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COURS MAGISTRAL -TRAVAUX DIRIGÉS – 2023 / 2024

TECHNIQUES D’EXPRESSION ÉCRITE ET ORALE LICENCE 1 - UICI


Prof. FODJO
Introduction
Ancrage du cours
À la source de ce cours sur les « Techniques d’Expression Ecrite et Orale », il y a, à
n’en point douter, le désir, né du constat de l’usage (oral et/ou écrit) parfois laborieux de la
langue française, d’apporter une réponse aux questions que pourrait légitimement se
poser tout usager soucieux du « bien dire » et du « bien écrire ». Il a pour but de proposer
une aide aux étudiants de Licence 1, afin qu’ils progressent dans la maitrise de la langue
française. Ainsi, comme l’indique bien le groupe nominal qui en constitue le titre
« Techniques d’Expression Ecrite et Orale », il s’agira de contribuer, par ce cours, à une
amélioration dans pratiques écrite et orale des étudiants. C’est donc un processus qui doit
être suivi. Mais, s’il est certain qu’on peut se perfectionner avec des techniques, il se pose
cependant la question des techniques à utiliser pour « perfectionner et parfaire sa
pratique langagière » aussi bien « écrite » qu’ « orale ».

Quelques repères

Il est évident, au regard de la variété des styles et des usages, qu’il n’y a pas de
recette qui soit la panacée pour le perfectionnement de la langue. Chacun y va de sa
manière, et plusieurs critères (le niveau, le domaine, les prédispositions…) entrent en
ligne de compte. Gary Provost par exemple propose cinq astuces. Il s’inspire de Pablo
Picasso pour qui « Les bons artistes copient, les grands artistes volent ». Pour lui donc, il
faut « copier » quelque chose d’auteurs ou le leur « voler ». Ce serait de la recherche, qui
inspire. Il faut par ailleurs « lire » afin de connaitre et manier la langue avec aisance ;
« écrire (de petits paragraphes) » pour avoir une écriture plus vivante, plus rapide et
claire avec des pensées organisées et mieux exprimées ; « écouter (ce que l’on écrit) » ;
« varier la longueur des phrases » pour éviter la monotonie...
Au total, comme dans tout domaine, c’est par l’apprentissage théorique et pratique
de la langue (mots, règles, tournures…) que l’usager peut prendre son envol et pratiquer
correctement la langue.
Aussi, ce cours s’articule-t-il autour de l’étude du phénomène d’accord, de la
ponctuation, de la phrase, la langue écrite et la langue orale, les niveaux et registres de
langue.

CHAPITRE 1er : LES PHÉNOMENES D’ACCORD 1


Introduction

S’il y a un aspect qui relève de la dimension normative de l’apprentissage du


français, c’est bien celui relatif aux règles d’accord. Dans cette dimension normative en
effet, le terme grammaire qui est un terme polysémique peut être entendu comme un
ensemble de règles que l’usager de toute langue, et singulièrement du français, doit suivre
pour écrire et parler correctement cette langue. Parler correctement implique ici l’idée
d’une discrimination entre les différents faits de la langue ; plus simplement, cela signifie
qu’il existe une façon de bien parler le français ou de bien l’écrire et une façon moins
valorisante. Celle d’écrire ou de parler contrairement à ce qui est prescrit. La présomption
de la connaissance des règles élémentaires relatives à l’accord qui prend souvent les
allures d’une certitude absolue est un fâcheux écueil à éviter. En effet, elle a tendance à
persuader de la non nécessité des ouvrages et dictionnaires susceptibles de donner des
réponses idoines aux questions que l’on aurait dû se poser. Cette observation principale
montre à quel point la question des règles d’accord est l’une des difficultés de la langue
française.

I. LES ACCORDS DU PARTICIPE PASSÉ

0. Généralités sur le participe

Le participe est un mode impersonnel du verbe, c’est-à-dire qu’il ne se conjugue


pas en personne. Il comporte deux temps : le participe présent et le participe passé. Ce
dernier est employé soit avec l’auxiliaire « avoir » ou « être », soit « sans auxiliaire » et
pose des problèmes d’orthographe ou d’accord qu’on peut éviter à travers la maîtrise des
règles.

I.1. L’accord du participe passé sans auxiliaire

Le participe passé employé sans auxiliaire (a valeur d’adjectif) s’accorde en genre et


en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte. Ex. : Les étudiant(e)s
orienté(e)s. Une chemise cousue. Des maisons ouvertes.

I.2. cas d’accord de ci-annexé, ci-joint, ci-inclus…

Les expressions « ci-annexé », « ci-joint », « attendu », « vu », « supposé » varient


en genre et en nombre si elles sont en position d’épithète ou attribut :
Ex. : Les copies ci-annexées serviront de modèle à votre travail.
Ex. : Nous les verrons certainement dans la lettre ci-jointe.

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Elles sont invariables quand on leur donne une valeur adverbiale, c’est-à-dire
qu’elles précèdent le nom (elles se rapprochent alors de l’emploi de « ci-contre », « ci-dessous »,
etc.).
Ex. : Veuillez recevoir ci-joint copie du dossier demandé.
Ci-annexé les exemples du document en question.
Toutefois, on laisse habituellement, invariables ces expressions, si :
Elles se trouvent en tête de phrase : Ex. : ci-joint la lettre en question.
Dans le corps de la phrase, elles sont placées immédiatement devant un nom (pas
d’article, ni déterminant) : Ex. : Veuillez trouver ci-joint ( ) copie de la lettre demandée.
Ex. : Veuillez trouver ci-jointe la copie de la lettre demandée.
Ex. : Veuillez trouver la copie de la lettre demandée ci-jointe.

I.3. L’accord du participe passé avec « être »

Le participe passé employé avec l’auxiliaire « être » s’accorde en genre et en nombre


avec le sujet du verbe. Ex. : Mes amis sont partis. Mes amies sont parties.
NB : Attention aux verbes pronominaux ! Ces verbes se conjuguent également avec
l’auxiliaire « être » mais ne respectent pas cette règle. Ils suivent d’autres règles d’accord.

I.4. L’accord du participe passé avec « avoir »

Le participe passé employé avec l’auxiliaire « avoir » ne s’accorde jamais avec le


sujet du verbe. Toutefois, il s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet
direct, quand celui-ci est placé avant le participe.

Remarque : le complément d’objet direct se trouve placé avant le participe :

- Quand il s’agit d’un pronom personnel ou d’un pronom relatif ;


Ex. : Elle les a imprimées, les feuilles. Les rêves que nous avons caressés ;
- Quand dans une proposition interrogative ou exclamative, la question ou l’exclamation
portent sur le complément d’objet direct. Ex. : quelles personnes avez-vous rencontrées ?

I.5. L’accord du participe passé : cas particuliers


Le participe passé des verbes impersonnels ou employés à la forme impersonnelle : Le
participe passé des verbes impersonnels ou employés à la forme impersonnelle reste invariable.
Avec certains verbes comme « courir », « coûter », « dormir », « valoir », « vivre », « peser »
le participe passé s’accorde avec le pronom relatif « que » si ce pronom est bien complément
d’objet direct. Il ne s’accorde pas si « que » est complément circonstanciel de valeur, de poids, de
durée etc.

- « Avoir + Participe passé + un infinitif » : le participe passé employé avec


« avoir et suivi d’un infinitif » s’accorde si le complément d’objet, étant placé avant le
participe, fait l’action exprimée par l’infinitif.

- Le pronom neutre : avec le neutre, l’accord se fait toujours au masculin


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Remarques :
1. Les participes passés « fait » et « laissé » suivis d’un infinitif restent toujours
invariables ;
2. L’auxiliaire « avoir » précédé de « en » : lorsque le complément d’objet du verbe
est « en », le participe passé reste invariable.

- Accord du participe passé précédé d’un collectif ou nom de fraction.

Un nom collectif est un nom constituant une collection (un groupe, une foule, une
multitude, etc.) Lorsqu’il est suivi du nom qui représente les éléments de cette collection
(un groupe de soldats, une foule de manifestants, une multitude d’oiseaux, etc.) le participe
passé s’accorde, selon le sens, tantôt avec le nom collectif, tantôt avec son complément.
Ex. : La multitude de voitures que j’ai vue. (C’est la multitude qui est vue).
Ex. : Le groupe de soldats que j’ai vus. (Ce sont les soldats qui sont vus).
L’usage est très variable mais quelques règles, à peu près observées, peuvent aider à
l’accord.
1. Avec « espèce, façon, genre, manière, sorte, type », on accorde avec le complément
lorsque celui-ci représente l’idée générale (l’espèce de table que j’ai vue, l’espèce de banc
que j’ai vu). Mais on accorde avec « espèce, genre, etc. » lorsque ces mots sont précédés du
déterminant démonstratif (ce genre de lettre qu’il a écrit. Cette espèce d’images qu’il a postée).
2. Avec « force (sans de), la plupart de, nombre de, bon nombre de, grand nombre
de, quantité de », l’accord se fait avec le nom qui suit (force mots qu’il a prononcés).
3. « Avec les noms numéraux du type « douzaine, centaine, cinquantaine, etc. »,
l’accord se fait avec le nom qui suit (la douzaine d’ouvriers qu’il a interrogés).
4. Avec « une infinité » l’accord est plus fréquent avec le nom qui suit car l’idée de
nombre prédomine (l’infinité de sauterelles que j’ai vues).
Les noms de fractions « la moitié, le tiers, le quart, un partie de, une fraction
de… » : accord avec le premier mot ou avec le second, selon que l’esprit s’attache à l’un ou
à l’autre :
Ex. : La moitié des invités sont venus. – La moitié des invités est venue.
Ex. : Le dixième de la moisson fut perdue. – Le dixième de la moisson fut perdu.

- Les conjonctions de comparaison « comme, ainsi, ainsi que, autant que, moins
que, plutôt que », etc. Lorsque les antécédents s’ajoutent, l’accord se fait sur les deux.
Lorsqu’ils ne s’ajoutent pas, on fait l’accord avec le premier.

Ex. : La fille, comme le père, est venue. (Ne s’ajoutent pas)


Ex. : La fille comme le père sont venus. (S’ajoutent)
Ex. : C’est le fils autant que le père que j’ai invités. (S’ajoutent)
Ex. : C’est la fille plutôt que le père que j’ai invitée. (Ne s’ajoutent pas).

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Les coordinations « ou, ni ». Lorsque les antécédents s’ajoutent, l’accord se fait sur
les deux. Lorsqu’ils ne s’ajoutent pas, on fait l’accord avec le dernier.
Ex. : La cohérence textuelle implique que la phrase, l’énoncé ou le discours doivent
présenter une combinaison harmonieuse des points de vue syntaxique et sémantique.

I.6. Le participe passé des verbes pronominaux

Le participe passé des verbes employés à la forme pronominale (se laver,


s’habituer…) s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct quand
celui-ci est placé avant le participe.
Le participe passé des verbes essentiellement pronominaux (s’enfuir, se blottir…, se
balader, se douter, s’apercevoir, se plaindre) ou des verbes pronominaux de sens passif (se
vendre,) s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe.
Remarque :
1. Le participe passé d’un verbe pronominal suivi d’un infinitif observe la règle du
participe passé employé avec « avoir » + participe passé + un infinitif.
2. Certains verbes comme « se parler », « se plaire », « se ressembler », « se rire », « se
succéder », n’ont jamais de complément d’objet direct. Leur participe passé reste invariable.
3. Le verbe « s’arroger » (verbe essentiellement pronominal) a toujours un complément
d’objet direct. Le participe passé « arrogé » ne s’accorde donc jamais avec le sujet du verbe mais
avec le complément d’objet direct quand celui-ci est placé avant le participe.
4. Un même verbe peut, selon la façon dont il est employé, s’accorder
différemment : « s’écrire, se dire… ».
Ex. : Ils se sont écrit régulièrement depuis son départ.
Ex. : Beaucoup de choses se sont écrites sur les échecs répétés des éléphants.
Ex. : Elles se sont dit des choses horribles.
Ex. : Des propos durs se sont dits sur cette situation.
NB : PRINCIPAUX VERBES NE SE RENCONTRANT QUE SOUS LA FORME
PRONOMINALE

S’absenter, s’abstenir, s’accouder, s’accroupir, s’adonner, s’agenouiller, s’arroger, se blottir,


se démener, se désister, s’ébattre, s’écrier, s’écrouler, s’efforcer, s’emparer, s’empresser,
s’en aller, s’enfuir, s’enquérir, s’entraider, s’envoler, s’épandre, s’évader, s’évanouir,
s’évertuer, s’exclamer, s’extasier, se gargariser, se gendarmer, s’infiltrer, s’ingénier,
s’insurger, se lamenter, se réfugier, se rengorger, se repentir, se soucier, se souvenir, se
suicider.

II. LES ACCORDS DES FORMES EN « -ANT » (participe présent, gérondif et adjectif verbal)

On distingue trois formes en « -ant » :

- Le participe présent, marquant l’action, et pouvant avoir des compléments, est invariable.
Ex. : Il réveille ses employées dormant. (…qui dormaient)
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- L’adjectif verbal, marquant une manière d’être, est variable.
Ex. : une muraille flottante. (…qui a la caractéristique de flotter).
- Le gérondif, d’ordinaire précédé de « en », exprimant un complément circonstanciel, est invariable.
Ex. : En mourant il sauva sa patrie.
- Participes présents et adjectifs verbaux particuliers
Convainquant, convaincant ; extravaguant, extravagant ; fabriquant, fabricant ; fatiguant,
fatigant ; intriguant, intrigant ; naviguant, navigant ; suffoquant, suffocant ; vaquant, vacant. –
adhérant, adhérent ; affluant, affluent ; convergeant, convergent ; différant, différent ; divergeant,
divergent ; excédant, excédent ; excellant, excellent ; influant, influent ; négligeant, négligent ;
précédant, précédent ; présidant, président ; violant, violent.

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