Vous êtes sur la page 1sur 4

L’article défini et indéfini

Introduction

L’article est une classe grammaticale essentielle dans le discours puisqu’elle fait
partie des déterminants et actualise le nom en le faisant entrer dans le
discours. Toutefois, il existe trois sortes d’articles dans la langue française :
l’article défini, l’article défini et l’article dit partitif qui se différencient d’un
point de vue morphologique mais aussi sémantique. Nous nous concentrerons
aujourd’hui sur les articles définis et indéfinis.

D’un point de vue morphologique, les articles définis et indéfinis s’accordent


avec le nom qu’ils actualisent. L’article indéfini se retrouve sous les formes « un,
une » au singulier et « des / de / d’ » au pluriel. L’article défini se retrouve sous
les formes « le, la » au singulier et « les » au pluriel. Cette distinction qui peut
paraître claire est parfois brouillée dans le cas des formes amalgamées de
l’article défini puisque l’on retrouve alors deux formes « des » (« des » indéfini
et « des » amalgame de « les + de »). Il faudra également prendre garde à ne
pas confondre l’article dit partitif « des » avec les deux occurrences vues
précédemment. De même, la forme « de » peut être un article indéfini comme
un article partitif. Il faudra également prendre garde à ne pas confondre
l’article indéfini « un » avec le déterminant numéral « un ».

D’un point de vue syntaxique, les noms peuvent employer l’article défini comme
l’article indéfini. Toutefois, ce choix n’est pas sans conséquences sur la
sémantique.

C’est donc d’un point de vue sémantique qu’il faut aborder cette question.
L’emploi de l’article défini peut avoir le rôle de référence générique (désignant
l’ensemble d’une catégorie ou la valeur générique des noms massifs) ou
spécifique (désignant un seul individu parmi une liste). L’emploi de l’article
indéfini recouvre également la fonction de référence générique, mais à cela
s’ajoutent les emplois partitifs (l’article isole le référent parmi un groupe),
existentiel (l’article désigne alors une catégorie : « un chat se promène ») ou
bien en emploi avec les noms massifs (l’article sert alors à identifier une sous-
espèce ou une quantité standard).

On étudiera donc les articles définis et indéfinis en partant de la spécification


la plus précise à la plus générale.
Plan

I. L’article en tant que référence à un élément spécifique

La référence spécifique ne s’applique qu’à un individu particulier dans l’univers


du discours. Nous avons ici des articles définis.

Occurrences du texte :

Les raisons – le commencement – l’état – le repos – les vieux jours – les tristes
victimes – la discorde – les pleurs.

On constate que dans ces occurrences, le nom désigne un élément précis dans le
discours et pas seulement une catégorie générale. Le test de la dislocation
habituellement utilisé pour différencier l’emploi générique et spécifique est
rendu ici complexe notamment par la présence de subordonnées relatives. Nous
pouvons toutefois prendre la première occurrence pour vérifier cette classe
sémantique en y enlevant la subordonnée relative : « les raisons […] prennent
chaque jour de nouvelles forces »  « les raisons, elles prennent chaque jour de
nouvelles forces ». L’emploi d’un pronom personnel et non du pronom
démonstratif neutre « ça » nous permet d’attester l’emploi en tant que
référence spécifique.

II. L’article indéfini en emploi partitif

L’article indéfini partitif sert à désigner un élément spécifique parmi une


généralité plus large. Ainsi, l’occurrence « de nouvelles forces » peut être
comprise comme une spécification de la force parmi un ensemble bien plus large.
On peut par ailleurs vérifier qu’il ne s’agit pas d’un article indéfini dit partitif en
mettant l’occurrence au singulier : « prennent chaque jour une nouvelle force »
et non « de la nouvelle force ».

III. L’article en tant que référence à une entité dont on affirme


l’existence
Les articles indéfinis employés comme référence existentielle permettent
d’introduire une entité dont on se contente d’affirmer l’existence.

Occurrences du texte :

Une si parfaite union – un mari – des troubles domestiques

Ainsi, l’occurrence « un mari » vient désigner l’entité « mari » sans en préciser


qui est concerné. Il eût été possible de remplacer les articles de la phrase par
« cette si parfaite union » « le repos de ce mari » mais l’auteur semble avoir
préféré garder un aspect plus général des référents. Nous noterons toutefois
qu’il ne s’agit pas d’articles indéfinis à valeur générique puisqu’il y a un certain
ancrage avec la réalité du texte.

On peut attester qu’il ne s’agit pas d’un déterminant indéfini numéral puisqu’on
ne peut pas y ajouter « seule ». « Après six ans passés dans une seule si
parfaite union *»

IV. L’article en tant que référence générique

Les articles définis comme indéfinis sont tous deux employés dans cet extrait
pour indiquer la référence générique.

Nous remarquerons toutefois que l’emploi de l’article indéfini en tant que


référence générique s’accompagne toujours de noms massifs dans l’extrait.
Ainsi, nous pouvons relever les occurrences suivantes : l’ordre – la paix – la
jalousie – la passion – l’emportement – la colère
Cet emploi générique de l’article défini était toutefois presque conditionné par
l’apparition de ces noms massifs et relève alors moins d’un choix stylistique de
l’auteur que d’une contrainte d’usage grammatical. En effet, l’emploi de l’article
indéfini avec les noms massifs aurait été accompagné d’une expansion du nom :
« une colère [formidable] », « une jalousie [de tous les temps] ». Cette
hypothèse se trouve confirmée par l’occurrence de l’article indéfini suivante :
« une juste indignation ».
L’article indéfini dans ce texte a également été employé avec des noms massifs
comme l’attestent les occurrences suivantes : un désordre – une éducation – une
juste indignation.

Toutefois, on peut également remarquer que l’emploi de l’article indéfini vient


également se combiner à des noms comptables, donnant alors une valeur encore
plus générale au propos : « un père – une mère »

Nous pouvons remarquer que l’emploi de la référence générique donne à cet


extrait des élans pathétiques et s’adresse alors à tout lecteur qui pourrait se
projeter dans ce discours, puisque l’identité des personnages devient alors
masquée au profit d’une réflexion sur le genre humain.

Conclusion

On pourra conclure cette étude de l’article défini et indéfini a pu mettre en


avant que l’emploi de la référence générique par le personnage féminin a permis
de donner à l’extrait une tonalité plus pathétique puisque cet emploi des articles
a donné une valeur plus grande et générale à ce propos particulier.

Vous aimerez peut-être aussi