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UNIVERSITE DENIS SASSOU N’GUESSO UE: TECHNIQUES D’EXPRESSIONS FRANÇAISES

INSTITUT DES SCIENCES GEOGRAPHIQUES, COURS DE M.


ILOKI ENVIRONNEMENTALES ET AMENAGEMENT
ANNEE ACADEMIQUE: 2020-2021
_____________________________________________

TECHNIQUES D’EXPRESSIONS
FRANCAISES

NIVEAU I

_______________________________________________________
CENTRE CONGOLAIS DE RECHERCHE EN LITTERATURE FRANCAISE (C.R.L.F.)
B.P : 2249 – Brazzaville
République du Congo
Tél. 00242 06 623 61 21
E-mail: crlfcenter@yahoo.fr
PROGRAMME DES ENSEIGNEMENTS

Séance 1
Le registre de langue

Séance 2
Langue orale, langue écrite

Séance 3
Sens propre et sens figuré

Séance 4
Homonymes, Paronyme, Synonymes, Antonymes

Séance 5
L’expression de la cause et de la conséquence

Séance 6
La ponctuation

Séance 7
La concordance des temps :

Séance 8
Phrase simple et phrase complexe

Séance 9
Types et formes de phrases

Séance 10
L’Expression des liens logiques : les connecteurs
Séance I

LES REGISTRES DE LANGUE


Registre de langue ou niveau de langue, terme désignant le registre dans lequel une
personne s'exprime dans une situation de communication donnée. Ce concept, qui
relève de la sociolinguistique, prend en compte le lexique utilisé et ou la forme
syntaxique élaborée par le locuteur. La manière dont on s'exprime varie selon la
situation où l'on se trouve : on n'emploie pas le même niveau de langue dans une
conversation à bâtons rompus et dans un discours officiel. On distingue en général
trois niveaux en français, qui peuvent se manifester à travers la construction
syntaxique, la prononciation ou le choix des mots.

I- Les différents registres de langue

Tout le monde ne s’exprime pas de la même manière. Leur manière de s’exprimer


dépend de plusieurs facteurs : leur âge, leur profession, etc. (un collégien ne parle
pas comme un professeur). Chacun s’exprime donc différemment, en fonction de la
nature du destinataire et du mode de communication. On appelle ces différences,
des niveaux ou registres de langue.

1- Le langage familier 

Le niveau de langue familier est caractérisé par l’emploi des termes familiers et
d’incorrections grammaticales. Il utilise des abréviations, des onomatopées, des
mots légèrement argotiques. Vous vous en servez dans la cours de récréation.

Exemple :

- Je n’aime pas cette nana.


- Qu’est-ce qu’on s’est bien marré au ciné !

2- Le langage courant (usuel, habituel)

C’est celui que l’on utilise dans la conversation avec les adultes ou pendant les
cours. Le langage courant est le langage usuel, sans incorrection, mais sans
recherche particulière : emploi d’un vocabulaire courant, de temps simples, tes le
présent et le passé composé, des abréviations usuelles.

Exemple :

- Je n’aime pas cette fille.


- On s’est bien amusé au ciné.

3- Le langage soutenu

Le langage soutenu est caractérisé par l’emploi de termes et de constructions


recherchés. C’est celui dont vous vous servez dans la langue écrite. Ici, l’expression
fait l’objet d’une recherche : élimination des abréviations, emploi du passé simple,
d’un vocabulaire plus recherché.

Exemple :

- Je n’apprécie pas cette jeune fille.


- Nous nous sommes bien divertis pendant cette séance de cinéma.

II- Comment reconnaître les différents niveaux de langue

Examinez d’abord le lexique, si vous hésitez sur un mot, cherchez lui, des
synonymes, le classement par niveau de langue sera plus facile (dix balles=
familier), (dix francs= courant). Les élisions (t’as pas) et les abréviations (récré) sont
propres à la langue familière.

Etudiez ensuite les tournures de syntaxe. Le langage familier ne pratique ni la


négation complète (t’as pas pour tu n’as pas), ni l’inversion du sujet en phrase
interrogative : (t’as pas au lieu de n’as-tu pas) en langage soutenu

Les termes employés dans des niveaux de langue différents désignent la même
chose, mais ils ne sont pas employés dans les mêmes situations.

Exemple : 1

- voiture (standard).
- automobile (soutenu).
- bagnole (familier).

Exemple : 2

- Pourquoi tu chiales ?
- Pourquoi tu pleures ?
- Pourquoi ces pleurs ?

Dans l’exemple 2, la première phrase sera dite de niveau familier, la seconde de


niveau standard (correspondant au niveau décrit par les grammaires), la troisième de
niveau soutenu.

Exercice :

Quel est le niveau de langue utilisé dans chacune des phrases suivantes ?

1- T’as pas dix balles, je te les rendrai à la récré


2- Est-ce que tu viendras à mon anniversaire ?
3- Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai.
Réponse :

III- Comment adapter son registre de langue à la situation de


communication

Il est très important d’avoir conscience du niveau de langue que vous utilisez.
Certaines libertés de langage tolérées dans des circonstances précises, sont à
proscrire dans d’autres situations de communication où la langue familière est
perçue comme une impolitesse.

Exemple :

Dites quel registre vous utiliseriez dans les situations suivantes :

1- Pour justifier un retard auprès de la conseillère d’éducation.


2- Pour écrire une rédaction.
3- Pour raconter le film de la veille à votre meilleur ami.

Réponse :

IV- Comment changer de registre de langue

Penser à supprimer les élisions du langage oral (T’as pas) et à utiliser pour le
langage soutenu, l’inversion du sujet et la négation complète (ne… pas) Pensez
aussi à trouver un vocabulaire plus recherché.

Exemple :

Transformez ces phrases écrites en langue familière en langage courant puis


soutenu.

- T’as pas cent balles ?


- J’ai drôlement la dalle.

Réponse :

Exercices :

Voici trois textes. A quel niveau de langue appartiennent-ils ? Relevez tous les
éléments qui vous permettent de le déterminer.

Mes parents aiment tout ce qui est à la mode. Ils ont des walkmans, des
blousons de soie de toutes couleurs, ma mère elle s’habille comme une minette (…),
elle passe ses journées à s’acheter des fringues et à se faire teindre les cheveux.
Elle a une couleur rousse très bizarre avec des méchettes, des rouleaux et des
espèces de franges comme des héroïnes de feuilletons télé américains débiles. On
dirait qu’elle veut poser pour des marques de shampoing tellement elle s’occupe de
ses cheveux et de leur couleur.

Stéphanie, Des cornichons au chocolat

A Naples, un certain soir de juillet 1602, un homme pauvrement vêtu heurtait à la


porte du monastère de Saint-Martin. Un judas grillé s’ouvrit prudemment et le frère
portier refusa d’abord de laisser entrer l’étranger en raison de l’heure tardive. Enfin,
surpris par un ton de commandement auquel il n’était pas habitué chez les gueux de
cette espèce, le moine déverrouilla la porte.

Marguerite Yourcenar, Anna Sonor

On ne s’occupait plus de moi. J’en profitais pour jouer avec Roger parmi les ateliers
déserts, où nos pas sonnaient comme dans une église, et les grandes cours
abandonnées que l’herbe envahissait déjà. Ce jeune Roger, fils du concierge
Colombe, était gros garçon d’une douzaine d’années, fort comme un bœuf, dévoué
comme un chien, bête comme une oie et remarquable surtout par une chevelure
rouge, à laquelle il devait son surnom de Rouget.

Alphonse Daudet, Le Petit Chose

Réponse  :

1- Registre familier : reprise du sujet par un pronom (mes parents, ils ; ma mère,
elle), emploi des mots familiers (minettes, fringues, méchettes, débiles),
expressions familières (des espèces de, tellement elle, on dirait qu’elle).

2- Registre soutenu : emploi du passé simple (s’ouvrit, refusa, déverrouilla),


vocabulaire soutenu (un judas, heurtait, gueux).

3- Registre courant : emploi de l’imparfait, (j’en profitais, sonnaient, envahissait),


utilisation des comparaisons fréquemment utilisés (fort comme un bœuf,
dévoué comme un chien, bête comme une oie).
Séance II

LANGUE ORALE, LANGUE ECRITE


On n’écrit pas comme on parle, on ne parle pas comme on écrit. C’est pourquoi on
distingue trois sortes de communication.

I- Communication orale

Deux ou trois personnes ont ensemble une conversation, celle qui a un message à
transmettre se nomme la locutrice, celle qui reçoit le message est l’interlocutrice. Ici,
le destinateur du message est présent et l’énoncé ou le discours s’élabore en
fonction des réactions de l’interlocuteur.

Exemple : Un professeur s’apercevant que ses élèves n’ont pas compris, reprendra
son explication, ou bien c’est l’élève qui lui demandera. La communication s’effectue
alors à double sens.

II- Communication écrite

Elle ne s’effectue que dans un sens, du narrateur vers le locuteur. (Supports


possibles : livres, journaux, affiches, BD…..). Elle s’effectue à l’aide des signes
conventionnels : lettres, chiffres, images…. Cette différence fondamentale explique
pourquoi la langue écrite comporte plus d’information que la langue orale.
Pour que le narrateur puisse toucher son lecteur, la langue écrite doit comporter plus
d’informations. Il utilisera donc les instruments mis à sa disposition par la langue :
orthographe, ponctuation, ordre des mots, règles de grammaire.

Exemple: Dans un cours par correspondance le professeur tiendra compte dans les
corrigés d’exercices de toutes les erreurs que commettent les élèves.

La troisième forme de communication, plus récente, passe par le cinéma et la


télévision et regroupe les deux formes précédentes. Elle se sert de la parole et de
l’image. Ici l’émetteur envoie l’information qui est récupérée par le récepteur

N.B : La langue écrite et la langue orale ont des propriétés différentes. Les gestes
qui accompagnent si souvent la communication orale sont absents de l’écrit et la
ponctuation ne transcrit que partiellement la richesse des intonations.

Exemple : C’était……..c’était………..les mots me manquent.

- Imaginez une scène qui vous a ému, vous venez d’être témoin d’un accident
(meurtre).

- Ou encore vous venez de passer un moment agréable, vous êtes tellement


émus, que vous n’arrivez pas à raconter cela à votre camarade.

III- Comment distinguer la langue orale de la langue écrite


- Réécrire la phrase.
- Repérez avec un crayon les mots et expressions qui vous semblent
appartenir au langage familier.
- Examinez attentivement le vocabulaire.
- Vérifiez la ponctuation.

Exemple: Des deux phrases suivantes quelle est celle qui appartient au domaine de
la langue écrite ? Quels indices vous sont permis de donner cette réponse ?

- Mon papa, quand il a eu son accident de voiture ben l’aile avant elle a été
enfoncée et il a dit qu’il allait devoir casquer pasque l’type y s’est tiré sans
laisser d’adresse.
- Lorsque mon père a eu son accident de voiture, son aile avant a été
enfoncée. Il craint que cela ne lui coûte cher, car l’homme qui l’avait emboutie
s’est enfui sans laisser son nom.

Réponse : C’est la phrase 2 (les mots sont placés dans la phrase selon un ordre
logique ; on a employé un vocabulaire soutenu « il craint », « s’est enfui », on a
utilisé une ponctuation autre que le point final)
Dans la phrase 1 les indices de la langue parlée sont : l’interjection « ben » ;
l’emploi des abréviations imitant le langage parlé « pasque », « y » ; le vocabulaire
familier « casquer, type, s’est tiré » ; la reprise d’un nom par un pronom : « l’aile
avant elle ».

Exercice 1 :

Parmi les phrases suivantes, repérez celles qui appartiennent au domaine de la


langue parlée et justifiez votre réponse à l’aide d’au moins deux indices :

1- C’est quand même un monde ! Y a pas moyen de s’isoler pour réfléchir dans
cette baraque.
2- L’autre jour, je rangeais des affaires dans mon armoire. J’allongeai le bras et
ma main rencontra un paquet de poils. C’était Félix mon chat !
3- Dans une grande sauteuse, faire dorer la viande de tous côtés. Saupoudrer
de la moitié du thym. Sortir et réserver sur une assiette, saler et poivrer.
4- Passe le mot à ton voisin. Grouille-toi, la maîtresse nous r’garde !

5- En raison de ce contre temps, je sollicite de votre bienveillance de réitérer ma


demande.

Exercice 2  :

Parmi les phrases suivantes, repérez celles qui appartiennent à la langue écrite et
justifiez chacune de vos réponses à l’aide de deux indices.

1- Occupé, occupé ! C’est fou ce qu’on lui téléphone à ce type-là ! 


2- Lorsque venait le tour de Christophe, souvent il ne restait plus rien à manger.
3- Aïe ! Aïe ! Aïe ! Je me suis piquée !
4- Tout est blanc. Les voitures se sont recouvertes d’une épaisse couche de
neige. Le concierge balaie à grands gestes les allées enneigées.
5- Le clown blanc, habillé de soie, poudré à frimas, un sourcil relevé très haut
sur son front comme un point d’interrogation, chaussé de fins escarpins
vernis, a toute l’élégance hautaine d’un seigneur

Correction

Exercice 1

Les phrases caractéristiques de la langue parlée sont les suivantes :


- Phrase 1 : expression (c’est un monde !) et mot (baraque) familiers, absence
de négation complète et abréviation (y a pas pour il n’y a pas).
- Phrase 4 : Vocabulaire familier (grouille-toi) mot élidé (r’garde), le destinataire
est manifestement présent.

Remarque :

L’usage du passé simple (phrase 2) est exclu de la langue parlée, de même que
l’infinitif (phrase 3).
Le niveau de langue soutenu (phrase 5) n’est pas fréquent à l’oral. En outre la
phrase 5 comporte des formules (je sollicite de votre bienveillance) caractéristique
de la correspondance de style administratif.

Exercice 2

Les phrases caractéristiques de l’écrit sont les suivantes :


- Phrase 2 : verbe à l’imparfait, inversion du sujet (Lorsque venait le tour de
Christophe).
- Phrase 4 : texte descriptif au présent, style très travaillé, précision des adjectifs,
nombreux groupes nominatifs enrichis, comparaison (comme un point d’interrogation
Séance III

SENS PROPRE, SENS FIGURE


Le sens figuré d’un mot ou d’un énoncé naît de l’écart entre la signification littérale
de celui-ci (qui définit son sens propre) et une autre signification, que le locuteur lui
attribue et qu’il cherche à communiquer. Destiné à renforcer l’expressivité (vivacité,
puissance) du discours, et donc l’effet produit sur le destinataire, le sens figuré surgit
grâce à la mise en œuvre d’un ensemble de procédés, ou figures, qui relèvent de la
rhétorique.

I- La figure, ou trope

Une expression de sens figuré est ainsi appelée parce qu’elle contient ce que la
rhétorique traditionnelle appelle une « figure » : (du latin figurare = créer ; ici, donner
une signification) ou « trope » (du grec tropos = tour, manière ; ici, manière
détournée de parler).

Ainsi, dans l’énoncé «  J’ai vu tout Fellini », le sens propre de «  Fellini », qui
désigne le nom du metteur en scène italien bien connu, est détourné ou occulté au
profit d’une seconde signification, « les films dirigés par Fellini ».

La notion de figure est caractérisée par un ensemble de traits. Elle constitue une
partie d’énoncé qui se détache de l’ensemble dans lequel il s’inscrit. Dans l’exemple
donné ci-dessus, «  tout Fellini » est un morceau de discours «  anormal », mis à la
place de la forme qui serait normale : «  tous les films dirigés par Fellini ».
L’interprétation de la figure consiste à rétablir le mot ou l’énoncé qu’elle remplace, en
découvrant le lien qui permet de passer de l’un à l’autre.

II- Du sens propre au sens figuré

Différent du sens propre, en effet, le sens figuré est néanmoins uni à lui par une
relation, et c’est en exploitant les différents types de liens qui peuvent exister entre
les termes que se forment les tropes. Dans l’exemple cité ci-dessus, le
remplacement de « les films de Fellini » par le nom «  Fellini » se fonde sur une
relation de contiguïté (proximité) entre les sens de ces deux termes ; celle-ci définit
le procédé de la métaphore, qui se fonde sur une relation de similitude ou de
ressemblance.

L’utilisation des figures est un procédé qui s’écarte du fonctionnement normal de la


langue. Le recours à une figure augmente l’efficacité du discours, en le rendant plus
expressif : il a ainsi plus de chances de persuader le récepteur ou de le toucher.
III- Le discours figuré

Le sens figuré peut affecter un mot, une expression, une phrase ou même
l’ensemble d’un discours. Les proverbes, par exemple, sont des énoncés qui
prennent souvent appui sur le sens figuré.

Exemple :
« Qui vole un œuf, vole un bœuf » ne parle pas du vol d’un œuf ou d’un bœuf, mais
propose, sous une forme métaphorique, une généralisation fondée sur l’observation
de cas particuliers.

Le sens figuré peut s’étendre à l’ensemble d’un discours, comme dans le cas de
l’allégorie (évocation, symbole) qui représente des entités abstraites (spirituelles) à
travers des réalités concrètes, de la parabole (image, métaphore), ou de la fable
(histoire). Le sens figuré peut ne pas apparaître immédiatement et exiger une
procédure complexe de déchiffrement, qui s’efforce de retrouver le sens caché
derrière le sens apparent. C’est le cas de la lecture allégorique des textes religieux,
qui répond à son effort pour concilier la raison et la révélation.

Le premier sens d’un mot est presque toujours un sens concret qui explique un
objet bien déterminé. On appelle ce sens premier son sens propre.

Exemple :
J’ai du arracher l’épine plantée dans le pied de mon frère.

Ce mot évolue, atteint un sens abstrait, qui exprime plutôt une qualité, une manière
d’être, une idée. Ce sens second est dit sens figuré.

Exemple :
Il l’a remplacé au pied levé (Il l’a remplacé à l’improviste)

IV- Le dictionnaire

Dans un dictionnaire, les mots sont classés par ordre alphabétique. Pour chaque
mot vous trouverez :

- généralement son étymologie, c’est-à-dire son origine (très souvent latine).

Exemple :
Pêcher vient latin populaire « pescare »= (attraper du poisson).

- tous ses sens classés à partir du sens premier.


C’est pourquoi si vous devez expliquer un mot dans un texte, et que pour ce faire,
vous utilisez le dictionnaire, vous devez replacez le mot dans son contexte d’origine,
c’est-à-dire en tenant compte du sens global de la phrase.

Exemple :
Si vous devez expliquer l’expression familière Où donc as-tu pêché cette idée ?
Vous ne devez pas considérer le verbe pêcher dans son sens propre (=prendre du
poisson), mais dans son sens figuré familier (=aller chercher).

V- Comment retrouver le sens d’un mot dans son contexte

Vous avez deux possibilités pour expliquer un mot :

- Soit, comme dans l’ensemble, vous expliquez par une phrase complète.
- Soit vous vous servez d’un synonyme. Veuillez alors à ce qu’il corresponde à la
nature grammaticale du mot à expliquer : remplacez un verbe par un verbe, un
adjectif par un adjectif, etc.

Exemple :
Dans la phrase « Quand il eut appris la nouvelle de l’accident, l’homme
s’effondra » ; donnez le sens du verbe s’effondrer.

Réponse : Si vous cherchez le sens du verbe dans un dictionnaire, on vous donnera


comme premier sens tomber par terre, s’écrouler, s’enfoncer. Vous vous rendez bien
compte que dans la phrase proposée on ne veut pas dire que l’homme est tombé par
terre. Vous devez donc lire un peu plus loin l’article du dictionnaire, qui en donnera
en
deuxième position le sens figuré, qui est un sens moral : dans ce sens s’effondrer
signifie que l’homme se sentit mal, qu’il ne put supporter la nouvelle de l’accident.

VI- Comment distinguer le sens propre du sens figuré

Cherchez dans le dictionnaire le mot fusil, même si vous êtes certain d’en connaître
le sens, vous trouverez tout d’abord défini comme une arme à feu, c’est son premier
sens, concret : c’est donc son sens propre.

Un peu plus loin dans l’article, vous le trouverez employé dans diverses
expressions.

Exemple  :
Voici trois phrases où le mot fusil s’entend avec des sens différents. Distinguez
celle(s) où il est employé au sens propre de celle(s) où il est utilisé au sens figuré :
1- Cet étudiant a décidé de changer d’orientation : il a changé son fusil d’épaule.
2- Les chasseurs revenaient avec leur fusil en bandoulière.
3- Ce restaurant est beaucoup trop cher : son addition est un vrai coup de fusil.

Réponse

- « Changer son fusil d’épaule » signifie varier, changer d’opinion ou de méthode.


- « Coup de fusil », employé pour parler de l’addition dans un restaurant ne signifie
pas que le patron épaule son arme pour viser ses clients, mais simplement qu’il leur
demande un prix exagéré. Il s’agit là, phrase 1 et 3,  du sens figuré
- Phrase 2 : sens propre.

Exercice : 1

Dans une phrase que vous inventeriez, utilisez au sens propre, les verbes en
italiques utilisés ici au sens figuré.

1- Attraper une maladie


2- Lancer une idée
3- Prendre son élan
4- Sauter sur l’occasion
5- Mesurer son effort

Exercice : 2

Dans une phrase que vous inventeriez, utilisez au sens figuré, les verbes en italiques
utilisés ici au sens propre.

1- Jeter une assiette cassée


2- Une dent cariée
3- Un éclair éblouissant
4- Une mer démontée
5- Une chute de bicyclette

Correction

Exercice 1 :

1- J’ai attrapé la balle au vol.


2- L’athlète a lancé le marteau.
3- J’ai pris un fruit sur le plateau.
4- Arrêtez de sauter sur le lit.
5- Pour faire un gâteau, on doit mesurer la quantité de farine.

Exercice 2 :

1- L’architecte a jeté une idée sur le papier.


2- Il ne l’aime pas beaucoup, il a une dent contre elle.
3- Ce malade a eu un éclair de lucidité.
4- Alice verse une mer de larmes.
5- Ses affaires ne marchent pas bien, c’est la chute de son commerce
Séance IV

HOMONYMES, PARONYMES,
SYNONYMES ET ANTONYMES
I- Homonymes et Paronymes

Certains mots ont la même prononciation mais pas d tout la même signification et
souvent ne s’écrivent pas de la même manière : on les appelle des homonymes.
Exemple :
Mer /mère /maire

Leur nature est également souvent différente


Exemple :
Cette eau est pure. (=nom),
Oh !quel beau sapin ! (= interjection)

Certains mots sont très proches dans la prononciation et la forme, e l’on peut
facilement les confondre : on les appelle les paronymes
Exemple :
Allusion et alluvion ;
Précepteur et percepteur
Mais leur est totalement différent.

II- Synonymes et Antonymes

Si dans une phrase on peut remplacer un mot par un autre sans changer la
signification globale de la phrase, on appelle ces deux mots des synonymes.

Exemple :
1- Un abîme est un endroit très profond.
2- Un gouffre est un endroit très profond.
3- J’ai fait une partie avec les camarades. les amis. les copains.

Dans cet exemple, les noms gouffre et abîme sont des synonymes. On peut aussi
considérer que, dans ce contexte, camarades, amis et copains sont synonymes.

Un même mot peut avoir des séries de synonymes différentes suivant le contexte
dans lequel il est employé. Par exemple, pour l’adjectif gros :

Mots en contexte Synonymes


correspondant

un gros homme un homme corpulent, fort, obèse, bedonnant…


une grosse faute une faute grave, lourde, sérieuse…
un gros appétit un grand, solide appétit.
une grosse pluie une pluie forte, abondante, battante, torrentielle…
un gros mot un mot grossier, trivial, vulgaire, ordurier…

On appelle antonymes des mots de sens différents.


Exemple :
Une pièce obscure / une pièce claire
Ignorant / instruit,
Rire / pleurer,
Garçon / fille.

Les adjectifs obscurs et clairs sont des antonymes. Synonymes et antonymes sont
toujours de même nature grammaticale.
Un même mot peut avoir des antonymes différents suivant le contexte dans lequel il
est employé. Par exemple, pour l’adjectif frais :

Mot en contexte Antonyme correspondant

de l’air frais de l’air vicié


du pain frais du pain rassis
du poisson frais du poisson avarié
des légumes frais des légumes lyophilisés
un teint frais un teint fatigué

III- Comment trouver le synonyme le plu précis possible

Il est très rare qu’un mot ait un synonyme exact. Le plus souvent il y a entre des
synonymes des différences de nuances. Cherchez dans le dictionnaire la différence
exacte de chacun de ces. Voyez aussi si vous ne trouvez pas d’exemples qui
correspondent à la phrase proposée.

Exemple :
Parmi les synonymes de la liste choisissez celui qui peut compléter chacune des
phrases suivantes : une bande ; un troupeau ; une horde ; une compagnie ; une
foule.

1- Une………….immense a visité l’exposition.


2- Les bovins vivent en………….
3- Une……………..de perdrix s’abat sur le champ.

Réponse :
1-
2-
3-

V- Comment trouver l’antonyme d’un mot

Parfois un antonyme se forme sur le même radical auquel on ajoute un préfixe (in-/
im- / ir-/etc…)
Exemple :
Possible >impossible ;
Supportable >insupportable ;
Facile >difficile

Parfois le mot sera totalement différent. Ainsi vérité et mensonge ne sont pas du tout
formés sur le même radical.

Attention :
Un mot pouvant avoir plusieurs sens (voir chapitre précédent), un mot peut avoir
également plusieurs antonymes selon le sens qu’on lui donne dans le texte.
Exemple : Trouvez l’antonyme de chacun des mots :

1- réel
2- vérité
3- parler

Réponse :
1-
2-
3-

VI- Comment ne pas confondre les natures des mots

Il s’agit avant de commencer l’exercice, de bien regarder la nature des mots qui vous
sont proposés : un nom ; un adjectif qualificatif ; un verbe. Leurs synonymes devront
obligatoirement avoir la même nature grammaticale.

On ne vous demande pas d’expliquer le mot mais de donner un synonyme, donc un


mot de même catégorie grammaticale.
Exemple :
Donnez un synonyme des mots suivants :

1- une maison
2- grand
3- donner

Réponse :
1- une demeure,
2- haut,
3- accorder.

Exercice 1

Trouvez un synonyme pour chaque mot en gras

Ils n’ont pas pu retenir leur courroux.


La terre de cette région est aride.
Cet homme n’aime pas dépenser : il est pingre.
Une calme rivière coule dans le pré voisin.
Nous nous trouvons dans une véritable cohue.

Exercice 2

Voici quatre adjectifs et leur contraire. Quelle est la paire où s’est glissée une
erreur ?

Vaniteux / modeste ;
Aguerri / malade ;
Enchaîné / libre ;
Particulier / général.

Quelle est la particularité des mots suivants :


Autochtone – aborigène ?

Homonymes – synonymes - paronymes - antonymes


Séance V

L’EXPRESSION DE LA CAUSE
ET DE LA CONSEQUENCE
Lorsqu’un fait entraîne un autre fait, qui sans lui, n’existerait pas, on dit qu’il en est la
cause. La conséquence est le résultat d’une action ou d’un état. La notion de cause
et la notion de conséquence sont indissociables.

Exemple :
La sécheresse dure depuis longtemps ; le blé n’a pas poussé.
(Premier fait  : la cause) (Deuxième fait  : la conséquence)

I- L’expression de la cause

- Dans la phrase simple 

Le complément circonstanciel de cause est toujours introduit par une préposition :


(à, par, pour, à cause de, en raison de, grâce à, sous prétexte de…). Il peut avoir
des natures variées.

Exemple :
- Un nom ou un groupe nominal : Je tremble de peur
- Un pronom : Grâce à toi, j’ai compris mon exercice
- Un verbe à l’infinitif passé : Pour avoir trop travaillé, je suis fatigué
- Un verbe au gérondif : En relisant mieux le texte, je l’ai compris

- Dans la phrase complexe

Le complément circonstanciel de cause est une proposition subordonnée. Il en existe


deux sortes : la subordonnée conjonctive et la subordonnée participiale.

La proposition subordonnée conjonctive 

- Elle est introduite par un mot subordonnant (conjonction ou locution conjonctive)


indiquant la cause.
- Elle dépend d’une proposition principale qu’elle peut précéder ou suivre.
- Son verbe est généralement à l’indicatif.
- Son sens varie selon la conjonction utilisée.

Parce que : introduit une cause explicative, réelle.


Exemple :
Je ne peux pas m’arrêter [parce que je suis pressé.]
(Fait) (Explication)

Puisque : introduit une cause connue et évidente.


Exemple :
[Puisque je ne parle pas espagnol] je ne peux pas aller vivre à Madrid.
(Cause évidente) (Fait)

Sous prétextes que : met en doute la cause avancée.


Exemple :
Sous prétexte qu’elle est fatiguée elle ne fait plus rien.

Non que : écarte la cause. Son verbe est au subjonctif.


Exemple :
Il a échoué [non qu’il est stupide] [mais parce qu’il n’a rien fait]
(Cause niée) (Cause juste)

La proposition subordonnée participiale

- Elle n’est introduite par aucun mot subordonnant.


- Son verbe est conjugué au participe présent ou passé.

Exemple :
Son discours achevé, il descendit l’escalier.
(= Après qu’il eut achevé son discours)

II- Comment repérer l’expression de la cause

Il faut trouver l’ordre chronologique des faits pour déterminer précisément la cause.

Exemple :
Laquelle de ces deux propositions exprime la cause ?
Le vent ayant soufflé très violemment, notre cheminée s’est effondrée.

Réponse :
[Le souffle du vent] a entraîné l’effondrement de la cheminée.
(Cause)

Si on peut remplacer la conjonction comme par la conjonction parce que, elle


introduit une subordonnée circonstancielle de cause.

Exemple :
Laquelle des deux phrases comporte une subordonnée circonstancielle de cause ?
1- Comme je sortais dans la rue, j’ai aperçu Marion.
2- Comme il faisait beau, je sortis dans la rue.
Réponse :
Phrase 2
III- Comment savoir quel mode utiliser dans une subordonnée de cause

Le mode de la subordonnée circonstancielle de cause est généralement l’indicatif


sauf dans deux cas : lorsque la subordonnée est introduite par non que ou par soit
que…, le mode utilisé est le subjonctif.

Exemple :
Complétez les phrases suivantes en conjuguant correctement le verbe entre
parenthèses

1- Puisqu’il (venir) en ville demain, nous nous verrons.


2- Soit qu’il (venir) à la maison, soit que j’ (aller) chez lui, nous nous retrouverons.
3- Je ne l’ai pas vu, non qu’il ne (venir) pas, mais parce que je (être) en retard.

Réponse :
1- Puisqu’il viendra en ville demain, nous nous verrons : (indicatif).
2- Soit qu’il vienne à la maison, soit que je le rejoigne chez lui, nous nous
retrouverons : (subjonctif).
3- Je ne l’ai pas vu, non qu’il ne vienne pas : subjonctif ; mais parce que j’étais en
retard : (indicatif).

IV- L’expression de la conséquence

- Dans la phrase simple :

- Les compléments circonstanciels de conséquence sont toujours introduits par une


préposition (à, au point de, jusqu’à, de façon à, de manière à…).

Exemple :
Elle a réussi à mon grand étonnement

- Ils peuvent être de différentes natures grammaticales : un nom ou un groupe


nominal, un infinitif ou nu groupe infinitif.

Exemple :
Ils ont couru à perdre haleine.

- Dans la phrase complexe :


La proposition subordonnée conjonctive de conséquence ou subordonnée
consécutive indique le résultat du fait exprimé par la principale. Elle est introduite :

- par les locutions conjonctives de sorte que, de façon que, au point que, si bien
que, de manière que …

Exemple :
J’aime les livres au point que ma maison en est pleine

- par la conjonction que annoncée dans la proposition principale par un corrélatif :


tant, tellement, si, à tel point…

Exemple :
Ma voiture est si petite que je ne peux pas transporter ce meuble.

- par la conjonction pour que annoncée par les corrélatifs : assez, trop.

Son verbe est généralement à l’indicatif. Il peut être également au conditionnel après
les conjonctions de sorte que, si bien que, tant que, tellement que, si…que, tant
de…que etc.

Exemple :
Il fait si froid que l’on se croit (croirait) en hiver.

Son verbe peut être au subjonctif après les conjonctions pour que, assez… pour
que.

Exemple :
Tu ris assez fort pour que tout le monde t’entende.

V- Comment repérer la conséquence

Pour repérer la conséquence et la distinguer, il suffit de rétablir l’ordre chronologique.


La conséquence suit généralement la cause : La cause est ce qui provoque. La
conséquence est ce qui en résulte.

Exemple :
Laquelle des deux actions énoncées dans la phrase suivante est la conséquence de
l’autre ?
La nuit tombe, les automobilistes allument leurs phares.

Réponse :
Le second fait (les automobilistes allument leurs phares) est la conséquence du
premier fait (la nuit tombe).

VI- Comment établir une relation cause - conséquence

Il faut bien savoir que la cause et la conséquence sont étroitement liées. On peut
donc choisir de mettre en valeur la cause en utilisant l’un des moyens étudiés dans
le chapitre précédent ou de mettre en valeur la conséquence.

Exemple :

1- Il ne réussira pas à cause de sa paresse (CC de cause)


2- Il est trop paresseux pour réussir (CC de conséquence).

Exercice : 1
Quelle est la fonction de chacune des subordonnées contenues dans ces deux
phrases ? Ces deux phrases ont –elle la même signification ?

1- Les nuages ont disparu si bien qu’on peut voir le mont Canigou
2- On peut voir le mont Canigou parce que les nuages ont disparu.

Correction :
1- Proposition subordonnée circonstancielle de conséquence.
2- Proposition subordonnée circonstancielle de cause.
Les deux phrases ont exactement le même sens

Exercice : 2
Dites si la cause est exprimée par une proposition subordonnée conjonctive
ou une proposition participiale.

1- Le spectacle étant annulé, les spectateurs ont été remboursés.


2- Comme elle avait beaucoup travaillé, son échec l’avait désespérée.
3- D’autres candidats ont aussi échoué vu que les épreuves ont été extrêmement
difficiles.
4- Le chien étant gravement atteint, il a fallu le piquer.
5- Les voisins ne cessant de faire du bruit tard le soir, j’ai du appeler la police.

Exercice 3:
Indiquez la fonction de chaque groupe introduit par POUR.

1- Il a été puni pour avoir trop bavardé. (Conséquence).


2- Ma mère viendra nous voir pour Noël. (Temps)
3- Mellina a mis sa belle robe pour être élégante. (Manière)
4- Prends ce stylo pour écrire. (But)
5- Il fait trop chaud pour courir. (Conséquence).

Séance VI

LA PONCTUATION
Ensemble des signes graphiques qui servent à organiser un texte, à indiquer les
pauses, l'intonation, à marquer des relations syntaxiques ou à donner des
informations sur le sens.

La ponctuation facilite considérablement la lecture. Elle explicite en particulier les


articulations du texte et lève certaines ambiguïtés : ainsi, dans l'énoncé : « Paul a
longuement parlé de la vie, de Jules », seule la virgule empêche d'interpréter " de
Jules " comme un complément du nom " vie ".

I- Les différents signes.

En français, on distingue traditionnellement : la virgule |,|, le point |.|, le point-virgule


|;|, le point d'interrogation |?|, le point d'exclamation |!|, les points de suspension |...|,
les deux-points |:|, les guillemets |«»|, les tirets |-|, les crochets |[ ]|, les parenthèses |
( )|. Mais ces signes de ponctuation ne sont eux-mêmes qu'une partie de l'ensemble
plus vaste des éléments qui découpent un texte : en particulier les blancs entre les
mots, la variation typographique (italique, gras, capitales, etc.), la mise en page du
texte (paragraphes, vers, détachement des titres, etc.).

II- Les diverses fonctions.

Le point marque l’indépendance de la phrase par rapport au contexte. Il se traduit


par une pause importante à l’oral. Dans le cas d’un énoncé inachevé, la phrase se
termine par les points de suspension.

Exemple :
1- Aujourd’hui il se réjouissait de n’être pas boulanger. Dans son jardin, au moins, il
faisait pousser de vrais légumes et cueillait des fruits saints.
2- C’était… C’était… Les mots me manquent.

Le point-virgule maintient une certaine relation entre les deux énoncés qu’il sépare.
A l’oral il se traduit par une pause moins importante que le point.

Exemple :
1- La faim me dévorait ; j’étais brûlant ; le sommeil m’avait fui…
2- Le football est un sport largement pratiqué ; il passionne des milliers de jeunes.

La virgule permet d’isoler les éléments mobiles d’une phrase (proposition ou groupe
de mots). Elle se traduit par une pause brève à l’oral.
Exemple :
Il pleut à Londres, il neige sur la Russie.

Elle sépare les termes d’une énumération.


Exemple :
Danièle et son mari, leurs trois enfants, la grand-mère, tous avaient gardé le secret.
Le chat est agile, rapide, souple, gracieux.

Le point d’exclamation et le point d’interrogation traduisent des réactions vives. Ils


sont suivis d’une majuscule.

Exemple :
Alors as-tu vu ce film ? Moi le l’ai adoré !
Que redoutes-tu ? Comme le doute te va bien !

Les points de suspension marquent qu’un énoncé n’est pas achevé.


Les deux points soulignent souvent un rapport de cause ou de conséquence.

Exemple :
Les trains sont en gare : je suis en retard (conséquence).

Ils servent aussi à annoncer un terme ou une énumération.

Exemple :
Il parle parfaitement deux langues : l’anglais et le russe.

Les parenthèses et les tirets servent à donner un complément d’informations.

Exemple :
Une femme âgée (presque centenaire) entra.
Une femme âgée – une femme presque centenaire – entra.

Les signes de ponctuation du dialogue sont : les deux points, les guillemets, le tiret
(voir chapitre le dialogue).

III- Comment ponctuer à l’intérieur de la phrase

Ne perdez pas de vue que la virgule est à l’écrit ce que la respiration est à l’oral.
Lisez intérieurement la phrase et mettez une virgule à chaque pause respiratoire.
Apprenez qu’on se sert de la virgule pour encadrer les compléments circonstanciels
et pour marquer les appositions.

Exemple :
Rétablissez les virgules qui ont été volontairement omises dans le texte suivant :
Enorme immobile assis sur son train de derrière il était là regardant la petite chèvre
blanche et la dégustant par avance. Comme il savait bien qu’il la mangerait le loup
ne se pressait pas ; seulement quand il se retourna il se mit à rire méchamment.
Réponse :
Enorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là regardant la petite chèvre
blanche et la dégustant par avance. Comme il savait bien qu’il la mangerait, le loup
ne se pressait pas ; seulement, quand il se retourna, il se mit à rire méchamment.

IV- Comment reconnaître les différents types de phrases

Avant toute chose posez-vous la question du sens : qu’exprime la phrase ? Une


simple affirmation ? Une question ? Un sentiment ? (Joie, envie, crainte…)

Observez ensuite les indices grammaticaux : la place du sujet, la présence


d’interjections (oh ! hélas ! bravo ! vive !...), ou d’adverbes exclamatifs (comme,
que…), celle des mots interrogatifs (pourquoi, comment, où…) le mode du verbe
(impératif, subjonctif, infinitif).

N’oubliez jamais le point d’interrogation en fin d’énoncé interrogatif.

Exemple :
Identifiez le type de chacune des phrases suivantes et rétablissez la ponctuation
finale qui convient :

Que j’aime votre jardin


C’est en automne qu’on met en terre les oignons de tulipe
Ne recommencez jamais ce vilain tour
Pourriez-vous m’indiquer l’heure

Réponse :

1- Phrase exclamative : elle commence par un adverbe exclamatif (que) et exprime


un sentiment très marqué. Point d’exclamation.
2- Phrase déclarative : elle énonce un fait, l’énonciation est neutre. Point.
3- Phrase impérative : le verbe est à l’impératif et la phrase exprime une interdiction
(ou une prière). Le point d’exclamation serait donc plus expressif que le point.
4- Phrase interrogative : elle pose une question et attend une réponse ; l’inversion
du sujet confirme la tournure interrogative. Point d’interrogation.

V- Comment utiliser les deux points


Les deux points peuvent souvent remplacer les conjonctions de subordination qui
expriment la cause et la conséquence. La phrase est ainsi plus légère, et son rythme
plus vif. Les deux points permettent de juxtaposer deux propositions en mettant en
relief le rapport qui les unit.
Exemple :
Remplacez la conjonction de subordination qui exprime la conséquence et la cause
par les deux points.

Il est malade si bien qu’il ne pourra pas nous accompagner.


Elle n’a pas pu réussir parce que la tâche était trop lourde.

Réponse :
1- Il est malade : il ne pourra pas nous accompagner.
2- Elle n’a pas pu réussir : la tâche était trop lourde.

VI- Comment ponctuer un dialogue dans un récit

On ouvre les guillemets lorsqu’on fait parler le premier interlocuteur et on les ferme
lorsque le dialogue est terminé. Le début du dialogue est marqué par les deux
points. Pour marquer le changement d’interlocuteur, on utilise le tiret et on va à la
ligne.

Exemple :
Placez la ponctuation dans le dialogue suivant :

Jeanne et Pierre sortent, silencieux, du cinéma. Soudain, Pierre demande :


Tu as aimé ce film toi
Pas du tout répond Jeanne je l’ai détesté

Réponse :
Jeanne et Pierre sortent, silencieux, du cinéma. Soudain Pierre demande :
« Tu as aimé ce film toi ? 
- Pas du tout, répond Jeanne, je l’ai détesté. »

Exercice 1 :

Réécrivez ce texte en utilisant la ponctuation et les majuscules. Vous devez


obtenir huit phrases.

Un ouvrier cordonnier apporte à son maître un ouvrage fait dont le prix convenu était
de trois francs le maître trouve la besogne mal faite et ne veut la payer que
cinquante sous refus de l’ouvrier querelle le maître jette l’ouvrier à la porte l’ouvrier
revient avec ses camarades et casse à coups de pierres les carreaux du cordonnier
la foule survient émeute.

Victor Hugo. Choses vues.

Exercice 2 :

Dans cet exercice il manque un point et huit virgules

Toutes mes denrées avaient poussé elles seraient mûres pour la prochaine récolte
et je me voyais déjà avec un panier rond sur la tête descendant au marché de la
Ramée en attendant les racines du jardin de Mancia me faisaient défaut son huile
son sel son pétrole la boîte d’allumettes qu’elle recevait en échange de ses services
de sorcière et partageait avec moi tous les dimanches.

Simone Schwart- Parapluie et vent sur Télumée Miracle.

Correction

Texte 1 :

Un ouvrier cordonnier apporte à son maître un ouvrage fait dont le prix convenu était
de trois francs. Le maître trouve la besogne mal faite et ne veut la payer que
cinquante sous. Refus de l’ouvrier. Querelle. Le maître jette l’ouvrier à la porte.
L’ouvrier revient avec ses camarades et casse à coups de pierres les carreaux du
cordonnier. La foule survient. Emeute.

Texte 2 :

Toutes mes denrées avaient poussé, elles seraient mûres pour la prochaine récolte
et je me voyais déjà avec un panier rond sur la tête, descendant au marché de la
Ramée. En attendant, les racines du jardin de Mancia me faisaient défaut, son huile,
son sel, son pétrole, la boîte d’allumettes qu’elle recevait en échange de ses
services de sorcière et partageait avec moi, tous les dimanches.
Séance VI

LA CONCORDANCE DES TEMPS


On appelle concordance des temps, le rapport qui s’établit entre les temps du verbe
de la principale et les temps du verbe de la subordonnée. Ce sont des règles
régissant l'accord entre le temps du verbe de la proposition principale et le temps du
verbe de la proposition subordonnée. Si l'emploi de l'indicatif domine dans la langue
parlée, l'opposition entre le mode de la proposition principale (indicatif) et celui de la
subordonnée (subjonctif) se maintient dans la langue orale et écrite soutenue.

I- L'indicatif dans la proposition subordonnée

- Si le verbe de la principale est au présent ou au futur de l'indicatif, l'emploi de


tous les temps de l'indicatif est possible dans la proposition subordonnée :

Exemple

Je crois, je croirai… qu’il comprend (présent)


qu’il comprenait (imparfait)
qu’il a compris (passé composé)
qu’il avait compris (plus-que-parfait)
qu’il comprendra (futur)
qu’il aura compris (futur antérieur)

- Si le verbe de la principale est à un temps du passé, la subordonnée se met :

* à l'imparfait si le fait est simultané :

Exemple

- il m'a dit qu'il faisait ses bagages ;


- Je croyais, j’ai cru, j’avais cru… qu’il comprenait (indicatif imparfait)

* au présent si l’action se poursuit :

Exemple

- Il n’est pas arrivé parce qu’il pleut (indicatif présent)


- je n’ai pas lu le journal, parce que je ne le reçois pas.
* au conditionnel présent ou au conditionnel passé si le fait est postérieur :

Exemple

- il nous a dit qu'il viendrait / qu'il serait parti demain ;


- Je croyais, j’ai cru, j’avais cru… qu’il comprendrait (conditionnel, présent)
qu’il aurait compris (conditionnel, passé)

* au plus-que-parfait si le fait est antérieur :

Exemple

- il me déclara qu'il avait appris cette nouvelle.


- Je croyais, j’ai cru, j’avais cru…qu’il avait compris (indicatif, plus-que-parfait)

II- Le subjonctif dans la proposition subordonnée

- Si la principale est au présent ou au futur, la subordonnée se met :

      * au présent du subjonctif si le fait est simultané ou postérieur :

Exemple 

- je veux que tu viennes ce soir ;

* au passé du subjonctif si le fait est antérieur :

Exemple

- je suis content que tu aies voulu venir.

- Si la proposition principale est à un temps du passé, la subordonnée se met :

      * à l'imparfait du subjonctif si le fait est simultané ou postérieur :

Exemple

- j'ai voulu que tu vinsses


- je doutai qu’il vînt
- je voudrais qu’il réussît

* au plus-que-parfait du subjonctif si le fait est antérieur :


Exemple

- je voulais qu'il fût déjà venu.


- je doutai qu’il fût venu
- je voudrais qu’il eût réussi

III-  Comment distinguer indicatif et subjonctif dans une phrase

Exemple

Indiquez le mode des verbes soulignés

Il est indispensable que je vous parle


La personne dont je parle n’est pas encore arrivée

Réponse

1- Remplacez dans la phrase la première personne du singulier par la première


personne du pluriel. Vous obtenez alors pour la phrase 1 : Il est indispensable que
nous vous parlions (subjonctif).
Et pour la phrase 2 : La personne dont nous parlons (indicatif)

IV- Comment utiliser le mode approprié dans une subordonnée

Exemple

Conjuguez au mode et au temps qui conviennent les verbes donnés entre


parenthèses.

1- J’avais si bien travaillé que ma mère me (faire) un cadeau


2- (Donner) –vous ce vêtement si on vous le demandait ?
3- Il faut que je (réagir) vite.
4- Tu peux parler sans craindre qu’il t’(entendre).
5- S’il était raisonnable, Charles (cesser) de fumer.

Réponse

1- J’avais si bien travaillé que ma mère me fit un cadeau (indicatif passé simple).
2- Donneriez- vous ce vêtement si on vous le demandait ? (conditionnel présent)
3- Il faut que je réagisse vite (subjonctif présent)
4- Tu peux parler sans craindre qu’il t’entende (subjonctif présent).
5- S’il était raisonnable, Charles cesserait de fumer (sous-entendu : mais il n’est pas
raisonnable), (conditionnel présent).

Remarques

Dans la phrase 1, le fait est certain, prouvé : on utilise donc l’indicatif ;


Dans la phrase 2, vous ne donnez ce vêtement qu’à la condition qu’on vous le
demande : on utilise donc le conditionnel ;
Dans la phrase 3, je n’ai pas encore réagi, je vais sans doute le faire, mais ce n’est
pas encore certain : on utilise donc le subjonctif.
Dans la phrase 4, on trouve le subjonctif puisque l’action envisagée (entendre une
conversation) dépend d’un verbe de sentiment.
Enfin, dans la phrase 5, le conditionnel marque la supposition.

V- Comment différencier l’emploi du présent et du passé simple

Au subjonctif comme aux autres modes, le présent et le passé ont des valeurs
distinctes : le verbe est au présent lorsque l’action est envisagée avant son
accomplissement ou en cours d’accomplissement, tandis que le passé traduit
l’aspect accompli.

Exemple

Quelle différence faites- vous entre ces deux phrases ?

1- J’ai peur que Pierre ne manque son avion.


2- J’ai peur que Pierre n’ait manqué son avion.

Réponse

1- L’action exprimée en subordonnée est simultanée ou postérieure à celle de la


principale : Pierre risque de manquer son avion au moment où parle le locuteur
(simultanéité) ou peu de temps après (postériorité).
2- La même action est cette fois antérieure à celle de la principale : si Pierre a
manqué son avion, c’est déjà fait !

VI- Comment choisir les temps du subjonctif en fonction du niveau de langue

La langue courante n’emploie que le présent et le passé du subjonctif, de sorte qu’on


le trouve dans la subordonnée quel que soit le temps de la principale. Utilisés
lorsque le verbe de la principale est à un temps du passé, l’imparfait et le plus que-
parfait sont le signe d’un niveau de langue très recherché.
Exemple

A quel temps du subjonctif conjuguerez-vous chacun des verbes entre parenthèses


pour obtenir le meilleur niveau de langue ?

1- Je souhaitais qu’il (venir).


2- Je l’attendis en vain, et je redoutai qu’il (oublier) notre rendez-vous.

Réponse

1- Je souhaitais qu’il vînt (imparfait)


2- Je l’attendis en vain, et je redoutai qu’il eût oublié notre rendez-vous (plus que-
parfait).

Exercice

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