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LA SÉMANTIQUE
La sémantique est une branche de la linguistique et elle s’occupe aussi des signes. Chaque mot a
toujours une pluralité de significations, même les mots grammaticaux comme par exemple une
préposition qui peut avoir différentes significations en fonction du contexte dans la phrase où elle est
utilisée. La signification littérale est toujours un concept très complexe. L’exemple plus simple pour
comprendre l’existence d’une pluralité de significations est quand on ouvre le dictionnaire et voit une
liste de significations pour un même mot.
Deux chercheurs américains, Lakoff et Johnson, croient que notre pensée est basée sur la métaphore.
Normalement, on est habitué à ce que chaque fois qu’on s’éloigne de l’usage littéraire d’un mot, on est
dans le domaine des figures littéraires, c’est-à-dire la métaphore qui est utilisée à des fins esthétiques
et littéraires. Le domaine stylistique est un choix personnel de l’écrivain ou du poète. La présence des
significations figurées sont considérés comme typiques de l’écriture littéraire. Selon les deux
américains, la métaphore est inhérente au langage.
Un exemple peut être la discussion (activité de discuter) : on parle souvent de la discussion comme de la
guerre. Il existe une métaphore conceptuelle, c’est-à-dire que la discussion est la guerre. La métaphore
conceptuelle établit une égalité entre un concept abstrait et un concept concret. On ne peut pas parler
d’un objet abstrait et donc il est conceptualisé en se référant à quelque chose qui est beaucoup plus
concret et proche de l’expérience de vie. On passe les caractéristiques d’un objet ou d’une situation
concrète sur un concept abstrait parce que la discussion est certainement quelque chose de plus
abstrait que la guerre.
Un exemple est : je dois défendre ma position / quand je lui ai parlé, j’ai bien défendu mon opinion
Défendre mon opinion est un mot qui fait partie d’un langage que on utilise quand il s’agit de guerre
parce qu’on défend un territoire ou on se défend contre un ennemi. La personne avec laquelle on
discute est souvent représentée comme un adversaire et la discussion est considérée comme une
guerre verbale entre deux opposants.
Il y a plusieurs métaphores :
- métaphores lexicalisées : expressions particulières dans lesquelles les mots ont une signification
différente
- métaphores vivent : métaphores qui bouleversent le locuteur. Le locuteur se rend compte qu’il y
a quelque chose qui ne va pas, il y a un peu d’ironie. Le mot n’a pas de sens dans cette phrase.
Saussure fait une différence entre signifiant et signification :
- signifiant : succession de sons qui change dans les différentes langues, pour exemple en français
c’est chien, en italien cane et en anglais dog
- signifié : est quelque chose d’abstrait, c’est un concept et peu importe s’il correspond à un objet
physique ou non
Puis il y a aussi un autre élément qui est le référent, c’est-à-dire l’objet auquel le sens est renvoyé. Il est
la concrétisation de la réalité qui est concrète et spécifique.
Souvent, le sens (signification) peut être compris aussi grâce au contexte dans lequel un mot est utilisé.
Mais il est plus correct de parler de cotesto, c’est-à-dire le contexte textuel tandis que le contexte peut
renvoyer au texte dans lequel un mot est utilisé et aussi à la situation.
Exemples :
1. J’aime bien cette glace-là → dans cette phrase il y a une ambiguïté de signification pour le mot
glace. Le mot a des significations qui ne sont pas synonymes. On peut comprendre le sens grâce
au contexte. Le mot signifie : gelato, ghiaccio, specchio.
2. Vous avez vu ce livre ? → dans cette phrase il n’y a pas d’interprétation de sens. Le livre est le
livre. Le cotesto fait comprendre qu’il s’agit d’une question grâce au point d’interrogation et à
l’intonation qui permet de distinguer une phrase affirmative d’une phrase interrogative. Le sens
est cotestuale parce qu’il est lié à phrase telle qu’elle est.
3. Canard :
a. Un oiseau palmipède
b. la chair de cet oiseau
c. une fausse note
d. une fausse nouvelle
e. un morceau de sucre trempé dans un liqueur
f. un journal
Ce sont les significations du dictionnaire lors de la recherche du mot canard. Les deux premières
significations sont de sens propre et sont les fondamentaux, les autres sont figurés.
Quand on parle de signification on ne doit pas oublier la distinction entre dénotation et connotation :
- dénotation : signification en sens propre
- connotation : signification qui s’ajoute à la connotation et peut être de nature différente
Pour la sémantique on parle de sèmes (traits sémantiques) qui sont l’unité minimale de signification.
Exemple : grille sémique
Ces objets ont la même fonction mais avec certains éléments en commun et d’autres non qui
permettent de distinguer l’un de l’autre.
LEZIONE 2
Nous allons voir des phrases dont le sens est figuratif. Ces phrases sont un aspect très complexe de la
langue, en particulier pour un apprenant de L2. Nous sommes dans le domaine de la phraséologie. Ce
sont des expressions ancrées dans la culture d’un peuple donné et sont complexes à comprendre pour
ceux qui apprennent une langue come L2. Il y a des altérations dans la façon dont le sens est utilisé qui
font de ces phrases des « expressions idiomatiques » ou des « énoncés métaphoriques ».
Le langage métaphorique a sa propre valeur très particulière, c’est un langage très puissant précisément
parce qu’il est figuratif et tend à présenter les choses avec une perspective linguistique légèrement
différente. C’est un langage qui frappe toujours, il y a des métaphores qui viennent directement à
l’esprit ou au cœur de celui qui parle. Ils ont un pouvoir de visualisation, de représentation et un
pouvoir sentimental beaucoup plus fort qu’une phrase avec un sens équivalent qui n’est pas une
déclaration métaphorique. Dans la métaphore, la composante visuelle est également très valable. La
métaphore peut passer à la fois par l’écriture et par une image, il y a donc une métaphore verbale et
une métaphore visuelle.
Donc, la métaphore est une figure rhétorique et elle appartient à la langue (donc elle ne peut être
analysée qu’en termes linguistiques), ou elle est un phénomène cognitif ?
Traditionnellement, la métaphore a toujours été considérée en termes purement linguistiques, donc
liée à l’analyse littéraire. Au moment où nous parlons de ‘figure rhétorique’, nous faisons allusion à
quelque chose qui est utilisé comme ornement, embellissement du langage. En effet, on parle souvent
de métaphores vives, c’est-à-dire de métaphores créatives, originales. Lorsque nous essayons d’utiliser
le langage métaphorique comme un outil purement linguistique, nous essayons de créer une image
originale, nous voulons presque perturber notre interlocuteur avec cette métaphore. En effet, il suffirait
d’ouvrir n’importe quel texte littéraire pour saisir les images métaphoriques.
La grande tradition d’analyse de la métaphore est seulement de type linguistique-littéraire. Tout cela a
duré jusqu’à la publication d’un texte intitulé Metaphors we live by écrit par deux chercheurs, le
linguiste George Lakoff et le philosophe Mark Johnson. Il s’agit d’un texte qui a été traduit dans de
nombreuses langues et qui s’intitule en français Les métaphores dans la vie quotidienne. Ce texte a
ouvert la porte à un nouveau domaine de recherche qui se rattache au domaine de la linguistique
cognitive. Pour ces deux auteurs, la métaphore, comme le suggère le titre du texte, est une partie
intégrante de la vie quotidienne de l’homme. Leur proposition a eu du succès car elle est très
intéressante : elle donne à la métaphore une valeur beaucoup plus profonde et importante par rapport
à la métaphore littéraire, qui semble être liée (vincolata) à ce domaine. Au contraire, selon les deux
chercheurs, à travers la métaphore on conceptualise le monde, comme s’il faisait partie intégrante de
notre monde, comme s’il était un instrument qui nous aide et nous permet de comprendre la réalité
environnante.
Extrait du texte en analyse :
Notre système conceptuel ordinaire qui nous sert à penser et à agir est de nature fondamentalement
métaphorique. L’essence d’une métaphore est qu’elle permet de comprendre quelque chose et en faire
l’expérience en termes de quelque chose d’autre.
Donc on comprend quelque chose à travers autre chose. La base de cette théorie est en effet l’idée que
la métaphore est ancrée dans notre vie physique, corporelle. Nous analysons donc la réalité à travers
l’expérience que nous faisons de cette réalité.
La question de la verticalité
Selon les chercheurs, il existe des métaphores de verticalité que nous verrons après en détail. Nous
tendons à conceptualiser tout ce qui dans notre esprit est positif ou négatif sur la base de cette théorie
de la verticalité : donc les entités positives seront conceptualisées métaphoriquement avec des
éléments qui ramènent à la dimension ‘haute’, tandis que les entités que nous jugeons négatives seront
conceptualisées métaphoriquement avec des éléments qui ramènent à la dimension ‘basse’.
Ex: ho il morale alle stelle
Il s’agit d’une expression métaphorique : cela signifie que quelqu’un est très heureux. Le bonheur est
une émotion abstraite, ainsi que le moral, qui appartient donc à la dimension psychologique et
intérieure de l’être humain. Associer le moral aux étoiles, entité concrète qui se trouve dans le ciel,
donc dans la dimension haute, nous fait comprendre que dans ce cas nous avons utilisé une expression
métaphorique pour conceptualiser quelque chose de positif.
Ex: ho il morale sotto i piedi
De même, il s’agit d’une expression métaphorique désignant un sentiment de tristesse, donc négatif, et
il est marqué à travers les pieds, c’est-à-dire une entité qui ramène à la dimension basse. La partie du
corps vers le bas est quelque chose de négatif, tandis que la partie du corps vers le haut est considérée
comme positive. Si on dit en italien ‘è il mio capo’, ça veut dire littéralement ‘c’est ma tête’ (‘quella
persona è la mia testa’). Cependant, métaphoriquement parlant, il est fait référence à une personne qui
est au-dessus de nous. La tête est le siège de la compréhension, le siège de l’intelligence. Il y a donc une
connotation positive. Après tout, nous faisons une expérience concrète et corporelle de cette
verticalité, car ce sont nos parties corporelles qui nous font penser de cette façon pour ensuite étendre
le concept.
Ce type de langage, ces phrases, si nous ne connaissons pas l’interprétation en termes conceptuels,
donc selon l’approche de Lakoff et Johnson, nous apparaissent comme des expressions que nous ne
définirons pas comme métaphoriques. Ils semblent seulement des moyens d’exprimer quelque chose.
Cependant, si nous réfléchissons, dans les mots utilisés il y a un fil rouge: indéfendable, démoli,
défends... Tous ces mots, s’ils ne sont pas utilisés dans un sens métaphorique, nous les utiliserions dans
un autre contexte : celui de la guerre. Dans ces exemples, cependant, les mots qui appartiennent au
domaine sémantique de la guerre, ils sont utilisés pour définir le contexte d’une discussion.
Les énoncés métaphoriques, selon Lakoff et Johnson, sont la réalisation linguistique d’une
métaphorisation conceptuelle, donc cognitive, abstraite. Nous pouvons donc expliquer un concept
abstrait à travers un concept concret dont, plus ou moins, nous avons une expérience directe. Nous
savons ce qu’est la guerre.
Au contraire, la discussion entre deux personnes est un concept beaucoup plus abstrait, comme une
activité, une expérience que nous pouvons faire. Comment nous définirions une discussion qui,
attention, n’est pas une conversation ? Une discussion peut être un échange d’opinions, mais par
extension elle prend aussi une connotation combative (battagliera).
Le point de départ de la métaphore conceptuelle est que notre système conceptuel est de nature
métaphorique. Cela signifie que nous possédons, dans notre cerveau, des métaphores. Ainsi, selon les
deux linguistes, la métaphore est le noyau de notre pensée et de nos activités quotidiennes. ‘La
discussion c’est la guerre’ est devenue l’expression de base pour expliquer ce type d’approche.
Pour arriver aux structures abstraites qui sont dans notre cerveau, il faut forcément partir de
l’expression linguistique. On part donc des éléments linguistiques pour remonter à la métaphore
conceptuelle, qui se cache derrière l’expression linguistique. Donc, si dans un contexte de discussion, le
locuteur utilise le langage typique de la guerre, je peux imaginer et récupérer cette structure abstraite
qui est ‘la discussion c’est la guerre’. C’est une métaphore conceptuelle générale, c’est donc un modèle
cognitif auquel s’accrochent (si attengono) toutes les métaphores que nous pouvons faire dans le
langage et que nous utilisons dans la vie quotidienne.
Ce modèle général de métaphore est le suivant : le domaine cible est le domaine source (il dominio
bersaglio è il dominio sorgente). La discussion correspond au domaine cible, car c’est ce que nous
devons conceptualiser. Alors que le domaine source est le domaine concret, donc la guerre, c’est
l’expérience, l’objet, n’importe quoi de notre vie quotidienne. L’approche de Lakoff et Johnson est lié à
une théorie dite expérientielle, extrêmement ancrée dans le concret de la vie de chacun de nous. Tous
les éléments source font partie de la vie qui nous entoure et c’est à ces éléments que nous puisons pour
comprendre et expliquer des éléments abstraits. La discussion est un concept abstrait : il est vrai que
nous discutons tout le temps, mais la discussion n’est pas une ‘table’. La guerre, cependant, est plus
concrète parce que nous la voyons, nous pouvons la conceptualiser de manière plus précise. Il y a un
système à respecter : un développement, une victoire, des guerriers… La discussion ne peut être
définie comme une conversation, parce que celle-ci n’a pas ce caractère combatif typique de la
discussion. La discussion, c’est aspirer à avoir le dessus sur quelqu’un.
Observons la bande dessinée suivante :
Il y a des métaphores liées à la guerre : dans la première vignette, le langage lié à la question de
l’affrontement et du combat nous le retrouvons dans le verbe s’imposer; on a l’attitude d’une personne
qui s’arrête pour chercher la parole et l’interlocuteur utilise cette stratégie pour s’imposer et changer
sujet/thématique. On parle de métaphore conventionnelle parce que personne ne la saisit du premier
coup. Elle fait partie, en effet, du langage quotidien que nous utilisons sans même nous en rendre
compte. Si nous montrions cette vignette à un lettré, il ne saisirait aucune métaphore parce que sa
vision de métaphore est ancrée à la conception linguistique, donc la métaphore en tant que figure
rhétorique.
Il existe différents types de compétitivité, il n’y a pas seulement la guerre. Il y a aussi la guerre
économique, donc il y a la concurrence des marchés. Dans ce cas, nous trouverons des mots liés à
l’aspect concurrentiel.
Un autre cas où la compétition n’est pas guerrière, et encore moins compétitive, c’est celui de la
compétition sportive. C’est le cas de la deuxième vignette, où il est fait référence au basket, puis le
domaine source devient le sport.
‘L’idea la prendi, ci corri appresso’. C’est une expression métaphorique. Il s’agit d’une conversation ou
d’une discussion, mais elle le fait dans des termes qui n’ont rien à voir avec elles, mais qui se réfèrent au
domaine du sport : le ballon de basket devient l’idée, tandis que le concours de basket devient la
discussion. Il y a aussi l’indicateur linguistique comme : d’un point de vue purement linguistique, on fait
une différence entre comparaison et métaphore, dans ce dernier cas la métaphore fait qu’une chose
devient une autre chose, donc on parle d’identification. Dans la conception de Lakoff et Johnson, cette
différence n’est pas importante, car il est important que je conçoive et comprenne ce type d’activité
dont je parle, dans ce cas la conversation, à travers un autre monde. Il est nécessaire d’établir des
analogies entre ces deux mondes, il est nécessaire d’établir des concordances qui soient liées aussi au
contexte culturel et social, car la métaphore pour être comprise, elle doit être partagée par le locuteur
et l’interlocuteur.
Dans la troisième vignette, les verbes qui sautent à l’œil sont bloquer et gagner. Si nous nous
concentrons sur le verbe bloquer en relation avec la vignette, nous pouvons immédiatement dire que
nous bloquons une personne, ou quelque chose de physique pour qu’elle ne nous frappe pas.
Cependant, dans la vignette, on parle de bloquer les pensées, ce qui n’est pas réaliste. La pensée est
quelque chose qu’on ne voit pas, comment on peut la bloquer ? En ce qui concerne le verbe gagner, il
s’agit d’un verbe plein de sens. Il est certainement toujours lié au domaine de la guerre, parce que je
gagne quelque chose pour laquelle j’ai combattu. Je peux gagner un match, gagner une conversation.
Cependant, comment je peux gagner dans une discussion ? Quand j’ai imposé mon opinion. Gagner est
lié à la notion de compétition ; la compétition est un sous-signifié de la guerre.
En ce qui concerne la dernière vignette, nous pouvons nous focaliser sur le mot concours qui est
toujours lié au concept de compétition. Combien de fois nous utilisons l’expression métaphorique, la vie
est une bataille ? Métaphoriquement, cela signifie que la vie est difficile. Un point pour toi, c’est une
expression métaphorique qui revient au domaine du sport pour faire comprendre que son interlocuteur
a raison. Il n’y a rien de littéraire, et pourtant les caricatures sont pleines de métaphores, métaphores
que nous utilisons tous les jours sans même nous en rendre compte. Il y a sûrement d’autres façons
d’exprimer le concept de donner raison, en sortant du langage métaphorique. Cependant, il est
beaucoup plus probable d’exprimer ce type de pensée de manière métaphorique.
Les schémas d’image
Nous avons l’image de quelque chose que nous pouvons rendre de plus en plus particulier qui devient
ensuite individuel. Un exemple pourrait être l’expression l’amour c’est ma mère. L’amour est un
concept si vaste et complexe que nous pourrions créer tant de métaphores. Un exemple est la phrase
typique l’amour c’est un voyage.
Il faut préciser que, dans certains cas, les expressions métaphoriques conceptuelles sont typiques d’une
langue donnée, donc dans certains cas elles fonctionnent, dans d’autres cas non. Un exemple pourrait
être l’utilisation de la préposition en/in. Si nous disons ‘in italiano’ ‘en français’, qu’est-ce que cela
signifie ? Je pourrais dire ‘je suis au théâtre', ‘je suis à la maison', je suis donc à un endroit. Alors la
langue est un endroit ? Non, mais nous la concevons en tant que telle parce que nous ne pouvons pas
faire autrement, nous nous déplaçons à l’intérieur des ‘conteneurs’.
La métaphore du conteneur est une autre métaphore conceptuelle très utilisée. Encore une fois, nous
comprenons que la conception de la métaphore conceptuelle n’a rien à voir avec la conception de la
métaphore comme figure rhétorique (parce que naturellement la préposition in n’est pas une figure
rhétorique). Il y a deux métaphores qui ont été proposées à la langue en tant que telle. La première a
été proposée par un linguiste qui a dit que ‘the language is a possession’, donc la langue est
conceptualisée comme possession.
Par exemple, on dit : ‘ma langue’ (la mia lingua)
Il s’agit d’une expression de possession : moi, cependant, je peux posséder les objets. Pourtant,
beaucoup de relations nous les conceptualisons en termes de possession. On peut posséder une langue
? Non, mais c’est comme ça qu’on la conçoit. Même quand on dit perdere la lingua en relation avec les
phénomènes de perte de langue, c’est une conceptualisation métaphorique, parce que je peux perdre
de l’argent, des livres.
Mais c’est aussi le cas du soi-disant prêt linguistique : le verbe prêter est lié à l’action d’emprunter un
objet concret ou de le prêter à quelqu’un. Une langue peut-elle être prêtée ? Non, nous sommes
confrontés à une autre conceptualisation métaphorique. J’étends quelque chose du concret à des
concepts abstraits.
Même quand on dit langue maternelle donc lingua materna, c’est une métaphore. Tant et si bien que
dans les études de linguistique acquisitionnelle on parle simplement de L1, parce que langue maternelle
est une métaphore qui, d’ailleurs, dans certaines réalités ne signifie rien. Si nous nous dirigeons vers
l’Afrique, par exemple, le concept de langue maternelle n’existe pas. Après tout, la langue que nous
parlons est la même que celle qui parle aussi le père. Tout se réfère à la métaphorisation conceptuelle
liée au fait que la mère est celle qui parle la première avec l’enfant depuis qu’elle est dans le ventre. Il y
a une forte coïncidence entre l’expression métaphorique et la culture dans ce cas.
La deuxième métaphore proposée à la langue en tant que telle a à voir avec la conceptualisation de la
langue comme lieu, donc on se détache de la conceptualisation de la langue en termes de possession. Si
nous y réfléchissons, les deux propositions fonctionnent, cela dépend de ce que nous entendons. Un
collègue de la prof écrit ‘La langue n’est pas seulement un outil de communication, mais qu’elle est
beaucoup plus, c’est un milieu de vie’ (La lingua non è solo uno strumento di comunicazione, ma è molto
di più, è un ambiente di vita). Le terme milieu nous rapproche certainement de l’idée de lieu.
Exemples de métaphores :
- Il tempo è denaro → Le temps, c’est de l’argent (nous utilisons un certain type de
conceptualisation pour arriver à un certain concept. Dans ce cas, le concept du temps précieux)
- Grazie per avermi regalato un po’ del tuo tempo → Merci de m’avoir donné un peu de ton
temps.
Au moment où nous parlons en utilisant ces expressions, nous conceptualisons le temps de la même
manière que nous conceptualisons l’argent. À la base, il y a toujours une question culturelle. Peut-être,
dans une autre culture, le temps n’est pas pensé en termes de valeur économique. Nous, en revanche,
en le conceptualisant ainsi. Nous disons que le temps nous pouvons le perdre ou le gagner, ainsi que
l’argent. Parce que nous gagnons de l’argent grâce au temps que nous passons à travailler. Il y a donc
toujours une relation entre ces deux entités.
Pour revenir à la dernière vignette analysée précédemment, on parle d’objection. Cette dernière
souligne un phénomène très important dans l’utilisation des métaphores. Les deux concepts que je
rassemble, c’est-à-dire cible et source, doivent coïncider pour une série d’éléments, mais pas
complètement, sinon le concept abstrait devient une autre chose. De plus, au moment où je pense en
termes de discussion comme guerre, je choisis uniquement les termes qui me ramènent à cette
connotation de guerre. Mais le débat n’est pas seulement la guerre, le débat peut aussi être considéré
comme un moment coopératif. La métaphore la discussion c’est la guerre implique que l’on ne met en
évidence que les éléments belliqueux de la discussion une fois établie cette métaphore. Les éléments
qui émergent sont les éléments de mise en valeur, quant à ceux qui n’émergent pas, on parle de
mascage.
L’amour c’est ma mère : dans ce cas, je mets en évidence les aspects liés à la sphère affective et
familiale. L’amour c’est un voyage : dans ce cas, nous conceptualisons l’amour comme un voyage, un
parcours, des étapes à parcourir concrètement.
LEZIONE 4
Il y a des précis domaines source qui sont utilisés pour parler de précis domaines cible, par exemple Le
temps, c’est de l’argent.
On peut prendre un élément plus général et arriver au particulier ou vice-versa. C’est un relation entre
de différents éléments et on établit des équivalences. On doit raisonner en termes de général et
particulier.
Dans le langage métaphorique, il y a des éléments de mise en valeur et des éléments qui sont
masqués, donc il y a une alternance entre ces deux, et ça fait partie de la superposition partielle dont
on a déjà parlé. Donc on met en relief des traits ou on les cache. Par exemple, dans La discussion, c’est
la guerre, les éléments qu’on met en relief sont les éléments négatifs (attaquer, détruire, etc). Quand on
sélectionne des éléments précis, on donne par conséquent un message précis qui se base sur les
éléments sélectionnés et on obtient donc une réaction précise. Cela est important dans le langage
médiatique, c’est une façon de manipuler le spectateur.
Pour les parlants, c’est plus facile de penser à une discussion de façon négative et belliqueuse, même si
pas toujours discuter est une action négative.
Si on pense à ce qu’on dit, si on analyse toutes les phrases et le langage qu’on utilise, on se rend compte
qu’il y a des métaphores partout. Toute la réalité est métaphorique. Les métaphores facilitent la
communication. Toutes les métaphores font référence à la réalité concrète, donc on ne peut
conceptualiser rien s’il n’y a pas une image réelle et concrète à la base de la métaphore qu’on utilise
pendant le discours.
LEZIONE 5
Les principaux types de métaphores identifiés par la théorie de Lakoff et Johnson sont 3:
1. MÉTAPHORES CONCEPTUELLES / MÉTAPHORES STRUCTURELLES sont les plus complexes et sont
toutes liées à l’expérience, elles passent toutes par une expérience concrète et concernent des
événements, situations complexes car elles sont structurées par une série d’éléments qui doivent
être présents pour avoir le transfert conceptuel du domaine source au domaine cible.
● PARTICIPANTS-> sont des hommes ou des groupes d’hommes. Ils jouent le rôle d’adversaires.
● PARTIES -> deux positions. Élaboration d’une stratégie : attaque ; défense ; retraite ;
manœuvre; contre-attaque, blocage ; trȇve ;reddition/victoire.
● ÉTAPES-> CONDITIONS INITIALES : les participants ont des positions différentes, chacun veut
obtenir la reddition de l’autre, chaque participant est convaincu qu’il peut défendre sa position.
DÉBUT : un des adversaires passe à l’offensive.
PHASE CENTRALE : combinaisons de défense, manœuvres, retraite, contre-attaque.
PHASE FINALE : soit une trȇve, soit l’impasse, soit la reddition ou la victoire.
ÉTAT FINAL : la paix, le vainqueur est en position dominante par rapport au perdant.
● SÉQUENCE LINÉAIRE-> la retraite suit l’attaque ; la défense suit l’attaque, la contre-attaque suit
l’attaque.
● CAUSALITÉ -> l’attaque provoque la défense, la contre-attaque, la retraite ou la séquence finale.
● OBJECTIF -> la victorie.
Nous avons décrit la structure de l’événement- guerre. C’est clair que en changeant la situation
change aussi la structure. Si, par exemple, nous utilisons la métaphore du voyage alors les
adversaires seront les voyageurs et il ne s’agira plus d’attaque ou contre-attaque mais des
différentes étapes (départ du voyage, point d’arrivée, etc.). L’important est que toutes les
dimensions soient identifiées. Si la métaphore conceptuelle existe, alors je dois pouvoir identifier
tous les éléments qui me permettent d’avoir ce type destructure complète sinon la métaphore
n’existe pas.
2. MÉTAPHORES D’ORIENTATION sont reliées aux directions avec lesquelles nous nous
déplaçons àl’intérieur de tout type de contexte. Il s’agit de métaphores de :
-ORIENTATION SPATIALE -> ● Haut-bas Ex. LE BONHEUR EST EN HAUT, LA
● Dedans- dehors TRISTESSE EST EN BAS
● Devant-derrière
● Central- périphériques
-Je suis aux anges.
Nous sommes continuellement confrontés au mouvement de notre corps : déjà le fait de rester
debout nous donne la direction de verticalité (puis nous allons en avant et en arrière, nous nous
déplaçons, etc.). Ces typologies de métaphores ont une VALEUR UNIVERSELLE: elles peuvent être
utilisées différemment dans les différentes langues mais la relation du corps avec l’espace et avec les
directions / l’orientation sont universelles. Les sociétés africaines, par rapport au monde occidental,
ont une conception différente des relations spatiales mais l’important est qu’elles les aient. Il y a des
éléments qui peuvent changer en fonction de la valeur culturelle, mais l’élément d’orientation peut
être considéré comme universel parce que nous ne pouvons pas ne pas bouger dans l’espace. À
chaque paire (haut/bas; dehors/dedans; dessus/dessous) est associée une valeur de positivité et de
négativité (au moins dans la culture occidentale) parce que nous avons tendance à considérer
comme positif tout ce qui est en haut alors que nous considérons négatif tout ce qui est en bas.
Chaque fois que nous avons besoin de dire quelque chose de positif ou négatif les structures se
réfèrent toujours à la VERTICALITÉ HAUT(POSITIF)/ BAS (NÉGATIF) .
Dans certains cas, ces expressions (comme ‘’je suis aux anges') sont caractéristiques des différentes
langues; dans d’autres cas, il y a un rapport direct avec les autres langues puisque nous les retrouvons
aussi bien en français qu’en italien (‘’Il est au 7é ciel'). Dans la culture occidentale, chaque langue a des
expressions qui peuvent changer les détails des éléments qui sont utilisés mais la signification est
toujours la même, c’est-à-dire qu’on a l’habitude de caractériser quelque chose de positif à travers un
élément, un objet, une entité que nous plaçons vers le haut. Le moralement négatif réside en bas.
Nous parlons d’états d’âme qui, en tant que tels, ne sont pas quelque chose de concret, mais nous
les conceptualisons à travers quelque chose qui, au contraire, est concret. Par exemple, si nous
prenons les anges, alors nous voyons que nous avons une matérialisation physique des anges, nous
les représentons d’une certaine manière, comme s’ils étaient des personnes concrètes. Mais il faut
se demander comment nous représentons les états d’âme, les humeurs, le moral. Il s’agit du
domaine cible dont on parle de manière simple au moment où on le catégorise, on le conceptualise
en utilisant l’expression métaphorique.
3. MÉTAPHORES ONTOLOGIQUES sont les plus fréquentes et nous font comprendre que nous
comprenons un autre ensemble de concepts abstraits à travers une série de conceptualisations en
termes d’objets, de substances, de personnes. La personnification entre aussi dans ce type de
métaphore. C’est simple de faire des conceptualisations entre concepts abstraits et
choses/personnes/entités.
Dans ces phrases, il semble que l’inflation fasse des actions sans que nous nous en rendions compte.
Dans ma tête l’inflation devient une entité. Au cours des dernières années, par exemple, la métaphore
du tsunami ( comme pour le covid et ses diverses vagues) s’est développée. Les phénomènes
météorologiques sont très exploités dans le domaine source.
Ce que nous appelons les domaines cibles sont tous des concepts qui ont un bon degré d’abstraction.
Nous pouvons donc les définir en dehors des métaphores, mais nous avons besoin d’une définition
beaucoup plus large, parce qu’elle ne peut pas toujours être utilisée chaque fois que nous devons en
parler. Nous n’en parlons que dans ces types de processus mentaux.
Quand nous disons, « je suis hors de moi », nous utilisons une conceptualisation qui prend la partie du
corps comme un objet et je reste en dehors de cet objet.
Métaphores ontologiques > contenant
Ex. ● LES ZONES TERRITORIALES : -Les êtres humains sont des contenants .
● LE CHAMP VISUEL :
-La navire entre dans le champ de vision.
-Il est en vue><il est en hors de vue.
MÉTONYMIE-> utilisation d’une entité pour faire référence à une autre entité qui lui est liée. On
considère la partie pour le tout :
Le français en Afrique serait notre domaine cible. On ne trouvera jamais une analyse où le français
appliquéest présenté comme domaine cible parce que c’est une opération particulière liée à
l’application de cette théorie.
L’Afrique est considérée comme l’épine dorsale de la Francophonie et même les Français de France
se posent le problème du français parlé en Afrique parce que, petit à petit, la population africaine
devient plus forte par rapport à celle française même si le Français de France reste toujours le
système de référence. En Afrique, le français est une langue de colonisation mais il ne l’est plus
aujourd’hui, car nous sommes dans une période de post-colonisation qui, selon eux, est devenue de
néo-colonisation. Mais si on parle de français en Afrique ou français d’Afrique, alors on utilise une
expression qui peut être considérée comme une prise de position idéologique.
FRANÇAIS EN AFRIQUE est le français qui a à voir avec une entité extérieure qui s’installe en Afrique
FRANÇAIS D’AFRIQUE est le français qui a été modelé sur les modèles culturels africains, est le français
qui change au contact linguistique avec d’autres langues.
Mais il y a ceux qui ne sont pas d’accord et qui ne croient pas qu’il y ait cette différence.
Il existe le français considéré comme le français de France et il existe une série de variétés de
français africanisées. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas standard, ils ne sont pas standard
par rapport au français de référence mais en Afrique ils sont des standards français et ils sont
compréhensibles, ce sont des éléments lexicaux qui les caractérisent (il y en a aussi en français
belge). Il y a des variétés diatopiques du français.
En Afrique, il y a une série d’attitudes différentes par rapport au français : le français devient
différentes choses et cette pluralité d’attitudes détermine les comportements (si j’ai une attitude
envers une chose donnée alors je me comporte en conséquence). Cela se conçoit précisément par
une série de conceptualisations métaphoriques de types différents, parce que je dois souligner
l’attitude que j’ai vis-à- vis du français. Selon l’attitude que j’ai, je vais produire un certain type de
métaphorisation.
6. Le marché linguistique de Bangui est ainsi marqué par la concurrence de deux ● LE CONTACT
langues, le français et le sango. (T5S, 1819) FRANÇAIS-
LANGUES
7. La niche des franco-bậtards est une niche où les français est en concurrence AFRICAINES
avec des langues africaines (T5S, 1821) EST UNE
CONCURRENCE
8. Par contre, dans les pays où les langues véhiculaires basses sont plusieurs,
comme par exemple la Côte d’Ivoire, le Congo et ailleurs, le français ne risque pas
● LE FRANÇAIS
la concurrence d’autres langues (T8S, 10)
EN AFRIQUE,
9. À partir des années 80, il arrive que dans certains pays comme le Sénégal, les C’EST DE LA
langues nationales entrent en concurrence avec la langue officielle. (T8S, 10) CONCURRENCE
Il y a des phrases où l’écrivain utilise nombreux domaines sources, on peut trouver plusieurs
domaines sources. Pour comprendre la métaphore il faut partir des expressions qui se trouvent à
l’intérieur de la phrase et qui font référence à un domaine source spécifique. Dans les phrases
précédentes il y a le concept de risque, de pari et nous comprenons qu’il s’agit du jeu de hasard. Si
on prend en considération les expressions soulignés nous comprenons que le contact entre les
langues et l’évolution des langues en jeu (français et langues africaines) est conceptualisé comme un
système chaotique dans lequel je ne peux pas prévoir ce qui va se passer, si dans cette lutte
prévaudra le français qui s’impose comme langue officielle et comme langue L1 de la population
locale ou si les langues locales africaines auront le dessus. Je ne peux pas prédire la dynamique des
interférences du contact des langues africaines sur le français. La dynamique du contact de langue
est conceptualisée comme un système chaotique.
14. Le français ne se porte pas bien. (T4S, 141) (ici on a la personnification,
métaphore ontologique)
15. son usage souffre d’une fièvre de qualité. (T4S,141) (métaphore structurale car
quand on parle de maladie, il faut avoir le malade, la maladie, le remède)
●FRANÇAIS
16. Certains spécialistes attribuent la dégradation de la langue française en EN AFRIQUE
Afrique au fait que les instituteurs blancs avaient été remplacés par des instituteurs EST UN
noirs. (T2S, 2) PATIENT
17. Il ne pourra que plonger son agonie, en le gardant sous respiration artificielle
(T9S, 35)
18. Le français souffre aussi d’un paradoxe vu d’un côté comme la langue des
Blancs et de l’assujettissement de l’autre comme la langue de la réussite et de
l’ouverture sur le monde. (T10NS)
L’usage et les règles de la langue deviennent le corps du français. Il y a toutes métaphores liées
à la maladie qui représentent le français comme une personne. Ces métaphores liées à l’idée de
maladie du français qui souffre, de la dégradation de la langue française en Afrique sont
fréquentes dans des pays comme le Ruanda (il y a eu la tragédie du génocide de 1994) parce
qu’il y a 4 langues officielles. Au départ, il n’y avait que le français et le Kinyarwanda (langue
locale la plus parlée). Certains voient le français comme langue de colonisation mais la
colonisation du Ruanda n’est pas française, il s’agit d’une colonisation belge. Puis, à un certain
moment, on a aussi comme langue officielle l’anglais et le Ruanda devient de langue anglaise
puisque l’anglais est la langue avec un pouvoir de modification majeur et fait perdre de
l’importance au français. Récemment s’est ajoutée aussi une grande langue de colonisation
africaine qui est l’une des plus répandues même dans les pays anglophones : le swahili. Cela
compare le français à l’anglais et à une langue africaine (parlée quotidiennement qui est aussi
langue L1) et à une autre langue d’origine africaine. En conséquence, le français a été réduit à
une fonction moindre que les autres langues qui, bien qu’elles soient plus récentes, ont gagné
du terrain par rapport à la fonction véhiculaire que le français avait à l’époque de la
colonisation.
LEZIONE 6
La métaphore conceptuelle la plus générale est celle dans laquelle la langue est conceptualisée
comme une personne, de manière plus spécifique, en tant que membres d’une famille.
Maintenant :
LES PARENTS PAUVRES
LE FRANÇAIS EN AFRIQUE EST LE MEMBRE D’UNE FAMILLE
Le français d’Afrique, le mal aimé, les parents pauvres.
En effet, toutes ces métaphores sont une façon que les locuteurs utilisent pour concrétiser les
difficultés des différentes attitudes à l’égard du français africain. Donc, selon que l’un ou l’autre
prévaut, il déclenche différentes représentations du français. Chacune de ces représentations
souligne un aspect particulier.
Le concept de famille est significatif en linguistique. La famille est, par excellence, un lieu sûr
d’affection, dans lequel on se sent d’appartenir, même génétiquement.
Le français, en Afrique, fait partie de l’histoire de ce continent et fait désormais partie intégrante
du multilinguisme local et du multilinguisme des locuteurs. Il s’agit donc de la famille T et de la
famille (la professoressa dice parente, proche? famille? parent?) S, mais toujours de manière
particulière. Il faut souligner quelque chose qui appartient au français en Afrique et qui le souligne
de manière particulière parce que c’est précisément cet élément particulier qui est étroitement lié
à la culture africaine populaire.
Donc, le français en Afrique est toujours quelque chose de particulier. On ne peut pas parler du
français en Afrique comme on parle du français en France, on ne parle pas non plus de celui qui est
parlé au Canada. En effet, dans une étude qui est en réalité une anthologie, sont analysées les
métaphores qui sont présentes dans divers tests de littérature liés au domaine canadien (autre
grand domaine de la francophonie, le Canada). Et même dans ce dernier, le type de métaphore est
très différent, métaphores liées au domaine religieux, probablement en raison de l’importance qui
a eu l’évangélisation dans ces lieux. Mais, justement, elles sont très différentes des réponses à
celles que l’on voit en Afrique et cela donne précisément le sens d’enracinement culturel de
l’élément métaphorique.
Le parent pauvre fait partie intégrante de la famille mais dans une optique particulière,
d’exclusion.
A partir de ces expressions métaphoriques :
On dirait d'un côté une langue plus que "marraine", "mère adoptive", de l'autre une langue
"maîtresse" (T8S, 14-15)
Autrefois seulement marâtre, mère dévorante, glottophage; aujourd'hui, de plus en plus
marraine, quelques fois fiancée ou épouse, quelque fois aussi maîtresse, selon la
perspective choisie. (T8S, 17)
On prit en considération l’image de la mère, UNE MÈRE NON BIOLOGIQUE / SUPPLÉTIVE /
DÉMYTIHIFIÉE
Dans la métaphore conceptuelle de référence que nous pouvons tirer de ces expressions
métaphoriques, l’image de la mère est prise en considération. La métaphore de la famille est très
utilisée en linguistique et on parle de familles linguistiques et de langues filles. Par exemple, les
langues romanes sont les filles du latin. Et, encore, on parle de langues sœurs du type français et
italien. Langue comme organisme vivant : métaphores communes dans le langage spécialisé de la
linguistique. Ici,
cependant, il s’agit d’une mère un peu particulière parce qu’elle ne peut pas être une mère au
sens propre parce que la mère est quelque chose de biologique qui protège toujours avec des
attitudes d’affection toujours positives. Au lieu de ça, c’est une mère adoptive parce qu’elle est
une mère, mais pas une partie de cette histoire. Le français n’est pas langue maternelle pour
aucun francophone, surtout à l’époque de la colonisation. Cependant, c’est une langue présente.
Étant donné la diversité linguistique sur le continent africain et le fait que les langues africaines ne
sont pas des langues de communication au-delà de l’Afrique, le français joue un rôle de langue
véhiculaire, car il permet aux différents peuples africains de pouvoir communiquer clairement au-
delà de l’Afrique et pas seulement sur le territoire lui-même.
Mère adoptive, marâtre (vue du point de vue du fils, avec une attribution négative) et mère
dévorante, qui dévore. Beaucoup de récits africains qui apparaissent l’image de la mère
dévorante. Une envie de s’éloigner d’une image de mère encore fortement ancrée dans la culture
africaine qui est très large. En outre, la mère dans la culture de l’Afrique est polyvalente parce que
même les tantes, les grand-mères sont appelées maman', un concept de famille très différent du
nôtre.
Le français est conceptualisé comme FEMME EN COUPLE, image de femme comme petite amie :
Autrefois seulement marâtre, mère dévorante, glottophage; aujourd 'hui, de plus en plus
marraine, quelques fois fiancée ou épouse, quelque fois aussi maîtresse, selon la
perspective choisie. (TSS, 17)
En Afrique, la langue française est particulièrement vivace notamment dans les villes où
elle se marie aux différentes langues nationales (T9NS)
Depuis longtemps on parle de langue maternelle/mère, depuis quelques temps les
institutions de la francophonie parlent de langue "partenaire" (copain/fiancé/femme ou
mari ?) [...] et pourrait-on parler, pourquoi pas, de langue "femme" [….] ? (TSS, 3)
Le français 'installe maintenant dans un statut de langue partenaire (T6NS)
Maintenant, on va montrer une table, on est toujours dans le domaine des métaphores
anthologiques, c’est-à-dire qui font référence à des substances, des choses, des personnes.
Une autre métaphore utilisée est celle de la cohabitation qui fait référence à un lien, au sens large,
d’union (qui renvoie à la famille). Il s’agit de la position la plus actuelle du français et qu’on
retrouve beaucoup plus facilement dans des textes scientifiques. C’est la nouvelle frontière du
français en Afrique. Au moment où l’on parle de cohabitation, l’évaluation du français au sein du
plurilinguisme africain se fait. Donc, ce n’est plus le français contre les langues africaines mais le
français parmi les langues africaines, il se met donc à égalité. Depuis la colonisation jusqu’à
aujourd’hui, il y a eu beaucoup de luttes en faveur d’une importance que les langues africaines
devaient avoir. Ainsi, de nombreuses langues africaines sont des langues nationales. Officielles
dans certains cas, elle ont un certain nombre de privilèges, utilisés dans de nombreuses écoles. On
vient à respecter une réalité identitaire des langues locales. Donc, l’idée de cohabitation est
interprétée comme conflictuelle.
LA LANGUE EST UNE POSSESSION
LE FRANÇAIS EN AFRIQUE EST UNE (CO)PROPRIÉTÉ
•la langue française est une copropriété (T2S, 11)
•une langue ordinaire dont l'appropriation est un processus normal même dans
Une autre métaphore conceptuelle importante est celle de la langue comme possession.
En Afrique, il faut toujours aller vers quelque chose de différent. Comme l’italien, nous le sentons
comme quelque chose qui nous appartient. Un des indices les plus importants pour la relation de
possession est précisément représenté par les possessifs ("l’italien est NOTRE langue").
Le français en Afrique est une copropriété, plus que possession. Le possesseur est plus naturel, la
propriété je dois l’acquérir. Vous possédez la L1 dès que vous êtes né, elle fait partie de moi. La
propriété est quelque chose que j’achète et je peux éventuellement vendre.
Il est intéressant de noter qu’on peut feuilleter de nombreux textes de français en Afrique et qu’il
est rare de trouver l’usage des possessifs par rapport au français. Les possessifs ne s’utilisent
qu’avec des langues considérées comme identitaires. Si la langue n’a pas une telle valeur, le
locuteur a tendance à ne pas l’étendre. Exemples (les deux premiers sont des phrases que le
secrétariat d’OIF, Organisation internationale de la Francophonie, a exprimées) :
Notre langue française à nous Africains, [...], est une langue désormais vécue sans tabous
(T2NS) (discours de propagande) (Secrétaire générale de l'OIF).
Ma langue française à moi (T2NS) (Secrétaire générale de l'OIF)
Au-delà de l'héritage subi, les Africains ont fait leur la langue française. (TONS)
la langue de Voltaire (T9S, 26)
la survie de la langue de Molière (T9S, 34; TIONS)
la langue des Lumières (TIONS)
la langue de Proust et de Balzac (TIONS)
La francophonie se caractérise au moins par le bilinguisme et une série de systèmes mixtes ont été
générés qui sont représentés par le français plus une langue africaine.
On est de retour au sein de la famille mais cette fois on parle d'un bâtard, d'un enfant biologique,
pas légitime. C'est un exemple de métaphore qui relève du sens d'un langage scientifique, une
métaphore qui a une valeur terminologique. Le bronzage su français, la peau se colorie.
• voir le français se perdre par dilution du fait du contact [CHIMIE]
• Les lignes qui suivent concernent la fabrique de « variétés » du français en Afrique [MACHINE]
• La francophonie occasionnelle est au corpus ce que la francophonie réelle est au statut
[MATHEMATIQUE]
MÉTAPHORE IN PRESENTIA
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur;
(V. Hugo, Demain, dès l'aube..., 1856)
Thème: le comparé (le soleil couchant)
Phore: le comparant (l'or du soir)
Dans l'analyse des métaphores, c'est de THÈME dont on parle (à définir en pragmatique ce serait
beaucoup plus complexe, difficile). Le thème est donc l'élément comparatif.
Le PHORE, métaphore, est le comparant, le domaine source.
Si vous voulez analyser la syntaxe des métaphores, il existe des métaphores plus prototypiques.
Le prototypage est un concept né avec l'étude de la sémantique et fait référence à l'ensemble des
caractéristiques qui définissent sans équivoque un objet donné. Au sein d'une catégorie d'objets
du même type qui sont prototypiques et qui se rapprochent du modèle et d'autres qui s'en
éloignent. Le moineau est prototypique de la catégorie des oiseaux. Le pingouin un peu moins.
La métaphore prototypique est celle qui établit une équivalence, une identité entre le THÈME et le
PHORE et on la voit représentée par le cadre, par le type de structure syntaxique où le verbe
essentiel est le verbe être. De nombreuses métaphores sont basées sur le verbe être au moins
celles qui sont analysées dans une perspective plus linguistique-littéraire.
Les exemples suivants montreront des dislocations, des actualités, c'est-à-dire un processus
pragmatique par lequel il se démarque. L'élément, le sujet, est placé au début de la phrase car
cela lui donne une altération de la structure de base de la phrase. En italien, par exemple : Marco
a mangé la pomme.
Dans ce cas, je modifie l'ordre de base de la phrase qui serait 'Marco a mangé la pomme' et il y a
une actualité à droite.
En français, il est très courant d'utiliser le CE + VERBE ÊTRE.
Exemples:
•Achille est un lion.
• Mon amour est une flamme ardente.
• L'homme est un loup pour l'homme.
• Ce criminel flagrant, cet aventurier vil en qui vous semblez croire, sera Napoléon-le-Petit dans
l'histoire (Hugo, Châtiments)
• Le mal tramblait au loin, ancien, seule, épave d’un océan maintenant tranquille (Duras, Le
ravissement de Lol V. Stein)
• L'enfer, c' est les autres.
• Partir, c'est mourir un peu.
• Qu'il puisse partir serait un drame.
• L'étoile du matin est Vénus / Vénus est l'étoile du matin.
• Tout pygmée haineux est la fiole où est enfermé le dragon de Salomon. (Hugo, L'Homme qui rit)
* La fiole où est enfermé le dragon de Salomon est tout pygmée haineux. (L'inversion n'est pas
possible car soit le sens change, soit il y a quelque chose de non pertinent dans la sémantique de
la phrase. Par conséquent, la structure grammaticale n'est pas acceptable).
LEZIONE 7
MODÈLES DE MÉTAPHORES CONSTRUITES AVEC LE VERBE ÊTRE
Cadre N1 déf. Être N2 déf. → Cas dans lesquels la structure syntaxique est caractérisée par
la présence d’un déterminant défini et en N1 et en N2 (il est le modèle le plus fréquent).
On fait cette distinction parce que la présence d’un déterminant défini ou indéfini crée des
modifications à la signification de la structure, du point de vue syntaxique et du sens.
EXEMPLE : L’étoile du matin est Vénus // Vénus est l’étoile de Vénus → N1 et N2 aux côtes d’être
(qui a la fonction de copule comme dans le cas du verbe devenir, constituer) sont tous les deux
définis, donc on parle d’un rapport d’IDENTIFICATION, qui permet la PERMUTATION. Ils sont en
relation métaphorique parce que ils sont unis par un élément qui est celui d’être tous les deux un
corps céleste du système solaire. S’il n’y avait pas cet élément en commun, la métaphore serait
illogique et donc irréalisable.
VS
EXEMPLE : Tout pygmée haineux est la fiole où est enfermé le dragon de Salomon (Hugo, L’Homme
qui rit) // * La fiole où est enfermé le dragon de Salomon est tout pygmée haineux → Dans ce cas,
l’un des deux éléments n’est pas défini parce que tout indique n’importe quel pygmée et non le
pygmée. Cela empêche le PROCESSUS D’INVERSION, il ne s’agit plus d’une IDENTIFICATION.
Cadre N1 déf. Être un N2 → Premier élément défini et deuxième indéfini parce qu’il est
introduit par un article indéfini ou par un élément comme « tout ».
EXEMPLE :
- Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage
- Le jeunesse est un ténébreux orage
- L’avare est un aveugle : il voit l’or et ne voit pas la richesse
* Un aveugle est l’avare → La permutation n’est pas possible lorsque l’un des éléments est
indéfini, la métaphore perd de sa signification.
Le premier exemple montre une définition incomplète parce qu’elle est très large, le deuxième
exemple a un N2 plus spécifique donc la définition est complète. Cela permet de revenir à la
structure du modèle d’identification (N1 et N2 sont définis).
EXTENSION DU NOM
Le deuxième élément d’une métaphore peut avoir une expansion. Il peut être supprimé sans que
l’énonce change radicalement même s’il y a une information en moins.
EXEMPLE :
- La vieillesse est un tyran qui défend sous peine de la vie tous les plaisirs de la jeunesse → La
relative est un cas typique d’expansion comme les compléments de spécification. La structure de
base s’arrête à « tyran ».
- Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et rose ! (Causerie, Baudelaire) → On peut comprendre
que l’expansion est « claire et rose » parce que d’abord il y a la VIRGULE qui les sépare de la
phrase et en second lieu il y a la préposition DE qui crée un bloc unique entre ciel et automne.
- La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles
(Correspondances, Baudelaire) → L’expansion est relative.
Il est important de réfléchir à ces éléments parce qu’ils nous permettent de mieux comprendre
mieux même les structures syntaxiques du français (et de l’italien). Dans un résumé, par exemple,
la question de l’expansion nous fait comprendre quoi insérer ou enlever car ses informations sont
secondaires. On récupère facilement l’ossature du texte. Par exemple, les relatives d’oppositions
sont extrêmement mobiles et peuvent être supprimées dans un texte.
Ces métaphores avec le verbe être se comportent comme des définitions. Un élément « x » est
défini par un élément « y » au moyen d’un processus métaphorique. Elles se comportent souvent
comme les définitions qu’on trouve dans un dictionnaire. En effet, cette liste propose une série de
définitions (différentes entre elles) tirées de différents dictionnaires :
DÉFINITIONS ESSENTIELLES VS DÉFINITION ACCIDENTELLES
1. Richelet, dictionnaire français 1680 :
Animal couvert de peau qui vit dans l’eau et sur terre, qui a quatre pieds dont elle se sert pour
nager, ou pour marcher en sautelant lorsqu’elle est sur terre
2. Dictionnaire de l’Académie Française , 4ème édition 1762 :
Animal aquatique, reptile batracien, anoure ou sans queue après son entier développement
6. Robert, dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, 1959 :
Batracien anoure (sous-ordre des Phanéroglosses) aux pattes postérieures longues et palmées
ANIMALE : RANA
Quelle est la différence entre ces définitions ? Certaines sont plus détaillées que d’autres parce
qu’elles contiennent des termes plus scientifiques. Les trois premières sont plus générales et
descriptives, ce sont définition accidentelles parce qu’elles mettent en évidence certains éléments
et parfois d’autres ; elles dépendent de l’élément que l’auteur veut souligner. Les autres sont plus
scientifiques et moins subjectives, en effet elles donnent des informations plus semblables. Ce
sont des définitions essentielles.
La définition métaphorique est plus proche des définitions accidentelles parce qu’elle est
subjective. Elle dépend de ce que veut dire le locuteur ou le poète.
Définir signifie aussi CATÉGORISER, c’est-à-dire faire en sorte qu’un élément appartienne à un
autre élément, un élément définit un autre élément.
MÉTAPHORE = (RE)CATÉGORISATION
«Les définitions métaphoriques peuvent nous donner prise sur les objets et les expériences que
nous avons déjà catégorisées ; elles peuvent aussi provoquer une recatégorisation ». (L&J)
Cette affirmation nous fait comprendre que la métaphore permet de recatégoriser un élément
parce qu’elle nous permet de le réinterpréter, de l’associer à quelque chose de nouveau et
différent. Cela nous change l’idée que nous avons d’un concept ou d’un élément ou nous en fait
ajouter un autre élément.
EXEMPLE :
- Pour moi, la jeunesse est quelque chose de positif, mais en lisant la métaphore de Baudelaire, je
lui donne une autre signification
- (L&J) : L’amour c’est la guerre → Cette métaphore peut nous amener à catégoriser comme
expériences d’AMOUR des expériences que nous n’avions pas jusqu’ici reconnues comme telles.
EXERCICE 2 : Indique quelles sont les comparaisons et quelles sont les personnification en
spécifiant quel élément permet de les identifier
EXERCICE 3 : Pour chaque métaphore (en gras) identifie l’objet qui se compare (= les comparé) et
celui qui sert à comparer (= le comparant) qui peut également être sous-entendu
1. Un flot de voitures se répand dans la ville flot= comparant, voitures= comparé
2. Cette jeune femme a vraiment une taille de guêpe taille =comparé, guêpe= comparant
3. Ce jour-là les manifestants marchaient dans les rues; cette marée humaine se déplaçait
lentement vers la préfecture
4. Cette histoire d’amour a été un feu de peille
5. Ce petit garçon, avec ses cheveux d’or, me fait penser à un ange innocent
LEZIONE 8
Métaphore in presentia
Si on considère la phrase “elle était mère parce qu’elle était mammifère”, on remarque que le
déterminant est absent, cela implique que le substantif se comporte comme un adjectif. En effet
l’exemple dit “elle était mère” et pas “elle était une/la mère”. Donc, cet élément, qui appartient à
la classe des substantifs, est utilisé comme un adjectif. Ces substantifs avec la valeur d’adjectifs,
tout comme les adjectifs, indiquent une propriété du sujet, et donc décrivent un comportement
ou une attitude selon le sujet. Ce type de métaphore attire l’attention sur une propriété
particulière de ce qu’on appelle thème, donc l’élément métaphorique indique une propriété
comme il se passe pour les adjectifs. Par conséquent, on peut dire que dans ce cas-là, il ne s’agit
pas d’identification comme on a vu dans les métaphores précédentes, ou encore de
catégorisation, mais la caractéristique de ce type de métaphores in presentia è celle de créer une
qualification, car l’élément métaphorique qualifie le thème.
Métaphore appositive
23. Il semblerait en effet qu'il existe dans certains hommes un véritable instinct bestial [...] qui, de
quelque façon que les destinées soient faites, avertir secrètement l'homme-chien de la présence
de l'homme-chat, et l'homme-renard de la présence de l'homme-lion. (Les Misérables)
24. Arrive l'avenir, le gendarme de Dieu (Hugo, Châtiments)
25. Des oiseaux crient de toutes leurs forces, des déments, ils s'aiguisent le bec contre l'air froid.
(Duras, L' Amant)
26. Le bal tremblait au loin, ancien, seule épave d'un océan maintenant tranquille. (Duras, Le
Ravissement de Lol V. Stein)
Dans l’exemple 23, on voit l’homme-chien, l’homme-chat, l’homme-renard, l’homme-lion, dont
chien, chat, renard, lion sont des appositions, c’est-à-dire des éléments qui s’ajoutent au
substantif. En effet, cet exemple est tiré du roman de Hugo Les Misérables, qui a l’habitude, selon
le style littéraire, d’utiliser ces métaphores. C’est pour cela que l’étude de la littérature devrait
partir de la langue et pas des contenus. De différents écrivains en effet se caractérisent par une
utilisation des métaphores d’une façon différente, c’est-à-dire qu’ils préfèrent un certain type de
métaphores par rapport à d’autres. Hugo, dans ce cas-là, crée une sorte de mot composé, dans
lequel il utilise même un trait d’union, ce qui rend la métaphores un mot composé.
L’idée de la métaphores appositive est visible de façon meilleure dans les exemples 24, 25 et 26,
dans lesquels il y a trois types différents d’apposition. Dans l’exemple 24, il y a l’apposition le
gendarme de Dieu. L’apposition est, en effet, l’élément qui s’ajoute généralement à un substantif
et qui se trouve après la virgule ou entre deux virgules, puisqu’il s’agit d’une caractérisation pas
nécessaire, et donc appositive. Mais les appositions font partie de la langue en générale, et elles
ne sont pas une caractéristique de la métaphore de manière spécifique. En effet, la métaphore
même naît d’un conflit entre la syntaxe et la sémantique, mais d’un point de vue syntaxique on est
dans le système de la langue qu’on est en train d’utiliser, donc le français.
Si on se réfère aux exemples 24, 25 et 26, on voit que dans le premier cas, il y a un adjectif défini,
dans le deuxième cas un article indéfini, tandis que le troisième est un adjectif. Donc, dans ,e
premier cas, il y a une identification : arrive l’avenir, le gendarme de Dieu signifie que l’avenir est
identifié avec le gendarme de Dieu. Ceux-ci sont des effets de sens qui, surtout dans l’utilisation de
façon normale de la langue, doivent être considérés parce que cela signifie utiliser concrètement
la langue, et donc la syntaxe.
Dans le deuxième cas, il y a un article indéfini, des déments, donc il y a un procès de
catégorisation. Donc des oiseaux sont insérés dans la catégorie des déments. Dans le troisième cas,
il s’agit d’un adjectif, ancien, donc on a le cas de la qualification. Donc, il y a trois métaphores, mais
ce sont trois métaphores dont la syntaxe produit des effets de sens qui sont différents. Les
éléments appositifs suivent la virgule ou ils se trouvent entre deux virgules et cela indique, au
niveau syntaxique, une sorte de rupture, de cet élément par rapport au reste de la phrase, elles
sont comme des parenthèses qu’on peut insérer dans un certain énoncé. Les éléments appositifs
sont des ajoutés, ils sont des éléments à travers lesquels on insère aussi le narrateur. Quand je dis
“Des oiseaux crient de toutes leurs forces, des déments, ils s’aiguisent le bec contre l’air froid”, ces
déments peut être interprété comme une sorte d’intrusion, presque comme une considération du
narrateur, ce qui permet de créer une dénivellation dans la polyphonie à l’intérieur d’un texte.
27. Chamelles douces sous la tonte, cousues de mauves cicatrices, que les collines s'acheminent
sous les données du ciel agraire (Saint-John Perse, Anabase)
28. La mort dans nos poumons descend, fleuve immobile (Baudelaire, Au lecteur)
29. Les deux religieuses qui faisaient le service de l'infirmerie, dames lazaristes comme toutes les
sœur de charité, s'appelaient sœur Perpétue et sœur Simplice (Hugo, Les Misérables)
Comme l’apposition est un élément synthétiquement détaché de tout le reste de la phrase dans
laquelle elle est insérée, comme on voit dans les exemples 27, 28 et 29, il y a aussi une différence
de positionnement car, étant donné que l’apposition est un élément synthétiquement détaché, il
peut se trouver au début et à la fin d’un énoncé, mais aussi à l’intérieur. Notamment lorsqu’il se
trouve au début, généralement il ne possède pas de déterminant. Donc l’apposition n’a pas de
position précise.
Métaphore en « de »
30. l'éclair à l'armure brouillé (Breton, Clair de terre)
31. votre moulin à soleil (Char, Seuls demeurent)
32. passagers sur ces vaisseaux de fleurs (Chateaubriand, Atala)
Ce type de métaphore particulière dans laquelle la caractéristique principale est que le thème et le
trou sont liés par une préposition. Le parlant L2 de français fait souvent des erreurs en ce qui
concerne la préposition “de” car il n’a pas bien compris l’usage de cette préposition, qui est assez
ambigüe, liée à une pluralité de compléments. On doit insister sur la différence de sens que la
préposition “de” produit par rapport à la préposition articulée “du”.
On revient aux métaphores conceptuelles qui ont aussi une version visuelle. En ce qui concerne le
français en Afrique, on peut avoir le cas de la métaphore visuelle.
Dans ce cas-là, on considère les deux continents, donc, en fait, le rapport politique et idéologique
entre l’Afrique et la France.
La première image concerne encore le rapport politique entre la France et l’Afrique, tandis que la
deuxième met en jeu la question linguistique, donc le français en Afrique. Dans le premier cas, on
voit qu’il y a un pistolet, donc par rapport au rapport politique et idéologique entre les deux pays,
on recourt à la guerre, donc ce n’est pas seulement le français en tant que langue qui est
considéré comme une guerre, mais aussi le rapport politique, d’ailleurs les deux choses sont liées.
Ceux qui font levier sur les rapports économiques, qui soutiennent que la France représente
l’Afrique dans une sorte de néo-colonisation, tendent à représenter ce rapport, comme on voit
dans ce cas-là, à travers une violence qui ramène à la guerre. Donc, ce n’est pas une question qui
apparaît seulement à travers les métaphores linguistiques, mais aussi à travers les images, qui sont
même capables de manipuler les masses, les peuples. Ils sont donc des produits médiatiques aussi.
Dans l’autre image, on voit une représentation stéréotypée de l’africain qui remonte aux temps de
l’esclavage, à travers des traces de sang, le verrou sur la bouche de l’africain et on le lit aussi dans
le titre. Même ici, parler de cadeau est un choix métaphorique. Mettre le verrou sur la bouche de
l’africain est une claire réfère au fait que le français représente une menace aux langues locales, à
l’identité des peuples locaux.
On voit, dans ce cas-là, la métaphore l’économie est une personne dans les énoncés qui sont tirés
d’un article journalistique d’économie, à travers zombies ou cortège, qui sont des expressions
métaphoriques et des personnifications du procès économique qu’on voit dans les deux images :
dans la première, il y a une personne et dans la deuxième, il y a une ceinture qui est un accessoire
utilisé par les gens, donc elle renvoie à l’idée de personnification.
Dans ces images, c’est la flèche qui nous indique l’évolution économique descendante, négative.
Ces métaphores visuelles, ces images, rendent l’économie un mouvement.
L’expansion monétaire -> l’expansion rend l’idée d’agrandissement, comme dans le cas de
trajectoire en la trajectoire actuelle du crédit. À travers ces deux expressions métaphoriques, on
peut arriver à définir l’économie en tant que mouvement.
Dans le premier cas, il y a un effondrement, dans le deuxième un bateau qui est en train de noyer
dans les vagues. On fait donc référence à l’économie en tant que catastrophe. Et on le remarque
aussi dans la partie linguistique avec “cette accalmie peu visible en ces temps de secousses
géopolitiques profondes et de tsunamis numériques” avec cette référence générale à la
catastrophe naturelle.
Dans ce cas-là, on voit l’allemand car ce type de discours vaut pour plusieurs langues, pas
seulement pour le français. Donc, cette image est tirée d’un article écrit en allemand et dans
lequel on voit l’usage d’une métaphore mixte parce qu’on retrouve des éléments qui
appartiennent à des sources différentes. Dans ce cas-là, on voit la différence entre l’image à
l’avant-plan et celle de l’arrière-plan, celle à l’avant-plan est de façon évidente celle à laquelle il
faut donner plus d’importance selon une question de perspective.
L’image, donc, représente une économie détruite sans utiliser des mots. On voit, en effet, sur le
toit une personne avec un fusil, cela fait nous penser à un état de guerre. Donc l’image montre la
métaphore de l’économie en tant que guerre. On voit encore un immeuble, donc la deuxième
métaphore est celle de l’architecture qui nous permet d’interpréter l’économie en tant que
structure, construction, donc un immeuble détruit par la guerre. Comme lorsqu’on dit “j’ai
construit une famille”, on utilise l’idée de la construction liée à l’architecture pour se référer à
quelque chose de la réalité comme la famille.
On voit donc comment la métaphore n’est pas quelque chose de lié exclusivement au milieu
littéraire, mais elle peut se référer à n’importe quel milieu.
Revenant donc aux métaphores linguistiques, donc liées à la structure syntactique, on voit les
métaphores en absentia.
Métaphore in absentia
39. trop de tentations malgré mois me caressent (Apollinaire, L'Ermite)
40. Mais en elle réside un diamant couvert de boue (Bealu, La grande Marée)
41. Les caresses peuvent rugir (Hugo, L'homme qui rit)
42. Les caresses sont des lions qui rougissent
On a vu que les métaphores in presentia impliquaient des substantifs, dans la majorité des cas, à
travers le verbe être. Tandis que dans les métaphores en absentia, on voit impliqués surtout
verbes et adjectifs. Il s’agit d’une métaphore qui concerne le type de relation entre l’élément
verbal et le thème, qui appartiennent à de différentes parties du discours, différemment des
métaphores en presentia, car il ne s’agit plus de mettre ensemble un substantif avec un autre.
Dans la phrase 39, l’élément métaphorique est localisé dans le verbe caresser, dans l’exemple 40 il
est présent dans diamant, qui suive le verbe.
Il y a trois types de métaphores en absentia :
ASSOCIATION VERBE-ADVERBE (rare)
43. L'autorité publique doit religieusement exécuter vos décrets (Saint-Just, Rapport sur la police
générale)
Donc, ici il y a la métaphore en absentia qui est liée à l’association entre le verbe et l’adverbe et
c’est un type plutôt rare.
ASSOCIATION SUBSTANTIF-ADJECTIF
44. les praticiens les plus subtils et les plus épineux (Robespierre, Sur le jugement de Louis XVI)
Ici la métaphore lie les praticiens qui est un substantif et épineux qui est un adjectif.
ASSOCIATION SUBSTANTIF-VERBE
45. Le seuil souriant, la maison priait et pleurait (Hugo, Les Misérables)
Ici, il y a une métaphore qui lié le substantif et le verbe. Tout d’abord il y a une personnification (la
maison prie et pleure), mais surtout il se crée un conflit entre la syntaxe et la sémantiques. D’un
point de vue syntaxique, la phrase est correcte, c’est donc un problème sémantique, donc même
s’il s’agit d’éléments qui ne pourraient pas être associés, du point de vue de la grammaire du sens,
on arrive à comprendre la phrase quand même.
LEZIONE 9
Métaphores in absentia
C’est le deuxième groupe à considérer car il y a une distinction (au moins du point de vue
syntactique) entre les métaphores in praesentia et les métaphores in absentia.
Métaphores à pivot adjectival En
ce qui concerne ce que l’on appelle « les expressions métaphoriques à pivot adjectival », dont
l’élément fondamental est l’adjectif, ou bien le rapport sémantique qui s’instaure entre l’adjectif
et le substantif auquel il se réfère, on peut dire qu’il y a deux types de phénomènes syntactiques
qu’il faut remarquer.
Par exemple (46), si l’on dit « sa voix chaude », « voix » et « chaude », du point de vue
sémantique », appartiennent à deux domaines expérientiels différents, c’est-à-dire l’ouïe et le
toucher.
Il y a aussi d’autres cas d’associations où il y a une différence substantielle entre les éléments qui
sont liés entre eux.
Ensuite, il y a un autre phénomène à remarquer, c’est-à-dire une figure de style qui s’appelle
hypallage.
Exemple (46) : Frère, silex fidèle, tout joug s’est fendu. (Char, Seuls demeurent)
La silex est un type de roche, donc « silex fidèle » signifie « selce fedele ». Du point de vue
syntaxique, l’adjectif « fidèle » se réfère à « silex ». « Silex fidèle », qui se trouve entre deux
virgules, est une phrase appositive. Il s’agit, donc, d’un élément appositif qui se réfère à « frère »,
mais si l’on analyse seulement le syntagme nominal « silex fidèle », « fidèle », du point de vue de
la syntaxe, se réfère à « silex ». Par contre, du point de vue sémantique, ce n’est pas la silex qui est
fidèle, mais c’est le frère qui est fidèle. « Silex » n’est pas important du point de vue de l’analyse
sémantique du contenu de cette phrase.
Exemple (47) : J’avais extrait la signification loyale d’Irène. (Char, Seuls demeurent)
L’adjectif « loyale » se réfère à « signification » du point de vue syntactique. Cependant, du point
de vue sémantique, « loyale » se réfère à Irène.
Exemple : La chambre est veuve. (Apollinaire)
« Veuve » est un adjectif que, normalement, on attribue à une personne, notamment à une
femme. Ici, donc, pour analyser « veuve » et pour comprendre la phrase, on doit établir un rapport
avec un troisième élément qui n’est pas présent dans cette phrase, c’est-à-dire la femme.
De plus, on peut aussi interpréter « la chambre est veuve » comme une personnification. Ce qui
est important, c’est de remarquer que ce type de structure syntactique peut être analysée, du
point de vue sémantique, seulement si l’on tient compte de ces écarts entre la structure
syntactique et l’élément sémantique. En effet, la phrase « la chambre est veuve » est une phrase
normale du point de vue syntactique. C’est en ce qui concerne la sémantique que l’on doit faire
d’autres réélaborations.
[L’hypallage est une figure de style et de rhétorique qui consiste en la construction de mots où
deux termes sont liés syntaxiquement alors qu’on s’attendrait à voir l’un des deux rattaché à un
troisième.]
Métaphores à pivot verbal Ici,
le rapport atypique ( en ce qui concerne le rapport entre la syntaxe et la sémantique) peut
s’instaurer soit entre le sujet et le verbe soit entre le verbe et le complément.
Exemple (51) : Je fais bouillir et je mange mon cœur. (Baudelaire, Un Fantôme)
Ici, le rapport atypique s’établit entre le sujet et le verbe car je peux bouillir et je peux manger un
cœur, ce n’est pas cela qui crée la métaphore parce que si, par exemple, on parle d’un animal,
donc du cœur d’un animal, la phrase pourrait avoir un sens propre. Ce qui crée la métaphore est le
« je », qui est après répété à travers l’adjectif possessif « mon ». C’est le fait de faire bouillir et de
manger son propre cœur qui ne peut pas se passer, c’est une action que l’on ne peut pas
accomplir. C’est pour cette raison que la métaphore joue sur le bouleversement de la sémantique
du sujet et du verbe.
Exemple (52) : La femme s’étire sur son ongle. (Saint-John Perse, Anabase).
Ici, il n’y a pas de problèmes entre « la femme » et « s’étire », parce qu’un personne peut
accomplir l’action de s’étirer. Le problème est l’élément sur lequel la femme s’étire, c’est-à-dire
« son ongle », parce qu’évidemment on ne peut pas s’étirer sur un ongle. Ici, le rapport atypique
s’établit, donc, entre le verbe et le complément.
Les structures à pivot verbal sont très fréquentes et elles posent beaucoup de problèmes à ceux
qui les analysent.
Remarque : les phrases doivent être regroupées en fonction des couleurs. Pour chaque couleur, il
y a deux phrases parce qu’il y a un cas qui est une métaphore est un autre cas qui ne l’est pas.
Dans le cas de la couleur rouge (exemples 51 et 52), ici c’est uniquement question de l’image
suscitée par l’énoncé métaphorique : c’est cela qui détermine une différence, tout se joue sur les
éléments sémantiques que l’on met ensemble, alors que, du point de vue syntactique, il n’y a
aucune différence.
Analysons le deuxième cas (exemples 53 et 54, couleur violet). Il est important de savoir que
lorsqu’on a affaire à un énoncé métaphorique, il faut vérifier certains éléments syntactiques qui
sont utilisés. Dans ce cas-là (dans le cas des phrases 53 et 54), si l’on analyse ces deux phrases à
partir de « qui », ces phrases sont assez similaires. Du point de vue syntactique, la seule différence
concerne la régence syntactique. Ici, on a affaire à des constructions verbales et quand on a
affaire à des constructions verbales, chaque verbe a certaines régences syntactiques, c’est-à-dire
que chaque verba a une certaine nature : un verbe peut être transitif, intransitif, ecc. En fonction
du type de verbe, on choisit le complément que ce verbe introduit.
Dans ce cas-là, le verbe « courez » dans le premier cas est suivi de la préposition « à », alors que
dans le second cas il est suivi de la préposition « vers ». La différence de préposition est aussi
lexicalisée : cela signifie que, dans le dictionnaire, on peut trouver « courir à » et « courir vers ».
On utilise « courir à » avec un concept abstrait, avec quelque chose qui n’est pas concret. Par
contre, on utilise « courir vers » avec un autre type de sémantique, c’est-à-dire allers vers quelque
chose de concret, l’action de courir vers quelque chose de concret.
Certains éléments métaphoriques sont lexicalisés : cela signifie que, à partir de l’usage
métaphorique, qui était, au début, un usage créatif, ensuit, au cours de l’évolution de la langue, ce
sens-là s’est cristallisé. Par conséquent, même un locuteur commun peut exprimer, par exemple,
le concept de courir à la fortune, de courir à quelque chose d’abstrait.
Dans les phrases 55 et 56 ( azur ), on peut remarquer que même ici le verbe est le même dans les
deux phrases, c’est-à-dire le verbe « inonder ». Entre ces deux phrases, on a remarqué, à travers
une analyse statistique, que l’élément le plus fréquent dans la plupart des énoncés métaphoriques
c’est le complément de spécification après le verbe « inonder ». D’ailleurs, l’information introduite
par le complément de spécification est fondamentale pour créer le sens métaphorique, car si l’on
dit « nous sommes inondés », on pense au sens propre du terme, donc on visualise l’image d’une
inondation d’eau. C’est seulement le fait d’ajouter, après « inondés », le complément de
spécification « d’écrits dénaturés » qui nous pousse vers l’univers métaphorique.
En ce qui concerne les cas 57 et 58, l’élément métaphorique est le verbe « musiquer ». La
définition donné par le dictionnaire du verbe « musiquer » est « mettre en musique ».
C’est un type d’usage métaphorique d’un verbe qui est assez simple à réaliser, parce qu’il met en
œuvre un phénomène qui est très fréquent dans les langues et qui peut être remarqué
notamment du point de vue diachronique, c’est-à-dire l’analogie. C’est un phénomène
fondamental pour comprendre certaines formes de nivellement (livellamento) des paradigmes des
verbes, c’est-à-dire que certaines formes verbales qui constituaient une exception sont disparues
parce qu’elles se sont nivelées sur les formes verbales les plus fréquentes et cela c’est un
phénomène d’analogie : on construit des phrases ou des formes verbales en prenant comme
modèle les formes qui sont plus fréquentes car les formes plus fréquentes sont régulières et, par
conséquent, plus simples.
En effet, le verbe « musiquer » dérive d’une série de verbes qui ont un double type de formation :
une formation qui se base sur le verbe « faire » suivi d’un syntagme nominal/prépositionnel et une
formation qui est tout simplement le verbe correspondant. Il s’agit de couples de verbes qui sont
très typiques et que le locuteur souvent ne différencie pas. Par exemple, « faire du chant » est plus
lié à la langue parlée parce que le terme plus technique est « chanter ». Ce phénomène existe
aussi en italien car en italien, dans la langue parlée, on utilise le verbe « fare » qui est une sorte de
pro-verbe (pro-verbo), c’est-à-dire un verbe que l’on peut utiliser avec n’importe quel élément
afin de rendre l’action. Par exemple, on peut dire en italien « fare una passeggiata » au lieu de
« passeggiare ». La formation du type faire + SN est plus simple parce qu’elle est aussi plus claire :
le verbe « faire » nous fait comprendre qu’il s’agit d’une action et après on met un élément. De
plus, même du point de vue de la conjugaison, de cette façon on doit uniquement apprendre la
conjugaison du verbe « faire » et puis, tout simplement en ajoutant un autre élément, on peut
former une série d’expressions. Par contre, « chanter », par exemple, est un verbe spécifique. Il
est vrai que c’est un verbe du premier groupe, mais on pourrait aussi avoir un verbe dont la
conjugaison est plus difficile et, par conséquent, on devrait apprendre toutes ces conjugaison.
C’est pour ces raisons que, dans la langue parlée, « faire du chant », « faire du tricot », etc. sont
plus fréquentes par rapport à « chanter », « tricoter », etc. Dans certains cas, le fait de connaître le
verbe spécifique signifie avoir une compétence lexicale plus particulière, plus élevée et aussi plus
scientifique.
Un verbe comme « musiquer » est construit sur la base du fait qu’il existe une série d’expressions
comme faire du chant, faire du tricot, etc. qui ont un verbe spécifique correspondant, donc rien ne
nous empêche de penser à « faire de la musique » et donc « musiquer », même si « musiquer » a
une signification un peu différente par rapport à « faire de la musique » car « musiquer » signifie
mettre en musique, alors que « faire de la musique » signifie jouer d’un instrument.
LA PHRASÉOLOGIE
Il n’est pas vrai que les métaphores font proprement partie de la phraséologie, mais en tout cas il
existe des expressions métaphoriques plus difficiles qui rentrent dans le groupe des éléments
phraséologiques. Même si ce sont des métaphores créatives, du point de vue de leur nature elles
ne sont pas différentes par rapport aux autres phrases parce que ce sont des constructions libres,
dans lesquelles on peut utiliser un mot au lieu d’un autre, c’est-à-dire qu’on peut construire une
métaphore en choisissant librement les mots pour la construire et l’image que l’on souhait créer
avec la métaphore.
Les métaphores sont appelées aussi EXPRESSIONS IMAGÉES parce la métaphore crée toujours une
image. On peut souvent arriver à visualiser une métaphore et c’est une caractéristique qui n’est
pas toujours présente dans d’autres types d’énoncés ou d’expressions.
La phraséologie est un groupe de mots formant une unité et ne pouvant pas être modifié à
volonté.
Une autre définition, qui est plus technique, définit la phraséologie comme un système de
particularités expressives liées aux conditions sociales dans lesquelles la langue est actualisée,
c’est-à-dire à des usages.
Ce qui nous intérêt dans ces deux définitions est le fait qu’on parle d’expressions figées, qui sont
des expressions qui ont un différent degré de figement et qui forment une unité. Elles peuvent
avoir une extension variable parce qu’on peut avoir un nom composé jusqu’à des énoncés plus
complexes et on peut arriver jusqu’aux proverbes. Parmi les expressions figées, il y a différents
degrés de figement. Le figement n’est, donc, pas le même dans tous les énoncés qui font partie
des expressions figées. De plus, le fait que les expressions figées ne peuvent pas être modifiées à
volonté est aussi important.
Il s’agit d’expressions particulières parce qu’il y a un sens qui n’est JAMAIS le sens propre. Ces
expressions sont intéressantes du point de vue de l’apprentissage d’une L2 parce que ce sont
expressions chargées aussi de valeurs sociales et culturelles, ce sont des expressions typiques
d’une certaine langue. Il est possible de les retrouver, parfois, dans une autre langue, mais dans la
plupart des cas il y a des différences parce que ces expressions traduisent la mémoire sociale, le
savoir partagé, la culture typique d’une société. C’est justement parce qu’elles sont connotées
culturellement et socialement que ces expressions posent des problèmes de traduction. Dans ce
cas-là, le traducteur spécialiste doit arriver à trouver l’équivalent dans sa langue maternelle, qui
pourrait être tout à fait différent, ou bien quelque chose qui peut rendre le sens de l’expression
qu’il doit traduire. Il est fort probable que le traducteur ne pourra pas traduire à la lettre, en effet
dans ces cas la traduction à la lettre ne fonctionne presque jamais.
Ces expressions figées peuvent être présentes avec la même fréquence dans la production
linguistique du locuteur natif, alors que dans la production linguistique du locuteur L2 les
expressions de la troisième colonne sont plus présentes parce que les expressions des deux
premières colonnes sont plus difficiles et elles peuvent poser plus de problèmes.
En effet, selon certains linguistes, la compétence de ce type d’expressions, c’est-à-dire en
connaître la signification et la capacité de les utiliser correctement, c’est un indicateur du niveau
de compétence linguistique du locuteur L2. Un locuteur L2 qui a une compétence presque native
possède, en général, ce type de structures.
Le locuteur natif utilise ces expressions sans se rendre compte du fait qu’il s’agit d’expressions
particulières.
Ces expressions fonctionnent comme des blocs parce que leur signification ne peut pas être
dérivée de la signification de chaque élément. C’est pour cette raison que, en général, le locuteur
L2 se rend compte plus que le locuteur natif du fait qu’il s’agit d’une expression figée, d’une
expression phraséologique dont la signification concerne le bloc entier, c’est une signification qui
va au-delà de la signification de chaque mot.
Les mots composés et les autres expressions figés sont des expressions que l’on peut définir
comme expressions polilexicales. On parle, donc, de polilexicalité. La polilexicalité est le fait
qu’une expression est formée en bloc, donc c’est une unité, mais elle se compose de plusieurs
éléments. Même « lune de miel » est, donc, une expression polilexicale car il ne s’agit pas d’un
seul mot. Il s’agit de trois mots qui fonctionnent comme un bloc car « lune de miel », du point de
vue syntactique, vaut autant que « lune ». On ne peut rien insérer parmi les mots qui forment
« lune de miel » et on ne peut pas substituer « miel » avec quelque chose d’autre. On ne peut rien
changer dans cette expression, c’est donc une expression figée.
Ce sont des expressions qui ont une histoire, qui est notamment une histoire culturelle, politique,
une histoire qui peut être liée à différents aspects de l’histoire d’un peuple. Ces expressions
naissent dans un moment de l’histoire dans lequel une certaine expression avait du sens même
mot à mot. Ensuite, cette expression continue d’être utilisée par les locuteurs et elle se fossilise,
mais elle se fossilise dans une signification qui n’est plus courante dans les phases suivantes de la
langue, donc elle devient une expression phraséologique dont on doit connaître la signification,
sinon, à l’heure actuelle, on ne peut pas la dériver des mots qui la composent.
Une première différence que l’on peut remarquer concerne la différence parmi ces expressions
figées et les expressions « normales ». En effet, les expressions figées ne peuvent pas être
manipulées. Elles ne sont donc pas des formations libres. Cependant, certaines sont prévisibles,
c’est-à-dire que l’on peut comprendre leur signification en raisonnant, alors que d’autres ne sont
pas du tout prévisibles et on ne peut donc pas arriver à en comprendre le sens.
Par exemple, analysons les expressions « il a cassé sa pipe », « poser un lapin à quelqu’un », « la
moutarde lui est monté au nez », « il pleut des cordes », « dormir comme un loir ».
« Dormir comme un loir » signifie « dormire come un ghiro ». Ici, on a un peu d’information, en
quelque sorte, parce que « dormir » garde sa signification et « comme un » nous fait comprendre
qu’on doit dormir comme quelque chose. Il y a, donc, des éléments qui nous permettent de
formuler des hypothèses. Si l’on voulait transformer « dormir comme un loir » en une phrase
normale, on devrait dire tout simplement « dormir beaucoup ».
« Il pleut des cordes » signifie « piove a catinelle ». Même ici, il y a des éléments qui nous
permettent de cueillir le sens de l’expression parce qu’il y a le verbe pleuvoir et « des cordes »,
donc il y a l’usage de la préposition « des » et après il y a « cordes », « corde » en italien. C’est une
expression métaphorique qui rentre dans le domaine des expressions figées parce que ce n’est pas
une expression qui dépend des capacités créatives de quelqu’un, mais c’est une expression
lexicalisée que tout le monde connaît.
Même si ce sont des expressions figées, ce sont en tout cas des expressions métaphoriques. Dans
l’expression « dormir comme un loir » il y a l’élément « comme » qui nous indique que nous
sommes dans le domaine de la comparaison. L’expression « il pleut des cordes », par contre, crée
une image. C’est une expression qui nous fait visualiser la pluie, donc il y a la création d’une image
dans notre tête.
« Il a cassé sa pipe » est plus difficile à comprendre car le verbe « casser » n’est pas utilisé dans
son sens propre. En effet, l’expression « casser sa pipe » signifie « mourir ».
« Poser un lapin à quelqu’un » signifie « dare buca a qualcuno ». Dans ce cas aussi, on ne peut pas
dériver la signification de l’expression des mots qui la composent.
« La moutarde lui est arrivée au nez » signifie « il s’est beaucoup fâché », en italien « gli è andato il
sangue alla testa »
Phrases libres vs phrases figées
C’est une représentation plus technique de la différence entre phrases libres, c’est-à-dire les
phrases que l’on construit sur la base de notre compétence, et les phrases figées.
Du point de vue de la syntaxe, « poser un lapin à quelqu’un » a la même structure que « poser une
question à quelqu’un » qui est, par contre, une phrase libre, c’est-à-dire une structure SUJET +
VERBE + OBJET DIRECT + OBJET INDIRECT.
On peut aussi intervenir dans cette structure et utiliser, par exemple, un pronom, comme dans le
cas de « hier, je l’ai attendu longtemps, mais il m’a posé un lapin. Je ne veux plus le voir. Je suis
très énervée ! » : ici, il y a une opération de pronominalisation, mais on ne peut pas faire
n’importe quoi. La pronominalisation est possible grâce à la présence du verbe, mais on ne peut
pas faire plus que cela parce que sinon ce ne serait pas une expression figée. L’une des
caractéristiques des expressions figée est leur inaltérabilité. C’est cela qui détermine une
différence par rapport aux phrases libres. En ce cas, on peut voir cela grâce au complément
d’objet direct « lapin » parce qu’on ne peut pas le substituer.
Remarque : le contexte peut nous aider à comprendre la signification d’une expression figée.
Dans le cas de « poser un lapin à quelqu’un », si l’on fait une recherche sur la signification de cette
expression, on se rend compte du fait qu’elle a changée pendant le temps car aujourd’hui elle
signifie « dare buca a qualcuno », mais jusqu’à la fin du XIXème siècle elle signifiait toute autre
chose, c’est-à-dire « ne pas rétribuer les faveurs d’une jeune fille » car une signification
supplémentaire de « lapin » était le refus de paiement. Ensuite, une autre signification s’est
ajoutée, c’est-à-dire « voyageur clandestin ». Plus tard, dans le contexte universitaire, o a
commencé à utiliser cette expression avec la signification que l’on connaît aujourd’hui. De plus,
cette expression pourrait dériver de l’expression « laisser poser » qui signifie « faire attendre
quelqu’un ». Peut-être qu’il y ait eu une intersection de ces deux expressions.
Il s’agit donc d’expressions qui ont une histoire complexe et on doit consulter plusieurs
dictionnaires afin de remonter à leurs origines.
Définition de phraséologie :
La phraséologie est le phénomène par lequel certains éléments de la phrase sont construits en
transgressant les règles de sélection de leurs constituants lexicaux ou morphologiques.
Dans ce type d’expressions, ce n’est donc pas la syntaxe qui pose des problèmes, mais c’est le
contenu.
Comme la phraséologie peut se référer au phénomène ou bien au sujet en soi, c’est-à-dire la
branche de la linguistique qui étudie ce type de phénomène, pour éviter toute ambigüité, on parle
d’unités phraséologiques pour se référer aux expressions phraséologiques.
La phraséologie, en tant que science, débute dans les années ’50 du XXème siècle. Le premier qui
en a parlé de façon plus approfondie c’est Charles Bally dont l’œuvre la plus connue est le Traité
de stylistique française. C’était un « disciple » de Ferdinand de Saussure, le père de la linguistique
dans le sens contemporain.
Ferdinand de Saussure parlait de locutions toutes faites, d’expressions préconstituées. En effet,
ce sont des expressions déjà prêtes pour être utilisées, ce n’est pas nous qui devons les construire.
C’est pour cette raison que parfois, lorsqu’on fait une analyse discursive ou une analyse qui rentre
dans le domaine de l’analyse conversationnelle, on essaye de comprendre quand le locuteur
utilise ce type d’expressions.
Elles ont de nombreuses fonctions, mais l’une de ces fonctions, ce que l’on peut remarquer avec
les proverbes, c’est ne pas assumer directement la responsabilité de ce que l’on veut dire. C’est
comme si, en utilisant un proverbe, on considérait comme vraie cette expression parce que ce
n’est pas nous qui l’avons inventée, mais c’est la culture populaire, la sagesse populaire qui la dit.
Cela renforce le pouvoir de l’énoncé qu’on utilise.
Alors que les expressions métaphoriques étaient liées aux œuvres littéraires qui ont fait l’histoire
de l’analyse de la langue, car la linguistique est née plus tard, ce type de phrases (les expressions
figées) étant liées à la culture populaire, elles ont été toujours considérées comme quelque chose
de folklorique. C’est pour cette raison qu’elles n’ont pas tout de suite attiré l’attention des
linguistes.
On a commencé aussi à utiliser ces structures dans l’apprentissage d’une L2 car elles sont
considérées comme un indicateur de la compétence de l’apprenant. L’apprenant doit les connaître
parce que ce sont la plus forte manifestation de la culture de la langue qu’il est en train
d’apprendre.
La définition d’unité phraséologique que l’on peut lire dans la diapositive est tirée du traité de
Bally. Cette définition a été produite aux débuts de la phraséologie car la phraséologie est née
avec Bally, certains éléments peuvent donc être remis en question. Cependant, c’est à partir de
ces considérations que cette branche d’études s’est élargie.
On peut parler d’unité phraséologique, de séquence figée, etc. C’est toute une terminologie qui
reste encore valide. Cependant, lors d’une étude scientifique, on doit faire un choix en fonction de
l’analyse que l’on souhait faire.
La définition D (séquence figée) est plus récente, donc elle est le résultat d’une connaissance plus
approfondie du sujet.
Le locuteur qui n’est pas natif peut acquérir la compétence des séquences figées, mais ce n’est pas
un apprentissage qui prévoit une projectualité précise : ce sont des structures que l’on peut
rencontrer ou non pendant l’apprentissage d’une langue étrangère.
Les groupe des types de phrases qui rentrent dans le domaine de la phraséologie sont les
collocations, les expressions idiomatiques et les parémies (proverbes).
LEZIONE 10
Le mot collocation est peu fréquent dans l’étude de la langue. Les collocations sont des structures
comme « Tomber amoureux »: il s’agit d’une structure semi-figée—> les collocations sont
extrapolées à partir de la fréquence avec laquelle un substantif ou un adjectif est utilisé avec un
verbe et vice-versa. Dans ce cas « amoureux » est utilisé avec le verbe « tomber », mais ce verbe
est aussi associé à « tomber malade », donc, on a plus de structures à choisir. Qui parle la langue
réussit à formuler tout ça de manière automatique.
Voilà un groupe de mots qui se forment dans la même façon:
-tomber d’accord
-le temps court (il tempo corre), expression qui existe en italien aussi
-Une pluie torrentielle / une pluie vraiment torrentielle: le fait que je peux ajouter un adverbe,
souligne que le figement n’est pas totale et confirme, donc, que les collocations sont semi-figés.
Les expressions idiomatiques, au contraire, restent inchangés. Elles représentent une unité
syntaxique et sémantique. Elles font partie d’une catégorie plus rigide de la catégorie des noms:
les substantifs peuvent avoir des affixes, les expressions idiomatiques ne peuvent être modifiées.
Non-compositionnalité signifie qu’on ne peut pas comprendre la signification d’une phrase
idiomatique sur la base des significations des mots qui la composent.
Il faut faire une différence entre phrase, expression et énoncé: l’énoncé est la structure
linguistique qu’on utilise dans un texte précis et plus concret; la phrase est un concept plus
abstrait et syntactique, plus utilisé pour les exemples; pour ce qui concerne l’expression
Rhétorique et stylistique (stilistica) sont toujours des éléments subjectifs. La stylistique est liée à la
façon dans laquelle le parlant fait ses choix lexicales, syntactiques ecc ecc. Chaque parlant a un
propre style et une propre rhétorique. Pour caractériser son usage linguistique, le parlant utilise
des aspects un peu particuliers: si on réussit à recourir à phénomènes stylistiques peu fréquents
(métaphore, métonymie…), on peut s’approprier de manière plus juste des informations qui
représentent le savoir linguistique, en évitant les phrases banales.
La structure syntactique d’une phrase idiomatique est la même d’une phrase libre, normale.
Ça c’est intéressant à utiliser pur l’apprenant, car il reçoit un double savoir: d’une côté le savoir de
la structure syntactique (qui est égale à la structure d’autres énoncés du même type), de l’autre
côté il y a le travail sur la signification de la phrase idiomatique.
En autre, on a des cases comme « il y a du pain sur la planche » et « les carottes sont cuites » où
on peut comprendre la différence entre la phrase idiomatique et l’énoncé métaphorique. Tous les
deux peuvent être interprétés de manière littérale: ’c’è del pane sulla panca’, ‘le carote sono
cotte’ —> les deux phrases extrapolées du contexte, sont des phrases libres, communes. Mais
elles ont aussi un sens idiomatique. Le ‘conflit’ est entre la syntaxe et la sémantique, car la
sémantique ne respecte pas les règles de combinaison qui voudrait la syntaxe du verbe.
L’expression métaphorique a seulement le sens figuré et elle est subjective: aucune métaphore est
égale à une autre pour cette raison.
Le parlant L2 réussi à communiquer parfaitement sans utiliser les expressions idiomatiques, car
elles sont une caractéristique du langage.
‘’il y a du pain sur la planche’’ significa ‘’c’è ancora molto lavoro da fare’’
‘’les carottes sont cuites’’ significa ‘’non c’è più nulla da fare’’
‘’Avoir un chat dans la gorge’’ significa essere rauco.
Ces expressions idiomatique nous font rire car elles sont un peu bizarres. Mais c’est pour cette
raison qu’elles sont plus facile à être rappelées.
Les langues ne sont jamais figées, même si le parlant n’est pas consciente de ça. Les langues sont
comme des organismes vivants qui évoluent continuellement. Mais il y a des cas où les langues
meurent. On a des langues de l’Afrique ou l’Australie qui risquent de disparaître et quand le
dernier parlant de ces langues meurt, on dit que la langue est morte. Il faut considérer aussi le
latin par exemple, qui a une conception différente de ‘langue morte’ par rapport aux langues
éteintes de l’Afrique. Le latin est l’ancêtre de l’italien, du français et des toutes les autres langues
romances: la latin ‘survive’ à travers les langues romances. La langue évolue de manière si lente
que le parlant ne se rende pas compte du changement. Mais du point de vue sémantique, elle ne
change jamais; ça nous permette de comprendre une caractéristique historico-culturelle très
important: le phénomène du FIGEMENT —> quand les structures restent immobiles. Ces
structures idiomatiques ne sont plus liées au référent du mot, il y a un décalage entre mot et
référent.
On peut avoir plusieurs interprétations possibles:
1 syntagmes phraséologiques: ‘’Avoir une case en moins’’ signifie ‘’être fou’’ (essere pazzo), une
expression similaire en italien pourrait être: ‘’avere le rotelle fuori posto’’
‘’mettre le pied dans le plat’’ signifie ‘’aborder son ménagement en une question délicate que les
autres cherchent à éviter, être paresseux, avoir un plat dans la main’’
Ces phrases sont un peu difficiles à comprendre, mais c’est interessant les mémoriser avec leur
traduction.
2 syntagmes semi-phraseéologiques: ’’Une chaleur suffocante’’ où ‘suffocante’ fonctionne
comme un collocatif (?)du nom chaleur.
‘’coȗter les yeux de la tête’’ ou en alternative ‘’coȗter la peau des fesses’’
3 syntagmes libres: sont tout le reste des expressions qu’on trouve dans une langue, où les
éléments peuvent être changés avec n’importe quoi.
Les structures idiomatiques ne sont en origine comme ça, mais elles le deviennent.
L’exemple « il y a anguille sous roche » fait comprendre qu’il y a quelque chose de caché et que
l’affaire n’est pas clair; à partir de cet exemple on peut parler de NON-COMPOSITIONNALITÉ DU
SENS: si je mette ensemble « il y a+anguille+roche», je n’obtiens pas le sens de la phrase
idiomatique, mais je comprends qu’il y a une anguille sous une roche. Quand on trouve une
double possibilité d’interprétation, le contexte c’est la seule chose qui peut indiquer le réel sens
de la phrase. Un synonyme de NON-COMPOSITIONNALITÉ DU SENS est opacité sémantique.
La NON SUBSTITUABILITÉ PRAGMATIQUE signifie que je ne peux pas substituer les éléments dans
l’expression: je ne peux pas changer « anguille » ou « roche », c’est interdit aussi dire «il y a deux
anguilles sous roche ».
La NON-MODIFIABILITÉ est une question de type syntactique. Par exemple si je dis « il y a une
anguille sous roche », j’ai utilisé un déterminant qui a actualisé la phrase, l’a contextualisée.
Maintenant on voit avec des termes précis de linguistique ce qu’on a dit:
Les mots composés (parole composte) sont l’exemple plus simple de polylexicalité, même quand
les mots ne sont pas séparés d’un trait d’union; le mot peut devenir pluriel, féminin ecc ecc. La
chose importante est qu’on ne sépare jamais les éléments : pomme de terre.
Pour ce qui concerne l’exemple « avoir la pouce à l’oreille », en italien on ne dit pas « avere la
pulce nell’orecchio », mais on dit « mettere la pulce nell’orecchio ». Le sens est divers, mais le
point de vue est égal.
Les propriétés transformationnelles sont toutes les transformations de type syntactique-
morphologique que je peux utiliser dans une structure. Si je dis: * « il n’a pas eu la puce à
l’oreille » la signification sémantique reste la même, mais ne vient pas utilisée, car c’est un usage
altéré de la structure.
Avec la phrase * « Pierre avait cette puce à l’oreille depuis quelques jours », on ne peut pas avoir
l’actualisation.
« Puceron » est un dérivé et ne fonctionne pas.
* « Pierre avait une grosse puce à l’oreille » dans ce cas pourrait fonctionner, mais c’est quelque
chose que je veux souligner dans un contexte spécifique.
La linguistique veut aussi trouver des éléments irréguliers pour les classifier.
Certaines sont basée sur la présence de verbes fréquents comme manger, jouer ecc ecc et autres
ont des verbes utilisés dans les expressions figées (idiomatiques, techniques ou métaphoriques).
‘Manger les pissenlits’ par la racine signifie mourir, car les pissenlits sont des fleurs qui on trouve
dans les cimetières.
Puis on a des verbes de ‘support’ comme faire, être, avoir. Ils sont des verbes tellement
génériques que nous permettent de créer beaucoup d’expressions.
LEZIONE 11
Quand on parle de ‘propriétés transformationnelles’, on fait référence à une série de
transformations de type syntactique que l’on peut faire à partir d’une phrase de base, de
référence, que l’on appelle ‘phrase active’. De cette dernière, on peut passer à la phrase passive,
on peut faire la ‘pronominalisation’, la ‘relativisation’ et d’autres changements sur le substantif
(du singulier au pluriel) et sur le verbe où l’on trouve des transformations du point de vue
morphologique et morphosyntactique (étant donné qu’on peut se trouver dans tous les deux
domaines). On considère les structures idiomatiques où ‘le blocage’ n’est pas fixe car on y
retrouve beaucoup de transformations. Observons la phrase suivante:
Luke a pris le livre
Par rapport aux transformations dont on a parlé, on peut obtenir trois phrases différentes:
En plus, on peut regrouper les expressions idiomatiques en faisant références aux structures
syntaxiques utilisées. Il y a une grande variété structurelle, étant donné qu’il s’agit de structures
libres que les locuteurs (de l’époque à laquelle ces expressions appartiennet) les utilisaient comme
s’elles étaient des phrases ‘normales’ et pas idiomatiques.
Pour bien apprendre le français, il est important de mémoriser ces expressions.
Qu’est-ce qu’il signifie ‘expression idiomatique’?
Idio = quand on utilise ce mot, ou l’on parle d’expression idiomatique, on fait référence à quelque
chose qui appartient à la langue. Au délà des caractéristiques syntaxiques, les expressions
idiomatiques sont liées à la culture populaire. Il s’agit d’un aspect que l’on ne retrouve pas chez les
métaphores, mais au contraire on le retrouve dans les proverbes.
Quand on étudie la phraséoologie, c’est-à-dire un autre secteur de la linguistique, on traite un
domaine qui porte une idiosyncrasie culturelle qui est soit un aspect plus intéressant à étudier,
soit un aspect plus complexe. En effet, afin de comprendre le sens compositionnel des éléments
d’une structure idiomatique, il faut faire une recherche particulière qui nous fera cueillir les
aspects historiques-culturels (ces derniers peuvent ne pas correspondre à la contemporanéité de
la langue qu’on étudie ou à la langue L1 du parlant).
En effet, ce sont des structures que l’on comprend facilement. En plus, ce sont des éléments qui
portent, en quelque sorte, une couleur stylistique au discours oral et écrit. Il est vrai que l’on les
retrouve souvant dans la langue parlée, mais on les retrouve aussi dans la langue écrite et, pour
cette raison, elles font partie du registre standard d’une langue.
Dans les exemples montrés, on peut bien observer comment le contexte d’usage d’une langue se
reflète dans les structures idiomatiques qui sont liées profondément à la sphère tradionnelle,
culturelle et historique d’une société. Il faut considérer, par exemple, la différence entre le
français en Afrique (c’est-à-dire le français de la France, une variété standard prise en
considération et enseignée à l’école) et le français, ou mieux les locuteurs français d’Afrique. À
travers cette différence on souligne l’africanisation du français et l’on reconnaît donc qu’il y a des
caractéristiques syntaxiques, phonétiques et lexicales que l’on retrouve dans le français parlé
dans les différents contextes de francophonie africaine.
Ils existent des structures que l’on retrouve en français africain qu’un français de France ne
comprendrait pas. En effet, les locuteurs francophones auraient des difficultés à cueillir le vrai
sens de ces expressions: ils en donneraient un sens littéraire, ainsi qu’un locuteur L2 de français
ferait.
Dans les langues africaines il y a un série de structures construites à travers les parties du corps qui
ont une grande importance dans ces cultures. La bouche, par exemple, dans les statues africaines
est représentée de façon disproportionnée par rapport aux autres parties du visage.
Au site suivant on peut trouver dex esemples de variation idiomatique liée aux contextes de
francophonie https://www.lepointdufle.net/ :
En France: il pleut des cordes c’est une expression de type métaphorique, mais l’éléments
métaphorique passe après car la métaphore s’est lexicalisée.
Quand on parle de lexicalisation, il veut dire que l’expression fait partie du dictionnaire, étant
donné qu’elle est considérée expression fixe, comme s’il était un mot, mais pas toutes les
métaphores sont objet de ce type de proccessus.
Pour ce qui concerne l’expression il pleut des cordes la variation sur le français est de type
intralinguistique, bien qu’elle soit marquée du point de vue diatopique, toujours considérant les
variétés de français dans les différents continents, mais aussi les différentes langues qui font
référence à des images différentes. Voyons les exemples suivants:
La plupart des structures idiomatiques ou les éléments définis archaïques que l’on retrouve dans
la langue française sont liées à cet arc diachronique.
Rester sur le boisseau: pour comprendre l’histoire de ces expressions linguistiques, on peut faire
référence a beaucoup types de textes, comme par exemple les Sacres écritures. Cependant, si l’on
trouve un mot, qui est utilisé dans une expression, dans un texte spécifique (comme le texte sacre)
on pourrait avoir des difficultés à cueillir la relation entre ce mot-là et son sens contemporain.
Quand on ‘travaille’ avec les phase anciennes d’une langue, il y a des limites à faire face car plus la
langue est ancienne, plus on sera devant des vides textuels étant donné qu’on n’a pas d’oralité et
l’analyse diachronique concerne les textes écrits.
C’est à travers la sociolinguistique que l’on peut analyser la langue parlée qui doit être enregistrée
(car l’enregistrement nous permet d’écouter plusieurs fois des parties spécifique à analyser). En
effet il serait impossible d’analyser la langue parlée spontanée: on pourrait se souvenir du sujet de
discussion, mais sans l’enregistrement on n’a pas la forme et l’on ne peut pas donc la souvenir et
l’analyser. En effet, on a l’habitude de considérer digne d’analyse seulement la frome écrite d’une
langue, peut- être pour la scolarisation et pour l’importance de la littérature. Par conséquent à ça,
la langue semble devenir concrète seulement grâce à la forme écrite. Ce sens de supériorité que
l’on donne à la forme écrite rend plus compliquée l’imposistion de la socioliguistique qui, au
contraire, dépend de la production orale. Mais on peut comprendre et analyser comment le
languagge parlé fonctionne seulement si ce dernier peut être bloqué et transcrit.
Auparavant il était impossible travailler dans cette manière. Tout ce que l’on connaît sur l’oralité
du passé se base sur des hypothèses que l’on fait à partir des textes écrits. Si l’on n’y réussit pas à
la reconstruire, ce n’est pas parce que la langue a eu une évolution bizarre, mais c’est parce que
on n’a pas de preuves de cette époque-là et il y a donc des ‘vides’ quand on doit remarquer
l’histoire du sens et de la forme de la langue.
La cinquième roue du carrosse: carrosse fait référence à un moyen de transport qui n’existe plus
des nos jours.
Prendre des vessies pour des lanternes signifie ‘ne pas bien comprendre quelque chose/ se
tromper’. L’expression fait référence à l’image des lanternes utilisées pendant le Moyen Âge. C’est
à partir de la référence aux ’vessies’’, c’est-à-dire aux vessies des cochons (veschiche di maiali) qui
étaient utilisées comme des lanternes qui naît le sens le sens de l’expression.
Être au bout de son rouleau qui signifie ‘être à la fin de quelque chose’, où rouleau fait référence
aux parchemins.
Aller au diable Vauvert: on pourrait trouver aussi l’expression ‘’aller au diable Auvert’’ qui se base
sur une variation phonétique. Cette expression signifie ‘aller loin/partir pour un lieu loin’.
Le fait que sur Le Figaro il y a un article qui explique ces choses démontre que les locuteurs
recherchent le sens de ces expressions. Cela nous fait comprendre que dans ces expressions c’est
seulement le sens qui est archaïque et non pas l’expression en soi. C’est un aspect important aussi
pour l’enseignement d’une L2. Un autre élément qui caractérise ces expressions c’est leur origine
populaire et elles n’appartiennent pas donc aux textes littéraires, ni à la Culture Savante. Ce sont
des expressions de la tradition orale d’une langue qui est prioritaire par rapport à celle Savante,
mais pas en termes d’importance. En effet la différence entre la culture populaire e culture
savante est un stéréotype lié à une série de questions, comme par exemple la différence entre
écriture et oralité : tout ce qui appartient à la tradition écrite a eu plus d’importance par rapport à
ce qui ne dépend pas de la textualité et qui est lié à une culture de ‘second ordre’.
Beaucoup de sociétés dans le monde possède seulement une tradition orale, comme par exemple
les dialectes du monde entier, ou les langues qui n’ont jamais été standardisées et rendues
officielles. Il faut penser que le passage d’une langue de la forme orale à celle écrite est une
opération voulue. L’écriture est la représentation visive d’un code qui, en même temps, possède
une nature orale. En effet on dit que l’usage de l’écriture dans une société à tradition orale
équivaut à faire un effort. Pendant les dernières années la politique linguistique propose des
activités pour préserver les ‘petites langues’ ou les ‘langues en danger’, en essayant de recueillir
les éléments de la culture populaire : proverbes, expressions idiomatiques, comptines etc. Ce
faisant, on préserve les cultures populaires indépendamment de tous ces éléments de ‘culture
haute’. Il y a des expressions dans lesquelles on retrouve des éléments de nature culinaire ou des
références aux animaux, à des activités agricoles, tout cela parce qu’on fait référence à un
contexte simple des populations. C’est cet élément qui crée les différences que l’on retrouve dans
les expressions idiomatiques en passant d’une culture à l’autre.
En français il y a l’expression faire son beurre qui signifie ‘’gagner de l’argent/gagner de l’argnt de
façon illégale. L’image du beurre est liée au fait quel es français en mangent beaucoup.
Aussi l’expression ‘’ménager la chèvre et le chou’’ nous fait réfléchir sur les éléments qui la
composent et qui font référence à la culture d’un pays par rapport aux autres.
Il y a une manière d’organiser ces structures qui nous aide aussi à les intégrer dans l’enseignement
d’une L2: on se base sur l’élément semantique sur lequel se construit la structure qui peut être un
animal, un numéro, la végétation et tous ces éléments populaires qui ne représentent pas une
variété extrême et qui sont assez définissables.
La méthode onomasiologique ne concerne pas le mot qui se trouve dans la structure qui nous
intéresse, mais elle concerne le concept dont on veut cueillir les structures qui renvoient à cette
notion-là.
LEZIONE 12
Les collocations
Les collocations font partie du deuxième groupe d’expressions avec des structures fixes. Elles ne
viennent pas considérées dans l’enseignement, car c’est un aspect nouveau de la linguistique. Elles
représentent une difficulté pour l’apprenant. Aussi les traducteurs automatiques ont difficulté à
les traduire (on comprend le sens, mais c’est une formule errée). Les collocations ont des
structures semi-figé (c’est ce que les distingue des expressions idiomatiques)
Voilà des citations et définitions pour mieux comprendre ce que sont les collocations :
Accorder un regard. « Regard » c’est l’élément principal. Le parlant utilise le verbe accorder, mais
il est capable de comprendre le sens si on dit « donner un regard » mais pour lui la combination
correcte reste accorder un regard.
Passer un examen. La base est « examen », « passer » est le collocatif. Pour individuer la base on
pense à l’élément fondamental, qui ne peut pas être substitué.
Une fois qu’on a la collocation, on peut la modifier sans problèmes (en ajoutant un adjectif, en
utilisant la forme passive ecc ecc.).
Les structures clivées (frasi scisse italiane) (d) sont importants en français : elles sont des
structures pragmatiques car elles permettent de présenter un élément en lui donnant plus
d’importance (dans ce cas, le prix). C’est, donc, fondamental la perspective communicative du
parlant, qui peut choisir de ne pas utiliser la structure SVO, pour souligner quelque chose.
(Combinations possibles)
(Table 2) Un aspect important des collocations c’est la traduction. Quand il y a deux langues
typologiquement proches, on trouve des points en commun et certaines fois la structure et la
signification sont identiques : collocation transparente (Évidement on ne doit pas penser qu’être
typologiquement proches signifie être égaux en tous. Par exemple les éléments syntactiques sont
différents).
(T3) Voilà une différence : quand en français on a verbe-verbe, en italien on a besoin d’une
préposition
(T4) Quand la structure est transparente, c’est possible transformer des éléments dans les deux
langues.
(T5) L’anglais n’est pas une langue romane et on peut voir que le nombre de mots est diffèrent.
Quand on a des collocations transparentes et on peut les transformer, c’est possible ajouter des
autres éléments (ENORME abuso di potere. ENORME c’est l’élément ajouté, qui est le même dans
les deux langues).
(punto della situazione. La prof ha letto senza aggiungere altro)
Les mots composés sont plus proches aux expressions idiomatiques, car quand on dit « feu
rouge » on ne trouve pas une base et un collocatif. Pas de raisonnement, on utilise les expressions
idiomatiques et les mots composés automatiquement.
L’orientation est le process psycholinguistique du parlant pour former les collocatifs. Partir de la
base pour arriver au collocatif (qui change généralement dans les autres langues, comme
l’exemple en anglais).
Avoir des dictionnaires de collocations souligne l’importance des collocations dans les langues (le
dernier n’est pas complètement dédié aux collocations, mais il les utilise beaucoup)
Comment est structuré le dictionnaire du français général ^
LEZIONE 13
Les proverbes
Les proverbes sont le fruit d’une culture populaire et ils présentent une règle générale à l’intérieur
d’une certaine communauté linguistique. Il peut s’agir d’une communauté linguistique nombreuse
ou peu nombreuse, réelle ou pas, cela n’est pas important. Ce qui est important, c’est que cette
communauté partage l’usage d’un certain proverbe qui indique une vérité à caractère général.
Chaque fois qu’un locuteur utilise un proverbe, ce dernier est utilisé dans une situation
particulière, dans le but de vérifier et d’accorder de la valeur à la règle générale exprimée par le
proverbe. Par exemple, chaque fois qu’un locuteur dit « tale padre tale figlio » (qui en français se
dit « tel père, tel fils »), le locuteur énonce une vérité que la communauté linguistique ne met pas
en question.
Lorsqu’on a affaire à une métaphore, on s’aperçoit qu’on est face à une métaphore et c’est un
phénomène bien défini, que l’on réalise à travers des modalités syntactiques/sémantiques.
La même chose vaut pour les collocations, c’est-à-dire un type de structure qui est utilisée avec
des caractéristiques assez définies.
Lorsqu’on parle d’un proverbe, par contre, il y a des complications. Il y a une longue tradition
d’efforts faits pour comprendre quand on peut parler de proverbe, mais l’approche moderne de
l’analyse des proverbes est plus récente.
L’analyse des proverbes, mais aussi l’analyse des collocations, ce sont de nouveaux domaines de
recherche. Il y a une série de problématiques car il s’agit d’un type d’énoncé qui peut être observé
de plusieurs points de vue et qui n’est pas facile à définir.
Les points qu’on peut voir dans la diapositive, ce sont des points que l’on mentionne souvent dans
les textes où l’on traite des proverbes.
De plus, dans les études les plus récentes, on évite d’utiliser le mot « proverbe », même si ce mot
est présent dans le dictionnaire. Par contre, du point de vue de l’analyse linguistique, on a
tendance à utiliser un autre terme, c’est-à-dire parémiologie, qui est la branche de la linguistique
qui s’intéresse aux proverbes. On utilise le terme parémie pour toute une série de formulations
qui ont des caractéristiques qui font de sorte que ces formulations soient perçues comme des
proverbes. Il existe une large gamme d’énoncés qui sont considérés comme des proverbes. En
outre, chaque langue a une série de mots que l’on utilise pour différencier, c’est-à-dire qu’il y a
une prolifération terminologique qui renvoie à quelque chose de particulier, ce qui génère de la
confusion. Du point de vue de la terminologie, on a donc essayé de mettre de l’ordre et on a utilisé
le terme parémiologie ou parémie.
Comme l’on peut voir dans la diapositive, il y a un problème du point de vue traductologique :
chaque langue a ses propres proverbes, dont certains sont translinguistiques, c’est-à-dire qu’ils
sont présents dans plusieurs langues. Certains proverbes sont translinguistiques du point de vue
conceptuel, mais leur formulation peut être aussi très différente d’une langue à l’autre.
Il existe de nombreuses études dédiées à cet aspect, où l’on fait des comparaisons parmi des
langues différentes, par exemple le français et le chinois.
Il y a aussi un problème du point de vue diachronique et un problème du point de vue
synchronique : ce sont deux points tout à fait différents, car il existe des proverbes qui sont assez
anciens et dont il est possible remonter à des variantes précédentes, par exemple en ce qui
concerne le proverbe « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ». On peut remarquer qu’il y
a une transparence sémantique et syntaxique, étant donné que c’est un proverbe qui existe aussi
en italien. Il y a donc une proximité linguistique. Il existe deux variantes de ce proverbe :
-Là où le chat n’est, souris y révèle, qui appartient au XIIIe siècle.
-Absent le chat, les souris dansent.
L’étude diachronique prévoit le rapport parmi plusieurs moments synchroniques. La synchronie
fait référence à l’époque contemporaine au locuteur. Lorsqu’on analyse des proverbes utilisés en
italien, en français, en espagnol, etc. dans notre époque actuelle, on faut une étude synchronique.
Lorsqu’on commence par l’ancien français et on fait une comparaisons parmi les différents étapes
anciennes de la langue (ancien français, français classique, français moderne) et on suit le
changement d’un phénomène sur une période beaucoup plus prolongée (à travers les siècles), on
fait une étude de type diachronique, qui contient une comparaison parmi plusieurs synchronies.
On essaie donc de comprendre quels sont les proverbes du français contemporain et il faut
comprendre s’il existe des variantes par rapport à chaque proverbe que l’on individue. Il y a des
proverbes qui se contredisent et ils peuvent aussi avoir plusieurs variantes. La recherche des
variantes est une partie intégrante de l’analyse synchronique des proverbes.
Lorsqu’on se réfère à la quotidienneté, il faut comprendre quel est l’état de la compétence
parémiologique des locuteurs. L’expression « énoncés sentencieux d’actualité » est beaucoup
utilisée pour se référer aux proverbes. C’est une expression qui prend en considération tous les
types d’énoncés.
Un autre élément problématique est le fait de comprendre si l’on peut parler, pour une certaine
communauté d’une certaine langue, de transmission de la compétence parémiologique. Il y a des
langues où l’usage des proverbes semble être diminué, parce qu’on ne les utilise plus comme on le
faisait dans le passé. Les générations plus anciennes utilisent davantage de proverbes que les plus
jeunes.
Le dernier point concerne un problème qui suscite l’intérêt des linguistes, c’est-à-dire essayer de
comprendre quels sont les éléments qui nous permettent de distinguer de façon claire le proverbe
des autres énoncés et aussi des autres formules
Les formules sont des énoncés rigides, souvent archaïques, qui sont utilisés dans certaines
cérémonies officielles ou dans des textes juridiques.
Il y a une profusion de termes qui se réfèrent aux énoncés sentencieux, comme par exemple
« proverbe ». On parle aussi de « sentence », « maxime », « refran » (qui est un terme qui n’existe
ni en italien ni en français, mais il existe en espagnol, où il y a donc une différence entre refran et
proverbe), aphorismes…
Il n’est pas facile de distinguer une sentence d’une maxime ou d’un aphorisme, même s’il est
possible d’individuer certaines différences ou caractérisations.
L’un des linguistes qui s’est intéressé à cette typologie d’énoncés dit « Sevilla (1988)…les mêmes
problèmes » (lire dans la diapositive), même si en français il y a une série de termes qui se
superposent et que le locuteur utilise sans savoir quelles sont les caractéristiques au niveau de
l’énoncé.
En français, il y a une différence entre proverbe et dicton. Il y a une différence entre « proverbe »,
qui est un mot d’origine cultivée, et ceux qui appartiennent à une tradition populaire.
Un autre élément important de l’énoncé proverbial est le concept d’autorité, qui se réfère à
l’auteur ou à la voix d’où provient le proverbe.
Il faut remarquer la citation d’Anscombre : évoquer le proverbe, c’est faire entendre la voix de « la
sagesse des nations », la « sagesse populaire », etc. On parle de la sagesse populaire ou des
nations vu que, pour les proverbes aussi, il y a un ancrage à la réalité populaire spécifique d’une
langue et d’un peuple. Il n’est pas possible de retrouver les mêmes formes de proverbe dans des
langues très différentes, on peut retrouver des équivalences, mais il y a une partie d’énoncés
proverbiaux qui représentent un certain peuple plutôt qu’un autre. Tout dépend de la typologie de
proverbe que l’on est en train d’analyser.
Il est important de tenir compte de la question de l’autorité du proverbe. Lorsqu’on cite un
proverbe, on le fait afin de l’utiliser, de façon pragmatique, en tant que renforcement de notre
idée ou de notre opinion, c’est un support qui n’est pas le nôtre. C’est une façon de faire entrer
dans la subjectivité ce qui est la pensée commune, la pensée de tout le monde.
La voix polyphonique, qui est celle du peuple, se cache dans le locuteur, qui peut s’identifier avec
elle à travers le pronom « ON ».
Les maximes ou les sentences sont associées à un certain auteur, par exemple Les maximes de La
Rochefoucauld. Dans certains cas, on garde la référence à une autorité spécifique. Dans d’autres
cas, une maxime, dont on connaît l’auteur à force de l’utiliser, n’est plus conçue comme «la
maxime de… » parce que cette maxime incarne la sagesse populaire, qui est associée aux énoncés
qui ont valeur de proverbe.
Caractère normatif : cela se réfère à quand le proverbe énonce une norme qui peut être de type
moral, philosophique et de conduite. Si l’on se conforme, en tant que locuteur, à un certain
proverbe, cela signifie que l’on respecte une norme en vigueur dans la société dans laquelle on vit.
Par exemple, si l’on dit « tel père tel fils », on indique le fait que les fils doivent avoir des conduites
semblables à celles du père. C’est une norme de conduite.
Parmi les termes indiqués pour faire une série de différences, il y a aussi l’usage du mot
apophtegmes.
L’expression « Paris vaut bien une messe », donc « Parigi val bene una messa » est un dicton
d’Henri IV (Henri de Navarre). C’est l’un des dictons les plus célèbres de la langue française et qui
fait référence au symbole de la France. Ce dicton signifie qu’il vaut la peine de faire des sacrifices
pour un but élevé. En italien, il s’agit d’un cas d’apophtegme : c’est un dicton mémorable de la
méthodique classique. C’est un dicton qui vient de la réalité et qui se réfère à la fin du XVIe siècle.
Pour récupérer la phrase, il faut remonter le temps.
La période de la fin du XVIe siècle se caractérisait pour la guerre des trois Henri, à la quelle il y a eu
la participation d’Henri de Navarre, Henri III et Henri de Pise. Le conflit a été gagné par Henri de
Navarre, lequel devient le premier Bourbon qui parvient à conquérir la couronne de France, mais
pour s’approprier de la couronne il devait se convertir au christianisme. Pour obtenir Paris, il s’est
converti. Le dicton a survécu jusqu’à nos jours. C’est un dicton utilisé par tout le monde, donc on
ne se demande pas d’où il provient, qui l’a dit et comment s’exprime l’élément d’autorité de cette
expression. On l’utilise comme s’il avait la même fonction qu’un proverbe.
Qu’est-ce que cela signifie « parémie » et comment ce mot est-il utilisé ?
La parémie est un mot utilisé aujourd’hui dans le domaine de la linguistique qui s’occupe des
proverbes. Sevilla, un linguiste très important en ce qui concerne les études sur les proverbes,
nous parle d’archilexème, qui est un lexème/hypéronyme qui englobe les proverbes. Cela
concerne la nécessité de choisir parmi maxime, sentence, dicton, etc. C’est un terme qui regroupe
tous les termes liés au proverbe.
La parémie est un énoncé mémorisé e compétence : cela signifie qu’on l’apprend en tant qu’unité,
en tant qu’ensemble, ainsi que l’on apprend les expressions figées. Tous les types de proverbes se
caractérisent par la brièveté, la fonction utilitaire et didactique, chaque proverbe a la fonction de
fournir un enseignement e il possède une valeur morale. On utilise les proverbes, insérés dans le
discours qui appartient au locuteur, dans des buts pragmatiques.
Les parémies comprennent plusieurs groupes, d’après leur usage :
-publicitaire (slogan) : on a tendance à définir le slogan publicitaire comme un type de parémie.
Beaucoup de slogans sont formulés syntactiquement en suivant le modèle propre aux proverbes.
-les parémies de tradition populaire : cela comprend les proverbes, les dictons, les phrases
proverbiales, les maximes, les sentences, etc.
-les parémies de tradition scientifique : aphorismes, sentences philosophiques, etc.
Avant d’arriver à la définition la plus citée, voyons quelque chose sur les premières
approches/considérations proposées par différents auteurs. Chaque réflexion ajoute ou relève
une partie caractéristique de ces phrases.
1971 : c’est la période où les études sur les proverbes commencent, où il y a des œuvres
lexicographiques. Selon la définition de Combet, le proverbe est une phrase à part entière (a tutti
gli effetti) et il exprime un enseignement moral ou pratique.
Un autre élément est celui qui nous mène à la question de l’autorité. Selon la définition de
Rodegem, le proverbe est en effet une règle, de toute nature, qui concerne différents domaines
de la réalité qui nous entoure. Pour chaque aspect de la réalité il existe quelques proverbes qui
nous disent comment on devrait se conduire.
Les deux autres pistes de recherche sont plus liées au rapport logique qui s’établit parmi les
éléments qui forment un proverbe et les proverbes ont tendance à avoir une structure binaire. Le
proverbe est presque toujours construit comme « Si X>Y ». Par exemple: “chi è causa del suo mal
pianga se stesso”: si je fais quelque chose qui me provoque du mal, je dois « piangere me
stesso » : il y a un rapport qui est considéré comme un principe d’implication, c’est un schéma
prototypique des proverbes.
Si l’on lit le principe d’implication dont Kleiber nous parle, on voit que la plupart des proverbes se
construit comme cela, ils ont une structure binaire : ils se composent de deux parties et le lien
logique entre les deux parties est toujours un lien implicatif.
Anscombre préfère transformer et rendre moins rigide le rapport d’implication en parlant du
rapport argumentatif : par rapport à la piste précédente, ici la nature de ce rapport binaire est
plus nuancée.
Anscombre prend à titre d’exemple le proverbe « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent » :
le fait de dire qu’il s’agit d’un rapport d’implication est trop fort car on tient pour acquis que cette
situation est la seule qui puisse se présenter. L’absence du chat implique que les souris dansent,
c’est un contexte de cause-effet direct.
Selon Anscombre, dans certains cas il s’agit d’un rapport d’implication, alors que dans d’autres cas
ce rapport est moins structuré. « L’absence du chat » est la raison qui mène les souris à danser.
Dans la perspective métaphorique, on pourrait substituer l’absence du chat avec d’autres choses
qui pourrait néanmoins avoir comme conséquence le fait que les souris dansent. Dans le principe
d’implication, par contre, c’est comme si l’absence du chat était le seul contexte qui mène à ce
type de résulté. Dans le rapport argumentatif, par contre, il s’agit tout simplement d’une
reformulation et d’utiliser un élément moins spécifique.
Définitions de parémie.
Si l’on analyse ces trois définitions de proverbe, on remarque qu’il y a des éléments communs,
mais si l’on réfléchit à comment chaque auteur s’exprime, on voit qu’on est face à des définitions
différentes. Par exemples, des œuvres importantes et d’usage commun définissent le proverbe de
cette façon :
-Le Petit Robert nous parle de formule, qui peut être un énoncé complètement différent par
rapport au proverbe.
-Le Trésor de la langue française parle de sentences ou d’images.
En ce qui concerne les caractéristiques des proverbes que l’on doit retrouver dans tous les
proverbes, on peut dire que les proverbes doivent :
- représenter une norme de comportement en vigueur au sein d’une communauté linguistique ;
LEZIONE 14
[per l’esame ha detto non solo di memorizzare gli esempi di collocazioni/proverbi che ci ha dato lei
ma di trovarne anche altri noi così da mostrare di aver capito le cose e di mostrare la nostra
competenza del francese. All’esame si parte da elementi concreti di lingua e, poi, si passa alla
domanda di presentazione del fenomeno]
Les éléments en gras, surtout les deux premiers, sont des éléments importants dans la définition
et dans la caractérisation des proverbes.
●Le fait que les proverbes aient cette « THÉMATIQUE GÉNÉRIQUE » assure la survie du proverbe
lui-même. Plus le proverbe est générique, plus il a la capacité de survivre à travers les siècles. Cela
explique le fait que, dans certains cas, les proverbes subissent un glissement sémantique en
changeant leur signification. Le caractère générique de leur contenu permet de les adapter, de les
actualiser et de les rendre pertinentes pendant les différentes époques. Le caractère générique de
leur thématique est souvent lié à un élément morphosyntaxique, c’est-à-dire la présence de
verbes conjugués au présent indicatif.
Il y a aussi le présent historique qui peut être employé pour décrire des faits historiques qui se
sont produits il y a longtemps.
PRÉSENT → est un verbe lié à un signification atemporelle. Chaque fois que je dis une phrase au
présent, elle peut avoir une double signification :
Les proverbes se référent aux thématiques qui concernent des aspects importants et
omniprésents dans la vie de l’homme, tels que : amitié, prudence, vie, mort, souffrance. Ce sont
tous des domaines inhérents à l’existence humaine. Cette valeur de généricité devient un élément
qui fait acquérir un deuxième élément au proverbe, c’est-à-dire son UNIVERSALITÉ. La vie, la mort
son des aspects qui ont un caractère universel : ils sont toujours présents au-delà des spécificités
culturelles ou du moment historique donné. Le fait que le proverbe se réfère à ces aspects et
représente une norme, une règle et qu’il ait une morale (il y a toujours une sorte de moralité, de
philosophie de vie), permet aux proverbes d’être des structures à contenu moral. C’est la raison
pour laquelle il y a des gens qui établissent une équivalence entre le proverbe général et le
proverbe moral. Tout proverbe a cette caractéristique d’être moralisateur.
grâce à sa généricité, le proverbe s’est adapté aux changements ou, encore, il peut être
toujours valable ;
les dictons (ayant cet aspect plus caractéristique/concret/ ce lien avec des situations
spécifiques) a eu plus de difficultés à survivre. Les plus génériques ont survécu et d’autres,
qui peuvent avoir une valence plus générique, réussissent à survivre et à être utilisés
comme ‘’APRÈS LA PLUIE, LE BEAU TEMPS’’. Cela fait référence à un fait climatique car on
parle de pluie et de temps mais il est claire que, à travers le sens métaphorique de pluie et
de temps, on glisse dans un domaine de contenu qui devient une situation qu’on peut
appliquer à n’importe quelle situation de la vie.
La pluie et la tempête-> sont des métaphores des situations compliquées de la vie
le beau temps-> métaphore de la sortie des situations compliquées de la vie
Grâce au sens métaphorique, on acquiert un caractère générique qui permet de les rendre
actuels à toute époque. Certains de ces dictons ont survécu plus que d’autres.
Sevilla Muñoz élargit l’acception du terme à d’autres domaines de l’activité humaine, dans une
perspective diachronique: ‘’Bien des dictons du travail sont tombés dans l’oubli du fait que la
société rurale où ils sont nés a cédé la place à une société technologique et industrielle…, certains,
s’utilisent encore fréquemment, car, avec le temps, ils ont acquis un haut degré d’idiomaticité, ce
qui les rapproche des proverbes moraux. Ex. la parémie ‘’après la pluie, le beau temps’’.
Il s’agit de structures linguistiques liées à la culture populaire, locale.
On utilise le terme PARÉMIE pour éliminer la difficulté de caractériser un énoncé comme
dicton/proverbe. Parémie est un terme qui regroupe toutes les différences subtiles qui
s’amincissent (assottigliano) de plus en plus quand on s’éloigne de l’époque qui a crée ce
proverbe déterminé et qui se confondent. Il est difficile de caractériser de façon synchrone un
élément comme ‘’après la pluie, le beau temps’’ et de dire qu’il s’agit d’un dicton. Il peut être vu
tranquillement comme proverbe.
En français, il s’agit d’une distinction terminologique importante même s’il est difficile de la
maintenir du point de vue linguistique.
DÉFINITION DICTON → Le dicton est une parémie populaire qui adopte fréquemment une
forme poétique pour transmettre tout un code du savoir-vivre, du savoir-faire applicable
aux situations très concrètes. Les dictons diffèrent des proverbes moraux par leur
caractère régional et leur thématique spécifique, puisqu’elle porte sur la météorologie
(Quand le chat se passe la patte sur la tête, / Bientôt il y aura tempête), les activités du
travail (du paysan, de l’éleveur, du marin, du chasseur…. : Tue ton cochon à la Saint-
Martin/ Et invite ton voisin), la superstition ou la croyance (Qui tue le goéland/ La mort
l’attend)
Ces structures sont des structures rigides, fixes, fermées qui ne peuvent pas opérer
syntaxiquement, c’est-à-dire que plus le degré idiomatique, la fixité, la rigidité syntaxique est
élevé, moins je peux faire les transformations syntaxiques que nous avons vues. Qu’est-ce qui me
fait penser ça ? Que ces structures, au moment où je les apprends, je les apprends comme des
structures entières et, donc, équivalent, à des mots. Quand j’apprends la phrase ‘’il faut pas parler
de corde dans la maison du pendu’’, je l’apprends telle qu’elle est : il y a des verbes, des règles
syntaxiques qui sont respectées pour la former parce que c’est une phrase tout à fait normale du
point de vue syntaxique. Mais il y a une différence entre des milliards de phrases qui sortent par
ma bouche et la phrase ‘’il faut pas parler de corde dans la maison du pendu’’. Cette phrase-ci je la
produit du point de vue phonétique (la verbalizzo) mais, dans la phase d’apprentissage, cette
phrase fait partie de ma compétence parce que je l’apprends en bloc ( TRADOTTO IN PAROLE
POVERE : non è una frase che invento o produco io nel momento in cui sto parlando ma è
espressione già fatta/fissa. O apprendo questa intera frase, o apprendo la parola cane è la stessa
cosa). Cela signifie ’’mémoriser en compétence’’. Au moment où je dis :‘’il ne faut pas parler de
corde dans la maison du pendu’’, je ne produis pas une phrase, mais c’est comme si je produisais
un mot parce que je ne peux pas changer cette phrase. Je l’ai apprise en bloc comme le reste du
vocabulaire de ma langue parce qu’elle a le statut de parole.
Les mots sont des éléments autonomes qu’on utilise librement dans les différentes phrases qu’on
forme. On apprend ces structures de la même façon, mais on ne construit pas cette phrase de
manière libre. C’est un point essentiel pour comprendre quelle est la différence entre ces
structures de tout le monde des énoncés idiomatiques, de tous ceux qui partagent cette fixité
structurelle. Si nous ne stabilisons pas cet élément, nous ne comprenons pas la nature essentielle
de ces formes par rapport à d’autres énoncés. La chose la plus claire qui peut aider à établir cette
différence est de dire que ces structures, en ce qui concerne les énoncés développés, sont codifiés
par le locuteur comme s’ils étaient des éléments uniques comme les mots, comme si c’était un
seul mot. Je ne peux pas opérer à ce stade.
Une caractéristique que l’on retrouve dans ces phrases proverbiales (et qui est aussi l’un des traits
d’un syntaxe archaïque) est la SUPPRESSION D’ÉLÉMENTS GRAMMATICAUX car il peut y avoir des
cas où certains éléments grammaticaux n’apparaissent pas, alors que dans d’autres situations on
les mettrait
-Amitié passe richesse
-Mauvaise herbe ne meurt pas/croît toujours
Le français est une langue qui emploie le déterminant le plus souvent que l’italien et ce détail rend
un texte italien plus français ou un texte français plus italien. Le français utilise plus souvent la
préposition : même quand on fait la liste des courses, il faut toujours répéter la préposition. Ne
pas le faire crée un effet d’union des éléments qui se suivent. En italien il n’y a pas cette différence
sémantique. Ce sont des éléments insidieux pour un locuteur italophone qui apprend le français.
C’est pourquoi cet élément de suppression d’éléments grammaticaux est souligné.
Le français est une langue qui exige un des éléments qui a une fonction déterminante devant un
nom. Le déterminant en français est essentiel, encore plus important du point de vue
morphologique : on a besoin du déterminant, sinon il y a une série de mots où on n’entend pas le
pluriel. En français le déterminant est intimement lié au nom. En italien on pourrait ne pas utiliser
l’article parce qu’on a le désinence du nom qui donne déjà une série de caractéristiques du nom .
CARACTERISTIQUE DE TYPE SYNTAXIQUE QUI CARACTÉRISENT LE PROVERBE: « ÉLÉMENTS
LINGUISTIQUES CONSTITUTIFS DU PROVERBE »
Les proverbes sont des phrases du français : ils peuvent servir à répéter, repenser et améliorer la
compétence du français. Ces caractéristiques sont des caractéristiques syntaxiques qui ont
également une valeur sémantique. C’est la syntaxe qui a aussi un sens car ces éléments
syntaxiques servent ou, en tout cas, ce sont ceux que la langue nous offre pour créer les
caractéristiques de signification générique dont nous avons parlé. Le caractère générique
s’associe aussi à la fréquence parce que tous les proverbes présentent une situation x comme la
plus fréquente.
La sagesse populaire vient du fait que l’histoire de l’humanité a eu l’occasion d’assister N fois à
l’apparition de la situation qui converge dans le proverbe. C’est pourquoi nous pensons que ce que
dit le proverbe est juste. Il y a des éléments syntaxiques qui sont aussi des choix lexicaux : le
pronom a une valeur lexicale, une valeur syntaxique qui permet de transmettre ce sens de
généricité. Il y a, ensuite, d’autres éléments qui permettent de souligner la question de la
fréquence et, ensuite, il y a des éléments qui rendent le proverbe atemporel, c’est-à-dire toujours
valable parce que le proverbe doit nécessairement avoir ces caractéristiques.
Le proverbe est puissant, il a la vie éternelle, il a le sens de la sagesse populaire et il survit aux
temps, aux peuples et à la vie de nous tous. Cette puissance doit être conservée à travers des
moyens particuliers : à travers des éléments qui sont inhérentes à la langue. Ces éléments se
réalisent à travers le type de sujet : le proverbe ne peut avoir un sujet quelconque. Le sujet
grammatical et sémantique ne peut avoir que des caractéristiques qui lui donnent cette valeur
générique. Ce sont des éléments qui donnent un caractère général même aux phrases que nous
utilisons. Dans les phrases que
je dis ou que j’écris, j’utilise des phrases génériques et valides dans mon discours mais ce ne sont
pas des proverbes, ce sont mes opinions (mais la structure linguistique peut être la même).
POUR LE SUJET → il désigne une catégorie dans son ensemble, qui peut être exprimée par :
1) une proposition relative sans antécédent, invariablement introduite par « qui »
ex. « qui dort, dîne »
Il s’agit des relatives qui ne sont pas très utilisées en français. Elles sont tout à fait standard. Il faut
souligner le fait qu’elle doit être sans antécédent car le pronom relatif a une caractéristique
spécifique : celle de reprendre un antécédent, de renvoyer à quelque chose qui appartient à la
phrase principale. Ici, en revanche, il n’y a pas d’antécédent. Ce sont toutes des phrases qui
commencent par le ‘’qui’’ en français (tout comme ‘’chi dorme non piglia pesci'' où ‘’qui’’ est
pronom relatif mais ne se réfère à personne en particulier, n’a pas d’antécédent spécifique). Par
contre, en français, dans tous les autres cas où nous utilisons ''qui’’, nous reprenons un élément
de la phrase précédente qui devient sujet dans la phrase relative (je choisis ‘’qui’’ et non ‘’que’’).
Ces phrases sont relatives sans précédent et existent en italien comme dans d’autres langues. Il
s’agit d’un premier élément syntaxique par lequel le proverbe exprime son caractère générique.
‘’qui’’, c’est celui qui (à tout moment, lieu, époque) fait cette chose déterminée.
2) un nom accompagné d’un article défini à la valeur générique
ex. « L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE »
Il est important parce que l’article défini est présenté en opposition à l’article indéfini .
L’article défini, comme son nom l’indique, détermine quelque chose -> 'le chien'-> optique précise.
L’article défini a aussi une autre fonction qui est complètement opposée : c’est-à-dire qu’il a la
capacité de présenter, donner une valeur générique au substantif avec lequel on l’utilise. C’est
avec cette signification qu’on le retrouve dans des exemples hors de contexte (comme ceux qui
sont montrés pour expliquer une règle, ceux qui se trouvent dans les dictionnaires). Au moment
où on a un énoncé, il est évident que l’article défini ne peut pas renvoyer à un élément spécifique
(pour le fait même d’être présenté comme une phrase grammaticale et, par conséquent,
absolument hors de contexte).
« Le moine » est vu comme catégorie générale d’être humain
3) le pronom indéterminé « on » (quoique beaucoup moins fréquemment que dans les maximes)-
> ex. « À FORCE DE CHOISR, ON PREND LE PIRE »
Tous les pronoms avec valeur d’indétermination sont ceux qui peuvent se produire dans la
fonction de sujet dans les pronoms.
4) je, tu, vous perdent toute valeur déictique
Les pronoms personnels sont des pronoms déictiques, c’est-à-dire des éléments qui, pour être
interprétés, ont besoin d’un contexte précis et spécifique. Quand on dit ‘’je’’, c’est un pronom, et
on comprend ce que c’est. Mais pour le remplir de sens, il faut savoir à qui on se réfère, il faut
connaître le ‘’je’’. Tous les pronoms interlocutifs (je, tu, vous) Je peux interpréter les pronoms
interlocutifs (je, tu, vous) et je peux comprendre qui sont , seulement si je sais qui sont les gens
dont on parle.
Si je dis ‘’demain’’, c’est un adverbe déictique parce que, si je sais que c’est ‘’aujourd’hui’’, alors je
peux savoir le type de demain dont on parle. ‘’Demain’’ se rapporte à aujourd’hui.
- ‘’Si tu donnes de l’importance à l’université, tu étudies d’une certaine façon’’-> il est clair que je
dis cette phrase à un interlocuteur, le 'tu' peut avoir une valeur déictique puisque je me réfère à
un ‘’tu’’ spécifique, à une personne qui est en face de moi, à un ‘’tu’’ ami.
Mais si je parle en général à une personne et que je ne me réfère pas à cette personne, alors je
veux lui dire que ‘’quand quelqu’un donne de l’importance à l’université, alors il étudie d’une
certaine façon’’. Il y a une différence avec la première phrase. Dans ce cas, ‘’tu’’ n’est plus
déictique, il ne se réfère pas à un interlocuteur précis, mais je ne fais que donner un exemple
générique en supposant qu’il y ait une sorte d’identification entre ‘’tu, je, nous’’ pour faire la
chose qui fait le ‘’tu’’ générique.
Je peux dire « aiutati che Dio ti aiuta » à n’importe qui (même à moi-même). Je ne parle pas de
quelqu’un en particulier. Je l’utilise avec une valeur qui est comme un ‘’on’’ plus que comme un
vrai ‘’tu’’.
La même chose vaut pour la phrase « dimmi con chi te la fai e ti dirò chi sei» .
Le locuteur donne des exemples qu’il considère comme génériques mais s’adresse à
l’interlocuteur. En italien (langue à sujet nul) tout cela se voit encore plus.
5)le pronom indéfini tel-> ‘’TEL QUI RIT VENDREDI DIMANCHE PLEURERA ‘’
Le pronom indéfini ‘’tel’’ n’est pas très fréquent en français car il est utilisé plus comme adjectif
que comme pronom. Nous, en italien, n’avons pas ‘’tel’’ mais nous avons simplement le ‘’chi’’.
-Le sujet exprimé par un nom avec article défini attire un objet à article défini-> ‘’L’ARGENT
NE FAIS PAS LE BONHEUR’’, ‘’ SELON LE VENT, LA VOILE’’
- L’absence d’article dans le sujet entraine souvent l’absence d’article pour l’objet->
‘’PAUVRETÉ N’EST PAS VICE’’
POUR LES ÉLÉMENTS MORPHOLOGIQUES DÉICTIQUES : ils sont généralement exclus et,
lorsqu’ils sont présents, ils ont perdu leur valeur déictique
ex. ‘’AUJOURD’HUI EN FLEURS, DEMAIN EN PLEURS’’
Il y a des éléments morphologiques qui n’ont pas de valeur de déictique même s’ils
appartiennent à la catégorie des déictiques,. Si dans un proverbe je dis ‘’aujourd’hui’’ , je ne
me réfère vraiment à ‘’aujourd’hui’’, c’est une sorte de savoir partagé avec mon interlocuteur -
> je sais qu’aujourd’hui ce n’est pas vraiment ‘’aujourd’hui’’ mais c’est un ‘’aujourd’hui’’ de
tout moment. ‘’Demain’’ est le demain de chaque moment par rapport à cet ‘’aujourd’hui’’ ,
qui n’est pas temporel. Quand on voit ces éléments, on voit que du point de vue sémantique
ils perdent la signification qui les caractérise en tant que déictiques et qu’ils ont dans la langue
utilisée comme code libre.
POUR CE QUI EST DE L’EMPLOIE DU NOM PROPRE: ils peuvent apparaître dans un
proverbe si le nom propre est clairement connoté en diachronie
ex. ‘’ROME NE S’EST PAS FAITE EN UN JOUR’’
Les noms propres compris comme tels ne sont pas présents dans les proverbes. S’il y en a, alors ils
doivent être pleinement connotés en diachronie. Ça veut dire que dans le proverbe, il ne peut pas
y avoir de sujet comme le nom ‘’Pinco Pallino’’. Il y a presque toujours des lieux (Rome est un nom
exactement comme Charlemagne) puisque le proverbe doit avoir l’élément au caractère général.
Cela signifie qu’au moment où je le cite, il doit être immédiatement compris par le locuteur qui
m’écoute. Le locuteur doit comprendre de quoi je parle. Quand il y a un élément de ce genre (qui
serait fortement déictique car le nom propre a pour caractéristique de définir une personne ou un
lieu de façon non équivoque, comme égal à lui-même ou comme unique au monde) est la
diachronie qui donne au nom propre cette valeur générique . Si le fait s’est produit hier, il n’est
probablement pas encore aussi répandu. Il s’agit de lieux mais aussi dans ce sens la diachronie y
est liée.
Quarto c’est un nom tel que Rome, mais il n’est pas connu à moins que ce ne soit une chose très
localisée car a une histoire derrière lui et a cet élément de notoriété.
La plupart des proverbes emploient le verbe présent. Lorsqu’il y a d’autres verbes , c’est le même
discours qu’on a fait pour les déictiques. Même s’il y a un futur, c’est un futur qui n’est pas établi
sur la base d’un présent réel. Tous les proverbes vivent de leur propre vie, comme dans un univers
parallèle où il n’y a ni lieu ni temps, où tout est immobilisé. Tout ça en fait des proverbes. Tous ces
caractéristiques en font des proverbes.
« Qui vivra, verra » est un futur qui vaut toujours, pas un futur que je détermine sur la base de
l’époque actuelle. On crée des situations détachées des référents et des événements
contemporains. Il s’agit d’une caractéristique qui permet aux proverbes de survivre en tant que
tels.
LEZIONE 15
TRAITS DISTINCTIFS DES PROVERBES
Un élément fondamental qui concerne les proverbes, c’est l’ORGANISATION BINAIRE, c’est-à-dire
une organisation formée par deux phrases. Ce sont rares les cas où on ne trouve pas ce type de
construction (ex : phrases elliptiques/nominales où on élimine le verbe qui reste présent
seulement dans la structure sous-jacente). Voyons certains cas de construction binaire :
Organisation binaire:
Le rythme et la rime = le rythme est donné par la distribution et par le nombre des syllabes
d’un énoncé, il concerne aussi l’accentuation qui est différente par rapport à la langue. La
rime, par contre, aide la mémorisation. Ce n’est pas un hasard, en effet, si beaucoup de
textes orales (comptines, poésie, ballades) se basent sur l’usage des rimes.A chaque
oiseau son nid est beau; Petit à petit l’oiseau fait son nid.
Une syntaxe défectueuse ou archaïque = Comme les proverbes ont une tradition qui peut
être très ancienne, il est possible que certains d’entre eux ont une syntaxe archaïque et
défectueuse en ce qui concerne la formation régulière du système linguistique du français
contemporain Le cœur ne peut doloir ce que l’œil ne peut voir (manca il PAS, aujourd’hui
dans la langue orale on vérifie une tendence contraire parce qu’on tend à éliminer NE et à
garder PAS. Il s’agit d’une alternance typique de l’évolution linguistique du français tant
que certains spécialistes parlent de “évolution stable”); Qui trop embrasse, mal étreint (la
relative est sans antécédent et ce cas peut être considéré un cas de syntaxe archaïque).
Les phrases génériques qui ne font qu’expliciter le concept étudié et qui sont donc
nécessairement vraies : a priori analytiques, comme « Les triangles sont des figures
géométriques » Il s’agit de priori analytiques car on peut les considérés prévisibles et on
peut y arriver grâce à des analyses qui ont démontré la véridicité de l’énoncé.
Celles qui correspondent à une vérité générale : a priori non analytiques, comme « Les
chats chassent les souris » Elles correspondent à des vérités générales mais elles ne sont
pas analytiques car elles se basent seulement sur notre connaissance et pas sur des études
spécifiques. C’est une vérité générale par rapport au premier cas, car des contre-exemples
peuvent la démentir.
Celles qui correspondent à une image « locale » du monde pour un certain locuteur,
valides donc pour ce locuteur : les non a priori synthétiques ou typifiantes locales, comme
« Les dentistes sont antipathiques » Ce sont de vérités qui correspondent au monde
localisé du ce locuteur, elles ne sont pas des a priori et elles sont synthétiques car elles
proviennent d’une synthèse, d’une généralisation de la réalité qui parte d’une expérience
individuelle. Cela ne signifie pas que ces phrases ne peuvent pas être vraies, mais elles le
sont seulement pour un groupe d’individus qui ont fait cette expérience. Les idées
stéréotypées fonctionnent dans la même manière : le locuteur qui ne réussit pas à analyser
une réalité complexe arrive à la généraliser et à la réduire à un seul aspect. C’est une
manière pour se sentir partie d’un groupe où on partage les mêmes croyances.
LA PRESENCE ET LE FONCTIONNEMENT DE LA NORME DES PROVERBES
Le fait que les proverbes énoncent une vérité toujours valide permet que l’énoncé, lui-même,
devienne un porteur d’une norme, d’une règle. Les proverbes agissent comme une phrase qui est
toujours valides car elle suit toujours une règle. A la base de la phrase : “tale padre, tale figlio” il y
à l’Idée qu’un individu pense toujours que les enfants doivent ressembler à leurs parent. L’énoncé
vient, donc, présenté comme toujours vrai et la présence d’une exception ne change pas cette
vérité énoncée. Ces énoncés ne doivent pas forcément faire référence à quelque chose qui se
passe dans le monde réel, car ils sont liés à une idée qu’on a par rapport à une situation. C’est la
raison pour laquelle les proverbes sont porteurs aussi de stéréotypes culturels.
Le proverbe vérifie la règle générale sous-jacente (Tel père, tel fils ; il n’y a pas de fumée sans feu ;
Qui sème le vent récolte la tempête) modello : LES X SONT Y
A) Le proverbe indique que la règle n’a pas été respectée (Tout ce qui brille n’est pas or ; ce n’est
pas à un vieux singe que l’on apprend à faire des grimaces) ces règles qui ne sont pas
respectées n’influencent pas la règle, elle-même. Si je dis : “non tutto ciò che brilla è oro”, je
fais référence à des choses qui brillent même s’elles ne sont pas de l’or, mais cela ne met pas
en discussion que l’or brille. Ce sont des proverbes qui ne mettent pas en discuission la règle à
laquelle ils font référence.
Les proverbes indiquant la vérification de la règle (ulteriori esempi)
Forme affirmative : Qui a bu boira ; les absents ont toujours tort ; qui va à la chasse
perd sa place ; un singe habillé en pourpre est toujours un singe ; Aide-toi, le ciel
t’aidera ; Un homme averti est en vaut deux règles énoncées à la forme affirmative
Forme négative (Négation simple : « Aucun X n’est Y »/ « X n’est jamais Y » ou double
négation : « Il n’y a pas de X sans Y », sémantiquement proche d’une valeur
affirmative : « Tous les X sont Y » : Les chiens ne font pas des chats, il n’est pas de
fumée sans feu, Pas de rose sans épines. Si je dis : “non c’è rosa senza spine “ (au
négatif) je suis en train de dire la même chose de “tutte le rose hanno le spine”, la
vérité est la même.
L’EQUIVALENCE PAREMIOLOGIQUE
Elle concerne la traduisibilité des proverbes. Un locuteur L2 et L3 doit comprendre quels sont les
éléments d’un proverbe correspondante à sa langue. L’équivalence parémiologique n’est pas
simple à trouver car pour traduire un proverbe il faut d’abord partir de son sens, analyser la
signification et quel message il porte. Seulement après ce passage on peut partir à la recherche du
proverbe dans l’autre langue qui pourrait être complètement différent au niveau lexical, mais
avoir le même sens. La difficulté est grande surtout si l’on doit créer des instruments comme les
dictionnaires des proverbes. Ce discours est vaut aussi pour les phrases idiomatique.
Passages à suivre:
Chercher dans l’autre langue l’unité de sens qui coïncide le plus possible avec la parémie de
la langue de départ
Saisir le message contenu dans les parémies ne pas confondre le sens qu’on peut
déduire d’un proverbe et son message.
Attribution du thème :
o Le superflu (Chat ganté ne peut pas rater) ;
o Expérience (chat échaudé craint l’eau froide) ;
o Prudence (Il ne faut pas réveiller le chat qui dort) ;
o Influence (Celui qui se couche avec les chiens se lève avec des puces) ;
o Autorité (Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort = proverbe anonyme tiré de la
bible, c’est la raison pour laquelle le thème est celui de l’autorité ;
o *Protagoniste du proverbe : concret (ce que lion ne peut, renard le fait) ou abstrait
(Mieux vaut ruse que force)
Distinction entre l’équivalence « formelle ou littérale » et l’équivalence « conceptuelle »
pas se confondre entre la ressemblance syntaxique/formelle (entre deux proverbes de
deux langues différentes) et la ressemblance conceptuelle, qui ont un message/sens
spécifiques. L’équivalence conceptuelle est prioritaire.
*Curiosité : Dans les proverbes français, le protagoniste est souvent le chat, un animal char à la
culture française. On peut consulter un site où on peut trouver tous les proverbes dont le
protagoniste est le chat http://www.chatsdumonde.com/le-chat-50/les-proverbes-sur-les-
chats-17003.php
C’est un exemple de fiche parémiologique, résultat d’une étude sur l’équivalence parémiologique
entre les proverbes portugais et espagnols. Elle résume le parcours qu’on a fait jusqu’ici car on
part d’un proverbe, puis on considère les textes et, enfin, les variantes diachroniques et
synchroniques de ce proverbe. On considère aussi le thème et le type de parémie (même un
slogan peut être inclus), les synonymes et les équivalences littéraires d’une même typologie de
proverbe.
La description des proverbes
« La description des proverbes à partir de leur classification en fonction des structures comporte,
schématiquement, l’analyse des propriétés syntaxiques et lexicales (inversion et variation de
distribution), voire sémantiques (mots, clés, variantes) ; des observations sur les mécanismes
récursifs (productivité des structures)*, sur les régularités formelles et sur les parentés entre
classes ; la mise en rapport des proverbes avec les phrases libres et les phrases figées. »
*En ce qui concerne le discours de la productivité des structures, il est intéressant de remarquer
quelles sont les structures utilisées les plus présentes dans les proverbes et quelles sont celles
utilisées pour en créer d’autres. Les proverbes, en effet, peuvent devenir eux-mêmes des modèles
avec lesquels un individu crée d’autres énoncés qui, à leur tour, peuvent devenir des proverbes.
On voit ici aussi des différences dans la formulation, et en français et en italien. Il est bien de
remarquer ces différences surtout en ce qui concerne les locuteurs inexperts de la langue qui
peuvent réutiliser certains mots ou certaines expressions dans des phrases libres.
Ici on voit le rapport parmi les structures de PHRASES PROVERBIALES vs PHRASES LIBRES. Les
structures avec “il faut + infinitif” sont des variantes de “on doit+ infinitif” et de l’impératif. Elles
sont presque synonymiques et peuvent être interchangeables car du point de vue de la
signification elles renvoient au même message. Sur ces 3 structures on construit la plus part des
proverbes. En effet, on le voit bien en lisant les exemples.
LEZIONE 16
Les proverbes: obéissance aux mécanismes des phrases libres (paraphrases, synonymie, etc.)
Il existe une certaine continuité entre la syntaxe des phrases proverbiales et des phrases libres.
En ce qui concerne les phrases libres, il y a une certaine synonymie syntactique entre les phrases
avec “il faut” ou avec le verbe “devoir” suivis d’un verbe à l’infinitif et l’impératif:
-Il faut + V-inf
-On doit + V-inf
-Impératif
Ces structures sont plus ou moins équivalentes.
Exemples (phrases libres):
Il faut pousser la porte pour l’ouvrir.
On doit pousser la porte pour l’ouvrir.
Proverbes français et italiens ayant comme sujet une relative sans antécédent:
Qui V1 N1 V2 N2 = Qui vole un œuf vole un bœuf
Chi V1 N1 V2 N2 = Chi trova un amico trova un tesoro
(Qui trouve un ami trouve un trésor)
On peut donc remarquer que lorsqu’en français il y a QUI, en italien il y a CHI. La structure
du proverbe est donc la même en ce cas.
Lorsque, en français, le proverbe commence par IL FAUT V-inf, par exemple Il ne faut pas
dire “Fontaine je ne boirai pas de ton eau”, en italien le proverbe commence par BISOGNA
V-inf (bisogna + infinitif), par exemple Bisogna dare un colpo al cerchio e uno alla botte (Il
faut donner un coup au cercle et un coup au tonneau)
Lorsqu’en français le proverbe commence par ON et il y a On V1 mais V2, par exemple On
prend les petits voleurs mais on épargne les grands, en italien il y a Si può V1 ma V2, par
exemple Si può rimediare al malfatto, ma non al mal detto (On peut trouver remède au mal
qu’on a fait mais pas au mal qu’on a dit). D’ailleurs, l’italien n’a pas de véritable équivalent
de “on”. On peut dire que l’équivalent est le “si passivante”, même si le sens est différent
car on utilise le “si passivante” quand le sujet n’est pas spécifié.
Voyons maintenant certaines caractéristiques de ces classes de proverbes qui sont les plus
fréquents:
Classe en QUI
Il s’agit toujours d’une façon de créer une sorte de spécularité et, donc, de chiasme à l’intérieur du
proverbe.
Cependant, sauf ces cas particuliers, la plupart des proverbes qui commencent par le pronom QUI
respectent la syntaxe que l’on peut utiliser pour n’importe quelle phrase du français
contemporain qui commence par QUI:
Qui a bonne tête ne manque pas de chapeaux
Qui a la jaunisse voit tout jaune
Qui n’a pas d’ami ne vit qu’à demi.
Ces exemples sont les modèles de structuration syntaxique que l’on peut utiliser avec du matériel
lexical de n’importe quel genre.
Le locuteur modifie donc la portée du proverbe car, même du point de vue sémantique, il réduit la
généralité de “il faut”.
Cette opération de modification, qui est très commune dans les structures avec falloir, est par
contre plus limitée lorsque le proverbe a une structure en QUI. Dans ces structures, on peut
quelquefois ajouter l’adverbe “souvent” mais on est moins libre.
Qui va souvent à la chasse perd sa place.
?Qui va quelquefois à la chasse perd sa place.
Par contre, l’attention à leur structure, à leur développement diachronique et au lien qui existe
entre le proverbe et la syntaxe des phrases libres, l’attention au proverbe en tant que partie
intégrante du système linguistique, c’est une phase assez récente.
Parémiographie: diffusion, compilation et corpus
L’un des premier textes avec une impostation notamment de type diachronique sur les proverbes
français remonte au début du XXe siècle, c’est-à-dire Proverbes français antérieurs au XVe siècle
de Joseph Morawski (1925).
Ensuite, lorsqu’il y a l’émersion d’une attention pour les structures proverbiales, il y a la naissance
d’une revue, qui est la première revue intégralement consacrée à la parémiologie, c’est-à-dire
Proverbium (1970).
Plus récemment, par contre, il y a eu la création de projets qui sont encore en phase de
développement, surtout dans le moment où on a pu utiliser les outils d’analyse automatique des
textes. En effet, en France il y a beaucoup de laboratoires associées aux universités qui ont
digitalisé de nombreuses œuvres du Moyen-Âge jusqu’à nos jours. Ce sont des corpora très riches
et ils sont tous informatisés et étiquetés pour l’analyse syntaxique, lexicale ou morphologique.
Cela est moins important en Italie.
Il y a le projet DicAuPro (Dictionnaire automatique et philosophique des proverbes,
http://cental.uclouvain.be/dicaupro/a_propos.php ). Il est intéressant l’usage de “philosophique”
pour un dictionnaire. Dans ce dictionnaire, on essaie de tenir compte et de la question
diachronique du proverbe et de la question traductive, mais la question traductive est moins
développée.
Par contre, la question traductive devient plus importante dans le projet ALIENTO ( “Analyses
Linguistiques Interculturelles d’ENoncés sapientiels et étude de leur Transmission de l’Orient vers
l’Occident et de l’Occident vers l’Orient http://aliento.msh-lorraine.fr/ ). Dans ce projet, on parle
d’énoncés sapientiels, qui est une autre terminologie qui a tendance à être plus large et à inclure
plusieurs types d’énoncés, non seulement donc ceux que nous sommes habitués à considérer
comme proverbes. Il y a, de plus, cette dimention interculturelle, donc traductive, et il y a ce
rapport entre l’orient et l’occident qui est aussi très intéressant car comme les proverbes sont un
produit linguistique et culturel, il est évident que comparer des cultures différentes est une façon
de faire émerger, à travers un parcours particulier, la diversité du point de vue culturel.
Le sens figuré
Tous les types d’énoncé que nous avons analysés pendant le cours ont en commun le fait qu’ils se
basent sur le sens figuré, c’est-à-dire qu’ils ont tous un sens figuré.
Quel est donc le sens figuré? Comment peut-on arriver à établir le sens figuré d’un mot?
On sait qu’il y a une distinction entre le sens propre et le sens figuré. On a toujours l’impression
que le sens figuré est quelque chose d’impropre par rapport au sens propre d’un mot.
Quand on essaie de donner une définition univoque de sens figuré, ce n’est pas si simple à
trouver. La sémantique est une branche intéressante de la linguistique, qui a aussi des liens avec la
philosophie. Il existe aussi une philosophie du langage, dans laquelle il y a une intersection parmi
la philosophie, la sémantique et la sémiotique. Il s’agit donc d’un secteur assez complexe.
Les notions de sens propre et de sens figuré ont une relation réciproque, c’est-à-dire que l’on
définit l’un en fonction de l’autre. Ce sont deux notions relationnelles.
Il existe plusieurs approches pour essayer de comprendre quel est le sens figuré. La première
approche est de type diachronique.
Cependant, avant de chercher à comprendre ce qu’est le sens figuré, il faut définir le sens propre.
Le sens figuré doit toujours se baser sur une signification primitive. On doit d’abord établir la
signification originelle d’un mot, aussi en remontant au latin. La signification originelle est parfois
la même qu’en latin. D’autres fois, cependant, comme de nombreux siècles ont passé, il y a des
altérations de signification. En tout cas, afin de comprendre la signification d’un mot, il y a cette
tendance à remonter à la signification originelle. Cela, c’est l’approche de type diachronique. S’il
y a des sens figurés, ils doivent être toujours liés, en quelque sorte, au sens propre du mot. En
d’autres termes, le sens figuré n’a pas d’existence en soi.
En sinchronie, par contre, selon certains linguistes, le sens propre d’un mot pourrait être l’usage
plus fréquent que l’on en fait. Cette approche aussi pose des problèmes car la sinchronie ne se
réfère pas seulement à la sinchronie actuelle. On peut parler de sinchronie aussi en se référant à
des époques du passé. L’usage est donc lié aussi aux textes qu’on a à disposition, c’est- à-dire les
corpora dont on peut disposer. Cependant, quand on travaille avec les corpora, on n’a qu’une
tranche d’éléments linguistiques, c’est donc toujours quelque chose de limité. On ne pourra jamais
avoir de statistiques qui incluent tous les usages d’un mot par un locuteur ou qui incluent tous les
usages d’un mot dans les textes dont on dispose. D’après certains, donc, cela aussi est une
approche qui pose des problèmes, même si dans l’ensemble cela fonctionne.
Si l’on raisonne dans les grandes lignes, le sens primitif est diachroniquement le sens originel et le
sens propre, c’est-à dire le sens primitif, le plus important, le sens qui définit un mot, c’est le sens
dans lequel un mot est le plus souvent utilisé.
Par contre, lorsqu’on analyse des cas spécifiques, on peut faire des objections, aussi parce qu’il y a
la question des registres: on doit analyser la fréquence d’usage d’un mot aussi sur la base du
registre, qui peut être le standard ou le registre plus familier.
La notion de la fréquence peut aussi changer en fonction de la typologie de texte utilisé, c’est-à-
dire texte comique, texte scientifique, etc.
Sens propre, sens figuré et par extension/analogie
Il faut remarquer qu’il n’existe pas seulement un sens propre et un sens figuré. En fait, entre le
sens propre et le sens figuré, il y a un troisième sens que l’on peut définir signification par
analogie. Dans certains cas, on prend un mot et on en fait un usage plus étendu, par analogie avec
le sens propre du mot.
“ Entre le sens propre et le sens figuré, il y a un troisième sens que nous nommerons sens propre
par extension, par analogie. L’extrémité inférieure du corpe de l’homme et d’un grand nombre
d’animaux se nomme pied. Ce mot est ici avec son sens primitif, avec son sens propre ; mais on a
étendu cette dénomination à d’autres objets ayant quelque analogie avec le pied des animaux. On
dit, par exemple: Le pied d’un arbre, le pied d’un montagne, le pied d’une muraille, le pied de la
salade. Voilà des significations par extensions.” (Pierre Larousse, Cours de style, 1912)
Pas tous les sens supplémentaires qu’un mot peut avoir sont des sens figurés: il y a aussi les
significations par extension.
“ Quand nous disons, l’éclat de la lumière, l’éclat du son, l’éclat de la vertu, dans la première
phrase, le mot éclat est pris dans le sense propre et primitif. Dans la seconde phrase, le mot éclat
est transporté par extension de la lumière au bruit, du sens de la vue, auquel il est propre, au sens
de l’ouïe, auquel il n’appartient qu’improprement. On ne doit pourtant pas dire que cette
expression l’éclat du son soit figurée, parce que les expressions figurées sont proprement
l’application qu’on fait à un objet intellectuel d’un mot destiné à exprimer un objet sensible,
comme on peut le voir dans la troisième phrase, où éclat est pris dans un sens figuré.”
(D’Alembert, 1821)
Éclat de la lumière=bagliore della luce
Éclat du son: dans ce cas, on ne peut pas traduire par “bagliore”. On doit donc rechercher d’autres
significations.
Éclat de la vertu: dans ce cas, la vertu est quelque chose d’abstrait. C’est un concept intellectuel.
On passe, donc, du domaine cu concret au domaine de l’abstrait. Par conséquence, il s’agit d’un
sens figuré.
Ces cas dans lesquels nous disons “le pied d’un arbre” ou “l’éclat du son”, ce sont un type
particulier de métaphore. On peut analyser ces types de dénominations comme des types de
métaphores. Il s’agit de métaphores qui ont complètement perdu leur caractère de métaphore. En
effet, en ce cas on parle de catachrèse, c’est-à-dire une métaphore morte. On peut la retrouver
dans de nombreuses expressions en n’importe quelle langue.
La CATACHRÈSE est une extension du sens d’un mot à une idée dépourvue de signe propre dans la
langue.
On utilise la catachrèse quand la langue n’a pas de mot approprié pour nommer quelque chose.
C’est un processus très commun dans les sciences: quand il y a un nouveau concept à nommer, on
utilise souvent une désignation qui utilise ce type de processus.
Un exemple est la navigation, non pas la navigation dans la mer, mais la navigation dans l’espace
ou sur internet. Beaucoup d’expressions qui font partie du domaine d’internet sont des extensions
du sens propre.
“ La catachrèse est une métaphore dont l’usage est si courant qu’elle n’est plus sentie comme
telle.” (CNRTL)
Un texte présente une série de redondances, d’éléments qui se répentent. Ce sont des
redondances de nature grammaticale, de nature morphologique, sémantique, qui font de sorte
que le locuteur puisse comprendre correctement le texte. Par exemple, le fait que dans un texte il
y a la répétition du pronom “je”, cet élément nous permet d’attribuer le texte à cet auteur. Le
pronom est un élément redondant, notamment dans une langue comme le français, mais c’est un
élément qui nous donne des notions grammaticales mais aussi sémantiques qui nous font
interpréter dans une façon particulière quels sont les acteurs de ce texte.
Encore, le fait de répéter un certain type de mots, par exemple le nom d’un personnage ou le
lexique qu’on utilise pour parler de quelque chose, qui fait partie du même champ lexical, cela
nous fait immédiatement comprendre quel est le sujet qu’on est en train d’aborder.
Les redondances sont l’élément qui donne la cohérence d’un texte.
La cohésion d’un texte est, par contre, liée à la question syntactique.
Une phrase comme “Je bois de l’eau” est une phrase isotopique car chaque élément correspond
avec l’autre, et du point de vue syntaxique et du point de vue sémantique.
Si l’on dit, par contre, une phrase comme “Je bois du béton”, cette phrase devient un cas
d’allotopie car il y a la rupture d’une chaîne d’éléments syntactiques et sémantiques qui la rendent
isotopique, c’est-à-dire bien formée. Il est évident que le béton est quelque chose que l’on ne boit
pas, donc il y a une rupture qui, en ce cas, se situe dans le sens.
Cependant, cela est difficile à établir car cette question est liée au type de texte utilisé et aussi à
l’époque dans laquelle elle est utilisée. Par exemple, certaines affirmations de nature scientifique
ont été pendant longtemps des énoncés allotopiques, c’est-à-dire des énoncés qui ne semblaient
pas cohérents, comme, par exemple, l’énoncé de la Terre qui tourne autour du soleil. Comme cela
ne correspondait pas aux croyances de l’époque dans laquelle cette affirmation a été produite,
pendant longtemps cet énoncé a été considéré comme un énoncé qui créait un sorte de
métaphore car c’est un énoncé dans lequel on violait des règles de signification pour l’époque
dans laquelle il a été produit. En effet, du point de vue de l’opinion publique, cet énoncé a
continué à être interprété comme ça pendant plus de temps par rapport à ce qui se passait dans
le domaine scientifique. Il est donc aussi important d’évaluer ces questions de sens en fonction de
l’époque dans lesquelles elles se créent.
Si l’on prend les phrases “La liberté fait la guerre à la morale, pour ainsi dire, et veut régner en
dépit d’elle” et “La justice doit régner à son tour après l’impunité”, il y a une rupture de l’isotopie,
c’est-à-dire le fait que la liberté et la justice ne peuvent pas régner. Ce sont les personnes qui
règnent. Ici, on a donc besoin d’une redondance qui est celle d’un sujet animé. Un sujet inanimé
ou abstrait ne peut pas régner.
La phrase “Le peuple règne” fonctionne bien du point de vue de la structure car le sujet est un
élément animé. Cependant, même ici, si nous recherchons le sens propre de régner, nous
découvrons que le véritable sens propre de régner fait référence au roi. C’est un élément
fondamental de la sémantique du verbe régner, car on peut l’utiliser plus ou moins selon sa propre
volonté, mais si l’on fait une analyse des traits sémantiques du verbe régner, on voit que ce qui
crée une différence entre régner et d’autres verbes comme avoir du pouvoir, dominer, etc., c’est
le fait que le sens propre de régner fait référence au roi: c’est le roi qui règne.
Afin d’utiliser le verbe régner dans son véritable sens propre, on doit produir un énoncé comme
“Cet homme [Louis XVI] doit régner ou mourir.
Si l’on dit “Il serait juste que le peuple régnât à son tour sur ses oppresseurs”, même ici le verbe
régner n’est pas utilisé dans son sens propre.
Sauf l’avant-dernier exemple, donc, on peut dire que tous les autres exemples vont d’un usage
métaphorique de “régner” jusqu’à un usage plus proprement figuré (dans les cas de “liberté” et
“justice”). Si l’on dit que la liberté ou la justice règne, on est dans le cas d’un usage figuré. Par
contre, si l’on dit que le peuple règne, c’est le cas d’une analogie parce qu’il y a au moins un sujet
animé (le peuple).
Les questions de l’usage du sens propre ou figuré ou du sens par extension d’un élément, ce sont
toujours des notions qui sont en relation les unes avec les autres. Il est presque impossible de
définir l’usage figuré ou propre d’un terme de façon absolue. Il est clair qu’un dictionnaire essaie
de le faire car c’est une priorité pour un dictionnaire, mais dans les dictionnaire on trouve souvent
des introductions où il y a des discussions qui renvoient à cette question de la pluralité des sens
d’un mot. On peut l’appeler synonymie, sens figuré, etc., mais en tout cas la chose importante est
arriver à définir dans quel type de sens on se trouve, en tenant compte du contexte et du cotexte
dans lequel un élément est utilisé.
Si l’on fait une analyse spécifique, on découvre qu’on fait beaucoup plus d’usages métaphoriques
par rapport à ceux que nous avons la perception d’utiliser.
Charles Bally, qui est l’un des auteurs les plus importants de l’analyse linguistique, a écrit un texte
vraiment célèbre, le Traité de stylistique française, en 1951. On se trouve dans l’époque classique
de la linguistique, dans laquelle certains auteurs ont écrit des textes très importants.
Il a écrit “ La plus grande imperfection dont souffre notre esprit est l’incapacité d’abstraire
absolument, c’est-à-dire de dégager un concept, de concevoir une idée en dehors de tout contact
avec la réalité concrète. Nous assimilons les notions abstraites aux objets de nos perceptions
sensibles, parce que c’est le seul moyen que nous ayons d’en prendre connaissance et de les
rendre intelligibles aux autres. Telle est l’origine de la métaphore, qui n’est autre chose qu’une
comparaison où l’esprit, dupe de l’association de deux représentations, confond en un seul terme
la notion caractérisée et l’objet sensible pris pour point de comparaison.”
Cette citation renvoie à la métaphore et à ce qu’il y a derrière la théorie de la métaphore
conceptuelle. Ce n’est pas un hasard que les deux auteurs, Lakoff et Johnson, sont un linguiste et
un philosophe. En effet, quand nous parlons de sens, il y a un aspect philosophique qui émerge de
façon naturelle.
Charles Bally fait une analyse du sens métaphorique comme interface entre la réalité concrète et
la possibilité et la nécessité que l’homme a de parler d’éléments qui ne sont pas concrets, mais il
ne peut que le faire à travers un usage de mots utilisés dans un sens figuré, métaphorique.