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Module: L’approfondissement de la langue française

Exposé intitulé:

L'énoncé ancré et l'énoncé coupé

Réalisé par : Encadré par : El Mostapha Moujahid


HASNAE CHARAF
HANANE LAARAJ
FATIMA JAKANE
KHADIJA OFQUIR
Plan
Introduction
1) L’énoncé ancré
1.1 Définition
1.2 Les caractéristiques de l’énoncé ancré
2) L’énoncé coupé
2.1 Définition
2.2 Les caractéristiques de l’énoncé coupé
3) Les indices et modalités de l’énonciation
3.1 Les indices de l'énonciation
3.2 Les modalités de l'énonciation
Conclusion
Introduction

La théorie de l’énonciation est une nouvelle


linguistique, qui a mené à dépasser les limites de
la linguistique de la langue,qui exclut La parole.

D’une linguistique Évolution à une linguistique


de la langue théorique d’énonciation
De Saussure

La linguistique de la langue pour De Saussure


est une étude de la langue ,elle-même définie
comme « ».
Sa théorie repose sur une opposition
langue/parole.
Charles Bally

Charles Bally expose les principes d’une


linguistique de la parole et ouvre la voie de la
recherche sur la relation entretenue par:

le sujet parlant ,son discours et le contexte.


Benveniste
Benveniste qui a effectué
des recherches sur
l’énonciation et la
sémiologie de la langue,
contribue à introduire
dans la linguistique
française un thème
nouveau qui est l’analyse
du discours.
Ces travaux vont ouvrir la voie à l’étude

du discours et à la manière dont les

locuteurs s’inscrivent dans ce dernier.

Ils vont également ouvrir la voie à une

typologie des discours .


d’où la nécessité de
L’analyse du fournir des moyens
discours est une d’approche du
discipline hétérogène discours, fondés sur
la linguistique de
les recherches à ce l’énonciation
propos sont qui relie le discours à
très nombreuses. ce que lui est
extérieur.
Problématique

« Dans quelle mesure le genre d'énoncé


influe sur les typologies textuelles? »
1. L’énoncé :

« Production langagière marquée par deux pauses. » ¹


« Bonjour ! », « Allô ? » , « Moi ? jamais ! »
2. L’énonciation :
« L’énonciation est cette mise en fonction de la langue
par un acte individuel d’utilisation .» ²
3. La situation d’énonciation :

Tout énoncé est donc produit dans une situation ou un


contexte précis appelé situation d’énonciation.
1et 2 – Emile Benveniste, »L’appareil formel de l’énonciation »,1975
énoncé énoncé

Il n’y a
N’y a-t-il personne ?
personne.
puis-je passer?
Passe!

L'interlocuteur
Le locuteur
Pour identifier une situation d’énonciation il
faut répondre aux questions suivantes:

-Qui parle? (ou écrit) L’énonciateur

-à qui? Le destinataire

-A quel moment? Les circonstances

-Où a-t-il été produit? Le lieu

-Dans quel but? L’intention de l’énonciateur


Victor dit à Sara gentiment:
« Non, je ne pourrai pas être ici demain! »

Qui parle? Victor


à qui? Sara
Quand et où? Demain, ici
Dans quel but? Informer
Les types d’énoncés

L’énoncé ancré
(DISCOURS)

L'énoncé coupé
(récit)
1- l’énoncé ancré

Le locuteur et le
destinataire sont
impliqués dans la
l’énoncé
même situation
est ancré dans la
d’énonciation situation
d’énonciation
1.2 : Les caractéristiques de l’énoncé ancré :

Emploi de déictiques (mots qu’on ne peut comprendre que si l’ on


connaît la situation d’ énonciation).
Indices personnels liés à la 1ère
et 2ème personne :
 pronoms personnels :
je - nous - tu – vous –moi … Indicateurs de lieu :
Indicateurs de temps :
 Déterminants possessifs : Ici , là – bas ,
Aujourd’hui , hier ,
dehors , à droite ,
mon – ton – notre … demain , dans un an
dans cette pièce
…..
 Pronoms possessifs : ….
le mien - le nôtre -le vôtre …
 Déterminants démonstratifs:
Ce- cette- ces …
Emploi des temps du discours :
Présent d’énonciation – passé composé – imparfait – futur .

Emploi des modalisateurs :éléments qui expriment la


subjectivité de l’ énonciateur .

Adverbes : Verbes :
Sans doute Croire – douter Adjectifs :
peut – être ignorer Péjoratifs
certainement pouvoir /mélioratifs
… …
On trouve ce type d’ énoncé dans :

la Lettre
Récit à la première personne
Journal intime
Dialogue
Autobiographie
« Écoute, Je suis mère de famille, je
m'occupe de ma maison, je n'ai guère
le temps de marchander.
Voudrais-tu me laisser ce gilet à deux
réaux un quart? je fais ce sacrifice pour
mon fils qui aimerait tellement porter ce
vêtement le jour de l’Achoura.»
Ahmed Sefrioui ,la boîte à merveille
2) L’énoncé coupé :
2.1 : Définition :

On dit que l’ énoncé est coupé de la situation d’énonciation lorsqu’on a pas

besoin de connaître cette dernière pour le comprendre, dans l’énoncé

coupé , il n‘y a aucune marque de l’ énonciateur .

Exemple :

Le tramway de Neuilly venait de passer la porte Maillot et il filait […] tout le long de la

grande avenue qui aboutit à la Seine .


Guy de Maupassant «En famille» .
On trouve ce type d’ énoncé dans :

 Les récits .
 Les romans et les contes .
 Les textes de loi .
 Les énoncés scientifiques .
 Les modes d’emplois .
 Les proverbes et les maximes à valeurs
universelle .
2.2 : Les caractéristiques de l’énoncé coupé :

Emploi d’indicateurs de temps et de lieu


Emploi d’indices
en rapport avec le moment du récit et non
personnels liés à la 3ème
avec le moment de l'énonciation :
personnes :
Ce jour –là , la veille , le lendemain , un an
Il – elles – son – lui – les
après …
leurs …
Là , non loin de , à l’extérieur …

Emploi des temps du récit :


passé simple, imparfait, plus-que-parfait et passé antérieur.
Le présent lorsqu'il a une valeur de vérité générale ou une valeur stylistique.
M. Caravan avait toujours mené l'existence normale
des bureaucrates. Depuis trente ans, il venait
invariablement à son bureau, chaque matin, par la
même route, rencontrant, à la même heure, aux
mêmes endroits, les mêmes figures d'hommes allant
à leurs affaires ; et il s'en retournait, chaque soir, par
le même chemin où il retrouvait encore les mêmes
visages qu'il avait vus vieillir.

Guy de Maupassant «En famille» .


3) Les indices de la situation
d’énonciation
Les indices personnels :
1ère personne (je, me, moi, mon, mes, nous, nos, notre,
…), la 2ème personne (tu, te toi, ta, ton, tes, vous, votre,
vos,…) : sont des termes dont on ne peut pas savoir à
qui ils réfèrent sans savoir au préalable qui est le
locuteur et à qui il s’adresse.
Les indices de la situation d’énonciation
 Les indices spatio-temporels :
Mots et groupes de mots qui permettent de situer l’énoncé
dans le temps et l’espace (le lieu) par rapport à
l’énonciateur. Ces termes ou expressions ne peuvent être
précisés, autrement-dit déterminer leur référent, sans savoir
la position spatio-temporelle de celui qui parle.
 marqueurs de temps : aujourd’hui, maintenant, hier, le
mardi prochain,…
 marqueurs d’espace : ici, derrière, sur le bureau, à coté,…
Les indices de la situation d’énonciation
Les indices de monstration :
Ce sont les déterminants démonstratifs : ce, cet, cette,
celui-là, voici,…
Dans une situation de communication en face à face, ces
mots sont généralement suivis de la gestuelle déictique.
Modalisation et modalité
La modalisation
est la façon dont l'énonciateur se rend visible à
travers ce qu'il dit, le moyen qui lui permet de
concrétiser l'attitude qu'il décide d'adopter par
rapport au sujet et à son destinataire
La modalisation peut porter sur l’énoncé (le
contenu) ou l’énonciation (la manière de parler).
La modalité
 Dans chaque phrase, il distingue un dictum et
une modalité : le dictum correspond au
contenu représenté, à la fonction de
communication de la langue, alors que la
modalité renvoie à l’opération psychique qui le
dictum pour objet.
cité in Maingueneau, 1974, p. 110
Les modalités

Les modalités Les modalités de


d’énonciation l’énoncé
Les modalités d’énonciation
manifestent l’attitude du locuteur par rapport au destinataire. Elles se
traduisent par des choix de types de phrases (assertion = affirmer
quelque chose, interrogation, injonction, exclamation), de niveau
lexical et grammatical (modaliser des propos par des adverbes ou le
choix d’un temps verbal)
Une phrase ne peut recevoir qu’une seule modalité à la fois, qui peut
être déclarative, interrogative, impérative ou exclamative. Ainsi dans
les deux phrases suivantes :
Exemple:
 - J’ai la certitude que Jacques est parti
 - Je suis désolé que Jacques soit part.
Les modalités d’énonciation

Si l’acte de langage est direct, on emploi un type de phrase pour


l’action à laquelle il est associé (on utilise une phrase interrogative
pour poser une question).
Si l’acte de langage est indirect, le type de phrase peut être
employé pour accomplir un acte différent de celui auquel il est
associé par convention (phrase déclarative peut exprimer un ordre,
une question ; une phrase interrogative peut exprimer une
affirmation déguisée ou une demande polie ; une phrase
exclamative peut exprimer un ordre).
Les modalités de l’énoncé

portent sur la relation du locuteur à son l’énoncé


 Ce sont les marques de la subjectivité.

Modalités affectives
Modalités logiques
et appréciatives
Modalité logique
• une modalité qui ne concerne que le vrai, le faux et l’indéterminé.
• ex :« L’été sera sans doute plus chaud qu’un été moyen. »
Aléthique

• fait appel essentiellement à la notion d’obligation, mais elle implique aussi


les valeurs modales comme l’interdiction, la permission, le facultatif.
Déontique • Ex : « Vous devez avoir un passeport. »

• renvoie à la connaissance du monde du locuteur


• Ex: « Je doute qu’on guérisse un jour toutes les maladies. »
Épistémique
Les modalités affectives et
appréciatives
Modalité affective
La subjectivité affective s’inscrit dans la parole par l’emploi des termes
concernant les sentiments, les affects, les émotions, les passions...
« “Cette pénible affaire”, “cette triste réalité”, “la malheureuse Madame
B”, “la pauvre femme” : autant d’expressions qui sont à considérer
comme subjectives dans la mesure où elles indiquent que le sujet
d’énonciation se trouve émotionnellement impliqué dans le contenu de
son énoncé » (Kerbrat-Orecchioni, 1999 : 140).
Ex : « Heureusement, je n’ai pas mal et je peux me relever tout de
suite. »
Les modalités affectives et
appréciatives
Modalité évaluative non-axiologique
Nous pouvons compter dans cette classe les adjectifs tels
que : “petit”, “grand”, “long”, “court”, “loin”, “chaud”,
“nombreux”… Parmi les autres unités linguistiques
évaluatives non axiologiques, il faut citer des adverbes tels
que : “naturellement”, “bizarrement”, “gravement”,
“éperdument”, “curieusement”…
Ex.32 : « Propriano est une petite ville de 3 500 habitants. »
Les modalités affectives
et appréciatives
Modalité évaluative axiologique
le locuteur émet un jugement de valeur qui garde les traces de ses évaluations. Les
éléments linguistiques qui marquent ce positionnement d’une manière favorable ou
défavorable peuvent appartenir aux catégories sémantiques et pragmatiques différentes
selon le contexte comme « aimer » , « détester », « préférer », « bon », « bien »,
«mauvais », « mal », « normal », « anormal ».. . Autrement dit, ces termes peuvent
porter une appréciation valorisante ou dévalorisante.
Ex « La Corse est le lieu idéal pour des vacances sportives, culturelles ou reposantes.
les Modalisateurs
 Signes de ponctuation et typographie
 Adverbes et groupes nominaux marquant la certitude, le doute ou
la distanciation : peut-être, certes, vraiment, sans doute,
probablement..
 Adjectifs évaluatifs (difficile, probable…)
 Figures de rhétorique.
Verbes modaux: pouvoir, vouloir, falloir, devoir, paraître,
sembler…
Les Modalisateurs
Verbes de jugement, d’opinion: estimer, juger, reconnaître, admettre,
apprécier, douter…
L’emploi du conditionnel ou du subjonctif (doute et incertitude)et de
l’impératif (apostropher le lecteur)et des déontiques
 Les types de phrases:
Interrogative : question rhétorique ou oratoire adressée au
destinataire pour le pousser à réfléchir et à réagir vis-à-vis du débat.
Les Modalisateurs
Déclarative: exprimant la certitude du locuteur dans ses propos.
Exclamative: marquant l’indignation, la surprise ou l’ironie du
locuteur.
 La forme emphatique (mise en relief):
Ex: Cette maladie, vous la traitez mal.
La forme impersonnelle: permettant au locuteur de prendre
distance vis-à-vis de son énoncé :
Ex: Il est évident que les voyages permettent une plus grande
ouverture d’esprit.
Exercice
1) Ces expressions sont-elles ancrées dans la situation d'énonciation ou
coupées de la situation d'énonciation ?
1.Le mois dernier, nous avons organisé, à la maison, une soirée
musicale où tous nos amis ont dû jouer, bien ou mal, d'un instrument.
2.Le voyageur aperçut au loin un rhinocéros qui semblait paisible,
mais il préféra cependant grimper sur un arbre.
3.Le passage au troisième millénaire fut l'occasion de fêtes délirantes.
4.Quelqu'un a téléphoné pour toi hier soir.
5.L'ouvrit, le cœur battant, mais elle ne contenait que quelques
trombones.
6.Viens t'asseoir près de moi, je vais te montrer mes photos de
vacances. Tu me feras voir les tiennes après.
2) Trouvez, dans l’extrait suivant, l’énoncé ancré et l’énoncé coupé de la
situation d’énonciation :

« De terreur, je me couchai sur les planches, les serrant


étroitement de mes deux bras, sans parole, sans haleine, avec ce
formidable tintement dans les oreilles, et sous les yeux ce
précipice, cette place profonde où se croisaient tant de
passants paisibles et enviés.
EH bien ! Il me semble que je suis encore dans la tour du
bourdon. »

Le Dernier Jour d’un Condamné ; chap. XXXVI ; V. Hugo


Merci de votre attention

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