se rendre d'années, les élégants du jour,
coupable d'actions délictueuses. les lions.
On dit aussi La loge infernale
Fort-en-gïieule, adj. et s.
Insolent, bavard; homme qui Fossile, m. Académicien,
s.
ciie plus qu'il uagit. — dans l'argot des Romanti-
On connaît l'apostrophe de ques, qui prenaient Népomu-
madame Pernelle à la soubrette cène Lemercier pour un Mega-
de sa bru : therium et Andrieux iiour un
Ichthxjosaurus.
« ... Vous êtes, ma mie, une fille sui-
[vaalû Fouailler, V. n. Manquer
Un peu trop forte en gueule et fort
[pcrtiiicnlc.
im-
'<
d'énergie, de courage, — dans
l'argot du peuple.
rade, —
dans l'argot des démo- pas pourtoi Terme de refus iro-
!
bouteille :
Seront saisis d'étonncment. >
1.3
194 FRU FUI
Fructidoriser, y. a. Agir
Frusquin (Saint), s. m. "Vê-
tements économies serrées dans
comme Directoire le 18 fructi-
le
;
Frujçes, s. Bénéfices
f. pi. dit Vadé.
plus ou moins licites sur la
— Frusquiner (Se), V. réfl.
vente, dans l'argot des com-
S'habiller.
mis de nouveautés.
Frusquineur, s. m. Tail-
Fruit, s. m. Enfant nouveau-
né, — dans l'argot des faubou-
leur.
-i:^<»?CF^Cf?t:i^
4i;abatiue s. f. Plaisanterie, pauvreté de son style. Argot des
— dans l'argot du peuple, héri- gens de lettres.
tier des anciens gaheurs, dont il
a lu les prouesses dans les ro-
Gâcheuse, s. f. Femme ou
mans de chevalerie de la Biblio- fille du moude, de la galanterie,
thèque Bleue.
qui ne connaît le prix de rien —
excepté celui de ses charmes.
Donner de la gahatine. Se
moquer de quelqu'un, le faire Ciâchis, s, m. Embarras poli-
aller. tique ou financier.
Il y aura du gâchis. On fera
Crabeg^ie, suhst. f. Fraude,
tromperie. des barricades, on se battra.
Est-ce un souvenir de la ga- Ciadin, s. m. Bouchon, —
belle, ou une conséquence du dans l'argot des voyous.
verbe se gaher? Flancher au gadin. Jouer au
Crabelou, s. m. Employé de bouchon.
l'octroi, le Ga6e/i/i?)' de nos pères. Ciadin, s. m. Vieux chapeau
Ciâcher, v. n. Se dit à propos qui tombe en loques. Argot des
du mauvais temps, de la boue et faubouriens.
de la neige qui rendent les rues Ciadouan, s. m. Garde na-
impraticables. tional de la banlieue —, dans
Cependant, au lieu de II gâche, l'argot des voyous.
on dit plus fréquemment : Il fait
gâcheux. Oadoue, s. f Immondices des
.
de mauvaise vie, —
dans l'argot Quelques Bescherelle de Poissy
des faubouriens, sans pitié pour veulent qu'on écrive garje et
les ordures morales. d'autres gayet.
été et sont tous les jours victimes mouillée, homme qui a le trac.
de leur préoccupation de la ga- Galoche, S. f. Jeu du bou-
lerie ?
chon, dans l'argot des ga*
Galette , Imbécile
s. f. mins.
homme sans capacité, sans épais- Galons d'imbécile, s. m.
seur morale. Argot du peuple.
pi. Grade subalterne obtenu à
Galette, s, f. Matelas d'hôtel l'ancienneté, —
dans l'argot des
garni. troupiers
Ciannaliser, v. Emtiau-
pagnie des hommes, surtout —
a. quand ils sont riches.
mer un corps par l'injection, dans Un mot charmant de notre vieux
la carotide mise à nu, d'une solu-
langage, que l'usage a défloré et
tion alumineuse. C'est le procédé
de M. Gaunal, tant ridiculisé, — couvert de boue. II n'y a plus
aujourd'hui que les paysans qui
à tort.
osent dire d'une jeune fille chaste :
Etre gannalisé. Etre embaumé. « C'estune belle garce. »
Cranter, v. a. et n. Convenir, S'emploie fréquemment avec
agréer, — dans l'argot des bour- de, à. propos des choses.
geois.
Garçon, s. m. Voleur, —
Cianter, v. n. Payer plus ou dans l'argot des prisons.
203 GAR GAR
_
l'argot du peuple.
A voir mal au gésier. Avoir une
laryngite ou une bronchite. Giboyer, s. m. Journaliste
d'estaminet, hommes de lettres à
Ciesgeur, s. m. Homme qui
—
dans l'argot des
des embarras,
l'ait dans l'ar- — tout faire,
gens de lettres, qui consacrent
got des faubouriens. ainsi lesouvenir de la comédie
Signifie aussi Grimacier, ex- d'Emile Augier. Encore un nom
centrique. d'homme devenu un type.
Je n'ai pas besoin de dire que
l'étymologie de ce mot est geste, Giffe ou Giffle, s. f. Soufflet,
et que c'est par euphonie qu'on
— dans l'argot du peuple, qui se
prononce ainsi que je l'écris. rappelle sans doute que ce mot
le
signifiait autrefois joue.
Ciesseuse, s. f. Femme mi-
naudière, qui fait sa sucrée — et Giffler, v. a. Souffleter quel-
même « sa Sophie ». qu'un.
d'envie d'accepter.
Avoir mangé une soupe plantu-
Faiseuse de giries. Fausse
reuse.
Gilet à la mode. Belle gorge
Agnès, fausse prude, —
et vraie
faubouriens.
miciens. Quelques-uns ajoutent Quelques lexicographes du ruis-
quelquefois par la n'ain des
:
seau veulent que l'on écrive et
Grâces. prononce gniole.
Gloria, s. m. Tasse de café GnoUes-Ceauxj n. d. 1. Ba-
noir avec un petit verre d'eau-de- tignoUes-Monceaux.
vie. Argot des limonadiers. Gnolles-Chy. BatignoUes-
Glouglouter, v. n. Boire, Clichy.
faire des glouglous en buvant. Gnon, s. m. Meurtrissure
Argot des faubouriens. que se fait une toupie ou un sa-
Glousser, v. n. Parler. bot, — dans l'argot des enfants ;
14
210 GOB GOD
trielles, même et surtout dans les trine, — dans l'argot des prisons
plus véreuses, —
chemins de fer et des casernes.
ciété chantante.
vienne de gogue, expression du
moyen âge qui signifie raillerie; Goï, s. m. Chrétien, — dans
l'autre trouve gogo dans François l'argot des voleurs.
Villon et n'hésite pas un seul ins-
tant à lui donner le sens qu'il a Goinfrade, s. f. Repas co-
aujourd'hui. Pourquoi, au lieu pieux, — dans l'argot da peuple.
d'aller si loin si inutilement, ne On dit aussi Goinfrerie,
212 GOR GOT
Cioualante, s. f Chanson, .
— voyou, — avec cette différence
dans l'argot des voleurs. que le premier est le père du
Cioualer, V. a. etn. Chanter.
second, comme la lorette est la
mère de la boule-rouge.
On dit aussi Galouser.
Cioualeur, Oouine, s. f. Coureuse, —
s. m. Chanteur dans l'argot du peuple, qui a un
des mes.
arsenal d'injures à sa disposition
Goualfuse. Chanteuse.
pour foudroyer les drôlesses, ses
Gouape, s. f.Vagabondage filles.
fainéantise, — dans l'argot du
;
par
Càoiirtl,
le froid,
de,
—
adj.
dans
Engourdi
l'argot du les années, —
malheureuse-
peuple.
ment !
des faubouriens.
Porter la graine d'épinnrds.
Signifie aussi Égratigner.
Avoir des epaulettes d'officier su-
Graffin, s. m. Chiffonnier. périeur.
travail, —
dans l'argot des ou- a écrit l'abbé de Lattaiguant.
vriers, qui avaient, il y a quel-
Ciril, s. m. Charpente légère
ques années encore, l'habitude de
et à jour qui s'étend au-dessus de
se réunir sur la place de l'Hùtel-
la scène et où s'accrochent les
de-Ville.
frises. Argot des coulisses.
Faire grève. Cesser de travail-
ler et se réunir pour se concerter Crriller une (En), v. a. Fu-
sur les moyens d'augmenter le mer une pipe ou une cigarette,
salaire — dans l'argot des artistes et des
On dit aussi Se mettre en grève. lorettes.
, Gribouiller, v. a. et n.
— dans l'argot des coulisses.
Écrire, dessiner incorrectement, Cirimoire, s. m. Le Code
illisihlement. pénal, — dans l'argot des vo-
leurs.
Ciribouillette, s. f. Objet
Grimoire mouchiqice. Les som-
quelconque lancé au milieu d'en-
fants, — dans l'argot des éco-
miers judiciaires.
liers, qui se bousculent alors pour Cirinclie, s. m. Voleur.
s'en emparer. Gela constitue uu On dit aussi Grinchisseur.
jeu.
Grincheux, s. et adj. Hom-
Jeter
lette. La
une chose à la gribouil-
lancer un peu au ha-
me difficile à vivre, — dans l'ar-
peuple.
merce des hommes riches.
Crrippe-tlésus, s. m. Gen-
darme, —
dans l'argot des vo- Cirog-nard, s. m. Homme
leurs. chagrin, mécontent, qui gronde
sans cesse.
Cirippc-sous, s. m. Usurier, L'expression (qui vient de gnin-
avare, — dans l'argot du peuple. dire, grogner) ne date pas de
l'empire, comme on serait tenté
fàris, adj. Cher, précieux, — de le croire elle se trouve dans
:
naire et désagréable, —
dans l'ar-
gronder sans raison.
got du peuple. fiiroller, v. n. Murmurer
En
voir de grises. Peiner, pâtir. d'une façon désagréable, gronder
En
faire voir de grises. Jouer faire un' bruit semblable à celui
des tours désagréables à quel- que fait en criant le freux, on
qu'un. plutôt la grolle, une corneille.
GRO GRU 221
Signifie aussi Remuer des ti- amis du pain blanc et des dis-
roirs, ouvrir et fermer des portes, cours amènes.
— et alors c'est un verbe actif. Cirouchy, s. m. Retardataire,
Ciromiau, s. m. Enfant, ga- flâneur, — dans l'argot du
min, — dans l'argot des faubou- peuple.
riens. Cirouchy, s. m. Article qui
C;r.-.Or.-.de Fp.'., s. m. arrive trop tard à l'imprimerie,
Le sénat maçonnique. — dans l'argot des journalistes.
Trad.-. p.*. les prof.*. Grand L'expression est d'H. de Bal-
Orient de France. zac.
s. f. Voiture
vers, —
d.tns l'argot du peuple.
15
226 HAR HAR
Dire des horrew^s. Tenir des Pomper les huiles. Boire avec
propos plus que grivois. excès.
Dire des horreurs de quel-
qu'un. L'accuser de choses mons-
Huile, s. f. Soupçon, — dans
trueuses, invraisemblables, — l'argot des voyous.
filotteriau, s. m. Chiffon-
Huile de mains, s. f. L'ar-
nier, —
dans l'argot des faubou-
gent, qui vous glisse toujours
entre les doigts, —
dans l'argot
riens.
du peuple, plagiaire involontaire
noupe dentelée, s. f. Lien des voyous anglais : OU ofpalms
de fraternité, — dans l'argot des disent ces derniers.
francs-maçons.
Huit, s. m. Entrechat, —
Hourvari^ s. m. Vacarme, dans l'argot des troupiers.
dispute bruyante, —
dans l'argot Battre un huit. S'en aller gra-
du peuple, qui a emprunté ce cieusement en pirouettant sur les
mot a l'argot des chasseurs. talons.
j'emplis
naire, —
dans l'argot des bour-
geois, qui singent les aristocrates.
[mon jabot
On ne me voil jamais sabler que le •lacque, s. m. Pièce d'un sou,
[goulot j) ! — dans l'argot des voleurs.
dit le grand prêtre Impias de la •lacque, s. m. Geai, dans —
tragédie-parade le Tempérament l'argot du peuple.
(1755). «facqueline, s. f. Grisette,
«labot, s. m. Gorge de fem- — dans l'argot des bourgeois;
me. Concubine, —
dans l'argot des
Chouette jabot. Poitrine plan- bourgeoises.
tureuse. « Notre Jacqueline le fouille,
Eiuporl; la lïren.iuille,
«labofag'e, s. m. Bavardage, Laisse là mo;i nigaud. »
— dans l'argot du peuple.
dit une vieille chanson.
Caboter, v. n. Parler, ba- Jlacqueline, s. f. Sabre de
varder.
L'expression se trouve
cavalerie, — dans l'argot des
dains soldats.
Restif de la Bretonne :
•lacques ISonhomme. Le
« Lise était sotte,
Maintenant elle jal ot e;
'
peuple, —
dans l'argot des fau-
bouriens, dont les pères firent la
Voyez comme l'esprit
Jacquerie.
Dans un jeune cœur s'introduit. y>
C'est le John Bull anglais, le
dtaboteur, s. m. Bavard. Frère Jonathan américain, etc.
2i0 JAM JAR
comme
Flageollantes.
16
242 JKA JET
« Jean? Que dire sur Jean? C'est un L'expression est de Gustave Ma-
[terrible nom thieu.
Que jamais n'accompognc une épilhèle
[lionnèle :
JFe ne sais qui, s. f. Femme
Jean Des Vignes, Jean
[vais-je?
Lorgne... Où
Trouvez bon
de mœurs plus que légères, —
dans l'argot méprisant des bour-
Qu'en si beau chemin je m'arrête. »
geoises.
•Vean de la suie, s. m. Sa- •le ne sais quoi, s. m. Qua-
voyard, ramoneur, — dans l'argot à définir ; l'inconnue
lité difficile
du peuple. d'un sentiment ou d'un caractère
«fean de la vigne, s. m. qu'on chercherait en vain à dé-
Crucifix, — dans l'argot des vo- gager. Argot des gens de lettres.
leurs. «lérûme, s. m. Canne, bâton,
•Veanfesse s. Malhonnête
f.
— dans l'argot du peuple.
homme, bon à fouetter, dans — «lésuite, s. m. Dindon, —
l'argot des bourgeois. dans l'argot des voleurs, qui
tieanfoutre, s. m. Homme doivent employer cette expression
sans délicatesse, sans honnêteté, depuis l'introduction en France,
sans courage, sans rien de ce iiui par les missionnaires, de ce pré-
constitue un homme, dans — cieux gallinacé, c'est-à-dire de-
l'argot du peuple, dont cette ex-
puis 1570.
pression résume tout le mépris. •lésus, s. m. Innocent, —
Jean Guêtre. Le peuple des dans l'argot souvent ironique du
paysans. peuple.
D'où le grippe-Jésus de l'argot
L'expression est de Pierre Du-
encore plus ironique des voleurs,
pont.
puisqu'ils appellent ainsi les gen-
«STean-cVean, s. m. Conscrit, darmes .
cile, dupe, —
dans l'argot des l'honneur de prêter ce mot à Mo-
faubouriens, qui parlent comme lière.
écrivaient Noël Du Fail en ses
P?'opos rustiques et d'Aubigné
Jocrissiade, s. f. Naïveté,
en sa Confession de Sa7icy.
— ou plutôt Niaiserie.
véritables joueurs, —
qui lui pré-
tirer soit de l'argent, soit des
complaisances de toutes sortes, —
féreraient volontiers un Grec.
dans l'argot de Breda-Street, où
On dit aussi Jouaillon. l'on joue de l'homme comme
Jouer (Se). S'arranger, s'or- Liszt du piano, Paganini du
ganiser, —
dans l'argot du violon, Théophile Gautier de la
peuple, qui emploie cette expres- prose, Théodore de Banville du
sion à propos d'une foule de cnoses vers, etc., etc.
étrangères à la musique et au jeu. Jouer des jambes, v. a.
Ainsi, à propos d'un portefeuille
à secret, au lieu de dire Com- ;
S'enfuir, — dans l'argot des fau-
bouriens.
ment cela s'ouvre-t-il? il dira :
même, joint ses propres railleries je pense que les dames de **' ne
laissent pas aller le chat aux
à celles dont on vous accable.
Argot des gens de lettres. fromages et que l'austérité du
couvent ne permet pas qu'on leur
Lâcheur ici est synonyme de
fasse si bonne chère. »
Liche.
liaisser de ses plumes, v.
liafariçer, v. a. Se débar- a. Perdre de l'argentdans une
rasser de son mari en l'empoison- mauvais
affaire; ne sortir d'un
nant ou de toute autre façon, — pas qu'en finançant.
dans l'argot du peuple', plus
cruel que la justice, puisqu'il fait liaisser fuir son tonneau.
survivre le châtiment au cou- Mourir, —
dans l'argot des mar-
pable. chands de vin.
Ètouffeur, —
un type curieux, nier, un professeur de langue
quoiqu'il ne soit pas rare. verte qui enseigne et pratique les
tricheries ordinaires des grecs.
I^anceuse, s. f. Lorette Le sens du mot s'est étendu : on
vieillie sous le harnois, qui sert
de chaperon — et de proxénète — sait quel il est aujourd'hui.
Langue verte Langue qui se!
17
^8 LET LEV
shionable —
qui l'était du beau garder en l'air au lieu de regar-
— qui rétait de Yélégant qui — der par terre, —
comme l'astro-
l'était de Vincroyahk —qui l'était logue de la fable.
dn muscadin —
qui l'était du pe-
—
tit-maitre, — etc.
Lisette, s.
dans l'argot des voleurs.
f. Gilet long,
liionceau, s. m. Apprenti
lion, — garçon qui tailleur Iiitho^rraphier
—
(Se). Tom-
cherche à se faire passer pour le ber par terre, dans l'argot des
comte d'Orsay ou pour Brummel, faubouriens, qui savent que
et qui réussit rarement, le goût lorsqu'on tombe, on a le visage
étant une fleur rare comme l'hé- désagréablement impressionné
roïsme .
par la picrrr.
mou, —
dans l'argot du peuple,
loge d'avant-scène, où
tent, par tradition,
se
les gandins,
met-
qui emploie ce mot au propre et
au figuré, par allusion à la li-
— imitateurs serviles des lions.
Se dit aussi des Premières
mace, grise ou rouge, qu'on voit chaises du premier rang, aux con-
se traîner, visqueuse, par les
certs en plein vent comme ceux
sentiers.
des Champs-Elysées.
Loche, s. f. Oreille dans
l'argot des voleurs.
EiO«;'er aux quatre Tents,
V. n. Demeurer dans une maison
Ijocher, V. a. et n. Ecouter. mal close, où le vent entre comme
chez lui.
liocher, v. n. Branler, être
prêt de tomber, — dans l'argot liOg^er rue du Croissant,
du peuple. v. n. Avoir pour femme une
drôlesse qui donne dans le contrat
liocomotive, s. f. Fumeur autant de coups de canif qu'il y
acharné, —
dans l'argot des a de jours dans l'année.
bourgeois, qui, sans s'en douter,
emploient là une expression de lioir, s. m. Homme pares-
l'argot des voleurs anglais Stea- : seux, dormeur, ami de ses aises,
mer. — dans l'argot du peuple, qui
sait que cette sorte de gens,
lioffard ou lioff, s. et adj.
comme mus nitcla, mange les
Innocent, niais, pleurard, dans — le
meilleurs fruits des espaliers et
l'argot des comédiens, qui ne se
de la vie d'où le vieux veibe
:
vriers.
Bruxelles, au Grand-Mout-de-
lioffitudcj s. f. Niaiserie, Piété, et ce nom a sa valeur his-
bêtise. torique.
tot.
les Lupanarii, OÙ 1 on ne fait rien
de bon, du moins; soit les lupilU, liOUTre, s. m. Maison quel-
qu'employaient les comédiens en conque en pierre de taille,
—
guise de monnaie, soit le houblon dans l'argot des bourgeois, pour
{humulus lupulus) qui grimpe et qui la colonnade de Perrault est
s'étend au soleil comme un lé- le nec plus ultra de l'art
archi-
zard soit enfin, et surtout, le loup
; tectonique. „ ,., r .
classique {lupus), qui passe son Ils disent aussi Petit Louvre,
temps à rôder cà et là pour avoir — pour ne pas scandaliser dans
leurs tombes François P', Henri
II
sa nourriture.
et Charles IX.
lioupe (Camp de la), s._ m.
C'était _— liovelace, s. m. Libertin,
Réunion de vagabonds. —
c'est peut-être encore — une guin- grand séducteur, dans l'argot
266 LUN LUS
Hachurer,
Fétymologie de ce mot, dans —
v. a. Barbouiller, lequel il veut voir une allusion
noircir. malveillante à une communauté
llaçon de pratique, religieuse, tandis qu'il l'a sous la
s. m.
Ouvrier en bâtiments, — dans
main, cette étymologie.
l'argot des francs-macons. Magot, s. m. Économies, ar-
MAJ MAL 271
écossaise.
— dans l'argot du peuple.
Sous le premier Empire, c'était On disait autrefois Landreux.
le Temple du goût, et, sous la Mal blanchi, s. et adj. Nè-
Restauration, le Temple de Tha-
lie.
gre, — dans l'argot des faubou-
riens .
homme qui
s.
mal fait, ou
Vaurien,
gamin mône, — dans l'argot des saltim-
coup trop souvent, pour se nour- n'en sais ni bien ni mal, ce n'est
rir, à se tailler des beefsteaks in- ni mon ami ni mon ennemi.
vraisemblables dans les flancs
imaginaires de C3tte bête apocalyp-
Slanger la laine sur le
tique.
dos de quelqu'un, v. a. Le
tromper, et même le voler, sans
Sfang^er des pissenlits qu'il proteste ou s'en aperçoive.
par la racine, v. a. Etre Même argot.
mort.
niang^er le blanc des yeux
Mangfci* du bœuf, v. a. (Se). Se dit de deux personnes
Etre pauvre, — dans l'argot des qui se regardent avec colère,
ouvriers, qui savent combien comme prêtes à se jeter l'une
Yordinairt finit par être fade et sur l'autre et à se dévorer.
misérable.'
Mang^er le bon Oieu, v.
Mang^er du fromag'e. Etre a. Communier, — dans l'argot
mécontent avoir de la peine à se
;
des faubouriens.
débarbouiller de ses soucis.
On connaît l'épigramme faite
Manger le gibier, v. a. Ne
rien exiger des hommes, ou ue
en 1814 contre Cambacérès, duc pas rapporter mtésTulement l'ar-
de Parme :
gent qu'ils ont donné, dans —
« Le duc de Parme déménage ; l'argot des souteneurs, qui disent
Plus d'hôtel, plus de courtisan! cela à propos des filles, leurs
Monseigneur mange du fromage,
maîtresses.
Mais ce n'est plus du parmesan... •
Manger le morceau, v. a.
M angrer du mérinos, v. a. Faire des révélations, nommer
Jouer au billard, — dans l'argot ses complices, —
dans l'argot des
des habitués d'estaminet. voleurs.
Ils disent aussi Manger du drap. On dit aussi Casser le morceau.
MAN MAN 275
trate, —
sans compter les fausses resté malheureusement quelques
éclaboussures sur notre langue.
nattes et les fausses dents. Le vi-
(Lire les Boétiens de Louis Des-
sage a des rides, il faut les bou-
cher; l'âge et les veilles l'ont uoyers).
jauni, il faut le roser la bouche niaraille, s. f. Le peuple,
est trop grande, il faut la rape-
;
le monde, —
dans l'argot des vo-
tisser ; les yeux sont trop petits, leurs.
il faut les agrandir. les miracles
du maquillage Marauder, v. u. Raccrocher
!
Haricot, s. f. ou fem-
Fille fluence de l'ivresse.
me qui a jeté son bonnet et sa Marie-bon-bec, s. f. Fem-
pudeur par-dessus les moulins. me bavarde, « un peu trop forte
On dit aussi Margoton. en gueule, » —
dans l'argot du
llarg^ot, s. f. Maîtresse, peuple.
concubine, — dans l'argot des Marie-couche-toi-là, s. f.
bourgeois. Femme facile, — trop facile.
Vivre avec destnargots. Vivre
avec des filles; passer le meilleur
Marier «lustine. Précipiter
de son temps à filer le plus im-
un dénouement, arriver vite au
parfait amour aux pieds d'Om- but, —
dans l'argot des coulisses.
Cette expression date de la pre-
phales d'occasion, sans avoir
du fils d'Alcmcne,
l'excuse — qui mière représentation d'un vaude-
ville des Variétés, Thibaut et
du moins était un hercule.
Justine, joué sous la direction de
niarg^ouillis, s. m. Gâchis, Brunet. La pièce était gaie en
— dans l'argot du peuple, qui commençant, mais, vers la fin,
MAR MAR 281
gagne —
et rapporte beaucoup.
Marionnettes, s. f. pi. Par- Marmite de fer. Femme" qui
tisans, mâles ou femelles, d'une rapporte un peu moins.
bastringueuse du nom de Maria, Marmite de terre. Femme qui
qui florissait en l'an de grâce ne rapporte pas assez, car elle ne
1839 à la Grande Chaumière et à rapporte rien.
la Chartreuse, et à qui une autre
joueuse de flûte du nom de Clara Marmiteux, s. et adj. Pi-
disputait le sceptre du cancan et teux, ennuyé, malade, — dans
le prix de chahutage l'argot du peuple.
252 MAR MAR
Alarmiton de M. Do- dans l'argot des revendeuses du
mang^e, s. m. Vidangeur, — Temple.
dans l'argot des faubouriens, qui
ne se doutent guère qu'il ne font Marner, v. n. Travailler
que répéter une expression du avec ardeur, — dans l'argot des
xvi° siècle « Marmiton
: de la faubouriens.
gadouarde, » lit-on dans les Marotte, S. f. Caprice, entê-
Après-disnêes
Cholières.
du seigneur de tement, manie, — dans l'argot
des bourgeois.
Cela ne vaut pas, comme déli-
catesse ironique, ]e goldfinder des Marottier, s. m. Bimbe-
Anglais. lottier,camelotteur, — dans l'ar-
got des voleurs.
Ifarinonner, v. a. Parler
entre les dents d'un air fâché ; Marquant, s. m. Maître,
murmurer, gronder, — dans l'ar- chef, — dans le même argot.
got du peuple. Marque, s. f. Femme, —
On dit aussi Marmotte^-. dans le même argot.
Masser, Travailler,
v. n. — zarre, original, amusant par
son esprit ou par sa laideur de
dans l'argot des ouvriers.
singe.
Masser, v. a. et n. Payer,
donner l'argent de sa Matassin, s. m. Personnage
masse.
ridicule, eu parole ou en action,
Argot des faubouriens.
— dans l'argot des gens de
Masseur, s. et adj. Homme lettres qui se souviennent de
laborieux. leur Molière.
Mastic, s. m. Homme, — Matelasser (Se), v. réfl.
dans l'argot des canotiers. Garnir corsage de sa robe
le
d'assez de coton pour tromper
Mastic, s. m. Sens interverti,
—
les yeux des myopes.
lignes ou mots déplacés dans le
trajet de la galée au marbre, et Matelot, s. m. Copain, —
occasionnant par cela même une dans l'argot des ouvriers qui ou
MAU MEC 285
menis, petite lune, de \x-/^^t\, —car role a été donnée à l'homme pour
l'on sait que la lune joue un déguiser sa pensée. »
grand rôle, comme terme de com- Les voleurs anglais ont la
paraison, dans les conversations même expression; ils appellent la
cyniques. A
moins que ce mot, langue prating cheat (la trom-
essentiellement parisien, ne nous peuse qui bavarde, ou la bavarde
vienne d'outre-Rhin : les Alle- qui ment}.
mands disent mensch pour Femme m.
libre, coureuse, maîtresse... Menton de galoche, s.
[altérée,
Méquard» s. m. Comman-
Avoit deux fois autant de mains
[Briarée,
que
»
dant, 7tiec, — dans l'argot des
voleurs.
dit Mathurin Régnier, en sa sa- Méquer, V. a. Commander.
tire du Souper ridicule.
Mer, s. f. Le fond du théâtre,
« L'ingrat époux lui fit tàter
le décor. Argot des
quel que soit
D'une menestre empoisonnée, »
coulisses. ^
Aller voir la mer. Remonter
dit Scarron, en sa satire contre plan.
Baron. la scène jusqu'au dernier
personnage de Balzac qui est de- lotine, — dans l'argot des vo-
venu celui de tous les brasseurs leurs, qui veulent faire croire aux
autres que c'est le chemin du ciel,
d'affaires véreuses, de tous les
sans le croire eux-mêmes.
pécheurs de goujons en eau
trouble. Mère d'occasion, s. f Cha- .
19
290 MET MET
emploie sans s'en douter une ex- Quiconque va de nuit et se glisse en ca-
pression tout à fait biblique. [chette
Les ouvriers anglais disent Chez des fdles d'amour, Barbe, Rose ou
grinders (les broyeuses). [Fanchette, »
—
laubouriens. ou femme qui achète, qui paie,
Mézig^o, pron. pers. Moi, — dans plusieurs autres argots.
dans l'argot des voleurs. Michcton, s, m. Petit miche
MU MIN 593
bourgeois.
Faire la mijaurée. Faire des Mince, s. m. De peu de va-
manières et des façons pour ac- leur, morale ou physique, dans —
cepter une chose. l'argot des faubouriens, qui disent
On dit aussi Minaudière. cela à propos des gens et des choses.
dans l'argot
dans l'argot des voyous. des typographes.
MirISflore, s. m. Le gandin Misérable, s. m. Verre d'eau-
de la Restauration, qui est tou- de-vie d'un sou, — dans l'argot
jours le Lion pour le peuple. des ouvriers.
MIS MOB 295
somme, —
dans l'argot des got des typographes.
Jjourgeois. Mistron. s. m. Le jeu de
Misérer, v. n. Souffrir de la mistigri, — dans l'argot de Bre-
— dans
ries, petites méchancetés,—
dans llitan, s. m . Milieu,
l'argot des bourgeois. l'argot du peuple.
Faire des 7nisères. Taquiner Mite, s. f. Chassie des yeux.
quelqu'un en lui contant des
Qui a yeux
choses qui le contrarient, qiii 1 m- Miteux, adj. les
quiètent. chassieux.
Dire des misères. Agacer quel- Miton-mitaine, s. m. Re-
qu'un, lui jouer un tour plus ou mède inoffeusif expédient mutile,
,
mitaine.
dans l'argot des voleurs.
Jouer la Mitonner, v. a. Préparer de
Jouer la misloque .
Mi8tig:ri8, s. m. Apprenti,
-- en 1830, la légion des Volontaires
dans l'argot des peintres en bâti- de la Charte.
ment. Mobile, s. m. Soldat de la
Balzac a-t-il emprunté son ra- garde nationale mobile.
pin de ce nom aux peintres
en
Mobilier, S. m. Les dents,
bâtiment, ou ceux-ci à l'auteur — dans l'argot des voleurs, heri-
de la Comédie humaine?
296 MOT MOL
Ion simple dans leqnel peuvent tresse, — dans l'argot des vo-
se jouer presque toutes les comé- leurs, pour qui elle ressemble
dies de feu Poquelin. Argot des plus à une enfant qu'à une
coulisses. femme.
Tous les théâtres, notamment Ils disent aussi Mô>7ieresse.
ceux de province, ont un certain llôme d'altèque, s. m. Ado-
lescent, — dans le même argot.
nonibre de décors de magasin,
d'un emploi fréquent et commun :
Monde renrersé, s. f. La
« La Nature et les Dieux sont
Les architectes des homes
guillotine, — dans l'argot des
faubouriens.
Ces deux (ô Ronsard) nous ont
Bâtis des mêmes atomes. Monfier, v. a. Embrasser, —
Or cessent donques les mô.nes dans l'argot des voleurs.
Démordre ks écriz miens... »
Monnaie, s. f. Argent, —
llôme, S. f. Jeune fille ; maî- dans l'argot du peuple.
298 MON MON
Plus que ça de monnaie ! llonsieur Diniauelie, s. m.
Quelle chance ! Créancier, —
dans l'argot des bo-
hèmes, qui jouent souvent la
lion œil! Exclamation iro-
scène de Don Juan.
nique et dédaigneuse de l'argot
des faubouriens, qui l'emploient llonsieur Dufour est
soit comme formule de refus, dans la salle. Phrase par la-
soit comme marque d'incrédu- quelle un acteur avertit un de
lité. ses camarades qu'il joue mal et
va se faire siffler.
Monseig^neur, s. m. Pince Quelquefois on dit : Le vicomte
de voleur, qui sert à crocheter Du Four est dans la salle.
les portes.
Les voleurs anglais disent de llonsieur Hardi, s. m. Le
même Bcss ou betlrj. vent, — dans l'argot du peuple.
llonseig^neurîserj v. a. llonsieur Personne. Per-
Crocheter ime porte. sonne, nul.
paroles plus poétiques du libret- ques farceurs qui font pour vous,
tiste. homme, ce que d'autres farceurs
font pour Martin, ours, au Jar-
Monstre, adj. Étonnant, co- din des Plantes, —
sans réfléchir
lossal, — dans l'argot du peuple, que, furieux d'être ainsi joué,
vous pouvez leur casser les reins
Monstrico, s. m. Personne
d'un coup de griffe.
laidecomme un petit monstre,
Le mot appartient à H. de
On dit aussi Monter à l'échelle.
Mont, m.
Établissement du
s.
Vieillir, — dans
l'argot des bour-
Mont-de-Piété, —
dans l'argot
geois,
propos des
qui disent cela surtout à
filles destinées à coif-
des fauliouriens.
fer sainte Catherine.
Le grand Mont. Le Mont-de-
Piété de la rue des Blancs-Man- Monter la tète (Se), v. réf.
teaux. Se donner un courage factice,
Le petit Mont. Le commission- soit en buvant, soit en se répétant
naire au Mont-de-Piété. les outrages qu'on a suhis et
Monta;°pnard, s . m. Cheval dont on veut tirer raison. Ar- —
got du peuple.
de renfort destiné à être mis en
flèche aux omnibus pour les mon- Monter le coup (Se), v.
tées difficiles. réf. Se faire des illusions a pro-
pos de quelqu'un ou de quelque
Montagnard, s. m. Bei- chose s'attendre à une félicité
gnet au centre duquel est un peu
;
llorillo, s. m. Chapeau à
petits bords que portaient les
« Tu as ta barbe si rude,
Et lescheveux si épais,
royalistes au temps de la guerre
Qu'il semble avuir deux forêts
entre Bolivar et Morillo, c'est-à- Où loge une multitude
dire entre les Républiques de De morpions et de poux,
l'Amérique du Sud et le roi Au lieu de cerfs et de loups. »
302 MOT MOU
aSorveux, s. m. Gamin;
proches, —dans l'argot des ou-
homme sans conséquence, — vriers et des grisettes.
Avoir des mots avec quelqu'un.
dans l'argot du peuple, qui dai-
Se fâcher avec lui.
gne quelquefois moucher ces ad-
versaires-là comme les autres. Mots gri'^s> s. m. pi. Gail-
lloudre, Jouer de
v. a. et n. Moule aux guillemets, s.
l'orgue de Barbarie ou de la se- m. C'est YHuile de cottrets des
rinette. troupiers.
On dit aussi Moudre un air.
Moule de g^^nt, s. m. Souf-
Mouffflef, s. m. Enfant, ga- flet, — dans l'argot des faubou-
min, apprenti, — dans l'argot du riens.
peuple, qui a dit autrefois mouf-
flard, dérivé du verbe mouffler
Moule du bonnet, s. m. La
(enfler le visage), inusité au- tète, — l'argot du peuple,
dans
jourd'hui.
qui parle comme écrivait Rabe-
lais.
Mouillante, Soupe,
s. f. —
dans l'argot des voyous.
Moulin, s, m. Maison du
receleur de plomb volé, qu'on ap-
Mouillé (Être), v. pron. Etre pelle le meunier.
signalé comme suspect — dans
Moulin à café, s. m. Or-
l'argot des agents de police.
gue de Barbarie, qui semble —
Mouillé Etre ivre,
(Être). — en effet moudre des airs. Argot
dans l'argot des faubouriens. du peuple.
20
306 MUE MUR
Mouton, s . m. Dénonciateui", Donner une muette. Faire un
Toleiir qui obtientquelque adou- exercice.
eissement à sa peine en trahis-
Muffle, s. m. Visage
laid ou
sant les confidences de ses com-
grotesque, bestial qu'hu-
plus
pagnons de prison.
main, — dans
l'argot du peuple,
Moutonnaille, s. f. La qui se sert de cette expression
foule, —dans l'argot du peuple, depuis trois cents ans.
qui sait par expérience person- Il trouve plus euphonique de
nelle quelle est la contagion de prononcer Muffe.
l'exemple. Muffle, s. et adj. Imbécile,
Moutonner, v. a et n. Mou- goujat, brutal.
charder et dénoncer. M. Francisque Michel à qui les
longs voyages ne font pas peur,
MouTer (Se), v. réfl. Se re- s'en va jusqu'à Cologne chercher
muer, — dans l'argot du peuple. une étymologie probable à cette
Moyen-ag^iste, s. et adj. expression, et il en rapporte muf
Amateur des choses et admira- et mouf, —
afin qu'on puisse
choisir. Je choisis muffle, tout
teur des idées du moyen âge.
Le mot est de H. de Balzac. naturellement, autorisé que j'y
suis par un trope connu de tous
Moyens, s. m. pi. Richesse, les philologues, la synecdoque,
— dans l'argot des Bourgeois. par lequel on transporte à l'indi-
Avoir des moyens. Etre à son vidu tout entier le nom donné à
aise. une partie de l'individu.
Signifie aussi Aptitude, dispo-
silions intellectuelles, capacités.
Muffle, s. m. Ouvrier, — dans
l'argot dos filles, qui n'aiment pas
Muclte, s. m. Jeune homme la blouse.
poli,doux, aimable réservé, ,
—
dans l'argot des petites dames
Mufflerîe, s. f. Sottise, niai-
serie ; brutalité.
qui le trouvent trop collant.
On dit aussi Muffletonnerie.
Muche, adj. Excellent, déli-
cieux, parfaft, —
l'argot dans Muffleton,
jeune imbécile.
s. m. Petitmuffle,
des faubouriens, qui disent cela à
Je n'ai pas besoin d'ajouter
propos des choses, à propos de la
comme à propos d'une qu'on prononce Mu/feton.
Patti
soupe à l'oignon. Mulet, s. m. Ouvrier qui
MueM'C. s. 'f. La
conscience, aide le metteur en page, — dans
— dans l'argot des voleurs, qui l'argot des typographes.
viable. tuer.
Faire soji ne:. Avoir l'air gris, — parce qu'on ne boit pas
raide, ennuyé, mécontent. impunément ce mélange.
cile, nigaud, —
dans l'argot des Cherchez, il n'y a plus rien.
faubouriens.
Aoble étrangère, s. f.
C'est une des formes du vieux Pièce de cinq francs en argent,
mot français niau, —
le nidasius — dans l'argot des gens de
de la bas'se latinité, —
dont nous lettres, qui ont lu la Vie de
avons fait niais. Gniolle qu'on — Bohème.
devrait écrire niolle, mais que j'ai
écrit comme on le prononce à — \oc, s. et adj. Imbécile par-
la même racine. fait.
qu'on emploie —
dans l'argot des ret, —
dans l'argot du peuple.
grisettes et du peuple pour — Faire la noce. S'amuser, dé-
faire mieux comprendre l'irrévo- penser son argent avec des ca-
cabilité d'une rupture, l'irrémé- marades ou avec des drôlesses.
diabilité d'un dénouement, en N'être pas ci la noce. Etre dans
amour, en amitié ou en affaires. une position critique; s'ennuyer.
Ainî. Diminutif caressant I\oce de bâtons de chai-
d'Eugénie'' ses, s. f. Débauche plantureuse
On dit aussi Niniche. de cabaret, —
dans l'argot des
faubouriens, qui, une fois en
I\iole, s. m. Chapeau d'oc- train de s'amuser, cassent volon-
casion, —
dans l'argot des mar- tiers les tables et les bancs du
chandes du Temple. « bazar ».
charcutiers.
A'os voisins viennent. Se
IVoîr, s. m. Café noir, —dans dit,dans l'argot des bourgeoises,
l'argot des voyous.
Ils disent aussi Nègre pour un
— lorsque leurs menses font leur
apparition.
gloria, et Négresse pour une demi-
tasse. Aotaire, s. m. Comptoir du
marchand de vin, dans l'ar- —
IVombril, s. m. Midi, le got des faubouriens, qui y font
centre du jour, — dans l'argot des beaucoup de transactions, hon-
voleurs, qui emploient, sans s'en nêtes ou malhonnêtes, et un cer-
douter, une expression familière tain nombre de mariages à la
aux Latins : Aa umbilicum jam détrempe.
diesest.{l\ est déjà midi), écri-
vait Plante il y a plus de deux Xounou, s. f. Nourrice, —
mille ans. dans l'argot des enfants.
IVouTcUe à la main, s. f.
tibulum , — dans l'argot des
bourgeois.
Phrase plus ou moins spirituelle,
où il doit toujours y avoir un ]\>mphe de Ciuinéc, s. f.
mot, et que le public blasé lit de Négresse, — dans l'argot des
préférence à n'importe quel bon faubouriens.
article, —parce que cela se re- l\ymphe potag'ère, s. f.
tient facilement comme les cen- Cuisinière.
Obélisqual , adj. Écrasant trouver à boire et à manger sans
d'étonnement ruisselant d'i-
, « bourse délier.
nouïsme », —
dans l'argot des Faire ou ouvrir un œil à quel-
romantiques, amis des superlatifs qu'un. Lui faire crédit.
étranges. Crever un œil. Se voir refuser
Objet, s. m. Maltresse, — la continuation d'un crédit.
dans l'argot des ouvriers. Fermer l'œil. Cesser de don-
ner à crédit.
Occase, s, f. Apocope d'Oc- Quoique M. Charles Nisard
casion, — dans l'argot des faubou- s'en aille chercher jusqu'au
riens. 1" siècle de notre ère un mot
Ocréas, s. m.
Souliers.pi.
Gentils —est tout à fait mo-
— dans l'argot des Saint-Cyriens, derne. Elle peut avoir des ra-
cines dans le passé, mais elle
qui se souviennent de leur Virgile
est née, sous sa forme actuelle,
et de leur Horace. Ocreatus in
iln'y a pas quarante ans. Les
nive dormis, a dit ce dernier,
consommateurs ont commencé
qui n'était pas fait pour dormir
par faire de l'œil aux dames de
tout botté sous la neige, comme
comptoir, qui ont fini par leur
un soldat, car on sait qu'à la ba-
faii-e l'œil : une galanterie vaut
taille de Philippes il prit la fuite
bien un dîner, madame Grégoire
en jetant son bouclier aux orties.
le snvait.
Œil, s. m. Crédit, — dans
l'argot des bohèmes. Œil, s. m. Bon effet produit
Avoir l'œil quelque fart. Y par une chose, bonne façon
316 (EIL OGR
et de les brouiller.
faut pas passer dans cette rue,
Omnibus, s. m. Résidu
des dans ce quartier, à cause des
liquides répandus sur le comp- créanciers qu'on pourrait y ren-
toir d'un marchand de vin, et contrer. »
servi par ce dernier aux pra- Opineur hésitant, s. m.
tiques peu difficiles, amies des
arlequins.
Juré, — dans
l'argot des voyous,
piliers de Cour d'assises.
Omnibus, s. m. Verre de vin Orangée à cochons, s. f.
de la contenance d'un demi-setier, Pomme de terre, dans l'argot —
la mesure ordinaire de tout bu- des voleurs qui apprennent
,
veur. ainsi aux gens honnêtes et igno-
Omnibus, s. m. Garçon sup- rants qu'avant Parmentier le
plémentaire pour les jours de savoureux tubercule dont nous
fête, dans l'argot des garçons de sommes si friands aujourd'hui,
café. pauvres et riches, était abandonné
comme nourriture aux
descen-
Omnibus, s. m. Femme ba- dants du compagnon de saint
nale, — dans l'argot du peuple, Antoine.
pour qui cette Dona Sol du ruis- Le peuple dit Orange de Li-
seau lucct omnibus. mousin.
Omnibus de coni, s. m. Orang^er^ s. m. La gorge, —
ORG OS 319
dur) oui!
m. Résultat solide de la diges-
tion, — dans l'argot des faubou-
Oreillard, s. m. Baudet, — riens.
dans le même argot.
Orphelins, s. m. pi. Bande
Organeau, s. m. Anneau de de camarades, ou plutôt de com-
fer placé au milieu de la chaîne plices, —
dans l'argot des vo-
qui joint entre eux les forçats leurs.
suspects.
Orpliie, s. f. Oiseau chanteur
Orgue. Pronom personnel de {Orphicus). Même argot.
l'argot des voleurs.
Mon orgue, moi. Os, s. m. Argent, or ou mon-
Ton orgue, toi. naie, — dans l'argot des faubou-
Son orgue, lui. riens.
Leur orgue, eux. Avoir l'os. Être riche.
320 OUR OUR
grenadier, —
dans l'argot des point de remède, qui est outu
est
gardes nationaux. outu (quelques docteurs disent
Outil de besoin, quelle adjoucta une F). »
s. m.
Souteneur de carton, — dans OuTraçe, s. m. L'engrais hu-
l'argot des filles.
main, à l'état liquide, dans —
Outils, s. m. pi. Ustensiles
l argot des faubouriens.
de table, en général, — dans Tomber dans l'ouvrage. Se
l'argot des francs-maçons. laisser choir dans la fosse com-
Outu, adj. Ruiné, perdu, at- mune d'une maison,
teint de maladie mortelle, — Ouvragée, s. m. Vol, — dans
dans l'argot des bourgeois, dési- argot des prisons.
1
reux de ménager la chèvre de la
décence et le chou de la vérité. OuTpiep, s. m. Voleur.
Il y a longtemps qu'ils par- OuYPir sa tabatière,
lent ainsi, frisant la gaillardise v. a.
Crepitare sournoisement, sans
et défrisant l'orthographe. On bruit, mais non sans inconvé-
trouve dans les Contes d'Eutra-
pel : « Et bien, dit-elle, soit
nient, —
dans l'argot du peuple,
Ce ! qui, en parlant de cet inconvé-
qui est faict est faict, il n'y a
nient, ajoute : Drôle de prise !
JL •*'"
21
Pacant, s. m. Paysan, — Paff«r (Se), v. réfl. Boire
dans l'argot des voleurs. avec excès.
On dit aussi Pâlot.
Pafs, s. m. pi. Chaussures,
Pachalesquement , adr . neuves ou d'occasion.
Voluptueusement, —
dans l'argot
Page blanche^
des romantiques. s. f. Homme
Cet adverbe oriental appar- distingué, ouvrier supérieur à
tient à Théophile Dondey, plus
son état, — dans l'argot des ty-
inconnu sous le pseudonyme de pographes.
Philotée Û'Neddy. Etre page blanche en tout. Ne
Packet, s. m. Paquebot, — se mêler jamais des affaires des
autres être bon camarade et bon
;
dans l'argot des anglomanes et
ouvrier.
des créoles.
Paclin ou Pasqueliu, s.
Paçne, s. m. Provisions que
m. Pays natal, — dans l'argot le malade ou
du dehors
prisonnier reçoit
le
qu'on lui porte or-
et
des voleurs.
dinairement dans un panier. Ar-
Pasquelin du Raijouia. L'enfer,
got des voleurs.
pays du diable.
Paie (Bonne), s. f. Homme
Paclinag^e, ou Pasqueli- qui fait honneur à sa parole ou à
ua§^e, s. m. Voyage. sa signature, —
dans l'argot des
Pacliner, v. u. Voyager. bourgeois.
Mauvaise paie. Débiteur de
Paclineur, s. m. Voya-
mauvaise foi.
geur.
Il faut prononcer ixiye, à la
Padoue, s. f. Cordonnet vieille mode.
rouge avec lequel les confiseurs
attachent les sacs de bonbons. Païen, s . m. Débauché
homme sans
ni loi, ne crai-
foi
Paf, adj. Gris, ivre, — dans gnant ni Dieu ni diable, dans —
l'argot des faubouriens. l'argot du peuple, qui emploie là
324 PAI PAT
Paille, Dentelle,
s. f. —dans Pain (Et du)! Exclamation
l'argot des voleurs. ironique de l'argot du peuple,
qui la coud à beaucoup de phra-
Paille (C'est une)! Ce n'est ses, quand ii veut refuser à des
rien! Argot du peuple. importims ou se moquer de gens
L'expression est très ironique, prétentierLX. Ainsi « As-tu cent
:
lignes, —
s. f.
décèle sa
vie déréglée. Elle Passer au dixième, v. n.
s'arrête à la porte d'une maison Devenir fou, — dans l'argot des
ordinairement de belle appa- officiers d'artillerie.
rence là elle attend son mon-
;
teaux, etc.
Envoyer ad patres. Tuer.
Aller ad patres. Mourir.
—
Patience,
ou plutôt
s. f.Jeu de cartes,
Patrie, s. f. Commode, —
série de jeux de
dans l'argot des bohèmes, qui
cartes, car il y a une trentaine de serrent leurs bardes dans les
jeux de patience la Loi salique,
grands journaux comme la Patrie,
:
la Blocade, la Nivernaise, la
le Siècle, etc., leurs seuls meubles
Gerbe, le Crapaud, la Poussette,
souvent.
la belle Lucie, etc, etc.
Patron-minette (Dès), adv.
Patiner, v. a. et n. Prome- Dès l'aube, — dans l'argot du
ner indiscrètement les mains sur
peuple.
la robe d'une femme pour s'assu-
rer que l'étoffe de dessous en est Patron-minette, s. f. Asso-
PAT PAU 335
ples.
Patiner fSe). Se sauver,
Patrouille (Etre en). Cou- Jouer des pattes, — dans l'argot
rir les cabarets, ne pas rentrer des faubouriens.
Argot du
coucher
peuple
chez soi.
Pattu, adj. Épais, lourd, —
dans l'argot du peuple.
Patrouiller, Pe-
loter.
v. a. et n.
Pâturer, v. n. Manger, —
dans l'argot des ouvriers.
Patrouiller, Faire pa-
v. n. On dit aussi Prendre sa pâture.
trouille, — dans l'argot des bour-
geois, soldats-citoyens. Paturons, s. m. pi. Les
Patte, s. f. Main, — dans
pieds, —
dans l'argot des fauboa-
riensj qui disent cela au moins
l'argot des faubouriens. depuis Vadé :
ou un ennemi, —
fait insérer à bouriens.
votre adresse dans un journal.
— Payot, s, m. Forçat chargé
Païé, adj. Insensible, d'une certaine comptabilité.
dans l'argot du peuple.
Âvoh- le gosier pavé. Manger Pays, s. m. Compagnon, —
très chaud ou boire les liqueurs dans l'argot des ouvriers.
les plus fortes sans sourciller. Pays, s. m. Compatriote, —
l»aTé luosaÏQue, s. m, Le dans l'argot des soldats.
sol de la salie des réunions, — Pays-Bas, s. m. pL Les pos-
dans l'argot des francs-maçons. sessions de messire Luc, mé- —
l'avillon, s. et adj. Fou, tropole et colonies.
— dans l'argot des faubouriens. Pays Bréda. Le quartier
PaTillonner, v. n. Avoir Bréda, —
une des Cytlières pari-
siennes. Argot des gens de let-
des idées flottantes ; déraisonner.
tres.
On dit aussi Etre pavillon.
Pavois, En état Pays des marmottes (Le).
d'ivresse.
adj. et s.
La terre, — dans l'argot du
peuple.
Etre pavois. Etre gris, dérai-
S'cn'allei^ dans le pays des
sonner à faire croire que l'on est
gris.
marmottes. Mourir.
On dit aussi le Royaume des
Pavoiser S'endiman-
(Se). taupes.
cher. Argot des marins.
S'endimancher, pour les fau-
Payse, s. f. Maîtresse, —
dans l'argot des soldats, qui
bouriens, a un double sens il :
22
333 PEL PEP
Peînturlurcur, s. m. Bar-
Pendantes, s. f. pi. Boucles
— dans l'argot des ouvriers ;^ de savoir ce que l'on fait, par dis-
cinquante centimes, dans l'ar-— traction naturelle ou par suite
got des voleurs d'un franc,
;
— d'ime préoccupation grave.
dans l'argot des filles.
Perdre son bâton. Mourir,
Pépie (Avoir la). Avoir soif, — dans l'argot des faubouriens,
— maladie des oiseaux, état nor- qui disent cela probablement par
mal des ivrognes. allusion au bâton, ressource uni-
Mourir de la pépie. Avoir ex- que des aveugles pour marcher
trêmement soif. droit
Pépin, s. m. Vieux
para- Perdre un quart, v. a.
pluie, — dans l'argot des faubou- Aller au convoi d'un camarade,
—
riens. dans l'argot des tailleurs, qui,
On dit aussi Rifflard. pendant qu'ils y sont, perdent
tien toute la journée.
Pépin, s. m. Enfant — dans
l'argot des fantaisistes qui ont lu Perdu (L'avoir) . N'avoir plus
Shakespeare {Conte d'Hiver). le droit de porter à son corsage
De l'enfant-pépin sort en effet le bouquet de fleurs d'oranger
riiomme-arbre. symbolique. Argot des bourgeois.
On dit de même, en parlant
Percer d'un autre (En).
d'une jeune fille vierge Elle l'a :
; il
got du peuple, qui n'a pas in-
entre en scène, il joue, mais sans
venté pour rien le mot boussole.
Autrefois on disait Perdre la
verve, — et l'on siffle !
s'impatienter, gronder.
seignement officiel, me sera-t-il
Il n'y a pas de pet. Il n'y a
permis d'insinuer que le verbe
Persiller pourrait bien venir de
rien à faire là dedans ou ; : Il
n'y a pas de mal, de danger.
l'habitude qu'ont les filles d'exer-
cer leur déplorable industrie Pétarade, s. f. Longue
dans les lieux déserts, dans les suite de sacrifices au dieu Gré-
342 PET PET
pitus, —
dans l'argot des fau- entreprendre une chose au-des-
Éouriens., amis des joyeusetés sus de ses forces ou de ses
scatologiques, et grands ama- moyens avoir un train de mai-
;
blagueur.
s.
ret, —dans l'argot du peuple,
qui se pique la langue et le nez
Piautpe, s. m. Mauvais gar- en en buvant, surtout comme il
nement, — dans l'argot du peuple. en boit. « Il en boit comme un
Envoyer au piautre. Envoyer Poitevin, » dirait un étymolo-
au diable. giste en s'appuyant sur les habi-
Vieille expression se trouvant tudes d'ivrognerie qu'on prête
dans Rétif de la Bretonne. aux Pictones.
Pic (A), adv. A
point nommé, Pictonuer, v. n. Boire
à propos, heureusement. ferme et longtemps.
Venir ou Tomber à pic. Arri- On dit aussi PicteretPictancer.
ver au moment le plus opportun.
Pièce, s. m. Lentille, —dans
Picaillons, s. m.Pièces
pi. l'argot des voleurs.
de monnaie, — dans l'argot des Ils disent aussi Entière et
faubouriens. Petit Monde.
Pick-pocket, s. m. Voleur,
Pièce d'architecture, s. f.
S'endormir.
Pierreuse, s. f. Fille ou dame,
femme qui, dit F. Béraud, même Pieuvre, s. f. Petite
JPinee-sans-rire, s. m. Agent
matiques, —dans l'argot des Po-
de police, —
dans l'argot des vo-
lytechniciens.
Temps de pioche. Les quinze
leurs.
jours qui précèdent les interroga-
Viucettes, s. f. pi. Mou- tions générales et pendant les-
chettes, —
dans l'argot des quels les élèves repassent soi-
francs-maçons. gneusement l'analyse, la géomé-
Ils disent aussi Pinces. mécanique.
trie et la
merce.
Pistolet, s.m. Homme qui
ne fait rien comme personne; Pitrou, s. m. Pistolet, fusil,
original. — dans le même argot.
On dit aussi Drôle de pistolet.
Pituiter, v. n. Médire, faire
Pistolet, s. m. Demi-bou- des indiscrétions, bavarder. Ar-
teille de Champagne. got des faubouriens.
23
554 PLA PLA
Homme qui
moyen de faire telle chose.
Placier, s. m.
fait la place de Paris ; courtier Planche (Faire sa). Témoi-
en marchandises. Argot des mar- gner du dédain, /iafre sa Sophie,
chands. — dans l'argot des faubouriens.
m. Crâne, Sans planche. Avec franchise,
Plafond, s. cer-
veau, — dans l'argot des fau- rondement.
bouriens. Planclie à tracer, s. f.
Se crever le plafond. Se brûler Table, — dans l'argot des francs-
la cervelle. maçons.
Plamousse, s. f . Soufflet, — lîs disent aussi Plate-forme et
Atelier.
dans l'argot du peuple, qui a dit
jadis Mouse pour Visage. Planche à tracer, s. f.
prison, Brutal,
adj. dans — — dans l'argot des faubouriens.
Fai)c danser la polka à quel-
l'argot ironique du peuple, qui
sait avec quel sans-façon les gui-
qu'un. Le battre.
chetiers vous rejettent la porte Polonais, s. m. Ivrogne, —
au nez. dans l'argot du peuple.
POxM POM 361
Luc, —
dans l'argot du peuple. Ponifle, s. f. Femme ,
—
Ce sont les marins qui ont ima- dans l'argot des voyous.
giné le vent du ponant, ponet^ si- Ponifler, V. a. Aimer.
gnifiant vesser dans le vieux lan-
gage. « La vieille ponoit, » dit Ponsardiser, v. a. Ennuyer
Rabelais. les gens, — dans l'argot des gens
de lettres, qui ont gardé rancune
Ponaute, s. f. Fille publique,
à l'auteur de Lucrèce et d'Agnès
— dans l'argot des voleurs. de Méranie.
Poncif, s. m. « Formule de
Pont, s. m. Congé que s'ac-
style, de sentiment, d'idée ou
corde l'employé pour joindre deux
d'image, qui, fanée par l'abus,
autres congés qui lui ont été ac-
court les rues avec mi faux air
cordés par ses chefs ou par le
hardi et coquet. »
calendrier.
L'expression, ainsi définie par
Faire le Ne pas venir au
pont.
Xavier Aubryet, est de l'argot des samedi ou le lundi,
bureau le
peintres et des gens de lettres.
lorsqu'il y a fête ou congé le ven-
Faire poncif. Travailler, pein-
dredi ou le mardi.
dre, écrire sans originalité.
Pont d'ATîgnon, s. m. Fille
Pondeuse, adj. et s. Femme — dans l'argot des gens
féconde, — dans l'argot du peu- publique,
de lettres.
ple.
Pondre sur ses œufs. v. n. Pontep, V. n. Payer, — dans
S'enrichir encore, quand on est l'argot des bohèmes.
déjà suffisamment riche. Pontes pour l'af, s. f. pi.
Pondre un œuf, v. a. Dé- « Galerie des étouffoirs, fripons
poser discrètement, le long d'un réunis, » — dit Vidocq.
mur ou d'une haie, le stercus Ponteur, m. Entreteneur,
humain, —
dans l'argot du peu-
miche.
s.
qu'à le
SH7' sa gueule.
grappiner à la première occa-
Porte-trèOe, s. m. Pantalon,
lion. Argot des voyous
et des vo-
— dans 1 argot des voleurs. leurs.
Se faire poser un gluau.
Portier, Se
s. m. Homme qui faire mettre en prison.
se plaît à médire, — dans l'argot
des artistes. Posséder son embou-
chure. Savoir bien jouer de
Portrait, s. m. Visage, — ^t .T
la
^.^"^ fl^ite traversière.
dans 1 argot du peuple. Argot des faubouriens.
Dégrader le yortrait. Frapper
au visage. Poste-aux-clioux, s. f. Le
Pose, s.
canot aux provisions, — dans
f. Afifectation de 1 argot des marins.
sentiments qu'on n'a pas, vi- —
ces ou vertus étalage de choses Postérieur, s. m. Le der-
—
;
trop facilement, —
dans l'argot de toute besogne ridicule et sans
du caricaturiste Lorenz, qui atl'ec- profit.
tionne la désinence isme. On dit mieux : Une belle pous-
sée de bateaux !
Pousse, s. f . Les gendarmes,
— dans l'argot des voleurs. Pousse-moulin, s. f. Eau
Pousse (Ce qui se), s. m. Ar- courante, — dans l'argot des
gent, or ou monnaie, — dans voleurs.
l'argot du peuple.
Pousser, v. n. Surenchérir,
Substantif bizarre, — mais — dans l'argot des habitués de
substantif. J'ai entendu dire :
l'Hôtel des ventes.
« Donne-moi donc de ce qui se
Pousser, v. a. et n. Parler,
pouise. *
— dans l'argot des faubouriens.
Pousse-au-Tice, s. f. Can- On dit aussi Poa^se;- son glaire.
tharide, et généralement tous les
aphrodisiaques. Argot des vo- Pousser de l'air (Se). S'en
leurs. aller de quelque part.
On dit aussi Se pousser un
Pousse-café, s. f. Petit courant d'air^
verre d'eau-de-vie ou de rhum
pris après le café, dans l'argot — Pousser du col (Se), v.
des bourgeois. réfl. Etre content de soi, et ma-
nifester extérieurement sa satis-
Pousse -cailloux,
Fantassin, — dans l'argot
s. m.
des
faction, —
dans l'argot des fau-
bouriens, qui ont remarqué que
faubouriens. les gens fats remontaient volon-
Pousse-cul, s. m. Sergent tiers le col de leur chemise.
de ville, —
dans l'argot du peu- Une chanson populaire mo- —
ple, qui sait que ces agents de derne — consacre cette expres-
l'autorité ne prennent pas tou- sion; je me reprocherais de ne
jours des mitaines pour faire pas la citer ici :
circuler la foule.
« Tiens Paul s'est poussé du col
! !
dans l'argot
vantée d'avance et trouvée infé- des faubouriens, qui disent cela
rieure à sa réputation, ainsi que à propos des garçons de café et
24
370 POU PRE
Pousser un bateau, v. a.
vie, — dans l'argot du peuple.
Avancer une chose fausse, in- Praticable, s. m. Partie de
venter une histoire,,, mentir. Ar- décors accessible aux acteurs,
got des faubouriens montagnes, rochers, etc. Argot
On dit aussi Monter un bateau. des coulisses.
Pousser une js^ausse, v. a. Pratique, s. f. Petit instru-
Faire un mensonge, — dans ment plat, composé de deux
l'argot du peuple. lames d'ivoire jointes, à l'aide
On dit aussi Pousser ime his- duquel les saltimbanques imitent
toire. la voix stridente de Polichinelle.
la tête d'un homme, fùt-il le plus peut faire votre bonheur, soyez-
honnête et le plus brave des le. » Soyez-le pour soyez heureuo:!
hommes. L'ellipse est un peu forte.
Se dit aussi —
dans le même
blessure mortelle.
argot — des sacrifices faits au Prune, s. f. Griserie, —
dieu Crépitus. C'est une onoma- dans l'argot du peuple, qui em-
topée. ploie cette expression depuis la
création de l'établissement de la
Prouteur, s. et adj. Plai-
Mère Moreaux, c'est-à-dire de-
gnant, grondeur.
puis 1798.
Prouteur, s. et adj. Qui fait Avoir sa prune . Etre saoul.
374 PUG PUN
d'un petit théâtre pour y faire le Roi. Le type existe à côté des
des hommes plus respectables — plus nobles et des plus généreux,
comme argent. comme le bouledogue à côté du
Cette expression sort du caniche, comme le loup à côté du
théâtre du Petit Lazari. On lion. J'aurais regrette d'oublier
jouait ime pièce à poudre (une ce mot et ce type modernes. —
pièce à poudre à Lazari !), la
soubrette entre en scène, va droit
Purée, Cidre,
s. f. — dans
l'argot des voleurs.
à une armoire, l'ouvre et recule
en s'écriant « Madame la mar-
: Purée de marrons, s. f.
quise encore une punaise dans
!
Meurtrissures du visage, dans —
le beurre » L'auteur de la pièce,
!
l'argot des faubouriens
qui n'avait pas écrit cette phrase, Faire de la purée de marrons.
fut très étonné; mais le public, Appliquer un vigoureux coup de
habitué aux choses abracada- poing en pleine tigure.
brantes, ne fut pas étonné du
tout. C'était une interpolation Purg^ation, s. f. Plaidoyer,
soufflée dans la coulisse par Pel-
— dans l'argot des voleurs.
letier, un acteur affectionné des Pur-sang, s. m. Vin rouge
titis. naturel, sans addition d'eau ni
Punaise, s. f. Fleur de /«Y,— d'alcool, — dans l'argot des ca-
dans l'argot des voyous, qui ne baretiers.
sont pas précisément légitimistes. Pur-sang, s. m. Cheval de
Punaise, s. f. Femme har-
race, — dans l'argot du Jockey-
Club.
gneuse, acariâtre, puante de mé-
chanceté, —
dans l'argot du Pur-sang, s. f. Fille entre-
peuple, qui ne se doute pas qu'il tenue et qui mérite de l'être, à
se sert là de l'expression même cause de sa beauté et de ses —
employée par le prince des poètes vices. Argot des viveurs.
latins Cimex, dit Horace.
:
Put! Interj. qui sert à mar-
l*auaisière, Café bor- s. f. quer, soit le doute, soit le mépris,
gne, caboulol spécialement hanté — plus souvent encore le mépris
par des gigolettes et leurs gi- que le doute.
golos. Putain, s. f. Femme qui
Punaisin, adj. et s. Homme vend l'amour —
ou qui le donne
dont corps ou les vêtements trop facilement. Argot du peuple.
le
sont nidoreux. L'expression est vieille —
Tabouret a donné ce nom à
comme? la légèreté du sexe fémi-
nin. Il n'est peut-être pas un
une de ses victimes.
seul poète français un ancien —
Pur, s. m. Homme sévère et — qui ne s'en soit servi.
injuste, Prudhomme politique ou Putain comme chausson. Ex-
philosophique intraitable, qui trêmement débauchée.
n'admet pour honnêtes que ceux On aussi eu parlant d'un
dit
qui partagent ses opinions, pour Homme dont l'amitié est banale :
saire de police, —
dans l'argot Quelpoique, adv. Rien, —
des faubouriens. dans l'argot des voleurs.
Se dit aussi de l'haLit noir de
ce fonctiounaire. Quelque part. Adverbe de
lieux, — dans l'argot des bour-
Quartier, s. m. Logement geois.
de trois ou quatre pièces, dans — Quelque part, adv. L'en-
l'argot des ouvriers qui ont été
droit du corps destiné à recevoir
travailler en Belgique.
des coups de pied, dans l'ar- —
Quasiiuodo, s. m. Homme got du peuple.
fort laid, plus que contre-
laid, Avoir quelqu'un quelque part.
fait, —dans l'argot du peuple, En être importuné, en avoir —
qui a lu Notre-Dame de Paris. plein le dos.
Quatorzième éereTîsse* Quelqii'un, s. m. Personnage,
s. f. Figurante, —
dans l'argot homme d'importance ou se don-
des coulisses. nant de l'importance.
L'expression est récente. Elle Se croire un quelqu'un. S'ima-
sort du théâtre des Folies-Mari- giner qu'on a de la valeur, de
gny, aux Champs-Elysées, où l'importance.
l'on a joué je ne sais quelle re- Faire son quelqu'un. Prendre
vue-féerie où paraissaient beau- des airs suffisants. Faire ses em-
coup de femmes chargées de re- barras.
présenter, celles-ci des légumes,
et celles-là des poissons, crus- — Quémander, v. a. et n.
tacés ou non. Vous avez com- Mendier, au propre et au figuréj
pris ? — dans l'argot du peuple, qui
pourtant n'a pas lu les Aventures
Quatre-coins, s. m. Mou- du baron de Fœneste.
choir,— dans l'argot des voleurs.
Quatre sous
Quémandeur, s. m. Men-
(De). Étalon à diant.
l'aideduquel le peuple apprécie
la valeur des choses qui n'eu — Quenottes, s. f. pi. Dents,
ont pas pour lui. — dans l'argot des enfants.
Fichu ou Foutu comme quatre Ils les appellent aussi Lou-
sous. Mal habillé. loutes.
de apparence, comme il y
triste reçus, — dans l'argot du peuple.
en a tant encore dans le fau- Racler, v. a. Prendre perdre.
;
bourg Marceau, nids à rats et On dit aussi Rafler.
à pimaises, trous à lapins plutôt
que demeures humaines. Racler le boyau, v. a.
Jouer du violon, — dans l'argot
Rabouin, s. m. Le Diable,
des musiciens.
— dans l'argot dess voleurs.
Raclette, s. f. Agent de la
Rabouter, v. n. Revenir,
— police secrète, — dans l'argot des
abouler de nouveau, dans voleurs.
l'argot des faubouriens.
Racontaine, s. f. Récit fa-
Rabrouer* v. a. Gronder, milier, cancan.
brutaliser, parler rudement, — Racontars, s. m. pi. Bruits
dans l'argot du peuple.
de salons et de clubs, échos, —
On dit aussi Rembarrer dans l'argot des journalistes.
Racaille, Individu C'est Aurélien Scholl qui a
s. f. ou
Collection d'individus crapuleux, employé le premier cette expres-
— populi fex. sion je lui en laisse la respon-
:
sabilité.
C'est le tag-rag des Anglais.
Rade ou Radeau, s. m. Ti-
Raccord, s. m. Répétition
roir de comptoir où sont les ra-
partielle d'une pièce, — dans dis, — dans l'argot des voleurs.
l'argot des coulisses.
Signifie aussi Boutique.
Raccourci, s. m. Chemin Rade, s. m. Apocope de Radis,
de traverse, —
dans l'argot des — dans l'argot des voyous.
paysans des environs de Paris.
Radeau de la Méduse, s.
Raccourcir, V. a. Guillo- m. extrême,
Misère dans —
tiner, — dans l'argot des vo- l'argot des bohèmes, qui souf-
leurs. frent parfois de la faim et de la
On disait autrefois Raccourcir soif autant que les naufragés cé-
d'un jned, —
ce qui est une lon- lèbres peints par Géricault.
gueur de tète. Etre sur le radeau de la Mé-
On dit aussi Rogner, duse. N'avoir pas d'argent.
Raccrocher, v. a. Se pro- Radin, s. m. Gousset de
mener sur le trottoir en robe montre ou de gilet, — dans
décolletée et en bas bien tirés, — l'argot des voleurs.
dans l'argot du peuple. Friser le radin. Le débarrasser
de sa montre.
Raccroclieusc, s. f. Fille
Radis, s. m. Pièce de mon-
de mauvaises mœurs.
naie, argent quelconque, dans —
Racines de pi.buis, s. f. l'argot des faubouriens.
Dents jaunes, avariées, esgri- N'avoir pas ?//i radis. Etre
gnées, —
comme celles que tout à fait pauvre.
RAF RAG 333
25
386 RAT RAT
Rapioter, v. a.
Fouiller, — couchés, et, lorsqu'il est assuré
de l'impunité, ouvre la porte à
dans l'argot des voleurs.
ses complices du dehors.
Rapiquer, v. n. Revenir On dit aussi Raton.
quelque part, retourner à quel- Courir le rat. Voler la nuit
que chose. Argot des faubou- dans une auberge ou dans un
riens. hôtel garni.
On dit aussi et mieux Rappli-
quer, Rat, s. m. Caprice, — dans
l'argot du peuple, qui dit cela
Rapporteur, s. m. Elève aussi bien à propos des serrures
qui dénonce ses camarades au qui ne vont pas que des gens qui
maître. Argot des écoliers. font mauvaise mine
Raser, v. a. Ennuyer, être Autrefois, Avoir des 7'ats c'é-
importun, — comme le sont
tait « avoir l'esprit folâtre, bouf-
fon, étourdi, escarbillard, farceur
ordinairement les barbiers, gens
qui se croient obligés, et polisson ».
pour dis-
traire leurs pratiques sur la Rat, s. et adj. Avare homme
;
sellette, de
leur raconter des intéressé.
fariboles,des cancans, des anas
aussi vieux que Matliusalem. Rat, s. m. Bougie cordelée
Argot du peuple et des gens de d'un mètre ou deux de longueur,
lettres. mais repliée de façon à tenir dans
On disait il y a cent ans FaÎ7'e la poche.
la barbe.
Rat, s. m. Retardataire, —
RasibuB, prép. Tout près, dans l'argot des Polytechniciens.
tout contre, au ras, — dans l'ar- Rats de ponts. Celui qui, après
got du peuple. son examen de sortie, est exclu
par son rang des Ponts-et-Chaus-
Rasoir, s. m. Homme en- sées.
nuyeux.
Rasoir anglais. Le plus en- Rat de soupe. Celui qui arrive
nuyeux, —les rasoirs qui vien-
trop tard au réfectoire.
nent de Londres ayant la répiita- Rat, s. m. Petite fille de sept
tion d'être les plus coupants du à quatorze ans, élève de la danse,
monde. qm est à la première danseuse
On dit aussi Raseur. ce que le saute-ruisseau est au
notaire, et qui devient bien plus
Rasoir Exclamation de la
!
jouir.
Ratisser, v. a. Prendre,
— Rayon de miel, s. m. Den-
chiper,
bouriens.
dans l'argot des fau-
telle, — dans l'argot des vo-
leurs.
Se faire ratisser. Se laisser
duper, ou voler, ou gagner au Razzia, s. f. Rafle, — dans
jeu. l'argot du peuple.
Ratisser (En), v. a. Se Réac3 adj. et s. Bourgeois,
888 REB REB
réactionnaire, —
dans l'argot fait, —
qui se rebèque en un
des faubouriens. mot. Argot des bourgeois.
Le mot date de 1848. On dit aussi Mademoiselle
Réôecca. (Rien de la Bible!)
Réalisme, s. m. Ecole lit-
Suer, distinguer,
— dans l'argot pour mettre les vêtements du di-
es faubouriens. manche. Argot des ouvriers.
Le verbe désormais con-
est
sacré pour eux par la chanson
Réchauffante, s. f. Per-
de ÏAssommoir (o lepida cantio t)
ruque, — dans l'argot des vo-
leurs.
OÙ l'on dit :
Recaler S'ha-
(Se), v. réfl. Reconduire, v. a. Siffler,
biller à neuf, ou reprendre des — dans l'argot des coulisses.
forces quand on a été malade, — Reconduire quelqu'un. Le
dans l'argot du peuple. renvoyer à coups de pied ou à
Recarrer fSe), v. réfl. Faire coups de poing, —
dans l'argot
le paon, le suffisant. des faubouriens
On dit aussi Faire la conduite.
Recevoir la pelle au cul,
V. a. Etre renvoyé de quelque Reconobrer, v. a. Recon-
part ou d'un emploi. naître, — dans l'argot des vo-
leurs.
( Mon rival, j'en suis convaincu.
Va recevoir la pelle au cul » !
f Recoquer (Se), v. réfl. S'ha-
biller à neuf, reprendre de nou-
dit une chanson du temps de velles forces, revenir à la santé.
l'Empire. Argot du peuple.
Recevoir son décompte. Recorder, V. a. Prévenir
Mourir, — dans l'argot des trou- quelqu'un de ce qui doit lui arri-
piers. ver, —
dans l'argot des voleurs.
Rechangper (Se), v. réfl. Recta, adv. Net, sans rien
Changer de linge ou d'habit; laisser ni devoir, — dans l'argot
quitter les vêtements de travail du peuple.
390 RE F REG
surviennent quelque part quand qu'un, lui enlever son emploi, les
on ne les attendait pas Argot du . moyens de gagner sa vie. Argot
peuple. du peuple.
Reste (Donner son). Ache- Retourne, s. f. Atout, —
ver un homme en le tuant de dans l'arKot des joueurs.
n'importe quelle façon. Chevalier de la Retourne.
du Quiute-et-quatorze. ivory
On disait autrefois Rhume ec-
Riche en peinture, adj. et
clésiastique.
s. Homme glorieux, plus riche en
Ribambelle, s. f. Troupe paroles qu'en réalité. Argot du
nombreuse de choses ou de gens. peuple.
On dit de même d'un Fanfaron
Ribote, s. f. Griserie, petite
qu'il est bj-ave en peinture.
débauche
Etre en ribote. Etre ivre. Richelieu, adj. Galant, ma-
Riboter, v. n. Hanter les ca-
gnifique, entreprenant, dans —
l'argot des bourgeois, dont les
barets.
grand'mères ont conservé bon
Ribouis, s. m. Savetier, — souvenir du vainqueur de Mahon.
dans l'argot des faubouriens, Richement, adv. Extrême-
M. Francisque Michel a raison :
ment.
on devrait dire Rebouis, ce mot
venant de l'opération par laquelle Richonner, v. n. Rire, —
le cordonnier communique du dans l'argot des voleurs.
lustre à une semelle en donnant
bouis. Le lebouis donne un
Rideau rouge, s. m. Ca-
le
second bouis, ou second lustre,
baret, —
dans l'argot du peuple,
qui se rappelle toujours les mai-
aux chaussures avariées par
sons à boire du vieux temps, re-
l'usage.
connaissables à leurs rideaux de
Ric-à-Rie, adv. Chichement, percale de couleur vourpre.
morceau par morceau, dans — Les ouvriers anglais disent de
l'argot du peuple. même Red-lattice, parce que chez
Payer ric-à-ric. Par acompte. eux c'est le treillage extérieur du
Autrefois cela signifiait, au cabaret qui est peint en rouge.
contraire, Payer rigoureusement,
Riileaux de Perse, s. m.
jusqu'au dernier sou.
pi. Rideaux déchirés, percés de
Riche, adv. Bon, agréable, trous, —
dans l'argot des bour-
amusant. geois plaisantins.
398 RIF RIG
dans
Coups donnés
l'argot du
liers, — dans l'argot des fau-
bouriens .
peuple."
On dit aassi Rond comme une qu'un bien petit bruit. Argot des
pomme. gens de lettres.
Est-il canaille
Rondin, s. m. Bâton, gour- !
Rondiner, v. n. Dépenser
Rossig^nante, s. f. Flûte, —
dans l'argot des voleurs.
de l'argent, des ronds, — dans
l'argot des voyous. Rossignol, s. f. Fausse clé,
On dit aussi Se dérondiner. — dans le même argot.
Roulotin, s. m. Roulier, —
dans l'argot des voleurs.
Rouler, V. a. Battre quel-
qu'un. Roulotte, s. f. Voiture.
Tromper, agir
Grinchirunr roulotte en salade.
Signifie aussi
Voler sur une voiture.
malignement.
Rouler, v. n. Aller bien Rouloftier, s. m. Voleur
comme santé ou comme com- qui a pour spécialité de dévaliser
merce. les voitures.
leur chemise, tantôt dans leur pitus, sans plus de façon qu'un
potage. Argot des faubouriens. baudet.
Sabrenas, S. m. Savetier,
.Sabot, s. m. Canot, barque, dans l'argot du peuple.
— dans l'argot des voleurs.
Signifie aussi Mauvais ouvrier,
Aller au sabot. S'embarquer. bousilleur.
Saboter, v. a. Bousiller, tra-
Sabrenasser, v. n. et a.
vailler sans soin, à la hâte. Ar-
Travailler sans goût, bousiller
got des ouvriers. l'ouvrage.
Sàbouler, v. a. Gronder, On dit aussi Sabrenauder.
408 SAC SAC
prunte. AmenI
On dit aussi Faire une sai'jnée
Sainte-iVitouche, s. f . Fille
blanche.
ou femme qui « fait sa sucrée »
Saig^uer (Se), v. réfl. Don- ou sa Sophie », — dans l'argot du
410 SAI SAL
< Avant d'être mis dans le sap, du tarif. Argot des typographes.
Vous voulez, orne de lunettes,
On dit aussi Faux frère.
Me déialqu r de pied en cap. >
Sapajou, S. m. Galantin,
Satisfait, s. m Député con-
— ami quand même du
servateur,
suborneur en cheveux gris,
dans l'argot des harengères, qui
gouvernement du moment et —
des gouvernements à venir. Argot
sont plus » fortes en gueule »
des journalistes.
qu'en histoire naturelle.
Sauteur, s. m. Homme
po- justice de famille et de caserne.
litique qui change d'opinion Savate, s. f. Ouvrage mal
toutes les fois que cela peut lui
profiter personnellement. Argot
fait ; abîmée, gâchée,
chose —
dans l'argot du peuple.
du peuple.
Se dit aussi de tout Homme Savater, v. a. Travailler
SCH SGI 415
Cela sent rnauvais est une grilles, tous ces serins vont s'en-
phrase de la même famille que voler » !
Le torchon brûle.
Imbécile, ou
Serin, s. et adj.
Sept, s. m. Crochet, — dans seulement Homme naïf, — dans
l'argot des chiffonniers. l'argot des faubouriens.
Shockiuer
scandaliser.
(Se), v. réfl. Se Silence, s. m. Audiencier, —
dans l'argot des voyous, habi-
Sibijoite, s. f. Cigarette, — tués de police correctionnelle ou
dans l'argot des marbriers de de cour d'assises.
cimetière, parfois trop fantaisis-
tes.
Sime« s. f Patrouille, . — dans
l'argot des voleurs.
Orpheline. Cigarette presque
fumée. Simon, s. m. Propriétaire,
Siffle, s. f. Voix, — dans
— dans l'argot des ouvriers vi-
veurs.
l'argot des voleurs.
Aller chez Sinion. Aller « où
Siffler, Boire ou
V. a. et n.
manger, mais surtout boire, — le roiva à pied », dans l'ar- —
got des bom'geoises.
dans l'argot du peuple, qui em-
ploie ce verbe depuis plus d'un Simple, s. et adj. Niais, —
siècle, comme le prouvent ces dans l'argot du peuple, qui a un
vers d'une chanson du commen- faible pour les roublards.
cement du xvii' siècle :
Les Anglais ont la même ex-
« Lorsque je tiens une lampe
pression : Fiat, terrain plat, —
Pleine de vin, le long de la journe'e, nigaud.
Je siffle autant que trois. »
Single, s. m. Patron, — dans
Siffler, V. a. Dépenser. l'argot des charpentiers, qui, les
Avoir tout sifflé. Etre ruiné. jours de paye, exigent de lui tme
autre monnaie que celle de son
Siffler la linotte, v. a. nom.
Appeler sa maîtresse avec un cri
ou un air convenus faire le Single, s. m. Ouvrier compo-
pied de grue.
;
voleurs.
Solde, s. m. Restant d'étoffe;
Soiffard, s. m. Ivrogne, — coupon, — dans l'argot des mar-
dans l'argot des faubouriens. chands.
On dit aussi Soi/feur.
Solde, s. m. Chose de mé-
Soiffer, v. n. Boire outre diocre valeur, —
dans l'argot des
mesure, —
sous prétexte de soif. gens de lettres.
Cigare de solde. Mauvais ci-
Soigfné, s. m. Chose de qua- gare.
lité supérieure, vin ou chapeau, Diner de solde. Exécrable dî-
tabac ou salade, etc. ner.
Saig^née, s. f. Chose éton- Solférino, adj. et s. Couleur
nante, difficile à croire événe- ; rouge violacée, fort à la mode de-
ment extraordinaire. puis la guerre d'Italie.
Signifie aussi elliptiquement.
Correction violente, pile donnée — Solir, V. a. Vendre, — dans
avec soin. l'argot des voleurs.
Solir sur le verbe. Acheter à
Soig'ner, v. a. Battre quel- crédit, —
c'est-à-dire sur parole.
qu'un avec un soin dont il n'est
nullement reconnaissant Solitaire, s. m. Spectateur
qui ne paye sa place que moitié
Soig'ner ses entrées. Se prix, mais à la condition d'entrer
faire applaudir à son entrée en au théâtre dans les rangs de la
422 SOR SOR
haute vie et des nobles amuse- anglaise qui est passée dans
ments, courses, paris, etc., — l'argot des canotiers parisiens.
dans l'argot des anglomanes. Elle signifie, on le sait : « Ar-
rêtez n!
juin 1848, —
dans l'argot des Symbole, s*, m. Crédit chez
campagnards de la banlieue de le marchand I-c vin, — dans
Paris, pour qui un mot nouveau l'argot des typo'graphes, qd veu-
n'est facile à retenir qu'autant lent sans doute faire allusion à
qu'il est court et sonore. l'œil du fameux triangle maçon-
nique.
Surmouleur, s. m. Ecri-
Avoir le symbole. Avoir un
vain qui, volontairement ou à son
compte ouvert chez le cabare-
insu, pastiche d'autres écrivains,
tier.
et emploie tout sou talent à exa-
gérer les mauvais côtés du talent Symbole, s. m. La tète, —
des autres. Argot des gens de dans l'argot des voyous.
lettres. Se dit aussi pour Chapeau.
I§>ur-rincette« s. f. Supplé-
Système^ s. m. L ensemble
ment à la rincette, — dans l'ar-
des fonctions du corps humain,
et, plus spécialement, le système
got des bourgeois.
nerveux. Argoi du peuple.
Sur seize ! Exclamation de Agacer le système. Ennuyer.
l'argot des calicots, qui l'em- Taper sur le système. Agacer
ploient pour se prévenir mu- les nerfs, exaspérer.
Tabac, s. m. Vieil étudiant, Salon ou de la boutique du mar-
— culotté comme une pipe qui a chand. Argot des artistes et des
beaucoup sern. gens de lettres.
On dit de même Livre-radis.
Tabac, s. m. Ennui, misère,
— dans l'argot des faubouriens. Tableantinj s. m. Tableau
Etre dans le tabac. Etre dans sans valeur.
une position critique.
Foutre du tabac à quelqu'un.
Tablette, s. f. Brique, —
Le battre —
de façon
*
à Im faire
dans l'argot des voleurs.
éternuer du sang. Tablier de cuir, s. m. Ca-
FouiTer dans le tabac. Mettre briolet, — dans l'argot des fau-
dans l'embarras. bouriens.
Manufacture de tabac. Ca-
Tablier lève (Le). Se dit
serne.
— dans l'argot des bourgeois —
Tabac de démoc, s. m. Ta- d'une fille qui ne peut plus dis-
bac fait avec les détritus de ci- simuler sa grossesse. Intumescit
gares ramassés par les tovous alvus.
jeunes et \'ieux, dont c'est la Faire lever le tablier. Engros-
spécialité. ser une fille ou une femme.
Tabar, s. m. Manteau, — Tache d'huile, s. f. Ac-
dans l'argot des voleurs. croc à une robe, déchirure d'ha-
Ils disaient autrefois Volant. bit, — dans l'argot du peuple.
Tabatière, s. f. Le podex, Tache d'huile, s. f. Mau-
— dans l'argot du peuple. vais tour, —
crasse impardon-
Ouvrir sa tabatière. Faire un nable, ineffaçable, faite par un
sacrifice muet, mais odore, au ami à son ami.
dieu Crépitus.
prise !
D'où : Quelle
Taf, s. m. Peur, — dans
l'argot des voleurs.
Tableau radis ,- s. m. Avoir le taf. Avoir peur.
Toile qui revient, invendue, du Coller le taf. Faire peur.
TAL TAN
ple.
On dit aussi Se foutre des coups
Talbin, s. m. Billet de com- de tampon.
plaisance, — dans l'argot des
Tang^ente, s. m. Épée, —
voleurs.
dans l'argot des Polytechniciens.
Talbin d'altèque. Billet de
Ils l'appellent aussi : La tan-
banque. gente au point Q.
Talbin d'encarade. Billet d'en-
rée dans un théâtre Tannant, adj. Ennuyeux»
TAP TAP 4Ti
leurs.
Faire le tapin. Etre exposé. Tape-cul, s. m. Planche en
On dit aussi Faire le singe. équilibre sur laquelle on se ba-
lance à deux. Argot des gamins.
Tapag'e, s. m. Amour, —
dans l'argot des typographes. Tapedur, s. m. Serrurier, —
dans l'argot des voleurs.
Tapageur, eusc, adj. Écla-
tant, voyant, criard, dans — Tapée, s. f. Foule, grande
l'argot des gens de lettres et des réunion de personnes, — dans
artistes. l'argot des faubouriens.
Couleurs tapageuses. Couleurs
trop vives, qui tireut l'œil et
Taper, v. a. Frapper ; bat-
tre.
l'agacent.
Toilette tapageuse. Toilette Taper^ v. a. et n. Permolere
d'un luxe de mauvais goût, faite uxorem, quamlibet aliam, —
pour faire retourner les hommes dans l'argot des typographes.
28
434 TAP TAP
Tarauder, Faire un
v. n. Tartine, s. f. Article bon ou
bruit agaçant en remuant mal à mauvais, mais surtout mauvais.
propos des meubles, en secouant Argot des journalistes.
des tiroirs, elc. Argot du peuple. Signifie aussi Long discours,
homélie ennuyeuse.
Tarauder, v. a. Battre, Dé/jiter des tartines. Parler
donner des coups, — dans l'ar- longtemps.
got des faubouriens.
Tartiner, v. n. et a. Écrire
Tard-à-la-soupe, s. m. des articles.
436 TAT TAU
français, —
dans l'argot des lo- «c Jeannette à la c:ran(i' tétasse
qui ne savent pas que ce
rette°s, Aux bains \ouliil une fois
nom de choses est un nom Enanlier pour deux la flace :
d'homme, celui d'un industriel On luy fit payer pour Irois. »
qui le premier en France entre- On dit aussi Calebasses.
prit de fabriquer des châles avec
la laine d'un troupeau de chè-
Tétassière, s. f. Femme
vres du Thibet amenées en dont la gorge n'a aucun rapport
1818 à ses frais. avec celle de la Vénus deMilo.
L'expression se trouve aussi
Terreau, s. m. Tabac k dans Tabourot,
Eriser, —
dans l'argot des mar-
ricrs de cimetière. Tête, s. f. Air, physionomie.
Se flanquer du terreau dans le Avoir une tète. Avoir de la
tube. Priser. physionomie, de l'originalité dans
le visage.
Terrer, v. a. Tuer, dans —
l'argot des voleurs, pour qui Tête, s. f. Air rogue, orgueil-
c'est une façon de mettre en leux, prétentieux, de mauvaise
terre les gens qui les gênent. humeur.
Le patois normand a Terragc Faire sa tête. Faire le dédai-
pour lïuterremcnt. gneux; se donner des airs de
grand seigneur ou de graude
Terrien, s. m. Habitant du dame.
continent, — dans l'argot des
marins. Tête carrée, S. f. Alle-
On dit aussi Terrien. mand ou Alsacien.
TéHière, pron. pers. Toi, — On dit aussi Tète de choucroute.
dans l'argot des voleurs. Tête d'acajou, s. f. Nègre.
On dit aussi Tésigue Tésigo et
Tésiiiguvd.
Tête de buis, s. f. Crâne
complètement chauve.
Tesson, s. m. La tète, —
dans l'argot des voyous. Tête de holz, s. f. Aile-
TET TIC 439
Ticket, s. m.
Billet de che- qu'elle signifie aujourd'hui un
—
:
peuple.
Tirer le cauon, v. a. Con- Tiroir de l'œil, m. Celui
juguer le verbe pedere. — dans qui contient le produit de la
s.
Au pourquoi rougirait-on
fait, Les voleurs disaient autrefois
de Tondre, puisque l'on ne
dii'e Toque, une onomatopée tic- —
rougit pas de dire Tonsure? toc.
Et?-e d'un bon tonneau. Etre que plus ou moins aimable ori- ;
Touche, Physionomie,
s. f. Toupie, s. f. Fille ou fem-
façon d'être, dans
allure, — me de mauvaise vie, qui tourne
dans —
l'argot du peuple, qui emploie au gré du premier venu,
ordinairement ce mot en mau- l'argot du peuple, cruel pour les
vaise part. drôlesses, ses filles.
dans
Beaumarchais
le Barbier de Séville.
l'a employé — dans l'argot des voleurs.
29
450 TRA TRE
Travailler, au
Tra viole (De), adv. De tra-
persil.
v. n. Aile?-
vers, — dans l'argot du peuple.
Trèfle ou Tref, s. m. Tabac,
Travailler le cadavre, v.
— dans l'argot des voleurs et des
a. Battre quelqu'un, au propre,
ou en médire, au figuré, dans — faubouriens.
On dit aussi Tréfoin.
l'argot des faubouriens.
Longuette de tref. Tabac eu
On dit aussi travailler les
carotte.
côtes.
Ona dit aussi Tri fois, — d'où
, Travailler le succès, v. a. Tnfoissière pour Tabatière.
dans un
Être chef de claque
théâtre. Argot des coulisses. Trèfle, s. m. Le podejc, —
dans l'argot des faubouriens.
Travailler pour le roi de Vise-au-trèfle. Apothicaire.
Prusse, V. n. Faire un travail
mal payé, ou pas payé du tout, Treizième arrondisse-
— dans l'argot du peuple, à qui ment, s. m. Mairie anacréon-
dont le divin Eros est
sans doute on a l'ait croire que tique,
les successeurs du grand Frédéric l'unique magistrat, sans autre —
payaient leurs soldats à coups de écharpe qu'une feuille de vigne.
knout. L'expression, qui date du jour
On dit aussi Travailler pour la où Paris a été divisé en douze
gloire et Travailler gratis pro arrondissements, ne devrait plus
Deo. être en vigueur, aujourd'hui qu'il
— Tringlos, s. m. Soldat du
Triniar, s. m. Chemin, train, — dans l'argot des trou-
dans l'argot des voleurs, qui y piers.
triment souvent en attendant
leurs victimes. Tripasse, s. f. Vieille femme,
Grand trimar. Grande route. — dans l'argot du peuple, qui
On dit aussi Grande tire. emploie cette expression de-
puis longtemps, comme on peut
Triniar (Faire son). Rac- en juger par les vers suivants :
Trois-sous, s. m. Walcr-
vait être tenue secrète, dans —
l'argot du peuple.
closets.
On dit aussi Un qidnze-cen- Tronche, s. f. Visage; tète,
timcs. — dans l'argot des voleurs.
Trottante, Souris.
Trou, s. m. Emploi, position
s. f.
sociale.
Trotte, s. f. Course, —dans Faire son trou. Réussir dans la
Targot du peuple. vie ; asseoir sa réputation, sa for-
Sacrée trotte. Course fort tune, son bonheur.
longue, que l'on ne peut faire
qu'en beaucoup de temps.
Trou, s. m, Entr'acte d'un
long déjeuner ou d'un long dîner
Trottin, s. m. Cheval, — pendant lequel on sert le cognac
parce qu'il trotte. Argot des vo- ou le madère.
leurs.
Faire un trou. Boire un verre
Trottin de modiste, s. m. de cognac ou de madère au mi-
Jeune garçon ou jeune fille, do- lieu d'un repas, afin de pouvoir
mestique ou apprentie, gui va le continuer avec plus d'appétit.
porter les chapeaux et faire les
Trou aux pommes de
commissions des modistes. Argot
du peuple. terre, s. m. La bouche, dans —
l'argot des faubouriens.
Il y a longtemps que ce mot si- C'est la même expression que
gnifie petit domestique, car Scar- Po-
celle des ouvriers anglais :
ron a dit :
tatoe trap.
« Eiisuile il appelle un trottin, Troubade, s. m. Apocope de
Fait amener son guillediu
Troubadour.
Oiné d'une belle fontange. »
Troubadour, s. m. Soldat
Trottines feuilletées, s. f. de l'infanterie, —
dans l'argot du
pi. Bottes ou souliers dont la se- peuple.
melle est en mauvais état. Argot Est-ce à cause de la clarinette
des voyous. de cinq pieds?
Trottins, s. m. pi. Les pieds, Trou de balle, s. m. Le
— dans le même argot. podex, — dans l'argot des fau-
Trottoir, s. m. Répertoire, bouriens.
— dans l'argot des coulisses. On dit aussi Trou du souffleur
Grand trottoir. Répertoire clas- et Trou de bise.
sique.
Trou du cul, s. m. Imbé-
Petit trottoir. Répertoire cou-
cile, homme incapable, — dans
rant, drames et vaudevilles.
l'argot du peuple.
Grand aussi de
trottoir se dit
la Haute Bicherie, et Petit trot- Trouée s. f. Dentelle, — dans
toir du fretin des drôlesses. l'argot des voleurs.
Trucsin, s. m. Prostibulum,
Tube, s. m. Le gosier, —
— dans l'argot des voleurs.
dans l'argot des faubouriens.
Se rincer le tube. Boire.
Truculent, adj. énorme Se coller quelque chose dans le
farouche, sauvage, —
dans l'ar-
;
tube. Manger.
got des romantiques, cette fois Signifie aussi Voix.
néologistes {M'ucidentiis).
Le mot a étéemployé pour la Tube, s. m. Nez, — dans
première fois par Théophile Gau- l'argot des marbriers de cime-
tière.
tier.
Se flanquer du terreau dans le
Truelle, s. f. Cuiller, — tube. Priser.
dans l'argot des francs -maçons.
Ils disent aussi Pelle
Tubéreuse, s. f. Ventris
Manier la truelle.
.
çon. violon.
payer. .. Etc.
Tarco, s. m. Tirailleur in-
Tuyau, s. m. Gorge, gosier,
digène dans l'armée d'Afrique,
— aujourd'hui aussi connu et
— dans l'argot des faubouriens.
Se jeter quelque chose dans le
aussi apprécié des bonnes d'en-
tuyau. Manger ou boire.
fants et des lorettes que jadis le
Le tuyau est bouché. Quand
zouave.
on est enrhumé.
Turf, s. m. Champ de Se dit aussi pour Oreille.
course, — dans l'argot des
Tuyau de poêle, s. iTi.
sportsmen. qui semble, en
Chapeau rond,
Par extension, Arène quel- effet, plus destiné à coiffer des
conque. cheminées que des hommes.
Le turf littéraire. La littéra- Ce sont les romantiques, Théo-
ture les journaux.
; phile Gauthier en tète, qui l'ont
ainsi baptisé.
Turfiste, s. m. Habitué des
courses, propriétaire de chevaux Tuyaux, s. m. pi. Les jam-
coureurs, parieur. bes, — dans l'argot des faubou-
riens
Turin, s. m. Pot de terre, — .
geois, qui n'osent pas dire Cocu. ploie à propos des pignoufs ; le
Unité salutaire, s. f. dixième urge seulement à pro-
Unité qui, dans classement, à
le pos des grands seigneurs.
r cole polytechnique, sert à
maintenir un rang, au lieu d'a- Usager, s. et adj. Homme
voir un zéro. poli, bien élevé, ayant Viisage du
monde, — dans l'argot du
VJrge, s. m. Mot de l'argot
peuple.
des petites dames, qui s'en ser-
vent entre elles pour coter un Utilité, s. f. Acteur qui
homme devant lui-même sans joue tout ce qui se présente, les
qu'il s'en doute. premiers rôles comme les com-
Ainsi un gandin passe d'un air parses. Argot des coulisses.
Vache, s. f. Fille ou femme
Va-de-la-lance, s. m. Ami
de mauvaises mœurs, dans — de la gaudriole, en paroles et en
action, —
dans l'argot des fau-
l'argot du peuple.
bouriens.
Où dit souvent Prendre la
vache et le veau, pour Épouser Va donc! Expression signi-
une femme enceinte des œuvres fiant : « Va te promener! tu
d'un autre, — uxorem gravidam m'ennuies! »
nubere. On dit aussi Va donc te laver l
ou Va donc te chier!
"Vache, s. f. Homme sans
courage, avachi. Vadrouille, s. f. Drôlesse,
fille ou femme de peu.
Vache à lait, s. f. Dupe
qu'on ne se lasse pas de duper ;
Vague, s. m. Flânerie, Vaga-
père trop faible qui ne se lasse bondage.
pas de payer les dettes de son On dit aussi Coup de vague.
fils ; maîtresse trop dévouée qui
ne se lasse pas de fournir aux Vag'ue (Du) ! Rien ! Néant !
geois.
Envoyer une femme au vague.
Vacherie, s. f. Nonchalance, Lui faire faire le trottoir.
avachissement
Vaguer, v. n. Sortir sans sa-
Vade, s. Foule; rassem-
f. voir avec qui on rentrera; dans —
blement, — dans l'argot des vo- l'argot des petites dames.
leurs. On dit aussi A lier au vague.
Va-de-la-gueule, s. m. Valoir son pesant d'or.
Gourmand, — dans l'argot du Se dit, —
dans l'argot du peuple,
peuple. — de toute bêtise un peu forte,
464 VAS VEG
leurs .
des dispositionspour le rôle de
Faire icn vannage. Allécher par fille. Argot des faubouriens.
un petit profit l'homme qu'on se Veau, adj. Paresseux, non-
réserve de dépouiller. chalant, — dans l'argot du
Vantepne, s. f. Lanterne,— peuple.
dans le même argot. Il ne faut pas croire l'expres-
j
30
466 VEN VER
où passe le vent, —
dans l'argot
d'une probité douteuse ; chose
d'une honnêteté problématique.
des voleurs.
Doubles venternes. Lunettes. Vergne, s. f. Ville, — dans
l'argot des voleurs.
Venternîer, s. m. Voleur Deux plombes crossent à la
qui s'introduit dans les maisons vergne. Deux heures sonnent à la
par la fenêtre au lieu d'y entrer ville.
par la porte
Vermichcls, s. m. pi. Les
Ven«pe bénît, s. m. Be- veines du corps, — dans le même
deau, diantre, sacristain, —dans argot.
l'argot du peuple, qui suppose à
nour- Vermillon, s. m. Anglais,
tort que les gens d'église se
rissent exclusivement de pain dans même argot.
le
Ondit aussi Grosse vérole, pour dans l'argot des paysans des en-
la distinguer de l'autre la — virons de Paris, qui trouvent une
Petite vérole, ressemblance entre ce filet à cer-
ceaux et cette jupe à cage.
Véroleuse, s. f. Fille ou
femme de mauvaise vie, qui s'ex- Vespasiennes, s. f. pi. Wa-
pose à donner ce qu'elle est ex- ter closets montés sur essieux,
posée à recevoir. qui circulaient dans Paris vers
les premières années du règne
Verre de montre^ s. m. Le
de Louis-Philippe. Ce nom leur
derrière de l'homme, dans — avait été donné en souvenir de
l'argot des faubouriens.
l'empereur romain qui spéculait
Casser le verre de sa montre.
sur toutes les gadoues de son
Tomber sur le derrière. empire.
Ver rongreur, s. m. Voiture Encore une chose que M. Louis
de remise ou de place à l'heure, Festeau n'a pas failli à chanter :
paresseux, lâche,
adj. des 2
—
g.
dans l'argot géniosité; astuce, — dans l'argot
VIE VIE 469
argot.
dans l'argot des voleurs.
Violon, s. m. Partie d'un
Vinaigre (Du) Exclamation !
corps de garde réservée aux gens
de l'argot des enfants, garçons et arrêtés pendant la nuit et desti-
petites flUes, lorsqu'ils sautent à nés à être, soit relâchés le lende-
la corde, afin d'en accélérer le main, soit conduits à la Préfec-
mouvement. ture de police.
Grand vinaigre ! Le superlatif L'expression a un siècle de
de la vitesse. bouteille
Vinaig^re des quarante Sentir le violon. Être sans ar-
voleurs, s. m. Acide acétique gent. Argot des voleurs.
cristallisé, — dans l'argot des
Virgule, s. f. Barbiche, —
bourgeois.
dans l'argot du peuple.
Historiquement, ce devrait être
Signifie aussi Cicatrice.
Vinaigre des quatre voleurs.
Vin chrétien, s. m. Vin Virgule, s. f. Trace que les
coupé de beaucoup trop d'eau, faubouriens se plaisent à laisser
— dans l'argot du peuple, assez de leur passage dans certains
lieux
païen pour vouloir boire du vin
pur. Visage cousu, s. m. Homme
Vin d'une oreille, s. m. très maigre. — dans l'argot du
Bon vin. peuple.
Vin de deux oreilles. Mauvais Visage de bois, s. m. Porte
vin. fermée.
Vingt - cinq - franco - jou- Visage de bois flotté, s.
rien, s. m. Représentant du m. Mauvaise mine, figure pâle,
peuple, —parce que payé vingt- allongée.
cinq francs par jour. L'expression a des ancêtres :
dans l'argot des faubouriens, « Qu'on ne voit que dans les romans
Et dans les nids de tourleiellcs... t>
qui ne savent pas se rencontrer
si juste avec les gueux anglais, ViYre de l'air du temps.
lesquels disent aussi Glaziers. N'avoir pas de quoi vivre. Argot
Carreaux de vitres. Lunettes. du peuple.
Vitriers,
seurs de Vincennes,
s. m. pi.
—
Les chas-
dan a l'ar-
Voile, s. m. Nappe, — dans
l'argot des francs-maçons.
got du peuple, qui a emprunté
Ils disent aussi Grand dra-
cette expression aux zouaves,
peau.
heureux de rendre à leurs rivaux
la monnaie de leurs chacals. Voir, V. a. Permolere uxorem
On croit généralement que quamlibet aliain, dans l'argot —
cette appellation ironique date des bourgeois.
de 1851, époque à laquelle les
chasseurs de Vincennes dégar-
Voir, V. n. Se dit de l'Indis-
31
483 ZUT ZUT
On dit aussi Une Permission Ah! zut alors si ta sœw est ma-
lade l C'est pins long, mais c'est
de dix heures.
plus canaille ~ et, à cause de
Zouzou, s. m. Zouave dans cela, préférable.
l'argot des faubouriens.
Zut au ber... ger! Excla-
Zut î Exclamation qui est mation de l'argot des gamins,
par laquelle se défient à
une formule de refus ou de ils
courir, à jouer, etc.
congé.
SUPPLEMENT (1)
que les salons du faubourg Saint- quel cas il a gagné. Argot des
Germain. joueurs
joueurs de whist.
Mot créé récemment par Louis
Veuillot {Odeurs de Pa>-is).
. Chasser les mouches.
Etre à l'agonie, —
dans l'argot
Boulerardière, s. f. Drô- des infirmii-rs, qui ont remarqué
lesse qui fait espalier le soir à la les gestes Incessants par lesquels
porte des cafés du boulevard. les moribonds semblent vouloir
éloigner d'eux des insectes invi-
Branlante, s. f. Montre,
— dans l'argot des faiibouriens.
sibles et peut-être voltigeant en
effet autour d'eiLx, leur proie
a Mon coulant, ma branlante,
tout à l'heure.
Tout est au barniquet »!
Chercher des poux à la
dit la chanson connue de Vadé. tête de quelqu'un. Lui cher-
cher noise sous des prétextes fu-
Brèchetelles, s. f. pi. à propos de rien.
tiles et le battre
Gaufres allemandes (bretzel) Argot du peuple.
acclimatées depuis longtemps à On dit aussi tout simplement
Paris, dans les brasseries. C'est Chercher des poux. C'est l'équi-
ime pâtisserie cassante, salée, valent de Chercher une querelle
qu'on mange en buvant de la d'Allemand.
bière.
Chic-et-contre î Exclama-
Brisac, s. m. Enfant sans tion de l'argot des saltimban-
soin, qui souille ses vêtements, ques, signifiant : « Fais sem-
qui arrache tous ses boutons, blant ! » et qu'ils s'adressent
qui casse tous ses cordons de rapidement entre eux au nez
souliers. Argot du peuple. même du public qu'ils veulent
duper.
Brutifier, v. a. Abrutir par
des reproches. Chie-debout, s. m. Chas-
Se brutifier. S'abrutir. seur de Vincennes, — dans l'ar-
got du peuple.
Bruyances^ s. f. pi. Bruit On sait que pantalons de
les
de réclames. ces soldats sont —
ou étaient au
Ch. Monselet a inventé ce début — ouverts par derrière.
mot [Monde illustré du 3 mars
1866). Ciboule, s. f. Tète, — dans
l'argot des faubouriens.
Casser du sucre. Dénon-
cer un complice, — dans l'argot Cliquettes, s. f. pi. Les
des voleurs. yeux, — dans l'argot des bou-
chers.
Casser son crachoir .
mir, —
dans l'argot des musi- Croumier, s. m. Agent
ciens de théâtre. marron, courtier qui a
d'affaires
autant à démêler avec la justice
Confiture, s. f. Stercus hu-
main, — dans l'argot des fau-
qu'avec les clients. Argot des
marchands de chevaux.
bouriens.
Confiturier, s, m. Vidan- Dans son ménagée. Phrase
geur. de l'argot des coulisses pour
signifier une Suite quelconque,
Connasse, s. f. Nom que une rallonge de plus ou moins
— d'après un étymologiste à qui
— d'importance, —
au propre et
j'en la responsahilité
laisse
au figuré. C'est une allusion à
les femmes inscrites à la police une pièce à succès, la Fille de
donnent à toutes celles qui ne le qui fut
l'air, suivie d'une autre
sont pas. pièce : ta Fille de Vair dans son
Côtelette polonaise, s. f. ménage. Partant de là, le Ma-
Mucosité sèche qu'on retire du riage de Figaro, c'est le Barbier
nez, —
dans l'argot des ra- de Séville « dans son ménage » ;
pins. la Mère coupable est le Mariage
de Figaro « dans son ménage »,
Coton^ s. m. Pain, — dans
etc., etc.
l'argot des faubouriens.
Signifie aussi Le manger, Wéchîrer son faux-col.
comme
ainsi
Huile signifie
qu'en témoigne ce
Le boire,
refrain
Mourir, —
dans l'argot des pe-
tites dames, qai disent cela à
d'une chanson populaire : propos des gandins, leurs petits
« Un coup d' pictoii, nommes.
Moi,
Il
j'
faut que
m'en fiche
j' liclie
!
liuminariste, s. m. Lam-
Ministre, s. m. Mulet, —
piste, gazier, — dans l'argot des
dans l'argot des troupiers
frique .
d'A-
coulisses.
Gustave Fustier.
M^
Abattoir. — Cercle de jeu. Affranchir. Terme dejoueur :
vette cotée le plus haut, c'est vous coudre peu solidement avec du fil
qui touchez les enjeux. Le bara- blanc, du coton à bâtir, une toi-
queur ne prélève que lo o/o sur lette quelconque, de façon à se
le montant de cnaque poule. rendre compte,- à l'essayage, des
C'est pour rien Toutefois, ce
!
retouches à opérer. « Deuxième
petit impôt me parait plus dur séance essayage des toilettes
;
32
49» BIF BLO
,
Cabot . Argot militaire Cafard. Argot militaire. In-
Elève-cabot, élève caporal. Cahot secte qi;i travaille la tète d'un
pris absolument dans le sens de officier et le rend intolérable
caporal est inusité. (Ginisty, pour ses hommes. Par extension,
Manuel du réserviste, l'officier lui-même, atteint de
cette infirmité. (Ginisty, Manuel
Cabrade. Action de se cabrer. de réserviste.)
« Trottant doux, galopant sans
lancer de ruade, Aux voltes ne Ca.ge. Tète. Ne plus avoir de
mêlant jamais une cabrade. mouron sur la cage, être chauve.
Bref, xm cheval savant...
Cag^ne. Mauvais chien. « Dans
(Théo-Critt, Nos farces à San- la bonté des chiens, il y a des
mur) .
bizarreries inouïes ; les disgra-
ciés sont quelquefois les intelli-
Cabriolet. Petite boîte ser-
gents et, dans la même portée, il
vant à classer des fiches.
y a trois cagnes pour un bon
Cache-poussière. Pardessus chien. » (Carteron, Premières
d'étoffe légère pour garantir les chasses ) .
» — Chiner.
Travail difficile, ennuyeux.
!
— pin.)
Travailler.
— Plaisanter.
(Riche-
ple adresse aux importuns, aux simple marchande des quatre sai-
fâcheux quand il désire s'en sons, et que j'ai coupé dans son
débarrasser. ceinturon. »
{Gazette des Trubunau.r, 1881.)
Coude (Ne pas se moucher
du). Se faire valoir. Expression Couper les effets. Argot
ironique. théâtral. Desservir le jeu de son
CRE GYL 511
coté à 7 contre —
l, et qui est
aujourd'hui à 5 contre —
l est un
Disqualifié. Argot de turf.
cheval qui descend (Littré.) Cheval disqualifié, cheval mis
hors concours par suite d'une
Détaché. Argot de sport. infraction au règlement commise
Qui est en avant des autres par son propriétaire ou par son
chevaux. Tel cheval est arrivé jockey (Littré.)
second, mais il était complète-
ment détaché du reste du champ, Disting^ué. Verre de bière.
c'est-à-dire qu'à l'exception du
vainqueur, tous ses rivaux étaient
Dominer. Argot
théâtral.
C'est se trouver, pour
le public,
loin derrière lui.
derrière son interlocuteur, c'est-
nétailler le couplet. à-dire au-dessus de lui, car la
Lancer le trait final d'une chan- scène va toujours en pente, in-
son en nuancer les différentes
; clinée du fond à la rampe.
phrases. Madame Judic excelle à
détailler.
Domino. (V. Retaper le do-
mino.)
Détailler un rôle. Argot
théâtral. En mettre en lumière Donner (La). Penser, croire,
toutes les parties avec une préci- juger. Argot des voyous.
sion telle qu'il soit hien en relief Donner du chasse à la
et que rien ne reste dans l'ombre rousse. Faire le guet.
ou inaperçu. Un rôle ne peut être
détaillé qu'après avoir été fouillé. « Tu donneras du chasse à la rousse, au
[moment
Dévalidé. « L'expression est
Où patron fera son petit boniment. »
le
de l'invention du XIX' Siècle, et (De Gaston, le Foyou et le Gamin.)
elle dit bien ce qu'elle veut dire.
« Validé dans la séance du l S no- Donner du flan, de la
vembre, M. de Soubeyran a été {galette. Argot des grecs. Jouer
déclaré non validé dans la séance honnêtement.
du 19, c'est-à-dire, en propres Dorsay. Sorte de voiture an-
termes dévalidé. » {Figaro 1«81). glaise. — Vêtement.
Dévisser (Se). S'en aller. Dring^ue. Vêtement, redin-
Devonshire. Chapeau de gote.
femme. {V. Gainsborough.) Duc. Grande voiture se rap-
, Difficulté. Argot de sport. prochant de la Victoria. Le duc
Être en difficulté, se dit d'un est à deux places avec un siège
cheval qui a de la peine à garder par derrière et un par devant
son avance. « Au dernier tournant pour deux domestiques sur
Gladius était en difficulté pour chaque. —Petit chapeau roud,
conserver son rang à côté de de la forme du melon et que por-
Bivouac qui prenait le dessus. » tent les souteneurs qui ont des
[Journal officiel.) prétentions à l'élégance.
Eaux gérasses (Être dans lieu de partir par paquets. On
les).Occuper une haute situation appelle cela le service des égre-
dans une administration. nés et le service des égrenés se
fait après le service des classés.
Écaillé. Souteneur. Allusion {Clairon.)
aux écailles du poisson.
Electeur. Client, dans —
École préparatoire. Pri- l'argotdes commis voyageurs.
son. Quand la tournée a donné de bons
Ecurie. Argot de turf. En- résultats, l'électeur a bien voté ;
si les commandes ont été rares, il
semble des chevaux de course
d'un propriétaire oa de plusieurs a mal voté.
propriétaires associés.
Emboîter. Insulter. —
Se
Eduquer. Elever, instruire, faire emboîter argot théâtral,
donner de l'éducation. « Nous être sifflé.
sommes trop bien édu^ués pour
refuser de boire un petit verre à Emboucaner (S'). S'ennuyer.
votre intention. (De Montépin.)
;>
Argot des voyous.
moi vite une gobette de champo- Etre chez soi. Argot des
reau; j'ai le gosier en étanche! » couturiers. Se sentir à l'aise,
{Réveil, 1882.) n'être pas gêné dans son costume.
« Le langage de convention re-
Éteindre son gaz. Mourir.
commence entre l'essayeuse et sa
Étouffag^e. Vol. Etouffer, cliente « Sent-elle son corsage ?
:
— 2n?::££i(îiQ2^:^r";j^-
«lacques (Faire le). Argot deux chevaux d'une même écurie,
Manœuvrer et, plus
militaire. sont engagés dans une course,
manœuvrer en dé-
spécialement, l'un d'eux est réservé à faire le
composant. S'aj)pliquer de préfé- jeu de son camarade, c'est-à-dire
rence aux exercices de l'Ecole du à fatiguer les concurrents, jus-
soldat. (Ginisty, Manuel du par- qu'au moment où son camarade
fait réserviste.) d'écurie peut prendre place et
terminer victorieusement la
«léromiste . Partisan du course. (Littré.)
prince Jérôme Napoléon. « Et en
effet la dégringolade des intran- «Jouer le mot. Argot théâ-
sigeants, collectivistes et anar- tral.Souligner chaque mot à
chistes est tout aussi marquée effetau point d'atténuer le carac-
que celle des ultramontains et tère général du personnage qu'on
des jéromistes. » {Henri IV, 1881.) représente.
»^ï=*sagft=^
Kroumir. Depuis l'expédi- Désigne aussi le chiffonnier
tion de Tunisie, ce mot est em- tomhé dansla misère la plus pro-
ployé par le peuple comme syno- fonde .
,r^--^;Xe)^ ^V/V)^
'^ -CsiJiil'iy^'^ ^'
Ijad. Garçon d'écurie. « Au- moi, petite... crois tu que. .. ? —
tour du favori un cercle s'est Dame vous savez, monsieur,
!
formé pendant que les lads sel- avec mamz'elle, faut pas lan-
lent le cheval sous la surveil- terner. . . — Ben oui mais voilà
! !
34
Maboul. Niais, un peu fou. Manteau. Argot théâtral
« Suivant l'expression d'Eugène Rôle où l'acteur porte un man-
Tourte, elle était un peu ma- teau. (Littré.) « 11 avait, comme
boule, rêvassant près de son bon artiste, une scène de composition,
ami à des amours câlins... » une autorité de manière qui,
(Huysmans, Les sœws Vatard.) jointes à une excellente diction,
faisaient de son jeu dans les
Mahomet. Petit sac de cuir
rôles proprement appelés les
que portent suspendu
les forçats
manteaux un sujet d études des
sur la poitrine, entre la peau et plus attrayants. » [Revue britan-
la chemise et qui leur sert à en- nique.)
fermer leurs écoijomies. » (V.
Humbert, Mon bagne.) Maqaig^non à bidoche.
Maig^richon. Un peu maigre. Variété de souteneur.
môme bastaud, oui, tant que tu pourrais donc pas secouer tes
voudras... les autres, de la peau. pissenlits d'équerre , espèce
— Chouette alors. » (Humbert, ed'mastroc empaillé » {Clairon, !
llouscailleur. Vidangeur
1882.) « Bon enfant au surplus,
du sang, et pas musique (inca-
«_ Là sont réunis pèle-méle des
capable d'une dénonciation). »
hiffins.,. des mouscailleurs. »
{Réveil, 1882.)
(Humbert, Mon bagne.)
[Figaro, i832.)
errements de la foule. Qui fait
comme tout le monde. Imitateur
Pantalon. Faire pantalon servile.
538 PAS PAY
voix basse Il
: —
va bien Je ! —
Pisser dans un violon. ne l'aurais pas cru. Il ne —
Perdre son temps à vouloir faire planchera pas! » (M. du Camp,
quelque chose. Donner un coup Paris, ses organes.) Ou dit plus
d'épée dans l'eau. communément flancher.
Pisser dessus. Pisser sur Planter. Coïre.
542 POI POM
cey.)
Punaise de caserne. Fille
Prendre ses draps. Prendre qui fréquente les soldats.
le chemin de la salie de police.
Pur. Elégant, dandy. « Vous
Argot des élèves de l'Ecole Saint- ignorez complètement que de ne
Cyr. « Le bazof court le long des
pas mettre de pardessus constitue
lits secouant de la phrase sacra-
actuellemeni ce que nous appe-
m'utelle Prenez vos draps, les
lons être pur, ou, si vous ,aimez
:
35
Rabatteuse . voiture
Petite n'étaitpas l'habitude de nous en-
qui va chercher des voyageurs chaîner sitôt. » (Humbert, Mon
dans les communes avoisinant bagne.)
Paris.
Ramoner (Se faire). Se
Rabiau. Bénéfice. « Les pour- confesser.
boires cachés;... les rabiaus sur
le fourrage... » (Huysmans.
Rancké. Pièce de deux
francs.
Sœurs Vatard.)
Radis noir. Gardien de la
»asant. Homme ennuyeux.
paix. Rassembler (Se faire). Ar-
got militaire. Se faire répriman-
Rafraîchir (Se faire). Se
der, punir.
faire couper les cheveux, la
barbe. « L'autre soir, j'étais Ratier. Ouvrier tailleur.
entré chez un coiffeur du boule- « Certains ouvriers (tailleurs) qui
vard, avec l'intention de me faire travaillent la journée chez leurs
rafraîchir... » {Gil Blas, 1881.) patrons, emportent le soir, à La
sortie de 1 atelier, du travail
Rancart. Objet de peu de
qu'ils accomplissent la nuit. Ces
valeur. « La plupart des vo-
ouvriers sont des ratiers. »
lumes entassés dans les caisses {Henri IV, 1882.)
étaient des rancarts de librairie,
des rossignols sans valeur; des Ravine. Plaie. Cicatrice.
romans mort-nés... » (Huysmans, « Est-elle bête de suivre un
A vau-l'eau.) Mettre au rancart^ homme qui la bat C'est moi qui
!
les cours, dans les préaux, dans Surfine. Femme qui s'intro-
les bâtiments et amènent dans duit chez les personnes âgées et
les bureaux les détenues dont on les vole sous prétexte de quêter
a besoin pour un service quel- en faveur des pauvres.
conque.
Syllabe (Faire un sort à
Sophie de carton. Virgi- chaque). Se travailler fortement
nie de rencontre.
pour donner une intention parti-
fiouper de. Avoir assez de culière à chaque mot, voir même
quelque chose. Argot militaire. à chaque syllabe, ce qui donne
au débit une allure tendue et
Sourde. Prison. fastidieuse.
iâÊF"^%
Tala. Elève de l'Ecole nor- après quelques représentations,
male ayant des principes religieux se joue plus vite, les acteurs
et pratiquant. possédant mieux leurs rôles.
Talentueux. Qui a du ta- Tâteur. Fausse clef.
lent. Musicien abracadabrant,
<i
pocltes.)
partie des toquets de loutre une
quantité de femmes du monde, Tournante. On appelle ainsi
notées, cotées, aux panneaux de dans ou dans les
les bouillons
voiture armoriés et dont quelques- brasseries desservies par des fem-
unes, pour être plus à portée des mes, celle qui remplace une ser-
opérations de Bourse, avaient vante momentanément absente.
loué des chambres garnies ou
non, et là, attendaient les cours Tournée pastorale. Tour-
et donnaient des ordres. La baisse
née qui a lieu en bande, le soir,
a passé sur les toquets de lou- après un bon dîner, dans des
trecomme ime rafale... » maisons hospitalières. La tournée
Et maintenant pourquoi toquet pastorale implique ordinairement
de loutre ? Parce que c'était alors la flanelle.
la mode
d'être coiffée d'une sorte Tout-à-l'œâl. Député. « L'or-
de toquo garnie de loutre. dre du jour appelant la discussion
du projet de loi relative à la
Torchée. Coups. Rixe.
tant fameuse église du Sacré-
Torcher.Faire vite et mal. — Cœur, le renvoi a été demandé par
Manger. Torcher les plats. Avoir un tout-à-l'œil quelconque pour
appétit. attendre la présence du citoyen
X.. occupé ce jour-là au Palais
.
effaroucher.
Tricoteuse. V. Timbalière.
Tutu. Derrière. « Prenez
Trimardeur . Voleur de garde, je m'en vais vous donner
grand chemin. (V. Delvau :
sur votre tutu... » (Evénement,
Trimar.) 1882.)
36
WAg-xAg. Sorte de siège. « Elle Zingfuot. Hangar, préau. Jar-
et lui sont assis sur un zig-zag, gon de l'Ecole de Saint-Cyr.
dans un coin du salon. {Vie Pa-
risienne, 1881.)