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COURS DE TECHNIQUES

DE COMMUNICATION
ECRITE ET ORALE

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CHAPITRE I : LA COMMUNICATION ECRITE

LECON 1 : GENERALITES SUR LA COMMUNICATION ECRITE

DEFINITION
La communication est un mot très employé à notre époque et qui recouvre des
significations diverses.
-De façon générale, il y a communication lorsqu’un individu ou un objet est mis
en contact avec un autre individu ou un autre objet.
-Au sens linguistique, la communication est une émission et une réception de
messages, un échange de propos ou d’informations entre des locuteurs.
-Sur le plan professionnel, la communication pour une entreprise, un service, ou
une administration consiste à mettre en œuvre des moyens et à engager des
actions pour entrer en relation avec son environnement interne ou externe.

I- LES FORMES DE COMMUNICATION ECRITE


La communication écrite est la transmission d’informations sous forme de lettre
(alphabet), c’est à dire de signes graphiques. On distingue généralement la
communication écrite académique et la communication écrite professionnelle.

1- Les formes de communication écrite académique


La communication écrite académique se présente sous plusieurs formes,
notamment la dissertation, le résumé de texte, le commentaire de texte, le
commentaire composé…

2- Les formes de communication écrite professionnelle


La communication écrite professionnelle prend plusieurs formes entre autres la
lettre, la note de service, le télégramme, le rapport, la note de synthèse, la note
administrative, la circulaire…

II- LES CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNICATION


ECRITE
Comme caractéristique, nous pouvons retenir que le destinataire est éloigné ou
supposé comme tel. Le message doit donc être complet, achevé, lisible,
compréhensible.
Comme autres caractéristiques liées à la spécificité de l’écrit, l’émetteur doit
faire attention à la grammaire, à l’orthographe, à la syntaxe, au vocabulaire.

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LECON 2 : LA MAJUSCULE, LES ABREVIATIONS ET LES SIGLES

I- LA MAJUSCULE

1- Définition
Dans la pratique, Il convient de distinguer les majuscules et les capitales. Les
majuscules sont seulement des lettres plus grandes qui s’opposent aux lettres
minuscules en début de mot alors que les capitales constituent et des séries de
continue de grandes lettres qui se distinguent des petites.

2- Les fonctions de la majuscule


L’on peut retenir deux fonctions essentielles de la majuscule : la fonction
syntaxique ou la démarcative et la fonction distinctive.

2-1- la fonction syntaxique


La majuscule est un signe de ponctuation syntaxique. Elle marque le début d’un
phrase au début d’un texte (initial du 1er mot) ou après un point ( ?!) clôturant
une phrase.
En poésie, la majuscule sert de démarcation quant elle figure au début de chaque
ver d’un poème régulier.
2-2- la fonction distinctive
La majuscule s’emploie pour marquer un nom propre par opposition aux noms
communs.
Exemple : Abidjan, le Bandama,
Elle est utilisée pour les noms de pays (Côte d’Ivoire…) et de peuples (on
oppose le Français habitant de la France et le français, la langue qu’on y parle),
les noms de rues, de corps constitués…
Les titres d’œuvres littéraires ou les noms d’œuvres d’art font également usage
de majuscule :
Exemple : Germinal, Le Rouge et le Noir
Dans un groupe nominal, le déterminant initial, l’adjectif antéposé (placé avant)
et le 1er substantif prennent la majuscule.
Exemple : La Divine Comédie
L’adjectif postposé commence par une minuscule.
Exemple : Les Précieuses ridicules

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Quand le titre est formé d’une phrase, seul le 1er mot prend une majuscule.
Exemple : Quand passent les cigognes.
On tend aussi à employer les majuscules pour mettre en valeur des mots
importants.
Exemple : Monsieur le Président de la République, la Révolution
Française, la Résistance, la Vérité, la Justice….

II- Les abréviations et les Sigles

1- L’Abréviation
L’Abréviation consiste à supprimer la dernière partie (généralement) de mots
longs d’origine savante.
Exemple : Radio pour radiodiffusion
Labo pour laboratoire
Auto pour automobile

2- Les sigles
C’est une abréviation qui consiste à former un mot en désignant un groupe
nominal par les initiales des mots qui le composent.
Exemple : ONU : Organisation des Nations Unies
UA : Union Africaine
Un acronyme est un sigle prononcé comme un mot
Exemple : OVNI : objet volant non identifié
AVION : appareil volant imitant l’oiseau naturel

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LECON 3 : LE VERBE

I- GENERALITES
Le verbe est l’élément obligatoire de la phrase verbale et prend les marques de
nombre.
Grammaticalement parlant, le verbe est le centre de la phrase puisque le plus
grand nombre de fonctions se rattachent à lui.

II- LA CONSTRUCTION DES VERBES


On distingue :
- les verbes transitifs directs qui admettent un COD.
Exemple : Il consomme des fruits.
- les transitifs indirects qui admettent un COI.
Exemple : Les enfants obéissent à leurs parents
- les verbes intransitifs qui n’admettent aucun complément d’objet.
Exemple : Les enfants rient aux éclats.
- les verbes attributifs appelés aussi verbes d’état qui indiquent l’état dans
lequel se trouve le sujet. Ils introduisent un attribut du sujet. Ce sont : être,
sembler, paraitre, devenir, passer pour, demeurer, avoir l’air de.
Exemple : Pierre est content : il deviendra pilote de ligne.
- les auxiliaires être et avoir qui servent à former les temps composés des
autres verbes.
Exemple : Ils sont revenus de l’école.
- les semi-auxiliaires qui sont employés non avec leur sens habituel mais
sont associés à l’infinitif d’autres verbes pour exprimer soit le futur
proche (aller) soit le passé proche (venir) ou encore pour modaliser le
verbe à l’infinitif qui les suit ( devoir, pouvoir , savoir, vouloir) et enfin
pour former un périphrase verbale (faire).

III- LES GROUPES VERBAUX


On classe les verbes selon le fonctionnement de leur conjugaison.
- Les verbes du 1er groupe dont l’infinitif se termine en er et leur participe
présent an sauf aller.
Exemple : Etudier- étudiant
- Les verbes du 2ème groupe qui se terminent en ir et leur participe présent
en issant.
Exemple : choisir- choisissant

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- Les verbes du 3ème groupe qui se terminent en ir, er et oir et leur participe
présent en ant.
Exemple : Venir – venant
Rendre- rendant
Boire - buvant

IV- LES VOIX ET LES TOURNURES


Nous avons la voix passive, la voix active et la voix pronominale.
Nous avons aussi la tournure impersonnelle.

V- LES TEMPS VERBAUX


Les temps verbaux servent à marquer la chronologie : Ils permettent de situer
une action, un événement par rapport à un point de référence qui peut être le
moment où l’on parle (présent), ou un autre moment (passé ou futur).
Les temps servent également à marquer l’aspect accompli ou non accompli.
Exemple : Je reviendrai plus tard (futur non accompli).
Le directeur a convoqué une réunion (passé-aspect accompli)
On distingue les temps simples qui sont formés du radical du verbe et de la
terminaison selon le temps verbal et les temps composés qui sont formés de
l’auxiliaire être ou avoir suivis du participe passé du verbe.

5.1- Les modes verbaux


Les modes expriment chacun une attitude de celui qui parle par rapport à ce
qu’il dit.
5.1.1-L’indicatif
C’est le mode des phrases énonciatives ou déclaratives, des phrases
exclamatives et interrogatives
Exemple : La secrétaire a-t-elle rédigé le courrier du directeur ?
5.1.2-L’impératif
C’est le mode des phrases injonctives qui se conjugue à trois personnes.
Exemple : travaille –travaillons- travaillez
5.1.3- Le subjonctif
C’est le mode du doute, du souhait, de l’ordre. Il présente l’action comme
éventuelle pouvant se réaliser ou non.
Exemple : Que la leçon soit sue

5.1.4- Le conditionnel

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C’est le mode de l’irréel. Il présente l’action comme soumise à la réalisation
d’une autre action réalisable ou non.
Il exprime la condition
Exemple : Je serais cosmonaute et j’irais sur Mars.
Plus organisée, sa vie serait plus facile.
S’il téléphonait, vous pourriez le lui dire
e- le participe, le gérondif et l’infinitif sont considérés comme des modes
impersonnels mais qui ne se conjuguent pas.
5-2- Les temps
L’action peut être présentée comme :
Présent : je lis un ouvrage
Passé : j’ai lu un ouvrage
Futur : je lirai un ouvrage.

VI- L’accord du verbe


Selon la règle générale, le verbe s’accorde en nombre et en personne avec son
sujet. Au temps composé, c’est l’auxiliaire qui s’accorde en nombre et en
personne avec le sujet.
Le participe passé qui peut en outre s’accorder en genre, suit des règles
d’accord particulières.

6-1 - L’accord du verbe avec un seul sujet nom


Le sujet (à un temps simple) où l’auxiliaire (à un temps composé) s’accorde en
nombre et en personne avec le verbe. Si le sujet est au singulier, le verbe est au
singulier. Si le sujet est au pluriel, le verbe est au pluriel.
Exemple : Tes autoroutes sont encombrées ce matin
Tu as de bonnes notes en français.

6-2 - L’accord du verbe avec plusieurs sujets noms


a/ si le sujet est formé de plusieurs noms coordonnés par et ou juxtaposé, le
verbe se met au pluriel.
Exemple : L’émotion, la crainte, l’ennui dominent chez cet auteur.
Le rail, la route et les voix aériennes sont neutralisés.
b/ si les sujets sont coordonnés par ou, les deux sujets entrainent l’accord au
singulier quand le ou est exclusif.
Exemple : Une valise ou un gros sac m’est indispensable.
On fera l’accord au pluriel quant le ou n’est pas exclusif.

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Exemple : Une valise ou un sac faciles à porter ne se trouvent pas partout.
c-Si les sujets sont coordonnés par ni on considère qu’aucun des sujets n’est en
mesure d’effectuer l’action du verbe ; celui-ci devrait donc rester au singulier.
Exemple : Ni Henri V ni Charles XI n’a été roi.
Néanmoins, si les sujets coordonnés par ni peuvent faire l’action en même
temps, le verbe se met au pluriels.
Exemple : Ni son généraliste ni le spécialiste ne savent ce qu’il a.
d/ Si ou introduit un synonyme ou une explication, le verbe s’accorde avec le 1er
terme.
Exemple : Votre patronyme ou nom de famille doit être écrit en toute lettre.

6-3 - L’accord du verbe avec les autres coordonnants


a/ si les sujets sont liés par ainsi que, comme, de même, aussi bien que
dans le sens de et, le verbe se met au pluriel.
Exemple : Ton père aussi bien que ta mère sont heureux de ton succès.
b/ s’ils sont séparés par une virgule, alors le verbe est au singulier.
Exemple : Paul, ainsi que les enfants de son âge est turbulent.

6-4 - L’accord du verbe avec un sujet exprimant la quantité


Si le sujet comporte un adverbe de quantité ou une expression équivalente et est
suivi d’un nom au pluriel, le verbe se met au pluriel.
Exemple : La plupart des gents agissent ainsi.

6-5 - L’accord du verbe avec un sujet collectif


Le sujet est un nom collectif précédé d’un article indéfini suivi d’un nom
pluriel, le verbe peut se peut mettre au pluriel ou au singulier (soit il s’accorde
avec le nom collectif soit avec le nom pluriel.
Exemple : Une foule d’enfants reviennent/revient de colonie.
6-6 - L’accord des présentatifs
Dans le cas d’emploi de c’est, c’était, ce sera, le verbe être se met au singulier
lorsque le nom ou le pronom qui suit est au singulier et au pluriel si ce dernier
est au pluriel.
Exemple : Ce sont des personnes honnêtes
C’est un homme très élégant
Ce sont eux que j’ai rencontrés hier
Mais avec vous et nous, nous utilisons le présentatif C’est
Exemple : C’est nous qui avons sollicité le spécialiste.

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LECON 4 : LE PARTICIPE PASSE

Le participe passé se présente sous deux formes :


- la forme verbale ;
- la forme adjectivale.
Comme forme verbale, le participe passé est utilisé dans les temps composés
précédés des auxiliaires avoir et être.
Exemple : Il a (auxiliaire avoir) compris la leçon.
Elle est (auxiliaire être) partie ce matin.
L’élève sera (auxiliaire) puni
Toutefois, le participe passé à forme verbale peut s’employer seul.
Exemple : Ce travail bien fait (fait participe passé employé seul) aura l’adhésion
du public.
Comme forme adjectivale, il a valeur d’un qualificatif.
Exemple : Ces enfants élevés dans des conditions difficiles.

I- LES REGLES GENERALES DE L’ACCORD DU PARTICIPE


PASSE.

1- Le participe passé employé seul (sans auxiliaire)


Comme les adjectifs qualificatifs, le participe passé employé seul s’accorde en
genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
Exemple : Les jambes cassées.

2- Le participe passé employé avec l’auxiliaire être


Véritable attribut du sujet, il s’accorde en genre et en nombre avec le nom
auquel il se rapporte.
Exemple : Les élèves sont arrivés.
Ce cas d’accord reste en vigueur pour les verbes assimilés aux verbes d’état ou
verbes copule être tels que paraitre (Elle parait punie), demeurer (Elle demeure
concentrée), sembler (Il semble étonné), avoir l’air (Elle a l’air épuisée).

3- Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir


Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde jamais avec le
sujet.
Exemple : Les enfants ont joué au ballon.
Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en
nombre avec le COD lorsque celui-ci est placé avant ce participe.
Exemple : Les mangues que j’ai mangées sont succulentes.
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II- LES REGLES PARTICULIERES D’ACCORD

1- Le participe passé des verbes pronominaux


Deux cas se présentent à nous : les verbes qui s’emploient toujours sous le
forme pronominale (essentiellement pronominaux) et ceux qui s’emploient de
façon occasionnelle (occasionnellement pronominaux).

1-1 Les verbes essentiellement pronominaux


Les participes passés de ces verbes s’accordent en genre et en nombre avec les
sujets auxquels ils se rapportent.
Exemple : Cette fille s’est absentée durant deux heures.
Quelques exemples de verbes essentiellement pronominaux : se désister,
s’évanouir, s’évader, s’enfuir, se cabrer, s’élancer, s’agenouiller, s’écrier,
s’envoler, s’exclamer, se repentir, s’insurger, se réviser, se suicider, s’abstenir,
se battre, s’enquérir, s’efforcer, se souvenir, se méprendre, se recroqueviller,
s’arroger…
1-2 Les verbes occasionnellement pronominaux
Le participe passé de ces verbes ne s’accordent qu’avec le COD, quant il est
placé avant le verbe.
Exemple : Nous nous sommes lavés ce matin.
Nous nous sommes lavé les mains.

2- Le participe passé des verbes impersonnels


Le participe passé des verbes impersonnels ou des verbes employés
impersonnellement reste invariable.
Exemple : Les chaleurs qu’il a fait ont été torrides.
Les inondations qu’il y a eu ont causé des dégâts.

3- Le participe passé se rapportant au pronom « en » et « le »


Quand « le » a la valeur neutre de «cela», le participe passé reste invariable.
Exemple : Cette guerre a duré plus longtemps qu’on ne l’avait pensé.
Exemple : Cette étude est moins rebutante que je ne l’avait prévu.
Le participe passé précédé du pronom « en » reste invariable.
Exemple : Ces mangues sont belles, j’en ai ramassé.

4- Le participe passé suivi d’un infinitif


Le participe passé suivi d’un infinitif s’accorde avec le COD si celui-ci fait
l’action du verbe à l’infinitif.
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Exemple : Les arbres que j’ai vus pousser.
La chanteuse que j’ai entendue chanter.
Dans le cas contraire, il reste invariable.
Exemple : L’histoire que j’ai entendu raconter.
 Le participe passé de faire suivi d’un infinitif est toujours invariable.
Ex : Les sandales que j’ai fait venir sont belles.

5- Le participe passé des verbes intransitifs (qui n’admettent de


COD)
Les verbes comme coûter, valoir, mesurer, marcher, courir, vivre, dormir,
régner…peuvent être accompagnés de compléments circonstanciels qui ne sont
pas des compléments d’objet. Pour ce faire, ils ne s’accordent pas.
Exemple : Les vingt minutes que j’ai marché. (Marcher pendant combien de
Minutes ?)
Les vingt ans qu’il a vécu.
Les cent kilogrammes qu’il a pesé dans sa jeunesse.
Les vingt millions que cette maison m ‘a couté.
Toutefois, ces verbes peuvent être suivis d’un COD lorsqu’ils ont un emploi au
sens figuré.
Exemple : Les efforts que ce travail m’a coûtés. (Coûter quoi)
Les moments inoubliables que nous avons vécus.
Les dangers que nous avons courus.

6- Le participe passé des verbes attendre, comprendre, excepter etc.


Les participes passés attendu, y compris, non compris, entendu, excepté,
supposé, vu… placés devant le nom ou le pronom restent invariables.
Exemple : Tout le monde est éliminé, excepté cette candidate.
Si ces participes sont placés après le nom ou le pronom, il y accord.
Exemple : Toutes les maisons sont rasées, cette maison exceptée.
Les participes passés ci-annexé, ci-joint, ci-inclus s’accordent avec le nom ou
avec le pronom s’ils sont utilisés comme attributs ou épithètes.
Exemple : La lettre ci- jointe.
Ils ne s’accordent pas lorsqu’ils ont une valeur d’adverbes.
Exemple : vous trouverez ci-joint les exemplaires.

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Exercices d’application
Ecrivez comme il convient les participes passés
-Ces chats, je les ai (vu) errer dans le parc
Ces murs, je les ai (vu) construire
Les photos tirées, il les a (envoyé) chercher.
Que de précautions il a (fallu) pour déplacer cette vielle statue.
Cet homme ne fait plus les cent kilos qu’il a (pesé).
Akissi et Affouet se sont (écrit) depuis décembre
Les dangers que les alpinistes ont (couru) pendant la tempête de neige étaient
réels.
Ils se sont regardés, ils se sont (souri).
Que d’ennuis cette affaire m’a (coûté) !
Les garçons se sont (égratigné) les mains et les filles se sont (égratigné) aux
épines des buissons.

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LECON 5 : LA COMPOSITION ET L’ARTICULATION DU DISCOURS
(CONNECTEURS LOGIQUES)

1) Définition

Les termes d’articulation logique sont des mots ou des locutions qui expliquent
le rapport que l’on établit entre deux faits ou deux idées. Ce rapport peut être
l’addition, l’explication, la cause, la conséquence, la condition, l’hypothèse, les
buts, la concession ou l’opposition.

Les rapports logiques qui unissent les mots, les phrases ou les paragraphes entre
eux sont soulignés par l’emploi de ces termes d’articulation.

Leur emploi permet de comprendre le déroulement de la pensée de l’auteur. "En


effet" souligne par exemple la cause, tandis que "toutefois" marque
l’opposition.

2) Les différentes valeurs des connecteurs logiques

2.1 L’addition

L’addition ajoute une idée à une autre idée. Elle peut préciser l’ordre des
éléments développés, les hiérarchiser en fonction de leur importance. Elle peut
également les mettre en parallèle ou indiquer une alternative. Les différents
connecteurs qui expriment l’addition sont :

Relation logique Termes d’articulation


Additionner, préciser l’ordre des Pour commencer :
éléments, renchérir sur (aller encore Premièrement, d’abord, en premier
plus) lieu, avant tout
Pour continuer :
et, en outre, puis, de plus, par
ailleurs, ensuite, de surcroit, qui
plus est, en plus de, voire, et de plus,
et même
Pour terminer :
enfin, en dernier lieu, en définitive,
en conclusion…
Mettre en parallèle, indiquer une D’une part…. d’autre part, mais
alternative seulement… mais encore, ni…. ni….

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2.2. L’Explication

L’explication éclaire un mot, une situation, des informations ou une description


en leur apportant une définition des informations ou une description. Elle peut
aussi illustrer une idée ou moyen d’un exemple ou d’une citation.

Elle peut enfin établir un rapport d’analogie entre deux idées ou deux
situations de manière à éclairer l’idée défendue ou la situation constatée, au
moyen d’une comparaison.

Relation logique Termes d’articulations


Expliciter C’est-à-dire, en effet, en d’autres
termes, d’ailleurs, effectivement
Illustrer Par exemple, c’est ainsi que, c’est le
cas de, notamment, comme
comparer Comme, tel, de la même façon,
aussi…que, autant…que, de même
que…

2.3 La cause et la conséquence

La cause souligne l’origine d’un fait, d’un phénomène ou d’une attitude


tandis que la conséquence correspond à leurs résultats, à l’effet qu’ils entrainent.
Cause et conséquence sont intimement liées.

Relation logique Termes d’articulation


Indiquer une cause Car, parce que, puisque, grâce à, en
effet, en raison de, du fait que, vu
que, sous prétexte que, à cause de…
Indiquer une conséquence Ainsi, c’est pourquoi, en
conséquence, si bien que, de sorte
que, donc, par conséquent

2.4 L’hypothèse et le but

L’hypothèse est une supposition sur laquelle repose une idée.

Le but est l’objet qu’on se fixe, l’objectif à atteindre.


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Relation logique Termes d’articulation
Supposer Si, au cas où, à la condition que,
dans l’hypothèse où…
Préciser le but Pour, afin de, afin que, de peur que,
en vue de, pour faire montre de…

2.5 L’opposition et la concession

L’opposition souligne une contradiction entre deux idées ou deux faits.


La concession constate l’existence de faits ou d’idées apparemment contraires
l’idée défendue ou à la situation constatée, pour les rectifier ensuite.

Relation logique Termes d’articulation


Marquer une contradiction Au contraire, or, en revanche, mais,
alors que, tandis que, bien que,
nonobstant, en dépit de…
Marquer une restriction ou une Cependant, néanmoins, pourtant,
concession toutefois, quoique, même si,
certes…mais, il vrai
que…cependant
rectifier En réalité, en vérité, en fait

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LECON 6 : L’EMPLOI DU MOT JUSTE

I- Généralités
1- Le lexique

Le mot lexique désigne, dans son acception linguistique, l’ensemble des signes
(mots) dont disposent les individus et les communautés : le lexique de la
communauté francophone dans le monde entier, le lexique des paysans ivoiriens.
Le mot lexique peut également désigner un livre présentant la liste des termes
employés par un auteur, par une science, par une technique. Ainsi, on peut
étudier le lexique de Rabelais, celui de la versification, celui de la mécanique.
Le lexique désigne encore l’ensemble des mots, noms propres exclus, pouvant
être compris et utiliser pour communiquer dans une langue donnée tous les
domaines et registres confondus.
C’est le rôle des dictionnaires de recenser et d’expliquer les mots du lexique.
2- La sémantique

C’est une branche de la linguistique qui étudie la signification (des mots) et ses
variations. Nous lui empruntons les concepts de monosémie, polysémie, sens
propre, sens figuré, sens dénoté, sens connoté…
3- Le signifiant/ le signifié
Un signe linguistique est la plus petite unité ayant une signification dans une
langue donnée. Ainsi en français la, crayon, musique, mais aussi la désinence
verbale (terminaison) sont des signes.
Saussure a montré que le signe linguistique est fait de l’union d’un signifiant et
d’un signifié.
S= sa/sé
S étant le signe, sa le signifiant et sé le signifié
Le signifiant est la tranche acoustique du signe : ce que j’entends, ce que je
perçois quand on me parle de cheval.
Le signifié est le concept auquel me renvoi le signifiant, ce à quoi je pense
quand je viens d’entendre cheval ; en somme l’idée générale de cheval.

II- Comment exprimer les nuances de sens ?


1- Polysémie/monosémie
1-1 Polysémie
C’est un terme issu du grec et qui veut dire nombreuses significations. Elle
implique d’importantes conséquences diachroniques (à travers le temps) en ce
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sens que les mots peuvent acquérir des acceptions nouvelles sans perdre leur
sens de départ (sens premier).
La polysémie peut être due :
- à la construction syntaxique
Exemple : donner quelque chose (offrir) ; donner sur (déboucher sur)
- au contexte sémantique
Exemple : une mine de crayon (un bâton de graphite) ; une mine (un gisement
d’or, de charbon…).
- au passage du sens propre au sens figuré
Exemple : sel au sens propre désigne la substance qui sert à l’assaisonnement
ou à la conservation des aliments. Au sens figuré, il désigne la finesse d’esprit,
le piquant d’une répartie (fait de réagir).
Exemple : Fléau au sens propre, désigne un instrument servant à battre les
céréales. Mais, au sens figuré, il signifie calamité
- au passage du concret à l’abstrait.
Exemple : La peinture, au sens concret, désigne un liquide coloré ou la couche
de couleur qui recouvre une surface. Au sens abstrait, elle désigne un art, une
technique.
- au passage du sens ancien au sens moderne.
Exemple : énervé, anciennement ce verbe signifie privé de nerf, de toute
énergie. De nos jours, il signifie excité en provoquant de la nervosité
- au changement de niveau de langue.

Exemple : châtaigne, en langage courant, ce nom désigne le fruit du


châtaignier. En langage familier, il désigne un coup de poing.

1-2 : La monosémie

Un signe est dit monosémique lorsque dans un contexte donné son signifiant (ce
que j’entends) renvoie à un seul signifié. On dira tout simplement, c’est
lorsqu’un mot a un seul sens.

La monosémie est un phénomène moins répandu au niveau de la langue parce


qu’il est difficile de trouver un mot qui a un seul sens .La monosémie est plus
perceptible dans les domaines comme la science, la technologie et la technique.
Exemple: la manivelle.

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2-Synonymie / antonymie
2-1- La synonymie
Exercice : Remplacez les points de suspension par un ou plusieurs des mots
suivants : réputation, célébrité, notoriété, popularité.
Ce footballeur a un grande…………dans son pays. Certains écrivains n’ont
atteint la………….qu’après la mort. La presse a donné à cet événement banal
une………….qu’il ne méritait pas. La…………..de nos objets d’art a franchi les
frontières du pays. Il lui fait une étrange………….

Des mots synonymes sont des mots de même sens ou de sens très proche. Il est
cependant rare que deux mots soient synonymes dans tous leurs emplois : La
synonymie est plus souvent partielle que totale :

Exemple : On dira : il lui fait une étrange réputation et non notoriété, célébrité
ou popularité.

Le synonymes peuvent se différencier par :

-leur degré d’intensité.

Exemple : sale « dégoutant « répugnant

-leur degré d’expressivité (registre de langue)

Exemple : veine (registre familier), chance (registre courant), fortune (registre


soutenu)

2-2- Antonymie

Des antonymes sont des mots de même classe grammaticale (nature) dont le
sens s’oppose.

Exemple : riche/pauvre, énorme/minuscule ; naitre/mourir ; loin/près ; dire/taire.

Un même mot peut avoir des antonymes différents selon le contexte.

Exemple : clair

Une pièce claire=une pièce sombre


Une voix claire=une voix étouffée, rauque
Une question claire=une question ambigüe
Un teint clair=un teint noir

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3-Homonymie-paronymie
3-1-L’Homonymie

Les homonymes sont des mots qui ont la même prononciation (homophone)
mais ont des sens différents.

Exemple : vert, ver, vers, verre, vair.

Certains s’écrivent de la même manière (homographe).

Exemple : vers (en direction de), des vers de terre (vertébrés), un vers de poésie.

3-2- La Paronymie

Les paronymes sont des mots dont l’orthographe ou la prononciation sont


presque identiques mais ont des sens différents.

Exemple : Conjoncture /conjecture

Eminent /imminent

Percepteur / précepteur

Collusion / collision

Infusion / effusion

Anoblir / ennoblir

On distingue :

-Des paronymes à radical commun.

Exemple : Compréhensif et compréhensible.

-Des paronymes à radical différent.

Exemple : percepteur et précepteur.

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LECON 7 : LAPHRASE

I-Définition

Une phrase est une suite de mots délimitée par une lettre majuscule initiale et
par une ponctuation forte finale, caractérisée par une intonation qui varie selon
son type offrant un sens complet d’une pensée, d’un sentiment et d’une volonté.

La phrase doit présenter à la fois une certaine organisation (l’agencement des


mots-syntaxe) à laquelle nous sommes habitués et proposer un énoncé complet.

La phrase est le plus souvent construite autour d’un verbe conjugué ou parfois
d’un verbe à l’infinitif.

Exemple : Cet avion transporte beaucoup de voyageurs.

Pourquoi prendre cet avion ?

Il s’agit de la phrase verbale.

La phrase peut ne pas comporter de verbe principal ; elle est alors construite
autour d’un autre mot (nom, adjectifs…).

Ces phrases sont le plus souvent :

-des phrases présentatives.

Exemple : Voici un avion confortable.

-des phrases exclamatives.

Exemple : Quelle forêt sombre et inquiétante !

-des phrases interrogatives.

Exemple : Quelle rivière ?

- des titres pour des slogans.

Exemple : Découverte d’un campement dans la forêt.

Ces phrases sont des phrases nominales.

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III- Les constituants de la phrase
1-Les constituants de base

Les constituants de base de la phrase verbale sont le groupe sujet et le groupe


verbale.

Exemple : Le confort (groupe sujet) de cet avion a augmenté.

Le groupe verbal est constitué d’un verbe et d’un ou deux compléments qu’on
ne peut en principe ni supprimer ni déplacer.

Les compléments d’objets (COD, COI), l’attribut, certains compléments


circonstanciels font partie du groupe verbal.

Exemple : Cet avion transporte beaucoup de passagers.

Une navette amène les passagers au pied de l’avion.

Le sièges paraissent confortables (attribut du sujet).

2-Les groupes facultatifs

La phrase comporte le plus souvent un ou plusieurs compléments déplaçables et


supprimables (pour la plupart des compléments circonstanciels).

Exemple : Tous les vendredis à Roissy, l’avion d’Air Afrique décharge des
fruits exotiques

Lorsque, dans la phrase verbale, on supprime les groupes facultatifs et tous les
éléments qui ne sont pas grammaticalement nécessaires, on obtient la phrase
minimale.

Exemple : L’avion décharge des fruits.

Remarque

Les compléments circonstanciels (lieu surtout et manière) qui ne sont ni


déplaçables ni supprimables font partie du groupe verbal et donc de la phrase
minimale.

Exemple : Je vais à l’école.

21
3-L’ordre des termes de la phrase

L’ordre normal de la phrase est sujet, verbe, complément.

Exemple : Les voyageurs traversent la frontière.

Cet ordre peut être modifié à des fins expressives : mise en valeur d’une
information, d’une émotion, d’une idée, imitation du langage parlé….

Exemples de procédés à des fins expressives :

-l’inversion :

Exemple : Fière est cette forêt dans sa beauté tranquille.

-la mise en relief par « c’est que » :

Exemple : C’est une chose que j’ai résolue

-l’antéposition (placé avant) d’un complément :

Exemple : De l’amour, j’ai toutes les fureurs (Jean Racine).

Moi d’abord la campagne, j’ai jamais pu la sentir (Céline).

III-Les types de phrases

Il existe quatre types de phrases obligatoires.

1-La phrase déclarative

Elle énonce une information, exprime un jugement, expose des faits.

A l’oral, elle est caractérisée par une intonation montante puis descendante.

A l’écrit, elle commence par une majuscule et se termine par un point.

Exemple : Le fleuve est en crue. Ces eaux lourdes et boueuses offrent un


spectacle impressionnant.

22
2-La phrase interrogative

Elle pose une question. A l’oral, elle est caractérisée par une intonation
montante. A l’écrit, elle se termine par un point d’interrogation.

Exemple : Avez-vous vu le fleuve ?

3-La phrase exclamative

Elle exprime un sentiment ou une émotion. A l’oral, elle se manifeste par une
intonation particulière variant en fonction des sentiments. A l’écrit, elle se
termine par un point d’exclamation.

Exemple : Comme tu as grandi !

Moi, lion, que j’obéisse à l’hyène !

4-La phrase impérative

Elle exprime un ordre ou, si elle est négative une interdiction.

Exemple : Hissez la voile.

Ne hissez pas la voile.

L’ordre ou la défense est susceptible de connaitre des degrés (l’exhortation, la


recommandation, la supplication, la prière, l’invitation, la suggestion).

Exemple : Asseyez-vous
Veuillez-vous asseoir
Daignez-vous asseoir
Le verbe à l’infinitif peut avoir une valeur impérative.
Exemple : Prendre deux cachets le soir.
Ne pas marcher sur la pelouse.
Les formes de phrase (affirmative, emphatique, interrogative)
V- La structure des phrases
1- La phrase simple
Elle contient un verbe conjugué, une seule proposition qui est une proposition
indépendante.
Exemple : Un agneau se désaltérait.

23
2-La phrase complexe
Elle comporte au moins deux verbes conjugués et plusieurs propositions.
Exemple : L’élève est absent parce qu’il est malade.
Par phrase complexe, on désigne en général une phrase comportant une
proposition principale et une ou plusieurs propositions subordonnées.
Exemple : Quand il sera rentré, je veux qu’il range les livres qui encombrent
sa table.
2-1 - La proposition principale
La proposition principale est celle autour de laquelle gravitent les autres
propositions qui lui sont subordonnées.
Ex : Je pense (la principale) qu’il sera de retour (subordonnée) dès demain
(subordonnée).

2-2 - Les propositions subordonnées


Il y a trois groupes de propositions subordonnées :
-la proposition subordonnée relative ;
- la proposition subordonnée complétive ;
- la proposition subordonnée circonstancielle.

24
LECON 8 : LES REGISTRES DE LA LANGUE ECRITE

A l’écrit, la façon de s’exprimer dépend des situations de communication. Pour


transmettre une même une information, une personne utilisera des registres
différents en fonction de son interlocuteur, du lieu où elle se trouve de la nature
du message et des circonstances.
Un registre de langue (on dit aussi niveau de langue ou encore style) est un
mode d’expression adapté à une situation d’énonciation particulière qui
détermine notamment certains choix lexicaux et syntaxiques ainsi qu’un certain
ton.
Il existe en français plusieurs registres de langue. Généralement, l’on distingue
trois grands registres :
Le registre familier, le registre courant et le registre soutenu.
I- Le registre familier
Comme son nom l’indique, ce registre est surtout employé entre proches, entre
personnes appartenant à une même communauté sociale dans laquelle tout
formalisme peut être atténué ; et il se base en principe sur l’absence de tout lien
hiérarchique rigide entre les interlocuteurs (membres de la même famille, amis,
camarades de classe, collègues de travail).
Ce registre présente les caractéristiques suivantes :
-de nombreuses abréviations non encore lexicalisées.
Exemple : T’es là ?/ phone/p’tit dèj/
Pour tu es là, téléphone, petit déjeuner.
-la forme interrogative directe (sans inversion ni mot interrogatif).
Exemple : Tu m’appelles d’où ?= d’où m’appelles tu ?
-la suppression de ne dans la négation.
Exemple : J’ai pas bien dormi cette nuit= je n’ai pas bien dormi cette nuit.

II- le registre courant


Il correspond à un langage correct tant du point de vue lexical que syntaxique :
les phrases sont quelques fois complexes, les principales règles de syntaxe sont
respectées.

C’est le style attendu dans les échanges de type professionnel ou officiel,


lorsque la communication est impersonnelle et implique une distance entre les
interlocuteurs : c’est le langage du professeur à ses élèves, de l’homme politique
entrain de faire un discours, du présentateur de télévision, du journaliste faisant
un reportage.

25
III-Le registre soutenu

Le registre soutenu est non seulement correct, mais il bénéficie d’une


surveillance extrême.

Employé surtout dans la littérature et dans rhétorique, ce registre utilise


principalement :

-Un vocabulaire rare

Exemple : le firmament/les cieux/l’azur pour le ciel

-des figures de style recherchés

Exemple : déjà la lune en son parc amassait un grand troupeau d’étoiles


vagabondes= pour déjà la nuit tombait et on apercevait les premières étoiles.

-l’imparfait et le plus que parfait du subjonctif à l’oral comme à l’écrit.

Exemple : il fallait qu’il vînt= Il fallait qu’il vienne.

Le passé simple et le passé antérieur de l’indicatif (à l’oral).

Exemple : je le vis quand je revins = je l’ai vu quand je suis revenu.

26
LEÇON 9 : LA PONCTUATION

Les règles de la ponctuation en langue française sont souvent méconnues, voire


malmenées. La ponctuation en français est essentielle pour structurer la phrase et
la rendre intelligible. Il est aussi primordial de maîtriser les quelques normes
d’écriture de la ponctuation afin de respecter les standards établis et de pouvoir
bien écrire.

La ponctuation, c’est donc plus de clarté, de confort pour le lecteur, et de qualité


d’écriture. Ce n’est pas pour rien qu’elle serait apparue avec les grammairiens
de la Grèce antique.

La virgule(,)

La virgule permet de marquer une courte pause dans la phrase. C’est un


séparateur qu’on utilise fréquemment pour laisser le lecteur respirer et donner du
rythme dans la phrase.

La virgule s’emploie :
-Lorsque nous faisons une énumération ou une liste de choses.
Je dois acheter du pain, de la confiture, du miel, un fruit et du sel.
-Pour séparer des mots, des groupes de mots ou dans le cas où elles sont
articulées avec « et », « ou », « ni » (lorsqu’on les répète plus de deux fois).
Il ne craint ni le vent, ni le froid, ni la neige.
–Pour remplacer les conjonctions « et », « ou », « ni » (la conjonction
n’apparait qu’avant le dernier mot)
Vous avez la possibilité de prendre du chocolat, du pain, du beurre et de la
confiture.
-Devant des mots, groupes de mots ou des prépositions pour changer le rythme
de la phrase ou accentuer un sens que l’on souhaite donner.
Je mangerai, mais un peu plus tard
Nous irons au cinéma, car je sais que tu as besoin de te changer les idées.
-Pour mettre en relief un élément placé en tête de phrase
En haut de la Tour Eiffel, nous pouvons voir tout Paris.
Moi, je ne croirais jamais une telle chose.
Exception : lorsqu’on inverse les sujets, les éléments placés en tête de phrase ne
sont pas séparés par une virgule. Exemple : dans le salon attendent les invités.
-Pour isoler ou encadrer des mots, groupes de mots ou propositions qui
donnent des informations complémentaires :

27
L’enfant, épuisé par cette première journée d’école, s’est rapidement endormi.
Je vais vous expliquer la formation des nuages, dit le professeur.
-Pour signifier un déroulement dans le temps
Je la vois, je lui demande son prénom, elle me le dit.
–Après le nom de lieu dans l’indication des dates
Grenoble, le 17 octobre 1973.

Le point-virgule (;)

Le point-virgule permet de marquer une pause plus importante que celle de la


virgule. Il est souvent utilisé pour marquer une séparation nette dans la phrase
sans avoir recours au point.
On l’utilise :
-Pour séparer des propositions ou expressions qui ont peu de relation entre-
elles mais un lien logique
La planète se réchauffe ; les glaciers reculent d’année en année.
-Lorsque la deuxième proposition débute par un adverbe.
Sa voiture est tombée en panne au milieu de la campagne ; heureusement un
fermier passait par là.
-Pour mettre en parallèle deux propositions
Isabelle jouait au tennis ; son frère préférait le football.
Remarque: Le point-virgule s’utilise toujours en milieu de phrase et n’est jamais
suivi d’une majuscule.
-Pour séparer les termes d’une liste introduite par un deux-points
Acheter à l’épicerie :
– 3 oranges ;
– 2 pamplemousses ;
– 4 citrons.

Les deux-points (:)

Les deux points sont généralement utilisés pour désigner ou annoncer quelque
chose dans la phrase.
Ils peuvent annoncer :
-une énumération
Les trois meilleurs coureurs de la course sont : Thomas, Stéphanie, Nicolas.
–une citation ou des paroles rapportées.
Paul Valéry a dit : « L’art est fait de beaux détails. »
28
Arrivé au bord de la falaise, il s’écria : « Ciel, je suis perdu ! »
-une explication ou précision (relation de cause ou de conséquence)
Je n’ai nullement aimé ce film : il était tellement vulgaire.
Il n’a pas fini ses devoirs : il n’ira pas jouer avec son frère.
Règles d’écriture :
Il vaut mieux éviter la répétition des deux-points dans une même phrase (on peut
les remplacer par « car » ou « parce que » ou reformuler la phrase).

Le point(.)

Le point indique la fin d’une phrase.


Remarque :
Excepté les titres d’œuvres (livre, film…), une phrase nominale, ou sans verbe,
se termine par un point.
Exemples :
Voici une très belle histoire.
Le portrait de Dorian Gray (roman d’Oscar Wilde)

Les points de suspension (…)

Les trois points de suspension peuvent être utilisés dans différents cas. Ils
expriment souvent un doute, ou un silence.
On les utilise pour :
-indiquer que la phrase est interrompue. Plusieurs cas :
1) La phrase commencée est abandonnée
Attends que je… Il va me rendre fou !
2) Ils indiquent une hésitation en cours de phrase
Elle est… partie hier matin.
3) Ils expriment la suite d’une énumération sans la citer (remplace « etc. »)
J’aime de nombreux peintres : Cézanne, Corot, Klimt, Delacroix, Pissaro,
Toulouse-lautrec…
–sous-entendre une suite, une référence, une complicité avec celui à qui on
s’adresse, un effet d’attente.
Vous me comprenez…
Un jour, je ferai le tour du monde…
-être employés après l’initiale d’un nom ou d’un mot (généralement grossier)
que l’on ne souhaite pas citer.
Monsieur K… m’a raconté cette étrange histoire.
29
Marre de cette p… de vie !
Remarques:
Les points de suspension ne sont jamais précédés d’une virgule ou d’un point-
virgule.
Entre crochets, les points de suspension indiquent une coupure dans une citation.

Le point d’interrogation (?)


Le point d’interrogation se place à la fin d’une phrase qui pose une question.

Remarques:
-Dans l’interrogation indirecte, on utilise le point et non pas le point
d’interrogation.
Exemple : Je me demande s’il a réussi son examen.
-Placé entre parenthèses (?), le point d’interrogation marque l’incertitude.
Exemple : William Shakespeare est né le 23 ( ?) avril 1564 à Stratford sur Avon.

Le point d’exclamation (!)

Le point d’exclamation permet d’exprimer la surprise, l’exaspération,


l’admiration, un ordre…
-Il s’emploie également après l’interjection ou le mot qui marque
l’exclamation. On peut aussi le mettre à la fin d’une phrase pour signifier son
intonation exclamative.
Hélas ! Vous ne le reverrez pas avant longtemps.
Il aurait pu venir avant !
Remarque :
Lorsque le point d’exclamation marque une interjection (« Hélas » par exemple),
il n’est pas suivi d’une majuscule.

Les guillemets (« »)

Les guillemets sont une invention de Guillaume, dit Guillemet, en 1525.


-Ils permettent d’encadrer les paroles ou écrits de quelqu’un ou de faire une
citation.
-Les guillemets sont également utilisés pour un mot, une expression,
utilisés dans un contexte inhabituel, que l’on désire souligner ou nuancer.
De même que pour des mots étrangers ou argotiques
Après une séance de yoga, je me sens tellement « cool »

30
Remarques :
-Lorsque nous citons un texte, il faut le faire entièrement. Dans le cas où l’on
souhaite l’écourter, il faut ajouter des points de suspension entre crochets (voir
la section crochets).
-Dans un dialogue, on place un tiret à chaque prise de parole sauf pour la
première.
A son arrivée à la clinique, une secrétaire lui demanda :
« Avez-vous un rendez-vous ?
– Oui, à 10h30.
Parfait, asseyez-vous, je vous prie. »
-On place le point à l’intérieur des guillemets lorsqu’on cite une phrase entière,
sinon on le place à la suite des guillemets.
« L’homme est venu hier. » Elle a précisé qu’il était arrivé « hier ».

Règles d’écriture :

On distingue les guillemets à la française « … » et les guillemets droits (utilisés


dans les pays anglo-saxons)

Les parenthèses ( )

Les parenthèses permettent d’isoler un mot ou un groupe de mots à l’intérieur


d’une phrase, pour ajouter un commentaire, une précision etc.
Concernant la ponctuation finale, on suit la même règle que pour les guillemets
en mettant le point à l’extérieur des parenthèses si elles ne contiennent qu’un
segment de phrase.
Exemples :
Cette mesure est révisée. (Ainsi en a décidé le Conseil.)
Cette mesure est révisée (sur décision du Conseil).
-Elles permettent également de signaler des variantes de genre et de nombre.
Passionné(e)s de littérature, cet ouvrage saura vous séduire.
Le ou les responsable(s) sont attendus dans le bureau du proviseur.
-Encadrant un chiffre arabe, elles deviennent un appel de note.
(1), (2), (3)…

Les tirets (-) (- -)

Les tirets sont un élément de ponctuation qui permet de clarifier des éléments
listés ou de segmenter une phrase.
31
On les utilise :
-Dans un dialogue, pour indiquer le changement d’interlocuteur.
– Bonjour ! Comment allez-vous ce matin ?
– Très bien, merci. Et vous ?
– Un peu fatigué aujourd’hui.
-Pour encadrer une phrase ou un segment de phrase (même rôle que les
parenthèses)
Les Français – peuple à l’âme révolutionnaire – ont fait une révolution en 1789.
-Pour énumérer des termes dans une liste
Pour la rentrée scolaire, acheter :
– deux cahiers à spirales, gros carreaux ;
– des crayons à mine ;
– des stylos de couleurs ;
– une gomme ;
– une règle.

Les crochets [ ]

On utilise les crochets pour :


-ouvrir à l’intérieur d’une parenthèse une autre parenthèse
(Albert Camus [1913 – 1960] a obtenu le prix Nobel de littérature en 1957.)
–indiquer une coupure ou une modification dans un texte cité lors d’une
citation
« Les enfants, […] mangeaient gaiement ».

L’astérisque *

L’astérisque s’emploie dans deux cas :


–En appel de note (*) (**) (***). On se limitera en général à trois renvois par
page.
-De la même manière que les points de suspension dans un nom réduit à la
simple initiale.
J’ai aperçu monsieur V*** hier à la sortie du restaurant.

La barre oblique /

La barre oblique ou barre transversale est employée :

32
-dans l‘écriture des unités de mesure : 120 km/h (sous-entendu kilomètres par
heure)
-en remplacement du trait d’union.

CONCLUSION

Pour conclure, nous espérons que ces règles de la ponctuation française vous
seront utiles. Maîtriser la ponctuation est selon moi indispensable pour écrire
correctement en français. Cela permet aussi plus de clarté dans vos structures de
phrase et donc de faciliter la vie à vos lecteurs !

33
LECON 10 : L’ARGUMENTATION

I-Approche définitionnelle

1-Argumentation

Une argumentation est un discours écrit ou oral ayant pour but de :

-faire adhérer le destinataire à une thèse

-lui faire rejeter sa propre thèse

Le discours argumentatif veut agir sur autrui en modifiant ses savoirs, ses
croyances ou ses opinions. Il vise à convaincre ou à persuader (convaincre, c’est
utiliser des arguments logiques qui s’adressent à la raison ; persuader, c’est
utiliser les arguments affectifs qui s’adressent à la sensibilité).

Pour faire adhérer à sa thèse ou pour faire rejeter la thèse adverse, on utilise les
deux procédés ci-dessus souvent de façon concomitante.

2-Argument

C’est une idée utilisée pour étayer la thèse à défendre, une idée que l’on fournit
à l’appui de ce que l’on dit.

Ex : l’usage du tabac est nuisible à l’homme.

Arguments pour appuyer cette thèse : le tabac a des conséquences négatives


pour ceux qui en consomment. Il leur coûte cher et dégrade leur santé. Ensuite,
pour leur entourage, il fait subir une gêne notamment par l’odeur que son usage
répand. Enfin, le tabac fait supporter à la société entière le coût des maladies
liées au tabagisme.

II-Quelques types d’arguments

1-L’analogie

Elle rapproche deux éléments appartenant à des domaines distincts.

Ex : l’enfant est comme le père de l’homme (comparaison).

L’enfant est le père de l’homme (similitude)

34
2-L’argument d’autorité

Ici, l’autorité d’une personne ou d’un groupe de personnes sert de preuve.

Ex : Aristote a dit…

Tout le monde sait que

Le prestige viendra de l’âge, de l’expérience, de la compétence, des valeurs


morales, des fonctions exercées …

D’autres autorités comme la Bible, le Coran, le Littré, le Larousse, une science


en général, un corps professionnel peuvent faire effet.

3-L’argument de cause

On tire argument de ce que tel fait est la cause de tel autre.

Ex : Comme vous avez cessé de travailler maintenant, vous perdrez les résultats
de vos efforts passés.

4-L’argument d’efficacité

L’argument d’efficacité consiste à recommander ou à déconseiller une mesure,


une décision en s’appuyant sur les conséquences favorables ou défavorables
qu’elles entrainent. C’est l’argument de prédilection des utilitaristes, préoccupés
avant tout par le résultat immédiat.

Ex : Tel aménagement de l’horaire de travail, telle modification de l’installation


seront recommandés par des gens soucieux de la productivité.

5-Le symbole

Le symbole établit une relation particulière entre deux termes, deux faits. La
valeur symbolique peut être attachée à un objet, un acte, un évènement qui en
sont ordinairement dépourvus.

Ex: un drapeau (ils ont osé brûler le drapeau du pays!).

III-Mise en œuvre des arguments

1-Comment choisir parmi les types d’arguments?

35
Le choix du type d’arguments dépend de l’exploitation qu’on peut en faire en
fonction du contexte. Dans le cadre d’un échange, choisir l’argument le plus
inattendu qui va surprendre l’interlocuteur afin de l’obliger de vous écouter

2-Comment développer une argumentation?

Développer une argumentation, c’est le plus souvent la promouvoir au moyen


d’un argument principal et lui adjoindre des arguments subordonnés ; le tout
appuyé par une ou des illustrations.

Schéma d’une argumentation

-Argument principal (thèse)

-Arguments subordonnés (idées secondaires)

-Illustrations

-Conclusion

4-Les principaux modes des raisonnements

4-1-La déduction

Elle part d’une idée générale pour aboutir à un cas particulier. La forme explicite
de la déduction est le syllogisme.

Le syllogisme est un raisonnement déductif qui tire une conclusion de deux


propositions(ou prémisses) présentées comme vraies.

-Proposition 1 : la culture est en crise

-Proposition 2 : or l’école transmet la culture

-Proposition 3 : donc l’école est en crise

4-2-L’induction

On part de cas particuliers, d’un exemple pour aboutir à une conclusion de


portée générale.

4-3-La concession

On accorde quelque chose à l’interlocuteur (on admet un argument qui s’oppose


à notre thèse) afin de développer l’idée que l’on veut défendre.

36
Ex : Certes, dans le passé, on pouvait connaitre quelques accidents dans ses
études (concession), mais on arrivait généralement à leur terme (reprise de
l’affirmation).

37
CHAPITRE II: LA COMMUNICATION ORALE

LECON 1 : GENERALITES SUR L’EPREUVE ORALE AU CONCOURS


D’ENTREE A L’ENA

I-Présentation Générale

L’épreuve orale fait suite aux épreuves écrites. Un candidat est admis à subir
l’épreuve orale que s’il est déclaré admissible à l’issue de l’écrit.

L’oral se déroule en deux grandes étapes que sont l’exposé sur un sujet choisi,
suivi d’un entretien libre, ouvert au cours duquel les jurés vérifient dans le détail
des aspects du sujet plus ou moins activement abordés par l’exposé.

II-La préparation de l’épreuve orale

1-La culture

L’oral est une épreuve de culture générale qui nécessite de la part des candidats
l’acquisition d’une solide culture générale dans tous les domaines de la vie
(politique, économique, social, culturel, etc.).

2-Les techniques d’acquisition de la culture

Une telle épreuve se prépare toute la vie….En fait, il s’agit de la consolidation


de la culture générale du candidat avant le concours. D’où une recherche
constante d’informations de l’actualité dans ses grandes lignes et des faits de
société.

L’acquisition de cette culture passe obligatoirement par une lecture intelligente


sur tous les domaines de la vie politique, économique, social, culturel, juridique.

Il est bon de lire tous les journaux et surtout ceux qui proposent des dossiers
bien traités. Il vous est recommandé de lire entre autres Fraternité-mat,
l’Intelligent, Le monde diplomatique….

Il importe également de suivre les chaines de télé surtout celles qui abordent des
sujets qui ont trait à l’actualité, qui proposent des débats.

Aujourd’hui avec l’Internet, les candidats à l’épreuve orale ont à leur disposition
un véritable moyen d’acquisition de culture générale.

38
Le candidat pour le concours devra améliorer la connaissance de son milieu
professionnel, être capable de définir son rôle et celui de son service dans
l’organisation administrative.

3-Les répétitions

Vous allez devoir parler pendant environ cinq minutes. Cela peut paraitre très
long à qui n’en a pas l’habitude. Entrainez-vous à exposer sur un sujet soit
devant des amis qui chronomètrent, soit sur un magnétophone. Peu importe en
ce moment là, le contenu de l’exposé ; c’est un exercice destiné à vous permettre
d’avoir une idée du temps que vous devez tenir. Cela vous permettra aussi de
trouver votre ton et votre rythme de parole.

Dans le cadre des répétitions ou de l’entrainement, il faut présenter à vos


condisciples ou à vos enseignants, les exposés que vous avez préparés et
accepter leurs critiques et observations. Elles restent une contribution à votre
future réussite.

Faites attention aux questions classiques relatives au dernier film vu et au


dernier livre lu. Confectionnez des fiches afin de les avoir en mémoire.

39
LECON 2 : LA PRATIQUE DE L’EPREUVE ORALE LE JOUR J

I-Généralités

1- Les conditions physiques et psychologiques

Pour réussir l’épreuve orale, il faut être à la fois bien dans la tête et dans la peau
c'est-à-dire vous débarrassez de toute angoisse et vous mettre en confiance.

2-L’apparence ou l’aspect extérieur du candidat

Votre tenue vestimentaire participe pleinement de l’épreuve du concours et vous


précède d’un préjugé favorable ou défavorable. Vous devez donc vous y
présenter sur votre meilleure apparence mais encore une fois une apparence
honnête :

-Pour les hommes : ayez une tenue correcte, c’est à dire des cheveux propres,
une cravate sur la chemise. Portez une veste si vous en avez ou empruntez-la.
Mais éviter impérativement les chaussures de sport ou autres « abodjés ». Portez
de préférence une paire de souliers.

-Pour les femmes : ayez également une tenue correcte, c’est dire des cheveux
propres, ongles naturelles ou vernies. Si vous vous maquillez, faites-le
discrètement. N’ayez pas non plus une tenue trop sexy. Vous n’êtes pas là pour
séduire le jury dans ce registre là. Evitez aussi les chaussures de sport.

Lorsque vous vous asseyez face au jury, vous êtes souvent à une simple table,
votre tenue doit être correcte au dessus comme en dessous. Pensez-y en vous
habillant en conséquence.

II-Les différentes phases

1-L’entrée dans la salle

C’est le moment où le candidat rencontre pour la première fois les jurés. La


tenue, les propos qu’il tient, les gestes et attitudes ; en somme, l’image qu’il
offre de lui est déjà soumise à appréciation. Sans redouter cet instant
fondamental, tout candidat conscient et sérieux s’y prépare.

Une fois dans la salle, le candidat doit pouvoir adopter certaines attitudes :

-entrer dans la salle d’un pas lent et sûr ;

40
-manifester sa courtoisie et sa bonne éducation en disant bonjour, tour à tour,
aux dames et aux messieurs ;

-être naturel et se tenir débout tant que l’on ne vous invite pas à vous asseoir ;

-décliner son identité en montrant ses pièces administratives.

2- Le choix du sujet

A la demande d’un juré, choisir un bout de papier, le déplier et le leur montrer


d’abord en le tenant des deux mains avant de le regarder. Dans certains cas
rares, le candidat peut se voir imposer un sujet ; il faut accepter cette situation et
ne pas manifester une attitude de désapprobation. Une fois le sujet choisi,
remercier les membres du jury et se retirer en vue de la préparation.

3-La préparation de l’exposé

Le facteur le plus important ici est relatif au temps imparti. Généralement, le


temps de préparation est de dix minutes.

Il faut s’imposer de pouvoir terminer la préparation quelques minutes avant le


terme du temps accordé ; cela pour se donner une petite marge au cas où les
membres du jury vous demanderaient d’abréger la préparation.

3-1- Les types de sujets et les plans appropriés

Nous relèverons deux grands types de sujets.

3-1-1-Premier type de sujet

Il correspond à l’étude d’une notion, à l’analyse d’un concept.

Exemple: l’eau, l’environnement, les petits métiers, les funérailles en Cote


d’ivoire.

Au regard de ces sujets, on constante que deux cas de figure peuvent se


présenter :

Cas de figure 1 : lorsque le sujet s’écrit sans expansion (l’eau, l’excision, la


mondialisation…), le terme est perçu comme générique car son sens est
polysémique et le champ d’investigation des idées est très large.

41
Cas de figure 2 : parfois le sujet s’écrit avec une expansion .Il est accompagné
d’un autre constituant, notamment adjectif, épithète, groupe nominal
prépositionnel, infinitif, proposition subordonnée relative.

Exemple : la chefferie traditionnelle, l’eau en Côte d’Ivoire (groupe nominal +


groupe nominal prépositionnel, la rage de vaincre). Dans ce cas de figure2, le
champ d’analyse est balisé voire réduit. Le sujet est considéré comme un cas
d’étude.

Le plan approprié

La démarche se décline de la manière suivante : la phase présentative, la phase


évaluative et la phase des rémédiations (solutions).

*la phase présentative

Elle présente l’existant (thème) sans prise de position. Elle donne des
renseignements, de pures informations. Cette phase utilise, selon le sujet, les
entrées suivantes :

-l’approche notionnelle ou conceptuelle ;

-l’approche typologique ;

-l’approche contextuelle qui peut être juridique, institutionnel, historique, spatio-


temporelle, opérationnelle (moyens humains, financiers, matériels).

*la phase évaluative


Elle représente la phase appréciative dans laquelle le jugement de valeur est
autorisé. Toutefois, les entrées de la deuxième phase varient selon l’hyper thème
(grande famille de thème) auquel appartient le thème proposé.

S’il s’agit de l’hyperthème relatif aux problèmes du monde contemporain, les


deux paragraphes pourraient être les causes et les conséquences. Par ailleurs, s’il
s’agit de l’hyperthème concernant les enjeux des sociétés contemporaines, les
deux entrées possibles à utiliser sont l’importance et les problèmes constatés.

En outre, s’il s’agit de l’hyperthème portant sur des questionspolémiques, les


paragraphes à privilégier sont les arguments pour et les arguments contre.

Enfin, s’il s’agit de l’hyperthème relatif aux organisations, les entrées pourraient
être les résultats obtenus et les résultats constatés.

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La phase de rémédiation

Cette phase est la réponse aux conséquences, aux problèmes constatés et aux
arguments défavorables. Cette réponse prend la forme de propositions, de
suggestions, de mesures, de plans d’action, de perspectives à envisager.

3-1-2-Deuxième type de sujet

Il concerne l’étude de deux notions, l’analyse de deux thèmes en confrontation.

*Type de plan

Le plan approprié pour ce type de sujet est le plan dialectique ternaire.

Ex : droit et mondialisation ; l’église et l’argent ; religion et espace public ;


religion et paix.

Le traitement de ce sujet est tributaire de la nature du rapport qui lie les deux
notions.

*la détermination de la nature du rapport

La confrontation de ces deux notions est soutenue par des types de rapport parmi
lesquels on compte le rapport de complémentarité, de causalité ou d’exclusion
(opposition).

*le rapport de complémentarité

On parle de rapport de complémentarité entre deux notions lorsque la notion A


est compatible avec la notion B et vice versa.

Ex : religion et politique ; l’homme et la femme ; égoïsme et individualisme.

*le rapport de causalité

Dans le rapport de causalité, la notion A a une incidence sur la notion B.

Ex : femme et développement ; religion et paix ; droit et mondialisation.

*le rapport d’opposition

C’est le rapport de l’incompatibilité entre les deux notions.

Ex : le bien et le mal ; la vie et la mort.

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Type de plan

Comme mentionné précédemment, ce type de sujet adopte le plan dialectique


ternaire comportant une thèse, une antithèse et une synthèse.

*Si la thèse analyse le rapport de complémentarité, l’antithèse présentera le


rapport d’opposition.

*Si la thèse analyse le rapport de causalité, l’antithèse identifiera les problèmes


rencontrés (ou les entraves rencontrées)

*Si la thèse analyse le rapport d’opposition, l’antithèse évoquera le rapport de


complémentarité.

En règle générale, la troisième partie, c'est-à-dire la synthèse correspond à la


synthèse- recherche de solutions.

3-2 : Le développement

3-2-1-Généralités

Le candidat est ici invité à réinvestir des pré-requis. Il a appris à rédiger un


devoir de dissertation. Chaque partie du développement comporte un chapeau
d’une ou deux phrases qui permettent d’annoncer les sous-parties. Cependant,
pour ne pas perdre du temps, seules les grandes articulations du plan et les
différents arguments seront marqués sur la fiche de notes. Les idées ne seront
pas développées. Elles seront proposées sous forme d’arguments étayés par des
exemples. Mais, il faut prévoir les mots de liaison et des transitions.

Mots de liaisons et transitions jouent un rôle important dans la structuration de


l’exposé. Ils mettent en relief l’ordre des idées et indiquent aux membres du jury
comment le candidat passe d’une idée à une autre et quel lien logique il utilise
entre elles (cause, conséquence, opposition, concession, restriction, explication,
condition, but, déduction, etc.).Rappelons que le développement admet
essentiellement le présent de vérité générale (nous passons à ...), le futur (nous
examinerons) et parfois l’impératif (passons, analysons, abordons…) dans les
chapeaux et les transitions.

3-2-2-Mots de liaison et formules de politesse

3-2-2-1-Mots de liaisons

Voir Leçon 5 : les connecteurs

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3-2-2-2-Formules de politesse

Formules d’appel

Ces formules vocatives sont destinées aux membres du jury : mesdames et


messieurs, mesdames, messieurs, madame, monsieur, chers maîtres, honorables
membres du jury, etc. Le traditionnel Bonjour chers maîtres ou bonjour
honorables membres du jury sera utilisé dès le début de l’épreuve. En outre,
pendant la prestation, il convient d’utiliser des formules indiquant que l’on
s’adresse réellement à des personnes à l’écoute : Chers maîtres, le thème soumis
à notre analyse s’intitule…Permettez-moi de vous présenter le thème… Je
propose à votre attention l’étude du thème retenu… Dans le cadre de cette
étude sur le thème de…, j’ai choisi d’axer la réflexion sur le cas de la Côte
d’Ivoire, etc.

Formules finales

Elles sont également conviviales. Le candidat n’oublie pas qu’il s’apprête à


passer à la seconde phase de son travail. Son intervention doit faire bonne
impression sur l’auditoire. Des formules telles que Je vous remercie pour votre
attention…Je me tiens à votre disposition pour les critiques et les observations
que vous allez faire… Si vous le permettez, chers maîtres… Je suis prêt à
répondre aux questions que vous voudriez bien me poser… Ainsi, prend fin cet
exposé, je vous remercie, etc.

3-3 : La rédaction

de l’introduction et la conclusion

Ces deux parties de l’exposé sont entièrement rédigées au cours de la


préparation.

3-3.1-L’introduction

Elle est composée de trois sous-parties : la perspective générale, la


problématisation et l’annonce du plan

*La perspective générale

C’est la mise en situation contextuelle qui amène le thème ou les thèmes. Pour la
réaliser, on peut procéder de deux manières :

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-elle peut commencer par un point de vue ou une opinion favorable ou
défavorable

- elle peut commencer par une mise en situation définitionnelle, événementielle


ou historique.

*La formulation de la problématique

Elle se fera par le biais ou non de questions. Le but est de montrer l’intérêt du
thème. Elle doit également indiquer qu’il ya matière à réflexion et qu’aucune
réponse ne va de soit, qu’il y a plusieurs réponses possibles dans un débat, qu’il
est impossible de donner d’emblée une réponse complète.

*L’annonce du plan

Elle utilisera de préférence des phrases affirmatives ou déclaratives lorsqu’en


particulier la problématique pose une série de questions. Le plan résulte de la
problématique. Il répond aux questions essentielles tout en proposant une piste
de réflexion à suivre.

L’annonce du plan se fera (de préférence) au futur simple puisque le


développement est postposé (vient après).

3-3.2-La conclusion

Elle comporte deux éléments : le bilan et l’ouverture

*bilan des acquis et réponse à la question posée.

Il est inutile de reprendre en détail toutes les sous-parties de l’exposé. Mais, on


peut en rappeler les grandes étapes. Toutefois, les formules du type comme je
l’ai déjà dit sont à éviter. Dites plutôt au total, en somme, en définitive, au
terme de…

Le développement et la conclusion ne se contrediront pas. C’est probablement


sur votre opinion personnelle que portera votre entretien avec le jury. Elle doit
donc être ferme puisqu’elle est censée défendre une conviction.

*l’ouverture

Elle soutend l’élargissement des résultats. Elle pose une autre question ayant un
lien direct avec le développement. Elle peut enfin s’appuyer sur une phrase

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affirmative ou déclarative pour susciter un espoir ou un doute, un optimisme ou
un pessimisme, un rêve ou une inquiétude.

4- L’exposé oral et l’entretien


Cette phase est dite "phase de réalisation "car c’est le lieu où le candidat
"affronte» intellectuellement voire physiquement- la débauche d’énergie -les
membres du jury, pour leur présenter le travail effectué lors de la préparation.
Cette dernière étape de l’exposé est délicate et il est conseillé de l’aborder avec
la plus grande sérénité. Quelque important ou historique que soit ce moment, se
garder de céder aux perturbations du tract.

Pour réussir cette épreuve, il est conseillé au candidat de rester calme et de


respirer le plus convenablement. Le candidat devra se concentrer sur ses notes et
organiser mentalement l’exposé.

Il importe de manifester une attitude d’enfant de bonne éducation et surtout des


qualités d’écoute et de prise de notes car l’oral est également un enseignement.
Le candidat devra également se montrer bienveillant, courtois, poli, disposé à se
rendre utile- récupérer au sol un stylo ou une feuille d’un juré qui s’envole-
responsable, intellectuel, à fois ouvert et réservé, peu bavard et non enclin à des
discussions stériles.

4-1La présentation de l’exposé

4-1-1- La gestion du trac et du stress

Le candidat est généralement envahi par une grande peur du jury. Aussi, est-il
important de se détendre dans la mesure du possible. Bien souvent, certains
candidats agitent les jambes, les pieds ou les genoux pendant l’exposé. Cela se
remarque et montre à l’évidence leur nervosité. D’autres candidats en revanche,
tordent les mains, crispent les poings et les tiennent délibérément serrées sur
leurs genoux toute la durée de l’exposé. Il est bon de laisser ses mains sur la
table, soit en les posant à plat de chaque côté du papier renfermant vos notes,
soit en leur confiant un stylo ou un crayon. Plutôt que de les serrer ou de les
tordre publiquement, il vaut mieux les laisser scander le rythme de votre exposé.

Il faut savoir que les mains "parlent", alors laissez-les accompagner votre
discours ou posez-les simplement à plat sur la table.

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Avant votre installation, il est important de songer à tous ces contrôles tantôt
évoqués. Après, pensez à votre exposé et ce que vous avez à dire, au besoin de
convaincre le jury sur vos qualités intellectuelles, morales et psychologiques.

4-1-2 La voix

Lors de la présentation de l’exposé, le candidat, du point de vue de la voix,


devra adopter les attitudes suivantes :

- modérez le ton et la rapidité du débit de votre discours ;

- parlez audiblement (articulez bien vos mots) et calment, en évitant tout débit
précipité, rapide. N’obligez par le jury à prêter l’oreille pour mieux vous
entendre : cela n’est guère à votre avantage.

Ne tombez pas non plus dans l’effet inverse qui consisterait à parler trop fort
comme si vous étiez face à une foule ou trop lentement comme si vous
manquiez d’énergie et d’assurance. Adoptez le ton approprié à ce genre
d’exercice et un débit de discours correct.

Au total, d’une voix sûre, alerte, audible, parler en articulant bien et


distinctement, à un rythme correct.

4-1-3 Le regard

Donnez l’impression de ne pas lire en regardant les membres du jury : vous


devez être capable tout en soutenant leur regard, de suivre le fil conducteur de
votre exposé sur le papier et d’en restituer les idées en mode oral, sans être
affecté ni intimidé. Il importe que le candidat comprenne qu’il doit se détacher
de ses notes et porter son regard sur chaque membre du jury en expliquant ce
qu’il sait.

Quant à l’expression du visage, elle ne doit fait paraitre ni tristesse ni rire ni


sourire gracieux, souvent interprétés comme des marques d’une grande
assurance ou de légèreté.

4-1-4 La gestuelle

Notre gestuelle est le révélateur de notre état de communicant. A l’oral, le


candidat devra intégrer le fait que certains gestes accompagnent la parole, la
remplacent, la précèdent, la succèdent. Les gestes dits "ouverts" accompagnent
le message et permettent de mettre l’accent sur certains points. Dans cette

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optique, vous devez prendre en compte les informations concernant la gestion du
stress, notamment celles liées à la gestion des mains.

4-2L’entretien

4-2-1 Généralités

Au cours de l’entretien, le candidat doit observer les attitudes suivantes :

 S’exprimer dans un niveau de langue soutenu


 Ne pas se montrer rigide sinon borné sur ses positions qui, il faut se le
tenir pour dit, ne sont pas les "lumières".
 Se départir d’approches politiques ou religieuses extrémistes en
rapprochant des analyses les plus objectives.
 Répondre de manière claire et concise aux questions.
 Les réponses aux questions doivent être modelées sur les questions. Elles
seront précises et efficaces si l’on parle très peu et observe le schéma :
Idée – explications – exemple(s).
 Ne pas montrer d’émotion autre que celle de neutralité de l’intellectuel.
Pas d’euphorie ni de tristesse, et encore moins de larmes, même si la
veille, l’on a remporté le gros lot à la loterie ou perdu un être cher. Qui pis
est, ce n’est pas intellectuel de demander pardon dans l’optique de
quémander une faveur.
 Ne point faire allusion, directement ou indirectement, à des éléments de sa
vie privée qui pourraient amener les jurés à deviner nos origines sociales,
convictions idéologiques ou spirituelles, nos familles, biens matériels,
notre lieu de résidence ou possibilités financières, etc.
 Pas de passion ni de jugement de valeur.
 Avoir une qualité d’écoute et valoriser les avis autres que les siens.

4-2-2- Les types de questions et leurs schémas de réponse

1- Le jury procèdera d’abord par des interrogations sur le sujet afin de se faire
préciser certaines zones d’ombre de l’exposé.
Répondez à la question posée, au besoin, faites-la répéter si vous ne l’avez pas
bien comprise, et ne tentez pas de répondre à coté ou par une pirouette, car le
jury y reviendra vous et vous obligera à répondre.
2- Si votre exposé est bon, le jury passera très vite à d’autres questions sur les
phénomènes de société connexes au thème traité. Gardez votre sang-froid. Votre
sens et vos capacités de réflexion sont les seuls à être jugés. Ne tentez pas de

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répondre comme vous pensez qu’il est bon de le faire ; répondez ce que vous
pensez réellement sans faire preuve évidemment de trop d’outrecuidance ou de
vanité.
N’oubliez surtout pas qu’il s’agit d’un concours sélectif ; que dans le nombre
que vous constituez, le jury se souviendra des personnalités qui ont marqué
l’oral.
3- Le jury s’éloigne très souvent du sujet pour poser des questions sur la société
contemporaine. Certaines questions reviennent dans tous les concours : la
privatisation, le phénomène DOZO, sport et développement, les transports
urbains. Dans ce cas-ci, il est conseillé d’avoir sa propre définition de ces
concepts un peu rebattu.
4- Lorsque le jury vous pose des questions sur votre environnement
professionnel par exemple, il cherche à savoir l’importance de votre rôle et celui
de votre service dans l’organisation administrative considérée, et non la tâche
que vous exercez personnellement qui est souvent une tache d’exécution qui
importe peu au jury. Montrez que vous maitrisez les données de votre secteur
d’activité et avouez habilement votre ignorance de ce vous ne connaissez pas :
n’inventez surtout pas. Le jury s’en rendra vite compte dans le cas contraire. Ne
soyez pas tenter de gonfler de façon disproportionnée la présentation de votre
fonction. Vous incitez alors le jury à poser des questions, à farfouiller, a fouiller
et à vous mettre en porte-à-faux avec vos connaissances et avec vous-même.
Jouez plutôt la carte de la franchise et de la transparence professionnelle.
5- En fin de conversation, viennent souvent (mais pas toujours) des questions de
nature plus personnelle, sur vos activités dans votre sphère privée. Là encore,
soyez vous-même.
Au total, pour répondre à toutes ces questions, gardez le ton et le débit que vous
avez adoptés pour votre exposé. Appliquez-vous à faire des phrases pour
répondre et non à vous contenter de monosyllabes. Allez vers le jury en
répondant simplement et franchement à ses questions.
Ne vous retranchez pas derrière des réponses du genre : "je ne sais pas" qui
coupent toute communication on oblige le jury à vous "cuisiner" pour obtenir
une réponse autre que des monosyllabes.
Cela vous met dans une situation très délicate de malaise et d’échec. Vous êtes
là de votre plein gré et vous voulez faire pour le mieux ; alors donnez le meilleur
de vous- même et soyez vous-même.

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5- La sortie de la salle
Une fois avoir entendu le Président jury dire que l’on peut disposer, l’on
remercie et une fois debout, l’on remercie le Président jury et les membres du
jury. Et l’on quitte la salle d’interrogation avec respect.

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