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Table des matières
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Avant-propos
1. Constat
2. Statut de l’écrit
2. La dimension contextuelle
1. Un rythme particulier
4. Paradoxes didactiques
3.1. Déclaratives
3.2. Interrogatives
4. Indépendance de la dernière syllabe prononcée d’un mot phonétique par rapport au mot du
dictionnaire
5. Habitudes de prononciation
1. Positions vocaliques
2. Positions consonantiques
1. à l’enseignant :
2. à l’apprenant :
la possibilité de situer chacune de ses productions orales forcément particulières dans un cadre
général bien établi qu’il pourra maîtriser d’un point de vue conceptuel. La prise de conscience du
pourquoi de ses inévitables approximations de prononciation lui permettra de progresser et non pas de
perdre courage. En étant plongé dans le bain rythmique du français, il s’imprègne de l’originalité
rythmique du français parlé en développant des automatismes comme c’est le cas en langue maternelle.
L’absence d’accent lexical en français – les mots du dictionnaire n’ont pas d’accent contrairement à
ceux des autres langues comme l’allemand, l’anglais, l’espagnol, le hongrois ou le portugais, entre
autres – induit un rythme original canalisé vers la dernière syllabe prononcée de chaque mot
phonétique, de type iambique :
Si l’importance de la dernière syllabe prononcée pour la communication n’est pas évidente lorsqu’on
entend parler français, que dire de son allongement qui n’est pas perceptible à l’oreille et qui est non
conscient chez le natif puisqu’il fait partie de l’acquisition de sa langue maternelle. La difficulté
consiste à rendre sensible l’apprenant à quelque chose de pratiquement imperceptible à l’oreille.
Faire admettre que des éléments indispensables d’un modèle d’apprentissage ne « sautent pas aux
yeux » et sont imperceptibles à l’oreille, c’est tout l’enjeu paradoxal d’une acquisition efficace du
français parlé. L’important n’est pas de bien parler, mais de faire bonne impression en acquérant un
rythme « à la française ».
Une des raisons principales de la crise du français dont on entend parler à tout propos n’est-elle pas
liée à la réduction de l’oral dans l’enseignement à de l’écrit oralisé ? La façon de présenter les choses
est capitale. L’expression orale n’est pas concernée par les liaisons obligatoires, facultatives ou
interdites, le « h » dit aspiré, le « e » muet qui peut se prononcer comme s’il ressuscitait, les semi
voyelles ou semi consonnes – on donne l’impression de ne pas savoir – et par tout un fatras de règles
qui essaye péniblement de justifier la graphie : l’expression orale est autonome et vaccinée ! Ce que
l’on a coutume de qualifier d’une part de liaison, d’autre part de « e muet » sont des éléments qui
s’intègrent dans des structures générales plus vastes dont il convient de prendre conscience. Si nous
voulons que le français reste une langue enseignée à des apprenants étrangers, il est temps de nous
occuper sérieusement de l’enseignement de l’expression orale sous ses divers aspects en proposant
enfin un modèle accessible et innovant qui remotive les enseignants de français du monde entier et de
montrer que l’oral comme l’écrit a sa propre structure, « la grammaire de l’oral », qui fonctionne de
façon autonome et cohérente en intégrant de façon logique et naturelle toutes les variations et les
évolutions actuelles.
Nous vous invitons donc à présent à vous convaincre de l’utilité d’un modèle d’apprentissage (1), à
vous familiariser avec la société des sons du français (2), à découvrir la surprenante originalité du
rythme (3), à admettre nombre de paradoxes didactiques (4) pour finalement rester admiratif devant les
étonnantes régularités des habitudes de prononciation (5).
1
De l’importance
des représentations
mentales
« Chaque personne développe sa propre représentation du monde, en filtrant la réalité à travers
ses croyances et ses codes de conduite, à partir de ses représentations d’une expérience
subjective qui lui est exclusive. »
Delphine Tallaron
1. Constat
Les seconds, les plus nombreux, ceux dont le français n’est pas la langue
première, avouent que la phonétique reste pour eux quelque peu
mystérieuse et donc peu rentable pour leur enseignement. Mais
contrairement aux premiers, ils sont très vite intéressés et demandeurs,
conscients qu’ils sont de l’importance de la phonétique dans la mesure où
l’apprentissage de la prononciation du français fut pour eux une démarche
consciente. Aussi sont-ils les enseignants les plus aptes à « transmettre » ce
qu’un natif ne peut envisager qu’au travers de la forme écrite. Il en est pour
preuve les réflexions d’enseignants natifs lucides du type :
« J’enseigne les sons mais ce n’est pas satisfaisant. »,
« Il faut vraiment que je fasse quelque chose, mais quoi ? »
« J’ai un problème avec la phonétique. »
et qui se demandent lorsqu’ils sont au contact d’un enseignant non natif
ce qu’il fait en la matière et surtout comment il arrive à le faire.
Le natif ne dispose pas pour son enseignement d’une vision assez claire
des règles de fonctionnement de l’oral ; il assimile essentiellement l’oral à
de la diction au travers de la lorgnette de la forme écrite, une peau de
chagrin qui le déforme et le trahit. Pour preuve les questions récurrentes
concernant la prononciation : les cas dits de « liaison », le « h » dit aspiré
et le « e » dit muet qui relèvent de la forme écrite alors que ce qui constitue
l’essentiel de la forme orale n’est pas abordé, ce qui surprend à juste titre
plus d’un enseignant dont le français n’est pas la langue première. Par
expérience et par comparaison avec leur langue première, ils sont plus
convaincus et plus convaincants car plus sensibilisés à l’originalité
rythmique du français parlé qui ne se réfère pas directement aux règles de
l’écrit. De ce fait, ils développent des pratiques de classe d’une grande
originalité qui surprennent plus d’un natif. Combien de trouvailles
didactiques chez nombre de professeurs à l’étranger mériteraient de faire
l’objet de publications, mais elles ne seraient pas prises au sérieux car elles
vont à l’encontre de la tradition du « e muet qui se prononce », du « h
aspiré », des « liaisons obligatoires, facultatives ou interdites » et de bien
d’autres règles qui n’en sont pas.
Combien de fois n’avons-nous pas entendu qu’un bon enseignant de
français ne pouvait être que francophone de naissance ! Quel n’est pas
l’étonnement de beaucoup de personnes « bien pensantes » lorsqu’elles
apprennent le nombre très important de professeurs de français étrangers
dans le monde, « les mousquetaires de la langue française », selon Hélène
Carrère d’Encausse, Secrétaire perpétuel de l’Académie française ! Sans
parler du statut du français langue étrangère qui devrait être le fer de lance
de notre politique culturelle, une spécificité s’il en est une !
2. Statut de l’écrit
Exercice
« tout neuf »
« qu’est-ce que c’est ?
« un test »
« c’est amer »
« le palmarès »
« pour deux »
« au départ »
« du bon sens »
« à huit »
« un ours »
« les nerfs »
« à l’est »
« faut aimer »
« en entier »
« du succès »
« pour dix »
« un canard »
« c’est étonnant »
« au cours »
« un court »
La forme écrite telle qu’elle existe dans son état actuel ne peut servir de
modèle d‘apprentissage à l’expression orale ; on ne peut la réduire à une
simple lecture à haute voix. Autrement dit, l’apprentissage de la
prononciation ne peut être assimilé aux seules difficultés d’apprentissage
de l’écrit, même si les rapports graphies/sons sont à prendre en compte !
L’inventaire habituel des cas dits de « liaison » est révélateur à ce propos :
il ne se réfère qu’à la forme écrite sous couvert de syntaxe de l’écrit. À
l’oral « pas de liaison », mais une syllabation de base de type CV comme
le montrent les exemples suivants dans quatre types de suites.
2.3.3. Suites de structures syllabiques identiques
a. Suite / CVCVCV /
b. Suite / VCVCV /
D’un point de vue didactique, il apparaît clairement à propos des deux derniers exemples ci-dessus
qu’il est parfaitement inutile de distinguer un cas dit « de liaison » dans « un ami » d’un cas dit
« d’enchaînement » dans « une amie ». L’important pour la communication est ailleurs.
c. Suite / CVCVCVC /
d. Suite / CVCVCCV /
Comme on peut le constater ci-dessus, les phénomènes dits de liaison ne sont pas des cas à part mais
ils s’intègrent dans le cadre plus général de la syllabation qui dépasse le mot lexical pour former le mot
phonétique.
Exercice
À quelle suite a), b), c) ou d) correspond la syllabation de chacun des mots phonétiques
suivants ?
« en Asie »
« nous y sommes »
« sous un pont »
« encore eux »
« par erreur »
« tout à pied »
« t’as pas tort »
« sans un cri »
« aux enfants »
« les entrées »
« tout à l’heure »
« vous entrez »
« dans un an »
« avancez »
« n’y va pas »
« chez un blond »
« ton avis »
« par ici »
Il n’est pas dans notre propos de renier la forme écrite : elle est un
passage obligé pour tout lettré ; aussi faut-il avertir l’apprenant des
principales ambiguïtés inhérentes à la graphie avec lesquelles il est normal
qu’il éprouve des difficultés, afin qu’il puisse utiliser à bon escient sans en
être l’esclave toutes les autres graphies qui deviennent ainsi une aide et
non pas un obstacle à l’apprentissage.
2.4.1. Les graphies « e » et « en »
Exercice
« regarde »
« outremer »
« un essai »
« par exemple »
« il te trompe »
« je joue »
« au septième »
« un effort »
« l’effectif »
« en effet »
« c’est exact »
« qu’apprenez-vous ? »
« la pauvreté »
« en Angleterre »
« mercredi »
« Messieurs »
« que faire ? »
« dans l’escalier »
« quatre-vingts »
« en première »
« en promenade »
« des crevettes »
« le héros »
« Mademoiselle »
« mon médecin »
« tendrement »
« un échelon »
« celui-ci »
« dans la galerie »
« faut venir »
« à la fenêtre »
« en semaine »
« doucement »
« un hôtelier »
« en seconde »
« quelques-uns »
« nous rentrerons »
« le onze »
« un feuilleton »
« sérieusement »
c. À quel phonème / / ou / / correspond la graphie « en » (en finale ou devant
une consonne prononcée) dans les exemples suivants ?
« du vent »
« un enfant »
« un centime »
« pas moyen »
« l’appendice »
« en attendant »
« le Pentagone »
« mon agenda »
« un examen »
« vendredi »
« indépendant »
« de la faïence »
« un client »
« un rhododendron »
« un chrétien »
« un entretien »
« on l‘entend »
« c’est évident »
« un menteur »
« le benjamin »
2.4.2. La graphie « h »
1) non disjonctive :
simple rappel le plus souvent de la graphie latine – par exemple « hominem » – sans influence sur la
prononciation, comme si elle n’existait pas :
2) disjonctive :
« c’est honteux »
« un hélicoptère »
« en haut »
« en hiver »
« aux halles »
« dans une heure »
« c’est humide »
« une herbe »
« en hommage »
« au hasard »
« une hésitation »
« c’est un héros »
« un héritage »
« un hôtel »
« un hebdo »
« en hâte »
« en hauteur »
« un haut-parleur »
« en hausse »
« un hibou »
« sur les hanches »
« les humains »
« des harengs »
« une hypothèse »
« des hélices »
« des histoires »
« un hôpital »
« les horaires »
« sans horizon »
« des hormones »
2.4.3. La graphie « ch »
« un accueil »
« dans un fauteuil »
« à l’oreille »
« c’est mouillé »
« il est gentil »
« sur les rails »
« en l’an mille »
« une merveille »
« sur une feuille »
« à l’œil »
« elle est gentille »
« une béquille »
« de longs cils »
« la distillation »
« c’est mouillé »
« au réveil »
« un outil »
« mon tailleur »
« des nouilles »
« un billet »
« bien tranquille »
« à la taille »
« une abeille »
« un écureuil »
« des bouteilles »
« à Lille »
« au soleil »
« j’ai sommeil »
« une grenouille »
« un papillon »
alors qu’à l’intérieur d’un mot phonétique ils peuvent être réalisés
comme des monosyllabes :
Il est important de bien identifier le nombre de syllabes prononcées.
Exercice
Dans les exemples suivants, les graphies « i, y, ou, u » suivies d’une voyelle prononcée
correspondent-elles à une consonne ou à une voyelle ?
« un ouvrier »
« une fuite »
« c’est à lui »
« à pied »
« une brouette »
« c’est troué »
« à plier »
« une truite »
« la pluie »
« un tablier »
« du fluo »
« j’ai oublié »
« elle a crié »
« un aïeul »
« il y en a »
« concluons »
« l’influence »
« en février »
« la rivière »
« sans bruit »
« un industriel »
« au vestiaire »
« mal payé »
« avant-hier »
« un parapluie »
« ensuite »
« en janvier »
« en Suisse »
« Adrien »
« de beaux fruits »
En résumé :
Il convient donc d’utiliser la forme écrite à bon escient en étant averti des ambiguïtés. Toutes les
graphies ne sont de loin pas ambiguës, encore faut-il être capable de faire le tri entre l’utile et le
trompeur. La graphie « e » à la fin d’un mot est, par exemple, un excellent indicateur de la
prononciation de la ou des consonne(s) précédente(s) et l’occasion de s’exercer au relâchement
articulatoire des consonnes finales qui ne peuvent être réalisées qu’en contexte et non pas isolées
comme par exemple :
Il ne faut surtout pas rester l’esclave de la forme écrite car l’oral n’est pas une simple transposition ;
les sons vivent de façon autonome.
Exercice
Comme l’oreille francophone est très sensible au nombre de syllabes, leur compte est un
exercice utile. Combien y a-t-il de syllabes prononcées dans les mots phonétiques suivants ?
« en effet »
« qu’elles reviennent »
« oui »
« exactement »
« trois enfants »
« au revoir »
« par exemple »
« bon anniversaire »
« quoi ? »
« généralement »
« vous ferez cela »
« Mademoiselle »
« pas de chance »
« en première »
« au rez-de-chaussée »
« un ouvrier »
« j’ai pas le temps »
« t’es très en retard »
« en seconde »
« mon tablier »
3 et 3
« profitons du beau temps »
« la cinquième république »
« ma belle-sœur est enceinte »
« sous les arbres du jardin »
« nous partons en vacances »
« écoutez les infos »
« vous allez réfléchir »
« tout arrive dans la vie »
« il veut bien lui parler »
« en suivant son exemple »
« vous pouvez essayer »
« elle est bonne en géo »
4 et 4
« regardez-le si vous voulez »
« elles étudient à l’étranger »
« elle m’a semblé très affectée »
« vous ne pouvez pas les oublier »
« t’as consulté sur internet ? »
« une réception chez nos amis »
« exactement comme tu l’as dit »
« faut vérifier l’information »
« les élections municipales »
« c’est aujourd’hui qu’on partira »
« une grande cuisine et un salon »
« avant midi c’est préférable »
5 et 5
« il n’est pas facile d’avoir un billet »
« aux États-Unis ou au Canada »
« un documentaire sur la vie sauvage »
« dans ces conditions nous n’acceptons pas »
« une manière de voir très particulière »
« on nous a prédit une très bonne saison »
« ils sont encore là jusqu’à mardi soir »
« mes remerciements les plus chaleureux »
« as-tu obtenu l’autorisation ? »
« de très nombreux tests significatifs »
« il avait souffert d’une indigestion »
« vous n’avez pas vu nos nouveaux amis »
2 et 3
« lundi à dix heures »
« en mars ou en mai »
« 252 »
« comment réagir ? »
« ici ou là-bas ? »
« pourquoi hésiter ? »
« attends un instant »
« j’espère y arriver »
« du pain et du beurre »
« t’as vu comme il drague ! »
« nous autres également »
« encore un petit peu »
3 et 2
« au café du coin »
« un sujet sérieux »
« les nouvelles sont bonnes »
« j’avais pris mon sac »
« en Europe centrale »
« est-ce encore possible ? »
« vous allez trouver »
« à midi et quart »
« 330 dollars »
« nous aimons la France »
« arrêtez ce bruit »
« elle s’en va samedi »
3 et 4
« il avait priorité »
« c’est ainsi qu’elle m’a quitté »
« j’ai toujours compté sur toi »
« attention à nos enfants »
« tout à fait satisfaisant »
« avez-vous une bonne adresse ? »
« l’éclairage est un peu faible »
« vous peignez depuis longtemps ? »
« tu pourrais t’en occuper »
« nous étions dans un bouchon »
4 et 3
« vous devriez essayer »
« j’ai assisté au concert »
« des résultats prometteurs »
« en février 2013 »
« j’ai voyagé en première »
« limitation des bagages »
« n’hésitez pas à m’appeler »
« c’est aujourd’hui le grand jour »
« elle est inscrite à la fac »
« les conditions sont très bonnes »
1 et 2
« toi tu peux »
« lui c’est bon »
« mais vas-y »
« tiens prends ça »
« viens ici »
« eux sans doute »
« oui d’accord »
« vous peut-être »
« toi jamais »
« elle aussi »
« pour ou contre ? »
« non pas moi »
2 et 1
« enfin seul »
« pourquoi moi ? »
« avec Paul »
« couleur rouge »
« j’adore rire »
« sinon stop »
« j’ai dit non »
« pour moi oui »
« comme note dix »
« dossard 11 »
« j’aime bien voir »
« maintenant marche »
• différence de plus d’une syllabe
2 et 4
« c’est elle qui vous guidera »
« à l’heure qui vous convient »
« j’ai vu de beaux objets »
« en France ou en Allemagne ? »
« tu peux les faire entrer »
« revenez et vous verrez »
« sans doute en fin de journée »
« comment vous expliquer ? »
« en Chine et au Japon »
« j’ai pris un avocat »
4 et 2
« absolument parfait »
« l’architecture moderne »
« un grand salon tout bleu »
« on arrivera à temps »
« tu l’embrasseras très fort »
« t’y arriveras très vite »
« n’essayez pas d’entrer »
« vous aimeriez l’avoir ? »
« à l’intérieur du coffre »
« terriblement charmeuse »
3 et 5
« j’ai pensé qu’il ne pourrait pas »
« j’ai raté l’enregistrement »
« c’est l’histoire d’une génération »
« anglophone et germanophone »
« j’en conclus qu’il faut continuer »
« avec eux tout est différent »
« et du coup t’es plus comme avant »
« j’ai loupé la correspondance »
« t’as manqué une bonne occasion »
« nous avons un très grave problème »
5 et 3
« comme un rendez-vous amoureux »
« j’ai son numéro personnel »
« ils vont préparer leurs affaires »
« nous avons prévu un arrêt »
« tu n’as pas encore tout ce qu’il faut »
« pour un long voyage en Asie »
« considérations respectueuses »
« avec un morceau de gruyère »
« elle m’a complètement perturbé »
« c’est absolument regrettable »
1 et 4
« Londres est une belle ville »
« prends toutes tes affaires »
« va les rencontrer »
« Jean n’a pas compris »
« parle un peu plus fort »
« lui il m’a fait peur »
« pense à ta famille »
« tous au rendez-vous »
« seule elle n’ira pas »
« bon c’est entendu »
4 et 1
« on les a vus hier »
« le numéro 7 »
« on fait comme ça oui »
« et pourquoi pas lui ? »
« elle a crié viens »
« on leur a dit non »
« c’est impossible mais ! »
« il est resté seul »
« tu l’as raté zut ! »
« dépêchez-vous vite ! »
Exercice
Combien de syllabes sont prononcées dans chacun des deux mots phonétiques successifs ?
Indiquez également la structure syllabique de la dernière syllabe prononcée de chaque mot
phonétique.
« quel jour sommes-nous ? »
« voulez-vous un dessert ? »
« à Montréal au Canada »
« l’administration universitaire »
« combien y en a-t-il ? »
« pourquoi pas tout de suite ? »
« non c’est pas possible »
« circulation interdite »
« écoutez-le parler »
« venez et vous verrez »
« coupe l’électricité »
« quelques étudiants partent »
« une invitation surprise »
« j’irai à l’exposition »
« vous envoyez une confirmation »
« il était très embarrassé »
« bon anniversaire et bonne santé »
« écoutez ce qu’il dit »
« bonjour Mademoiselle »
« mercredi à midi »
« l’addition s’il vous plaît »
« une feuille de papier »
« c’est ça n’est-ce pas ? »
« en haut ou en bas ? »
« à tout à l’heure au café »
« après les cours »
« à droite au feu »
« rendez-vous chez moi »
« il pleut assez souvent »
« je voudrais vous parler »
3.1.3. Exemples de trois mots phonétiques successifs
3, 3 et 3
« les photos que j’ai prises l’an dernier »
« vous semblez regretter vot’ jeunesse »
« mon médecin m’a déjà ausculté »
« découvrez les vertus du produit »
« en un an le chômage s’est réduit »
« les nouvelles sont encore alarmistes »
« en taxi en métro ou en bus »
« j’ai été invité à danser »
« tu peux prendre la pilule du lendemain »
« un potage aux légumes comme entrée »
4, 4 et 4
« quand on arrive on aimerait bien passer à table »
« en en parlant tu m’as donné une bonne idée »
« au bout d’ la rue un peu à droite à cinquante mètres »
« j’ai entendu un drôle de bruit dans l’escalier »
« vous me l’avez dit la dernière fois au restaurant »
« un bon régime est excellent pour la santé »
« n’oubliez pas de les avertir avant midi »
« exactement les mêmes indices qu’auparavant »
« en TGV le temps gagné est appréciable »
« il semblerait qu’on doit montrer la nouvelle carte »
3, 2 et 3
« à l’avenir tu fais comme tu veux »
« elle a fait du sport amateur »
« dans la chambre de jeux des enfants »
« tout arrive à qui sait attendre »
« j’ai toujours aimé voyager »
« vous sentez l’hiver approcher »
« nous pensons rester quelques jours »
« les enfants prendront un dessert »
2, 3 et 2
« tu prends du poisson n’est-ce pas ? »
« elle voit des problèmes partout »
« il part en vacances à Rome »
« nous serons réunis à Pâques »
« par là on y arrive aussi »
« j’espère vous revoir bientôt »
« tu peux si tu veux l’avoir »
« vous autres vous avez du bol »
3, 2 et 2
« mais parfois il parle trop fort »
« autrefois c’était plus dur »
« elles arrivent souvent en retard »
« où ai-je mis les clés d’en haut ? »
« un programme télé du jour »
« à Paris faut prendre le bus »
« balancez de droite à gauche »
« pour entrer sonnez deux fois »
4, 2 et 5
« racontez-nous l’histoire extraordinaire »
« si vous voulez on peut ne pas s’arrêter »
« vous oubliez de prendre vos médicaments »
« d’un naturel timide et embarrassé »
« on s’attendait au choc interculturel »
« un bon roman à lire pendant les vacances »
« sans plus attendre ouvrez vos ordinateurs »
« en espérant vous voir en meilleure santé »
1, 2 et 3
« un ou deux mais pas plus »
« toi et moi on y va »
« oui ou non et c’est bon »
«3+4=7»
« si une fois tu veux bien »
« mais il faut discuter »
« là on peut admirer »
« mais souvent il fait froid »
2, 3 et 4
« demain à 8 heures dans mon bureau »
« courir chaque matin pendant une heure »
« j’aime bien les pommes frites et la salade »
« t’étais très longtemps au téléphone »
« parfois nous mangeons dans la cuisine »
« veuillez excuser mon insistance »
« faut prendre la deuxième ou la troisième »
« maintenant il est temps d’aller dormir »
Exercice
Combien de syllabes sont prononcées dans chacun des trois mots phonétiques successifs ?
Indiquez également la structure syllabique de la dernière syllabe prononcée de chaque mot
phonétique.
Exercice
Combien de syllabes sont prononcées dans chacun des quatre mots phonétiques
successifs ?
Exercice
Exercice
Modèle :
Ce soir nous sortons avec eux. = Ce soir / nous sortons / avec eux.
Exercices
« bon voyage »
« sur une île »
« à table »
« c’est d’accord »
« tous ensemble »
« toute la nuit »
« pour toi »
« de bonne heure »
« vous le croyez ? »
« chez eux »
« ne pas perdre »
« elle en a une »
« sans force »
« un tablier »
« de beaux yeux »
« elles y pensent »
« à l’œil »
« en un an »
« c’est à Jacques »
« qu’ils les prennent »
« en province »
« à neuf ans »
« j’ai le rhume »
« un grand homme »
« il a crié »
« dans les arbres »
« virgule »
« mon parapluie »
« à dimanche »
« mon quartier »
« pas sans eux »
« par orgueil »
« c’est mon fils »
« ça brille »
« un peu plus »
« pas tous »
« une équation »
« elle est enceinte »
Exercices
a. Les structures syllabiques proposées des mots phonétiques suivants sont-elles justes « j »
ou fausses « f » ? Dans le dernier cas, proposez la syllabation correcte.
« bonjour »
« salut »
« tu viens ? »
« écoute »
« à bientôt »
« c’est bien »
« pas toujours »
« sans élan »
« tout est prêt »
« pardon »
« allez-y »
« à la Bourse »
« une européenne »
« un citoyen »
« du spectacle »
b. Quelle est la structure syllabique de la dernière syllabe prononcée des mots phonétiques
suivants ?
« au boulot »
« du respect »
« un bon produit »
« un ministre »
« ne pas comprendre »
« un message »
« très moyen »
« qu’est-ce que tu crois ? »
« elles y songent »
« c’est le chaos »
« bien plus haut »
« il est charmant »
« c’est un peu court »
« avant-hier »
« il y en a trois »
« c’est ainsi »
« mon pays »
« au travail »
« quel été ! »
« en Autriche »
« elle y va »
« en novembre »
« vous y serez »
« où es-tu ? »
« vous croyez ? »
« à tout à l’heure »
« j’ai eu ça »
« mon œil »
« lui est là »
« tant mieux »
« peu à peu »
« exactement »
« cent un pas »
« elle est forte »
« au milieu »
« il a eu tort »
« essayez »
« c’est à eux »
« toi aussi »
« aux élèves »
« attention »
« interdit »
« au grenier »
« on en a ici »
« dans l’océan »
Spécificité
de la dimension
orale
2. La dimension contextuelle
Exercice
Exercice
Les sons n’existent qu’en contexte, à commencer par les consonnes qui,
par définition, « sonnent avec » une voyelle et ne peuvent donc être
prononcées seules. En dehors de la diction, les mêmes phonèmes sont
réalisés différemment en fonction de leur position dans le mot phonétique.
En fait, ils ne correspondent à leur description articulatoire et acoustique
dans les manuels de phonétique que lorsqu’ils sont en bonne position en
dernière syllabe prononcée de mot phonétique. Dans les autres positions
moins importantes, ils peuvent subir diverses assimilations qui modifient
nombre de leurs traits articulatoires et acoustiques. Aussi la présentation
des traits articulatoires et acoustiques des sons, pour correspondre à la
réalité, ne peut-elle se faire que dans la position la plus forte, en dernière
syllabe prononcée du mot phonétique.
– a évolué vers
– a évolué vers : « un ami »
Nous verrons par la suite comment d’une part les voyelles, d’autre part
les consonnes, peuvent être regroupées en trois catégories en fonction de
leurs rôles respectifs dans la société des sons du français :
– Occlusives
Les occlusives se caractérisent par un temps d’obstruction complète (occlusion) du canal buccal suivi
d’une brusque ouverture qui libère l’air accumulé derrière le barrage de la langue ou des lèvres et qui
provoque un bruit dit d’explosion.
Répondent à cette description les consonnes suivantes :
– Constrictives
Les constrictives se caractérisent par un resserrement (constriction) du canal buccal qui contraint
l’écoulement de l’air. On divise d’habitude les constrictives en deux catégories :
• Les fricatives (ou spirantes) qui sont réalisées avec un léger frottement de l’air à l’endroit du
rétrécissement maximal (lieu d’articulation) sous forme d’un bruit dit de « friction ».
Répondent à cette description les consonnes suivantes :
Les liquides (ou vibrantes) parmi lesquelles il convient de distinguer du point de vue de l’écoulement
de l’air : (1) des médianes quand l’air s’écoule par le milieu du canal buccal ; et (2) des latérales quand
l’air s’écoule par les côtés du canal buccal. En français, est la seule latérale.
Répondent à la description des liquides les deux consonnes suivantes :
et
Pour toutes les consonnes occlusives ou constrictives que nous venons de voir, le voile du palais est
relevé à savoir qu’il touche la paroi pharyngale et empêche de ce fait l’air de passer par la cavité nasale.
Ces consonnes sont dites orales : l’air ne passe que par la cavité buccale.
Pour les consonnes et , le voile du palais s’abaisse et laisse passer l’air par la
cavité nasale, ce qui produit une résonance particulière. Ces deux consonnes sont dites nasales.
– Orales :
– Nasales :
Il est de coutume d’ajouter dans les manuels scolaires une troisième consonne nasale . Comme
celle-ci n’est actuellement plus réalisée comme une palatale par les francophones, mais sous la forme
d’une articulation palatalisée, nous pensons qu’il est plus juste de la représenter par .
Lorsque les cordes vocales ne vibrent pas, les consonnes sont dites sourdes et lorsqu’elles vibrent, les
consonnes sont dites sonores. Cette opposition très importante en français concerne toutes les
occlusives orales et des constrictives et nous permet de répartir les dix-neuf consonnes en deux
catégories :
a. la catégorie 1 qui se compose de douze consonnes qui s’opposent deux à deux uniquement sur le
plan de la sonorité ;
b. et la catégorie 2 qui se compose de sept consonnes qui n’ont que faire de l’opposition de sonorité.
Parmi d’autres détails à préciser sur ces deux catégories, il faut mentionner les points suivants :
L’opposition sonore/sourde des consonnes de la catégorie 1 s’applique dans toutes les positions
(initiales, médianes ou finales) de mots lexicaux :
Les consonnes de la catégorie 2 sont traditionnellement présentées comme des sonores. En réalité,
elles sont prononcées soit sourdes, soit sonores, en fonction de leur entourage consonantique sans
atteinte à leur personnalité. La réalisation sourde ou sonore de ces consonnes n’est pas aléatoire, elle
dépend du contexte consonantique sourd ou sonore. Seules dans une syllabe devant une voyelle, les
consonnes de la catégorie 2 sont réalisées sonores comme par exemple dans "Paris".
Les consonnes de la catégorie 2 sont tout à fait disponibles pour former des groupes de consonnes
avec les consonnes de la première catégorie.
1. Articulations occlusives
Triangle vocalique
Le degré d’aperture d’une voyelle dépend à la fois de la position du maxillaire inférieur et surtout de
la langue. C’est ainsi, par exemple, qu’en comparant les articulations et , on constate
que pour la première, le maxillaire inférieur est proche du maxillaire supérieur et que la masse de la
langue est proche du palais dur créant ainsi un rétrécissement maximal du passage d’air ; alors que pour
la seconde les deux maxillaires sont plus écartés et la langue est basse dans la cavité buccale. C’est la
raison pour laquelle l’articulation est une voyelle dite de petite aperture ou voyelle fermée et
que l’articulation est une voyelle dite de grande aperture ou voyelle ouverte. Entre les
voyelles fermées et les voyelles ouvertes existent dans le système vocalique du français des voyelles
d’aperture moyenne dites mi-fermées comme la voyelle et d’autres dites mi-ouvertes comme
la voyelle .
Les lieux d’articulation des voyelles se limitent aux zones du palais dur et du palais mou. Selon que
le rétrécissement maximal réalisé par la langue sera situé plus ou moins dans la zone palatale ou dans la
zone vélaire de la cavité buccale, on qualifiera respectivement les articulations de voyelles antérieures
ou de voyelles postérieures. C’est la raison pour laquelle l’articulation , dont le
rétrécissement maximal se situe au niveau du palais dur, est qualifiée de voyelle antérieure, alors que
l’articulation , dont le rétrécissement maximal se situe au niveau du palais mou, est qualifiée
de voyelle postérieure.
3. Le critère de labialisation
La position des lèvres est également originale pour chaque articulation vocalique. Cette position
détermine la forme de l’orifice labial qui influence la qualité du son. Les lèvres en position plus ou
moins écartée délimitent une surface au passage de l’air plus importante qu’en position plus ou moins
projetée ou arrondie. C’est ainsi que, par exemple, l’articulation est prononcée avec les
lèvres écartées qui laissent un grand passage à l’air – articulation dite non-labialisée ou non-arrondie –
alors que l’articulation est prononcée avec les lèvres arrondies qui ne laissent qu’un petit
passage à l’air – articulation dite labialisée ou arrondie.
L’apport du visuel dans l’information audiovisuelle transmise n’est plus à prouver ; en ce qui
concerne le trait de labialité, les deux tiers de l’information visuelle sont en effet communiqués par les
lèvres.
4. Le critère de nasalité
Dans la plupart des langues parlées, le voile du palais se relève en touchant la paroi pharyngale pour
les articulations vocaliques qui sont dites orales, l’air s’échappant uniquement par la partie médiane de
la cavité buccale. Mais il existe quelques langues, comme le polonais, le portugais et le français, qui
possèdent dans leur système des voyelles nasales pour lesquelles le voile du palais s’abaisse et laisse
l’air s’échapper à la fois par la cavité nasale et par la cavité buccale. Cet abaissement du voile
correspond à un relâchement sur le plan articulatoire. Trois voyelles répondent à cette description en
français actuel : / /, / / et / /.
Autres voyelles nasales
Quelques remarques
Toutes les autres voyelles se situent nécessairement entre ces limites et de préférence sur
les bords du triangle.
3. Les voyelles nasales se distinguent également l’une de l’autre par un degré de labialité
différent :
: non labialisé,
: labialisé,
: surlabialisé.
4. Les deux tableaux page 63 ne sont pas représentatifs de la position exacte de la langue
dans la cavité buccale, comme c’est pratiquement le cas pour les tableaux des articulations
consonantiques. En effet, ni les lieux d’articulations au plan vertical, ni les apertures au plan
horizontal ne sont semblables, comme pourraient le laisser penser les colonnes et les lignes
des tableaux. Ils sont représentatifs des oppositions phonologiques, du rapport fonctionnel
entre les différentes voyelles et non pas de la position réelle des voyelles dans la cavité
buccale.
Nous venons de classer les voyelles françaises en fonction de la physiologie des organes de la parole.
Ainsi avons-nous précisé le degré d’aperture entre la langue et le maxillaire supérieur, la forme de la
cavité buccale, la position des lèvres, et d’autres aspects de l’anatomie articulatoire.
Pour des raisons linguistiques et pédagogiques, nous allons répartir les voyelles orales françaises en
deux groupes en fonction du critère de stabilité de la qualité résonante du son, c’est-à-dire le timbre.
Dans les circonstances du Groupe 2, la structure syllabique (CV ou CVC) dans laquelle la voyelle
d’aperture moyenne se trouve détermine son timbre. Une autre façon de caractériser la distribution
complémentaire est de dire que les voyelles à aperture moyenne se neutralisent en position non finale
d’un mot et dans l’optique fonctionnelle les six voyelles sont trois séries de voyelles à deux timbres.
3
Du rythme
avant toute chose
1. Un rythme particulier
Exercices
a. Dégagez les structures syllabiques par mot phonétique comme par exemple :
Modèle : « une bonne adresse » / V(C) CV CV ’CCV(C) /
« bon voyage »
« à l’aéroport »
« dans le village »
« tu me casses les pieds »
« j’ai rien à faire »
« j’ai confiance »
« est-ce que vous venez ? »
« en automne »
« pour la quatrième fois »
« visiblement »
« un étranger »
« ce jour-là »
« j’ai honte »
« en théorie »
« dehors »
« cent onze »
« cent un »
« sur la une »
« un géant »
« peu à peu »
« elle est naïve »
« un pharaon »
« néanmoins »
« il a eu peur »
« des yaourts »
« le hasard »
« en stéréo »
« et alors »
« aux halles »
« moi aussi »
« mon pays »
« au théâtre »
« tu l’as eu »
« il y a été »
« les aléas »
« un coréen »
« c’est à eux »
« elle a réussi »
« un préavis »
« un déodorant »
L’allongement très marqué dans tous les cas est représenté en plus de l’accent par deux points ( : )
après la voyelle :
Comme l’articulation de la dernière syllabe prononcée d’un mot phonétique nécessite de l’énergie
articulatoire, le voile du palais a besoin de temps pour s’abaisser quelle(s) que soi(en)t la (ou les)
consonne(s) finale(s) qui sui(ven)t. Sur les enregistrements acoustiques, on peut constater que le début
de la voyelle n’est pas réalisé nasal ; la nasalité n’apparaît qu’après quelques centièmes de seconde.
Aussi n’est-il pas étonnant que beaucoup d’apprenants perçoivent une diphtongue. Faire durer la
voyelle est la seule solution pour qu’elle puisse, dans ce contexte de tension articulatoire, être réalisée
nasale.
Il s’agit des consonnes ultra-faibles par nature qui, de ce fait, en position faible opposent très peu de
résistance sur le plan temporel à l’énergie articulatoire de la voyelle qui les précède. Elles « sauvent
leur peau » en laissant toute latitude temporelle à la réalisation de la voyelle : c’est la durée vocalique
qui atteste de leur présence. L’oreille francophone comprend le message sans être obligée d’attendre la
réalisation de la consonne finale ; l’existence de la consonne est révélée par l’importance de la durée
vocalique.
Les consonnes concernées sont faibles par nature et sont toutes sonores :
– les occlusives sonores
– les deux nasales
– et la constrictive / j /.
Ces consonnes ne laissent pas davantage de latitude temporelle à la voyelle qui les précède qu’elle
n’en dispose en structure ’CV.
Le rythme du français parlé inscrit son originalité dans la syllabation du mot phonétique et non pas
du mot lexical comme dans nombre de langues. L’énergie articulatoire prépare dans une tension
croissante l’articulation de la dernière syllabe prononcée du mot phonétique qui peut s’accompagner
d’un léger glissando. La signification de ce qui est perçu en contexte par l’oreille francophone repose
pour l’essentiel sur le nombre de syllabes et l’identification de la dernière syllabe. Ayant entendu en
situation de communication / - ’ : - ’ /, une francophone aura compris
« bonjour Madame » et répondra à la salutation, alors que / - - / restera incompréhensible
pour elle. De plus, la différence du nombre de syllabes entre mots phonétiques successifs, est très
rarement importante, le plus souvent très peu différente, voir égale, ce qui induit un équilibre rythmique
qui participe à l’harmonie du schéma prosodique du français.
a. Prise de conscience de la différence de durée pour une même syllabe selon qu’elle se situe en
position forte ou en position faible
Exercice
Dans les exemples qui suivent, distinguez la syllabe plus ou moins longue de la syllabe
brève.
Modèle : « elle part / il est parti »
La syllabe « par » est :
– très longue en finale de mot phonétique : « elle part »
– brève à l’intérieur du mot phonétique : « il est parti »
Dans cet exercice, la lettre « A » indique une syllabe ouverte, la lettre « B », une syllabe
fermée ; les nombres 1, 2, 3 indiquent les trois degrés de durée vocalique en syllabe
accentuée.
Il s’agit d’un modèle pour l’acquisition ; aussi est-ce dans cet esprit que
nous qualifions de « rythmes binaires » des énoncés qui se composent de
deux mots phonétiques successifs et de « rythmes ternaires » des énoncés
qui se composent de trois mots phonétiques. Les mots phonétiques
successifs se composent respectivement, soit d’un nombre égal de syllabes,
soit d’un nombre inégal de syllabes.
Produisez les énoncés suivants en mettant en valeur les rythmes binaires selon le modèle :
« pourquoi hésiter ? »
« c’est grâce à eux »
« nous n’aimons pas les escargots »
« on pense y arriver »
« avec ou sans eux »
« à la recherche du bonheur »
« un plat et un dessert »
« le journal du soir »
« sur la chaîne publique »
« la science rassure »
« les carottes sont cuites »
« dans l’attente d’une réponse »
« oubliez vos soucis »
« essayez et vous verrez »
« personne n’est irremplaçable »
« une démarche élégante »
« il s’en mord les doigts »
« du mardi au samedi »
« un appartement au centre »
« elle est inscrite à la fac »
Exercice
Donc, dans plus des deux tiers des cas, la différence du nombre de
syllabes n’est au plus que d’une unité, ce qui permet de ne modifier qu’au
minimum la vitesse d’élocution ;
– de plus d’une syllabe dans les 27 % restant
C’est surtout dans ces cas que le changement de vitesse d’élocution est
sensible à l’oreille. Comme la tendance naturelle de l’apprenant est de
ralentir lorsque le nombre de syllabes augmente alors que le francophone
accélère, il importe de bien traiter cet aspect de la structuration du français
qui veut que l’unité rythmique de référence soit le mot phonétique.
« Paris »
« à Paris »
« c’est à Paris »
« c’était à Paris »
« connaissez-vous Paris ? »
« Madame »
« chère Madame »
« c’est à Madame »
« c’était à Madame »
« n’était-ce pas à Madame ? »
« encore »
« pas encore »
« encore un peu »
« encore un peu plus »
« mardi »
« mardi soir »
« mardi matin »
« dès mardi matin »
« bonjour »
« un beau jour »
« un très beau jour »
« par une belle journée »
« par une très belle journée »
« sans toi »
« avec toi »
« pas avec toi »
« mais pas avec toi »
« en ville »
« dans la ville »
« pas dans la ville »
« surtout pas en ville »
« tu viens »
« tu viens pas »
« tu reviens pas »
« ils reviendront pas »
Exercice
Exercices
a. Rythmez les énoncés suivants en deux, trois, quatre ou cinq mots phonétiques successifs.
b. Répondez aux questions en mettant en valeur les mots phonétiques successifs qui les
composent selon l’un des trois modèles proposés.
Modèle 1 :
Q – « tu viendras demain matin ? »
R – « oui / je viendrai / demain matin » (3 mots phonétiques)
« non / je ne viendrai pas / demain matin »
Modèle 2 :
Q – « où peut-on acheter des journaux ? »
R – « on peut / aller / à la gare » (3 mots phonétiques)
/ au coin de la rue »
/ dans un tabac »
Modèle 3 :
Q – « j’aime bien la pizza à l’ail »
R – « et moi / je préfère / la pizza / au fromage » (4 mots phonétiques)
/ aux champignons »
/ au jambon »
« tu iras à la poste ? » (1)
« où trouver des légumes ? » (2)
« j’aime bien voyager en train » (3)
« tu pars en vacances ? » (1)
« où passer ses vacances ? » (2)
« j’aime bien visiter les musées » (3)
« tu viens à 10 heures ? » (1)
« où s’arrêter en route ? » (2)
« j’aime bien prendre une bière » (3)
« tu lui téléphoneras ? » (1)
« où trouver ce livre ? » (2)
« j’aime bien écouter de la musique classique » (3)
« il est brésilien »
« elle est italienne »
« elle est chinoise »
« elle est belge »
« il est anglais »
« il est mexicain »
« elle est russe »
« il est tunisien »
« il est suédois »
« elle est suisse »
« il est espagnol »
« il est portugais »
« il est australien »
« elle est danoise »
« il est coréen »
« il est hongrois »
« elle est scandinave »
« il est finlandais »
« il est africain »
« elle est japonaise »
d. Déclamez à haute et intelligible voix les deux textes de Robert Desnos :
« Pas vu ça »
Pas vu la comète
Pas vu la belle étoile
Pas vu tout ça
Paradoxes
didactiques
La didactique prime même si les méthodes employées ou les arguments présentés peuvent sembler
curieux, pour ne pas dire plus, à ceux qui savent. Vous êtes surpris, surtout si vous êtes phonéticiens,
lorsqu’une enseignante vous dit qu’elle enseigne que dans « oi » il n’y a pas de / a / alors qu’en français
parlé cette graphie correspond à / wa /, car les élèves écriraient « à moa » et non pas « à moi ». Son
argumentation est parfaitement adaptée au contexte, le but étant d’apprendre à écrire : j’entends / wa /,
j’écris « oi » et ça marche.
Il en est de même pour l’apprentissage de l’oral à des étudiants dont le français n’est pas la langue
maternelle.
Voici les résultats d’une étude sur les valeurs des paramètres
acoustiques – intensité, fréquence, temps – à partir d’enregistrements de
français parlé spontané.
a. Intensité acoustique
Dans 73 % des cas étudiés, cette syllabe n’est pas plus forte que les
précédentes : intensité égale dans 34 %, intensité moindre dans 39 % des
cas.
b. Variation de la fréquence fondamentale
Dans 44 % des cas, la fréquence ne varie pas au cours de la voyelle.
Les 56 % restant se répartissent en 45 % de glissando croissant ou
décroissant et 11 % de ruptures positives, très rarement négatives.
c. Durée
Dans plus de 90 % des cas, toutes choses égales par ailleurs, la dernière
syllabe prononcée est plus longue que les précédentes.
De plus, on n’observe une variation simultanée des trois paramètres –
augmentations de la durée et de l’intensité accompagnées d’un glissando –
que dans 17 % des cas. La variation simultanée de deux paramètres –
augmentation de la durée et glissando – ne représente que 32 % des cas. La
variation d’un seul paramètre – augmentation de la durée – correspond à
34 % des cas.
Il est clair qu’avec de tels résultats il est impensable de parler d’accent
d’intensité ou d’accent tonique !
3. Relativité de l’intonation
3.1. Déclaratives
Remarque :
Ce schéma mélodique est à relativiser dans la mesure où nombre
d’énoncés déclaratifs sont réalisés en contexte avec une mélodie plate.
3.2. Interrogatives
Remarque :
Mais l’intonation peut également ressembler à celle de la structure
déclarative.
3.3. Impératives ou exclamatives
Remarque :
Mais l’intonation peut également ressembler à celle de la structure
déclarative.
En résumé :
Dans le cadre de l’apprentissage, il convient de rappeler que si variation
mélodique il y a, c’est sur la dernière syllabe prononcée que se réalise la
montée ou la descente mélodique la plus marquée, étant bien entendu que
la mise en relief qui bouleverse toute la courbe mélodique n’est pas prise
en compte dans le modèle d’apprentissage de base. L’importance de la
dernière syllabe se vérifie même en ce qui concerne l’intonation.
les sigles sont prononcés par les lettres initiales des mots concernés :
Exercices
Habitudes
de prononciation
Elles sont essentiellement fonction de la position des syllabes dans le cadre du mot phonétique et des
sons dans le cadre de la syllabe. Nous savons reconnaître les trois positions syllabiques et les deux
positions consonantiques.
1. Positions vocaliques
C’est dans cette position que nous avons présenté les sons du français
(2.3.1.). En dernière syllabe prononcée du mot phonétique, la voyelle ne
subit aucune influence du voisinage et se réalise avec l’ensemble de ses
traits articulatoires et acoustiques tels qu’ils sont décrits dans les manuels
de phonétique.
Les voyelles se regroupent en trois catégories en fonction de leur rôle
dans la société des sons du français :
• les voyelles nasales ;
• les voyelles orales à un timbre ;
• les voyelles orales à deux timbres.
Pour les autres graphies transcrites traditionnellement par l’évolution actuelle va vers le
timbre .
Autrement dit, les graphies :
En résumé :
En syllabe accentuée ouverte, les habitudes de prononciation pour les voyelles / E /, / O / et / Œ / se
résument à peu de possibilités malgré la grande variété des graphies comme le montre le tableau
suivant :
« veuillez m’excuser »
« il fait chaud en été »
« tu peux parler »
« un feu dans la cheminée »
« à la queue s’il vous plaît »
« un pâtissier chocolatier »
« la moitié c’est assez »
« aussitôt après »
« un café au lait »
« il pleut toute la journée »
« plutôt en métro »
« un jeu de société »
« un pneu crevé »
« c’est vrai ou c’est faux ? »
« des œufs brouillés »
« les deux c’est parfait »
« à pied ou en auto »
« au dos du tableau »
« tu peux la trouver »
« ses yeux sont très beaux »
Exercice
« le commerce extérieur »
« mes lunettes de soleil »
« elle est prof d’espagnol »
« un décor de fleurs »
« à neuf heures c’est ouvert »
« d’un orgueil sans pareil »
« un accueil extraordinaire »
« mon filleul a bon cœur »
« un appel au téléphone »
« une atmosphère de bonheur »
« un concert en plein air »
« un alcool très fort »
« une lettre à la poste »
« une feuille de tilleul »
« qu’il vienne tout à l’heure »
« j’aime le décor »
« un œil très clair »
« en automne ou en hiver »
« dehors ou à l’intérieur »
« sept au maximum »
L’information naît du changement. Or, en français parlé, toutes les syllabes non finales de mot
phonétique sont prononcées brèves avec une durée sensiblement égale, ce qui peut donner l’impression
auditive que les Français « parlent comme des mitraillettes ». Il est en effet difficile de percevoir
spontanément les différences de durée en finale de mot phonétique bien que cette différence soit
importante au plan physique : la sensation croît en effet comme le logarithme de l’excitation.
La dernière syllabe prononcée d’un mot phonétique est longue du fait de sa « bonne articulation »,
mais les syllabes précédentes sont brèves :
Cette différence de durée entre syllabe accentuée et syllabes inaccentuées n’est pas figée, elle est au
contraire très élastique en fonction de la structure syllabique de la dernière syllabe.
– pour les voyelles orales en syllabes finales de mot phonétique de type ’CV(C) lorsque la consonne
finale est une consonne sourde ou :
’CV(C)
’V(C)
Dans tous ces cas, l’accent «’ » suffit à noter le premier degré de durée ainsi que le glissando.
’V.(C)
Dans tous ces cas, le point « . » placé après la voyelle note l’augmentation de la durée par rapport à
celle du premier degré.
’V :(C)
Sont également concernées les graphies « â », « ê », « aî » en syllabe accentuée ’CV(C).
La graphie « â » correspond à d’anciens / : / postérieurs : « un âne », « il est pâle », « à Pâques »
– pour toutes les voyelles nasales en syllabes finales de mot phonétique de type ’Cv (C) quelles
que soient les consonnes finales :
’Cv :(C)
’v :(C)
Dans tous ces cas, les deux points « : » placés après la voyelle notent la durée très marquée de la
voyelle.
Remarque :
Lorsque deux ou trois consonnes se retrouvent en position finale de syllabe, c’est la consonne la plus
forte par nature qui détermine la durée vocalique :
– premier degré de durée à cause de la présence de
Exercice
Comme on peut le constater dans le modèle suivant, à chaque voyelle en position forte
correspond une case (soit N = nasale, soit O = orale à un timbre, soit V = orale à deux timbres
et D correspondant à un degré de durée) du tableau ci-dessus :
Transcrivez les deux syllabes accentuées des exemples suivants en notant également le
numéro des cases correspondantes.
dans « tu pleures »
elle est en position forte et se prononce avec un degré 3 de durée :
dans « tu pleures pas »
elle est en position intermédiaire et se prononce avec le même timbre
qu’en position forte mais elle est réalisée brève :
Autrement dit, la voyelle dans « pleures » conserve le même
timbre dans les deux positions, la différence porte sur la durée.
Il s’agit des voyelles prononcées non finales d’un mot lexical comme
par exemple :
« e » dans « l’erreur »
« en » et « e » dans « vendredi »
« au », « o » et « i » dans « l’autorité ».
Ces voyelles n’ont pas l’importance pour la communication :
– des voyelles accentuées – finales de mot phonétique – comme par
exemple « i » dans « vendredi » ;
– des voyelles accentuables – finales de mot lexical à l’intérieur d’un
mot phonétique – comme par exemple « i » dans « vendredi soir ».
En résumé :
• En finale de mot phonétique :
Importantes variations de durées vocaliques et oppositions de timbres.
En syllabes de type ’CV, la durée vocalique de degré 1 est la
conséquence de la très « bonne articulation » de la syllabe accentuée.
En syllabes de type ’CV(C), la durée vocalique peut doubler ou tripler
selon la nature des consonnes finales ; avec les voyelles nasales, elle est
maximale.
• En finale de mot lexical à l’intérieur d’un mot phonétique
Oppositions de timbres maintenues malgré la brièveté de l’articulation
Les voyelles « accentuables », bien qu’elles conservent le timbre
qu’elles auraient sous l’accent, sont réalisées brèves : rien de plus difficile
pour l’apprenant que d’articuler « vite et bien ». Aussi, au début de
l’apprentissage de la prononciation du français est-il préférable d’assurer la
maîtrise du timbre vocalique adéquat en position accentuée.
Exercices
« j’aime »
« j’aimais bien »
« t’as bien mangé »
« t’as mangé chaud »
« en général »
« nous l’aidons »
« j’aide »
« un peu plus »
« un peu »
« un peuplier »
« regarde »
« au départ »
« prends-le »
« deux heures dix »
« à trois heures »
« le matin »
« lundi soir »
« tu ne restes pas »
« au restaurant »
Exercice
« mon métier »
« ce jeudi »
« ces œufs »
« et eux ? »
« messieurs »
« qu’est-ce que l’art ? »
« il le veut »
« un bon élève »
« une erreur »
« j’y étais »
« un verre à pied »
« ceux qui peuvent »
« j’essaye »
« je sais »
« t’es prévenu »
« secrètement »
« très mauvais »
« des yeux bleus »
« en premier »
« au deuxième »
Exercices
a. Indiquez le degré de durée vocalique de la dernière syllabe prononcée des noms de lieu
suivants :
« aux Indes »
« aux Caraïbes
« à Grenade »
« en Italie »
« à New York »
« au Vietnam »
« à Florence »
« en Écosse »
« à Reims »
« à Barcelone »
« au Portugal »
« à Venise »
« à Lisbonne »
« en Andorre »
« à Budapest »
« à Amsterdam »
« au Pays de Galles »
« en Finlande »
« à Palerme »
« à Berne »
« sur la Côte d’Azur »
« en Guyane »
« à Naples »
« au Groenland »
« dans les Landes »
« dans le Finistère »
« en Europe »
« en Espagne »
« en Pologne »
« en Suisse »
« à Vienne »
« à Berlin »
« en Hollande »
« en Autriche »
« à Copenhague »
« à Versailles
« en Afrique du Sud »
« à Toulouse »
« à Bordeaux »
« en Chine »
b. Dans la liste suivante, retrouvez les dix-sept exemples où la voyelle accentuée présente
un degré 3 de durée :
« à Londres »
« au Brésil »
« en Lorraine »
« en Corse »
« à Strasbourg »
« aux Baléares »
« à Pékin »
« en Gironde »
« à Gibraltar »
« à Chypre »
« en Ukraine »
« en Argentine »
« à Milan »
« au Japon »
« à Rome »
« au Caire »
« en Égypte »
« en Floride »
« en Norvège »
« à Valence »
« à Moscou »
« en Grèce »
« en Aquitaine »
« à Belgrade »
« en Provence »
« au Népal »
« en Suède »
« en Irlande »
« en Belgique »
« en Équateur »
« en Alsace »
« dans les Alpes »
« en Sardaigne »
« à Turin »
« en Nouvelle Zélande »
« au Siam »
« à Cannes »
« à Nice »
« en Islande »
« à Madrid »
« à Oslo »
« en Côte d’Ivoire »
« au Salvador »
« à Frankfort »
« en Alaska »
« en Russie »
« au Texas »
« aux Philippines »
« dans la capitale »
« en province »
2. Positions consonantiques
Pour être en position plus ou moins forte, toute consonne doit être en
initiale de syllabe :
• en bonne position : initiale de syllabes non finales de mot phonétique ;
• en position la plus forte : initiale de la dernière syllabe prononcée d’un
mot phonétique.
Les consonnes dites de liaison z , n et t sont
obligatoirement en position initiale de syllabe à l’oral, alors qu’à l’écrit
elles sont en finale de mot lexical ; il s’agit également d’une position plus
ou moins forte :
Exercice
Regroupez les consonnes des énoncés en fonction de leurs positions fortes ou faibles.
mais aussi :
et encore :
Exercice
Exercice
Notez par une croix les groupes sourds ou sonores ou les suites sourdes ou sonores :
« par orgueil »
« pour qui ? »
« pas d’gâteau »
« pas d’panique »
« en Belgique »
« au verso »
« ne sors pas »
« en juillet »
« peu d’pain »
« pousse-le »
« un class’ment »
« un boul’vard »
« une env’loppe »
« un buch’ron »
« au carr’four »
« des jarr’telles »
« la bett’rave »
« à la lot’rie »
« à d’main »
« un feuill’ton »
« une côt’lette »
« à cong’ler »
« merci »
« mardi »
« du pétrole »
Exercice
Prononcez les mots phonétiques suivants avec le plus petit nombre de syllabes possibles :
« à demain »
« un jus de goyave »
« en seconde »
« un jus de pomme »
« maintenant »
« un jus de fruit »
« en Allemagne »
« un jus de citron »
« au carrefour »
« un jus de groseilles »
« un abonnement »
« un jus de raisin »
« un avertissement »
« un jus de carotte »
« mercredi »
« un jus de tomate »
« samedi »
« un jus de mangue »
« un paquebot »
« un jus de poire »
La manière dont les exemples ci-dessous sont représentés permet de
prendre conscience de la superposition temporelle partielle de deux
consonnes, l’une étant labiale :
3. Acquisition des régularités
En résumé
1. Schéma d’acquisition
La progression dans l’acquisition des habitudes de prononciation peut
être schématisée comme suit :
MOT PHONÉTIQUE
↓
NOMBRE DE SYLLABES
↓
DERNIÈRE SYLLABE PRONONCÉE
↓
STRUCTURES SYLLABIQUES
↓
LOIS DE POSITION
↓
STRUCTURES RYTHMIQUES
2. Exemples de régularités
La numération est par exemple une bonne illustration d’un petit nombre
d’automatismes articulatoires et rythmiques :
– la prononciation des nombres isolés ;
– la numération avec un mot à initiale vocalique ;
– la numération avec un mot à initiale consonantique.
On observe que :
• pour la prononciation des nombres isolés les syllabes sont fermées sauf
pour 1, 2, 3, 20 et 100.
• pour la numération avec un mot à initiale vocalique, c’est une
consonne ou ou
qui forme toujours syllabe avec la voyelle initiale du mot ;
il s’agit toujours pour un nombre déterminé de la même consonne quelle
que soit la voyelle initiale du mot.
• Pour la numération avec un mot à initiale consonantique, les syllabes
sont fermées sauf pour 1, 2, 3, 6, 8, 10, 20 et 100 qui forment une syllabe
ouverte devant la consonne initiale du mot.
Exercice
Après vous être assuré du nombre de syllabes, comptez à haute voix en un seul mot
phonétique les exemples suivants :
« 2 parents »
« 3 images »
« 13 personnes »
« 4 heures »
« 7 hôtesses »
« 5 années »
« 5 arabes »
« 3 chevaux »
« 12 poursuivants »
« 15 étudiants »
« 5 paniers »
« 6 tables »
« 2 outils »
« 1 éléphant »
« 1 sortie »
« 12 œufs »
« 8 timbres »
« 10 couverts »
« 9 chaises »
« 15 billets »
« 9 ans »
« 13 à table »
« 11 voitures »
« 8 hélicoptères »
« 13 habitants »
« 4 hommes »
« 16 invités »
« 8 canards »
« 4 chiens »
« 11 majorettes »
« 10 assiettes »
« 7 ours »
« 4 enfants »
« 14 heures »
« 7 points »
« 16 pages »
« 6 euros »
« 6 sièges »
« 1 oiseau »
consonantiques :
Conseils
en guise de conclusion
Conditions d’enseignement des habitudes de prononciation
– La prononciation ne s’enseigne pas comme une matière mais comme une pratique, il s’agit plutôt
d’un accompagnement ;
– faire prendre conscience du fonctionnement de l’expression orale dans son ensemble – au
minimum le mot phonétique – ce qui permet à l’enseignant comme à l’apprenant de replacer chaque
nouveau cas dans un cadre connu ;
– faire prendre de « bonnes habitudes », surtout rythmiques, dès le début de l’apprentissage, c’est-à-
dire, aller à l’essentiel : le rythme, la dernière syllabe prononcée, la hiérarchie syllabique et pas tant la
mélodie comme dans les langues à accent lexical. En effet, des Brésiliens, par exemple, qui se font bien
comprendre par l’oreille francophone en réalisant un bon modèle rythmique, peuvent produire,
lorsqu’ils s’expriment en français, des mélodies régionales très diverses ;
– » faire de la phonétique » sans le dire à propos de tout et de rien, quand l’occasion se présente ;
– surtout ne pas vouloir tout « corriger », intervenir plutôt sur la fin qu’au début du mot phonétique ;
– arriver par tout moyen à convaincre les enseignants comme les apprenants des réalités phonétiques
qui ne frappent pas l’oreille : aspect psychologique sous la forme d’une prise de conscience par soi-
même.
Exercice p. 19
Exercice a. p. 20
Exercice b. p. 20
Exercice c. p. 21
Exercice p. 21
Exercice p. 22
Exercice p. 23
Exercice p. 24
Exercice p. 27
Exercice p. 31
Exercice p. 34
Exercice p. 34
Exercice p. 36
Exercice p. 37
a. Paroles d’amoureuses, Madeleine Chapsal
Les amoureuses / ne parlent pas / du moins / ce qu’on appelle / parler / elles murmurent / roucoulent /
chantonnent / inventent / créent / s’épanouissent.
b. Une gourmandise, Muriel Barbery
Un homme / qui pète / au lit / ma grand-mère / le disait / c’est un homme / qui aime la vie.
c. À propos de Florence et de l’Humanisme, Toscane, Guides Bleus Évasion, Hachette Livre
La grande conquête / de la Renaissance / reste / cette liberté / qui modifie / totalement / et / pour
plusieurs / générations / la vision / du monde / aussi bien / religieuse / qu’humaine / De réformes / en
contre-réformes / à son rythme / l’Église / s’y pliera / aussi / Mais / la véritable / vigueur / de cette
pensée / nouvelle / est donnée / par les artistes / La littérature / elle / tout occupée / à traduire / les
anciens / et à théoriser / brille / par son absence / Les grands poètes / sont morts / Ce sont / maintenant /
les grands peintres / sculpteurs / et architectes / qui prennent / leur relève / Mais / là encore /
l’humanisme / trouvera / ses limites / Car / même / si la peinture / fut / le fer de lance / des idées /
nouvelles /elle n’a guère / été comprise / de son temps / À la « réalité du monde » / qu’elle prétendait /
s’approprier / lui fut / bien vite / préférée / celle du rêve.
Exercice a, p. 38
Exercice b, p. 39
« sans parler / ’le / du reste » / ’ st /
« toujours / ’ / en avance » / ’v s/
« elles arrivent / ’ iv / bientôt » / ’to /
« j’ai rendez-vous / ’vu / à 3 heures » / ’z /
« j’ai dormi / ’mi / toute la nuit » / ’n i/
« vous connaissez / ’se / le code ? » / ’k d/
« nous voyageons / ’ / ensemble » / ’s bl /
« la semaine / ’sm n / dernière » / ’nj /
« du café / ’fe / ou du thé » / ’te /
« il semble / ’s bl / très fatigué » / ’ge /
« ouvrez / ’v e / s’il vous plaît » / ’p / ou / ’ple /
« je l’ai envoyé / ’je / par la poste » / ’p st /
« j’espère / ’p / y arriver » / ’ve /
« avec / ’v k / ou sans lui » / ’l i/
« du matin / ’t / au soir » / ’swa /
« dix euros / ’ o / cinquante » / ’k t/
« une photo / ’to / numérique » / ’ ik /
« une fille / ’fij / et deux garçons » / ’s /
« au paradis / ’di / des animaux » / ’mo /
« nous aimons / ’m / cet air » / ’t /
« j’arrive / ’ iv / tout de suite » / ’ts it /
« elle attend / ’t / son retour » / ’ /
Exercice a., p. 40
Exercice b., p. 41
Exercice c., p. 41
Exercice p. 45
Exercice p. 47
Exercice a., p. 69
Exercice b., p. 69
Exercice p. 78
Exercice p. 81
Exercice p. 84
Exercice a, p. 85
« elle était belle / comme la femme / d’un autre » 4 / 3 / 2
« le manque / de courage / n’est qu’un manque / de bon sens » 2 / 3 / 3 / 3
« un incendie / est une rose / sur la queue / ouverte / d’un paon » (Max Jacob) 4 / 3 / 3 / 2 / 2
« on change / plus facilement / de religion / que de café » (Georges Courteline) 2 / 4 / 4 / 3
« j’utilise / de plus en plus / l’ordinateur » 3 / 4 / 4
« tout bonheur / que la main / n’atteint pas / n’est qu’un rêve » (Joséphin Soulary) 3 / 3 / 3 / 3
« l’humanité / roule / toute entière / sur l’amour / et la faim » (Anatole France) 4 / 1 / 3 / 3 / 3
« on ne badine pas / avec l’amour » (Alfred de Musset) 4 / 4
« les grandes idées / ne sont pas / charitables » (Henry de Montherlant) 4 / 3 / 3
« en amour / êt(re) français / c’est la moitié / du chemin » (Paul Morand) 3 / 3 / 4 / 2
« l’amour / c’est l’idée / qu’on s’en fait » (Georges Courteline) 2 / 3 / 3
« les affaires / sont les affaires » (Octave Mirbeau) 3 / 4
« je n’aime / dans l’histoire / que les anecdotes » (Prosper Mérimée) 2 / 3 / 5
« ici / c’est bon / mais c’est cher » 2 / 2 / 3
« elle va passer / ses examens / de fin d’études / cette année » / 4 / 4 / 4 / 3
« avant l’heure / c’est pas l’heure / après l’heure / c’est plus l’heure » 3 / 3 / 3 / 3
« le rythme / du français parlé / est original » 2 / 5 / 5
« les inclinations / naissantes / après tout / ont des charmes / inexplicables » (Molière) 5 / 2 / 3 / 3 / 4
« on n’aime / que les femmes / qu’on rend heureuses » (Marcel Achard) 2 / 3 / 4
« le vrai / peut quelquefois / n’être pas / vraisemblable » (Nicolas Boileau) 2 / 4 / 3 / 3
Exercice d, p. 86
« J’ai tant / rêvé / de toi »
J’ai tant / rêvé / de toi / que tu perds / ta réalité
Est-il / encore temps / d’atteindre / ce corps vivant / et de baiser / sur cette bouche / la naissance / de
la voix / qui m’est chère ?
J’ai tant / rêvé / de toi / que mes bras / habitués / en étreignant/ ton ombre / à se croiser / sur ma
poitrine / ne se plieraient pas / au contour / de ton corps / peut-être
Et que / devant / l’apparence / réelle / de ce qui me hante / et me gouverne / depuis / des jours / et des
années / je deviendrais / une ombre / sans doute.
Ô / balances / sentimentales.
« Pas vu / ça »
Pas vu / la comète
Pas vu / la belle étoile
Pas vu / tout ça
Pas vu / la mer / en flacon
Pas vu / la montagne / à l’envers
Pas vu / tant que ça
Exercice p. 104
Exercice p. 105
Exercice p. 109
Exercice a., p. 115
Exercice b., p. 115
« j’aime » (accentuée)
« j’aimais bien » (inaccentuable)
« t’as bien mangé » (accentuée)
« t’as mangé chaud » (accentuable)
« en général » (inaccentuable)
« nous l’aidons » (inaccentuable)
« j’aide » (accentuée)
« un peu plus » (accentuable)
« un peu » (accentuée)
« un peuplier » (inaccentuable)
« regarde » (inaccentuable)
« au départ » (inaccentuable)
« prends-le » (accentuée)
« deux heures dix » (accentuable)
« à trois heures » (accentuée)
« le matin » (inaccentuable)
« lundi soir » (accentuable)
« tu ne restes pas » (accentuable)
« au restaurant » (inaccentuable)
Exercice, p. 116
« mon métier » / E /, / e /
« ce jeudi » / Œ /, / Œ /
« ces œufs » / E /, / /
« et eux ? » / e /, / /
« messieurs » / E /, / /
« qu’est-ce que l’art ? » / / ou / e /, / Œ /
« il le veut » / /, / /
« un bon élève » / E /, / /
« une erreur » / E /, / /
« j’y étais » / E /, / / ou / e /
« un verre à pied » / /, / e /
« ceux qui peuvent » / /, / /
« j’essaye » / E /, / / ou / e /
« je sais » / Œ /, / / ou / e /
« t’es prévenu » / / ou / e /, / E /
« secrètement » / Œ /, / E /
« très mauvais » / / ou / e /, / / ou / e /
« des yeux bleus » / /, / /
« en premier » / Œ /, / e /
« au deuxième » / Œ /, / /
Exercice p. 124
« par orgueil » (suite sonore)
« pour qui ? » (suite sourde)
« pas d’gâteau » (suite sonore)
« pas d’panique » (suite sourde)
« en Belgique » (suite sonore)
« au verso » (suite sourde)
« ne sors pas » (suite sourde)
« en juillet » (groupe sonore)
« peu d’pain » (suite sourde)
« pousse-le » (groupe sourd)
« un class’ment » (groupe sourd)
« un boul’vard » (suite sonore)
« une env’loppe » (groupe sonore)
« un buch’ron » (groupe sourd)
« au carr’four » (suite sourde)
« des jarr’telles » (suite sourde)
« la bett’rave » (groupe sourd)
« à la lot’rie » (groupe sourd)
« à d’main » (groupe sonore)
« un feuill’ton » (suite sourde)
« une côt’lette » (groupe sourd)
« à cong’ler » (groupe sonore)
« merci » (suite sourde)
« mardi » (suite sonore)
« du pétrole » (groupe sourd)
Exercice p. 126
Exercice p. 134