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Université sidi Mohamed ben Abdellah

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Sais-Fès


Département de Langue et Littérature Françaises

SYNTAXE 1
Semestre 5
Année 2015-2016

Professeur :
Mme Bahija KHADIRI YAZAMI
Syntaxe

Les pronoms personnels


Introduction
• "La catégorie des pronoms est faussement
évidente. Elle recouvre des fonctionnements
sémantiques très variés : pronoms substituts,
embrayeurs personnels, pronoms autonomes. On
divise traditionnellement les pronoms en
diverses classes (possessifs, indéfinis...), qui
correspondent systématiquement à diverses
classes de déterminants et qui posent chacune
des problèmes spécifiques. Cette hétérogénéité
se retrouve dans la variation morphologique des
pronoms." (D. Maingueneau, Précis de grammaire pour les concours,
2001, p. 265)
Qu’est-ce qu’un pronom?
• Etymologiquement: pro-nom: c’est l’élément
qui remplace un nom;
• « ÉTYM. XIIIe; lat. pronomen, de pro « à la
place de », et nomen « nom ». » (Grand
Robert)
• «Mot qui sert à représenter un mot de sens
précis déjà employé à un autre endroit du
contexte ou qui joue le rôle d'un nom absent,
généralement avec une nuance
d'indétermination. » idem.
« Dans le débat toujours ouvert sur la nature des pronoms, on a
l'habitude de considérer ces formes linguistiques comme formant une
même classe formelle et fonctionnelle; à l'instar, par exemple, des
formes nominales ou des formes verbales. Or toutes les langues
possèdent des pronoms, et dans toutes on les définit comme se
rapportant aux mêmes catégories d'expression (pronoms personnels,
démonstratifs, etc.). L'universalité de ces formes et de ces notions
conduit à penser que le problème des pronoms est à la fois un
problème de langage et un problème de langues, ou mieux, qu'il n'est
un problème de langues que parce qu'il est d'abord un problème de
langage. C'est comme fait de langage que nous le poserons ici, pour
montrer que les pronoms ne constituent pas une classe unitaire, mais
des espèces différentes selon le mode de langage dont ils sont les
signes. Les uns appartiennent à la syntaxe de la langue, les autres
sont caractéristiques de ce que nous appellerons les « instances de
discours », c'est-à-dire les actes discrets et chaque fois uniques par
lesquels la langue est actualisée en parole par un locuteur ».

É. Benveniste, Problèmes de linguistique générale, t. I, p. 251


A quel niveau remplace-t-il le
nom? et qu’est-ce qu’un nom?
• Le nom dans le dictionnaire (op.cit.) est un :
« Signe du langage (mot ou groupe de mots)
servant à désigner un individu ou une classe
d'individus et à les distinguer des êtres de la
même espèce ».
• Le pronom est aussi un signe du langage mais
il ne désigne pas de la même manière que le
nom. Il ne fait que représenter, à priori, ce
que le nom désigne.
• Le pronom dans ce cas est différent du nom;

• de même qu’il est différent des autres signes du


langage humain, ou en des termes classiques, des
autres « parties du discours » tels que le verbe,
l’adjectif, l’adverbe, la conjonction, les
déterminants, etc.

Il se définit par négation; c’est-à-dire par ce qu’il n’est pas.


Comment définit-on le pronom?
• Le champ des pronoms est extrêmement
large;
• Les définitions traditionnelles contredisent
son application immédiate dans une langue
donnée;
• Or, une science vaut par la clarté des
définitions et le choix minutieux et objectif de
ses concepts; chose qui ne se vérifie pas dans
les grammaires traditionnelles.
Exemples:
• Que peut remplacer « je » dans :
Je ne savais quoi faire de mon argent.

• Pourquoi le pronom objet ne se met pas dans


la même place que le nom qu’il remplace
dans:
Tous les journaux l’ont annoncée.
Tous les journaux ont annoncé la fin du jeûne.
Voici quelques définitions:
• Selon Wagner et Pinchon, « les pronoms sont
des mots qi n’appartiennent ni à la l’espèce
des … » voir document joint.
Pronoms et déterminants: problèmes
d’identification
Déterminants Pronoms

Définis Personnels
(le la, les) (il, le lui...)

Démonstratifs Démonstratifs
(Ce, cette, ces) (celui-ci, ceci...)

Possessifs Possessifs
(mon, ton...) (le mien, le tien...)

Indéfinis Indéfinis
(un, plusieurs...) (plusieurs, quelques-uns...)

Relatifs (archaïque) Relatif


(lequel homme) (qui, auquel...)

Interrogatif Interrogatif
(quel homme ?) (lequel ? qui ?)
Classement selon les fonctions
Formes accentuées/non accentuées
Classement morphologique
Pronom et personne
• Les deux notions de « pronom » et
de « personne » sont à remettre en
question;

• Que représentent-elles dans la


réalité des langues naturelles,
notamment du français?
Selon Wagner et Pinchon:
« Les pronoms personnels symbolisent les trois
personnes que distingue
la grammaire :
a) la personne qui parle ou première personne
b) la personne à qui l'on parle ou deuxième
personne
c) la personne, l'objet, la notion dont on parle ou
troisième personne
(R.-L. Wagner et J. Pinchon, 1962, p. 164).
Remarques :
• Cette définition superpose personne et
grammaire; comme si la grammaire pouvait
sans handicap distinguer les personnes « qui
parle » « à qui l’on parle » et « dont on
parle »;
• Elle met sur le même pied d’égalité ces
définitions, qui ne relèvent
vraisemblablement pas du grammatical, et
l’ordonnancement traditionnel en trois
« personnes ».
Point de vue de Benveniste
• Selon Emile Benveniste, « les pronoms ne constituent pas une
classe unitaire, mais des espèces différentes selon le mode de
langage dont ils sont les signes » (« La nature des pronoms ». in
PLG, T1, ch. 20.)
• « A ranger dans un ordre constant et sur un plan uniforme des «
personnes » définies par leur succession et rapportées à ces êtres
que sont « je » et « tu » et « il », on ne fait que transposer en une
théorie pseudo-linguistique des différences de nature lexicale. Ces
dénominations ne nous renseignent ni sur la nécessité de la
catégorie, ni sur le contenu qu’elle implique ni sur les relations qui
assemblent les différentes personnes. Il faut donc rechercher
comment chaque personne s’oppose à l’ensemble des autres et sur
quel principe est fondée leur opposition, puisque nous ne pouvons
les atteindre que par ce qui les différencie. » « Structure des
relations de personne dans le verbe » in PLG T1, p. 226.
Remarques générales sur cette définition:
• Benveniste synthétise les problèmes posés précédemment et
qui sont relatifs à la dénomination de « pronom » et de
« personnels »;
• Il oriente la définition vers une problématique qui
déterminera la nature des pronoms dans sa relation à la
personne;
• Il propose de les définir par ce qui les différencie et non par
ce qui les assemble, sachant que cette catégorie n’est par
ailleurs pas homogène;
• Ces différences prendront pour base la notion de
« personne ».
• Il souligne également que ces différences et oppositions se
délimiteront grâce à des principes de base qu’il s’attèlera à
expliciter dans le reste de l’article.
La personne
• C’est une catégorie grammaticale qui affecte aussi bien
le pronom que le verbe.
• Notons que le nom a pour caractéristique propre
d’être toujours à la troisième personne.
• La tradition présente les pronoms personnels dans un
paradigme organisé suivant un ordre que représentent
les dénominations de 1ère, 2ème et 3ème personne.
• Cette classification est héritée de la grammaire
grecque; elle est devenue tellement évidente qu’on
n’interroge plus les fondements théoriques; d’autant
plus qu’elle est posée comme universelle.
La catégorie de la personne est-elle
nécessaire à toutes les langues?
Peut-on concevoir une langue sans
distinction de personne?

Pour répondre à ces questions, Benveniste


propose de déterminer la nature du
système de la personne et de vérifier ses
manifestations dans différentes langues.
• E. Benveniste propose, pour ce faire, une approche
qui a pour finalité de dégager la manière dont les
personnes s’opposent les unes aux autres tout en
mettant l’accent sur le principe autour duquel leur
opposition est fondée « parce qu’on ne peut les
atteindre que par ce qui les différencie » p. 226.

• Selon Benveniste, « une théorie linguistique de la


personne verbale ne peut se constituer que sur la base
des oppositions qui différencient les personnes et elle
se résumera tout entière dans la structure de ces
oppositions.»
E. Benveniste, Problèmes de Linguistique Générale, T1,
Gallimard, 1966 ; 227-228.
La « théorie linguistique de la
personne »
• Cette théorie s’appuie sur « les
définitions que les grammairiens arabes
emploient ». Pour eux, la première
personne est al-mutakallimu, « celui qui
parle ; la deuxième est al-muẖaṭabu,
« celui à qui on s’adresse » ; mais la
troisième est al-ġa’ibu, « celui qui est
absent ». Op.cit. p.228.
a. Pourquoi un tel emprunt aux grammairiens arabes?
Benveniste s’appuie sur la terminologie des grammairiens arabes
dans le but de définir la personne ou de redéfinir le système de la
personne grammaticale tel qu’il se traduit à travers le prédicat
verbal et les formes pronominales. Cet emprunt se justifie
doublement par :
•-le fait que les grammairiens arabes ont su dégager à travers ces
dénominations, les différents « rapports entre les personnes »,
c’est-à-dire le caractère fondamentalement langagier des jeux de
personnes, ainsi que la dimension pragmatique de leur
signification ;
•-Le fait qu’elles mettent en valeur l’hétérogénéité qui caractérise
le système de la personne et qui est illustrée à travers
l’opposition qu’elle suggère entre « celui qui parle » et « celui à
qui on s’adresse » d’une part ; et entre ces deux personnes et
« celui qui est absent » de l’autre.
b. Pourquoi ces personnes ne sont-elles pas symétriques ?

• Ces personnes ont des natures différentes


selon qu’elles sont saisies en langue ou en
discours.
• Benveniste propose d’aborder cette
dissymétrie dans une série d’oppositions:
- Une opposition ou « corrélation de
personnalité »
- Et une opposition ou « corrélation de
subjectivité »/intersubjectivité
1. La corrélation de personnalité
a. Première corrélation : JE - TU
• « Dans les deux premières, il y a à la fois une
personne impliquée et un discours sur cette
personne. Je désigne celui qui parle et
implique en même temps un énoncé sur le
compte de Je : disant je, je ne puis ne pas
parler de moi. A la deuxième personne, tu est
nécessairement désigné par je et ne peut être
pensé hors d’une situation posée à partir de
Je ; et en même temps je énonce quelque
chose comme prédicat de tu. » op. cit.
b. Deuxième opposition : Je-Tu / Il :
Benveniste en parle en ces termes :
•« Mais de la troisième personne, un
prédicat est bien énoncé seulement hors
du « je-tu » ; cette forme est ainsi exceptée
de la relation par laquelle « je » et « tu » se
spécifient. Dès lors, la légitimité de cette
forme comme « personne » se trouve mise
en question » op.cit. p. 228.
Personne/non personne
• Cette première corrélation de personnalité
aboutit à l’élaboration de l’opposition:
personne / non personne

• Sur quels principes se base cette opposition?


Principe de l’unicité et multiplicité
référentielle
• « une caractéristique des personnes
« je » et « tu » est leur unicité
spécifique : le « je qui énonce, le « tu »
auquel « je » s’adresse sont chaque fois
uniques. » op.cit. p. 230.
• A cette unicité s’oppose la multiplicité
référentielle propre à « il » :
« Il peut être une infinité de sujets – ou
aucun. » idem.
Principe de Réversibilité et non
réversibilité :
• « Une seconde caractéristique est que « je »
et « tu » sont inversibles : celui que « je »
définit par « tu » se pense et peut s’inverser
en « je », et « je » (moi) devient un « tu ».
Aucune relation pareille n’est possible entre
l’une de ces personnes et « il », puisque « il »
en soi ne désigne spécifiquement rien ni
personne. » op.cit.
Conclusion préliminaire

• Étant donné l’applicabilité de ces principes à


la nature de l’opposition de personnalité, il
s’avère que seules Je/tu représentent des
« personnes » ou « la personne » à
proprement parler;
• Il de ce fait est définie comme une « non-
personne »
• la répartition tripartite des trois personnes
traditionnelles se réduit à une autre binaire.
• A cette opposition correspond une autre qui fixe
davantage la nature d ces éléments:
- les formes Je/tu sont saisies en communication;
- Alors que il est sais hors communication.
La notion de personne ne peut être saisie que si on
redéfinit l’objet de la linguistique qui n’est pas la
langue en tant que forme uniquement, mais la langue
en tant que moyen nécessaire et fondamentale pour
une communication interhumaine.
La syntaxe des pronoms doit tenir compte de cette
double dimension du langage humain.
 Seul le recours à la dimension communicationnelle
permet de justifier l’usage et les valeurs de je/tu.
 Alors que pour il, il suffit de se rapporter au contexte
linguistique immédiat, avant ou après, pour
déterminer son emploi et ses valeurs.
2. Corrélation de
subjectivité /intersubjectivité :
Opposition : « je » / « personne non-je »
• A l’intérieur de la corrélation de personnalité qui a permis de
rapprocher « je » et « tu » et de les opposer à « la non-personne »
« il », Benveniste propose d’élaborer une nouvelle opposition qui
s’appuie sur les caractéristiques propres à chacune des deux
personnes. Ainsi, à « je » il oppose « la personne non-je ».
• Tu en Français fonctionne différemment de je : on peut le rencontrer
dans des emplois anaphoriques :
Ex : On peut se promener sans que quelqu’un vous aborde
• Il en conclut que « il faut et il suffit qu’on se représente une personne
autre que « je » pour qu’on lui affecte l’indice « tu ». (…). Le « tu »
(« vous ») peut donc se définir : « la personne non-je ». »
Op.cit. p.232.
Cette opposition se base sur une corrélation de
subjectivité :
• « je » est transcendant par rapport à « tu » :
C’est « celui qui parle », « intérieur à
l’énoncé » qui pose « tu » « qui est hors de
moi la seule personne imaginable ».
• « tu » se définit ainsi comme la personne non-
subjective nécessairement déterminée et
identifiée relativement à celui qui parle.

D’où l’opposition complémentaire : Personne


subjective je / personnes non subjectives tu-il
• « Quand je sors de « moi » pour établir une
relation vivante avec un être, je rencontre ou
je pose nécessairement un « tu », qui est, hors
de moi, la seule « personne » imaginable. Ces
qualités d’intériorité et de transcendance
appartiennent en propre à « je » et s’inversent
en « tu ». On pourra donc définir le « tu »
comme la personne non subjective, en face de
la personne subjective que « je » représente ;
et ces deux personnes s’opposeront ensemble
à la forme de « non personne » (=il) ». op.cit. P. 232
Problèmes suggérés par l’opposition traditionnellement établie
entre le singulier et le pluriel :
 Le passage du singulier au pluriel implique-t-il
une pluralisation ?
Benveniste affirme dès le départ que « le passage
du singulier au pluriel n’implique pas une simple
pluralisation », et ce pour les raisons suivantes :
• Pour ce qui est de « je » et « tu », les formes qui
sont posées comme leurs correspondantes au
pluriel leur sont morphologiquement différentes :
« je » n’a aucun rapport morphologique avec
« nous » ; de même pour « tu », sa forme est
toute différente de « vous ».
• L’identité morphologique ne se vérifie qu’au
niveau de « il » Idem. P. 233.
Le je est nécessairement unique
• D’un autre côté, les caractéristiques fondamentales à
l’émission de « je » et qui se rapportent particulièrement au
trait fondamentalement « subjectif » qui le spécifie exclut
toute possibilité de pluralisation :
• « Il est clair en effet que l’unicité et la subjectivité inhérentes à
« je » contredisent la possibilité d’une pluralisation. S’il ne
peut y avoir plusieurs « je » conçus par le « je » même qui
parle, c’est que « nous » est, non pas une multiplication
d’objets identiques, mais une jonction entre le « je » et le
« non—je ». Cette jonction forme une totalité nouvelle et d’un
type tout particulier, où les composantes ne s’équivalent pas :
dans « nous », c’est toujours « je » qui prédomine puisqu’il n’y
a de « nous » qu’à partir de « je », et ce « je » s’assujettit
l’élément « non-je » de par sa qualité de transcendance. La
présence de « je » est constitutive de « nous ». Op.cit.
Nous inclusif/nous exclusif
AINSI, on différencie, selon les langues, entre un « nous inclusif et un
nous exclusif :
• le premier renvoie à la jonction entre : « moi + vous »,
• alors que le deuxième renvoie à l’association : « moi + eux ».

Cette relation entre les deux contenus de nous, laquelle est


clairement exprimée dans différentes langues, permet de traduire
adéquatement les corrélations de personnalité analysées supra.
• « Nous » combine ainsi soit une corrélation de personnalité :
personne + non personne ; ou une corrélation de subjectivité :
personne subjective + personne non-subjective.
• Ajoutons à ces deux combinaisons, celle qui renferme une jonction
entre « moi +tu+ vous + il+ eux » ; laquelle représente la forme la
plus ambigüe du paradigme des pronoms personnels.
Emplois rhétoriques
Parallèlement à ces emplois, notons ceux des
emplois dits particuliers ou rhétoriques ou
encore modalisés, selon le point de vue adopté :
• Nous de majesté défini par Benveniste comme un
« « je » dilaté au-delà de la personne stricte » p.
235 ; ou « je » amplifié ;
• Nous d’auteur ou d’orateur : « l’emploi de
« nous » estompe l’affirmation trop tranchée de
« je » » (idem.)
• Benveniste considère qu’à côté de « vous »
collectif il y a un « vous » de politesse ; le « tu »
est limité aux emplois soulignant une certaine
familiarité entre les interlocuteurs.
Pluriel régulier / indétermination du on

• Il / ils : représentent le pluriel


régulier
• On : la « généralité indécise »
« Dans le verbe comme dans le
pronom, le pluriel est facteur
d’illimitation, non de
multiplication ». Op.cit. p. 235.
Conclusion:
Pour conclure, on dira avec Benveniste que :
« Les expressions de la personne verbale sont dans leur
ensemble organisées autour de deux corrélations constantes :
• Corrélation de personnalité opposant les personnes je/tu à la
non personne il ;
• Corrélation de subjectivité, intérieure à la précédente et
opposant je à tu. »
• Il ajoute également que l’opposition établie
traditionnellement entre singulier et pluriel devrait être
revue, partant des corrélations précédentes, à la lumière
d’une distinction entre « personne stricte (=singulier) et
personne amplifiée (= « pluriel »). Seule la « troisième
personne », étant non-personne, admet un véritable pluriel.»
Idem. P.236
Exercice :

Commentez la citation suivante :

« Les pronoms ne constituent pas une classe unitaire, mais des


espèces différentes selon le mode de langage dont ils sont les
signes. Les uns appartiennent à la syntaxe de la langue, les
autres sont caractéristiques de ce que nous appelleront les
« instances du discours », c’est-à-dire les actes discrets et
chaque fois uniques par lesquels la langue est actualisée en
parole par un locuteur. »

Benveniste, « La nature des pronoms », in PLG, T. 1, Gallimard, 1966 ; p. 251)


II. Antonyme et pronoms en français (voir article de
Benveniste : « L’antonyme et le pronom en français moderne
», in PLG, Gallimard, 1974 ; pp. 197-214

Benveniste distingue deux séries de pronoms


personnels :
• La série je, tu, il ;
• et la série : moi, toi et lui.
«La relation entre les deux séries présente des
aspects fort complexes, et ne peut être élucidée
que si le statut de chacune d’elle est clairement
défini. Cette condition préalable ne peut passer
pour remplie dans l’état actuel de la recherche ».
p.197
• On connait les deux séries, traditionnellement
sous les noms de forme faible ou atone (je),
forme forte, accentuée ou tonique ;
• ou encore selon des considérations historiques,
de cas sujet et cas régime.
• Certains linguistes soulignent la valeur
d’insistance et de mise en relief des formes
toniques ;
• Damourette et Pichon en parlent en termes de
« personne ténue »(je) et « personne étoffée »
(moi).
• or, ces valeurs ne sont que des
effets de sens ;
• le comportement syntaxique, qui
en est la cause, n’a cependant
jamais été interrogé de près.
• Afin d’examiner de près la
réalité linguistique de ces
deux séries, Benveniste
propose d’analyser leur
distribution au sein de
diverses séquences.
La série : je-tu-il
Niveau morpho-syntaxique :
• c’est une série qui renferme des formes conjointes
« immédiatement préposée au verbe dans une assertive
affirmative, postposée dans une interrogative ».
• Elle joue un rôle important dans la phrase ; parce que, à
l’exception de l’impératif et des phrases nominales,
aucun prédicat verbal n’accepte d’apparaitre dans une
séquence phrastique sans qu’il soit associé à un sujet ;
• Les éléments de cette série n’apparaissent qu’en position
sujet ; la fonction syntaxique qu’ils occupent en fait des
constituants principaux dans la phrase française.
Notons la différence de
fonctionnement de je-tu par rapport
à il :
• relevant de deux « plans
d’énonciation » différents, ou de
deux « modes de langage » ou
encore de deux réalités linguistiques
différentes, leur comportement
syntaxique ne peut que traduire et
représenter cette différence.
• Alors que il accepte d’être
remplacé par un syntagme
nominal, je-tu ne se substituent à
aucun syntagme nominal.
• C’est la nature pronominale de il
qui en fait un élément purement
anaphorique. Il peut remplacer
même un pronom d’une autre
classe.
La série moi
C’est une série qui se caractérise par la
morphologie de ses composants ; ils jouissent
d’une autonomie syntaxique qui est à l’origine
du nom qu’on leur donne : pronoms
autonomes.
Cette série présente une syntaxe variée qui
mérite d’être inspectée de près : voici
quelques-unes de ces caractéristiques :
Ce pronom accepte d’apparaitre seul, non lié à un
autre constituant :
ex. -Qui est là ? –Moi
Moi j’aime marcher, lui non
• Il admet d’être explicité par ce que Benveniste
appelle « une apposition identificatoire » :
Qui est là ? -Moi, Pierre. /Moi, le facteur.
• Il peut fonctionner en tant qu’antécédent à un
pronom conjoint :
Moi, je pense qu’il vaut mieux quitter les
lieux.
• Il sert également d’antécédent à un pronom
relatif :
Moi, qui suis ton père, ne voudrait en
aucune façon te voir malade.
• Il peut constituer la séquence d’un
présentatif :
C’est moi – c’est moi qui l’ai fait.
• Il peut être associé à toutes les prépositions et
constituer une structure prépositive :
C’est à moi de décider ; avec lui, tu te
sens en sécurité ; je viendrai chez toi s’il n’y a
pas de problème.
• Associé à des prépositions, il peut se combiner à
des adjectifs :
Digne de moi ; pareil à toi
• Il peut se combiner avec des adverbes : Moi aussi
• Ou à des adjectifs : nous autres, moi seul, vous
tous….
• Il accepte d’être relié à d’autres pronoms
autonomes ou à des noms propres ou à des
syntagmes nominaux, dans une relation de
coordination :
Moi et toi ; moi et Pierre ; moi et mes amis…
Ces traits syntaxiques ne se vérifient pas
au niveau de la syntaxe de la série je.
• Les contextes d’apparition de moi
excluent la série je : les deux séries sont
de ce fait en distribution
complémentaire.
• « Elles diffèrent par leur comportement
syntaxique et leurs capacités
combinatoires. » Op.cit. p. 199.
• Ces traits rapprochent cependant
la série moi des noms propres ;
ceux-ci connaissent pratiquement
le même comportement
syntaxique ;
• vérifions l’homologie
fonctionnelle de ces deux
classes :
• En réponse à une question :
Qui est là ? –moi / -Pierre.
• Associé à une apposition à valeur
d’identification :
Moi, vote ami/ Pierre..
Pierre, votre ami,..
• Antécédent à un pronom personnel
conjoint :
Lui, il a tout fait pour réussir
Pierre, il a tout fait pour réussir
• Antécédent d’un pronom relatif :
Moi, qui suis malade, assiste
aux cours tous les jours
Pierre, qui est malade,…
• Fonction prédicative :
C’est moi / c’est Pierre
• Régime de préposition :
Avec moi / avec Pierre
• Combinable avec des adjectifs suivis de
prépositions :
Digne de moi / digne de Pierre
• Suivi de certains adjectifs ou adverbes :
Pierre seul, Pierre aussi ; Pierre (lui-)
même
• Coordonné à d’autres pronoms ou noms :
Pierre et toi, Pierre et mes amis.
Des QUESTIONS S’IMPOSENT:
Pourquoi une telle similitude
d’emploi ?
Qu’est-ce qui justifie que les deux
unités puissent apparaitre dans les
mêmes contextes ?
Qu’est-ce qu’un nom propre ?
• « Ce qu’on entend ordinairement par nom propre est
une marque conventionnelle d’identification sociale
telle qu’elle puisse désigner constamment et de
manière unique un individu unique.
• A la différence et à la ressemblance du nom propre
social, moi est, dans l’instance du discours, la
désignation autique de celui qui parle : c’est son nom
propre de locuteur, celui par lequel un parlant,
toujours et seulement lui, se réfère à lui-même en
tant que parlant, puis dénomme en face de lui TOI,
et hors du dialogue, LUI.» op.cit. P. 200.
• C’est à partir de cette homologie
syntaxique et de la définition
pragmatique de MOI que Benveniste
propose de les nommer ANTONYME,
terme d’origine grecque et qui renvoie
doublement à sa fonction pronominale et
à sa capacité de « nommer » et de
désigner de la même façon qu’un nom. Ils
constituent de ce fait une classe distincte
des pronoms conjoints.
Ajoutons à ces considérations que nom
propre et antonyme ne réfèrent pas de la
même manière ; en fait ils sont symétriques
et non identiques : « les deux se
complètent : MOI nom propre instantané
de tout locuteur, sui-référence dans le
discours, antonyme ; Pierre, nom propre
permanent d’un individu référence
objective dans la société, anthroponyme »
idem. P. 201
D’AUTRES QUESTIONS S’IMPOSENT:

• Les membres de cette série


d’antonymes, se comportent-ils
de la même manière ?
• Où en est l’opposition de
personnalité et celle de
subjectivité ?
Réponse de Benveniste:
• « Alors que MOI (TOI) exige toujours
d’être repris par je(tu) devant la forme
verbale personnelle, LUI peut être
repris par il, ou se joindre directement
à la forme verbale : « moi, j’ai parlé
tout le temps ; lui n’a rien dit ». »
Op.cit. P121.
Quelle en est la raison?
• « L’antonyme LUI, tout comme les autres antonymes ; se fait
suivre du pronom : « Toi, tu as tout, lui, il n’a rien ».
• Mais LUI, en tant que se rapportant à la troisième personne,
peut tout comme un nom propre, ou un substantif, être le
substitut du pronom : « Lui seul est venu » comme « Pierre seul
est venu ».
• Ainsi, LUI appartient à deux paradigmes :
– en tant que forme d’antonyme, au paradigme des
antonymes MOI, TOI ;
– en tant que signalant la troisième personne, au paradigme
de formes permutables servant de sujet à une forme verbale
de 3ème personne : « il est venu » remplaçable par
« l’homme » ou « Pierre » et aussi par « LUI » ». Idem.
• Benveniste confirme ainsi, encore une
fois, la double opposition de
personnalité et de subjectivité, en
affirmant que, parce qu’ils ont un statut
« onomastique », servant ainsi à
nommer des individus, ils ne constituent
pas un tout homogène.
• MOI et TOI ne fonctionnent pas de la
même manière que LUI /ELLE
• Donc, le paradigme des antonymes Moi et Toi
diffère quant à la syntaxe et à la forme du
paradigme Lui :
- il y a différence entre Lui antonyme, et Lui
complément indirect des deux genres ;
- Nous et Vous, ont une même forme (voir
tableau)
- il y a différence formelle entre Eux et ils, mais
au féminin Elle est morphologiquement
identique à Elles sujet.
MAIS…
• Qu’est-ce qui justifie la présence de
deux formes différentes exprimant le
pluriel à la troisième personne (Leur
et eux)?
• Comment savoir différencier entre
Lui antonyme et Lui pronom objet
• Dans le deuxième volet de son
article, et dans le but de répondre à
ces questions, Benveniste propose
une description des conditions et des
relations d’emploi des antonymes et
des pronoms en français moderne :
CONDITIONS D’EMPLOI DE CES FORMES
• Je et tu de par leur nature ont un régime direct : me et te
• Il par contre, de par sa nature, « a deux régimes distincts : se,
quand sujet et objet coïncident ; le, quand sujet et objet ne
coïncident pas ».
• Les pronoms objets Me et te peuvent entrer, de par leur
valeur référentielle, en relation syntagmatique avec les trois
pronoms sujets : je me ; tu me ; il me »
• Le pronom objet de 3ème pers., parce qu’il a
une référence multiple, connaît deux pronoms
le et se qui n’ont pas les mêmes latitudes
combinatoires :
• Le peut se combiner avec les trois personnes :
je le ; tu le ; il le ; (dans ce derniers cas on a
affaire à deux personnes différentes)
• Se par contre se combine seulement avec il ;
• Au niveau de JE et TU « Chaque pronom sujet
peut entrer en rapport syntagmatique avec les
pronoms objets des deux autres personnes, à
condition que ceux-ci soient respectivement
objet direct et objet indirect : je te le (donne ;
tu me le (donnes) ; etc. »idem
• Or la troisième pers se comporte de façon
différente : on a affaire à deux combinaisons
différentes : il se le ( 2 indices différents) ; et :
il le lui (trois idices différents)
Jeu des relations de personne :
distribution des trois séries je / me / moi
• Benveniste se donne pour tâche de décrire de
manière exhaustive les combinaisons entre
ces trois séries, leur sélectivité mutuelle et
leur compatibilité respective avec les formes
modales du verbe.
• Il montre dans son article que leur distribution
est régie par trois variables : la personne, le
mode du verbe et la fonction grammaticale
de la forme pronominale.
1 .Enoncés aux modes autres que
l’impératif :
a. Ordre des éléments : pronom + V
Sujet et objet coréfèrent :

• Je me vois / je me dis
• Tu te vois / tu te dis
• Il se voit / il se dit
• On se voit/ on se dit

Rq. Me et te valent aussi bien pour le COD que COI


• On se comporte comme il.
b. Sujet et objet ne coréfèrent pas :
1er cas : me et te valent aussi bien pour le COD
que pour le COI

• Je te vois / je te dis
• Tu me vois / tu me dis
• Il te voit / il te dit
• On me voit / on me dit
• On te voit / on te dit
2ème cas : à la troisième personne il y a une
distinction entre OD et OI :

• Je le vois / je lui dis


• Tu le vois / tu lui dis
• Il le voit / il lui dit
• On le voit /on lui dit
2. Enoncés à l’impératif

N’ayant pas de sujet explicite, un verbe à l’impératif


se combinera avec des pronoms objets
• Règle d’ordre : le pronom objet suit le verbe : V+
Pro
a. Aux premières et deuxièmes personnes : moi et toi
ont la même forme en tant qu’objet direct et
indirect
• Vois-moi ! / dis-moi !
• Vois-toi ! / dis-toi !
b. A la 3ème personne on a deux formes :
le(les) et lui (leur)

Vois-le ! / dis lui !


Vois-les ! / dis leur !
Remarques :
• Les formes de 3ème pers sont constantes que
ce soit au mode de l’indicatif, subjonctif ou
conditionnel, ou au mode de l’impératif.
• Aux autres personnes, on a affaire à des
formes différentes lors du passage du mode
de l’impératif aux autres modes : les formes
me et te dépendent du mode sans distinction
de fonction grammaticale ; moi apparait à
l’impératif dans une construction positive
affirmative.
Question:

Lorsque ces pronoms sont en relation de


consécution (enchainement), comment
sont-ils ordonnés ?
La règle d’ordre serait la suivante :
a. Aux modes autres que l’impératif l’ordre est :
• indirect + direct, lorsque l’objet indirect
relève de la 1ère ou 2ème pers. :
je me le dis ;
je te le dis
• direct + indirect, lorsque l’objet indirect est
celui de la troisième pers. :
Je le lui dis
b. A l’impératif :
• l’ordre est le suivant lorsque la phrase est
affirmative :
direct+indirect
Dis-le moi !
dis-le lui !
• Lorsque la phrase est négative l’ordre est
bouleversé:
 Indirect – direct dans le cas des formes me/te;
nous /vous
Ne me le dis pas!
 Direct – indirect dans le cas de la « non
personne»: Ne le lui dis pas !
A ce niveau, cependant il faudra respecter des règles
de compatibilité :
a. Me (te et se) en tant qu’objets directs sont
compatibles avec des objets indirects (de la forme
moi toi et lui) suivant le verbe et introduits par une
préposition :
*je me te confie
* tu te me confies
Je me confie à toi
Tu te confies à moi.
b. L’objet direct et indirect à la troisième personne
étant différents, on aura :
Je le lui confie ; tu les leur confies
c. Me (te se) en tant qu’objet indirect n’est compatible
avec aucun objet direct de 1ère et 2ème pers. ; seules
sont compatibles les formes autonomes moi( toi
lui )introduits par la préposition à :
• * Je me vous appelle ; * ils te me recommandent
• Je vous appelle à moi
• Il me recommande à toi

d. Lorsque l’objet direct relève de la 3ème pers., on


aura : me, (te, se) pronom objet indirect + le (la, les)
+V
• Je me le dis ; il te la donne ; tu te les rappelles.
Synthèse
Retenons deux idées principales :
a. Le pronom objet indirect de 3ème pers. se
place, quel que soit le mode, après le pronom
direct :
Il le lui dit / Dis-le lui !
• Le pronom objet indirect de 3ème pers. est Lui
quel que soit le mode ; alors que pour la 1ère et
2ème pers., à l’impératif (affirmatif) il prend la
forme d’un antonyme moi et toi ; aux autres
modes la forme me et te.
Il résulte de ces considérations les conclusions
suivantes :
a. Les pronoms de 1ère et 2ème pers, d’une part, et
ceux de 3ème pers., de l’autre, n’obéissent pas
à la même distribution :
• Les deux formes me et moi sont en
distribution complémentaire : leur apparition
dépend du mode du verbe et non de la
fonction grammaticale qu’ils assument à
l’intérieur d’un même énoncé (rappelons que
les deux formes peuvent occuper
communément les fonctions d’objet direct et
indirect quel que soit le mode).
b. A la troisième personne le problème se pose
autrement :
• les pronoms le et lui sont en distribution
complémentaire parce que chacun assume une
fonction différente ; le est toujours objet direct /
lui est toujours objet indirect.
• Cette différence formelle justifie des
combinaisons de type :
Je me le dis /tu te le dis / il se le dit (combinaisons
renfermant des pronoms réflexifs)
Je le lui dis/ tu le lui dis / il le lui dit (combinaisons
renfermant des pronoms non-réflexifs).
• Par contre on ne peut associer des pronoms de même
nature relevant de la 3ème personne ; comme dans les
séquences :
*je le le dis /*tu le le dis /*il le le dit
• Ces combinaisons sont impossibles parce qu’elles
associent des formes identiques occupant la place de
deux fonctions différentes ; on ne saurait différencier
l’objet direct de l’indirect. La nature grammaticale et
référentielle de cette personne pourrait prêter à
confusion et rendre le texte incompréhensible. C’est
dans ce sens, à notre avis, qu’il faudra comprendre la
diversité des formes qui caractérisent les différentes
actualisations de cette personne, contrairement aux
autres personnes qui connaissent une stabilité formelle.
• Ajoutons à ces considérations, un autre
trait syntaxique : lui se situe toujours
après un autre pronom objet direct :
je le lui dis / tu le lui dis/ il le lui dit//
Dis-le lui !
c. L’identité formelle des formes me et te,
qu’elles soient objets directs ou indirects,
empêche leur utilisation dans une relation de
consécution ; d’où la malformation de :
*je me te confie / *tu te me confies /
* il se te confie
• On ne saura distinguer dans ce cas l’objet
direct de l’indirect. On dira par contre:
Je me confie à toi / tu te confies à moi /
il se confie à toi
• De même, on ne peut dire :
*je me lui confie,
alors que l’on accepte :
Je le lui confie.

Cette incompatibilité syntaxique relève d’une


contrainte syntaxique relative à la position de
me/te :
• ces pronoms (de même que se) se placent
toujours après le sujet, qu’ils soient objets
directs ou indirects ;
• tout autre pronom, se situant après ces
pronoms sera considéré comme direct ; c’est-
à-dire que dans une relation de consécution,
me/te/se remplissent le rôle grammatical
d’objet indirect.
• On aura ainsi l’ordre suivant : me/te/se Objet
indirect + direct : je te le donne / tu me le
confies.
• La position dans ce cas détermine la fonction.
• Par conséquent :
*je me lui confie,
combine deux objets indirects, l’un de par sa
position, l’autre de par sa forme.
Il en résulte une incompatibilité syntaxique qui
devrait être corrigée en tenant compte de la
nature grammaticale de chacune des deux
formes :
je me confie à lui.
Ce conflit syntaxique ne concerne que me/te/se et
lui ; et non le et lui.
Conclusion générale
• La lecture des articles de Benveniste nous a permis
de toucher à la complexité du système linguistique
relatif aux dits « pronoms personnels»;
• Le classement traditionnel devrait être dépassé si
l’on veut dégager les spécificités syntaxiques et
combinatoires de ces unités;
• Ces caractéristiques sont à chaque fois alimentées
par la nature des ces unités qui participent à la
construction du sens de différentes façons, selon
qu’elles sont appréhendées en discours ou en
langue, en communication ou hors communication.

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