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Module : Français général Azeroual Abdellah

Niveau : 1ère année

Accord du participe passé1

Toujours apprise, jamais comprise, la règle d’accord du participe passé est


incontournable pour l’orthographe française. Comment orthographier les
mots qui finissent par les sons /é/, /i/, /u/ ? Comment identifier les pièges
et les contourner ?

Qu’est- ce qu’un participe passé ?

Le participe passé est une forme du verbe, qui n’est pas conjuguée. On le
trouve dans deux cas :
Dans les temps composés, c’est la deuxième partie : Employé comme adjectif :

– avec l’auxiliaire « être » : « je suis allé » ; « bloqué dans les embouteillages, il


est arrivé en retard ».
– avec l’auxiliaire « avoir » : « ils ont mangé ».

Dans les verbes qui ont trois éléments, c’est forcément l’auxiliaire « être »,
comme dans « l’horaire a été modifié par le collaborateur ». C’est une
tournure passive.
Conseil : Il faut d’abord identifier si le participe passé est employé avec
l’auxiliaire « être » ou l’auxiliaire « avoir » pour savoir comment l’accorder.

1 - Colombier Agathe, Point, Viviane, Faure, Eric, Les fiches outils de l’écrit,
Edition Eyrolles, 2017, ISBN: 978-2-212-56679-6, pp. 73-78.
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Ce que l’on ajoute à la fin du participe passé

Puisque le participe passé est un verbe non conjugué, il ne prendra la marque


que du féminin et du pluriel. Il n’y a donc que deux lettres que l’on peut
ajouter à un participe passé : e pour le féminin et/ou s pour le pluriel.
L’erreur la plus courante consiste à ajouter nt pour marquer le pluriel (avec
« ils » ou « elles ») ou un s pour marquer le « tu » :

on écrit « elles sont venues » et non « elles sont venuent ». Le nt qui


marque la troisième personne du pluriel se trouve sur l’auxiliaire
(« sont ») ;

on écrit « tu es parti » et non « tu es partis ». Le s qui marque la


deuxième personne du singulier se trouve sur l’auxiliaire (« es »). Le s
à « parti » se trouvera uniquement au pluriel (« nous sommes partis »).

CONSEIL
L’identification du participe passé doit fonctionner comme un signal d’alarme
lorsque l’on se relit. Il faut se poser deux questions :
1- doit-on marquer le féminin ?
2- doit-on marquer le pluriel ?
3- dans quel cas accorder le participe passé ?
4- avec quoi ?

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Le participe passé employé comme adjectif


Le cas le plus simple pour l’accord du participe passé est lorsqu’il est employé
comme adjectif. On l’accorde alors avec le nom qu’il qualifie, comme on le fait
avec un adjectif.
Exemple 1 : - « Arrivée au Maroc, elle a eu le temps de prendre un café » ;
- « Arrivés en avance, ils ont eu le temps de prendre un café ».
Exemple 2 : - « Elle apporte un dossier abîmé. »

Le participe passé construit avec l’auxiliaire « être »

Quand le participe passé est construit avec l’auxiliaire « être », il s’accorde en


genre et en nombre avec le sujet du verbe. On écrit ainsi « il est tombé
malade» ; « elle est tombée malade ». ; « ils sont tombés malades » ; « elles
sont tombées malades ».
Le participe passé des verbes utilisés à la voix passive s’accorde toujours avec le sujet
en genre et en nombre :

Exemple : Elles ont été appelées par le directeur.

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Le participe passé construit avec l’auxiliaire « avoir »


Quand le participe passé est construit avec l’auxiliaire « avoir », il ne
s’accorde jamais avec le sujet. Il doit s’accorder avec le complément d’objet
direct placé avant l’auxiliaire.
Exemple 1 : « Les lettres que j’ai lues. » « Que » reprend « les lettres » et
complète le verbe « lire ». On accorde donc « lire » avec « les lettres »,
féminin pluriel → « lues ».
Exemple2 : la mission que j’ai accomplie.
Exemple 3: « Les femmes, je les ai vues. » « Les » reprend « les femmes »
et complète le verbe « voir ». On accorde donc « voir » avec « les femmes »,
féminin pluriel → « vues ».

Si on ne sait plus ce qu’est un complément d’objet direct, voilà une liste


indicative de mots avec lesquels le participe passé peut s’accorder :

« que » en général quand il reprend un nom ;


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« le, la, les », « m’, t’, l’ », « nous, vous », etc.


À l’inverse, il y a certains mots avec lesquels le participe passé ne s’accordera
jamais :
« dont », « qui » et « y » (ce ne sont pas des compléments d’objet directs).

Cas complexes mais fréquents d’accord du participe passé


Avec l’auxiliaire « être » : les verbes pronominaux
Les verbes pronominaux sont ceux qui contiennent « se » à l’infinitif, comme
« se marier », « se rencontrer ». Le participe passé ne s’accorde pas toujours
avec le sujet pour ce type de verbes. Il faut vérifier si le pronom fonctionne
comme un complément d’objet direct. Gardons en tête deux exemples qui
peuvent être généralisés.
Exemple 1 : « Elle s’est lavée. » Elle a lavé qui ? Réponse : « elle » (et non «à
elle » ou « d’elle »). Le « s’ » fonctionne donc comme un complément d’objet
direct et on accorde le participe passé avec le sujet, qui est au féminin
singulier → « lavée ».
Exemple 2 : « Elle s’est lavé les mains. » Elle a lavé les mains de qui ?
Réponse : « d’elle ». Donc, puisqu’il y a la préposition « de » dans la réponse,
« s’ » fonctionne comme un complément d’objet indirect : on n’accorde pas le
participe passé avec le sujet.

On écrira : « elles se sont succédé » et non « succédées » – (elles ont


succédé à qui ? Réponse : à elles) ;
« ils se sont dit des choses » et non « dits » – (ils ont dit des choses à
qui ?);
« elle s’est autorisé des propos intolérables » et non « autorisée »
– (elle a autorisé des propos intolérables à qui ?).

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Voici la liste des verbes essentiellement pronominaux :

S’absenter, s’abstenir, s’accouder, s’accroupir, s’acheminer, s’adonner,


s’agenouiller, se blottir, se cabrer, se dédire, se démener, se désister,
s’ébattre, s’ébrouer, s’écrier, s’écrouler, s’efforcer, s’élancer,
s’emparer, s’empresser, s’enfuir, s’enquérir, s’entraider, s’envoler,
s’éprendre, s’évader, s’évanouir, s’évertuer, s’exclamer, s’extasier, se
formaliser, se gargariser, s’immiscer, s’infiltrer, s’ingénier, s’ingérer,
s’insurger, se méfier, se méprendre, se moquer, s’obstiner, se
prosterner, se ratatiner, se raviser, se rebeller, se rebiffer, se récrier, se
recroqueviller, se réfugier, se renfrogner, se repentir, se soucier, se
souvenir, se suicider, se targuer

Avec l’auxiliaire « avoir »


 les verbes de perception
On n’accorde pas le participe passé lorsqu’il est suivi d’un infinitif, sauf parfois
avec des verbes de perception du style « entendre, voir, percevoir », etc.
Exemple 1 : « Les châtaignes que j’ai vues tomber. » « Que » reprend « les
châtaignes », il est COD et placé avant l’auxiliaire. Il est aussi le sujet de
« tomber ». Donc on accorde le participe passé avec le COD.

 « La chanteuse que j’ai entendue chanter » Qui chante ? La


chanteuse accord entendue.

Exemple 2 : « Les châtaignes que j’ai vu ramasser par les enfants. » Ici, ce ne
sont pas les châtaignes qui ramassent mais les enfants. On n’accorde pas le
participe passé avec le COD « châtaignes ».

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 La chanson que j’ai entendu chanter Qui chante ? Ce n'est pas la


chanson pas d’accord entendu.

POUR RÉSUMER
Pour les verbes pronominaux, on accorde le participe passé avec le sujet si
«se » fonctionne comme un complément d’objet direct.

 Pour les verbes de perception, on accorde le participe passé avec le


complément d’objet direct s’il est le sujet du verbe à l’infinitif.

 Pour les verbes de perception, on accorde le participe passé avec le


complément d’objet direct s’il est le sujet du verbe à l’infinitif.

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Le cas de laisser et faire


Si le participe passé « fait » ou « laissé » est placé devant un infinitif, alors il
reste invariable et ne s'accorde pas avec son sujet, même si celui-ci est placé
devant. ( voir : la 9ème édition du Dictionnaire de l’Académie française, Grevisse
y revient dans le Bon Usage (15e éd., § 951, b, 1° et 2°), Littré).
Cette règle s'applique avec l'auxiliaire avoir, et avec l'auxiliaire être dans le
cadre d'une forme pronominale.

Exemple1 : Avec l'auxiliaire avoir : Elle les a fait déjeuner. / La quiche que
j'ai fait cuire.
Exemple 2 : Avec l'auxiliaire être : Les tricheuses se sont fait gronder
Exemple 2 : Elle s’est laissé mourir comme Elle s’est fait maigrir.
Exemple 2 : Je les ai laissé partir comme Je les ai fait partir.

Le cas de courir, coûter, peser, valoir et vivre


Les participes passés des verbes courir, coûter, peser, valoir et vivre restent
invariables quand on les emploie dans leur sens propre.
Exemples

 Les deux heures que nous avons couru…

 Les trois mille francs que ces travaux ont coûté…

 Les cinq kilos que ce paquet a pesé…

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Si ces verbes sont employés dans leur sens figuré, leur participe passé s’accorde
avec le complément direct qui précède :
Exemples

 Les dangers que j’ai courus (= affrontés)

 Les peines que ce travail m’a coûtées (= causées)

 Les décisions que j’ai mûrement pesées (= examinées)

 Les beaux moments que j’ai vécus (= passés)

Tableau synoptique2

- https://coindufrancais.files.wordpress.com/2011/10/guide_redaction_gouvluxembourg.pdf
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TD

Personne ne s'attendait à un pareil cataclysme : d'effroyables grondements


souterrains avaient simplement (provoqué ou provoqués ) une certaine
inquiétude.
Trois ou quatre secousses d'une violence inouïe avaient ensuite (ébranlé,
ébranlées, ébranlés ) le sol, et la plupart des maisons s'étaient (abattu, abattus,
abattues ), écrasant dans leur chute hommes, femmes, enfants par milliers.
Une foule d'incendies avaient encore (augmentée, augmentés, augmenté ) le
danger et (rendu, rendue, rendues,) difficile la fuite des habitants
qu'avait (épargés, épargée, épargés ) la catastrophe. Le spectacle était affreux :
partout des corps (écrasé, écrasés), des blessés qui étaient (affolé, affolés), des
décombres enflammés, barrant le chemin à ceux qui cherchaient un abri
contre la chute probable des maisons qui avaient (résistées, résistée,
résisté) aux trépidations.
Un nombre important de personnes s'étaient (réfugiées, réfugié) au bord de la
mer: elles furent tout à coup (englouti, englouties ) car le quai
s'était (engouffré, engouffrés ) sous les eaux. La plupart des habitants qui
avaient (réussis, réussi, à sauver leur vie furent (noyée, noyées, noyé).

Le participe passé d'un verbe intransitif Ne s'accorde pas.


(verbe suivi d'une préposition qui introduit
son complément: à / de) Exemple : Les constructeurs automobiles auxquels nous avons
demandé de venir…

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