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1.

Définitions et introduction
La grammaire du français : - ensemble des structures et des règles qui permettent de produire tous
les énoncés de cette langue, et seulement eux.

- étude systématique des éléments constitutifs de la langue: phonétique


et phonologie, morphologie, syntaxe.

MORPHOLOGIE:

Sens traditionnel et étymologique : étude de la forme des mots.

Unité minimale du niveau morphologique : le morphème, qui est souvent réalisé par des segments inférieurs
au mot : radicaux, désinences, préfixes, suffixes : aim-ez / in-justice / ment-eur.

1. Morphologie flexionnelle ou grammaticale → variations de la forme des mots selon les catégories du
nombre, du genre, de la personne, du mode, du temps…

2. Morphologie lexicale → description des mécanismes qui président à la formation des mots: dérivation,
composition.

SYNTAXE

Sens traditionnel et étymologique : l’étude de la façon dont les mots se combinent pour former des groupes
de mots et des phrases.

L’étude syntaxique comprend aussi les rapports entre les constructions et établit les correspondances
systématiques entre les structures syntaxiques des différentes constructions.

Par exemple :

Une phrase passive est mise en rapport avec la phrase active correspondante au moyen d’un ensemble
d’opérations convertissant une structure de départ en une structure d’arrivée :

S V COD

La grève paralyse les transports en commun

S<COD VPassif C d’agent<S

Les transports en commun sont paralysés par la grève

On fait de même pour les différents types d’une même phrase :

Son amie a écrit cette lettre (assertif ou déclaratif)

→ (négatif) son amie n’a pas écrit cette lettre

(emphatique) c’est son amie qui a écrit cette lettre

(interrogatif) son amie a-t-elle écrit cette lettre ?

Qui a écrit cette lettre ?


REM. : On distingue souvent différents types de phrases:

-assertif ou déclaratif / interrogatif/ impératif / exclamatif

-passif / négatif /emphatique / impersonnel (appelés aussi formes de phrases) .

Le même traitement s’applique aux pronominalisations :

Pierre prête le livre à son camarade → Il le lui prête

Aux nominalisations : Pierre part → le départ de Pierre

Pierre est fier →la fierté de Pierre

La description syntaxique établit les classes d´unités simples (les parties du discours) et complexes (les
syntagmes : séquences de mots formant une unité syntaxique=groupe ou entité car il est composé d'un ou
plusieurs mots allant jusqu'à la phrase simple ).

Elle suppose la segmentation et la classification : la structure syntaxique d´une phrase peut être
représentée comme une configuration de segments identifiés par leur nature : le segment x appartient à la
classe X, et par leur fonction : le segment x est en relation avec le segment y dans la construction
d’ensemble Z.

La phrase est une séquence de mots qui constitue l’unité supérieure (complète et autonome) qui peut être
décrite au moyen d’un ensemble de règles morpho-syntaxiques.

 Elle est formée de constituants (=elle est construite) et elle n’est pas un constituant.

DONC c’est à l’intérieur de la phrase qu’ont lieu les relations (les fonctions grammaticales) et que se décrit
la nature des segments [les classes d’unités simples (parties du discours) et complexes (groupes de mots)]
qui constituent l’architecture syntaxique des énoncés.

Un mot peut être un nom, un déterminant, un adjectif, un pronom, un verbe, un adverbe,


une préposition, une conjonction ou une interjection.

La fonction d’un mot ou d’un groupe de mots est le rôle que ce segment joue dans la structure
d’ensemble de la phrase où il est employé. La fonction se définit toujours en termes relationnels.

Par exemple :

un adjectif est épithète d’un nom : le cahier rouge est sur la table

est attribut du sujet : le cahier est rouge

est attribut du COD : elle trouve intéressant ce roman

La structure de la phrase de base française est celle d’une phrase assertive ou déclarative, simple (une
seule structure phrastique) et neutre (elle n’est ni négative, ni emphatique, ni passive, ni impersonnelle) :

Groupe nominal – groupe verbal

Le cahier est rouge


LE GROUPE NOMINAL
1. définition

--D’un point de vue externe : quelle est sa distribution ? Dans quelles constructions peut-il entrer ? De quoi peut-il
être constituant ? = quelles sont ses fonctions possibles ?

--D’un point de vue interne : de quoi peut-il être constitué ? Comment peut-il être décomposé ?

*Caractérisation externe.

-Le GN peut apparaître dans plusieurs positions syntaxiques. Il peut être :

Sujet (=premier constituant obligatoire de la phrase) :

Le chat est noir

Complément d’objet direct (constituant du groupe verbal) :

Le garçon caresse le chat

Attribut du sujet (constituant du groupe verbal) :

Ce garçon est son neveu

Attribut du complément d’objet direct (constituant du groupe verbal) :

On surnomme Louis XIV le Roi-Soleil

Complément d’objet indirect (constituant d’un groupe prépositionnel qui est COI du verbe) :

Ce garçon ressemble à sa mère

Constituant d’un groupe prépositionnel qui est complément circonstanciel :

Il pose le cahier sur la table

Constituant d’un groupe prépositionnel qui est complément du nom :

Le chat de ma voisine est noir

Constituant d’un groupe prépositionnel qui est complément de l’adjectif :

La mère est fière de ses enfants

Complément circonstanciel construit sans préposition (Constituant facultatif et mobile de la phrase) :

Cet été, tous les soirs, place Victor Hugo, les touristes peuvent assister à un spectacle de danses
folkloriques

Apposition (constituant facultatif détaché derrière un autre groupe nominal) :

Louis XIV, le Roi-Soleil, a fait construire le château de Versailles

*Caractérisation interne.

Sous sa forme minimale canonique, le groupe nominal est constitué d’un déterminant et d’un nom :
Ex : le chat, la mère, la table, ses enfants, cet été.

Le groupe nominal étendu y ajoute un ou plusieurs modificateurs du nom :

Un adjectif qualificatif : [le chat noir ] miaule

Un groupe prépositionnel : [ le chat de la voisine ] miaule

Une subordonnée relative : [le chat qui est sur le toit] miaule

Et pour certains noms, une subordonnée complétive (qui peut, dans certains cas, être réduite à une
construction infinitive) :

[ L’idée qu’il parte ] me réjouit  [ L’idée de partir] me réjouit

2. Le nom

C’est l’élément central du groupe nominal où il est régulièrement précédé d’un déterminant et peut être
accompagné de modificateurs.

Le déterminant porte les marques du genre et du nombre du nom :

le concierge, la concierge, les concierges

cette fille, ces filles

Il actualise le nom dans le discours (apporte une précision) et convertit en nom toute unité appartenant, au
départ, à d’autres catégories grammaticales :

Un être, le beau, le qu’en dira-t-on, le devoir, le pour et le contre…

Le nom a un genre (masculin ou féminin) et varie en nombre (singulier ou pluriel).

À l’intérieur de la classe du nom, les noms propres ont des particularités qui les distinguent des noms
communs.

A.Les noms communs : sous-catégories

Il faut distinguer trois couples de sous-catégories :

- Noms (qui désignent des) comptables / noms (qui désignent des) non-comptables ou massifs

Les noms comptables renvoient à des segments discontinus de la réalité, qu’on peut énumérer. Ces noms se
combinent avec tous les déterminants qui indiquent la quantification numérale :

Ex. le livre → un livre, quatre livres, plusieurs livres, quelques livres…

Les noms massifs renvoient à des réalités homogènes :

Du vin + du vin = du vin


Ces noms massifs sont déterminés par l’article partitif :

Il boit de l’eau, de la bière ; il mange de la viande, du fromage…

Si un nom massif est transposé dans la catégorie des noms comptables, il désigne une sous-espèce ou une
quantité de matière discontinue :

Dans ce magasin on vend des vins de qualité.

Une bière, deux cafés.

DONC le même nom peut renvoyer à quelque chose qui est conçu comme comptable ou comme massif.

- Ainsi, le même nom désigne l’animal (comptable) : il y a deux bœufs

et la viande de l’animal (non comptable) : il a mangé du bœuf à midi.

- Le fruit (comptable) : Il a acheté trois citrons.

et sa substance (non comptable) : Il y a du citron dans cette tarte.

- Noms (qui désignent des) animés / noms (qui désignent des) non-animés

Cette distinction est à la base du comportement différent par rapport au genre :

Les animés peuvent varier en genre : le concierge / la concierge

Les inanimés ont un genre fixe : le fauteuil, la chaise

Dans le domaine de la pronominalisation :

+animé (+humain), on utilise : qui ?, quelqu’un, personne

Qui est venu ? →mon voisin, Pierre, le concierge

Qui a-t-il rencontré ? →mon voisin, Pierre, le concierge

De qui parle-t-il ? → de mon voisin, de Pierre, du concierge

Il a rencontré un ami, sa voisine →il n’a rencontré personne

Tout le monde a lu ce livre → personne n’a lu ce livre

Mon voisin est arrivé → quelqu’un est arrivé

-animé, on utilise : que ?, quoi ?, quelque chose, rien

Que regarde-t-il ? →un tableau, la télévision, un film

De quoi parle-t-il ? →d’un tableau, d’un film, du dernier roman qu’il a lu


Il a écrit des livres → il n’a rien écrit

Un malheur est arrivé → rien n’est arrivé

Un malheur est arrivé → quelque chose est arrivé

* Les compléments du verbe, du nom et de l’adjectif introduits par à ou de se pronominalisent différemment


selon qu’ils sont animés humains ou non-animés :

Humain : Il a parlé à sa voisine → il lui a parlé.

H : Il a pensé à sa voisine → il a pensé à elle.

Inanimé : Il a pensé à l’avenir → il y a pensé.

H : Il a parlé de sa voisine →il a parlé d’elle.

I : Il a parlé de cette histoire → il en a parlé.

H : Il connaît l’adresse de Pierre → il connaît son adresse.

I : Il connaît l’adresse de ce restaurant → il en connaît l’adresse.

- Noms (qui désignent des) concrets / noms (qui désignent des) abstraits

Les noms abstraits sont des noms de propriété (la faiblesse), de processus (la construction), de relation (la
supériorité), très souvent dérivés de verbes et d’adjectifs, non comptables.

Souvent, ce même nom peut désigner quelque chose de concret, et alors il est comptable :

La construction de cette maison (= action de construire = abstrait).

On a abattu de vieilles constructions (=choses construites =concret).

- Il y a aussi une autre distinction qu’on peut retenir :

Du point de vue morphologique, il y a des noms simples / des noms composés.

 Les noms simples (même pourvus d’un suffixe : un chanteur) constituent une unité graphique.

 Les noms composés sont formés de deux ou plusieurs mots qui peuvent être soudés : le vinaigre (vin-
aigre), et être sentis comme des noms simples ;
mais certains noms composés dont les éléments sont agglutinés à l’écrit sont perçus comme composés quand
ces éléments varient seulement en nombre :
Madame / mesdames mademoiselle / mesdemoiselles

Monsieur / messieurs gentilhomme / gentilshommes

Ou quand il y a un verbe dans le composé :

Un portefeuille un portemanteau
Les éléments du nom composé peuvent ne pas être soudés à l’écrit :

. Ils peuvent être unis par un trait d’union :

Un porte-monnaie un porte-parole un arc-en-ciel

. Si les éléments du nom composé sont totalement séparés à l’écrit, on appelle cette unité locution nominale :

Une pomme de terre le chemin de fer.

B.Morphologie des noms communs

. Le nom a un genre qui lui est inhérent et qu’il transmet par l’accord aux mots, susceptibles de varier en
genre, qui se rapportent au nom : déterminants, adjectifs, pronoms, participes.

Ces mots s’accordent en genre avec le nom :

Le mur blanc / la maison blanche

La maison qu’il a construite est blanche / le mur qu’il a construit est blanc

. Les mots qui se rapportent au nom s’accordent en nombre avec le nom :

Le mur blanc / les murs blancs

1 Le genre : masculin/ féminin

1 Non-animés

α) Les noms qui dénotent des référents non-animés ont un genre fixe qui est arbitraire = non motivé :

le crayon / la plume le soulier / la chaussure

Souvent le genre est déterminé par l’étymon : on dit qu’il est héréditaire (il répond à la tradition historique).

En général, la forme de ces noms ne permet pas de deviner le genre :

Un comité / la bonté le sable / la table

MAIS certains suffixes ou certaines finales permettent de deviner le genre des noms non-animés :

Masculins :- les noms dérivés en –isme, -asme :

Le socialisme le pléonasme

-Les noms d’action en –age, -ment :

Le balayage le changement

Féminins :-les noms dérivés en –ade, -ude :

La noyade la solitude
-les noms se terminant en –ille (sauf : le gorille) :

La cheville la lentille

-les noms se terminant en –aison :

La raison la saison la conjugaison

β) Certains homonymes se distinguent par le genre :

le livre / la livre un tour / une tour un poêle / une poêle

γ) Noms composés et locutions nominales.

Les noms composés dont les éléments sont dans la même relation qu’un sujet et un prédicat dans la phrase
ont le genre du nom qui en est le noyau :

Un bébé + une éprouvette (=un bébé conçu dans une éprouvette)

→ un bébé-éprouvette

La basse-cour le chemin de fer un arc-en-ciel

Si les éléments du nom composé correspondent au prédicat d’un sujet extérieur au composé, le nom
composé a le genre de ce sujet sous-jacent :

Porter + une plume (un objet qui porte la plume)

→ un porte-plume

Une gorge rouge (un oiseau qui a la gorge rouge)

→un rouge-gorge.

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