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LIRE ET ECRIRE

UE (FRA 101) – Français : Lire et écrire


Semestre 2 – Faculté de droit (FDD)
Cours assuré par M. AMEWU Komi Seexonam et M. DIEPENA Komla Mawuli
Université de Lomé (FLLA-LM)

Plan du cours

I- LA PONCTUATION

II- LES NIVEAUX OU REGISTRES DE LANGUE


III- LES TYPES DE TEXTES
IV- EMPLOI DU DISCOURS DIRECT, INDIRECT, INDIRECT LIBRE
V- L’ACCORD DU PARTICIPE PASSE
VI- EMPLOIS ET VALEURS DES MODES ET DES TEMPS
VII- LES MẺTHODES DE PRISE DE NOTES ET DE DOCUMENTATION
VIII- LES COMPTES RENDUS
IX- LA LETTRE DE DEMANDE D’EMPLOI ET LE CURRICULUM VITAE (CV)
X- LES FIGURES DE STYLE
CONTENU DU COURS

SEANCE N° 1
LA PONCTUATION

Objectif : Bien ponctuer les textes.

Introduction
La ponctuation permet de préciser le sens des phrases. Elle sert à marquer une longue ou
une courte pause au cours d’une lecture. Les principaux signes de la ponctuation sont :
1- Le point (.)
Il marque une grande pause dans la lecture et s’emploie à la fin d’une phrase complète. Il sert
aussi dans les abréviations.
Ex : Chacun de nous ignorait les intentions funestes de cet individu.
Adj. (Adjectif)
2- Le point d’interrogation (?)
Il se place à la fin d’une phrase interrogative directe.
Ex : Organiserez-vous le mariage sans l’approbation de vos parents ?
3- Le point d’exclamation (!)
Il termine une phrase exclamative pour marquer une surprise, une crainte, une admiration, …
Il se retrouve aussi à la fin d’une interjection.
Ex : Quelle farce !
Comme il est joli, votre chien !
Oh ! Ah ! Hélas ! Fichtre !
4- Les points de suspension (…)
Ils sont au nombre de trois et marquent un silence, une hésitation ou une interruption
de parole.
Ex : Je n’y attachais aucune importance … Non …Je pense que j’avais honte de ce que
représentait le fait d’être noir par rapport au fait d’être blanc.
– Monsieur le Directeur, je voudrais …
– Je sais ce que tu veux me dire.
Remarque : les signes de ponctuation précités terminent généralement les phrases. Ils sont
appelés les ponctuations fortes.
5- La virgule (,)
La virgule sépare à l’intérieur d’une phrase deux mots, deux groupes de mots ou deux
propositions de même fonction grammaticale.
Ex : Demain matin, au premier chant du coq, les voyageurs commenceront leurs préparatifs
pour le départ.
Ses yeux étaient noirs, brillants, pleins de feu.
6- Le point-virgule (;)
Il marque une pause plus importante que la virgule et sépare deux propositions.
Ex : La mère se lève sur ses ailes ; le petit le regarde attentivement et se soulève un peu aussi.
7- Les deux points (:)
Ils annoncent une énumération, une explication, une citation et précèdent le plus souvent les
guillemets.
Ex : Il déballa les provisions : des œufs, du pain, de la salade.
Elle n’a qu’un désir : se promener sur la plage.
Molière déclarait dans L’avare : « Qui se sent morveux, qu’il se mouche. »
8- Les guillemets (« »)
Ils encadrent les propos tels que prononcés par un auteur ou par une personne quelconque.
Ex : « On n’a rien sans peine », affirme Alain.
9- Les parenthèses ( )
Elles servent à isoler une idée au sein d’une phrase. Elles encadrent, dans la phrase, une
explication, un commentaire, etc.
Ex : Terminator (comme on le surnomme) a rendu la vie difficile à son adversaire lors du
combat.
10- Le trait d’union (-)
- Le trait d’union sert à couper un mot à la fin de la ligne, faute de place.
- Il s’utilise quand on associe les particules ci et là à certains mots.
Ex : ci-contre, celle-ci, celui-là, là-bas, là-haut, etc.
- Des noms et certains adjectifs composés renferment des traits d’union.
Ex : coffre-fort, bleu-ciel
- Le trait d’union s’utilise devant même précédé d’un pronom personnel.
Ex : moi-même, toi-même, lui-même, nous-mêmes, etc.
- Il s’emploie quand il y a inversion du sujet ou lorsque le pronom personnel suit directement
le verbe.
Ex : Suis-je moi aussi un héritier ?
Dis-lui ce que tu penses de la situation.
- Pour associer les petits mots suivants à d’autres mots, on utilise les traits d’union : avant,
arrière, contre, demi, extra, mi, semi, ultra, etc.
Ex : demi-obscurité, arrière-garde, extra-terrestre, contre-attaque, mi-temps, etc.
- Dans les adjectifs numéraux cardinaux au-dessous de cent, le trait d’union s’emploie.
Ex : dix-huit, quatre-vingts.
- Dans quelques-uns, quelques-unes, etc.
11- Le tiret (–)
Le tiret annonce un changement d’interlocuteur. Il est plus long que le trait d’union.
Ex : – Quand pensez-vous venir ?
– Pas avant le printemps prochain, à la belle saison.
Les tirets, dans certains cas, peuvent encadrer une explication ou une remarque dans une
phrase comme les parenthèses.
Ex : Il faut savoir – et beaucoup l’ignorent – que ce danger est réel.
SEANCE 2

LES NIVEAUX OU REGISTRES DE LANGUE

Objectif : Adapter ses communications selon les circonstances

Introduction
Selon les situations de communication (les circonstances, le destinataire ou l’objectif
poursuivi), notre manière de s’exprimer varie. Ces variations de langage, selon les usages,
permettent de déterminer trois registres de langue : familier, courant et soutenu. Chaque
registre de langue se caractérise par des traits particuliers de prononciation, de vocabulaire, de
grammaire.
1- Le registre familier
Il s’emploie principalement à l’oral entre des personnes qui ne veulent pas marquer de
distance particulière entre elles. Les règles de grammaire n’y sont pas toujours respectées, en
particulier dans les tournures interrogatives (absence d’inversion : Tu seras là demain ?) et
négatives (absence de ne : je sais pas. T’arrête pas devant moi). De plus, il est à remarquer
dans ce registre l’emploi de "on" à la place de "nous", la fréquence des répétitions, l’emploi
systématique de mots de liaison du genre "alors" entre chaque phrase. Dans ce registre, la
phrase est souvent segmentée, les néologismes sont fréquents, le vocabulaire abonde en
interjections, expressions imagées, plaisanteries, voire en expressions argotiques. Les temps
qui y sont les plus utilisés sont le présent, le futur et le passé composé de l’indicatif.
NB : Le registre familier est un grand ensemble qui peut être scindé en registre populaire et en
registre dit vulgaire ou argotique. Les deux ont les caractéristiques susmentionnées, mais à la
différence du registre populaire, le registre vulgaire utilise davantage de locutions argotiques
ou des grossièretés qui font que le langage tenu tend parfois à ressembler pour les non-initiés
à un véritable code dont le sens est difficilement accessible.
2- Le registre courant
Le registre courant est le langage ordinaire de l’expression écrite, celui de la
conversation ou de la correspondance entre deux personnes qui ne se connaissent pas
personnellement, celui des journalistes et des publicitaires. C’est également le registre de
l’enseignement et d’une partie des auteurs de prose (romans, nouvelles…). Dans ce registre,
les règles de grammaire sont généralement employées de façon régulière, mais sans
recherche. Les temps verbaux utilisés sont le présent, l’imparfait, le futur et le passé composé
qui tend à remplacer le passé simple. De même, on évite l’emploi du subjonctif imparfait et
du plus-que-parfait.
3- Le registre soutenu
Ce registre est celui qu’emploient en littérature de nombreux textes poétiques, mais
aussi la narration en prose la plus recherchée, ainsi que certains textes scientifiques,
philosophiques ou religieux. Dans la vie quotidienne, ce registre tend à disparaître, excepté
dans certaines circonstances comme les discours solennels de commémoration ou les discours
politiques. Dans ce registre, les règles de grammaire sont toujours respectées avec grand soin
et parfois avec un peu de préciosité. Le respect de la concordance de temps et l’emploi du
passé simple, de l’imparfait du subjonctif sont de mise. Le vocabulaire, choisi avec soin,
emploi des termes recherchés, précis (parfois techniques), s’intégrant dans des tournures peu
courantes (métaphores, métonymies…) et des phrases complexes, rythmées et équilibrées.

Quelques exemples de phrase


1
- Super, cette caisse ! (familier)
- C’est une bonne voiture ! (courant)
- Ce véhicule présente des atouts certains (soutenu)
2
- Quand il est rond, il déconne (familier)
- Quand il a bu, il raconte n’importe quoi (courant)
- L’excès de boisson le rend incohérent (soutenu)
3
- Tu viendras chez moi ce soir ? (familier)
- Est-ce que tu viendras chez moi ce soir ? (courant)
- Viendrez-vous chez moi ce soir ? (soutenu)
4
- Pas d’accord, mais alors là pas du tout ! (familier)
- Je ne suis pas du tout d’accord avec vous (courant)
- Je ne partage nullement votre avis (soutenu)
5
- Jojo, il a toujours des fringues super (familier)
- Joseph est toujours très bien habillé (courant)
- Joseph s’habille toujours élégamment (soutenu)
6
- J’ai pas peur de ce flic (familier)
- Je n’ai pas peur de ce policier (courant)
- Je ne redoute pas cet agent de sécurité (soutenu)
7
-Vous bouffez de la merde (familier)
- Vous vous nourrissez mal (courant)
-Votre alimentation n’est pas très équilibrée (soutenu)

SEANCE 3
LES TYPES DE TEXTES

Objectif : Déterminer les caractéristiques de chaque type de texte.

Introduction
Les types de textes sont des modèles de textes qui présentent une organisation
constante. Ils renvoient à différents actes de communication tels que décrire, raconter,
renseigner, informer, expliquer, convaincre, ordonner, faire agir. Leur connaissance oriente
la lecture en créant chez le lecteur un « horizon d’attente » qui lui permet d’anticiper sur la
suite. Cette connaissance des types de textes permet aussi à celui qui écrit de disposer d’un
schéma de fonctionnement préétabli.
Il est cependant à souligner qu’il est rare de trouver des textes qui appartiennent
intégralement à l’un ou à l’autre des types. Le plus souvent se mêlent dans un même texte
plusieurs types. Autrement dit, dans un même texte, l’auteur peut passer d’un type à un autre.

I. Le texte descriptif
Le texte descriptif représente les choses par des mots. Il vise à produire une
impression analogue à celle que donne le peintre au moyen des couleurs en permettant au
lecteur de se représenter l’aspect d’un objet, d’un lieu, d’une personne…
Dans un texte, la description joue un rôle particulier :
- elle donne des renseignements utiles. En informant le lecteur de la situation et de l’aspect
d’un objet, d’un lieu, d’une personne, la description offre des repères qui servent à mieux
comprendre le texte ou à diriger une action s’il s’agit d’un mode d’emploi.
- Elle peut suggérer une idée ou un rapprochement avec une autre réalité. Elle fonctionne
alors comme une métaphore.
- La description peut aussi avoir une volonté esthétique. Un tableau, un portrait
particulièrement beaux transmettent au lecteur un sentiment de beauté qui s’ajoute au
caractère utile de la description en procurant un plaisir et une émotion esthétique.
Les outils de la description sont principalement les mots et expressions fournissant une
indication d’ordre spatial comme certaines prépositions et locutions prépositives (sur, au-
dessus, près de, à proximité de), les adverbes de lieu (là) et les compléments de lieu ; les
adjectifs qualificatifs exprimant les sensations visuelles, auditives, olfactives, tactiles,
gustatives que le descripteur veut faire partager au lecteur ou marquant les jugements de
valeur de celui-ci (délicieuse, gracieuse). Le champ lexical c’est-à-dire le vocabulaire relatif à
un même domaine détaille les impressions et constitue aussi un outil de la description. Enfin
dans une description, l’auteur peut utiliser des images (comparaison ou métaphore) pour
suggérer une impression.

II. Le texte narratif


Le texte narratif raconte des faits réels ou imaginaires en situant leur déroulement dans
le temps et dans l’espace. Le rapporteur est appelé narrateur. Les événements racontés
peuvent s’étendre sur une durée plus ou moins longue. Ils se situent dans le présent ou dans le
passé. Ainsi les temps les plus utilisés dans une narration sont le passé simple et l’imparfait.
Le présent y est parfois employé pour rendre le récit plus vivant et plus présent à l’esprit du
lecteur.
Notons que les événements racontés ne sont pas toujours exposés dans l’ordre
chronologique. Les procédés modifiant l’ordre et le rythme des événements sont
l’enchâssement, le sommaire, l’ellipse et la pause. L’enchâssement permet d’intercaler, dans
le récit chronologique, des faits antérieurs à l’action principale. Le sommaire est le fait de
raconter brièvement des événements nécessaires à la cohérence de l’histoire. L’ellipse
concourt à faire l’économie du récit de certaines actions et ainsi d’accélérer le rythme de la
narration. La pause permet de ralentir le récit des événements.
NB : Le texte narratif est souvent entremêlé de passages descriptifs, explicatifs ou
argumentatifs.

III. Le texte informatif ou explicatif


Le texte informatif ou explicatif transmet des informations. Il a pour objectif de
renseigner, de communiquer des connaissances sur un sujet donné. Il apporte des informations
sur un thème ou une question, dans le domaine de la fiction ou dans celui de la réalité. Ces
informations ou explications peuvent prendre des formes diverses : exposé d’un
fonctionnement, mode d’emploi technique, différents sens d’un mot (article de dictionnaire),
résumé et présentation d’un roman, exposé tiré d’un ouvrage scolaire…L’analyse du texte
informatif se fait à partir de ses caractéristiques qui sont :
- l’usage des mots de liaison ou une ponctuation permettant de mettre en lumière les rapports
qu’ont les informations entre elles : rapport de cause (parce que, car), rapport de conséquence
(ainsi, donc, par conséquent), de but (pour, afin de), de ressemblance (de même que, comme),
de succession (et, ensuite)
- progression linéaire qui approche successivement plusieurs thèmes (Chaque thème est
développé et présenté dans un ordre logique),
- faible présence de l’émetteur et du destinataire (l’emploi des tournures impersonnelles au
détriment des marques de personne renvoyant à l’émetteur et au récepteur)
- absence de subjectivité (l’absence normalement des marques de l’état d’esprit du rédacteur
même si elles interviennent quelquefois sous forme de réserve pouvant exprimer la prudence
face à des faits complexes. Le lexique est souvent objectif, sans verbes d’opinion)
- l’usage fréquent du temps présent qui marque une vérité générale, intemporelle.

IV- Le texte injonctif


Un texte injonctif est destiné à transmettre au lecteur des consignes à respecter ou à
appliquer. Il peut aussi transmettre des conseils sous une forme souple.
Il est employé pour :
- transmettre les règles qui régissent une activité pratique et sociale comme dans le code de la
route ;
- instruire des comportements sociaux ou moraux comme c’est le cas dans des contrats de
toutes sortes, dans les textes de lois, dans certains passages des textes religieux ;
- communiquer des conseils, des marches à suivre dans le but de permettre d’effectuer
certaines tâches, une recette de cuisine par exemple ;
- impliquer l’interlocuteur ou le lecteur dans un propos argumentatif, avec des formules
comme « prenons, par exemple, le cas de… ».
Le texte injonctif se sert de certains outils. Ainsi pour y exprimer la contrainte, on utilise :
- l’impératif (Ex : Sortez vite. N’oubliez pas de fermer la porte.)
- les formules impersonnelles d’obligation ou d’interdiction (Ex : Il faut pour stationner se
mettre en dehors de la chaussée)
- le verbe devoir, marquant l’obligation (Ex : La nuit, tout véhicule en stationnement sur la
chaussée doit être signalé.)
- l’infinitif (Ex : Prendre un comprimé matin et soir. Agiter la bouteille avant tout usage. Pour
réussir les madeleines au citron, mélanger deux œufs entiers avec leur poids en sucre, battre
un moment, ajouter le zeste de citron haché, puis la farine et le beurre fondu. Mettre dans des
moules beurrés. Cuir à four chaud 15 minutes.)
- le futur de l’indicatif (Ex : Vous prendrez soin de vos frères en mon absence)
- le subjonctif (Ex : Qu’aucun n’entre ici !)
Ces formulations peuvent paraître contraignantes, surtout s’il existe parallèlement une série de
sanctions correspondant à d’éventuelles infractions. Mais tout dépend du contexte. A l’oral,
l’intonation et la situation de communication sont déterminantes. Pour atténuer la contrainte
dans un texte injonctif, on utilise :
- la condition et l’auxiliaire de modalisation "vouloir" (Ex : on peut dire « si vous voulez bien
me suivre » au lieu de « suivez-moi ».
- le conditionnel (Ex : « Il faudrait », « vous devriez » à la place de « il faut », « vous devez ».
- une explication venant justifier l’injonction (Ex : Le conducteur doit alors rester au volant ou
à proximité du véhicule pour pouvoir aussitôt le déplacer si nécessaire.)
V. Le texte argumentatif
Un texte argumentatif est un texte qui cherche à convaincre, à justifier une thèse de
manière à entraîner l’accord du lecteur. Pour y parvenir, l’émetteur expose des arguments (des
raisons, des idées) en s’appuyant sur des exemples. Toutefois, le caractère convaincant d’une
argumentation cohérente et documentée ne garantit pas toujours la vérité de sa thèse. Lire un
texte argumentatif réclame donc de la vigilance et des connaissances.
Dans un texte argumentatif, la logique du raisonnement apparaît grâce à la ponctuation
et aux mots de liaisons qui marquent entre les arguments des rapports de but, de cause, de
conséquence, d’opposition, de concession, de condition.
Les marques de l’énonciation de ce type de texte sont :
- les marques de personne qui signalent l’implication de l’émetteur et du récepteur dans les
propos. La 1ère personne du singulier ou du pluriel renvoie à l’argumentateur, la 2e personne
désigne le ou les récepteurs. Mais l’argumentateur peut supprimer les marques de la 1 ère
personne. Son ton objectif donne alors à ses arguments la valeur de vérité générale.
- les marques de temps. Les temps verbaux les plus fréquents sont les principaux temps du
discours (présent surtout).
- les marques de l’état d’esprit de l’argumentateur. Même si l’argumentateur adopte un ton
objectif par l’utilisation de la troisième personne, son opinion apparaît dans le choix du
lexique ou des temps verbaux qui apportent des jugements de valeurs, des réserves ou des
adhésions.

SEANCE N° 4
EMPLOI DU DISCOURS DIRECT, INDIRECT, INDIRECT LIBRE
Objectif : Distinguer et utiliser convenablement les différentes formes de discours.

Observation
1- Il m’avait dit : « Je ne peux pas jouer aux cartes avec toi, car j’ai un travail à faire. »
2- « Je ne peux pas jouer aux cartes avec toi, car j’ai un travail à faire », m’avait-il dit.
3- Il m’avait dit qu’il ne pouvait pas jouer aux cartes avec moi, car il avait un travail à faire.
4- Il ne pouvait pas jouer aux cartes avec moi, car il avait un travail à faire.

I- Remarques
Les quatre phrases expriment la même idée mais elles n’appartiennent pas au même
discours.
- La 1ère et la deuxième phrase rapportent textuellement les paroles du locuteur ; paroles qui
sont entre guillemets. Il s’agit du discours ou du style direct.
- Dans la 3eme phrase, les paroles du locuteur sont rapportées par l’intermédiaire d’un
narrateur. Dans cette phrase, on ne remarque plus les guillemets. A leur place, on note la
conjonction "que". Cette phrase est du discours ou du style indirect.
- La 4e phrase ressemble à la 3e. Mais la différence entre les deux est que dans la 4e phrase le
verbe déclaratif (dire) et la conjonction "que" sont inexistants. Il s’agit du discours ou du style
indirect libre.
Un autre exemple
DD : Elle pensa : « Cette rue sombre me donne des frissons. »
DI : Elle pensa que cette rue sombre lui donnait des frissons.
DIL : Elle pensa : cette rue sombre lui donnait des frissons.

II- Du discours direct au discours indirect


Le passage du discours direct au discours indirect entraîne plusieurs modifications de
la phrase d’origine. Ainsi, outre la disparition des guillemets, des deux points et l’introduction
de la conjonction de subordination "que", il est à noter des modifications des personnes
grammaticales, du temps du verbe, du mode et des adverbes de temps et de lieu.
1- Modification des personnes grammaticales
En passant du discours direct au discours indirect, les pronoms personnels ou
possessifs, les adjectifs possessifs et les terminaisons des verbes peuvent être modifiés.
Ex : DD : Kodzo déclara : « Je suis fier de mon enfant. »
DI : Kodzo déclara qu’il était fier de son enfant.

DD : Joseph déclarait : « J’ai tapé violemment mon frère. »


DI : Joseph déclarait qu’il avait tapé violemment son frère.

2- Modification du temps du verbe


Quand on passe du discours direct au discours indirect, le temps du verbe de la phrase
qui rapporte les paroles peut changer ou non.
* Il change quand le verbe introducteur est à un temps passé (passé simple, imparfait, passé
composé, plus que parfait…). Dans ce cas :

- Le présent devient l’imparfait


Ex : DD : L’homme a dit : « Je souffre des maux de ventre. »
DI : L’homme a dit qu’il souffrait des maux de ventre.

DD : Le patient déclara : « Le médecin marche trop lentement. »


DI : Le patient déclara que le médecin marchait trop lentement.

- Le passé composé devient le plus-que-parfait


Ex : DD : Il affirma : « J’ai eu des blessures. »
DI : Il affirma qu’il avait eu des blessures.
DD : « Je suis satisfait de son comportement », déclara le professeur.
DI : Le professeur déclara qu’il était satisfait de son comportement.

- Le futur simple devient le futur du passé (conditionnel présent)


Ex : DD : Elle déclara : « J’irai fêter au village. »
DI : Elle déclara qu’elle irait fêter au village.
* Le temps ne change pas quand le verbe introducteur est au présent ou au futur simple.
Ex : DD : Kouma affirme : « Je vais très bien. »
DI : Kouma affirme qu’il va très bien.

DD : Il dira : « Les joueurs avaient bien joué. »


DI : Il dira que les joueurs avaient bien joué.
DD : Le joueur déclarera : « J’ai bien joué. »
DI : Le joueur déclarera qu’il a bien joué.

3- Modification du mode
Le passage du discours direct au discours indirect n’entraîne pas le changement de
mode sauf s’il s’agit de l’impératif qui devient l’infinitif.
Ex : DD : « Sors de la salle », demande le professeur à l’étudiant.
DI : Le professeur demande à l’étudiant de sortir de la salle.

DD : « Ouvrez vos livres », a ordonné le professeur aux apprenants


DI : Le professeur a ordonné aux apprenants d’ouvrir leurs livres.

4- Modification des adverbes de temps et de lieu

Discours direct Discours indirect


Hier La veille
Avant-hier L’avant-veille
Aujourd’hui Ce jour-là
Demain Le lendemain
Après demain Le surlendemain
L’année prochaine L’année suivante
L’année passée L’année précédente
Le mois dernier Le mois précédent
De nos jours En ce temps-là
Ici Là

Ex : DD : « Nous avons traité un sujet de rédaction hier », dirent les apprenants.


DI : Les apprenants dirent qu’ils avaient traité un sujet de rédaction la veille.

DD : Un marchand affirma : « Le train arrivera demain. »


DI : Un marchand affirma que le train arriverait le lendemain.

DD : Elle m’avait affirmé : « Il a eu sur la route un accident aujourd’hui. »


DI : Elle m’avait affirmé qu’il avait eu sur la route un accident ce jour-là.

5- Modification en passant de l’interrogation directe à l’interrogation indirecte


a- Suppression de l’inversion
Ex : DD : « D’où viens-tu ? », me demanda le professeur.
DI : Le professeur me demanda d’où je venais.
b- Est-ce que devient si
Ex : DD : Je lui ai demandé : « Est-ce que tu as traité tes exercices ? »
DI : Je lui ai demandé s’il avait traité ses exercices.

DD : Le médecin demanda à Kodzo : « Est-ce que tu souffres des maux de tête ? »


DI : Le médecin demanda à Kodzo s’il souffrait des maux de tête.

c- Que et qu’est-ce que deviennent ce que


Ex : DD : Le père demanda à son fils : « Que fais-tu ?»
DI : Le père demanda à son fils ce qu’il faisait.

DD : « Que ferez-vous demain à l’école ? », demanda le père à ses enfants.


DI : Le père demanda à ses enfants ce qu’ils feraient le lendemain à l’école.
NB : - Les interjections et certains mots qui expriment le sentiment de celui qui parle (Eh, ah,
oh ! s’il vous plaît, cher ami, etc.) disparaissent au discours indirect.
Ex : DD : « Mon cher ami, sois vigilant », recommande Koffi à Kodzo.
DI : Koffi recommande à Kodzo d’être vigilant.
DD : « Eh mon Dieu ! demanda Candide au Nègre, que fais-tu là, mon ami, dans l’état
horrible où je te vois ? »
DI : Candide demanda au Nègre ce qu’il faisait là dans l’état horrible où il le voyait.
- Toutes ces modifications sont à noter si on passe du discours direct au discours indirect
libre. Toutefois la conjonction "que" est remplacée dans le discours indirect libre par deux
points ou point-virgule. Il faut ajouter que les verbes déclaratifs tels que dire, déclarer,
affirmer, etc. sont habituellement inexistants au discours indirect libre qui ressemble ainsi à la
fois au discours direct et au discours indirect. C’est le contexte, dans ce cas, qui peut guider
dans sa distinction. Dans les textes, le discours indirect libre vient souvent après un discours
indirect introduit par "que" ou après une remarque sur l’état d’âme du personnage.

Exemple
DD- Kouma affirma : « J’ai rencontré un groupe de personnes armées de machettes. »
DI- Kouma affirma qu’il avait rencontré un groupe de personnes armées de machettes.
DIL- Kouma marchait dans la rue, très inquiet : il avait rencontré un groupe de personnes
armées de machettes.

SEANCE N° 5
L’ACCORD DU PARTICIPE PASSE
Objectif : Accorder convenablement les mots variables à l’instar du participe passé

I- Qu’est-ce que le participe passé ?


Le participe passé est une forme verbale. Il s’emploie adjectivement ou s’ajoute à un
auxiliaire pour former un temps composé.
-Tous les verbes du 1er groupe plus "aller" forment leur participe passé en "é". Ex : dévoré,
regardé, sauté.
-Tous les verbes du 2e groupe et certains verbes du 3e groupe se marquent au participe passé
par "i". Ex : fini, Servi, dormi.
-Certains verbes du troisième groupe ont leur participe passé en "u" comme reçu (recevoir),
tenu (tenir), attendu (attendre).
-D’autres forment le leur en "ert". Ex : ouvert (ouvrir), offert (offrir).
-D’autres verbes aussi se terminent au participe passé par "t". Ex : atteint (atteindre), éteint
(éteindre).
- D’autres encore se terminent au participe passé par "s". Ex : appris (apprendre), dissous
(dissoudre), absous (absoudre).
NB : Le participe passé peut être employé seul ou avec l’auxiliaire être, ou encore avec
l’auxiliaire avoir.

II- Le participe passé employé seul (sans auxiliaire)


Le participe passé employé sans auxiliaire s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le
pronom auquel il se rapporte.
Ex : Les étudiants appliqués sont sûrs de réussir.
Aussitôt la leçon finie, les étudiants rangent leurs affaires.
Désorientées, elles demandent leur chemin.
Le pot de fleurs brisé appartient à mon oncle.
Les mangues cueillies sont bien mûres.
Le pneu réparé, il put repartir.
Courbaturée, elle n’en continuait pas moins à biner.
Une femme bien instruite saura bien éduquer son enfant.

NB : Certains participes passés comme approuvé, attendu, ci-inclus, ci-joint, excepté, non
compris, ouï, passé, supposé, vu, y compris, employés seuls ou placés devant le nom, jouent le
rôle de prépositions et restent invariables.
Ex : Vu les difficultés, nous y renonçons.

III- Le participe passé employé avec l’auxiliaire être ou un verbe analogue (sembler,
demeurer, avoir l’air, paraître, devenir, etc.)
Ce participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.
Ex : Les voitures étaient arrivées avec du retard.
Les cultivateurs semblent exténués.
Cette maison paraît abandonnée.
Le coupable de ce meurtre sera puni sévèrement.
L’herbe a été piétinée par les passants.
Ils sont allés à la réception de leur tante.
Elle fut partie sans hésiter.
Les flocons sont produits par évaporation.

IV- Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir


1- Règle générale : Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde pas avec
le sujet. Il s’accorde en genre et en nombre avec le COD si celui-ci est placé avant lui.
Ex1 : Les cultivateurs ont labouré leurs champs. COD (leurs champs) placé après le participe
passé, donc pas d’accord.
Ex2 : Les nouvelles que tu nous as données sont fausses. COD "que" mis pour "nouvelles"
placé avant le participe passé, donc il y a accord.
Ex3 : J’avais cueilli les fleurs hier soir. COD (les fleurs) placé après le participe passé, donc
pas d’accord.
Ex 4 : Les fleurs, je les avais cueillies hier soir. COD "les" mis pour "les fleurs" placé avant le
participe passé, donc il y a accord.
Ex5 : Nous adorons cette émission, c’est pourquoi nous l’avons enregistrée.
Ex6 : Nous avons regardé l’émission que nous avions enregistrée.
Ex7 : Nous avons répondu à leur lettre. Pas de COD, pas d’accord.
Ex8 : C’est à leur lettre que nous avons répondu. Pas de COD, pas d’accord.

2- Quelques cas particuliers


a- Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir et suivi d’un infinitif
Ce participe passé s’accorde seulement si le COD, placé avant lui, fait l’action exprimée par
l’infinitif.
Ex1 : La fille, je l’ai vue partir. Le COD l’ mis pour la fille, placé avant le participe passé, fait
l’action exprimée par l’infinitif (partir), donc il y a accord.
Ex2 : La chanson que j’ai entendu chanter est intéressante. Que mis pour chanson, COD
placé avant le participe passé, ne fait pas l’action exprimée par l’infinitif (chanter), donc le
participe passé ne s’accorde pas.
Ex3 : La chèvre qu’il a vu tuer est ma chèvre. Même situation que le précédent cas.
NB : - Le participe passé "fait" suivi d’un infinitif est toujours invariable.
Ex : La fille, il l’a fait sortir.
Les enfants, on les a fait partir.
- Lorsque le participe passé "laissé" suivi d’un infinitif est précédé par le COD, il peut
s’accorder ou rester invariable.
Ex : Ces ordinateurs que nous avons laissé(s) brancher sont hors d’usage.
- Pour les participes comme dit, dû, cru, pu, su, voulu, il arrive qu’on n’énonce pas l’infinitif à
la suite. Mais ils restent cependant invariables.
Ex : Il a fait tous les efforts qu’il a pu. (qu’il a pu faire)

b- Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir et précédé du pronom en


Règle : Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir reste invariable si le complément
d’objet qui le précède est le pronom en.
Ex : - J’aime des bananes, mais personne ne m’en a donné.
- Des étoiles filantes, j’en avais vu cette nuit-là.
NB : Si un adverbe de quantité (beaucoup, peu, combien, tant …) précède "en", le participe
passé s’accorde. Il ne s’accorde pas si l’adverbe suit le pronom "en" au lieu de le précéder.
Ex : - Des étoiles filantes, beaucoup j’en avais vues.
- Des étoiles filantes, j’en avais beaucoup vu.
- Des fruits, combien j’en ai mangés !
c- Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir et précédé du pronom L’
représentant une proposition
Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir qui a pour complément d’objet direct le
pronom neutre "l’" (représentant toute une proposition) reste invariable.
Ex : La journée fut plus belle qu’on ne l’avait espéré. ("l’", COD de "avait espéré", représente
la proposition "la journée fut plus belle".)
- Elle est punie comme elle l’avait mérité. ("l’", COD de "avait mérité", représente la
proposition "elle est punie".)

d- Le participe passé des verbes impersonnels et des verbes employés comme semi-
auxiliaires
Ce participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir est toujours invariable.
Ex : Les efforts qu’il a fallu pour se faire entendre sont énormes.
Les fleurs qu’ils ont pu cueillir sont jolies.
La chaleur qu’il a fait cette nuit l’a rendu malade.
Quelle sécheresse il y a eu cette année !
Voici toutes les cassettes que j’ai pu trouver.

e- Le participe passé des verbes intransitifs employé avec l’auxiliaire avoir


Le participe passé des verbes intransitifs comme courir, coûter, peser, valoir, vivre reste
invariable quand il est employé au sens propre.
Ex1 : La somme importante qu’a coûté cette voiture a ruiné sa petite économie. (Sens propre ;
pas d’accord car il n’y a pas de COD : on ne peut pas dire « a coûté quoi ? » mais « a coûté
combien ? "somme" est C. C. de prix).
Ex2 : Les vingt minutes que nous avons couru nous ont paru interminables. (Sens propre ;
pas d’accord car il n’y a pas de COD : on ne peut pas dire « avons couru quoi ? » mais
« avons couru pendant combien de minutes ? "minutes" est C. C. de temps).
NB : Employés au sens figuré, ces verbes sont transitifs et leurs participes passés s’accordent
avec le COD qui les précède.
Ex1 : Les efforts qu’a coûtés cet examen m’ont exténué. (Sens figuré ; accord car cet examen
a coûté quoi ? des efforts qui est COD).
Ex2 : Les dangers que nous avons courus sont presque insoutenables. (Sens figuré ; accord
car nous avons couru quoi ? des dangers qui constitue le COD).

f- Le participe passé d’un temps surcomposé


Ces temps ont deux participes passés, mais c’est le dernier seul qui peut s’accorder le cas
échéant.
Ex : Dès qu’il les aura eu finis, mon frère vous aura rendu les livres.

V- Le participe passé des verbes pronominaux


Le participe passé des verbes essentiellement pronominaux, des verbes pronominaux
réciproques et des verbes pronominaux à sens passif s’accorde avec le sujet. (Verbes
essentiellement pronominaux : s’absenter, s’accroupir, s’affairer, s’arroger, se blottir, se
démener, s’écrier, s’enferrer, s’enfuir, s’esclaffer, s’évanouir, se gargariser, s’insurger, se
méfier, se parjurer, se prélasser, se raviser, se récrier, se réfugier, se repentir, se soucier, se
suicider, se targuer, se vautrer… ; Locutions verbales essentiellement pronominales : s’en
aller, se faire jour, se mettre à dos, se porter garant, se rendre maître, s’en retourner, se tenir
coi, se trouver court, s’en venir… ; Verbes pronominaux réciproques : s’entraider, s’entre-
déchirer, s’entre-tuer… ; Verbes pronominaux à sens passif : se vendre, se charger, se
compter, se couper, etc.)
Ex : - Elles se sont refugiées en Allemagne. (Essentiellement pronominal)
- Elle s’est repentie de lui avoir prêté de l’argent. (Essentiellement pronominal)
- Les jeunes se sont insurgés contre l’autorité. (Essentiellement pronominal)
- Elles s’étaient enferrées dans leurs mensonges. (Essentiellement pronominal)
- Ils se sont battus toute la journée. (Réciproque)
- Etéocle et Polynice s’étaient entre-tués lors de leur bagarre. (Réciproque)
- Ces livres se sont bien vendus. (À sens passif)
- La piscine s’est vidée lentement (À sens passif)
- Cette arme s’est chargée par la bouche. (À sens passif)
- La langouste s’est vendue cher. (À sens passif)
- Le blé s’était coupé à la faucille. (À sens passif)
*- Le participe passé des verbes employés sous la forme pronominale comme se laver, se
couper, s’égratigner, etc. s’accorde en genre et en nombre avec le COD si celui-ci est placé
avant lui.
Ex : Les enfants se sont lavés.
Les enfants se sont lavé les mains.
NB : Pour bien écrire le participe passé des verbes pronominaux, il faut remplacer l’auxiliaire
être par l’auxiliaire avoir et poser la question qui ou quoi ? après le verbe.
Ex : Les enfants ont lavé qui ? "Se" mis pour les enfants qui est COD placé avant, donc il y a
accord.
Les enfants ont lavé quoi ? Les mains (COD placé après le participe passé donc pas
d’accord).
 Si un infinitif suit le participe passé d’un verbe pronominal, ce participe s’accorde
avec le pronom placé avant lui lorsque ce pronom est sujet de l’infinitif :
Ex : La chienne s’est laissée mourir (c’est la chienne qui meurt).
La chienne s’est laissé attacher (ce n’est pas la chienne qui attache).
 Les participes passés de certains verbes comme se plaire, se complaire, se rire de, se
jouer de, se rendre compte sont invariables.
Ex : Elle s’est plu dans cette ville. Ils se sont ri de nous. Elles se sont rendu compte de leur
erreur.

SEANCE N° 6
EMPLOIS ET VALEURS DES MODES ET DES TEMPS
Objectif : Employer correctement les modes et les temps

Introduction
On distingue 6 modes qui sont : l’indicatif, le conditionnel, le subjonctif, l’impératif,
l’infinitif et le participe. Chaque mode comporte des temps avec des valeurs différentes.
I- Le mode indicatif
L’indicatif est un mode qui permet de constater ou d’énoncer ce qui est, a été ou sera. Il
marque une action réalisée, qui se réalise ou qui se réalisera. Il est donc le mode de la
certitude. Ce mode renferme 8 temps dont quatre temps simples (présent, imparfait, futur
simple et passé simple) et quatre temps composés (passé composé, plus-que-parfait, futur
antérieur et passé antérieur). Chaque temps de ce mode a ses valeurs particulières.

1- Le présent
Il exprime :
 une action en train de s’accomplir au moment où l’on parle : présent instantané (Ex :
Je vois, de ma fenêtre, la pluie qui tombe dans la rue/ J’entends les cris des oiseaux.)
 une action qui se répète. On parle de présent d’habitude (Ex : Tous les matins, je me
lève à cinq heures/ J’arrose mes fleurs chaque soir.)
 une idée générale valable de tout temps. On parle de présent de vérité générale (Ex :
Qui aime bien, châtie bien/ Tout ce qui brille n’est pas or/ La terre est ronde ; elle
tourne autour du soleil.)
 un futur proche (Ex : Il arrive dans un instant/ Je reviens tout à l’heure.)
 un passé récent (Ex : Il vient de sortir de la salle.)
 une action passée que l’on veut rendre plus vivante : présent de narration (Ex : Il se
promenait tranquillement sur la route, soudain survient une voiture.)

2- L’imparfait
L’imparfait exprime :
 une action passée qui continue de se développer. C’est un passé qui dure (Ex : Depuis
ce matin il pleuvait.)
 un fait habituel dans le passé : imparfait de répétition ou d’habitude (Ex : Autrefois, je
me levais chaque matin à cinq heures.)
 une action passée qui se produit en même temps qu’une autre exprimée au passé
simple : imparfait de simultanéité (Ex : Il dormait encore profondément quand
sonnèrent huit heures.)
 la condition (hypothèse) dans une subordonnée introduite par « si » et associée à une
principale au conditionnel (Ex : Si j’étais riche, je m’achèterais une belle voiture.)
 L’imparfait peut aussi décrire une personne ou une chose dans le passé : imparfait de
description (Ex : Il neigeait, les flocons tourbillonnaient, la neige recouvrait les
chemins, la campagne restait silencieuse.)

3- Le passé simple
Il exprime :
 une action achevée qui s’est produite à un moment bien déterminé du passé (Ex : Il
mourut en 1977/ En ce moment-là, le tonnerre gronda)
 des actions passées qui se succèdent dans l’ordre chronologique (Ex : Le chien s’arrêta
un moment, flaira le vent, longea le ruisseau, chercha un gué. Il trouva un passage et
s’y engagea/ Le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea/ Il s’arrêta, tourna un
instant sur lui-même, observa bien l’endroit avant de continuer son chemin.)
4- Le futur simple
Le futur simple exprime :
 l’avenir (Ex : Nous irons ce soir à la pêche.)
 un ordre : futur de commandement (Ex : Tu me feras ce travail avant midi.)
 une affirmation atténuée : futur de politesse (Ex : Je vous prierai de me laisser
tranquille / Je vous demanderai de me laisser poursuivre mon exposé.)

5- Le passé composé
Le passé composé traduit :
 une action passée dont les résultats se prolongent jusqu’au moment où l’on parle (Ex :
Ils ont débuté le cours il y a un instant / Il a commencé sa leçon de grammaire.)
 une action présente au moment où elle va tomber dans le passé (Ex : Ils ont raté
l’avion qui vient de décoller.)

6- Le plus-que-parfait
Il indique souvent qu’un fait a eu lieu avant un autre fait passé (Ex : Dès qu’il l’avait
aperçu, il le saluait/ J’étais déjà sorti lorsqu’il arriva.). Il peut marquer tout simplement une
action achevée (Ex : Nous avions travaillé tout le jour dans notre champ.)

7- Le passé antérieur :
Comme le plus-que-parfait, le passé antérieur indique qu’une action est antérieure à une autre
action passée (Ex : Dès qu’il l’eut aperçu, il le salua.)
NB : Contrairement au plus-que-parfait, le passé antérieur s’emploie rarement dans les
propositions principales ou indépendantes. Employé dans ces propositions, le passé antérieur
marque le prompt achèvement de l’action (Ex : Le touriste eut vite atteint le sommet.)
8- Le futur antérieur
Le futur antérieur marque d’ordinaire un fait antérieur à un autre dans le futur (Ex : Il
jouera quand il aura terminé son devoir.). Il peut indiquer un fait qui sera accompli dans le
futur (Ex : Dans une demi-heure, je serai parti.). Il peut marquer aussi la supposition ou la
probabilité (Ex : Il n’est pas arrivé, il aura manqué le train.

II- Le mode conditionnel


Le conditionnel exprime une action qui dépend dans sa réalisation de certaines conditions
(Ex : Si vous me donniez son adresse, j’irais tout de suite le trouver/ Je le comblerais de
cadeaux s’il travaillait bien.). Il peut exprimer aussi :
- la politesse (Ex : Voudriez-vous me dire là où il se trouve ?/ Je voudrais vous parler.
Pourriez-vous me recevoir.)
- le désir ou le souhait (Ex : J’aimerais visiter cet hôtel.)
- la supposition, le doute (Ex : Notre camarade Jean serait malade.)
- le futur (Ex : je savais qu’il obéirait./ Elle souriait à l’idée des choses qui se réaliseraient
sûrement.) Dans ce cas, il n’y a ni condition, ni doute dans l’esprit, le conditionnel exprime
une action passée qui était future par rapport à une autre action également passée. On parle
alors de conditionnel-temps ou futur dans le passé.
NB : Il y a trois temps dans le mode conditionnel : le présent, le passé 1ère forme et le passé 2e
forme.
Ex1 : - Si j’avais les moyens, je l’aiderais.
- Si j’avais eu les moyens, je l’aurais aidé.
- Si j’avais eu les moyens, je l’eusse aidé.
Ex2 : - Si elles prenaient des cours de danse, elles pourraient participer au spectacle.
- Si elles avaient pris des cours de danse, elles auraient pu participer au spectacle.
- Si elles avaient pris des cours de danse, elles eussent pu participer au spectacle.

III- Le mode subjonctif


Le subjonctif exprime généralement l’indécision, le doute ou l’éventualité (Ex : Il veut
que les étudiants comprennent ses cours.). Il s’emploie dans certaines propositions
indépendantes pour exprimer une prière (Ex : Que Dieu vous aide à surmonter cette
difficulté !), un souhait (Ex : Que les épreuves de l’examen soient faciles !), un ordre (Ex :
Qu’il s’en aille ! Qu’il sorte vite de la salle !)
NB : On distingue 4 temps dans le mode subjonctif : le présent, l’imparfait, le passé et le plus-
que-parfait.

IV- Le mode impératif


Généralement, l’impératif exprime un ordre (Ex : Marche rapidement / Sortons de la
salle) ou une défense (Ex : N’y touchez pas). Mais il peut exprimer aussi un conseil (Ex :
Apprends toujours tes leçons/ Sois humble dans la vie), un souhait (Ex : Faites de beaux
rêves) ou une prière (Ex : Ô mon Dieu, aie pitié de moi.)

V- Le mode infinitif
* L’infinitif a souvent la valeur du nom puisqu’il peut remplir toutes ses fonctions (Ex :
L’ardeur de vaincre cède à la peur de mourir/ Travailler est un devoir/ Jouer n’est pas
chose facile/ Ces étudiants apprennent sérieusement pour réussir.)
* Il devient un nom lorsqu’on lui adjoint un article (Ex : Nous prendrons le déjeuner à douze
heures et demie.)
* L’infinitif peut avoir la valeur d’un verbe dans les propositions indépendantes :
- pour commander : infinitif de commandement (Ex : Agiter avant usage/ Prendre un
comprimé matin et soir/ Tenir le médicament au frais durant soixante-douze heures avant son
usage.)
- pour interroger : infinitif d’interrogation (Ex : Que dire de la situation actuelle ? Que faire
pour éviter ce piège ?)
- pour s’exclamer : infinitif d’exclamation (Ex : Te mesurer à moi ! Moi, le faire roi !). *
L’infinitif a la valeur d’un verbe dans les subordonnées infinitives aussi (Ex : L’enfant voit
des éclairs briller/ Nous entendions chanter la chorale de l’église.)
NB : Deux temps sont à distinguer dans le mode infinitif : le présent et le passé.

VI- Le mode participe


Comme pour le mode infinitif, on distingue deux temps dans le mode participe : le
présent et le passé.
On ne doit pas confondre le participe présent, l’adjectif verbal et le gérondif.
Ex : - J’étais engourdi par l’obscurité envahissant la pièce (participe présent).
- J’étais engourdi par l’obscurité envahissante (adjectif verbal).
- En envahissant la pièce, l’obscurité m’engourdissait (gérondif : complément de temps et de
cause du verbe).
Le participe passé peut être utilisé comme un adjectif ou une forme verbale.
Ex : - Une femme instruite saura mieux éduquer ses enfants (adjectif)
- Il a pris la meilleure décision possible (forme verbale)

SEANCE N° 7
LES MẺTHODES DE PRISE DE NOTES ET DE DOCUMENTATION
Objectif : Faire ressortir l’essentiel d’un texte oral ou écrit et produire un exposé avec.
Introduction
Il existe des stratégies de lecture qui permettent de choisir parmi une pile de livres, de
documents, ceux qui correspondent à un sujet ou à une question
de recherche, ensuite de sélectionner des informations précises et utiles au but que l’on s’est
fixé. Pour ce faire, l’on peut se référer aux différentes sortes de lectures, à savoir la lecture
survol, repérage (écrémage) et approfondie.

I- La lecture survol
La lecture survol est une lecture d’exploration qui permet de :
– déceler le contenu d’un livre, d’un texte sans le lire de A à Z
– s’y orienter afin de déterminer les passages correspondants aux objectifs. Comment
explorer ?

 Examinez le titre,
 Lisez les indications portées sur la page titre et les deux pages de couverture (le
nom de l’auteur, le nom de la collection à laquelle appartient le livre, le sujet, le
projet de l’auteur.
 Vérifiez la date
 Parcourez l’avant-propos (introduction ou avertissement rédigé par l’auteur) et la
préface (rédigée par une autre personne).
 Parcourez le dernier chapitre (vous aurez un aperçu plus complet du contenu du
document). Dans une revue scientifique, le résumé (ou abstract) précédant l’article,
joue ce rôle.
 Parcourez la conclusion (ou l’épilogue). L’auteur y fait le point.
 Consultez les guides inclus dans les ouvrages (sommaire, table des matières, index
et bibliographie sont de véritables clés des livres. Ils vous orientent et vous évitent
de chercher au hasard.)

II- La lecture repérage


Une fois les passages (chapitre, page) détectés, il est inutile de les lire de la première ligne
à la dernière. Pour vous faire une idée d’ensemble de leur contenu, pour situer les
informations, ayez recours à la lecture repérage. En quoi consiste-t-elle ?
 Explorez les titres, les sous-titres : ils permettent de connaître les idées abordées dans
le passage. Vous pourrez ainsi « sauter » les parties non utiles pour votre travail.
 Regardez les illustrations et leur légende. Dans un ouvrage documentaire, les
illustrations sont un moyen complémentaire d’explication, elles montrent ce que l’écrit
ne peut traduire.
 Prêtez attention aux surlignages, aux caractères gras qui mettent en valeur les mots
importants
 Prenez connaissance des endroits charnières, c’est-à-dire des passages qui condensent
le maximum d’informations pour retrouver ce qui intéresse (l’introduction, la
conclusion, la première phrase des paragraphes qui donne un aperçu de ce qui va être
traité dans le passage, et contient des éléments de liaison avec ce qui précède). Dans ce
cas, vous « écrémerez » le texte, c’est-à-dire que vous lirez, par exemple, le début des
paragraphes. Si l’idée vous intéresse, vous continuez la lecture. Sinon, vous passez au
paragraphe suivant.
NB : Lorsque vous aurez sélectionné livres et textes, établissez une bibliographie dans le but
de retrouver facilement les documents et de pouvoir citer vos sources : « Rendez à César ce
qui est à César… ».

III- La lecture approfondie


C’est une méthode qui consiste à lire les chapitres, les pages, les articles pertinents en
rapport avec votre sujet, à prendre en notes les éléments importants et à les synthétiser. Cela
aboutit à la réalisation personnelle d’un dossier ou d’un exposé…
La lecture approfondie est une opération indispensable pour assimiler un texte. Elle
comporte plusieurs étapes :
 Survoler (explorer les titres, les intertitres, les mots mis en valeur par la typographie,
la numérotation, les illustrations, observer le découpage en paragraphes). L’objectif du
survol est de repérer le chemin, se faire une idée du contenu afin d’apprivoiser le texte.
 Questionnez (dès le début de la recherche, listez vos questions (que voulez-vous
savoir ?). Cette étape vous permet de filtrer les informations, de garder uniquement ce
qui présente un intérêt pour le travail.
 Lisez (lisez toujours les textes jusqu’au bout sans vous attarder sur les points difficiles.
La suite éclaire souvent ce qui paraissait obscur au départ. C’est seulement si le
contexte ne vous a pas permis de comprendre les mots inconnus, que vous pouvez
consulter un dictionnaire).
 Reformulez le contenu dans votre propre langage. Avantages : assurance d’avoir bien
compris le texte, appropriation.
 Vérifiez (revenez au document pour contrôler l’information, la compléter, la rectifier,
si besoin est).
 Dégagez les grandes parties (aidez-vous pour cela de la mise en page, de la
numérotation, des intertitres, de la division en paragraphes. Le paragraphe est souvent
élaboré comme suit : idée directrice + idées complémentaires + arguments +
illustrations (citations, exemples).
 Détectez les mots clés (les mots ou expressions clés sont indispensables pour
comprendre et retenir le message, ils sont porteurs du sens principal).
 Détectez les mots de liaison (les mots de liaison organisent les idées, indiquent les
relations entre les différents éléments du texte. Ils permettent de suivre le
raisonnement ou le déroulement des idées).

IV- La prise de notes


La prise de notes a pour principal objectif de garder une trace pour lutter contre
l’oubli. Elle soulage le cerveau. La prise de notes facilite la compréhension, la mémorisation
ou encore la rédaction d’un texte ou écrit personnel (dossier, mémoire, fiche de lecture..) à
partir de ce qui est noté. Les sources de prise de notes sont multiples : communication ou
discours oral (cours, exposé, conférence…), notes à partir d’un écrit, etc. La prise de notes
implique deux actions simultanées : concentration et organisation des informations.
1- Concentration des informations
– Notez des mots clés assortis d’adjectifs.
– Pour les actions futures, utilisez l’infinitif : « changer méthode d’évaluation ». Pour les
actions passées, utilisez le participe passé : « client prévenu », « machine
commandée ». N’utilisez pas de verbes conjugués.
– Inventez des abréviations au fur et à mesure de vos besoins :
 En général, choisissez une majuscule associée à un signe ou à une lettre en minuscule.
 Quand vous créez une abréviation, notez entre parenthèses le mot entier
correspondant pour limiter les erreurs de relecture.
 L’abréviation doit être suffisamment évocatrice pour ne pas être sujette à
interprétation.
 D’une prise de notes à une autre, vous pourrez augmenter votre dictionnaire
d’abréviations dans votre domaine.
– Le style télégraphique peut être aussi utilisé : Les conditions de vie sont difficiles dans
l’Antarctique = « conditions vie difficiles Antarctique ».
– Les signes sont aussi d’une utilité : + pour « plus », = pour « égal », → pour marquer
la conséquence.

2- Organisation des informations


En prenant des notes, on n’écrit que l’essentiel. Il faut donc faire attention aux
formules : en premier lieu, d’une part, d’autre part, par ailleurs, en revanche, premièrement,
en résumé, etc., car elles indiquent l’articulation du raisonnement et introduisent les
principaux points. Il existe mille et une façons de noter. La méthode des tableaux est la plus
connue :
– Pour une réunion avec un ordre du jour connu ou une réunion débattant d’un ou de plusieurs
problèmes.

Exemple
Plan Idées forces Idées complémentaires

Notez les différents Notez les points clés, les Notez les informations
thèmes abordés ou le argumentations secondaires qui illustrent
plan détaillé principales les points clés : anecdote,
chiffres, nom, date…

NB : le tableau doit être élaboré en rapport avec l’ordre du jour.


– Pour une réunion de résolution de problème
Exemple
Le problème Solutions envisagées Solutions retenues
Au cours du débat, notez dans la bonne colonne, l’idée qui s’y rapporte
NB : Dans le cadre d’une recherche devant déboucher sur la rédaction d’un mémoire par
exemple, il est préférable d’utiliser un gros cahier pour la prise de notes, en prenant soin de
citer, de mentionner le nom de l’auteur, la page de référence (laissez beaucoup d’espace entre
les notes, écrivez seulement au recto).
Conclusion
Les différents types de lecture participent à la saisie de l’essentiel d’un texte, d’un
document ou d’un livre. Ils sont utiles à la prise de notes et dans le processus de recherche
devant déboucher sur la rédaction d’un rapport ou d’un mémoire.

SEANCE N° 8
LES COMPTES RENDUS
Objectif : Bien rédiger les comptes rendus.

I- Définition, but et caractéristiques


Le compte rendu est la relation avec précision d’un fait, d’un événement, d’une œuvre. Il
permet de conserver le déroulement d’un événement ou les idées essentielles développées
dans une œuvre donnée. Un compte rendu doit être clair, fidèle, concis, précis et objectif.

II- Les différentes étapes dans un compte rendu


Généralement, on note les étapes suivantes dans un compte rendu :
- la nature de l’événement
- la date, le lieu et l’heure du déroulement de l’événement
- les raisons qui sont à la base de cet événement
- la présentation du déroulement de l’événement
- les conséquences de l’événement
- la conclusion ou les conclusions à tirer de cet événement.
Un compte rendu peut répondre ainsi aux questions suivantes :
-De quel événement s’agit-il ?
-Où et quand s’est-il déroulé ?
-Pourquoi ?
-Comment s’est-il déroulé ?
-Quelles en sont les conséquences ?
-Quelle conclusion tirer de cet événement ?

III- Les différents types de compte rendu


On peut faire le compte rendu d’une réunion, d’un match, d’un voyage, d’un accident, d’une
lecture, d’une représentation théâtrale ou d’une activité quelconque.
Chaque type de compte rendu a ses particularités.
Notons que selon les situations et selon l’usage qu’on veut en faire, un compte rendu peut se
transformer en procès-verbal ou en rapport.

1- Le compte rendu de réunion


Dans un compte rendu de réunion, il est à distinguer :
* une introduction qui donne des précisions sur la date, le lieu, l’heure, les participants, le
président de séance et l’ordre du jour
* un développement qui comprend :
- le débat ou la discussion (les diverses interventions)
- les décisions prises
* et une conclusion qui donne les précisions suivantes :
- le mot de fin du président
- l’heure de la fin de la réunion
- la date de la prochaine réunion
- la date de la rédaction du compte rendu
- la signature du rédacteur.

2- Le compte rendu de lecture


Le compte rendu de lecture est la présentation du contenu et des diverses informations
liées à un texte ou à une œuvre littéraire (Ici, nous parlerons principalement d’une œuvre
intégrale : roman, pièce de théâtre, nouvelle, recueil de poèmes, etc.).
Le compte rendu de lecture permet de conserver les idées essentielles développées dans une
œuvre et d’avoir une idée sur la technique ou l’art de l’écrivain qui en est l’auteur.
On distingue généralement les 9 parties suivantes dans un compte rendu de lecture :
l’introduction, l’auteur, la présentation de la société à l’époque de la sortie de l’œuvre, le
résumé de l’œuvre, sa structure, l’étude de l’espace et du temps, l’étude des personnages, le
sens et la portée de l’œuvre et la conclusion.
*- L’introduction
Elle situe le travail dans un cadre général et donne un aperçu sur ses différentes parties.
NB : Dans l’introduction, on doit préciser le titre et la nature de l’œuvre étudiée.
*- L’auteur
- Faire sa biographie (retracer sa vie). Dans cette biographie, on peut préciser sa date de
naissance et de décès, sa nationalité, sa carrière, etc.
- Citer ses œuvres principales.
*- La société
Il s’agit ici de dire les événements marquants de l’année ou de la période durant laquelle
l’œuvre a été écrite (situer l’œuvre dans son contexte historique).
*- La structure de l’œuvre
Distinguer les différentes parties (étapes) de l’œuvre tout en prenant soin de leur trouver des
titres.
NB : Se servir des numéros de page pour faire le découpage
*- Le résumé de l’œuvre
Réduire l’œuvre en peu de phrases (tenir compte seulement des idées essentielles développées
dans l’œuvre).
*- L’étude du temps et de l’espace
- Dire comment l’auteur présente ces éléments dans son œuvre (En ce qui concerne l’étude de
l’espace, par exemple, on distinguera les espaces réels, ceux imaginaires et évoqués).
- Signaler l’effet que l’auteur cherche à produire.
*- L’étude des personnages de l’œuvre
- Dégager leurs traits de caractère, leur personnalité, leurs problèmes.
- Préciser les relations qui existent entre ces personnages.
*- La portée de l’œuvre
Il est question ici de déterminer l’importance de l’œuvre étudiée. Autrement dit, il s’agit de
dégager les problèmes soulevés par l’œuvre (ses différents centres d’intérêt). Ces problèmes
peuvent être d’ordre politique, éducatif, social, etc.
*- La conclusion
Faire le bilan de tout le travail et donner son jugement personnel sur l’ensemble de l’œuvre.
NB : L’étude du style de l’auteur peut entrer en compte dans le compte rendu de lecture.

3- Autres formes de compte rendu


a- Le procès-verbal (le PV)
C’est un compte rendu destiné à un usage administratif ou juridique (le PV constitue une
preuve devant les tribunaux). L’objectivité est plus rigoureuse dans le PV que dans un compte
rendu simple. Dans le PV, le rédacteur doit raconter les faits tels qu’ils se sont produits sans
prendre partie en aucun moment (la personnalité de celui qui le rédige n’apparaît pas).
Le PV est souvent établi par un agent de l’autorité publique (gendarme, policier, secrétaire de
réunion, etc.).
Le PV d’une réunion, par exemple, comporte les éléments suivants :
- la date, l’heure, le lieu et la nature de la réunion
- les noms et prénoms des personnes présentes
- les noms et prénoms des personnes absentes
- l’ordre du jour de la réunion
- le déroulement de la séance
- les décisions prises
- la signature du président et du secrétaire de la séance et l’émargement des présents.

b- Le rapport
C’est un compte rendu auquel s’ajoutent les réflexions personnelles du destinateur.
Dans un rapport, on distingue deux parties essentielles : une première partie dans laquelle le
rédacteur présente les faits comme dans un compte rendu simple et une seconde partie
réservée à ses propositions. Dans cette deuxième partie, on peut rencontrer des phrases telles
que :
- Nous estimons qu’il serait bon…
- A mon avis, il conviendrait de…
- Il serait souhaitable que…
NB : Le rapport peut être sous la forme d’une lettre qu’on envoie à un supérieur pour lui
rendre compte d’un événement tout en y ajoutant des propositions personnelles.
SEANCE N° 9
LES COMPTES RENDUS (suite et fin)
Objectif : Bien rédiger les comptes rendus (procès-verbal, rapport)

Quelques exemples de compte rendu (Procès-verbal, Rapport)

1- Procès-verbal de la réunion EPD/SR du 30/01/2014


L’an deux mil quatorze et le jeudi 30 janvier à partir de 10h15mn, le collège des
professeurs intervenant dans les matières d’accueil que sont : le français, l’histoire-géographie
et la biologie, s’est réuni en séance de travail dans la salle des professeurs du CEG
d’Amatodzi sous la houlette de M. Ayivi Gédéon.
Etaient présents :
-mesdames : Hanyo Afi, Sitsopé Clémentine, Katoutou Jeanne et Molagno Essi.
-messieurs : Akpola George, Gbalato Nicolas, Ayivi Gédéon, Atasse Kankoe, Amelome
Komi, Alilou Serge, Amenyo Kokou, Tadja Koum et Amelewossi Kpoti.
Etaient absents : Mme Olalé Abidé et M. Nounamé Kodzo.
M. Ayivi, après ses mots d’ouverture, a donné la parole à M. Tadja qui a proposé un
ordre du jour tournant autour de trois points, à savoir :
-Relance des activités EPD/SR
-Présentation du bureau du club EPD/SR et
-Divers.
Cette proposition a été adoptée à l’unanimité par les professeurs présents.
Abordant le premier point de l’ordre du jour, M. Tadja a fait d’abord l’inventaire des
activités EPD/SR des années précédentes en mettant l’accent sur l’implication des élèves de
Quatrième et même celle des revendeuses, avant de laisser la parole au président qui l’a
redonnée à l’assistance afin de permettre à tout un chacun de poser des questions pour des
éclaircissements.
D’entrée de jeu, M. Amelome a demandé la définition du sigle EPD/SR. Ce qui lui a
été donné par M. Alilou : Education, population, développement/Santé reproductive.
Vient ensuite l’intervention de M. Amenyo qui voulait des éclaircissements concernant
l’intégration de ces éléments dans le cours. Sur ce point, Mme Katoutou a proposé qu’on
revoie les divers programmes pour voir là où on peut les insérer. Des inquiétudes que M.
Alilou avait tenté de lever lorsqu’en parlant de la science de la vie et de la terre, il disait
qu’elle englobe des chapitres qui font référence à l’environnement, à l’hygiène et à la santé de
reproduction. Pour M. Ayivi, on doit non seulement donner les enseignements EPD/SR mais
aussi vérifier si les élèves les mettent en pratique, puisqu’il s’agit de résoudre des problèmes
de société. Pour cela, l’enseignement doit amener les élèves à la prise des initiatives par la
formation des groupes de travail autour des thèmes EPD/SR. Il doit faire aussi en sorte que les
élèves puissent sensibiliser d’autres personnes. Pour appuyer son intervention, M. Ayivi
donne comme exemple le problème d’exode rural. Pour ce thème, l’enseignant doit, selon lui,
laisser apparaître dans le cours la définition, les origines, les conséquences et les solutions.
Son second exemple a porté sur le thème "Liberté" que dégage le texte "La chèvre de M.
Seguin". Pour M. Ayivi, la situation de ladite chèvre est comparable à celle des enfants qui
aspirent à une plus grande liberté.
D’autres inquiétudes ont été évoquées, à savoir la durée que doivent prendre les
interventions dans le domaine EPD/SR. La question s’est aussi posée de savoir si l’enseignant
doit à chaque cours entrer dans ce domaine. Inquiétudes tour à tour levées par M. Ayivi et M.
Gbalato. Le premier pour dire que le gros du travail se fera à la maison par les élèves qui
viendront seulement rendre compte à l’école. Le second pour inviter les enseignants à détecter
dans chaque discipline les chapitres concernés par les activités EPD/SR.
La dernière intervention sur ce point de l’ordre du jour a été celle de M. Amelewossi
qui, évoquant l’ancienneté de la formation des enseignants dans ce domaine, propose que
ceux qui s’y connaissent puissent permettre aux autres de les suivre au moment de leurs cours.
Au deuxième point de l’ordre du jour, le bureau du club EPD/SR a été présenté. Dans
ce bureau, on trouve les élèves suivants :
-Abideta Ayélé (3e C) : Présidente
-Dateh Koko (4e B) : Vice-présidente
-Akamo Mawoussé (5e A) : Secrétaire
-Ameli Dodji (3e B) : Adjoint au secrétaire
-Kpakpo-Nouli Hyppolite (5e D) : Trésorier
-Avitse Eva (3e A) : Vice-trésorier
-Amesse Gato (4e A) : Conseiller
-Touli Efa (4e C) : Conseillère.
Dans les divers, plusieurs interventions ont été notées. Les uns pour parler de l’exposé
que devra présenter M. Alilou sur la méthode à adopter dans l’enseignement EPD/SR et les
autres pour évoquer la campagne antisida qui sera organisée le 3 mars 2014 autour du thème
"SIDA, ça me concerne". A ce propos, des conférences-débats, un carnaval, des matchs de
football seront organisés.
La séance a été levée à 11h45mn par M. Ayivi Gédéon après la prise de rendez-vous
sur le 25 mars 2014 à 10h ; rendez-vous durant lequel il sera essentiellement question de
l’exposé de M. Alilou.
Fait à Lomé le 30 janvier 2014
Le président de la séance Le secrétaire de séance
Signature + Nom Signature + Nom

2- Rapport de l’accident survenu le 10 janvier 2014 au carrefour de Bè


Le vendredi 10 janvier 2014 à 14h35mn un accident grave a eu lieu au carrefour de Bè
entre un camion de sable et un taxi-moto (Zémidjan).
Cet accident a été causé par le camionneur qui a violé le feu rouge. En effet, le Taxi-
moto traversait le carrefour en allant vers le Château d’eau de Bè quand il a été percuté par le
camion de sable qui quittait le carrefour pour rallier le quartier Dékon. Après avoir percuté la
moto, le camion a terminé sa course folle dans les murs d’une boutique au bord de la route.
En principe, le feu étant au rouge à son niveau, le camionneur devrait s’arrêter et laisser la
voie libre au Zémidjan. Mais, selon ses dires lors du constat, les freins du camion ont lâché.
Aussitôt après l’accident, le conducteur de la moto et son client ont été conduits
d’urgence à l’hôpital de Bè par les sapeurs-pompiers. Selon le diagnostic du médecin-
soignant, le conducteur s’est retrouvé avec une double fracture au niveau de sa jambe gauche
et des blessures profondes sur les bras et au visage. Quant à son client, il souffre, en dehors
des blessures un peu partout sur le corps, d’un traumatisme crânien, ceci pour n’avoir pas
porté de casque. Les dégâts matériels, pour ce qui les concerne, ont été aussi considérables. La
moto a été complètement endommagée. Le phare, les clignotants, le feu arrière, le guidon, le
garde-boue avant et même le réservoir d’essence ont tous subi le choc de l’accident.
L’essence coulait sur le goudron avant que la moto ne soit relevée. Le camion a vu tout son
devant et sa vitre broyés dans le choc avec le mur de la boutique. Les appareils électroniques
qui se trouvaient dans la boutique, ont subi le même sort. Heureusement que le propriétaire
lui-même se trouvait à l’extérieur avant l’accident.
La responsabilité de cet accident incombe entièrement au camionneur qui n’a pas pu
vérifier son système de freinage avant de se mettre sur la route. Ses papiers ont montré
d’ailleurs qu’il n’a plus fait de visite technique il y a cinq ans de cela.
Il conviendrait donc d’appliquer une sanction sévère à ce camionneur en lui exigeant de
s’acquitter des frais de soins et d’hospitalisation puis de dédommager le commerçant qui a vu
sa boutique et ses marchandises totalement détruites. Il serait aussi bon que les autorités du
pays procèdent régulièrement à la sensibilisation des populations sur le respect des feux
tricolores, la nécessité de la visite technique des engins et du port des casques.
Fait à Lomé le 10 janvier 2014
L’agent de sécurité
Gbanoulolo Komigan

SEANCE N° 10
LA LETTRE DE DEMANDE D’EMPLOI ET LE CURRICULUM VITAE (CV)
Objectif : Bien rédiger les lettres administratives et le curriculum vitae.

I- La lettre de demande d’emploi


1- Présentation des différents éléments d’une lettre officielle
La lettre de demande d’emploi fait partie du grand groupe des lettres officielles ou
administratives qui laissent voir les dispositions suivantes :
* un en-tête regroupant :
- le nom, les prénoms et l’adresse de l’expéditeur à gauche.
-à droite, le lieu et la date.
-sous la date, on écrit au milieu "A monsieur le (Directeur, Maire, Ministre, etc.)"
-à gauche et sous l’adresse, on note l’objet de la lettre qui doit être indiqué de façon brève.
-on revient enfin à la ligne, vers le milieu, pour mettre Monsieur le (Directeur, Maire,
Ministre, etc.)
* un corps de la lettre regroupant :
-une formule d’attaque (2 cas sont possibles)
 1er cas : Pour demander quelque chose :

-J’ai l’honneur de solliciter…


-J’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance…
-J’ai l’honneur de vous demander…
-Je vous prie de bien vouloir…
-Je vous serais reconnaissant de…
 2eme cas : Pour informer de quelque chose :

-J’ai l’honneur de vous informer que…


-J’ai l’honneur de porter à votre connaissance…
-J’ai le regret de vous informer que …
* La partie qui suit la formule d’attaque expose clairement le motif de la lettre.
* Après cela, il faut une formule de politesse finale.
Exemples de formules finales :
-Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le…, l’expression de mes sentiments les plus
respectueux.
-Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma considération distinguée.
-Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.
-Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, les assurances de mon profond respect et de ma
très haute considération.
-(Evêque, cardinaux) Daignez agréer, (Excellence, Eminence), l’hommage de mon profond
respect.
-(Pour les religieux de façon générale) Veuillez agréer, Mon Révérend, l’hommage de mes
sentiments respectueux (ou distingués).

2- Exemple de lettre de demande d’emploi.


Monsieur AWOULOU Gérard vient d’avoir son diplôme de Master en droit privé. Il désire
travailler dans une banque de la place à l’exemple de l’UTB. Il adresse alors une lettre de
demande d’emploi au directeur de cette banque.

AWOULOU Gérard Lomé, le 21 avril 2020


BP : 9378
LOME-TOGO
Tél : 99 56 76 23
A
Monsieur le Directeur de l’Union
Togolaise de Banque (UTB)

Objet : Demande d’emploi


Monsieur le Directeur,
J’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance un emploi dans votre
établissement bancaire : l’Union Togolaise de Banque (UTB).
Jeune, dynamique et adepte du travail bien fait, je viens en effet d’obtenir mon diplôme
de Master en droit privé. Aussi voudrais-je vivement mettre mes compétences en tant que
conseiller juridique au service de votre célèbre établissement.
Je joins à ma demande mon attestation de Master et le relevé de notes correspondant
ainsi que mon curriculum vitae.
Dans l’attente d’une suite favorable, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur,
l’expression de ma considération distinguée.
Signature
AWOULOU Gérard
NB : Les lettres officielles et d’affaires sont adressées à des autorités ou à des personnalités
diverses pour leur demander des faveurs ou les informer. Elles doivent donc être entourées de
tous les soins possibles. Elles doivent être claires et précises. Aucune rature ne saurait tolérer.
Le papier qu’on doit utiliser est le papier blanc (papier rame).
3- Présentation de l’enveloppe
La présentation de l’enveloppe obéit à certaines exigences. Au recto, on a l’adresse du
destinateur ou de l’expéditeur (celui qui envoie la lettre) et au verso figure l’adresse du
destinataire (celui qui reçoit la lettre).

Recto : adresse du destinateur

Verso : adresse du destinataire

II- Le curriculum vitae (le CV)


La plupart des employeurs demandent aux postulants leur curriculum vitae qu’ils
doivent joindre à leur lettre de demande d’emploi.
Le CV est l’ensemble des renseignements concernant l’état civil, les titres, les capacités
et les activités passées d’une personne. Il est sélectif en ce que son rédacteur retient seulement
les éléments qui puissent l’avantager dans sa quête de travail. Le CV comporte les différentes
parties suivantes :
1- L’état civil
-Nom et prénoms
-Date et lieu de naissance
-Nationalité
-Situation de famille (célibataire, marié, divorcé, veuf…)
-Adresse personnelle
2- Formation reçue
-Les diplômes obtenus accompagnés de leur année d’obtention et des établissements
fréquentés.
-Les langues étrangères pratiquées (Français, Anglais, Espagnol, Allemand, Chinois, etc.)
3- Etats des services professionnels
Il s’agit ici d’indiquer, dans l’ordre chronologique, les différents emplois occupés. Il est
à préciser les dates, les noms des entreprises, les fonctions occupées et les raisons des départs
successifs.
4- Divers
A ce niveau du CV, il est question pour le rédacteur d’ajouter d’autres éléments
avantageux qui n’entrent pas dans le cadre des différentes parties précitées. Celui-ci peut
signaler par exemple qu’il a un permis de conduire s’il sait que le boulot convoité demande
des déplacements ou qu’il sait jouer au football si l’entreprise qui recrute à une équipe.
NB : Le rédacteur du CV doit être véridique.

Exemple de Curriculum vitae


Curriculum vitae
I- Etat civil
-Nom et prénoms : MAWONOU Kokou Jean
-Date et lieu de naissance : 27 juin 1993 à Lomé
-Nationalité : togolaise
-Situation de famille : célibataire, sans enfant
-Adresse personnelle : Ville : Lomé, Quartier : Adidogomé, Rue : Sérénité, Maison N°54,
BP : 1354 – Lomé, Tél : 91 67 23 78.
2- Formation reçue
*Les diplômes obtenus :
-2000 : l’obtention du CEPD à l’école primaire publique de Kpodzi
-2004 : BEPC au CEG de Kpodzi
-2008 : Bac II au Lycée Tokoin Solidarité (Lomé)
-2011 : Licence en droit privé à l’Université de Lomé
-2014 : Master en droit privé à l’Université de Lomé
*Les langues étrangères pratiquées : Français, Anglais et Chinois.
3- Etats des services professionnels
-2015 – 2016 : Stage au cabinet de Maître AKOLATSE Sévérin
-2017 – 2019 : Conseiller juridique à la Banque des Petits Epargnants de Lomé (BPEL).
Raisons de mon départ : distance éloignée de mon domicile et salaire dérisoire.
4- Divers
J’ai mon permis de conduire depuis 2012 et je suis ainsi prêt à effectuer des voyages si besoin
se fait sentir. De plus, je sais bien jouer au football. Nous avons l’habitude d’organiser des
tournois de football dans notre quartier et les gens m’apprécient beaucoup pour mes qualités
de dribbleur et de passeur. Je crois que je serai un bon ailier dans votre équipe si vous me
permettez d’être des vôtres.

SEANCE N° 11
LES FIGURES DE STYLE
Objectif : Identifier et utiliser convenablement les figures de style

Introduction
Une figure de style est un procédé de langage destiné à rendre la pensée plus frappante.
Elle s’inscrit dans le domaine de l’énonciation et représente un effort de pensée et de
formulation visant à séduire, à convaincre, à impressionner, à émouvoir ou à transmettre une
façon de voir. Une figure de style ou de rhétorique modifie, en effet, le langage ordinaire pour
le rendre plus expressif. Aussi faut-il signaler que chaque auteur ou chaque locuteur qui utilise
les figures de style cherche à produire ou à obtenir un effet particulier. Leur identification et la
recherche de leurs effets produits font donc partie des préalables à la compréhension d’un
texte.
On distingue le plus souvent les figures d’analogie, de substitution, de répétition,
d’amplification, d’opposition, d’atténuation et de construction.

I- Les figures d’analogie


1- La comparaison
La comparaison est une figure par laquelle on rapproche deux termes (plus ou moins
éloignés) en vue d’un effet stylistique. Elle établit une relation de ressemblance explicite entre
ces deux termes grâce à un outil de comparaison.
Une comparaison fonctionne sur quatre éléments : le comparé (l’objet que l’on compare),
le comparant (l’objet auquel on le compare, l’élément de référence), l’outil de comparaison
(comme, ainsi que, de même que, pareil, semblable, tel, ressembler à, etc.) et le point
commun.
Ex : « Telle une bête énorme et taciturne
Qui bourdonne derrière un mur,
Le ronflement s’entend, rythmique et dur. »
Le comparé est ici le ronflement, le comparant est la bête ; l’outil de comparaison est telle et
le point commun est le son.
Autres exemples
- L’enfant est beau comme le crépuscule.
- « Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir », (Charles Baudelaire)
- « Son regard est pareil au regard des statues », (Paul Verlaine)
- « Les pétales flétris sont comme des paupières », (Guillaume Apollinaire)
- Le vent rugit comme un soufflet de forge.

2- La métaphore
La métaphore est un transfert de signification (sens propre) à une autre signification
(sens figuré) qui ne convient qu’en vertu d’une comparaison qui est dans l’esprit. Elle est un
rapprochement implicite qui est fait entre deux mots ou deux idées afin de suggérer une réalité
nouvelle ou de faire surgir une image. A la différence de la comparaison, elle est caractérisée
par l’ellipse de l’outil de comparaison. Le mot comparé est ainsi mis en relation immédiate
avec le comparant. Il appartient alors au lecteur de retrouver les analogies qui ont permis le
rapprochement (couleur, forme, apparence, activité, caractéristiques).
Exemples
- Cet homme est un renard. (Pour dire que l’homme en question est rusé)
- « Cette faucille d’or dans le champ des étoiles », (Hugo)
C’est le rapprochement entre la forme de la faucille, sa couleur et l’indication du lieu (le ciel),
grâce au mot "étoiles" qui permet d’identifier la lune.
- « Votre âme est un paysage choisi », (Verlaine)
- Cet homme a eu une vie orageuse. (vie tumultueuse, agitée, troublée).
NB : La métaphore peut même exister en l’absence du comparé (on dit alors métaphore in
absentia). Ex : dans la phrase "Une étoile brille derrière une vitre", seul le comparant (étoile)
est exprimé.
- On parle de métaphore filée quand il y a une suite de métaphores sur le même thème.
Dans ce cas, on notera plusieurs métaphores qui se suivent dans une phrase, dans un passage
de texte ou dans le texte entier. Il est question alors d’un tableau métaphorique où, à
l’intérieur d’une analogie globale, des éléments se correspondent par ressemblance
explicitement ou implicitement.
Ex : « La parole est un fruit dont l’écorce s’appelle bavardage, la chair, éloquence et le noyau,
bon sens. », Ahmadou Hampaté Bâ.
Comparés Comparants
Parole Fruit
Bavardage Ecorce
Eloquence Chair
Bon sens Noyau

3- L’allégorie
L’allégorie est une description, un récit qui, pour exprimer une idée générale ou
abstraite, recourt à une suite de métaphores. Elle est une représentation imagée (par des
éléments descriptifs ou narratifs) des divers aspects d’une idée qu’elle rend moins abstraite.
Ex : « Le brave laboureur fait ses sillons et règle la page où s’écriront les poèmes de blé. »,
Victor Hugo, Les contemplations.
Dans cet énoncé, le tableau métaphorique repose sur une ressemblance créée entre
l’activité champêtre et l’activité littéraire. C’est cette simple ressemblance que les autres
métaphores de la phrase précisent ou expliquent.
Comparés Comparants
Page Champ
Lignes Sillons
Poèmes Blé
poète laboureur

4- La catachrèse
C’est une figure qui consiste à employer un mot par métaphore pour désigner un objet
pour lequel la langue n’offre pas de terme propre. Par la catachrèse, on étend la signification
d’un mot au-delà de son sens propre.
Exemples : "les bras d’un fauteuil", "les ailes d’un avion", "les pieds d’une table".

5- La personnification
C’est une sorte de métaphore qui consiste à attribuer des capacités et des caractéristiques
humaines à des animaux ou à des choses.
Exemples
- « L’océan sonore palpite sous l’œil de la lune en deuil », (Paul Verlaine)
- « Et la nature amoureuse dormait dans les grands bois sourds », (Victor Hugo)
- « Les arbres sur ma route fuyaient », (G. de Nerval)
- Les fables de La Fontaine

II- Les figures de substitution


1- La métonymie
C’est une figure de style qui attribue le nom d’un objet à un autre en vertu d’un rapport
constant entre les deux objets. La métonymie prend :
 la cause pour l’effet
Ex : Vivre de son travail (= vivre de ce qu’on gagne en travaillant).
Il a une belle main (= il forme bien les caractères de l’écriture).
 l’effet pour la cause
Ex : Ce mont n’a pas d’ombres (= il n’a pas d’arbres)
Socrate a bu la mort (= le poison qui l’a tué)
 Le contenant pour le contenu
Ex : Il a bu un verre (= il a bu la boisson qui se trouve dans le verre).
La salle applaudit longuement (= Ceux qui se trouvent dans la salle applaudissent
longuement).
Il aime la bouteille (= il aime les boissons, surtout alcoolisées).
 le lieu pour la chose du lieu
Ex : C’est une Marseille (= une étoffe de la manufacture de Marseille).
 le signe (ou le symbole) pour la chose signifiée
Ex : « l’épée » pour la profession militaire
« La robe » pour la magistrature et ceux qui suivent le barreau.
- C’est l’alliance de la faucille et du marteau (la faucille désigne les paysans et le
marteau, les ouvriers).
 L’instrument pour son utilisateur
Ex : C’est une bonne raquette = c’est un bon joueur de tennis.
 le terme abstrait pour le terme concret
Ex : Au lieu de dire « un enfant », on peut dire « l’innocence ».
 l’auteur pour son œuvre
Ex : lire un Voltaire = lire une œuvre de Voltaire
 les parties du corps pour les sentiments
Les parties du corps considérées comme le siège des passions et des sentiments intérieurs sont
utilisées pour les sentiments eux-mêmes.
Ex : Il a du cœur (= il a du courage).
« la cervelle » pour l’esprit, le jugement.
Elle n’a point de cervelle ou une tête sans cervelle (pour désigner un étourdi).
2- La synecdoque
La synecdoque est une espèce de métonymie par laquelle on donne une signification
particulière à un mot qui, dans le sens propre, a une signification plus générale ; ou au
contraire, on donne une signification plus générale à un mot qui, dans le sens propre, n’a
qu’une signification particulière. En un mot, dans la synecdoque, on prend le plus pour le
moins ou le moins pour le plus, la partie pour le tout, le singulier pour le pluriel ou le pluriel
pour le singulier, le nom de la matière pour la chose qui en est faite.
Exemples
- Nous apercevons cent voiles sur la mer (Cent voiles = cent vaisseaux).
- Il est sous mon toit (= il est dans ma maison).
- « Une fourrure » pour « un manteau de fourrure ».
- « (…) Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur. » Victor Hugo
- « de l’argent » pour dire « des pièces d’argent »
3- La périphrase
La périphrase est une figure de style qui combine l’allusion, la substitution et
l’allongement. Elle consiste à dire en plusieurs mots ce qu’on pourrait dire en un seul mot. La
périphrase attire l’attention sur une qualité, permet d’éviter une répétition…
Exemples
- A six heures du matin, nous voyons apparaître l’astre du jour. (L’astre du jour = le soleil)
- Le siècle des lumières est caractérisé par le rejet de l’autorité et du fanatisme, au nom du
progrès et de la raison. (Le siècle des lumières = le XVIIIe siècle)
- A peine le crépuscule tombait, on apercevait le flambeau de la nuit. (Le flambeau de la nuit
ou l’astre de la nuit = la lune).

4- L’antonomase
Elle consiste à employer un nom propre pour désigner une catégorie commune
d’individu.
Exemples
- Un Harpagon = un avare
- Un Don Juan = un grand séducteur, un coureur de jupon
- Un Crésus = un homme extrêmement fortuné
- Un Tartuffe = un hypocrite
- Une Pénélope = une épouse patiente et fidèle
SEANCE N° 12
LES FIGURES DE STYLE (Suite et fin)
Objectif : Identifier et utiliser convenablement les figures de style

III- Les figures de répétition et d’amplification


1- L’anaphore
Elle consiste à commencer plusieurs vers, phrases ou membres de phrases successifs par
le même mot ou groupe de mots pour insister sur une idée ou produire un effet.
Exemples
- « Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui ton bras vient d’immoler mon amant !
Rome qui t’as vu naître et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore ! »
Corneille, Horace (acte IV, scène 6)
- « Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade. » Victor Hugo
- « Afrique mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère… »
David Diop, Coups de pilon.
- « Nous disons à François Mitterrand : l’heure n’est plus à l’ironie et aux petites phrases.
L’heure est à la discussion. L’heure est à la décision. L’heure est à l’accord. », (Georges
Marchais dans Le monde du 16 février 1978).
2- L’épiphore ou l’épistrophe
Symétrique par rapport à l’anaphore, elle consiste à terminer des vers, des phrases sur
les mêmes mots ou groupe de mots.
Ex : « Et toujours ce parfum de foin coupé qui venait de Bérénice, qui résumait Bérénice, qui
le pénétrait de Bérénice. », Louis Aragon, Aurélien.

3- Le refrain - le leitmotiv
Figures de style voisines qui consistent à répéter surtout en début de strophe un ou
plusieurs mots dont la teneur éclaire largement le texte poétique.
Ex : "Onguent" d’Hector Poulet.
« Même si parfois
Tu vois
Dans le jardin de ton cœur
La liane-poison
Prendre le pas
Sur la liane douce
Même si parfois
Tes yeux s’ouvrent
Sur tout un bois de mancenilliers2
Qui envahit le rivage
De ta vie
Même si parfois
Tu as la bouche amère
D’avoir mangé sans répit
Ton âme en salade
Même si parfois
Tes larmes coulent
Comme l’eau dans le café clair du matin
(…) »
Hector Poulet, Paroles en l’air.
NB : La répétition de « Même si parfois » constitue le refrain ou le leitmotiv.

4- L’anadiplose
C’est un procédé de répétition et d’enchaînement par lequel on reprend au début d’une
proposition un mot présent dans la proposition précédente. La concaténation (l’enchaînement)
est parfaite quand le mot rebondit sur lui-même, occupant la dernière, puis la première
position.
Exemples
- « Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l’esclavage
L’esclavage de tes enfants… »
David Diop, Coups de pilon.
- « Le néant a produit le vide, le vide a produit le soufflet et le soufflet a produit le soufflé. »,
Paul Claudel, Le soulier de satin.

5- L’antanaclase
Une antanaclase est la reprise d’un même mot avec un sens différent.
Ex : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. » (Blaise Pascal, Pensées)

6- La gradation
Elle forme une sorte d’escalier montant ou descendant d’idées. Elle ordonne les termes
d’un énoncé selon une progression croissante ou décroissante. On distingue :
-La gradation ascendante
Exemples
- « Va, cours, vole et nous venge. », (Corneille, Le Cid)
- « Va, néglige mes pleurs, cours, et te précipite,
Au-delà de la mort que les dieux m’ont prédite. » (Corneille)
- « Je me meurs, je suis mort, je suis enterré », (Molière).
-la gradation descendante
Ex : Il hurla, cria, gémit et râla avant de mourir.
7- L’hyperbole
C’est une figure de style qui consiste à employer des expressions exagérées pour frapper
l’esprit. Elle est la figure de l’excessif, du démesuré, de l’énorme, ou de l’infiniment petit.
Elle souligne ou crée une exagération qui vise à susciter des sentiments extrêmes.
Exemples
- Christine verse des torrents de larmes parce qu’elle a perdu son père.
- Jacques a tellement soif qu’il a bu toute la mer.
- Je suis mort de fatigue.
8- L’apophonie
Elle consiste à passer d’un mot ou d’un ensemble de syllabes à un autre, entre lesquels il
n’existe qu’une différence phonétique minimale.
Exemples
- Cet homme a des réactions passionnées et passionnelles.
- Le jugement d’aujourd’hui est partial et partiel.
9- Le pléonasme
C’est l’emploi de mots ou d’expressions superflus, mais destinés à renforcer l’idée ou
qui ne font qu’ajouter, par une répétition fautive, à ce qui vient d’être exprimé.
Exemples
- Je l’ai vu de mes yeux.
- Il descend en bas.

10- La tautologie
C’est une définition répétitive fondée sur le principe d’identité.
Exemples
- « Un sou est un sou, un ordre est un ordre, Dieu est Dieu, nom de Dieu. », (Maurice Clavel).
- Un chien est un chien.

11- L’allitération
C’est une répétition de consonnes intérieures ou initiales dans une suite de mots
rapprochés afin d’accorder l’expression avec la pensée et le sentiment.
Ex : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes. », (Racine, Andromaque).

12- L’assonance
C’est une répétition de voyelles intérieures ou initiales dans une suite de mots
rapprochés. Cette homophonie de voyelles a une fonction identique à celle de l’allitération.
Exemples
- « Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ? »
P. Verlaine, Romances sans paroles, 1874.
- « Peuple que l’on traîne
Traine, promène et déchaîne à travers les théâtres électoraux. »
David Diop, Coups de pilon.

13- L’accumulation
Elle consiste à ajouter des termes de même nature et de même fonction. Contrairement à
l’énumération, qui a une fin et se présente comme une suite finie, l’accumulation semble
pouvoir se poursuivre indéfiniment. Par l’accumulation, on fait succéder plusieurs termes soit
pour approfondir la pensée, soit pour l’enrichir ou l’agrandir.
Exemples
- « C’est dans ce moment-là qu’un cri échappe à la poitrine d’un jeune homme, à ses
entrailles, à son cœur, à son âme, un cri de pitié, un cri d’angoisse, un cri d’horreur, un cri
d’humanité », (Hugo). Cet exemple comporte deux accumulations.
- « Oui, j’ai tout quitté pour vous ; j’ai voulu sacrifier patrie, épouse, honneur… », (Mérimée).

14- La paronomase
Elle consiste à employer côte à côte des mots dont le sens est différent, mais le son à peu
près semblable. La paronomase utilise des paronymes (des mots qui se ressemblent par leurs
sons).
Exemples
- « La mère de l’amour eut la mer pour berceau. », (Marbeuf).
- « Vouloir, c’est pouvoir »
- « Ménage ton manège. », (M. Jacob)
- « Qui vole un œuf vole un bœuf. »

15- Le polyptote ou la dérivation


Un polyptote consiste à employer plusieurs formes grammaticales (genre, nombre,
personnes, modes, temps) d’un même mot, dans une phrase.
Exemples
- « Ton bras est invaincu, mais non pas invincible », Corneille, Le Cid.
- « Le village a disparu. Jamais je n’ai vu une telle disparition de village », Henri Barbusse, Le
feu.
- « Madame se meurt ! Madame est morte ! », Bossuet dans l’Oraison funèbre d’Henriette-
Anne d’Angleterre.

IV- Les figures d’opposition


1- L’antithèse
Elle consiste à jouer sur les contrastes et à les exprimer par des tournures bipolaires. Elle
est un rapprochement de deux termes opposés (souvent abstraits) afin de mettre en valeur l’un
par l’autre. L’antithèse met en parallèle des éléments antonymes. On parle d’antithèse si l’on
oppose, par exemple, le bien et le mal, l’ombre et la lumière, la jeunesse et la vieillesse, le
passé et le présent, la vertu et le vice, la guerre et la paix, l’amour et la haine…
Exemples
- « Je vis, je meurs : je me brûle et me noie », (Louise Labé).
En écrivant Je vis, je meurs : je me brûle et me noie, Louise Labé met en relief, sous la forme
d’une antithèse, l’opposition entre les verbes vivre et mourir d’une part et les verbes brûler et
noyer d’autre part.
- « La roue agile est blanche et la quenouille est noire », (Hugo)
- « Paris est tout petit/ C’est là sa vraie grandeur », (Prévert)

2- L’oxymoron ou l’oxymore
C’est une forme d’antithèse ludique et paradoxale qui soude en une expression ramassée
deux sens théoriquement incompatibles. L’oxymore crée la surprise et remet en question les
visions du monde habituelles.
Exemples
- Les expressions suivantes constituent des oxymores : un mort-vivant, « leurs froides
chaleurs » (Du Bellay), « l’humide étincelle » (Verlaine), « Pâleur éblouissante » (Flaubert),
un savant ignorant ; un mystificateur mystifié, « un prêtre incrédule » (Balzac, L’illustre
Gaudissart).
- « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles », (Corneille)
- « Je la comparerais à un soleil noir, si l’on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière
et le bonheur », (Baudelaire).
- « Je sais que c’est la coutume/ D’adorer ces nains géants », (Victor Hugo).
3- L’antiphrase ou l’ironie
C’est une figure de style qui consiste à dire le contraire de ce qu’on veut faire entendre.
Dans l’antiphrase, on fait semblant de louer ce qu’on veut blâmer afin de tourner en dérision
(railler, moquer).
Exemples
- Dire d’un escroc : "Admirez ce génie de la finance".
- C’est de bon goût ! (= c’est tout à fait déplacé)
- C’est le plus beau jour de ma vie. (Pour évoquer au contraire un jour affreux)
- « C’est du joli » ou « c’est du propre » pour caractériser une action condamnable, une
sottise.
NB : Lorsque l’ironie est agressive et directement dénonciatrice, on parle de diasyrme.
Ex : « Bon appétit, Messieurs, ô ministres intègres, serviteurs dévoués qui pillez la maison ! »,
(Victor Hugo, Ruy Blas).

4- Le chiasme
Le chiasme est une figure complexe qui repose sur une organisation de la phrase dans
laquelle deux éléments opposés entrent dans une construction inversée.
Exemples
- « Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens/ Mais dans l’œil du vieillard on voit de
la lumière. », Victor Hugo, La légende des siècles. (A partir de deux éléments opposés (ici
jeunes gens et vieillard), le chiasme établit un parallélisme dans lequel les quatre éléments en
jeu sont croisés.
- « La neige fait au nord ce qu’au sud fait le sable. » Victor Hugo
NB : Dans le chiasme, les termes sont souvent disposés de manière croisée, suivant le schéma
AB/BA.
Ex : Indomptable taureau, dragon impétueux (Racine)
adjectif A nom B nom B adjectif A

V- Les figures d’atténuation


1- La litote ou l’atténuation
C’est une figure de style qui consiste à dire moins pour faire entendre plus. Elle permet
implicitement d’exprimer beaucoup plus qu’il n’est dit. Avec cette figure de style, on dit le
moins par modestie ou par égard. La litote utilise souvent la forme négative.
Exemples
- Madame de Clèves n’était pas peu embarrassée, (Mme de La Fayette) = Madame de Clèves
était excessivement embarrassée.
- Je ne puis vous louer (pour dire "Je blâme votre conduite").
- Dans Le Cid, Chimène use d’une litote quand elle dit à Rodrigue : « Va, je ne te hais point »
pour lui faire comprendre qu’elle l’aime.

2- L’euphémisme
C’est un procédé qui consiste à émousser le caractère désagréable d’un jugement. Il est
une façon de présenter une réalité brutale ou blessante en atténuant son expression pour éviter
de choquer.
Exemples
- "Il a vécu" ou "il a rendu le dernier soupir" (pour dire "Il est mort").
- Portez-vous bien (au lieu de "Je vous abandonne").
- Je vous en donnerai davantage une autre fois (au lieu de "Je ne veux pas vous en donner
davantage).
- Utiliser le mot "malentendants" pour désigner "les personnes sourdes".
- "Un demandeur d’emploi" à la place d’un chômeur, "un pays en voie de développement", ou
"émergeant", à la place d’un pays sous-développé.

VI- Les figures de construction


1- Le parallélisme
Le parallélisme consiste à reprendre la même construction syntaxique ou rythmique
dans deux parties d’un énoncé pour souligner leur correspondance ou leur rapport étroit.
Exemples
- « Argos nous tend les bras, et Sparte nous appelle », (Racine).
- « En 1816, il fut puni d’avoir parlé ; en 1824, on le punit de s’être tu » (Chateaubriand).
- « Il n’avait pas de fange dans l’eau de son moulin/ Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa
forge », (Victor Hugo).
2- L’ellipse
C’est l’omission volontaire de termes qui seraient grammaticalement nécessaires ou
non. Seuls subsistent dans l’énoncé les mots chargés de sens. Ces termes omis peuvent
toutefois se deviner.
Exemples
- Paul mange des cerises, Pierre des fraises. (On note ici l’ellipse du verbe manger dans la 2 e
partie de la phrase).
- « Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ? », (Racine). La 2e proposition de la phrase
aurait dû être "qu'aurais-je fait si tu avais été fidèle ?". Les termes omis sont donc "si tu avais
été".
3- L’anacoluthe
L’anacoluthe est une rupture dans la construction d’une phrase. Elle consiste à
provoquer un écart par rapport à la syntaxe courante. L’anacoluthe peut être envisagée soit
comme une faute grave de syntaxe, soit comme un procédé stylistique utile au langage affectif
et parfois analogue à l’ellipse.
Exemples
- « Descendras-tu, drôle ! ou s’il faut que je monte ? » (Feuillet, Scènes).
- « Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits / Et ne l’aimer jamais ? », (Racine,
Athalie).
- « Justes cieux ! me trompé-je encore à l’apparence/ Ou si je vois enfin mon unique
espérance ? », (Corneille, Le Cid).
4- L’asyndète
C’est la suppression des mots de liaison (conjonctions de coordination, adverbes) entre
les termes d’une même phrase ou de plusieurs phrases, qui donne au discours plus de vigueur.
Exemples
- « Sur le sable on voyait des traces de pieds nus. Elles s’en allaient de l’eau vers la digue. Les
empreintes étaient larges, puissantes. Elles avaient une allure animale. J’eus peur. Le lieu était
solitaire, sauvage. On entendait gronder les eaux. », (Henri Bosco, L’enfant et la rivière).
- « Ménalque se jette hors de la portière, traverse la cour, monte l’escalier, parcourt
l’antichambre, la chambre, le cabinet ; tout lui est familier, rien ne lui est nouveau ; il s’assit,
il se repose, il est chez soi. », (La Bruyère, Les caractères).

VII- Autres figures de style


1- L’onomatopée
C’est une figure de la rhétorique fondée sur l’imitation de certains sons de la vie
courante.
Ex : tic-tac, cliquetis, croasser, glouglou, crac, boum, coucou, etc.
2- L’apostrophe
C’est une figure de rhétorique par laquelle on s’adresse directement aux personnes ou
aux choses personnifiées.
Exemples
- « France, mère des arts, des armes et des lois », (Du Bellay, Les regrets).
- « Ô cendres d’un époux ! Ô Troyens ! Ô mon père ! », (Racine).
NB : L’apostrophe est souvent développée par des périphrases métaphoriques.
3- La prosopopée
C’est une figure de style qui consiste à invoquer, à faire agir et parler un être absent (un
mort), une idée abstraite, une chose, un animal, etc.
Ex : Les fables de La Fontaine.
4- La prétérition ou la prétermission
Elle consiste à dire quelque chose en déclarant que l’on se gardera de le dire. C’est le
refus simulé de dire une chose que l’on dit fort bien.
Exemples
- Je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler que vous n’êtes pas à la 1ère tricherie.
- Inutile de vous dire que l’examen est très proche.

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