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Variation socioprofessionnelle
Introduction : Langage médical est un langage commun, il s'agit uniquement d'un vocabulaire
précis. Le langage médical à des racines latines et grecques. Il a des caractéristiques implicites ce
qui donne place à un jargon, le jargon médical. Il a également une forme de néologisme,
éponimique et de hiérarchisation.
Vocabulaire médical
→ La fréquence d'emploi de termes éponymes a pour conséquence le fait qu'une même maladie
acquiert des noms différents selon :
I) Les pays,
II) Les médecins,
III) Et enfin selon les institutions universitaires
Il en résulte :
→ Une absence de standardisation
→ Des ambiguïtés (synonymie, polysémie, qui nécessitent de préciser le référent).
→ Une exacerbation de formes syntaxiques (phrases nominales stéréotypées)
Le langage médical obéit aussi à un mode de communication singulier
→ Maintien d'un usage d'un langage à mi-chemin entre jargon et argot qui induit une sorte de
discrimination en fonction :
I) du statut professionnel,
II) du niveau de connaissance
III) voire de prestige social dans la profession.
La variation idiolectale ou le jeu avec la langue
▪ Syntaxe
Des phrases courtes, des points de suspension apportent un surplus de sens, parce que cela indique
une atmosphère mouvementée :
→ des mots guillemetés,
→ des points d'exclamation
Ces procédés qui relèvent du code commun sont mis au service de l'écriture.
Des travaux d'analyse statistique ont montré que dans voyage au bout de la nuit, 70% des négations
sont complètes, alors que dans Nord, 38% seulement sont complète contre 62% de négations sans
ne.
→ Négations complètes dans VBN (43% dans les dialogues) Nord (68% dans les dialogues).
→ La négation réduite figure chez les français et les germanophones qui n'ont pas apprit le français
à l'école.
→ Il en est de même des interrogations sans inversion : 82% chez les francophones contre 58%
chez les germanophones.
La différenciation de parler se retrouve aussi au niveau des personnages selon leur degré
d'instruction (idiolecte). L'oralité est donc un style d'écriture.
→ bides,
→ flics,
→ mômes,
→ bouffé,
→ bachot,
→ foutre
▪ L'oralité tient aux mots dé-rangés
L'écrivain essaie de restituer l'expressivité de l'oral qui n'hésite pas à transgresser l'ordre canonique,
en perturbant l'axe syntagmatique par des déplacements. Parlants des musiciens et des peintres,
Céline observe qu'ils ont fait bouger les couleurs, les sons. Moi, c'est les mots, la place des mots.
Exemples :
→ pas tranquille du tout j'étais
→ Foudroyé suis lors ?
→ Furieuse elle était
→ Fortune elle se mit à faire en quelque mois
Ces procédés d'écriture reposent sur des constructions binaires où le propos est en tête sont des
structures courantes à l'oral.
→ L'écriture de Céline joue aussi la place d'éléments variables tels que l'adverbe ou l'adjectif.
→ L'oralité tient de manière plus profonde à la déstructuration de l'énoncé, donc à des procédés
syntaxiques.
→ L'auteur porte ainsi atteinte à la structure du syntagme, mais plus profondément à la structure
même de l'énoncé.
La coordination met sur le même plan des segments assumant habituellement des fonctions
différentes et apparaître isolément.
Exemple : tout d'abord, il avait plu et à tout le monde dans ses fonctions.
Ce n'est pas de l'oral plaqué sur de l'écrit. L'auteur ne transgresse pas la norme graphique telle :
quèque, v'la, çui-là que l'on retrouve chez des écrivains comme Barbusse.
→ Céline ne note des faits de prononciation qu'autant qu'il retrouve des formes canoniques.
→ Dans Nord (1974) n'apparaissent comme marque de prononciation que y a que là-hauLt que les
nuages qui sont illuminés, brillants...
Exemple : T'as vu sa moumoute ?
Cette foule qu'était prête à nous foutre en miettes
L'anticipation de pronom sur le syntagme auquel il est rattaché en est un exemple frappant de mise
en avant du propos avant le thème.
On note également dans le second roman où la phrase se simplifie, prédomine la reprise du
syntagme nominal par un pronom, laquelle met en avant le thème.
Exemple : Des autres moujingues de la tôle, je m'en méfiais comme de la peste.
▪ L'attribut
▪ Complément d'objet
→ Ces procédés donnent aux énoncés une structure binaire où le propos est en tête.
→ L'oralité tient de manière plus profonde à la déstructuration de l'énoncé, donc à des procédés
syntaxiques.
→ L'auteur prote ainsi atteinte au déroulement syntagmatique, mais plus profondément à la
structure même de l'énoncé.
J'avais beau leur répondre que j'avais des amis dans l'endroit et qui m'attendaient.
→ Procédés de dislocation
On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et de belles encore, et des ports et des fameux même.
L'objectif dit Céline est de forcer les phrases à sortir légèrement leur signification habituelle, pour
forcer le lecteur à lui-même déplacer son sens.
L'essentiel est sans doute ailleurs, dans le rythme que l'on voit se constituer d’œuvre en œuvre et
devenir caractéristique de l'écriture de l'auteur. La transposition du rythme de l'oral.
Exemple : On m'a recommandé encore toutes les choses indispensables... La prudence la plus
extrême...de ne pas descendre avant l'arrêt... De jamais traverser la voie...
→ A partir du Nord, Céline renonce à peu près totalement à la phrase rythmique et n'utilise que le
segment rythmique.
→ La majuscule dès lors n'apparaît qu'en début de paragraphe.
Les trois points isolent du récit ce qui n'en est que le commentaire et qui correspond aux incidences
de l'oral qui viennent sans cesse segmenter la continuité de la parole.
Exemple : En fait ils s'en vont... pas difficile.. deux, trois pas !.. ils disparaissent...
Comme peut le faire l'oral, ils permettent de détacher certains constituants de l'élément qui les
régit : Je me secoue... fort... retourne mes poches. Un petit miroir... fendu, mais quand même !
Si le segment est une trouvaille, c'est en ce qui permet de transposer le flux de l'oral dans son
déroulement.
Exemple : Elle nous emmènera !.. nous irons voir les sites superbes !.. les beautés de la Prusse... et
surtout la grande forêt unique en Europe !... la seule forêt des séquoias !... arbres géants... trois
milles hectares !... deux scieries...
Rythme phonique
Exemple avec des groupes de longueur croissante : attendez... (3) ceux qui iront m(e) les s(e)couer,
mill(e) fois plus marl(es) que mes voyous d(e) Saint-Malo Ile-et-Vilaine... (24) Pas peu dir(e)!... (3)
Je vous racont(e) ces tout p(e)tits riens !...(8) j'os(e) !...
Des groupes de longueur décroissante : je demande à Lili...(5) et à La vigue...(4) non !... rien du
tout !... (3) le mec est inquiétant... (6).
L'oral est avant tout signifiant. Chaque page de l'écriture de Céline fait apparaître l'importance
attaché au signifiant comme : faces, foutues, bric brac, fards et faux. L'accentuation prosodique se
reconnaît dans la récurrence d'un phonème entraîne une accentuation de la syllabe à laquelle il
appartient.
Exemple : potences tout près !... partout !... passez les cordes !
Rythme lexical
Exemple : et armé, il fallait voir !... sabre, revolver... il se tenait encore pas mal, mieux qu'en
bécane, on voyait qu'il avait monté... mais le sabre, salut largement... (Nord)
L'importance, c'est que les tulff-tcheppe étaient conte de l'odre Teutonique... vas-y pour l'ordre
Teutonique et que les titres de l'Ordre Teutonique ne pouvaient se transmettre que de mâle à mâle.
Même marche par marche... même à la bougie !... ()buvez... buvez !... () c'est lui !... c'est lui !
Le rythme syntaxique
Le déroulement de l'énoncé oral peut être rythmé par l'organisation syntaxique, du fait de
parallélismes qui se traduisent par des énumérations.
Exemple : et puis tout de même au bout de deux heures... quelques arbres... des sapins... un petit
bois... une lisère...
Je lui touche la tête, il veut bien... je le caresse, il nous laisse passer...
Attendre que tous les trains se tamponnent, chutt ! Poum !… bifurquent !... sifflent... enfin trissent
Problématique
▪ On pose que
→ Chaque ordre a ses caractéristiques
→ Mais il existe une solidarité entre l'oral et l'écrit et même au-delà
→ Ce qui veut dire que mes codes interfèrent de façon à créer une connexion solide.
▪ Distinction
→ La tradition littéraire française des Belles Lettres oriente l'attention vers une opposition nette
entre oral/écrit.
→ Mais la littérature n'objective pas cette opposition
▪ 1. Au Moyen-âge
On distingue :
→ Une littérature orale où les énoncés dépendent du contexte de production et de réception
→ Une littérature écrite où les énoncés sont dépendants du contexte verbal immédiat
→ Or une œuvre littéraire écrite peut fort bien présenter des caractéristique de l'oral.
→ L'effet recherché repose sur la tension entre la distance qu'implique le médium et la proximité
entre le narrateur et le lecteur.
→ Alors que les écrits du fait de l'intervention d'un médium, en littérature par exemple le narrateur
n'intervient pas en son nom mais comme écrivain narrateur investi de rôles sociaux attachés aux
respect des rituels.
▪ 5. Opposition stable / non stable
→ On considère que l'écriture est stable alors l'oral est instable.
→ Or la stabilité de l'oral est régie par la communauté qui se réclame d'une filiation (mémoire,
répétition).
→ Tout énoncé oral n'est pas nécessairement instable, puisque la stabilité peut être assurée de
diverses manières.
→ Par exemple dans le cadre de la versification qui repose sur les procédés de rimes ou non libres.
▪ Critique
→ La distinction oral/écrit repose sur la prise en compte de :
– La façon dont l'objet verbale est produit et envisagé
– Le processus de production, le support et les fonctions sociales et psychologiques