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Morphologie du groupe nominal

I. Le no m et le gro upe no minal


1.1. Caracté ristiques géné rales du GN
1.2. Définitio n du nom
1.3. Classificatio n des no ms
1.4. Les catégo ries grammaticales du no m

1.1. Le gro upe no minal représente, avec le groupe verba l, l‟un des
constituan ts de la phrase s imp le. Le nom repré sente le noyau ou la tête
du groupe ( il est auss i appe lé cent re) et il peut être accompa gné d‟un
ou de p lus ieurs (pré)déterm inants. Se lon la st ructure du groupe, on
parle d‟un GN mi ni mal ou si mple (réduit so it au nom seu l, so it au nom
et un actualisateur 1):
Il est professeur.
Paris est capi tale de la France.
Le/un/m on/ce chi en aboi e.
ou d‟un GN étendu ou complexe qui est const itué du nom centre ( le
déterminé), un actua lisateur et d‟un ou p lus ieurs déte rm inants qu i peut
être :
▪ un adjectif qua lif icat if : le beau ci el
▪ un autre nom (de construction directe ou prépos it ionne lle) :
l’automne, la saison des feuilles m ortes
les contes de fées ; un voyage en bateau
▪ un inf in it if : la peur d’être refusé
▪ une subordonnée relat ive : Le solei l qui se couche
▪ une subordonnée conjonctionne lle : le dési r qu’elle réussisse

1
Dans la théorie de la référence nominale, l‟actualisation représente une opération par laquelle se réalise le passage
de la référence virtuelle à la référence actuelle, c‟est-à-dire de la langue au discours. L‟actualisation d‟une unité
linguistique (un nom) se réalise au moyen de l‟article.
Mihaela Munteanu Siserman

Remarques te rmino lo giques :


P our les déterm inants qua lif icat ifs du nom (adject if ép ithète,
complément du nom ou subordonnée relat ive ou conjonct ionne lle) on
rencontre aussi le terme de modi fi cateur (ou expansi on) du nom.
Ceux-c i ne sont pas ind ispensab les à la const itut ion du GN, mais ils
peuvent apporter une informat ion supp lémenta ire.

1.2. La (les) défin it ion(s) du nom peut (peuvent) se faire de plus ieurs
points de vue :
Sémantiquement, le nom “dés igne une substance (êtr e, objet ou
idée abstra ite) mun ie de qua lités constantes : homme, c ie l, ra ison”
(GLFC : 162). Selon ce tte déf in it ion sémant ique, le nom se caractér ise
par des traits inh érents (tra its le xicau x fondamentaux) opposit ionn e ls
du genre :
[+ Commun]: chai se /vs/ Pi erre
[+ Abstra it] : bonheur/vs/ table
[+ Nombrable] : li vre /vs/ lai t
[+ Collect if] : troupeau/vs/ mouton
[+An imé] : chat /vs/ fenêtre
[+ Humain] : femme /vs/ chi en
[+ Masculin]/ : jardi n /vs/ douche
[+ Mâle] : cheval /vs/ jument
Il faut p réc iser que certa ins t ra its sont redondants, au sens que la
présence d‟un imp lique forcément la présence d‟un autre tra it ; par
exemp le, le tra it [+ huma in] imp lique le tra it [+an imé] ; de même pour
[+nombrable] et [-abstra it] ou [+matér ie l].
Dans une analyse sém ique, on peut carac tér iser ou déf in ir u n
nom par plusieurs sèmes:
Morphologie du groupe nominal

tri stesse : N [+commun], [-animé], [-humain], [-concret], [-


comptable], [+fém in in],…
fi lle : N [+commun], [+animé], [+huma in], [+concret],
[+comptable], [- mâle ],…
Domi ni que : N [-commun], [+animé], [+humain], [+ mâle],…

Remarques te rmino lo giques :


P our le trait [+nombrable ], on emploie auss i les termes
comptable ou dénombrable. Les noms comptables renvoient à des
segments di sconti nus de la réa lité qu i acc eptent les déte rmin ants
comme un, des, les, un quant if icateu r numéra l ou un ad ject if indéf in i
deux / plusi eurs / quelques élèves . (v. di scret, numérati f).
J’achète un li vre/ des / les / deux / plusi eurs / quelques li vres.
*J’achète du li vre.
P ar opposition, les noms massi fs dénotent des segments conti nus
(v. dense, non comptable) et se comb inen t avec de s quant if ica teurs
« continus» (= partitifs ) et n‟acceptent pas les déterm inants « discrets» :
J‟achète de la viande.
*J‟achète une v iande / des / les / deux / plusi eurs / quelque s
vi andes.
Observation :
Ces noms massifs peuvent accepter un quantif icateurs lorsqu‟ i l
s‟agit d‟une interprétat ion une espèce / une sorte / un type de viande.

La caractér isat ion du nom d‟une perspect ive sémant ique v is e


directement le cho ix des déterm inants nom inau x et de la c la sse des
substitu ts. Ains i, un nom caractérisé par le tra it [ -nombrab le]
demandera l‟emp lo i de l‟ art ic le part it if ( il n‟acceptera pas des
Mihaela Munteanu Siserman

quantitat ifs numér iques). Le tra it [ + huma in] imp lique le cho ix au
niveau des subst ituts adverb iau x en et y, etc.
Directement liée à la déf in it ion sémant ique du nom, est la va leu r
référenti elle du nom. C‟est la foncti on dénomi nati ve, élément
constituan t de la fonct ion référen t ie lle du lan ga ge, qu i étab lit la
relat ion entre le s igne ( lin gu ist ique) et la chose (le référent).
Référentiellement, le nom renvo ie à une réalité e xtér ieu re qu i
peut être « réelle» : êtres (enfant, chi en), choses (table, mai son),
sentiments (joi e, tri stesse), actions (départ, arri vée), qualités
(perspi caci té, i ni ti ati ve), phénomènes (nei ge, cani cule) etc. ou
« imagina ire, f ict ive» : Père Noël, le Li corne, etc.
Mo rpho lo giquement, le nom est un mot var iab le en genre et e n
nombre, catégor ies grammat ica les qu i se réa lisent souvent d‟une
manière d ifférente au n iveau des deu x codes (ora l et écr it) (v. i nfra,
1.4).
Syntaxiquement, le nom peut remp lir d e d ifférent es fonct ion s
syntaxiques au n iveau de la phrase :
◊ Sujet ◊ o bjet direct ◊ o bjet indirect
Le professeur donne des explications à ses étudiants.
◊ Attribut
Il est professeur.
◊ Co mplément d’agent
Son atti tude i nsolente n’étai t pas acceptée par ses collègues.
◊ Co mplément déterminatif
La règle de la concordance est très di ffi ci le pour les débutants .
◊ Circo nstant de temps, circo nstant de lieu
Le vi eux se promène tous les m atins dans le parc.
◊ Appo sitio n
Morphologie du groupe nominal

Si bi u, capitale culturelle européenne, a organi sé beaucoup de


mani festati ons.

1.3. Classification de no ms
A part ir des tra its sémant iques des mots et de leu r
fonctionnement morpho-synta xique, on peut partage r les noms dans les
classes su ivantes :
■ Nom s comm uns / nom s propres
● Les noms communs
La défin it ion trad it ionne lle des noms communs caractérise le nom
en tant qu‟une caté gor ie grammat ica le qu i en globe des ê tres et des
choses d‟un même ensemble.
La divers ité des sous-caté gor ie s de la c lasse des noms communs
réside dans la déf in it ion sémant ique fondée sur des couples
opposit ionne ls :
► P our la dist inct ion comptable / non comptable on ajoute deux
propriétés (cf. T . Cristea : 2000 :13-14) :
(i) de di vi si on homogène : tous les noms non comptab le s
(massi fs) se divise dans des part ies de la même nature, substance (si
l‟on p ré lève une quant ité de l‟ eau, c‟est toujours de l‟eau qu i reste) et
non homogène pour les noms comptables (si l‟on pré lève une part ie
d‟une chaise – un p ied, le do ss ier, ce n‟est p lus une cha ise qu i en
résulte ;
(ii) d ’addi ti on homogène pour les non comptab les (s i on ajout e
de l‟eau à de l‟eau c‟est tou jours de l‟eau qu i en résu lte) et non
homogène pour les comptab les (s i on ajoute une cha ise à une au tre
chaise on a deux cha ises d ifférentes).
Deux conséquences directes sur l‟emp lo i de l‟art ic le :
Mihaela Munteanu Siserman

◊ le passa ge d‟un nom mass if dan s la caté gor ie du comptab le ( +


prédéterminant ou quant if icateu r numérique avec ou sans
modif icateur) ; le passa ge dans la caté gor ie des noms comptab les att ire
un changement de sens : ces noms ne dés ignen t p lus la mat ière, la
substance, mais des sous-espèces:
Elle a vendu aux enchères ses soies (chemi ses, blouses en soi e)
et ses porcelaines (objets en porcelai ne) de Chi ne.
Ils ont dégoûté plusieurs vins de mauvai se quali té.
Il y a des s ituat ions où le nom non comptab le à l‟or igine entre, en tant
que comptable, dans des collocat ions : fer à repasser; à fri ser les
cheveux; à cheval ;
◊ le passa ge d‟un nom comptable dans la caté gor ie d‟un nom
massif (+ art ic le part it if) ; il s‟a git, par e xemp le, des ta xèmes des
viandes de boucher ie :
Les jui fs mangent par excellen ce du m outon, par rapport au x
chréti ens qui mangent d’habi tude du porc ou du veau.
Dans certaines s ituat ions, on peut rencontre r un transfer t
successif du comptab le au massif et du massif au comptab le :
un lap in (an ima l) → du lap in ( la cha ir comest ib le) → un lap in
(manteau, bonnet)
La marque du p lur ie l assoc iée avec des noms mass ifs peuven t
aussi dés igner de grandes quant ités, l‟ immens ité : des nei ges (“les
neiges d‟antan”), les sables mouvants.

► La dist inct ion concre t / abstrai t correspond, lin gu ist iquement,


à une d ifférence en tre ce qu i “est perçu par le sens” de “ce qu i n‟ est
pas perçu par le sens”.
Morphologie du groupe nominal

Les noms concrets renvoient à des réa lités phys iques,


perceptib le s (enfant, chai se, étoi le) ou imaginées comme appartenant à
ce monde sensib le (ogre, fantôme), tandis que les noms abstra its
réfèrent à des noms de qualité, d‟action, de propr iété et de rela t ion
(courage, lecture, fai blesse, égali té).
De même, cette opposit ion se reflète auss i sur le fonctionnemen t
grammat ica l (+ acceptat ion d‟un actua lisateur) :
Les noms abstraits (en tant que non comptable) n‟accepten t pas
un prédéterminant (* Il a un / le courage), mais admettent le
partit if (Il a du courage).
Observation :
Les noms abstraits peuvent se combiner avec un prédéterminan t
lorsque l‟on ajoute un modif ica teur :
Il avai t un courage fou.
et /ou par emploi métonym ique :
Elle étai t une vraie beauté.
Ils peuvent même accepter un quantif icateur numér ique :
Deux intelligences valent mi eux qu’une bêti se.

● Les noms propres


Selon les cr itères invoqués dans la déf in it ion des noms communs,
les noms propres se caractér isent référent ie llement par l’uni ci té du
référent auquel ils renvo ient (personne, chose, lieu, etc.).
Sémantiquement, il n‟entret iennent pas de relat ions le xica le s
(ils sont dépou rvus de s ign if icat ion le xica le) et morpho -
syntaxiquement, ils n‟acceptent pas de déterm inant (sauf les cas
mentionnés c i-dessous, i nfra,1.4.2.3.).
Mihaela Munteanu Siserman

P ar rapport aux noms communs ils s‟écr iven t toujours avec un e


majuscule, indépendamment de leur p lace à l‟ inté r ieur de la phrase.
La classe de s noms propres est ass ez hétéro gène et comprend de s
anthroponymes ou toponymes, hydronymes, chrononymes, etc. (voir le
schéma emprunté à T . Cristea, 2000 :17) :
Noms propres

[+Animé] [- Animé]

[+Collectif ] [-Collectif ] [+Espace] [+Temps] [+Institution]

non déictiques déictiques non déictiques déictique


(appellatifs)

Les Valois Marie Papa Paris La Renai- Lundi OTAN


ssance
Les
Bonaparte Marc Maman La France Le
Moyen Sep- CNRS
Les Age tembre
Dubois Legrand Tonton La Bre-
tagne Noël CGT
Pâques

Dans la philosophie du langage, S. Kripke (1972) propose la distinction entre les


désignateurs rigides (= les noms propres) et les désignateurs non rigides ou
accidentels (= les noms communs). Les premiers désignent toujours le même référent
dans tous les mondes possibles, pendant que les autres renvoient à des entités
différentes selon les mondes possibles. Par exemple, l‟expression nominale le
président de la Roumanie peut renvoyer aussi bien à Băsescu, Iliescu ou
Constantinescu et elle est «accidentelle» car son référent varie avec le monde de
référence. Au contraire, le référent des expressions „Băsescu‟, „Constantinescu‟ ou
„Iliescu‟ reste le même à travers tous les mondes envisagés, d‟où il est «rigide».
Morphologie du groupe nominal

P ar rapport aux catégor ies grammat ica le s nomina les et à la


déterminat ion, le nom propre est plus restr ict if (il est même dépourvu
de déterminant) avec le cho ix d‟un déterm inant ou un modif icateur ( il
y a peu de situations où il se combine avec un déterminant) :
J’ai vi si té Pari s. / *J’ai vi si té le Pari s.
mais :
J’ai vi si té le Paris m édiéval / des m usées / qui réveille dan s
m on esprit des souvenirs inoubliables.
Il arr ive des fo is que la front iè re entre les deu x c lasses de noms
(commun et propre) so it a ssez f loue. I l y a des mots communs qu i
passent dans la caté gor ie des communs, ou à l‟ inverse (des noms
propres deviennent des noms communs) par métonymie:
- Npr → Nc : le champagne, l’ampère, le di esel, le / la hollande
- Nc → Npr : Lebrun, Lesage (t ra its phys ique ou mora le) ; Cornei lle,
Raci ne, La Bruyère, Ri vi ère (objet…) ; Dupont, Dumont (l‟endro it
d‟origine).

1.4. Les catégo ries grammaticales du no m


1.4.1. Le genre

► Le genre grammat ica l es t un tra it inhé rent arbi trai re au


radica l du nom i nani mé (il n‟y a r ien dans la natu re du nom pour qu‟ i l
soit mascu lin ou fém in in) : le sable / la table. Il se manifeste par
accord syntagmati que, dans la structure du GN (les prédéterm inants +
modif icateurs ) : la feui lle verte ou avec un élément du GV (partic ipe
passé) : la table mi se, les li vres lus, ou par accord paradi gmati que
avec les subst ituts (le garçon → il; les fi lles → elles, celles-ci).
Mihaela Munteanu Siserman

P our les noms dér ivés, le suff ixe représente une marque forme lle
du genre :
Sont masculi ns tous les noms qui sont dér ivés à l‟a ide de s
suffixes ou caractér isés par certa ines part icu les f ina les :
-age : brossa ge, écla ira ge
-at : décanat, secrétaria t
-eur : conna isseur
-ement : bât iment, mouvement
-ien : phys ic ien, chirur gien
-isme / -asme : romantisme, enthousia sme
-o ir, o ire : moucho ir, baigno ire
Sont fémi ni ns les noms en :
-ade /-ude : colonnade, ambassade, certitude
-aine : v in gta ine
-ance/-ence : a lliance, ass istance, inte lligence, vio lence
-ée : journée, nuitée, bouchée, gor gée (le musée, le trophée –
il ne s‟agit pas du suff ixe dér ivat if)
-erie : causer ie
-esse : r ichesse, noblesse
-ette : f illette, ma isonnette
-ière : pât iss ière
-ille : ai gui lle, fi lle, chevi lle (except ion le gori lle)
-té : nat iona lité, f ierté
-tio n : navigat ion
-ure : brû lure
► P our les classes des ani més, le genre est plus ou moins mot ivés.
(i) Les noms hétéronymes, sont moti vés par rapport au gen re
grammatical (mascu lin / fém in in) car ce lu i-c i transpose,
Morphologie du groupe nominal

grammat ica lement, le gen re natu re l (mâ le / feme lle) : père / mère;
frère / sœur; cheval / jument; jars / oi e ; coq / poule ; si nge / guenon,
etc. Il y a cependant à l‟ intér ieur de cette sous -caté gor ie des s itua t ions
où l‟un des sexes n‟est pas marqué :
▪ des noms [+humains] qu i dés ignent des mét iers, lon gt emps
exercés un iquement par les hommes e t donc qu i n‟ont pas encore le
“reflet” dans la lan gue : auteur, écri vai n, i mpri meur, i ngéni eur,
médeci n, professeur, sculpteur auxquels s‟ajouten t auss i : amateur,
assassi n, successeur, témoi n, vai nqueur , etc. P our marquer
l‟oppos it ion de sexe, l‟autre genre ( le fémin in ) est récupérable au
niveau de l‟énoncé soit le xica lement :
La Fédérati on des Médeci ns de France (FMF) accorde de plus en
plus d’i mportance aux femm es médeci ns.
Le professeur de françai s, Madam e Dupont.
soit par accord au niveau des déterm inants :
Une seule i ngéni eur a pu donner une solution techn ique.
La cri ti que li ttérai re la consi dère une excellente auteur de nos
jours.
Dans le f rança is fam ilier on rencontre très souvent l‟abrév iat io n
la prof, la chef.
Vu l‟évo lut ion des menta lités et le rô le de la femme dans la v ie
socioprofess ionne lle, on a de plus en plus des format ions nom ina les au
fémin in : ambassadri ce, arti sane, avocate, candi date, champi onne,
chi rurgi enne, i nsti tutri ce, etc.
En lan ga ge fam ilier, on a que lques créat ions de nouve lles forme s
de fémin in (avec rapport à des profess ions e xercées par des
fonctionna ires de la just ice, l‟armée ou l‟adm in istrat ion, ma is où le
fémin in dés igne la femme de l‟emp loyé ayant la fon ct ion dés ignée par
Mihaela Munteanu Siserman

la forme mascu line correspondante : ami rale, colonelle, générale,


maréchale, notai resse, préfète, etc.
▪ des noms caractér isé s [+se xué] dés ignant des an imau x où le
sexe est marqué par un nom so it mascu lin, soit fém in in ( il s ‟a git des
noms épi cènes) : une alouette, un moi neau, le rossi gnol, le serpent . S i
l‟ ind ica t ion du sexe est nécessa ire, par e xemp le dan s les sc iences
naturelle s, ce la se fa it le xica lement, en ajoutant les mots génér iques
femelle / mâ le : une alouette mâle; un rossi gnol femelle.
Le “désaccord” entre l‟e xpres s ion du genre grammat ica l et la
réalité dés ignée apparaît dans les deux cas su ivant s :
▪ des noms fém in ins qu i renvo ient à des fonct ions m ilita ires,
exercées e xc lus ivement par les hommes : UNE estafette, ordonnance,
recrue, senti nelle, etc.
▪ des noms mascu lins pour des noms fém in ins : UN soui llon,
lai deron, bas-bleu, trotti n, etc.
► P our la c lasse des i nani més, le genre grammat ica l es t
totalement arbi trai re. P ourquoi des noms te ls couteau, fauteui l, comté
sont masculins tand is que fourchette, chai se, vi comté sont féminins ?
(Vo ir Annexe 1, p….. noms sur le genre desque ls on peut se tromper) .
L‟exp licat ion de la nature du genre pour les noms inan imés est,
dans la p lupart des cas, de nature historique 2.
Sont généra lement mascu lins les noms :
● d‟arbres: acaci a, chêne, hêtre, ti lleul
● de métaux: cui vre, fer, argent, or
● des jours, des mois, des saisons : le mardi , le févri er, le
pri ntemps

2
Pour des détails, voir V. Agrigoroaiei, 1994:39-40; V. Dospinescu, 1998: 50-51.
Morphologie du groupe nominal

des vents : le mi stral, le zéphyr (e xcept ion : la bri se, la


tramontane)
● tous les mots substant ivés (adve rbes, conjonct ions, verbes à
l‟ inf in it if, adject ifs) : l e bi en, le devant, le pouvoi r, le savoi r, le dîner,
le blanc, le rouge
Observation :
Les noms de let tres de l‟a lphabet sont mascu lins pour le s
voyelles et so it mascu lins pour les consonnes : un b, un c, soit
fémin ins : une f, une v.
Sont généra lement fém in ins les noms :
● des sciences : la physi que, la chi mi e, la poli ti que, les
mathémati ques
(except ion : le droi t, le calcul)
● des fêtes : la Toussai nt, la Sai nt-André, les Pâques
(except ion : le Noël)
● des maladies : la gri ppe, la bronchi te
(except ion : le di abète, le choléra et tous les noms en -i sme: le
daltoni sme)
► No ms des deux genres
● amour, déli ce, orgue sont mascu lins au s in gu lier et fém in in a u
plur ie l:
l’amour fi li al, l’amour maternel
des amours tumultueuses
“Le vert paradi s des am ours enfantines” (Baudelaire)
un déli ce, des déli ces charmantes
“L’i magi nati on m’apportai t des délices infinies” (Nerval)
un orgue portati f
les grandes orgues d’une égli se
Mihaela Munteanu Siserman

● couple est fémin in lorsqu‟ il s‟a git d‟un lien de deu x choses o u
animau x de la même espèce :
une couple de poulets, une couple de couvertures; il est mascu lin
lorsque le mot désigne l‟un ion de deu x êtres :
Les deux forment un beau couple.
● foudre est féminin ayant le sens propre:
Milton nous a appris que Satan avait inventé les canons pour répondre à la
foudre céleste. (Nerval)
Il reçut lui-même un coup de foudre si bien dirigée en pleine poitrine. (Id.)
Au sens figu ré, il est mascu lin :
un foudre de guerre („un grand capita ine‟)
● hymne est du genre fémin in lorsque le mot est synonyme de
„louan ge à Dieu‟ (cant ique); hors de là, il est mascu lin :
des hymnes sacrées, de belles hymnes
hymne guerri er, l’hymne nati onal

Le genre grammatica l peut jouer une fonction le xica le, en


dist in guan t sémant iquement des noms qu i ont la même forme
(homophone +homographe), mais qu i ont les deu x genres :
m. “oiseau”
Aigle : f. “motif de blason”

m. “étoffe”
Crêpe: f. “pâtisser ie”

m. “grand tonneau”
Foudre: f. “tonnerre”
Morphologie du groupe nominal

m. “publica t ion”
Livre : f. “ancienne unité de mesure”

m. “partie d‟un instrument, queue”


Manche: f. “partie d‟un vêtement”

m.“dissertat ion”
Mémoire : f. “faculté psych ique”

m. “manière”
Mode: f. “habitudes passagè res en matière d‟hab illement”

m. “comparaison”
P arallè le : f . “droite parallè le”

m. “balancie r”
P endule : f. “horlo ge”

m. “appareil de chauffa ge”


P oêle : f. “ustensile de cuis ine”

m. “circuit”
T our: f. “construction en hauteur”

m. “bateau”
Vapeur : f. “gaz”
Mihaela Munteanu Siserman

Dans ce cas, l‟oppos it ion mascu lin / fém in in a un rô le


sémantique, en faisant la dis t inct ion entre agent / actio n un / une
ai de, agent / o bjet un / une cri ti que, etc.
On mentionne auss i une c la sse de noms homophones, ma is no n
homographes, pour lesque ls le genre grammat ica l joue toujours un rô le
sémantique :
un ai r / une ai re – une ère; un col / une colle; un gène / une gêne ;
un mai re / une mère – une mer; un mythe /une mi te; un mur / une
mûre; un père / une pai re; le poi ds – le poi s / la poi x; le pot / la peau;
un sport / une spore; un s tatut / une statue; le tri but / la tri bu; le vi ce
/ la vi s, etc.

1.4.1.1. Les marques de la catégo rie du genre des no ms et des


adjectifs

Comme nous l‟avons déjà précisé, le gen re est arbi trai re pour les
noms inan imés, sauf le s noms suff ixés où le suff ixe nom ina l a une
fonction ident if icatr ice du genre.
Les gramma ires et les manue ls sco la ires par lent de la formati on
du fémi ni n . Il s‟agit des noms à genre mobile.
Selon la rè gle généra le, on forme le fém in in des noms en ajoutant un –
E muet à la forme du masculin :
un ami – une ami e
La catégo r ie du gen re s‟étend à l’adjectif qualificatif à traver s
l’accord syntagmati que qui se produ it au n iveau du (syn ta gme) groupe
nomina l.
Morphologie du groupe nominal

L‟adjonction du morphème du fém in in peut produ ir e ou non de s


modif icat ions dans les deu x codes oral et écr it.

CODE ORAL

Le genre n’est pas marqué

 Les noms et les adject ifs à fi nale vocali que ne marquent pas le
genre (absence de genre) :
ami / amie [ ami ]
joli / jo lie [ ʒɔli]
aigu/ a iguë [e g y]

 P our les noms à fi nale consonanti que on ne peut pas par le r


proprement dit de la format ion du fémin in. Ce sont les
(pré)déterminan ts qui marquent l‟oppos it ion du genre :
un / une artiste [ arti st ]
un / une camarade [ kama rad ]
un /une collè gue [ kɔlɛg ]
un /une élève [ e lєv ]

De même pour les adj ect ifs term inés par une -e au mascu lin (e n
généra l, après une consonne):
calme [ kalm ]
rapide [ rap id ]
ri che, dupe, uti le, magni fi que, rouge , etc ;
Mihaela Munteanu Siserman

Le genre est marqué


Dans la major ité des cas, l‟oppo s it ion mascu lin / fém in in es t
expr imée grammat ica lement par vari ati on consonanti que et vari ati on
vocali que, le mascu lin représentant le cas non -marqué et le fém in in le
cas marqué.

► variat ion zéro / consonne


 zéro / [z]
époux / épouse [ e p u ] / [ e p u z]
français / frança ise [ frɑ̃sɛ] / [ fr ɑ̃sɛz ]
gr is / gr ise [ g ri ] / [ g riz ]
 zéro / [s]
doux / douce [ d u ] / [ d us]
épais / épa isse [ e p є ] / [e p єs]
faux / fausse [ fo ] / [ fo s]
 zéro / [t]
candidat / cand idate [ kand id a ]/ [ ka nd id at ]
avocat / avocate [ avɔka] / [ avɔkat]
favori / favor ite [ favɔri] / [ fa vɔrit]
inqu iet / inqu iète [} kiɛ]/ [} k iɛt]

 zéro / [ʃ]

blanc / b lanche [ b lɑ̃] / [ b lɑ̃ʃ]


frais / fraîche [ frɛ] / [ frɛʃ]
 zéro / [d]
marchand / marchande [ mar ʃɑ̃ ] / [ marʃɑ̃ d ]
Morphologie du groupe nominal

grand / grande [ g rɑ̃] / [ g rɑ̃d ]


 zéro / [g]
lon g / lon gue [ l_ ] / [ lɔng ]

 zéro / [v]
loup / louve [ lu ] / [ l uv ]
 zéro / [r]
écolier / éco lière [ e kɔlje ]/ [ e kɔljɛr]
fermier / ferm ière [ f ɛrmje ] / [ fɛrmjɛr]
lé ger / lé gère [ le ʒe ]/ [ le ʒɛr]
Cette var iat ion e st accompa gnée d ‟une var iat ion de t imbre de [e ]
qui dev ient [ε].
► variat ion voyelle nasale / voye lle ora le + nasale

 [ɑ̃] / [an]
partisan / part isanne [ part iz ɑ̃] / [ p artizan ]
 [_] / [ɔn]

baron / baronne [bar_] / [ barɔn]

lion / lionne [ li _]/ [ liɔn]

bon / bonne [b_]/ [b ɔn]

 [}] / [ɛn]
chien / ch ienne [ ʃj}] / [ ʃjɛn]

gard ien / gard ienne [ g ard j }] / [ g ard j ɛn]

ancien / anc ienne [×sj}] / [× sjɛn]

 [?] / [in]
cousin / cous ine [ cuz?] / [ cuzin ]
Mihaela Munteanu Siserman

 [}] / [N]

malin / maligne [mal}] / [ ma li N]

bénin / bén igne [ben}] / [ b e niN ]


► variat ion consonant ique :

 [r] / [z] avec changement de timbre [ œ]  [ø]

menteur / menteuse [ mɑ̃tœr] / [ mɑ̃tøz]

vendeur / vendeuse [ vɑ̃d œr]/[ vɑ̃d øz]

 [f] / [v] ou  [k] / [ʃ]


veuf / veuve [ vœf] / [ vœv]
vif / v ive [ vif ]/ [ viv ]
sec / sèche [ sɛk]/ [ sɛʃ]
On y ajoute la forme iso lée :
fils / f ille [fis] / [f ij]
► variat ion vocalique + variat ion zéro / consonne :
 [o] / [εl]
chameau / chamelle [ ʃamo ] / [ ʃamεl ]
jumeau / jumelle [ ʒymo ]/ [ ʒymεl ]
beau / belle [ b o ]/ [ b εl ]
 [u] / [əl]
fou / folle [ fu ] / [ fɔl ]
mou / molle [mu]/ [ mɔl ]
 cas divers :
lévr ier / levrette
chevreuil / chevrette
Morphologie du groupe nominal

vieu x / v ie ille
► variat ion zéro / [εs] accompagnée ou non d‟une varia t ion de la
base :
âne / ânesse
comte / comtesse
nègre / négresse
prêtre / prêtresse
prince / pr incesse
tigre / t igresse
traître / traîtresse
Il faut remarquer la var iat ion de t imbre à l‟ intér ieur de la bas e
pour certains mots [ε]  [e].
P our le couple di eu / déesse [djø] / [deεs] la variat ion est plu s
complète : et la pa ire duc / duchesse est accompa gnée d‟une var ia t ion
consonantique [dyk] / [dy∫εs]
► variat ion [ tœr ] / [ tri s]
acteur / actrice [ aktœr ] / [ aktr i s]
NB: chanteur / chanteuse / cantatri ce
► variat ion x / zéro
P our ce type de variation, l‟oppos it ion d u genre est marquée par
la d ispar it ion d‟une sy llabe au fém in in. C‟est ce que l‟on appe lle une
formati on régressi ve:
canard / cane
compagnon / compagne
dindon / d inde
mulet / mule
Mihaela Munteanu Siserman

CODE ECRI T

P our le code écrit, la princ ipa le marque est le graphème -e, qui
s‟ajoute à la forme du masculin :
ami -e cousi n-e grand-e
parti san-e lauréat-e fort-e

La marque est zéro pou r les nom et les ad ject ifs qu i se term inen t
déjà au mascu lin en –e : adversai re, arti ste, collègue, esclave,
locatai re, jaune, di ffi ci le, etc.
L‟adjonction de la dés inence du fémin in peut entraîner de diver s
changements graph iques :
► l‟avant-dernie r e > è
berger / ber gère
lé ger / lé gère
► x > s; f > v; p > v; r > s; c > ch ; t > d :
époux / épouse loup / louve
jaloux / ja louse danseur / danseuse
sportif / sport ive blanc / b lanche
vif / v ive muscat / muscade
► les mascu lins en -el, -i l, -ul, -an, -o n, -ien, -s, -t redoublen t
la consonne f ina le (gémi nati on de la consonne fina le) :
cruel /crue lle baron / baronne
pareil/ pare ille bon / bonne
nul/ nu lle music ien / mus ic ienne
paysan / paysanne 3 ancien / anc ienne
épais /épa isse chat / chatte

3
Le nom sultan forme le féminin sans gémination de la consonne finale: sultane
Morphologie du groupe nominal

exprès / e xpresse sot / sotte


las / lasse 4 muet /muette 5
► addit ion d‟un ou de plusieu rs graphèmes :
coi / co ite lon g / lon gue
favori / favor ite malin / maligne
turc / turque 6 andalou / anda louse

► La formation du féminin peut se réa liser par :


 addi ti on d’un suffi xe fémi ni n directement à la forme d u
masculin :
-esse :
âne / ânesse suisse / su issesse
comte / comtesse tigre / t igresse
hôte / hôtesse traître / traîtresse
-ine :
speaker / speakerine
tsar / tsarine
 substi tuti on du suffixe masculin par un suffixe fém in in :
-eau / -elle :
chameau / chamelle
jumeau / jumelle
-eur / -e resse :
chasseur / chasseuresse
défendeur / défenderesse
demandeur / demanderesse 7

4
Mais gris / grise
5
Mais avocate, bigote, idiote, etc.
6
Mais grec / grecque
7
Les noms diacre et doge ont empruntés la forme du féminin diaconnesse et dogaresse au latin, respectivement à
l‟italien.
Mihaela Munteanu Siserman

-teur / -t rice :
aviateur / av iatr ice
directeur / d irectr ice
inst ituteur / inst itutr ice 8

1.4.1.2. Le genre des no ms compo sés


P our les noms composés, le genre dépend de la nature structura le
de la format ion. On en trouve plusieurs types :
 Nom + Nom
le chou-fleur
la pêche-abri cot
C‟est le genre du premier nom qui s‟ impose au synta gme entier.
 Adject if + Nom (ou Nom + Adject if)
la chauve-souri s le coffre-fort
le beau-père
Except ion : le rouge-gorge
NB : la mi -temps, la mi -jui n
Verbe + Nom
le / la garde-barri ère
le/ la garde-malade
 Les noms composés dés ignent dans ce cas une personne ( gard e
est synonyme de gardi en) et c‟est le sexe qui déterm ine le genre.
 Les noms de choses ou d‟animaux sont, généra lement, au
masculin :
le garde-feu le perce-orei lle
le garde-fou le hoche-queue
le garde-boue le porte-ci garettes

8
Chanteur a deux formes pour le féminin: chanteuse et cantatrice, avec une spécialisation sémantique.
Morphologie du groupe nominal

Except ions : la garde-robe, la perce-nei ge


 P réposition (adverbe) + Nom
 pour les noms de personne, c‟es t toujours le se xe qu i
détermine le genre :
un / une hors-la-loi
un / une sans-abri (sans-cœur, sans-emploi, sans-le-sou)
 pour le s noms de choses, c‟est le genre du nom qu i s‟ impose,
en généra l, s i le prem ier é lément es t p lutôt un adverbe qu‟une
préposit ion :
un sous-produi t / une sous-producti on
un avant-poste / une avant-garde
S‟il s‟a git d‟une vra ie préposit ion, le genre du syntagme sera,
généra lement, mascu lin :
un en-tête
un hors-d’œuvre
un sans-gêne
 Les noms composés constitués p ar des expressi ons fi gées sont du
genre mascu lin :
un va-et-vi ent
un qu’en-di ra-t-on gendarme . gens d’armes
le sauve-qui -peut
un tête-à-tête
un pi ed-à-terre
Observation :
Le nom composé vauri en (valoi r + ri en) - formé par la soudur e
des éléments const ituants - est ressent i comme un mot simp le ; d‟où la
forme fémin ine se lon la rè gle généra le : un / une vauri enne
Mihaela Munteanu Siserman

1.4.1.3. Le genre des no ms pro pres


La catégor ie du genre des noms propres tient compte de la
répartit ion dans deu x sous-c lasses : les i nani més (désignant des noms
de pays, régions, prov ince s, etc.) qu i peuvent ou non ê tre
accompagnés d‟un art ic le et les ani més [+humain ], qui son t emp loyés
généra lement sans art ic le.
► noms propres i nani més accompagnés d’un arti cle:
 les noms fin issant par -e sont généra lement du genre fémi ni n:
la France, la Hollande , la Bretagne, etc.

 Sont masculi ns les noms:


- terminés par -a :
le Canada, le Nevada ; le Costa-Ri ca, etc.
- terminés par une voyelle nasale:
le Li ban, le Japon, etc.
- terminés par [k], [l], [m], [s]:
le Maroc, le Mexi que (mais la Belgi que), le Népal, le Sori nam, le
Laos
- terminés par [є]:
le Paraguay, l’Uruguay
-terminés par [ i], rendu graph iquement -i :
le Chi li
Lorsque [i] est ortho graph ié -i e, le nom est au féminin :
la Roumani e, la Bulgari e
► noms propres i nani més non accompagnés d’un arti cle:
Il s‟a git de noms de ville, généra lement mascu lins : Pari s, Bucarest,
Londres
Mais Vi enne, Rome sont féminins
Morphologie du groupe nominal

Il y a des noms de ville où le genre est marqué par l‟ar t ic le :


le Cai re, la Rochelle, le Havre
Lorsqu‟il y a hés itat ion concernant le genre, on met le nom e n
apposit ion : la vi lle de Constantza
► noms propres ani més
Les noms propres de personne ne sont pas acco mpagnés d‟u n
artic le, ma is conna issent parfo is l‟oppos it ion du genre 9 par p lus ieurs
types de marques:
 variat ion voye lle nasa le / voye lle ora le  consonne nasale :
Chri sti an / Chri sti ane
Luci en / Luci enne
 variat ion zéro / consonne :
Françoi s / Françoi se
 adjonction d‟un suff ixe d im inut if :
Pi erre / Pi erri ne
Henri / Henri ette
Mi chel / Mi cheli ne Mi chelle
Les noms propres de famille ne conna issent pas la d ist inct ion de
genre grammat ica l. L‟oppos it ion se fa it à travers des moyens
le xicau x :
Monsieur / Madam e Laffont

1.4.1.4. Le genre des no ms d’o rigine étrangè re


En généra l, les noms empruntés à d‟autres lan gues son t
masculins en frança is : best-seller, budget, campi ng, week-end, etc.

9
En général, la répartition des prénoms sur les deux genres s‟inscrit dans une certaine tradition culturelle
appartenant à des communautés ethniques. Par exemple, Béatrice, Gaëlle sont féminins, alors que Laurent, Denis
sont masculins. Claude et Dominique recouvrent les deux genres.
Mihaela Munteanu Siserman

Dans d‟autres situat ions ils sont du genre fém in in à travers une
analogi e formelle (la choucroute → la croûte) ou par des rai sons
sémanti ques (l‟inté grat ion du mot emprunté à un certain champ
sémantique) :
une jeep (→ la voiture)
une redin gote (→ la veste)

Annexe 1

Le genre des no ms sur lequel o n po urrait se tro mper

Masculin
acrostiche apogée banc
agenda apolo gue basque
alvéo le armist ice bégon ia
amalgame arôme bonbon
ambre art bonnet
anathème asphalte bracelet
anévrisme astérisque briquet
anniversa ir e augure bromure
antidote automne cacao
antipode axe café
antre axiome camée
aphte bain camélia
Mihaela Munteanu Siserman

canapé gor ille panorama


carbure granu le parachute
champagne gu illemets (p l) paraphe
chocolat haltère patin
chrysanthème harmonica pétale
cigare hémisphère pétunia
coma hortensia phoque
crime incend ie prisme
dahlia ind ice problème
delta insecte reptile
désordre ins igne schéma
diadème intermède soprano
dilemme interva lle stratagème
dip lôme iodure sulfam ide
diocèse jardin svastika
dogme lé gume télé gramme
drame magno lia ténia
eczéma masque tentacule
effluve miasme thème
emblème mid i théorème
épilo gue mimosa tréma
équino xe monastère vio lon
évangile mollusque visa
fantôme narcisse zèbre
foie obélisque
fossile ongle
gardén ia orchestre
globu le orgue
Mihaela Munteanu Siserman

Féminin

absinthe décennie nacre


acoustique dent obsèques (pl.)
affiche diapos it ive omoplate
aigu ille douche opale
alcôve drogue orthographe
améthyste dynamo paille
annonce ébène panacée
apostrophe épice paroi
argile épigraphe patino ire
arrhes (pl.) épitaphe porcela ine
attaque épithète purée
auto équerre radio
automobile équivoque recrue
avance étude Réponse
azalée extase Ride
balanço ire fumée Saison
boxe horlo ge Sauce
breloque hormone Spore
cartouche huile Syphilis
cathode ido le T ournée
cellophane impasse T ribu
clar inet te interv iew triphton gue
cloche liqueur Va gue
commiss ion marche Va lse
compote ménin ge Vis
contrebasse mola ire
danse mosaïque
Morphologie du groupe nominal

1.4.2. Le no mbre
La catégor ie grammatica le du nombre est spécifiquemen t
nomina le 10. Elle se présente en frança is sous l‟oppos it ion si nguli er /
pluri el.
P ar rapport au genre – qu i est in tr insèque au sys tème
grammat ica l d‟une certa ine lan gue 11 – le nombre correspond,
sémanti quement, à une réalité dés ignée par le nom, comme pluralité
ou non. Exceptions :
► les noms “si ngulari a tantum” (qui n‟ont que le s in gu lier) :
 noms de sciences : la li ngui sti que, la chi mi e, etc.
 noms de sens: la vue, l’ouïe, etc.
 noms abstraits : le courage, l’orguei l, etc.
 noms de métaux: l’or, l’aci er, le fer, etc.
 noms des points cardinau x : le nord, l’ouest, etc.
 noms de matières : le beurre, le lai t, la confi ture
Il faut préc iser que certa ins d e ces mots peuven t accepter de s
fois le p lur ie l, mais tout en chan gean t de sens ou de c lasse
sémantique :
◊ Noms abstrai ts → noms concrets
la bonté → une bonté → des bontés
◊ Noms massi fs → noms comptables
de la porce la ine → des porcelaines
(objets en porcela ine)
de la v iande → une viande → des viandes
(types de viande)

10
Le nombre, en tant que catégorie grammaticale, est commun au nom et au verbe, mais se réalise par des
morphèmes différents pour les deux classes morphologiques.
11
Exceptions font les noms des êtres et des animaux dont le genre grammatical correspond, dans la majorité des cas,
au genre naturel. Voir supra, 1.4.1.
Mihaela Munteanu Siserman

◊ Noms i nani més ani més/i nani més noms ani més
l‟ inte lligence → une intelligence → des inte lligences

► les noms “plurali a tantum” (qui n‟ont que le plu r ie l) :


 noms de diver ses cérémon ies : les fi ançai lles, les noces, les
funérai lles , les obsèques ;
 noms qui dés ignent des objets formés des é léments ident iques :
les lunettes, les ci seaux ;
 noms qu i dés ignent des sommes d‟ ar gent : les arrhes, le s
dépens, les frai s, les honorai res;
 noms de l‟espace, des lieu x peu élo ignés : les alentours, les
confi ns, les envi rons;
 noms qu i dés ignent un ensemb le d‟obje ts dont le s in gu lier peu t
être ressent i comme rare ou archaïque : les affre s, les appas, les,
catacombes, les décombres, les hardes, les i mmondi ces, les mœurs ,
etc.
► les noms qui changent de sens se lon le nombre :
 l‟assi se “fondement d‟un mur, d‟une maison”
 les assi ses jur. la Cour d’Assi ses, être jugé en assi ses
 l’aboi “cri du chien”
 les aboi s fig. être aux aboi s “se trouver dans une situatio n
désespérée”
 le ci seau n.m. “instrument pour travailler la pier re, le bo is‟; le
ci seau d’un sculpteur
les ci seaux “ instrument à deu x branches tranchantes”; coupe r
avec les ci seaux
 l’échec “insuccès”
 les échecs “jeu”
Morphologie du groupe nominal

 la lune tte “ inst rument d‟opt ique”; regarder les astres avec un e
lunette
 les lunettes “paire de verres correcteurs enchâssés dans une
monture”; porter des lunettes
 la vacance “poste vacant”; un e vacance dans le personne l
d’une i nsti tuti on, d’une entrepri se
 les vacances “congé”; parti r en vacances; les vacances
judi ci ai res

Formellement, le plu r ie l est marqué par le graphème -s qu i


s‟ajoute à la forme du singu lier du nom, et par accord syntagmati que
à l‟adject if.

1.4.2.1. Les marques de la catégo rie du no mbre des no ms


et des adjectifs

La varia t ion forme lle du nombre se man ifeste, comme pour la


catégor ie du genre, auss i dans le code ora l que dans le code écr it.
Dans la lan gue par lée, l‟oppos it ion si nguli er / pluri el est marquée par
la vari ati on vocali que ou consonanti que.

CODE ORAL

► variat ion [al] / [o]


ani mal / animaux [anima l] / [an imo]
De même pour les noms ami ral, cardi nal, général, journal,
maréchal, etc.
Mais festi vals, chacals
P our les except ions vo ir l‟Annexe 2, règle no. 4).
Mihaela Munteanu Siserman

Il en est de même pour les adject ifs qua lif icat ifs, du genr e
ami cal, pri nci pal, soci al, verti cal, etc.
princ ipa l / pr inc ipau x [princ ipa l] / [princ ipo]
Mais na tals (troub les natals), nava ls (chanti ers navals). ( Vo ir
l’Annexe 2, règle no. 4)
P armi ces adject if s, il y en a que lques-uns dont le p lur ie l es t
“hésitant”, au sens de l‟acceptat ion de s deu x formes de p lur ie l, en -al
et en -aux:
Le Peti t Robert (2002) et Lexi s (2001) mentionnent pour
fi nal / fi nals ou fi naux
pascal / pascals ou pascaux
On remarque que le p lur ie l en -aux cré e des fo is des forme s
homophones:
nasal / nasaux
les naseaux
tonal / tonaux
les tonneaux
► variat ion [aj] / [o]
travail / travaux [travaj] / [travo]
De même pour bai l, corai l, vi trai l, etc.
Mais dé tai l, gouvernai l, etc. suivent la rè gle généra le où le p lur ie l est
non-marqué dans le code oral:
détai l / détai ls
(Vo ir l’Annexe 2, règle no. 6)

► variat ion consonne / zéro


boeuf / boeufs [bœf] / [bø]
De même pour aïeul, ci el, oeuf, os.
Morphologie du groupe nominal

Cette opposit ion est accompa gnée éga lement d‟une variat io n
vocalique : [œ] / [ø].

► alternance vocali que avec un chan gement de la p lace de la


consonne:
oei l / yeux [œj] / [jø]

Remarque:
Il y a des noms (peu nombreu x, d‟ailleu rs) qu i ont deux forme s
pour le p lur ie l, une invar iab le dans la lan gue par lée, spéc ia lisée
sémantiquement :
 l‟ail : -les ails (terme de botanique : la fam ille des ails)
-les aulx : (on mange des aulx)
 l’émail: - les émails (“vern is”)
-les émaux
Les ém aux les plus vi fs sci nti llent sur les armes... (Gautier)
 l‟aïeul : - les aïeuls (“ grands-parents” )
-les aïeux (“ancêtres”)
 le ciel : - les ciels (terme de peinture) :
Les étoffes par lent une langue muette, comme les fleu rs, comme
les ciels, comme les solei ls couchants. (Baudelaire)
-les cieux („ la voûte dans sa totalité‟) :
Notre Père qui est aux cieux
 l‟œil : - les yeux (emp loyé au sens propre et au sens f iguré) : le s
yeux de Mari e; les yeux du fromage
Un œil expéri menté ne s’y trompe jamai s. Dans ces trai ts ri gi des
ou abattus, dans ces yeux caves et ternes... (Baudela ire)
-les œil s (dans les noms composés) : les œi ls-de-bœuf
(„petites fenêtres rondes‟), les œi ls-de-chat („pierres précieuses‟).
Mihaela Munteanu Siserman

La plupart des noms français n‟ont pas à l‟ora l de formes


marquées. L‟opposit ion si nguli er / pluri el passe à d‟autres classes
morpholo giques, lesque lles “empruntent” le p lu r ie l à travers l’accord
syntagmati que: les prédétermi nants, les adjecti fs quali fi cati fs, les
verbes, les substi tuts (certains pronoms par accord paradi gmati que):

le garçon / les garçons


une fi lle / des fi lles
ton frère / tes frères
notre voi ture / nos voi tures
problème soci al / problèmes soci aux
i l est professeur / i ls sont professeurs
je lui demande (à l‟étudiant) / je leur demande (aux étud iants)
La marque du plur ie l est réa lisée auss i par la li ai son en [z] dont
le rô le se grammat ica lise dans ce contexte :
mon ami / mes ami s [mezami]
l‟eau / les eaux [lezo]
un élève : des élèves [dezelєv]
leur am i / leurs am is [lœrzam i]

CODE ECRI T

► Dans la lan gue écr ite, la marque du plu r ie l se réa lise par le
graphème -s qu i s‟ajout e à la forme du s in gu lier et qu i connaît t ro is
variantes : -s, -x, -Ø (zéro).
 Le graphème -s rep résente la marque écr ite de la p lupart de s
noms et des adjectifs :
un enfant sage / des enfants sages
Morphologie du groupe nominal

 Le graphème -Ø apparaît dans les mots qu i f in issen t au


sin gu lier en -s, -x, -z:
un bras / des bras
une voi x ai guë / des voi x ai guës
un nez poi ntu / des nez poi ntus
Le rôle de marque du plur ie l rev ient aux déterm inant s, le nom
restant invar iab le au p lur ie l.
De même pour les adjectifs term inés en -s ou -x:
gri s, épai s, faux (Voir Annexe 2, règle no. 2)
 Le graphème -x s‟ajoute à des noms et à des adject ifs qu i
fin issen t au sin gu lier en -au, -eau, -eu:
un étau / des étaux
un tonneau / des tonneaux
un adi eu / des adi eux
Les adjectifs en -eau font le p lur ie l su ivant la même règle :
un beau pays / de beaux pays
Excepti ons: quelques noms récents : landau, pneu, bleu, émeu, li eu (le
poisson) qu i font le plur ie l en –s: les pneus
(Annexe 2, règle no. 3)
On signa le le cas inverse où le graphème -x s‟a joute à des noms
qui forment hab itue llement leur p lur ie l en –s. Il s‟a git des substant ifs
terminés en -ou
un fou / des fous
Mais bi joux, genoux, etc. (Voir Annexe 2, règle no. 5)

1.4.2.2. Le no mbre des no ms co mpo sés


Mihaela Munteanu Siserman

Selon le type de composit ion qu i est à la base du nouveau nom


crée, on dist in gue entre les noms composés soudé s et les noms
séparés.
► P our les noms composés soudés, le p lur ie l su it, d‟hab itude, la rè gle
généra le, comme pour les noms simp les :
un passeport / des passeports
un gendarme / des gendarmes
P ourtant:
un bonhomme / des bonshommes
genti lhomme / des genti lshommes
On signa le la prononcia t ion avec la lia ison en [z] à l‟ intér ieu r du mot.
madame / m esdames
monsi eur / messi eurs
monsei gneur / messei gneurs

► P our les noms composés dont les const ituan ts sont séparés, la
formation du p lu r ie l dépend de la nature s tructura le du nom, ma is
aussi du rapport fonctionn e l qui s‟étab lit entre les é léments
constitu t ifs.
 Nom + Nom
le chou-fleur / les choux-fleurs
Les deux noms prennent la marque du plur ie l.
 Nom + P réposit ion + Nom
un arc-en-ci el / des arcs-en-ci el
un chef-d’œuvre / des chefs-d’œuvre
un ver-à-soi e / des vers-à-soi e
un ti mbre-poste / des ti mbres-poste
Morphologie du groupe nominal

un bai n-mari e / des bai ns-mari e


C‟est seu lement le prem ier nom qu i prend la marque du p lu r ie l,
le deu xième étant dans un rapport de déterminat ion avec le prem ier
(Complément du nom) à travers une prépos it ion e xp lic ite ou sous -
entendue.
 Nom + Adjectif (ou Adject if + Nom)
un marteau-pi queur / des marteaux-pi queurs
un coffre-fort / des coffres-forts
un rouge-gorge / des rouges-gorges
une basse-cour / des basses-cours
un grand-père / des grands-pères12
Les deux mots prennent la marque du plur ie l.
Cas spéci aux:
◊ Les adject ifs demi , semi , mi placés devant le nom resten t
invar iab le s :
des demi -frères des semi -consonnes
des demi -heures des mi -carêmes
◊ l‟adject if nu reste invar iab le aussi b ien en genre qu‟en nombre
devant le nom :
nu-pi eds
nu-tête
Mais :
les mai ns nues
des bras nus
... qui court pi eds nus sur le sable... (Flaubert)
 Adject if + Adject if
un sourd-muet / des sourds-muets
un clai r-obscur / des clai rs-obscurs
12
Pour la variante féminine les grammaires recommandent grand-mères ou grands-mères.
Mihaela Munteanu Siserman

Les noms const itués de l‟adjec t if no uveau (p remie r, de rnie r) e t


d‟un partic ipe passé font le plur ie l comme les cas précédents :
nouveaux-ri ches
nouveaux-venus
nouveaux-mari és
nouvelles-recrues
P our les nouveau-nés les gramma ires recommandent la marqu e
du plu r ie l seu lement pour le pa rt ic ipe passé, l‟adject if res tant
invar iab le :
nouveau-né(e)s mais
les premi ers-nés
P ourtant, la tendance est de faire accorder les deux:
Mai nt béli er et la profi table géni sse qui nourri t ses deux
nouveaux-nés (J. Moréas)
 Verbe + Nom
Le verbe reste invar iab le et le nom, selon le sens, fait ou non
l‟accord en nombre :
un ti re-bouchon / des ti re-bouchons
un pèse-personne / des pèse-personnes
un garde-fou / des garde-fous
Remarque:
Si le mot garde est synonyme de „gard ien‟ on fa it l‟accord :
des gardes-barri ères
des gardes-malades
Les deux composants restent invar iab les dans:
un abat-jour / des abat-jour
un gratte-papi er / des gratte-papi er
Si le sens du mot composé renvoie à une p lura lité, le nom gard e
sa marque du plurie l:
Morphologie du groupe nominal

un compte-gouttes / des compte-gouttes


un porte-ci garettes / des porte-ci garettes
 Adverbe (P réposit ion) + Nom
un en-tête / des en-têtes
un avant-poste / des avant-postes
Mais :
des sans-abri des sans-faute
des sans-cœur des sans-gêne
des après-mi di des sans-patri e
 Les noms composés constitués par des expressi ons fi gées restent
invar iab le s au plur ie l:
des tête-à-tête des rendez-vous
des pi ed-à-terre des lai ssez-passer
des coq-à l’âne des va-et-vi ent

1.4.2.3. Le nombre des noms propres

Les noms propres de personnes (les anthroponymes) sont déterminés par


eux-mêmes, et l‟idée de pluriel est donnée à travers l‟article: une Marie / la Marie /
les Marie(s)
En français, il y a deux situations différentes en ce qui concerne le pluriel
des noms propres :

► ils prennent la marque du pluriel (-s) :


● noms de dynasties, de familles royales ou princières: les Carolingiens, les
Bourbons, les Stuarts
La Seine a des Bourbons, le Tibre a des Césars . (Boileau)
● noms qui désignent des œuvres d‟art représentant le personnage nommé:
Saint Valentin, roi des Cupidons
Mihaela Munteanu Siserman

Il y avait des statues coloriées des Vierges, des Madones sérieuses […] des
Christs (A. France)
● noms qui désignent une catégorie dont l‟individu nommé sert de type,
d‟exemple:
Certains y ont attaché leurs patronymes. C’est le cas autour du Lac à la
Dame, des Monnets et des Fumey (Le progrès du dimanche)
[…] fonder un empire auprès duquel celui des Césars n'eût été que de la
crotte, une paix, la paix romaine, la vraie (Bernanos)

► ils ne prennent pas la marque du pluriel, seul l‟article donne l‟idée de pluralité :
● noms qui désignent des familles peu connues : les Durand, les Thibault
La race des Scheppard s’étiole. (Verne)
● noms qui désignent par métonymie des œuvres d‟art ou des ouvrages dont
l‟auteur est évoqué par le nom:
lire trois Proust
● noms qui désignent des individus portant le même nom:
les deux Biroteau (Balzac), les (frères) Goncourt
● noms qui ont sont accompagnés de l‟article au pluriel, mais ils désignent d‟une
manière emphatique un seul individu :
Il n’y eut, en aucune province d’Italie, d’orateurs comme les Démosthène,
les Périclès, les Eschine. (Voltaire)

Remarque :
Certains toponymes n‟ont que la forme du pluriel :
les Carpates, les Pyrénées, les Alpes, les Vosges, les Antilles, etc.

1.4.2.4. Le no mbre des no ms d’o rigine étrangè re


Morphologie du groupe nominal

La formation du plur ie l des emprunts dépend dans la major ité des


cas de la capac ité du mot emprunté de s‟inté grer au système
morpholo gique frança is :
 Des noms empruntés au lat in, à l‟ ita lien ou à l‟a n gla is font le
plur ie l se lon la rè gle gén éra le :
des agendas, des albums, des forums, des vi sas, des panoramas,
des bi ftecks, etc. (voir Annexe 2, règle no. 8)
P our d‟autres mots, il y a encor e hés itat ion concernant le nombr e
entre le p lur ie l d‟or igine et le plur ie l “franc isé” :
Le Peti t Robert (2002) recommande pour les noms suivants :
un / des sandwi chs ou des sandwi ches
un solo / des solos ou des soli
un soprano / des soprani ou des sopranos
De même pour les mots empruntés à l‟an gla is qu i se term inent e n
-man:
un barman / des barmans ou des barm en
un cameraman / des caméramans ou des cameram en
un poli ceman / des poli cemans ou des poli cem en (Voir
Annexe 2, règle no. 8‟).
Les noms et les ad ject ifs maxi mum, mi ni mum, opti mum acceptent
les deu x formes du plur ie l:
(des) maxi mums, (des) mi ni mums, (des) opti mums
(des) maxi ma, (des) mi ni ma, (des) opti ma
(Vo ir Annexe 2, règle no. 7)
des pri x maximums ou maxi ma
les mi ni mums attei nts
les mi ni ma soci aux
des condi ti ons opti mums ou opti ma
Morphologie du groupe nominal

II. Les déterminants du nom


2.1. Généralités sur la classe des déterminants
2.2 .Classification des déterminants

2.1. On définit le déterminant comme « le mot qui doit nécessairement précéder un


nom pour constituer un GN bien fondé » (Riegel et all., 1994 :151).
Les déterminants ont des traits communs et des traits différenciateurs :
● le trait commun: ce sont des éléments “subordonnés” au nom; le nom
s‟appelle centre, noyau ou tête;
● les traits différenciateurs tiennent de leurs structures internes, des rapports
formels et sémantiques qu‟ils entretiennent avec le nom, de la manière de se
rattacher au nom, du type d‟élément introducteur.
Selon la forme et la fonction, le déterminant porte les marques de genre et de
nombre du GN. Il marque toujours le nombre, sauf à l‟oral dans le cas de leur(s),
quel(s), tel(s) ou des formes complexes comme beaucoup de. La marque de
l‟opposition de genre, régulière au singulier, est non moins régulièrement
neutralisée au pluriel (sauf dans le cas de certains/ certaines) : le – la – les; un –
une – des.

Remarques terminologiques :
Il y a des linguistes qui appellent les déterminants morphologiques des
« prédéterminants », à cause de leur place (toujours antéposée) par rapport au nom
ou à son équivalent (Cristea, 2000).

2.2. Classification des déterminants


La typologie des déterminants tient compte de plusieurs critères de
classification.
● Selon le critère sémantique, les déterminants sont regroupés en deux
classes :
Mihaela Munteanu Siserman

(a) les actualisateurs du nom


(b) les modificateurs ou expansions du nom
● Selon le critère de la nature des constituants, on distingue entre :
(i) le groupe nominal minimal ou simple, constitué d‟un actualisateur et
d‟un nom :
le / un / ce / mon / aucun / livre
(ii) le groupe nominal étendu ou complexe, constitué d‟un actualisateur,
d‟un nom et d‟un ou plusieurs modificateurs :
le livre intéressant, un remarquable et intéressant livre, le livre dont tu
m’as parlé
● Selon le critère de la rection, les déterminants du nom peuvent avoir un
rapport direct avec le nom centre, sans aucun autre élément de relation :
ses beaux souvenirs; toutes ces réponses inattendues; les mêmes personnes;
etc.
ou un rapport indirect, à travers un relateur (préposition, conjonction, pronom
relatif) :
les fauteuils de velours grenat; un grand garçon à petites moustaches (Zola)
les dangers qui menacèrent les chefs royalistes (Balzac)
un homme dont personne ne savait le nom (France)
le désir qu’il réussisse
Morphologie du groupe nominal

LE GROUPE NOMINAL MINIMAL

Les grammairiens définissent le groupe nominal minimal selon la structure:


GNmin = Dét + N, en entendant par déterminant, dans le contexte minimal, les
actualisateurs obligatoires.
Syntaxiquement, les déterminants obligatoires sont dépourvus de fonction
syntaxique, sauf en métalangage, mais dans ce cas ils fonctionnent comme noms
(Le, mon, ce sont des déterminants masculins.)

2.2.1. Les actualisateurs du nom12

Les actualisateurs du nom sont des déterminants obligatoires, ils participent


à l’actualisation du nom, assurant le passage de la langue au discours, tout en
formant avec lui des expressions référentielles qui désignent des occurrences
particulières de la notion attachée lexicalement au nom. Les déterminants
spécifient notamment si cette notion renvoie à des entités massives ou comptables,
saisie de manière singulière ou plurielle, partitive ou globale, etc.
Dans la bibliographie linguistique on fait une distinction bien différente entre la fonction
dénominative du langage et celle désignative. Pour la première, il s‟agit d‟un consensus qui
s‟établit dans une communauté linguistique au sens d‟un “baptême” des objets suite auquel un
certain objet sera nommé par une expression linguistique et non par une autre. Cette association
entre le nom et l‟objet désigné est obligatoire, une fois instaurée dans une langue. En échange, la
désignation n‟est pas soumise à ce type de contrainte, elle appartient au discours (pas à la
langue), et elle peut être momentanée et contingente ; par exemple, on peut nommer le livre par le
► Typologie
plus des actualisateurs
efficace instrument d’éducation.

12
Les grammaires traditionnelles parlent aussi des indices nominaux: articles, démonstratifs, possessifs; les
actualisateurs possessifs et démonstratifs sont appelés aussi adjectifs possessifs et adjectifs démonstratifs, vu leur
comportement adjectival par rapport au nom.
Mihaela Munteanu Siserman

Selon la classification donnée par Riegel et all. (1994 :152), les


actualisateurs du nom se regroupent en deux grands groupes :
● les actualisateurs définis : l’article défini, le déterminant possessif et le
déterminant démonstratif ;
● les actualisateurs indéfinis : l’article indéfini, l’article partitif, les
déterminants indéfinis, les déterminants négatifs, les déterminants interrogatifs, les
déterminants exclamatifs.

2.2.1.1. Les actualisateurs définis


► L’article défini

Morphologiquement, l‟article défini change de formes selon le nombre et le


genre:

M. F.
a) formes SG. LE + consonne LA
libres et h aspiré
L‟ (+ voyelle) L‟
et h muet
PL. LES LES

◊ la forme du singulier devant voyelle ou “h” muet (l‟article « élidé »)


concerne aussi bien l‟écrit que l‟oral. Au pluriel, on fait la liaison [z] : les enfants,
l’hiver → les hivers ;
◊ le “h” aspiré : l‟élision aussi bien que la liaison sont interdites:
le Hongrois → les Hongrois

b) contractés:
Morphologie du groupe nominal

SG. PL.
le les
de du des
à au aux
en ès

Sémantiquement, l‟article défini présuppose l‟existence et l‟unicité de


l‟objet (du référent) auquel renvoie le nom.

● Valeurs et emplois
◊ La valeur de base de l‟article défini est la valeur spécifique (notoire),
lorsque le groupe nominal renvoie à un ou à plusieurs individus particuliers
identifiables dans le contexte situationnel ou textuel:
Passe-moi la clé!
Les concierges, en manches de chemise […] fumaient la pipe sous les portes
cochères. (Maupassant)
En emploi spécifique, l‟article peut être mis en relations avec des expansions
(du nom complément du nom, adjectif épithète, phrase relative) qui individualisent
le référent (en restreignant sa classe):
L’Homme au turban rouge (toile de J. van Eyck)
J’aime le souvenir de ces époques nues (Baudelaire)
[Il] n’était pas encore le Tartarin qu’il est aujourd’hui, le grand Tartarin de
Tarascon. (Daudet)
Au niveau textuel, l‟article défini a une fonction anaphorique, en établissant
la relation de coréférence avec un référent qui a été déjà introduit dans le discours
à travers une expression nominale indéfini13:
Dans la plaine rose […] un homme suivait seul la grande route. […]
L’homme était parti de Marchiennes vers deux heures. (Zola)

13
Si le SN indéfini introduit le référent dans le texte, le SN défini l‟identifie.
Mihaela Munteanu Siserman

◊ La valeur générique de l‟article défini est donnée lorsque le nom renvoie


à un ou plusieurs objet(s) d‟un ensemble qui a (ont) des traits caractéristiques
communs à toute la classe dont il(s) fait (font) partie:

La femme est l’avenir de l’amour. (titre d‟une chanson)


L’homme est un loup pour l’homme. (Plaute)
En emploi générique, l‟article défini accompagne les noms massifs :
L’eau est essentielle pour la vie.
L’argent n’a pas d’odeur (Proverbe)
La vie d’un poète est celle de tous (Nerval)
qui, en contexte particulier, contracte l‟article partitif (voir, infra, 1.3.)
Il boit de l’eau chaque jour.
La même valeur générique est donnée par le pluriel de l‟article:
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs (Proverbe)

Il arrive des fois qu‟un même énoncé puisse accepter deux interprétations
(valeur spécifique / valeur générique). L‟ambiguïté est levée par le contexte:
Dans l‟exemple :
Le chat miaule.
Il y a deux lectures de l‟énoncé :
◊ lecture spécifique: il s‟agit d‟un chat particulier (dans un contexte
situationnel) ;
◊ lecture générique: il s‟agit du chat en général.

Rigel et all. (1994:155) proposent le test de la spécificité et de la généricité par


dislocation et la reprise par un pronom:
Le(s) chat(s), ça miaule. – générique
Le chat, il miaule encore. – spécifique.
Morphologie du groupe nominal

● Valeurs supplémentaires de l’article défini:


◊ démonstrative : cette valeur repose sur l‟étymon latin – le démonstratif ille;
avec cet emploi, l‟article défini a d‟habitude un fonctionnement exophorique14 :
Regarde le paysage! (ce paysage)
De même, dans des expressions telles : de la sorte, pour le moment, pour
l’instant (de cette sorte, etc.).
◊ quantitative : Il a mangé la soupe (toute la soupe)
◊ possessive : Laissez-moi vous guider dans la vie ! (Balzac) (= votre vie)
Dans d‟autres contextes distributionnels, l‟article défini marque la
possession inaliénable :
Vb avoir + art déf + nom désignant une partie du corps:
Calyste avait les beaux cheveux blonds, le nez aquilin, la bouche adorable,
les doigts retroussés, le teint suave, la délicatesse, la blancheur de sa mère
(Balzac)
Vb mvt + art déf + nom désignant une partie du corps:
En tenant ainsi Calyste, en plongeant le nez dans sa cravate [...] elle avait
senti l'odeur du papier de la lettre !... (Balzac)

Remarque:
Si le nom a des expansions, l‟article défini est remplacé obligatoirement par
le possessif:
Mademoiselle des Touches exprima la plus vive crainte, une rougeur subite
colora son visage impassible. (Balzac)
L‟idée d‟appartenance peut être exprimée par l‟association d‟un verbe à la
voix active avec un datif possessif ou le pronom réfléchi se:
Il entra doucement, lui serra la main... (Balzac)

14
Le couple oppositionnel exophorique / endophorique renvoie à la manière dont une expression verbale (i.e.
l’expression nominale) établit son référent: soit par un repérage extralinguistique, dans la situation d‟énonciation
(exophorique), soit par un repérage intralinguistique, à l‟intérieur du discours, à travers les phénomènes de reprise:
l’anaphore et la cataphore.
Mihaela Munteanu Siserman

Il ne put résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains


(Zola)
◊ distributive : Le musée ferme le lundi (chaque lundi)
◊ exclamative : Le beau ciel ! (Quel beau ciel !)

● l‟article défini représente l‟élément constituant du superlatif relatif des adjectifs


qualificatifs: le / la / les plus + adjectif variable:
Le plus grand malheur qui puisse arriver est de se réveiller philosophe.
(Balzac)
La forme le invariable devant les adverbes plus, moins, mieux, suivis d‟un
adjectifs ou d‟un participe, constitue des locutions adverbiales qui expriment un
degré d‟intensité ou d‟une qualité:
L’institutrice se sent le plus heureuse parmi ses élèves.

Emplois des formes contractées de l’article défini

● lorsqu‟il s‟agit des noms propres masculins à initiale consonantique qui


désignent des noms de pays:
aller au Canada / aux Indes
rentrer du Japon / des Etats-Unis
mais:
aller en France, en Irak
revenir de Roumanie, d’Irak
partir pour (vers) le Brésil / pour (vers) la France aller dans l’Italie
du Nord

● la forme ès de l‟article contracté s‟emploie dans des structures fixes, telles :


docteur ès lettres, maître (bachelier) ès arts
Morphologie du groupe nominal

► Le déterminant démonstratif

Sémantiquement, le déterminant démonstratif « montre » le référent


désigné par le nom du syntagme nominal, référent qui est “présent dans la situation
de discours ou accessible à partir d‟elle” (Riegel et all., 1994 :156).
Morphologiquement, le déterminant démonstratif a des formes propres
selon le genre et le nombre.
Les particules adverbiales -ci et -là qui se rattachent par un trait au nom
expriment la proximité ou l’éloignement dans l‟espace ou dans le temps, ayant
aussi un rôle d‟accent d‟insistance.
Montmartre en ce temps-là /Accrochait ses lilas . (La Bohème)
Cette maison-ci est plus belle que cette maison-là.

Les noms qui expriment des divisions temporelles connaissent des


restrictions quant à l‟emploi des particules des formes composées :
(i) elles sont exclues avec les noms situés sur l‟axe de l‟énoncé :
ce matin, cet après-midi, ce soir, cette nuit
(ii) ci est obligatoire avec les noms heure, jours, mois, temps :
Ne prenez pas de poisson, ça ne vaut rien à cette heure-ci... (Zola)
(iii) ci est en variation libre avec les noms moment, semaine, année:
A ce moment, les nuées, au fond, s'écartèrent, et Vénus parut (Id.)
(iv) là est obligatoire sur l‟axe du récit avec les noms matin, jour, mois, etc
Madame Hugon [...] ramenait ses cheveux mal peignés ce matin-là (Id.)

La tendance du français, surtout dans les nuances familières et populaires,


est d‟effacer l‟opposition proche / loin, en faveur de là, qui exprime aussi bien la
proximité que l‟éloignement.
Mihaela Munteanu Siserman

Formes simples
M. F.
SG ce (+ cons.) cette
cet (+ voyelle)
PL c es

Formes composées
M. F.
SG ce…….ci/là cette…ci/là
cet…..ci/là
PL ces ... Ci/là

Remarques :
ces arbres [sez]arbres ces héros [se] héros
cet adversaire redoutable / ce redoutable adversaire / cet unique adversaire
cet homme grand / ce grand homme / cet aimable homme
ce handicap sévère / ce sévère handicap
cette hauteur impressionnante (vertigineuse) / cette impressionnante
(vertigineuse) hauteur

Valeurs et emplois
◊ en emploi déictique15, le référent du SN démonstratif est identifié dans le
contexte immédiat, identification qui peut être accompagnée d‟un geste ostensif,
d‟une mimique, d‟un mouvement:
Je veux acheter cette voiture (on montre en même temps vers l‟objet visé).
Regarde cette belle maison!

15
En emploi déictique, il n‟y a pas une mention antériure du référent.
Morphologie du groupe nominal

◊ avec une valeur anaphorique16, le déterminant démonstratif assure la


coréférence avec une expression nominale qui renvoie à un référent introduit déjà
dans le co(n)texte :
Son menton voulait rejoindre le nez, mais on voyait, dans le caractère de ce
nez bossué au milieu, les signes de son énergie et de sa résistance bretonne.
(Balzac)
Le pays est ravissant, les haies sont pleines de fleurs, de chèvrefeuilles, de
buis, de rosiers, de belles plantes. Cette riche nature [...] a pour cadre un désert
d'Afrique (Id)
◊ valeur cataphorique : le démonstratif annonce des contenus qui peuvent
s‟étendre jusqu‟à une phrase:
Pline l’Ancien a cette formule: « Même Dieu ne peut pas tout… » (Bermond)
...et prononça ces paroles prophétiques: «Maintenant, ô Maître, tu peux
laisser ton serviteur s'en aller dans la paix» (Lettre de Jean-Paul II)
◊ valeur affective (méliorative ou péjorative), notamment dans des phrases
exclamatives ou interrogatives:
Comme elle te vient bien cette robe!
◊ valeur d’intensité dans des séquences un / une des ces:
…un déjeuner interminable, arrosé d' un de ces jolis vins du Rhône .
(Daudet)

► Le déterminant possessif
Le déterminant possessif marque un rapport de possession, d‟appartenance
entre un possesseur (la Ie, IIe ou la IIIe personne) et un être ou un objet.
En général, le déterminant possessif équivaut à une structure contenant un
article défini et un pronom personnel complément du nom:
mon chat = le chat de moi

16
L‟emploi anaphorique du démonstratif suppose la présence dans le co(n)texte d‟une mention antérieure de l‟objet
visé par le SN.
Mihaela Munteanu Siserman

Morphologiquement, le déterminant possessif connaît deux séries de


formes – une forme atone (conjointe et non prédicative, mon var.) et une forme
tonique (disjointe et prédicative, mien var.), variables en genre (selon le genre de
l‟objet « possédé »), en nombre (de l‟objet possédé et du possesseur) et surtout en
personne:

● Les formes atones:

Nr. objets Un seul objet Plusieurs objets


(nom au singulier) (nom au pluriel)
Possesseur M. F. M. et F.
Un mon (fils) ma (fille) mon mes (fils. filles, amies)
possesseur (amie) tes
ton ta ton ses
son sa son
Plusieurs notre (garçon, fille) nos (garçons, filles)
possesseurs votre vos
leur leurs

Pour le féminin qui commence avec une voyelle ou h muet l‟opposition du


genre se neutralise, mais elle est marquée lorsque le nom a un déterminant
adjectival qui le précède:
mon amie dévouée / mon aimable amie / ma belle amie
son histoire secrète / son intéressante histoire / sa secrète histoire
mais :
sa honte / sa grande honte /sa honte inexplicable / son inexplicable honte
son héros préféré / son courageux héros / son admirable héros
Morphologie du groupe nominal

Le genre du possesseur n‟étant pas marqué dans les formes du possessif, on


rencontre des contextes équivoques où l‟ambiguïté est levée par la reprise du
possessif par un pronom complément prépositionnel introduit par à:
Elle lui a parlé de son plan à lui.
Elle lui a parlé de son plan à elle.
Elle lui a parlé de sa vie . (à elle ou à lui)

● Les formes toniques:

◊ mien, tien, etc. précédées par l’article défini (→ le pronom possessif)


Ce livre est mien.
Cette forme prédicative est susceptible de s‟adjectiviser : Un mien livre.
Les formes adjectives toniques sont aujourd‟hui rares; on leur préfère en
français courant d‟autres tours dans lesquels on se sert du possessif atone ou du
pronom précédé de la préposition à:
C’est un mien ami = C’est un de mes amis.
= C’est un ami à moi.

Valeurs et emplois
◊ possession inaliénable avec des noms qui expriment des parties du corps
ou des noms abstraits directement liés à un agent:
Une seule idée occupait sa tête vide d’ouvrier.(Zola)
Le capitaine expliqua comment sa vie était arrangée à rebours (Balzac)
Je vois que votre esprit ne peut être guéri (Molière)

Avec cette valeur, le déterminant possessif est concurrencé par l‟article


défini, associé à un datif possessif ou au pronom réfléchi se (voir supra, les valeurs
de l‟article défini):
Les vitraux resplendissaient pour illuminer son visage (Flaubert)
Mihaela Munteanu Siserman

Mais:
Calyste après avoir rappelé Sabine à la vie en lui passant sur le visage un
linge mouillé, lui faisant respirer des sels. (Balzac)
Ils se tenaient les mains en se les pressant parfois de toute leur force.
(Maupassant)
◊ possession aliénable avec des noms qui expriment un rapport de
possession “contingent”:
Tous remirent leur chemise et leur veste. (Zola)
◊ un lien de parenté avec des noms qui désignent des relations de famille:
...s’avança vers sa fille qui écoutait le bruit du cabriolet de manière à
justifier les craintes de sa mère (Balzac)
Je vais là-dessus sonder votre Henriette (Molière)
ou des rapports socioprofessionnels:
Reportez tout cela sur l'heure à votre maître (Id.)
ou bien des filiations artistiques, idéatiques, etc.:
Vos odes ont un air noble, galant et doux, qui laisse de bien loin votre
Horace après vous (Id.)
◊ valeur générique
Les enfants doivent respecter leurs parents.
◊ valeur itérative (répétition, habitude, etc.)
Elle prend son café à 7 heures du matin..
◊ valeur affective:
Qu’as-tu, ma petite coquette? (Balzac)
◊ rapport d’intérêt du lecteur ou du narrateur envers le personnage du
discours narratif :
Lui couché seul, notre couple amoureux / D’un temps si doux à son aise
profite (La Fontaine)
Il y a du lion dans l’air, par ici, se dit notre homme . (Daudet)
Morphologie du groupe nominal

Et voilà notre héros parti à la recherche du bonheur.

Déterminant possessif / article défini


A part les cas où la présence du possessif est obligatoire dans la structure du
GN minimal dont le nom désigne une partie du corps et a un déterminant
adjectival :
Elle ouvre les yeux / Elle ouvre ses beaux yeux verts / Elle s’ouvre les yeux,
l‟opposition possessif / article défini peux « traduire » une variation sémantique
entre sens propre / sens figuré :
montrer ses dents (sens propre) / montrer les dents (sens figuré)
donner sa main (sens figuré) / donner la main (sens propre)
arracher ses cheveux (sens propre) / s’arracher les cheveux (sens figuré)

Locutions et expressions figées qui contiennent dans leur structure


un déterminant possessif

boucher sa bavarde
dire ses quatre vérités
faire ses preuves (donner sa mesure)
prendre ses jambes à son cou
offrir son nom à une femme
on compterait ses os
recoudre ses souvenirs
tenir sa parole; tenir sa promesse

Déterminant possessif / pronom adverbial EN

Le pronom adverbial EN peut avoir une valeur possessive lorsqu‟il a dans la


phrase antérieure un antécédent nominal déterminé, au trait sémique [-animé] :
Mihaela Munteanu Siserman

Je me suis promené dans le parc et j’en ai beaucoup admiré les allées. (=


j‟ai beaucoup admiré ses allées).
Si l‟antécédent est un nom au trait sémique [+ animé], la reprise se fait par
un déterminant possessif :
Le médecin voit chaque jour la malade et il est content de son évolution. (=
l‟évolution de la malade)
Remarque :
Le pronom relatif DONT peut marquer la possession :
Le programme des cours […] : cours d'anatomie, cours de pathologie, cours
de physiologie […], tous noms dont il ignorait les étymologies (Flaubert) (= il
ignorait leurs étymologies).
Le déterminant possessif est exclu dans ce cas de la phrase relative, y étant
ressenti comme redondant.

2.2.1.2. Les actualisateurs indéfinis


► L’article indéfini

L‟article indéfini renvoie à un objet nouveau, inconnu, non-identifié dans le


discours.
Quoique rien ne soit plus difficile que de rendre heureux un homme qui se
sent fautif, la comtesse tenta cette entreprise digne d'un ange. (Balzac)
Avec cette valeur, l‟article indéfini s‟oppose au défini qui renvoie à quelque
chose de connu, et il a le sens de un certain, un quelconque :
Leurs cœurs sont endurcis en un certain endroit, je ne sais lequel (Id.)
Morphologiquement, l‟article indéfini varie en genre et en nombre :

M F.
SG. un une
PL. des
Morphologie du groupe nominal

Valeurs et emplois :
◊ valeur générique: le groupe nominal indéfini renvoie à une notion, à
l‟ensemble d‟une classe des humains ou des choses:
Un homme seul connaît le friand plaisir d'être, au sein d'une maison
étrangère, le privilégié de la maîtresse, le centre secret de ses affections. (Balzac)
Un mauvais arrangement vaux mieux qu’un bon. (Proverbe)
Le test de la généricité est, comme pour l‟article défini en emploi générique,
la reprise par le démonstratif neutre ça:
Une voiture n’est plus un luxe aujourd’hui. Une voiture, ça n’est plus un
luxe.
◊ valeur spécifique: l‟article indéfini présente le référent comme distinct
des autres de la même classe, et au niveau textuel, il l‟y introduit, en tant qu‟un
objet inconnu:
...une cour ouvrant dans le fond par une grande porte charretière sur une
route bordée de gros arbres poussiéreux, derrière lesquels on voit le Rhône.
(Daudet)

◊ valeur quantitative
Une fois n’est pas coutume (Proverbe)
Une hirondelle ne fait pas le printemps. (Proverbe)
Au pluriel, l‟article indéfini indique une quantité indéterminée:
Ce sont des personnages sévères, durs de corps et d' esprit, capables d'une
certaine fantaisie bizarre et triste . (Barrès)
Il ramasse des livres, des papiers, des brochures comme pour en faire des
paquet. (Diderot)
◊ valeur emphatique: surtout au singulier, et dans des tournures
exclamatives:
Elle est d’une beauté! (inimaginable, extraordinaire)
J’ai une faim!
Mihaela Munteanu Siserman

Devant un nom propre, l‟indéfini renvoie marque l‟intensité


emphatique et renvoie à un type ou un caractère particulier:
On disait qu'il ressemblait à Byron, mais un Byron à moustaches et à
favoris, un Byron impassible, qui aurait vécu mille ans sans vieillir (Verne)
Son chant faisait pâlir les talents incomplets des Malibran, des
Sontag, des Fodor, chez lesquelles une qualité dominante a toujours exclu la
perfection de l'ensemble. (Balzac)
◊ valeur d’intensité: devant des noms qui désignent des divisions
temporelles (jour, mois, année):
Un long corridor éclairé par des jours de souffrance, annonce que la
maison a jadis fait partie d'un couvent. (Balzac)

► L’article partitif

L‟article partitif s‟emploie avec certaines catégories sémantiques de noms et


exprime une quantité indéterminée d‟un tout. Il présente des formes variables en
genre et en nombre :

M. F.
SG. DU DE LA
DE L‟
PL DES

Remarque:
En général, les linguistes considèrent qu‟il n‟y a pas une forme de pluriel
de l‟article partitif, vu sa distribution avec des noms caractérisés par le trait [-
comptable]. Des, en emploi partitif, accompagnent des noms qui n‟ont que le
pluriel : des épinards, des haricots, etc.
Les catégories de noms avec lesquels on emploie le partitif :
Morphologie du groupe nominal

● noms massifs [-comptable] qui expriment la substance, la matière :


... c'était du vin, les bourgeois de la Piolaine lui avaient apporté cette
bouteille-là pour son homme, à qui le médecin ordonnait du bordeaux. (Zola)
…ces gens de la Piolaine auraient de l'eau à la rivière (Id.)
Aujourd'hui, j'aimerais mieux lâcher la boutique tout de suite, que de ne
savoir, où prendre de l'argent pour vous payer (Id.)
● noms abstraits qui expriment des qualités, des états d‟âme :
Il a pour eux de l'attachement et du respect . (Diderot)
J’ai eu du plaisir pour mon argent. (Balzac)
Il s’y trouvait de la finesse et de la bonhomie, du dessin sans apprêt. (Id.)
Il faisait du grabuge là-dessous. (Flaubert)
ou, par changement de classe morphologique, l‟article :
Il y a du bon et du mauvais comme dans tout. (Verne)
Il aime faire du bien à ses semblables.
● noms [+comptable] qui désignent des choses ou même des personnes pour
indiquer la qualité :
Il y a du lion dans l’air, par ici, se dit notre homme (Daudet)
Il y a souvent de l’enfant dans le vrai soldat, et presque toujours du soldat
chez l’enfant … (Balzac)
● noms propres « illustres » qui évoquent un trait caractéristique de la
personnalité (artistique, culturelle, etc.)
Il y a du Dante et du Michel-Ange chez lui. (Balzac)
ou, par métonymie, l‟œuvre de l‟artiste:
Il aimerait jouer du Chopin au concert.
Il lit du Balzac.
● noms désignant des disciplines ou des métiers et qui entrent dans des
structures locutionnelles :
Faisait-elle de la musique, le jeune homme prouvait sans fatuité qu'il était
assez fort sur le piano. (Balzac)
Mihaela Munteanu Siserman

Il fait chaque jour du sport.


Il y avait de la musique à la pharmacie Bézuguet. (Daudet)

Le remplacement de l’article partitif par


la forme réduite DE

On remplace les formes du partitif (de même de l‟article indéfini


singulier /pluriel) dans les contextes suivants:
● dans une phrase négative lorsque la négation porte sur le nom actualisé :
Je ne mange jamais de viande.
Elle a un (des) frère(s) / Elle n’a pas de frère.
Le partitif sera utilisé dans des phrases négatives dans les cas suivants :
- si la négation porte sur un autre élément de la phrase (restriction explicite
ou implicite) ou si le nom est déterminé par un modificateur (complément du nom
ou proposition relative), le partitif et l‟indéfini seront de retour:
Les parents ne donnent pas de l’argent à leur fils pour qu’il le gaspille.
Marie ne mange de la viande que le vendredi.
Il n’achète jamais des fruits qui ne proviennent pas du pays.
-s‟il s‟agit des présentatifs: ce n’est pas, ce ne sont pas:
Ce n'était pas de la vanité, c'était de la religion. (de Coulange)
Ce n'est pas du mensonge, c'est une espèce de mirage...oui, du mirage...
(Daudet)
Ce ne sont pas des pirates... (Id.)

● après des adverbes quantitatifs ou des expressions équivalentes, tels assez,


peu, beaucoup, tant, autant, combien, un tas de, une tranche de, une dizaine de,
etc :
Il y aurait dans l’air autant de poussière minérale que de poussière
aqueuse. (Verne)
Morphologie du groupe nominal

Il y avait dans la foule bien peu de haine contre ces heureux du jour.
(Radiguet)
Il y a moins de servitude et de misère à Paris que dans l’état sauvage.
(Mercier)
Il allait avoir une foule d'embarras. (Flaubert)
Mais si le nom est déterminé par un complément du nom ou par une relative,
on emploie le partitif:
Beaucoup des étudiants de la troisième année…
Il y avait tant du monde qui voulait assister au spectacle.
De même, après bien et la plupart :
Rodolphe, après bien des réflexions, s'était décidé à partir pour Rouen.
(Flaubert)
Après avoir reçu les compliments assez affectueux de la plupart des
personnes présentes... (Balzac)
● si le nom au pluriel est précédé d‟un adjectif épithète:
Je côtoyais d’immenses couvents et de lourds palais, grillés, écussonnés.
(Barrès)
On le voyait sur sa porte avec de belles pantoufles en tapisserie. (Flaubert)
Il y aurait peut-être de gros obstacles. (Maupassant)
Si le nom est au singulier, le partitif sera employé de nouveau dans deux
situations:
- si l‟adjectif antéposé au nom forme avec celui-ci un nom composé:
Des petites filles enlacées, gravement, marquaient les mesures avec des
grâces de revenantes. (Barrès)
-si le nom est au singulier:
Les Français aiment manger du bon fromage et boire du bon vin.
Mihaela Munteanu Siserman

► Les déterminants indéfinis


Connus aussi sous le nom d’adjectifs indéfinis, ces déterminants se divisent
en deux catégories :
● les quantificateurs qui expriment une quantité indéfinie :
-numériques
-non numériques qui peuvent exprimer la quantité totale (tout, chaque), une
quantité imprécise (quelque, plusieurs, certain) ou la quantité nulle (aucun, nul,
pas un).
● les identificateurs (même, tel, autre)

Les quantificateurs numériques s‟associent avec des noms concrets et


comptables et expriment une quantité dénombrée. Ce sont les numéraux cardinaux
qui spécifient la quantité dénotée par le groupe nominal d‟une manière indéfinie.
Quant à leur morphologie, ils connaissent des formes simples (un, deux,
seize, vingt, cent, mille, etc.) et des formes composées (quatre vingt dix-huit).
Elle vit deux oreilles toutes droites, avec deux yeux qui reluisaient. (Daudet)
Il y a de pièce de cent sous dans mille francs! (Balzac)
Sur vingt-quatre heures, il en passait dix à son domicile. (Verne)
La distinction entre un(e) numéral de un(e) indéfini:
- l’addition de seul  valeur numéral :
J’ai acheté une (seule) chemise.
- l’addition de quelconque  valeur d’indéfini:
Je ne savais pas quoi choisir; j’ai acheté une chemise (quelconque).
Valeurs :
 multiplicative : pour les nombres les plus petits s‟ils précèdent les plus grands:
quatre-vingts livres; trois cents personnes;
 additive si les nombres les plus petits suivent les plus grands: vingt-
quatre heures; cent onze habitants.
Morphologie du groupe nominal

 de rang : En postposition par rapport au nom centre, les numériques indiquent le


rang. Avec cette valeur, ils se combinent soit avec des noms propres de personnes,
soit avec des noms communs, tels : an, livre, chapitre, paragraphe, etc.
François II, Louis XIV, le livre trois

Remarques :
- vingt et cent prennent la marque du pluriel -s s‟ils constituent le dernier élément
numéral du déterminant: quatre-vingts ans; mais quatre-vingt-trois ans; trois
cents personnes; mais deux cent cinq livres) :
A trois ou à quatre cents pas de la Barrière. (Balzac)
- on met un trait d‟union entre les éléments numériques des nombres inférieurs à
cent et non reliés par et : mille quatre cent quatre-vingt-seize euros ; trente et un,
mais trente-trois ;
- la datation historique traditionnelle compte par addition de centaines au-delà de
mille (1616 se dit seize cent seize), bien que l‟usage moderne veut s‟aligner au
modèle standard [milliers + centaines + dizaines + unités], surtout pour les dates
plus récentes (1956 : mille neuf cent cinquante-six).
- En Belgique et en Suisse romande, les formes simples septante, octante et
nonante sont employées à la place des formes complexes soixante-dix, quatre-
vingts et quatre-vingt-dix du français standard.

Les quantificateurs non numériques

● Tout et chaque expriment la totalité ou l‟intégralité. Placé devant le nom, sans


autre déterminant, tout acquiert une valeur distributive, représentant la variante
littéraire de chaque:
Toute vérité n’est pas bonne à dire. (Proverbe)
Aussi les émotions de tout genre que donne la vie orientale m’ont-elles
désorganisé le foie. (Balzac)
Mihaela Munteanu Siserman

Il voyait chaque jour des navires anglais traverser ce canal (Verne).


Remarque :
Entre les deux déterminants à valeur distributive il y a pourtant une
différence sémantique : chaque est d‟un emploi plus général que tout qui a un sens
générique et, dans des cas bien précis, implique une indifférenciation entre les
individus envisagés (Riegel et all,: 1994 :162)
Chaque / Toute erreur doit être corrigée.
Tout homme est mortel.
Chaque élève doit préparer son devoir. / *Tout élève……….
Lorsque tout est suivi d‟un autre déterminant (article défini ou indéfini,
possessif, démonstratif), il exprime l‟intégralité:
… erreur de toutes les mères qui gâtent leurs enfants. (Balzac)
Les parois extérieures représentaient, sans perspective, mais en couleurs
violentes, toute une bande de jongleurs. (Verne)
Conduis-toi bien et songe à toutes mes recommandations . (Balzac)
Et l'abat-jour […] éclairait tous ces tableaux du monde. (Flaubert)
La valeur sémantique d‟intégralité est aussi présente dans des constructions
figées, lorsque le nom n‟est pas précédé d‟un autre déterminant: à toute vitesse, à
tout hasard, à tous égards, en toute franchise, en toute justice, en tout cas, toute
proportion gardée, toutes affaires / choses cessantes, etc.
Lorsque tout se combine avec un déterminant numérique et un nom qui
désigne une division temporelle, il a une valeur itérative:
Il allume une cigarette toutes les cinq minutes.
Cette apparition n'est pas également remarquable chaque année…; le
maximum revient à peu près tous les trente-trois ans (Flammarion)
Elles se reproduisent périodiquement tous les 331 jours en moyenne (Id.)

Remarque :
Morphologie du groupe nominal

Tout, en emploi adverbial, exprime l‟intensité forte (= „très‟) et “s‟accorde”


dans le cas suivant :
-devant un adjectif féminin qui commence par une consonne ou “h” aspiré :
Catherine, toute droite, poussait un grand cri. (Zola)
Les deux tours, plus à gauche, brûlaient toutes bleues en plein ciel, comme
des torches géantes. (Id.)
Elle est toute honteuse.
Dans tous les autres cas, il reste invariable :
Etienne apparut décharné, les cheveux tout blancs. (Zola)
Une fosse tout équipée, aujourd'hui, coûte de quinze cent mille francs à deux
millions. (Id.)

● La quantité imprécise est exprimée par quelque(s), plusieurs, certain


Employés au singulier, quelque et certain accompagnent un nom [non
nombrable] et expriment une valeur quantitative indéterminée (une petite quantité):
Pourrais-tu lui prêter quelque argent ?
Suivi d‟un déterminant numéral, quelque devient adverbe et exprime
l‟approximation :
Ils arriveront en quelque trois heures.
Elle tombe ainsi dans un certain temps. (Flammarion)
Au pluriel, quelques et certain(e)s expriment une pluralité indéterminée:
…la figure longue, salie de quelques rares poils de barbe. (Zola)
Pendant les quelques instants…, Passepartout avait rapidement examiné
son futur maître. (Verne)
La forme du pluriel de certain n‟est pas précédée d‟un article indéfini
(comme l‟est au singulier):
A un certain âge seulement, certaines femmes choisies savent seules donner
un langage à leur attitude. (Balzac)
Mihaela Munteanu Siserman

Ici-bas ne saurait récompenser certains cœurs pleins d'amour et de


délicatesse (Id.)

Plusieurs ne connaît que la forme du pluriel. Il exprime aussi une petite


quantité, mais tout en insistant sur l‟idée de pluralité :
Tartarin, le tueur de lions […] n' a pas donné de ses nouvelles depuis
plusieurs mois... (Daudet)
Riche à plusieurs millions, il faisait partie du conseil général depuis 1855 .
(Zola)
◊ D’autres déterminants à valeur de quantité imprécise:
Maint, considéré le synonyme littéraire de plusieurs, exprime une grande
quantité :
Il semblait formé d'une terre dénudée, que perçaient en maint endroit des
roches rougeâtres. (Verne)
Il s‟emploie surtout dans des expressions telles : mainte(s) fois, en mainte
occasion, à mainte(s) reprises :
…l'amour foulé aux pieds, la fortune compromise, perdue, retrouvée, la vie
maintes fois en danger (Balzac)

◊ Divers et différents ajoutent à l‟idée de quantité (moins importante) celle


de diversité:
Considérons une même planète à diverses époques de sa révolution
(Flammarion)
Différentes personnes ont essayé me prévenir.
Ils perdent leur valeur d‟actualisateurs indéfinis et acquiert un rôle
qualificatif, marquant la variété, lorsqu‟il y a un autre déterminant; avec cette
valeur qualificative ils peuvent se placer après le nom :
A chaque fenêtre le lac apparaissait sous des aspects différents. (Balzac)
Morphologie du groupe nominal

Les diverses parties de la surface terrestre sont loin de jouir d'un éclat
uniforme (Flammarion)

◊ Le déterminant certain a des valeurs sémantiques différentes lorsqu‟il se


trouve au singulier ou au pluriel.
Au singulier, il s‟accompagne d‟un déterminant indéfini:
Il était question d’un certain grand chasseur appelé maître Gervais.
(Daudet)
Notre planète vit d'une certaine vie astrale. (Flammarion)
Au pluriel, il précède directement le nom:
Ainsi le cabriolet de Pierrotin brouettait, par certains samedis soir ou lundis
matin quinze voyageurs. (Balzac)
● Aucun, nul, pas un expriment la quantité nulle, marquant l‟opposition
distributif / non distributif : aucun est le terme négatif de chaque et est distributif
en tant que tel, tandis que nul et pas un sont les termes négatifs de tout,
représentant les totalitaires non distributifs (cf. T. Cristea, 2000 :81).
Ils n‟ont des formes que pour le singulier, sauf le cas des noms « pluralia
tantum » : aucuns frais; aucunes funérailles; nulles fiançailles
Aucune célébrité humaine ne pouvait luttait contre de tels avantages.
(Balzac)
N’était-ce pas un cri de famine que roulait le vant de mars. (Id.)
Il ne faut tenter nulle créature au monde. (A.France)
Il avait le nez effronté d’un gaillard qui mangeait tout, sans nul souci du
lendemain (Id.)
La forme du pluriel d’aucuns a un sens positif (elle représente la variante
littéraire et archaïsante de certains) :
La forme du pluriel d’aucuns a un sens positif (elle représente la variante
littéraire et archaïsante de certains) :
Mihaela Munteanu Siserman

Auparavant il faut d'aucuns péchés / Te nettoyer en ce saint purgatoire. (La


Fontaine)
Il est un Singe dans Paris / A qui l'on avait donné femme / Singe en effet
d'aucuns maris. (Id.)

Remarques :
-aucun peut se placer avant ou après le nom:
Il n’apercevait aucun visage. (Zola)
…l’ image […] est sans importance aucune dans l' ensemble de la création
(Flammarion)
-nul, postposé au nom, a une valeur caractérisante :
Dans une atmosphère nulle ou rare, il n' y a aucune espèce de crépuscule.
(Id.)
- la locution nulle part :
Plus de crédit nulle part ; plus une vieille casserole à vendre. (Zola)

● Les identificateurs (même, tel, autre)


◊ même, antéposé au nom exprime l‟identité ou l‟analogie et se combine avec un
autre déterminant (article défini ou indéfini, possessif, démonstratif) :
On ouvrait la même boutique et l'on montait au même char. (Hugo)
Dans le sens du même Euclide qui a voulu qu'elle ne fût pas appelée
nombre. (Pascal)
Une même fureur n’agite pas tout poète. ( Moréas)
Mars de son même casque l’a paré. (Id.)
Zacharie poussait Philomène dans ce même chemin écarté. (Zola)
Lorsqu‟il est postposé à un pronom ou à un nom, même renforce l‟idée
d‟identité de l‟objet ou de la personne dont on parle :
Je prie toutes les femmes d’imaginer elles-mêmes le commentaire. (Balzac)
C'est bien fait, dit le Loup en soi-même fort triste. (La Fontaine)
Morphologie du groupe nominal

La forme même du globe terrestre (Flammarion)


Il y en a qui vont jusqu' à cette absurdité d' expliquer un mot par le mot
même. (Pascal)
Toujours après un nom de qualité, même marque le haut degré de cette
qualité :
Sainte Thérèse était la bonté même . (Huysmans)
En emploi adverbial, même reste invariable et précède les autres
déterminants du nom :
Une femme, voire même une prude ne reste pas longtemps embarrassée.
(Balzac)
Une foule de comestibles de tout genre et même des coquillages. (Id.)
Et même l’existence de Paris et celle de nos principales villes. (Flammarion)
◊ tel (var.) peut se combiner ou non avec d‟autres déterminants.
Valeurs :
Sans déterminants, exprime une valeur indéterminée et apparaît dans des
constructions figées: tel ou tel ; tel et tel :
Que nous fait l' heure à laquelle l' humanité arrive sur tel ou tel monde ?
(Flammarion)
Dans tel et tel théâtre bouffe. (Hugo)
Plus de discussions intelligentes sur tel ou tel livre, sur tel ou tel tableau.
(Huysmans)
Précédé de l‟article indéfini ou de la forme réduite de du pluriel des, tel a les
valeurs suivantes :
- la ressemblance:
Ceci produit un tel effet sur Justine, que Justine tombe malade (Balzac)
Contre de telles gens, quant à moi, je réclame (La Fontaine)
- la comparaison proportionnelle :
Tel père, tel fils.
Tel maître, tel valet.
Mihaela Munteanu Siserman

La comparaison peut se réaliser par une subordonnée comparative ou


consécutive introduite par que :
Il regarda sa chambre qui était restée telle que le jour où il l' avait quittée.
(Huysmans)
Il s' était noyé l' âme dans un tel lac de reginglard, qu' il vacillait comme un
navire en détresse. (Id.)
Cette vie multipliée et sans cesse renaissante n’a pas toujours été telle que
nous la voyons aujourd’hui. (Flammarion)
Remarque :
Dans les phrases comparatives, le nom déterminé de tel est repris dans la
subordonnée par un pronom.
- l‟appartenance, l‟inclusion dans une classe :
La formation d’un monde tel que Saturne (Flammarion)
Rien n’est tel que cette ombre verte et que ce calme un peu moqueur. (Hugo)
(que = „comme‟, „semblable à‟, „pareil à‟)
- l‟intensité :
Une telle surprise! Quel bonheur!
En le voyant sous l'influence d'une telle exaltation religieuse, il sentit le
moment favorable (Zola)
- valeur démonstrative:
Telles sont, entre autres, les trois transformations que nous reproduisons ici.
(Flammarion)

◊ autre évoque l‟idée de différence, en marquant l‟opposition sémantique identité


(exprimée par même) et altérité (marquée par autre). Il s‟accompagne dans la
majorité des contextes d‟un autre déterminant :
Il est recouvert d'un autre élément d' une constitution bizarre, qui semble n'
avoir ni corps, ni fixité, ni durée. (Flammarion)
Au ras du sol, un autre spectacle venait de l'arrêter (Zola)
Morphologie du groupe nominal

Je me suis enrhumé, l'autre mois (Id.)


C’était d'une tristesse d'incendie, il n'y avait d'autres levers d'astres (Id.)
Après un pronom personnel, autre a une valeur de renforcement :
Nous autres, ça va jusqu'à présent, ajouta le charretier. (Id.)
Sans autre déterminant, autre est présent dans des constructions figées,
telles : autre chose, autre part :
Je compris alors seulement que je partais et que j' entreprenais autre chose
qu' une promenade.( Fromentin)

● Les déterminants interro-exclamatifs

Ils ont un emploi limité à certains types de phrases (la phrase interrogative
ou exclamative).
Morphologiquement, ses formes changent selon le genre et le nombre,
seulement le code écrit.
Quel an? Quelle date? Quels musées? Quelles fleurs?
L‟opposition du nombre peut se réaliser dans le code oral par la liaison:
Quels appartements? Quels hivers!

Sémantiquement, le déterminant interrogatif sert à interroger directement


sur l‟identité, sur la nature, le rang ou la manière d‟être ou d‟agir du référent
désigné par le nom déterminé :
Quel malheur a pu te chasser du pays ? (Balzac)
Dans quel philtre, dans quel vin, dans quelle tisane / Noierons-nous ce viel
ennemi? (Baudelaire)

ou indirectement (dans les interrogatives indirectes):


On ne peut pas savoir de quelle manière elle prendrait notre politesse.
(Balzac)
Mihaela Munteanu Siserman

On distingue trois situations où le déterminant quel est obligatoire ou en


variation libre avec la forme invariable qui:
-lorsque le nom déterminé renvoie à une personne et remplit la fonction de
sujet, quel en position d‟attribut est en variation libre avec qui:
Quel est ce guerrier au panache blanc qui marche en tête de l’armée?
(Fromentin) (Quel / Qui)
-s‟il s‟agit de la “non-personne”, quel est obligatoire:
Quelle est cette splendeur qui pénètre mon cœur? (Verlaine)
-si le sujet est un pronom personnel, qui attribut est obligatoire:
Toi, je sais qui tu es...mais alors, moi, qui suis-je? (Levene)
Dans des tournures exclamatives, ce déterminant exprime la surprise,
l‟admiration, l‟indignation:
Vois quel charme excitant la gentillesse donne! (Baudelaire)
Quel symbole d’une tête d’artiste! (Balzac)

● Les déterminants relatifs


Les formes des déterminants relatifs coïncident avec les formes composées
du pronom relatif: lequel, lesquels, laquelle, lesquelles.
L‟emploi du déterminant relatif est spécifique aux textes juridiques et
littéraires, où il fonctionne comme un anaphorique pour un nom qui figure déjà
dans une phrase précédente.
Ses diligences à ce sujet devront avoir lieu dans le délai de trois jours [...];
lequel délai sera augmenté d’un jour. (Code Civile)
C'est depuis ce fameux supplice, et pour rappeler l'amitié intime de La Mole
pour Coconasso, lequel Coconasso, comme un Italien qu'il était, s'appelait
Annibal. (Stendhal)
Morphologie du groupe nominal

Le syntagme auquel cas fonctionne dans le langage juridique ou dans le


discours littéraire :
La caution n’est obligée envers le créancier à le payer qu’à défaut du
débiteur… auquel cas l’effet de son engagement se règle par les principes qui ont
été établis pour les dettes solidaires. (Le Code Civile)

2.3. L’absence de déterminant

Les linguistes parlent aussi de l’article zéro (Cristea : 2000 :52, 92), le degré
zéro de la détermination (Dospinescu, Manolache : 2003 :77) ou ce que l‟on
appelle couramment l’omission de l’article.
On omet l‟article dans les cas suivants :
● devant les noms propres : en général, le nom propre n‟est pas accompagné d‟un
actualisateur13 (sauf le cas ou le nom propre est soumis à une partition interne de la
classe) :
J’ai visité Paris / J’ai visité le Paris des musées.
● dans les étiquetages : Menu du jour
● dans les enseignes : Boulangerie, Pharmacie
● dans les panneaux d‟avertissement : Entrée interdite
● dans les énoncés abrégés :
télégrammes : Parents bien arrivés.
les petites annonces : maison à vendre ; chambre à louer
● dans les titres : Dictionnaire encyclopédique
Grammaire du français
● dans les adresses : Rue Saint-Augustin, Boulevard Saint-Michel
● avec des noms qui expriment des divisions temporelles :
les mois de l‟année : Il revient en juillet.
les jours de la semaine: Le magasin sera fermé jeudi.
13
Voir les cas où l‟article fait partie du nom (cf. supra, 1.3.)
Mihaela Munteanu Siserman

L‟emploi de l‟article a une valeur itérative :


Le musée ferme le lundi.
● avec les appellatifs et les noms en apostrophe: Madame ;- Monsieur ; - Garçon,
l’addition !;-Docteur;
● dans les énumérations :
S’ils ressuscitaient tous, hommes, femmes, vieillards, enfants, et se
couchaient les uns à côté des autres. (Flammarion)
…maman, grand-tante, deux-sœurs, deux petits frères. (Balzac)
● dans les proverbes : Pauvreté n’est pas vice
● avec les noms en apposition : 14 juillet, fête nationale de la France
● avec les noms attribut qui indique la profession, la qualité:
Pierre est professeur / médecin.
On l’a nommé général.
On l’a élu président.
L‟apparition de l‟article indéfini a une valeur d‟emphase, exprime l‟appréciation :
Pierre est un écrivain. (= un vrai écrivain)
● dans des locutions verbales :
avoir mal/ peur / raison / tort/ faim /soif/lieu
demander secours
faire beau / chaud / part
donner raison / carte blanche
prendre part /
rendre justice / visite
La présence de l‟article dans ces structures figées peuvent changer de sens:
parler anglais (occasionnellement) / parler l’anglais (permanent) ;
avoir raison / avoir une raison (avoir = un motif)
avoir une faim (de loup) ; ; faire la part du lion
Remarque :
Morphologie du groupe nominal

La présence d‟un modificateur – un adjectif épithète ou un complément du


nom – a pour effet la réintroduction du déterminant :
avoir une peur bleue; avoir une faim de loup; faire la connaissance d’une
personne

● après un grand nombre de prépositions :


A : à pied, à cheval, à vélo, une marche à pied
EN : (une bague) en or, (une chemise) en soie, en bateau, en voiture
PAR : par avion ; par force; SUR : peinture sur verre / sur bois ; sur parole
SANS : une personne sans scrupule, sans caractère

2.4. La répétition ou la non répétition des déterminants

Dans la majorité des cas, les déterminants se répètent devant chaque nom
d‟une énumération :
Au milieu de ce silence obtenu dans Paris, les oiseaux chantent: il y a des
merles, des rossignols, des bouvreuils, des fauvettes, et beaucoup de moineaux
(Balzac)
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, / Les singes, les scorpions,
les vautours, les serpents, / Les monstres glapissants, hurlants, grognants,
rampants. (Baudelaire)

Toutefois il y a des situations où on exprime les déterminants seulement


devant le premier nom de la série. Leur non répétition est déterminée surtout des
facteurs d‟ordre sémantique:
● dans des constructions figées dont les noms renvoient à une même classe
sémantique (un même domaine de référence) :
Les Ponts et Chaussées; Les Eaux et Forêts; Les us et coutumes
Mihaela Munteanu Siserman

● dans des constructions coordonnées ou en apposition si les deux


expressions nominales ont le même référent:
Dedans un bourg ou ville de province (La Fontaine)
Il peut toujours faire confiance à son collègue et ami.
L’Italie, pays des spaghettis
Remarque:
Si on veut insister sur le référent de l‟expression en apposition, le
déterminant se répète devant chaque nom:
Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère! (Baudelaire)
● devant le premier adjectif d‟une série s‟ils caractérisent un même référent :
Un jeune et joli homme sortit en entendant sonner la pendule. (Balzac)
Mais si les deux adjectifs ont un sens contraire le déterminant apparaît
devant chacun:
Il a du bon et du mauvais goût dans certaines situations.
De même, si l‟on veut mettre en évidence les qualités du référent et de lui
donner plus de relief, le déterminant se répète devant chaque adjectif épithète de la
série:
Cet homme, c' était Tartarin, Tartarin de Tarascon, l' intrépide, le grand, l'
incomparable Tartarin de Tarascon. (Daudet)
Morphologie du groupe nominal

III. LE GROUPE NOMINAL ETENDU


3.1. Généralités
3.2. L’adjectif épithète

3.1. Dans le chapitre précédent (cf. supra, 2) on a défini le groupe nominal


minimal selon la structure [Déterminant + Nom], où le déterminant représente un
constituant obligatoire du groupe et assure une liaison solidaire et interdépendante
avec le nom (cf. Riegel et all., 1994 :148).
Le groupe nominal étendu ou complexe représente une expansion du GN
minimal, par adjonction d‟un ou plusieurs déterminants facultatifs, tels :
● l‟adjectif épithète : une rue sinueuse ; une belle maison; un petit jardin
● le complément du nom : un conte de fées; une arme à feu
● un adjectif épithète en position détachée : Malade, il a participé au
concours.
● un infinitif prépositionnel : une machine à laver, le souhait de partir
● une subordonnée relative: La solitude dans laquelle elle vivait semblait
être la moindre des barrières élevées entre elle et le monde. (Balzac)
● une subordonnée conjonctionnelle :
Son impression était que tout le monde le méprisait.

Riegel et all. (1994:179) considèrent qu‟il y a deux types de rapports entre le


nom et son (ses) modificateur(s) facultatif(s):
-un rapport déterminatif (entre le nom et le déterminant s‟établit une relation
restrictive ou sélective) – le déterminant restreint l‟extension du nom:
une rue (genre proche) sinueuse (différence spécifique).
-un rapport explicatif ou descriptif lorsque le modificateur du nom ne
restreint pas l‟extension du nom:
Mihaela Munteanu Siserman

L'homme, qui se sentait regardé d'un oeil méfiant, dit son nom tout de suite.
(Zola)
La différence entre les deux types de rapports relève du fait que les
modificateurs déterminatifs ne peuvent pas être supprimés sans modifier la valeur
référentielle du nom:
Promenez-vous sur les rues sinueuses de la vieille ville!
Promenez-vous sur les rues de la vieille ville! ( = sur toutes les rues de la
ville),
alors que la suppression d‟un modificateur explicatif ne modifie pas la valeur
référentielle du nom:
Les gens, ennuyés, commençaient à s’en aller.
Les gens commençaient à s’en aller.
De même, la qualification peut être intrinsèque, inhérente ou extrinsèque
lorsque la relation qualificative exprime un rapport avec un autre objet (cf. T.
Cristea: 2000:95):
Une table ronde
Les rues du vieux centre

3.2. L’adjectif épithète

3.2.1. Généralités
En général, ce syntagme recouvre l‟adjectif qualificatif, mais il faut préciser
que la fonction épithète se réalise aussi par d‟autres classes de mots:
◊ participes présents ou passés „accordés”:
une voix frémissante; des mains tremblantes; un livre lu; des fleurs offertes
Remarque:
En général, l‟adjectif verbal a la même forme que le participe présent:
Chanter → chantant; bouillir → bouillant;
Morphologie du groupe nominal

Mais de nombreux adjectifs verbaux s‟orthographient différemment des


formes correspondantes aux participes présents (verbe):

Verbe Participe présent Adjectif verbal


-ant -ent
adhérer adhérant adhérent
coïncider coïncidant coïncident
converger convergeant convergent
différer différant différent
équivaloir équivalant équivalent
négliger négligeant négligent
précéder précédant précédent
-quant -cant
communiquer communiquant communicant
convaincre convainquant convaincant
provoquer provoquant provocant
suffoquer suffoquant suffocant
-guant -gant
déléguer déléguant délégant
fatiguer fatiguant fatigant
naviguer naviguant navigant

◊ des noms : un appartement / une étudiante modèle, modèle ; un gâteau


maison ; un travail / une manifestation monstre ; une blouse cerise
◊ des adverbes : un homme bien ; le français d’aujourd’hui
Les approches modernes (Dospinescu, 1998 ; Dospinescu, Manolache, 2003 ;
Dincă, 2006) de l‟adjectif distinguent deux classes :
Mihaela Munteanu Siserman

- les adjectifs qualificatifs, appelés aussi non dérivés. Ce sont de véritables


adjectifs qualificatifs qui coïncident avec le radical et dont la forme peut constituer
une base dérivative pour un autre mot : bon , petit, joli, rond, long, rouge
- les adjectifs relationnels : qui proviennent d‟autres bases autonomes ou non
autonomes, suite à une affixation (adjectifs dérivés par suffixation) : matinal,
présidentiel, baudelairien.
Syntaxiquement, l‟adjectif peut avoir les fonctions suivantes :

● Épithète
De tous les modificateurs du nom, l‟adjectif épithète est le plus étroitement
lié à celui-ci, sans qu‟un autre déterminant puisse s‟y interposer:
les belles fleurs de Marie → *les fleurs de Marie belles
Avec cette fonction, il peut se placer avant ou après le nom :
une vieille maison ; une table ronde
● Attribut du sujet ou Attribut de l’objet
L‟adjectif est lié au nom par un verbe copule :
La fille de joie est triste (L’Accordéoniste)
La vie y devenait impossible pour les hommes. (Zola)
Il le trouva si pâle, si bouleversé... (Id.).
● Apposition
Les femmes, inquiètes et souriantes, le répétaient doucement d’un air de
surprise. (Id.)
En apposition, l‟adjectif peut se placer en toute position de la phrase: au
début, à l‟intérieur ou à la fin et il est séparé par une pause et surtout par
l‟intonation (à l‟écrit, par une virgule).

3.2.2. L’accord en genre et en nombre


Morphologie du groupe nominal

Morphologiquement, l‟adjectif réitère les catégories grammaticales du nom


(les marques du genre et du nombre), à travers l‟accord avec le nom (ou un
substitut) auquel il se rapporte:
Des courants magnétiques circulent en elle et, sans cesse, sous leur
mystérieuse influence, l'aiguille aimantée cherche le nord de son doigt inquiet et
agité. (Flammarion)
Leurs amis les trouvent bien éduqués.

Pour la formation du féminin et du pluriel des adjectifs voir Annexe 2.


de belles filles, de beaux garçons
Une série de cinq adjectifs ont deux formes au masculin, si l‟adjectif précède
le nom commençant par une voyelle ou „h” muet:
un beau jardin / un bel appartement / une belle fille
un fou camarade / un fol homme / une décision folle
un sol mou / un mol oreiller/ de la viande molle
un nouveau pays / un nouvel ordre / une nouvelle industrie
un vieux château /un vieil ami/ une vieille dame

En général, l‟adjectif qualificatif présente les deux genres, mais il y en a qui


n‟ont qu‟un seul genre, soit le féminin, soit le masculin:
un nez aquilin la pierre philosophale
du papier vélin de l’ignorance crasse
du sirop / du miel violat bouche bée
un hareng saur une dent / la race canine

De même, restent invariables les adjectifs de formation expressive: cool,


baba, rococo, riquiqui (rikiki), chic:
des parents cool; une pendule rococo; des cadeaux riquiqui; une fille chic
Mihaela Munteanu Siserman

Cas particuliers:
● les adjectifs qui finissent en -e muet ne marquent pas l‟opposition du genre:
ce jeune homme / cette jeune fille
ce jardin mirifique (Daudet) / une statue mirifique
incroyable mélange (Balzac) / une réponse incroyable
style burlesque / comédie burlesque
● l‟adjectif qui se rapporte et caractérise plusieurs noms
◊ si les noms sont du même genre, on garde leur genre:
une table et une chaise nouvelles (f. pl.)
le père et le fils réconciliés (m. pl.)
◊ si l‟adjectif se rapporte à des noms de genre différent, le masculin pluriel
l‟emporte toujours. Le “bon usage” recommande que le nom masculin soit placé le
plus proche de l‟adjectif:
les revues et les livres intéressants (m. pl.)
Si l‟adjectif ne se rapporte qu‟à un nom, l‟accord se fait avec celui-ci:
un livre et une revue intéressante (f. sg.)
● si plusieurs adjectifs caractérisent un même nom au pluriel, les adjectifs sont mis
au singulier:
les littératures roumaine et française
● l‟accord de l‟adjectif avec un nom collectif au singulier dont le Complément est
au pluriel se fait selon le sens :
On avait beaucoup discuté, pour écarter une foule de projets impraticables.
(Zola)
un peloton de soldats déchaîné
● l‟accord de l‟adjectif avec le nom gens:
◊ les adjectifs antéposés sont au féminin:
De méchantes gens ont cherché à me séparer de ton père, dans le but de
satisfaire leur avidité.(Balzac)
Et mes voyageurs, quelles braves gens ! (Daudet)
Morphologie du groupe nominal

◊ l‟adjectif se met au masculin dans les cas suivants:


- si le déterminant tout est le seul qui précède gens:
Tous les gens sont arrivés à temps.
- si gens est précédé de tout et d‟un adjectif qui ne marque pas l‟opposition de
genre:
tous ces braves et honnêtes gens
- si l‟adjectif suit au nom:
Il y a des gens délicats. (Flaubert)
Les jeunes gens sont gracieux, ils sourient, parlent bas et ressemblent à des
jeunes mariées. (Balzac)
Tous gens bien élevés, humbles, finauds, discrets. (Daudet)
- si le nom gens renvoie à l‟idée d‟“hommes”, ce qui se passe surtout lorsqu‟il est
suivi d‟un Complément introduit par la préposition de, formant avec celui-ci une
sorte de nom composé: gens du monde, gens d’affaires, gens de lettres, gens
d’esprit:
Tous les gens de la Cour, tous les gens de guerre, tous les magistrats, tous
les gens de Palais (Pascal)
C'en est fait, je renonce à tous les gens de bien. (Molière)
Si le nom est déterminé de plusieurs adjectifs, ceux qui le précèdent sont au
féminin (si l‟opposition de genre est marquée) et ceux qui suivent au masculin:
Les vieilles gens tout seuls (Zola)
● l‟accord de l‟adjectif avec l‟expression verbale avoir l’air :
◊ l‟accord se fait avec le sujet lorsque l‟expression est synonyme de
“sembler, paraître” ( ± animé):
En tout cas, tu as l’air bien déboussolée. (Blague sur l‟Internet)
Personne n’a l’air offensé de ce défaut d’usage. (Fromentin)
Cette femme a l’air coquette.
Ces tartes ont l’air très bonnes.
Mihaela Munteanu Siserman

● l‟accord se fait avec „l‟air” („allure‟, „mine‟, „physionomie‟) si le sujet est (+


animé):
Toutes ont l’air content.
Il avait l’air efféminé, rusé, impérieux et insolent (Fromentin)
● l‟accord des adjectifs composés
L‟accord dépend de la nature des éléments constitutifs de l‟adjectif composé:
◊ les deux éléments prennent la marque du pluriel:
des personnes sourdes-muettes; des hommes ivres-morts; des paroles
aigres-douces
◊ ce n‟est que le deuxième adjectif qui se met au pluriel:
-si le premier adjectif est employé adverbialement,
des filles court-vêtues; des enfants nouveau-nés14
Remarque:
Pour des raisons d‟euphonie, on fait l‟accord au féminin singulier et pluriel
pour frais-cueilli et tout-puissant:
des pommes fraîches-cueillies; une fille toute-puissante
-si le premier élément est une préposition ou un adverbe:
les avant-dernières rencontres; des filles bien-aimées; des réponses mal-
avisées
-les adjectifs composés dont le premier finit en -i ou -o : des héros tragi-comiques;
des activités socio-éducatives
-si le premier élément est un point cardinal :
des pays nord-africains ; des danses sud-américaines
Mais : la région nord-est de la Roumanie

► Une catégorie à part est représentée par ce que l‟on appelle traditionnellement
les adjectifs de couleur. Leur comportement grammatical suit les règles suivantes:

14
Pour l‟accord de nouveau dans la structure des noms composés, voir supra, 1.4.2.2. Le nombre des noms
composés.
Morphologie du groupe nominal

● l‟adjectif fait l‟accord avec le nom auquel il se rapporte:


une chemise blanche, une pomme verte, des fleurs rouges
● l‟adjectif reste invariable dans les cas suivants:
-les adjectifs provenant des noms de fruits, de fleurs, de pierres précieuses, métal
et qui désignent la couleur à laquelle renvoie le nom:
des étoffes olive, des rubans jonquille, des robes cerise, des chemises
brique, des chandails crème; des écharpes marron
Remarque:
Le degré d‟adjectivisation est plus haut pour les noms suivants: pourpre,
rose, violet, écarlate, vermeil, mauve (ils font l‟accord):
des roses pourpres, des fleurs mauves
La rivière [...] coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleu (Flaubert)
La robe vermeille jaunissait de vieillesse. (Gautier)
-les adjectifs composés qui expriment des nuances :
adjectif + adjectif: bleu clair, rouge foncé, vert pâle
deux couleurs : bleu-vert, rouge-brun, noir et blanc
ses yeux vert émeraude
une étoffe havane clair (Zola)
des cheveux châtain-brun
une redingote usée [...] de couleur vert américain (Balzac)
[ses yeux] noirs à l'ombre et bleu foncé au grand jour (Flaubert)
● les adjectifs qui fonctionnent comme adverbe restent invariable:
Cette mort …coupait court au mariage. (Zola)
Sa voix sonnait creux.
Cette fleur sent bien / mauvais.

► L’accord des adjectifs selon leur place dans la structure du GN :


Il y a des adjectifs qui font ou non l'accord avec le déterminé, en fonction de
leur position par rapport au nom:
Mihaela Munteanu Siserman

● la série constituée des adjectifs demi, mi, semi, nu reste invariable en


antéposition:
C’est la femme demi-nue, vue de face au premier plan. (Baudelaire)
des verbes semi-auxiliaires; des écritures semi-gothiques; des tons mi-
sérieux, mi-accusateurs; une personne nu-tête, nu-pieds
et variable en postposition:
-demi est variable seulement en féminin singulier:
[L‟orateur] avait parlé pendant deux pages et demie. (Baudelaire)
Ils donnaient contre un meuble un coup de leurs pieds nus. (Zola)
Tous les deux fumaient des cigarettes au bord du lit, les jambes nues.(Id.)
● les participes passés à valeur adjectivale attendu, entendu, excepté,
supposé, vu, de même les expressions ci-annexé, ci-joint, ci-inclus, y-compris
restent invariables en antéposition:
Excepté deux figures dans la demi-teinte, tous les personnages ont leur
portion de lumière. (Baudelaire)
Ci-joint les documents / les documents ci-joints
● l‟adjectif feu employé seulement au singulier représente la forme littéraire
de l‟adjectif défunt. Il est invariable lorsqu‟il ne précèdent pas immédiatement le
nom:
feu la mère, feu sa famille
et variable lorsqu‟il est placé juste devant le nom:
la feue reine d’Angleterre
► Les adjectifs composés brèche-dents et chèvre-pieds s‟écrivent tels quels,
indifféremment du nombre du nom déterminé:
un / des homme(s) brèche-dents; des satyres chèvre-pieds

3.2.3. Les degrés de signification des adjectifs qualificatifs


Morphologie du groupe nominal

Les approches modernes de l‟adjectif (Riegel et all., 1994:361-366;


Dospinescu:1998:158-164; Dospinescu, Manolache, 2003:99-105) distinguent
deux échelles de variation de l‟adjectif qualificatif, selon que le degré est considéré
en lui-même ou par rapport à un autre élément qui lui sert d‟étalon.
Les deux degrés de variation de la propriété exprimée par l‟adjectif sont:
► Les degrés de comparaison peuvent établir les rapports suivants:
● le rapport d’égalité qui s‟exprime par l‟adverbe aussi précédant
l‟adjectif:
L’étude des mondes nous ouvre dans l' ordre du temps des horizons aussi
immenses que ceux qu' elle nous ouvre dans l' ordre de l' espace. (Flammarion)
Dans les phrases négatives aussi peut être remplacé par si:
Elle n’est pas si intelligente qu’elle veut le montrer.
ou par autant, placé après l‟adjectif :
Leçon profonde autant qu' inattendue ! (Flammarion)
Le rapport d‟égalité peut être renforcé par tout, employé adverbialement:
Nous avons été tout aussi cruelles l’une que l’autre. (Balzac)
Le deuxième terme de la comparaison est introduit par que adverbial.
● le rapport de supériorité exprimé par plus:
Un gars de la campagne, d'une quinzaine d'années environ, et plus haut de
taille qu'aucun de nous tous. (Flaubert)
[Ses ongles] étaient brillants, fins du bout, plus nettoyés que les ivoires de
Dieppe. (Id.)
Le comparatif de supériorité peut être renforcé par d‟autres adverbes
beaucoup, plus, encore:
En le trouvant beaucoup plus malade qu’il ne le croyait l’être, je restait
près de lui. (Balzac)
Avait-elle la voix aussi douce que la vôtre ?
- Oh ! bien plus douce... (Id.)
Mihaela Munteanu Siserman

Monsieur de Watteville... dont les aventures extraordinaires sont beaucoup


trop historiques pour être racontées. (Id.)
● rapport d’infériorité indiqué par l‟adverbe moins :
Puis Nanon, Charles et Eugénie n'étaient pas moins las que le maître.
(Balzac)
Les mêmes particules de renforcement peuvent accompagner le rapport
d‟infériorité:
Découverte : des piles à combustibles beaucoup moins chères (titre d‟un
article publié sur l‟Internet)

Le deuxième terme de la comparaison peut être un autre adjectif, un nom, un


pronom, un adverbe ou même une proposition tout entière:
Il est plus / moins / aussi doué que persévérant.
Il est plus avisé que moi / les autres / sa sœur dans cette question.
Marie est plus fatiguée qu’hier.
Un jeune homme moins consciencieux que je ne le suis, ayant un cœur
moins jeune et moins probe, ne songerait même pas. (Balzac)
Il y a des situations où le deuxième terme de la comparaison fait défaut
(comparaison implicite), notamment quand la qualité est évaluée en elle-même:
Le Voreux [...] respirait d’une haleine plus grosse et plus longue. (Zola)
Cette douce émotion fut d'autant plus délicieuse pour Charles au milieu de
son immense chagrin, qu'elle était moins attendue. (Balzac)
Remarque:
Les adjectifs suivants bon, petit, mauvais ont les comparatifs meilleur,
moindre, pire, formes héritées des comparatifs latins : meliorem, minorem,
pejorem.
L’homme contemporain mène une meilleure vie qu’auparavant.
Sa souffrance n’est pas moindre que la tienne.
Morphologie du groupe nominal

Lorsque la qualité associée au nom (au pronom) a le trait [+concret], le


comparatif s‟exprime analytiquement:
On a toujours besoin d’un plus petit que soi. (Proverbe)
Leur appartement était plus petit que celui Pierre.

● le superlatif relatif représente le degré le plus élevé (le superlatif de


supériorité) ou le plus bas (le superlatif d‟infériorité) de la qualité qui est exprimée
par l‟adjectif .
Un portrait pour lequel sont réservés les tons les plus brillants de la palette
et la plus riche bordure. (Balzac)
C'était le moins dangereux de tous. (Dumas)
Il donnait un attrait de plus aux moindres mouvements de sa personne.
(Balzac)

► Les degrés d’intensité connaissent une variation qui va du plus faible au plus
fort. On distingue ainsi trois degrés d‟intensité:
● l’intensité faible (ou le bas degré) qui s‟exprime par les moyens suivants:
-des préfixes: hypo-, sous- („au dessous de‟) :
des aliments hypocaloriques; du lait hypoallergénique; une personne sous-
informée
-l‟adverbe peu et la locution à peine:
Je crois que vous auriez tort de contester la légalité de cette vente dont les
objets sont d'ailleurs peu reconnaissables. (Balzac)
Le chagrin éteignait tous les sentiments humains en cet homme à peine âgé
de cinquante ans. (Id.)
-une série d‟adverbes de manières en -ment: faiblement, légèrement,
médiocrement, pauvrement, vaguement, etc.:
... l'oncle [releva] sa tête légèrement assoupie. (Id.)
Mihaela Munteanu Siserman

...le soleil, astre obscur, mais encore chaud, électrique, et sans doute
vaguement éclairé des clartés ondoyantes de l' aurore magnétique... (Flammarion)

● l’intensité moyenne (le moyen degré) est marquée par:


-les adverbes en -ment: suffisamment, moyennement, etc. ou par l‟adverbe
assez:
C'étaient de jolis petits carats assez inégaux. (Balzac)
-l‟adverbe quasi et sa variante familière quasiment qui expriment
l‟approximation:
Cette attention quasi maternelle qui lui faisait vaincre le sommeil (Balzac)
Je cours à Marseille, quelquefois à pied, y dévorer de méchantes oranges à
un liard, quasi pourries. (Id.)
Je suis quasiment franco-belge. (interview avec Albert Cartier – article sur
le net)
- par des adverbes et locutions adverbiales qui expriment une “petite quantité
suffisante”: peu, quelque peu, la variante familière pas mal:
Madame est élégante, mais un peu guindée et toujours en retard avec les modes.
(Balzac)

● l’intensité forte (élevée ou le haut degré) correspond au „superlatif


absolu‟ traditionnel et s‟exprime linguistiquement par les plus nombreux et les plus
variés moyens:
-l‟adverbe très et ses équivalents fort, tout, bien, tout à fait:
Le comte écrivit une lettre très courte. (Balzac)
[Blaise Pascal] devint depuis un géomètre assez médiocre, et un fort mauvais
métaphysicien. (Voltaire)
Un vérificateur qui s'assurait si toutes les lampes étaient bien fermées.
(Zola)
Morphologie du groupe nominal

-des adverbes en -ment: absolument, totalement, entièrement, etc. et les


adverbes du registre familier vachement, bigrement, drôlement, rudement:
Et ces beaux raisins muscats gonflés de sucre, qui s’échelonnent au bord du
Rhône, sont diablement appétissants aussi. (Daudet)
-l‟adverbe intensif si:
Le grand Tartarin de Tarascon, si populaire dans tout le midi de la France
(Daudet)
-des préfixes: super-, ultra-, archi-, extra-, hyper-, sur-, ultra-:
Les scintillements des pierres semblaient se répéter, brillaient d'un feu
surnaturel. (Balzac)
Notre bolide, doué de cette température ultra-glaciale (Flammarion)
-le suffixe -issime: un livre rarissime; un banquier richissime, employé
souvent avec une teinte ironique
-la locution adverbiale comme tout:
Elle est belle comme tout.
-la répétition de l‟adjectif:
Belle, belle, ma liberté belle (titre d‟une chanson)
-des tournures exclamatives (adverbes intensifs, déterminant exclamatif,
interjections) :
Comme les jours sont longs!
Que c’est beau !
Ce que ce paysage est beau !
Oh! oh! quelle caresse, et quelle mélodie! (La Fontaine)
-des tournures comparatives, quelques-unes lexicalisées :
belle comme le jour, comme un astre, comme un ange; beau comme un
dieu ; beau comme un camion ( fam.) ; laid comme un pou, comme un singe,
comme les sept péchés capitaux; bête comme ses pieds ; long comme un
carême (Balzac); riche comme Crésus ; têtu comme une bourrique, comme un
mulet
Mihaela Munteanu Siserman

-des constructions figées, compléments de l‟adjectif:


fou à lier; bête à pleurer ; laid à faire peur; laid à faire fuir; laids à
décourager la pitié (Gide)

► Le degré zéro de l‟adjectif représente ce que l‟on appelle traditionnellement le


degré positif. La qualité exprimée par l‟adjectif ne peut pas être évaluée sur un axe
d‟évaluation.
Les adjectifs qui ne peuvent pas admettre une variation en degré sont:
-les adjectifs relationnels: une chanson française; une carte géographique,
etc;
-des adjectifs qui ne peuvent pas accepter une variation: femme enceinte;
mètre carré; un homme mort
-des adjectifs dont la signification contient une valeur intensive ou de
comparaison: le frère aîné; le personnage principal; une chambre double;
situations extrêmes; des prix excessifs
-des adjectifs hérités des comparatifs latins: majeur, mineur, ultérieur
Morphologie du groupe nominal

100 intelligence de Pierre Pierre est fort / très intelligent.


Pierre est le plus intelligent de toute sa classe.

50 intelligence de Jeanne Jeanne est intelligente.


moins intelligente que Jeanne.
40 intelligence de Marie Marie est aussi intelligente que Michelle.
Michelle plus intelligente que Paul.
30

20

10 intelligence de Paul Paul est le moins intelligent de toute sa classe.

3.2.4. La place de l’adjectif qualificatif


L‟adjectif qualificatif n‟occupe pas toujours une place fixe en français. Il y a
plusieurs facteurs qui déterminent sa place: d‟ordre phonétique, syntaxique,
sémantique ou stylistique.
► Adjectifs à place variable
Ils peuvent se trouver soit en antéposition, soit en postposition avec ou sans
modifications de sens:
◊ sans modifications sémantiques
un remarquable filme / un filme remarquable
une inopinée nouvelle / une nouvelle inopinée
On remarque toutefois la valeur stylistique (affective ou appréciative) de
l‟adjectif en antéposition et sa valeur descriptive, caractérisante en postposition.
Mihaela Munteanu Siserman

Au niveau textuel15, l‟adjectif en antéposition a une valeur anaphorique et


contribue ainsi à la cohésion et, implicitement, à la progression du discours:
J’ai vu un oiseau. Le grand ailé volait en haut du ciel.
En postposition, l‟adjectif fonctionne avec une valeur rhématique (il apporte
une information nouvelle), et le référent de l‟expression nominale étendue
appartient à une prédication implicite (cf. Munteanu, 2006:91-93):
un mari dévoué = „un mari qui est dévoué‟
◊ avec modifications sémantiques
Font partie de cette classe les adjectifs qui changent de sens en fonction de
leur position.
Postposés au nom, ils ont leur sens caractérisant, gardant leurs sèmes
définitoires : un homme grand ; un homme brave ; un succès certain ; un ami
ancien ; un homme pauvre :
Une belle fille pauvre, il lui est interdit de l’aimer. (Balzac)
Il n' avait plus à redouter la vengeance certaine proférée contre lui:
(Lautréamont)
Il était si doux d'oublier pendant une heure la réalité triste! (Zola)
Antéposés au nom, „ils modifient directement le contenu notionnel du nom
auquel ils se rapportent pour en faire un propriété complexe” (Riegel et all.,
1994:182): un grand homme; un brave homme; un certain succès; un ancien ami ;
un pauvre homme
A l’âge de vingt-deux ans, la pauvre fille n’avait pu se placer chez personne.
(Balzac)
Cette pauvre Nanon! (Id.)
De cette manière, tu pourras essayer le crime, avec un certain succès.
(Lautréamont)

15
Pour une approche modulaire de l‟adjectif épithète selon la place occupée par rapport au nom, in Nølke,
2001:167-195.
Morphologie du groupe nominal

Il se complaisait alors dans le triste spectacle que lui offrait cette pièce où la
cheminée. (Balzac)

► Adjectifs à place fixe


Sont toujours postposés au nom:
-les adjectifs relationnels: le peuple français; un décret présidentiel; le
journal officiel
-des adjectifs qualificatifs qui expriment la couleur, la forme ou des
propriétés objectives de l‟objet: une chemise blanche; une table ronde; un fruit
juteux; un vin sec; un son aigu; une voix timbrée
Les adjectifs de couleurs placés devant le nom perdent leur sens déterminatif
et en reçoit un figuré:
Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal. (Baudelaire)
Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits. (Id.)
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire (Id.)
Parmi ces adjectifs il y en a quelques-uns qui en antéposition entrent dans la
structure des noms composés: Blanche-Neige, le rouge-queue; le blanc-bec; le
rond-point; une plate-forme; une plate-bande; un gentilhomme
-les participes passés et un bon nombre d‟adjectifs verbaux: des livres lus; le
couvert mis; des réponses convaincantes

La place fixe de l‟adjectif est déterminée aussi de facteurs syntaxiques. Il est


toujours en postposition dans les cas suivants:
-lorsqu‟il est modifié par un adverbe en -ment:
Un dandy de la Chaussée-d'Antin nouvellement admis dans les cercles du
noble faubourg. (Balzac)
Je te vois si grande, si noble si magnifiquement vertueuse. (Balzac)
Lorsque l‟adjectif déterminant d‟un nominal sert à son tour de déterminé
d‟un Complément:
Mihaela Munteanu Siserman

Ils étaient noirs de charbon. (Zola); un étudiant fort en chimie; deux personnes
étrangères à sa famille (Balzac); des paroles bêtes à pleurer (Zola)

3.2.5. La place de plusieurs adjectifs qualificatifs


La distribution de plusieurs adjectifs suit les mêmes possibilités que le
syntagme nominal à un seul adjectif déterminant.
Les deux adjectifs peuvent se trouver en antéposition, en postposition ou
intercaler le nom:
● en antéposition, les deux adjectifs peuvent entretenir des rapports:
- de coordination, l‟adjonction des adjectifs représentant une description
subjective du référent, et leurs sens sont, d‟habitude, complémentaires:
Un jeune et joli homme sortit en entendant sonner la pendule. (Balzac)
le grand et sublime mot des royalistes (Id.)
A mon très cher et très vénéré Maître et ami Théophile Gautier (Baudelaire)
- de subordination, rapport plus rencontré en français, le deuxième adjectif
(celui qui est le plus proche du nom) étant d‟un emploi plus fréquent:
une ignoble petite Venise (Flaubert); un petit jeune homme (About)

● en postposition les deux adjectifs peuvent être en rapport de coordination


ou de subordination.
En rapport de coordination, chaque adjectif caractérise indépendamment le
nom:
une figure de vierge aux yeux de velours, doux et candides (Zola); pins
sombres et toujours verts (Flammarion); une montagne rude et escarpée (About)
sur ce masque horrible et grotesque (Hugo)
Si la série contient plus de deux adjectifs, c‟est par virgule que l‟on lie les
adjectifs l‟un à l‟autre:
Eglise catholique, apostolique et romaine
Morphologie du groupe nominal

Tableau splendide, magnifique, sublime, incompris (Baudelaire)


Les rues étroites, inégales, sinueuses, pleines d’angles et de tournants
(Hugo)
Dans le cas de subordination, le premier adjectif est habituellement un
adjectif relationnel qui constitue avec le nom déterminé un ensemble “solide et
ordonné” (Nølké, 2001:209) et le deuxième adjectif détermine le groupe ainsi
constitué:
le marché économique occidental; des régions administratives françaises;
le droit civil romain; une manifestation politique anarchiste; des mesures sociales
protectionniste;

internationaux

échanges

culturels

● les deux adjectifs peuvent intercaler le nom:


ses beaux yeux écarquillés; (Zola); ses beaux cheveux cendrés; (Id.); de
petits frisons enfantins (Zola) (Id.); de grandes fleurs sauvages (About); une
haute montagne boisée (Flammarion);
Le premier adjectif joue plutôt le rôle d‟un morphème, le deuxième ayant
plus de “puissance” déterminative (Dincă, 2006:71) ou il peut être un adjectif
relationnel: une vieille famille parlementaire (Balzac); un ancien établissement
familial.
Mihaela Munteanu Siserman

IV. Les substituts du GN


4.1. Généralités. Définitions
4.2. Les pronoms en tant que “substituts” : leurs traits morpho-syntaxiques et
sémantiques
4.3. Types de pronoms
4.3.1. Les pronoms personnels
4.3.2. Les pronoms réfléchis
4.3.3. Les pronoms en et y
4.3.4. Les pronoms démonstratifs
4.3.5. Les pronoms possessifs
4.3.6. Les pronoms interrogatifs
4.3.7. Les pronoms relatifs
4.3.8. Les pronoms indéfinis

4.1. Les substituts représentent la classe de mots qui remplacent des unités
linguistiques introduites sur l‟axe syntagmatique. Ils ont une fonction itérative: ils
répètent les catégories grammaticales de leurs antécédents (genre, nombre). Y
entrent les pronoms, les numéraux, les nominaux16.
Les substituts se divisent en deux classes selon la manière de fixer leur
référent :
►les endophoriques (les diaphoriques) fixent leur référent à travers un autre
élément qui existe déjà dans le co(n)texte par un repérage « en aval » ou « en
amont »:
● les anaphoriques, appelés aussi évocateurs renvoient à des segments
antérieurs de l‟énoncé :

16
Les nominaux représentent une catégorie de mots „entre les noms et les pronoms” (Dospinscu, Manolache,
2003:123) qui n‟ont pas une relation anaphorique ou cataphorique avec une séquence déjà introduite ou qui sera
annoncée dans le discours. Il s‟agit, en général, de la classe des pronoms indéfinis.
Morphologie du groupe nominal

On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles,


attentif comme au sermon. (Flaubert)
Des fruits, il en mange chaque jour.

LES = substitut de leçons


EN = substitut de fruits

“Un segment de discours est dit anaphorique lorsqu‟il est nécessaire, pour lui donner une
interprétation (même simplement littérale) de se reporter à un autre segment du même
discours; nous appellerons „interprétant” le segment auquel on est renvoyé par
l‟anaphorique; on parle aussi d‟antécédent, car l‟interprétant précède généralement
l‟anaphorique [...]. L‟anaphorique et son interprétant peuvent appartenir soit à la même
phrase, soit à deux phrases successives: c‟est cette dernière possibilité qui permet de
considérer l‟anaphore comme une relation potentiellement transphrastique”. (O. Ducrot et
Todorov, 1972)

● les cataphoriques anticipent ou annoncent un groupe nominal. Il s‟agit,


généralement, des pronoms interrogatifs, qui sont par excellence des anticipants,
de différentes structures syntaxiques disloquées ou les pronoms neutres ce et il :
Qui sonne à la porte ? – C’est le facteur postal.

Elles sont imprévisibles, les filles.

Qu’ allait-on en faire, de cet homme ? (Hugo)


C'est, voyez-vous, l'eau qui m'est entrée sous la peau, à force d'être arrosé
dans les tailles. (Zola)
Il est arrivé un accident.
Mihaela Munteanu Siserman

► les déictiques sont des éléments qui établissent leur référent par renvoi à un
élément qui est situé dans le contexte situationnel : «On entend par déictiques les
expressions dont le référent ne peut être déterminé que par rapport aux
interlocuteurs» (Jakobson, 1963).
Tais-toi donc!... J'ai vu Mouquet, tu vas encore au Volcan , où il y a ces
sales femmes de chanteuses. (Zola)

Si un „substitut” ne renvoie ni au contexte linguistique (à travers une relation


anaphorique ou cataphorique), ni au contexte extra-verbal, il est un „nominal à
sens indéterminé” (T. Cristea, 2000:141):
Tout est bien qui finit bien.
Nul n’est prophète dans son pays.
Chacun pour soi et Dieu pour tous.
Quiconque se sert de l’épée périra par l’épée.
Qui ne dit rien consent.
Occasionnellement, les pronoms interrogatifs peuvent recevoir un sens d‟un
nominal:
Qui se ressemble s’assemble. Qui peut le plus peut le moins.

4.2. Les pronoms en tant que substituts

La définition des grammaires traditionnelles considèrent le pronom un « mot


qui remplace un nom » (même l‟étymologie l‟indique: „à la place du nom‟), bien
qu‟il puisse remplacer un mot, un groupe de mots (syntagme) ou même une phrase
tout entière.
Selon la nature du substitué, les pronoms remplacent :
● un groupe nominal (GN) avec ou sans modificateurs:
Morphologie du groupe nominal

Ils voulaient acheter un nouvel appartement.→ Ils l’ont trouvé dans un


quartier central de la ville.
● un groupe prépositionnel (Gprép):
Il parle souvent de ses projets à ses amis. → Il leur en parle.
● un adjectif :
Elle parut satisfaite. Je le fus aussi. (Pagnol)
● une proposition :
Qu’il soit fatigué, je le sais.
Il veut passer ses vacances en Italie. Qu’est-ce que vous en pensez?
J’ai mal à la tête. N’y pense plus!
Comme substituts de phrase, peuvent fonctionner le pronom personnel le, les
pronoms adverbiaux en et y et les pronoms démonstratifs neutres ceci, cela, ça, ce.
Elle a beaucoup à travailler et cela la rend très nerveuse.

Les traits morphosémantiques et sémantiques des pronoms

Morphologiquement, les pronoms, et plus précisément les pronoms


personnels, les relatifs et les interrogatifs ont des formes différentes selon les
fonctions syntaxiques qu‟ils peuvent avoir :
IL, QUI = Sujet ; LE, QUE = COD
Les catégories grammaticales du genre et du nombre réitèrent dans les
substituts, mais de façon inégale à l‟intérieur de la même classe, d‟une classe à
l‟autre ou selon les deux codes de la langues :
◊ les pronoms personnels connaissent une variation formelle pour la
troisième personne : il / elle ; ils / elles ; / le / la / les ; lui / leur.
◊ les catégories du genre et du nombre sont marquées dans les pronoms
relatifs formes composées : lequel / laquelle, etc. Au contraire, les formes simples
du pronom relatif ne connaissent aucune variation pour marquer les deux
Mihaela Munteanu Siserman

catégories grammaticales : qui, que, quoi, dont. De même pour les pronoms
adverbiaux en et y.
◊ l‟accord de l‟adjectif marque l‟opposition du genre : tu es joyeux / tu es
joyeuse ou l‟accord du verbe : Il est joyeux / Ils sont joyeux.
◊ la catégorie grammaticale de la personne est présente dans les pronoms
personnels et les possessifs : je (la personne qui parle, le locuteur) / tu (la personne
à qui l‟on parle, l‟interlocuteur) / il (la personne ou la chose dont on parle); le mien
/ le tien / le sien, etc.
Syntaxiquement, les substituts remplissent toutes les fonctions du groupe
substitué :
◊ Sujet : Vous partez au Japon.. Celle-ci lui va bien.
◊ Attribut : Qui es-tu ? Furieux, il l’est.
◊ Complément d’objet :
-direct : J’entends quelqu’un qui chante dans la pièce.
-indirect : Il ne veut pas leur dire la vérité.
◊ Complément du nom :
La famille des autres était plus nombreuse.
◊ Complément d’agent :
Par qui as-tu été félicité ?
◊ Complément circonstanciel :
Ils l’y ont vu.
On ajoute encore, à côté des substituts ayant de différentes fonctions au
niveau de la phrase simple, les pronoms relatifs qui jouent un rôle d‟élément de
relation entre deux propositions, réalisant ainsi le passage de la phrase simple à la
phrase complexe :
Je lui demande lequel il veut choisir.
Sémantiquement, les substituts se caractérisent par l‟incapacité d‟avoir une
référence virtuelle, (ils n‟ont pas de sens par eux-mêmes) tel le nom. Certains
Morphologie du groupe nominal

pronoms peuvent marquer l‟opposition sémantique [animés] / [non animés] : qui /


que / quoi ; personne / rien.

4.3. Types de pronoms


4.3.1. Les pronoms personnels
Les pronoms personnels sont des substituts d‟un syntagme nominal tout
entier. Ils désignent les trois termes qu‟implique tout acte communicatif:
(i) la première personne, celle qui parle (je, moi, nous) – le locuteur ;
(ii) la deuxième personne, celle à qui l‟on parle (tu, toi, vous) – l‟interlocuteur ;
(iii) la troisième personne, personne ou objet dont on parle (il, elle, lui, eux, etc.).
Les deux premières personnes s‟appellent encore des « noms personnels »
car ils ne substituent rien, mais ils désignent directement les participants à la
communication, tel un nom propre :
Moi (Jean), je te dis (à toi, Paul) ce que tu devras faire.
La troisième personne indique un objet présent déjà dans l‟énoncé :
Louis achète des fleurs. Il veut les offrir à Marie à l’occasion de son anniversaire.
Il y a des situations où le pronom de la troisième personne a un
fonctionnement déictique (la personne ou la chose dont on parle est présente dans
la situation de communication):
Je crois que lui aussi, il a de la fièvre.
► traits morphologiques des pronoms personnels
Morphologiquement, les pronoms personnels changent de forme selon les
critères suivants:
● la flexion casuelle à deux ou à trois termes, avec des formes spécifiques pour le
sujet, l‟objet direct et l‟objet indirect: je / me; tu / te; ils / les / leur, etc.;
● la troisième personne présente une variation en genre: il / elle et en nombre ils /
elles;
● d‟après l’accent, il y a deux séries de formes:
◊ formes toniques (accentuées):
Mihaela Munteanu Siserman

Passe-moi le livre! Regarde-la!


◊ formes atones (non accentuées):
Il m’a donné un livre. Tu la regardes.
Les formes moi, toi, eux sont toujours toniques tandis que les autres formes
tu, il(s), elle(s), le, la, les, lui, nous, vous sont atones ou toniques en fonction du
contexte phonétique :
Vous regardez ces beaux paysages. (vous = forme atone)
Les regardez-vous ? Regardez-les! (vous, les = formes toniques)
● d‟après la dépendance syntagmatique de l’unité, il y a toujours deux séries de
formes:
◊ formes conjointes, qui sont toujours en dépendance d‟un verbe:
Vous venez à temps. Appelle-le!
◊ formes disjointes, qui peuvent constituer à elles seules un énoncé et peuvent
apparaître à la pause ou entre deux pauses d‟énoncé:
Qui est là? – Moi. Lui, me répondre de telle manière !
Les formes je, tu, il(s), le, la, les sont toujours conjointes, tandis que moi,
toi, lui, elle(s), eux, nous, vous sont conjointes ou disjointes selon le contexte :
Ecoute-moi ! ( moi = forme conjointe)
– Qui veut répondre ? – Moi. ( moi = forme disjointe)

Dans le français familier ou populaire, il y a un grand nombre de formes élidées,


même devant une consonne:
J’suis pas un mauvais cheval (Queneau) ; Quand j’crois’un voleur
malchanceux (Brassens)
Vzêtes des petits ruisés (Queneau)
Tu t'plais sûr'ment / Mon vieux Léon (Brassens)
I finit de croûter. I parle pas (i = il) (Queneau)
Morphologie du groupe nominal

Le pronom personnel indéfini ON connaît deux variantes, l’on et on, la


première étant spécifique à la langue littéraire pour certains contextes, à savoir
lorsque on est précédé des et, que, si, où, ou :
Si l'on m'insulte, je mets mon homme à bas (Balzac)
En parlant des risques que l'on court dans le commerce, Zoé […] se
contenta de dire …. (Zola)
Et l'on tirait enfin l'Amour de son cachot (Id.)

F O R M E S C O N J O I N T E S FORMES
Pers. DISJOINTES
SUJET COMPLEMENT COMPLEMENT SUJET +
D‟OBJET D‟OBJET OBJET
DIRECT INDIRECT
I sg. je me me moi
II sg. tu te te toi
III sg. il, elle, on le, la lui lui, elle
I pl. nous nous nous nous
(IV)
II pl. vous vous vous vous
(V)
III pl. ils, elles les leur eux, elles
(VI)

► Emploi des formes conjointes (pronoms clitiques)


Les formes conjointes apparaissent obligatoirement en présence d‟un verbe fini
ou non fini.

● Les pronoms je, tu


Mihaela Munteanu Siserman

◊ leur emploi est obligatoire devant le verbe, pour marquer la personne: je parle,
tu parles, et ils n‟ont que la fonction de sujet.
◊ ils ne sont jamais disjoints du verbe (sauf je dans la formule juridique
archaïque : Je soussigné(e)
Entre le sujet et le verbe peuvent s‟interposer les pronoms compléments
conjoints atones :
Je vous le donne tout de suite.
Ou la négation ne qui peut être suivie d‟un pronom complément :
Tu ne trahiras pas ma confiance ? (Balzac) Tu ne me devais rien. (Id.)
◊ je est toujours atone, tandis que tu, en construction inversive, porte l‟accent:
Veux-tu venir avec nous? (Dans la langue courante, l‟inversion avec le pronom
sujet je est à éviter).

● Les pronoms me, te


Ces deux formes pronominales, toujours conjointes et toujours atones,
remplissent la fonction d‟objet, mais l‟objet direct n‟est pas différencié de l‟objet
indirect, ils dépendent de la transitivité du verbe:
Je m'en vais, ça me dégoûte. (Zola)
Me = COD (dégoûter = verbe transitif direct)
Ils me disent de me reposer. (Id.)
Me = COI (dire = verbe transitif indirect).
Quant à leur position, ils sont presque toujours antéposé au verbe, sauf à
l‟impératif affirmatif lorsqu‟ils prennent la forme tonique:
Je t’attendrai seulement cinq minutes. Attends-moi!
Tu te rappelles les vacances d’Italie? Rappelle-toi les vacances!
Mais:
Ne me regarde pas comme ça!
Ne te promène pas dans le parc pendant la nuit!
Morphologie du groupe nominal

◊ me et te sont postposés au verbe à l‟impératif affirmatif lorsqu‟ils se


combinent avec les pronoms en et y:
Parle-m’en! Attends-m’y!
◊ ils ne peuvent être séparés du verbe que par l‟un des pronom le, la, les, en,
y:
Je te le rendrai demain, ce livre.
Ces fleurs, il me les a offertes ce soir.
Il m’en a parlé, de ses belles vacances.
Si tu te conduis de telle manière, tu t’y trouveras seule tout d’un coup.
◊ si les pronoms sont les Complément d‟objet d‟un verbe à l‟infinitif, ils se
placent devant l‟infinitif:
Tu aurais pu me dire la vérité.
J’aimerais beaucoup te revoir.

● Les pronoms nous, vous


Les pronoms désignent les personnes multiples du dialogue. Ils ne
représentent pas l‟addition de formes du singulier:
Nous ≠ je + je + je
mais nous représente le couple formé du locuteur avec d‟autres personnes: Ainsi:
Nous = moi + toi ou moi + toi + lui (elle) ou moi + eux (elles)
Il y en a de même pour la forme vous:
Vous ≠ toi + toi + toi, sauf dans le cas des interlocuteurs différents
Mais vous représente le couple formé de l‟interlocuteur et d‟autres personnes:
Vous = toi + lui (elle) ou toi + eux (elles)
◊ vous et nous sont des formes conjointes ou disjointes selon le contexte :
Vous, vous êtes contents du succès de votre fils.
Dites-nous la vérité !
◊ Il y a syncrétisme total des cas, seule la position peut indiquer la fonction
syntaxique:
Mihaela Munteanu Siserman

Nous sommes allés chercher de la laine, et nous allons revenir tondus.


(Balzac) (nous = Sujet)
On nous donne du charbon, pas trop fameux, mais qui brûle pourtant.
(Zola) (nous = COI)
Elle ne nous laissera pas dire un mot.(Id.) (nous = COD)
De tout ce qui fut nous, presque rien n’est vivant. (Hugo) (nous = Attribut)

Valeurs de nous et vous:


◊ nous peut exprimer des rapports de nature sociale: soit un pluriel de
„majesté” soit un pluriel „d‟autorité”dans le langage administratif de nos jours:
Nous avons pris la décision de ne plus continuer cette démarche.
ou encore un pluriel de „modestie” ou d‟„auteur”:
Nous sommes l'abrégé de ce qu'il y a de bon et de mauvais dans les
créatures irraisonnables. (La Fontaine)
◊ nous se charge d‟affectivité surtout dans le langage familier où il indique
avec emphase l‟interlocuteur:
Mon petit, nous n’avons pas été très sage aujourd’hui. (nous = tu)
ou une personne comme si elle n‟était pas présente à l‟échange communicatif:
Nous avons bien exercé ce morceau musical (nous = il) peut dire, par
exemple, un professeur de son élève.
◊ vous „de politesse” peut renvoyer à un seul référent, marquant la distance
(vous = tu):
Allez les poster vous-même au-dessus de nous (Balzac)
Elle ajoutait : „à vous, Tartarin!” (Daudet)
ou une marque d‟affectivité, d‟une certaine familiarité:
Ecoutez, mon enfant, si vous avez confiance en ma tendresse, laissez-moi
vous guider dans la vie. (Balzac)
◊ vous requiert un sens indéterminé, avec une valeur générique (vous = on):
Morphologie du groupe nominal

Si vous décapez l’humanité présente des mots qui la masquent vous


retrouverez l’homme éternel. (Maurois)
● Les pronoms personnels de la troisième personne
Les pronoms de la troisième personne sont les „véritables” substituts, ils
peuvent remplacer un segment qui a été déjà introduit dans la chaîne discursive –
on les appelle anaphoriques – ou l‟annoncer – on les dit cataphoriques.
E. Benveniste (1966:251-257) appelle la troisième personne la “non
personne” car ces formes désignent les non participants à l‟acte communicatif.
Ils ont des marques spécifiques pour marquer le genre, le nombre et le cas.
Toutefois, on rencontre dans le paradigme des pronoms de la troisième personne,
des formes syncrétiques:
a) qui ont la même fonction syntaxique :
◊ il (masculin et neutre):
Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et
de son pantalon de velours. (Zola) il = référent personnel de sexe masculin
Il n'y aurait pas de travail. (Id.) il = neutre
◊ le (masculin et neutre):
Vous m'obligerez à ne plus le recevoir. (Balzac) le = référent personnel de
sexe masculin
Est-ce un malheur ? Je ne le crois pas, avait-elle répondu. (Balzac) –
le = substitut neutre
◊ la (féminin et neutre):
Sa chemise lui remontait au ventre, et il la baissa, non par pudeur, mais
parce qu'il n'avait pas chaud. (Zola) la = renvoie à un antécédent de genre féminin
On ne me la fait pas. - la = substitut neutre
b) qui marquent l‟opposition de genre masculin / féminin dans les formes du datif

lui / leur et de l‟accusatif les:


Mihaela Munteanu Siserman

Derville jeta sur madame de Grandlieu un regard qui lui fit comprendre que
ce récit devait l'intéresser. (Balzac) lui = datif féminin
Un locataire qui le suivait dans l'escalier ramassa la pièce et la lui
présenta.(Id.) - lui = datif masculin
Catherine et Etienne se hâtèrent de remplir leurs berlines et les poussèrent
au plan incliné. (Zola) - les = accusatif pluriel féminin
C'était un fait connu, dès qu'un pauvre avait deux sous, il les buvait. (Id.) –
les = accusatif pluriel masculin

La distribution claustrale qui divise le bâtiment en chambres d'égale


grandeur, en ne leur laissant d'autre issue qu'un long corridor éclairé. (Balzac)
Les hommes se dégoûtaient du travail, qui ne leur permettait seulement pas
de s'acquitter. (Zola)

● Les pronoms personnels il(s), elle(s)


Les formes il et ils sont toujours conjointes au verbe et ils indiquent, dans le
code oral, le nombre surtout dans les verbes à initiale vocalique ou à « h » muet :
il arrive / ils-z-arivent ; il habite / ils-z-habitent .
Les formes elle et elles peuvent être aussi conjointes que disjointes.
La forme du singulier il représente dans certaines situations une simple
marque grammaticale de la personne verbale. Il s‟agit des contextes suivants :
◊ des verbes impersonnels ou employés occasionnellement à une forme
impersonnelle :
Il pleut. Il bruine. Il neige. Il gèle.
Des accidents sont arrivés. → Il est arrivé des accidents.
◊ dans la phrase interrogative à inversion complexe :
Ton ami est-il arrivé ?
Remarque :
Morphologie du groupe nominal

« Il » impersonnel est en variation conditionnée avec le démonstratif neutre


ce dans le français littéraire :
Il est néanmoins facile d'expliquer ce phénomène. (Balzac)
Expliquer ce phénomène, c’est néanmoins facile.
Il est anticipant de ce que l‟on va dire, ce est évocateur de ce que l‟on a
exprimé.
Dans le français courant, il et ce se trouvent en variation libre, avec
préférence toutefois pour ce:
C’est important d’apprendre plusieurs langues.
C’est impossible qu’ils finissent à temps.
S‟il s‟agit d‟un autre verbe autre que le verbe être, ce sont les formes cela
(ça) qui s‟imposent:
Cela aurait valu trois cent mille francs avant la révolution. (Balzac)
Les pronoms il (et ses variantes) peuvent être séparés du verbe par d‟autres
pronoms conjoints ou par la négation:
Elle ne me voyait pas, elle me cherchait dans la foule.(Zola)
Du pain le contenterait; même s'il n'y en avait que pour un. (Id.)

● Les pronoms personnels le, la, les


Ce sont des formes conjointes et atones (toniques avec un verbe à l‟impératif
affirmatif) qui marquent une opposition du genre (le / la) et du nombre (le, la / les)
et remplissent deux fonctions syntaxiques:
▪ Complément d’objet direct
Cette position syntaxique est conditionnée de la présence d‟un verbe transitif
direct:
Monsieur de Trailles fut forcé de la suivre. (Balzac)
Il les [les charbonniers] comptait, comme les bouchers comptent les bêtes, à
l'entrée de l'abattoir. (Zola)
Mihaela Munteanu Siserman

En tant qu‟objet direct, les pronoms de la troisième personne peuvent


fonctionner comme anticipants (dans des structures disloquées, à valeur
emphatique):
Je la connais très bien, cette fille.
ou comme évocateurs:
Ce principe, elle ne l' inventera pas, elle ne fera que le conserver. (Sand)
L’étudiant dont vous me parlez, je ne le connais pas.
◊ ces pronoms peuvent être précédés par les formes me, te, se, nous, vous :
Ai-je besoin de vous le dire ? (Daudet)
Je te l' avais bien dit ! (Id.)
ou suivis par le, leur, en, y:
Ils les y mettaient en ordre pour les trouver le lendemain.
C'était la réclame qu'il destinait au Fanal de Rouen. Il la leur apportait à
lire.(Flaubert) Les étudiants commencent la promotion de la faculté des Lettres. Ils
LE font depuis….
◊ le neutre
◊ Avec une valeur neutre, la forme du masculin singulier peut remplacer
toute une phrase:
Il ne fallait peut-être qu'un effort, une main charitablement tendue pour la
sauver, je l'essayai (Balzac) (l’ = cela)
Qu' il se rappelle ou qu' il apprenne, s' il ne le sait. (Sand)
◊ Facultativement, le neutre peut s‟employer dans des phrases comparatives
qui contiennent une idée de non-identité ou d‟inégalité introduites par autrement,
plus, moins, mieux:
Elle est plus belle que vous l’imaginez.
◊ Le neutre peut remplacer un verbe auprès du verbe faire:
La ruse délicate de la femme l' inspirait donc mieux que n' eût pu le faire un
◊ Dans certaines structures figées, le neutre exprime une idée vague, sans un
référent précis:
Morphologie du groupe nominal

le donner en cent, l’emporter sur quelqu’un, le prendre de haut


Le français familier emploie la forme féminine la, à valeur neutre, dans des
expressions telles que: se la couler douce; l’échapper belle; la faire à quelqu’un

▪ Attribut
◊ Les formes le, la, les peuvent occuper une position d‟Attribut d‟un nom
qui comporte une détermination définie (Nom + art. déf., dét. poss., dét. dém.):
Le roi, je le serai. (Corneille)
Sa femme, elle la sera un jour.
◊ Si le pronom attribut se rapporte à un nom à article zéro ou à un adjectif,
on emploie le neutre le, invariable:
Je n' étais pas plus en colère que je ne le suis à cette heure. (Sand)
C' est la lutte violente du principe de l' égalité prêché par Jésus, [...] contre
le vieux monde païen qui n' est pas détruit, qui ne le sera pas de
longtemps ... (Id.)
Ta sœur est adroite, tu l' es aussi. (Id.)

● Les pronoms personnels lui, leur


Ce sont des formes pronominales conjointes atones (lui est aussi pronom
disjoint), mais peuvent porter l‟accent en position postverbale (à l‟impératif
affirmatif):
Donne-lui / leur!
Ces substituts remplissent la fonction d‟objet indirect auprès d‟un verbe
transitif indirect.
◊ ils peuvent être précédés par les formes le, la, les et suivis de en:
Elle demandait aux choses de la vie de le lui donner. (Balzac)
...elle venait de rendre à son amant vingt fois plus de tendresse qu'elle ne lui
en portait jadis.
Ces pronoms occupent la position d‟objet indirect
Mihaela Munteanu Siserman

◊ le, leur sont en variation libre avec les formes le, la, les après les verbes de
perception: apercevoir, écouter, entendre, regarder, sentir, voir et le verbe factitif
laisser suivis d‟un infinitif:
Tu le / lui regardes interpréter son nouveau rôle.
Vous les / leur laissez donner la réponse.
◊ après un verbe à la voix factitive (faire + infinitif) ces pronoms sont en
variation conditionnée par le régime de l‟infinitif:
- on emploie les formes le, la, les si l‟infinitif n‟a pas d‟objet direct:
Les professeurs les ont fait chanter.
- on emploie les pronoms lui, leur si l‟infinitif comporte un objet direct:
Les professeurs leur ont fait chanter la mélodie.
Par pronominalisation de l‟objet direct de l‟infinitif: → Les professeurs la
leur ont fait chanter.

► Emploi des formes disjointes


Ces formes ne sont pas conditionnées de la présence d‟un verbe fini et
peuvent constituer elles seules un énoncé. Elles s‟emploient dans les contextes
suivants:
◊ dans les énoncés elliptiques: Qui est là ? - Moi.
◊ dans des phrases „inorganisées” (T. Cristea, 2000:144) avec un contour
interrogatif ou exclamatif:
Eux, ici?
Toi, avoir une telle conduite!
◊ dans des constructions participiales:
Eux arrivés, la réunion put commencer.
◊ dans les énoncés emphatiques (mise en relief du sujet ou du complément):
Pour moi, je ne crois pas que le patriotisme commande le goût du faux ou de
l'insignifiant. (Baudelaire)
C'est moi que tu entends. (Zola)
Morphologie du groupe nominal

ou disloquées avec le sujet ou le complément renforcé:


-par anticipation ou par reprise:
Et moi, je n'ai plus de lâcheté au coeur... (Id.)
Toi, tu ne dois jamais savoir la cause de ma mort .(Balzac)
Il met, lui, l’unique père, l’éternel toujours nouveau, avec ce seul mot:
espère... (Hugo)
◊ dans les constructions comparatives:
Emmène-le, il sera plus malin que toi pour se débrouiller. (Zola)
Aucun artiste n'est plus universel que lui. (Baudelaire)
◊ dans les constructions restrictives:
il n' y avait que lui... (Daudet)
◊ dans des groupes de coordination comme sujet ou comme complément:
Mes collègues et moi, nous nous regardâmes un moment en silence. (Id.)
Lui et toi, vous vous entendez comme des frères.
Remarque :
Si les sujets sont des personnes différentes, l‟accord du verbe se fait avec la
première personne qui l‟emporte sur les deux autres et avec la deuxième personne
qui l‟emporte sur la troisième.
◊ en apposition identificatoire auprès d‟un nom propre de personne ou un
pronom:
Voyez comme je ris, moi, le célèbre S...! (Baudelaire)
… moi, son chevalier, j'ai nom Lohengrin. (Id.)
◊ en antéposition à un adverbe ou à un déterminant indéfini (même ou
autre):
Vous partez, moi non.
Elle aussi venait de s'éveiller, et elle se plaignait. (Zola)
Jeanlin, sans attendre son père, alla lui aussi prendre sa lampe. (Id.)
Vous me faites empoigner, vous autres...(Id.)
Mihaela Munteanu Siserman

M. de Fontanes, bien que lui-même fût un imitateur plus timide de


l'antiquité... (Baudelaire)
◊ après une préposition: ce sont les contextes les plus rencontrés de l‟emploi
des formes pronominales disjointes:
Ce lion est, au contraire, pour eux un objet de respect et
d' adoration. (Daudet)
Je sens deux hommes en moi (Id.)
Un homme capable, j'ai causé souvent avec lui. (Zola)

● Le pronom on
Ce substitut ne porte pas les marques du genre et du nombre et qui de
ce fait est capable d‟exprimer toutes les personnes: les participants au
dialogue (je, nous / tu, nous), la /les personne(s) dont on parle (il, elle / ils,
elles) ou, avec une valeur indéterminée, l‟homme en général:

◊ on = je (nous)
On a dit quelques vérités sur ce grivois. [..] On le trouve maintenant chez les
filles, entre les chiens de verre filé, le chansonnier du Caveau et les porcelaines
(Baudelaire)
On : substitue ici la première personne de l‟auteur (nous de „modestie”)
On ne pourrait jamais dire sous votre règne. (Id.)
On : marque une certaine distance de la part du locuteur et, en même temps,
une attitude d‟atténuation, de discrétion
◊ on = tu (vous)
Dans ce cas de substitution, on requiert des valeurs affectives, avec
beaucoup d‟effets de sens. En désignant l‟interlocuteur à travers le pronom on, le
locuteur le prend pour un non-participant direct à l‟acte communicatif:
◊ on = nous
Morphologie du groupe nominal

On dit qu'il y a des éloges qui compromettent, et que mieux vaut un sage
ennemi..., etc. Nous ne croyons pas, nous, qu'on puisse compromettre le génie en
l'expliquant.(Baudelaire)
La tendance du français parlé est d‟étendre l‟emploi de on à la place de
nous.
◊ l‟emploi de on « indéterminé » met l‟accent plutôt sur l‟action, et moins
sur l‟agent :
On travaillait, on croyait du moins travailler pour une famille éternelle.
(Balzac)
On manœuvre, on esquive la difficulté, on tourne l'obstacle, et on colle les
autres au moyen d'un dictionnaire. Tous les hommes sont bê tes comme des oies et
ignorants comme des carpes.(Maupassant)
On : désigne l‟homme en général, sans une précision exacte de l‟être.

4.3.2. Les pronoms réfléchis


Ces pronoms n‟ont de forme propre qu‟à la troisième personne: se, forme
conjointe homonyme: elle marque le singulier et le pluriel; l‟accusatif (C.O.D) et le
datif (C.O.I). Il y a aussi une forme disjointe tonique – soi.
Pour le couple locuteur – interlocuteur, les pronoms réfléchis coïncident
avec les formes du substitut personnel: me, te, nous, vous.
Remarque:
Les formes réfléchies se distinguent de celles personnelles par l’identité
référentielle qui s‟établit avec le sujet:
cet hiver, j'irai me guérir à Menton.(Maupassant)
Tu me rendras ça quand tu pourras.(Id.)
● Le pronom réfléchi entre en concurrence avec le déterminant possessif: il
s‟agit du rapport de possession inaliénable qui demande l‟emploi du pronom
réfléchi:
Ils se sont cassé la tête.
Mihaela Munteanu Siserman

Dans le cas de possession aliénable, on emploie le déterminant possessif:


Ils ont cassé leurs peluches.

● Emplois de la forme tonique soi


◊ cette forme peut se rapporter à un sujet indéterminé :
La foi en soi faisait des prodiges autant que la foi en Dieu. (Balzac)
Un homme qui a assez de bien pour vivre, s' il savait demeurer chez soi
avec plaisir n' en sortirait pas pour aller sur la mer... (Pascal)
Avec cette valeur, soi est équivalent d‟un substitut indéfini – on, personne,
chacun; quiconque:
Il faut trouver en soi l'exemple qu'il se doit proposer. (Rousseau)
Tout ce que n’on fait par soi-même n’est jamais fait. (Maurois)
Et il apparaît, le plus souvent en position d‟attribut avec un verbe à l‟infinitif:
Il faut être soi dans tous les temps, et ne point lutter contre la nature.
(Rousseau)
◊ avec référence à un sujet déterminé:
Je voudrais bien qu' il haït en soi la concupiscence qui le détermine
d' elle-même. (Pascal)
Cet amour-propre en soi ou relativement à nous est bon et utile. (Rousseau)
◊ éléments des expressions figées: l’amour de soi, aller de soi, la conscience
en soi, soi-disant
S' il n' avait eu que la connaissance et l' amour de soi et qu' il vînt à
connaître qu' il appartient à un corps duquel il dépend, (Pascal)

4.3.3. Les pronoms en et y


Ces substituts sont considérés comme des formes appartenant au paradigme
du pronom personnel, encore que leur origine et leur emploi adverbiaux leur aient
valu d‟être nommés des pronoms adverbiaux, ou encore des adverbes
pronominaux.
Morphologie du groupe nominal

En et y ne peuvent être que des formes conjointes au verbe et, ils ont eu une
distribution limitative, ne pouvant substituer que des noms [- animé]. En français
contemporain, surtout dans le registre familier, leur emploi s‟est étendu à des noms
ayant le trait [+ humain].
Ils ont un fonctionnement, le plus souvent endophorique: ils annoncent ou
reprennent un GN:
Des conséquences très graves en découlent de leurs décisions.
Les intervenants y sont déjà entrés, dans la salle de conférences.
● Le pronom EN
- fonctionne en tant que substitut d‟un nominal précédé de la préposition de.
- remplit dans la phrase les positions suivantes:
◊ Complément du nom:
La vie de la planète se manifeste extérieurement par les plantes qui en
ornent la surface. (Flammarion)
en = (la surface) de la planète
Ses rêves viennent souvent lui en reconstruire fabuleusement les effets
romantiques. (Balzac)
En tant que substitut du nom, en est en variation déterminée avec le
déterminant possessif, si ce dernier fait référence à une personne:
J’aime beaucoup Paris. J’en connais les musées. (les musées de Paris)
Les parents sont enchantés de la réussite de leur enfant. → Les parents sont
enchantés de sa réussite. (la réussite de l‟enfant)
◊ Complément de l’adjectif:
On en reste ébloui. (Flaubert)
Montrez-vous-en digne!
On peut mentionner sur cette liste des déterminants d‟un prédicatif exprimé
par un adjectif qui demande la préposition de (T. Cristea 2000:160):
Être ravi, content, fier, convaincu de:
◊ Compléments circonstanciels:
Mihaela Munteanu Siserman

- de lieu:
Lui, Vincent Maheu, qui en était sorti à peu près entier, les jambes mal
d'aplomb seulement, passait pour un malin..(Zola)
- de cause:
Elle en est fatiguée sans doute. (Flaubert)
Elle le vit pour la première fois la veille de son mariage et en eut grand'
peur. (Sand)
- de moyen:
Il s’est acheté des outils. Il s’en sert dans son métier.
- de conséquence:
Il a une telle peur à en devenir un névrotique.
◊ Complément d’agent
Elle aime ses enfants et elle en est aimée.
◊ Complément d’objet direct
Comme déterminant du groupe verbal, en peut figurer en position de COD
d‟un verbe transitif si le nom substitué comporte une détermination indéfinie:
Ils achètent des fruits. → Ils en achètent.
L’étudiant lit quelques livres. → Il en lit.
Dans le cas des noms à une détermination définie, la pronominalisation se
fait par la série le, la, les :
L’enfant mange le gâteau. → L’enfant le mange.
Le metteur en scène a remarqué cette actrice. → Il l’a remarquée.
Il félicite ses étudiants. → Il les félicite.

Art. indéfini Art. défini


Art. partitif Dét. possessif
Dét. numéral + N → en Dét. démonstratif + N → le, la, les
Dét. indéfini
Morphologie du groupe nominal

Sémantiquement, la pronominalisation par le pronom en,


respectivement par la série le, la, les traduit une opposition entre quantité totale et
partielle. D‟ailleurs, la valeur partitive de en est soulignée par le renvoi à un
complément d‟objet précédé d‟un article partitif :
Il a de l’argent. → Il en a.
dont « la substance notionnelle peut être requantifiée » (Riegel et all., 1994:201):
Elle a acheté trois kilos de fruits mais elle n’en a mangé qu’un (la moitié).
Avec un verbe impersonnel, en peut apparaître en position de sujet réel :
Ah! oui, ah! oui, il y en a, de l'argent! (Balzac)
Il lui a semblé alors remplir une obligation, et c' en était une. (Sand)

◊ Complément d’objet indirect


Avec cette fonction, il substitue le complément d‟un verbe non animé, régi
par la préposition de – parler, se souvenir, s’emparer, se servir:
Il parle très souvent de ses inoubliables vacances. → Il en parle.
Cette faculté des poètes qui consiste à idéaliser leur propre existence et à en
faire quelque chose d' abstrait et d' impalpable. (Sand)
◊ Complément de phrase
En peut remplacer toute une idée, toute une phrase (pro-phrase):
Tartarin-Sancho n' entendait pas de cette oreille-là, et, comme il était le plus
fort, l' affaire ne put pas s' arranger. Dans la ville, on en parla beaucoup. (Daudet)
en = de cela, de ce fait
Remarque:
L‟usage a fait étendre l‟emploi du pronom en aux animés, où, en général, on
recommande les formes toniques du pronom personnel, surtout avec un nom au
pluriel :
Son mari s'était, par degrés, déshabitué d'elle. (Balzac)
Oui, il y a des hommes, reprit le père Quandieu, il y en a bien six
douzaines. (Zola)
Mihaela Munteanu Siserman

Et des malades, vous en avez beaucoup. (Romains)

● Le pronom Y
Sa distribution est plus restreinte que celle du pronom en: y occupe les
positions syntaxiques suivantes:
◊ Complément d’objet indirect
Avec cette fonction, ce pronom est utilisé pour des noms de chose, auprès
d‟un verbe transitif indirect qui se construit avec la préposition à, tels que: se
soumettre, obéir, répondre, etc.:
Ils rentrent en France dans l’intention de se soumettre aux lois. (Balzac) →
Ils rentrent en France dans l’intention de s’y soumettre.
Il ne répondait pas à ses offenses. → Il n’y répondait pas.
Si le nom est un nom de personne, sa substitution se fait par les pronoms lui,
leur :
Il répondait poliment au professeur. → Il lui répondait.
Jupiter n'en finissait pas d'assembler le conseil des dieux, pour lui soumettre
la requête des maris trompés. (Balzac) (le conseil renvoie, par synecdoque, aux
humains).
On peut cependant utiliser y, avec un nom de personne après les verbes
croire, s’intéresser, se fier, penser, songer, même dans le registre littéraire du
français où, généralement, ce sont les pronoms disjoints qui occupent la position de
COI :
Il le sentait, elle songeait à lui [Etienne], ainsi qu'il songeait à elle
[Catherine]. (Zola)
Ce couple de nouveaux-mariés s’intéressait à cet enfant. Il s’y intéressait
depuis longtemps.
De même, y est recommandé pour éviter une répétition de pronoms
disjoints :
Morphologie du groupe nominal

Pierre, elle pense souvent à lui. → À Pierre, elle y pense souvent. (cf . Rigel
et all., 1994 :224).
◊ Complément d’un adjectif attribut
Il s‟agit d‟un déterminant d‟un „prédicatif adjectival” qui se construit avec la
préposition à:
Pierre ne voulait pas qu’elle se fâchât. Il savait combien elle y était sensible.

◊ Complément circonstanciel de lieu


En position de circonstant spatial, y remplace, d‟habitude, des groupes
nominaux introduits par la préposition à, mais aussi par dans, sur, sous, etc.
Il va très souvent à Paris. Il y va.
Maheu, Zacharie, Levaque, Catherine se glissèrent dans une berline du
fond; et, comme ils devaient y tenir cinq, Etienne y entra à son tour. (Zola)
◊ Complément de phrase
Comme le pronom en, y peut avoir une valeur neutre, en remplaçant une
phrase tout entière:
Enfin, il est là, ce trésor que l'on a tant cherché, là, devant vous; il brille, il
étincelle. Cependant on en doute encore, on n'ose y croire; (Flaubert)
Il ne faut pas parler de soi au public qu’une fois en sa vie... et n’y plus
revenir. (Sand)
Y = à cela, à ce fait
O le jardin de Tartarin, il n' y en avait pas deux comme celui-là en Europe.
On se les lègue dans les familles, de père en fils, et personne n' y touche (Daudet)
Remarque:
Les deux pronoms fonctionnent à une valeur explétive dans un bon nombre
de constructions figées, où le référent auquel renvoie le substitut est imprécis,
vague:
En: en arriver à; en avoir assez; en aller de même; s’en aller; s’en tenir à;
en vouloir à qqn; s’en sortir;
Mihaela Munteanu Siserman

Y: il y a; il y a de; s’y connaître;s’y entendre; ne plus y tenir; ça y est;


savoir y faire; n’y être pour rien;

► Le mécanisme de la pronominalisation

Il y a plusieurs facteurs qui interviennent dans la pronominalisation des


groupes nominaux substitués :
- le type de déterminants du nom (dans le cas du COD)
- le type de rection du Complément d‟objet : rection directe (COD) et
rection indirecte (COI)
- la préposition régie par le verbe transitif indirect
- le genre (pour le COD) et le nombre (pour le COD, de même pour le COI)
du nom

● la pronominalisation du COD
Il faut tenir compte de la nature du déterminant du nom:
- N + Dét. indéfini : la substitution se fait par le pronom en :
Il lit des / quelques / livres. → Il en lit.
- N + Dét. défini : la substitution se fait par les pronoms le, la, les :
Il lit les / ces / vos livres. → Il les lit.

● la pronominalisation du COI introduit par la préposition A


Selon la nature du verbe et les traits inhérents du N substitué, il y a trois
contextes différents de la pronominalisation du COI (cf. Riegel et all., 1994 : 223-
224) :
◊ une série des verbes régissants (VR) pronominalisent le COI par les
pronoms lui, leur, indifféremment de la nature sémantique du nom [+humain] / [-
humain]:
Les principaux VR: appartenir, convenir, succéder, etc. :
La joie succédait à l'inquiétude. (Balzac) → La joie lui succédait.
Morphologie du groupe nominal

Depuis l' époque à laquelle la terre est devenue habitable… La période


primaire qui lui succéda... (Flammarion)
Serais-je digne de vous succéder ?...(Balzac)
◊ les verbes régissants aspirer, assister, participer, souscrire, etc.
pronominalisent par y et le nom substitué est obligatoirement caractérisé par
[- animé]:
Le train roulait, on ne se voyait plus dans le wagon, que la fumée des pipes
noyait d' un brouillard; il y régnait une insupportable chaleur; (Zola)
◊ une série de verbes peuvent se construire avec un Complément [+ animé] /
[-animé] et pronominalisent par les formes conjointes ou disjointes (+ à) du
pronoms personnels – pour la première catégorie – et par y, pour la deuxième:

N [+ humain] : → lui / leur


à + GN à lui, à elle, à eux, à elles
N [- humain] → y
Le géomètre lui répondit, que les sages-femmes, les
femmes-de-chambre le savaient pour l' ordinaire. (Voltaire)
Il y répond gentiment (à ses questions).
Je pense souvent à ses amis. → Je pense souvent à eux.
Je pense avec nostalgie à mon enfance. J’y pense avec nostalgie.
Les principaux verbes régissants (VR) qui acceptent les deux séries de
pronoms sont: se conformer, se consacrer, croire, se fier, s’intéresser, s’opposer,
penser, réfléchir, renoncer, songer, se soumettre, tenir, etc.

● la pronominalisation des deux Compléments

◊ Certains verbes demandent deux déterminants obligatoires dont l‟un est un


COD substituable par le, la, les ou en et l‟autre un COI [+ humain], appelé aussi
Mihaela Munteanu Siserman

«complément d"attribution» (Iordache, Scurtu, 1994: 28), pronominalisable par


lui, leur:
Le professeur communique les résultats aux étudiants. →Il les leur
communique.

me
te le
sujet (+ne) se la lui verbe (+pas)
nous les leur
vous

COD COI
COD
ou COI

Elle a apporté des fruits aux enfants.→ Elle leur en a apporté.


L’enfant demande des excuses à sa mère. → L’enfant lui en demande.
Les principaux VR qui se construisent avec les deux compléments sont:
adresser, apporter, avouer, chercher, communiquer, confier, demander, distribuer,
donner, écrire, enseigner, envoyer, expliquer, indiquer, montrer, pardonner,
présenter, prêter, raconter, rendre, transmettre, etc.
◊ Si le COI introduit par la préposition à, se caractérise par le trait [-
humain], la pronominalisation de celui-ci se fait par le pronom y:
Il adapte ses réponses aux circonstances.→ Il les y adapte.
Les principaux VR: associer, comparer, déterminer, habituer, inviter,
mêler, mener, porter, etc.

► la pronominalisation du COI introduit par la préposition DE


La pronominalisation d‟un Complément construit avec la préposition de se
fait en fonction des traits sémantiques du nom substitué: s‟il se caractérise par [-
Morphologie du groupe nominal

animé], on emploie habituellement le pronom en ; s‟il s‟agit d‟un Gprép [+


humain], la substitution se fait par les formes disjointes lui, elle, eux, elles,
précédées de la préposition de, selon le schéma :

N [+humain] → de lui, d’elle, d’eux, d’elles


de + GN
N [- animé] → en

Il profite de son ami pour attendre son but. → Il profite de lui.


Il profite de sa position. → Il en profite.
Les principaux VR: abuser, avoir besoin, se charger, se contenter, se
débarrasser, discuter, (se) douter, manquer, se méfier, se moquer, s’occuper,
parler, profiter, se servir, se souvenir, etc.

● la pronominalisation des deux Compléments


Certains verbes se construisent avec deux Compléments :un COD,
pronominalisable par le, la, les et un COI, pronominalisable par en ou par de lui (+
var.):
Nous avons remercié nos amis de leurs bonnes intentions. → Nous les en
avons remerciés.
On a délivré Paul de cet inopportun. → On l’a délivré de lui.
Les principaux VR: accuser, avertir, charger, convaincre, équiper, féliciter,
garnir, dégoûter, délivrer, détourner, guérir, hériter, libérer, menacer, munir,
persuader, protéger, etc.

► place et ordre des pronoms personnels (v. Annexe 3 - Les substituts)


◊ Les pronoms personnels compléments se placent devant l‟élément conjugué
du verbe (devant la forme personnelle du verbe), sauf à l‟impératif affirmatif:
Mihaela Munteanu Siserman

Je le regarde. Nous les avons admirés. Ne l’invite pas! En avez-vous


acheté?
Mais: Regarde-le! Parles-en! N’en parle pas !
◊ Dans les prédicats composés d‟un verbe à un mode personnel suivi d‟un
infinitif, les pronoms personnels se mettent devant l‟infinitf:
Je ne veux plus te voir. - Tu devrais les chercher. - Ils viennent de nous
rencontrer.
Exception:
Dans les formations verbales constituées des verbes semi-auxiliares faire et
laisser ou d‟un verbe de perception sensorielle (voir, regarder, écouter, entendre,
sentir) suivis d‟un infinitif, les pronoms se placent devant le verbe au mode
personnel:
Alors, il y a cinq années de cela, ils m'ont fait charretier.. (Zola)
En nous entendant venir, la comtesse les y avait lancés...(Balzac)
Je te le demande à genoux, ne te laisse pas mourir pour cette
femme.(Daudet)

◊ l‟ordre des pronoms personnels compléments est régi par les facteurs suivants:
- la fonction syntaxique du substitut (COD / COI)
-le statut du verbe (impératif / non impératif)
-le statut de la phrase (affirmatif / négatif)
-la personne du déterminant pronominal
Morphologie du groupe nominal

Annexe 3 – La place des substituts

UN SEUL COMPLÉMENT (COD / COI)

VERBE SIMPLE VERBE COMPOSÉ


(+) Tu LE regardes / Tu LUI parles Tu L‟as regardé. / Tu LUI as
parlé.
(-) Tu ne LE regardes pas/ Tu ne LUI Tu ne L‟as pas regardé. / Tu ne
parles pas. LUI as pas parlé.
(?) LE regardes-tu? / LUI parles-tu? L‟as-tu regardé? / LUI as-tu
parlé?
(?) Ne LE regardes-tu pas? / Ne LUI Ne L‟as-tu pas regardé? / Ne
parles-tu pas? LUI as-tu pas parlé?
(!) Regarde-LE! / Parle-LUI! -
( !) Ne LE regarde pas! / Ne LUI parle
pas !

DEUX COMPLÉMENTS (COD et C.O.I)

a) personnes différentes: b) la même personne (IIIe)


COI C.O.D COD COI
1 2 1 2
a)
VERBE SIMPLE VERBE COMPOSÉ
(+) Tu ME LE donnes. Tu ME L‟as donné.
(-) Tu ne ME LE donnes pas. Tu ne ME L‟as pas donné.
(?) ME LE donnes-tu? ME L‟as-tu donné?
(?) Ne ME LE donnes-tu pas? Ne ME L‟as-tu pas donné?
(!)* Donne-LE-MOI!
( !) Ne ME LE donne pas!
b)
VERBE SIMPLE VERBE COMPOSÉ
(+) Tu LE LUI donnes. Tu LE LUI as donné.
(-) Tu ne LE LUI donnes pas. Tu ne LE LUI as pas donné.
(?) LE LUI donnes-tu? LE LUI as-tu donné?
(?) Ne LE LUI donnes-tu pas? Ne LE LUI as-tu pas donné?
(!) Donne-LE-LUI!
( !) Ne LE LUI donne pas!

(+) = phrase affirmative (? ) = phrase interrogative négative


(-) = phrase négative (!) = phrase impérative
(?) = phrase interrogative (! ) = phrase impérative négative
Mihaela Munteanu Siserman

Remarques :

(i) Les formes disjointes des deux premières personnes sont remplacées par
les formes conjointes à l‟impératif affirmatif:
Regarde-MOI! Parle-MOI!
(ii) Le « datif éthique » est rendu en français par les formes disjointes en
postposition verbale :
Il te présenta à moi / à nous ;
De même pour les verbes pronominaux dont le pronom réfléchi est objet
direct: Il se présente à moi (à toi)
(iii) les pronoms en et y se placent toujours après les pronoms
compléments personnels:
Tonnerre de dieu, oui, je vous en réponds ! (Zola)
Ne nous en parlez plus! - Donne-m’en un peu !
Je les y ai conduits. – Conduisez –l’y ! Les y as-tu vues ?
Observation :
Le français parlé met souvent en premier à l‟impératif le COI :
Donne-moi-le ! pour Donne-le-moi !
et antépose le pronom y aux formes moi, toi :
Conduis-y-moi !

4.3.4. Les pronoms démonstratifs

Les pronoms démonstratifs sont des substituts d‟un syntagme nominal tout
entier, la pronominalisation affectant le nom centre aussi bien que le déterminant à
valeur déictique:
- Donne-moi ce livre !
- Celui-ci? (Celui qui est sur la table?)
Morphologie du groupe nominal

Morphologiquement, les démonstratifs comportent deux séries : une


série simple et une série composée, construite avec les adverbes de lieu ci et
là. Ils changent de forme selon le genre et le nombre.
La série simple connaît aussi une forme neutre, qui reste invariable au
nombre et au genre grammatical du nom substitué :

Genre M F N
Nombre
SG CELUI CELLE CE, ÇA
PL CEUX CELLES -

Les formes composées

Genre M F N
Nombre
SG CELUI-CI CELLE-CI CECI
CELUI-LA CELLE-LA CELA
PL CEUX-CI CELLES-CI -
CEUX-LA CELLES-LA

► Emplois et valeurs des formes simples


● Les formes simples du masculin et du féminin (celui, celle, ceux, celles) se
caractérisent par un nombre relativement réduit de contextes dans lesquels elles
peuvent figurer. En tant que substituts, leur valeur déictique s‟est effacée et elles ne
peuvent pas s‟employer toutes seules devant le verbe. Les contextes
distributionnels demandent qu‟il y ait à droite:
a) un groupe prépositionnel (Gprép) : prép + GN / infinitif / adverbe (dont la
préposition de est la plus employée) :
Mihaela Munteanu Siserman

Le nombre des naissances est, toutefois, un peu plus grand que celui des
morts. (Flammarion)
Mes idées, je le sais, ne sont pas celles de tout le monde. (Maupassant)
Si l' on sait la méthode de prouver la vérité, on aura en même temps celle de
la discerner (Pascal)
Je ne connais pas l'autre, mais celle d'ici.(Zola)
b) un pronom relatif + proposition:
Ces effroyables tableaux ne présenteraient pas les âmes de ceux qui
environnent les lits funèbres . (Balzac)
Cette agence était comme une distillerie où s'exprimaient les créances des
ignorants, des incrédules, ou de ceux dont les droits pouvaient être contestés. (Id.)
La vitesse de rotation aura dépassé celle à laquelle la force centrifuge reste
inférieure à l' attraction. (Flammarion)
c) un participe passé ou présent ou rarement un adjectif qualificatif:
Les plus nobles gestes sont ceux faits en silence.
Les meilleures pages de son roman sont celles décrivant la ville de Naples.
Remarques:
◊ En général, les grammaires normatives déconseillent l‟emploi du
démonstratif suivi par un participe, et recommandent l‟expansion à une relative:
Les étudiants présents et ceux absents (construction à éviter)
Les étudiants présents et ceux qui sont absents. (construction recommandée)
◊ Dans le cas d‟un adjectif qualificatif après un démonstratif les grammaires
recommandent l‟emploi du déterminant défini:
De ces deux chemises, tu préfères la blanche?
◊ Si le participe ou l‟adjectif ou est accompagné d‟un déterminant, on garde
le démonstratif:
La poussière blanche du plâtre et celle rouge des briques (exemple
emprunté à T. Cristea).
Morphologie du groupe nominal

● Le pronom neutre ce
Le pronom démonstratif ce représente une forme atone et a un emploi
relativement restreint en français. Il apparaît dans les contextes suivants:
a) sujet des verbes être, sembler suivis, le plus souvent, d‟un adjectif ou d‟un
adverbe :
C’est vrai, c’est important, c’est bien.
Ce fut le dernier moment où il sut qu'il avait une mère. (Balzac)
Ce sera la conquête décisive par la science des hypothèses des philosophes
et des écrivains . (Zola)
ou des verbes aller, pouvoir devoir, suivis de être:
Ce doit être bon signe, n'est-ce pas? (Flaubert)
Ce devrait être une règle pour tout le monde.(Maupassant)
Ce pourrait être intéressant.
Ç’allait être joyeux.
Il impersonnel est concurrencé par le pronom démonstratif neutre ce, qui
fonctionne comme anaphorisant :
Il est important de dire la vérité, quelles qu’en soient les conséquences.
Dire la vérité, c’est important.
b) comme sujet du verbe être dans les présentatifs + un GN :
C'est ma vie, à moi. (Balzac)
Ce sont des infâmes, des scélérates. (Id.)
Si le verbe être est à la forme négative, on emploie le démonstratif ça:
Mais ça n' est peut-être pas ça. (Hamon)
c) comme antécédent pour une proposition relative introduite par qui, que,
dont:
Ce qui la passionnait, ce qui la mettait d'accord avec le jeune homme, c'était
l'idée de la justice. (Zola)
Voilà ce que je te rapporte. (Id.)
Mihaela Munteanu Siserman

On s'était fichu d'eux en les déclarant libres: oui, libres de crever de faim, ce
dont ils ne se privaient guère. (Id.)
La séquence ce que est beaucoup employée en français pour introduire des
phrases exclamatives à valeur intensive:
Ce qu’il a pu se tromper!
Ce que ça m’amuse! (Zola)
d) une préposition + quoi:
Pour ce à quoi vous êtes bon, vous pouvez bien vous promener. (Balzac)
e) la forme neutre ce s‟emploie aussi dans des constructions figées: ce (me)
semble, ce m’est avis, ce dit-on, ce disant, ce faisant, pour ce faire, sur ce, et ce:
Ce disant, il nous a quittés. (= en disant cela)
Pour ce, veuillez remplir le formulaire (langage administratif)
Sur ce, il nous quitta (= după asta (după care) ne părăsi)
Les prix seront augmentés, et ce, dès la semaine prochaine.

● Le pronom neutre ça
Le pronom ça est considéré dans la grammaire traditionnelle comme une
variante stylistique de cela : ça appartient au langage familier, tandis que cela à la
langue littéraire :
Cela ne m’intéresse pas du tout. / Ça ne m’intéresse pas du tout.
Ce que cela signifie ? (Flaubert)
Mais il y a des contextes où seul ça est possible:
a) il sert à anticiper ou à reprendre un nom [-animé] mis en relief :
Ça, c’est la tente-abri… ça, ce sont les conserves… (Daudet)
b) ça s‟emploie comme variante stylistique de il impersonnel avec les
verbes météorologiques :
ça pleut; ça gèle; ça flotte; ça bruine; ça brouillasse; ça vente; ça fait froid;
ça fait des éclairs, ou avec d‟autres verbes ou constructions verbales:
Il pleut (français littéraire) / Ça pleut (français familier)
Morphologie du groupe nominal

C' est une bête sacrée, qui fait partie d' un grand couvent de lions, fondé, il
y a trois cents ans (Daudet)
Ça fait trois cents ans que …. (familier)
c) dans les interrogations après un substitut interrogatif, pour demander un
supplément d‟information:
Elle est sortie. – Qui ça? Où ça? Quand ça?
d) ça a souvent une valeur indéfinie et s‟emploie dans des structures
conversationnelles:
Ça va-t-il? Comment ça va?
Ça va bien (mal).
Qu'est-ce que ça fait? - En effet, ça ne faisait rien. (Zola)
e) ça à un emploi anaphorique acquiert une valeur affective par rapport à un
nom [+animé]:
Les jeunes gens d’aujourd’hui, ça ne veut plus se marier. (péjoratif)
Les mères, ça vous pardonne toujours. ( affectueux)
f) ça a une valeur générique, par rapport au pronom personnel qui fonctionne
avec une valeur spécifique :
Tu aimes la musique ? – J’adore ça.
Tu aimes cette musique ?- Je l’aime.
ou en position détachée :
Les oiseaux, ça vole. / Les oiseaux, ils volent.
g) D‟autres valeurs du démonstratif:
C’est ça! (approbation)
Me dire ça! (indignation)
Pour ça, non! (protestation)
Avec ça! (doute, indignation, ironie)
Ça, par exemple ! Ça alors! (étonnement)
Ça, par exemple, c’était bien la vie qu’il lui fallait. (Daudet)
Ça, oui, c’est une chasse . (Id.)
Mihaela Munteanu Siserman

h) ça peut avoir une valeur neutre (= « le » neutre) pour exprimer une idée,
une phrase :
Allons voir ça, commandant ! (Id.)

► Emploi et valeurs des formes composées


● Les formes composées variables (celle-ci, celle-là, celui-ci, celui-là…) des
pronoms démonstratifs ont peuvent avoir :
◊ un emploi anaphorique :
Devant le feu, Estelle hurlait, bercée dans les bras d'Alzire. Celle-ci, …,
s'était décidée à feindre de lui donner le sein (Zola)
Elle parla d'Alzire, elle souhaitait aux autres la chance de celle-là. (Id.)
Les particules adverbiales ci / là marquent l‟idée de proximité,
respectivement d‟éloignement dans le temps, l‟espace ou dans le cotexte. Cette
opposition n‟est pas toujours respectée dans le français contemporain, où l‟adverbe
là remplace la forme ci:
Il n'apercevait, très loin, que les hauts fourneaux et les fours à coke. Ceux-
ci, […], plantées obliquement, alignaient des rampes de flammes rouges. (Id.)
Il ne lui restait que les bourgeois de la Piolaine. Si ceux-là ne lâchaient pas
cent sous, on pouvait tous se coucher et crever. (Id.)
◊ une v a le u r d éi c ti q u e ( le r é f é r en t e s t s it u é d a n s la s it u a t io n
d e d is c o ur s , marquant la proximité ou l‟éloignement par rapport au locuteur:
Tu vas acheter celle-là !
◊ Elles servent aussi à distinguer deux objets mentionnés précédemment:
Molière et La Fontaine sont deux grands auteurs du XVII e siècle. Celui-ci
(= le dernier mentionné) a écrit des fables, celui-là (le premier mentionné) a écrit
des comédies.
◊ une valeur d‟un indéfini, équivalant à l’un (les uns)… l’autre (les autres):
Ceux-ci dansent, ceux-là écoutent de la musique.
Morphologie du groupe nominal

◊ un usage « mentionnel » (Corblin, 1998 :39): le démonstratif “oppose le


référent de la mention contiguë au référent d‟une mention plus éloignée” :
Balzac et Zola sont les écrivains les plus représentatifs du XIXe siècle.
Celui-ci (= celui qui est nommé en dernier lieu – Zola) est considéré « le père du
naturalisme », celui-là (=Balzac) a peint les mœurs de la société dans la «Comédie
humaine».
● Les pronoms neutres ceci, cela
Les formes ceci, cela représentent les variantes neutres de celui-ci, celui-là.
Elles ont un fonctionnement discursif :
◊ comme anticipant:
Ceci n' est ni un livre, ni un voyage ; je n' ai jamais pensé à écrire l' un ou l'
autre. (Lamartine)
Cela est une histoire vraie pour laquelle vous pouvez dépenser les trésors de
votre sensibilité. (Balzac)
◊ ou comme pronom évocateur:
Beaux diamants! Cela aurait valu trois cent mille francs avant la révolution.
(Balzac)
Qu' il m' aime, rien de plus, et que tout ceci, commencé par un sourire de
vous, finisse par un serrement de main entre nous. Cela ne veut pas dire que je ne
serais pas très rayonnant et très fier. (Hugo)

4.3.5. Les pronoms possessifs


Les pronoms possessifs représentent des substituts d‟un SN qui comporte un
déterminant possessif ou un complément du nom qui exprime un rapport de
possession avec celui-ci:
Ma famille est peu nombreuse. → La mienne ….
Le livre de cet auteur vient de paraître. → Le sien …...
Les amis de ses enfants sont dévoués. → Les leurs …...
Mihaela Munteanu Siserman

Morphologiquement, les pronoms possessifs sont constitués de l‟article


défini le, la, les, suivi des formes toniques du déterminant possessif, variable en
genre, en nombre et en personne (cf. Iordache, Scurtu, 1994 : 54) :
Morphologie du groupe nominal

PERSONNE UN POSSESSEUR PLUSIEURS POSSESSEURS


ET
GENRE UN OBJET PLUSIEURS UN OBJET PLUSIEURS
OBJETS OBJETS

Ie pers. M le mien les miens le nôtre les nôtres


F la mienne les miennes la nôtre les nôtres
IIe pers. M le tien les tiens le vôtre les vôtres
F la tienne les tiennes la vôtre les vôtres
IIIe pers. M le sien les siens le leur les leurs
F la sienne les siennes la leur les leurs

Cette opinion n' est pas seulement la mienne, elle est également celle de
Claude Bernard. (Zola)
Un clerc sans le sou, qui n'espère qu'en vous, et n'a dans le monde d'autre
cœur que le vôtre. (Balzac)
Les articles le et les présentent des formes contractées avec les prépositions
à et de comme il est de règle devant les noms:
Elle avait toujours vu à ce bon être un tendre sourire sur les lèvres, sourire
qui semblait être l'écho du sien. (Balzac)
Les climats et les saisons y diffèrent essentiellement des nôtres.
(Flammarion)
Je ne parle pas aux siens.
Syntaxiquement, les pronoms possessifs remplissent les mêmes fonctions
que le GN substitué:
◊ Sujet: La mienne est très belle.
◊ Attribut: Cette voiture, c’est la leur.
◊ COD Il a félicité les nôtres.
◊ COI Pensez aux vôtres!
Mihaela Munteanu Siserman

◊ Compl. circonstanciel: - Il est allé chez les siens.


◊ Compl. du nom: C’est le désir des miens d’étudier les sciences.
◊ Compl. prép. Il les veut pour les siens.

► D‟autres valeurs des pronoms possessifs


● Le pronom possessif peut apparaître dans sans un antécédent exprimé, ni dans le
cotexte, ni dans le contexte situationnel: il a, dans ce cas, la valeur d‟un nominal:
a) le m a s c u lin p lu r ie l désigne les personnes de la famille ou de la
communauté du possesseur:
Les miens sont à la campagne.
Quand les nôtres prenaient la parole, nous imposions le silence à coups de
poing. (Beauvoir)
Il n’est pas des leurs.
b) le ma s c u lin s in gu l ie r désigne le bien du possesseur:
Je n’ai pris que le mien.
c) dans des constructions figées: y mettre du sien = “faire effort”; faire des
siennes = “ne faire qu‟à sa tête”

4 .3.6. Les pronoms interrogatifs

Les pronoms interrogatifs sont des substituts et fonctionnent comme des


anticipants (= emploi cataphorique) d‟un SN ou d‟une phrase entière.
Qui parle? – Jean (parle).
Que lit-il ? – (Il lit) un livre.

Morphologiquement, les pronoms interrogatifs présentent deux séries de


formes: une série simple et une autre composée.
Elles peuvent être renforcées par est-ce qui (pour le sujet) et est-ce que
(pour les autres fonctions syntaxiques).
Morphologie du groupe nominal

► Le paradigme des formes simples [ + renforcé] s‟organise selon deux


critères: la fonction et le trait sémantique [ + animé]:

Fonction N [ + animé] N [ - animé]


Sujet forme simple qui Obs. 1
forme renforcée qui est-ce qui qu‟est-ce qui
COD forme simple qui que
forme renforcée qui est-ce que qu‟est-ce que
COI forme simple prép. + qui prép. + quoi
forme renforcée prép. + qui est-ce que prép. + quoi est-ce que
ATT forme simple qui (verbe copulatif + S) Obs.2
que (verbe copulatif + S)
forme renforcée qui est-ce que ------

Observation1:
Pour un sujet caractérisé par le trait [ - animé], on emploie le plus souvent la forme
renforcée du pronom interrogatif Qu’est-qui leur est arrivé? , mais on peut utiliser
aussi la forme simple que, dans des expressions du type: Que vous semble? Que
m’importe? ou la forme quoi dans les phrases interrogatives nominales: Quoi de
nouveau?
La série des formes simples n‟a pas de flexion en nombre, mais réalise
l‟opposition personne / chose et utilise pour la non personne une opposition atone /
tonique (que / quoi)
Observation2:
Pour un attribut [-humain] qui indique l‟identité l‟interrogation se réalise à
l‟aide du déterminant interrogatif quel (var.) (cf. Rigel et all., 1994:395)
Quelle est cette splendeur / qui pénètre mon cœur? (Verlaine)
Quel est donc votre mal ? (Balzac)
Syntaxiquement, l‟interrogatif remplit les fonctions syntaxiques suivantes :
Mihaela Munteanu Siserman

● référent [+ humain]:
◊ Sujet :
Qui t’a dit cela ? / Qui est-ce qui t’a dit cela?
◊ Objet direct:
Qui as-tu vu? / Qui est-ce que tu as vu? (= forme populaire)
◊ Attribut:
Qui est-il? / Qui est’ce qu’il est?
Qui est cette personne qui est avec vous ?
Que deviendrai-je, donc? (Balzac) / Qu’est’ce que vous devenez? (=
français familier)
Observation:
Interrogatif qui porte sur l‟identité du sujet et que sur la sa qualité.
◊ Complément prépositionnel :
Chez qui vas-tu? / Chez qui est-ce que tu vas?
De qui parlez-vous? / De qui est-ce que vous parlez?
● référent [- humain]:
◊ Sujet :
Que se passe-t-il ? / Qu’est-ce qui se passe?
◊ Objet direct:
Que veux-tu, ma mère ? (Balzac)
Qu'est-ce que tu veux? (Zola)
Que dire à une femme que l'on n'a pas vue et qui ne nous connaît pas ? (Id.)
◊ Complément prépositionnel :
A quoi cet être-là pense-t-il ? (Balzac) / A quoi est-ce que cet être pense?
De quoi avait-on parlé, lorsqu'il restait sur les cheminées à large
chambranle. (Flaubert)
La forme interrogative quoi peut apparaître aussi dans les positions
suivantes:
- COD en position postverbale ou dans une phrase sans verbe fini :
Morphologie du groupe nominal

Tu dis quoi?
Quoi faire? étrangler la Pierronne et les autres, se battre contre le coron?
(Zola)
Alors, quoi? (Id.)
Et autrement, quoi donc ? ... (Daudet)
- attribut:
Quoi devenir?
Remarque:
Dans le français littéraire quoi et que sont des variantes conditionnées par le
forme affirmative ou négative de la phrase dans l‟interrogative indirecte régie par
le verbe savoir:
Je sais quoi lui dire. / Je ne sais pas que lui dire.
En français familier, quoi représente la variante familière de que:
Je ne sais que répondre. = Je ne sais quoi répondre.
que / quoi dire
Sujet :
- dans des phrases nominales, en l‟absence du verbe :
Quoi d’intéressant, de neuf ?
● référent [+ animé][- humain]
L‟usage hésite pour le sujet dont le référent est animé, mais non humain.
“Pratiquement on pourra employer qui pour un animal familier, pouvant avoir un
nom (Casimir, Milou …), ou bien on emploiera [non pas un pronom interrogatif,
mais] le Dt quel suivi d‟ un terme plus ou moins général à quelle renvoyant à la
classe des animaux (quel animal, quelle mouche, …)” (Riegel et all., 1994:394)
► Les formes composées du pronom interrogatif sont constituées à partir
du déterminant interrogatif lequel (var.). Elles s‟emploient pour poser la question
afin d‟identifier un élément qui appartient à un ensemble.
Mihaela Munteanu Siserman

Par rapport aux formes simples, le système interrogatif composé marque les
catégories du genre et du nombre et présente des formes contractées avec les
prépositions à et de:

Fonction Genre M F
Nombre
Sujet et SG lequel laquelle
COD PL lesquels lesquelles
SG auquel à laquelle
COI duquel de laquelle
PL auxquels auxquelles
desquels desquelles

Lequel de ces films est le plus intéressant?


Laquelle de ces robes aimerais-tu porter?
Dans le français familier et populaire, le pronom interrogatif composé peut
être renforcé par la périphrase est-ce que:
Laquelle est-ce que vous choisissez?
Auquel veut-il s’adresser?
Les formes composées ont un emploi endophorique, soit comme anticipant
(cataphorique):
Lequel de ces deux champions mondiaux a remporté de nouveau la victoire?
ou comme évocateur (anaphorique):
J’ai acheté les deux derniers romans de cet auteur contemporain. Lequel te
semble-t-il le plus intéressant?
C‟est pour cette raison que la forme composée peut fonctionner non
seulement comme anticipant, mais aussi comme évocateur:
Morphologie du groupe nominal

Les formes composées du paradigme interrogatif remplissent les mêmes


fonctions syntaxiques que les formes simples:
Sujet [+ animé]:
Laquelle de ces deux sœurs veut étudier les mathématiques?
Attribut [+ animé]:
Laquelle de ces deux jumelles es-tu?
Lequel de ces cahiers est le tien?
COD [+ animé]:
De tous ces participants au concours / fruits, lesquels préférez-vous?
COI [+ animé]:
Il y avait plusieurs personnes / toiles dans la salle. Desquelles parles-tu?

► Interrogative directe / interrogative indirecte


L‟interrogation indirecte est demandée par des verbes tels que (se)
demander, (ne pas) savoir, ignorer.
Les formes simples sont les seules à pouvoir être utilisées dans
l‟interrogative indirecte:
Je voudrais savoir qui t’a dit ce mensonge.
Je vous demande qui vous attendez.
L‟interrogation indirecte portant sur un nom [-animé] est construite avec le
démonstratif ce (intégré à l‟interrogatif):
Il n'y a que des sots qui puissent employer leur temps à se demander ce qui
se passe. (Balzac) (Sujet)
Elle répondait sur le même ton, disait par crânerie ce que son galant lui
avait fait. (Zola) (COD)
Personne ne savait ce que devenaient ces présents faits au vieil usurier.
(Balzac.) (ATT)
Dans le français familier et populaire les formes renforcées sont employées
même dans l‟interrogation indirecte:
Mihaela Munteanu Siserman

Je ne sais pas qu’est-ce qui se passe.

4 .3.7. Les pronoms relatifs


Les pronoms relatifs jouent un double rôle syntaxique : au niveau de la
macrosyntaxe, ils introduisent une subordonnée (appelée relative), et qu niveau de
la microsyntaxe, ils remplissent certaine fonction syntaxique dans la phrase
relative.
Ils sont des substituts évocateurs (anaphoriques): ils ont un antécédent dans
la phrase principale, qui peut être :
-un nom :
La reconnaissance est une dette que les enfants n'acceptent pas toujours à
l'inventaire. (Balzac)
- pronom :
Les seuls qui se sont retrouvés au milieu de la carrière des lettres, nous qui
cultivions déjà la philosophie... (Id.)
-un adjectif:
Heureux qui tu es!
-un adverbe:
On a souvent constaté aussi que là où les météores paraissent, il se forme de
petits nuages qui persistent quelque temps après la disparition. (Flammarion)

Les pronoms relatifs présentent deux séries de formes:


► Formes simples
◊ qui, que, quoi, dont, où
Le paradigme des formes simples se caractérise par les traits suivants :
-elles ne sont pas variables en genre et en nombre et ont des fonctions
syntaxiques différentes selon leur forme ;
Morphologie du groupe nominal

-le choix d‟une de ces formes dépendent de la nature sémantique de


l‟antécédent : qui, que, dont s‟emploient avec des antécédents [+ animé] et quoi et
où évoquent un antécédent [- animé] ;
-dont et où sont d‟anciennes unités adverbiales
-seul dont n‟a pas un emploi interrogatif ;
Emploi des formes simples :

● QUI
Cette forme a la fonction de sujet et son antécédent est un nom, un
syntagme nominal ou un substitut [+ animé]:
C' était Tartarin de Tarascon qui rendait la justice, Nemrod doublé de
Salomon. (Daudet)
Un grand soleil féroce qui faisait luire l' acier des glaives et les crosses des
armes à feu ... (Id.)
Les voilà qui arrivent.
L‟antécédent de ce peut être le pronom démonstratif neutre ce :
Ce qui coûte le plus cher, c' est la pelouse, ce ne sont pas les
palmiers.(About)
Il peut s‟employer sans antécédent et, dans ce cas, il a la valeur d‟un
nominal:
Qui vivra verra.
J’aime qui m’aime.
Précédé d‟une préposition, le pronom qui occupe la fonction de complément
d‟objet indirect et impose des restrictions sur l‟antécédent qui ne peut être que [+
animé] :
Il cherchait quelqu'un sur qui tomber, lorsqu'il aperçut Catherine et
Etienne, les bras ballant. (Zola)
... en attendant le docteur Vanderhaghen, chez qui elle était allée deux fois
déjà, sans pouvoir le rencontrer. (Id.)
Mihaela Munteanu Siserman

La comtesse avait trouvé un prétexte à sa solitude et à sa tristesse dans le


chagrin que lui avait causé la mort de son père, de qui elle portait encore le deuil.
(Balzac)
Julie était en ce moment comme une personne à qui le souvenir d'un danger
trop vivement présent en fait ressentir encore la douleur. (Id.)
Qui peut remplir la fonction de Complément d‟objet direct dans une relative
qui contiennent les verbes pouvoir, savoir, vouloir dans une phrase sans
antécédent :
Tu aimes qui tu veux.
Je choisis qui je peux.

● QUE
Ce substitut remplit la fonction de Complément d‟objet direct et peut avoir un
antécédent [ + animé]:
C'est un de ces hommes que le ciel a créés pour prendre et digérer
quatre repas par jour, dormir, aimer la première venue et se battre. (Balzac)
Quoiqu'il fût arrivé depuis longtemps à l'âge où les hommes doivent se
contenter des trompeuses jouissances que donne la vanité, il se mit à sourire.(Id.)
L‟antécédent de que peut être aussi le pronom démonstratif neutre ce:
Elle se troubla ensuite, refusa de dire ce que sa maman faisait.(Zola)
Remarques:
◊ Si le verbe de la subordonnée relative se trouve à un temps composé, le
participe passé s‟accorde avec le pronom que en fonction de COD, en prenant le
genre et le nombre de l‟antécédent:
Sa figure, une de celles que la bravoure a marquées de son cachet,
offrait le type que cherche aujourd'hui l'artiste... (Balzac)
◊ NB : Par rapport au roumain, le pronom que COD n‟est pas repris par le
pronom personnel correspondant:
Morphologie du groupe nominal

J’ai admiré les fleurs que tu m’as offertes (Am admirat florile pe
care mi le-ai oferit).
Le pronom relatif que peut occuper aussi la position d‟un Attribut du sujet
[+ animé]:
Ne répète pas, nom de Dieu! ou, toute femme que je suis. (Zola)
La bonne chose qu’un cigare. (Balzac)
Dans des constructions figées ou dans des locutions anciennes, que peut
apparaître sans antécédent et avoir les fonctions suivantes :
Sujet neutre :
Advienne que pourra. („Fie ce-o fi’).
Arrive que pourra. („Întâmplă-se ce s-o întâmpla‟).
Arrive qu’arrive.
Complément :
dans des constructions figées :
Coûte que coûte. Cât o fi; coste cât o costa;
Vaille que vaille. („cu orice preţ‟)

● QUOI
Ce pronom renvoie à un antécédent indéfini (ce, cela, rien, quelque chose,
etc.) qui est exprimé ou non. Le plus souvent, il est précédé d‟une préposition :
Il n’y a rien à quoi elle pense, sauf la santé et la carrière.
Tu resterais cent décades sans deviner à quoi sert ce fourniment-là. (Balzac)
Dans la langue littéraire, il remplace la forme composée lequel (var.) avec
un antécédent [- animé] :
Sa mère lui envoyait chaque semaine, par le messager, un morceau de veau
cuit au four, avec quoi il déjeunait le matin (Flaubert)
J'en ai dans la carcasse de quoi me chauffer jusqu'à la fin de mes
jours.(Zola)
Il peut s‟employer aussi après voici, voilà :
Mihaela Munteanu Siserman

Voici de quoi il s’agit.


Voilà à quoi il pense.
Lorsqu‟il est suivi d‟un infinitif, quoi est précédé de la préposition de:
Il n'y a point de quoi rire. (Balzac)
Cette première aventure aurait eu de quoi décourager bien des gens.
(Daudet)
Quoi apparaît dans l‟expression il n’y a pas de quoi (comme réponse à une
excuse ou à un remerciement) :
J’ouïs, j’ouïs / Il n’y a vraiment pas de quoi (Devos)
Je m’en excuse ; Je vous en remercie. – Il n’y a pas de quoi.
ou dans l‟expression (fam.) avoir de quoi („a fi înstărit‟) :
C’est une personne qui a de quoi.

● DONT
Ce pronom substitue un GN introduit par la préposition de et son antécédent
se caractérise par le trait [+ animé] :
Il lui fallut se tasser près de la jeune fille, dont un coude lui labourait le
ventre. (Zola)
A cette bonne volonté dont il fait preuve, il dut de ne pas
descendre…(Flaubert)
Il peut aussi avoir comme antécédent le démonstratif neutre ce:
C'est aujourd'hui que vous recevrez ce dont nous sommes convenus. (About)
Il remplit les fonctions syntaxiques suivantes:
◊ Complément d’objet indirect:
Au temps dont je vous parle, Tartarin de Tarascon n' était pas encore le
Tartarin qu' il est aujourd'hui... (Daudet)
Si l‟antécédent est [+animé], dans le français littéraire dont peut être
remplacé par le relatif qui, précédé par la préposition de:
Morphologie du groupe nominal

Vous ne vous saviez pas un cœur à qui vous pouvez tout confier, le cœur
d'une vieille aïeule à qui vous pouvez tout demander, un père de qui vous pouvez
réclamer toute protection. (Balzac)
◊ Complément du nom:
... Que t’est-il donc encore arrivé, demanda Fanny dont le visage exprimait
un horrible inquiétude. (Balzac) (dont = reprend l‟antécédent Fanny qui est le
Complément du nom du mot visage, à fonction de sujet dans la relative).
▪ Dont peut avoir une v a le u r p a r t it iv e :
Il y a donc, dans une île de trois lieues de long, deux villes ruinées, dont l'
une est complètement déserte, et l' autre compte un habitant par deux
maisons.(About)
Remarque:
Dont peut être remplacé dans la langue littéraire par duquel (pour les
antécédents [ + animé], de qui [+ animé], de quoi (avec un antécédent indéfini
neutre):
On est venu vous annoncer la faillite de ce libraire de qui vous avez tant
admiré l'adresse, quoique vous en ayez été la victime. (Balzac)
C’est le roman, l’homme dont / duquel je vous ai parlé.
Il n’y a rien dont / de quoi il soit content.
◊ Complément circonstanciel de lieu
La région dont il revient est très belle.
Remarques:
-dont en variation libre avec d’où, avec des verbes comme sortir, venir,
descendre:
La chambre d’où / dont il sort.
-l‟opposition dont / d’où exprime l‟opposition complément d‟objet
indirect / complément circonstanciel de lieu, pour indiquer l‟origine familiale ou
sociale:
La région d’où il vient.
Mihaela Munteanu Siserman

La famille dont il est issu.

● OU
Ce substitut renvoie à un antécédent [-animé] et remplit deux fonctions
syntaxiques :
◊ Complément circonstanciel de lieu :
Il ordonna de regagner le sommet de la Pèlerine où stationnait sa petite
avant-garde. (Balzac)
Le relatif où peut être précédé d‟une préposition :
Il faisait très frais, et dans la galerie de roulage, par où passait tout l'air de
la mine, soufflait un vent glacé… (Zola)
Elle rêvait un moyen terme, peut-être une grève, d'où son peuple de mineurs
sortirait dompté et moins payé.(Id.)

Complément circonstanciel de temps :


L‟antécédent est un nom caractérisé par le trait [+ temps] : le jour, le matin,
le soir, l’année, le moment, etc :
Au moment où les baïonnettes des quatre soldats ne brillèrent plus, le
capitaine Merle revenait, après avoir accompli les ordres du commandant.
(Balzac)
Il vint un temps où les villes latines demandèrent que ce droit de cité
cessât d' être un privilège. (de Coulange)
Remarques :
◊ dans la langue littéraire, mais aussi dans la langue familière ou populaire,
où peut être remplacé par que:
Ça s’est passé le jour qu’il a fait si mauvais / où il a fait si mauvais.
◊ après l‟antécédent la première (la dernière, la seule) fois, la relative est
introduite par que, mais où n‟est pas exclu:
C’était la dernière fois que / où je l’ai vu.
Morphologie du groupe nominal

► Formes composées
La série des formes composées du pronom relatif est variable en genre et en
nombre, en fonction de leur antécédent :
(a) M F
SG LEQUEL LAQUELLE
PL LESQUELS LESQUELLES
La série (a) peut se contracter avec les prépositions à et de :
(b): à + (a) :
M F
SG AUQUEL A LAQUELLE
PL AUXQUELS AUXQUELLES
(c): de + (a) :
M F
SG DUQUEL DE LAQUELLE
PL DESQUELS DESQUELLES

Emploi des formes composées :


◊ La série (a) LEQUEL (var.) peut avoir un antécédent [+ animé] et remplit
les fonctions suivantes :
◊ Sujet :
Il est utilisé dans la langue littéraire à la place de qui :
L'agriculteur … fait naître le blé, lequel broyé est mis en poudre au moyen
d'ingénieux appareils, en sort sous le nom de farine. (Flaubert)
Souvent dans cette étude, je rappellerai ainsi que le roman expérimental est
plus jeune que la médecine expérimentale, laquelle pourtant est à peine née. (Zola)
Son emploi peut enlever l‟ambiguïté sur l‟antécédent, lorsqu‟il y a plusieurs
« candidats » à la place d‟antécédent :
Il a acheté la voiture de son frère, qui lui plaît bien.
qui = la voiture ; son frère
Mihaela Munteanu Siserman

Il a acheté la voiture de son frère, laquelle lui plaît bien.


De même, lequel est utilisé dans le langage juridique et administratif:
La rente ne pourra être remboursée qu’après un certain terme, lequel ne
peut jamais excéder trente ans. (Code Civil)
◊ Complément d’objet direct :
Dans la langue littéraire à la place de que :
Les deux ensemble enfermeront tout ce qui sera nécessaire pour la conduite
du raisonnement à prouver et discerner les vérités, lesquelles j' ai dessein de
donner entières. (Pascal)
◊ Complément prépositionnel :
Cette série est précédée d‟habitude d‟une préposition :
avec, chez parmi, pour lequel laquelle
sans, sous, vers lesquels lesquelles
C’est une personne avec laquelle je ne voudrais pas être en guerre. (Balzac)
On les parcourt en si peu de temps, pendant lequel on aurait
parcouru cette infinité des divisibles. (Pascal)
Cette brutalité particulière que communique la domination de choses à demi
faciles, dans lesquelles la force s'exerce et où la vanité s'amuse… (Flaubert)
◊ La série construite avec la préposition à remplit la fonction d‟un
Complément d‟objet indirect. L‟antécédent peut être [+ animé]:
Le premier fit un geste de main auquel obéirent Murat et Lannes. (Balzac)
Il indiqua les symptômes auxquels on reconnaissait qu'une femme avait du
tempérament.(Flaubert)
L’étudiante à laquelle le professeur a posé les questions ne voulait pas lui
répondre.
◊ Les formes de laquelle, duquel, desquels, desquelles s‟emploient avec un
antécédent [+ animé] et remplissent la fonction de Complément du nom :
Quinze jours après mon arrivée au château de Maucombe, duquel je t'ai
trop parlé pour t'en parler encore. (Balzac)
Morphologie du groupe nominal

La série est précédée souvent d‟une locution prépositive: à côté, à l’aide, au


cours, au milieu, en face, le long :
Ces grandes toiles vertes à l’aide desquelles les peintres disposent de la
lumière. (Balzac)
Le jeune homme poussa un rugissement au milieu duquel domina le mot : -
Vieux coquin. (Id.)

Formes simples / formes composées


Si l‟antécédent est caractérisé par le trait [+ animé], les formes composées
sont en variation grammaticale avec la forme simple qui :
L’homme avec qui / avec lequel tu t’es rencontré est l’ancien directeur de
cet établissement.
Hivert ne savait auquel répondre. (Flaubert) (= à qui)
La personne de qui / dont / de laquelle tu me parles est très connue.
Pour les noms marqués par [- animé], les formes composées s‟imposent :
Madame Homais restait tout éblouie devant la spirale d'or sous laquelle il
disparaissait . (Flaubert)
Je t'écris le soir jusqu'au moment où je me couche, qui maintenant est reculé
jusqu'à dix heures, l'heure à laquelle ma mère sort. (Balzac)
La découverte sur la voie de laquelle il avait été mis par la chute d' une
pomme, c' est la grande loi de la gravitation universelle. (Flammarion)
La forme simple où est en variation libre avec la forme composée dans
lequel (var.) lorsqu‟ils remplissent la fonction de circonstanciel de lieu :
On avait délaissé les galeries supérieures, pour ne surveiller que la galerie
du fond, dans laquelle flambait le fourneau d'enfer. (Zola)
La forme composée s‟impose lorsqu‟elle remplit la fonction de Complément
d‟objet indirect :
Les conditions très dures dans lesquelles il travaille l’ont beaucoup marqué.
Mihaela Munteanu Siserman

Il en va de même pour le circonstanciel de temps (où est en variation avec la


forme composée):
Ils m'ont mis de la coupe à terre, remblayeur, raccommodeur, jusqu'au
moment où il leur a fallu me sortir du fond. (Zola)
C'était une besogne de témérité folle, pendant laquelle il manqua vingt fois
de culbuter, de faire le saut des cent quatre-vingts mètres. (Id.)
Job vivait avant l' époque où l' on place le précédent, et ce prophète parlait
déjà d' Orion, des pléiades, des hyades… (Flammarion) (où = dans/ pendant
laquelle)
Par où / par lequel sont en variation libre pour le complément
circonstanciel de lieu :
Cette cour a […] une porte étroite par où la cuisinière chasse les ordures de
la maison en nettoyant cette sentine à grand renfort d'eau. (Balzac)
Il y avait, dans le treillage délabré qui les séparait, un trou par lequel on
voisinait. (Zola)
Ces formes sont en variation grammaticale pour exprimer l‟opposition
complément circonstanciel de lieu / complément circonstanciel de moyen
(instrumental):
Les pays par où il est passé.
Ce n'est rien en comparaison de la douleur que m'a causée le premier
regard par lequel Anastasie m'a fait comprendre que je venais de dire une bêtise.
(Balzac)
La forme composée est obligatoire avec la préposition parmi, quelle que soit
la nature de l‟antécédent:
Il rattrapa une bande de femmes, parmi lesquelles il reconnut la Brûlé et la
Levaque. (Zola)
La forme simple qui, ayant un antécédent [+animé], s‟emploie après toutes
les prépositions, à l‟exception de dans. Celle-ci est remplacée par en:
C’est un ami en qui / dans lequel j’ai confiance.
Morphologie du groupe nominal

4.3.8. Les pronoms indéfinis

Les indéfinis représentent une classe de substituts d‟un syntagme nominal,


exprimant une idée de quantité totale, positive ou nulle.
La classe est assez hétérogène car il y a des indéfinis qui fonctionnent aussi
comme substituts que comme nominaux (personne, quelque chose, etc).

Pronoms de la totalité : tout et chacun


● tout varie en genre et en nombre et fonctionne comme substitut anticipant
ou comme évocateur :
Tout ronflait, on ne pouvait trouver des hommes, jamais on n'avait tant
gagné... (Zola)
Alors, il se produisit une débandade parmi les femmes, toutes couraient,
toutes rentraient chez elles. (Id.)
Employé au masculin singulier, il peut avoir un sens neutre :
Un chemin creux s'enfonçait. Tout disparut. (Zola)
Tout est bien qui finit bien. (Proverbe)
Comme Complément d‟objet direct d‟un verbe à une forme composée, tout
se place entre l‟auxiliaire et le participe passé :
Il a tout compris.
S‟il est le COD d‟un verbe à l‟infinitif, il se place devant celui-ci :
Je veux tout savoir / connaître / dire.
Tout entre dans la structure des locutions figées : avant tout, après tout,
malgré tout.
Les formes du pluriel tous et toutes renvoient à des noms [+ personne] :
Le professeurs félicita toutes et tous.
Le temps mou l'étouffait un peu, des gouttes de pluie, rares encore,
tombaient... Oui, toutes y passaient, c'était plus fort que la raison.(Zola)
Elles peuvent marquer un effet d‟insistance sur le sujet :
Mihaela Munteanu Siserman

Ils sont tous partis.


Les années se succèdent toutes ainsi.

● chacun, chacune représente la totalité distributive est s‟emploie comme


pronom :
-anticipant :
Ses laborieuses insomnies ne se trahissaient guère que par un cercle plus ou
moins blanc dessiné sous chacun de ses yeux. (Balzac)
Chacun d'eux semblait craindre d'apporter à l'autre une infortune plus
pesante que celle qu'il voulait partager. (Id.)
-évocateur :
Il a mis les chaises chacune à sa place.
ou peut fonctionner aussi à valeur d‟un nominal :
Chacun peut avoir observé que les bigots ne marchent pas, ne s'asseyent
pas, ne parlent pas comme marchent, s'asseyent et parlent les gens du monde. (Id.)
Dans ce cas, le référent auquel il renvoie se caractérise par le trait [+
personne] :
Chacun pour soi, Dieu pour tous. (Proverbe)

Pronom de la pluralité : certains, quelques-uns, plusieurs, la plupart

Cette sous-classe fonctionne surtout comme générique (à valeur d‟un


nominal) et comme endophorique (en emploi cataphorique ou anaphorique). Leur
sens exprime une quantité indéterminée :
● certains, certaines : en tant que pronom ne s‟emploie qu‟au pluriel (par
rapport au déterminant indéfini). Cette forme exprime une idée d‟indétermination
qui porte sur l‟identité ou sur le nombre, ou sur la qualité des personnes ou des
choses évoquées (cf. Dospinescu, Manolache, 2003 :253) :
Certains, avant le départ, fermaient tout, les maisons semblaient mortes,
portes et fenêtres closes. (Zola)
Morphologie du groupe nominal

Certains prétendaient que les ordres de marche venaient d' être changés.
(Id.)
Il peut fonctionner comme anticipant dans une structure avec un déterminant
prépositionnel :
Certains de ses invités ne sont pas venus.
ou comme évocateur d‟un nom déjà exprimé :
Les participants au congrès sont très nombreux. Certains ont déjà présenté
leur communication.
● quelques-uns, quelques-unes : ont un sens qui se rapproche de certains :
Quelques-uns ont conservé dans leurs façons l’élégant gabarit de la galère
antique. (Verne)
Ce pronom peut être suivi d‟un déterminant prépositionnel :
Cependant, que l'on considère quelques-unes de nos épigrammes où tout
cela se rencontre . (La Fontaine)
Il peut apparaître aussi en corrélation avec le pronom en anaphorique d‟un
nom déjà exprimé :
Les passagères – il y en avait quelques-unes – changeaient de toilette deux
fois par jour. (Verne)
● plusieurs fonctionne aussi comme déterminant indéfini que comme
pronoms :
On vit plusieurs escadrons de la garde prussienne déboucher derrière un
bois. (Zola) (plusieurs = déterminant)
Plusieurs étaient à demi couchés dans l' herbe, d' autres debout formaient
des groupes ; (Id.)
Il peut être suivi d‟un déterminant prépositionnel :
Il questionna plusieurs des officiers qu' il rencontra. (Zola)
Ou en corrélation avec le pronom en :
Il en veut plusieurs.
Mihaela Munteanu Siserman

● la plupart exprime une idée de „pluralité majoritaire‟, malgré sa forme de


singulier.
Lorsqu‟il est employé seul, le verbe se met soit au singulier soit au pluriel :
La plupart veut que l’on participe à la réunion.
La plupart déclarèrent qu' ils étaient dans l' impossibilité de concevoir le
mécanisme et le mouvement des astres. (Flammarion)
Avec un déterminant prépositionnel, la plupart demande obligatoirement le
verbe au pluriel :
La plupart des femmes ignorantes ou désabusées sont capables d'imiter le
comte de Westmoreland. (Balzac)
Le roi de Prusse, se trouvait toujours debout, avec son uniforme
sombre, en avant des autres officiers, la plupart couchés sur l' herbe, étincelants
de broderies. (Zola)

Les pronoms identificateurs : le même, tel, autre


● le même marque l‟identité ; ce substitut est variable en genre le / la même
et en nombre les mêmes :
Elle est restée la même depuis que je la connais.
A valeur d‟un nominal, cette forme apparaît dans certaines constructions
figées : cela revient au même ; c’est du pareil au même
● tel s‟emploie seulement au masculin singulier à valeur d‟un nominal et
introduit une relative (il se rapproche dans ce cas du démonstratif celui):
Tel qui rit vendredi dimanche pleurera. (Proverbe)
Tel est pris qui croyait prendre. (Proverbe)
Tel consent à être trompé, pourvu qu’on le lui dise, tel autre pourvu qu’on le
lui cache. (Proust)
Il est précédé parfois par l‟article indéfini un : un tel, comme substitut d‟un
nom propre :
Morphologie du groupe nominal

Nonnes je sais qui voudraient chaque nuit / En faire un tel à toutes


aventures. (La Fontaine)
● autre(s) marque la non-identité. Il est précédé dans la plupart des cas par
un déterminant (article défini et indéfini, démonstratif, possessif) :
Plus près, un autre répondit. (Zola)
De siècle en siècle, les êtres vivants sont remplacés par d’autres.
(Flammarion)
Avec l‟article défini, cette forme exprime la non-conformité : l’autre, les
autres:
Cette fleur est une marguerite, l’autre est un chrysanthème.
Nous pouvons dire avec Humboldt qu’il n’en est pas de plus nobles les unes
que les autres. (Flammarion)
Comme nominal, son référent est toujours [+ personne] :
Il faut penser aux autres.
Comme dit l’autre. („Cum se spune‟)
● autrui représente la variante littéraire de autre.
Le plus souvent, cette forme apparaît en position de Complément
prépositionnel :
Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît.
Rarement, il se trouve en position de sujet ou de Complément d‟objet direct :
Autrui n’a même pas toujours besoin de formuler un conseil. (Romains in
Robert)
Tel fait métier de conseiller autrui / Qui ne voit goutte en ses propres
affaires. (La Fontaine)
● autre chose s‟emploie comme nominal à sens neutre :
Les servants qui travaillaient, eux, avaient de quoi penser à autre chose.
(Zola)

Les pronoms de la quantité séparative : un (l’un), une (l’une)


Mihaela Munteanu Siserman

● un et l’un sont en variation stylistique lorsqu‟ils sont suivis d‟un


déterminant prépositionnel :
-un, une dans le langage courant :
Une de mes amies a remporté la victoire.
-l’un, l’une dans le langage soutenu :
Une médisance sur votre compte peut coûter la vie à celui qui se la
permettrait ou à l'un de vos frères si le ciel était injuste. (Balzac)
Le plus souvent, ce substitut apparaît en corrélation avec l’autre, marquant
une valeur distributive:
C' était un déchargement affreux de pauvres gens les uns d' une pâleur
verdâtre, les autres violacés de congestion. (Zola)
Hispal vendit les uns, mit les autres en gages. (La Fontaine)
… le télescope la décompose [l’étoile] en deux astres distincts : l’un jaune,
l’autre bleu. (Flammarion)
Aux uns, elles sembleront imprégnées de musc ; aux autres elles paraîtront
aussi décolorées. (Balzac)
ou de réciprocité :
Nous étions alors l’un l’autre amants assez époux. (Id.)
Tous mes amis ont du respect les uns pour les autres. (Id.)
Ils ne se répondaient ni l’un ni l’autre. (Zola)
Ils rentraient l'un et l'autre à Montsou. (Id.)

Les pronoms de la quantité nulle : aucun(e), nul(le), pas un(e), personne,


rien
● aucun renvoie à des noms [+ animé] et peut fonctionner comme anticipant
/ évocateur ou comme nominal :
Aucun de ces étudiants n’ont pu donner la bonne réponse.
De toutes ses poésies, aucune ne lui plaît.
Morphologie du groupe nominal

Aucun n'a manqué de s'extasier sur une chose étrange, inouïe,


extraordinaire, singulière, bizarre. (Balzac)
La forme du pluriel a un sens positif et représente une variante littéraire de
certains :
D’aucuns pourront critiquer cette attitude. (in Robert)
● nul ne s‟emploie qu‟au singulier et renvoie à un nom [+ personne] :
Nul n’est prophète en son pays. (Proverbe)
Nul n' est heureux comme un vrai chrétien, ni raisonnable, ni vertueux, ni
aimable. (Pascal)
● pas un s‟emploie toujours au singulier ; substitue des noms [+ animé] :
Les concurrents sont arrivés sur la piste ; pas un ne manque.
Les fleurs du jardin sont mortes à cause du froid; pas une n’a résisté à cette
température.
● personne fonctionne comme nominal et renvoie uniquement à un nom [+
personne] :
Personne ne répondit encore. (Zola)
● rien fonctionne comme nominal et renvoie uniquement à un nom [-
animé] :
Il ne dit rien.
Comme COD d‟un verbe à une forme composée, rien se place entre
l‟auxiliaire et le participe passé :
Il n’a rien dit.
Lorqu‟il est le C.O.D d‟un infinitif, il se place devant celui-ci:
Il ne veut rien savoir de toute cette affaire assez louche.

Remarques :
◊ L‟adjectif qualificatif qui détermine personne et rien se lie à ces formes
par la préposition de :
Il n' y a personne de vivant hors de l' eau. (Flammarion)
Mihaela Munteanu Siserman

Cette constellation n' a, par elle-même, rien de remarquable. (Id.)


◊ Certains de ces pronoms qui expriment la quantité nulle peuvent avoir un
sens positif dans les situations suivantes :
(i) dans des phrases interrogatives :
Crois-tu qu’aucun de ses amis puisse l’aider ?
Y a-t-il personne qui connaisse la réponse ?
Avez-vous rien bu ?
(ii) dans des énoncés dubitatifs :
Il doute que personne / aucun sache la réponse à ses questions.
(iii) après une phrase négative :
Je ne crois pas qu’aucun la connaisse.
Il ne sait pas si personne peut l’aider.
(iv) après des verbes qui impliquent un sens négatif :
Je lui interdis de rien dire.
Il est strictement défendu que personne y entre.
(vi) après la préposition sans ou les locutions sans que, avant que, de peur
(de crainte) que :
Elle est sortie de la pièce avant qu’aucun ne s’en aperçoive.
Il est resté étonné sans rien dire.
Longtemps, un moulin à café grinça, sans que personne s'éveillât encore
dans la chambre. (Zola)
(vii) après que comparatif :
Il est plus adroit qu’aucun d’entre nous.
Vous le savez mieux que personne . (= „quiconque, qui que ce soit‟)

Les pronoms qui exprime l’unité : quelqu’un, quelque chose


● quelqu’un, quelqu’une : C‟est la variante positive de personne. En tant
que nominal, cette forme désigne une personne dont l‟identité est inconnue et peut
remplir toutes les fonctions syntaxiques du nom:
Morphologie du groupe nominal

Quelqu'un annonça qu'il fallait redescendre, que les échelles étaient


cassées. (Zola)
Ce fut seulement dans la galerie de Réquillart qu'il reconnut quelqu'un,
l'ingénieur Négrel. (Id.)
Ils peuvent fonctionner aussi comme anticipants ou en corrélation avec le
pronom en :
Il lui raconte quelqu’une des ses histoires.
Je t’en dirai quelque-une.
● quelque chose représente la variante positive de rien :
S' il y a quelque chose à envier dans la petite royauté de Grèce, c' est la
possession de ce grand jardin. (About)
Remarques :
◊ L‟adjectif qualificatif qui détermine quelqu’un et quelque chose se lie à
ces formes par la préposition de :
Elle observait le bonheur de son fils avec un silence triste, comme
quelqu'un de ruiné qui regarde, à travers les carreaux… (Flaubert)
Elle s'attendrissait, et, le comparant à elle-même, lui parlait tout haut,
comme à quelqu'un d'affligé que l'on console. (Id.)
Je viens de voir quelque chose de singulier. (Balzac)
Il y avait quelque chose de commun entre eux… (Maupassant)
◊ En position d‟Attribut, quelqu‟un et quelque chose ont un sens figuré :
Il est devenu quelqu’un. („une personne importante‟)
Monsieur veut aujourd’hui devenir quelque chose dans le gouvernement.
(Balzac) („chose importante‟)
D‟autres mots à valeur d‟un indéfini :
● quiconque s‟emploie dans le registre soutenu du français et renvoie
toujours à des personnes :
Et que quiconque s'obstine à n'avoir point d'autre fin dans le mal que le mal
même, nous rompons avec lui. (Pascal)
Mihaela Munteanu Siserman

Quiconque se sert du mensonge agit par l'esprit du diable. (Id.)


C'est la première chose que vous dites à quiconque combat vos excès. (Id.)
A valeur d‟un indéfini fonctionnent aussi les locutions pronominales :
● qui que ce soit et n’importe qui renvoient toujours à une personne :
Si j' aimais ou si je haïssais quelqu'un, je ne sentais plus d' enthousiasme
pour personne, plus de ressentiment contre qui que ce soit. (Sand)
● quoi que ce soit et n’importe quoi renvoient à des non-animés :
Je n' ai jamais été prudente en quoi que ce soit. (Sand)
Et tu ferais n'importe quoi / Pour ne pas être à ta place (Chanson – Si tu
t’appelles Mélancolie)
● qui que, quoi que, où que :
Le dessein capital que notre Société a pris pour le bien de la religion est de
ne rebuter qui que ce soit, pour ne pas désespérer le monde. (Pascal)
Il ne déguiserait jamais ses sentiments pour quoi que ce fût. (Id.)
Où que tu ailles, tu garderas les souvenirs de ton pays.
Morphologie du groupe nominal

Exe rc ice s I – Le nom


E.I.1. Groupez sur des colonnes différentes les noms des textes suivant selon
les critères sémantiques et formels : (simple / composé ; commun / propre ;
concret / abstrait) :

„La mort couche successivement dans la tombe les hommes et les choses,
mais, sur nos cendres comme sur la ruine des empires, la flamme de la vie se
renouvelle sans cesse. La terre donne à l'homme ses fruits, ses troupeaux, ses
trésors; la vie circule, et le printemps revient toujours. On croirait presque que
notre propre existence [...] n' est qu' une partie constitutive de la longue existence
de la planète, comme les feuilles annuelles d' un arbre séculaire, et que, semblables
aux mousses et aux moisissures, nous ne végétons un instant à la surface de ce
globe que pour servir aux procédés d' une immense vie planétaire...”(Flammarion)
„C'est presque toujours ici une expérience " pour voir " , comme l' appelle
Claude Bernard. Le romancier part à la recherche d'une vérité. Je prendrai comme
exemple la figure du baron Hulot, dans la cousine Bette , de Balzac”. (Zola)
„...toutes les armes de tous les pays du monde: carabines, rifles, tromblons,
couteaux corses, couteaux catalans, couteaux-revolvers, couteaux-poignards, krish
malais, flèches caraïbes, flèches de silex, coups-de-poing, casse-tête, massues
hottentotes, lazos mexicains” (Daudet)
Mihaela Munteanu Siserman

E.I.2. Choisissez les mots qui proviennent d’autres classes lexico-


grammaticales et qui sont devenus noms:

„On a raison: d' avoir distingué les hommes par le dehors, comme par la noblesse
ou le bien” (Pascal) „Il y a du vrai dans ce que dit le docteur”. (Romains) „cette
gent curieuse qui, à Paris, s‟occupe exclusivement des pourquoi? des comment?”
(Balzac) „ il y a trop de jolis riens” (Id.)
„C'est qu' il y en a beaucoup des: "et alors" dans notre histoire...” (Daudet) „Et
dans le noir, en se retournant, elle vit deux oreilles toutes droites, avec deux yeux
qui reluisaient” (Id.) „L‟opposition entre le salé et le sucré - ce dernier ayant été
introduit dans la cuisine française au XVIe siècle sous l‟influence des Italiens,
restera l‟une des principales caractéristiques du goût français jusqu‟au XXe siècle”.
(Chabot) „Il faut du haut et du bas dans la vie”. (Molière)

E.I.3. Donnez le genre des noms suivants, en les faisant précéder d’un article
indéfini:
musée, problème, matinée, bain, douche, jardin , insecte, oiseau, légume,
rose, chrysanthème, attaque, affiche, église, monastère, patinoire, radio, auto, vélo,
recrue, mannequin, région, pays, rivière, fleuve.

E.I.4. Formez le féminin des noms suivants :


écolier, Turc, baron, roux, acheteur, Français, Grec, veuf, paysan, Juif,
prince, sot, voisin, chanteur, avocat, fou, ambassadeur, lycéen, marchand, loup,
chameau, musicien
E.I.5. Complétez les phrases par le correspondant féminin des mots en
italique :
Morphologie du groupe nominal

L’empereur et _______________ du Japon ont participé à la fête


traditionnelle de la « floraison des cerisiers ».
Le duc et le comte attendaient avec leurs femmes, la duchesse, ___________
et ______________ les participants au bal. Les spectateurs et _______________
ont longuement applaudi la première de la pièce.

E.I.6. Passez les noms suivants au masculin :


acrobate, belle-mère, devineresse, guenon, servante, jument, déesse, marraine,
biche, dinde.
E.I.7. Donnez les noms des habitants des pays suivants, tout en précisant le
masculin et le féminin :
Exemple : la France : le Français / la Française
l‟Autriche; le Brésil; la Belgique; le Cameroun; le Cuba; l‟Égypte; la Finlande; la
Hollande; le Maroc; le Madagascar; le Monaco; la Suisse; la Russie

E.I.8. Le même exercice pour les habitants des villes et des régions:
Paris : Parisien / Parisienne
Athènes; Auvergnat ; Bretagne; Cannes; Catalogne ; Lausanne; Lombardie ;
Maghreb; Pékin; Reims; Venise;

E.I.9. Mettez au singulier les noms suivants:


(les) mois, puits, clous, tapis, poids, souris, voix, trous, champs, brebis, bras,
corps, bois, mets, fourmis, progrès, succès, couteaux, noix, fous

E.I.10. Mettez au singulier les noms suivants:


(les) mois, puits, clous, tapis, poids, souris, voix, trous, champs, brebis, bras,
corps, bois, mets, fourmis, progrès, succès, couteaux, noix, fous

E.I.11. Mettez les structures suivantes au pluriel :


Mihaela Munteanu Siserman

un salut amical un discours électoral


ces plats oriental un péché capital capitaux
un salaire occidental un chantier naval
des poids nets un puits profond
de beaux chevaux ce costume provençal
cet homme généreux un vieil ami de vieux amis
ces palais royal un festival international

E.I.12. Mettez au singulier :


les vitraux des cathédrales les prix des gagnants
les bijoux des reines les hiboux des forêts
les échanges commerciaux les festivals musicaux
des procès des tribunaux les bals des palais
des processus mentaux les bleus des genoux
des signaux silencieux les gaz des fourneaux
un processus mental un signal
E.I.13. Le même exercice :
des temps capricieux des plats sur des plateaux
les succès des héros des époux envieux
des legs aux neveux les palais des rois
les brebis dans les enclos des lys sur des tapis

E.I.14. Donnez le pluriel des noms composés suivants, tout en justifiant la


formation du pluriel:
ver-à-soie ; gratte-ciel ; ouvre-boîte ; pied-à-terre ; sans-abri ; garde-
forestier ; garde-feu;

E.I.15. Choisissez la forme correcte :


ciels / cieux :
Morphologie du groupe nominal

Dans la peinture impressionniste, les …..sont d‟un bleu inouï.


L‟âme des mots se lèvent vers les ….
oeils / yeux
“La soupe était froide, couverte d‟……de graisse”. (Zola)
A ses ……, son enfant a toujours raison.
Les ………-de-chat étincelaient dans la monture de sa bague.
Aïeuls / aïeux
“Qui sert bien son pays n‟a pas besoin d‟……….” . (Voltaire)
Ce sont ses ………..paternels qui l‟aiment le plus.
E.I.15. Mettez au pluriel, si cela s’impose, les noms propres soulignés :
(1) Le château de Catherine de Médicis au Louvre des Valois. (Balzac)
(2) Les Grégoire chargeaient Cécile de leurs aumônes (Zola)
(3) Les Capétien et les Bourbon ont donné à la France beaucoup de rois, ainsi
que les Stuart et les Tudor à l'Angleterre.
(4) Nos voisins, les Dupont, sont très aimables.
(5) Dans le grenier de ses grands-parents il y a plusieurs Libération.
(6) Le musée d‟art a emprunté au Musée National trois Monnet et et deux Corot
pour l‟exposition temporaire.
Mihaela Munteanu Siserman

Exe rc ice s II – Le s déte rmina nts


E.II.1. Groupez sur des colonnes différentes les articles des textes suivants :
article défini – article défini contracté, article indéfini, article partitif:
„C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du
bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet
de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des
profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile” (Zola)
“Au milieu de ce silence obtenu dans Paris, les oiseaux chantent : il y a des merles,
des rossignols, des bouvreuils, des fauvettes, et beaucoup de moineaux” (Balzac)
„La France est par excellence la patrie des arts de la table et, en premier lieu, celle
des nourritures terrestres. D‟où vient cette gourmandise et ce véritable culte du
bien-manger et du bien-boire, érigé en art national ? Pourquoi et comment la
gastronomie s‟est-elle épanouie en France au point de devenir une référence
universelle ? La faute en revient, notamment, aux Gaulois, à l‟Église et à Louis
XIV... ” (Chabot)

E.II.2. Précédez les noms suivants par les articles définis convenables:
roman fleur radio axe
carnavals insecte jardin valse
muguet légume oiseaux gaffe
jour après-midi minuit années

hiver hirondelle harpe habitant


habitude haine hasard hardiesse
héritage héroïsme honoraire haie

yoga yogourt yole yatagan


uhlan Yougoslavie ouate Yémen
Morphologie du groupe nominal

E.II.3. Remplacez les articles indéfinis par les articles définis correspondants:
un hôpital une héroïne un honneur un hall
un héros un habit un haillon une Hongroise
une hâte un haricot une honte hélice
un hommage un hibou un hectare herbe

E.II.4. Complétez les espaces libres par les prépositions à ou de ou par les
articles qui conviennent :
la saison.DES…fleurs ; donner.....AUX enfants; répondre .....la question;
l‟air pur....le printemps; les actions.....le héros; enseigner.... les étudiants; obéir....
ses parents; le prix ... le concours; les plats.....la Hongrie; revenir ... le Japon la
réponse ... un élève; les musées ... Paris; se souvenir ....les vacances; aller ... le
Canada; le roman .... cet auteur; pardonner ..... les pécheurs; rendre ..... la
bibliothèque.

E.II.5. Analysez tous les articles du texte suivant (valeurs: généralisante,


particularisante, possession inaliénable, etc.) :
«Un matin qu‟elle s‟en retournait ainsi, elle cru distinguer tout à coup le
long canon d‟une carabine qui semblait la tenir en joue. Il dépassait obliquement le
bord d‟un petit tonneau, à demi enfoui entre les herbes, sur la marge d‟un fossé.
Emma, prête à défaillir de terreur, avança cependant et un homme sortit du
tonneau, comme ces diables à boudin qui se dressent au fond des boîtes. Il avait
des guêtres bouclées jusqu‟aux genoux, sa casquette enfoncée jusqu‟aux yeux, les
lèvres grelottantes et le nez rouge. C‟était le capitaine Binet, à l‟affût des canards
sauvages […].
Le percepteur, par-là, tâchait de dissimuler la crainte qu‟il venait d‟avoir;
car un arrêté préfectoral ayant interdit la chasse aux canards autrement qu‟en
Mihaela Munteanu Siserman

bateau, M. Binet, malgré son respect pour les lois, se trouvait en contradiction».
(Flaubert)

E.II.6. Complétez par le déterminant démonstratif:


....opéra; ....gens; ......ville; .....actrice; .....problème; .....oiseau; ....âme; ......insecte;
.....hiver; .....ambassadrice; ....hasard; .....équivoque; .....icône; .....clefs;
.....Hongroise;
.....harmonie; .....idole; ....dame et .....messieurs; .....arbre et .....fleur; .....abricot et
......pêche; .....pomme et .....coing

E.II.7. Le même exercice. Placez ensuite l’adjectif devant le nom:


Exemple: cet accident grave / ce grave accident
.....douleur exquise; .....hiver rude; ...angle aigu; .... solitude accablante;
....appartement nouveau; ......gens polis; .....personnage illustre; ......amour
incessant; .....automne beau; ..... handicape grave; .....amour grand; ......fille belle;
....annonce importante; ..... idole nouvelle; .....héros principal; .....héros illustre;
.....acte héroïque; .....acte grandiose; ......échec douloureux; .....arbre vieux;
.....enfant poli; .....silence accablant; ..... amies sincères; ....ami dévoué; .....haie
haute; .....haie verte;

E.II.8. Complétez par le déterminant possessif convenable:


Ce sont .....problèmes à eux, ne t‟y mêle pas! Je cherche .....stylo et je ne le trouve
pas. Pouvez-vous me prêter .....stylo à bille? Nous voulons aller avec ......amis en
vacances, mais ......fille cadette est tombée malade. Il boucha ......oreilles car il ne
voulait pas entendre ......reproches à nous. Je t‟ai montré .....dessins; je voudrais
bien voir .......esquisses. Crois-tu que Michel ait besoin de ......voiture? Je la lui
rend demain.

E.II.9. Mettez le déterminant possessif ou l’article défini:


Morphologie du groupe nominal

La fille brosse ......cheveux. Elle se brosse .....cheveux. Elle brosse ...... longs
cheveux blonds. L‟enfant lave .....mains à l‟eau chaude. Il se lave .....mains. Cet
endroit lui est très cher; il en admire .....beaux paysages. C‟est un étudiant dont
j‟admire .....ténacité. Il n‟a pas lu ce roman; il en connaissait seulement.....auteur.
L‟oiseau lisse .....plumes avec .....bec. Elle brossait .....manteau comme un chat se
lisse .....fourrure. Le témoin leva .....main droite et jura.

E.II.10. Mettez l’article partitif ou l’article indéfini devant les noms suivants:
Achète encore: farine, œufs, miel, beurre, riz, vinaigre, huile, vin, haricots,
basilic, épinards, roquefort, chocolat, glace.
Je constate dans son attitude: courage, faiblesse, volonté, jalousie, respect,
hypocrisie, méchanceté, mépris, tact, dévouement.

E.II.11. Imaginez un court dialogue «Au restaurant » dans lequel vous utilisiez
des noms accompagnés de l‟article partitif.

E.II.12. Complétez les espaces libres par l’article partitif, par l’article indéfini
ou par la forme réduite de :
Pierre aime écouter …… musique française. Pourquoi ne buvez-vous jamais
…. lait ? Les Français mangent au petit déjeuner ….croissants et prennent une
tasse…. café. Ils ne mangent presque jamais …..soupe. En échange, ils boivent
…..vin et beaucoup…..eau plate.

E.II.13. Mettez l’article défini ou indéfini convenable:


“Nous élancerons .......frontières ..... Neptune solaire jusqu' ....... étoiles, dont
chacune est .....soleil brillant de sa propre lumière et centre probable d'.....système
de planètes habitées”. (Flammarion)
Mihaela Munteanu Siserman

“….concierges, en manches de chemise, à cheval sur …..chaises de paille,


fumaient ….. pipe sous …..portes cochères, et ….. passants allaient d'…. pas
accablé, …. front nu, …..chapeau à …..main”.(Maupassant)
“La grand-mère Renaud nous emmenait cueillir…. vermillon ……côté de
Montmajour. Fréderi apparaît sur….porte ……bergerie, pâle, en désordre, ……
paille dans…..cheveux”. (Daudet)

E.II.14. Complétez le tableau suivant par l’article partitif convenable :

Pays Ce qu‟on y mange ou on y boit / ce qu‟on y produit


Allemagne ….saucisses, …..bière, ….automobiles
Angleterre ….bacon, …..thé
Belgique ….moules avec …..frites, …chocolat
Brésil …..café ; …..carnaval
Chine …..riz, …..canard laqué
Espagne …. Paëlla, ….orange, ….corrida
États-Unis …..hot-dog, …..hamburger
France …..fromage,…..champagne,….vin, ….cognac,
……parfum
Grèce ….ouzo, ….. olives
Hongrie .…goulasch, …paprika
Israël ….. viande casher, ...avocats
Japon ….saké, ….sushi, ….automobiles
Maroc ….couscous, …..tapis
Portugal ….morue, ….porto
Russie ….. de la vodka, …gaz
Suisse …. chocolat, ….muesli
Turquie …. café turc, ….kebab, …. tapis
Morphologie du groupe nominal

E.II.15. Complétez et répondez ensuite affirmativement et négativement aux


questions suivantes, selon le modèle:
- A-t-il du courage pour faire ce sport ?
Oui , il en a / Non, il n‟en a pas.

(a) – Y-a-t-il …. braise dans le poêle ?


(b) – Avez-vous ….des frères ?
(c) – Est-ce que les enfants aiment manger ….épinards ?
(d) – Ton grand-père boit-il encore ….muscat ?
(e) – As-tu ajouté …..huile dans la salade ?
(f) – Fume-t-il encore …… marijuana ?
(g) – Ta mère t-a-t-elle préparé….. tarte aux fruits ?
(h) – Est-ce qu‟ils ont planté …. laitue ?
(i) – Veux-tu encore ….. soupe ?
(j) – A-t-elle …..talent pour ce jouer du piano ?
(k) – Est-ce que tu prends……café le soir ?

E.II.16. Faites précéder les noms en italiques par l’adjectif entre parenthèses,
en faisant les modifications qui s’y imposent:
(a) Il garde des souvenirs de ses vacances. (excellent)
(b) Des vallées séparent les deux régions du pays. (abrupte)
(c) L‟étudiant a donné des réponses aux questions du professeur. (inattendu)
(d) Dans ce quartier il y a des appartements. (vieux)
(e) Elles portent des vêtements pendent l‟hiver. (gros)
(f) La mer est très agitée: des vagues déferlent sur le bord. (hautes)
(g) Il a acheté des fleurs pour l‟anniversaire de sa femme. (joli)
(h) Des panneaux publicitaires étaient mis le long du chemin. (immense)
(i) La vieille cité est encerclée des remparts.(énorme)
Mihaela Munteanu Siserman

(j) Les ânes portent sur leur dos des poids. (lourd)

E.II.17. Complétez par l’article partitif ou par l’indéfini des, ensuite mettez les
structures entre parenthèses devant le nom :
(a) Il offre ……muguets à sa femme. (un bouquet)
(b) Vous manifestez …..bienveillance auprès de lui. (beaucoup)
(c) On a acheté ……champagne pour son anniversaire. (trois bouteilles)
(d) Va au marché et cherche …..oignons et ….radis (une glane / deux bottes)
(e) Il y avait …..monde au spectacle ! (trop)
(f) Il prend en digestif ….armagnac. (un petit verre)
(g) A la fin du repas, ils mangent toujours …..gruyère (un petit morceau)
(h) Ajoute au ragoût ……ail et ……laurier ! (une gousse ; un brin)

E.II.18. Ecrivez en toutes lettres les chiffres suivants :


5 ; 18 ; 97 ; 487 ; 725 ; 1000 ; 3200 ; 4562 ; 15 357 ; 32 495 ; 83 639 ; 571
325.

E.II.19. Complétez les expressions suivantes par un chiffre et ensuite


construisez-en de petites phrases :
chercher midi à ......heures; avoir .....poids et ......mesures; dépasses
quelqu‟un de ......coudées; courir .......lièvres à la fois; la semaine des ......jeudis;
payer tous les ........ mois; être sot à .......carats; faire ......honnêteté à qqn; se mettre
à ......épingles; miser sur ......tableaux; être la .........roue de la charrette

E.II.20. Précédez les noms suivants par le déterminant exclamatif:


.... bel appartement! ......puissance! .....courage! .....patience d‟ange! ...... infâme!
..... jolies fleurs! .......amis sincères! ..... beauté! .....impertinence! ......bonheur!
......réponses! .....hypocrite! .....mensonges! .... volonté!.....dévouement! .....rude
hiver! ..... précision! ....savant! ......crasse ignorance!
Morphologie du groupe nominal

E.II.21. Complétez par l’indéfini tout, en faisant des modifications si c’est le


cas; précisez sa valeur morphologique: déterminant, substitut, nom, adverbe:
(a) C‟est .......un roman, ......une histoire, .......une vie. Il m‟a dit la vérité en .......
franchise. Il voulait oublier ......son passé, .....ses souvenirs. La foule sortait de
......parts. Elles étaient .......honteuses de leurs attitudes. Pour couronner ....., il a
raté ne deuxième fois. Vous .....le souhaitez.
(b) „Vieillards, hommes, femmes, enfants, ......voulaient me voir” (Montesquieu)
„......cette foule se pressait devant la porte de Tartarin” (Daudet) „......ce qu‟il y a
de plus sérieux”(Id.) „La solitude est .....mouvement de ......harmonie”
(Chateaubriand) „L‟homme est un...... indivisible, un......à l‟égard du néant”
(Pascal) „L‟or représente .........forces humaines” (Balzac) „une certaine licence,
....humble, ...... plébéienne” (Barrès)

E.II.22. Choisissez entre quelque(s), quel (var.) que, quelque .....que pour les
phrases suivantes:
Ils ont à peine parcouru ........cent mètres qu‟ils aperçurent la source.„.............jolies
filles d‟Arles venues en croupes de leur galant” (Daudet) .............mouvement,
............nombre, ........... espace, .............temps que ce soit, il y en a toujours un plus
grand et un moindre” (Pascal) „L‟homme ....... plein de tristesse qu‟il soit, s‟il n‟est
pas diverti et occupé par ..........passion ou...........amusement, sera bientôt
malheureux (Id.) „.............soient ses dimensions réelles, il mesure juste un angle de
un degré” (Flammarion) „Il soupçonna .........motif secret à cette prompte réunion
d‟homme” (Balzac)

E.II.23. Construisez de courtes phrases avec quelque adverbe; quelle que;


quelques
Mihaela Munteanu Siserman

E.II.24. Complétez les proverbes et les aphorismes suivants par un


déterminant indéfini de sorte qu’ils aient du sens:
_________coteau, _________morceau._________temps, _________mœurs.
A _________seigneur, _________honneur. _________chose est dire et
_________chose faire. Avant d’admettre l’absurde, on épuise _________les
solutions. A _________jour suffit sa peine. Les oiseaux de _________ plumage /
S'assemblent sur _________ rivage. _________ chemin mène à Rome. Cruauté est
_________ fois bonne / Quand sages hommes à temps la donne.

E.II.25. Expliquez l’omission du déterminant dans les énoncés suivants:


(1) Il habite 6, rue de la République.(2) Bucarest est devenu pour trois jours la
capitale du monde entier. (3) Table des matières. (4) Après ses études il devient
médecin. (5) Désir n’est pas volonté. (6) Il croit d’avoir toujours raison. (7)
Maison à vendre. (8) Dictionnaire des termes juridiques. (9) Louis XIV, monarque
absolu, a fait épanouir le royaume de la France pendant son règne. (10) Allons,
enfants de la patrie! (11) Quelle belle journée! (12) Hommes, femmes, enfants,
tous venaient voir la merveille. (13) Il n’aime manger ni fruits ni légumes. (14)
Apprenti n’est pas maître.
Morphologie du groupe nominal

Exercices III – Adjectif épithète

E.III.1. Donnez la forme du féminin pour les adjectifs suivants, tout en


précisant les différences (s’il y en a) entre le code oral et le code écrit pour
chaque série:
aimable; grec; visible, ambigu; clair; habile, herbu; rouge, vaste; caduc; cruel;
gentil; turc; joli; noir; dodu; amer;
blanc; concret; lourd; insignifiant; hâtif; laid; vaniteux; hébreu; moyen; doux; las;
fripon; snob; roux; coquin; délicat;

E.III.2. Formez des adjectifs à partir des noms suivants:


printemps douceur odeur
ambition argent ardeur
velours soie coton
curiosité barbe colonie

lumière chaleur sport


drame jalousie victoire
France Québec Verlaine

frère été étoile


mère hiver ciel
père automne nuit
œil île jour
sang ville dimanche

E.III.3. Le même exercice pour les verbes suivants:


boire admettre faire
voir ennuyer contester
Mihaela Munteanu Siserman

douter percevoir manger


lire nuire ruiner

E.III.4. Remplacez les compléments du nom par les adjectifs épithètes


correspondants et faites les modifications qui s’y imposent :
des fromages de Hollande une greffe de l‟épiderme
un vin d‟Italie un sommet entre nations
une danse de la Hongrie un geste plein d‟héroïsme
du riz de Chine le souffle de systole du ventricule
une valse de Vienne un habitant d‟un village
une voiture d‟Allemagne un salut fait du cœur
une corrida d‟Espagne les périodes de la glaciation
un film d‟Amérique des médicaments contre le cancer
un château de France la canalisation d‟une ville
une montre de Suisse une attitude de hauteur

E.III.5. Remplissez les espaces libres par l’un des adjectifs de la série
suivante: beau, fou, mou, nouveau, vieux:
de_________résultats un _________appartement
un _________rire une terre _________
un _________ami un _________enfant
de_________filles un _________espoir
une _________histoire cette _________ entreprise
son _________époux de _________amours

E.III.6. Choisissez entre le participe présent et l’adjectif verbal des verbes


suivants, tout en faisant l’accord si c’est le cas:
adhérer: Le chauffeur cherche des pneus ………….…. bien à la route. C‟est une
matière bien ………………..à la peau.
Morphologie du groupe nominal

communiquer: Le principe des vases ………………… a été formulé par le


physicien. En leur ………………..la nouvelle, ils sont devenus très heureux.
choquer: Par ses manifestations et ses attitudes très ………….., il prouve
beaucoup d‟insolence envers les autres. …………………..par son style, ce jeune
peintre a déçu les attentes de la critique.
convaincre: Il a présenté devant le jury des arguments ……………….
………………. son auditoire de la gravité de la situation, ses paroles fussent prises
en considération.
équivaloir: Il a acheté la maison pour une somme ………………à la moitié du
prix. En mathématiques on résout des équations et des…………; en physique, de
surface et de volume ………………. ; en linguistique on parle des expressions
………………. .
provoquer: Il a surpris avec la caméra l’accident …………….. .de grands dégâts.
Elle était, par insolence de haute naissance, …………….et inabordable. (Hugo)

E.III.7. Passez au pluriel les structures suivantes :


son pays natal un geste amical un chantier naval
un tribunal fédéral ce chant médiéval un obélisque colossal
un critique impartial un sol minéral un regard glacial
un arbre tropical ce plat provincial un visage jovial
un accident fatal un soutien social un mot banal
le plan vertical un cas pénal un mot trivial
un paysage équatorial un verbe pronominal le service départemental
un congrès mondial un concours national centre commercial

un succès extraordinaire un sourire nerveux un un regard radieux


un remède miraculeux un trait caractéristique un ton aigu
un temps heureux un vin doux un sol humide
un temple romain un regard pessimiste un chant mélodieux
Mihaela Munteanu Siserman

un panneau publicitaire une équipe redoutable un faux ami


une époque moderne un cri effrayant un fruit frais
une lumière perçante un enfant joyeux un homme modeste
un pays étrange une réponse bizarre un haut plafond

E.III.8. Choisissez pour les phrases suivantes entre l’adjectif épithète et l’


adjectif employé adverbialement :
(1) Cette voiture lui coûtait cher / chère. (2) Elle parlait d‟une voix bas / basse.
(3) Elle parlait basse / bas. (4) Haut / hautes les mains ! (5) L‟oiseau était penché
sur une branche haut / haute. (6) Hauts / haut les cœur !. (7) Elle portait des
paniers plein / plein de légumes.(8) Elle a cueilli des champignons pleins / plein
le panier. (9) Sa voix sonne pleine / plein. (10) Ces plats sentent bons / bon. La
nourriture semble bonne / bon.(11) Sa voix sonne creux / creuse . (12) Peu de
voitures passent sur ce boulevard pendant des heures creuses / creux. (13) Elles
sont tombées juste /justes à temps. (14) Elles sont toujours juste / justes dans
leurs affirmation. (15) Cette jeune chanteuse chante fausse / faux. (16) Il m‟a
donné de nouveau de faux / fausses réponses .

E.III.9. Faites l’accord des adjectifs de couleur dans les syntagmes suivants :
(a) Des sandales (noir) ................. ; (b) une jolie robe (bleu marine)

............................ ; (c) une voiture (vert foncé) ...................... ; (d) ces


chemises (orange) .............… ; (e) des rubans (écarlate) ..................... . (f)
les toits (rouge brique) .......................... des maisons ; (g) un bouquet de
fleurs (pourpre) ……………, (jonquille) .....................et (violet)………...… ;
(h) un costume (gris perle) ........................ (i) des blouses (grenade)
.................... ; (j) des gants …………..….(café au lait) ; (k) une étoffe
……………… (poivre et sel); (l) des eaux ………………(émeraude)

E.III.10. Accordez les adjectifs entre parenthèses :


Morphologie du groupe nominal

(1) Ce sont des voitures équipées des systèmes …………………..(antivol). (2)


Chez les bouquinistes on peut acheter des livres ………………..(bon marché).
(3) Le médecin lui a recommandé des médicaments ………………(anti-
inflammatoire) (5) On peut voir encore des vestiges ………..(gallo-romain).
(6) Les cars roulaient ……………(archi-plein). (7) Ce sont des personnes
………………. (haut placé). (8) Les danseurs ont préparé pour le concours des
danses ……………….(sud-américain). (9) On écoute cette émission culturelle
sur des ondes ……………… (ultra court). (10) Le Cordoue garde des ruines
……………(hispano-mauresque).

E.III.11. Accordez convenablement le mot grand:

(i) La porte de la maison était grand….ouverte. (ii) Les petits enfants attendent
impatiemment les vacances pour aller chez leurs grand….-parents. (iii) Ils ne leur
restent grand….-chose à faire à demain. (iv) Sur la grand…..-route roulaient des
voitures à grand…. vitesse. (v) Les enfants ont grand…-peur de rester dans le
noir. (vi) Sa vieille grand…tante assistait aux grand….messes dominicales. (vii)
Le vieillard montait à grand ……-peine l‟escalier. (viii) Elle ouvrit la fenêtre
tout…..grand….et regarda le beau paysage. (ix) De grand…… hommes
politiques sont venus à Bucarest pour participer au Sommet OTAN . (x) Ce sont
des objets inutiles qui occupent une grand…….place dans la maison.

E. III.12. Accordez s’il y a lieu les mots en italique:


(1) Passé…. vingt-deux heures, il faut sonner le concierge. (2) Les documents ci-
joint….. vous serons envoyer. (3) Le musée est ouvert toute la semaine,
excepté…… les dimanches et les jours fériés. (4) Vu…..de loin, la maison paraît
plus grande qu‟elle l‟était en réalité. (5) Vous trouverez ci-inclus….la copie de la
facture. (6) Tous sont morts dans la bataille, les capitaines excepté…… (7) Dans
trois heures et demi…..le train doit arriver. (8) Les vingt heures passé….., il
attendait encore devant sa porte. (9) Les interventions des participants ont été très
Mihaela Munteanu Siserman

ennuyantes, celle du jeune chercheur excepté…… (10) Il tombe souvent malade


parce qu‟il va tout le temps nu…..pieds et la tête nu……. (11) Étant donné…..
les circonstances, le tribunal a décidé de mettre en liberté le coupable. (12) Vu….
la situation internationale actuelle, le gouvernement a pris la décision du retrait des
militaires. (13) On l‟entendait à peine, elle parlait à mi….-voix. (14) Il attendait
encore une demi….. heure et s‟en alla. (15) On vous envoie ci-joint…… la lettre
de recommandation.

E.III. 13. Complétez les espaces libres par des adjectifs qualificatifs (quelques-
uns se trouvant à un degré de comparaison) de sorte que l’énoncé ainsi
reconstruit soit un proverbe :

(a) Quand brebis enragent, elles sont………….que les loups. (b) ………fuite va
mieux que …………attente. (c) Mieux vaux …………….route que …………..
compagnon. (d) Les …………..comptes font de ………….amis. (e) L‟homme
est son …………………….ennemi. (f) Des …………………coutumes naissent
les …………..lois. (g) Le créancier a ………………mémoire que le débiteur.
(h) Diseur de …………mots, ………………caractère.

E.III.14. Accordez les adjectifs entre parenthèses selon les règles : masculin ou
féminin :
De (nombreux) ……….gens politiques ont participé à Bucarest lors du
Sommet OTAN. (Quel)……… (honnête)………gens ! “De (méchant).....................
gens ont cherché à me séparer de ton père, dans le but de satisfaire leur avidité”
(Balzac) “C'était une entreprise dont le succès eût semblé problématique à
(tout).............. les gens du monde” (Id.) (Tout) .................ces gens ont été
(convoqué) .........................par le directeur. (Avisé) .................par leur expérience
de vie, les (vieux) ................gens sont (devenu) .................. plus sages. “Il fût pris
Morphologie du groupe nominal

d'une de ces démangeaisons de confidences, qui font parfois causer les (vieux)
.....................gens (tout).................... (seul) ................, à haute voix” (Zola).

E.III.15. Mettez les adjectifs entre parenthèses à leur place, selon le sens
demandé par la phrase :
Amer : Ce plat n‟est pas très bon. Il a un …….goût…….. Il lui fait toujours des
………….reproches………..
Ancien : C‟est une personne qui achète des ……….meubles ……….C‟est un vrai
collectionneur . L‟association des ………….élèves………. de cette école veut
organiser une réunion anniversaire.
Brave : Ces …….. chiens ………..de berger, tout affairés après leurs bêtes.
(Daudet). Ces …….soldats ……… sont morts au nom de la patrie sur le champs de
bataille.
Certain : Il paraissait avoir fait une ............. étude............... de la vie que menaient
ces deux femmes solitaires. (Balzac) Les étudiants se sont très ben préparés pour
cet examen. Ils donnent au professeur des ………….réponses………. “Dans
.............esprits.............., les fautes prennent les proportions du crime” (Balzac).
Commun : Les travailleurs ont déclenché la grève. Ils avaient un ………..but
………. d‟obtenir de meilleures conditions de travails et de meilleurs salaires .Les
deux époux décident d‟un ………….accord……….. d‟acheter une nouvelle
maison. Cette cantatrice a une très belle voix ; on dirait que ce n‟est pas une
……….voix ………… . La nouvelle loi de l‟enseignement fut approuvée d‟une
………..voix ………. .
Faux : C‟est un ……témoin …….. : ses ………..déclarations…….. ont mis la
justice sur une …………piste ……….. . “Quatre ………..violons…….. grincent
avec la flûte” (Banville). Ce n‟est un vrai collectionneur ; il s‟est fait avoir en ayant
acheté un ………. Corot………. .
Mauvais : “La gloire d‟un bon avocat consiste à gagner des
………procès……….” (Balzac) Il a reçu un …….coup…….. de la part de son
Mihaela Munteanu Siserman

associé qui l‟a mis dans une ………..posture……….. Leur affaire a pris une
…………tournure………….. .
Méchant : “Il nomma les critiques dramatiques (…) avec des minces ...........lèvres
.....................” (Zola) “Nos pères avaient des serviteurs dévoués: nous n' avons plus
que des............... valets................” (About)
Pauvre: “Le ............homme................, atterré, se laissa choir sur un tambour”
(Daudet). “Cette bonne odeur [....] qui pénètre les briques des corons d'un
empoisonnement tel, qu'on les flaire de loin dans la campagne, à ce violent fumet
de ..................cuisine................. ” (Zola)
Seul: “Un ............ être ............ vous manque et tout est dépeuplé” (Lamartine).
Dans le restaurant il y avait peut de monde, excepté une .........table.......... où
dînaient quatre .................personnes ................
Morphologie du groupe nominal

Exercices IV - Les Substituts


E.IV.1. Remplissez les espaces libres par les pronom personnels qui
conviennent :
(a) Elle m‟a demandé de … prêter la revue, mais je n‟ai pas pu … … laisser. Je…
avais besoin pour mon étude.
(b) Ils… ont consenti sans qu‟ils nous … disent.
(c) Quand tu aurez fini la rédaction de l‟article, envoie-… … ou, mieux, apporte-
… toi-même, le directeur du journal est très curieux de … lire.
(d) Il m‟a demandé de … promettre que je participerais à leur réunion. Pour … ….
assurer, j‟ai dû … … promettre.
(e) Je t‟ai acheté les livres pour l‟examen. Passe-… -… !
(f) C‟est toi qui … avez conseillé cette conduite. A peine … … reproches-tu
maintenant.
(g) Marie me passe la lettre ; je … prends et, après ….avoir lue, je … … rends.
(h) Je sais qu‟il a ces romans, mais je ne … … demanderai jamais.
(i) Venez-vous à la réunion de cette année ? N‟oubliez pas, vous … … avez
promis.
(j) Crois-tu que Pierre puisse m‟aider ? … … as-tu demandé ?

E.IV.2. Réécrivez les phrases suivantes en remplaçant les mots soulignés par
les pronoms - formes toniques correspondantes :
(1) Marie a beaucoup de patience envers ses enfants.
(2) Il nous a félicités pour notre succès à cette compétition.
(3) Le malade remercie les médecins pour leur professionnalisme.
(4) Je le vois chaque jour passant par là à sept heures du matin.
(5) Tu participes de nouveau à ce concours.
(6) Ses amis lui donnent toujours un coup de main.
(7) Je demande aux étudiants d‟énoncer la règle dé la concordance.
(8) Il parle toujours avec nostalgie de ses camarades d‟école.
Mihaela Munteanu Siserman

(9) J‟ai rencontré ces filles au spectacle d‟hier soir.


(10) Tu écris souvent des lettres à ton frère.

E.IV.3. Répondez affirmativement, ensuite négativement aux questions


suivantes, en remplaçant les mots soulignés par le pronom convenable :
Est-ce que les enfants obéissent à leurs parents ?
Oui, ils leur obéissent.
Non, ils ne leur obéissent pas.
(1) As-tu aimé cette scène ?
(2) Est-ce qu‟il a rendu les livres à la bibliothèque ?
(3) Voulez-vous boire du café ?
(4) Vous ont-ils dit la situation réelle ?
(5) As-tu envoyé la carte postale à tes amis ?
(6) Pensez-vous souvent à cette compétition ?
(7) Veux-tu me donner ta nouvelle adresse ?
(8) Est-il toujours content de ses résultats ?
(9) Lui as-tu lu tes compositions ?
(10) Diras-tu à ton mari ce qui t‟est arrivé ?

E.IV.4. Mettez les phrases suivantes à l’impératif affirmatif et négatif, en


remplaçant les mots par les pronoms personnels :
Vous demandez à vos copains.
Demandez-leur !
Ne leur demandez pas !
(i) Tu racontes l‟histoire à Pierre.
(ii) Vous me donnez quelques fruits.
(iii) Tu offres des fleurs à tes collègues.
(iv) Vous nous montrez votre nouvel appartement.
(v) Nous rendons l‟argent à la banque.
Morphologie du groupe nominal

(vi) Tu vas à l‟Université.


(vii) Nous remercions les professeurs de leur dévouement et de leur patience.
(viii) Vous me racontez toujours des blagues.
(ix) Tu envoies les lettres à tes amis.
(x) Nous regardons ce beau paysage.

E.IV.5. Pronominalisez les différents compléments ; faites attention à l’ordre


des pronom et à l’accord du participe passé, là où c’est le cas :
(a) Je lui ai promis cette excursion.
(b) Prêtez-lui ce livre pour quelques jours !
(c) Elle s‟occupe toujours de ces enfants.
(d) Il veut récompenser sa fille de ses efforts.
(e) Les parents ont demandé à leur enfant qu‟il soit respectueux envers les autres.
(f) Ne touchez pas à ces porcelaines, contentez-vous de regarder ces porcelaines.
(g) Cette voiture a coûté cher à tes parents.
(h) Ils se sont mêlés à notre conversation sans trop réfléchir à ce qu‟ils faisaient.
(i) Tu as demandé à tes amis d‟accepter l‟invitation.
(j) Il a cueilli quelques fruits et il a mangé ces fruits.
(k) Le touriste veut demander des renseignements à l‟office du tourisme.

E.4.6. Complétez les phrases suivantes par en ou par y, tout en précisant leur
fonction syntaxique :
(1) Je ne te réponds pas à tes insultes; rien ne m‟… oblige.
(2) Il y a des muguets dans toute la forêt. Je veux … aller pour …. cueillir
quelques-uns pour … faire un bouquet pour ma mère.
(3) Il eut le courage de savoir la vérité toute nue, même si au début il refusa d‟…
croire.
(4) Il prit mieux la mauvaise nouvelle que l‟on ne s‟… était pas attendu.
(5) Mes cousines ont vécu à la compagnes et elles … ont eu une enfance heureuse.
Mihaela Munteanu Siserman

(6) Ils sont allés à la montagne pour faire du ski ; mais ils … sont descendus le
lendemain à cause de la neige qui fondait.
(7) Ce patron n‟est pas très sincère avec ses collaborateurs. Ne vous … fiez pas !
(8) Le visiteur du musée regarda attentivement les toiles et … demanda au guide
les noms des peintres.
(9) L‟adolescent se conduit follement, sa mère a beau de lui … faire des reproches,
car il n‟… prête aucune attention.
(10) Il n‟a pas agit correctement ; c‟est tard de s‟… repentir maintenant.

E.IV.7. Choisissez entre les formes s’y, si, n’y, ni, selon le sens demandés par
les phrases suivantes :
(1)… les artistes reçoivent des indications de la part du metteur en scène, ils
doivent … conformer.
(2) Ne me parle plus de cette histoire. … moi, … toi, nous … sommes pour rien.
(3) Il aime beaucoup son métier. Il … consacre avec acharnement.
(4) Les enfants lui font toujours des farces ; il …est déjà habitué.
(5) … tes amis, … ton collègue ne veulent participer à cette manifestation ; et
toi ? tu … participes non plus ?
(6) Le savant aime … passionnément sa recherche qu‟il travaille jour et nuit et …
dédie corps et âme.
(7) … tu veux arriver à temps au théâtre, ne tarde plus, l‟agence théâtrale ferme
dans peu de temps ; les spectateurs … sont déjà présentés.
(8) C‟est un mauvais souvenir ; je veux … penser plus.
(9) C‟est une histoire qui ne te concerne pas ; Ne t‟y mêle pas. Il … va pas de ton
honneur.
(10) Il fait son métier car il … connaît bien.

E.IV.8.Remplissez les espaces libres par les pronoms démonstratifs


convenables (formes simples et composées):
Morphologie du groupe nominal

(a) Leurs droits finissent là où commencent …. des autres.


(b) Il a acheté des fleurs chez le fleuriste : … sont pour sa femme, … sont pour sa
belle-mère.
(c) L‟univers des livres est … des mystères.
(d) Il n‟aime pas ces oranges-ci, il prendrai plutôt … .
(e) Un habit à la mode est …. qui vous va bien.
(f) Cette femme-là est très riche en argent, mais … est plus riche en sentiments.

E.IV.9. Mettez ce qui, ce que, ce dont, ce à quoi, ce en quoi, selon le cas :


(1) ... tu viens de me raconter est très surprenant.
(2) “Est-ce la peine d'avoir une si grande peur de la mort, pourvu que ……… nous
vivons reste?” (Rousseau)
(3) “C'est tout … nous avons besoin pour notre objet.” (Id.)
(4) … lui est arrivé nous a laissés époustouflés.
(5) “Je veux donc faire entendre … c' est que démonstration par l' exemple de
celles de géométrie”. (Pascal)
(6) “Voyons sur ce grand point … on a cru savoir, …
l' erreur enseigne aux docteurs du vulgaire, et … vous inspire un dieu qui vous
éclaire”. (Voltaire)
(7) “Je la prie d'accepter … d'un ami mort, comme preuve d'une affection
dévouée, profonde et respectueuse.” (Maupassant)
(8) “Voilà … j‟ai fait, …. j‟ai pensé, … je fus.” (Rousseau)
(9) “Elle rejetait comme inutile tout … ne contribuait pas à la consommation
immédiate de son cœur.” (Flaubert)
(10) “Elle étudia les mystères de la religion catholique, …, dans sa vie d'artiste
insoucieuse et d'écrivain incrédule, elle n'avait jamais songé.” (Balzac)
(11) “On ne sait … elle aurait été capable. ” (Id.)
(12) Tu ne connais pas la date de sont anniversaire. C‟est … tu te trompes toujours.
Mihaela Munteanu Siserman

E.IV.10. Construisez de courts énoncés avec les constructions suivantes :


ça y est ; ça tombe mal ; ça alors ; cela revient au même ; cela va de soi ; cela
m’est égal ;

E.IV.11. Supprimez les répétitions des syntagmes nominaux en les remplaçant


par les pronoms possessifs demandés par le sens:
(i) Tu n‟aimes pas ce projet parce que ce n‟est pas ton projet.
(ii) Il m‟a prêté ses partitions puisque j‟ai oublié mes partitions dans la salle de
répétition.
(iii) Nous répondrons à vos lettres si, à votre tour, vous répondez à nos lettres.
(iv) En comparant nos maisons, notre maison est plus grande que leur maison.
(v) Il pardonne à son enfant, toi, tu dois pardonner à ton enfant.
(vi) Vous avez passé vos vacances en Italie du Nord, ils ont passé leurs vacances
en Allemagne.
(vii) Il écoute attentivement la présentation de ta communication et ne prête pas
attention au sujet de vos communications.
(viii) Chaque pays a ses propres richesses ; votre pays a aussi ses richesses.
(ix) Tu as un point de vue semblable à mon point de vue.
(x) Je veux que tu me parles de tes réussites à toi, et non pas de leurs réussites.

E.IV.12. Complétez les espaces libres par le pronom interrogatif qui convient:
(1) … se passe-t-il avec vous ? (2) … est-elle devenue ? (3) … veut répondre à
mes questions ? (4) … as-tu vu dans la rue ? (5) A … demander des
renseignements dans ce cas ? (6) Par … est-il sorti de la maison ? (7) De …
s‟agit-il dans son roman ? (8) … faites-vous dans cette nouvelle circonstance ? (9)
A … ça rime ? (10) ….vous-êtes ?

E.IV.13. Remplacez les substituts interrogatifs simples par les formes


renforcées et faites les modifications qui s’imposent :
Morphologie du groupe nominal

(1) De qui as-tu peur ? (2) Qui les jeunes filles aiment-elles ? (3) Que lui est
arrivé ? (4) A quoi penses-tu si abattu ? (5) Où ta famille passera-t-elle les
vacances ? (6) De quoi as-tu besoin pour ton expérience ? (7) Que voulez-vous
manger ce soir ? (8) Qui suis-je ? (9) Que deviendras-tu ? (10) Que se passe-t-il ?
(11) Sur quoi faut-il insister dans cette analyse ? (12) Chez qui tes enfants veulent-
ils passer les vacances ? (13) Qui a trouvé la bonne solution à ce problème ? (14)
Avec quoi peut-il ouvrir la serrure ? (15) En qui avez-vous confiance ? (16)
Auquel s‟est-il adressé ? (17) Pour qui travailles-tu si acharnement ? (18) Que
lisez-vous ? (19) Laquelle aimerais-tu avoir ? (20) Qu‟avez-vous visité en Grèce ?

E.IV.14. Formulez des interrogatives à l’aide des pronoms interrogatifs


(formes simples et renforcées), en faisant porter la question sur les mots
soulignés:
(a) Les étudiants ont bien profité de leurs vacances.
(b) Il est très attaché à son pays natal.
(c) Le bruit de la rue couvre la voix de l‟interprète.
(d) Il est devenu un grand spécialiste dans son domaine.
(e) Le champion se prépare à gagner de nouveau le grand prix.
(f) Nous parlons souvent de nos amis français.
(g) Elle est allée par avion à Paris .
(h) La petite fille a cueilli des marguerites pour sa grand-mère.
(i) Il lui envoie chaque jour une lettre.
(j) La fille a peur de tous les moindres bruits.
(k) Quelqu‟un s‟est intéressé à leurs succès.

E.IV.15. Formulez à l’aide des substituts interrogatifs au moins dix questions


sur le texte ci-dessous :
“Notre système d' éducation, qui nous fait vivre dès l' enfance au milieu des grecs
et des romains, nous habitue à les comparer sans cesse à nous, à juger leur histoire
Mihaela Munteanu Siserman

d' après la nôtre et à expliquer nos révolutions par les leurs. Ce que nous tenons d'
eux et ce qu' ils nous ont légué nous fait croire qu' ils nous ressemblaient; nous
avons quelque peine à les considérer comme des peuples étrangers ; c' est presque
toujours nous que nous voyons en eux. De là sont venues beaucoup d' erreurs. On
ne manque guère de se tromper sur ces peuples anciens quand on les regarde à
travers les opinions et les faits de notre temps. ” (de Coulange)

E.IV.16. Complétez les phrases suivantes par les pronoms relatifs


simples et composés:
(1) Il lisait le journal … se trouvait sur la table. (2) Elle pense à son enfance … elle
se souvient avec nostalgie. (3) Pierre m‟a montré sa collection de petites voitures
… ses amis la lui ont offerte pour son anniversaire et … il ne renoncerait pas. (4)
Nous nous promenons dans la forêt au milieu … il y a une source d‟eau. (5) Toi,
… es si fort en mathématiques, tu trouveras sans doute la solution. (6) Le parc …
ils aiment se promener est très ombrageux. (7) On lui posait des questions … il ne
pouvait pas répondre. (8) Il était très accablé par les événements ; on ne pouvait
pas deviner … il pensait. (9) Le pays … vous venez est très riche. (10) Le peintre
regarde attentivement le ciel … il admire beaucoup et … les couleurs le fascinent.

E.17. Le même exercice :


(1) Le baron Gaston de Nueil, eut bientôt connu les gens … cette société exclusive
regardaient comme étant toute la ville. (Balzac)
(2) Tu as effacé tout souvenir des douleurs sous le poids … jadis ma vie allait
succomber. (Id.)
(3) Le livre, mal posé, tomba dans l'intervalle …séparait la table de la bergère. (Id.)
(4) Le sentiment … j'ai obéi, si grand qu'il puisse être, ne saurait faire excuser le
misérable subterfuge qui m'a servi pour arriver jusqu'à vous. (Id.)
(5) Le hautain gentilhomme, … les petites vanités avaient été flattées, fut
complètement dupé par cette diplomatie de l'amour. (Id.)
Morphologie du groupe nominal

(6) Je me suis alors souvenue de quelques attentions … te sont habituelles, mais …


j'ai cru apercevoir cette sorte d'affectation par … les hommes trahissent une
loyauté pénible à porter. (Id.)
(7) Grâce, sans doute, à cette bonne volonté … il fit preuve, il dut de ne pas
descendre dans la classe inférieure. (Flaubert)
(8) Charles fut définitivement envoyé au collège de Rouen, … son père l'amena
lui-même. (Id.)
(9) (Des) occupations médiocres … amusent l'intelligence par des difficultés
faciles, et l'assouvissent en une réalisation au delà … il n'y a pas à rêver. (Id.)
(10) Alors la foule béante poussait une clameur … se mêlait le cri des femmes …
l'on chatouillait la taille pendant l'obscurité. (Id.)

E.IV.18. Reliez les deux phrases suivantes en une seule par un pronom relatif
en faisant les modifications qui s’imposent :
(a) J‟ai acheté un appareil électro-ménager. Le vendeur m‟a expliqué les
performances de cet outil.
(b) Je viens de finir le dernier roman de cet écrivain. L‟auteur peint la vie sociale et
politique des États-Unis.
(c) Il a trois sœurs. Deux de ses sœurs sont avocates.
(d) C‟est la période la plus difficile pour lui. A la fin de cette période il devra
passer le concours sur le poste.
(e) C‟est un pays détruit par les guerres. On pense souvent à l‟histoire de ce pays.
(f) Elle est une personne très dévouée. Je lui fais toujours confiance.
(g) La pièce a été une réussite pour ce jeune metteur en scène. J‟ai assisté à la
représentation de cette pièce.
(h) Ils sont mes meilleurs amis. Tu peux toujours compter sur eux.
(i) Nous avons mangé des gâteaux très délicieux. La pâtissière ne veut pas nous
dévoiler la recette de ces gâteaux.
(j) La ville de Naples est vraiment belle. Nous y irons pour des vacances.
Mihaela Munteanu Siserman

E.IV.19. Traduisez en fraçais les structures suivantes :


-greşeala pe care a făcut-o; -pictorul ale cărui tablouri au fost prezentate în
expoziţie; -premiul la care aspiră; -o prietenă de a cărei sinceritate nu mă pot îndoi;
băştinaşii în mijocul cărora trăia de mulţi ani; -ziua în care s-au despărţit; -tunelul
la capătul căruia se găseşte o luminiţă; -o casă pe al cărei acoperiş e un cuib de
berze; -competenţa de care au dat dovadă; -coordonatele fără de care nu v-aş fi
găsit; banii pe care mi i-ai împumutat; -metoda prin care ai reuşit; modul în care au
acţionat; -problemele la care nu au găsit nici o soluţie; -maşina din care coboară.

E.IV.20. Répondez négativement aux phrases suivantes au moyen d’un


substitut indéfini :
(1) Il y a quelqu‟un qui puisse prévenir l‟avenir ?
(2) Avez-vous quelque chose de nouveau à nous dire ?
(3) Tout le monde a compris la question ?
(4) Il y a quelque chose qui vous préoccupe ?
(5) Se méfie-t-il de tous ?
(6) De toutes ces chemises, il y a une qui te plaît ?
(7) Prend-il un bénéfice de cette affaire ?
(8) Connaissez-vous quelqu‟un d‟important dans cette institution ?

E.IV.21. Complétez les espaces libres par des pronoms indéfinis de sorte que
l’énoncé ainsi reconstruit soit un proverbe :
(a) Un clou chasse …... . (b) A cœur vaillant .. …. d‟impossible. (c) Il est aisé de
dire et ……chose de faire. (d) …….ne peut donner ce qu‟il n‟a. (e) Ce qui ne coûte
……, est censé ne valoir …….. (f) ……..est artisan de sa fortune. (g) A qui Dieu
aide ….. ne peut nuire. (h) ……n‟est pas or dans ce qui brille. (i) Il faut se prêter à
…… et ne de donner qu‟à soi. (j) Ami de ……., ami de …… .(k) Les gens sans
bruit sont dangereux. Il n‟en est pas ainsi …….. . (l) ……est pris qui croyait
prendre.
Morphologie du groupe nominal

SOMMAIRE

I. Le no m et le gro upe no minal


1.1. Caractérist iques généra le s du GN
1.2. Définit ion du nom
1.3. Classif icat ion des noms
● Les noms communs
● Les noms propres
1.4. Les catégories grammat ica les du nom
1.4.1. Le genre
1.4.1.1. Les marques de la catégor ie du genre des noms et des
adjectifs
1.4.1.2. Le genre des noms composés
1.4.1.3. Le genre des noms propres
1.4.1.4. Le genre des noms d‟origine étran gère
Annexe 1: Le genre des noms sur lequel on pourrait se tromper
1.4.2. Le no mbre
1.4.2.1. Les marques de la catégor ie du nombre des noms et des
adjectifs
1.4.2.2. Le nombre des noms composés
1.4.2.3. Le nombre des noms propres
1.4.2.4. Le nombre des noms d‟origine étran gère
Annexe 2: La formation du pluriel des noms et des adjectifs

II. Les déterminants du nom


2.1. Généralités sur la classe des déterminants
2.2. Classification des déterminants
LE GROUPE NOMINAL MINIMAL
2.2.1. Les actualisateurs du nom
Mihaela Munteanu Siserman

2.2.1.1. Les actualisateurs définis


►L‟article défini
► Le déterminant démonstratif
► Le déterminant possessif
2.2.1.2. Les actualisateurs indéfinis
► L‟article indéfini
► L‟article partitif
▪ Le remplacement de l‟article partitif par la forme réduite DE
► Les déterminants indéfinis
▪ Les quantificateurs numériques
▪ Les quantificateurs non numériques
▪ Les identificateurs
▪ Les déterminants interro-exclamatifs
▪ Les déterminants relatifs
2.3. L‟absence de déterminant
2.4. La répétition ou la non répétition des déterminants

III. LE GROUPE NOMINAL ETENDU


3.1. Généralités
3.2. L‟adjectif épithète
3.2.1. Généralités
3.2.2. L‟accord en genre et en nombre
3.2.3. Les degrés de signification des adjectifs qualificatifs
► Les degrés de comparaison
▪ Le rapport d‟égalité
▪ Le rapport de supériorité
▪ Le rapport d‟infériorité
▪ Le superlatif relatif
► Les degrés d‟intensité
Morphologie du groupe nominal

▪ L‟intensité faible
▪ L‟intensité moyenne
▪ L‟intensité forte
► Le degré zéro
3.2.4. La place de l‟adjectif qualificatif
► Adjectifs à place variable
► Adjectifs à place fixe
3.2.5. La place de plusieurs adjectifs qualificatifs

IV. Les substituts du GN


4.1. Généralités. Définitions
4.2. Les pronoms en tant que “substituts” : leurs traits morphosyntaxiques et
sémantiques
4.3. Types de pronoms
4.3.1. Les pronoms personnels
Annexe 3
4.3.2. Les pronoms réfléchis
4.3.3. Les pronoms en et y
4.3.4. Les pronoms démonstratifs
4.3.5. Les pronoms possessifs
4.3.6. Les pronoms interrogatifs
4.3.7. Les pronoms relatifs
4.3.8. Les pronoms indéfinis

Exercices
Exe rc ice s I – Le nom
Exe rc ice s II – Le s déte rmina nts
Exercices III – L’adjectif épithète
Mihaela Munteanu Siserman

Exercices IV – Les substituts


Morphologie du groupe nominal

BIBLIOGRAPHIE

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française, Ed. Universităţii Bucureşti
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Mihaela Munteanu Siserman

Jeanrenaud, A., 1996, Langue française contemporaine. Morphologie et syntaxe,


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Moescler, J., Reboul, 1994, A., Dictionnire encyclopedique de pragmatique, Ed.
Seuil, Paris
Le Nouveau Petit Robert, 2002, Dictionnaire alphabétique et analogique de la
langue française
Le Petit Larousse illustré, 1994, Paris
Morphologie du groupe nominal

Abréviations employées

Adj = adjectif
Art. déf. = article défini
COD = complément d‟objet direct
COI = complément d‟objet indirect
Dét. = déterminant
Dét. dém. = déterminant démonstratif
Dét. poss.= déterminant possessif
G Prép = groupe prépositionnel
GN = groupe nominal
Gnmin = Groupe nominal minimal
N = nom
Vb mvt = verbe de mouvement
VR = verbe régissant
Mihaela Munteanu Siserman

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