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Lexicométrie
1. Vocabulaire de base (occurrence de 1/100.000): pourcentage moins élevé dans texte spécialisé
2. Mots rares (fréquence très faible): pourcentage beaucoup plus élevé dans texte spécialisé
3. Richesse lexicale (Type/Token Ratio): généralement moindre dans texte spécialisé (sTTR plus petit)
4. Zipf: fréquence inhabituelle de mots longs (>10 lettres) indique laspécialisation(6 à 10% contre 2)
5. Lisibilité (Flesch-De Landsheere): score faible = difficulté élevée = indice de spécialisation
6. Idiomaticité: le phénomène de cooccurrence marque les textes spécialisés (score plus élevé).
Fréquence d’usage Vocabulaire de base (1/100.000) > usuel > rare (1/20 millions).
Mesure de la richesse lexicale (nombre de mots différents utilisés dans un texte, la lemmatisation)
= Nombre de lemme / Nombre de formes. Pas facile à calculer, on utilisera plutôt le TTR
Nombre de formes différentes / Nombre total de formes.
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- Temps : passé simple et présent non déictique traduisent un faible embrayage. Le passé composé et
le futur peuvent être présents (associés à un nous (de modestie) ou à un impersonnel). L’imparfait et le
plus-que-parfait sont beaucoup moins fréquents (donnent des circonstances).Enfin, l’infinitif et le
subjonctif présent sont plus utilisés dans un texte spécialisé que littéraire.
L’embrayage : Opérations par lesquelles un énoncé s’ancre dans sa situation d’énonciation, Les
embrayeurs marquent ce procédé (voir exercices).
Les textes spécialisés sont rarement embrayés d’un point de vue temporel.
De manière générale, le repérage énonciatif s’effectue hors contexte (mention de dates, d’évènements
ou de lieux « En 1872, les 1e plantations de canne à sucre furent créées », référence à un auteur
« Selon une étude de Starzl… ») ou par le cotexte (« Prendre un 2e comprimé 4h plus tard »,
« comme indiqué précédemment »).
Les parties du discours sont la répartition des catégories grammaticales dans le texte. De manière
générale, on trouve plus de substantifs et d’adjectifs et moins de verbe et pronoms dans les TS.
-Substantifs : plus nombreux dans un texte spécialisé (dû à la répétition? très forte en droit)
-Adjectifs: beaucoup plus nombreux dans un texte spécialisé
-Verbes: en général moins nombreux dans un texte spécialisé
-Pronoms: beaucoup moins nombreux dans un texte spécialisé (voir embrayage pronominal).
TS TL
Substantifs 27 – 31% 18 – 24%
Adjectifs 5 – 11% 4 – 5%
Verbes 9 – 11% 13 – 15%
Déterminants 13 – 20% 14 – 16%
Pronoms 3 – 5% 9 – 13%
Conjonctions 3 – 5% 4 – 5%
Prépositions 10 – 14% 10 – 12%
Adverbes 3 – 6% 5 – 8%
La phrase
- Longueur : en général plus longue dans les textes spécialisés mais cela s’explique par l’absence de
dialogues. Un roman sans dialogues a des valeurs proches du texte spécialisé en matière de longueur
des phrases. Cet indicateur n’est donc pas une caractéristique des textes spécialisés.
- Syntagmes-fleuves: impliquent une complexité des syntagmes nominaux caractéristique des
phrases spécialisées. Difficiles à détecter à l’œil nu (concordancier).
- Phrase complexe: la conjonction de subordination que est souvent associée aux mêmes verbes ou
avec des constructions impersonnelles. Le pronom relatif qui est très présent dans les textes juridiques.
Les mots liens (conjonction de coordination, adverbe) sont importants dans les textes spécialisés mais
ne semblent pas être plus nombreux (excepté les prépositions).
- Tendance à la condensation syntaxique (charge sémantique sans allongement inutile) : utilisation de
la subordination relative (dont), forte utilisation des participes présents et passés (surtout dans les
textes juridiques), construction gérondive pour éviter la construction circonstancielle ou hypothétique
(en examinant...) mais moins présente de manière générale, lexicalisation nominale (poussée en droit)
ou adjective (suffixes en -ble, -eur, -aire).
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La subordination : Même si la longueur moyenne des phrases est + importante, rien ne prouve a
priori que les complétives et relatives sont davantage présentes dans les textes spécialisés.
Les mots-liens : Conjonctions et adverbes sont présents au même titre dans les 2 types de texte, mais
les prépositions sont plutôt moins nombreuses dans les TL.
Rem : La langue spécialisée a tendance à abuser de la participiale (surtout langage juridique).
Ex : Les E parties à la Convention, Animés du désir de, reconnaissant l’établissement de…
- Anaphore lexicale : souvent fidèle (même dénomination) mais parfois infidèle, comme c’est le cas
de la brachygraphie (gain de place), de l’hyperonomase (hyperonyme pour éviter la répétition), de la
synonymie (pas privilégiée dans les textes spécialisés), du déterminant démonstratif (nettement moins
présents dans les textes spécialisés, à l’inverse des déterminants article et indéfini).
- Anaphore pronominale (voir embrayage pronominal) : les pronoms personnels de 3e personne sont
proportionnellement plus nombreux (par rapport à ceux de 1e et 2e pers.) dans les textes spécialisés
mais en proportion absolue ils sont clairement moins nombreux que dans les textes littéraires. Les
pronoms démonstratifs, eux, sont en général plus nombreux dans les textes spécialisés. En bref,
l’anaphore pronominale reste moins fréquente que l’anaphore lexicale.
Les TS sont marqués par une grande homogénéité terminologique, liée directement à la focalisation du
propos ; il faut utiliser des termes précis, tout en essayant d’éviter la synonymie et d’utiliser toujours le
même terme. Bien entendu, la parfaite synonymie n’est pas plus fréquente dans les textes spécialisés
que dans la langue générale.
L’anaphore lexicale fidèle l’auteur reste fidèle à une même dénomination alors que des
synonymes sont possibles.
L’anaphore lexicale infidèle lorsque le substantif anaphorisant est différent de l’anaphorisé.
Les formes brachygraphiques peuvent être des sigles, acronymes, formules ou symboles. Elles
relèvent de tout ce qui est « écriture courte », et sont assez caractéristiques des TS.
Troncation par aphérèse (supprimer le début du mot/ syntagme) ou apocope (supprimer fin du mot/
syntagme) / mots-valises, sigles, acronymes…
L’hyperonomase consiste à faire appel à un hyperonyme, un terme + englobant au sein de la même
typologie.
- Terme comme « simple lexie » : des mots qui semblent relever de la langue courante peuvent cacher
des termes spécialisés. C’est également le cas des mots qui semblent très soutenus, leur origine est en
fait très ancienne (spécialités issues d’une longue tradition).
- Terme issu de la dérivation ou de la composition savante : certains affixes semblent plus
productifs
pour un domaine défini (suffixe -ion dans les sciences, -ose et –ine en médecine, -ique en physique,
-um et –é en chimie, -ème en linguistique). Certaines spécialités proposent même des normes de
suffixation. La chimie utilise même une nomenclature systématique, et la zoologie et la botanique
utilisent des règles pour nommer les espèces en latin, qui pourront donner des
suffixes réguliers en français. Aujourd’hui, on préfère la néologie technoscientifique par emprunt,
brachygraphie, etc.
- Termes complexes : abondance de syntagmes intégrant des déterminants, des prépositions, des
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coordinations, pouvant être disloqués (état [agité] de la mer) ou privés de leur base (glace en boules ou
[..] en toit) ou acceptant des variations formelles (battre pavillon français ou battre le pavillon de la
France).
- Formes brachygraphiques : la troncation par aphérèse (début) ou apocope (fin) n’est pas fréquente
en français spécialisé. Les seuls cas sont observables dans les syntagmes (carte en courbes de niveau).
Les sigles (lettres prononcées séparément) et acronymes (prononcés comme des mots) sont beaucoup
plus fréquents, tout comme les mots-valises. Il existe beaucoup d’emprunts de formes
brachygraphiques.
- Termes empruntés : le domaine de spécialité est souvent influencé par une culture, ce qui favorise
l’emprunt. Le déficit terminologique qui favorise l’emprunt dans certains domaines s’explique par
l’absence de recherches ou d’inventions dans ce domaine dans les pays de la langue déficitaire. Les
nationalistes et certains gouvernements francophones s’efforcent de proposer des équivalents dans leur
langue mais il est souvent trop tard. Le traducteur doit observer la réalité de l’usage du terme.
- Mécanismes sémantiques de la néologie : usage fréquent d’analogies animales ou
anthropomorphiques (corps humain). La métaphore peut être utilisée directement (patte d’oie - l’objet
en a réellement la forme) mais le terme peut aussi se construire sur une base métaphorique (bras de
mer - la visualisation est plus abstraite). L’anthroponyme ou le toponyme sont d’autres techniques.
Enfin, les traits définitoires sont souvent lexicalisés (traits marquant l’origine, la destination/le but, la
forme).
La simple lexie veut dire qu’un terme très spécialisé peut se cacher derrière un mot qui semble relever
de la langue courante (ex : souris en informatique, chinois en cuisine).
Les vocabulaires spécialisés seront marqués par l’emprunt dés lors que le domaine de spécialité est
influencé par une culture (ex : Cuisine japonaise).
Les mécanismes de création néologique en langue spécialisée sont identiques à ceux de la langue
courante. Il s’agit en particulier de la métaphore (construits d’emblée comme telle, patte d’oie, ou
construite autour d’une base métaphorique, bras de mer). La métonymie est également courante, on
donne le nom de l’inventeur (bec bunsen).
1. Définir terme
- Approche sémantique : unité lexicale monosémique propre à un domaine de spécialité. Peut être
simple ou complexe.
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Échoué (qui a touché le fond par accident) donne échouement, tandis que échoué (volontairement mis
à sec) donne échouage.
Critères sémantico-cognitifs : le terme relève de situations d’emploi différentes (pas le même domaine
donc pas le même sens), la définition implique des traits sémantiques différents dans un même
domaine (simplement des sens différents mais le lien est perceptible), le terme entretient des liens
sémantiques différents selon le sens activé (relation méronymique différente - parties d’un tout ;
relation cause – effet - opération et son résultat ; autre relation pertinente), la définition illustre le
prototype (le meilleur représentant, qui a toutes les caractéristiques de x) ou le stéréotype (membre
réputé normal), la définition apporte un sens normalisé attesté dans l’usage (à côté du sens officiel ou
provenant d’une définition d’une autre source).
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5. Le dictionnaire spécialisé
Lexicographie Terminographie
Langue générale Langue spécialisée
Prise en compte de la diachronie (histoire de la Synchronie, usage contemporain uniquement
langue)
Dico multilingue : autant de volumes que de 1 volume, regroupant tous les équivalents sous
couples de langue A – B / B –A une même entrée
- Macrostructure - Macrostructure
Approche sémasiologique Onomasiologique
Polysémie Monosémie
Classement alphabétique Classement logique
Synonymes éparpillés Synonymes regroupés
Lexème limité à ses frontières graphiques (boîte Syntagmes en entrée, frontières délimitées en
de vitesse, boîte crânienne… s.v. boîte) fonction du sens.
- Microstructure - Microstructure
Dico = texte de microstructure souple Dico = ensemble de fiches obéissant à un
modèle de données rigide et rassemblées dans
une base de données
Rem :
Macrostructure = Organisation générale des entrées du dico >< Microstructure = organisation
entrée par entrée.
Dans un dictionnaire de type terminographique, le pivot entre les langues est un concept. Sa
description s’articule autour de données extralinguistiques (données administratives, données
sémantiques, illustrations, etc.). Ceci est toutefois un idéal qui est encore loin d’être atteint.