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Prof. Dorin
Le syntagme prépositionnel
Le SP est constitué par un mot invariable, la préposition, suivi d’un syntagme nominal
avec lequel la préposition est étroitement liée.
Vous trouverez soulignés les SP dans les phrases suivantes :
Les voitures circulent dans la rue.
La télévision a retransmis un match de rugby.
Je serai toujours prêt à vous aider.
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Les fonctions du SP
a) SP de verbe :
b) SP de Nom :
Ce SP dépend d’un Nom. Il ne peut pas être déplacé dans la phrase. Sa fonction se
trouve à l’intèrieur d’un syntagme nominal.
EX : Un tronc d’arbre barrait la route.
SP C de N (tronc)
Jean a acheté [un stylo à bille]. SN(COD de a acheté)
SP Cde N (stylo)
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d) SP de phrase :
Ce SP est un constituant de la phrase entière. Il est en relation de sens avec le
SN sujet et le SV.
Il est déplaçable, c’est-à-dire qu’il peut figurer à diverses places dans la phrase.
Il est aussi effaçable.
Ex :
On peut tout juste acheter une bicyclette avec cette somme.
SP de Phrase (on peut tout juste acheter une
bicyclette)
Avec cette somme, on peut tout juste acheter une bicyclette.
On peut tout juste, avec cette somme, acheter une bicyclette.
On peut tout juste acheter, avec cette somme, une bicyclette.
Les prépositions
Elle est un élément subordonnant car elle marque la dépendance entre les
termes qui l’environnent ou entre son régime et le reste de la phrase. Mais à différence
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Morphologie de la préposition
Les prépositions simples comprennent un grand nombre de formes directement
héritées du fonds latin (en, à, pour) ou issues par la conversion d’une autre
catégorie -adjectif, adverbe, participe— (devant, sauf, plein, vu., moyennant).
Les locutions prépositionnelles sont de formation plus récente, et elles sont très
nombreuses en français. Elles se forment à partir d’ancien groupe prépositionnels
(faute de, à la faveur de, au lieu de, force de, à l’occasion de), d’adverbes à
complément prépositionnel (conformément à), de propositions participiales (compte
tenu de).
L’adverbe
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Les formes adverbiales sont ainsi porteuses d’un contenu sémantique, dont le poids
varie d’un adverbe à l’autre. On opposera dans cette perspective les adverbes de
manière, qui renvoient à un concept très précis (ex : adroitement= sans adresse) aux
adverbes de négation porteurs de la seule idée négative, ou encore aux adverbes
d’intensité ou de degré, qui servent à mesurer la propriété (si aimable, le plus
aimable).
b) La dépendance :
L’adverbe n’a pas d’autonomie syntaxique, il a besoin d’un support auquel se
rattacher. Dès lors, son statut est bien celui d’un complément :
-de verbe : il parle trop
-d’adjectif : Elle est très heureuse
-d’adverbe : Il parle très lentement
-de préposition : Il se plaça tout contre elle
-de phrase : Heureusement, il est arrivé à temps.
- de nom (rarement) : C’est une femme bien.
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c) L’intransitivité :
À la différence de la préposition, avec laquelle il partage le critère
d’invariabilité, l’adverbe ne peut introduire de complément. C’est précisément ce
critère qui fonde la distinction entre la préposition et l’adverbe, même en cas de
formes semblables. On distinguera ainsi un adverbe d’une préposition dans l’exemple
suivant :
Passe devant ! / Il marche devant elle.
Morphologie de l’adverbe
d) la composition :
ex : bientôt, jamais, dedans, surtout, enfin, quelquefois, désormais
après-demain,
nulle part, tout à fait, peu à peu
à genoux
On trouve ici beaucoup de locutions adverbiales : les éléments apparaissent fixes,
absence de déterminant ou la non possibilité de le modifier.
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e) l’emprunt :
piano, a fortiori, a posteriori, in extenso, etc.
f) la dérivation impropre :
Le mot change de catégorie sans changer de forme, pour en intégrer une autre
et fonctionner alors comme tous les mots de cette nouvelle catégorie.
EX. : boire sec, s’habiller triste, voter utile…
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Ils ne peuvent pas se rapporter à d’autres adverbes, mais peuvent préciser des
adjectifs. Dans ce cas, il précède généralement l’adjectif, mais les cas de postposition
ne sont pas rares :
Ex. : Un enfant intellectuellement rapide/ un enfant rapide
intellectuellement.-
Degré de comparaison :
Il s’agit d’un véritable système grammatical, aux formes fixes et codifiées. La
mesure de la propriété s’effectue par rapport à un terme de référence, étalon de
comparaison. L’adverbe de degré peut alors s’inscrire dans la construction du
comparatif, qui présente un système gradué (supériorité, égalité, infériorité) :
Ex. : il est plus/ aussi/moins/ aimable que son frère.
Il entre encore dans la construction du degré superlatif. Qui présente la
propriété à son plus haut ou son plus bas degré par rapport à tous les objets de la même
classe :
Ex. : il est le plus/le moins aimable de tous ses amis.
Degré d’intensité
La mesure de la propriété s’effectue de manière absolue, sans qu’il soit fait
référence à un terme étalon. L’expression en est fort nuancée et ne forme pas système.
Elle s’organise en une échelle aux degrés nombreux, du plus haut au plus bas.
On observe que, quelle que soit la position considérée, deux types d’adverbes
sont aptes à exprimer le degré d’intensité : des formes grammaticales (si, très, trop,
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près, passablement
EX. : Il est assez bavard.
Peu, un peu, quelque peu, Remarques :
médiocrement, à peine : - « un peu » n’a pas vraiment une valeur
Ex. : Il est peu aimable. négative mais positive.
Elle chante à peine juste. Comparez : il est peu fatigué/un peu
Marques du bas degré
fatigué.
-L’expression au plus de l’échelle touche
à la négation :
EX. : Il n’est en rien insensible à vos
conseils.
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Remarques :
-S’il est précédé de préposition, il s’agit d’un SP CdeNom
Ex : Les femmes d’aujourd’hui.
-le seul adverbe qui conserve son statut est présenté par l’emploi de même.
L’adverbe peut alors précéder le groupe nominal ou le suivre :
Ex. : Même les femmes étaient présentes. /Les femmes mêmes étaient
présentes.
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Adverbe complément Intégré au SV, et non adjoint à celui-ci ; il n’est donc ni déplaçable
nécessaire du verbe et suit nécessairement le verbe. Comparable au SP C de lieu
Adverbes de lieu Complément nécessaire après les verbes dits locatifs (exprimant la
situation dans l’espace) :
Ex. : Il habite ici.
Adverbes de mesure Complément nécessaire après les verbes de mesure (temps, poids,
prix) :
Ex. : Le cours dure longtemps.
Adverbe complément Fonction intrinsèque de l’adverbe : il fait partie du SV et s’adosse
non nécessaire du - en postposition généralement – au verbe. Mais sa présence est
verbe facultative :
Ex. : Le Tour de France est passé (ici).
Adverbe de manière Il porte ici sur le groupe sujet-verbe. Il exprime fréquemment une
propriété du sujet :
Ex. : Il travaille vite/courageusement.
Dans cette catégorie, on trouve beaucoup d’adverbes en –ment.
Dans la plupart il est orienté vers le sujet, mais dans certain cas, il
porte seulement sur le contenu sémantique du verbe et ne met pas
en cause le sujet :
Ex. : Il l’a démoli psychologiquement.
Il l’admire intellectuellement.
Adverbes de degré Il mesure la propriété dénotée par le verbe. Le système décrit à
propos de l’adverbe portant sur l’adjectif ou le verbe reste valide
ici.
Degré de comparaison : plus, autant, moins + que (complément de
comparaison)
EX : Il travaille autant que son frère.
Au superlatif, l’adverbe est précédé de l’article défini :
Ex : C’est Pierre qui travaille le plus.
Il existe une échelle de degré :
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Ainsi s’opposent par leur fonctionnement et par leur valeur respective les
adverbes dans les phrases suivantes :
Ex : Je crois qu’il travaille sérieusement.
Sérieusement, je crois qu’il travaille. (paraphrase de « pour parler
sérieusement »)
Modalisation évaluative
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Articulation du discours
Bibliographie
- Delatour Y., Jennepin D., Léon-Dufour M., Teyssier B., 2004, Nouvelle grammaire du
Français, Cours de Civilisation Française de la Sorbonne, Hachette.
- D. Denis, A. Sancier-Chateau (1994), Grammaire du Français, Paris, Le livre de Poche.
- Dubois-Charlier, F., Leeman, D., 1974, Comment s'initier à la linguistique ? Paris,
Larousse.
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