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Grammaire Française I

Prof. Dorin

Le syntagme prépositionnel

Le syntagme prépositionnel et les règles de réécriture

Le SP est constitué par un mot invariable, la préposition, suivi d’un syntagme nominal
avec lequel la préposition est étroitement liée.
Vous trouverez soulignés les SP dans les phrases suivantes :
Les voitures circulent dans la rue.
La télévision a retransmis un match de rugby.
Je serai toujours prêt à vous aider.

Le SP peut comporter aussi d’autres constituants :


a) Prép+SN : un livre de grammaire
b) Prép+Pronom : arriver avant quelqu’un
c) Prép+Infinitif à valeur nominale : une machine à écrire
d) Prép+adverbe : les gens d’ici
e) Prép+comparatif généralisé : le droit du plus fort

Cependant, la préposition est parfois absente (supprimée) du SP.


Comparez :
L’obélisque de Louxor se trouve à Paris.
L’obélisque de Louxor se trouve place de la Concorde.
Les vacances commencent dans trois jours.
Les vacances commencent la semaine prochaine.

Le Constituant SP peut être aussi constitués par un adverbe.

Ex : Nous vous appellerons demain.


Reviens immédiatement.

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Les fonctions du SP

Le SP peut avoir diverses fonctions :

a) SP de verbe :

Ce SP est donc un complément nécessaire du verbe : il ne peut pas être placé à un


autre endroit dans la phrase. Sa fonction syntaxique se trouve à l’intérieur du syntagme
verbal.
Ex : Cette réponse équivaut à un refus.
SP de Vbe (équivaut)

b) SP de Nom :
Ce SP dépend d’un Nom. Il ne peut pas être déplacé dans la phrase. Sa fonction se
trouve à l’intèrieur d’un syntagme nominal.
EX : Un tronc d’arbre barrait la route.
SP C de N (tronc)
Jean a acheté [un stylo à bille]. SN(COD de a acheté)
SP Cde N (stylo)

c) SP d’un Adjectif ou d’un adverbe (appartenant eux-mêmes à un SN ou à u SV) :


Ce SP ne peut pas être déplacé. Sa fonction se trouve dans un Syntagme
adjectival ou d’un Syntagme prépositionnel.
EX :
Une corbeille [pleine de fruits] est posée sur la table. SA de N (corbeille)
SP de Adj

Cette question a été étudiée [indépendamment de l’autre]. SP de phrase


SP de Adv (indépendamment)

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d) SP de phrase :
Ce SP est un constituant de la phrase entière. Il est en relation de sens avec le
SN sujet et le SV.
Il est déplaçable, c’est-à-dire qu’il peut figurer à diverses places dans la phrase.
Il est aussi effaçable.
Ex :
On peut tout juste acheter une bicyclette avec cette somme.
SP de Phrase (on peut tout juste acheter une
bicyclette)
Avec cette somme, on peut tout juste acheter une bicyclette.
On peut tout juste, avec cette somme, acheter une bicyclette.
On peut tout juste acheter, avec cette somme, une bicyclette.

Les prépositions

La préposition est un « mot » grammatical invariable qui aide à construire un


complément. A la différence de l’adverbe, qui ne gouverne aucun mot, la préposition
est un outil qui permet de mettre en relation syntaxique des éléments qui, sans elle,
ne pourraient pas être reliés. On parle aussi de fonction de liaison.

EX : Pierre joue dans le jardin. /* Pierre joue le jardin.

En absence de complément, la présence de la préposition dans la phrase est


impossible dans la phrase (*Pierre joue dans.). L’élément introduit para la préposition
(le régime), est toujours placé à droite de celle-ci.

Elle est un élément subordonnant car elle marque la dépendance entre les
termes qui l’environnent ou entre son régime et le reste de la phrase. Mais à différence

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de la conjonction de la subordination, la préposition ne permet pas d’insérer une phrase


dans une autre ni de mettre en relation des phrases ou des propositions.
Enfin, le régime de la préposition a toujours un statut de NOM, qu’il s’agisse
effectivement d’un Syntagme nominal ou pronominal (le chien de mon voisin), d’un
infinitif -alors à valeur nominale- (jolie à regarder) ou même d’une proposition
subordonnée (Je m’attends à ce qu’il vienne).
On dira donc que la préposition permet d’insérer dans la phrase un syntagme
essentiellement nominal, syntaxiquement dépendant.
Le syntagme prépositionnel qu’elle intègre a diverses fonctions syntaxiques dans
la phrase : complément circonstanciel, complément d’objet indirect, complément de
verbe, attribut du sujet, attribut de l’objet, complément du nom, apposition,
complément de l’adjectif.

Morphologie de la préposition
Les prépositions simples comprennent un grand nombre de formes directement
héritées du fonds latin (en, à, pour) ou issues par la conversion d’une autre
catégorie -adjectif, adverbe, participe— (devant, sauf, plein, vu., moyennant).
Les locutions prépositionnelles sont de formation plus récente, et elles sont très
nombreuses en français. Elles se forment à partir d’ancien groupe prépositionnels
(faute de, à la faveur de, au lieu de, force de, à l’occasion de), d’adverbes à
complément prépositionnel (conformément à), de propositions participiales (compte
tenu de).

L’adverbe

L’adverbe, catégorie assez peu homogène, est une forme invariable.


L’adverbe est destiné à apporter un appoint sémantique à un adjectif, à un verbe, une
phrase toute entière, rarement à un nom.
Il porte sur des parties de discours qui n’ont pas spécifiquement de genre ni de nombre
à imposer. C’est pourquoi il est invariable.

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Les formes adverbiales sont ainsi porteuses d’un contenu sémantique, dont le poids
varie d’un adverbe à l’autre. On opposera dans cette perspective les adverbes de
manière, qui renvoient à un concept très précis (ex : adroitement= sans adresse) aux
adverbes de négation porteurs de la seule idée négative, ou encore aux adverbes
d’intensité ou de degré, qui servent à mesurer la propriété (si aimable, le plus
aimable).

Trois critères permettent de reconnaître ou de définir la classe des adverbes :


a) L’invariabilité :
C’est le critère qui nous permet de différencier un adjectif d’un adverbe.
Ex. : haut ou bas restent invariables lorsqu’ils fonctionnent comme adverbes.
Elle parle bas. / Elle a une voix basse.

Remarque : Tout est la seule exception à la règle absolue de l’invariabilité de


l’adverbe. En effet, tout employé devant un adjectif féminin s’accorde en commençant
par une consonne s’accorde avec ce dernier :
Ex. : elles sont toutes fraîches, toutes heureuses.

Pourtant, il reste invariable devant l’adjectif au féminin à l’initiale vocalique :


Ex. : La France tout entière le soutenait.

b) La dépendance :
L’adverbe n’a pas d’autonomie syntaxique, il a besoin d’un support auquel se
rattacher. Dès lors, son statut est bien celui d’un complément :
-de verbe : il parle trop
-d’adjectif : Elle est très heureuse
-d’adverbe : Il parle très lentement
-de préposition : Il se plaça tout contre elle
-de phrase : Heureusement, il est arrivé à temps.
- de nom (rarement) : C’est une femme bien.

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c) L’intransitivité :
À la différence de la préposition, avec laquelle il partage le critère
d’invariabilité, l’adverbe ne peut introduire de complément. C’est précisément ce
critère qui fonde la distinction entre la préposition et l’adverbe, même en cas de
formes semblables. On distinguera ainsi un adverbe d’une préposition dans l’exemple
suivant :
Passe devant ! / Il marche devant elle.

Morphologie de l’adverbe

Les adverbes français ont différentes origines :


a) le latin (bien, mal, mais)

b) la langue romane (issu, arrière, avant)

c) la dérivation (adverbes en –ment)


Le suffixe –ment se lie a une forme adjectivale au féminin. Avec le temps,
ce suffixe s’est soudé à d’autres mots de classes grammaticales différentes :
déterminants (aucunement, nullement), adverbes (quasiment), noms (diablement). Ce
suffixe est lié en général à l’idée de manière.
Il existe aussi l’ancien suffixe –ons : à tatôns, à reculons, à croupetons. Ce suffixe-ci
est en en rapport avec l’attitude du corps.

d) la composition :
ex : bientôt, jamais, dedans, surtout, enfin, quelquefois, désormais
après-demain,
nulle part, tout à fait, peu à peu
à genoux
On trouve ici beaucoup de locutions adverbiales : les éléments apparaissent fixes,
absence de déterminant ou la non possibilité de le modifier.

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e) l’emprunt :
piano, a fortiori, a posteriori, in extenso, etc.

f) la dérivation impropre :
Le mot change de catégorie sans changer de forme, pour en intégrer une autre
et fonctionner alors comme tous les mots de cette nouvelle catégorie.
EX. : boire sec, s’habiller triste, voter utile…

Les fonctions de l’adverbe

D’habitude, le classement des adverbes est sémantique (de manière, de


quantité, etc.). Mais ces nuances peuvent se ramifier à l’infini. En outre, ce classement
présente deux inconvénients : a) une forme peut avoir différents valeurs sémantiques
selon le contexte d’emploi (il s’assoit lourdement/il s’est lourdement trompé,
manière/intensité) ; b) le fonctionnement d’un même adverbe dans la phrase peut être
bien différent : (sérieusement, je vous assure qu’il travaille. / je vous assure qu’il
travaille sérieusement.)
C’est pour cela qu’il convient de proposer un classement fonctionnel qui
permettra tenir en compte de la nature du terme sur lequel porte l’adverbe :
A) L’adverbe intégré à la phrase :
Il fait partie de la phrase, il est un de ses constituants. L’adverbe est donc soit
adossé au terme sur lequel il porte, soit adjoint à l’ensemble de la préposition, dont il
va poser les cadres (adverbes de lieu et de temps).

A.1. Adverbe adossé au terme sur lequel il porte :


a) Adverbe adossé à l’adjectif seul :
Il s’agit, pour la plupart, d’adverbe de manière en –ment, qui constituent la
catégorie d’adverbes la plus étendue.

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Ils ne peuvent pas se rapporter à d’autres adverbes, mais peuvent préciser des
adjectifs. Dans ce cas, il précède généralement l’adjectif, mais les cas de postposition
ne sont pas rares :
Ex. : Un enfant intellectuellement rapide/ un enfant rapide
intellectuellement.-

b) Adverbe adossé à l’adjectif ou à l’adverbe :


Similaire au précédent, l’adverbe vient préciser un terme déjà porteur d’une
caractérisation : il s’agit des adverbes de degré.
Ils expriment la mesure d’une propriété. Ils engagent le terme sur lequel ils
portent dans un processus d’évaluation, et il précédent toujours le terme en question :
Ex. : Il m’a répondu très aimablement.

Degré de comparaison :
Il s’agit d’un véritable système grammatical, aux formes fixes et codifiées. La
mesure de la propriété s’effectue par rapport à un terme de référence, étalon de
comparaison. L’adverbe de degré peut alors s’inscrire dans la construction du
comparatif, qui présente un système gradué (supériorité, égalité, infériorité) :
Ex. : il est plus/ aussi/moins/ aimable que son frère.
Il entre encore dans la construction du degré superlatif. Qui présente la
propriété à son plus haut ou son plus bas degré par rapport à tous les objets de la même
classe :
Ex. : il est le plus/le moins aimable de tous ses amis.

Degré d’intensité
La mesure de la propriété s’effectue de manière absolue, sans qu’il soit fait
référence à un terme étalon. L’expression en est fort nuancée et ne forme pas système.
Elle s’organise en une échelle aux degrés nombreux, du plus haut au plus bas.
On observe que, quelle que soit la position considérée, deux types d’adverbes
sont aptes à exprimer le degré d’intensité : des formes grammaticales (si, très, trop,

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assez…) et des formes à base lexicale (l’adverbe en –ment : extrêmement,


totalement…) dont on ne saurait confondre le fonctionnement avec l’adverbe de
manière.

Formes grammaticales : très, trop, Remarque : tellement, si ne peuvent


Marques du haut degré

fort, bien, tellement, si apparaitre seuls que dans une phrase


EX : Il est trop pressé. exclamative, dans les autres cas ils font
Adverbes à base lexicale : partie d’une consécutive
extrêmement, excessivement, EX : Il parle si/tellement vite !
incroyablement, joliment, etc. EX : Il parle si vite que je ne le
Ex. : il est extrêmement triste. comprends pas.
ASSEZ Remarque : ce degré se prête au sens
du

Suffisamment, moyennement, figuré (litote)


moyen degré

modérément, médiocrement, à peu Ex. : elle est passablement mal élevée.-


Marques

près, passablement
EX. : Il est assez bavard.
Peu, un peu, quelque peu, Remarques :
médiocrement, à peine : - « un peu » n’a pas vraiment une valeur
Ex. : Il est peu aimable. négative mais positive.
Elle chante à peine juste. Comparez : il est peu fatigué/un peu
Marques du bas degré

fatigué.
-L’expression au plus de l’échelle touche
à la négation :
EX. : Il n’est en rien insensible à vos
conseils.

c) Adverbe adossé au nom:


Dans un petit nombre de cas, l’adverbe semble s’adosser immédiatement au nom
pour lui apporter un appoint sémantique :
Ex. : la roue arrière, une femme bien
Il semble occuper la place d’un adjectif qualificatif (épithète, attribut) :
Ex. : je trouve cette femme bien.

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On serait là en présence d’une dérivation impropre (changement de catégorie


grammaticale sans changement de forme), mais il faut noter que l’adverbe n’intègre
pas absolument la catégorie de l’adjectif qualificatif dans la mesure où il ne varie pas
en genre et en nombre.

Remarques :
-S’il est précédé de préposition, il s’agit d’un SP CdeNom
Ex : Les femmes d’aujourd’hui.
-le seul adverbe qui conserve son statut est présenté par l’emploi de même.
L’adverbe peut alors précéder le groupe nominal ou le suivre :
Ex. : Même les femmes étaient présentes. /Les femmes mêmes étaient
présentes.

d) Adverbe adossé au déterminant numéral:


L’adverbe peut préciser le déterminant numéral.
Ex. : Environ cinquante personnes sont venues.

Remarque : dans cette position, certains grammairiens considèrent l’adverbe


comme déterminant.

e) Adverbe adossé à la préposition:


Certaines prépositions peuvent être précisées par l’adverbe :
Ex. : il est tout contre le mur/juste devant la porte.

f) Adverbe adossé au verbe:


Il apporte au verbe un complément appelé à des degrés variés de nécessité. Ainsi
on distinguera dans cette perspective les valeurs différentes de l’adverbe dans ces deux
constructions apparemment parallèles :
Ex : Elle parle vite/ Il habite ici.
Dans le premier cas, l’expression de l’adverbe n’est pas exigé par le verbe : dans
le second, au contraire, elle est indispensable, appelée par la construction du verbe. Il

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paraît donc pertinent d’analyser le fonctionnement de l’adverbe dans son rapport


avec le verbe :

Adverbe complément Intégré au SV, et non adjoint à celui-ci ; il n’est donc ni déplaçable
nécessaire du verbe et suit nécessairement le verbe. Comparable au SP C de lieu
Adverbes de lieu Complément nécessaire après les verbes dits locatifs (exprimant la
situation dans l’espace) :
Ex. : Il habite ici.
Adverbes de mesure Complément nécessaire après les verbes de mesure (temps, poids,
prix) :
Ex. : Le cours dure longtemps.
Adverbe complément Fonction intrinsèque de l’adverbe : il fait partie du SV et s’adosse
non nécessaire du - en postposition généralement – au verbe. Mais sa présence est
verbe facultative :
Ex. : Le Tour de France est passé (ici).
Adverbe de manière Il porte ici sur le groupe sujet-verbe. Il exprime fréquemment une
propriété du sujet :
Ex. : Il travaille vite/courageusement.
Dans cette catégorie, on trouve beaucoup d’adverbes en –ment.
Dans la plupart il est orienté vers le sujet, mais dans certain cas, il
porte seulement sur le contenu sémantique du verbe et ne met pas
en cause le sujet :
Ex. : Il l’a démoli psychologiquement.
Il l’admire intellectuellement.
Adverbes de degré Il mesure la propriété dénotée par le verbe. Le système décrit à
propos de l’adverbe portant sur l’adjectif ou le verbe reste valide
ici.
Degré de comparaison : plus, autant, moins + que (complément de
comparaison)
EX : Il travaille autant que son frère.
Au superlatif, l’adverbe est précédé de l’article défini :
Ex : C’est Pierre qui travaille le plus.
Il existe une échelle de degré :

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Le haut degré : trop, beaucoup, tant tellement, et des adverbes


en –ment.
EX. : Il parle énormément.
Le moyen degré : assez, suffisamment, modérément,
médiocrement, moyennement
Le bas degré : peu, un peu, á peine (rien)
L’adverbe restrictif : il porte exclusivement sur le SV :
Ex. elle aime surtout/particulièrement le chocolat.

A.2. Adverbes adjoint á la phrase

Il s’agit d’adverbes de lieu et de temps, qui précisent le cadre spatio-temporel


dans lequel se déroule l’ensemble de l’événement décrit par le groupe sujet-verbe-
complément. A la différence des adverbes de lieu ou de temps adossés au verbe, leur
place est mobile dans la phrase, et ils sont détachés du groupe sujet-verbe :
Ex. : Là haut, à travers les nuages, on distinguait le reflet des torrents.

B) Adverbe adossé non intégré à la phrase


B. 1. Définition et caractères
On peut distinguer ici deux types d’adverbes :
-Certains rendent compte de l’appréciation de l’énonciateur sur ce qui est dit,
c’est-à-dire, sur l’énoncé ; comme tels ils sont extérieurs à l’ensemble du groupe qui
constitue cet énoncé, puisqu’ils ne font pas partie mais le commentent.
-D’autres expriment le sentiment ou l’attitude de l’énonciateur sur l’acte de
parole de lui-même, c’est-à-dire, sur l’énonciation.
Tous sont extérieurs à la phrase. Ils peuvent donc se situer aux deux bornes
extrêmes de la phrase et sont nécessairement détachés de lui par une pause que
matérialise à l’écrit la virgule.

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Ainsi s’opposent par leur fonctionnement et par leur valeur respective les
adverbes dans les phrases suivantes :
Ex : Je crois qu’il travaille sérieusement.
Sérieusement, je crois qu’il travaille. (paraphrase de « pour parler
sérieusement »)

Remarques : ces adverbes ne peuvent pas entrer dans la construction c’est…que.


En ce sens, l’interrogation ne peut pas porter sur ces adverbes, puisqu’ils posent
intrinsèquement une assertion.

On proposera d’ appeler ces adverbes, ADVERBES DE DISCOURS.

B. 2. Classement des adverbes de discours


a) Adverbes portant sur une appréciation sur l’énoncé
Ils modalisent, c'est-à-dire, nuancent le contenu de ce qui est dit. On peut
distinguer dans cette catégorie divers types de modalisation.
Modalisation en vérité
L’adverbe exprime l’appréciation de l’énonciateur sur la valeur de vérité
contenue dans l’énoncé.
Ex : Il viendra forcément/à coup sûr
Il viendra certainement/peut-être
On les trouve aussi dans les structures de question/réponse (assurément, sans
aucun doute)
Modalisation affective
Ils expriment l’appréciation subjective de l’énonciateur, ils sont dits évaluatifs :
Ex. : Heureusement, il viendra.

b) Adverbes portant une appréciation sur l’énonciation

Modalisation évaluative

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Ils expriment la position de l’énonciateur sur la manière dont il a proféré


l’énoncé :
Ex. : Sincèrement/Justement, je voulais vous parler.

Articulation du discours

Ils interviennent dans l’organisation, la structuration, soit logique soit


chronologique, que l’énonciateur construit de son propre discours.
L’articulation chronologique est exprimée par les adverbes ou locutions
adverbiales comme d’abord, puis, ensuite, alors, premièrement…
L’expression des rapports logiques peut être formulée par un grand nombre
d’adverbes, traduisant par exemple la cause (en effet, d’ailleurs), la conséquence
(ainsi, par conséquent), la concession (cependant, malgré cela), l’opposition (au
contraire, en revanche), la gradation (de plus, et même), la conclusion (ainsi, donc, en
définitive).
La place de ces adverbes est générée par les nécessités d’une expression
logique : ainsi, s’ils n’ouvrent pas nécessairement l’énoncé, ils interviennent
généralement en son tout début.

Bibliographie

- Delatour Y., Jennepin D., Léon-Dufour M., Teyssier B., 2004, Nouvelle grammaire du
Français, Cours de Civilisation Française de la Sorbonne, Hachette.
- D. Denis, A. Sancier-Chateau (1994), Grammaire du Français, Paris, Le livre de Poche.
- Dubois-Charlier, F., Leeman, D., 1974, Comment s'initier à la linguistique ? Paris,
Larousse.

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