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Didier LOUIT
FRAGMENTS
D’ECRITURE
MMXI
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Du même auteur
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PREFACE
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AVANT PROPOS
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ACADEMIE
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les bords de ce ruisseau, que tout âge et tout sexe vient payer le
tribut journalier auquel la digestion le soumet.
Voici le cérémonial qui s’observe en ces occasions : on se
place d’abord de manière que l’on ne soit tourné, ni du côté de
l’Orient, ni du côté de l’Occident ; on lève où l’on abaisse les
linges et vêtements qui couvrent les parties évacuantes ; on
s’accroupit, les deux coudes posés sur les genoux, et la tête
appuyée dans le creux des mains ; l’évacuation faite, on se
r’habille, sans se servir de linge ni de papier ; on regarde ce
qu’on a fait, et l’on s’en va.
L’éloignement que l’on a maintenant pour la vue et pour
l’odeur d’un étron, n’est point un sentiment naturel ni
raisonnable ; c’est sur quoi tous les savants sont d’accord ; c’est
aussi ce que veut dire l’Empereur Marc-Aurèle Antonin, par
cette belle pensée : Que l’odorat doit recevoir également toutes
les odeurs, et que le sage ne méprise ni ne dédaigne rien sur le
rapport de ses sens. C’était en effet par ces grands principes,
que l’on se conduisait dans les premiers temps du monde ;
l’homme était trop persuadé de la noblesse de son être, pour
penser que quelque chose, qui sortait de lui-même, et qui en
avait fait partie, pût être un objet de mépris.
On parlait donc sans périphrase et sans façon, de tout ce qui
a rapport à l’action de chier. Si l’on se sentait pressé d’un
besoin, on le satisfaisait sans scrupule au milieu des rues, et
sous le nez des passants ; et la manière de chier étant alors chez
presque tous les peuples un point de religion, comme je le
prouverai par la suite, il est à croire, que si en pareil cas, les
assistants s’écartaient un peu, c’était moins par un mouvement
de répugnance, que par un sentiment de respect.
Les Juifs chiaient dans les rues, c’est un fait qui n’a pas
besoin de preuve ; ils avaient reçu de nos premiers parents
l’usage de chier en plein air. Mais comment chiaient-ils ?
Précisément comme on chie dans la rue du Bois ; c’est-à-dire,
en s’accroupissant, et se tournant invariablement du côté du
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Nord ou de Midi.
Pendant longtemps, ils n’eurent sur cet usage, d’autre loi
que la tradition ; mais Jérusalem ayant été détruite et la nation
dispersée, les Rabbins appréhendèrent que cette pratique ne fût
pas conservée aussi précieusement qu’elle le mérite ; c’est
pourquoi ils l’ordonnèrent précisément dans leurs livres.
Ecoutons le savant Akiba, c’est lui qui va parler. Akiba a dit :
« j’ai appris trois choses. La première, qu’il ne faut pas se
tourner de côté de l’Orient, ni du côté de l’Occident, mais bien
du côté du Nord ou du Midi. La seconde, qu’il ne faut pas se
trousser debout, mais quand on est accroupi. La troisième, qu’il
ne faut pas se torcher le derrière avec la main droite, mais avec
la main gauche… Tels sont les mystères de la loi. […]
La manière de chier des anciens Egyptiens n’était pas
concertée avec moins de précautions. Aux repas que donnaient
les rois d’Egypte des premières dynasties, on apportait un vase
d’or ou d’argent, pour que tous les conviés y chiassent. Diodore
de Sicile nous apprend que, dans le cours ordinaire de la vie, les
Egyptiens chiaient en plein air, en se tournant invariablement
du côté du Nord ou du Midi ; et nous voyons dans Pline le
Naturaliste, que les Mages avaient grand soin de leur
recommander cette pratique. Ce peuple qui produisit les
premiers philosophes et les premiers sages de l’univers,
regardait tous les pets et toutes les vesses comme autant de
divinités, et il les adorait avec une espèce de transport. Il
honorait aussi d’un culte spécial et particulier l’escarbot ou
fouille-merde. Cet insecte qui naît dans la merde, qui s’en
nourrit, et qui s’amuse à en faire des pilules, était pour les
Egyptiens l’image du monde, du soleil, d’Isis, D’Osiris, en un
mot, le nec plus ultra de la divinité. [………..].
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(Archive de l’académie française, texte intégral, 1888)
Le loup-garou
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(Echo journalistique, texte intégral, 1898)
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ADMINISTRATION
1899
1903
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(Roman, extrait, 1877)
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(Politique, texte intégral, 1896)
L’homme utile
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- Le reste ?
- Eh ! oui, le boniment ! Attention pourtant ! Schulz est un
brave homme, un excellent ouvrier alsacien, établi à Epinoy
depuis la guerre. Tachez de lui faire comprendre que vous ne
voulez, comme lui, que le bien du pays. Parlez simplement,…
si ça vous est posssible, et pas trop longtemps : le déjeuner est
pour onze heures et demie ! »
Le cabriolet s’arrêta devant la Marine ; l’aubergiste accourut
et cria gaiement :
«Bonjour, Monsieur Baptiste !
- Bonjour, mon vieux Champirroux, répondit le gros
Colasse. Tu nous donneras du Chauvigneul de derrière les
fagots. C’est pour l’ami Shulz.
- Oui, oui,… blanquet de Chauvigneul ou bière du Ménil, le
maréchal ne boit jamais autre chose ; il dit que le secret de sa
santé… Vous, vous buvez de tout, Monsieur Baptiste, et vous
ne vous en portez pas plus mal. »
A dix heures et demie, le docteur Lelièvre pérorait encore
dans la salle du fond. Schulz écoutait, clignant de l’œil aux
bons endroits. Lorsqu’il se sentait ému, il fourrageait à pleine
main dans sa barbe broussailleuse. De temps à autre, il essayait
de placer un mot ; mais le docteur ne lui en laissait pas le
temps.
Trois ou quatre fois Baptiste Colasse avait pris sa montre. Le
discours du candidat l’intéressait peu ; il l’avait déjà entendu
dans une vingtaine de réunions publiques ou privées.
« Suffit ! dit-il brusquement. Schulz sait ce qu’il a à faire. Il
tient dans sa main tous les électeurs d’Epinoy. On peut compter
sur vous, n’est-ce pas Schulz ? Convenu, convenu ! nous
allons, nous autres, livrer bataille à Villemer.
- Ca sera chaud ? demanda le maréchal.
- Sans doute ! » répondit Baptiste, songeant au civet de
lièvre et à la brochette de cailleteaux.
Le candidat et l’agent électoral remontèrent dans leur
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II
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janter et cercler, n’y a que toi, mon garçon ! avec ça que, les
jours où tu cercles, tu es comme qui dirait le bienfaiteur du
pays. Quand tes bourrées de bouleau flambent dans la cour, les
pauvres vieux du village viennent se chauffer ; ils font cuire
leurs pommes de tere dans la cendre ; et les petits enfants
dansent autour du foyer. Et pendant que tu cognes le fer chaud à
grands coups de maillet, les femmes arrivent ; elles apportent
leurs marmites, leurs chaudrons, leurs pots de terre, et, sans
même te demander la permission, elles les remplissent de
braise. Schulz, je parie que tu n’as jamais pensé à faire payer un
liard pour la braise !
- Non, non ! s’écria le maréchal.
- Tu es un brave homme, c’est connu, tu arraches les dents
pour rien, histoire de faire plaisir au pauvre monde…
- C’est vrai ; on n’a qu’à se mettre à cheval sur mon
enclume, à lever la tête comme ça, et à dire : Schulz, voilà la
coquine qui m’enrage, « ne la manque pas ! »
- Et tu ne la manques jamais. C’est toi qui panses les
entorses et les foulures, toi qui soignes les bêtes malades, toi
qui perces les vaches enflées. Et c’est toi core qui nous lis le
journal et qui nous expliques les nouvelles. Quand les paysans
qui ne savent ni A ni B ont une lettre à écrire, ils t’amènent à la
Marine, et tu leur marques ce qu’ils veulent, là, sur le coin de la
table. Ils en sont quittes pour trinquer à ta santé. Schulz,
l’homme utile, c’est toi, et il faut que tout le monde, ici, vote
pour toi ! »
Le maréchal souriait, en tirant de sa pipe de longues
bouffées.
« Bah ! murmura-t-il, à quoi ça pourra-t-il servir, père la
Belette ?
- A donner une leçon aux deux bourgeois qui t’ont pris pour
un badebec… Oui, oui, ça serait drôle : soixante-seize voix
pour Michel Schulz ! Demain, si tu veux, nous allons à la ville ;
tu fais ta déclaration comme le médecin et l’avocat ; tu
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III
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Michel Schulz.
Comme il lui semblait que les malins du village le
regardaient d’un air narquois, il sortit de la salle et s’en alla le
long du canal. Il était triste, le pauvre brave homme, il avait
plus de chagrin que de colère.
Champirroux était sur sa porte.
«Eh bien, quelles nouvelles ? demande le rusé vieillard.
- Bonsoir, père la Belette, répondit le maréchal, et merci de
la leçon ! Je saurai maintenant ce que l’homme utile peut
attendre des gens d’Epinoy. »
L’aubergiste de la Marine prit Schulz par la main et
l’entraîna dans la salle du fond.
« Michel, dit-il, tu en gros sur le cœur. Tu crois que j’ai
voulu te faire une méchante farce, moi, ton voisin, ton ami !...
- Mon ami ?... s’écria le maréchal, indigné, révolté…
- Oui, oui, poursuivit le vieillard en se cramponnant à la
blouse de Schulz… TU m’écouteras, Michel, tu m’écouteras !
Ce que je devais faire, je l’ai fait. A la réunion chez l’éclusier,
tout le monde s’était engagé à voter pour toi. Mais voilà que
Grattereau, le meunier de la Trentaine, se frappe le front et nous
dit : « Sommes-nous bêtes, ma parole ! Une supposition : le
maréchal viendrait à être nommé pour de vrai et s’en irait à la
chambre ; ça nous ferait une belle jambe, à nous autres !
Trouverions-nous un artiste capable de le remplacer à Epinoy ?
– Non ! non ! – Eh bien, que personne ne vote pour lui !
Personne, vous m’entendez ? Ca lui prouvera que nous tenons à
lui, et que nous voulons le garder… jusqu’à sa fin naturelle…
On lui expliquera la chose, après le scrutin. » Ma foi, nous
avons pensé : « Grattereau a raison ; ça sera pour Michel, pour
l’homme le plus utile, une marque d’amitié de toute la
commune ! » Tiens, la bande arrive en chantant… Elle s’arrête
devant ta maison,… elle crie : « Vive le maréchal ! »
Schulz réfléchissait…
« Alors, dit-il, on n’envoie donc à la chambre que des
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inutiles ? »
Pour le coup, Champirroux fut embarrassé.
« Attends,… balbutia-t-il ; je vais appeler les autres, là-
bas… Avant de se coucher, on boira à ta santé quelques
bouteilles de Chauvigneul… Vive le maréchal ! Vive l’homme
utile ! »
*
(Nouvelle, texte intégral, 1894)
La machine à gouverner
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détonantes.
Quatre ans révolus on se réunissait en grande pompe pour
modifier quelques pièces, remettre à neuf certains tiroirs. On
remplaçait les excentriques qui avaient cessé de plaire.
Tant de bonheur ne devait pas durer. La machine finit par se
détraquer ; oh ! insensiblement. Il devenait évident qu’elle n’en
avait plus pour longtemps ; des fautes de principes dans la
construction devaient amener une ruine inévitable, malgré le
périodique renouvellement des rouages.
Peu à peu s’imposa le désir d’autre chose. Des t^tes chaudes
affirmèrent que ça n’était pas ça le mécanisme idéal, la
Marinori de leurs rêves. Après avoir traité ces malcontents de
révolutionnaires dangereux et fusillé les moins lestes, on
rappela les autres d’exil pour les nommer martyrs officiels.
Les bourgeois perdirent confiance ; ils prêtèrent l’oreille.
Effectivement, ils ouïrent de singuliers bruits, comme de
frottements anormaux. La machine râlait. Les cuivres ne
flambaient plus au soleil, les articulations d’acier étaient
malpropres ; maint receveur mécanique ne suivait plus le droit
chemin ; les sinécures à échappement, s’étant multipliées,
entravaient le fonctionnement général. Des rouages importants
étaient vermoulus, des bois véreux.
Le chef mécanicien alla jusqu’à déclarer sous le sceau du
secret, que « ça se décollait ». le lendemain, la foule l’apprit, et
dès lors on attendit dans l’anxiété une catastrophe que l’on
acceptait fatale.
Les desseins du souverain déterminisme sont inexplicables.
Une mouche, une petite mouche de rien du tout, lasse de vivre,
prit fantaisie de s’introduire dans l’orifice d’un minuscule
ventilateur qu’elle obstrua. Le ventilateur, ne fonctionnant plus,
arrêta la bielle qui le commandait. La bielle immobilisée arrêta
net la marche d’un arbre de couche qui cassa. Des engrenages,
du coup, rompirent de proche en proche, des tiges d’acier se
brisèrent. Les volants stoppèrent, tandis que s’emballaient,
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AMOUR
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rouge, courte, laissait voir ses petits pieds, nus, dans des
sandales.
Elle parut d’abord interdite, la jeune Finaly, puis s’élança
vers l’officier, en poussant un cri de joie :
« Toi, toi ici, frère ! s’écria-t-elle. Oh ! Finaly est bien
contente de te voir. »
Le jeune homme la regardait, stupéfait. Se souvenait-il
encore qu’il avait une sœur de sang ? Comment reconnaître
dans cette grande jeune fille, parlant correctement le français, la
petite sauvage qu’il avait quittée cinq ans auparavant ?
Finaly interpréta mal ce silence, car elle murmura
tristement :
« Mon frère blanc a oublié sa sœur.
- Non, répondit le jeune homme, je ne vous ai pas oubliée,
mais…
- Vous ! Pourquoi ? Ne sommes-nous pas frère et sœur ?
- C’est vrai ! »
Alors le capitaine lui dit son étonnement de la voir ainsi
transformée et parlant si bien le français.
Souriante, elle lui raconta que son père l’avait confiée
pendant quatre ans à des religieuses, « les Filles de Marie », qui
instruisent les enfants indigènes.
« Alors tu es chrétienne aussi ?
- Malheureusement non, dit-elle tristement, mon père n’a
pas voulu. »
Le prince antalaot assistait, impassible, à cette scène ; il se
décida cependant à mettre un terme à leurs épanchements, en
invitant Finaly à prier son frère de sang d’expliquer ce que les
Vazahas
étaient venus faire à Madagascar.
« Châtier les Hovas, vos oppresseurs, répondit l’officier, qui
ignorait que le chef s’était soumis depuis quelque temps à
l’ennemi héréditaire, dont il recevait une pension. – Nous
pouvons compter sur ton assistance, n’est-ce pas ? »
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(Souvenirs, texte intégral, 1862-1898)
Moutons et bergers
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(Souvenirs, texte intégral, 1880)
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Celui que vous avez tué venait tous les matins dans mon
jardin… et demain je n’aurai pas ma chanson ! »
Je ne sais vraiment trop quelle réponse j’allais faire à ces
doléances, et je regardais assez niaisement le pauvre oiseau,
dont une goutte de sang maculait la gorge empourprée, quand
deux ou trois promeneurs, qui venaient vers nous,
interrompirent brusquement l’entretien. Le docteur,
naturellement timide, et même un peu sauvage, n’avait aucun
goût pour les nombreuses compagnies ; aussi disparut-il sans
ajouter un seul mot. Sa maison n’était pas loin. Il y rentra sans
doute. Je ne le vis plus ce jour-là ; mais il m’avait laissé dans
l’âme je ne sais quel trouble qui ressemblait à un remords.
Les vacances, avec leurs distractions accoutumées,
m’emportèrent dans un mouvement de plaisir assez vif pour
que ce bon vieux médecin ne dût pas me préoccuper longtemps
outre mesure. J’y pensai un peu tout d’abord, puis moins, puis
je l’oubliai tout à fait.
Une nouvelle rencontre, due, comme la première,
absolument au hasard, devait nous mettre une seconde fois en
rapport, et d’une façon un peu plus intime.
Une après-midi, je me promenais le fusil à l’épaule, selon
ma coutume, le long d’un petit sentier agreste, bordé de ces
haies magnifiques dont l’opulente végétation suffirait à prouver
la vigueur de la terre normande. Je passais de longues heures à
leurs pieds, bercé par la fallacieuse espérance, souvent déçue,
mais toujours renaissante, de surprendre traîtreusement quelque
merle sans défiance, occupé à picorer ces baies rouges de
l’aubépine, que dans la langue du pays nous appelons des
hagues. Un de ces beaux siffleurs, au bec jaune et à la robe
lustrée, attirait mon attention depuis un moment, et je
m’apprêtais à essayer sur lui la justesse de mon coup d’œil,
quand, tout à coup, de joyeuses clameurs, des cris mêlés de
rires et de véritables huées, telles que parfois on les entend
quand le peuple, en Normandie, pousse sa clameur de haro sur
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II
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- Parce que c’est plus gros, dit-il en riant un peu. Tenez vous
paraissez bon, et, vraiment, je voudrais vous voir chercher
d’autres plaisirs.
- Ne soyez pas trop sévère, répliquai-je, contre un pauvre
collégien en vacances, qui repart dans huit jours, et qui n’aura
bientôt plus le temps de faire de mal à personne.
- Vous n’aurez pas davantage le temps de me faire du bien !
dit-il avec beaucoup de grâce.
- Puisque j’ai été assez heureux pour vous rencontrer,
répondis-je en passant mon fusil en bandoulière, permettez-moi
de vous accompagner dans votre promenade. Je sais vous
n’avez nul besoin de moi, mais du moins je n’aurai pas le
chagrin de penser que vous êtes seul… Voyez, il se fait déjà
tard ! »
Ma proposition, si simple en apparence, et que j’avais tout
lieu de croire absolument inoffensive, parut effrayer
singulièrement le vieillard.
« Non ! non ! s’écria-t-il avec une vivacité extrême ; vous
êtes vraiment trop bon… mais je ne veux pas être importun…
je craindrais d’abuser de votre obligeance… Je ne veux
déranger personne… Vous ne le diriez pas ; mais je le saurais !
j’ai l’habitude d’ailleurs de faire mes courses tout seul…
toujours tout seul… vous savez bien !... Adieu donc, adieu et
merci ! »
Le docteur s’éloigna rapidement. Mais, au bout de quelques
pas, il se retourna, comme s’il eût voulu me voir une fois
encore. Puis, comme s’il eût craint que sa réponse ne m’eut
blessé, il revint à moi, prit ma main, qu’il serra à deux reprises,
et, d’une voix très douce, comme un père parle à son enfant :
« J’espère bien que vous n’êtes pas fâché ? me dit-il. Oh !
ce serait très mal, si vous l’étiez ! car je n’avais certes pas
l’intention de vous offenser. Mais, voyez-vous, je me promène
toujours seul… vous savez ! »
C’était la vérité : j’en convins de bonne grâce. Mais la petite
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cause.
Bientôt il releva sur moi ses yeux bleus, dans lesquels je pus
voir une sévérité que je ne lui connaissais pas. Son visage était
celui d’un juge qui va prononcer une sentence. Il posa une de
ses mains sur mon bras, avec un geste plein d’autorité, et
dardant sur moi le regard de sa prunelle bleue :
« Vous n’êtes pourtant pas méchant ! » me dit-il très
doucement, et avec un léger mouvement d’épaules, comme si je
lui eusse fait compassion et qu’il m’eut pris en pitié tout à coup.
Un tel sentiment de sa part m’accablait. Je ne savais plus
que répondre. Il continua :
« Vous êtes bon comme on l’est toujours à votre âge. Je n’ai
jamais aperçu chez vous rien qui annonçât une mauvaise
nature ; soyez donc sincère, dites-moi tout… et je vous
pardonnerai. »
A la fin, je me sentis poussé à bout. A mesure que je
reprenais possession de moi-même, j’éprouvais le besoin de
réagir énergiquement contre cette sorte de pression morale qu’il
exerçait sur moi.
« Vous me pardonnerez, dites-vous ! Mais que pouvez-vous
donc avoir à me pardonner, docteur ? m’écriai-je avec une
certaine violence. Quel crime ai-je donc pu commettre ? En
quoi ai-je failli ? Il faut me le dire, car je vous jure qu’à moi
tout seul je serais bien incapable de le deviner. »
Au lieu de me répondre, le docteur continuait à me regarder
avec une telle obstination et une telle fixité, que je croyais
sentir son regard peser sur le mien.
« Voyons, me dit-il, un bon mouvement ! On est encore
capable d’en avoir à votre âge. Soyez franc… mais là tout à
fait, et dites-moi qui vous a donné l’idée… car elle n’est pas de
vous… de me demander des roses… On sait bien ici qu’il n’en
est jamais sorti de mon jardin que pour… »
Il s’arrêta, comme s’il eût craint d’en avoir trop dit, et me
serrant la main avec une force étonnante, que je ne lui aurais
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jamais supposée :
« N’est-ce pas, continua-t-il, que j’ai bien deviné, et que
vous avez été, dans cette circonstance, conseillé par
quelqu’un ?
- Eh bien ! oui, m’écriai-je, car j’étais vraiment incapable de
dissimuler davantage. Ce n’est pas moi qui ai eu cette
malheureuse idée… et je ne la croyais pas si coupable !... On
m’a conseillé… en effet… Mais non, je me trompe, on m’a
prié… de vous demander un bouquet de roses… Tenez, c’est
une sorte de défi que l’on m’a porté. Voici comment la chose
est arrivée : je parlais toujours de vous… je vantais votre
bonté… je disais avec quelle grâce vous m’aviez reçu… j’ai
même dit… pardonnez-moi si je me suis trompé… que vous
aviez un peu d’amitié pour moi…
- Eh ! sans doute, j’en avais… et beaucoup !
- Cela veut dire que vous n’en avez plus ?
- Cela ne veut rien dire du tout ! fit-il d’un ton bourru, mais
déjà moins en colère. Continuez, méchant enfant.
- Alors on m’a dit : « Il n’y a vraiment pas de quoi faire tant
de bruit de cette amitié-là.
- Eh ! pourquoi donc ? demandai-je.
- Elle n’ira pas assez loin, poursuivit-on, pour que le docteur
vous fasse seulement le sacrifice d’une seule de ses fleurs. »
- Ah ! je ne m’étais pas trompé ! c’est bien cela ! toujours les
mêmes !.. » murmura le vieillard, qui marchait à petits pas le
long de ses bordures, en se parlant à lui-même, sans plus se
préoccuper de moi qui si j’eusse été à cent lieues de lui…
« Oui, repris-je, afin d’interrompre le cours de ses
réflexions, évidemment pénibles, - oui, on m’a dit cela. Alors
j’ai éprouvé un mouvement de colère dont je n’ai pas été le
maître ; puis, j’ai eu du chagrin… Oh ! mais beaucoup de
chagrin ! cependant, à la réflexion, je n’ai pas voulu croire…
non, je n’ai pas cru ce que ces méchants me disaient… J’ai
répliqué, bien innocemment, je vous jure : Puisqu’il en est
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(Mémoires, texte intégral, 1891)
Le voyage de noces
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s’entendre appeler par son nom ; mais il n’eut pas le temps d’y
penser, parce que les trois coups furent frappés, et qu’à partir de
ce moment il appartint corps et âme à la partition. On
l’attendait au solo. Il s’en tira avec une maëstria superbe.
- Je pensais à Léonie, me dit-il.
Il fut couvert d’applaudissements. Les violons frappèrent
avec les archets sur les pupitres. Le public cria bis, avec
frénésie, et Taupin ne se fit pas prier.
- Ah ! si vous vouliez, monsieur Taupin ! lui dit le directeur
qui tenait un engagement tout prêt.
Mais ces mots lui rendirent toute sa tristesse, en lui
rappelant brusquement la réalité.
- Les trois agents que j’ai mis en campagne n’ont rien
découvert, lui dit M. Dauphin. Tâchez de dormir cette nuit.
Venez à mon bureau à sept heures demain matin, avant
l’ouverture. J’y serai exprès pour vous, et je vous conduirai
dans les bras de madame Taupin.
Il paya fort cher la permission de passer la nuit dans la
chambre de service d’un grand hôtel. Il va sans dire qu’il ne put
fermer l’œil.
A six heures, il errait autour du commissariat de police. Dès
que M. Dauphin arriva, il se précipita sur lui.
- Un peu de patience, lui dit le bon commissaire. On est au
commissariat central ; il faut attendre qu’on soit revenu.
Un agent arriva vers huit heures.
- Eh bien ? dit Taupin.
- Vous êtes descendu, dit le commissaire en consultant ses
notes, à l’auberge de la Belle Pomme Normande, dans la rue
des Verderettes. C’est bien loin d’ici. Voulez-vous prendre une
voiture ?
- Sans doute !
- Je vais vous accompagner.
Ils suivirent un dédale de rues qui parut à mon pauvre ami
d’une longueur effrayante. Chemin faisant, le commissaire
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« Léonie. »
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(Légende bretonne, texte intégral, 1877)
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ses yeux brillaient d’un feu étrange. Elle appuya ses deux mains
sur les épaules du jeune homme : « Stevan, dit-elle, pour toi j’ai
souhaité d’être libre, d’avoir de l’esprit et d’être belle ; tu m’as
abandonnée bien des fois malgré tous ces dons que m’avaient
accordés les saints du paradis ; tu ne veux pas de mes richesses,
puisque tu ne veux pas les devoir à mes larmes ; et tu dis que tu
es mon ami ! Je serai pour toi une femme tendre et fidèle ! je ne
te dis pas que je t’aime aussi ; je te l’ai assez prouvé. » En
parlant ainsi, elle jetait à ses pieds l’épingle et la chaîne, le vent
enlevait déjà la plume, la jeune fille regardait en face son
amoureux. L’attrait factice de la chaîne enchantée s’effaçait peu
à peu de son visage, mais une tendre confiance éclairait les
yeux bleus et le front innocent de la jeune fille ; la maligne
intelligence qui animait naguère ses paroles avait fait place à
une simplicité douce et grave ; les larmes qui coulaient sur ses
joues ne se changeaient plus en perles, mais elles ne laissaient
derrière elles aucune amertume. Stevan lui frappa dans la main,
puis il l’embrassa deux fois sur le front : « A la vie et à la mort !
dit-il ; sans la beauté, sans l’esprit, sans richesses, mais toute à
moi, et rien qu’à moi ! » Barbaïk voulut crier. « Taisez-vous !
ma tante, dit Fanchonnik avec un retour de malice, ou je vous
reprends les perles. » la vieille femme ouvrit la main pour
contempler son trésor, mais avec le reste de l’enchantement les
perles s’étaient évanouies ; quelques petites gouttes d’eau
mouillaient les doigts ridés de l’avare. Elle se laissa tomber sur
une chaise : « Nous vous servirons pour rien, ma tante, crièrent
à la fois les fiancés. – Et je n’aurai pas besoin de nourrir mon
neveu comme un homme de journée ! » marmottait la vieille
entre ses dents.
*
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Mademoiselle Musette
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L’histoire que nous allons raconter est un des épisodes les plus
charmants de la vie de cette charmante aventurière, qui a jeté
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(Dédicace d’un roman, texte intégral, 1876)
AUGUSTE GAUTIER
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s’était écoulée notre enfance, nous avions gardé tous deux les
plus douces, les plus chères impressions de cette origine, de ce
milieu.
Une fois liés par cette conformité des souvenirs, après nous
être confié nos ambitions si disparates, pour la période active
de la vie, nous aimions à nous dire que, quand l’heure de la
retraite sonnerait, ce serait au village qu’il faudrait ensemble
retourner et achever le séjour d’ici-bas.
Dans un rêve (que nous savions bien être de pure fantaisie,
puisqu’il admettait pour chacun de nous l’improbable
éventualité de solitude), nous nous arrangions là le sort le plus
humble, mais aussi le plus paisible : une maisonnette ;
quelques champs étroits à cultiver de compagnie ; un petit âne,
dont tu serais le conducteur ; une chèvre, dont je serais le
berger… Et que sais-je encore ?... enfantillages, que depuis
nous nous sommes rappelés souvent, et qui toujours nous ont
fait heureusement sourire, parce qu’ils nous reportaient au
beau temps où l’avenir avait pour nous des lointains
mystérieux.
Ces lointains sont fouillés aujourd’hui : nous savons ce
qu’ils cachaient, et ni toi ni moi nous n’oserions nous plaindre
des découvertes faites. Mais nous voilà citadins l’un et l’autre,
séparés par une grande distance, et, Dieu merci ! bien moins
seuls que nous nous amusions jadis à le supposer.
Je n’ai pas voulu que tout fût perdu de l’innocent rêve qui
nous avait si doucement souri au jeune âge, et j’en ai mis
quelque chose dans ce livre que je te dédie, à toi villageois de
cœur, à toi qui as toujours témoigné tant de franche et fidèle
amitié à ton villageois ami,
Eugène Muller.
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*
(Dédicace amour filial, texte intégral, 1870)
A MA MERE
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Raynal
*
ARGENT
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pour elle.
Mais il n’eut pas le temps d’écouter ces bons sentiments,
dans lesquels il se serait complu volontiers, mademoiselle de
Puylaurens venait de prendre la parole :
- Notre parenté, ma qualité de sœur de votre mère me
permettraient d’invoquer certains droits ; je n’en ferai rien
cependant, et dans notre entretien je tâcherai qu’il ne soit
question que de l’affaire que j’ai à traiter avec vous.
M. de Mussidan s’inclina avec une politesse légèrement
ironique, en homme qui se dit : « tout cela m’est égal : voyons
cette affaire ».
Elle continua :
- Bien que nous ayons rompu toutes relations, vous ne
m’êtes pas devenu étranger. Je vous ai suivi, et une personne de
confiance a été chargée de me tenir au courant de ce que vous
faisiez… de ce qui vous arrivait. C’est ainsi que j’ai su que
vous aviez été vous loger avenue des Tilleuls, et c’est ainsi que
j’ai su que vous n’aviez pas honte de vivre de l’argent que
gagne, au point d’en vieillir à force de travail, une jeune
ouvrière qui, disons le mot, vous a recueilli.
M. de Mussidan se trouva assez surpris, mais il ne répondit
rien ; il n’était pas un jeune neveu qui comparaît devant sa
vieille tante ; il avait bien le droit de faire ce que bon lui
semblait, peut-être.
- j’ai fait prendre des renseignements sur cette personne,
poursuivit mademoiselle de Puylaurens ; avant de vous
connaître c’était une honnête fille, sur ce point il y a unanimité,
et je pense que vous l’admettez comme tout le monde.
- Plus que tout le monde ; mais en quoi cela, je vous prie, se
rapporte-t-il à l’affaire que vous avez à traiter avec moi ?
- Vous allez voir. Avant tout il importait d’établir que cette
jeune fille était honnête, ce qui est fait ; maintenant nous allons
arriver à cette affaire, après toutefois que je vous aurai dit
comment j’ai été amenée à vous la proposer. Vous savez
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(Conte russe, texte intégral, 1884)
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veux pas servir un maître comme toi, qui laisse mourir de faim
ses serviteurs. Adieu ! »
Et il partit, emportant son bagage dans un petit sac.
Où allait-il ? Il n’en savait rien lui-même. On était au mois
de mai, et il faisait si bon courir les chemins ! Les haies
embaumaient, les oiseaux chantaient, les papillons voltigeaient,
les abeilles bourdonnaient, et les ruisseaux, tout joyeux de
s’échapper de la prison de glace de l’hiver, sautaient,
gambadaient et bondissaient comme des moutons blancs à
travers les prés tout luisants d’herbe nouvelle.
A la sortie d’un bois, notre pope joignit un homme à
cheveux blancs, qui marchait en s’appuyant sur un long bâton.
- Sois le bienvenu, lui dit le vieillard. Veux-tu que nous
fassions route ensemble ?
- Volontiers, répondit le pope.
Vers l’heure de midi, comme le soleil était très chaud, qu’ils
étaient fatigués et qu’ils avaient faim, ils s’assirent sur le talus
de la route, à l’ombre d’un arbre.
- Voici, dit le vieillard en puisant dans sa poche, deux petits
pains.
- J’ai aussi quelques biscuits, repartit le pope : mais
réservons-les pour plus tard, et mangeons d’abord les petits
pains.
- Soit, dit son compagnon.
Ils y mordirent à belles dents, mais le pope fut très étonné de
voir que le pain qu’il mangeait ne diminuait pas ; si bien
qu’avec ce petit pain-là, il aurait pu se nourrir toute sa vie.
- Votre pain, s’écria le pope, pas plus que le mien, ne
diminue, et cependant il apaise la faim. Chez quel boulanger
l’achetez-vous donc ?
- Ah !... c’est mon secret, répondit le vieillard ; et il remit les
petits pains miraculeux dans sa poche.
- Quelle fortune, se dit le pope en lui-même, si je possédais
ces petits pains ! Et il tourna vers la poche de son compagnon
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que deux.
- cette part, répondit le vieillard, est pour celui qui a mangé
mes petits pains.
- Mais c’est moi qui les ai mangés ! Cette part me revient,
s’écria le pope. Elle est à moi !...
- Ah ! c’est toi qui es le voleur !... Je le savais… Prends
donc cet or, et va-t-en… Retourne dans ta patrie, ne sois plus si
avide, et surtout ne t’avise plus de frapper saint Nicolas avec
tes clefs.
Ayant dit ces mots, le vieillard disparut.
*
(Echos journalistiques, texte intégral, 1894, 1895, 1898)
1894
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1895
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1898
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CHARITE
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CHASSE
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dans la main.
Ce désagréable incident n’empêchait pas Dumas d’être
enchanté de sa journée ; le retour se fit très gaiement. Devant la
grille du chalet, nous aperçûmes son secrétaire Pifteau, qui nous
attendait.
- Eh bien ? Lui cria le maître, aussitôt qu’il fut à portée de
voix.
Pour toute réponse, Pifteau étendit horizontalement ses bras,
en ouvrant largement ses deux mains parfaitement vides de
billets de banque. Dumas ne put retenir une imprécation.
- Vous voyez, monsieur l’esprit fort, continua-t-il très
sérieusement, qu’il y a quelque chose de fondé dans la
superstition de Mocquer. Si j’étais resté fidèle à ses leçons, je
me serais sauvé et j’aurais gardé mes deux louis et mes
illusions sur cette canaille de Valdin.
Hélas ! ce fut ma dernière sortie avec le bon et illustre
maître.
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COMMERCE
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(Echos journalistiques, texte intégral, 1891, 1897)
1891
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1897
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CUISINE
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(Etude de la nature, chapitre intégral, 1880)
Le polype vinaigrier
Fruits confits.
Œufs de poissons glacés dans du caramel.
Amandes et raisins.
Ailerons de requins, sauce gluante.
Gâteau de sang coagulé.
Hachis de chien, sauce aux lotus.
Soupe de nids d’hirondelles.
Soupe de graines de lis.
Nerfs de baleine, sauce au sucre.
Canards de Kwaï-Poh-King.
Ouïes d’esturgeon en compote.
Croquettes de poisson et de rat tapé.
Soupe à la graisse de requin.
Compote d’étoile de mer et de têtards d’eau douce.
Ragoût au sucre, composé de nageoires de poisson, de fruits,
De jambon, d’amandes et d’arômes.
Dessert.
Soupe au lotus.
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- 195 -
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DEDICACE
AUGUSTE GAUTIER
- 196 -
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- 197 -
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Eugène Muller.
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(Dédicace amour filial, texte intégral, 1870)
A MA MERE
- 198 -
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Raynal
*
(Dédicace, texte intégral, 1922)
Pour LISE
- 199 -
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ENFANTS
- 200 -
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(Les enfants célèbres, texte intégral, 1862)
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FEMMES
(Proverbe japonais)
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(Le beau sexe, extrait, 1887)
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(Science-fiction, extrait, 1890)
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(Poésie, texte intégral, 1893)
*
(Vieillesse, extrait, 1889)
Sophie-Zélie-Estelle-Clarisse-Virginie le Charron
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Il ne lui déplaisait pas non plus d'entendre citer les jolis vers
de Demoustier qui auraient pu lui être adressés :
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(Nouvelle, texte intégral, 1886)
Les renseignements
Cora répète tous les jours l’opéra qui sera une des attractions
de l’hiver. Elle a donc moins de temps à donner à ses amis, et
ses audiences sont à peu près suspendues. Pourtant le prince
Valberg a pu, ces derniers jours, lui demander un service :
- Voici, me chère Cora, ce dont il s’agit : Mlle Nelly
Donneau-Martin, la fille du ministre, veut absolument avoir
votre avis sur son talent de cantatrice ?
- Vous savez bien que je ne donne pas de leçon, mon cher.
- parfaitement, c’est une simple audition qu’on vous
demande. Cette jeune fille a passé son baccalauréat ès lettres,
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II
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III
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exemple…
- Il me semble que Verdon est sujet à la migraine ; il s’en est
plaint aux courses un jour.
- Vous devez vous tromper, il a une santé de fer.
- D’Hérissart est-il bon marcheur ? Valse-t-il sans transpirer ?
Monte-t-il les escaliers très vite sans être essoufflé ?
- Mais d’Hérissart a un commencement de maladie de la
moelle épinière ; vous n’avez pas remarqué comme ses
mouvements sont saccadés ?
- L’appétit est-il régulier ?
- Des plus réguliers chez Verdon. Quant à ce pauvre
d’Hérissart, sans son régime sévère, nous ne l’aurions plus.
- Verdon a la poitrine mopins large.
- Erreur ; c’est la forme des jaquettes qui vous trompe.
IV
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(Nouvelle dialoguée, texte intégral, 1896)
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(Nouvelle, texte intégral, 1886)
Le regard roux
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linge, d’être trop bête et trop vile pour comprendre que si elle
n’avait pas été chassée dans la rue, ç’avait été par égard pour
ses enfants et pour le monde.
Georgette écoutait anxieuse. C’était sur elle-même que son
mari avait le droit de dire tout ce qu’il disait, du moment où il
aurait été informé. Par des questions doucereuses qui
recommandaient le calme, elle essaya d’en apprendre
davantage. Mais elle ne put obtenir que des propos incohérents,
des plaintes et des exclamations vagues. Penchée sur Ambroise,
ce fut une tentation plus forte qu’elle, et presque impie, qui la
fit lui soulever les paupières que, depuis son accident, il tenait
baissées. Les cils roux ainsi retroussés n’influaient plus, de leur
teinte, sur les prunelles. Et, comme délivrés de leur sortilège,
Georgette vit des yeux noirs très simples et très ordinaires qui,
pour une fois, laissèrent en repos son tempérament avide
d’inquiétude.
Dans la suite, quand Ambroise fut guéri, l’existence
conjugale reprit ses allures anciennes entre les deux époux.
Mais en aucune circonstance le mari ne refit la moindre
allusion aux faits sur lesquels, durant sa fièvre, il s’était
exprimé avec tant de violence ambiguë. Depuis lors, toutefois,
la femme n’eut plus besoin d’aller chercher au dehors des
éléments neufs qui lui fournissent de quoi palpiter
suffisamment, et pâlir assez, dans les discrètes péripéties de son
existence du foyer. De la matière à oppression, de la substance
d’effarement étaient thésaurisées pour elle sous le nuage noir et
roux de ce regard qui savait !... qui probablement savait ?... qui
savait sans doute ?... et qui pourtant pouvait ne pas savoir, peut-
être ?
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MEDECINE
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(Roman, extrait, 1715)
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(Roman d’aventure et souvenirs de voyage, extrait, 1887)
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(Roman d’aventure et souvenirs de voyage, extrait, 1882)
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(Echos journalistiques, texte intégral, 1895, 1898, 1899)
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MOEURS
On se mit en route.
Robert et Lucien ouvraient la marche ; les petites filles les
suivaient, Delon donnant la main à Georgette ; M. Plumeret
déployait près de ces dames toute son amabilité.
- Voilà la ferme ! annonça Lucien à son ami.
Robert ouvrit les yeux très grands.
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(Souvenirs de voyage, extrait, 1766-1769)
- 260 -
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(Anthropophages, extrait, 1835)
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- 262 -
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(Souvenirs, extrait, 1851)
- 263 -
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(Souvenir de voyage, extrait, 1899.)
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- 269 -
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- 270 -
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(Souvenirs de voyage, extrait, 1884)
- 271 -
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- 272 -
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(Roman d’aventure aux Etats-Unis, extrait, 1899)
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(Roman, extrait, 1886)
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(Histoire de l’exploration de l’Afrique, extrait, 1901)
- 276 -
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- 277 -
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(Souvenirs de voyage, extrait, 1875)
- 279 -
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(Moeurs, texte intégral, 1883)
LE TANGHIN
- 280 -
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(Mœurs, extrait, 1887)
- 281 -
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- 282 -
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NATURE (beauté de la)
- 283 -
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(Description, extrait, 1873)
- 284 -
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(Description, extrait, 1869)
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(Souvenir de voyage, extrait, 1833)
- 285 -
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(Fleurs, extrait, 1909)
- 286 -
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*
PAROLES
(Chanson, 1605)
Qui donc porte atteinte à mes biens ?
Le dédain.
Qui torture ma fantaisie ?
La jalousie.
Met à l’épreuve ma patience ?
Ton absence.
*
(Chansonnette)
- 288 -
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*
(Un kilomètre à pied, ça use aussi à l’armée)
*
(Chansonnette)
On ne me voit paraître,
Avec l’air triste ou chagrin
Je suis, ou voudrais être,
Partout où l’on boit du vin.
En buvant de ce jus divin,
Du bonheur nous sommes certains
En noyant le chagrin.
- 289 -
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*
(Chansonnette)
Oh ! si j’étais un petit oiseau,
Au zéphyr déployant mon aile,
J’irais de village en hameau.
Oh ! si j’étais une hirondelle,
J’irais, dans mon vol éperdu,
Chercher sur la terre et sur l’onde
Le doux ami que j’ai perdu,
J’irais jusques au bout du monde.
*
(Chanson d’enterrement de vie de garçon)
Autrefois, quand j’étais jeune homme,
Nul souci ne me tenait au cœur,
Et j’avais dans ma bourse de l’argent
Pour moi et mes amis.
*
(Chanson des troupes républicaines de l’Ouest pendant les
guerres de Vendée, 1793)
Compagnons,
Affrontons les canons ;
Le bonheur
Seconde la valeur !
*
(Chanson russe)
Près du bois, du bois, du petit bois,
- 291 -
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*
(Chansonnette)
Bourguignon salé,
Picard tête chaude,
Normand avisé,
Breton entêté.
Gascon beau blagueur,
Pays n’prouve rien
- 292 -
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*
(Vieille chansonnette)
*
(Petit poème grivois)
Le salut militaire
- 293 -
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(Vieille chanson anonyme)
- 294 -
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*
PITTORESQUE
Péronne
- 295 -
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(Souvenir de voyage, texte intégral, 1833)
- 296 -
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- 297 -
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(Acharnement géométrique, texte intégral, 1833)
Quadrature du cercle
- 298 -
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- 299 -
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- 300 -
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(Article journalistique, texte intégral, 1834)
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(Suicide, texte intégral, 1835)
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perdis, par des malheurs, par des vols, etc., la majeure partie de
ma fortune. Il me devint impossible de remplir avec exactitude
mes engagements ; on obtint contre moi un décret de prise de
corps, et l’on vendit mes meubles et mes immeubles.
Que me restait-il à faire, sans argent dans ce monde, si ce
n’était de mourir de faim ? Toute ma fortune que je portais dans
ma bourse consistait en 8 groschen et 6 pfenning. J’allais avec
cette somme à F., où j’arrivai à 4 heures ; j’y mis deux lettres à
la poste, et je payai 3 groschen pour celle qui était destinée à
ma tante, laquelle ne reçoit pas de lettres sans qu’elles soient
affranchies. Je dépensai pour ma nourriture 3 groschen et je
quittai F. à 5 heures moins 20 minutes, avec 2 groschen et 6
pfenning que je possède encore à l’heure où j’écris.la
providence me conduisit sur la grande route, par B. et je
bivouaquai à la belle étoile entre L. et F., puisque, avec mes
deux groschen, je ne pouvais espérer de trouver un gîte dans
une auberge.
Mais à deux heures du matin, je ne pus supporter davantage
la pluie et le froid qui me frappaient dans le buisson où j’étais
couché ; je me levai en conséquence, je traversai P., et, toujours
conduit par la providence, je pris possession du bivouac où je
suis maintenant, et où je compte attendre une mort amère, à
moins que la providence ne vienne à mon secours ; car je ne
puis ni ne veux mendier.
Hier, 15 de ce mois (septembre), je me suis préparé cette
petite cabane, et, aujourd’hui 16, j’ai écrit ces lignes. Hélas !
c’est ici que je dois mourir de faim, puisque à mon âge (52 ans)
on n’est plus reçu soldat, et que je me suis présenté vainement à
tous les chefs militaires. Je ne veux pas non plus me présenter à
mes parents éloignés et amis, car je ne connais rien de plus
affreux que de dépendre des faveurs d’autrui, surtout lorsqu’on
a été son propre maître et que l’on a possédé de la fortune.
Je supplie celui qui me trouvera ici après ma mort, laquelle
aura probablement lieu dans quelques jours, puisque je ne puis
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18 septembre
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19 septembre
20 septembre.
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23 septembre.
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26 septembre.
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(Guerre, texte intégral, 1860)
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n’aient point été renouvelées, que les soldats n’aient épuisé que
leurs gibernes, c’est-à-dire qu’il n’ait été fait qu’une
consommation individuelle de soixante cartouches, on arrive au
chiffre énorme de 8 400 000 coups de fusil. En regard, quel est
le résultat obtenu ? Les meilleurs documents arrêtent la perte
de l’armée alliée à dix-huit mille hommes, dont un sixième
aurait péri sur le champ de bataille (un tué pour cinq blessés est
la proportion la plus habituelle à la guerre). La part de
l’artillerie et de l’arme blanche doit être très grande dans une
lutte où l’on en a fait un si grand usage ; supposons, ce qui
n’est pas, qu’elle s’élève au tiers seulement ; il resterait environ
deux mille hommes tués et dix mille blessés pour la part de
l’infanterie. Chaque soldat atteint aurait donc coûté 700 coups
de fusil, et chaque mort 4 200 ; or, comme le poids moyen des
balles est de 30 grammes, il aurait fallu au moins 126
kilogrammes de plomb par homme tué, en sorte que, même en
tenant compte de ceux qui ont succombé plus tard aux suites de
leurs blessures, on retombe au moins dans l’évaluation du
maréchal de Saxe.
*
(Morale, texte intégral, 1877)
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« Tant que le jour dure, cette bête-là n’a qu’une idée, c’est
de manger mon pauvre nez. Elle ne sera contente que quand
elle en sera venue à bout et qu’elle m’aura rendu fou. J’ai
essayé de changer de banc, et même d’allée, dans l’espoir que
cela la dépayserait. Ah bien oui ! Que je sois là ou ailleurs, je
ne suis pas plus tôt assis qu’elle arrive.
- Père Mathieu, lui répondit un des deux autres invalides,
vous ne savez pas vous y prendre avec les mouches. Vous les
chassez, vous les tourmentez, ces bêtes, vous ne leur laissez pas
un instant de tranquillité, alors elles s’obstinent. Elles se
disent : « Voilà un homme qui ne sait rien endurer, taquinons-le,
cela lui refera le caractère. » C’est pour vous apprendre la
patience ce que votre mouche en fait.
« Il n’y a qu’une manière avec les mouches comme avec les
gens, c’est d’avoir l’air, quand l’envie les prend de vous tâter,
de ne pas savoir seulement qu’elles existent. Quand votre
mouche verra que vous ne lui défendez plus le bout de votre
nez, que ce n’est plus un endroit prohibé, elle sera la première à
s’ennuyer d’être dessus. Bien sûr, ça ne peut pas être pour elle
ni pour personne un lieu de plaisance, le bout d’un nez comme
le vôtre ! et le besoin lui viendra d’aller chercher de la
distraction ailleurs. Est-ce que vous avez l’amour-propre de
croire qu’il peut y avoir même une mouche dans le monde qui
n’ait pas d’autre rêve que celui de vivre et de mourir toujours à
la même place, aux dépens de votre individu ? Croyez-moi,
père Mathieu, ne l’agacez plus ; un beau jour, elle prendra
d’elle-même la poudre d’escampette, et vous n’en entendrez
plus parler. Regardez-moi. Est-ce que je m’agite comme vous
vous agitez ? est-ce que je suis toujours en l’air à tressauter ?
est-ce que je fais comme vous des gestes de possédé, à la
journée, pour une simple mouche ? Je me tiens tranquille, je
suis un homme raisonnable. J’ai le bon sens de ne penser à mon
nez que le moins possible, et alors les mouches le laissent en
paix !
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(Souvenir de voyage, extrait, 1875)
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voyait des bonnets à poil, des képis, des bonnets de police, des
casquettes, voire même des têtes nues ou ornées d’un foulard.
Tout cet équipement avait appartenu jadis aux différentes
armées de la France et de la Belgique. L’armement était à
l’avenant : fusils de pierre, à piston, longs ou courts, avec ou
sans chien, bassinet ou détente ; sabres-poignard, coupe-choux,
couteaux de chasse ou machètes, il y en avait de toutes sortes.
Quant aux chaussures, elles étaient nulles pour la plupart.
Cependant deux ou trois soldats avaient des bottes, dont une
paire à l’écuyère ; quelques-uns des souliers ou des alpargatas,
mais la chaussette ne brillait que par son absence.
Quant à la tournure militaire, à la question d’alignement, du
maniement des armes et des mouvements, il faut renoncer à en
parler.
O raconte que l’empereur Soulouque, autrement dit Faustin
Ier, avait apprit qu’en France les soldats portaient une plaque
d’or ou d’argent sur le devant de leurs coiffures, et que les
grenadiers de la garde impériale se distinguaient par la largeur
et la beauté de cette plaque.
Il chargea un agent à Paris de lui envoyer une collection de
cette partie de l’armement qu’il regardait comme un insigne de
bravoure militaire et qui devait faire de ses troupes les
premières du monde, prétention qui, du reste, est celle de toutes
les républiques de l’Amérique du Sud. Cet agent acheta à vil
prix, chez tous les restaurateurs de Paris, ces boîtes en fer blanc
vidées, sortant de l’usine Chollet, et ayant renfermé ces
conserves si utiles en hivers et dans les voyages. Il en fit
découper les plaques en laiton couleur d’or qui leur servent
d’étiquette, et les envoya à l’empereur Faustin, qui s’empressa
de les distribuer à sa garde impériale noire, dont peut-être pas
un membre ne savait distinguer une lettre d’avec une autre.
Celui qui eût pu, le jour d’une revue, passer le long du front
des bataillons eût lu sur la tête des soldats :
Petits pois au sucre. - Bœuf à la mode. - Veau braisé. -
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(Echos journalistiques, texte intégral, 1894, 1895, 1897, 1898,
1899)
1894
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1895
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1897
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1898
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1899
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(Biographie, extrait, 1872)
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SIECLE
LA QUESTION DU SIECLE,
UNE TROISIEME SOLUTION.
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TEMPEREMENT
Le témoin
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(Nouvelle, texte intégral, 1919)
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Il n’y eut point d’autre incident dans leur vie. Mais à mesure
qu’ils avancèrent en âge, de nouvelles images hantèrent le
désert si vaste et si vide de leur cerveau. Des rêves de repos, de
campagnes lointaines s’insinuèrent en eux, indécis d’abord.
Puis, ils se précisèrent, peu à peu, davantage. M. Anastase
Gaudon se voyait en manches de chemise dans un jardin. Il
voyait des bêches, des pots de fleurs, une petite maison
blanche, une levrette dansant, devant lui, sur ses pattes grêles.
Son intelligence s’enrichissait de mille notions, de mille
formes, auxquelles il n’avait pas songé jusqu’ici. M. Isidore
Fleury, lui, suivait des rêveries en chapeau de paille, en veste
de toile, et sur des fonds de saulaie, entre des nénuphars, il
distinguait nettement un bouchon rouge s’en aller, au bout
d’une ligne, à la dérive des eaux profondes, avec d’énormes
poissons, nimbés de poêles à frire.
⁂
M. Anastase Gaudon, prit, le premier, sa retraite. Il acquit, près
de Bezons, un petit terrain et y bâtit une petite maison. M.
Isidore Fleury acquit le terrain voisin, séparé seulement de celui
de Gaudon par une simple palissade qu’interrompait un puits
mitoyen. Une sente passait au bout de la palissade ; puis, à
droite et à gauche, entre des champs dénudés, sans un arbre, des
champs couverts alors de chaumes roussis, de gravats, et
parsemés, çà et là, de maisons pareilles à des jouets d’enfant sur
une table. Au loin, sur la détresse du ciel suburbain, brouillé de
vapeurs lourdes, quelques cheminées d’usine crispaient leurs
colonnes noires, et l’horizon, au delà de la plaine tout
endeuillée de la tristesse morne des banlieues, se confondait
avec les nuages couleur de suie.
Ce fut M. Gaudon qui, expérimenté déjà dans la bâtisse,
surveilla la construction de la maison de Fleury. Celui-ci venait
le dimanche. La mitoyenneté du puits fournissait aux deux amis
l’occasion de plaisanteries intarissables et harmonieuses.
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— Fleury !
— Gaudon !
Et, brusquement, M. Fleury s’emporte, gesticule et grimace.
— Je dis que le vert est laid… parce que j’en ai assez de tes
tyrannies… Tu as bâti ma maison, tu as dessiné mon jardin, tu
te mêles toujours de mes affaires… J’en ai assez de tes
tyrannies…
— De mes tyrannies ?… souffle M. Gaudon… Mais tu es une
canaille !
— Et toi, tu es un imbécile… une bête… une bête !…
— Monsieur Fleury !
— Monsieur Gaudon !
Tous les deux, visage contre visage, le poing levé, l’œil furieux,
la bouche frémissante, ils s’injurient et se provoquent.
— Je vous défends, monsieur, de remettre jamais les pieds chez
moi…
— Si vous osez me regarder en face… je… je…
⁂
Le lendemain, dès l’aube, M. Gaudon commençait à élever un
mur entre sa propriété et celle de M. Fleury… Ils vont plaider.
*
VENGEANCE
Toute l’œuvre
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deux pôles, on lisait son nom sur le fer blanc de ses boîtes, et,
par ce temps d’explorations enragées, de caravanes, de
missions et de colonies, il pouvait se vanter de nourrir
l’univers. Il s’en vantait, avec un gros rire sonore, qui lui
donnait un air de bonhomie, bien qu’il ne fût bonhomme en
aucune façon.
On le disait sournois, et il mettait toute son étude à paraître,
au contraire, d’une brutale franchise. Dur, net, sec en affaires,
impitoyable, il traitait, signait, touchait, soldait et, hormis la
peinture, n’aimait rien ni personne. A cause de ses conserves et
de son musée, on l’avait surnommé le Conservateur. Il avait, en
apparence, du moins, l’inamovible sérénité de l’emploi. Il
n’admettait sur terre que trois existences : son intérêt, sa
galerie, et la loi, c’est-à-dire son droit.
On ne savait pas que jamais aucune émotion l’eût secoué, ni
de pitié, ni de douleur, ni même de joie. Il encaissait les deuils
ou les bonheurs, sans sourciller, et les portait en compte-
courant. De même, il se montrait sans compassion pour les
misères d’autrui, sans indulgence pour les faiblesses.
Son fils unique mourait à l’âge de dix ans.
- Que voulez-vous ? C’est la nature.
Un de ses plus dévoués agents, aide et compagnon de ses
débuts, un ami, osait, dans une heure d’égarement et de besoin,
prendre à la caisse une somme qu’il pensait restituer en fin de
mois ? Goldenstock le faisait arrêter, condamner, et ruinait cette
famille.
- Que voulez-vous ? C’est la loi !
Sa jeune femme qu’on disait malheureuse et qui avait vingt
ans de moins que lui, le quitta, obtint le divorce, et se remaria.
- que voulez-vous ? C’est la femme.
Elle épousait un peintre déjà illustre et qu’elle avait connu
chez Goldenstock.
- Que voulez-vous ? C’est la gloire !
En cette circonstance pourtant, on admira la conduite du
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II
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III
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IV
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VI
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VII
« Augustine. »
*
(Souvenir de voyage, texte intégral, 1920)
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VIEILLESSE
La mémoire d’un vieil homme ressemble à ces lunettes qui éclairent les
objets placés à distance et brouillent ceux qui sont proches. (Sir Arthur
Conan Doyle)
Adieux
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moi, et non dans les idées ; que les idées étaient solides, et qu’il
me manquait désormais la force nécessaire pour les concevoir,
les enchaîner, les étayer l’une sur l’autre. Mais si cela me
rassurait pour la philosophie, cela me décourageait pour moi-
même. J’entrevis que je faisais, à tous les points de vue, la plus
sotte des entreprises ; qu’il valait mieux, à mon âge, garder
l’abri sous lequel j’avais vécu, et je me condamnai à douter de
moi-même, pour ne plus douter de tout le reste.
« Vous me reprochez de m’être tiré de la mêlée des partis, et
vous me dites qu’un esprit comme le mien, qui voit de haut, et
qui n’est pas troublé par des visées personnelles, pourrait
amener dans les batailles quotidiennes un peu de lucidité et de
calme. Il n’y a de vrai dans tout cela que mon parfait
désintéressement. J’ai cru longtemps, comme vous, que j’avais
l’esprit élevé et clairvoyant qu’il faut apporter dans la politique.
Je sais maintenant que ce sont mes sentiments qui ont de
l’élévation, plutôt que mon esprit ; et je me suis trompé si
souvent dans mes prévisions, que mon expérience n’a servi
qu’à me désillusionner sur moi-même.
« Vous dites qu’on est injuste envers moi parce qu’on a
oublié mes services. Oui, j’ai eu l’occasion dans ma vie de
déployer quelque courage. J’ai couru risque, plus d’une fois, de
perdre la vie ; j’ai fait le sacrifice de ma popularité ; j’ai brisé
ma carrière de mes propres mains. Ce ne sont pas d’aussi
grands services que vous le croyez ; ce sont simplement des
actes d’honnête homme. Ceux qui ne partagent pas mes idées
ont le droit de ne voir, en tout cela, que les démarches d’un
ennemi, qu’ils ne sont pas obligés de glorifier. Je suis assez de
l’avis de ceux que vous appelez mes détracteurs et mes
calomniateurs. Parlez-moi des découvertes de Pasteur ! Mais,
nous autres, en politique, nous n’avons jamais raison que pour
un côté de la galerie… Vous parlez avec emphase de mes
succès de tribune. Ce genre de mérite était plus facile dans ce
temps-là qu’aujourd’hui. Je lis assez souvent des discours qui
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*
Z
(Alypius d’Alexandrie)
*
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(Anonyme)
*
- Placer l’esprit avant le bon sens, c’est placer le superflu
avant le nécessaire.
(Anonyme)
*
- C’est dans la conversation, un défaut bien grossier, et
cependant bien commun, de répéter ce qu’on a dit de bon,
quand les autres ne le relèvent pas et qu’on doute s’ils l’ont
senti. Outre que par là on leur fait une espèce d’insulte, il y a
une vérité ridicule et de la petitesse à ne pouvoir pas perdre un
bon mot, un trait heureux ; c’est de plus une marque de
pauvreté ; quand on est riche, on est indifférent aux petites
pertes.
(Anonyme)
*
- Il est une philosophie qui ne se repose jamais ; sa loi est le
progrès ; un point qui était invisible hier est son but
aujourd’hui, et sera son point de départ demain.
(Anonyme)
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*
- Le mot indépendance est uni à des idées accessoires de dignité
et de vertu. Le mot dépendance est uni à des idées d’infériorité
et de corruption.
(Bentham)
*
- O race de propriétaires campagnards ! vous tous qui coupez
vos bois, fauchez vos prés, moissonnez vos champs, vendangez
vos vignes, récoltez vos pommes ou vos garances, exploitez vos
tourbières ou vos mines, nourrissez vos bœufs ou vos vers à
soie, élevez vos chevaux de pur sang et de sang mêlé, tuez vos
lièvres et tondez vos mérinos ; race de jury et d’élections, race
de conseil d’arrondissement et de conseil général, race
d’abonnés à la Gazette de France ou au journal des Débats ;
vous êtes la base de la société, car le sol est à vous ; vous nous
nourrissez, vous nous abreuvez, vous nous chauffez, vous nous
habillez pour notre argent ; vous êtes donc estimables, vous êtes
honorable, vous êtes considérables ; mais de votre compagnie,
que Dieu nous délivre à jamais !
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c’est que le bonheur n’éclôt guère dans le sillon tracé par ces
hommes qui suivent une étoile ; pour eux, les femmes sont un
rêve, un caprice, une passion peut-être, mais jamais un but. La
gloire, voilà le but ; et ils y vont, n’importe quels anges ils
blessent dans leur course et laissent par le chemin mourants et
désespérés. Le navire qu’on met à flot s’inquiète-t-il des
guirlandes qui le décorent ? Tombent les fleurs ! la mer est là !
Sans doute c’est une triste loi, celle qui trempe le talent dans
l’égoïsme pour qu’il porte plus loin.
*
- L’orateur habile est celui qui sait le mieux écouter et se taire
à propos. Le parfait orateur serait peut-être celui qui ne parlerait
pas.
(Bertall)
*
- Les femmes inspirées par une affection sincère s’assimilent
merveilleusement aux idées de l’homme qu’elles aiment et
savent lui rendre la persévérance dans les moments de
découragement et la foi en soi quand ils se sentent défaillir.
Elles sont pour quelque chose dans tout ce qui se fait de grand
et de bon. Pour toute hardie découverte, pour toute œuvre de
génie, on peut se demander, avec ce procureur général qui, par
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*
Tout est changé, tout me rassure ;
Je n’entends plus qu’un bruit
Semblable au doux murmure
De l’onde claire, pure,
Qui tombe, coule et fuit.
(Bonneville)
*
- L’espoir des émotions est déjà un plaisir.
( Bourde Paul )
*
- Celui qui, dans la pédagogie, ne voit qu’un métier, est
indigne de l’exercer ; c’est plus qu’une fonction, c’est une
mission ; le sort des enfants, des citoyens, d’un peuple entier
peut en dépendre ; telles méthodes erronées d’enseignement ont
fait plus de mal à certaines générations que la peste et la guerre.
Jamais on n’apportera assez de soins, assez de discernement au
choix des maîtres, jamais on ne leur accordera assez de latitude
dans leur façon d’enseigner, jamais on ne récompensera assez
leurs efforts pour donner à l’éducation de la jeunesse tous les
progrès dont elle est susceptible. Livrer des enfants à un
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*
- Le sentiment de celui qui aime le chien est toujours exclusif
dans une certaine mesure. Nous n’entendons pas faire un
rapprochement de mauvais goût ; cependant il nous paraît
incontestable que l’on retrouve dans cet attachement à un
animal quelque chose de l’aveuglement qui est une des
caractéristiques de l’amour ; il ne sera pas toujours
proportionné aux agréments extérieurs ou moraux de la bête qui
en est l’objet, il engendre au contraire les illusions les moins
justifiées, et, comme il n’est point de femme laide pour un
homme sincèrement épris, il n’est point de vilain ou de mauvais
chien pour son maître.
(Cherville G de )
*
- Pour se faire une réputation d’éloquence, il faut discourir ;
pour devenir un brave il faut se battre ; pour s’illustrer dans les
arts il faut produire des chefs-d’œuvre et tout cela devant
témoins, au nez et à la barbe du public qui vous juge et vous
critique, tandis que, pour s’établir lettré, érudit, il suffit de dire
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et de laisser dire qu’on sait beaucoup de choses. Bien fin qui ira
les compter dans votre tête ! Moins on parle, plus les gens vous
croient sérieux. D’ailleurs, la masse, qui est très ignorante, ne
tient pas à approfondir.
(Deslys Charles)
*
- Ce n’est pas la faim qui a inventé la bonne chère : c’est la
gourmandise.
(Desnoyers Louis)
*
- Il y a dans la vie des instants où tout semble conspirer pour
étouffer au fond de nos âmes ce qui peut nous rester encore de
sens moral.
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(Enault Louis)
*
- Une goutte d’eau tomba des nues dans les abîmes de la
mer ; mais en voyant les flots s’agiter dans leurs gouffres
béants, elle se dit, saisie de honte et de tristesse ; Hélas ! que
suis-je en face de cette immensité ? Hier, je brillais dans les
nuages, aujourd’hui la feuille qui flotte sur ces flots est
beaucoup plus que moi.
Mais le roi des cieux, touché de sa douce plainte, la revêtit
d’une robe de noblesse, et la déposa dans une coquille où elle
fut changée en perle précieuse ; elle finit par briller sur la
couronne d’un roi.
Cette fable, ami, est la fleur des préceptes. Dieu élève les
humbles.
(Fable arabe)
*
- Il y a déjà longtemps que je suis vieux. Un jour de l’an
passé, sur le pont des Arts, quelqu’un de mes confrères de
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(France Analole)
*
- Entre enfants, on forme des amitiés éternelles qui durent
vingt-quatre heures, et cela ne tire pas à conséquence. Entre
hommes, c’est plus grave. Quand on s’avance d’un pas vers un
homme, il faut être sûr de n’avoir pas à reculer. Il faut être poli
et obligeant avec tout le monde, familier avec personne, jusqu’à
ce que l’on ait trouvé à qui parler. On rencontre des gens
familiers, indiscrets, entreprenants, qui ont la prétention de
vous faire grand honneur en s’imposant à vous. Il faut répondre
poliment à leurs avances ; encore une fois, il faut être poli avec
tout le monde. Mais il faut se tenir sur ses gardes, et ne pas se
livrer. Du reste, ces gens-là ont tant à dire sur leur propre
compte, qu’ils ne sont pas exigeants en fait de confidences. Et
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(Girardin Jules)
*
- La vie est comme un grand chemin où les uns et les autres
vont et viennent. On se croise, on se salue quelquefois, souvent
on cause un instant, puis on se quitte et l’on s’éloigne pour ne
plus se rencontrer, pour s’oublier même tout à fait. Les jours,
les mois, les années passent vite. Chacun a ses affaires, et
chacun est si pressé !
(Giron Aimé)
*
- L’absence de comparaison est souvent un préservatif de
peine.
*
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(Houssaye Arsène)
*
- Me voici donc charlatan… Eh ! qui ne l’est pas dans le
monde ? chacun le fait à sa manière ; les gens en place avec les
solliciteurs, les spéculateurs avec les capitalistes, les fripons
avec les sots, les hommes à bonne fortune avec les femmes, les
coquettes avec leurs amants, les débiteurs avec leurs créanciers,
les auteurs avec les acteurs, les libraires avec les lecteur, et les
marchands avec tout le monde.
- Ils sont rares les gens hospitaliers !... Les plus humains
croient faire beaucoup pour le pauvre voyageur en lui donnant
une légère aumône et un morceau de pain !... mais ils ne le
reçoivent point sous leur toit. Il est bien loin ce temps où l’on
se trouvait honoré de donner asile à un étranger, sans
s’informer quel était son rang et sa fortune ; où l’on partageait
avec lui son feu, son repas et son lit ! Autres temps, autres
soins !... Nous sommes devenus très fier, nous ne voulons plus
rien partager. En revanche, nous avons de bons amis qui
viennent manger notre soupe, boire notre vin, quelquefois
même en conter à notre femme, et qui, en sortant de notre
maison, vont dire mille méchancetés de nous… mais c’est par
excès d’attachement, et de crainte que nous n’ayons d’autres
amis qu’eux.
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*
- Il y a des gens qui parlent un moment avant que d’avoir
pensé ; il y en a d’autres qui ont une fade attention à ce qu’ils
disent, et avec qui l’on souffre, dans la conversation, de tout le
travail de leur esprit. Ils sont comme pétris de phrases et de
petits tours d’expressions, concertés dans leur geste et dans tout
leur maintien ; ils sont puriste, et ne hasardent pas le moindre
mot, quand il devrait faire le plus bel effet du monde ; rien
d’heureux ne leur échappe, rien ne coule de source et avec
liberté ; ils parlent proprement et ennuyeusement.
(La Bruyère)
*
- De deux amis, la mort ne fait qu’un malheureux, c’est celui
qui survit ; mais l’absence en fait deux.
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*
- La médiocrité intellectuelle m’irrite et me rend malade.
J’aime mieux la vraie bêtise ; au moins parfois elle est drôle.
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( Lecomte du Nouy)
*
- Les enfants, qui sont l’espoir de l’avenir, sont aussi le souci
du présent ; et on n’aime guère leur société que quand on les a
élevés soi-même. Alors, comme on a suivi leurs progrès jour
par jour, on sait au juste ce qu’on peut attendre d’eux, et on ne
court pas risque d’être trop sévère ou trop indulgent ; mais,
quand on les a perdus de vue pendant plusieurs années, on leur
demande trop, en les jugeant d’après soi-même, ou bien on les
croit incapables de raisonnement, et on ne leur demande pas
assez.
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fatigue.
(Mme Colomb)
*
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(Madame de Girardin)
*
- La beauté n’est vraiment irrésistible que lorsqu’elle nous
explique quelque chose de moins passager qu’elle, qu’en nous
faisant rêver à ce qui fait le charme de la vie au-delà du
moment fugitif où nous sommes séduits par elle ; il faut que
l’âme la retrouve quand les sens l’ont assez aperçue. L’âme ne
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(Mme de Krudner)
*
- On a toujours plus d’esprit et d’agrément quand on
s’abandonne dans la conversation, sans faire aucun calcul de
vanité ou d’amour-propre.
Une des premières observations à faire dans la conversation,
c’est l’état ou le caractère et l’éducation de la personne à qui on
parle.
(Madame Necker)
*
- La fortune ne change pas les hommes, elle les démasque.
(Madame Riccoboni)
*
- Bien sages sont ceux qui ne prennent jamais l’imagination
que comme un passager agréable, toujours étranger à la
manœuvre, qu’on peut déposer à terre, au besoin, et qui n’aura
jamais qualité pour gouverner le navire. Ceux-là peuvent jouir
pleinement de son charme, se laisser bercer par ses mélodies, et
amuser par ses mirages. Reléguée à son rang par la raison,
l’imagination ne peut plus leur nuire.
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(Mlle Z. Fleuriot)
*
- Peintre ou musicien, celui que la « flamme bleue » éclaire
et consume en même temps appartient tout entier à cette
flamme au moment où elle s’épanche. C’est en lui une
illumination soudaine, un feu qui le brûle. Tout ce qui l’entoure
disparaît par une sorte d’hallucination mystérieuse et sublime.
Le « génie » n’est point un vain mot. C’est l’occulte influence
qui s’exerce sur une âme et l’emporte, à certaines heures, au-
dessus de l’ordinaire niveau de l’humanité. Il n’y a, pour le
génie, ni âge ni condition ; il n’y a pas de règle non plus, parce
qu’il est lui-même en dehors des règles, étant l’exception. Tout
esprit où il a établi son siège n’est point par là même adéquat
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(Maël Pierre)
*
- Dans toute existence humaine, même la plus terne, la plus
monotone et la plus discrètement voilée, il y a des époques
agitées, des moments de crises soudaines, qui rompent
l'uniformité des jours, suspendent ou accélèrent le cours des
heures, dérangent l'ordre des choses prévues, précipitent les
événements et apportent, quoi qu'on y puisse faire, le trouble et
l'angoisse dans les esprits, l'émotion fiévreuse au fonds des
cœurs.
On dirait ces grandes marées qui, même par un temps doux et
calme, par un ciel souriant, sans nuages et sans éclairs, sur une
mer d'azur, sans orage et sans plis, s'enflent, bouillonnent tout à
coup, chassant tout devant elles dans leur force géante,
couvrant les écueils, gonflant les vagues, entassant leurs flots
verts et leurs paquets d'écume, menaçant le ciel même vers
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(Marcel Etienne )
*
- La timidité vient du plaisir de plaire et de la crainte que l’on
a de n’y pas réussir.
( Marquise de Montagu)
*
- La vérité, habilement truquée, crée des illusions bien
supérieures aux mensonges.
(Merrit Abraham)
*
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(M. de Montlosier)
*
Mort
(Murger Henry)
*
- Parmi les nombreux salons du Paris d'alors, il n'en était
guère, en effet, qui fût à la fois plus sérieux et plus charmant
que le salon présidé par madame de Condorcet.
Présidé ? le mot est bien solennel ; il sent l'apprêt des grandes
assises de madame du Deffand et de madame Geoffrin. La
maîtresse de la maison n'avait rien de ces femmes célèbres. Et
d'abors, elle n'était point seule à faire les honneurs de chez elle.
On connait l'aventure d'un habitué de madame Geoffrin lui
demandant, un jour qu'il n'avait rien de mieux à dire, quel était
ce vieux monsieur d'aspect insignifiant qu'on avait vu
longtemps à sa table et qui en avait disparu. "Ah ! répondit
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(Naurouze Jacques)
*
- Le jour où la femme a été émancipée, elle est devenue
supérieure à l’homme.
Entre toutes les femmes, les bourgeoises de Paris ont pour
coutume de dominer leurs maris.
Par douceur et aussi par calcul, elles ont eu le bon esprit de
toujours laisser à leurs époux une apparence d’autorité ; mais il
est à remarquer que les maris ne font jamais rien sans consulter
leur moitié.
- Lorsque les femmes qui vivent en dehors des lois sociales
parviennent à l’âge de vingt ans, elles regardent l’humanité par-
dessus l’épaule ; elles méprisent les hommes à cause de leurs
faiblesses, qu’elles connaissent bien. Souvent il leur arrive de
pleurer amèrement, mais ce n’est pas sur leur abjection ou leur
servitude, les remords eux-mêmes n’ont rien à voir dans ces
larmes ; esclaves, elles pleurent de ne pas avoir des maîtres
forts.
Alors le besoin d’être dominées ou de dominer s’empare de
ces créatures folles ; de là naissent ces liaisons odieuses avec
des hommes odieux, où la femme n’est plus dominée, mais
battue ; ou encore ces amitiés étranges et pleines de jalousie
que les impures éprouvent entre elles.
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provision.
(Noriac Jules)
*
- Celui que possède uniquement la soif de l’or, devient un
bandit. La vie se résume pour lui en un seul mot : prendre ; et
l’occasion se présentant, il prend sans hésiter, par ruse s’il est
possible, car la ruse est plus conforme à l’esprit de lâcheté,
sinon il se décide à user de la force. L’amant de l’or n’est plus
une intelligence, un cœur, une pensée, c’est un simple appétit.
Un humain dégradé de toute générosité, de tout rêve humain,
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*
- Les éloges des flatteurs sont moins dangereux que leurs
conseils, car les premiers caressent notre amour-propre et les
seconds une mauvaise passion.
(Petit-Senn)
*
- Quand mon ami est malheureux, je vais le trouver ; quand il
est heureux, je l’attends.
(Petiet)
*
- Tout, dans la nature, selon la loi de Dieu, doit suivre une
marche de progrès ou de décadence ; rien n’est stable, rien n’est
immuable ; le soleil, pâle à son lever, aspire au zénith et
retombe éteindre ses feux dans les flots ; la mer frémit, puis
s’agite, puis élance son écume jusqu’au sommet des falaises ;
puis, comme épuisée de ses vains efforts, elle n’est plus qu’un
miroir où l’alcyon reflète son image ; les plantes, animées par
la sève du printemps, dressent vers le ciel leur tige vigoureuse,
jusqu’à ce que les ardeurs de l’été les dessèchent et les rendent
le jouet des vents. Pauvres humains ! il en est ainsi de vos
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(Saint-Germain J. T. de)
*
- N’éveille pas l’esclave qui dort ; il rêve peut-être qu’il est
libre.
(Scott Walter)
*
- Rien n’est terriblement beau comme un incendie qui éclate
la nuit dans la campagne. Malgré l’horreur du spectacle, on ne
peut s’empêcher d’admirer en le haïssant ce décor sinistre, aux
lueurs rougeoyantes.
*
- C’est une étrange chose que la différence établie entre les
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(Simon Jules)
*
- S’il y a tant de sots et de méchants, c’est que la plupart des
hommes se méconnaissent eux-mêmes. La question n’est pas de
savoir ce qui nous convient, mais ce à quoi nous convenons.
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sociétés ! Quand elle ne crée pas les autres, elle en tient lieu.
(Souvestre E.)
*
- Les rancunes d’amour-propre ne sont pas de celles que le
temps adoucit ; il ne fait, au contraire, que les aggraver. Entre
amis, quand par malheur on a été assez sot pour se fâcher, du
moment où l’on sent, où l’on sait que l’on ne peut pas et que
l’on ne veut pas se brouiller pour la vie, c’est tout de suite qu’il
faudrait se réconcilier. Rien n’est pire que de dormir sur sa
colère.
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(Stahl P. J.)
*
- Le véritable courage est modeste et l’homme brave, toujours
discret.
(Stany Commandant)
*
- Les chevaux qui piaffent le plus sont en général ceux qui
avancent le moins ; il est de même des hommes, et l’on ne doit
pas confondre cette perpétuelle agitation, qui s’épuise en vains
efforts, avec l’activité qui va droit à son but.
*
- Il y a trois sexes en ce monde : le sexe masculin, le sexe
féminin, et le sexagénaire.
*
- 402 -
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(Zimmerman)
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- 404 -
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- Académie
M***de l’académie de Troyes 7
Maxime du Camp 14
Le petit français illustré 23
- Administration
Le petit français illustré 24
j.Girardin 25
Sixte Delorme 30
Pierre Veber et Willy 38
- Amour
Louis Brunet 43
G. de Cherville 48
Sixte Delorme 53
Louis Enault 58
Jules Simon 95
Mme de Witt 109
Henry Murger 122
Eugène Muller 129
F.E. Raynal 131
- Argent
Hector Malot 132
Victor Tissot 140
Le petit français illustré 147
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- Charité
Mme G. Demoulin 150
- Chasse
G de Cherville 176
- Commerce
G de Beauregard et H de Gorsse 181
Louis Desnoyers 182
Le petit français illustré 191
- Cuisine
Mme Colomb 193
Mme Demoulin 194
- Dédicace
Eugène Muller 196
Raynal 198
André Lang 199
- Enfants
Boucher de Perthes 200
Michel Masson 207
- Femme
Bertall 210
Aimé Giron 212
Louis Boussenard 212
José-Maria de Heredia 215
M. de Lescure 215
Ange Bénigne 215
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- Médecine
Gustave Droz 246
Le Sage 247
Louis Jacolliot 251
Louis Boussenard 252
Le petit français illustré 255
- Mœurs
Marie Leconte 257
Louis-Antoine de Bougainville 260
Boucher de Perthes 261
E. Souvestre 263
J. Hoche 264
Victor Tissot 271
Camille Debans 273
Paul Célières 274
Paul Bory 276
H. Marguerit 279
Anatole Bordot 280
Victor Cherbuliez 281
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- Paroles
Miguel de Cerventès 287
Georges Courteline 288
Sophie de Cantelou 289
Louis Morin 289
B. Auerbach 290
Mme Colomb 290
Gustave Toudouze 291
Victor Tissot 291
Marie Robert Halt 292
Jules Noriac 293
Clément Privé 293
Jean Richepin 294
- Pittoresque
Charles Louandre 295
Hoffmann 296
Rédacteur anonyme 298
Rédacteur anonyme 301
Rédacteur anonyme 302
Rédacteur anonyme 309
P. J. Stahl 310
H.Marguerit 315
Le petit français illustré 318
Anne–Paule-Dominique de Noailles 322
- Siècle
Alphonse Allais 324
- Tempérament
Edmond Haraucourt 328
Octave Mirbeau 334
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- Vengeance
Edmond Haraucourt 339
Dubut de Laforest 350
Roul Ponchon 354
- Vieillesse
Jules Simon 356
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